(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le
Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, bonne journée à tous et à toutes. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît. Bon
jeudi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique Déclarations de
députés, et je reconnais, pour débuter cette
rubrique, M. le député de Saint-Hyacinthe. M. le député.
Souligner le 75e anniversaire des
Carrières de Saint-Dominique ltée
M. Émilien Pelletier
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) : M. le Président, chers collègues, je
souligne aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, le
75e anniversaire de l'entreprise Les
Carrières Saint-Dominique, qui a été fondée en 1938 par Me Gaétan Sylvestre, avec l'objectif d'extraire des pierres et de la chaux. Dès lors, l'entreprise connaît une
fulgurante expansion, devenant rapidement l'un
des plus importants employeurs de la région. Aujourd'hui, 225 personnes y travaillent en haute
saison dans quatre carrières, cinq usines de béton et deux usines portatives de
type «pugmill» servant à la fabrication de béton compacté au rouleau.
Située
au coeur de la municipalité de Saint-Dominique, l'entreprise se soucie depuis toujours de conserver de bonnes relations avec ses voisins et
travaille à la qualité de son environnement. L'entreprise est restée dans la famille Sylvestre depuis 1938, dirigée
pendant 50 ans par Claude Sylvestre senior, lequel est décédé en mars
dernier alors qu'il était toujours en poste. Claude Dupuis a pris la relève à la direction et
Jacques Sylvestre senior est à la tête du conseil
d'administration.
Je
les félicite tous d'avoir su poursuivre la mission de ce fleuron entrepreneurial maskoutain qui rayonne aujourd'hui dans
tout le Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député de Saint-Hyacinthe. Je cède maintenant la parole à la députée de Bourassa-Sauvé.
Féliciter le Dr Pasquale
Ferraro, président
d'honneur du Bal des gouverneurs de la Fondation
communautaire canadienne-italienne du Québec
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. C'est un
honneur pour moi de prendre la parole pour féliciter le Dr Pasquale
Ferraro, qui a été le président d'honneur récent du Bal des gouverneurs de la
Fondation communautaire canadienne-italienne.
Placée sous le thème Jardin des merveilles, cette 29e édition du
bal a permis d'amasser 200 000 $.
Le Dr Ferraro est un éminent chirurgien,
dont la réputation rejaillit non seulement dans le monde médical, mais sur l'ensemble de
la communauté italo-québécoise. Chef de la division universitaire de la
chirurgie thoracique de l'Hôpital Notre-Dame
et directeur du Programme de transplantation pulmonaire du CHUM, le seul
programme en son genre au Québec, le
Dr Ferraro travaille sans relâche pour permettre aux patients atteints de
maladies pulmonaires de garder espoir et de vaincre leur maladie grâce,
entre autres, à la recherche, à l'enseignement et à l'excellence en soins
cliniques qu'il prodigue. (S'exprime en italien).
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Je cède maintenant la parole à la députée de Masson. Mme la députée.
Souligner le 25e anniversaire du
Festival de peinture à Mascouche
Mme Diane Gadoury-Hamelin
Mme
Gadoury-Hamelin : Merci, M. le Président. Le 31 août dernier marquait le lancement
de la 25e édition du Festival de peinture de
Mascouche, un événement qui contribue grandement au rayonnement culturel du sud de
Lanaudière. Fort de sa mission d'éducation
et de sensibilisation à la diversité des arts visuels, le
festival permet de faire connaître à l'ensemble de nos concitoyens des artistes québécois tout en favorisant l'émergence d'une
relève artistique. L'édition de cette année a encore connu un grand
succès puisque ce sont plus de 3 000 personnes qui ont
visité l'exposition et ont
pu contempler les oeuvres d'artistes professionnels et amateurs. À cet effet,
j'aimerais souligner tout le travail qui est accompli depuis plus de 25 ans par l'équipe
du festival. Atteindre une telle longévité témoigne de la qualité de cet
événement.Bravo à l'ensemble de
l'organisation et aux bénévoles qui contribuent grandement à son succès. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de
Masson. Je cède maintenant la parole à la
députée de Bellechasse. Mme la députée.
Féliciter M. Raoul Vallières,
lauréat du prix Mérite Centraide
Mme Dominique Vien
Mme
Vien : Bonjour, M. le Président. Je félicite M. Raoul
Vallières, de Buckland, qui a reçu récemment le
prix Centraide 2013 Québec et
Chaudière-Appalaches grâce au travail effectué auprès de l'organisme les Frigos
pleins. Cette distinction souligne l'importance de son engagement auprès
de la communauté et de sa contribution à l'amélioration de la qualité de vie du milieu. Il a participé, il y a 14 ans, à la mise
sur pied de cet organisme, une ressource communautaire qui vient en aide à des familles en situation de pauvreté.
Son engagement représente des milliers d'heures consacrées à la cueillette de denrées et à la gestion des
activités quotidiennes. Au nom des familles de Bellechasse, félicitations,
Raoul, et merci infiniment.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de
Bellechasse. Alors, je cède maintenant la
parole au député de Granby. M. le député.
Féliciter M. Laurent Godbout, chef et copropriétaire
du Restaurant Atelier Archibald, pour sa
participation au Bocuse d'or à Lyon en 2015
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je désire rendre hommage au chef et
copropriétaire de l'Atelier d'Archibald
situé dans la circonscription de Granby, M. Laurent Godbout, lequel
représentera le Canada au Bocuse d'or, à Lyon, en 2015, le plus
important concours culinaire au monde.
Pour
remporter ces honneurs, Laurent Godbout a dû rivaliser avec six autres chefs
canadiens, un événement qui a nécessité une préparation très exigeante et sur
lequel M. Godbout a investi en moyenne 110 heures par semaine à peaufiner
sa technique. Lors de la finale, les concurrents devaient préparer, en
5 h 30 min, M. le Président, un plateau de longe de veau et de foie gras, du saumon et du homard.
Chaque candidat avait droit à l'aide d'un commis, mais celui-ci devait être âgé d'au moins 23 ans… de moins de
23 ans, et le chef Godbout a misé sur Adam Martin pour l'assister, un
choix judicieux puisqu'Adam a, lui aussi, remporté les grands honneurs dans sa
catégorie. Je tiens à souligner que c'est la première fois qu'un Québécois
représentera le Canada à cette compétition.
Laurent
Godbout est un entrepreneur né. Dès l'âge de 15 ans, il savait qu'il
serait chef. Au fil des ans, il a géré plusieurs restaurants, en
possède deux actuellement, celui de Granby et un autre, dans le Vieux-Montréal, nommé Chez l'épicier,
et il a été juge à la très populaire émission Les chefs! en 2010. Alors,
bravo pour ce beau parcours et bonne chance à Lyon. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député
de Granby. Alors, je cède maintenant la
parole à la députée de Gouin. Mme la députée.
Souligner le 25e anniversaire du Groupe
d'entraide maternelle de La Petite-Patrie inc.
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, M. le Président. Je tiens à souligner aujourd'hui le travail remarquable du Groupe d'entraide maternelle, qui, depuis 25 ans dans La Petite
Patrie, contribue au bien-être des mères et de leurs jeunes enfants. Cet organisme répond à un besoin fondamental, celui de briser l'isolement des
mères en favorisant l'entraide et le support mutuels. Le GEM contribue à créer entre les mères
des réseaux de solidarité qui favorisent un développement harmonieux de leurs enfants. Par la mise sur pied
d'ateliers mères-enfants propices aux échanges et aux discussions, le Groupe d'entraide maternelle cherche à enrichir
l'expérience maternelle, mais aussi à reconnaître et valoriser les
compétences des mères. Je remercie du fond du coeur les marraines, les
bénévoles, les intervenantes qui accompagnent
et soutiennent les mères à un moment de leur vie où elles ont besoin de
réconfort et de répit. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de Gouin.
Je cède maintenant la parole au député de Côte-du-Sud.
Féliciter
Mme Ève Landry pour le diplôme
honorifique qui lui a été remis par la
commission
scolaire de Kamouraska—Rivière-du-Loup
M. Norbert Morin
M.
Morin : M. le Président, je tiens
à féliciter aujourd'hui Ève Landry pour son diplôme honorifique, remis par la commission scolaire de Kamouraska—Rivière-du-Loup, pour s'être illustrée
par sa passion, ses qualités humaines, son engagement dans le milieu et son implication
exceptionnelle. Cet honneur a aussi été marqué par l'attribution de la
première étoile sur le mur des célébrités de l'école secondaire
Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal.
Le Québec a découvert Ève notamment grâce à
son rôle de Jeanne Biron dans Unité 9. Ève est et sera toujours une fierté
pour Côte-du-Sud; elle ne manque jamais une occasion de rappeler qu'elle est
originaire de Saint-Pascal. Elle est
reconnaissante envers sa communauté, qui l'a vue grandir et qui lui a permis de
mettre en lumière son talent. Avec son parcours de vie axé sur
l'improvisation, le théâtre, les comédies musicales et des émissions
télévisuelles, Ève nous a démontré que le domaine artistique est non seulement
une passion, mais aussi un véritable mode de vie. Sa personnalité, sa
détermination et sa passion lui ont permis de croire en ses rêves, et nous
sommes fiers de ce qu'elle a accompli. Ève, l'avenir t'appartient.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député de Côte-du-Sud. Je cède maintenant la parole au député d'Argenteuil. M. le député.
Souligner le 20e anniversaire du
Centre Aux Sources d'Argenteuil
M. Roland Richer
M.
Richer : M. le Président, chers collègues, j'aimerais saluer
aujourd'hui le travail discret, mais ô
combien remarquable et nécessaire, du
Centre Aux Sources d'Argenteuil. Depuis 20 ans, cet organisme
communautaire alternatif accueille
des adultes qui vivent ou qui ont vécu des problèmes de santé mentale.
Entraide, support, écoute, échanges et socialisation, voilà ce qui leur est offert au
Centre Aux Sources, toujours dans le but de briser l'isolement et d'améliorer leur qualité de vie. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin
d'organismes comme le Centre Aux Sources d'Argenteuil, un endroit où les mots «respect», «autonomie» et
«espoir» inspirent toutes les interventions et actions qui y sont posées.
En terminant, M. le Président, laissez-moi
souligner l'extraordinaire contribution de la coordonnatrice et membre fondatrice de
cet organisme, Mme Laurie McFall. Depuis les tout débuts du Centre Aux
Sources, il y a 20 ans, elle fait preuve
d'un réel engagement envers son organisme, ses usagers, et fait preuve autant…
tout autant envers sa communauté. La région
d'Argenteuil peut s'estimer chanceuse de pouvoir compter sur le dévouement de
Mme Laurie McFall. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député d'Argenteuil. Je
cède maintenant la parole au député de Huntingdon. M. le député.
Féliciter VegPro International
inc.,
entreprise lauréate du prix Moisson d'or
M. Stéphane Billette
M.
Billette : Merci beaucoup, M. le Président. Je profite de la
tribune qui m'est offerte aujourd'hui afin de souligner un prix prestigieux
remporté par une entreprise de ma circonscription électorale lors du banquet
annuel de l'Association des jardiniers maraîchers du Québec. En effet, le
groupe VegPro de Sherrington et son dirigeant, M. Gerry Van Winden, ont remporté la plus haute distinction dans le
secteur maraîcher, soit le Moisson d'or 2013. Cette mention, hautement
méritée, souligne la vision d'un homme d'affaires qui a su développer une
entreprise qui a fait sa marque à l'échelle mondiale.
M. Van Winden, sa conjointe, Claudine
Henderson, ses trois enfants et ses 800 employés méritent pleinement cet hommage, et j'y joins aujourd'hui ma voix
afin de vous féliciter pour votre réussite. N'oubliez jamais une chose :
une telle mention ne se gagne pas, mais se mérite. Félicitations, vous le
méritez pleinement.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Huntingdon. Alors, je cède maintenant la parole à la députée de Pointe-aux-Trembles. Mme la
ministre.
Souligner la Journée mondiale de
l'enfance
Mme Nicole Léger
Mme
Léger : Merci, M. le Président. Alors, c'est avec plaisir que
je tiens à souligner la Journée mondiale de l'enfance,
qui était célébrée, hier, le 20 novembre. Depuis 1989, cette journée
marque l'adoption, par l'assemblée des Nations unies, de la Convention relative aux droits de
l'enfant. À cette occasion, 191 pays se sont engagés à assurer le bien-être global des enfants et le respect de
leurs droits sur tous les plans. Bravo à la jeune Flavie Bourbeau, quatre ans,
de Québec, dont le dessin a gagné le concours organisé par le ministère de la Famille dans le cadre de cette journée. Parmi les 4 000 dessins reçus, le dessin de Flavie a été
sélectionné. Il ornera d'ailleurs la carte des voeux de la ministre de la Famille pour la période des fêtes.
Alors,
j'ai eu l'occasion hier, accompagnée de Mme la première ministre, de la
ministre responsable de la Capitale-Nationale,
de l'Éducation, déléguée aux Services sociaux et les députées de Mirabel et de
Masson, de rencontrer plus de 300
enfants qui marchaient à Québec pour les droits de l'enfant. Bravo aux
organisatrices et aux organisateurs de cette belle marche d'enfants.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la ministre de la Famille. Alors, cela met un terme à la déclaration de députés.
Je
suspends pour quelques instants.
(Suspension
de la séance à 9 h 57)
(Reprise
à 10 h 11)
Le
Président : Bon jeudi matin,
chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci.
Veuillez vous asseoir.
Présence de la ministre de la
Culture de la
république d'Haïti, Mme Josette Darguste, et du
consul général à Montréal, M. Justin Viard
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos…
Une
voix : …
Le Président : Pardon? J'ai le plaisir de souligner
la présence, dans nos tribunes, de la ministre de la Culture de
la république d'Haïti, Mme Josette Darguste,
qui est accompagnée du consul général de Montréal, M. Justin Viard.
Présence de M. Clément Richard,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Vous
aurez remarqué aussi la présence de M. Clément Richard, ex-député de Montmorency et ancien
président de l'Assemblée nationale. Je sens qu'il
me fera encore un commentaire sur ma cravate.
Présence de M. Pierre de Bané,
ex-parlementaire de la
Chambre des communes, accompagné d'un groupe de la
promotion de 1963 de la Faculté de droit de l'Université Laval
Mais, ceci étant dit, nous avons aussi M. Pierre de Bané, ancien député,
ancien ministre, ancien sénateur fédéral. Et, si je ne me trompe pas, il accompagne une
grande partie de la promotion de 1963 de la Faculté de droit de l'Université Laval. Vous savez que l'Université Laval
fête son 300e anniversaire cette année. On n'a plus personne de la
première promotion, alors…
Alors,
nous poursuivons les affaires courantes.
Des
voix : …
Le
Président : Exact. Le député de Louis-Hébert me signale
que c'est la plus vieille université francophone en Amérique
du Nord. Il a tout
à fait raison. Excellente faculté de droit,
selon le leader du gouvernement.
Nous
poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets
de loi. Il
n'y a pas de dépôt
de documents.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
de la santé et des services sociaux et député de D'Arcy-McGee.
Consultations particulières sur
le livre blanc sur la création
d'une assurance autonomie intitulé L'autonomie pour tous
M.
Bergman :
Merci, M. le Président. M. le Président, je dépose le rapport de la Commission
de la santé et des services sociaux qui, les 23, 24, 29, 30 et 31 octobre, les
5, 6, 7, 12, 13, 14, 19 et 20 novembre 2013, a tenu des auditions
publiques dans le cadre des consultations particulières sur le document
intitulé L'autonomie pour tous,livre blanc sur la création d'une
assurance autonomie. Merci, M. le Président.
Dépôt de pétitions
Le Président :
Alors, le document est déposé. À la rubrique Dépôt de pétitions, Mme la députée
de Mirabel.
Revoir le mandat et la gestion
des commissions scolaires
Mme
Beaudoin :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 244 pétitionnaires. Désignation : citoyens
et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que l'augmentation du coût de la vie — et nos salaires ou
pensions — est inférieure à 2 %, alors
que la hausse des taxes scolaires 2013 varie de 4,6 % à 61 % en 2013
pour certains foyers;
«Considérant que
plusieurs commissions scolaires ont refilé aux contribuables leur perte de financement
gouvernemental, coupé des budgets d'écoles
et services de garde qui réclament maintenant plus de frais directs aux
parents;
«Considérant que cette
nouvelle hausse de taxe et de frais directs arrive au moment où les citoyens
réagissent aux problèmes d'éthique dans le milieu du génie civil, la
construction et la gestion de certaines de leurs taxes;
«Considérant que les
commissions scolaires sont de coûteux intermédiaires dans la chaîne de mise en
œuvre des orientations déterminées par le gouvernement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Les signataires de
cette pétition demandent au gouvernement du Québec :
«D'éliminer
toute instance et exigence administrative non essentielle dans l'univers de
l'éducation et utiliser le système fiscal
québécois comme unique source de financement du système scolaire public;
«D'obliger les
commissions scolaires à préciser quels sacrifices financiers ont été consentis
dans leurs frais de gestion et leurs avantages sociaux pour réduire le fardeau
des contribuables;
«D'accompagner toutes
ces décisions en éducation de plans d'implantation réalisables directement par
les directions d'école sans intermédiaire;
«De
réviser, réduire ou révoquer le mandat et le cadre financier des commissions
scolaires, pour élargir d'autant le mandat des
directions d'école.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à l'original
de la pétition.
Le
Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu, de la part de M. le député de Verdun, une demande de dépôt d'une pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. M. le député de Verdun, nous vous
écoutons.
Augmenter le nombre de médecins de famille
M.
Gautrin : Merci. Merci, M.
le Président. J'espère
que j'aurai autant d'applaudissements qu'a... Alors, M. le
Président, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale et signée par 7 100
pétitionnaires qui sont citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que la pénurie de médecins affecte tout le Québec, mais qu'elle affecte la
région montréalaise de façon particulière.
Deux millions de Québécois sont sans médecin de famille dont 600 000
Montréalais;
«Attendu que le
gouvernement du Québec se doit moralement et légalement d'assurer à chaque
citoyen les services d'un médecin de famille;
«Attendu que trop de
contraintes s'appliquent aux nouveaux médecins de famille qui veulent pratiquer
au Québec [et ce] particulièrement à Montréal;
«Attendu que les
cibles visées par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans ses
plans régionaux d'effectifs de 2012 sont inférieures au nombre de médecins de
famille qui graduent annuellement, ce qui a conduit certains gradués à chercher
du travail hors Québec et à limiter l'embauche de médecins formés ailleurs;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons à l'Assemblée nationale de :
«Mandater
le ministre de la Santé pour qu'il réduise les restrictions imposées aux
médecins de famille qui désirent pratiquer au
Québec et [en particulier] à Montréal;
«Exiger du ministre
qu'il augmente le nombre d'effectifs prévus dans les plans régionaux d'effectifs médicaux, s'ils demeurent en force, de manière à
recruter les médecins de famille nouvellement gradués.»
Et je certifie que
l'extrait de cette pétition est conforme à l'original.
Et ça fait plaisir,
chère mademoiselle, de vous remettre une copie... À droite. C'est vous, la
chère...
Le Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : Oui. Merci, M. le Président. Juste avant d'amorcer la période de questions et réponses orales, je
tiens à affirmer en cette Chambre qu'un des piliers fondamentaux de notre
principe parlementaire britannique, c'est la responsabilité ministérielle, la responsabilité du gouvernement, et ce principe-là s'articule avec le fait qu'il y a, entre autres, une période de questions où les membres du
gouvernement ont des comptes à rendre aux membres
de l'Assemblée,et donc doivent être
présents, et doivent répondre aux questions. M. le Président, je tiens à souligner qu'aujourd'hui,
bien qu'il y ait
un événement
très important qui ait lieu à Saint-Félicien, auquel nous croyons, nous
constatons que le gouvernement est maître de l'agenda et nous
constatons qu'il y a, aujourd'hui en cette Chambre, deux tiers des
membres du Conseil des ministres.
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M.
St-Arnaud : M. le Président, je note que nous sommes à notre
95e séance de la présente législature. Habituellement, il manque
un ou deux ministres, pas plus. Aujourd'hui, il y a un important sommet de la forêt. Nous nous occupons de la
forêt parce que
le gouvernement libéral ne s'en est pas occupé pendant neuf ans…
Des voix : …
Le Président : M. le leader de
l'opposition.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît, est-ce qu'on peut écouter le leader de
l'opposition?
• (10 h 20) •
Des voix : ...
Le Président : Alors, vous vous taisez, puis on l'écoute. Ça va.
M.
Moreau : M. le Président, ce qu'on souhaiterait, c'est que ce gouvernement s'occupe du Québec tout entier, et les ministres devraient être
présents pour répondre aux questions.
Une voix : …
Le
Président :
M. le leader du deuxième
groupe d'opposition, on
peut faire le tour encore pendant une demi-heure,
mais j'aurai un commentaire à vous faire plus tard.
M.
Deltell : M. le Président, je tiens à rappeler que j'ai rappelé… que j'ai signalé à
l'Assemblée nationale que le gouvernement est
maître de son agenda. Ils ont décidé de tenir un sommet important, alors que la Chambre siège. C'est leur droit, c'est
leur décision. Mais, M. le Président,
je rappelle au règlement. Le ministre, tout à l'heure, a dit une chose qu'il n'a pas le droit de faire, c'est-à-dire mentionner qu'il y a des ministres absents.
Le Président : Alors, bon, maintenant que tout le monde est choqué, vous allez vous déchoquer parce que la première chose que je dois signaler, c'est qu'effectivement, à l'évidence, M. le leader du deuxième groupe d'opposition a soulevé une question qui est importante et qui est raisonnable. M. le leader du gouvernement a fait mention de la rareté de l'événement, mais je dois signaler qu'effectivement la période de questions est toujours une période extrêmement importante, et nous pensons, comme la majorité des membres de cette
Chambre, comme tout le monde dans cette Chambre, que le message est passé et que M. le leader du gouvernement
verra à ajuster la situation.
Questions et réponses orales
Maintenant, nous commençons la période des questions avec M. le député de Jean-Talon qui est en principale.
Financement de l'assurance autonomie
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci,
M. le Président. Hier,
nous avons terminé les consultations sur le livre blanc sur la caisse autonomie. Plusieurs groupes sont
venus nous partager leurs inquiétudes concernant le fonctionnement de cette future structure et surtout sur le financement incertain de la caisse du ministre. Même Claude Castonguay, qui est un expert reconnu en
matière de santé, est venu dire au ministre que les Québécois n'ont pas besoin
de son projet d'assurance autonomie pour
pouvoir demeurer chez eux. Il est même d'avis qu'un tel programme n'améliorera
pas du tout les services offerts aux personnes en perte d'autonomie.
M.
Castonguay n'est pas tendre envers la caisse du ministre et il déplore, tout comme nous, l'absence d'un cadre financier clair, solide et transparent, tout comme
l'a fait le Vérificateur général du Québec la semaine dernière. M.
le Président, le ministre doit donner
l'heure juste aux Québécois.
Quand nous dira-t-il comment il financera sa
caisse et combien les Québécois devront payer?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, M. Castonguay a été, en fait, le seul à contester même
l'assurance autonomie, alors que tous les
groupes que nous avons reçus, les 60 autres groupes, M. le Président, saluaient
cette initiative de notre gouvernement pour solutionner une fois pour toutes l'accès au soutien à
domicile, M. le Président.
Lorsque M. Castonguay a établi l'assurance maladie dans les années 70, il le faisait
pour assurer l'hospitalisation et les services médicaux. Les soins à domicile ont
accompagné le vieillissement de notre population et se sont développés à la marge de ce système d'assurance maladie.
Tout le monde est
venu nous dire, M. le
Président, que le statu
quo est impossible à soutenir, M. le Président, pour qu'on puisse
vraiment donner des soins et services.
M.
Castonguay, d'ailleurs, est d'accord avec l'évaluation des personnes basée sur leurs besoins, est d'accord avec une
allocation qui soit remise entre les mains de l'usager pour donner un pouvoir à
l'usager, est d'accord avec le financement à l'activité, est d'accord avec la multiplicité des prestataires, est d'accord avec l'assurance autonomie, M. le Président.
M. Castonguay n'était pas d'accord qu'on capitalise la caisse, qu'on cotise de cette
caisse, et nous avons répondu à ses attentes, M. le Président.
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : Nous avons une
caisse qui va être financée à même les impôts.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
M. le Président, le ministre n'a rien écouté de ce que les groupes ont dit. Ils
lui ont tous dit
qu'ils ont des grandes inquiétudes sur le financement. Où il était pendant la
commission? Le ministre est encore le seul à croire que trois lignes dans un petit graphique, c'est un cadre
financier. Je cite M. Castonguay : «Le livre blanc ne définit pas le niveau des allocations et ne peut présenter
en conséquence aucune évaluation des coûts futurs du régime proposé.»
M. le Président, la Protectrice du citoyen
l'a dit, le Vérificateur général du Québec l'a dit, Claude Castonguay l'a dit. Quand le ministre va-t-il nous dire
combien il va piger dans les poches des Québécois?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, je rappelle à cette Chambre que le livre blanc prévoit le cadre
financier de ce grand projet, et nous l'avons mis sous forme de graphique, avec une annexe, M.
le Président, sur deux pages, qui montre bien les hypothèses. Nous avons
d'ailleurs demandé au Vérificateur général s'il avait analysé cette
hypothèse-là. Il a dit que ce n'était pas dans son rôle. Alors, quand le député
de Jean-Talon prête au Vérificateur général ces propos-là, c'est une
utilisation abusive des propos du Vérificateur général, M. le Président.
J'ajouterai... J'ajouterai que l'ensemble des
groupes est venu nous dire qu'il était urgent de pouvoir donner aux personnes âgées en perte d'autonomie et aux personnes
handicapées…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …un véritable choix du milieu de vie, un véritable
choix du prestataire.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, c'est
incroyable! Il devrait retourner voir ce que le Vérificateur général a dit. Il
a dit complètement le contraire, il a dit qu'il n'avait pas de cadre financier.
M. Castonguay dit que la nouvelle bureaucratie créée par la caisse autonomie
est totalement inutile, voire contre-productive. C'est ce que nous disons également. Et, pendant que le ministre va
mettre de l'argent dans la bureaucratie, il ne mettra pas d'argent dans
les soins directs aux patients.
Si le ministre n'est pas capable de dire aux
Québécois combien ils devront payer pour financer sa caisse, est-il au moins capable de nous dire combien sa nouvelle
structure va nous coûter?
Le Président : M. le ministre de la
Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, l'assurance autonomie va être mise
en place sans aucune nouvelle structure, en s'appuyant, en s'appuyant sur les
structures actuelles. Les champions des rénovations de structures, ils sont de
l'autre côté, M. le Président. Ce sont les
libéraux, M. le Président, qui ont modifié les structures du système de santé,
puis on est encore empêtrés dans leurs modifications de structures.
Moi, j'aimerais savoir ce que les libéraux
vont faire lorsque Philippe Couillard va être ici, Philippe Couillard qui appuyait
l'assurance autonomie, M. le Président. J'ai hâte de voir votre position à vous
par rapport à la position de votre chef. Peut-être assisterons-nous à un
autre Philippe-flop de M. Couillard qui va changer encore d'avis par
rapport à ce qu'il émettait pour l'assurance autonomie…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …M. le Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Lotbinière-Frontenac.
Décisions en matière de
fiscalité municipale
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Le
gouvernement n'a pas respecté sa promesse de régler l'entente fiscale avec les
villes avant l'été 2013. Le ministre parlait
même de le régler avant sa date de fête. En plus, il a pelleté
236 millions de factures sur le compte
de taxes des payeurs de taxes municipales pour la prochaine année. Le ministre
des Affaires municipales ad'abord
nié l'impact de son échec puis a banalisé les hausses, sachant que les payeurs
de taxes venaient de se payer une taxe
scolaire péquiste de plus de 25 %. Son discours : Ils vont payer un
faible pourcentage, à peine 0,7 %. Mais il dit aux maires puis il leur ordonne : Coupez dans vos
dépenses puis prenez vos surplus. Les DG des municipalités, eux, qui
font les budgets actuellement, parlent d'une hausse de 2 % à 5 %.
Question au ministre : Si les hausses du
ministre sont si faibles, pourquoi, dans son projet de loi n° 64, parle-t-il d'étaler les impacts sur quatre ans?
Le
Président : M. le ministre des Affaires municipales.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Vous savez, ici, de ce
côté-ci de la Chambre, on ne comprend toujours pas pourquoi l'ancien ministre des Affaires municipales refuse de
reconnaître, refuse d'admettre que c'est lui qui a prévu l'entente sur l'harmonisation TPS-TVQ et qu'on ne fait qu'appliquer
ce qui était déjà prévu en 2012, à l'époque où il était ministre.
Mais,
plus que ça, on est allé plus loin, on a proposé aux municipalités un 10 millions supplémentaire au remboursement qui était prévu. Donc, on passe de
472 millions à 482 millions. Et, plus que ça, considérant que l'ancien gouvernement n'agissait pas, on a proposé — et c'est dans le projet de
loi omnibus — des mesures transitoires
pour permettre aux municipalités qui peuvent se retrouver dans une situation où
elles auront à absorber la situation à être capables de passer le cap en quatre
ans. Et on sait, M. le Président, que les impacts sont beaucoup moins
élevés que ceux qui sont prétendus par l'Union des municipalités du Québec.
Alors, nous, ce qu'on propose, c'est
justement d'entendre les municipalités et nos partenaires municipaux lors de l'étude du projet de loi omnibus, et je pense...
je suis convaincu que les mesures transitoires vont satisfaire le monde
municipal et les citoyens du Québec.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de
Lotbinière-Frontenac.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Il
vient encore de banaliser. La position du ministre, par exemple, est
claire : il indique de façon unilatérale que le gouvernement ne va pas régler la
facture de 236 millions puis que cette facture-là, elle va être
permanente, pas d'entente dans le pacte fiscal.
Le message du ministre, c'est : Quand
c'est trop gros pour leur rentrer ça dans la gorge en un seul morceau, divise ça en quatre puis passe-leur ça entre les dents.
200 millions de dollars qui ont été passés en une seule claque de la ministre de l'Éducation pour les taxes scolaires.
236 millions du ministre des Affaires municipales, qui dit : Passe-leur
ça tranquillement, tu vas voir, ça va être digestible après.
Le
Président : M. le ministre des Affaires municipales.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui, M. le Président, les estimations du ministère des Affaires municipales ne
sont pas du tout à la hauteur de
236 millions. Ça, c'est la catastrophe annoncée par l'opposition
officielle pour créer de la panique chez
la population du Québec, M. le Président. L'impact représente 0,7 % du
budget total des municipalités. Je crois que les municipalités sont capables de faire les efforts. Nous avons prévu
des mesures de transition. Mais il y a une chose, par exemple, que
l'opposition ne semble pas comprendre et que, pourtant, l'ensemble des
Québécois comprennent, c'est qu'on doit avoir remboursement sur facture, et
c'est ce que prévoit l'harmonisation des taxes TPS-TVQ.
• (10 h 30) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Frontenac-Lotbinière.
Une voix :
...
Le Président :
M. le député de Louis-Hébert, est-ce que ça vous intéresserait d'entendre la
complémentaire du député? La complémentaire
de votre collègue, ça vous intéresserait de l'entendre? Alors, on va l'écouter
ensemble. M. le député.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard :
Des petites augmentations. Des affaires minimes. Pourtant, à Thetford, le maire
Brousseau, lui, il cherche
700 000 $ pour le prochain budget.
Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, le maire Dolbec parle d'une
perte nette de 200 000 $. À Rouyn-Noranda, il ne peut même pas
garantir s'il va être en équilibre budgétaire; il cherche 2,2 millions de
dollars. Des exemples comme ça, j'en aurais à toutes les semaines à cette
Assemblée.
Le ministre peut-il
admettre, hein, que l'impact est majeur? C'est pour ça qu'il a mis dans son
projet de loi : l'étaler sur quatre ans. Il dit aux payeurs de
taxes : Vous allez payer longtemps.
Le Président :
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : M. le Président, dois-je comprendre du député de
Lotbinière-Frontenac, ancien ministre des
Affaires municipales qui a lui-même prévu cette mesure d'harmonisation que nous
appliquons aujourd'hui, qu'il va voter contre nos mesures de transition, qui
sont prévues dans le projet de loi omnibus, pour soutenir les municipalités qui peuvent avoir un peu plus de difficultés?
Est-ce que c'est ça qu'il est en train de nous dire aujourd'hui? Il va
voter contre cette mesure-là? J'aimerais ça qu'il nous réponde là-dessus. Ça,
c'est un message qu'il va envoyer très clair aux municipalités qui souhaitent
travailler avec nous, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de l'Acadie.
Accès au logement à Montréal
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. M. le Président, le
dernier rôle d'évaluation à Montréal en a jeté
plus d'un à la renverse. Depuis plusieurs années, les jeunes familles ne
cessent de quitter la métropole. Nous parlons
ici de 20 000 personnes l'année dernière
seulement, la plupart âgées entre 25 et 44 ans, avec de jeunes enfants.
Or, les conséquences du dépôt du rôle
d'évaluation empêchent de nouvelles familles de venir s'établir dans la
métropole.
Selon
l'Association provinciale des constructeurs d'habitations, l'accession à la
propriété est en péril. Or, le ministre responsable de la métropole a en main, depuis six
mois, ce rapport du comité Montréal = Familles qu'il a lui-même
commandé.
Conclusion : La
situation est urgente, il faut agir. Aujourd'hui, on se demande où sont les
mesures concrètes. Pourquoi ce gouvernement reste-t-il les bras croisés?
Le Président :
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
M. le Président, on se demande où ils étaient durant les neuf dernières années.
Quand on parle d'un phénomène qui a des
impacts sur la taxation, sur l'évaluation foncière, ça ne vient pas d'une
génération spontanée, là, ça ne vient pas de survenir, là, la dernière
année. Alors, l'ancien gouvernement n'a rien fait sur ce phénomène depuis les
neuf dernières années, depuis les 10 dernières années.
Mon
collègue à la métropole a proposé un projet Montréal = Familles qui
correspond beaucoup aux attentes de Montréal.
Par ailleurs, il y a une nouvelle administration municipale à Montréal, qui a
été assermentée à peine il y a une semaine,
avec laquelle j'ai eu l'occasion d'avoir déjà des rencontres fructueuses, avec
le maire de Montréal, avec d'autres, et nous allons aborder ces
questions-là.
Et, l'autre élément
également, M. le Président, comme vous le savez, je l'ai déjà dit en cette
Chambre, j'ai confié un mandat à mon adjoint
parlementaire de faire un état de la situation sur le dossier de l'habitation au
Québec, incluant évidemment le phénomène de la taxation, et de l'évaluation
foncière, et de l'accès à l'habitation, bien entendu, à Montréal. Merci.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme
Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M.
le Président, ça fait plus d'un an qu'il est assermenté, il y a un autre
comité, puis on a ce rapport-là entre les
mains depuis six mois. Là, il faudrait qu'il arrête de faire des comités et
qu'il prenne des gestes et pose des gestes concrets. Ce gouvernement a promis
de poser des gestes. Et dois-je rappeler que, dans son discours inaugural, la
première ministre faisait une priorité de retenir les jeunes familles dans
l'île de Montréal?
Alors,
M. le ministre, quels sont les gestes concrets que vous posez?
Le
Président : M. le ministre des Affaires municipales.
M.
Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : À l'époque
de l'ancien gouvernement, M. le Président, de 2003 à 2012, c'était le désert total, le désert dans lequel il n'y avait même pas de
rapport, M. le Président. Écoutez, nous, on travaille correctement. Mon
collègue à la métropole a proposé…
Des
voix : …
Le
Président : S'il vous plaît, là, c'est trop bruyant, trop
bruyant. M. le député, c'est trop bruyant, oui. C'est à vous, monsieur, la
parole.
M. Gaudreault : C'est vrai
que les gens d'en face n'aiment pas entendre la vérité, M. le Président, mais
on est ici pour dire la vérité aux Québécois.
Le rapport Montréal = Familles de mon collègue de la métropole…
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M.
Moreau : La vérité, c'est qu'il a un rapport depuis six mois
puis il est assis dessus. C'est ça, la vérité.
Le
Président : Ce n'est pas une question de règlement. M. le
ministre, veuillez continuer et terminer.
M. Gaudreault : Le projet
Montréal = Familles de mon collègue à la Métropole a été très bien
reçu par l'ensemble des partenaires, M. le
Président. Sur la question de l'accès à l'habitation, c'est une question qui
nous préoccupe de façon importante. C'est pour ça, avec mon collègue de
Berthier…
Le
Président : En terminant.
M. Gaudreault : …on va
étudier la question pour justement arriver à des actions concrètes. Ne soyez
pas inquiet, M. le Président, qu'on va agir.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme
Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Toujours pas de réponse, M. le Président. M. le Président, le régime péquiste
n'en a que pour cultiver des peurs
imaginaires. Pendant ce temps, des milliers de familles
de la classe moyenne quittent Montréal.
Le
ministre de
la Métropole, au lieu de se prendre pour Thomas Jefferson et d'écrire n'importe
quoi dans le New York Times en tronquant
les citations pour se donner raison, peut-il faire ce pour quoi il est payé et
travailler pour Montréal?
Le
Président : M. le ministre des Affaires municipales.
M.
Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Là, écoutez, écoutez, M. le Président, j'ai
beaucoup de difficultés à suivre le parcours de la députée de l'Acadie, là. Au lieu de faire de l'esbroufe, de ce côté-ci
du gouvernement on travaille sur des données réelles, sur des données
concrètes, sur des…
Des voix :
…
Le Président : M. le leader
de l'opposition. S'il vous plaît!
M. Moreau : C'est évident
qu'il a de la difficulté à suivre. Au lieu de faire de l'esbroufe, il devrait
répondre à la question puis nous dire ce qu'il
va faire avec…
Le
Président : M. le ministre, s'il vous plaît, veuillez
continuer.
M.
Gaudreault : Bien, on a réuni les gens, parce que nous, on
travaille en concertation avec les acteurs du milieu
et, au lieu de partir dans toutes sortes de directions, on va travailler sur la
base d'un rapport intelligent, d'un rapport
concret sur lequel on va passer à l'action et qui est publié depuis deux mois,
M. le Président. Alors, il faut qu'on baisse un petit peu, là, hein, la
pression, de l'autre côté, là. Ils n'ont rien fait pendant neuf ans, M. le
Président.
Le
Président : Principale. M. le chef du deuxième groupe
d'opposition.
Atteinte
des objectifs en matière d'équilibre budgétaire
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, hier, le chef du Parti libéral,
Philippe Couillard, a fait une déclaration vraiment surprenante, et je veux le
citer pour que tout le monde entende bien ce qu'il a dit. Il a dit :
«…personne ne s'attend à ce qu'on puisse
équilibrer le budget [pour l'année]. Pour l'année prochaine, on doit
s'approcher le plus possible de l'équilibreet avoir un plan pour les deux ou trois années suivantes qui nous amène
vers un équilibre solide…» Fin de la citation.
M.
le Président, je ne peux pas croire une déclaration aussi irresponsable. M. le
Président, Philippe Couillard est prêt à faire des déficits pour les quatre
prochaines années. Philippe Couillard a baissé les bras. M. le Président, je commence à comprendre pourquoi Raymond Bachand est
parti. M. le Président, il fallait voir les députés du Parti libéral essayer de réparer la gaffe du chef de la
confusion libérale hier, c'était vraiment drôle. M. le Président, je savais que
le ministre des Finances avait besoin
d'aide, mais je suis certain que, quand il a entendu Philippe Couillard, il a
dû dire : Je n'en voulais pas autant.
Donc, ma question est simple, au ministre des
Finances : Est-ce qu'il peut nous confirmer s'il va y avoir équilibre budgétaire cette année et pour les trois prochaines
années, oui ou non?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Écoutez, M. le Président, le diagnostic du chef de la
deuxième opposition est un bon diagnostic, effectivement. Donc, alors, je crois
que tout le monde a été stupéfait d'entendre ce que M. Couillard avait à dire hier, effectivement un beau Philippe-flop, comme
le disait mon collègue de… En fait, les Philippe-flops, c'est rendu habituel, que ça soit sur la question du tchador,
quant au choix de sa circonscription, les élections à date fixe et
maintenant sur l'équilibre budgétaire, M. le Président. Des Philippe-flops à
tous les mois, M. le Président.
Alors,
écoutez, il y a effectivement un double discours, c'est difficile, là… Moi,
j'ai été, hier, en période de questions avec le député de Brome-Missisquoi, la
députée de Laporte, qui nous posent des questions sur l'équilibre budgétaire et nous demandent quand on va atteindre
l'équilibre budgétaire. Et, de l'autre côté, on apprend, de la part de
Philippe Couillard, les vraies intentions du chef libéral. On parle de déficit pendant trois, quatre ans. On
parle, dans le fond, des bons vieux libéraux
qui augmentent les taxes, qui font des déficits et puis qui ne sont pas
capables de gérer les finances
publiques du Québec, M. le Président.
•
(10 h 40) •
Le
Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition. M.
le député de Louis-Hébert, calmez-vous.
M.
François Legault
M.
Legault : …Québécois était un parti
dépensier, qui n'avait pas vraiment l'intention de faire le ménage. On sait maintenant qu'il a un
nouvel ami, Philippe Couillard, qui veut faire des déficits pendant quatre ans.
Mais
le ministre des Finances n'a pas répondu à ma question : Est-ce qu'il compte atteindre l'équilibre
budgétaire cette année, oui ou non?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, le gouvernement continue à
gérer de façon
très serrée les dépenses publiques. Le taux de croissance des dépenses, en 2012‑2013, a été de 1,2 %. Ça a été… c'est du jamais-vu, M. le Président, en 15 ans. Premier gouvernement à atteindre ses
cibles de croissance des dépenses depuis 2003‑2004. Premier gouvernement
à atteindre ses cibles de croissance des dépenses depuis 2003‑2004.
Par ailleurs, j'ai été très clair, je pense,
hier, avec le député de Lévis en particulier, en commission, puis avec les autres députés quant au fait qu'il y avait des
enjeux du côté des revenus, entre autres parce que l'inflation, au
Québec, est plus faible que ce à quoi nous nous attendions. Il y a donc des
enjeux aux revenus. Nous sommes à revoir nos chiffres, nous sommes à refaire
nos prévisions.
Le
Président : En terminant.
M.
Marceau : Et incessamment, sous peu, M. le Président, nous
allons présenter la mise à jour.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, ce que je comprends de la réponse du
ministre des Finances, c'est qu'on n'est pas prêts d'avoir un gouvernement
responsable. On a deux vieux partis qui veulent continuer d'utiliser la carte
de crédit de nos enfants.
M. le Président, l'endettement a atteint ses
limites au Québec. Quand va-t-on enfin arrêter d'endetter les Québécois pour se faire élire à tout prix?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le
Président, je rappelle aux collègues que le gouvernement a atteint ses cibles
de croissance des dépenses pour la première
fois depuis 10 ans, hein? Première fois, c'est nous autres.
Deuxièmement,
dans les comptes publics, vous allez pouvoir constater que la dette, la dette
brute du Québec est 1,9 milliard, plus
petite que ce qui avait été prévu, résultat, entre autres, des efforts que nous
avons faits pour limiter la corruption
et la collusion. Et ça a fait baisser le prix… ça a fait baisser le prix de nos
infrastructures. Le député… — le député! — le collègue du MAMROT nous a montré qu'il y avait eu des économies
de 240 millions, M. le Président, pour nos infrastructures de transport.
Ça, c'est de la bonne gestion, M. le Président.
Le
Président : Principale, Mme la députée d'Arthabaska.
Accès aux appareils de loterie
vidéo
dans les quartiers défavorisés
Mme
Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, ce matin,
à la une du Devoir, on apprenait que la carte de la pauvreté ici, dans…
Une
voix : …
Mme Roy (Arthabaska) : …la carte de la pauvreté ici, dans la
région de Québec, est superposée à la carte où se trouvent les appareils de loterie vidéo. Ce sont les
pauvres dont on profite pour faire la moitié des bénéfices de Loto-Québec. La députée de Taschereau, en cette Chambre, l'a souvent dénoncé.
Un joueur sur cinq sont des joueurs
pathologiques. Souvent, ils sont en proie à des angoisses incessantes et
souvent au suicide.
Est-ce que, M. le Président, les
personnes pauvres et démunies sont le pain et le beurre de Loto-Québec?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Bon. Tout d'abord, M. le Président, la
députée fait référence à la une du Devoir. Dans un article, on fait référence à une étude, en fait, dont je
n'ai pas pris connaissance. On va commencer comme ça. Évidemment, lorsque j'en aurai pris connaissance, de cette
étude, je pourrai réagir un peu mieux.
Pour
l'instant, ce que je peux vous dire, c'est qu'évidemment nous sommes très, très sensibles à la questiondu jeu pathologique.
Et, chez Loto-Québec, il y a des critères qui sont utilisés pour la distribution des appareils loto vidéo
sur le territoire du Québec. Il y a quatre critères. Il y a, entre autres, un critère en fonction du revenu moyen des ménages, et le critère fait en sorte qu'aucun
appareil n'est installé dans des secteurs où le revenu moyen est inférieur à la moyenne provinciale de 59 000 $. Il
y a aussi un critère qui fait référence au pourcentage de ménages à faibles
revenus et fait en sorte qu'aucun appareil
n'est installé dans les secteurs où le pourcentage de ménages à faibles revenus
excède la moyenne provinciale de 12 %. Alors, des critères, donc, qui, en
principe, font en sorte que ce que la députée décrit puis ce qui apparemment se trouverait dans l'étude ne devrait pas se
réaliser. Les critères dont je viens de parler ont été adoptés en 2011…
Le Président : En terminant.
M. Marceau : …par le
Conseil des ministres de l'ancien gouvernement. Ça pose deux questions… Bon, écoutez, je reviendrai, O.K., M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée
d'Arthabaska.
Mme
Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) : M.
le Président, s'il avait lu l'article mais s'il avait suivi la politique depuis 10 ans, on sait très bien que Loto-Québec mise sur
les plus démunis pour faire de l'argent. On a demandé d'avoir 90 millions
de revenus en 2014, il est responsable de cette demande à Loto-Québec.
Est-ce qu'il va arrêter ces comportements des
sociétés d'État qui sont dictés pas par l'intérêt général, par une soif insatiable de profits? C'est indécent, M. le
Président.
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le
Président, je suis cette situation de très près. Mais là je n'ai pas vu
l'étude, là, je le répète,
et j'ai hâte de la voir.
Je répète qu'il y a des critères, des critères qui font en sorte qu'en
principe, donc, les
appareils de loto vidéo ne sont pas installés
là où ils sont susceptibles de causer des dommages importants, en particulier devant des clientèles qui sont plus vulnérables.
Les critères ont été approuvés par le Conseil des ministres de l'ancien gouvernement, et j'ai ici une lettre que je vais
déposer, de notre ex-collègue Raymond Bachand dont a parlé beaucoup cette semaine.
Je voudrais dire la chose suivante. De deux
choses l'une, là, ou bien les critères dont il est question, ceux qui ont été adoptés il y a
deux, trois ans, ne sont pas adéquats et ne permettent pas d'atteindre les
objectifs qu'on s'est donnés ou bien les critères que nous avons ne sont
pas appliqués correctement. Dans un cas comme dans l'autre, des correctifs…
Le
Président : En terminant.
M.
Marceau : …vont devoir être apportés, M. le Président.
Document
déposé
Le Président :
Consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt. Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme
Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : 18 des restaurants qui accueillent… ou des
bars qui accueillent les appareils vidéo sont
dans un milieu très défavorisé. Dans ces milieux, il y a de l'alcool puis il y
a des jeux, il y a de la possibilité d'avoir des guichets automatiques.
En plus, on en rajoute, de l'alcool, dans les casinos.
M.
le Président, l'alcool, le guichet automatique et les jeux, c'est un cocktail
explosif pour les démunis.
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, je réitère que le gouvernement est
très sensible à cette question, qu'il y a des critères.
Et ces critères, ou bien ils sont bons puis ils ne sont pas appliqués ou bien
ils ne sont pas suffisamment exigeants. Dans un cas comme dans l'autre,
nous allons agir pour nous assurer que les problèmes de jeu pathologique sont
minimisés au Québec, M. le Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Mont-Royal.
Formation
du personnel infirmier
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, le
rehaussement de la formation des infirmiers et infirmières est une décision que le gouvernement traîne déjà depuis très longtemps. Il
y a déjà plus d'un an, le ministre de la Santé a mandaté un comité pour étudier
la question du baccalauréat obligatoire chez les infirmières.
Depuis ce temps, des hésitations, des retards,
et, pendant ce temps-là, aucune décision n'est prise. Pourtant, le
24 octobre dernier, dans une entrevue, le ministre de la Santé disait, et
je cite : «Le statu quo n'est pas possible. Il faut faire un pas pour [en]
améliorer la formation.»
M.
le Président, si le statu quo, ce n'est pas possible, qu'attend-il pour prendre
une décision, M. le Président?
Le
Président : M. le ministre de l'Enseignement supérieur.
M.
Pierre Duchesne
M. Duchesne : Merci, M. le
Président. Alors, en ce qui concerne la formation des infirmières, on sait
qu'il y a deux
chemins, même trois chemins possibles. Il y a une formation qui se fait au
niveau collégial et il y a une formation qui se fait universitaire. Sept infirmières sur 10 sont formées dans nos
collèges. Elles ont une formation même beaucoup
étendue en région. Les cégeps, on le sait, sont sur l'ensemble des
régions. Elles alimentent en plus des hôpitaux qui sont situés là.
Alors, ce qui est en train de se faire, c'est
qu'il y a un comité qui a été mis sur pied avec mon collègue le ministre de la Santé,
les principaux intervenants. Le comité doit remettre son rapport incessamment.
Ce qui est important ici, c'est de s'assurer d'améliorer la formation.
Mais, entre-temps, on doit le dire, le travail des infirmières est remarquable,
et il n'y a rien de majeur là-dessus. Ce
qu'il faut s'assurer, c'est d'adapter la formation aux nouveaux enjeux de santé
et des progrès technologiques. Merci, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de
Mont-Royal.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, le ministre
de l'Enseignement supérieur continue de créer des comités et des comités. Pendant ce temps-là, il n'y a pas de décision. M.
le Président, il y a bien des étudiants, actuellement, qui retardent leur entrée en technique de soins infirmiers parce
qu'ils ne savent pas si c'est le bon parcours pour eux. Ils retardent
leur avenir professionnel à cause d'un gouvernement qui ne sait pas vraiment
s'il va rendre le bac obligatoire et permettre à quelqu'un de travailler comme
ça en soins infirmiers.
M. le Président, le ministre de
l'Enseignement supérieur peut-il nous dire quand la décision va être prise, M. le Président?
•
(10 h 50) •
Le
Président : M. le ministre de l'Enseignement…
M. le ministre
de la Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, vous voyez ici un bel exemple de collaboration interministérielle, ce qu'on ne voyait
pas du temps du gouvernement libéral, alors je peux comprendre que ça puisse vous
étonner. Ça
vous surprend.
Alors,
effectivement,
il y a un
groupe de travail qui a été mis en place, M.
le Président. Parce
que nous, M.
le Président, pour régler une question cruciale, on consulte les intervenants d'abord et on ne fait pas ce que le gouvernement libéral a fait en provoquant une crise
sociale sans précédent sans même consulter les
étudiants. Nous, on réunit les gens autour
d'une même
table, on écoute ce que les gens ont à dire, et ce groupe de travail essaie…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …de trouver le
meilleur consensus pour faire en sorte que la formation des infirmières soit à la hauteur des besoins de santé de
la population.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Mont-Royal.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, on ne répond pas à nos questions. Les cégeps attendent la décision, les universités
attendent la décision, le milieu hospitalier, M.
le Président, attend la décision. Tout le monde est d'accord
pour dire que la formation doit être relevée.
Mais la vraie question, M. le Président, et je l'adresse au ministre de l'Enseignement supérieur : Est-ce que les étudiants qui vont avoir leur diplôme de cégep en
soins infirmiers vont pouvoir avoir un diplôme qualifiant? Est-ce qu'ils vont pouvoir
trouver un emploi, M. le Président?
Le
Président : M. le ministre de
l'Enseignement supérieur.
M.
Pierre Duchesne
M.
Duchesne : M. le Président, ceux qui
font le choix de faire des études en soins infirmiers puis d'être infirmières,
que ce soit avec une formation collégiale ou universitaire,
trouvent des emplois. On le sait, on en a bien besoin, et elles sont — je
dis «elles» pour la plupart — présentes dans nos hôpitaux et
jouent un rôle important. Et tout ça va se
faire en valorisant nos institutions d'enseignement supérieur.
Nous avons réglé une crise qui a été
entretenue et prolongée par le précédent gouvernement, nous avons réglé cette crise.
Pendant la crise, d'ailleurs, la Fédération des cégeps avait reconnu qu'il y
avait des milliers d'étudiants qui avaient mis fin à leurs études en
raison de cette longue crise. Ce n'est plus le cas. Nous avons… nous avons
ensuite, suite à ce sommet, qui a été un succès, formé…
Le
Président : En terminant.
M.
Duchesne : …un comité sur la formation collégiale qui va…
Le
Président : Principale, M. le député de Drummond.
Projet de centre famille-enfant de
l'Hôpital Sainte-Croix, à Drummondville
M.
Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger :
La nécessité de l'agrandissement de l'Hôpital Sainte-Croix n'est plus à démontrer.
Le projet de construction du centre
famille-enfant est soutenu par toute la population de Drummond. En
janvier 2010, l'ancien ministre libéral de la Santé a autorisé ce projet
attendu depuis longtemps. En septembre 2012, l'Agence de la santé Mauricie—Centre-du-Québec apprend qu'il ne manque que l'autorisation du Conseil du
trésor. Or, un mois après la nomination de
l'actuel ministre de la Santé, dans une lettre dont nous avons obtenu copie,
son sous-ministre arrête le projet parce que le financement n'y est pas
attaché. Depuis, rien n'a bougé. On devait procéder à l'inauguration du centre
en 2014, mais, comme dans les urgences, on attend encore le projet.
Ma
question au ministre est toute simple : Où en est rendu le projet du centre
famille-enfant de l'Hôpital Sainte-Croix?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, le député souligne avec justesse l'ineptie du gouvernement libéral,
M. le Président, et du ministre de la Santé d'alors qui faisait des annonces sans que ce
soit budgété et sans que ce soit… sans que les fonds aient été réservés
au Plan québécois des infrastructures. Il a fait des annonces de ce type pour
1,3 milliard de dollars, M. le
Président, dont deux de ces annonces dans la région de Mauricie—Centre-du-Québec, l'une à Trois-Rivières, l'autre à Drummondville pour le projet femme-famille-enfant.
Nous avons autorisé, après la recommandation de l'agence, nous avons autorisé la
première priorité de cette région cette année, qui était d'aller de l'avant avec le
projet au centre
hospitalier de Trois-Rivières. Le projet femme-famille-enfant est toujours dans les cartons, il sera considéré lors du
prochain Plan québécois d'infrastructures et il est identifié comme étant
prioritaire, en première priorité par l'agence. Alors, lorsque nous ferons l'allocation des budgets pour le prochain Plan
québécois d'infrastructures, nous le considérerons à son mérite, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M.
Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger :
M. le Président, le ministre de la Santé a beau rejeter la faute sur l'ancien
ministre, mais il ne peut ignorer le besoin de
la population de Drummond. C'est à lui maintenant de prendre le taureau par les
cornes et donner le feu vert au projet.
Quand le ministre va-t-il annoncer le début
des travaux du centre famille-enfant pour les gens de Drummondville?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, la pertinence de ce projet ne fait aucun doute. Cette pertinence-là
a été reconnue tant par l'agence que par le
ministère de la Santé et des Services sociaux. C'est un projet pertinent dont
l'élaboration a été faite avec rigueur et qui est au stade actuellement de
l'autorisation d'exécution, M. le Président. Alors, lorsque nous attribuerons
les prochaines sommes au Plan québécois des infrastructures, ce projet sera
hautement considéré, M. le Président, parce qu'il répond à un besoin de la
population.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M. Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger :
M. le Président, 15 ans, ça fait plus de 15 ans que la population
attend ce projet. Alors, tantôt, le ministre de la Santé faisait son fin en disant
qu'il faisait de la collaboration, mais est-ce qu'il peut collaborer avec
les gens de Drummondville et annoncer ce
projet? Même le maire de Drummondville aujourd'hui, le nouveau maire, le
demande. Alors, va-t-il aller de l'avant et nous donner une date du début de la
construction du projet?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, depuis mon entrée en fonction,
j'ai rencontré trois fois les autorités du Centre de santé et de services sociaux Drummond. Et j'ai rencontré également
les gens de la fondation, parce que, comme vous le savez, la fondation contribue
à cet important projet. Donc, il y a un appui
de la population.
Moi, je peux assurer la population de Drummondville et la population de l'ensemble du Québec que, lorsque je ferai une annonce de
construction, ce sera attaché au Plan québécois d'infrastructures, et on le fera avec rigueur, M. le Président. Je n'irai pas faire des annonces
sans que ce soit attaché. Quand j'annonce quelque chose, j'apporte le chèque, M. le Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
Mesures
afin de contrer l'utilisation de téléphones
cellulaires dans les établissements de détention
M. Robert Poëti
M. Poëti : M. le Président, le ministre
de la Sécurité publique
étonne encore une fois. Il déclare que Québec
va s'attaquer aux cellulaires que de dangereux détenus utilisent en prison. En
entrevue à Dumont, il confirme des saisies d'environ 500 cellulaires, M. le Président, rien de moins. La problématique est criante, et il
témoigne de sa recrudescence. Sa solution? Il propose de brouiller les ondes
cellulaires. Et, les voisins résidentiels des prisons en milieu urbain,
vous en faites quoi, M. le ministre, car eux aussi seront brouillés?
M.
le Président, il ne veut pas trouver qui livre
à l'intérieur,
les cellulaires, des murs, pas mettre des
actions pour s'assurer de l'étanchéité
des accès et visites aux détenus, pas ajouter de personnel, pas s'assurer que
la complicité puisse peut-être venir de
l'intérieur, pas se questionner simplement en constatant que les prisons sont de véritables passoires.
Avez-vous
une autre bonne idée de solution, M. le
ministre?
Le
Président : M. le ministre de la
Sécurité publique.
M.
Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, je me serais attendu, ce matin, à ce que le député de Marguerite-Bourgeoys se
lève pour saluer la décision de la Cour suprême du Canada d'accueillir la demande d'appel du Québec pour ce qui est
de la préservation
des données du registre des armes à feu, des données québécoises. Ça aurait été
faire preuve, M. le Président, de
cette belle unanimité que l'Assemblée nationale a manifestée à huit reprises
dans des motions ici adoptées. Ça aurait été faire état, je pense, de cette belle unanimité qu'on a manifestée
lors de la présentation du projet de loi n° 20, M. le Président.
Le
Président : Sur la question, M. le ministre.
M.
Bergeron : Mais non, M. le Président. Fidèle à son habitude, le député de Marguerite-Bourgeoys cherche les éléments de
division, cherche la controverse.
Alors,
M. le Président,
M. le Président,
si le député de Marguerite-Bourgeoys s'était donné la peine d'écouter l'émission au complet et
pas seulement
les parties qui lui faisaient plaisir, il aurait entendu effectivement que ces
saisies plus importantes démontrent l'efficacité des mesures qui ont été mises en place à l'intérieur des établissements de
détention du Québec. Oui, M. le Président, nous en saisissons davantage parce que justement il y a des mesures qui ont
été mises en place...
Le
Président : En terminant.
M.
Bergeron : ...pour assurer
de prévenir l'entrée et la circulation...
Le
Président : Première
complémentaire, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Robert Poëti
M.
Poëti : Je viens de comprendre
que ce n'est pas juste les ondes qui sont brouillées, je pense que c'est un peu le jugement du ministre. J'aimerais ça qu'il nous dise comment il va
s'assurer que les citoyens qui sont en ville à
côté de Bordeaux, à côté de Tanguay ne vont pas vivre les conséquences.
Pouvez-vous
déposer ce matin ici, en Chambre, votre plan et comment ça va coûter aux Québécois, votre belle
idée?
Le
Président : M. le ministre de la
Sécurité publique.
Une
voix : ...
Le
Président : Je m'excuse. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. St-Arnaud : M. le Président, est-ce
que le député pourrait
s'adresser, comme le veulent nos règles, à la
présidence, dans un premier temps, et avec un ton qui soit respectueux des collègues, M. le Président?
•
(11 heures) •
Le
Président : Je vous remercie. M. le ministre, je vous
écoute.
M.
Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, il
faudrait que le député de Marguerite-Bourgeoys soit un petit peu cohérent. Je sais que c'est beaucoup demander, là, mais il faudrait
qu'il soit un petit peu cohérent. Il nous demande, dans
un premier temps, de rajouter du personnel, de
rajouter des mesures et, après ça, il nous reproche de vouloir mettre en oeuvre une solution qui serait peu coûteuse et qui
serait tellement efficace parce que ça rendrait inopérants les cellulaires à l'intérieur des établissements de détention.
M. le Président, si le député de Marguerite-Bourgeoys
s'était donné la peine d'écouter l'entrevue
jusqu'au bout, il aurait compris qu'on est conscients, effectivement, des
problèmes de cette mise en oeuvre dans les zones urbaines. Ceci dit, tout ce qu'on demande de la
part du fédéral, c'est l'autorisation de pouvoir procéder immédiatement. On
pourrait le faire…
Le
Président : En terminant.
M.
Bergeron : …pour ce qui est
des établissements de détention en secteur plus isolé. Et on va établir les…
Le
Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M.
Robert Poëti
M. Poëti : J'imagine, M. le Président, que, s'il est mal pris, il va
demander à la commission Ménard de lui donner un coup de main. Ils ont beaucoup de temps libre, M. le Président.
Bien, si, là, les solutions du ministre, le bouton a l'air collé, là… Bien, d'abord, dans cette ligne-là, il doit déjàcommencer ses emplettes
de Noël. En fait, il pourrait commencer à magasiner, pour les centres de
détention, un brouilleur de drogue, de cyanure, de cocaïne, de crack,
d'argent et de cigarettes parce que tous ces problèmes-là sont aussi dans vos prisons, M. le ministre. Avez-vous
une autre bonne idée ou c'est juste pour rire?
Le
Président : M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Stéphane
Bergeron
M.
Bergeron : M. le
Président, probablement que le député de Marguerite-Bourgeoys ne sait pas
encore qu'une des choses à quoi servent ces
cellulaires à l'intérieur des prisons, c'est justement de planifier des entrées
de drogue, justement de planifier des évasions. Justement, c'est ce qu'on veut
éviter.
Mais
l'humour caustique du député de Marguerite-Bourgeoys cache mal son désarroi,
puisqu'il parlait de la commission Ménard,
du fait que cette commission va très bien. Il aurait voulu que ça aille mal, M.
le Président. On a plus de 135 témoignages, M. le Président,
jusqu'à présent, 88 mémoires et avis qui ont été déposés. Ça va bien du
côté de la commission Ménard malgré les oiseaux de malheur, dont le député de
Marguerite-Bourgeoys…
Le
Président : En terminant.
M.
Bergeron : …qui souhaitaient que ça aille mal. Pourtant, le
chef libéral, M. Philippe…
Le
Président : Principale, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Projet
de loi n° 496
visant à prévenir et à réduire les
conséquences liées à un traumatisme crânien
ou à une commotion cérébrale chez un élève
pratiquant une activité sportive scolaire
Mme Kathleen Weil
Mme
Weil : Merci, M. le Président. Le 30 octobre dernier, j'ai
déposé ici, à l'Assemblée nationale, un projet
de loi visant à prévenir et à réduire les
conséquences liées à un traumatisme crânien ou à une commotion cérébrale chez
un élève qui pratique un sport dans un cadre
scolaire. Subir une commotion cérébrale peut avoir des conséquences très,
très sérieuses pour un jeune. Trop souvent, les jeunes sportifs, les parents,
entraîneurs et profs d'école ne sont pas bien informés ni outillés pour en
reconnaître les symptômes et les conséquences. Des athlètes professionnels
ayant subi eux-mêmes des commotions comme
Anthony Calvillo, Davy Arnaud et Patrice Bernier, de l'Impact, appuient le
projet de loi, tout comme les Drs Scott
Delaney et Vincent Lacroix, médecins associés aux trois grandes équipes
sportives montréalaises, parce qu'ils reconnaissent justement le danger
pour nos jeunes.
Il
y a urgence d'agir, est-ce que la ministre de l'Éducation, du Loisir et du
Sport peut demander dès maintenant à son
gouvernement d'appeler ce projet de loi? On parle ici de la santé de nos
jeunes.
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme
Malavoy : J'aimerais commencer par dire, M. le Président, que
la question des traumatismes crâniens est, effectivement, une question qui est très
préoccupante. Elle est préoccupante parce qu'en plus il y a une augmentation
des cas déclarés d'année en année, et je peux vous dire qu'en collaboration
avec mon collègue de la Santé et des Services sociaux notre gouvernement veut
s'attaquer à ce problème.
J'aimerais
faire peut-être un petit rappel de ce que nous faisons à ce moment-ci. Nous
agissons sur la sécurité. Nous avons déjà un certain nombre de mesures qui,
d'abord, en amont, essaient de prévenir. Parce qu'on comprendra bien que
la question des commotions cérébrales, c'est une question qui arrive quand on
n'a pas réussi à prévenir, mais il y a des gestes
que l'on peut poser pour prévenir. Permettez-moi de les rappeler. Nous portons
attention, d'abord, aux équipements, avoir des équipements sécuritaires.
Le port du casque en est un bon exemple. Nous portons attention également à
l'encadrement, que l'on s'assure qu'il y ait des choses qui ne soient pas
permises sur une patinoire. Nous portons attention également aux comportements,
il y a un certain nombre de gestes…
Le Président :
En terminant.
Mme
Malavoy : …qui doivent être déplorables. Donc, dans un premier
temps, je veux dire qu'il y a des mesures que
nous mettons…
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Kathleen Weil
Mme
Weil : M. le Président, selon tous les experts, la meilleure
prévention des effets dévastateurs des
commotions cérébrales, c'est une loi. Il y a
actuellement 49 États aux États-Unis sur 50 qui ont des lois. Chaque année
au Canada, on dénombre
de 200 000 à
300 000 commotions cérébrales, et les spécialistes rajoutent que 90 %
des commotions dans le sport ne sont pas diagnostiquées. Ensemble, sur un enjeu
qui dépasse toute partisanerie, car il touche la santé et le bien-être
de nos jeunes, nous avons l'obligation d'agir maintenant. La…
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy :
Je reconnais que c'est un problème important et qui nécessite la plus grande
attention. Je rappelle également que ce
n'est pas un problème qui relève uniquement du réseau de l'éducation parce
qu'il y a bien des cas qui surviennent à l'occasion d'activités qui ne
sont pas sous la gouverne de notre réseau. Mais, c'est vrai, c'est un problème
qui est préoccupant. Les conséquences de ces commotions sont très souvent très
sournoises et laissent des séquelles, malheureusement, dans bien des cas.
Je sais bien que la
députée a déposé un projet de loi. Nous, ce que nous sommes en train de
regarder, je pense qu'elle est au courant...
Le Président :
En terminant.
Mme
Malavoy :
...nous avons déposé un livre vert pour une nouvelle politique du sport, du loisir, de l'activité...
Une
voix : ...
Le Président :
Bien, ça va être la...
Une voix :
...
Le Président :
Complémentaire?
Une voix :
...
Le Président :
Complémentaire?
Une voix :
...
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Écoutez, j'entends la ministre, mais ce n'est pas d'autres études, ce n'est pas
d'autres comités d'étude... Il y a des
jeunes, actuellement, des centaines et des centaines de jeunes, qui jouent des
sports contact dans les écoles, il
faut les protéger. Les parents nous demandent d'intervenir. Les experts nous
demandent d'intervenir.
Il
y a un projet de loi qui fait consensus parmi les experts, est-ce que la
ministre peut convaincre le gouvernement
d'appeler incessamment, tout de suite, aujourd'hui, le projet de loi?
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme
Malavoy : Je redis, M. le Président, que cette question est
préoccupante. Cela dit, nous sommes en train,
dans le cadre d'une politique du loisir, du sport et de l'activité physique, de
revoir toutes les dimensions de l'activité sportive et récréative au Québec, on
ne va pas prendre un morceau et décider de le traiter isolément.
Pourquoi
faisons-nous cela? Parce que, depuis 15 ans, il n'y a pas eu l'ombre d'une
politique, il n'y a pas eu non plus, que je
sache, sous le gouvernement libéral, le projet de loi dont la députée nous
parle. Si on veut régler les cas des traumatismes crâniens...
Le Président :
En terminant.
Mme
Malavoy : ...il faut le voir dans le cadre d'une perspective
plus large qui englobe toutes les
problématiques...
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, s'il vous plaît, nous en
sommes à la rubrique Motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais un député du deuxième groupe
d'opposition, M. le député de Lévis.
M. Dubé : Oui, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer la motion suivante conjointement avec le député de Blainville, s'il vous plaît… Oh!
excusez-moi, M. le Président, je recommence. Je demande le consentement pour déposer
la motion suivante conjointement avec le député de Blainville et, on m'annonce, le
député de Brome-Missisquoi aussi...
Des voix :
...
M. Dubé : «Que tous les
partis représentés à l'Assemblée nationale réaffirment la nécessité d'atteindre
l'équilibre budgétaire en 2014‑2015.»
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci,
M. le député de Lévis. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, il n'y a pas de consentement pour la motion.
Des
voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Il n'y a pas de consentement.
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît!
Des
voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Les gens qui doivent quitter le salon bleu, faites-le rapidement, s'il vous plaît.
Je
reconnais maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. M. le
ministre responsable des Institutions démocratiques.
Souligner
la Semaine nationale
des institutions québécoises
M. Drainville : Merci, M. le Président.
Alors, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de
Beauce-Sud, le député de Chauveau, la députée de Gouin et le député de
Blainville, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la Semaine nationale des institutions québécoises qui se tient du 17 au 23
novembre et qui a cette année pour thème : Notre force, notre démocratie. Notre
richesse, nos institutions.»
•
(11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Merci,
M. le ministre. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, il y a consentement sans débat
pour la motion.
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Il y a consentement sans débat.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Adopté. Je reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée de Laporte.
Féliciter
les finalistes des prix Reconnaissance du
Forum des jeunes de la fonction publique québécoise
Mme
Ménard : Merci, M. le Président. Je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le président du
Conseil du trésor, le ministre responsable des Institutions
démocratiques et de la Participation
citoyenne, le député des Chutes-de-la-Chaudière, la députée de Gouin
et le député de Blainville :
«Que l'Assemblée nationale félicite les finalistes des prix Reconnaissance du Forum
des jeunes de la fonction publique québécoise, que nous avons
le plaisir d'accueillir dans nos tribunes;
«Qu'elle
reconnaisse le talent et la contribution des 35 ans et moins dans la fonction publique québécoise, de même que le travail des gestionnaires qui
valorisent la participation et l'intégration de la jeunesse au sein de leurs
ministères ou organismes respectifs;
«Qu'elle réitère sa fierté de pouvoir compter sur l'ardeur de cette
nouvelle génération de fonctionnaires pour relever les défis auxquels fera face
l'État québécois, et pour contribuer à l'amélioration des services aux
citoyens.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la députée de Laporte. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, comme les
finalistes sont avec nous dans les tribunes, il est d'adon et il est d'importance, à ce moment-ci, de faire une intervention d'au moins
une minute par intervenant,
en commençant, bien sûr, par la députée de Laporte, qui est la proposeuse
de cette motion, suivie par la suite du député de Chutes-de-la-Chaudière,
de la députée de Gouin et, en terminant, bien sûr, par le ministre
responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne.
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le leader adjoint du
gouvernement. Donc, je comprends qu'il y aura un, deux, trois, quatre…
cinq intervenants. Alors, Mme la députée de Laporte, une minute.
Mme
Nicole Ménard
Mme Ménard :
M. le Président, j'aimerais saluer les finalistes de la 11e édition des prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction publique québécoise qui sont aujourd'hui parmi nous, dans nos
tribunes. Comme l'énonce
la Déclaration de valeurs de l'administration publique québécoise, chacun
d'entre vous doit être conscient qu'il est un représentant de
l'administration publique auprès de la population. Vous exercez vos fonctions
dans le respect de la volonté démocratique
exprimée librement par l'ensemble des citoyens. Au nom de l'opposition
officielle, je suis fière de saluer
ceux d'entre vous qui se sont illustrés pour leur service exceptionnel. Choisir
une carrière dans la fonction publique québécoise, c'est contribuer au
mieux-être de la population du Québec.
Je
peux vous assurer que tous mes collègues et moi-même sommes conscients de
l'excellence de notre fonction publique. Dans
ma carrière de ministre, j'ai été impressionnée par le dévouement et le
professionnalisme des gens avec qui j'ai
travaillé. En tant qu'élus, nous avons la chance et le grand privilège de
compter sur une fonction publique compétente
qui est au service de l'intérêt public, une des meilleures, j'en suis
convaincue. D'ailleurs, c'est tout le sens des prix Reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction publique québécoise, qui ont pour but de
reconnaître l'implication professionnelle et
l'apport inestimable des 35 ans et moins dans la fonction publique
québécoise et de valoriser la participation et l'intégration de la jeunesse au
sein des ministères et organismes publics.
En
tant qu'élus, l'une des premières choses que l'on apprend, c'est que nous
sommes de passage, mais la fonction publique
demeure. Chers finalistes, c'est vous qui aiderez à façonner les politiques de
demain. Je vous souhaite une longue et enrichissante carrière dans la fonction
publique. Bonne chance à tous.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de
Laporte. Alors, je cède maintenant la parole
au député de Chutes-de-la-Chaudière. M. le député.
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. Je me joins aujourd'hui à la
députée de Laporte afin de féliciter les
finalistes des prix Reconnaissance du Forum
des jeunes de la fonction publique québécoise ayant été
reconnus à titre de recrue de l'année ou de
personnalité de l'année, ainsi que ceux s'étant démarqués par leur leadership, leur excellent service à la clientèle, leur initiative et leur innovation ou
leurs qualités de gestionnaire. Créé par les jeunes et pour les jeunes, le forum existe depuis 15 ans maintenant dans le but de contribuer à
l'intégration et d'inciter à la participation des jeunes professionnels dans la fonction
publique québécoise. Surtout, le forum vise à ce que cette nouvelle génération
de fonctionnaires s'approprie la mission de
l'État et contribue à l'avancement de notre société. Le Québec doit miser
sur sa jeunesse tant dans le secteur public
que privé. Bien formés, créatifs, débrouillards et travaillants, nos jeunes
fonctionnaires font la fierté de l'État
québécois, M. le Président. Maintenant, il revient au gouvernement de créer un
environnement propice à la gestion de
ces talents et de ces avoirs afin de les attirer, de les développer, de les
motiver, mais surtout, surtout de les retenir
parmi nos rangs. Enfin, félicitations aux 18 finalistes pour votre dévouement
pour le Québec. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci,
M. le député de Chutes-de-la-Chaudière. Alors, je cède
maintenant la parole à la députée de Gouin. Mme la députée.
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, M. le Président. Alors, à mon tour, évidemment, je veux féliciter vraiment
les finalistes, remercier tous ces jeunes fonctionnaires qui ont foi en la fonction
publique, qui ont décidé d'y appliquer, d'y travailler. Ils nous
rappellent l'importance de la fonction publique au Québec. Et je pense qu'au vu
de ce qui a été vécu ces dernières années tout le monde sait maintenant à quel
point avoir une fonction publique forte, c'est quelque chose d'important. Ils travaillent et elles travaillent
dans toute une série de secteurs d'activité, ce qui nous montre encore
une fois l'importance de leur travail. Ce
sont des artisanes et des artisans du bien commun, et il faut vraiment les en
remercier. Il faut leur donner les moyens
d'agir, il faut valoriser la fonction publique. Il faut reconnaître que, dans
nos décisions collectives, les décisions des gouvernements, il faut reconnaître
que, parfois, on leur a rendu la vie difficile par, par exemple, l'attrition de
certains postes, on a augmenté le niveau de stress, les difficultés de gestion
dans certains dossiers. Alors, il faut penser à ça aussi quand on félicite la
relève.
Alors,
je souhaite, bien sûr, aux jeunes fonctionnaires de conserver foi et espoir
dans leur capacité de répondre aux besoins des
citoyennes et des citoyens et de toute la société. Merci.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de Gouin. Alors, je cède
maintenant la parole au ministre responsable des Institutions démocratiques. M.
le ministre.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville :
Merci, M. le Président. Alors, c'est avec grand plaisir que nous recevons
aujourd'hui de la belle visite, celle des membres du Forum des jeunes de la
fonction publique. C'est une délégation impressionnante de 23 personnes
que nous recevons, 12 qui sont devant nous, 11 qui sont dans la tribune du
public. Il y a parmi ces jeunes des finalistes en lice pour l'obtention d'un
prix reconnaissance du Forum des jeunes de la fonction publique québécoise. Il
y a aussi des représentants du forum qui sont ici, dont le président, M.
Nicolas Thibault.
Le forum des jeunes,
c'est un conseil d'administration formé par 13 employés de la fonction publique
âgés de 35 ans ou moins, provenant de divers
ministères et organismes. Il est supporté par une coordonnatrice dans la
réalisation de ses activités, c'est Mme Marie-Michel Pelletier, qui est détachée
par le Secrétariat du Conseil du trésor. Le forum, ce sont aussi des centaines de jeunes employés
dans les différents ministères et organismes qui ont à coeur de faire
avancer le Québec en offrant aux citoyens des services publics de qualité. Le
forum a été mis sur pied en 1998, il fête donc ses 15 ans cette année. Dès ses débuts, il a su combler un besoin, celui
d'un organisme qui s'adresse particulièrement aux jeunes employés de l'État. D'ailleurs, sa mission
est de contribuer à l'intégration et au développement des jeunes
employés de la fonction publique tout en favorisant leur participation à
l'évolution de l'État.
• (11 h 20) •
Le
forum, ce sont des jeunes, mais ce sont aussi des actions pour les jeunes, une
quinzaine de conférences par année. La plus récente, le 18 novembre, portait
sur les relations de travail intergénérationnelles, intitulée Quatre
générations au travail : tout un défi. C'est aussi un colloque annuel, des activités
sociales, des ateliers de formation, des débats, et j'en passe. Et, bien sûr, le forum attribue des prix Reconnaissance
dont les finalistes sont ici présents ce matin. En tout, il y a 18 finalistes, M. le Président, qui proviennent de
plusieurs régions
et qui sont donc mis en nomination dans six catégories différentes :
recrue de l'année, personnalité, leadership, service à la clientèle, initiative
et innovation, et, finalement, gestionnaire.
C'est
ce soir à L'Impérial que seront couronnés les gagnants ou les gagnantes. On
leur souhaite à tous et à tous la meilleure
des chances et on les remercie de nouveau, tous et toutes, de même que l'ensemble des membres du
forum et l'ensemble des jeunes de la fonction
publique, pour leur travail quotidien envers
leurs concitoyens.
Comme
membre du gouvernement, au nom du gouvernement et au nom, en particulier, de notre
estimé et dévoué collègue président du Conseil du trésor,
je suis à même de constater leur contribution et le rôle significatif qu'ils jouent et qu'ils sont appelés à jouer dans les années à
venir au sein de l'administration publique.
Encore
une fois, bravo et merci pour le travail que vous faites au service de l'État québécois, et en
particulier au service de tous vos concitoyens. On l'apprécie énormément. Merci d'être
là. On espère vous garder très longtemps. Bonne chance à tous et à toutes.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le ministre responsable des Institutions
démocratiques. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Oui, M. le leader adjoint du… M. le
leader du gouvernement.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Je solliciterais le
consentement de l'opposition pour présenter une
deuxième motion, liée aux consultations particulières du projet de loi n° 61.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Oui. Alors, en vertu de… par
l'article 84.1, ça me prend un consentement.
M. le leader de l'opposition officielle? Oui, madame.
Mme Thériault :
Il y a une entente qui est intervenue entre le gouvernement et l'opposition
officielle, il y a consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : M. le ministre.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 61
M.
St-Arnaud : Effectivement, M. le Président, après discussion
avec l'opposition, je fais motion,
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission des institutions, dans le
cadre de l'étude du projet de loi n° 61, Loi visant principalement le recouvrement de sommes payées
injustement par des organismes publics relativement à certains contrats dans l'industrie de la construction, procède à des
consultations particulières et tienne des auditions publiques les 28 et 29
novembre de même que les 2 et 3 décembre [prochains] et qu'à cette fin,
elle entende les organismes suivants : l'Autorité des marchés financiers,
le Barreau du Québec, le Directeur général des élections, l'Association de la
construction du Québec, l'Ordre des
ingénieurs[…], l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec, l'Associationdes
entrepreneurs en construction[…], l'Association provinciale des constructeurs
d'habitations du Québec, la Corporation des entrepreneurs généraux du
Québec, l'Association des ingénieurs-conseils du Québec, la ville de Montréal,
la FTQ-Construction, la CSN-Construction [et] la CSD-Construction; et M. le
Président,
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires;
«Que
le temps dévolu au parti formant le gouvernement et au parti formant
l'opposition officielle pour les remarques
préliminaires soit de 6 minutes chacun et que le temps dévolu au deuxième
groupe d'opposition soit de 3 minutes;
«Que
la durée maximale de l'exposé pour chacun des intervenants soit de 10 minutes
et que l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de
50 minutes;
«Que le temps dévolu au parti formant le
gouvernement soit de 24 minutes; et que le temps dévolu aux députés de l'opposition soit de 26 minutes;
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour […] les remarques finales partagée de la
même façon que pour les remarques
préliminaires.» Et finalement, M. le Président, je vais devoir travailler,
puisque je propose également :
«Que le ministre de la Justice soit membre de
la dite commission pour la durée du mandat.»
Voilà, M. le Président.
Des voix : …
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît! Merci, M. le ministre. Est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Adopté.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous en sommes à la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Alors, pour les travaux touchant les avis de
commissions, je vous annonce que la Commission des finances publiques
poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 39, Loi sur les
régimes volontaires d'épargne-retraite, aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures,
à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des
institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 28, Loi
instituant le nouveau Code de procédure civile, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures ainsi que de 15 heures à 18 heures, et
vendredi le 22 novembre prochain, de 9 h 30 à 12 h 30, à la
salle Louis-Joseph-Papineau;
Prenez note, M. le
Président, que la Commission de la santé et des services sociaux entamera
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi
n° 52, Loi
concernant les soins de fin de vie, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures ainsi
que de 15 heures à 18 heures, à la salle
du Conseil législatif, ainsi que lundi le
25 novembre, de 14 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau — et ce n'est pas fini — de même que mardi le 26 novembre, de 10 heures
à 11 h 15, à la salle 1.38b de l'édifice Pamphile-Le May — cette commission aura fait le tour du parlement, M. le Président;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles entamera les
consultations particulières à l'égard de
l'acceptabilité pour le Québec du projet proposé par Enbridge Pipelines inc. sur le renversement vers l'est du flux de l'oléoduc 9B situé
entre North Westover et Montréal décrit notamment… le document intitulé Inversion
du flux de l'oléoduc 9B d'Enbridge.
Donc, cette consultation…
cette commission, donc,
procédera mardi le 26 novembre, de
10 heures à midi, à la salle du Conseil
législatif, consultations
particulières et, bien sûr, auditions
publiques;
La Commission de l'aménagement du territoire entamera, quant à elle, les consultations particulières et les
auditions publiques à l'égard du projet de loi
n° 64, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal, mardi le 26 novembre, de 10 heures à 12 h 15,
à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Et finalement, M. le Président, la Commission
des institutions poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 35, Loi
modifiant le Code civil en matière d'état civil, de successions et de publicité
des droits, le lundi 25 novembre, de
14 heures à 18 heures, ainsi que mardi le 26 novembre, de
10 heures à 11 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Et
je dépose le document.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Alors, à ce moment-ci, ça me prend un
consentement pour déroger à l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire
des travaux des commissions. Consentement? Consentement. Merci.
Nous en sommes à la rubrique Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée. Est-ce qu'il y a des questions concernant cette rubrique? Non?
Affaires
du jour
Alors,
à ce moment-là… à ce moment-ci, c'est-à-dire, la période des affaires courantes
étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : M. le
Président, c'est sans surprise que je vous demanderais d'appeler
l'article 6 de notre feuilleton.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Et c'est sans surprise qu'on le
connaît presque par coeur. L'Assemblée reprend…
Des
voix : …
Projet
de loi n° 37
Reprise du débat sur l'adoption
du principe
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : S'il vous plaît! L'Assemblée reprend le débat
ajourné le 20 novembre 2013 sur
l'adoption du principe du projet de loi n° 37, Loi interdisant certaines
activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le
schiste. Y a-t-il des interventions? M. le leader de l'opposition officielle, à
vous la parole.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : Merci, M. le Président. Pour reprendre la dernière
phrase du leader adjoint du gouvernement,
c'est sans surprise, mais, de notre part, c'est avec une grande déception. Une
grande déception pourquoi? Je pense que plusieurs de mes collègues l'ont
exprimé avant moi, et plusieurs collègues de la deuxième opposition également
l'ont exprimé, déception profonde en raison
du mépris que cette façon de procéder pose à l'égard de la procédure
parlementaire, à l'égard du peu de… que les
élus ont à l'égard de ceux et celles qui leur donnent le mandat, c'est-à-dire
la population du Québec, qui a le droit de s'exprimer sur un projet de
loi avant que le principe ne soit adopté.
Le
chef parlementaire de l'opposition officielle, mon collègue le député de
Saint-Laurent, a exprimé clairement hier que
nous allons procéder à l'étude article par article du projet de loi n° 37
parce qu'il y a des éléments dans ce projet de
loi là qui nous apparaissent tout à fait inacceptables et parce que, sur le
fond des choses, notre position a toujours été claire à l'égard de la
situation de l'exploitation et de l'exploration des gaz dans le schiste. Mais
ce qu'il faut retenir, M. le Président, c'est que le seul argumentaire qui a
été développé par le gouvernement pour s'opposer à la tenue de consultations avant l'adoption du principe, c'est
la référence qu'ils font au projet de loi n° 43, le projet de loi sur les
mines, M. le Président, en disant :
Bien, les deux oppositions — parce que ça prend du monde pour
faire ça — les deux oppositions se sont
opposées au principe, alors que des gens étaient venus se faire entendre en
commission parlementaire.
• (11 h 30) •
Le seul et unique
responsable de l'échec lamentable du projet de loi n° 43, c'est la
ministre des Ressources naturelles. À de nombreuses reprises — et tous ceux qui sont
en Chambre doivent en convenir — mon collègue le député de Rivière-du-Loup a indiqué
à la ministre
que, sur ce projet de loi, nous aurions été prêts à procéder à l'étude article par
article si elle
s'était simplement pliée au fait de déposer les amendements qu'elle disait être prête à déposer. Et c'est
l'entêtement de la ministre à ne pas donner suite à l'engagement
qu'elle a pris qui a conduit tout droit à l'échec de son projet de loi, cet entêtement et le fait de ne pas discuter avec les représentants des oppositions, notamment de la deuxième opposition.
Lorsqu'on est en situation de gouvernement minoritaire, M. le Président — et encore faudrait-il se rappeler les paroles prononcées
par la première
ministre elle-même — on doit rechercher la collaboration des oppositions. Et ce que l'on voit, c'est tout le contraire. Strictement sur le
plan procédural, strictement sur le plan procédural, M. le Président, il y a eu trois motions d'ajournement des débats qui ont été
présentées. Et, à deux occasions, immédiatement après avoir été défait sur des motions d'ajournement, le gouvernement a choisi de poursuivre sur le
désormais funeste article 6 de
notre feuilleton. Si ça, ce n'est pas de
faire preuve de mépris à l'égard des
opinions qui sont exprimées démocratiquement et majoritairement par l'Assemblée nationale, je vous
demande de quoi il s'agit. À trois reprises, les deux groupesd'opposition ont signifié au gouvernement :
Écoutez, là, prenez un temps d'arrêt. Pensez-y. Parce que vous dites que
ce projet de loi là est important, qu'il
aura des conséquences dans l'ensemble du territoire du Québec, et en
particulier dans la vallée du
Saint-Laurent, et vous refusez, vous refusez d'entendre ce qu'ont à dire les
gens de la vallée du Saint-Laurent.
Je regarde strictement
l'annexe I du projet de loi dont on étudie le principe, le projet de loi
n° 37. Vous avez là-dedans 37 municipalités qui sont visées. Il y en a
plus que ça, M. le Président. Des MRC, là, j'en compte, dans l'annexe, 33. Et je compte près d'une vingtaine de
villes. Quand on a couvert le territoire de 33 municipalités régionales de comté, au Québec, il y a à peu près 90
municipalités régionales de comté sur l'ensemble du territoire du Québec,
on a plus de la moitié du territoire couvert en termes géographiques et on a
plus des trois quarts de la population, sinon 80 %
de la population du Québec qui est visé par le projet de loi. Alors, quand on
dit : C'est un projet de loi qui aura des impacts considérables sur le territoire et sur la population, on ne fait
pas erreur. Et pourtant, ce que ce gouvernement-là fait, malgré les rappels constants qui ont été faits par
les oppositions, malgré une expression majoritaire et démocratique de
l'Assemblée nationale, le gouvernement fait la sourde oreille et dit :
Non. Nous, on n'entendra personne là-dessus tant et aussi longtemps que le
principe n'aura pas été adopté.
Quand
le seul argument pour contrer ça, c'est le fait de dire : Bien, au projet
de loi n° 43, vous avez fait entendre des
groupes alors que vous n'avez pas voté pour le principe, la raison pour
laquelle le principe n'a pas été adopté dans le cas du projet de loi n° 43, c'est un cas d'entêtement qui démontre
avec éloquence une autre façon qu'a trouvé ce gouvernement de n'écouter
personne. Et, M. le Président, c'est un gouvernement minoritaire. Que les gens
qui nous écoutent, là, se posent la question suivante : Qu'est-ce que ces
gens-là feraient de l'Assemblée nationale s'ils étaient majoritaires? Qu'est-ce
qu'ils feraient de l'opinion des Québécois s'ils étaient majoritaires, alors
qu'en situation de gouvernement minoritaire ils se comportent en ayant et en
faisant la sourde oreille pas à des demandes exagérées, à des demandes qui
réfèrent à la procédure normale à laquelle l'Assemblée nationale s'astreint
habituellement?
Si
on avait… Et le député de Saint-Hyacinthe, qui essaie de prendre la parole
pendant que je parle, M. le Président, et je
m'adresse à vous…
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
On va se calmer. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : M. le
Président, j'aimerais que le leader de l'opposition officielle n'interpelle pas
mes collègues directement, en cette Chambre,
et qu'il reste dans un ton calme face à la présidence.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : D'accord. Alors, merci de votre
intervention, M. le leader adjoint du gouvernement,
en vous rappelant qu'il y a une personne qui a la parole présentement et c'est
le leader de l'opposition officielle. Alors, vous pouvez poursuivre, M.
le leader.
M. Moreau : S'il avait
quelque chose à dire, M. le Président, le député auquel je réfère, là, il
pourrait s'adresser aux gens des MRC qui sont concernées et qui sont dans
son propre comté, pour leur dire pour quelles raisons, M. le Président, lui, refuse de les entendre, avant l'adoption du
principe. Il pourrait s'adresser à sa population et dire à cette
population-là pourquoi, alors qu'il est un
gouvernement minoritaire... Comment agiraient-ils s'ils étaient majoritaires?
Ils fouleraient du pied l'opinion
publique, c'est ça? Alors, adressez la question aux gens qui vous ont élus,
parlez aux gens qui vous ont élus, et
dites-leur que l'attitude que vous avez à l'heure actuelle, ça ne reflète pas
l'attitude que vous auriez si vous étiez majoritaires. C'est honteux, M.
le Président. C'est honteux.
Et, sur ce projet de loi, là, il y a quatre
problèmes, M. le Président. On va l'étudier article par article, et j'ai bien hâte de voir ce
que ces gens-là vont nous dire sur les commentaires qu'on a. Le premier élément
technique, c'est que nous avons demandé une étude environnementale sur
la question. L'étude environnementale que vous poursuivez… Alors, j'entends crier «bidon». L'étude environnementale
bidon dont ils parlent, ils l'ont poursuivie puis ils l'ont donnée au
BAPE, M. le Président. S'ils estiment que
l'étude est bidon, est-ce que vous ne voyez pas là poindre l'idée d'un
gouvernement qui va fouler du pied une étude
qu'il s'astreint lui-même à recevoir? C'est ça l'attitude du gouvernement? Très
sincèrement, avant d'intervenir, il devrait peut-être étudier le dossier parce
que ce qu'il fait à l'heure actuelle, c'est qu'il fait la démonstration que ce
gouvernement-là n'est pas sérieux, n'écoute personne et n'écoute pas non plus
les études qu'il a commandées.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Traversy : Oui. Alors,
clairement, le leader de l'opposition officielle, là, prête des intentions à
des membres ici du gouvernement. Il entend des mots, mais il devrait comprendre que,
lorsqu'on dit des choses, des fois, ça ne s'adresse pas nécessairement
au contenu, mais à la personne aussi qui les prononce, là.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, je reçois très bien…
S'il vous plaît! Je reçois très bien votre intervention,
M. le leader adjoint du gouvernement, et, quand vous dites : Il entend des
mots… Et moi aussi, j'entends des
mots. Il y a une personne qui a le droit de parole, c'est le leader de
l'opposition officielle, alors j'apprécierais qu'on puisse l'entendre.
Donc, s'il entend des mots, on préférerait ne pas les entendre, les mots.
Poursuivez.
•
(11 h 40) •
M. Moreau : Merci, M. le
Président. Et, très sincèrement, si le whip adjoint du gouvernement a des
choses à dire, il sait ce qu'il doit faire : il se lève, il demande la parole puis il
intervient. C'est ça qu'il va faire, mais pas continuer à placoter parce qu'il n'est pas capable d'entendre ce que
nous sommes en train de dire, et ce que nous sommes en train de dire,
c'est le reflet, ne vous en déplaise, de la
majorité de ceux qui sont représentés à l'Assemblée nationale. Et on arrive
avec un gouvernement qui, lui, nous
demande d'adopter des motions unanimes pour essayer de faire valoir nos droits
et défendre les intérêts du Québec, alors qu'il n'est même pas capable
de prendre en compte et d'agir conformément à l'opinion exprimée par une majorité des gens en cette Chambre? Qu'est-ce que
c'est, ça? C'est leur conception de la démocratie?
Si
c'est leur conception de la démocratie, M. le Président, je leur laisse et je
laisse aux Québécois, qui nous écoutent, le soin de voir que cette façon de
procéder, ce comportement-là va à l'encontre de tout ce qui se retrouve dans la définition du mot «démocratie». Et, un
jour, ils vont devoir répondre de ça parce que ce projet de loi là, ce
qu'il fait essentiellement, M. le Président,
et ce gouvernement, ce qu'il fait, c'est de mettre la charrue devant les
boeufs, c'est de faire adopter les principes d'un projet de loi alors
qu'ils n'ont pas reçu les études.
Plus
que ça, aux États-Unis, il y a l'EPA, hein, qui est une agence gouvernementale
fort importante, et cette agence gouvernementale fort importante, ce qu'elle
fait, c'est qu'elle conduit à l'heure actuelle, l'Environmental Protection
Agency, des études sur l'ensemble du territoire. Ces études-là touchent
directement le gaz de schiste. Ces études-là
sont les plus exhaustives qui seront conduites sur la question. Ces études-là
vont nous donner un rapport, en 2014,
au printemps 2014, et vont permettre, et vont permettre aux représentants de la
population des États-Unis d'Amérique de prendre des décisions qui sont
éclairées sur ce sujet.
Et
ici qu'est-ce qu'on fait? On pousse. On pousse parce
qu'on veut aller plus vite. On pousse parce qu'on demandera aux législateurs de
prendre une décision à l'égard des gaz de schiste sans avoir eu l'ensemble des
études sérieuses qui seront conduites sur la question.
M. le Président, je vais vous citer des
extraits de ce qui est effectivement... de ce que sont les études conduites par l'EPA. On
dit : «The EPA is committed to conducting a study that uses the best
available science — the best available science, la
meilleure science, les meilleures connaissances sur la question — independent
sources of information — des sources d'information qui sont totalement
indépendantes de l'administration publique — and […] transparent, peer-reviewed process that will ensure the validity and accuracy of the
results.» Et l'EPA, contrairement au gouvernement du Québec, «the agency is working in
consultation with other federal agencies, state and interstate regulatory
agencies, industry, non-governmental organizations, and others in the private
and public sector».
Qu'est-ce qui se fait? Il se fait ce
qui doit se faire ici. Il se fait qu'on consulte les gens, on consulte le
secteur privé, on consulte le secteur public, on consulte les experts et on s'en remet
à la science et au niveau le plus élevé des données que l'on puisse obtenir. Pourquoi? Parce que,
lorsqu'on parle du gaz de schiste, M. le Président, on parle aussi des
conséquences inhérentes à l'exploration et à l'exploitation, qui sont des
conséquences potentielles sur les sources d'eau potable.
Comment peut-on transiger avec l'avenir des
sources d'eau potable, alors qu'on ne détient pas les études et les expertises
nécessaires pour y arriver? Comment peut-on demander aux législateurs de poser
un jugement et d'arriver à une décision qui soit éclairée, alors qu'on
sait que ces études-là sont conduites et qu'on choisit volontairement de s'en priver? Parce que ce que le gouvernement propose,
c'est exactement ça. Il le fait sciemment, sachant que des études sont conduites, et en disant : Non, nous, vous
savez, les experts, on n'en a pas besoin, on détient paisiblement la vérité,
puis les informations qu'on pourrait obtenir des individus qui voudraient
s'exprimer sur la question, on n'en a rien à foutre. Adoptons le principe.
Quand on pose la question de cette façon-là,
M. le Président, est-ce que vous ne trouvez pas ça un peu suspect comme façon de procéder? Pour quelle raison est-ce
qu'on voudrait forcer l'adoption d'un principe sur une loi qui a des conséquences sur l'environnement, qui a des
conséquences sur la vie des gens, qui a des conséquences sur les sources
d'approvisionnement sans qu'on se coupe... alors qu'on nous demande de prendre
ces décisions-là en se coupant des meilleures informations?
Et l'EPA conclut de la
façon suivante : «Ultimately, the results of this study are expected to
inform the public — alors visent à informer le public — and provide
decision-makers — ça, c'est les gens qui vont adopter les lois — at all levels
with high-quality scientific knowledge that can be used in decision-making
processes.»
C'est ça qu'on
doit faire quand on est intelligents et qu'on veut procéder dans l'ordre et
dans la forme.
Plus
que ça, M. le Président : non seulement on se coupe des études des autres,
mais ce que ce projet de loi là suppose, c'est également un moratoire
total — un moratoire total — non seulement sur l'exploration, mais sur l'exploitation. Comment peut-on penser que la
recherche scientifique au Québec va progresser, va obtenir les données
requises pour savoir comment on doit se conduire, comment on doit procéder, de
quelle façon on doit le faire dans le schiste et dans les formations
géologiques qu'on a ici, au Québec, si on dit à tout le monde : Vous ne
touchez plus à ça personne, il n'y a plus personne qui bouge?
Décrire la situation... Le mot qui décrit le
mieux la situation, quand on dit à tout le monde : Bien, là, il n'y a plus personne qui
bouge, on appelle ça de l'immobilisme. Et un gouvernement qui suggère, sur des
dossiers aussi sensibles, l'immobilisme, bien, il est condamné à faire une chose, c'est de voir
les gens de chaque côté nous dépasser. Et,
pendant que les Américains, eux, font des recherches intelligentes sur le gaz de schiste, pendant
que les États des États-Unis et dans plusieurs États
des États-Unis, on va vers l'exploitation du gaz de schiste, pendant que les Américains développent une politique énergétique qui commence à dire à Hydro-Québec : Aïe, vos lignes électriques puis vos surplus, là… parce que c'est un
gouvernement qui est aussi à la recherche de revenus. La première ministre
elle-même nous dit que les revenus ne sont pas au rendez-vous. Elle va
avoir des bien mauvaises nouvelles tantôt, parce que les Américains vont
dire à la première ministre du Québec :
Mme la première ministre, votre électricité, gardez-la chez vous, parce que
nous, on a fait des recherches, nous,
on a conduit des expériences et nous, on a développé une technologie qui nous
permet d'exploiter le gaz de schiste, et, savez-vous quoi?, votre
électricité, on n'en a plus besoin. Est-ce qu'elle, elle va avoir réglé son
problème, la première ministre, quand elle cherche des revenus additionnels?
M. le Président, c'est un projet de loi que
nous allons étudier bien attentivement, non seulement au bénéfice de la recherche, mais au bénéfice de ceux et celles qui
seront directement touchés. Parce que, si aujourd'hui quelqu'un fait une demande… Et il y en a qui en ont, des permis
d'exploitation et d'exploration. Il y a des entreprises privées qui ont
investi dans ce domaine-là et ces entreprises privées qui ont investi dans ces
domaines-là ont investi des sommes considérables, ont des employés. C'est aussi
un gouvernement qui est à la recherche de la création d'emplois. Bien, qu'est-ce qui va arriver, M. le Président? À
l'article 5 du projet de loi, on dit : «L'application de la présente loi
ne donne droit à aucune indemnité de la part de l'État.» Alors, on est
en train de dire aux gens qui ont investi, aux gens qui développent des emplois dans ce secteur-là : Merci beaucoup, vous
l'avez fait. Maintenant, organisez-vous puis mangez vos mains parce que
n'aurez aucun dédommagement du fait qu'on va faire un moratoire. Et là le
ministre dit : Bien, oui, mais ce n'est
pas grave, c'est juste sur cinq ans. Pendant cinq ans, ces entreprises-là vont
devoir regarder ailleurs qu'au Québec
pour investir et pour intervenir. Et c'est la raison pour laquelle, M. le
Président, quand on fera l'étude article par article de ce projet de
loi, on sera en mesure de faire valoir les incohérences qu'il a puis de
protéger les Québécois contre un gouvernement qui n'entend rien et qui ne veut
pas les entendre. Merci.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le leader de l'opposition officielle. Alors, avant de céder la parole à députée d'Arthabaska, je vous avise que deux
débats de fin de séance se tiendront aujourd'hui. Le premier débat, sur une question adressée par M. le député de
Jean-Talon au ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre
responsable des Aînés, concerne les propos de Claude Castonguay sur le projet
de l'assurance autonomie.
Le
deuxième débat, sur une question adressée par Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport,
concerne l'appel du projet de loi n° 496, Loi visant à prévenir et à réduire
les conséquences liées à un traumatisme
crânien ou à une commotion cérébrale chez un élève pratiquant une activité
sportive scolaire. Voilà pour les débats de fin de séance.
Mme
la députée d'Arthabaska, à vous la parole.
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, on est ici au Parlement
puis on a souvent tendance à s'enfermer dans
nos débats puis à imaginer que la Terre tourne autour du Parlement, ce qui
n'est pas le cas. Il y a d'autres sphères de discussion.
Il y a les sphères économiques, il y a les sphères environnementales, il y a la
population, mais il y a un débat qui enflamme
tout le monde à ce sujet, c'est l'or bleu puis l'or noir. L'or bleu, c'est
l'eau potable; l'or noir, c'est le pétrole.
Il y a des guerres
partout dans le monde pour ces deux sujets-là : l'accès à l'eau potable,
qui fait des… on connaît les pires sécheresses en Afrique et qui tuent des
milliers et des milliers de personnes. L'accès à l'eau, c'est fondamental, puis le pétrole, qui créé des empires
et qui nous rend dépendants, qui rend des économies dépendantes ou
extrêmement indépendantes, tout dépendant qu'on le produise ou qu'on le
consomme…
• (11 h 50) •
Entre
les deux, arrive le débat du gaz de schiste. Il faut comprendre que le gaz
naturel au Québec, on a toujours voulu en faire une fierté. Le gaz naturel a été le
fleuron de nos ressources naturelles, on a toujours été fiers de
l'exploiter puis c'est une partie importante
de notre économie. Le gaz de schiste, c'est du gaz naturel pris entre deux strates de roche. C'est le même
gaz. Ce n'est pas plus dangereux, le gaz de schiste, à
l'extérieur de ça, à l'extérieur de ces deux strates-là que du gaz naturel normal. Mais c'est la fracturation de cette roche-là qui a
inquiété certains de nos concitoyens.
Je
viens de terminer en commission
parlementaire l'étude de…
les consultations sur le livre blanc. 60 groupes sont venus nous
voir. Ce que je disais hier dans mes remarques finales, c'est que, s'il est si
vrai qu'un indice important de voir comment ça touche la communauté, c'est de voir
le nombre de personnes qui nous interpellent… Les aînés, pour la population du Québec, c'est important.
Bien, il y a
60 groupes qui sont venus voir, 90 qui ont déposé des mémoires. Mourir dans la dignité, ça a duré quelques années.
C'est parce que c'est quelque chose qui interpelle les Québécois. Le gaz de schiste, on s'est mobilisés au moins, je vous
dirais, un an et demi là-dessus au Québec. Il y a eu des manifestations.
Bien, c'est quelque chose qui interpelle les Québécois. La protection de l'eau, de nos nappes phréatiques, on a
en a fait une politique de l'eau au Parti québécois. C'était important. Bien, si c'est si
important que ça, je pense qu'on devrait
entendre la population avant de prendre une décision.
C'est
d'autant plus important que… Vous savez, la politique de l'eau, là, c'est arrivé lorsqu'on a fait
le moratoire sur les porcheries. Je me souviens très bien de cette époque-là, parce que j'étais
mairesse dans la MRC de Bécancour. Et la porcherie qui est au coeur du drame était dans la
ville de Gentilly-Bécancour et que le dossier avait commencé en étant très correct. C'était une porcherie qui était très
loin du village, puis il n'était pas question ou il n'était pas possible qu'on puisse contaminer des nappes d'eau phréatiques, je
me souviens, parce
que la porcherie était en
bas d'une côte puis que l'eau, ça descend, ça ne monte pas. Et puis on a
laissé aller le débat. Puis il est arrivé une cristallisation des
affrontements. Et là le monde était
tellement rendu émotif, M. le Président,
qu'aucun argument cartésien n'arrivait à les calmer. C'était rendu avec des
arguments comme : Je ne pourrai plus étendre mon linge sur la corde s'il y a une porcherie à côté du village, puis ma maison
va perdre la moitié de sa valeur, puis… On avait perdu le contrôle du débat.
C'était rendu un débat émotif.
Et puis, après avoir
vécu ce moratoire-là sur le porc puis avoir eu, comme mairesse, à, en latin,
dealer avec ça, parce que, je me souviens, à l'époque, il y avait n'importe quelle hérésie qui sortait des médias, excusez-moi. Mais, quand j'ai vu arriver le dossier des gaz de schiste comme députée de Lotbinière, le premier
puits étant exploité à Saint-Édouard-de-Lotbinière,
je me suis dit : Il faudrait qu'on soit intelligents, qu'on discute entre
nous et que ce ne soient pas des
personnes extérieures à chez nous, parce que c'est nous qui vivions ça, qui prenions les décisions. Premièrement, chez nous, on n'avait pas peur du gaz de schiste ni du gaz naturel, parce qu'on l'a vécu puis
on a travaillé avec ça sur le territoire.
Pour
nous, là, on voit tout à
fait la différence entre
du gaz naturel puis un wagon de chlore qui se
déverse sur une voie ferrée, admettons. La
toxicité du produit n'est pas la même. On connaît bien cette réalité-là. Puis,
en plus, on est souvent avec beaucoup de personnes qui sont soit des cultivateurs, ou
soit ayant fréquenté des cultivateurs, ou venant
d'une famille de cultivateurs. Donc, ils connaissent bien les ressources naturelles, et l'environnement, et l'agriculture, et les
forêts qui nous entourent.
Donc,
a priori, il n'y avait
pas d'objection à ce qu'on fasse de l'exploration. On voulait par contre
s'assurer que ce soit bien exploité. Le
problème étant que ces débats-là n'ont pas été faits au niveau national, ces
débats-là ont été faits chez nous. Et puis
là ce que j'ai fait, c'est que j'ai appelé l'industrie et puis je leur ai
demandé : Venez nousexpliquer ce
que vous faites, puis j'ai appelé les leaders aussi de la communauté, puis on s'est
rencontrés. J'ai même invité l'ancien ministre de l'Environnement, l'ancienne ministre des Ressources naturelles à venir rencontrer chez nous la population. La population leur a dit : Écoutez, vous avez été chercher du sable dans une tourbière, ce
qu'on n'a pas le droit de faire, nous, puis
ce qu'on ne veut pas faire non plus; vous devez ne pas le faire. Le gouvernement a écouté puis la population était rassurée.
Ensuite,
le débat est devenu à un niveau plus médiatique. Puis ça, je me souviens exactement le tournant, au
moment où ce débat-là est devenu plus
émotif, c'est lorsque l'industrie — encore l'industrie plutôt
que le gouvernement qui mène un rôle de
leadership dans le dossier — est venue à
Saint-Édouard-de-Lotbinière devant une salle bondée. J'yétais, à cette réunion,
j'ai été capable d'identifier à peu près cinq personnes qui venaient de mon comté. Puis il n'y a pas à dire, là, je connais mon
monde. J'ai rencontré un agronome sur place, qui fait le tour des productions
agricoles, puis je lui ai dit : Tu connais-tu quelqu'un ici, toi, reconnais-tu le monde qui
sont ici? Il m'a dit : Non. Ensuite de ça, j'ai rencontré un maire, un préfet et un
cultivateur. Justement, un cultivateur qui avait des
porcheries, et qui avait vécu le moratoire sur place, et qui l'avait vécu
durement. Eh bien, à nous cinq, on s'est dit : Est-ce qu'on connaît quelqu'un ici qui vient de chez nous? Mais non, il n'y avait personne qui venait de chez nous. Ce
débat-là a été fait pour les gens de chez nous, mais personne ne venait de
chez nous. Et puis le débat a commencé puis la femme qui a pris la parole pour
la première fois… Mais je peux vous dire que le
cultivateur qui avait vécu difficilement le
premier moratoire sur les porcheries avait reconnu… les mêmes personnes qui dénonçaient les porcheries dénonçaient les gaz de
schiste. Non, c'étaient des protestataires engagés, admettons. Eh bien,
la première personne qui a parlé, là, elle était — je peux le dire parce que je pense que mes mots sont quand même faibles — hystérique.
Elle nous parlait des orphelins de Duplessis, on sentait que c'était une personne qui était souffrante,
admettons, et puis elle criait très, très fort… puis très, très expressive.
Mais, le lendemain, là, ce qu'on a vu en la première page du Soleil,
là, c'était elle, les deux bras en croix, qui criait. Qu'est-ce que ça laisse
supposer à la population de Québec qui ne connaît pas les enjeux? Ça laisse
supposer que c'est enrageant, c'est épouvantable, le débat sur les gaz de
schiste.
Puis,
vous le savez comme moi, vous faites de la politique depuis aussi longtemps que
moi, M. le Président, lorsqu'on présente à la télé un topo sur un sujet
particulier, s'il y a 10 personnes qui sont pour puis il y en a une qui est contre, on va voir une pour puis un contre.
Les micros sont toujours plus larges pour ceux qui sont contre les
projets. Quand on fait une consultation
publique, on rétablit cet ordre-là. On peut savoir exactement dans la
population comment se répartissent
les pour puis comment se répartissent les contre, puis pour quel argument.
Est-ce que c'est pour des arguments strictement émotifs, strictement
économiques ou strictement environnementaux? Est-ce que c'est scientifiquement établi ou non? Mais la seule façon de le faire,
là, c'est de procéder à l'exercice puis d'entendre ces personnes-là. Je
pense qu'on ne peut pas, dans ce dossier-là où tout a dérapé… Parce que la
première chose que j'avais peur, c'est que ça devienne
un débat émotif, eh bien, j'ai raté mon coup, hein? J'avais bien pressenti que
ça le deviendrait. Je pense qu'on ne peut pas se payer le luxe de
déraper encore dans un débat purement émotif, on ne peut pas se payer le luxe
pour une ressource naturelle qui est aussi importante au Québec puis qui a fait
l'enjeu de je ne sais pas combien de citoyens. Il faut les entendre, M. le
Président, on est doublement concernés.
•
(12 heures) •
J'entendais ce matin, puis ça me faisait
penser à mon intervention que j'avais à faire, que Terre-Neuve était… On riait peut-être un peu d'eux il y a quelques
années, mais bientôt c'est de nous qu'on va rire. Terre-Neuve était très
pauvre, puis ils avaient de la difficulté à joindre les deux bouts — puis on les appelait dans le temps les Newfies,
j'espère qu'on ne deviendra pas les nouveaux Newfies — mais ils ont réussi à s'en sortir parce qu'ils ont
exploité le pétrole. Le pétrole est d'autant plus polluant que le gaz naturel,
puis le pétrole dans le fleuve, imaginez, dans
un environnement aquatique. Nous, là, on parle de… Puis on parle de gaz de schiste qui n'est
pas dans le Saint-Laurent, là, qui est dans la
vallée du Saint-Laurent, c'est normal parce que ça prend des sédiments; puis il y avait la mer qui était là avant puis qui
a laissé des dépôts qui nous permettent de se transformer en ressources naturelles. Est-ce qu'on a le luxe au Québec… lorsqu'on n'arrête pas de
reculer au niveau de nos revenus, est-ce qu'on a le luxe de laisser ces sous-là sur la table? Est-ce qu'on peut se retourner puis laisser toute cette fortune-là, au Québec, quand on pense que… Vous
l'avez vue, la
question que
j'avais tantôt, la façon d'aller soustraire des revenus aux plus démunis, c'est Loto-Québec… puis je ne vous parle pas de la SAQ. Est-ce que ça ne serait pas préférable, au niveau de notre société, qu'on exploite nos gaz, par contre sans préjudice
pour l'environnement, sans préjudice pour la santé de mes concitoyens, sans
préjudice pour les riverains de ce puits?
Finalement, quand
je vous dis que j'ai perdu mon combat, que ça demeure un débat cartésien, il y a un groupe qui est venu
me voir, puis c'était le groupe opposé à ce qu'on continue au niveau de la
facturation puis de l'exploitation du gaz de schiste dans les villages environnants, la plupart des gaz… des
sites d'exploitation, parce que j'en ai deux
dans les villages à côté de chez nous… Il
est venu me voir puis il m'a dit : Moi, je suis contre parce que, tant que
ça ne sera pas prouvé que ce n'est
pas dangereux, je ne voudrais pas qu'on le fasse, mais je ne suis pas contre
l'exploitation, mais je suis contre qu'on le fasse tant que ça ne sera
pas dangereux. Puis moi, je lui ai dit : Bien, moi, je suis pour qu'on le
fasse, à condition que ce ne soit pas
dangereux. Ça fait que finalement on pourrait peut-être se rendre compte, si on
faisait les consultations, que c'est blanc bonnet, bonnet blanc, c'est
le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein.
Pourquoi
on va se priver d'entendre tout le monde venir nous dire qu'est-ce qu'ils ont à
dire sur ce sujet, puis évaluer avant de décider d'un enjeu aussi important? Je
vous dis, un débat scientifique, un débat social puis un débat économique, on
doit le faire, M. le Président. Et c'est la raison pour laquelle je ne peux pas
comprendre qu'on refuse de passer au principe de ce projet de loi après qu'on
les ait entendus. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la députée d'Arthabaska. Mme la députée de Trois-Rivières.
Mme
Danielle St-Amand
Mme
St-Amand : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, ça me fait
plaisir ce matin de prendre la parole sur le projet de loi interdisant
certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter le gaz naturel dans
le schiste.
M. le Président, je suis ici ce matin parce
qu'évidemment, vous l'aurez compris — avec les nombreuses heures où vous avez été
là — le gouvernement du Parti québécois veut interdire, fait des
moratoires, ne veut pas consulter, et vous
savez que c'est vraiment une priorité pour nous.
Évidemment,
M. le Président, je vous dirais que, dans un article de Michel Venne, de
l'Institut du Nouveau Monde, il écrivait, après l'élection de 2012, en
rapportant les paroles de la première ministre : «…il est nécessaire de reconnaître et d'établir d'autres mécanismes de
formation des consensus [dans le but de poursuivre les actions et de les
mettre en oeuvre]. Qu'ils soient des sommets
ou des consultations, ces processus prennent place entre les élections
[et] ils vous seront d'un grand secours…» Alors, ça, c'est cette même première
ministre là, M. le Président, qui a refusé à trois reprises les consultations
sur le projet de loi n° 37.
On
a l'impression que le Parti québécois s'inspire un peu du livre Le prince de
Machiavel, où l'on peut lire, au chapitre
XVIII : «Un prince doit donc toujours prendre conseil, mais il doit le
faire quand il veut, et non quand d'autres le veulent.»
Est-ce que ça veut dire, M. le Président, que, le gouvernement du Parti
québécois, c'est comme ça que ça fonctionne :
je consulte quand j'en ai le goût, je fais des moratoires quand bon me semble,
mais, quand j'en ai le goût, je fais comme bon me semble, je consulte ou
je ne consulte pas? Ce gouvernement, M. le Président, semble oublier que la
population ne lui a pas donné pleinement confiance.
Vous savez, M. le Président, aujourd'hui on
est à la septième séance, le Parti québécois refuse toujours de faire des consultations. Ce projet de loi là, il a été
déposé le 15 mai. Tout de suite, le
17 mai, on a transmis notre liste de gens qu'on voulait voir consultés. Et, vous savez
quoi, M. le
Président, coup de
théâtre, le projet de loi a été rappelé le 5 novembre. Déposé le 15 mai, rappelé le
5 novembre. Alors, évidemment, ça nous donne tout l'intérêt que ce gouvernement-là a pour son projet de
loi.
Et évidemment, vous savez, on était ici le 5, on était ici le 7 novembre, on
était ici le 12 novembre, le 13, le 14,
le 20, le 21, et le gouvernement refuse toujours. Alors, c'est un peu… C'est à se demander, en fait, quel
est l'intérêt de ce gouvernement-là de voir appelé son projet de loi. Et,
si son intérêt, c'est de le faire sans consultation, bien, M.
le Président ça ne
fonctionne pas. Même majoritaire, M. le Président,
aucun gouvernement ne se serait comporté de cette façon-là. Le gouvernement du Parti québécois, à l'évidence, n'a pas compris son mandat, M. le Président. Vous le
savez, c'est un gouvernement qui a été élu par la population du Québec de façon minoritaire.
Et, dans notre position, M. le Président, on n'est pas isolés. Les députés de
la Coalition avenir
Québec sont de la même intention que nous et ils croient fermement,
eux aussi, à cette importance de consultation. Alors, quand une majorité
de la Chambre s'exprime favorablement, on comprend. Et vous avez assez
d'expérience, M.
le Président, pour savoir qu'en cette Chambre, quand il y a une majorité qui
s'exprime, elle exprime la voix des Québécois. Alors, c'est vraiment… Et ce n'est pas un projet de loi qui est
anodin, M. le Président, c'est un projet de loi qui est extrêmement important et qui est extrêmement important pour plusieurs groupes qui veulent être entendus.
Alors, à cet égard-là, quand on a une majorité
d'élus qui s'expriment en cette faveur et que le gouvernement fait toujours la sourde
oreille, bien, vous allez comprendre que ce n'est pas très respectueux pour l'institution, ce n'est
pas respectueux pour l'Assemblée nationale et pour ses façons de faire, pour nos traditions.
On a besoin, M. le Président, dans ce projet de loi là,
comme dans les projets de
loi qu'on fait habituellement, on a besoin d'information complémentaire. Et c'est ça qu'on essaie de
faire depuis plusieurs jours, de transmettre au gouvernement, de faire comprendre au gouvernement l'importance de consulter des groupes.
Alors, écoutez, vous savez que le gouvernement libéral, M. le Président, en août 2010, avait confié un mandat d'enquête et
d'audiences publiques au BAPE sur le développement durable de l'industrie des gaz de schiste du Québec.Une des principales recommandations, M. le Président, c'était de mettre en place
des EES. Le comité chargé de mener ce
dossier-là devait remettre son rapport en novembre 2013.
Il faut se
rappeler aussi que la ministre
des Ressources naturelles a déclaré qu'elle n'entrevoyait pas le jour où des techniques
permettront l'exploitation sécuritaire du gaz de schiste. Elle considère que
l'industrie du gaz de schiste n'est pas
rentable à l'heure actuelle en raison du faible taux de l'énergie, donc un
moratoire ne nuit pas à l'économie du Québec.
M. le Président, vous savez, la ministre des
Ressources naturelles, quand ça lui tente évidemment… Parce qu'on l'a vu avec G2, ça ne lui tentait pas, des
consultations. On en a eu, mais ça a tout pris. Et ici, le 4 juillet
dernier, sur les enjeux énergétiques, la
ministre des Ressources naturelles disait : «Les Québécois et les
Québécoises sont appelés à s'engager
dans une réflexion collective», disait-elle. Alors, M. le Président, un peu
plus tard, elle disait aussi : «Faisons preuve d'audace.» Écoutez, si la ministre des Ressources naturelles
pense que c'est faire preuve d'audace que de consulter, on a un problème, M. le Président. Et, si c'est
l'opinion du gouvernement, que c'est de faire preuve d'audace quand on
veut consulter, on a aussi un problème avec la compréhension de la démocratie,
puisque consulter, M. le Président, c'est la base de la démocratie.
•
(12 h 10) •
Alors,
cette même ministre des Ressources naturelles disait : La participation,
et l'appui, de l'ensemble des Québécois est souhaitée pour faire des projets un
succès. Comment ça se fait que, d'un côté, on dit ça et, de l'autre côté, on dit : Ça prend des consultations
pour faire un succès, puis, le gaz de schiste, on ne va pas faire de
consultations? La seule chose qu'on peut
comprendre, M. le Président, j'ai un communiqué… pas un communiqué mais un
article de presse,
ici, du 10 novembre 2011, où c'était clair, là : Le PQ veut bloquer l'industrie du gaz de schiste. Alors, ils veulent le bloquer. Ils
ne veulent pas consulter. Ils ne veulent pas parler aux gens, ils veulent faire
ça tout seuls, dans leur coin.
Alors, c'est sûr, M. le Président, que c'est un projet de loi qui veut instaurer un moratoire, qui
prévoit la suspension de toutes les autorisations déjà délivrées par le ministère, qui prévoit que
l'État ne
paie aucune indemnité pour la suspension des permis déjà émis.
Vous savez, M. le Président, notre position a toujours été claire et cohérente : on veut attendre la fin de l'étude environnementale stratégique, l'étude que je vous ai
parlée tantôt, avant de prendre des décisions quant à l'exploration et à
l'exploitation du gaz de schiste. On a toujours dit qu'aucun compromis n'allait
être fait en ce qui concerne la sécurité des citoyens et en ce qui
concerne aussi l'environnement.
Alors, M. le Président, c'est connu, on n'est
pas des partisans des gels puis des moratoires. C'est une solutionfacile, M. le
Président, pour ne pas prendre de décision. Ça donne l'illusion de la
tranquillité pendant quelque temps. Mais, vous savez, M. le Président, il arrive un moment où on frappe un mur et
il arrive un moment où la correction, les gestes qui doivent s'imposer créent un choc. Et on ne peut pas se mettre la
tête dans le sable, M. le Président, et éviter un sujet en faisant des
moratoires alors qu'on a une population qui a des opinions, qui veut être
entendue. Et nous, comme législateurs aussi,
M. le Président, quand on prend des décisions, on veut avoir... on veut
entendre la population, on veut entendre
les gens qui ont des expertises sur le sujet. Ce n'est pas vrai que ni... nos
ministres, peu importe le gouvernement, qu'il soit
très compétent, peuvent tout mener, tout gérer tout seuls. D'ailleurs, on l'a
vu, il y a certaines décisions, dans la
dernière année, qui n'ont pas été toutes des grands succès quand ça a été fait
tout seul. Alors, nous, ce qu'on dit, M.
le Président, c'est : Ça prend des consultations. Ça prend... Il faut
prendre le temps et il faut appeler les groupes, dont la liste a déjà
été soumise, je le rappelle, le 17 mai dernier, pour qu'ils viennent nous
donner notre point de vue pour qu'on puisse se faire une tête.
Et, vous le savez, M. le Président, être élu,
ce n'est pas faire dans l'idéologie. On n'est pas ici pour passer nos intérêts
personnels. Dans le travail qu'on fait comme députés, ce qui est important,
c'est : on a été élus par la population du Québec et on a le devoir de les représenter. On a le devoir de mettre de
côté nos idéologies personnelles et d'être à l'écoute. Et c'est tout
simplement ce qu'on demande présentement au gouvernement péquiste, et c'est
exactement ce qu'il refuse de faire, M. le Président.
Écoutez, le 17 mai, on a soumis la
liste; le leader du gouvernement ne nous a jamais indiqué qu'il n'était pas de leur intention de
procéder aux consultations. Nous, on a cru que ça allait marcher. Le
17 mai, on s'est dit : Bien, écoute, ça marche, ça va bien. Et d'ailleurs le leader avait
demandé nos disponibilités, les disponibilités des porte-parole; il n'y
a jamais eu de retour d'appel à ce sujet-là.
On a donné nos disponibilités, puis, coup de théâtre, c'est rappelé le
5 novembre. Alors, cette façon de faire là, M. le Président, du Parti
québécois, c'est-à-dire refuser de procéder à des consultations publiques sur
un projet de loi qui est aussi important, va à l'encontre de nos processus
habituels.
Et,
vous savez, M. le Président, ce n'est pas rien, c'est un projet de loi qui
concerne 33 MRC, une paroisse, 18 villes
du Québec. Alors, c'est important, quand on parle de démocratie, quand on parle
qu'on doit entendre ces gens-là, parce qu'ils sont concernés et qu'on
est leurs représentants. Ce n'est pas vrai, M. le Président, qu'on va se mettre
à prendre des décisions en vase clos, ici. Ça ne fonctionne pas comme ça. Ces
gens-là, qu'ils soient en faveur ou non, M.
le Président, ce n'est pas le but, hein? Parce qu'on a aussi ce devoir-là
d'entendre puis d'écouter les gens, qu'ils soient en faveur ou non avec
ce qu'on veut proposer quand on est au gouvernement. Alors, ils ont pleinement
le droit de venir ici, à l'Assemblée nationale, qui... je le rappelle, c'est la
maison des Québécois, l'Assemblée nationale. Alors, ils ont pleinement le droit
de venir se faire entendre ici pour exprimer leurs points de vue.
Et,
M. le Président, c'est irresponsable que le gouvernement, en refusant des
consultations publiques avant de procéder à
l'adoption de principe du projet de loi, fasse fi des opinions divergentes que
peut poser le projet de loi de cette envergure.
Le projet de loi dont il est question aujourd'hui, M. le Président, aura, s'il
est adopté dans sa forme actuelle, des répercussions
importantes
sur les régions concernées et aussi sur l'économie du Québec. L'économie est une
priorité, M. le Président, on le dit :
C'est important, c'est là qu'ils sont, les Québécois, c'est de ça qu'ils
veulent entendre parler. Alors, c'est
pourquoi on demande au gouvernement d'agir de façon responsable et de se porter
à l'écoute des Québécois et des acteurs du milieu qui sont directement
concernés.
Alors, M. le Président, selon notre façon
habituelle de fonctionner ici, à l'Assemblée nationale, il est conforme à nos
précédents… Puis on l'a vu, puis je pourrais vous sortir… J'ai relevé plusieurs
consultations, je pense au député de Laval-des-Rapides qui l'a fait avec
une tournée notamment, dernièrement, je pense aussi à l'adjoint parlementaire
de la ministre de l'Éducation qui l'a fait aussi dans le dossier du sport, qui
était très, très, très pertinent. Comment ça se fait que, là, on en arrive…
Puis, M. le Président, je ne comprends pas, parce que c'est souvent les mêmes
gens qu'on retrouve, hein, qui s'opposent, qui
font preuve d'idéologie. Comment ça se fait qu'on a des ministres puis des élus
dans ce gouvernement-là qui sont capables… je le dis, M. le Président, puis je
suis à l'aise de dire ça qu'ils sont capables de faire preuve d'ouverture, puis qu'on le sent qu'ils sont là pour les
gens, puis qu'on le sent que c'est ça qu'ils veulent. Puis comment ça se fait qu'on retrouve toujours un
petit groupe de mêmes élus qui, eux, s'opposent à tout? Ils ne veulent
pas consulter, ils ne veulent pas voir… ils imposent, ils imposent, ils font
preuve d'idéologie.
C'est décevant, M. le Président. C'est
décevant pour nos concitoyens, c'est décevant pour les gens qui… Puis, vous savez, je le dis souvent, puis ça me fait
plaisir de le répéter, M. le Président, quand on est élu, on est l'élu, on est
le député et le représentant de tous nos concitoyens, et on est l'élu et le
représentant de toutes les classes sociales. À cet égard-là, on a tous ici, les
125 députés, le devoir d'être à l'écoute, on a tous ici le devoir d'être à
l'écoute de tous nos concitoyens, peu importe qu'on soit ou pas d'accord avec
eux.
Alors, M. le Président, c'est simple, on
déplore fortement l'absence d'écoute qu'a ce gouvernement à l'égard des citoyens et des
acteurs du milieu directement concernés par le projet de loi n° 37. C'est
un gouvernement qui manque clairement de cohérence dans le dossier
d'exploitation et de l'exploration des ressources naturelles. Et, on le sait, hein, il y a eu beaucoup de contradictions par les
membres du gouvernement sur ces sujets-là. Les règles du jeu changent
comme bon semblent vouloir certains acteurs du gouvernement. Alors, M. le
Président, j'espère que ce cafouillage-là va
cesser. J'espère sincèrement qu'il y a quelqu'un qui va sonner la cloche dans
ce gouvernement-là et qui va dire que… qui va être à l'écoute des Québécois pour qu'on puisse faire notre devoir
démocratique, M. le Président, c'est-à-dire autoriser les gens à venir
s'exprimer. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, merci. Merci, Mme la députée de Trois-Rivières. Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : M. le
Président, en vertu de l'article 213, je me demandais si la députée
accepterait qu'on lui pose une question.
•
(12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, Mme la députée? Non?
Donc, il n'y a pas de consentement de la députée. Alors, je passerais à un
autre intervenant. M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Geoffrey Kelley
M.
Kelley : Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour, c'est un
plaisir d'intervenir dans le débat sur
l'adoption de principe pour le projet de loi
n° 37, Loi interdisant certaines activités destinées à la recherche ou à
exploiter du gaz naturel dans le schiste, Bill 37, An Act to
prohibit certain shale natural gas exploration and production activities.
Et
peut-être, M. le Président, au début de mes remarques, je veux offrir quelques
brèves notes biographiques. Ça fait 19 ans maintenant que je suis ici, comme
député à l'Assemblée nationale, loin des chiffres de notre collègue
d'Abitibi-Ouest, mais quand même plusieurs
années. Je sais, vous, bientôt, je pense que c'est la semaine prochaine, ça va
être la 15e année, il y a une activité pour fêter vos 15 ans,
ici, de vie parlementaire. Et je pense qu'avec l'expérience qu'on est en train de vivre ici on a vu… Dans le passé,
à maintes reprises, M. le Président, surtout vers la fin de la session,
on a vu les guerres épiques entre les bureaux de leaders, et tout le reste. Je
pense qu'à mon arrivée comme jeune député le leader de l'opposition était
l'actuel député de Brome-Missisquoi, son vis-à-vis était l'ancien député de
Joliette, Guy Chevrette, et parfois le fonctionnement de notre Parlement, parce qu'il y avait un
certain entêtement, un certain… alors, ce
n'était pas toujours facile pour les membres de l'Assemblée à suivre à ces
moments. Il y avait une autre époque où le leader de l'opposition était
l'actuel député de Chicoutimi et le leader du gouvernement
était l'ancien député de Saint-Laurent, Jacques Dupuis. Et il y
avait des moments où notre fonctionnement
était plus ou moins correct, et c'était très difficile pour les membres de la
Chambre de suivre tout ça.
Mais qu'est-ce qu'on a ici? Le
résultat net, net d'un débat qu'on a commencé le 5 novembre, c'est le prix
de l'entêtement. Si le gouvernement, si le leader a dit oui le
5 novembre à la demande des deux formations de l'opposition… Dans un Parlement minoritaire, il faut le
souligner, pour en arriver d'adopter une loi ou une motion dans cette Chambre, il faut
arriver à 63 votes. Moi, ma maîtrise est en histoire, M. le Président.
Mais, malgré cela, je sais compter que, si je veux adopter quelque
chose, j'ai besoin de 63 votes ici, dans la Chambre. Alors, ça prend une
certaine collaboration, parce qu'aucune formation politique, ici, n'a
63 sièges à l'Assemblée nationale. Alors, un esprit de collaboration.
Alors,
plutôt qu'une politique prêtée du «playbook» de Stephen Harper et d'un
entêtement du bureau du leader, si le 5 novembre on a dit : Oui, on va
faire les consultations préalables au débat sur le principe, les consultations
seraient déjà faites, M. le Président.
Alors, le prix de tout cet entêtement, on est maintenant rendus au
21 novembre et on n'a pas fait les consultations encore. Alors,
comme je dis, c'est juste le prix de l'entêtement. Si on avait fait ça
autrement, si on avait décidé que c'était
beaucoup mieux de procéder aux consultations… Parce qu'il y a beaucoup de
questions qu'on veut poser aux groupes, aux municipalités, aux MRC, aux
représentants de l'industrie, aux représentants des citoyens. Si on avait juste
dit oui le 5 novembre…
Et
le gouvernement ne peut pas plaider l'urgence, parce que ce n'est pas un projet
de loi déposé au mois d'octobre ni au mois de
septembre. Mais on parle d'un projet de loi qui a été déposé le 15 mai.
Alors, on est déjà six mois plus tard.
Alors, de toute évidence, dans les priorités de ce gouvernement, ce n'est pas
le projet de loi numéro un au niveau de ses priorités. Alors, on avait le temps en masse de faire ces consultations
préalables avant maintenant. Mais, comme je dis, même s'ils ont décidé le 5 novembre d'écouter l'opposition, nous
serions aujourd'hui avec les consultations déjà faites. Mais on est
maintenant un autre trois semaines ou deux semaines et demie plus tard et on
n'est même pas à faire ces consultations, qui s'obligent, parce que les
questions qui sont là sont très, très importantes.
Just very quickly, Mr.
Speaker, because I think the procedural argument is an important one. No party
in this House has 63 seats, 63 votes necessary to act
as a majority government. So a minority government requires a spirit of
cooperation both sides of the House. Both parties in the opposition asked that
we consult the MRCs, the municipalities and other people concerned by this bill
before doing the debate on the principle of the bill. It's something we do most
of the time. My colleague the MNA for
Chauveau has indicated, I think it's… 24 of the 29 bills that have gone
before this House went by a procedure
where we consulted first and then we did the debate on the principle. I think
we have another example here where that would have been the best way to
go to make sure that the decision we take on this bill is one that's very
important.
Je soulève… Je pense que c'est mon
collègue le député de Chauveau qui a dit que 24 sur les 29 projets de loi à date devant cette
Assemblée ont procédé : on dépose le projet de loi, on consulte les
villes, les MRC, les représentants del'industrie
et des autres personnes avant de procéder au débat de principe pour mieux nous
informer. Le gouvernement, peut-être inspiré par Stephen Harper, je ne
sais pas, a décidé d'agir autrement, et on est maintenant, le 21 novembre,
à huit séances de la fin de notre session, liés au prix de l'entêtement du
gouvernement.
Et
il y a beaucoup de questions. Pourquoi est-ce qu'on voulait les entendre, entre
autres, et également attendre le dépôt de
l'Évaluation environnementale stratégique? Parce que ça, c'est un autre
élément, dans le dossier, qu'on a demandé
aux scientifiques, parce que c'est très difficile. Moi, je n'ai aucune
expertise dans le domaine de la fracturation. Et même, dans mon comté,
qui est dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal, ce n'est pas la cible, à ma
connaissance, de forage et de fracturation, mais, chose très curieuse, en
regardant ce projet de loi, j'ai dit : Une longue liste de municipalités à l'annexe n° I, alors j'ai regardé pour les cinq municipalités de mon
comté, qui sont l'île de Montréal, elles ne sont pas là.
Alors, j'ai déjà trouvé ça curieux que… Moi, j'ai dit : Si on va faire un
moratoire, ça doit être sur l'ensemble de l'île de Montréal, il y a
une certaine logique à ça, mais non. Huit des municipalités sur l'île de Montréal sont exclues : Dorval,
Pointe-Claire, Beaconsfield, Baie-d'Urfé, Senneville, Sainte-Anne-de-Bellevue,
Kirkland, Dollard-des-Ormeaux ne sont
pas là. Je dis : C'est un petit peu curieux. J'aimerais savoir pourquoi,
le moratoire, on va faire ça à Pierrefonds, mais on ne va pas faire ça à
Kirkland, qui est juste à côté. Alors, c'est quoi, la logique?
Mais j'ai continué ma
lecture, M. le Président, de notre projet de loi et je vois, dans le dernier
paragraphe de l'article 1 : «Le
gouvernement peut, par règlement[…], étendre les interdictions prévues au
premier alinéa au territoire de municipalités
dont les limites sont contiguës à celles des municipalités visées à l'annexe I.»
Alors, j'ai dit : Oh, ça c'est intéressant. Mais je regarde dans mon comté de
nouveau, mais la ville de Beaconsfield, la ville de Pointe-Claire, la
ville de Baie-d'Urfé ne sont pas contiguës à aucune des municipalités qui est
dans l'annexe I.
So is the idea of this
Government that, beside the magnificent Saint-Joachim church in Pointe-Claire,
we want to do shale gas
exploration? Is the intention of this Government, beside the agricultural
campus of McGill University at Macdonald College in Sainte-Anne-de-Bellevue, we
want to do shale gas exploration? I
don't understand the logic of it,
whatsoever, but I think it would have been interesting to invite the
representatives of the municipalities in my riding to explain why they're excluded from a moratorium when
it would seem to me… If you're going to do two-thirds of the Island of Montreal, why not do all of the Island
of Montreal? There would seem to be a certain logic, a certain coherence
that if the shale gas exploration is no good
in île Bizard, if it is no good in Sainte-Geneviève, there's a pretty good
idea that it might be not a good idea to do
it in Kirkland, or in Dorval, or in Beaconsfield, or in
Sainte-Anne-de-Bellevue. But maybe my
reading of the bill is too simplistic, but I find it very odd and I would like
to know why, in terms of a moratorium, there's not a more coherent
approach.
Si je regarde la liste des
municipalités aussi, il y
a certaines
municipalités, dont mes voisins dans la
Montérégie, alors Roussillon est dans la
liste, mais Vaudreuil-Soulanges n'est pas dans la liste. Un petit peu d'incohérence là aussi. Alors, juste au
niveau de la confection de la liste et tout le
reste, il laisse beaucoup de choses à désirer. Moi, je pense qu'avant de faire un vote, avant d'avoir un choix éclairé, il y a beaucoup de choses qu'on peut demander aux personnes qui peuvent
venir témoigner ici. C'est quoi, la différence existentielle entre un terrain à
Baie-d'Urfé et un terrain qu'on va trouver
à Pierrefonds? Alors, quand quelqu'un peut venir m'expliquer ça, peut-être que j'aurais un vote plus éclairé sur le principe du projet de loi n° 37. Mais on n'a
pas eu cette occasion. Alors, c'est aux députés, surtout les députés d'opposition, avec
leurs moyens de recherche plus modestes que le gouvernement, d'essayer
d'éclairer et d'avoir une idée qu'est-ce qu'on peut trouver à
l'intérieur de ce projet de loi.
Alors,
on va éclairer ça en commission parlementaire, il y aura l'occasion de poser
les questions sur l'annexe I. Mais je
pense que c'est très important, parce que, comme j'ai dit, je trouve ça très
curieux que les cinq municipalités que je
représente à l'Assemblée nationale, sur l'île de Montréal, ne sont pas dans la
liste quand la plupart des autres le sont.
Alors, c'est une chose curieuse, mais c'est les choses, dans l'étude détaillée,
qu'on va arriver… trouver des réponses aux questions du député de
Jacques-Cartier.
• (12 h 30) •
Mais
il y a d'autres questions aussi qui ont été soulevées, qui sont importantes,
notamment à l'article 5, le chef de l'opposition en Chambre a soulevé hier qu'il n'y
aura pas de compensation pour les entrepreneurs, les investisseurs qui
sont venus ici, qui ont respecté les règles du jeu de l'époque. Alors, moi, je
pense que le gouvernement, l'Assemblée nationale,
en tout temps, peut changer les règles du jeu. Mais, pour les personnes qui ont
respecté les lois existantes de bonne
foi, qui ont mis de l'argent, parce qu'il veut créer la richesse, il veut créer
les emplois, il veut faire la recherche scientifique nécessaire… Parce qu'il ne faut pas mettre notre tête dans
le sable, M. le Président, la plupart de nos voisins font de la fracturation. Alors, ce n'est pas
quelque chose qui arrive de la planète Mars. Moi, avec notre collègue le
député de Repentigny, nous étions en mission parlementaire au mois de mai à
Colorado; à 45 minutes du centre-ville de Denver, on était dans une zone
moitié agricole, moitié banlieue. Il y avait des puits de gaz de schiste
partout, partout, des dizaines, des
dizaines, des centaines même, des puits de gaz de schiste qui sont là depuis 20
ans. Alors, c'est faisable, la
cohabitation entre les terres agricoles et les banlieues de Denver éloignées.
C'est faisable. Moi, je ne dis pas ça pour dire qu'il faut donner un chèque en blanc ou c'est une très bonne idée,
mais je pense qu'il faut garder un esprit d'ouverture pour regarder ça. Et, oui, j'admets que c'était
organisé par la National Conference of State Legislatures, mais il y
avait des représentants de l'industrie. Alors, ils sont là pour vendre leur
salade, mais, avec mon collègue de Repentigny, je pense qu'on était assez critiques pour dire qu'on va prendre ça avec un
grain de sel parce qu'ils sont là pour faire la promotion de leurs
affaires. Mais je pense, comme députés, c'est notre devoir d'être ouverts aux
arguments, c'est notre devoir d'entendre les personnes pour expliquer pourquoi
est-ce que ça peut être une bonne idée.
Parce que, veux, veux
pas, une autre mission que nous avons faite, nous avons rencontré le président
de la commission de l'énergie de l'État du
Massachusetts, et il dit : Ça va mal pour votre hydroélectricité parce que
moi, je peux maintenant acheter
l'électricité qui est le résultat du gaz de schiste à bon marché. Alors, notre
prix qui était concurrentiel et intéressant
à Boston, on a maintenant une nouveauté qu'il faut faire : il faut être
concurrentiels dans le monde et de voir, M. le Président, à quel point
le marché américain est en train de changer, Tous les ports méthaniers dans les
ports qui étaient pour importer aux États-Unis,
bien il y a un grand débat maintenant au Congrès américain pour les
transformer en sites d'exportation. Alors,
Houston ne va pas juste recevoir le gaz qui va revenir de la Russie et d'autres
pays, mais c'est fort possible que le
port de Houston va être transformé pour exporter le gaz naturel qui… S'il y a
quelqu'un a dit ça il y a cinq ans, impossible, ça ne se peut pas, les
Américains seront toujours en déficit et ils vont toujours être les grands
importateurs d'énergie. Mais le marché est en train de changer. Alors, je
pense, c'est les choses que nous devrons regarder. Il faut garder un esprit
ouvert. C'est pourquoi les consultations préalables, je pense, ce sera une
bonne idée.
Le
gouvernement a fait un choix autre. Comme je dis, le gouvernement a décidé de
s'inspirer de Stephen Harper et de sa façon de gérer un Parlement, avec les
résultats qu'on peut constater aujourd'hui à Ottawa. Alors, je suggère
aux leaders, poliment, peut-être de prendre un autre exemple pareil dans un
autre Parlement pour trouver quelqu'un qui a peut-être
une meilleure façon de faire travailler le monde ensemble que prendre les Peter
Van Loan et les autres personnes à Ottawa qui n'ont pas géré le
Parlement d'une façon élégante.
Parce
que, finalement, je reviens toujours à votre expérience, à mon expérience comme
parlementaire. Je pense qu'il y a un grand
débat que les Québécois doivent faire un jour. Depuis 19 ans, j'ai des
personnes qui sont venues plaider contre presque toute forme de production
d'énergie dans notre société. Alors, si c'est les «fossil fuels», alors, oublie ça! On ne touche pas… Le charbon, c'est la
pire chose au monde. Le mazout pour faire l'électricité, c'est une très mauvaise affaire.
L'essence, le gaz naturel, il y avait un énorme débat sur une proposition de
faire une centrale thermique au Suroît.
Beaucoup de monde contre ça. O.K., parfait. On va… Les «fossil fuels», oublie
ça! Une autre gang qui est venue nous
voir pour dire : Oh! Les éoliennes, c'est bien laid, ça, hein? On ne veut
pas voir... On ne veut… alors, les MRC qui ont adopté pour le paysage,
et tout le reste. Je comprends. Nucléaire? On ne va même pas parler de ça parce
que c'est toxique, le nucléaire. Alors, on
ne peut pas avoir le nucléaire non plus. N'harnachez pas nos rivières! Wo! On
ne peut pas toucher à nos rivières non plus. Ça, c'est vraiment… On a
déjà fait trop, alors il faut préserver...
Je
comprends tout ça et je dis ça avec respect parce que les citoyens qui sont
concernés pour la protection de notre
environnement, protéger le Québec, moi, j'ai beaucoup de respect pour ça. Mais
un fait demeure, M. le Président : on est
une société énergivore. On aime chauffer nos maisons, on aime prendre nos
voitures, on aime l'électricité, on a tous mille et un gadgets, les iPhone, les iPad, les BlackBerry, tout ça. On
est branchés 24 heures sur 24. Et ça prend le courant, ça prend l'énergie. Alors, comme société, on ne peut
pas s'opposer à toute forme de production de l'énergie mais la consommer.
Pipeline?
Oh! J'ai oublié pipeline. Ne touche pas aux pipelines non plus, c'est terrible!
C'est terrible! Mais tôt ou tard, comme
société, nous devrons faire un certain débat d'équilibrer notre consommation
avec les besoins de production. Alors,
oui, on peut continuer des moratoires partout, on veut… on va s'opposer à toute
forme de production d'énergie dans notre société, mais ça va nous amener
dans un cul-de-sac.
Alors, est-ce que c'est le gaz de
schiste qui est la meilleure voie? Est-ce que c'est l'éolien? Est-ce
que c'est harnacher d'autres rivières? Est-ce que c'est les
pipelines de l'Ouest? Je ne sais pas. Mais, je
pense, ça prend un plus grand, un, esprit
d'ouverture, deux, il ne faut pas avoir peur de la science, il ne faut pas avoir peur
d'encourager les personnes pour nous
présenter les avantages et les inconvénients. Parce que, dans tous ces débats, il n'y a pas de recette
magique, il n'y a pas de solution facile. Il
y aura des conséquences négatives dans tous
les choix qu'on va faire au niveau de la protection de l'énergie de notre société, mais il faut les regarder. Il faut les regarder parce
que, sinon, ça va faire fret dans nos maisons au mois de janvier, parce que, chose certaine,
rendus au 20 janvier, il va faire moins 30°,
ça, je suis certain. Et je pense qu'il faut être plus cohérent.
Je
me rappelle toujours une étude, quand j'étais au cégep, il y a quelques années,
il y avait un énorme projet à San Francisco, Oakland, BART, the Bay Area Rapid
Transit. Et ils ont fait les sondages. Et l'appui pour investir, je
pense, c'étaient des centaines de millions de dollars dans les années 60, qui
étaient une fortune, pour le BART... Et je pense, c'était comme 60 %, 70 %, 80 % qui étaient prêts à payer
des impôts additionnels pour soutenir BART. Mais quelqu'un de méchant a
posé une deuxième question : Est-ce que vous allez prendre le BART? Non,
non, non. C'est pour mon voisin. Parce que
moi, je vais avoir le trafic sur le pont d'aller d'Oakland à San Francisco.
Alors, s'il y a le BART, mes voisins peuvent prendre le transport en
commun, moi, je vais continuer d'utiliser ma voiture parce que moi, je n'aime
pas le transport en commun. Et c'est : Oublie tout ça.
Alors,
je pense qu'il faut être beaucoup plus cohérent. Et c'est dommage que le
gouvernement, après avoir laissé dormir le projet de loi n° 37 pendant six
mois, soudainement il faut aller rapidement, on ne peut pas faire les
consultations. Moi, je pense, comme société,
comme assemblée, il y a beaucoup de questions très importantes quant à la
protection... production de l'énergie que
nous devrons avoir. Et, je trouve, la façon de procéder dans le n° 37...
une énorme déception. Mais, encore
une fois, c'est parfois le prix de l'entêtement que nous avons vécu dans le
passé, M. le Président. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député de
Jacques-Cartier. Alors, je suis prêt à
entendre un prochain ou une prochaine intervenante. Non? Alors, étant donné
qu'il n'y a plus d'intervention, le principe du projet de loi n° 37, Loi interdisant certaines activités destinées
à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste, est-il
adopté?
M. Traversy :
M. le Président?
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : J'ai donné tout le temps possible à la députée de
Soulanges pour peut-être se lever et
intervenir, mais, comme elle ne l'a pas fait, je vais vous demander un vote
nominal en le...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : S'il vous plaît! S'il vous plaît| S'il vous
plaît!
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît! Je crois que
Mme la députée de Soulanges a... Elle est
déjà intervenue. Alors, bon, donc, c'était de trop. Alors, terminez ce que vous
étiez en train de dire.
M. Traversy :
Vous savez à quel point j'aime l'entendre, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Oui, un instant! Mme la leader adjointe de
l'opposition officielle.
Mme Thériault : Oui. Je voulais tout simplement souligner le fait qu'elle
avait déjà intervenu puis qu'effectivement, si mon collègue aurait suivi
les ordres d'interventions, il aurait vu qu'elle a déjà pris la parole sur le
sujet.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Voilà. Alors, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Je l'inviterai en d'autres occasions, M. le
Président. Alors, sur ce, j'aimerais donc demander le vote nominal sur
cette adoption de principe. Et, en vertu de l'article 223 de notre
règlement, j'aimerais reporter le vote aux affaires courantes de la
prochaine séance.
Vote reporté
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : D'accord. Voilà. Alors, pour la
poursuite de nos travaux, M. le leader adjoint
du gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, j'aimerais que nous suspendions nos
travaux jusqu'à la tenue des débats de fin de
séance aujourd'hui.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Consentement?
Alors, travaux
suspendus jusqu'aux débats de fin de séance. Bonne fin de journée. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 39)
(Reprise à 18 h 2)
Débats de fin de séance
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Alors, tel
qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux deux débats
de fin de séance. Le premier débat, qui se fera entre M. le député de
Jean-Talon et le ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre
responsable des Aînés, concerne les propos de Claude Castonguay sur le projet
d'assurance autonomie.
Je vous rappelle que,
conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et
le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le
député a ensuite droit à une réplique de deux minutes. M. le député de
Jean-Talon, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Financement de
l'assurance autonomie
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. Bien, aujourd'hui
j'ai interrogé le ministre sur le projet d'assurance autonomie. Entre autres,
je lui ai dit, Mme la Présidente, que M. Castonguay, Claude Castonguay, qui est
quand même le père de l'assurance maladie du Québec et qui est également
reconnu comme un expert dans les systèmes de
santé, n'était pas du tout d'accord avec son projet d'assurance autonomie, et
là-dessus le ministre me dit qu'au
contraire M. Castonguay approuvait. Mais M. Castonguay approuve les principes
du maintien à domicile, approuve des
transformations de réseau, approuve certains éléments, mais, lorsqu'on arrive à
la question de savoir s'il approuve l'assurance autonomie, la réponse
franche, c'est qu'il n'est pas d'accord.
D'ailleurs,
nous avons le titre ici du journal : Québec doit refaire ses devoirs,
croit le père de l'assurance maladie. Et, entre autres, dans cet article, on dit que le projet
du ministre est un projet téméraire, qui ne définit pas le niveau d'allocation.
En conséquence, on n'est pas capable d'évaluer la budgétisation de ce projet.
C'est un projet qui est bureaucratique, donc on crée une nouvelle façon de
faire dans une structure, avec des coûts au niveau bureaucratique extrêmement
importants. Il le considère même inéquitable parce qu'on favorise un système
par rapport à un autre, une clientèle par rapport à une autre. Il ajoute que
c'est idéologique. De plus, il dit que c'est injuste. En plus de ça, c'est flou
puis c'est mal ciblé.
Donc,
Mme la Présidente, on en arrive aux mêmes éléments que nous avons parlé pendant
quatre semaines. C'est un projet qu'on a essayé de nous passer en nous disant que c'étaient des
bons principes, que ce ne serait pas trop difficile pour garder tous nos
gens en maintien à domicile. On est d'accord avec certaines choses. On est
d'accord avec le maintien à domicile. On est
d'accord que, dans le système de santé, il y a des acquis actuellement sur
lesquels on peut bâtir pour faire la transformation du réseau de la
santé. Par contre, il y a une autre façon de faire que celle proposée par la ministre,
c'est par l'amélioration de la performance, c'est-à-dire réussir à améliorer la
performance du réseau, mettre le montant d'argent que le ministre avait déjà
prévu. On avait déjà prévu des montants similaires auparavant, sur les cinq
prochaines années, et, contrairement à ce que dit le ministre, ça ne prend pas
juste, comme il semble vouloir faire dire,
une augmentation des montants, ça prend une transformation du réseau par une
amélioration de la performance.
L'autre élément qui est important, c'est que
le ministre lui, dit, que juste le maintien à domicile, ça va aider. Mme la Présidente,
j'insiste, ça prend plus que le maintien à domicile, ça prend la création du
nombre de places suffisant au niveau des ressources intermédiaires, ça
prend la création du nombre suffisant de places au niveau des CHSLD. Et, lorsqu'il fait le portrait global du
Québec, il dit : J'ai trop de places. Mais, lorsqu'il prend par CSSS, il y
a des endroits qui vont… on va avoir besoin
de développer des nouvelles ressources, tant au niveau des ressources
intermédiaires que des CHSLD, et il y a des endroits qui vont avoir besoin de certains ajustements,
qui de toute façon vont se faire sur quelques années à cause de la
croissance de la population et du vieillissement de la population.
Donc, Mme la Présidente, M. Castonguay, il a
insisté, et, à plusieurs reprises, moi, je lui ai fait répéter qu'est-cequ'il en pensait et il
est entièrement contre le projet d'assurance autonomie du ministre. Mais c'est
certain que, dans le projet, ce que
l'on veut faire, c'est-à-dire maintenir les patients à domicile, nous sommes
tous d'accord pour ça. Il n'est pas d'accord avec les moyens et avec la façon dont ça va se faire.
De même, Mme la Présidente, aujourd'hui, j'ai parlé dans le... Lorsque j'ai posé ma question, j'ai dit au ministre : Il y a le Vérificateur général également qui avait des inquiétudes, et le ministre nous répond que,
non, le Vérificateur
général, il dit que ce
qu'on propose va répondre à ce que lui dit. Mais le Vérificateur général a
définitivement émis des sérieux doutes sur
le cadre financier. Il a dit : Moi, je ne peux pas me prononcer, mais
c'est certain qu'il faut qu'il y ait un
cadre financier. Et, également... Puis le ministre essaie de nous faire accroire qu'en pointant trois lignes vers le haut,
c'est un cadre financier respectable. Tout le monde le dit, Mme la
Présidente, il y a des éléments qui sont importants : il faut savoir le nombre de
personnes qui vont recourir à l'assurance autonomie; il faut savoir les profils
pour savoir l'intensité des soins qui vont
être nécessaires; il faut savoir les montants qui vont être accordés à chaque
profil; il faut savoir le montant total, Mme la Présidente; et, en plus de ça, il faut savoir, à la fin, dans un
cadre financier, c'est quoi, la contribution de
l'usager en fonction
des revenus. Donc,
tant qu'on n'aura pas tous ces éléments, on ne pourra pas dire qu'il y a un cadre financier. Et de prédire des dépenses sur 15 ans en disant
juste : Si on ne fait pas l'assurance autonomie, ça va donner telle
affaire; si on la fait, ça va donner tel autre élément... Mme la Présidente, je pense que c'est important que le ministre soit sérieux et dépose un cadre financier. Et, je le répète, M.
Castonguay a été clair, il est contre le projet d'assurance autonomie
que le ministre
a présenté. Merci, Mme la Présidente.
•
(18 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Jean-Talon. Je cède maintenant la parole au ministre de la Santé et
des Services sociaux et ministre responsable des Aînés pour cinq minutes.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : Mme la Présidente, nous avons reçu, au cours des dernières semaines, 61
groupes qui sont venus nous dire à quel point ce projet d'assurance autonomie
répond aux besoins des personnes âgées et
des personnes handicapées. Une seule voix discordante, celle de M.
Castonguay, et les qualificatifs de «téméraire», «bureaucratique» et
«idéologique» ont très bien pu s'appliquer et ont été entendus également dans les années
soixante-dix lorsque M. Castonguay a proposé
l'assurance
maladie, Mme la Présidente. Et pourtant il s'agit d'une assurance qui a très bien répondu aux besoins de la population en couvrant les services médicaux et en couvrant les soins
hospitaliers. Cette assurance maladie, qui est toujours en vigueur au Québec, a développé à la marge les soins à domicile, bien que ce n'était pas l'objectif de l'assurance maladie au point de départ, et on voit très bien la limite de l'assurance maladie actuellement pour les soins à domicile.
Si c'était aussi facile de pouvoir faire les
changements qui sont nécessaires sans procéder à l'assurance autonomie, le député de Jean-Talon, au cours des cinq ans qu'il a été au pouvoir, aurait très bien pu le faire, mais il ne l'a pas fait, et la Protectrice
du citoyen et le Vérificateur général, dans
leurs rapports, ont été extrêmement durs envers le système de
santé et extrêmement durs envers l'inéquité des soins à
domicile au Québec et l'incapacité du système de santé de
pouvoir répondre aux besoins des personnes
âgées. Il faut opérer un virage important, le
virage de l'assurance autonomie. Et M.
Castonguay, même s'il est contre l'assurance autonomie, il est tout à fait en accord avec l'évaluation liée au besoin d'autonomie des patients. Il l'a
lui-même recommandée dans son rapport sur le financement du système de santé. Il est
d'accord à remettre l'allocation dans les
mains de l'usager. Il est d'accord avec l'utilisation de multiples prestataires de services, que ce
soit dans le réseau public, dans le réseau privé, associatif ou dans le réseau
même privé lucratif. Il est d'accord avec le financement à l'activité des établissements. C'est lui-même qui a recommandé
que l'argent devait suivre le patient, et c'est ce que fait l'assurance autonomie.
Il est d'accord avec un financement via les impôts parce qu'il s'oppose à une
cotisation ou à une capitalisation de la caisse. Bref, il est d'accord avec
toutes les modalités de l'assurance autonomie.
Il ne veut pas qu'on ajoute de nouvelles structures.
L'assurance autonomie n'ajoute pas de nouvelle
structure. L'assurance autonomie va utiliser
les structures existantes, c'est-à-dire : les centres de santé et de
services sociaux, pour procéder à l'évaluation des usagers et coordonner
les services; les agences, pour s'assurer de l'accréditation des prestataires, s'assurer de la qualité des
services, s'assurer de la formation normée des différents prestataires; et la
Régie de l'assurance maladie du Québec, pour la gestion de l'allocation.
M.
Castonguay, en passant, dans son mémoire, a été extrêmement dur par rapport au
Dossier santé Québec et aux groupes de médecins de famille, deux politiques du
gouvernement libéral précédent, deux politiques qui, d'après M. Castonguay, ont été des échecs. Et, lorsque
questionné sur le sujet, questionné sur nos orientations par rapport au
Dossier santé Québec, nos orientations pour
permettre aux médecins de pouvoir acquérir des solutions informatiques dans
leur cabinet, d'investir 60 millions dans cette acquisition du dossier
médical électronique, il a appuyé nos orientations, notre réorientation du
Dossier santé Québec et il a également salué notre reprise en main de la
gestion des groupes de médecins de famille. Alors, deux échecs du gouvernement
précédent qui ont été décriés par M. Castonguay.
Et je pense que le Vérificateur général, dans
son mémoire, est très clair. Le Vérificateur général fait deux colonnes. Il résume les points de ses rapports et il
souligne les points du livre blanc, les différents éléments de l'assurance autonomie qui répondent point par point à ce que
le Vérificateur général avait dénoncé, tant au niveau de l'évaluation
des personnes, l'iniquité dans la répartition des ressources, que le manque
d'information de gestion.
J'ai questionné le Vérificateur
général spécifiquement sur l'analyse du cadre financier dans le livre blanc, et
il nous a répondu qu'il n'avait pas fait une analyse de ce cadre financier et
qu'il ne pouvait pas se prononcer sur le cadre financier. Le Vérificateur général a été
très clair là-dessus. Et, en réponse à une de mes questions, il a bien
affirmé que le cadre financier, il ne voulait pas se prononcer et qu'il se
prononçait plutôt sur les éléments du livre blanc qu'il considérait répondre point par point à ses rapports, ses rapports tant
sur la déficience intellectuelle que l'hébergement ou les soins à
domicile, qui ont été présentés au cours des trois dernières années, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jean-Talon,
pour votre droit de réplique.
M. Yves Bolduc (réplique)
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. Bon,
une clarification. Le ministre, vous savez, a une grande tendance à se donner le mérite sur des dossiers sur lesquels il
n'en a fait que les annonces. Dans le Dossier santé Québec, l'entente était déjà avec le FMOQ au mois d'août 2012. L'entente
était en place, et il n'a fait que l'annoncer au mois de novembre. Et là il a l'air de dire qu'en deux mois c'est tout
lui qui a fait… D'ailleurs, il y a beaucoup de dossiers au Québec que le
ministre annonce, puis il a coupé des fils, puis il s'approprie le mérite de
ces dossiers, alors qu'il y a très peu participé.
Mais, indépendamment
de ça, ce sont des dossiers qui sont importants puis c'est des dossiers… Puis
le ministre, il dit qu'il a eu peu à faire
là-dedans jusqu'à maintenant. En tout cas, l'avenir dira jusqu'à quel point ces
dossiers-là vont avoir été importants pour
le Québec, tant au niveau des groupes de médecine de famille… Puis on était
rendus à 256 lorsque nous avons quitté le pouvoir. Puis on est partis
d'à peu près une dizaine à 256; c'est quand même très bien. Et on a mis en
place la structure qui était importante pour le Québec pour répondre à ses
besoins.
Pour en revenir à
l'assurance autonomie, le ministre, il dit qu'il y a seulement que M.
Castonguay qui était contre. Tous les groupes, lorsqu'ils ont été questionnés,
ont dit qu'ils avaient des grandes inquiétudes par rapport au financement. Et
j'ai même fait dire à quelques groupes que, si le projet restait comme il était
là, ils ne pouvaient pas l'approuver, hein?
Les handicapés,
ils ne veulent pas avoir de paiement par rapport à leur handicap. Également, plusieursgroupes se sont opposés à l'assurance autonomie
sur le principe que l'utilisateur
deviendrait un payeur. Ça, le ministre ne le dit pas. Et ils sont tous d'accord avec une
chose : garder les personnes le plus longtemps possible à domicile. Mais
les gens mélangent l'intention avec le moyen.
Mme la Présidente, je
pense qu'aujourd'hui encore le ministre nous a prouvé qu'il n'écoutait pas
beaucoup lorsque les gens étaient en consultation parce que, selon sa
conclusion, tout est beau, il n'y a aucun problème avec son assurance
autonomie, alors qu'il n'est même pas encore capable aujourd'hui de nous
déposer un cadre financier. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de
Jean-Talon. Alors, nous allons maintenant
procéder au second débat, entre Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce et la
ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, concernant l'appel du projet de
loi n° 496, Loi visant à prévenir et à réduire les conséquences liées à un
traumatisme crânien ou à une commotion cérébrale chez un élève pratiquant une
activité sportive scolaire.
Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Projet de loi n° 496 visant
à prévenir et à réduire les
conséquences liées à un traumatisme crânien
ou à une commotion cérébrale chez un élève
pratiquant une activité sportive scolaire
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Merci, Mme la Présidente. Alors, ce matin, Mme la Présidente, j'ai eu
l'occasion de poser une question à la ministre de l'Éducation, du Sport et du
Loisir, à savoir si elle comptait demander à son gouvernement d'appeler le projet de loi n° 496. En effet, le
30 octobre dernier, j'ai déposé ici, à l'Assemblée nationale, un projet de
loi visant à prévenir et à réduire les
conséquences liées à un traumatisme crânien ou à une commotion cérébrale chez
un élève qui pratique un sport dans un cadre scolaire.
En fait, le projet de
loi s'inspire de ce qu'on appelle les lois Lysted, nommées d'après un jeune qui
a eu des blessures très graves aux États-Unis. Il s'appelle Zach Lysted. Et
actuellement il y a 49 sur 50 États américains qui ont adopté ces projets de
loi.
Qu'est-ce
que ces projets de loi font? Donc, ils adoptent… ils préconisent mettre en
place des mesures pour protéger les jeunes que
l'on soupçonne d'avoir eu, subi une commotion cérébrale lors d'une activité
sportive dans un cadre scolaire. Et on y retrouve trois piliers, trois piliers
d'action qui sont dans toutes ces lois-là :
Premièrement, c'est le
retrait du jeu dès que l'on soupçonne que le
jeune a subi une commotion cérébrale.
Deuxièmement, on prévoit
un protocole de retour au jeu qui exige une autorisation d'un professionnel de la santé, et c'est bien spécifié «formé en la
matière». Pas toujours un médecin. Ça peut être un physiothérapeute ou une autre personne qui est
bien formée, capable de reconnaître les symptômes d'une commotion cérébrale.
Et, troisièmement, qui établit un programme
de sensibilisation et d'éducation pour les jeunes, pour les parents, pour les
entraîneurs, pour les bénévoles, et aussi pour les profs d'école. Alors,
pourquoi? Parce qu'évidemment cette dimension est très évidente, très
importante, car, lorsqu'on connaît les symptômes des commotions cérébrales, on
est en mesure de les
repérer rapidement. Et, lorsqu'on est conscient des conséquences des commotions
cérébrales et des effets néfastes potentiellement
dévastateurs, des conséquences dévastatrices, évidemment on agit. Lorsqu'on
sait que sa santé, son bien-être sont à risque, on prend ça au sérieux.
Les statistiques sont percutantes. Les chercheurs
estiment qu'au Canada il survient entre 200 000 et 300 000 commotions
cérébrales annuellement. Dans le sport, ce serait près de 90 % des
commotions qui ne seraient pas diagnostiquées, souvent parce que les athlètes,
justement, et les parents n'en connaissent pas les signes et les symptômes. Et, au-delà de ces statistiques,... et
je n'ai pas eu l'occasion de le mentionner ce matin, mais, depuis que je
suis dans ce dossier-là avec des experts,
j'ai appris beaucoup de choses. Et, donc, au-delà de ces statistiques
surprenantes, on apprend que, et les médecins l'affirment, les adolescents
mettent plus de temps à se remettre d'une commotion que les adultes et que les traumatismes crâniens chez les jeunes doivent
être gérés avec une plus grande précaution. Si un athlète retourne au
jeu sans être complètement guéri, selon les experts, ses risques de subir une
deuxième commotion sont plus élevés. Il s'agit là, évidemment, d'informations
cruciales qui devraient être connues des athlètes, parents et enseignants, nos
équipes sportives scolaires.
J'ai écouté les réponses de la ministre ce
matin et ce que j'ai entendu, c'est que le gouvernement veut poursuivre, évidemment,
dans les traces aussi que nous avons implantées, c'est-à-dire de mettre en
place des mesures de prévention. J'en
conviens, tout le monde est d'accord avec ça, avec des mesures de prévention,
mais, évidemment, malgré les mesures de prévention que l'on pourrait
mettre en place, il y aura toujours des cas, des cas particuliers.
Pensez… Quand on pense au nombre de jeunes
actuellement, des centaines de jeunes... et on a tous ici, je pense, des jeunes qui jouent à ces sports-là. Le hockey,
le soccer, le rugby, le football, c'est tous des sports dans lesquels les
jeunes sont impliqués, et c'est précisément ces cas-là que le projet de loi
vise. Donc, c'est ce qu'on appelle, et je le dirais
à la ministre… Elle a beaucoup parlé de la prévention primaire, donc, les
casques, etc., mais il y a ce qu'on appelle la prévention secondaire, et
donc c'est cette intervention très, très rapide que l'on préconise par ces
projets de loi.
Actuellement,
il y a deux provinces canadiennes qui ont sur la table des projets de loi,
c'est la Colombie-Britannique et l'Ontario, et — parce qu'il y a eu des élections — ces projets de loi seront peut-être appelés sous peu,
et on me confirme... J'ai vu des articles qui disent que, oui, les législatures
là-bas sont intéressées à les appeler.
Alors
donc, j'appelle la ministre à demander à son gouvernement d'appeler le projet
de loi. Merci.
•
(18 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Je cède maintenant la parole à la ministre de l'Éducation,
du Sport et du Loisir.
Mme
Marie Malavoy
Mme
Malavoy : Merci, Mme la Présidente. Je pense que nous
terminons, la députée et moi, je dirais, les échanges de fin de séance pour la
session. Alors, permettez-moi de le souligner, nous sommes les deux dernières.
Il n'y en aura plus jusqu'à l'année prochaine.
Cela
dit, je vais entrer dans le vif du sujet. J'ai effectivement répondu rapidement
ce matin à la question de la députée et
j'aimerais commencer par répéter ce que j'ai dit ce matin : que nous
parlons ici d'enjeux qui sont importants. Les traumatismes crâniens, les
commotions cérébrales, malheureusement,
sont en augmentation, malheureusement, ont des conséquences importantes sur la santé des jeunes
et des élèves. Et donc c'est une question qu'il faut prendre très au sérieux.
Cela dit, est-ce qu'il faut adopter le
projet de loi de ma collègue députée? C'est ça, la question. Et j'aimerais vous dire pourquoi je
pense qu'à ce moment-ci, tout en respectant tout à fait son travail... Je pense
qu'il y a, à ce moment-ci, d'autres voies, ce qui n'exclut pas qu'on en
vienne à une voie législative, mais il y a d'autres voies.
D'abord, j'aimerais rappeler qu'il y a un
certain nombre de choses que nous faisons d'ores et déjà. Ma collègue a parlé de
prévention primaire. Mais, en matière de prévention secondaire, il y a aussi
des actions qui sont menées par le ministère. Il y a des choses que l'on
publie sur les commotions cérébrales. Il y a un dépliant qui est diffusé dans
tout le réseau sportif. Il y a un protocole
de retour à l'activité qui a été produit par l'Association québécoise des
médecins du sport et que nous faisons
circuler. Ça, c'est quand on a eu un incident et qu'on doit revenir ensuite à
ses activités régulières. Il y a des
documents d'information qui portent sur la prévention des blessures. Bref, il y
a beaucoup de choses qui, déjà, existent.
Mais,
plus intéressant peut-être, parce que j'ai été voir d'un petit peu plus près ce
qui existe déjà en matière législative, alors, je me permets d'indiquer, Mme la
Présidente, qu'en matière d'intervention il y a déjà un mandat qui est dévolu à la ministre de l'Éducation, du
Loisir et du Sport en vertu de la Loi sur la sécurité dans les sports. Il y
a déjà une loi qui existe et il y a déjà, donc, des mesures qui sont prévues.
Permettez-moi de citer certains éléments de l'article 20 de cette loi, qui dit
ceci : «Le ministre...» En fait, c'est toujours écrit au masculin, mais on
se comprend. Disons ici : «[La]
ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport est [chargée] de veiller à ce
que la sécurité et l'intégrité des personnes dans les sports soient
assurées.» Et il y a un certain nombre de mesures qui permettent de diffuser de
l'information, de faire effectuer des
études, d'éduquer le public, d'élaborer des méthodes de formation, etc. Donc,
il y a déjà cet article-là qui prévoit un certain nombre de choses.
Une
des critiques, si vous permettez, que j'adresserais au projet de loi à ce
moment-ci, c'est contenu dans la première
phrase des notes explicatives, qui dit ceci : «Ce projet de loi a pour
objet de prévenir et de réduire les conséquences liées à un traumatisme
crânien ou à une commotion cérébrale chez un élève pratiquant une activité
sportive scolaire.» Or, la réalité, Mme la Présidente, c'est que bien de ces
traumatismes arrivent en dehors du périmètre de l'école. Quand bien même on aurait un encadrement scolaire, vous le savez comme
moi, les problèmes que vivent les jeunes, les traumatismes qu'ils ont à
vélo, en ski, en patin, en jouant au hockey, c'est en dehors de l'école. Il
faut donc avoir une approche qui ne soit pas restreinte au milieu scolaire,
puisque ce sont des problèmes qui surviennent bien ailleurs.
J'aimerais ajouter également que nous produisons déjà, au ministère de l'Éducation, du Loisir et
du Sport, des outils de reconnaissance des symptômes, parce que, si on n'est pas capable de
reconnaître les symptômes, évidemment on a des problèmes.
J'aimerais également
souligner que, dans la loi dont je vous ai parlé tout à l'heure, on indique
également que la ministre peut constituer un
comité de santé ou tout autre comité qu'elle jugerait nécessaire. La table de
concertation dont parle ma collègue pourrait être très, très bien instaurée
avec la loi que nous avons en ce moment entre les mains.
Je termine en disant
que nous sommes aussi, je l'ai indiqué ce matin, dans une vaste réflexion sur
une nouvelle politique du sport, du loisir et de l'activité physique. Il y a
tout un chapitre de cette politique qui porte sur la sécurité. Nous sommes en
train de recueillir des avis, nous sommes en train d'en faire la synthèse et
nous allons attendre les résultats de cette politique avant de penser procéder
à une législation. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, Mme la ministre de l'Éducation, du Sport
et du Loisir. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, vous avez deux minutes.
Mme Kathleen Weil
(réplique)
Mme Weil :
Merci, Mme la Présidente. Je voudrais dire et réitérer d'entrée de jeu,
évidemment : J'amène ce dossier-là sans partisanerie aucune et je
souhaiterais pouvoir éventuellement convaincre la ministre de l'importance de légiférer rapidement. Moi, j'ai été saisie par
ce dossier-là parce qu'un jeune sportif, athlète, est venu chez moi,
dans mon bureau de comté, pour m'expliquer la situation. Et je pense que, si la
ministre écoute bien, elle va comprendre pourquoi il y a urgence d'agir.
Évidemment,
dans une école, il a vécu une commotion, et personne n'a pu vraiment lui donner
les bons conseils immédiatement. Et c'est en
parlant avec des experts, une fois qu'il a été suivi par un médecin... Il a dû
manquer un trimestre d'école, tout un
trimestre d'école, et là, en regardant des reportages à la télévision, il a été
sensibilisé au sérieux que... Parce
qu'il est retourné au jeu le soir même. C'était un accident de rugby. Il est
retourné au jeu. Et il a vu qu'est-ce qui peut arriver à un jeune qui
retourne au jeu, et c'est là qu'il a été frappé. Il a fait des recherches, il a
vu qu'au Québec on n'avait pas de loi, et là il a commencé à faire des
recherches aux États-Unis, puis il a vu que beaucoup de... et ça, depuis
2009... Les États américains adoptent... Il a vu que deux provinces étaient en
train de regarder...
Les
dépliants, l'information sur l'Internet, les campagnes de promotion... Il n'y a
rien qui peut remplacer une loi où il y a une obligation de suivre le protocole, de retirer le jeune du jeu, le retour
suite à un certificat médical, une
autorisation, et une campagne ou une… Ce
n'est pas une campagne, c'est vraiment un programme d'éducation et de sensibilisation
obligatoire. Et c'est pour ça que je dis à la ministre que ce serait vraiment idéal d'agir… bien, d'agir tout
de suite évidemment parce qu'il y a beaucoup, beaucoup… Il y a des centaines de jeunes actuellement qui jouent aux sports, qui sont à risque, et les
conséquences sont tellement graves, on ne peut pas attendre un grand programme, il
faut agir tout de suite. Merci, Mme la présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Ajournement
Alors,
compte tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mardi 26 novembre
2013, à 13 h 45.
(Fin de la séance à
18 h 28)