(Neuf heures quarante-six minutes)
Le
Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, bon jeudi à tous et à toutes. Veuillez
vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique Déclarations de
députés. Nous débutons avec le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. M. le député.
Féliciter les écoles Évain et La Source,
lauréates du prix de reconnaissance Essor
M. Gilles Chapadeau
M.
Chapadeau : Merci, M. le Président.
J'aimerais aujourd'hui féliciter les élèves et les enseignants de deux écoles de mon comté qui ont remporté les prix
reconnaissance Essor 2012‑2013. L'école
primaire Saint-Bernard d'Évain s'est démarquée avec son projet Les émissions
jeunesse d'autrefois des années 70 et 80. Ce projet a permis aux élèves
de découvrir l'univers d'enfance de leurs
parents et à les inspirer pour la réalisation d'activités artistiques. L'école secondaire La Source a
su briller avec son projet Une école à mon image. Les étudiants ont créé des
oeuvres figuratives et abstraites avec des matériaux récupérés. Le fruit
de leurs efforts forme maintenant une murale dans leur cour d'école. Les prix reconnaissance Essor sont une initiative du ministère de l'Éducation, du Loisir et
du Sport et du ministère de la Culture et des
Communications
afin de promouvoir les disciplines scolaires artistiques. Félicitations aux heureux gagnants et bonne chance pour les prix nationaux qui seront remis en
février prochain. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Alors, je cède maintenant la parole au député de
Marquette, vice-président de l'Assemblée nationale. M. le député.
Rendre hommage à M. Bernard Blanchet
et Mme Jane Cowell-Poitras,
conseillers municipaux de Lachine
M. François Ouimet
M.
Ouimet
(Marquette) : Alors, M. le Président, Mme Jane
Cowell-Poitras et M. Bernard Blanchet, avec nous
aujourd'hui, ont consacré 25 ans et 20 ans de leur vie afin de représenter
fièrement leurs concitoyens au conseil municipal de Lachine. C'est donc avec beaucoup
d'émotion que je leur rends hommage, en compagnie de notre députée fédérale, Mme Isabelle Morin, aussi présente dans nos tribunes pour
cette occasion. Avec intégrité, honnêteté, dévouement et passion, par une présence constante, ils ont travaillé
avec acharnement et sans relâche pour améliorer la qualité de vie des citoyens et des organismes communautaires de Lachine. Même si, lentement, les phares s'éteignent sur
leurs parcours politiques si bien remplis, je peux
vous assurer que la flamme que Jane et Bernard ont entretenue pendant de nombreuses années continuera de briller longtemps dans le coeur de
nombreux Lachinois. Merci pour tout ce que vous avez fait et bonne chance.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Marquette, le vice-président de l'Assemblée nationale. Je cède maintenant la
parole à la députée d'Iberville. Mme la députée.
Féliciter l'entreprise Infasco, mention
Coup de coeur à la Soirée des
Mérites et des prix Francopub
Mme Marie Bouillé
Mme
Bouillé : M. le
Président, je tiens à souligner le travail colossal du comité de francisation
de l'entreprise Infasco de Marieville. Cette entreprise, qui emploie près de
400 personnes, manufacture et distribue des éléments de fixation en
Amérique du Nord et partout dans le monde.
C'est à l'occasion de la Soirée des Mérites
et des prix Francopub que l'Office québécois de la langue française a honoré
l'entreprise de Marieville en lui décernant la mention Coup de coeur comme
entreprise ayant le plus contribué à promouvoir
l'usage du français au travail et dans le commerce. Grâce aux actions de
francisation entreprises au cours de la dernière
année, telles que franciser les étiquettes des 25 000 pièces de son
outillage et de plus de 1 000 inscriptions sur les casiers de son magasin, le comité de francisation d'Infasco a su
sensibiliser ses employés à l'importance d'utiliser le français dans
leur milieu de travail. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la députée d'Iberville. Je cède maintenant la parole au député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. M. le député.
Souligner le 10e anniversaire de
Noël chez nous à Rivière-du-Loup
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, merci beaucoup, M. le Président. La magie
de Noël, en fin de semaine dernière, s'est emparée
de la circonscription Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les
Basques. L'événement Noël chez nous à
Rivière-du-Loup s'est tenu pour une dixième année consécutive. Et je voulais
simplement vous dire que le marché de Noël, le défilé du père Noël, feu
d'artifice, réveillon, tous les ingrédients étaient là pour vivre une réelle
réussite.
Si je prends la parole quelques instants ce
matin, c'est à la fois pour remercier les bénévoles qui rendent, année après année, cet événement non seulement possible, mais
de plus en plus grandiose, c'est pour souligner leur engagement, les remercier, mais souligner cet apport bénévole. Je les
ai vus au quotidien jeudi... c'est-à-dire vendredi, samedi et dimanche dernier. Je les ai vus à l'oeuvre, je les ai
vus recevoir les citoyens, j'ai constaté leur engagement. Et, ce matin, je veux les saluer pour cet engagement
extraordinaire, qui fait une différence dans la vie des familles de chez nous.
On en a bénéficié, on en a profité, on s'est amusés. Alors, merci à toute
l'équipe de Noël chez nous à Rivière-du-Loup.
• (9
h 50) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Bravo. Merci, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Je cède maintenant la
parole à la
députée de Mirabel. Mme la députée.
Souligner le 25e anniversaire des
Chevaliers de Colomb du conseil de
Saint-Augustin-Mirabel, numéro 9954
Mme Denise Beaudoin
Mme
Beaudoin : Merci, M. le Président. Le secteur de Saint-Augustin de Mirabel s'est enrichi,
en 1988, de la fondation d'un important
organisme à vocation sociale, Les Chevaliers de Colomb. C'est sous la direction
de M. Lionel Le Bouthillier, grand
chevalier fondateur, que 35 personnes avaient alors accepté de participer
à la mise sur pied du conseil 9954,
Saint-Augustin, des Chevaliers de Colomb. Son territoire recoupait les paroisses de
Saint-Augustin, de Sainte-Scholastique et de
Sainte-Monique. Depuis 25 ans, les membres de cet organisme s'impliquent
sans compter auprès de notre collectivité, notamment auprès de nos plus démunis.
Avec
aujourd'hui
pas moins de 145 membres, ils sont réunis sous les quatre grands principes
des chevaliers : charité, unité,
fraternité et patriotisme. Je félicite et remercie le grand chevalier Marcel
Caya et Raymond Villeneuve, l'organisateur,
ainsi que tous les membres, passés et présents, du conseil 9954 des Chevaliers
de Colomb de Saint-Augustin de Mirabel pour la poursuite de leur
implication au sein de notre communauté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de Mirabel. Je cède maintenant la
parole à la députée de Charlesbourg. Mme la
députée.
Souligner l'ouverture officielle
de La Cité médicale à Charlesbourg
Mme Denise Trudel
Mme
Trudel : Oui,
merci, M. le Président. Le 29 octobre dernier, j'ai eu le plaisir d'assister à
l'ouverture officielle d'une nouvelle clinique
médicale à Charlesbourg. Cette activité marquait l'accomplissement du travail
acharné d'un groupe d'hommes et de femmes
qui, en l'espace de quelques mois, ont su relever le défi d'une offre de
services bonifiée en matière de soins de santé.
Aujourd'hui, j'aimerais souligner le travail
des administrateurs et des médecins qui se sont récemment installés dans la toute
nouvelle Cité médicale de Charlesbourg. Ce groupe, mené par le Dr Michel
Lafrenière et par la direction du Groupe Cominar, a rapidement entrepris
les démarches nécessaires afin de doter Charlesbourg d'une toute nouvelle clinique médicale, le premier groupe de médecine
familiale sur notre territoire. Avec la collaboration du CSSS Québec Nord et du CLSC La Source de Charlesbourg, et ce,
en à peine huit mois, les autorités de La Cité médicale ont procédé à
l'élaboration de leur projet, engagé le personnel nécessaire, fait la promotion
et, enfin, procédé, le 29 octobre dernier, à l'ouverture officielle de cette
nouvelle clinique.
Je veux donc remercier ces hommes et ces
femmes qui ont permis à des médecins de s'installer à Charlesbourg et d'offrir les soins tant attendus par nos
citoyens. Merci.
Le Vice-Président (M.
Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de Charlesbourg. Je
cède maintenant la parole à la députée de
Gouin. Mme la députée.
Souligner le 40e anniversaire du Centre N A Rive
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, M. le Président. L'année 2013 marque le 40e
anniversaire du Centre N A Rive. Cet organisme communautaire a pour
mission l'accompagnement de personnes faiblement scolarisées dans leurs
démarches d'alphabétisation et d'insertion sociale.
Le Centre N A Rive travaille sur
plusieurs fronts à la fois. Son expertise en francisation, ses initiatives novatrices pour
l'insertion à l'emploi ainsi que son rôle en animation culturelle en font un
organisme reconnu et qui m'est très cher. En faisant de l'intégration citoyenne l'une de ses valeurs premières, le
Centre N A Rive reste fidèle à la mission qu'il s'est donnée
lors de sa fondation en 1973. Ainsi, depuis 40 ans, le Centre
N A Rive aide les immigrantes et immigrants d'origine haïtienne qui ont des difficultés d'intégration. Avec le
temps, l'organisme s'est agrandi et a commencé à offrir des cours de
créole et de français, ce qui en fait un pôle important de l'interculturalisme
au sein de la circonscription que je représente.
Le
Centre N A Rive donne de l'espoir à des milliers de personnes depuis
40 ans. Je tiens donc à féliciter sa directrice, Mme Ninette Piou, ainsi que
tout le personnel du centre. Merci.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la députée de Gouin. Je cède maintenant la parole au député de Mont-Royal. M. le député.
Souligner le 25e anniversaire de l'organisme
communautaire PROMIS et le 60e anniversaire
de la Résidence Maria-Goretti
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci beaucoup, M. le Président.
J'aimerais souligner aujourd'hui, M. le Président, l'anniversaire d'un
organisme de mon comté qui s'appelle PROMIS, promotion, intégration, société
nouvelle, qui fête, cette année, ses 25
ans, et également la Résidence Maria-Goretti, gérée par PROMIS, qui fête ses 60
ans cette année. Depuis ses débuts, en
1988, PROMIS accueille les personnes immigrantes, les réfugiés, pour favoriser
leur intégration à la société québécoise. Au-delà de 5 000
personnes par année font appel aux différents services offerts par l'organisme,
et ce, en 15 langues différentes.
L'organisme s'est porté acquéreur de la Résidence Maria-Goretti en 2004, lui
permettant d'offrir 220 chambres aux femmes de 18 à 45 ans sur le marché
du travail ou encore aux études.
Je profite donc de l'occasion, M. le
Président, pour les féliciter du bon travail accompli durant ces années et leur souhaite tout le succès dans leurs futurs défis.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Mont-Royal. Je cède maintenant la parole au député de Granby. M. le député.
Féliciter les bénévoles de l'Unité de sauvetage
Haute-Yamaska inc., lauréats de Cornes d'or lors
du congrès annuel d'Opération Nez rouge
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Ça fait maintenant 30 ans qu'Opération Nez rouge existe
au Québec, une excellente initiative qui permet aux Québécois de festoyer
durant la période des fêtes sans mettre leur vie et celle des autres en danger
sur les routes du Québec. Dans la circonscription de Granby, ce sont les
bénévoles de l'Unité de sauvetage de la
Haute-Yamaska qui, depuis 24 ans,
raccompagnent à bon port les fêtards lors des 28 soirées durant lesquelles les
services sont offerts.
D'ailleurs, en septembre dernier, l'équipe de l'Unité de
sauvetage de la Haute-Yamaska s'est vu
décerner, M. le Président, pour la cinquième année de suite, la Corne
d'or lors du congrès annuel d'Opération Nez rouge, et cette distinction leur a été remise pour l'excellence de leur
travail, leur professionnalisme et le respect des standards d'Opération Nez
rouge. C'est avec beaucoup de fierté que je désire féliciter et remercier tous
les bénévoles de l'Unité de sauvetage
de la Haute-Yamaska pour leur travail exceptionnel. Je me permets un clin
d'oeil tout spécial à Mme Nicole
Bélanger, qui, chaque année, s'assure que les bénévoles d'Opération Nez rouge
sont bien nourris et bien entourés.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Granby.
Je cède maintenant la parole au député de Matane-Matapédia. M. le ministre.
Souligner le 40e anniversaire du
Centre
de la petite enfance Les P'tits Montois
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le
Président, le CPE Les P'tits Montois de Mont-Joli souligne, cette année, son
40e anniversaire. Depuis sa création, en 1973, par MM. Jean-Marie Thibault et Jacques
Michaud, l'établissement n'a cessé de se développer. Le CPE Les P'tits Montois offre 68 places à
contribution réduite dans deux infrastructures différentes, et
l'organisation procédera, dans les prochains mois, aux travaux leur permettant
de recevoir 13 nouveaux enfants.
Depuis 25 ans, la directrice du CPE Les
P'tits Montois, Mme Anne Thivierge, travaille, en collaboration avec les éducatrices et le conseil d'administration, à
assurer un service de qualité pour le bien-être des enfants et des familles de
La Mitis. Afin de répondre à leurs besoins, l'équipe du CPE prépare
actuellement d'autres projets d'expansion.
En
cette année toute particulière pour le CPE Les P'tits Montois, je tiens à
souhaiter à tous les membres de l'organisation et aux familles qui bénéficient
de leurs précieux services un très bon 40e anniversaire. Au CPE Les P'tits
Montois, nos enfants sont en sécurité et reçoivent un service de qualité.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, merci, M. le député de Matane-Matapédia. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Je
suspends pour quelques instants.
(Suspension
de la séance à 9 h 58)
(Reprise
à 10
h 13)
Le Président : Bon jeudi matin, chers collègues.
Nous allons nous recueillir quelques instants. Merci. Veuillez vous asseoir.
Hommage au député
d'Abitibi-Ouest, M. François Gendron,
pour ses 37 ans de vie parlementaire et remise de la
Médaille du Président de l'Assemblée nationale
Vous savez dans une semaine et demie nous
allons remercier et féliciter une quinzaine de nos collègues qui auront fait l'exploit
d'avoir été élus pendant une quinzaine d'années, déjà une quinzaine d'années. Mais aujourd'hui on
peut féliciter et fêter un exploit qui est
en soi extraordinaire. C'est la dernière journée de la 37e année de
participation comme député ici, à l'Assemblée nationale, du député d'Abitibi-Ouest. Demain, ce sera la première journée
de sa 38e année. Je pense que cela mérite
nos plus grandes félicitations.
(Applaudissements)
Le Président : Dans les circonstances… Dans les
circonstances, j'invite le député d'Abitibi-Ouest et
vice-premier ministre à venir
s'approcher ici, à venir retrouver la présidence, mais ce n'est pas pour le
chicaner.
En présence de tous les parlementaires puis
pour cet événement, qui est tout à fait extraordinaire, au nom de tous les collègues ici de l'Assemblée nationale, j'ai l'intention de remettre au
député d'Abitibi-Ouest et au vice-premier ministrela plus haute
distinction que l'Assemblée
nationale puisse donner à
un… puisse donner, tout court, la Médaille du
Président de l'Assemblée nationale, et c'est pour cette raison, et je
pense que c'était le moment le plus adéquat pour faire en sorte de le faire aujourd'hui, à la fin de cette 37e année de bons et loyaux services
pour l'État du Québec.
J'inviterais
les chefs parlementaires à venir nous rejoindre.
Elle
est belle.
•
(10 h 20) •
M.
Gendron : Mille mercis,
Jacques, pour tes propos très, très sentis.
Le
Président : Je t'ai fait une
surprise, hein?
M.
Gendron : Oui, une maudite
surprise.
Des
voix : Ha, ha, ha!
M.
Gendron : Ce n'est pas
grave, je vais rester naturel. Merci beaucoup.
Le
Président : J'ai un micro qui
va te…
M.
Gendron : Ce n'est pas
grave. C'est extraordinaire, cette considération. J'apprécie beaucoup.
Le Président : Alors, M. François Gendron, en présence de tous les
parlementaires et en mon
nom personnel, j'ai le plaisir de vous remettre la Médaille du Président, la plus haute
distinction de l'Assemblée
nationale du Québec.
M.
Gendron : Merci beaucoup.
(Applaudissements)
>353 Le
Président : J'invite maintenant les chefs des
groupes parlementaires à prendre la parole. Nous allons commencer par Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, merci, M. le
Président. Je veux d'abord de fait vous remercier de rendre ainsi hommage à un collègue
qui bénéficie non seulement de notre estime, mais aussi de notre
affection. Aujourd'hui, vous lui remettez une marque de
distinction qui n'a été accordée à ce jour qu'à trois personnes : Marie-Claire
Kirkland, Nicolas Sarkozy etAbdou
Diouf. C'est à la hauteur, je le pense, de l'hommage que notre confrère mérite.
Je vous remercie donc au nom des membresde notre groupe parlementaire, mais je pense que je peux aussi parler au nom de tous les membres de notre Assemblée.
En effet, n'étant pas moi-même la dernière venue à Québec, j'ai connu
peu de parlementaires comptant autant d'amis au sein
de toutes les familles politiques et,
pour cause, le vice-premier
ministre a occupé presque
toutes les fonctions parlementaires qui existent dans notre système politique. Dans chacune d'entre elles, il fut
animé de la collégialité, de la gentilhommerie
et du respect de cette institution qui font l'étoffe des grands parlementaires.
Pour
en faire la preuve, je reviendrai sur une anecdote tirée du passé récent.
C'était en 2007, au lendemain d'une élection qui avait laissé notre parti plutôt mal en point, tous se souviendront du calme, du courage,
de la détermination dont le
député d'Abitibi-Ouest a fait preuve lorsqu'il a pris la
direction de notre groupe parlementaire. Ce qui m'avait alors le plus frappé,
c'était de voir à quel point les intervenants, de tous les côtés de la Chambre, avaient reçu cette nouvelle nomination avec bienveillance. Dans ce contexte
incertain, un premier Parlement minoritaire en plus d'un siècle, la présence de notre doyen était reçue positivement même par ses adversaires politiques. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'il soit devenu, quelques
mois plus tard, président de cette Assemblée.
Étant
vous-même féru d'histoire et vous trouvant dans la même situation, M. le
Président, vous n'êtes pas sans savoir que,
dans notre tradition parlementaire, l'élection d'un président n'étant pas issue
du parti gouvernemental est rarissime. Pour
mener à bien une tâche si délicate dans un contexte si particulier, il faut
être doué de beaucoup de doigté et de qualités de coeur indéniables et,
de fait, le vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation est un collègue dont la
compagnie est appréciée et même recherchée de tous. Ses longues années
en cette Chambre en font une source
intarissable d'anecdotes dont il est à souhaiter qu'elles seront un jour
consignées pour la postérité. Rien ne
presse toutefois, car, pour l'instant, nous sommes bien contents de pouvoir
entendre ses récits de vive voix,
d'autant qu'il les distribue avec la générosité et le langage coloré qui le
caractérisent. Il invente des mots, M. le Président.
Les
nouveaux parlementaires, jeunes ou moins jeunes, bénéficient de ses conseils et
apprennent en le côtoyant. Il fait ainsi figure non seulement de mémoire de
cette Assemblée, mais également de gardien de ses usages. Aussi, si on
dit souvent que, dans la vie, personne n'est irremplaçable, permettez-moi de
penser qu'en cette Chambre nul ne peut compenser
la somme d'expérience et de réalisations de notre doyen. Celui-ci d'ailleurs
peut bien agir fièrement comme vice-premier ministre au sein de mon
gouvernement, je me permets de penser que ce n'est pas ce titre cependant qui le rend le plus fier, certainement pas, en tout
cas, autant que celui de député de la circonscription d'Abitibi-Ouest,
dont il représente dignement les citoyens qui lui ont fait confiance à 10
reprises.
Alors
que l'on voit poindre pour lui, et qu'on lui souhaite, l'obtention d'un record
peu banal, je me permettrai de parler davantage des années à venir plutôt que de
celles qui sont derrière nous. Le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation est en effet à mettre en place une politique qui me tient beaucoup à cœur et qui aura un
effet déterminant sur le développement futur
du Québec. La souveraineté alimentaire demeurera, j'en suis convaincue, une
grande réforme marquée de son nom.
Donc,
si vous me demandez, en reprenant une formule à laquelle il nous a habitués, si
je sais ce que l'avenir réserve à notre
collègue d'Abitibi-Ouest, la réponse est non. Mais, si vous me demandez si
je souhaite qu'il reste à nos côtés pour longtemps encore, la réponse, à n'en
point douter, c'est oui. Alors, je souhaite à notre collègue d'Abitibi-Ouest un
bon anniversaire de vie parlementaire. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci, Mme la première ministre. J'inviterais
maintenant M. le chef de l'opposition, qui, si je ne m'abuse, agira en duo avec le député de Brome-Missisquoi. M. le chef
de l'opposition officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci, M. le Président. J'allais le dire. D'entrée
de jeu, on me permettra de dire quelques mots
au nom de mes collègues, et ensuite notre
très jeune doyen pourra aussi commettre quelques mots, peut-être des
souvenirs de ce qu'il a pu partager avec notre collègue d'Abitibi-Ouest.
J'ai
été un peu étonné, M. le Président, de la façon dont vous aviez présenté, au
départ, cet anniversaire. Si j'ai bien compris, la dernière journée de la 37e année de
vie, dit comme cela, ça semblait marquer une fin. J'étais à me demander quels sentiments cela créait en moi, mais en même
temps j'ai bien compris que demain, ce sera plutôt la première journée de sa 38e année de vie
parlementaire. C'est un nouveau début en somme pour notre collègue et j'en suis
honnêtement très honoré de pouvoir saluer
cette formidable expérience qu'il a, de célébrer les accomplissements qui ont
été les siens, de saluer surtout, et
je pense que c'est ça qu'on doit dire, lorsqu'on est à un anniversaire comme
celui-là, de saluer l'enracinement dans
son comté, auprès de ses électeurs, dont on sait qu'ils sont importants. Ils
sont importants pour nous tous. Dans le cas du député d'Abitibi-Ouest, on l'a entendu plus d'une fois référer à
ses électeurs, à ses concitoyens, et c'est une marque de modèle, cet
enracinement auprès de ses électeurs, qui doive nous inspirer toutes et tous,
et je tiens à le saluer, le féliciter pour cet accomplissement.
À ce moment-ci, je me
permettrais de demander à mon collègue de Brome-Missisquoi, qui a côtoyé le
député d'Abitibi-Ouest depuis près de 33
ans… J'imagine, M. le Président, qu'après 33 ans on peut presque le qualifier
d'intime, alors je vais donc laisser à notre
intime l'occasion de saluer quelques anecdotes au sujet de notre collègue
d'Abitibi-Ouest. Et, en terminant, je tiens à lui dire : Bravo,
très mérité, bonne chance pour l'avenir.
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le député de Brome-Missisquoi, en faisant attention, en ne disant pas tout.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Non, non, M. le Président. Merci, M. le chef de
l'opposition. M. le Président, au nom de
l'opposition officielle, j'ai le privilège
de rendre hommage à notre distingué collègue d'Abitibi-Ouest qui débute, en fin
de semaine, sa 38e année de vie de député. En effet, c'est le 15
novembre 1976 que le jeune — et vous me permettrez cet accroc au règlement — François Gendron, natif de Val-Paradis en Abitibi,
est élu pour la première fois.
M.
le doyen, vous avez été ministre de tous les gouvernements du Parti québécois
depuis 1976. Vous avez été chef de votre parti. Vous avez été notre président de
notre Assemblée nationale. Et vous êtes aujourd'hui vice-premier
ministre, ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation et ministre responsable de la région de
l'Abitibi. Je salue la magnifique et longue feuille de route de notre
adversaire de toujours. Je ne cacherai pas l'admiration que j'ai pour un
parlementaire qui a traversé les épreuves du temps, et combien de Congrès
national du PQ, tout en restant calme. Évidemment,
nous n'avons jamais siégé du même côté de la Chambre, notre opposition est bien
connue. Alors que vous disiez oui, nous disions non deux fois; vous
disiez non, nous disions oui; et ainsi de suite.
Le parcours du député
est néanmoins impressionnant et il a laissé son empreinte dans tous les
ministères dont il a eu la charge.
D'ailleurs, récemment, lors de mes échanges avec les gens du monde des mines,
ceux-ci me disaient à quel point vous leur manquiez.
Mais,
au-delà des enjeux politiques qui nous séparent, j'ai toujours admiré le
franc-parler de mon collègue, son sens de la droiture et son fair-play. C'est une
attitude qui rend honneur à notre profession et un exemple pour tous les
politiciens.
Mon
collègue est un des parlementaires ayant siégé le plus longtemps au sein de
notre Assemblée, plus longtemps que Maurice Duplessis, plus longtemps que
Louis-Alexandre Taschereau et, pour quelques mois encore, un peu moins longtemps que le regretté Gérard D. Levesque. On
m'a d'ailleurs confié qu'il était fort soulagé de la décision de la
première ministre de ne pas tenir d'élection en 2013.
Représenter
la population de sa circonscription électorale à l'Assemblée nationale
constitue sans aucun doute le travail le plus noble d'un parlementaire. Mais que
cet engagement se renouvelle durant plus de 37 ans relève de l'exploit.
37 ans à être la voix des citoyens de sa circonscription, à les servir et à
participer à l'essor et au développement de toute la société est le privilège
de très peu de gens.
Je
rends hommage à celui qui a su conserver et conserve encore ce désir et cette
volonté de bien servir la collectivité
québécoise. Salut, M. le doyen. Salut, François.
Le
Président : Merci, M. le chef de l'opposition. Merci, M. le député
de Brome-Missisquoi. J'inviterais maintenant
M. le chef du deuxième groupe d'opposition à prendre la parole.
M.
François Legault
M.
Legault : Merci, M. le Président. À mon tour de saluer les 37
ans du député d'Abitibi-Ouest. Je pense qu'on peut l'appeler François pour aujourd'hui, M. le
Président. J'ai eu le plaisir de travailler avec François. Je me rappelle
d'être allé quelques fois dans son comté.
Moi, j'invite tous les députés qui n'ont pas eu cette chance-là de passer une
journée avec François dans son comté. Je me
rappelle, on s'était promenés en auto toute une journée, et, à peu près à
chaque coin de rue, François me
disait : Cet aréna-là, c'est moi qui les a aidés. Cette bâtisse-là, c'est
moi qui les a aidés. Et puis, à peu près à tous les coins de rue et puis
peu importe le parti qui était au pouvoir, François défendait les demandes de
son comté. Puis il connaît, là, comme le fond de sa poche, tous les gens puis
tous les racoins de son comté.
Écoutez,
j'ai travaillé avec François, tout le monde va être d'accord pour dire que
c'est quelqu'un quand même qui a du caractère,
qui peut être même, des fois, un petit peu têtu, mais c'est un gars de terrain
puis c'est un gars pragmatique, très
pragmatique. D'ailleurs, je me dis, des fois : J'aimerais peut-être être
un petit oiseau pour voir certaines discussions au caucus avec d'autres
députés, disons, moins pragmatiques. Ça doit être intéressant à voir.
Évidemment, François a
beaucoup de mérite. Je me souviens qu'il m'ait raconté le nombre d'heures ou de
voyages en avion entre l'Abitibi puis
Québec. Juste ça, là, pensez-y, là. Des fois, on se plaint, mais on reste pas
mal moins loin que lui, la plupart d'entre nous. C'est quand même
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'heures de travail.
Je
veux terminer aussi en lui disant merci pour une conversation que j'ai eue avec
lui, qui m'a donné une idée. François m'a expliqué, à un moment donné, dans un
souper, tous les deux, avec beaucoup d'émotion, le fait que c'était difficile de concilier la vie de famille
avec notre vie de parlementaires. Puis il m'a dit, je suis certain qu'il
va s'en rappeler, qu'il avait eu le
bonheur, à un moment donné, parce que son fils était venu étudier à
l'Université Laval, d'habiter avec
lui puis de retisser les liens avec son fils. Ça m'a donné l'idée de faire la
même chose. Mon fils a commencé il y
a deux mois à l'Université Laval, puis on habite ensemble, puis sincèrement,
François, c'est grâce à ta suggestion.
Donc,
je veux te dire merci. Bravo! Puis je te souhaite aussi, évidemment, une bonne
santé. Bravo, François!
Le Président : Merci, M. le chef du deuxième groupe d'opposition, François. J'inviterais maintenant Mme la députée de Gouin à prendre la parole, sur consentement.
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, M. le Président.
Le
Président : Françoise!
Mme David : Comme ça, je ne ferai pas de gaffe ce
matin. Merci, M. le
Président. Moi, je
n'oserais pas appeler M. le vice-premier ministre
François, n'ayant pas eu le bonheur de le côtoyer aussi longtemps que plusieurs de
mes collègues. En fait, je suis députée
depuis un an et j'ai bien l'intention de le demeurer. 37 ans, bien, ça, ça me
mènerait peut-être un peu tard, là.
Mais
ce que je veux dire au vice-premier ministre, c'est que j'ai relu, donc, toutes les notes biographiques
le concernant ce matin, ce qui m'a frappée beaucoup, c'est la multiplicité des responsabilités qu'il a assumées et donc son intérêt pour
plusieurs questions. On savait… je savais bien sûr tout l'intérêt qu'il portait à sa circonscription, à des questions
touchant les ressources naturelles, etc., mais
je ne me rappelais plus, à vrai dire, de tout son engagement au niveau de la francophonie, par exemple, chose que j'ai
trouvé tout à fait intéressante de revoir, son intérêt pour l'éducation, son
intérêt pour l'économie. Et ça m'a dit : Bien, voilà quelqu'un qui est
capable d'assumer des tâches très différentes dans des domaines très différents
et, donc, quelqu'un qui est curieux. Je trouve que ça, c'est une grande qualité
lorsqu'on veut travailler ici, dans cette enceinte.
Et, pour terminer, ce que je voudrais dire
aussi, on parle beaucoup de gentillesse cette semaine, bien, j'en ai eu un exemple encore ce matin, quand le vice-premier
ministre, avant la période de questions, est venu me voir, comme ça, tout simplement pour me dire : Bien, bravo,
telle intervention que vous avez faite, vraiment, c'était bien. Ça arrive,
dans cette Chambre, mais, vraiment, que le vice-premier ministre ait ce geste à
mon égard, moi, ça m'a beaucoup touchée. Donc, merci, merci pour tout.
•
(10 h 40) •
Le Président : Merci, Mme
la députée de Gouin. Peut-être que le député d'Abitibi-Ouest aimerait dire quelques mots.
M.
François Gendron
M.
Gendron : M. le
Président, on va tenter de dire quelques mots, parce que, sincèrement, je suis
très, très surpris, je suis ému de la belle surprise que vous avez créée ce matin. Je me
doutais qu'il y aurait un signalement légitime, parce qu'il n'en demeure pas moins que ce n'est pas
fréquent, une telle longévité, mais je ne croyais pas qu'il y aurait un
tel hommage. Je vais essayer d'être assez bref.
C'est sûr que des moments aussi intenses que
celui que je viens de vivre nous confirment… Il y a beaucoup de premiers ministres
qui souvent ont pris la peine d'indiquer que c'était tout un privilège d'avoir
l'occasion de représenter ici, en
cette Chambre, notre population. Et c'est sûr que des événements comme ça ne
viennent que le confirmer davantage. Parce
que ma chef, que j'aime beaucoup, mentionnait que le titre auquel j'ai toujours
tenu le plus, pour l'avoir enseigné, pour
en avoir parlé à des collègues : essayer de ne jamais oublier que vous
êtes député de, parce qu'être député de, ça nous rend pareils, indépendamment des distinctions
politiques. Dès qu'on a la responsabilité de représenter une population,
on a tous le même mandat, on a tous la même
casquette puis on a la responsabilité de faire le maximum pour les gens… excusez…
Des
voix : …
M.
Gendron : …pour les gens
qui ont décidé de nous faire confiance. Parce
que, en démocratie, mandater quelqu'un pour
les représenter dans toutes les activités, tous les dossiers, la connaissance
que ça requiert, indépendamment qu'on
soit très connaisseur, peu, beaucoup, passionnément, à la folie, dépendamment
des variables, et répéter ce geste… Parce
qu'on a l'habitude de dire : Se faire élire… il peut arriver toutes sortes
de «bad lucks». Excusez. Mais se faire élire, ça peut arriver puis ça arrive
fréquemment, mais se faire ré, ré et réélire par la même population, ça suppose
qu'il y a là un jugement appréciatif qui est significatif. Alors, avoir eu la
chance de mériter cette confiance de la population à 10 reprises, c'est ce qui
m'a toujours motivé à garder un lien très étroit et très fort avec les gens que
j'aime.
Il y a la famille, bien sûr. Il y a le
personnel. Combien de fois moi, j'ai dit, à l'Assemblée nationale : Maudit qu'on est
chanceux — excusez — on est chanceux parce qu'on est
bien entourés! L'Assemblée nationale, il y a du
personnel de qualité, il y a du personnel exceptionnel. Alors, qu'on soit au
purgatoire ou au pouvoir — le
purgatoire étant l'opposition — on est toujours bien entourés.
Alors, moi, j'ai eu
cette chance-là d'avoir du personnel extraordinaire qui m'a toujours appuyé,
des militants extraordinaires, une région que j'aime. Là, vous voyez la
gradation : le comté d'abord, la région. Moi, je suis fier de cette région-là. C'est des gens racés. C'est des gens
déterminés. C'est des gens qui ont dû lutter, batailler pour venir s'établir. On va fêter le premier centième, là.
Donc, l'Abitibi-Témiscamingue n'a pas tant de vécu que ça. Mais, même si
elle n'a pas tant de vécu que ça, elle s'est
dépassée dans beaucoup de choses. On a innové dans beaucoup de choses.
On a fait des choses qui nous donnent confiance parce qu'on est tissés serré.
Je
ne veux pas être très long parce qu'on a d'autres choses à faire, puis il y
aura probablement une autre occasion… Parce que certains voulaient que je fasse des
rappels historiques. J'en aurais tellement. J'en aurais beaucoup. Est-ce
qu'un jour je le ferai? Je ne le sais pas. Mais aujourd'hui je me contenterai
de vous remercier de tout cœur, l'ensemble des parlementaires d'abord, parce que, oui, c'est important, je l'ai dit
tantôt. Je sais ce que je faisais et ce que je disais au début. Lorsqu'on a le respect des uns et des autres sur
la base du mandat que la population vous a donné, ça nous permettrait
normalement de fonctionner mieux et avoir moins de partisanerie bête.
Parce qu'avoir des
convictions puis être différent, c'est légitime. Est-ce que, moi, si j'ai le
droit d'avoir les convictions que j'ai, est-ce que quelqu'un d'autre a le droit
d'avoir celles qu'il a? C'est clair que la réponse est oui. Ah, bien, là, je n'ai pas envie de commencer le
questionnaire. Les journalistes n'aimeraient pas ça parce que… Eux, ils
disent qu'ils posent les questions, puis je suis supposé juste de faire les
réponses.
Mais,
trêve de plaisanteries, pour ne pas être très long, je veux remercier chacun,
chacune d'entre vous. Mais, rapidement, M. le Président, je commencerais par
vous. Ce n'est pas une mince affaire, là, votre exagération, ce matin, quand on sait que c'est Claire Kirkland-Casgrain,
première femme extraordinaire qui a marqué le Parlement, M. Sarkozy qui a eu l'occasion de s'adresser sur le parquet…
Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont eu l'occasion de s'adresser sur le
parquet. Puis là, bien, on a parlé de
grandeur en ayant cette médaille-là. Là, je vais avoir des problèmes avec M.
Diouf. Je vais être obligé d'aller au
gymnase à répétition. Mais, trêve de plaisanteries, c'est un honneur
extraordinaire que j'apprécie énormément, mais qui aussi démontre cette
fraternité, cette collégialité qui existe entre parlementaires. Alors, merci,
Président, pour l'hommage.
M.
le chef de l'opposition, merci beaucoup pour vos bons mots. Je pourrais, encore
là, faire quelques anecdotes, quelques circonstances où on a eu à travailler
ensemble. On se connaît depuis longtemps. Et j'ai l'impression
qu'effectivement vous aussi, vous êtes habité par une profonde défense de vos
commettants. Et, quand c'est ça qui nous relie, on n'a pas beaucoup de
problèmes d'être respectueux les uns envers les autres.
Quant
à Pierre — parce que, excusez, mais vous me permettrez aujourd'hui toutes
sortes de fantaisies — on le connaît depuis fort longtemps. J'ai eu l'occasion de le voir à
l'oeuvre dans des commissions. On l'a vu un petit peu plus silencieux. Il
revient en action…
Des voix :
…
M.
Gendron : …il revient en action, très déterminé. Donc, on le
félicite de son retour. Parce qu'il a ce qu'il
faut, effectivement, pour effectuer un bon retour, il a sûrement l'expérience,
la compétence. Alors, merci, Pierre, pour tes bons mots.
François,
même chose, je suis très content de ce que j'ai entendu. Et tu avais raison,
parce que ça m'avait marqué, ayant l'obligation de laisser un peu les enfants à
eux-mêmes à une période difficile, j'étais content d'en rapatrier ici
pour une période d'études, garder ce contact important. Et tu me dis qu'à ce
niveau-là j'ai contribué à ce que tu prennes une bonne décision, alors... Ça
aurait pu être le cas si tu avais continué à bénéficier de mes conseils.
Des voix :
…
M.
Gendron : Tu as fait le choix qu'un, c'est assez, alors
suivre une recommandation, c'est assez. Alors,
bravo. Non, mais, regardez...
Mme
la députée de Gouin également, je sais ce que je vous ai dit, mais je veux vous
remercier également, parce que je crois sincèrement, au-delà de la partisanerie,
que vous constituez un ajout parlementaire important, compte tenu de
votre formation. Vous me dites que vous ne
me connaissez pas bien, bien. Là, ça ne m'aidera pas en termes... Personne ne
sait l'âge que j'ai, ça, je suis sûr de ça,
vous ne savez pas quel âge que j'ai, mais j'ai eu l'occasion de travailler avec
votre père à quelques reprises, alors
le sénateur Paul David, là, qui a… Alors, je connais peut-être bien un peu
moins la députée de Gouin, quoique
j'aime ce que vous êtes comme personne davantage. Vous êtes une personne qui
contribue effectivement à de la réflexion intéressante, et merci d'être
là.
Je
veux conclure en saluant encore une fois les militants, le personnel, ma
famille. C'est sûrement un événement qui va me
permettre de réfléchir adéquatement…
Une voix :
…
• (10 h 50) •
M.
Gendron :
Oui. Mais il y aura sûrement une occasion pour vous raconter de très beaux
moments que j'ai vécus dans cette enceinte.
J'en fais juste une courte, juste une petite courte, là. J'étais à peu près à
côté de la députée de Trois-Rivières,
puis justement, là, à côté de la députée de Trois-Rivières d'aujourd'hui,
c'était M. Bellemare, Maurice de son prénom, qui était le vieux
lion, le «brakeman», qui a été mon voisin de banquette. Puis il disait :
Toi, le jeune, là, tu as des chances d'aller loin. Et j'arrivais, là, puis je
ne sais pas trop... Bien, d'abord, en passant, lui, là, c'était bien important,
la prière et...
Des voix :
…
M.
Gendron : Oui, oui, je respecte ça.
Puis là il disait : La raison principale — et
là je termine vraiment là-dessus — c'est
parce que tu cultives l'apostolat de la présence. Alors là, je n'étais pas très
ferré. L'apostolat, il n'y a pas de trouble, mais je ne savais pas trop ce
qu'il voulait dire par «l'apostolat de la présence». Il dit : Pour aller
loin, il faut que tu écoutes, puis tu
te prends une couple de modèles comme parlementaires, tu les suis un certain
temps. Puis commence d'abord par
comprendre la joute parlementaire, d'être un bon parlementaire qui respecte les
règles parlementaires, puis ça va te donner le goût d'aller plus loin.
Puis ça ne me surprendrait pas que tu fasses un bon bout dans le chemin
politique. Et il était inspiré, je vous l'ai
dit tantôt, lui, il faisait sa prière régulièrement. Alors, probablement qu'il
avait raison, parce que moi, je peux vous dire une chose, je ne pensais
jamais faire le temps que j'ai fait.
Et,
pour conclusion, puis ça, c'est pour le député de Rivière-du-Loup, ce n'est pas
vrai que je suis en politique pour battre les
records. On va en politique pour changer les choses, on va en politique pour
servir, et c'est ce que je crois que j'ai fait. Merci.
(Applaudissements)
Le
Président : Merci, M. le député d'Abitibi-Ouest et vice-premier
ministre. Au cours des 28 dernières années,
nous avons eu l'occasion de rire ensemble souvent, mais au moins je pourrai
dire qu'une fois je vous ai fait pleurer.
Présence de la députée fédérale de
Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Mme Isabelle Morin
Alors, j'ai le plaisir
de souligner la présence dans nos tribunes de Mme Isabelle Morin, députée
fédérale de Notre-Dame-de-Grâce… je m'excuse, de Notre-Dame-de-Grâce—Lachine.
Présence
de M. André Simard,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et je souligne également
la présence de M. André Simard, ancien député de Kamouraska-Témiscouata.
Présentation de projets de loi
Alors,
à la rubrique Présentation de projets de loi, puisque nous revenons évidemment
à nos affaires du jour, à la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement. Bonjour.
M.
Bédard :
Bonjour, M. le Président. Quel beau moment! On sait que ça ne durera pas, en
plus; c'est ça qui est le pire.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Bédard :
Ça fait partie de l'expérience, hein, mon collègue? Alors, en attendant,
appelez l'article b, M. le Président, du feuilleton.
Projet de loi n° 64
Le
Président : Alors, à l'article b du feuilleton, M. le ministre
délégué aux Régions présente le projet de loi
n° 64, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal. M. le ministre.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : …M. le Président, ce projet de loi modifie la Loi
sur les cités et villes, le Code municipal et la
Charte de la Ville de Montréal afin de
prévoir qu'une modification à un régime de retraite des employés municipaux qui
vise une amélioration des prestations payées sur un fonds de stabilisation ou
le remboursement de cotisations versées à un tel fonds ne requiert aucun
consentement des participants.
Le
projet de loi modifie également la Loi sur les compétences municipales afin de
permettre, à certaines conditions, aux
municipalités locales de construire, d'acquérir et d'exploiter un barrage afin
d'y effectuer des travaux.
Le
projet de loi modifie la Loi sur la fiscalité municipale afin de simplifier le
processus de demande, au ministre des Affaires
municipales, de paiement d'une compensation tenant lieu de taxe à la suite de
la modification d'un rôle d'évaluation. Il modifie également cette loi afin de
faire en sorte que c'est la superficie terrestre du territoire de la municipalité, telle qu'elle apparaît au Répertoire
des municipalités, qui doit être considérée aux fins du calcul de la
valeur foncière de l'assiette d'une voie ferrée.
Le
projet de loi modifie la Loi sur la Société d'habitation du Québec afin de
permettre au gouvernement de désigner une personne qui sera responsable d'administrer et
de distribuer, selon les règles que ce dernier établit, les
contributions prévues par les différents
programmes de la société. Il modifie également cette loi pour prévoir, en
faveur de la société, une hypothèque légale sur les immeubles dont elle
subventionne la réalisation afin de garantir principalement leur vocation de
logement social.
Le projet de loi modifie
la Loi sur les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik afin de permettre, à certaines
conditions, à un membre du conseil d'un village nordique de prendre part, de
délibérer et de voter à une séance du conseil par téléphone ou par un
autre moyen de communication également afin de permettre à un membre du comité administratif de l'Administration régionale
Kativik de prendre part, de délibérer et de voter à une assemblée par
téléphone ou un autre moyen de communication alors que seul le secrétaire du
comité est présent à l'endroit où l'assemblée se tient. Il modifie également cette personne… cette loi — je
m'excuse — afin d'harmoniser certaines dispositions concernant l'inéligibilité
des personnes à être mises en candidature ou à être élues membres du conseil
avec celles applicables dans les autres municipalités de l'ensemble du
Québec.
Enfin, le projet de loi autorise
temporairement les municipalités à emprunter, à certaines conditions, une partie des sommes liées
au processus de remboursement par le gouvernement du Québec de la taxe de la vente du Québec. Merci.
Mise aux voix
Le
Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? M. le leader de l'opposition.
3233 359 M. Moreau : Alors, M. le
Président, nous comprenons qu'il s'agit d'un projet de loi qu'on appelle habituellement un projet de loi omnibus. Alors, les gens
du purgatoire vont se réserver le temps pour examiner le projet de loi, et nous
nous réserverons le droit de demander des consultations particulières.
Le
Président : Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie
du projet de loi? Adopté. M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : À ce moment-ci, M. le Président, pourriez-vous
appeler l'article b du feuilleton?
Le
Président : Si je faisais e, ça serait-u correct?
M.
Bédard : E? On peut commencer par e.
Projet de loi n° 62
Le
Président : On va faire e. On va faire e, si vous voulez.
Alors,
à l'article e du feuilleton, M. le ministre de la Justice et ministre
responsable de l'application des lois professionnelles présente le projet de
loi n° 62, Loi modifiant le Code des professions pour permettre une
suspension ou une limitation provisoire immédiate des activités d'un
professionnel.
M.
le ministre.
M. Bertrand St-Arnaud
M.
St-Arnaud : Oui, merci, M. le Président. Alors, effectivement,
je dépose le projet de loi n° 62.
Ce projet de loi instaure une mesure
permettant au conseil de discipline d'un ordre professionnel, sur requête d'un syndic et s'il
juge que la protection du public l'exige, d'imposer à un membre de cet ordre
qui fait l'objet d'une poursuite pour une infraction punissable de cinq
ans d'emprisonnement ou plus soit une suspension provisoire immédiate ou une limitation provisoire immédiate de son droit
d'exercer des activités professionnelles ou d'utiliser le titre réservé
aux membres de l'ordre, soit des conditions suivant lesquelles il pourra
continuer d'exercer sa profession.
Le projet de loi prévoit que le conseil, dans
sa décision, doit tenir compte du lien entre l'infraction alléguée et l'exercice de la profession ou de l'atteinte à
l'honneur ou à la dignité de la profession.
Le projet de loi prévoit également que la
requête du syndic est instruite et décidée d'urgence et que l'ordonnance du conseil de discipline devient exécutoire dès
sa signification au professionnel concerné.
Finalement, M. le Président, le projet de loi
comporte des règles relatives à la cessation d'effet de l'ordonnance et à son renouvellement et prévoit qu'une
poursuite intentée avant l'entrée en vigueur de la nouvelle mesure pourra
servir de fondement à une requête pour suspension ou limitation provisoire
immédiate. Voilà, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce
projet de loi? M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : Alors, M. le
Président, je comprends, à la lecture des notes, qu'il s'agit d'un engagement
que le ministre
avait pris suite aux suggestions des députés de Fabre et de D'Arcy-McGee lors
de l'étude du projet de loi n° 17. Alors, nous accueillons favorablement le projet de loi. Simplement, pour
la rédaction, peut-être réserver le droit d'entendre le Conseil
interprofessionnel, éventuellement le Barreau du Québec. Mais je comprends
qu'il y aura ouverture à ce qu'il puisse y avoir de courtes consultations sur
le projet de loi.
Le
Président : M. le leader adjoint et ministre.
M.
St-Arnaud : En fait, on n'est pas fermés à l'idée. Cependant,
effectivement, au printemps, nous avons discuté
du projet de loi n° 17. Nous avions tenu des consultations particulières.
Lors de ces consultations particulières et dans le débat qui en avait
suivi lors de l'étude article par article, de nombreux parlementaires de la
Commission des institutions, de même que le
Barreau du Québec, l'Ordre des ingénieurs, avaient manifesté le désir d'aller
de l'avant avec cette proposition. Alors, nous y donnons suite, M. le
Président. Mais je ne pense pas que ce soit vraiment nécessaire de réentendre les groupes que nous avions déjà
entendus, mais nous sommes ouverts, si le… comme pas fermés à l'idée,
mais je pense qu'honnêtement c'est un ajout au projet de loi n° 17 que
nous avons adopté le printemps dernier.
Le Président :
M. le leader.
M. Moreau :
Ça nous va, M. le Président. Alors, nous acceptons.
Le Président :
Alors, c'est adopté. M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
Alors, je crois effectivement que nous sommes rendus à l'article c, M. le
Président.
Projet de loi n° 58
Le
Président : Vous avez raison. À l'article c du feuilleton, M.
le ministre des Finances et de l'Économie présente le projet de loi n° 58,
Loi modifiant de nouveau diverses dispositions législatives concernant
principalement le secteur financier. M. le ministre.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : Oui. M. le
Président, ce projet de loi modifie, premièrement, la Loi sur l'administration financière afin de
permettre au ministre des Finances de verser et de recevoir des sommes d'argent
afin de garantir les obligations résultant
de certaines transactions financières et, aux fins de l'exercice de ces
garanties, de permettre que la compensation puisse être invoquée contre
l'État.
Deuxièmement, ce projet de loi modifie la Loi
sur les assurances afin de reconnaître aux assurés d'un assureur de dommages contrôlé par une ou plusieurs
sociétés mutuelles d'assurance des droits semblables à ceux des assurés de ces
sociétés.
Troisièmement,
ce projet de loi modifie la Loi sur l'Autorité des marchés financiers afin de
permettre qu'une attestation délivrée par l'autorité fasse foi de son contenu
dans toute instance.
Quatrièmement, ce projet de loi modifie la
Loi sur les coopératives de services financiers afin de permettre à la Fédération des caisses Desjardins du Québec,
lorsqu'elle effectue une émission de capital au bénéfice de ses caisses,
d'utiliser le processus prévu par la loi même lorsque les titres des caisses
sont détenus par l'entremise d'une filiale de la fédération.
Cinquièmement, ce projet de loi modifie la
Loi sur les entreprises de services monétaires afin d'assurer une mise à jour aux trois ans du rapport d'habilitation
sécuritaire délivré pour chaque titulaire d'un permis d'exploitation d'une entreprise de services monétaires pour ainsi s'assurer
de la contemporanéité de ces vérifications autrement que par des
déclarations volontaires de telles entreprises.
Sixièmement,
ce projet de loi modifie la Loi sur les instruments dérivés et la Loi sur les
valeurs mobilières afin d'y prévoir qu'une
tentative de manipuler le marché ou de frauder une personne constitue une
infraction.
Septièmement,
ce projet de loi modifie également la Loi sur les valeurs mobilières afin
d'harmoniser les amendes afférentes à une infraction liée à un placement
sans prospectus, d'introduire une définition de la notion de
«participant au marché» et d'introduire des dispositions afin de permettre
l'exercice des activités des représentants de courtier et de conseiller en
valeurs mobilières au sein d'une société par actions.
Enfin,
ce projet de loi modifie la Loi sur les assurances et la Loi sur les sociétés
par actions afin d'y apporter des ajustements
au texte anglais.
Mise aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader
de l'opposition.
•
(11 heures) •
M.
Moreau : Alors, la lecture des notes nous indique que c'est
particulièrement technique, je pense. Le
député de Brome-Missisquoi m'indique que,
dans le contexte, il serait peut-être approprié d'avoir des consultations
particulières, et je ne pense pas qu'il y ait d'objection de la part du
ministre des Finances.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Pour ce projet de loi comme pour le prochain
d'ailleurs, ce que je proposerais à mon collègue, c'est de prendre connaissance effectivement des dispositions d'ordre
plus technique mais importantes dans… Même, nous offrons un briefing plus
technique du ministère, et par la suite nous faire connaître effectivement si
on doit aller de l'avant pour des consultations particulières.
Le
Président : Alors, il y aura un briefing technique, c'est ce
que je comprends. Ça vous va? Alors, adopté? C'est adopté. M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard :
Article d, M. le Président.
Projet de loi n° 59
Le Président :
Alors, à l'article d du feuilleton, M. le ministre des Finances et de
l'Économie présente le projet de loi n° 59, Loi modifiant la Loi sur les
impôts, la Loi sur la taxe de vente du Québec et diverses dispositions
législatives. M. le ministre.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Merci, M. le Président. Ce projet de loi modifie la Loi sur les impôts afin de
donner suite à des mesures annoncées dans le bulletin d'information 2013-6 du 3 juillet 2013 pour encourager la philanthropie culturelle. Ces modifications concernent :
1° l'instauration d'un
crédit d'impôt
additionnel de 25 % pour un premier don
important en culture;
2° la mise en place
d'un crédit d'impôt de 30 % pour le mécénat culturel des particuliers; et
3°
la majoration du montant admissible d'un don d'une œuvre d'art public ou d'un
immeuble destiné à des fins culturelles.
Ce
projet de loi donne suite également aux bulletins d'information 2012-4 du
31 mai 2012 et 2013-7 du 11 juillet 2013 ainsi qu'au discours sur le budget du
20 novembre 2012 en ce qui concerne la contribution des institutions
financières et l'instauration d'un crédit d'impôt remboursable temporaire pour
les cabinets en assurance de dommages.
Il
modifie aussi la Loi sur l'administration fiscale, la Loi sur les impôts et la
Loi sur la taxe de vente du Québec afin d'y
apporter des modifications semblables à celles qui ont été apportées à la Loi
de l'impôt sur le revenu du Canada et à la
Loi sur la taxe d'accise par les projets de loi fédéraux C-38 sanctionné le
29 juin 2012, C-44 et C-45 sanctionnés le 14 décembre 2012 de même que les projets de loi fédéraux C-48 et
C-60 sanctionnés le 26 juin 2013. À cet effet, il donne suite
principalement à des mesures d'harmonisation annoncées dans les bulletins
d'information 2012-4 du 31 mai 2012, 2012-5 du 6 juillet 2012, 2012-6
du 21 décembre 2012, 2013-2 du 22 mars 2013 et 2013-7 du
11 juillet 2013. Ces modifications concernent notamment :
1° la transmission
électronique des déclarations de revenus établies par des préparateurs de
déclarations;
2°
l'autorisation judiciaire pour l'obtention de renseignements à l'égard de
personnes non désignées nommément;
3° le traitement
fiscal des paiements accordés par le gouvernement fédéral aux parents d'une
victime d'un acte criminel;
4° divers ajustements
aux règles de capitalisation restreinte;
5° l'abolition du
crédit d'impôt pour emploi à l'étranger;
6° des
assouplissements à l'égard des régimes enregistrés d'épargne-invalidité;
7° les régimes de
pension agréés collectifs;
8° l'introduction d'un
impôt spécial sur les excédents d'un régime d'intéressement;
9° le fractionnement
des revenus de retraite;
10° l'évitement fiscal
par le recours à des sociétés de personnes;
11°
les renseignements requis de la part des entreprises pour qu'un remboursement
de taxe nette puisse être versé;
12°
l'exonération visant les services de soins de santé et la détaxation de
certaines fournitures liées à la santé en
matière de taxes de vente.
Enfin, ce projet de
loi apporte des modifications à caractère technique, de concordance ou de
terminologie à diverses lois.
Mise aux voix
Le Président :Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie
de ce projet de loi? M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : Oui. On avait de la misère
avec le 2012‑13, mais…
Une voix :…
M. Moreau : Non, je comprends qu'il y a un engagement de la part du gouvernement à fournir un
briefing technique et des consultations
particulières. Mon collègue le député de Chapleau et mon collègue le député de Brome-Missisquoi s'y
rendront disponibles, sans aucun doute, et nous remercions de cette collaboration.
Le Président : Alors, c'est adopté?
M. Moreau : Oui.
Le Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : On voit que l'émotion est tombée, M. le Président
Alors, je vais appeler
l'article f de notre feuilleton.
Projet de loi n° 63
Le
Président : …pas tous pleurer en même temps, là.
Alors,
à l'article f du feuilleton, Mme la ministre
de l'Éducation, du Loisir et du Sport présente
le projet de loi
n° 63, Loi sur le financement de certaines
commissions scolaires pour les exercices financiers 2014-2015 et 2015-2016. Mme la ministre.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : Merci, M. le Président. Ce
projet de loi établit des règles limitant le
produit de la taxe scolaire et la fixation du
taux de la taxe scolaire qui peut être imposée par certaines commissions
scolaires pour les exercices financiers 2014-2015
et 2015-2016.
Le Président : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de
loi? M. le leader de l'opposition. M.
le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Moreau : Bon. La lecture est plutôt courte,
mais on comprend qu'il s'agit des taxes scolaires, alors nous avons une petite suspicion en ce cas-là, donc nous allons nous conserver… réserver
le droit d'examiner le texte du document et de demander des consultations. Quelle en sera la
nature? Je ne sais pas si ça devrait être des générales ou des
particulières, mais, si tout le monde subit une hausse de taxe, peut-être seront-elles
générales. Les gens voudront s'exprimer là-dessus. Mais nous faisons cette
réserve importante, M. le Président.
Le
Président : M. le deuxième
groupe… M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M.
Deltell : M. le Président, sans vouloir reprendre les mots de mon collègue de l'opposition officielle, pour
nous, c'est une grande suspicion qui nous anime lorsqu'il est question de taxe scolaire,
et je suis content de voir que le Parti
libéral a peut-être progressé dans cette réflexion-là. Je tiens quand même à demander à cette Chambre que des consultations
particulières soient tenues sur ce sujet
extrêmement délicat.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Ah! Ce
qui m'anime, M. le
Président, moi, c'est la
certitude. Alors, je confirme à mes collègues
que leurs suspicions sont rencontrées. Nous sommes heureux de déposer ce projet de loi qui confirme
les engagements
du gouvernement par rapport à
la réalité que nous avons connue dans les derniers mois, et que nous serons
ouverts, effectivement, à tenir des consultations d'ordre… particulières, je pense, là, et peut-être, après lecture,
nous discuterons avec les bureaux du leader
des deux oppositions pour trouver une façon d'entendre des gens.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M.
Moreau : Après lecture, mais avant le principe.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Pour reprendre une phrase : On verra, M. le
Président.
Des
voix : Ha, ha, ha!
Mise aux voix
Le Président : Alors,
est-ce que le projet… Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie du projet de
loi? Alors, c'est
adopté.
M.
le leader du gouvernement.
M.
Bédard :Mon Dieu! On va passer l'alphabet, M.
le Président. Alors, l'article j de notre
feuilleton.
Projet de loi n° 211
Le Président : Alors, à l'article j du feuilleton... J'ai reçu le
rapport de la directrice de la législation sur le projet de loi n° 211, Loi concernant la Ville de Sherbrooke. La
directrice de la législation a constaté que les avis ont été faits et publiés
conformément aux règles de fonctionnement des projets de loi d'intérêt privé,
et je dépose ce rapport.
Mise
aux voix
En
conséquence, M. le député de Sherbrooke présente le projet de loi d'intérêt
privé n° 211,
Loi concernant la Ville de Sherbrooke. Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Oui? Adopté. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission de
l'aménagement du territoire
M.
Bédard : Alors,
conformément à l'article 267 du règlement, je fais motion pour
que le projet de loi d'intérêt privé n° 211 soit déféré à la Commission de
l'aménagement du territoire, pour que le ministre des Affaires
municipales, des Régions et de l'Occupation du
territoire en soit membre.
Mise aux voix
Le
Président : Est-ce que la motion est adoptée? La motion est adoptée.
Il
n'y a pas de dépôt de documents ni de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
Nous
en sommes rendus à la rubrique Dépôt de pétitions, et j'ai M. le député de Saint-Hyacinthe.
Rendre obligatoire la
consignation
des bouteilles d'eau en plastique
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) :
Merci, M. le Président. En passant, M. le Président, je vous remercie de m'avoir fait vivre un
si beau moment ce matin et je remercie le député d'Abitibi-Ouest, justement, pour ces moments
parlementaires,qui sont privilégiés pour moi, un jeune
député de cinq ans d'expérience. Ça, c'est 32 de moins que le député d'Abitibi. Alors, merci beaucoup.
Je
dépose l'extrait d'une pétition… C'est une pétition non conforme, M. le Président.
Le Président : …consentement.
Est-ce qu'il y a un consentement pour le dépôt de la pétition? M. le député,
allez-y.
M.
Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 145 pétitionnaires.
Désignation : citoyennes et citoyens du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que l'État québécois peut et
doit, à travers sa législation, ses règlements et ses contrôles, protéger nos ressources naturelles pour le présent et pour
les générations à venir;
«Considérant
qu'environ 200 millions de bouteilles d'eau par année sont vendues au
Québec;
«Considérant qu'une bonne partie de ces
bouteilles se ramassent dans l'enfouissement ou carrément dans la nature;
«Considérant
le pétrole utilisé pour fabriquer le plastique;
«Considérant
l'urgence d'agir pour ralentir les changements climatiques;
«Considérant que nous voulons qu'il y ait davantage de récupération
pour les bouteilles d'eau en plastique;
«Considérant
qu'une des façons d'augmenter la récupération serait que ces bouteilles soient
consignées;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons donc au gouvernement du Québec de nous appuyer dans cette démarche
en prenant les
mesures nécessaires pour rendre obligatoire la
consignation de ces dites bouteilles, afin d'en augmenter la récupération et ainsi diminuer la pollution, et ce, au nom
de tous les jeunes, de tous les intervenants de l'école Saint-Jean-Bosco de la
région de Sorel-Tracy et, bien sûr, au nom de tous les êtres vivants.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Merci,
M. le Président.
•
(11 h 10) •
Le
Président : Alors, l'extrait
de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de droit ou de
privilège.
Je vous avise qu'après la période de questions et de réponses orales sera tenu un vote reporté
sur la motion du député de LaFontaine débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard : À ce moment-ci, comme vous faites
référence au vote de la motion du mercredi qui a été débattue hier, nous
aurons, avant le vote, des représentations à vous faire quant aux conséquences de ce vote et aux problématiques que ça peut emporter au niveau de notre
règlement. Donc, le fait… le report du vote entraîne, au niveau de la motion, un problème qui est réel, qui vient en
contradiction avec notre règlement. Donc, avant le vote, j'aimerais avoir des
directives de votre part. Et, comme nous avons passé beaucoup de temps… je
souhaiterais que ces discussions aient lieu avant le vote, M. le Président.
Le
Président : Ça vous va? O.K.
Alors,
nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et
je cède la parole à M. le… Je m'excuse, M. le
chef de l'opposition. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : M. le Président, je reconnais au leader du
gouvernement ce droit-là de poser des questions, c'est tout à fait pertinent,
puis d'avoir un avis là-dessus, mais est-ce que ça veut dire que le vote risque
d'être reporté ou on tient le vote quand même? Qu'est-ce qu'il en est?
Le Président :
Je crois que j'aurai… Ce que je comprends, c'est que j'aurai à entendre un
plaidoyer sur une problématique qui touche
le règlement. C'est ce que je comprends. Je ne suis pas au courant sur le fond
de ce qui s'en vient, mais, dès qu'on aura fini, terminé la période de
questions, je vous écouterai sur l'intention… en tout cas sur le plaidoyer dont
le leader du gouvernement a l'intention de nous faire part. Ça va?
Questions et réponses orales
Alors, M. le chef de
l'opposition officielle, c'est à vous la parole.
Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité
religieuse
de l'État ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes
et encadrant les demandes d'accommodement
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci beaucoup, M. le Président. Jeudi dernier et
hier, j'ai demandé à plusieurs reprises quels
étaient les drames que le code vestimentaire
discriminatoire allait régler; à toutes les fois, la première ministre n'a pas
été en mesure de donner un seul exemple. La commission des droits n'a
recensé aucun cas où la neutralité de l'État a été affectée. 21 réponses à
des demandes d'accès dans les ministères et les organismes n'ont révélé aucun
cas où la neutralité de l'État a été affectée.
Malgré
tout, la première ministre veut faire adopter un code vestimentaire, avec pour
conséquence de retirer le droit au travail de ceux qui ne se conforment pas à
son code. Ceux qui donnent un sens à leurs symboles qu'ils portent, que
ce soit la croix ou la kippa, ont le sentiment qu'ils sont jugés par ce code,
mais ils ne comprennent pas leur faute.
Quelle
est la raison qui vous incite à les exclure? Je le redemande à la première
ministre : Quels sont les drames auxquels
elle fait référence qui auraient été évités par son code?
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Puisque le chef parlementaire de l'opposition officielle
invoque la question de drame, je voudrais
inviter celui-ci, M. le Président, à s'excuser pour ses propos complètement
inappropriés laissant entendre qu'il pouvait
y avoir une similitude entre les horribles événements de l'Holocauste, de la
Nuit de cristal, et le projet de charte de la laïcité, M. le Président. C'est indigne de sa fonction, et, s'il
souhaite un débat serein sur cette question, M. le Président, il doit
s'excuser de ses propos.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Je réfère la première ministre à la déclaration tenue en Chambre comme député
ainsi qu'à la transcription de l'échange avec les journalistes hier, et elle verra
qu'il n'y a pas lieu de répondre à cette demande.
Ceci étant, je lui
demande encore une fois : Quels sont les drames auxquels elle réfère pour
imposer son code vestimentaire discriminatoire?
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, M. le Président, j'attends du chef
parlementaire de l'opposition comme du chef du
Parti libéral du Québec qu'ils se dissocient de toute forme d'amalgame entre
des événements absolument condamnables qui ont été l'objet du régime nazi et
notre charte qui fait la promotion de la neutralité de l'État. Je crois que
c'est inacceptable, les propos qu'il a
tenus. Je le réitère : Si ce n'est pas lui, c'est son chef qui doit s'en excuser, M. le
Président.
Le Président : Deuxième complémentaire, M.
le chef de
l'opposition.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Je l'ai
référée à aller lire les transcriptions parce qu'elle y verra que ce que j'ai
mis en lumière dans ces déclarations était le fait qu'il faut s'interroger sur le sens des
symboles que portent... que les gens qui les portent… le sens qu'ils donnent à leurs symboles. Et je crois
qu'on doit s'intéresser à eux lorsqu'on pose des gestes comme celui du code vestimentaire discriminatoire. Si je lui pose
des questions sur les drames auxquels elle réfère, c'est parce qu'il y a
des gens qui se demandent qu'est-ce qu'ils ont fait pour recevoir ce
traitement.
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : M. le
Président, je veux réitérer au chef de l'opposition... au chef parlementaire de l'opposition officielle
que, sous son propre gouvernement, ils croyaient qu'il y avait assez de
problèmes quant au fait de devoir baliser les accommodements religieux
pour nommer une commission d'enquête, une commission d'étude présidée par deux grands intellectuels québécois, M. Taylor et M.
Bouchard, qui ont fait des recommandations avec lesquelles on pouvait
être d'accord ou pas. Mais cependant, malgré
qu'ils aient procédé de cette façon-là, ils n'ont agi d'aucune espèce de
façon. Ils ont mis le rapport sur une tablette, M. le Président. Et ce qui se
passe à partir de là, c'est qu'il risque d'y avoir des demandes qui amènent des
dérapages. Nous voulons les éviter...
Le
Président : Troisième complémentaire, M. le chef de
l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Une dernière
occasion. La première ministre parle de drames qui ont mis en péril la
neutralité de l'État mais n'en nomme aucun. Je le répète, ceux qui donnent un sens à
leur symbole, que ce soit la croix ou la kippa, ont le sentiment qu'ils
sont jugés par ce code, mais ils ne connaissent pas la faute.
Quelle
est la raison qui soutient ce code vestimentaire discriminatoire? Donnez-nous
un cas au moins.
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Il n'y
a aucune espèce de volonté de juger. Il y a une volonté cependant très claire
d'établir les règles qui vont nous permettre de se respecter les uns les autres, de
bien vivre ensemble et de nous assurer que l'on n'impose ni à l'un ni à l'autre des convictions
religieuses, qui sont tout à fait légitimes, que l'on puisse avoir, M. le
Président. C'est ça, le sens du projet que nous avons déposé.
Et
je rappelle, je rappelle au chef parlementaire de l'opposition que même les
responsables de la commission Bouchard-Taylor ont recommandé qu'il y ait
l'encadrement de certains... c'est-à-dire l'empêchement de porter des signes
religieux pour certaines personnes en autorité.
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : Si cela était acceptable là, cela peut être
acceptable pour les autres aussi, M. le Président.
Le
Président : Principale, M. le
leader de l'opposition.
Impact de la fermeture partielle
du pont Champlain, à Montréal
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : Alors, pas un seul cas n'a été cité par la première
ministre.
Depuis mardi après-midi, la voie de droite en
direction de la Rive-Sud du pont Champlain est fermée en raison de la découverte
d'une fissure verticale sur l'une des poutres principales. Hier, la société des
ponts Jacques-Cartier et Champlain a
confirmé que cette fermeture de voie réservée sur le pont allait se poursuivre
durant un mois. C'est majeur. Il s'agit du pont le plus achalandé au Canada. 200 000 personnes l'empruntent à
chaque jour, et 60 millions de véhicules y circulent chaque année. Nous savons que l'entretien de la
structure relève du gouvernement fédéral. Par contre, le transport,
l'accès au pont et le transport collectif relèvent du gouvernement du Québec.
Est-ce que le ministre des Transports peut
nous dire, ce matin, qu'il s'engage à tout mettre en oeuvre pour assurer la fluidité de
la circulation pendant la fermeture partielle du pont et à tout mettre en
oeuvre également pour collaborer avec le gouvernement fédéral et lui
fournir les spécifications requises pour l'implantation, sur le nouveau pont,
des infrastructures de transport collectif...
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Merci, M.
le Président. Écoutez, la réponse est bien simple, la réponse, c'est oui. D'ailleurs, c'est pourquoi,
dès mardi soir, nous avons été en contact constant avec la société fédérale qui
gère les ponts Jacques-Cartier et Champlain.
Nous avons maintenu ce contact et, dès que nous avons été informés de la
décision de cette société fédérale de fermer
pour un mois, de manière préventive et pour faire les travaux nécessaires, une
voie sur le pont Champlain, nous avons
immédiatement, immédiatement, convoqué le comité de Mobilité Montréal pour
passer à l'action avec les gens qui sont
principalement concernés au premier chef, c'est-à-dire les citoyens et
citoyennes, principalement de la Rive-Sud, qui doivent passer sur le
pont de façon régulière.
Donc, cette réunion aura lieu demain matin, à 10 heures, à Montréal. Et je viens d'apprendre qu'à la suite de mon invitation le ministre fédéral
des Infrastructures, M. Denis Lebel, a accepté de venir à cette réunion, demain matin,
pour nous transmettre toute l'information qu'il détient. Parce que, pour moi,
il y a quelque chose d'absolument non négociable, M. le Président, c'est de faire
preuve de transparence, bien sûr pour la sécurité, mais pour la fluidité…
Le
Président : En terminant.
M.
Gaudreault : …du transport entre la Rive-Sud et Montréal.
Le
Président : Principale? Complémentaire. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Robert Poëti
M.
Poëti : M. le Président, le problème du pont Champlain est
inquiétant, mais, en amont et en aval des ponts
reliant la Rive-Sud à l'île de Montréal, se retrouveront des milliers d'usagers
bloqués dans des bouchons interminables.
Le ministre a-t-il prévu des plans
d'opération avec les policiers de la Sûreté du Québec, ceux de Longueuil et de Montréal pour qu'ils
puissent tous ensemble coordonner leur travail? Souvent, dans ce type de
situation, les dommages collatéraux sont aussi graves que la
problématique elle-même. Le ministre peut-il nous confirmer que ce plan
d'harmonisation…
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : M. le
Président, j'ai déjà une conversation de prévue, rapidement après la période de questions, avec la mairesse de Longueuil, le maire de
Montréal. Demain matin, nous allons avoir la réunion du comité Mobilité
Montréal. Toutes les avenues, à la fois pour assurer la sécurité, mais pour
parer, je dirais, aux dommages collatéraux soulevés par le député de
Marguerite-Bourgeoys, seront examinées.
En ce qui concerne le transport collectif,
tous les scénarios sont envisagés, que ce soit utiliser l'estacade, que ce soit utiliser plus de wagons pour la ligne jaune, que
ce soit d'augmenter les stationnements incitatifs. Nous sommes en train
d'examiner tous les scénarios que nous allons soumettre demain au comité
Mobilité Montréal. Merci.
•
(11 h 20) •
Le
Président : Complémentaire? Complémentaire. M. le député de
Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Compte
tenu des heures d'attente pour traverser le pont Champlain et compte tenu de la difficulté d'accéder aux hôpitaux des
deux côtés du fleuve, est-ce que le ministre de la Santé peut nous dire quelles mesures ont été
prises par les services ambulanciers pour s'assurer qu'ils puissent
maintenir leurs services et que les gens en situation d'urgence ne subiront pas
de préjudice? Vous savez, M. le Président, dans une situation d'urgence, chaque
minute compte.
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Évidemment, M. le Président, la question qui est
soulevée par le député de Jean-Talon est importante, parce qu'effectivement il
peut y avoir des besoins de transport urgents sur le pont. Nous allons examiner
cette situation-là également demain matin.
Vous savez que le comité Mobilité Montréal réunit tout ce qui bouge, tout
ce qui grouille en matière de transport collectif, transport en général autour
de la région métropolitaine. Nous allons aborder ces questions-là. Merci.
Le
Président : Principale. Mme la députée de l'Acadie.
Soutien
aux librairies indépendantes
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. J'espère qu'on invitera
aussi les membres de l'opposition.
M.
le Président, récemment, le mouvement Sauvons les livres est né. En fin de
semaine dernière, l'auteur Michel Tremblay
et son éditeur ont exprimé leur grogne, et, mardi, devant la Grande
Bibliothèque, les gens du milieu ont tenu
une manifestation. Depuis plusieurs mois, le milieu du livre lance un cri du
coeur. Nous sommes à quelques jours du Salon du livre de Montréal. Les
librairies indépendantes ferment les unes après les autres. Le gouvernement
péquiste demeure silencieux. En août et
septembre, le ministre a tenu une commission parlementaire et entendu tous les
acteurs du milieu du livre. Il s'est engagé
à proposer des mesures concrètes aux 12 000 Québécois qui travaillent dans
ce secteur menacé. M. le Président, tout le milieu attend ce que le... à
ce que le gouvernement pose des gestes, le temps presse.
Quelles
sont les mesures concrètes que le gouvernement péquiste entend prendre pour
sauver de l'hécatombe les librairies indépendantes?
Le
Président : M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto : M. le
Président, nous avons tenu une promesse électorale qui était à l'effet de
convoquer les acteurs du milieu du livre autour de la table de la
Commission de la culture et de l'éducation afin de voir à la pertinence de
légiférer sur le plafonnement du prix du livre neuf physique et numérique et
aussi d'analyser les impacts positifs ou négatifs sur le plan socioéconomique. L'engagement a été tenu, la
commission s'est bien passée, il y a une quarantaine de témoins qui se sont présentés et il y a eu un large consensus à
l'effet d'aller de l'avant pour appliquer des mesures qui viendraient
sauver notre réseau de librairies agréées au
Québec, qui est mal en point. Et ce n'est pas un phénomène spontané, M. le
Président. Ma collègue d'en face a été à la tête du ministère de la Culture et
des Communications pendant cinq années, et apparemment il ne s'est rien passé
lors de son passage dans ce ministère.
Le
Président : En terminant.
M.
Kotto : Nous travaillons pour apporter des réponses positives…
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M.
le Président, tout ce que le ministre a fait, c'est prendre notre document de consultation, le photocopier et signer la page
frontispice, M. le Président. C'est ça qu'il a fait. Il est en poste depuis 14 mois, M. le Président. Les
librairies ferment les unes après les autres. Le milieu du livre est en crise.
Il doit annoncer ces mesures. Le Salon du
livre arrive. Il doit annoncer des mesures concrètes pour sauver les librairies indépendantes, M. le Président.
Le
Président : M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto : M. le
Président, la critique est aisée, mais l'art est difficile. À preuve, en
sortant de ce ministère, la ministre n'a laissé aucune trace constructive,
aucune trace constructive, dis-je, relativement à la situation de notre
réseau de librairies qui s'affaisse, et les
signaux étaient envoyés depuis bien longtemps. Le document auquel elle fait
allusion n'est pas le produit de son
cerveau, c'est le produit de nos fonctionnaires, et le ministère, jusqu'à
preuve du contraire, est propriété de l'ensemble des Québécois, pas du
Parti libéral du Québec.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M. le Président, c'est inconcevable. Le milieu
du livre attend des mesures que ce ministre doit
proposer. Il doit parler à la table du Conseil des ministres, il doit défendre
le milieu de la culture québécoise. C'est ça, son travail, M. le
Président.
Dany Laferrière disait : «Si une
librairie ferme, c'est le cœur de la ville qui s'arrête.» A-t-il du coeur, M.
le Président?
Le
Président : M. le ministre de la Culture.
M.
Maka Kotto
M. Kotto :
Oui, M. le Président, comme toute femme et homme politique ici, j'ai du cœur.
Nous cheminons avec un mémoire structuré, qui a demandé énormément
d'investissement et de contributions de plusieurs de mes collègues, et nous
annoncerons notre position en temps et lieu. Merci.
Le Président :
M. le chef du deuxième groupe d'opposition, principale.
Coût de fourniture de
l'électricité
provenant de l'énergie éolienne
M. François Legault
M. Legault :
Oui. M. le Président, hier, la première ministre nous a dit qu'agir maintenant
sur les régimes de retraite, ce serait
mettre le Québec à feu et à sang. Donc, pour elle, défendre les intérêts des
familles, ça signifie mettre le Québec à feu et à sang. Toute une
déclaration!
M.
le Président, parlant de l'intérêt des familles, hier, le gouvernement a publié
un décret pour l'appel
d'offres concernant
l'énergie éolienne. Vous vous rappellerez, au mois de juin, les libéraux et les
péquistes se sont mis
ensemble pour faire un
deal, pour être capables d'abord de faire avaler au Parti libéral le projet de
loi n° 25 qui venait
confirmer la hausse de
taxe scolaire en échange d'une promesse de faire 800 nouveaux mégawatts
d'éolien. Or, M. le
Président, dans cet appel d'offres, ce qu'on
voit, c'est que le gouvernement va payer 0,09 $ le kilowattheure, puis Hydro-Québec
va revendre ça à 0,04 $. Comme disait mon professeur aux HEC, là, on ne
peut pas se reprendre sur le volume. M. le Président, on a des surplus actuellement, ce
sont les contribuables qui vont payer les pertes chez Hydro-Québec.
Est-ce que la première
ministre peut nous dire ce matin… Hydro-Québec vient de demander une hausse de 3,4 % des tarifs. Est-ce qu'elle
peut nous dire, sur le 3,4 %, combien est dû à sa mauvaise décision
concernant l'éolien?
• (11 h 30) •
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, merci, M. le Président. Le chef du deuxième groupe d'opposition a
peut-être oublié le moment où il réfléchissait à tripler les tarifs
d'électricité parce qu'il trouvait que ça pouvait être une très bonne vache à lait pour les budgets du gouvernement du Québec,
ce à quoi nous ne souscrivions pas, M. le Président, et ce n'est pas… ce
n'est toujours pas le cas.
Alors, je veux
d'ailleurs indiquer aux membres de cette Assemblée qu'un des premiers gestes
que nous avons posés lorsqu'on a déposé le budget à l'automne dernier, en
arrivant au gouvernement en 2012, nous avons réduit
la facture d'électricité des citoyens de près de 400 $ par famille en réduisant
les tarifs — que voulait augmenter le Parti
libéral, qui nous avait précédés, de 20 % — suivant en cela les intentions du chef de la deuxième
opposition, du deuxième groupe d'opposition, M. le Président.
Nous
avons fait un choix, que de continuer à développer l'éolien au Québec. Nous
pensons que c'est un bon choix. Ce choix va
permettre, d'ailleurs, à deux grandes régions, la Gaspésie et les
Îles-de-la-Madeleine de même que le Bas-du-Fleuve, de continuer à connaître des
investissements leur permettant de s'industrialiser, de développer une expertise — ce
qu'ils ont déjà — et de pouvoir éventuellement exporter les produits fabriqués de
même que l'expertise. Pour ce faire, évidemment, ils construisent des éoliennes qui
s'implantent dans ces deux régions, et c'est vrai, je l'admets, que les tarifs sont plus élevés que le tarif qui
est payé pour l'électricité, par exemple, pour la production
hydroélectrique. Cela étant...
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois :
…les libéraux, qui nous avaient précédés, étaient à plus de 0,12 $ du
kilowatt, on a ramené ça à 0,09 $, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, le seul argument de la première ministre, c'est de dire :
Les libéraux faisaient la même chose. M. le Président, étant donné que la
première ministre ne semble pas connaître la réponse, je vais la lui
donner : Sur une augmentation de tarif de 3,4 %, il y en a 2,7 %
qui vient des pertes de l'éolien.
Comment la première
ministre peut-elle essayer d'acheter des votes en Gaspésie en faisant payer
l'ensemble des Québécois?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : M. le Président, je crois que sa question ne
s'adresse pas à moi, elle s'adresse à l'opposition officielle et aux décisions qu'ils ont prises lorsqu'ils étaient au
gouvernement. Déçue pour le chef du deuxième groupe de l'opposition,
mais c'est le cas. De fait, si on n'avait pas adopté… si nous n'avions pas
adopté...
Des
voix : …
Mme
Marois : Vous
n'aimez pas ça, mais c'est ça, la vérité. Bon, si nous n'avions pas adopté le
projet de loi n° 25 — d'ailleurs, il y a eu des gens qui ont voté contre
cela — la hausse tarifaire aurait
été plus élevée de près de 4 % pendant cinq ans. Nous avons donc corrigé
le tir, M. le Président...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : …et c'était suite à des décisions prises par
l'ancien gouvernement libéral, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du
deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je comprends que les libéraux
faisaient la même chose, mais c'est son
décret de son gouvernement hier. Elle va aller acheter de l'électricité
alors qu'on a déjà des surplus. L'Union des
consommateurs dit que les surplus vont nous coûter 4,5 milliards
de pertes chez Hydro-Québec. Elle, elle continue à acheter de l'électricité.
M. le Président, pourquoi la première
ministre s'entête-t-elle à aller de l'avant avec ce projet-là qui va augmenter les tarifs d'électricité alors que les Québécois
sont déjà surtaxés?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Bon,
je rappelle au chef du deuxième groupe d'opposition que lui-même souhaitait
tripler les tarifs d'électricité. Je trouve
son discours un peu incohérent par rapport à ce dont il a fait la promotion.
C'est un choix, comme société, que nous avons
fait, c'est un choix que nous avons fait de développer une énergie alternative, soit l'éolien, qui, couplé,
d'ailleurs, avec l'hydroélectricité est un parfait couplage parce que le vent
est intermittent, et, au moment où on peut
utiliser le vent, on accumule de l'eau dans nos barrages et on s'assure de
réserves au moment où on en a besoin, M. le Président. Donc, technologiquement,
c'est fort intéressant. Mais il y a un autre choix qui a été fait, il y a un
autre choix qui a été fait, il y a 15, 20 ans...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...ça a
été de soutenir le développement d'une région, 2 000 emplois, M. le
Président, en Gaspésie...
Le
Président : Principale, M. le député de La Peltrie.
Mesures pour assurer la fluidité
de la
circulation sur le pont Champlain à la suite
de la fermeture préventive d'une voie
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci,
M. le Président. Le pont Champlain arrive à la fin de sa vie utile, ce n'est
pas une surprise. Dans cette situation-là, il est prévisible qu'une
infrastructure présente des problèmes, ce n'est pas une surprise. Ce qui est une
surprise, c'est d'apprendre qu'il y a un comité d'experts qui se réunit ce
matin, de la direction territoriale. Ce qui est une surprise, c'est que le ministre a
parlé mardi dernier avec la société de gestion du pont Champlain. Ce qui est une surprise, c'est que le
ministre va parler demain avec le ministre fédéral et le comité de mobilité à
Montréal.
M. le Président, aux automobilistes, là, qui
sont pris dans le trafic aujourd'hui, comment le ministre explique qu'il n'a pas déjà travaillé sur un plan de mesures
d'atténuation? Comment peut-il leur expliquer qu'il a attendu d'être frappé par
la catastrophe pour réagir?
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M.
Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Merci, M. le Président. Je pense que, dans la
situation actuelle, concernant le pont Champlain, ce qui est important, c'est
de se préoccuper de la fluidité et de la sécurité
des gens, particulièrement ceux de la Rive-Sud qui
doivent l'utiliser plusieurs fois par jour, plusieurs fois dans une semaine
pour aller travailler surl'île de Montréal. Ce n'est sûrement pas le moment de commencer à créer des inquiétudes ou contribuer à une
forme de panique, là, dans la région.
Je vais répéter ce que j'ai dit tout à l'heure, dès que nous avons été informés qu'il
y avait une fissure de
deux millimètres, nous nous sommes immédiatement informés
auprès de la société fédérale des ponts Jacques-Cartier et Champlain pour avoir
l'information.
Nous avons immédiatement convoqué également le comité Mobilité Montréal.
Ceci étant dit, ça ne veut pas dire, M. le Président, que nous n'avons rien fait. Au contraire, nous avons des gestes et des
actions à poser et de… déjà de posées, de sorte que l'AMT, par exemple, travaille étroitement avec la société des ponts Jacques-Cartier et Champlain, société fédérale,
pour ajouter des autobus sur le pont Champlain, et, demain, on va ficeler tout
ça pour le prochain mois.
Le
Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, ce qui est inquiétant pour les automobilistes, c'est de
constater que le ministre ne
s'est pas préoccupé de cette situation-là avant. Ce qui est préoccupant pour les automobilistes,
c'est de constater que la direction territoriale n'avait pas le mandat
d'examiner avant des mesures d'atténuation. Et, même pire que ça, M. le Président, le service d'information de la direction territoriale nous dit
ce matin, et je cite : «Les mesures qu'il
pourrait y avoir viendraient du cabinet, mais
pas de la direction territoriale. C'est politique.»
Donc,
pourquoi le ministre n'a-t-il pas préféré prévenir que…
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : M. le Président, je pense que le député de La Peltrie est mal informé. Il devrait savoir
que la question de la sécurité, de la fluidité
et, évidemment,
de la construction d'un nouveau pont en remplacement du pont Champlain est une préoccupation extrêmement importante de
notre gouvernement, de sorte qu'on a réuni, depuis la dernière année, je crois, quatre ou cinq fois, même, le bureau des
partenaires du pont Champlain. Et on a fait notre travail, hein? On a
proposé un modèle de pont, on a proposé un mode de financement, on a proposé également un mode de transport collectif, de sorte que nous sommes en
attente présentement, de la part du gouvernement fédéral, de son plan d'affaires pour construire le
nouveau pont. Alors, en ce qui nous concerne, M. le Président, nos devoirs sont faits, et nous les faisons très
bien.
Le
Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, pour ce qui est de la responsabilité du gouvernement
fédéral, je vais
présenter une motion tout
à l'heure et je pense que
le ministre devrait l'appuyer. Ceci étant dit,
quand on parle à la direction territoriale, on
nous confirme qu'il n'y avait aucun plan pour les mesures d'atténuation.
Est-ce
que le ministre
peut, au moins, nous confirmer que le comité qui va se réunir, là, va prévoir
que le nouveau pont n'entrera pas en fonction avant huit ans et, donc, que les
mesures d'atténuation doivent être à long terme et pas juste pour la semaine
prochaine?
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Bien, M. le Président, on est prêts à travailler, comme toujours, avec une vision à court terme pour répondre à
des questions plus urgentes, plus pressantes. C'est ce que nous allons faire demain
matin. Et on est prêts à examiner les
solutions à moyen et à long terme, comme on le fait souvent, à chaque fois que
ça vient le temps de mettre en place
des mesures de mitigation, M. le Président.
Ce qui est la bonne nouvelle à travers ça, quand il y a des travaux, quand on installe, par exemple, des stationnements incitatifs, c'est que, souvent, ça
crée des habitudes, de sorte que les usagers
les utilisent, et on peut les rendre pérennes ou les rendre permanentes, ces
mesures de mitigation. Et ce sera exactement la même chose pour le pont Champlain, je le souhaite.
Le message qu'il faut passer aujourd'hui, c'est qu'il faut que les gens,
aussi, utilisent le transport collectif dans
les prochaines semaines.
Le
Président : Principale, Mme la députée de Laviolette.
Appel d'offres international d'Hydro-Québec
pour la fabrication de pylônes
Mme Julie Boulet
Mme
Boulet : M. le Président, en septembre, j'interpellais la ministre des Ressources naturelles au sujet d'un appel d'offres d'Hydro-Québec pour la fabrication de pylônes. Hydro-Québec envisageait de procéder à un appel d'offres à l'international, alors que ça fait plus de 15
ans que ces appels d'offres se font sur invitation avec des entreprises du Québec. La ministre m'a répondu qu'elle ferait des
démarches auprès d'Hydro-Québec pour corriger la situation. Or,
on apprend qu'Hydro-Québec persiste à aller de l'avant, ce qui
signifie que la production de pylônes pourrait se transférer en Inde et en Turquie au détriment de nos entreprises
québécoises.
Les
entreprises québécoises, c'est plus de 560 travailleurs et des retombées
annuelles de plus de 33 millions de dollars. Alors, encore une fois, la ministre fait preuve d'une grande insensibilité et elle
nous fait la démonstration qu'elle n'a aucune
autorité sur Hydro-Québec.
Alors, oui ou non,
va-t-elle prendre ses responsabilités et rassurer ces travailleurs?
Le Président : Mme la ministre des
Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Nous avons, de
ce côté-ci, les mêmes préoccupations que la députée de Laviolette. Effectivement, les emplois
au Québec,
pour nous, c'est très important, et j'ai fait des représentations auprès
d'Hydro-Québec, qui m'ont informée qu'ils n'avaient pas l'intention de procéder
par appel d'offres. Et il y a des analyses qui sont en cours
actuellement sur les coûts, les coûts de construction de ces pylônes-là, et je
vais faire un suivi serré de ces analyses. Merci, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Président : Première complémentaire, Mme
la députée de Laviolette.
Mme Julie Boulet
Mme Boulet : Alors, j'ai bien hâte de voir le résultat.
Je
vais vous lire certaines citations : Au lieu de défendre l'appel d'offres, pourquoi la ministre
ne s'est pas assurée qu'Hydro-Québec mette des conditions fermes pour s'assurer qu'il y ait
de vraies retombées économiques au Québec? Comment peut-elle tolérer
qu'Hydro-Québec va accorder un contrat de plusieurs millions sans s'assurer de
créer des jobs au Québec? Quand va-t-elle enfin exiger qu'Hydro-Québec favorise
les entreprises du Québec?
Ça, c'est des
citations du député de Jonquière quand il était dans l'opposition. Que
répondez-vous à ça?
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Nous avons fait une belle
annonce hier avec la sortie du décret sur
l'éolien. Et, si elle a eu l'occasion de le
regarder, nous avons renforcé les critères de fabrication au Québec, et spécifiquement
dans la région du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, en passant à 35 %,
5 % de plus. Nous avons également renforcé pour favoriser la fabrication de composantes stratégiques au Québec, ce que
l'ancien gouvernement, le Parti libéral, n'avait jamais fait, alors que c'est les composantes qui ont le plus de valeur
ajoutée. Nous avons écrit un décret de préoccupation à la régie pour
faire en sorte qu'il y ait un poids très significatif dans la grille d'analyse
d'Hydro-Québec.
Le Président : En terminant.
Mme
Ouellet : Voilà ce que nous avons fait. Et nous n'avons pas de leçons à recevoir
d'un gouvernement qui…
Le Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Laviolette.
Mme Julie Boulet
Mme
Boulet :
Alors, elle n'a rien fait pour les pylônes. Alors, on sait qu'on lui a enlevé
le dossier del'électrification des transports pour le donner à l'adjoint parlementaire de la première ministre; les mines, au ministre des Finances; les alumineries, au bureau de la PM, de la première ministre; le
pétrole et les gaz de schiste, au ministère du Développement durable; la forêt, à son adjoint parlementaire. Il ne lui reste qu'Hydro-Québec, et, encore là, elle est incapable de défendre les intérêts
des Québécois.
Alors, allez-vous
aller dans la même logique? Quand vous allez donner ce dossier-là à quelqu'un d'autre?
Le Président : Mme la ministre des
Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. D'une députée du Parti libéral qui savait que la centrale nucléaire Gentilly
n'était pas économique à rénover, c'est un peu surprenant. Mais, dans ses
propos, la députée de Laviolette a tout a fait montré que, dans le gouvernement, on doit travailler en
collaboration, et j'ai grand plaisir à travailler en collaboration avec
le député de Roberval sur la forêt, j'ai grand plaisir à travailler en
collaboration avec le député d'Ungava sur le développement
nordique, j'ai grand plaisir à travailler en collaboration avec le député de
Sainte-Marie—Saint-Jacques sur l'électrification des transports, mais aussi avec mes autres
collègues, ministre du côté de l'Enseignement supérieur, ministre des
Transports…
Le
Président : En terminant.
Mme
Ouellet : …et de l'Économie et des Finances, M. le
Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Jean-Talon.
Conditions de travail du
personnel infirmier
de l'unité d'oncologie de l'Hôpital Saint-Luc
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Il y a une semaine, on apprenait que les infirmières de l'unité d'oncologie de
l'Hôpital Saint-Luc vivent une situation intenable. Depuis un an, leur unité a
perdu 17 infirmières sur 30, c'est plus de la moitié. Elles nous
disent, et je les cite : La situation a fait augmenter de façon
draconienne le nombre d'accidents, diminuer
la qualité des soins prodigués et accroître l'insécurité et l'anxiété des
patients. Fin de la citation. La situation est critique, et clairement
le lien de confiance entre les employés et l'employeur est rompu.
Comment
le ministre peut-il fermer les yeux et tolérer une telle situation?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, la contribution du personnel infirmier dans tous les établissements du réseau de la santé et des services sociaux est extrêmement importante. Les infirmiers et infirmières sont actuellement en pénurie et doivent redoubler
d'ardeur pour être capables d'assumer l'ensemble des tâches qui sont requises et d'exercer l'ensembledes compétences que
nous attendons de la part du personnel infirmier dans tous les établissements, et le personnel infirmier reçoit une attention particulière de façon à pouvoir
procéder à des recrutements en plus grande quantité et de façon à pouvoir retenir
le personnel infirmier en aménageant les conditions
de travail pour que l'exercice de la profession infirmière soit
optimal.
Au
Centre hospitalier de l'Université de
Montréal comme dans les autres établissements du réseau, beaucoup d'efforts sont
faits pour valoriser les infirmiers et les infirmières, et je pense que cet établissement comme les
autres redoublent d'ardeur pour être capables d'améliorer les conditions de travail du personnel infirmier et leur
permettre d'exercer leur profession au plus grand bénéfice des citoyens du
Québec.
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Les infirmières de l'Hôpital Saint-Luc se disent
fatiguées, exténuées et à bout de ressources. Elles ont même déposé une plainte
à la Commission de la santé et de la sécurité
du travail. Il serait temps que le ministre prenne au sérieux cette situation qui
compromet la qualité et la sécurité des soins et des patients.
Le
ministre peut-il nous dire aujourd'hui ce qu'il a fait pour régler ce problème?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, je pense que le ministre de la Santé doit faire confiance aux
gestionnaires de ses établissements. C'est la première responsabilité du ministre de la
Santé. Il doit fournir aux établissements les conditions dans lesquelles ils pourront exercer cette
autonomie, exercer leur pouvoir de gestion, et c'est ce que nous faisons.
Nous surveillons de façon très étroite l'évolution de la situation, que ce soit
au CHUM, à l'Hôpital Saint-Luc ou ailleurs dans le réseau, de façon à ce que
les infirmières puissent avoir des conditions de travail adéquates.
Mais ce n'est pas, M. le
Président, en encourageant l'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante,
comme l'a fait le gouvernement libéral pendant
les 10 dernières années, qu'on va régler le problème de pénurie d'infirmières.
C'est en ménageant aux infirmières des conditions de travail acceptables, en
réduisant l'utilisation...
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : ...de
la main-d'oeuvre indépendante qu'on sera capable vraiment de répondre au
service des patients.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
M. le Président, le ministre devrait se connecter sur le réseau de la santé. Le ministre devrait prendre
conscience qu'il s'agit d'une situation très préoccupante. Il y a environ cinq
rapports d'incidents chaque semaine
qui sont déposés par les infirmières. Cette situation crée de l'insécurité chez
des patients qui sont atteints de cancer.
Le ministre peut-il enfin mettre son pied à
terre et poser des gestes concrets pour régler cette crise dès maintenant dans l'intérêt des patients? C'est sa
responsabilité.
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président, les conditions d'exercice des
infirmiers et infirmières, comme celles des autres professionnels de la santé,
sont une préoccupation constante de mon ministère et de la direction, qui se
voue à l'amélioration de ces conditions. Nous faisons pleinement confiance aux
établissements, nous faisons pleinement confiance
au Centre hospitalier de l'Université de Montréal pour être en mesure de
pouvoir régler cette situation et de pouvoir
aménager des conditions de travail qui permettent aux infirmiers et infirmières
de prévenir l'épuisement et qui évitent
le recours à la main-d'oeuvre indépendante, qui est un mal beaucoup plus
pernicieux que celui auquel fait référence le député de Jean-Talon, M.
le Président. Nous croyons que le CHUM, en priorisant l'amélioration...
Le
Président : En terminant.
M.
Hébert : ...des
conditions de travail de son personnel, est dans la bonne voie. C'est cette
voie-là, et non pas l'utilisation de la
main-d'oeuvre indépendante, qu'on doit...
Le
Président : Principale, Mme la députée de Bellechasse.
Financement d'une plateforme Web
d'information régionale à Télé-Québec
Mme Dominique Vien
Mme Vien : Merci beaucoup,
M. le Président. La Commission de la culture et de l'éducation a reçu dernièrement Télé-Québec afin d'étudier ses orientations
et ses activités. Or, nous avons été surpris d'apprendre par sa directrice, Michèle Fortin, que le projet de plateforme Web
d'information régionale, pour lequel, d'ailleurs, la première ministre
avait promis un soutien de 10 millions
de dollars, n'a toujours pas reçu les sommes requises pour voir le jour. Ce
projet est une recommandation du
rapport Payette qui a l'appui des médias communautaires, qui voient d'un bon
œil d'ailleurs, cette nouvelle offre
d'information pour les citoyens de toutes les régions du Québec. Mais c'est
silence radio du côté du PQ. Et que
le ministre ne nous parte pas sa cassette sur les finances publiques difficiles
alors que le PQ dépense sans compter à raison de 300 annonces par mois,
annonces qui ne sont même pas budgétées.
À
quand une annonce pour annoncer la promesse péquiste de mettre en place la
plateforme Web, un projet structurant pour nos régions?
Le
Président : M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M.
Kotto : Et, M. le Président, le projet de Télé-Québec en est un
porteur, soutenu par notre gouvernement, et nous avons, à l'aune de nos
capacités budgétaires, priorisé une approche pilote et nous travaillons
étroitement avec Télé-Québec. Alors, je ne vois
pas les raisons pour lesquelles ma collègue d'en face apporte le sujet ici, en
Chambre, ce matin, nous avons de très, très bons canaux de communication
avec Télé-Québec et ses dirigeants.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de Bellechasse.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
M. le Président, Michèle Fortin nous dit clairement que le projet est sur la
glace. Ce projet a été annoncé en campagne
électorale, dans le discours inaugural et devant la fédération des journalistes
du Québec le 17 novembre 2012. Ça fait 14 mois qu'il est en poste. On
attend une réponse à ce niveau-là. La réalité est la suivante, c'est que le ministre n'y croit pas lui-même, il
n'a pas convaincu le ministre des Finances, et que la première ministre manque encore à ses engagements. Au lieu de
s'occuper des régions, elle s'est occupée d'organiser des élections. Au
lieu d'honorer ses promesses, elle s'adonne à une avalanche d'annonces qui ne
sont même pas budgétisées...
• (11 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto :
M. le Président, nos annonces sont budgétées. Contrairement au paradigme
antérieur, nos annonces sont budgétées. Et,
comme fait allusion ma collègue relativement aux enjeux budgétaires, je voudrais
rappeler ici que la situation que nous
avions trouvée au moment où nous sommes arrivés nous a amenés à faire des
choix, et nous avons priorisé nos
choix. Les annonces que nous faisons, budgétées, sont des annonces que nous
allons tenir jusqu'au bout. Les annonces à venir…
Le Président :
En terminant.
M.
Kotto : …quand nous les ferons, seront également budgétées.
Nous ne ferons pas ce qu'ils ont fait par le
passé.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Bellechasse.
Mme Dominique Vien
Mme
Vien : Vous avez fait cette promesse à plusieurs occasions,
notamment trois jours avant le dépôt de votre
budget. Ne nous faites pas accroire que vous ne le saviez pas. Ces gens
attendent des réponses, Michèle Fortin attend une réponse. Télé-Québec est
prête, les médias communautaires sont prêts.
Quand allez-vous
honorer…
Le Président :
M. le ministre.
M. Maka Kotto
M.
Kotto : M. le Président, la députée apporte un sujet qui nous
tient tous à cœur. Je ne remets pas,
absolument, en doute le fait qu'il est
important à leurs yeux, il l'est aussi à nos yeux. Il est important pour
l'ensemble des Québécois, ce projet de Télé-Québec, et pour cause.
Télé-Québec
nous a proposé, il y a quelques années… Elle l'a dit, c'était un rapport
intéressant, en l'occurrence le rapport Payette, qui faisait mention de
l'importance, de la pertinence de ce projet. Mais, pendant neuf ans, ils
étaient là, M. le Président, je suis là depuis à peine un an…
Le Président :
En terminant.
M. Kotto :
…et je veux la rassurer à l'effet que nous serons au rendez-vous de tous nos
engagements…
Le Président :
Principale, M. le député de Châteauguay et leader de l'opposition.
Participation de la première ministre
au Conseil de la fédération à Halifax
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : M. le Président, demain s'ouvrira la réunion du
Conseil de la fédération. Le Conseil de la
fédération, c'est un organisme qui est
important et pour lequel… le gouvernement du Québec, lorsque nous étions aux
affaires de l'État, a su utiliser pour créer des alliances, pour faire
en sorte que le gouvernement fédéral recule devant son intention de faire une commission nationale des valeurs
mobilières. Le gouvernement fédéral revient à la charge sur la question
des valeurs mobilières. Le Québec voit s'effriter ses alliances dans le reste
du Canada.
La
question a été maintes fois posée à la première ministre du Québec à savoir
quels sont les efforts qu'elle déploie pour
créer des alliances avec les autres provinces canadiennes et sortir du Conseil
de la fédération avec une voix unie pour
faire valoir les forces et les positions du Québec à l'égard du gouvernement
fédéral. Son gouvernement — et son ministre de la Gouvernance
souverainiste — a entretenu de façon délibérée
des relations tendues, des relations
d'opposition avec le gouvernement fédéral et n'a su créer aucune alliance avec
les autres provinces canadiennes…
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Le leader de l'opposition officielle a peut-être
certains trous de mémoire. Il y a déjà eu
quelques tensions avec le gouvernement fédéral, entre lui et le ministre des
Transports entre autres. On se souviendra qu'à cette époque ce n'était pas toujours facile. Mais, sur la question que
pose le leader de l'opposition officielle, qui concerne le Conseil de la fédération — j'y
vais d'ailleurs dès ce soir, je serai toute la journée avec mes collègues des
autres provinces — je lui ferais remarquer que nous
avons deux consensus, pour ne pas dire... Même, il y a deux sujets sur lesquels
c'est à l'unanimité que les provinces ont
accepté la proposition, que j'ai déposée au nom de notre Assemblée nationale,
d'ailleurs.
Et,
concernant les dossiers de main-d'œuvre, on sait que le gouvernement fédéral a
décidé de sa propre initiative, à l'occasion du dépôt du discours du budget, qu'il
souhaitait réintervenir à nouveau dans les dossiers de la main-d'oeuvre,
alors que cette responsabilité nous
appartient et qu'elle nous avait été transférée, que tous les partenaires sont
absolument satisfaits du travail qui se fait
au Québec, et c'est très dommage que le fédéral décide d'agir de façon
unilatérale dans ce dossier. J'ai
donc obtenu un appui unanime de toutes les provinces à cet égard pour défendre
notre position vis-à-vis Ottawa, soit de respecter le choix des
provinces.
Il
y a une autre résolution que nous avons adoptée à la dernière rencontre, à
Niagara-on-the-Lake l'été dernier, et qui concerne
les transports ferroviaires, les matières dangereuses qui sont transportées par
voie ferroviaire et qui sont sous la responsabilité du gouvernement fédéral,
c'est sa compétence. Et, sur cela, nous avons plaidé et nous avons...
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois : Encore là, nous sommes unanimes pour demander au
fédéral de respecter certaines des demandes
que nous avons...
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : M. le Président, non seulement nous avions créé des
liens avec le gouvernement fédéral en matière
de transports lorsque nous étions aux affaires de l'État, mais, s'il y a un
trou dans l'argumentaire, c'est dans celui de la première ministre. Je ne l'ai
pas entendue dire un seul mot sur les alliances qu'elle aurait pu créer déjà
pour obtenir les transferts en santé. C'est
un des éléments les plus importants, c'est un des éléments qui fait en sorte
que le Québec a toujours fait des revendications, et vous n'en avez pas
soufflé un mot…
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Attention pour ne pas plaider sa propre turpitude, M. le Président. À ce que je
sache, lors des dernières négociations qu'il
y a eu entre Ottawa et Québec, c'était le gouvernement libéral qui était en
fonction. D'ailleurs, je me souviens
tellement bien, pendant la campagne électorale, alors qu'on dénonçait le fait
qu'il allait y avoir une baisse de
1 milliard de dollars dans la péréquation, que le chef libéral de l'époque
me ridiculisait, alors qu'il a été obligé de ravaler ses paroles parce
que j'avais complètement et totalement raison. Et c'est sous son gouvernement
que se sont négociées, malheureusement, les ententes qui vont coûter très cher
au Québec. Pas de leçons à recevoir.
Le Président :
Principale, M. le député de Verdun.
Actions pour combler le déficit actuariel
du Régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics
M. Henri-François Gautrin
M.
Gautrin : Alors,
M. le Président, dans le peu de temps qu'il nous reste, vous avez certainement
lu le dernier rapport actuariel du RREGOP qui
a été déposé lundi dernier. Vous avez donc remarqué, à l'heure actuelle, que,
pour la première fois, on voyait apparaître
un déficit actuariel de l'ordre de six millions… 6 640 000…
2 640 000 000, ce qui est… 2 640 000 000,
merci. Et là ce qu'il faut dire, à l'heure actuelle, c'est que, pour stabiliser
le régime…
Des voix :
…
M.
Gautrin : Vous
n'entendez pas? D'habitude, j'ai une voix qui porte. Alors, je répète, M. le
Président. Alors, pour stabiliser, à l'heure
actuelle, le régime, on demande, à l'heure actuelle, dans le rapport actuariel,
d'augmenter la cotisation pour, à la fois, le service
courant et rembourser le déficit actuariel, en terminant, de remonter, si vous
voulez, de 6,77 à huit…
Le
Président : Consentement.
M.
Gautrin :
…merci — à 8,72… c'est-à-dire une augmentation, à l'heure actuelle, si vous
comprenez, de plus de 40 % de la
cotisation.
Alors,
qu'est-ce que vous allez faire comme gouvernement pour stabiliser, à l'heure
actuelle, la situation dans le RREGOP?
Le
Président : M. le Président du Conseil du trésor.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : La question est fort importante, et,
malheureusement, je n'aurai pas tout le temps de l'aborder. Et il y a une partie effectivement que j'ai
manquée, en tout respect pour mon collègue, pour les régimes de retraite.
Mais, effectivement, nous avons, dans certains
cas, je vous dirais, des conséquences à gérer quant à, je vous dirais, la
solvabilité de nos régimes de retraite, qui
sont, somme toute, je vous dirais, en bonne santé financière actuellement. Par
contre, les réévaluations actuarielles ont des conséquences.
La
dernière entente qui avait été signée par le gouvernement a eu un effet
important. C'est que nous avons effectivement…
l'ancien gouvernement avait obtenu des gains quant au régime, à l'application
du régime. Par contre, en cas de
problème actuariel et de solvabilité, eh bien, nous avions la responsabilité
d'en assumer jusqu'à une certaine hauteur. Et je dois ici aviser cette
Chambre, effectivement, que le pire s'est produit et que ces sommes sont fort
considérables. Donc, nous aurons à évaluer de quelle façon nous allons faire
face à cette situation qui a un impact réel sur le trésor public, M. le
Président.
•
(12 heures) •
Le Président : Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales. Toutefois, je vous
rappelle que vous
m'aviez demandé de plaider sur un point de règlement. Alors, avant le vote, je pense bien, hein? Alors, je vous écoute.
Demande de directive concernant
l'effet du vote
reporté lors de la séance du 13 novembre 2013 sur la
motion du député de LaFontaine aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : …M. le Président. C'est que
la motion, telle que débattue hier, prévoyait une convocation de la commission des droits et libertés et elle prévoyait aussi, M. le
Président, une convocation du ministre de la Justice. Or, M. le Président, certains délais sont indiqués à la motion. Donc,
dans la motion, on prévoit que le ministre de la Justice sera entendu.
Donc, ça va être 10 minutes pour les échanges avec les membres de la
commission, et il sera entendu le 28 novembre 2013.
Or,
aujourd'hui, M. le Président, si nous votons aujourd'hui cette motion, elle
aura pour effet de contrevenir à une disposition qui est claire de notre
règlement. Et, vous le savez, ça prend le consentement des parlementaires pour manquer à une disposition réglementaire claire.
Cette disposition, elle est simple, elle veut que, «lorsqu'une commission désire entendre un ministre, elle doit
l'en aviser par écrit au moins 15 jours à l'avance, sauf renonciation de
l'intéressé à ce délai.
«L'avis
doit donc indiquer […] l'heure, la date et l'endroit des travaux de la
commission.»
Donc, vous comprendrez que, si le 29 novembre était la date qui normalement devrait s'appliquer, or, la motion, elle, prévoit le 28, et, à ce moment-ci, personne,
sans consentement, ne peut modifier cette motion parce que les débats sont
clos.
Donc,
nous arrivons à une situation où nous constatons que, si nous votons en faveur de la
motion, il peut arriver deux choses. Comme
nous allons voter contre la motion, nous l'avons indiqué, donc vous
comprendrez, en même temps, qu'il n'y a pas de consentement au ministre de la Justice de
renoncer à ce délai qui est péremptoire. Donc, c'est un délai qui emporte la recevabilité de la motion. Donc, le fait de voter contre entraîne effectivement le fait que, cette motion, nous
n'aurons pas à nous y plier, mais, en même temps, elle la rend irrecevable à ce moment-ci, aujourd'hui, ce
qui n'était pas le cas hier, M. le Président.
Et, ces dispositions, elles sont importantes parce que justement… vous voyez la rédaction de la motion,
elle vise justement à faire exactement ce que l'article 164 prévoit, mais dans les délais qui sont impartis, et
ces délais sont de rigueur, et ils ont été
faits de consentement. Notre règlement est un ensemble de
mesures sur lesquelles les parlementaires ont convenu qu'ils allaient respecter. Malheureusement, comme il n'y a pas de consentement à déroger à ce règlement, le vote d'aujourd'hui aurait des conséquences funestes sur l'application de la
motion.
Donc, ce que j'aimerais savoir, M. le Président, comme question de directive… Le vote, même majoritaire, de l'Assemblée ne peut avoir pour effet de modifier notre
règlement, malheureusement, parce que toute modification ou contravention
au règlement doit se faire à l'unanimité. Ce que j'aimerais savoir, dans le cas
d'un vote favorable de l'Assemblée mais
évidemment défavorable de notre part, donc il n'y a pas unanimité de
l'Assemblée, est-ce que nous devons
donc comprendre que cette motion n'aura d'autre effet que d'indiquer une
intention de l'Assemblée qui ne peut trouver
son aboutissement puisque malheureusement elle va à l'encontre de notre
règlement? Voici la question de directive?
Et
je ne sais pas si mon collègue de la Justice avait d'autres questions à
soulever. Donc, j'aimerais avoir vos représentations
avant le vote. S'il y a lieu de reporter le vote, nous n'avons pas de problème,
parce que nous sommes de toute façon en contravention avec le règlement.
Le
Président : M. le leader de l'opposition.
M.
Moreau : D'abord…
Le Président : Juste…
juste une seconde, peut-être ai-je mal compris. Ce que plaide le leader du gouvernement, c'est que le libellé rendrait la conclusion caduque?
M.
Bédard : Bien, ce que je plaide tout simplement, c'est que le règlement est clair, l'article 164 prévoit qu'il y aun délai qui est prévu,
et le libellé, lui, de la motion, malheureusement il prévoit que c'est le 28 novembre que le ministresera entendu, et c'est
nommément inscrit dans la motion. Or, la première date pour laquelle on peut
convoquer leministre, conformément à notre règlement, c'est le 29 novembre. Donc, nous nous retrouvons en
contravention. J'aimerais savoir, à ce
moment-ci, comme question de directive :
Est-ce qu'on doit remettre le vote…
Des
voix : …
Le Président : Je vais
demander au leader de l'opposition de me donner un éclaircissement peut-être
là-dessus.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : Je regrette de ne pas avoir le même auditoire pour la
plaidoirie que je m'apprête à faire. Non, c'est une blague.
Très
sincèrement, je regrette d'entendre le leader du gouvernement qui nous annonce
qu'il va voter contre la motion. Je pensais
qu'il était favorable à la plus grande transparence et au fait que les
parlementaires en cette Chambre soient
éclairés. Mais, à tout événement, son plaidoyer est basé sur un argument qui ne
tient pas à l'analyse de nos règlements.
D'abord,
son plaidoyer à l'effet que le délai de 15 jours ne serait pas respecté ne
tient pas parce que c'est l'article 231 qui
prévoit l'effet d'un vote reporté, et nulle part dans l'article 231 de notre
règlement on ne prévoit que, par un vote reporté, on puisse rendre une
motion caduque, d'une part.
D'autre part, le délai de 15 jours dont il
parle est basé sur l'article 164 du règlement, et l'article 164 du règlement réfère à une
décision d'une commission, lorsqu'une commission désire entendre un ministre.
Ici, nous sommes devant une motion de l'Assemblée nationale, et on ne
serait pas devant l'ordre d'une commission mais devant l'ordre de l'Assemblée
nationale.
D'ailleurs, l'article 55 de la Loi sur
l'Assemblée nationale en fait une distinction très claire. Je cite l'article 55 : «Nul ne peut porter [...] aux droits de
l'Assemblée. Constitue notamment une atteinte aux droits de l'Assemblée le fait
de refuser d'obéir à un ordre de l'Assemblée, d'une commission ou d'une sous-commission.»
La Loi sur l'Assemblée nationale, M.
le Président, fait une
distinction nette entre ce qui est l'ordre de l'Assemblée et l'ordre d'une commission. Dans le cas d'un
ordre de l'Assemblée, il n'y a pas de délai, l'article 164 ne
pouvant référer qu'à un ordre d'une commission. Non seulement le délai auquel réfère le leader ne s'applique pas au cas qui nous occupe, mais on ne pourrait pas permettre au gouvernement, simplement
par le pouvoir d'un vote de report, de donner au report du vote un effet que l'article 231 ne
prévoit pas.
En
conséquence, nous sommes prêts à procéder sur le vote et à faire en sorte que, si la
deuxième opposition l'appuie, le ministre de
la Justice sera tenu de comparaître comme
n'importe quel autre membre de l'Assemblée
nationale lorsqu'il s'agit d'un ordre de l'Assemblée
nationale.
Le
Président : M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Oui. M. le Président, simplement revenir sur la question de fond. Ce dont il est question ici, c'est une question de transparence
et d'information pour que les gens puissent prendre des décisions éclairées. Et on
comprend que, par l'argumentaire amené par le leader du gouvernement et le leader
de l'opposition,
il peut y avoir une lecture différente du règlement qu'on fait. J'ai confiance en votre bon jugement. Mais,
sur le fond des choses, ce dont il est question ici, c'est une question de transparence et d'information
à tous les citoyens, et ça, c'est
inattaquable.
Le
Président : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bertrand St-Arnaud
M. St-Arnaud : Alors, M. le Président, je ne reprendrai pas les arguments développés par mon
collègue de Chicoutimi, mais effectivement je pense que 164 est très clair. Ça prend…
Pour convoquer un ministre en commission, ça prend un avis par écrit au moins 15 jours
à l'avance, et la motion, telle que libellée actuellement, sur laquelle nous allons voter n'est pas… ne permet pas de respecter l'article 164.
M. le Président, vous me permettrez d'ajouter un
second argument, un second argument, M. le Président, que j'ai longuement développé hier dans mon intervention — je vous invite, M. le Président, à en prendre
connaissance — à savoir que, contrairement à ce que vient de dire le leader de
l'opposition officielle, le ministre de la Justice n'est pas un membre
du gouvernement comme les autres, non, non, parce qu'il est…
Des voix :
…
Le
Président : S'il vous plaît! La discussion est assez sérieuse.
La discussion est assez sérieuse. On va
écouter l'argumentaire puis ensuite on tirera des conclusions. M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : …parce qu'il est, M. le Président, et la doctrine,
la jurisprudence est très claire là-dessus,
parce qu'il est non seulement un membre du
Conseil des ministres, mais il est également le jurisconsulte du Conseil
exécutif. Il est le conseiller juridique du Conseil des ministres. La Loi sur
le ministère de la Justice, à son article 3, le prévoit expressément. Il n'est pas, M. le… Et donc il
est visé par le secret professionnel. Il est visé par le secret des
délibérations du Conseil des ministres mais aussi par le secret professionnel.
Et,
M. le Président, il n'est pas le jurisconsulte de l'Assemblée nationale.
Ça aussi, c'est très clair. L'Assemblée nationale, les membres de cette Assemblée, s'ils
souhaitent requérir des avis juridiques, peuvent le faire. Sur n'importe
quel projet de loi, il y a des
consultations. Dans le cas du projet de loi n° 60, il y aura des
consultations générales, on pourra aller requérir les avis de nombreux
juristes, professeurs d'université comme le Barreau du Québec, etc. Mais on ne
peut convoquer le jurisconsulte du Conseil exécutif en commission parlementaire
de l'Assemblée nationale pour lui demander, par exemple, comme le dit cette
motion, de parler du caractère constitutionnel ou non d'un projet de loi parce
que le jurisconsulte du gouvernement a déjà donné son avis juridique, comme
jurisconsulte, comme conseiller juridique du gouvernement, du Conseil des
ministres et il briserait le secret professionnel, le secret des délibérations
s'il allait devant l'Assemblée nationale, devant le pouvoir législatif, être
interrogé sur le caractère constitutionnel ou non d'un projet de loi.
Alors, M. le
Président, je pense que c'est très clair. Je vous invite… Je pourrais en…
Des voix :
…
M. St-Arnaud :
Ça ne semble pas intéresser personne, M. le Président, de l'autre côté, de
l'autre côté. Parce qu'au... M. le Président.
Le Président :
En tout cas, moi, ça m'intéresse, là, ça fait que je vous écoute.
M.
St-Arnaud : C'est dommage que ça ne les intéresse pas,
M. le Président, parce qu'on est au cœur même de nos institutions démocratiques, et il y a de la
doctrine et de la jurisprudence là-dessus. On est au cœur même de nos
institutions, des distinctions entre le pouvoir exécutif et le pouvoir
législatif et on est au cœur même de la fonction de jurisconsulte du
gouvernement. Alors, je trouve dommage que, de l'autre côté, on n'arrête pas de
faire du brouhaha, M. le Président, parce que la question que je pose,
elle est éminemment… et, vous le savez, M. le Président, elle est
éminemment sérieuse, elle va au cœur même de nos principes de démocratie. Et en
ce sens-là, M. le Président, je vous
ajoute cet argument supplémentaire parce que je ne pense pas qu'on puisse
convoquer le jurisconsulte du Conseil exécutif,
tel que la Loi sur le ministère de la Justice le prévoit et tel que la doctrine
le prévoit. Je ne pense pas que… On peut
convoquer un autre ministre, mais on ne peut pas convoquer le… On peut
convoquer le ministre de la Justice sur l'administration de son ministère, on le fait à chaque année, lors de
l'étude des crédits, mais on ne peut pas le convoquer pour lui demander des avis juridiques eu égard à
des projets de loi qui ont été déposés en cette Chambre et pour lesquels
il a donné un avis juridique comme jurisconsulte du Conseil des ministres, du
Conseil exécutif. Pour moi, c'est très clair, M. le Président.
• (12 h 10) •
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Ce que j'ajouterais aux arguments de mon collègue
mais surtout à ce que fait référence le leader
de l'opposition quand il réfère à la Loi de
l'Assemblée nationale, honnêtement je ne comprends pas trop comment il
peut référer à la loi parce que la procédure
de convocation, elle est dans notre règlement et elle est claire. Et d'ailleurs
c'est justement pour éviter ce qui se passe
actuellement que, notre règlement… on a consenti à ce qu'un ministre
effectivement peut... en dehors de l'argument qu'a soulevé mon collègue au
niveau du jurisconsulte, mais il peut l'être dans des conditions qui sont fixées, et ces conditions sont péremptoires parce
que justement on voulait éviter, de quelque façon que ce soit, que le Parlement devienne ce qu'on ne
souhaiterait pas, une cour d'inquisition, et que les gens aient le temps
de se préparer normalement. Alors, ces délais, ils sont clairs, ils ne font
l'objet d'aucune ambiguïté.
Mais la deuxième chose
que je dois vous dire, c'est qu'il y a un cas de figure dans la présente
législature où il y a eu une convocation
selon la même motion, la même façon de faire, et le ministre de l'Environnement
a été convoqué en fonction de ce même article 164 dans les délais
qui étaient impartis.
Donc,
malheureusement, ma question, elle n'est pas de savoir si la motion ou non
manque au règlement. Ça, je n'en ai aucun
doute, M. le Président, parce qu'un vote reporté a un effet concret, elle doit
être jugée aujourd'hui, et pas hier, et elle
devient effective à compter d'aujourd'hui. L'effet, c'est, en cas de vote,
comment on doit se diriger. Moi, je
vous fais la prétention que cette motion devient strictement… comme elle n'est
pas conforme à notre règlement, elle ne peut avoir d'application, donc
non opérante, non applicable.
Mais
en même temps je voulais savoir, avant le vote, est-ce que nous devions, malgré
ce que je viens de vous dire, voter quand même en faisant connaître l'opinion du
gouvernement, que le groupe parlementaire ne consentait pas en même
temps à la motion mais ne consentait pas à manquer au règlement tel que prévu
aux dispositions de l'article 164.
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
Alors, en réponse aux arguments, vous savez, il y a un avocat qui avait dit un
jour à un juge : M. le juge, je n'ai pas d'objection à ce que vous
plaidiez ma cause, mais perdez-la pas. Ce que vient de faire comme argumentaire le leader du gouvernement, c'est
exactement de renforcer l'argument que je viens de donner. Il évoquait
le cas du ministre de l'Environnement. Or,
le ministre de l'Environnement a été convoqué par une commission
parlementaire, et il y a une différence entre une commission parlementaire et
l'Assemblée nationale. Et l'article 164...
S'il
y a une seule chose dans l'argument du ministre de la Justice avec laquelle je
suis d'accord, c'est quand il dit que l'article 164
est clair. C'est vrai qu'il est clair, l'article 164. Je vais vous le
lire, M. le Président : «Lorsqu'une commission
désire entendre un ministre, elle doit l'en aviser par écrit au moins 15 jours
à l'avance, sauf renonciation de l'intéressé…» Ce qui est clair, c'est
que l'article 164 s'applique aux commissions et non pas aux ordres qui
émanent de l'Assemblée nationale. Et, si cette motion était adoptée, elle
deviendrait un ordre de l'Assemblée, faisant en sorte que l'argument est caduc,
d'une part.
D'autre part, le
ministre de la Justice peut bien dire qu'il n'est pas un ministre comme les
autres — au plan personnel,
j'hésiterais à accepter cette assertion-là — mais ici il n'est pas convoqué comme ministre de la
Justice ou jurisconsulte, il n'est pas convoqué
pour donner des opinions à l'Assemblée nationale ou à une de ses commissions,
il est convoqué comme témoin. Et à cet
égard-là, si la Loi de l'Assemblée nationale avait voulu faire une exception
avec l'un ou l'autre des membres de l'Exécutif, elle l'aurait fait, et
il n'y a aucune telle exception qui s'applique au ministre de la Justice ou au
jurisconsulte.
Et
enfin, M. le Président, sur l'ensemble de sa juridiction, l'Assemblée nationale
a tous les pouvoirs que lui confère sa loi. L'article 55 de la loi fait une
distinction entre un ordre de l'Assemblée et un ordre de la commission. Et
personne n'est au-dessus, comme membre de cette Assemblée, des décisions qui
sont adoptées à la majorité par l'Assemblée nationale du Québec, personne.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell :
Tout simplement, M. le Président, en conclusion, je pense que tous les
arguments ont été bien déployés, je demande le vote.
Le
Président : Alors, pour l'instant, je vais... Vous me demandez
le vote ou vous me demandez un jugement?
Enfin, avant d'avoir un vote, je vais commencer par émettre un jugement. Et je
vais suspendre quelque temps pour nous permettre de faire des motions, puis on
reviendra après.
Une voix :
...
Le Président :
Effectivement, on devra appeler, s'il y a lieu, les députés pour le vote.
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Des voix : …
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, nous allons poursuivre nos travaux, s'il vous plaît. Je vousdemanderais que les députés qui
doivent quitter l'enceinte le fassent rapidement, s'il vous plaît,
nous allons poursuivre nos travaux.
Motions sans préavis
À
la rubrique Motions sans préavis, en fonction de nos règles, et de nos règlements,
et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le député de La Peltrie.
Des
voix : …
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il
vous plaît! Alors… Oui, Mme la députée de Groulx,
à vous la parole. Merci.
485 12201 MmeDaneault : Merci. M. le Président, je demande le
consentement pour déposer la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement de donner suite le plus rapidement possible
aux conclusions du Vérificateur général en juin dernier, qui déplorait le fait
que les professionnels affectés aux services à domicile ne passent qu'une
faible partie de leur temps au domicile des patients;
«Qu'elle demande au
gouvernement de reconnaître qu'il est inacceptable qu'un professionnel affecté
aux services à domicile ne puisse visiter, en moyenne, que deux personnes par
jour;
«Qu'il mette tout en
œuvre pour corriger cette situation.»
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de
Groulx. Est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Il n'y a pas de consentement.
Nous passons à la motion suivante. Un membre
du groupe formant le gouvernement. M. le ministre de la Santé et des Services
sociaux.
Souligner la Journée mondiale du diabète
M.
Hébert :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le député de Jean-Talon, la députée de
Groulx et la députée de Gouin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée mondiale du diabète dont le thème
cette année estL'éducation et la
prévention du diabète;
«Qu'elle exprime sa
solidarité avec les personnes vivant au quotidien avec cette maladie chronique;
«Qu'elle
reconnaisse l'importance d'encourager les Québécoises et les Québécois à
adopter de saines habitudes de vie qui peuvent
notamment contribuer à lutter contre [cette maladie].»
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, il y a consentement, sans débat, pour la motion.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Une motion supplémentaire, un membre
du groupe formant l'opposition officielle. M. le député de Vaudreuil. M. le
député.
Souligner la Journée internationale de la tolérance
M.
Marcoux : Alors, M. le Président, je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le ministre des Relations internationales, de la
Francophonie et du Commerce extérieur, le député de La Prairie, le député
de Vanier-Les Rivières et la députée de Gouin :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale de la tolérance,
instaurée en 1996 par l'Assemblée générale des Nations unies, qui se tiendra le
16 novembre et qu'elle affirme l'importance de promouvoir la tolérance,
le respect, le dialogue et la coopération entre les différentes cultures,
civilisations et populations.»
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député de
Vaudreuil. Est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, il y a consentement, sans débat, pour la motion.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, il y a consentement,
sans débat. Est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous avons une motion supplémentaire. Mme
la députée de Gouin.
Mme David : Merci, M. le
Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale du Québec
reconnaisse l'alourdissement de la tâche professorale au niveau collégial et valorise les diplômes de maîtrise et de
doctorat des enseignantes et enseignants des cégeps;
«Que,
dans le cadre des travaux sur l'évaluation d'emplois n'ayant pas été affectés
par la Loi sur l'équité salariale, l'Assemblée nationale du Québec invite le
Conseil du trésor à ne pas diminuer l'échelon salarial [des] enseignantes et
enseignants des cégeps.»
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de Gouin.
Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, il n'y a pas de consentement pour
cette motion.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Il n'y a pas de consentement.
Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : Merci, M. le Président. Alors, M. le Président, je
demande le consentement pour que l'on puisse déposer une seconde motion.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Est-ce qu'il y a consentement
pour que le deuxième groupe d'opposition… Selon l'article 84.1, ça me
prend un consentement pour qu'il y ait une deuxième motion de déposée.
M.
Traversy : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Il n'y a pas de consentement.
Merci.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors, nous passons à la rubrique Avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : Merci, M. le
Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission des finances publiques poursuivra
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 39, Loi sur les régimes
volontaires d'épargne-retraite, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures — donc très bientôt — ainsi que de 15 heures à 18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des institutions poursuivra le
projet de loi… à l'égard du projet instituant le nouveau Code de procédure
civile — voilà — après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18 heures,
ainsi que mardi le 19 novembre prochain,
de 10 heures à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Et finalement, M. le Président, la Commission de la santé et
des services sociaux poursuivra les consultations particulières et les
auditions publiques sur le document intitulé L'autonomie
pour tous, livre
blanc sur la création d'une assurance autonomie, aujourd'hui, après les
affaires courantes pour une durée de deux
heures et de 15 heures à 18 heures,
ainsi que mardi le 19 novembre, de 10 heures à midi, à la salle
du Conseil législatif.
•
(12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le leader
adjoint du gouvernement.
Pour
ma part, je vous avise que la Commission des institutions se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à 14 heures, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de
cette séance est de statuer sur une demande du
député de LaFontaine afin que la commission se
saisisse d'un mandat d'initiative relativement
à l'Accord économique et commercial global entre le Canada et les États européens.
Je
vous avise par ailleurs que la Commission des finances publiques se réunira en séance de travail le mardi 19 novembre 2013, de 11 heures à midi, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement.
L'objet de cette séance est de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse d'un
mandat d'initiative visant à entendre la
ministre du Travail et ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale concernant
les suites à donner pour répondre rapidement à certaines recommandations
du rapport du comité d'experts sur l'avenir du système de retraite québécois,
particulièrement celles concernant le secteur municipal. Alors, voilà pour la
rubrique Avis touchant les travaux des
commissions.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Nous
en sommes à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous
rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi le 15 novembre 2013, M. le député de
Jean-Talon s'adressera à M. le ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre
responsable des Aînés sur le sujet suivant : L'incapacité du
gouvernement péquiste à fournir un cadre financier concernant le financement de l'assurance autonomie.
Je vous avise de plus
que l'interpellation prévue pour le vendredi 22 novembre 2013 portera sur le sujet
suivant : L'immobilisme du gouvernement
péquiste en matière d'agriculture au Québec. M. le député de Huntingdon
s'adressera alors à M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
La période des affaires
courantes étant… Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant les renseignements
sur les travaux de l'Assemblée? Ça va?
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Alors, la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : Merci, M. le
Président. Nous sommes rendus à l'étape de l'adoption d'un projet de loi qui
est d'une importance pour nous, et donc
j'aimerais que vous appeliez l'article 23 pour compléter cette
procédure.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Alors, à l'article 23 de notre feuilleton,
M. le ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président du
Conseil du trésor propose l'adoption du projet
de loi n° 41…
Une
voix : …
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Oui. D'accord.
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Question de règlement, M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Moreau : M. le
Président, avec beaucoup d'égards, l'ordre des affaires courantes est prévu à
l'article 53 de notre règlement, et, à
l'article 53 de notre règlement, le vote
reporté fait partie des affaires courantes, au sixième point. Or,
il y a une… nous sommes en attente d'une décision de la présidence sur la
question du vote reporté sur la base de l'argumentaire — pardon — qu'a tenu le leader du gouvernement…
Une
voix : …estimé collègue.
M. Moreau : …non, mais mon
estimé collègue, le leader du gouvernement. Or, en conséquence, M. le Président, sans vouloir vous faire outrage, je vous dirais
que les affaires courantes ne sont pas terminées, contrairement à la remarque que vous avez faite, sans aucun doute par
inadvertance. Mais je suis convaincu que nous pouvons nous entendre et donc suspendre, à ce moment-ci, jusqu'à ce que
la présidence ait rendu sa décision sur les représentations de mon
estimé collègue, qui est déjà presque debout.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le leader de l'opposition officielle. Alors, M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Donc, je suis
content effectivement…
Une
voix : …
M.
Bédard : …que le fait que mon estimé collègue,
voilà… Sans donner suite à ma plaidoirie de tantôt, mais sa demande actuellement, elle y concourt,
dans le sens qu'effectivement, pour manquer au règlement, ça prend le consentementde tous les membres de l'Assemblée. J'avais compris que le président, effectivement, quand il s'est levé et il a
demandé de reporter le vote reporté, c'était de consentement. Si on me dit que quelqu'un effectivement n'est pas… ne
consent pas, nous devrons suspendre,
effectivement. Mais j'avais pris pour acquis que les gens avaient donné
consentement pour manquer au règlement et
déporter la rubrique du vote reporté. Mais, s'il n'y a pas de consentement de
tout le monde, nous devrons procéder
immédiatement. Donc, je sollicite ce consentement au nom de la présidence mais
au nom évidemment de… en notre nom aussi, pour continuer, en attendant la
décision du président, les autres affaires prévues à notre menu.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Alors, M. le leader
de l'opposition officielle.
M. Moreau : Alors, ce que
j'avais compris de la remarque du président lorsqu'il a quitté le fauteuil,
c'est qu'il permettait
que les avis soient donnés. Moi, j'ai compris qu'on avait terminé les avis et
que nous n'avions toutefois pas décidé
de passer outre aux affaires courantes. Alors, on a eu les motions sans
préavis, l'item 7, l'item 8, les avis touchant les travaux des
commissions, on serait rendus… L'item 9, il n'y avait pas de point,
c'étaient les renseignements sur les travaux. Et là on passe aux affaires du
jour, mais je n'avais pas compris, de la remarque du prédisent, qu'on passait
aux affaires du jour. Alors, nous vous suggérons de suspendre en attendant la
décision de la présidence. Il y avait peut-être méprise, là.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Oui, M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard : À ce moment-ci, s'il
n'y a pas de consentement de mon collègue, nous ne pourrons aller plus loin, donc nous allons nous conformer au règlement.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Voilà. C'est ce que je
comprends. Alors, vous m'enlevez les paroles de
la bouche. D'accord?
Alors, puisqu'il n'y a
pas de consentement pour poursuivre, nous allons suspendre en attendant la
décision de la présidence. Nous allons suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à 12
h 27)
(Reprise à 12 h 48)
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Alors, nous
reprenons momentanément nos travaux pour, en
fin de compte, suspendre jusqu'à 15 heures cet après-midi. Étant donné la complexité du jugement que le
président doit apporter, alors, ça nous prend
plus de temps.
Alors, nous allons
suspendre jusqu'à 15 heures cet après-midi. Bon dîner.
(Suspension de la séance à
12 h 49)
(Reprise à 15 h 4)
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, veuillez
prendre place, chers collègues.
J'avise
les membres de l'Assemblée que la présidence est en train de
faire les dernières vérifications au niveau de la jurisprudence et de la doctrine et que la décision est
fin prête.
Mais je vais devoir
suspendre les travaux de l'Assemblée. Et nous ferons sonner les cloches pour aviser les députés
lorsque la décision sera prête à être rendue.
Alors, je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à
15 h 5)
(Reprise à 16 h 1)
Le Président : Les travaux vont reprendre.
Décision de la présidence sur la demande de directive
concernant
l'effet du vote reporté lors de la séance du 13 novembre 2013
sur la motion du député de LaFontaine aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition
Pour ceux qui nous
suivent depuis ce matin, à 12 h 30, à
peu près, midi, 12 h 30, pour ceux
qui suivent ces travaux, dis-je, et qui ont
vu probablement le leader du gouvernement plaider sur une question de droit parlementaire — le leader de l'opposition et l'autre… le leader du deuxième groupe d'opposition ont plaidé aussi sur le même
groupe... sur le même dossier de droit parlementaire — il me fait plaisir de vous
informer de la décision de la présidence dans son ensemble concernant l'effet du report d'un vote sur une motion convoquant un ministre
en commission à la lumière du délai prévu à
l'article 164 du règlement.
Je
suis maintenant prêt à rendre ma décision sur la question de règlement soulevée
par le leader du gouvernement au sujet de l'effet qu'a pu avoir le report du
vote sur la motion du député de LaFontaine qui a été débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Reprenons les faits.
L'Assemblée est saisie de la motion du député de LaFontaine, qui se lit comme
suit :
«Que
la Commission des institutions entende le ministre de la Justice, le
jeudi 28 novembre 2013 à compter de 15 heures, concernant les commentaires de la
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse rendus
publics le 17 octobre 2013 sur les
orientations gouvernementales au sujet du projet de charte des valeurs
québécoises ainsi que sur le caractère inconstitutionnel du projet gouvernemental;
«Qu'une période de
15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires;
«Que
l'exposé du ministre de la Justice soit d'une durée maximale de 10 minutes
et que les échanges avec les membres de la
commission soient d'une durée maximale de 120 minutes;
«Qu'une période de
15 minutes soit prévue pour les remarques finales;
«Que la commission
fasse rapport à l'Assemblée le 4 décembre 2013 à moins que la commission
n'en décide autrement.» Fin de la citation.
Hier,
après le débat sur la motion, le leader adjoint du gouvernement s'est prévalu
de l'article 223 de notre règlement
afin de reporter le vote à la rubrique des votes reportés de la séance
d'aujourd'hui. Il s'agit donc de savoir si le report du vote a eu un impact sur la capacité de
la Commission des institutions de convoquer adéquatement le ministre en
respectant le délai de 15 jours prévu à l'article 164 du règlement.
L'article 164 prévoit, et je cite :
«Lorsqu'une commission désire entendre un ministre, elle doit l'en aviser par écrit au moins quinze jours à l'avance, sauf
renonciation de l'intéressé à ce délai.» Fin de la citation. Cet article est
applicable dans tous les cas où un ministre doit être entendu en commission, et
ce, peu importe le mode de saisine de la commission.
Les commissions sont saisies d'un mandat de
trois façons possibles : par une disposition contenue dans une loi, par un mandat d'initiative qu'elles peuvent se donner
d'elles-mêmes ou encore par une motion de l'Assemblée, que l'Assemblée adopte,
conformément à l'article 146 du règlement, ce qui est le cas en l'espèce.
L'article 164 ne peut recevoir
application uniquement dans le cas d'un mandat d'initiative. Cela dit, une chose demeure certaine : lorsqu'il s'agit...
lorsqu'en l'espèce… d'une motion qui prévoit, et je cite, «que la Commission des institutions entende le ministre de la
Justice», nous sommes certainement en présence d'une situation telle que
prévue à l'article 164, qui indique
que, «lorsqu'une commission désire entendre un ministre, elle doit l'en aviser
[...] quinze jours à l'avance». Je
note d'ailleurs au passage que ce délai a été pris en compte par le député de
LaFontaine, puisque sa motion prévoit que la commission entendrait le
ministre le 28 novembre prochain, soit 15 jours après le débat sur la
motion du mercredi d'hier.
Cela dit, est-ce qu'une motion régulière le
mercredi peut devenir irrégulière le jeudi par le simple fait de la demande de report de
vote par le gouvernement? La procédure de vote reporté, tel que prévu dans nos
règles, a pour objectif de favoriser la
bonne marche des travaux en permettant au gouvernement de faire en sorte qu'un maximum de députés soient présents au moment du vote. Toutefois, pour
reprendre les termes employés dans notre jurisprudence, le report du vote n'a pas été prévu pour empêcher l'Assemblée de fonctionner. L'article 231 du
règlement traite de l'effet d'un vote reporté sur la procédure législative. Il prévoit
que, et je cite, «la tenue d'un vote reporté, à la séance suivante,
n'empêche pas d'aborder au cours de cette séance l'étape suivante de l'étude du
projet de loi». Fin de la citation.
Qu'en est-il de l'effet du report sur les
autres votes? Lorsque le règlement est muet ou imprécis à l'égard d'une question, il est bien admis par la jurisprudence que le recours aux
anciens règlements est possible. Or, le règlement Lavoie prévoyait justement à
son article 106 que, pour ce qui touche la marche d'une affaire, le vote
est présumé avoir été pris lors de la séance au cours de laquelle la motion a d'abord été mise aux voix
et l'enregistrement des noms, demandé.
C'est donc dire que l'esprit de nos règles de
procédure est de faire en sorte qu'un vote reporté n'ait pas pour effet de décaler dans
le temps les effets d'une motion. Au surplus, je vous rappelle que mon rôle
comme président esttoujours de favoriser le débat et de préserver les droits des
députés.
En ce qui a trait au
report du vote, l'article 223 de notre règlement prévoit qu'«à la demande
du leader du gouvernement, le président peut reporter un vote
par appel nominal plus tard au cours de la même séance. Il peut aussi reporter le vote
à la période des affaires courantes de la séance suivante.» Même si la
présidence n'utilise pasgénéralement ce pouvoir discrétionnaire, ce pouvoir existe bel et bien.
Si le simple report d'un vote avait pour effet de transformer une motion valide
en motion invalide, je suis persuadé que la présidence serait dans l'obligation de refuser ce
projet.
Cela dit, une fois que l'Assemblée se sera prononcée sur la motion du
député de LaFontaine, il
n'appartiendra pas au président, à ce stade-ci, d'interpréter comment le ministre devra se
comporter quant aux suites à donner à cette motion.
En ce qui concerne
les arguments qu'a fait valoir le ministre de la Justice et Procureur général
du Québec quant à la capacité de la commission
de le contraindre à ce titre, je lui soumets respectueusement que les
objections qu'il serait susceptible de faire
valoir, le cas échéant, devront être soumises au président de la commission, si
la motion était adoptée. En effet, je
ne peux présumer des questions exactes qui seront posées au ministre. Il lui
appartiendra alors de demander l'éclairage du président de la commission
quant à la pertinence de ces questions et des principes alors applicables.
Alors,
nous allons procéder au vote, qu'on appelle le vote. M. le leader de
l'opposition.
M. Moreau : M. le
Président, je suis très conscient de l'article 41 qui dit que votre
décision ne peut être discutée. Je suis très
heureux de voir que vous nous donnez raison sur l'article 231 quant à
l'effet du vote reporté. Cependant, j'aurais
une question de directive à vous adresser, j'aurais une question de directive à
vous adresser. J'espère que votre décision va être répertoriée sous
l'article 231 plutôt que sous l'article 164, cela bien respectueusement
soumis, parce que j'estime que vous videz de son sens les dispositions de
l'article 55 de la Loi sur l'Assemblée nationale, mais ce n'est pas le débat,
puisque nous avons gagné sur cette question. La question de directive vise
plutôt à savoir que vous ne vous prononcez
pas sur le comportement du ministre. Ma compréhension des choses est qu'une
fois que la motion est votée, si elle
devait être adoptée à la majorité par l'Assemblée nationale du Québec, elle se
traduira comme étant un ordre de l'Assemblée qui obligera le ministre à
comparaître en commission parlementaire, tel que le libellé de la motion le
prévoit. Si je fais erreur, M. le Président, corrigez-moi.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : M. le
Président, pour quelqu'un qui dit qu'il a gagné, je pense qu'il a le triomphe
bien humble, M. le Président. Je prends acte de votre décision, nous allons l'appliquer telle
qu'elle a été rédigée. Et, au fur et à mesure, il se présentera des événements où nous aurons
effectivement à appliquer votre décision, et nous allons le faire sans
aucune réserve, M. le Président.
Et, quant à quelle rubrique elle apparaîtra,
eh bien, je vais laisser aux gens de la table et à ceux et celles qui ont à rédiger nos
livres de jurisprudence de déterminer à quel endroit. Et je suis convaincu que,
comme votre décision, leur choix sera juste, M. le Président. Merci.
Le Président : Merci,
messieurs. Commentaires? Je peux vous répéter
le paragraphe.
Je peux vous relire le projet au complet. Je
peux vous relire le projet au complet, si vous voulez. Mais l'important, pour l'instant, c'est de passer au vote. Le texte est déjà entre vos mains, et
je vous prie de procéder tout simplement au vote comme il se doit, et nous allons donc appeler les députés.
• (16 h 10 — 16 h 14) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, l'Assemblée poursuit ses travaux.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée
procède à l'audition
du ministre de la Justice concernant les commentaires
de la Commission des droits de la personne et des droits
de la jeunesse sur le projet de charte des valeurs québécoises
Et, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la
motion de M. le députéde LaFontaine débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. Alors, cette
motion se lit comme suit :
«Que la Commission des
institutions entende le ministre de la Justice, le jeudi 28 novembre 2013 à
compter de 15
heures, concernant les commentaires de la Commission des droits de la personne
et des droits de la jeunesse rendus publics
le 17 octobre 2013 sur les orientations gouvernementales au sujet du projet de
charte des valeurs québécoises ainsi que sur le caractère
inconstitutionnel du projet gouvernemental;
«Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour
les remarques préliminaires;
«Que l'exposé du ministre
de la Justice soit d'une durée maximale de 10 minutes et que les échanges
avec les membres de la commission soient d'une
durée maximale de 120 minutes;
«Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour
les remarques finales;
«Que
la commission fasse rapport à l'Assemblée le 4 décembre 2013 à moins que la
commission n'en décide autrement.»
Alors,
que les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Fournier (Saint-Laurent), M. Moreau
(Châteauguay), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Paradis (Brome-Missisquoi),
M. Arcand (Mont-Royal), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme
Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Ouimet (Fabre), M. Tanguay (LaFontaine),
Mme St-Pierre (Acadie), M. Ouellette (Chomedey), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Gaudreault (Hull), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), Mme Thériault
(Anjou—Louis-Riel),
M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet
(Laviolette), M. Carrière (Chapleau),
M. Billette (Huntingdon), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Diamond (Maskinongé),
M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid (Orford),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Gautrin (Verdun), M.
Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Marsan (Robert-Baldwin), M.
Marcoux (Vaudreuil), M. Iracà (Papineau), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
M. Bolduc (Mégantic), M. Rousselle (Vimont).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé (Lévis), M.
Lévesque (Vanier-Les Rivières), Mme St-Laurent (Montmorency), M. Le Bouyonnec
(La Prairie), M. Duchesneau (Saint-Jérôme), Mme Roy (Arthabaska), M.
Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Trudel (Charlesbourg),
M. Spénard (Beauce-Nord).
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M. Hébert
(Saint-François), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Ferland (Ungava), Mme De Courcy
(Crémazie), Mme Champagne (Champlain), M. Lelièvre
(Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M.
St-Arnaud (Chambly), M. Dufour (René-Lévesque), M. Breton (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Beaudoin (Mirabel), M. Traversy
(Terrebonne), Mme Bouillé (Iberville), Mme
Gadoury-Hamelin (Masson), M. Villeneuve (Berthier), Mme Richard
(Îles-de-la-Madeleine),M. Cardin
(Sherbrooke), Mme Proulx (Sainte-Rose), M. Roy (Bonaventure), M. Claveau
(Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes).
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Y a-t-il des abstentions? Alors, M. le secrétaire général, pour le résultat du
vote.
Le
Secrétaire : Pour : 53
Contre : 24
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, la motion est donc adoptée.
Des voix : …
Le Vice-Président (M.
Ouimet) :
Alors, j'inviterais les députés qui doivent quitter l'Assemblée de le faire en silence, s'il vous
plaît.
Alors, nous en sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux
de l'Assemblée. M. le leader adjoint du gouvernement. Je veux dire, il restait à vérifier s'il y avait d'autres
renseignements sur les travaux de l'Assemblée. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Moreau : Alors, M. le
Président, hier, c'était la Journée de la gentillesse; aujourd'hui, c'était une journée de
célébration qui devait donner écho à la
Journée de la gentillesse, puisque nous avons célébré le vice-premier ministre et sa
longévité comme membre de cette Assemblée. Alors, pour tenir compte du
caractère particulier de ces journées, nous n'aurons aucune question à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien.
M.
Moreau : Mais, si le leader du gouvernement le souhaite, cependant, j'ai une série de questions, mais on pourra la reporter à une autre séance.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard : Ça
m'aurait fait plaisir, effectivement, de répondre à ses questions et de
l'informer des suites que nous entendons
donner au vote qui vient de se passer, M. le
Président, mais nous aurons d'autres occasions
pour le faire.
•
(16 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, pour ma part, je vous
informe que deux débats de fin de séance se tiendront aujourd'hui : le premier débat,
sur une question adressée par Mme la députée de l'Acadie au ministre de la Culture
et des Communications, qui concerne l'inaction du gouvernement péquiste qui met
en péril la survie des librairies indépendantes; et le deuxième débat,
sur une question adressée par le député de Verdun au ministre responsable de l'Administration gouvernementale et
président du Conseil du trésor, concerne le
déficit actuariel du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics.
Affaires du jour
M. le leader adjoint du gouvernement, la période des affaires courantes étant maintenant terminée, aux affaires du jour pour la
suite des choses.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Écoutez, j'avais eu l'impression ce
matin que nous étions
déjà rendus à cette étape, mais, comme vous l'avez si bien dit, il était mieux de
revenir là où nous avions laissé. Alors, pour l'adoption finale d'un projet de loi qui est déjà bien avancé, j'aimerais que vous appeliez l'article 23 de notre feuilleton.
Projet de loi n° 41
Adoption
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, à l'article 23, M. le ministre responsable de l'Administrationgouvernementale et
président du Conseil du trésor propose l'adoption du projet de loi n° 41, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique
principalement en matière de dotation des emplois. Alors, je cède la parole maintenant à
M. le président du Conseil du trésor et leader
du gouvernement.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Merci, M. le Président. Donc, très heureux d'être ici à la dernière étape de
cet important projet de loi, qui, en nombre d'articles, n'était pas très
volumineux, mais, de ce qu'il entraînera comme conséquences pour l'administration publique, est fort important.
D'ailleurs, les gens au Trésor nous disent que c'est peut-être, en termes
de lois sur
la fonction publique, un des plus grands changements, là, dans les 20 ou 25
dernières années, entre autres par rapport,
évidemment, à ce qui touche le coeur du projet de loi, la dotation des emplois,
ce qui permettra à notre fonction publique
de se moderniser, d'avoir un processus qui est beaucoup mieux adapté à la
nouvelle réalité du marché du travail, où la fonction publique sera
d'ailleurs beaucoup plus concurrentielle par rapport à ses principaux
concurrents que sont les autres administrations,
municipales ou fédérale, et évidemment les
employeurs privés.
Nous
avions un processus qui était archaïque, démodé et qui faisait en sorte que
nous avions parfois,malheureusement, à travers la complexité de notre système de dotation,
perdu de très bons candidats. Oui, nous avons recruté, dans les dernières années, des gens formidables, mais évidemment ce long processus avait aussi pour effet d'en perdre plusieurs.
Il prévoyait, souvenez-vous, de faire en sorte que ce processus devait faire en
sorte, dans les étapes de... d'abord, répondre à un appel de
candidatures par voie de concours, satisfaire
aux conditions d'admission, réussir une évaluation, être inscrit sur une déclaration d'aptitudes. Le processus, maintenant, est beaucoup plus simple et il va
permettre, en continu, de faire en sorte que nous soyons beaucoup mieux outillés
pour combler les postes qui seront disponibles dans la fonction
publique.
Donc,
cet objectif, il est atteint aujourd'hui, il est atteint pour la dotation,
mais il est atteint aussi pour favoriser et fidéliser les étudiants et les stagiaires qui
utilisent les possibilités qu'offre la fonction publique pour mieux se former, et en même temps cette nouvelle façon de faire nous permettra de les fidéliser et de nous assurer que les meilleurs
d'entre eux seront intégrés à la fonction publique.
Donc,
il y a d'autres mesures, évidemment, qui vont permettre de reconnaître
les qualifications des retraités de la fonction publique lorsque leur expertise et
leur expérience particulière sont requises. Donc, c'est un processus qui sera
adapté et beaucoup plus transparent.
Ce
projet de loi, évidemment, donne des outils aussi au président du Conseil du trésor, notamment pour
renforcer la gouvernance et la reddition de comptes en matière de gestion des ressources humaines. C'est
étonnant comment cette gestion des ressources humaines peut être variable d'un ministère ou d'un organisme à un autre. Donc, maintenant,
nous nous sommes donné les moyens d'avoir
une... je ne vous dirais pas une emprise, parce que le Conseil
du trésor, des fois, peut être perçu
comme étant une organisation qui a des idées hégémoniques sur
l'ensemble de la fonction
publique. Au contraire, elle accompagnera et facilitera le travail
des organisations à ce niveau.
Il
y a aussi certaines modifications... Vous avez vu le greffe, qui était
revendiqué de longue date par la Commission de la fonction publique. La localisation du greffe, plutôt, sera dans un endroit qui
est beaucoup plus conforme aux attentes qu'ont
les justiciables, donc, et la nouvelle localisation répond à des revendications
historiques de ceux et celles qui utilisent le greffe.
Donc,
nous avons aussi mis de côté une des propositions qui se retrouvaient dans le
projet de loi original. On a discuté, en commission
parlementaire,
amplement sur cette question, qui était la création d'un dirigeant principal
des ressources humaines. J'ai eu la chance d'en discuter avec ma collègue,
donc, la députée de Laporte, et ainsi que le
député de Mont-Royal qui est revenu en commission
parlementaire pour bien comprendre nos motifs.
Donc,
cette direction qui était proposée dans l'ancien projet de loi a été rejetée pour différents motifs, entre
autresqu'elle
ne recevait pas l'accueil favorable des groupes qui ont été consultés. Mais, en même temps, elle, je vous dirais, faisait en
sorte de peut-être alourdir encore une fois, par l'ajout
d'une couche additionnelle, là, les responsabilités qu'ont nos dirigeants. Nous avons, au sein du Conseil du trésor, les
personnes et les postes suffisants pour exercer les fonctions qui auraient dû être exercées par ce grand
dirigeant. Donc, à
ce moment-ci, vous me
permettrez de souligner le travail de ceux et
celles qui ont participé à l'élaboration de ce projet de loi qui a été déposé une première fois par l'ancien gouvernement en fin de session — c'était au mois de mai ou juin, je pense, 2012 — et qui n'avait pas, évidemment, pu traverser
aucune des étapes des projets de loi.
Ce
projet de loi a été présenté et préparé par des
gens formidables avec qui j'ai la chance d'œuvrer à tous les jours au sein du Conseil du trésor. Donc, Mme Gauthier, qui est la
secrétaire associée aux politiques de ressources
humaines et aux relations de travail. C'est
celle qui guide toutes nos relations de travail dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental et qui a une tâche
énorme, que ce soit au
niveau de la
classification, que ce soit au niveau de la
relativité salariale, l'équité. Donc, c'est
une personne qui a de très lourdes responsabilités, techniques parfois et très complexes.
Mme
Denise Roy, qui participait avec moi aux questions et réponses lors de l'étude article par article et lors des consultations, qui est à la Direction de la
gestion de la main-d'œuvre, qui a travaillé très fort pour voir
aboutir ce projet de loi. D'ailleurs, quand je suis
arrivé comme ministre responsable, c'est un des premiers projets de loi qu'on
m'avait présentés, et, vous le savez,
l'horaire était plutôt chargé. On avait la loi n° 1, entre autres, qui
demandait beaucoup de
temps et d'énergie, et il y avait aussi la loi sur la fusion des deux organisations, Infrastructure Québec et
la SIQ, et d'autres interventions législatives, M. le Président, qui ont décalé un peu dans le temps. Mais je m'étais
engagé auprès d'eux que nous allions tenir parole, déposer le projet de loi et l'adopter
en temps opportun.
Je tiens à souligner
le travail aussi de M. Rhéal St-Pierre, qui est à la Direction générale du
personnel de la fonction
publique, qui fait un
travail formidable, qui est d'ailleurs
derrière toutes les réflexions en matière de ressources humaines pour
lesquelles nous sommes actuellement en démarche pour une nouvelle politique.
Donc,
j'ai la chance de travailler avec ces gens qui, aujourd'hui, voient une partie de leur travail récompensé par l'adoption finale du projet de loi et l'ensemble du personnel du Secrétariat du Conseil du trésor qui avait à coeur cette
législation. Tout ce travail n'aurait pas été
possible sans la collaboration des principaux syndicats, des représentants des
cadres et de la haute fonction publique qui ont aussi fait des propositions. La Commission de la fonction publique aussi a participé, ce
qui fait que notre travail de parlementaires s'en est trouvé aussi simplifié par les consensus qui se sont dégagés.
L'autre étape sera la
mise en application, la réglementation et les directives, qui est quand
même un travail important et qui sera suivi de près par les principaux
concernés : les employés, les syndicats, les associations de
cadres. Donc, nous serons à la hauteur des
attentes que le
projet de loi a suscitées dans l'ensemble de la fonction publique, et, pour ces étapes, je suis convaincu que nous aurons la
collaboration de ces principaux groupes.
Il
me reste à remercier les groupes d'opposition, donc ma vis-à-vis, la critique,
la députée de Laporte qui a fait un travail formidable en commission parlementaire,
donc de questionnement, parce qu'à travers ça il est toujours bon
d'avoir un oeil plus éloigné dans, je vous
dirais, l'évaluation d'un projet de loi. Lorsque tu participes aux différentes
réflexions, parfois c'est l'arbre qui cache
la forêt et les éléments où on perd un peu notre perspective, d'où l'importance
d'un travail en commission parlementaire sérieux et fouillé, qui permet
d'aller un peu plus loin sur les intentions, ce qui a été, je vous dirais,
abandonné ou ce qui a été amélioré.
• (16 h 30) •
Donc, avec la députée de Laporte, nous avons
réussi à faire ce travail, ainsi que son collègue le député de Verdun qui a participé
quand même à nos travaux de différentes façons, et les autres membres de la
commission que je ne veux pas non
plus oublier, mais qui se sont aussi intéressés. Parce que, bien que
d'apparence bien technique, ce projet de loi a une importance
fondamentale dans la façon que nous allons maintenant… que la fonction publique
plutôt s'assurera d'un meilleur
renouvellement et une meilleure dotation de l'ensemble des postes. J'ai aussi
mon collègue des Chutes-de-la-Chaudière,
pour qui, vous le savez, je le répète souvent, mais pour qui j'ai beaucoup de
respect, qui a travaillé aussi à améliorer
le projet de loi, à questionner, à mieux comprendre et à s'assurer que nous
étions dans les objectifs que nous
nous étions fixés au départ. Donc, le travail collégial que nous avons réalisé
nous a permis d'arriver à un projet de loi qui est encore meilleur et
mieux compris de l'ensemble des parlementaires.
Pour ce travail, j'ai
aussi eu la chance de compter sur M. Boulet, Michel Boulet, pour ceux qui
l'ont… qui est quelqu'un qui est issu de la
fonction publique et qui est maintenant un des conseillers au cabinet, qui est
quelqu'un d'une très grande expérience et qui me permet de faire en
sorte qu'à travers les différentes occupations que j'ai toute la question des
ressources humaines et des relations de travail est entre bonnes mains, M. le
Président.
Donc,
je remercie tous ces gens qui ont amélioré, qui ont fait en sorte que nous
sommes tous… nous pouvons tous être
fiers de ce projet de loi. Et, s'il a été rendu possible aussi que nous
l'adoptions, c'est parce que j'ai eu la collaboration des oppositions et
aussi du bureau du leader, qui m'a permis de prioriser ce projet de loi à
travers combien d'autres, M. le Président.
Quand je dis le bureau du leader, c'est le leader du gouvernement, donc, et,
malheureusement, pas de l'opposition, mais nous avons eu quand même,
effectivement, la collaboration des gens de l'opposition et de mon estimé
collègue le leader de l'opposition.
Donc, M. le
Président, très fier du résultat. C'est une avancée qui ne trouvera pas
beaucoup d'écho au niveau médiatique mais
qui, dans les faits, sera marquée dans les prochaines années comme étant une
des plus belles avancées au niveau de la Loi de la fonction publique, de
l'amélioration de la Loi de la fonction publique. Merci, M. le Président. Et
merci aux gens qui… à mes deux collègues.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le ministre et président
du Conseil du trésor. Mme la députée de Laporte, je vous cède la parole.
Mme Nicole Ménard
Mme
Ménard : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'interviens
aujourd'hui avec plaisir, et, cette fois-ci, c'est pour l'adoption du projet de loi n° 41, la Loi modifiant
la Loi sur la fonction publique principalement en matière de dotation
des emplois.
En
débutant, vous me permettrez de citer mon ancienne collègue et ex-présidente du
Conseil du trésor lorsqu'elle a déposé
la Stratégie de gestion des ressources humaines 2012‑2017 en juin 2012 :
«Le marché du travail est actuellement en mutation et connaît des
changements profonds : vieillissement de la population, nombreux départs à
la retraite, pénurie de main-d'oeuvre appréhendée
dans plusieurs secteurs d'activité et développement rapide des technologies
de l'information. Par conséquent, notre fonction publique est confrontée à des
défis inédits en matière de gestion des ressources humaines, lesquels
commandent la proposition de solutions originales. Dans ce contexte, notre
capacité d'adaptation et la flexibilité dans
nos façons de faire sont essentielles pour faire de la fonction publique un
employeur de marque.»
Comme
je l'ai déjà mentionné, M. le Président, la rareté de la main-d'œuvre, qui
s'accentuera au cours des années à venir,
est un défi de taille. D'ici 2016, il est prévu qu'il n'y aura pas assez de
nouveaux travailleurs pour combler tous les départs, tout le contraire
de la réalité il y a trois décennies, alors que l'employeur pouvait se référer
à un bassin de main-d'oeuvre abondant. Face
à ce changement démographique important, la fonction publique doit s'assurer
d'attirer des travailleurs et des travailleuses qualifiés. Une réforme des
processus de dotation des emplois de la fonction publique s'imposait donc. Il nous fallait revoir les façons
de faire et proposer des mesures afin d'assouplir les processus
d'embauche et réduire les délais de
comblement des emplois. Faciliter et accélérer l'embauche des personnes de
talent était crucial.
Actuellement,
un candidat qui a les qualifications et qui, par concours, obtient le poste
vacant peut prendre de trois à 12 mois pour occuper un poste. Avec
une telle période d'attente, vous comprendrez que les intéressés ont tout le temps nécessaire de se trouver un autre emploi.
Alors, si nous voulons que la fonction publique soit un employeur de
choix, un employeur de premier plan, elle doit s'ajuster, à l'instar des autres
employeurs. La compétition est féroce et la relève est courtisée de toutes
parts.
Donc,
pour remédier à la situation, mon ancienne collègue Michelle Courchesne a
déposé un projet de loi en mai 2012, le projet de loi n° 72,
qui portait, comme je le mentionnais lors de la prise en considération, le même
nom que l'actuel projet et qui propose
l'essentiel des mesures. D'ailleurs, je salue la reconnaissance de la valeur de
ces mesures par le gouvernement, par le président du Conseil du trésor.
Très généralement, M.
le Président, ce projet de loi modifie le processus de dotation des emplois,
élimine les concours et les listes de
qualification. Ils sont remplacés par des processus de qualification et
des banques de personnes qualifiées.
Il touche aussi les étudiants. Le Conseil
du trésor pourra réglementer — nouveau
processus de dotation — en ce qui a trait aux étudiants et
déterminer aussi les conditions de retour d'un retraité au travail.
Un autre élément important
du projet de loi est que chacun des ministères et organismes aura l'obligation
de déposer sa stratégie quinquennale de ressources humaines, ce qui amènera les
dirigeants à réfléchir sur leurs façons de
faire et voir à poser des gestes concrets pour les moderniser. Ce grand défi de
la gestion des ressources humaines dont fait face la fonction publique est un phénomène propre à l'ensemble du marché
du travail. Ce projet de loi est donc un grand pas dans la bonne
direction.
Comme porte-parole de
l'opposition officielle, je suis fière de dire que nous avons contribué
pleinement et rigoureusement à la bonification de ce projet de loi. Je suis
satisfaite des échanges qui ont eu lieu en commission parlementaire sur l'étude détaillée de ce projet de loi. Les travaux ont
été constructifs et productifs. Je veux remercier le ministre et
président du Conseil du trésor pour sa bonne écoute.
Hier, lors de la prise en
considération, j'ai eu la chance de remercier tous les membres de la commission
et tous les participants de la
commission. Toutefois, j'aimerais me permettre de réitérer mes remerciements à
Mme Denise Roy, à la Direction
de la main-d'œuvre, qui a répondu à toutes nos interrogations, et ce, d'une
manière franche et directe, ce qui nous
a permis de mieux comprendre les défis et les enjeux de la fonction publique en
matière de ressources humaines toujours.
Alors, en conclusion,
M. le Président, comme je l'ai déjà mentionné, en attirant les talents, en
maximisant les services offerts, en
minimisant la gestion, la fonction publique québécoise sera à même de mieux
servir les Québécois. Bref, la
fonction publique doit se démarquer et prouver qu'elle est un employeur de
choix, un employeur de premier plan. Alors,
M. le Président, je réitère notre accord pour l'adoption du projet de loi
n° 41, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique principalement
en matière de dotation des emplois. Merci, M. le Président.
• (16 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Laporte. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière, je
vous cède la parole.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole pour notre
groupe parlementaire à l'adoption du principe du projet de loi n° 41, le
projet de loi n° 41 qui est un projet de loi important, un projet de loi
important qui établit les règles de renouvellement de notre fonction publique,
qui est qualifiée et compétente, et, je dirais même, qui est dédiée.
Avec
ce projet de loi, nous pourrons réagir plus rapidement pour retenir les
meilleurs candidats, meilleurs candidats qui souvent, avec l'ancien processus, le processus des listes
d'aptitude, passaient un concours, et il se passait des mois, si ce n'est pas des années, avant qu'ils reçoivent un
appel de la fonction publique, et, souvent, les gens avaient déjà un
autre emploi. Et, malheureusement, on
pouvait échapper de très bons candidats, même s'il y a déjà de très bonnes
personnes dans la fonction publique.
M.
le Président, je dois confirmer que nous avons travaillé dans un très bon
climat, un très bon climat pour donner les
outils nécessaires aux gestionnaires de la fonction publique pour avoir les
meilleures personnes pour rendre les services publics. Si nous avons eu de
très bons résultats dans notre commission, M. le
Président, c'est parce que
nous avons eu des consultations particulières qui nous ont aidés, qui nous ont aidés à bien
comprendre. Nous avons entendu la Commission de la fonction publique, le Syndicat des professionnels du gouvernement du
Québec, l'Alliance des cadres, le Syndicat de la fonction publique du
Québec, et ce, M. le Président, avant l'adoption du principe, ce qui nous a
aidés lorsqu'on est arrivé à l'adoption du
principe. On s'est entendu rapidement sur l'évolution qu'on voulait donner à ce
projet de loi. Et, je vais faire un
clin d'oeil à mon ami le leader du gouvernement, c'est une pratique qu'il
faudrait continuer le plus possible.
Et,
si je peux conclure là-dessus, M. le Président, c'est le genre de travail qu'on
devrait toujours prendre comme modèle
lorsque nous siégeons en commission parlementaire, c'est-à-dire prendre le bien
des Québécois et faire avancer l'intérêt des Québécois avant toute
partisanerie. Je ne dis pas qu'il y a toujours de la partisanerie, mais c'est
comme ça que moi, que je vois le rôle d'un
député. Ce matin, on rendait hommage au député d'Abitibi-Ouest. On doit
toujours se rappeler que nous représentons les citoyens et que c'est les
citoyens qui paient nos salaires et c'est les citoyens qui veulent que nous trouvions les meilleures
solutions dans tous les domaines. M. le Président, vous savez, la
démocratie, ma définition très simple que je
donne lorsque je rencontre des jeunes dans les écoles : Tout le monde ici,
à l'Assemblée, veut améliorer le sort
de tous les Québécois, on ne s'entend pas sur les moyens. C'est ça, la démocratie,
on discute, on essaie de trouver les meilleures solutions.
Ce projet de loi là,
c'est un bel exemple. C'est un bel exemple, on a travaillé… C'était la suite du
projet de loi n° 72 qu'avait présenté
Mme Courchesne. Le gouvernement du Parti québécois est arrivé, a repris
essentiellement… et on a repris le travail, et on a fait aboutir ça rapidement,
rapidement, pour qu'on ait une fonction publique encore plus compétente et
encore plus dédiée pour tous les Québécois. Donc, c'est avec plaisir que je
vais conclure sur… que nous sommes en faveur de ce projet de loi, et je suis
bien heureux d'avoir participé aux travaux de la commission. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
des Chutes-de-la-Chaudière. Y a-t-il d'autres intervenants sur ce projet
de loi? Sinon, réplique, M. le président du Conseil du trésor? Non? Ça va?
Le projet de loi
n° 41, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique principalement en
matière de dotation des emplois, est-il adopté?
Des voix :
Adopté
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté.
M.
Bédard :
Je le ferai reporter à mardi, à la prochaine séance, oui.
Vote reporté
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, le vote est reporté à mardi,
lors de la prochaine séance.
Pour la suite des
choses maintenant, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, cela a été un débat très rapide et constructif. Pour la
poursuite de nos travaux, j'aimerais donc appeler à notre feuilleton l'article
traitant du projet de loi n° 37, qui est l'article 7 de notre feuilleton.
Projet
de loi n° 37
Reprise
du débat sur l'adoption du principe
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, à l'article 7 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 13 novembre 2013 sur l'adoption du principe du
projet de loi n° 37, Loi interdisant certaines activités destinées à
rechercher ou à exploiter du gaz naturel
dans le schiste. Alors, je suis prêt à céder la parole au prochain intervenant
et je reconnais Mme la députée de Soulanges.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Alors, merci, M. le Président. C'est toujours un plaisir que de vous retrouver
le jeudi après-midi pour intervenir
sur des projets de loi comme le projet de loi n° 37, auquel c'est à mon
tour d'intervenir, comme vous le disiez si bien, la Loi interdisant
certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans
le schiste.
J'interviens, M. le Président, parce que je suis
un petit peu déçue de la façon de faire du gouvernement actuellement dans le processus de tout ce qu'on a à faire autour d'un
projet de loi, notamment sur celui du 37, et je veux m'expliquer à ce
niveau-là. Vous savez, M. le Président, en ce moment, pour tout ce qui touche
le cheminement du projet de loi n° 37,
bien, on ne suit pas le processus habituel de législation, et c'est très, très,
très décevant pour nous, de l'opposition,
mais aussi pour les groupes qui voudraient être entendus. Là, on appelle le
principe du projet de loi n° 37 avant de procéder à des
consultations, et, pour moi, M. le Président, je considère que ça manque de
respect pour les personnes qui voudraient
être entendues, pour les parlementaires évidemment, mais pour les personnes,
les groupes qui voudraient être entendus. Il y a comme un manque de
considération pour ces gens-là qui pourraient nous apporter leur point de vue,
un éclairage qui serait tellement intéressant.
Je me suis
questionnée, M. le Président, je me suis dit : Mais pourquoi on ne veut pas entendre, avant d'adopter
le principe, tous ces groupes? Pourquoi? Pourquoi on ne veut pas prendre le
temps de bien faire les choses? Alors, j'ai entendu différents points de vue,
j'ai écouté les débats puis je me suis dit : Je vais essayer de comprendre
le pourquoi on fait autrement. Mais, à un moment donné, je me suis dit :
Bien, va donc voir le règlement, chère députée, c'est le règlement pour tous. Puis c'est ce que j'ai fait,
j'ai ouvert mon livre de règlement, puis je suis allée à la table des
matières, puis ça ma menée au règlement, à la page 130, M. le Président,
et 131, et, là-dedans, on nous explique la procédure habituelle. J'imagine que, si on a mis les articles en ordre de numéros,
il doit y avoir une raison, ça doit être parce que c'est la procédure
normale et habituelle dans la présentation et le cheminement d'un projet de
loi.
Alors, je
vous dis, à l'article 232, là, de la section 2, où on parle de
présentation, ça dit que le député peut présenter un projet de loi,
qu'il «doit en donner préavis au feuilleton au plus tard la veille de sa
présentation. Le préavis est constitué du titre du projet de loi», bon, etc.
À l'article
233, là on nous parle des notes explicatives. À l'étape prévue aux affaires
courantes, le député présente le projet de loi à l'Assemblée en donnant
lecture des notes explicatives qui l'accompagnent et tout ce qui comprend
l'article 233.
234 — là, vous comprenez qu'on est à l'étape du
dépôt du projet de loi — là, c'est la mise aux voix, on nous parle de la mise aux voix. «Le président met aux voix
sans débat la motion proposant à l'Assemblée de se saisir du projet de loi.»
Savez-vous ce qui suit ça, M. le Président?
Après le dépôt du projet de loi, là, 235… J'étais à l'article 234. Ce qui suit, c'est 235. C'est écrit : «Envoi
à une commission pour consultation. Le leader du gouvernement peut faire
[...] motion sans préavis pour envoyer le
projet de loi à une commission, afin que celle-ci consulte les personnes et
organismes qui désirent faire connaître leur opinion dans le cadre d'une
consultation générale. Cette motion est mise aux voix sans débat.
«Il peut faire de même aux fins de consultations
particulières. Cette motion est mise aux voix sans débat, sauf si elle déroge aux règles relatives aux
consultations particulières, auquel...» Bon. Ce que je comprends, donc,
après le dépôt, la lecture des notes, etc., c'est qu'on peut procéder à la
consultation.
Et je suis,
là, je suis rendue à… Au règlement toujours, M. le Président, ça ne sort
pas de ma tête, là, juste pour les gens de l'opposition, le leader de
l'opposition officielle, là... du gouvernement, plutôt, toujours dans le
règlement de l'Assemblée nationale, le
prochain article, là on tombe dans l'adoption du principe. Alors, vous
constatez que 235 était dans la
section Présentation. Puis, dans la section 3, Adoption du principe, bien
là on nous dit qu'est-ce qu'il faut faire pour adopter un principe de projet de loi. Moi, je comprends, là, que, si
c'est écrit dans cet ordre-là dans le règlement, c'est parce que c'est
la façon habituelle de procéder. Alors là, je me suis dit : Bon, ça
m'amène un autre éclairage. Là, ce n'est plus juste comment gouvernement,
comment opposition, comment... Non, non, c'est dans le règlement, là, ça ne
sort pas de ma tête, là.
C'est
irritant un peu, M. le Président, qu'on ne consulte pas les groupes avant
l'adoption du principe et qu'on se prive
de cette expertise-là. Je vous rappelle le règlement, mais je vous ramène au
contenu. Pourquoi que je trouve ça irritant qu'on se prive de cette
expertise-là? Bien là, je me suis dit : Pourquoi le gouvernement veut
absolument procéder de cette façon-là? Je me
suis fait des hypothèses. J'en ai retenu deux. La première — probablement qu'ils n'ont pas été
lire le livre de règlement, je ne sais
pas — c'est
soit par manque de rigueur dans le suivi et le cheminement du projet de
loi ou, hypothèse n° 2, ce que j'ai entendu de certains discours en
Chambre, une forme de punition pour l'opposition officielle. Ils ont dit : On a déjà vu ça
puis on veut faire autrement parce que vous n'avez pas voté le projet de loi
n° 43. Mais je vais vous revenir
là-dessus tantôt. Alors, dans les deux cas, M. le Président, je veux vous
démonter que ce n'est pas sérieux, ça ne tient pas vraiment la route, la
façon dont ils voient les choses. Honnêtement, c'est très décevant.
• (16 h 50) •
J'examine
donc l'hypothèse n° 1. On rappelle le projet de loi n° 37, qui a été
déposé, M. le Président — savez-vous
quand? — le
15 mai 2013 par le ministre du Développement durable, l'Environnement,
Faune et Parcs. À cette époque, la même
journée — et j'ai
le verbatim ici, je l'ai fait sortir, ça m'intéressait trop — on a demandé au leader du
gouvernement si nous pouvions avoir des consultations, et notre leader à nous,
de l'opposition officielle, a demandé : «…ce
projet de loi fait suite au mandat d'enquête et d'audiences publiques confié au
BAPE en 2010. Nous souhaitons, étant
donné que nous en prenons connaissance… nous allons en prendre connaissance,
nous souhaitons quand même qu'il y ait des consultations particulières
sur le sujet. J'aimerais avoir un engagement du leader du gouvernement à ce
sujet.» M. le Président, la réponse du
leader du gouvernement : «Effectivement, comme le disait le leader, elle
fait suite à une décision qui n'a
jamais été prise. Donc, effectivement, nous avons clarifié cette question. Et
nous sommes ouverts [à des] consultations particulières.» La même
journée que le dépôt du projet de loi. Donc, moi, ce que je retiens de tout ça,
c'est qu'on s'attend à avoir des consultations.
Deux jours
plus tard, étant donné que notre leader l'a demandé puis que leur leader
répond, on a dit : O.K. Nous, on travaille avec sérieux, on va leur
fournir une liste de groupes qui méritent… ou qui voudraient être entendus. Alors, le 17 mai 2013, on a fourni cette
liste-là pour procéder à des consultations particulières, et, depuis ce temps,
M. le Président, jamais le leader du gouvernement ne nous a indiqué qu'il
n'était pas dans leur intention de procéder à des consultations particulières dans le cadre de ce projet de loi là. Nous,
on a attendu. Je vous dirais même que le leader du gouvernement, M. le Président, a demandé les
disponibilités de notre porte-parole pour procéder aux consultations
durant l'été, pendant l'intersession, ce qu'on n'a jamais eu de coup de
téléphone, on n'a jamais réentendu parler de rien, silence radio.
Tout à coup,
surprise! le gouvernement appelle l'adoption du projet de loi n° 37,
mais tout ça sans procéder aux consultations. Puis savez-vous quoi, M.
le Président? On aurait eu le temps, là, de mai à maintenant, on serait même prêts à procéder, à l'étudier, là, le projet de
loi, mais les consultations ne sont toujours pas faites. Cette façon de faire
du Parti québécois, c'est-à-dire de refuser les consultations publiques sur un
projet de loi d'une telle importance pour les régions
qui sont touchées, va à l'encontre, comme je vous le disais, du processus
habituel. Et, je vous le rappelle — ça me
fait tellement plaisir, je vais vous le remontrer, M. le leader — c'est
le règlement de l'Assemblée nationale.
J'ai entendu…
Maintenant que j'ai fait mon plaidoyer sur la première hypothèse et que vous
voyez bien que ça ne tient pas la
route, je vais aller sur la deuxième hypothèse, c'est-à-dire celle où moi, je
pense qu'on essaie de nous punir. Parce
que j'ai entendu ça dans certaines allocutions, j'ai entendu le leader du
gouvernement, j'ai entendu le ministre de l'Environnement puis j'ai entendu le député de Laval-des-Rapides et
quelques autres, je pense, nous dire que c'est parce qu'on n'avait pas adopté le principe du projet de
loi n° 43, qui était sur les mines, alors que les consultations avaient
été faites. J'en veux pour preuve… Il y a
même un communiqué qui a été émis dans ce sens-là, M. le Président, par le
ministre du Développement durable, qui nous explique puis nous dit : «On
ne veut pas [faire] le coup du projet de loi n° 43 et [on ne veut pas]
faire perdre un temps précieux aux citoyens, aux municipalités et aux experts.»
Ce n'est pas
de perdre du temps, là, que d'utiliser un processus très démocratique.
Qu'est-ce qui est arrivé dans le projet
de loi n° 43, M. le Président? Savez-vous quoi? Il y a eu des
consultations, effectivement, puis ces consultations-là ont été
tellement utiles, là, qu'on a pu faire des recommandations, et ces
recommandations-là, là, ça a mené à quatre propositions.
Et puis, je vous donne les délais, on a laissé 12 jours à la ministre des
Ressources naturelles à l'époque pour qu'elle prenne en considération
toutes les recommandations, puis je vous épargne toutes les nombreuses périodes
de questions où on a dit : Va-t-elle tenir compte de ce qu'on a entendu en
commission parlementaire et prendre note des quatre recommandations? Et nous
avons même émis un communiqué en cas, des fois, qu'elle ne saisisse pas bien le
message, on s'est dit : On va le mettre
par écrit, et on a mis les quatre éléments qu'on demandait pour s'assurer que
la ministre des Ressources naturelles dépose
des amendements suite aux consultations — c'est justement à ça que servent les consultations — pour faire en sorte que son projet de loi
puisse continuer. Mais la ministre des Ressources naturelles non seulement ne voulait pas nous entendre, ne voulait
pas nous voir, ne voulait pas nous écouter à ce propos-là, mais elle ne
voulait pas céder, c'était très, très clair, et c'est pour ça qu'on n'a pas
voté pour le projet de loi n° 43, le principe du projet de loi n° 43.
La Loi sur
les mines, là, c'était important. Si elle nous avait démontré une petite preuve
d'ouverture, savez-vous quoi? On
l'aurait voté, le principe du projet de loi n° 43. Et je vous rappelle
qu'on a procédé de cette façon-là parce que les consultations
nous ont démontré qu'il y avait quatre amendements très importants, notamment l'abolition
des droits de veto de la ministre concernant les schémas d'aménagement et de développement
des MRC qui délimiteront tout le territoire incompatible, compatible avec l'activité
minière. Ça, c'était un très gros irritant. Et je vous invite à prendre connaissance
du communiqué du 30 octobre de mon collègue, et vous allez pouvoir voir qu'on
avait des réserves sur quatre éléments fondamentaux qui nous avaient été
soulignés lors des consultations.
Alors, les vrais punis, quand on ne fait pas de consultations,
c'est qui? C'est les groupes qui ne seront pas entendus, c'est la population.
Là, dans la liste que nous avons soumise au leader du gouvernement, il y a la
Coalition Saint-Laurent, Stratégies Saint-Laurent, Association pétrolière et
gazière du Québec, l'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, l'Association canadienne du gaz, Conseil patronal de l'environnement du Québec, Fédération des chambres de commerce du Québec,
Fédération québécoise des municipalités, Gastem, Gaz Métro, Questerre Energy.
Moi, j'imagine, M. le Président, que ces gens-là doivent avoir une certaine
expertise, que nous, ici, pouvons connaître
certains éléments, mais pas posséder l'expertise qui est nécessaire pour
procéder à l'adoption de ce principe-là. Ensuite, M.
le Président, il y a
33 MRC qui sont touchées, qui pourraient nous donner un excellent point de vue sur cette situation, et 18 villes. C'est eux autres, là, qui
sont les plus grands punis dans toute cette histoire-là.
Si on ne veut
pas entendre les régions pour lesquelles il y aura des répercussions,
si on ne veut pas être à l'écoute des
Québécois, pourquoi fait-on de la législation? On fait de la législation pour le peuple québécois, pas pour se faire plaisir à nous-mêmes
ici. Comme je vous rappelle, la façon habituelle de fonctionner et conforme à
nos précédents, c'est d'entendre les groupes avant, M. le Président, de se
prononcer sur le principe d'un projet de loi. Je vous rappelle l'article 235,
là, qui est dans la section Présentation d'un projet de loi, alors que la
section 3 parle de l'adoption d'un principe, puis on passe à l'article 236. Je
suis certaine que ça a été mis dans cet ordre-là pour une bonne raison.
Les consultations publiques, c'est essentiel et souvent un outil par
excellence pour guider les parlementaires à se faire une opinion plus pertinente
sur les enjeux de société. C'est un outil excellent, comme je vous disais, pour
les parlementaires pour rejoindre la population, les écouter,
entendre ce qu'ils ont à nous dire sur la proposition législative. C'est notre devoir, M. le Président,
d'entendre les différentes prises de position avant l'adoption du principe.
Faire le contraire, comme fait le Parti québécois, c'est irrespectueux et illogique. Avant de statuer sur le principe
d'un projet de loi, il est de
notre devoir, M. le Président, d'avoir tous, tous, tous les éléments en main ou
ce qui concerne... tous les éléments en main
que les scientifiques peuvent nous donner, que l'opinion des citoyens peut nous
transmettre. Pourquoi on fait ça, M. le Président? Pour prendre la meilleure décision possible sur un projet de loi qui, manifestement, aura des répercussions importantes dans la
vie des citoyens.
Quand on examine
le projet de loi n° 37, on constate une problématique importante qui
mérite d'être soulevée aujourd'hui. Ce projet
de loi là, M. le Président, exclut des régions du Québec qui pourraient être aussi visées par des projets
de loi sur les gaz de schiste. Pensons à
Anticosti et la Gaspésie, par exemple. Le moratoire dont il est question dans
le projet de loi n° 37 exclut le pétrole de schiste. On peut donc déplorer
fortement... se questionner sur la politique du moratoire du PQ, qui semble être à géométrie variable. Ce gouvernement
de moratoire le saupoudre où ça fait son affaire. Ces moratoires, selon
moi, M. le Président, sont néfastes pour l'économie du Québec. Mais je pense
que ce n'est pas juste selon moi, ils créent un climat d'incertitude et sont loin
d'être un modèle de développement économique. Mais ça, on est habitués parce que l'économie, ce n'est pas tant leur force. Puis, quand je les
entends, à multiples reprises à la période de questions, nous dire que
tout va bien, bien moi, je les invite à sillonner le Québec un peu. Moi, je
n'ai jamais eu autant de monde dans mon comté qui m'appelle, qui me rencontre,
qui m'interpelle pour me dire à quel point tout est arrêté, tout est au ralenti
et combien d'emplois se perdent.
• (17 heures) •
Vous savez, M. le Président, l'été dernier, je faisais une petite fête d'une rue, là. Pas d'un
village, juste une petite rue. En dedans de cinq minutes, trois
personnes sont venues me dire qu'elles n'avaient plus de job. Je me suis
dit : C'est-u un hasard? Dans la même journée, je suis allée faire une
autre fête de quartier puis ça a été à peu près semblable. Ça ne m'est jamais arrivé en 10 ans de vie politique,
M. le Président. Quand on nous dit que ça va bien, là, ça ne va pas bien au Québec. C'est pour ça que
c'est important de consulter. On déplore l'absence d'écoute du gouvernement,
qui est minoritaire, à l'égard des citoyens, des acteurs des milieux directement
concernés par 37.
Vous savez, M. le Président, quand on est élu
minoritaire à l'Assemblée nationale, là, il doit y avoir quelque chose que les citoyens nous ont envoyé comme
message. Selon moi, là, il y a un message. À chaque élection, moi, je me
dis : Les citoyens nous envoient des
messages. Alors, quand on est élu… À l'époque, ils étaient 54, eux autres, nous
autres, on était 50. Il y a le parti de… la CAQ et Québec solidaire, qui sont
ici, en Chambre. Mais, si on réunit tous les partis de l'opposition, nous sommes plus nombreux que le gouvernement. Il y a
quelque chose là, moi, je pense, comme message. Je pense que les citoyens du Québec… Moi, je fais toujours confiance aux
citoyens du Québec dans le choix de leurs élus. C'est ça, la démocratie. Alors, moi, je me dis que le minimum qu'on peut
faire, quand on est un gouvernement minoritaire, c'est non seulement de
consulter nos collègues de partout en Chambre, mais c'est au moins entendre la
population.
Vous savez,
ce gouvernement-là ne cesse de changer les règles du jeu comme bon leur semble
et c'est inacceptable et le cafouillage, il faut que ça arrête, parce
que ça a des conséquences et ça mène à la confusion. Je réitère, M. le Président, que ça fait six mois que le projet de
loi est déposé et que ça fait six mois qu'on réclame au gouvernement des
consultations sur le projet de loi
n° 37. Ce n'est pas une demande farfelue, c'est tout ce qu'il y a de plus
logique quand on veut statuer sur le principe d'un projet de loi. Et je
vous rappelle de consulter le règlement de l'Assemblée nationale, articles 235
et 236… nous font part de l'adoption du principe. Si 235 est avant, il y a de
bonnes chances qu'il y a des raisons. Ça fait partie de nos us et coutumes.
Faire fi de procéder à des consultations publiques sur 37, sur le projet de loi
n° 37, c'est complètement irresponsable, un geste arrogant de la part de
ce gouvernement minoritaire. Je le rappelle, là, ils sont un gouvernement
minoritaire.
M. le Président, au nom des différents groupes,
c'est 33…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Juste un instant, Mme la
députée. J'ai une question de règlement.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Oui, merci, M. le Président. J'aimerais simplement que vous rappeliez
à la députée de Charlevoix de faire attention…
Une voix : …
M.
Traversy : De Soulanges, pardon, de faire attention à certains propos, notamment
des propos antiparlementaires, comme le mot «arrogant», qui est à
proscrire de nos discours, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Très
bien. Alors, veuillez être prudente, Mme la députée de Soulanges, par rapport à l'utilisation de ce mot-là.
Mme
Charlebois :
C'était très prudent. Ce n'était pas le gouvernement que je traitais
d'arrogant, c'est les gestes qu'il pose… de la part d'eux autres.
Alors,
M. le Président, au nom des différents groupes que je vous ai
nommés un peu plus tôt, des 33 MRC, des 18 villes, je demande à ce que le gouvernement se ressaisisse et agisse en tout respect pour la population,
nous, les élus, et tout le reste. Et
j'espère qu'ils vont apprendre à respecter les gens, agir en respectant la population. Et, j'insiste, j'espère que vous
allez tous vous ressaisir puis qu'on va avoir les consultations avant
l'adoption de principe. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous Mme la
députée de Soulanges.
M. le député de Chauveau, je vous cède la parole pour
une intervention.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est avec grand plaisir que je prends la
parole à cette étape-ci de l'étude de
ce projet de loi. Vous savez, M. le Président, que ce n'est
pas la première fois, techniquement, que je prends la parole pour ce débat-ci. J'ai déjà intervenu à deux
reprises, de façon très éloquente dans une première fois, et de façon un
peu plus succinte — en
fait, ça n'a même pas duré 30 secondes — pour des motions de report… des
motions de suspension, pardon. Donc, dans
mon exposé aujourd'hui, je n'aborderai pas la forme, pourquoi nous sommes
actuellement dans une adoption du principe
plutôt que de faire les consultations, je vais davantage aborder la question de
fond, la question du gaz de schiste,
la question de l'exploitation du gaz de schiste au Québec et le projet de loi
tel qu'il est écrit, qu'est-ce que nous en pensons.
D'abord, M. le
Président, je pense qu'il est important de dire qu'au Québec nous avons un
urgent besoin de développer nos ressources
naturelles. Le Québec est actuellement déficitaire. Le Québec est actuellement
à la remorque des autres provinces canadiennes. Le Québec reçoit presque
8 milliards de dollars en péréquation. C'est une honte nationale, M. le Président. J'ai honte de constater qu'on reçoit 8 milliards des provinces canadiennes qui, elles, développent le plein potentiel de leurs ressources naturelles,
alors que nous, nous en avons et nous ne les développons pas. D'une
façon caricaturale, et je citerais là-dessus l'ancien ministre des Ressources
naturelles du gouvernement précédent, qui disait qu'on est le BS du Canada,
bien, c'est gênant.
Donc,
M. le Président, il est important de développer nos ressources naturelles, le plein
potentiel que nous avons tant au niveau du gaz qu'au niveau du pétrole,
qu'au niveau de la forêt, que toutes nos richesses naturelles, minières
également… soient exploitées de façon intelligente.
Mais, M. le Président,
pour faire du développement de nos ressources naturelles, il y a un ingrédient
qui est incontournable, c'est l'acceptation
sociale. On ne peut pas penser développer notre potentiel énergétique, le
potentiel de nos ressources
naturelles si, par malheur, on n'a pas l'acceptation sociale. Et, M. le Président, force est d'admettre qu'au Québec il n'y a pas d'acceptation
sociale au moment où on se parle pour développer notre plein potentiel de gaz
de schiste.
Pourquoi?
Bien, rappelons les événements, M. le
Président. D'abord,
précisons ce que c'est que le gaz de schiste versus le gaz naturel. Le gaz de schiste, c'est du gaz qui est inscrit
dans la roche et dans la pierre souterraine et qu'il faut aller extraire
avec un jet de haute pression, de l'eau, et donc ça crée une brisure. Et c'est
comme ça qu'on dégage tout le potentiel du
gaz que l'on va être capables de capter et par la suite de traiter. Donc, c'est
une technique qui n'est pas évidente, qui n'est pas facile, qui a des
risques et qui, au plan de, je dirais, de la haute technologie, évolue rapidement,
mais, au moment où tout le débat… a eu lieu il y a quelques années, était
encore dans ses premiers balbutiements, passez-moi l'expression. Donc, ce n'est
pas du gaz dit naturel comme on exploite depuis des dizaines et des dizaines
d'années au Québec avec succès.
Et
le problème, M. le Président, c'est qu'il
y a une dizaine d'années, en fait peut-être un petit peu moins que ça, quand on a commencé à vouloir exploiter le potentiel du gaz de schiste
au Québec, ça a été traité comme si c'était du gaz naturel, comme si c'était du gaz, entre guillemets, régulier. Pour fins de la discussion, appelons ça comme ça. Avec
le résultat, M. le Président, on se
souvient tous des reportages il y a quatre, cinq ans à la télé où les gens, sans trop
savoir ce qui se passait… On se souvient tous du reportage de la dame qui, un
beau matin, un samedi matin, se met la tête dans le châssis, puis voit arriver une pépine dans sa rue, puis dit : Qu'est-ce qui se passe? On est en train de faire
de l'exploration là-dedans, dans ma
cour, qu'est-ce qui se passe? Ou enfin dans la rue pas loin, qu'est-ce qui se
passe? Donc, c'est normal, d'une certaine façon, que l'inquiétude a
germé dans l'esprit des gens en se disant : Qu'est-ce que c'est que cette
histoire-là des gaz de schiste dont personne n'avait entendu parler?
Et
puis malheureusement, M. le Président, quand les choses sont faites un peu tout
croche et sans avoir préparé, comme
il se doit, le terrain, eh bien, il y a eu des dérives de part et d'autre, tant
du côté de l'industrie que du côté des groupes environnementalistes, où
là, finalement, ça a été une enchère, à savoir c'est qui qui en mettait plus
que l'autre. Résultat, M. le Président, il y
a quatre ans, d'une certaine façon malheureusement, on a dû clore le débat des
gaz de schiste parce que l'acceptation sociale n'était pas là.
Pourtant, M. le
Président, en 2010, 13 compagnies avaient acquis le droit d'exploration sur le
territoire majoritairement situé dans la
vallée du Saint-Laurent pour exploiter le gaz de schiste québécois, à
savoir : Junex, Gastem, Pétrolympia,
des compagnies qui s'appellent 333817 Alberta ltée, Molopo Canada, Altai
Resources inc., Talisman Energy, Greencastle Ressources, Intergaz
Exploration, Ressource et Énergie Squatex, X-Terra Ressources et 98205558
Québec inc. Donc, M. le Président, il y a des entreprises québécoises, des
entreprises canadiennes aussi, qui étaient prêtes à faire le développement des
gaz de schiste dès 2010.
Mais voilà qu'en raison du fait que
l'acceptation sociale n'était plus là le gouvernement, en février 2012, a
confié à un comité d'experts le mandat de réaliser une étude environnementale
stratégique sur le gaz de schiste, et avec le résultat, M. le Président… Il
faut dire les choses telles quelles : il existe un moratoire de facto au
Québec. Qui fait de l'exploitation des gaz
de schiste actuellement? Qui fait de l'exploration des gaz de schiste
actuellement au Québec? Qui fait de
l'exploration pour trouver des gaz de schiste au Québec? Il n'y en a plus, M.
le Président. Il n'y en a plus. C'est impossible de voir ou de penser
qu'actuellement il y a des gens, des entreprises, des entrepreneurs qui
seraient prêts à faire de l'exploitation de gaz de schiste au Québec parce que,
depuis des années, l'acceptation sociale n'est pas là.
Donc,
on se retrouve, M. le Président, comme je le disais, et c'est pour moi
essentiel dans la réflexion qui va suivre, dans une situation de moratoire de facto. De fait, il ne s'en fait plus.
De fait, il y a un moratoire. Bien. Mais, enfin, pas bien, mais c'est
ça, la réalité.
• (17 h 10) •
Donc,
ce que l'on dit, M. le Président, c'est que, pendant ce temps-là, pendant que
nous, actuellement, on ne fait pas d'exploration, ni d'exploitation, ni
de travaux concernant les gaz de schiste, bien, ailleurs, il s'en fait. Et je
dois vous rappeler, M. le Président, que,
par année, le Québec achète pour 2 milliards de dollars de gaz de
l'extérieur. Pas du gaz d'ici qu'on
a, sous lequel… qui est en dessous de
nos pieds, non, on achète du gaz de l'extérieur. Bref, d'une certaine
façon, on donne l'argent aux Albertains plutôt que de le donner à nos gens ici.
Les
résultats? Bien, on reçoit quand même 8 milliards
de péréquation. C'est gênant, M. le Président, la situation actuelle qui
se vit au Québec. On refuse de développer notre potentiel énergétique parce
qu'il n'y a pas d'acceptation sociale; par
contre, on achète à gros prix le gaz qui vient de l'extérieur, qui, eux, le
développent, les Albertains, entre autres, et qui eux, nous versent de
la péréquation. C'est gênant, M. le Président, cette situation-là, c'est
gênant. Puis il n'y a pas juste le fait qu'on dépense 2 milliards de dollars en
gaz, M. le Président, mais également le fait que 8 % de notre production
énergétique, c'est pour du mazout lourd.
Du mazout lourd, M.
le Président, c'est ce qu'il y a de plus polluant en matière d'hydrocarbures,
en matière d'énergie, il n'y a rien de propre là-dedans, là, le mazout lourd.
Et le mazout lourd va où? Il va essentiellement dans l'industrie lourde, dans
l'industrie qui demande énormément d'énergie. Et c'est exactement là où sont
les débouchés pour le gaz, M. le Président,
parce que, oui, c'est vrai, il y a des maisons qui sont chauffées… dont
l'énergie vient du gaz, mais,
essentiellement, le gaz, sa force, c'est dans l'industrie. Alors, comme on n'en
a pas, nous autres, ici, qu'on refuse de développer notre potentiel de
gaz de schiste, bien, ce qu'on fait, on fait quoi? On achète du mazout lourd,
qui est beaucoup plus polluant que le gaz de
schiste. À un moment donné, M. le Président, il faut être logiques avec nous-mêmes.
Donc,
est-ce qu'on est prêts à acheter du gaz à l'extérieur parce que, nous autres,
on ne veut pas développer le nôtre?
Est-ce qu'on est prêts à acheter du mazout lourd, qui pollue davantage que le
gaz, parce que, nous autres, on se dit : Ah! Bien, là, ce n'est pas
correct, ce n'est pas environnementalement agréable, ce qui se passe avec le
gaz de schiste, ça fait qu'on va aller acheter du mazout lourd, qui est produit
à l'extérieur puis qui est beaucoup plus polluant? M. le Président, on manque de logique et je vais vous
rappeler que, pendant ce temps-là, on reçoit 8 milliards de péréquation
des provinces canadiennes riches, qui, elles, développent leur potentiel
énergétique, puis, nous autres, on ne fait rien. Situation gênante, M. le
Président, qu'on mérite de dénoncer sévèrement.
Et
il n'y a pas juste au Canada qu'il se passe… Le président Obama en fait son
cheval de bataille énergétique. Et le président
Obama, M. le Président, je tiens à le rappeler — mon collègue de Granby, hier, le disait très
bien — ce
n'est pas un «Red Neck», là, ce n'est pas le «Tea Party», là, Barack Obama, là.
Puis on sait qu'au Québec les gens aiment beaucoup Barack Obama. Je l'aime
bien, moi, M. le président Obama, en effet, un président, un leader mondial du XXIe dont on peut être très fiers, il est
fantastique. Et j'entends toujours les groupes environnementalistes vanter les
mérites de Barack Obama. Bien, Barack Obama,
lui, il développe le potentiel des gaz de schiste de son pays, puis pas à peu
près, avec le résultat aussi, M. le
Président, que les États — du Midwest essentiellement — qui ne sont pas exactement les États les plus riches des États-Unis, commencent
tranquillement à prendre du souffle économique et commencent
actuellement à se sortir la tête de l'eau et justement être beaucoup plus
autonomes énergétiquement et aussi financièrement parlant.
Parce
que, parlant d'énergie, d'autonomie énergétique, M. le Président, il faut
reconnaître qu'avec l'action du président Obama pour développer le
potentiel du gaz de schiste certains experts affirment que d'ici 15 ans — et
c'est très court 15 ans, dans l'histoire, c'est très court 15 ans — on
pense que les États-Unis pourraient être autonomes énergétiquement parlant. M.
le Président. Si c'est le cas, là, c'est toute la géopolitique mondiale qui
vient de changer parce que là ça veut dire que les pays exportateurs de pétrole
n'auront plus comme clients potentiels les États-Unis. Ça peut changer bien des
choses.
Et
on s'en rend compte, M. le Président, au Québec, que ça change déjà bien des
choses, la politique agressive et positive du président Obama sur les
gaz de schiste, parce que, nous autres, on n'est plus capables de vendre notre électricité à rabais aux États-Unis. C'est un peu
gênant, ça, là, là. Il y a quelques années, on se disait : Aïe, c'est
parfait, notre hydroélectricité, qui est
propre puis qui ne coûte pas cher, puis on est capables de la développer à
fond, on va la vendre aux États-Unis. Parle-moi de ça, un bon marché,
toi! Hein, on en vend un petit peu moins. Pourquoi? Parce que les Américains, eux autres, ils ne dorment pas au
gaz — sans jeu
de mots — ils le
développent, leur potentiel de gaz de schiste. Puis, pendant ce temps-là, bien, nous autres, comme le disait un de mes
amis, hier : Tranquillement, il va falloir qu'on commence à rouler nos câbles électriques qu'on met
aux États-Unis parce qu'eux autres en ont peut-être de moins en moins besoin, de notre électricité. Je n'entrerai pas
dans le débat des éoliennes, mon chef le fait à la période de questions.
Restons ciblés sur la question des gaz de schiste. Donc, M. le Président, pendant
qu'au Québec, depuis quelques années, il y a un moratoire de facto qui existe
concernant l'exploitation pleine et entière de notre potentiel énergétique des
gaz de schiste, ailleurs, on agit, et, ailleurs, c'est rentable.
Maintenant,
qu'est-ce qu'on fait au Québec? Parce que, je vous le disais et je vous le
rappelle : Il y a un élément essentiel, dans le développement de
nos ressources naturelles, c'est l'acceptation sociale. On sent que, depuis quelques années, le climat s'est détendu, il y a moins de
montées de lait, quand il est question de gaz de schiste, on voit que le temps
commence à faire son œuvre.
Et c'est pour ça, M. le Président, il y a deux
jours… En fait, c'est hier. Excusez, le temps file parfois. Comme je dis
souvent, quand on travaille sept jours par semaine, à un moment donné, on finit
par perdre les notions de temps. Mais ce n'est pas travailler, M. le Président,
c'est un mode de vie, la politique, c'est un plaisir. Alors, moi, je n'appelle
pas ça du travail, j'appelle ça du plaisir, j'appelle ça du bonheur. En plus,
on me paie pour faire ça. Ah, je ne vous dirais pas qu'on me paie trop, mais
quand même. Je l'aime beaucoup, mon travail.
Tout ça pour dire, M. le Président, que nous
avons déposé une motion ici, à l'Assemblée nationale, soutenue par l'opposition
officielle. Et, je tiens à le dire : Merci à l'opposition officielle de
nous soutenir dans cette démarche. Nous avons offert une motion qui, à mon
point de vue, est une porte de sortie d'avenir, est une sortie de secours tout
à fait honorable pour le gouvernement et pour tout le Québec. Je tiens à la
relire :
Que le ministre s'engage à adopter des règles
transitoires à court terme et à faire en sorte que, durant le moratoire
proposé, les études et les besoins de développement de connaissances
scientifiques de l'évaluation environnementale se poursuivent et que de
nouveaux forages soient autorisés à ces fins strictes.
Voilà, M. le Président, une proposition
positive, constructive, qui respecte le fait qu'actuellement au Québec il n'y a
pas de consensus social pour faire du développement à tout vent du gaz de
schiste, mais, quand même, on travaille afin de faire avancer le Québec dans le
bon sens.
Et je
m'explique. Nous avons un moratoire de facto au Québec. On le reconnaît, c'est
fait. Maintenant, qu'est-ce qu'on fait pendant ce temps-là? Est-ce qu'on
reste les bras croisés? Non. La proposition de la coalition, soutenue par
l'opposition officielle, est de dire : Eh bien, faisons des travaux
scientifiques rigoureux, sérieux, dans un territoire limité où, là,
l'industrie, les scientifiques, les professeurs et les groupes
environnementalistes pourront travailler ensemble pour voir comment exploiter
intelligemment le potentiel des gaz de schiste au Québec. Ça, M. le Président, c'est
ce qui s'appelle une position d'avenir. Ça, c'est ce qui s'appelle avoir une
vision à long terme. Ça, c'est ce qui s'appelle travailler pour l'avenir du
Québec. Parce que, oui, c'est vrai qu'il y a un potentiel actuel, oui, c'est
vrai qu'actuellement les gens ne sont pas prêts à accepter ce développement
majeur qui doit être fait. Alors, prenons le temps de le faire de la meilleure
façon qui soit, c'est-à-dire avec une approche scientifique.
Ça veut dire quoi, ça, M. le Président? Si, par
bonheur, le gouvernement soutient notre proposition… Nous avons fait la
proposition il y a deux jours en Chambre, l'opposition officielle était
d'accord avec nous, le gouvernement l'a refusée, c'est correct. Nous respectons
ça. C'est ça, la démocratie. Mais je rappelle qu'en gouvernement minoritaire il
faut essayer de trouver des terrains d'entente, tant d'un côté que de l'autre,
que nous, de notre côté, on va mettre de l'eau dans notre vin, que le
gouvernement doit le faire, même chose pour l'opposition officielle pour faire
avancer le Québec. On s'entend qu'au Québec on ne peut pas développer
actuellement le plein potentiel de notre gaz… de notre potentiel de gaz de
schiste parce qu'il n'y a pas d'acceptation sociale. Mais je pense que oui, on
est tous d'accord pour… qu'il faut continuer à faire des recherches
scientifiques là-dessus.
Notre proposition se veut réaliste et
responsable. Notre proposition mise sur l'avenir du Québec. Notre proposition
mise sur le fait qu'on doit développer notre potentiel de façon intelligente,
de façon responsable, de façon environnementalement acceptable, et, surtout,
socialement… qui va faire en sorte que, socialement, les gens vont se
dire : O.K., c'est beau, c'est bien fait, on est prêts à le faire, mais
graduellement.
Alors, M. le Président, la porte n'est pas
fermée. Nous sommes actuellement à l'étude de principe du projet de loi. Il n'y
a rien de fermé, on est toujours prêts à agir. De consentement, on peut tout
faire. Je tends la main au gouvernement pour qu'il se dise : O.K., c'est
vrai, nous sommes minoritaires. On aimerait peut-être aller… faire les choses
autrement. Mais nous reconnaissons que l'opposition est là, qu'en plus les deux
oppositions sont d'accord sur ce principe-là, c'est-à-dire : moratoire qui
existe, c'est beau, mais, en attendant, pendant que le moratoire est là, ce
qu'on dit : Faisons des recherches scientifiques pour développer notre
plein potentiel.
M. le Président, je pense que, vraiment, il
s'agit là d'une solution d'avenir prometteuse et porteuse pour notre développement
économique. Parce que, si, un jour, on est capables de développer correctement
notre potentiel énergétique du gaz de schiste, wow, ça, ça voudra dire que,
plutôt que de payer 2 milliards de dollars pour, entre autres, le gaz qui
nous vient de l'Alberta… mais on va l'investir ici, au Québec. Ça, ça veut dire
que, plutôt que d'acheter… plutôt que de voir que 8 % de nos besoins
énergétiques s'en vont en mazout lourd, qui est le mazout le plus polluant qui
soit, qui est l'énergie la plus polluante qui soit, bien, on va le réduire puis
on va le faire, à la place, avec du gaz qui va être produit au Québec, qui
vient de chez nous, qui va avoir des retombées pleines et entières au Québec,
plutôt que d'acheter du mazout qui nous vient de l'étranger et qui est
ultrapolluant.
Ça, ça veut dire aussi qu'on va s'inspirer de
l'expérience américaine, alors que Barack Obama, ce grand président si bien
apprécié par nos amis au Québec, ici, particulièrement les groupes
environnementalistes… vont se dire : Bien, voilà, si Barack Obama le fait
aux États-Unis depuis des années puis que le développement est bon puis que, à
ce que je sache, il n'y a pas eu beaucoup de… Comment on appelle ça, donc? J'ai
juste le mot en anglais, «sink», là. Voyons, quand on est dans la cuisine, là,
puis qu'on se lave les mains, là, bon…
Une voix : …
• (17 h 20) •
M.
Deltell :
Pardon? Le lavabo, voilà, qu'on ne verra pas de lavabo partir en feu, comme tout
le monde l'a vu sur YouTube, dans un film bien, bien célèbre, mais, à ce
moment-là, M. le Président, peut-être que les gens vont se dire : Bien,
coudon, oui, c'est vrai qu'il y a eu un lavabo qui a pris en feu, mais, depuis
ce temps-là, c'est des millions de lavabos, aux États-Unis, où on fait tout le
développement énergétique des gaz de schiste, où ça ne prend pas en feu. Bien, peut-être que ça, c'était une
erreur, puis qu'ailleurs on est capables de le faire correctement, peut-être.
Parce que, M. le Président, c'est comme si, demain matin, je dirais... je
disais, pardon : Bien, voyez-vous, il y a eu un accident d'avion à Laurier-Station il y a quelques heures à peine. Rien
de grave, me dit-on, il n'y a pas eu de mort, mais quand même, mais, comme il y a eu un accident
d'avion, on ne prendra plus l'avion. Bien non. Les accidents, ça arrive,
mais ce n'est pas parce qu'il y a eu un
accident qu'il va falloir tout arrêter. Même chose pour l'automobile, ce n'est
pas parce qu'on va faire un accident
d'automobile que plus jamais il ne faut conduire, bien non. Alors, oui, il y a
peut-être eu malheureusement des
choses qui ont été faites tout croche, au début de l'exploitation des gaz de
schiste, mais forceest d'admettre,
M. le Président, que ça fait des années que l'Amérique de Barack Obama
développe son potentiel de gaz de schiste,
puis c'est drôle, on n'en voit plus bien, bien, des lavabos qui pognent en feu,
comme on a vu dans le film l'autre fois.
Donc,
il y a un potentiel intéressant. Il y a une autonomie énergétique florissante
qui se dessine devant nous. Puis il faut reconnaître aussi, M. le
Président, que, si on est prêts à développer notre plein potentiel pétrolier
entre autres aux îles d'Anticosti avec exactement la même approche, la même
approche scientifique, c'est-à-dire la même approche industrielle, c'est-à-dire que l'exploration va se faire avec une
pression hydraulique comme le gaz de schiste, mais on va le faire pour
le pétrole... Si on le fait pour le pétrole à l'île d'Anticosti, on pourrait
peut-être le faire aussi pour le gaz de schiste sur la vallée du Saint-Laurent.
Donc,
M. le Président, il est temps d'agir de façon réaliste et responsable, de
prendre en compte le fait qu'au Québec encore le fruit n'est pas mûr,
comme aurait dit le premier ministre Charest, le fruit n'est pas mûr pour
actuellement faire du développement bout en
bout du Québec parce qu'en effet l'acceptation sociale n'est pas encore là. Le
climat s'est calmé. Il n'y a plus de
coup de gueule à gauche et à droite qui se fait de part et d'autre, pas
question de savoir s'il y a un côté pas fin. Est-ce que le gouvernement
libéral, avant, aurait pu mieux préparer la table? Peut-être. Est-ce que
l'industrie a fait ça tout croche, est arrivée avec ses grands sabots?
Peut-être. Est-ce que les groupes environnementalistes en ont beurré plus épais
que le client en demandait? Peut-être. Ça, c'est du passé. Regardons l'avenir.
Regardons l'avenir,
M. le Président, et moi, je vois un avenir prometteur avec le fait qu'on
respecte le fait qu'actuellement nous considérons qu'il n'y a pas une
acceptation sociale, mais qu'on est prêts à agir de façon scientifiquement
responsable. Donc, donnons-nous toutes les chances pour qu'ensemble on puisse
développer une façon responsable, réaliste,
sécuritaire… de développer notre potentiel du gaz de schiste pour enfin pouvoir
se débarrasser de l'achat qu'on fait
de l'extérieur du Québec, pour enfin pouvoir rêver qu'un jour ce n'est plus
nous qui allons recevoir de la
péréquation, mais peut-être même, nous, en donner. Ça, ce sera la véritable
indépendance économique du Québec, M.
le Président. La véritable indépendance économique du Québec va arriver le jour
où on arrêtera d'aller quémander de l'argent à des provinces qui, elles,
développent leur potentiel, puis nous autres, on dort sur le nôtre
actuellement. Alors, quand je vois mes amis
souverainistes, je leur dis : La vraie souveraineté va arriver le jour où
on va avoir l'indépendance économique et l'indépendance financière. Ça,
ça va être le premier pas vers la souveraineté.
Alors,
M. le Président, je crois sincèrement que notre proposition est celle de
l'avenir. L'opposition officielle, même
s'ils n'ont jamais été capables de prononcer le mot «moratoire», l'ont fait
hier. C'est la première fois que l'opposition officielle emploie le mot
«moratoire». Ils ont endossé notre proposition, notre résolution, notre motion,
qui avait en soi le mot «moratoire», le
grand pas a été fait. J'invite le gouvernement à saisir la main que nous lui
tendons pour pouvoir travailler ensemble pour l'avenir du Québec. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader de la deuxième
opposition et député de Chauveau. Je cède la parole maintenant à M. le député
de Robert-Baldwin.
M. Pierre Marsan
M.
Marsan :
Oui. À mon tour de vous remercier, M. le Président, et de vouloir prendre la
parole sur le projet de loi n° 37, loi interdisant certaines activités
destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schisme. Je
reprends les notes explicatives, M. le Président. C'est un «projet de loi [qui]
prévoit un moratoire pour interdire les forages,
les opérations de fracturation et les essais d'injectivité destinés à
rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste sur le territoire des municipalités situées principalement dans
les basses-terres du Saint-Laurent[, et] ce moratoire serait effectif
[à] l'entrée en vigueur d'une loi établissant de nouvelles règles pour la
recherche et l'exploitation des hydrocarbures
ou pour une période maximale de cinq ans. Le projet de loi attribue au gouvernement
le pouvoir d'étendre ce moratoire au territoire de municipalités dont
les limites sont contiguës à celles de municipalités déjà visées par le projet
de loi.
«Le
projet de loi prévoit par ailleurs la suspension des autorisations délivrées en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement et des permis de
forage, de modification ou de compression de puits délivrés en vertu de la Loi
sur les mines, à la date de l'entrée en vigueur du projet de loi, pour la réalisation
des activités qu'il interdit.
«Ce
projet de loi prévoit enfin des sanctions pénales applicables à
quiconque réalise une activité qu'il
interdit.»
Alors,
M. le Président, j'aimerais, d'entrée en matière de mon discours, vous parler
de cette loi interdisant certaines activités destinées à rechercher ou à
exploiter du gaz naturel dans le schisme. C'est un projet de loi qui formalise
le moratoire sur l'exploration et
l'exploitation des gaz de schiste au Québec, et en interdisant les forages, les
opérations de fracturation, et les essais d'injectivité destinés à la
recherche ou l'exploitation des gaz de schiste.
Vers la fin des
années 2007, une importante découverte de gaz naturel dans les schismes de de
la formation géologique du shale Utica,
situé dans la région des basses-terres du Saint-Laurent, s'est produite. Cette
annonce a créé un réel intérêt pour
l'exploration. Or, l'industrie du gaz de schisme au Québec est loin de faire
consensus, notamment depuis que de
nombreux reportages ont été diffusés sur cette industrie qui est bien implantée
aux États-Unis. Les préoccupations des citoyens sont grandes, et le
principe d'acceptabilité sociale n'est pas au rendez-vous.
Le dépôt de ce projet de
loi remplit un engagement électoral et concrétise la décision gouvernementale
prise le 6 février 2013 de confier au BAPE le mandat de mener une
consultation élargie qui va s'appuyer sur des études commandées dans le cadre de l'évaluation environnementale stratégique
sur le gaz de schiste. En passant, M. le Président, c'était cette étude qui avait été commandée par le
gouvernement du Parti libéral à l'époque. Rappelons que le gouvernement libéral avait aussi, en août 2010, confié un
mandat d'enquête et d'audiences publiques au BAPE sur le développement durable de l'industrie des gaz de schiste au Québec.
L'une des principales recommandations du rapport du BAPE était de mettre en place une étude d'environnement
stratégique. Le comité chargé de mener cette étude devait remettre son
rapport en 2013, en novembre 2013.
Rappelons que
la ministre des Ressources naturelles a déclaré qu'elle n'entrevoyait pas le
jour où des techniques permettront
l'exploitation séculaire… sécuritaire du gaz de schiste. Elle considère que
l'industrie du gaz de schiste n'est pas rentable à l'heure actuelle en raison du faible prix de l'énergie. Donc,
un moratoire ne nuit pas à l'économie du Québec. Si on fait la
comparaison entre ce que nous apprend la ministre des Ressources naturelles et
ce qui se passe aux États-Unis, eh bien, on
est bien loin du compte. On sait qu'aux États-Unis c'est un des moyens pour les
Américains d'arriver à avoir suffisamment d'énergie pour l'ensemble de
leur pays.
Le projet de
loi comprend huit articles, prévoit instaurer un moratoire jusqu'à l'entrée en
vigueur d'une loi sur les hydrocarbures
ou pour une période maximale de cinq ans. Par ailleurs, il prévoit la
suspension de toutes les autorisations déjà délivrées par le ministère
et prévoit que l'État ne paie aucune indemnité pour la suspension des permis
déjà émis. Et le moratoire ne s'applique pas au pétrole de schiste, ni à la
région de la Gaspésie, ni sur l'île d'Anticosti.
M. le Président, nous critiquons et nous
critiquons fortement la façon de faire quelque peu cavalière dont fait preuve le gouvernement péquiste pour faire adopter
le principe de ce projet de loi. Nous demandons, nous exigeons même des consultations sur ce projet de loi, mais des
consultations qui devraient, comme habituellement dans l'ensemble de nos
projets de loi, avoir lieu avant l'étude du principe du projet de loi.
Le projet de loi n° 37 a été présenté le
15 mai 2013, ça fait déjà six mois… ça va faire six mois demain, M.
le Président, par le ministre du
Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Seulement deux jours plus tard, nous avons soumis
une proposition de groupes au leader du gouvernement, le 17 mai 2013,
pour procéder à des consultations
particulières. Le leader du gouvernement ne nous a jamais indiqué qu'il n'était
pas de leur intention de procéder à des consultations particulières dans
le cadre de ce projet de loi. D'ailleurs, le leader du gouvernement a demandé
les disponibilités de notre porte-parole pour procéder aux consultations
pendant l'intersession d'été. Et nous n'avons jamais eu de retour d'appel
depuis ce temps.
• (17 h 30) •
Puis, coup de
théâtre, le gouvernement appelle l'adoption du principe du projet de loi
n° 37 sans procéder à des consultations
publiques. Cette façon de faire du Parti québécois, c'est-à-dire de refuser de
procéder à des consultations publiques sur un projet de loi d'une telle
importance, projet très important pour les régions touchées, va à l'encontre du
processus habituel de l'Assemblée nationale.
J'ai écouté
les collègues du parti ministériel nous dire que c'était suite au refus
d'adopter le principe du projet de loi
n° 43 sur les mines qu'on voulait agir de cette façon-là. M. le Président,
je pense qu'on devrait prendre modèle sur le projet de loi n° 43. Le projet de loi n° 43 nous a permis
d'avoir les consultations avant l'étude du principe ici même, en cette Chambre. Et ce que nous avons appris pendant
ces consultations, eh bien, c'est que quatre éléments très importants
ont été demandés par l'opposition
officielle, et la ministre des Ressources naturelles n'a jamais écouté les
demandes qui ont été faites. Je
voulais simplement vous les rappeler, M. le Président : Le dépôt
d'orientations gouvernementales claires sur les zones compatibles ou non compatibles favorisant le développement
responsable des ressources naturelles, l'abolition des droits de veto de la ministre concernant les
schémas d'aménagement et du développement des MRC qui délimiteront tout
territoire incompatible ou compatible avec l'activité minière,
l'assouplissement des exigences d'octroi du bail miner relativement à l'étude de faisabilité sur la transformation et à
l'entente de maximisation des retombées économiques, car ces mesures sont d'autres droits de veto de la
ministre et peuvent s'avérer onéreuses en plus d'entraîner des délais
considérables et avoir de lourdes
conséquences sur les décisions d'investissement qui se prendront. Enfin, dans
le projet de loi, puis c'est ce que
les gens ont dit, ils sont venus nous dire en commission parlementaire, en
consultations, c'est que la ministre avait trop de pouvoirs. Les minières pouvaient faire des investissements
importants, puis la ministre, une fois que les investissements sont
faits, elle pouvait changer d'idée. Et, de cette façon, bien, ces
investissements auraient pu être caducs.
L'inclusion des autochtones, c'est très important, M. le Président, dès le
début du processus de consultation, soit lors de demandes de permis d'exploration ou d'exploitation sur leur
territoire. Eh bien, je pense qu'on a toujours une dette envers les autochtones et je pense qu'ils
devraient être les premiers présents au chapitre et venir nous conseiller
avant de voter sur le principe d'un projet de loi.
Alors, c'est pour ces raisons, M. le Président,
que l'opposition officielle, qui... également avec la deuxième opposition, eh
bien, nous avons voté contre le principe du projet de loi n° 43. Du côté
ministériel, on nous reproche aujourd'hui
d'avoir fait ça, alors que, nous, ce que nous faisons, c'est que nous écoutons
les groupes lorsqu'ils viennent se présenter
devant nous. Nous écoutons ce qu'ils ont à dire et nous souhaitons par la
suite, au moment de l'étude du principe, eh bien, pouvoir dire au
gouvernement exactement qu'est-ce que les groupes ont retenu, ce qu'ils nous
ont dit et est-ce que c'est dans le projet de loi.
Ce n'est
rien, M. le Président, ce projet de loi concerne 43 MRC, une paroisse et
18 villes du Québec. Je voudrais vous
signaler quelques-unes des MRC assez importantes : la MRC d'Acton,
d'Arthabaska, de Bécancour, de Bellechasse, de Brome-Missisquoi — et je parlais un peu, dans l'antichambre,
avec le député de Brome-Missisquoi, qui, lui, aurait bien aimé écouter ce que sa MRC a à dire sur le
projet de loi n° 37 — les MRC
D'Autray, de Drummond, de Joliette, La Côte-de-Beaupré,
La Haute-Yamaska, La Jacques-Cartier, La Nouvelle-Beauce, L'Assomption, La
Vallée-du-Richelieu, Le Haut-Richelieu, L'Érable,
les Chevaux... Les Chenaux — MRC
des Chenaux — Les
Jardins-de-Napierville, Les Maskoutains, Les Moulins, Les Sources, Le
Val-Saint-François, Lotbinière, Marguerite-D'Youville, Maskinongé, Montcalm, Montmagny, Nicolet-Yamaska, Pierre-De
Saurel, Portneuf, Roussillon, Rouville, Sainte-Thérèse-De Blainville; et la paroisse de Notre-Dame-des-Anges, M. le Président; et les villes : Boucherville, Brossard, Côte-Saint-Luc, ville
de Hampstead, L'Ancienne-Lorette, Laval,
Lévis, Longueuil, Montréal — c'est
des endroits qu'on connaît bien, vous et moi, M. le Président — Montréal-Est, Montréal-Ouest, la ville de Mont-Royal, ville de
Québec, Saint-Augustin-de-Desmaures, Saint-Bruno-de-Montarville,
Saint-Lambert, Trois-Rivières et Westmount. Alors, ça aurait été extrêmement
important et intéressant d'écouter ce que ces villes auraient à nous dire sur
le projet de loi n° 37.
Ces gens,
qu'ils soient en faveur ou contre le projet de loi, ont pleinement le droit de
venir ici, à l'Assemblée nationale, pour faire entendre leurs points de vue. Il
est presque irresponsable, M. le Président, que le gouvernement, en
refusant des consultations publiques avant de procéder à l'adoption du principe
du projet de loi, fasse fi des opinions divergentes
que peut poser un projet de loi de cette envergure. Le projet de loi dont il
est question aujourd'hui aura, si adopté dans sa forme actuelle, de
grandes répercussions sur les régions concernées et aussi sur l'économie du
Québec. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement d'agir de façon
responsable et de se porter à l'écoute des Québécois et des acteurs du milieu
qui sont directement concernés par cet important projet de loi.
Habituellement, M. le Président, notre façon
habituelle de fonctionner ici, à l'Assemblée, eh bien, c'est conforme à nos principes d'entendre les groupes
avant de se prononcer sur un projet de loi. Les consultations publiques
sont essentielles et souvent l'outil par excellence
pour guider les parlementaires à se faire une opinion sur des enjeux de
société. Tantôt, je vous ai donné l'exemple du projet de loi n° 43 sur les
mines, alors c'est important d'entendre ce que les gens avaient à nous dire, ce que les autochtones, par exemple, avaient à
nous dire, et c'est pour ça qu'on a demandé à la ministre d'inclure dans
son projet de loi ce que les gens nous ont dit. Alors, de nouveau, nous
trouvons que c'est une difficulté vraiment importante. C'est un outil par
excellence, pour les parlementaires, qui leur permet de rejoindre la population,
d'écouter à peu près tout le monde; et je voudrais vous souligner que c'est le
devoir des parlementaires d'entendre ces groupes, ça fait partie de nos
responsabilités.
Quand on
examine le projet de loi n° 37, on constate une problématique importante
qui mérite d'être soulevée : ce projet
de loi exclut des régions du Québec qui pourront peut-être aussi viser, par ce
projet de loi… pourront être visées par ce projet de loi sur les gaz de schiste, et nous pensons aux îles
Anticosti et à la Gaspésie, par exemple. Le moratoire dont il est question dans le projet de loi n° 37
exclut le pétrole de schiste. Alors, ça aussi, c'est des questions qui
pourraient être posées, particulièrement au ministre, et ça serait
intéressant de voir les réponses à ce sujet-là.
Alors, M. le
Président, c'est simple, on déplore fortement l'absence d'écoute que ce
gouvernement a à l'égard des citoyens et des acteurs du milieu
directement concernés par le projet de loi. Le gouvernement péquiste manque clairement de cohérence dans les dossiers
d'exploration et d'exploitation des ressources naturelles. Les membres de
ce gouvernement ne cessent de se contredire
et d'entretenir la confusion. Ce gouvernement ne cesse de changer les
règles du jeu comme bon leur semble, et c'est inacceptable. En 2008, la
première ministre affirmait que les Québécois ont tout à gagner en mettant à
profit les gisements présents au large du golfe du Saint-Laurent. Elle en
rajoutait en disant que c'est désolant de voir le gouvernement précédent fermer
les yeux sur un tel potentiel. Alors, aujourd'hui, pourquoi le gouvernement du
Parti québécois ne veut pas écouter les gens avant de passer à l'étude du
projet de loi?
Nous réitérons que ça fait six mois que le
projet de loi est déposé et que ça fait six mois qu'on réclame du gouvernement des consultations publiques sur le
projet de loi n° 37. Faire fi de procéder à des consultations
publiques du projet de loi n° 37 est complètement irresponsable et est un
geste arrogant de la part de ce gouvernement péquiste minoritaire. Je voudrais
aussi souligner ce que mes collègues ont souligné avant moi : Le fait que
le gouvernement est minoritaire, il devrait se mettre aussi à l'écoute des
oppositions. J'ai été… J'ai fait partie d'un gouvernement qui était minoritaire — avec vous, M. le Président — et je pense que c'était vraiment quelque
chose de très important pour nous de
bien comprendre ce que les oppositions désiraient pour pouvoir former vraiment
une bonne entente qui reflétait ce que la population du Québec voulait,
et je pense qu'à travers ces moments, qui ne sont pas nécessairement faciles,
nous avons réussi à trouver un équilibre entre les différents partis
d'opposition.
M. le
Président, un moratoire sur l'exploration du gaz de schiste signifie que tous
les certificats délivrés seront suspendus
sans indemnité de l'État, ce qui engendrera une perte économique pour plusieurs
entreprises. On peut donc anticiper que certaines entreprises pourraient
avoir l'intention de quitter le Québec. Là aussi, ce serait intéressant d'écouter ce que les entreprises ont à nous dire.
Est-ce que c'est intéressant d'entendre les compagnies qui investissent
beaucoup d'argent dans le Québec? Alors, je pense que ça serait absolument
nécessaire.
• (17 h 40) •
Gouverner à coups de moratoires nuit grandement
au développement économique et à la création d'emplois et à la création de
richesse dont le Québec peut se priver. On le sait, les moratoires, c'est la
recette un peu miracle du gouvernement du
Parti québécois. Ça permet de ne pas prendre de décision et de gagner une
période de temps. La décision de ce gouvernement d'imposer un moratoire
sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, tout comme celle d'abandonner les projets de minicentrales, est une
décision qui… finalement, c'est une décision idéologique, dogmatique et
inacceptable.
M. le
Président, nous allons réitérer notre position, celle que nous tenons depuis le
début des travaux entourant l'Évaluation
environnementale stratégique sur l'industrie des gaz de schiste que le
gouvernement libéral a mis en place. Il serait important et intéressant
d'avoir ces résultats de ces études. Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas
attendre… parce qu'on sait qu'ils sont
terminés dans le mois de novembre. On est dans le mois de novembre, on est à
quelques jours près. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas connaître le
contenu de ces études? Je pense que ce serait très important si ces études
pouvaient être connues au moment où nous étudierons le projet de loi au niveau
de son principe.
On ne connaît pas bien aussi les
compromis qui pourraient être faits quant à la sécurité et à la santé des
citoyens et quant à l'environnement. Nous
avons toujours soutenu que la mise en valeur de notre pétrole et notre gaz
naturel devait se faire selon les plus hauts standards, tant sur le plan
social que sur le plan environnemental, sans quoi il n'y aurait pas d'exploitation. Pendant la durée complète de
l'étude sur l'environnement stratégique sur le gaz de schiste, nous
étions dans une phase d'acquisition de connaissances, et aucun puits n'était
exploité au Québec, et je pense que c'était vraiment important. La main gauche
disait… faisait ce que la main droite avait dit.
Alors,
M. le Président, pour toutes ces
raisons, vous allez comprendre que je fais partie d'une équipe qui
souhaite consulter les gens, les gens qui
sont impliqués dans le développement du gaz
de schiste. C'est une nouvelle
technologie que nous devons apprendre à maîtriser, et c'est pour ça que nous
préférons, nous souhaitons, nous demandons et nous exigeons qu'il y ait des
consultations préliminaires avant de passer à l'étude du principe du projet de
loi n° 37. Je vous remercie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Robert-Baldwin, pour cette intervention. Je cède la parole maintenant
à M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Merci, M. le Président. Écoutez, je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais, il me
semble, M. le Président, on n'est pas beaucoup dans cette salle. Je pense que
le quorum, ce serait à demander.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, qu'on appelle les députés.
• (17 h 43 — 17
h 46) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) :
Alors, l'Assemblée reprend ses travaux, et je
cède la parole maintenant à M. le député de Vimont pour la suite de son
intervention.
M. Jean Rousselle
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. M. le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole dans
ce débat sur l'adoption du principe
du projet de loi n° 37, loi
interdisant certaines activités destinées à la recherche ou à exploiter
du gaz naturel dans le schiste.
D'entrée
de jeu, je dois vous faire part de mon malaise devant la façon de procéder du
gouvernement. Moi, comme député de
Vimont, j'ai l'habitude d'aller voir ma population, de les consulter. Puis ça,
j'ai fait des consultations que ça soit au niveau Mourir dans la
dignité, au niveau de la charte, au niveau... Je pense que c'est important. On
est comme les représentants... on n'est pas
comme, on est les représentants de cette population-là. Cette population-là
nous a fait confiance, ils nous font confiance, et je pense que c'est
important de pouvoir les écouter.
La semaine dernière,
lors de la présentation du projet de loi n° 60, le ministre a déclaré
qu'il allait de soi qu'il y aurait des
consultations auprès d'un large éventail de groupes, et ça, c'est normal, tu
veux consulter ton monde, tu veux savoir
comment qu'ils pensent. Il est donc stupéfiant de constater qu'il y a deux
poids, deux mesures dans ce gouvernement. C'est pour ça qu'en toute
logique je souhaite que le gouvernement tienne des consultations sur ce projet
de loi. Ça fait partie du jeu de la démocratie.
Moi,
je ne viens pas du milieu du gaz de schiste. Ce n'est vraiment pas mon milieu
de travail. Moi, je suis un ancien policier
qui a travaillé aux Nations unies, un gars qui a toujours été bénévole de sa
vie. Mais je ne connais rien là-dedans, dans le gaz, comprenez-vous, là?
Ce n'est pas mon domaine pantoute. Et je pense que c'est important d'avoir ces consultations-là pour en apprendre. Je
pense que plus de gens qu'on va consulter, plus on va en apprendre, plus
qu'on va pouvoir être éclairés à ce moment-là sur les votes.
C'est
comme acheter une auto. Tu achètes une auto... Parce que, là, on demande de
voter avant les consultations, mais
là c'est comme acheter une auto et après ça, une fois qu'elle est achetée, on
va s'informer, voir : Bien, cette auto-là, on va appeler, là, comme les... Protégez-vous,
on va appeler nos assurances voir comment ça coûte. On va voir le
garagiste : J'ai-tu fait un bon achat? Je pense qu'il faut faire ça avant,
et je pense que ça, ça fait partie des consultations. Donc, c'est pour ça que
je pense que c'est important de consulter et de voir qu'est-ce qu'on s'enligne
comme projet.
Je vais commencer par
faire un rappel des événements. Le projet de loi n° 37 a été présenté le
15 mai 2013 par le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la
Faune et des Parcs. Deux jours plus tard, soit le 17 mai, nous avons soumis une proposition de groupes à entendre en
consultations particulières au leader du gouvernement. Le leader ne nous
a jamais avisés qu'il n'aurait pas... qu'il n'avait pas l'intention de procéder
à des consultations particulières. En fait,
il nous a même demandé nos disponibilités pour procéder aux consultations
pendant l'intersession de cet été. Nous n'avons jamais eu de retour à ce
sujet : silence radio.
• (17 h 50) •
Quelques
mois plus tard, le gouvernement appelle tout à coup l'adoption du principe sans
même avoir procédé à des
consultations particulières. Cette façon de faire, pour un projet de loi d'une
grande importance, va à l'encontre du processus habituel de l'Assemblée
nationale du Québec. Je pense que, quelque part, on oublie qu'on est dans un gouvernement minoritaire. D'ailleurs, mes
collègues de Soulanges... et mon collègue, ici, de Chauveau l'a
mentionné. Je pense que la population nous a
envoyé un message, a envoyé des gens pour les représenter, et de couleurs
différentes, tu sais : CAQ, PQ, libéral, et je pense que la population
s'attend, quelque part, qu'on puisse travailler ensemble. Mais ça prend de la consultation. On vous demande la
consultation. On est plus nombreux, sur ce côté-ci, on le demande, mais…
en tout cas.
Il
faut savoir que ce projet de loi concerne aussi 33 municipalités
régionales de comté, une municipalité et 18 villes du Québec, que ces
intervenants… Puis, en passant, là, quand je parle de villes, et tout, là, il y
a des nouveaux maires là-dedans,
là, tous des nouveaux maires qui arrivent, qu'eux autres, là, il va arriver
quelque chose? Mais, non, ils n'ont pas été consultés. Je pense que ce serait important, par respect, par… dû au
fait que ces maires-là, justement, ils font partie… Eux aussi, ils sont
élus, représentent la population. Je pense que ce serait peut-être intéressant
de les consulter avant d'avoir un vote, et
ça, que ces intervenants soient d'accord ou non avec ce projet, hein? Parce que
c'est ça, la démocratie. Ils ont le
droit de vote, de venir ici, à Québec, et faire entendre leurs points de vue.
Ça, c'est irresponsable; en démocratie, on ne peut… fi des opinions
divergentes sur un projet de loi de cette envergure.
Ce
projet de loi, s'il est adopté dans sa forme actuelle, aura de grandes
répercussions sur les régions concernées et aussi sur l'économie du
Québec. Voilà pourquoi le gouvernement doit agir de façon démocratique et
responsable en acceptant d'entendre les Québécois et les acteurs concernés par
ce projet de loi. La façon de faire habituelle ici, dans cette enceinte, est
d'entendre les groupes lors des consultations générales ou particulières sur le
projet de loi étudié par les élus. Les
consultations publiques sont essentielles, et c'est l'outil par excellence pour
guider les parlementaires afin qu'ils
puissent se faire une opinion éclairée sur les enjeux de notre société. Et
c'est ça que je vous disais tantôt, je ne viens pas de ce milieu-là et je pense qu'il y a bon nombre de personnes ici
qui ne viennent pas de ce milieu-là et… Puis d'ailleurs, ma consoeur de Mille-Îles le mentionnait, je pense
que c'est important, dû au fait qu'on vient de milieux différents, de formations différentes, de pouvoir justement se
baser sur des gens qui connaissent ça, donc des gens, des associations,
des maires qui vont pouvoir venir nous dire leurs préoccupations dans cette
enceinte, puis on va pouvoir justement s'en faire une idée plus éclairée.
C'est
aussi l'outil par excellence pour rejoindre la population et l'écouter, ce
qu'elle a à dire, sur une proposition législative.
On est là pour les écouter, cette population-là, je pense que c'est important.
C'est le devoir des parlementaires d'entendre
les différentes prises de position avant de procéder à l'adoption du principe
d'un projet de loi. Faire le contraire, soit la manière du PQ, est
irrespectueux et complètement illogique.
Quand
on examine ce projet de loi, on constate qu'il y a matière à questionnement. Ce
projet de loi exclut des régions du
Québec qui pourraient aussi être visées par ce projet de loi sur les gaz de
schiste, comme par exemple Anticosti et/ou la Gaspésie. Le moratoire
dont il est question dans ce projet de loi exclut le pétrole de schiste. C'est
pourquoi je déplore et me questionne sur
cette politique de moratoire du PQ qui semble être à géométrie variable; ça,
d'ailleurs, on le voit dans plusieurs
lois ici. Ces moratoires sont néfastes pour l'économie du Québec et créent un
climat d'incertitude, qui est loin d'être le modèle de développement
économique efficace.
M.
le Président, nous déplorons fortement
l'absence d'écoute de la part de ce gouvernement envers les citoyens et les intervenants du
milieu concernés par le projet de loi n° 37.
Je vais maintenant
parler de notre position, qui est celle que nous tenons depuis le début des
travaux entourant l'Évaluation environnementale stratégique sur l'industrie des gaz de
schiste. Notre position a toujours été très claire et cohérente :
attendre la fin de l'étude environnementale stratégique avant de prendre des
décisions quant à l'exploitation et…
l'exploitation du gaz de schiste. Je pense que c'est comme correct et normal,
on va attendre l'étude avant de prendre des décisions. D'ailleurs,
l'étude, elle s'en vient bientôt. Donc, je ne pense pas qu'une couple de
semaines ou de mois va changer des choses.
Pour
notre formation politique, le développement de la filière pétrolière et gazière doit
s'effectuer selon des normes environnementales optimales et en
respectant nos lois et nos règlements. Nous avons toujours soutenu que la mise
en valeur de notre pétrole et de notre gaz
naturel devait se faire selon les plus hauts standards, tant sur le plan social
que sur le plan environnemental, sans quoi il n'y aura pas
d'exploitation, aucun compromis dans la… quant à la sécurité et à la santé des
citoyens et quant à l'environnement. L'étude environnementale stratégique
allait être décisive et allait nous permettre
de prendre une décision éclairée, car nous allions alors avoir tous les
éléments en main pour décider si nous allions de l'avant avec
l'exploitation et l'exploration des gaz de schiste au Québec.
Pendant
la durée complète de l'étude environnementale stratégique sur le gaz de schiste, nous étions dans une phase d'acquisition
de connaissances, et aucun puits n'était en exploitation au Québec. Pour ce qui est des activités d'exploration dans le golfe du Saint-Laurent, nous avons toujours
été clairs : nous voulions attendre la fin de l'Évaluation environnementale stratégique, qui allait nous éclairer sur la
faisabilité des activités d'exploration et d'exploitation. À l'aboutissement de ce processus, nous avions la certitude que les activités
d'exploration et d'exploitation pouvaient se réaliser selon les
meilleurs principes de développement durable, ce concept... Avec l'accord de la
population, nous allions déterminer s'il était envisageable d'aller de l'avant.
Dans un dossier aussi
complexe, nous devons nous en remettre à la science avant de permettre… avant
de prendre une décision à savoir si nous
allons de l'avant ou non avec l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Il faut, quelque part, qu'il y ait des scientifiques ou des
gens de cet ordre qui viennent nous éclairer. Je pense qu'on ne peut pas passer
à côté de ça.
Le
gouvernement péquiste manque de cohérence dans le dossier de
l'exploration et de l'exploitation des ressources naturelles. Les
membres de ce gouvernement ne cessent de se contredire et d'entretenir la
confusion, et ça, je peux vous dire, au
niveau du milieu des affaires, ce n'est pas trop bon. C'est un cafouillage
additionnel qui a pour conséquence de semer la confusion.
Un
moratoire sur l'exploration du gaz de
schiste signifie que tous les
certificats délivrés seront suspendus sans indemnité de l'État, ce qui
engendrera une perte économique pour plusieurs entreprises. On peut donc
anticiper que certaines entreprises vont quitter le Québec. Après les mines,
c'est ça, je veux dire...
Gouverner
à coups de moratoires nuit grandement au développement économique, à la création d'emplois et la création
de richesse dont le Québec ne peut se priver. La décision de ce gouvernement
d'imposer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste,
tout comme celle d'abandonner les projets de minicentrales, est une décision idéologique et dogmatique inacceptable.
Mais c'était prévisible, hein, connaissant l'aversion envers les gaz de
schiste de certains ministres ou d'ex-ministres.
Le gouvernement péquiste s'apprête à
autoriser la fracturation hydraulique sur l'île Anticosti, sans attendre le
rapport de l'étude environnementale stratégique, et ce, même si l'inspection
des puits...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Vimont, compte
tenu de l'heure, je vais devoir ajourner le débat sur l'adoption de principe du projet de loi
n° 37, mais tout en vous demandant : Avez-vous terminé votre
intervention ou vous avez l'intention de la poursuivre lors des reprises des
travaux de l'Assemblée sur ce... Vous allez la reprendre? Très bien.
Alors, je vais
suspendre les travaux de l'Assemblée quelques instants afin de pouvoir procéder
aux débats de fin de séance.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise à 18 h 1)
Débats de fin de séance
Soutien aux librairies indépendantes
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder aux deux débats de fin de séance. Le premier débat se fera
entre Mme la députée de l'Acadie et M. le ministre de la Culture et des Communications concernant
l'inaction du gouvernement péquiste qui met en péril la survie des
librairies indépendantes. Alors, Mme la députée de l'Acadie, je vous cède la
parole pour 10 minutes... cinq minutes.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole en cette
Chambre à la fin de la journée, mais, à la suite de la période de questions de
ce matin, question... Et j'ai posé, ce matin, des questions très importantes concernant la question du livre, j'ai
posé des questions très précises au ministre de la Culture, et
malheureusement il n'y a pas eu de réponse.
La
mobilisation dans le milieu du livre s'intensifie depuis quelques semaines
parce que ce gouvernement demeure silencieux sur ses intentions à la
suite de la commission parlementaire qui s'est déroulée en août et en
septembre. Le ministre disait vouloir entendre toutes les parties, avoir tous
les éléments en main, et on le comprenait. Ce n'est pas un sujet simple.
Mais maintenant le
temps est venu d'agir. Le cri du coeur ne semble pas être entendu, cependant.
La pression augmente. Récemment, le mouvement Sauvons les livres est né.
L'écrivain Michel Tremblay et son éditeur se sont braqués devant les grandes surfaces; on l'a vu dans le journal la semaine dernière… la fin de semaine dernière, de samedi dernier. Et, mardi,
une manifestation on ne peut plus significative s'est déroulée devant la Grande
Bibliothèque de Montréal. La scène parlait d'elle-même : des
écrivains avec des livres à leurs pieds, et ces livres étaient recouverts d'un
linceul. Il y a eu une lecture publique
entrecoupée de silences symbolisant ainsi une littérature qui pourrait
s'effacer, qui pourrait disparaître.
On a également lu le très beau poème de Paul Verlaine,Chanson d'automne, lui aussi entrecoupé de silences. Je vous lis
un extrait de ce poème :
«Tout suffocant
Et
blême, quand
Sonne
l'heure,
Je me souviens
Des
jours anciens
Et
je pleure.»
M. le Président, les
librairies indépendantes vivent un drame terrible. C'est la mort lente, et ce gouvernement
demeure insensible. Je citerai Gabriel Nadeau-Dubois, qui pourtant n'est pas
toujours notre ami, qui a publié ce matin
dans Le Huffington Post un long papier, que je cite : «"Culture",
"patrimoine", "histoire", "identité" : depuis près de trois mois, le gouvernement du Parti
québécois se présente comme le champion de l'identité québécoise et de son patrimoine
historique. "Affirmons-nous!", claironnent ses ministres sur toutes les
tribunes. Pendant ce temps, le milieu du livre[, lui,]
crie au secours. Des appels qui, pour le moment, [demeurent] sans réponse. [Entre-temps,] la fermeté du PQ dans le dossier de la "charte"
et sa tergiversation dans celui du prix
réglementé du livre, le contraste est frappant.» Fin de la citation.
M. le Président
, la
question
est simple : Quelles sont
les mesures concrètes que le
gouvernement
entend
prendre pour
sauver les librairies indépendantes de l'hécatombe? Pourquoi ce silence?
N'a-t-il pas, le
ministre
, tous les
éléments en main? A-t-il rencontré la
première ministre
sur cette importante
question
? A-t-il rencontré le
ministre des Finances
? A-t-il rencontré le président du
Conseil du trésor, la ministre
du Développement économique?
Le ministre, dans les seules
réponses qu'il donne, essaie, de façon bien
maladroite, de rejeter le blâme sur les
autres. Je lui rappelle qu'il est aux commandes de
ce ministère depuis maintenant 14 mois.
C'est lui qui a la responsabilité de défendre ces dossiers à la table du
Conseil des ministres. Le milieu attend du leadership de sa part. Je peux vous le dire, M. le Président : Le milieu est
extrêmement déçu. Je reçois de nombreux messages, je reçois de nombreux
appels, je reçois de nombreux commentaires au sujet de ce leadership qui n'est
pas.
Ce secteur du livre, M. le Président,
génère 790 millions de dollars, 12 000 personnes en dépendent. M. le Président, la question est simple : Qu'attend le ministre pour annoncer des mesures
concrètes? Quel message le ministre a-t-il pour les gens du milieu du
livre, pour ces librairies indépendantes qui ferment les unes après les autres?
Quel message a-t-il pour les écrivains, ceux qui écrivent des romans, ceux qui
écrivent de la poésie, ceux qui n'ont pas la possibilité d'être ce qu'on
appelle des grands vendeurs? Quel est le message qu'il envoie? C'est très
important, M. le Président, c'est très sérieux, et le cri
d'alarme est très puissant. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de l'Acadie.
M. le ministre de la Culture, vous disposez d'un temps de parole de cinq
minutes.
M. Maka Kotto
M.
Kotto : Merci, M. le Président. Je suis heureux de participer à
ce débat de fin de séance et de répondre à la question de la députée de l'Acadie puisque c'est la première qu'elle me pose depuis qu'elle est critique en
matière de culture.
Je
suis par contre très surpris de la précipitation qu'elle inspire
à vouloir que je règle le dossier du livre, parce qu'elle
a été, elle, pendant cinq ans… Elle disait que j'y suis depuis 14 mois; cinq
ans, ça équivaut à 120 mois. Alors, elle y était pendant cinq ans
et elle n'a rien fait pour aider les librairies indépendantes, qui, depuis
2011, donnaient ces signaux inquiétants
d'effondrement. Oui, M. le Président,
ces librairies indépendantes vivent des moments difficiles, et ce,
plusieurs années. Ces moments difficiles,
elles les vivaient depuis qu'elle était en poste, je le disais, mais son
immobilisme était évidemment questionnable, sauf qu'elle ne se
questionnait pas elle-même relativement au destin de ces librairies, comme elle
le fait à mon endroit aujourd'hui.
Cela
étant, je suis très conscient que des gestes doivent être posés pour venir en
aide à ces librairies qui nousassurent
une bibliodiversité et un accès à la littérature partout sur le territoire du
Québec. Au Parti québécois, lors de la dernière campagne électorale,
nous avions pris un engagement qui était à l'effet de tenir une commission
parlementaire pour entendre les intervenants
concernant le prix du livre ou plutôt, devrais-je dire, les rabais accordés sur
les livres. Nous avons respecté notre engagement à l'intérieur de la
première année de notre mandat, et j'en suis fier. Au début de cette commission
parlementaire, je m'étais engagé à apporter des solutions avant Noël et, M. le
Président, je vous annonce que — à moins que je ne sache pas compter — il
reste 40 jours avant Noël.
Enfin,
je pourrais également me référer aux propos de la ministre, propos rapportés
par un journal hier, le journal le
Métro, à l'effet qu'elle m'offrait sa collaboration dans l'éventualité où
il y aurait un projet de loi de déposé. J'ose espérer que c'est la
position de l'ensemble de son aile parlementaire, mais je prends la main tendue
avec joie. Et je voudrais également la
rassurer en lui disant qu'il n'y a pas de crainte à avoir, c'est un dossier qui
nous tient à cœur, et nous n'allons pas lésiner là-dessus, et nous y
investissons, mes collègues et moi-même, temps et énergie pour apporter une
réponse équilibrée, structurante et porteuse. Merci, M. le Président.
• (18 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le ministre. Réplique de
deux minutes, Mme la députée.
Mme Christine St-Pierre (réplique)
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. C'est, bien sûr,
la marque de commerce de ce gouvernement, c'est-à-dire
de lancer de la boue aux autres. Le ministre pourrait peut-être aller relire le
mémoire que j'ai présenté au Conseil des ministres et peut-être que cela
pourrait l'éclairer.
M. le Président, des mesures concrètes sont attendues. Je rappelle au ministre
que, s'il veut déposer un projet
de loi… s'il voulait déposer un projet
de loi et que ce projet de loi puisse être adopté, M. le
Président, on peut peut-être lui rappeler que la date limite, je pense, pour déposer des projets de loi, c'était aujourd'hui; et il y
a eu plusieurs projets de loi qui ont été déposés. Comment
se fait-il qu'il n'a pas déposé de projet de loi? Que va-t-il dire — j'aimerais
bien que le président du Conseil du trésor me respecte, M. le Président — que
va-t-il dire au Salon du livre de Montréal qui va s'ouvrir dans quelques jours?
Que va-t-il leur annoncer? Quelles sont les mesures concrètes qu'il va leur
annoncer?
Il
faut que le ministre, M. le
Président, sache que la pression est
énorme. Il doit comprendre que cet engagement de la commission parlementaire, la commission
parlementaire qu'il a tenue… Et il a
entendu tous les intervenants. Tous les intervenants sont venus lui dire à quel point… intervenants du milieu du livre, sont venus lui dire à quel point il fallait
que le gouvernement fasse son lit sur cette décision, il fallait que le gouvernement
prenne une décision.
Je
lui ai offert, évidemment, ma collaboration dans ce dossier parce que c'est un dossier qui
me tient à cœur. Alors, si le ministre a l'intention de déposer un projet
de loi, je ne sais pas si c'est l'annonce qu'il fait, s'il a l'intention de
déposer un projet de loi, mais nous allons le lire avec beaucoup, beaucoup
d'intérêt. Nous allons travailler à sa bonification, s'il le faut. Nous allons,
évidemment, tenir des audiences pour entendre…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, je vous remercie, Mme la
députée de l'Acadie.
Actions pour combler le déficit actuariel
du Régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics
Nous
allons maintenant passer au deuxième débat, entre M. le député de Verdun et M.
le ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président
du Conseil du trésor, concernant le déficit actuariel du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics. Alors, M. le député de Verdun, je vous cède la parole pour cinq
minutes.
M.
Henri-François Gautrin
M.
Gautrin : Je vous remercie, M. le Président. Et, s'il y a
un domaine où je crois qu'on doit avoir le moins de partisanerie
possible, c'est probablement le domaine des régimes de pension et des régimes
des pensions de nos employés. J'ai pris
l'exemple, actuellement, du RREGOP, j'aurais pu parfaitement prendre l'exemple du RRPE, le régime du personnel cadre, ou
d'autres régimes qui sont administrés par la CARRA.
La situation aujourd'hui, je vous la dis globalement,
elle est assez préoccupante lorsqu'on voit que le déficit actuariel est à peu
près de 2 640 000 000 $. Il ne faut pas non plus s'énerver
trop sur les chiffres, parce qu'il faut les relativiser
lorsqu'on parle de fonds de pension et on parle de sommes extrêmement
importantes. Donc, il y a possibilité de corriger la situation. On n'est
pas dans une situation qui est une situation totalement d'impasse.
M. le Président, à l'heure actuelle, il faut que
vous soyez conscient, dans l'étude qui a été faite par le rapport D'Amours, on avait exclu, en quelque sorte, les
régimes publics du rapport D'Amours. Donc on a déjà, à l'intérieur du régime public, actuellement, le principe que les
déficits comme tels… les déficits sont partagés entre employés et partie
patronale sur une base d'à peu près de 50-50, tel que suggère actuellement le
rapport D'Amours.
La situation
actuelle, si on regarde actuellement qu'est-ce qui s'est passé dans le passé,
c'est qu'il y a eu — et si on peut regarder… je ne voudrais pas
le détailler avec vous, M. le Président, mais ceux que ça intéresse peuvent le reprendre — essentiellement des variations dans les
hypothèses actuarielles par rapport au rendement, actuellement, des
caisses. Et il faut être conscient que la photographie qu'on prend,
actuellement, des caisses est faite à la fin de 2011. Peut-être qu'elle serait
différente en 2012 et en 2013. Vous savez que les rendements boursiers ont été
meilleurs en 2012 et en 2013, premièrement.
Deuxièmement, à l'heure actuelle, on demande une
augmentation importante, à l'heure actuelle, du taux de cotisation, de passer de 6,59 % du taux de cotisation des employés
à ce qui est suggéré, un taux de cotisation de 7,60 %, pour les services courants, plus une provision,
pour combler le déficit, actuellement, sur une période de 15 ans, de
0,42 %. C'est-à-dire, de fait, si vous…
de facto, à l'heure actuelle, d'augmenter la cotisation nécessaire, ça devrait
être de 8,42 %.
Alors, M. le
Président, je voudrais plaider ici auprès du gouvernement de ne pas… parce
qu'on peut avoir tendance d'espérer
que ça va se corriger ou… de ne pas prendre cette situation à la légère. Il
devrait probablement assez rapidement rouvrir des négociations avec les
employés du gouvernement pour faire face, en quelque sorte, à cette nécessaire
augmentation des cotisations, éventuellement, premièrement.
Deuxième
élément, si vous me permettez, je pense qu'il est important de suivre avec
beaucoup plus de précision que ce qui… de ce qui est la coutume actuellement…
On fait une évaluation actuarielle à peu près aux trois ans, actuellement, dans
les régimes gouvernementaux. Je crois… Compte tenu de la situation, on devrait
peut-être en faire annuellement, ou éventuellement je lui suggérerais de
pouvoir les faire à des périodes plus courtes, de manière à pouvoir s'assurer de voir comment évoluent,
actuellement, les régimes de pension gouvernementaux, M. le
Président. Alors, c'est l'objectif, actuellement, de mon intervention.
La question que j'avais posée, j'avais utilisé
le terme «stabiliser», c'est-à-dire : Quelle est la démarche qu'un gouvernement peut faire, actuellement, pour
stabiliser, disons, ce glissement qu'on voit dans les régimes publics de
pension? Alors, moi, ce que je suggère très
fortement, à l'heure actuelle, au président du Conseil du trésor… et je
comprends qu'on ne peut pas changer la situation du jour au lendemain,
mais qu'il puisse en être… un, être conscient de la situation, deux, être en mesure assez rapidement
d'entreprendre des discussions avec les parties syndicales, c'est-à-dire les
parties qui sont directement concernées, et ça touche le RREGOP, mais ça touche
aussi… d'autres régimes de pension qui sont touchés,
et, trois, à mon sens, qu'il faut qu'on suive avec extrêmement de précision
l'évolution de ces régimes, c'est-à-dire qu'on soit en mesure de faire
des évaluations actuarielles dans une fréquence qui soit plus courte que la
fréquence de trois ans, qui est celle qui est actuellement celle de la loi.
Alors,
l'objectif qu'on avait en posant cette question, M. le Président, à
l'heure actuelle, ce que je voulais avoir du président du Conseil du trésor, c'est, un, le sensibiliser et, deux,
avoir quels étaient les éléments qui peuvent être pris...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le député de
Verdun. M. le président du Conseil du trésor.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M.
le Président. À cette heure, je serai plutôt bref, pour différentes raisons, et
ce n'est sûrement pas à cause de
l'importance du sujet qui est soulevé par mon collègue, mais lui dire
simplement que ce qu'il mentionne, et
le sujet pour lequel il a un intérêt marqué, est effectivement d'une importance
vitale pour ceux et celles qui participent
à ce régime. Mais je vous dirais que les évaluations actuarielles auxquelles
nous sommes confrontés actuellement ont des conséquences, effectivement,
sur les grands équilibres du gouvernement. Donc, nous avons intérêt à nous sentir tous concernés par ces questions, parce
que, si elles ne nous intéressent pas, je peux vous dire que ces
questions ont un impact sur la réalité budgétaire. Bien que ces régimes soient
somme toute en bonne santé, il reste que l'ampleur des sommes qui y sont
consacrées et les évaluations actuarielles ont une conséquence sur les choix
budgétaires que nous devons faire.
Effectivement, le député mentionnait plusieurs
questions qui doivent être soulevées à court terme, soit la… peut-être le délai
dans lequel ces évaluations actuarielles se font. Actuellement, nous sommes
confrontés… pas confrontés,
nous constatons, heureusement, que l'espérance de vie augmente pour tout le
monde, donc c'est une bonne chose.
Mais cette… les évaluations constatent qu'actuellement on parle même de délais
importants qui sont ajoutés entre deux évaluations actuarielles, qui ont
un impact, eux, important sur la santé financière de nos régimes. Donc, à
partir de cela… Et des ententes qui ont été
conclues antérieurement par le gouvernement, qui prévoient évidemment des
plafonds quant à la participation des
employés, font en sorte qu'ils font reposer sur le gouvernement des
conséquences très importantes.
Donc, à ce moment-ci,
nous aurons à ouvrir ce débat, puis je suis bien content que le député le
fasse. Le cadre que nous avons actuellement ne permet pas d'aller en
profondeur sur les conséquences, les choix, les responsabilités et les solutions qui peuvent être mises de l'avant
pour régler ces problèmes. Donc, ce que j'invite le député, c'est nous
faire connaître, effectivement, de quelle
façon il souhaite les aborder. Nous serons… On a tout intérêt à être
transparents face à ces réalités et à
voir de quelle façon nous pouvons y trouver des solutions qui seront à
l'avantage des employés, de ceux et celles
qui les gèrent mais aussi et surtout de nos contribuables, qui paient de leurs
impôts les grands équilibres gouvernementaux, donc, et budgétaires.
Donc, ce que
je souhaite, c'est effectivement que nos partenaires au niveau de la fonction
publique aient la même préoccupation que nous avons actuellement, que
j'ai, que le député a, et qu'ils font partie de la solution. Donc, si eux-mêmes constatent qu'ils doivent revoir
certains cadres d'analyse et de
discussion qu'il y avait eu antérieurement, nous sommes ouverts aux propositions. Si le fardeau, d'ailleurs, auprès des
employés avait été trop important, nous aurions eu tendance, effectivement, à en tenir compte, peu importe la nature des
ententes. À l'inverse, si le fardeau envers les finances publiques… ils sont d'une importance trop grande, je pense
que nous avons intérêt, tous ensemble, à revoir ces paramètres.
Donc, j'aurai sûrement l'occasion, dans les
prochains mois, à en discuter avec mes collègues ici, à cette Assemblée,
ou ailleurs, pour faire en sorte que… et sans ameuter
personne, mais que nous fassions face à cette réalité avec sérénité,
transparence et dans un esprit d'y trouver une solution commune.
• (18 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le ministre et président du Conseil du trésor. Deux
minutes de réplique, M. le député de Verdun.
M.
Henri-François Gautrin (réplique)
M.
Gautrin : Alors, je remercie le président du Conseil du trésor de son ouverture, actuellement, sur cette question.
Il y a
deux choses qu'il ne faudrait pas faire, et souvent certains gouvernements... Et je ne voudrais pas en donner la couleur, parce que je
reconnais qu'il y a certaines choses qui se sont passées aussi lorsque notre formation
politique était de l'autre côté, à la place
de ce... où ils siègent. Il ne faut
pas, à l'heure actuelle, minimiser
l'importance du problème et attendre
qu'il va se régler automatiquement, parce qu'autrement on va finir par
accumuler, en quelque sorte, des situations de plus en plus problématiques. Il est clair que, la situation, à très
court terme, on va continuer à la vivre à très court terme si on ne fait
rien, mais on va accumuler, en quelque sorte, un problème.
Ce que je suggérerais en premier lieu au
ministre : de un, de multiplier plus fréquemment les évaluations
actuarielles, premièrement. Deuxièmement, lorsque sa collègue la députée de
Taschereau va avoir à réfléchir et va proposer
une proposition ministérielle sur les régimes de pension… Et je pourrais… Je ne
voudrais pas rentrer, à l'heure actuelle, dans le détail, mais il est
clair que le gouvernement va bientôt avoir à proposer une position qui est ce
qu'on appelle la réponse aux questions sur
le rapport D'Amours. Le rapport D'Amours avait volontairement, dans le
mandat qui avait été confié à l'époque par le gouvernement, exclu les régimes
publics. Il importe qu'on ait probablement une approche qui soit une approche
plus globale, où on inclut à la fois les régimes qu'on appelle les régimes
privés ou les régimes publics non
gouvernementaux — on pense
particulièrement aux régimes municipaux, etc. — dans l'approche gouvernementale. Alors, ce que je pourrais me
permettre de suggérer au ministre, à l'heure actuelle, c'est que, dans
la réflexion gouvernementale, pour régler
les problèmes qui sont soulevés ici, on puisse les approcher d'une manière
globale non seulement pour les régimes de pension dits gouvernementaux, RREGOP,
RDPE, etc., mais aussi l'ensemble des autres régimes. Je crois que c'est un
débat qui est un débat important de société pour le Québec actuellement…
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien.
M.
Gautrin : …mais
qu'il ne faut pas aborder sur une base partisane.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Verdun. Cela met un terme aux débats de fin de séance.
Ajournement
Et les
travaux de l'Assemblée sont donc ajournés au mardi 19 novembre 2013,
à 13 h 45. Merci et bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 18 h 24)