(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous
souhaite une très belle journée. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration de
députés, et je cède la parole à M. le député de Repentigny.
Féliciter M. Antoine Laporte, lauréat du prix William-D.-Hatfield
M. Scott McKay
M.
McKay : M. le Président, j'aimerais porter à votre attention une mention
honorable remise à un citoyen de ma circonscription, M. Antoine Laporte. M. Laporte est
directeur adjoint au Service de la gestion des infrastructures de la ville de Repentigny, notamment responsable des usines de production et de traitement des eaux, et
c'est une connaissanceà moi depuis plusieurs
années. M. Laporte a récemment reçu le
prix William-D.-Hatfield, remis par le Réseau Environnement, pour son
rôle déterminant dans l'exploitation de la technologie de biométhanisation à la station de traitement des eaux
usées de la ville. Les biogaz récupérés sont utilisés pour le chauffage de la
station, l'alimentation du digesteur lui-même, réduisant par le fait même les émissions de gaz à effet de serre
produites par les eaux usées.
Le travail d'Antoine Laporte et son équipe a
permis à la municipalité de Repentigny de devenir une référence en matière de traitement des eaux usées au Québec. Réduction des coûts et bénéfices pour l'environnement, voilà deux bonnes raisons pour poursuivre le virage vert que le
Québec a déjà amorcé. Félicitations à Antoine Laporte!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Repentigny. Alors, Mme la députée de Soulanges, je vous cède la parole.
Féliciter les 47 finalistes au concours
Ovations Vaudreuil-Soulanges et
particulièrement trois entreprises
gagnantes
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. Je voudrais féliciter les 47 finalistes au concours
Ovations Vaudreuil-Soulanges 2013 et tout particulièrement souligner la détermination et le
sens des affaires de trois entreprises du comté qui ont remporté le premier prix de leurs catégories.
Premièrement, l'Auberge des Gallant, fondée en 1972, est un fleuron de notre industrie touristique. Après la
reconstruction de l'hôtel, détruit en partie en 2012, l'Auberge des Gallant
renaît de ses cendres et maintenant les fondateurs, Linda et Gérard
Gallant, peuvent aussi compter sur la relève entrepreneuriale assurée par leurs
trois fils.
Deuxièmement, Filosofia, fondée en 2001,
oeuvre principalement dans le domaine du jeu de société. Au fil des ans, Filosophia
s'est bâti une solide réputation, lui permettant de travailler avec des
éditeurs de partout dans le monde. Aujourd'hui, Filosophia est l'un des
plus grands éditeurs québécois de jeux de société.
Enfin, Denise Stilmann, travailleuse
autonome, a ouvert, en 2010, la première boutique en ligne d'empanadas, de pâtisseries typiques de l'Argentine, et
elle s'est donné une vocation communautaire. Ainsi, une partie de ses profits
est destinée aux enfants…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : En terminant.
Mme
Charlebois : …dans le besoin.
Voilà
de belles démonstrations de la fibre entrepreneuriale dans Soulanges. Félicitations.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée de Soulanges, pour cette déclaration. M. le député de Beauharnois.
Souligner la nomination de Mme Suzanne Fortier,
première rectrice francophone de l'Université McGill
M. Guy Leclair
M. Leclair : Merci, M. le Président. Chers collègues, l'Université
McGill à Montréal a récemment porté à sa tête pour la
première fois de son histoire une rectrice francophone. La nouvelle principale
et vice-chancelière, Mme Suzanne Fortier, est originaire de Saint-Timothée, maintenant
devenu Salaberry-de-Valleyfield, dans la circonscription deBeauharnois. Cette nomination démontre de manière
éloquente que la prestigieuse université McGill est l'université de tous
les Québécois, peu importe leur origine ethnique ou linguistique.
C'est donc avec une immense fierté que je
m'adresse à Mme Fortier. Mes plus sincères félicitations au nom de tous ces citoyens d'origine… Nous vous souhaitons le
meilleur des succès dans ce nouveau défi. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Beauharnois. M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je vous cède la parole.
Souligner les exploits des athlètes
du cégep André-Laurendeau
M. Robert Poëti
M.
Poëti : Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui vous
parler des exploits sportifs du cégep André-Laurendeau
de LaSalle. Le cégep compte 150 athlètes, dont l'âge se situe entre 17 et 22
ans, pour 11 équipes sportives, incluant le hockey masculin et le
volleyball féminin, qui évoluent dans la première division de la ligue
collégiale, donc l'élite des sports.
À
l'aube des bilans de l'année 2013, voici quelques exploits à souligner.
L'équipe de golf a remporté le championnat
provincial. L'équipe féminine de cross-country est couronnée championne de
conférence. L'équipe masculine a
terminé au deuxième… au provincial. Toutes deux ont remporté la médaille de
bronze, sans oublier l'équipe qui a remporté la médaille d'or au Défi
Cheer UQAM lors du championnat régional de cheerleading. Cela, M. le Président,
n'est que quelques-uns de leurs accomplissements sportifs.
En terminant, je suis très fier de savoir que
notre cégep, qui non seulement forme une solide relève professionnelle, mais aussi excelle dans les sports de
tous genres... Merci, M. le Président. Félicitations à tous.
• (9
h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. M. le député de Granby, pour votre déclaration.
Souligner le 45e anniversaire du cégep Granby—Haute-Yamaska
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Le cégep de Granby—Haute-Yamaska fête ses 45 ans. Granby
a eu son cégep
en 1968, mais qui était, à ses débuts, un campus du cégep de Sherbrooke. C'est
seulement en 1978 que le cégep de Granby a commencé à voler de ses
propres ailes. Afin de mieux grandir, notre cégep a toujours travaillé main
dans la main avec le milieu en créant des
programmes de formation de la main-d'oeuvre adaptés aux besoins de la région,
une façon toujours très factuelle de faire. Que ce soit pour les besoins du
parc industriel ou ceux du domaine de la santé, du tourisme ou de la petite
enfance, le cégep de Granby est prêt à former la relève. On y retrouve même la
seule école de la chanson francophone en Amérique du Nord.
Certains seraient tentés de s'asseoir sur
leurs lauriers et profiter du bon vent, mais ce n'est pas le cas du directeur général
Sylvain Lambert et de son équipe, qui attendent seulement l'approbation du
financement de sa nouvelle technique de
génie mécanique pour mettre sur les rails son projet d'institut technologique.
Cet institut, qui sera un centre d'excellence dans le domaine manufacturier, regrouperait sous un même toit les
programmes d'électronique industrielle, génie industriel et de génie
mécanique, saurait répondre aux besoins toujours grandissants des parcs
industriels de la région.
D'avoir
un cégep aussi éclairé dans ma circonscription me comble de fierté. Je souhaite
donc un bon 45e à tous les employés et M. Lambert. Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Granby. Mme la députée d'Iberville, je vous cède la parole.
Rendre hommage à Mme France Demers et aux
autres agricultrices lauréates du Gala Saturne
Mme Marie Bouillé
Mme
Bouillé : Merci, M. le Président. J'aimerais rendre hommage
à Mme France Demers, qui a été élue Agricultrice
de l'année 2013 au Gala Saturne de la Fédération des agricultrices du Québec.
Depuis maintenant 24 ans, Mme Demers, avec son conjoint, développe son
entreprise laitière et acéricole. Très dynamique et polyvalente, elle s'implique dans toutes les facettes de
l'exploitation agricole. Je veux également souligner la nomination de Marie-Christine
Brière à titre d'agricultrice de la relève, de Louise Gingras comme
Agricultrice entrepreneure et de Sara Patenaude comme Agricultrice de passion.
Les
gagnantes du Gala Saturne 2013
font partie de ces femmes pour qui l'agriculture est
une passion contagieuse. C'est donc avec une très grande joie et une grande
fierté que je reconnais l'apport inestimable de ces femmes enagriculture. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée d'Iberville. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Rendre
hommage à Mme Thérèse Latour,
bénévole de la circonscription de Bourassa-Sauvé
Mme
Rita de Santis
Mme de Santis : Merci, M. le Président. C'est un immense honneur pour
moi de rendre hommage à Mme Thérèse Latour, une grande bénévole de
Montréal-Nord. Depuis 34 ans, Mme Latour aide les plus démunis de notre communauté. Elle est un formidable modèle de dévouement, du don de
soi et un mentor hors pair, car elle a montré la voie à trois jeunes, qui ont maintenant la piqûre du bénévolat.
En plus d'être responsable du
vestiaire de la conférence Sainte-Colette de la Saint-Vincent-de-Paul,
Mme Latour s'occupe aussi de la guignolée, qui s'est déroulée dimanche dernier et
qui a permis de recueillir près de 20 000 $ et des
victuailles pour les centaines de paniers de Noël qui seront distribués aux
familles de chez nous.
Et
ce n'est pas tout, Mme Latour a présidé
et est toujours membre du cercle
des fermières, en plus d'être une des plus belles voix de la chorale Sainte-Colette depuis
33 ans. Oh! J'allais oublier : cette jeune
bénévole a quatre fois 20 ans. Au nom de l'Assemblée
nationale, je salue Mme Latour, une dame
au grand coeur.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé. Mme la députée de Montmorency,
pour votre déclaration.
Souligner
le 30e anniversaire du journal Le Lavalois
Mme
Michelyne C. St-Laurent
Mme
St-Laurent :
Merci, M. le Président. Le journal Le Lavalois est un journal
communautaire produit entièrement par des
bénévoles. Il est
né de l'idée de Mme Luciana Tessolin, de M. Richard Amyot, un grand visionnaire doté d'un esprit communautaire remarquable. Le
premier numéro est paru en janvier 1983, conçu et réalisé avec les moyens du bord; il avait seulement huit pages. C'est maintenant un journal
de qualité qui répond adéquatement aux besoins de la ville de
Sainte-Brigitte-de-Laval et contribue à bâtir un sentiment de fierté chez les
résidents.
Les
bénévoles qui ont participé à une telle réussite ont beaucoup de mérite. Ils
ont pris le bateau et ont ramé avec courage,
mois après mois, malgré la houle et les vagues déferlantes parfois, et ce, depuis 30 ans.
Bravo et merci à Mme Lucille
Thomassin, présidente, et
à Mme Aline Fortier,
sa collaboratrice, qui sont ici. Merci également à Diane Clavet, Jocelyne Clavet, Louise Côté, Jean-François
Gerardin et Claude Gravel pour leur apport important et indispensable depuis de
nombreuses années. Bon 30e anniversaire!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de
Montmorency. M. le député de Côte-du-Sud, je vous cède la parole.
Féliciter
les lauréats du Gala Étoile Desjardins
M.
Norbert Morin
M.
Morin : M. le Président, je tiens aujourd'hui à féliciter les
récipiendaires du Gala
Étoile Desjardins 2013 du carrefour jeunesse-emploi de la MRC de L'Islet, qui se
tenait le 22 novembre dernier à Tourville. Ce gala
a permis de récompenser
l'implication de jeunes
âgés entre 12 et 35 ans,
qui se sont particulièrement démarqués dans leurscommunautés. Les récipiendaires
sont, dans les catégories Fierté locale : Joey Blanchet, de Saint-Marcel;
Explorateur : Bill Roussy, de Saint-Pamphile; Citoyen accompli : Dave
Alexandre, de L'Islet; Entrepreneur : Samuel Pépin-Guay, de Saint-Jean-Port-Joli; Jeune professionnel :
Dominique Boileau, de Saint-Aubert; Persévérant : Vincent Montreuil-Fortin,
de Saint-Omer; Personnalité coup de coeur : Andréane Thibault, de L'Islet.
Ce
gala a permis à ces jeunes d'être à l'honneur,
et, pour nous, de voir qui seront nos futurs leaders. Joey, Bill, Dave, Samuel, Dominique, Vincent, Andréane, vous
êtes notre fierté. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Côte-du-Sud.
Enfin, M. le député de Matane-Matapédia pour votre déclaration.
Féliciter
M. Dominique Robichaud, lauréat
du prix Reconnaissance décerné par l'Association
des ingénieurs municipaux du Québec
M.
Pascal Bérubé
M.
Bérubé : À la
bonne heure, M. le Président. L'Association des ingénieurs municipaux du Québec a décerné le prix Reconnaissance à M. Dominique Robichaud d'Amqui lors de son gala annuel.
Cette importante
distinction est remise à l'ingénieur qui s'est le plus distingué aux yeux du conseil d'administration de l'association, qui compte 300 membres. C'est donc tout un honneur pour M. Robichaud, qui a été
ingénieur à la MRC de La Matapédia depuis 30 ans. Depuis toutes ces
années, il est à la tête du premier service
de génie implanté dans une MRC du Québec et le fait avec
brio. Une des grandes réalisations de M. Robichaud, c'est sans aucun doute la mise à niveau des
infrastructures du parc
régional Val-d'Irène.
Je
tiens, à titre de député de Matane-Matapédia, à lui réitérer toute ma fierté envers son professionnalisme et sa
grande contribution au rayonnement de la Matapédia. Félicitations à M. Dominique
Robichaud, qui valorise et fait honneur à la
profession d'ingénieur, qui participe au développement de sa communauté et qui a à coeur l'avancement de notre
société.
Félicitations, M. Robichaud. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Matane-Matapédia.
Cela
met un terme à la rubrique Déclarations de
députés, et je suspends les travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension
de la séance à 9 h 57)
(Reprise
à 10 h 16)
Le
Président : Nous allons nous
recueillir quelques instants.
Merci.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets
de loi.
Dépôt de documents
À
la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de la Sécurité publique.
Rapports annuels de l'École nationale de
police et de l'École nationale des pompiers
M.
Bergeron : Oui,
M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion 2012‑2013
de l'École
nationale de police du Québec et le rapport
annuel 2012‑2013 de l'École nationale des pompiers du Québec.
Le
Président : Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
Une
voix : …
Le
Président : Bonjour.
M.
Bédard : Vous allez bien? Alors, au nom de mes
collègues, on vous remercie. Hier, malheureusement, je n'ai pu être présent au
15e anniversaire. On me dit que le chef de l'opposition a eu des bons mots pour
moi ou aurait souhaité avoir des bons mots, m'a-t-on dit. Donc,
peut-être qu'il se reprendra lors de la période des questions. On peut tous
l'espérer ensemble.
Réponse à une pétition
Donc,
à ce moment-ci, M. le Président, permettez-moi de déposer la réponse du
ministre des Ressources naturelles à la pétition déposée le 10 octobre par
le député de Mont-Royal.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés. Et vous aviez une excellente raison d'ailleurs, hier,
pour ne pas être
des nôtres, tout le monde l'a bien compris et tout le monde vous a excusé, à
partir… Je l'ai fait moi-même. Mme la première
ministre, M. le chef de l'opposition, le représentant du chef du deuxième
groupe d'opposition l'ont fait en même temps. Mais je pense que ça
devait… Mais, encore une fois, félicitations pour vos 15 années de vie
politique, comme ça a été le cas pour vos quatre autres collègues ici, qui sont
avec nous : le député de Vaudreuil, Mme la députée de Taschereau, Mme la
députée de LaFontaine et…
Des
voix : …
Le Président : … — je
m'excuse, son père, LaFontaine — alors, Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles et aussi M. le député…
mais vice-président de l'Assemblée et député de Bertrand. Alors, ces cinq
personnes-là ont fêté leur 15e anniversaire de vie politique hier.
Alors,
le document de M. le leader de l'opposition… le leader du gouvernement a été
déposé.
Lettre du ministre de la Justice sur une
demande de directive concernant sa convocation
devant la Commission des institutions
Alors, pour ma part, je dépose une question
de directive qui m'a été soumise par le ministre de la Jusitice… une demande de question
de directive qui m'a été soumise par le ministre de la Justice concernant sa
convocation d'aujourd'hui à la
Commission des institutions et l'application de l'article 164 du règlement. Je
vous fais remarquer tout de suite; après la période de questions, je
conclurai sur la question de directive.
Il
n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À
la rubrique Dépôt de pétitions, j'ai M. le député d'Argenteuil.
Intervenir auprès d'Hydro-Québec
concernant le projet de ligne à 120 kV du
Grand-Brûlé—Dérivation Saint-Sauveur
M. Richer : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 354 pétitionnaires. Désignation :
citoyens, citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'Hydro-Québec projette de
construire, au coeur des Laurentides, une ligne de transport [de] 120 kV, comprenant des pylônes d'une hauteur de
60 mètres, soit la hauteur d'un immeuble de 20 étages;
«Considérant
que le tracé variante nord A proposé par Hydro-Québec viendrait
augmenter de 15 mètres le déboisement
de l'emprise actuelle et par le fait même
augmentera la pollution visuelle qui affectera
considérablement la beauté des paysages naturels de Sainte-Adèle;
«Considérant qu'Hydro-Québec projette de déboiser l'emprise
actuelle, ceci éliminerait par le fait même
l'écran naturel qui nous protège de la vision de la servitude. Elle affectera
la qualité de vie, la quiétude d'un paysage et le bien-être des gens;
«Considérant qu'Hydro-Québec veut construire une nouvelle ligne
[de] 120 kV, ceci aura un impact économique qui sera désastreux sur la valeur des propriétés
limitrophes de Sainte-Adèle;
«Considérant que le conseil municipal de Sainte-Adèle, par
une résolution, appuie les citoyens et adressera
une demande à Hydro-Québec afin de maintenir
les pylônes existants ou de les remplacer par des pylônes de même
hauteur afin de conserver les emprises
actuelles;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
citoyens de Sainte-Adèle, des Pays-d'en-Haut, demandons
à l'Assemblée nationale :
«De s'assurer qu'Hydro-Québec respecte la Loi sur le développement durable
et la charte des paysages naturels et le
patrimoine bâti des Laurentides;
«Une intervention de votre part avant que l'irréparable ne soit accompli
par la société d'État du Québec sur le projet
Grand-Brûlé—Saint-Sauveur s'ils vont de
l'avant avec ce qu'ils nous ont présenté le
20 mars 2013.»
Je
certifie que cet extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
•
(10 h 20) •
Le
Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé.
J'ai reçu, de la part de M. le député de Beauce-Sud, une
demande de pétition qui est non conforme. J'ai un consentement? Consentement.
M. le député de Beauce-Sud.
Offrir un soutien financier récurrent à
l'Association québécoise des droits des personnes
retraitées et préretraitées, section
Beauce-Etchemins
M.
Dutil : M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 383 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes de la circonscription de Beauce-Sud.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
qu'augmenter notre financement, c'est socialement, politiquement et économiquement payant;
«L'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, les aînés de Beauce-Etchemin,
demandons à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale de soutenir financièrement l'AQDR Beauce-Etchemins en lui
donnant [le] financement récurrent, volet défense des droits du programme
SACAIS.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai reçu aussi une demande du député de Sanguinet pour
déposer une pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement?
Consentement. M. le député de Sanguinet.
Légiférer
afin d'encourager la récupération
des contenants de styromousse
M.
Therrien : Merci, M. le Président. J'ai l'honneur
aujourd'hui de déposer
une pétition de M. Louis-Olivier Breault-Dumouchel, un jeune citoyen étudiant de la
ville de Saint-Rémi.
Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 96 pétitionnaires. Désignation : citoyennes et citoyens de la
circonscription de Sanguinet.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
qu'un calcul rapide démontre qu'en recyclant les
contenants de styromousse de manière
convenable nous éliminerions l'équivalent de
20 millions de sacs de poubelles par
année;
«Considérant que c'est
[déjà une pratique qui a] lieu en France et dans les Pays-Bas, c'est donc une
initiative envisageable et possible afin de réduire la pollution des sols au
Québec;
«L'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons de créer des établissements
capables de recycler les contenants de
styromousse et d'instaurer une loi obligeant la récupération de ces contenants
par les grandes entreprises en consommant beaucoup, et solliciter les ménages à
récupérer le styromousse.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Questions
et réponses orales
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège.
Nous en sommes donc
maintenant rendus à la période de questions et de réponses, et je cède la parole
à M. le chef de l'opposition.
Situation économique et
financière du Québec
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Dans son discours du budget, le ministre des
Finances y allait d'une déclaration solennelle, et je cite :
«J'annonce que le budget sera équilibré en 2013‑2014 et les années suivantes.»
En avril, le ministre va à New York et
réaffirme aux agences de notation son
engagement ferme d'atteindre l'équilibre budgétaire. En septembre, il y a deux mois, le ministre des Finances continue de
dire qu'il sera en équilibre cette année. Aujourd'hui, tout à coup, la vérité reprend ses droits : 2,5 milliards de
déficit cette année, 2 milliards de déficit l'an prochain, 1 milliard
de déficit l'année d'après. Comment en est-on arrivés là?
Le
PQ a coulé l'économie du Québec dès sa prise de pouvoir. Incapable de favoriser
l'investissement et l'emploi, le PQ voulait
des élections au plus vite. Il voulait passer son fiasco économique sous le
tapis. Son fiasco, c'est le résultat d'une
gouverne antiéconomique qui pense comme Québec solidaire, d'une négation
électoraliste, aveuglée de partisanerie et d'annonces artificielles sans
cadre financier. Le fiasco budgétaire est le résultat d'un gouvernement
incapable et partisan.
Pourquoi avez-vous
refusé d'assumer vos responsabilités d'État?
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, M. le Président, est-ce qu'on assiste à un
concours du plus gros mot, du plus méchant mot
que pourrait prononcer le chef parlementaire
de l'opposition officielle? C'est vraiment exagéré, M. le Président, vous
en conviendrez, et ça ne décrit absolument pas la réalité qui est vécue par
des millions de Québécois et de Québécoises.
Je
vais rappeler les faits, parce qu'ils sont têtus, M. le Président, très têtus.
Je vais rappeler les faits. D'ailleurs, encore
ce matin, nous avons eu les derniers chiffres quant à la croissance du produit
intérieur brut par industrie. Il a progressé
de 0,3 %, ce qui donne, sur l'année, 1,1 %. Nous avions prévu
1,3 %. On n'est pas trop loin de la cible, M. le Président.
Il y a aujourd'hui
4 millions de travailleurs et de travailleuses qui sont à l'emploi, plus
de travailleurs et de travailleuses que jamais il n'y en a eu au Québec, M. le
Président. Depuis le début de l'année, si nous comparons les résultats à ceux du début de l'année dernière, il
y a 53 300 emplois de plus, M. le Président. Le taux de chômage,
pour la moyenne, encore une fois, des 10
premiers mois est à 7,7 %, à 0,1 % près de ce qui est vécu en
Ontario, M. le Président. Il me semble que nous ne réussissons pas trop
mal en matière d'économie.
Quand
on regarde la hausse de nos exportations, encore là, notre performance est le
double de celle qui est connue en Ontario, M.
le Président. Quand on regarde les investissements dans le capital de risque,
nous investissons, au Québec, la moitié de
tout le capital de risque du Canada, M. le Président. Ce sont ça, les résultats
que nous connaissons…
Le
Président : Première complémentaire, M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Ce qui est
têtu, c'est le déni volontaire et perpétuel de la première ministre. Le PQ a
lui-même créé la crise budgétaire. Les
investissements privés reculent au Québec, ils augmentent au Canada. Les
emplois privés, ils reculent au Québec, ils augmentent au Canada. Les revenus
tirés des compagnies, après quatre mois, c'est moins 12 %. La prévision annuelle, c'était plus 9 %. Paralysé par
ses ministres du moratoire, le PQ est incapable d'assumer la
responsabilité économique que lui avaient confiée les Québécois.
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : La responsabilité qu'on nous a confiée, c'est de
bien gérer les finances publiques, c'est de supporter et appuyer notre
économie, M. le Président. C'est ce que nous avons fait de façon ordonnée,
systématique. Nous avons d'abord réparé le
gâchis laissé par le gouvernement libéral qui nous a précédés, M. le Président.
Nous avons fait des gains en luttant contre la corruption.
240 millions de plus d'économisés au ministère des Transports, ce n'est
pas rien, M. le Président. Et l'économie
québécoise se porte bien quand on la compare à ce qui se passe ailleurs, autour
de nous, M. le Président. Le déni, il est de l'autre côté.
Par
ailleurs, j'aimerais ça savoir, de la part du chef parlementaire de
l'opposition, s'il a discuté…
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : …avec son chef, son leader, M. Couillard, pour
savoir quelle sera la cible quant à la…
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Elle vient encore de dire qu'elle a bien géré. Le
déficit devait être de zéro. Encore au mois de septembre, on nous disait que le
déficit serait de zéro. 2,5 milliards de dollars cette année,
2 milliards l'an prochain, 1 milliard
l'année d'après. Madame la Marquise dit que tout va bien. Elle fait de la
négation pour des élections. C'est…
Le
Président : M. le chef de l'opposition.
Des
voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! M. le député de Borduas. M. le chef de l'opposition, vous savez comme
moi que, les gens qu'on nomme ici, on les
nomme selon leur titre. Je vous demanderais de retirer celui que vous avez
prêté pour en donner un plus complet.
M. Fournier : M. le
Président, je vais retirer en vous rappelant l'expression : Tout va bien,
Madame la Marquise. Elle nous dit que tout va bien, alors que les Québécois vont devoir
payer, pour ce qu'elle qualifie de bien, des milliards, M. le Président.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : ...une
limite, M. le Président. J'avais souhaité un ton plus responsable.
Malheureusement, on n'aura pas ça aujourd'hui. Plus responsable… J'aurais
souhaité au moins… Il y a une limite à dire le contraire du chef, là. Je
comprends que Philippe Couillard n'est pas ici, là, mais Philippe Couillard,
lui, il souhaite un retour à l'équilibre…
Le
Président : On va revenir à la période de questions, là, parce
que…
Des
voix : …
Le
Président : Ah! Vous voulez… Ah! Vous répondez à la question.
Ah! Excusez-moi.
•
(10 h 30) •
M.
Bédard : Alors,
il y a quand même une limite à dire le contraire du chef Philippe Couillard,
là. Je comprends qu'il n'est pas ici, puis le
caucus fait comme semblant qu'il n'est pas là, là. Sauf que lui, il a pris une
position un peu plus responsable, où il dit : Regardez, il y a un problème
au niveau des revenus, on ne peut pas continuer à faire ce que faisait le Parti libéral, augmenter la TVQ.
Alors, il y a une réalité, là, qui fait en sorte que, nous, ce qu'on
souhaite, c'est une gestion responsable. Il dit : Quatre ans de retour à
l'équilibre.
Le Président :
En terminant.
M.
Bédard : Nous, on pense que c'est trop, quatre ans. Est-ce
qu'on peut faire un débat qui est intelligent?
Le Président :
Principale? Principale, M. le chef de l'opposition.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Complémentaire.
Le Président :
Je suis à la troisième.
M. Fournier :
Non, non.
Le Président :
Troisième.
M. Fournier :
Merci, M. le Président.
Le Président :
Mal...
M.
Fournier : Je constate qu'en cette journée où il va y avoir une
mise à jour la première ministre a décidé de
rester assise, qu'elle continue d'être dans le déni. Je tiens à vous dire, M.
le Président, qu'elle nous dit depuis un an : Tout va bien, et puis il va
y avoir des promesses puis des annonces pour 2014‑2015, M. le Président.
Mais,
de la même façon où, depuis un an, elle nous a dit le contraire de ce qu'elle
savait, ce qu'elle nous promet pour les prochaines années, M. le Président, c'est
avec de l'argent de Monopoly. Il n'y en a pas. C'est des promesses en l'air.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, la première ministre, elle se lève à tous les jours pour
défendre l'emploi des Québécois, et c'est ce
qu'elle a fait. C'est ce qu'elle a fait avec un plan économique ambitieux. Ce
qu'elle souhaite, c'est que plus de Québécois travaillent, et nous
réussissons, et c'est ça qui est formidable.
Nous avons, par
contre, un défi, puis, aujourd'hui, si elle ne répondra pas, c'est parce qu'on
pense que les propos du chef parlementaire sont indignes, M. le Président, tout
simplement, et il y a une limite aux insultes qu'on peut faire dans cette
Assemblée quand on parle de questions économiques. Et c'est pour ça qu'on va
continuer…
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
3233 359 M.
Moreau : Question de règlement. Il n'a pas à juger des propos,
c'est vous qui devez le faire, M. le Président. Lui, il doit faire sa job et il
ne la fait pas.
Le Président :
Ce n'était pas une question de règlement. Veuillez terminer, M. le ministre.
M.
Bédard : Vous les jugez en fonction du règlement; moi, je
les juge en fonction de la dignité. Et je pense
que, dans ce cas-ci, on a dépassé les bornes. C'est une question qui est
importante, mais sur laquelle on doit avoir un ton qui est responsable.
Le Président :
En terminant.
M.
Bédard :
Et, si au moins on parlait de ce que propose actuellement Philippe Couillard,
on serait un peu plus cohérents…
Le Président :
Principale, M. le député de Brome-Missisquoi.
Mise à jour économique du
gouvernement
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui, M. le Président, dans sa mise à jour
économique, non vérifiée par le Vérificateur général, qu'il rendra publique
cet après-midi, le ministre des Finances annoncera que le budget péquiste de
l'automne 2012 avait tout faux et qu'il est bon pour la poubelle. Il
annoncera que sa mise à jour économique du printemps 2013 avait tout faux et
qu'il est bon pour la poubelle.
Les
prévisions de croissance économique, erreur de 40 %; prévisions de
revenus, erreur de 36 %; pour le
président du Conseil du trésor, prévisions
des dépenses, erreur de 80 %; et la prévision des prévisions, l'équilibre
budgétaire de zéro à un trou de 2,5 milliards de dollars, marge
d'erreur à l'infini.
Le même prévisionniste qui a raté toutes ses cibles de
l'automne 2012 et du printemps 2013 va nous en
présenter d'autres pour l'avenir. À part les péquistes endurcis, qui va le
croire?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, ce matin, on a appris une bonne
nouvelle. La croissance économique, en août,
était au rendez-vous, et cela fait en sorte que, pour les huit premiers mois de
l'année 2013, quand on compare ça aux huit premiers
mois de 2012, on a une croissance 1,1 %. M. le Président, on avait prévu
1,3 %; 1,1 % jusqu'à maintenant, donc on est sur les cibles.
Et, quoi que dise le député de Brome-Missisquoi, l'économie québécoise se porte
bien.
Je
vous rappelle, sur l'emploi, 53 000 emplois de plus, au-delà des cibles
que nous nous sommes fixées, au-delà des cibles mêmes qui avaient été fixées par Raymond
Bachand. Quant à nos exportations, croissance, janvier-septembre 2013
sur janvier-septembre 2012, de 4,5 % au Québec, c'est mieux que dans le
reste du Canada. La lutte à la corruption qui est payante, le contrôle des
dépenses, M. le Président, concept qu'on ne comprend pas de l'autre côté et
qu'on n'a jamais compris.
Je
vous rappelle que nous sommes les… que, pour la première fois en 10 ans, on a
atteint nos cibles en 2012‑2013 et qu'en 2013‑2014 nous continuons dans cette direction.
Nous contrôlons les cibles… nous contrôlons nos dépenses; ça n'a jamais
été fait de l'autre côté. Et évidemment il va falloir poursuivre dans cette
direction, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : La baisse des revenus, M. le Président, la hausse
des dépenses, le trou de 2,5 milliards, tantôt c'est la faute des
consommateurs qui épargnent trop, tantôt c'est la faute de l'inflation qui
n'augmente pas assez, tantôt c'est la faute d'Ottawa, mais jamais la
faute du PQ.
Est-ce de l'innocence,
de l'incompétence ou des manigances comptables?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Oui. On comprend que ça a été long, quand Jean Charest était premier ministre,
avant de voir apparaître le député de Brome-Missisquoi quand il tient des
propos comme ceux-là, M. le Président. Je l'ai entendu, depuis les dernières semaines, dire des choses un peu plus intelligentes
que cela. Je l'invite à retrouver son calme, il a déjà été plus
intelligent que ça.
Alors,
je reviens, là, M. le Président. Le gouvernement contrôle ses dépenses, le
gouvernement va maintenir ses cibles de réduction de la dette en proportion du
PIB, ce sont des éléments fondamentaux. Par ailleurs, je l'ai déjà dit
et vous pourrez évidemment le constater un peu plus tard aujourd'hui, il y a des enjeux au Revenu, et je vous dirai le plan que nous proposons aux
Québécois pour la suite des choses, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui. M. le Président, il y a un an, le PQ nous
avait promis, la main sur le coeur, un E
pour l'équilibre budgétaire. Aujourd'hui, son
bulletin, c'est un E, mais pour «échec». Le PQ n'a pas livré le déficit zéro,
mais ce dont les Québécois se souviendront, c'est
zéro crédibilité pour le PQ.
Fort de ses échecs à
répétition et de sa crédibilité zéro, le ministre des Finances peut-il nous
dire pourquoi ses nouvelles prévisions seraient plus crédibles que ses
anciennes?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, je voudrais juste être au clair, est-ce que le député de
Brome-Missisquoi a parlé à son chef avant de
poser la question de ce matin? Parce qu'on ne sait pas trop c'est quoi, la position. Moi, j'ai compris que M. Couillard voulait quatre ans, le
retour à l'équilibre dans
quatre ans. Et j'imagine
que, pour y parvenir, dans le cas du Parti
libéral, on parle encore de taxes puis de hausses d'impôt, j'imagine que c'est
ça, le plan. Mais je dois avouer que, quand j'entends les questions, j'ai de la
misère à comprendre c'est quoi, la véritable
position du Parti libéral.
Puis, quant à parler
d'échec, M. le Président, l'échec monumental, c'est… il est ici, M. le Président, 10 ans.Les Québécois, ce
qu'ils veulent, c'est un gouvernement qui contrôle les dépenses. Ils n'ont jamais
été capables de livrer la marchandise. C'est ça qu'ils veulent, les
Québécois, puis ils vont l'avoir.
Le
Président : Principale, Mme la députée de Laporte.
Plan de réduction des dépenses publiques
Mme Nicole Ménard
Mme
Ménard : Les revenus ne sont pas là, les emplois stagnent, alors que le ministre
des Finances avait prévu
45 000 emplois. Après quatre mois de l'année financière, ce
gouvernement s'est trompé de plus de 100 % dans ses objectifs de
croissance des dépenses. Plus aucun analyste
ne croit ce gouvernement.
Dernièrement, le chroniqueur Michel Hébert parlait même d'un déficit
budgétaire chronique. Je le cite : Le
flou artistique dans lequel baigne le
message gouvernemental, c'est comme si les choses allaient se concrétiser mais
que ça ne coûterait rien. J'ai
demandé à plusieurs reprises de connaître les détails du plan de réduction des
dépenses des ministères et organismes;
aucune réponse.
La première ministre peut-elle exiger du
président du Conseil du trésor qu'il dépose cet après-midi son plan de réduction des dépenses avec sa mise à jour?
Le
Président : M. le président du Conseil du trésor.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Écoutez, on est rendu à souhaiter, nous aussi,
l'arrivée de Philippe Couillard, je vais vous dire honnêtement, parce qu'il y a beaucoup d'incohérence, là. D'un côté, on a
quelqu'un qui dit : Ça prend un plan de retour à l'équilibre qui est crédible; l'autre
côté, on nous reproche des mesures qu'on prend en termes budgétaires, en disant
que, non, on ne devrait pas faire ci, on ne devrait pas faire ça.
Le choix du gouvernement, il est simple, le plan, c'est le même :
contrôle des dépenses, maintien de la cible de
1,9 %, comme on l'a fait l'an passé — on a même fait mieux l'an passé. C'est simple. Ça
prend un effort commun, mais c'est des cibles qui sont raisonnables, parce
qu'on fait en sorte que nos principaux secteurs ont des niveaux de croissance qui sont adaptés à leur réalité.
Quant
au reste, M. le Président, ce qui est important… la cible la plus importante
qu'on respecte et pourquoi on est ici, c'est
pour faire en sorte que plus de Québécois travaillent. C'est ça, le mandat que
nous a donné la population. C'est ça
qu'ils souhaitent, les gens, quand ils se lèvent le matin, là, ils veulent un
travail. Bien, la cible, qu'on a même dépassée, c'est la création d'emplois, on est à 53 000. Alors, il y a
plus de 4 millions de Québécois qui travaillent, c'est un record. Et nous allons continuer à travailler à
faire en sorte que plus de Québécois travaillent, c'est la volonté du gouvernement. Et, quant aux
revenus, on va y faire face…
Le
Président : En revenant… En
terminant.
M.
Bédard : …on ne prendra pas
la recette libérale en augmentant la TVQ, M. le Président.
•
(10 h 40) •
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de Laporte.
Mme Nicole Ménard
Mme Ménard : Alors, je
vais citer Alain Dubuc, qui disait : «Le
gouvernement [...] a abandonné l'objectif du
déficit zéro après avoir juré qu'il était incontournable, ce qui envoie un
message d'échec et d'impuissance...» J'aurais plutôt dit «incapable».
Pas
une fois ce gouvernement n'a pu me répondre sur les plans de réduction des
dépenses des ministères et organismes. S'il
veut qu'on le croie, le président du Conseil du trésor peut-il s'engager à
déposer les plans de réduction des dépenses…
Le
Président : M. le président du Conseil du trésor.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Est-ce que je dois comprendre de la question qui
vient de m'être posée que le Parti libéral… ou Philippe Couillard… Parce que le
Parti libéral, le caucus, le chef, les porte-parole, c'est deux, c'est trois,
c'est même quatre, des fois. Il y a le
député de Brome-Missisquoi qui le corrige. Après ça, il y a eu le chef qui l'a
corrigé, on revient… Donc, il y a un jeu de yoyo là-dedans. Pour nous,
c'est dur à comprendre.
Mais là moi, je m'adresse à Philippe
Couillard, il n'est pas ici, mais je m'adresse à lui, là : Est-ce qu'il souhaite que la cible
de 1,9 qui est prévue… est-ce que je la diminue? Est-ce que lui, il pense que
l'avenue, là, c'est de compresser encore
plus les dépenses, de faire en sorte que les Québécois aient moins de services,
de faire en sorte que, dans l'ensemble des
domaines et des missions que nous avons, nous devons encore diminuer plus? Ce
que nous pensons, c'est que, si les libéraux avaient contrôlé leurs
dépenses, on ne serait pas…
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Laporte.
Mme Nicole Ménard
Mme Ménard :
Ce gouvernement fait preuve d'arrogance et de suffisance. D'ailleurs,
Jean-Jacques Samson appelait récemment le gouvernement à la retenue. Je le
cite : «L'humilité s'imposerait[...], après une installation au gouvernement plus anarchique que jamais vue, la
dégradation de l'économie et le fiasco budgétaire de cette première année.»
Ce gouvernement nous
parle de contrôle des dépenses, et les chiffres disent tout à fait le
contraire…
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, c'est bien, citer des
chroniqueurs. Tout le monde a une mission dans notre société. Moi, ce que
j'aimerais, c'est que le Parti libéral cite son chef, tu sais? Le seul que le
Parti libéral ne cite pas, c'est Philippe Couillard. Écoute, c'est quand même incroyable, là. Moi, je n'ai rien
contre M. Jean-Jacques Samson, je n'ai rien contre Alain Dubuc, chic type, formidable, mais on peut-u
commencer par citer Philippe Couillard? Alors, que le Parti libéral,
s'il veut retrouver une petite dose de crédibilité en matière économique, qu'il
commence au moins par citer son chef.
Puis la deuxième chose
qu'ils devraient faire, c'est faire un mea culpa, parce qu'il y a une mission
qu'ils ont manquée. Ce n'est pas simplement d'avoir manqué au niveau des
dépenses, c'est d'avoir échoué lamentablement dans la lutte à la corruption…
Le Président :
En terminant.
M.
Bédard :
…puis à la collusion, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Gouvernance
du Fonds de solidarité
des travailleurs du Québec
M. François Legault
M.
Legault : Le Fonds de solidarité de la FTQ, c'est un levier
important pour l'économie du Québec. Or,
l'écoute électronique qu'on a entendue à la
commission Charbonneau nous démontre hors de tout doute que la gouvernance
du fonds est gravement déficiente. Les
enregistrements nous révèlent une proximité malsaine entre la FTQ, la haute
direction du fonds, certains entrepreneurs
et même des personnes proches du crime organisé. M. le Président, c'est
indécent, ça nuit à l'intérêt des actionnaires et à l'économie du Québec.
En 2013, le Fonds de solidarité ne peut plus être la seule affaire de la FTQ.
Or,
j'ai posé la question, il y a quelques semaines, à la première ministre. Elle
m'a dit : Je ne suis pas pressée, j'attends le rapport du comité. Un comité qui a
été mandaté par le Fonds de solidarité. M. le Président, on ne peut pas
laisser l'organisation de la gouvernance du fonds à ceux-là mêmes qui ont été
rendus, là, selon les problèmes qui ont été révélés à la commission
Charbonneau, les responsables de ces problèmes.
Donc,
M. le Président, ce matin, devant les preuves accablantes, est-ce que la
première ministre accepte enfin de déposer et
de faire adopter rapidement un projet de loi pour dire : Un, le président…
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, écoutez, c'est très sérieux, ce que soulève le chef du deuxième groupe
d'opposition, M. le Président. Le Fonds de
solidarité, d'ailleurs, a été entendu, ses représentants ont été entendus
devant une commission parlementaire où
la CAQ siégeait, M. le Président, et j'ai compris que les recommandations de cette commission étaient actuellement suivies à la lettre.
Il
est toujours prêt à précipiter les choses, le chef du deuxième groupe d'opposition, mais des fois il faut réfléchir un peu avant
d'agir. C'est important. D'accord? Alors, et je l'invite à un petit peu de
patience. Il me semble que ça fait partie d'un comportement normal d'un chef de parti, M. le Président.
Alors,
d'abord, le Fonds de solidarité a déjà annoncé qu'il compte changer ses règles de gouvernance
pour les renforcer,
et il y a des experts qui sont à l'oeuvre sur
ce chantier. Si on devait constater qu'à sa face même de nouvelles règles ne
sont pas satisfaisantes, ne rassurent pas les investisseurs, n'atteignent pas
les objectifs que la commission s'est fixés, nous
réinterviendrons, s'il
y a lieu, M. le Président. Mais je crois qu'à ce moment-ci il faut donner la possibilité aux gens qui ont la responsabilité d'agir en fonction des mandats qu'ils assument et des recommandations qui leur ont été faites, M. le Président, entre autres par la commission
parlementaire où siégeaient des gens de la
CAQ, M. le Président. Je comprends difficilement la question du chef du deuxième groupe d'opposition ce matin.
Le Président : Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, ce matin,
lorsque les
600 000 cotisants du fonds ont vu la une
du journal, ils se demandent s'ils doivent encore, oui ou non, avoir confiance
dans le Fonds de solidarité.
Nous,
ce qu'on dit, là, clairement : Le gouvernement doit agir, il doit faire
deux choses, un, s'assurer que le président
du conseil soit indépendant de la FTQ puis qu'une majorité des membres du
conseil soient indépendants de la FTQ. Est-ce qu'elle est d'accord, oui
ou non, avec ça?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Écoutez, M. le Président, moi, je suis très étonnée
d'entendre le chef du deuxième groupe d'opposition.
Les membres de sa formation politique étaient à la commission parlementaire,
c'est eux qui ont recommandé qu'il y ait un rapport qui soit déposé par
le fonds au 31 mars 2014. Alors, je suis absolument…
Là, il réagit à un article de journal ce
matin. Ça peut être choquant, je suis bien d'accord, mais, entre être choqué, et vouloir que les choses changent, et avoir pris les
moyens pour qu'elles changent, et laisser le temps au temps pour que le travail se fasse convenablement, c'est… Il y a
peut-être plusieurs autres solutions qui sont
envisageables par rapport à celles qui
ont été mises sur la table jusqu'à maintenant. Il faut se donner la possibilité
de les envisager, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, je ne sais pas, peut-être que la première ministre était occupée
hier, mais ce qui s'est dit à la commission, avec l'écoute électronique,
là, c'est que le président du fonds, des entrepreneurs puis des gens de
la mafia contrôlaient les décisions du fonds.
M. le Président, c'est bien beau d'aller
prendre du champagne avec la FTQ, mais ce qu'on s'attend d'une première ministre, c'est d'agir.
Le
Président : M. le président du Conseil du trésor.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Triste
journée, M. le Président, effectivement. À une certaine époque, d'ailleurs, le
député entretenait des bonnes relations avec
le fonds. À l'époque, il était avec Air Transat, à ce que je me souviens.
Est-ce qu'on va lui reprocher d'avoir pris un verre avec eux? À ce moment-là…
Que quelqu'un aille visiter ses anciens employés, est-ce qu'à ce moment-là on
va dire qu'il fréquentait des gens non recommandables?
Ce qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on a un
fonds dont les Québécois sont fiers, le Fonds de solidarité. Et, quand ils sont venus en
commission, c'est drôle, il n'était pas là, mais il posera des questions à son
député de Lévis. Il sait que, depuis ce temps, depuis le temps des
écoutes électroniques, le fonds a adopté des règles qui sont les meilleures
règles en matière d'éthique, de l'ensemble des fonds…
Le
Président : En terminant.
M.
Bédard :
…au Canada et en Amérique du Nord. S'il ne le sait pas, qu'il pose une question
au député de Lévis…
Le
Président : Principale, M. le député de La Peltrie.
Voie réservée pour le transport collectif
sur l'autoroute Henri-IV à Québec
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Le ministre des Transports,
qui nous apprend d'ailleurs qu'il n'est pas un utilisateur du transport
collectif, persiste et signe dans sa décision d'investir 400 millions pour
élargir Henri-IV de quatre à six voies pour en faire des voies réservées.
Le
maire de Québec lui dit : Je n'en ai pas besoin. Le président du RTC, ce
matin, lui dit : Je n'en ai pas besoin. Et pour cause, M. le Président, quand on regarde
les horaires du RTC, on se rend compte que ce tronçon-là d'Henri-IV est utilisé par un seul parcours qui l'utilise à
peu près une minute, trois allers le matin, trois retours le soir, ce qui
veut dire, M. le Président, 67 millions du passage
d'une minute. À sa face même, ça n'a aucun bon sens, M. le Président, ça ne
tient pas la route.
Alors,
est-ce que le ministre pourrait faire la seule chose que ce gouvernement-là
sait faire, c'est-à-dire reculer sur cette
décision?
• (10 h 50) •
Le Président : M. le ministre des
Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, M. le Président, première chose que je veux dire ici, là, ce matin, c'est
que je comprends très bien la situation des gens qui doivent se déplacer, des familles en
particulier qui doivent se déplacer de la
banlieue pour aller travailler, vice versa le soir. Cependant, cependant, ce matin, je pense qu'on doit se calmer
un peu. Je pense qu'on doit se calmer un peu. C'est ma responsabilité comme ministre des Transports, M. le Président, on va
démêler les affaires.
Sur
l'autoroute Robert-Bourassa, même le maire Labeaume dit, ce matin, qu'il est
d'accord avec les voies réservées et de maintenir ces voies réservées, c'était à sa
demande, d'ailleurs. Et vous savez que c'est une voie réservéeseulement sur les heures
de pointe le matin et le soir.
Deuxièmement, sur
Henri-IV, sur Henri-IV, nous sommes à l'étape des études d'opportunité qui vont
nous conduire aux plans et devis et dans lesquels nous aurons à prévoir des
voies réservées pour le covoiturage également, comme ça se fait ailleurs à Québec, comme ça se fait
ailleurs au Québec, M. le Président.
Alors, je pense qu'aujourd'hui, là, ce que
j'aimerais entendre, moi, de la part du député de Louis-Hébert, mais aussi
de la part du député de La Peltrie, au lieu de jouer au chroniqueur de Radio X, là, c'est de
jouer son rôle…
Le Président : En terminant. M. le
député de La Peltrie, en complémentaire.
M. Éric Caire
M. Caire :
M. le Président, 67 millions…
Des voix :
…
Le Président :
C'est à vous la parole, M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : 67 millions du passage d'une minute. Au global,
c'est 33 000
personnes qui vont prendre ce parcours-là.
Parallèlement à ça, le ministre vient de couper sa subvention à la MRC de la
Jacques-Cartier, 35 000 usagers, il vient de couper sa subvention de
100 000 $.
M. le Président, où
est la cohérence du ministre dans ces dossiers-là de transport collectif?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, j'allais dire, M. le Président, qu'au lieu de
jouer au chroniqueur de Radio X il serait
mieux de jouer son rôle de député.
Le Président :
Mais là attention…
Des voix :
…
Le Président :
Je ne suis pas sûr. S'il vous plaît, j'invite tout le monde à se respecter les
uns les autres. M. le ministre, faites attention.
M.
Gaudreault : Non, non, non, mais il est ici comme député. Je pense
qu'on doit, tous ensemble, envoyer un message
de calmer le jeu. Mais, sur la question de la cohérence, là, la plateforme 2012
de la Coalition avenir Québec dit que le
recours au transport collectif diminue le temps perdu dans la congestion
automobile et que la grande région de la
Capitale-Nationale sera la première bénéficiaire d'une amélioration de l'offre
et de l'efficacité du transport collectif. Alors, M. le Président, je ne
pensais pas d'être obligé de le ressortir, mais j'ai modifié mon calendrier des
positions de la CAQ sur le transport collectif. On est un jour pair, alors,
aujourd'hui, le 28…
Le Président :
En terminant.
M. Gaudreault :
…ils sont pour, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, je suis aussi favorable aux
décorations de Noël, mais je ne veux pas en mettre partout. Alors, M. le
Président, la réalité : 67 millions de dollars pour un passage d'une
minute six fois par jour, M. le Président. Le président du RTC
dit : Je n'en veux pas. Le maire dit : Je n'en veux pas.
Il y a la députée de Taschereau puis il y a le
ministre des Transports qui disent : C'est ça, l'avenir. L'avenir de qui?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : M. le Président, je rappelle que, sur Henri-IV,
nous sommes à l'étape des études d'opportunité
qui vont conduire aux plans et devis dans
lesquels nous pourrons prévoir les voies réservées pour le transport
collectif, mais aussi pour le covoiturage, M. le Président. C'est ça qui est
important. Et j'aimerais que le député joue son rôle de député et non de
chroniqueur de Radio X et, deuxièmement, qu'il explique sa position, là, jours
pairs et impairs…
Le Président :
M. le ministre, le député joue son rôle de député en posant des questions. Je
l'inviterais à terminer, s'il vous plaît.
Des voix :
…
Le Président :
Fini? Fini? Principale, M. le député de Mont-Royal.
Financement
des universités
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci, M.
le Président. Hier, M. le Président, j'ai posé des questions au ministre de l'Enseignement supérieur sur le manque de ressources dans
nos universités. Et, hier soir, l'audition de ces universités a commencé, et nos craintes sont encore plus sérieuses, M. le
Président : plus de dépenses, moins de revenus, les fonds de pension
sont en difficulté, aucune compensation pour
les étudiants en situation de handicap, les infrastructures sont en attente de budgets, les revenus de recherche par professeur sont en
baisse de 40 %, et j'en passe.
Hier, le ministre nous
a dit que la promesse de la première ministre d'augmenter de 8,5 % le
budget des universités en 2014‑2015 est
réelle. Quand on parle aux universités, on nous dit : Pas de confirmation
du ministère, pas de confirmation du Conseil du trésor. Qui dit la
vérité? Est-ce qu'on assiste encore à une autre promesse non tenue du Parti
québécois, M. le Président?
Le Président : M. le ministre de
l'Enseignement supérieur.
M. Pierre Duchesne
M. Duchesne : M. le Président, je suis très heureux de cette question parce qu'effectivement, hier soir, commission
parlementaire, et nous avions le recteur de l'Université du Québec, M. Proulx,
qui a rejeté le discours alarmiste du député de Mont-Royal en disant qu'il n'y
avait pas de sous-financement des universités, qui a souligné l'importance de
mettre en place un conseil national des universités rapidement et d'adopter le
projet de loi n° 45 pour créer le ministère de l'Enseignement supérieur,
de la Recherche et de la Technologie. Le recteur, M. Proulx…
Des voix :
…
Le
Président : S'il vous plaît! La question a été posée dans les
formes les plus correctes; il n'y a pas de
raison qu'on ne soit pas capables d'écouter la réponse dans les mêmes formes.
M. le ministre.
M. Duchesne :
Merci, M. le Président. Le recteur de l'UQAM a louangé la nouvelle Politique
nationale de la recherche et de l'innovation de ce gouvernement. Il a également
dénoncé Ottawa pour le sous-financement des frais indirects de recherche. Il évalue d'ailleurs le sous-financement des
frais indirects de recherche provenant du gouvernement fédéral de 7 à
8 millions de dollars. M. le Président, le recteur de l'UQAM a répondu aux
questions du député de Mont-Royal et il a surtout rejeté son discours
alarmiste. Merci.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Mont-Royal.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, c'est quand
même surprenant. La Conférence des recteurs, eux, ils parlent d'un déficit…
d'un manque à gagner de 800 millions de dollars, M. le Président.
Alors, après les universités, on va passer aux
professeurs de cégep, qui, eux, voient complètement rouge. Le gouvernement prépare sa négociation et d'ailleurs
le gouvernement essaie de leur imposer une dévaluation de leurs tâches. Tout ce que le ministre et le président du Conseil
du trésor peuvent dire là-dessus, c'est que, d'ici les prochaines
années, les salaires de ces professeurs devraient demeurer les mêmes. C'est une
belle perspective motivante pour eux…
Le
Président : M. le ministre de l'Enseignement supérieur.
M. Pierre Duchesne
M.
Duchesne : C'est très motivant, ce qui se passe sur les campus
universitaires maintenant, excessivement motivant.
M. le député de Mont-Royal peut reprendre l'ancienne ligne du député de
Laurier-Dorion du sous-financement, ça
n'a pas marché. Depuis le Sommet sur l'enseignement supérieur, on ne parle plus
de sous-financement, on parle de réinvestissement :
1,8 milliard de dollars jusqu'en 2019, 189 millions de plus. Le
gouvernement met déjà 3 milliards de dollars. Ce qu'on fait, cette
fois, et ce n'est pas le gouvernement, c'est les Québécois par leurs impôts, ce
qu'on fait cette fois, c'est qu'on met en
place des chantiers pour une reddition de comptes, on met en place, oui, des
chantiers, qui se sont terminés trois sur cinq déjà.
Le
Président : M. le ministre, M. le ministre, c'est à moi que
vous vous adressez.
M.
Duchesne : Et, M. le Président, pendant que nous investissons,
la PNRI, M. le Président, là, la Politique nationale de la recherche…
Le
Président : En terminant.
M.
Duchesne : …nous ajoutons 500 millions de plus sur trois
ans.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Mont-Royal.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, le roi de
la paix sociale, là, eh bien, il y avait des grèves la semaine passée dans les cégeps, des débrayages de la part des
professeurs. Est-ce qu'il s'engage, M. le Président, à informer les universités
dès cette semaine sur leurs budgets de l'an prochain et de l'augmentation de
8,5 %?
Le
Président : M. le ministre de l'Enseignement supérieur.
M. Pierre Duchesne
M.
Duchesne : M. le Président, là, qu'il nous donne des leçons sur
la paix sociale? La paix sociale, M. le Président?
Les Québécois se souviennent de l'année 2012. Les Québécois se souviennent de
la mobilisation et de la crise sur les
campus.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : …ce n'est pas
la question qui lui est posée. Lui qui nous a fait croire pendant des années
qu'il était un journaliste impartial, qu'il
nous fasse croire aujourd'hui qu'il est un…
Des
voix : …
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
•
(11 heures) •
M.
Bédard : Moi, j'applaudis sur la question de règlement, M.
le Président, tout simplement parce que le leader
a bien raison sur une chose, son député a peut-être mal posé sa question. Mais,
malheureusement pour lui, il ne peut pas refaire les questions que ses
députés posent. Alors, moi, ce que j'invite, c'est de bien écouter la réponse, et, quand il n'est pas content de
la…
Le
Président : O.K. M. le ministre, voulez-vous
terminer, s'il vous plaît?
Une
voix : …
Le
Président : Non, non. Bien, on
ne jouera pas au ping-pong toute la veillée, là.
Une
voix : …
Le Président : Bien, M. le ministre, veuillez terminer, s'il
vous plaît.
M.
Duchesne : M. le Président, j'ai été
journaliste pendant 25 ans et j'ai eu…
Des
voix : …
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : …32, M. le Président. Article 32.
Des
voix : …
Le
Président : Moi, je vais prendre le temps qu'il faut pour
écouter la députée de Gouin à la prochaine question, je vous le dis tout de
suite. M. le ministre, veuillez terminer, s'il vous plaît.
M. Duchesne : M. le
Président, j'ai été journaliste pendant 25 ans au sein d'une société
respectable qui avait des mesures de contrôle
et je n'ai jamais, je n'ai jamais, M. le Président, en 25 ans…
Des
voix : …
Le
Président : S'il vous plaît! M. le ministre.
M.
Duchesne : On peut tenter de s'attaquer à ma réputation, mais
je vais la défendre, M. le Président.
Le
Président : En terminant.
M.
Duchesne : Pendant 25 ans, j'ai été journaliste, je n'ai jamais
fait l'objet d'aucun blâme. Merci.
Le
Président : Mme la députée de Gouin, en principale.
Frais punitifs exigés des
clients d'Hydro-Québec
qui refusent l'installation de compteurs
intelligents
Mme
Françoise David
Mme
David : Le 29 mai dernier, l'Assemtblée nationale adoptait à
l'unanimité la motion suivante : «Que l'Assemblée
nationale demande à Hydro-Québec d'évaluer d'autres options afin de ne pas
pénaliser financièrement ses clients
qui ne veulent pas de compteur intelligent et de leur offrir le choix d'un
autre type de compteur sans leur imposer des frais punitifs qui sont
actuellement de 137 $ à l'installation et de 206 $ annuellement.»
Depuis ce jour, rien, Hydro-Québec persiste
et signe. Dernièrement, la société d'État dit réfléchir à une diminution des frais, sans plus. Une pétition de 17 000
noms demandant un moratoire sur l'installation de ces compteurs a été déposée à l'Assemblée nationale, l'Union des
consommateurs demande ce moratoire, et 21 municipalités ont demandé des
résolutions refusant l'installation de compteurs sur leur territoire.
Qu'attend
la ministre des Ressources naturelles pour obliger Hydro-Québec à entendre la
voix des citoyens?
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Nous travaillons le dossier. Il faut rappeler que ce
dossier a été amené sous l'ancien
gouvernement, qu'une décision de la régie a été rendue au début de l'automne
2012. Toutefois, il est…
Une
voix : …
Le Président : La question
a été posée dans l'ordre, hein? La question a été posée de l'ordre, puis la
réponse, bien, elle devrait être entendue dans
le même ordre avec lequel on a écouté la question. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Il est important de le rappeler parce qu'une décision
de la régie a été rendue, la régie est un
quasi-tribunal. Donc, nous travaillons le dossier avec Hydro-Québec. Il est
inexact de dire que rien n'a été fait, puisqu'Hydro-Québec a annoncé la semaine
passée qu'à l'intérieur de sa clause tarifaire elle ferait un ajout, justement, pour aller faire la révision du
côté des tarifs, M. le Président. Le dossier est en train d'être travaillé,
et nous sommes tout à fait sensibles à ce
qui a été dit par l'ensemble des pétitions. Et nous travaillons avec
Hydro-Québec pour trouver une solution ou administrative ou
technologique, et je suis confiante que nous allons trouver une solution.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme David : Dans ma
circonscription, des locataires à faibles revenus ne peuvent utiliser le droit
de refus, car ils n'en ont pas les moyens. Hydro-Québec installe des compteurs qui
émettent de fortes pulsations à toutes les 20 secondes dans des
cuisines, des chambres à coucher et des sous-sols où jouent des enfants. Les
personnes qui refusent l'installation d'un compteur intelligent sont pénalisées
et intimidées.
La
ministre des Ressources naturelles va-t-elle obliger Hydro-Québec à respecter
la volonté exprimée par l'Assemblée nationale et de nombreux citoyens?
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Je l'ai déjà mentionné, c'était une décision de la
Régie de l'énergie. Donc, il faut retourner à une autre décision de la Régie de l'énergie.
Le gouvernement ne peut pas imposer des décisions à la Régie de l'énergie, qui est une institution qui
est neutre et indépendante, M. le Président. C'est pourquoi nous avons
travaillé le dossier en collaboration avec
Hydro-Québec, et Hydro-Québec a annoncé la semaine passée à l'intérieur de sa
clause tarifaire qu'elle retournerait à la régie pour une révision concernant
ce tarif, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme
David : M. le Président, lorsque le ministre des Finances veut
aller chercher plus d'argent chez Hydro-Québec,
il change la loi de la Régie de l'énergie. Mais, quand il s'agit d'appliquer le
principe de précaution et d'abolir des frais injustes, là on dirait que c'est
plus difficile d'intervenir auprès de la Régie de l'énergie.
Je demande à la ministre et à son
gouvernement d'exiger qu'Hydro-Québec non pas réduise, mais abolisse les frais exigés pour le refus des compteurs intelligents.
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, ce que demande la députée de Gouin, c'est que
nous changions la décision de la Régie de
l'énergie, ce qui n'est pas possible, M. le Président. C'est pourquoi nous
travaillons en collaboration avec Hydro-Québec pour redéposer une nouvelle
demande, qu'Hydro-Québec redépose une nouvelle demande, ce qui va amener une nouvelle décision de la Régie de
l'énergie. Mais le gouvernement ne peut pas se substituer à la Régie de l'énergie. Mais nous travaillons le
dossier, et moi, je suis très confiante d'en arriver à une solution, M. le
Président.
Le
Président : Mme la députée de Masson, en principale.
Augmentation
des coûts du Train de l'Est
Mme
Diane Gadoury-Hamelin
Mme
Gadoury-Hamelin :
…M. le Président. Le Vérificateur général du Québec a déposé hier un bulletin de la mauvaise gestion
de l'ancien gouvernement libéral concernant le Train de l'Est. Ce projet,
évalué à 300 millions en 2006… le train coûtera aujourd'hui près de
700 millions. Une véritable explosion des coûts. C'est un manque évident
de contrôle des dépenses, une démonstration de l'incompétence de l'ancien
gouvernement, c'est clair. Les députés de Laviolette, de Louis-Hébert et de
Châteauguay ont manqué à leurs responsabilités en laissant déraper cet
important projet de transport collectif pour la population de la couronne nord
et de l'est de la métropole.
J'aimerais
savoir quels gestes ont été posés par le ministre des Transports pour réparer
ce gâchis libéral.
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M.
Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Je
veux remercier la députée de Masson parce que…
Des
voix : …
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Gaudreault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je veux remercier la députée de Masson
parce que je sais à quel point ce dossier est
important pour elle, considérant que le terminus du Train de l'Est arrive dans
son comté, à Mascouche. Elle sait très bien combien ces citoyens et ces
citoyennes ont attendu longtemps, trop longtemps pour recevoir enfin le Train
de l'Est.
Le rapport du Vérificateur général, M. le Président, est accablant,
accablant, concernant la gestion de ce projet par l'ancien gouvernement
libéral, particulièrement les députés de Laviolette, de Louis-Hébert et de
Châteauguay. Je veux juste vous citer un passage, le paragraphe 114 à la page
32 du rapport du VG, qui dit que, pour tenter de respecter l'échéancier de
2012, l'engagement de sommes importantes a été autorisé en 2011 avant que les
analyses minimales requises n'aient été menées par le MTQ. Imaginez un peu, M.
le Président, c'est scandaleux. D'ailleurs, l'ancienne présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, avait
elle-même reconnu en 2011 qu'elle avait perdu complètement le compte,
complètement le contrôle de la gestion du
Train de l'Est, de sorte que les coûts du Train de l'Est ont littéralement
explosé sous les libéraux.
Le Président : Principale, M. le député de… Non, mais il faut se lever.
Complémentaire, Mme la députée de Masson.
Des
voix : …
Mme
Gadoury-Hamelin : O.K. Alors, M. le Président…
Des
voix : …
Mme
Gadoury-Hamelin : M. le Président…
Des
voix : …
Le
Président : Oui, effectivement, il faut être debout, hein? Mme
la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin : …M. le Président. Le 12 novembre…
Le
Président : Question de règlement, M. le leader de
l'opposition.
M.
Moreau : Selon la prérogative, il faut se lever pour poser une
question. J'étais debout avant la députée de Masson,
et on est sur le même sujet. Et vous ne l'aviez pas reconnu, j'étais debout.
Alors, je demande à avoir le droit de poser une question.
Des
voix : …
Le Président : Une chaque…
Effectivement, notre règlement est très précis, et une personne doit se lever pour soulever sa question. J'ai annoncé que le sujet était
terminé, que le ministre avait… son temps était prescrit et…
Une
voix : …
•
(11 h 10) •
Le
Président : Oui, j'ai annoncé que le temps était prescrit, j'ai
dit : C'est terminé. En terminant, M. le ministre. Et il restait,
effectivement, quelques secondes, il restait deux ou trois secondes, et j'ai vu
une personne se lever. Mais je comprends que madame aussi voulait poser une
question complémentaire. Et, dans ce cas-ci, j'avais déjà
nommé, effectivement, M. le député et leader de l'opposition, j'ai regardé la
salle, parce que je la vois très bien… Ce qu'on va faire, c'est ceci. On va entendre la complémentaire, puis,
ensuite, j'entendrai la principale. Et ce sera cela ou ce sera la fin de
la période de questions. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : M. le
Président, avec tout le respect et la déférence que je dois à votre personne et
à l'institution que vous représentez, je
m'inscris totalement en faux devant la décision que vous venez d'annoncer. Vous
devez vivre avec les déclarations que vous
avez faites. Vous avez reconnu le leader de l'opposition, vivez avec cette
déclaration-là. Parce que, M. le
Président, je tiens à vous rappeler que vous avez, en d'autres temps, empêché
le député de Lévis de poser une
question, vous avez rendu une décision que nous avons acceptée amèrement parce
que nous estimions qu'il s'agissait là d'une décision tout à fait
arbitraire et subjective. M. le Président, assumez vos décisions.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : M. le
Président, c'est plutôt triste, ce qui se passe, pour différentes façons… J'ai
eu à faire ce que fait le leader dans l'opposition et je vous avouerais qu'à chaque fois qu'un
député du gouvernement posait une question, de toujours assurer qu'elle puisse… que tout le monde respecte son droit.
Et ça, vous le prendrez... Ah non! qu'ils regardent… Et, vous le savez, tout le monde qui est dans le
Parlement le savent, M. le Président, parce que je crois que les gens
peuvent le faire. Et que vous portiez votre
regard de l'autre côté rapidement parce que, naturellement, ça se fait… Moi,
ici, c'est drôle, il y a des fois où
il y a des députés qui ne se lèvent pas, est-ce que j'en profite pour m'en
aller, M. le Président? La réalité, là, c'est que vous savez très bien
qu'il y a une question complémentaire du député. Alors, la députée, c'est sa
première question qu'elle pose. Normalement, dans un Parlement ordinaire, on
n'en serait pas là, on n'en serait pas en train de se poser : Est-ce que quelqu'un
qui s'est levé en premier alors qu'on sait très bien qu'il y a unecomplémentaire… Ce que je vous, invite, c'est
faire poser la question au député normalement, et, demain, le leader
aura le temps pour poser sa question, comme tous les groupes de son… tous les
membres de l'opposition.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : Il suffit, pour
disposer de l'argument du leader du gouvernement, de relire l'article 41, vous avez rendu une décision, M. le Président, d'une part.
D'autre part, quand le gouvernement essaie de se faire plaisir sur des
questions plantées, il doit faire face à la musique pour les véritables
questions qu'on veut, nous, lui poser.
Le
Président : Je vais suspendre quelques instants, je vais aller
regarder le film, puis on va revenir.
(Suspension
de la séance à 11 h 13)
(Reprise
à 11 h 55)
Le Président : Nous avons suspendu quelques instants, vous l'aurez remarqué. Eh bien, après avoir
regardé la partie
vidéo de ce que nous avions fait, on a pu constater, effectivement, qu'on était
dans un moment où la période de questions était à quasiment sa fin,
peut-être à une seconde ou une demi-seconde de
sa fin. Et, effectivement, j'ai probablement
regardé l'ensemble des gens qui étaient ici, et j'ai pris une décision qui,
bien, non seulement était celle que j'ai prise… En fait, j'en ai pris deux, décisions. Ça fait que, finalement,
je me suis retrouvé à me tromper moi-même. Et j'ai regardé avec les vice-présidents l'ensemble de
cette vidéo-là, et nous considérons, après avoir discuté avec chacun des
leaders de chacun des groupes en
particulier, que, pour le processus parlementaire et pour cette Chambre ici… je
pense que la meilleure des solutions qu'on
aura à prendre aujourd'hui, c'est de remettre la période de questions, comme il
se doit, demain matin, à 10 heures… période de questions demain matin, à
10 heures, et celle d'aujourd'hui est terminée.
Décision
de la présidence sur la demande de directive
concernant la convocation du ministre de la
Justice devant la Commission des institutions
Et c'est la raison pour laquelle je vous ai
convoqués, j'ai d'ailleurs… Suite à la fin de cette période de questions là, je vais
maintenant vous lire la directive que je vous avais annoncée en début de
session. Alors, je vais immédiatement répondre
à la question de directive soulevée par le ministre de la Justice concernant sa
convocation… Je vais, maintenant, immédiatement répondre à la question
de directive soulevée par le ministre de la Justice concernant sa convocation par la Commission des institutions afin de
l'entendre aujourd'hui, le jeudi 28 novembre 2013, à 15 heures,
concernant les commentaires de la Commission
des droits de la personne et des droits de la jeunesse rendus publics le 17
octobre 2013 sur les orientations gouvernementales au sujet du projet de
charte des valeurs québécoises ainsi que sur le caractère inconstitutionnel du
projet gouvernemental.
Dans
sa lettre, le ministre me demande si l'article 164 du règlement s'applique,
puisqu'il a été convoqué le 14 novembre
dernier, soit 14 jours avant la date prévue pour la réalisation du mandat de la
commission. L'article 164 du règlement
prévoit un délai de convocation de 15 jours lorsqu'une commission désire
entendre un ministre. Dans la directive que j'ai rendue le 14 novembre dernier lors de la tenue du vote reporté
sur la motion du député de LaFontaine confiant à la Commission des
institutions la mandat d'entendre le ministre de la Justice, j'ai insisté sur
le fait que l'objectif de la procédure du
vote reporté n'était pas d'empêcher l'Assemblée de fonctionner, mais plutôt de
favoriser la bonne marche des travaux.
Je mentionnais alors que la motion du député de LaFontaine, qui était valide au
moment de sa mise aux voix, ne pouvait
devenir invalide en raison du report au vote le lendemain. Je m'appuyais sur
l'article 106 du règlement Lavoie, qui prévoit
que le vote sur une affaire est présumé avoir été pris lors de la séance au
cours de laquelle la motion a d'abord été mise aux voix. En l'espèce, le vote sur la motion est présumé avoir été
pris le mercredi 13 novembre 2013. Bien entendu, le ministre ne pouvait être convoqué à cette date, puisque le vote a été
reporté au lendemain à la demande du gouvernement. La commission a donc
l'ordre d'entendre le ministre de la Justice aujourd'hui et elle ne peut se
soustraire à cet ordre. Elle doit donc être convoquée aujourd'hui pour réaliser
ce mandat.
Alors,
ceci, évidemment, met fin à la période de questions et de réponses orales. Ça a
déjà été fait. Ça va?
Motions
sans préavis
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction des règles de
l'ordre de présentation des motions sans préavis, je suis prêt à reconnaître un
membre du deuxième groupe d'opposition, donc Mme la députée de
Charlesbourg. Mme la députée de Charlesbourg, je vous cède la parole.
Procéder
à des consultations particulières sur l'utilisation
inappropriée de fonds publics par Tourisme
Montréal
Mme
Trudel :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec le ministre délégué au Tourisme, la députée de Soulanges, la
députée de Gouin et le député de Blainville :
«Que la Commission de l'économie et du travail tienne des
consultations particulières sur l'utilisation
inappropriée de fonds publics par Tourisme
Montréal et qu'à cette fin, la commission entende l'ex-président-directeur
général de TourismeMontréal, […] Charles
Lapointe, le président du conseil d'administration de Tourisme Montréal, […] Jacques
Parisien, le ministre délégué au
Tourisme, la députée de Laporte, ainsi que toutes les personnes qu'elle jugera
nécessaire de convoquer;
«Que
l'exposé de l'ex-président-directeur général de Tourisme Montréal soit d'une
durée maximale de 10 minutes et que les
échanges avec les membres de la commission soient d'une durée maximale de 90
minutes;
«Que l'exposé du
président du conseil d'administration de Tourisme Montréal soit d'une durée
maximale de 10 minutes et que les échanges avec les membres de la commission
soient d'une durée maximale de 90 minutes;
• (12 heures) •
«Que la durée maximale
de l'exposé et des échanges pour chacun des autres intervenants, le cas
échéant, soit déterminée par les membres de la commission;
«Que
la commission fasse rapport
à l'Assemblée au plus tard le 11 février 2014,
à moins que la commission n'en décide autrement;
«Enfin, que cette
motion devienne un ordre de l'Assemblée.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Charlesbourg. Cette motion est-elle…
Y a-t-il consentement pour débattre de la motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, il y a consentement, et, pour le débat, ce sera à la
commission.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Or, y a-t-il consentement pour
débattre de la motion ici même, M. le leader
adjoint? Il n'y a pas de consentement. Très bien.
Une voix :
…
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Oui, j'ai compris. Alors, est-ce que la motion
est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : La motion est adoptée. Je cède la parole,
maintenant, à M. le ministre responsable des Institutions démocratiques. M. le
ministre.
M. Drainville : Alors, M. le Président, je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale félicite l'ancien député libéral de Viau,
M. Emmanuel Dubourg, pour sa victoire
dans la circonscription fédérale de Bourassa et lui demande, conformément au
souhait formulé par Philippe Couillard le 14 août dernier, de renoncer à sa
prime de départ de l'Assemblée nationale une fois élu.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci, M. le ministre. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement. Cette motion
est-elle adoptée? Ah! Il n'y a pas de consentement. Merci.
Alors,
je suis prêt à céder la parole maintenant à un membre de l'opposition
officielle. M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Moreau :
Oui. J'espère que le ministre des Institutions démocratiques va l'écouter,
celle-là. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que l'actuelle première ministre a bénéficié
d'une prime de départ lorsqu'elle a
démissionné en cours de mandat le 20 mars 2006 et ce conformément aux règles.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il consentement pour
débattre de la motion? Pas de consentement. Y a-t-il d'autres motions sans
préavis à ce moment-ci?
Alors, s'il n'y a pas
d'autre motion sans préavis, nous passons maintenant à la rubrique des avis
touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Question de règlement, M. le leader?
M.
Moreau : …M. le Président. Il y a eu beaucoup de débats ce
matin. Et, juste avant qu'il y ait une
suspension, je veux simplement assurer mon
collègue le leader du deuxième groupe d'opposition et le leader adjoint du
gouvernement qu'il y avait une motion sans préavis inscrite par la députée de
Gouin, laquelle motion n'a pas été lue présentement parce qu'elle était rattachée à une cérémonie qui devait commencer il y
a une quinzaine de minutes et qui est en cours présentement. Nous avons consenti — et
je comprends que c'est le cas du leader du deuxième groupe et probablement celui du gouvernement, mais nous tenons à en aviser la présidence — à
ce que cette motion puisse être débattue
lorsque les parties intéressées seront de
retour à nos travaux, ce qui n'est pas une entrave à poursuivre nos débats,
mais simplement pour réserver le droit de débattre de cette motion.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, dois-je comprendre, M. le
leader adjoint du gouvernement, que, selon ce que vous nous dites, cette motion serait
débattue plus tard aujourd'hui? Dans le fond, on préserve le droit de la
députée de Gouin de pouvoir présenter sa motion, mais à un autre moment dans
notre journée.
M.
Moreau : …le consentement était de le faire, M. le Président,
avant d'entreprendre les affaires du jour,
c'est ce que j'ai compris. Alors,
présumément qu'ils seront de retour parmi nous. On suspendra à ce moment-là de
consentement, et nous tenions à en aviser la présidence.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il
consentement pour procéder selon ce que le
leader adjoint… ce que le leader de l'opposition officielle propose? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, je veux simplement être certain de
bien comprendre la proposition de moncollègue de l'opposition. C'est de dire que la
motion de la députée de Gouin pourra être remise à la prochaine séance
des affaires courantes, aujourd'hui, à n'importe quelle heure.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader de l'opposition officielle.
M. Moreau :
Je veux… Écoutez, le leader du gouvernement, le leader du deuxième groupe
d'opposition et moi-même étions convenus, sur le plancher il y a un instant, de
réserver le droit à la députée de Gouin de présenter cette motion, de faire le
débat, et cela avant de passer aux affaires du jour. C'est ce que j'avais compris du consentement des trois
leaders.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : …la présidence.
M.
Deltell : …alors, oui, en effet, c'était un consentement,
ou, enfin, on s'était entendu de façon très
informelle comme quoi, en raison du fait que
le débat se poursuivait, qu'eux avaient une cérémonie, qu'il y avait des gens
qui étaient présents, donc on reportait la motion au moment qui serait
convenable pour tout le monde. Voilà.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, ça me semble
clair. Y a-t-il consentement pour procéder de
cette façon, M. le leader adjoint de l'opposition officielle?
M. Traversy :
M. le Président, j'aimerais prendre avis sur les consultations avant de vous
donner mon consentement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Moreau : … tout faire ce qu'il y a, mais l'entente, là, qui
était débattue, c'est : on va tout faire, puis, quand on va être rendu
aux affaires du jour, si les gens de Québec solidaire ne sont pas de retour, on
va faire une suspension pour leur permettre de débattre de leur motion.
C'est le sens du consentement qui était donné.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : À ce moment-ci, la présidence va
proposer de suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à
12 h 6)
(Reprise à 12 h 11)
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée
poursuit ses travaux. Donc, je veux clarifier le consentement, la proposition faite par le leader de l'opposition à
l'effet de protéger les droits de la députée de Gouin pour pouvoir
présenter sa motion sans préavis. Il y a consentement pour lui permettre de le
faire à un moment plus tard, au courant de la matinée ou de la journée.
Consentement? Très bien.
Avis touchant les travaux des commissions
Maintenant, nous en sommes aux avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : Merci, M. le
Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission de l'aménagement du territoire
poursuivra les consultations et l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n°
64, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal, aujourd'hui, de
15 heures à 18 heures, à la salle 1.38b de l'édificePamphile-Le May, ainsi que de 19 h 30 à
22 h 30 — évidemment, nous sommes en
session intensive — à la salle de l'Assemblée
nationale;
La Commission des institutions entamera les
consultations particulières et les auditions publiques à l'égard du projet de loi
n° 61, Loi visant principalement le recouvrement des sommes impayées
injustement par des organismes publics relativement à certains contrats
dans l'industrie de la construction, aujourd'hui, dès maintenant pour une durée
de 1 h 15 min ainsi que de 19 h 30 à
20 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Veuillez prendre note également, M. le
Président, que la Commission de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi
n° 52, que vous connaissez très bien, Loi concernant les soins en fin de
vie, aujourd'hui, dès maintenant, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 15 heures à 18 heures ainsi que de
19 h 30 à 22 h 30, à la salle du Conseil législatif.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci, M. le leader adjoint. Pour clarifier les choses, pourriez-vous relire, s'il vous plaît, l'avis que vous avez donné concernant la
Commission des institutions?
M. Traversy : Alors,
concernant la Commission des institutions, donc vous savez que c'est le projet
de loi n° 61. La Commission des institutions entamera les consultations particulières
et les auditions publiques à l'égard du projet de loi n° 61, Loi concernant principalement le
recouvrement des sommes impayées injustement par des organismes publics
relativement à certains contrats dans l'industrie de la construction,
aujourd'hui, dès maintenant pour une durée de 1 h 15 min ainsi que... en fait, dès maintenant jusqu'à ce que les travaux puissent
être terminés et de
19 h 30 à 22 h 30, à la
salle Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, compte tenu de l'ordre adopté le 14 novembre, de la décision rendue plus tôt par le président de l'Assemblée
nationale, la Commission des institutions doit se réunir aujourd'hui, à
15 heures, et je vous avise qu'elle le fera à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Pour ma part, je vous avise que la Commission
de la culture et de l'éducation se réunira à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 h 15, de
15 heures à 17 h 15 et de 19 h 30 à 22 h 30, afin de procéder à l'audition des dirigeants
de l'Institut national de recherche scientifique, de HEC Montréal et de
l'Université Concordia;
Je vous avise également que la Commission des
relations avec les citoyens se réunira en séance de travail, aujourd'hui,
de 13 heures à 15 heures, à la salle 2.42 de l'édifice
Pamphile-Le May afin d'organiser les travaux de la commission.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À
la rubrique, maintenant, des renseignements sur les travaux de l'Assemblée, M.
le leader de l'opposition officielle.
M. Moreau : Oui, M. le
Président. Merci. Je constate que nos collègues de Québec solidaire seront
bientôt prêts à présenter leur motion, ce que nous pourrons faire après la chronique de
renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ma question au leader du gouvernement :
sur la copie du rôle d'aujourd'hui, je constate, M. le Président, que
nous n'avons au menu législatif que la prise en
considération du projet de loi n° 39. Et, comme vous le savez, nous sommes en période de
travaux intensifs, M. le Président, et notre Chambre peut siéger jusqu'à
22 h 30 ce soir. Or, le leader du gouvernement nous informe
qu'il a l'intention d'appeler seulement, pour l'instant, la prise en
considération du projet de loi n° 39
aujourd'hui.
Je tiens à rappeler que nous avons de
nombreux projets de loi qui ont été déposés par les députés de l'opposition, notamment :
le projet de loi n° 399, Loi visant à enrayer la maltraitance des
personnes vulnérables hébergées dans le réseau de la santé et des services sociaux; le projet de loi n° 496, Loi
visant à prévenir et à réduire les conséquences liées à un traumatisme crânien ou à une commotion cérébrale
chez un élève pratiquant une activité sportive scolaire, présenté par la députée
de Notre-Dame-de-Grâce et qui traite d'un sujet qui est éminemment urgent; et
le projet de loi n° 395, Loi modifiant
la Loi sur la Société des alcools du Québec et la Loi sur les permis d'alcool,
présenté par le député de Huntingdon.
Le leader adjoint du
gouvernement peut-il nous dire, puisque son menu législatif semble famélique,
s'il a l'intention d'appeler l'un ou l'autre de ces importants projets de loi?
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci, M. le leader de l'opposition
officielle. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Alors, évidemment, je comprends l'excitation de notre
collègue pour travailler sur de nombreux
projets de loi en même temps. Qu'il se rassure… qu'il soit rassuré, plutôt, là, que
plusieurs projets de loi viendront d'ici la
fin de la session intensive. Pour aujourd'hui, vous savez, M. le Président, que
la prérogative de l'ordre du jour appartient au gouvernement, c'est donc à cet égard que nous avons
proposé celui-ci à notre collègue de l'opposition, et
vous savez aussi qu'il y a de nombreuses commissions qui sont en cours. Qu'il
n'ait aucune inquiétude, plusieurs projets de
loi s'en viennent.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Pour ma part, je vous avise que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 h 15, de 15 heures
à 17 h 15 et de 19 h 30 à 22 h 30, afin de procéder à l'audition des dirigeants de l'Institut
national de la recherche scientifique, des HEC et de l'Université Concordia. Désolé, j'avais déjà donné ces avis-là.
Motions sans préavis
Alors, à ce moment-ci, tel que convenu un peu
plus tôt, je vais céder la parole à Mme la députée de Gouin pour la présentation de sa motion sans préavis. Alors, Mme
la députée de Gouin.
Rendre hommage aux lanceurs
d'alertes et adopter
des mesures législatives visant à les protéger
Mme
David : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de
la Chambre pour débattre de la motion suivante, conjointement avec le président
du Conseil du trésor, le député de Marguerite-Bourgeoys, le député de Saint-Jérôme et le député de Blainville :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage aux
lanceurs et lanceuses d'alertes qui osent dénoncer des
situations inacceptables malgré les risques qu'ils courent en le faisant;
«Qu'elle souligne le courage de Mme Stéphanie Bérard, de
M. François Beaudry et de Mme Chantal Levert — présents dans les banquettes — qui ont contribué à la lutte à
la corruption dans le milieu de la construction
et l'octroi des contrats publics;
«Que cette Chambre s'engage à adopter dans les meilleurs délais des mesures législatives visant à
protéger les lanceurs d'alertes.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, Mme la députée de Gouin. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : M. le
Président, j'ai une demande spéciale. C'est tout simplement que notre collègue…
Bien, tout d'abord,
il y a consentement pour débattre de cette motion, conjointement, évidemment, là… faite
par la députée, là, de Gouin, le député de Marguerite-Bourgeoys ainsi que le député de
Blainville, Saint-Jérôme. Nous aimerions, étant donné les circonstances,
que le président du Conseil du trésor soit remplacé par le député de
Sainte-Marie—Saint-Jacques,pour une intervention d'environ une minute par intervenant dans le cadre de ce débat, en
commençant, bien sûr, par la députée de Gouin, suivie par le député de
Marguerite-Bourgeoys, le député de Saint-Jérôme et en terminant par le
député de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je comprends qu'il y a consentement pour débattre de la motion, quatre intervenants, d'une durée d'environ une minute et que le président du Conseil du trésor serait représenté par M. le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Alors, je vous cède la parole, Mme la députée de
Gouin.
Mme Françoise David
Mme David : Merci, M. le
Président. Les lanceurs d'alertes forment une
chaîne de courage, une chaîne dont chacun des maillons a contribué à une prise de conscience
collective de l'existence d'un cancer qui s'appelle la corruption. C'est
cette chaîne de courage qui a mené à la mise sur pied de la commission Charbonneau.
Les trois personnes que nous saluons plus particulièrement aujourd'hui, Chantal
Levert, Stéphanie Bérard et François Beaudry, ont osé parler, même si le
silence était la voie la plus facile. Parler pour lancer une alerte n'est pas chose simple. Ceux qui l'ont fait le savent, il y a un prix à payer : scepticisme, indifférence,
censure, hostilité, menaces, harcèlement, perte d'emploi et la peur
quotidienne. Ce qu'ils révèlent, ça dérange un ordre établi, bien cimenté par
l'argent et le pouvoir, et ce n'est pas
facile de s'attaquer à ça; ça fait peur. C'est cette peur qu'il faut vaincre
pour avoir une chance de vaincre le fléau de la corruption.
Comment y parvenir? Il est plus que temps de
se donner une loi pour les protéger. Déjà
plus de 60 pays dont le Canada, ce qui inclut le gouvernement fédéral et
quelques provinces, sont allés de l'avant avec une telle loi. C'est un
instrument essentiel à ajouter dans le coffre à outils anticorruption et
anticollusion d'un gouvernement. Encore plus que
l'hommage que nous faisons aujourd'hui, une
telle loi serait, pour nos distingués invités, une récompense extraordinaire pour leurs efforts et leur courage exemplaire. Merci beaucoup à vous.
•
(12 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Gouin.
Je suis prêt à céder la parole au prochain
intervenant. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Robert Poëti
M. Poëti : Merci, M. le Président. La reconnaissance d'un statut pour les lanceurs
d'alertes est un sujet de réflexion qui
résonne de façon récurrente dans l'actualité à travers le monde. Quelle motivation pour
les lanceurs d'alertes du Québec? Un geste civique, un mécanisme de récompense ou, comme aujourd'hui, simplement une
reconnaissance politique? Les États-Unis ont statué depuis longtemps avec le Whistleblower Protection Act
et ont mis en place de nombreux mécanismes institutionnels; la
Grande-Bretagne également, Public Interest Disclosure Act. La Suisse, plus
récemment, et d'autres pays européens ont également intégré ces notions.
Que ces gens reconnus ici
pour leur intégrité et leur courage servent de modèle pour la société québécoise
dans sa lutte à la corruption et à la collusion. Encore une fois, merci et
félicitations.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. M.
le député de Saint-Jérôme, à vous la parole.
M. Jacques Duchesneau
M. Duchesneau : Merci, M. le Président. À mon tour de souligner le courage de Mme Stéphanie
Bérard, M. François
Beaudry et Mme Chantal Levert. Vous incarnez le meilleur de ce que nous sommes.
En prenant la parole, vous entreprenez une bataille contre les injustices et vous contribuez à
lever le voile sur des actions clandestines. Par ces gestes, vous brisez
le cercle de l'indifférence et participez à valoriser l'imputabilité en société.
Quiconque
a déjà
enquêté sur des actes répréhensibles sait que la vérité est souvent révélée par
des individus en ayant été témoins. Sans ces dénonciateurs, il n'y aurait pas eu de commission Charbonneau, et
nous leur devons une fière chandelle.
Or, ces dénonciateurs se mettent souvent en
position de vulnérabilité et s'exposent à des représailles. C'est alors notre devoir de leur offrir une protection, mais il
nous faut constater que nous avons failli à la tâche. À défaut de les protéger, nous les laissons supporter seuls les
risques. Ceci aura comme résultat que peu d'entre eux oseront dénoncer dans le futur. La corruption est une blessure
collective, alors que les dénonciateurs et leurs familles subissent une
blessure personnelle. Leur protection n'est
pas qu'un concept à la mode, c'est une valeur fondamentale qui nous permet de vivre en harmonie.
C'est pourquoi, M. le Président, encore
une fois, je tiens à
rendre hommage et remercier Mme Stéphanie
Bérard, M. François Beaudry et Mme Chantal Levert pour leur acte de courage.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Saint-Jérôme. Enfin, je cède la parole à M. le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
M. Daniel Breton
M.
Breton : Merci, M. le Président. C'est Martin Luther King qui a dit : La mesure
ultime d'une personne n'est pas son
comportement dans les moments de confort, mais dans les moments de défis et de
controverses. En posant les gestes que vous
avez posés, vous élevez la confiance envers l'humain, envers les gestes de
courage qu'on peut poser, c'est pourquoi je joins ma voix à celle de mes collègues pour souligner
la contribution de trois personnes à la lutte à la collusion et à la corruption
au Québec.
Il est souvent plus facile de se détourner
des problèmes, de fermer les yeux devant des situations qu'on
trouve inacceptables, c'est un peu la nature humaine, mais il y a des gens, heureusement, qui refusent
de fermer les yeux. Mmes Bérard, Levert, M.
Beaudry, vous avez dénoncé des pratiques inacceptables, et nous voulons saluer
votre courage, votre éthique et votre
sens du devoir. À différents degrés, les gestes que vous avez posés vous ont
attiré des ennuis et des critiques. Vous avez vécu l'enfer. C'est
déplorable, et, sachez-le, je vous comprends.
Nous allons déposer prochainement un projet de loi pour faciliter la divulgation d'actes
répréhensibles et protéger les gens de ces actes. Nous allons faire en sorte
d'éviter que les gens qui dénoncent des actes répréhensibles en paient
le prix. En attendant, au nom de vos concitoyens, nous vous disons merci de
tout coeur et bravo.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Nous revenons maintenant à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Je vous rappelle que l'interpellation prévue
le 22 novembre entre M.
le député de Huntingdon et M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
se tiendra aujourd'hui, de 13 heures à 15 heures, selon le consentement donné le 19 novembre dernier. Les travaux de
l'Assemblée seront suspendus pour une période équivalente à l'accomplissement
de ce mandat.
Affaires
du jour
Alors, la période des affaires courantes
étant terminée, nous passons maintenant aux affaires du jour pour la suite des choses. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Nous y sommes, M. le Président. Alors, sans plus
tarder, je vous demanderais d'appeler
l'article 26 de notre feuilleton.
Projet
de loi n° 39
Prise en considération du
rapport
de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et des amendements de la ministre
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : À l'article 26 du feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport de
la Commission des finances publiques sur le projet de loi n° 39, Loi sur
les régimes volontaires d'épargne-retraite, ainsi que les amendements
transmis, en vertu de l'article 252 du règlement, par Mme la ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale. Ces amendements sont déclarés recevables.
Y
a-t-il des interventions sur ce rapport ainsi que sur les amendements? Donc,
Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, je vous cède la
parole.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
Merci, M. le Président. D'abord, je vais rappeler un peu le contexte dans lequel
nous prenons en considération le rapport de la Commission des finances publiques sur le
projet mettant en place les régimes volontaires d'épargne-retraite.
Il
existe, au Québec, actuellement, un débat sur la sécurité financière de nos
aînés, sur la sécurité financière de nos
retraités. Ce débat a été… s'est grandement… a grandi énormément depuis le
dépôt du rapport D'Amours, rapport qui
a été… rapport d'un groupe de travail qui a été mis sur pied par le
gouvernement libéral, l'ancien gouvernement, pour essayer de répondre à la crise que visent nos
régimes à prestations déterminées. Parce que, suite à la crise
économique de la période de 2008, il y a eu effectivement une plongée des
régimes à prestations déterminées qui se sont vus menacés. Certains… On en voit d'ailleurs, on étudie ici des
projets de loi, parfois, sur certains régimes de retraite pour essayer
de protéger la retraite d'entreprises
privées. Donc, plusieurs régimes à prestations déterminées, actuellement, ont
vu leur degré de solvabilité baisser et
menacer même la sécurité financière des retraités potentiels. L'autre débat, il
est aussi sur les régimes de retraite
publics qui… Je pense aux régimes sur les municipalités, les régimes sur les
universités, sur les CPE, qui commencent à être lourds pour les
contribuables.
•
(12 h 30) •
Alors, l'échange que nous avons au Québec
porte actuellement sur nos régimes de retraite et la sécurité financière des
retraités. Le débat que nous avons eu en commission parlementaire et dans cette
Assemblée sur les régimes volontaires d'épargne-retraite ne constitue
pas une panacée et ne constitue pas l'unique, seule solution à la sécurité
financière des retraités. Mais, toutefois,
il s'agit d'un élément de réponse qui a été d'ailleurs approuvé, dans le rapport
D'Amours, par le groupe de travail des
experts. Il y a actuellement, au Québec, 2 millions de personnes qui n'ont
pas de régime de retraite, ni public
ni privé, 2 millions de personnes. Comment permettre à ces 2 millions
de personnes d'avoir une meilleure sécurité financière à la retraite, qui soit complémentaire, qui se supplémente à celle que nous
avons, c'est-à-dire le Régime des rentes du Québec? Parce qu'on a déjà un régime
universel au Québec, qui s'appelle le Régie des rentes du Québec. Alors, comment suppléer aux besoins
financiers qu'ils auront dans l'avenir? Comment les amener à épargner?
Le régime volontaire d'épargne-retraite est
une nouveauté qui sera un outil complémentaire à tous les régimes de retraite qui
existent actuellement au Québec. Ceci dit, j'aimerais dire, en passant, que
c'est justement cette diversité des outils
financiers pour la retraite, c'est cette diversité des outils potentiels de
sécurisation financière de nos retraités qui fait probablement la force
des régimes de retraite québécois, de notre filet social pour la retraite.
Alors, il y a donc… on ajoute ici un outil qui est assez simple.
Et nous voulons d'ailleurs le garder simple,
accessible et peu coûteux. C'est une règle d'or. Ces trois mots sont une règle d'or, M. le Président, pour les régimes
volontaires d'épargne-retraite. Il faut que ce soit un outil simple, simple pour les entreprises, pour les employés. Il faut
que ce soit facilement accessible, donc voir à ce que ce soit réparti sur
tout le territoire, à tous ceux qui n'en ont pas, et peu coûteux, c'est
essentiel, c'est fondamental. Il ne faut pas qu'on crée un nouveau REER, un nouveau régime enregistré
d'épargne-retraite, qui sont beaucoup plus coûteux; les frais montent
jusqu'à 2,5 %. Donc, comment créer un
régime de retraite simple, accessible, peu coûteux pour finalement beaucoup
d'entreprises qui sont de la petite et moyenne entreprise, beaucoup
d'entreprises qui ont souvent entre un et 50 employés? Alors, voici les gens
qu'on vise. Ils sont 2 millions de personnes, 2 millions de
travailleurs, de travailleuses à être dans cette situation où ils n'ont pas de
régime de retraite.
Le
projet de loi, nous l'avons présenté le 8 mai 2013 et nous avons eu
des consultations particulières en septembre. On avait eu avant, déjà, des
débats sur le rapport D'Amours. Il y avait une commission parlementaire qui s'était tenue, qui avait entendu les gens sur le
rapport D'Amours, et ensuite on a entendu les gens sur le régime
volontaire d'épargne-retraite. On a adopté
le principe le 1er octobre, et nous avons terminé, la semaine dernière,
l'étude article par article.
Ce projet de loi est simple, le principe,
c'est qu'à partir de la date d'entrée en vigueur, pendant deux ans, nous mettrons en place un système de régime volontaire d'épargne-retraite
et, après deux ans… on va le publiciser, les compagnies vont se préparer, vont
les faire connaître, et, après deux ans, tous les employeurs auront
l'obligation de proposer, et là le mot est
important, l'obligation, elle est de proposer à leurs employés un régime
volontaire d'épargne-retraite. Et les
employés pourront cotiser entre zéro et le montant qu'ils voudront, mais il y
aura une règle par défaut de 2 % au départ. Donc, tout le monde
aura la possibilité d'adhérer à un régime de retraite peu coûteux. Donc, ça va
se déployer sur tout le territoire.
On avait déjà adopté
le principe. On a fait quand même quelques amendements. Et je veux remercier
ici nos collègues les parlementaires de tous
les partis. Ça a été un beau travail, comme on aime le faire en commissionparlementaire, un travail où on a véritablement examiné
tous les aspects de la loi — il y avait beaucoup d'articles, il y en avait à peu près 140 — tous les aspects de la loi. On a
introduit beaucoup d'amendements. Certains étaient proposés par les collègues, je les ai trouvés à chaque
fois justes, pertinents, sauf un peut-être sur lequel on a réagi, mais, dans l'ensemble, on a extrêmement… on a travaillé pour
le bien-être des Québécois et des Québécoises. L'autre a été proposé soit par la Régie des rentes soit par l'AMF,
l'Autorité des marchés financiers, et la Commission des normes du
travail, qui ont collaboré de très près, de très, très près à ce projet de loi.
Je veux les remercier parce qu'ils ont été très vigilants, très… Ils ont mis leur compétence, leur expertise
à notre service, au service de tous les parlementaires. Ils ont été… Des
juristes sont venus véritablement nous
expliquer la teneur, le fond de chaque amendement, chaque article. Ils ont
été… Je les remercie beaucoup de leur collaboration. Ils ont été très généreux
de leur temps et de leur expertise.
Les principaux
amendements que nous avons adoptés sont de faire en sorte d'abord que les
employeurs ne soient pas tenus d'offrir un régime volontaire d'épargne-retraite
aux employés âgés de moins de 18 ans. C'était une recommandation qui avait
été faite par beaucoup de gens qui étaient venus en commission parlementaire,
en disant : Écoutez, quand même, offrir des régimes d'épargne-retraite à
des jeunes qui souvent sont encore aux études, qui… comment baliser les jeunes qui travaillent, par exemple, dans les
restaurants l'été? Est-ce qu'à 15 ans, 16 ans, on va être obligés d'offrir un régime d'épargne-retraite?
Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'au lieu d'arriver avec une
catégorisation particulière pour ce régime
de retraite, on s'est calqués sur la Loi des normes du travail, qui fait que,
pour certaines fins, dont la Régie des rentes, on adopte que c'est un
travailleur âgé de plus de 18 ans. Alors, on se calque là-dessus puis on
va simplement... Et ce qui est bien, c'est
que les travailleurs... les employeurs sont habitués à gérer cette norme, cette
donnée. Alors, ça permettra de ne pas complexifier indûment le travail pour les
petites entreprises, qui sont la cible de ce projet des RVER.
Nous
voulons permettre aux employeurs d'offrir un régime volontaire
d'épargne-retraite par l'intermédiaire d'un
ordre professionnel, une association ou un autre groupe. Donc, le projet de loi
va permettre des régimes volontaires d'épargne-retraite
par secteur, sectoriels, et je suis sûre que... Je ne veux pas trop en parler
parce que je sais que le député de Verdun, mon collègue, le critique en
matière régimes de retraite, y tenait beaucoup. Alors, je vais le laisser
élaborer là-dessus, parce que je sais que c'était quelque chose auquel il
croyait véritablement, et encore une fois nous avions l'unanimité pour essayer d'approfondir le sujet de notre collègue et
d'en faire véritablement un autre élément porteur de notre projet de loi. Donc, on va pouvoir avoir des
régimes volontaires d'épargne-retraite sectoriels, ce qui veut dire que,
par exemple, une association de
restaurateurs pourra offrir un RVER à tous les employeurs de tous les
restaurants. Par exemple, ici, à
Québec, tous les restaurateurs ont une association. Ça pourrait permettre de
couvrir tous les employés. Bon.
Un autre amendement
important, reconnaître qu'un employeur qui s'est engagé à verser une
cotisation… Parce que le régime volontaire
d'épargne-retraite permet aux employés de cotiser, mais il permet aussi aux
employeurs de cotiser s'il le désire, là, il
y a un côté volontaire qui s'ajoute, c'est-à-dire l'employeur peut cotiser au
régime de retraite de son employé, ce
n'est pas obligatoire, mais il peut le faire. Et donc l'employeur qui s'est
engagé à verser une cotisation en vertu notamment d'une convention
collective ou d'un contrat individuel de travail, si c'est intégré dans la
convention collective, ne peut modifier la
cotisation qu'il s'est engagé à verser que dans le respect de la convention
collective ou du contrat de travail. On ne voulait pas commencer à avoir
des éléments disparates, c'est-à-dire une règle dans le régime volontaire d'épargne-retraite et une règle dans la
convention collective, qui est finalement le résultat d'un accord entre
les deux parties. Alors, ce qu'on a accepté,
c'est qu'entre les deux ce soit le résultat de l'accord entre les deux parties
qui est le plus important, l'accord volontaire.
Ensuite,
permettre à un participant invalide dont l'espérance de vie n'est pas réduite
de demander le remboursement de son compte immobilisé sur certaines
cotisations. Là, c'est notre collègue de Chaudières-Appalaches qui va
probablement être plus volubile là-dessus,
parce que c'est beaucoup avec lui qu'on a débattu de cet échange-là. Alors, à
sa demande et suite aux... à la
demande du collègue de Verdun aussi, mais suite aux questions vraiment plus
pertinentes qu'a posées le député de
Chutes-de-la-Chaudière, on a introduit un amendement qui permet de mieux
calibrer, mieux voir à qui on veut s'adresser, mieux déterminer les
catégories de gens qui peuvent demander le remboursement du compte immobilisé.
Prévoir l'application
graduelle de l'obligation faite à l'employeur d'offrir un régime volontaire
d'épargne-retraite. Cela, c'est moi qui y
tenais beaucoup, parce que beaucoup de gens sont venus en commission
parlementaire nous dire : Vous
êtes vraiment sûrs que vous voulez prendre tout... que ce régime volontaire
d'épargne-retraite s'applique à toutes les
entreprises de cinq employés et plus? Ça faisait beaucoup. Il y avait beaucoup
de gens qui étaient inquiets qu'on plombe le régime, qu'il soit un échec
si on allait, si on voyait trop large, de façon trop vaste, au départ. Mais,
nous, ce que les collègues disaient aussi, c'est : On a besoin de toucher
un maximum de personnes. On veut protéger 2 millions de personnes. Alors, comment les protéger de façon
efficace sans être un poids trop lourd pour les toutes petites administrations,
je pense, entre autres, aux entreprises de moins de 10 employés?
Alors, la proposition
que j'ai faite et qui a été agréée par les collègues, parce qu'eux aussi
avaient entendu les commentaires en commission parlementaire, c'est que ce
sont… on visera d'abord, à partir du 31 décembre 2016, les
entreprises de 20 employés et plus à leur service. Donc, on va faire d'abord
pendant... dès 2016, 31 décembre 2016, 20 employés et plus. Ensuite, pour le 30 juin 2017, on va
le faire pour les 10 à 19 employés, donc on va reculer. On va faire
d'abord 20 et plus, ensuite on va passer à 10 à 19, et... Pour obtenir de la
souplesse, au cas où le régime soit véritablement un succès, on permettra de
viser les employés... les entreprises de cinq à neuf employés à une date fixée par le gouvernement, mais cette date ne peut
pas entrer en vigueur avant que les deux autres phases n'aient été mises
en branle. Donc, une entrée progressive des régimes volontaires
d'épargne-retraite sur le marché, tout simplement. Et les collègues, comme moi,
ont bien compris que ça pouvait être intéressant. Ce qu'on veut, c'est assurer
le succès de ces RVER.
• (12 h 40) •
Évidemment,
ceci... Étant donné que nous en sommes rendus à l'adoption... à la prise en
considération du rapport et à une éventuelle
adoption, nous verrons — c'est toujours la prérogative de
l'Assemblée, mais en fait on s'entend quand
même assez bien jusqu'ici — est-ce
que… on ne pouvait plus faire entrer en vigueur le projet de loi dès le 1er janvier 2014. Alors, ce qu'on
propose, c'est de faire l'entrée en vigueur au 1er juillet 2014, ce
qui va donner le temps nécessaire à l'Autorité des marchés financiers de
préparer les certificats d'autorisation, qui permettront à des fonds
d'investissement d'offrir des régimes volontaires d'épargne-retraite.
Alors,
voilà, M. le Président, l'ensemble des amendements que nous avons apportés
pendant cette commission parlementaire. J'ajouterais que, sur ce qu'on
appelle entre nous les papillons, c'est-à-dire ces amendements de
dernière minute, qui sont arrivés
aujourd'hui pour la prise en considération, et suite à des demandes des
collègues qui voulaient véritablement qu'on introduise une capacité
d'offrir des régimes qui aient plusieurs options de placement, alors, vous allez voir, dans les amendements, véritablement,
la définition de qu'est-ce que les options de placement, puis ensuite
des concordances pour introduire, sur un autre article, ces options de
placement. Le troisième est tout simplement un amendement de concordance, parce que, comme nous avons fait quelques
amendements assez rapidement — parce qu'on s'entendait qu'on
les écrivait sur place — il y avait un petit ajustement,
là, pour être sûrs de bien référer au bon
article de loi, dans un alinéa, ce que nous avons fait.
Alors, voilà, M. le
Président. Je nous souhaite évidemment de passer rapidement à l'adoption de ces
régimes volontaires d'épargne-retraite, je
pense que c'est un geste important que nous posons et je… croyez-moi… Comme
on dit, on passe, en politique, ce qui
reste, souvent, ce sont… On a beau avoir des intentions, ce sont les votes, ce
sont les lois, ce sont les règlements qui font que les gestes que nous
posons perdureront, et je pense qu'ici les collègues qui sont devant moi, qui ont travaillé… nous avons
travaillé ensemble, les collègues… qui avons travaillé ensemble, savons
que nous posons un geste très porteur pour l'avenir.
M.
le Président, je suis très fière de passer à l'adoption de la prise en
considération de ce rapport et, à l'adoption,
je reviendrai sur la fierté d'adopter ce régime volontaire d'épargne-retraite.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
ministre, pour cette intervention. M. le
député de Verdun, je vous cède la parole.
M.
Henri-François Gautrin
M.
Gautrin : Je vous remercie, M. le Président. Alors,
premièrement, je voudrais aussi situer pourquoi on est en train de
débattre actuellement de ce type de véhicule. Comme le rappelait très justement
la ministre, le rapport des experts, qu'on
appelle communément le rapport D'Amours, on fait état, à l'heure actuelle, que,
si, pour prendre une retraite et avoir un niveau de vie constant,
disons, acceptable, on ne peut pas… Les Québécois et les Québécoises ne peuvent
pas se fier uniquement au régime public, à
savoir la Régie des rentes ou la pension de sécurité de la vieillesse, si on
veut atteindre un niveau de remplacement de revenus de l'ordre de
70 %. Donc, il est important, M. le Président, d'offrir à tous les
Québécois et les Québécoises un véhicule d'épargne, un véhicule qui leur
permet, en quelque sorte, de mettre de l'argent de côté un peu en fonction de
la retraite. Le régime d'épargne volontaire — il est important de rappeler ici «volontaire», c'est
assez central dans ce qu'on doit faire actuellement — est un véhicule qu'on met de l'avant pour atteindre
cet objectif.
Ce
projet de loi a une longue histoire. Je vais brièvement vous en rappeler
quelques éléments, et il a réellement… il est
le résultat réellement d'une collaboration entre le gouvernement et ce qui est
aujourd'hui l'opposition, mais qui à l'époque était le gouvernement. Ça a été…
Et je dois en donner la première paternité au député de Louis-Hébert, à l'époque où il était ministre responsable, qui,
contre vents et marées et un peu contre les ministres des Finances
d'alors, a convaincu le premier ministre — là je peux l'appeler par son nom — qui était M. Charest à l'époque, de pouvoir l'inclure
dans le discours inaugural, de pouvoir le mettre comme une des priorités du
gouvernement; et ça a été dans la succession.
Je pense qu'on doit rendre aujourd'hui aussi hommage au député de Louis-Hébert qui, en quelque
sorte, est le géniteur premier… Si la ministre aujourd'hui est la mère du projet de
loi, le géniteur, en quelque sorte, du projet de loi serait le député de Louis-Hébert.
Le projet de loi avait déjà été déposé, M. le Président, par notre
gouvernement,
et c'était la collègue de… la députée de Laviolette qui avait déposé… à l'époque, il
portait le nom de projet
de loi n° 80, qui avait été déposé par la
collègue de Laviolette et qui reprenait
substantiellement ce qu'on trouve actuellement dans le projet de loi n° 39
mais sans les amendements qu'on a, la
bonification que le travail en commission et l'ouverture... Et je dois saluer
ici l'ouverture de la députée de Taschereau et le ministre responsable
quant au débat qu'on a pu avoir et la bonification qu'on a apportée à ce projet
de loi.
Alors,
M. le Président, il y avait à l'intérieur — et je vais essayer de revenir
étape par étape avec vous — un certain nombre de points qui nous préoccupaient, nous, de ce côté-ci,
de l'opposition. Il y a des points qui sont centraux dans le projet de loi, je vais les rappeler d'abord puis après des
points qui étaient préoccupants. Il est important… Il s'agit d'un régime volontaire, c'est-à-dire : il n'y a
pas d'obligation ni pour l'employeur ni pour les employés d'y participer. Par
contre, M. le Président — et
c'est ça qui est la nouveauté que vous avez à l'intérieur de ce que c'est, les
RVER — par contre, M. le Président, il y aura une obligation
pour l'employeur — et je reviendrai tout à l'heure,
après, sur le secteur… sur le concept
sectoriel — d'offrir un tel régime à
ses employés. Les employés pourront s'en sortir, il n'y aura pas d'obligation
pour l'employeur de cotiser, mais l'employeur pourra cotiser.
Donc,
réellement, ce qu'on crée à l'heure actuelle, M. le Président — et
le «V» ici est important — on crée un véhicule, on crée un
élément qui permettra de pouvoir économiser en fonction de la retraite; on ne
crée pas une obligation et une charge
supplémentaire pour nos entreprises. C'est un élément important de bien
comprendre actuellement à l'intérieur du projet de loi.
Il
y a même… Si vous voyez à l'intérieur, puisque dans… Aux
fonctions des avatars que peut vivre une
famille, il y a la possibilité de continuer à rester à l'intérieur même du régime en demandant que,
pour une année ou deux années, la cotisation
soit nulle, c'est-à-dire la cotisation soit à 0 %
du salaire, ce qui permettra, si jamais… vous pouvez donc continuer à conserver vos droits à l'intérieur du
régime. Mais, si vous êtes en difficultés financières, ou si votre
famille est en difficultés financières, ou
s'il y avait des obligations, à ce moment-là vous pouvez cotiser, ne pas
cotiser ou cotiser à 0 % de
votre salaire, ce qui équivaut à dire ne pas cotiser. Donc, réellement de bien
comprendre avec nous, il s'agit ici d'un régime volontaire, volontaire
pour les employeurs, volontaire pour les employés.
Bon.
Alors, à l'intérieur du projet de loi, évidemment il y a beaucoup d'articles,
il y avait des articles qui étaient
relativement techniques, il y a des questions qui ont été soulevées, une des
premières questions — et, lorsqu'on a fait l'adoption ici, l'adoption du principe, j'avais
soulevé cette interrogation — c'était la question de
l'immobilisation. Alors, il faut bien comprendre, immobilisation, ça veut dire
que les argents qui seraient mis dans le régime ne pourraient pas, s'ils
étaient complètement immobilisés, ne pourraient pas être retirés, ce seraient
des argents qui seraient donc bloqués.
• (12 h 50) •
Le
projet de loi distingue à l'intérieur, dans l'immobilisation, entre
l'immobilisation des contributions patronales,
s'il y a des contributions patronales, M. le
Président, et les contributions qui sont les contributions du participant, qui, elles, n'auraient pas été... ne seraient pas
immobilisées. Initialement, je dis bien initialement, initialement, notre
argument, de l'opposition, à l'heure actuelle, était de dire : Bon, si les cotisations ne sont pas
immobilisées, elles pourraient être retirées
en tout temps et utilisées à d'autres fins que la fin qui est l'objectif fondamental, à savoir
d'autres fins que la retraite. On a donc
échangé longtemps, parce que, de l'autre côté, l'argument était de dire : Si les sommes sont
immobilisées, il risque d'y avoir une moins
grande «incentive» de pouvoir investir à
l'intérieur ou de participer au régime. Alors,
on avait donc ces deux questions-là, deux arguments qui étaient valables l'un et l'autre.
La
Régie des rentes nous a
amené un certain nombre d'information qui nous a fait changer, nous, de ce
côté-là. Et on
a donc adopté le principe de la non-immobilisation, du moins pour le début, la
non-immobilisation des cotisations des participants.
L'idée de fond, ça a été de comparer avec les sorties qu'il y avait dans un
régime qui sans être, et je comprends parfaitement
la position de la ministre, un régime qui s'apparentait à ce type de régime,
qui était les REER, où actuellement vous
pouvez avoir en tout… Les fonds déposés à l'intérieur des REER ne sont pas
immobilisés. Et on a remarqué que, sur une longue période, c'est-à-dire
on a eu les statistiques sur 10 ans qui sont venues à la fois du ministère des
Finances et de la Régie des rentes, les taux de retraits des sommes qui sont
versées à l'intérieur des REER sont relativement mineurs. Donc, il n'y aurait pas lieu, à l'heure actuelle, de… Autrement
dit, la conclusion qu'on pouvait tirer était celle-ci : les gens,
lorsqu'ils mettent de l'argent de côté à l'intérieur d'un REER, à ce moment-là
ne l'utilisent pas comme véhicule d'épargne, dans la plupart des cas.
Alors,
comparé à cela, on s'est dit : Il est probable que ceux qui vont investir,
à ce moment-là, ou qui vont mettre de l'argent de côté, qui vont déposer de l'argent
quand ils sont un salarié à l'intérieur de ces nouveaux régimes qu'on
met ne vont pas nécessairement le retirer. Par contre, le fait de leur donner
la possibilité éventuelle de le retirer va les inciter… serait… est une incitation à, malgré tout, pouvoir déposer
l'argent, leur argent, à l'intérieur du régime, puisqu'ils pourront le… ils auront la possibilité, même s'ils
ne le feront pas, statistiquement du moins, de pouvoir le retirer.
Alors, on s'est… Je dois dire qu'on a eu un
échange fructueux. Et nous, de notre côté du moins, nous avons changé notre
point de vue et nous nous sommes ralliés à la position qui était la
position qui était mise de l'avant quant à… le principe que les cotisations des
employés ne soient pas immobilisées mais puissent être retenues et retirées en
tout moment, M. le Président. Premier point.
Il
y avait un second point qui nous a, disons… ou sur lequel on a débattu et sur
lequel on s'est ralliés aussi à la position qui était à l'intérieur du projet de loi.
C'était le concept de la saisissabilité ou la non-saisissabilité.
Autrement dit, est-ce que le montant que vous avez à l'intérieur d'un RVER peut
être saisissable ou non saisissable? La question, à l'heure actuelle, moi, au début, je… La situation du projet de loi
actuellement, c'est : ce n'est pas saisissable. Ça vaut dire que, si vous avez vos cotisations à l'intérieur,
si vous voulez les utiliser comme garantie bancaire, il faut que vous les
retiriez, que vous les utilisiez,
bien sûr, puisque vous avez, actuellement, la possibilité de… les comptes sont
non immobilisés.
Le
débat… Moi, je pensais : Ça serait peut-être mieux de le mettre
saisissable, parce qu'à ce moment-là on aurait
pu l'utiliser comme garantie bancaire sur un
emprunt. Je dois
signaler que notre collègue de Laporte, qui a une expérience de banquière
pendant assez longtemps, nous a convaincus que, dans
le fond, au
niveau des gens qui vont contribuer à cela, c'était préférable de protéger ces investissements d'une saisie éventuelle que de leur donner la
possibilité de le mettre en garantie bancaire
sur un emprunt. Alors, on s'est collectivement
ralliés à ce point de vue là, et, actuellement, les sommes qui sont
déposées dans un RVER par le participant, par l'employé, ne seront pas saisissables — on se comprend, actuellement, là? — ne seront pas saisissables, c'est exactement ça. Bon. Alors,
ça, c'était un point. Il y avait… Je fais le tour, à
l'heure actuelle, des points qui ont été les
points où on a eu un peu de discussion.
Il y avait une autre question qui a été la question de savoir qui…
combien de régimes pouvaient avoir… être mis de l'avant par un administrateur. Alors, on
partageait, de part et d'autre, M. le Président, le même objectif.
Autrement dit, il n'y avait pas de discussion quant à l'objectif. L'objectif
était de dire : Voici, il faut que nous ayons des régimes qui soient peu
coûteux. Ça, le concept de coût était central, il reste central, à l'heure actuelle,
d'avoir des régimes peu coûteux au niveau de l'administration.
Deux arguments étaient
mis de l'avant qui… chacun pouvait avoir leur valeur. D'un côté, l'argument qui
voulait avoir un régime par administrateur,
c'était l'argument de volume, c'est-à-dire, puisque, si… à partir du
moment où on aurait un grand volume à investir, les coûts risqueraient… vont
être maintenus relativement bas, tout en étant conscients que le concept de coûts relativement
bas est à préciser par règlement. Bien sûr qu'on ne pouvait pas mettre
ça dans le projet de loi. L'autre argument était de dire : Il faut qu'il
puisse y avoir une compétition, en quelque sorte, entre les différents
administrateurs, dans ce qu'ils proposaient.
Et
on a eu des échanges sur cet article qui est l'article 11, actuellement,
du projet de loi et aussi sur un concept qui
était derrière, qui était dans l'article 24, qui était de dire :
Voici, les régimes peuvent avoir aussi des options différentes. Autrement dit, on avait, dans l'article 24, le principe
de dire : Oui, un seul régime, mais un régime qui pourrait avoir des options; tout en étant conscients, M. le
Président, que, dans un régime, il existe une option qui est l'option
qui est par défaut. Il y a une option par défaut, et puis, ensuite, il y aurait
plusieurs options possibles.
Alors, on a échangé
longtemps sur ces questions et, premièrement, on a adopté… Oui, M. le
Président?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Compte tenu de l'heure, M. le
député de Verdun, je vous pose la
question : Vous n'avez pas terminé votre intervention?
M.
Gautrin :
Non, non, j'étais juste au début, simplement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, bon, voilà. Alors, vous
aurez l'occasion de rependre le tout à
15 heures.
Et je vais suspendre
les travaux de l'Assemblée à 15 heures, cet après-midi.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise à 15 h 11)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, l'Assemblée poursuit ses travaux. M. le député de Verdun, veuillez
poursuivre votre intervention.
M.
Gautrin : Je vous
remercie, M. le Président. Et alors j'en étais rendu à vous expliquer la raison pourquoi
nous avons donc… Et, en toute courtoisie, la
ministre a déposé, à l'heure actuelle, cet amendement. Et je vais vous l'expliquer à
l'heure actuelle parce qu'il est important actuellement que ceux
qui nous écoutent dans ce débat soient en mesure d'en comprendre toute la portée. Et c'est : «Tout
placement doit être admissible en vertu des règles fiscales. Pour
l'application du deuxième alinéa, on entend
par "autre option de placement"… » Et il faut bien le comprendre,
«compréhenser», dans quel sens ça se sent… Nous avons donc par
administrateur un seul régime, mais, suivant l'amendement qui avait été présenté par le collègue des Chutes-de-la-Chaudière,
chaque régime maintenant a plusieurs options, il y a… Et donc il faut comprendre ce que c'est qu'une option. «Pour
l'application du deuxième alinéa, on entend par "autre option de
placement" toute stratégie de placement déterminée en fonction des critères
suivants…» Alors, c'est donc les critères qui vont caractériser en quelque
sorte ce qu'on entend par «option de placement». «Le profil d'investissement
établi en tenant compte, notamment, de la
tolérance au risque…» Et c'est important, vous comprenez, le profil, je
rappelle parce qu'il est important…
«le profil d'investissement […] en tenant compte […] de la tolérance au risque;
la durée du placement — bien sûr;
le rendement et la plus-value espérés; les garanties applicables au placement,
le cas échéant, [et] tout autre critère prévu par règlement.»
Alors, voici,
M. le Président, voyez-vous… dans lequel on se trouve, et je crois qu'on arrive
à trouver… et c'est un sain exercice que l'on a fait parmi… entre les
parlementaires… à arriver à trouver une position de compromis qui à la fois tient compte de la volonté ministérielle
d'avoir un effet de volume pour en diminuer, diminuer et maintenir les
coûts, les coûts du régime le plus bas possible et un effet de concurrence, un
effet de marché pour faire en sorte aussi qu'on maintienne des coûts le plus
bas possible. On a donc eu ces deux manières de fonctionner, et c'est un
exemple assez significatif par rapport à ce qu'on peut faire comme travail
parlementaire, M. le Président.
Alors, il
faut bien être conscient que nous étions, à l'époque… et c'est, de part et
d'autre… on était soumis à un certain type de pression parce qu'on
était… Et je crois que tous les parlementaires dans cette Chambre… Et je vous ai raconté au début quel a été le principe. Cette loi
qu'on est en train d'adopter est une loi qui a été pensée d'abord par le
député de Louis-Hébert et portée après par la députée de… bien… Pardon?
Une voix : …
M.
Gautrin :
Non, ça, c'est la ministre de Taschereau. La députée… Laviolette, merci, chers
amis. Si vous vous rappelez, chers collègues, qui était là… Des fois, on
oublie le nom des comtés comme ça. La députée de Laviolette avait porté ce
projet de loi, qui s'appelait le projet de loi n° 80, M. le Président, et
après a été repris bien sûr par ma collègue
de Taschereau à l'heure actuelle. Ceci pour vous dire que c'est un projet de
loi qui a été… à la fois qui répond à un besoin de la population, mais c'est un projet de loi, M. le Président,
qui va, je crois, il va changer considérablement, changer
considérablement la situation pour nos concitoyens.
Alors, M. le Président, il est bien sûr qu'après
ce travail, qui a été un travail législatif, qui a impliqué tous les parlementaires, que ce soient les parlementaires
ministériels, que ce soient les parlementaires de l'opposition
officielle, et la contribution significative du collègue de la coalition, le
député des Chutes-de-la-Chaudière, je crois, M. le Président, que nous avons,
devant nous, un projet de loi qui va, dans le futur, être en mesure de changer
beaucoup, disons, la manière dans laquelle les retraités pourront épargner en
faveur de leur retraite.
Je me permets de dire que,
néanmoins, dans l'élément qui a été l'élément où on est arrivés à cette
position de compromis, on a quand même
mis aussi à l'intérieur… on s'est donné… on va tester, sur une période,
qui est une période jusqu'en… je parle… au minimum jusqu'en
2018, et, si jamais on remarque à
l'heure actuelle que l'effet de
volume n'a pas été suffisant pour maintenir les coûts et qu'il faudrait
réaccentuer sur l'effet de marché — vous comprenez, il y a l'effet de volume et l'effet de marché — réaccentuer
pour maintenir les coûts, les coûts les plus bas, il sera possible pour
le gouvernement par règlement de revoir et de corriger cet article 11.
Donc, on a, M. le Président, réussi à l'heure actuelle d'avoir un projet de loi et on instaure
ici à l'heure actuelle un régime; je souhaite que toutes les personnes
puissent y adhérer. Demain, il y a… Parce
que mon temps est limité, M. le Président, je sais, j'arrive au terme. J'interviendrai
demain sur une dimension extrêmement importante, et, la ministre l'a rappelé tout
à l'heure, le concept non seulement de forcer les employeurs d'offrir le régime, mais de permettre
d'avoir un concept sectoriel, c'est-à-dire faire que les employeurs pourraient
se regrouper en secteurs pour offrir un tel régime. M. le Président, c'est la suite
au prochain numéro, demain, au moment du débat, enfin, j'interviendrai sur ce
point-là. Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, merci à vous, M. le député de Verdun. Je cède la parole maintenant
à M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M. Marc Picard
M. Picard : Merci, M. le
Président. Il me fait plaisir d'intervenir, à cette étape-ci du projet, pour
l'adoption du projet de loi. Nous allons… C'est la prise en considération de
notre travail, du travail qui a été fait en commission parlementaire.
M. le
Président, comme le disait tout à l'heure la ministre, c'est un projet de loi
qui était attendu. C'est un projet de
loi qui est assez simple, sauf que c'est du droit nouveau, et nous avons eu
droit, c'est le cas de le dire, à une multitude d'amendements. Et je ne
vous cacherai pas que c'était assez difficile, des bouts, de suivre les
juristes, mais, avec les bonnes explications, on a été capables de faire un
travail très, très sérieux.
Quand je dis
que c'est un projet de loi qui est simple, M. le Président, ça le dit dans le
titre, un régime volontaire d'épargne-retraite, donc les employeurs
devront offrir ce régime, et les particuliers, les employés, auront le choix, auront le choix de sortir du régime s'ils ne
veulent pas y participer. On a prévu aussi une particularité : à tous les
deux ans, l'employeur devra rappeler aux gens qui ont quitté ou qui ont fait le
choix de cotiser à zéro que le régime existe et… pour les inciter. Parce que
tout ce projet de loi, M. le Président, c'est un outil de plus, là, qu'on met
dans le coffre des citoyens du Québec pour
bâtir une retraite. Malheureusement, lorsqu'on regarde le rapport D'Amours, qui
fait un constat sombre de l'avenir des retraites au Québec, c'est un
outil, ça ne règle pas, mais… Puis je pense aussi qu'il faut sensibiliser les
Québécois à l'importance de prévoir pour la retraite.
Je vous
dirais aussi que… Tantôt, la ministre parlait que j'avais demandé un amendement
à l'article 63. C'est qu'à l'article
63, ça peut paraître banal, là, mais il y avait un article qui disait tout
simplement que la personne pouvait retirer ses fonds si elle avait… je
reprends le texte… s'il y avait un médecin qui certifiait son invalidité et que
son espérance de vie était grandement
diminuée. Après discussion, j'ai sensibilisé la ministre et elle a apporté la
correction parce qu'il se peut que
quelqu'un soit invalide et que son espérance de vie ne soit pas diminuée, puis
ces gens-là ont besoin de leur argent, puis la ministre a bien compris
le message et on a apporté l'amendement.
• (15 h 20) •
Tantôt, je vous disais qu'il y a eu beaucoup
d'amendements parce qu'on était entourés de juristes. Je tiens à remercier les juristes de l'Autorité des marchés
financiers, de la Régie des rentes du Québec, de la Commission des
normes du travail parce que, comme je le
disais tout à l'heure, c'est du droit nouveau, donc on est… On avait un projet
de loi et on l'a modifié en cours de route pour le bonifier, et ça, je
pense que c'est tout à l'honneur de tous les parlementaires qui y ont
participé, des parlementaires du groupe formant le gouvernement : le
député de Verdun, qui est, je dirais, entre guillemets,
une «sommité» dans le domaine, qui nous a… dont lequel on apprend beaucoup de
ses propos, le député aussi de Mégantic, qui a participé aux travaux, de
la députée de Laporte, et le député de Mont-Royal ainsi que la ministre aussi, qui a démontré beaucoup d'ouverture dans
nos discussions. Il est vrai qu'à un moment donné on a frappé un mur, disons, et on a suspendu pour quelques minutes,
pour ne pas dire presque quelques heures, mais on a trouvé un terrain
d'entente. Parce que le but… Mais il faut se rappeler que les gens nous ont
élus pour qu'on fasse avancer les choses pour
tous les Québécois, et je
pense que c'est ce genre de travaux
là en commission parlementaire que les gens aimeraient avoir connaissance
plus souvent.
Donc, M. le Président, je termine là-dessus et
je tiens à remercier encore une fois tous les gens qui ont participé à l'élaboration de ce projet de loi là, qui va équiper de façon… qui va mieux équiper les Québécois
pour faire face à l'avenir, à la retraite. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière. M. le député de Mégantic,
je vous cède la parole. Vous avez un droit de parole de 10 minutes.
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc
(Mégantic) :
Merci, M. le Président. Nous sommes ici pour la prise en considération du
rapport de la commission sur le projet de loi n° 39, et je vais juste lire le premier paragraphe parce que c'est un projet
de loi qui crée un type de régime de retraite appelé RVER, régime
volontaire d'épargne-retraite, qui se veut accessible, dans la mesure où les règles fiscales le permettent, à tous les particuliers,
y compris les travailleurs autonomes. Ça, c'est un élément très important, je pense, qui n'a pas été beaucoup mentionné,
mais qui a une importance très considérable, et les travailleurs dont
l'employeur ne souscrit pas à un tel régime... Donc, c'est un peu
l'environnement dans lequel on a commencé à faire l'élaboration de ce projet de
loi là.
Et, dans mes
rêves à moi, là, c'est un petit mené qui va devenir une baleine parce que c'est
un projet de loi qui a un potentiel énorme. C'est un potentiel énorme
parce que, vous savez, les épargnes-retraites, c'est la somme des petits
montants qui, dans le temps, va faire un développement très considérable. Donc,
la Loi sur les régimes volontaires d'épargne-retraite a ce potentiel-là.
Puis je vais
essayer de faire un peu l'environnement global économique parce que, dans notre
société, vous savez, depuis une décennie et un peu plus, les économies
sont de moins en moins évidentes. Une des raisons fondamentales, c'est que l'accessibilité au capital est très peu
coûteuse; les taux d'intérêt étant bas, les gens dépensent beaucoup
plus, et ce qui leur rend… nous rend, nous crée beaucoup de difficultés pour
arriver à la retraite avec une réserve suffisante, et d'où, là, on accroît la dépendance de la population envers les régimes
publics, qui, eux, n'ont pas la capacité financière de supporter les
millions d'individus qui s'en vont vers la retraite.
Donc, mon
collègue de Verdun a bien mentionné que l'origine des régimes volontaires
d'épargne-retraite avait une origine
dans d'autres milieux, mais il faut aussi regarder qu'à l'intérieur du rapport
D'Amours, qu'on a passé en commissionl'été
dernier, il y avait aussi une composante, à l'intérieur du rapport, qui nous
parlait de favoriser les régimes volontaires d'épargne-retraite. Donc, le fait qu'il y ait eu des projets de loi
déposés dans le passé, et que le rapport D'Amours nous mette une
opportunité ou cite l'opportunité de créer des régimes volontaires nous amène
aujourd'hui à prendre en considération ce
rapport, qui, lui, je l'espère, va faire finalement des petits et devenir
quelque chose de très important. En espérant
que l'économie elle-même va essayer d'encourager un peu plus l'économie, donc,
si… On va voir comment le cycle
économique se développe, mais je pense que ça va avoir une influence très
considérable sur l'évolution de ce projet de loi là si on fait un peu plus de monétarisme, là, puis économiser un peu
d'argent pour se permettre d'économiser l'argent.
Donc, c'est un régime volontaire qui va s'adresser
principalement à la petite et la moyenne entreprise. Donc, il est très important, là, de spécifier, à ce
point-ci, que ce projet de loi là s'adresse à près de 2 millions de
travailleurs qui actuellement n'ont pas de fonds de pension autre que
celui de la gestion publique qui s'adresse à eux. Donc, comme la ministre l'a mentionné clairement, il y a un
délai de deux ans pour la structure, la mise en place des variables qui
sont nécessaires pour démarrer le projet de loi. Nous allons commencer avec les
entreprises qui ont 20 employés et plus pour
après passer à des entreprises qui ont 10 employés et plus et éventuellement
descendre à 5 employés et plus, ce qui va nous porter vers les années
2017, 2018 pour la mise en place du régime. Et je qualifierais ceci de rodage
qui va nous permettre d'éliminer les points de résistance, d'éliminer les
problèmes d'enjeux dans l'opération.
Il y a
aussi toute une éducation qui va devoir être faite par rapport aux employeurs, qui, dans beaucoup de cas, ne sont pas familiers avec ce type
de bénéfice là. Et, quand on regarde ça, heureusement... Et le projet de loi a
cette finesse, qui fait qu'on a essayé de ne
pas s'éloigner des lois existantes. Par
exemple, les normes du travail sont en grande référence à travers tout le projet de loi, ce qui
va permettre aux employeurs de rester près de leur expertise et de ne pas avoir
à aller chercher des nouvelles variables qui leur sont complètement étrangères.
Donc, je pense que ça, là, c'est quelque chose de bien.
La même chose
pour... Au lieu de créer des nouvelles institutions, on passe par l'AMF. La Régie des rentes du Québec a aussi
participé de façon très significative à l'intérieur du projet. Donc, nos
institutions existantes, O.K., avec nos lois
existantes ont été très bien utilisées pour ficeler les différents éléments de
ce projet de loi. Et je crois que c'est quelque chose qui va faciliter
grandement son développement et son évolution.
Ce régime-là a pour objectif d'aider les gens
qui auront des revenus de pension relativement bas, et il faut s'assurer qu'on va aussi faire une éducation
populaire. Parce que, souvent, les jeunes, hein, à partir de 20 ans, 20, 25
ans, ils ne voient pas l'éducation ou la
façon qu'un fonds de pension, des petites sommes sur une base régulière, va
leur rapporter des revenus très, très considérables dans un temps qui
leur semble, pour eux, presque infini, là. Mais, pour nous, qui avons gagné un peu de sagesse très durement, en
perdant nos cheveux ou en les changeant de couleur, on comprend très bien que ça passe beaucoup plus vite qu'on ne le
croit. Donc, il ne faut pas perdre ça de vue. Et, si on peut éduquer nos
jeunes à économiser de façon régulière, sans être trop brutal, je pense qu'on y
gagnerait quelque chose.
Mon collègue de Verdun a aussi beaucoup insisté
sur la dimension du coût. Et la dimension du coût, elle a un impact très, très considérable, parce qu'on a
parlé des administrateurs et on a parlé de la capacité d'avoir des options
via les administrateurs ou d'avoir plusieurs
possibilités de placement avec un seul administrateur. Il vous a expliqué en
grands détails la raison pour ça, mais il y a quelque chose de fondamental ici.
Et, pour ceux qui ne sont pas très familiers avec
les régimes de retraite, au Canada, les frais de gestion sont extrêmement
élevés. On parle de 2 % et plus. Et, dans ce cas-ci, ça pourrait
être un impact très, très considérable sur les revenus à terme générés par un
fonds tel que le RVER. Donc, l'attention
qu'on a donnée à s'assurer que nous allons pouvoir avoir des régimes à beaucoup
de gestion est une des variables fondamentales sur laquelle nous avons
porté beaucoup d'attention et sur laquelle, dans le temps, il va falloir
vraiment surveiller.
Quand on
parle de peu coûteux, là, au Canada, on parle d'au-dessus de 2 % de frais
de gestion; aux États-Unis, on parle de 0,4 %. Donc, 1,5 %
composé pendant 30 ans, là, ceux qui sont mathématiciens, comme le député de
Verdun, comprennent très facilement que ça
transporte des fortunes colossales dans le temps si on utilise l'outil de la
bonne façon.
Donc, je vous donne des éléments, pour moi, qui
sont très fondamentaux dans ce projet de loi là, qui sont pour des contributions volontaires, pour la petite
et la moyenne entreprise, pour les employés, les travailleurs autonomes,
qui vont permettre à ces gens-là de prendre des décisions intelligentes. On a
donné autant de flexibilité que possible au programme pour que les gens
puissent retirer, pour avoir de la flexibilité dans l'économie qu'ils vont
bâtir, tout en essayant de préserver cette économie-là
qui va les amener à leur retraite et on a minimisé l'ensemble des coûts pour
s'assurer que le programme avait les meilleures chances possible de délivrer un
rendement acceptable, là, pour la société québécoise. M. le Président, je vous
remercie.
• (15 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Mégantic. Y a-t-il d'autres intervenants sur la prise en considération de ce rapport?
Mise aux voix des amendements
Sinon, les
amendements proposés par Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Mise aux voix du rapport amendé
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Le rapport tel qu'amendé
de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi
n° 39, Loi sur les régimes volontaires d'épargne-retraite, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement pour la suite des choses.
Ajournement
M.
Traversy : M. le Président, vu l'efficacité de nos travaux
aujourd'hui, j'invoquerais donc l'article 105 de notre règlement pour
faire motion afin d'ajouter nos travaux jusqu'à vendredi le 29 novembre 2013 à
9 h 45.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Cette motion est-elle adoptée?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
La motion est adoptée. En conséquence, nous ajournons nos travaux au vendredi
29 novembre 2013 à 9 h 45. Merci. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 15 h 34)