(Treize
heures quarante-six minutes)
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, chers
collègues, je vous souhaite une très belle journée. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration des députés, et je cède maintenant la parole à Mme la députée des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner le 105e anniversaire de
naissance de Mme Élizabeth Richard Décoste
Mme Jeannine Richard
Mme
Richard (Îles-de-la-Madeleine) : M. le Président, chers
collègues, le 5 novembre dernier,Mme Élizabeth Richard a eu 105 ans. Elle est la doyenne des Îles-de-la-Madeleine
et habite à la maison avec sa fille de 70 ans, Rose-Ange Décoste, une infirmière à la retraite. Il
semblait tout naturel pour Rose-Ange de prendre soin de sa mère qui
désirait, plus que tout, demeurer dans son milieu familial.
Mme Élizabeth
Richard a eu six enfants. Elle a des descendants sur cinq générations. Elle est
bien entourée par ses proches. Elle ne
s'ennuie pas et est demeurée active. Aujourd'hui, à 105 ans, elle est
encore bien lucide et joue toujours aux cartes. À 98 ans, elle a
fait son dernier voyage en voiture avec sa fille afin de se rendre à Shawinigan
à l'occasion du 100e anniversaire de sa soeur.
Je veux rendre hommage
à Mme Élizabeth, à sa fille Rose-Ange et à ses autres enfants, ainsi qu'à
toutes les personnes proches aidantes qui
font en sorte que les personnes aînées qui font le choix de demeurer à la
maison puissent le faire. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée des
Îles-de-la-Madeleine. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Rendre hommage à soeur Madeleine Juneau, directrice
de la Maison Saint-Gabriel, lauréate du prix Gérard-Morisset
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais : Merci, M. le Président. Lors de
la remise des Prix du Québec, le 12 novembre dernier, soeur Madeleine Juneau, directrice de la Maison
Saint-Gabriel, située à Pointe-Saint-Charles, recevait la plus haute
distinction pour l'ensemble de sa carrière
dans le domaine du patrimoine, soit le prix Gérard-Morisset. Soeur de la
congrégation de Notre-Dame, Madeleine
Juneau fait honneur à toute sa communauté et à celle du sud-ouest de Montréal,
et cet honneur rejaillit sur l'ensemble du peuple québécois.
Je tiens ici à dire
que la Maison Saint-Gabriel est l'un des plus beaux musées du Québec. Il est
animé par des conteurs, des historiens, des jardiniers, des gens de métiers
anciens et il nous permet de retracer nos origines et d'être fiers de nos racines. Soeur Juneau a retracé récemment le
parcours des Filles du roi et en fit une fête exquise à la Maison Saint-Gabriel. Soeur Juneau, tout le Québec vous dit merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme la députée de Sainte-Rose, je vous cède la
parole.
Féliciter l'école Curé-Antoine-Labelle,
lauréate du prix de reconnaissance Essor
Mme Suzanne Proulx
Mme
Proulx : Merci, M. le Président. Je désire rendre hommage
aujourd'hui à une école de ma circonscription,
la polyvalente Curé-Antoine-Labelle, qui a
reçu l'un des prix de reconnaissance Essor remis par mes collègues la
ministre de l'Éducation, du Loisir et du
Sport et le ministre de la Culture et des Communications. Le projet récompensé,
L'image de soi sur les réseaux sociaux, est
un projet théâtral rassembleur réalisé en collaboration avec le Service de
police de Laval et différentes personnes-ressources du milieu culturel.
Il a été présenté à l'ensemble des classes de deuxième cycle de la commission
scolaire de Laval et a suscité autant de réflexion que de discussions.
Je suis impressionnée de constater à quel point
les professeurs et les élèves de Curé-Antoine-Labelle sont des personnes engagées et je suis fière de voir les
efforts et la passion qu'ils ont investis dans la réalisation de ce projet
novateur et imaginatif être reconnus d'aussi belle façon. Bravo à l'équipe de
Curé-Antoine-Labelle! Merci, M. le Président.
•
(13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Sainte-Rose. M. le député de Vanier-Les Rivières, je vous cède
la parole pour votre déclaration.
Rendre hommage aux pompiers de
Lac-Mégantic
pour leur travail lors de la tragédie du 6 juillet 2013
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque : Merci
beaucoup, M. le Président. En cette Journée internationale de l'homme, je tiens
à rendre hommage au travail exceptionnel d'un
groupe d'hommes qui se sont dévoués corps et âme pour leurs concitoyens, et
j'ai nommé les pompiers de Lac-Mégantic.
Étant natif de cette municipalité des
Cantons-de-l'Est, j'ai été profondément attristé, tout comme l'ensemble des Québécois, par les
événements qui sont survenus dans la nuit du 6 juillet dernier. Nous
connaissons l'ampleur de la tragédie qui
s'est abattue sur la communauté ce soir-là, mais, fort heureusement, un groupe
d'hommes courageux ont réussi, avec l'aide
de leurs collègues des MRC et des villes avoisinantes et de l'État du Maine, à
contenir l'incendie, et ce, pendant plus de 40 heures de combat acharné. Le bilan en pertes de vie et les
dommages matériels ont été énormes, mais qu'en aurait-il été sans
l'intervention de nos héros méganticois?
Je
remercie sincèrement le directeur du service d'incendie, M. Denis Lauzon, le
capitaine Denis Godin ainsi que les
27 hommes qui composent l'équipe de pompiers de Lac-Mégantic. Messieurs,
les Québécois voient désormais en vous des modèles de courage et de don
de soi. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le
député de Vanier-Les Rivières. M. le député de Berthier, à vous la parole.
Souligner la tenue d'un séjour exploratoire
dans la région de la
Matawinie dans le cadre du programme Place aux jeunes en région
M. André Villeneuve
M. Villeneuve : M. le
Président, chers collègues, récemment, neuf jeunes professionnels sont venus découvrir la région de
la Matawinie, au nord de la circonscription de Berthier. Ils faisaient partie
de la première cohorte de participants au séjour exploratoire 2013-2014
du programme Place aux jeunes en région.
Les actions de Place aux jeunes, dont je suis
fier d'être partenaire, contribuent à insuffler une nouvelle énergie à cette communauté en attirant des jeunes
diplômés, qui découvrent cette magnifique région ainsi que les possibilités
d'affaires et d'emploi. Il est à noter que certains d'entre eux sont de
nouveaux arrivants qui pourront éventuellement apporter de nouvelles façons de
faire et une vision de l'avenir différente.
Les
régions tentent toutes de retenir leurs jeunes. Dans certains cas, nous pouvons
constater que le flux migratoire en faveur
des grandes villes a tendance à s'inverser. C'est un premier pas, et d'autres
pas suivront. Je tiens donc à encourager à l'échelle du Québec tous les
participants, bénévoles ou non, aux initiatives de Place aux jeunes en région.
Notre avenir dépend de nos jeunes; sachons leur ouvrir les portes de l'avenir,
M. le Président. Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Berthier. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède la parole.
Souligner le 50e anniversaire du
Club Richelieu Henri-Bourassa inc.
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Vendredi soir,
nous allons célébrer les 50 ans du Club Richelieu Henri-Bourassa de
Montréal-Nord. Fondé en 1963 par Robert Hamel, devenu juge à la Cour du Québec
par la suite, le club a perpétué la
tradition de travailler auprès de la jeunesse et de la francophonie. Prenant
racine au Canada français, le mouvement Richelieu s'étend aujourd'hui
sur trois continents avec 250 clubs actifs dans une dizaine de pays. Au fil des ans, c'est plus d'un demi-million de dollars qui ont été
amassés et distribués par le Club Richelieu Henri-Bourassa, par exemple, pour
permettre à des jeunes d'aller au camp d'été Saint-Côme, pour tenir un concours
de dictée, pour appuyer Réseau ado et prévenir
le suicide chez nos jeunes.
Au nom de l'Assemblée nationale, je suis fière de saluer Robert Hamel, les coprésidents
du banquet du 50e, Rolland Raby et Gilles
Migneron, de même que Claude Poirier, président de Richelieu International, et
tous les présidents et membres du club qui participeront aux célébrations
vendredi.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très
bien. Alors, merci à
vous, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 10e anniversaire de la
station de radiodiffusion Gayradiobec
Mme Carole Poirier
Mme Poirier : Alors, merci, M. le
Président. Chers collègues, je salue aujourd'hui la station
radiophonique Gayradiobec, qui a fêté, le 15 novembre 2013, son 10e
anniversaire. Établie à Hochelaga-Maisonneuve, Gayradiobec diffuse
sur les ondes du cyberespace un contenu qui se veut l'écho de la communauté LGBT. Magazine web d'information, actualités locales, internationales et variétés sont diffusés 24 heures par jour et
accessibles partout dans le monde.
Cette
radio a connu, depuis ses débuts, un parcours impressionnant. Fondée à l'époque
où la radio Web était une nouveauté,
Gayradiobec a fait figure de précurseure en étant la première radio du genre en
français sur
le Web au Canada. Il faut saluer l'esprit d'initiative
de Pierre Goudreau, le fondateur de cette radio, qui a mis en place un média qui, depuis 10 ans,
participe à la vitalité de la communauté LGBT d'ici et d'ailleurs. Dans le monde compétitif de l'information et du média radiophonique, la longévité est signe de
pertinence et de réussite. Rendons hommage aujourd'hui au travail remarquable de Gayradiobec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Mme la députée de Masson.
Souligner le travail de la Fédération
québécoise des sociétés Alzheimer
Mme Diane Gadoury-Hamelin
Mme
Gadoury-Hamelin : Merci, M. le
Président. Alors, la population du Québec vieillit rapidement et
c'est pourquoi elle sera touchée de façon toute particulière par l'augmentation du nombre de personnes
âgées atteintes de déficit cognitif lié au vieillissement. La maladie d'Alzheimer est une maladie particulièrement handicapante, dont près de 200 000 personnes
seront atteintes en 2030.
La Fédération
québécoise des sociétés Alzheimer, qui s'emploie à alléger les conséquences
personnelles et sociales de la maladie, est amenée à jouer un rôle majeur
auprès des personnes affectées. Elle rassure et soutient les personnes atteintes ainsi que les proches lors de
l'annonce d'un diagnostic, la planification de l'avenir ou encore
l'organisationde la vie quotidienne.
Son approche humaniste vise à démystifier la maladie et les préjugés qui
l'entourent. Bref, elle aide les gens à vivre avec la maladie.
En
attendant la mise au point d'une thérapie curative, nous pouvons encourager les
gens à faire des choix. Je tiens donc à
souligner l'engagement et la détermination des 20 sociétés Alzheimer du Québec.
Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Masson.
Cela met un terme à la rubrique Déclarations de
députés, et je suspends les travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 55)
(Reprise à 14 h 13)
Le Président : Bon début de semaine, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence de
l'ambassadrice de
Roumanie, Mme Maria Ligor
J'ai le plaisir de souligner la présence, dans nos
tribunes, de l'ambassadeur de Roumanie, Son Excellence Mme Maria Ligor, à l'occasion de sa visite
officielle.
Présence de M. Raymond
Bachand,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et j'ai aussi le
plaisir de souligner la présence de M. Raymond
Bachand, notre ancien collègue.
Présence de récipiendaires de la
Médaille
d'honneur de l'Assemblée nationale
J'ai également le plaisir de
souligner la présence de personnalités à qui je remettrai un peu plus tard aujourd'hui la Médaille d'honneur de l'Assemblée
nationale, soit : Mme Hélène-Andrée Bizier, M. Joé Juneau, M. Camille Laverdière, Mme Monique Lefebvre et Mme Monique…
je m'excuse, Mme Francine Ruest Jutras.
Nous poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À
la rubrique Présentation de projets de loi, M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard : Beaucoup de bruits dans notre Assemblée aujourd'hui, M. le Président. Je ne sais pas si ça augure une séance qui n'est pas sous le signe de la Journée
de la gentillesse, mais, du moins, je constate qu'il y a beaucoup de bruits.
Alors,
à mon tour, M. le Président, d'appeler l'article b de notre feuilleton.
Projet de loi n° 65
Le Président : Alors, j'espère que nous vivrons le
mois de la gentillesse. Souhaitons-le. Alors, à l'article b du feuilleton, M. le ministre
de la Justice présente le
projet de loi n° 65, Loi concernant le remplacement et la reconstitution des actes
notariés en minute détruits lors du sinistre ferroviaire du 6 juillet 2013 dans
la Ville de Lac-Mégantic. M. le ministre.
M.
Bertrand St-Arnaud
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, il me
fait plaisir, effectivement, de déposer le projet de
loi n° 65.
Ce projet de loi établit une procédure particulière de reconstitution des greffes de
notaires détruits lors du sinistre ferroviaire
du 6 juillet 2013 dans la ville de Lac-Mégantic.
Le projet de loi encadre le rôle des notaires,
titulaires ou dépositaires légaux de ces greffes dans la récupération des renseignements inscrits au répertoire ou à l'index des actes notariés en minute d'un greffe détruit. Le projet de loifacilite également le remplacement et la reconstitution
d'un acte notarié en minute
lorsque l'original de cet
acte a été détruit.
À
cette fin, le projet de loi établit une procédure allégée et déjudiciarisée de remplacement des actes
visés : il propose que les actes détruits
puissent être remplacés par l'insertion au
greffe d'une copie authentique de ces actes, sur remise par toute
personne qui détient une telle copie.
De plus, dans les cas où le remplacement de l'acte n'est pas possible, le projet de loi propose que le notaire procède à sa reconstitution, sur demande d'une partie
ou d'un tiers intéressé.
Le projet de loi donne également au ministre de la Justice le pouvoir d'établir toute règle encadrant une procédure alternative
de reconstitution et de déterminer des cas où la reconstitution n'est pas obligatoire,
et ce, aprèsconsultation de la Chambre des notaires du Québec.
Le projet de loi prévoit finalement que les notaires devront faire rapport à la Chambre
des notaires du Québec des remplacements et des
reconstitutions d'actes effectués. Voilà, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté. M.
le leader du gouvernement.
M.
Bédard : À ce moment-ci, M. le Président…
Dépôt
de documents
Le
Président : À la rubrique Dépôt de documents.
M.
Bédard : Oui, non, effectivement. Je pensais qu'il y avait un autre projet de loi. Le ministre de la Justice,
vous savez à quel point…
Le
Président : Il est prolifique, prolifique.
M.
Bédard : …il aime déposer
des projets de loi, donc j'ai cru, à un moment donné, que
j'en avais oublié.
Réponse
à une pétition
Mais, à la rubrique, par contre, Dépôt de documents, j'ai ici la réponse du ministre responsable des
Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne à la pétition déposée le 22 octobre
2013 par la députée de Richmond.
Le
Président : Alors, ce document est déposé.
Préavis
d'une motion des députés de l'opposition
Pour ma part, j'ai reçu préavis d'une motion
qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je dépose copie du texte
de ce préavis.
Dépôt
de rapports de commissions
Modification de la composition
de
commissions parlementaires
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions, je dépose le rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est réuni le 14 novembre
2013 afin de statuer sur une demande de modification à la composition des commissions parlementaires. Alors, je cède la parole maintenant à Mme la première vice-présidente.
Motion proposant d'adopter les
modifications
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors,
M. le Président, du consentement de l'Assemblée pour déroger aux articles 121 et 127 du règlement, je présente la
motion suivante :
«Que les modifications à la composition des commissions telles que
prévues au rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale soient adoptées.
«Que ces modifications
soient effectives à compter du
14 novembre 2013.»
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Dépôt de pétitions
Le Président : Adopté. À la rubrique Dépôt de
pétitions, j'ai maintenant M. le député de Mégantic.
Remplacer le projet de
réaménagement de services de
santé de la municipalité de Weedon par celui proposé par
le conseil d'administration du CSSS du Haut-Saint-François
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par
131 pétitionnaires. Désignation : citoyens
et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant la
population vieillissante dans la région du Haut-Saint-François;
«Considérant que la
municipalité de Weedon est située à plus de 50 kilomètres du plus proche
hôpital;
«Considérant
que le projet prévoit le déménagement des effectifs de CLSC dans l'édifice du
CHSLD de Weedon;
«Considérant que ce
projet implique la fermeture de 15 à 17 lits à son CHSLD;
«Considérant qu'il
suggère le déplacement d'une clientèle vers le secteur privé;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, citoyens du Québec, demandons au ministre de la Santé et des
Services sociaux de mettre un terme au projet
de regroupement physique des services du CLSC et du CHSLD de la municipalité de
Weedon;
«Nous demandons de mettre en oeuvre le projet de réaménagement mineur
proposé en janvier 2013 et adopté en juin 2013
par le conseil d'administration du Centre de santé et de services sociaux du
Haut-Saint-François.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
• (14 h 20) •
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
M.
le député de Mégantic, je pense que vous
avez une autre pétition qui, celle-là, est non conforme, hein? Non conforme? Alors, est-ce
que j'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président : Consentement. M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 797 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant la
population vieillissante dans la région du Haut-Saint-François;
«Considérant que la municipalité de Weedon est située à plus de 50 kilomètres du plus
proche hôpital;
«Considérant que le projet prévoit le déménagement
des effectifs du CLSC dans l'édifice du CHSLD de
Weedon;
«Considérant que ce projet implique la fermeture de 15 à 17 lits à
son CHSLD;
«Considérant qu'il suggère le déplacement d'une clientèle vers le
secteur privé;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons :
«De mettre un terme au
projet de regroupement physique des services du CLSC et du
CHSLD de la municipalité de Weedon;
«De
mettre en oeuvre le projet de réaménagement mineur proposé en janvier 2013 et adopté en juin 2013 par le
conseil d'administration du Centre de santé et de
services sociaux du Haut-Saint-François.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales Mme la ministre des Ressources naturelles répondra à une question posée le 13 novembre 2013 par M. le député de Beauce-Nord concernant les délais de branchement
au réseau d'Hydro-Québec en Beauce.
Immédiatement après sera tenu le vote reporté
sur la motion de M. le
ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président du
Conseil du trésor proposant que le projet de loi n° 41, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique
principalement en matière de dotation des emplois, soit adopté.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes maintenant rendus à la période
de questions et réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Exploration
et exploitation des ressources pétrolière et gazière
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Le premier ingrédient pour
assurer la croissance économique, c'est la prévisibilité,
pas l'incertitude. Il y a un grand potentiel de retombées économiques de
l'exploitation pétrolière et gazière au
Québec. D'ailleurs, dans le budget de mars 2012, le gouvernement libéral
proposait un cadre pour la mise en valeur des hydrocarbures. L'objectif
était de favoriser la filière pétrolière au Québec dans le respect de
l'environnement en assurant le maximum de retombées collectives de l'exploitation
des hydrocarbures et en favorisant l'acceptabilité sociale. Puis, il y a eu les
élections de septembre 2012.
Dans son discours inaugural, la première
ministre disait à propos du pétrole, je la cite : «Nous sommes déterminés à l'exploiter.»
Pourtant, lors de son budget d'il y a un an, elle est passée à côté de
l'occasion de mettre en place une loi sur les hydrocarbures envisagée
par Raymond Bachand. En mars, à L'Actualité, elle annonce qu'il y aura
une nouvelle loi sur les hydrocarbures d'ici l'été. Il n'y a pas eu de loi lors
du budget il y a un an; il n'y en a pas eu non plus en juin dernier. La première ministre parle beaucoup de
pétrole, mais elle n'agit pas. Pendant ce temps-là, les créateurs
d'emplois dénoncent l'incohérence du gouvernement.
Pourquoi
la première ministre est-elle favorable au pétrole des autres et contre le
pétrole d'ici?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois :Alors, je ne sais pas si le chef de l'opposition…
le chef parlementaire de l'opposition
officielle a senti le besoin d'avoir un
certain support de l'ancien ministre des Finances — que
je salue par ailleurs — M. Bachand, qui est dans nos galeries. Si ça
peut le rassurer, tant mieux, M. le Président. On peut le comprendre,
d'ailleurs.
Maintenant, à la question plus précise qui
est soulevée, moi, je serais un petit peu gênée si j'étais de l'autre côté de cette Chambre. Quand on voit le gâchis que nous a
laissé le Parti libéral, le gouvernement du Parti libéral, en ce qui a trait à l'exploitation des gaz de schiste, par
exemple, c'est une véritable catastrophe, on va en convenir. D'ailleurs,
nous sommes en train de débattre d'un moratoire qu'ils avaient dit qu'ils
imposeraient et qu'ils n'ont pas fait.
Deuxièmement, le gouvernement du Parti
libéral s'est délesté… ou a demandé à Hydro-Québec de se délester de sa filière
Pétrole et gaz alors qu'on avait un outil important pour être capable de mettre
de l'avant l'exploitation du pétrole au Québec à l'avantage de tous les
Québécois et de toutes les Québécoises.
Je réitère essentiellement les propos que
j'ai tenus, que ce soit au discours inaugural, que ce soit dans des débats que j'ai eus
avec mon parti, que ce soit ici, à l'Assemblée nationale, M. le Président… pas
dans le discours inaugural comme dans
le discours d'ouverture : Le Parti québécois, le gouvernement du Parti
québécois, est favorable à l'exploitation de nos ressources naturelles,
y compris le pétrole, M. le Président. Cependant, ça doit se faire selon les
règles de l'art, en respect, en tout respect pour notre environnement, pour
l'acceptabilité sociale, et nous pensons qu'il faut prendre tout le temps nécessaire
pour être capable d'arriver avec des balises claires à cet égard...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...ce
à quoi nous travaillons, M. le Président. Que… Il n'a pas à s'inquiéter de ces orientations, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Je vais
m'inquiéter un peu, M. le Président. Elle réitère ses paroles, mais toujours
rien dans l'action, rien dans l'action. Pendant ce temps-là, les investisseurs sondés par
l'Institut Fraser rapportaient hier ceci : Le gouvernement ne
supporte pas l'industrie; le gouvernement est hostile envers l'entreprise; il y
a une incertitude totale alimentée par les incohérences du discours gouvernemental.
Je sais qu'elle parle, M. le Président, mais elle n'agit pas.
Quand
la loi sur les hydrocarbures? Cette session ou jamais?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois :
Parlant d'action, je suis persuadée que le chef parlementaire de l'opposition
officielle doit être très heureux des annonces
auxquelles nous avons procédé hier, nous permettant de corriger un gâchis
absolument innommable qu'était celui de
l'îlot Voyageur, puisque nous avons annoncé un investissement de
250 millions de dollars, M. le Président. Évidemment, il n'a
sûrement pas oublié que c'était sous sa responsabilité que nous sommes arrivés
à un tel état de situation et qui, à mon point de vue, était absolument
essentiel à corriger...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...ce
que nous avons fait. Alors, M. le Président, j'attendrai la prochaine question
pour répondre à ses inquiétudes.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef de
l'opposition.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Vous aurez
remarqué, M. le Président, qu'elle ne répond pas à la question, elle ne
souhaite pas répondre à la question. Elle s'en
va dans tous les enjeux possibles.
Je veux lui demander ceci : L'an
dernier, il était possible de faire une loi sur les hydrocarbures; elle ne l'a
pas fait. Au printemps, elle nous a annoncé
que la loi arriverait avant le mois de juin; elle ne l'a pas fait. Elle dit
qu'elle est d'accord pour l'exploitation pétrolière. Est-ce qu'elle peut nous
prouver qu'elle est vraiment sincère en déposant la loi cette session-ci, oui
ou non?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois : Je rappellerai, M. le Président, que nous avons
déposé une loi très importante et qui concerne l'exploitation de nos ressources
naturelles, qui est la Loi sur les mines. Quand je vois l'attitude...
Des
voix : …
Mme
Marois : Non,
attendez un peu, M. le Président. Calmez-les un peu, l'autre côté. Quand je
vois l'attitude du Parti libéral, de l'opposition
officielle, M. le Président, ça me désole. Je vais vous dire que je ne suis pas tellement... je ne crois pas, à ce
moment-ci, tellement à présenter rapidement un projet de loi sur le pétrole.
Ils ont refusé l'exploitation du pétrole, ils ont refusé de débattre du projet
de loi sur les mines, d'aborder des amendements, M. le Président…
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : …c'est absolument inacceptable de leur part. Alors,
qu'ils arrêtent de me parler du pétrole. Je vais leur parler des mines, moi.
Le
Président : Troisième complémentaire, M. le chef de
l'opposition.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Sur les
mines, votre ministre avait des amendements qu'elle ne voulait pas nous
montrer. Peut-être que vous auriez pu les
montrer. Dans un parlement, on échange de l'information.
Ceci
étant, la question est sur les hydrocarbures. Elle n'est même pas capable de
nous donner le début d'une réponse sur le
moment où elle en déposerait. Est-ce qu'elle est pour le pétrole des autres et
contre le pétrole d'ici? C'est ça, sa position? En tout cas, son
inaction le prouve, M. le Président.
Le Président : Mme la
première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois : Le
chef parlementaire de l'opposition officielle devrait plaider sa propre
turpitude quand on voit comment ils ne se sont pas préoccupés de cette
question. Et, au contraire, à chaque fois qu'ils ont touché aux
questions des ressources naturelles, et l'exemple des gaz de schiste est
éloquent à cet égard, ça a terminé par un véritable gâchis, une opposition
quasi systématique à travers le Québec parce qu'on n'a pas été capable de
baliser, de proposer des orientations
claires. On a miné toute la crédibilité que... Ce gouvernement a miné lui-même
sa propre crédibilité à l'égard de l'exploitation de nos ressources
naturelles, des mines, du pétrole et de d'autres formes de ressources, M. le
Président.
Alors,
tout vient à point à qui sait attendre. Nous travaillons sur cette perspective
et…
Le
Président : En terminant.
•
(14 h 30) •
Mme
Marois : ...lorsque nous serons prêts à en parler, nous en
parlerons, M. le Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Jean-Talon.
Financement
de l'assurance autonomie
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Le ministre de la Santé a déposé son livre blanc sur la caisse autonomie depuis
maintenant plusieurs semaines. Il n'est toujours pas capable de nous fournir un
cadre financier, et, la semaine
dernière, nous avons appris pourquoi. En commission parlementaire, le ministre
a finalement dû avouer devant le Vérificateur
général du Québec qu'il n'avait aucune idée des coûts réels de son assurance
autonomie. Comme le Vérificateur général l'a expliqué, pour savoir combien ça
coûte, il faut d'abord et avant tout connaître les besoins, le nombre de
personnes qui en bénéficieront et les services qui seront couverts. Mais le
ministre a tout simplement admis qu'il n'avait aucun de ces chiffres en main. La démonstration est évidente, et le
ministre a été démasqué par le Vérificateur général et, ce matin, par
M. Claude Castonguay.
Contrairement à ce qu'il affirmait encore en
cette Chambre la semaine dernière, peut-il admettre aujourd'hui qu'il n'a pas de cadre financier pour sa caisse autonomie?
Le
Président : M. le ministre de la
Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, le député
de Jean-Talon
interprète ce que le Vérificateur général nous a livré comme mémoire la semaine dernière, M. le Président.
Il a fait une démonstration absolument
éloquente en comparant le rapport qu'il a fait, les trois rapports qu'il a faits, sur
la déficience intellectuelle, le rapport sur les soins à domicile, le rapport sur les centres d'hébergement, trois
rapports dévastateurs par rapport à la politique du Parti libéral qui nous a précédés.
Il a pris les éléments de son rapport et les
éléments du livre blanc sur l'assurance autonomie pour montrer que l'assurance autonomie répondait point par point à ce
qui était soulevé, aux problèmes soulevés, tant au niveau de l'évaluation, tant au niveau des plans de services individualisés, de l'équité interrégionale, de
l'équité dans l'accès aux services peu importe où la personne a choisi de
vivre et par
rapport à
l'informatisation du réseau et l'information de
gestion qui est absolument nécessaire pour être capable d'apprécier le succès d'un programme. Point par
point, le Vérificateur
général a démontré que le livre blanc était une réponse
adéquate à ce qu'il avait identifié comme problèmesdans le réseau de la santé et des services sociaux. C'est ça que le Vérificateur général nous a livré la semaine dernière…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …et le Vérificateur général nous
encourage à continuer dans cette voie, M. le
Président.
Le
Président : Première
complémentaire, M. le député de Jean-Talon.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Il a surtout dit son inquiétude par rapport aux finances de ce projet. M. le
Président, non
seulement le ministre n'a pas de cadre financier, mais, en plus, il se paie une
publicité d'un million de dollars pour tenter
de faire croire à la population de tout
le Québec qu'ils pourront rester à domicile.
Mais il sait que c'est impossible. Il y aura toujours besoin de places
en CHSLD et en ressources intermédiaires. Et son assurance autonomie ne tient absolument pas compte de
ces personnes qui en auront besoin.
Le ministre peut-il maintenant
admettre qu'en plus de n'avoir aucun cadre financier il n'a prévu aucun budget pour le développement des places en…
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, nous aurons toujours besoin de
places en CHSLD pour les personnes en perte d'autonomie qui ont une très lourde
perte d'autonomie et qui ne peuvent pas recevoir des services à domicile. Il y
en aura toujours, M. le Président. Le
problème, c'est qu'actuellement il y a des personnes qui se retrouvent en CHSLD
et qui pourraient… qui auraient pu rester à
domicile avec des soins à domicile adéquats en quantité suffisante, M. le
Président. On a des taux d'hébergement, au Québec, qui dépassent le
2,5 lits par 100 personnes âgées. C'est une norme que plusieurs régions au Québec ont réussi à atteindre, M. le Président, et
cette situation fait en sorte qu'on dépense de l'argent pour héberger des personnes en CHSLD…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …alors qu'on pourrait leur fournir des services à domicile
et leur permettre de rester chez eux, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
M. le Président, c'est clair, le ministre a lancé son projet sans même
connaître les coûts qui y étaient rattachés. C'est totalement irresponsable, et l'absence de cadre financier
entretient d'importantes inquiétudes. Le
ministre n'a pas de cadre financier, il ne connaît pas les besoins et il veut piger dans les poches des
contribuables,
qui ne sont même pas certains d'avoir les
services promis.
Peut-il
finalement avouer que la seule assurance qu'il offre aux Québécois, c'est
l'assurance de payer?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, le cadre
financier, nous l'avons, il
est dans le livre blanc, M. le Président. Et
nous avons fait ce que les libéraux n'ont jamais fait, M. le Président, nous avons projeté le coût que le statu
quo coûterait aux contribuables québécois. Et ce coût-là nous amène, en 2027‑2028, à
12,8 milliards de dollars, alors que, si nous implantons une assurance autonomie, si nous faisons le
virage qui a été fait dans tous les pays industrialisés qui ont compris les
services à apporter aux personnes âgées en perte d'autonomie, nous pourrions
diminuer cette croissance de coût à 1,3 milliard. Il est là, le cadre
financier. Ce que le député de Jean-Talon veut avoir, c'est les modalités
d'allocation financière. On va commencer par entendre les gens…
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : …sur le
livre blanc sur l'assurance
autonomie, M. le Président, on va déposer un projet de loi et on
sera en mesure de discuter des modalités financières.
Le
Président : M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M.
Deltell : M. le
Président, je demande le consentement pour qu'on dépose le document dont
parlait le ministre.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : On
voudrait, en même temps, M. le Président, avoir
le dépôt du rapport du député de Lévis sur la classe moyenne. On aimerait ça l'avoir, son rapport.
Des
voix : …
Le Président : Vous
déposez… Consentement pour le dépôt? Il paraît qu'il est dans le livre. Alors, quelle page? Alors, M. le
ministre, déposez, déposez le document.
M.
Bédard : M. le
Président, nous allons redéposer le livre blanc, en souhaitant que la CAQ nous
dépose, eux, son rapport sur la classe
moyenne…
Document déposé
Le
Président : Principale, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
J'ai cru comprendre que le
dépôt était demandé, et le dépôt a été… et
consentement sur le dépôt. Alors, on dépose le
document.
Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, en principale.
Avenir
de programmes destinés aux aînés
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais : Lors de l'étude des crédits,
le ministre a mentionné que la politique Vieillir et vivre ensemble — Chez soi, dans sa communautéétait là pour rester et qu'il était pour la bonifier. Étrange, non
seulement ne la bonifie-t-il pas, mais
il passe le couperet dans des programmes pour le maintien des aînés en perte d'autonomie, entre autres l'adaptation du domicile pour les personnes de 65 ans et plus à faibles revenus, qu'il a
qualifiée de programme de poignée de
porte, et maintenant le couperet pour les
initiatives de travail de milieu pour les personnes âgées vulnérables. Imaginez-vous, ce sont des travailleurs de
rue, des travailleurs de rang, des travailleurs de HLM, un véritable filet
social.
Comment le ministre peut-il dire, d'une main, qu'il veut assurer l'autonomie pour tous, de
l'autre main, couper 18 millions
de dollars à des
intervenants qui viennent en aide aux aînés vulnérables du Québec? Et je dépose 10
lettres d'organismes communautaires.
Documents déposés
Le Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt. M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, en
ce qui concerne
l'adaptation du domicile, mon collègue ministre des Transports et des Affaires
municipales a bien expliqué en cette Chambre, M. le Président, lors d'une réponse à la question de la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, qu'il y avait
eu une intégration du programme auquel réfère la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne dans un plus large programme qui
était beaucoup plus accessible, beaucoup plus adapté aux besoins des personnes âgées en perte d'autonomie, M. le Président. Et il
y a eu une bonification
même de ce programme-là, avec l'injection de
sommes supplémentaires. Alors, il n'y a pas eu du tout de coupure, il
y a eu une bonification de ce programme qui permet aux
gens d'avoir des adaptations du domicile.
Concernant, M. le Président, le programme d'initiative pour les travailleurs de
milieu auprès des aînés vulnérables, il n'y a pas du tout eu de coupure, M. le Président. Ce programme, nous sommes en négociation finale avec l'association actuellement pour renouveler ce programme-là. Il n'est pas du tout question de faire quelque
coupure que ce soit dans ce programme, M. le
Président.
Le
Président : Première
complémentaire, Mme la députée Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais :
Ce matin, M. le Président, on était justement en commission
parlementaire sur le livre blanc, et
l'association des centres communautaires pour aînés s'est dite extrêmement inquiète. Le ministre ne savait pas de
quoi on parlait quand on a parlé d'intervenants de milieu. Alors, c'est 18 millions de dollars.
Alors, s'il veut véritablement bonifier la
politique Vieillir et vivre ensemble et qu'il veut assurer l'autonomie pour tous, je lui demande, dans cette Chambre, de conserver
le programme d'initiative des travailleurs de
milieu pour les...
Le
Président : M. le ministre de la
Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, je vais rafraîchir la mémoire de la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne. J'ai
eu le plaisir de coprésider la consultation publique sur les conditions de vie
des aînés en 2007, où on avait identifié ce
besoin des travailleurs de milieu, M. le Président, pour être capable de détecter les
personnes à risque et de pouvoir les référer
aux bonnes ressources au moment opportun.
C'est un programme de prévention qui est extrêmement important, intéressant, M. le Président, et il n'est
absolument
pas question
de faire quelque coupure que ce soit dans ce programme, M. le Président. Nous
sommes en train de négocier, en phase finale de négociation avec l'association,
pour en venir à une entente de renouvellement du financement de ce programme, M. le Président.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais :
Je pense que je n'ai pas besoin du ministre pour me rafraîchir la mémoire puisque c'est notre gouvernement qui a commencé à financer les
travailleurs de milieu et que c'est Raymond Bachand, alors qu'il était ministre des Finances, qui, avec la politique, a mis en place le 18 millions
de dollars pour les travailleurs de milieu.
Vous avez coupé 17 millions pour
l'adaptation du domicile pour...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît!
Des voix : …
Le Président : Pourriez-vous compléter votre...
Des voix : ...
• (14 h 40) •
Le Président : Complétez votre question, Mme la députée.
Mme
Blais : Ça adonne
bien, M. le Président. C'est 2,7 milliards de dollars, la politique
Vieillir et vivre ensemble. Il a dit qu'il
était pour la bonifier? Qu'il rajoute de l'argent.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, là, j'avoue que je ne comprends pas l'excitation de la députée
de Saint-Henri—Sainte-Anne,
M. le Président. Probablement que M. Bachand l'excite au plus haut point
aujourd'hui. Puis, s'il était si bon que ça,
pourquoi vous ne l'avez pas élu chef, là? Alors… Au moins, lui, on le voit à
l'Assemblée nationale.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Annulation de la contribution santé
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, les familles du Québec n'arrivent plus, elles sont de plus en
plus étouffées par des hausses de taxes. En
fin de semaine, nous avons proposé qu'au cours des cinq prochaines années on
dégage une marge de manoeuvre de 2 milliards, sans affecter les
services directs à la population, pour éliminer la taxe santé libérale et la
taxe scolaire.
M.
le Président, la première ministre a promis, durant la dernière campagne
électorale, d'abolir la taxe santé libérale
pour tous les Québécois dès la première année. On connaît tous la suite…
Des voix :
…
Le Président :
Bien, s'il vous plaît, on… M. le chef du deuxième groupe d'opposition, s'il
vous plaît.
M. Legault :
Donc, la première ministre avait promis d'abolir la taxe Bachand. On connaît
tous la suite…
Des voix :
…
M. Legault :
On connaît…
Des voix :
…
Le Président :
Aidez-moi à vous aider.
Des voix :
…
Le Président :
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Legault :
On connaît tous la suite. La première ministre a décidé de changer d'idée. Elle
a aboli la taxe pour ceux qui gagnent moins
de 18 000 $, une partie de la taxe pour ceux qui gagnent entre
18 000 $ et 42 000 $, puis tous ceux, au Québec, qui
gagnent plus de 42 000 $ paient toujours la taxe Bachand.
Donc, M. le Président, ça coûterait
700 millions de dollars se débarrasser complètement de la taxe Bachand. Est-ce
que la première ministre a l'intention de respecter sa promesse et d'abolir la
taxe santé libérale?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : M. le
Président, si je pouvais abolir un certain nombre de taxes qui m'apparaissent inadéquates au Québec, c'est sûr que je le ferais, avec
beaucoup de plaisir d'ailleurs, parce que je crois que, dans certains cas… Et l'exemple de la taxe santé était une taxe injuste
qui s'appliquait à tous les citoyens, à quelques exceptions près, peu
importe leur revenu, ce que nous avons
largement corrigé puisque la moitié des Québécois soit ne paient plus de taxe
santé ou soit paient un montant
réduit, et, sur la base du revenu qu'ils gagnent, évidemment, selon qu'ils
gagnent davantage ou moins, la taxe est réduite d'autant. Et je crois
que c'est beaucoup plus juste.
Si j'avais une baguette magique, comme semble
en avoir une le chef du deuxième groupe d'opposition, c'est sûr que je pourrais
procéder à tout cela. Mais je veux quand même rassurer le chef du deuxième
groupe d'opposition sur les gestes que nous avons posés. Peut-être les
a-t-il oubliés.
D'abord, nous avons éliminé la hausse des
frais de scolarité, qui était largement supportée par les étudiants et leurs familles provenant de la classe moyenne. Nous avons
réduit les tarifs d'électricité, tel que prévoyait l'augmentation du gouvernement libéral qui nous a précédés, une
augmentation de 20 %. Puis, si j'ai un petit peu de mémoire, le
chef du deuxième groupe d'opposition, lui, voulait tripler les tarifs
d'électricité. Alors, annulation des hausses de frais de scolarité, réduction
effectivement des hausses de tarifs prévues en électricité, et nous avons
réduit la taxe santé de moitié. Si nous pouvions faire le reste du chemin, nous
le ferions, M. le Président.
Nous
avons fait une autre chose, cependant. Et j'écoutais le chef du deuxième
groupe, en fin de semaine…
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois :
…deuxième groupe d'opposition, qui nous disait qu'il voulait contraindre les
dépenses à la hauteur de 2,5 %. On les a
contraintes à 1,2 %. Qu'est-ce qu'il veut de plus, M. le Président?
Le
Président : Première complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, j'invite le ministre des Finances à
donner un petit cours à la première ministre. C'est absolument faux, le
1,2 %, complètement faux.
Le
Président : M. le chef du deuxième groupe d'opposition, M. le
chef du deuxième...
Des
voix : …
Le Président : M. le chef,
première chose que je dois vous informer, c'est que vous devez prendre la
parole de la première ministre comme elle le
dit. Que vous ne soyez pas d'accord avec elle, vous pourrez lui dire.
Une
voix : …
Le
Président : Vous allez commencer par m'écouter. Alors, s'il
vous plaît, continuez, mais faites attention.
M. Legault : …la première
ministre nous dit : Je n'ai pas le 700 millions pour respecter ma
promesse. Moi, j'ai une question simple à lui demander : Ça va lui
prendre combien de temps pour trouver ce 700 millions là puis d'abolir la
taxe santé pour tous les Québécois? C'était ça, sa promesse.
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, M. le Président, encore une fois, le chef du
deuxième groupe d'opposition met sur la table un certain nombre de propositions
et, d'un coup de baguette magique, il croit qu'il va être capable d'arriver à
solutionner le tout.
Lui-même
nous dit, alors qu'il voulait nous renverser sur la question de la taxe santé,
maintenant il nous dit — c'est
ce que j'ai entendu en fin de semaine — qu'il voulait prendre cinq ans,
cinq ans pour éliminer cette taxe en même
temps qu'il va éliminer d'autres taxes, dont la taxe scolaire. J'ai bien hâte
de voir comment il va s'organiser pour répondre aux services rendus par les
commissions scolaires, les services de transport scolaire par exemple, le
paiement des directeurs d'école.
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois :
Mais là ça n'a pas l'air d'être important ou ça a l'air d'être assez
secondaire. Alors, M. le Président, je n'ai
pas de baguette magique, mais je vais...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : Ma question
est simple : Au cours des cinq prochaines années, combien pense-t-elle
être capable de dégager de marge de manoeuvre pour réduire les taxes des familles,
1 milliard, 2 milliards, ou si elle dit aux familles :
Oubliez ça, les baisses de taxes, pour les cinq prochaines années? Est-ce que
c'est ça qu'elle dit aux Québécois?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors,
M. le Président, je vais dire la vérité aux Québécois et aux Québécoises. Nous
allons gérer les ressources que l'on nous
confie avec rigueur, de façon responsable, contrairement à ce qu'a fait le
gouvernement précédent, qui, à chaque fois qu'il y avait un problème, lui,
pesait sur le bouton, hein, il pesait sur le piton, puis il augmentait la taxe,
puis il augmentait les tarifs, puis il augmentait les impôts.
Ce que nous avons pris comme engagement,
c'est que ce que nous ne voulions pas faire, c'était cela. Nous avons réduit, au contraire, les contributions des familles
québécoises. Je lui rappelle les tarifs électriques, je lui rappelle les frais de scolarité et je lui rappelle la taxe
santé, M. le Président. Et, nonobstant ce qu'en dit… ou peu importe ce
qu'en dit le chef du deuxième groupe d'opposition...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois :
... vérification faite — le vérificateur est passé sur
nos chiffres — nous avons atteint une réduction de...
Le
Président : Principale, Mme la députée de Charlesbourg.
Processus de sélection des
projets dans le
cadre du Programme de soutien aux
installations sportives et récréatives
Mme Denise Trudel
Mme
Trudel : M. le
Président, dans le dossier des infrastructures sportives, la ministre de
l'Éducation a pris les mauvaises habitudes de l'ancien gouvernement libéral : un manque de
transparence et l'usage de son pouvoir discrétionnaire dans la sélection
des projets. C'est donc bleu bonnet, bonnet rouge.
La Presse a dévoilé
vendredi dernier des chiffres étonnants : 31 des 36 projets annoncés
jusqu'à maintenant l'ont été dans des
circonscriptions du PQ, ce qui représente 94 % des subventions annoncées.
52 % de l'enveloppe du programme qui doit durer 10 ans a déjà été
dépensé en quatre semaines dans des comtés du PQ.
La ministre confirme qu'elle a sélectionné
des projets de manière discrétionnaire. C'est un drôle de hasard que 94 % de l'argent annoncé dans les quatre
premières semaines d'un programme de 10 ans va dans des comtés du PQ.
Comment la ministre peut-elle expliquer que
94 % des subventions versées l'ont été dans des circonscriptions du Parti québécois? Qu'est-ce qui
explique ce hasard?
•
(14 h 50) •
Le
Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le
Président, je suis très heureuse d'avoir l'occasion de faire le point sur cette
question qui est effectivement très
importante.
Un tout petit peu d'histoire. Quand je suis
arrivée au ministère, il n'y avait pas l'ombre d'un critère qui avait servi à la sélection des projets l'année précédente. On a
entrepris un travail extrêmement rigoureux. Les fonctionnaires ont, pour chacun
des projets, une fiche, qu'il me fera plaisir de partager, d'ailleurs, avec le
Vérificateur général, s'il le souhaite, une
fiche dans laquelle on a analysé les projets avec un certain nombre de
critères, par exemple accessibilité à des clientèles multiples, par exemple réponse à des besoins de population évidents, par
exemple urgence d'avoir
une installation à cause d'un événement qui s'en vient bientôt, par exemple nombre
d'années d'attente sans avoir eu réponse à son projet, etc. Tous ces critères-là ont été analysés, ont donné lieu à une
note, et, sur la base de cette note, les
projets ont été agréés. Il y a 84 projets qui ont
été agréés, pour une somme précisément…
Le
Président : En terminant.
Mme Malavoy : …de 130 millions
de dollars. Et je ne suis aucunement gênée de dévoiler
au Vérificateur général…
Le Président : Première complémentaire, Mme la députée de Charlesbourg.
Mme Denise Trudel
Mme
Trudel : M. le Président, la ministre de l'Éducation
peut trouver toutes les excuses possibles, mais
elle ne peut nier les faits : les projets annoncés jusqu'à maintenant sont dans des comtés du Parti québécois. La ministre s'est engagée à remettre tous les documents au Vérificateur général. Après l'article troublant de La Presse, elle a été forcée de réagir.
M. le Président,
la ministre peut-elle aussi être transparente
avec ses collègues de l'Assemblée
nationale et ainsi avec la population et déposer tous les documents en cette Chambre?
Le
Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : Oui. M. le Président, il
faut faire attention aux
amalgames : des
projets annoncés, ce ne sont pas des projets
attribués. Alors, si vous voulez me questionner sur le partage des projets, il y en a 84. Il y a des projets qui ont
été annoncés à ce jour, il y a des projets qui vont continuer d'être annoncés par les
députés et les ministres responsables des régions. Ça n'a strictement rien à voir
avec la répartition des montants, le
calendrier des annonces. C'est complètement autre chose,
ne mélangeons pas les choses.
Ce
que je dis, ce que je répète, c'est que, contrairement
à l'habitude qu'avait prise le gouvernement libéral
précédent, tous les dossiers ont reçu…
Le
Président : En terminant.
Mme
Malavoy : …une note et tous
les dossiers ont été attribués sur la base de
leur valeur…
Le
Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Charlesbourg.
Mme Denise Trudel
Mme
Trudel : Donc, les dossiers annoncés
ne seront pas réalisés.
M. le Président, en 2012, la Coalition avenir
Québec et l'opposition péquiste ont fortement critiqué la gestion du dossier des
infrastructures sportives par l'ancien gouvernement libéral. L'actuel ministre
du Conseil du trésor a même dit : Est-ce que le gouvernement peut faire preuve de
transparence, déposer la liste des projets reçus, déposer la liste des projets rejetés et les critères qui ont permis la
sélection de ces projets?
M.
le Président, est-ce la ministre s'engage à déposer rapidement ce que ce
gouvernement réclamait il y a…
Le
Président :Mme la ministre de
l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le
Président, j'ai fait exactement ce que nous nous étions engagés à faire. Tous
les projets ont une fiche, tous les projets
sont passés au crible des critères, tous les projets ont une note et tous les
projets ont été agréés sur la base de leur
valeur. On n'a pas fait de pile, je ne savais
même pas où étaient les projets.
Il
se trouve qu'actuellement il y a plus de projets qui ont été annoncés dans des
circonscriptions du Parti québécois,
mais — tenez-vous
bien, M. le Président — il
y a un projet, dans la liste de l'article auquel
fait référence la députée, qui s'appelle un
projet de Terrebonne. Je me fais un plaisir de dire au chef de la deuxième
opposition que ce projet, il est dans L'Assomption…
Le
Président : Principale, Mme la députée de Mille-Îles.
Projet de loi n° 63 sur le financement
de
certaines commissions scolaires pour les
exercices financiers 2014-2015 et 2015-2016
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. J'ai compris qu'un projet c'est comme un engagement :
ce n'est pas parce
qu'on le dit qu'on le fait. Donc, après les multiples mises en scène, les
Québécois sont confrontés à un autre mauvais
épisode de la saga péquiste contre les commissions scolaires. Après
l'irresponsable décision des coupures du gouvernement, après le
cafouillage, les
rencontres avec les commissions scolaires pour essayer que le gouvernement ne
perde pas la face dans ce dossier, nous voilà rendus au chapitre Semons la confusion pour mieux s'en sortir.
Le projet de loi déposé par la ministre de l'Éducation est le dernier pied de nez du gouvernement aux commissions scolaires et aux contribuables. Le projet de loi ne promet aucun remboursement de la hausse de taxe subie cette année. Au mieux, la
facture reste la même que l'an prochain, même que certains contribuables verront leur compte de taxe augmenter.
La ministre peut-elle nous confirmer que son projet de loi va à l'encontre de l'engagement de son gouvernement, rembourser
la taxe scolaire?
Le Président : Mme la ministre de
l'Éducation.
Mme
Marie Malavoy
Mme
Malavoy : Il y a eu deux engagements de la première ministre en ma présence après deux rencontres avec la Fédération des commissions scolaires
francophones et l'Association des commissions scolaires anglophones, deuxengagements. Premier
engagement : que les contribuables retrouvent 100 millions de dollars
que nous estimons qu'ils ont payés en trop. Les commissions scolaires,
pour la grande majorité d'entre eux, leur ont refilé entièrement la facture de
la baisse de l'aide additionnelle. La première ministre a dit : La moitié
de cette somme, les contribuables doivent la retrouver.
Deuxième
engagement — et je pense qu'il faut le
dire en même temps, M. le Président, c'est vrai qu'il y a un projet de loi, mais il y avait deux
engagements — deuxième engagement aussi important : qu'un groupe d'experts fasse ce qu'on aurait peut-être dû faire depuis des
années, se penche sur la gestion, l'administration, le financement, la gouvernance des commissions scolaires. Nous avons,
à l'heure actuelle, un système de taxation qui est arrivé à la fin de sa
vie utile. Est-ce qu'on peut voir plus loin
que la prochaine année de taxe scolaire, et voir plus loin, et voir plus
grand...
Le Président :
En terminant.
Mme Malavoy :
...et remettre en question l'ensemble de ce système? Nous nous y sommes
engagés, nous allons le faire.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Je commence à comprendre, M. le Président, que
la taxe scolaire va être un sujet à lequel la
ministre va échanger avec la CAQ puisque ça commence à se ressembler un peu
dans le discours. Par contre, en coupant
100 millions de dollars dans les budgets des commissions scolaires, on
doit se rendre compte qu'on va toucher jusqu'aux services à l'élève,
parce que, oui, M. le Président, le transport scolaire, c'est du service à
l'élève, et le concierge qui s'occupe de la salubrité de nos écoles aussi,
c'est un service à l'élève.
Alors, est-ce que la
ministre peut enfin nous admettre que ces coupures touchent directement le
service à l'élève?
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme
Marie Malavoy
Mme Malavoy :
M. le Président, je crois important de le redire, nous transférons
8,6 milliards de dollars aux commissions scolaires pour les services
pédagogiques, les services directs. La taxe scolaire sert à payer des services
administratifs et une partie du transport scolaire. Ce que nous disons
également et que nous maintenons — on a dit ça depuis des
mois : Nous sommes persuadés que les commissions scolaires auraient pu
procéder autrement, qu'elles auraient
pu revoir leurs frais administratifs, qu'elles auraient pu fusionner des
services, voire fusionner des commissions scolaires. Elles n'ont rien
fait de cela, elles ont envoyé toute la facture…
Le Président :
En terminant.
Mme Malavoy :
…aux contribuables, et c'est pour ça qu'on a un projet de loi, pour remettre
les pendules à l'heure, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, c'est 100 millions de
coupures sur deux ans. Jamais je ne croirai que
la ministre, elle pense, du haut de son
bureau, que ça ne touchera pas le service à l'élève. M. le Président, encore
une fois, le gouvernement agit de façon irresponsable et va créer deux
types de services à l'élève : ceux qui vont en avoir puis ceux qui n'en
auront pas.
Donc,
comment va-t-il faire pour rembourser le compte de taxe et assurer un service
uniforme à l'ensemble des élèves du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : La raison
pour laquelle, M. le Président, les taxes scolaires servent aux services administratifs et au transport, c'est précisément pour que
les services pédagogiques soient d'égale qualité à travers tout le territoire
du Québec. C'est précisément pour qu'il n'y
ait pas d'iniquité, pour que ce ne soit pas une commission scolaire plus
riche qui puisse offrir plus de services pédagogiques directs aux élèves.
Et c'est tellement vrai, M. le Président,
qu'il y a une chose que la députée ne dit pas. Nous avons rajouté, cette année, 5,2 millions de dollars pour les
services aux élèves en difficulté. Pourquoi avons-nous fait cela? Parce que les
services pédagogiques...
Le
Président : En terminant.
Mme Malavoy : ...sont
notre priorité. Le reste, c'est des questions administratives qui demandent
plus de rigueur, M. le Président.
Le
Président : Principale, Mme la députée d'Arthabaska.
Conflit de travail à la Résidence
"Entre-Deux" de Trois-Rivières
Mme Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) : M.
le Président, la semaine dernière, on apprenait, dans Le Nouvelliste
et sur lesondes
de Cogeco, les histoires d'horreur survenues à la résidence l'"Entre-Deux",
où sont hébergés des handicapés et des handicapés lourdement.
Les membres du syndicat exercent des moyens
de pression qui affectent les soins et les services aux bénéficiaires. Par
exemple, une de ces bénéficiaires, une femme de 36 ans, a été laissée dans ses
excréments pendant plusieurs heures. Ça
fait déjà une semaine que c'est connu. Ça a commencé le 11 novembre. Le 12
novembre, c'était titré dans Le Nouvelliste, le 14
novembre, puis, ce matin, sur les ondes de 93,3, on apprend qu'il n'y a rien
qui a été changé.
On sait que, le 16 décembre, le syndicat
menace de faire la grève. Est-ce que le ministre trouve acceptable qu'on se serve de personnes handicapées comme bouclier
lors de négociations syndicales? Qu'est-ce qu'il entend faire?
•
(15 heures) •
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci, M. le Président. Alors, je remercie la députée de sa question. Elle a tout à fait raison : c'est
une situation qui est complètement inacceptable. Et j'ai été aussi estomaquée
qu'elle d'entendre ce matin que les choses
ne s'étaient pas améliorées, car j'ai demandé très rapidement que, bien sûr, on
voie à ce que la situation soit corrigée
très rapidement, et on m'avait assurée que c'était le cas. Alors, je peux
vous dire que, dès aujourd'hui, j'attends un nouvel état desituation, parce que
les situations et les éléments qui sont décrits sont tout à fait inacceptables
et ne peuvent pas
se reproduire.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée
d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, j'entends souvent les
ministres dire ici que les situations sont inacceptables,
qu'on a demandé aux agences de faire quoi que ce soit, les agences ne répondent
pas. Je me demande c'est qui, le ministre de la Santé et le ministre des
Services sociaux, ici.
Est-ce
que c'est les agences régionales qui décident ou les ministres ont vraiment des pouvoirs?
Le
Président : Mme la ministre
déléguée aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Oui. Je
pense que la députée va comprendre que c'est un système qui est d'une grande étendue, et, évidemment, les ministres ont des pouvoirs.
Des
voix : ...
Mme
Hivon : Oui. Et, évidemment, les agences ont des responsabilités,
les établissements aussi, et les ressourcesaussi, et, évidemment, chacun doit prendre ses
responsabilités dans le réseau de la santé et des services sociaux. On est face à une
situation difficile de relations de travail, et je dois vous assurer que tous
les rappels ont été faits et que toutes les énergies sont mises à tous
les niveaux pour que la situation soit corrigée, que cette situation
inacceptable soit corrigée dans les meilleurs
délais.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, je prends acte de
l'admission de ma collègue à l'effet que le système
de la santé est tentaculaire et très lourd. Mais, autour de ça, il y a
30 personnes lourdement handicapées... On n'est pas capable, avec toutes ces ressources-là, de
leur venir en aide? L'agence de la santé a répondu : Je ne m'en mêlerai
pas.
Est-ce
que, M. le Président, elle peut m'assurer que, d'ici à vendredi, la situation
va être rétablie?
Le
Président : Mme la ministre déléguée
aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Je peux assurer la députée que tout va être
fait, oui, pour que la situation soit rétablie dans les meilleurs délais, assurément.
Le
Président : Principale, Mme la députée de
Gatineau.
Compressions budgétaires dans
le réseau des centres jeunesse
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le Président, le 23 septembre dernier, les directions de la
protection de la jeunesse dressaient leur bilan annuel. Encore cette année, les signalements pour négligence et abus ont connu une forte hausse. Malheureusement, cette hausse se fait dans le contexte des coupures budgétaires péquistes.
Dans un communiqué, la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux
manifestait son désarroi. Elle nous
disait : «Il est assez contradictoire de voir
que le nombre de signalements augmente alors qu'on continue de couper dans
les services pour répondre aux exigences des compressions budgétaires. Par exemple, les compressions se traduisent par plusieurs abolitions de
postes.»
M. le Président,
le 7 juin dernier,
j'interrogeais la ministre sur la question de l'abolition anticipée de
15 postes au Centre jeunesse du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Elle me répondait à ce moment-là : Il n'y en a pas, de coupures de postes. Il y a de la réorganisation
de postes, mais il n'y a pas de coupures de postes.
Donc,
aujourd'hui, est-ce que la ministre maintient qu'il n'y a toujours pas de coupures
dans le réseau des centres jeunesse?
Le
Président : Mme la ministre déléguée
aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci, M. le Président. Alors, il va falloir faire la part des choses dans un premier temps. Le
bilan des DPJ est venu montrer qu'il y avait stabilisation, donc, des signalements
qui sont retenus. C'est la mesure qui est la plus importante à regarder. La ministre précédente, la députée de Bellechasse, disait exactement la même chose lorsqu'elle était ministre déléguée aux Services
sociaux : C'est la mesure qui est la plus
importante.
Les
DPJ disent elles-mêmes que l'augmentation des signalements, c'est une mesure, évidemment, qu'on regarde, mais ça
peut être le signe qu'il
y a plus de travail qui est fait, que les gens sont beaucoup plus vigilants,
que les partenaires
sont beaucoup plus vigilants. Donc, en soi, ce n'est pas une mesure qui fait
foi de tout. Les signalements retenus, qui, eux, ne sont pas en hausse,
sont une mesure beaucoup plus importante.
Autre
mesure qui est très importante, pour la première fois, M.
le Président, l'attente pour le traitement des
signalements à l'évaluation… ils sont
résorbés. Ils sont résorbés dans l'ensemble du Québec, pratiquement partout,
ce qui est une mesure et une avancée extraordinaires. Donc, il y a des choses
incroyables qui sont en train de se passer, et je pense qu'il faut en prendre
acte, dans un
premier temps.
Le
Président : En terminant.
Mme
Hivon : Je reviendrai, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de
Gatineau.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, on s'entend, s'il y a des améliorations, c'est grâce aux
investissements de notre collègue Raymond
Bachand. Mais, ceci étant dit, la ministre n'a pas répondu…
Des
voix : …
Mme Vallée : …la ministre
n'a pas répondu à la question. On parle de coupures de postes, et là il y a… Au
Saguenay, il y a un nombre de dossiers par intervenant qui est supérieur à la
moyenne, et on parle d'abolition de 17 postes. À Montréal, il y avait
150 postes qui étaient en jeu.
Qu'est-ce
que la ministre…
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Je suis
très heureuse, M. le Président, d'entendre que la députée reconnaît qu'il y a
une amélioration. Il y a, effectivement, une amélioration significative qui est très
présente dans l'ensemble des centres jeunesse là où ça compte, dans les
services aux jeunes. Parce que c'est ça, le sens et la fonction des centres
jeunesse, c'est de donner les meilleurs services possible aux jeunes.
Par ailleurs, en ce qui a trait plus
spécifiquement à des situations relatives aux postes, il y a des transformations de postes,
il y a de l'optimisation qui se fait. La loi n° 100, la loi n° 100,
je veux juste rappeler, c'est une loi que Raymond Bachand a mise de l'avant,
donc le précédent gouvernement, pour qu'il y ait…
Le
Président : En terminant.
Mme
Hivon : …des
efforts d'optimisation dans les mesures administratives, les postes
administratifs. C'est une question
d'efficacité…
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Gatineau.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, le 100 millions qui a été demandé cette année, c'est son
collègue le président du Conseil du trésor. On sait, «réorganisation»,
«réaménagement», ça, c'est le synonyme péquiste de «coupures». C'est toujours la même histoire qui se répète. On l'a vu dans les
hôpitaux, on l'a vu dans les CHSLD et, maintenant, on le voit dans les DPJ.
La ministre peut-elle nous assurer qu'il n'y
aura pas de rupture de services pour les clientèles les plus vulnérables de la société?
Le
Président : Mme la ministre déléguée aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Oui, M. le Président.
Le
Président : Alors, Mme la ministre des Ressources naturelles…
Des
voix : …
Réponses différées
Délais de branchement au réseau d'Hydro-Québec en Beauce
Le Président : Ce n'est pas fini. Ce n'est pas fini, Mme la ministre des
Ressources naturelles répondra maintenant à une question posée le 13 novembre 2013 par M. le député de
Beauce-Nord concernant les délais de branchement au réseaud'Hydro-Québec en Beauce. Alors, en réponse à une
question complémentaire, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, après validation, je suis heureuse de pouvoir
vous annoncer aujourd'hui qu'Hydro-Québec s'engage à réaliser les travaux nécessaires
pour brancher les deux parcs industriels, soit le parc industriel de
Saint-Georges et le parc industriel de Beauceville, pour le raccordement des
entreprises Quais Techno, Pavages Abénakis et Construction Roy Lavallée pour le
15 décembre 2013, M. le Président.
Le
Président : Complémentaire, M. le député de Beauce-Nord.
M. André Spénard
M.
Spénard : Alors,
M. le Président, alors j'aimerais remercier la ministre des Ressources
naturelles. Je pense que, quand on travaille
pour les citoyens et pour l'économie d'une région, c'est tout à notre honneur
de se mettre tous ensemble pour travailler. Et, comme pour citer Bernard
Landry, pour une fois que les politiciens ont travaillé pour la patrie et non
pas pour le parti. Merci, Mme la ministre.
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
Adoption du projet de loi n° 41
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, nous en sommes à la rubrique des votes reportés. Et, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder
au vote reporté sur la motion de M. le ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président du
Conseil du trésor proposant que le projet de loi n° 41, Loi
modifiant la Loi sur la fonction publique principalement en matière de dotation
des emplois, soit adopté.
Alors,
que les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
•
(15 h 10) •
La Secrétaire adjointe : Mme Marois (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bédard (Chicoutimi), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), Mme Maltais (Taschereau), M. Duchesne (Borduas), Mme Malavoy
(Taillon), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Hébert
(Saint-François), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Trottier (Roberval), Mme Richard (Duplessis), M. Ferland (Ungava), M.
Drainville (Marie-Victorin), Mme De Courcy (Crémazie), M. Bergeron
(Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme Champagne (Champlain), M. Lelièvre
(Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M. Kotto (Bourget), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud (Chambly), M. Dufour (René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), M. Lisée
(Rosemont), Mme Hivon (Joliette), Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay (Repentigny), M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Pagé (Labelle), M. Traversy
(Terrebonne), Mme Bouillé (Iberville), Mme Gadoury-Hamelin (Masson), M.
Villeneuve (Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe),
M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine),
M. Cardin (Sherbrooke),
Mme Proulx (Sainte-Rose), M. Therrien (Sanguinet), M. Roy (Bonaventure), M.
Claveau (Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes), M. Richer (Argenteuil), M.
Trudel (Saint-Maurice).
M. Fournier
(Saint-Laurent), M. Moreau (Châteauguay), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Paradis
(Brome-Missisquoi), M. Arcand
(Mont-Royal), M. Dutil (Beauce-Sud), Mme Charbonneau (Mille-Îles), Mme St-Amand
(Trois-Rivières), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger),
M. Ouimet (Fabre), M. Tanguay (LaFontaine), Mme St-Pierre (Acadie), M. Ouellette
(Chomedey), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Gaudreault (Hull), Mme
Charlebois (Soulanges), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc
(Jean-Talon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), Mme Ménard (Laporte), M. Carrière (Chapleau), M. Billette (Huntingdon), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Diamond
(Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid (Orford), M. D'Amour(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Gautrin (Verdun), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Marsan (Robert-Baldwin),
M. Marcoux (Vaudreuil), M. Iracà (Papineau), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé (Lévis), M. Lévesque (Vanier-Les
Rivières), M. Le Bouyonnec (La Prairie), Mme Roy (Arthabaska), Mme
Daneault (Groulx), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Trudel
(Charlesbourg).
M. Ratthé (Blainville), Mme David (Gouin).
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.
Y a-t-il des abstentions?
Alors, M. le Secrétaire général, pour le
résultat du vote.
Le Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, la motion est donc adoptée. Et, en
conséquence, le projet de loi n° 41, Loi
modifiant la Loi sur la fonction publique principalement en matière de dotation
des emplois, est adopté.
Motions sans préavis
Nous en sommes à la
rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de l'ordre
de présentation, je reconnais maintenant un
membre du gouvernement. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
Profiter de la Journée internationale de l'homme pour
reconnaître le travail des organismes qui oeuvrent en
matière de santé et de bien-être des hommes
et auprès des hommes en difficulté
M.
Hébert : M. le
Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de Jean-Talon, le député de Vanier-Les
Rivières, la députée de Gouin et le député de Blainville, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale profite de la Journée
internationale de l'homme qui a lieu chaque année le 19 novembre pour
reconnaître le travail essentiel des organismes qui oeuvrent en matière de
santé et de bien-être des hommes et auprès des hommes en difficulté;
«Qu'elle salue l'implication professionnelle
ou bénévole des personnes qui font vivre ces organismes au quotidien;
«Qu'elle
réaffirme l'importance de la prévention et de la promotion de la santé et du bien-être
des hommes — M. le Président.»
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le ministre. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Traversy : M. le Président, il y a consentement sans débat pour
la motion.
Mise
aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion
est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Je reconnais maintenant un membre de l'opposition officielle. Donc, M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement...
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je demanderais aux députés qui
doivent quitter de le faire en silence et, pour les autres, d'écouter
attentivement le député. Donc, M. le député de Louis-Hébert.
Féliciter
les entreprises lauréates des
Grands Prix québécois de la qualité
M.
Hamad : Merci pour votre gentillesse, M. le Président.
Je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la
Banque de développement économique du Québec, le député de La Prairie, et
le député de Blainville, et la députée de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale félicite les
entreprises lauréates des Grands Prix québécois de la qualité 2013 qui ont été décernés le 14 novembre 2013;
«Qu'elle
souligne la qualité de notre élite entrepreneuriale;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse le talent et la vision des entrepreneurs québécois qui composent
notre tissu économique.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le député
de Louis-Hébert. Y a-t-il consentement pour
débattre de la motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : M. le Président, il y a consentement sans débat pour la motion.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. Je cède la parole maintenant à M. le
député de Lévis.
M. Dubé :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Parti québécois de prendre
acte de l'impact négatif sur l'économie québécoise qu'aurait une impossibilité à
long terme pour SNC-Lavalin de soumissionner sur les contrats publics;
«Que
l'Assemblée nationale presse le gouvernement d'en arriver le plus rapidement
possible à un règlement avec l'entreprise afin
qu'elle rembourse d'abord les sommes volées à la suite des activités de
collusion et de corruption.» Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, il n'y a pas de consentement pour cette motion.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, il n'y a pas de consentement. Mme la députée
de Gouin, vous avez une motion sans préavis,
je vous cède la parole.
Saluer les femmes qui ont participé au Forum
des États généraux de l'action et de l'analyse
féministes et dénoncer l'intimidation dont
ont été victimes certaines participantes
Mme
David : Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour
débattre de la motion suivante conjointement avec la ministre responsable de la
Condition féminine, la députée de Hull, la députée de Charlesbourg et le député
de Blainville :
«Que l'Assemblée nationale du Québec salue le
millier de femmes qui ont participé au Forum des États généraux de l'action et
de l'analyse féministes, tenu du 14 au 17 novembre 2013, et félicite les
participantes pour leur travail effectué avec rigueur, dans un cadre
démocratique, qui orientera les féministes pour les années à venir;
«Que l'Assemblée nationale réitère avec
fermeté que dans notre société tout geste d'intimidation et deviolence à l'égard des lesbiennes et gais est inacceptable et
qu'en ce sens, tous les partis politiques dénoncent l'attaque lesbophobe dont plusieurs participantes aux États généraux ont
été victimes dans les rues de Montréal samedi dernier.»
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci, Mme la députée de Gouin. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, il y a consentement sans débat pour
la motion.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion
est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions
sans préavis? M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce que…
M.
Traversy : Oui, M. le Président, je demanderais…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : J'ai le consentement…
M.
Traversy : Bon. Allez-y.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : J'ai le consentement pour déroger
à l'article 84.1 du règlement afin de permettre la lecture d'une autre motion?
Quel sujet, M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Traversy : M. le Président, étant donné qu'on m'informe qu'il
n'y a pas encore de consentement pour le projet
de loi n° 61, j'irais directement pour le projet de loi n° 64,
modifiant diverses dispositions législatives concernant…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : N° 64, il semble y avoir
consentement. Veuillez poursuivre.
Procéder à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 64
M.
Traversy : Alors, M. le Président, je fais donc motion,
conformément à l'article 146 du Règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission de l'aménagement du
territoire, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 64, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal, procède à des consultations particulières et tienne des auditions publiques les 26 et 27 novembre [prochains]
et qu'à cette fin, elle entende les organismes suivants : l'Union des municipalités du Québec, la Fédération
québécoise des municipalités, l'Administration régionale Kativik, la ville
de Repentigny, la ville de Terrebonne — M.
le Président — la ville de Montréal, la ville de Québec, la ville de Laval, la ville de Gatineau et [...] de Saguenay — voilà; et
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires;
«Que
le temps dévolu au parti formant le gouvernement et au parti formant
l'opposition officielle pour les remarques préliminaires soit de 6 minutes
chacun et [celui du] deuxième groupe d'opposition de 3 minutes.»
M.
le Président; également vous mentionner :
«Que la durée maximale de l'exposé pour
chacun des intervenants soit de 10 minutes et que l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de
50 minutes;
«Que le temps dévolu au parti formant le
gouvernement soit de 24 minutes; et que — pour les députés de l'opposition — le temps [...] soit de 26[...];
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour les remarques finales [...] de la même
façon que pour les remarques préliminaires; et
«Que
le ministre délégué aux Régions soit membre de ladite commission pour la durée
du mandat.»
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci. Y a-t-il
consentement pour débattre de la motion? La motion est-elle adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions
sans préavis?
Avis touchant les travaux des commissions
Alors,
sinon, nous passons à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions. Donc, M. le leader adjoint, je vous cède la parole à nouveau.
M. Traversy : Merci, M. le
Président. Alors, une journée chargée aujourd'hui. J'avise cette Assemblée que la Commission de la
culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de
loi n° 45, Loi sur le ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des finances publiques
poursuivra, quant à elle, l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 39, Loi sur les
régimes volontaires d'épargne-retraite, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 18 heures, à la salle 1.38b de l'édifice
Pamphile-Le May;
La
Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de
loi n° 28, Loi instituant le nouveau
Code de procédure civile — on me dit que l'étude avance à bon pas — aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
Et
finalement, M. le Président, car, oui, toute bonne chose a une fin, la
Commission de la santé et des services
sociaux poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques
sur le document intituléL'autonomie pour tous, livre blanc sur
la création d'une assurance autonomie, aujourd'hui, après les affaires
courantes pour une durée de trois heures ainsi que de 19 h 30 à
20 h 30, à la salle du Conseil législatif.
•
(15 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le leader adjoint
du gouvernement. Pour ma part, je vous avise
que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira en séance de
travail le mercredi 20 novembre 2013, de 8 h 30 à 8 h 45, à la salle RC.161 de l'hôtel du
Parlement. L'objet de cette séance est de discuter de l'échéancier du mandat d'initiative sur les conditions de vie des
adultes hébergés en centre d'hébergement et de soins de longue durée.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous en sommes maintenant à la rubrique des
renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les
députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Brome-Missisquoi. Cette motion se lit comme suit :
«Qu'à l'occasion du 1er anniversaire du
budget du ministre des
Finances et de l'Économie
et de son engagement de retour à l'équilibre
budgétaire cette année, l'Assemblée nationale exige que le gouvernement péquiste s'engage formellementà présenter un plan de
retour à l'équilibre budgétaire lors du
dépôt de la prochaine mise à jour économique du ministre des Finances et
de l'Économie.»
Par ailleurs, j'ai
été informé que l'interpellation prévue ce vendredi 22 novembre
entre M. le député de Huntingdonet M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation serait
déplacée au jeudi 28 novembre, de
13 heures à 15 heures. Alors, y
a-t-il consentement pour déroger aux articles 298 et 299 du règlement relatifs à l'horaire et la période où sont habituellement
tenues les interpellations et, le cas échéant, à l'article 20 du règlement afin que l'interpellation puisse se
dérouler dans la salle de l'Assemblée
nationale et que les travaux de l'Assemblée soient suspendus pour une période équivalente à
l'accomplissement de ce mandat? Y a-t-il consentement? Consentement.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous passons maintenant aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement, pour la suite des
choses.
M.
Traversy : M. le Président, nous allons commencer dans l'ordre aujourd'hui,
et je vous demanderais, à cette fin, d'appeler l'article 1 de notre
feuilleton.
Débats sur les rapports de commissions
Prise en considération du rapport de la commission qui a
procédé à l'audition du Vérificateur général concernant
la mise en oeuvre du mandat d'analyser la mise à jour
économique du ministre des Finances et de
l'Économie relativement à l'année 2013‑2014
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission des finances publiques qui, le
4 novembre 2013, a procédé à l'audition du Vérificateur général du Québec
concernant sa volonté de mettre en oeuvre le mandat confié par l'Assemblée
nationale le 24 septembre 2013 à la suite de l'adoption d'une motion
l'enjoignant à analyser la mise à jour économique que présentera le ministre
des Finances et de l'Économie relativement à l'année 2013‑2014. Ce rapport, qui
a été déposé le 7 novembre 2013, contient une recommandation. Je vous
rappelle que, conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement,
la prise en considération du rapport donne
lieu à un débat restreint d'au plus deux heures et qu'aucun amendement
n'est recevable. Je vous rappelle également
qu'en vertu du deuxième alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune
décision de l'Assemblée.
Alors, conformément à ce qui a été énoncé
antérieurement par la présidence, la répartition des temps de parole dans le cadre de
ce débat s'effectuera comme suit : 51 min 18 s sont
allouées au groupe parlementaire formant legouvernement, 45 min 36 s sont allouées au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle, 17 min 6 s sont
allouées au deuxième groupe d'opposition et
six minutes sont allouées aux députés indépendants. Dans ce cadre, le temps non
utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué aux groupes parlementaires en proportion de leur
représentation à l'Assemblée. Enfin, mises à part les consignes mentionnées
précédemment, les interventions ne seront soumises à aucune limite de temps.
Alors,
je suis prêt, maintenant, à céder la parole à M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M.
Gilles Chapadeau
M.
Chapadeau :
Merci, M. le Président. Merci de me donner l'opportunité, là, de m'adresser
ici, au salon bleu, en tant que… évidemment
comme membre de la Commission des finances publiques et aussi comme membre de
la Commission de l'administration publique,
et parce que… Peut-être, dans un premier temps, vous dire à quel point…
Je siège régulièrement à la Commission de
l'administration publique, et j'ai l'occasion de rencontrer le Vérificateur
général, évidemment, à peu près à toutes les semaines, et j'ai pu constater à
quel point lui et son équipe forment une
équipe compétente. Parce que, depuis le début que je siège à l'Assemblée nationale,
depuis mon élection, j'ai eu l'occasion à maintes
reprises d'entendre le Vérificateur général,
d'entendre son équipe, et le constat de la compétence du Vérificateur général et de son équipe, là, vient évidemment de mon appréciation, mais vient de
l'appréciation aussi des gens qui viennent régulièrement en commission parlementaire
témoigner de l'utilité des vérifications qui sont faites par le Vérificateur
général. Donc, à ce niveau-là, M. le Président, il me fait plaisir de souligner encore une fois… parce que ce n'est pas la première fois que je
le fais, mais de souligner l'importance du travail qui est fait par le Vérificateur général.
On a eu l'occasion, dans le cadre de ce
mandat-là qui lui a été donné par l'Assemblée nationale, on a eu l'occasion de rencontrer le Vérificateur général le 4 novembre en audition et, évidemment, en séance de travail le
5 novembre. Et je reviendrai, là, sur ce qui nous amène aujourd'hui, c'est-à-dire la recommandation de la commission, de la commission
parlementaire et de la séance de travail.
Rappelons seulement que, s'il y a eu une audition du Vérificateur
général le 4 novembre
et une séance de travail le 5, c'est qu'il y avait eu une motion de l'Assemblée nationale qui avait été adoptée, et ce, en date du 24 novembre. Et la motion se lit
comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale mandate le Vérificateur général du Québec afin d'analyser la mise à jour économique que présentera
le ministre des Finances et de l'Économie relativement
à l'année 2013‑2014.»
Voici
le mandat qui avait été donné au Vérificateur général.
Maintenant, je vous parlais d'une autre date,
qui est le 5 novembre, le 5 novembre… le 4 novembre, c'est-à-dire, où on a eu
l'occasion d'entendre en commission parlementaire le Vérificateur général. Moi
et mon collègue de Sanguinet, on a eu l'occasion d'échanger avec… les
collègues membres de cette commission-là, avec le Vérificateur général. Il y a
certains éléments qui ressortent de cette commission-là, lesquels je vais
prendre le temps, là, d'en parler.
D'abord, malgré l'insistance des oppositions
à essayer de faire dire au Vérificateur général qu'il y avait blocage… qu'il pourrait
y avoir blocage dans le travail du Vérificateur général, d'abord ça n'a jamais été
admis par le Vérificateur général en commission parlementaire, et
j'aimerais revenir simplement, M. le Président, sur des éléments… peut-être la chronologie des événements en ce qui a trait…
suite au mandat qui a été donné le 24 septembre 2013 par l'Assemblée
nationale. Il y a eu quatre rencontres qui
se sont déroulées. C'est-à-dire le 1er octobre 2013 le sous-ministre des
Finances et de l'Économie a rencontré le
Vérificateur général du Québec à ses bureaux afin de lui demander comment il
entendait donner suite à la motion de l'Assemblée nationale. Le 3 octobre
2013, le Vérificateur général a transmis au sous-ministre des Finances et de
l'Économie une lettre mandant précisément les fondements de sa décision et
l'invitant à désigner un interlocuteur afin de commencer promptement ses
travaux. Il s'en est suivi, M. le Président, par… Le 9 octobre 2013, le
Vérificateur général a informé les parlementaires de sa décision de donner
suite à la motion de l'Assemblée nationale par l'entremise d'une lettre adressée
au président de l'Assemblée nationale. Par la suite, M. le Président, le 17 octobre 2013, après examen
des pouvoirs du Vérificateur général selon sa propre loi, transmission
d'une lettre par le sous-ministre des Finances et de l'Économie au Vérificateur
général sur le fonctionnement des travaux…
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Question de… Désolé, M.
le député. Question de règlement, M. le leader… M. le député de Beauce-Sud?
M. Dutil : Oui. Je
m'excuse, M. le Président, d'interrompre
l'orateur, mais, de toute évidence, il n'y a pas quorum en cette Assemblée actuellement pour l'écouter.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, je vais vérifier le quorum. Alors, qu'on appelle les députés.
•
(15 h 30 — 15 h 33) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée poursuit ses
travaux. Alors, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, je vous cède la parole.
M.
Chapadeau :
Écoutez, M. le Président, merci. J'étais parti dans un élan sans précédent.
Donc, je vais devoir me rattraper.
J'étais rendu au 17 octobre, là, dans la
chronologie que j'ai commencé à énumérer plus tôt pour expliquer un peu, là, le
déroulement, ce qui s'est passé entre l'adoption de la motion, le 24 septembre
2013, et l'audition du Vérificateur général qui a eu lieu le 24 novembre
2013.
Donc,
je disais, le 17 octobre 2013, après examen des pouvoirs du Vérificateur
général selon sa propre loi et transmission
d'une lettre par le sous-ministre des Finances et de l'Économie au Vérificateur
général sur le fonctionnement des
travaux, et la désignation d'un interlocuteur responsable, et la coordination
des travaux et des échanges courants avec le Vérificateur général, il s'agissait un peu de connaître un peu le
mode de fonctionnement, M. le Président, parce que ce n'est pas à tous les jours que le Vérificateur
général est mandaté, reçoit ce genre de mandat là par l'Assemblée
nationale. Donc, il s'agissait de mettre un peu d'ordre dans le fonctionnement,
comment allaient fonctionner ces travaux-là.
Le 22 octobre 2013, le Vérificateur général a
rencontré le sous-ministre des Finances et de l'Économie ainsi que ses collaborateurs pour s'entendre sur le
fonctionnement et l'exécution des travaux. Lors de cette rencontre, il a été
question du mandat de vérification du Vérificateur général du Québec. Le
vérificateur a indiqué qu'il était d'accord pour procéder selon la démarche
proposée dans la lettre du 17 octobre au ministère des Finances et de
l'Économie du Québec. Et également, M. le Président, ce qui est tout à fait
normal, le ministère des Finances et de l'Économie du Québec a demandé au Vérificateur général un plan de travail. Il s'en est
suivi, M. le Président, le 28 octobre, les représentants du ministère
des Finances et de l'Économie du Québec ont présenté à l'équipe du Vérificateur
général le processus général de préparation de la mise à jour économique et
financière. À la suite de cette présentation, la liste des documents à obtenir
et des personnes à rencontrer ont été proposées par le Vérificateur général du
Québec.
Tantôt,
je le mentionnais, M. le Président, il y a eu l'audition du Vérificateur
général du Québec devant la Commission des
finances publiques, laquelle s'est déroulée le 4 septembre. Et je vous disais
qu'il y a eu pleinecollaboration,
malgré ce que voulait laisser entendre l'opposition, même durant la séance de
l'audition avec le Vérificateur général.
La lecture de la chronologie était simplement pour démontrer, M. le Président,
qu'à partir du moment où il y a eu, le 24
septembre 2013, la motion qui a été adoptée par l'Assemblée nationale, il y a
eu une série de rencontres, de lettres, d'échange de correspondance
justement pour fixer un peu les échéances, et le mandat, et de quelle façon
allait se dérouler le mandat, et l'obtention du plan de travail qui venait de
la part du Vérificateur général.
Le Vérificateur général a plaidé, en
commission parlementaire, qu'il souhaitait faire une vérification del'optimisation des
ressources au ministère des Finances sur la préparation de la mise à jour, et
c'est exactement, M. le Président, ce qui a été convenu avec le
Vérificateur général puis a été confirmé par lettre par la suite.
D'ailleurs, M. le Président, je vais
simplement citer le Vérificateur général qui, lui-même, disait : Je ne
ferai pas mes propres prévisions, mais ce que
je vais m'assurer, c'est que les hypothèses que pose le ministère des Finances
sont bien appuyées, sont bien documentées. Donc, ça, c'est ce que disait
lui-même le Vérificateur général.
Donc, dans un premier temps, le Vérificateur
général pourra s'assurer que les méthodes de travail sont optimales et que le
ministère respecte les meilleures pratiques en matière de prévision économique,
et ça, je n'ai aucun doute, M. le Président,
que ce sera le constat dont arrivera le Vérificateur général. Ensuite,
évidemment, le Vérificateur général aura toute la latitude pour faire l'analyse de la mise à jour et transmettre ses
commentaires aux parlementaires en vertu de sa loi.
Un
principe qui semblait, M. le Président, échapper à l'opposition, c'est qu'il
est difficile ou même impossible — mais
ça, je pense que le vérificateur nous l'a confirmé — il
est impossible de vérifier des données qui ne
sont pas finalisées. Donc, il faut commencer par produire ces données-là avant
qu'elles soient vérifiées. Et le Vérificateur général, effectivement, a reconnu
que les personnes qui collaborent avec lui actuellement pour la vérification
sont les mêmes personnes qui travaillent sur
la mise à jour sollicitée. Donc, évidemment, ce n'est pas des gens qui chôment,
là, M. le Président, c'est des gens qui sont
fort occupés et qui vont remplir… et c'est confirmé à travers des documents,
des échanges de correspondance et, ce que je
vous mentionnais plus tôt, confirmé qu'effectivement il y aura pleine
collaboration, malgré l'emploi du temps des gens du ministère.
Et le vérificateur disait : Il faut être
conscient aussi que le ministère travaille à préparer la mise à jour économique et nous arrive maintenant pour vérifier les
données. Donc, la double occupation des gens qui travaillent présentement pour
la mise à jour qui, encore une fois, je le répète, là… je le répète, ces
gens-là vont offrir leur pleine collaboration.
•
(15 h 40) •
Ensuite, M. le Président, je veux peut-être,
dans la partie suivante, faire état de la séance de travail qui a eu lieu, ça, le 5 septembre, donc qui nous donne le rapport
de la commission sur lequel je vous entretiens en ce moment. Et la
recommandation de la commission se lit comme suit :
«Que la Commission des finances publiques
enjoigne le ministère des Finances à collaborer pleinement — je pense que ça, c'est
clair, ça a été établi puis c'est... malgré ce qu'a essayé de faire
l'opposition, jamais le Vérificateur général ne nous a dit qu'il n'avait pas pleine collaboration — avec
le Vérificateur général afin que celui-ci puisse analyser les données et ressources
utilisées aux fins de la préparation de la mise à jour économique et financière
et lui permette de commencer immédiatement à :
«Évaluer
l'efficacité des procédés utilisés — évaluer les procédés utilisés — par le ministère aux fins de la préparation de la
mise à jour économique;
«Évaluer la justesse et la suffisance de
l'information divulguée dans la mise à jour économique et financière; et
«Dès
que possible, évaluer si les prévisions financières sont raisonnables.»
Donc, M. le Président, c'est la conclusion dont en
est arrivée la commission dans sa séance de travail du 5 septembre. Sur le premier point, M. le Président, «évaluer
l'efficacité des procédés utilisés par le ministère aux fins de la
préparation de la mise à jour économique»,
sur ce premier point, ça va puisque ça peut être fait durant le processus même.
L'autre point qui a été mentionné, c'est : «Évaluer la justesse et la
suffisance de l'information divulguée dans la mise à jour économique et
financière.» Encore là, ça va aussi puisque le Vérificateur général peut
regarder ce qui a été divulgué généralement dans une mise à jour.
L'autre point, c'est : «Dès que
possible, évaluer si les prévisions financières sont raisonnables.» «Dès que possible», il n'était
pas dans la proposition qui avait été formulée par le député de Louis-Hébert.
Elle a été ajoutée à notre suggestion lors de la commission… de la
séance de travail et votée, évidemment, à l'unanimité des membres de la
commission. Pourquoi, M. le Président? Parce que l'opposition a enfin admis que
les prévisions ne peuvent être analysées avant la fin du processus. Difficile d'analyser des prévisions ou d'analyser des
données qui ne sont pas encore… ou qui sont encore en production, qui ne sont pas encore terminées.
Donc, on a pu, lors de la séance de travail, faire admettre, finalement,
à l'opposition qu'effectivement il était difficile d'analyser des données qui
n'étaient pas encore produites.
Je veux terminer, M. le Président, en
réaffirmant, réaffirmant la volonté du ministère, qui a été maintes fois répétée et en
réaffirmant que le ministère des Finances et de l'Économie va collaborer
pleinement, pleinement, pour s'assurer qu'effectivement le Vérificateur
général puisse effectuer son travail avec toutes les données possibles, avec
tout ce qu'il aura besoin pour rendre
justice à son travail et qu'il puisse donner aux parlementaires ici, à
l'Assemblée nationale, la pleine information sur ce qui se passe au
ministère des Finances et sur les données qui seront analysées.
Et j'ai toute la confiance, M. le Président,
qu'il en arrivera à la conclusion que le ministère des Finances utilise les meilleures
pratiques, les meilleures pratiques dans l'optique de donner la plus juste
information possible aux Québécois et Québécoises.
Et ça, je peux vous assurer que le ministre des Finances, l'ensemble des
fonctionnaires, l'ensemble des gens qui travaillent avec lui, malgré
qu'ils travaillent à la fois à produire ces documents-là, ils vont collaborer
pleinement afin que le Vérificateur général
puisse avoir l'ensemble de l'information. Et j'en suis convaincu. Et je suis
convaincu aussi, M. le Président, du résultat qui sera donné ici, à
l'Assemblée nationale, qui démontrera que le ministère des Finances utilise les
meilleures pratiques possible dans l'exécution de son travail. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Mme la députée de
Laporte, je vous cède la parole.
Mme Nicole Ménard
Mme
Ménard : Merci, M. le Président. Alors, je souhaitais
intervenir cet après-midi, suite à l'audition du Vérificateur général concernant sa volonté de mettre en oeuvre le mandat
qui lui a été confié par l'Assemblée nationale, pour les raisons suivantes. À plusieurs reprises, nous avons demandé au ministre des Finances et de l'Économie de
déposer une mise à jour des finances publiques pour vérifier les prétentions du
gouvernement
sur leur contrôle des finances publiques. En
septembre dernier, le rapport des opérations financières au 30 juin
démontrait un trou de 1,8 milliard de dollars, une nette détérioration avec l'année dernière. En plus de
démontrer une croissance des dépenses de 40 %
supérieure aux prévisions, on assistait
aussi à une diminution des revenus, et ce, de l'aveu même de la première
ministre. Récemment, le rapport des
opérations du ministère des Finances au 31 juillet n'était pas plus
encourageant. Nous avons maintenant un déficit
de 2,3 milliards de dollars, et, n'eût été de l'harmonisation de la taxe
de vente négociée par mon collègue Bachand, le déficit serait plus
prononcé encore.
Alors, M. le Président, il y a de quoi
s'inquiéter de la gestion de ce gouvernement. Dans ce dernier rapport, les dépenses ont
augmenté de 4 % plutôt que de 1,9 % prévu au budget. On parle de plus
du double. 1 milliard de dépenses supplémentaires
sur quatre mois ont été autorisées. 545 annonces non budgétées en deux
mois seulement, soit septembre et
octobre, ont été faites. À cela s'est ajoutée une pluie de milliards de dollars
de politiques sorties en panique, encore une fois non budgétées.
Face
à la détérioration de l'économie du Québec, une mise à jour s'avère nécessaire
pour dresser le portrait réel et à jour de
l'ampleur des dommages faits aux finances publiques. J'ai donc joint ma voix à
celle de mes collègues, le 24 septembre dernier, pour demander que
le Vérificateur général analyse la mise à jour économique du ministre des
Finances et de l'Économie relative à l'année 2013-2014.
Alors, M. le Président, après un an de son
élection, l'élan économique du Québec a été brisé, mais le gouvernement continue à dire que l'économie va très bien.
Le bulletin économique du Parti québécois est loin d'être reluisant. Et comme preuve nous avons une ministre des
Ressources naturelles contre l'exploitation des ressources naturelles, un
député, ancien ministre, contre
l'investissement étranger, un ministre des Finances qui reproche aux Québécois
de trop épargner. En septembre
dernier, le ministre nous a dit que tout allait bien et qu'en fait le problème,
c'est que les Québécois ne dépensent pas assez et épargnent trop. Quand
on ne dépense plus, M. le Président, vous serez d'accord avec moi que c'est un signe d'une perte de confiance envers l'économie.
Il aura fallu un an seulement au gouvernement péquiste pour effacer
plusieurs années de progrès partout au Québec et dans toutes les régions du
Québec.
Les Québécois ont droit de connaître les répercussions de
l'incompétence économique du gouvernement sur
l'état des finances publiques. M. le
Président, la reprise économique qui s'amorce actuellement aux États-Unis
devrait donner des ailes au Québec,
mais ce n'est pas ce qui se produit actuellement. Le trou dans les finances
publiques du Québec se creuse à grande
vitesse. L'incompétence économique et l'absence de direction de ce gouvernement
ont des conséquences désastreuses pour le Québec. Les revenus autonomes
du gouvernement sont en chute libre.
• (15 h 50) •
M.
le Président, je reviens à la motion du 24 septembre demandant au
vérificateur d'analyser la mise à jour du ministre des Finances parce que nous avons
constaté très rapidement un manque d'évolution dans le dossier. Après
quelques séances de travail tenues par la
Commission des finances publiques, il a été convenu, par les membres de la
commission, d'entendre le Vérificateur général le 4 novembre dernier. Ce
dernier nous a expliqué les fondements de sa décision d'accepter le mandat qui lui avait été confié par la motion du 24 septembre. Tout d'abord, il est du devoir du Vérificateur général d'assister les parlementaires dans le contrôle de l'action gouvernementale, et la Loi sur le vérificateur
général lui confie les pouvoirs nécessaires pour accepter ce mandat. Le Vérificateur général peut
soumettre un rapport spécial à l'Assemblée nationale, autre que son rapport
annuel, lorsqu'il le juge nécessaire. Se
basant sur les précédents, le fait qu'en 2008 le Vérificateur général de l'époque avait
accepté un mandat proposé par les partis d'opposition, adopté à majorité
par l'Assemblée, a aussi, bien sûr,
contribué à le convaincre de la légitimité de ce mandat. Dans les travaux
d'audit financier, le Vérificateur
général doit se prononcer sur des données prévisionnelles. Le Vérificateur
général de l'Ontario, par exemple, a même dû à deux reprises effectuer
des interventions semblables sur des prévisions de son gouvernement.
En commission, le
Vérificateur général a expliqué les étapes qu'il a effectuées pour remplir le
mandat que l'Assemblée lui a confié. Le 1er octobre dernier, il a
rencontré le sous-ministre des Finances et de l'Économie pour l'informer de son intention d'accepter le mandat.
Le 3 octobre, il lui a transmis par écrit les fondements de sa
décision. Le 9 octobre, par une lettre
au président, il en a informé l'Assemblée. La première réponse qu'il a reçue
fut le 17 octobre, dans une missive du sous-ministre, qui l'informe
que le ministère considère que le Vérificateur général du Québec excède sa
compétence s'il agit dans le but d'exécuter le mandat prévu par la motion.
Alors, M. le Président, vous en conviendrez
qu'il est assez inhabituel pour un ministère de tenter de définir les champs de
compétence du Vérificateur général du
Québec. Le ministère lui demande alors de fournir son plan de travail pour
pouvoir entreprendre ses vérifications. Bon joueur, c'est ce qu'il a
fait. Et, en échange de sa collaboration, on ne lui donne accès qu'au processus
général de préparation de la mise à jour.
Le
Vérificateur général du Québec a tenu à nous rappeler que la réalisation de son
mandat dans un temps utile nécessite la
collaboration de toutes les parties impliquées. La possibilité de présenter sa
vérification en même temps que la
publication des données de la mise à jour du ministre des Finances est devenue
irréalisable, la raison étant qu'un mois s'est écoulé sans qu'il ne
puisse commencer son travail et que les données ne lui seront fournies que
lorsque le gouvernement rendra publique sa mise à jour. Le Vérificateur général
ne pourra simplement pas vérifier celle-ci en simultané.
Il s'est engagé néanmoins à mener à terme le mandat qui lui a été confié dans
les meilleurs délais possible, en tenant compte des contraintes.
Devant ces faits, la
Commission des finances publiques recommande que le ministère des Finances
collabore «pleinement avec le Vérificateur général afin que celui-ci puisse
analyser les données et ressources utilisées aux fins de la préparation de la
mise à jour économique et financière et lui permette de commencer immédiatement
à : évaluer l'efficacité des procédés utilisés par le ministère aux fins
de la préparation de la mise à jour économique; évaluer la justesse et la
suffisance de l'information divulguée dans la mise à jour économique et
financière; et dès que possible évaluer si les prévisions sont raisonnables».
Après
avoir soutenu pendant des mois que le gouvernement maintenait le cap sur le
déficit zéro, pour ensuite le laisser tomber, il est très important d'avoir un
portrait juste et impartial de l'état de nos finances publiques. La
collaboration du ministre et de son
ministère est essentielle pour permettre au vérificateur de faire son travail
et de donner l'heure juste aux Québécois. Merci de votre attention, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Laporte, pour votre intervention.
Je cède la parole maintenant à M. le député de Lévis.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Vous savez que
les chiffres, c'est un sujet qui me passionne.
Et la transparence dans les chiffres, c'est encore plus important, et c'est de
ça dont nous parlons aujourd'hui. Si les membres des deux groupes de l'opposition
ont demandé, au cours des dernières semaines, derniers mois, même, d'avoir la
participation du Vérificateur général, c'est parce qu'on veut s'assurer que les
documents qui nous seront fournis au cours des prochains mois puissent avoir
l'aval du Vérificateur général.
Je
ne reviendrai pas sur les différentes étapes que ma collègue vient de passer
parce que j'y souscris totalement. Et il est même un peu surprenant de voir que nous
avons tant de difficultés, en tant que parlementaires, à avoir
l'information qui nous est due. Et en fait
la question que nous devrions nous demander, qui vient résumer ce manque de
transparence, c'est probablement de se demander : Mais qu'y a-t-il qu'il
ne faudrait voir? Est-ce que, M. le Président, on peut se demander s'il y a des choses, s'il y a des
informations financières qui sont en possession du gouvernement, au
ministère des Finances, dans la garde
rapprochée, qu'on ne veut pas partager avec les autres parlementaires? C'est
ça, la question qu'il faut se poser.
Parce que, dans toute information financière, dans toutes les grandes
organisations, la participation d'un vérificateur
général ou d'un vérificateur interne, c'est quelque chose, M. le
Président, qui va de soi. Alors là, ce qu'on se rend compte, et ma collègue l'a bien expliqué,
c'est que depuis des mois nous demandons la participation du
vérificateur au projet de mise à jour économique, et cette participation-là,
pour toutes sortes de raisons, elle est retardée, et il va nous être très
difficile d'avoir de l'information vérifiée en temps et lieu. Alors, je le
redis, M. le Président, qu'est-ce qu'il ne faut pas voir dans l'information qui
devrait nous être fournie?
• (16 heures) •
Laissez-moi
vous donner quelques exemples, M. le Président, parce qu'il y a plusieurs
personnes qui vont regarder cette information-là au cours des prochains mois.
On ne fait que penser aux agences de crédit, par exemple. La mise à jour économique qui va sortir, on va le souhaiter,
dans les prochaines semaines va être examinée par les agences de crédit
parce que, comme vous le savez, nous avons
beaucoup de dettes, hein? Le gouvernement du Québec a émis sur les marchés
publicsdes dizaines et des dizaines
de milliards de dettes publiques qui sont sous la loupe ou sous l'examen de trois
agences de crédit : l'agence Standard & Poor's, qu'on appelle S&P,
l'agence Moody's et la troisième agence, qui est tout aussi importante, DBRS. Ce qu'il est important de noter,
M. le Président, et nous reviendrons dans les prochaines semaines, c'est que
tous les états financiers des grandes organisations qui ont des dettes
publiques… lorsqu'elles font un prospectus
pour émettre de la dette, M. le Président, cette dette-là doit être
consacrée dans des états financiers qui sont vérifiés.
Alors, est-ce que ça
veut dire qu'on envoie le message aux investisseurs dans la dette du
gouvernement, donc plus de
250 milliards, que ces états financiers là, que la mise à jour que nous
allons recevoir dans quelques semaines ne méritent pas d'être vérifiés? Est-ce que c'est le message que l'on
envoie aux marchés publics de dette? D'autant plus, M. le
Président, que deux de ces trois agences-là ont un niveau de crédit qui est
bon, mais il y en a un troisième, qui est Standard & Poor's, qui est un
petit peu moins bon que les deux premiers.
Alors, on peut
s'interroger sur la tendance des derniers mois pour se demander si on essaie de
retarder le questionnement ou la
vérification de nos chiffres peut-être pour les agences de crédit. Parce que ce
qui est malheureux, quand on essaie
ou quand on n'a pas… et je surveille mes mots, M. le Président, lorsqu'on
essaie… lorsqu'on n'est pas transparent avec l'information financière,
il faut penser à toutes les personnes que ça
préoccupe. Alors, je vous dis, si on ne le
fait pas pour les parlementaires, est-ce que c'est parce qu'on est inquiets du jugement des agences de crédit, par exemple? Puis on sait très bien que, dans la révision des agences de crédit de la dernière
fois, leur dernière révision, pour la plupart des trois agences dont je parlais
tout à l'heure,
cette révision-là s'est faite au printemps, suite à une mise à jour — qui disait quoi, M. le Président? — qui disait que, pour l'année qui allait commencer en
avril, le gouvernement prévoyait l'atteinte, pour la
première fois, d'un déficit zéro, pour suivre
la Loi sur l'équilibre budgétaire.
Alors, je vous le
redemande, M. le Président, on sait tous — et
d'ailleurs il commence à y avoir déjà pas mal d'hésitations
du côté du gouvernement, sans l'avoir vraiment confirmé — qu'on n'atteindra pas
l'équilibre budgétaire
dans l'année 2013-2014. Même si ce sont des gens des agences
de crédit qui sont soit à Toronto ou à New York,
pour les trois agences dont je vous parlais tantôt, c'est des gens qui prennent
connaissance de l'information qui est véhiculée par les journalistes. Et c'est à se demander aujourd'hui si ces gens-là, à
quelques semaines de la prochaine mise à jour
économique que notre ministre des Finances va déposer, sont en train de
s'inquiéter sur certains éléments et pour les cotations
dont je vous parlais tout à l'heure, parce qu'une cotation, par exemple, de
S&P, aujourd'hui, Standard & Poor's, je m'excuse de l'acronyme, Standard & Poor's est l'agence qui a la plus
basse des deux cotations des deux autres, comme je vous disais. Mais, s'il fallait que les deux autres agences
commencent à se questionner, elles aussi, et réduisent leurs cotes, c'est-à-dire qu'elles disent qu'elles
pensent que le crédit est un peu plus difficile, bien, c'est sûr que ça
pourrait avoir des répercussions importantes sur la dette qu'on émet au cours des prochains mois, et Dieu
sait que la dette dugouvernement du Québec en ce moment croît à un rythme de 10 à 12 milliards par année. Alors,
c'est-à-dire qu'il faut aller dans les marchés au moins pour un montant de 10 milliards, mais aussi pour renouveler de l'ancienne
dette qui vient à échéance. Donc, il y a à peu près 20 milliards, l'an dernier, je ne connais pas encore les chiffres,
on va le savoir du ministre des Finances
dans les prochaines semaines, mais l'an dernier il y a eu 20 milliards de nouvelles
dettes qui a dû avoir une nouvelle cotation avec les agences, et moi,
je m'inquiète un peu de ce manque de transparence là et de l'inquiétude que ça
peut causer.
Maintenant, il y a
toutes sortes d'autres critères, que je ne rentrerai pas dans le détail, parce
que nous aurons l'immense plaisir de
questionner M. Marceau… M. le ministre
des Finances, pardon, sur ce sujet-là, dans les prochains jours, dont demain, à moins qu'il y ait un changement à son horaire, mais on aura aussi, au cours de la mise à jour économique, la chance de le faire.
Ce qui m'inquiète — et
ça, c'est le deuxième point — non
seulement on ne veut pas laisser le vérificateur faire le travail
qu'il nous a demandé, et, comme je viens de vous expliquer, je pense qu'on peut
se demander pourquoi, mais la deuxième chose qu'on a essayé de faire, et ça, je
trouve ça très malheureux
envers le vérificateur et
son équipe, on a perdu à peu près deux mois,
entre le mois de septembre et le mois
d'octobre, à dire que le vérificateur et son
équipe n'avaient pas les compétences pour
faire le travail. Et ça a été une longue discussion pour décider qu'il n'avait pas, non seulement dans son
équipe, les compétences techniques, mais on a discuté aussi que le genre de
travail qu'on lui demandait, dans une
mise à jour, il ne pouvait pas le faire, puis nous étions ici, nous l'avons
déjà discuté, qu'il ne pouvait pas faire ce travail-là parce qu'il ne pouvait pas émettre une opinion sur la portion
des prévisions financières de l'année qui n'est pas complétée. Dans sa lettre, qu'il a déposée, aux gens du gouvernement, dont j'ai copie ici, il reprend
point par point, le Vérificateur général, là,
M. Samson, reprend point par point les
raisons que non seulement son équipe a toutes les compétences pour faire le mandat que l'Assemblée nationale lui a
demandé, mais il dit aussi qu'il est pleinement dans son mandat de venir faire un examen, une révision sur
la partie des prévisions financières, dont on n'aura pas les chiffres
actuels.
Alors,
moi, je me dis : Qu'est-ce qui est arrivé entre le rôle du Vérificateur
général, qui est habituellement de supporter le gouvernement dans la
transparence de ses chiffres, et là que le gouvernement, autant le ministre des
Finances que l'équipe du ministère des Finances, qui n'a sûrement pas de
mauvaises intentions, mais qui maintenant dit : Vous n'avez pas les compétences pour
mener ce travail-là? Et on a, ensemble, à la
Commission des finances publiques, pris
connaissance de chacun des arguments du vérificateur pour dire que non, au contraire,
le Vérificateur général a toutes les compétences et peut absolument prendre ce
mandat-là.
Bon, la troisième raison — et
je terminerais là-dessus, M. le Président, parce que nous aurons la chance,
dans les deux
prochains mois, de revenir sur un de mes sujets préférés — ce
qui m'inquiète le plus, je vous ai parlé des
agences de crédit, je vous ai parlé qu'on
questionne la compétence et l'expertise du vérificateur, et, la troisième
raison, j'en ai eu la preuve ce matin dans cette Assemblée, M. le
Président, lorsque j'entends le gouvernement, ce gouvernement du Parti
québécois, depuis plusieurs mois, dire : Écoutez, on n'a pas réussi à
atteindre le budget de 2012-2013 qui était de 1,5 milliard,
on l'a manqué par quelques centaines de millions, mais on ne l'a pas fait, on
avait dit, on s'était engagé qu'on allait faire l'équilibre budgétaire
en 2013-2014, alors que tout le monde sait que ça va être un autre engagement
qui ne sera pas réussi, mais là on
dit : Au moins, si les revenus ne sont pas au rendez-vous, nous allons
très bien contrôler les dépenses.
Bien, ce matin, pas plus tard que ce matin, il y a quelques heures, M. le
Président, j'entends la première ministre, puis je vais supposer que ce
n'est pas volontaire, mais être mêlée entre une dépense de programmes et une
dépense consolidée. Et pourquoi c'est
important de faire le lien avec le travail du vérificateur, c'est que, M. le
Président, lorsque vous regardez la
croissance des dépenses, il est très facile — puis
malheureusement ça s'est fait des deux côtés de la Chambre depuis plusieurs années — de ne focusser que sur une partie des dépenses du
gouvernement qu'on appelle les dépenses de
programmes et d'oublier tout le périmètre de dépenses qui sont dans les fonds
spéciaux, qui sont dans les organismes
autres que budgétaires — je suis certain, d'ailleurs, que
quelques-uns de mes collègues commencent à
être un petit peu tannés de m'entendre
parler de ces centaines de fonds, il y en a une centaine — et
qui ne sont pas consolidés à tous les résultats mensuels mais qui ne sont que
consolidés une fois par année environ, en fait, M. le Président, six mois
après la fin de l'exercice financier du gouvernement.
Bien, pourquoi je vous dis ça, puis je
reviens sur ce sujet-là, M. le Président, qui est excessivement important? Et je sais,
aujourd'hui, qu'il y a plusieurs personnes qui nous écoutent, parce qu'il y a
des gens à l'extérieur qui commencent à comprendre, eux, la différence entre des dépenses de programmes et des
dépenses consolidées. Et ça, nous l'avons demandé au vérificateur dans
son analyse, qui malheureusement sortira un petit peu plus tard que la mise à
jour économique, pour les raisons que ma collègue a expliquées. Mais
j'entendais la première ministre, ce matin, mêler des dépenses de programmes à la croissance de 1,2 % puis
dire qu'on atteint notre objectif, alors qu'on sait très bien que, dans
l'analyse des dépenses consolidées, on a complètement dépassé l'objectif, et ce
qui fait qu'après quatre mois nous sommes très inquiets de ne pas atteindre cet
équilibre budgétaire. Parce que ce n'est pas les dépenses de programmes qu'il
faut regarder, parce que les dépenses de
programmes, c'est un petit montant. Il faut regarder l'ensemble des dépenses.
Parce que je reviens avec mes gens de dette,
là, les Standard & Poor's, les Moody's. Lorsqu'ils vont faire
leur évaluation de la bonne gestion
du gouvernement, ils vont dire : Est-ce qu'on va regarder seulement les
petites dépenses de programmes ou on
va regarder l'ensemble de la gestion du gouvernement? M. le Président, vous et
moi, on connaît très bien la réponse. Et c'est évident que je suis très inquiet non seulement du message que j'ai
eu de la première ministre ce matin à la question qui a été posée… Il n'y a eu aucune reprise de la part
du ministre des Finances pour corriger la première ministre sur ce
point-là. Et je pourrais penser que c'est peut-être une erreur d'un jour, mais
nous savons, vous et moi, et plusieurs personnes en cette Chambre, ici, savent
très bien qu'à chaque fois qu'on nous présente un tableau... Moi, j'ai eu une
discussion avec le président du Conseil du
trésor il y a trois semaines. Encore une fois, on se vantait d'avoir respecté
les dépenses de programmes, mais on oublie de parler des dépenses
consolidées. Et c'est très clair, M. le Président — et c'est mon dernier
point — que, le vérificateur, lorsqu'il dépose ses comptes publics, qui
sont vérifiés, il y a une page qui est, à mon avis, la plus importante, qui d'ailleurs est
regardée par les agences de crédit et par les gens qui savent compter, si
vous me permettez : ils regardent la page 81 des comptes publics et
ils regardent les dépenses consolidées, et c'est là qu'on voit la croissance
réelle des dépenses.
Alors, ce que je vous dis, M.
le Président, et je vous en implore, s'il vous plaît, il faut absolument que ce gouvernement apprenne à
être transparent avec l'information financière et d'arrêter d'inquiéter ceux qui nous regardent de l'extérieur, dont les agences de
crédit, pour être certains qu'on n'est pas en train de nuire à notre
réputation, autant avec nos citoyens, qui sont
déjà sceptiques, mais surtout avec les gens qui nous prêtent cet argent-là. Parce
que moi, j'ai vu, dans les dernières semaines,
puis je le sais que c'est important pour des gens qui nous écoutent, oui, M. le Président, c'est que j'ai vu, entre le mois de
juillet, où il a commencé à y avoir des rumeurs d'élection, et le mois d'octobre, j'ai vu une augmentation de l'écart des taux d'intérêt, ce
qu'on appelle, excusez
l'anglicisme, des «spreads» entre nos taux et
ceux de nos voisins du Canada. Donc, il y avait une certaine inquiétude avec
les élections qui s'en venaient. Est-ce qu'il
y aurait de l'inquiétude, uniquement à cause des élections, de d'autres
facteurs? On a vu ces «spreads»-là rentrer après l'élection, mais ils
n'ont pas rentré totalement. Est-ce que l'inquiétude des marchés peut venir de
d'autres raisons? J'aurai l'occasion de
questionner le ministre des Finances dans les deux prochaines semaines, avec
l'exercice de demain, le 20 novembre, s'il est là, et avec la mise
à jour économique. Mais je vous dirais que la transparence est un point majeur et j'espère que ce gouvernement et le
ministère des Finances donneront accès au vérificateur à toutes les
données dont il a besoin pour faire son travail. Merci beaucoup, M. le
Président.
•
(16 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Lévis. Je cède maintenant la parole à M. le député de Sanguinet
pour son intervention. M. le député.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Alors, on a entendu les
propos de notre collègue de Lévis. Les
collègues précédents ont parlé du Vérificateur général. Je voudrais revenir
rapidement sur ce que j'ai entendu, certaines choses que
j'ai entendues. D'abord, parler de cote de crédit. Il faut rappeler que, suite
au dépôt du budget de 2012-2013... 2013-2014, pardon... non, 2012-2013, les
agences de crédit ont toutes accepté d'emblée la façon de faire de notre gouvernement. Toutes les agences de crédit ont
maintenu la cote du Québec. Et il faut comprendre une chose. Quand on regarde comment on évalue une cote de crédit… Bon,
j'ai entendu le député de Lévis, là, qui était catastrophé, là. Écoutez,
il y a deux choses qu'il faut retenir quand on évalue une cote de crédit :
la cible des dépenses, que le gouvernement va réaliser ou non, et l'endettement
public.
Suite
à notre première année, on a atteint nos cibles de dépenses pour la première
fois en 10 ans. Les libéraux, eux, c'était zéro en neuf. Ils ont passé neuf fois dans
la mite. Ça fait toute une manche, ça, là, neuf fois dans la mite. Nous,
un en un. Imaginez les cotes de crédit quand ils vont constater ou ils ont
constaté ça. On a réalisé notre objectif.
Ensuite, on regarde au
niveau de la dette. Il faut toujours considérer la dette par rapport au PIB,
par rapport à notre revenu. On était, quand
on a pris le pouvoir, à 55 %, 55,3 %. Notre budget prévoyait qu'on
tomberait à 54 %, mais dans les
faits on est tombés à 53 % et donc on a battu notre cible, qui était quand
même d'une diminution de l'endettement public.
On l'a battue, on a diminué encore plus que ce qu'on avait prévu. Ça, c'est la
façon de faire du gouvernement du Parti québécois, M. le Président.
Et voyez-vous pourquoi on a réussi ça? Parce qu'avec notre président du Conseil
du trésor on a fait le ménage dans la façon
de gérer les infrastructures publiques, on a mis fin au laxisme du
gouvernement précédent, à ce niveau-là, et de cette façon-là on a épargné de
l'argent au niveau des infrastructures, on a allégé le fardeau de la dette.
Pourquoi
le député de Lévis panique? Je ne le sais pas. Moi, je peux vous confirmer dès
le départ que la cote du crédit du Québec sera maintenue, M. le
Président, parce qu'on a fait notre travail, parce qu'on a été intelligents
dans notre façon de gérer les finances publiques.
Manque de
transparence, on entend beaucoup ça, on n'est pas transparents. Écoutez, c'est
comme un peu la théorie du complot, là, tu
sais. Là, ils sont là puis ils se disent : Ah, il doit se passer quelque
chose, ça ne se peut pas qu'ils soient
bons de même. Bien oui, on est bons comme ça. Il n'y a pas de complot
là-dedans, on est comme ça, on est bons. Ça fait que là ils font des interpellations. Là, ils se disent : Là,
on va faire des interpellations. Il faut les questionner puis il faut
donner rendez-vous au ministre des Finances. On va le faire passer en
commission. Tu sais, c'est un peu comme le
secret de la Caramilk. Ils disent : Écoute, à un moment donné, il faut
qu'on trouve le pourquoi ils réussissent comme ça. Puis là, là, oui, j'ai assisté à des interpellations. Ça n'a pas de
bon sens. Écoutez, c'était une parade. Et là, à un moment donné, à chaque fois, là, ils arrivaient avec des
questions, je ne sais pas s'ils étaient mal préparés, ou quoi que ce soit, ou si on est si bons que ça, mais à chaque fois ils faisaient patate. À chaque fois, ils se
disaient : Bien câline, ça ne pogne pas
dans les journaux, quoi que ce soit, on n'est pas capables de montrer qu'il y a
un complot qui se trame. Il n'y en a pas,
de complot, M. le Président, de la compétence, tout simplement. C'est
ça qui nous motive. C'est ça. C'est notre gouvernement. Alors, il faut
comprendre ça.
Et
là, à un moment donné…
Regardez, je vais vous
donner un exemple, M. le Président. Je sens que j'ai
votre attention, alors j'en profite. Le 30 octobre, ils invitent le ministre des Finances à passer
cinq heures en Commission des finances publiques, cinq heures. Et puis, quand on
parle du ministre des Finances, là, il a plein de choses à faire puis il
a… Qu'est-ce que le ministre des Finances,
il dit, comme d'habitude?
Bien, je vais y aller, il n'y a pas de problème. Et là…
Une voix : …
M.
Therrien : … — il
rit parce qu'il sait que c'est
vrai — il
arrive, et, finalement, à la Commission des
finances publiques, l'opposition dit :
Non, on ne veut pas le voir. Finalement, on ne le verra pas, parce que
probablement qu'il n'aura pas les chiffres qu'on voulait, ainsi de suite.
Et là cette journée-là, c'est une journée noire, M. le Président. Alors que le ministre des Finances était
prêt à venir nous jaser pendant cinq heures,
eux, ils ont dit : Non, on ne veut pas le voir. On veut le revoir plus
tard avec des papiers. Et là ils ont envoyé un subpoena au
ministre des Finances. Ça, c'est extraordinaire, M. le Président, là. Ils ont traité le ministre
des Finances de cette façon-là. C'est un huissier qui est allé porter le
subpoena au ministre des Finances, alors qu'il a toujours collaboré. Il a toujours répondu aux questions. Il ne s'est jamais défilé. Mais ça, c'est
normal, M. le Président. On regarde ça puis…
Bien, écoutez, ils se disent : Bien, on veut absolument l'avoir. Puis là le
député — c'est de valeur,
il est parti, le député de Lévis, j'espère qu'il
a mis sa TV — là il disait : Il faut avoir les chiffres. Écoutez, ce
n'est pas un club paroissial que le ministre des Finances, il gère, là. Là, il
dit : Il faut avoir tels chiffres, il faut avoir tels chiffres. Puis là il dit : Il faut avoir les organismes
extrabudgétaires, ainsi de suite. Là, il a fait travailler un paquet de monde — parce que ça, c'est des
chiffres qui sont là une fois par année — il
a fait travailler plein de gens, parce qu'il y avait un
complot qui se tramait, M. le Président. Là, il fallait qu'il trouve, là, ils
sont où, les chiffres pour nous montrer, là, qu'il y a de l'incompétence
dans ce gouvernement-là. Ce n'est pas sérieux.
Mais
c'est normal, à la CAQ, il n'y a jamais eu de ministre des Finances. Ils ne
savent pas c'est quoi. Puis là, bien, le Parti libéral, ils en avaient un. Bien là, bon, il n'est plus là, mais ils
en avaient un. Mais n'empêche que les libéraux aussi ont accepté le subpoena, là. Écoutez, là,
quand on parle de ça, le… Oui, aux finances publiques, là, qu'est-ce quiarrive, là? Bien, j'ai dit, le député de Brome-Missisquoi, il calle le rigodon, puis le député de Lévis se met à
danser. Puis les deux sont ensemble, puis là ils vont intervenir, puis ils vont essayer, là, justement,
de faire valoir leurs droits, puis de montrer à toute la population…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Question de règlement, M. le député de
Louis-Hébert.
M.
Hamad :…les seuls qui sont
dans le même autobus, c'est François Legault et le Parti québécois.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Alors, ça n'était pas une question de règlement, là.
M. le député de Sanguinet, veuillez
poursuivre.
•
(16 h 20) •
M.
Therrien : Vous devez avoir vu un vieil autobus, vous. Alors donc, écoutez, tout ça pour vous dire, M. le Président, tout ça pour vous dire que ça ne fonctionne
pas comme ça, on ne peut pas demander au ministre des Finances des
chiffres comme ça, lui donner deux ou trois semaines pour ramasser les chiffres
qui sont difficiles à ramasser. Mais ils le font. Il essaie de le faire pareil pour contenter
l'opposition, parce qu'en plus, ayant eu un subpoena, il n'a comme eu, disons, pas
bien, bien le choix.
Alors là, ils ont
mêlé le VG à ça. Ils doivent dire : Qu'est-ce qui pourrait nous aider à
découvrir le complot? Et là, évidemment, le
chevalier blanc est arrivé, le Vérificateur général, avec noblesse. S'il y a
quelque chose qu'on respecte énormément,
c'est bien le Vérificateur général. Là, ils l'ont mêlé à la danse. Ils ont
dit : Bien, on va vous faire venir puis on va vous faire avouer qu'il y a un complot. Alors donc, il y a eu une
motion à l'Assemblée nationale qui a demandé au Vérificateur général de venir à la CFP. L'article 36 de la Loi sur le vérificateur
général stipule que le Vérificateur général ne
peut pas accepter un mandat de l'Assemblée
nationale. Alors, ils se sont dit : Bien là, on va stipuler l'article 45 qui
dit que, s'il y a une notion d'urgence, on
peut demander au Vérificateur général de venir. Est-ce qu'il y a urgence? C'est
la première fois depuis 2008 qu'on demande au Vérificateur général de
venir, et d'aller voir le ministère des Finances, et d'aller,justement, vérifier leur façon de procéder.
C'est arrivé en 2008, une seule fois. Mais il y avait un sentiment
d'urgence, il faut se dépêcher, il se trame quelque chose. Et là qu'est-ce qui est arrivé? Bien là, ils se sont dit : Il faut que tu ailles voir
le ministre des Finances, il faut que tu ailles vérifier ce qui se passe à
l'intérieur du ministère des Finances.
C'est drôle, hein, quand, en 2008, la Caisse
de dépôt et de placement a perdu 25 % de son portefeuille, ils n'avaient pas de sentiment d'urgence. Quand, en 2008, on
est arrivés avec la pire crise depuis 1929, que tout le monde voyait la crise, puis que le ministre des Finances de
l'époque puis le gouvernement libéral n'avaient pas vu aller la crise, on
n'a pas de sentiment d'urgence à ce
moment-là, M. le Président. Quand le parti qui était au pouvoir à l'époque,
pendant neuf ans, a ramassé 30 %
de la dette publique, en neuf ans, la dette totale publique du Québec,
responsable de 30 %, ils n'avaient pas de sentiment d'urgence, M.
le Président? Ils ont manqué leur cible neuf années en ligne, neuf années — aïe, tu sais, neuf prises en ligne, swing dans le
beurre, «take a picture», neuf années en ligne — pourtant ils n'ont pas demandé au Vérificateur
général.
Mais là, aïe, on remplit nos cibles, on
respecte nos cibles, notre déficit est plus faible… Ah non! Le déficit est plus élevé de
100 millions. Le député de Lévis, il mentionnait ça, tantôt. Il n'a pas
dit que c'était... Il a dit : On a manqué notre cible,
100 millions. Si ça n'avait pas été de la grève étudiante, où est-ce qu'on
a payé 60 millions pour gérer la grève étudiante,
bien, on serait presque sur la pine, à 1,5 milliard. Tu sais, il faut
s'entendre là-dessus. Et donc on respecte notre déficit, on épargne sur
les infrastructures, on respecte notre cible des dépenses, et là, l'urgence,
c'est de voir arriver le Vérificateur général pour dire : Il se passe de
quoi au ministère des Finances.
Le député de Lévis, lui, en fin de semaine,
avec les caquistes, ils se sont réunis et là ils ont discuté. Puis il faut comprendre, avant
que j'explique ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont promis la semaine passée de
faire tomber le gouvernement du Parti québécois si on n'éliminait pas,
dès le prochain budget, la taxe santé. Ils disaient : Si vous n'éliminez
pas la taxe santé, là, dès le prochain budget, là, on s'en va en élection.
Urgence, là, c'est urgent. Écoutez, il y a
quelque chose qui se passe, il faut qu'on élimine ça. Et là, en fin de semaine,
là, là, les caquistes étaient là, là. Et là ils se posaient des
questions, ils disaient : Il faut éliminer la taxe santé. Savez-vous quoi,
M. le Président? Ils l'ont dit : On va
éliminer la taxe santé à l'intérieur d'une période de cinq ans. C'est drôle,
hein, eux autres, ils ne l'ont pas, le sentiment d'urgence, entre eux autres. Puis là ça applaudissait, là. Ah, c'était
le festival des sourires puis des tapes dans la mite. Ils ne l'avaient
pas. Ils ne l'avaient pas. Là, ce n'est pas urgent. Là, on peut prendre cinq
ans pour la taxe santé. Nous, c'est tout de suite, il faut que ça soit... C'est
toujours comme ça, M. le Président. C'est toujours comme ça que ça se passe.
Puis
les libéraux auraient pu appeler le VG à peu près 50 fois durant leur
mandat de neuf ans. Eux autres, ils prennent cinq ans pour la taxe santé, pas
de problème; nous, il faut faire ça tout de suite, puis, si on ne le fait pas
tout de suite, là, c'est épouvantable, puis on s'enligne vers une catastrophe
économique.
Autre chose qu'on a parlé tantôt, on parlait
de ce que peut accomplir le Vérificateur général. Là, l'opposition leur a donné une
mission, au Vérificateur général, c'est de faire des prévisions économiques.
Ah! Puis là ils se sont retrouvés ensemble
puis ils ont dit : Là, là, on va lui demander de faire des prévisions
économiques. Moi, je suis intervenu — je suis économiste de formation, je sais c'est quoi,
faire des prévisions économiques — je leur ai dit : C'est difficile de demander au Vérificateur
général de faire des prévisions économiques, il n'est pas formé pour ça. Là,
ils disaient : Ah, c'est ça, il n'est
pas formé, donc tu déblatères sur le dos du Vérificateur général. J'ai
dit : Non, je ne déblatère pas sur leur dos, c'est par leur nature, ils n'ont pas de modèles économétriques
puis d'économistes qui servent à faire ça. C'est tout. Ce n'est pas des
mauvais bougres.
Qu'est-ce qui est arrivé finalement? Et là
les gens disaient : Ah, c'est n'importe quoi, ils vont être capables de faire des prévisions économiques, puis ainsi de suite.
Quand on a eu la visite du Vérificateur général en CFP, qu'est-ce qu'il nous a dit? Ah, nous, on ne peut pas faire
des vérifications et des prévisions économiques, on va engager à
l'externe. Ah oui? Bien oui, on va engager à l'externe. Qui est-ce qu'ils vont
engager à l'externe? Des conjoncturistes, des économistes, ils vont engager ça.
Mais ils ne l'ont pas, la formation, mais ils vont engager des gens. O.K.
Le gouvernement du Québec, quand il fait un budget
puis une mise à jour économique comme il fait actuellement, là, qu'est-ce qu'il fait, le gouvernement du
Québec? Il fait des prévisions avec leur modèle, puis ensuite il regarde ce que
donnent leurs prévisions, puis ensuite il regarde les meilleurs conjoncturistes
au Québec… il regarde les meilleurs conjoncturistes
au Québec, puis ils disent : Est-ce que vous êtes d'accord avec ça? Est-ce
que vous êtes d'accord avec ça?
Là,
il faut comprendre que le ministre des Finances, c'est le troisième meilleur
pour évaluer les rentrées de revenus au
Canada, comme institut, puis c'est le meilleur pour évaluer les dépenses au
Canada. Eux autres, ils sortent leur évaluation puis c'est : Qu'est-ce que vous en
pensez? Et là les conjoncturistes regardent avec leurs modèles à eux. On
parle de la caisse Desjardins, on parle de
la Banque Nationale, ainsi de suite. Et tout le temps ils vérifient puis ils
vont dire quoi? Ça concorde. Et même
des fois le gouvernement du Québec est un peu pessimiste dans ses prévisions,
un petit peu, pour justement que
l'ensemble de la communauté dans le privé dise : O.K., on accepte, c'est
correct, vos prévisions sont bonnes.
Et
là vous allez me dire que le Vérificateur général, avec deux externes, va être
capable de dire : Non, non, non, ce n'est pas correct, alors que le ministère des
Finances, qui est prouvé comme étant extrêmement bon dans ses
prévisions, puis l'ensemble des
conjoncturistes au Québec les plus renommés vont, eux, donner leur aval au
ministère des Finances, puis eux vont
être capables d'évaluer puis dire : Ça ne marche pas comme ça, vous avez
mal évalué les revenus ou les dépenses? Ils ne sont pas formés pour ça
puis ils nous l'ont dit, en plus, en commission. Ils ont dit : On n'est
pas formés, on va voir à l'externe. Bien, c'est comme ça que ça fonctionne, M.
le Président.
Vous
savez, ma mère me disait souvent ça : Qui trop embrasse mal étreint. Tu es
bon dans quelque chose, reste donc là-dedans. N'essaie pas d'en faire plus que
la foule en demande, parce que tu peux arriver avec beaucoup de problèmes.
Alors donc,
finalement, le ministère des Finances a accepté et a collaboré avec le
Vérificateur général. Le Vérificateur général est venu au ministère des
Finances à plusieurs reprises. Il continue à y aller et de participer, de
collaborer avec le ministère des Finances.
Il
faut comprendre quelque chose. C'est sûr qu'ils aimeraient ça que ça aille plus
vite, tout le monde aimerait ça. Bien, le
ministère des Finances, actuellement, est en train de faire sa mise à jour
économique et il fait son possible, et même
le Vérificateur général a avoué à quelque part, dire : Bien oui, je
comprends qu'il a un mandat extrêmement lourd, et on avance le mieux
possible. Mais, devant le sentiment d'urgence, encore une fois, du Parti
libéral et du parti… de la CAQ, nous nous sommes rencontrés… Ne bougez
pas, je vais le trouver, je suis un peu mêlé dans mes affaires.
Une voix :
…
M.
Therrien :
Si vous voulez faire un débat, le député de Huntingdon, quand vous voulez, sur
les finances publiques. Ça va me faire
plaisir, M. le député de Huntingdon, je vous attends. Je suis votre voisin, en
plus, vous n'aurez pas grand chemin à faire pour qu'on fasse un débat.
Je pourrais même aller le faire dans votre comté, si vous voulez, ça me ferait
plaisir.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je vous demanderais, M. le député,
là, de ne pas interpeller le député qui a la
parole. Et, M. le député, adressez-vous à la présidence. Ça allait bien
jusque-là. Veuillez poursuivre.
• (16 h 30) •
M.
Therrien : Finalement, les recommandations de la commission,
bon, je sais que mon collègue en a parlé
tantôt, bien, dans les recommandations, on
parlait de procéder immédiatement à l'évaluation des prévisions financières,
qu'elles soient raisonnables, ces
prévisions-là. Et donc finalement, après conciliabule avec le Parti libéral et
la CAQ, finalement, ils ont conclu
également qu'on ne pouvait pas évaluer des prévisions économiques tant et aussi
longtemps qu'elles n'étaient pas sorties. Et ça, au moins, on a été
capables ensemble, à l'unanimité, de finalement expliquer qu'on a beau avoir un
sentiment d'urgence, on a beau vouloir faire plein de choses, mais évaluer les
prévisions économiques avant qu'elles soient sorties, c'est impossible. Et
donc, voyez-vous, le Vérificateur général va évaluer la qualité des chiffres
quand ils seront disponibles, et ils le seront bientôt, parce que ça va être
suite à la mise à jour économique, tout simplement.
Alors,
M. le Président… Mme la Présidente, excusez, Mme la Présidente, il y a eu un
changement. Non, non, mais, écoutez, j'étais
comme un joueur de hockey, j'avais la tête entre les jambes. Il y a des
amateurs de hockey ici. Alors, juste vous dire que le mandat du Vérificateur
général, c'est d'assurer que les méthodes de travail soient optimales. Écoutez celle-là : Il va faire en sorte que
les prévisions économiques soient raisonnables. Quand j'ai posé la question
au VG c'est quoi, «raisonnables», il n'a jamais été capable de me répondre.
Bon, peu importe. Alors, il va évaluer si les prévisions économiques sont
raisonnables, tout simplement. Ça, c'est le mandat du Vérificateur général.
Ce qu'il faut retenir,
c'est que le ministère des Finances collabore, collabore pleinement, que, grâce
à leur performance passée, durant la dernière année, moi, j'ai bien confiance
et je suis convaincu que le Vérificateur général donnera une très bonne note et
suggérera probablement des choses, évidemment, c'est son travail, et que le
ministère des Finances accueillera avec enthousiasme les changements s'il y en
a. Mais je peux vous dire, Mme la Présidente, que le Vérificateur général va
sûrement être impressionné par la qualité du travail de notre équipe et par
l'excellence de notre ministre des Finances. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Alors, juste pour votre…
Une voix :
…
La
Présidente (Mme Poirier) : 18 min 30 s? D'accord.
Alors, juste pour votre information, alors il va rester à la partie gouvernementale 18 min 30 s; à
l'opposition officielle, 37 min 30 s; et à la deuxième
opposition, 1 min 47 s. Alors, M. le député de Chapleau, c'est à
vous.
M. Marc Carrière
M. Carrière :
Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. À mon tour, ça me fait plaisir de
prendre parole et de prendre part à ce débat sur une motion qui a été présentée
le 24 septembre par mon collègue de Louis-Hébert. Quand
on voit le désastre économique dans lequel ce gouvernement est en train de
plonger le Québec, je pense qu'il était
important que le Vérificateur général se penche et se prononce sur la mise à
jour économique. Donc, je vais juste vous
lire la motion, qui était : «Que l'Assemblée nationale mandate le
Vérificateur général du Québec afin d'analyser la mise à jour économique que présentera le ministre
des Finances et de l'Économie relativement à l'année 2013-2014.»
Il
faut se rappeler — et c'est important — que, sur cette motion, le
gouvernement, le Parti québécois, a voté
contre cette motion. Pour quelle raison?
Bien là, on vient de voir le député de Sanguinet, là, qui fait un désaveu du
Vérificateur général, dit qu'il n'a pas les
compétences, qu'il ne peut faire le travail et puis… Est-ce que c'est ça, la
raison, ou est-ce que c'est parce
qu'il ne voulait pas que le Vérificateur général voie le marasme économique
dans lequel ce gouvernement a plongé le Québec, et qu'il amène son
appréciation, et qu'il amène sûrement ses recommandations? On voit que ce
gouvernement avait dit qu'il atteindrait, comme nous l'avions fait lorsque nous
étions au gouvernement, l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2013-2014.
Je pense que… Et
toutes les agences de cotation, les trois agences de cotation que sont Standard
& Poor's, Moody's, DBRS, disaient… Une
des raisons pour lesquelles elles ont gardé la cote du Québec, c'était,
premièrement… lorsque nous étions au gouvernement, c'était le contrôle des
dépenses. Si on regarde à travers les provinces du Canada, il y avait seulement la Colombie-Britannique qui a fait mieux
que nous dans les dernières années sur le contrôle des dépenses et sur l'atteinte des cibles que nous
nous étions fixées. Ça, c'était une des deux raisons pour lesquelles les
agences de cotation nous ont gardé la cote
que nous avions. Et la deuxième, c'était la prévision du retour à l'équilibre
budgétaire en 2013-2014.
Donc, il était
impératif et il est impératif, je pense, d'atteindre cet équilibre budgétaire
là le plus rapidement possible. Cette année,
bien là, on voit, à l'évidence, que ce gouvernement-là ne l'atteindra pas, on
parle présentement d'un déficit
anticipé de 2,3 milliards. Est-ce que ce sera 3 milliards? Est-ce que
ce sera 4 milliards? Avec la panoplie d'annonces qui sont faites
non provisionnées et qu'on voit depuis les dernières semaines, c'est à se
demander qu'est-ce qu'aura l'air le déficit
de cette année, 2013-2014, pour le Québec. Et ce déficit-là, est-ce qu'il va
faire en sorte que les agences de cotation vont dire : Bien là, là,
vous, le Québec, vous nous aviez dit que vous atteindriez l'équilibre
budgétaire en 2013-2014, on voit bien que vous ne l'avez pas fait?
Il y a l'industrie
minière qui est dans un marasme. On a vu dans tous les journaux… On n'appelle
plus ça le Plan Nord, qui était un plan pour les générations futures. Ça
donnait de l'espoir dans les régions du Québec, et c'était également… Quand on veut partager la richesse, il
faut d'abord la créer, et c'était vraiment un plan qui amenait le Québec
à se dépasser, un peu comme… fin des années
70, avec l'ancien premier ministre Robert Bourassa, toute la question du
projet de la Baie James. Donc, on voyait
qu'il y avait un souffle nouveau au Québec, qu'il y avait un espoir, et puis là
on voit, là, dans tout ce que les médias nous rapportent, c'est… on
n'appelle plus ça le Plan Nord, on appelle ça le plan mort.
Donc, c'est assez décourageant,
c'est assez désastreux de voir ce gouvernement-là aller. Il y a la ministre des
Ressources naturelles, qui, par un dogme
quelconque ou un idéalisme quelconque, est contre le développement
minier, est contre le développement des
ressources naturelles, et ce qui fait en sorte… c'est que nos revenus ne sont
pas là, les revenus ne sont pas là, donc qui fait en sorte que l'atteinte du
déficit budgétaire n'y sera pas.
J'en
ai parlé il y a quelques semaines, sur 18 grands projets dans le Nord-du-Québec, il y en a déjà une
douzaine qui sont arrêtés ou sur le point d'arrêter, il y en a d'autres qui sont
compromis. Donc, on voit que toute la question du développement minier, du développement du Nord-du-Québec est vraiment compromise avec ce gouvernement-là. Il y en a même, des gens… Je pense que c'est le président d'Air Saguenay qui
disait : Investir au Québec, «never again». Mais il y a d'autres minières qui l'ont dit également. C'est moins
compliqué d'aller investir en Afrique que ça l'est d'investir ici, au Québec. Pendant ce
temps-là, l'Ontario a compris. Eux, de leur côté, ils ont
pris le Plan Nord que
nous avions mis de l'avant lorsque nous étions au gouvernement et en ont fait le Circle of Fire. Donc, eux, là, ils vont, de façon responsable — en tout cas, je le souhaite — exploiter les ressources naturelles en Ontario. Ce n'est pas bien loin, en Ontario, c'est des voisins de
mon comté. Donc, je
pense qu'ils vont… Et, on
est en train de le voir, ils sont en train de
bénéficier de ce que ce gouvernement-là ici, au Québec, a fait de… a tué le Plan Nord, et ils vont capitaliser sur leurs ressources minières, et ils vont aller de l'avant avec, comme je
disais, le Circle of Fire.
Donc,
je pense que, là-dessus, quand il y a un bon coup qui se fait ici… lorsque nous étions au gouvernement, les bons
coups qui se font au Québec, bien on voit que… — et j'en donnerai
l'exemple, également, des investissements lors
de la crise économique qu'on a eue de 2008 à 2011 — bien là, ici, nous, au Québec, bien on dit : Non, non, on n'en
a pas besoin, des investissements miniers, on tasse ça. Ce n'est pas important pour la ministre des Ressources naturelles. C'est 8 300 emplois qui ont été perdus dans une année
depuis que ce gouvernement a été au pouvoir, 8 300 emplois seulement dans le secteur minier, seulement dans
le secteur minier. C'est plus de 8 000 pertes d'emploi dans le
secteur agroalimentaire, donc… Et ça, c'est
dans les régions du Québec, hein? Ce n'est pas dans les grands centres, ce
n'est pas à Montréal, ce n'est pas
ici, à Québec, ce n'est pas chez nous, à Gatineau, même s'il y a beaucoup
d'entreprises de chacune des régions,
même dans les centres urbains, qui bénéficiaient de la mise sur pied du Plan
Nord. Il y a une entreprise, là, dans mon coin, qui s'appelait Agilis,
qui avait des carnets de commandes pour des conteneurs isolés parce que dans le
Grand Nord, naturellement, il fait très froid, et puis là, maintenant, bien on
voit, là, qu'eux aussi, là, ils ont dû baisser leur production.
Donc, là-dessus, je pense que cette
motion-là, qui est du 24 septembre, que mon collègue a amenée ici … Et je veux le redire parce que je pense que c'est important
de le redire, que le gouvernement, que le Parti québécois a voté contre, ne
voulait pas voir le Vérificateur général se mettre le nez dans la mise à jour
économique que le ministre des Finances va nous déposer je ne sais pas quand.
J'espère que ce sera avant la fin de la session, ne pas attendre que la session
soit terminée, où, là, il va penser qu'il n'y a pas personne qui va voir, là,
cette catastrophe économique de ce gouvernement-là. Donc, je pense que c'est
important, un, que cette mise à jour là soit déposée le plus rapidement possible et, deux, que le
Vérificateur général puisse analyser également quelles sont les projections
d'ici la fin de l'année, d'ici le
31 mars 2014, et de voir quelles sont les solutions à apporter. Comme je
disais tantôt, là, ici, ce gouvernement-là s'enligne vers un déficit, à tout le moins, de 2,3 milliards, et je
pense que tout le monde est inquiet quel sera le chiffre final.
Je veux revenir sur les commentaires
également du député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, qui disait que le ministère était prêt à collaborer. Je pense que, de
notre côté, jamais on n'a mis en doute que le ministère était prêt à collaborer. Ce n'est pas ça, la problématique,
c'est le gouvernement qui ne voulait pas collaborer, qui a voté contre la
motion et qui a tout fait en sorte pour que
ça n'ait pas lieu, cette analyse-là de la part du Vérificateur général. Cette
motion-là a été présentée le 24 septembre, on est aujourd'hui le
19 novembre, et ça a tout pris… Et tantôt, également, on parlait, là, qu'il y a… le collègue de Lévis a été obligé
d'envoyer un subpoena au ministre des Finances. Bien, je pense que ça a tout pris pour que ce gouvernement-là acquiesce à
un ordre de la Chambre, à un vote qui a été pris en bonne et due forme.
Donc, là-dessus, c'est important, je pense que c'est urgent que le Vérificateur
général se penche le plus rapidement possible,
et comme… Juste rectifier les faits, ce n'est pas le ministère qui est mis en
cause. Je suis convaincu, et tout le monde ici, en cette Chambre, est convaincu des
compétences du ministère des Finances. Et ce qu'on est également convaincus, ici, de notre
côté de la Chambre, c'est de l'incompétence de ce gouvernement-là...
•
(16 h 40) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le leader du gouvernement.
M.
Traversy : Oui. Je demanderais à mon collègue, là, de faire
attention à ses propos, là, surtout qu'ils sont antiparlementaires à cette Chambre. Même s'il ne s'adresse pas à un
individu directement, il sait très bien qu'en s'adressant à un groupe cela revient au même. Alors, je vous
demanderais de continuer, mais en ayant des propos plus appropriés.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, je suis sûre d'avoir
votre collaboration, M. le député de Chapleau. On va avoir de la modération, ça
a toujours meilleur goût. Oui, monsieur le…
Une
voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Oui. Vous pouvez vous asseoir, M. le député de Chapleau.
Oui, c'est vous, ça.
M.
Hamad : Mme la Présidente...
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Monsieur le...
M.
Hamad : ...propos antiparlementaires, à mes connaissances. Il parlait d'incompétence, alors il n'a pas visé personne.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, je n'ai...
Une
voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Merci. Alors, je n'ai pas du tout utilisé ça, j'ai demandé au député de la modération dans ses
propos, M. le député de Louis-Hébert. Et je sais que je vais avoir sa
collaboration, n'est-ce pas? Merci.
M.
Carrière : Effectivement, vous avez ma collaboration. Je
parlais de l'incompétence de ce gouvernement, et non d'une personne en
particulier.
Une
voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Je pense que je viens de vous demander d'avoir de la modération
dans vos propos, je pense que j'ai été claire.
Vous m'avez dit que vous me donneriez votre collaboration, merci.
M. Carrière : Merci, Mme
la Présidente. Je veux également, après avoir rectifié les faits, là,
concernant le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, je veux également rectifier les faits de ce
que vient d'affirmer le député de Sanguinet,
qu'il y a quelques points, là, qui m'ont fait sursauter, qui ont sûrement fait sursauter bien des gens. Premièrement,
il parlait de la dette, qui a baissé, et il attribuait ça au contrôle des
dépenses. Mais j'ai le regret de lui dire, là,
c'est que la raison pour laquelle la dette a
peut-être baissé par rapport au PIB, naturellement, de
55 % à 53 %, c'est que ce
gouvernement-là a baissé les investissements
de 15 milliards cette année,
15 milliards de moins d'investissement dans
les routes, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans tout ce que le... dans les infrastructures au Québec. Vous
vous rappellerez que nous, lorsque nous étions au
gouvernement, nous avons passé une loi qui dit que maintenant, le maintien des infrastructures, donc notre capital, il est
important d'en prendre soin et de le maintenir dans un bon état. Ce que fait le
gouvernement, c'est de baisser les investissements de 15 milliards de
dollars.
Tantôt, ils trouvaient ça drôle, ils
faisaient des farces sur la situation économique puis ils disaient qu'ils allaient atteindre leur cible. On voit nettement que,
déjà, on parle, à tout le moins, d'un déficit de 2,3 milliards. Je ne sais
pas si les nouveaux 8 300 chômeurs dans
le secteur minier, je ne sais pas si les nouvelles 8 000 personnes qui ont
perdu leur emploi dans le secteur agroalimentaire trouvaient ça drôle,
tantôt, là, ce qui disait le député de Sanguinet, puis je ne sais pas s'ils trouvent ça drôle, la situation économique du Québec en ce moment. Je ne pense pas qu'ils
la trouvent drôle.
Je vais vous donner un exemple. En Gaspésie, lorsque nous sommes
arrivés au pouvoir en 2003, le taux de chômage dépassait les 20 %. Lorsque nous
avons quitté en 2012, le taux de chômage était descendu à 10 %, 11 %,
il avait été coupé de moitié. En un
an, un an, ce gouvernement du Parti québécois a fait monter le taux de chômage en Gaspésie, il se situe quelque part au 17 %,
18 %. Donc, je ne suis pas sûr qu'eux autres trouvent ça bien drôle non plus, la
situation économique de ce gouvernement-là. Donc, ça, c'est un premier fait que
veux rétablir.
Tantôt,
il a parlé également de la crise économique, qui a été la pire crise économique mondiale depuis 1929. Et je ne sais pas sur quelle planète il était à
cette époque-là, mais même Bernard Landry l'a confirmé, que c'est au
Québec où on s'en est le mieux sortis. Comment on s'en est le mieux sortis? Par
des investissements massifs dans nos infrastructures.
C'est 45 milliards de dollars d'investissement sur cinq ans pour faire
travailler plus de 100 000 personnes. Au lieu de les envoyer au chômage, comme ce gouvernement-là fait
présentement, nous avons décidé de les garder en emploi. Premièrement, on a rénové nos infrastructures, on a créé de
nouvelles infrastructures, que ce soient
des écoles, des hôpitaux. Je regarde juste dans ma région : l'urgence
de l'Hôpital de Gatineau, l'urgence de l'Hôpital de Hull, les différentes urgences,
le Centre de cancérologie à l'Hôpital de Gatineau. Chez
nous, les routes… partout à travers le Québec,
on voyait des cônes orange partout. Pourquoi? Pour garder les travailleurs à
l'emploi. Ça a été la même chose dans les
écoles. Le cégep de l'Outaouais, chez nous, 22,4 millions que j'ai eu le
plaisir d'annoncer en juin 2012 pour augmenter le nombre d'étudiants au cégep de l'Outaouais. À l'époque, même… Tantôt, le député de Sanguinet disait qu'on avait vécu la pire crise économique, il y avait même la
première ministre qui disait à l'époque qu'on devrait faire des plus gros
déficits. Mais je pense, là-dessus, que c'est important de rectifier les faits.
Donc, le 4 novembre dernier, il y a eu l'audition de la Commission des finances publiques où elle a entendu le Vérificateur
général du Québec, qui est venu nous dire, un, qu'il est prêt à collaborer,
qu'il est prêt à le faire. Il y a même dans sa lettre du 3 octobre dernier qu'il
disait qu'il est prêt à le faire promptement, qu'il est prêt à le fairerapidement. Et puis ce
n'est pas une première, hein? À l'époque, là, le gouvernement disait que ça ne s'était jamais fait, etc. Il y amême le Vérificateur général qui a confirmé qu'en 2008 ça s'était fait, à l'époque où
nous étions au gouvernement.
Donc, je pense que cette motion-là a toute
sa valeur, a toute sa légitimité, et il est important que, le plus rapidement possible, cette mise à jour économique soit déposée par le ministre des Finances pour
que, un, on ait le portrait réel des finances du Québec et, de deux, pour que le Vérificateur général
puisse venir analyser cette mise à jour économique et puisse nous faire part,
un, de ses recommandations et, deux, de son appréciation de cette mise à jour économique
là.
Alors,
là-dessus, je vais laisser le tour à mes collègues également de se prononcer,
mais je pense que, le plus rapidement possible, c'est important que le Vérificateur général puisse venir se prononcer sur la mise à jour économique, que nous souhaitons qu'elle soit déposée avant
la fin de la session. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Chapleau. Alors, je suis prête à entendre un prochain intervenant, M.
le député de Louis-Hébert.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, Mme la Présidente.
Nous sommes là, Mme la Présidente... D'abord, je veux rectifier et souligner un fait important, Mme la Présidente, je trouve
ça décevant d'attaquer les compétences du VG. J'entends le député de Sanguinet qui dit :
Le VG n'a pas la compétence pour faire des analyses économiques. Il a fait tout
un plaidoyer là-dessus, Mme la Présidente, et je trouve ça décevant d'un membre
de l'Assemblée nationale qui
représente un parti ici, au gouvernement, qui dit que le VG n'a pas les
compétences. Il a oublié une chose importante, Mme la
Présidente,le
VG, c'est une institution, ce n'est pas une personne. La
personne du VG, Mme la
Présidente, il est
comptable agréé, avec des compétences très reconnues, mais aussi, par ses compétences, il
peut faire appel à des spécialistes quand il a besoin dans tous ses
mandats, et ça, ça a toujours été, Mme la Présidente. Et je suis très déçu, Mme
la Présidente, de voir comment ce gouvernement-là attaque la compétence du Vérificateur général, qui a été élu ici à l'unanimité par
les membres de
l'Assemblée
nationale, puis ils
mettent en cause ses capacités de réaliser des mandats. Et pourtant, Mme la
Présidente, le VG, il est venu nous dire que
son patron, son grand patron, du VG, c'est l'Assemblée
nationale. Le VG, Mme la Présidente, représente les intérêts des citoyens
du Québec par le biais de l'Assemblée nationale, et, le VG le sait très
bien, quand il a un mandat spécial, un mandat
qui dépasse les compétences de son personnel, il est assez intelligent pour
aller chercher les compétences nécessaires pour réaliser un mandat donné par l'Assemblée nationale.
Et on trouve ça décevant, cette... on ne
comprend pas, Mme la
Présidente, pourquoi
cette volonté-là de bloquer le VG à faire
cette vérification-là. Je ne comprends pas pourquoi. Normalement, lorsqu'on le
fait, c'est parce qu'on a des raisons à cacher quelque chose. Sinon, on ne le fera pas, et je ne
comprends pas pourquoi tout ce cirque-là qu'on
fait pour bloquer le VG de faire son travail.
Pourtant, Mme la Présidente, le Vérificateur
général, lorsqu'il y a eu
une motion le 24 septembre, lorsqu'il
s'est présenté ici, à l'Assemblée nationale, Mme la Présidente, le 4 novembre, ça faisait 40 jours,
40 jours où la motion a été votée, et
le VG n'a pas réussi encore à commencer son travail. Pourtant, le VG, le
lendemain, il a annoncé, dit que ça lui fait plaisir d'avoir le mandat
de l'Assemblée nationale et il voulait réaliser ce mandat-là avec l'équipe qu'il a,
le mandat qui est donné par l'Assemblée
nationale. 40 jours après, le VG n'était
même pas capable de commencer son mandat. Et
ce qui est surprenant, Mme la Présidente,
je ne comprends pas, le 3 octobre, le VG écrit au sous-ministre des Finances pour préciser, d'abord et avant tout, son mandat et
lui demandant, évidemment, la collaboration du ministère des Finances pour réaliser son mandat.
•
(16 h 50) •
Et
le VG, en même temps, Mme la Présidente, il a demandé au ministre
des Finances, au ministère des Finances, de lui proposer une personne qui va
être le lien entre le VG et le ministère et lui demande… le 3 octobre, il lui dit, au ministère des
Finances, il dit : Le 8 octobre, si c'est possible, d'avoir le nom.
Savez-vous quelle est la réponse du ministère des Finances, Mme la
Présidente? La réponse est venue le 17 octobre. Le ministère des Finances et ce
gouvernement-là ont passé neuf jours à
chercher dans leur organigramme qui qui a été le sous-ministre responsable
des relations avec le VG. Ça a pris neuf
jours à regarder un organigramme d'un ministère pour trouver qui est le sous-ministre.
C'est comme si on avait 1 000
sous-ministres responsables des relations avec le VG. Ça a pris neuf jours à
regarder un organigramme pour trouver
un nom, puis ils ont écrit le 17 octobre pour donner le nom du sous-ministre.
Vous trouvez ça, Mme la Présidente,
sérieux, cette affaire-là, de fouiller dans un organigramme pendant neuf jours
pour trouver, finalement, le nom du
sous-ministre? Ça, c'est une belle preuve de collaboration entre le
gouvernement et le VG, Mme la Présidente. Je ne sais pas combien de sous-ministres il y en a au ministère des
Finances, mais, sûrement, il n'y en a pas 1 000 puis il n'y en a
pas 500. Mettons qu'il y en a 15, ils ont pris à peu près deux sous-ministres à
vérifier par jour pour voir qui qui est responsable pour répondre au VG, Mme la
Présidente. Ça, c'est la preuve concrète de leur volonté.
Deuxièmement, Mme la Présidente, je vois des passages dans la lettre… En
passant, une lettre qui est écrite au VG, il est clair que le ministre l'a approuvée parce que,
sinon, cette lettre-là ne partira pas au VG pour donner des directives clairesau VG. Et je lis ici,
Mme la Présidente, c'est que la moitié de la lettre, c'est pour faire la
démonstration que le ministère des
Finances peut bloquer le VG à faire de la vérification, puis il disaient au
VG — je dois citer, Mme la Présidente,
c'est le quatrième paragraphe : «En effet, même si le Vérificateur général
relève de l'Assemblée nationale — alors — la loi [de la vérification
générale] prévoit que seul le gouvernement [et/ou] le Conseil [de] trésor peut
lui confier [des mandats].» Et c'était
surprenant, Mme la Présidente, c'est que le VG, quand il est venu ici, à
l'Assemblée nationale, nous a fait la démonstration claire et nette que,
lorsque le VG a un mandat de l'Assemblée nationale, il a pleine autorité
d'aller faire les vérifications.
Et
en plus, Mme la Présidente, c'est que, dans la demande du ministère des
Finances au VG — et ça, c'est frappant, Mme
la Présidente, de voir ça — c'est
que, tout en rappelant que ce travail ne peut résulter d'un mandat de l'Assemblée nationale, le ministère accepte,
conformément aux lois, de le laisser faire de la vérification. Mme la
Présidente, je pense, en termes de
démocratie simple, là, l'Assemblée nationale, c'est le patron de tout le monde.
Mme la Présidente, ici, à l'Assemblée nationale, c'est les élus du
peuple du Québec. Quand les élus du peuple du Québec envoient un message clair
à une organisation qui relève de l'Assemblée nationale, je pense que personne
ne peut aller contre cette volonté-là de
l'Assemblée nationale, et surtout un organisme public qui relève du
gouvernement du Québec, et l'Assemblée nationale est suprême à ce
niveau-là, Mme la Présidente.
Et
en plus, Mme la Présidente, c'est que le ministère des Finances demande au VG
de lui fournir son plan de travail avant de commencer pour prendre connaissance
et presque approuver le plan de travail du VG. Moi, je n'ai jamais vu ça, Mme
la Présidente. J'ai eu l'occasion d'avoir l'honneur de cinq, six ministères,
quand le VG arrivait dans un ministère… Et,
je suis convaincu, le doyen de l'Assemblée nationale n'a jamais vécu ça dans
tous les ministères qu'il a occupés,
que, quand le VG arrive dans son ministère, de lui dire, au VG : Attendez
un peu, le Vérificateur général, vous
ne faites rien ici avant… Soumettez-moi votre plan de travail, je vais
l'approuver, puis, après ça, M. le Vérificateur général, vous pouvez
aller faire votre vérification après. Jamais. Jamais. En tout cas, dans mon cas
à moi, Mme la Présidente, et, je pense, le
cas de mes collègues, on n'a jamais, jamais intervenu dans un mandat de
vérification que le VG fait dans un
ministère. Au contraire, nous sommes heureux que le Vérificateur général fait
ses mandats parce que ça nous amène un éclairage important sur la
gestion, sur les projets, sur des choses à améliorer. Puis c'est important, son
rôle, Mme la Présidente, parce que c'est un éclairage externe qui vient nous
donner une opinion sur le fonctionnement du ministère,
et des fois… et ça arrive, Mme la Présidente, qu'il y ait des choses à
améliorer, des choses à faire, des choses qui étaient mal faites, puis il faut recommencer, puis c'est bon de le
faire. Sinon, comment on peut s'améliorer? Alors, c'est le mandat de VG,
et là on voit la résistance.
Mme la Présidente, le VG, le Vérificateur
général, il a eu le courage, il a eu le courage de le dire que son mandat ne se réalise pas à la vitesse qu'il souhaite faire parce qu'il n'obtient pas les documents. Imaginez qu'on prend neuf jours pour nommer le sous-ministre. On ne l'a pas créé, le sous-ministre, là, il doit être quelque part dans un bureau, là, puis on a fini de le trouver après neuf jours. Imaginez,
ça, c'est un nom sur un organigramme. Imaginez, si le VG demande des documents, ça va prendre
combien de jours pour trouver les documents? Ce
n'est pas normal, et il y
a probablement une volonté politique parce que c'est… On voit, là, ici, par l'intervention, ça fait la preuve ici, Mme la Présidente, ce
n'est pas la volonté des fonctionnaires du ministère des Finances de bloquer ce mandat-là. On voit la
volonté ici par l'intervention de mes collègues qui m'ont
précédé. On a vu le député de Sanguinet, il trouve que ce n'est pas bon, ce n'est pas normal qu'on
demande au gouvernement de se faire vérifier.
Pourquoi qu'on
fait ça, Mme la
Présidente? Récemment, on
a vu l'Ontario sortir ses résultats et on a vu, les résultats de l'Ontario, Mme la Présidente, démontrent bien qu'ils ont respecté ces prévisions économiques, ils ont
respecté ce qu'ils ont prévu en croissance,
en dépenses, en revenus. Le gouvernement canadien, il a fait la même chose. Il n'y a pas longtemps, le ministre Flaherty, le ministre
des Finances, il a fait
ça. Mais ici, Mme la
Présidente, on ne
respecte pas ces prévisions-là. C'est bien
beau dire qu'on est les meilleurs pour faire des prévisions, mais, si on ne les
respecte pas, Mme la Présidente, ça met en doute sur la capacité de livrer.
Puis,
lorsqu'on
entend le ministre des Finances… Quand il voit ses revenus baisser, il sort puis il accuse
les Québécois,
de dire : Aïe! vous autres, les Québécois, là, vous avez épargné plus cet été, là. C'est ça, le problème de consommation,
vous ne consommez pas assez, vous épargnez. Mme
la Présidente, j'ai déjà mis au défi le monde
ici, s'il y en a, cet été, qui ont épargné plus qu'ils
ont dépensé. C'est impossible, Mme la Présidente.
D'ailleurs, on le
voit dans toutes les données. Récemment, Desjardins a sorti une étude sur la confiance des Québécois, où la confiance
des Québécois, les consommateurs, a baissé encore
une fois, est à la baisse continue, la confiance. Et ça, c'est majeur parce que la confiance, lorsqu'elle est à la baisse, la consommation est à la baisse, et ça
veut dire que les revenus de l'État sont à la baisse, Mme la
Présidente.
Donc,
nous voulons avoir un éclairage. Nous voulons avoir un éclairage sur l'état des finances parce que le nouveau slogan de ce gouvernement-là :Tout va bien. Tout va
bien depuis l'année… Il y
a eu un mois qu'il y a eu
des bonnes créations d'emplois, on était
contents pour ça. Mais, lorsqu'on regarde, depuis 2013, quel est l'état de la création
d'emplois au Québec, depuis 2013, début de l'année, il n'y a pas eu beaucoup de création
d'emplois depuis 2013. Il n'y a pas eu des emplois créés depuis 2013, le début de
l'année. Si j'étais dans ce gouvernement-là, je pense que le slogan, je
le changerais, le Tout va bien. Puis tous les économistes, la majorité
des journalistes disent… sont tous unanimes sur l'état des finances publiques de ce gouvernement-là.
Combien de fois qu'on
a entendu le ministre des Finances, la première ministre dire : L'objectif d'équilibre budgétaire,
il va être atteint, il va être respecté? À combien de reprises ils l'ont
répété? Là, depuis un mois, ils ont une petite faiblesse là-dessus. Là, il y a une petite gêne, plutôt. Il y a une petite gêne de
dire : Oui, peut-être, l'équilibre budgétaire, 2013-2014, ne sera pas atteint, peut-être. Mais il y a une gêne, là, ça commence, puis ils nous préparent pour avoir une surprise, là, quand ils vont faire la mise
à jour économique. On l'attend avec patience, Mme
la Présidente, on a hâte de voir les résultats
de…
Et,
évidemment, cette commission-là a pour but de comprendre… encore une fois, de demander au ministre des Finances quel est l'état des finances du Québec. Est-ce que les revenus qu'il a prévus dans son
budget sont là? S'ils ne sont pas là, comme on le sait, parce qu'on a vu, le mois de juillet, ils
n'étaient pas là, à quelle hauteur qu'ils ne sont pas là? Est-ce que ce qu'il a promis avec sa politique économique, de créer
des investissements… quels sont les investissements qui ont été réalisés au Québec? Est-ce que ça répond exactement à ce qu'on a prévu dans le budget?
C'est simple, ce qu'on lui demande.
Puis,
je le dis aujourd'hui, s'il m'écoute ou ses attachés
politiques… vont préparer pour les questions. On prend son budget, on prend ses prévisions économiques, on dit :
Voilà, qu'est-ce que vous avez prévu? Dites-nous, est-ce quevous êtes toujours dans la même direction? Est-ce que les
chiffres, toujours, sont bons? Puis combien vous avez prévu? Et combien vous avez actuellement? Puis c'est quoi, la
différence? Et pourquoi la différence?
• (17 heures) •
Mme la Présidente, on a constaté… Ça va faire un an
depuis… peut-être cette semaine, un an que le budget a été approuvé, et là, un
an après, un an d'un budget, on est capables d'avoir une bonne idée de l'effet
du budget qui a étéadopté il y a un an. On va voir si c'était un budget qui est supposé
faire le développement économique, augmenter les investissements privés. Si on prend le discours inaugural de la première ministre, c'était
un discours qui disait : Avec mon
budget, je vais créer la richesse au Québec, je vais créer des investissements au Québec et je vais exploiter le pétrole, je vais faire ci, je vais faire ça. Puis on
constate récemment,
avec l'étude Fraser, Mme la Présidente, que... Il n'y a pas longtemps, je me
souviens, en 2002-2003, lorsque le
vice-premier ministre était ministre des Ressources naturelles, il était fier, lui, de voir Fraser dire que le
meilleur endroit au Québec pour investir dans le domaine minier, c'était au
Québec. Aujourd'hui, la même institution, elle dit que le rang du Québec, c'est 140… 137e au monde, Mme la Présidente. Ce qu'ils ont après nous, là, c'est qui? C'est des
pays en guerre.
C'est l'Irak, la Syrie.
Mme la Présidente, quand on voit ça, avec toute la fierté qu'on a, tous les Québécois… Peu
importe quel parti politique, nous sommes tous fiers du Québec, puis on voit que notre
rang est rendu dans les derniers, dans les... la confiance des investisseurs
dans le domaine pétrole et gaz.
Il y a une raison de
ça. Ce n'est pas un phénomène mondial. À chaque fois qu'on dit : Ah! ça
va mal au Québec,
ça va mal partout…
c'est parce que ça va mal partout. C'est drôle, l'Ontario respecte ses
prévisions, le Canada respecte ses prévisions. Puis pourtant l'Ontario,
c'est notre voisin. Et
donc c'est faux. Puis en
plus, lorsqu'on dit que ça va mal partout… On n'est pas sur une île. Comment ça se fait qu'il y a une
création d'emplois ailleurs, puis ici on n'a rien créé depuis 2013?
Comment ça se fait? Comment ça se fait que la confiance des consommateurs ici
baisse, puis
aujourd'hui, aujourd'hui, la Banque du
Canada disait qu'elle va peut-être augmenter son taux hypothécaire parce que la
croissance augmente? La croissance augmente ailleurs dans nos voisins... chez nos voisins, puis ici elle baisse.
Mme la Présidente, on est isolés. Il y a une raison, il y a une raison de ça. Et évidemment elle n'est pas toute la faute du gouvernement, il faut être réalistes, mais quand même, lorsqu'on voit que le gouvernement a un rôle
important dans l'économie... Quand un gouvernement gère 70 milliards de
budget dans une économie... dans un PIB de 300 milliards, Mme la
Présidente, le gouvernement a un rôle important dans l'économie du Québec, un
rôle important pour stimuler l'investissement, pour augmenter la confiance,
freiner la décroissance économique. Puis d'ailleurs le Québec,
Mme la Présidente...
Nous avons réussi à faire ça en 2008-2009. Je
me souviens, Mme la Présidente. On a agi sur plusieurs fronts. Le premier front que nous avons fait, c'est l'adoption de la loi n° 1 sur
les régimes de retraite, qui a aidé les entreprises à passer à
travers la crise, un des
éléments. Deuxième geste que nous avons posé, c'est le Pacte pour l'emploi. Le Pacte pour l'emploi, c'est 1,5 milliard que nous avons réussi à aller chercher de
l'argent du fédéral pour la formation, ce que ce gouvernement-là aujourd'hui n'est pas capable de faire. On l'a fait avec les
syndicats, les travailleurs, les patronats, ensemble. Puis, avec
le Pacte pour l'emploi, Mme
la Présidente, on a aidé
les travailleurs à maintenir leurs emplois, on
a aidé les entreprises à maintenir les travailleurs, puis le programme d'infrastructure, des programmes économiques qu'on a mis en place pour aider les entreprises… passer la période où les
banques ne voulaient plus donner... faire des prêts, des prêts pour les entreprises. Mme la Présidente, avec
ces mesures-là, le Québec est bien sorti.
Et d'ailleurs le premier ministre
M. Landry, il l'a dit, il l'a dit, c'est le Québec qui est mieux sorti, dans toute l'Amérique du Nord, face à la crise; puis il parlait de notre gouvernement. Mais aujourd'hui on n'est pas en crise économique...
Une voix : ...
M.
Hamad : Pardon?
Une
voix : ...
M.
Hamad :
Oui? Non, c'est correct. C'est correct, merci. Alors, Mme
la Présidente, c'est qu'aujourd'hui on
n'est pas en crise économique. Et malgré tout on réussit encore moins à créer des
emplois dans une période où peut-être on peut profiter, par exemple, de la relance de l'économie des États-Unis, parce que, les États-Unis, leur économie performe mieux qu'il y a deux ans, trois
ans, Mme la Présidente. Et les autres provinces, nos voisins, ils profitent de cette lancée-là de l'économie américaine.
Alors,
Mme la Présidente, c'est
que, lorsque... On entend
souvent le ministre des
Finances, la première ministre qui se lèvent puis ils
disent : Ah!
tout va bien, tout va
bien, il n'y a pas de
problème. Ah! l'emploi,
il n'y a pas de problème, par rapport à
l'année passée, vous ne prenez pas le même...
Puis là ils sortent leur... Là, ils ont appris
ça, ils sortent leur histogramme pour montrer les résultats, tout ça, puis ils
montrent que tout va bien. Puis ils reviennent chez eux, au ministère, tout va
bien.
Donc, quand ils pensent que tout va
bien, ils ne posent pas des vrais gestes, parce que, là, ils disent : On
n'a pas besoin
de poser des gestes, tout va bien. L'emploi va bien, l'économie va bien. Ça, Mme la Présidente, c'est inquiétant. La première solution qu'on peut apporter à un
problème, c'est au moins... la première solution, c'est de connaître le
problème. Si on ne connaît pas qu'il y a un problème, on ne réussit jamais à
régler le problème.
Puis
ce gouvernement-là ne reconnaît pas qu'il n'y a pas de création d'emplois depuis 2013, début 2013, Mme la Présidente. Ils ont fait des séries d'annonces,
septembre, octobre... Je vais te dire, là, les limousines des ministres, ça consommait du gaz en maudit. Ils s'en allaient cinq ministres pour
annoncer trois, quatre
emplois chaque. Puis là
ils s'en allaient à une autre annonce, puis je
ne sais pas comment ils ont géré leurs agendas, mais ça
allait, ça allait, ça pesait sur le gaz sur les annonces. Puis là, le dernier, là, dans
Bécancour, ils étaient cinq ministres pour 15 emplois… ou trois ministres pour
15 emplois. En tout cas, il y avait cinq,
peut-être, emplois par ministre, puis là ça coûtait plus de gaz que le coût de l'emploi, Mme la
Présidente. Et là on annonçait, on annonçait des emplois à gauche et à droite.
On annonçait des budgets, on annonçait des politiques. Mais c'est bien beau
annoncer ça, Mme la Présidente, mais, à un moment donné, il faut trouver l'argent pour dépenser ça. Puis en plus on
a reconnu, un peu plus tard, que le budget, il ne balancera pas. C'est sûr, qu'ils disaient.
Probablement, on n'aura
pas un équilibre en 2013-2014.
Combien de fois on a entendu ici, à
l'Assemblée nationale, de dire : On va respecter
les objectifs! Combien de fois ils ont
dit : On va avoir l'équilibre budgétaire! Et, Mme la Présidente,
c'est décevant.
Et, pour ça, nous, comme parlementaires, représentants du peuple, Mme la Présidente, la
seule sortie, pour nous, qui va soulager les citoyens, qui sont inquiets de
voir quel est l'état des finances publiques, c'est le Vérificateur général,
qui est nommé à l'unanimité par l'Assemblée
nationale. Et on demande que le Vérificateur général jette un coup d'oeil sur
les prévisions économiques. Puis le vérificateur nous a dit carrément, il
dit : Je vais faire appel à des… Et d'ailleurs il nous a dit que l'Ontario le faisait. Et l'Ontario, ils l'ont fait. Puis
le Vérificateur général a fait appel à des spécialistes, qui sont venus l'aider à faire la vérification et
l'analyse des mises à jour économiques. Il nous a dit… en même temps, il
dit : Ça va prendre un peu plus de temps que vous pensiez avoir. On a dit :
Parfait. Vous êtes la référence. Si vous nous dites que vous voulez faire ça
après, parfait, on va suivre vos recommandations, parce que vous êtes le spécialiste. Nous, on veut avoir
l'information.
Et on a accepté, en
passant, la proposition qui a été faite par le député de Sanguinet, et le
député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
qui nous a dit : On peut-u écrire une phrase, dans la résolution, de
dire : Dès que possible, faire la vérification? On a accepté. On a accepté parce qu'on trouvait ça
raisonnable. Ce qui est l'objectif à atteindre, c'est vraiment avoir l'opinion
du Vérificateur général. On ne veut pas que le Vérificateur général remplace la
stratégie économique, on ne veut pas qu'il
fasse refaire la stratégie économique du gouvernement, on ne veut pas non plus
qu'il commente sur les orientations économiques. On veut qu'il commente sur les
bases… les données de base. Quand le gouvernement
dit : Tout va bien, bien, on veut savoir du Vérificateur général : Est-ce
que c'est vrai que tout va bien? Est-ce que
c'est vrai qu'il y a des créations d'emplois de 65 000 par rapport à
l'année passée, ou il n'y en a pas, de création d'emplois, depuis 2013? C'est
ça qu'on veut savoir, Mme la Présidente. On veut savoir : Les
prévisions qui sont là, en place, sont-u raisonnables, réalistes? Est-ce que ça
représente une crédibilité? C'est ça qu'on veut savoir, Mme la Présidente.
Et
je suis convaincu que la compétence au ministère des Finances… J'ai eu la chance
de côtoyer plusieurs dans le ministère des
Finances. Je n'ai aucun doute, là, ils sont capables de faire la job
facilement. C'est les orientations de ce
gouvernement-là que nous questionnons aujourd'hui, et, pour nous, la seule
porte de sortie, pour nous, c'est fier au Vérificateur général, qui va faire la vérification et
nous permette de sécuriser, de rassurer les Québécois sur l'état des finances. Lorsqu'on a un discours d'un ministre…
Vous savez, le ministre des Finances, quand il parle, c'est très
important parce que c'est engageant pour un gouvernement. Puis, quand il
dit : Moi, j'atteins l'équilibre budgétaire… Ça fait plusieurs fois qu'il
le dit. Puis là on commence à sentir qu'il y a une contradiction entre les
deux, Mme la Présidente. C'est inquiétant. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : M. le ministre de l'Agriculture et de
l'Alimentation, vous voulez prendre la parole?
M.
Gendron :
Bien sûr, madame.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Bien sûr. Alors, allez-y.
• (17 h 10) •
M.
Gendron : Je veux prendre la parole, certain.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Alors, pour votre indication, vous avez
18 min 30 s.
M. François Gendron
M.
Gendron : Ah! je ne prendrai pas les 18 minutes, mais
je suis tellement renversé par ce que je viens
d'entendre que je ne croyais pas… il me semble que je n'ai pas le droit, là, de laisser passer ça.
Deux choses. Mais, sur les faits, j'ai
assez d'expérience dans cette Assemblée pour dire que bien sûr que notre gouvernement est
100 % d'accord avec le rôle du Vérificateur général. Ça s'adonne qu'on
connaît la loi.
Mais tous les non-dits
dans l'intervention de mon collègue de Charlesbourg, que je respecte… Et j'en
cite juste un exemple : Jamais un
gouvernement responsable n'intervient dans le mandat d'un VG lorsqu'il s'agit
de sa propre initiative. Lorsqu'un Vérificateur
général décide, année après année — pour l'avoir vécu tellement d'années — décide de faire une intervention structurée, valable dans un ministère donné, pas sur la base de prévisions… Ça, ce n'est pas son rôle. Et ce n'est pas péjoratif, ce n'est pas contre le Vérificateur général. Il y a un bout pour dire n'importe
quoi. À un moment donné, on a l'obligation de
respecter un petit peu certains éléments, connus par le député qui vient d'intervenir. La loi est on ne peut
plus claire : le gouvernement — pas l'Assemblée nationale — a le droit de donner des mandats additionnels de vérification pour qu'un vérificateur général
puisse apprécier davantage des données sur la base de résultats. Pas sur
la base de prévisions, je n'ai jamais vu ça.
Je n'ai jamais vu ça, demander à un vérificateur général : Tu peux venir…
Peux-tu venir faire l'évaluation d'un
ministère pour valider des orientations? Il a tout dit, tu sais, toutes sortes
de choses ont passé dans son intervention, je pourrais citer une série
d'exemples, et c'est surtout là-dessus, Mme la Présidente, que je voulais au moins apporter une très, très modeste correction,
parce que ça donne peu à faire. Quand on se permet le type
d'intervention que je viens d'entendre, ça
ne donne pas beaucoup, là, de dire : Bien, je vais essayer de lui donner
quelques indications comment ça fonctionne, ils vont continuer à faire ce que je viens d'entendre.
Je
déboule des affaires, là. On n'a pas créé aucun emploi en 2013, il a dit ça à
peu près 17 fois. Juste les deux derniers
mois, là, ils viennent de corriger à peu près toute l'année, là, toute l'année.
Les deux derniers mois, là, tu as beau faire les figures que vous voulez, là…
Des voix :
…
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Un instant, un
petit instant. Il y a un député qui a la parole, vous vous adressez
à moi. Et je demanderais la collaboration du député de
Louis-Hébert, de ne pas interpeller son collègue d'en face, avec sa collaboration, naturellement. Merci. M. le
ministre.
M.
Gendron : …à vous, c'est sûr que c'est à vous que je vais vous dire
ça. On a créé des emplois, parce qu'effectivement on a remis le Québec sur les
bonnes plaques. Il
y a toujours un bout, là. Ces
gens-là sont venus nous faire accroire… Toutes les phrases ne marchent pas, là.
Il dit : Pour agir sur quelque chose, il faut connaître le problème.
Aïe, il faut-u être mêlé! Ces gens-là, là, qui ont erré pas à peu près dans la
connaissance exacte du coût de remplacement du nucléaire à Bécancour, puis : Non, non, non, on y va pareil parce
que c'est une bonne décision, c'est une bonne affaire. Écoutez, 4,5 milliards d'erreur qu'ils
connaissaient tous. Le ministre des Ressources naturelles le savait, le
gouvernement le savait, les gens qui
voulaient continuer à diriger le Québec connaissaient cette réalité-là. Pour
sauver trois, quatre emplois, pour
faire de la politique plate et partisane, ce dont les Québécois sont tannés
comme ce n'est pas possible, on n'a pas donné l'heure juste, puis ils
vont venir nous faire des leçons en disant toute chose et son contraire. Pas d'emploi pour 2013, ça ne passe pas ici, c'est faux. C'est
complètement erroné, c'est inexact. On a créé passablement d'emplois.
Ce
qui est en cause, disait-il, c'est les orientations de ce gouvernement. Depuis
quand on demande à un vérificateur général de valider les orientations d'un
gouvernement? Je n'ai jamais vu ça depuis 37 ans, ça n'existe pas. Ce
n'est pas correct, faire accroire que
c'est ça qui est en cause. Quand il a joué pendant 10 minutes… 10 minutes il a joué avec son neuf jours à
répondre, désigner le sous-ministre qui serait la bonne personne, Mme la
Présidente, ça n'a aucun sens. Le Vérificateur général, on est fiers de son
rôle. On connaît la loi, on veut qu'il continue à jouer son rôle. On veut
qu'il donne, dans chaque ministère, des appréciations du niveau de dépenses
prévu dans ce que j'appelle les instances officielles.
Quand
un ministre des Finances dépose son budget puis un président du Conseil du
trésor dépose les orientations de
dépenses, qui, en
passant, sont rigoureusement suivies, parce que,
moi, ça fait un petit bout de temps, là...
Jamais ce gouvernement, en neuf ans, ne s'est
approché de la plaque qu'il avait déterminée puis avait fixée. Je veux bien
croire qu'on a salué, là, notre ami M. Bachand, puis, tant mieux, moi, je n'ai aucun problème avec M. Bachand,
mais, le problème, comme ministre des Finances, il n'a jamais rencontré les objectifs
fixés, jamais, jamais, jamais, là. Puis il y a des écarts qui ne sont pas
à peu près, là. Puis là on va endurer ça, là, de se faire dire n'importe quoi?
Le Vérificateur général, dorénavant, ça ne sera plus les dépenses
réelles sur les résultats qu'il va valider, mais ça va être nos prévisions?
C'est quoi, cette affaire-là? Je n'ai jamais vu ça.
Un vérificateur général n'a pas les outils
qu'il lui faut pour agir et faire un travail efficace sur nos prévisions. Je lis, encore là,
intégralement ce qui se disait, là. Le Vérificateur général, moi, justement, à cause de la qualité de sa vérification depuis plusieurs années, je veux qu'il
continue à la faire sur non pas des prévisions mais des résultats. Et là, s'il
y a des ministères qui, effectivement, n'ont pas rencontré les résultats, c'est son rôle de faire
des corrections, c'est son rôle de donner
des conseils. J'ai eu assez de ministères pour savoir que, de temps en temps,
il a fait effectivement le travail pour lequel
il relève de l'Assemblée nationale. Bien oui, la loi relève de l'Assemblée
nationale, il faut qu'il dépose son rapport à l'Assemblée nationale. Mais, quand il a des mandats
extensifs, autres, distinctifs
de son travail historique, habituel, il appartient
au gouvernement
de le lui donner. Alors, c'est ce qui s'est
passé.
Donc, ce qu'on assiste, Mme la Présidente, c'est une joute un peu inutile, en faisant accroire que nous, on n'était pas volontaires pour regarder exactement notre gestion. On est complètement volontaires pour regarder
notre gestionmais sur la base de la base historique. Puis historiquement, là, le vérificateur, c'est sur les résultats
qu'il doit agir. On n'aurait pas posé un
geste, ces gens-là auraient dit : On s'en est sorti plus vite que d'autres avec la crise. Je comprends. Àquel coût, Mme la Présidente? À quel coût? Le programme d'infrastructure, ça fait plusieurs fois que j'en parle, est-ce que notre gouvernement actuel était
pour leur programme d'infrastructure? La réponse, c'est oui, mais pas à la hauteur du gaspillage puis de la friture qui s'est passée
sur à peu près… Écoute il y a eu de la
surchauffe, puis on a payé pour rien. On a payé pour rien 25 %, 30 %, 40 % de plus, complètement pour rien. Aujourd'hui,
il est sur notre service de dette. Aujourd'hui,
il est sur les générations futures. Ce n'est
pas responsable, agir de même. C'est ça, la dure et froide réalité qu'on a héritée.
Moi, le programme d'infrastructure, j'ai toujours été pour,
mais j'ai toujours été contre le niveau qu'ils l'ont monté, à un niveau tellement élevé qu'il y a eu de la surchauffe. Quand
il y a de la surchauffe, il y a de la collusion, il y a de la corruption. Puis
il y en a-tu eu à votre goût, Mme la Présidente? Bien, il me semble qu'il y en
a eu assez, là, on n'entend parler que de ça. Puis il y a une commission
d'enquête qui nous le prouve tous les jours. Puis l'UPAC, elle débarque où, vous
pensez? Elle débarque quasiment toujours à la même place. Elle débarque
toujours à la même place, je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Les gens le
savent. Ah non! les gens le savent, je fais
attention,
puis je n'ai pas besoin de…
Une
voix : …
M.
Gendron : Non, puis, si mon tour a à venir, ça me fera plaisir
qu'ils viennent, ça me fera plaisir. Moi, je
n'ai pas de trouble avec la crainte que mon tour vienne. Je n'ai pas un gros
problème…
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Juste un petit moment. Il y a une personne qui a le droit de parole ici, c'est le ministre de
l'Agriculture, présentement. Alors, je vais demander votre collaboration, M. le
député de Louis-Hébert, de respecter le
droit de parole. On a respecté le vôtre
tout à l'heure. Alors, M. le ministre de l'Agriculture.
M.
Gendron :Bien, écoute, je conclurais, parce que je voulais
juste prendre quelques minutes pour dire que j'ai entendu des
affaires qu'il n'y a aucune commune mesure
avec la réalité objective des faits que je connais, il n'y a aucune commune
mesure… On ne peut
pas faire que de la politique parce qu'il y a une motion, Mme la Présidente, de temps en temps il faut s'en tenir aux faits. Or, les
faits : Est-ce que, le vérificateur,
selon nous, on doit lui laisser pleine et entière responsabilité de valider les données pour
que les Québécois puissent se fier à nos institutions? La réponse, c'est
oui. Moi, j'ai le respect des institutions, je vais continuer à l'avoir, mais
sur la base de ce que je connais, c'est-à-dire les résultats et non pas des prévisions. Parce que qui les a faites, les prévisions? C'est ceux qui
ont les responsabilités, autant le ministre
des Finances, comme ça existe depuis 30 ans, 40 ans,
50 ans… même chose pour le président du Conseil du trésor.
Je n'ai pas envie de changer ces orientations-là, mais ça ne me donne
pas l'autorisation de dire n'importe quoi : il n'y a aucun
emploi qui s'est créé, c'est nos orientations qui ne sont pas bonnes, on ne pose aucun geste. Depuis cinq, six mois, ce que j'assiste,
moi, c'est effectivement un gouvernement qui offre des perspectives d'avenir,
qui offre des perspectives de confiance. Je regarderais juste dans mon domaine, dans le domaine de la transfo alimentaire, puis
là je vais le sortir un
peu plus tard, là, je pourrais très bien illustrer que, ces gens-là, là, il faut vraiment qu'ils soient sur une autre planète, ils ont juste perdu
5 600 emplois,
juste dans le secteur de la transformation alimentaire; pendant les neuf ans de pouvoir, il ne se passait rien. Et là, depuis
que je suis au ministère, je me fais dire partout : Continuez, M. Gendron, vous avez donné confiance, le secteur
est en vie, il est en santé, on a le goût de développer, on a le goût de
transformer. C'est
ça, la réalité.
Alors, c'est les quelques commentaires que je voulais faire dans le temps qui m'était imparti.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : J'ai une question au vice-premier ministre.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, est-ce que vous acceptez la question, M. le vice-premier
ministre?
Une
voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Vous avez demandé… Alors, est-ce que vous acceptez, oui ou non? Non? Non. Alors, ce sera
pour une autre fois. D'accord, c'est parfait.
Des
voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) :S'il
vous plaît! M. le secrétaire général, je
comprends qu'il nous reste 1 min 47 s pour la deuxième opposition, et il ne reste plus de temps à l'opposition officielle.
Et il reste combien… moins de sept minutes au
gouvernement. Alors, je vais céder la parole…
Monsieur, vous ne prenez pas votre droit de parole?
Alors,
je vais suspendre un court moment, juste pour la répartition du temps.
(Suspension de la séance à
17 h 20)
(Reprise à 17 h 21)
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, nous allons reprendre nos travaux.
Il vous reste 8 min 15 s, M. le député de Huntingdon.
M. Stéphane Billette
M.
Billette : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ça me
fait plaisir d'intervenir sur un sujet vraiment très important, c'est les finances publiques. Je pense que c'est la poche de
chacune et chacun des Québécois et des Québécoises.
Chacun paie des impôts, paie des taxes et veut s'assurer que tout est fait à
bonne efficience.
Avant
d'entrer dans le vif du sujet, je pense que c'est important, j'écoutais mon collègue notre doyen, ici, à l'Assemblée nationale, de 37 ans d'expérience, qu'on a soulignés la semaine dernière, et, je pense que
c'est important, lorsqu'il dit que le VG ne fait aucune
vérification de prévision, je vais lui rappeler que, depuis de nombreuses années, le VG fait la vérification
des programmes des régimes de retraite. Les régimes de retraite, c'est des
prévisions, Mme la Présidente. Donc, lorsqu'on
vient dire des choses comme ça, je pense qu'il faut s'assurer de bien regarder,
ça vient même de la bouche du Vérificateur
général en tant que tel.
Au
niveau de mon collègue de Sanguinet également, mon voisin, qui est intervenu
tantôt, que je salue, je pense que c'est important, il
nous a dit que, malheureusement, le gouvernement n'avait pas vu de sentiment d'urgence en 2008. Mme la Présidente, on est rentrés ici — vous vous souvenez — le 14, le 15 et le 16 janvier 2009 exactement — on s'en souvient
très bien. J'étais un nouvel élu, c'était la première fois que j'étais à mon
siège — et c'était vraiment pour une loi, la loi n° 1, une loi spéciale pour
prendre vraiment des mesures d'urgence pour permettre à nos entreprises de
se préparer de façon conforme face à la
crise. Lorsqu'on vient dire que le gouvernement n'a pas pris au sérieux cette
crise de 2008, je me demande où était le député de Sanguinet. Le comté
n'existait peut-être pas à l'époque, mais nous, on était ici, en cette enceinte, que ça soit les gens qui sont maintenant
au gouvernement, qui étaient à l'opposition officielle, mes collègues
également étaient ici. On s'en souvient, il faisait moins 30° à l'extérieur.
Donc, on ne peut perdre un souvenir quel tel.
Et, lorsqu'il dit que le gouvernement a
swigné dans le beurre au niveau des années qu'ils ont été… avec son plan d'infrastructure, au pouvoir, je lui rappellerai
d'aller voir dans son
comté. L'autoroute 30
qui traverse de bord en bord son comté, je pense que c'est une infrastructure...
qu'il en est très fier. Il était très heureux lorsqu'on a fait l'ouverture,
ça, j'en suis persuadé, mais ça a été fait par un gouvernement libéral.
Également, je vais l'inviter à aller voir son aréna à Saint-Rémi, un investissement qui a été fait, majeur. Je vais aller
voir... lui demander... la réfection des égouts de la moitié de la ville
de Saint-Rémi. Je connais bien le dossier, Mme la Présidente, c'est l'ancienne
partie de mon comté, dans Huntingdon, qui est maintenant rendue dans son comté. Les 42 logements sociaux, je pense que les gens sont heureux. Donc,
lorsqu'on vient dire qu'on swigne dans le beurre, je lui demanderais d‘aller
voir un petit peu ce que... les réalisations qu'il y a eu grâce au gouvernement libéral dans la circonscription...
dans la partie de la circonscription qui était dans Huntingdon et qui fait
partie maintenant de Sanguinet. Je pense que c'est important à voir et de
s'assurer de ça.
Il nous a comparé un petit peu les
chiffres... faire une vérification comme un comité paroissial. Je vais dire, j'ai sursauté lorsque
j'ai entendu ça, un comité paroissial, Mme la Présidente. On parle des
investissements, des taxes, c'est les
sous des contribuables québécois. Les gens qui vont s'acheter un bien ou un
service, qui paient une TPS, TVQ, c'est cet argent-là. Les gens qui
paient des impôts à la fin de l'année, ou à la fin de l'année ou sur leurs talons de paie, c'est leur argent. Lorsqu'on dit que ces gens-là
ne peuvent pas savoir où... On ne peut pas dire le mot «caché» ici, je pense que c'est un mot antiparlementaire. Donc, ce
que... les gens, je pense, sont en droit de connaître la réalité. On parle de clarté. Je pense que c'est quelque chose de très important, la limpidité
des chiffres, et ce que les gens veulent savoir, je pense, c'est important. Et c'est exactement dans l'exercice
dans lequel on se trouve actuellement.
Au-delà de ça, je pense que qu'est-ce qu'il faut parler aujourd'hui, c'est le respect de la Chambre. Certains députés, de l'autre
côté, ont dit : Oui, mais,
de 2008 à 2012, le gouvernement n'a jamais voulu entendre le Vérificateur général. Je pense que souvent ça a été demandé et je
pense que c'est un choix des parlementaires, les choix des élus, ici, qui ont été faits. Je m'en souviens, il y en a eu des motions
qui le demandaient. Malheureusement, les motions ont été rejetées. On est 125 élus ici. On a un droit de vote, et c'est à la majorité. C'est ce qu'on
appelle la base de la démocratie. C'est la loi
du 50 plus un. Puis je pense que les gens ont voté en âme et conscience, et
malheureusement ça n'a pas été retenu, ou heureusement ça n'a pas été retenu, tout dépendant de
quel côté allait notre vote.
Mais ce qui est important ici, c'est la
Chambre qui a passé, qui a voté une motion pour entendre le Vérificateur général.
Cette fois, la motion a passé. Donc, c'est le respect, c'est le respect des
membres ici, de mon rôle de législateur, de représentant de ma
communauté. C'est un privilège qu'ils m'ont donné, Mme la Présidente, d'avoir
un vote ici, à l'Assemblée nationale, pour les représenter, et c'est pour eux
que je me suis levé et que je me lève à tous les jours lorsqu'il y a un vote,
et c'est ce qu'on appelle la démocratie. C'est
le respect des gens, des 125 partenaires
comme moi qui ont ce droit de vote, et c'est très, très, très important.
Il y a un bout, je dois dire, qui m'a
beaucoup touché : lorsqu'on a parlé de l'inexpertise du
Vérificateur général. Mme la Présidente,
l'institution du Vérificateur général, ça date de 1867. C'est sûr qu'il n'y a
aucun membre de l'Assemblée qui était ici présent, mais on l'appelait, à ce
moment, l'auditeur de la province. C'était le titre qui lui était donné
jusqu'en 1970. Il est devenu le Vérificateur général. Cette personne est
nommée, le Vérificateur général, et c'est
plus qu'une personne, c'est une institution qui relève de l'Assemblée
nationale, qui est nommée par le deux tiers de la Chambre, ici. Donc, c'est plus
que la majorité simple, c'est plus que le 50 pour un, Mme la Présidente.
Puis
je pense que c'est important d'avoir le respect de cette institution-là. On
parle souvent du Vérificateur général. Le Vérificateur général, là, ce n'est
pas qu'un nom, ce n'est pas que Michel Samson, en tant que tel. C'est beaucoup plus que ça, c'est un organisme, c'est
huit directions
principales, c'est 18 directions
de vérification. Ce n'est pas juste des comptables, là, c'est des experts dans
tous les domaines. Le Vérificateur général peut aller chercher une
expertise externe. Donc, lorsqu'on vient dire que le Vérificateur général n'a
pas les compétences, je veux dire, il faut voir un petit peu… il faut connaître
un petit peu les principes du Vérificateur général. J'ai fait partie de la
Commission de l'administration publique dans mes premières années ici, et, je
vais vous dire, c'est impressionnant, les compétences, l'expertise également
qu'on retrouve au sein de cette institution qui
est le Vérificateur général.
Puis je pense que c'est important également de lui laisser toute la
latitude, la collaboration. Lors des auditions, lorsqu'il
est venu rencontrer la commission, il a parlé de manque de collaboration, Mme
la Présidente. Je pense que le Vérificateur
général, c'est comme un comptable lorsqu'on arrive dans une entreprise en fin
d'année. C'est sûr et certain que, s'il ne peut pas avoir la
collaboration de l'entreprise, comment qu'il peut faire des états financiers
qui vont être représentatifs et qui vont
montrer un portrait juste de la situation financière de l'entreprise? C'est ce
que les Québécoises et les Québécois demandent.
Ce
gouvernement s'est fait élire là en parlant de clarté, de limpidité. Mais je
pense que les babines doivent suivre les
bottines, Mme la Présidente. Lorsqu'on demande une collaboration… Le Vérificateur général demande à avoir l'heure juste, pas pour ses livres à lui, pour tous
les Québécoises et les Québécois qui veulent savoir exactement où sont leurs finances publiques. On se targue, depuis maintenant un an et demi, d'équilibre budgétaire : L'équilibre budgétaire,
pas de problème, tout va bien, Madame la Marquise. On commence à voir, de l'autre côté : oh, les revenus sont moins importants. On contrôle nos dépenses, on a moins de
revenus.
Je vais vous dire, les gens commencent à être
inquiets, et moi-même, comme parlementaire, et les gens veulent savoir à ce
moment-là. Parce qu'il ne faut pas oublier également, on était ici en 2010, on
a voté la loi n° 40. On a passé une nuit ici à pouvoir débattre
d'une loi qui était très importante, c'est la loi sur le retour à l'équilibre
budgétaire. Si on s'en va vers un mur, comme on entend parler — je
pense que mon collègue de Brome-Missisquoi en a parlé la semaine
dernière, de 2, 3 milliards, plusieurs
journalistes l'ont relaté, d'ailleurs — je vais dire, comment on va faire pour,
2013-2014,
rencontrer la loi? Il faut savoir où on s'en va, Mme la Présidente, pour
prendre les bons gestes, les bonnes actions.
Donc,
je pense que c'est important, la collaboration envers le Vérificateur général,
pour s'assurer que la mise à jour économique... ce que le bulletin des Québécois,
la situation de leurs investissements, de leurs taxes qu'ils paient tous les
jours et qui est déduit de leur salaire, savoir : Combien qu'il y en a?
Combien c'est investi? Et vers où on s'en va pour les prochains mois? Merci
énormément, Mme la Présidente.
•
(17 h 30) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : ...M. le député de Huntingdon. Alors,
M. le leader.
M.
Traversy : Oui, en vertu de l'article 213 de notre règlement,
je me demandais si le député de Huntingdon accepterait une question.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, M. le député de Huntingdon, est-ce que vous accepteriez une question?
M.
Billette : ...
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Il refuse.
Alors,
ceci met fin au débat sur le rapport de la Commission des finances publiques.
Alors,
M. le leader adjoint du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M. Traversy : Merci, Mme
la Présidente. Pour la poursuite des travaux, j'aimerais que vous appeliez l'article 7 de notre feuilleton.
Projet
de loi n° 37
Reprise
du débat sur l'adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, l'Assemblée reprend le débat
ajourné le 14 novembre 2013 sur l'adoption
du principe du projet de loi n° 37, Loi interdisant certaines activités
destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste.
Alors,
je comprends que le député de Vimont, il lui restait six minutes.
Et
on va passer au prochain intervenant? M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Marc Picard
M.
Picard : Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Ça fait plaisir.
M. Picard : Mme la
Présidente, le dossier de l'exploitation du gaz naturel dans le schiste est un
sujet qui suscite de vives réactions lorsqu'on
fait état de tous les aspects qui s'y rattachent. Toutefois, avant d'aller plus
loin, il me semble indispensable de faire une mise au
point quant à la façon de procéder du gouvernement dans l'adoption de principe
du projet de loi n° 37.
Ici,
et au bénéfice de tous les parlementaires, je souhaite rappeler que, pour un
projet de loi, le règlement prévoit que des
consultations puissent se tenir. Oui, il est vrai qu'une adoption de principe
peut se tenir avant des consultations, mais
c'est une pratique assez inhabituelle. Mme la Présidente, j'ai repris, cet
après-midi, le règlement, le règlement qui dicte nos manières de faire.
Et, au chapitre I, pour les projets de loi, on énumère les différentes
étapes : première étape, présentation;
deuxième étape, adoption du principe; étude détaillée; après ça, c'est la prise
en considération; et l'adoption.
Lorsqu'on va voir de
façon plus détaillée, l'article 232 nous donne le préavis lorsqu'on inscrit au
feuilleton le projet de loi. À 233, on donne
qu'est-ce que les notes explicatives doivent inclure. Et, après ça, on vient
nous dire que, lorsqu'on le présente, à la présentation, l'article suivant,
c'est : Envoi à une commission pour consultation. Donc, qu'est-ce que je
veux dire, Mme la Présidente, c'est que, lorsque les gens ont écrit le
règlement, on prévoyait que les consultations
avaient lieu avant l'adoption du principe, parce que, après ça, à 236, c'est
l'article concernant l'adoption de principe. Ça, c'est la règle
générale, la règle habituelle.
Cependant,
à l'article 146 du règlement, on vient permettre au gouvernement d'appeler
aussi certains... d'appeler toute motion pour en faire un débat, une motion.
C'est l'article que le gouvernement invoque et de son droit. Sauf que, lorsqu'on va voir le manuel de procédures
parlementaires du Québec, qui est rédigé habituellement par les
secrétaires généraux, on dit que l'article
146 du règlement permet aussi à l'Assemblée d'envoyer en commission l'étude de
toute matière. C'est par cette disposition
que le gouvernement veut qu'on adopte le principe avant, avant d'aller en
commission parlementaire.
Mais le Secrétaire
général aussi, l'auteur du livre, nous précise : «Toutefois, la plupart du
temps, la motion du leader est présentée, du
consentement unanime des membres de l'Assemblée, à l'étape des affaires
courantes prévue pour les motions
sans préavis.» Point précis, Mme la... point important, Mme la Présidente, ici,
on vient dire : «Le cas échéant, la
motion est souvent adoptée sans débat, puisqu'elle fait l'objet de négociations
préalables entre les groupes parlementaires et les députés
indépendants.»
Donc, c'est vrai
qu'il y a eu certaines consultations qui se sont faites après l'adoption du
principe, mais c'est après négociations,
après discussions avec les groupes parlementaires ou les députés indépendants,
ce qui fait que, pour moi, pour le
projet de loi n° 37... Je ne sais pas s'il y a eu des discussions. En tout
cas, s'il y a eu des discussions, elles n'ont pas abouti. Donc, je pense
qu'on devrait... que le gouvernement devrait suivre la méthode habituelle.
Donc, je poursuis. Toutefois, Mme la Présidente, dans le dossier qui
nous préoccupe plus spécialement aujourd'hui, il s'agit d'un enjeu trop important pour le Québec
pour que le gouvernement écarte la possibilité d'entendre en
consultations des citoyens, des spécialistes et des groupes concernés avant
l'adoption du principe du projet de loi n° 37.
Mme la Présidente,
est-ce que le gouvernement a en main présentement toutes les informations,
toutes les revendications, toute l'expertise
nécessaire pour élaborer un projet de loi de cette importance et en connaissant
tous les impacts que celui-ci peut avoir tant sur l'environnement que
sur l'économie québécoise? Sachez, Mme la Présidente, que, dès le mois de mai, nous avons soumis, avec l'opposition
officielle, une liste de groupes à inviter au gouvernement et que nous n'avons pas eu de retour quant à cette
demande. Entre autres, nous avions proposé d'entendre en consultations
particulières les représentants de plusieurs MRC et villes touchées par
l'exploitation du gaz de schiste, tout particulièrement
situées dans la vallée du Saint-Laurent. D'ailleurs, la ville de Lévis apparaît
sur la liste des intervenants fournis. Et, en tant que député des
Chutes-de-la-Chaudière, je trouve important d'avoir la possibilité d'entendre
en consultations l'opinion des élus municipaux du comté que j'ai l'honneur de
représenter ici, Mme la Présidente.
De fait, il aurait été
profitable de recevoir les commentaires des différents intervenants, comme la
Coalition Saint-Laurent, Stratégies
Saint-Laurent, l'Association pétrolière et gazière du Québec, de l'Alliance des
villes des Grands Lacs et du
Saint-Laurent, de l'Association canadienne du gaz, de la Fédération des
chambres de commerce du Québec, de Gastem,
du Conseil patronal de l'environnement du Québec, pour ne nommer que ceux-ci.
La liste des invités ne comporte pas moins de 65 groupes, villes,
associations et exploitants, tous concernés par l'exploitation du gaz de
schiste.
Quoi
qu'il en soit, certains projets de loi tout aussi importants, comme le projet
de loi n° 14 sur la
charte de la langue
française, le projet
de loi n° 43 sur la Loi sur les mines ou le projet de loi n° 42 sur mourir dans
la dignité, ont fait l'objet de nombreuses consultations. Plusieurs groupes ont été entendus avant, avant que les parlementaires se
prononcent sur le principe, et, cela va se soi, selon les procédures
habituelles.
Mme la Présidente, comment
se fait-il que le gouvernement décide de procéder autrement pour l'adoption du principe du projet de loi n° 37, alors qu'il est tout à fait logique d'entendre ce que les citoyens et les spécialistes en la matière ont à dire avant d'appuyer
ou non un projet
de loi. Et ce n'est pas seulement une question de logique. C'est la base même de notre démocratie. Mme la
Présidente, c'est la responsabilité de chaque député de voter en toute connaissance de
cause et pour s'assurer de la meilleure
compréhension possible d'un dossier et des implications de l'adoption d'un projet de loi qui s'y rattache. Les consultations représentent un outil indispensable pour permettre aux
employés de faire un choix éclairé.
En ce qui concerne
l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, le sujet est complexe et les
opinions, divergentes. C'est pourquoi je
crois qu'il est impératif dans ce cas précis de respecter l'ordre du processus
habituel et de faire des
consultations avant de décider quoi que ce soit. Est-il raisonnable de penser
qu'à cette étape-ci, par pure partisanerie, le gouvernement s'obstine à vouloir adopter le principe de ce projet de loi
sans qu'il y ait eu de consultations préalables? Quelles sont les
véritables intentions de ce gouvernement, Mme la Présidente? Je crois que le
gouvernement doit agir avec prudence dans le traitement de ce dossier, car le
sujet est délicat et exige toute notre attention.
La population
québécoise est très sensibilisée aux questions environnementales. Aussi, pour
transmettre une information claire et
garantir une transparence quant aux véritables enjeux reliés à l'exploitation
du gaz de schiste, tous les paramètres
doivent être étudiés à fond afin de faire des choix avisés et éviter tout
débat… et éviter un débat émotif et stérile. Aussi,
de par la situation géographique des sites susceptibles d'être exploités, où la
densification est particulièrement importante, nous croyons qu'il est
primordial pour le gouvernement de bien saisir tous les enjeux. Pas moins de 52 municipalités des basses-terres du
Saint-Laurent sont visées par ce projet de loi, et aucune d'entre elles ne sera
entendue.
• (17 h 40) •
Je
me permets, Mme la Présidente, de réitérer notre demande auprès du gouvernement
pour que des consultations particulières
soient tenues, où les gens concernés auront l'occasion de s'exprimer et de
transmettre la meilleure information possible. Par la suite, nous pourrons, à
titre de députés, voter judicieusement sur l'adoption du principe.
Mme la Présidente,
est-il nécessaire de rappeler que les ressources naturelles sont nombreuses au
Québec et représentent un potentiel
économique considérable? En faire l'exploitation de façon responsable en
respectantl'environnement, la
sécurité et le bien-être de la population québécoise est une avenue
indispensable au développement économique
du Québec. Dans le contexte actuel où le déficit budgétaire atteint des sommets
astronomiques, il est impératif de passer à l'action et d'envisager les
possibilités de créer de la richesse. En ce qui concerne l'exploitation du gaz
de schiste, le moratoire proposé par le gouvernement représente un recul
important pour la recherche scientifique. Pour déterminer si, oui ou non, il est pertinent d'aller de l'avant avec
l'exploitation de cette ressource naturelle, le gouvernement doit cesser de faire de l'obstruction
systématique. Pourquoi le gouvernement ne s'engage-t-il pas à adopter des
mesures transitoires durant le moratoire tel
que nous le proposons, Mme la Présidente? De cette manière, il pourrait
démontrer une véritable volonté, un
véritable intérêt pour le développement des connaissances scientifiques
concernant l'exploitation du gaz de schiste et ainsi envisager tous les
impacts environnementaux.
Mme
la Présidente, notre position privilégie une approche équilibrée et responsable
où développement économique et protection de l'environnement sont au coeur de
notre réflexion. Oui, nous partageons avec le gouvernement et toute la
population québécoise le même souci pour le respect de l'environnement, mais
nous encourageons également une recherche
terrain sécuritaire favorisant l'opportunité d'avancement dans les
connaissances scientifiques. Un moratoire tel que proposé par le projet
de loi n° 37, alors qu'aucune consultation n'a été effectuée auprès des
spécialistes, entrave toute possibilité de
progrès pour la recherche. C'est pourquoi, Mme la Présidente, nous proposons
que le gouvernement s'engage à
adopter des règles transitoires pour que, pendant la période déterminée par le
moratoire, des forages soient autorisés
à des fins strictement scientifiques, favorisant ainsi le développement des
connaissances scientifiques sur les techniques
d'exploration et d'exploitation et des études exhaustives sur la diminution des
impacts environnementaux.
Mme
la Présidente, n'allez pas croire que notre proposition d'encourager la mise en
opération de certains sites d'exploration, et
je le répète, à des fins purement scientifiques, sous-tend que nous ne sommes
pas conscients des risques reliés à l'exploitation du gaz de schiste. Les
risques, nous les connaissons, et, à cet égard, l'inquiétude de la population est légitime, leur questionnement est
pertinent. Évidemment, Mme la Présidente, comme la plupart des sites
prometteurs sont situés dans la vallée du Saint-Laurent, les impacts sur
l'environnement et sur la population obligent toute
notre vigilance. La grande majorité de la population québécoise est installée
sur ce vaste territoire où l'on retrouve également la plus grande
proportion des terres agricoles. Les pour et contre doivent être évalués avec
circonspection, et c'est pourquoi il est
pertinent de prendre en compte l'expertise des spécialistes et de se tourner
également vers les résultats de
l'exploitation du gaz de schiste à l'échelle mondiale. Plusieurs pays des
Amériques, d'Europe et d'Asie exploitent les gaz de schiste avec succès. Les revenus reliés à cette exploitation sont
considérables, et cette ressource naturelle représente une alternative à d'autres sources d'énergie hautement
polluantes. D'un point de vue économique, avec l'exploitation du gaz de schiste, des milliards sont générés, créant ainsi
des millions d'emplois dans le monde. À l'échelle du Québec, on peut
sans doute chiffrer par milliers les emplois reliés à l'exploitation gazière.
Un
peu plus tôt, Mme la Présidente, j'ai souligné le fait que le Québec est riche
de ses nombreuses ressources naturelles. Mais,
quand il est question d'exploitation, on devient frileux, frileux sur le sujet.
Que ça soit le pétrole ou le gaz de schiste,
les débats soulèvent de nombreuses réactions. Mme la Présidente, je me permets
cette réflexion : Au Québec,
sommes-nous assez ouverts pour saisir les opportunités au niveau de l'expertise
scientifique mondiale en rapport avec
le gaz de schiste ou nous acceptons d'être exclus de la compétition, et ce, par
manque de vision? Présentement, nous sommes
en mesure de relever nos propres défis en améliorant nos connaissances, en
développant de meilleures techniques d'extraction, en prenant en considération nos propres standards en question d'environnement ou nous
acceptons tout simplement un moratoire qui entrave la recherche et le développement
Mais surtout avons-nous le moyen de passer à côté d'une
telle opportunité sur le plan du développement
économique sans d'abord l'étudier davantage? On estime la valeur des réserves québécoises des gaz de schiste entre 70 et 140 milliards de dollars. 90 milliards représentent un an du budget du gouvernement du Québec. L'exploitation du gaz de schiste est non seulement un enjeu environnemental, il représente pour le Québec un enjeu économique de taille et pour lequel il est
primordial de s'y attarder, Mme la Présidente.
Alors que le bilan économique du Québec est manifestement désastreux, nous pensons que l'exploitation
de nos ressources naturelles, et je le répète encore, dans le respect de l'environnement, est
l'avenue à considérer pour augmenter les revenus. Et qui dit augmentation des revenus
dit augmentation de la richesse, dit création d'emplois, dit meilleure qualité des
services pour tous les Québécois.
Mme la Présidente, dans
son ambivalence, le gouvernement ne démontre pas une réelle volonté d'augmenter considérablement les revenus du Québec. Les bonnes paroles sont une chose; les faits les
contredisent. Est-ce pour plaire à tous les groupes de pression ou pour s'attirer la
faveur de certains groupes environnementalistes
que le gouvernement,continuellement sur le
frein en ce qui
concerne l'exploitation
des ressources naturelles, désavantage tous les Québécois?
Oui,
Mme la Présidente, le moratoire tel que proposé par le projet de loi n° 37
est un frein, un frein pour les chercheurs, un frein pour l'industrie, un frein
pour tous les Québécois. Les idées divergentes en
ce qui concerne le débat sur l'exploitation du gaz de schiste vont continuer de provoquer beaucoup d'opposition. Nous sommes d'avis que le Québec a besoin
d'exploiter ses richesses naturelles pour relancer l'économie. Le temps est venu de prendre des décisions éclairées pour maintenant et pour
les générations futures. L'exploitation du gaz de schiste est un dossier
stratégique pour l'économie du Québec. Aussi, pour que
tous les députés puissent porter un regard averti sur l'ensemble du dossier, le gouvernement doit accepter de passer aux consultations avant, avant d'avoir un vote de
principe sur le projet de
loi n° 37.
En terminant, Mme la Présidente, j'invite le gouvernement à
revoir ses positions et de permettre aux
personnes concernées de se faire entendre en
consultations. Le temps est venu de montrer
davantage d'ouverture et de transparence au
sujet de l'exploitation du gaz de schiste, car les enjeux économiques et environnementaux sont trop
importants
pour l'avenir du Québec. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Merci. Merci, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière. Alors, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel? Avec plaisir.
Mme
Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, Mme la Présidente.
Vous savez, Mme la Présidente, en temps normal, quand je me lève en Chambre, je commence
toujours en
disant : Ça me fait plaisir de prendre la parole sur le projet de loi n° x et
d'expliquer pourquoi ça me fait plaisir de
prendre la parole. Mme
la Présidente, je peux
vous assurer que ça ne me fait pas plaisir aujourd'hui de prendre la
parole, pas parce que le projet de loi n'est pas intéressant, c'est le contexte qui fait que je ne suis pas ici très
enchantée. Mais je vais vous expliquer les raisons du fait que je ne suis pas
enchantée, Mme la Présidente.
Effectivement, le
député de Chutes-de-la-Chaudière, tout à l'heure, a dit quelque chose qui
était très intéressant,
et je vais vous inviter, Mme la Présidente,
vous et les collègues, à prendre ce qu'on appelle ici notre beau livre de
règlements. Et évidemment je pense que, pour
les gens qui nous écoutent, ça va être plus facile pour eux de voir exactement
l'ordre de nos travaux. Et effectivement,
Mme la Présidente, lorsqu'il y a ici un dépôt de projet de loi, la première
chose qui est faite à partir du
moment où il est mis au feuilleton : on nous explique bien les notes
explicatives; on saisit la Chambre si… on demande à la Chambre si elle veut être saisie du projet de loi. Et, à
partir de ce moment-là, avant d'accepter, la plupart du temps, le leader de l'opposition va demander si on
veut avoir des consultations, qu'elles soient générales ou
particulières. Et dans le cas du projet de loi n° 37, c'est ce qui a été
fait le 15 mai dernier. Et je vais vous lire, Mme la Présidente, les notes explicatives du projet de loi, ce que le
leader du gouvernement a répondu au leader de l'opposition également. On
dit ici... C'est le ministre de l'Environnement qui parle. Il dit :
•
(17 h 50) •
Merci, M. le Président. Ce projet de loi prévoit un
moratoire pour interdire les forages, les opérations de fracturation et les essais d'injectivité destinés à rechercher ou à
exploiter le gaz naturel dans le schiste sur le territoire des municipalités situées principalement dans les
basses-terres du Saint-Laurent. Ce moratoire sera effectif jusqu'à
l'entrée en vigueur d'une loi établissant de
nouvelles règles pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures ou pour
une période maximale de cinq ans. Le projet de loi attribue au
gouvernement le pouvoir d'étendre ce moratoire au territoire de municipalités
dont les limites sont contiguës à celles des municipalités déjà visées par le
projet de loi.
«Le projet de loi prévoit par ailleurs la
suspension des autorisations délivrées en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement et des permis de forage, de
modification ou de complétion de puits délivrés en vertu de la Loi sur les
mines, à la date [d'entrée] en vigueur du projet de loi, pour la réalisation
des activités qu'il interdit.
«[Et] ce projet de loi prévoit enfin des
sanctions pénales applicables à quiconque réalise une activité qu'il interdit.»
Donc, Mme la Présidente, seulement,
à la lecture des notes explicatives, on comprend tous ici en cette Chambre que c'est un projet de loi qui est important, qui est complexe,
qui a beaucoup d'impacts, parce qu'on parle de moratoire, on parle de
sanctions pénales, on parle de prévoir des suspensions des autorisations
délivrées, on parle d'un pouvoir d'étendre un moratoire, qu'on donne au gouvernement.
Donc, il est évident, Mme la
Présidente, à la lecture des notes
explicatives, le premier réflexe, lorsque le président nous demande si l'Assemblée accepte
d'être saisie du projet de loi, Mme la
Présidente, que le leader de l'opposition
se lève et il demande simplement... Il répond :
«Alors, M. le Président, ce projet de loi fait suite au
mandat d'enquête et d'audiences publiques confié au BAPE en 2010. Nous souhaitons, étant donné que nous en
prenons connaissance... nous allons en prendre connaissance, nous souhaitons
quand même qu'il y ait des consultations particulières sur le sujet. J'aimerais
avoir un engagement du leader du gouvernement à cet effet.»
Le président donne la parole au leader du gouvernement, et il dit : «Effectivement, comme disait le leader, elle fait suite à une décision qui n'a jamais été
prise. Donc, effectivement, nous avons clarifié cette question. Et nous
sommes ouverts aux consultations particulières.»
Et, à partir de ce moment-là, Mme la Présidente, nous avons accepté que l'Assemblée
soit saisie du projet
de loi. Leleader a dit en
Chambre qu'il y aurait des consultations particulières. Deux jours après, Mme la Présidente — on n'a pas dormi au gaz, puis ce n'est pas un jeu de
mots que je fais, là — deux jours après, nous avons
envoyé, nous, en tant qu'opposition responsable, deux jours après, la liste des groupes qu'il
nous semble souhaitable d'entendre en commission parlementaire, et nous savons tous l'importance d'une commission
parlementaire pour entendre les différents points de vue, Mme la Présidente.
Ça
fait presque 12 ans que je suis membre de ce Parlement. Vous êtes membre du
Parlement, vous avez été personnel politique aussi, donc, même si vous n'avez
pas siégé, vous connaissez notre procédure parlementaire, Mme la Présidente, puisque vous êtes présidente,
évidemment, et que vous avez travaillé avec une ancienne présidente. Il est évident que, si on veut que les choses soient
bien faites, elles valent la peine d'être faites dans l'ordre. Et, dans
notre règlement, c'est bien dit, dans le
règlement de l'Assemblée nationale, dans l'ordre, O.K., on voit clairement ici,
Mme la Présidente, la procédure
législative, le chapitre I, les projets de loi, les sections, les étapes. Tout
est là, Mme la Présidente, et on voit
bien qu'on a la présentation, le préavis, les notes explicatives, les mises aux
voix — c'est ce qu'on a fait — envoi à une commission pour consultation — c'est
ce qu'on aurait dû faire et c'est ce qu'on n'a pas fait — et,
après l'adoption de principe, Mme la Présidente, il y a toute la procédure qui s'ensuit.
Mais non seulement ça, Mme la Présidente, là, j'étais dans l'index, qui dit où
sont les étapes, mais, quand on va voir un petit peu plus loin, dans notre
règlement, Mme la Présidente, il est
même dit que l'étude détaillée en commission... Après l'adoption du principe du
projet de loi, le leader du gouvernement propose sans préavis de
l'envoyer à la commission compétente ou en commission plénière pour étude
détaillée.
Donc,
ce qui veut dire, Mme la Présidente, que le leader du gouvernement pourrait
très bien décider que, même si on n'a pas
entendu les groupes en commission parlementaire, à partir du moment où on
adopte le principe du projet de
loi... Il pourrait décider de prendre le projet de loi et de l'envoyer en étude
détaillée. Ce n'est pas vrai qu'on va étudier un projet de loi qu'on n'a pas entendu les groupes concernés, Mme la
Présidente. 64 groupes se sont manifestés, je pense que c'est
important de le dire. Il y a 12 groupes ou associations, 33 MRC, les
municipalités régionales de comté, qui sont touchées par le projet de loi, Mme
la Présidente. Il y a 18 villes. Il y a une paroisse qui a demandé à être
entendue en commission parlementaire.
Moi, je me souviens d'un temps où, lorsqu'il y a eu un gouvernement minoritaire, en 2007, je
faisais partie du gouvernement minoritaire,
j'étais présidente d'une commission, Mme la Présidente, et jamais, au grand
jamais le gouvernement de l'époque n'aurait pensé à sauter une étape claire
comme on le voit dans notre règlement, Mme la Présidente.
Je trouve ça dommage parce que je me dis que le gouvernement minoritaire a le
devoir d'écouter les autres oppositions
et, lorsqu'on entend la deuxième opposition et qu'on entend l'opposition
officielle se lever pour demander d'avoir
les consultations particulières, il m'apparaît normal d'avoir l'avis des
groupes qui ont demandé à être entendus en commission parlementaire, ne serait-ce que pour avoir un meilleur
éclairage sur la position à prendre par rapport au projet de loi, Mme la
Présidente. Et je considère que chaque projet de loi qu'on étudie ici, les
consultations, qu'elles soient particulières
ou générales, mérite qu'on prenne le temps de consulter les gens. On fait des
lois, c'est notre rôle quand on est au
Parlement, oui. Si on ne veut pas rouvrir les lois à chaque année, ou à chaque
deux ans, ou à chaque trois ans, est-ce qu'on peut prendre le temps de faire les lois correctement? Je vous ai
lu les notes explicatives du projet de loi, Mme la Présidente, parce que je voulais que les gens se
saisissent de l'importance du projet de loi qui a été présenté par le
ministre de l'Environnement, et c'est un
projet de loi qui est important à nos yeux, assez important pour qu'on puisse
entendre les gens.
Le
leader du gouvernement a même, cet été, envoyé des indications à notre leader à
nous comme quoi on pourrait peut-être voir
les disponibilités de nos représentants pour savoir si on pouvait passer aux
consultations. Nous étions certains qu'il y aurait des consultations cet
été, puis finalement, bien, Mme la Présidente, il n'y en a pas eu. Moi, je
comprends que le leader est maître de son agenda, que c'est le leader du gouvernement
qui doit orchestrer tous les projets de loi
qui vont dans ses commissions, mais je peux juste vous dire, Mme la Présidente,
qu'à ce stade-ci
nous, on a plus
de 20 députés qui ont déjà parlé sur le principe de ce projet de loi là et qu'on est tous très offusqués
du fait que le gouvernement a décidé de ne pas entendre les groupes et de procéder à
une adoption
de principe. Puis, je vous l'ai dit, dans le règlement, ils pourraient appeler l'étude détaillée directement.
On ne fait pas confiance au gouvernement, Mme la Présidente, c'est aussi simple que ça. On n'a pas confiance en ce gouvernement-là qui décide de changer les règles
du jeu. On nous a servi que c'était à cause du projet de loi n° 43, Mme la Présidente. Le projet de loi
n° 43, la ministre concernée n'avait qu'à déposer ses amendements. On lui
a dit ce que nous attendions comme
amendements. Nous aurions pu aller plus loin. La ministre s'est entêtée à ne
pas déposer ses amendements. Est-ce qu'on
veut punir les oppositions parce qu'on a dit non à un projet de loi parce qu'on
ne savait pas c'était quoi, les amendements? Moi, Mme la Présidente, je
peux vous dire que, comme députée qui a fait partie d'un gouvernement
minoritaire, j'ai vu des amendements se déposer en commission, en séance de
travail, j'en ai vu se déposer en Chambre,
et, à partir du moment où on est ouvert à faire avancer les projets de loi,
qu'on est ouvert à travailler en collaboration avec les oppositions, il y aura
toujours la possibilité d'étudier un projet de loi. C'est vrai que ce ne sera
peut-être pas le projet de loi comme
le ou la ministre aurait voulu, c'est vrai, par contre on va avoir un projet de
loi qui se tient.
Puis je peux vous dire, Mme la Présidente,
que je trouve... ce que je trouve le plus désolant, vous savez comment notre temps...
comme parlementaires, on doit choisir, et le leader du gouvernement va choisir
quel projet de loi il va appeler, combien
de temps il fait au niveau des consultations, il négocie avec le leader de
l'opposition pour savoir les groupes, les journées, etc., mais le temps qu'on prend ici à s'opposer à une adoption
de principe avant d'avoir entendu des groupes, Mme la Présidente, on aurait pu parler d'autres projets de loi, on
aurait pu tenir d'autres consultations. Tous les députés savent
très bien que
le salon bleu peut servir de salle de commission également.
En
temps normal, il y a quatre commissions qui peuvent siéger à temps plein, hein? Il y a quatre salles :
il y a l'édifice Pamphile-Le May, Louis-Joseph-Papineau, Louis-H.-Lafontaine, le salon rouge, mais on peut se
servir du salon bleu aussi, Mme
la Présidente. Mais ce
qu'on est en train de faire, c'est de dénoncer l'attitude du gouvernement qui
est minoritaire et qui décide d'imposer la
loi du plus fort, et qui ne représente pas 50 % de la population, qui décide
de n'en faire
qu'à sa tête. Donc, évidemment, Mme la Présidente, comme parlementaire, je ne
peux que m'opposer à la façon de faire du gouvernement. Mes collègues le font de manière très élégante aussi, et
je crois qu'il est normal que, comme parlementaires, nous puissions débattre des vrais enjeux, que nous
puissions entendre les groupes qui sont concernés par le projet de loi
qui est devant nous, Mme la Présidente, mais
qu'on puisse faire les choses dans l'ordre qui est établi selon notre
règlement et non selon le bon vouloir du gouvernement, Mme la Présidente.
Et
je comprends que mon temps est écoulé à l'heure qu'il est?
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Bien, étant donné l'heure qu'il
est, vous pourrez poursuivre votre intervention à 19 h 30, et je vais
suspendre nos travaux pour la période du souper.
Alors, nos travaux
sont suspendus jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise
à 19 h 31)
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Veuillez vous
asseoir.
Alors, l'Assemblée poursuit le
débat sur l'adoption du principe du projet de loi n° 37, Loi interdisant
certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans
le schiste. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député de Beauce-Nord? Ou,
par alternance, nous étions… M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
C'est Beauce-Nord?
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Oui.
M. André Spénard
M.
Spénard : O.K. Alors, merci, M. le Président. Alors,
évidemment, lorsqu'on intervient comme ça sur un
projet de loi, n° 37, qui est un projet
fort important pour le développement économique du Québec, évidemment il faut
parler un peu de l'économie du Québec aussi.
Alors, je vous citerais juste… les prévisions de croissance d'économistes de
Desjardins indiquent que la croissance du
PIB chez nous ne sera que de 0,9 %, alors qu'elle sera de 1,7 % en
Ontario et dans le reste du Canada
cette année. En ce qui concerne les emplois, au cours des 12 derniers mois, 24 500 emplois ont été créés au Québec, soit une hausse
de 6/10 de 1 %, alors que le reste du Canada a créé 189 300 emplois,
une hausse de 1,4 %, plus du double de celle du Québec. Les
finances publiques, après quatre mois d'exercice financier, les revenus n'ont
progressé qu'à un rythme de 2,7 %,
comparativement à une croissance anticipée de 5 % pour l'exercice
financier en cours. Les recettes de l'impôt
sur le revenu des particuliers ont progressé de 1,1 %, par rapport à des
prévisions de 5,1 %, et celles des taxes à la consommation augmentaient de 3,4 %, presque
deux fois moins vite que prévu. Et, du côté des dépenses
gouvernementales, elles ont augmenté de
4,3 %, comparativement à une projection de 2,7 %. Et le budget
affiche un déficit de 2,3 milliards. Donc, avant de parler du projet de loi n° 37, et de mettre des
moratoires un peu partout, et de tout bloquer, il faut bien considérer
la situation économique du gouvernement, qui est très faible, M. le Président.
Notre vision en
matière de ressources naturelles porte sur trois axes principaux. Les
ressources naturelles constituent des
richesses stratégiques nécessaires à la compétitivité de l'économie québécoise
et au développement des régions, en y créant des emplois bien rémunérés.
L'exploration et l'exploitation des ressources naturelles doivent se faire dans le respect de l'environnement et selon
les meilleures normes écologiques. Et finalement le développement du secteur est essentiel pour relancer l'activité
économique et pour assurer au Québec des revenus suffisants à réduire le
fardeau fiscal des familles de la classe
moyenne et de réduire la dette publique, pour une meilleure justice
intergénérationnelle. Voilà en gros la
situation économique du Québec et notre position en ce qui concerne tout le
dossier des ressources naturelles.
Évidemment, avec ça,
il vient l'autre côté de la médaille, qui est
un article paru hier : «Le Québec, l'un des pires endroits au monde pour investir», selon les associations pétrolières internationales.
C'est ce qu'a révélé ce septième rapport annuel d'enquête de Global Petroleum
Survey, publié par l'Institut Fraser, un organisme canadien de réflexion
sur les politiques publiques. Selon
l'enquête menée auprès
des dirigeants de sociétés
pétrolière et gazière internationales, le Québec se classe au 141e rang mondial sur 157 territoires pour les investissements en amont, qui visent principalement l'exploration et la production.
Une voix :
…
M.
Spénard : Il me dérange, monsieur. Il me dit que ma mère me
regarde. C'est impossible, elle est décédée.
Alors, en ce qui
concerne la perception des investisseurs, M. le Président, l'an dernier, la
province se situait au 101e rang sur 147, en 2011 elle occupait le
92e rang sur 135. Plus particulièrement,
selon l'indice des perceptions des politiques, qui mesure les perceptions des
investisseurs relativement aux contraintes réglementaires, c'est-à-dire incohérences, dédoublements, environnement,
main-d'oeuvre, le
Québec se classe parmi les 20 derniers territoires, derrière des pays comme le Nigéria, la Somalie et le
Kazakhstan. On est juste en avant des pays qui sont déchirés par la
guerre, comme la Syrie et la Libye. C'est peu dire, M. le Président.
La
politique énergétique du Québec serait truffée de règlements obscurs et
incohérents qui empêchent la province d'exploiter le potentiel de ses ressources
énergétiques. Les territoires qui se classent parmi les 10 premiers se trouvent en Amérique du Nord, pourtant. Il s'agit notamment de
l'Oklahoma, qui est classé premier, du Mississippi, deuxième, et de la
Saskatchewan, troisième. Le territoire canadien suivant, le Manitoba, est en
neuvième position, et l'Alberta, en 19e position. Au Canada, la Saskatchewan et le Manitoba se
disputent la première place des provinces canadiennes en alternance depuis 2009. À ce que je sache, le Manitoba et la Saskatchewan
sont considérés comme les greniers à blé canadiens,
sont considérés très forts en agriculture, et pourtant sont considérés par
l'Institut Fraser dans les 10 premiers territoires où les investisseurs peuvent investir
en toute sécurité dans ces provinces-là. Alors, ici, lorsqu'on parle d'agriculture... Et ça, c'est le gros point : Ça va détruire
l'agriculture, ça va détruire tout. Alors, je pense qu'on ne parle pas des sables bitumineux de l'Alberta, qui est
d'ailleurs en 19e position, mais on parle du Manitoba,
qui est en neuvième, et de la Saskatchewan,
qui est en troisième, et pourtant l'agriculture, et l'élevage de bovins, est
très importante là-bas. L'incertitude
politique, particulièrement en ce qui concerne deux projets de pipeline et la
taxe provinciale sur le carbone, a fait passer, quant à elle, la
Colombie-Britannique de la 39e place à la 47e place.
L'enquête
Global Petroleum Survey est menée chaque année auprès de dirigeants de l'industrie pétrolière afin de mesurer et de
classer les obstacles à l'investissement
des régions productrices de pétrole et de gaz. Et, au total, M. le Président,je vous le donne en mille, 864 dirigeants représentant 762 entreprises ont rempli le questionnaire d'enquête
cette année. Les 762 entreprises, M. le Président, c'est 762 entreprises qui investissent dans des territoires qui peuvent les
accueillir pas juste pour la production mais au moins pour l'exploration.
En ce qui concerne le gaz de schiste au Québec, en 2010 il y avait 13 compagnies qui ont
acquis des droits d'exploitation sur un
territoire majoritairement situé dans la vallée du Saint-Laurent. Ces industries-là, on peut les nommer : Junex, Gastem,
Pétrolympia, 333817 Alberta, Molopo Canada, Alter
Ressources, Talisman Energy, 9220-5558 Québec inc., Greencastle Resources, Intergaz Exploration,
Ressources et énergie Squatex et X-Terra Ressources.
En
février 2011, le gouvernement a confié à un comité d'experts le mandat de réaliser une évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste. Le 16 mars 2011, la ministre Nathalie
Normandeau — encore elle, M. le Président — annonçait que toutes les opérations de fracturation
dans le domaine pétrolier et gazier au Québec seront dorénavant assujetties à l'Évaluation environnementale stratégique. Les
travaux de fracturation ne seront autorisés que pour les besoins de développement des connaissances scientifiques, et
ce, jusqu'à la fin des études environnementales stratégiques. Il y a une exclusion là-dedans, par exemple : le
milieu marin est exclu de cette démarche, puisqu'il avait fait l'objet d'une autre évaluation réalisée par le
ministère des Ressources naturelles. J'ai bien hâte à la semaine
prochaine, parce que l'évaluation a débuté
le 26 mai 2011, et le rapport synthèse devra
être déposé au plus tard le 29 novembre 2013, la semaine
prochaine.
• (19 h 40) •
Le
PQ a déposé, le 15 mai 2013, un projet de loi interdisant
certaines activités destinées à rechercher ou à
exploiter du gaz naturel dans le schiste. Le
projet de loi prévoit un moratoire pour interdire les forages, les opérations de fracturation et les
essais d'injectivité destinés à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste sur le territoire des municipalités situées principalement dans les basses-terres du Saint-Laurent. Il
sera effectif jusqu'à l'entrée en vigueur d'une loi qui établit
de nouvelles règles pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures ou
pour une période maximale de cinq ans.
Le projet de loi attribue au gouvernement le pouvoir d'étendre ce moratoire aux
territoires de municipalités dont les limites sont contiguës à celles des municipalités
déjà visées par le projet de loi. Les pénalités rattachées à ça, s'il y en
a qui continuent, peuvent aller de 10 000 $
à 6 millions de dollars. Il y a 52 municipalités visées
par ce projet de loi, M. le Président. Or,
aucune d'entre elles ne pourra se faire entendre avant que les députés ne
votent sur le principe si le gouvernement persiste à appeler ce projet
de loi avant la tenue de consultations
particulières.
Depuis l'annonce d'une évaluation environnementale
stratégique sur le gaz de schiste en février 2013 par le ministre Yves-François Blanchet, un moratoire
existe de facto. Dans sa lettre, le ministre a également précisé que la filière pétrolière n'était pas visée par
l'évaluation. Or, il est intéressant de constater que les techniques de
fracturation sont très semblables, que ce soit pour le gaz de schiste ou pour le pétrole de schiste.
En 2014, il y aura une vaste
consultation du BAPE sur cette question, et nous espérons que cela permettra enfin d'aller au fond
des choses. Le Québec doit aller de l'avant et décider si, oui on non, nous
pouvons et devons exploiter le gaz de schiste.
Le pétrole contribue, au Québec, M. le
Président, autant que l'électricité au bilan énergétique, soit près de 40 %. Trois quarts des produits pétroliers sont
utilisés dans le secteur des transports québécois. C'est bien beau, la
politique d'électrification des transports, mais je ne pense pas qu'on va
réussir à combler le 40 % de facture énergétique dans l'espace… dans un espace, en tout cas, à court
terme ou à moyen terme. Même, je le répète encore, là, sur l'autoroute à
Saint-Georges de Beauce, on est obligés d'avoir une génératrice à gaz, M. le
Président, pour éclairer les lampadaires. Alors, je pense qu'on a encore besoin
d'essence ici.
Le
mazout lourd, un produit très polluant, constitue le troisième produit
pétrolier dans le bilan énergétique duQuébec avec plus de 8 % de la consommation.
Le gaz est largement moins polluant que le mazout lourd ou même que l'essence. Il faut prendre cela en compte quand on
pense à de meilleures façons de réduire nos gaz à effet de serre. Ça n'a
pas l'air à compter pour personne ici, ça. Je pense qu'on a deux objectifs à
atteindre. Oui, il faut limiter la consommation énergétique en
hydrocarbures, tout le monde est d'accord avec ça. Par contre, il faut
penser aussi à limiter les effets de serre. Alors, pour limiter ça, étant donné qu'on va
toujours continuer, à plus ou moins brève échéance, à utiliser du pétrole,
du gaz, et tout, alors peut-être que le gaz naturel, qui est moins polluant,
serait peut-être une alternative, à court terme et à moyen terme, en vue de remplacer tout
ça par d'autre forme d'énergie qui est moins nocive
pour nos effets de serre.
Les
industries québécoises pourraient sans doute profiter d'un prix mondial du gaz
inférieur au prix du pétrole. On doit tout le
temps se demander aussi à quels coûts social et environnemental cela nous expose. Évidemment, il
y a,autant pour la production de l'électricité avec
les grands barrages, autant pour la production de l'électricité avec
l'éolienne… Nous convenons que l'exploitation du gaz naturel peut être
une entrave environnementale aussi minime ou aussi… que les grandes
centrales ou que les éoliennes. Par contre, si nous nous retrouvons avec des
surplus électriques
comme on a présentement… surplus électriques — en tout cas, je trouve ça un
non-sens — que nous continuons à développer
avec la filière éolienne, qui est une filière intéressante en soi mais qu'on devrait peut-être un peu
mettre la pédale douce dessus étant donné les
surplus qu'on a présentement dans nos réserves en ce qui concerne
l'électricité. Alors, comme plus on en développe et plus on arrive dans le trou… Et, la facture énergétique de ce développement insensé de la
filière éolienne, à l'heure
actuelle, à cause de la faible demande et à
cause qu'aussi les États-Unis ont développé leur gaz naturel et leur gaz de schiste, alors,
il va y avoir un
coût à ça; et on parle déjà d'un 700 millions, l'an prochain, comme facture, par Hydro-Québec, pour contrer l'effet éolien et
la perte là-dedans.
Nous, à la Coalition avenir Québec, M. le Président, on a
proposé, lors de la campagne électorale, et je m'en souviens très bien… on officialiserait un tel moratoire, qui ne serait levé que si des études scientifiques
crédibles et fiables démontraient que les activités de fracturation
et l'exploitation du gaz de schiste peuvent se faire dans le respect de l'environnement naturel et qu'il est démontré que les
droits des populations locales soient respectés. Par contre, un
moratoire ne doit pas
être synonyme d'obstruction systématique. Nous devons continuer à faire avancer
les évaluations
scientifiques pour déterminer si, oui ou non, nous irons de l'avant avec
l'exploitation de cette ressource. Continuer à pousser les études en ciblant la recherche scientifique, la
recherche appliquée, dans un processus environnemental respectueux de toutes nos lois et règlements, c'est ça qu'on veut,
nous. Pour faire ça, il faut que le ministre s'engage à adopter des règles
transitoires à court terme et à faire en sorte que, durant le moratoire
proposé, les études et les besoins dedéveloppement de connaissances scientifiques de l'évaluation environnementale se poursuivent et que de nouveaux forages
soient autorisés à ces fins strictes, c'est-à-dire de nouveaux forages dans des endroits le moins
contraignant possible, nouveaux forages pour
faire de la recherche scientifique, pour regarder si on peut le faire à plus
grande échelle. Si on ne fait absolument rien puis on attend après les autres, on va se retrouver… le train va avoir passé, et puis on va se retrouver encore avec un déficit de 2,3 milliards.
Les technologies utilisées
dans le secteur de gaz de schiste ont évolué au cours des dernières années, M. le Président. La fracturation hydraulique à l'eau
est la technique la plus
répandue de fracturation de formations
géologiques à faible perméabilité.
Consistant à injecter à haute pression un fluide composé majoritairement d'eau
dans des couchesrocheuses, elle
permet, entre autres, d'extraire des hydrocarbures dits non conventionnels,
comme les gaz de schiste et les pétroles
de schiste. En tout état de cause, en dehors de cette technique, plusieurs
procédés sont actuellement à l'étude dans le monde avec des degrés de
maturité technologique différents.
La procédure
parlementaire, c'est-à-dire la procédure normale qui est les consultations avant le principe du projet
de loi… Cette façon de procéder du gouvernement est un peu en
dehors de la procédure normale. Notre
règlement prévoit que, pour un projet de
loi, une politique ou un plan d'action du gouvernement, des consultations
puissent se tenir. Ces consultations
peuvent être générales, c'est-à-dire ouvertes à tous les groupes ou citoyens
qui veulent se faire entendre. Ils peuvent alors s'inscrire auprès de la
commission responsable d'étudier l'enjeu. Ces consultations peuvent aussi être particulières, c'est-à-dire que des groupes
ou des citoyens sont invités par la commission responsable pour se faire
entendre. Les différents partis s'entendent entre eux sur une liste d'invités
qu'ils soumettent à la commission, et cette entente donne lieu à des
discussions internes sur quels groupes inviter.
C'est
ce qui s'est passé dans le cas du projet de loi n° 38. Dès le mois de mai,
nous avons soumis, avec l'opposition officielle, une liste de groupes à inviter au
gouvernement. Depuis, nous n'avons eu aucun retour sur notre liste
d'intervenants demandés. Nous avons proposé d'entendre beaucoup d'intervenants,
je ne vous donnerai pas toute la liste, M. le Président, parce que le temps va
me manquer, et aujourd'hui le
gouvernement appelle le principe de ce projet de loi avant même que nous ayons
entendu les groupes et les citoyens qui se sentent concernés par l'enjeu de
fond du projet de loi n° 37.
• (19 h 50) •
Il
est vrai qu'une adoption de principe peut se tenir avant des consultations,
mais c'est un processus peu commun dans notre
tradition parlementaire. Jusqu'ici, dans la présente législature, nous avons
adopté le principe de seulement cinq projets de loi avant de tenir des
consultations particulières, le projet de loi n° 2, projet de loi n° 10, n° 18, n° 32 et n° 42. En revanche, nous avons tenu des
consultations avant d'adopter le principe sur 24 projets de loi différents.
Je vous fais grâce de la liste. Certaines
consultations particulières ont même été très longues mais se sont toujours
tenues avant l'adoption du principe. Concernant
le projet de loi n° 14, la Charte de la
langue française, du 12 mars au 18 avril,
77 groupes ont été entendus en 15 jours; le projet de
loi n° 43, 23 août au 1er octobre, 48 groupes ont été entendus;
et le projet de loi n° 52, mourir
dans la dignité, 55 groupes ont été entendus. Oui, M. le
Président. On voit bien, dans la vaste
majorité des cas, les consultations se tiennent avant l'adoption de principe.
C'est une simple question de logique, il faut
entendre les groupes avant de décider, et la députation, on peut voter en
meilleure connaissance de cause si on a l'idée de tous les groupes
qui viennent déposer leurs mémoires. Dans le cas du projet de loi n° 37, qui concerne un sujet très délicat, soit
l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, il est primordial de faire les choses dans l'ordre. Nous devons agir avec prudence et permettre aux gens de se
faire entendre avant de décider quoi que ce soit.
La stratégie du gouvernement, M. le Président, est
déplorable et ça ne sert en rien l'intérêt public. Quand on voit les sorties partisanes du ministre de l'Environnement, on ne peut que s'interroger sur ses
véritables intentions. C'est pour ça que nous réitérons notre demande auprès du
gouvernement. Avant de finir l'adoption de principe, qu'il
s'entête à ramener à chaque jour, il doit tenir des consultations particulières.
C'est un exercice nécessaire pour un sujet aussi sensible, qui touche la population de près. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député
de Beauce-Nord. Je cède maintenant la
parole au député de Saint-Hyacinthe. M. le député.
M. Émilien Pelletier
M.
Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Alors, merci, M. le Président. Je suis très heureux de prendre la parole ce soir pour parler du projet
de loi n° 37 intitulé Loi interdisant
certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter le gaz naturel dans
le schiste.
Vous
n'êtes pas sans savoir que je représente la région agricole par excellence au Québec et qu'il est très
important pour le milieu agricole de
conserver cette vocation sans venir altérer la qualité de leur environnement, qui doit être sain, et risquer de nuire à
cette terre qui nous nourrit avec des produits de qualité par une industrie qui
vient changer les règles sans se soucier du bien-être de la population à court, moyen
et long terme.
Est-ce
que nous sommes prêts à sacrifier notre industrie agroalimentaire au profit d'une industrie dont on ne connaît même pas les
retombées positives pour nos communautés rurales et urbaines? Au contraire, les
retombées connues, à ce jour, sont négatives. D'où vient cet empressement à vouloir à tout prix
imposer ce choix? Est-ce seulement la volonté des gazières de
vouloir exploiter nos ressources naturelles sans tenir compte de nos besoins? Est-ce relié à la volonté, pas si lointaine, du gouvernement libéral de construire sur le territoire du Québec plusieurs centrales au gaz naturel? Et au profit de qui? Je pense ici à la
centrale au gaz de Bécancour qui a été construite et qui a produit de l'énergie
à peu près pendant 16 mois. Elle nous coûte annuellement, aujourd'hui, entre 150 et 200 millions par année, alors, qu'elle ne produit même pas d'énergie, parce que nous n'en avons pas besoin et nous
n'avions pas besoin de développer cette filière.
Qui paie pour ce gâchis? C'est vous et moi à même nos comptes d'électricité.
C'est un véritable scandale économique réalisé sous le gouvernement libéral de
Jean Charest. Et ce n'est pas le seul. Imaginez, dans le cas des gaz de schiste, 0,10 $ l'hectare qu'on a
consenti aux exploitants, alors qu'en Colombie-Britannique c'était 1 000 $
l'hectare qui ont été facturés aux
entreprises. J'ose espérer que les gens qui nous écoutent ce soir, via le canal
de l'Assemblée nationale, en prendront
bonne note. Heureusement, la population et les organismes sont montés aux
barricades et empêché que cette erreur
ne se propage. Je donne l'exemple de la centrale Beauharnois qui devait être construite, et d'autres, il y en avait cinq autres, je pense, dans le collimateur.
Alors,
M. le Président, depuis près de deux semaines, j'écoute les interventions des
députés de l'opposition et je suis toujours
très étonné d'entendre plusieurs députés mentionner que le gouvernement du
Parti québécois est contre les consultations en commission parlementaire et que
cela n'a pas de sens d'adopter le principe du projet de loi avant d'entendre les citoyennes et citoyens du Québec.
Ils ont une mémoire sélective et ne se souviennent pas qu'il y a à peine
trois semaines, après avoir entendu les
représentants des organismes et tous ceux et celles qui voulaient se faire
entendre sur le projet de loi n° 43 sur
les mines, tous les députés de l'opposition officielle, libérale, et de la
deuxième opposition, de la Coalition avenir Québec, ont voté contre
l'adoption de principe.
J'imagine
que, pour la CAQ, c'était un
jour pair, parce qu'imaginez que le 10 mars 2011, un jour pair, le chef de la CAQ est contre un moratoire sur l'exploitation
des gaz de schiste. Le 29 juin 2011, un jour impair, le chef de la CAQ est pour un
moratoire de 10 ans. La plateforme électorale de la
CAQ, en 2012, a été écrite un jour impair :Engagement :moratoire formel sur le développement du gaz de
schiste. «Un gouvernement de la Coalition [...] décrétera donc, dès son élection, un moratoire formel sur toute fracturation
liée à [l'exploitation
ou à l'exploration] du gaz de schiste…» Le 15 mai 2013, c'était un jour impair, on
s'attendait à ce que la CAQ appuie notre projet de loi. Or, le chef de la CAQ a dit non. Alors, vous
voyez, ce sont des… Je fais juste une petite anecdote, mais c'est quand même
une image qui vaut mille mots.
Alors,
avec l'abstention des députés et aussi de Québec solidaire lors de l'adoption
de principe… Moi, je dis que c'est un manque de courage, de considération et de
respect envers toutes ces personnes qui sont venues donner leurs
avis sur cette importante législation. Seuls
les députés du Parti québécois ont fait preuve de cohérence et de volonté et
voté pour l'adoption du principe. Les oppositions libérale et caquiste
étaient contre avant les consultations particulières, et ils étaient contre après. Alors, pour toutes les
personnes qui sont à l'écoute ce soir, je vous laisse juger par vous-mêmes
des arguments et du sérieux des déclarations qu'ils nous servent aujourd'hui en
cette Chambre.
Quant aux députés de
Québec solidaire, en s'abstenant, ils ont joué le jeu des oppositions et font
fi de tous les organismes et des citoyennes
et citoyens qui veulent un moratoire sur l'exploitation et l'exploration des
gaz de schiste. Aujourd'hui, ces
mêmes députés répètent à profusion qu'ils sont pour le moratoire sur l'exploitation
et l'exploration des gaz de schiste,
mais en même temps ils font le contraire de ce qu'ils disent en cette Chambre.
S'ils avaient accepté de voter pour l'adoption de principe, nous
serions, en ce moment même, à entendre en commission parlementaire les groupes
et les personnes qui souhaitent soumettre
leurs avis aux parlementaires sur ce projet de loi attendu par la population.
Que l'on ne vienne pas me faire pleurer, avec la main sur le coeur,
qu'ils veulent entendre les personnes qui ont un mot à dire sur le sujet et que c'est leur priorité.
Comme
mentionné précédemment, nous ne voulons pas répéter le film du projet de loi
n° 43 sur les mines. Nous désirons que les consultations particulières aient
lieu après l'adoption du principe, comme cela a eu lieu pour le projet
de loi n° 2, Loi modifiant la Loi
électorale afin de limiter les contributions à 100 $ par électeur et de
réviser le financement public des partis politiques; le projet de loi
n° 6, Loi concernant la date d'entrée en vigueur de certaines dispositions
de la Loi éliminant le placement syndical et
visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la
construction — ce sont des lois importantes — le projet de loi n° 9, Loi
instituant le Fonds des ressources informationnelles du secteur de la santé et des services sociaux; le projet de loi
n° 10, Loi permettant de relever provisoirement un élu municipal de ses
fonctions; le projet de loi n° 18, Loi modifiant la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives; le projet
de loi n° 32, Loi modifiant la Loi sur le régime
de retraite des agents de la paix en services correctionnels. Alors, vous voyez, M. le Président,
ce sont des projets de loi dont les consultations particulières ont eu lieu
après l'adoption de principe. Et je pense que, dans ce cas-ci, c'est
tout à fait acceptable de le faire aussi.
Sous
le régime libéral qui nous a précédés, M. le Président, le dossier sur les gaz
de schiste a été abordé de façon précipitée, désorganisée et marquée par
l'improvisation la plus complète. En effet, c'est dans l'anarchie la plus
grande et la plus grande improvisation que
l'industrie du gaz de schiste est arrivée au Québec dès 2006. Sans préparation,
les sociétés d'exploitation ont débuté leurs activités de forage sur des
terrains privés, sans même prendre en considération les inquiétudes et les préoccupations des populations touchées par cette
activité, sans les informer sur la technologie utilisée, soit celle de la fracturation hydraulique. Ce n'est que quatre ans plus tard, suite à l'opposition de
la population, que l'Association gazière et
pétrolière du Québec décide d'organiser des assemblées d'information pour
donner les réponses de l'industrie aux gens concernés, déjà plusieurs organismes s'étaient mobilisés pour contrer
l'offensive de l'industrie, qui voulaient des réponses
claires à leurs questions.
Comment se fait-il que c'est l'AGPQ qui a organisé des
soirées d'information et non le gouvernement du Québec? Aujourd'hui, les
députés libéraux pourraient se garder une petite gêne, eux qui ont permis à
l'industrie de s'implanter sur le territoire de la vallée du Saint-Laurent sans
consulter personne, même pas les municipalités ni les MRC, qui ont la responsabilité de gérer les
schémas d'aménagement sur leurs territoires. Où étiez-vous à ce
moment-là, députés libéraux, alors que vous formiez le gouvernement?
• (20 heures) •
Le
28 septembre 2010, j'étais présent, moi,
à l'Hôtel Des Seigneurs de Saint-Hyacinthe pour la troisième assemblée d'information
de l'AGPQ et je peux affirmer que cela a brassé pas mal fort dans la salle ce
soir-là, puisque les réponses fournies déviaient des questions posées.
Alors, je vais vous montrer un texte, ici, de la soirée qui s'est passée à Saint-Hyacinthe. Ça a paru
dans LeCourrier
de Saint-Hyacinthe le 28 septembre 2010 : Le peuple a parlé fort. Le peuple a parlé fort, les gazières ne savaient plus sur quel pied danser. L'improvisation des
libéraux était telle que les premiers forages
outre la réglementation du MRN entourant l'émission des
permis et les normes de forage n'étaient soumises à aucune autorisation de la part du ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, même lorsqu'il y avait utilisation du procédé de
fracturation. Qu'en était-il de l'acceptabilité sociale et du respect des populations touchées par ces
forages, Mmes et MM. les députés libéraux? Encore une fois, où étiez-vous à ce moment-là? Bonne question, n'est-ce
pas? Et les consultations, j'imagine que cela n'existait pas à ce moment-là. À partir de ce moment, il s'est
créé comme une traînée de poudre à travers la province. De nombreux organismes,
non aux gaz de
schiste dans la vallée du Saint-Laurent et rallier à leur cause la majorité de la
population du Québec qui voulait connaître toute la vérité sur les impacts environnementaux, sur la santé et sur l'air, et
tout ce qui pouvait venir affecter leur qualité de vie.
Dans ma
circonscription, il y a eu le comité Non schiste — La Présentation. Je vais vous montrer juste un exemple des panneaux qu'il y avait sur les
terrains à ce moment-là. Non schiste, autrement dit, on s'objectait
justement au fait que les compagnies venaient sur les terrains sans demander
l'autorisation, sans parler aux municipalités et sans même parler aux citoyens
qui étaient propriétaires des terrains.
Dans
ma circonscription, justement, il y a eu quand même quatre… il y a eu quatre
puits qui ont été forés, et puis ça, sans
autorisation de personne des municipalités. La présence de plusieurs organismes
sur notre territoire, exemple le CCCPEM, le
Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement, on
peut dire le Non schiste - La Présentation, ont fait en sorte qu'on a
établi… on a fait signer une pétition refus d'accès au territoire. Cette
pétition, je vais vous donner un exemple, à
Saint-Hugues, par exemple, grâce au dévouement de M. Serge Giard, un
propriétaire de la municipalité, c'est près de 100 % des propriétaires qui ont signé ce refus d'accès.
Comme
je disais tantôt, dans la circonscription chez nous, il y a eu quatre forages.
Et, de ces forages-là, on peut vous dire que
c'était la Canbriam qui était la propriété. Il y en avait un, le forage
n° 1 à La Présentation, Canbriam, le forage
n° 2.1a à La Présentation, Canbriam, Saint-Barnabé-Sud, Canbriam Energy.
Et il y avait aussi, à Saint-Hyacinthe même,
dans le rang de Pointe-du-Jour, encore Canbriam, qui était aussi partenaire
avec Gastem. Alors, ce sont des puits qui ont été forés. Et on a eu des problématiques beaucoup à La Présentation,
justement, sur le puits n° 1, parce qu'il y avait des fuites. Il y
a eu des fuites pendant plusieurs, plusieurs mois sans que la population en
soit informée.
Il y a eu des
manifestations nombreuses sur notre territoire. Il y a eu des pétitions de
signées, des résolutions municipales dont
j'en ai ici de plusieurs, plusieurs organismes. OBV Yamaska, Collectif d'action
populaire Richelieu-Yamaska. On a
aussi la MRC des Maskoutains, la ville de Saint-Hyacinthe et plusieurs autres
organismes qui ont signé des… qui ont envoyé des résolutions justement
pour contrer cet envahissement pour les gaz de schiste.
Vous savez, le Parti
québécois, le gouvernement du Parti québécois a une nouvelle approche fondée
sur la cohérence, la rigueur, la recherche
des connaissances scientifiques, un moratoire qui s'inscrit dans une stratégie
globale et cohérente face aux gaz de
schiste. À l'écoute des préoccupations des citoyens, le gouvernement du Parti
québécois, tel que promis lors de la dernière campagne électorale, a mis
de l'avant le projet de loi n° 37 pour instaurer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste
dans la vallée du Saint-Laurent. Ce moratoire n'est pas une mesure
unique et indépendante en soi. Il s'inscrit dans une approche rigoureuse,
cohérente et globale élaborée par le Parti québécois pour permettre au
gouvernement de prendre une décision éclairée dans le dossier au bénéfice de
l'ensemble des Québécoises et des Québécois.
La stratégie du
gouvernement comprend plusieurs aspects additionnels à ce projet de moratoire.
Ainsi, un nouveau BAPE sera mandaté une fois le rapport final des études
environnementales stratégiques déposé. Ce nouveau mandat du BAPE sera nécessairement mieux outillé pour réaliser ce mandat
qu'il ne l'était lors de la première commission d'enquête. C'est par souci de cohérence avec le mandat à venir du BAPE et de la démarche scientifique en
cours et tel que le reconnaît… le recommandait
la première commission du BAPE qu'un moratoire sur les opérations de fracturation
dans le but d'explorer... d'exploiter le gaz de schiste sera mis en place le
temps que le deuxième BAPE puisse mener des travaux à terme ainsi qu'éclairer le gouvernement
pour lui permettre de bien cerner les enjeux en cause dans ce dossier.
De
plus, puisque l'une des préoccupations les plus importantes soulevées par les
citoyens de la vallée du Saint-Laurent portait sur la protection des sources d'approvisionnement en eau potable, notre gouvernement a encore une fois prouvé son écoute attentive de la population puisqu'une
réglementation complémentaire sera mise en place par notre gouvernement afin d'assurer
une protection adéquate des sources d'eau potable de nos concitoyens.
L'ensemble de cette stratégie globale vise
ultimement à permettre au gouvernement de
prendre des décisions éclairées quant à
l'avenir de l'industrie du gaz de schiste, une décision qui se voudra fondée sur la rigueur, la
cohérence et sur la connaissance scientifique dans le domaine.
Un deuxième BAPE
générique sur l'industrie du gaz de schiste suffisamment documenté pour bien mener à terme son mandat... Notre gouvernement a déjà annoncé ses intentions, en février 2012, sur le dossier des gaz de
schiste. Nous confirmons de nouveau notre
intention de mandater de nouveau le BAPE pour réaliser une deuxième enquête sur l'industrie du gaz de schiste. Dès que le rapport final des EES
sera complet, il sera transmis au BAPE, de même
que son nouveau mandat, pour lui servir de base scientifique pour son enquête.
Une réglementation complémentaire pour protéger nos sources d'eau potable, le
règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection basée sur le principe de précaution et de
prévisibilité, le projet
de règlement sur le
prélèvement des eaux et leur protection propose un ensemble de mesures
complémentaires et structurantes qui incluent une étude hydrogéologique
destinée à minimiser efficacement les risques de contamination des
sources d'eau potable.
On sait que
l'exploration des gaz de schiste fait en sorte... J'écoutais tout à l'heure le député de Beauce-Nordmentionner que c'était simple, hein, on fracture
hydraulique, on envoie de l'eau, on l'envoie sous pression, sous haute pression, puis on fracture la roche. La roche,
surtout ici, c'est ce qu'on appelle du shale de l'Utica et puis qui est
répandu à la grandeur de la vallée du Saint-Laurent. Mais sauf que ce qu'il a
oublié de mentionner, de dire, c'est des produits chimiques qui sont envoyés
dans le sol pour la fracturation hydraulique, et ces produits chimiques là,
vous savez comment on en récupère à peu près? On récupère à peine 50 %, 55 % des produits, ce
qui veut dire qu'il reste dans le sol des produits chimiques qui contaminent le sol — le
sol, on peut dire, l'aquifère et autres — et c'est là en permanence. Et, quand on sait qu'un
puits foré lors de son exploitation, on récupère seulement 20 % des gaz de
schiste, mais étant donné que la roche est fracturée, il y en a
80 %, 80 % du gaz qui n'est pas sorti du sol mais qui continue à
mitiger tranquillement, à monter en surface, et quoi que ce soit, et là on
vient nous dire : Ah, il n'y a pas de dommage causé à la fracturation
hydraulique, il n'y a pas de dommage au sol. Alors, c'est quand même
intéressant d'entendre ça.
Et
puis il y a des études qui existent là-dessus. Ceux qui peuvent lire les
documents que Marc Durand a produits, un géologue de renommée, qu'il a produits sur les gaz
de schiste, et sur la fracturation, et sur les effets de la fracturation
à long terme dans nos couches sédimentaires, dans les roches, bien, vous allez
voir que c'est quand même des choses qui sont importantes qu'il ne faut pas
négliger.
Vous savez, l'objectif
ultime de cette stratégie est de s'assurer qu'un encadrement exhaustif de
l'industrie des hydrocarbures et du gaz de
schiste en particulier puisse être mis en place par le gouvernement, qui
bénéficiera cette fois de toute l'information pertinente pour prendre la
meilleure décision dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
Vous
savez, il ne faut pas se surprendre, là, je veux juste mentionner, on
mentionnait, en début, les projets de loi qui avaient été discutés sans qu'il y ait eu...
Autrement dit, on a adopté le principe puis après ça on a fait les
consultations particulières. Mais, je veux
juste mentionner ici, ce n'est pas la première fois que les libéraux se
prononcent contre des projets de loi,
vous savez. J'en ai une liste ici que j'ai à ma portée, juste vous mentionner
que ce n'est pas la première fois. Vous
avez la loi 101, les libéraux ont voté contre la Charte de la langue française,
ils ont voté contre le projet de loi 67, Loi sur l'assurance automobile, le projet de loi 92, Loi sur la consultation populaire; projet de loi 90, Loi sur la protection du territoire
agricole. La protection du territoire agricole, nos amis libéraux ont voté
contre cette loi-là. Projet
de loi 107,
loi instituant la Régie du logement et modifiant
le Code civil; projet de loi 17, Loi sur la santé et la sécurité au travail; projet de loi 88, Loi sur la Société des
établissements de plein air du Québec; projet de loi 42, écoutez bien, Loi sur
les accidents de travail et les maladies
professionnelles; projet de loi n° 90, Loi favorisant le développement de
la formation de la main-d'oeuvre et
projet de loi n° 33, Loi sur l'assurance médicaments et modifiant diverses
dispositions législatives.
Alors, vous voyez, ce
n'est pas pour rien et ce n'est pas la première fois qu'on entend dire que les
libéraux sont contre les projets de loi que le Parti québécois veut présenter,
mais sauf que je pense qu'il y va de l'intérêt de la population du Québec,
l'intérêt de nos populations, l'intérêt de l'agriculture du Québec de faire en
sorte qu'il y ait un moratoire sur le gaz de schiste et que ça se fasse avant
la fin de la prochaine session. Et je demande la collaboration de mes amis du
Parti libéral, des caquistes et…
• (20 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député de Saint-Hyacinthe.
Merci, M. le député de Saint-Hyacinthe. Je cède maintenant la parole à la
députée de Laporte. Mme la députée.
Mme Nicole Ménard
Mme Ménard :
Merci beaucoup. Merci beaucoup. M. le Président, je tenais à prendre la parole
ce soir sur l'adoption du principe du projet
de loi n° 37, Loi interdisant certaines activités destinées à rechercher
ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste.
M.
le Président, le gouvernement veut que nous adoptions le principe de ce projet
de loi sans avoir, au préalable, procédé à des consultations particulières, des
consultations qui nous permettraient de mieux comprendre les enjeux et
les conséquences d'un tel moratoire sur
l'économie du Québec et sur les communautés touchées par celui-ci.
Normalement, lors d'un projet de loi,
lorsqu'un projet de loi est déposé, nous procédons à des études particulières
ou générales avant l'étape de
l'adoption de principe. Telle est la procédure habituelle pour un projet de
loi. Dans ce cas-ci, le gouvernement souhaite éviter cette étape
cruciale pour passer directement à l'étude détaillée.
Vous en conviendrez,
M. le Président, les consultations particulières ou générales nous aident, en
tant que parlementaires, à préparer nos interventions lors de l'étude
détaillée. C'est au cours des consultations publiques que nous pouvons entendre les experts sur le sujet,
des spécialistes qui connaissent à fond les tenants et aboutissants de
l'enjeu dont il est question pour nous permettre de bien comprendre le dossier,
c'est-à-dire le projet de loi. C'est aussi à cette étape cruciale que nous pouvons entendre les citoyens qui se sentent
interpellés par le projet de loi proposé. Les groupes de citoyens, les représentants des différentes
communautés touchées, les groupes environnementalistes et les
entrepreneurs impliqués, tous peuvent faire connaître leur position et leurs
inquiétudes relativement aux modifications législatives proposées.
En
préparation de cette étape, ma formation politique a fourni rapidement la liste
de groupes et organismes que nous souhaitions entendre lors des consultations sur le
projet de loi n° 37, très rapidement, en fait, M. le Président,
seulement deux jours après le dépôt du
projet de loi. Le 15 mai dernier, le ministre du Développement durable, de
l'Environnement, de la
Faune et des Parcs déposait son projet de loi, qui instituerait un moratoire
sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Comme je viens
tout juste de le mentionner, le surlendemain, le 17 mai, ma formation politique
a déposé sa liste des groupes qu'il serait important d'écouter lors de
consultations sur le projet de loi.
Le
gouvernement ne peut pas nous dire que nous avons tenté de retarder le
processus. Deux jours, M. le Président, c'est tout le temps que nous avons pris pour dresser une
liste des dizaines de groupes qu'il serait souhaitable d'entendre en commission.
À ce moment-là, le gouvernement ne semblait pas réfractaire, mais pas
réfractaire du tout à avoir des consultations particulières sur le projet de
loi. Des négociations ont même été entreprises sur les possibilités de commencer les consultations au courant de l'été.
On a même demandé les disponibilités du porte-parole de l'opposition officielle en la matière pour s'assurer de la
possibilité de procéder à l'été. Finalement, les consultations ont semblé
être simplement remises à plus tard, et ma formation politique n'attendait
qu'un signal du gouvernement pour reprendre le processus et aller de l'avant en
consultant les experts, les entrepreneurs et la population sur cette question.
Cependant, c'est du
côté du gouvernement que la position a changé. Ils ont simplement décidé de
passer outre les consultations pour aller
directement à l'adoption du principe. Le gouvernement veut faire adopter le
principe de ce projet de loi sans d'abord se
référer à la population, que nous représentons tous. Sa position, comme dans d'autres dossiers, semble être la seule valable, et ce gouvernement ne veut pas
prendre le temps d'écouter ce que les intervenants, les villes et les MRC ont à dire sur le sujet. Cette attitude du gouvernement est déplorable. En tentant d'imposer
leur vision dogmatique
dans ce dossier, ils ne prennent pas le temps de s'arrêter et d'écouter la population. Le gouvernement agit comme si la seule voix digne d'être écoutée est la
leur. Pourtant, lors des dernières élections générales, le Québec a élu un gouvernement minoritaire
suite à un vote extrêmement partagé. Le Parti
québécois a été élu avec une fraction des suffrages exprimés, et pourtant persiste à agir
comme s'ils étaient les seuls à détenir la vérité sur les enjeux qu'ils
abordent.
Plusieurs opinions de ministres et non d'experts semblent guider le gouvernement sur le sujet des gaz de
schiste. La ministre
des Ressources naturelles a clairement indiqué son
opinion. Elle ne voit pas, et je la cite, «le jour où des technologies permettront
une exploitation sécuritaire». Cependant, elle a aussi des opinions curieuses par rapport au développement des technologies qui
pourraient un jour améliorer l'exploitation des gaz
de schiste. Je la cite encore, M. le Président : «Explorer [pour] des fins
scientifiques me fait penser aux Japonais qui chassent [les] baleines pour […] fins scientifiques. Pas
sérieux», a-t-elle écrit sur son compte Twitter. Le gouvernement poursuit ses efforts pour imposer un moratoire sur les gaz de schiste sans se
fier aux opinions d'experts, seulement celles de ses ministres, qui semblent percevoir
les gaz de schiste comme des signes... je me permettrai
de dire : des signes ostentatoires, M. le Président. Pourtant, plusieurs experts ont
étudié la question de l'exploitation du gaz naturel dans le schiste. Mais leurs
opinions ne seraient pas prises en compte
pour la bonification de ce projet de loi.
Selon la ministre des
Ressources naturelles, cette ressource ne doit
pas être exploitée, et les technologies pour
son exploitation sécuritaire ne doivent même pas être étudiées.
• (20 h 20) •
L'exploitation
de cette ressource pourrait être extrêmement
bénéfique à l'économie du
Québec. Les retombées économiques
dans les régions où celui-ci est exploité sont énormes, notamment chez nos voisins du Sud. L'exploitation du gaz de schiste a permis la revitalisation de plusieurs régions rurales des États-Unis, ce qui
a permis de renverser l'exode des jeunes, qui reviennent de plus en plus dans ces régions après leurs études
pour profiter des possibilités d'emploi que les gisements de gaz
leur offrent. De
plus, seulement avec l'exploitation des gaz de schiste, les prix de l'énergie ont considérablement diminué, ce qui est grandement bénéfique pour l'ensemble de l'économie. Bref, des retombées importantes, des emplois en région et des factures
énergétiques en baisse. Les avantages économiques qui viennent avec l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste
sont immenses. Cependant, la position du gouvernement est claire, et ce,
même sans étude ni consultation :
l'exploitation du gaz de schiste doit être interdite, peu importent le coût et
les conséquences.
Questionnée
sur la possibilité que l'évaluation environnementale stratégique se révèle
positive pour l'exploitation de cette ressource, la première ministre a
affirmé, et je la cite : «Mais, même si les conclusions sont positives, il
faudra se demander si nous avons besoin des
gaz de schiste.» Le dogmatisme face à cette source d'énergie, cette ressource
naturelle et cette opportunité de développement de l'économie et des régions du
Québec est partagé non seulement par plusieurs ministres qui se sont exprimés à
de nombreuses reprises, mais également par la première ministre.
Même si c'est
sécuritaire, même si c'est bénéfique pour le développement de l'économie du
Québec, même si cela crée des emplois en région, pour le gouvernement, c'est
non; non, mais pas également partout. Dans le projet de loi n° 37, le
territoire couvert est limité à des régions spécifiques du Québec,
principalement les basses-terres du Saint-Laurent;
sont exclues, entre autres, la Gaspésie et l'Île-d'Anticosti. Pourquoi le
gouvernement exclut-il, si les gaz de schiste
sont si nuisibles à la population des régions Centre-du-Québec, les régions
limitrophes à son moratoire? Pourquoi aussi
exclure le pétrole du moratoire? Pourtant, le procédé pour extraire le pétrole
du schiste est semblable à celui utilisé pour extraire le gaz naturel,
même l'exploitation des deux se fait souvent conjointement.
Ces
questions pourraient être répondues lors des consultations particulières que le
gouvernement s'entête à ne pas considérer. Il est quand même curieux pour un
gouvernement, qui crie haut et fort que toute exploration et
exploitation de gaz de schiste doit être
interdite, de proposer un projet de loi qui l'interdit mais pas partout et qui
interdit la fracturation pour le gaz
mais pas pour le pétrole. Le projet de loi tel que proposé vise à interdire
l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans les villes et les
municipalités du Québec situées dans les basses-terres du Saint-Laurent. Ce
moratoire serait en vigueur pour une période
de cinq ans ou jusqu'à ce qu'une nouvelle loi soit instaurée pour réglementer
la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. De plus, le projet de
loi suspendrait sans compensation les permis déjà délivrés pour l'exploration des gaz de schiste. Un
comportement qui est pour le moins questionnable, compte tenu des
ressources importantes engagées par les entreprises dans ce secteur.
M.
le Président, permettez-moi de réitérer la position de ma formation politique
dans ce dossier, qui a toujours été claire et cohérente. Nous devons baser nos actions
sur des faits solides. Il faut attendre les résultats de l'étude
environnementalestratégique avant de prendre des
décisions qui auront un impact important sur le développement de notre
territoire et de nos communautés. Cette
étude, commandée sous le gouvernement libéral, nous donnera les outils
nécessaires pour prendre des décisions éclairées en toute connaissance
de cause au lieu de simplement céder aux craintes soulevées par quelques
expériences qui ont mal tourné.
Le
développement du gaz naturel et du pétrole doit se faire dans des conditions de
respect de l'environnement et de sécurité pour les populations qui se trouvent
près des sites d'exploration... d'exploitation. La mise en valeur de nos
ressources doit être faite en respectant les plus hauts standards, tant social
qu'environnemental. Si l'un ou l'autre de ces
éléments était négligé, il n'y aurait simplement pas d'exploitation possible.
Aucun
compromis sur la sécurité et la santé de nos citoyens ni sur les risques pour l'environnement ne doit être accepté. L'intégrité physique
de ceux qui résident près des sites d'exploitation et l'équilibre écologique
des milieux suite à cette
exploitation ne doivent jamais être mis en péril. Pour s'assurer de la possibilité d'une mise en valeur sécuritaire, nous devons attendre
les résultats de l'étude environnementale stratégique. C'est seulement avec des faits scientifiques en main que nous pouvons
prendre une décision éclairée au lieu de simplement remettre le problème à plus tard, sans
consulter ni les résultats de l'étude, ni
les groupes de citoyens, ni les municipalités, comme tente de le faire présentement le gouvernement avec le projet de loi n° 37.
On repousse de cinq
ans et puis après ils considéreront peut-être la question. En attendant les résultats de l'étude
environnementale stratégique, qui sont attendus dans les prochaines semaines,
le gouvernement
s'empresse d'appeler l'adoption du principe sans consultations particulières. Je me demande où est l'urgence, M. le Président.
Pourquoi ce gouvernement veut absolument sauter les consultations? Pourquoi ne pas attendre les résultats de
l'étude environnementale stratégique? Il est
très important d'entendre les gens qui seront touchés par ce projet de loi. De ce côté-ci de la Chambre, nous voulons entendre les
représentants de communautés affectées par le moratoire. En prenant le temps de faire, comme il se doit, les consultations particulières, nous aurons la chance de les
entendre. Dans la liste que ma formation politique a
soumise au gouvernement pour les consultations, il
y a beaucoup de groupes de ma région, la Montérégie, dont je souhaite entendre la voix. Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas prendre le temps
d'écouter ce que pensent les représentants de la MRC d'Acton, de la MRC de Brome-Missisquoi, de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, la MRC du Haut-Richelieu, la MRC des
Jardins-de-Napierville, la MRC des Maskoutains, la MRC Pierre-De Saurel, la MRC de Roussillon, la ville de Boucherville, la
ville de Brossard, la ville de Longueuil, la ville de
Saint-Bruno-de-Montarvilleou la
ville de Saint-Lambert? Tous des gens de ma région dont le gouvernement n'a pas besoin d'entendre l'opinion pour l'adoption du
principe du projet de loi n° 37.
Pourquoi
ignorer tous ces gens, qui ont des éléments à nous apporter concernant
l'exploration et l'exploitation des gaz de
schiste? Parce que le gouvernement a son idée déjà faite et ne tiendra pas
compte de celle des experts, des spécialistes ni celle des citoyens. Ce
gouvernement minoritaire tente par tous les moyens d'imposer sa vision, son
dogme et son credo à la population du Québec. Ce gouvernement refuse tout
apport au débat qui n'est pas le sien. L'interdiction
sans justification solide, sans preuve scientifique de l'exploration et de
l'exploitation des gaz de schiste n'est pas une solution viable. Baser simplement cette décision sur des
préconceptions des ministres, c'est une incohérence. Pour prendre une décision
éclairée, il faut des faits, des études. Pour représenter fidèlement nos
concitoyens, il faut les écouter. Ça prend des consultations pour
pouvoir balancer les arguments des différentes positions. Le gouvernement
s'obstine dans sa vision des gaz de schiste et, campé sur ses positions, tente
simplement de les dicter au reste de la population.
M. le Président, notre
système parlementaire ne fonctionne pas comme cela. Merci, M. le Président.
• (20 h 30) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) : …la députée de Laporte. Je suis
prêt à entendre… Oui, M. le député de Verdun.
M. Henri-François Gautrin
M.
Gautrin :
Merci, M. le Président. Alors, M. le Président, moi aussi, je veux intervenir
sur ce projet de loi. Je vais essayer de structurer un petit peu avec vous dans quel cadre je veux intervenir sur ce projet de loi. D'abord, il faudrait qu'on comprenne bien ce qu'il y a à l'intérieur du projet de loi. Ensuite, je conclurai
avec vous, M. le Président, et vous comprendrez
facilement pourquoi, compte tenu des éléments qui se trouvent dans le projet de
loi, il est important actuellement de tenir
des consultations de la population. Et enfin j'essayerai de vous démontrer que
le fait de ne pas tenir des consultations a des effets néfastes et
pernicieux sur à la fois le développement des gaz de schiste et à la fois sur
l'économie du Québec.
Reprenons
donc dans cette approche, M. le Président, de quoi on parle dans ce projet de
loi. C'est un petit projet de loi mais qui a
énormément de portée et qui est assez important. Voyez-vous, ce projet de loi,
il comprend une dizaine... huit articles
exactement, mais les premiers articles sont importants, et les premiers
articles commencent d'abord par
définir ce qu'on va vouloir empêcher, c'est-à-dire que sont interdites sur les
territoires — et on reviendra sur quel est le
territoire couvert, j'y reviendrai dans un instant — sont empêchées sur le territoire les activités qui
sont destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans les schistes, et
les activités qu'on va rendre... qu'on va interdire sont les forages, les
opérations de fracturation et les essais d'injectivité.
M.
le Président, donc, pour interdire cela, si on parle de développer le principe
d'interdiction, on dit : Il existe actuellement des personnes, des compagnies qui ont
des permis. Alors, les articles 2 et 3 s'en vont dire : Voici, si
vous avez aujourd'hui un permis délivré en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement pour les activités qui sont
interdites, ils sont suspendus. Si vous avez un permis actuellement de forage
qui a été donné en fonction de la Loi sur les mines, ils sont suspendus. Et, de
surcroît, si vous voulez, M. le Président, de manière à bien faire comprendre
et de voir les implications économiques sur ceux qui ont déjà investi de bonne
foi pour essayer de développer cette ressource naturelle, je me permets de vous dire, à l'article
5, et je lis : «L'application de la présente loi ne donne droit à
aucune...» Je répète : «L'application de la présente loi ne donne droit à
aucune indemnité de la part de l'État.» Ça veut dire quoi? Ça veut dire que ceux qui ont investi, et qui déjà
ont investi de bonne foi en ayant un permis soit de la part du ministère
de l'Environnement soit de la part du ministère des Ressources naturelles et de
la Faune, et qui font de l'exploration pour
tâcher de voir où sont les gaz de schiste, vont perdre d'un côté leurs permis,
c'est-à-dire les permis vont être suspendus, leurs investissements vont
être rendus complètement caduques et, de surcroît, la loi leur dit : Vous
n'aurez droit à aucune indemnité de la part de l'État.
M. le Président, j'ai
abordé légèrement : Est-ce que ceci a une portée généralisée au Québec ?
Autrement dit, est-ce que c'est une activité
qui est partout, sur tout le territoire du Québec? Non, non, ce n'est pas tout
à fait ça. Et là il existe une annexe, une annexe à cette... — et je voudrais... je ne vous la lirai pas, M. le
Président — une annexe dans laquelle on spécifie les endroits où la loi,
c'est-à-dire ces permis, cette suspension des permis, tant des permis de la
part du ministère de l'Environnement que de la part du ministère des Ressources
naturelles, cette suspension de permis, cette suspension
de permis... que sur un territoire vaste mais quand même limité, ce qui exclut une partie du territoire du Québec et qui donne en
particulier aussi, dans l'article 1, la possibilité de l'étendre, ce territoire, à des régions, à des régions contiguës par voie réglementaire.
Alors,
qu'est-ce que ça veut dire, ça, M. le Président? Essayons de comprendre. Bien,
ça veut dire que les gens qui ont investi de bonne foi vont perdre leurs
investissements, premièrement, et que, si réellement, si réellement les
études scientifiques finissent par démontrer que l'exploitation des gaz de
schistes, c'est quelque chose d'absolument néfaste et nuisible pour la population, on dit seulement : Non, si vous
n'êtes pas dans le territoire protégé, c'est-à-dire l'endroit qui est
couvert par les annexes 1 et 2, ha, là, vous allez être soumis en quelque sorte
au risque qui pourrait arriver de l'exploitation ou du forage pour des… en
recherche des gaz de schiste.
Alors,
M. le Président, il faut comprendre aussi, à l'heure actuelle, qu'est-ce que ça
a pour effet, ce moratoire. Alors, il faut bien être conscient, «moratoire»,
ça veut dire : pour cinq ans, ma collègue de Laporte l'a rappelé dans
un instant, pour cinq ans, on va en quelque
sorte empêcher tout développement dans le domaine des gaz de schiste. Pour cinq
ans, on va quasiment ne rien faire.
Alors, il ne faut quand même pas penser, vous le savez parfaitement, M. le
Président, que c'est quelque chose qui est aussi dangereux que cela. Aux
États-Unis, à l'heure actuelle, on a exploité sur de nombreux puits les gaz de
shale. Et ça a d'ailleurs débalancé complètement le marché énergétique aux
États-Unis.
Mais
quel est le problème à l'heure actuelle? Il est important de bien le
comprendre. Il est important de bien le
comprendre et de voir pourquoi notre gouvernement à l'époque n'avait pas imposé
un moratoire, mais avait dit : Il est
important d'avoir une évaluation, une étude environnementale stratégique.
Alors, comment on exploite? C'est important de comprendre comment on
exploite et quels sont… ce qu'il est important de comprendre sur le plan
scientifique.
Vous
creusez… D'abord, ces gaz se trouvent dans une très, très grande profondeur
dans le sol et dans des couches qui sont des
couches où il existe du schiste à des grandes profondeurs, à plusieurs
centaines de mètres de profondeur. M. le
Président, alors, quelle est la technique actuellement d'exploitation
éventuellement ou de recherche pour ces gaz, pour savoir s'il existe du gaz, du gaz naturel? On fore un puits. On
descend à une profondeur de plusieurs centaines de mètres. Et là, à ce moment-là, après, on y va par
ramification horizontale. C'est-à-dire le puits a pris courbe. Rendu à
peu près à 500, 600 mètres après avoir
traversé les nappes phréatiques, c'est-à-dire l'endroit où se trouvent les
couches d'eau, le forage en quelque
sorte se courbe et s'étend actuellement sur toute une région tout autour et
va... Pour voir, obtenir le fractionnement
en quelque sorte du schiste, on injecte sous pression actuellement de l'eau
avec… Et là des compagnies sont restées relativement secrètes, ont
maintenu le secret quant au type de produit chimique qui est investi. On
investit de l'eau sous pression pour briser en quelque sorte les schistes, libérer
les gaz qui peuvent remonter par le puits initial. Vous voyez comment ça
fonctionne.
• (20 h 40) •
Où
sont les problèmes? Il y en a trois, types de problèmes qu'il faut qu'on
comprenne. Et c'est pour ça qu'il est nécessaire de pouvoir faire de la recherche
scientifique. Il s'agit de voir comment les sols, la mécanique des sols va
évoluer, comment les sols vont pouvoir…
Parce qu'un sol, comme vous le savez, ce n'est pas quelque chose de statique.
Même si c'est rigide en quelque sorte, c'est
quelque chose qui bouge, qui peut… sur lequel il y a une certaine mécanique du
sol. Comment l'injection de l'eau à haute
pression avec un certain nombre de composés chimiques va être en mesure en
quelque sorte de modifier la mécanique du sol actuellement et de voir, une fois qu'on a éventuellement compris l'évolution de la mécanique du sol,
de comprendre comment les eaux qui sont à ce moment-là chargées et polluées vont pouvoir
migrer à l'intérieur des sols, mais migrer à une très grande profondeur. Est-ce que ceci a un effet
sur la nappe phréatique de premier niveau?
Non, parce qu'en
général, comme vous le savez parfaitement, vous qui êtes un biologiste, M. le Président, et qui êtes... Vous le savez bien, la nappe
phréatique se trouve à peu près à 10 ou 15 mètres à l'heure actuelle, alors que là on se trouve — et ma collègue de Bellechasse le sait parfaitement — à
400 ou 500 mètres. Donc, à ce moment-là,
ce n'est pas au niveau de la nappe, de la première nappe phréatique que se pose
le problème. Mais le problème se pose où? À
savoir comment ont migré ou migrent les eaux qui ont été injectées à très haute
pression à l'intérieur de la mécanique du sol qu'on va avoir.
Ceci, M. le Président, il faut
le comprendre, ne pourra se faire, et on ne pourra obtenir des renseignements
scientifiques que si on continue à faire un certain nombre de forages
exploratoires. Ce n'est pas en faisant toutes les études au-dessus du sol, en regardant comment poussent les petites
pâquerettes qu'on saura... savoir qu'est-ce qui se passera à 300 ou 400 mètres en dessous du sol. Donc, ceci,
ça veut dire quoi,
M. le Président? Ça veut dire qu'il est
nécessaire actuellement de ne pas avoir de moratoire tel qu'il est inclus dans
la loi. Ça veut dire à l'heure actuelle que, bien sûr, il ne s'agit pas de favoriser l'exploitation, et c'est ce qu'on nous a
toujours dit. On a dit : À l'heure actuelle, il n'est pas question
pour nous, les libéraux, de favoriser actuellement une exploitation tant qu'on
n'a pas cette information scientifique. Mais, pour obtenir cette information scientifique, il est
nécessaire de faire des forages, il est nécessaire à l'heure actuelle de
comprendre comment le sol, la mécanique du sol va se faire à 300 ou 400 mètres
en profondeur et surtout comment va migrer
ensuite... une fois qu'on a injecté de l'eau, et de l'eau polluée, à haute
pression à 300 ou 400 mètres, comment cette eau va migrer à l'intérieur
des sols.
Alors,
ceci, M. le Président, comprenez-moi bien, si on vote actuellement la loi n°
57... Et c'est ça qu'on veut faire, on veut
actuellement demander une consultation, et une consultation publique pour
permettre aux gens de venir nous expliquer cette chose-là. Si on passe, si on
met un terme actuellement à la recherche scientifique... Et la recherche
scientifique ne pourra se faire qu'avec, à l'heure actuelle, M. le Président,
une nécessité non pas d'un moratoire sur les
forages, un moratoire sur l'exploitation, mais au contraire... d'une manière
contrôlée, bien sûr, mais pour voir dans les sols qui sont les sols de
ce qu'on appelle les basses-terres du Saint-Laurent, de pouvoir, sur les
basses-terres du Saint-Laurent, continuer à faire un certain nombre de forages.
Alors,
M. le Président, c'était ce genre de choses... c'est le genre de choses que les
parlementaires de l'opposition auraient besoin
d'obtenir dans les consultations. On ne veut pas faire des consultations pour
consulter, on veut avoir cette sensibilité
des experts — parce qu'il y a de nombreux experts sur la mécanique des
sols — quant à comment réagit un sol à
très haute profondeur. Premier point.
Deuxième point.
Deuxième point, M. le Président, pourquoi il est nécessaire aussi d'avoir des
consultations? Il est nécessaire d'avoir des
consultations parce que j'appellerais le côté géographique... Le projet de loi,
au lieu de bannir et de traiter tout
le monde sur la même base, prend, par exemple, nos concitoyens de la Gaspésie
en disant : Bon, vous, concitoyens de la Gaspésie, vous n'êtes pas
beaucoup dans le coin, bien, il n'y a pas de problème pour vous, vous allez pouvoir être sujets d'expériences. Mon ami
le député de Beauce-Sud, qui revient de l'île d'Anticosti, pourra voir
aussi que les chevreuils auraient probablement le risque de pouvoir avoir des
sondages, puisque l'île d'Anticosti n'est pas contenue actuellement dans le
projet de loi.
Alors,
M. le Président, c'était important parce que... et vous comprenez bien la
position, notre position, nous, de l'opposition. L'opposition n'est pas
actuellement : Développement à tout prix. L'opposition dit : Il faut
un développement sécuritaire,
responsable de l'environnement, oui, mais aussi qui soit accepté socialement.
Autrement dit, la dimension d'acceptation sociale fait en sorte que les
populations locales acceptent comme telle l'exploitation des gaz de schiste, qui, d'après moi, est une richesse importante pour
l'avenir du Québec. Cette nécessité d'acceptation sociale ne pourra se
faire, d'une part — et je reviens sur le
premier élément dont j'ai parlé tout à l'heure — que s'il y a réellement une base scientifique et une recherche scientifique sur les terrains qui
nous sont propres dans les basses-terres du Saint-Laurent, premièrement, et, deuxièmement, si on a permis aux
gens de venir, en commission parlementaire, pouvoir s'exprimer et pouvoir faire valoir leur point de vue. Parce que
ce n'est pas tout de dire : Bon, on va mettre un moratoire comme tel,
il faut savoir dans quelles conditions,
éventuellement, cette richesse, on va être en mesure de l'utiliser ou de ne pas
l'utiliser.
Alors,
M. le Président, c'est… Ce projet de loi, à l'heure actuelle, il y a un
troisième problème, et c'estabsolument… Là, franchement, je dois dire, honnêtement,
je ne comprends pas. Je ne comprends pas. On est en train de faire un
projet de loi spécifiquement dirigé vers les problèmes liés au gaz, au gaz
naturel. Mais, parce que c'est à la mode de
la part de nos amis du Parti québécois, on laisse complètement la possibilité
de l'exploitation du pétrole de schiste. Alors, vous savez… Comme vous,
vous êtes aussi un biologiste, vous savez, bien sûr, que, dans la putréfaction
qu'il y a eu à l'ère secondaire, il y a eu
évidemment la production de pétrole, mais il y a aussi la production de gaz
dans les enveloppes de gaz à ce
moment-là. Alors, il y a autant de risques… Alors, comprenez-moi bien, c'est la
même chose. L'exploitation du pétrole de schiste ou l'exploitation du
gaz de schiste repose sur les mêmes risques sur le plan scientifique, c'est-à-dire le risque de savoir comment la mécanique du
sol à très… profondeur, appelée injection d'eau polluée sous pression, va réagir. Même type de problème. Or, ce projet
de loi s'amuse à faire un moratoire complètement sur le gaz,
l'exploitation du gaz, mais ne touche en aucune manière l'exploitation
pétrolière.
Alors,
M. le Président, il faut bien… Je vais essayer de vous résumer, avec vous,
quelle est la proposition. Un projet de loi, à l'heure actuelle, qui, d'une part,
est, sur le plan géographique… c'est-à-dire la partie qui est couverte
ne couvre pas tout le monde, est strictement limitée à un certain nombre de MRC
et qui ne couvre pas réellement ce qui devrait être dans l'exploitation, si
elle est... à risque... l'ensemble de la population du Québec, premièrement.
Deuxièmement, un
projet de loi qui, si on l'applique d'une manière facile et directe… un projet
de loi va remettre… empêche comme tel,
empêche comme tel, et c'est très important de comprendre ça, empêche comme tel
la recherche scientifique nécessaire pour
pouvoir soutenir le développement, le développement éventuel des gaz de
schiste et, surtout, comprendre correctement qu'est-ce qui serait le matériel
nécessaire à l'étude environnementale stratégique.
Alors,
M. le Président, comprenez bien, quand les parlementaires de l'opposition
utilisent… Et c'est la seule arme qu'on a,
vous le savez bien, c'est la seule arme qu'on a, de devoir parler, parler les
uns après les autres pour essayer de
convaincre le gouvernement. Non pas qu'il faut se précipiter dans
l'exploitation des gaz de schiste, ce n'est pas ça, notre position. Mais
comprendre que leur projet de loi, par ce côté absolument extrémiste, par ce
côté qui est en train de bannir complètement
la possibilité de recherche scientifique, par ce côté qui est injuste et qui ne
respecte pas... qui ne traite pas de manière équitable les différentes
régions du Québec, ce projet de loi, M. le Président, est un projet de loi
que nous ne…
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : ...
M.
Gautrin :
Merci, M. le Président, je comprends. Je pourrais parler très longtemps, vous
comprenez, moi, sur cette question. C'est une question qui nous tient à coeur,
nous, ici, parlementaires de l'opposition. C'est quelque chose qui est
réellement important et sur lequel nous allons continuer… Je ne veux pas casser
mon bureau… que nous allons continuer actuellement à
intervenir. Pourquoi? Parce qu'il en va, à l'heure actuelle, de la possibilité
de pouvoir — non, non, ne riez
pas — développer ce que je
crois… Et je crois qu'il y a un potentiel derrière ça, pouvoir développer, au
Québec, une ressource importante pour nos régions, une ressource qui est
importante pour donner de l'emploi dans les différentes régions du Québec et
une ressource sur laquelle je ne crois pas qu'on doive risquer de perdre actuellement un leadership qu'on pourrait
avoir si nous n'utilisions pas d'une manière arbitraire des moratoires.
Je vous remercie, M. le Président.
• (20 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le député de Verdun. Vous avez
terminé ça tout en douceur. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Dominique Vien
Mme
Vien : Eh, M. le Président, c'est donc agréable! Ça fait du bien
aussi d'entendre un parlementaire qui
est aussi passionné, qui est un scientifique crédible, qui est un homme
apprécié et aimé ici, en cette Chambre. C'est un parlementaire aguerri aussi. Alors, c'est une joie de pouvoir partager
mon quotidien de parlementaire avec le député
de Verdun. Et c'est
aussi une joie pour moi, M.
le Président, de prendre
la parole ce soir pour m'exprimer à mon tour
comme l'ont fait plusieurs de mes collègues sur le projet de
loi n° 37, qui est un projet de loi déposé par le gouvernement
du Québecet qui est la Loi interdisant certaines activités
destinées à rechercher ou encore à exploiter du gaz naturel dans le schiste.
Et c'est un projet de loi qui a été
déposé... J'aurai l'occasion d'y revenir, M.
le Président, mais c'est un projet de loi qui a été
déposé quand même au mois de mai. Et je vous rappellerai que nous sommes maintenant au mois de novembre. C'est donc dire qu'il y a eu un espace-temps assez grand entre
le dépôt de ce projet de loi et les discussions que nous avons à ce moment-ci sur toute la question entourant l'adoption du principe. En fait, M. le Président,
si nous nous levons,
nous, aujourd'hui, comme opposition officielle, et que nous adoptons la position que nous avons aujourd'hui,
c'est de dire : Écoutez, nous, on est bien d'accord à ce que le gouvernement dépose des projets de loi, à ce que le gouvernement ait un certain nombre de positions et qu'il ait des
positions très particulières, bon, en ce qui a
trait, par
exemple, aux gaz de schiste, mais, là où nous sommes en désaccord avec le gouvernement du Québec, M. le Président, actuellement, c'est de dire : Adopter le projet de loi, adopter le principe du projet de loi sans que nous n'ayons pu avoir, que
nous n'ayons eu à entendre des groupes, des individus sur le projet de loi en question. Et c'est la raison pour laquelle on s'inscrit en faux, si vous voulez, à cette étape-ci de cheminement du projet de loi, M. le Président.
Alors, pour bien
comprendre de quoi il en retourne, je vous résumerai rapidement, succinctement,
là, les notes explicatives du projet de loi
n° 37, parce
que c'est quand
même un projet
de loi qui n'est pas très volumineux, M. le Président. C'est un projet de loi dans lequel on retrouve huit articles, mais huit articles qui,
franchement, là, peuvent être lourds de
conséquences. Le député de Verdun l'a dit très éloquemment, notamment sur l'économie du Québec, puisqu'il est question de moratoire.
Alors, les notes
explicatives du projet de loi n° 37 disent ceci, en substance : Ce projet de loi prévoit un moratoire — c'est un mot qui revient souvent, c'est un mot que l'on
entend régulièrement en provenance de
certaines personnes de l'autre côté de la
Chambre, du gouvernement du Québec — donc prévoit un moratoire pour interdire les forages, les opérations de fracturation et les essais
d'injectivité destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le
schiste sur le territoire des municipalités,
principalement dans les basses-terres du Saint-Laurent.
Alors,
voici donc un premier élément des notes explicatives qui, déjà, nous invite à
se poser un certain nombre de questions, M. le Président. Et, encore une fois,
c'est un élément qui a été soulevé par mon savant collègue de
Verdun : Pourquoi exclusivement,
exclusivement, textuellement mentionne-t-on les basses-terres du Saint-Laurent
uniquement, laissant de côté, par exemple,
tout le territoire de l'île d'Anticosti, où je suis déjà allée, où c'est
magnifique, où gambadent, dit-on, actuellement, peut-être quelque chose
comme 165 000 cerfs de Virginie, des chevreuils, comme on dit par chez nous, M. le Président, et où habitent très
peu de personnes? On verra ensemble, M. le Président, s'il y a un lien
entre les deux, mais voilà que, donc, on identifie un territoire du Québec qui
sera visé par le projet de loi n° 37, c'est-à-dire les basses-terres du
Saint-Laurent, excluant du coup, notamment, l'île d'Anticosti, avec toute cette
particularité fine de sa flore et de sa faune.
Ce
moratoire sera effectif jusqu'à l'entrée en vigueur d'une loi établissant de
nouvelles règles pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures ou pour une
période maximale de cinq ans. Ce qu'il serait intéressant aussi de
savoir de la part du gouvernement du
Québec : Qu'est-ce qu'on a évalué autour du cinq ans? Qu'est-ce que
ça veut dire, cinq ans? À quel moment... Quelle situation pourrait nous
permettre, par exemple, d'être en bas de cinq ans? Cinq ans, ça veut dire quoi
du point de vue économique? Cinq ans, ça veut dire quoi, par exemple, pour nos
entreprises?
Le
projet de loi attribue au gouvernement le pouvoir d'étendre ce moratoire aux
territoires de municipalités dont les limites
sont contiguës à celles des municipalités déjà visées
par le projet de loi. Alors, M. le Président, vous me voyez venir.
Alors, vous comprendrez qu'à partir du moment où on ouvre une porte grande
comme ça dans un projet de loi, on dit : Il
se pourrait que, peut-être, le gouvernement se donne un certain droit, notamment ici, pour agrandir le lieu d'interdiction, moi, je trouve ça assez inquiétant, merci, et je me mets
dans la position de l'ensemble des communautés du Québec, les MRC, les localités qui se disent — et je vais vous donner, là, des municipalités, des MRC qui sont touchées directement par le projet de
loi — qui pourraient se dire : Bien, moi, j'ai un territoire
contigu à ces communautés-là. Est-ce que je serai éventuellement visé par cette interdiction, ce moratoire pour interdire notamment les forages?
Le projet de loi prévoit par ailleurs la suspension des
autorisations délivrées en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement et des permis de forage, de modification ou encore de compression de puits
délivrés en vertu de la Loi sur les mines à la date, bien sûr, de l'entrée en vigueur du projet de loi pour la réalisation des activités qu'il interdit. Alors, voilà donc aussi
un impact du projet
de loi qui peut nous
questionner à la première lecture du projet de loi, M. le Président. Et je ne veux pas plaider ce soir
sur le fond, c'est bien entendu, nous ne sommes pas sur le fond, mais force est de constater
que nous ne pouvons ignorer ce que nous transmet comme information le projet de loi. Même à huit articles, M. le Président, je peux
vous dire qu'il va y avoir des conséquences assez sérieuses, assez sérieuses
sur les communautés locales, assez sérieuses
sur les MRC et assez sérieuses également sur le développement économique du Québec,
alors donc des permis qui pourraient être suspendus, le temps du bon vouloir du
gouvernement du Québec.
Or
donc, déjà, en annexe de ce projet de loi là, M. le Président, il est mentionné
des municipalités, en fait, régionales de comté. Il y en a 33 qui sont visées. Il y a 19
villes et paroisses qui pourraient donc être touchées par le projet de
loi… qui ne seraient pas touchées, qui
seront carrément, mais carrément touchées par le projet de loi. 33 MRC, M. le
Président, je peux vous dire tout de suite
que la MRC de Bellechasse est visée, alors je ne sais pas si vous le savez,
mais, chez nous, on est très inquiets
de ça, de ne pas pouvoir donc entendre les gens de la MRC de Bellechasse sur le
projet de loi n° 37. Mais nous ne sommes pas seuls, il y a aussi
les MRC Acton, d'Arthabaska, Bécancour, Brome-Missisquoi, D'Autray, Drummond, Joliette, La Côte-de-Beaupré, La Haute-Yamaska,
La Jacques-Cartier, La Nouvelle-Beauce. Tout à l'heure, nous avons
entendu notre collègue s'exprimer également sur… qui est de Beauce-Nord.
Évidemment, évidemment, il est interpellé
par cette question-là, évidemment, puisque sa MRC également est visée par le
projet de loi n° 37. La MRC de L'Assomption, la MRC La
Vallée-du-Richelieu, la MRC Le Haut-Richelieu, la MRC L'Érable, Les Chenaux,
Les Jardins-de-Napierville, Les Maskoutains,
Les Moulins, Les Sources, Le Val-Saint-François, M. le Président. Et, pas
très loin de la région de la Québec, la MRC de Lotbinière,
Marguerite-D'Youville, Maskinongé, Montcalm, la MRC de Montmagny. Très certainement, M. le Président, que le député de
Montmagny-L'Islet-Kamouraska a eu l'occasion, sinon il le
fera, de vous transmettre également sa grande préoccupation de ne pas pouvoir
entendre les groupes de son milieu, de sa MRC, de ses localités venir
s'exprimer sur le projet de loi n° 37.
Également
sont visées la MRC Nicolet-Yamaska, Pierre-De Saurel, Portneuf, Roussillon, la
MRC de Rouville, M. le Président, et Thérèse-De Blainville. Il y a une paroisse au
Québec, qui est visée actuellement par le projet de loi, c'est la
paroisse de Notre-Dame-des-Anges et, M. le Président, il y a 18 villes aussi
qui sont touchées par cette pièce législative :
Boucherville, Brossard, Côte-Saint-Luc, Hampstead, L'Ancienne-Lorette — L'Ancienne-Lorette,
pour les gens qui nous écoutent, ce n'est pas
très loin, ici, sur la Rive-Nord, à l'ouest de la ville de Québec; la ville de
Laval, la ville de Lévis, M. le Président.
• (21 heures) •
Tout
à l'heure, on parlait de territoires contigus, Bellechasse, vous le savez,
c'est du fleuve jusqu'aux frontières américaines, ça contient deux MRC, dont une au
Nord, qui est visée par le projet de loi. Et, évidemment, là, ça vient
un peu nous inquiéter davantage, puisque la ville de Lévis aussi, qui est
contiguë à notre territoire, est elle aussi touchée par ce projet, et donc la ville de Lévis, qui est un vaste territoire, bien entendu, mais qui touche et qui vient toucher plusieurs, plusieurs petites localités, villages, paroisses de la MRC de Bellechasse et du comté de
Bellechasse.
Nous parlons également de la ville de Longueuil, M. le Président, ville
de Montréal, Montréal-Est,
Ouest, Mont-Royal, la ville de Québec,
Saint-Augustin-de-Desmaures, qui est juste ici à l'ouest, St-Bruno-de-Montarville, Trois-Rivières,
Saint-Lambert et finalement ville de Westmount. Vous
allez me dire : Mme la députée de Bellechasse, vous faites une longue
lecture de 33 municipalités. J'ai pris le
temps, j'ai pris le temps de vous les mentionner, M. le Président, parce que
c'est pour vous démontrer le sérieux de la démarche que nous avons faite.
M.
le Président, je ne sais pas si le gouvernement du Québec essaie de nous faire
croire à une urgence quelconque, mais il n'en est rien. M. le Président, le projet
de loi n° 37, qui interdit… qui, en fait, je vous le rappelle, est un
moratoire sur l'exploitation et l'exploration du gaz de schiste, a été déposé
le 15 mai. Le 15 mai, il y a six mois de ça. Deux jours plus tard, M. le Président, deux jours plus tard, le 17 mai,
l'opposition officielle a fait parvenir au gouvernement du Québec une liste, une liste de groupes, une liste de
villes, une liste également de MRC pour que nous puissions les entendre
en commission parlementaire. Et, à ce moment-là, on n'a pas eu d'indication
contraire à l'effet que le gouvernement du Québec
ne voulait pas entendre les groupes. Au contraire, M. le Président, savez-vous
ce qu'ils ont demandé : Avez-vous des disponibilités pour que nous
puissions peut-être commencer les auditions publiques sur le projet de loi
n° 37 dans l'intersession? Et, après
ça, silence radio, on n'a plus entendu parler de personne, de rien, absolument
rien, sauf jusqu'à tout récemment, M. le Président, quand on a déposé le projet de loi n° 37, et nous
disant : Bien, voici, là, vous allez
adopter le principe, et, par la suite, on
verra si on a des consultations populaires sur la question. Nous, ce que nous
disons, de ce côté-ci de la Chambre, M. le Président : Il n'en est
pas question. Il n'en est pas question.
Le
député de Saint-Hyacinthe a fait un drôle de plaidoyer tantôt. C'est comme si
on devait retenir de ses propos que c'est une monnaie d'échange, des
consultations : Si on vote sur ton projet de loi… sur le principe de ton
projet de loi, on va te donner des consultations. C'est comme si c'était
un automatisme. C'est faux. Vous le savez, M. le Président, vous connaissez le règlement par coeur, vous savez de
quoi il en retourne, vous savez que chacune des étapes d'un projet de
loi, les lectures, les consultations, en elles-mêmes… ces étapes-là existent en
elles-mêmes pour répondre à un certain nombre d'objectifs.
M.
le Président, on ne peut pas avoir plus clair que le règlement de l'Assemblée
nationale; je vais m'y référer. Puis, en fait,
je reprends l'exemple de notre excellente collègue de Soulanges, et qui avait un excellent discours
sur la question la semaine
dernière, et qui a pris
la peine de lire son règlement. Puis je me suis dit : Dominique, fais la même chose. Alors, j'ai
fait la même chose. Et ce qu'on peut se rendre compte… ce dont on se rend
compte, M. le Président, c'est que ce
n'est pas une lubie de l'esprit, ce n'est pas une lubie de l'esprit de penser
qu'il puisse y avoir des consultations publiques,
particulières ou générales sur un projet de loi avant l'adoption de principe
parce que c'est écrit au règlement que
c'est avant que c'est prévu, cette étape-là. C'est bien marqué noir sur blanc
qu'après le dépôt, la mise aux voix, etc., il y a un envoi à une
commission pour consultation.
Article
235 : «Le leader du gouvernement peut faire une motion sans préavis pour
envoyer le projet de loi à une commission,
afin que celle-ci consulte les personnes et organismes qui désirent faire connaître
leur opinion dans le cadre d'une
consultation générale. Cette motion est mise aux voix sans débat. Il peut faire
de même aux fins de consultations particulières», etc. Ce n'est
qu'après, M. le Président, dans la section 3, où il apparaît, le principe de
l'adoption de principe justement.
Alors,
le député de Saint-Hyacinthe, que j'apprécie et que j'aime beaucoup par
ailleurs, devrait faire attention à ses propos. Il est du loisir de chacun des
parlementaires, je pense, de prendre le temps, à chacune des étapes… qu'il est déjà prévu à notre règlement de prendre le temps, de prendre un
temps d'arrêt, de regarder la pièce législative que nous avons devant nous et de se poser un certain nombre de questions. D'ailleurs, M. le Président, un certain nombre de questions, c'est la raison pour laquelle on veut avoir des consultations particulières, et on ne comprend pas comment se fait-il que… oui, pourquoi le gouvernement, en fait, ne donne pas suite à l'intention qu'il avait au
printemps dernier de faire en sorte qu'il y ait des consultations,
M. le Président.
Vous
savez, la… Je ne reprendrai pas toute l'explication scientifique de notre
collègue de Verdun parce que je n'y arriverais pas. Je ne suis pas une
scientifique, je suis une journaliste dans la vie, quand je ne suis pas une
députée. Mais, M. le Président, la gestion
des ressources naturelles actuellement, au Québec, c'est assez chaotique,
merci. Pour être polie, là, je vais
arrêter ça là, là, mais c'est assez chaotique, merci, hein? On a un
gouvernement du Québec actuellement, avec le Parti québécois, qui
tergiverse, là. Tu sais, on avance, on recule, on ne sait pas trop, on inquiète
le milieu de l'industrie des mines notamment. Un projet de loi, d'ailleurs, sur
les mines qui n'a pas pu avancer plus avant, M. le Président, parce qu'on a refusé, de l'autre côté, de nous déposer des
amendements. Mais, mais, mais, M. le Président, on est dans la maison où
les échanges devraient avoir lieu, où les échanges d'informations devraient
avoir lieu, où on devrait être en mesure de discuter, mais c'est impossible de
le faire.
Alors,
M. le Président, le gaz de schiste, c'est un sujet important au Québec, c'est
un sujet qui anime un certain nombre de
passions. Et, vous l'avez vu tout à l'heure, je vous ai fait la liste des
communautés locales et régionales qui vont
se voir interdire chez elles toute activité reliée au gaz de schiste. Vous ne
pensez pas que ça aurait été normal qu'on puisse les recevoir en consultation pour qu'elles puissent nous
dire : Bien, voici, nous, on est pour; nous, on est contre; nous, ce qui nous inquiète, c'est ceci; nous, ce qui
nous inquiète, c'est cela; avez-vous pensé peut-être qu'il serait plus utile
de faire ceci comme cela? Mais, non, M. le Président.
Puis
ce n'est pas caduc que de mener des activités comme celles-là, M. le Président.
Nous-mêmes parlementaires. Moi, je vous l'ai dit, je ne suis pas une
scientifique, mais certainement que d'entendre des groupes, d'entendre des
personnes qui sont passées maîtres dans cette matière-là, qui ont des choses à
nous livrer, des choses à nous transmettre, des informations utiles, je pense que moi, comme parlementaire, je serais
très certainement en mesure de faire un bien meilleur travail, et de me questionner sur la pièce
législative que j'ai devant moi, et de prendre une décision en toute
connaissance de cause et avec… en ayant été éclairée par des gens qui ont des
choses à nous transmettre. Eh, le temps file, M. le Président! Que
deux minutes?
L'autre
chose, M. le Président, que j'aimerais vous dire sur cette question, c'est une
attitude — et je vais terminer
là-dessus — c'est une attitude
malheureuse que nous avons actuellement du Parti québécois, qui semble pressé,
qui semble dans une urgence qui n'existe
pas, qui nous prive de notre droit d'avoir accès à de l'information qui nous
vient de l'extérieur et qui nous vient en
particulier de gens qui sont carrément touchés par le projet de loi n° 37,
M. le Président.
Et je termine en vous
disant ceci. Je trouve triste, vraiment triste, qu'on n'ait pas pris en compte,
si vous voulez, M. le Président, l'Évaluation environnementale stratégique que
notre gouvernement avait commandée sur ce domaine justement, les gaz de
schiste. Et c'était d'ailleurs une recommandation du BAPE, à l'effet de
dire : Bien, écoutez, vous devriez
mettre en place un comité d'experts qui va mener une évaluation
environnementale stratégique sur cette question-là bien précise parce
qu'on a besoin d'avoir un éclairage scientifique sur cette question-là.
Malheureusement,
M. le Président, on est pressé, on veut nous passer quelque chose dans la
gorge, là, rapidement, alors qu'on n'a même pas, entre autres choses, cette évaluation-là entre
les mains. On n'aura même pas les commentaires des gens visés par le projet de loi n° 37 et on ne pourra pas
entendre des gens qui sont intéressés par cette question-là. Alors, vous me voyez désolée, M. le Président.
Mais j'aurai au moins eu l'occasion, comme parlementaire, de m'exprimer
sur cette question et de vous transmettre le point de vue de la députée de
Bellechasse, dont le comté, je vous le rappelle,
M. le Président, est visé par le projet de loi n° 37 et se retrouve parmi
les 33 MRC, municipalités régionales de comté, visées par ce projet
de loi. Merci beaucoup, M. le Président.
• (21 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de Bellechasse. Alors, je cède
maintenant la parole au député de Beauce-Sud. M. le député.
M. Robert Dutil
M.
Dutil : Merci, M. le Président. Alors, M. le Président,
nous sommes à l'étude du projet
de loi n° 37, l'étude d'adoption de principe, Loi interdisant certaines activités destinées à rechercher
ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste. Nous sommes à étudier ce principe-là
dans une situation un peu surréaliste qui a été
expliquée abondamment par plusieurs autres de mes collègues. Mais je veux
reprendre un point que des gens parfois ignorent, c'est celui de l'initiative
législative qui appartient au gouvernement.
J'ai
rencontré un de mes commettants qui me disait : Une des deux oppositions a déposé un projet de loi qui a
bien du bon sens, pourquoi ne l'adoptez-vous pas puisque vous êtes majoritaires, les oppositions? Et ce que nous
prenons, nous, pour acquis parce qu'on est habitués
de fonctionner dans le système parlementaire britannique, il ne le savait pas, il ne savait pas que nous ne pouvions pas, comme oppositions,
appeler un projet de loi à être discuté à l'Assemblée
nationale, que c'est une initiative qui
appartient au gouvernement et que, si le gouvernement n'appelle pas le projet
de loi, bien il n'est tout simplement pas
discuté.
Et
c'est une prémisse importante parce que, dans le
cadre de ce projet de loi là, le gouvernement n'a pas exercé son initiative. Il a fait un dépôt de projet de loi, on l'a mentionné à plusieurs reprises, que ce soit la députée de Bellechasse, ou le député
de Verdun, ou les autres députés qui se sont exprimés, le 15 de mai, donc il y a six mois. Et, si ça
avait été véritablement
urgent, eh bien, il aurait pu procéder aux étapes beaucoup plus rapidement
qu'il ne l'a fait, et entre autres les consultations,
ce qui n'a pas été le cas.
Il
aurait pu faire les consultations dès cet été. On a mentionné que nous avions
transmis nos listes dès le 17 de mai et que
nous étions prêts à faire du travail dans l'intersession, «l'intersession»
voulant dire entre le mois de juin et le mois
de septembre, donc une période assez longue qui permet de recevoir pas mal de
groupes. Les groupes qui sont reçus en consultation,
en général, ont droit à une heure d'audition en commission parlementaire. Donc,
quand on a 50 groupes, bien on a
50 heures d'audition en commission parlementaire. Et ça se fait
relativement bien. On fait six ou sept heures par jour d'audition, ce qui nous permet de passer cinq, six
ou sept groupes par jour. Donc, le roulis est bien connu, et ça va assez
bien. Et on aurait pu avancer le projet de loi.
Alors,
pourquoi ça n'a pas été considéré comme prioritaire par le Parti québécois? Et
pourquoi ne l'ont-ils pas amené à
l'intersession pour les consultations, de façon à ce qu'on procède plus
rapidement? Eh bien, à mon point de vue,
c'est parce qu'il n'y avait pas d'urgence. Ce que nous avions dit au
gouvernement, nous avions dit : Il n'y aura pas d'avancement dans la question du gaz de schiste,
il n'y aura pas d'exploration tant et aussi longtemps que nous n'aurons
pas les études environnementales que nous
avons demandées. Et ces études environnementales là, on les aura bientôt, de
façon à avoir une base scientifique pour voir si on doit poursuivre ce
travail-là, dans les gaz de schiste, avec la prudence que ça requiert, ou non.
Et
donc, donc, je déduis de ce que je viens de dire que le gouvernement estimait
que c'était une protection suffisante pour ne pas accélérer le processus législatif et
ne pas se retrouver en plein été en train de faire des consultations et
donc adopter le projet de loi dès l'entrée
parlementaire. Parce que les projets, eux, ne sont adoptés que par le
Parlement, donc lorsque le Parlement siège. Mais le Parlement siège
depuis le mois de septembre. Donc, on aurait pu avoir un projet de loi,
puisqu'il n'est pas très long, adopté dès le mois de septembre si ça avait été
rapide. Ça n'a pas été le cas.
Le principe a été
ramené récemment, et c'est là que nous avons soulevé la question de la
consultation avant l'adoption de principe.
Les collègues ont parlé des lois, là. On a le règlement, le règlement est très
explicite, vous allez le lire, vous allez à la page 130, et ce qui y est
dit, c'est qu'à la présentation l'article 235 envoie à une commission pour
consultation. Donc, avant l'adoption de
principe, qui est la section 3, à la section 2 de la page 130,
on dit : «Le leader du gouvernement peut faire une motion sans
préavis pour envoyer le projet de loi à une commission, afin que celle-ci consulte les personnes et organismes qui désirent
faire connaître leur opinion dans le cadre d'une consultation générale. Cette motion est mise aux voix sans débat.» Et on
a un autre paragraphe qui parle de consultations particulières. Ça,
c'est pour les consultations générales, donc un texte très clair, un texte qui
arrive avant l'adoption de principe et un texte dont on n'a pas tenu compte
puisqu'on a trouvé une autre façon de le faire.
Je
vous rappelle qu'il n'y a pas si longtemps il y a eu un vote qui demandait
d'ajourner le débat de principe à plus tard, tant et aussi longtemps que les
consultations n'ont pas été faites, et que ça avait été voté par la majorité de
l'Assemblée nationale puisque les députés
libéraux et les députés de la CAQ avaient décidé de cet ajournement-là. Le
gouvernement insiste, le gouvernement
revient avec le projet de loi, revient pour nous faire discuter de la question
de principe, sans égard à cette objection, qui nous apparaît, à nous
autres, tout à fait fondamentale.
Je pense que le député
qui a été le plus éloquent ici pour exprimer l'importance de cela, ça a été le
député de Verdun. Et je ne veux pas
reprendre l'ensemble de son argumentation là-dessus, je pense que ça a été très
clair. Résumons en disant ceci : les consultations, pour les gens
qui font de la législation et qui ne sont pas des spécialistes dans tous les domaines… Je ne suis pas un spécialiste de
tous les domaines, notre députée de Bellechasse a mentionné qu'elle ne l'était pas non plus. On a ici des scientifiques,
on a des gens qui ne sont pas des scientifiques, on a des gens qui sont
dans le domaine des sciences sociales, on a
une panoplie de personnes qui ont à intervenir ici et on ne peut pas être
spécialistes de tout. Donc, on a besoin d'information, on a besoin de savoir ce
que... ceux qui sont principalement concernés par les projets de loi, on a
besoin de savoir ce qu'ils pensent de nos projets de loi en nous apportant leur
expertise.
Et
pourquoi doivent-ils nous l'apporter avant l'adoption de principe? C'est pour
que l'on sache de quoi l'on parle. L'adoption
de principe, c'est de dire à l'Assemblée nationale : Je vais être pour ou
je vais être contre le principe de cette
loi-là, voici les raisons qui me motivent à être pour ou à être contre, et ces
raisons-là, je les ai prises en étudiant le projet de loi, bien sûr, mais également en écoutant les
gens qui sont venus faire des représentations et que nous avons
consultés dans le cadre d'un mécanisme qui
fonctionne très bien. Le processus législatif, il y a bien des gens qui le
trouvent lent, mais le processus
législatif doit être prudent. Et l'une des prudences élémentaires, c'est cette
information-là que nous devons aller chercher et que nous allons
chercher le plus souvent.
Oui, il est arrivé, le
député de Saint-Hyacinthe l'a mentionné, il est arrivé quelquefois que nous
procédions à l'adoption de principe avant les auditions publiques et les
consultations. Et je me rappelle plus particulièrement du projet de loi n° 2, qui concernait une loi
sur le financement des partis politiques, et j'étais le critique, à ce
moment-là, à l'automne dernier, de
cette loi-là, et nous avions accepté de procéder à l'adoption de principe avant
que nous procédions aux
consultations. Mais je dois vous dire que, dans mon cas, comme critique, et
dans le cas de mes collègues, ce n'était pas la première loi que l'on
passait sur le financement des partis politiques, et que nous connaissions
assez bien l'ensemble de l'argumentation, et
que nous étions donc en mesure, dans ce cas-là, de faire une exception sans que
ça ait pour effet de nuire à la
qualité de nos interventions et la connaissance que nous avions. Il y a eu
consultation par la suite. Il y a quelques points
qui ont apporté une certaine bonification, bonification de notre connaissance,
mais ça n'a pas ajouté quelque chose qui aurait eu pour effet que l'on soit
contre ou que l'on soit pour le projet de loi.
Alors,
le député de Saint-Hyacinthe a sorti les six chiffres des projets de loi qui
ont procédé de cette façon-là, d'une façon
donc inhabituelle, mais il n'a pas cité les 24 autres projets de loi qui,
depuis le début de cette législature, ont
procédé de la façon habituelle, c'est-à-dire qu'ils ont procédé en ayant les
consultations avant l'adoption de principe, de façon à permettre aux
députés de mieux faire leur travail. Si le gouvernement avait voulu procéder de
cette façon-là, depuis un mois on serait
déjà en consultation, malgré le retard. Tu sais, oui, on peut critiquer le fait
qu'ils ne l'ont pas appelé cet
été — bon, ils ne l'ont pas appelé cet été, c'est leur prérogative — mais
ils auraient pu l'appeler dès cet automne, dès l'entrée en Chambre, et nous aurions pu faire
la consultation rapidement. Et même, il y a deux semaines, quand le gouvernement s'est rendu compte du fait que nous
souhaitions des consultations, au lieu de se braquer, au lieu de
rappeler constamment le projet de loi, et de
nous antagoniser, et de nous amener à utiliser le seul mécanisme que nous avons
pour nous défendre, c'est-à-dire de parler à
l'Assemblée nationale, comme l'a mentionné le député de Verdun, bien on
serait déjà en consultation, et peut-être qu'elle serait finie, et peut-être
qu'on serait déjà à l'adoption de principe, sans toutes ces objections que nous
apportons ici.
• (21 h 20) •
Alors,
ça aurait été facile; ce ne l'est pas. On se retrouve dans une situation
pénible, c'est-à-dire qu'on doit travailler
sur l'adoption de principe et donc aller sur le fond. Donc, je me dois, moi,
ici, ce soir, d'aller davantage sur le fond, mais avec moins de connaissances
que j'aurais si la consultation avait eu lieu.
Alors,
je reprends les propos du député de Verdun sur les études nécessaires et sur la
façon de faire ça. Il y a une richesse qui
existe ici, au Québec, et ce sont les hydrocarbures. Les hydrocarbures existent
un peu partout dans le monde, il en existe
aussi au Québec, et on… Pardon, M. le Président, vous allez me permettre de
prendre une gorgée d'eau. Les
hydrocarbures existent ici, au Québec, et on les utilise. On utilise plus ceux
des autres que les nôtres, et, si on utilisait les nôtres, ça n'augmenterait pas le CO2 de
l'atmosphère parce que ce que l'on utiliserait à partir de nos propres
hydrocarbures ne serait pas utilisé par
d'autres et, sur l'ensemble global de la consommation des hydrocarbures, qui
est trop élevée — puis
ça, on est d'accord là-dessus — ça
ne changerait rien, on garderait tout simplement notre argent ici puisqu'on exploiterait nos propres richesses naturelles de ce
côté-là.
Je suis de ceux qui
souhaiteraient qu'on ait une transition vers des énergies renouvelables et
qu'on ait des transitions… la plus rapide
possible. Sauf qu'elle ne peut pas se faire du jour au lendemain, cette
transition-là. Et on ne peut pas
penser… avoir la pensée magique de dire : Bon… — la
première ministre parlait de pensée magique aujourd'hui — de dire :
Bon, allons-y, on le fera puis, avec un coup de baguette magique, on va passer
de l'énergie hydrocarbure à l'énergie électrique, par exemple, pour les
transports individuels.
J'ai
moi-même, un véhicule hybride, j'ai un véhicule hybride depuis sept ans, puis
la prochaine va certainement être un véhicule
électrique. Et je crois, moi, que ça reviendra probablement plus vite qu'on ne
le pensait. L'évolution des batteries puis
des panneaux photovoltaïques, dans le monde… évoluent beaucoup plus rapidement
qu'on ne le pensait, et il n'y a pas de raison théorique qu'on n'en
arrive pas à des coûts d'énergie solaire. Pour nous, ça ne changera pas nécessairement notre façon de faire, on a beaucoup
d'hydroélectricité, mais, dans le monde, il y a du soleil partout, puis,
si on peut utiliser davantage le soleil directement, parce que c'est la seule
énergie qui est en quantité suffisante dans le monde pour permettre de… tous nos besoins sans problème, bien, si on
pouvait l'utiliser à un prix qui est concurrentiel, je pense que tout le monde serait très heureux de
cette chose-là. Et c'est ce que je souhaite, et c'est ce que tous les
parlementaires ici souhaitent certainement.
Alors,
les perspectives de baisse du prix de l'électricité photovoltaïque sont
équivalentes aux perspectives qu'on a vues
dans l'éolien. Moi, je me rappelle, il y a sept ou huit ans… sept ou huit ans,
10 ans, en tout cas, il n'y a pas si longtemps,
quand on parlait d'éolien au Québec, on passait pour des gens… des hurluberlus
parce que le prix était, à ce moment-là,
probablement à 0,35 $ ou 0,40 $ du kilowattheure. 10 ans plus tôt, il
était à 1 $ du kilowattheure. Et on a vu une pente descendante du
prix de l'éolien, qui est aujourd'hui à autour de 0,125 $, ce qui nous
apparaît, nous, au Québec, très élevé, mais qui, dans le monde, est un prix
tout à fait comparable aux autres énergies, y compris aux énergies
hydrocarbures, parce qu'ils n'ont pas d'hydroélectricité, entre autres.
Donc,
l'éolien a atteint un prix que nous ne croyions pas, personne, qui
l'atteindrait d'une façon aussi rapide. Et on se rend compte aujourd'hui que, dans le solaire,
on voit la même courbe, c'est-à-dire que les prix du solaire, qui
étaient au-delà de 1 $ du kilowattheure, sont rendus autour de
0,30 $, 0,35 $ et, dans certains cas, dépendant de l'endroit où vous
êtes, à 0,25 $, et donc s'en vont vers quelque chose… puis il n'y a pas de
raison qu'ils n'aillent pas vers quelque chose
comme 0,10 $ parce qu'on utilise à peu près encore seulement 20 % de
l'énergie qui tombe sur les panneaux solaires. Un panneau solaire, ça
reçoit 1 000 W au mètre, et on réussit à en transformer à peu près
200 W au mètre, ce qui est très bon, là, déjà, en électricité.
Alors,
tout le monde… La raison pour laquelle je vous parle de ça ici, aujourd'hui,
des énergies alternatives, c'est qu'on y
croit, nous aussi, aux énergies alternatives. On pense que ça va arriver puis
on pense que c'est important que ça arrive.
Ce que l'on dit, c'est que ça n'arrivera pas instantanément, c'est tout ce
qu'on dit. Et on dit : Continuons à travailler vers cette transition vers l'électricité, qui est
très bien, que l'on souhaite et qui va arriver, qui est nécessaire parce que
les hydrocarbures vont se faire rares un jour et parce que le CO2
dans l'atmosphère doit cesser d'augmenter, puis on en est… on est bien d'accord
avec ça, mais peut-on le faire d'une façon plus rationnelle?
Ce que l'on voit
actuellement, et c'est la différence de position entre notre parti et le parti
gouvernemental actuellement, la différence
de position, c'est de dire : Il est possible qu'on ait besoin de ces richesses-là. De toute façon, si on n'utilise pas cette
richesse-là, il va falloir l'acheter d'ailleurs parce que, pour l'instant, c'est par les hydrocarbures qu'on se transporte au Québec. Malheureusement. Et, ça ne changeant pas, que l'on
prenne les hydrocarbures d'un autre ou que l'on prenne nos hydrocarbures, ça ne change pas l'augmentation du CO2 dans
l'atmosphère. Donc, travaillons pour faire venir davantage la dépense énergétique
en électricité, mais n'oublions pas cet aspect-là.
Nous sentons que, du côté du gouvernement, il y a une espèce de barrage
idéologique là-dessus. Nous avons l'impression que le gouvernement actuellement
est en quelque sorte noyauté par certaines personnes qui sont plus radicales
sur le plan environnemental et qui ne sont pas réalistes. On ne peut pas
imprégner à la société une crise économique majeure parce qu'on ne veut plus du
tout d'hydrocarbures et que, donc, on dit : Dorénavant, au Québec, il n'y a plus d'hydrocarbures, vous voyagerez
comme vous pourrez en attendant que le miracle arrive et qu'on trouve de
nouvelles façons de fonctionner. Et cette mentalité-là, nous la déplorons. Nous
estimons que c'est cette mentalité-là qui a fait que le Plan Nord est devenu
aujourd'hui le plan mort.
Le
Plan Nord n'existe plus. Il y a eu des milliers de pertes d'emploi. On a vu la
ministre des Ressources naturelles se débattre pendant un certain nombre de mois avec
le ministre des Finances sur les redevances minières. On a bien senti qu'il y avait un désaccord total. Le ministre des
Finances semble avoir fini par imposer le bon sens, le bon sens qui
disait : On ne peut pas se sortir d'un marché, on ne peut pas mettre des
redevances à un niveau tel qu'il n'y a plus personne qui va vouloir venir chez
nous. Si tu as un dépanneur Québec, puis tu as un dépanneur Brésil, tu ne peux
pas avoir un dépanneur Québec qui est à 30 %, 40 % plus élevé que le
dépanneur Brésil parce que le monde, il va aller dans le dépanneur Brésil au
lieu d'aller dans le dépanneur Québec. Ce n'est pas de la sorcellerie, ça, ce
n'est même pas des concepts compliqués. Ou
on veut qu'il y ait des mines au Québec puis on est concurrentiels, ou on ne
veut pas qu'il y ait des mines au Québec, puis on n'est pas
concurrentiels.
Et, pendant neuf mois
donc, il y a eu ces tergiversations-là qui ont eu un effet absolument
déplorable sur le secteur minier au Québec
et qui fait qu'il y a des milliers d'emplois qui auraient pu être créés, qui ne
l'ont pas été, qu'il y a des milliers
d'emplois qui étaient là puis qui sont disparus parce que le secteur s'est mis
à moins bien fonctionner. Et c'est la
crainte que nous avons ici et qui a été fort bien exprimée par le député de
Verdun, la crainte que nous avons, c'est que, par pur dogmatisme, on mette un moratoire qui a pour
effet de geler toute expérimentation raisonnable pour aller vérifier,
sur le plan scientifique et à des
profondeurs, comme l'expliquait le député de Verdun encore, à des profondeurs
qui sont très grandes, d'aller
vérifier, sur le plan scientifique, s'il n'y aurait pas des possibilités
d'utiliser cette richesse-là pendant la période de transition obligatoire que nous avons parce que
malheureusement la recherche et le développement des piles, des panneaux
photovoltaïques ou de l'électricité solaire ne sont pas parvenus, pour
l'instant, au niveau que nous avons besoin pour que ce soit raisonnable de les
utiliser.
Alors,
nous faisons appel à nos collègues de l'autre côté. Plutôt que de parler, de parler
et de parler, faisons donc les consultations qui nous éclaireraient mais qui les
éclaireraient également et qui nous permettraient de faire un meilleur
débat, de façon à ce qu'on ne se retrouve
pas dans une situation de moratoire avec les conséquences que le moratoire a en
général, c'est-à-dire : c'est fini, il y a des gens qui comprennent que ça
ne sera jamais levé et qu'il n'y a aucune possibilité d'utiliser cette
richesse-là, même si on faisait des découvertes intéressantes sur le plan scientifique
et même si on s'apercevait qu'on peut le
faire d'une façon tout à fait correcte sur le plan environnemental, tout en
s'assurant qu'on a une période de
transition qui est correcte, qui est acceptable pour les citoyens du Québec,
vers une autre énergie renouvelable, ce qui est notre souhait à tous.
• (21 h 30) •
Alors,
M. le Président, c'est le message que je lance ce soir, ici, en terminant notre
travail à l'Assemblée nationale. Y aurait-il
moyen que le gouvernement change son fusil d'épaule, dise : Oui, bon, bien
regarde, on va les faire, les consultations?
Oui, c'est vrai que ça peut nous apporter des éléments supplémentaires, c'est
vrai que ça peut nous enrichir, tout le monde, et c'est vrai que ça
pourrait nous permettre de faire un meilleur débat sur le principe du projet de
loi, et c'est vrai que ça pourrait nous
permettre éventuellement de faire un meilleur projet de loi pour le mieux-être
des citoyens du Québec. Merci, M. le Président.
Ajournement
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le député de Beauce-Sud. Vous étiez
très bien chronométré parce que la fin de votre intervention correspond à la
fin de nos travaux.
Alors,
compte tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mercredi 20 novembre 2013, à 9 h 45.
Bonne fin de soirée,
bonne nuit à tous et à toutes.
(Fin de la séance à
21 h 30)