(Treize
heures quarante-six minutes)
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, bonjour, chers collègues.
Je veux vous souhaiter une bonne journée. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
tel que prévu au règlement, nous allons procéder maintenant
à la rubrique Déclarations des députés, et je suis prêt à entendre la
première déclaration, de Mme la députée de Richmond. Alors, Mme la députée de Richmond, pour votre déclaration.
Souligner le 25e anniversaire du journal
communautaire Le Saint-Denisien
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci,
M. le Président. J'invite mes collègues
de l'Assemblée nationale à souligner avec moi le 25e anniversaire du journal
communautaire Le Saint-Denisien parce qu'il permet aux citoyens de
communiquer, de se concerter, d'émettre leurs idées et leurs opinions, tout
comme faire part de leurs critiques et de leurs projets.
Le Saint-Denisien
est un véritable outil de développement local. Comme vous le savez, M. le Président,
nos communautés sont vivantes, elles sont
dynamiques et elles bougent, notamment parce que des bénévoles travaillent
fort pour tenir leurs concitoyens informés de ce qui se passe.
Donc, toutes mes
félicitations au nouveau conseil d'administration présidé
par M. Michel Bibeau, à Johanne Carrier,
qui a collaboré au journal pendant 20 ans,
ainsi qu'à tous ces citoyens qui ont à coeur
le développement de leur municipalité. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors,
on vous remercie de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M.
le député de Rimouski pour sa déclaration.
Souligner le 100e anniversaire du
naufrage de l'Empress of Ireland
M. Harold LeBel
M.
LeBel : M.
le Président, il y a 100 ans, au large de Sainte-Luce-sur-Mer, s'est produit le plus grand naufrage qu'ait connu le pays. Le
29 mai 1914, un charbonnier norvégien, le Storstad, remonte le
fleuve Saint-Laurent quand il percute
l'Empress of Ireland. Il est 1 h 55 du
matin. 10 minutes plus tard, le paquebot
est couché sur le côté, quatre minutes
de plus et il disparaît complètement sous les flots. Ce naufrage fait
1 012 victimes, dont 134 enfants.
Le 15 avril 1999, le ministère de la Culture et
des Communications du Québec classe l'épave de l'Empress of Ireland en tant que bien historique et
archéologique afin de la protéger des
pillages. Ce geste souligne bien la gravité de cette tragédie et impose
le respect dû à cette épave, devenue la sépulture de centaines de personnes.
En respect des
victimes et de leurs descendants, qui ont toujours dans leur mémoire familiale cette effroyable tragédie,
le musée de l'Empress of
Ireland, situé sur le Site historique maritime de la Pointe-au-Père, présente,
à compter de demain, une série d'activités
à la mémoire des disparus. Aux organisateurs qui ont ainsi fait preuve du
devoir de mémoire, je les en remercie au nom de mes collègues. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député de Rimouski. Je tiens à souligner à tous les collègues. Il y
a eu une légère tolérance, parce qu'une déclaration, c'est une minute, et on demande aux collègues,
autant que possible, de s'en tenir au temps imparti. Mais je le savais, c'était
sa première… Il a tellement entendu de déclarations dans sa vie, mais il en a
fait peu. Alors, c'était sa première, je lui ai permis.
Alors, M. le député
de Vimont, pour votre déclaration.
Souligner le 50e anniversaire du
Cercle de fermières Vimont
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. C'est un grand privilège pour moi de souligner le 50e anniversaire
du Cercle de fermières de Vimont.
C'est le 10 mars 1964 que le Cercle de fermières de Vimont a
vu le jour et c'est précisément le 26 avril 1987 qu'il
s'est installé au centre communautaire de Vimont. Leur mission est vouée à l'amélioration
des conditions de vie de la femme et de la famille ainsi qu'à la transmission
du patrimoine culturel et artisanal.
C'est toujours
un réel plaisir pour moi de participer à leurs activités et de leur rendre
visite parce que la joie de vivre qui règne dans le cercle
est omniprésente et très contagieuse. À la présidente, Mme Jacqueline Gadbois;
à la vice-présidente, Mme Lorraine Jobin; à la secrétaire-trésorière,
Mme Joanne Ménard; aux dossiers, Mme Annie Perron; aux communications et recrutement, Mme Mireille
Corriveau; ainsi qu'à tous leurs membres, je leur souhaite un 50e
anniversaire ainsi qu'une longue vie. Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Vimont pour votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Masson pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le
député de Masson, à vous.
Souligner le 100e
anniversaire de naissance
de Mme Simone Desroches-Picotte
M. Mathieu Lemay
M.
Lemay : M. le Président, je tiens à souligner l'anniversaire de l'une
de nos citoyennes nouvellement centenaire, Mme Simone Desroches-Picotte, née le 17 mai 1914. Femme de coeur qui
aime la vie, elle demeure en forme et d'une lucidité incroyable. C'est avec grand coeur qu'à tous les jours Mme
Picotte veille aux soins de ses camarades par sa bonne humeur et son énergie en effectuant sa
distribution de friandises après le souper, au grand bonheur de tous. Elle
habite la Résidence des orchidées, dans le
secteur de La Plaine, depuis 2007, et
nous sommes très fiers de la compter parmi notre communauté. Depuis son
arrivée à la résidence, elle prend du mieux, et son entourage compte avoir
plusieurs parties de cartes durant encore plusieurs
années en sa compagnie. Famille et amis ainsi que les membres de la Résidence
des orchidées lui souhaitent un joyeux anniversaire. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député. Maintenant, je reconnais maintenant M. le député des Îles-de-la-Madeleine
pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député des Îles.
Souligner le 50e
anniversaire du Journal des débats
M. Germain Chevarie
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. C'est avec plaisir que je veux souligner en cette Chambre le jubilé d'or du Journal
des débats de l'Assemblée nationale. En
effet, il y a 50 ans, le 14 janvier
1964, à l'ouverture de la troisième session de la 27e législature, l'Assemblée
nationale commençait officiellement à
enregistrer les débats parlementaires aux fins de transcription. Le Journal des débats était né. À cette époque, le
personnel venait écouter les débats ici même, au salon bleu, et prenait des notes afin de produire une transcription
conforme. La production globale du Journal des débats est passée
d'environ 3 500 pages en 1964 à plus de 20 000 pages en
2014. Derrière chaque page, une cinquantaine de personnes dévouées et
compétentes sont à l'oeuvre, accompagnées d'une vaste équipe de collaborateurs.
Au nom de l'ensemble des parlementaires de l'Assemblée
nationale du Québec et en mon nom personnel, bravo et merci à tous.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
M. le député des Îles. Je cède maintenant la parole à M. le député de Matane-Matapédia,
Métis probablement.
Rendre hommage à Mme
Denise Verreault, lauréate
du Mercure Leadership Germaine-Gibara
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Moi, j'ajoute Métis, M. le Président. Alors, M. le Président, le 30 avril dernier, au Palais des
congrès de Montréal, Mme Denise Verreault,
présidente et chef de la direction du Groupe maritime Verreault de
Les Méchins, est honorée dans le cadre
du 34e gala des Mercuriades. En effet, Mme Verreault a remporté le Mercure Leadership
Germaine-Gibara dans la catégorie PME. Ce prix reconnaît le parcours
exceptionnel d'une femme d'affaires ayant fait preuve d'audace, d'influence et
de leadership tout au long de sa carrière au sein de son secteur d'activité, et
j'ajouterais «de caractère» aussi, M. le Président. Cette distinction s'ajoute
aux nombreux prix déjà reçus par Mme Verreault au cours des dernières années.
Elle est, entre autres, chevalière de l'Ordre national du Québec.
À titre de député de Matane-Matapédia, je tiens à
féliciter chaleureusement Mme Denise Verreault de cet accomplissement
remarquable. Le Groupe maritime Verreault et la capitaine à la barre de ce
fleuron québécois font la fierté de toute notre région. Chapeau à Mme Denise
Verreault, son conjoint Richard, ses filles et toute son équipe! Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Mille-Îles. Mme la députée, à
vous.
Souligner
le 10e anniversaire du Conseil québécois
des services de garde éducatifs à l'enfance
Mme Francine
Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner le
10e anniversaire du Conseil québécois
des services de garde éducatifs à l'enfance. L'organisation soutient depuis
maintenant 10 ans l'amélioration continue
de la qualité des services de garde éducatifs dont bénéficient chaque année des
centaines de milliers d'enfants du Québec.
Par le biais des différentes initiatives, le conseil contribue à rendre le
service de garde éducatif accessible et adapté aux besoins des familles. Le Conseil québécois des services de garde
éducatifs à l'enfance, qui est un partenaire important pour le gouvernement du Québec, participe
également, entre autres, grâce à la formation qu'il dispense, à faire en
sorte que les services prodigués à ceux qui
constituent le Québec de demain soient de première qualité. Cet anniversaire
s'inscrit parfaitement dans le cadre de la
Semaine des services de garde 2014, célébrée du 25 au 31 mai. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Saint-Hyacinthe pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée.
Féliciter La Société d'agriculture
de
Saint-Hyacinthe pour l'inauguration
d'un nouveau pavillon d'agriculture
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy : Bonjour, M. le
Président. Je veux féliciter La Société d'agriculture de Saint-Hyacinthe et son
président, M. Robert, qui inaugurent aujourd'hui le nouveau pavillon d'agriculture
et le Temple de la renommée. L'industrie agroalimentaire et touristique est
vitale pour la région. Le nouveau bâtiment de 28 000 pieds carrés va permettre à Saint-Hyacinthe d'offrir plus d'espace
pour l'organisation de salons et d'expositions. Nous savons que l'expo agricole attire 200 000 personnes à chaque
été, et là on pourrait recevoir jusqu'à 25 000 de plus. Il s'agit d'un
investissement de 5,6 millions.
Saint-Hyacinthe
détient depuis 1993 le prestigieux titre de technopole agroalimentaire du
Canada et elle doit le maintenir. Je tiens à souligner que La Société d'agriculture
de Saint-Hyacinthe ainsi que son président y contribuent de façon
significative. Félicitations! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Bourassa-Sauvé pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la
députée, à vous la parole.
Souligner le 40e
anniversaire du Conseil régional
des personnes âgées italo-canadiennes de Montréal
Mme Rita de Santis
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Je suis fière d'avoir coprésidé dimanche, avec Carmine
D'Argenio, le gala du 40e anniversaire du Conseil régional des
personnes âgées italo-canadiennes, qu'on appelle le CRAIC, et dont le président est Franco Rocchi. À travers ses
83 clubs d'âge d'or et 14 000 membres, le CRAIC s'est voué à servir
et à contribuer au mieux-être de nos compatriotes d'origine italienne
venus se bâtir ici une nouvelle vie.
Bien sûr, c'est
l'oeuvre de toute l'équipe et des bénévoles du CRAIC, mais surtout c'est l'oeuvre
de toute une vie passée au service
des autres, celle de l'honorable Marisa Ferretti Barth. Travailleuse sociale,
animatrice communautaire, fondatrice et présidente-directrice générale
du CRAIC, première femme d'origine italienne nommée au Sénat du Canada, Marisa Barth est une dame extraordinaire,
femme de coeur, femme de tête, femme d'action, un modèle d'engagement et
de dévouement. (S'exprime en italien).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Chapleau pour sa déclaration d'aujourd'hui.
M. le député de Chapleau, à vous.
Souligner le 10e
anniversaire du Centre CARMEN
M. Marc Carrière
M. Carrière :
Merci, M. le Président. C'est en mai
2004 qu'un important organisme
communautaire vit le jour en Outaouais. Le Centre CARMEN débute ses
activités à Gatineau pour les gens atteints d'un cancer, de maladies chroniques, ainsi que pour leurs familles. Aujourd'hui,
le Centre CARMEN célèbre ses 10 ans d'opération, et je veux souligner ce bel anniversaire en prenant le temps
de remercier les deux fondateurs de cet organisme dont la mission est de
faire une différence dans la vie de
nombreuses personnes qui sont contraintes de traverser l'épreuve de leur
vie : Annie Perreault, Bernard
Malo, deux personnes qui ont le coeur sur la main, qui ont un sens du
dévouement hors du commun. Grâce à vous, Annie et Bernard, grâce à votre acharnement et votre
persévérance, les gens atteints d'un cancer peuvent compter sur une équipe de professionnels
compétents et accueillants pour les accompagner dans la maladie. Que ce
soit par la massothérapie, l'art-thérapie,
la musicothérapie ou par le soutien d'un psychothérapeute, vos professionnels
de la santé qui travaillent en
complémentarité de notre réseau font une différence dans le quotidien de ces
gens. Annie et Bernard, merci de tout coeur. Bon 10e anniversaire et
longue vie au Centre CARMEN.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Chapleau.
Et cette dernière
déclaration met fin à la rubrique Déclarations de députés, et je suspends les
travaux durant quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 57)
(Reprise à 14 h 10)
Le Président :
Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci, et veuillez
vous asseoir.
Présence de l'ambassadeur
des États-Unis
d'Amérique, M. Bruce A. Heyman, et du
consul général à Québec, M. Hale C. VanKoughnett
J'ai le plaisir de
souligner la présence, dans nos tribunes, de l'ambassadeur des États-Unis d'Amérique,
Son Excellence M. Bruce Heyman, à l'occasion
de sa visite officielle. M. l'ambassadeur est accompagné du consul
général à Québec, M. Hale VanKoughnett.
Présence du président de
la région Rhône-Alpes,
M. Jean-Jack Queyranne, et du consul
général de France à Québec, M. Nicolas Chibaeff
J'ai également le
plaisir de souligner la présence du président de la région Rhône-Alpes, M.
Jean-Jack Queyranne. M. le président est accompagné du consul général de France
à Québec, M. Nicolas Chibaeff.
Nous poursuivons les
affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, Mme la députée de Gouin.
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Je voudrais souligner la présence
parmi nous de l'AQDR, de l'AQRP, de la FADOQ de même que des comités logement
de Rosemont et de La Petite-Patrie. Je vous demande, s'il vous plaît, d'appeler
l'article a du feuilleton.
Projet de loi n° 190
Le
Président : Alors, à l'article
a du feuilleton, Mme la
députée de Gouin
présente le projet de loi
n° 190, Loi modifiant le Code civil afin de protéger les droits des
locataires aînés. Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme David (Gouin) : Merci, M. le Président. C'est avec
beaucoup de plaisir que je présente ce projet de loi
qui modifie les conditions de la reprise de logement et de l'éviction prévues
dans le Code civil afin de protéger les droits des
aînés.
Il
oblige le locateur qui désire reprendre un logement ou évincer le locataire d'un
logement occupé par un aîné à lui offrir un logement équivalent qui correspond à ses besoins et qui est situé
dans la même municipalité pour les municipalités de moins de
100 000 habitants ou dans le même arrondissement pour les municipalités de
100 000 habitants et plus lorsque la situation financière ou l'état de
santé de cet aîné est précaire.
Le
projet de loi prévoit également une trêve hivernale qui empêche la reprise d'un
logement occupé par un aîné ou l'éviction d'un aîné entre le 1er décembre et le 31 mars.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Oui, M. le Président. Je veux apporter quelques précisions, puisqu'il s'agit quand même d'un projet de loi particulier, dans le fond, pour une
législature particulière. Le ministre souhaitait,
et je pense que l'ensemble des membres de l'Assemblée, vous-même, M. le
Président, avaient souhaité que la législature s'inscrive dans un
horizon un peu différent de nos
habitudes. Et, parmi les signaux qu'on doit donner pour se donner l'idée que
nous sommes en mesure de travailler
dans un climat de collégialité, nous avons déjà indiqué que, même si c'est un
projet de loi de l'opposition, d'un membre
de l'opposition, nous entendons ouvrir une fenêtre, peut-être pas aussi grande
qu'on peut l'espérer, il ne faut pas non
plus s'imaginer qu'on a tant de temps que ça, mais de pouvoir permettre qu'il y
ait un début de débat sur le sujet.
Donc, je veux
donc indiquer deux choses à l'Assemblée — et ce n'est pas
nouveau, on a parlé avec les leaders déjà, qui sont informés de la
chose, aussi avec les médias — donc, deux
choses à ma collègue. Tel que nous lui avons dit, nous allons essayer de trouver du temps pour entamer ce débat à l'Assemblée. Et, deuxièmement, je l'informe
que le ministre des Affaires municipales, responsable de l'habitation, a
accepté de contacter la députée pour entamer déjà une discussion avec elle et en savoir davantage sur le projet de
loi. Voilà, M. le Président. Je pense que c'est un changement important.
Le Président :
Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais : Merci, M. le Président. J'ai bien hâte de voir
comment le gouvernement accueillera les projets
de loi de l'opposition officielle. Nous souhaitons voir autant de collaboration
du côté du gouvernement sur des sujets qui
font consensus, bien sûr. M. le Président, bien sûr, ce projet de loi, on ne l'a
pas encore lu, on va sûrement vouloir… besoin d'éclairage, alors je veux
savoir de la part du gouvernement s'il appellera des consultations.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Alors, M. le
Président, ma collègue soulève deux questions,
même si ça avait l'air d'un seul sujet, deux questions. D'abord, si on
appelle un projet de loi de l'opposition, est-ce que nous appelons tous les
projets de loi de l'opposition? Déjà, nous avons un volet Temps disponible pour les travaux qui est déjà une
des questions.
Deuxième
considération qui est soulevée, c'est des
consultations. La première qu'il y aura, je l'ai
déjà dit, mon collègue ministre des
Affaires municipales, responsable de l'habitation, aura une consultation ou au
moins une communication pour voir
comment les choses vont se produire par la suite. De là, nous pourrons discuter
ensemble, les leaders. L'idée, c'est
vraiment de travailler en collégialité, et on verra comment on peut administrer
le temps que nous avons.
Je reviens
sur un élément qu'on a discuté, je crois, la semaine
dernière, je pense que c'était jeudi, à la période de
renseignements sur les travaux, où, parmi les échanges, j'indiquais que, sur le
comité que nous voulons mettre sur pied pour revoir la façon dont nos travaux
se conduisent, il serait à propos de réfléchir sur le temps disponible pour
permettre, justement,
qu'il y ait le maximum de travaux faits aussi sur les propositions des
oppositions. Il y a des précédents ailleurs, ils peuvent nous inspirer, mais je
pense que déjà on est sur une bonne voie pour nous assurer d'avoir le Parlement
le plus à l'écoute de l'ensemble parlementaires, peu importe le côté de cette
Chambre qu'ils occupent, M. le Président.
Le Président : Ma question
demeure : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de
loi?
Une voix : …
Le Président : Oui, Mme la
leader. Je vous reviens, M. le député.
Mme
Maltais :
J'essaie de lire tant le verbal que le non-verbal du leader et j'ai un petit
peu de difficultés à lire. Et pourtant l'ex-comédienne que je suis est
bien habituée à lire le non-verbal. Est-ce qu'il y aura des consultations? Je
ne veux pas que ce soit le ministre des Affaires municipales qui décide. Ce
sera le leader.
Le Président : M. le leader.
M.
Fournier : Je m'excuse de mon non-verbal qui n'était pas clair,
M. le Président… et mon verbal qui semblait ne pas l'être non plus. Mon collègue des Affaires municipales va avoir un
échange en direct avec la députée, ce qui est un élément, ce qui n'est
pas la réponse à la question des consultations particulières.
Par contre, à
la question des consultations particulières, j'ai déjà dit que nous allions
avoir une discussion entre leaders et
avec la députée de Gouin pour voir la manière dont on peut faire avancer ces
travaux dont je dis qu'il devrait y avoir un peu de temps. Il y a deux…
Pour être un peu plus long, pour ceux qui nous écoutent et mieux comprendre, il
y a la possibilité de consultations particulières qui précèdent le début d'un
débat sur le principe. Il peut y avoir le début d'un débat sur le principe.
Enfin, une avant l'autre, on verra. Mais ce que j'offre à ma collègue de l'opposition
officielle, de l'opposition et la députée de Gouin, c'est que nous puissions en
discuter ensemble pour que nos travaux puissent se faire dans l'harmonie, M. le
Président.
Le Président : M. le député
de Mercier.
M. Khadir : …d'abord, je
tiens à remercier l'ouverture que démontrent le gouvernement et son leader pour
multiplier les occasions d'accepter et d'accueillir les propositions de projets
de loi qui viennent de l'opposition. Évidemment,
la charge symbolique en est d'autant plus grande et intéressante quand ça vient
de la troisième opposition et que le gouvernement en accepte l'idée.
Quant
à elle, la députée de Gouin souhaite, en accord évidemment avec les groupes qui
ont soutenu cette proposition, qu'on aille
au bout des discussions et qu'on aille au bout de la réflexion qui doit mener à
l'adoption du projet de loi, ce qui nécessite, bien sûr, des
consultations. Alors, j'insiste auprès du leader d'accueillir aussi la demande
de consultations qui vient avec. Merci, monsieur…
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Et, M. le Président, il n'y a pas d'erreur, nous
allons continuer… nos conversations se feront entre leaders, peut-être
avec le député, justement, dans son rôle de représentant à titre de leader.
Mais, avant toute chose, mon collègue des
Affaires municipales, responsable des questions d'habitation, aura une
discussion avec la députée de Gouin.
Cela va sans doute aider autant la partie ministérielle que les échanges avec
les leaders pour la suite des travaux. Merci, M. le Président.
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? C'est la
dernière fois que je vous pose la question.
Des voix :
…
Le
Président : Je comprends que c'est adopté. Alors, deux choses,
là-dessus. Je comprends que ces
pourparlers, qui normalement se font à l'extérieur de la Chambre, sont faits
ici devant une caméra. Mais c'est normal, c'est une des premières fois
que cela se fait comme expérience. Mais je peux vous dire, pour répondre à la question que vous avez soulevée, M. le leader du gouvernement, qu'il y a
plusieurs Parlements, canadien en
premier, mais plusieurs Parlements des provinces qui ont aussi développé
cette façon de faire, de voir étudier des
projets de loi qui nous viennent de l'opposition, et nous avons une
jurisprudence sur le sujet qui pourra certainement vous être utile à tous.
Une voix :
…
Le Président :
Pardon? C'est adopté. Adopté… déjà adopté.
Dépôt de documents
Alors, à la rubrique
Dépôt de documents, M. le ministre de l'Éducation et du Loisir.
Rapports annuels de la
Commission
consultative de l'enseignement privé
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je dépose le 44e
rapport annuel 2012‑2013 de même que le 12e rapport annuel de gestion 2012‑2013
de la Commission consultative de l'enseignement privé.
• (14 h 20) •
Le Président :
Ces documents sont déposés.
Liste des députés désignés membres et membres
suppléants du Bureau de l'Assemblée
nationale et lettres de désignation
Au dépôt de
documents. Pour ma part, conformément à l'article 91 de la Loi sur l'Assemblée
nationale, je soumets à l'Assemblée la liste des députés qui sont désignés pour
agir à titre de membres et de membres suppléants du Bureau de l'Assemblée
nationale.
Les
députés du Parti libéral ont désigné
comme membres : M. Robert Dutil, député de Beauce-Sud; Mme Julie
Boulet, députée de Laviolette; M. Marc H. Plante, député de Maskinongé; M.
Michel Matte, député de Portneuf; Mme Marguerite Blais, députée de Saint-Henri—Sainte-Anne;
Et
comme membres suppléants : M. Stéphane Billette, député de Huntingdon et
whip en chef du gouvernement; M. André
Fortin, député de Pontiac; Mme Karine Vallières, députée de Richmond; M. Guy
Hardy, député de Saint-François; et M. Patrick Huot, député de
Vanier-Les Rivières.
Les
députés du Parti québécois ont désigné comme membres : M. Harold LeBel,
député de Rimouski; Mme Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve;
et Mme Lorraine Richard, députée de Duplessis; et comme membre
suppléant M. Marjolain Dufour, député de René-Lévesque et whip en chef de
l'opposition officielle.
Les
députés de la Coalition avenir Québec ont désigné comme membre Mme Sylvie Roy,
députée d'Arthabaska; et comme membre suppléant, M. Donald Martel, député
de Nicolet-Bécancour et whip du deuxième groupe d'opposition.
Je dépose donc cette
liste ainsi que les lettres de désignation signées par le premier ministre, le
chef de l'opposition officielle et le chef du deuxième groupe d'opposition.
Je cède maintenant la
parole à M. le vice-président de l'Assemblée.
Motion proposant d'adopter la
liste
857 Le
Vice-Président (M. Ouimet) : 857 Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors,
M. le Président, je propose que cette liste des membres et des membres
suppléants du Bureau de l'Assemblée nationale soit adoptée.
Mise aux voix
Le Président :
Adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président :
Adopté. Cette motion est adoptée.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Gouin.
Revoir l'évaluation de la catégorie
d'emploi des enseignants de cégep
Mme
David (Gouin) : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 11 611
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que l'évaluation de la catégorie d'emploi des enseignantes et enseignants de
cégep déposée par le Conseil du trésor en juin 2013 rétrograde ces
derniers au rangement 21, un rangement inférieur à leurs homologues du primaire
et du secondaire;
«Considérant que
cette dévaluation pourrait conduire à une baisse de salaire et à une remise en
question de la reconnaissance des diplômes de maîtrise et de doctorat;
«Considérant
que cette évaluation ne reconnaît pas certaines des tâches essentielles
accomplies par les enseignantes et enseignants tels l'élaboration des
programmes d'étude, le travail départemental, l'enseignement en laboratoire
spécialisé, la supervision de stages, le perfectionnement et la recherche;
«Considérant
que ces tâches sont reconnues dans la convention collective ainsi que dans le
document Enseigner au collégial… portrait d'une profession, tous
deux agréés par les fédérations syndicales d'enseignantes et enseignants, la
Fédération des cégeps et le ministère;
«Considérant
que cette évaluation ne reconnaît pas l'appartenance de l'ordre collégial à l'enseignement
supérieur, ce que le gouvernement a pourtant
explicitement reconnu en le mettant sous la responsabilité du ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Pour ces raisons,
nous, citoyennes et citoyens du Québec, demandons au Conseil du trésor :
«Qu'il prenne en
compte toutes les tâches exercées par les enseignantes et enseignants de cégep
dans son évaluation de leur rangement salarial;
«Qu'il accorde aux
enseignantes et enseignants de cégep un rangement salarial reconnaissant
explicitement leur appartenance à l'enseignement supérieur;
«Qu'il valorise les
diplômes de maîtrise et de doctorat.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus à cette période de réponses orales. Et je cède la parole
à M. le chef de l'opposition.
Tarification des services de garde
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Dans son dernier budget, le
gouvernement du Parti québécois avait annoncé de façon très transparente
une décision responsable qui assurait le financement nécessaire pour maintenir,
mais surtout compléter le réseau des
services de garde au Québec. Le premier
ministre, quant à lui, a courtisé les
électeurs, lors de la dernière campagne, en promettant d'annuler cette
mesure qui faisait pourtant consensus.
Or, en plus d'avoir remis en cause l'objectif
de 250 000 places en service de
garde, le premier ministre a ouvert la porte, hier, à une hausse des
tarifs au-delà de l'indexation. Pour les parents du Québec, pour les familles,
c'est le pire des deux mondes. Le réseau ne sera pas complété, mais, en plus,
les tarifs seront augmentés.
Le gouvernement a fait le choix de rompre son
engagement un mois seulement après sa nomination. Peut-il aujourd'hui, le premier ministre, simplement
répéter ce qu'il promettait aux Québécois il y a à peine un mois et
demi : limiter à l'inflation, pour tout le mandat, l'augmentation des
tarifs de garde?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
vous me permettrez de débuter en rappelant que le dernier budget du
gouvernement précédent ne comportait pas de
livre de crédits, donc aucune façon fiable de juger de leur intention véritable
en ce qui a trait aux investissements
dans les services publics. Et je pense que les conditions économiques,
également l'environnement économique
négatif, notamment sur le plan de l'emploi, ont créé encore plus de difficultés
de revenus au gouvernement, donc encore plus de difficultés à soutenir
les services publics.
Je dirais, M. le Président, que, lorsque le chef
de l'opposition officielle parle de consensus, je lui rappellerais qu'effectivement j'ai parlé à plusieurs reprises
de limiter les tarifs... l'augmentation des tarifs à l'indexation en
rappelant que ma préoccupation, que notre
préoccupation allait davantage et de façon prioritaire vers les familles de
classe moyenne, particulièrement celles à bas revenus. Je rappellerais
au chef de l'opposition officielle que l'augmentation de tarifs qu'ils ont
proposée, lorsqu'ils étaient au gouvernement, pour une famille de classe
moyenne, encore une fois, avec deux enfants
équivaut à une augmentation de 1 000 $ par année, ce qui peut sembler
peu lorsqu'on dispose d'un revenu similaire à celui que nous avons ici,
dans cette Chambre ou ailleurs, mais qui, pour cette famille de classe moyenne,
est un choc tarifaire important.
Maintenant,
je le rassure — je sais
qu'il veut nous questionner là-dessus, et ça me fera plaisir de répondre — cette
décision n'est pas prise, elle fait partie de ce qui sera confié comme examen à
la commission sur la fiscalité et la révision
des programmes, puisque la fiscalité, au Québec, comporte trois éléments :
l'impôt sur le revenu, la taxation sur la consommation et la
tarification des services publics. Il sera donc important pour cette
commission, en même temps que la révision
des programmes, de poser un jugement éclairé sur la question et de faire des
recommandations. Nous n'en sommes pas
là, M. le Président, mais il y a certainement des décisions importantes à
prendre au cours des prochains mois.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je comprends que les Québécois,
M. le Président, n'avaient pas compris, n'avaient pas lu les
petits caractères. Il y avait un «mais» à la
promesse du premier ministre. Donc, si je comprends bien, la hausse viendra
bel et bien, mais dans quelques mois,
quand son comité, dont le mandat sera de recommander des hausses de tarifs… et,
surprenamment, il suivra la proposition du premier ministre.
Ce que je demande simplement, c'est de respecter
nos engagements, M. le Président. Alors, je réitère ma question : Est-ce qu'il peut répéter aujourd'hui l'engagement qu'il avait pris en campagne
électorale, pour le mandat, de
simplement indexer les tarifs de garde pour les familles québécoises?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je dirais amicalement à mon collègue que de former une commission dont les conclusions sont connues d'avance n'est pas du
style de notre gouvernement. Et on se souvient d'autres exemples dans un passé relativement récent, M.
le Président. Mais je veux rappeler à
la population et aux membres de cette Assemblée que nous
sommes dans une situation importante au Québec, à un tournant sur le plan de
notre économie, de nos finances publiques. Je veux dire également que l'examen
que nous ferons de la fiscalité et des programmes sera approfondi, sérieux, et
les recommandations seront publiques et ouvertes à la discussion.
Je veux dire
également de façon très claire que les décisions à prendre ne seront ni
cosmétiques ni marginales, elles sont importantes parce que le problème
est grave et sérieux. Nous ferons face à nos responsabilités. Nous irons de l'avant.
Nous prendrons des décisions, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, j'invite tout de suite le premier ministre d'envoyer l'ensemble
de son programme au comité, ça serait peut-être plus simple. On aura le
résultat, après ça, pour voir combien on va payer finalement. Et je pense que
cette avenue est plutôt inquiétante pour la suite des choses.
Si le premier ministre se
cherche des idées pour économiser, là, depuis deux périodes des questions, on
lui en propose une, c'est de renoncer à son
15 milliards de plus d'endettement. Ça, ça ferait économiser, à terme,
520 millions aux Québécois et en plus
ça empêcherait une décote du Québec. Alors, mon objectif, c'est que les
Québécois ne paient pas…
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
ce n'est pas sous notre gouvernement que la cote de crédit du Québec a été
placée sous surveillance. Je voudrais quand même le rappeler à cette Assemblée.
Maintenant, les infrastructures, elles sont
nécessaires également pour les services publics. Je partage la préoccupation du
collègue et de tous nos collègues pour les services publics, mais ce n'est pas
du béton seulement, c'est des écoles à
rénover, c'est des hôpitaux à réparer, c'est des routes à faire, c'est des
ponts à solidifier. C'est important de faire
ces travaux, et en plus ça fait travailler notre monde. Alors, oui, on va
continuer de développer les infrastructures.
Mais, encore une fois je veux le répéter, M. le
Président, cette question de la révision des programmes et de la fiscalité est absolument essentielle. Pourquoi en
sommes-nous venus au point où nous avons un déficit structurel qui, non adressé au cours des prochains mois, nous
amènerait à 5 et 7 milliards de déficit? Parce que les décisions
difficiles ont toujours été repoussées à plus tard. Et, quand on dit «à
plus tard», c'est l'autre génération. C'est cette génération…
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
On va s'entendre sur une chose, M. le Président, c'est que neuf ans d'années
libérales consécutives ont fait beaucoup de tort à l'économie québécoise,
effectivement.
Mais ce que
les parents veulent savoir, c'est si les familles québécoises vont payer pour
les engagements du premier ministre. Il y a deux questions qui doivent
être répondues aujourd'hui : Est-ce qu'on va arrêter le développement des services de garde comme on s'était engagé? Et,
deuxièmement, est-ce que les parents, pendant le présent mandat, vont
payer plus que l'indexation à laquelle s'était engagé le premier ministre en
campagne électorale?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
M. le Président, notre collègue la ministre de la Famille a déjà annoncé que
les 6 300 places prévues pour la prochaine année seront effectivement
développées. Et nous voulons continuer, pour la prochaine année, nous voulons
continuer à développer le service de garde, qui est très apprécié par les
Québécois.
Mais les
Québécois, ils veulent deux choses. Ils veulent que le service reste disponible
pour les prochaines années, ils veulent qu'on puisse se le payer. Ils
veulent que l'État exerce ses responsabilités et prenne les décisions pour que l'ensemble des parents qui nous disent : J'aimerais
ça avoir une place, je n'en ai pas, je ne peux pas en trouver, trouvent
une réponse et qu'effectivement il y ait de l'équité dans notre société, M. le
Président.
• (14 h 30) •
Le Président : Principale, M.
le député de Lac-Saint-Jean.
Processus de nomination
des juges à la Cour suprême
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier : Merci, M. le
Président. C'est une véritable crise institutionnelle et historique qui est
vécue présentement à la Cour suprême. Ça fait neuf mois que le Québec est privé
d'un juge parce que le gouvernement conservateur
a contourné les règles et a agi de façon illégale. Le fédéral a écarté les noms
recommandés par le gouvernement du Québec pour nommer quelqu'un de plus
proche des valeurs conservatrices. L'affaire du juge Nadon a de lourdes
conséquences, elle prive entre autres le Québec d'un de ses trois juges pour
les dossiers les plus importants.
Le premier
ministre affirmait, cette semaine, que cette situation, elle est déplorable, qu'elle
doit changer. Est-ce que le premier
ministre peut nous dire s'il a obtenu la garantie du gouvernement fédéral que dorénavant
on va tenir compte des noms qui sont soumis par le gouvernement du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, alors, je tiens à rassurer mon collègue que le Québec entend
jouer un rôle proactif dans toute la question relative à la nomination des
juges à la Cour suprême. Et ce rôle proactif là, il se joue dans un esprit de collaboration, et non de
confrontation, et c'est dans cet esprit-là, M.
le Président, que j'ai pris, dès les premières heures de mon mandat, le temps de m'entretenir
pour une première fois par voie téléphonique avec mon collègue et mon
homologue fédéral pour lui faire part du rôle que le Québec entendait jouer
dans la nomination du juge qui devait
remplacer le juge Fish. Alors, nous avons eu des échanges qui, à ce jour, sont
proactifs et qui sont positifs. Le Québec peut jouer un rôle dans cette sélection-là et peut mettre à profit un
processus de sélection qui sera rigoureux, et
qui sera intégré, et qui respectera les
paramètres et les enseignements de la Cour suprême.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Merci,
M. le Président. Hier, la ministre de la Justice parlait d'ouverture de la part du gouvernement
fédéral, aujourd'hui, en Chambre, elle parle
de proactivité. Ce que les Québécois veulent savoir, là :
Avez-vous obtenu la garantie,
oui ou non, de la part du gouvernement d'Ottawa à l'effet qu'on ne se retrouvera pas à nouveau dans une
telle situation? Parce que vous savez qu'à l'automne prochain ce sera le
remplacement du juge LeBel, alors est-ce que,
oui ou non, le gouvernement fédéral va
respecter la liste du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Je sais, M. le Président, que, pour
mon collègue, l'ouverture et le travail proactif avec Ottawa, c'est un peu nouveau comme
concept, j'en suis consciente. Toutefois, M. le Président, je tiens à
rassurer mon collègue, je tiens à rassurer l'ensemble
des parlementaires de cette Chambre, le travail de collaboration qui se fait
actuellement avec mon homologue fédéral va — et je suis
persuadée — permettre
de mettre la table pour la suite des choses. Alors, il y a énormément d'échanges
qui se font. Le Québec peut mettre son expertise et son professionnalisme au
service d'Ottawa de sorte que les juges nommés à la Cour suprême proviendront
du bassin qui a été identifié, justement, par cette Cour suprême.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président,
alors, je rappelle à la ministre de la Justice qu'on a quand même réglé le
dossier de Lac-Mégantic, qui n'était pas un
petit dossier, comme vous le savez. M. le Président, on vient d'apprendre de la
part du gouvernement fédéral, il y a
quelques heures, que le gouvernement d'Ottawa n'exclut pas l'idée d'ouvrir la
Loi sur la Cour suprême pour y
inclure les juges de la Cour fédérale. Alors, j'imagine que la ministre, dans
sa bonne collaboration, elle a été informée.
Est-ce qu'elle est prête,
avec nous, à adopter dès maintenant une motion
pour dénoncer cette volonté du gouvernement fédéral?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
À la question posée par notre collègue, je pense qu'il est important de lui
souligner que, le 2 mai dernier, ma
collègue et moi avons correspondu avec le ministre de la Justice à Ottawa
essentiellement pour leur expliquer le processus que suit notre collègue
de la Justice lorsque vient le temps de faire les recommandations du Québec, un processus qui est rigoureux, qui est
complet et qui, à notre avis, représente l'alternative que cherche
Ottawa pour faire des nominations valides,
respectueuses de la Constitution. J'ai bon espoir que cette correspondance, qu'ils
pourront partager peut-être avec leurs collègues parlementaires à Ottawa,
permettra de leur offrir les meilleures pistes de solution à l'avantage de tous
les Canadiens…
Le Président : En terminant.
M. Fournier : …et de nos institutions
fédérales, et du Québec, bien sûr.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Relance des projets de
minicentrales hydroélectriques
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre, depuis son
élection, nous dit… puis je viens de l'entendre encore dire que les finances publiques sont dans une
situation difficile, tout le monde doit faire des efforts. Pourtant, la
semaine dernière, en
tout cas, moi, ça m'a surpris, il nous
annonce qu'effectivement il va aller de l'avant pour recommencer la
construction de minicentrales
hydroélectriques. Je suppose que le premier
ministre ne fait pas les choses à la
légère. Avant d'annoncer ça, il a dû
faire ses devoirs, il a dû essayer de prévoir quels vont être les revenus,
quelles vont être les dépenses.
Donc, question très
simple aujourd'hui, j'aimerais savoir de la part du premier ministre, sur ces
projets de minicentrales, quelles sont les
pertes qu'il anticipe. Est-ce que c'est 10, 20, 30 millions? À quel niveau
vont s'élever les pertes sur les nouvelles minicentrales?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je dois dire que, lorsque les concitoyens
des régions, les concitoyennes des régions ont entendu le chef de la deuxième
opposition abandonner ces projets,
ils ont été très déçus, très déçus de voir qu'il n'était pas capable — et son parti peut-être plus que lui, et non
pas personnellement — de
voir le potentiel de développement local pris en charge par les communautés, notamment les communautés
autochtones. Sur le plan des coûts,
il faut quand même informer la population. Hydro-Québec a autour de 40 000 MW d'installés;
Val-Jalbert, c'est 16 MW; celle de la Onzième Chute, c'est 18 MW. Les études montrent que l'impact sur les tarifs est
minime, très minime comparé à l'éolien, qui est un autre point d'intérêt, je crois, du chef de la
deuxième opposition. Alors, je vais être très clair, M. le Président, nous
allons reprendre le programme des minicentrales. On va les réaliser au bénéfice
des communautés.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre fait preuve d'une totale incohérence. D'un côté,
il nous dit : Il va falloir prendre des décisions difficiles, dire
non à certaines personnes. De l'autre côté, la première opportunité, les promoteurs, dans certaines régions, qui veulent
faire de l'argent avec des minicentrales, il leur dit oui. Il manque de
courage.
M. le Président, est-ce qu'il peut nous dire — je répète ma question — combien ça
va coûter aux contribuables
puis de combien les tarifs d'électricité vont augmenter à cause de sa mauvaise
décision?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je pense que le chef de la deuxième opposition
doit écouter à nouveau ce qu'on a dit sur
cette question. On a élaboré une liste de conditions d'éligibilité
ou de permission pour ces projets-là. L'une d'entre elles, c'est justement que ce
soient les OSBL, les organismes sans but lucratif, qui gèrent le projet sur place. Et je
vois qu'on n'est pas intéressé à la création d'emplois en région, là, mais c'est
quand même important pour nos communautés de disposer de ces moyens-là. Sur le plan — et
je pense qu'il a accès aux mêmes études que moi — sur le plan
de l'impact sur les tarifs, les minicentrales combinées, on estime leur impact
à probablement 0,2 %
sur les tarifs, c'est minime. Et, en termes de résultat global pour l'économie
régionale, de gens qui restent chez nous, dans nos régions, des jeunes qui
reviennent, qui trouvent des jobs, qui démarrent les entreprises…
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : …ça va marcher, M. le Président, et on va être avec eux.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la vérité, là, que ça soit une
compagnie privée, que ça soit un OSBL, c'est que les contribuables vont
payer des dizaines de millions de dollars pour les pertes sur ces
minicentrales.
M.
le Président, je vais poser ma prochaine question au président du Conseil du
trésor. Je sais qu'il est contre ça puis que lui, il a du courage. Il
peut-u rappeler à l'ordre son premier ministre?
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, le choix des mots de notre collègue me
rappelle la campagne électorale. J'ai entendu ces mots à plusieurs reprises et
je dirais, à l'inverse, que de faire confiance aux communautés locales, d'aller
de l'avant contre certains groupes d'intérêt auxquels il semble s'allier,
de toute évidence, pour faire en
sorte que les gens des régions
trouvent leur profit de la richesse qui est générée chez eux de façon à créer
des jobs chez eux, ça, c'est du courage, M. le Président. On va en avoir.
Le
Président : Principale, M. le député de Chauveau.
Financement de l'industrie éolienne
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Merci, M. le Président. Il n'y a pas juste les minicentrales qui ne servent à rien; il y a également les éoliennes qui ne servent à
rien puis nous coûtent trop cher. On se souvient, de triste mémoire, que le Parti
québécois et le Parti libéral s'étaient donné la main, il y a un
an, pour aller de l'avant, encore une fois, avec un projet d'éoliennes
de 800 MW qui ne servait à rien et qui coûtait trop cher. Et ce n'est pas nous
qui le disons, M. le Président, c'est la commission
sur l'énergie qui avait conclu que cette décision équivaut à une subvention
annuelle d'environ 140 millions de dollars pendant 10 ans et que c'est
une subvention directe de plus de 200 000 $ par emploi par année. La
stratégie est ruineuse pour le Québec. La
stratégie d'éoliennes est ruineuse pour le Québec. M. le Président, les
Québécois sont tannés de payer, les Québécois veulent avoir l'heure
juste.
La
question s'adresse au ministre des Finances, qui, actuellement, prépare le
budget que les Québécois vont avoir à vivre
avec au cours de la prochaine année : Est-ce que le ministre des Finances
est d'accord avec le maintien des programmes des éoliennes, qui nous
coûtent trois fois trop cher et qui sont tout à fait inutiles dans notre
économie actuelle?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, je dois vous dire, M. le Président, que nous avons toujours
fait preuve de leadership. Et, comme
vous le savez, la filière éolienne est une filière importante, que nous avons,
depuis les dernières années, décidé, bien
sûr, d'aider et qui se porte extrêmement bien, M. le Président. L'industrie
éolienne, M. le Président, c'est 5 000 emplois dans différentes régions du Québec. M. le
Président, nous devons faire des choix responsables qui vont nous
permettre, justement, de maintenir ces emplois.
Et,
M. le Président, il y en a qui voient les surplus comme d'énormes problèmes. Il
y a aussi, bien sûr, dans les surplus des opportunités, et notre travail
va être, bien sûr, d'attirer les industries, M. le Président, pour qu'on puisse
faire en sorte qu'on puisse vendre ces surplus au meilleur coût possible, M. le
Président, et c'est pour ça que notre gouvernement va aller de l'avant, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
M. le Président, le kilowattheure que l'on produit à l'éolien coûte trois fois
plus cher que le kilowattheure de l'hydroélectricité.
C'est pour ça que n'est pas un bon projet, ça coûte trois fois plus cher, ça
coûte trois fois trop cher.
Cette
fois-ci, M. le Président, ma question s'adresse au président du Conseil du
trésor, l'homme qui a le droit de dire oui ou non au projet :
Est-ce qu'il est d'accord avec le projet des éoliennes, qui nous coûte
140 millions de dollars de subvention inutile par année?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, non seulement la question, c'est qu'on fait travailler des
gens qui sont… c'est très important,
mais il y a aussi toute la question des sous-contrats que ça donne. Entre
autres, je pense que, pour la région de Trois-Rivières, tout le monde reconnaît que Marmen, par exemple, est une
entreprise qui bénéficie actuellement de contrats pour des éoliennes au Québec. C'est une source
extrêmement valable, et, dans un moment également où il faut lutter
contre les changements climatiques, je pense
que tout le monde va reconnaître que c'est une filiale qui est extrêmement
intéressante.
Maintenant, je vais
répondre également en vous disant simplement une chose. C'est qu'on parle de
surplus électriques, mais, comme vous le savez…
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :…si,
demain matin, on avait, par exemple, une aluminerie qui viendrait s'établir au
Québec…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
M. le Président, la stratégie éolienne est ruineuse pour le Québec, ça coûte
200 000 $ par emploi de subvention directe. Le premier ministre était
bien fier de présenter son trio économique lors de la campagne électorale.
Encore faudrait-il les voir sur la patinoire.
Cette fois-là, ma question s'adresse
au ministre de l'Économie. Est-ce que le ministre de l'Économie,
banquier de formation, tout comme, d'ailleurs,
ses autres collègues qui sont très prestigieux… Et nous acceptons, d'ailleurs…
nous accueillons bien le fait que ce soient des gens de qualité qui soient là,
mais encore faut-il qu'ils prennent les bonnes décisions. Est-ce que vous
êtes d'accord avec les éoliennes, qui nous coûtent trois fois trop cher?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, j'ai eu l'occasion de le répéter encore une fois, il y a des
opportunités économiques. L'ambassadeur
des États-Unis est ici, on a eu l'occasion d'en discuter également ce matin, il
y a un intérêt de ce côté-là. Et il
est clair que notre objectif est très important, et notre objectif
actuellement, qui est présent, c'est de faire du Québec un leader en développement durable. Et, bien sûr, il
y a de grandes possibilités également, M. le Président, pour faire des
éoliennes une source d'énergie complémentaire à l'offre actuelle d'Hydro-Québec,
M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de La Peltrie.
Plan de réduction des dépenses en santé
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, hier, l'ancien ministre des
Finances Raymond Bachand a déposé un
rapport dans lequel il nous
avertit : Nous devons réduire la croissance des coûts de système
en santé de 5,2 % à 4,2 %.
Bonne nouvelle, le ministre de la
Santé est d'accord, ça lui fait un premier objectif. C'est un gros progrès par
rapport à hier. Maintenant, le dire, c'est
une chose; le réaliser, c'en est une autre. Il y a peut-être une piste de solution
que je peux proposer au ministre. On a estimé
que d'avoir un ministère de la Santé très fort et des agences très fortes, c'était
une double structure dont les dépenses sont
évaluées à 600 millions de dollars, M. le Président. Donc, si on abolissait
les agences de santé, c'est une économie récurrente de 600 millions
de dollars.
Dans
le contexte budgétaire actuel et compte tenu de ce nouvel objectif, est-ce que
le ministre de la Santé peut nous dire si, oui ou non, il entend abolir
cette structure coûteuse et inutile?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, je rappellerai au député de La Peltrie que le budget des
agences au Québec est de 83 millions de dollars, ce qui est un petit peu moins que le montant qui
est maintenant ici évoqué. Alors, pour ce qui est, évidemment,
de l'étude de M. Bachand, de l'Institut du Québec, je l'ai dit hier et je le
redis aujourd'hui, nous sommes heureux
de voir qu'une instance externe vient valider notre lecture de… de notre
gouvernement et vient nous proposer des avenues qui sont en ligne avec
notre programme électoral.
Je
suis aussi très heureux, évidemment, de constater que M. Bachand, dans son
rapport, me donne une marge de manoeuvre
supplémentaire en tant que ministre de la Santé, puisque, dans notre programme,
on prévoyait une croissance soutenue à 4 %, et il nous propose
4,2 %, ça me donne de l'air frais pour bien gérer le système de santé du
Québec.
Pour
ce qui est des suggestions que le député de La Peltrie me fait, comme le
premier ministre l'a dit à plusieurs reprises, nous sommes ouverts à
toutes bonnes idées, encore faut-il qu'elles soient bien chiffrées, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, Plaidoyer pour la disparition des agences de la santé! Vous avez
vu la photo, M. le Président? Alors : Tous les efforts de gestion doivent être faits et dirigés
pour les services vers la population,
estime l'actuel ministre de la Santé. Les doubles structures des agences et du ministère
de la Santé coûtent 600 millions de dollars par année.
Que
répond l'actuel ministre de la Santé à l'ancien président de la Fédération des médecins spécialistes, M. le
Président?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Lorsque j'étais dans une autre vie, manifestement j'ai dû être aussi mal
informé par d'autres ex-collègues!
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Barrette : La vie a de ces surprises parfois. Alors, évidemment, M. le
Président, je tiens à rappeler à notre collègue
de La Peltrie que nous prévoyons, dans les prochains mois, entreprendre un
exercice de révision, de révision de tous les programmes qui existent
actuellement…
Le Président : En terminant.
M. Barrette : …dans le gouvernement
du Québec, et les agences font partie d'une réflexion intense.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Chauveau. M. le député de Chauveau, je vous
suggère…
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, le comité consultatif mandaté par…
Le Président : M. le député
de Chauveau. M. le député de Chauveau…
Des voix : …
Le
Président : J'ai dit Chauveau, je m'excuse, mais ce n'est pas
une attaque à vous, M. le député de Chauveau… M. le député de
La Peltrie, nous n'utilisons ici que des documents didactiques pour la
présentation, monsieur…
M.
Caire : M. le
Président, c'est un rapport du gouvernement du Québec.
Le Président : Ah bon!
M.
Caire : Moi aussi,
je comprends que ce n'est pas didactique, mais, bon, je vais quand même… M. le Président, le comité consultatif mandaté par
Raymond Bachand —Luc Godbout,
Claude Montmarquette, Pierre Fortin sont membres de ce comité-là — nous
dit, fascicule 2 : Le coût de la double structure, 600 millions de
dollars.
Dans sa revue Le médecin spécialiste, l'ancien
président de la fédération pose cette question : Qu'attend le gouvernement
pour mettre en application les recommandations que lui fait son comité…
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Bien, M. le Président,
je vais répondre très précisément à la question du député de La Peltrie, j'attendais
d'être élu, M. le Président, et je vais agir avec toute l'énergie qu'avant on
me reconnaissait et qu'on verra encore aujourd'hui, M. le Président.
• (14 h 50) •
Le Président : Principale, M.
le député de Marie-Victorin.
Privatisation d'Hydro-Québec
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Justement, le rapport d'experts sur l'état des finances publiques
commandé par le nouveau gouvernement libéral aux économistes Montmarquette et
Godbout a été déposé le 25 avril dernier.
Ce rapport, M. le Président, il évoque la privatisation d'une partie d'Hydro-Québec
et de la SAQ comme solution au problème
des finances publiques. Questionné à ce sujet, le premier ministre n'a pas
fermé la porte à la vente partielle de nos sociétés publiques.
Alors, ma
question au ministre des Ressources naturelles et de l'Énergie : Est-ce
que la privatisation d'Hydro-Québec
est dans vos cartons? Est-ce que ça fait partie des scénarios à court, moyen,
long terme que vous envisagez? Est-ce que vous envisagez, oui ou non, la
privatisation d'Hydro-Québec?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, l'objectif qu'on poursuit, là, c'est d'éliminer
le déficit puis de le maintenir par la suite.
Et le déficit qu'on aurait si on ne faisait rien… C'est-à-dire, d'éliminer le
déficit. Le déficit qu'on aurait si on ne faisait rien, ce serait plus de 5 milliards cette année. Ce
serait plus de 7 milliards l'année suivante, en 2015‑2016. Alors,
évidemment, on ne va pas faire ça, on ne va
pas laisser faire ça. Il y a deux commissions qui vont être mises sur pied,
tout va être sur la table. Tout va être sur la table, et, si vous avez
des suggestions à faire, M. le député, on va les accueillir avec plaisir et
avec beaucoup d'attention.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, la vente d'Hydro-Québec est sur la table. C'est ce qu'on comprend,
hein, tout va être sur la table, c'est ce qu'il vient de nous dire, là.
M. le Président, Hydro-Québec, là, c'est un symbole de notre nationalisme
économique. C'est une source d'enrichissement, c'est un moteur de développement
économique pour les régions. Ça nous permet de s'enrichir comme société, ça
permet d'enrichir les Québécois parce qu'ils paient leur électricité moins cher
parce qu'elle est nationalisée.
C'est une
mauvaise idée, la privatisation d'Hydro-Québec. Vous devez renoncer à ça
maintenant, pour tout de suite et pour toujours, M. le Président.
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, je pense que le député ne sait pas faire la
distinction entre un programme puis une société d'État. Et, franchement,
je n'ai pas à renoncer à ce que je n'ai pas dit.
Maintenant,
si le député a des suggestions à faire pour la révision des programmes, si le
député a des suggestions à faire pour la révision de la fiscalité, s'il
veut nous aider à éliminer le déficit et à maintenir l'équilibre budgétaire
après 2015‑2016, alors bienvenue, nous sommes ouverts à vos commentaires.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, la privatisation d'Hydro-Québec n'est pas une solution. C'est un
coup d'argent à court terme, mais, après
ça, tu es pris pour donner une partie de tes profits aux actionnaires privés,
qui vont demander toujours plus de
rendement, ça va pousser à la hausse les tarifs. Ce n'est pas une bonne idée,
on vous demande d'y renoncer maintenant.
Est-ce que
vous allez vous lever en cette Chambre et nous dire que, la privatisation d'Hydro-Québec,
vous l'écartez une fois pour toutes, oui ou non?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : M. le Président, le
député est extrêmement habile à débattre avec lui-même. Alors, ce qu'il fait, essentiellement, il parle d'un problème qui n'existe
pas, il n'a aucune suggestion à faire pour l'instant sur les commissions
fondamentales qu'on va mettre sur pied et il débat avec lui-même. Nous l'invitons,
et je l'invite personnellement, à venir
discuter avec nous de révision des programmes — les programmes, on s'entend — et de la révision de la fiscalité…
Le Président : En terminant.
M. Coiteux : Et voilà!
Le Président : Principale, Mme
la députée de Richelieu.
Consortium retenu pour
le projet de construction
du Centre universitaire de santé McGill
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : M. le
Président, quand SNC a investi 22,5 millions en pots-de-vin pour obtenir
le contrat du CUSM, c'était pour faire de l'argent,
sans doute beaucoup plus que 22,5 millions. La plus grande
fraude de corruption de notre histoire a rapporté combien au consortium?
On ne le sait pas, mais les Québécois n'ont pas à payer pour ça.
Le
30 septembre, dans quatre mois, le gouvernement devra prendre
possession du CUSM et commencer à payer. Prendre possession, ça veut
dire reconnaître que le consortium a rempli son mandat selon les règles de l'art.
La commission Charbonneau n'aura pas terminé ses travaux, et son mandat ne
comprend pas l'analyse en profondeur du projet.
M. le Président, le gouvernement va-t-il prendre
possession du CUSM le 30 septembre et payer des dizaines et des dizaines de millions de dollars par
année pendant 30 ans, sachant ce que l'on sait maintenant : corruption, fraude, pots-de-vin?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, j'aimerais, dans un premier temps,
rappeler l'article 35 de notre règlement quant à tout ce qui se déroule
actuellement devant la commission Charbonneau. Ceci étant dit…
Le Président :
Oui, Mme la leader du gouvernement.
Mme
Maltais : Ça fait plusieurs fois que ça revient, là, je veux
dire une chose. Ce dont on discute actuellement, c'est d'un contrat signé par le gouvernement et les paiements signés par
le gouvernement. Alors, c'est ça, c'est là-dessus que la question est
posée, et on veut des réponses là-dessus, que se passera-t-il le 30 septembre.
Le Président :
Oui, M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : …question de règlement, c'est… Ma collègue de l'opposition
officielle dit que ça revient, mais ça va revenir parce que c'est dans
le règlement. C'est l'article 35, et ça nous parle de ce qui se passe et
devant, bon, la commission Charbonneau et aussi devant les tribunaux.
Cela
étant, lorsque la ministre de la Justice commence sa réponse, vous aurez noté
qu'elle ne l'a pas finie parce que, lorsqu'elle
commence, elle commence. Alors, si elle commence par une mise en garde, il est
possible qu'elle dise d'autres choses par la suite. Si ma collègue lui
permet de compléter sa réponse, probablement qu'elle aura un certain nombre d'informations.
Ensuite, une additionnelle suivra, et il y aura d'autres informations. Mais que
la ministre de la Justice prenne la
peine — et c'est
tout à son honneur — de
rappeler des principes qui sont dans notre règlement et qui sont là pour
protéger les citoyens, me semble-t-il, c'est important.
Le Président :
Bien sûr, l'article 35 doit s'appliquer ici, et toute question qui touche
directement… a fait un débat devant une cour
sur une cause criminelle ne doit pas être débattue ici. Mais, ceci étant dit,
la question était correcte, c'est comme je l'ai dit hier. Je demande à
la ministre de la Justice de poursuivre, s'il vous plaît.
Mme
Vallée : Alors, merci, M. le Président. Alors, je voulais
simplement rappeler et rassurer les collègues et la collègue… que, sous un gouvernement précédent, le
projet de loi n° 61 avait été déposé. Ce projet de loi visait,
justement, à recouvrir ou à récupérer les sommes qui avaient été payées
injustement par l'État québécois en raison de principes de collusion dans l'industrie
de la construction.
Donc, dans ce
contexte-ci, je tiens à rassurer les collègues parlementaires que ce projet de
loi là, qui avait fait l'objet de
consultations en commission parlementaire, qui avait fait l'objet de plusieurs
commentaires, notamment par différents
intervenants dont la ville de Montréal, ce projet-là est toujours sous étude
pour voir de quelle façon nous pouvons bonifier, et revenir devant cette
Chambre, et présenter un projet de loi qui permettra à l'État québécois de
récupérer toute somme, dans tout projet, qui aura été payée…
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
…en trop.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Richelieu.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
M. le Président, je ne parle pas de poursuite au criminel, je parle d'une prise
de possession du CUSM en vertu d'un contrat
civil qui va engager des paiements importants. Depuis deux semaines, M. le
Président, on parle beaucoup de rigueur en cette Chambre. Ici aussi, la
rigueur s'impose.
Le
président du Conseil du trésor va-t-il commencer à payer le 30 septembre?
Va-t-il faire les vérifications qui s'imposent avant d'embarquer les
Québécois pour 30 ans, 30 ans à payer le prix de la corruption?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, on parle ici d'une date qui est très prochaine, qui devrait
être aussi, aussi, un grand jour pour le
Québec, puisque ce sera l'ouverture d'une installation universitaire de calibre
international. Et, alors qu'aujourd'hui, depuis plusieurs séances,
plusieurs collègues de l'opposition officielle prennent toute leur énergie pour refaire l'histoire, je pense qu'on devrait s'occuper
aussi de s'assurer de prendre possession et d'opérer une institution de
grande qualité et de calibre international, comme nous le ferons avec son
pendant francophone. Aujourd'hui, et encore, et toujours, pour ce qui est du
passé…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette : …l'UPAC fait son
oeuvre, et on espère que ça ira jusqu'au bout.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Richelieu.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : M. le Président, la rigueur commande de faire la
lumière sur la plus grande fraude de corruption de notre histoire avant
de débourser quoi que ce soit.
Est-ce
que le président du Conseil du trésor sait combien la corruption au CUSM a
coûté? Va-t-il vraiment accepter que les Québécois paient le coût de la
corruption?
• (15 heures) •
Le
Président : Là, on s'approche de zones dangereuses, là. Au
niveau de cette approche que je vous disais tout à l'heure, de l'application
de l'article 35, je vous demande… Vous voulez parler, M. le leader?
Une voix :
…
Le
Président : Bien, voilà. Voilà. J'allais inviter M. le ministre
de la Santé à répondre à la question en faisant bien attention de ne pas… d'éviter… en faisant bien
attention d'éviter de ne pas parler de la question qui touche la
poursuite criminelle dont on a… ici évoquée. M. le leader.
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, je ne me lève pas sur une question
de règlement mais pour offrir la réponse à notre collègue, simplement
pour lui dire… Vous avez déjà dit le début de ma réponse, mais je leur ai
offert, en réponse à la question… Il y aura éventuellement une prise de
possession. Elle se fera selon les lois et les règlements qui nous gouvernent. Il y a des poursuites qui se tiennent,
il y a des enquêtes, notamment de la commission Charbonneau, qui se tiennent. Ce volet-là aussi est couvert. Toutes
les énergies sont mises à aller chercher, justement, ceux qui ont fait
des actes répréhensibles. C'est tellement vrai, M. le Président, que nous en
parlons présentement. Laissons aux policiers et aux procureurs le soin de…
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Hausse de la taxe scolaire
M.
Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, hausse des tarifs d'Hydro-Québec, taxe santé, hausse de la
taxe scolaire, on vit dans un
cauchemar péquisto-libéral. À l'approche du budget, on a appris que le nouveau
ministre de l'Éducation prévoit couper
200 millions dans les commissions scolaires. Le ministre prétend qu'il ne
sait pas encore comment ces coupures-là vont être articulées. Bien, il
suffit de regarder ce qui s'est passé l'an dernier. Le ministère de l'Éducation a fait des coupures, les
commissions scolaires se sont tournées vers leur même solution facile,
habituelle : elles ont fait des
déficits puis elles ont haussé les taxes des contribuables. En septembre
dernier, les libéraux nous ont dit qu'ils
demandaient au gouvernement de rembourser les contribuables. M. le Président,
on se demande : Est-ce qu'on va assister
à un autre recul libéral?
Est-ce
que le ministre peut nous garantir qu'il n'y aura pas de nouvelle hausse de
taxe scolaire cette année et que les contribuables vont être remboursés
pour la hausse injuste de l'an dernier?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. D'abord, M. le
Président, on ne parle pas de coupures de 200 millions de dollars. Il faut
attendre de voir le budget avant de pouvoir se prononcer. Mais, oui, l'éducation
va contribuer, comme tous les ministères, à la rigueur budgétaire. Pour nous, c'est
important de pouvoir participer. J'ai rencontré
la Fédération des commissions scolaires, qui, elle aussi, accepte de discuter
et de voir quelles sont les voies de passage pour s'assurer qu'il n'y
ait pas d'atteinte au niveau des services aux élèves.
En
ce qui concerne les taxes scolaires, nous sommes en discussion avec les
commissions scolaires pour justement limiter…
Mais ça, vous pouvez être garanti, vous pouvez être sûr, M. le Président, que
ce ne sera pas un cafouillage comme on
a eu avec le Parti québécois, où, d'un côté, ils coupent les commissions
scolaires, leur donnent l'autorisation d'augmenter les taxes scolaires et par la suite leur disent de
rembourser les contribuables en sachant pertinemment qu'il allait
manquer de l'argent.
M.
le Président, on va être responsables, on va faire un budget équilibré,
travailler avec nos partenaires, mais surtout on va maintenir les
services au niveau des élèves et des étudiants. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : J'avais une question simple en deux volets. Excusez-moi, je
viens d'arriver, je viens d'être élu, là, je pensais qu'on aurait des
vraies réponses. Mais je vais vous la reposer. Il y a deux questions, là.
Est-ce
qu'il va y avoir des hausses de taxe scolaire l'an prochain? Est-ce que les
contribuables vont être remboursés pour les hausses injustes de l'an
dernier? S'il vous plaît.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, quand on parle
de hausses de taxe scolaire, il faut attendre de voir les budgets, il faut attendre le budget
gouvernemental, parce que, par la suite, les commissions scolaires vont savoir
exactement la taxation qu'elles doivent faire. Mais on veut limiter de façon à
ce que le contribuable soit capable d'assumer les taxes scolaires et non pas faire comme la dernière année, où ils ont eu
une augmentation des taxes scolaires qu'il était difficile de contrôler
parce qu'il y avait eu des coupures directement dans leurs budgets.
J'espère
que le député de l'opposition, qui est mon critique, accepte qu'on va protéger
les services aux élèves et aux
étudiants, et, pour ça, il faut maintenir une base budgétaire qui est
acceptable. On va travailler avec les commissions scolaires pour s'assurer
que la taxation soit raisonnable et en même temps qu'on préserve les services
aux élèves…
Le Président :
En terminant.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Je sais qu'il arrive aujourd'hui, mais, M. le
Président…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M.
Jean-François Roberge
M.
Roberge : C'est de la musique à mes oreilles d'entendre que les
services aux élèves vont être préservés, donc pas de coupure dans les
services aux élèves. Je suis content, on a un engagement ferme du ministre ici.
Excellent.
Par contre, les contribuables, eux, ils ont une
épée de Damoclès au-dessus de leur tête, en fait, j'en dirais
deux : hausses de taxe et déficit, parce que,
d'équilibrer le budget provincial en imposant aux commissions scolaires de faire des déficits, on ne gagne pas comme contribuables.
Je
ne sais pas si c'est ça, le plan de match au niveau des finances, mais j'aimerais
ça que vous nous expliquiez si vous voyez un gain entre un déficit...
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
M. le Président, comme ministre de l'Éducation, c'est sûr qu'il faut faire un peu de pédagogie. Ce qui est important pour nous, M. le Président, c'est de maintenir les
services au niveau des élèves, c'est la
première priorité. En même temps, il faut
être capables de se payer ces services-là. Et, oui, il faut limiter l'augmentation de la taxe scolaire, mais, oui, il peut y avoir des
ajustements également, dont entre autres en fonction de l'inflation. Par
la suite, bien, on va respecter les
consignes du Trésor et travailler avec nos partenaires pour s'assurer que ces
deux critères soient respectés. Et je peux vous assurer que notre
devoir, c'est d'abord envers les étudiants, et j'espère que le député a
également les mêmes considérations que nous. Merci, M. le Président.
Le Président : Principale, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Aide aux itinérantes et
aux femmes en difficulté
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, le 27 février
dernier, le gouvernement du Parti québécois lançait la première Politique nationale de lutte à
l'itinérance. Cette politique fort attendue et réclamée depuis plusieurs années
par le milieu de lutte contre l'itinérance a
été accueillie très favorablement et saluée par tous. Elle prévoyait la
construction de 500 logements dédiés,
entre autres, aux femmes itinérantes et 600 000 $ spécifiquement dédiés pour les ressources pour
les femmes en difficulté. Les maisons d'hébergement pour femmes lancent un cri
du coeur. Que ce soit La Maison Marguerite,
La Dauphinelle, La Rue des femmes, l'Auberge Madeleine, elles doivent refuser
quotidiennement d'héberger des femmes,
qui se retrouvent à la rue, et souvent avec leurs enfants, faute de place.
Est-ce
que la ministre de la Condition féminine peut nous assurer que l'austérité
budgétaire ne se fera pas sur le dos des femmes, particulièrement celles
qui sont le plus vulnérables?
Le Président :
Mme la ministre de la Condition féminine.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : En fait, je ne suis pas la ministre
de la Condition féminine, mais je suis la ministre déléguée à la Réadaptation et je m'occupe aussi de la cause de l'itinérance.
Et, M. le Président, je tiens à vous dire que nous avons tous à coeur... Il n'y a pas de monopole de
la compassion ici. Je
pense que les 125 députés ont à coeur tout ce qui est la
condition... la situation qui concerne l'itinérance,
on prend ça, tous, très au sérieux; et je crois qu'il faut travailler beaucoup en amont.
Mais,
ceci étant, il faut continuer à agir directement, et je veux rassurer ma collègue d'en face et lui
dire que, oui, il y a eu une politique nationale qui a été déposée, et
nous travaillons actuellement à un plan d'action pour aider ces personnes en situation
de vulnérabilité.
Le Président : Première complémentaire, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : M. le
Président, ma question était pourtant
fort simple : 600 000 $ dédiés aux ressources d'hébergement,
500 unités de logement, est-ce qu'on va avoir l'annonce
dans le budget du 4 juin prochain, Mme la ministre?
Le Président : Mme la ministre déléguée à la
Réadaptation.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Comme je le
disais précédemment, M. le Président, nous avons tous à coeur la situation
des femmes et de toutes les personnes en
situation d'itinérance : les femmes
violentées, les femmes seules, les femmes sans abri, les femmes itinérantes et les femmes en
difficulté. Cette situation est très préoccupante pour l'ensemble des députés.
J'ai, comme je l'ai dit précédemment, pris connaissance de la politique qui a
été déposée. D'ailleurs, je rappellerai à la députée
que la première politique et le premier plan d'action qui a été déposé sur l'itinérance,
c'était par un gouvernement libéral. Vous avez par la suite produit une
politique, et nous allons redéposer un plan d'action.
Ceci étant, M. le
Président, que la députée patiente...
Le Président : En terminant.
Mme
Charlebois : ...le budget s'en vient. On va
pouvoir voir qu'est-ce qu'on aura dedans.
Le Président : Alors, cela met fin à la période de
questions et de réponses orales.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, s'il vous
plaît, on va poursuivre nos travaux.
Motions
sans préavis
Nous
sommes à la rubrique Motions sans préavis, et, en fonction de nos règles
parlementaires, l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant
un membre...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Je ne
pourrai pas... M. le Président.
Des voix :...
• (15 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Elle n'est
pas pressée. Alors, pour poursuivre,
ça prend un peu plus d'ordre que nous n'en avons présentement.
Alors, aux motions
sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition.
Alors, il y a un membre du deuxième groupe qui est supposé se lever, là. Alors,
allez.
Demander au gouvernement
d'intervenir auprès
de la SAQ au sujet du traitement fiscal
de ses employés et de ses retraités
M.
Lamontagne : Oui. M. le Président, je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le ministre des Finances et puis
le député de Rousseau :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte du programme de rabais non imposable aux employés et
retraités de la Société des alcools du Québec équivalent aux autres programmes
d'avantages des sociétés commerciales;
«Qu'elle
rappelle à la SAQ la motion adoptée unanimement le 26 novembre 2013
exigeant que ses employés et retraités qui bénéficient d'un rabais sur leurs
achats reçoivent un traitement fiscal semblable à celui de l'ensemble des
contribuables;
«Qu'elle
demande au gouvernement d'intervenir auprès de la SAQ afin de faire respecter
la volonté exprimée par l'Assemblée nationale.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader du gouvernement.
M.
Sklavounos :
M. le Président, nous suggérons l'adoption sans débat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, adoption sans débat. La motion est adoptée.
Je reconnais
maintenant un groupe formant le gouvernement. Et je pense que c'est Mme la
ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Alors, Mme la
ministre, à vous la parole.
Souligner les 30 ans de l'Office
Québec—Wallonie-Bruxelles
pour la jeunesse
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée d'Arthabaska, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve,
le député de Saint-Jean et le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne les trente ans de l'Office Québec
Wallonie Bruxelles pour la
jeunesse, qui permet annuellement à 800 jeunes québécois et belges
francophones de vivre une expérience de développement professionnel et personnel en leur donnant la possibilité de réaliser un
projet à l'international au sein de la région partenaire;
«Que
les membres de l'Assemblée nationale du Québec témoignent de l'importance qu'ils
accordent au soutien des offices
jeunesse comme outil permanent de coopération au profit de la jeunesse du
Québec et de Wallonie-Bruxelles;
«Que
les membres de l'Assemblée nationale réitèrent le caractère particulier qu'occupe
la Communauté française de Belgique dans les relations internationales
du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci, Mme la ministre. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
M. le Président, il y aurait consentement pour des interventions d'environ deux
minutes par intervenant dans l'ordre
suivant : la ministre des Relations internationales, suivie par la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, la députée d'Arthabaska et finalement le député
de Mercier, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, je veux juste vous faire remarquer, s'il vous
plaît, par exemple, avant, là… Hier, puis c'est
arrivé à une couple de reprises, on fixe un temps, puis il n'y a à peu près
personne qui le suit. Alors, si on
fixe le temps, moi, je veux vous dire qu'autant que possible il faudrait s'en
tenir au temps imparti. Autrement que ça, ça ne donne rien de limiter un
temps.
Alors, il ne faut pas
être à une rigueur aveugle, mais hier personne n'a suivi le temps, presque le
double par rapport au temps imparti. Alors,
c'est un problème pour ceux qui nous écoutent : Pourquoi faites-vous ça si
vous ne suivez pas le temps
déterminé? Alors, je veux vous indiquer que, moi, quand je serai à la
présidence, autant que possible… ou vous ne fixez pas de temps ou, si on
en fixe un, on suit le temps imparti. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Pouvez-vous me rappeler de combien de temps je...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, votre leader vient de vous dire : À peu près
deux minutes.
Mme
Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Alors, hier, c'était quand même une motion du premier ministre.
Tout
d'abord, j'aimerais souligner la présence du délégué de Wallonie-Bruxelles à
Québec, M. Daniel Sotiaux, qui est présent parmi nous, et du
secrétaire général de l'office québécois Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse,
M. Alfred Pilon. Alors, j'ai pris 23 secondes.
Il y a 30 ans,
dans une volonté de dynamiser nos liens bilatéraux, le Québec et la Communauté
française de Belgique s'entendaient pour
créer un outil visant à favoriser l'éclosion de la relation privilégiée entre
les jeunes de nos deux régions. Pour
ce faire, le ministre président de la Communauté française de Belgique et le
ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche du Québec signèrent, à Québec, le 31 mai 1984, l'entente
créant l'Agence Québec—Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse. L'agence, devenue depuis, par
la suite, l'Office Québec—Wallonie-Bruxelles
pour la jeunesse, aura permis, chaque
année depuis 30 ans, à quelque 800 jeunes de vivre une expérience
internationale valorisante, de développer leur potentiel et de tisser
des liens étroits et porteurs dans de nombreux domaines.
Et
c'est dans un esprit d'étroite collaboration que Les Offices jeunesse
internationaux du Québec et le Bureau international
de la jeunesse en Wallonie-Bruxelles mettent différents programmes à la disposition des jeunes de 16 à 35 ans. L'échange, la création de partenariats durables,
la découverte de nouvelles possibilités, l'ouverture sur le monde, voilà ce que permet l'expérience
internationale proposée par les différents programmes de l'office. Les milliers
de stages effectués jusqu'à maintenant
se sont traduits par des retombées et un impact incontestables sur les rapports
bilatéraux entre le Québec et Wallonie-Bruxelles.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci beaucoup, Mme la
ministre. Vous êtes un exemple à
suivre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve,
à vous la parole.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de saluer le délégué de
Wallonie-Bruxelles, M. Sotiaux, et le
secrétaire général de l'Office Québec—Wallonie-Bruxelles, M. Pilon. Et, au nom de ma formation politique et mon nom personnel, aussi
au nom du député de Saint-Jean, porte-parole à la jeunesse, je
veux souligner le 30e anniversaire de l'Office Québec—Wallonie-Bruxelles
pour la jeunesse.
L'office
assure depuis 1984 la promotion des échanges internationaux francophones auprès
des jeunes du Québec, de Wallonie et
de Bruxelles. Il est né de la volonté de promouvoir, de dynamiser des échanges
durables entre deux pôles de la
francophonie. Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la
Francophonie disait, en 2011, lors des états généraux de la promotion du français dans le monde, et je le cite : «J'ai la
conviction que le français, à l'instar d'autres grandes langues de communication, peut être la
langue du commerce, du progrès technologique,
de la société de l'information ou de
la recherche scientifique. Encore faut-il que l'on y croie, qu'on le veuille,
et surtout que l'on s'en donne les moyens.» Fin de la citation.
Il ne s'agit
pas seulement de diffuser la langue française dans le monde, mais, plus
largement, les créations, les techniques,
les idées, les façons de faire en langue française qui constituent autant de
fenêtres sur le monde et sur d'autres univers,
d'autres manières d'être au monde et d'appréhender le monde. On n'écrit pas à
Montréal comme à Bruxelles, on ne chante pas à Saint-Élie-de-Caxton
comme à Liège. On y filme autrement, on y crée autrement.
Partager ces richesses entre nos deux
communautés francophones est un atout inestimable. 800 jeunes entre 16 et
35 ans reçoivent un soutien logistique et financier afin de réaliser un
projet d'échange, de stage, de formation professionnelle
ou technique, ou de coopération. Soutenir la mobilité de la jeunesse, c'est
investir dans l'avenir. Merci pour votre travail formidable.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Maintenant, pour la poursuite du débat sur cette même
motion, je reconnais maintenant M. le député d'Arthabaska.
Mme Roy (Arthabaska) :
Madame.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. Excuse!
Mme Roy (Arthabaska) : Je
pense qu'il n'y a pas…
Le Vice-Président (M. Gendron) : J'en
vois l'évidence.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) : Il n'y
a pas de doute là-dessus.
Je veux, à mon tour, saluer les distingués
invités provenant de la Wallonie—Bruxelles.
M. le Président, vous savez certainement que c'est important, la francophonie.
Nous, en tant que peuple francophone d'Amérique du Nord, on y tient, à notre langue. Et puis les
francophones partout dans le monde doivent aussi se rencontrer dans des
forums plus ou moins importants.
Celui-ci est
un forum qui est très important parce qu'il vise la jeunesse. C'est important
que les jeunes puissent rencontrer d'autres francophones qui font les
choses différemment, qui voient les choses différemment. On peut bien parler
des retombées au niveau du travail ou économiques, mais moi, je pense que les
meilleures retombées sont au niveau de la connaissance, de l'établissement d'un
réseau.
Il y a à peu
près de cela 20 ans, M. le Président, je participais à un premier échange
en tant que jeune avocate; nous sommes toujours amis, les avocats que j'ai
rencontrés — c'était
en France, dans ce cas-ci. Même qu'est venue, par la suite, une amie rencontrée
à cette époque-là, devenue chef de cabinet ici, lorsque j'étais chef par
intérim du parti précédant la Coalition avenir Québec. Cette personne-là est
devenue marraine de ma fille.
Vous voyez,
les échanges sont importants. Ils nous mènent à une diversité, à une ouverture
sur le monde. Et c'est la raison pour
laquelle je suis très heureuse de participer à l'élaboration de cette motion et
de féliciter pour le travail qui a été fait durant ces 30 dernières
années.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée. Je reconnais
maintenant M. le député de Mercier. M. le député de Mercier, à vous la
parole.
M.
Amir Khadir
M. Khadir : Merci, M. le Président.
Alors, il revient à moi de souhaiter la bienvenue à nos invités de Wallonie—Bruxelles
et à souligner le 30e anniversaire de cette entente entre le Québec et la
Belgique.
En fait, à
Québec solidaire, on aime beaucoup les Québécois d'origine belge, plus
particulièrement les Québécoises et
les Québécois d'origine francophone belge de Wallonie-Bruxelles. C'est un programme qui a eu, bien sûr, beaucoup, beaucoup d'impact,
mais, plus particulièrement, c'est
un programme qui a permis à beaucoup de jeunes qui sont venus ici d'avoir la piqûre du
Québec; nombre d'entre eux
sont restés parmi nous. Et on a le bonheur, nous, dans nos rangs, à
Québec solidaire, de compter sur la collaboration de plusieurs d'entre eux, de
très remarquables.
Ce que je tiens à dire, cependant, c'est que nous aimerions que le gouvernement profite
de cette motion pour, disons, réaliser toute l'importance de maintenir les
programmes jeunesse. On sait qu'il y a plusieurs annonces de coupures qui ont
été faites. Je pense qu'il est peut-être… C'est le genre de programme qui nous
fait réfléchir sur les bienfaits de
programmes qui sont peut-être… qui nous coûtent quelques sous au départ mais
qui ont des retombées à long terme au
bénéfice de l'ensemble de la société québécoise, sans parler que ces programmes
jeunesse mettent en contact des jeunes qui, contrairement à nos
institutions, à nos gouvernements, sont très ouverts aux questions de justice
sociale; ils sont très préoccupés par les
questions environnementales.
Espérons,
souhaitons que, dans ces échanges entre Belges et Québécois, il y ait les
éléments pour faire bouger nos sociétés et faire réaliser qu'on a des
décisions urgentes à prendre, autant pour la Belgique, l'Europe que le Québec
et l'Amérique du Nord. Merci.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci,
M. le député de Mercier.
Mise aux voix
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Adopté.
Alors, pour la poursuite des motions sans préavis, je cède maintenant la
parole à un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Dénoncer l'enlèvement de jeunes filles par le groupe
Boko Haram et demander l'intervention de l'Organisation
des Nations unies afin de protéger la population nigériane
Mme Poirier :
Alors, M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, la
députée d'Arthabaska et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale dénonce l'enlèvement des jeunes filles nigérianes par les terroristes
islamistes de Boko Haram;
«Que l'Assemblée
nationale dénonce vigoureusement le recours à la violence par ce groupe dont le but est d'empêcher l'éducation notamment des jeunes
filles;
«Que l'Assemblée
nationale demande à l'Organisation des Nations unies et à la communauté internationale d'intervenir
afin de protéger la population nigériane contre les attaques de ce groupe.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Est-ce que cette motion est adoptée?
M.
Sklavounos : M. le Président, il y aurait
consentement pour des interventions d'environ
deux minutes par intervenant.
Évidemment, je vous laisse le soin de contrôler le temps. Je suggère l'ordre
suivant : la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, suivie par la députée d'Arthabaska,
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques et finalement la ministre des Relations
internationales.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Est-ce
que cette répartition est acceptée, agréée? Alors, nous allons procéder.
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, pour votre
deux minutes d'intervention.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le
Président. Étudier est un péché, selon ce groupe. Selon Boko Haram, l'éducation
à l'occidentale est un péché. Des attaques contre les écoles se multiplient
dans une trentaine de pays, c'est plus de 500 attaques
de recensées. Les attaques contre les écoles, tout comme le viol, font partie
de l'arsenal des combattants, nous dit
Agnès Gruda dans La Presse du 9 mai dernier. «C'est une
véritable arme de guerre», nous dit Zama Coursen-Neff, directrice de Human Rights Watch. Bloquer l'éducation
aux jeunes filles, c'est bloquer leur liberté, c'est semer la terreur.
L'Assemblée
nationale du Québec a tenu, en janvier dernier, un séminaire
international sur le 20e anniversaire
de la déclaration du Programme d'action de Beijing. La déclaration du Québec a
été adoptée lors de ce séminaire. Et vous me permettrez,
M. le Président, de vous lire deux des articles de cette déclaration sur le
thème de la violence à l'égard des femmes.
À l'article 12 :
«Condamnons les violences faites aux femmes, telles
que définies dans le Programme d'action, comme "tous actes de
violence dirigés contre les femmes en tant que
telles et causant ou pouvant causer aux femmes
un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y
compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de
liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la sphère privée."»
Article 13 : «Condamnons fortement la pratique du viol et d'autres formes de traitement inhumain et dégradant envers les femmes comme arme et tactique
de guerre.»
M.
le Président, notre liberté à l'éducation est précieuse et fragile. Réclamons
la parité avec les femmes partout dans le monde. Merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, Mme la députée.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Arthabaska.
Mme
Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) : Merci, M. le Président. Je me souviens d'avoir vu
la vidéo après l'enlèvement de ces filles puis j'étais franchement très émue. Je pense que c'était contemporain
à la fête des Mères. Je me disais… Je voyais la détresse dans les yeux des mères dont leurs filles ont été enlevées. C'était
assez insoutenable, moi, je trouve. Puis j'ai… Par chance
qu'on a eu ce vidéo-là, parce que ça nous a rendus… ça nous a donné des images puis
ça nous a permis de nous mobiliser.
Beaucoup
d'autres choses comme ça se passent, mais, lorsqu'il n'y a pas d'image, elles
passent sous silence. Je pense qu'on
se doit, ici, en tant que femmes, en tant que parlementaires, en tant que
représentants de la démocratie, de dire haut et fort que c'est
inacceptable et d'envoyer une motion à l'ONU, d'espérer que ces jeunes filles
reviennent le plus vite possible. On leur envoie nos meilleures pensées. Merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée, pour votre intervention.
Je reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour votre
intervention.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Alors, je trouve rassurant de voir que
tous mes collègues parlementaires trouvent intolérable et inacceptable l'utilisation
des femmes et des fillettes comme armes de guerre, que ce soit, bien sûr, l'enlèvement, l'interdiction aux études, que
ce soient les viols, les viols collectifs, les mariages forcés avec l'ennemi.
Toutes ces armes… toutes ces utilisations des femmes, pardon, comme armes est
totalement inacceptable.
Bien
sûr, ma formation politique s'oppose fermement à tout intégrisme et terrorisme,
que ce soit au Nigeria, que ce soit
partout à travers la planète. C'est assez, M. le Président, l'utilisation des
femmes, la violation de leurs droits fondamentaux pour répondre à des
impératifs économiques ou religieux. Il faut que le Québec mette tous les
efforts pour assécher le terreau du terrorisme et de l'intégrisme. C'est un
devoir humanitaire.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant
Mme la ministre des Relations internationales pour son intervention. Mme la
ministre, à vous la parole.
Mme
Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Évidemment, cette motion, elle est adoptée à… elle sera
adoptée à l'unanimité. Et, lorsque cette
nouvelle est tombée, nous avons tous eu froid dans le dos. Nous avons tous eu
froid dans le dos lorsque nous avons lu et entendu le récit de l'enlèvement
de ces 276 jeunes femmes. On ne peut qu'exprimer notre plus vive indignation devant cet acte barbare digne d'un autre âge
et perpétré contre des jeunes filles qui représentent l'avenir de leur
pays et de leur continent. Pas plus tard qu'en septembre dernier, lors du Forum
Africa 2013 à Montréal, l'ancien président de la République fédérale du Nigeria
plaidait pour l'avenir de son pays et du continent africain dont le
développement et la prospérité futurs reposent sur sa jeunesse et en
particulier sur ses jeunes femmes.
Je
tiens à rappeler aussi à l'Assemblée que, cette année, le prochain Sommet de la
Francophonie, qui se tiendra à Dakar,
au Sénégal, est intitulé Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de
paix, acteurs de développement.Tout est dit dans cette
formule à laquelle nous adhérons totalement.
Les
liens que le Québec entretient depuis longtemps avec l'Afrique passent
notamment par la justice, la solidarité, l'éducation, et c'est pourquoi
les actes tels que celui perpétré par le groupe terroriste islamiste Boko Haram
heurtent si profondément nos valeurs.
Selon
les informations qui circulent dans les médias présentement, il y aurait
peut-être, peut-être, dis-je bien, une lueur
d'espoir pour retrouver les jeunes filles détenues en otages. Je souhaite de
tout coeur, avec les membres de cette Assemblée et l'ensemble du peuple
québécois, que les jeunes filles nigérianes détenues par Boko Haram retrouvent
le plus rapidement possible leur liberté et leurs familles, à qui nous pensons
également.
La
mobilisation est mondiale, M. le Président, et je joins ma voix et nous
joignons notre voix à celles de milliers de personnes à travers le monde
pour dire : «Bring back our girls.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la ministre.
Mise
aux voix
Cette dernière intervention met fin à cette
motion. Est-ce que cette motion-là est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Adopté. Toujours aux motions sans
préavis, je reconnais maintenant M. le député de Mercier pour la
présentation de sa motion. M. le député de Mercier.
M. Khadir : Merci, M. le
Président. Je demande le consentement et le même enthousiasme de la Chambre
pour débattre de la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande au
[ministère] des Finances de maintenir l'universalité des services de garde
subventionnés et qu'elle rappelle que l'impôt sur le revenu demeure le moyen le
plus équitable, le moins bureaucratique, et le moins coûteux de financer
adéquatement les services publics.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas
consentement. Alors, ça met fin à la rubrique Motions sans préavis.
Nous en sommes maintenant à la rubrique Avis
touchant les travaux des...
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui.
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Excusez.
Une voix : …
• (15 h 30) •
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, oui. Mais, de toute façon, là, j'ai fait une petite erreur, et, dès que
quelqu'un se lève, il faut que je regarde pourquoi, et je n'ai pas fait ça.
Alors, je reconnais maintenant M. le député de
Matane. Alors, M. le député de Matane, à vous la parole.
M.
Bérubé : Matane-Matapédia,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, oui.
Féliciter toutes
les personnes qui se sont mobilisées à
Trois-Rivières pour retrouver rapidement la petite Victoria
M.
Bérubé : M. le
Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la ministre de la Sécurité publique, le député de Trois-Rivières, le député de Chutes-de-la-Chaudière et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale félicite la population de Trois-Rivières, les policiers de la ville de Trois-Rivières
et de la Sûreté du Québec, ainsi que tous les autres intervenants qui se sont
mobilisés hier pour retrouver rapidement la petite Victoria.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Juste avant, cependant, quand il s'agit d'une autre motion présentée par un parlementaire du même groupe qui en a présenté
une, il faut que je sollicite le consentement de l'Assemblée pour le
faire, ce que j'aurais dû faire. Ça a eu lieu, je ne peux pas remettre la pâte
à dents dans le tube.
Donc, c'est adopté?
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Attends un peu.
Une voix : …
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Tout
à fait. Alors, on est rendus là. Est-ce que, M. le leader adjoint du gouvernement…
M.
Sklavounos : …la
motion. Adopté sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Adopté sans
débat. Alors, la motion est adoptée. Et là vraiment on a terminé
les motions sans préavis.
Avis touchant les travaux des commissions
J'en
suis maintenant à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions
et je cède la parole à moi-même.
Je
vous avise que la Commission de l'Assemblée
nationale se réunira aujourd'hui, à compter de 16 h 45,
à la salle des Premiers-Ministres de l'édifice Pamphile-Le May. L'objet de cette séance est de procéder à la
formation des commissions parlementaires et à l'adoption de la liste des présidents de séances.
Il
y a également la rubrique
Renseignements sur les travaux. Il n'y en a pas.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion du premier ministre
proposant que l'Assemblée approuve la politique générale
du gouvernement et sur les motions formulant un grief
Alors,
nous en sommes maintenant aux activités du jour, et, aux activités du jour,
nous reprenons le débat sur le discours inaugural. Un instant.
Et,
à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 28… 26
mai, pardon, 2014 sur la motion de M. le premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur les diverses motions de grief présentées par, d'abord,
le chef de l'opposition officielle et M. le
député de Terrebonne. Et, avant de donner la parole
au prochain intervenant, je vous informe qu'il reste… 9 h 32 min qui ont été utilisées dans le
cadre de ce débat. Il reste donc 15 h 28 min réparties comme
suit : 7 h 37 min au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 h 30 min au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 2 h 55 min au deuxième groupe,
18 min 30 s aux députés indépendants, et 60 minutes au
représentant du gouvernement pour, bien sûr, sa réplique.
Je
suis maintenant prêt à céder la parole au prochain intervenant, et c'est M. le
député de Papineau, qui n'avait pas terminé
son intervention. Donc, je vous invite à terminer votre intervention. À vous la
parole, M. le député de Papineau.
M. Alexandre Iracà (suite)
M. Iracà :
Alors, merci, M. le Président. Effectivement, je vais poursuivre mon allocution
suite au discours inaugural.
Alors,
j'étais rendu à dire que, suite à ma victoire électorale, c'était un travail d'équipe,
et j'étais rendu à remercier ma famille, notamment mes enfants :
mon grand garçon Mika, 14 ans, qui a fait ses premiers pas de bénévolat pour l'association libérale de Papineau — je profite de l'occasion pour le remercier,
il a fait du bon travail, et j'ai pu faire mon premier bilan de campagne
avec lui, après le 7 avril, dans une chaloupe, à la pêche, dans un lac dans mon
comté, alors continue, Mika, tes efforts à l'école,
je sais que tu t'es ressaisi cette année, ne lâche pas; mon deuxième garçon,
Noah, un sportif dans l'âme, alors, qui m'a
toujours supporté, même à la première et à la deuxième élection — ne lâche pas, Noah, tu fais du bon
travail, tu es un gars serviable, continue comme ça, ça va t'apporter beaucoup
de bonheur; enfin, ma troisième, Heidi, qui
me soutient également dans mes démarches politiques et électorales — alors, continue, Heidi, tu es bonne à
l'école, tu t'exprimes très bien, alors papa te fait dire un beau salut de l'Assemblée
nationale.
Je
remercie également des gens qui sont là depuis très longtemps, des employés qui
sont là depuis notamment 20 ans, 23 ans, Anne-Marie et Lynda, qui
étaient là dans le temps de Norm — ça fait longtemps, là — et
qui ont toujours effectué un travail
efficace. Ce sont des gens loyaux, honnêtes, et les citoyens de mon comté sont
chanceux de pouvoir bénéficier d'employés qui travaillent avec autant de
rigueur. Et il y a un nouveau membre, qui s'est joint depuis à peu près un an, Michel, qui fait un travail d'attaché politique
exceptionnel, qui a réglé plusieurs cas de comté. Alors, continue ton bon travail, Michel. Et,
durant la campagne, tu as été exceptionnel. Alors, parlant de campagne,
la job que personne ne veut faire, agent officiel, alors je dis un gros merci à
Sylvain, qui a fait du bon travail, qui continue d'ailleurs à faire du bon
travail parce qu'il doit remettre son rapport; Émilie, aux communications;
Roger, qui était là à la première et également à la deuxième élection.
Je profite de l'occasion
pour saluer ma mère également, qui suit religieusement les travaux ici, à l'Assemblée
nationale. Je te dis salut.
Alors, évidemment, il
y a eu des centaines de bénévoles qui ont travaillé à l'élection, je ne pourrai
pas tous, malheureusement, les nommer : les chefs de village qui ont
fait du travail exceptionnel, les gens qui ont transporté ceux qui ne pouvaient pas se déplacer, les gens qui ont
fait des appels, ceux qui ont travaillé avec le DGE, ceux qui ont revu,
suite à l'élection, les votes. Alors, je
sais qu'il y a eu du travail qui a été fait là-dessus, alors je remercie les
centaines de bénévoles qui ont contribué et, quand je vous disais que c'était
un travail d'équipe… qui ont contribué à la belle victoire dans le comté de Papineau. Et ce qui m'a touché le plus,
ce qui m'a impressionné le plus, je vous dirais, plus qu'à la première campagne, c'est qu'il y a plusieurs jeunes,
plusieurs jeunes qui se sont arrêtés au local électoral pour prendre des
cartes de membre. Et ça, ça veut dire beaucoup,
M. le Président. Ça veut dire une chose, ça veut
dire que les valeurs du parti, bien, vont
chercher les jeunes, et ça, pour notre parti ça parle, ça parle beaucoup : des valeurs au niveau social, d'inclusivité, des valeurs de
rigueur économique, des valeurs au niveau de l'éducation.
Vous
savez, M. le Président, après 18 mois sur le banc de punition, où
les citoyens nous ont dit : Écoutez, vous allez être sur le banc de punition pendant un certain
temps, on a pris ce temps-là, puis je l'ai mentionné à plusieurs reprises,
pour faire un travail d'humilité, pour qu'on
puisse se regarder dans le miroir et faire en sorte qu'on offre aux Québécois
un nouveau programme électoral avec une
nouvelle approche. C'est ce qu'on a fait. On a visité toutes les régions, on
a fait des conseils généraux, des assemblées, on a été à l'écoute des gens et
on fait de la politique respectueuse. Ce que nous
voulons faire, c'est de partir de la base, des PME qui créent de l'emploi. On
veut simplifier les règles pour les petites et moyennes entreprises,
assouplir, faire en sorte qu'il y ait moins de paperasserie administrative pour que les jeunes qui ont
des bonnes idées à l'école ne se découragent pas et qu'ils puissent, avec leurs
idées, partir toutes sortes d'entreprises pour créer de l'emploi, pour faire
une richesse économique au Québec, dont on a besoin.
On veut
également, on en a parlé, et mon chef en a parlé lors du discours inaugural,
relancer le Plan Nord. C'est une donnée importante parce que ça va créer
de l'emploi dans toutes les régions. Une job dans le Nord, c'est une job dans le Sud. Et je vous parlais de mon comté. Moi,
il y a des entreprises qui attendent juste que ça reparte, que les
minières s'installent dans le Nord pour offrir des produits et des services à
partir de mon comté pour les envoyer dans le Nord pour les minières.
Il faut alléger, on en a parlé, faire en sorte
que l'État soit plus souple. Dans mon ancienne vie, moi, j'ai été un employé de
l'État, j'étais directeur régional dans l'Outaouais au niveau de l'environnement.
Je peux vous dire que les employés de l'État,
ce sont des gens qui travaillent excessivement fort, qui ont à coeur les
services publics, et ce sont des gens qui sont fiers de travailler pour
l'État québécois. Mais ce qu'on veut faire, c'est de revoir les programmes. Comment
pouvons-nous alléger le système, alléger l'État pour le troisième joueur? Le
troisième joueur, ce sont les contribuables. Il faut que ça coûte moins cher
aux contribuables, il faut qu'on puisse alléger l'État pour le rendre efficace.
Il l'est déjà. Il faut le rendre encore plus efficace pour préserver nos
acquis.
• (15 h 40) •
Il faut
revoir la tarification, il faut s'occuper de nos infrastructures. L'erreur qu'il
ne faut pas faire, c'est de laisser de côté les infrastructures et faire
en sorte que, 10 ou 20 ans plus tard, on soit obligés, à ce moment-là, d'investir
de manière exponentielle pour rattraper le temps perdu. Alors, il faut le faire
maintenant, tout de suite, s'assurer que nos infrastructures
sont efficaces et efficientes, de réparer celles qui sont désuètes et d'investir
dans toutes sortes de projets d'infrastructure pour créer une richesse
également économique.
Au niveau de
l'éducation, bien, laissez-moi vous parler un petit peu d'éducation, puisque j'ai été nommé adjoint parlementaire à l'Éducation avec le ministre, mon
collègue de Jean-Talon, qui fait un travail exceptionnel. Alors,
moi, je suis… L'éducation
est importante au Québec parce que c'est l'avenir, hein, ce sont nos
jeunes. Et il s'est pris rapidement des décisions réfléchies,
réfléchies, qui ont fait en sorte qu'on sauve de l'argent maintenant. On a
aboli les directions régionales. Ça s'est
fait respectueusement, les gens ont été rencontrés.
Mais, avec cette décision-là, il y a des
millions de dollars qui ont été sauvés pour
les Québécois, pour rendre l'État encore plus efficace.
On a fait en sorte de reporter le cours d'histoire, qui devait s'implanter, pour revoir en profondeur ce
cours-là pour ne pas nécessairement le rendre obligatoire et pour faire
en sorte qu'il ne soit pas entaché de partisanerie à outrance. On va faire en
sorte que le cours d'histoire qui se donne soit le
plus neutre possible. Et on a pris la décision de réinstaurer l'anglais
intensif au primaire. Vous savez, M. le Président, d'apprendre une deuxième ou
une troisième langue, ce n'est pas une maladie. On est capable. On est certains,
nous, que les jeunes… Et c'est là qu'il faut le faire, quand ils sont en bas
âge, faire en sorte qu'ils puissent apprendre le plus
de langues possible. Et ce n'est pas
parce qu'on apprend une deuxième langue qu'on va
laisser de côté le français, bien au contraire, bien au contraire. On va faire en sorte qu'au Québec on s'assure que
tout le monde parle français, qu'au
travail on parle français. On va s'assurer que la langue française est bien
protégée, comme Jean Lesage l'a fait en instaurant l'Office de la langue
française.
On va s'assurer
que les gens parlent bien le français, qu'on protège le français au Québec,
mais on va s'assurer
également, comme la majorité des parents québécois le veulent, que nos enfants
puissent apprendre une deuxième et, idéalement, je vais vous dire, M. le Président, une troisième langue. Ça se fait déjà dans les programmes
internationaux dans certaines écoles secondaires, où on apprend l'espagnol.
Alors, comme
j'avais mentionné, M. le Président, à
plusieurs reprises dans ma campagne électorale, j'ai le comté de Papineau de tatoué sur le coeur. Il y a plus de
28 municipalités, milieu urbain, milieu rural, et chaque municipalité a un cachet particulier
avec une diversité énorme, au niveau des artistes,
des vignobles, il y a des industries de bois, de chimie, les
Leggett, les Lauzon, Fortress, Papier Masson, Maclaren, notamment, il y en a
plusieurs autres. Il y a des fermes, des
pépinières, des jardins floraux. Il y a plusieurs jeunes qui pratiquent des
sports, mais ils ont plusieurs idoles qui sont rattachées à mon comté,
notamment à Thurso; il faut que je le nomme, Guy Lafleur, qui est né là-bas,
puis sa mère demeure là encore, la maison natale est toujours là. Il y a
plusieurs clubs de boxe d'implantés, une idole, encore là, qui habite dans le
comté, à Buckingham, Gaëtan Hart, Ripon, Stéphane Richer, plusieurs sports,
karaté, soccer. Il va y avoir d'autres idoles
qui vont se développer, M. le Président, avec les sports.
Mais tout ça
pour vous dire que c'est un comté qui est dynamique, où on prend en
considération nos jeunes et l'activité physique, qui est très, très, très importante.
Je suis un comté qui est situé de manière
stratégique au niveau géographique. Nous sommes entre Montréal et la
capitale du Canada, Ottawa. Alors, j'invite les gens à venir visiter le comté,
le magnifique comté de Papineau.
Finalement, je remercie chaleureusement tous les
citoyens du magnifique comté de Papineau qui m'ont fait confiance, qui ont fait confiance à mon équipe. Et, avec une victoire
éclatante, ce que je peux dire, c'est que les citoyens non seulement ont été bien servis par mon équipe pendant 18 mois, mais ils nous ont fait confiance pour les quatre
prochaines années et demie, et je les en remercie chaleureusement.
Alors, sur ce, je nous souhaite à tous et à tous
les parlementaires un très beau mandat. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, je vous remercie,
M. le député de Papineau, de votre intervention et, pour la poursuite du débat, toujours sur le discours inaugural, je
reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour son intervention. Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
à vous la parole.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Alors, je tiens à remercier, dans un premier temps, mes
concitoyens, concitoyennes de Sainte-Marie—Saint-Jacques, bien, pour mon élection, pour avoir
osé me faire confiance, pour m'avoir donné
le privilège et la responsabilité de
les représenter ici même, dans le salon bleu. Je pense qu'ils se sont
permis d'oser, d'oser se donner le droit de rêver le meilleur.
Alors, je
leur assure que je remplirai ce mandat-là, pour les quatre prochaines années,
avec beaucoup d'amour et
surtout avec beaucoup de sollicitude. Je remercie les gens qui ont travaillé
avec moi de près pendant huit ans, parce que c'est ça que ça leur a pris, M. le Président, avant que je sois assise parmi vous. Ces gens-là dévoués, qui,
comme moi, ont la justice sociale à coeur, ont fait en sorte qu'aujourd'hui
je suis parmi vous. Et je remercie aussi mes collègues de Québec solidaire qui me font confiance dans des dossiers, certains
que je maîtrise depuis longtemps, d'autres que je maîtriserai sous peu. Et
surtout je les remercie de m'accompagner dans cette nouvelle vie en me donnant
des trucs et surtout en interpellant, à plusieurs moments, ma patience.
Alors, j'aimerais aborder ma réaction au
discours du premier ministre, dans un premier temps, par le biais du développement
économique. En matière de développement économique, le discours nous a rappelé
que les PME, au Québec, jouent un rôle fondamental, et, à ce titre,
le premier ministre nous a dit soutenir les PME. Et, dans ce sens-là, j'apprécierais beaucoup qu'il se rappelle qu'il y a tout un pan de l'économie
qui s'appelle l'économie sociale, que
cette économie a de magnifique, M. le Président, qu'elle est au service des
communautés. Et, lorsqu'on parle d'économie sociale,
on parle autant de coopératives de travail, on parle de groupes communautaires,
on parle, voire même, de la caisse populaire.
Alors, j'ai un exemple précis dans mon milieu pour illustrer comment ce mode de
développement économique est un avenir pour le Québec. Je parle de la
coopérative des Valoristes, ces gens qui, de par leur travail, un, protègent l'environnement
puisqu'ils retirent de nos déchets les contenants consignés, qui, de par le
travail, améliorent leurs conditions de vie
puisqu'en allant revendre les consignés… augmentent leurs revenus, et bien sûr
cette coopérative, Les Valoristes, qui redonne de la dignité à tous ces
gens que généralement on considère comme des guenilloux.
Alors, c'est le type d'économie qu'il faut
envisager. Et, lorsqu'on parle de soutenir les PME, je crois que ces groupes
méritent aussi l'attention du ministre.
Dans la
révision des programmes, on nous a dit ne pas vouloir toucher aux plus
vulnérables. Soit. Je comprends donc
qu'il n'y aura pas de coupe à l'aide
sociale, qu'il n'y aura pas de coupe dans les programmes auprès des
personnes ayant des limitations fonctionnelles et j'imagine qu'il n'y aura pas de
coupe auprès des groupes communautaires qui soutiennent depuis toujours l'ensemble
des personnes vulnérables au Québec.
En matière de lutte à l'intimidation, et j'en
suis fort heureuse, on a identifié une urgence d'agir parce que l'intimidation, M. le Président, ça marque au
moment où ça vous arrive et ça vous marque pour toujours. Mais, en ce
sens, je n'ai pas entendu le premier ministre énoncer une des plus grandes
causes d'intimidation au Québec et je parle de l'homophobie, la lesbophobie et
la transphobie. C'est essentiel d'intervenir, que les adultes qui sont dans les
milieux scolaires et autres que les milieux
scolaires interviennent lorsqu'ils voient des actes homophobes ou lesbophobes
adressés envers des enfants mais aussi envers des adultes. C'est ensemble qu'on
va lutter contre cette réalité malheureusement encore trop présente au Québec. Et il y a des groupes communautaires qui
en ont développé une grande expertise, et je pense notamment au groupe qui s'appelle le GRIS, qui sait mieux que tout
le monde comment aborder ces questions-là avec nos enfants tant au
niveau des écoles publiques que des écoles privées, qu'elles soient confessionnelles
ou non.
• (15 h 50) •
Le premier
ministre, et je le cite, disait : Il est facile d'avoir des centaines de priorités, alors on n'en a aucune.
Alors, il parlait de l'éducation et du danger de multiplier les Mozarts
assassinés. Je lui rappelle qu'à Montréal il y a une multitude d'écoles où tous
les matins les jeunes se présentent dans des écoles contaminées. Il va falloir
donc agir rapidement dans cette situation.
On rappelle
au ministre, et pas seulement au premier
ministre, mais au ministre des Finances qu'il suffirait de rétablir la taxe sur le
capital des entreprises financières pour avoir 800 millions
supplémentaires annuellement. S'il n'y a qu'une
priorité, il faut donc faire les bons choix. Il semble qu'il y a des choix que
ce gouvernement-là ne semble pas prêt à faire.
Le thème de la famille est revenu souvent. Je
nous rappelle que toutes les familles à faibles revenus savent que, quand une seule job à 40 heures-semaine
au salaire minimum n'arrive pas à combler les besoins de base de ta
famille, c'est-à-dire le logement, la nourriture, le déplacement, les
vêtements, quand une seule job à 40 heures-semaine au salaire minimum ne le permet pas, bien tu te
trouves un autre job encore au salaire minimum. C'est pour illustrer
que, lorsqu'on n'a pas assez de revenus pour
répondre aux besoins de base de notre famille — et n'est-ce pas que notre famille ici, c'est les Québécois et Québécoises? — bien il faut aller chercher des nouveaux
revenus. Et, dans ce sens, Québec solidaire, mes collègues ont fait part
à M. Leitão de la possibilité plutôt aisée, s'il en a le courage
politique, d'aller récupérer 2,5 milliards. M. le premier ministre, je
vous invite à être assez courageux pour aller chercher l'argent où il y en a vraiment, pour partager la richesse et non
pas la pauvreté. Vous avez fait un magnifique jeu de mots que j'utilise depuis 30 ans, hein : Les acquis, alors
à qui? En éducation populaire, M. le Président, on pose toujours la
question : À qui ça profite? Et, en ce sens, si la réponse n'est pas
l'ensemble de la population du Québec ou le bien commun, bien on se dit qu'on
peut faire mieux.
Et,
dans ce sens-là, Thomas Piketty, qu'on connaît de plus en plus même ici, dans
cette Chambre, parle d'utopie utile,
et moi, depuis toujours, je parle de rêve nécessaire. Si ça n'avait pas été de
tous ces gens que j'ai rencontrés au fil de ces 30 ans, ceux qu'on dit vulnérables, ceux qu'on traite parfois
de faibles, je n'aurais ni la légitimité ni la force d'être ici parmi
vous. Et je leur en remercie profondément.
Motion formulant un
grief
M. le Président, c'est pour toutes ces raisons
que je présente la motion de grief suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement libéral pour son entêtement à maintenir le Québec dans l'austérité
et pour son refus d'identifier de nouvelles sources de revenus auprès des
entreprises et des particuliers fortunés
permettant d'atteindre l'équilibre budgétaire sur le moyen terme en évitant de
nuire à l'économie, à l'accessibilité
et à la qualité des services publics et aux conditions de vie des plus pauvres
et de la classe moyenne.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
de votre intervention. Et, comme tous les
autres, votre motion de grief, pour l'instant, elle est déposée, et on évaluera
un peu plus tard… sous réserve de sa recevabilité.
Avant de céder la parole au prochain intervenant
ou à la prochaine, je dois vous aviser que trois débats de fin de séance se
tiendront aujourd'hui : le premier débat, sur une question adressée par
Mme la députée de Richelieu au président du
Conseil du trésor concernant la prise de possession du CUSM par le gouvernement
du Québec; le deuxième débat, sur une
question adressée par M. le député de Chauveau au ministre des Finances
concernant les coûts pour les contribuables du développement éolien au
Québec; et un troisième débat, sur une question adressée par M. le député de
Lac-Saint-Jean à M. le premier ministre concernant le rôle du gouvernement du
Québec dans la nomination des juges de la Cour suprême.
Et nous
allons maintenant poursuivre le débat sur le discours inaugural, et je cède la
parole à M. le ministre de… député de Charlesbourg…
Une voix : …
Le
Vice-Président (M. Gendron) : …de l'Emploi et de la Sécurité du
revenu. M. le ministre, à vous la parole.
M. François Blais
M. Blais : Merci, M. le Président.
Il me fait plaisir de prendre la parole ici aujourd'hui devant vous pour la
première fois en cette Chambre.
Je veux tout
d'abord vous saluer ainsi que saluer tous les collègues, là, du gouvernement et
des oppositions. C'est un privilège,
c'est une fierté pour moi de représenter les citoyens et les citoyennes de la
circonscription de Charlesbourg, que je remercie, comme tant d'autres l'ont
fait ici, de m'avoir accordé leur confiance le 7 avril dernier.
Je profite de
l'occasion pour remercier toute la population qui m'a permis… tous les gens…
les personnes, pardon, qui m'ont permis de gagner la confiance des gens
de Charlesbourg pendant cette campagne. J'aimerais vous dire que Charlesbourg va souligner, en 2015, le 350e
anniversaire de l'installation des Jésuites au Trait-Carré. Ce sera un
moment très important pour la population que nous allons tenter de souligner,
là, bien sûr de façon exemplaire. Quelques remerciements,
si vous voulez bien, tout d'abord, aux membres de ma famille, mes
proches : ma conjointe Marie-Claire, qui a été très importante dans mon cheminement, dans la décision de me
présenter en politique mais aussi lors de la campagne électorale, tout
comme moi, elle en était à ses premières armes; mes enfants aussi; mes amis.
Mes enfants m'ont étonné, ils m'ont surpris.
J'avais l'impression qu'ils se tiendraient loin de toute activité politique,
et, au contraire, ils se sont engagés beaucoup plus que je ne pouvais l'imaginer
dans cette campagne, me donnant un coup de main et aussi donnant un coup de main au Directeur général des
élections. Les amis, des collaborateurs de l'Université Laval, et
parfois qui me disaient : Tu sais, moi,
ce n'est pas vraiment mon premier choix, ton parti, mais tu es mon premier
choix et je suis très content que tu
te présentes à cette élection et puis que tu puisses un jour, peut-être, te
rendre au Parlement de Québec.
Donc, j'ai
plusieurs personnes à remercier. Vous savez très bien, hein, vous avez
fait plusieurs campagnes, que, hein, nous ne sommes jamais plus
grands que les personnes avec qui nous travaillons. Donc, ce serait impossible
de toutes les nommer, mais, bien sûr, Gilles
Papillon, qui a été pour moi un mentor, qui a fait mes… qui m'a aidé à
prendre… à faire les premiers pas, bien sûr,
en politique. Je pense à François Bégin; au président de l'exécutif libéral de
Charlesbourg, Michel Garneau; Isabelle,
Sylvie, et combien d'autres. Ce qui a été très touchant pour moi lors de cette
campagne, c'est de voir les bénévoles arriver comme ça, progressivement,
du jour au lendemain, simplement parce qu'ils adhéraient au message, ils
adhéraient à la cause.
Alors, j'ai
découvert toute la fébrilité et aussi la solidarité qu'il peut y avoir à l'intérieur
d'une campagne électorale. Chacun, hein, toutes ces personnes m'ont
permis de siéger aujourd'hui dans cette Chambre, et qu'ils trouvent ici la
marque de ma plus profonde reconnaissance.
J'en
profite aussi pour saluer mes adversaires des différentes formations
politiques. Se présenter en politique, c'est un acte qui implique
beaucoup de sacrifices, paraît-il, et qui démontre une volonté réelle de servir
sa collectivité. Je remarque la grande qualité des candidatures, hein, qui
étaient présentées aux Québécois lors de la dernière élection. On parle de
cynisme au sein de la population, cynisme de l'électorat. Moi, au contraire,
quand je remarque la qualité, hein, des personnes qui sont ici et aussi la
qualité des personnes qui se sont présentées lors de cette dernière élection, je pense qu'il y a encore
un grand avenir pour la démocratie au Québec. Je ne peux pas passer sous
silence deux de mes adversaires dans Charlesbourg : Mme Denise
Trudel, qui a siégé ici, et Mme Dominique Payette, qui représentait le Parti québécois. Encore une fois, elles ont fait
une très belle lutte et elles ont été à la hauteur, là, de ce que la
population peut attendre de candidats d'une élection.
Le
discours inaugural du premier ministre reflète les priorités de notre
gouvernement, que nous avons exprimées tout
au long de la campagne électorale. La population nous a confié la
responsabilité de relancer l'économie et l'emploi et de gérer les fonds publics avec rigueur. Pour se
donner les moyens d'investir dans les secteurs qui nous tiennent à
coeur, il faut réduire le fardeau fiscal des familles et notre dette. Il faut
augmenter nos revenus et réduire l'ampleur de nos dépenses. C'est un exercice
que nous effectuons quotidiennement dans chacune de nos familles, hein?
• (16 heures) •
D'ailleurs,
moi, j'ai cinq enfants. Alors, les plus vieux sont déjà assez grands. Mais j'avais
l'habitude, lorsqu'ils étaient en
demande, de leur poser la question : En ai-je besoin? Deuxièmement, en
ai-je les moyens? Et troisièmement : Est-ce qu'une alternative existe? C'est ce type de questions, je pense,
que les Québécois et que ce Parlement devront se poser au cours des prochaines années. Ce virage est nécessaire parce qu'il
nous donnera — et j'adore
cette expression — les
moyens d'être libres de nos choix. Il n'y a pas à avoir honte de vivre selon
nos moyens. Au contraire, vivre selon ses moyens, c'est une des clés du
bonheur, le bonheur des individus comme le bonheur des collectivités.
Plusieurs
personnes m'ont posé la question : Pourquoi, François, pourquoi quittes-tu
la vie universitaire pour te lancer
en politique? Il y a plusieurs réponses, et ça pourrait prendre un certain
temps, mais j'aimerais revenir à l'essentiel. Tout d'abord, j'ai eu le privilège d'être, dans ma carrière, le doyen de
la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval. Cette faculté,
vous le savez très bien, a joué un rôle extrêmement important dans l'évolution
du Québec et dans sa modernisation. Ça
remonte bien sûr au père Lévesque et à ses nombreux étudiants qui ont été les
artisans de la Révolution tranquille.
L'année dernière, nous avons souligné les 75 ans de cette faculté avec plusieurs
activités, et nous nous sommes remémoré, hein, ce que nous avons fait de
grand et de beau pendant cette Révolution tranquille.
Par
ailleurs, dans mes réflexions personnelles et dans mon travail universitaire,
je m'étais rendu compte, depuis un certain
temps, que l'État québécois est à la croisée des chemins. Notre
État-providence, qui a été un élément d'émancipation très important à la fois pour les individus et
pour notre collectivité, notre État-providence court le risque d'une
implosion si nous ne réussissons pas à contrôler nos budgets et si nous ne
réussissons pas à définir mieux nos priorités. J'en suis arrivé à la conclusion qu'une modernisation de l'État
et une modernisation de son financement, de son panier de services sont nécessaires si l'on veut maintenir une
solidarité sociale forte. Et, pour arriver à cette modernisation de l'État, il
nous faudra du courage, il nous faudra de la
science, beaucoup de science, des évaluations, des données probantes, des
études comparatives sur les meilleures pratiques dans le monde. Et j'ai
retrouvé, dans le discours de mon chef et maintenant du premier ministre du
Québec, cette dose de courage, de science et finalement un esprit de dialogue
extrêmement important pour pouvoir passer au travers.
Le
23 avril dernier, j'ai eu la chance d'être nommé par le premier ministre à
titre de ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale. C'est un grand honneur pour moi mais aussi une très grande
responsabilité. Un grand honneur de me retrouver
à la tête d'un ministère au coeur des priorités de notre gouvernement, l'Emploi.
Notre gouvernement a pris un engagement
clair : relancer l'économie afin de générer la création de 250 000
emplois en cinq ans. C'est un défi important, mais nous devons y arriver. D'ici 2020, ce sont 1,4 million de
postes qui devront être comblés au Québec. Cette année, plus de
personnes vont quitter le marché du travail que de personnes vont y entrer.
Comme
l'a souligné le premier ministre la semaine dernière, dans le contexte où la
démographie décroît, notre productivité doit s'appuyer sur une
participation maximale sur le marché du travail. Pour ce faire, nous miserons
sur trois volets : une formation
technique plus souple et mieux alignée sur les besoins des entreprises; l'inclusion
de tous et toutes au marché du
travail, particulièrement les travailleurs expérimentés, les jeunes, les femmes
et les personnes près du marché du
travail — nous
avons besoin, hein, de chacun — et une immigration soutenue, prête à l'emploi
et bien formée. Les efforts de mon ministère seront donc orientés en ce
sens. Notre priorité sera l'emploi.
Par
ailleurs, le ministère que j'occupe est à la convergence entre le social et l'économie,
ayant aussi la responsabilité de la solidarité sociale. Notre défi sera
donc le suivant : protéger les personnes les plus vulnérables de notre société, tout en s'assurant de tout mettre en oeuvre pour
favoriser leur retour et leur accès au marché du travail. Il faudra
tenter de moderniser l'aide de dernier recours afin de diminuer, si possible,
les effets de trappe de la pauvreté. Nous
devons nous assurer qu'il soit toujours plus avantageux de travailler. Nous devons nous
assurer qu'il soit toujours plus avantageux de travailler. Cela a été
dit à plusieurs reprises par le premier ministre.
Cela
passe notamment par la révision de la fiscalité des particuliers
et de la parafiscalité, les personnes recevant des transferts de l'État.
La tâche s'annonce lourde, mais, déjà nommé, le problème doit être considéré
comme un progrès. Le premier ministre a d'ailleurs annoncé qu'une commission sera mise sur pied prochainement afin de se
pencher sur le sujet de l'incitation au
travail et à l'épargne, et nous y serons pour représenter la situation
des travailleurs à faibles revenus et des prestataires de dernier
recours. Cette révision permettra de travailler afin d'assurer plus d'équité
entre les personnes à l'aide de dernier recours, les personnes à faibles
revenus, les personnes sur le marché du travail.
En terminant, je veux
vous assurer que j'effectuerai mon mandat de député et de ministre dans un
esprit de collaboration avec tous les députés de cette Chambre; dans un esprit
de dialogue avec tous ceux et celles qui pensent, comme moi, que l'État québécois a un nouveau rendez-vous avec l'histoire.
Il nous faut reconquérir notre liberté. Je vous remercie, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le ministre de la Solidarité et de l'Emploi, et je
reconnais maintenant Mme la… Je reconnais maintenant Mme la députée de
Sainte-Marie… pas Sainte-Marie, Saint-Henri—Saint… Saint-Henri… quelque chose
de même, là.
Mme
Blais : Anne.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Saint-Henri—Sainte-Anne. Mme la députée.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais : M. le Président, je vous félicite pour votre réélection et
votre longévité, vous êtes un exemple de vieillissement actif. Et je tiens à féliciter toutes celles et ceux qui
ont été élus ici, à l'Assemblée nationale, et toutes les personnes qui
ont osé se présenter pour les élections qui ont eu lieu le 7 avril dernier.
J'aime
beaucoup improviser, mais j'ai écrit mon texte parce qu'il est descriptif.
Alors, je vais le lire. Le 7 avril dernier,
les citoyennes et les citoyens du comté de Saint-Henri—Sainte-Anne m'ont fait l'honneur de me réélire
pour un quatrième mandat consécutif
sous la bannière du Parti libéral du Québec, le premier mandat ayant été le 26
mars 2007. À cette époque, je ne
savais pas ce qui m'attendait au salon bleu ainsi que toutes les expériences
humaines que je vivrais. Nous sommes
125 personnes à représenter 8 millions de Québécois; c'est une grande
responsabilité qui nous incombe. Certaines expériences furent plus difficiles que d'autres. Vivre en collégialité
au sein d'une famille politique inconnue, apprendre à développer une nouvelle forme de discipline, soit
celle d'un groupe parlementaire, des règles importantes à suivre, et
celles en tant que législateur. Je ne suis pas avocate, je ne suis pas née dans
un milieu politique. Nous ne parlions que peu de ces choses à la maison, sauf
que mes parents étaient fédéralistes. Mon père fut blessé au front lors de la
Deuxième Guerre mondiale, et ma mère était francophone native du
Nouveau-Brunswick.
Les
commettants viennent au bureau de comté parce que leur logement est passé au
feu et qu'ils ont tout perdu ou parce
que le prix des logements a explosé et qu'ils sont incapables de faire face à
leurs responsabilités financières, malgré qu'ils aient un boulot. Ils doivent parfois avoir recours à des banques
alimentaires. Tu as le devoir de trouver une solution alternative afin d'assurer leur sécurité
alimentaire. D'autres parce qu'ils n'arrivent plus à payer leur compte d'électricité,
ou encore parce qu'ils ont perdu leur emploi,
ou encore ils se sont blessés au travail, ils ont de la difficulté avec la
CSST. On voit parfois des femmes victimes de
violence conjugale, avec une marmaille et pas un sou en poche pour les nourrir.
On doit trouver des ressources pour accompagner ces femmes dans leurs
démarches. On reçoit des groupes de pression qui revendiquent auprès du gouvernement plus de soutien financier, à titre d'exemple,
pour le logement social ou le financement des groupes communautaires. Ils font leur travail; le nôtre est de les
écouter et de faire cheminer leurs revendications. On accueille des
membres de communautés culturelles qui, malgré leur diplôme en poche, ne
peuvent se trouver un travail selon leurs compétences, certaines communautés
étant plus touchées, plus stigmatisées que d'autres.
• (16 h 10) •
Un
bureau de comté, c'est un peu tout cela, et extrêmement exigeant, en
particulier dans certains milieux où la pauvreté côtoie la richesse.
Aussi, je remercie toutes les personnes qui ont travaillé pour les citoyennes
et citoyens de Saint-Henri—Sainte-Anne au cours des sept dernières années au
bureau de comté, en particulier Isabelle Gautrin, qui, après une absence, est de retour, et Gabriel Retta qui
furent respectivement directeurs du bureau. Isabelle me représente
souvent le soir, les fins de semaine, lorsque je siège à l'Assemblée nationale,
sans oublier les différents attachés politiques qui furent merveilleux et à l'écoute
des besoins de la population au cours de ces années.
Quatre
élections en sept ans, c'est épuisant, mais tellement gratifiant. Lors de l'élection
du 7 avril dernier, j'ai obtenu
une majorité de 11 540 voix, soit 52,3 %, du jamais vu dans l'histoire
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je remercie donc les électrices et les
électeurs qui me font confiance et je remercie tous les bénévoles, sans les
nommer individuellement, qui ont mis
la main à la pâte. Mais je nommerai M. Gilles Daigneault qui, à l'âge de
85 ans, est toujours autant dans
l'organisation des campagnes électorales. Il brillait par sa présence du matin
jusqu'au soir. Il courait plus que moi
et connaît chaque maille d'une campagne. M. Robert Dobie, un militant de
la première heure, entre autres avec Nicole Loiselle qui fut députée du
comté pendant 17 ans, et qui est toujours présent à mes côtés.
Ce
comté urbain est situé dans le sud-ouest de Montréal. Si je vous parle, M. le
Président, de Saint-Henri, vous pouvez
faire une association avec Gabrielle Roy et Yvon Deschamps ou encore Lise
Payette. Un quartier ouvrier populaire, comme on disait à l'époque, en
mutation le long du canal de Lachine, où le développement immobilier se traduit
par de nouveaux condos et de petites maisons
de ville, de nouveaux restaurants avec des chefs inventifs, qui sont plus
que des restos de quartier, mais des tables courues. Mon bureau de comté, d'ailleurs,
est situé dans ce quartier, juste en face du métro Lionel-Groulx.
Si
je mentionne Pointe-Saint-Charles, lieu de ma naissance, on pense immédiatement
à la maison Saint-Gabriel, la première
école à Montréal, fondée par Marguerite Bourgeois, qui regorge d'histoire avec
l'arrivée, il y a plus de 350 ans, des Filles du Roy venues peupler le Nouveau Monde. Enfant, je passais
par cette maison de pierres anciennes, fermée, et je cherchais à glaner par une fenêtre un objet ou un
meuble d'époque. Remercions soeur Madeleine Juneau, de la congrégation de
Notre-Dame, qui a redonné ses lettres de noblesse à cette maison, l'un des plus
beaux musées du Québec, animé à l'année longue par des conteurs, où il fait
bon, l'été, se promener dans les jardins, mais aussi avec des expositions
permanentes et temporaires. C'est un lieu d'histoire où Montréal a vu le jour.
Pointe-Saint-Charles,
c'est aussi une communauté irlandaise qui a laissé des traces toujours
tangibles, entre autres, rue Centre,
deux immenses églises sont construites côte à côte, l'une irlandaise et l'autre
canadienne-française. Étonnant. Une
fois par année, les fidèles se déplacent dans l'une ou l'autre église, et le
célébrant francophone s'exprime en anglais, et celui d'origine irlandaise, en français. Les voix des chorales
respectives des deux églises s'entremêlent et nous proposent des chants
en français, en anglais, mais aussi en latin. C'est toujours un dimanche
magique. Pointe-Saint-Charles, c'est aussi l'endroit où Isabelle Boulay a
décidé de s'installer et de vivre avec sa petite famille.
Saint-Henri—Sainte-Anne,
c'est également le Marché Atwater et son architecture art déco. Les gens de
Westmount descendent toujours vers ce marché des plus populaires, qui est le
marché de mon enfance où mon père m'y amenait acheter des poules vivantes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui,
on ne vend que des animaux bien dépecés dans les boucheries du deuxième étage. Les temps changent. Des gens de
Westmount ont récemment décidé de s'installer, de vivre dans ce comté, entre autres à cause du canal
de Lachine qui propose une merveilleuse piste cyclable, des tables pour pique-niquer et un développement en habitations de
luxe le long du canal, à proximité de l'eau. Ces condos sont devenus
prisés, et ce sont des gens plus fortunés qui peuvent se les procurer, mais
juste en face, dans la Petite-Bourgogne, on y
trouve le plus grand parc de HLM au Canada. Eh oui, la pauvreté qui se frotte
quotidiennement à une forme de richesse. Durant la campagne, en faisant
du porte-à-porte, j'ai été une fois de plus touchée par cette grande pauvreté,
qu'elle soit sous forme de solitude, d'analphabétisme, de maladie physique ou
psychologique ou financière.
La Petite-Bourgogne
est un lieu culturel et musical qui évoque de célèbres noms de jazzmans, dont
feu Oscar Peterson, ou Charlie Biddle, ou
encore Oliver Jones, qui a inauguré l'été dernier son piano public dans le parc
Sainte-Cunégonde. Plus jeune, ma grand-mère
habitait dans ce quartier composé de membres de la communauté noire. Ils
étaient chez eux, et j'étais chez moi. La
différence, je ne la voyais pas. Aujourd'hui, on trouve plusieurs communautés
culturelles, entre autres des membres de la communauté bengalie. Les jeunes
apprennent tous le français et fréquentent nos institutions publiques d'enseignement.
La différence, je ne la vois toujours pas. Des parcs communautaires, des lieux
d'entraide, de partage, des écoquartiers ainsi que le Théâtre Corona, qui est
en partie responsable de la renaissance de la Petite-Bourgogne.
Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est aussi un quartier industriel
qui fut abandonné pendant de nombreuses années et qui revit, soit celui de Griffintown, qui se
reconstruit différemment autour de l'École de technologie supérieure avec
tous ces condos qui voient le jour soit dans
d'anciennes usines ou encore qui émergent rapidement de terre. Condos,
entreprises de multimédia, brasseries. Bref, Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est aussi l'éclosion
de toutes ces nouvelles boutiques chics,
vintages et la disparition petit à petit des antiquaires qui longent la rue
Notre-Dame, de nouvelles tables avec de jeunes chefs réputés venus s'installer dans ces quartiers nouvelle vogue.
Saint-Henri—Sainte-Anne,
un comté où il fait bon vivre près du centre-ville de Montréal, du
Centre Bell, entre les ponts Champlain et Victoria, à proximité de nombreuses
bouches de métro et de parcs verdoyants l'été venu.
Deux autres quartiers
ferment la marche : Côte-Saint-Paul, où le Théâtre Paradoxe fut inauguré
récemment et redonne ainsi vie à l'église
Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, qui sera en mesure de poursuivre une nouvelle
vocation et d'être le pôle d'attraction pour redynamiser ce quartier; et
finalement Ville-Émard, le petit coin de naissance de la comédienne et animatrice Marina Orsini et le
quartier d'enfance du pianiste et compositeur Alain Lefèvre, de
réputation internationale. Il est fier de Ville-Émard. Il a d'ailleurs composé
une pièce musicale, Ville-Émard la belle.
C'est
un comté qui compte beaucoup de personnes âgées et d'habitations sociales et/ou
communautaires pour aînés. Le regroupement pour aînés du Sud-Ouest
organise des activités afin de favoriser un vieillissement actif. D'ailleurs,
le ROPASOM a obtenu, en 2009, un financement du gouvernement du Québec afin d'entreprendre
la démarche de l'Organisation mondiale de la
santé sur les saines habitudes de vie qui anticipe le modèle de la démarche
Municipalité amie des aînés mise sur pied par notre gouvernement pour adapter
nos milieux de vie afin de demeurer en santé le plus longtemps possible.
Comme
il se doit, je remercie une fois de plus les électeurs. Je les rassure
tous : Que vous ayez voté ou non pour moi, je vous représenterai dignement à l'Assemblée nationale, et les
portes de mon bureau de comté vous sont toujours grandes ouvertes.
Comme le mentionnait
le premier ministre dans son discours inaugural, le 21 mai dernier,
personne n'a le monopole des bonnes idées.
Le gouvernement du député de Roberval et premier ministre du Québec veut
réduire la dette afin de s'attaquer
aux inégalités sociales. Ce gouvernement souhaite aussi que l'emploi à tous les
âges de la vie, pour celles et ceux
qui le souhaitent, tels que les travailleurs d'expérience, soit une réalité. On
vit plus longtemps en meilleure santé. Nous
avons donc l'obligation de se concerter afin de trouver des solutions pour le
mieux-être de la population québécoise. Dans son discours inaugural, le premier ministre a mentionné que le
projet de loi afin d'enrayer la maltraitance envers les personnes
vulnérables serait redéposé, et c'est une excellente nouvelle.
En
terminant, M. le Président, je formule un souhait sincère, je réitère ma
demande au président de l'Assemblée nationale du Québec afin que la
période de questions et de réponses orales soit interprétée en LSQ, langue des
signes québécoise, et que le gouvernement du Québec reconnaisse éventuellement
la LSQ comme étant la langue des sourds francophones du Québec.
Je
remercie une fois de plus les bénévoles, je remercie mon mari chéri, qui m'a permis,
au cours de tous ces ans, de m'épanouir
dans tout ce que je fais. Merci Jean-Guy Faucher et à toute ma famille venue d'ailleurs,
mes enfants : Cécilia, Carlos, Francisco,
Shiraz; mes sept petits-enfants :
Antoine, Taïna, Aurélie, Malya, Santiago, Aziz et Sara. Je vous adore. Sans
vous, je pense que la vie n'aurait aucun sens. Merci, M. le Président.
• (16 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors,
merci, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, de
votre exposé sur le discours inaugural. Et, pour la poursuite du débat,
je reconnais maintenant Mme la députée de Taillon pour son intervention. Mme la
députée, à vous la parole.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président, j'aimerais d'abord
adresser mes remerciements aux citoyens de Taillon. Ils m'ont permis de servir les gens de ma ville natale, de la région où j'habite,
où je suis née. Ils m'ont fait confiance, et
je veux être à la hauteur de cette confiance.
Je veux
également remercier toute mon équipe, qui a
travaillé très fort pour m'accompagner dans ce processus que
représentait pour moi une toute nouvelle première campagne électorale.
Je
veux aussi rassurer les citoyens de Taillon à l'effet que j'ai bien pris la mesure de toutes leurs réalités, qui sont très
différentes. Et je veux parler entre autres aux gens du CPE où j'étais
une journée où la grand-mère est venue chercher
la petite fille de trois ans qui avait dénoncé, le matin, que son petit frère d'un
an, absent ce matin-là à la garderie, n'était
pas absent par cause de maladie, mais parce qu'il avait été battu par son père.
Et ces situations, qui se passent à quelques minutes de nos domiciles,
sont tout particulièrement troublantes et nous rappellent le rôle essentiel que
les CPE jouent et la protection dont nos enfants ont besoin dans notre société,
ici, au Québec.
Je veux
également témoigner aux gens que j'ai
rencontrés qui parlent de logements sociaux, qui s'investissent pour
développer ces logements sociaux pour accompagner, donc, non seulement donner
des murs, mais donner vraiment l'accompagnement qui doit aller, que ce sont les
premières étapes qui redonnent fierté et la permission aux plus démunis
de regarder l'avenir avec l'espoir et que je veux les
soutenir dans leur démarche.
L'environnement
est également une grande priorité, le SLR, en
Montérégie, le transport collectif avec le prolongement du métro
attendu, avec la ligne jaune à Longueuil. Depuis l'Expo 67 — ça
fait bien 47 ans, M. le Président — que
nous espérons ce prolongement en Montérégie.
Et j'ai également
entendu les autres besoins, ceux des établissements
de santé de la région, les besoins en culture, qui contribue à la paix sociale, les besoins en
développement économique et en développement durable ainsi qu'en éducation. Et, puisque la Montérégie sera le
siège qui accueillera les Jeux du Québec, également, l'importance du sport pour
nos jeunes.
Je porte une
immense responsabilité, celle de porte-parole de l'opposition en santé et en
accessibilité aux soins. La santé est
un déterminant majeur, tant dans la qualité que dans l'espérance de vie. Quand
Le Canadien perd un match en séries, ça nous fait mal, mais on
s'en remet après deux jours; un cancer, une maladie chez notre enfant,
un AVC chez nos parents, un problème
de santé mentale chez un proche fait basculer la vie entière du malade et celle
de tous ceux qui vivent à ses côtés pendant des années et parfois
pendant toute la vie. Qu'au Québec, en 2014, nous ayons besoin de nommer l'accessibilité aux soins dans les responsabilités
du porte-parole de l'opposition en santé est inconcevable. Les
Québécoises et les Québécois donnent
plusieurs milliards de dollars par année pour leur système de santé. Lorsqu'on
les questionne en sondage, c'est la priorité qui les préoccupe le plus. Comment
expliquer un tel abandon de la population? Parce que c'est ainsi qu'elle se sent, la population,
abandonnée, repoussée aux murs des cliniques médicales, soumise à de nombreux allers-retours infructueux, exposée à des dossiers
perdus, à des tests à recommencer, à des journées de travail amputées inutilement à cause d'un manque d'organisation en
santé. Au Québec, on a confié l'organisation du système de santé à
des groupes qui n'ont pas comme intérêt
premier la protection et l'accès pour tous aux soins de santé. La population
est désespérée.
Les personnes vulnérables. J'invite le ministre
de la Santé à écouter les personnes vulnérables avant d'agir. Est-ce qu'on les connaît bien? Est-ce qu'il les connaît bien, ces personnes? Je peux vous
dire que, comme pharmacienne, j'accueille ces personnes et leurs
proches. J'accueille leurs difficultés, leurs faiblesses, leurs peines et leur
révolte souvent justifiée.
En m'élisant, les gens de Taillon ont voulu que
je témoigne de ce que les pharmaciens du Québec constatent et tentent d'améliorer avec des moyens actuellement désuets par rapport à leurs compétences et à leur proximité
auprès des citoyens du Québec. J'ai aussi témoigné — et je vais continuer à
le faire — de
tout ce que les autres professionnels, infirmières,
physiothérapeutes, optométristes, psychologues, travailleurs sociaux et tous
les autres que je n'ai pas le temps de nommer,
peuvent apporter au système de santé et tout particulièrement à la première ligne. Il faut permettre que
chacun joue son rôle et avoir le courage de partager certains acquis. Les
médecins posent aujourd'hui des gestes, des diagnostics qu'ils ne posaient pas il
y a 25 ans; c'est la même chose pour les autres professionnels, qui sont
prêts à en faire plus.
En 18 mois, 330 000 Québécois ont
eu un médecin de famille, et le temps d'attente à l'urgence a diminué de 48 minutes, deux bonnes nouvelles depuis
10 ans en santé au Québec. Nous n'en avons pas eu beaucoup. Mais il
reste que, quand 2 millions sur
8 millions de Québécois n'ont pas de médecin de famille, on atteint un
point de rupture qui a des conséquences graves. Quand 18 % des
personnes qui ont un cancer l'apprennent à l'urgence et non pas d'un médecin de
famille, on peut se questionner. La première question qu'on peut se poser, c'est :
Si un médecin de famille est disponible,
cette personne qui vient d'apprendre qu'elle a un cancer devrait être
prioritaire pour y avoir accès, certainement, en tout cas, priorité sur celle qui a un feu sauvage aux deux ans et qui
pourrait voir son pharmacien. Si cette personne, jeune ou moins jeune,
avait eu un médecin de famille, la deuxième question qu'on peut se poser, c'est :
Est-ce qu'elle aurait eu un diagnostic de façon plus précoce? Et est-ce que l'issue
de sa maladie aurait pu être améliorée? Pas de médecin de famille, un jeune de
20 ans tardera à faire évaluer cette petite protubérance dans son cou qui
est apparue il y a un mois, deux mois. Sans
moyen d'entrer dans le système, sa seule option est d'aller passer un dimanche
complet à attendre à l'urgence avec un ordre
de priorité P5 d'une vingtaine d'heures d'attente. La bonne personne au bon
endroit au bon moment, voilà la façon d'améliorer
l'accès et, par conséquence directe, un diagnostic plus rapide et des
traitements qui donneront de meilleurs résultats de santé, avec une utilisation
judicieuse des budgets en santé.
250 000
Québécois utilisent 50 % des consultations à l'urgence. Il faut donc
prévoir des suivis, des accompagnements pour ces 250 000 personnes
qui sont de grands utilisateurs. Ce dont notre système de santé a besoin, c'est
d'une réelle organisation, d'une
planification à l'avance du parcours, de la trajectoire de soins des personnes.
Les gens doivent savoir où ils
doivent aller et ne pas directement, continuellement utiliser les services de l'urgence.
Quand elles sont chez elles et qu'elles
ont de la difficulté à respirer parce qu'elles ont une maladie respiratoire
chronique, si ces personnes-là savent
qu'elles peuvent joindre un infirmier à la maison, un infirmier qui les
connaît, ou une inhalothérapeute qui va pouvoir se déplacer à la maison en soins à domicile dans la journée, ces
personnes-là ne se rendront pas à l'hôpital. Et, si elles y vont, elles
ne s'y rendront qu'en réel cas d'urgence. On voit donc qu'on peut améliorer par
les soins à domicile l'efficacité de notre système, la sécurité de nos patients
et générer des économies, parce qu'aller à l'urgence coûte très cher.
• (16 h 30) •
Quand
une personne avec un problème de santé mentale décompense, sa famille, ses
amis, son pharmacien s'en rendent
compte, mais le seul endroit où on peut l'envoyer, c'est à l'urgence. Souvent,
on contrôlera l'épisode aigu avec une injection,
pour 24 heures, et on renverra la personne toujours malade et seule chez
elle, c'est-à-dire, de plus en plus souvent, dans la rue. Les
psychologues, les travailleurs sociaux et les groupes d'entraide communautaire
peuvent, avec les autres professionnels de
la santé, pharmaciens, infirmières, médecins, médecins omnipraticiens, et médecins généralistes, et médecins
spécialistes, constituer un réseau compétent qui accompagnera le patient et en
assurera le suivi. Voilà un mot qui a
besoin d'être défini, «structurer», «baliser», parce que, si tout le monde peut faire ce qu'il veut quand il veut
dans notre système de santé, tout le monde
choisira ce qui est le plus facile, le plus agréable et peut-être le plus
rentable. Chacun doit prendre une
partie plus difficile de ce suivi, qui doit être programmé et planifié. Ça ne
coûte pas plus cher, ça s'appelle de la planification et de l'organisation
des soins, et ça donne des résultats tangibles.
L'informatisation
de notre réseau de santé est lamentable. Des délais inconcevables en découlent
et, surtout, un manque d'information
parfois vitale. Au moment, encore une fois, où l'on
sait en temps réel quand Le Canadien compte un but, on ne sait
toujours pas les médicaments que prend une personne inconsciente quand elle
arrive à l'urgence d'un hôpital. Avec le
gouvernement du Parti québécois, 60 %
des pharmacies sont maintenant reliées, et, en juin, on prévoyait que
100 % des pharmaciens le seraient. Nous espérons que ceci se concrétisera
avec la même rapidité. Voilà pour les médicaments,
mais les tests de laboratoire et d'imagerie médicale tardent. Comment expliquer qu'au cours des
10 dernières années aucune standardisation de ces tests n'ait été
faite alors que c'est le gouvernement libéral qui payait pour le développement, toujours recommencé,
de l'informatisation?
Voici donc cinq actions concrètes qui pourront
avoir un impact sur notre système de santé. Premièrement, informatiser le réseau de santé et accepter des
processus de mesure et d'évaluation des pratiques des professionnels de
la santé. Ce sont des conditions essentielles.
Deuxièmement, planifier le parcours nécessaire
pour chaque patient selon ses problèmes de santé, prévoir des trajectoires, des guichets où les patients
pourront se présenter et réellement avoir accès à un
professionnel de la santé.
Troisièmement,
mieux utiliser tous les professionnels, médecins et non-médecins. Le Québec a formé, depuis 30 ans… je dirais
même qu'il a investi, depuis 30 ans, dans la formation de nombreux professionnels de la
santé qu'il n'avait pas ou peu dans
sa courte histoire : des diététistes, des
ergothérapeutes, des inhalothérapeutes. Or, on s'obstine à ne pas actualiser les contributions de ces compétences
en se campant dans les vieux modèles d'organisation et de rémunération.
Il faut mettre tous les professionnels de la santé à
contribution.
Quatrièmement,
il faut enseigner et valoriser la responsabilité sociétale à tous les
professionnels de la santé en formation. Je
crois qu'on devrait l'enseigner à tout le monde, mais à tout le moins aux professionnels de la santé parce que vouloir ne jamais travailler les soirs et les
fins de semaine, c'est inconcevable quand on a choisi une profession de
la santé. Il faut aménager des horaires de
semaine plus faciles, du travail sur trois ou quatre jours, mais tous les
professionnels de la santé doivent se rendre
disponibles le soir, les fins de semaine et les jours fériés, car la maladie ne
choisit pas ses heures, et nous
sommes au service de la population lorsqu'on a le privilège d'être choisi comme
professionnel de la santé au Québec,
où nos facultés sont si contingentées. Le ministre Hébert a pris une décision
courageuse en insistant sur le respect des heures d'ouverture plus
longues convenues avec les avantages offerts à l'ouverture des GMF. Nous
espérons que cette démarche se poursuivra.
Et
cinquième condition :
continuité. Chaque ministre de la Santé arrive avec son projet, sans continuité de celui qui le précède. Ainsi, la Politique du médicament du
ministre Couillard n'a jamais été mise en application et a été tablettée
comme certains autres rapports. Le ministre Bolduc a instauré la méthode «lean». Et le ministre Barrette, la méthode
«si vous ne faites pas ce qu'on vous demande, il y aura…» Oh! je m'excuse, il
ne faut pas que je nomme de noms.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Et voilà. Vous connaissez la règle, alors, merci, Mme la députée de
Taillon.
Mme Lamarre :
Donc, le député de Taillon a instauré la méthode
«lean», et le ministre de la Santé actuel, la méthode «si vous ne faites
pas ce qu'on vous demande, il y aura des conséquences».
Les éléments
structuraux de notre système de santé sont les GMF. Ils ont fait l'objet d'une
analyse exhaustive pour favoriser le travail d'équipe pour ce qu'on appelle les grands utilisateurs du système
de santé. Si la première ligne est efficace
avec les médecins, les infirmières, les pharmaciens et les autres
professionnels, l'effet de cascade qui fait
déborder les urgences s'arrêtera et seules les
personnes qui ont réellement besoin d'urgence y seront et y seront vues plus
vite. On a assez investi dans le béton. 50
cliniques de spécialistes ne répondront pas aux besoins. On n'a pas besoin de
murs, on a besoin de disponibilité, et il y a, pour les médecins spécialistes
qui ont leur bureau dans les hôpitaux, des heures de disponibilité pour que les patients puissent les voir à cet endroit-là.
Alors, comment 50 cliniques de spécialistes pourront répondre mieux aux
patients? C'est vider les hôpitaux de spécialistes. Les étudiants, les
travailleurs ne demanderont pas mieux que d'utiliser les services des hôpitaux
le soir, les fins de semaine.
On oublie
parfois le sens des mots. Les Québécois paient déjà et depuis longtemps
pour une assurance maladie et
médicaments. Cela devrait leur donner une réelle assurance d'obtenir des
services et d'avoir accès aux soins essentiels
dont ils ont besoin. Le gouvernement fédéral a également une responsabilité, celle
de réagir au dossier de la pénurie des médicaments, dont nous aurons l'occasion
de reparler ultérieurement.
Enfin, nous
souhaitons une politique nationale de prévention, car la prévention, la lutte
au tabagisme, les éléments qu'occupent la santé mentale, le cancer sont
des éléments importants. Bien sûr, les soins de fin de vie, les soins à
domicile et la résolution rapide des problèmes de santé mineurs sont de vrais
enjeux pour la santé des Québécois.
Alors,
je dirais qu'en Ouganda, à l'hôpital de Lucille Teasdale, qui est une
Canadienne, qui accueille 1 100 patients chaque jour, les gens marchent deux jours dans la savane africaine avant
d'arriver à l'hôpital, mais ils sont vus en 30
minutes. Au Québec, on conduit les gens en ambulance en 30 minutes, mais on les
laisse, malheureusement, trop souvent
attendre deux jours dans le corridor. On peut faire mieux. Ma mission sera d'assurer
que les Québécois et leurs intérêts
soient bien défendus. J'offre toute ma collaboration au ministre de la Santé et
je m'engage à assurer une vigilance sans
relâche du parti au pouvoir afin que chaque décision serve d'abord et avant
tout les citoyens du Québec pour améliorer, dans l'équité, leur santé et
leur accessibilité aux soins.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Taillon, pour cette intervention. Je suis prêt à céder la parole à un député du côté
ministériel. Donc, je cède la parole à M. le député de Côte-de-Beaupré. M.
le député.
M. Bernier :
Montmorency, M. le Président, Montmorency.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Montmorency. Voilà, Montmorency.
M.
Raymond Bernier
M.
Bernier : Écoutez, M. le Président, je m'adresse aujourd'hui et je m'exprime
au nom de tous les citoyennes et citoyens du comté de Montmorency… Nul
besoin de vous dire que je suis très fier, très fier et très heureux d'être de
retour à l'Assemblée nationale du Québec. Pour moi...
Des voix :
…
• (16 h 40) •
M.
Bernier : Écoutez, je veux remercier tous les citoyens de m'avoir
accordé leur confiance, et, pour moi, c'est un privilège d'occuper cette
fonction à nouveau.
M.
le Président, je veux vous féliciter également pour votre nomination. Vous êtes
un homme d'expérience, et de retour dans la conduite de nos débats… va
certainement simplifier les choses. Je veux également féliciter tous les députés de l'Assemblée nationale du Québec. Vous
savez, c'est mon troisième mandat, et, avec l'expérience, je connais la tâche et ce que ça implique d'être député, et je
veux vous féliciter d'accepter cette responsabilité pour représenter vos
citoyens. Pour moi, c'est une profession qui
est noble. La première responsabilité, c'est de servir et aider nos
citoyens. C'est notre première responsabilité, et chacun d'entre nous, peu
importe la formation politique, nous avons à coeur de le faire avec dévouement,
sans compter nos heures et avec l'appui de nos gens.
M.
le Président, cette campagne électorale a été possible grâce à l'aide de nombreux
bénévoles. J'ai toujours eu une très bonne équipe de bénévoles dans
Montmorency, mais, cette fois-ci, la campagne ne s'est pas limitée seulement qu'aux 33 jours, j'ai dû travailler également pour
obtenir la confiance des gens de l'Association libérale de Montmorency, que je veux saluer, saluer tous les membres de
cette association, pour avoir le droit de représenter le Parti libéral. Et
ça, ça ne s'est fait pas seulement que
durant cette campagne, ça se fait avant, donc il y avait également une équipe de
bénévoles qui ont travaillé avec moi durant
toute cette période-là d'environ un an pour reconstruire la circonscription de
Montmorency, parce que beaucoup de
modifications avaient été apportées, et être capable de convaincre les membres
de me redonner encore une fois leur appui. Donc, je veux les saluer, je
veux les remercier.
Je
veux également, bien
sûr, remercier le responsable de la campagne électorale de 2014, M. Jean-Marc Duval. Donc, je veux le remercier, il a
accepté de prendre en charge cette campagne, et remercier également le
président de l'association, M. Philippe Thomassin, qui est là depuis de
nombreuses années et qui a été également responsable au niveau des finances
lors de cette campagne.
Écoutez,
il y a des gens qui sont près de nous qui sont extrêmement importants lorsque
vient une campagne, c'est notre
famille. Pas seulement durant la campagne, mais pendant également
notre mandat. Donc, moi, je veux remercier mon épouse, Carole, pour tout le travail qu'elle fait avec moi durant toutes
les fins de semaine et durant la campagne
électorale, son appui; mes filles,
Geneviève, Alexandra; mes gendres, Nicolas, Jean-Philippe. Et, cette année, on
avait une nouvelle mascotte,
Charles-Olivier, qui participait et qui venait au local électoral nous égayer.
On en est très fiers, c'est notre premier petit-fils. Donc, on en est… on est très, très heureux. Et, de temps à autre, sa visite venait égayer notre bureau, donc je veux également le
saluer aujourd'hui.
Écoutez,
Montmorency est à l'image du Québec. C'est un comté où,
géographiquement, on retrouve du fleuve jusqu'à Sainte-Brigitte-de-Laval, entre la rivière Montmorency et la rivière Beauport. Les quartiers qui la composent, les quartiers de Beauport, sont habités par de
nombreuses familles, que ce soit de Villeneuve, de Montmorency, de Courville, de Sainte-Thérèse, de Sainte-Brigitte-de-Laval.
Donc, c'est un endroit où les familles sont omniprésentes. Et c'est un endroit également où on retrouve une activité économique intéressante, avec de nombreuses PME, parc industriel. Donc, un comté actif et un comté qui sait bien se
démarquer sur le plan culturel également, avec de nombreuses organisations qui
savent bien mettre en valeur Beauport dans toute son histoire. Donc, je veux également
saluer tous les bénévoles qui travaillent dans toutes ces organisations, c'est
fort important.
M. le Président, vous savez, dans notre tâche, nous avons de l'aide avec du personnel
dans notre bureau de comté. Moi, je
veux dire à la population de Montmorency, comme je l'ai toujours fait, quand vous
venez nous rencontrer au bureau de
comté, vous nous faites confiance, peu importe votre problème,
et on est là pour ça, bien sûr. Ça peut être des problèmes personnels avec
des organismes gouvernementaux, dans d'autres domaines. Ça peut être des
projets, des projets à bâtir, ça peut être
des projets communautaires, peu importe, on est là pour ça, on est là pour vous
servir. Donc, j'invite la population de Montmorency à ne pas hésiter à
venir nous voir, à venir nous rencontrer, on est là pour vous aider, on est là
pour vous servir.
D'ailleurs,
M. le Président, c'est le motif principal de mon retour en politique,
de servir la population, parce
que ceux qui ont eu l'occasion de le faire et qui, malheureusement… Puis là je
désire saluer toutes les personnes qui ont été candidats et candidates au Québec,
mais principalement dans Montmorency aussi, ça a été une bonne campagne. Permettez-moi aussi d'ouvrir la parenthèse pour
saluer l'ex-députée de Montmorency qui a été là pendant un an et demi, Mme St-Laurent, la remercier pour son travail qu'elle
a accompli auprès des citoyens. C'est important de reconnaître ce que
les gens ont fait, ce que les gens se sont dévoués auprès de leur population.
Donc, je veux la saluer également.
Donc, notre
rôle, c'est d'être capables d'apporter du support et le soutien, mais notre
rôle aussi, c'est de réaliser des projets ou des grands projets qui sont
encore en devenir dans un comté comme Montmorency. Pensons au parc de la Chute-Montmorency. Qui ne connaît pas le parc de
la Chute-Montmorency? C'est un élément touristique extrêmement important dans notre comté, et il faut finaliser
son aménagement, il faut finaliser sa construction par rapport à d'autres
activités, mais c'est extrêmement important de le faire.
D'autres
dossiers plus difficiles au niveau de Courville, où présentement il y a une
problématique en ce qui regarde les
grottes. Donc, il faut se préoccuper de la population pour être capable de les
aider, et je suis déjà au travail dans ces dossiers-là. Je tiens à le
préciser parce que plusieurs personnes sont inquiètes par rapport à ce
dossier-là. C'est un dossier important, je veux également le mentionner.
Il y a
également la municipalité de Sainte-Brigitte-de-Laval, où on retrouve le plus
grand nombre de familles au Canada, eh oui, au Canada, le plus grand
nombre de familles, de jeunes familles. Donc, c'est en devenir, c'est en
développement. Pour vous donner des chiffres, en 2003, au moment où j'ai été
élu la première fois, il y avait environ 3 000
personnes. Aujourd'hui, on parle de 6 600 personnes. Donc, la croissance a
été très grande. On a accompagné la municipalité
au cours de son développement. Ce que je leur dis, c'est qu'on va poursuivre
également en ce qui regarde les besoins
de cette municipalité, besoins qui se situent beaucoup au niveau, bien sûr, de
la santé. Donc, on a entendu dans le discours
inaugural les priorités au niveau de la santé, priorités de première ligne,
bien sûr, les premiers soins, les gens, qu'ils soient capables de se
présenter dans une clinique où on va être capable de les recevoir. Donc, pour
moi, c'est une préoccupation majeure d'offrir
ces services-là à la population, d'offrir ces services-là aux gens de
Sainte-Brigitte, aux gens de
Beauport. C'est une première, il y a tellement d'enfants, aller s'asseoir dans
une salle d'attente en urgence avec des enfants, ça devient difficile.
Au niveau du
discours inaugural, ce qui nous a marqués, c'est surtout le discours sur l'économie.
Donc, effectivement, il est extrêmement important au Québec de faire le
ménage et, au niveau des programmes, être capable d'avoir un suivi. Il y a des programmes qui sont en place qui
doivent être consolidés, d'autres qui peuvent être remplacés, d'autres
qui peuvent être modifiés, mais il faut
avoir une conscience de le faire et la volonté de le faire. Il faut également
développer notre économie par nos PME, donc
apporter le soutien, apporter l'aide, simplifier les choses pour que nos PME
puissent être plus performantes et être capables également de se démarquer à l'international.
J'ai eu l'opportunité
de travailler, justement, au niveau du ministère des Relations internationales
au moment où des ententes ont été signées, et c'est extrêmement
important de pouvoir assister les gens parce que c'est difficile pour quelqu'un, un homme d'affaires ou une femme d'affaires,
de partir demain matin puis de s'en aller à l'étranger pour être capable de faire du commerce ou faire des projets
sans avoir un soutien et de l'aide. Donc, il faut être capable d'accompagner
ces gens-là si on veut… Parce qu'au Québec on est 8 millions, on se doit
de développer nos relations d'affaires avec l'étranger. D'ailleurs, il y a des
gens d'affaires ici qui ont eu l'occasion de le faire et qui sont aujourd'hui…
dont les entreprises sont remarquables au niveau renommée. Écoutez, ça devient
un des éléments, en ce qui me concerne, un des éléments primordiaux sur lequel
il faut travailler.
Il faut
également, au niveau de la fiscalité, redonner le goût aux gens d'avoir des
revenus supplémentaires. Vous savez,
dans bien des cas, les gens vont recevoir une augmentation ou ils vont faire du
travail additionnel, ces choses-là, mais finalement, au point de vue de
la fiscalité, ils sont pénalisés. Donc, il y a une commission qui va être mise
sur pied pour être capable de revoir la
fiscalité, et, encore là, c'est extrêmement important de le faire. Donc,
beaucoup de travail sur la planche, beaucoup de choses à accomplir, M.
le Président.
Donc, sachez que je veux, en terminant, vous
dire que je suis très heureux d'être de retour puis qu'on aura l'occasion de
travailler avec l'ensemble des collègues au mieux-être, au développement et à l'avenir
du Québec. Merci à vous tous.
• (16 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Montmorency, pour cette intervention. M. le député de Deux-Montagnes,
je vous cède la parole.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, M. le Président. C'est un privilège de prendre la parole dans cette
Chambre après une absence de près de
deux ans. Donc, j'y vais d'une confidence avec une certaine fébrilité, très,
très certainement. Puis, en même temps, au cours des deux dernières
années, je ne peux pas dire que j'ai eu l'occasion de m'ennuyer parce que j'ai
eu un autre privilège, celui d'agir ici, à l'Assemblée
nationale, comme directeur de cabinet auprès de mon bon ami notamment, le député de Chauveau, ce fut une école
extraordinaire. Donc, merci au député de Chauveau pour son
accompagnement.
Mais,
tout de même, privilège, hein? S'adresser en cette Chambre, c'est quelque chose
d'unique, 125 personnes au Québec seulement ont cette possibilité-là
législature après législature. Et ce privilège, je le dois aux citoyens et aux
citoyennes de la circonscription de Deux-Montagnes qui m'ont élu pour un
deuxième mandat. La circonscription de Deux-Montagnes, elle est, très
certainement, riche de par son histoire. C'est effectivement une des plus
anciennes circonscriptions au Québec. Au fil
des années — des
décennies, dois-je dire, depuis le XIXe siècle,
en fait — plusieurs hommes et femmes se sont
succédé, des personnes de volonté, de coeur
qui souhaitaient contribuer au développement de notre milieu. Donc, le privilège est d'autant plus grand que je leur
succède, et j'espère pouvoir leur faire
honneur à
travers ma présence à l'Assemblée nationale.
Et
privilège également parce que les citoyens et citoyennes de Deux-Montagnes ont
répondu à l'appel du changement que je leur
proposais. Vous n'êtes pas sans savoir, M. le
Président, que, depuis les années 70, la
circonscription de Deux-Montagnes,
traditionnellement, historiquement, devrais-je dire, avait tendance et l'habitude
de voter pour le Parti québécois. Donc, ils ont innové en optant pour
une formation différente cette fois-ci, ils ont répondu à l'appel de penser différemment, appel que je leur ai lancé
aussi en 2011, lors de mon premier mandat ici, en cette Chambre. Parce
que oui, j'ai, au départ, été élu sous la
bannière du Parti québécois en 2008, mais, au moment de ma démission, en juin 2011, ce que je leur mentionnais, c'est que le Parti québécois, malheureusement,
vivait, hein — notre
chef, M. François Legault, l'a répété à quelques reprises — un petit peu en fonction du pays imaginaire,
en quelque sorte, en s'éloignant des priorités qui sont celles des Québécois et des Québécoises. On
parle ici, naturellement, de la santé. On parle également des finances publiques. Les Québécois et les Québécoises sont
conscients de cet écart de richesse qui sépare, année après année, le Québec des autres provinces québécoises. Donc, ce
que je leur disais, c'est que,
malheureusement, le Parti québécois n'a pas pu s'adapter à ces nouvelles priorités,
et c'est pourquoi, en 2011, j'ai décidé de quitter le Parti québécois pour
travailler à la création de la Coalition
avenir Québec, et je dois vous avouer que, depuis, il n'y a jamais eu un seul moment de
regret.
Et
la dernière campagne électorale m'a démontré à quel point le choix fut juste
lorsque j'ai eu l'occasion, au cours des
semaines de cette campagne, de faire oeuvre utile auprès de collègues de grande
valeur et qui ont permis à la coalition d'obtenir les résultats que nous
connaissons aujourd'hui. Et je leur lève mon chapeau, M. le Président, parce qu'au
moment du déclenchement de la campagne électorale, lorsque certaines de nos
circonscriptions étaient encore à la recherche de candidatures, s'offrir, se
porter volontaire pour être candidat lorsque notre formation politique, on se
le rappelle, était à quoi, 12 %, 13 %, je leur lève mon chapeau parce que ça
démontre une volonté absolument incroyable.
Et ce sont des hommes et des femmes avec un
parcours de vie tout aussi extraordinaire, et, depuis
l'élection du 7 avril, j'en suis témoin à tous les jours.
On
formera une opposition assurément très, très constructive, et je suis d'autant plus ravi de faire partie de
cette équipe qu'on a un chef qui, contre vents et marées, a tenu un discours
extrêmement cohérent tout au long de cette campagne électorale. Il y a
certaines vérités qui, pour plusieurs hommes et femmes politiques, ne sont pas
bonnes à dire ou, à tout le moins, plusieurs
préfèrent les dire au lendemain d'une élection, mais ça n'a pas été le choix de
la Coalition avenir Québec. Au niveau
de la coalition, à travers notre chef, mais également à travers notre équipe de
candidats, on a souhaité donner l'heure juste aux Québécois, leur dire
qu'il y a des choix importants qui sont à faire au niveau des finances publiques, au niveau de l'économie. En
fait, notre principale motivation, je vous dirais, M. le Président, c'est
le sort des générations à venir. On a ce souci-là, on a cette crainte que, pour une première fois dans l'histoire du Québec,
on puisse donner moins à nos enfants que
nous avons nous-mêmes reçu de nos parents. Donc, oui, il y a certainement
lieu de revoir nos façons de faire, il y a certainement
lieu de penser autrement.
Ceci dit, je
reconnais d'emblée le résultat de la dernière
élection et, d'ailleurs, je salue nos collègues du parti gouvernemental.
J'y reconnais aussi plusieurs hommes et femmes de grand coeur, mais je leur
dirais en toute amitié : Attention au cynisme,
en ce sens que l'élection date d'il y a quelques
semaines à peine, et déjà on constate
dans certains discours certains
reculs, et c'est ce que la population
ne souhaite pas. Lorsqu'on accorde notre voix, lorsqu'on accorde notre confiance à un candidat ou à une candidate, on
souhaite que cette personne-là puisse honorer
la parole qu'ils ont donnée, et je fais référence notamment au niveau
des tarifs d'électricité. Pendant cette campagne électorale encore récente, le premier ministre élu a répété à plusieurs
reprises, et plusieurs
de ses candidats ont répété à plusieurs reprises, notamment, qu'il n'était pas question de hausser les tarifs à
une hauteur plus importante que celle du taux d'inflation. Et là,
depuis quelques jours, la question est posée. Malheureusement, ce même engagement
ne semble plus tenir. Ce qui m'inquiète, c'est que ça me rappelle de mauvais souvenirs parce qu'au lendemain de l'élection de 2012 je me
souviens très bien du Parti québécois, qui, pendant toute la campagne
électorale, avait promis notamment d'abolir la taxe santé, et aussi, dans les jours qui ont suivi l'élection, cet
engagement-là ne tenait plus. Bref, ce que je nous dis, en tant que
parlementaires, pour garder la confiance des citoyens et des citoyennes, c'est :
Gardons parole, donnons honneur à la parole que nous prononçons publiquement.
Sinon, le Québec est
certainement... fait face à des défis importants. Je mentionnais l'économie,
les finances publiques. Dans les deux cas, l'année 2014
est, malheureusement, une année record. Il y a des records que nous
aimons battre, mais il y en a d'autres pour
lesquels nous ne devons pas, en aucun temps, être fiers. Record au niveau,
notamment, de la péréquation. Cette année,
pour la première fois, c'est plus de 50 % de la péréquation qui sera
versée au Québec. On parle d'une
somme de 9 point quelques milliards de dollars, ce qui est considérable. Et,
avec les années, ce montant-là qui est
versé au Québec fait en sorte que nous avons perdu notre pouvoir d'influence au
sein de la fédération canadienne. Et là je reprends les paroles de notre
chef, le député de L'Assomption, en ce sens que, sans ce rapport de force, c'est
difficile de jouer pleinement notre rôle au sein de la fédération canadienne.
Et, je vous dirais, je rêve au jour où le Québec devra payer de la péréquation
parce que sa croissance économique le justifiera. Bref, vivement la péréquation
zéro et vivement le jour où le Québec sera à même d'honorer le pacte avec les
autres provinces canadiennes et de verser sa juste part au niveau de la
péréquation.
Autre
record dont nous ne devons pas être fiers, c'est celui du poids de la dette.
Pour une première fois, les intérêts de
la dette représenteront, pour le gouvernement québécois, une somme qui
dépassera les 10 milliards de dollars. C'est majeur, c'est notre
marge de manoeuvre, littéralement, qui s'envole à travers ces intérêts sur la
dette, et, une fois ces 10 milliards
payés, M. le Président, il n'y a pas un seul sou qui sera allé au paiement de
la dette elle-même. Ce que ça veut
dire, c'est que ce sont, ni plus ni moins, les budgets de 14 ministères
qui sont sacrifiés au profit du seul paiement sur les intérêts de la
dette. Là aussi, il n'y a pas lieu d'être fiers, M. le Président, et c'est
certainement très préoccupant.
Bref,
on fait quoi? On pense autrement, ce que propose la Coalition avenir Québec
depuis sa création. On ne parle pas
de coupures pour couper, on parle d'une gestion différente, avec de belles
opportunités qui s'offrent à nous, notamment au niveau de l'attrition,
une fenêtre dans l'espace-temps qui est à saisir, qui ne se reproduira pas
ensuite avant plusieurs années. Penser
autrement, c'est aussi agir, oui, tout en gardant notre spécificité, mais en s'inspirant
de d'autres modèles, qu'ils soient canadiens ou internationaux.
Et, si on n'y
parvient pas, ce sont des circonscriptions comme la mienne, comme celle de
Deux-Montagnes, qui finiront par écoper. Ça veut dire quoi? C'est un
hôpital comme celui de Saint-Eustache qui ne sera pas financé à sa juste part. C'est une circonscription où, sur une
liste d'attente pour un médecin de famille, on comptera tout près de
10 000, sinon plus de 10 000 personnes. Bref, ce sont ces
changements-là qui sont attendus de la part de la population et c'est à travers
les bons choix qu'on pourra y parvenir.
• (17 heures) •
Bref, je vois
le temps filer, M. le Président. Vous me permettrez, avant de laisser la parole
à un autre collègue, de procéder à
des remerciements qui s'imposent au lendemain d'une élection aussi importante,
remerciements auprès de mon équipe de
bénévoles qui, depuis des années, m'accompagne et qui, encore une fois, a fait
un travail formidable auprès des électeurs et des électrices. Parmi ces bénévoles,
certains ont repris leurs fonctions passées au sein de mon bureau de circonscription, et je tiens à les saluer, parce
que ce sont aussi des personnes de
coeur : Mme Nicole Steben,
M. Nicolas Guay, Mme Ginette
Hurtubise, M. Pascal St-Denis.
Donc, ce sont des gens qui, au quotidien, m'accompagneront et qui feront
en sorte que le bureau de circonscription de Deux-Montagnes sera ouvert à la population,
ouvert à recevoir les commettants, peu importent les allégeances politiques, de
sorte que nous puissions développer encore davantage le sentiment d'appartenance
envers le milieu.
Remerciements également, vous me le permettrez,
sur une note plus personnelle, auprès de mes proches, mes enfants notamment, mes deux plus jeunes, six ans et neuf ans, c'est-à-dire ma fille Corinne et Nathaniel, neuf ans, qui ont participé activement à leur première campagne électorale. J'ai dû, je dois vous avouer, les surveiller de près, parce qu'ils prenaient en mon nom des engagements
électoraux qu'aucun politicien ou politicienne n'oserait faire publiquement. Donc, je vous assure, je les surveillais de près.
Et ma plus vieille, qui va avoir bientôt 16 ans, m'a fait promettre une chose,
et je l'ai respectée. En fait, je me suis
engagé auprès d'elle… Vous savez, à cet âge, le souhait premier ou le rêve
premier est celui de l'obtention du permis
de conduire. Donc, elle m'a fait promettre de ne voter aucune loi qui ferait en
sorte que le permis passerait de
16 ans à 17 ans. Donc, je me suis engagé aussi auprès d'elle à ce niveau-là. Ma conjointe, naturellement. Lorsqu'on débute un deuxième mandat, on sait pertinemment
les sacrifices que ça peut imposer au
niveau de la famille. Donc, ma conjointe, Marianne, je veux la saluer également,
sincèrement, pour son support. Mes parents aussi, qui depuis ma tendre
enfance m'ont accompagné.
Donc, ce sont
tous ces gens qui me sont chers, et qui ont permis ce parcours, et qui, sans
eux… ne m'aurait pas donné le goût de m'impliquer comme je le fais
auprès de ma communauté. Donc, à eux, un merci sincère. Et à vous, M. le
Président, merci pour votre écoute. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Deux-Montagnes, pour cette première intervention. Je cède la parole maintenant
à M. le député d'Orford. M. le député.
M. Pierre Reid
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Après une
carrière universitaire de 25 ans, j'ai été élu une première fois
dans Orford en 2003. C'est une
responsabilité importante, de représenter plusieurs dizaines de milliers de
personnes, mais c'est aussi une grande source de motivation. J'ai été
réélu en 2007, 2008, 2012 et en 2014, récemment. Je tiens d'abord à remercier
les citoyens et les citoyennes d'Orford, qui m'ont donné la chance pour une
cinquième fois de faire partie des 125 députés de l'Assemblée nationale et
de travailler pour l'avancement et l'avenir du Québec.
Le travail de
député commence évidemment par une élection, et les élections, ça ne se fait
pas tout seul, M. le Président,
vous le savez très bien vous-même. Des élections, ça demande des bénévoles, des
bénévoles qui travaillent entre les élections, toute l'année durant,
pendant plusieurs années, mais aussi des bénévoles qui donnent un effort
particulier pour une campagne électorale. Alors, je voudrais d'abord dire merci
aux membres de l'association, et en particulier de l'exécutif de l'association
libérale d'Orford, mais, pour la campagne électorale, je voudrais dire un merci spécial à Serge, Gaétan, Pierre, Réjeanne — ils
se reconnaissent, M. le
Président — Micheline,
John, William, et des dizaines d'autres qui m'aident depuis déjà
plusieurs années.
Mr. President, the riding of Orford is
rich of many thousands Anglophones distributed in the
20 municipalities of Orford. Nine of these municipalities enjoy an
official status of bilingualism. The Anglo communities of the Eastern Townships
have played an important role in the development and the life in Orford and in
the Townships in general since eight, nine, or sometimes 10 generations.
They are real «Québécois», you know. Their presence still plays an important role in our economy and quality of life
in the Townships and in Orford. First, I want to thank them, thank them
for their support for my last 11 years as MNA, and I want to offer them my
full support in their efforts to revitalize their communities.
Le travail du député comprend, au premier niveau,
l'aide aux citoyens en difficulté. Alors, ils sont en difficulté pour
différentes raisons. Ça peut être, par exemple, des questions d'accès aux
services gouvernementaux auxquels ils pensent
avoir droit, et souvent auxquels ils ont droit et qui ne leur sont pas permis.
Ça peut être parce qu'il y a des erreurs administratives dans un
ministère ou un autre. Ça peut être parce qu'il y a des règlements ou des
procédures… — et
ça arrive, M. le Président, vous le savez
très bien puisque vous avez vous-même ce genre d'aide à apporter dans
votre comté — des règlements ou des procédures qui ont été
mal adaptés à la réalité de ces individus. Une loi est faite pour tout
le monde, sauf qu'on ne tient pas compte de
toutes les exceptions et, au fur et à mesure qu'on rencontre des éléments,
par la lunette que
nous avons comme député… c'est-à-dire que nous voyons cette réalité avec
les yeux du citoyen qui a à vivre avec
ces règlements-là. On sait très bien que, parfois, les règlements, les lois
doivent être changés et qu'il faut les adapter à des cas particuliers. C'est
notre rôle comme députés.
Ce travail se
fait évidemment dans nos bureaux de comté, en étroite collaboration avec des
attachés politiques, et je voudrais
remercier aujourd'hui Nathalie Lecours, ma directrice de bureau, Nicole
Ronaldi, qui est extraordinaire avec tous
ces problèmes particuliers, qui les vit et qui a la capacité… ce qui n'est pas toujours le cas pour un attaché
politique, mais qui a la capacité, lorsqu'elle arrive chez
elle, dans la plupart des cas, me dit-elle, de pouvoir laisser les cas au
bureau et de ne pas y penser toute la nuit.
Ça arrive de temps en temps, cependant, que ça lui arrive également, à elle. J'ai déjà
connu d'autres attachés politiques, M. le Président — vous
en avez sûrement connu vous aussi — qui n'arrivent pas à se séparer de ces cas-là,
et qui vivent avec, et qui, après un certain temps, doivent abandonner le poste
parce qu'ils n'arrivent pas à
concilier et ils deviennent eux-mêmes extrêmement fragiles. Et je voudrais
remercier également Michel Morin, à mon bureau, qui, avec Nathalie Lecours et Nicole Ronaldi, a aidé des centaines et des centaines de citoyens à
mon bureau de comté.
Finalement, je voudrais remercier ma famille. Je
vais commencer par ma mère, Georgette Tremblay, qui
est en pleine forme à 88 ans mais qui s'intéresse à la politique, vraiment,
depuis 10 ou 11 ans, c'est-à-dire depuis que son aîné est au Parlement du Québec, et qui suit ça de très
près. Elle me téléphone souvent pour me dire exactement qu'est-ce qu'on devrait faire et qu'est-ce qu'on ne devrait pas
faire. Je voudrais remercier ma conjointe, Lynn Blouin, qui m'a initié,
à toutes fins pratiques, à la politique, qu'elle faisait bien avant que moi, je la
connaisse. Je voudrais remercier mon fils, Louis, qui a six ans et qui, faut-il s'en réjouir ou en
être inquiet, semble aimer beaucoup, beaucoup,
beaucoup la politique; ma fille
aînée, Marie-Claire; ma cadette, Catherine, qui est la mère de deux petits enfants,
deux petites filles, Raphaëlle et Delphine
qui font ma joie évidemment, ce sont mes deux petits-enfants. J'aimerais les
remercier parce qu'elles m'ont toujours, toutes et tous, supporté sans
aucune arrière-pensée depuis 11 ans.
Le travail du
député, au deuxième niveau, consiste à accompagner les
organismes publics ou privés — publics comme les municipalités, les hôpitaux, privés comme
les entreprises, les coopératives et aussi les
organismes communautaires — dans
leurs projets
mais aussi dans leurs problèmes ou dans les obstacles qu'ils rencontrent, ces organismes, dans leurs projets. M. le Président,
une bonne partie de ces projets correspondent à des investissements
publics dans des infrastructures, et je suis très fier, depuis 11 ans, d'avoir aidé à financer pour plus de
150 millions de dollars de projets
dans mon comté, qui est un comté, je vous rappelle, où il n'y a pas de très
grandes villes; la plus grande ville est Magog. Ces investissements ont changé la vie de beaucoup de monde dans
Orford. Je pense, par exemple, à l'agrandissement majeur de l'hôpital de Memphrémagog, qui est à Magog. Je pense à l'agrandissement du centre
sportif régional, qui est situé à l'école secondaire la Ruche. Je pense au bâtiment d'interprétation du marais de
Magog. Et je pense à l'aréna Pat Burns, qui est à Stanstead. Et il y en a bien
d'autres, évidemment,
qui sont peut-être moins importants en argent mais qui sont tout aussi
importants pour l'effet qu'ils ont eu sur la
population de mon comté.
Au troisième niveau, le travail du député se
passe au parlement. Alors, au parlement, d'abord, on le fait au salon bleu, nous sommes en train de le faire
maintenant, M. le Président, mais c'est au salon bleu que se font aussi
les grands débats, et nous en aurons un
bientôt, un débat qui est majeur et qui peut même mettre la vie d'un
gouvernement en danger dans certains cas,
qui est le débat sur le budget. Alors, c'est ici que
ça va se passer. Chaque député a à
contribuer, à un moment ou à un
autre, à ces débats, parce qu'il représente la population et il doit amener ici
ce que sa population veut dire au gouvernement du Québec et dans le
débat qui concerne toujours l'avenir du Québec.
La vie du député et de son travail au parlement
se fait, pour une grande part, une part
majeure, au niveau des commissions
parlementaires. J'ai eu la chance de travailler à une commission parlementaire
qui est unique parmi les autres commissions parlementaires, parce qu'elle
est apolitique et elle travaille, cette commission parlementaire, davantage
avec le Vérificateur général du Québec. Nous avons donc, avec le vérificateur,
l'occasion de faire venir des sous-ministres — non pas
des ministres, des sous-ministres — et de leur demander des comptes : Est-ce qu'ils ont pris en compte ce que le vérificateur a remarqué qui marchait moins bien chez eux et est-ce qu'ils ont
trouvé des plans pour répondre à ces problèmes-là? Et nous avons le
devoir de leur poser des questions, mais aussi il arrive à l'occasion que, dans
cette commission, nous imposons au sous-ministre de revenir avec des réponses
quand nous ne sommes pas satisfaits de ces réponses-là.
• (17 h 10) •
Une bonne
partie du travail, cependant, en commission, parce qu'il y a plusieurs autres
commissions qui sont des commissions
législatives, en fait, touche, en fait, pour une bonne part… ce sont des
auditions de témoins. Alors, comme membres
de ces commissions-là, nous recevons des témoins qui viennent témoigner de ce
qu'ils pensent de tel ou tel projet de
loi, pour la plupart des cas, et nous posons des questions pour bien comprendre
ce qu'ils ont à dire et pour bien nous préparer à la deuxième partie du
travail en commission, qui touche les projets de loi, c'est-à-dire l'étude
article par article, qui dans certains cas,
quand c'est un petit projet, peut prendre peu de temps et qui, dans d'autres
cas, peut être très longue, et même
tellement longue que, parfois, comme on dit, un projet de loi peut mourir au
feuilleton. Mais c'est dans cette
partie, c'est dans ce travail de commission où, comme députés, on a
l'impression parfois qu'on accomplit beaucoup et qu'on fait avancer le
Québec de demain.
Il existe également
des commissions parlementaires spéciales. Et j'ai eu la chance, M. le
Président, de participer à la commission
spéciale mourir dans la dignité pendant presque trois ans. Et nous avons
évidemment reçu les témoignages de
beaucoup de monde. 400 mémoires, au total, ont été présentés, plus
d'autres témoignages particuliers qui n'avaient pas de mémoire ou qui n'étaient
pas associés à un mémoire. Ce travail, pour moi, et comme tout le travail
parlementaire à Québec, est une source de grande motivation, parce que ce que
nous faisons ici, en commission, ce que nous faisons en commission spéciale… Et, quand
on arrive ici, au moment de voter pour une loi, par exemple toute la question de mourir dans la dignité, des soins de…
La loi sur les soins de fin de vie va arriver bientôt à une étape de
vote et elle deviendra ou ne deviendra pas…
mais elle deviendra une loi, et c'est la loi de l'ensemble des Québécois. Et
c'est une loi qui marque une étape
dans le développement du Québec et qui lance le Québec dans son avenir, comme
la plupart des lois que nous avons à voter. Donc, le travail se termine
ici, au salon bleu, mais c'est un travail qui est large et qui nous permet de donner et de mettre — moi, c'est comme ça que je le vois — dans l'édifice du Québec, chacun la pierre
qu'on est capable de mettre au nom des gens
qui nous ont élu dans notre comté. Pour moi, c'est une source extraordinaire de
motivation.
Finalement,
M. le Président, avec le peu de temps qu'il me reste, je vais vous donner quelques
caractéristiques particulières du comté d'Orford et de la région de
Memphrémagog, qui influencent beaucoup le travail du député.
D'abord,
on a une sensibilité extrêmement importante, dans la région, en termes
d'environnement, et surtout pour l'eau.
Nous sommes à la tête de deux bassins versants : un, c'est la
Saint-François, l'autre est la Missisquoi Nord. Et donc ce que nous
faisons dans le comté d'Orford, en bien ou en mal, se répercute partout
ailleurs. Si nous nettoyons bien, si nous
faisons attention à ce que nous faisons, évidemment tout le reste de la rivière
Saint-François et du bassin de la rivière Saint-François en profite dans
le lac Memphrémagog… en partant du lac Memphrémagog. Et même chose du côté de la Missisquoi : si nous faisons du tort à
l'environnement en haut du bassin versant, bien, évidemment, ça se
répercute partout par la suite. Donc, nous
avons une sensibilité particulièrement grande, dans le comté d'Orford, pour
l'environnement.
Nous avons un comté
où il y a un vieillissement accéléré, en particulier parce que nous avons
beaucoup de retraités, mais pas uniquement
de Montréal, mais beaucoup, évidemment, de la région montréalaise, qui trouvent
que la région Magog-Orford et tout
partout autour du lac Memphrémagog, c'est une région extrêmement intéressante,
et donc ça augmente beaucoup l'âge moyen de la population, ce qui cause
différents problèmes et pour lesquels le député est interpellé souvent,
notamment par l'hôpital de Memphrémagog, qui a déjà, depuis très longtemps,
pris de l'avance et donné une priorité aux soins à domicile.
Nous
avons également à vivre actuellement un renouveau économique, et, parmi le
renouveau économique, je vais m'attarder
quelques instants sur le renouveau touristique. Nous avons un tourisme qui,
traditionnellement, était lacs et montagnes, et ça se faisait tout seul.
Maintenant, le tourisme a changé, et nous avons des produits innovateurs, qu'on
parle de l'Orford Express, qui,
malheureusement, ne pourra pas marcher cette année à cause d'un incendie, qu'on
parle de l'escapade Orford et de la croisière sur le lac Memphrémagog. Mais on
parle aussi de produits de haute visibilité, des événements comme la fête des
vendanges, la fête des couleurs. Et, de plus en plus, il y a une explosion du
tourisme sportif dans la région, surtout
Magog-Orford, dans le comté d'Orford, et cette possibilité-là nous donne une
chance de pouvoir renouveler le
tourisme, d'abord un tourisme qui vient… et il vient chez nous pour des raisons
différentes. Et nous avons maintenant à trouver des moyens pour faire en
sorte qu'il reste davantage chez nous pour profiter de tout ce que nous avons
en plus de l'environnement exceptionnel pour faire du sport.
M.
le Président, le temps que j'avais est parti. Alors, il s'agit évidemment
d'autant de caractéristiques, pour le comté,
pour le député, qui amènent une qualité du travail qu'il a à faire et
évidemment une motivation qui va avec. Je voudrais terminer en
souhaitant un excellent mandat à tous mes collègues et je suis très fier de
participer avec vous à cette législature. Et bon mandat, et on va travailler
ensemble de la façon la plus positive possible. C'est certainement, en tout
cas, mon intention.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député d'Orford. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Gaspé. M. le député.
M. Gaétan Lelièvre
M. Lelièvre :
M. le Président, merci. D'abord, j'aimerais adresser mes sincères félicitations
à tous les députés qui ont été élus lors de
cette 41e législation et également tous les candidats et candidates qui se
sont présentés mais qui malheureusement ont été défaits. Vous savez, ça
prend du courage pour aller en politique aujourd'hui, et on croit à la politique. Je crois que c'est une des façons
où on peut vraiment changer les choses. Donc, on espère que de plus en
plus de Québécois puis de Québécoises se présenteront dans ces postes
importants pour améliorer notre société.
Mes
premiers mots également pour remercier l'équipe qui a travaillé avec moi pour
ma réélection, un deuxième mandat,
les bénévoles, ma famille, les amis, tous les supporteurs, donc trop de
personnes pour les mentionner, mais mes sincères remerciements à toutes
ces personnes qui m'ont appuyé dans cette deuxième campagne.
Le
comté de Gaspé, c'est une immense circonscription : 340 kilomètres
linéaires, donc sept heures aller-retour pour faire le tour de mon comté
qui s'échelonne de Cap-Chat jusqu'à Grande-Rivière; une région touristique très
connue, notamment le rocher Percé, le parc
Forillon, l'île Bonaventure; également les pêches, l'aquaculture, la forêt, les
mines. Bien sûr, de nouveaux défis avec le pétrole, des défis très importants
qui sèment beaucoup d'inquiétudes, mais en même temps une certaine volonté de la part de beaucoup de Gaspésiens et
Gaspésiennes de relever l'économie de la région, qui en a grandement
besoin.
Donc,
également, je vous dirais que le défi principal de ma région se situe au niveau
des transports. Vous savez, on ne pourra jamais rapprocher Québec ou
Montréal de la Gaspésie, mais on peut travailler sur la façon de diminuer le
temps de déplacement entre la Gaspésie et la métropole, et la capitale. Donc,
la région de la Gaspésie, notamment le comté
de Gaspé, est aux prises avec de nombreux défis sur le plan du transport. Pour
vous faire une petite représentation de la situation actuelle,
présentement, un billet d'avion entre Gaspé et Québec coûte entre
1 000 $ et 1 600 $. Donc, en Gaspésie, ce qu'on dit, c'est :
Ceux qui prennent l'avion, c'est ceux qui ne paient pas leurs billets, hein,
surtout les fonctionnaires. Donc, les gens
d'affaires, la population civile, malheureusement, ne peuvent pas avoir accès à
ce mode de transport qui pourtant, aujourd'hui, au XXIe siècle, est tout
à fait normal.
Donc,
ça a un impact également sur le tourisme. On parle d'économie touristique de
plus en plus dans la région. La
Gaspésie a reçu trois reconnaissances internationales de National Geographic
dans les cinq dernières années. Mais malheureusement,
à cause des difficultés au niveau du transport, on a beaucoup de difficultés à
performer, pourtant avec des paysages magnifiques, avec un potentiel
énorme à développer. Mais les problématiques reliées au transport font en sorte
que c'est très difficile de développer à sa juste valeur l'économie touristique
de la région.
Le chemin de
fer, un autre moyen de transport qui pourrait aussi être mis à contribution,
mais malheureusement, depuis deux
ans, le chemin de fer est interrompu, tant au niveau du transport des
marchandises que des personnes. Donc, pourtant, le chemin de fer est un
moyen de transport écologique qui pourrait répondre tant aux besoins des
personnes que des manufacturiers, mais,
depuis deux ans, le service est interrompu. Il y a un projet pour remettre en
place le service, mais on parle d'au-delà
de 100 millions d'investissement. Donc, un défi important pour la région
mais aussi pour le nouveau gouvernement, qui va devoir statuer dans ce
dossier-là.
L'autre moyen de transport qui est très répandu,
c'est le transport par autocar. Malheureusement, dans les dernières semaines, la compagnie principale qui
dessert notre région nous annonçait qu'on voulait passer de deux dessertes
à une desserte quotidienne des grands
centres vers la Gaspésie. Donc, c'est vraiment une situation qui nous
préoccupe et c'est clair que, dans les
prochaines semaines, comme député, je vais défendre, auprès des instances
concernées, ce service qui est de
plus en plus important et l'un des seuls modes de transport collectif qui est
disponible pour la région de la Gaspésie.
L'occupation du territoire, vous savez, c'est un
réel défi. On parle d'occupation du territoire depuis plusieurs décennies. L'ensemble
des partis qui se sont succédé au Québec en parlent régulièrement, mais nous
avons encore beaucoup de défis à relever pour
assurer à l'ensemble des citoyens, des citoyennes des régions du Québec une
occupation digne du territoire. Pour occuper un territoire de façon digne, de
façon responsable, ça nous prend des services, hein, essentiels. Les services essentiels qu'une région a besoin dans son
coffre à outils pour se prendre en main, c'est notamment la santé, l'éducation,
les transports et les communications, tous des domaines dans lesquels on a,
dans la région de la Gaspésie et des Îles, beaucoup de défis à relever.
Donc, c'est
sûr que, comme ministre délégué aux Régions, dans la dernière année, je me suis
affairé à travailler sur plusieurs dossiers. J'ai parcouru l'ensemble
des régions du Québec pour consulter les intervenants de l'ensemble des
secteurs d'intervention pour voir qu'elles étaient leurs priorités
prioritaires, hein? Parce que, dans les régions, on a tellement de priorités
que, comme ministre délégué, je leur disais : Écoutez, aujourd'hui, là,
vous allez me donner vos priorités
prioritaires, puis on va essayer de se contenter, de travailler sur celles-là,
puis ça va déjà être très, très beau, compte tenu de l'ensemble des
défis que les régions, malheureusement, ont à relever.
• (17 h 20) •
Un autre secteur extrêmement important, c'est l'éolien.
C'est sûr que l'éolien… un dossier qui ne fait pas l'unanimité mais un dossier
qui, quand même, a amené une bouffée d'oxygène dans l'économie de la région du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
L'énergie éolienne, c'est une énergie qui est renouvelable, une énergie verte,
donc une énergie qui est d'avenir et
qui crée au-delà de 5 000 emplois au Québec mais plus de 1 000
emplois directs dans la région de la Gaspésie et de la MRC de Matane.
Donc, encore là, un gros défi. On doit maintenir nos investissements gouvernementaux dans l'énergie éolienne jusqu'en
2024 si on veut assurer à l'industrie manufacturière le maintien des emplois en place. Donc, encore là, un défi très,
très important, majeur pour notre région, et je vais m'assurer de
collaborer avec le nouveau gouvernement pour que les investissements qui
doivent être au rendez-vous se réalisent. La région en a absolument besoin.
L'une des motivations qui m'a amené à m'impliquer
en politique en 2012, c'est… Je me souviens de mon premier discours inaugural, j'avais mentionné ma volonté d'améliorer un
peu la politique, faire de la politique autrement. Je suis heureux de voir qu'après 18 mois ou
20 mois en politique j'ai toujours comme objectif de participer activement
à l'amélioration de la politique au Québec et d'améliorer la chose politique
pour s'assurer que les jeunes, la relève, que les
Québécois puis les Québécoises qui nous regardent aient le goût de franchir le
parquet du salon bleu puis de venir nous remplacer un jour. Je veux donc
assurer l'ensemble des partis et des parlementaires qui sont ici de ma volonté
de travailler de façon constructive, de façon positive, pour le développement
de ma région, des régions du Québec et de l'ensemble du Québec.
Parmi les dossiers qui m'intéressent plus
particulièrement comme critique aux affaires municipales et au développement des régions, je vous dirais que
toute la question de la modernisation des lois municipales est un
élément de premier plan. Pour avoir travaillé pendant plus de 25 ans dans
le secteur municipal, local, les MRC et les CLD, je suis à même de constater la vétusté de plusieurs lois, notamment la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, qui est l'une des lois les plus
complexes mais qui a permis au Québec d'entrer dans l'ère du XXe siècle après
beaucoup de retard. Donc, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme doit
absolument être rajeunie, adaptée aux réalités des municipalités au XXIe
siècle.
La fiscalité
municipale également, une préoccupation qui a été soulevée notamment dans le
livre blanc de l'UMQ, un dossier très important. On est à une étape
charnière, le nouveau gouvernement va devoir adopter un pacte fiscal ou une nouvelle entente Québec-municipalités
concernant le financement des municipalités. Donc, on espère que, dans
les prochains mois, les travaux vont
s'amorcer et qu'on pourra, en 2014 ou au début de l'année 2015 au plus
tard, avoir un nouveau pacte
municipal qui va permettre aux municipalités locales, aux municipalités
régionales et aux communautés de connaître
les règles qui vont édicter toutes leurs façons de faire, notamment au niveau
fiscal, chacun dans leurs milieux.
La décentralisation
également est un dossier extrêmement important, un dossier qui fait couler
beaucoup d'encre, qui a fait parler beaucoup dans les dernières décennies mais
qui, à mon avis, a peu avancé. Et pourtant c'est une avenue incontournable si
on veut vraiment développer les régions, occuper notre territoire, avoir une
fonction publique plus efficace, plus
efficiente. Je suis convaincu qu'on doit impliquer davantage les régions, les
municipalités et les organismes
locaux et régionaux dans la délivrance des services gouvernementaux mais aussi
dans la planification de notre modèle de développement tant dans nos
régions que dans l'ensemble du Québec.
Une occupation
dynamique du territoire, c'est un objectif que je poursuis depuis longtemps et
que je vais poursuivre pendant ce prochain mandat, et c'est clair que les
municipalités, les unions municipales, la FQM, l'UMQ, Solidarité rurale sont des organismes avec lesquels je vais garder un
lien très étroit pour m'assurer, comme critique aux affaires municipales, de défendre les intérêts des
représentants, qui sont dignement représentés par ces diverses associations.
Un autre dossier qui
m'apparaît extrêmement important et dont je suis fier, c'est la Politique
nationale de la ruralité. Ça a été mon
principal dossier comme ministre délégué aux Régions. Nous avons adopté, dans
les derniers mois, dans les mois
précédant le dernier suffrage électoral, notre Politique nationale de la
ruralité troisième version. Donc, une politique nationale qui va s'appliquer
pour les 10 prochaines années, donc 2014-2024. C'est la plus longue
Politique nationale de la ruralité de son
histoire. On est dans la troisième version. C'est un message clair que notre
gouvernement avait transmis aux milieux ruraux à l'effet qu'on croyait aux
milieux ruraux, qu'on croyait à la ruralité.
Mais non seulement on
y croyait, mais on voulait les accompagner avec des mesures tangibles. Parmi
ces mesures, on note un fonds de 470 millions de dollars sur 10 ans,
donc 47 millions par année, de budget. C'est une augmentation d'au-delà de 20 % du budget
annuel alloué à la ruralité comparativement à la Politique nationale de la ruralité 2007-2014.
Donc, un outil extrêmement important qui a franchi les principales étapes
d'adoption mais dont certaines modalités
vont devoir être finalisées par le nouveau ministre des Affaires municipales et
de l'Occupation du territoire. Et je peux l'assurer dès maintenant de toute ma
collaboration pour voir à la bonne continuité dans ce dossier qui est
extrêmement important, vital pour les régions du Québec.
Parmi
les autres éléments intéressants de la Politique nationale de la ruralité
2014-2024, on note également l'ajout de budgets pour les agents ruraux.
On sait que les agents ruraux sont des éléments clés dans le développement des communautés. Ce sont des personnes qui animent les
milieux, qui travaillent avec le monde municipal, avec les intervenants économiques, communautaires. Et on a fait passer,
bon, de 150 à au-delà de… tout près de 170 le nombre d'effectifs des
agents ruraux, et c'était à la demande des
MRC, des CLD, qui misaient sur un plus grand
nombre d'effectifs pour les soutenir dans le
développement de leurs communautés. La PNR, c'est
également 1 000 municipalités sur 1 100 au Québec. Donc, souvent, on pense que la ruralité, c'est une petite partie de nos municipalités, mais,
non, la ruralité, ça touche 1 000 sur 1 100
municipalités du Québec. Donc, c'est
une réalité qui est extrêmement répandue et qui mérite qu'on s'y attarde, qu'on
y apporte toute l'aide et le soutien requis.
Je
tiens également à souligner toute l'importance et la qualité du travail qui a
été réalisé par Solidarité rurale du Québec, un organisme qui agit comme instance-conseil au
gouvernement du Québec, dont la présidente, Mme Bolduc, n'a plus besoin de présentation, elle est connue à travers le Québec et même
au-delà. Donc, Solidarité rurale est l'organisme porteur de ce dossier, conjointement
avec le ministère des Affaires municipales, et je souhaite que le nouveau
gouvernement puisse également appuyer Solidarité rurale dans son mandat d'instance-conseil
et le soutenir financièrement à la hauteur nécessaire.
Enfin, un autre
dossier extrêmement important pour ma région, c'est la stratégie de
développement de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, une stratégie qui a été adoptée en mai 2013, une
stratégie qui comprend des actions pour les cinq prochaines années,
et c'est une stratégie qui n'est pas une stratégie du gouvernement du Parti
québécois, c'est une stratégie qui a été réalisée, qui a été élaborée par et
pour les acteurs du milieu. On a tenu une vaste consultation de plus de deux mois dans l'ensemble de la région. Les six MRC ont été consultées et l'ensemble des
CLD, les groupes communautaires, les gens d'affaires, les aînés, les
jeunes. Donc, l'ensemble de la communauté gaspésienne et madelinienne a été mis à partie directement pour
se donner un plan d'action, un plan d'action pour les cinq prochaines
années, et c'est un document qui est vraiment un document de qualité, qui
présente les attentes de la région, et ces attentes sont extrêmement réalistes.
En
ce qui me concerne, pour avoir représenté la région, je me suis fait un devoir
de travailler de façon transparente avec les acteurs du milieu pour nous
assurer que les attentes qui étaient signifiées dans ce document étaient des
attentes réalistes et qu'on ait le maximum de probabilité de les réaliser dans un horizon de cinq ans. Donc, c'est
sûr que je vais… je
compte sur la collaboration du nouveau ministre responsable de la région, le ministre de… le député de Rivière-du-Loup—Kamouraska, pour assurer un suivi vigilant de cette stratégie qui est extrêmement
importante pour ma région, qui en a grandement besoin.
Enfin, en terminant,
M. le Président, je tiens à réitérer ma ferme volonté de collaborer à tous les
travaux, tous les dossiers qui toucheront ma
région mais aussi les régions et l'ensemble du Québec auprès du nouveau
gouvernement mais également des autres partis d'opposition et autres
parlementaires ici présents. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Gaspé. Je cède maintenant la parole
à M. le député d'Argenteuil. M. le député.
M. Yves St-Denis
M.
St-Denis : M. le Président, M. le
premier ministre, M. le chef du premier groupe de l'opposition, M. le
chef du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Gouin, chers collègues,
bonjour. C'est avec beaucoup d'émotion que
je prends la parole aujourd'hui pour la toute première fois au salon bleu à
titre de député. Tout d'abord, permettez-moi de saluer la population d'Argenteuil,
que j'ai le privilège de représenter. Je les remercie du fond du coeur pour
leur confiance et je veux les assurer de toute ma collaboration.
I would like to take a moment
to thank the citizens of Argenteuil for their confidence and I would like to
ensure them of my full collaboration.
Argenteuil, que
j'ai dû quitter pour des raisons professionnelles, est ma région natale, région
où j'ai grandi, région où j'ai fait mes études primaires et secondaires, et maintenant d'y retourner à titre
de député me motive au plus haut point.
Composé de 17
municipalités, le comté d'Argenteuil se distingue par sa diversité, son
territoire montagneux, ses nombreux lacs et rivières et sa variété d'activités
touristiques dont la route verte, la route des arts, le Festival de la famille,
pour ne nommer que ceux-là.
• (17 h 30) •
Situé entre
Montréal et Gatineau, le comté est une excellente terre d'accueil pour les
familles qui souhaitent s'établir en
région, d'autant plus que l'autoroute 50, récemment complétée, nous relie
directement entre ces deux grandes villes.
Revenir chez
moi pour servir la population d'Argenteuil est tout un honneur. Je ne peux
passer sous silence tout le travail effectué par mes parents Yvon et
Mado, mon frère Serge, mes enfants Gabrielle et Alexandre et de nombreux bénévoles qui m'ont appuyé pendant la dernière
campagne électorale. Leur présence assidue et leur fidélité m'ont tout
donné l'énergie nécessaire pour poursuivre mon travail jour après jour.
Je profite
également de cette tribune pour m'adresser à tous nos sympathisants. Vous étiez
plus de 800, le 30 mars dernier, malgré une bonne bordée de neige, à
venir nous donner un dernier élan, à une semaine de l'élection, au Club de golf de Lachute. Vous ne le savez peut-être pas,
mais cette grande présence m'a donné toute une poussée pour la dernière semaine de campagne et à toute l'équipe du chef
également, qui ont rarement vu un tel déploiement et une telle marque de
support de la part de militants. On dit que
Les Canadiens de Montréal ont les meilleurs partisans de la Ligue
nationale, mais moi, je dis que les meilleurs, ce sont vous.
Avant de me
lancer en politique provinciale, j'étais impliqué depuis 16 ans à titre de
commissaire scolaire, dont les sept
dernières années comme président de la commission scolaire des Affluents. Je
veux profiter d'ailleurs de l'occasion pour
saluer tout le personnel de la commission scolaire des Affluents pour qui j'ai
toujours eu une profonde affection. Également,
je voudrais saluer son directeur général, M. Alain Vézina. Je voudrais
également prendre le temps de saluer toute
la communauté de Terrebonne ainsi que son maire, M. Jean‑Marc Robitaille. Vous
m'avez accueilli il y a 25 ans, me
permettant de m'épanouir tant sur le plan personnel que professionnel. Vous
êtes ma terre d'adoption. J'y ai fondé ma famille. Je vous en serai
toujours reconnaissant.
J'étais rendu
à un point dans ma vie où je voulais m'investir et servir la population
autrement. J'ai toujours gardé un lien bien spécial avec le comté d'Argenteuil.
Mes parents y habitent encore. Plusieurs de mes amis d'enfance y sont toujours. Je voyais de pas trop loin tout ce qui
se passait dans le comté depuis quelques mois. De voir mes amis quitter
définitivement le coin pour aller s'établir dans les régions plus prospères me
touchait au plus haut point. J'espère que l'expérience professionnelle que j'ai
acquise au fil des ans saura être un ingrédient de plus pour aider tous ceux
qui travaillent déjà très fort à relancer notre beau comté.
Nous sommes
déjà au travail afin d'élaborer un plan de match stratégique pour relancer l'économie
et l'emploi dans Argenteuil et plus
précisément à Lachute. Pourquoi Lachute? Parce que je crois en une ville centre
forte, car, avec une ville centre
forte, ce sont toutes les villes en périphérie qui peuvent en bénéficier. J'ai
l'intention de travailler très étroitement avec tous les élus locaux pour faire avancer Argenteuil et lui redonner
ses lettres de noblesse. D'ailleurs, j'ai déjà eu la chance de rencontrer plusieurs citoyens, plusieurs
organismes et plusieurs élus municipaux pour l'évolution de leurs dossiers.
Mon implication en politique provinciale ne date
pas d'hier, et, sans le savoir, j'ai commencé il y a 30 ans à préparer ma campagne électorale de 2014 pour
devenir député d'Argenteuil. En effet, à cette époque, j'étais bénévole
et je posais des affiches électorales pour
un de ceux qui auront marqué le Québec à sa façon, soit M. Claude Ryan, à
qui je veux rendre hommage. À cette époque, je ne savais pas qu'un jour j'aurais
le grand honneur et le grand privilège de marcher
dans ses traces. Ce grand politicien m'a beaucoup inspiré, tout comme les
députés libéraux qui m'ont précédé, dont M. Beaudet et M. Whissell. Ils ont accompli un travail exemplaire pour
les citoyens d'Argenteuil, et je compte travailler avec autant d'ardeur.
Maintenant
que l'élection est terminée, nous formons une grande équipe, et je suis fier d'en
faire partie. J'aimerais à mon tour
féliciter tous les députés pour leur récente élection, mes nouveaux collègues.
Je crois fermement à la démocratie et je
crois également qu'il nous faut des femmes et des hommes comme nous tous pour
faire avancer le Québec, et je les remercie
pour leur courage. Je suis également fier de l'équipe libérale qui m'entoure.
Les grandes valeurs libérales qui sont la justice sociale, l'équité
hommes-femmes, la création et le partage de richesse ainsi que la vision économique,
pour la… du Québec, ce sont quelques raisons pour lesquelles j'ai adhéré à ce
parti et à son chef, Philippe Couillard.
Et
parlons-en, de notre chef. Nous avons la chance de compter sur un premier ministre ouvert d'esprit, transparent et
déterminé à travailler pour la prospérité de toutes les régions. Lorsqu'il dit
que dorénavant nos adversaires politiques sont des collègues, j'adhère à ça. Lorsqu'il
dit qu'on est là pour servir l'ensemble des Québécois, peu importe leur couleur politique,
j'adhère à ça. Et, lorsqu'il dit qu'il
faut se rallier et travailler tous ensemble,
j'adhère à ça. Et c'est ça, s'occuper des vraies affaires. C'est ça,
faire de la politique autrement. J'espère que nous y adhérerons tous.
Tout comme
moi, vous avez entendu son discours mercredi dernier. Honnêteté, écoute et
détermination sont les qualificatifs qui décrivent bien le ton donné par
notre premier ministre. Nos fondations sont solides. Notre plan de match est clair : le gouvernement libéral souhaite une gouvernance respectueuse, transparente et intègre. Nous
souhaitons apporter des solutions concrètes pour les familles du Québec, pour
assurer de l'emploi et une économie prospère.
Je ne peux qu'être
fier de faire partie de ce gouvernement avant-gardiste et responsable. J'ai la ferme volonté de travailler avec tous les collègues pour l'avancement de nos dossiers,
pour l'avancement du Québec. J'ai l'assurance d'une équipe qualifiée,
qui me supporte déjà dans mes démarches locales auprès de ma population, et je
les en remercie.
Avant de terminer, je
voudrais saluer mon équipe de comté : Diane Lapointe, Louise Delisle,
Mélanie Cayer, Dominic Chartrand. C'est une
équipe exceptionnelle, j'en suis très fier. Je voudrais saluer aussi tous les
membres de l'exécutif de l'association
libérale d'Argenteuil et notre nouveau président, M. Bernard Bigras-Denis, avec
une pensée particulière
pour la famille de notre ex-président, M. Raymond Larose, qui est décédé
subitement juste avant le déclenchement des élections du printemps.
Once again, I would like to thank the
Argenteuil community for their support. You can count on me and on my full and undeniable collaboration.
Je termine en remerciant encore une fois les citoyens du comté d'Argenteuil
pour leur confiance et je leur réitère ma pleine collaboration. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
d'Argenteuil. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Montarville pour son intervention. Mme la députée.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Chers collègues, soyez tous salués.
Alors, mes premiers
mots, en cette 41e législature, seront tout naturellement adressés aux
citoyens de la circonscription de
Montarville. Sans eux, je ne serais pas ici, c'est aussi simple que ça. Je veux
d'abord remercier du fond du coeur
les citoyens de Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville, ma ville, pour m'avoir
accordé leur confiance pour une
deuxième fois. Vous savez, être élu pour une première fois, c'est un sentiment
extraordinaire, mais être réélu, c'est tout simplement indescriptible. Et ce qu'il y a de particulier, c'est que ça
tisse des liens de plus en plus serrés. C'est ce qu'il y a de beau.
Alors, cette
confiance renouvelée a fait augmenter ma fierté d'être la députée de
Montarville mais fait aussi augmenter la
fierté d'être une citoyenne de ce comté. Je sais que je suis extrêmement
privilégiée dans cette enceinte. Ce ne sont pas tous les députés qui ont
cette chance de vivre dans leur comté, et c'est un grand privilège que j'apprécie
à chaque jour. Mais surtout, surtout, ce
second mandat m'encourage à être encore meilleure et plus efficace pour servir
mes concitoyens, qui attendent en
contrepartie, et à raison, beaucoup de leur représentant à Québec. Et ils ont
le droit à s'attendre à beaucoup, on
est là pour eux. On n'a qu'un seul mandat : servir la population. Je m'engage
donc devant vous aujourd'hui à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour
représenter et défendre dignement et vigoureusement les citoyens de
Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville, qui sont des citoyens
exemplaires.
• (17 h 40) •
Et
je vous dis ça, ce n'est pas pour rien. Ce sont des gens qui savent se faire
entendre haut et fort. Alors, à titre d'exemple, rappelez-vous, en septembre
2012, les électeurs du nouveau comté de Montarville avaient fracassé tous les records à une élection générale au Québec avec
un taux de participation de 88 %. Bien, cette fois-ci, les électeurs
de Montarville ont encore donné une bonne leçon de démocratie avec un taux de
participation d'un peu plus de 83 %. Alors, c'est le deuxième plus haut
taux au Québec, j'en suis ravie, je les remercie.
Par
ailleurs, pour une seconde élection, les citoyens de Boucherville et de
Saint-Bruno-de-Montarville ont fait preuve d'audace et de vision en
votant à nouveau pour une candidate de la Coalition avenir Québec. Et les
citoyens de Montarville, il faut le dire, hein, ils n'ont pas froid aux yeux.
Vraiment, ce sont des leaders, des gens travaillants, combatifs, inventifs, confiants et informés. Alors, je tiens à les
remercier encore, encore, pour ce nouveau mandat qui sera, je l'espère, des plus fructueux. Mais, comme vous
le savez très bien, M. le Président, une élection, ce n'est pas l'affaire
ni d'un seul homme ni d'une seule femme,
bien au contraire. Rien n'aurait été possible sans des militants et des
bénévoles engagés, déterminés et créatifs. Parce que, vous savez, quand on n'a
pas beaucoup d'argent, il faut être très créatif.
D'ailleurs,
je tiens à remercier des gens merveilleux qui m'ont aidée tout au long de mon
premier mandat et qui étaient là
également pour cette seconde élection. Et je vais les nommer parce que c'est
extrêmement important, des gens qui décident
de s'investir, de donner de leur temps, de leur énergie pour la politique. Il y
a Jean-Pierre et France, vous qui vous êtes
joints à moi dès mes premiers pas en politique. Merci pour votre dévouement,
votre énergie, votre fidélité, votre sagesse et votre amitié. Il y a mes fidèles collaborateurs et amis :
Francine, Denis, et les enfants, Jean-Bernard, Karine et P.-A., de même qu'Yves qui est toujours disponible pour
aider quand c'est le temps. C'est grâce à vous tous, de même qu'à ma famille, Isabelle et Luc, et à tous mes militants
et bénévoles que nous avons pu faire cette élection. Je les remercie à nouveau,
et ils savent jusqu'à quel point leurs
gestes, leur appui et leur aide me touchent. Je leur suis profondément
reconnaissante.
Pour ce qui est du
travail, maintenant, qui nous attend pour ces quatre prochaines années, je
mettrai toute mon énergie à m'assurer que la qualité de vie des citoyens de ces
deux magnifiques villes que sont Boucherville et Saint-Bruno-de-Montarville, eh
bien, que leur qualité de vie soit non seulement préservée et chérie, mais qu'elle
soit améliorée, si c'est possible; pourquoi
pas? À cet égard, je vais travailler en étroite collaboration avec les maires
de ces deux magnifiques villes, des villes qui, il faut le dire, font l'envie
de bien du monde.
Alors,
nous souhaitons aussi, au bureau, être encore meilleurs dans les services que
nous offrirons directement aux citoyens
dans notre circonscription. Mes collaborateurs, Francine Leclerc et
Jean-Bernard Émond, de même que moi-même mettrons tout en oeuvre pour
régler du mieux possible les dossiers que les citoyens nous confieront.
Par
ailleurs, il y a un sujet et un dossier qui me tient particulièrement à coeur,
et c'est ce dont les citoyens m'ont parlé
tout au long des campagnes électorales, c'est la situation des aidants naturels.
Alors, je réitère mon soutien et mon appui
aux organismes qui viennent en aide directement aux aidants naturels de
Montarville. Vous savez, avec le vieillissement
de la population, c'est de ça que les gens ont besoin, d'aide et de soutien.
Alors, je leur accorde mon soutien financier
pour que nous puissions leur offrir, à ces aidants naturels, du répit
récurrent. Un petit peu de répit, c'est ce dont ils ont terriblement
besoin dans l'immédiat. Alors, j'en fais à nouveau, pour la deuxième fois, un
engagement personnel et une priorité.
De plus, je tiens à souligner aux
citoyens de Montarville que je serai encore une fois, je l'espère, une députée
qui débattra des idées, toujours dans le plus grand respect des collègues, des
adversaires politiques et dans un esprit de collaboration.
Pour moi, c'est extrêmement important. Je dis toujours que deux têtes valent
mieux qu'une, et notre but, c'est d'aider
les citoyens, notre but à tous, quelle que soit notre formation politique.
Mais, M. le Président, ça ne m'empêchera pas de dénoncer les erreurs, les contradictions et les incongruités que
l'actuel et nouveau gouvernement pourrait faire. Je mets ça au conditionnel,
si jamais. Je serai une députée vigilante et toujours dans le but de défendre
les intérêts de tous les citoyens de Montarville.
Je
souhaite donc travailler à faire avancer le Québec, le Québec d'abord, avec une
vision positive et constructive pour l'avenir de tous. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de
Montarville. M. le député de Jean-Lesage, à vous la parole.
M. André Drolet
M.
Drolet : Merci beaucoup, M. le Président. Chers collègues
parlementaires, en tout premier lieu, permettez-moi de m'adresser plus
spécifiquement aux citoyens et aux citoyennes du comté de Jean-Lesage qui m'ont
démontré leur confiance pour une troisième
fois le 7 avril dernier. Merci beaucoup. C'est pour moi un immense honneur et
un privilège de vous représenter à l'Assemblée nationale depuis 2008. Je
me suis toujours fait et continuerai de faire un devoir d'être à la hauteur de
vos attentes.
J'aimerais
prendre quelques instants pour revenir sur la dernière campagne électorale et
plus spécifiquement pour souligner le
travail de mes extraordinaires bénévoles qui m'ont supporté sans compter les
heures. Sans ce travail d'équipe, je ne serais pas assurément devant
vous aujourd'hui. J'aurais aimé prendre le temps de tous les nommer, M. le Président, mais le temps manquerait. Je profite
donc de cette tribune pour les remercier du fond du coeur puisque leurs
implications m'a permis d'être à nouveau élu député du comté de Jean-Lesage. Et
permettez-moi, là, par contre, de remercier particulièrement mon équipe de
comté, tout proche de moi, mon aile : Claude, Marie-Josée, maintenant
remplacée par Josiane, Catherine. Je tiens aussi à remercier les membres de ma
famille, ma conjointe Ginette, mes deux
fils, Michaël et Jonathan, mes deux belles-filles, Catherine et Marie-Pier, mon
petit-fils Édouard et mes trois petites-filles Victoria, Clara et
Charlotte, deux belles jumelles identiques, d'ailleurs, M. le Président, qui sont venues au monde le 30 janvier dernier. Sans
leur support et leur encouragement, il serait difficile, voire
impossible pour moi de réaliser tout ce que
demande le travail de député. Merci de votre appui inconditionnel et surtout
merci pour votre amour. Je vous aime.
Le
7 avril dernier, la population a fait son choix, soit celui d'élire un
gouvernement libéral majoritaire. Je me réjouis de faire partie de cette merveilleuse équipe de 70 députés et je tiens à
les féliciter pour leur élection. Je tiens aussi à féliciter mes
collègues des autres partis politiques et je veux rappeler à tous l'immense
privilège que nous avons d'être élus députés.
En effet, sur une population de 8 millions d'habitants que compte le Québec,
seulement 125 hommes ou femmes ont la
chance de représenter leurs citoyens et de défendre leurs intérêts à l'Assemblée
nationale. Cette réalité implique de grandes responsabilités et il
faudra nous montrer dignes de confiance que nos électeurs nous ont témoignée.
M. le Président, tous
ceux qui me connaissent savent que je suis un homme de valeur et de coeur. Mes
activités professionnelles ont toujours été empreintes de cette réalité que je
m'efforce d'appliquer aussi en tant que député. En 2008, lorsque j'ai décidé de
me présenter comme candidat, j'ai choisi de le faire avec un parti politique
auquel je pouvais m'identifier, qui défendait les mêmes valeurs que celles qui
me tiennent à coeur et avec lequel j'avais la conviction d'être en mesure de
mieux servir les intérêts de mes citoyens. C'est pourquoi mon choix s'est porté
sur le Parti libéral du Québec. Je suis très fier de faire partie de cette
grande famille et de tout mon parcours des six dernières années.
Comme député, je me
qualifie comme un homme de terrain et d'action. C'est pour moi une très grande
fierté. J'aime aller à la rencontre de mes citoyens et faire en sorte que mon
travail de député puisse améliorer leur quotidien. Depuis 2008, avec l'aide de
mon équipe, nous avons réalisé de grands projets : entre autres, la
construction d'un terrain de soccer synthétique et l'agrandissement du Patro
Roc-Amadour, une grande réalisation de ce projet ambitieux qui permettra à des
jeunes d'un secteur plus défavorisé du comté de Jean-Lesage de pouvoir compter
sur des infrastructures de qualité. L'agrandissement de ces locaux aura aussi
permis l'ouverture d'un centre de pédiatrie sociale, que j'ai d'ailleurs eu l'occasion
de faire visiter à mon collègue député de La Pinière au cours des
dernières semaines. Ce projet, M. le Président, ne représente qu'une des
nombreuses réalisations auxquelles j'ai pu contribuer au cours des dernières
années.
Le 24 avril dernier,
M. le premier ministre m'a confié le rôle d'adjoint parlementaire au ministre
délégué aux Petites, aux Moyennes Entreprises, à l'Allègement réglementaire et
au Développement économique régional. C'est pour moi un honneur et un privilège
de recevoir ce titre de la part du premier ministre. Il s'agit d'une belle
marque de confiance à mon égard et d'un défi
très stimulant à relever. Je me sens personnellement interpellé par l'importance
d'accompagner et de soutenir les entrepreneurs de chez nous, puisque j'ai
moi-même été entrepreneur pendant plus de 25 ans avant de faire le saut en
politique.
D'autant
plus, j'ai eu l'occasion, en 2011, de participer à l'élaboration de la
stratégie sur l'entreprenariat. J'ai alors eu la chance, M. le Président, de participer à une vaste tournée
régionale de consultation dont le point culminant était le Forum
national sur l'entrepreneuriat. Tout au long de cette tournée, j'ai pu entendre
des réflexions très intéressantes exprimées par plus de 700 personnes concernées, rencontrées aux quatre
coins du Québec. Ce fut pour moi une expérience extraordinaire qui me
permettra d'apporter ce vécu à mon collègue député de Trois-Rivières.
• (17 h 50) •
M. le
Président, la semaine dernière, le premier ministre du Québec a livré le
discours inaugural de la 41e législature. Cet événement marquant permet d'exprimer
la politique générale du gouvernement et de donner un avant-goût des décisions et des grandes orientations grâce auxquelles
notre gouvernement donnera une réelle impulsion à la société québécoise.
À mon humble avis, chacun des éléments essentiels a
été abordé. Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous avez devant vous un gouvernement
dont les objectifs sont clairs et les moyens pour les atteindre sont mis en place
rapidement.
Pour bien
gouverner, il faut d'abord et avant tout établir les grandes priorités sur
lesquelles le gouvernement entend agir. C'est dans cette optique que l'emploi,
l'économie et le redressement des finances publiques font partie des axes principaux qui permettront au Québec de demeurer
fort et prospère. La combinaison de plusieurs actions gouvernementales
permettra de protéger nos services publics et d'assurer que les générations qui
nous suivront auront des finances publiques en santé.
M. le Président, je porte ici à votre attention
trois axes importants du discours du premier ministre qui me rejoignent tout particulièrement : développer l'économie de toutes nos forces
pour générer des revenus pour l'État et des emplois de qualité pour l'ensemble des Québécois; équilibrer les
finances publiques et réformer la fiscalité pour encore mieux
développer, encore mieux bâtir, encore mieux aider, avec l'objectif de réduire
notre fardeau fiscal; revoir nos programmes dans une démarche permanente pour
que chaque dollar soit bien dépensé et pour que chaque initiative de l'État
soit pertinente et efficace.
J'aimerais,
si vous me le permettez, attirer votre attention sur la création d'emplois. Je
souhaiterais aborder cette dernière
par l'entremise d'un volet incontournable qui lui est intimement relié, soit l'entrepreneuriat.
En effet, l'entrepreneuriat est une
composante importante de la prospérité économique du Québec. Chacune à leur
manière, les entreprises sont ancrées dans leurs régions du Québec et
contribuent grandement à l'essor de ces dernières.
En ce qui a
trait au milieu des affaires, les différents postes que j'ai occupés au cours de ma carrière
antérieure m'ont permis d'apprendre que l'entrepreneurship est beaucoup
plus qu'un simple concept théorique. Effectivement, M. le Président, l'entrepreneurship est un mode de vie que notre
gouvernement entend encourager fortement. Comme le premier ministre l'a mentionné dans son discours
inaugural, les PME sont au coeur de notre économie et nous devons les encourager — d'ailleurs, M. le premier ministre avait
pris comme engagement, durant la dernière campagne électorale, de nommer un ministre dédié aux PME, et c'est ce qu'il
a fait, dès la nomination de son Conseil des ministres, en nommant mon
collègue de Trois-Rivières ministre délégué aux Petites
et Moyennes Entreprises — parce qu'elles représentent 50 % des
emplois et surtout qu'elles génèrent plus de 80 % des nouveaux emplois qui
sont créés au Québec.
Notre gouvernement a pris l'engagement, lors du
discours inaugural, de faciliter la création d'entreprises, l'investissement, l'exportation et le transfert à
la génération suivante. L'entrepreneuriat commence souvent par une idée
qui se transforme en rêve, mais, pour que le
rêve puisse devenir réalité, il faut savoir accompagner et guider l'entrepreneur
vers des bons choix. D'ailleurs, hier soir, je
félicite la Fondation de l'entrepreneurship de Québec,
qui a réussi à rendre hommage au mentorat des affaires.
M. le
Président, je suis particulièrement fier que notre gouvernement ait pris l'engagement
d'accompagner les jeunes entrepreneurs et l'entrepreneuriat féminin.
Lorsque j'ai participé à la tournée de l'entrepreneuriat en 2010, plusieurs dirigeants de PME nous ont fait part de
la difficulté à se retrouver dans l'appareil gouvernemental. La
difficulté à connaître facilement les
programmes offerts ainsi que la paperasse administrative engendrée par les
nombreux permis et règlements
existants découragent plusieurs à poursuivre leur
projet d'entreprise. Dans ce sens, le premier ministre a réitéré,
lors de son discours inaugural, la volonté
gouvernementale de réduire la paperasse inutile et le fardeau réglementaire
auquel les entrepreneurs sont soumis.
J'appuie les démarches de mon gouvernement qui
viseront à favoriser un interlocuteur unique pour chacune des entreprises. Je réitère aussi l'invitation du
premier ministre, qui invite les entrepreneurs
à nous faire part de leurs idées afin de faciliter l'émergence de
nouveaux projets créateurs d'emplois. Lors de
son discours inaugural, M. le premier ministre
a mentionné plusieurs mesures visant à redresser l'économie du Québec. Pour ce
faire, notre gouvernement compte relancer le Plan Nord et mettre en
place la première stratégie maritime du Québec. Je suis particulièrement fier de cet engagement,
puisque le port de Québec, qui
est situé dans mon comté, agit actuellement comme leader du pôle
maritime de la capitale qui, lui, génère plus de 5 000 emplois de qualité.
Je suis
convaincu, M. le Président, que les mesures annoncées par notre gouvernement
feront une différence pour les citoyens de mon comté, entre autres avec
la mise en place de plusieurs initiatives qui toucheront le secteur de la santé,
des services sociaux, de l'éducation et de la famille. Parmi celles-ci, je me
réjouis de l'ouverture prochaine de 50 cliniques ouvertes sept jours sur sept,
de l'amélioration des formations techniques et professionnelles afin de mieux les adapter à la réalité du travail, de la
tenue d'un forum sur la lutte contre l'intimidation envers les jeunes,
mais également des personnes âgées.
En terminant,
M. le Président, j'aimerais réitérer
en cette Chambre mon désir d'ouverture envers mes collègues. Je souhaite
que nos échanges demeurent constructifs et respectueux. Je suis persuadé que, peu
importe notre couleur politique, notre objectif
ultime est de servir nos citoyens et de faire en sorte de travailler ensemble à
l'essor du Québec.
Chers citoyens de Jean-Lesage, encore une fois
merci pour votre confiance. Et soyez assurés que je vous représenterai
dignement d'ici la fin de ce mandat. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Jean-Lesage. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Bien, écoutez, M. le Président, compte tenu de l'heure, pour ne pas
interrompre un collègue à deux minutes après
avoir commencé son allocution, si on avait le consentement de la Chambre, on
pourrait suspendre et reprendre immédiatement après le souper. Est-ce qu'on
a le consentement?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, y a-t-il consentement pour déroger à l'article 309?
M.
Sklavounos : Je
crois que mon collègue ne veut pas commencer puis être interrompu à mi-chemin,
alors il n'y a pas de problème. Il y a consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, consentement.
Nous allons suspendre jusqu'à 18 heures
pour permettre les débats de fin de séance.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise à 18 h
1)
Débats de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, tel qu'annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder aux trois débats de fin de séance. Le premier débat,
qui se fera entre Mme la députée de Richelieu et M. le président du
Conseil du trésor, concerne la prise de possession du CUSM par le gouvernement
du Québec.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui
lui répond ont chacun un droit de parole de cinq minutes, et le député a
ensuite un droit de réplique de deux minutes.
Je tiens à vous rappeler également qu'il est
permis aux membres de l'Assemblée de poser des questions sur tout sujet d'intérêt
public qui relève d'un ministère ou du gouvernement, ce qui comprend la gestion
du dossier du CUSM. Toutefois, je vous
rappelle également que des accusations criminelles ont été déposées dans ce
dossier et que, dans ce cadre, la
règle du sub judice s'applique de manière absolue, car le préjudice, il est
présumé. Je vous demande donc, Mme la députée et M. le ministre, d'éviter
d'aborder tout ce qui concerne les accusations criminelles et de centrer vos
questions sur la gestion du CUSM.
Alors, Mme la députée de Richelieu, je vous cède
la parole pour cinq minutes.
Consortium retenu pour
le projet de construction
du Centre universitaire de santé McGill
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
Merci, M. le Président. Depuis quelques jours, je pose des questions au
gouvernement sur le contrat du CUSM
et je n'ai pas de réponse. On a un contrat passé entre le gouvernement, d'une
part, et un consortium, d'autre part, pour la construction du Centre de
santé universitaire McGill, un contrat civil. C'est le droit civil qui s'applique
dans mes questions.
On sait que SNC, l'une des entreprises du
consortium, a versé 22,5 millions pour obtenir le contrat. Si SNC a accepté de payer 22,5 millions, c'est pour obtenir
un retour sur son investissement. Quand une entreprise investit, c'est
pour avoir un retour sur cet
investissement-là. Combien? De combien est ce retour? En fait, on ne le sait
pas. On sait que c'est plus que 22,5
millions, parce que ce serait insensé, illogique de mettre 22,5 millions pour
aller chercher 22,5 millions. On veut donc aller chercher plus. Combien
SNC compte-t-elle retirer, combien compte-t-elle aller chercher? 50, 75, 100,
150 millions? On ne le sait pas encore.
J'entends le
gouvernement qui se rabat sur la commission Charbonneau ou sur les procès
criminels. On est en présence d'un
contrat civil. Si le gouvernement prend possession… on dit, en jargon légal, s'il
accepte l'ouvrage, c'est qu'il reconnaît que le consortium a agi dans
les règles de l'art.
M. le
Président, le président du Conseil du trésor a la responsabilité de gérer le
portefeuille des Québécois. Je me rappelle
encore le point de presse où il exhibait son porte-monnaie. Le président du
Conseil du trésor doit examiner en profondeur
et avec rigueur l'ensemble du contrat pour faire la lumière sur les coûts
cachés, sur la facture qui s'apprête à être refilée aux Québécois. Les
Québécois ne doivent pas payer des coûts cachés, des extras cachés. Cet examen
doit se faire, et le président du Conseil du
trésor doit prendre le temps, il doit le faire avec rigueur, il doit s'y livrer
avant de prendre possession, avant de commencer à payer, avant, pas
après, comme se propose de le faire le gouvernement.
Le gouvernement nous dit : On va payer puis
après on réclamera. Réclamer, dans une poursuite civile, M. le Président, c'est trois, cinq, sept, 10 ans. On
sait que ça peut être long, des poursuites. Ce qu'il faut, c'est refuser de
payer tant que la lumière n'est pas faite.
Le président du Conseil du trésor doit découvrir les coûts additionnels qui
seraient refilés aux Québécois pour
permettre à SNC de se rembourser de son pot-de-vin puis d'aller chercher ses profits sur son pot-de-vin.
C'est la responsabilité du président du Conseil
du trésor. C'est ce que les Québécois attendent de lui. C'est le temps de
protéger le porte-monnaie des Québécois, de passer des paroles aux actes. Le président
du Conseil du trésor va-t-il examiner en
détail l'ensemble des coûts du CUSM pour faire la lumière sur les
extras cachés qu'on s'apprête à refiler aux Québécois?
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, merci, Mme la députée de Richelieu. M. le
président du Conseil du trésor, vous disposez de cinq minutes.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Merci beaucoup, M. le Président. Sachez que je suis heureux
aujourd'hui de faire mon premier débat de fin de séance à l'Assemblée
nationale. Et je tiens, en tout premier lieu, M. le Président, à vous féliciter
pour vos nouvelles fonctions. C'est aussi
intéressant de débattre avec ma collègue de Richelieu, que j'ai d'ailleurs
rencontrée à mon bureau il y a quelques jours déjà.
M. le
Président, comme l'a mentionné plus tôt aujourd'hui mon collègue ministre de la
Santé, nous assisterons sous peu à l'ouverture
d'une installation universitaire de calibre international, le Centre
universitaire de santé McGill, communément appelé le CUSM. Ces derniers
jours, les collègues de l'opposition mettent toute leur énergie à refaire l'histoire. Toutefois, notons qu'il faut aussi s'assurer
maintenant, dans le moment présent, de prendre possession et d'opérer correctement cette institution de grande qualité,
cette institution de calibre international, comme nous le ferons avec
son pendant francophone. Il nous faut aussi offrir aux professionnels de la
santé un environnement efficace, dans lequel ceux-ci pourront assurer les
meilleurs soins de santé aux patients et à leurs familles.
Pour ce qui
est du passé, lorsque des fautifs ont tenté de cacher les traces de leurs
méfaits, ils n'ont pas échappé à l'UPAC et ils devront répondre de leurs
actes. Je rappelle que nous avons mis en place l'opération Marteau en 2009, puis l'UPAC, et la commission Charbonneau, en plus
d'adopter une dizaine de lois pour éliminer des pratiques frauduleuses
et assainir le financement des partis politiques. Ainsi, l'UPAC fait son
travail, et nous espérons qu'ils iront au bout de cette histoire.
En effet, je
tiens à rappeler qu'il y a un principe qui vaut pour tout le monde :
personne n'est au-dessus des lois. Aucune
entreprise, aucun individu n'est au-dessus des lois. Maintenant, il est
important pour nous, pour nous tous, élus, ici, à l'Assemblée nationale, d'être respectueux des examens et des enquêtes
qui sont en cours. Ce que les Québécois veulent, c'est qu'il n'y ait pas d'ingérence politique. L'UPAC fait son travail,
et la commission Charbonneau fait son travail. Je tiens à rappeler que
le premier ministre a, à plus d'une reprise, mentionné que le gouvernement
donnera suite aux recommandations de la commission Charbonneau à l'issue de son
travail.
D'autre part,
j'aimerais mentionner à ma collègue de l'opposition que le gouvernement
précédent avait déposé le projet de
loi n° 61, intitulé Loi visant principalement le recouvrement de sommes
payées injustement par des organismes publics relativement à certains
contrats dans l'industrie de la construction. Ce projet de loi visait à
recouvrir ou à récupérer les sommes qui
avaient été payées injustement par l'État québécois en raison de principes de
collusion dans l'industrie de la construction. Ce projet de loi avait
fait l'objet de consultations en commission parlementaire avec divers
intervenants, dont la ville de Montréal.
Ma collègue
ministre de la Justice a mentionné plus tôt aujourd'hui que le projet de loi
est toujours sous étude afin de voir
de quelle façon nous pouvons le bonifier et revenir devant cette Chambre afin
de présenter un projet de loi qui va permettre à l'État québécois de
récupérer toute somme ayant été payée injustement. Nous compterons, bien sûr,
sur la collaboration de l'opposition pour le faire adopter rapidement. Merci,
M. le Président.
• (18 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
président du Conseil du trésor. Mme la députée de Richelieu, vous
disposez de deux minutes.
Mme Élaine Zakaïb
(réplique)
Mme
Zakaïb :
Merci, M. le Président. Je suis consciente que l'UPAC fait son travail, et tant
mieux. L'UPAC va faire en sorte que
des poursuites criminelles peuvent être déposées contre des personnes. Le but
de mes questions, ce n'est pas des poursuites criminelles, M. le
Président, c'est de faire en sorte qu'on sache quels sont les vrais coûts, quel
est le juste prix à payer pour le CUSM, pour
qu'on sache de combien, la facture qu'on essaie de nous refiler pour payer
ces pots-de-vin, de la retracer, cette facture-là et d'éviter de la payer.
M. le
Président, recouvrer des sommes, c'est un remède, c'est un remède qui prend
beaucoup de temps. Refuser de payer ces sommes, ça, ça fait en sorte que
les Québécois gardent leur agent. M. le Président, si on paie et qu'après on cherche à recouvrer, peu importent les lois, peu
importe le projet de loi n° 61, on va devoir attendre, prouver des choses.
Et là le
président du Conseil du trésor a quatre mois, M. le Président. D'ici la date
fatidique du 30 septembre, il a quatre mois, quatre mois pour regarder
en détail ce contrat, quatre mois pour regarder en détail les coûts, les coûts excédentaires qui vont être facturés, pour
regarder en détail de quelle façon on est en train de refiler aux
contribuables la facture des pots-de-vin et les profits sur les pots-de-vin. C'est
sa responsabilité de le faire.
On ne doit pas attendre après l'UPAC. Ça, c'est
des poursuites criminelles, ça n'amènera pas de l'argent aux Québécois. Ce qu'on veut, c'est éviter que le
portefeuille des Québécois paie la corruption, paie les pots-de-vin et les
profits sur les pots-de-vin, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la députée de Richelieu.
Nous allons
maintenant procéder au second débat entre M. le député de Chauveau et M. le
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre
responsable du Plan Nord, concernant les coûts, pour les contribuables, du
développement éolien du Québec. Alors, M. le député de Chauveau, je vous cède
la parole pour cinq minutes.
Financement de l'industrie
éolienne
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président,
l'énergie éolienne est un beau concept, est un beau projet, mais
malheureusement il est inutile et surtout non-rentable, il nous coûte
des millions de dollars en pure perte. Il
y a une dizaine d'années, le gouvernement du Parti québécois avait lancé l'idée
des éoliennes, et cette idée-là avait été reprise par le gouvernement du
premier ministre Charest.
Pourquoi
on était arrivés à cette idée-là il y a une dizaine d'années? C'est parce que,
M. le Président, on était en rupture
de stock, si on peut dire, on avait besoin de créer davantage d'électricité. Et
aussi il y avait des marchés potentiels à l'étranger, comme par exemple aux États-Unis, qui étaient attrayants.
Donc, on a décidé de développer cette énergie verte qu'est l'énergie éolienne. Mais force est d'admettre,
M. le Président, que, 10 ans plus tard, on se rend compte que ce n'est
pas rentable, et que c'est inefficace, et, surtout, qu'on n'en a pas besoin. On
n'en a pas besoin, M. le Président, parce qu'actuellement on est en surplus
énergétique pour l'électricité.
Également,
on a démontré, au fil des années, que produire le kilowattheure de l'éolien
coûte presque trois fois plus cher que les kilowattheures des énergies
hydroélectriques. Donc, M. le Président, lorsque les turbines fonctionnent des
éoliennes, ça nous coûte trois fois plus cher que lorsque les turbines
fonctionnent de l'hydroélectricité… presque trois fois plus cher. Est-ce qu'on
a besoin de ça alors qu'on est en surplus? Non, M. le Président.
Et
ça, c'était bon il y a 10 ans, mais force est d'admettre qu'aujourd'hui on se
rend compte que ce n'est pas rentable. À preuve, en 2012, un
universitaire de l'Université Laval qui a une maîtrise avait fait une étude
dans laquelle il concluait que l'éolien est
un moyen extraordinairement coûteux pour réduire les gaz à effet de serre — parce qu'évidemment ça prend pas mal d'infrastructures
pour faire de l'éolien — aussi
que toute tentative visant à justifier l'éolien
au nom de la création d'emplois est carrément absurde. Et finalement il conclut
en disant que la filière éolienne est non seulement coûteuse, mais aussi
singulièrement inefficace.
Voilà,
M. le Président, qu'arrive le nouveau gouvernement du Parti québécois, qui
était inspiré de la même nature, à dire :
Il faut continuer ça. Et voilà qu'arrive l'événement du 14 juin dernier,
événement malheureux s'il en est un pour les contribuables du Québec. Le
14 juin, ici, en cette Assemblée, vers 16 h 30… Je précise l'heure
parce que c'était un vendredi. Il n'y a pas
grand monde qui s'en souvient. J'y étais, vous y étiez, plusieurs collègues ici
y étaient. Je vois la ministre de la
Justice qui affiche son beau sourire. Alors, en effet, nous étions quelques-uns
à être ici. Et, par malheur, M. le Président,
de triste mémoire, on se souviendra que le gouvernement du Parti québécois,
avec la complicité, avec le soutien de
l'opposition officielle, du Parti libéral… s'étaient donné la main pour aller
de l'avant avec le projet de loi n° 25 pour ouvrir une nouvelle offre de service... ou offre de demande, plutôt,
pour l'éolienne, de 800 MW, pour la Gaspésie, entre autres. C'état une erreur, qui a conduit à quoi? Qui a conduit à
une augmentation des tarifs d'électricité deux fois plus élevée que le
taux de l'inflation. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est Hydro-Québec
elle-même qui le conclut.
Et, mieux que ça…
pire que ça, M. le Président. Le gouvernement du Parti québécois avait mis sur
pied une commission sur les enjeux
énergétiques du Québec, et cette commission-là concluait quoi, en février
dernier?, concluait que la filière éolienne n'avait plus sa place dans l'économie
du Québec, et je cite : «Cette décision…» En parlant de la décision du 14 juin dernier, ça, il faut se
rappeler de ça, c'est le Parti québécois et le Parti libéral qui se sont donné
la main pour rouvrir l'offre de 800 kWh. «Cette
décision équivaut à une subvention annuelle d'environ 140 millions
de dollars que les Québécois devront payer
pendant 20 ans. Il s'agit d'une subvention directe de plus de
200 000 $ par emploi par
année», alors que l'emploi moyen, c'est de 48 000 $. Donc, on paie
200 000 $ par emploi qui, lui, rapporte 48 000 $ au
gars qui travaille. Ça ne tient pas la route économiquement parlant. Et la
conclusion était cinglante : «La stratégie axée sur la construction de nouveaux projets est ruineuse pour le
Québec». Voilà, M. le Président, où on en est rendu dans l'industrie éolienne.
Et c'est pourquoi, M. le Président, il faut mettre un frein, mettre une halte
aux projets éoliens.
C'est
sûr que c'est beau, c'est sûr que c'est écologique, c'est sûr que c'est vert et
tout ce que vous voulez. Personnellement,
j'y ai cru, moi aussi, il y a une dizaine d'années, à l'éolien. Mais force est
d'admettre que l'expérience nous
conclut que, non, on n'en a pas besoin, c'est inefficace, puis ce n'est pas
rentable, puis ça coûte une fortune. Je vous rappelle les chiffres de la Commission sur les enjeux
énergétiques : «…une subvention annuelle d'environ
140 millions de dollars que les Québécois devront payer pendant 20 ans.»
M. le Président, on
a-tu les moyens de se payer 140 millions de dollars en pure perte? Non.
Nous, on a eu le courage, l'honneur et la dignité, lors de la campagne
électorale, de dire : Assez, c'est assez! On se souvient que, lors d'un
débat à la télévision, le premier ministre avait attaqué de façon cinglante le
chef de la Coalition avenir Québec en disant : Vous n'aimez pas la
Gaspésie, vous n'aimez pas les Gaspésiens. Mon chef a répondu de façon tout
aussi cinglante : Ce n'est pas les
Gaspésiens que je n'aime pas, c'est le gaspillage. Eh bien, voilà, M. le
Président, voilà pourquoi nous, à la coalition, nous estimons que
malheureusement les éoliennes, c'est peut-être un bien beau projet, mais c'est inefficace, ce n'est pas rentable, ça coûte une
fortune aux Québécois. Halte! C'est assez. Il faut, comme on dit en
mauvais québécois, tirer la plug. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Chauveau. M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et
ministre responsable du Plan Nord. Vous avez cinq minutes.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci beaucoup, M. le
Président. Vous savez, lorsqu'on regarde la situation au Québec, parfois
on est toujours en train un peu de se désoler et de dire que les choses ne vont
pas très bien, que c'est difficile. Et, lorsqu'on regarde les faits, cependant, on doit s'apercevoir
qu'au Québec quand même il y a certains des éléments qui sont positifs.
Et je pense que le rôle de l'Hydro, je pense que notre situation au niveau des
tarifs d'électricité au Québec est quand même passablement positive.
Je tiens à
rappeler, M. le Président, que, quand je regarde ce qui se fait ailleurs,
évidemment on paie, au Québec, une
moyenne de 0,0687 $ le kilowattheure; en Ontario, c'est 0,1239 $; en
Alberta, c'est 0,1481 $; et, à New York, c'est 0,2175 $. Je
dois dire, M. le Président, en plus, que, même si, selon de député de Chauveau,
la filière éolienne coûte une fortune, l'Hydro-Québec vient de déclarer, cette
année, encore une fois, des profits records qui retournent chez les Québécois.
Ceci étant
dit, M. le Président, nous avons décidé tous ensemble, depuis maintenant
plusieurs années, d'y aller avec la filière éolienne. Eh oui, nous avons
décidé, M. le Président, de supporter cette filière-là, même s'il y a un prix à
la supporter, parce qu'entre autres ce qui
avait convaincu, en 2003… Parce qu'il faut se rapporter à l'histoire. En 2003,
ce qui nous avait également convaincus à l'époque,
c'était le fait qu'on s'est retrouvé, en 2003 — puis je pense que le député de Chauveau va s'en souvenir — avec une situation où l'Hydro nous avait
dit : Écoutez, la consommation résidentielle
augmente, la consommation industrielle augmente et, là, si on ne fait pas
quelque chose, on va, dans six mois, un
an… on a des problèmes importants au niveau de l'Hydro, dans six mois, un an,
on va être obligés de faire quelque chose
parce que ça ne marche pas, il y a trop de demande actuellement. Et là est
arrivé le Suroît, avec toutes les contestations que vous savez au niveau
du Suroît.
• (18 h 20) •
Lorsqu'on a
pris, en 2008, la décision de construire la Romaine, on l'a prise sur la base
qu'il était pour y avoir des besoins importants en électricité au cours
des prochaines années. C'était ça. Par la suite est arrivé évidemment l'effondrement un peu du secteur des pâtes et
papiers et de certaines autres industries. On est actuellement, au
niveau de l'aluminium, à un niveau extrêmement bas. Alors, on est actuellement,
en 2012, dans une position où on se dit : On a trop de surplus électrique.
C'est vrai, on a des surplus d'électricité.
Tout ça, donc, fait part d'une vision qu'on doit
avoir. Est-ce que la vision qu'on a ici, au Québec, c'est que l'Hydro-Québec est uniquement un producteur et un distributeur d'électricité ou
est-ce que l'Hydro-Québec, à travers tout ça, peut aussi jouer, dans une certaine mesure, le rôle un peu de moteur
économique? C'est la question que je
pose. Et je pense que la population
nous supporte dans l'idée de dire de façon importante : Un, on développe
une filière propre, et, deux, l'Hydro-Québec
joue un rôle de moteur économique, pas à n'importe quel prix, mais un rôle dans
certaines régions.
La filière
éolienne, M. le Président, génère en moyenne 1 200 emplois, génère
1 200 emplois dans des régions qui, entre autres, sont importantes
pour nous, comme la Gaspésie, dans la MRC de la Matanie, entre autres. Et ça,
il faut quand même le réaliser. Et il est clair qu'en tant que ministre je vis
avec certaines des décisions passées et il est clair également qu'on y croit, à
l'avenir de l'éolien, et que l'objectif futur va être de faire des éoliennes
une source de plus en plus complémentaire à
l'offre qui existe actuellement au niveau d'Hydro-Québec. Il y a des projets
actuellement, dans le Nord, où on
peut combiner actuellement du diesel et de l'éolien, des projets qui sont
complémentaires, où l'Hydro ne se rend pas. Et il y a d'autres
possibilités comme ça qui vont nous permettre d'aller plus loin.
Alors, M. le
Président, pour répondre au député de Chauveau, nous prenons note de la
situation, mais nous allons terminer, si on veut, ce que nous avons
commencé au mois de juin.
857 857 Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, je vous remercie, M. le ministre. Je cède la parole
maintenant à M. le député de Chauveau, deux minutes.
M. Gérard Deltell
(réplique)
M.
Deltell :
M. le Président, je tiens tout de suite à rassurer le ministre. En effet, pour
les projets là où il n'y a pas d'électricité,
l'éolien peut être d'un bon secours, comme par exemple dans le Grand Nord, où
il y a des mines qui sont en train de
se développer, plutôt d'avoir du diesel puis de l'éolien, ça, ça peut
fonctionner. Mais ce n'est pas vrai que, pour l'ensemble des Québécois, on a besoin des éoliennes et que, oui, d'accord
on peut comprendre que ça peut aider certaines personnes dans certaines
industries, mais c'est l'ensemble des Québécois qui vont payer, selon la
commission des enjeux énergétiques, «une
subvention annuelle d'environnement 140 millions de dollars pendant 20 ans».
Alors, c'est pour ça, M. le
Président, que nous estimons, nous, que ça ne vaut plus la peine de le faire et
que l'appel d'offres de 800 MW d'éolien
est inutile, qu'il faut tout de suite mettre un terme à cette mauvaise décision
qui a été prise ici le 14 juin dernier.
M. le
Président, je tiens à souligner le fait que j'apprécie grandement les qualités
intellectuelles, professionnelles et politiques
du ministre des Ressources naturelles. J'apprécie le fait aussi que ce soit un
homme d'affaires qui s'investisse en politique, on n'en a pas assez, des
gens comme ça, tout comme d'ailleurs j'apprécie que mon chef, qui est un homme d'affaires qui a réussi… on en a besoin, que le
député de Lévis, qui a été un grand gestionnaire d'une de nos plus
grandes entreprises québécoises, soit avec
nous, tout comme également le député de Saint-Jérôme, qui nous fait honneur de
sa présence, avec courage d'ailleurs, ici, à
cette Assemblée. On a besoin de gens d'affaires. Et c'est pourquoi, M. le
Président, j'ai souligné, lors de la période de questions, que je posais des
questions aux trois, et je cite, j'ouvre les guillemets «trois champions de l'économie
présentés par le premier ministre».
Le premier
ministre était bien fier, lors de la campagne électorale, de présenter ses
trois ministres… ses trois candidats champions
de l'économie, l'actuel ministre des Finances, le président du Conseil du trésor,
le ministre de l'Économie. Bravo!
Mais, malheureusement, M. le Président, encore faut-il leur donner de la glace.
Parce que moi, je sais que ces grands champions de l'économie, qui
savent compter, savent que ça n'a pas de bon sens, l'éolien, savent qu'on s'en
va dans le mur avec l'éolien, savent que l'éolien,
c'était peut-être un beau projet il y a 10 ans, mais qu'aujourd'hui ce n'est
plus rentable. Ça fait
que ce n'est pas vrai, M. le Président, qu'au Québec, au moment où on se parle,
on a les moyens de se faire une
subvention annuelle d'environ 140 millions de dollars pendant 20 ans. Ce n'est
pas moi qui le dis, c'est le rapport de la commission sur l'énergie.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Chauveau. Nous allons maintenant procéder au troisième débat, sur une question de
M. le député de Lac-Saint-Jean adressée à Mme la ministre de la Justice
et de la Condition féminine, concernant le
rôle du gouvernement du Québec dans la nomination des juges de la Cour
suprême. Alors, M. le député de Lac-Saint-Jean, vous disposez de cinq minutes.
Processus de nomination
des juges à la Cour suprême
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Je vous remercie, M. le Président. Alors, M. le
Président, on vit, à l'heure actuelle, une situation pour le moins particulière, j'oserais même dire assez
dramatique parce qu'on vit une crise institutionnelle qui est très
forte, qui est celle de la Cour suprême. En
fait, le Québec se retrouve dans une situation où, contrairement à ce qui est
prévu, le Québec n'a que deux des trois juges qui sont prévus au plus
haut tribunal de dernière instance parce que le gouvernement fédéral
a finalement décidé de contourner les règles applicables, ce
qui a fait en sorte que la Cour suprême du Canada s'est retrouvée dans l'obligation
où elle a dû exprimer l'avis que la procédure qui avait été utilisée par le gouvernement
conservateur était contraire aux règles, entre autres de l'application de la
Loi sur la Cour suprême, ce qui faisait en sorte que le juge n'avait pas les
qualifications nécessaires pour exercer à la Cour suprême.
En fait, il n'y
a personne qui n'a jamais rien reproché au juge Nadon comme tel, mais le
problème du pauvre juge Nadon, qui s'est retrouvé un peu malgré lui au
centre de cette controverse, c'est essentiellement parce qu'il provient d'une cour fédérale. Or, la Loi sur la Cour
suprême a une longue tradition juridique au Québec, on a toujours
convenu que les juges de la Cour suprême, pour se qualifier, devaient soit
avoir 10 ans de Barreau ou provenir d'une cour… soit de la Cour d'appel ou de
la Cour supérieure du Québec.
Alors, tout ça pour dire que la procédure
utilisée fait en sorte qu'on a dû voir le juge Nadon être destitué. Le problème, c'est que ça fait plus de neuf mois
maintenant et on n'a plus cette protection d'avoir nos trois juges de
droit civil pour représenter le Québec à la Cour suprême du Canada. Alors, M.
le Président, on est dans une situation où plus que jamais la question du
processus de nomination des juges se pose. Et là l'opposition officielle se
tourne vers le gouvernement du Québec et demande au gouvernement du Québec de
nous éclairer.
Est-ce que la
ministre de la Justice a obtenu des garanties à l'effet que, pour la suite des
choses, pour les prochains juges qui
soient, bien on respecte, dans le fond, la liste qui soit soumise par le
gouvernement du Québec? Est-ce qu'elle a obtenu l'assurance de son homologue fédéral, le ministre de la Justice,
à l'effet que dorénavant effectivement on allait respecter cette fameuse
liste du Québec?
Mais, M. le
Président, je suis… Vous savez que notre formation politique, ce n'est pas… on
ne se bat pas pour avoir trois juges
sur neuf à la Cour suprême, mais ce qu'on souhaite, c'est avoir notre propre
Cour suprême à nous, nos propres institutions
à nous. C'est pour le moins ironique, M. le Président, qu'on est obligés de se
battre dans une procédure où on invoque,
on demande, dans le fond, au gouvernement actuel de soumettre une liste puis là
on espère qu'on va tenir compte de la
liste. Ça nous apparaît être le strict minimum pour nous. Mais évidemment ce qu'on
aurait souhaité, c'est que le Québec
ait sa propre cour constitutionnelle, ses propres institutions, à partir desquelles,
bien évidemment, aujourd'hui, on n'aurait
pas ce débat-là entre collègues. Ma collègue de l'Outaouais, je n'aurais pas
besoin de lui plaider de cette nécessité de se tourner vers cet autre Parlement. Ceci étant dit, M. le Président,
à ce stade-ci, ce qui est important, c'est que la ministre obtienne
cette garantie de la part du gouvernement d'Ottawa que dorénavant on va tenir
compte de la liste du Québec et qu'on ne pourra pas juste la rejeter du revers
de la main comme si, dans le fond, ce n'était qu'une banale anecdote.
Pas mauvais
de se rappeler que, depuis 1774, M. le Président, nous avons un système de
droit qui est unique, unique en
Amérique du Nord. Bon, vous allez me dire que la Louisiane a des antécédents de
droit civil ou qu'il y a toujours des traces
du droit civil, mais il n'en demeure pas moins qu'il n'y a pas de comparaison
possible avec la situation judiciaire au Québec. Alors, on a un système de droit qui est bien unique, qui est le
nôtre, qui est, entre autres, un trait de distinction du reste du Canada. Et, s'il y avait des dispositions
dans la Loi sur la Cour suprême qui prévoyaient justement que les juges
devaient provenir soit de la Cour supérieure ou de la Cour d'appel, bien c'est
essentiellement parce qu'on souhaitait que les juges aient une connaissance
approfondie du droit civil québécois, mais je dirais même du milieu juridique québécois de façon plus générale, et qu'on ait des
juges qui soient empreints de la communauté juridique. Parce qu'il faut comprendre que, lorsqu'on est un juge de la Cour
fédérale, bien on peut évidemment rester ailleurs qu'au Québec, ce qui peut faire en sorte qu'un juge pourrait être nommé
alors que ça fait 20, 25 ans qu'il n'habite plus le territoire
québécois.
Bref, il y a
toute une série de raisons qui font en sorte que la Cour suprême s'est
retrouvée dans une situation pour le moins
particulière où elle a dû destituer un de ses pairs, et cette situation est
hautement déplorable et malheureusement entièrement due à une
interprétation erronée de la part du gouvernement conservateur. Alors, la
question qui a été posée aujourd'hui à la
ministre de la Justice, c'est : Est-ce qu'elle va obtenir cette garantie
de la part de son homologue fédéral à
l'effet que dorénavant ce qu'on souhaite, c'est que les juges soient choisis à
partir d'une liste qui soit soumise par le gouvernement du Québec? Je
suis persuadé que j'aurai sa collaboration.
• (18 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Lac-Saint-Jean. Mme la ministre de la Justice, responsable de la
Condition féminine, vous disposez de cinq minutes.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Alors, merci, M. le Président. Donc, je suis… Vous me
permettrez de toujours avoir… de prendre certains termes invoqués par mon collègue avec un petit sourire en coin.
Évidemment, on n'a pas manqué de soulever toute la question de la souveraineté dans débat. Mais je dois vous dire, M.
le Président, que j'écoutais mon
collègue, et il y a une chose qu'on partage, par contre,
c'est l'importance de s'assurer qu'à la Cour suprême siègent des juges ayant une tradition
civiliste, ayant une formation et une connaissance civilistes, parce qu'évidemment le Québec a cette
particularité d'être régi par le Code civil et cette tradition civiliste là qui
nous est propre. Donc, à cet égard, je dois vous avouer que je partage les
propos de mon collègue.
Et c'est d'ailleurs
pour ça que, dès mon entrée en fonctions, M. le Président, je me suis fait un
devoir d'entrer en communication avec mon homologue fédéral, puisque, le 21
mars dernier, la décision de la Cour suprême était tombée. Le 21 mars dernier, évidemment, on s'entend, on était tous en
campagne électorale. Et donc, suite à l'élection, suite à ma nomination en tant que ministre de la Justice, j'avais comme mandat,
rapidement, d'entreprendre un contact avec mon homologue fédéral. L'objectif
était justement d'amorcer un dialogue, d'entretenir un... de mettre en place
une communication, une collaboration avec notre collègue fédéral.
Il n'était pas
question de travailler dans un esprit de confrontation, au contraire. Il est
impératif de combler le poste laissé vacant par le départ du juge Fish, et ça,
sur cette question-là, je partage exactement la préoccupation de mon collègue,
et le premier ministre la partage également. Alors, on entend, dans toute cette
démarche-là, exercer un leadership et que le Québec exerce son leadership au
sein de la fédération canadienne. Nous, là, pour faire une comparaison, on
souhaite être sur la glace, jouer sur la glace et participer aux échanges.
Alors, j'ai eu des
entretiens téléphoniques et j'ai également rencontré le ministre MacKay à
Ottawa pour échanger de cette question-là. Donc, la collaboration, comme j'ai
eu la chance de le mentionner en Chambre un peu plus tôt cet après-midi et
comme j'ai eu la chance de le mentionner à diverses occasions lors des points
de presse, elle est positive et elle est bonne. Et, nous, ce qu'on souhaite, c'est
que le fédéral puisse reconnaître l'approche intégrée et rigoureuse qui est
conforme aux enseignements de la Cour suprême. Donc, ce que nous avons avancé,
c'est notre possibilité d'être un partenaire. Évidemment, dans le cadre des
revendications traditionnelles du Québec sur la question de la nomination des
juges à la Cour suprême, le Québec a une expertise, le Québec est un joueur
essentiel, et nous entretenons ces échanges-là avec le fédéral.
Donc, je tiens à vous
rappeler que le Québec s'est doté d'un secrétariat à la sélection des candidats
à la fonction de juge. C'est une expertise québécoise, c'est un processus... Ce
secrétariat-là a mis en place vraiment un processus qui était rigoureux et
intégré. Et je suis tout à fait d'accord que ce processus-là peut être mis à la
contribution du fédéral dans le contexte de la nomination d'un juge à la Cour
suprême. Et là on s'entend qu'aujourd'hui l'objectif n'est pas de créer une
crise constitutionnelle avec Ottawa, l'objectif est d'arriver à pourvoir au
poste du juge Fish, combler le poste laissé vacant par le départ du juge Fish
et le faire d'une façon... en collaboration avec notre homologue fédéral. Donc,
ce dossier-là est pris, de notre côté, avec le plus grand sérieux, avec la plus
grande rigueur que nous pouvons mettre dans ce type de dossier. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de... Mme la
ministre de la Justice. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier (réplique)
M. Cloutier :
Je vous remercie, M. le Président. Alors, je me réjouis que la ministre prenne
l'enjeu fort au sérieux. L'inverse m'aurait grandement surpris, puisqu'il s'agit
d'une crise institutionnelle qui est majeure. Maintenant, effectivement, il y a
non seulement le juge Nadon qu'on doit remplacer, parce qu'il a quand même été
nommé, maintenant nous devons tout de suite se tourner vers le juge LeBel, qui,
lui aussi, devra être remplacé dès l'automne prochain. Alors, l'assurance que
nous, on souhaite avoir, c'est qu'on ne se retrouve pas dans le même
psychodrame institutionnel à compter l'automne prochain et qu'on puisse avoir
une réponse dès maintenant de la part d'Ottawa que la liste que vous soumettrez
au gouvernement du Québec soit une liste qui soit respectée par le gouvernement
fédéral.
Mais, de façon plus
générale, on peut se demander si la reconnaissance de la nation québécoise ne
devrait pas justement signifier que, lorsque la nation parle par l'intermédiaire
de son gouvernement, au moins l'autre gouvernement puisse puiser à partir de la liste qui a été
soumise. Ça m'apparaît être une approche qui est raisonnable, qui est
mesurée et qui s'inscrit aussi dans cette
logique où nous avons construit une expertise, une différence, au fil du temps,
qui est bien enracinée dans l'histoire du Québec.
Je
vous ai parlé de 1774, mais en réalité on pourrait revenir avant même
1760, où le Québec... Non, mais, c'est vrai, ça n'arrive pas de nulle part, c'est ancré dans l'histoire
québécoise, cette réalité qui est la nôtre. Et c'est normal
que cette réalité-là puisse... se
reflète aussi à la Cour suprême, mais devrait aussi se refléter dans le processus
de nomination des juges.
Et,
lorsqu'on regarde un peu ce qui se passe autour de nous, particulièrement aux États-Unis, où, pour devenir juge à la Cour
suprême, on doit passer le test d'une
série d'examens et d'entrevues publics, on peut certainement se
questionner sur le processus, ici, qui a cours. Mais je vais continuer de
plaider que cette reconnaissance… ou cette demande du Québec, qui est une longue
demande, soit... qu'on y donne suite et soit respectée par le gouvernement fédéral. La prochaine fois, je poserai la même question à la ministre :
A-t-elle obtenu des garanties? Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Lac-Saint-Jean. Donc, cela met un terme aux débats de fin de séance.
Je suspends les
travaux de l'Assemblée jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à
18 h 36)
(Reprise à 19 h 31)
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, chers collègues, veuillez vous asseoir.
Affaires prioritaires
Poursuite
du débat sur la motion du premier ministre
proposant que l'Assemblée approuve la politique générale
du gouvernement et sur les motions formulant un grief
L'Assemblée,
donc, poursuit le débat sur le discours
d'ouverture, et je cède maintenant la parole à M. le
député Rimouski pour son intervention. M. le député.
M.
Harold LeBel
M. LeBel :
Merci, merci. M. le Président, pour la première fois que je m'adresse ici, à l'Assemblée,
je fais compétition aux Canadiens de Montréal.
Des voix :
…
M.
LeBel : C'est à
8 heures. J'ai du temps. Merci. Commencer par remercier les gens de Rimouski,
qui m'ont fait l'honneur de me faire confiance pour les représenter ici,
à l'Assemblée nationale du Québec. J'en suis fier. J'en suis très, très, très fier. Il s'agit de mon coin de pays, du monde que j'aime, des
amis, des connaissances, des camarades d'école. J'ai fait une belle
campagne, honnête. J'ai pris plein, plein, plein de notes pendant la campagne.
Je suis en train de revoir toutes ces notes et c'est un grand défi, et je vais
le relever.
Je vais prendre le
temps, d'entrée de jeu, pour saluer le travail de mes prédécesseurs, M. Irvin
Pelletier et Mme Solange Charest. Je sais
que c'est aussi grâce à leur bon travail que les gens ont décidé de poursuivre
avec moi. Je les remercie, merci,
merci. Un autre mot pour Mme Pauline Marois, qui a accepté ma candidature. Je
veux lui dire que jamais je ne lui dirai assez merci et lui dire que ça a
été un privilège de servir à ses côtés. Je veux remercier les militants,
les bénévoles qui ont donné de leur temps pour la démocratie, du temps pour
leur pays. Je salue mon président, Alain Dion, président de Rimouski, et un
merci tout spécial à ma famille, qui m'a soutenu.
La
circonscription de Rimouski a de grandes ambitions. La ville de Rimouski est
une capitale régionale importante avec des institutions fortes. Il y a
dans cette ville un dynamisme incroyable sur tous les plans : économique,
social, culturel et sportif. Même chose pour
le milieu rural, où des jeunes familles ont pris la relève des exploitations
agricoles, où les nouveaux produits foisonnent, les produits bio, des nouvelles
transformations. Nos marchés publics sont bondés de monde fier de ce que la région produit. C'est un beau pays aux paysages
magnifiques, la forêt, la faune et surtout des gens mobilisés pour bâtir
l'avenir, des gens qui n'abandonnent jamais. Je pense à ces municipalités du
haut pays confrontées à la dévitalisation
rurale. Je serai un complice de leurs luttes. Mon Québec est un Québec de ces
villages où il doit faire bon vivre, avec les mêmes droits et services
que partout ailleurs.
J'entreprends
mon nouveau rôle de député avec beaucoup d'humilité et d'émotion. Comme vous le
savez, j'ai hanté les corridors du parlement depuis très longtemps,
depuis 1994. J'ai collaboré dans les cabinets des premiers ministres, des ministres et officiers de l'opposition.
Je voudrais dire un petit mot sur ce rôle de conseiller. D'abord, saluer
tous mes confrères qui, les 18 derniers
mois, ont changé le Québec à leur façon, sans compter leurs heures. La vie
politique est dure pour les conseillers politiques de chaque côté. Je souhaite
donc à ces confrères qui ont travaillé avec moi les 18 derniers mois plein de bonheur dans leurs nouveaux défis et je
souhaite que le Québec puisse toujours compter sur eux.
Ensuite,
je veux saluer tous ceux qui entreprennent leur nouveau rôle dans l'opposition
ou au gouvernement, le rôle de
conseiller politique dans vos cabinets. Je veux leur dire d'avance merci. Chez
nous, avec moi, il y a Luc, Elsa, Marie-Josée et Louise, qui ont accepté
de relever le défi avec moi de développer la circonscription de Rimouski et mon
pays. Je leur dis merci.
Récemment,
le premier ministre a donné ses objectifs. Pour les atteindre, il a besoin de
toutes ses équipes d'attachés politiques
et de conseillers. Ils sont la porte d'entrée des cabinets. Ils sont les
premiers répondants des groupes des députés. Souvent, ils sont les
premiers à détecter ce qui va ou ne va pas. Il faut les écouter.
Du
fait de mon expérience passée, permettez-moi deux petits conseils amicaux. Nous
sommes 125 députés, et chacun ici doit avoir le même droit envers les
cabinets ministériels. Je m'en faisais un point d'honneur. Quand un député
appelait, qu'il soit rouge, bleu, vert ou turquoise, en respect à sa
population, il doit avoir des réponses à ses demandes.
L'autre conseil, et celui vaut pour tous, la vie ne se résume pas à l'intérieur
des murs de ce Parlement. Il
faut éviter, c'est tout le monde, il faut éviter la bulle où on ne se parle qu'entre nous. Avoir nos
vies, nos amis, nous permet d'être plus
connectés sur la vraie vie, sur les vraies affaires, sur ce que les gens
pensent vraiment. J'ai rajouté «les vraies affaires».
Des
voix : …
M.
LeBel : Merci. Le chef de l'opposition m'a donné le rôle de porte-parole en
matière de lutte à la
pauvreté, de solidarité sociale et d'économie sociale. J'ai
travaillé plusieurs années dans ma région avec des groupes communautaires.
Je connais leur importance. J'avais même
piloté une étude sur l'impact social et économique pour ma région de ces
groupes. Je connais aussi leurs revendications. Quelquefois, ils ont des
méthodes qui dérangent. Mais, sans eux, il y a des débats qui ne feraient pas. Je reconnais donc et j'appuie
le travail de ces groupes. Et, comme eux, je hais la pauvreté. Ça vient
me chercher personnellement. Je déplore que pas un mot du discours du premier
ministre n'a porté sur l'essentielle lutte que nous devons tous faire pour
contrer la pauvreté.
Le
député de Charlesbourg et ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale nous
invitait par un ouvrage paru en 2001 à croire à un nouveau paradigme en
matière de lutte à la pauvreté, un paradigme qui s'appelle la mise en place de
revenus garantis pour tous. Je vais en lire un extrait. C'est le ministre qui
parle aujourd'hui : «J'aimerais que l'on retienne
que beaucoup de gestes concrets peuvent être faits dès maintenant pour nous
rapprocher de cet idéal que constitue l'allocation universelle. Dès aujourd'hui,
il faut reprendre le cheval de bataille pour le maintien et le renforcement des programmes universels qui subsistent encore.
Il faut aussi chercher à diminuer la place des programmes fiscaux qui avantagent les plus fortunés. Il ne s'agit donc
pas d'attendre passivement quelque grand soir, mais plutôt de rechercher
des amendements astucieux qui trouvent leur inspiration dans une même vision
claire de ce qui vaut la peine d'être fait. Certains pourraient trouver que ce
n'est pas assez. Je les invite à m'aider à faire plus en puisant comme moi dans
les principes de l'allocation universelle dans ce qu'ils peuvent nourrir de
meilleur à l'intérieur de chacun d'entre nous.» Je veux dire au ministre que je
vais l'aider. Et je vais travailler avec lui de toute bonne foi.
J'ai
aussi assisté par mes fonctions passées à tout le développement des entreprises
d'économie sociale au Québec. Il s'agit
d'une immense richesse pour le Québec, où le Québec a fait preuve de
leadership. Il faut continuer à soutenir cette économie qui fait l'alliance entre économie, emploi et services aux
populations. Il faut aussi surtout respecter les valeurs que sous-tend cette forme d'économie. Je salue les
collègues de mon caucus, avec qui je collaborerai étroitement. Je pense
aux députés de Matane-Matapédia, de Bonaventure, de Gaspé, de René-Lévesque et
de Duplessis. Nous allons ensemble défendre les régions de l'Est-du-Québec. L'emploi,
le développement régional, le maintien de nos services de santé, d'éducation, de formation, la forêt, l'agriculture,
le tourisme, le transport, sur tous les fronts, nous serons unis. Je
salue aussi mon ministre régional… L'éolien aussi.
Je
salue aussi mon ministre régional, le député de Rivière-du-Loup, que je connais
très bien. Je veux l'assurer de ma
collaboration pour le développement du Bas-Saint-Laurent et dans la mise en
oeuvre de la stratégie maritime annoncée par le gouvernement. Je lui souhaite du succès. J'affirme seulement en
toute bonne foi que sa stratégie sera parcellaire puisqu'en matière
maritime il aura affaire au gouvernement fédéral, qui aura tôt fait de
restreindre ses ambitions.
Ah, si nous étions un
pays, nous pourrions avoir les moyens de nos ambitions. Mais nous ne sommes qu'une
province. Oui, je suis régionaliste et
indépendantiste. Je vous raconte. Il y a déjà longtemps, dans les années 70,
mon père, organisateur du Parti québécois naissant, avait réuni
quelques-uns de ses chums du parti dans notre petite maison du rang à Squatec.
La raison : il se préparait à recevoir un téléphone de M. Parizeau alors
qu'il était, je crois, membre de l'exécutif national du parti. Le sujet du
téléphone était de s'informer de la lutte des populations du Haut-Pays de la
Neigette mobilisées par les opérations Dignité. Le téléphone sonne. «Bonjour,
M. LeBel. Ce sera court. Est-ce que le lion était dans la brousse hier? Est-ce
que la gazelle a parlé? Les antilopes étaient-elles nombreuses»? Mon père a
répondu oui aux trois questions.
Le lion, c'était
Pierre de Bané, député fédéral de Matane. La gazelle, c'est le curé Gendron d'Esprit-Saint.
Les antilopes, c'était la population d'Esprit-Saint
et des environs mobilisée par les opérations Dignité, qui luttaient
contre la fermeture de leur village. J'avais
huit ans. C'était dans un contexte de crise d'Octobre, où la peur de l'écoute
électronique et des arrestations était
présente. Mes parents avaient très peur. Je pense que c'est ce jour-là, où s'entremêlaient
devant moi la lutte pour la survivance de nos paroisses et la lutte pour
notre indépendance nationale, que je suis devenu à jamais régionaliste et
indépendantiste. Et devant vous, en tout respect et en mémoire de mes parents,
je jure solennellement que je vais être de tous les instants de cette marche de
la naissance de notre pays, le Québec.
Je
suis vraiment très heureux d'être ici. Je suis heureux de faire
partie de la famille de l'Assemblée
nationale. On est 125, et,
vous me connaissez, je suis quelqu'un de bonne foi et je suis dans le respect
des institutions. Je suis très fébrile d'avoir
mon nom ici et je vais faire honneur au nom de Rimouski, qui est en bas,
pendant les quatre prochaines années et j'espère d'être fébrile comme ça
quatre ans. On a ensemble un grand, grand, grand défi de faire avancer le Québec.
On n'a pas tout le monde les mêmes idées pour l'avenir du Québec,
mais plus le Québec avance, mieux c'est. Et je serai dans tous les
débats, je vais faire le mieux possible, avec les talents que j'ai, en respect
de tout le monde, pour faire avancer le Québec. Merci.
• (19 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Rimouski,
pour cette première intervention. Je cède maintenant la parole, Mme la
députée de Richmond. Je vous cède la parole, Mme la députée.
Mme
Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci, M. le Président. Tout d'abord, permettez-moi de saluer mes
collègues formant le gouvernement ainsi que les collègues des trois
autres groupes d'opposition, tous ici à l'Assemblée nationale, afin de
représenter les intérêts des citoyens qui nous ont élus.
Vous,
comme moi, on a travaillé très fort pour notre élection, alors je souhaite que
vous ayez un très beau mandat et je veux vous féliciter pour votre
victoire également. Soyez assurés que peu importent nos allégeances, il me fera
plaisir de travailler
avec vous pour le mieux-être des citoyens que l'on représente. Je l'ai dit
durant la campagne électorale
et je le redis : au-delà des partis, il y a
le gros bon sens et, avant tout, il y
a les citoyens. Alors, c'est à nous
de rapprocher la politique des gens, c'est un mandat que je me donne.
D'ailleurs,
je profite de la rentrée parlementaire de cette 41e législature pour réitérer ma fierté
d'avoir été élue à titre de députée
et de représenter, pour un deuxième mandat, les quelque 58 000 électeurs de la circonscription de
Richmond. Au cours des dernières semaines, je l'ai dit et me plais de le redire
régulièrement, M. le Président et chers collègues : Pour moi, ma
philosophie, c'est de mériter tous les jours d'être réélue.
J'aimerais, puisqu'on
m'offre cette tribune, commencer la présente session en remerciant
personnellement, sincèrement et du fond du
coeur toutes les personnes qui m'ont accompagnée, conseillée et supportée pendant
près d'un mois, durant cette campagne électorale : Linda et Denis,
mes deux chefs d'orchestre, qui ont su mobiliser près de 300 individus qui,
ensemble, ont formé une équipe tellement solide, tellement dévouée, que ce soit
par leurs appels, leur accompagnement, leurs longues marches de porte à porte,
les plats qu'ils nous ont apportés, les actions qu'ils ont coordonnées, chacun représentait un maillon très important pour
cette victoire qui nous a permis de conserver la confiance des citoyens du comté de Richmond. Merci spécial à
Denis, qui a été mon chauffeur durant plus de 30 jours, à Diane, ma
responsable des bénévoles, qui, telle une mère, a fait en sorte que tous se
sentent bien, à ma mère, Liliane, qui s'est assurée
que je mange toujours et bien, que je dorme et que je sois toujours disponible
et dispose, à mon père, Yvon, qui a été député pendant 34 ans aussi de
la magnifique circonscription de Richmond. Il a maintenant connu une campagne
électorale du côté des bénévoles, ce qu'il a trouvé très particulier d'ailleurs,
mais il a eu beaucoup de difficultés à garder son rôle de bénévole pendant ces
30 jours, laissez-moi vous le dire.
Écoutez,
j'aimerais aussi… Vous savez, on est accompagnés dans nos vies de nos
conjoints, de nos enfants. On le dit,
on le répète, mais je pense que c'est important de le faire et à chaque tribune
qui nous est offerte. Moi, j'en profite également, donc j'aimerais saluer tout particulièrement mon conjoint,
Janick. Il a connu sa première campagne électorale, Janick, et moi, je lui ai dit : Quand on
survit à une campagne électorale, c'est souvent très bon signe, parce que je
pense que sur le couple, c'est encore plus
dur que des rénovations, c'est certainement plus dur qu'un déménagement. Alors,
on va pouvoir construire là-dessus pour, j'espère, encore de nombreuses
belles années. À mes deux filles, que j'appelle très affectueusement mes
fleurs, Roséliane et Clémence; à mes trois beaux-fils, que j'appelle mes ours,
Hugo et Henri, à bébé Jesse ainsi qu'à tous mes amis qui me gardent saine et
sereine, ou enfin, presque quand je leur laisse le loisir de bien pouvoir le
faire.
Vous
savez, la politique, ça demande beaucoup et, sans l'appui de l'ensemble de ces
personnes-là qui nous côtoient, qui,
de par leur compréhension à nous partager
avec le restant de la circonscription, tous les jours, tous les soirs, toutes
les fins de semaine, je ne pourrais pas être la députée que je suis aujourd'hui,
que j'ai été durant mes premiers mois de mandat
également. Je me veux présente, disponible, active,
compréhensive aussi, et, pour ça, il faut avoir la disponibilité de le faire et une très grande compréhension des gens
qui nous sont proches. Alors, votre appui, votre amour, votre loyauté
ont contribué largement à notre victoire, puisque ce n'est pas seulement la
mienne. Vous avez été des ambassadeurs, vous avez suscité l'enthousiasme, vous
avez porté ma voix, ma philosophie, et je vous en remercie.
Je veux rendre un
merci tout particulier aussi aux citoyens que j'ai croisés et que je continue
de croiser à tous les jours, qui m'ont souri, qui m'ont témoigné de leur
confiance, de leur affection, de leur reconnaissance du travail accompli, qui m'ont
fait part de leurs préoccupations, de leurs opinions et de leurs idées. Ces
gens que je rencontre à tous les jours sur
le terrain, vous représentez, ni plus ni moins, mon énergie, l'essence qui m'amène
à me dépasser chaque jour pour mériter de conserver votre confiance,
justement.
J'aimerais également
profiter de ce début de session pour remercier ceux et celles qui contribuent à
ce que je donne toujours le meilleur de
moi-même. Pour mériter et conserver la confiance des citoyens que nous
représentons, nous devons atteindre
plusieurs objectifs, effectuer des suivis rigoureux, tisser des liens solides
avec toutes les parties prenantes de
nos communautés respectives. J'ai la chance et le plaisir d'avoir une équipe
solide, des gens passionnés, une équipe motivée par le même désir que moi d'être au service d'autrui, d'être la courroie
de transmission entre leurs préoccupations, mais surtout la recherche de
solutions.
Alors,
Jacynthe, Suzanne, Pascal, Olivier, je sais que je vous en demande beaucoup,
mais sachez que je suis aussi extrêmement reconnaissante de tout le
travail que vous effectuez pour moi. Et ultimement ce n'est pas pour moi qu'on effectue ce travail-là, mais pour l'ensemble
des citoyens qui viennent s'adresser à nous. Alors, je suis chanceuse de
pouvoir compter sur vous, mais les citoyens du comté de Richmond sont surtout
aussi très choyés de pouvoir compter sur vous. Merci.
Parlant
de la circonscription de Richmond, circonscription où je suis née, où j'ai vécu
et où je vis encore, elle a peu de
secrets pour moi, et ce, même si la carte a été remodelée en 2012. Le comté de
Richmond compte 57 285 électeurs répartis dans 21 municipalités
ainsi que dans l'arrondissement de Rock Forest—Saint-Élie—Deauville. Vous savez, le comté de Richmond est maintenant formé de
50 % de la ville de Sherbrooke. Les gens l'oublient souvent, mais c'est
une partie qui est quand même importante du nouveau comté de Richmond. Sinon, l'autre
50 % est formé de la MRC des Sources ainsi que de la MRC du
Val-Saint-François.
Vous
savez, les gens de Richmond vont vous accueillir chaleureusement. Ce sont des
gens qui sont soucieux du bien-être collectif, qui sont prêts à mettre
la main à la pâte. On a des communautés tissées hyperserré. Chaque détour nous fait découvrir une super fromagerie, un
panorama magnifique, un petit café où il fait bon s'arrêter ou jaser. On
a des gens fiers et des gens d'idées. La circonscription est aussi un terreau fertile à l'innovation et la création, autant
technologiques que culturelles. Agricole, forestière, manufacturière, la circonscription
est riche de ses entrepreneurs et de tous ces gens qui en font leur milieu de
vie.
Ayant été porte-parole de l'opposition
officielle en matière de lutte à la pauvreté, sachez par contre que tout n'est
pas rose non plus. Il y a des choses auxquelles il faut se préoccuper. J'entendais
mon collègue de l'opposition mentionner qu'ils n'avaient pas été suffisamment mentionnés à l'intérieur
du discours, mais sachez que je veillerai au grain et que je continuerai
de m'assurer que chacun ait sa part, et qu'on puisse faire le maximum pour les
gens qui en ont le plus besoin parmi nous.
Gens de chez
nous, soyez assurés que notre gouvernement libéral partage les mêmes valeurs de libertés
individuelles, de justice sociale, de développement économique que vous, que moi.
Je me permets de rappeler que le discours prononcé par notre premier ministre
reflète bien les valeurs, les priorités du gouvernement dont je suis fière de
faire partie. Tel qu'il l'a mentionné d'ailleurs, chaque fois qu'il est venu
chez nous pour nous voir, nous avons la responsabilité de relancer l'économie,
notre économie, puis de gérer l'argent disponible avec rigueur. L'équation est simple : pour nous donner les moyens d'investir
dans les secteurs qui nous tiennent à coeur, il faut réduire le fardeau
fiscal des familles, notre fardeau fiscal et notre dette, puis augmenter nos
revenus et réduire l'ampleur de nos dépenses.
Il s'agira
certes d'un exercice financier que nous effectuons tous quotidiennement avec
notre budget familial, et, maintenant, c'est ce que la population
québécoise a lancé comme message clair le 7 avril
dernier : Il faut faire l'exercice collectivement, maintenant. Pourquoi? Parce que c'est
la seule façon qui va nous permettre de nous donner les moyens de mieux
éduquer nos enfants, de mieux aider nos aînés, mieux les soutenir, et, bref, de
faire des libres choix.
Alors, le mandat que nous a confié l'ensemble de la population
est clair et le mandat fort que m'ont donné les gens de la circonscription de Richmond est plus que clair, les citoyens m'ont dit :
Karine, tu es notre choix, on croit en toi. On veut que tu continues d'être
qui tu es en politique : authentique et transparente, accessible aussi.
Alors, je dis souvent que je ne fais pas de politique,
que je la vis, et c'est toujours en ce
sens que je me présente devant la population,
que ce soit dans mon patelin ou ici, à l'Assemblée nationale. Alors, je
suis vraie, tout simplement moi, et, moi, en ce sens, je me sens privilégiée de faire partie de l'équipe du
respect et de la transparence, de faire partie du gouvernement de l'économie et de la saine gestion, de faire partie du gouvernement
des régions.
Sur ce, sachez que je n'ai pas hâte de me mettre
au travail, parce qu'en fait je n'ai jamais vraiment arrêté. Alors, je continue, tout simplement, et sachez que
je le ferai dans un esprit de très grande collaboration avec tous mes
collègues ici à l'Assemblée nationale.
Et, en
terminant, je me permets d'emprunter à ma collègue de Soulanges que Richmond, c'est
ma passion, mais mon inspiration, c'est sa population. Merci.
• (19 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci, merci à vous, Mme la députée de Richmond, pour cette
intervention. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, je vous cède la parole.
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : Bonjour, M. le Président. D'abord, je tiens à dire que je suis
honorée d'avoir un siège ici parmi vous, je suis honorée et consciente du privilège que les Maskoutains m'ont
accordé en me choisissant comme députée le 7 avril dernier. Ils ont eu l'audace
de voter pour la Coalition avenir Québec, et je les remercie. Je remercie le
chef du deuxième groupe d'opposition pour sa confiance. Je félicite les candidats qui
se sont présentés dans la circonscription de Saint-Hyacinthe, je leur dis :
Bravo pour votre implication. Quels que soient vos opinions et les principes
qui vous guident, il est important pour notre démocratie d'avoir des gens qui s'impliquent.
Je veux également souligner ici aujourd'hui le travail du député sortant pour
son implication au sein de la communauté ainsi que sa collaboration lors de mon entrée en fonction. Je veux remercier l'équipe
de bénévoles qui m'ont aidée pendant la campagne, souligner aussi l'implication des jeunes qui ont aidé pendant la
campagne, spécialement Alexandre et
Marc-André Côté. Nous n'étions
peut-être pas la plus grosse équipe sur le terrain, mais certes très efficace. Un
merci particulier à Geneviève Lemay, qui a été à mes côtés du début à la
fin de la campagne et qui a accepté de se joindre à l'équipe de ma circonscription.
Je ne peux passer sous silence ma famille
ainsi que surtout mes enfants : Philippe,
Stéphanie et Sarah. Leur maman n'a
pas été souvent là pendant la
campagne et après non plus. Alors, merci, les enfants, pour votre patience et
vos encouragements.
Au cours des
quatre prochaines années, la circonscription de Saint-Hyacinthe, comme le reste du Québec, va devoir
affronter de nombreux défis. Je souhaite travailler à chercher des solutions et
à obtenir des résultats pour les dossiers importants
dans ma circonscription. En tant que porte-parole responsable du
tourisme pour le deuxième groupe
d'opposition, je souhaite participer activement à la relance du tourisme d'affaires
dans la région de Saint-Hyacinthe.
Le tourisme
est important pour l'économie du
Québec. Il est important de le
soutenir, et d'en faire la promotion, et de lui accorder une place de
choix dans les priorités du gouvernement. M. le Président, tout n'est pas rose
dans cette industrie, il y a du travail à faire. Je prends par exemple la survie de nos restaurants, des agences de voyages qui doivent
faire face à une compétition féroce. L'industrie touristique pourra compter sur
moi comme alliée et défenderesse de leurs projets.
M. le Président, évidemment, il faut mettre en valeur notre métropole ainsi
que notre capitale, mais il ne faut pas oublier les autres régions du Québec,
qui ont parfois des trésors bien gardés. J'invite d'ailleurs les gens du Québec,
à l'aube des vacances estivales, à visiter
les régions du Québec, et particulièrement le merveilleux comté de Saint-Hyacinthe, qui tiendra du 24 juillet au
3 août l'exposition agricole, ainsi que Le rendez-vous des papilles, qui se
tiendra en septembre prochain.
Durant la campagne électorale, j'ai entendu les demandes des maires de ma circonscription, et j'ai l'intention de les aider
à obtenir l'appui du gouvernement afin de mettre au niveau leurs infrastructures. Saint-Hyacinthe est une communauté d'affaires dynamique et
prospère, et c'est de notre devoir de l'aider à continuer à se développer.
Saint-Hyacinthe est reconnue comme
technopole agroalimentaire ainsi que pour son école vétérinaire, la seule
francophone en Amérique du Nord. Nous
aurons d'ailleurs besoin de vous, M. le ministre de l'Éducation, pour
travailler à un pôle de développement universitaire à Saint-Hyacinthe.
Je souhaite aussi accorder
une importance particulière à la relève agricole. L'agriculture est le
garde-manger de tous les Québécois. Sans l'agriculture,
il n'y a pas de nourriture. Alors, le nouveau ministre de l'Agriculture doit
être à l'écoute et agir pour la relève agricole afin qu'il puisse continuer à
être un allié de notre économie.
M. le
Président, je tiens à vous réitérer toute la fierté qui m'habite d'être ici à l'Assemblée
nationale. Vous pourrez compter sur mon entière collaboration dans les
différents comités afin de construire un Québec meilleur, un Québec que nous
serons fiers de présenter à nos enfants, un Québec fort dans le Canada. Également,
pour mes citoyens de Saint-Hyacinthe, sachez
que je serai à votre écoute, que je serai disponible, que… N'hésitez pas à
communiquer avec l'équipe de mon
bureau ainsi que moi-même. Merci pour la confiance que vous m'avez accordée.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe. Je cède maintenant la parole à Mme la
ministre de la Famille, responsable des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation.
Mme la ministre.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. À mon tour de m'adresser non seulement à cette Chambre,
mais aussi aux gens de Mille-Îles, qui m'ont
donné ce privilège d'être encore une fois élue pour la population que je
représente. C'est un honneur et un privilège d'y être pour après une troisième
élection. Quand on se lève en cette Chambre, c'est toujours impressionnant la
première fois, et je vous dirais que, depuis le début de la session, je ne
pensais pas que ma première fois serait pour mon discours inaugural. Je pensais
de me lever avant, mais, ceci dit, je ne m'en plains pas. Ne prenez pas note
que je voulais me lever avant, je vous le dis tout de suite.
Ceci dit, je
veux prendre le temps de remercier les gens de Mille-Îles de leur confiance et
de remercier les gens qui m'ont aidée
à passer ces 35 jours de campagne pas faciles dans l'eau, dans la «slush», dans
la neige, dans le vent, dans le soleil,
mais surtout, à tous les jours, avec des bénévoles qui voulaient le faire avec
moi et de façon vraiment enthousiaste. Je ne pourrai pas tous les nommer
puisque ça pourrait prendre beaucoup trop de temps.
Par contre, je vais vous en nommer une seule, la
chef d'orchestre. Elle a le même nom de famille que moi, et je suis sûre qu'elle va m'en vouloir de la
mentionner puisqu'elle aime bien rester dans l'ombre. Mais, Françoise,
sans toi, ce n'était pas possible. Alors, merci infiniment. Ce défi qu'on a eu
ensemble de relever… le quotidien, d'avoir avec nous des gens extraordinaires,
mais d'avoir des gens contre nous extraordinaires, puisque les candidats qui
étaient présentés pour les autres équipes,
que ce soit pour le Parti québécois ou que ce soit pour la CAQ… Je vous dirais
même que la candidate de Québec solidaire,
elle était solide. J'ai eu un plaisir fou à les croiser, mais j'ai eu une
chienne constante de la perdre. Alors, je le dis comme ça parce que c'est
comme ça que ça sort quand on dit les vraies affaires.
Sans
Françoise, ça aurait été difficile. Elle a vraiment joué le chef d'orchestre de
l'ensemble des bénévoles. Je rentrais le matin, on me disait quoi faire,
et elle me disait quand c'était le temps de quitter le soir. Alors, vous avez compris qu'une organisatrice — puisque vous en avez tous eu un ou une — c'est la chef d'orchestre qui fait en sorte
qu'à la fin de la campagne on se sent satisfait d'avoir travaillé. Quelques-uns
d'entre nous n'ont pas eu le plaisir de tous gagner, mais on se sent satisfait de savoir qu'on a fait
le travail qu'on nous avait demandé de faire pour faire une campagne électorale.
On ne peut
pas se lever en cette Chambre et oublier qu'on a une famille, celle qu'on
voyait pendant la campagne, quelque peu, un peu plus, du moins, que
celle qu'on ne voit plus un coup qu'on est élu. On est ici plusieurs jours par semaine, c'est très occupant et ça fait en sorte
que notre famille est la première qui fait les sacrifices. Donc, Joanie,
Vincent et Marie-Pier, je reviens, je suis
là à tous les dimanches pour souper, promis. Christian, merci infiniment du
soutien, malgré les voyages qui sont
coordonnés à travers nos agendas. Aux électeurs, encore une fois, merci, ça a
été un privilège de vous rencontrer, de discuter des dossiers, de se
faire brasser un peu, mais surtout d'être capable d'échanger sur des sujets d'importance,
ce qui fait en sorte qu'on a fait avancer des choses et que j'ai maintenant en
mémoire encore plus de dossiers que j'en avais avant de commencer la campagne.
• (20 heures) •
Mille-Îles, c'est un milieu différent à Laval, c'est
un milieu qui est rural, mais c'est aussi un milieu qui est urbain. Quand on pense Laval, souvent on fait la
blague que c'est un milieu de centre d'achats, de magasins, de rues
pavées, mais mon comté à Laval, c'est 30 % d'agriculture. Et, comme le disait la
députée juste avant moi, bien, l'agriculture, ça fait partie de l'économie locale d'une ville, et à Laval elle y
participe. L'agriculture y est. C'est aussi 26 % d'immigration, juste dans Mille-Îles. Donc, comprenez que le
mélange des citoyens était extraordinaire et les rencontres étaient nourrissantes puisqu'à une porte j'avais un
Maghrébin, à une autre porte j'avais une famille haïtienne, à une autre
porte j'avais une famille italienne, et, quelque peu plus loin, j'avais une
famille québécoise, et tous avaient leurs sujets, mais ils se rejoignaient tous
sur une chose : comment faire mieux, avec ce qu'on a, pour la population
de Laval.
Je reviens
tout le temps au principe de Laval parce que, vous allez comprendre, et
certains d'entre vous encore plus, qu'il
faut chérir un peu Laval. On a été brassés, depuis quelques années. Il faut
démontrer qu'à Laval il n'y a pas que des choses difficiles, il y a des
gens extraordinaires, une économie locale qui est en train d'exploser à l'international,
et tout ça se passe sur une île qui fait 35 x 45 et qui est bondée de gens de
bonne volonté.
J'aimerais
prendre le temps de féliciter l'ensemble de mes collègues, j'en ai quand même
124, et chacun d'eux a été réélu et a
gagné sa place avec nous, et ce sont des collègues de travail au quotidien,
malgré que des fois on pourrait penser qu'on
n'est pas tant collègues, mais, quand la joute se finit, du 45 minutes par
jour, on est quand même tous collègues et on travaille ensemble pour
améliorer ce Québec qu'on chérit tous, qu'on le pense indépendant ou
fédéraliste.
Le saut en
politique, c'est aussi un don de soi, c'est vouloir améliorer les choses, les
rendre meilleures et faire en sorte
que tout devient mieux pour l'ensemble de la population qu'on représente, et
sachez que c'est dans cet engagement-là que je m'inscris.
Participer
à faire la différence, je l'ai appris dès le premier mandat. Je vous fais une
simple ligne parce que je ne veux pas m'étendre sur ce sujet, mais vous
allez comprendre que j'ai compris que faire la différence, c'était aussi
travailler ensemble. Ça fait un peu cliché, quand le mot «ensemble» était sur
nos pancartes, mais sachez que c'est une réalité. Et c'est dans le dossier de
mourir dans la dignité que j'ai compris que les partis n'existaient pas, que la
volonté de chacun qui fait de la politique, c'est d'améliorer les choses, et c'est
avec plaisir que j'ai travaillé avec les députés
de l'ensemble de cette Chambre pour faire avancer cette cause qui bientôt
trouvera sa finalité, et j'espère bien sincèrement en la vision qu'on
avait quand on a déposé le rapport le 22 mars.
J'ai eu une immense surprise, un lundi de
Pâques, quand j'ai eu un coup de téléphone qui me donnait un rendez-vous avec le premier ministre du Québec,
qui, à ma première rencontre avec lui, m'a donné une charge importante.
Il n'a pas changé le fait que j'étais députée, mais il a décidé de me donner
des responsabilités supplémentaires. Le président
s'est levé, en Chambre, tantôt pour dire presque l'ensemble des titres, il n'en
a oublié qu'un, mais je m'attendais à ce qu'on dise juste «ministre de
la Famille», pas l'ensemble des titres. Donc, il n'y a pas de souci là-dessus,
je vais probablement avoir l'opportunité de
vous en parler. Mais j'ai eu le privilège, à cette rencontre, d'apprendre que
j'aurai maintenant la responsabilité du
ministère de la Famille. Je serai aussi ministre responsable des Aînés,
ministre responsable de la Lutte
contre l'intimidation et ministre responsable de la région de Laval, M. le
Président. Mais je peux comprendre qu'après trois titres c'était
suffisant.
C'est un grand défi pour moi parce que c'est une
première expérience et c'est la volonté de faire, pas d'être bonne. Quand les gens me disent : Tu vas être
bonne, je leur dis : Je ne veux pas être bonne, je veux être à la hauteur,
et ça, pour moi, c'est différent entre être
bonne et être à la hauteur. Il y a, parmi les 124 députés, des gens qui ont des
attentes importantes, et j'espère d'être capable de combler ces attentes avec
honneur.
Parmi toutes
ces responsabilités, il y a des enjeux différents. Permettez-moi d'adresser la
première qui me touche tout particulièrement parce que je vous ai dit
que j'avais participé à mourir dans la dignité et que j'avais senti qu'on pouvait élever le débat un petit peu plus haut que
il y a des partis bleus, il y a des partis rouges, il y a des partis de…
je ne me souviens plus de la couleur de la CAQ, mais, bon, ceci dit, il y en
avait une… C'est l'arc-en-ciel, d'accord, je pensais que c'était Québec
solidaire, l'arc-en-ciel. Mais, ceci dit, si vous dites l'arc-en-ciel, je vais
vous croire sur parole.
L'intimidation. C'est la première fois qu'un
premier ministre décide d'adresser un dossier aussi large et aussi précieux à une seule personne. Je l'ai vite avisé
que j'étais pour partager ma responsabilité. Mais de ces trois
responsabilités que j'ai héritées, la
famille, les aînés et l'intimidation, j'ai vite compris qu'il n'y en avait
jamais un qui me touchait, moi toute
seule, puisque les trois dossiers sont beaucoup plus linéaires qu'en silo.
Alors, le plaisir que j'aurai, c'est probablement de vous interpeller tous par rapport à ces
dossiers puisque, l'intimidation, vous avez compris que chacun d'entre
vous va être interpellé dans vos comtés par rapport à ce sujet.
On a adressé ce sujet-là en éducation il y a de
cela déjà presque deux ans et demi. Ça a été très intéressant. Il y a un projet de loi qui a été mis sur pied et il
y a un programme qui a été mis en place dans chacune des commissions scolaires. Mais on s'est vite aperçu que, l'intimidation,
ça ne se passait pas juste dans une cour d'école, ça ne se passait pas
juste dans une classe, ça se passait aussi quand le jeune partait de l'école et
marchait jusqu'à la maison, ça se passait aussi quand il allait bambocher au
parc pour jouer au soccer avec ses amis et, tout d'un coup, il y avait une
autre personne qui était là pour d'autres
intentions. Et, malheureusement, ça se passe aussi ailleurs, ça se passe dans
un centre commercial, où il y a
quelqu'un qui veut aller plus vite que les autres, ça se passe chez nos aînés,
où la ligne est fine entre la maltraitance et l'intimidation, ça se
passe dans un couple, car la ligne est tout aussi fine entre l'intimidation et
la violence. Donc, le dossier de l'intimidation
sera un dossier, pour moi, prioritaire, mais vous avez compris que, vite,
vous serez interpellés à y participer, puisque je crois que chacun d'entre vous
peut apporter des idées, des éclairages et des façons de faire.
Donc, l'intimidation, la phrase de la ministre,
tolérance zéro, mais c'est un enjeu de société, ce n'est pas un enjeu d'une personne ou d'un ministère. Ça touche
l'ensemble des ministères au sein du Québec : la santé, l'immigration,
les aînés, mais aussi la sécurité publique,
l'habitation. Ça touche tout le monde. Donc, nous aurons ce plaisir d'adresser
cette partie du dossier que j'apprécie beaucoup.
Les aînés, la
dignité, la sécurité, l'aîné dans sa communauté, le dossier des aînés est
revenu à la famille, je le dis avec
un peu de possession, puisqu'avant il était à la santé. Mais un aîné n'est pas
seulement quelqu'un de malade, c'est quelqu'un
qui participe. Et, quand vous y pensez, le mot «intergénérationnel» n'a été
inventé que pour les résidences qu'on pensait qu'on pouvait partager
avec nos familles, mais, l'intergénérationnel, c'est aussi l'aîné participant,
l'aîné actif. Puis je vous ferai peur, je
vous dirai que je suis à trois ans de bien représenter les aînés. À
55 ans, on commence à être un aîné. Donc, parmi vous, quelques
personnes qui sont sous mon joug, je vous regarde.
Mais les
aînés dans nos communautés sont tellement, tellement importants. Si je vous dis
«bénévolat», vous allez comprendre que, plus souvent qu'autrement, vos
organismes de bénévoles fonctionnent parce que vous avez des aînés qui s'impliquent puis qui veulent faire les
choses avec vous et pour vous, et, de ce fait, on se doit de les
reconnaître. Mais la sécurité aussi, pour
être capable de vieillir chez soi, dans ses affaires, dans son patelin, dans
son village, dans une volonté d'être proche de sa famille, et, de ce
fait, le ministère des aînés est là pour aider, pour accompagner puis pour
faire en sorte qu'on peut s'en préoccuper.
Le maintien à
domicile, c'est important. Le vieillissement actif, ça commence maintenant
parce que, vous le savez, à tous les
jours vous vieillissez — si vous l'aviez oublié, je vais vous le rappeler — et, de ce fait, c'est votre
responsabilité de vous occuper de vous-même. Bon, le député de Chauveau a l'air
sceptique, mais, je vous le dis, il y a une fête à chaque année — et ma
mère disait, ça sonne drôle, là, mais ma mère disait : Quand tu fêtes plus
ta fête, c'est parce que t'es «mouru» — fêtez, mais faites en sorte
que vous vous occupez de vous-même. C'est votre unique responsabilité.
• (20 h 10) •
La
famille, vous avez compris que ça rejoint l'ensemble des dossiers que j'ai
puisque, la famille, c'est nous tous, celle
qu'on ne voit plus beaucoup, comme disait la députée, mais celle qui alimente
nos villes, celle qui est participative, celle qui fait en sorte que nos
parcs et nos milieux de vie changent parce que nos familles changent, celle qui
fait que la technologie avance vite parce
que nos enfants sont nés avec une facilité de jouer avec les appareils, mais
celle qui fait en sorte que les
aménagements lui ressemblent. Et, de ce fait, maintenant, vous savez, on a un
programme qui s'appelle les Villes amies des familles et, de ce fait, il
y a aussi amies des aînés. Mais la volonté de mettre en place des villes qui ressemblent à leur monde va faire en sorte que nos familles vont rester dans nos villages. Ils vont rester chez
eux. Ils ne vont pas déménager en
ville pour avoir mieux, puisqu'ils auront le meilleur chez eux. Et un partenariat
avec les villes se doit d'être… pas
conclu, parce qu'il est déjà là, mais d'être amélioré, bonifié pour faire en sorte que nos familles restent chez nous.
Je vois le
temps qui file et je ne vous ai pas parlé de ma meilleure partie. Et je vous
dirais que mes députés me chicaneraient pour cette raison, je vous parle
un peu de Laval. Laval, c'est un endroit où il fait bon vivre. Je vous le dis, parce
que je le disais un peu plus tôt, Laval a été bousculé, a été un peu médiatisé pour les raisons qu'elle
se devait de l'être. Mais il n'y a pas que ça à Laval. Il y a à Laval
des gens et une population qui veut faire les choses, qui veut améliorer les choses. Saviez-vous qu'à Laval on a
aussi un tourisme. On a une façon de faire qui est différente, on a un
tourisme d'affaires, mais on a quand même une communauté active qui prend soin
de ses gens, mais qui met en place des choses importantes.
On a aussi
des projets. On en a des grands. Ils sont plus tranquilles en ce moment, mais je vous le dis, on en a des grands. Il y a la Place Bell. On a des soucis. On a les zones
inondables qu'il va falloir revoir. On a les trois grandes îles qu'on ne peut pas faire autrement que de se
dire : C'est un poumon de plus. Puis là je vous dis, je vous parle de
Laval, des trois grandes îles, mais le député de
Terrebonne pourrait se lever puis m'applaudir puisque,
de ce fait, ça touche Terrebonne puis
ça touche Laval en même temps. Il y a le transport
en commun, et je sais que mes collègues
d'en face sont sensibles à l'électrification des transports. Et, à
Laval, on est actif. On est tellement actif que je vous dirais qu'il y a de ça
dimanche soir je rencontrais quelqu'un qui me parlait d'un autobus scolaire
électrique qui pourrait, qui pourrait être un projet à Laval pour une
commission scolaire et voir comment ça fonctionne puis comment on peut faire
mieux.
Laval, c'est
une ville active qui a maintenant six députés et qui fait en sorte qu'on va
faire avancer les dossiers et que chacun de nous va travailler ensemble
pour le faire.
En conclusion, puisque c'est ça qui est écrit
sur ma feuille — une
fois de temps en temps, il faut que je baisse
les yeux puis je la regarde, sinon je triche — j'aimerais saluer tous les partenaires, les
partenaires de tous les ministères que
j'ai eu le privilège de rencontrer. Déjà, lundi matin, à 7 h 30, j'étais au Parlementaire, ici, à rencontrer les partenaires non gouvernementaux, des
organismes qui s'occupent des personnes âgées. Ils n'étaient pas tous âgés, là.
C'était mon premier choc. Il y avait plein de gens jeunes dans cette salle qui
s'occupaient des gens âgés, mais qui étaient passionnés
du sujet et qui étaient partenaires du quotidien. C'était fascinant. Les
partenaires au niveau aussi de tout ce qu'on appelle services
de garde. Je vous dirais qu'il y a
une belle complexité, hein? CPE, services
de garde privés, services de garde, les garderies, les
garderies en milieu familial, c'est vraiment un monde à découvrir. Et sûrement
qu'on aura le plaisir de le découvrir ensemble.
J'invite également
mes collègues, peu importe le parti, à me faire part de leurs
enjeux. Quand on est ministre, on a le privilège, des fois, d'avoir le
nez collé sur l'arbre. Et, comme députés, vous avez la tâche de nous faire
reculer un peu et regarder l'horizon d'une
différente façon. Et je vous convie à me faire reculer une couple de fois.
Bien, en tout cas, j'ai le goût de faire la blague que, pour certains, ça va
être facile de me faire reculer plus que d'autres, mais ceci dit, de me
faire reculer pour mieux voir la forêt et m'interpeller
sur les dossiers qui sont, pour vous et pour votre comté, fort
importants. Et je suis convaincue que c'est
ensemble — puis,
encore une fois, M. le
Président, je vous le dis, c'est un
peu kitch, parce que c'était sur toutes nos pancartes, mais j'y crois
profondément — c'est
ensemble que nous pourrons faire avancer le Québec et le rendre meilleur. Et c'est
ce à quoi je m'engage avec les 124 députés. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
ministre. Je cède maintenant la parole à M. le député de Verchères et
leader adjoint de l'opposition officielle. M. le député.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
Merci, M. le Président. Vous me permettrez d'entrée de jeu de vous féliciter
pour votre élection à votre fonction
et vous remercier évidemment d'avoir accepté de diriger les travaux de cette
Assemblée. Je veux en profiter également
pour féliciter l'ensemble des collègues qui, le 7 avril dernier, ont eu droit à
ce privilège extraordinaire d'être choisis par leurs concitoyennes et
concitoyens dans leurs circonscriptions respectives. Je veux profiter de l'occasion
aussi pour remercier du même souffle l'ensemble des candidates et candidats
qui, partout sur le territoire du Québec,
ont eu le courage de se présenter, de faire valoir leurs idées, de défendre les
positions qui étaient les leurs, parce que nous avons tous et toutes une
vision pour le Québec, qui n'est pas nécessairement la même à tous les
instants, mais je pense que nous voulons tous et toutes le mieux pour le
Québec. Et ces personnes qui n'ont pas été élues,
M. le Président, je pense,
souhaitaient aussi pouvoir apporter leur contribution à la construction du
Québec de demain. Alors, elles
méritent, je pense, toute notre considération. Et j'ai une salutation toute
particulière pour ma collègue de Saint-Hyacinthe, avec laquelle j'ai
croisé le fer, à l'élection de 2012, dans la circonscription de Verchères.
Vous me
permettrez justement, puisque je parle de la population de la circonscription de
Verchères, de remercier chaleureusement
et de tout coeur les citoyennes et les citoyens de la circonscription, qui,
pour une neuvième occasion, m'accordaient
leur confiance. C'est en effet la neuvième fois que les citoyennes et les
citoyens de Verchères m'élisent pour les
représenter : d'abord, à la Chambre des communes, ils m'ont élu à quatre
reprises pour les représenter à la Chambre des communes du Canada, et c'était maintenant la
cinquième fois que les citoyennes et les citoyens du comté de Verchères m'accordaient leur confiance pour les représenter
ici en cette Assemblée nationale. J'en suis évidemment profondément
honoré, M. le Président, et je tiens à les assurer que je continuerai à tout
mettre en oeuvre pour être à la hauteur de leurs attentes, à la hauteur de
leurs préoccupations, de faire en sorte d'être digne de cette confiance qu'ils
m'ont à nouveau témoignée.
Je salue les
gens de Calixa-Lavallée, les gens de Contrecoeur, de Saint-Amable, de
Sainte-Julie, de Varennes, de Verchères.
La circonscription de Verchères, pour ainsi dire, M. le Président, est une
espèce de microcosme du Québec tout entier. On y retrouve évidemment un
vaste territoire agricole, mais également de l'industrie lourde : la
pétrochimie à Varennes, la sidérurgie à Contrecoeur.
On y retrouve un secteur commercial très développé, un secteur résidentiel, il
va sans dire, M. le Président, très développé également. Une circonscription
magnifique que j'ai grand plaisir à représenter depuis toutes ces années.
M. le
Président, pour pouvoir prétendre à une élection, ce n'est pas le travail que d'un
seul homme ou d'une seule femme, c'est
le travail de toute une équipe. Alors, vous me permettrez de saluer toutes les
personnes, les dizaines, voire les centaines
de bénévoles qui, dans la circonscription de Verchères, ont été à mes côtés,
pour ne pas dire devant, derrière, pour favoriser ma réélection le 7
avril dernier.
Évidemment,
il y a toujours un danger de nommer des gens parce qu'on en oublie. Je me
contenterai donc de ne nommer qu'une
seule personne : Diane Duplin, qui a pour ainsi dire, à ce moment-là,
procédé à une transition puisqu'elle avait
été attachée politique de Bernard Landry de 1994 à 2005, et elle a été attachée
politique depuis ma première élection
comme député de Verchères à l'Assemblée nationale jusqu'au déclenchement de la
dernière élection, et elle a agi
comme directrice de l'organisation et jouit maintenant d'une retraite, je
dirais, bien méritée. Je dirais presque une préretraite parce qu'elle
donne un petit coup de main pour la transition, mais une retraite bien méritée
après avoir servi si loyalement les citoyennes et les citoyens du comté de
Verchères pendant toutes ces années.
• (20 h 20) •
M. le Président, je vous parlais d'une équipe,
et cette équipe, bien sûr, c'était celle qu'on retrouvait sur le territoire de la circonscription de Verchères,
mais c'était également cette équipe qu'on retrouvait partout sur le
territoire du Québec sous la bannière du Parti québécois. On retrouve bien sûr
les 30 députés de notre formation politique en cette Chambre, mais il y avait des candidats et des candidates dans toutes les
circonscriptions, des équipes partout à travers le Québec, qui étaient dirigées par une femme
extraordinaire, Mme Pauline Marois, que je tiens à saluer aujourd'hui, ce
soir, en cette Chambre, M. le Président, la remercier pour toutes ces années qu'elle
a consacrées au service du Québec, au service
des Québécoises et des Québécois à plusieurs fonctions, la remercier de la
confiance qu'elle m'a témoignée en m'accordant
cette fonction, que j'ai occupée avec grand plaisir, de ministre de la Sécurité
publique et ministre responsable de
la région de l'Outaouais, M. le
Président. Ça me donne l'occasion
d'ailleurs de donner un coup de chapeau au personnel du ministère
de la Sécurité publique, des gens
dévoués, des gens qui ont le coeur à la bonne place, des gens qui ne
comptent pas les heures et qui se préoccupent, tous les jours, de la sécurité
des citoyennes et des citoyens du Québec, parce que, si nous pouvons — et je
sais que mon collègue de Beauce-Sud sera d'accord avec moi — jouir de
cette sécurité, de cette relative quiétude qui est la nôtre au Québec, c'est
parce que des hommes et des femmes
partout sur le territoire du Québec veillent au grain 24 heures sur 24, 365
jours par année. Alors, nous leur sommes redevables de ce dévouement qui
nous permet de vivre dans cette belle société qui est la nôtre, M. le
Président.
Vous me
permettrez également, vous ne m'en voudrez pas, de saluer l'équipe de
gens dévoués qui travaillaient au cabinet ministériel, les gens dévoués
qui ont travaillé au bureau régional de l'Outaouais, les gens qui ont travaillé
au bureau de comté, parce que ça a été, avec cette élection, un
renouvellement en profondeur, y compris au niveau de l'équipe du bureau
de circonscription, comme j'ai eu l'occasion de l'évoquer, il y a quelques
instants. Alors, je tiens à saluer Jean-François,
Julie-Anne, Quentin, qui allez poursuivre avec
moi et qui m'épaulerez dans mon travail, au cours des quatre années
prochaines. Alors, je vous remercie d'avoir accepté de relever ce défi avec
moi.
Et, en
terminant, cette partie plus personnelle, M. le Président, de mon intervention,
je vous dirais que je veux saluer
celles qui sont, pour moi, les plus importantes, c'est-à-dire les deux femmes
de ma vie, ma conjointe et ma fille, Johanne
et Audrée-Anne, sans lesquelles je ne pourrais faire ce travail, sans
lesquelles je ne pourrais me consacrer à cet engagement qui est le mien.
Elles sont mon phare, mon refuge, et je tiens à les remercier, M. le Président,
d'être ce qu'elles sont et de me permettre de faire ce que je fais.
M. le Président, nous avons évidemment écouté
avec attention le discours inaugural du premier ministre, et c'est à ce
discours inaugural qu'on nous appelle à réagir, dans le cadre de ce débat, M. le Président. Je vous dirais que c'était un
discours qui était certes bien enrobé, avec des citations, je dirais, des
plus recherchées, mais un discours qui était
pour le moins… je cherche le bon terme, M. le Président, je ne veux surtout
pas subir la moindre remontrance, mais je
vous dirais, M. le Président, qu'il y avait beaucoup de non-dits dans ce
discours, et je pense que le non-dit était
presque aussi important, sinon davantage, que ce qui était dit dans le
discours. Et vous me permettrez d'évoquer
quelques-uns de ces éléments qui m'apparaissent pour le moins préoccupants,
parce que, comme le dit l'adage, le diable se cache dans les détails, M.
le Président, et il semble qu'on a voulu évidemment enrober le tout de bien
belles paroles, mais qui nous laissaient un peu sur notre faim quant à l'essentiel.
Sur la question des
finances publiques, M. le Président, je me permets de vous signaler que j'estime
que le premier ministre a brossé un tableau
qui est extrêmement sombre, voire inutilement alarmiste, qui fait abstraction
de tous les efforts qui ont été consentis par le précédent gouvernement
du Parti québécois. Je crois que nous avions fait la démonstration qu'il est
possible de gérer de façon responsable, tout en stimulant la création d'emplois.
Je crois que nous avons fait la
démonstration, M. le Président, qu'il est possible de se montrer rigoureux,
tout en prenant soin des gens, parce
que nous savons que la solidarité, en bout de piste, M. le Président, c'est
payant pour une société. Je crains qu'en criant au loup le premier ministre ait simplement voulu,
pour ainsi dire, apeurer tout le monde, de telle sorte de mieux préparer les esprits aux coupes drastiques
dans les services qui risquent d'être imposés au cours des prochains
mois, des prochaines années. Et je pense, M. le Président, également — puis
j'y reviendrai dans quelques instants — qu'en criant au loup on a pu
aussi inquiéter les marchés financiers, et j'ose espérer, j'ose espérer que
cela n'aura pas de conséquence néfaste pour la cote de crédit du Québec dans
les semaines et les mois qui vont suivre.
Mais
la vraie question — M. le
Président, vous vous souvenez que, sous le précédent gouvernement, sous
quatre piliers, la solidarité, la prospérité, l'intégrité et l'identité, nous
avions voulu faire de ce Québec un Québec pour tous, un Québec dans lequel l'ensemble des citoyennes
et des citoyens tirerait avantage de la gestion gouvernementale,
tirerait avantage de cette prospérité et de
cette solidarité que nous avons voulu déployer au cours des quelque
18 mois au cours desquels nous avons été en poste — mais
la question que nous nous posons au terme du discours inaugural du premier ministre, c'est : Est-ce que tout le
monde sera frappé de façon,
je dirais, équitable par ces mesures d'austérité qui s'annoncent
rigoureuses?
Tandis
qu'on annonce une période de vaches maigres, on laisse entendre, M. le Président, qu'on relèvera le plafond de
la dette de 15 milliards de dollars pour investir à nouveau massivement
dans le bitume et dans le béton. Bien sûr, M. le Président, on le sait,
notre réseau routier est pour ainsi dire l'épine dorsale de notre économie,
mais je pense qu'il y a là un message qui est pour le moins contradictoire,
voire même pernicieux.
Premièrement, M. le
Président, qui devra payer pour ces dépenses supplémentaires, pour cet
endettement supplémentaire, sinon les générations futures? Il y aura
quelqu'un qui devra payer, M. le Président, et ça, il faut
y penser. Et rappelons-nous, M. le Président, que c'est justement ces investissements massifs dans les infrastructures, dans la
voirie, qui avaient été déployés par le
précédent gouvernement libéral de M. Charest, qui avaient rendu le Québec particulièrement vulnérable à ces
malheureuses affaires de corruption et de collusion que débusquent jour après
jour l'UPAC et la commission Charbonneau.
Qui plus est, cette politique,
M. le Président, du bitume et du béton, qui sera notamment mise en oeuvre au détriment des transports collectifs, va certes à l'encontre
de la logique environnementale la plus élémentaire en raison, entre
autres, des importantes émissions de gaz à effet de serre découlant de la
circulation automobile, mais même d'une certaine
logique économique. En effet, M. le
Président, vous le savez, la balance commerciale du Québec est largement
déficitaire en raison principalement de l'importation
de produits pétroliers et de véhicules automobiles, laquelle dépend
largement du modèle de transport de l'auto solo actuellement dominant, alors
que nous figurons parmi les principaux producteurs mondiaux de trains, de
métros et d'autobus, en plus de disposer d'énergie électrique en grande
quantité. En raison de la raréfaction des
produits pétroliers, l'actuel modèle dominant de transport sera appelé à subir
de profondes mutations au cours des
prochaines années, sinon des prochaines décennies, M. le Président. Pourquoi,
dans les circonstances, tourner le dos au transport collectif pour miser
à nouveau sur le pavage de routes et la construction de viaducs?
Parlant d'énergie, M.
le Président, le premier ministre a clairement affirmé sa volonté de rouvrir le
dossier des minicentrales électriques qui
avait pourtant été réglé par le précédent gouvernement. Cette électricité très
coûteuse à produire ne va-t-elle pas accroître les surplus énergétiques d'Hydro-Québec
et, par conséquent, faire augmenter la facture
d'électricité des familles québécoises? Qui veut-on favoriser par une telle
mesure? Les compagnies qui pourraient être appelées à construire ces
minicentrales, M. le Président? La question se pose.
En
parlant d'une évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures, on
rouvre à nouveau la porte à l'exploitation
des gaz de schiste, ce que ne nie pas le ministre de l'Environnement. Qui
veut-on favoriser encore une fois par une
telle mesure, M. le Président? Certainement pas les familles qui vivent dans la
vallée du Saint-Laurent, où l'on retrouve la plus importante concentration de population au Québec, et qui
verraient de nouveau les compagnies gazières débarquer dans leur cour
arrière.
Le
premier ministre, M. le Président, a aussi dit vouloir rééquilibrer le fardeau
fiscal des contribuables en laissant entendre qu'il pourrait y avoir des
baisses d'impôt et une hausse de la taxe à la consommation, ce qui frapperait
de plein fouet les petits salariés qui paient peu ou pas d'impôt, mais qui
paient des taxes, mais aussi, et surtout, la classe moyenne qui est déjà la vache à lait du gouvernement, M. le Président.
Est-ce que seuls les mieux nantis y trouveraient leur compte, M. le
Président? Qui veut-on favoriser encore une fois par de telles mesures, M. le
Président?
• (20 h 30) •
La
question est de savoir est-ce que cette austérité sera une austérité pour tous
ou est-ce que les mieux nantis et les amis du régime seront ceux qui en
bénéficieront, M. le Président? La question se pose et mérite d'être posée.
M. le Président, je
vais terminer sur un élément qui pour moi, pour la circonscription de Verchères,
pour la région de la Montérégie, pour le Québec
tout entier est une question fondamentale, la question de la politique
maritime. J'entendais notre collègue le député de Rimouski offrir toute sa collaboration
au ministre responsable de la politique maritime.
Je lui offre à mon tour la mienne. J'offre également ma collaboration au ministre responsable de la Montérégie, au ministre responsable
des Exportations.
M. le Président, dans
son discours inaugural, le premier ministre déclarait : «…en Montérégie,
là où le fleuve rejoint la voie maritime, nous aménagerons un centre de
transbordement international.» M. le Président, bien que géographiquement cette description soit plutôt
floue, puisqu'elle réfère à Saint-Lambert, je pense que dans les faits
elle réfère plutôt à l'engagement libéral de
construire un pôle logistique à Vaudreuil-Soulanges. M. le Président, l'engagement
du gouvernement d'établir ce pôle logistique à Vaudreuil-Soulanges est très
clair et très ferme. On comprend que le gouvernement,
ayant pris cet engagement, veuille aller de l'avant. Maintenant, M. le
Président, vous me permettrez de signaler
que j'ai personnellement quelques réserves à l'égard de ce projet dans la
mesure où nous savons que le Canadien Pacifique
a retiré ses billes; dans la mesure où nous savons que les installations
portuaires à Vaudreuil-Soulanges ne sont pas ouvertes à l'année; dans la mesure où nous savons, M. le Président, que
les terres nécessaires pour la construction d'un tel pôle logistique sont en territoire agricole et qu'il
nous faudra de nouveau reprendre la bataille pour dézoner ces terres.
M. le Président, je tiens également à
vous signaler que, sous le précédent gouvernement libéral, il était
question d'un pôle, deux sites :
Vaudreuil-Soulanges, d'une part, et Contrecoeur, d'autre part. M. le Président,
vous savez que le port de Montréal,
qui est notre principal vecteur d'exportation, ne peut plus, à toutes fins
utiles, s'agrandir à Montréal. Pourquoi?
Parce que, bien sûr, il n'y a plus d'espace et, d'autre part, il n'y a plus d'acceptabilité
sociale à cet effet. La seule possibilité d'agrandissement pour le port
de Montréal, c'est à Contrecoeur où le port dispose de terres importantes déjà
dézonées, où, M. le Président, les terrains sont situés loin du noyau
villageois et qui, M. le Président, fait en sorte qu'il n'y a pas de problème d'acceptabilité
sociale, M. le Président. Le premier ministre
faisait référence à l'entrée en vigueur prochaine, nous l'espérons, d'un accord
de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. Les installations portuaires du Québec, et c'est le port de Montréal, M.
le Président, prendront d'autant plus
d'importance au cours des prochaines années. Et, pour reprendre les
paroles du premier ministre, M. le Président, avec l'élargissement du canal de Panamá, qui favorisera la circulation
maritime, le port de Montréal constituera, je dirais, l'artère
principale, le vecteur principal de nos exportations.
M. le Président, n'investir
qu'à Vaudreuil-Soulanges serait favoriser les centres de distribution en
Ontario et favoriser le port de New York, qui est le principal concurrent du
port de Montréal.
Dans
les circonstances, M. le Président, je pense que ce gouvernement doit revenir à
la politique du précédent gouvernement
libéral, soit celle d'un pôle, deux sites : Contrecoeur et
Vaudreuil-Soulanges. Il est absolument nécessaire que nous misions, que nous capitalisions sur notre
principal vecteur d'exportation qui est le port de Montréal, et, sur ce,
je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Verchères,
pour cette intervention. M. le ministre du Développement durable, de l'Environnement
et de la Lutte aux changements climatiques, je vous cède la parole.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord prendre quelques
minutes du temps qui m'est accordé pour féliciter l'ensemble des
collègues députés pour cette 41e législature, qui a débuté la
semaine dernière.
Je
suis très heureux de pouvoir compter sur la présence de mes collègues libéraux
avec qui j'aurai l'opportunité de travailler et de faire avancer les
grands projets pour le Québec. D'ailleurs, M. le Président, je tiens à vous
féliciter pour votre renomination. Je tiens particulièrement à remercier les citoyens
du comté de Viau pour leur appui et leur confiance qu'ils m'ont accordés lors
de la dernière élection, et ce, pour un deuxième mandat.
Vous
me permettrez, M. le Président, de souligner que je suis très fier du résultat
obtenu, et ce, grâce au travail exceptionnel de bénévoles dévoués et
motivés. Sans eux, je ne pourrais être ici, devant vous.
J'ai toujours été
mené par le désir de servir et de participer concrètement au développement
économique et social du Québec. Depuis le 9 décembre 2013, j'ai l'honneur de
travailler auprès de personnes provenant de tous les horizons, pour lesquelles
j'ai beaucoup d'estime.
Le
comté de Viau est un très bel exemple de cohabitation entre les
différentes communautés culturelles
qui animent les quartiers de
Saint-Michel, de Villeray et de Pie-IX, un exemple où la diversité laisse et laissera un héritage précieux à Montréal
et au Québec, celui de la tolérance, de l'inclusion et de la fierté. Les organismes
communautaires du comté jouent un rôle très
important auprès de la population. Je salue d'ailleurs le travail de
toutes les femmes et de tous les hommes qui sont, par leurs actions, des piliers du développement de notre communauté. En tant que député et fier Michellois, je préconise une approche de proximité et de collaboration. Avec les citoyens, les organismes et les différents acteurs de
la communauté, je vais mettre toutes mes énergies dans le développement socioéconomique
de Viau, dans la création d'emplois, dans l'éducation, dans la lutte au décrochage scolaire, dans une meilleure intégration
des nouveaux arrivants et dans le rayonnement de la richesse
interculturelle de Viau.
Le
23 avril dernier, le premier ministre m'a offert de relever un important et grand défi.
Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques est essentiel à la croissance du
Québec, et je m'engage à faire tous les efforts pour relever ce défi. Je suis
préoccupé pour l'avenir du Québec, pour l'avenir
du Canada et pour l'avenir de toutes les générations à
venir. En tant que ministre, je vais écouter les préoccupations des Québécois et m'assurer que le développement du Québec soit effectué de manière
responsable. Avant toute chose, je vous assure que nous allons exploiter
nos ressources naturelles de façon durable. Notre gouvernement prendra en main la filière des hydrocarbures de façon
intégrée, cohérente et globale. Il faut arrêter de regarder les dossiers à la
pièce et de faire du cas par cas. Nous
allons faire avancer le dossier avec rigueur, et, pour ce faire, le premier
ministre a annoncé dans son discours inaugural que nous allons amorcer
une évaluation environnementale stratégique de l'ensemble de la filière des
hydrocarbures.
La
lutte contre les changements climatiques est un enjeu planétaire incontournable
que le premier ministre a placé en tête de liste de ses priorités. Les
défis sont de taille. Il importe de les relever pour assurer la qualité de vie
de la population actuelle et celle des
générations futures. Cela nécessite d'inscrire de développement durable dans
l'ensemble de nos actions, dont celles à
caractère économique et dans un régime international qui tend vers la sobriété
en carbone. Les derniers constats scientifiques sur le réchauffement
planétaire sont alarmants. Si la tendance se maintient, la planète pourrait subir une hausse de 4° à 5° d'ici 2100,
selon le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat.
Ici comme ailleurs, la variabilité du climat
engendrera des bouleversements environnementaux, économiques et sociaux.
Ils sont même déjà commencés, tel qu'en fait
état le U.S. Climate Assessment, qu'a rendu public le président Obama il
y a quelques semaines. Notre gouvernement n'est
pas sourd à ces avertissements. Beaucoup d'efforts sont et seront
consacrés à améliorer notre capacité d'adaptation à ces changements.
Dans cette optique, la
Stratégie gouvernementale d'adaptation aux changements climatiques 2013-2020 et
le Plan d'action 2013-2020 sur les
changements climatiques mettront de l'avant de nombreuses mesures pour mieux
s'adapter, telles que le développement des connaissances, la prise en compte,
par les communautés, des risques associés aux changements climatiques dans la
planification de l'aménagement du territoire et de la sécurité civile, aux
impacts sur la santé de la population, l'adaptation
de plusieurs secteurs économiques aux impacts des changements climatiques
ou encore la protection de nos ressources en eau.
Notre gouvernement intensifiera également ses
actions pour lutter contre les changements climatiques. Le Québec a offert une encourageante performance
entre 1990 et 2012 en atteignant la cible de réduction de 6 % sous le
niveau de 1990 qu'il s'était fixée, tel que l'indique le tout récent inventaire
canadien de gaz à effet de serre.
• (20 h 40) •
Cependant, il
y a encore beaucoup à faire. Au cours des prochaines années, les efforts se
poursuivront et s'intensifieront pour améliorer de façon significative
nos résultats. En ce sens, le marché du carbone est l'outil central de l'action
gouvernementale du Québec pour lutter contre les changements climatiques.
Il est également un outil porteur d'avenir, car nous souhaitons que la récente liaison de notre
marché à celui de la Californie puisse inspirer de nouveaux partenaires
à se joindre à nous. Nous allons travailler en ce sens.
Le Québec et la Californie sont des précurseurs
en Amérique, car notre système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre est le
premier système au monde qui couvrira non seulement les secteurs de la production industrielle et de l'électricité, mais également
l'ensemble des carburants et combustibles fossiles.
Il s'agit d'un important
outil économique qui permet de
réduire nos émissions tout en offrant de la flexibilité aux entreprises
et aux citoyens et en favorisant notamment l'efficacité
énergétique et le développement des technologies plus performantes. Il
permettra au Québec de se donner une économie plus compétitive à moyen et à
long terme.
Par ailleurs,
la recherche, l'innovation et le développement technologique offrent des
avenues intéressantes pour répondre
aux défis environnementaux. Ces activités sont souvent à l'origine d'idées
ingénieuses qui contribuent à l'essor des
technologies propres, lesquelles sont à la fois bénéfiques pour l'environnement,
pour l'emploi et pour la croissance économique du Québec. Il est
possible de se démarquer en proposant des projets novateurs. Nous croyons
beaucoup au potentiel des technologies bleues et vertes pour répondre aux défis
environnementaux. Nous souhaitons que les préoccupations environnementales s'intègrent
encore davantage au discours économique et qu'il puisse contribuer à un
véritable développement durable de notre société.
Le 23 avril
dernier, le premier ministre mentionnait lors de l'assermentation des ministres
que la protection de l'environnement est une source d'innovation et d'excellence
tout à fait compatible avec la croissance économique. Dans cet ordre d'idées, en plus de favoriser le développement du
transport maritime et des échanges internationaux, la stratégie maritime
pour le Québec, que notre gouvernement s'est engagé à mettre en place, est un
excellent exemple de gestion responsable et intégrée d'une ressource aussi
précieuse et vitale que l'eau. Elle donnera un nouvel élan au transport
maritime par le biais d'investissements dans nos infrastructures portuaires, le
développement du transport intermodal et en dynamisant les chantiers maritimes
québécois, et ce, dans un objectif de relance économique et de réduction de gaz à effet de serre, lié au
transport des personnes et des marchandises. Le Québec s'inscrira dans l'économie
bleue en investissant dans la recherche et le développement des technologies
marines, et la stratégie encouragera aussi le remplacement des navires vétustes
par des navires plus verts, plus propres, plus sécuritaires et plus efficaces.
Il nous faut saisir ces occasions découlant du
développement des technologies marines et environnementales.
Dans les
opportunités à saisir, la relance du Plan Nord s'avère un autre projet
important pour notre gouvernement afin de favoriser le développement
économique et la création d'emplois dans toutes les régions du Québec. Nous
maintiendrons notamment l'objectif de mettre en réserve du développement
industriel 50 % du territoire situé au nord
du 49e parallèle après que celui-ci ait été caractérisé selon son
potentiel économique. Nous favorisons également l'acceptabilité sociale
des projets et prioriserons le respect de l'environnement et du développement
durable.
M. le
Président, en terminant, permettez-moi de m'adresser directement aux différents
acteurs et intervenants du milieu
environnemental. Ensemble, nous devons trouver de meilleures solutions. Nous
avons l'obligation d'innover pas uniquement dans une perspective à court
terme mais aussi dans une vision d'avenir pour les générations futures :
des choix à faire dans le présent pour l'avenir.
Nous devons saisir de nouvelles opportunités offertes par le
développement des technologies propres, par le Plan Nord et la stratégie
maritime.
Ensemble, nous devons trouver de nouvelles
façons de faire. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre, pour cette intervention. Mme la députée d'Iberville, je vous
cède la parole.
Mme Claire Samson
Mme
Samson : Merci, M. le Président, chers collègues. M. le Président,
avec quelques minutes à faire en première période et un pointage de deux à un en faveur du Canadien, je puis vous
garantir, M. le Président, que je pourrai identifier par leurs noms ce
soir toutes les personnes qui composeront la cote d'écoute de l'Assemblée
nationale.
Alors,
M. le Président, oui, députée d'Iberville le magnifique, avec ses 60 000
citoyens occupant 16 municipalités, un
comté majoritairement agricole, avec ses érablières, ses vergers, ses fermes
laitières, ses maraîchers et ses céréaliers, des gens généreux et accueillants et des communautés tricotées serré, un
comté dont les enjeux principaux ne diffèrent pas beaucoup de ceux d'un grand nombre de comtés
québécois : l'accès aux services de santé, de garderie, le fardeau
fiscal qu'on leur impose. Et là-dessus on ne peut pas dire que le discours
inaugural du premier ministre les aura vraiment rassurés. Mais il y a aussi des défis et des
enjeux importants et propres pour nos entreprises agricoles. Et bien sûr il y
aura tous les débats sur les
infrastructures, dont l'achèvement de l'autoroute 35, qui constitue un axe
routier vital pour la région et pour le commerce avec les États-Unis. L'achèvement
de la 35 a d'ailleurs fait l'objet d'une promesse électorale du premier
ministre lors d'une visite dans le comté d'Iberville et de Saint-Jean.
Permettez-moi
d'abord, M. le Président, de remercier les citoyens d'Iberville qui m'ont
désignée pour les représenter, et je
tiens à ce qu'ils sachent que je suis résolue et déterminée à ne pas les décevoir
et à travailler étroitement avec leurs élus municipaux. Je les remercie
aussi de continuer à m'interpeller à l'épicerie et à même me donner des conseils sur mes achats. Apparemment que je
pourrais améliorer mes habitudes. Je les remercie aussi d'en profiter
pour me faire part des choses qui les préoccupent et des dossiers qu'ils jugent
prioritaires.
Je
tiens aussi à remercier mon équipe de bureau de comté. J'ai compris assez
rapidement que la députée devait être efficace
partout. Il est donc impératif pour moi d'être rassurée à l'effet que, pendant
que je suis ici, les dossiers du comté, qu'il s'agisse de dossiers citoyens, d'activités locales ou de dossiers
politiques… qu'ils soient menés rondement, et j'ai une équipe tout à
fait apte à relever ces défis. Je les nomme, si vous me le permettez : M.
Daniel Asselin, Mme Natasha Barnes Crépeau et Marielle Charbonneau. Je peux
compter sur eux et sur leurs compétences pour m'assurer que dans le comté ça va
bien.
J'aimerais aussi
remercier l'équipe de l'Assemblée nationale et son personnel. Il m'a été peu
souvent donné d'observer une organisation
aussi professionnelle, compétente et tournée vers les besoins de sa clientèle.
C'est un exemple, et certainement ces
gens pourraient servir d'inspiration à plusieurs services publics. Je les
félicite et les remercie pour leur accueil.
Je
remercie aussi l'équipe de la Coalition avenir Québec pour son appui pendant la
campagne et je remercie mon chef, François Legault, pour m'avoir confié
des dossiers : culture, communication, la langue et la Montérégie. Mais beaucoup de ces dossiers me tiennent à coeur après
avoir oeuvré plus de 40 ans dans les industries de télécommunications et de culture. D'ailleurs, les transformations et
changements que vivent les artistes, artisans, réalisateurs,
producteurs, distributeurs et diffuseurs des
biens culturels sont majeurs. L'ère numérique n'est plus un spectre qu'on
appréhende, elle est bien là, et il
nous faut être prêts à en saisir toutes les opportunités et non à en subir les
conséquences. Tous ces dossiers et bien d'autres vont me passionner et
me motiver au cours des sessions, et j'ai bien l'intention d'intervenir de
façon constructive et positive.
En
terminant, M. le Président, et sur une note un peu plus personnelle, plusieurs
pensent, et j'en suis, qu'on se comporte
au travail et professionnellement comme on se comporte lorsqu'on pratique son
sport préféré. Je n'ai pratiqué qu'un sport dans ma vie, et c'est l'équitation,
le saut et le dressage. J'ai appris très jeune deux choses. Un, quand on fait une chute, il n'y a qu'une option : s'épousseter,
remonter, parfois avec des blessures graves, mais il faut continuer. J'ai
aussi appris très jeune que c'est lorsqu'on
est en suspension au-dessus du premier obstacle à franchir qu'il faut
commencer à préparer celui qui vient.
Ce
n'est pas le temps de célébrer, c'est le temps de préparer le prochain. C'est
donc, probablement, ma conduite sportive
que vous observerez le plus souvent. J'ai la réputation d'être une cavalière
qui a beaucoup d'équilibre, qui cherche à s'améliorer
constamment. Je suis patiente. On dit aussi que j'ai la main généreuse, et je
ne fais appel à la cravache qu'en dernier recours.
Pour
poursuivre mon analogie, M. le
Président, on peut dire que la
culture québécoise est un cheval champion et
multidisciplinaire. Il faut bien le soigner et le motiver. Sa cavalière, que je
salue, devra être d'aplomb et savoir faire équipe avec lui afin qu'il continue
à se démarquer et à nous rendre fiers, et je serai très heureuse d'y
collaborer. M. le Président, je vous remercie.
• (20 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci. Merci à vous, Mme
la députée d'Iberville. Je cède maintenant la parole à M. le député de Fabre pour son
intervention. M. le député.
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le Président. Écoutez, par où débuter? Je
vais commencer par le début, vous féliciter
pour votre réélection à la présidence, ainsi que vos collègues. Ce sera un plaisir.
J'entrevois avec beaucoup de
plaisir de travailler au cours des quatre prochaines années et demie dans vos…
de vous appuyer dans vos fonctions à la présidence.
Évidemment, il est
important pour moi de féliciter les collègues avec qui j'aurai le plaisir et le
privilège de travailler dans la 41e législature. Et j'écoutais, tout juste
avant moi, la députée d'Iberville. M. le Président, je trouve toujours
fascinant, j'adore… je fais une confession, j'en profite, en début de la 41e…
Une voix :
…
M.
Ouimet
(Fabre) : J'adore… Non, j'allais dire, c'est…
Des voix :
…
M.
Ouimet (Fabre) : J'adore le travail parlementaire, et ce qu'il
y a de formidable dans le travail parlementaire, c'est la richesse, la richesse des expériences, la richesse, quand on
écoute les collègues, et c'était le point que je voulais faire, dans les… Ce n'était pas tellement la
cravache comme l'originalité du propos de la collègue d'Iberville et de
tous mes collègues que j'ai beaucoup de plaisir à écouter.
Et
donc c'est avec beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté que j'entreprends ce
deuxième mandat comme député de
Fabre, et j'entrevois avec beaucoup de plaisir de travailler avec tous les
collègues des deux côtés de la Chambre. Je tiens également à remercier
ceux qui, malheureusement, se sont présentés aux élections mais qui n'ont pas
été élus, les gens qui se sont présentés
dans le comté de Fabre en particulier, mais aussi à la grandeur du Québec, tous
ces Québécois, ces Québécoises qui
ont témoigné de la vivacité de notre vie démocratique, de la puissance de la
démocratie, qui est très vivante au Québec, et, ces hommes et ces femmes
qui ont osé relever ce défi, nous leur en sommes redevables, et je tiens à
souligner leur participation à cette vie démocratique et à les remercier.
Pour moi, c'est
un deuxième mandat, et je tiens, d'entrée de jeu, à remercier la confiance des
électeurs de Fabre qui, pour cette
deuxième élection, m'ont choisi comme leur représentant. C'est avec beaucoup de
fierté mais aussi beaucoup d'humilité que j'entreprends ce mandat, et je
leur réaffirme ma disponibilité, sans aucune limite, à travailler sans relâche,
avec toute mon énergie, avec évidemment notre ministre responsable de la région
de Laval, la députée de Mille-Îles, l'autre député qui est au bout, c'est-à-dire
au bout de l'île — moi,
je suis à l'extrémité ouest, elle est à l'extrémité
est — mais
aussi avec les autres collègues de Laval. Nous formons une équipe formidable,
M. le Président, et l'ensemble des
résidents de Laval pourront bénéficier d'une équipe déterminée, qui est forte
de ce mandat clair qui nous a été confié, à Laval, mais aussi à la
grandeur du Québec.
Et c'est donc
avec beaucoup de fierté et d'humilité que nous entreprenons ce mandat, et nous
allons travailler dans l'intérêt des Lavallois, évidemment, mais de l'ensemble
de la population du Québec.
Comme l'ont
fait de nombreux collègues… en fait, tous mes collègues
jusqu'à présent, M. le Président, il va de soi, il est absolument nécessaire de remercier toutes ces personnes qui nous ont
appuyés, qui ont contribué et qui ont permis que nous soyons ici, les 125 privilégiés de notre nation, de travailler dans cette enceinte
formidable, travailler dans l'intérêt du Québec. Alors, ces gens qui ont
travaillé très souvent dans l'ombre, très souvent dans l'anonymat, pour nous
aider à mener une campagne... puis ce n'est
pas toujours facile. Cette année... Lors de la 40e législature, c'était une
campagne estivale, il faisait beau, c'était agréable. Donc, le temps était un
peu différent à ce moment-ci. Poser des pancartes quand il fait frette, c'est plus difficile. Alors, merci, merci, merci à
tous ces bénévoles qui ont contribué à mon élection.
Et vous me permettrez... Je sais que c'est une
tâche... c'est très risqué d'oser souligner quelques-unes des personnes qui
nous ont aidés, M. le Président, mais je tiens quand même à souligner
quelques-unes de ces personnes. Mélissa
Dumais, Pier-Olivier Migneault, François-Hugues Liberge, Louis-Martin Beaumont,
Normand Holden et Rares Burlacu ont
joué un rôle essentiel dans cette campagne électorale, avec de nombreux autres
bénévoles qui se sont présentés quotidiennement et qui ont fait un
travail remarquable. Mais je tiens aussi à souligner... Il y a deux personnes,
qui ont fait un travail absolument
extraordinaire, deux personnes qui se présentaient à tous les jours comme si c'était
pour eux... C'est des personnes âgées
qui avaient du temps et qui se présentaient à tous les matins pour faire des
appels téléphoniques. C'était absolument extraordinaire de les voir, c'était
touchant, M. le Président, et je tiens à les remercier : M. Odule Breton et Mme Lucie Laurier. À chaque jour, quand
je me lèverai à cette Assemblée nationale, j'aurai une pensée pour tous ces bénévoles et particulièrement pour ces deux
personnes qui ont cru en moi, qui ont cru au Parti libéral et qui ont
travaillé pour que nous soyons ici et pour travailler pour le Québec. Alors,
merci infiniment.
Je tiens à
remercier le personnel de mon bureau qui... Lorsque nous sommes à Québec,
lorsqu'on fait notre travail de parlementaires en commission à débattre
de projets de loi, débattre au salon bleu, nous ne sommes pas auprès de nos électeurs. Vous savez tout ce que ça
représente. Et ces gens qui sont dans nos comtés pendant que nous sommes
ici sont absolument des rouages essentiels
des services que nous rendons à la population, qui nous permettent de remplir
notre serment que nous avons prêté, qui
sont, à toutes fins pratiques, notre alter ego. Alors, dans mon cas, il s'agit
de Walter Calderon et de Sonia
Paquin, qui sont à la maison, qui sont dans Fabre et qui rendent des services
inestimables au quotidien, qui sont dévoués aux citoyens de ma
circonscription. Et, pour ce dévouement qu'ils ont envers ces gens, je tiens à
les remercier infiniment.
Un mot sur
une touche un peu plus personnelle, M. le Président, évidemment ma famille, mes
enfants qui font le sacrifice — en fait, j'aime penser que c'est un
sacrifice — de se
priver de ma présence. Laissez-moi vivre de mes illusions. Alors, mes enfants, Anne-Sophie, Marie-Claire,
Rosalie, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, et Luca, se privent de
ma présence difficilement, mais tout de même
je les aime de tout coeur, et merci d'être là malgré mes absences et d'accepter
mon engagement envers le Québec à titre de député.
M. le Président, nous venons de connaître un
résultat d'élection, et, comme à chacune des occasions, une élection, c'est l'expression de la sagesse
collective des citoyens du Québec. On peut être déçus des résultats, que ce
soit du point de vue personnel lorsqu'on n'est
pas élus comme députés, ou au contraire élus, ou collectivement comme
gouvernement ou comme parti qui est défait, mais il y a, M. le Président, à n'en
pas douter, une sagesse collective lorsque
les électeurs s'expriment. Et il faut avoir cette sagesse, en ce qui nous
concerne, de l'apprécier, de reconnaître ce jugement porté par les gens
que nous servons.
• (21 heures) •
Lorsqu'on se présente comme candidat aux élections, lorsqu'on offre, comme parti politique,
un programme, un projet à la société,
on se soumet au jugement de la population, et il faut accepter ce jugement, il
faut accepter… Quelques fois, ça peut
sembler étrange qu'est-ce qui se cache derrière ce vote, mais il y a toujours
des éléments de sagesse collective, et il faut, M. le Président, l'apprécier,
et ces éléments-là doivent absolument guider au quotidien notre travail comme
députés. Comme parlementaires, nous devons garder à l'esprit ce choix fait par
nos électeurs.
Évidemment,
il y a une obligation, et je rejoins, je reprends certains propos du premier ministre, qui a souligné l'importance de la transparence, l'importance du dialogue, l'importance d'être à l'écoute
de cette population. Ça ne s'arrête pas au moment du vote, M. le
Président, c'est un dialogue qui est
perpétuel avec nos électeurs. Et il est important, il est important de
garder ces canaux de communication actifs, d'être à l'écoute, mais il est
important aussi d'agir conformément à nos
engagements, au programme que nous proposons. Et, dans ce cas-ci, M. le
Président, je pense que le jugement collectif
qui a été posé est un jugement clair, non équivoque, qui était de confier au
premier ministre et au gouvernement libéral les destinées du Québec pour
les quatre années qui suivent, un mandat clair, fort, une direction claire
proposée par le premier ministre. Et c'était également, et c'est malheureux,
mais c'était également, pour l'opposition officielle maintenant, un rejet de ce
qui avait été proposé du précédent gouvernement.
Alors, M. le
Président, notre destination, pour reprendre les propos du premier ministre, c'est
un Québec prospère, juste et libre de ses choix. C'est vers cette
destination que le premier ministre nous propose de nous diriger. Il y a évidemment, dans cet énoncé, très court, très
bref, mais que je retiens, un élément qui, moi, sur lequel je veux
insister, c'est celui… la dimension de la justice, la justice sociale, cette
justice sociale, M. le Président, qui est au coeur des valeurs libérales. Tant
du discours que de nos valeurs, tout s'articule — c'est ma vision, c'est
comme ça que je conçois notre engagement
collectif au sein du Parti libéral — autour de ce thème central de la justice, de
la justice sociale. Évidemment, pour
un juriste comme moi, vous aurez compris, M. le Président, que le fil
conducteur de mon parcours professionnel, c'est celui de la justice. Alors, je me reconnais facilement dans cette valeur
importante, dans cet énoncé de principe qu'est celui de l'importance de
la justice sociale.
Mais, M. le
Président, lorsqu'on parle de justice sociale, on parle de partage de la
richesse. Mais, pour partager cette richesse, encore faut-il la créer,
et c'est là où nous en sommes aujourd'hui, au Québec, confrontés à des choix…
des choix difficiles. Mais je suis persuadé
que nous avons tous cet objectif de justice sociale. Cet idéal de justice
sociale, nous le partageons tous. Et je pense… j'oserais, M. le
Président, affirmer que nous partageons tous également cette idée, nous acceptons cette idée que, pour partager la
richesse, encore faut-il que nous devions la créer. Et c'est là où nous
en sommes au début de cette 41e législature.
Le premier ministre a, je pense, énoncé très
clairement ce qui était notre défi collectif, c'est-à-dire des choix difficiles
qui s'imposent à nous pour libérer tout le potentiel du Québec. Et c'est ce à
quoi nous convient le premier ministre et le
gouvernement. C'est, dans son discours inaugural, le projet qu'il nous propose.
Pour atteindre cet… réaliser ce défi
collectif, la rigueur est une qualité
absolument essentielle.
Et c'est ce qui va marquer, je pense, M. le Président, le mandat de ce gouvernement, cette rigueur
absolument essentielle qui va nous permettre de surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés.
Je tiens absolument,
M. le Président — et
je vois le temps filer — je tiens absolument à souligner et à applaudir
le changement de ton auquel le premier ministre nous convie. Le premier
ministre nous a dit qu'il souhaitait
une ambiance de respect réciproque. Je pense que les collègues que j'ai
eu le plaisir de côtoyer depuis le début de la 40e législature auront compris… en tout cas, je ne pense pas
qu'ils vont être surpris de m'entendre me réjouir de cet énoncé, de ce
souhait du premier ministre parce que
c'est ce que j'essaie de promouvoir, cette approche empreinte de respect,
depuis le début de mon arrivée à l'Assemblée nationale.
Et, comme c'est
souvent mon habitude, M. le Président, parce
que je pense que c'est important,
vous me permettrez de citer notre
code d'éthique parce que je
pense, chers collègues,
que nous aurions avantage à nous y référer plus souvent. Vous me permettrez… Je sais que vous le
connaissez, mais c'est toujours bon d'y référer à l'occasion. Vous me
permettrez de citer deux articles, l'article 6 et l'article 9, qui, je pense,
résument ou illustrent à la perfection ce changement de ton auquel nous convie
le premier ministre, et je pense que les idées s'y retrouvent à merveille.
Alors, l'article 6 dit ceci : «Les valeurs
de l'Assemblée nationale sont les suivantes :
«1° l'engagement envers l'amélioration des
conditions sociales et économiques des Québécois;
«2° le respect et la protection de l'Assemblée
nationale et de ses institutions démocratiques;
«3° le respect envers les membres de l'Assemblée
nationale, les fonctionnaires de l'État et les citoyens.»
Vous me
permettrez de sauter le reste de l'article 6, que je vous invite à lire de
votre côté. Mais ce qu'on nous dit à
l'article 9, c'est que «les députés reconnaissent que le respect de ces valeurs
constitue une condition essentielle afin de maintenir la confiance de la
population envers eux et l'Assemblée nationale et afin de réaliser pleinement
la mission d'intérêt public qui leur est confiée».
M. le
Président, sans ce respect que nous nous devons tous l'un envers l'autre
au-delà de nos formations politiques, au-delà
de nos débats et de nos défis… ce respect est, tel que nous l'avons consacré
dans notre code de déontologie, une condition absolument essentielle
pour maintenir le lien de confiance qui nous unit envers la population du
Québec que nous desservons.
M. le Président, j'espère que nous aurons la
sagesse de garder en tête ces valeurs qui sont nos valeurs, les valeurs de l'Assemblée nationale que nous avons
acceptées et que, par notre serment, nous avons juré de respecter. Je souhaite de tout coeur, M. le Président, que nous
aurons cette sagesse de garder à l'esprit ces valeurs tout au long de
nos actions comme députés lors de la 41e législature. Merci, M. le Président.
• (21 h 10) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Fabre. Je cède maintenant la parole à M.
le député de Bonaventure pour son intervention. M. le député.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, les premières paroles vont être pour
remercier les citoyennes et les
citoyens de la circonscription de Bonaventure qui ont cru en nous et dont la
sanction est empreinte d'une reconnaissance du travail accompli. Je tiens à leur réitérer mon inconditionnel
dévouement et suis déterminé plus que jamais, avec mon équipe, à les soutenir face aux défis que l'avenir
nous réserve, et Dieu sait s'ils sont nombreux. Je tiens aussi à
féliciter les autres candidats, qui ont mené une campagne empreinte de respect
et de civisme.
Je veux aussi remercier tous ceux et
celles qui ont contribué de près ou de loin à ma réélection. Ils ont su
garder la flamme et me supporter pendant cette troisième campagne électorale,
et ce, en deux ans et demi. Merci à Hélène, Hughes,
Jean-Yves, Doris, Robert, Steeve, Jean-François — et là je change de strate d'âge, là — Mme Leclerc, M. Bernard, M. Audet.
En
ce qui a trait à ma conjointe et mes enfants, j'admire le courage qu'ils ont eu
et qu'ils auront à supporter les aléas de
la vie d'un député. Ils sont quelquefois les victimes collatérales des attaques
que nos fonctions suscitent. Samuel, Nicolas et Johanne, merci.
Ceci étant dit, et de
manière rétrospective, j'aimerais revenir sur certaines positions que le
premier ministre a énoncées lors du discours d'ouverture. Sans vouloir entrer
en profondeur dans tous les aspects du vivre-ensemble qui ont été abordés et
sans vouloir discréditer de manière intempestive et non fondée les stratégies
de gouvernance qui en découlent, il est de notre devoir de répliquer sous
certains aspects qui pourraient être porteurs d'incohérence. Et là j'ai pris
certains dossiers, certains éléments du discours sur lesquels j'émets une
certaine position.
Premier dossier, le dossier des supercliniques. L'objectif
est de créer des endroits hyperspécialisés, hypertechnologisés, où l'arsenal
thérapeutique aura tout le pavé et dont la réquisition sera systématique pour
tous les problèmes de santé pouvant
potentiellement nécessiter un diagnostic technologique. Qui dit imagerie médicale, résonance magnétique ou
radiographie dit coûts, frais, facturation.
Et la question est la suivante : L'utilisation systématique de cet arsenal
pourrait-elle engendrer des coûts exorbitants pour le système de soins de
santé?
Si une personne a mal
au genou, par exemple, et qu'elle se présente dans une superclinique, elle va
être automatiquement orientée vers le diagnostic technologique très coûteux. Si
la même personne se présente dans une unité de médecine familiale, le médecin
va poser des questions sur l'origine du mal, ce qu'on appelle l'étiologie, et peut-être découvrir que le marathon que l'individu
a fait à Ottawa, en fin de semaine, de 21,1 kilomètres a généré une
certaine enflure du genou et que le repos et
la prise d'anti-inflammatoires seraient plus à propos, et toutefois
accompagnés d'un suivi adéquat, que la réquisition d'un diagnostic très coûteux
via des supercliniques.
Deuxième dossier très
important qui est celui de la proposition d'une remise en question du système
fiscal au Québec, réflexion qui pourrait
nous orienter vers une redéfinition des champs de taxation et d'imposition. Et
le scénario qui semble se poindre à l'horizon
est la possibilité d'augmenter la taxe régressive et de diminuer la taxe
progressive, ce qui veut dire en
termes clairs que la taxe TVQ pourrait être augmentée, ce qui viendrait
pénaliser lourdement les gens qui sont obligés d'utiliser tous leurs
revenus pour survivre et qui ne peuvent réorienter une partie de leurs revenus
à l'abri du champ de taxation de la TVQ et,
par le fait même, baisser les impôts des hauts revenus, ce qui accélérerait la
progression de ce qu'on appelle la société duale ou coupée en deux.
Autre
sujet, l'augmentation prévue de 15 milliards de dollars sur 10 ans des
investissements en infrastructures qui est aussi porteur de grandes
problématiques. Outre, outre la décote via l'endettement que cela pourrait
imposer, il existe aussi le risque réel de
surchauffe du secteur qui serait engendré par une offre plus grande que la
capacité du secteur à fournir les
travaux, d'où la possibilité d'une augmentation significative des coûts qui,
encore une fois, nous positionne devant
un danger d'endettement collectif, avec son corollaire d'augmentation importante
des profits pour certaines entreprises.
Le
premier ministre a aussi attiré mon attention lorsqu'il nous a mentionné qu'il
souhaitait créer des emplois dans toutes
les régions du Québec — bravo — et que l'environnement
socioéconomique est un puissant déterminant pour la santé d'une population. J'abonde dans le même sens
et tiens à rajouter que l'espérance de vie, qui est un indicateur de la
santé, est directement reliée à l'espérance en la vie et que cette espérance en
la vie est construite à partir de la capacité à voir le futur avec assurance et
prévisibilité.
L'imprévisibilité est
pathogène, ça engendre l'anesthésie de l'action et la peur du futur. À titre d'exemple,
il est prouvé que, lorsqu'on a des prévenus
et des détenus, deux prévenus, deux personnes en attente de sentence qui ne
savent pas ce qui les attend, une personne
qui a fait trois meurtres, une personne qui a volé trois pommes, le taux de
suicide est très élevé chez ces gens-là nonobstant la gravité de la
peine. Et, à partir du moment où ils ont leur sentence, le taux diminue de
manière très significative : 25 ans pour un, trois jours de travaux
communautaires pour l'autre.
L'emploi
permet cette prévisibilité et donne une fenêtre de projection meublée de
projets mobilisateurs pour soi et pour ceux qui nous entourent, c'est-à-dire
la famille, maison, éducation, vacances, accès aux loisirs, etc. Dans ce
contexte, je ne peux qu'inviter le premier ministre à respecter ses engagements
envers notre région et à permettre à la population
de la Gaspésie d'avoir accès à un contexte
socioéconomique qui permet l'épanouissement de notre population et de se positionner clairement en faveur du projet
de Ciment McInnis, qui va, soit dit
en passant, créer 2 300 emplois pendant la phase de construction, dont 700 en Gaspésie, et
400 emplois directs et indirects à temps plein par la suite. Le droit de
vivre et de se développer n'est pas
strictement l'apanage des régions où la deuxième opposition a des visées
électoralistes. Et j'ai un peu de problèmes
avec la réduction des individus à une simple fonction de contribuables, qui,
selon moi, est plus que discutable, qui découle d'une vue de l'esprit
qui manque de périphérie. Et, pour revenir au projet de Ciment McInnis, c'est
le plus gros projet industriel de l'histoire de la Gaspésie, et nous n'avons
pas les moyens de nous en passer.
Les
coûts liés à la pauvreté sont énormes. Suicide, toxicomanie, décrochage
scolaire, apparition précoce de maladies chroniques, violence familiale, tous ces phénomènes détruisent le tissu
social et nécessitent des investissements considérables de la part du
système de soins. Il y a un coût à la pauvreté aussi. Nous souhaitons aussi que
la stratégie d'intervention gouvernementale
pour le développement de la région de la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine
soit maintenue et priorisée, car il s'agit
d'un plan qui nous a été fourni par les différentes organisations du milieu. Ce
travail n'est pas partisan, et les enjeux
qu'il comporte correspondent aux attentes les plus réalistes des acteurs de nos
circonscriptions, qui ont travaillé avec confiance à nous fournir leurs priorités. Cette stratégie implique des
actions déterminantes pour notre développement, que ce soit pour le maintien de nos services de
transport, comme mon collègue député de Gaspé l'a mentionné tout à l'heure,
l'accès à la formation universitaire, de faire de la Baie-des-Chaleurs une des
plus belles destinations de voile au Québec et même en Amérique du Nord, ou
soutenir l'adaptation des industries forestières aux défis qu'elles vivent.
Parlant
de forêts, j'aimerais dire un mot sur ma fonction de critique en la matière. Le
premier ministre du Québec a été élu dans une circonscription où des
activités économiques liées à la forêt sont très importantes, et son élection
est porteuse d'attentes importantes de la
part des différents acteurs du secteur. Un petit retour en arrière nous informe
que l'industrie a vécu, depuis 2005, la fermeture de près de 300 usines de
manière permanente ou temporaire et que près de
20 000 emplois ont été perdus. Qui plus est, près de la moitié des usines
en Gaspésie ont été fermées. Et le sort des travailleurs est d'une
tristesse inouïe.
Je demande donc au premier ministre d'avoir un
intérêt particulier pour ce secteur, qui est associé à notre histoire profonde, à la survivance de nos régions.
Et je tiens à rappeler que la majorité des travailleurs forestiers ne le
font pas par obligation, mais bien par amour
des grands espaces et de la vie en forêt. Je réitère la position de notre parti
en ce qui a trait à la Charte du bois
et tiens aussi à rappeler que le Rendez-vous national de la forêt, où plus de
250 intervenants du monde forestier étaient réunis, a permis une concertation
importante, où des pistes de solutions pour l'avenir de la filière bois firent
consensus.
En
conclusion, mes sincères félicitations à tous ceux et celles qui ont été élus,
ici, aujourd'hui, et je tiens à vous dire que c'est un grand plaisir de siéger
dans cette enceinte. Et n'oubliez pas de saluer tout le monde en montant, parce
qu'en descendant c'est les mêmes gens que vous allez saluer.
Motion formulant un
grief
M. le
Président, j'ai une motion de censure ici. C'est ma première, écoutez. Bon, je
présente la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour le climat d'austérité
sélective qu'il choisit de laisser planer sur la classe moyenne et les
plus démunis de la société québécoise.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le député de
Bonaventure. Votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité. Merci pour votre intervention. Je vais aller
du côté de M. le député de Masson et puis par la suite, du côté de M. le
député de Portneuf. M. le député de Masson, je vous cède la parole.
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Merci, M. le Président.
Évidemment, je souhaite tout d'abord remercier les électeurs de la
circonscription de Masson, dont les citoyens de Mascouche et de Terrebonne,
secteur de La Plaine, qui m'ont fait confiance
pour une toute première fois. Je suis extrêmement honoré de les représenter à l'Assemblée
nationale. C'est un immense privilège d'avoir un siège ici, parmi les
125 députés qui représentent les Québécois.
Je ne peux passer sous silence aujourd'hui le
travail de la députée sortante, Mme Diane Gadoury-Hamelin, pour son implication au sein de la communauté.
Après avoir discuté longuement avec la députée sortante, je peux vous
dire que c'est depuis 36 ans qu'elle s'implique
dans la communauté. Elle est maintenant de retour comme directrice
générale du Carrefour jeunesse-emploi des Moulins et je lui souhaite de pouvoir
continuer d'aider nos citoyens tant et aussi longtemps qu'elle en aura la
passion.
• (21 h 20) •
Je veux
remercier mes bénévoles et toutes les personnes qui m'ont supporté pendant la campagne de 2014. Nous avions toute une équipe, et c'est grâce à l'effort
soutenu et leur dévouement que je me joins maintenant à l'équipe des 22
députés de la Coalition avenir Québec. Nous formons, de par nos expériences
professionnelles respectives, une équipe constructive, cohérente et ayant une
vision claire de ce qui doit être fait pour redresser nos finances publiques et
relancer l'économie du Québec.
Vous savez,
cela est peut-être le résultat de ma formation professionnelle comme ingénieur
en mécanique de l'École de technologies supérieure, mais, si je me suis
lancé en politique à l'âge de 34 ans, c'est pour m'impliquer, faire une différence et pour améliorer de façon continue les
services aux citoyens. Vous savez, mon expérience professionnelle dans le privé est principalement dans le domaine du
procédé. J'ai donc, au cours des 10 dernières années développé un esprit
d'analyse axé sur l'amélioration continue. Je vois donc la transition dans le
public comme une continuité de mon expérience
passée. Je suis fier de pouvoir maintenant contribuer à l'avancement de notre
belle province pour que nous puissions retrouver les moyens de nos
ambitions.
M. le Président,
c'est avec cette vision et l'esprit de collaboration que je souhaite rétablir
le citoyen au centre de nos
préoccupations et mettre fin au cynisme qui entache l'image de toutes les
femmes et tous les hommes, comme nous, qui se dévouent pour le bien-être
collectif. Je souhaite donc que la collaboration et la recherche des meilleures
solutions guident les futurs échanges qui auront lieu dans l'enceinte de l'Assemblée
nationale.
Comme nous le
disons en ingénierie, pour tout problème, il existe plusieurs solutions, mais
seule celle qui réussit à attaquer directement à la source les causes
fondamentales peut solutionner de façon permanente le problème. Pour arriver à la recherche de solutions permanentes,
il faut nécessairement utiliser les meilleurs outils mis à notre
disposition. Ce que nous proposons, à la
Coalition avenir Québec, c'est d'être constructif et cohérent dans le but d'améliorer
de façon continue le service au
citoyen et la gestion de l'État. Je peux donc vous dire que la collaboration
que tous semblent vouloir est nécessaire, que, sans la recherche des
causes fondamentales aux problèmes, les solutions que le gouvernement choisira
de retenir ne feront que reporter dans le temps l'implantation de solutions permanentes.
M.
le Président, c'est avec joie que j'ai accepté d'être porte-parole du deuxième
groupe d'opposition en matière d'affaires autochtones ainsi que
porte-parole du deuxième groupe d'opposition de la région de Lanaudière depuis
le 25 avril 2014. Je remercie mon chef, le
député de L'Assomption, de cette marque de confiance, et c'est un grand
honneur pour moi de
pouvoir travailler à ses côtés, de me joindre à sa vision, soit celle de faire
avancer le Québec. C'est avec cette vision jumelée à mon souci de
laisser un avenir sain et un Québec prospère à mon fils afin qu'il puisse
exploiter son potentiel qui m'a motivé à faire le grand saut en politique.
M.
le Président, j'ai eu l'opportunité de m'entretenir, ce matin, avec le ministre
des Affaires autochtones. Je peux vous
dire que le ministre est un homme passionné et que nous nous sommes entendus de
collaborer, ensemble dans un but conjoint,
de faire avancer les enjeux avec les Premières Nations du Québec. Nous voulons
innover et avoir une approche différente afin de solutionner de façon
permanente les enjeux sur lesquels le service aux autochtones travaillera.
Nous,
à la Coalition avenir Québec, ressentons le besoin de faire le ménage dans nos
finances publiques. C'est donc en
ayant en tête la capacité de payer des Québécois et Québécoises que je vais
évaluer les divers programmes existants pour les Autochtones et proposer des idées, des priorités sur lesquelles nous
devrions travailler, l'objectif étant, d'une part, d'améliorer les services et la qualité de vie des
autochtones et, d'autre part, de respecter la capacité de payer du
Québec.
Je dois vous dire que
je suis particulièrement fier de représenter les citoyens de la circonscription
de Masson. Je vis à Mascouche depuis 10 ans,
et c'est sans hésiter que je peux affirmer que la communauté moulinoise de
Mascouche et de Terrebonne se démarque par
sa générosité et sa solidarité afin de répondre aux besoins du milieu. C'est
grâce à nos organismes communautaires, la mobilisation des citoyens mais
aussi de plusieurs entreprises qui veillent au bien-être collectif que les
Moulinoises et les Moulinois peuvent s'épanouir, que la culture peut rayonner
et que la richesse de notre patrimoine peut faire notre renommée.
Ensemble, le
communautaire, les organismes et le secteur privé accomplissent des actions
quotidiennes afin de venir en aide à nos
citoyens dans le besoin, et je les remercie de leur implication. Pour ne
prendre qu'un seul exemple, le Relais
pour la vie de la Société canadienne du cancer de Terrebonne a permis de
ramasser, l'an dernier, près de 575 000 $. Cette année, le
Relais pour la vie aura lieu encore une fois au parc de l'Île-des-Moulins le 6
du 6. J'invite donc toute la population moulinoise à venir participer à cette
marche organisée pour la Société canadienne du cancer.
Je tiens maintenant,
avant de conclure, à souligner le travail assidu de mon équipe de comté. Je
peux vous dire, M. le Président, que nous avons, dans Masson, une équipe
passionnée, constructive et cohérente, au service des citoyens. Je souligne donc le travail de Mme Micheline Patry, Mme
Valérie Tremblay, M. Pierre-Paul Meloche, M. Richard Laliberté et M.
Simon Savignac. Je veux aussi porter une mention spéciale à mes anciens
collègues de chez Pélican, une entreprise
québécoise établie depuis plus de 40 ans dans la région de Laval, fabricant de kayaks, bateaux et
pédalos.
M. le Président, en
terminant, je tiens à porter mes derniers mots sur les gens qui sont les plus
importants dans ma vie, c'est-à-dire mes
proches, ma famille, à commencer pas ma conjointe Nancy. Je tiens également à
saluer mon fils Félix-Antoine, mon frère Simon et mes parents Johanne et
Richard. C'est grâce à nos parents que nous sommes ici tous réunis aujourd'hui,
et je les remercie. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Masson. M.
le député de Portneuf, je vous cède la parole.
M. Michel Matte
M.
Matte : Merci, M. le Président. Chers collègues députés. Et, pour le
bénéfice puis d'intérêt public, je vous dis que Les Canadiens mènent
quatre à un. À la deuxième période, il reste neuf minutes de jeu. Le plus…
Une voix :
…
M. Matte :
Non, non, ce n'est pas moi, Le Canadien, là.
Alors,
c'est un honneur et un grand privilège pour moi d'avoir reçu la confiance des
électeurs de Portneuf et d'avoir été
élu député à l'Assemblée nationale du Québec. Je mesure le privilège qui m'est
accordé de représenter mes concitoyens dans ce prochain mandat du
gouvernement. Après 18 mois d'absence, c'est, pour moi, un retour sur les bancs
de l'Assemblée nationale. Je suis donc autant animé par cette fonction, et c'est
avec le même enthousiasme que je vais représenter les Portneuvoises et les
Portneuvois.
M. le Président, je
profite de l'occasion qui m'est donnée pour remercier sincèrement et
chaleureusement les nombreux bénévoles qui
se sont mobilisés pour contribuer à ma réélection. Sans eux, rien n'aurait été
possible. J'ai eu la chance de
pouvoir compter sur une équipe structurée au bureau électoral autant que pour m'assister
dans les municipalités. Mon épouse,
Marjolaine, a, durant cette campagne électorale, fait preuve d'une écoute, d'une
patience et d'une disponibilité, et
je dois la remercier, tout comme mes enfants, qui acceptent et comprennent que
ma vie personnelle soit partagée avec la vie publique. Ma famille, mes
amis n'ont pas été avares de leur disponibilité, ils ont su m'accompagner
positivement dans cette belle aventure. Je
veux aussi remercier les électrices et les électeurs qui m'ont confié le mandat
de les représenter. Toutes et tous
peuvent être assurés que c'est avec toute mon énergie et toute la transparence
requise que je vais assumer ces fonctions.
M.
le Président, être candidat nécessite d'être épaulé par l'organisation politique
à qui on appartient. Je souhaite remercier les membres de l'équipe qui
ont oeuvré autour de M. Philippe Couillard. J'ai pu compter sur tout le soutien
logistique indispensable au bon déroulement
de la campagne électorale lorsque j'en ai manifesté le besoin, et c'est
avec empressement que certains collègues
candidats sont venus appuyer ma candidature dans mon comté. Je veux
remercier le premier ministre, Mme Lise
Thériault, MM. Yves Bolduc et Carlos Leitão d'être venus à la rencontre des
Portneuvois et des Portneuvoises.
Bien entendu, je ne peux passer sous silence le
programme fort et cohérent qui a été développé par notre chef au cours des 33 jours qui ont précédé notre
élection. La ligne de conduite que nous avons respectée, l'esprit d'équipe
qui a régné et la stratégie adoptée ont donné le résultat
que nous espérions : avoir une représentation forte et majoritaire à l'Assemblée
nationale. M. le Président…
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le député, compte tenu de l'heure… À moins qu'il y ait consentement, M. le
leader adjoint du gouvernement?
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président, si c'est pour quelques minutes, il y a consentement. Si,
de l'autre côté… deux, trois minutes. Il semble que oui.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, consentement pour quelques minutes additionnelles. M. le député de
Portneuf.
• (21 h 30) •
M. Matte : Je vous remercie. M. le Président,
le comté de Portneuf est un vaste espace naturel aux aspects variés et aux contrastes multiples. Ma région se
distingue par la qualité de ses paysages, le large éventail de ses
richesses naturelles et par le charme et la
beauté de ses villes et villages, dont certains ont plus de trois siècles d'histoire.
La nature y est généreuse, avec sa multitude de lacs et de rivières. Son
territoire, situé sur la rive-nord du fleuve Saint-Laurent, est globalement
compris entre la région de Québec et celle de Trois-Rivières.
Portneuf est
un lieu de prédilection pour celles et ceux qui aiment la nature et la pratique
d'activités en toute saison. Il est même devenu une
destination touristique incontournable. La forêt et l'agriculture y dominent,
et des entreprises qui tissent le secteur économique sont fières… des 18 municipalités qui
en forment son territoire. Les Portneuvoises et les Portneuvois sont des
gens ouverts, sympathiques et authentiques. Ils mesurent la chance qu'ils ont
de vivre dans un endroit et dans un environnement sains et d'une qualité de vie
exceptionnelle.
Le comté de
Portneuf est un terreau fertile qui a vu naître des artistes et des sportifs
dont la renommée dépasse les frontières
de notre pays. Quelle fierté pour moi de croiser les mêmes origines que le
réputé cinéaste Denys Arcand, de saluer
le parolier le plus connu de la francophonie, M. Luc Plamondon, et de côtoyer
la famille… et l'auteur-interprète Lynda
Lemay, et d'être témoin de l'ascension fulgurante du jeune David Thibault,
personnifiant Elvis Presley. Sur le plan sportif, nous ne sommes pas en
reste. Le hockeyeur Joé Juneau démontre son engagement social, son appartenance
forte au milieu. Je veux aussi citer Chantal
Petitclerc, cette championne paraolympique qui détient plus de 21
médailles d'or, dont plusieurs… En plus,
Portneuf se démarque pour sa qualité… et ses produits du terroir et sa mise en
marche… les produits… les fromages font partie des plus grandes tables.
Dès le
lendemain de mon élection, j'ai constitué une équipe forte et efficace qui s'est
vite mise au travail et je veux les
remercier et leur dire à quel point leurs engagements à mes côtés sont d'une
importance capitale pour faire avancer les dossiers.
Donc, compte tenu de l'heure aussi, je tiens à
vous dire que je suis conscient que cette vie de député m'est en quelque sorte
prêtée, et je veux assurer mes concitoyens que je vais continuer à être à leur
écoute, à leur proximité, et que ma priorité sera toujours de défendre leurs
intérêts, et que je vais être à la hauteur de leurs attentes. Et je vous
remercie, M. le Président.
Ajournement
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Portneuf.
Donc, compte tenu de l'heure, j'ajourne les
travaux à demain, mercredi 28 mai, à 9 h 45. Merci. Bonne fin de
soirée. Bonne fin de match.
(Fin de la séance à 21 h 34)