(Treize
heures quarante-sept minutes)
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Bonjour, tout le monde. Bon début de session. Vous pouvez
vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors,
nous en sommes à la rubrique des déclarations
de députés, et je reconnais le député de Bourget pour sa déclaration.
Féliciter Mme Michèle Fortin,
lauréate
du Grand prix de l'Académie canadienne
du cinéma et de la télévision
M. Maka Kotto
M.
Kotto : Mme la Présidente, pour la
28e année, le Gala des prix Gémeaux a permis de mettre en lumière la créativité et la vitalité de la télévision
francophone ainsi que le talent et la passion de ses artisans. Au nom de
l'ensemble de mes collègues, je tiens à
féliciter les lauréates et lauréats ainsi que tous les finalistes dans les
différentes catégories visant à souligner l'excellence des différentes
productions.
Cette année, le Grand Prix de l'Académie
canadienne du cinéma et de la télévision a été remis à la présidente-directrice
générale de Télé-Québec, Mme Michèle Fortin.
Que ce soit dans la haute fonction publique québécoise, à Téléfilm Canada, à Radio-Canada et, depuis 2005, à Télé-Québec, Michèle Fortin a contribué remarquablement au développement et au rayonnement de la télévision
d'expression française. Nous la félicitons bien chaleureusement pour cette fabuleuse contribution à l'essor d'une
télévision innovante et de qualité. Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Bourget. Je céderais maintenant la parole à Mme la députée de La Pinière.
Féliciter des athlètes de la
Rive-Sud de Montréal
pour leur participation aux Jeux du Canada
Mme Fatima Houda-Pepin
Mme Houda-Pepin : Alors, Mme la Présidente, du 2 au 17 août dernier, s'est tenue à Sherbrooke la 22e édition des
Jeux d'été du Canada, à laquelle ont pris part plus de 4 200 jeunes
athlètes venus de tous les coins du pays et
qui se sont mesurés dans une
vingtaine de disciplines. De ce nombre, neuf vedettes montantes de la Rive-Sud
de Montréal, dont deux jeunes espoirs du comté de La Pinière, Vincent Lanctôt-Reeves et Brittany
Salmon, y ont participé.
Vincent Lanctôt, 18 ans, est un passionné du décathlon.
Malgré son jeune âge, il a participé au Championnat canadien jeunesse
d'athlétisme, de 2009 à 2012, où il s'est classé au deuxième rang, ainsi qu'aux
Jeux du Québec,
en 2010 et en 2012, où il est arrivé premier.
Brittany Salmon est une spécialiste du
saut à la perche qui a terminé première à l'épreuve de sélection du Québec en juin dernier. C'est un modèle de détermination et de
persévérance.
Je les salue et, à travers eux et elles, je salue tous les
athlètes, les jeunes athlètes du Québec. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, Mme la députée de La Pinière. M. le député d'Ungava.
Rendre hommage aux travailleurs
de la
Baie James et des chantiers d'Hydro-Québec
M. Luc Ferland
M. Ferland : Merci. Merci, Mme la Présidente. Je tiens à souligner que le parc
Robert-A.-Boyd fait l'hommage des 185 000 personnes qui ont bâti la Baie James et les
chantiers d'Hydro-Québec. En effet, M. Daniel Bellerose, de Radisson, a eu un rêve dans les années 1990, soit
de rendre hommage aux 185 000 hommes et femmes qui ont travaillé à la Baie James de 1950 à aujourd'hui. Son rêve
s'est réalisé dans les années 2000 lorsqu'il a découvert des objets
d'époque associés à l'ancien camp de travailleurs du chantier.
La
construction du parc a débuté vers la fin des années 1990, et l'inauguration a
eu lieu en 2000. Le parc a été nommé parc Robert-A.-Boyd en l'honneur de celui qui a permis
l'utilisation de la langue française au chantier de la Baie James. Il a été aussi président-directeur
général de la société
d'État, étant l'un des principaux responsables
de la construction du chantier de la Baie James.
C'est donc avec beaucoup de fierté que je tiens à féliciter M. Daniel
Bellerose ainsi que les 185 000 travailleurs qui ont amené une autre dimension à cette
région. Merci, Mme la Présidente.
•
(13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député d'Ungava.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Féliciter M. Claude Poirier, élu
président
du Club Richelieu International
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je me fais
la porte-parole de tous les députés de l'Assemblée nationale pour saluer M.
Claude Poirier, le nouveau président du Richelieu International.
Petit-fils de Magnus Poirier, qui a fondé le réseau des
maisons funéraires qui portent toujours
fièrement son nom et dont il est le président, M. Poirier est une
véritable inspiration. Homme d'affaires accompli, homme de famille et de loyauté, homme de cœur et d'action, Claude a
toujours et il continue d'œuvrer pour faire le bien autour de lui.
Claude Poirier est un modèle pour tous
ceux qui le côtoient, tant dans son entreprise que dans sa communauté. Comme Midas, il transforme tout ce qu'il touche en or. Je
lui rends hommage pour son accession à titre de président du Richelieu International, qui compte 4 000
membres, et je lui dis : Bravo! nous sommes très fiers de vous, Claude, et
de votre engagement envers la jeunesse et la francophonie et nous vous
souhaitons un mandat des plus
fructueux. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci. M. le député de Granby.
Rendre hommage aux vétérans
granbyens de la guerre de Corée
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Le 25 juin 1950, la guerre a éclaté entre la Corée du
Sud et la Corée du Nord. Dès le 30 juin suivant, le Canada, en appui à l'ONU, s'est
impliqué dans ce combat, le troisième plus sanglant dans l'histoire du
Canada. 26 000 Canadiens et Canadiennes en uniforme ont prêté main-forte
aux Sud-Coréens durant ce conflit
qui a duré trois ans. Parmi eux, 1 558 sont revenus blessés, tandis que
516 sont morts au combat.
Tous s'entendent pour dire que la
participation à cette guerre a été admirable, et c'est pourquoi je désire, en ce 60e anniversaire de l'armistice de la guerre de Corée, rendre
hommage à deux vétérans du 22e Régiment qui demeurent dans ma
circonscription, MM. Florian Roy et
Maurice Vivier.
Je vous salue. Votre courage et votre
altruisme sont exemplaires. Je suis fier de vous avoir dans ma circonscription, et je vous remercie pour votre sacrifice, et je vous souhaite un
bon 60e des
vétérans de la Corée. Merci.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Granby. Je cède maintenant la parole à Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 100e anniversaire
de l'école
Saint-Clément, de Montréal
Mme Carole Poirier
Mme Poirier
: Merci, M. le Président. Je veux souligner aujourd'hui le 100e anniversaire d'existence de l'école Saint-Clément, située dans Hochelaga-Maisonneuve.
Construite en 1913, cette école,
située au coin des rues Lelcerc et Lafontaine, est un témoignage architectural de la prospérité de l'ancienne ville de Maisonneuve. Initialement réservée à l'éducation
des jeunes filles, cette école accueille aujourd'hui 300 élèves
d'âge primaire et préscolaire. Avec, comme projet pédagogique, le développement chez les élèves d'une culture de l'écrit et la participation des parents à la vie
scolaire, on peut dire que cette école agit avec
force là où il le faut. Cet esprit droit et
clairvoyant est inspirant, et j'ai
confiance qu'il s'incarnera pour encore de
nombreuses années à l'école Saint-Clément.
100 ans d'existence, ça n'a rien de banal pour une école et
c'est une grande fierté. Je partage ainsi celle de toute cette communauté bouillonnante de vie qui gravite
autour de l'école Saint-Clément. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, madame. Merci, Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve. Je passe maintenant
la parole à la députée de Richmond. Mme la députée.
Souligner
le 35e anniversaire de L'Association
des auteures et auteurs de l'Estrie
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci, M. le Président. C'est vraiment un grand plaisir
pour moi de commencer la présente session
parlementaire en soulignant le 35e anniversaire de L'Association des auteurs des Cantons-de-l'Est. Moi-même passionnée
d'écriture et de lecture, j'invite donc tous les Québécois à dire : Lire l'Estrie. Que vous aimiez les romans, poésies, drames, nouvelles ou encore les livres jeunesse, vous
allez trouver vraiment tout ce que vous cherchez dans la littérature estrienne.
Je profite donc, M. le Président, de ce 35e anniversaire pour souligner l'apport de tous les
administrateurs qui ont contribué à l'avancement de l'écriture dans notre
région par les événements qu'ils ont organisés, les concours créés ou encore les liens qu'ils ont permis. Mais
j'aimerais surtout parler de l'apport indéniable de nos auteurs, oui, à
l'histoire, oui, à la culture, mais, en ce qui me concerne, merci aussi aux auteurs pour le rêve qu'apporte le livre, pour vos mots, pour le plaisir, la détente, pour les intrigues, la réflexion.
En terminant, merci, donc, à L'Association des auteurs des
Cantons-de-l'Est de croire aux auteurs de chez
nous, de les promouvoir et de les diffuser en étant un excellent catalyseur.
Bon 35e.
La Vice-Présidente (Mme
Poirier)
:
Merci, Mme la députée de Richmond. Mme la députée de Crémazie.
Rendre hommage aux étudiants du
collège
André-Grasset ayant remporté le prix Distinguished
Delegation à une simulation des Nations unies
Mme Diane De Courcy
Mme De Courcy : Mme la Présidente, chers collègues, il est important pour moi de souligner
l'intérêt et le travailexceptionnel d'un groupe de jeunes de Crémazie qui se sont démarqués lors d'une simulation politique hors du commun.
Je souhaite souligner l'excellence de
l'équipe d'étudiants du collège André-Grasset au projet de
simulation des Nations unies, à New York, en avril dernier. Représentant, lors de cet
exercice, la République du Botswana, ces 18 jeunes, issus de l'ensemble des programmes du collège, ont
vécu une expérience enrichissante, en plus d'obtenir le prix Délégation éminente. De plus, deux de ces jeunes étudiantes, Amber Cicconi et Mathilde Savoie, ont gagné une
mention honorable pour le concours vidéo
organisé dans le cadre de la simulation.
Cet exercice enrichissant aura permis aux jeunes de
développer un intérêt particulier pour la politique et l'actualité internationales. Il me fait toujours plaisir
d'encourager de tels projets qui permettent aux jeunes du Québec et de ma circonscription d'élargir leurs intérêts,
d'améliorer leur connaissance du monde et de la politique tout en ayant
du plaisir. Encore une fois, bravo à l'équipe d'étudiants du collège
André-Grasset.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Mme la députée
de Hull.
Souligner le 115e anniversaire
de l'entreprise Pilon ltée de Hull
Mme Maryse Gaudreault
Mme
Gaudreault : Merci, Mme la Présidente. Alors, l'entreprise Pilon ltée célèbre cette année son
115e anniversairede fondation. Il y a plus d'un
siècle, M. Joseph Pilon ouvrait une manufacture de portes et de fenêtres à
Hull, tout près de la rivière de l'Outaouais.
En 1942, un jeune homme de 16 ans
nommé Roland Lavoie fut embauché pour s'occuper de ce qu'on appelait à l'époque les
trois c : la caisse, la comptabilité et le comptoir. Quelques décennies
plus tard, ce même jeune homme devint le président-directeur
général de la compagnie. À l'âge vénérable de
88 ans, M. Roland Lavoie est toujours très actif au sein de son entreprise. Ce gestionnaire hors pair a su faire de Pilon ltée une entreprise reconnue pour
son profond engagement et son enracinement dans la communauté hulloise.
Au fil des années, une deuxième puis une
troisième génération de Lavoie se sont jointes au patriarche, formant ainsi une
relève d'exception. Alors, bravo aux membres de la grande famille de Pilon
ltée. Je leur souhaite un excellent 115e anniversaire.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le député
de Saint-Jean.
Rendre hommage au pilote de
montgolfière
Maxime Trépanier à l'occasion de son décès
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : Mme la Présidente, si je prends la parole aujourd'hui, c'est pour honorer la mémoire d'un de mes concitoyens.
Le
11 août dernier, Maxime Trépanier, un pilote de montgolfière de
Saint-Jean-sur-Richelieu, a été victime d'un accident qui a laissé dans un profond deuil son
épouse, ses jeunes enfants, sa famille ainsi que toute la communauté du ballon. Maxime, depuis déjà plusieurs années, était un visage connu et
apprécié dans le Haut-Richelieu. Tout comme sa
famille, nous ne pouvons passer sous silence
l'implication et le dévouement de gens aussi appréciés que les
Trépanier. Nous pouvons encore moins demeurer indifférents dans une période
aussi difficile.
Normand et Line nous ont donné des enfants formidables qui
se comportent en modèles pour la collectivité. Maxime était l'un d'eux. S'il nous a quittés, si nous ne pourrons plus
le voir, nous ne pourrons plus le côtoyer dans notre quotidien, je veux
que ses proches sachent qu'il restera dans nos mémoires. Salut, Maxime.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, en hommage à Maxime Trépanier,
je vous demanderais de vous lever pour garder
un moment de silence, s'il vous plaît.
• (13 h 58
—
13 h 59) •
La Vice-Présidente (Mme
Poirier) : Je vous remercie. Alors, ceci met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Nos travaux reprendront dans quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 heures)
(Reprise
à 14 h 15)
Le
Président : Mesdames messieurs,
il me fait plaisir évidemment de vous retrouver — c'est le cas pour chacun d'entre nous — pour cette nouvelle session parlementaire. Et, comme il
est dans nos habitudes de le faire, dans notre
tradition de le faire, je voudrais faire remarquer
que nous avons perdu un collègue depuis notre dernière réunion. M. le
député de Portneuf
Michel Pagé est décédé depuis ce
temps-là.
Mais nous avons eu aussi, l'été dernier, un
événement extrêmement tragique qui a touché tout le Québec.
Une grande
partie… toute la communauté internationale, finalement, a sonné le glas tout au
long… toute une partie de l'été, et nos
collègues, notre collègue de Mégantic et tous
les gens de cette Assemblée, Mme la première ministre, MM., Mmes les ministres, MM. les députés, qui avez, avec beaucoup de tact, aidé la population de Mégantic...
Présence de la mairesse de Lac-Mégantic,
Mme Colette Roy-Laroche
Je voudrais saluer ici la
présence de Mme la mairesse de Mégantic, qui est avec nous.
(Applaudissements)
Le Président : J'ai reçu, Mme la mairesse, Mmes MM.
les députés, des témoignages qui sont venus d'un
peu partout. Toutes les grandes associations de parlementaires, tous nos collègues présidents des autres Parlements du Canada ont témoigné
leurs vives sympathies, leurs vives condoléances à l'endroit de ce grand drame
qui nous a tous frappés, mais qui a particulièrement frappé votre communauté, madame.
Et je pense que c'est une occasion tout à fait
justifiée de prendre la prochaine minute et de réfléchir à ce grand drame qui nous a tous touchés. Alors, je vous invite
à une minute de silence.
• (14 h 17 — 14 h 18) •
Le
Président : Je vous remercie. Et
veuillez vous asseoir.
Présence du secrétaire général et
du chef de
cabinet du président de l'Assemblée nationale
de Côte d'Ivoire, MM. Fakhy Konaté et Bakary Daho
J'ai le plaisir de souligner la présence,
dans nos tribunes, du secrétaire général de l'Assemblée nationale de la Côte d'Ivoire, M. Fakhy Konaté, à
l'occasion d'une visite d'étude, qui est avec nous, ainsi que M. Bakary
Daho, qui est le chef de cabinet du président.
Des
voix : …
Le
Président : L'été a été assez long, alors j'ai passablement de
courrier.
Dépôt de la lettre de démission
du député
de Viau, M. Emmanuel Dubourg
Alors, avant de poursuivre les
affaires courantes, je dépose la lettre que m'a adressée M. Emmanuel Dubourg, m'informant de sa démission à titre de député de
Viau à compter du 9 août 2013.
Dépôt
de la lettre de démission du député
d'Outremont, M. Raymond Bachand
Je dépose également la lettre que j'ai
reçue de M. Raymond Bachand, dans laquelle il m'informe de sa démission à titre de député d'Outremont à compter du
13 septembre 2013.
Ces modifications à la composition de
l'Assemblée nationale auront un impact sur la répartition des mesures de contrôle et des temps de parole. Je vous avise que les
cabinets des leaders seront contactés à ce sujet aujourd'hui. Et j'entends
déposer une directive demain, avant la période des questions. Ça va?
Nous poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il
n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M. le leader
du gouvernement.
M.
Bédard :
Excusez-moi, M. le Président. Je vous demanderais, M. le Président, d'appeler
l'article bb du feuilleton.
•
(14 h 20) •
Le Président : Alors, à
l'article bb du feuilleton... Est-ce qu'il y a consentement pour déroger
d'abord àl'article 232
du règlement afin de permettre la présentation d'un projet de loi inscrit aux
nouveaux préavis dufeuilleton? Consentement?
Projet de loi n° 57
Consentement. Alors, M. le leader du gouvernement
présente l'article bb du feuilleton, c'est-à-dire que le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du
territoire présente le projet de loi n° 57, Loi faisant suite
au sinistre ferroviaire du 6 juillet 2013 dans la Ville de Lac-Mégantic. M. le ministre.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. Merci, M. le Président. Alors, ce projet de loi
contient des mesures destinées à permettre à la ville de Lac-Mégantic de subvenir à certains
besoins, d'assurer la sécurité et de réorganiser son territoire en vue de la reprise normale de
la vie et des activités à la suite du sinistre ferroviaire
du 6 juillet 2013 et reporte en 2015 la tenue
des élections générales qui devaient se
tenir en 2013 à la ville et à la préfecture de la Municipalité régionale de comté du
Granit.
Le projet de loi permet ainsi à la ville d'adopter un programme d'aide applicable à tout ou partie de son territoire, afin de soutenir les personnes et les entreprises touchées par
le sinistre ferroviaire.
Le projet de loi prévoit que la passation d'un contrat par la ville, avant le 31
décembre 2013, n'est pas assujettie aux règles de mise en concurrence prévues par la Loi
sur les cités et villes lorsque le contrat
concerne l'un ou l'autre des objets qui y sont spécifiés. Il permet aussi à la ville
d'avoir accès, sans l'autorisation du propriétaire, et ce, afin d'effectuer
des travaux et de poser toute autre action
appropriée aux circonstances, à tout immeuble qui présente un danger et qui est
situé dans une zone à laquelle elle a restreint ou interdit l'accès pour des
motifs de sécurité.
Le projet de loi instaure une procédure allégée pour l'entrée en vigueur d'un programme particulier d'urbanisme
et des règlements d'urbanisme nécessaires à la réorganisation du territoire de
la ville et autorise la ville à construire tout bâtiment, dans le secteur délimité par le programme particulier
d'urbanisme, en vue de l'aliéner ou de le louer à des fins
institutionnelles ou à toute fin prévue à ce programme.
Le projet de loi prévoit aussi qu'un
règlement d'emprunt en lien avec certains objets et adopté par la ville avant le 31 décembre
2014 ne requiert que l'approbation du ministre des Affaires municipales, des
Régions et de l'Occupation du territoire.
Le projet de loi donne par ailleurs à la ville
le pouvoir de démolir tout bâtiment situé dans le périmètre de confinement délimité dans son programme particulier
d'urbanisme et jugé impropre à l'habitation ou à l'exercice des activités qui y étaient exercées et permet,
jusqu'au 1er janvier 2016, que la ville puisse devenir propriétaire,
dès l'inscription de l'avis d'expropriation, d'un immeuble qu'elle
exproprie et qui est situé dans le secteur délimité par le programme
particulier d'urbanisme.
Le projet de loi prévoit une exonération du
paiement des droits de mutations immobilières à l'égard du cessionnaire d'un
immeuble destiné à remplacer un immeuble acquis par la ville ou devenu, à la
suite du sinistre, impropre à l'habitation ou à la poursuite des
activités qui y étaient exercées.
Le projet de loi permet à la ville, aux fins
de l'établissement et de l'exploitation d'un embranchement ferroviaire, d'acquérir
avec l'autorisation du ministre des Transports tout immeuble situé à
l'extérieur de son territoire. Il l'autorise également, jusqu'au 31
décembre 2014, à aliéner ou à allouer à des fins autres qu'industrielles,
para-industrielles ou de recherche des immeubles qu'elle a acquis en vertu de
la Loi sur les immeubles industriels municipaux.
Enfin, le projet de loi prévoit, pour tenir
compte du report de l'élection générale, des règles concernant lecomblement d'une
vacance à un poste qui pourrait survenir plus de 12 mois avant l'élection
générale de 2015. Il établit également
que la division du territoire de la ville de Lac-Mégantic en districts
électoraux établie aux fins de l'élection de 2013 s'appliquera aux fins
de celles de 2015 et de toute élection partielle tenue avant l'élection
générale de 2017 et donne au gouvernement un
pouvoir réglementaire de prendre, aux fins de ces élections, toute autre mesure
nécessaire visant à adapter une disposition de la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités ou à écarter une de ces dispositions.
Merci beaucoup, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader
de l'opposition.
M.
Moreau :D'emblée,
M. le Président, l'opposition officielle accepte que l'Assemblée se
saisisse du projet de loi. À situation exceptionnelle, vous l'avez amplement souligné dans vos mesures… dans
vos notes d'introduction, mesures exceptionnelles. Je tiens à informer le gouvernement de notre intention de collaborer pour
que les mesures nécessaires à ce que la situation à Lac-Mégantic
revienne à la normale, dans la mesure où c'est possible de le faire dans une situation semblable...
nous le ferons certainement.
Maintenant, à la lecture que faisait le ministre, on constate qu'il y a beaucoup de dispositions dans le projet de loi. Nous avons une attention particulière, à
savoir : Est-ce
qu'il y a des mesures qui
sont prises par le gouvernement pour nous assurer que,
même dans un processus accéléré d'adoption de cette loi, la population de Lac-Mégantic puisse être informée du
contenu et de la portée des dispositions du projet de loi? Évidemment, nous n'entendons pas
demander de consultations ici, dans la procédure, mais simplement nous assurer que la population est mise au courant. En ce qui nous concerne, je le réitère, nous collaborerons
avec le gouvernement pour l'adoption la plus rapide des mesures nécessaires dans les
circonstances.
Le Président : M. le leader du deuxième
groupe d'opposition et M. le leader du gouvernement.
M.
Deltell : Merci, M. le Président. Alors, je tiens à rassurer le gouvernement et cette
Chambre de l'entière collaboration du deuxième groupe d'opposition et du député de Beauce-Nord, qui est notre porte-parole en ce
domaine. Évidemment, ce n'est pas parce qu'on veut procéder vite qu'il faut
procéder mal. Nous allons faire notre devoir,
nous allons étudier chacun des éléments que
contient ce projet
de loi pour assurer que
les gens de Lac-Mégantic puissent vivre
convenablement pour la suite des choses. Merci,
M. le Président.
Le Président : Merci. M. le leader du
gouvernement.
M.
Bédard : M. le Président, je salue la collaboration que nous
avons eue, effectivement, des deux oppositions et des députés indépendants. Mon collègue a
procédé à des… en mauvais français, à des briefings techniques auprès des différents
porte-parole et du député pour être sûr qu'effectivement ce projet de loi
rencontre les objectifs. Malheureusement, nous ne pourrons corriger le
passé, M. le Président, vous le comprendrez. Ce que nous souhaitons, c'est
assurer un meilleur avenir à ces gens.
Donc,
la mairesse est ici présente. Le gouvernement a fait beaucoup d'efforts en
termes de communication, et incluant la
mairesse particulièrement, ce que je tiens à souligner, et nous procéderons de
la même façon, dans la transparence et dans la communication, avec les gens du
secteur.
Le Président :
Alors, c'est adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de
documents, M. le ministre de la Sécurité publique.
Ententes sur la prestation de
services policiers
dans certains territoires autochtones
M.
Bergeron : M. le Président, il me fait plaisir de déposer 10
ententes sur la prestation des services
policiers dans les communautés de Lac-Simon,
Opitciwan, Kahnawake, Kawawachikamach, Weymontachie, Odanak, Wôlinak et
dans les régions de Kativik pour la période du 1er avril 2013 au 31 mars 2014.
Entente sur le financement
complémentaire pour la
prestation de services policiers sur le territoire
de l'Administration régionale Kativik
Permettez-moi aussi de déposer les ententes sur le
financement complémentaire pour la prestation des services policiers 2013‑2014 entre l'Administration régionale Kativik
et le gouvernement du Québec.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions et à
une
question inscrite au feuilleton
M.
Bédard : Alors,
M. le Président, permettez-moi de déposer certains documents que je vais vous
citer de façon un peu plus rapide. Donc, c'est différentes réponses qui ont été faites
aux différents députés. Vous comprendrez que je vais y aller plus avec les questions qui ont été posées : donc, les
questions déposées les 2 et 15 mai 2013 par les députées de Mirabel et de Hull;
les questions du 7 mai du député de Berthier; une question au ministre de la
Justice, du 9 mai, par la députée de
Mirabel… une pétition plutôt, M. le Président, déposée le 9 mai 2013 par la
députée de Laviolette; une pétition déposée le 15 et le 16 mai par les
députés de Gouin et de Mercier; une pétition déposée le 14 mai par le député de
Sherbrooke; et une réponse à une question au
feuilleton par la députée de Gouin, le 5 juin 2013, adressée au ministre
de la Santé et des Services sociaux. Je
tiens à corriger que les premières, effectivement, c'étaient des réponses à des
pétitions aussi.
Le
Président : Exact. Alors, ces documents sont déposés.
Lettre de la première ministre
concernant la visite à
l'Assemblée nationale du secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie, M. Abdou Diouf
Dépôt de documents. Pour ma part, je dépose la lettre
que m'a adressée Mme la
première ministre, le 19 juillet dernier, au sujet de l'accueil du secrétaire
général de la Francophonie, M. Abdou Diouf.
Lettre d'invitation au
secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie, M. Abdou Diouf, et réponse
Je dépose également copie de la lettre d'invitation que j'ai fait parvenir à
ce dernier, de même que la réponse à cette lettre.
Alors, je vous rappelle que le
secrétaire général de la Francophonie sera parmi nous demain, à 15 heures, dans la salle de l'Assemblée nationale, conformément
à l'entente intervenue à cet effet entre les groupes
parlementaires et les députés indépendants. Immédiatement après cet accueil, les travaux de
l'Assemblée seront ajournés au lendemain, jeudi, 19 septembre 2013, à
9 h 45.
Le débat sur la motion inscrite par
les députés de l'opposition serait donc tenu le jeudi 19
septembre, après les affaires courantes, et ce,
pour une durée de deux heures consécutives.
Est-ce qu'il y a un consentement pour procéder de
cette façon? Consentement? Consentement? Consentement, M. le député de Gouin... M. le député de Mercier?
M. Khadir : De Mercier. M. le Président, une précision simplement sur les
cérémonies d'accueil entourant la présence de
M. Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie. Nous voudrions... Je voudrais, au nom
de ma formation, plaider pour l'intervention aussi de ma collègue de Gouin pour l'accueil de M.
Abdou Diouf.
Le Président : J'ai été avisé... D'ailleurs, j'ai parlé avec Mme la députée de Gouin
ce matin. Mais j'ai été avisé, effectivement, qu'il y avait un intérêt. Je sais qu'il y a eu une
entente de prise entre les différentes formations politiques à cet effet-là et qui
ne fait pas en sorte de donner la parole aux députés indépendants. Maintenant, il reste du temps, je pense que vous pourrez toujours avoir le temps de vous entendre pour nous
permettre d'avoir une conclusion à cette suggestionque vous avez faite. Je pense aussi à... je
cherche, en tout
cas, à m'assurer que vous
ayez la possibilité d'avoir un entretien avec M. Diouf, et j'essaie de concocter ça tout en même temps. M. le député de Mercier.
•
(14 h 30) •
M. Khadir : S'il y a consentement, je voudrais faire motion, ici même à l'Assemblée, aujourd'hui, pour que, sur consentement, on puisse
procéder de cette manière demain.
Le
Président : Il n'y a pas de
consentement. Pas de consentement. Alors... Je n'ai pas de consentement. Alors,
je comprends que nous allons procéder de la façon suivante…
Lettres du président de l'Assemblée nationale au
député
de Mégantic et à la mairesse de Lac-Mégantic
Par ailleurs, je dépose
copie des lettres que j'ai adressées à Mme la
mairesse de Mégantic — bonjour,
madame — ainsi
qu'à notre collègue le député de Mégantic dans les jours suivant les événements
qui ont bouleversé leur communauté et leur
région.
M. le député de Mégantic a, lui, perdu
tout son bureau de comté. Tous ses documents ont été... ont passé au feu, comme peut-être
l'avez-vous su. Donc, je voudrais remercier aussi les services de l'Assemblée
nationale, qui, trèsrapidement, ont
permis à notre collègue de pouvoir continuer ses opérations et donner son
service à la population le plus rapidement
possible. J'ai été mis au courant de l'événement à peu près immédiatement, j'ai
contacté ici tout le monde, et je
pense qu'on a pu faire en sorte, M. le député de Mégantic, de pouvoir vous
assurer de la vitesse d'exécution qui vous permettait de pouvoir
répondre aux besoins de vos commettants.
Lettres de parlementaires
étrangers concernant la tragédie de
Lac-Mégantic et de la gouverneure de l'État d'Oklahoma
concernant les tornades du printemps dernier
Je dépose également la correspondance que
j'ai reçue à la suite de ces événements de la part : du président de l'Assemblée législative de l'Ontario, M. Dave
Levac; de la présidente du Lantag de Bavière, Mme Barbara Stamm, qui, incidemment, a été
réélue avant-hier; de la gouverneure de l'État de l'Oklahoma, Mme Mary Fallin;
du secrétaire général de
l'Association parlementaire du Commonwealth, M. William F. Shija. Et toutes ces
personnes ont souhaité offrir, au nom
de leur organisation et en leur nom, leurs plus sincères condoléances et leur
soutien à la population de Lac-Mégantic ainsi qu'à l'ensemble des
personnes touchées par cette tragédie.
La gouverneure de l'Oklahoma a tenu,
par la même occasion, à remercier les membres de l'Assemblée nationale pour la solidarité exprimée à la population de
l'Oklahoma lors des tornades du printemps
dernier.
Lettre du maire de Boston en réponse à la
motion concernant l'attentat meurtrier de Boston
Je dépose également la correspondance que m'a adressée le maire de Boston, M. Thomas
Menino, en réponse à la motion adoptée par l'Assemblée, ici, l'Assemblée nationale, à la suite des attentats
survenus lors du marathon de Boston.
Rapport annuel de la Commission de la fonction publique
Je
dépose le rapport annuel 2012-2013 de la Commission de la fonction publique.
Nouveau diagramme de l'Assemblée
Je
dépose le diagramme, le nouveau diagramme de l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Et enfin j'ai reçu préavis d'une motion qui
sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les députés de l'opposition, conformément à
l'article 97.1 du règlement et je dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt des rapports de
commissions, M. le président de la Commission des finances publiques et député de Rimouski.
Étude trimestrielle de la politique budgétaire du
gouvernement et de l'évolution des finances publiques
M.
Pelletier
(Rimouski) :
Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission des finances publiques, qui a siégé le 13 juin 2013 afin de
procéder à l'étude trimestrielle de la politique budgétaire du gouvernement et
de l'évolution des finances publiques. La commission s'est également réunie en
séance de travail concernant ce mandat le 18 avril 2013.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 39
Je
dépose également, M. le Président, le rapport de la Commission des finances
publiques, qui, les 3, 6, 9 et 11 septembre
2013, a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations
particulières sur le projet de loi n° 39, Loi sur les régimes
volontaires d'épargne-retraite.
Consultations particulières sur le rapport
Innover pour pérenniser le système de retraite
Et enfin, M. le Président, je dépose le
rapport de la Commission des finances publiques, qui, les 10 juin et 14, 15, 20, 21, 22,
23 août 2013, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le rapport intitulé Innover pour pérenniser le système de retraite, rapport D'Amours. La commission s'est également
réunie en séances de travail les 2,
16, 23 mai et les 9, 11 et 16 septembre 2013, et ce rapport contient
trois recommandations. Merci, M. le Président.
Des
voix : …
Le
Président : On voit qu'on est heureux du travail effectué cet
été sur ce sujet. Ces rapports sont déposés.
J'inviterais maintenant M. le président de la
Commission des institutions et député d'Ungava à faire son rapport.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 28
M.
Ferland : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la
Commission des institutions, qui, les 10, 11 et
13 septembre 2013, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le projet de loi n° 28, Loi
instituant le nouveau Code de procédure civile.
Le Président :
Alors, ce rapport est déposé.
Des voix : …
Modification de la
liste des présidents de
séance et de la composition des
commissions parlementaires
Le Président : Un nouveau
membre de votre fan-club, vous. Alors, pour ma part, je dépose les rapports du comité directeur de la
Commission de l'Assemblée nationale, qui s'est réuni les 20 juin,
20 août et 26 août 2013 afin de modifier la liste des
présidents de séance et de statuer sur des demandes de remplacement permanent
de membres au sein des commissions parlementaires.
Je
cède la parole maintenant à Mme la première vice-présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
…consentement de l'Assemblée pour déroger à l'article 129 du règlement et
à l'article 4.4 des règles de
fonctionnement, je présente la motion suivante :
«Que les modifications à la composition des commissions telles que
prévues aux rapports du comité directeur de la
Commission de l'Assemblée nationale soient adoptées.»
Mise aux voix des rapports
Le
Président : Est-ce que cette motion est adoptée?
Des
voix : Adopté.
Dépôt de pétitions
Le Président : Adopté.
Nous en sommes maintenant à la rubrique Dépôt des pétitions. Mme la députée de Mirabel.
Annuler toute interdiction de
détenir un chien
ou un chat dans un immeuble résidentiel
Mme
Beaudoin :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale signée par
14 810 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants :
«Considérant que dans un bail de location ou un règlement d'immeuble la
clause qui interdit de détenir un animal de
compagnie va à l'encontre du respect de la vie privée et la jouissance paisible
des lieux reconnus par la Charte des droits et libertés de la personne;
«Considérant que le Code civil du Québec reconnaît un animal comme un bien meuble;
«Considérant que ces chiens et chats sont des animaux domestiques et font
partie de la vie de tous les jours des humains
depuis plus de 1 000 ans;
«Considérant que l'animal de compagnie a un effet bénéfique sur la santé
physique et mentale [des] personnes;
«Considérant que 500 000
abandons de chiens et chats au Québec dus au fait que les animaux ne sont pas
acceptés;
«Considérant que ledit animal ne cause aucun dégât à l'immeuble ni aucun
trouble de jouissance aux occupants;
«Considérant
que dans les autres provinces canadiennes les chats et chiens sont acceptés;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, Québécoises et Québécois, demandons de
rendre nulle et non avenue toute clause de bail locatif et règlement d'immeuble interdisant de détenir chien
et chat comme animal de compagnie dans un logement, une maison ou un
condominium.»
Je
certifie que cet extrait est conforme au règlement et à l'original de la
pétition.
Le
Président : L'extrait de cette
pétition est déposé. J'inviterais maintenant Mme la députée de Gatineau.
Améliorer les services ambulanciers en Outaouais
Améliorer les services ambulanciers en Outaouais
Mme Vallée : M. le Président, alors, j'aimerais saluer tout d'abord des membres de la Fraternité des paramédics de l'Outaouais qui sont présents dans les tribunes ainsi que des membres
la Coop des paramédics de l'Outaouais.
Alors
je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 651 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants :
«Considérant
que la population de la région de l'Outaouais est en croissance depuis [des] années;
«Considérant que la demande pour les services préhospitaliers d'urgence
est en constante augmentation depuis plusieurs années;
«Considérant que les services ambulanciers d'Ottawa ne répondent plus aux demandes de suppléance de la part de l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Outaouais;
«Considérant que la solution de
l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Outaouais est de rapatrier une ambulance d'une région rurale pour couvrir la zone
urbaine de Gatineau;
«Considérant
que cette solution s'effectue au détriment des citoyens de cette zone rurale;
«Considérant [...] le manque de ressources crée une augmentation des délais de réponses et que cette augmentation a un lien direct avec l'augmentation des taux de mortalité et de morbidité des usagers les plus
en besoins;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous appuyons la Fraternité des
paramédics de l'Outaouais et demandons au gouvernement actuel de prendre les dispositions afin d'assurer, dans les
meilleurs délais possible, l'ajout hebdomadaire de [300] heures de couverture ambulancière sur le territoire de Gatineau accompagné de l'ajout [d'un] véhicule ambulancier supplémentaire et le maintien de la couverture ambulancière dans le reste de la
région de l'Outaouais.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition. Merci.
Le
Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de Mercier à
prendre la parole.
Agir
afin que les personnes ayant un
casier judiciaire et leurs proches cessent
d'être discriminés en matière d'assurance
M. Khadir : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 534 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le ministre de la Sécurité publique a déjà reconnu, à l‘instar du criminologue Jean-Claude Bernheim, que la plupart des personnes qui ont un
casier judiciaire n'ont pas accès à l'assurance et par conséquent à la
propriété et que cela nuit à leur réinsertion sociale — débats de l'Assemblée
nationale en novembre 2011;
«Considérant que les proches des
personnes judiciarisées qui habitent sous le même toit voient également leur accès à l'assurance entravé;
«Considérant qu'aucune étude
actuarielle n'a démontré qu'il était plus à risque d'assurer une personne judiciarisée qu'une personne qui n'a pas de casier
judiciaire;
«[Et] que toutes les provinces
canadiennes, exception faite du Québec,
interdisent toute forme de discrimination
fondée sur le risque qui n'est pas démontrée par une étude actuarielle;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
citoyens et citoyennes du Québec, demandons que le gouvernement du Québec agisse afin que les personnes
ayant un casier judiciaire et leurs proches cessent d'être discriminés en matière d'assurance si cette discrimination n'est pas fondée sur une étude actuarielle.»
M. le
Président, je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la
pétition.
• (14 h 40) •
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant Mme la députée
de Masson.
Obliger
les supermarchés à donner leurs
invendus aux banques alimentaires
Mme
Gadoury-Hamelin :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 18 097 pétitionnaires.
Désignation : Citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants:
«Considérant que les banques
alimentaires voient leurs services de plus en plus sollicités par un nombre croissant de gens dans le besoin;
«Considérant
que plusieurs supermarchés et marchés publics jettent leurs invendus encore
consommables;
«Considérant
que des villes telles que San Francisco — [aux] États-Unis — Herstal — [en] Belgique — et Londres — [au]
Royaume-Uni — ont mis en place des
mesures obligeant les supermarchés de leur territoire à donner leurs invendus
aux banques alimentaires;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous demandons au gouvernement du
Québec d'emboîter le pas en s'inspirant de ces villes afin de mettre en place des mesures semblables sur son territoire.»
Je certifie que cet extrait
est conforme au règlement et à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'inviterais maintenant Mme la députée de Sainte-Rose à prendre la parole.
Financer
le programme arts-études en
musique de la commission scolaire de Laval
Mme
Proulx : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 1 011 pétitionnaires. Désignation : Citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits
invoqués sont les suivants:
«Attendu que le "programme
arts-études en musique" existe depuis au moins 25 ans et que plus de 800 enfants de la commission scolaire de Laval y participent;
«Attendu
que le programme favorise la persévérance et la motivation scolaire et développe,
chez les enfants qui y participent, la discipline, le goût du dépassement de
soi et un fort sentiment d'appartenance;
«Attendu
que le taux de diplomation des élèves inscrits au programme est de 100 %;
«Attendu que le comité de parents de la
commission scolaire de Laval recommande le maintien et la bonification de tous les programmes particuliers ou
d'enrichissement puisqu'ils contribuent favorablement à la diplomation et à la
qualification des élèves;
«Attendu
que l'objectif 6 de l'Agenda 21 de la culture du Québec stipule qu'il faut
valoriser la place des arts et de la culture dans les écoles;
«Attendu
que le programme a déjà subi plusieurs baisses importantes des services
offerts;
«Attendu que, si le programme subissait
d'autres baisses de services, incluant notamment l'abolition des heures d'enseignement individuel des instruments et des
heures d'enseignement hors horaire, la qualité de celui-ci serait grandement
affectée;
«Et l'intervention réclamée se
résume ainsi:
«En conséquence, nous demandons au
gouvernement du Québec d'octroyer à la commission scolaire de Laval un financement
dédié expressément au programme afin d'assurer la pérennité de celui-ci et de
maintenir son haut niveau de qualité, incluant les heures d'enseignement
individuel des instruments et les heures d'enseignement hors horaire.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition. Merci.
Le Président : L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de La Prairie.
Construire
un mur antibruit de la rivière
Saint-Jacques au boulevard Montcalm, à La Prairie
M.
Le Bouyonnec : M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 45 pétitionnaires.
Désignation…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! J'aimerais entendre le député de La Prairie.
M. le
député de La Prairie, à vous la parole.
M. Le Bouyonnec :
Désignation : Citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants:
«Considérant que les travaux de réaménagement
de l'autoroute 15/132 réalisés en 2001-2003 ainsi que la forte circulation
routière causent des nuisances sonores et visuelles pour les résidents,
dégradant nettement leur qualité de vie;
«Considérant
que les démarches entreprises depuis 10 ans par la mairie de La Prairie
auprès du ministère des Transports du Québec n'ont pas abouti;
«Considérant que des projets
d'aménagement et des solutions ont été envisagés, proposés et budgétisés sans succès;
«Considérant
que, lors de la dernière campagne électorale, le Parti québécois, par
l'entremise de son candidat dans la
circonscription de La Prairie, s'est engagé à "évaluer et mettre en
application de meilleures mesures de contrôle du son pour les résidents
vivant aux abords de la route 132";
«L'intervention
réclamée se résume ainsi:
«Nous, signataires de cette pétition,
réclamons du gouvernement du Québec et du ministère des Transports du Québec qu'ils
prennent en charge la construction d'un mur antibruit sur les
3,5 kilomètres du tronçon allant de la rivière Saint-Jacques jusqu'au boulevard Montcalm — [à]
Candiac. Le mur devra être construit dans des matériaux permettant de conserver les critères visuels imposés par
l'arrondissement historique de La Prairie.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition.
Le Président :L'extrait de cette
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions.
Interventions portant sur un fait personnel
Lettres
de sollicitation déposées
à l'entrée d'une salle de prière d'une
synagogue à Dollard-des-Ormeaux
À la rubrique Interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège ou sur un fait personnel, je vous
informe que j'ai
reçu dans les délais une demande d'explication sur un fait personnel de la part
de M. le député
de Robert-Baldwin. La demande porte sur des lettres de sollicitation portant sa signature qui
ont été déposées à l'entrée d'une salle de prière d'une synagogue à Dollard-des-Ormeaux et dont
des extraits ont été publiés dans des journaux.
Le règlement
prévoit que, pour être recevable, une demande d'explication sur une question de
fait personnel doit concerner un fait qui, sans constituer une violation de droit ou de
privilège, le concerne en tant que membre de l'Assemblée. À cette occasion, il peut notamment relever
l'inexactitude du compte rendu de l'un de ses discours, nier les
accusations portées contre lui dans une
publication ou expliquer le sens des remarques qui ont été mal comprises. La
jurisprudence parlementaire a également reconnu qu'une demande
d'intervention sur un fait personnel peut aussi porter sur toute autre matière analogue.
Je considère que les faits en l'espèce constituent bel et
bien un cas qui donne ouverture à une question de fait personnel. Je déclare donc cette demande recevable. Je cède la parole, donc, à M. le député de Robert-Baldwin, en lui rappelant que
ses explications doivent être brèves et formulées de façon à ne susciter aucun
débat. M. le député.
M. Pierre Marsan
M.
Marsan : M. le Président, je vous remercie, de
même que tous mes collègues de l'Assemblée nationale, de me permettre de m'exprimer avant le début de la période
de questions au sujet des lettres de sollicitation portant ma signature et déposées à l'entrée de la salle de
prière de la synagogue Or Shalom à Dollard-des-Ormeaux. Je désire redire
en cette Chambre, comme je l'ai fait depuis hier dans les médias, que cette
démarche dont je suis ultimement le seul responsable était tout à fait injustifiée et inappropriée.
M. le Président, je siège à l'Assemblée nationale à titre de député de la
circonscription de Robert-Baldwin depuis 1994.
Durant toutes ces années, je me suis efforcé, auprès de mes collègues et de mes concitoyens, d'avoir en toutescirconstances une conduite empreinte de sagesse et
de rigueur. Je dois convenir que, bien qu'isolés, les événements des derniers jours sont
en dérogation flagrante avec cette règle de conduite. Aussi, je désire
présenter mes excuses aux membres de
cette Assemblée ainsi qu'à tous ceux qui
auraient pu être offensés par ce geste maladroit. Je vous remercie, M. le
Président.
Le
Président : Merci, M. le député de
Robert-Baldwin.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses
orales. Et, avant de commencer l'exercice, je tiens à vous rappeler… Vous me connaissez bien, vous me connaissez bien, je ne fais que
vous redire ce que je vous dis de temps en temps. Je souhaite et je veux voir ici, dans cette institution qui est la nôtre et qui est si
importante pour notre société, un niveau de respect mutuel tant au niveau des personnes qu'au niveau des idées de tout un chacun, d'un côté ou de l'autre de cette Chambre.
Mesdames messieurs, nous allons commencer la période de
questions. Et
je cède la parole à M. le chef de l'opposition.
Atteinte des objectifs en matière d'équilibre budgétaire
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier
: Merci, M. le Président.
Une chose est claire, la première ministre a
décidé d'allumer le feu de l'exclusion et de
la fracture sociale pour éviter le débat sur le fiasco économique de son gouvernement. Déjà, une façon de régler cette
malheureuse dérive serait de laisser tomber ce qui a allumé le feu et qui divise et se consacrer à ce qui unit, comme l'égalité hommes-femmes et les balises d'accommodement.
Pour ce qui est des signes ostentatoires sur lesquels elle devrait se
pencher, je vais lui en montrer quelques-uns : Desjardins :
L'économie
est en panne; Le Devoir :L'emploi recule encore au Québec;
LeJournal de Québec :Le Plan Nord est mort. Ce qui est très ostentatoire, M. le
Président, c'est que la politique anticréateur
d'emplois du PQ fait reculer le Québec.
Perte d'emplois, recul d'investissements, baisse des
revenus de l'État, coupure des services publics et plus de taxes, plus
d'impôts. Le gouvernement a tellement échoué, comparé à nos voisins, que la
première ministre a remis en question l'atteinte du budget équilibré
pour aussitôt nier avoir dit ça, laissant,
dans l'intervalle, son ministre tout à fait étourdi. Les Québécois veulent une direction, pas une perte de contrôle.
J'ai
une question bien simple : Est-ce que
l'atteinte...
•
(14 h 50) •
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Bien sûr, M. le Président. Cependant, j'aimerais
d'abord, d'entrée de jeu, saluer Mme Colette Roy-Laroche, qui est avec nous aujourd'hui. Nous aurons l'occasion de
témoigner de toute notre solidarité à l'endroit de votre communauté dans
quelque temps.
J'aurais
souhaité, par ailleurs, M. le Président, recevoir cette question de la part du
chef de l'opposition, M. Philippe Couillard, qui est pourtant dans notre
enceinte. Alors, s'il avait accepté l'offre que je lui ai faite de se présenter
comme candidat au début du mois d'août dernier, il serait élu d'hier, M. le
Président, et il pourrait siéger dans une
semaine. Il me semble que c'est la responsabilité d'un chef de l'opposition
d'être ici, dans notre Assemblée.
Sur
les questions plus précises qu'a soulevées le chef de l'opposition
parlementaire, M. le Président, d'abord, oui, nous avons ouvert un débat sur la
question de la charte des valeurs québécoises et nous pensons que ce débat doit se tenir
sereinement, respectueusement, parce que nous devons, pour bien vivre ensemble,
établir un certain nombre de balises et de règles communes.
Sur la question de l'économie, maintenant, M.
le Président, c'est fort intéressant d'entendre les questions du chef de l'opposition,
qui évidemment souvent crie au loup. Bon, d'abord, première chose, la prévision
de la croissance économique est
exactement à la hauteur des... c'est-à-dire la réalisation est exactement à la
hauteur des prévisions. Les investissements privés au Québec croissent plus vite que les investissements privés au
Canada et en Ontario, M. le Président. Alors, dans ce sens-là, nous avons fait notre travail
correctement pour supporter l'emploi et nous allons continuer à le faire, M. le
Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Pour ce qui est du débat serein, j'invite la
première ministre à en parler à Mme Mourani.
Sur les questions de l'économie, où elle nous
dit, pas très clairement — peut-être que c'était
subtil — oui ou non, la cible de l'équilibre budgétaire est toujours sa
priorité et elle s'engage fermement à maintenir cette cible, est-ce que
j'ai bien entendu qu'elle maintient cette cible? Première question.
Deuxième question : Si elle veut
travailler à la création d'emplois, comment peut-elle expliquer qu'elle en a perdu 45 000 au Québec pendant qu'il s'en est créé...
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors,
M. le Président, pour être capable d'avoir des finances publiques saines, il
faut gérer de façon responsable. C'est la
première chose que nous avons faite. Le premier geste que nous avons posé
lorsque nous sommes arrivés au gouvernement,
nous avons fait le ménage dans les finances publiques, qui étaient dans un...
qui étaient désastreuses, M. le
Président. C'est 1,6 milliard de dollars qu'on nous avait laissés. Et je
vous annonce une bonne nouvelle : pour
la première fois, pour la première fois depuis neuf ans, nous atteindrons la
cible de dépenses budgétaires que nous avions planifiée, contrairement à
ce qu'a fait le Parti libéral pendant neuf ans, M. le Président.
Deuxièmement...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Vu que la
première ministre est assez hésitante à nous dire si, oui ou non, elle s'engage
à ce que le déficit
soit zéro cette année, elle hésite à le dire, est-ce qu'elle pourrait nous dire
comment... ce qu'elle pense des revenus de l'État, qui sont à 1 milliard de moins que ce qu'avait prévu son
ministre? Et là on ne tient pas compte du pacte fiscal avec les municipalités, on ne tient pas compte des
médecins, on ne tient pas compte de bien… nombre de choses qui font,
entre autres, que l'économie est en panne,
au Québec, par votre propre faute. Est-ce que, oui ou non, on va avoir un
déficit zéro cette année?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, M. le Président, je réitère ma première
réponse, nous gardons le cap sur l'atteinte de l'objectif. Mais cependant, puisque le chef de l'opposition
parlementaire s'inquiète de l'emploi, je vais le référer à un document qui a été déposé par l'ancien ministre
des Finances, pilier économique de l'équipe libérale, M. le Président, Raymond Bachand, qui a déposé un plan budgétaire
en 2012‑2013. Je l'invite à consulter la section B, à la page B.29,
pour constater que les prévisions d'emploi
de l'ancien gouvernement étaient de l'ordre de
21 000 emplois pour 2012. Nous les avons dépassées de
10 000 emplois, M. le Président. Et pour…
Des
voix : …
Mme
Marois : Je n'aurai pas le temps, j'attends une autre
question.
Le
Président : Troisième complémentaire, M. le chef de
l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Malheureusement, on n'a pas un engagement ferme à ce qu'on ait un budget en
équilibre cetteannée, et malheureusement on a une première ministre qui trouve que
c'est formidable qu'on perde 45 000 emplois pendant que nos
partenaires, en même temps, en créent 145 000.
Quand est-ce que vous
allez vous réveiller? Les Québécois perdent des jobs puis vous vous en foutez.
Le Président : Mme la
première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors,
M. le Président, j'ai trop de respect pour mes concitoyens pour me fouter d'eux
et pour me fouter
de leur emploi, parce que c'est une obsession de mon côté et du côté de mon gouvernement.
Mais je vais parler de l'autre cible
qu'on avait fixée, que M. Bachand, pilier économique de l'équipe
gouvernementale de l'époque… Il avait fixé
une création d'emplois qui va être et qui est déjà actuellement, pour l'année
en cours, dépassée de 15 000 emplois, M. le Président. Il devrait me féliciter par rapport à ce qu'il a prévu.
Et je vais ajouter, M. le Président, que notre gouvernement a été et
continuera d'être au rendez-vous. Nous avons contribué à une aide de
2 milliards de dollars pour soutenir les investisseurs privés qui ont
investi 6 milliards de dollars…
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : …et créé plus de 18 500 emplois, M. le
Président.
Le
Président : Principale, M. le député de Louis-Hébert.
Situation économique et financière du Québec
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, le Québec a perdu 45 000
emplois pendant que le reste du Canada a gagné 145 000 emplois. Les mises en chantier de construction ont baissé
de 25 %, les investissements privés sont à la baisse… révisés à la
baisse de 60 %, le secteur manufacturier est en panne, les ressources
naturelles est en panne. L'économie du Québec, M. le Président, elle recule.
Quelle est la réponse de la première ministre et ses ministres? Tout va bien, Madame
la Marquise.
M. le Président, le ministre des Finances
refuse de voir la réalité en face. Il refuse de voir que du vrai monde dans toutes les régions
du Québec ont perdu leur emploi, M. le Président. Il refuse de voir que
l'économie du Québec est en panne. Et ce gouvernement-là, M. le
Président, a causé des dommages majeurs à notre économie.
Est-ce
que ce gouvernement-là peut admettre finalement que l'économie, pour eux, c'est
un fiasco?
Le
Président : …Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le
Président, moi, je vais juste reprendre ce que disait la première ministre
parce que je ne suis pas certain que l'opposition a bien compris. En mars 2012, en mars 2012,
Raymond Bachand, député d'Outremont, ministre des Finances, a présenté aux Québécois des prévisions de croissance de
l'emploi pour 2012 et puis pour 2013. C'est simple jusqu'à maintenant.
En 2012, il avait fixé une cible de 21 000 emplois. Nous avons battu de
10 000 cette cible qui avait été fixée par l'ancien gouvernement. Première
chose.
Deuxièmement, pour 2013, le ministre des
Finances de l'époque avait fixé une cible à 35 000 emplois. Ce que je peux vous dire,
c'est qu'aujourd'hui, hein, en septembre 2013, on est en avance
considérablement sur cette cible qui est à 62 000 présentement... on est à 62 000 quand on compare les
premiers mois de l'année… de cette année sur l'année passée. Donc, on a fait mieux l'année passée, puis, pour
ce qui est de cette année, nous sommes en avance. Ça, c'est la réalité,
M. le Président.
Par ailleurs, par ailleurs, les données de
l'emploi ont montré une certaine volatilité, et c'est une volatilité qu'on a retrouvée depuis plusieurs années dans les données
de l'enquête sur la population active. Cela étant…
Le
Président : En terminant.
M.
Marceau : …les tendances de fond de l'emploi au Québec sont
tout à fait excellentes, et ça va…
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le
Président, ça va bien, Madame la Marquise, ça va bien. La Banque Nationale a
dit, il n'y a pas longtemps, M. le Président,
que la situation de l'emploi ne s'améliorera pas. Le Mouvement Desjardins dit
que l'économie est en panne.
Alors,
à part de blâmer les statistiques pour les pertes d'emplois et que les
Québécois ne dépensent pas d'argent — selon
le ministre, ils épargnent — M. le Président, est-ce que la
situation actuelle au Québec, est-ce que c'est
le résultat de votre indifférence ou de votre incompétence?
Le Président :
M. le ministre de… M. le président du… M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Vous avez appelé tout le monde, M. le
Président — j'ai laissé passer,
là — à un meilleur
comportement. Je pense qu'il y a moyen de poser sa question tout en adoptant un
langage qui est conforme à nos institutions, M. le Président.
• (15 heures) •
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Alors, M. le Président, je veux juste réitérer que
les tendances de fond quant au marché de
l'emploi sont bonnes. Il y a effectivement de la volatilité dans les données.
Ça s'est produit dans le passé, ça s'est produit, par exemple, dans le dernier semestre de 2011, on avait constaté, à cette
époque-là, que la création d'emplois s'était éloignée des courbes compatibles de production. C'est encore une fois le cas présentement, mais les données de fond, les
tendances de fond du marché de l'emploi sont
bonnes. Je le répète, pour 2012, on a fait mieux que ce qui était prévu à
l'époque par M. Bachand puis, pour 2013, on est très, très sérieusement en avance.
Cela étant, nous avons comme priorité de soutenir la croissance économique, de soutenir la création d'emplois au Québec…
Le Président :
En terminant.
M. Marceau :
…nous continuons à soutenir des investissements de façon importante. La
première ministre a évoqué…
Le Président :
M. le député de Louis-Hébert.
M.
Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, j'invite le ministre des Finances à
aller parler aux 45 000 Québécois qui ont
perdu leur emploi depuis 2013. Ses statistiques à lui et ses tendances à lui,
elles sont au budget de 2012. On est en 2013, il y a 45 000 familles au Québec qui ont perdu leur emploi. Arrêtez de
regarder les statistiques, bougez, travaillez pour les familles et les
travailleurs au Québec.
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Bien, je constate, M. le Président, que, quand on
compare notre performance à ce qu'ils
s'étaient donné comme objectif, ils trouvent
qu'on n'est pas assez exigeants, puis je conviens de cela, M. le Président,
c'est vrai qu'on n'est pas exigeants
quand on se compare à eux. Cela étant, je le répète, nous agissons, nous
soutenons de façon importante la création d'emplois et la croissance
économique. Il y a eu des investissements très importants, pour près de 6
milliards de valeur d'investissements qui ont été réalisés depuis le 1er
septembre, l'année dernière, jusqu'au 31 juin, avec des aides du
gouvernement de plus de 2 milliards de dollars.
Par
ailleurs, nous continuons à agir sur la corruption, sur la collusion, nous
faisons ce qu'il faut pour mettre de l'ordre au Québec. J'aurais aimé ça, entendre le
député de Louis-Hébert parler plus fort quand il était question de
parler de corruption puis de collusion dans le passé, M. le Président.
Le Président :
Est-ce qu'il y a une prochaine question? Oui, Mme la députée de Mille-îles.
Hausse
de la taxe scolaire dans certaines municipalités
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. En novembre dernier,
le gouvernement coupait dans les budgets des commissions scolaires. En avril dernier, il
défendait corps et âme sa décision et les invitait à hausser les taxes. En
août, la ministre de l'Éducation défendait les commissions scolaires. Ils ont
droit, qu'elle nous disait.
À
la rentrée, les familles du Québec ont reçu le coup — le
coup avec un p et le coût avec un t — une facture refilée, une perception
de taxe péquiste sous-traitée, plus de 25 % d'augmentation en moyenne au
Québec. Les familles du Québec ne sont pas dupes. Ça suffit, la mise en
scène de la première ministre a été mal jouée.
Que va faire le
gouvernement pour corriger la situation qu'il a lui-même provoquée?
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme
Marie Malavoy
Mme
Malavoy : M. le Président, ce que nous allons faire, vous
l'avez vu dès hier, nous avons demandé aux commissions scolaires de corriger le
tir, parce que nous avons été profondément insatisfaits de l'exercice qu'elles
ont effectué durant
l'été. Je rappelle à ma collègue de Mille-îles comme à tous les gens de cette
Chambre… Ils peuvent aller voir ce que nous avons dit depuis le début,
nous avons invité les commissions scolaires à utiliser tous les moyens possibles pour éviter de hausser de façon
excessive la taxe des contribuables. Nous leur avons demandé de diminuer
leurs dépenses, elles l'ont peu fait. Nous
leur avons demandé de regrouper leurs services, elles l'ont peu fait. Nous leur
avons demandé d'aller puiser dans leurs surplus, elles ne l'ont pas fait
suffisamment.
Alors,
aujourd'hui, qu'est-ce que nous leur disons? Tout simplement de refaire le
travail parce qu'il y a eu des hausses excessives aux contribuables alors que
les commissions scolaires avaient, nous en sommes persuadés, d'autres choix.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de
Mille-îles.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Jean-Jacques Samson
résumait bien ce matin dans Le Journal de Québec… Je le cite : «Les
préoccupations prioritaires dans la population sont…»
Des
voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Il n'y a qu'une personne ici qui a le droit de parole
dans l'Assemblée, et c'est Mme la députée de
Mille-îles.
Mme
Charbonneau :«Les préoccupations prioritaires
dans la population sont l'emploi, le développement économique, l'état des
finances publiques et le niveau d'imposition et de taxation des familles à
revenus moyens», M. le Président.
Comment
la ministre va-t-elle rembourser les augmentations de taxes péquistes qu'ils
ont sous-traitées aux commissions scolaires?
Le
Président : Mme la ministre de
l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le
Président, les commissions scolaires — et je sais que ma collègue de Mille-îles yadhère — sont des gouvernements responsables. Ce que nous leur
avons demandé hier, c'est précisément, en vertu de leurs responsabilités, de refaire le travail.
Permettez-moi d'indiquer quelque chose, M. le Président. Les commissions
scolaires disent qu'elles manquent de moyens financiers. Il reste que le budget des commissions scolaires a crû
de 2,8 % dans le budget 2013-2014. C'est beaucoup plus que la hausse des dépenses prévue par le gouvernement. Nous pensons que les commissions scolaires ont une marge de manœuvre, nous les invitons à corriger le
tir.
Le
Président : En terminant.
Mme
Malavoy : La balle est dans
leur camp, et nous allons les accompagner. Il faut corriger la…
Le
Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Mille-îles.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Je suis fort déçue, M. le Président, je m'attendais minimalement, après
que la première
ministre se soit levée en cette Chambre dès la
première question, qui nous a parlé de respect, qu'elle revienne au moins sur un principe d'excuse. On a fait passer une
facture par un autre organisme, sur le dos d'un autre organisme en
disant : Attention, vous avez le droit de le faire.
Le service à l'élève est en jeu, M. le Président. Il ne faut pas passer à côté. Maintenant, le citoyen paie plus et en a moins. Il est temps que ce gouvernement respecte le
service à l'élève.
Le
Président : Mme la ministre de
l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le Président, tout
d'abord, la taxe
scolaire, le produit de la taxe scolaire sert
essentiellement à des frais administratifs
et au transport scolaire. D'aucune manière les services pédagogiques aux élèves
n'ont été touchés par cette question-là.
Cela dit, nous considérons, effectivement,
que la façon dont les commissions
scolaires ont traité la
chose, en refilant l'essentiel de la facture aux contribuables alors qu'elles avaient
d'autres choix, nous considérons que c'est une erreur et nous les invitons, en tant que gouvernements responsables, à corriger cette erreur. Nous
pensons que c'est possible. Nous faisons des
scénarios avec elles, nous les revoyons dans 15 jours. Nous sommes
persuadés qu'il y a moyen…
Le Président : En terminant.
Mme
Malavoy : …de refaire le
travail qu'elles auraient dû faire dès le début d'une autre manière.
Le
Président : Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Projet de loi sur la charte des valeurs québécoises
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, le Parti libéral est mal placé pour parler d'économie. Lorsqu'ils
ont pris le pouvoir, il y a 10 ans, l'écart de richesse avec le reste du Canada était de
17 %, et, lorsqu'ils ont quitté le pouvoir, c'était rendu de 23 %. Le Parti libéral est aussi non crédible
pour parler de l'augmentation des taxes scolaires, puisqu'ils ont voté
pour le projet de loi n° 25, qui a permis d'augmenter les taxes scolaires.
M. le Président, au moment où on devrait,
justement, parler d'économie puis de taxes trop élevées pour les familles du Québec,
depuis quelques semaines on ne parle, au Québec — et
on est divisés — on ne parle que de la charte des
valeurs québécoises. M. le Président,
contrairement aux libéraux de Philippe Couillard , nous, on pense qu'il y a un
problème et que les Québécois perçoivent une
inquiétude légitime par rapport à leur identité. M. le Président, on est
d'accord avec plusieurs des
propositions du gouvernement, entre autres pour mettre des balises pour
empêcher les accommodements religieux qui nesont pas raisonnables, entre autres aussi pour interdire les signes
religieux chez les employés qui sont en position d'autorité, mais on
pense que c'est exagéré d'étendre ça aux employés de bureau, de les empêcher
d'avoir une croix dans le cou.
Donc, aujourd'hui, M. le Président, je veux tendre la main
à la première ministre, est-ce qu'elle peut déposer rapidement un projet de loi
et mettre ça dernière nous et qu'on s'occupe enfin d'économie?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors,
merci, M. le Président. Je salue les remarques du chef du deuxième groupe d'opposition, qui nous
dit, au moins, qu'il est d'accord avec certaines parties de la charte. Et je
comprends qu'il serait prêt à en débattre, ce qui n'est pas le cas du
chef de l'opposition officielle puisque lui, d'abord, n'est même pas ici, n'est
même pas ici. M. Couillard, il n'est même pas ici, alors on ne peut pas
vraiment entendre sa voix ici, M. le Président.
En fait, il y a deux questions dans les
propos du chef du deuxième groupe de l'opposition. D'abord, nous pensonsque, oui, il y a
nécessité que nous nous donnions des règles du vouloir-vivre ensemble, des
balises, que nous identifiions les valeurs auxquelles nous adhérons et
que nous partageons, et que moi, je crois que cela va favoriser l'harmonie
plutôt que la division dans la société québécoise.
Vous savez, ce n'est pas
un débat qui se fait uniquement au Québec, il y a, dans plusieurs pays à travers le monde….
Nous ne sommes pas seuls sur la planète, il y a plusieurs pays à travers le monde qui ont été
aux prises avec des problèmes très sérieux, plus sérieux que ceux où on a eu à faire face,
c'est vrai. Mais nous avons eu à faire face àplusieurscrises, à des événements qui ont failli déraper, M. le Président, et moi, je crois que l'on doit
éviter de telles situations. Nous ne sommes
donc pas seuls sur la planète. Nous pensons que le débat doit se faire. Je l'ai
dit tout à l'heure, il doit se faire sereinement, respectueusement, et moi,
je suis prête à le faire.
Mais
notre gouvernement est prêt à faire plus d'une chose en même temps...
•
(15 h 10) •
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...M. le Président. Nous pouvons nous occuper des finances publiques, nous pouvons nous occuper de la charte des valeurs...
Le
Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, est-ce que la première ministre comprend
que la consultation a déjà été faite par M. Bouchard et par M. Taylor, et on
est rendus à l'action? Et est-ce que la première ministre comprend qu'on ne peut pas se permettre une crise sociale
pendant des mois et des mois et qu'elle doit déposer dès maintenant un projet de loi? On va
l'aider à l'adopter si c'est raisonnable.
M. le Président, est-ce que la première ministre peut
arrêter ses consultations et enfin agir dans...
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, autant nous
croyons qu'il faille débattre en profondeur de cette question, autant nous croyons qu'il faut, comme gouvernement, nous préoccuper de l'emploi — c'est une obsession de notre
côté — autant
il faut se préoccuper de la bonne gestion des finances
publiques, M. le Président, et nous en avons fait largement la démonstration.
Quant à la question plus pointue que pose le
chef du deuxième groupe d'opposition, M. le Président, le projet et ses balises n'ont
été déposés qu'il y a à peine une semaine, M. le Président, on l'a oublié.
D'ailleurs, j'ai été assez étonnée de voir
plusieurs personnes se manifester contre le projet alors qu'on n'en connaissait
même pas le contenu. Il me semble que de la rigueur...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...aurait exigé que l'on prenne connaissance...
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, est-ce que la première ministre peut
comprendre qu'on ne peut pas se diviser, se déchirer pendant des mois et des
mois? Est-ce qu'elle peut comprendre qu'elle n'est pas seulement la chef du
Parti québécois, mais elle est la première ministre de tous les Québécois, et
ça l'oblige à agir de façon responsable?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Je crois que, justement, nous agissons de façon
responsable après que l'ancien gouvernement libéral
ait présenté toutes espèces de projets qu'il n'a jamais menés à terme, M. le
Président, avec tous les inconvénients que
cela a causés, M. le Président. C'est drôle, vous étiez un gouvernement
majoritaire, j'imagine que vous deviez être capables de les adopter.
Des
voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît, là! Il n'y a qu'une personne qui
parle ici, une à la fois. Le chef du deuxième groupe d'opposition a posé sa
question, Mme la première ministre doit y répondre. M. le leader de
l'opposition, vous pourrez poser des questions plus tard si vous voulez. Mme la
première ministre.
Mme
Marois : Alors,
M. le Président, nous allons continuer à agir sur plusieurs fronts parce qu'il
y a plusieurs défis que nous devons relever ensemble comme société. Et, comme
gouvernement, nous allons assumer nos responsabilités, M. le Président. Cette charte, ce projet de
charte, il vient d'être déposé, il mérite qu'on prenne plus de temps pour
entendre...
Le
Président : En terminant.
Mme
Marois : ...les points de vue de nos citoyens. Débattre ne
veut pas dire diviser. Débattre ne veut pas dire chicane.
Le
Président : Principale, Mme la députée de Montarville.
Dédommagement des contribuables touchés
par des hausses de la taxe scolaire
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Oui. Bonjour, M. le Président. Eh
bien, les libéraux nous avaient habitués à des hausses de taxes. On n'a qu'à se
rappeler la fameuse taxe santé libérale. Eh bien, cet été, les citoyens ont pu
constater que le Parti québécois a repris la
bonne vieille formule en sous-traitant des hausses de taxe scolaire :
26 % d'augmentation dans
Portneuf et à Saint-Hyacinthe, 30 % à Saint-Jean-sur-Richelieu, 41 %
à Mascouche, et là j'en passe des centaines d'autres.
On sait tous que le gouvernement est
le grand responsable de ces augmentations, c'est une mesure prévue dans le dernier budget appuyée par les libéraux. Mais,
surprise, il y a deux semaines, la première ministre a dit, et je la
cite : «Parlez-moi pas des taxes scolaires — là — parce que je suis tellement mécontente de la
façon [dont ont] travaillé les commissions
scolaires. [...]Les citoyens ont raison d'être
mécontents.» Fin de la citation.
Maintenant qu'elle a eu
son petit rendez-vous avec les commissions
scolaires hier, quand va-t-elle réparer son
erreur et exiger qu'on rembourse les contribuables?
Le
Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le Président, nous faisons le même constat, les commissions scolaires, cet été, ont procédé à un exercice
qui a provoqué, dans bien des cas, des hausses excessives de comptes de taxe
scolaire des contribuables. C'est précisément
parce que nous sommes mécontents de cela que
nous avons demandé aux commissions
scolaires de corriger le tir. Nous
avons toujours dit — et je le répète — nous avons toujours dit,
maintes et maintes fois en cette Chambre
depuis le printemps, que les commissions scolaires avaient plusieurs choix. Je le répète
encore une fois, peut-être pour la 50e fois, elles pouvaient réduire leurs dépenses administratives.Nous croyons qu'il y a encore de la marge
de ce côté-là. Elles pouvaient regrouper des services. Tout le monde peut
comprendre que, quand on fait la même chose, on peut, entre territoires, regrouper des services. Elles ne
l'ont pas fait, ou très peu. Elles pouvaient aller dans leurs surplus,
certaines ont encore de la marge dans leurs surplus. Et, d'ailleurs, la CAQ a
été la première à dire : Allons dans les surplus. Nous avons dit :
Vous pouvez aller en chercher une partie, et, malgré toutes ces indications,
les commissions scolaires ont refilé la facture…
Le
Président : En terminant.
Mme
Malavoy : …pour une bonne part aux contribuables. C'est cela
que nous voulons corriger.
Le
Président : Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
Oui. M. le Président, Mme la ministre est neuf mois en retard. Le Parti
québécois et le Parti libéral pourraient
avoir, au moins, l'honnêteté de reconnaître qu'ils sont responsables de ces
augmentations de taxes sous-traitées aux commissions scolaires grâce au budget
de novembre dernier.
Cela dit, même le président de la commission
scolaire des Affluents le dit — et je le cite : «En fait, c'est une taxe déguisée, et la
[première ministre] n'a pas le courage d'en assumer la responsabilité. Elle
fait porter l'odieux aux commissions scolaires.»
Alors, quand le gouvernement va-t-il reconnaître son erreur
et rembourser les citoyens…
Le
Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : Vous me
permettrez, M. le Président, de trouver avec peut-être un peu d'ironie que la députée de Montarville
cite un président de commission scolaire — auquelle
elle ne croit pas, structure qu'elle veut abolir — pour justifier
son propos.
Ce que nous disons…
Des
voix : …
Mme Malavoy : Ce que nous
disons, c'est que, précisément dans le cas des commissions scolaires où les hausses ont été excessives, nous renvoyons les commissions
scolaires à leurs responsabilités. Elles auraient pu exercer ces responsabilités — c'est
ce que nous souhaitions — dès le début de l'exercice, dès
le printemps. Elles avaient toutes les indications pour le faire, elles ont l'aide
assurée également du ministère pour le faire, elles ont choisi de refiler la
facture aux contribuables.
Le
Président : En terminant.
Mme
Malavoy : Nous ne trouvons pas ça acceptable. Nous voulons
qu'elles corrigent le tir.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de
Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Oui, M. le Président. Depuis des
mois, j'ai questionné, justement, la ministre de l'Éducation sur l'urgence d'un plan de réduction des dépenses des
commissions scolaires. J'ai averti à plusieurs reprises le gouvernement
qu'il devait se préparer à des hausses injustifiées de taxes scolaires. Sa
réponse a été — elle vient encore de le
dire — que les commissions
scolaires sont des gouvernements autonomes.
Les libéraux, les ministres des Finances et de l'Éducation
ont tous à porter l'odieux de ces hausses de taxes. La ministre va-t-elle enfin
admettre sa responsabilité dans ce fiasco?
Le Président : Mme la
ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme Malavoy : M. le
Président, c'est précisément parce que nous nous sentons responsables de la
situation que la première ministre a convoqué
les commissions scolaires pour leur demander de refaire le travail, parce que
nous considérons que leurs décisions ont
provoqué de façon vraiment exagérée une hausse des taxes scolaires Nous
sommes persuadés qu'elles ont d'autres moyens à leur disposition.
Cela dit, nous pensons que c'est à
elles de corriger le tir. Ça n'est pas au gouvernement de faire leur travail, mais c'est au gouvernement de leur demander de refaire
l'exercice. Nous pensons que c'est faisable. Dans 15 jours, on devrait avoir
des résultats.
•
(15 h 20) •
Le
Président : Principale, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Exploitation des ressources naturelles
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Le
Journal de Québec nous apprend aujourd'hui
en pleine première page que le Plan
Nord est mort. Il y en a trois pages à l'intérieur de ce journal qui reflètent
le fiasco du Parti québécois. Et ça fait un an, M. le
Président, qu'on dit… un an qu'on dénonce le fait que le gouvernement crée de la
pauvreté plutôt
que de créer des emplois. Et ça a des répercussions dans toutes les régions
ressources du Québec. Par
exemple, au Saguenay, Air Saguenay a vu son chiffre d'affaires
fondre comme neige au soleil. On a vu également, du côté de
Lac-Mégantic, comme si la région n'était pas suffisamment éprouvée, M. le Président, Roulottes RG Solution, ils ont perdu 50 emplois, 50 travailleurs ont perdu leur gagne-pain. Le gouvernement, M. le Président, est
responsable de ces pertes
d'emploi, et toutes les régions le disent, responsable de ce fiasco. Pourquoi
agir de façon aussi
irresponsable, M. le
Président?
Le
Président : Mme la ministre des Richesses naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Merci, M. le Président. M. le Président, agir de façon irresponsable, c'est le
gouvernement du Parti libéral qui l'a fait en refusant, en ignorant, en laissant aller
la corruption, la collusion qui nous a coûté des dizaines de milliards.
Ils faisaient 10 milliards d'investissements par année, et on évalue à
30 % le surcoût de la corruption. C'est 3 milliards par année. Ça,
c'est de l'argent qui aurait pu créer bien des emplois, M. le Président. L'irresponsabilité,
c'est de fermer les yeux contre la corruption.
Des
voix : …
Mme
Ouellet :
Concernant le plan libéral, M. le Président, en fait, c'était beaucoup de la
poudre aux yeux, des
belles promesses pas attachées. On l'a très bien vu avec la route des monts Otish,
125 millions, nous avons fait économiser aux Québécois à peine un mois après notre arrivée. On l'a
très bien vu avec le projet du CN, rien d'attaché. Même les minières ne voulaient pas adhérer au projet du CN. Avec le
projet de Gaz Métro, aucun volume qui n'était prévu.
Nous, M. le Président, nous travaillons pour
l'emploi, pour la transformation, la transformation au Québec, et les projets se poursuivent, M. le Président, IAMGold avec
Westwood, 700 emplois…
Le
Président : En terminant.
Mme
Ouellet : …Arcelor Mittal, lac Hesse, 725 emplois, Xstrata,
Glencore…
Le
Président : J'entends trop de bruit à ma gauche. M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata, c'est à vous, la
parole, et seulement à vous pour l'instant.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour :
M. le Président, la ministre a beau nier la réalité avec sa cassette qu'on est
habitués d'entendre — toutle monde se trompe,
sauf elle — elle est dénoncée aujourd'hui par les régions, par les minières.
De toutes parts, elle est dénoncée. Le
Journal de Québec fait trois pages. On parle de 45 000 emplois perdus
au Québec. Les régions sont directement
touchées. Augmentation du chômage en Abitibi, augmentation du chômage au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, augmentation du chômage en Gaspésie, et elle ne fait rien. Elle va se
lever avec une réponse improvisée, coin de table, encore, M. le
Président.
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Ça va me permettre de
parler des autres projets qui se poursuivent au Québec. Parce que les projets miniers, c'est en fonction du contexte
mondial, M. le Président. Actuellement, l'industrie minière est dans un cycle de consolidation. Il y a
eu de la surchauffe en 2011, et là l'industrie minière est en
consolidation. Mais, vous savez, M. le Président, le Québec…
Le Président : M. le
député… M. le député, je vous invite à être beaucoup plus silencieux, je vous
entends trop bien. Oui, beaucoup trop bien.
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Mais,
vous savez, M. le Président, malgré que l'industrie mondiale minière est en consolidation, le Québec
tire mieux son épingle du jeu que bien d'autres et mieux que de l'Ontario, M.
le Président, et les projets, au Québec, se poursuivent. Donc, je continue, Éléonore Goldcorp , une mine en
construction, 1,4 milliard d'investissement, 700 emplois; Tata
Steel avec son projet DSO, 360 millions d'investissement, 235 emplois;
Raglan, l'agrandissement d'Xstrata, maintenant Glen Corp…
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : M. le
Président, les seuls emplois que le PQ a créés, c'est en Ontario. Regardez le
graphique. Ça, c'est le Québec, puis ça, c'est l'Ontario. On a créé des emplois en
Ontario. C'est un déplacement, Mme la ministre. On perd notre expertise, nos travailleurs, ils s'en vont
en Ontario. Vous avez beau nier la réalité, on va vous le montrer
encore, de manière à ce que vous le
compreniez. Ça, c'est le Québec, puis ça, c'est l'Ontario. Vous créez des jobs
en Ontario. Pendant ce temps-là, au
Québec, c'est des maisons qui ne se construisent pas, c'est des gens qui
perdent leur gagne-pain, c'est des gens qui perdent leur emploi, leur
revenu. Savez-vous ce que ça veut dire?
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Je trouve qu'il faut quand
même avoir pas mal de culot. Vous savez, pendant
que le Parti libéral était au pouvoir, dans cinq ans, il y a eu 30 % de
pertes dans la première transformation des métaux au Québec sous le
Parti libéral, M. le Président. Je trouve qu'ils ont pas mal de culot.
Nous, on travaille avec le nouveau projet de
loi sur les mines, que nous déposons, justement, pour redresser cette situation-là,
avoir plus de transformation au Québec et créer trois à quatre fois plus
d'emplois que la simple extraction. Et les
projets se poursuivent, j'ai d'autres projets qui sont en construction. M. le
Président, je n'avais pas encore eu le temps de finir ma liste. Il y a
Stornoway qui continue son projet de diamant, 853 millions
d'investissement, 450 emplois, M. le Président.
Le
Président : En terminant.
Mme
Ouellet : Il y a Xstrata,
Bracemac-McLeod, 250 emplois, 160 millions d'investissement.
Le
Président : Principale, Mme la députée de Montarville.
Correctifs envisagés pour les
hausses de la taxe scolaire
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : M. le Président, la ministre de l'Éducation a
fait un spectaculaire 180 degrés sur les hausses de taxe scolaire, mais,
je me souviens, au début d'août elle disait que «les commissions scolaires sont
[...] restées dans les limites du raisonnable et qu'elles n'ont pas procédé à
des hausses excessives». Un mois plus tard, elle
a dû admettre qu'un bon nombre de commissions scolaires n'ont pas pris leurs responsabilités. Une chose est sûre, la ministre, elle, a manqué à
ses responsabilités.
Mais,
malgré tout, en sortant de la rencontre d'hier avec les commissions scolaires, la ministre a affirmé que la balle était dans leur camp.
Elles n'ont pas pris leurs responsabilités, mais la ministre leur fait toujours confiance.
M. le Président, je
demande à la ministre comment elle compte agir dans les
prochains jours pour que les
contribuables soient remboursés, pour corriger ces hausses injustifiées, parce qu'on en paie encore, des taxes, là.
Le
Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Mme Marie Malavoy
Mme
Malavoy : D'abord, M. le Président, il
me semble que la députée de Montarville pourrait saluer l'effort que nous
demandons aux commissions
scolaires. La CAQ n'a de
cesse de dire que les commissions
scolaires peuvent faire des économies dans leur administration. La CAQ n'a de cesse de dire
qu'ils peuvent regrouper des services. C'est ce que nous leur demandons. Vous devriez nous applaudir là-dessus, vous devriez dire : Enfin, le Parti québécois demande aux commissions scolaires ce qu'elles doivent faire. Au lieu de ça, vous nous
reprochez je ne sais quoi.
Nous avons décidé de
leur demander de refaire le travail. Nous nous sommes donné 15 jours,
15 jours à partir d'hier pour que des
solutions soient trouvées, pour que les contribuables soient compensés pour le
tort qui leur a été fait. Quel sera le mode de compensation? Ça n'est
pas à moi de le dire en Chambre aujourd'hui. On a donné 15 jours aux
commissions scolaires pour trouver des solutions, alors on se donne rendez-vous
dans 15 jours. On s'en reparlera, il y aura des solutions.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme
Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
M. le Président, c'est une vraie comédie, ça fait neuf mois qu'on leur dit. Les
contribuables sont exaspérés de l'attitude
de ce gouvernement, endossée par le Parti libéral. Pourquoi est-ce que la
balle serait encore dans le camp des
commissions scolaires? Elles n'ont même pas pris la peine d'aller piger dans
leurs surplus accumulés avant d'augmenter les taxes. La ministre nous a
fait le coup toute l'année dernière et encore tout à l'heure du gouvernement
autonome. Résultat : ce sont les contribuables qui paient aujourd'hui.
La ministre ne
croit-elle pas que c'est tout le système des commissions scolaires qui est
arrivé à la fin...
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme
Marie Malavoy
Mme
Malavoy : Je ne suis pas vraiment étonnée, M. le Président, que
la solution de la CAQ soit, évidemment, de
tout abattre, de tout éliminer. C'est leur tendance, c'est leur tendance. Ce
sont des abolitionnistes de structures.
Cela
dit, vivons un peu dans la réalité. Il y a eu une réduction d'une aide
additionnelle qui a été décidée par le
gouvernement, cette aide étant, je le rappelle, en principe une aide
temporaire. Il y a eu des efforts demandés aux commissions scolaires. En ciblant très bien, je vais le redire, qu'elles
pouvaient réduire leurs dépenses, regrouper leurs services, aller
chercher dans leurs surplus.
Nous avons constaté,
en faisant une étude détaillée...
Le Président :
En terminant.
Mme
Malavoy : ...commission scolaire par commission scolaire,
qu'elles n'avaient pas fait ce travail. Il
faut...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Oui, M. le Président. Je rappelle
que 193 des 200 millions de coupures ont été sous-traités directement aux
contribuables par des hausses de taxes. Les commissions scolaires ne sont pas
allées piger dans les surplus
accumulés, elles font ce qu'elles veulent avec la bénédiction de la ministre,
qui, aujourd'hui, s'en surprend et s'en plaint. Pire encore, les
services aux élèves ont commencé à être coupés, et ça, c'est grave. Elle est
là, la question.
La ministre peut-elle,
aujourd'hui, donner l'assurance aux parents que d'autres services ne seront pas
coupés aux enfants? C'est tout ce qui compte.
• (15 h 30) •
Le Président :
Mme la ministre de l'Éducation.
Mme
Marie Malavoy
Mme
Malavoy
:
Ce pourquoi, M. le
Président, nous demandons
aux commissions scolaires de corriger le tir, c'est précisément parce que leur budget, au total, a été augmenté
de 2,8 % en
2013-2014. Nous sommes donc persuadés qu'elles
ont une marge de manœuvre, qu'elles doivent
chacune choisir en fonction de leur réalité. Certaines vont regrouper
des services, d'autres vont diminuer des
dépenses administratives, d'autres qui ont des surplus à portée de main vont
aller en chercher une partie. Nous sommes
persuadés qu'elles peuvent faire l'exercice et nous les renvoyons tout
simplement à leurs responsabilités,
puisque c'est un palier de gouvernement qui existe, auquel nous continuons de
croire, mais nous leur demandons d'assumer bel et bien leurs
responsabilités jusqu'au bout.
Le Président :
…
Budget
alloué aux travaux d'aménagement forestier
Mme Julie Boulet
Mme
Boulet : Alors, après avoir coupé dans les budgets des travaux
sylvicoles au printemps dernier, après avoir promis de maintenir les argents dévolus à
l'ensemble des travaux d'aménagement, la ministre des Ressources
naturelles a annoncé en catimini le 12
juillet, donc juste après la session parlementaire et juste avant les vacances
de la construction, des coupures de 20 millions de dollars dans les
travaux d'aménagement forestier.
De façon plus concrète, on parle ici du volet 2 que tous
les députés en région connaissent très, très bien. Alors, ce sont des
coupures de plus de 30 %. M. le Président, j'ai dénombré près de 20 comtés
péquistes où la forêt est un enjeu économique
important. C'est le tiers de tout leur caucus, M. le Président. Alors, on parle
de Roberval, Rouyn, Ungava, Dubuc, Duplessis, Labelle, Abitibi-Est,
Abitibi-Ouest, Chicoutimi, Lac-Saint-Jean, Gaspé.
Alors,
moi, j'aimerais savoir, M. le Président, est-ce que tous ces députés
cautionnent les actions de leur ministre?
C'est plutôt…
Le Président :
Vous comprendrez que je ne peux pas leur demander à tous de répondre. Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Bien, dans un premier
temps, je voudrais saluer ma collègue pour ses
nouveaux dossiers comme porte-parole de
l'opposition officielle et peut-être juste valider un petit peu les chiffres
parce que ce n'est pas tout à fait de ça
dont elle dit qu'il est question, et peut-être rappeler à la députée que ce que
nous avons fait, nous avons mis
5 millions de plus que ce qui était prévu par l'ancien gouvernement
libéral. Donc, une chance que ce n'est pas
eux qui étaient au pouvoir à l'époque. Nous avons ajouté 5 millions de
plus malgré le contexte budgétaire difficile.
Et j'ai rencontré très rapidement les CRE et leur
association dès la mi-juillet. J'ai rencontré, à la Table Québec-Régions, dès le début septembre, les gens. Nous en
avons discuté. Plusieurs CRE ont déjà signé leur entente : le
Bas-Saint-Laurent, le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
l'Outaouais, le Nord-du-Québec, et ça se poursuit, M. le Président. J'ai annoncé qu'il y aurait également une table de
travail avec les CRE, une nouvelle qu'ils ont très bien reçue. Et la table
de travail va se réunir le 25 septembre, M.
le Président, pour en arriver, au mois de janvier, avec un programme qui sera
adapté et ajusté en fonction de l'ensemble des commentaires, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Laviolette.
Situation de l'emploi dans le
secteur des ressources naturelles
Mme Julie Boulet
Mme
Boulet
: Alors, M. le Président, on parle de coupures de
20 millions de dollars. Alors, vous étiez où? Vous étiez où, députés péquistes, pour défendre les
intérêts des travailleurs forestiers qui vous ont élus? Vous étiez où?
Alors,
M. le Président, ce qu'on a devant nous, c'est une ministre des Ressources
naturelles qui est antirégions. Ce n'est pas compliqué, toutes les décisions qu'elle
prend vont à l'encontre du bien-être collectif de nos régions, toutes,
toutes les décisions qu'elle prend. C'est
une ministre qui est contre les mines, qui est contre les minibarrages, qui
n'aime pas les forêts. En fait, c'est
une ministre qui est contre la création d'emplois. Alors, ce n'est pas une
obsession, la création d'emplois chez vous, c'est une renonciation.
Alors, c'est ça.
Mme
la première ministre, on a perdu 8 300 emplois dans le secteur des
ressources naturelles, depuis janvier 2013.
Qu'attendez-vous pour donner aux régions un ministre qui va enfin s'occuper
d'eux?
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Bien, en fait, M. le
Président, je suis un peu surprise de la
dénonciation de la députée, étant donné que
son parti, le Parti libéral, lorsqu'ils étaient au pouvoir, prévoyait de couper
encore plus, M. le Président. C'était ce qui était prévu dans les
budgets, M. le Président, et ça, elle ne peut pas le nier. C'était ce qui était
prévu dans les budgets.
Donc, aujourd'hui, elle se lève pour s'insurger alors que
leur planification était pire et que nous avons réussi, malgré le contexte, à rajouter, à réinjecter 5 millions par rapport à leurs prévisions, M. le Président.
Je suis un peu surprise qu'elle se lève de sa chaise. Et je pense que, M. le Président, elle aurait peut-être dû se lever plus souvent lorsqu'elle était au Conseil des ministres, particulièrement
sur le dossier de Gentilly,
M. le Président, où, très clairement, la population de Trois-Rivières et de la région ont été bernés, M. le Président.
Le Président :
Ceci met fin à la période de questions et de réponses orales.
La Vice-Présidente (Mme
Poirier) : Alors, nous en sommes maintenant à la rubrique des
motions sans préavis. Alors, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant le député de Mégantic.
Motions
sans préavis
Rendre
hommage aux victimes de la tragédie
du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic et offrir
des
condoléances à leurs familles et à leurs proches
M.
Bolduc
(Mégantic) :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la première ministre, le chef
du deuxième groupe d'opposition et la députée de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage aux 47 victimes de la tragédie
de Lac-Mégantic et offre ses sincères
condoléances à leurs familles, parents ainsi qu'à leurs proches;
«Qu'elle
commémore l'exceptionnel travail des autorités municipales, dont celui de la
mairesse Colette Roy-Laroche, des autorités policières et du service des
incendies, du personnel de la fonction publique et qu'elle souligne le
dévouement des bénévoles ainsi que des premiers répondants;
«Qu'enfin, l'Assemblée nationale observe une minute de silence en l'honneur
de tous ceux et celles qui ont été affligés
par ce drame.»
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader. Oui, M. le député de Blainville.
M. Ratthé : Bien, de consentement en cette Chambre, j'aimerais qu'on
ajoute mon nom, s'il vous
plaît, à la motion.
Une
voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le leader du gouvernement.
M.
Traversy : Il y a consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Il y a consentement.
M.
Traversy : Mme la Présidente, il y a donc consentement pour
débattre de cette motion pour un temps de parole d'approximativement trois
minutes par intervenant, en débutant, bien sûr, par le député de Mégantic,
suivi par le chef du deuxième groupe d'opposition, la députée de Gouin et en
terminant par la première ministre du Québec, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, M. le député de
Mégantic.
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc
(Mégantic) :
Merci, Mme la Présidente. Comme vous le savez tous, la ville de Lac-Mégantic a subi le pire événement ferroviaire en Amérique du Nord qui
s'est produit chez nous, en plus, un vendredi soir, lorsque la population était finalement active au centre-ville.
Le résultat a été entièrement désastreux : 47 décès, des familles
complètes décimées dans un milieu où le
tissu social est extrêmement serré. Je dois aussi vous dire que, dans une des
petites entreprises de Lac-Mégantic, quatre personnes ont été tuées dans
l'événement tragique qui s'est produit à Lac-Mégantic. Donc, pour la société
locale, ça représente un désastre immesurable, un désastre émotionnel qui ne
peut pas être oublié, ni maintenant, ni plus tard. Ça va durer pendant
longtemps.
Des centaines d'emplois ont été perdus au
centre-ville de Lac-Mégantic. Tous les commerces détruits, les employés ont perdu leur emploi. Et maintenant ces gens-là
sont à la recherche d'une vie économique et cherchent à maintenant retrouver
leur environnement pour rebâtir leur milieu. Et ça va être un débat qui va être
difficile et très long.
Les difficultés économiques et sociales sont
encore en croissance, parce qu'il y a beaucoup d'incertitude. Les projets doivent se
développer, se concrétiser. Les employés se retrouvent au chômage, dans des
situations économiques pénibles. Et,
de plus, on a aussi le risque du développement ferroviaire à Lac-Mégantic,
comme vous le savez, qui a été construit autour de la voie ferrée. Et beaucoup de gens ont beaucoup de difficulté
à pouvoir accepter le fait que le réseau ferroviaire pourrait être remis
en service à Lac-Mégantic dû à la situation qui s'est produite.
•
(15 h 40) •
De l'autre côté, malheureusement, de grandes
entreprises de Lac-Mégantic, qui sont, elles, très dépendantes du réseau ferroviaire,
doivent essayer de survivre dans des situations économiques non compétitives.
Et ils doivent essayer de concilier
la situation dans la population avec le développement économique qui doit se
produire, parce qu'il faut aussi éviter de perdre d'autres centaines
d'emplois qui pourraient être conséquentes à ce qui se passe. Donc, il y a un
conflit actuellement, dans le secteur de la
ville de Mégantic, dû au stress psychologique qui a été produit par cet
événement-là, qui risque définitivement d'affecter tout le monde
maintenant et encore dans un futur prévisible.
Je dois aussi dire un grand merci à l'ensemble de la
population du Québec, qui a ouvert son cœur, son
portefeuille et qui a vraiment permis à tout
le monde de reconnaître que le Québec peut être solidaire, que le Québec peut
démontrer sa solidarité, et toute la ville de Mégantic et la région vous en
remercient. Donc, merci.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : M. le chef de la deuxième opposition.
M. François Legault
M.
Legault :
Oui. Mme la Présidente, donc, dans la nuit du 5 au
6 juillet, la ville et la population de Mégantic ont été
frappées par une terrible épreuve. On se souvient tous, le samedi matin, le 6
juillet. Probablement comme
plusieurs d'entre vous, j'ai regardé la télévision une bonne partie de la
journée, et malheureusement nos pires craintes se sont réalisées. Et je me suis rappelé que l'été dernier j'avais eu la chance
de passer quelques heures avec la mairesse, Mme Roy-Laroche, et je me suis dit : Bien, au moins,
on a une grande dame, une mairesse qui a beaucoup de leadership. On va en avoir vraiment besoin.
Je
suis allé quelques jours — je pense que c'était le lundi — à Mégantic. J'avoue que j'hésitais. J'en ai parlé avec les gens. On ne
voulait pas aller déranger. Mais, en même temps, lorsque je me suis promené dans la cafétéria,
les gens nous
ont parlé puis ils voulaient nous parler. Et c'était vraiment dur à vivre, mais on voyait en même temps que les gens avaient du courage. J'en ai
profité, parce
que, dans mon ancienne
vie, j'avais passé beaucoup de temps à Lac-Mégantic puisque j'étais
sur le conseil
d'administration d'une
compagnie qui s'appelle Bestar, où le président du syndicat a péri, donc le
président, Paulin Tardif, était vraiment sous le choc, donc je suis allé rencontrer la famille. On avait notre candidate aussi, Raymonde Lapointe, qui était là, qui a
perdu une de ses nièces. Donc, on a pu voir tout le courage des gens.
Évidemment, le leadership de la mairesse,
qui est en train rapidement de déplacer le centre-ville
pour le reconstruire, puis recommencer à
vivre. J'ai bien compris aussi — je suis retourné deux autres
fois par la suite — que, malgré ce qui est arrivé, elle tient à ce que l'économie
redémarre. On a besoin, même s'il faut probablement changer le trajet des trains pour entre autres approvisionner
des entreprises comme Tafisa, qui approvisionne elle-même Bestar…
Évidemment, il faudra changer des règlements, et puis on interpelle le
gouvernement fédéral pour qu'on améliore les normes de sécurité.
Mais
je veux terminer en vous disant, Mme la mairesse puis à tous les gens de
Lac-Mégantic : On a été avec vous durant ces jours pénibles. Je vous ai dit, quand
je vous ai vue la dernière fois, qu'on irait, la Coalition avenir Québec,
cet automne, faire un caucus à Lac-Mégantic. Donc, on était là, on est là, puis
on sera là avec vous. Bonne chance.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, Mme la Présidente. Alors, bien sûr, avec mon
collègue le député de Mercier et au nom de ma formation politique, je voudrais dire, bien, à
la population de Mégantic, à Mme la mairesse, à toutes les personnes qui
ont travaillé si fort pour que Mégantic,
Lac-Mégantic demeure malgré tout une ville en vie, parce que c'est ce qu'elle
est… Donc, bien sûr, on apporte toute
l'expression de notre sympathie, toute l'expression de notre solidarité. Nous
sommes allés à tour de rôle à Lac-Mégantic.
J'ai eu la chance d'ailleurs, en côtoyant le député de Mégantic, de participer
à une course-marche dans la municipalité. Et ce qui m'a beaucoup frappée, c'est la dignité des gens, c'est leur courage, c'est leur
solidarité, leur résilience et leur détermination à reconstruire finalement le
centre-ville.
Durant
tout l'été, je pense que tout le monde au Québec, qui a fait preuve de beaucoup de solidarité
effectivement, a été en deuil. Nous avons été en deuil avec la population de
Lac-Mégantic. Et, à cause de ce deuil, je
pense que nous avons tous et toutes observé une certaine retenue normale dans les
circonstances pour peut-être ne pas manifester haut et fort pourtant une certaine colère qui nous habitait et qui nous habite encore.
Je pense que maintenant,
quelques mois sont passés, les gens vont reconstruire, on va être avec elles,
on va être avec
eux, on a maintenant le droit et le devoir, je dirais, de poser des questions, de poser des
questions à une compagnie, qui, pour moi,
n'est rien d'autre qu'une compagnie capitaliste sauvage du XIXe siècle. On
a le droit et le devoir de nous questionner sur notre dépendance au pétrole,
sur les problèmes de transport ferroviaire de matières hautement inflammables. Je crois que nous avons,
tous et toutes ensemble, la responsabilité de construire un Québec, oui, économiquement prospère, mais écologiquement viable,
qui ne met pas la santé et la sécurité des
gens en danger.
Encore une fois, tous nos
respects et toute notre solidarité à la population de Lac-Mégantic.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois
:
Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je voudrais d'abord exprimer
de nouveau ma sympathie la plus sincère à tous
les citoyens de Lac-Mégantic, et plus particulièrement à l'endroit des
familles, des proches des 47 personnes
qui ont perdu la vie lors de cette tragédie. J'en ai rencontré un certain
nombre d'entre eux et, à chaque fois, je dois vous dire que l'émotion
apparaît rapidement, parce que je crois que tout le Québec partage votre douleur, votre incompréhension, mais aussi votre colère. Et nous avons tous été émus par la dignité, par la
résilience que vous avez affichées depuis cette terrible épreuve.
Mais je veux également remercier les premiers intervenants
qui se sont présentés sur les lieux, qu'il s'agisse des policiers, des
pompiers, des ambulanciers ou tout simplement des citoyens qui voulaient donner un coup de pouce, qui voulaient aider,
mais je pense aussi aux policiers de la Sûreté du Québec. J'en ai vu qui aussi ont travaillé sur le site et qui, avec beaucoup de courage, ont été à la rencontre des citoyens
qui étaient là, et parfois je sentais dans leur voix autant de peine que celle que
l'on ressentait chez les citoyens de Lac-Mégantic. Les employés de la Sûreté du Québec, les
employés du gouvernement du Québec, les différents intervenants sociaux,
on a vu des dizaines de personnes se mobiliser de partout à travers le Québec, de nos CLSC, de nos institutions de santé et de services sociaux. Toutes ces personnes ont fait preuve d'un très grand
professionnalisme et d'un dévouement absolument extraordinaire. Elles ont donné beaucoup d'elles-mêmes
pour aider les citoyens affectés et pour aider les gens de la ville de Mégantic à se relever.
Je souhaite qu'à l'occasion de cette motion
nous leur exprimions notre profonde reconnaissance. Que ces personnes prennent le temps, elles aussi, de faire la paix
avec les terribles images qu'elles ont vues et les
témoignages très déchirants qui leur ont été
confiés, et je parle pour les avoir entendues, ces personnes, me témoigner de
cela.
Par le fait même, je veux exprimer toute
notre reconnaissance pour l'aide et les témoignages de sympathie qui nous sont parvenus de partout dans le monde. Je peux
vous dire que j'ai reçu des centaines — et je n'exagère pas — des centaines de témoignages de chefs d'État, de chefs
de régions, de diplomates, de représentants d'institutions
internationales comme de simples citoyens. D'ailleurs, je me suis engagée, auprès de la mairesse, à cumuler
l'ensemble de ces témoignages, à les rendre disponibles pour les gens de Lac-Mégantic.
•
(15 h 50) •
Mais vous allez me permettre de remercie de
façon toute particulière nos voisins, nos voisins du Maine, dont les pompiers sont intervenus en soutien le soir même de
l'événement. Dans la nuit, ils étaient déjà sur place. Et j'ai eu le plaisir
de remercier directement le gouverneur de l'État, M. Paul LePage, lors de la
conférence des gouverneurs qui nous a réunis
dernièrement à La Malbaie et je l'ai fait au nom de tous les Québécois. D'ailleurs, celui-ci était présent
au moment où il y a eu des événements commémoratifs à
Lac-Mégantic.
Enfin, en terminant, je souhaite que nous
nous tournions vers l'avenir. Et à cet effet je voudrais témoigner de toute notre admiration devant le courage des citoyens, des
élus municipaux de Lac-Mégantic dans leur
volonté de rebâtir leur centre-ville. Et je
me permettrai de les saluer à travers celle qui, à quelques semaines des
élections municipales, incarne toute
la dignité, toute l'abnégation qui correspondent à la fonction d'élu municipal.
Et, si au cours de l'été tous les citoyens du Québec étaient
Méganticois, Colette Roy-Laroche a été, elle, la mairesse de tous les
Québécois. Merci, madame.
(Applaudissements)
Mme
Marois : Mme la
Présidente, je peux assurer les gens de Lac-Mégantic que le formidable élan de solidarité manifesté par tout le Québec, il ne faiblira
pas tant que le centre-ville ne sera pas sorti de terre. Il demeurera, en fait,
jusqu'à ce que toutes les personnes
affectées de près ou de loin par ce drame horrible aient pu trouver la paix et
la sérénité. Et ce qui restera bien
au-delà, c'est tout l'amour que les Québécoises et les Québécois ressentent à
l'endroit de Lac-Mégantic et surtout de ses citoyens et de ses
citoyennes. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Cette motion est adoptée?
Des
voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Adopté. Alors, je vous
demanderais de vous lever pour un moment de silence, s'il vous plaît.
• (15 h 53
—
15 h 54) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Je vous remercie. Alors, je
reconnaitrais maintenant la ministre de l'Éducation pour la motion suivante.
Souligner la réussite de
l'organisation des
Jeux d'été du Canada — Sherbrooke
2013
et féliciter la délégation québécoise
Mme
Malavoy : Mme la Présidente, je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la députée de Richmond, le député de Charlesbourg et la
députée de Gouin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le travail de tous les artisans qui ont
contribué à faire des Jeux d'été du Canada — Sherbrooke 2013 une grande réussite, et qu'elle
félicite la délégation québécoise pour la récolte de 172 médailles lors de
l'événement.»
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion?
M. Traversy : Mme la
Présidente, il y a consentement pour cette motion conjointe, avec évidemment la députée de Richmond, de Charlesbourg ainsi que la députée de Gouin, pour l'adopter sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Je vous remercie. Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci. Nous allons passer à la prochaine motion, par le député de Chauveau.
Affirmer que les lieux de culte doivent
être exempts de toute sollicitation financière
par un parti politique ou un candidat
M.
Deltell : Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement pour déposer la motion
suivante conjointement avec le leader du
gouvernement, le député de Beauce-Sud et le député de Mercier :
«Que l'Assemblée nationale affirme que les lieux de culte doivent être exempts de
toute sollicitation financière par un parti politique ou un
candidat;
«Qu'elle rappelle que tout don
reçu ou sollicité par un parti politique ne doit en aucun cas être lié à une contribution ou une
décision gouvernementale passée ou à venir.»
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion?
M. Traversy : ...consentement, sans débat, pour la motion.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté. Je reconnaîtrais maintenant le député de Mercier.
Saluer la mémoire du généticien et
humaniste Albert Jacquard et offrir des
condoléances à sa famille et à ses proches
M. Khadir : Mme la Présidente, je demande le consentement de la Chambre pour débattre de
la motion suivante conjointement avec le député de Blainville, le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le député de Verdun, ainsi que
le député de Vanier-Les Rivières :
«Que l'Assemblée nationale du Québec
salue la mémoire du généticien et humaniste Albert Jacquard, décédé le 11 septembre dernier. Qu'elle offre ses plus sincères condoléances à sa famille
ainsi qu'à ses proches;
«Qu'elle reconnaisse l'apport de ce
scientifique-penseur, auteur de l'oeuvre Éloge de la différence, qui
aura dédié une grande partie de sa vie à
lutter contre le racisme et le mal-logement, pour la défense des droits des
sans-abris et des droits des immigrants et pour l'abolition du nucléaire;
«Que cette
Chambre honore une vie remplie de combats contre les inégalités, pour
l'inclusion des minorités et la dignité humaine.»
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Traversy : Mme la Présidente, il y a consentement pour débattre de cette motion ainsi que rajouter le député de Blainville conjointement à celle-ci, en commençant par le député de Mercier comme premier intervenant, suivi par le député de Verdun, le député
de Vanier-Les Rivières ainsi que le ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, pour un temps
de parole d'approximativement une minute par
intervenant, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Je vous remercie. Alors, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M.
Khadir : Merci, Mme la Présidente. J'ai eu le privilège, il y a une dizaine d'années, d'inviter, au nom de mon hôpital, Albert Jacquard à une conférence
qu'il donnait à la salle Hector-Charland de L'Assomption. On a eu l'occasion,avant la conférence, de souper ensemble, et ce que
je veux raconter, c'est ce qu'il nous a entretenus en partie au cours de
ce dîner et son insistance sur l'humanisme, dont il se réclamait, et un terme
qu'il a contribué largement à répandre et à réclamer, l'«humanitude».
C'est
un terme que lui, il utilisait un peu sur le modèle de «négritude», que des
poètes comme Aimé Césaire ou Senghor,
Léopold Senghor, s'étaient réclamés, c'est-à-dire pour reconnaître l'apport, pour désigner l'ensemble des apports des civilisations
d'Afrique centrale, l'ensemble des cadeaux faits aux autres hommes par les
hommes à la peau noire, ce qu'on disait, donc, la négritude, et, pour Jacquard,
l'humanitude, c'était le cadeau que les hommes en
général se font les uns aux autres depuis qu'ils ont
conscience d'être, qu'ils peuvent se faire encore entre eux, des cadeaux pour l'enrichissement
sans limites de l'ensemble de la collectivité. Ces cadeaux constituaient — ça, c'est ses propres termes — «l'ensemble des caractéristiques dont, à bon droit, nous
sommes si fiers, [comme] marcher sur deux
jambes […] parler, transformer le monde ou
nous interroger sur notre avenir», ou encore faire régner la justice en lieu et place de la force.
Dans ces temps où nous nous questionnons sur plein de
choses, je crois que c'est tout à l'honneur de
l'Assemblée nationale de rendre hommage à celui qui représentait si bien
l'humanitude. Merci beaucoup.
• (16 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, M. le député de Mercier. M. le
député de Verdun.
M. Henri-François Gautrin
M.
Gautrin :
Je vous remercie, Mme la Présidente. La collectivité mondiale vient de perdre
un scientifique socialement responsable. Par scientifique... Albert Jacquard
avait commencé comme fonctionnaire et s'était ouvert à l'intérêt scientifique un peu tardivement. Il était devenu un
spécialiste de la génétique des populations. Mais, parallèlement à son travail de scientifique, il s'est engagé socialement, et je pense qu'il faut le
saluer. Mon collègue de Berthier en a rappelé une partie, je
vais en rappeler quelques autres. Initialement,
il s'était engagé aussi contre
l'utilisation du génome humain à des fins commerciales, et je pense qu'il est important ici de le rappeler. L'engagement qu'il a commencé, donc, à l'utilisation des
résultats de sa recherche l'a amené à se positionner aussi derrière les plus
démunis par
rapport au droit au logement. Et
rappelez-vous à quel point, mes chers amis, le droit au logement est quelque chose de fondamental pour sortir de la pauvreté. On
pourrait en parler longtemps, Mme la Présidente, mais je sais que vous
allez me couper la parole.
Je voudrais quand même terminer, terminer en rappelant qu'il s'est, lui aussi, positionné en faveur
du logiciel libre, logiciel libre qui est quelque chose d'important et que... J'insiste ici pour que cette Assemblée n'oublie pas l'importance du logiciel libre lorsqu'elle passe des
contrats. Et je vois mon collègue de Rousseau, je lui rappelle aussi cette question, l'importance de
logiciel libre, Mme la Présidente. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Sylvain Lévesque
M.
Lévesque : Merci, Mme la Présidente. Les membres de ma formation politique se joignent à moi pour
saluer la mémoire de ce grand humaniste qui fut Albert
Jacquard et offrir à sa famille et à ses proches nos plus sincèrescondoléances. Comme
l'ont exprimé plusieurs personnes depuis son décès survenu le 11 septembre dernier, Albert Jacquard était une
lumière pour le monde entier, un homme courageux et profondément bon, qui a
choisi de consacrer sa vie au respect
et à la défense de l'humanité, des hommes. Les combats pour l'égalité et la
justice menés par ce scientifique engagé nous rappellent à quel point ces luttes ne sont
jamais totalement gagnées. Qu'il s'agisse du racisme, de la
pauvreté, du logement
ou des armes nucléaires, Albert Jacquard a voulu nous faire comprendre que nous
appartenons tous à la même espèce, l'espèce humaine, puis qu'on ne peut fermer les
yeux sur les conditions de vie de nos pairs.
Je termine en
formulant le souhait que nous puissions, au sein de notre société, conserver l'esprit qui animait M. Jacquard.
Pour ma part je garderai en mémoire une très
belle citation de lui qui, dans notre contexte politique, mérite réflexion : «La
fraternité a pour résultat de diminuer les inégalités tout en préservant ce qui
est précieux dans la différence.» Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, M. le député. M. le ministre de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche et
de la…
M. Pierre Duchesne
M. Duchesne : Oui, Mme
la…
La Vice-Présidente (Mme Poirier) : …de la Recherche — laissez-moi le temps de dire votre titre au complet — et de la Technologie.
M. Duchesne : Merci, Mme
la Présidente. «Sans imagination, il ne pourrait y avoir de
création.» C'est ce qu'écrivait avec
justesse Albert Jacquard. Grand vulgarisateur scientifique et surtout grand
humaniste, il s'est éteint à Paris la semaine dernière à l'âge de 87 ans. Il était entouré des personnes qu'il aimait, comme il le
voulait. L'homme est décédé, mais Albert
Jacquard fait partie de ces personnages que l'on voudrait volontiers éternels. Il faut souligner
qu'Albert Jacquard était un admirateur du Québec, où il a multiplié les
présences. Il intervenait très régulièrement aux côtés de son ami
l'astrophysicien Hubert Reeves lors de conférences passionnantes où il devisait sur le devenir de l'humanité. «Pour lui — et je cite Hubert Reeves — [le] "je" n'existe pas sans les autres. Et il rappelait
sans cesse l'importance de l'humain face aux progrès technologiques.»
Après de nombreuses publications de vulgarisation
scientifique et de réflexion sur la condition humaine, Albert Jacquard est nommé doctorat honoris causa de
l'Université du Québec en 1987. Antinucléaire farouche, défenseur du droit des plus faibles,
Albert Jacquard a milité jusqu'à la fin de sa vie pour que les valeurs humaines
survivent à la férocité du libéralisme
et de la technique parfois froide. Notre gouvernement et moi-même saluons cet
homme qui a marqué son époque et dont le legs intellectuel se perpétuera
encore longtemps dans nos sociétés. Merci.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. Alors, cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté. M. le leader.
M.
Traversy : J'aimerais
demander le consentement
de cette Chambre pour le dépôt d'une deuxième
motion, concernant le 26e anniversaire de la signature du Protocole de Montréal.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? Il y a consentement. M. le ministre
du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs.
Souligner la Journée internationale de la protection
de la couche d'ozone et l'anniversaire de la
signature du Protocole de Montréal relatif à des
substances qui appauvrissent la couche d'ozone
M.
Blanchet : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Laurier-Dorion, le député de Nicolet-Bécancour et le député de Mercier, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale de la protection de la
couche d'ozone et le 26e anniversaire
de la signature du Protocole de Montréal contre les rejets de chlorofluorocarbure — chlorofluorocarbure, voilà, CFC — qui détruisent l'ozone de la stratosphère comme un
exemple de coopération réussie par la
communauté internationale pour résoudre une problématique
environnementale majeure;
«Que l'Assemblée nationale réitère l'engagement du Québec à s'en inspirer
pour inviter d'autres juridictions à s'unir pour faire face à des enjeux environnementaux
d'une aussi grande ampleur, comme la lutte aux changements climatiques.»
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
M. Traversy :
Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat, pour la motion.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : La motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté. Allez-y.
M.
Traversy : Je demanderais le consentement de cette Chambre pour
déposer une troisième motion supplémentaire,
concernant le projet de loi n° 52.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt du
projet de loi n° 52? Il n'y a pas de consentement.
Une voix :
…
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Juste un moment. Je pense que
vous pourrez revenir. Vous pouvez passer à la
prochaine motion.
M.
Traversy : Le projet de loi n° 52 étant celui concernant
les soins en fin de vie, évidemment, et… Bien,
nous allons donc demander le consentement…
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : …je m'excuse, mais je n'ai pas eu le
consentement de l'autre côté. Est-ce que j'ai un consentement, s'il vous plaît?
Merci.
Mme Thériault :
C'est tout simplement, Mme la Présidente, parce qu'il y a la motion de M. le
whip de l'opposition officielle avant les avis.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Pas dans mon ordre du jour,
Mme la leader adjointe. Alors, moi, j'ai à l'ordre du jour actuellement l'annexe b, qui est la motion
concernant le projet de loi n° 52. Madame… On a le consentement
pour 52?
Mme Thériault :
Il y a consentement, Mme la Présidente, oui.
• (16 h 10) •
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci beaucoup. M. le leader du gouvernement.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 52
M.
Traversy : Vous voyez, Mme la Présidente, qu'à force de discussion
on finit toujours par se comprendre. Et c'est donc à cet effet que je fais motion,
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la
Commission de la santé et des services sociaux, dans le cadre de l'étude du
projet de loi n° 52, Loi concernant les
soins de fin de vie — nous
l'avons dit tantôt — procède à des consultations particulières les 17, 18, 19, 24, 25
et 26 septembre prochain de même que [le 1er, le 2, le 3, le 4, le 8, le 9 et
le 10] octobre prochain et qu'à cette fin elle entende les
organismes suivants : le Collège des
médecins du Québec, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, la
Fédération des médecins spécialistes du Québec, l'Association médicale du Québec, l'Ordre des pharmaciens du Québec, l'Ordre des infirmiers et
infirmières du Québec, l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes
conjugaux et familiaux du Québec, l'Ordre des psychologues du Québec, le
Barreau du Québec, la Chambre des notaires du Québec, le Barreau canadien—division Québec, la Commission des droits de la personne et
de la jeunesse, le Protecteur du citoyen — je crois que je
vais avoir besoin d'un verre d'eau — le Curateur public[…], le
Collectif des médecins contre l'euthanasie : Refus médical de l'euthanasie, la
Coalition des médecins pour la justice sociale, le Rassemblement québécois
contre l'euthanasie, le Vivre dans la
dignité, l'Association québécoise du droit de mourir dans la dignité, le
Collectif mourir digne et libre, le Regroupement
provincial des comités des usagers, le Conseil pour la protection des malades,
l'Association québécoise d'établissements de santé et de services
sociaux, l'Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens, la
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, l'Alliance des maisons
de soins palliatifs, Maison Michel Sarrazin, l'Association des gestionnaires
d'établissements de santé et [des] services sociaux du Québec, la Société canadienne du cancer—division
Québec, le Réseau des soins palliatifs du Québec, la Société de soins
palliatifs du Grand Montréal, NOVA Montréal, Office des personnes handicapées du Québec,
l'Association du Québec pour l'intégration sociale, la Confédération des organismes des personnes handicapées du
Québec, la Fédération [du Mouvement] Personne D'Abord, l'Association
québécoise de gérontologie, la FADOQ, la Fédération de la société Alzheimer du
Québec, Carpe Diem—centre
de ressources Alzheimer, Centre de recherche sur le vieillissement, le Comité
national d'éthique sur le vieillissement et les changements démographiques
du Conseil des aînés, l'Association québécoise de prévention du suicide,
le Centre de recherche et d'intervention sur le suicide et l'euthanasie,
l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées,
l'Association québécoise des retraité-e-s [du] secteur public et parapublic, l'Association
des retraités [d'éducation] et des autres services publics du Québec,
Me Danielle Chalifoux, avocate spécialisée
en droit de la
santé des aînés, Mme Margaret Somerville, Université McGill, Me Delphine Roigt,
éthicienne et avocate, Mme Jocelyn Downie,
professeure de Dalhousie, Halifax — de Dalhousie, Halifax, voilà — Dre Annie Tremblay,
psychiatre oncologue[...], Dr Howard Bergman
et Dr Marcel Arcand, [spécialistes] en maladie d'Alzheimer, M. Jean-Pierre Béland, professeur, président du Comité
d'éthique de recherche de l'UQAC, M. Hubert Doucet, professeur de la Faculté de théologie et de sciences des religions
de l'Université de Montréal, le comité d'experts juristes — Me Jean-Pierre Ménard,
Me Jean-Claude Hébert et Me Michelle Giroux. Ainsi donc, Mme la Présidente :
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires; et
«Que le
temps dévolu au parti formant le gouvernement et au parti formant l'opposition
officielle pour les remarques préliminaires
soit de 6 minutes chacun et que le temps dévolu au deuxième groupe d'opposition
soit de 3 minutes;
«Que la durée maximale de l'exposé pour
chacun des intervenants soit de 15 minutes et que l'échange entre les membres de la commission soit d'une durée maximale de
45 minutes;
«Que le temps dévolu au parti formant
le gouvernement soit de 21 minutes; et que le temps dévolu aux [partis des] députés de l'opposition soit de
24 minutes;
«Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour les remarques
finales partagée de la même façon que pour les remarques préliminaires; et
«Que [le] ministre déléguée aux
Services sociaux et à la Protection de la jeunesse — la
ministre, pardon — soit
membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Adopté. On poursuit, M. le
leader.
M. Traversy : Je demanderais le consentement de cette Chambre pour une
quatrième motion supplémentaire, concernant le projet de loi n° 41,
Loi modifiant la Loi sur la fonction publique principalement en matière de
dotation des emplois.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a consentement
pour déroger à l'article 84.1? Il y a consentement. M. le leader.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 41
M.
Traversy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, conformément, toujours, à l'article 146
du règlement de l'Assemblée nationale :
«…la Commission des finances publiques, dans le cadre de
l'étude du projet de loi n° 41, Loi modifiant la Loi sur la fonction
publique principalement en matière de dotation des emplois, procède à des
consultations particulières les 24 et 25 septembre prochain et qu'à
cette fin, elle entende les organismes suivants : la Commission de la fonction publique, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec,
le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec,
l'Alliance des cadres de l'État, Clef pour l'intégration au travail des immigrants [et] Service d'orientation et
d'intégration pour les immigrants au travail de Québec;
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires; et
«Que le temps dévolu [pour le] parti
formant le gouvernement et le parti formant l'opposition officielle pour les remarques
préliminaires soit de 6 minutes chacun et que le temps dévolu au deuxième groupe
d'opposition soit de 3 minutes;
«Que la durée maximale de l'exposé pour
chacun des intervenants soit de 10 minutes et que l'échange entre les membres de la commission soit d'une durée maximale de
50 minutes;
«Que le temps dévolu au parti formant
le gouvernement soit de 24 minutes et que le temps dévolu au parti formant l'opposition soit de 26[...];
«Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour les remarques
[préliminaires] partagée de la même façon que pour les remarques [finales]; et
donc
«Que le
ministre responsable de l'Administration gouvernementale soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce que cette motion
est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté.
M.
Traversy : Mme la Présidente, j'irais avec de l'audace pour
demander une cinquième motion supplémentaire aujourd'hui — c'est quand même la rentrée — pour avoir un consentement de cette
Chambre en vue de déposer une motion
concernant le projet de loi n° 46, loi modifiant la loi
sur l'acquisition de terres agricoles et non-résidents.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Il y a consentement?
Des voix : Consentement
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Consentement.
M. le leader.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 46
M.
Traversy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je fais donc motion, conformément à l'article 146
du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la
Commission de l'agriculture et des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles,
dans le cadre du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur l'acquisition des terres agricoles par des non-résidents, procède à des consultations particulières les 2, 3 [...]
4 octobre prochain et qu'à cette fin, elle entende les organismes
suivants : l'UPA, l'Union paysanne, la
Solidarité rurale du Québec, le FRAQ, la Coalition pour la souveraineté
alimentaire, le Conseil des entrepreneurs agricoles, l'IREC, le CIRANO et
l'AGECO; et
«Qu'une
[durée] de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires;
«Que le temps dévolu [pour le] parti
formant le gouvernement et [le] parti formant l'opposition officielle pour les remarques préliminaires soit de 6 minutes chacun — et de 3 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée maximale [...] pour
chacun des intervenants soit de 10 minutes et que l'échange [entre] les membres de la commission soit d'une durée maximale de
50 minutes;
«Que le temps
dévolu au parti formant le gouvernement soit de 24 minutes et [ceux] de
l'opposition de 26[...];
«Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour les
remarques finales [...] de la même façon [qu'elles ont été partagées] pour les
remarques préliminaires; et finalement, Mme la présidente
«Que le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. La
motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté. M. le
leader.
M. Traversy : Mme la Présidente, eh non, je n'ai pas encore fini. Je voudrais demander une
permission pour déposer une sixième motion,
concernant L'autonomie pour tous, un livre blanc à déposer prochainement
en cette Chambre.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Thériault : Il n'y a pas de consentement, Mme la Présidente, simplement parce qu'il y a encore des discussions
entre nous et le gouvernement, puisque, dans cette commission-là, il y a un mandat d'initiative qui porte sur
les conditions de vie des aînés qui sont
hébergés en centre
d'hébergement et de soins de longue durée. Donc, on va continuer
d'avoir des discussions entre le leader de l'opposition et le gouvernement avant de procéder à cette étude.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Excellent. M. le leader… Donc, il n'y a pas consentement. M. le leader du
gouvernement… Excusez. M. le whip, c'est vrai,
M. le whip en chef de l'opposition officielle.
Modifier la composition de certaines
commissions parlementaires
M.
Lessard : Merci, Mme la
Présidente. Conformément
aux dispositions de l'article 129 du règlement, je
fais motion afin :
«Que le député de Laurier-Dorion soit nommé membre permanent de la Commission des transports et de l'environnement en remplacement du député de Mont-Royal;
«[…]le député de Chapleau soit nommé membre permanent de la
Commission de l'économie et du travail en remplacement du député de Mont-Royal;
«[…]la députée d'Acadie
soit nommée membre permanente de la Commission de la culture et de l'éducation
en remplacement du député de Laurier-Dorion;
«[…]le député de Brome-Missisquoi soit nommé membre permanent
de la Commission des finances publiques;
«[…]le
député de Marguerite-Bourgeoys soit nommé membre permanent de la Commission des
relations avec les citoyens en remplacement
[du député] de Saint-Henri—Sainte-Anne;
«[…]la
députée de Saint-Henri—Sainte-Anne soit nommée membre permanente de Commission de la santé et des services sociaux en remplacement de la députée de
Bourassa-Sauvé;
«[…]la
députée de Bourassa-Sauvé soit nommée membre permanente de la Commission des
institutions en remplacement du député de
Marguerite-Bourgeoys;
«[…]le député de LaFontaine soit nommé membre permanent de la
Commission des institutions en remplacement de
la députée d'Acadie;
«Que ces
changements prennent effet immédiatement.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
Alors,
nous en sommes maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Traversy : Mme la Présidente, j'avise cette Assemblée que la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles poursuivra la consultation particulière
à l'égard du projet de loi n° 43, Loi sur les
mines, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de deux heures
ainsi que de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
Que la Commission de
la culture et de l'éducation poursuive également les consultations
particulières et les auditions publiques sur le document intitulé le Document
de consultation sur la réglementation du prix de vente au public des livres neufs imprimés et numériques aujourd'hui, après les affaires courantes, pour
une durée de trois heures ainsi que de 19 h 30 à
21 h 45, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de la santé et des services sociaux, de son côté, poursuivra les
consultations particulières à l'égard du
projet de loi n° 52, Loi concernant les soins de fin de vie, aujourd'hui,
après les affaires courantes, pour une durée de deux heures ainsi que de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle du Conseil législatif.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a consentement
pour déroger à l'article 143 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions? Il y a consentement?
Consentement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous
en sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée. Alors, conformément au consentement donné précédemment, je vous
informe que jeudi, après les affaires courantes et pour une durée
continue de deux heures, sera débattue la
motion inscrite par M. le député de Brome-Missisquoi aux affaires inscrites par
les députés de l'opposition. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale mandate le
Vérificateur général du Québec afin d'analyser la mise à jour économique que présentera le ministre des Finances et de
l'Économie relativement à l'année 2013‑2014.»
Affaires du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour. M. le leader du gouvernement.
Débats sur les rapports de commissions
Prise en considération du rapport de la commission
qui a procédé à l'audition de certains sous-ministres
et dirigeants d'organismes en vertu de la
Loi sur l'administration publique
M. Traversy :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais appeler l'article 1 du feuilleton pour le
rapport de la Commission de l'administration publique.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : À l'article 1 du feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission de l'administration
publique qui a siégé afin de procéder aux auditions suivantes : le
30 janvier 2013, sur les contrats
de services professionnels liés au traitement de l'information; le 20 mars
2013, sur la qualité de l'air dans les écoles primaires; le 10 avril 2013, sur les services d'hébergement; le
17 avril 2013, sur le déficit d'entretien des infrastructures publiques; le 24 avril 2013, sur le Fonds
pour le développement du sport et de l'activité physique; le 1er mai 2013,
sur la gestion du Tribunal administratif du
Québec; le 8 mai 2013, sur la gestion du ministère des Finances; et le 15
mai 2013, sur la gestion de la Corporation
d'urgences‑santé. Ce rapport, qui a été déposé le 14 juin 2013, contient
28 recommandations.
Je vous rappelle que,
conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement, la prise en
considération du rapport donne lieu à un débat restreint d'au plus deux heures
et qu'aucun amendement n'est recevable. Je vous rappelle également qu'en vertu
du deuxième alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de
l'Assemblée, en tant que tel.
Je suspends les
travaux quelques instants afin de réunir les leaders
pour la répartition des temps de parole.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16
h 25)
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Alors, nous allons reprendre nos travaux.
Alors, je vous informe que deux débats de fin de séance se tiendront
aujourd'hui. Le premier débat sur une question adressée par le député de
Louis-Hébert au ministre des Finances et de l'Économie concerne les pertes d'emploi et le fiasco économique du gouvernement
péquiste.
Le deuxième débat... sur une question
adressée par le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata à la ministre des Ressources naturelles, concernant la mort du Plan
Nord.
Alors, à la suite de
la réunion tenue avec les leaders sur la
répartition du temps de parole dans le cadre du débat — je
nous rappelle que nous sommes au débat de la prise en considération du rapport
de la Commission de l'administration publique — les temps alloués seront comme suit : 51 min 18 s sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement, 45 min 36 s sont allouées au groupe
parlementaire formant
l'opposition officielle,
17 min 6 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, et six minutes sont allouées aux députés
indépendants. Dans ce cadre, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par
l'un des groupes parlementaires sera redistribué aux groupes
parlementaires en proportion de leurs représentations à l'Assemblée. Enfin, mis
à part les consignes mentionnées précédemment, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps.
Alors, je céderais
maintenant la parole au député de Vaudreuil.
M. Yvon Marcoux
M.
Marcoux
: Alors, merci, Mme la Présidente. Je suis très heureux de participer à ce débat dans le cadre du dépôt du 29e rapport de la Commission de l'administration publique, qui
a été déposé ici, à l'Assemblée nationale, comme
vous l'avez mentionné, le 14 juin
dernier.
Mme
la Présidente, c'est le premier rapport de la Commission de l'administration
publique qui est déposé au
cours de la 40e Législature, qui a commencé l'automne dernier. Et j'aimerais donc
prendre cette occasion, dans un premier temps, pour rappeler la mission et le rôle de cette commission parlementaire de
l'administration publique, qui a été créée en
1997. C'est une commission parlementaire qui permet aux députés d'exercer un
contrôle et de jeter un regard sur l'ensemble
de l'administration publique québécoise. C'est une commission qui est chargée
plus précisément de l'imputabilité et de la reddition de comptes des
ministères et organismes gouvernementaux. Je dirais qu'à cet égard elle a deux rôles prédominants. Le premier, c'est
d'entendre les dirigeants des ministères et des organismes dont la
gestion administrative a fait l'objet de commentaires dans des chapitres du
rapport du Vérificateur général, ce qu'ont dit
ses rapports sur l'optimisation des
ressources, qui sont publiés normalement deux fois par année, au mois de décembre et également au printemps.
L'autre rôle pour les dirigeants de
ministères et d'organismes, c'est de les entendre sur leurs rapports annuels de gestion. D'ailleurs, le règlement de l'Assemblée nationale prévoit que ça doit être fait en rotation, au moins tous les quatre ans. En plus de ces deux rôles, je dirais,
prédominants, la Commission de l'administration publique examine les engagements financiers de 25 000 $ et
plus et également entend le Vérificateur général une fois par année sur son
rapport annuel de gestion.
Je
voudrais préciser… je pense que c'est important de le rappeler, peut-être pour
les personnes qui sont moins familières avec le fonctionnement de la Commission
de l'administration publique, que traditionnellement cette commission a toujours fonctionné de façon non partisane. Elle
ne se préoccupe pas des décisions politiques, du contenu politique ou, comme on peut dire en anglais, du «policy», mais de leurs effets sur la gestion de l'État. Et
son mandat est donc de s'assurer, au nom des parlementaires, au nom des députés et
de la population que nous représentons comme parlementaires, que la
gestion des fonds publics est faite avec rigueur, transparence, efficacité et
efficience. Et les résultats des travaux de la commission sont colligés dans un rapport qui est déposé, donc, à la fin de chaque session. Chacun
des rapports contient des recommandations qui
sont adressées aux sous-ministres et dirigeants d'organismes que la commission
a entendus au cours de ses travaux.
• (16 h 30) •
Je voudrais également
préciser que la commission non seulement fait des recommandations, mais
également elle a pris la tradition de faire des suivis et de vérifier si les
engagements et les plans d'action qui ont été présentés devant la commission
par les dirigeants d'organismes et des
sous-ministres sont suivis. Donc, la commission fait des suivis de ses recommandations,
suivis qu'elle fait périodiquement.
D'ailleurs, si vous prenez le rapport, le 29e rapport,
qui a été déposé le 10 juin… le 14 juin dernier, à la page 77 de ce
rapport, la commission fait un bilan de l'application de ses recommandations,
et donc c'est au chapitre 10, et c'est le quatrième bilan, donc trois bilans ont été réalisés précédemment, le
quatrième bilan de
l'application des recommandations de la Commission de l'administration publique.
Et donc
je pense que c'est extrêmement important de pouvoir suivre les dirigeants des ministères
et des organismes dans le cadre des plans
d'action et des engagements qu'ils ont pris devant la commission pour corriger des lacunes qui ont été
observées par le Vérificateur
général ou encore des
lacunes qui peuvent être observées par les
membres de la commission dans le cadre de l'examen des rapports annuels de gestion.
En plus, évidemment, de
tenir des auditions, il est bon de mentionner que, souvent, la Commission de l'administrationpublique tient des
séances de travail, et on peut avoir un résumé de ces séances de travail dans
la page 2 du 29e rapport.
Avant
de commenter de façon plus particulière certains éléments ou certains chapitres
du rapport, M. le Président, comme il s'agit du
premier rapport que nous déposons au cours de la 40e législature,
je voudrais, au nom des membres de la commission, et nous l'avons déjà fait
lors d'une séance de travail, remercier l'ex-député de Richelieu, M. Sylvain Simard, qui a présidé la Commission de
l'administration publique — et, Mme la ministre, vous
pourrez lui transmettre
nos remerciements — donc, il a présidé la Commission
de l'administration publique au cours de la
dernière législature, donc pendant près de quatre ans, et avec qui j'ai
collaboré très étroitement à titre de vice-président.
Je voudrais dire que
M. Simard — je pense que je peux
prononcer son nom comme tel, M. le Président, maintenant il est ex-député — a toujours été guidé par le souci d'assurer un
meilleur contrôle parlementaire de l'administration publique et d'améliorer la
gestion de l'État. M. Simard a contribué à accroître la crédibilité de notre commission, à maintenir notre commission à
l'avant-garde des comités des comptes publics au Canada et dans les pays
de l'OCDE. J'ai pu personnellement, et c'est
vrai, je pense, pour tous les membres de la commission qui ont eu
l'occasion de participer à ce moment-là,
apprécier le travail de M. Simard, et je veux ici réitérer, tous les membres
de la commission, notre appréciation et nos remerciements pour le
travail qu'il a accompli comme président.
Et je voudrais citer, à titre
d'exemple, dans… une initiative, qui avait été suggérée par la Commission de l'administration publique, qui avait été acceptée
par la présidente du Conseil du trésor, l'ex-députée de Fabre, Mme
Michelle Courchesne, à l'époque, pour obtenir une journée de réflexion et
d'échange sur l'application de la Loi de
l'administration publique, qui a été adoptée au début des années 2000. Et
je dois vous dire que… Donc, cette journée de réflexion a été tenue avec plusieurs hauts fonctionnaires, donc, en
discussion avec des parlementaires. Et il s'agissait là, je dirais, d'une première, qui a été… qui a
recueilli beaucoup de succès, et donc c'était avec l'initiative et la
collaboration à la fois du président de la
Commission de l'administration publique et de la ministre, présidente du
Conseil du trésor à l'époque. Donc, merci à notre ex-président.
Maintenant, je vais m'attarder plus
précisément au contenu des travaux de la commission au cours du printemps, de la session du printemps. La présidente l'a
mentionné tout à l'heure, elle a mentionné la liste des auditions qui ont été tenues par la commission. Effectivement, il y a eu
huit auditions qui ont été tenues par la Commission de l'administration publique. Six portaient sur des sujets où nous
avons rencontré des organismes ou des ministères, suite… parce que leur gestion administrative avait fait l'objet de
commentaires et de chapitres dans le rapport du Vérificateur général.
Deux, ce sont des ministères… un ministère et un organisme, et le sujet portait sur leur gestion administrative
suite au rapport annuel de gestion.
Évidemment, M. le Président, on n'aurait pas le temps de commenter les huit sujets,
là; sans doute que mes collègues, d'autres
collègues commenteront certains sujets particuliers qui sont contenus dans le
rapport. Je voudrais faire certains commentaires sur une des auditions, qui, à mon avis, portait sur un sujet extrêmement important dans le cadre de l'administration publique
de la gestion de nos ressources, il s'agit de celle… de l'audition portant sur les contrats de services professionnels liés au traitement de l'information. Et,
M. le Président, tout ce qui touche la gestion, ce
qu'on appelle dans le jargon, des contrats d'informatique, contrats de technologie, depuis un certain nombre d'années,
faisait l'objet de préoccupations. D'ailleurs, le Vérificateur général, dans
un précédent rapport, avait fait un examen du processus de gestion des
contrats… des projets informatiques. Ici, il a examiné le processus d'attribution et de
gestion des contrats informatiques qui sont accordés à des firmes externes.
Et, M. le Président, vous savez que l'ensemble des projets informatiques, qu'ils soient réalisés à l'interne, ou encore en collaboration, ou par des firmes externes,
représentent des investissements majeurs. Et, souvent, nous avons entendu ou nous avons
eu l'exemple de projets informatiques qui semblaient avoir bien démarré et qui,
comme on dit, ont dérapé, sur deux plans, parfois c'était une augmentation, et une augmentation considérable,
des coûts eux-mêmes, des coûts, ou encore le projet n'atteignait pas les objectifs ou ne
rencontrait pas les besoins pour lesquels il avait initialement été mis en
œuvre.
Alors, M. le Président, le Vérificateur
général a noté, dans son
rapport, plusieurs lacunes en ce qui a trait à
l'octroi, à l'attribution de contrats
informatiques, bien sûr le Vérificateur général mentionne que la plupart des
dispositions législatives et réglementaires
ont été respectées, mais beaucoup de lacunes dans la gestion même des contrats,
et donc… que ce soit au niveau de la
planification, de la conception, de la définition des besoins et de l'exécution
même des contrats. Alors, le
Vérificateur général a examiné un certain nombre de contrats informatiques,
donc à peu près 38, 38 contrats d'une valeur de 270 millions, et,
pour lui, par rapport à l'ensemble des contrats, l'examen de 38 permettait de
constituer un échantillonnage qui, lui, permettait à lui de tirer des
conclusions.
Alors, je voudrais peut-être vous rappeler
les principaux constats qui ont été effectués par le Vérificateur général. On dit, par exemple, que les différentes étapes
de la gestion du contrat n'ont pas toujours fait l'objet de saines pratiques de
gestion, il parle, par exemple, de l'utilisation du taux journalier, donc
plusieurs contrats ont été attribués sur la
base de… aux firmes externes, qui s'engageaient à fournir, c'est bien sûr, des
ressources à un taux journalier mais non
pas sur un mode forfaitaire, de sorte qu'évidemment, si le contrat dont… la
durée du contrat augmente, ça va prendre davantage, évidemment, d'heures
ou de… de la part des ressources, et donc que ça peut entraîner une
augmentation considérable du coût, et ça, sans qu'il n'y ait aucun risque à
supporter de la part de la firme externe.
•
(16 h 40) •
Autre constat, M. le Président, c'est qu'il y
a très peu de fournisseurs, souvent, qui répondent à un appel d'offres. Il y a un
nombre très réduit de fournisseurs, et on peut se demander : Est-ce que
vraiment c'est une concurrence réelle qui existe entre les fournisseurs,
parce qu'il y en a très peu qui répondent ou qui sont jugés conformes à l'appel
d'offres qui est fait? Le vérificateur nous dit : Souvent, le fournisseur
qui a fait les travaux était celui qui avait obtenu des contrats précédents
dans l'exécution du contrat. Par exemple, à la suite d'un appel d'offres
public, pour ce qui est de 25 contrats
visés, le contrat a été attribué au même fournisseur à 18 reprises. Alors, ça soulève
certainement des questions, sans que le
vérificateur juge qu'il y a eu illégalité ou infraction au règlement, d'aucune façon.
Souvent, des lacunes ont été recensées,
notamment à l'égard de l'exécution des travaux qui n'étaient pas prévus, par exemple; et ça peut arriver que, dans le cadre du déroulement d'un
projet, certains travaux imprévus deviennent en
quelque sorte obligatoires, mais ça doit être très, très bien justifié. Et donc
il semble y avoir des faiblesses à cet égard-là,
par exemple facturer le personnel des ressources externes à des taux supérieurs
à ceux prévus dans le contrat, parce que
ça, c'est difficilement acceptable, et puis aussi avoir et accepter du personnel qui n'était pas
celui qui était désigné dans le contrat. Et vous savez très bien que la compétence des ressources peut
avoir un impact sur la réalisation du contrat.
Et, dernier commentaire, qui est plus général
et qui, quand même, est important, c'est que, quant à l'utilisation des ressources
externes, lorsque l'on compare le gouvernement du Québec avec d'autres administrations, selon le vérificateur, force de… force est de constater qu'il est…
nous avons, au gouvernement du Québec, beaucoup plus recours à des ressources externes, et donc que le
recours fréquent à ce qu'on appelle la sous-traitance peut entraîner, à la
longue, une diminution considérable de
l'expertise interne, et ce qui risque évidemment d'affaiblir la position d'un ministère ou d'un organisme lorsqu'il développe un projet ou lorsqu'il fait
des appels d'offres ou doit vérifier et doit superviser les services d'une
firme externe.
Également,
le vérificateur a observé que, pour 37 des 38 contrats, donc la majorité
des contrats, la définition du besoin,
l'estimation des coûts ne sont pas documentées. Et ça, vous savez très bien, M.
le Président, l'importance de bien définir les besoins, de bien estimer
les coûts et de bien, bien documenter, évidemment, tout ce qui est nécessaire
pour réaliser le projet.
Alors,
M. le Président, le vérificateur a fait un certain nombre de vérifications qui
ont été acceptées par à la fois des… par les organismes qui sont venus en
auditions devant la Commission de l'administration publique, soit le
Secrétariat du Conseil du trésor, qui a un
devoir d'encadrement extrêmement important, devoir de normalisation également
pour les ministères et organismes, qui ont peut-être un peu moins
d'expertise, donc par le secrétaire du Conseil du trésor, par la Régie des rentes, par l'Agence du revenu et
surtout par le Centre des services partagés du Québec, dont le directeur
est également, en même temps, ce qu'on appelle le dirigeant principal de
l'information au gouvernement du Québec.
Et,
M. le Président, un autre aspect également qui a été jugé important, c'est
d'inclure dans les contrats une clause de
pénalité à l'égard du personnel désigné et qui… que les firmes externes, en
cours de réalisation, peuvent vouloir changer. Donc, il y a une clause de
pénalité si la firme externe est incapable de fournir le personnel tel que
désigné dans l'appel d'offres.
Un
dernier élément, M. le Président, qui a été soulevé, une question qui a été
soulevée et qui est fort importante, c'est toute la question des comités de sélection.
Parce que, vous savez, s'il y a une demande d'appel d'offres pour un
projet informatique, les appels d'offres entrent, et il y a un comité de
sélection qui est formé pour juger évidemment de la conformité de l'appel d'offres, pour juger des coûts, juger de la
capacité ou de la compétence, du professionnalisme des personnes, du personnel qui est suggéré par la
firme pour exécuter le contrat. Et, dans ces comités de sélection, ce que
le vérificateur a remarqué, c'est que… Il
s'est posé des questions parfois, compte tenu de la composition, sur la
neutralité des membres des comités de sélection. Et donc il semblerait… il
semblait… il lui apparaissait important d'apporter des changements dans la
sélection des membres d'un comité de
sélection.
Alors,
M. le Président, chacun des organismes, donc, s'est
engagé… a présenté un plan d'action, s'est engagé à corriger les lacunes qui étaient mentionnées par le Vérificateur général à
l'égard des différents éléments que j'ai soulignés.
L'autre chose, c'est que le dirigeant principal de l'information, donc le directeur général du Centre des services partagés, a également… s'est engagé à ce que les ministères et
organismes, pour maximiser l'expertise qui existe dans notre gouvernement, puissent accroître leurs efforts de mise en commun en
tout ce qui a trait à la gestion des contrats informatiques et éventuellement, donc, dans
la gestion du processus de réalisation des projets informatiques.
Alors,
M. le Président, je peux vous dire que la commission, donc, a appuyé les recommandations du Vérificateur général. La commission a également fait elle-même des recommandations, a insisté beaucoup sur tout
ce qui touche les comités de sélection, pour
s'assurer qu'il y a aussi… qu'il n'y a aucune collusion possible ou potentielle
avec des firmes externes qu'en ce
qui… tout le… en ce qui a trait tout le processus d'attribution de contrats
informatiques. Et alors nous allons
faire des suivis. D'ailleurs, nous avons… la commission a fixé des dates
demandant aux organismes qui se sont présentés devant la commission…
pour faire des rapports et, dans certains cas, donc, rapports progrès au cours
de l'automne, mais au plus tard le 4… au
mois de juin prochain, juin 2014; et probablement en indiquant qu'il serait
peut-être souhaitable que le Vérificateur général, subséquemment, fasse un
rapport de vérification pour s'assurer qu'à la fois les recommandations qu'il a
faites et les recommandations des membres de la commission ont été réellement
mises en application.
M.
le Président… Et, je vous dis, je pense que c'est un sujet, c'est un enjeu
extrêmement important compte tenu, comme je le mentionnais, de l'importance des
sommes qui sont consacrées aux projets informatiques dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental, et ce qui dépasse… ce
qui compte probablement 2 ou 3 milliards, d'investissement, d'où la
nécessité de pouvoir effectuer une gestion
rigoureuse et intègre de tout ce qui touche à la fois les contrats et
l'exécution des projets informatiques.
Un
autre sujet qui a été abordé — et, M. le Président, je ne
voudrais pas prendre trop de temps — dans le cadre des auditions, et c'est la deuxième audition qui a
été tenue par la Commission de l'administration publique au mois de mars 2013, portait sur la qualité de l'air
dans les écoles primaires, donc, découlant d'un chapitre du Vérificateur
général dans son rapport de l'automne 2012. Et la commission a rencontré
évidemment le sous-ministre de l'Éducation ainsi que les représentants de trois
commissions scolaires où le vérificateur était allé faire ces vérifications.
Et le vérificateur… Évidemment, vous savez l'importance
d'avoir une bonne qualité de l'air dans un
bâtiment, et surtout dans une école
primaire, à la fois, c'est bien sûr, pour les jeunes élèves, mais également
pour tout le personnel qui travaille dans une école primaire. Et le
vérificateur a souligné un certain nombre de faiblesses à l'égard, justement, de la qualité de l'air dans les écoles. Donc, ça
peut provenir de l'enveloppe du bâtiment; il y a des vieux bâtiments. Et
vous vous rappelez sans doute, il y a
peut-être un peu plus d'un an, de problèmes de moisissure dans un certain
nombre d'écoles — ce
qui est, quant à moi, inacceptable pour à la fois les élèves et le
personnel — donc, ce qui, souvent, découle d'un manque de rigueur dans l'entretien préventif
des bâtiments. Et vous savez que, si nous ne faisons pas un entretien
régulier, eh bien, il y a des problèmes qui arrivent, et puis, souvent, ça nous
coûte pas mal plus cher.
• (16 h 50) •
Il note, par exemple,
que plusieurs études concluent qu'une grande partie des problèmes liés à la
qualité de l'air sont directement attribuables à un mauvais fonctionnement des
systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation,
l'entretien ménager
des écoles, souvent, comporte des lacunes et des déficiences et que c'est très variable d'une commission
scolaire à l'autre.
Il fait état
aussi, le vérificateur,
que le ministère de l'Éducation devrait prévoir un meilleur encadrement de la qualité de l'air dans
les écoles primaires et qu'actuellement, enfin au moment où il a fait sa
vérification, cet encadrement, sous plusieurs aspects, était inadéquat.
Et l'encadrement qui est fait par les commissions scolaires aussi, de leurs
écoles, comportait des
éléments qui étaient inadéquats et donc qui n'étaient pas suffisamment
rigoureux et surtout suffisamment pas systématiques dans l'ensemble des
écoles.
Alors,
M. le Président, la commission a fait un certain nombre de recommandations et
notamment que le ministère de l'Éducation,
évidemment, établisse des objectifs et un échéancier clairs pour l'instauration
de mécanismes de contrôle de la
qualité de l'air dans les écoles primaires et que le ministère dépose le
rapport sur l'état d'avancement des mécanismes
de contrôle mis en place par les commissions scolaires au plus tard le
30 septembre 2013. Donc, vous voyez qu'il y a… l'audition a été tenue au mois de mars, la commission demande
un rapport du ministère sur, justement, la mise en place des contrôles requis par les commissions
scolaires au 30 septembre 2013, et que le ministère de l'Éducation
dépose également un rapport sur son système,
ce qu'il appelle le système informatisé de maintien des actifs des
commissions scolaires, et ce, au plus tard le 31 décembre de cette année,
et évidemment que les commissions scolaires également déposent des rapports progrès, et surtout que les commissions scolaires
puissent mettre en commun les bonnes pratiques
qui existent en matière de programmes d'entretien et de prévention, parce que
certaines ont des pratiques qui sont
meilleures les unes que les autres ou qui sont peut-être plus innovatrices,
donc que ça puisse être mis en commun pour ne pas qu'il y ait à chaque
fois… chaque commission scolaire, comme on dit, réinvente la roue.
Alors, M. le Président, ce sont là les deux
sujets que je veux toucher. Mais il y en a bien d'autres, là. Entre autres, nous avons
entendu les dirigeants de la Corporation d'urgences-santé sur leur rapport
annuel de gestion et nous avons constaté
qu'il y avait eu une amélioration remarquable de la performance dans la gestion
d'Urgences-Santé au cours des deux dernières années, il y a encore
beaucoup de défis à relever, mais que les dirigeants, évidemment, en étaient
bien conscients et qu'ils avaient un plan
pour mise en œuvre, là, ce qui était requis pour continuer d'améliorer la
performance d'Urgences-Santé à Montréal, et qui touche évidemment, vous savez,
les gens, là, qui ont besoin rapidement des services d'ambulance.
Alors, M. le Président, avant de terminer, je
voudrais faire quelques commentaires, premièrement, remercier le leader du
gouvernement, les leaders, le leader de l'opposition officielle et le leader du
deuxième groupe d'opposition, pour avoir permis à la commission d'avoir
et d'établir un calendrier régulier de ses travaux, ce qui a permis de tenir plusieurs auditions et donc de donner suite,
évidemment, de pouvoir remplir les responsabilités de la commission.
Donc, je pense qu'il faut reconnaître, là, ce qui a été fait à cet égard-là du
côté des leaders.
Je veux également remercier les deux
vice-présidents de la commission de façon particulière, donc le député de Sherbrooke et
également le député de Granby, qui a été vice-président jusqu'à il y a à peu
près au mois de mai dernier et qui a
été remplacé, comme vice-président, par le député de La Peltrie. Alors,
merci de leur collaboration. Parce que, vous savez, M. le Président — vous
avez l'expérience — dans une commission parlementaire, il existe un comité directeur
qui a un rôle important à jouer sur le plan de
la planification des réunions, sur le plan de la planification des travaux. Et,
à cet égard-là, je dois vous dire que c'est
toujours un grand plaisir de travailler avec les deux vice-présidents de la
commission.
Enfin, un merci tout spécial aux membres de
la commission qui… — tous les membres, certains ont été
remplacés, mais il y en a qui ont aussi… qui
sont là depuis le début — parce que nous avons pu
accomplir des travaux importants sur des sujets parfois qui étaient… peut-être qui
pouvaient prêter un peu à controverse. Mais nous avons pu le faire
toujours dans un contexte positif et en
maintenant la tradition de la Commission de l'administration publique d'œuvrer
de façon non partisane et de pouvoir en
arriver à des recommandations qui ont toujours été unanimes, M. le
Président, dans le rapport que vous avez.
Donc, merci aux membres de la commission.
Merci également aux dirigeants d'organismes qui se sont présentés devant
la commission, parce que,
comme parlementaires, ce que nous leur
rappelons parfois, vous savez, parce que ce n'est pas toujours évident, ils n'acceptent pas nécessairement… Vous savez, les dirigeants d'organismes, ce n'est pas toujours nécessairement avec un grand enthousiasme qu'ils viennent devant la Commission de l'administration publique, mais c'est toujours avec beaucoupd'expertises, ils sont toujours bien préparés. Puis on voudrait les remercier et
leur dire que, le rôle que nous accomplissons
comme parlementaires, dans ce cadre-là, pour assurer une gestion plus
efficiente des fonds publics, bien, nous le faisons
comme députés, comme parlementaires, au nom de la population que nous représentons. Alors, merci
beaucoup, M.
le Président.
353 925 Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député de Vaudreuil. Je cède maintenant la parole au député de Sherbrooke. M. le député.
M.
Serge Cardin
M.
Cardin : Merci, M. le Président. Tout d'abord, d'entrée de jeu, je pense qu'il faut souligner tout le travail qui se fait bien sûr à la Commission de l'administration publique, mais qui se fait aussi avant que les travaux soient entrepris par la commission. Vous le savez, au niveau du Vérificateur général par intérim, M. Michel Samson et son équipe font un travail extraordinaire qui nous nourrit
constamment, et qui font en sorte… ces travaux font en sorte justement qu'on
puisse avancer et avoir une bonne idée de ce qui se passe à l'intérieur de la fonction publique québécoise.
Je voudrais souligner aussi la
contribution du président, évidemment, qui sait mener les travaux de doigt
de maître, comme on dit, et aussi de faire
avancer les choses de son côté, et remercier mes collègues du Parti québécois, qui sont M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, aussi de M. des Deux-Montagnes et Mme la députée de Sainte-Rose, et aussi
les députés… comme par exemple la députée de Montmagny, qui a participé à
différents travaux aussi… Montmorency, excusez. Je me trompe toujours.
Ça fait que je ne le dirai plus, d'abord. Je vais le donner… je vais l'appeler
par son nom la prochaine fois.
Donc,
M. le Président, il y a des gens qui travaillent énormément pour faire en sorte
que la population se sente entre bonnes
mains par la gestion de l'administration publique. Et nous avons, évidemment,
mis au courant qu'il y a différentes petites
lacunes qui existent, des lacunes qui, bien sûr après avoir rencontré les
principaux intervenants et personnes
concernées, font en sorte que des plans d'action sont préparés et sont aussi
suivis par le Vérificateur général et par la commission de façon
régulière.
Il faut
dire, de façon générale, M. le Président, il y a vraiment des petites choses
croustillantes à l'intérieur d'un rapport de
vérificateur, et d'ailleurs ça attire l'attention, principalement des
journalistes, lorsqu'il y a un dépôt
du Vérificateur général, qui est déposé, et qu'il y a toujours des petites
choses à nous ramener dans les journaux; et c'est encore pire quand ça
tombe dans les mains de journalistes de la radio, principalement avec des
tendances plutôt noires. À ce moment-là,
bien, c'est plus difficile. Mais on dit souvent, à la commission, M. le
Président, que ce n'est pas du
travail partisan. Donc, on doit faire notre travail sans regarder les aspects
politiques. Parce que je ne crois pas qu'aucun politicien de cette Chambre puisse avoir, directement dans l'appareil
gouvernemental, un poids pour faire en sorte de faire dévier des choses, de quelque façon que ce soit.
Donc, on doit présumer qu'il n'y a pas d'intervention politique. Et
cette commission, évidemment, se veut apolitique, mais elle peut toujours
demeurer patriotique aussi, par exemple.
• (17 heures) •
Le rôle de la commission, M. le Président, bien, comme
vous le savez, la Commission de l'administration
publique dépose aujourd'hui… bien,
c'est-à-dire au mois de juin, on en discute aujourd'hui, son 29e rapport
sur l'imputabilité des sous-ministres
et des dirigeants d'organismes publics. Le rapport fait état des conclusions et
surtout des recommandations à la
suite de l'audition des sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics sur la gestion administrative. La Loi sur la réduction du personnel dans les organismes publics
et l'imputabilité des sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics a
été adoptée en juin 1993. Ensuite… ce qui a introduit le principe de reddition
de comptes, direct devant les parlementaires, des sous-ministres et des dirigeants d'organismes sur leur gestion. Les
dispositions à l'égard de l'imputabilité sont demeurées les mêmes lorsque la
loi a été amendée en 1995 pour devenir Loi sur l'imputabilité des
sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics.
En
vertu de ces lois, il est prévu que notre commission parlementaire entende au moins une fois par année chaque sous-ministre ou dirigeant d'organisme afin de discuter de sa gestion ou de
toute autre matière signalée dans un rapport
du Vérificateur
général ou du Protecteur du citoyen. En effet, afin de préparer
adéquatement les membres de la commission, le Vérificateur général produit, pour chaque chapitre examiné, une synthèse de
ses observations etrecommandations ainsi que des pistes de réflexion susceptibles
d'alimenter le débat. Le Vérificateur général
et ses adjoints sont ensuite invités par la commission à une séance de travail préparatoire à l'audition publique. Lorsque
pertinent, le Protecteur
du citoyen peut également être appelé à y participer
s'il est susceptible d'éclairer les parlementaires sur la matière étudiée.
La
Commission de l'administration publique concentre ses efforts sur les entités visées à
l'article 5 de la Loi sur l'administration publique, soit les ministères et
organismes budgétaires de l'administration
publique, tout autre organisme de l'administration s'il est désigné à cette fin par le ministre dont il relève, les organismes dont les membres
sont nommés par l'Assemblée nationale et les organismes de l'ordre administratif institués pour exercer
les fonctions juridictionnelles. La commission réalise son rôle en matière de contrôle
parlementaire principalement au moyen d'auditions publiques, qui sont
essentielles au processus de reddition de comptes et d'imputabilité des sous-ministres et dirigeants d'organismes publics. Elle
exerce également une partie de ses activités en séances de travail. Par ses travaux, la Commission de l'administration publique
se révèle un outil parlementaire indispensable pour la pratique de l'imputabilité publique.
Tout en exerçant un contrôle sur la gestion administrative de l'État, elle
favorise aussi une meilleure compréhension des
responsabilités parlementaires et encourage le dialogue avec les fonctionnaires
en matière de gestion des deniers publics et des services publics.
Ce 29e rapport de la Commission de l'administration publique
fait état des mandats d'imputabilité effectués au cours du
premier semestre de l'année 2013. Il contient 28 recommandations unanimes
émises par ses membres. La Commission de l'administration publique s'est appuyée sur les
rapports du Vérificateur
général du Québec à l'Assemblée nationale pour la vérification de l'optimisation des ressources en 2012 pour la conduite d'auditions
publiques portant sur les services d'hébergement, le Fonds de développement
du sport et de l'activité physique, la gestion des tribunauxadministratifs, les contrats de services professionnels
liés au traitement de l'information, la qualité de l'air dans les écoles
primaires ainsi que le déficit d'entretien des infrastructures publiques.
Les
travaux de la commission ont également porté sur l'examen du rapport annuel de
gestion 2011 et 2012 par le biais d'auditions
du sous-ministre des Finances et de l'Économie ainsi que du directeur général
de la Corporation d'urgences‑santé. Ces auditions de la commission ont donc
mené à l'émission de recommandations incluses dans le rapport déposé. La commission
s'est également réunie lors de quatre séances de travail tenues au premier
semestre de 2013. Ces séances ont permis aux
membres de la commission de procéder à l'analyse de 11 rapports annuels de
gestion, d'assurer un suivi de son 28e
rapport, de vérifier les engagements financiers et de faire le quatrième bilan
de l'application de ces recommandations.
Il
convient enfin de mentionner que les activités de la Commission de l'administration publique ne se limitent
pas à ses travaux parlementaires. En entretenant des liens avec les organisations comme la
Fondation canadienne pour la vérification intégrée, ses membres s'assurent de partager les pratiques
et d'échanger sur de nouvelles façons de faire en matière d'imputabilité
dans la gestion des deniers et services publics. De plus, la participation de
son président, le député de Vaudreuil, à des activités extérieures aux travaux
parlementaires, telles que les panels de discussion ou des séminaires, permet à la Commission de
l'administration publique de se distinguer des autres commissions
parlementaires de l'Assemblée nationale.
Plusieurs
chapitres, au nombre de 10, M. le Président, dont le premier était : Les
contrats de services professionnels
liés au traitement de l'information. Les
travaux relatifs à la vérification de l'optimisation des ressources avaient
pour objectif de s'assurer que les processus de gestion
contractuelle pour les services professionnels liés au traitement de l'information respectent le cadre normatif en
vigueur et les saines pratiques de gestion et que le Secrétariat du
Conseil du trésor exerce un suivi approprié en cette matière auprès des entités
vérifiées.
Malgré
que ces travaux aient établi que la plupart des dispositions législatives et
réglementaires sont respectées, les lacunes remarquées au niveau de la gestion des
contrats ont soulevé des préoccupations à l'égard du traitement
équitable des fournisseurs et de
l'utilisation judicieuse des fonds publics. Mon collègue de la commission vous
en a parlé tantôt, au niveau de l'utilisation
des taux journaliers comme type de rémunération… était généralisée pour ce qui
est des 38 contrats qui avaient été
vérifiés. Ce n'est pas illégal, c'est permis. Mais, effectivement, à
l'intérieur de tout ça, ça fait que le risque pris par ces fournisseurs-là
est très peu élevé comparativement au coût des contrats qui sont donnés.
Les
échanges entre la commission et les dirigeants ont permis l'émergence de pistes
de solution pour renforcer l'intégrité en matière de contrats publics.
D'ailleurs, on pouvait lire le magazine des technologies de l'information et
des communications qui s'appelle Direction
informatique… Il faisait état des inquiétudes du Vérificateur général
concernant les contrats de services
professionnels liés au traitement de l'information dans son édition,
évidemment, du 30 novembre 2012.
C'est comme je vous disais tantôt, c'est certain que ça attire l'attention des
journalistes, et ils en parlent tous quand ils découvrent des petites
choses qui sont plus ou moins, disons, claires pour les gens et laissent planer
un certain doute au niveau de la gestion. Mais on doit vous rassurer, M. le Président, ainsi que la population du Québec : tous les travailleurs, je dirais,
de la fonction publique sont des gens dévoués. Quelquefois, il peut arriver qu'il y
a peut-être un manque d'encadrement ou
de stimulation dans certains domaines, mais je ne crois pas que nos
fonctionnaires se lèvent le matin puis ils se
disent : Bon, bien, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui pour débalancer le système? Non, je ne crois pas que ça se fasse comme ça, M. le Président; ce sont
toutes des personnes de bonne foi.
Mais, même si on est de bonne foi, on a la possibilité, la capacité d'améliorer, tant au
niveau efficacité qu'au niveau qualité aussi,
les services qui sont donnés. Parce que, voyez-vous, il y a des rapports de vérificateur,
on est rendu au 29e — il
y en a eu beaucoup — puis il y a toujours quelque chose de très intéressant qui fait
qu'on relève des défis par après pour pouvoir améliorer tout le système. Mais
c'est toujours perfectible, donc les gens doivent travailler constamment
à faire en sorte d'améliorer le système. On
dit souvent que la perfection n'est pas de ce monde, mais, M. le Président,
vous comme moi, le matin, on doit travailler à tous les jours pour l'atteindre,
même si on sait qu'on ne l'atteindra jamais, mais ce qui fait en sorte que vous
comme moi et l'ensemble des collègues, on fait du bon travail jour après jour
et commission après commission.
• (17 h 10) •
Donc,
M. le Président, nous avions évidemment plusieurs... Dans le chapitre I, entre
autres, il y avait plusieurs recommandations — et
je les ai ici — parce qu'à l'intérieur de plusieurs contrats, dans les faits qui
avaient été remarqués, il y avait à un moment
donné des petits écarts au niveau du contrat et qu'il y avait aussi des clauses
de pénalité. Et l'ensemble… il m'apparaît
que l'ensemble des groupes qui faisaient l'objet de la vérification à
l'intérieur des contrats de services
professionnels, tels que l'Agence du revenu du Québec, le Centre de services
partagés et le régime des rentes, n'appliquait
pas systématiquement la clause de pénalité à l'égard du personnel désigné dans
les contrats. Donc, ça peut paraître des fois anodin, mais, quand il y a
des petits écarts à l'intérieur du processus, bien, je veux dire, les clauses de pénalité sont là pour ça, pour, à quelque part,
pouvoir compenser pour les pertes qui peuvent être encourues à mesure
que se développe le contrat.
On
disait que le dirigeant principal de l'information s'assure que les ministères
et les organismes assujettis aux cadres normatifs en matière de gestion
contractuelle et plus particulièrement à ceux concernés par les contrats de
services professionnels liés au traitement de l'information accroissent leurs
efforts de mise en commun. On a plusieurs grandes organisations qui
investissent énormément d'argent à l'intérieur des services professionnels du
traitement de l'information et il y aurait,
à quelque part, lieu — et ce serait bien pour
l'ensemble de l'organisation — qu'ils se parlent plus fréquemment — parce qu'il ne faut pas essayer de toujours
réinventer la roue à chaque fois qu'on se fait un contrat concernant le traitement d'information, mais aussi
profiter de l'expérience et des réussites des autres — et
qu'ils disposent des outils nécessaires, comme les guides, les directives, les bonnes
pratiques, les sites Web ou autres moyens pour mieux réaliser leurs
activités.
On
a même été jusqu'à mettre une recommandation, M. le Président, à tout événement, pas
parce qu'on a vu des choses qui pouvaient donner lieu à cette recommandation directement,
mais on n'a pas pris de chances… et qu'on avait fait la recommandation
que l'UPAC prenne connaissance des discussions tenues lors de l'audition et des
constats publiés par le Vérificateur
général. Parce que, pour eux, peut-être que ça peut… il peut y avoir, à
l'intérieur de ça, des indices qui pourraient
leur indiquer qu'il peut peut-être y avoir quelque chose qui se produit. Donc,
dans notre très grande transparence et à la vue de ce rapport-là, qui
peut être vu et connu par l'ensemble de la population, bien, à ce moment-là, il
était pertinent aussi d'inviter indirectement l'UPAC par la transmission de
l'information.
Donc,
il y avait aussi que l'Agence de revenu du Québec, le Centre des services
partagés du Québec, le régime des rentes et le
secrétaire du Conseil du trésor transmettent à la Commission de
l'administration publique, au plus tard le 13 juin 2014, un rapport sur l'état
d'avancement des travaux relatifs à chacune des mesures prévues dans leurs
plans d'action. Les membres de la commission
détermineront les suites à donner à partir de l'examen de ces documents.
Donc, M. le Président, au niveau de l'information, le traitement de
l'information, on le sait, c'est très important. Ce sont nos outils, les
principaux outils qui nous permettent de traiter cette multitude
d'informations, de faire les croisements nécessaires et d'avoir, le plus
possible, la réalité de la situation au niveau de la gestion gouvernementale.
Ça nous amenait au
deuxième chapitre, M. le Président, qui est La qualité de l'air dans les
écoles primaires. La façon qu'on
procède, c'est qu'à un moment donné nous avons à faire des vérifications, des
suivis, des analyses sur des vérifications qui ont été faites par le
Vérificateur général et, le temps nous manquant, on doit aussi faire des choix.
Et d'ailleurs, lorsque
j'ai vu le rapport sur la qualité de l'air dans les écoles primaires, ça a été
un élément qui m'a fait, disons, mettre
un peu d'emphase sur la nécessité de procéder plus à fond sur ce dossier-là,
parce que je m'imaginais que, dans le contexte d'aujourd'hui, où on
parle beaucoup du décrochage scolaire,
j'imaginais que, dans une école où la qualité de
l'air pouvait être médiocre, où la ventilation pouvait être déficiente, et donc
la concentration peut-être inexistante au niveau des jeunes, dépendamment bien sûr de la nature, et du caractère, et de la capacité des jeunes, mais ça
pouvait avoir à quelque part une influence. Et puis d'ailleurs, lorsque nous avons des
édifices qui sont de plus en plus… bien isolés et hermétiques avec les nouvelles constructions… Vous
comme moi, M. le
Président, probablement vous vous souvenez, à la petite
école, nos écoles respiraient, elles avaient toutes des fenêtres qui
s'ouvraient quand on voulait avoir de l'air pur, de l'air frais. Donc, la qualité de l'air, pour nous,
ce n'était pas un problème à l'époque. C'était peut-être la chaleur des fois qui manquait
l'hiver et la climatisation qui aurait manqué au printemps et à l'automne. Mais
aujourd'hui c'est
tellement hermétique qu'il faut avoir un suivi constant sur, bien sûr, taux d'humidité,
et évidemment
les différents gaz et les différents
produits qui peuvent avoir aussi un impact sur la qualité de l'air. Donc, M. le Président, en partant du principe qu'une bonne qualité de l'air dans les bâtiments
publics fait partie intégrante du droit à une vie saine et productive, le Vérificateur général a
rappelé que ce droit est même inscrit dans la Loi sur développement durable.
L'analyse
du rapport du Vérificateur
général a porté sur le
contrôle exercé par les commissions
scolaires et les écoles sur les
principaux facteurs de risque liés à la qualité de l'air et sur l'encadrement
et les mécanismes de surveillance du ministère
de l'Éducation, du Loisir et du Sport et des commissions scolaires. Les
échanges entre la commission et les dirigeants ont
permis de constater des lacunes dans les programmes préventifs des bâtiments. Les travaux ont aussi permis de connaître
les orientations du sous-ministre, déterminé à instaurer, en
collaboration avec les commissions scolaires, une démarche
plus efficace pour garantir un milieu sain et sécuritaire aux élèves et au
personnel scolaire.
Au niveau des principales recommandations, M. le Président, c'est évident : «Que
le ministre de l'Éducation, du Loisir[,] Sport établisse des objectifs et un
échéancier clair pour l'instauration de mécanismes de contrôle de la
qualité de l'air des écoles primaires.
«Que le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport dépose un rapport
sur l'état d'avancement des mécanismes de
contrôle mis en place par les commissions scolaires au plus tard le 30
septembre 2013 — donc, M. le Président,
nous aurons bientôt le suivi que nous avions demandé et nous pourrons voir
comment les choses ont évolué.
«Que le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport dépose un rapport
sur le Système informatisé de maintien des
actifs des commissions scolaires au plus tard le 31 décembre 2013. Ce rapport doit
comprendre l'historique des incidents liés à la qualité de l'air des écoles
primaires et les actions entreprises pour y remédier.»
Je
regarde l'heure passer, M. le Président, puis je crois que je vais devoir
couper un peu sur l'ensemble des recommandations,
parce qu'il y en avait 28, et 10 dossiers qui ont été quand même travaillés et
où je pourrais vous entretenir encore longtemps, très longtemps, plusieurs
heures encore. Donc, plusieurs…
• (17 h 20) •
J'arrive
au chapitre III, où j'irai un peu plus rapidement, Les services
d'hébergement aux personnes âgées en perte
d'autonomie. À voir le rapport du
vérificateur et les questions et les rencontres de la commission, plusieurs
lacunes ont été soulevées dans le rapport du vérificateur en matière de gestion
des ressources d'hébergement, du financement des
services et du contrôle de qualité. Donc, tous des éléments, M. le Président,
qui nous touchent directement, parce qu'on sait comment… On sait qu'en 2010, par exemple, 3,4 % des personnes
de 65 ans et plus demeuraient dans… utilisaient l'hébergement financé
par le réseau. Au 31 mars 2011, 46 390 personnes avaient des places en
hébergement, des places qui étaient non
privées, qui étaient financées par le système, financées au montant de 2,9 milliards de dollars. On sait que le taux de personnes âgées, de personnes qui vont avoir besoin
d'hébergement, on sait qu'il va augmenter de façon assez exponentielle. Et ça représente
des coûts énormes. Donc, ces gens-là ont droit à la qualité des services. Et le
gouvernement, dans ses investissements, a
aussi, disons, devrait avoir des meilleures façons de financer ces services-là.
Et il y a de plus en plus aussi de privé à
l'intérieur des ressources d'hébergement. Et nous devrons probablement
investir aussi dans des réseaux d'hébergement financés par le gouvernement.
Il
faut préciser que ce rapport a été accueilli avec ouverture et qu'un plan
d'action en réponse aux recommandations du Vérificateur général a été élaboré. Le
sous-ministre de la Santé et des Services sociaux a présenté les grandes
priorités du ministère. On estimait à ce
moment-là, M. le Président, que les efforts considérables devraient être
consentis pour donner suite à l'ensemble
des recommandations du Vérificateur général. Et on déplorait le fait que
plusieurs mesures auraient dû être
mises en place depuis longtemps. Compte tenu de l'importance des enjeux, la
commission entend suivre ce dossier de près et se réserve le droit d'inviter
la direction du ministère à lui présenter un état d'avancement des travaux.
Un
autre élément, M. le Président, le chapitre qui touchait le déficit d'entretien
des infrastructures publiques. Dans son
rapport à l'Assemblée nationale 2012‑2013, le Vérificateur général soulignait
la méconnaissance des ministères et
organismes de l'état de leurs infrastructures et l'absence de définition du
déficit d'entretien et relevait également des lacunes au niveau de la
mesure des impacts des sommes consenties à l'élimination du déficit
d'entretien. En plus de poser des problèmes
sur le financement de la remise en état ou du remplacement des infrastructures
non entretenues, ces lacunes entraînent des inquiétudes en matière de
sécurité publique. Au terme des auditions ayant permis de relever d'importantes lacunes en matière de connaissance
de la valeur des parcs immobiliers des ministères et du déficit
d'entretien de ceux-ci, les membres de la
commission souhaitent avoir le plus rapidement possible des évaluations justes,
rigoureusementdéterminées et
documentées. Ils jugent qu'un suivi rigoureux est nécessaire pour permettre aux
ministères de se conformer à la Loi favorisant le maintien et le
renouvellement des infrastructures publiques.
Ce qui nous amène au
chapitre V, La gestion du Fonds de développement du sport et de l'activité
physique. On se souviendra tous de ce qui s'est passé à ce niveau-là, qu'il
y avait certains politiciens qui, à un moment donné, pouvaient décider de ceux
qui pouvaient avoir des subventions concernant le développement sport et
l'activité physique.
Et les travaux du vérificateur ont porté sur ces activités du fonds pour le
développement et des activités physiques aussi depuis sa création en 2006 jusqu'en 2011. Créé dans le but de
contribuer au développement d'une culture sportive au sein de la
population québécoise, le fonds se déploie en deux programmes touchant, un, les
installations et, deux, les événements sportifs.
Et, je reviens là-dessus, au sein de la population
québécoise, le sport, la santé, on en parle. On veut faire en sorte que les Québécois soient les gens les plus en forme
d'ici une dizaine d'années. Donc, il faut avoir des équipements de qualité et des événements qui font en sorte qu'ils
stimulent les jeunes à faire de plus en plus d'activités, et les moins
jeunes aussi. On sent qu'il y a un ralentissement
à un moment donné dans les activités physiques. Et, si on veut vivre vieux
et en santé, bien, à ce moment-là, il faut investir aux bons endroits et aux
bons moments.
Les
travaux du Vérificateur général l'ont amené à conclure que ces deux «programmes n'ont pas toujours été gérés selon les règles
et […] normes approuvées par le Secrétariat du Conseil du trésor ainsi que
selon les principes de saine gestion», notamment en matière
d'attribution des subventions.
On affirmait adhérer aux 12 recommandations qui étaient
émises par le Vérificateur général. Le sous-ministre
de l'Éducation, du Loisir et du Sport a
énuméré les actions réalisées et/ou en cours depuis l'adoption du plan d'action
élaboré en 2010 pour l'amélioration de la gestion du fonds.
Avant
de conclure, M. le Président, je vais sauter quelques chapitres, mais je vais quand même vous parler… Je crois qu'il faut s'en souvenir… Je vais vous
parler du... le Tribunal administratif du Québec. Les travaux du
vérificateur ont porté sur la Commission des
lésions professionnelles, la Commission des relations de travail et le Tribunal
administratif du Québec, section des affaires sociales. Il entendait s'assurer
que la structure de gouvernance favorise une saine gestion et que ces trois tribunaux aient mis en place des systèmes de
gestion efficace de la performance. Les échanges avec la présidente du
Tribunal administratif ont permis aux membres de la Commission de
l'administration publique de se familiariser avec la réalité quotidienne et les
enjeux qui caractérisent cet organisme. Ils ont notamment relevé des problèmes
relatifs aux ressources humaines qui les ont amenés à croire que des
changements à la Loi sur la justice administrative seraient souhaitables pour
assurer un meilleur traitement des dossiers. La commission a également recommandé que les échéances du plan d'action et
du plan stratégique du tribunal soient revues et que ce dernier y inclue
des étapes intermédiaires pour bien connaître l'avancement des projets qui y
sont décrits.
À l'intérieur des recommandations qui touchaient ce
chapitre, il y en avait bien sûr quelques-unes et… qui à toutes fins pratiques nous informaient sur certains
problèmes, mettons, certains, de gestion des ressources humaines. Et le tribunal... Dans les recommandations, on
disait : «Que
le Tribunal administratif du Québec transmette à la Commission de l'administration publique, au plus tard le
15 décembre 2013 — nous l'aurons dans pas
grand temps — un document complémentaire
à sa planification stratégique présentant les étapes de réalisation d'ici la
fin du mois de mai 2014.
«[Et] que le Tribunal administratif du Québec transmette à la Commission
de l'administration publique, au plus tard le 30 septembre de chaque année, un rapport sur
l'état d'avancement de la mise en oeuvre de chacune des recommandations du
Vérificateur général et des parlementaires.» Et surveillez bien
celle-ci : «Que le Tribunal administratif du Québec soumette au
ministre de la Justice des propositions de modifications à la Loi sur la
justice administrative pour alléger et simplifier le processus afin d'améliorer
le service offert et le traitement des dossiers.»
Donc, M. le Président, on avait beaucoup questionné à ce
moment-là la présidente de l'époque, et… qui nous disait qu'il y aurait juste des ajustements
relativement simples à faire. Mais, quoi qu'il en soit, je crois que les
recommandations qui ont été faites par la
commission étaient les bonnes et que… En tout cas, le gouvernement, la fonction
publique restent, mais certains
directeurs de certains services s'en vont. Et c'est ce qui est arrivé :
nous avions eu, pas longtemps après, la démission de la présidente du
Tribunal administratif du Québec.
• (17 h 30) •
Donc,
M. le Président, je vais sauter quelques chapitres,
là, question de laisser du temps à mon collègue le plus possible, là, parce qu'il doit
me regarder un peu de travers, là. Et puis je vais me dépêcher, en concluant, M. le
Président, en déposant le projet de loi n° 1 sur le
resserrement des règles sur l'octroi des contrats publics.
En tout début de mandat, à l'automne 2012, le gouvernement du Parti québécois se donnait les outils nécessaires et réaffirmait
clairement son engagement envers les citoyens pour une gestion saine des deniers publics. À
l'heure où les Québécois exigent avec ferveur et en toute légitimité des comptes de la part de
leurs élus, les travaux de la Commission de l'administration publique sont plus que jamais essentiels et sont garants non
seulement de la saine gestion des fonds publics, mais aussi de la transparence et de
l'intégrité du gouvernement. Si la Loi sur l'intégrité en matière de contrats publics, adoptée en décembre 2012, a contribué à renforcer et assainir le
processus d'administration des contrats, de nombreux défis de gestion administrative
restent à relever pour nos ministères et organismes.
Les travaux menés par la commission au cours du premier
semestre de 2013 en vue de la rédaction du
présent rapport nous auront permis de faire le point sur les avancées réalisées
depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement en matière
d'administration publique et de prendre acte des principaux <12237 enjeux touchant les entités visées.
Le 29e rapport sur l'imputabilité
des sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics déposé témoigne de la volonté des ministères et organismes publics
pour ramener l'ordre dans l'administration
publique et consolider les bases d'un développement durable dans le
respect des règles de la saine gestion des deniers publics. Nous nous
réjouissons des avancées réalisées depuis le
dépôt du présent rapport et nous demeurons vigilants et rigoureux dans la
poursuite des objectifs de la commission
afin de favoriser le plein épanouissement de la collectivité dans un état sain
et financièrement solide. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Sherbrooke. Je cède maintenant la parole à la députée de
Montmorency, en vous rappelant que, pour votre formation politique, vous avez
17 min et 6 s. Madame.
Mme Michelyne C. St-Laurent
Mme
St-Laurent : Merci,
M. le Président. Je vais en avoir assez. Premièrement, je tiendrais — parce
qu'on s'adresse à tous les citoyens — je tiendrais à remercier le président de la
commission, le député de Vaudreuil, parce que vous savez qu'une commission, pour la réussite d'une commission, c'est
le président et tous ses membres. Je voudrais également remercier mes
collègues parce que, devant une commission, M. le Président, et ce que j'ai
remarqué ici, il n'y a pas de partis
politiques, bien souvent, je vous le dis, tout le monde travaille pour le bien
de la société. Et moi, je suis épatée, et je le dis parce qu'on ne le
dit pas assez souvent — on
parle toujours des malheurs, on ne parle jamais du bonheur — je suis
toujours épatée de me retrouver en commission et j'ai fait beaucoup, beaucoup
de commissions depuis janvier, je
suis toujours épatée de l'attitude, et de l'ouverture de mes collègues, et de
la collaboration de tous. Je tiens à les remercier. C'est un climat de travail extraordinaire, je tiens à le dire
parce qu'on parle souvent ici qu'on ne s'entend pas, qu'il y a de la chicane, mais je tiens à dire que,
pour moi, ce fut, un réel plaisir et une surprise, d'ailleurs, parce que
je suis une députée toute récente, une
surprise de voir à quel point les partis pouvaient collaborer ensemble en
commission. Ça m'a surprise, ça m'a épatée, j'en suis bien heureuse.
Maintenant,
moi, aujourd'hui, je vais vous parler plus spécifiquement du Tribunal
administratif. Mais, comme vous le
savez, le rapport de la Commission d'administration publique traite d'un grand
nombre d'enjeux chers à la Coalition avenir
Québec, des enjeux qui évidemment sont au cœur des intérêts de toutes les
Québécoises et de tous les Québécois. Il va sans dire que l'atteinte et le maintien d'un niveau de performance
élevé dans notre fonction publique est un objectif essentiel à
l'avancement du Québec en tant que société. Les conclusions auxquelles nous
sommes parvenus suite à l'audition des
dirigeants du Tribunal administratif en mai dernier et les recommandations que
nous avons ensuite formulées représentent, selon moi, un bon pas vers
l'amélioration du système tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Cependant, ce
qui m'a le plus, je ne dirais pas intriguée, mais un peu déçue, c'est de voir
que le Vérificateur général a eu des
difficultés à obtenir des informations de la part du Tribunal administratif. Je
ne vous dirai pas que c'était un bras de
fer, mais disons que le vérificateur s'en est plaint à plusieurs reprises.
Lorsque l'on sait que la performance du Tribunal administratif s'est détériorée, c'est indéniable, mais c'est surtout
déplorable puisqu'il est un élément essentiel de notre système
judiciaire et quasi judiciaire du Québec, nous convenons tous qu'il est
nécessaire de remédier à la situation.
Malgré les nombreuses actions
entreprises par les dirigeants du TAQ par souci d'optimisation et d'efficience,
plusieurs problèmes subsistent, puis il y en
a beaucoup. Et il existe des facteurs qui sont hors du contrôle des
dirigeants, j'en conviens, mais le réel problème réside dans la structure de
gouvernance en place du Tribunal administratif du Québec, elle est tout simplement
défaillante.
Sa
performance s'est détériorée et ses systèmes de gestion ne facilitent pas
l'efficience. Depuis 2004, la section des
affaires sociales ferme moins de dossiers
qu'elle en ouvre, avec pour conséquence une augmentation du nombre
de dossiers à traiter de 59 %. Le délai de traitement des dossiers s'est
lui aussi prolongé de 23 % de 2009 à 2011, il a atteint 603 jours, c'est inacceptable, presque deux ans...
tandis que le nombre… — je vais vous le dire — tandis que le nombre de jours d'audience a diminué de 15 %. On se
demande... On voit une situation inacceptable, c'est-à-dire que, le
traitement des dossiers, le délai s'est
prolongé, ensuite le nombre de jours d'audience a diminué, et les juges siègent
sept jours et demi par mois. Ça, j'aurais
bien aimé qu'on me donne le plus d'explications possible. Et je vais vous dire,
M. le Président, que c'est moi qui ai posé la question du nombre de
jours d'audience des juges. Je voulais le savoir. Ça m'intriguait.
Le processus
de mise au rôle ne permet pas une inscription rapide des recours aussi — ah, il y a bien des problèmes dans le
processus de mise au rôle, on le verra — si bien que 61 % des
premières audiences sont fixées à plus d'un an suivant l'ouverture du dossier.
Il y a clairement un manque de leadership important quelque part.
Il y a aussi
un problème dans la gestion des demandes de remise. Ce n'est pas marqué dans le
rapport, je ne l'ai pas vu dans le
rapport, mais moi, je le sais, je l'ai constaté lors de la commission. On n'a
pas pu avoir de réponses : Lors des
demandes de remise, lorsque les gens font des remises, combien qu'il y en a?
Comment c'est géré? Est-ce qu'il y a un remplacement? Supposons, par exemple, qu'une partie demande une remise,
est-ce que les jours d'audience prévus sont remplacés par une autre partie ou par une autre cause? Et ça, j'imagine,
lorsqu'on dit que les juges siègent sept jours et demi d'audience par mois et qu'il y a un problème
de remise dans la gestion des remises, peut-être qu'il y en a, certains mois, qui siègent trois jours et demi parce qu'on
a accordé des remises puis on n'a pas remplacé les parties au rôle. Ça,
c'est un problème, je n'ai aucune réponse.
Ce sujet-là n'a pas été abordé de long en large. Comme vous le savez, la
deuxième opposition, on n'a quand même pas beaucoup de temps pour poser les
questions.
Ceux qui vont
en conciliation. Maintenant, il y a des gens, des citoyens qui disent :
Bien, écoutez, moi, je veux aller en conciliation. Bien, lorsqu'ils vont
en conciliation, ils retournent au pied de la liste de mise au rôle. Donc, on
n'encourage pas la conciliation. Ils veulent régler. Et, si ça ne fonctionne
pas, on dit : Écoutez, vous retournez au début pour la mise au rôle.
Combien de personnes voudraient faire une conciliation au dossier mais
disent : Si la conciliation ne
fonctionne pas, le processus est à recommencer, et on va attendre? Et vous
savez, pour les citoyens... Bien souvent, les citoyens, ils n'ont pas de
revenu, vous le savez comme moi, ils sont en attente de décisions à plusieurs reprises pour avoir des retenues pour leur
situation financière, etc. Puis on va les faire attendre encore? Donc, on ne
fait pas d'effort pour encourager les gens à aller en conciliation quand on
sait qu'il y en a beaucoup qui pourraient demander la conciliation.
• (17 h 40) •
Le plan stratégique 2013-2017. On a vu un plan
stratégique 2013-2017 qu'ils ont présenté, que le Tribunal administratif a présenté. Ça annonce des mesures
concrètes afin de résoudre les lacunes qui caractérisent sa structure de
gouvernance. Mais, entre vous et moi, nous
l'avons décrié. 2017, c'est trop loin. Est-ce que les gens vont attendre
encore quatre ans, et les dossiers vont continuer d'être gérés dans des délais
clairement déraisonnables? Des améliorations doivent y être apportées dès maintenant, pas
attendre des années, là. Ainsi, comme vous tous, j'attends aussi, comme
vous tous, j'attends avec impatience les
informations complémentaires que nous présentera la présidente en décembre
prochain quant au plan d'action de son
organisation visant à avancer la mise en oeuvre de chacune des recommandations
formulées par le Vérificateur général ainsi que celles formulées ici même en juin
dernier. Quand je dis «présidente», ça peut
être «président» parce que présentement il y a un concours d'ouvert.
J'espère également que nous puissions enfin tous
être éclairés au sujet des fameuses dépenses contractuelles totalisant un montant de 144 000 $ pour les services d'une avocate
en droit familial que le Tribunal administratif a payés. M. le
Président, on pose des questions, on n'a pas eu de réponses, et j'aimerais
qu'on ait des réponses. J'ai posé des questions
à l'Assemblée nationale, M. le ministre de la Justice a promis de s'en
occuper — d'ailleurs,
on lui redemandera — et
on n'a pas eu de réponses de la part du TAQ en disant qu'ils ont obtenu sur ça
une ordonnance envers laquelle on ne peut pas voir pourquoi le
144 000 $ a été payé. Bien, moi, je vais vous dire aujourd'hui,
là, la population a le droit de savoir, ce 144 000 $ là, pourquoi il
a été dépensé, dans quel but.
L'imputabilité
et la performance, c'est ça qu'on demande, moi, que je demande pour le TAQ,
parce que je parle du Tribunal administratif. L'imputabilité et la
performance sont des valeurs et des objectifs centraux dans notre fonction publique, et le TAQ ne devrait pas être une
exception. Donc, M. le Président, encore une fois, je dis : Il faut qu'au
mois de décembre qui s'en vient on ait un
rapport, et non pas en 2017, de ce qui s'est fait à date, et je veux qu'on ait une
réponse sur les dépenses du 144 000 $.
Je vous
remercie, M. le Président. Je remercie mes collègues et je nous souhaite à
tous, je le dis, je nous souhaite à tous la meilleure, je dirais, la
meilleure des réponses, mais surtout la meilleure des gouvernances de la part
de nos organismes. C'est extrêmement important, et je pense que tous ici
présents, de tous les partis, on aura l'œil ouvert sur la gouvernance et sur
les prochains rapports qui nous parviendront. Je vous remercie.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de
Montmorency. Je cède maintenant la parole au député de Jean-Lesage.
M.
André Drolet
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. Je débuterais, si vous me permettez, en
remerciant, naturellement, le Vérificateur général et toute son équipe
pour l'excellent travail qu'ils font, naturellement pour les mandats qui leur sont donnés pour nous donner l'information, au
sein de la commission, la plus pertinente possible. Je ferais la même
chose que mon collègue de Vaudreuil, de
remercier notre ex-président, M. Sylvain Simard, avec qui j'ai eu le plaisir de
travailler de façon régulière à l'époque, au début de mon mandat. Et puis j'ai
apprécié énormément travailler avec M. Simard. Ça a été un président
apolitique, à la CAP, des plus intéressants.
La Commission
de l'administration publique exerce ses fonctions de surveillance de la gestion
auprès de l'ensemble des ministères et organismes du gouvernement, ce
qui lui permet d'avoir une vue d'ensemble de l'administration publique
québécoise. Comme le mentionne la Loi sur l'administration publique,
l'imputabilité porte sur la gestion administrative.
À titre indicatif, ce concept peut être défini comme étant la responsabilité de
la planification, de la direction, de l'organisation et du contrôle des
ressources qui sont mises à la disposition des ministères et des organismes
pour l'application de la loi, la mise en
oeuvre des programmes et l'utilisation des crédits approuvés par l'Assemblée
nationale.
Ce 29e rapport fait état des mandats
d'imputabilité effectués par la CAP au cours du premier semestre de l'année
2013. Ce rapport contient 28 recommandations unanimes émises par les membres de
la commission. M. le Président, je suis
membre de la CAP depuis mai dernier. Auparavant, je siégeais à la Commission
des finances publiques. C'est pourquoi mon intervention portera sur
quelques rencontres que j'ai assisté dans mon mandat depuis mon arrivée à la
CAP : le 30 janvier 2013, audition portant sur les contrats de services professionnels
liés au traitement de l'information; le 8
mai 2013, audition portant sur la gestion administrative du ministère des
Finances et de l'Économie; et, le 15 mai 2013, audition portant sur le
bilan de gestion de la Corporation d'urgences‑santé.
Le 30 janvier 2013, la Commission de
l'administration publique a entendu le secrétaire du Conseil du trésor, M. Yves
Ouellet; le président-directeur général du Centre de services partagés du
Québec et dirigeant principal de l'information,
M. Jean-Marie Lévesque; le président-directeur général de l'Agence du revenu du
Québec, M. Gilles Paquin; et le
président-directeur général de la Régie des rentes du Québec, M. Denys Jean.
Leurs interventions concernaient les contrats de services professionnels
liés au traitement de l'information. Cette audition faisait suite aux
observations du Vérificateur général.
M. le
Président, permettez-moi de vous citer les observations et les principaux
constats retenus par le Vérificateur général. Les travaux relatifs à
cette vérification de l'optimisation des ressources avaient pour objectif de
s'assurer que les entités vérifiées gèrent
les processus de gestion contractuelle, pour les services professionnels liés
au traitement de l'information,
conformément au cadre normatif en vigueur et aux saines pratiques de gestion et
que le Secrétariat du Conseil du
trésor exerce un suivi approprié des processus de gestion contractuelle pour
les services professionnels liés au traitement de l'information. Cet exercice a été réalisé auprès de l'Agence du
revenu du Québec, le Centre de services partagés du Québec, la Régie des rentes du Québec et le
Secrétariat du Conseil du trésor. Le Vérificateur général a examiné 38
contrats d'une valeur totale de 271 millions. Ce montant représente près
de 57 % de la valeur des contrats attribués par ces organismes en 2009‑2010
et 2010‑2011 ainsi que 25 % de celle des contrats attribués par l'ensemble
des ministères et des organismes publics pour la même période.
Les principaux constats sont les suivants. Bien
que le rapport des dispositions législatives et réglementaires examinées soit
respecté, les nombreuses lacunes dans la gestion de contrats soulèvent des
préoccupations à l'égard du traitement équitable des fournisseurs et de l'utilisation judicieuse
des fonds publics. En effet, les lacunes recensées indiquent que différentes étapes de la gestion
contractuelle n'ont pas toujours fait l'objet de saines pratiques de
gestion. L'utilisation du taux journalier
comme type de rémunération était généralisée pour ce qui est des 38 contrats
vérifiés. Bien que la réglementation
permette ce type de rémunération, les fournisseurs n'ont assuré qu'une faible
part de risque associé à l'exécution des contrats. La sollicitation des
fournisseurs n'a pas permis d'atteindre pleinement l'objectif du libre jeu de la concurrence. Le nombre moyen des soumissions
conformes et acceptables qui ont été reçues à la suite d'un appel
d'offres public est peu élevé.
Souvent un
fournisseur ayant poursuivi des travaux était celui qui avait obtenu le contrat
précédent. En effet, à la suite d'un
appel d'offres public, pour ce qui est des 25 contrats visés, le contrat a été
au même fournisseur à 18 reprises. Une telle
proportion soulève des préoccupations quant au traitement équitable des
fournisseurs, d'autant plus qu'il y ait une seule offre conforme et acceptable pour 10 des 18
contrats visés. Plusieurs éléments précisés dans le contrat n'ont pas fait
l'objet d'un suivi exercé avec rigueur pour les entités. Des lacunes ont été
recensées notamment à l'égard de l'exécution des travaux non prévus, de la facturation à des taux supérieurs à ceux
prévus dans les contrats et du non-respect du personnel désigné. Quant à
l'utilisation des ressources externes, lorsqu'on compare le gouvernement du
Québec avec d'autres administrations, force
est de constater qu'il y a beaucoup plus de recours à ces ressources. Le
recours fréquent à la sous-traitance
peut entraîner à la longue la stagnation de l'expertise interne, voire sa
perte. De plus, cette pratique risque de créer un lien de dépendance
avec des fournisseurs.
Nos
discussions avec les dirigeants des différents organismes ont porté
principalement sur les points suivants : la définition et
l'estimation des coûts, le mode de sollicitation, le type de rémunération, le
résultat de la sollicitation, la neutralité des comités de sélection, le
montant du contrat, le personnel désigné, l'encadrement par le Secrétariat du
Conseil du trésor, le suivi du plan d'action et les risques de collusion.
Nous
sommes satisfaits du déroulement des échanges avec les représentants des
organismes. Ces derniers nous ont également
transmis leur plan d'action. Nous avons pris acte de leur engagement à la mise
en œuvre et de la mise en place de mesures
pour assurer le suivi. Nous sommes préoccupés par le risque de collusion. Nous
prenons acte de la volonté de l'Agence
du revenu du Québec, du Centre de services partagés du Québec ainsi que la
Régie des rentes du Québec d'inclure une clause de pénalité à l'égard du
personnel désigné dans les contrats et de l'appliquer dans le cas échéant.
• (17 h 50) •
Nous demandons au Vérificateur général de faire
un suivi sur sa vérification portant sur les projets d'affaires liés aux ressources informationnelles et à
l'encadrement gouvernemental. En raison du nombre d'intervenants
concernés par la gestion contractuelle des
services professionnels liés au traitement de l'information susceptibles de
connaître les mêmes difficultés que
les organismes qui ont été examinés par le Vérificateur général, nous
considérons nécessaire de recommander
l'accroissement des efforts de mise en commun et des communications des bonnes
pratiques. Nous jugeons que le
ministère et les organismes assujettis au cadre normatif en matière de gestion
contractuelle doivent documenter la définition
de leurs besoins et l'estimation de leurs coûts. Enfin, nous considérons
également la neutralité des comités de sélection comme une
caractéristique essentielle du processus de gestion contractuelle.
Voici maintenant, M. le Président, les
recommandations de la Commission des affaires publiques :
Que l'Agence
du revenu du Québec, le Centre de services partagés du Québec et la Régie des
rentes du Québec appliquent systématiquement la clause de pénalité à
l'égard du personnel désigné dans les contrats;
Que le
dirigeant principal de l'information s'assure que les ministères et les
organismes assujettis au cadre normatif en matière de gestion contractuelle, et plus particulièrement à ceux
concernés par les contrats de services professionnels liés au traitement de l'information accroissent
leurs efforts de mise en commun et disposent des outils nécessaires tels
que guide, directives, bonnes pratiques, sites Web ou autres moyens pour mieux
réaliser leurs activités;
Que l'UPAC
prenne connaissance des discussions tenues lors de l'audition et des contrats
publiés par le Vérificateur général du Québec;
Que l'Agence
du revenu, le Centre de services partagés du Québec, la Régie des rentes du
Québec et le Secrétariat du Conseil
du trésor transmettent à la Commission de l'administration publique, au plus
tard le 13 juin 2014, un rapport sur l'état d'avancement des travaux
relatifs à chacune des mesures prévues à leur plan d'action. Les membres de la
commission détermineront les suites à donner à partir de l'examen des
documents.
Le 8 mai dernier, la Commission de l'administration
publique a entendu le sous-ministre des Finances et de l'économie, M. Luc Monty, en vertu de la Loi sur l'administration
publique. L'audition portait sur la gestion administrative du ministère
avec un fort accent sur la problématique de la relève de la main-d'œuvre. Nos
échanges ont porté sur les sujets
suivants : les effets de la réduction des effectifs, la stratégie du
ministère en matière d'attraction, de fidélisation et de rétention du personnel, la dette publique et son
financement, le rapport mensuel des opérations financières, les
ressources informationnelles, le nouveau plan stratégique en préparation et la
nouvelle structure du ministère.
Nous avons
pris acte des mesures mises en place par le ministère pour attirer, fidéliser
et retenir son personnel. Nous avons
été agréablement surpris d'entendre que, malgré l'étroitesse du bassin de la
main-d'œuvre et de la concurrence des
autres provinces et du fédéral, le ministère réussit à attirer et à retenir du
personnel de plus en plus jeune, qualifié et motivé. Le nouveau plan stratégique du ministère sera bientôt prêt et il
corrigera les lacunes constatées dans le précédent, notamment en ce qui
a trait à la distinction entre les activités ministérielles et celles à portée
gouvernementale, ainsi qu'à la définition de cibles pour des indicateurs.
Nous sommes
conscients que l'intégration des missions de développement économique et du
tourisme est en cours. Cependant, nous sommes préoccupés des difficultés
administratives qui pourraient surgir et des impacts indésirables que la fusion pourrait avoir sur la culture de
l'entrepreneuriat au Québec. Nous exhortons le ministère à prendre tous
les moyens nécessaires pour faire de l'intégration une opération réussie et
efficiente. Malheureusement, M. le Président, selon mon expérience, j'en doute.
L'entrepreneuriat, c'est une spécialité et qui doit être écoutée par des
fonctionnaires spécialisés en matière.
Cela dit,
nous demandons au ministère s'il serait possible de négocier une entente
salariale avec le Secrétariat du Conseil
du trésor afin de permettre au ministère de réduire le fossé salarial qui le
sépare de ses concurrents, notamment en ce qui concerne l'engagement du personnel spécialisé et d'expérience.
Nous souhaitons avoir rapidement le nouveau plan stratégique du ministère et qu'il couvrira ces nouvelles
responsabilités. Nous espérons qu'il corrigera les manquements constatés
dans le plan précédent.
M.
le Président, voici les recommandations de la commission des
affaires publiques suite à cette audition : que le ministère des Finances et de l'Économie lui
transmette, dans un an, un plan de mise à jour de sa main-d'œuvre, une
fois les activités de développement
économique et du tourisme intégrées; que le nouveau plan stratégique du
ministère contienne des améliorations
au regard de la distinction à faire entre les activités propres au ministère et
les activités gouvernementales ainsi
que des cibles liées aux indicateurs; que les prochains rapports annuels du
ministère tiennent compte des améliorations apportées au plan stratégique et présentent un tableau synoptique des
objectifs, des indicateurs, des cibles et des résultats; que le
ministère se rende disponible pour une audition, au cours de 2014, pour les
suivis du plan de mise à jour de la main-d'oeuvre, du contenu du plan
stratégique et du rapport annuel.
Le 15 mai 2013, la
Commission de l'administration publique a entendu le président-directeur
général de la Corporation d'urgences-santé, M. Nicola D'Ulisse. L'audition
portait sur le rapport annuel de gestion 2011-2012 de l'organisme. Le président-directeur général de la corporation nous a
présenté le bilan de la gestion d'Urgences-Santé. Pour ce faire, il nous mentionne le nombre d'appels
répondus, de transports effectués, d'employés et de véhicules
disponibles.
Ils nous ont également rappelé la
mission de la corporation et l'importance de la chaîne d'intervention préhospitalière. Cette comporte six maillons. Les
citoyens, les premiers intervenants et les secouristes forment le
premier maillon. Le deuxième maillon
concerne l'arrimage avec les services d'urgence 9-1-1, afin de diminuer le
temps d'attente. Le troisième maillon
est le Centre de communication santé de la corporation, qui devrait recevoir
sous peu sa certification de centre
d'excellence. Pour y arriver, l'organisation a dû procéder à une révision en
profondeur de ses processus. Ces efforts ont d'ailleurs permis de
diminuer le taux de roulement chez les répartiteurs médicaux d'urgence. Les
premiers répondants forment le quatrième
maillon de la chaîne préhospitalière. Sur l'île de Montréal, la formation de
2 400 pompiers comme premiers
répondants s'est traduite par une amélioration notable du temps d'intervention.
Le service ambulancier est le cinquième maillon. M. D'Ulisse nous
mentionne que le taux de survie relatif aux cas critiques est passé de
27,4 % à 42,6 % en quatre ans, ce
qui est considérable, M. le Président. Enfin, le sixième maillon est constitué
par les centres hospitaliers, qui
sont les établissements receveurs. Suite à l'exposé du président-directeur
général, nos discussions ont porté sur les sujets suivants : les
premiers répondants; la prise en charge d'un patient dans un centre
hospitalier; la couverture du territoire et la répartition des effectifs; et la
gestion des ressources humaines.
Après
ces discussions, nous avons été préoccupés par l'absence de service de premiers
répondants à Laval. Nous sommes conscients qu'Urgences-Santé fait des
démarches auprès de la ville afin de développer un tel service, mais malheureusement le dossier ne semble pas avancer.
Afin de pallier à ce problème, nous aimerions obtenir l'assurance qu'une
formation de premier répondant soit intégrée
au cursus de tous les futurs policiers et pompiers du Québec. De plus,
nous croyons que nous devrions équiper tous
les véhicules des policiers et des pompiers de défibrillateurs. Nous
partageons les préoccupations
d'Urgences-Santé concernant le temps d'attente des techniciens ambulanciers
dans un centre hospitalier à la suite
d'un transport en ambulance d'un patient. Il nous semble fondamental de réduire
ces périodes où les ambulances ne sont
pas disponibles pour répondre à des appels d'urgence. Nous espérons que le
ministère de la Santé et des Services sociaux emboîte le pas de la
Corporation d'urgences-santé.
M.
le Président, voici les recommandations de la Commission de l'administration
publique suite à cette audition : que
la Corporation d'urgences-santé poursuive ses efforts dans l'établissement d'un
service de premiers répondants sur le territoire
de Laval; que la Corporation d'urgences-santé poursuive ses efforts, en
concertation avec le service d'urgences 9-1-1 de Laval, afin d'améliorer le processus de transfert des appels
entre le 9-1-1 de Laval et son Centre de communication santé.
• (18 heures) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : M. le député de Jean-Lesage, il
est 18 heures. Donc, je dois arrêter le débat sur le rapport de la
commission. Mais il reste du temps, étant donné qu'on redistribue le temps
alloué au groupe… aux indépendants. Donc,
vous aurez la possibilité de continuer à 19 h 30, si vous voulez, ce
soir, après… Et puis, s'il y a d'autres intervenants, bien, ça sera à
19 h 30. Pour l'instant, je dois passer aux débats de fin de séance.
Débats de fin de séance
Alors, nous
allons maintenant procéder aux... Excusez-moi, je tourne la page. Tel
qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux deux débats
de fin de séance.
Situation économique et
financière du Québec
Le
premier débat, qui se fera entre M. le député de Louis-Hébert et M. le ministre
des Finances et de l'Économie, concerne les pertes d'emploi et le fiasco
économique du gouvernement péquiste. Je vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une période de réplique
de deux minutes.
M. le député de Louis-Hébert, je
vous cède la parole pour votre cinq minutes.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M.
le Président. Si nous sommes là ce soir, c'est parce que le ministre des
Finances et de l'Économie ainsi que ses
collègues du gouvernement... Ce n'est pas personnel, c'est le gouvernement
entier qui ne reconnaît pas, M. le Président, qu'il y a eu des pertes
d'emploi dans l'année 2013.
Alors, si on
regarde le tableau qui réfère aux statistiques du Québec, on regarde ici, le
Québec, depuis le début de l'année 2013, il y a eu une perte de
45 000 emplois. Donc, le Parti québécois, il n'arrête pas de nous
dire : C'est une conjoncture mondiale.
Alors, si ça va mal au Québec, bien, ça va mal partout dans le monde. Prenons
le Canada comme exemple, M. le
Président. Dans le reste du Canada entier, pour l'année 2013, il y a eu une
création de 145 000 emplois, et, si
on compare à l'Ontario : encore une création d'emplois de plus de
60 000 emplois depuis juste 2013. Et une des provinces qui
performent le moins, c'est la province du Québec, malheureusement, avec un
gouvernement comme celui-là.
Le ministre
de l'Économie et des Finances, M. le Président, refuse de voir la réalité. Et
je suis sûr qu'au moins il ne mettra
pas en doute les conclusions des économistes de la Banque Nationale, qui
disaient il n'y a pas longtemps... Ils disent :
D'ici la fin 2013, une accélération de la croissance de l'emploi au Québec est
improbable. Ça, c'est des économistes de
la Banque Nationale. Et, si on regarde aussi les Nouvelles économiques
de Desjardins, l'étude économique, c'est des économistes chevronnés,
puis en général Desjardins, Banque Nationale, ils ne se trompent pas autant, je
pense... et, surtout lorsque les deux disent
le même message. Il y a une vérité quelque part là-dedans que le ministre des
Finances refuse. Les Nouvelles économiques
de Desjardins, datées le 6 septembre, M. le Président, alors, ce qu'ils
disaient :Un marché du travail décevant au Québec et
réconfortant en Ontario. Une deuxième nouvelle. La troisième, encore Desjardins, 28 août 2013, le titre, M. le
Président : L'économie est en panne. Et une autre source, M. le
Président, c'est les Manufacturiers
et exportateurs du Québec, qui de temps en temps sortent des rapports sur
l'industrie manufacturière, et, dans
leur dernier rapport, intitulé — avril 2013 — La chute du secteur manufacturier se
confirme... Alors là, on voit le titre.
Et il y a un autre aussi récemment, mois d'août. Parce que là on peut
dire : Le mois d'avril, qu'est-ce qui s'est passé depuis le mois
d'avril? Août 2013 : Le secteur manufacturier au Québec passe de
506 000 à 484 000 emplois. Le mois de juillet, M. le Président,
on a eu une perte de 22 000 emplois dans le secteur manufacturier.
Alors, toutes
ces données-là nous confirment... Et on voit que le ministre des Finances
compare l'année passée, etc., mais l'objectif, ce n'est pas comparer
nécessairement, c'est de voir l'état de l'économie au Québec aujourd'hui, de voir dans quel état... Je peux dire que l'année
passée ma santé était bonne et, cette année, bien, un peu moins bonne.
Mais ce n'est pas ça, M. le Président.
Si je suis malade cette année, il faut guérir ma maladie cette année, M. le
Président. Je peux parler du passé
longtemps, c'est ma maladie cette année qu'il faut guérir, M. le Président, et
la maladie aujourd'hui au Québec, c'est 45 000 familles au Québec
qui ont perdu leur emploi.
Ce que je ne
comprends pas, mes collègues ne comprennent pas, le public ne comprend
pas : Comment ça se fait que le
ministre des Finances et de l'Économie, que j'ai toujours reconnu ses compétences
techniques, il ne reconnaît pas la situation économique qui est
inquiétante? Et on voit ce qu'on dit : Bien, il n'y a pas de problème, on
va s'arranger. Mais, M. le Président, il
reste quelques mois pour la fin de l'année. C'est comme quelqu'un qui arrive à
la fin de l'année, il reste quelques
mois, puis là il regarde, il a des coupures de son salaire, il a moins de
revenus que prévu. Et là, là, il faut planifier
la fin de l'année, il reste des dépenses, il reste des choses à faire, M. le
Président, à la fin de l'année. Quelle a été la réponse du ministre des
Finances, M. le Président? Le 6 septembre, suite à toutes ces nouvelles-là, la
réponse du ministre des Finances et de
l'Économie, il dit : Les Québécois épargnent plus et consomment moins.
Moi, je l'ai dit à mes voisins
autour. J'ai parlé à mon monde que je connais dans mon comté. Ils disent :
Voyons donc, c'est-u le ministre
des Finances du Québec? Bien oui. Il a dit ça? J'ai dit :
Épargnez-vous plus, vous autres? Vous dépensez moins? Et là j'ai fait à peu près
un sondage qui n'est pas scientifique, mais, M. le Président, il n'y a pas
une personne qui m'a dit : Ah! Cette année, j'ai dépensé moins puis
j'ai… parce que j'épargne plus.
Et, M. le Président, Les
Affaires, le 28 août, ils disaient que les Québécois s'endettent fortement
au deuxième trimestre. Alors, toutes les
données disent que les Québécois sont endettés. Puis allez dans la rue, M. le Président, demandez à tout le monde : Êtes-vous endetté? Est-ce que
vous avez fait des épargnes majeures cette année? Tout le monde va dire non. Non, on a des dettes, mais on n'a pas
fait des épargnes. Puis la réponse économique du gouvernement : il
pense que les Québécois épargnent de l'argent.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Louis-Hébert. Alors, je cède maintenant la parole au
ministre des Finances et de l'Économie, en vous rappelant, M. le ministre, que
vous avez cinq minutes.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : O.K. Merci,
M. le Président. Écoutez,
ce n'est pas mon habitude de vouloir faire des débats de chiffres, mais il va falloir que je remette un peu
un certain nombre de choses en perspective. Ce que j'ai dit aujourd'hui,
en réponse à la question de mon collègue
de Louis-Hébert, c'est que, lorsqu'on regarde le marché de
l'emploi, qui est un marché évidemment
très important puisqu'on parle du gagne-pain des Québécois, donc, c'est
superimportant, c'est une évidence, moi, je pense qu'on a avantage à
regarder les événements qui se produisent sur le marché de l'emploi sur des
périodes qui sont plus longues.
Alors,
ça, quand je dis ça, je ne suis pas exceptionnel, c'est ce que fait l'Institut de la statistique du Québec, par exemple, quand elle dresse son état, donc, du marché du
travail au Québec. Ça, c'est le bilan de l'année 2012. L'Institut
de la statistique du Québec nous dit : Il vaut mieux — d'ailleurs,
je vais vous lire un extrait dans quelques minutes — donc,
regarder les données sur une plus longue période, parce qu'il a beaucoup de… il
y a de la volatilité dans les données mensuelles et on n'est pas capables d'apprécier
correctement les véritables tendances du marché. Et c'est tellement
vrai, ce que je vous dis, M. le Président, que mon ex-collègue Raymond Bachand,
lorsqu'il était ministre des Finances, il utilisait,
lui aussi, ces mêmes données sur la base... sur un an, par exemple, où on
prenait, donc, des moyennes sur une base d'un an, et c'est ce qu'il a fait dans son budget, dans le dernier
budget qu'il a déposé en mars 2012, M. le Président. Et, dans son budget de mars 2012, il disait :
Pour l'année 2012 — Raymond
Bachand qui parle — je
prévois qu'il va y avoir 21 300
emplois de plus au Québec. Puis, pour l'année 2013 qui va suivre, je prévois
qu'il y en aura 35 700 de plus. Ça, c'est ce que Raymond Bachand
disait puis, encore une fois, il s'appuyait sur des données, sur des moyennes
des données pour une année au complet.
Les résultats
à ce jour, M. le Président, c'est qu'en 2012 le marché du travail a mieux
performé que la prévision qui avait
été faite par Raymond Bachand à l'époque. Il s'est effectivement créé, en 2012,
30 800 emplois en moyenne. Donc, en 2012, en moyenne, il y avait 30 800 de plus qu'en 2011. C'est ça
que ça veut dire. Pour 2013, Raymond Bachand prévoyait 35 700. Évidemment, l'année 2013 n'est pas
complétée, alors je ne suis pas capable de vous dire ce que sera le
résultat. Ce que je peux vous dire, c'est
que les résultats à ce jour, quand on regarde les huit premiers mois de l'année
2013, la moyenne des résultats, puis
qu'on compare ça à la moyenne des huit premiers mois de l'année 2012, on est à
62 200 de plus. Donc, on est plus élevés.
Alors, pourquoi on fait ça? Pourquoi est-ce
qu'on utilise cette méthode des moyennes et puis pourquoi ne pas utiliser la méthode qu'utilise le député de
Louis-Hébert? Bien, encore une fois, parce que la… Écoutez, je vais vous
lire un paragraphe complet, encore une fois,
de cette étude annuelle, le bilan de l'année 2012, et là-dedans, là, juste que
ça soit clair, l'Institut de la statistique
du Québec systématiquement utilise les moyennes annuelles plutôt que la méthode
que suggère le député de Louis-Hébert.
• (18 h 10) •
Alors,
ils nous disent à la page 44 : «Dans l'analyse
qui vient d'être présentée, les variations annuelles de l'emploi et des
autres indicateurs du marché du travail sont déterminées à partir de
comparaisons de la moyenne annuelle des 12 mois de l'année à l'étude. L'analyse
serait différente si le calcul était basé sur la variation de l'emploi du mois
de décembre de l'année analysée par rapport
au mois de décembre de l'année précédente...» C'est la
méthode que privilégierait le collègue de Louis-Hébert. Ils nous
disent : «Ces deux méthodes
comportent [certains] avantages et [certains] inconvénients. Nous avons
privilégié dans ce bilan — et
ils le font systématiquement depuis plusieurs années — les variations
basées sur la moyenne annuelle puisque cette statistique permet une meilleure analyse
sur une plus longue période. Le calcul de la
moyenne assure un certain lissage des données en éliminant les fluctuations
mensuelles liées aux éléments conjoncturels. Cela permet de mettre davantage
en évidence les tendances du marché du travail.»
Ça, c'est l'Institut de la statistique du Québec, et ce sont les données sur
lesquelles je m'appuie.
Alors, j'ai dit aujourd'hui, en période des
questions, M. le Président, en réponse, qu'il y a effectivement des fluctuations dans le marché du travail. Il y en a
eu dans le passé, il y en a encore. Maintenant, il faut faire une
analyse avec la tête froide, avec les bonnes
données, puis, quand on regarde les bonnes données, on peut dire que les
tendances lourdes, les tendances
profondes du marché du travail sont bonnes. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas
de fluctuations; ça veut juste dire que, dans le fond, les choses vont
dans la bonne direction. C'est ce que j'ai dit aujourd'hui et ce que je répète.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre
des Finances et de l'Économie. Maintenant, je cède la parole au député
de Louis-Hébert pour votre réplique de deux minutes, M. le député.
M.
Sam Hamad (réplique)
M.
Hamad :
M. le Président, je n'en reviens pas. Banque Nationale, Mouvement Desjardins,
les exportateurs manufacturiers
disent que ça ne va pas bien. Et là le ministre des Finances, il dit : La
tendance, ça va aller bien. La vraie question, M. le Président... Je ne
vais pas faire un cours de statistique. La vraie question, là, qu'on pose aux
gens aujourd'hui, là, c'est : Combien d'argent que tu as dans tes poches
aujourd'hui?
Même si je
fais des statistiques des derniers 20 ans, puis moyenne annuelle, quand vous rencontrez
votre banquier, M. le Président, il
ne vous demande pas votre moyenne annuelle, il vous demande combien vous avez
d'argent, combien, vos revenus.
La question aujourd'hui : il y a combien
d'emplois créés ou perdus au Québec depuis 2013? Puis ils ont les statistiques : il y a 45 000 familles au
Québec, ils ont perdu l'emploi. Ça, tout le monde s'entend là-dessus. Donc, si
je rencontre mon banquier puis je dis :
J'ai perdu 45 000 cette année, je n'ai pas d'argent, mon banquier va
dire : Va-t'en chez vous, je ne fais pas affaire avec vous.
Là, il y a 45 familles qui ont perdu leur job.
Maintenant, si je peux regarder les moyennes annuelles puis les statistiques,
M. le Président, ça ne crée pas un emploi de plus, ça ne confortera pas le
monsieur ou la madame qui ont perdu leur emploi de dire : Mais là, là,
selon les statistiques, l'analyse statistique la meilleure, selon... l'expert
en statistique dit que...
M. le
Président, la personne qui a perdu son emploi, ce qu'il dit au gouvernement...
par notre biais, ce qu'on dit au gouvernement :
Pourriez-vous reconnaître qu'il y a des pertes d'emploi, s'il vous plaît?
Première chose. Et ça, là, tout le monde
le dit. Là, si on joue dans les statistiques, on va être perdus. La réalité,
dans le compte de banque, il y a 45 000 travailleurs de perdus...
qui ont perdu leur emploi.
Deuxièmement,
maintenant, on constate qu'il y a une perte... Puis en plus, quand vous
comparez avec vos voisins, vos voisins, ils sont en train de créer de
l'emploi. Ça veut dire que, chez nous, ça ne va pas bien, puis, ailleurs, ça va
bien. Donc là, quel
est le geste qu'on doit poser le plus rapidement possible, M. le Président? Il
reste trois mois à la fin de l'année budgétaire du gouvernement, qui a
été déposer son budget au mois de novembre. Quels sont les gestes qu'on doit
poser?
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Louis-Hébert.
Exploitation des ressources naturelles
Alors, nous allons maintenant passer au deuxième
débat de fin de séance.
Nous
allons procéder au second débat de fin de séance, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata et Mme laministre
des Ressources naturelles, concernant la mort du Plan Nord. Alors, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, je vous cède la parole en vous
rappelant que vous avez cinq minutes.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, loin de moi l'idée,
là, de penser que, dès le premier jour de la rentrée parlementaire, nous
aurions à vivre ce débat de fin de séance. Mais voilà que toutes nos
dénonciations de la dernière année, nos
mises en garde se retrouvent par hasard, aujourd'hui, dans Le Journal de Québec. Le
Journal de Québec, et c'est sa première page aujourd'hui : Le Plan Nord est mort, M.
le Président. Le Plan Nord est
mort. Et c'est rare que Le Journal de Québec, à la suite d'un
article que l'on retrouve... d'un titre que l'on retrouve à la une, permet
trois pages, trois pages complètes, M. le Président, où, dans certains cas, on
affirme le désarroi de certains artisans de l'industrie, le désarroi lié à l'emploi, le désarroi qui est
lié aux investissements étrangers. Et, en page 30, il y a même le P.D.G. d'une compagnie, Guy Hébert, qui est P.D.G.
de Ressources Strateco... On lui pose la question : Comment se
sentent les investisseurs qui travaillent à vos côtés? Ils se sentent trahis.
Je vais vous
dire, M. le Président, qu'ils ne sont pas les seuls. Depuis un an, nous
parlons... nous nous adressons au gouvernement en lui demandant de
réagir. On assiste à des projets qui sont soit ralentis soit interrompus, et il
y a un effet direct. Quoiqu'on en dise,
quoiqu'on en pense, là, il y a des effets directs. Dans le Nord-du-Québec,
aujourd'hui, le taux de chômage est à
au-delà de 10 %. En Abitibi, on a fait un bond, là, on s'en va
tranquillement pas vite vers le 10 % de chômage, hein? Je ne parle
pas d'une région minière, mais la Gaspésie, soit dit en passant :
16 % de chômage.
On est devant une situation vraiment
particulière. C'est l'économie à l'envers, hein? On a devant nous un gouvernement souverainiste, M. le Président, qui
crée des emplois où? Qui crée des emplois en Ontario parce que ça va tellement mal au sein de l'industrie présentement
que notre expertise, que nos travailleurs lorgnent vers l'Ontario. Soit
dit en passant, là, l'Ontario a créé son
propre Plan Nord, qui est calqué sur le modèle du Québec, et on crée des
emplois, et on crée de la richesse,
et on crée de l'activité économique. Pendant ce temps, ici, au Québec, bien, on
perd des emplois. La réalité, c'est que le gouvernement n'en a jamais
voulu, du développement minier, et on se retrouve aujourd'hui…
Puis là j'ai
des craintes puis je vais les manifester à l'intérieur de ce débat de fin de
séance. Les craintes que j'ai, c'est qu'on se retrouve, depuis
maintenant un peu plus de trois semaines en commission parlementaire, en
pleines consultations particulières pour
essayer encore une fois de rajeunir la Loi sur les mines, qui date, ma foi… à
la blague, je vous dirais, qui date de Mathusalem, la Loi sur les mines,
qui a été l'objet d'une première tentative avec le projet de loi n° 79, avec une deuxième tentative, qui a
été le projet de loi n° 14, un projet de loi qui nous a fait siéger en
commission parlementaire pendant plus de 200
heures, alors que le gouvernement actuel, qui formait l'opposition, s'est
objecté sur à peu près tout ce qui
bouge pour en arriver à ce que le projet de loi meure au feuilleton. Par la
suite, en novembre dernier, nous, on
a amené le projet de loi n° 197. En tant qu'opposition on l'a fait.
Évidemment, parce que ça venait de l'opposition, le gouvernement ne l'a
pas appelé.
Et là on se
retrouve devant un projet de loi qui a été déposé par le gouvernement en mai
dernier, le 23 mai dernier, projet de loi n° 43. Et, devant nous,
des groupes — plus
d'une trentaine à venir jusqu'à maintenant — se présentent, circulent devant nous et nous font part de leurs
appréhensions. Parmi ceux-là, la Fédération des chambres de commerce du
Québec, M. le Président, pas nécessairement des gens de l'industrie, des gens
d'une organisation économique, qui allument
la lumière en nous disant : Vous perdez des emplois. La réputation du
Québec à l'étranger sur le plan dudéveloppement
minier est entachée. Les explorateurs miniers viennent nous dire : On a de
la misère à lever des fonds, ce n'est plus possible. Le Québec ne fait
plus partie des sites attractifs sur le plan de l'investissement.
Le Plan Nord… Quoi dire de plus? Je pense que
pas mal de choses ont été dites, hein? On a proposé, comme gouvernement à l'époque, la création de la Société
du Plan Nord, qui est devenue un simple et vulgaire secrétariat. Je mets
au défi quiconque d'aller derrière la porte
où se trouve le Secrétariat au développement nordique pour voir ce qui s'y
fait et constater ce qui ne se fait pas, finalement, c'est un peu ça.
Alors, on se retrouve encore aujourd'hui,
premier jour… pose une première question à la ministre. Horreur et stupéfaction : pas de réponse. Que dis-je, la
même réponse : la cassette de la dernière année. Elle nous sort une
litanie de projets, là, sans savoir
exactement de quoi on parle, une litanie de projets qui soi-disant vont se
réaliser. Mais, paradoxalement à ça, on assiste à une hausse effrénée du
taux de chômage au Québec. Mon collègue de Louis-Hébert en a fait une démonstration très claire tout à l'heure. Et on a
montré un tableau aujourd'hui, on a montré la courbe, là : les emplois
perdus au Québec versus les emplois créés en Ontario. C'est ce que le
gouvernement fait, M. le Président, c'est ça que la ministre fait, hein? La ministre des Ressources naturelles a tué le Plan
Nord. Ce n'est pas l'opposition qui le dit, M. le Président, c'est LeJournal de Québec.C'est la première page d'aujourd'hui, et j'invite les gens à aller voir, il
y a trois pages complètes aujourd'hui.
Alors, je ne sais pas quelle salade ou
quelle cassette la ministre va nous servir ce soir, mais c'est désolant
comme spectacle, M. le Président.
• (18 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Je cède maintenant la parole à la ministre des Ressources naturelles, en
vous rappelant, Mme la ministre, que vous avez cinq minutes pour votre
intervention.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Je trouve ça vraiment dommage de voir le député de
l'opposition exagérer et noircir le portrait pour des motifs strictement
partisans. Le plan libéral qui avait été proposé : beaucoup de poudre aux yeux, beaucoup de promesses en
l'air, des chimères qui étaient dans ça, tellement des chimères que rien
n'était attaché. On le voit avec la route
des monts Otish. Après un mois de négociations avec la minière, nous avons
sauvé 125 millions à l'ensemble des
Québécois et des Québécoises. Les projets du CN, pas attachés. Les minières
elles-mêmes n'en voulaient pas, de ce
projet-là. Le modèle d'affaires ne convenait pas. Le projet d'amener du gaz
naturel sur la Côte-Nord… qui était
intéressant, d'amener du gaz naturel, mais le projet est lancé pas attaché, les
volumes n'étaient pas là. Ils nous
ont lancé des chimères. Et aujourd'hui ils nous disent que nous, nous
n'avançons pas. Nous avançons, et les projets continuent à se réaliser. Les projets qui étaient là avant le plan
libéral sont encore là aujourd'hui et continuent à se réaliser.
Il est certain que,
dans l'industrie, il y a actuellement une consolidation au niveau du marché. Il
y a eu de l'effervescence en 2011, donc je
pense qu'il y a une consolidation actuellement qui est en cours. Et je veux
rappeler au député de Rivière-du-Loup—Témiscouata que les investissements
en exploration se poursuivent, M. le Président. 690 millions, près de 700 millions prévus pour
cette année, soit comme l'année passée. Oui, un peu moins que 2011 qui était l'année de surchauffe et d'effervescence,
mais plus que l'année 2010, qui était à 512 millions, plus que
l'année 2009, qui était à 379 millions, plus que l'année 2008, plus que
l'année 2007, plus que l'année 2006, M. le Président. Donc, il est faux de dire que ça va mal. Oui, il y a une
consolidation. On n'est plus dans la surchauffe de 2011, mais les
investissements se poursuivent. Les minières doivent aiguiser un peu plus leurs
crayons. Et les beaux projets, les bons projets vont se réaliser. Et c'est ce à
quoi nous travaillons avec l'ensemble des minières.
Et
je rappelle les projets qui se sont réalisés, qui sont en cours de réalisation
cette année. Une nouvelle mine d'or, la mine de Westwood, 700 emplois, 700 millions d'investissements. ArcelorMittal poursuit son projet
d'agrandissement au lac Hesse avec 1,2 milliard d'investissements, 725 emplois. Xstrata avec Bracemac-McLeod,
une mine de zinc et de cuivre, 160 millions d'investissements, 250 emplois. Et ça, là, c'est depuis le mois de
septembre 2012, M. le
Président, là. La mine Éléonore Goldcorp
continue son projet de mine d'or dans le territoire de la Baie-James.
700 emplois prévus lorsqu'ils vont être en opération, 1,5 milliard d'investissements. Raglan poursuit son projet d'agrandissement
pour sa mine de nickel sur plusieurs années, 2 milliards d'investissements qui va ajouter 100 emplois aux 1 000 emplois existants. Stornoway, la mine de
diamant, vient de compléter la route des monts Otish dont je vous parlais. La
première voiture a circulé il y a trois semaines :
853 millions d'investissements et jusqu'à 450 emplois qui sont prévus, M.
le Président. Ça, c'est des emplois.
Et
je vous dirai que, malgré le contexte de consolidation du marché mondial, le
Québec tire bien son épingle du jeu, mieux,
mieux que l'Ontario, M. le Président. Mieux que l'Ontario. Donc, il est
faux de noircir complètement le portrait. Je crois que, du côté du Parti
libéral, ils ne font pas dans la nuance d'aucune façon.
Et, lorsque le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata ramène sur le plancher la Société du
Plan Nord, bien, ça, c'est pathétique. C'est complètement pathétique. La
Société du Plan Nord était une société qui avait été concoctée par le Parti libéral complètement à part de toutes
les règles du gouvernement, qui allait gérer les infrastructures dans le
Nord, des milliards d'infrastructures dans
le Nord, dans une période où le Parti libéral refusait la commission d'enquête,
alors qu'on savait qu'il y avait, dans la construction, de la corruption, de la
collusion, qu'il y avait 30 %... Les prix étaient gonflés de 30 % au
Québec. Et eux, ils concoctaient une société complètement à part, où les règles
du gouvernement ne s'appliquaient pas. C'était une honte, M. le Président.
Nous,
nous voulons travailler de façon différente, avec de la transparence. Et c'est
pour ça que nous avons mis la loi
n° 1 sur l'intégrité au niveau des contrats de construction. Et le
Secrétariat au développement nordique est un organisme qui va permettre
la coordination des différents ministères pour le développement du Nord avec
les communautés. Pas une société de construction, comme ils proposaient, en
dehors de règles du gouvernement; non, une société qui va travailler avec l'ensemble des communautés
nordiques. Et c'est ce que nous demandent les communautés nordiques.
Pour nous, le développement du Nord, c'est
un développement respectueux de l'environnement, en dialogue avec les
communautéset pour des retombées
économiques pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises, en partenariat
avec les minières.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre des
Ressources naturelles. Je cède maintenant la parole au député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, en vous rappelant que vous avez deux
minutes pour votre réplique.
M. Jean D'Amour (réplique)
M.
D'Amour :
M. le Président, la ministre parle de la Société du Plan Nord comme étant un
élément pathétique. Je me permets de lui
rappeler, parce que j'ai participé aux commissions parlementaires concernant le
projet de loi n° 14... Je me permets de lui rappeler que ses collègues,
hein, qui sont muets aujourd'hui, qu'on n'entend pas, là, de René-Lévesque, de
Duplessis et d'Ungava réclamaient à hauts cris cette société dans le Nord. Non
seulement ils réclamaient la société dans le Nord, mais ils exigeaient que le
président de la société réside en territoire nordique. Est-ce que c'était
pathétique, Mme la ministre? La question se pose.
Elle parle de chimères.
Ce qu'elle appelle des chimères, elle remet en question, en doute, hein, les
auteurs de ces articles sur trois
pages dans LeJournal de Québec. On n'a pas inventé ça. Et c'est
appuyé sur des dires, sur des déclarations. Je vais lui en rappeler
quelques-unes : Forages Rouilliers, en Abitibi, un tiers des effectifs en
moins, M. le Président; Ressources Métano,
on parle d'expansion ralentie; Exploitation MDN, qui fait de l'exploration au
niveau des mines d'or, on ne parle
pas d'investir au Québec. Savez-vous de quoi on parle? Savez-vous ce qu'ils
veulent faire? Ils ne veulent plus investir
ici au Québec. Ils veulent investir en Tanzanie. Elle parle de chimères. Elle
dit : Ça ne va pas mal au Québec. Elle a raison. Ça ne va pas mal au Québec, M. le Président. Ça va très mal. Il
y a des gens qui perdent leur emploi. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, M. le Président, de perdre votre emploi. Imaginez lorsqu'on est un
père, une mère de famille, on perd sa job. Il y en a 45 000 au
Québec dans cette situation-là, particulièrement dans le secteur minier.
Lorsqu'on est allés en Abitibi au mois d'avril dernier, on nous a prédit qu'on
allait perdre 2 500 emplois puis on y arrive, M. le Président. Pendant ce temps-là, on a devant nous
une ministre qui a des lunettes roses, qui nie la réalité et,
aujourd'hui, on est en consultations
particulières. Pas très rassurant, là : des groupes viennent nous dire ce
qu'ils pensent puis comment ils vivent la situation au quotidien, et la
ministre est déjà en train de nier. Avant même de commencer l'étude détaillée
article par article, elle est déjà en train de nier la réalité. C'est un
non-sens, M. le Président, et je tiens à dire que les Québécois peuvent compter
sur l'opposition pour que les vraies choses soient dites, soyez-en certains et
certaines.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Alors, ceci termine le deuxième débat de fin de séance. Je suspends nos travaux
jusqu'à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 19 h 35)
Débats sur les rapports
de commissions
Poursuite
du débat sur la prise en considération du
rapport de la commission qui a procédé à l'audition de
certains sous-ministres et dirigeants d'organismes
en vertu de la Loi sur l'administration publique
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très belle soirée et je
vous prie de vous asseoir. Alors, l'Assemblée reprend le débat sur le rapport de la Commission de l'administration publique, et je cède maintenant la parole à M. le député de Jean-Lesage, puisqu'au moment de la suspension des travaux ou du débat nous
étions sur votre droit de parole à vous. Alors, je vous cède la parole, M. le
député.
M. André Drolet (suite)
M.
Drolet : Merci, M. le Président, vous êtes gentil. Merci. Je continue mon rapport, M. le Président. Suite au rapport du président-directeur général
d'Urgences-Santé, M. Nicola D'Ulisse, suite à l'exposé du président-directeur
général, nos discussions ont porté sur les sujets suivants : les premiers
répondants, la prise en charge d'un patient dans un centre hospitalier,
la couverture du territoire et la répartition des effectifs, et la gestion des ressources
humaines.
Après
ces discussions, nous avons été préoccupés par l'absence de service de premiers
répondants à Laval. Nous sommes conscients qu'Urgences-Santé fait des
démarches auprès de la ville afin de développer un tel service, mais, malheureusement, le dossier ne semble pas avancer. Afin de pallier à ce problème,
nous aimerions obtenir l'assurance qu'une
formation de premier répondant soit intégrée au cursus de tous les futurs
policiers et pompiers au Québec. De plus, nous croyons que nous devrions équiper tous les véhicules des policiers
et des pompiers de défibrillateurs. Nous partageons les préoccupations d'Urgences-Santé concernant le
temps d'attente des techniciens ambulanciers dans un centre hospitalier à la suite d'un transport en ambulance d'un
patient. Il nous semble fondamental de réduire ces périodes où les
ambulances ne sont pas disponibles pour
répondre à des appels d'urgence. Nous espérons que le ministère de la Santé et des Services
sociaux emboîte le pas de la Corporation urgences-santé.
M. le Président,
voici les recommandations de la commission des affaires publiques suite à cette
audition :
Que la Corporation d'urgences-santé poursuive ses
efforts dans l'établissement d'un service de premiers répondants sur le
territoire de Laval;
Que
la Corporation d'urgences-santé poursuive ses efforts en concertation avec le
service d'urgence 9-1-1 de Laval afin d'améliorer le processus de
transfert d'appels du 9-1-1 de Laval et son Centre de communication santé;
Que
la Corporation d'urgences-santé pousuive ses efforts pour mettre en place des
mesures pour réduire le temps d'attente des techniciens ambulanciers
paramédicaux en centre hospitalier à la suite du transport d'un patient;
Que
la Corporation d'urgences-santé transmette à la Commission de l'administration
publique, au plus tard à la fin de mai 2014, un état du progrès accompli
au sujet de ces recommandations-là.
Comme
je le mentionnais au début de mon intervention, la Commission de
l'administration publique exerce ses fonctions
de surveillance de la gestion auprès de l'ensemble des ministères et organismes
du gouvernement, ce qui lui permet
d'avoir une vue d'ensemble de l'administration publique québécoise. M. le
Président, la commission des affaires publiques est apolitique. Tous les
membres n'ont qu'un seul désir, soit celui de la bonne gestion de
l'administration publique. Pour que notre mission se réalise, nous avons besoin
de la très grande collaboration des organismes que nous
entendons en audition. En effet, si ces derniers ne tiennent pas compte de nos
recommandations, nous aurons travaillé en
vain. Je souhaite grandement, M. le Président, que les recommandations que nous
avons faites à ces trois organismes soient reconnues et appliquées.
Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Jean-Lesage. Je cède maintenant la parole à M. le député de Deux-Montagnes. Mais, avant
de lui donner la parole, je rappelle que le gouvernement dispose d'un temps de parole de 22 min 42 s, et,
l'opposition officielle, il va rester environ deux minutes, M. le député
d'Orford. Alors, M. le député de Deux-Montagnes, à vous la parole.
M. Daniel Goyer
M.
Goyer :
Merci, M. le Président. Je suis heureux, aujourd'hui, de pouvoir commenter le
rapport de quelque 100 pages de la Commission de l'administration
publique. Mais, avant tout, je voudrais vous faire part que, sous la présidence du député de Vaudreuil, nous avons
travaillé dans un climat serein, et chaque membre des différents partis a
contribué aux travaux de la commission. Il
en va tout à l'honneur du président, le député de Vaudreuil, du sérieux
que tous et chacun avons mis pour pouvoir
vous présenter ce rapport. Permettez-moi, M. le Président, de vous faire part
de cette belle note d'appréciation envers le président de la Commission de
l'administration publique.
Je voudrais
aussi, également, souligner la particularité de la Commission de
l'administration publique, car, comme il
est précisé dans l'introduction du rapport — et je cite — «la Commission
de l'administration publique exerce ses fonctions de surveillance de la
gestion administrative auprès de l'ensemble des ministères et organsimes du
gouvernement». Je ferme la parenthèse.
• (19 h 40) •
Le
mandat — et la
mission — est
large et bien différent des commissions parlementaires qui étudient un
projet de loi article par article.
Essentiellement, la commission s'appuie sur les travaux faits par le bureau du
Vérificateur général du Québec. Nous
devons prendre acte des conclusions des différents rapports et des
recommandations qui en découlent. Nous devons
recevoir en audition de la commission les dirigeants et gestionnaires des
ministères et organismes afin, d'une
part, d'évaluer la pertinence et la situation
décrite par le vérificateur. Et, d'autre part, nous devons évaluer si, effectivement,
les recommandations du vérificateur ont été considérées et si des changements
ont été apportés par les gestionnaires en fonction
des recommandations du vérificateur. Il
y a donc une situation
décrite précédemment et un suivi fait à la suite des recommandations
pour, ensuite, que les membres de la commission puissent vous faire les
recommandations et déposer le présent rapport.
Afin de réaliser pleinement son mandat, les
membres de la commission ont tenu pas moins de huit séances et, précédemment à ces séances, les membres de la commission
ont tenu trois séances de travail préparatoires. Toutefois, M. le Président,
dire que nous avons eu 11 rencontres, cela ne donne pas la mesure ou, si l'on
préfère, l'image réelle du travail accompli
par les membres de la commission. Il faut tenir compte aussi de la lecture à faire
d'une quantité importante de rapports
soumis par l'équipe du bureau du vérificateur. En quantité et en volume, les
rapports du vérificateur sont étoffés et d'une précision sans pareil. Il est vrai que je suis un nouveau venu au
sein du Parlement, mais je voudrais ici mentionner que nous devons
prendre connaissance de plusieurs informations données par les rapports du
vérificateur. J'ai été, disons-le, émerveillé par la qualité des rapports du
vérificateur. Et ceux-ci sont très documentés, les observations pertinentes, jamais contestées, leurs
recommandations acceptées par l'ensemble des dirigeants des ministères et
organismes. Si j'avais une note à donner, sans hésitation celle-ci serait
parfaite afin de souligner la qualité du travail fait par les employés du
bureau du Vérificateur général du Québec.
Au-delà de la
qualité et du volume des rapports du vérificateur, il y a
aussi la diversité des mandats, ce qui, pour moi, représente un réel défi de mieux connaître l'organisation du gouvernement du Québec. Étudier et prendre connaissance du fonctionnement des tribunaux administratifs pour, ensuite, prendre connaissance
d'un rapport sur la qualité de l'air dans
les écoles primaires et terminer avec le rapport sur Urgences-Santé illustre, à
mon point de vue, la complexité et la diversité
d'actions que nous, les membres de la commission, sommes soumis. 'ai envie de
vous dire, M. le Président, que se faire
une tête sur tant de sujets qui n'ont pas de lien entre eux n'est pas de tout
repos. La gymnastique du travail consiste donc à prendre connaissance
des rapports du vérificateur, d'analyser les forces et les faiblesses de chaque
organisme, d'interroger les dirigeants des
organismes par rapport aux recommandations du vérificateur, vérifier leur
réalisation ou mise en œuvre et
finalement, après les auditions, émettre au nom de la commission les
recommandations que nous jugeons pertinentes.
Ainsi, ce 29e rapport de la commission fait état de 28 recommandations
unanimes. Non seulement elles sont unanimes,
mais elles ont le mérite et la volonté clairement exprimée de voir à
l'amélioration des services aux citoyens.
Je ne veux
pas, ici, commenter les 28 recommandations. Je voudrais cependant décrire dans
quel contexte, pour certaines d'entre elles, elles ont été faites.
Ainsi, à la suite de l'audition portant sur la qualité de l'air dans les écoles
primaires, premièrement, force est de
constater, malgré des investissements majeurs de plusieurs millions de la part
du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, il n'y a pas place à un
système de contrôle de la part du ministère par rapport aux interventions des commissions scolaires. J'ai été surpris
d'apprendre qu'il n'existe pas de modèle pour la prise en charge de l'inventaire des travaux faits sur
chaque immeuble ou école. J'ai eu l'image que les gestionnaires agissent
au plus pressant, sans avoir nécessairement
en main l'inventaire des travaux faits au cours des années. Difficile, selon
moi, de faire un programme préventif sur les
immeubles et de préparer un plan pouvant déterminer, sur une période de
cinq ans, quels sont les travaux à faire.
Par
ailleurs, malgré que les commissions scolaires sont des gouvernements
autonomes, il m'apparaît évident que le
principal bailleur de fonds, soit le ministère de l'Éducation, des Loisirs et
du Sport, doit être en mesure d'interroger ses partenaires
sur l'état des immeubles que sont les écoles du Québec. Plus précisément,
concernant la qualité de l'air dans les
écoles, ce que j'ai retenu, la principale cause est une déficience au niveau de
l'entretien. Ainsi, dans les écoles sans
air recirculé, ce sont des fenêtres qui, pour différentes raisons d'entretien,
refusent de s'ouvrir, alors que, dans les écoles à air recirculé, ce
sont les systèmes de ventilation qui ne sont pas adéquatement nettoyés.
Pour illustrer mes propos, M. le Président, je me
réfère à la page 17 du rapport, où on peut lire, d'une part : «…[le]parc immobilier du réseau scolaire qui compte 72 commissions scolaires et 3 790 établissements. Il s'agit du plus vaste parc immobilier public au Québec — de là
son importance. L'âge moyen des bâtiments est de
52 ans.»
Et, à la page 16 du rapport : «Les résultats
de la vérification montrent que les programmes d'entretien préventif des bâtiments et des
équipements ainsi que leur calendrier de réalisation sont soit
inexistants, soit incomplets[...]. Des lacunes sont également décelées dans l'entretien régulier,
notamment dans le suivi et les délais de réalisation des travaux. Aucune
des trois commissions scolaires — témoins — n'effectue une inspection
visuelle annuelle des bâtiments.» Et, pour
terminer, dans ce rapport, ils soutiennent
qu'il faut d'abord connaître l'historique.
Les
membres de la Commission de l'administration publique prennent note des lacunes
constatées dans les programmes d'entretien
préventif des bâtiments. Ils soutiennent qu'il faut d'abord connaître
l'historique des bâtiments avant de
se doter d'un programme d'entretien complet. Essentiellement, il s'agit
d'établir l'âge des différentes composantes telles que la toiture, les fenêtres, les chaudières, pour ensuite mettre au point un calendrier
d'entretien et de réfection. Les parlementaires
de la commission rappellent que l'historique des bâtiments comprend
l'inventaire des événements majeurs. Pour finir, l'amélioration de
l'historique des bâtiments fait consensus auprès de tous les participants à
l'audition.
Par rapport à l'approche
systématique, plusieurs intervenants confirment que l'approche pour résoudre
les problèmes de qualité de l'air se fait
souvent au cas par cas. À titre d'exemple, on ne refait la toiture que lorsque
l'on constate des dommages évidents
ou des problèmes d'humidité. Par conséquent, l'approche systématique soulevée
par le Vérificateur général interpelle tous les acteurs du monde
scolaire qui doivent développer des protocoles d'entretien.
Pas
étonnant, M. le Président, qu'au chapitre 2 des recommandations de la commission vous pouvez lire que le ministère
de l'Éducation, du Loisir et du Sport
doit instaurer un mécanisme de contrôle de la qualité de l'air des
écoles primaires et qu'un rapport soit fait
au 30 septembre — je
sais que le président de la commission en a fait état, et le vice-président,
député de Sherbrooke, en a fait état, donc, au 30 septembre, l'une des recommandations — sur
l'état d'avancement des mécanismes de contrôle mis en place par les commissions
scolaires. Donc, même en 2013, c'est à faire. «Que le ministère [...]
dépose un rapport sur le Système
informatisé de maintien des actifs des commissions scolaires — communément appelé SIMACS — au [...] 31 décembre
2013.» On voit bien,
dans ces recommandations, M. le Président, la volonté de mieux encadrer
les interventions et de compiler les interventions ainsi faites.
Je
vous amène au chapitre 5, concernant le développement du sport et
de l'activité physique. Permettez-moi, M. le
Président, de vous faire part d'une
révélation obtenue lors de l'audition qui,à mon sens, est assez troublante : le cabinet du ministre de l'époque, 2006‑2011, avait seulement comme informations le nom du
projet et la ville maître d'oeuvre pour
refuser 418 demandes de subvention. Il
y a lieu de se questionner sur
l'arbitraire dont ont fait l'objet les projets
refusés par rapport à ceux qui ont été acceptés de faire l'analyse du
projet. Surpris également, M. le
Président, devant la révélation que certains organismes à but non lucratif demandeurs de subvention avaient des dirigeants qui,par la suite, obtenaient les contrats de réalisation. Dans les
faits, l'État québécois subventionnait les projets sportifs présentés par des organismes à but non lucratif sans pour autant
les assujettir à des règles concernant l'attribution des contrats. Et je me fais toujours référence au rapport, à la page 41 : «Au 31 mars 2011, le programme avait reçu 918
demandes, parmi lesquelles 409 ont été
autorisées pour un montant totalisant [354]
millions...»
C'est beaucoup d'argent. «Par ailleurs, 68 demandes ont été
refusées et 23 ont été
autorisées et par la suite abandonnées par le demandeur. Enfin, 418
d'entre elles n'ont pas été analysées par le
fonds.» C'est les 418 que je vous dis qu'elles ont été
refusées par le cabinet du ministre à l'époque
sans autre information.
Et,
plus loin dans le rapport : «En effet,
aucune appréciation des projets reçus n'a précédé le choix des 500
projets retenus pour passer à l'étape de l'analyse détaillée. [...]Plus
de 45 % des demandes, soit 418 — le 418 auquel je faisais
référence — n'ont
pas été retenues pour analyse, même si elles
étaient de même nature que les demandes retenues.»
Donc, il y avait lieu de se poser des questions.
• (19 h 50) •
Et, finalement, à la page 45 du rapport : «Par exemple, au moment du dépôt de la demande pour la construction d'un complexe
multisport, trois dirigeants de l'organisme à but non lucratif sont également administrateurs de la compagnie de
construction qui — d'une part — a estimé le coût de construction
du projet et qui[, plus tard, a obtenu] le contrat de 15,5 millions de
dollars.»
Le constat, M.
le Président, amène la commission à recommander, premièrement, que les règles
concernant l'attribution des contrats publics soient appliquées lorsqu'un
organisme à but non lucratif est maître d'œuvre d'un projet subventionné et que
cette obligation soit signifiée par protocole qui accompagne les lettres
d'intention pour un projet subventionné. Je pense que ça va de soi, compte tenu
de ce que nous avons eu comme information.
Au chapitre 6 du
rapport, en ce qui concerne la gestion du Tribunal administratif du Québec,
Section affaires sociales, il faut voir dans les trois recommandations de la
Commission de l'administration publique une nette volonté de mieux encadrer le
contrôle par rapport aux recommandations du Vérificateur.
La gestion du
Tribunal administratif a fait l'objet de plusieurs questionnements. Il suffit,
à tout le moins, de connaître les recommandations ou constats du Vérificateur,
et je vous les cite : «La structure
de gouvernance en place au Tribunal
administratif du Québec ne favorise pas une saine gestion.» C'est grave, là. «Sa performance s'est
détériorée et ses systèmes de gestion ne facilitent pas l'efficience.
«Le
processus pour extraire l'information de gestion est inefficient, les données
recueillies ne sont pas toujours fiables ni
pertinentes et le système d'information est désuet.» Et c'est toujours le Vérificateur qui parle.«Depuis 2004, la Section des affaires sociales ferme moins
de dossiers qu'elle en ouvre, avec pour conséquence une augmentation du nombre de dossiers à traiter de 59 %. Le délai de traitement des dossiers s'est
lui aussi prolongé de 23 % de 2009 à 2011, atteignant 603 jours.» Il faut
savoir que c'est des personnes qui sont dans le besoin qui sont en attente
d'une décision.
«Le
tribunal n'assume pas le leadership nécessaire pour favoriser la diligence des parties,
de sorte que, en 2011, 61 % des premières audiences ont été fixées à plus
d'un an après l'ouverture du dossier.»
Comme système, c'est très lourd.
«Malgré
une orientation visant à prioriser le règlement des recours par la
conciliation, le nombre de dossiers pour lesquels une telle démarche a été
réalisée a baissé de 13 % [entre] 2008 [et] 2011.» Dans un tel contexte, pas surprenant de lire les
recommandations que vous avez à la page 54 de la commission.
Néanmoins, je
voudrais terminer sur une note positive en vous référant au chapitre 8 du
rapport de la commission concernant
l'organisme Urgences-Santé. Cet organisme œuvre sur le territoire de
Montréal-Laval et, malgré, je dirais, les cônes orange de construction sur les routes et les ponts, il a réussi à
atteindre les cibles fixées. Et, je me souviens très bien, carte géographique de la ville de Montréal en
appui, les dirigeants d'Urgences-Santé ont bien démontré l'amélioration
des services. Les zones rouges, qui identifient les déficiences du service,
sont, pour ainsi dire, éliminées sur le territoire de l'île de Montréal.
Pour
ce faire, Urgences-Santé a mis en place un système d'intervention
efficace : voir à la formation de citoyens et de secouristes pour agir rapidement; améliorer la
coordination avec les services d'urgence 9-1-1 pour diminuer le temps de traitement des appels; faire la révision en
profondeur de ces processus au Centre de communication santé de
l'organisme pour ainsi recevoir, il faut le
noter, sous peu la certification centre d'excellence; voir à la formation des
premiers répondants sur l'île de Montréal avec la formation de
2 400 pompiers, apportant une amélioration du temps d'intervention;
améliorer les services ambulanciers par une meilleure couverture du territoire
qui a permis d'augmenter le taux de survie — et ça, je pense que c'est une notion qui est
très importante — des cas
critiques de 27 % à 42,6 % sur une période de quatre ans; qu'en 2012‑2013 le taux de
conformité au protocole clinique a atteint 98 %; et, finalement, le temps
moyen d'intervention pour les appels de priorité 1 est passé de 7,8 minutes à
7,1 minutes.
Par
ailleurs, malgré tous ces beaux résultats, sur le plan financier, malgré une
hausse du volume de transport de près
de 16 % depuis cinq ans, Urgences-Santé a su maintenir l'équilibre
budgétaire, en plus d'avoir respecté les cibles de réduction établies
par le gouvernement. Alors, M. le Président, permettez-moi de souligner
l'excellent travail des gestionnaires
d'Urgences-Santé. C'est ce que nous avons reçu comme témoignage, les résultats
sont là pour le démontrer.
Par ailleurs, j'ai été
agréablement surpris d'apprendre qu'il existe des équipes de techniciens
ambulanciers à vélo permettant, par exemple,
une meilleure intervention dans les
foules. Selon mon tableau, par
rapport à Urgences-Santé… est
la situation qui prévaut sur le territoire de la ville de Laval, ce qui
explique les deux premières recommandations de la commission.
En
conclusion, M. le Président, à titre de parlementaire membre de la Commission de l'administration publique, je
suis très heureux que ma fonction puisse me
faire connaître les différentes facettes de l'organisation
gouvernementale et les organismes qui y
gravitent. Je souhaite que les différentes recommandations de la commission, les
28 que vous avez au rapport, soient bien reçues par les organismes et
ministères afin de bien remplir notre mission — et j'insiste — soit
d'offrir de meilleurs services aux citoyens du Québec.
Finalement, je remercie tout le
personnel de la commission qui nous permet de jouer pleinement notre rôle de
députés et d'élus. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet)
: Alors, merci à vous, M. le député
de Deux-Montagnes. Est-ce que vous êtes le dernier intervenant de votre formation politique? Oui. Alors, le temps
qu'il reste va échoir au parti de l'opposition officielle. Mme la leader
adjointe de l'opposition officielle.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, puisqu'il reste du temps
également au deuxième groupe de l'opposition, j'aimerais savoir si c'est
possible d'avoir l'enveloppe totale du temps, à savoir que notre député puisse
bien calculer son intervention ou si j'ai besoin d'un autre intervenant.
Le
Vice-Président (M. Ouimet)
: Très bien. Alors, le temps avait
déjà été préalablement réparti, il reste au député d'Orford 7 min
et 24 s. Mais, avant de lui céder la parole, permettez-moi de souligner la
présence, dans nos tribunes, d'un ancien collègue de l'Assemblée nationale,
député de Berthier de 2003 à 2007, M. Alexandre Bourdeau.
Mme la leader adjointe de l'opposition
officielle.
Mme
Thériault : Oui. Je m'excuse, M. le Président, je voudrais
seulement que vous me précisiez l'enveloppe de temps qui nous appartenait, celle qui restait au gouvernement et s'il
restait du temps au deuxième groupe d'opposition.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Oui. Alors, il restait 6 min
et 15 s au deuxième groupe d'opposition que nous avons réparties. Avant la répartition, il restait
19 min 23 s au gouvernement, 1 min 49 s à l'opposition
officielle. Après répartition, il reste maintenant 7 min 24 s
à M. le député d'Orford, à qui je cède la parole. M. le député.
M. Pierre Reid
M.
Reid : Merci, M. le Président. Je vais couper un peu sur les
exemples que je voulais donner. D'abord, la CAP, la Commission de
l'administration publique, son but, c'est le contrôle parlementaire de
l'appareil gouvernemental, en particulier de toute la fonction publique. Mais je voulais dire qu'on
n'a pas inventé le contrôle parlementaire. En fait, ça fait un certain
temps que ça existe, et la commission s'appelle, en Angleterre, le Public
Accounts Committee, le comité des comptes
publics. Et ça a été créé en 1861 par la Chambre des communes britannique, et,
assez rapidement, après cinq ans, en
1866, il y a eu des liens privilégiés qui se sont établis et qui sont restés
jusqu'à maintenant entre le Vérificateur général et la commission en question. C'est, en Angleterre, en passant,
la commission la plus prestigieuse au Parlement britannique.
Alors,
la formule a été reprise pratiquement partout dans les Parlements du
Commonwealth et dans plusieurs autres pays. La plupart, sinon toutes les
provinces canadiennes, ont un tel comité. Dans notre cas, on n'a pas de comité
des comptes publics, mais notre commission
est plus récente, 1997. Mais plusieurs rencontres avec les députés de
l'extérieur du Québec et des experts nous ont montré que notre CAP, notre
Commission de l'administration publique, qui a des particularités bien à nous,
bien québécoises, répond bien au rôle de contrôle parlementaire qui lui est
dévolu par notre Assemblée nationale.
Concrètement,
je voudrais examiner avec vous, M. le
Président, certains éléments du
travail de la commission. Le temps ne
me permettra peut-être pas d'aller très loin. Mais, auparavant,
je voulais rendre hommage, moi aussi, à Sylvain Simard, l'ancien député de Richelieu, avec qui j'ai travaillé à la CAP
pendant plusieurs années. Il a toujours poursuivi, à mes
yeux, l'intérêt du Québec dans l'encadrement de notre fonction
publique à la CAP et il a toujours
conservé jalousement comme président le caractère non partisan de la
CAP.
Sur
le plan plus personnel, la CAP donne l'occasion à ses membres de connaître plus
en détail le fonctionnement des ministères
et des organismes publics. Pour moi, qui suis un ancien professeur de gestion,
ancien gestionnaire public universitaire et membre de la haute fonction publique fédérale,
la CAP est une occasion exceptionnelle de travailler à la gestion du Québec,
au contrôle parlementaire et d'apporter une contribution positive comme député.
• (20 heures) •
La
CAP a réussi à mettre en place deux collaborations essentielles et avec des...
dans un premier temps, avec le Vérificateur
général et, par ailleurs, avec les hauts fonctionnaires et dirigeants
d'organismes publics. Ces deux collaborations demandent une condition
essentielle. Cette condition, c'est que la commission fasse un travail non
partisan. Si elle fait un travail partisan,
le Vérificateur général aura l'impression qu'on ne s'intéresse pas à son
travail, on ne considère pas son travail et il ne voudra pas travailler de façon
très profonde avec nous, bien sûr. Et, de l'autre côté, les hauts fonctionnaires,
si on fait... si, pendant la commission,
on fait des discussions partisanes, bien, les hauts fonctionnaires, pendant ce
temps-là, n'auront pas les questions qu'ils devraient obtenir de la part de
leurs députés qui font du conseil... du contrôle parlementaire, pardon, dans
cette commission.
Le
fonctionnement de la CAP. M. le Président, je voudrais rapidement voir la CAP
et le Vérificateur général, parce que
ça explique un petit peu le travail qu'on fait et ça explique aussi quelque
chose dont on n'a pas parlé encore aujourd'hui. Le fonctionnement de la
CAP. D'abord, le Vérificateur général fait des mandats. La plupart de ces
mandats, il les décide lui-même, mais il y a
aussi des mandats qui sont suggérés par la CAP, ou par le gouvernement, ou par
l'Assemblée nationale. Et, après parfois un an ou deux ans de travail, il
présente les résultats de ces mandats-là d'abord à huis clos à la CAP, le matin en général, et un peu plus tard
il les présente au public dans une conférence de presse. Ensuite de ça,
il se passe un certain nombre de mois, souvent quatre, cinq mois, six mois, et,
au bout de cette période-là, les sous-ministres ou dirigeants d'organismes
publics sont invités en auditions à la CAP, à la Commission de l'administration
publique, et là nous leur demandons des
questions sur les constats du Vérificateur général, nous leur demandons
quels sont les plans d'action qu'à la
lumière de ces constats-là ils ont pris, où est-ce qu'ils en sont rendus et
quand est-ce qu'ils pensent avoir des
résultats. Et, à la suite de ça, nous leur faisons des recommandations. On a
parlé de ces recommandations aujourd'hui,
qui ont été faites récemment, 28 recommandations qui ont été faites sur
des chapitres qui sont… huit chapitres, donc huit auditions que nous
avons faites des hauts fonctionnaires et des dirigeants d'organismes.
Ce qui est
intéressant, et je voudrais m'attarder avec les quelques minutes qu'il reste
sur ça, c'est que le Vérificateur général,
depuis quelques années, évalue, après une période d'un an ou deux, est-ce que
les ministères et les organismes
publics ont tenu compte non seulement de ses recommandations à lui, au
Vérificateur général, mais également des
recommandations de la commission d'affaires publiques, d'administration
publique. Et alors ça, ce qui est intéressant cette année, c'est que nous avons des résultats. Dans le rapport qui a
été fait, le rapport général, nous avons des résultats.
Et,
juste pour faire état de certains résultats, puis ensuite on verra l'évolution,
depuis quelques années, de ça… Par exemple,
ici, il y a eu une intervention gouvernementale dans le secteur minier, c'était
en décembre 2009, nous avons fait des recommandations, quatre...
cinq recommandations, et là-dessus le vérificateur, qui vient de les regarder,
a dit : Il y en a deux où il y a des progrès satisfaisants, mais
malheureusement, dans ce cas-là, il y en a trois où il n'y a pas de progrès
satisfaisant.
Dans
un autre cas, des mesures gouvernementales de promotion et de prospection des
investissements étrangers en 2009,
décembre 2009, le vérificateur… c'est-à-dire la commission a proposé sept
recommandations. Le vérificateur… oui,
le vérificateur a constaté qu'il y en avait deux où il y avait des progrès
satisfaisants qui avaient été faits et deuxautres qui n'ont pas été évaluées, pour différentes raisons, une autre
qui était caduque. Donc, dans l'ensemble, c'est très positif, mais ça
veut dire que nos recommandations ont été suivies.
Troisième exemple, le
Protecteur du citoyen, audition sur le rapport annuel de gestion 2008-2009 par
la commission, la commission a fait cinq,
six, sept, huit… neuf recommandations. Une de ces recommandations est
caduque, deux n'ont pas été évaluées par le
vérificateur. Donc, il y a six recommandations qui ont été évaluées par le
vérificateur. Là-dessus, il y en a cinq où le vérificateur a trouvé que
l'organisme, donc le Protecteur du citoyen, a fait des progrès satisfaisants et
une seule recommandation pour laquelle il n'y a pas de progrès satisfaisant.
Je passe rapidement à quelques autres, mais très
rapidement. Un rapport spécial portant sur les fonds d'intervention économique régionaux, il y a eu quatre recommandations où
il y a eu des progrès et aucune recommandation où... qui n'a pas été suivie. Un autre cas
ici — et je le
fais rapidement — trois
recommandations suivies, aucune qui n'a pas été suivie. Et finalement, dans le soutien aux activités judiciaires
dans les palais de justice, trois recommandations ont été suivies,
d'après le Vérificateur général, et deux ne l'ont pas été.
Ce qui est
intéressant, si on prend la page, du rapport, 82… 81, pardon, du rapport, c'est
qu'on peut voir que ces recommandations
de la commission, dans les dernières années, ont été suivies avec un certain
pourcentage. Et je termine avec ça
pour montrer que, finalement, nos recommandations sont prises au sérieux et nos
recommandations donnent lieu à des progrès substantiels. Alors, en
2009-2010, le vérificateur a évalué des recommandations, et 61,8 %
seulement étaient suivies, 70 % en 2010-2011, 62,5 % en 2011-2012, et
maintenant, bien, on a battu tous les records des quatre dernières années, les
recommandations de la commission ont été suivies à 77,8 %.
M. le Président, le temps ne me permet pas
d'aller plus loin, mais ce que je veux mentionner, c'est que la commission fait un travail exceptionnel, la
commission continue à faire un bon travail même en changeant de
président, et je suis très heureux d'en faire partie.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, je vous remercie, M. le
député d'Orford, pour cette
intervention. Cela met fin au débat sur le rapport de la Commission de
l'administration publique.
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, il me fait plaisir de vous retrouver en ce début
de session et de vous céder la parole pour la suite des choses.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Il me fait également très plaisir de vous
retrouver en pleine forme pour ce début de session qui s'annonce haute
en couleur. Et, pour animer nos débats et en faire des bonnes discussions au
salon bleu pour les prochaines heures, j'aimerais que vous appeliez l'article
n° 5 de notre feuilleton.
Projet de loi n° 33
Reprise du débat sur
l'adoption du principe
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, à l'article 5 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné
le 30 mai 2013 sur l'adoption du
principe du projet de loi n° 33, Loi modifiant la Loi sur les conditions
de travail et le régime de retraite des membres de l'Assemblée
nationale. Je suis prêt à reconnaître un prochain intervenant et je reconnais
M. le ministre délégué au Tourisme pour son intervention. M. le ministre.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir à mon tour d'intervenir en cette
première journée de session parlementaire de l'automne 2013 pour la
poursuite de nos échanges, de nos débats sur le projet de loi n° 33. Et ça
vaut la peine, je crois, de rappeler les objectifs poursuivis par notre
gouvernement avec ce projet de loi.
Alors, ce projet de loi, il modifie la Loi sur
les conditions de travail et le régime de retraite des membres de l'Assemblée
nationale afin d'abolir l'allocation de transition à un député qui démissionne
en cours de mandat. Exceptionnellement, un
député qui a démissionné pourra recevoir cette allocation si le Bureau de
l'Assemblée nationale estime que des
raisons de santé ou des raisons familiales l'empêchent de s'acquitter de ses
fonctions. Avant de rendre sa décision,
le bureau devra obtenir l'avis du Commissaire à l'éthique et à la déontologie.
Et cette loi, elle vient modifier la Loi sur les conditions de travail
et le régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale du Québec.
Alors, c'est
l'objet de cette législation de notre gouvernement qui n'est pas étrangère à
l'histoire de notre formation politique.
Le Parti québécois a toujours eu à coeur les règles d'éthique. Ça s'est
manifesté dès l'arrivée au pouvoir d'un premier gouvernement du Parti québécois avec René Lévesque. Je pense à
la loi sur le financement des partis politiques qui visait essentiellement à assurer l'intégrité,
l'indépendance des parlementaires et que des forces occultes ne viennent
pas intervenir entre les citoyens et les
décideurs. Nous avons adopté, à travers les années, d'autres pièces
législatives qui visent à assurer une plus grande intégrité de notre
système politique. Je pense à la loi qui encadre le lobbying, par exemple. Ça,
c'était avec le gouvernement du premier ministre Landry. Et nous avons continué
à réfléchir à ces questions dans l'opposition. Nous nous sommes engagés lors de
la dernière campagne électorale, il y a à peine un an, dans différents
chantiers qui sont maintenant des réalités.
Alors, au
tout début de son mandat, le gouvernement actuel de la première ministre, du
Parti québécois, a adopté plusieurs
mesures importantes qui sont là pour rassurer la population, maintenir
l'intégrité, s'assurer d'une probité sans faille de l'Assemblée
nationale et de ses parlementaires. Ça se manifeste comment concrètement?
Bien,
d'abord, on va tenir compte de l'ensemble des recommandations de la commission
Charbonneau. Il y aura un rapport d'étape bientôt. Cette commission, on
l'a souhaitée, c'est une réalité, nous allons en tenir compte, que ça soit au
rapport d'étape ou lors du rapport final. Nous avons fait adopter le projet de
loi anti-prête-noms qui limite à 100 $
les contributions politiques pour un individu — c'est adopté — un projet de loi qui favorise le vote sur
les campus des cégeps, des universités et des centres de formation
professionnelle — c'est
adopté également — et
des élections à date fixe. Alors, les trois
dernières mesures ont été adoptées avec unanimité de la Chambre, et je pense que
c'est une avancée importante pour
notre parlementarisme. Mais on ne s'est pas arrêtés là, M. le Président. Nous
avons également modifié les règles
dans l'octroi des contrats gouvernementaux. Également, il est possible
maintenant d'exiger la suspension d'un élu municipal accusé au criminel.
• (20 h 10) •
Alors,
en très peu de temps, le nouveau gouvernement a fait ce qu'il disait, a fait
adopter, avec l'ensemble des parlementaires, des mesures importantes
pour favoriser, maintenir l'intégrité de notre système démocratique. Et cette pièce
législative, le projet de loi n° 33, vise le même objectif, en plus de
militer contre le cynisme en politique. Et les citoyens s'attendent à beaucoup des parlementaires. D'ailleurs, c'est un
privilège qui nous est consenti, à chaque législation, de représenter
nos concitoyens. C'est un privilège important qui s'accompagne de grandes
responsabilités, mais en même temps c'est
une fonction qui est sous l'œil, l'œil attentif, des citoyens. Ils s'attendent à beaucoup
de nous. On doit être irréprochables. On ne doit pas se consentir des
avantages que les citoyens, eux, ne pourraient obtenir dans leur vie
quotidienne.
Alors, en abolissant les allocations de
transition pour les députés, dans le cas de ceux qui quittent en cours de mandat,
il nous apparaît qu'on répond à une interrogation qu'on entend souvent quand
les citoyens nous disent : Si je quitte
volontairement mon emploi, je n'obtiendrai pas d'allocation de transition,
c'est un choix que je fais, ou : Je ne serai pas éligible à l'assurance-emploi, par exemple,
pourquoi ce serait possible pour les parlementaires, les parlementaires
qui signent, avec leurs candidatures, avec
une victoire électorale, un contrat avec les électeurs de faire l'ensemble du
mandat? Cette responsabilité-là, elle doit
être acquittée jusqu'au bout, à moins de raisons extrêmement graves, par
exemple, qui sont prévues dans le projet de loi. Je pense à la maladie,
par exemple. Je pense qu'il y a eu des cas, dans le passé, où c'est évident qu'il y a un consensus qui peut se faire
très rapidement sur ces enjeux-là et pour d'autres enjeux également qui
pourraient se présenter aux parlementaires, qui seraient analysés par des
représentants de l'ensemble des formations politiques.
Alors, c'est important d'avoir ça en tête. Le projet de loi n° 33, il veut
redonner la confiance aux citoyens avec des pratiques exemplaires.
Nous, Parti
québécois, on s'est prononcés en faveur aussi d'un comité indépendant sur la
rémunération des élus puis on va
collaborer avec les oppositions pour la mise en place de ce comité. Mais la
création de ce comité, ce n'est pas une raison valable, selon nous, pour
ne pas se prononcer sur cet enjeu. Un n'empêche pas l'autre si, au-delà des
questions de salaire, on a les questions
d'intégrité démocratique. C'est étonnant de la part de l'opposition officielle
de nous dire qu'il est impensable
pour les élus de prendre position sur cette question, en invoquant notamment le
conflit d'intérêts des parlementaires
qui jugeraient d'autres parlementaires. Pourtant, le dernier comité qui s'est
penché sur la question du salaire des
élus, c'était en 2006, M. le Président, c'était un comité du Bureau de
l'Assemblée nationale d'ailleurs, et je n'ai pas souvenir, comme observateur politique — je n'étais pas député à l'époque, mais mes
collègues qui l'étaient m'ont confirmé que
ce n'était pas le cas — d'avoir entendu les députés libéraux évoquer des conflits
d'intérêts à l'époque. Ça s'appelait le comité Cusano, de l'ancien parlementaire William Cusano, en 2006. Même
chose en 2009, lorsque Jacques Dupuis a déposé un projet de loi sur les
conditions de travail des élus, le projet de loi n° 36 celui-là. Même
chose lorsque l'ex-premier ministre Jean
Charest a décrété un gel des salaires des élus en 2009; les députés libéraux
n'avaient pas évoqué un conflit d'intérêts. Pourtant, ça touchait les
conditions de travail des parlementaires.
Dans les neuf
années au pouvoir du Parti libéral, jamais on n'a entendu un mot des députés de
l'opposition sur un comité indépendant sur le salaire des élus, pas une
fois. Le dernier comité indépendant qui a été créé à l'Assemblée nationale, c'était en 2000, sous un gouvernement
du Parti québécois. On l'appelait le comité Godin. Alors, lorsqu'on
regarde la séquence des pratiques, des us et coutumes de l'Assemblée nationale,
il nous apparaît qu'on est dans cette lignée-là logique. On est capables, nous,
les parlementaires, de fixer des règles qui vont guider notre action et celle
des législations qui suivront.
La Coalition avenir Québec, elle, elle l'appuie,
notre projet de loi. Elle pense qu'il faut aller de l'avant. Nous sommes heureux de cet appui. On aimerait un appui
unanime comme dans le cas de d'autres mesures. On s'attendait à une autre attitude de la part de l'opposition
libérale avec l'arrivée d'un nouveau chef. Il y avait une ouverture qui
avait été manifestée au départ, mais ça ne
s'est pas traduit de cette façon-là, avec les discours qu'on a entendus lors
des débats. Il semblerait que
l'attitude du Parti libéral sous le chef précédent n'est pas la même sur cet
enjeu-là, et peut-être même sur d'autres.
On sent une volonté de faire durer ce débat sur le projet de loi n° 33,
qui pourrait quand même s'adopter très rapidement. Somme toute, c'est
une mesure assez facile à comprendre, à voter. Je souhaiterais que le Parti
libéral place les intérêts de la démocratie avant les siens.
Depuis
plusieurs années, le nombre de députés qui ont quitté en cours de mandat, pour
toutes sortes de raisons, qui ne sont
pas les raisons qu'on souhaite encadrer… qui sont les raisons qu'on souhaite
encadrer, pourtant… est important et touche l'ensemble des formations
politiques. Il y a eu des députés qui ont quitté en cours de mandat au Parti
libéral, à l'Action démocratique et au Parti
québécois, c'est connu, même des chefs de parti, des parlementaires qui, pour
toutes sortes de raisons, ont décidé de
quitter. Ce n'était pas plus accepté du public, quelle que soit la formation
politique, j'en suis convaincu. Alors, ce qu'on s'est dit, c'est qu'on
ne refera pas l'histoire des gens qui ont quitté. Par contre, à partir de cette législation, on peut décider de faire autrement. Alors, tout de suite, là, je viens parer à l'argument qui dit : Mais, oui, vous avez des parlementaires qui ont quitté.
Mais oui. Alors, c'est arrivé, puis c'est arrivé de l'autre côté.
Ça, c'est connu. C'est des faits.
Mais est-ce qu'on peut décider qu'à l'avenir on ne fera plus ça?
C'est ça, mon propos. Et on a débattu à cet effet-là que là, à partir de
maintenant, on repart en neuf puis on se donne ensemble, comme Assemblée
nationale, des règles qui vont nous guider dans ce sens-là.
Alors, il y a eu des ajouts dans ce débat-là. Le
comité rémunération indépendant a été mis sur pied et fera des recommandations pour la prochaine législature, la 41e législature.
Nous, notre intention a toujours été de mettre fin à cette pratique pour les députés de la présente
législature. On est prêts à l'appliquer maintenant pour les cas à
venir. D'ailleurs, on verra plus tard
que, si on avait adopté cette législation-là en juin, ça aurait empêché des cas qui sont
survenus par la suite.
L'opposition libérale
nous a fait la leçon, on peut le dire de cette façon-là, en invoquant des
grands principes comme le conflit d'intérêts dans le débat sur le projet de
loi n° 33. Qu'est-ce qui est arrivé depuis ce moment-là?
Deux parlementaires de cette Chambre, deux parlementaires, deux parlementaires
de l'opposition, qui s'oppose au projet de loi n° 33, ont quitté leurs postes en cours de mandat
pour des raisons qu'on souhaite encadrer. Qu'est-ce qu'ont en commun les deux députés qui ont quitté? Ils
appartiennent au même groupe parlementaire qui s'oppose au projet de
loi. Je me permettrais de dire qu'également ils sont peut-être, peut-être,
déçus que leur premier choix au leadership n'a pas remporté. Dans au moins un
des cas, c'est assez évident; dans l'autre, c'était un de ses appuis.
Quitter
pourquoi? Dans le cas de l'ex-député de Viau, M. Dubourg, c'est pour une autre
législation, à Ottawa, c'est connu. Alors, du jour au lendemain, on
n'est plus satisfait. En fait, on préfère aller à Ottawa, continuer de faire de
la politique et abandonner ses électeurs en
cours de route. C'est un choix qui a été fait. Peut-être que M. Dubourg,
d'aventure, sera élu, mais il n'en demeure
pas moins qu'il connaissait le contrat qu'il avait. Il ne peut pas quitter les
électeurs en disant : Ça va être
mieux pour moi à Ottawa. J'ai peut-être plus de chances d'avancement avec le
chef qui est là; peut-être que les conditions qui sont offertes aux
députés sont meilleures et peut-être qu'au plan des valeurs je serai plus à
l'aise. Parce qu'il y a tout un monde de différences entre l'Assemblée
nationale et la Chambre des communes. La question salariale — les parlementaires
de l'Assemblée nationale, je suis convaincu, travaillent autant que les députés
fédéraux — les
conditions salariales, c'est le double pour un parlementaire.
Les
idées, du jour au lendemain, c'est quand même un bond important. Je veux dire,
passer, par exemple, d'une formation politique, d'une formation
politique qui croit à l'interculturalisme et, le lendemain, passer à une qui
croit au multiculturalisme, ce n'est pas une
mince affaire. De choisir une formation politique qui jamais — en fait, je le croyais jusqu'à temps que le nouveau chef arrive — ne signerait la constitution de 1982 et de
joindre une qui a contribué à ce qu'on l'impose
au Québec, c'est un bond important. Tout ça pour vous dire que, du jour au
lendemain, c'est un choix qui a été fait, qu'on respecte, qui n'est pas souhaitable. Idéalement, les
parlementaires... En fait, ils devraient tout le temps finir leur
mandat. Ça, c'est clair.
Ce
parlementaire a décidé de quitter. Ça va coûter un montant important pour
l'organisation de l'élection partielle. Ça va faire en sorte qu'il y a
une période où les citoyens de Viau n'auront pas de député qui va siéger pour
eux à l'Assemblée nationale. Et en plus,
bien là, il y a une allocation qui est là. Il aurait pu décider d'y renoncer,
il ne l'a pas fait, en indiquant que
c'était un droit. Ça nous éclaire davantage sur les raisons qui ont motivé
l'opposition libérale à s'opposer au
projet, s'ils étaient au courant à l'époque — je vais quand même donner ce bénéfice — de la volonté de ce parlementaire ou éventuellement d'autres parlementaires, suite à
la course à la chefferie du Parti libéral, de quitter leur formation politique.
• (20 h 20) •
Quant à l'ex-député
d'Outremont, il ne fait pas mystère des raisons qui l'invitent… qui l'incitent
à quitter le groupe parlementaire libéral.
Donc, déception, certes, mais en même temps le concept demeure le même :
le citoyen qui n'est pas un parlementaire, qui quitte ses fonctions
professionnelles sans raison valable ne peut s'attendre à avoir des primes de départ ou être éligible à
l'assurance-emploi. C'est le cas pour l'ensemble des citoyens qui nous écoutent
ou qui auront l'occasion de suivre nos débats.
Alors,
c'est ce qu'on plaide, d'avoir l'équité, d'avoir des principes qui nous
gouvernent, qui sont en accord avec la
vie des gens, que les citoyens puissent se reconnaître dans l'exercice de nos
fonctions. Et ce projet de loi vise à abolir, à abolir les allocations de transition pour les parlementaires qui
quittent leurs fonctions en cours de route, tout simplement.
Alors,
M. le Président, merci de me permettre de m'exprimer sur cette question. Vous
voyez le ton que j'utilise, je suis
convaincu que les arguments que j'ai énoncés dans la séquence des exercices qui
ont été conduits jusqu'à maintenant sur ces questions-là, celles des
conditions des députés et de la rémunération, peuvent être éclairants pour le
groupe parlementaire libéral. Je suis
convaincu que ces arguments-là, ils sont sensibles également; leurs concitoyens
n'aiment jamais que les parlementaires quittent avec des avantages indus.
Et,
en conclusion, ça n'empêche pas de se pencher sur l'ensemble des conditions des
parlementaires. C'est un exercice qui est courageux; parce qu'il n'y a
jamais de bon moment pour le faire, on peut prétexter les conditions économiques, on peut prétexter que les
parlementaires ont déjà certains avantages. C'est mature de le faire pourl'Assemblée nationale, c'est bien de se
poser la question du traitement qu'on accorde à nos élus, les
125 personnes qui dirigent le Québec.
Et ça peut être fait de façon très correcte, mais ça ne doit pas nous empêcher
d'amener cette question-là de
l'allocation de transition, qui ne sera pas nécessairement abordée de front
lors de ce comité. Alors, c'est le message que je souhaitais partager
avec mes collègues parlementaires.
J'en profite pour souhaiter une excellente session
à l'ensemble des élus. Je que souhaite que les débats qu'on aura en Chambre seront guidés vers le bien commun,
comme c'est toujours le cas, et que le ton sera susceptible d'intéresser
davantage de nos concitoyens aux échanges
qu'on a ici, M. le Président. Et je vous souhaite, à vous aussi,
d'excellents débats durant cette session. Bonne journée.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :Alors, merci à vous, M. le ministre délégué au Tourisme. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Papineau pour son intervention. M. le député.
M. Alexandre Iracà
M.
Iracà : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole à l'occasion
du débat sur l'adoption de
principe du projet de loi n° 33, Loi modifiant la Loi sur les conditions
de travail et le régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale. Je
suis très heureux de pouvoir exprimer ma position ainsi que celle de notre formation
politique sur le sujet.
Le
projet de loi vise à modifier les conditions de travail des
élus de l'Assemblée nationale. C'est un sujet, là, qu'on a abordé au cours des différentes années, des
différentes décennies, qui a toujours été reporté. Et, oui, et sans partisanerie,
là, un parti et l'autre a tenté, à l'occasion, d'apporter ce sujet-là. Puis il
faut l'aborder, il faut en parler; on est d'accord avec ça, d'en discuter, d'en
parler.
Là où je ressens un certain malaise
comme député, et, j'imagine, comme plusieurs autres députés dans la salle, ici, avec moi, c'est de décider moi-même de mes conditions de travail. Je suis
certain que je ne suis pas le seul à ressentir ce malaise-là. Et, quand je parle de conditions de
travail, à tous les niveaux, là, on parle du salaire, on parle des
conditions, des assurances, je ne veux pas
rentrer dans les détails, là, mais les conditions, c'est large, là. Alors,
qu'un élu ici aujourd'hui, dans la
salle, dise qu'il n'a aucun malaise à, lui-même, décider de ce qu'il va faire,
de ce qu'il va gagner, des conditions qu'il va avoir, de un, je me
poserais certaines questions. Mais je prends pour acquis que tout le monde a un
malaise là-dessus. Je vais prendre ça pour acquis.
Les
employés de la fonction publique, des sociétés d'État et/ou d'entreprises
privées n'ont pas cette possibilité de décider
d'eux-mêmes de leurs conditions de travail. Je me souviens, moi, dans mon
ancienne vie, M. le Président, j'étais un fonctionnaire, j'étais
directeur régional du ministère de l'Environnement en Outaouais; je me serais
mal vu, moi, à mon entrevue, dire à mon
patron, au sous-ministre, qui relève du ministre : Bien, voici, je décide
de gagner tant, je décide que mes conditions sont telles, je décide que
j'aimerais avoir telle ou telle prime ou telle… celle-là, je ne la veux pas,
mais je vais prendre l'autre. Ça n'existe pas, M. le Président. Ça n'existe
pas, puis heureusement que ça n'existe pas.
Dans le privé, ça n'existe pas, sauf pour les
dirigeants, évidemment, ceux qui… les propriétaires d'entreprises privées. Eux, ils peuvent décider, c'est leur
argent, c'est à eux autres. C'est eux autres qui ont travaillé pour, ils l'ont
bâtie. Alors, ça, pour ça, oui. Mais, les employés de l'État, ça n'existe pas
et ça devrait être la même chose à l'Assemblée nationale. On devrait montrer
l'exemple. On ne devrait pas avoir un privilège où nous-mêmes, on peut décider
ou pas de primes et de conditions de
travail. Si on ferait ça, M. le Président, on enverrait un mauvais message, on
enverrait un message négatif à la population.
Concernant
plus spécifiquement les primes, dois-je le rappeler, M. le Président, les chefs
péquistes, tous ont quitté en cours
de mandat et ont eu droit à une prime de départ. Tout le monde. L'actuelle
première ministre du Québec y a eu droit également, il faut le dire, à
une prime de départ. Elle a eu sa prime, elle est revenue. Alors, il faut faire
attention dans les messages qu'on lance pour
ne pas avoir un double discours. Il y a moult — et je ne peux pas faire la liste ce
soir parce que je vais finir trop tard,
là — élus
municipaux qui ont quitté en cours de mandat municipal pour aller députés
au Parti québécois. Il y en a eu plusieurs.
Il y a eu beaucoup d'élus du Bloc québécois qui sont allés rejoindre leurs
camarades péquistes en cours de mandat, qui
ont abandonné pendant qu'ils étaient au Bloc québécois pour aller du côté des
péquistes. Puis c'est correct, ils l'ont
fait, mais en cours de mandat, et ils ont eu une prime du fédéral pour aller au
provincial, et ils ont quitté en cours
de mandat, et ils ont abandonné leurs électeurs en cours de mandat même s'il
n'y avait pas de prime.
Alors, ce qu'ils reprochent, il faut faire
attention d'avoir un double discours… et ils ont des pensions, ils ont
des retours, etc. Je ne rentrerai pas dans
les détails. Il y a des élus municipaux qui ont abandonné leurs électeurs en
cours de mandat pour aller rejoindre
leurs camarades du Parti québécois, pour la cause souverainiste, pour la
séparation du Québec. C'était leur idéologie, c'est correct. Mais il
faut faire attention de ne pas parler des deux côtés de la bouche, là, hein?
Et, si je nommerais… parce que mon collègue a mentionné des exemples du côté
libéral, je pense sincèrement et honnêtement que la liste serait doublement ou
triplement plus longue de l'autre côté, mais, bon, je ne me lancerai pas là-dedans, mais je m'en voudrais de ne pas
répliquer à mon collègue de tantôt. Alors, je crois que le Parti québécois
devrait être en mesure de montrer l'exemple dans ce cas-ci.
Concernant
la CAQ, également, qui, elle, une journée, appuie la position du Parti
québécois de couper les primes et, l'autre,
elle appuie notre position de former un comité indépendant, alors on ne sait
pas trop où ils se situent, mais, bon, il faut être capable aussi
d'avoir une position claire lorsqu'on fait face à nos citoyens, lorsqu'on rend
des comptes. La classe politique a plutôt avantage et besoin de regagner la
confiance de la population.
Il ne faut pas essayer de défendre l'indéfendable
devant nos commettants. Et, nous, ce qu'on a proposé depuis le début, concernant les primes, concernant le
salaire, concernant les conditions, il faut absolument que ce soit un
comité indépendant. On ne peut pas s'en
sortir, on ne peut pas dire : Non, on va diviser ça; ça, on va décider de
ça; cette section-là, on en décide;
l'autre section, on va laisser quelqu'un d'autre en décider; ça, je suis plus
ou moins d'accord, ça dépend comment le comité indépendant va décider,
puis, si ça fait notre affaire, on va… Non.
• (20 h 30) •
Nous, ce qu'on dit, là, dans l'ensemble des
conditions de travail d'un député, pour montrer patte blanche et pour montrer toute objectivité à la face de la
population, des citoyens qu'on représente, il faut absolument, absolument
que ce soit un comité indépendant qui décide
des conditions de travail des élus, qui, eux, vont <12227 pouvoir faire des comparables, des
comparables au niveau de l'échelle salariale, des conditions, des assurances,
etc., à travers le monde, à travers différents pays où des élus ont des conditions
différentes. Et je suis certain, moi, qu'un comité indépendant va pouvoir faire
le travail jusqu'au bout et identifier un scénario qui est raisonnable pour les
élus ici, au Québec.
Comme député,
évidemment, comme beaucoup de mes
collègues, je peux défendre les intérêts et les dossiers de mes citoyens ici, à l'Assemblée
nationale. Je peux légiférer sur une
multitude de projets de loi, sur différents enjeux cruciaux déchirants — on
en a connu, ici, plusieurs à l'Assemblée
nationale — pour toujours essayer d'améliorer
la qualité de vie des citoyens, des Québécois. Et c'est mon rôle, c'est
le rôle à tous, c'est le rôle des élus, M. le Président, de faire ça.
Mais il y a une chose qui est certaine : je ne
peux pas être juge et partie de quelque chose qui me concernepersonnellement. Ce serait porter un conflit
d'intérêts grave et majeur. Et ce qu'a proposé le ministre responsable du
dossier, le ministre responsable des Institutions démocratiques, en premier
lieu, c'était que lui-même décide de son salaire, de ses conditions et de ses primes ou non de départ. Et on s'est battus
là-dessus. Il y a des gens ici, au Parti libéral, qui se sont acharnés publiquement en commission pour dire
que ça n'avait pas de sens, ça n'avait pas de bon sens, et que les élus
ne doivent pas faire partie du processus. Il y a là un conflit d'intérêts
flagrant, et ça, M. le Président, là, ça ne prend pas un doctorat, là, en éthique
pour comprendre ça. Aux yeux même de ce qui était présenté par le ministre responsable des Institutions
démocratiques, il était inconcevable pour nous d'accepter que nous puissions
juger nous-mêmes de nos conditions de travail.
Alors,
on n'est pas outillés ici, comme élus, pour décider ça. On n'est pas outillés
et justifiés de se prononcer sur nos
propres conditions de travail. C'est pourquoi nous nous sommes opposés
farouchement aux démarches du ministre responsable du dossier du Parti
québécois. Il n'était pas question, il est hors de question, M. le Président,
pour nous d'étudier une partie seulement des
conditions de travail. Comme j'ai mentionné tantôt, cette partie-là fait notre
affaire, on l'étudie; l'autre partie, ça ne
fait pas notre affaire, on ne l'étudie pas. Non, nous, c'est un tout, et les
conditions doivent être regardées
dans leur ensemble, et c'est pourquoi
nous avions demandé la formation d'un comité indépendant, et, avec beaucoup d'efforts et d'acharnement de notre part,
le gouvernement, finalement, nous a donné raison. Je veux dire, après… Possiblement que le ministre s'est assis avec ses
collègues puis il s'est fait dire : Écoutez, là, ça n'a pas de bon sens,
là, ce que vous proposez, de tout décider
pour les élus, que le ministre décide lui-même de se donner des bonis
forfaitaires ou des primes qui
n'auraient pas d'allure. Alors, je pense que le bon sens a repris son sens, et
ils ont accédé à notre demande. Donc,
il y a un comité ad hoc qui a été mis en place, et c'était, ce comité ad hoc
là, la seule décision responsable et raisonnable.
Alors, il
s'agit d'un comité évidemment impartial, indépendant, qui n'est pas juge et
partie du dossier. Alors, nous… C'est
pourquoi… c'est la raison pour laquelle nous espérons fortement que le Parti
québécois va abandonner son projet de loi
n° 33, sinon, s'il n'est pas abandonné, il faut se demander à quoi sert le
travail du comité si on maintient le projet de loi n° 33. On a donné la responsabilité à des gens complètement
neutres et indépendants de faire un travail de A à Z, et là on va venir,
nous, devancer le travail du comité en disant : Bien, telle partie des conditions de travail, on le change en partant. De un, on perd complètement le lien de confiance avec le comité, on
discrédite le comité auquel on a donné des pouvoirs et un mandat. Alors, c'est un non-sens. Il faut absolument
laisser le comité travailler et surtout ne pas interférer dans le comité. Peut-être que le comité en
viendra à la conclusion que les allocations de transition doivent être
abolies, il se peut qu'il en vienne à cette
conclusion, mais laissons le comité travailler et en venir avec les conclusions
d'un comité indépendant qui aurait
étudié des comparables partout à travers le monde, que ce soit en Europe, aux États-Unis. Il pourra nous revenir en
disant : Écoutez, voici ce qui se passe ailleurs, voici ce qu'on peut
faire concernant le Québec, et, à
ce moment-là, on va pouvoir décider et légiférer là-dessus.
Peut-être aussi qu'un comité indépendant nous fournira
d'autres solutions plus durables qu'on ne pense pas ici, dans cette Chambre. Parfois, M. le Président, quand on a le nez de collé trop à un dossier, hein, on ne voit que les
arbres et on ne voit plus la forêt. Alors,
c'est important, des fois, de donner un dossier où quelqu'un
d'autre pourra juger beaucoup mieux
que nous parce qu'il n'est pas, justement, impliqué à 100 % et n'a pas le nez collé dans le dossier
comme nous l'avons et aussi de rendre
peut-être la fonction publique plus attrayante pour ceux et celles qui
voudraient nous succéder un jour. Et ça, c'est très important.
Je
pense aux jeunes, aux jeunes qui veulent se lancer en politique. Il y a
peut-être des conditions de travail qui seraient plus adaptées à nos
enfants, à nos petits-enfants qui vont prendre la relève, qui sont plus
adaptées à la conciliation travail-famille, qui font en sorte que nous, on a
une mentalité de travail qui ne correspond plus ou qui ne correspond pas à la
nouvelle génération qui va prendre notre place.
Alors,
c'est facile de dire qu'on va prendre des décisions pour nous ici maintenant,
mais il faut être capable de voir
plus loin que ça, il faut être capable de voir pour la nouvelle génération. Et
Dieu seul sait, M. le Président, que c'est important de faire en sorte que les jeunes soient impliqués en politique
et de valoriser la profession de politicien. Et ça, je le dis sans partisanerie, là. D'un côté comme de
l'autre, on va être tous d'accord qu'on a besoin de redonner une fierté
à cette job-là de politicien aux yeux des citoyens pour nos jeunes, pour ceux
qu'on représente et pour tout le monde.
Alors, c'est
pour cette raison, plusieurs raisons que j'ai énumérées que le projet de loi qui nous est soumis, le projet de
loi n° 33, est incomplet. Alors,
ce n'est pas vrai qu'on va faire du travail bâclé. Le projet de loi, dans sa forme actuelle, est non
pertinent et non avenu, compte tenu qu'on a décidé qu'un comité indépendant allait
décider de nos conditions de travail, compte tenu que le comité a récemment mis en place pour… a
été mis en place pour étudier la question de manière plus spécifique.
Alors, nous
sommes évidemment opposés à la démarche du Parti québécois de vouloir aborder la question
des conditions de travail des députés de façon parcellaire. Nous sommes d'avis qu'il
faut se pencher sur l'ensemble des conditions de travail des élus, incluant le
salaire, les régimes de retraite et les indemnités de départ.
De plus,
les élus doivent être exclus de la détermination de leurs conditions de travail, puisque ceux-ci sont placés… Même si on ne le serait pas, en conflit d'intérêts, même si quelqu'un disait : Moi, je vais faire ça, là, en toute
objectivité, je vais décider de mes
conditions, de mon salaire en toute objectivité, et puis qu'il serait, là… la
personne serait de bonne foi, bien,
aux yeux des citoyens, il serait évidemment en apparence de conflit d'intérêts. Et ça, l'apparence de conflit d'intérêts, bien, malheureusement,
c'est comme si on était en conflit d'intérêts, c'est aussi dommageable.
• (20 h 40) •
C'est pour ça que nous avons demandé — et je
me répète, M. le Président — la
mise en place d'un comité indépendant sur le
sujet. Nous sommes persuadés que la mise en place d'un organisme indépendant et
impartial chargé de la détermination
des conditions de travail des élus est bénéfique pour contrer le cynisme et
contribuer à retrouver la confiance de
la population envers ses élus. Il faut absolument,
M. le Président… Et ça peut prendre un certain temps, hein?À un moment
donné, on peut faire les choses vite fait en se disant : On pense que
c'est la bonne solution, on va l'adopter en Chambre très, très, très rapidement. Et on se réveille un mois, deux mois, un an, deux
ans, trois ans après en se disant : Bien, on a été peut-être un peu
trop vites là-dessus.
Alors, les conditions de travail des
élus, certains trouvent qu'elles sont
trop faibles, d'autres trouvent… sont trop fortes, trop
élevées.Il faut absolument qu'on fasse… qu'on puisse faire
le travail sérieusement, raisonnablement. Ça ne date pas d'hier, les conditions de travail des élus, là.Même si on rallonge ça de quelques mois et qu'un
comité indépendant puisse faire le
travail de manière professionnelle avec possiblement de l'aide d'experts en
ressources humaines, qui vont pouvoir faire des recherches approfondies,
moi, je pense que le temps que ça nous prendra va faire en sorte qu'une fois que ça aura été
décidé et non seulement tablé pour une année, mais avec un projet à long terme,
le travail sera bien fait pour
longtemps, et, surtout, M. le Président, ça va
enlever le cynisme dans la population. Ça va
faire en sorte que nos jeunes vont s'intéresser à la politique; ceux qui vont nous
remplacer, bien, ils vont savoir à quoi s'en
tenir. Merci
beaucoup, M. le Président.
<R>857 Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors,
merci à vous, M. le député de Papineau. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Berthier pour son intervention. M. le
député.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Vous me permettrez de prendre quelques
instants pour vous saluer toutes et
tous. Très heureux d'être de retour, tout comme vous, j'en suis persuadé, en
cette belle enceinte, au salon bleu. Alors, M. le Président, j'ose espérer
que vous avez passé un bel été, et de même,
j'imagine, pour tous les collègues ici, à l'Assemblée nationale.
M. le Président, je sais que mon collègue tantôt a pris la peine de lire les notes explicatives par rapport au projet de loi. Et, pour les gens qui viennent de se joindre à
nous par la télé, ou par tout autre média, ou
qui liront peut-être les transcriptions, il
serait peut-être intéressant — puis
je reviendrai aussi dans quelques instants sur les propos du député de Papineau — d'entrée de jeu, de dire effectivement de quoi on parle exactement. Donc, le projet de loi n° 36, Loi modifiantla Loi sur les conditions de travail et le régime
de retraite des membres de l'Assemblée nationale et d'autres
dispositions législatives.
Notes
explicatives maintenant — 33,
pardonnez-moi : «Ce projet de loi modifie la loi…» Alors, c'est important, les
mots sont très importants, M. le Président : «Ce projet de loi — donc — modifie la Loi sur les conditions de
travail et le régime de retraite des membres
de l'Assemblée nationale…» Ça peut sembler un peu,
là, confus, lorsqu'on lit ça, parce qu'on peut penser que le projet de loi comme tel veut toucher aux
salaires des députés de l'Assemblée nationale et, en ce sens — en ce sens — j'abonde tout à fait dans les propos du
député de Papineau, à savoir qu'il y a un comité indépendant, et nous y
souscrivons. Et il y a un comité indépendant qui va travailler sur ce… qui travaille déjà, d'ailleurs, qui est à l'œuvre,
sur, justement,
une évaluation qui sera faite par rapport aux salaires, le côté salaire, alors…
Mais, si on continue à lire, donc :«…afin d'abolir l'allocation de
transition à un député qui démissionne en cours de mandat.» Alors, c'est très important, la distinction est très, très importante ici. On parle d'un
projet de loi qui veut abolir, donc, la transition… le montant qui est versé à un
député qui pourrait partir en cours de mandat.
Alors, oui, c'est vrai, et je
pense que mon collègue de Matane l'a bien expliqué tantôt, dans l'ensemble,
ici, il y a différents partis politiques, il
y a eu des députés qui ont quitté en cours de
mandat et qui ont touché une allocation de départ, même s'ils n'avaient pas terminé leurs mandats. Tout le monde
est d'accord avec ça et tout le monde reconnaît cela. La question qu'il
faut se poser, M. le Président, c'est : Est-ce que la population, maintenant, au moment où on se parle, est-ce que la population du Québec est en
accord avec cette façon de faire? Je pense, poser la question, c'est y
répondre. La population du Québec, je crois,
n'accepte pas cela.
Vous savez,
mon collègue de Matane… Je vais être
redondant à quelques occasions, on
parle du même sujet bien sûr, mais
mon collègue de Matane parlait tantôt d'un contrat social. Effectivement,
lorsque nous nous présentons à une élection
et que nous sommes élus par nos commettants, M. le Président, on signe un
contrat social avec nos commettants. On
s'engage. Et c'est un privilège extraordinaire que d'être ici, de pouvoir les
représenter en cette enceinte, M. le Président, vous le savez comme moi. Et donc c'est un contrat qu'on signe avec nos
gens sur le terrain, avec les gens qui habitent notre coin de pays,
notre circonscription, et ces gens-là s'attendent à ce qu'on respecte le
contrat jusqu'à la fin.
Bien sûr, nul
n'est tenu devant l'impossible. Et, si, en cours de mandat, quelqu'un est
frappé par un malheur terrible, je pense qu'effectivement les gens de
l'Assemblée nationale… le Commissaire à l'éthique sera appelé à se pencher sur
certains départs éventuellement, parce que, n'en déplaise au député de Papineau
et à l'aile parlementaire libérale, l'opposition
libérale, ce projet de loi — et j'en fais une prédiction, M. le
Président — sera
accepté, sera voté et passera. Parce
que, dans le fond, ce qu'on est en train de faire, on est en train de répondre
finalement à une question d'éthique, hein, et je pense que la population
du Québec n'en attend rien de moins de notre part. Donc, c'est un contrat
social, il faut le respecter, tout à fait.
Maintenant,
M. le Président, je vous invite… si vous voulez bien, je vais vous demander...
On va reculer dans le temps. Je fais
souvent ça, je trouve ça intéressant, parce qu'on peut difficilement traiter
d'un sujet si on ne regarde pas pourquoi
on traite de ce sujet. Parce que, chaque fois qu'on traite d'un dossier à
l'Assemblée nationale, il y a des raisons pour lesquelles on traite ce
dossier à l'Assemblée nationale. Et il faut se rappeler, M. le Président...
Parce que le projet de loi
n° 33, qui est un projet de loi sur l'intégrité, qui est un projet de loi
qui va venir dire finalement que, lorsque
vous signez un contrat avec la population, vous devez le respecter bien sûr, à
moins d'événements majeurs qui viendraient faire en sorte que vos
collègues à l'Assemblée nationale... Parce qu'ultimement c'est ça qui va arriver : le Commissaire à l'éthique fera
une recommandation si quelqu'un quitte en cours de mandat, et le BAN, le
Bureau de l'Assemblée nationale, prendra une décision ultime à savoir s'il a
droit ou non à une prime de départ.
C'est
ça, le projet de loi n° 33. Ce n'est rien d'autre, là. On ne touche pas au
salaire, on ne touche pas au régime de retraite, on ne touche à rien de
cela. Alors, je pense, c'est important de le dire, ça, là, là. Et qu'un comité
indépendant traite les autres questions, tout à fait d'accord avec ça, M. le
Président, c'est parfait, c'est même excellent.
Nous avons,
suite à l'élection du 4 septembre, comme formation politique, M. le
Président, déposé une série de projets
sur l'intégrité. J'en ferai la liste tantôt et, même, je vous en lirai des
extraits parce que je pense que c'est important de le faire. La question qu'il faut se poser :
Pourquoi le gouvernement actuel, lorsqu'il a été élu le 4 septembre, a dû
déposer autant de mesures sur l'intégrité? Elle est là,
la question fondamentale. Et, si on ne regarde pas pourquoi, ça va être
difficile de comprendre les gestes qui sont posés actuellement par le
gouvernement, les gestes qui ont été posés par le gouvernement.
Il faut se
rappeler, M. le Président — et je vais essayer de le faire avec le plus de tact possible, M.
le Président, mais je ne peux pas
passer à côté — de faire
une certaine liste. Elle ne sera pas exhaustive. Je vous fais grâce d'en faire
une liste exhaustive parce qu'effectivement, comme le député de Papineau disait
tantôt, on pourrait y passer la nuit, et je comprends que je n'ai pas la nuit,
mon temps est limité. Mais il y a quand même des événements qui font en sorte
qu'aujourd'hui nous traitons du projet de loi n° 33.
Rappelons-nous,
M. le Président, sous l'ancien gouvernement de Jean Charest — dont la plupart des députés qui sont
ici, certains sont d'une nouvelle cuvée, si on peut dire, et, pour beaucoup
d'entre eux, étaient présents à ce moment-là — nous avons eu ce qu'on
appelle le scandale des post-it, vous savez, où on pourrait dire que certaines personnes liées au financement du Parti libéral du
Québec ont joué d'influence dans le processus de nomination des juges. C'est là une atteinte directe à une institution
démocratique et au sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs.
C'est très grave, M. le Président. On est
venus, en faisant cela… Que ce soit arrivé ou non, les faits tendent à nous
démontrer que c'est arrivé. On est
venus, d'une certaine façon, fragiliser tout le système judiciaire qui est le
nôtre, qui est un des États... Nous
sommes un État de droit les plus avancés au monde, si on se compare à beaucoup
de pays, et on est venus fragiliser notre institution démocratique,
celle-ci et beaucoup d'autres. Vous verrez la suite, M. le Président, que je
ferai.
• (20 h 50) •
La population
du Québec, voyant cela, M. le Président, elle ne peut que s'éloigner, finalement,
de ces institutions démocratiques là,
ayant crainte à certaines dérives. Qu'on pense, M. le Président, à la rallonge
de 75 000 $ du premier ministre,
M. Jean Charest, sur son salaire, donc une rallonge sur son salaire de premier
ministre, de 75 000 $, qui était versée à même la caisse du Parti libéral du
Québec. On sait qu'il y a eu une perquisition, là, au mois de juillet, on l'a
su, perquisition au mois de juillet au bureau du Parti libéral du Québec. Ce
n'est quand même pas rien, M. le Président. Imaginez
toujours, mettez-vous à la place du citoyen qui voit ça aller. Le
75 000 $, on l'a su parce qu'il y a un député, je crois, qui était au financement du Parti libéral à
l'époque, a vendu la mèche… parce que c'était méconnu du public. On ne le savait pas, que notre premier ministre avait
besoin d'une rallonge de 75 000 $ pour boucler ses fins de mois.
Donc, c'était dans le secret.
Imaginez la population lorsqu'elle apprend cela. De la transparence, M. le
Président. Imaginez les gens qui, jour après jour, semaine après
semaine, mois après mois, entendent ces choses-là, voient ces choses-là. Ils se
retirent toujours un peu plus, finalement, de la chose politique.
Rappelons-nous,
M. le Président… Je parlais tantôt de fragilisation de nos institutions
démocratiques. Rappelons-nous l'attaque en règle de deux ministres du
gouvernement contre les représentants de la commission électorale du
Québec dans le cadre de la révision de la
carte électorale. Ce n'est quand même pas rien, M. le Président. J'ai pris la
peine de sortir l'article du Devoir de 2011 et je vous lis comme
suit : «Attaqué l'an dernier par les
ministres Nathalie Normandeau et [le ministre] — à l'époque, c'était
Frontenac, maintenant c'est Lotbinière-Frontenac — pour sa proposition de
nouvelle carte électorale…» Là, c'est M. Blanchet qui parle, Marcel Blanchet, c'est le
président… le directeur général des élections.
On voit plus loin dans
l'article : «…en 1979, le Québec
[s'est] doté d'une commission de la représentation électorale, un organisme
indépendant du gouvernement et des partis présidé par le Directeur général des
élections.»
Un
peu plus loin, qu'avaient dit les ministres Normandeau et le député de
Lotbinière-Frontenac, anciennement Frontenac? Ils avaient dit : «La première avait parlé de "cuisant échec
pour notre société et pour l'institution qu'est le Directeur général des
élections". [Et le député de Lotbinière-Frontenac] avait dit être
"trahi" par le redécoupage [du Directeur général des élections, M.
Laurent] Blanchet.»
«En quittant
son poste en décembre 2010, M. Blanchet avait fustigé les ministres
et soutenu que le DGE, comme institution,
avait perdu de son indépendance par
rapport au pouvoir politique.
"Ils m'avaient insulté moi et l'institution. On ne méritait pas ça, répéta-t-il[…]. On avait un
devoir à faire, une mission à accomplir. C'est ce qu'on a fait avec le
plus grand sérieux du monde, le plus grand professionnalisme dont on pouvait
faire[…]".»
M. le Président, quand des attaques comme ça, systématiques, contre nos institutions
démocratiques se font
par le gouvernement en place, c'est inquiétant. La population ne peut pas faire
autrement qu'encore une fois de se reculer par rapport au politique. Et
l'augmentation du cynisme, bien sûr, ça vient avec, naturellement.
Si on regarde… Et là je vais… Vous allez
voir, je vais quand même limiter la liste. En 2008, démission du ministre de la Santé. À peine deux mois plus tard, donc,
l'ancien ministre de la Santé, M. Philippe Couillard, est recruté par la
firme Persistence Capital Partners, un fonds
d'investissement privé en santé. Il faut se rappeler que, tout juste avant sa
démission, l'ancien ministre de la Santé, M. Philippe Couillard, a
participé, avec les membres du Conseil des ministres d'alors, à l'adoption de
sa propre recommandation à deux modifications à des règlements favorisant les
cliniques privées.
Mettez-vous dans la peau des citoyens, M. le Président,
qui regardent cela. Quelle image ils ont? Qu'est-ce qu'ils se disent? Comment ils voient ça? Quelle est leur perception
de la politique qui se fait par le gouvernement? D'ailleurs, on a pu entendre M. Philippe Couillard aujourd'hui,
justement, sur la perquisition au bureau du Parti libéral du Québec, dire
qu'il assumerait le passé. Alors, ce que je dis, là, ça va juste lui rappeler,
finalement, que ça risque d'être lourd comme passé à assumer, M. le Président.
Un dernier point, peut-être, je vous dirais,
c'est la mise en place de la commission Charbonneau. Pendant plus de deux
ans, la société civile, M. le Président, la population du Québec, à plus de
80 %, a réclamé une telle commission d'enquête publique. Le gouvernement a
fini par dire oui à cette enquête, M. le Président, parce que la pression était
énorme sur lui et parce qu'entre autres
aussi le Barreau, dont vous faites partie, M. le Président, est intervenu.
Parce qu'il a mis une commission d'enquête, mais on se rappelle qu'elle
ne respectait pas la Loi sur les commissions d'enquête publiques… Mais le Barreau est intervenu,
signifiant cela, et, enfin, on a pu avoir une commission d'enquête
publique sur les contrats dans la construction, M. le
Président.
Alors,
mettez-vous à la place des gens qui regardent ça, et
là, aujourd'hui, hein, on se dit : Bien là, on va attendre le projet de loi n° 33, donc les primes de
départ, on va attendre pour adopter ça, on va
laisser un comité décider. M. le Président,
la population nous dit : Décidez et faites-le maintenant. Et ce n'est pas…
En passant, ce n'est pas un avantage qu'on
se donne, et j'interpelle… je ne l'interpelle pas, mais je veux que le député
de Papineau m'entende bien : ce
n'est pas un avantage qu'on se donne, avec
le projet de loi n° 33, au contraire, c'est loin d'être un avantage, c'est… On s'enlève quelque chose, là. Alors, on n'est pas en train de se faire du favoritisme, on s'enlève quelque chose.On dit
seulement : En cas de raison très, très
sévère, très grave, on pourrait toucher cette prime-là si on quitte le mandat
en cours de route.
Dernier
point, M. le Président, la grève étudiante l'an passé. Rappelez-vous, grève
étudiante qui a tourné en crise sociale.
Là, on était dans l'apothéose. L'apothéose, M. le Président, là, où le cumul de
l'ensemble des actions dugouvernement
en termes de non-transparence, en termes d'intégrité à sa façon — si on peut appeler ça
comme ça, pour être poli, j'essaierais de garder un certain tact — c'est
l'apothéose, c'est la crise sociale, M. le Président. Alors, voilà le portrait
non exhaustif d'une situation que les citoyens ne peuvent plus tolérer, un
cynisme qui a atteint son apogée.
Maintenant,
4 septembre, M. le Président, changement
de gouvernement, changement, de gouvernance. L'élection du Parti québécois met fin à la grève étudiante,
M. le Président, met fin à la crise sociale. Dès lors, le gouvernement
passe à l'action afin de restaurer un climat de confiance, et cela passe par le
rétablissement des ponts avec les citoyens, et
redonner confiance, et redonner les lettres
de noblesse, finalement, à nos institutions démocratiques. Et
cela passe par un ensemble de gestes forts, et concrets, et
immédiats. N'en déplaise au député de Papineau, M. le Président, on
n'attendra pas encore longtemps pour corriger les choses.Il faut que ça bouge, et les Québécois n'en
attendent pas moins de nous.
M.
le Président, élection du Parti québécois, projet de loi n° 1, Loi sur
l'intégrité en matière de contrats publics, notes explicatives, je pense que ça vaut la
peine : «Cette loi modifie la Loi sur les contrats des
organismes publics afin de renforcer l'intégrité en matière de contrats publics.
«À
cette fin, la loi propose un système
permettant que soit vérifié si les entreprises qui désirent contracter
avec un organisme public ou avec une municipalité satisfont aux conditions
d'intégrité requises.
«Ainsi,
une entreprise qui voudra conclure un tel contrat devra obtenir de l'Autorité
des marchés financiers une autorisation
à cet effet. L'autorité pourra alors examiner l'intégrité de l'entreprise, de
ses actionnaires, de ses associés, de ses administrateurs ou de ses
dirigeants ou encore d'une personne ou une entité qui a, directement ou
indirectement, le contrôle juridique ou de facto.
«Afin d'assurer que l'autorité soit en mesure…» Et je ne vous le lirai pas tout, M.
le Président. J'invite les
gens à aller sur le site du gouvernement, vous
allez avoir tout le détail de la loi n° 1,
sur l'intégrité.
Ce
que je peux vous dire, M. le
Président, c'est que cette loi n° 1 là a des répercussions immédiates dans
l'année, là. Présentement, là, il y a des répercussions. Je ne nommerai pas la
municipalité où j'étais il y a deux semaines, M. le Président, mais, la
municipalité où j'étais il y a deux semaines, j'ai rencontré le directeur
général avec les gens aux comptes, donc les
gens sur la gestion comptable, et le maire de la municipalité avec des membres
du conseil, et, croyez-le ou non, M.
le Président, ils font… dès cette année, là, ils prennent les cinq dernières
années comme référence, là, et les contrats qu'ils ont donnés cette
année, toujours en référence à d'autres contrats similaires les années passées,
ils économisent, M. le Président, 2 millions de dollars. 2 millions
de dollars qui ne se retrouveront pas dans la poche de la mafia ou dans des poches malveillantes, mais qui vont servir à
améliorer la qualité de vie des citoyens du Québec, M. le Président. Ce n'est pas rien, ça. Mais c'est avec
des gestes comme ça, concrets, qu'on arrive
finalement à faire changer les
choses, à faire changer cette mentalité-là, cette culture-là, finalement, qui
s'était installée, hein, culture de laisser-aller et laisser-faire,
hein? J'ai toujours dit, M. le Président, que chaque dollar investi méritait de
l'être… d'être bien investi.
Projet
de loi n° 2, M. le Président, Loi modifiant la Loi électorale afin de
réduire la limite des contributions pour… plutôt des contributions par
électeur, de diminuer le plafond des dépenses électorales et de rehausser le
financement public des partis politiques du Québec. Notes explicatives, M. le
Président : «Cette loi abaisse de
1 000 $ à 100 $ le montant total des contributions qui peuvent être versées en vertu de la Loi
électorale par un même électeur, au cours d'une même année civile, à chacun des partis politiques
autorisés, des députés indépendants et des candidats
indépendants. Elle permet également le versement de contributions
additionnelles de 100 $ lors de chacune des élections généralesou partielles.»
Encore là, je
n'irai pas plus loin; le temps file, M. le Président.Mesures concrètes, directes. On vient faire
une mesure qui va justement contribuer à remettre de la transparence, à
remettre l'intégrité, M. le Président, dans nos affaires d'État.
• (21 heures) •
Autre
projet de loi, le projet
de loi n° 3, M. le Président, Loi modifiant la Loi
électorale afin de prévoir des élections à date fixe. C'est quand même
assez extraordinaire. On y arrive, M. le Président. On va y
arriver. On va y arriver. Les Québécois,
on a fait un sondage, vous
allez voir, ils sont très heureux de cette mesure-là. Il fallait que, le 4
septembre, nous ayons eu le privilège que
nous accordent les électeurs, M. le
Président, de pouvoir prendre, je
dirais, les rênes du pouvoir pour justement passer ces lois-là qui,
assurément, apportent déjà de très grands bénéfices.
Le
projet de loi n° 10 — et je vais finir avec celui-là, M. le
Président, j'en aurais plein d'autres — le projet de loi n° 10, Loi
permettant de relever provisoirement un élu municipal de ses fonctions : «Cette loi instaure une mesure permettant à la
Cour supérieure, sur requête d'une municipalité, d'un électeur de celle-ci ou
du Procureur général, de déclarer provisoirement incapable d'exercer toute
fonction liée à sa charge le membre du conseil de la municipalité qui fait
l'objet d'une poursuite pour une infraction à une loi du Parlement du Québec ou
du Canada» avec une peine de deux ans et
plus, M. le Président.
M. le Président,
pendant des années dans l'opposition, nous avons martelé le gouvernement en
place, le gouvernement libéral, pour leur
dire qu'il fallait faire quelque chose. On nous a répondu : On ne peut
rien faire. 4 septembre, les Québécois nous confient les rênes du pouvoir, M. le Président, il y
avait une solution, on l'a mise en application. Et parlez-en aux gens de
Mascouche, M. le Président, ils en sont fort heureux.
Alors, M. le
Président, je vais terminer là-dessus en vous disant : J'aimerais que les
députés du Parti libéral réfléchissent à la
proposition de mon collègue — j'allais dire M. Drainville, je ne peux pas
dire ça — mon
collègue des Institutions démocratiques.
Alors, j'aimerais qu'ils réfléchissent à cette proposition, M. le Président, il
n'est pas trop tard, qu'ils puissent
répondre finalement aux aspirations des Québécois de continuer vers la route de
l'intégrité. On les invite à monter dans le train, M. le Président,
hein? On les invite à monter dans le train de l'intégrité.
Alors,
rester à la gare, ça peut devenir parfois... on parlait de malaise tantôt, et
je dis tout de suite au député de Papineau
que je n'ai aucun malaise à dire à mes électeurs que je respecterai le contrat
que j'ai signé avec eux et le privilège qu'ils m'ont donné de pouvoir
siéger ici. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Berthier,
pour cette intervention. Mme la députée de Soulanges, je vous cède la parole
pour votre intervention.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Merci, M. le Président. Alors, je vais
intervenir, moi, M. le Président, sur le projet de loi n° 33, Loi modifiant la Loi sur les conditions de travail
et le régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale, et je vous
spécifie que ça va être 33 parce que je ne parlerai pas de 142 projets de loi.
Puis je pourrais vous faire la liste de tout cequ'on a fait, nous autres, alors qu'on était au gouvernement, comme
projets de loi, justement les commissions permanentes, etc. L'UPAC,
hein, ça doit vous rappeler quelque chose, Marteau, ça doit vous rappeler
quelque chose, toutes les lois qu'on... Je ne reviendrai pas là-dessus, parce
que ce dont on veut parler ce soir, c'est le projet de loi n° 33.
Alors,
je veux intervenir pour essayer de faire comprendre au ministre responsable des
Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne et député de
Marie-Victorin qu'il fait fausse route. Mais je me rends compte, ce soir, qu'il y a plus que lui qui fait fausse route, il y
en a quelques autres que j'ai entendu parler. Je sais que quelques-uns
de mes collègues ont tenté de leur expliquer et je vais tenter, à mon tour, de
leur dire pourquoi, moi, je ne pense pas que c'est
la voie à suivre. J'estime que le projet de loi n° 33 n'est pas le bon
véhicule pour atteindre le but souhaité, parce que les députés de l'Assemblée nationale... je crois
que, profondément, il faut revoir l'ensemble, M. le Président, des
conditions des députés et non un aspect à la fois. Ça, on appellerait ça du
travail bâclé.
Je veux éviter, moi,
personnellement... Parce qu'on vient de m'inviter à prendre un train. Je
m'excuse, M. le Président, ça me heurte
profondément. Je suis dans le train de l'honnêteté et la rigueur et je ne sais
pas comment ce député-là peut faire
pour m'inviter à embarquer dans un train; c'est quasiment m'imputer des motifs.
C'est «borderline» — je le dis comme je le pense — et ça m'insulte. Et je sais que les citoyens de Soulanges, qui me
connaissent très bien, savent qui je suis puis ils savent que je suis
une députée intègre. Alors, quand on me parle d'intégrité puis qu'on me demande
d'embarquer dans un train, bien, je veux juste lui dire que je suis déjà
dedans. Et peut-être qu'il pourrait regarder sa propre cour avant de regarder
la mienne.
Alors, je vous disais donc que je veux éviter
d'être en situation de conflit d'intérêts dans la révision de nos
propres conditions de travail et je veux
aussi signifier au ministre qu'il n'y a pas vraiment d'urgence. Mais, s'il
tient à bien faire les choses et à considérer l'aspect éthique, comme il
prétend, j'ai des suggestions à lui faire.
Vous
savez, M. le Président, j'ai écouté le discours du ministre et j'ai cru bon
d'aller le relire. Mais, à la lumière de ce que j'entends ce soir, je comprends que tout le monde, de l'autre
côté, est parti dans ce genre d'argumentaire là. Au lieu de défendre le projet de loi, on y fait une
litanie d'accusations par association, sous le couvert de l'immunité
parlementaire.
Moi,
là, M. le Président, au cégep, j'ai pris le premier cours de philo de ma
vie — ça
s'appelait Philo 101 — puis la première chose qu'on m'a apprise, c'étaient
quoi, des erreurs d'argumentation. Je pense qu'il y en a une gang qui
devrait retourner au cégep, dans ce groupe-là, l'autre bord, parce
qu'honnêtement j'en ai entendu une, deux, trois puis peut-être 40, 50.
Vous
savez, faire des accusations, comme je vous le disais, par association, ce
n'est pas faire preuve d'un grand parlementarisme,
selon moi. Le ministre nous a livré un discours d'une heure, comme certains
députés ce soir, qui n'avait pas grand-chose à voir avec 33, nous
accusant de tous les maux de la démocratie, probablement parce que faute d'arguments pour leur projet de loi. Ce serait
facile, pour moi, de faire la même chose et de vous dire que tous les
chefs péquistes qui ont quitté avant la fin de leur mandat ont touché leurs
allocations de départ, de transition.
Ce
serait facile, pour moi, de vous dire que, suite à une course au leadership,
l'autre bord… Parce qu'on a fait allusion
à ça, hein, que la députée, qui est première ministre, la députée de Taillon
avait quitté son poste. Et je me souviens même de son discours. Elle
était assise là-bas, là, puis elle nous avait dit, M. le Président : «Le cœur n'y est plus.»Suite à son départ,
l'actuelle députée de Pointe-aux-Trembles, qui était assise là, a quitté pas
longtemps après. On ne va pas revenir
là-dessus, hein? Mais je ne comprends pas que, moi, ça me revient, sur ce
bord-ci. Et pourtant ça vous est arrivé, l'autre côté. Tu sais, là, à un moment donné, il faut revoir l'ensemble
des conditions. Puis, si vous voulez commencer à faire du cas par cas, on peut aller jouer là-dedans. Mais est-ce que
c'est au bénéfice des citoyens du Québec? Je ne pense pas, M. le
Président. C'est niveler le discours par le bas. Je leur laisse ça.
Je
veux plutôt, moi, vous dire pourquoi je ne suis pas favorable au projet de loi.
Puis, je vous dis, j'avais une liste puis
je ne veux même pas aller là-dedans. Je tiens à spécifier au ministre que, oui,
je crois que toutes les conditions de travail
doivent être examinées : les indemnités, les allocations de transition, le
régime de retraite et les autres conditions et avantages comme les assurances, tout ce qui entoure le travail du député
devrait être vu dans l'ensemble, pas juste une partie, pas juste un élément comme y faisait allusion le député de
Berthier, parce que cet élément-là implique d'autres choses. Inévitablement,
tout est en liaison.
J'ai pris le temps de
discuter avec plusieurs dirigeants d'entreprises, M. le Président, et
employeurs qui m'ont confirmé, eux autres,
que, lors de l'embauche, dans leur entreprise, de cadres et d'employés, de
nouveaux membres de personnel, toutes
les conditions de travail sont sur la table au moment où ils négocient
l'embauche d'une personne. Ils ne disent
pas : Écoute, on va te donner ton salaire puis, dans un mois, je te dirai
combien de vacances tu auras puis, dans l'autre mois, je te dirai si tu es assuré puis... Ça ne marche pas comme ça.
Tout se négocie dans un tout, tout est fait sur l'ensemble et non à la pièce. C'est plus facile de comparer,
et pour les employés et pour l'employeur, selon ce qu'ils m'ont dit, pour
le même type d'emploi et d'évaluer la valeur
de cet emploi. Donc, pour les députés, le salaire, les indemnités, les
assurances, le régime de retraite, tout ça doit être vu dans son ensemble, si
on veut être conséquents et vraiment, vraiment transparents pour la
population du Québec.
Vous savez,
M. le Président, dans ma vie, j'ai toujours évité de me placer en situation de
conflit d'intérêts, que ce soit avant
d'être en politique et depuis que je suis en politique. D'ailleurs, M. le
Président, je profite de l'occasion pour vous dire que ça fait, depuis le 14 avril dernier, 10 ans que je suis
élue. Ma vie parlementaire, je ne l'ai pas vu passer. Ça va tellement
rapidement, il me semble que c'était hier.
On a trois rôles qu'on occupe mais qui nous
occupent tellement avec passion : on fait de la législation, on est contrôleurs de l'action gouvernementale, puis on a
aussi un rôle d'intermédiaires auprès de la population. On est 125 députésici, peu importent les formations
politiques, qui travaillent... maintenant, on est 123, excusez-moi, mais il
n'en demeure pas moins qu'on est un
nombre de députés qui travaillent dans l'intérêt des citoyens de nos
circonscriptions respectives et dans l'intérêt
de l'ensemble des Québécois. Alors, moi, quand on me signifie qu'il y en a des
plus purs puis des moins purs, je me dis qu'il faut faire attention à
ces genres de propos là.
Vous savez,
M. le Président, on ne compte pas nos heures parce qu'on aime ce qu'on fait.
C'est un choix qu'on a fait. Un
député, vous le savez très bien, ça n'a pas d'horaire établi. Non seulement on
n'a pas d'horaire, mais nos horaires, parfois, changent rapidement,
hein? Dans un clic de doigts, on doit virer…
Une voix : …
• (21 h 10) •
Mme
Charlebois :
Oui, on doit s'ajuster toujours. Même, ça arrive qu'il y ait des lois
spéciales, il y a toutes sortes de
choses qui peuvent arriver, au cours d'une journée ou au cours d'une semaine,
qui fait en sorte que notre vie, elle n'est pas routinière du tout. Mais
un député, ça ne travaille pas du lundi au vendredi, ça travaille en continu.
C'est toutes
ces choses-là qu'il faut voir. La fonction de député, quant à moi, elle est
noble, exigeante mais tellement passionnante,
tellement… C'est stimulant, être député. Le nombre d'heures qu'on consacre à
notre fonction, les nombreux déplacements,
l'énergie qu'on déploie pour accomplir notre travail doivent faire partie aussi
des considérations et de la détermination de l'ensemble de nos
conditions de travail.
M. le
Président, non seulement je souhaite que les conditions de travail soient
abordées dans leur ensemble, mais je
souhaite que les élus que nous sommes soient exclus de la détermination de
toutes nos conditions de travail afin d'éviter d'être placés en
apparence de conflit d'intérêts. Je crois qu'il est opportun de s'assurer que
le comité indépendant se penche et fasse
l'évaluation de l'ensemble de nos conditions de travail d'élus et que ce comité
puisse faire des comparables avec
d'autres Parlements. Si le député de Marie-Victorin, ministre responsable des
Institutions démocratiques et de la Participation
citoyenne veut vraiment poser des gestes pour contrer le cynisme de la
population, c'est ce qu'il doit faire.
Je réside
dans mon comté, vous le savez, hein, M. le Président, et je rencontre beaucoup
de Soulangeois la fin de semaine et à
chaque fois qu'il y a une chance d'avoir des activités non seulement dans le
cadre de mes fonctions, quand je vais
faire l'épicerie, quand je vais à la pharmacie, bref même en prenant une
marche, je rencontre plein de citoyens et, à chaque occasion, je prends
le privilège de saisir les moments pour échanger sur plusieurs projets de loi.
Et, comme le ministre nous l'a demandé, j'ai interpellé des citoyens de
Soulanges sur le projet de loi n° 33. Je leur ai demandé s'ils croyaient
que ce serait bien qu'on revoie l'ensemble des conditions des députés. Je leur
ai expliqué la nuance, comme l'expliquait le député de Berthier, un item ou
bien l'ensemble du travail des députés puis leurs conditions, et ils sont d'avis que non seulement ça devrait être dans
l'ensemble, mais ils ne comprennent pas que ce n'est pas fait encore.
Alors, ils souhaitent que nous puissions mettre un comité indépendant qui
regarde ça mais de façon élargie, sur l'ensemble des conditions de travail. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que ce n'est
pas unanime non plus qu'on veut un comitéindépendant puis en plus qui voit l'ensemble du travail et des
conditions de travail des députés. Les citoyens de Soulanges à qui j'ai
parlé, ils disent : On ne comprend pas que vous ne voyiez pas ça tous
comme ça.
Mes parents,
moi, me disaient, M. le Président, quand j'étais plus jeune — parce que mon père n'est plus avec
nous, mais j'entends encore mon père me le
dire : Ma fille, tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait.
Tant qu'à faire quelque chose,
fais-le comme du monde ou bien ne fais rien. Alors, moi, je considère que, tant
qu'à toucher une partie du travail,
aussi bien tout le faire mais le faire bien, prendre le temps de le faire mais
le faire bien une fois pour toutes. Je pense qu'il faut procéder à
l'examen global et complet.
J'ai le goût
de dire aussi au député de Matane que prendre le temps de faire les choses et
de bien les faire, c'est mieux que
les faire à moitié. Puis je suis convaincue qu'il va être d'accord avec moi. Je
suis certaine que, s'il réexamine la position,
là… Au lieu de me parler de toutes les réalisations qu'ils ont faites depuis un
an, là, les supposées réalisations, qu'il prenne le temps d'examiner la
chose comme il faut, là, puis je suis assez convaincue qu'il va me donner
raison. Le comité impartial pourrait très bien considérer nos conditions,
incluant les indemnités, les allocations de transition, les régimes de retraite
et les assurances, et tout, et tout, et tout.
M. le Président, les députés, dans l'exercice de
leurs fonctions, doivent faire preuve de rigueur, de sens de l'éthique, de
professionnalisme, et j'ai le goût, ce soir, d'ajouter la valeur de respect,
parce que parfois je sens que ce n'est pas toujours là.
Pour la rigueur dont nous devons faire
preuve, il faut revoir l'ensemble de nos conditions de travail, donc, et
les régimes de retraite, et non légiférer à la pièce et de façon partisane pour
plaire à un électorat que peut-être certaines personnes voudraient séduire à
court terme.
Pour
l'éthique, M. le Président, dont nous devons aussi faire preuve, il faut
laisser le comité indépendant et les élus, dont nous sommes, être exclus de la détermination de leurs conditions de
travail, pour contrer le cynisme de la population.
Pour
le professionnalisme — ça fait trois belles qualités que je vous donne, là, hein? — qu'exige notre fonction, prenons donc le temps de recevoir ce rapport du
Bureau de l'Assemblée nationale, qui traite de ce sujet sans
partisanerie, afin de préserver la confiance de la population.
M. le Président, le
projet de loi n° 33 ne va pas dans le sens du travail bien fait. Après
avoir fait ce que nous recommandait le
député de Marie-Victorin dans son allocution, soit de consulter les citoyens de
nos comtés — bien,
je l'ai fait — et après avoir bien expliqué le projet de
loi, comme je vous le disais un peu plus tôt, les Soulangeois sont
d'avis qu'on devrait laisser le comité travailler et revoir l'ensemble des
conditions.
M.
le Président, je vous ai parlé de professionnalisme, je vous ai parlé
d'éthique, je vous ai parlé de rigueur. Je pense que ces trois prémisses-là sont suffisantes pour faire en sorte
que nous laissions le travail du comité indépendant se poursuivre et que
nous attendions les recommandations de ce comité.
Avant
de terminer, M. le Président, toutes les remontrances et les accusations par
association qu'a faites le ministre, et ses collègues, ne m'intimident
en rien. Nous avons le droit de parlementer, de discuter, de trouver des
solutions à ce projet de loi incomplet. Il
sait très bien que les indemnités de départ font partie de l'ensemble des
conditions de travail et que le
Bureau de l'Assemblée nationale a nommé ce comité indépendant, impartial, sans
député, pour traiter la question avec
diligence. Si l'on veut que le comité fasse son travail adéquatement, il faut
leur permettre de le faire.
Motion de report
Alors, en ce sens, M. le Président, je désire
déposer une motion de report qui se lit comme suit, conformément aux
dispositions de l'article 240 de notre règlement :
«Que la motion en discussion soit modifiée en
retranchant le mot "maintenant" et en ajoutant, à la fin, "dans
trois mois".»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, Mme la députée de
Soulanges. Vous déposez une motion de report. Je vais suspendre les travaux de
l'Assemblée quelques instants afin de vérifier de sa recevabilité et je vous
reviens dans quelques instants.
Donc, je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à
21 h 17)
(Reprise à 21 h 21)
Le
Vice-Président (M. Ouimet)
: Alors, chers collèges, après vérification, la motion de report déposée
par Mme la députée de Soulanges est recevable, et, en vertu de l'article
240 du règlement, une motion de report fait l'objet d'un débat restreint de deux
heures.
À la suite d'une réunion tenue avec les leaders,
je vous informe que la répartition du temps
de parole pour cedébat restreint s'effectuera comme suit : 51 min 15 s sont allouées au groupe
parlementaire formant le gouvernement, 45 min 30 s
sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle et
17 minutes sont allouées au deuxième groupe d'opposition. Six minutes sont allouées aux députés indépendants.
Dans ce cadre, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par
l'un des groupes parlementaires sera redistribué aux groupes parlementaires en
proportion de leur représentation à l'Assemblée. Enfin, mis à part les
consignes mentionnées précédemment, les interventions ne seront soumises à
aucune limite de temps.
Alors, je suis
prêt à reconnaître un premier intervenant sur cette motion de report et je cède
la parole à M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M. Villeneuve :
Rebonsoir, M. le Président. M. le Président, bien, écoutez, moi, je vois la
demande de report comme étant finalement une occasion de continuer à tenter de
convaincre le Parti libéral, les députés du Parti libéral, justement,
d'adopter le projet de loi
n° 33. Alors, je précise, tantôt j'ai commis l'erreur de l'appeler
n° 36, c'est le n° 33. M.
le Président, je le vois comme une opportunité, mais, bien évidemment, vous
comprendrez que nous sommes contre. Il n'est aucunement question ici
d'accorder un report de quelque nature que ce soit à ce projet de loi qui est
appelé et demandé par la population du Québec, M. le Président, j'en suis
totalement convaincu.
Alors,
je vais, M. le Président, d'abord profiter de l'occasion pour en dire un peu
plus sur le projet de loi n° 33, notamment. Je pense que c'est
important. Vous savez, parfois, on travaille sur des projets de loi qui ont
100, 200, 300, 500 articles et, évidemment,
on se retrouve dans des situations où le projet de loi peut prendre des mois
avant d'arriver finalement aux étapes
finales d'adoption. Ça peut se comprendre. Dans le projet de loi qui nous
concerne, M. le Président, qui nous occupe présentement, le projet de
loi n° 33, on parle d'un projet de loi qui a quatre articles, quatre
articles fort simples.
Et, M. le Président, encore une fois, pour les gens qui nous écoutent, je pense
que ça vaut la peine de le répéter pour que les gens qui se joignent à
nous présentement puissent comprendre les enjeux sur lesquels nous débattons
ici présentement.
C'est
un projet de loi qui mettrait fin à une allocation de transition d'un député
élu à l'Assemblée nationale qui quitterait,
en cours de mandat, pour toute autre raison, évidemment, pour toute autre
raison qu'une cause majeure, que ce soit,
exemple, de la maladie. Et, bien évidemment, cette non-allocation de
transition, ce ne serait pas fait, là, à la légère. Il y aurait quand
même le Commissaire à l'éthique qui serait consulté. Alors, le député pourrait
très bien faire une démarche auprès de ses
collègues, auprès du Bureau de l'Assemblée nationale. Évidemment, le Bureau de
l'Assemblée nationale fera une requête
auprès du Commissaire à l'éthique pour obtenir de sa part, finalement, un avis,
et le député devra justifier le pourquoi qu'il quitte.
Vous savez, mon collègue, tantôt,
le ministre du Tourisme disait les choses suivantes : on a un contrat social
lorsque nous sommes élus par la
population — c'est
important, il faut le retenir, ça — on a un contrat social qui nous lie
avec nos électeurs. On ne peut pas, sur un coup de tête, décider, en cours de
mandat, de quitter pour quelque raison futile
que ce soit. Et n'oubliez jamais une chose, M. le Président, une élection…
parce qu'à ce moment-là, évidemment, ça
risque d'enclencher, parce que la loi dit qu'un député qui quitte, un siège qui
se libère à l'Assemblée nationale, dans les six mois, le gouvernement doit appelerune élection partielle, et
une élection partielle, M. le Président, c'est 500 000 $. Je vous le donne à quelques dollars près, là, je
pense que ça roule pas mal autour de cela. Alors, si, pour une raison
futile ou quelconque, un député quitte après
avoir été élu, d'abord, il engendre un vide dans son comté, il n'y a plus
personne qui le représente dans son
comté, donc les gens qui ont élu un député pour les représenter à l'Assemblée
nationale et défendre, finalement,
défendre, j'allais dire, entre guillemets, leurs intérêts, ou à tous le moins
leurs idéaux, ou des projets qu'ils ont à coeur et qui aimeraient être portés par ce député-là, eh bien, ils se
retrouvent avec plus de député, donc ils ne sont plus représentés. Donc, dans un premier temps, il y a
un vide. Je pense que c'est plus important encore, si je peux dire, M.
le Président, que le côté monétaire. Mais enfin... C'est un vide important, le
député n'est plus là, un.
Deux, il y a
une élection partielle qui devra être enclenchée dans les six mois suivant
la vacance du siège du député à l'Assemblée nationale. Donc, dans les
six mois, il y aura élection partielle, et on sait qu'une élection
partielle, c'est 500 000 $. Et en
plus le député, avec le régime que nous avons présentement et que, nous, on
veut changer ici, au Parti québécois,
avec le régime qu'on a présentement, bien, il pourrait se retrouver avec un
montant de plus ou moins 100 000 $, tout dépendamment du nombre de mois qu'il siège à l'Assemblée nationale,
mais ça peut, dans certains cas, si c'est un député qui est ministre,
être une somme fort importante, et tout cela à la charge des contribuables
québécois qui, évidemment, n'ont pas de service, parce que le député n'est plus
là.
Alors, il y a un contrat moral, il y a un contrat
social, il est là et il doit être respecté, à moins vraiment que le député
donne des raisons majeures qui seront analysées de façon très objective par le
Commissaire à l'éthique et par ses pairs, évidemment, par le Bureau de
l'Assemblée nationale.
Donc, M. le
Président, vous comprendrez que l'opposition officielle, le Parti libéral nous
demande, à ce stade-ci, ou dépose
finalement, à ce stade-ci, une motion de report, bien, c'est pour gagner du
temps, M. le Président. Mais nous ne leur ferons pas ce cadeau-là et
nous ne ferons surtout pas, j'allais dire, ce pied de nez là aux Québécois, M.
le Président, parce que les Québécois, ils veulent qu'on bouge sur cette
question, tout comme ils nous ont demandé de bouger sur le projet de loi n° 1 sur l'intégrité, tout comme ils nous ont
demandé de bouger sur le projet de loi n° 10, où, on le sait, M. le
Président, les gens de Mascouche ont fait
des pieds et des mains pendant des années auprès du ministre, à l'époque,
du gouvernement Charest, auprès du ministre des Affaires municipales, le député
de de Frontenac, qui nous répétait, à toutes
les périodes de questions, M. le Président, pendant des mois, pour ne pas dire
des années, qu'il ne pouvait rien faire pour la situation que les gens vivaient à Mascouche. M. le Président, on
a été élus le 4 septembre, et ça n'a pas été trop long qu'on a réglé le cas, hein? Et ce n'est pas
nous qui allons décider si un élu municipal, M. le Président, n'est pas
apte, de par les allégations qui sont
portées sur lui, n'est pas apte à continuer à s'occuper de ses fonctions d'élu,
mais c'est un juge de la Cour supérieure, M. le Président.
Alors, on a
mis en place très rapidement une mécanique qui, de façon toujours en plein
respect, en tout respect de notre
appareil juridique, judiciaire, permet justement que les… Puis ils sont très
peu nombreux, M. le Président, je tiens à le répéter, ça, c'est très important, on ne le dit pas assez souvent,
là. Mais j'ai été maire, vous le savez, M. le Président. Vous n'avez pas
été élu au niveau municipal, M. le Président? Non. Vous n'avez pas eu cette
chance, parce que c'est une chance, hein,
tout comme ici, à l'Assemblée nationale, c'est un privilège extraordinaire.
J'ai eu cette chance, j'ai eu ce privilège d'être élu et d'occuper les
fonctions de maire pendant neuf ans, et ce fut des moments de bonheur, M.
le Président, tout à fait extraordinaires où, avec la population, on a pu
travailler ensemble, finalement, à se donner une meilleure, une plus grande
qualité de vie, pour ne pas la nommer, à Lanoraie, M. le Président, et j'avais
une équipe extraordinaire. Bien, je dis une
équipe… les membres du conseil municipal étaient des gens extraordinaires, et
je pense qu'on a fait de belles choses.
Mais il n'en
demeure pas moins qu'il arrive des situations où il faut intervenir. De 2003 à
2012, M. le Président, on a vu un
gouvernement qui a laissé aller complètement les choses. M. le Président, vous
savez, tantôt, je donnais l'exemple, lors de mon intervention
précédente, du premier ministre qui avait une rallonge de 75 000 $
sur son salaire de premier ministre. M. le Président, quand vous faites cela,
quand vous montrez des…
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Berthier, je suis
vraiment désolé de vous interrompre, mais vous voyez l'heure tout comme
moi. Avez-vous terminé votre intervention? Vous avez l'intention de poursuivre?
Une voix : …
Ajournement
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Donc, à la reprise des débats, vous allez poursuivre votre intervention. Et,
compte tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mercredi
18 septembre 2013, à 9 h 45. Merci, bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 21 h 30)