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(Quatorze heures huit minutes)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Un moment de recueillement!
Veuillez vous asseoir! Nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
Je demanderais la collaboration de tous en attendant l'arrivée de
M. le lieutenant-gouverneur.
(Suspension de la séance à 14 h 9)
(Reprise à 14 h 10)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons maintenant recevoir Son Excellence le lieutenant-gouverneur.
Une voix: Son Excellence, le lieutenant-gouverneur.
Le Président: Veuillez vous asseoir.
Allocution d'ouverture Le
Lieutenant-gouverneur
Le Lieutenant-gouverneur: Mesdames et messieurs de
l'Assemblée nationale, en inaugurant les travaux de cette
deuxième session de la 33e Législature, je me dois tout d'abord
de rappeler à votre mémoire le souvenir d'un illustre
Québécois, prématurément disparu, M. René
Lévesque. Élu à l'Assemblée nationale avec
l'équipe du premier ministre Jean Lesage et, par la suite, fondateur du
Parti québécois, M. René Lévesque a
été pendant plus de 25 années, dont 9 à titre de
premier ministre du Québec, l'un des artisans de la naissance et de
l'affirmation du Québec moderne. Le Québec tout entier lui a
rendu un hommage ému et reconnaissant pour son respect des institutions
et son attachement aux valeurs démocratiques de notre
société et pour cette idée haute, noble et
généreuse qu'il a toujours eue à l'égard du
Québec et du peuple québécois.
L'ouverture des travaux de la présente session coïncide avec
la Journée internationale de la femme. Vous commencerez d'ailleurs la
session par un débat sur la condition féminine, témoignant
ainsi de l'intérêt soutenu de la société
québécoise pour les droits de la femme et sa volonté de la
voir occuper de façon équitable la place qui lui revient.
The opening of this Session coincides with the International Women's
Day. The fact that you are opening this Session with a debate on the status of
women testifies to the continuing concern of all levels of society in
Québec for the promotion of women's rights and for women's atteinment of
their rightful place.
Mesdames et messieurs, je voudrais m'asso- cier aux voeux qui ont
été déjà adressés au nouveau chef de
l'Opposition officielle, le député de Joliette, M. Guy Chevrette,
dont votre Assemblée connaît l'expérience et le
dévouement et aussi dire, une nouvelle fois, toute l'amitié et la
gratitude du peuple québécois à M. Pierre-Marc Johnson
pour toutes les années qu'il a consacrées au service du
Québec.
Mesdames et messieurs de l'Assemblée nationale, le Québec
peut avoir l'ambition d'être, au sein du Canada, une
société distincte, fière de son identité culturelle
et linguistique particulière, mais encore, il peut avoir cette
distinction additionnelle d'être le coin du pays où le
développement économique et le progrès social et humain
comptent parmi les plus élevés au monde.
Mesdames et messieurs de l'Assemblée nationale, je vous informe
aujourd'hui des orientations législatives et parlementaires que le
gouvernement soumettra à votre intention au cours de la session.
À l'échelle internationale, le Québec existe, c'est une
société maintenant largement ouverte sur le monde. Des hommes et
des femmes d'ici, beaucoup de jeunes, oeuvrent de plus en plus à
l'étranger. Nos entreprises sont à l'affût de nouveaux
marchés et de nouvelles technologies; nos artistes, nos créateurs
et nos chercheurs témoignent à l'échelle du monde de la
vitalité de la société québécoise. Aussi, le
gouvernement croit le moment venu de beaucoup mieux planifier, organiser et
diriger l'action extérieure du Québec autant dans sa dimension
proprement politique que dans celle des échanges d'ordre
économique, social et culturel.
Le développement des programmes de coopération, le
renforcement de l'aide aux entreprises cherchant à conquérir de
nouveaux marchés, ainsi que la recherche d'investissements à
l'étranger et la consolidation et l'élargissement de nos
rapports, en particulier avec la France et le monde francophone, tels seront
les principaux objectifs du nouveau ministère des Affaires
internationales.
Le présent Secrétariat aux affaires canadiennes continuera
d'être attaché au ministère du Conseil exécutif. Le
gouvernement va cependant vous inviter à donner à ce
secrétariat des responsabilités plus précises relatives au
suivi de l'impact de certaines politiques fédérales sur le
Québec, à la défense et à la promotion des
intérêts fondamentaux du Québec et au renforcement du
rôle du Québec en tant que partenaire économique majeur de
la Fédération canadienne.
Fort des résultats concrets déjà obtenus au niveau
du taux de croissance de l'économie, des investissements et de la
création d'emplois, le gouvernement demandera à
l'Assemblée nationale d'approuver les grandes lignes de force de sa
politique économique, soit une collaboration positive et
créatrice avec le gouvernement canadien, la reconnaissance du rôle
capital de l'entreprise privée et des petites et moyennes entreprises et
le maintien d'un climat sain aux
relations du travail.
Le gouvernement demandera à l'Assemblée nationale de
poursuivre ses efforts au titre de la rigueur administrative et
financière de l'État, sur la base des principes suivants: le
maintien d'un taux de croissance des dépenses budgétaires
inférieur à l'augmentation en valeur de l'économie, la
réduction du déficit jusqu'au niveau des dépenses en
capital en vue d'éliminer le financement par emprunt des dépenses
courantes et le raffermissement de la marge de manoeuvre financière de
l'État pour satisfaire aux nouveaux besoins et permettre à
l'État de faire face aux aléas de la conjoncture.
Également, le gouvernement indique à cette
Assemblée que vous aurez à compléter la réforme
fiscale. Vous aurez également à participer à l'effort de
transparence, de simplification et d'humanisation des pratiques et
procédures du ministère du Revenu.
Le gouvernement déposera devant l'Assemblée nationale une
nouvelle politique énergétique pour le Québec. Les
objectifs de cette politique seront ceux du renforcement de la
sécurité de nos approvisionnements, de la stimulation de la
concurrence entre différentes formes d'énergie et de la
maximisation de la rentabilité économique du potentiel
énergétique et ceci en termes de revenu, de création
d'emplois et de développement régional. Cette politique
précisera également la façon dont le Québec entend
maintenir un juste équilibre entre le développement
énergétique et la protection de l'environnement et le respect des
droits autochtones.
Le gouvernement saisira l'Assemblée nationale d'un plan d'action
majeur en faveur des régions qui comportera plusieurs volets visant
à favoriser l'entrepreneurship local et régional, entre autres
dans le domaine technologique; ce plan d'action constituera également la
première véritable politique de modulation des programmes
gouvernementaux en conformité avec les caractéristiques propres
à chacune des régions. Le gouvernement va étendre par
ailleurs à l'échelle de tout le territoire
québécois la pratique de la conclusion avec les régions
d'une entente-cadre de développement pour mieux sceller l'association du
gouvernement et des intervenants des régions. Cette nouvelle politique
de développement régional va également comporter des
éléments spécifiques pour Montréal et
Québec.
Dans le domaine du transport, l'Assemblée nationale sera
appelée à étudier la question cruciale de la
révision du plan de transport de la région métropolitaine
de Montréal. Vous aurez également à adopter des projets de
loi concernant la publicité le long des routes et le régime
d'indemnisation de l'assurance automobile. La question du camionnage en vrac
retiendra également votre attention. (14 h 20)
Avec les producteurs agricoles, le gouvernement suivra évidemment
de très près le dossier de la libéralisation des
échanges. Le gouverne- ment proposera par ailleurs à cette
Assemblée une nouvelle politique de conservation des sols ainsi qu'un
ambitieux programme de gestion des résidus agricoles nécessaires
à l'assainissement des eaux en milieu rural. De nouvelles mesures seront
présentées à cette Assemblée pour protéger
le droit de produire des agriculteurs ainsi que pour garantir le paiement des
sommes dues par les acheteurs. Après consultation avec les milieux
concernés, le gouvernement vous proposera d'améliorer les
mécanismes actuels des plans conjoints. Également, vous serez
invités à confier de nouveaux mandats à la
Société québécoise d'initiatives agro-alimentaires.
Enfin, le gouvernement s'assurera d'une première participation
québécoise au régime tripartite de stabilisation du
gouvernement fédéral.
Des amendements à la Loi sur les forêts et des moyens en
vue d'améliorer la voirie forestière vous seront également
soumis.
Le gouvernement invitera l'Assemblée nationale à
poursuivre son travail dans le domaine des institutions financières, en
particulier en ce qui concerne le décloisonnement de l'activité
des intermédiaires et l'encadrement des holdings. D'importants
amendements à la Loi sur les valeurs mobilières et à la
Loi sur les assurances vous seront également proposés. Enfin,
l'Assemblée nationale sera appelée à adopter une loi-cadre
concernant les caisses d'épargne et de crédit.
Un plan d'action d'envergure dans le domaine du développement
technologique vous sera soumis et sera suivi de la tenue d'un sommet de la
science et de la technologie. Ce plan d'action consacrera le rôle
dominant du secteur privé et il sera l'occasion d'un
élargissement considérable des programmmes d'aide et de soutien
au développement technologique.
An important plan of action in the field of science and technology will
be submitted to you, and will be followed by a summit on science and
technology. The plan of action will sanction the pre-eminent role of the
private sector and it will be the opportunity for a considerable broadening of
aid and support programs for technical development.
La reconnaissance de la valeur des administrations régionales et
municipales, le financement des services municipaux et le fardeau fiscal des
contribuables sont des questions importantes. Au terme des discussions
présentement en cours, l'Assemblée nationale sera appelée
à étudier les mesures correctives qui s'imposent. Des projets de
loi vous seront également soumis relativement à la
rémunération des élus municipaux et à la poursuite
de la refonte des lois municipales.
Dans la foulée des initiatives déjà prises, le
gouvernement vous soumettra les grandes orientations d'une politique
d'habitation déterminant la place des intervenants privés et du
gouvernement marquant une préoccupation prioritaire pour la famille et
les plus démunis.
Tout le Québec est maintenant engagé
résolument à préserver et à
développer la qualité de son environnement. L'Assemblée
nationale va, à cet égard, être associée à
d'importantes mesures, surtout d'ordre réglementaire, financier et
technique, en particulier dans le domaine des pluies acides et dans celui de la
gestion des déchets, des sols contaminés, des réserves
écologiques, des espèces menacées et de l'assainissement
des eaux.
La pollution agricole déjà évoquée et la
pollution industrielle feront l'objet de deux vastes programmes que le
gouvernement compte soumettre à votre attention.
Une nouvelle politique des activités de plein air vous sera
soumise et vous serez appelés à réviser les pouvoirs de la
Régie de la sécurité dans les sports. Au cours de la
session aura lieu le Sommet sur l'utilisation de la faune et un projet de loi
vous sera proposé relativement à la protection des habitats
fauniques et de certaines espèces fauniques.
Alors qu'entrera en vigueur la Loi sur les mines, le gouvernement vous
demandera d'étudier des mesures qui permettront la relance de la
prospection et de l'exploration minière et l'amélioration de la
productivité de l'industrie minérale, en particulier en
matière de recherche.
Dans le domaine du tourisme, le gouvernement vous proposera de prendre
de nouvelles dispositions relatives à la mise en valeur du potentiel
touristique des régions et des efforts additionnels seront
consacrés au marketing.
L'accessibilité et la démocratisation de
l'éducation demeurent des choses toujours aussi importantes.
L'Assemblée nationale sera toutefois appelée à
privilégier la formation des jeunes et les services offerts à
tous les niveaux.
Vous aurez à revoir les formules de financement du niveau
postsecondaire, à maintenir une place significative aux
établissements privés et à favoriser l'accès des
adultes au savoir.
Cette Assemblée aura à adopter deux importants projets de
loi, l'un sur l'instruction publique, l'autre sur les élections
scolaires. Des mesures vous seront proposées en vue d'améliorer
l'enseignement de la langue seconde, des mathématiques et des sciences,
de doter les analphabètes et les clientèles
défavorisées d'une formation de base, d'améliorer les
équipements pédagogiques et d'aider les élèves en
difficulté d'adaptation.
Vous aurez également à vous pencher sur la réforme
de l'aide financière aux étudiants et sur l'amélioration
du taux de fréquentation collégiale et universitaire.
Le gouvernement soumettra à l'Assemblée nationale un
important plan de développement en matière de culture
scientifique. Par ailleurs, les fonds de formation de chercheurs et l'aide
à la recherche seront accrus. En plus de poursuivre sa politique de
formation professionnelle des jeunes, le gouvernement vous proposera, enfin,
une nouvelle politique d'adaptation de la main-d'oeuvre pour permettre aux
travailleurs de faire face aux changements actuels; cette politique comportera,
entre autres, des volets spécifiques pour l'est de Montréal, les
travailleurs âgés et le contexte du libre-échange.
Dans le domaine social, le gouvernement invite l'Assemblée
nationale, en particulier, à articuler son action autour des trois axes
prioritaires: le soutien à la famille, le renforcement de la protection
sociale et l'amélioration des services de santé et des services
sociaux.
Des mesures spécifiques significatives de l'intérêt
du gouvernement pour la famille vous seront alors proposées.
La réforme de l'aide sociale axée sur laréinsertion au marché du travail des personnes aptes au
travail et sur l'élimination de la discrimination en raison de
l'âge des bénéficiaires se concrétisera par la
présentation d'un projet de loi élaboré à la
lumière des travaux de la commission parlementaire des affaires
sociales.
Le gouvernement soumettra en outre à votre attention une
révision du rôle de l'Office des personnes handicapées et
un programme de développement des services à domicile, de
manière à mieux aider les personnes handicapées.
Les personnes âgées désireuses de demeurer autonomes
et de continuer de vivre dans leur milieu verront leur aide accrue, et le
gouvernement vous proposera également de mettre de nouvelles ressources
de manière à renforcer notre présent réseau de
centres d'accueil et d'hébergement.
À la suite de la publication du rapport Harnois et des travaux de
la commission parlementaire, l'Assemblée nationale sera appelée
à doter le Québec d'une politique humaine et
généreuse en matière de santé mentale, axée
sur la désinstitutionnalisation, la réinsertion sociale et le
développement des mesures de soutien et de support.
Le domaine de la condition féminine demeure toujours aussi
prioritaire. Dans la réalisation des éléments du plan
d'action à cet égard, le gouvernement vous demandera
d'étudier un avant-projet de loi pour assurer une meilleure
équité économique entre les conjoints. Un important
programme de services de garde vous sera aussi soumis.
Un projet de loi vous sera également présenté pour
faciliter la perception des pensions alimentaires. Le gouvernement continuera
de développer les mesures déjà prises au titre de
l'accès à l'égalité et de la conciliation des
responsabilités professionnelles et familiales. Vous serez
également appelés à adopter des éléments
prioritaires d'une politique de sécurité du revenu, en
particulier pour les femmes les plus démunies, les femmes au foyer et
les femmes à la retraite.
Vous aurez enfin à étudier de nouvelles mesures contre la
violence conjuguale.
De nouveaux moyens seront mis à la disposition de la Protection
de la jeunesse, dont la loi sera d'ailleurs modifiée relativement au
problème de preuve applicable en matière
d'abus sexuels sur les enfants. Un projet de loi vous sera également
soumis pour mieux connaître les droits des victimes d'actes
criminels.
La portée de la Loi sur la protection du
consommateur sera étendue au domaine immobilier, en conformité
avec les dispositions de la Loi sur le bâtiment.
La Loi sur la curatelle publique sera modifiée pour
améliorer la situation des personnes concernées.
Au cours des deux dernières années, des
sommes additionnelles très considérables ont été
investies dans le secteur hospitalier et, d'une façon spécifique,
en ce qui concerne la mise en oeuvre d'un programme triennal de redressement de
la situation des services d'urgence.
Par ailleurs, le rapport de la commission Rochon a
été rendu public et, au terme d'un processus nécessaire de
consultation et d'évaluation de ce rapport, l'Assemblée nationale
aura à donner suite a plusieurs importantes recommandations de cette
commission en vue de consolider et de développer les services de
santé et les services sociaux.
In another field, the Rochon Commission report has been
made public. Once the report has been thoroughly examined and assessed, the
National Assembly will be asked to give effect to several important
recommendations the Commission has made with a view to the consolidation and
development of health and social services. (14 h 30)
Vous aurez également à suivre de près
la réforme des services ambulanciers et des mesures vous seront
proposées pour combler la pénurie de la main-d'oeuvre
infirmière.
Une société se distingue par le dynamisme et
l'originalité de sa culture. Des mesures vous seront soumises pour mieux
soutenir les grands secteurs de l'activité culturelle, dont les
bibliothèques publiques, le marché de l'art, les
équipements culturels et les arts d'interprétation.
Vous serez également appelés à
réviser la Loi sur les biens culturels en vue de mettre en oeuvre une
nouvelle politique en matière de protection du patrimoine. Des mesures
vous seront soumises pour mieux soutenir, en collaboration avec le secteur
privé, l'industrie cinématographique. Des projets de loi vous
seront présentés pour intégrer l'Institut
québécois de recherche sur la culture au réseau
universitaire et pour établir un statut juridique distinct pour la
Bibliothèque nationale.
Vous serez appelés à étendre la
définition du statut de l'artiste aux secteurs des arts visuels, des
métiers d'art et des écrivains et à considérer le
régime fiscal des artistes.
Le gouvernement demandera à l'Assemblée
nationale de créer la Régie des télécommunications
afin de consolider la juridiction québécoise en la
matière, et la Régie des services publics sera ainsi
remplacée. L'Assemblée nationale procédera
également à la révision de la loi sur l'accès
à l'information et la Loi sur le ministère des
Communications.
Le gouvernement proposera à cette Assemblée
d'étudier les éléments d'un vigoureux plan de redressement
et de consolidation du français langue maternelle dans les écoles
primaires et secondaires.
Le gouvernement, par aBleurs, demandera à
l'Assemblée nationale d'étudier, après consultation, de
nouvelles dispositions relatives au renforcement de l'usage du français
en mlieu de travail et il y aura aussi, à la suite du jugement de la
Cour suprême, la question de l'affichage public de la publicité
commerciale.
Le gouvernement va soumettre à l'attention de cette
Assemblée un important énoncé de politique en
matière d'immigration qui prendra en compte, entre autres,
l'impératif absolu de l'intégration des immigrants à la
majorité francophone et l'amélioration des relations
interculturelles.
Le gouvernement informe l'Assemblée qu'l poursuit
présentement l'étude de la façon dont l'État
devrait se structurer pour garantir le maximum d'efficacité à son
action relativement au problème démographique, entre autres, dans
ses dimensions natalité, immigration et famille.
L'Assemblée nationale aura à adopter des
amendements à la Loi électorale de nature à faciliter le
droit de vote.
Tout en poursuivant les efforts d'une meilleure gestion des
approvisionnements et services, le gouvernement vous invitera à vous
pencher sur une nouvelle politique de régionalisation des processus
d'adjudication des contrats gouvernementaux.
Des projets de loi seront présentés à
votre Assemblée pour unifier les cours de justice, pour rationaliser les
tribunaux administratifs et pour réformer le régime des cours
municipales et le système des huissiers. Vous aurez enfin à
poursuivre la réforme du Code civil.
En terminant l'énoncé des orientations
législatives et parlementaires du gouvernement, je vous souhaite,
messieurs et mesdames de l'Assemblée nationale, bon travail! J'ose
espérer que tous, libéraux, péquistes, indépendant,
vous travaillerez dans la plus grande harmonie possible pour le
mieux-être de tous les Québécois et
Québécoises.
Le Président: Nous allons suspendre les
travaux quelques instants, afin de permettre au sergent d'armes de
réintégrer l'Assemblée.
(Suspension de la séance à 14 h 35)
(Reprise à 14 h 39)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Que
tous et chacun regagnent leur siège!
Tel que le prévoit le règlement de
l'Assemblée nationale, je vais maintenant céder la parole
à M. le premier ministre du Québec pour son discours
d'ouverture de la deuxième session de la trente-troisième
Législature. M. le premier ministre.
Discours d'ouverture M. Robert Bourassa
M. Bourassa: M. le Président, on comprendra que je
veuille, en tout premier lieu, souligner cette Journée internationale de
la femme et réitérer à quel point cette Assemblée
constitue un lieu privilégié pour ce faire, puisqu'elle compte
présentement le plus grand nombre de femmes parlementaires de son
histoire.
Je suis particulièrement heureux, M. le Président, que les
députés des deux côtés de cette Chambre aient
accepté de tenir aujourd'hui un débat sur une importante question
d'avenir. En effet, ce long, patient et ardu combat des femmes est au coeur de
l'évolution de notre société puisque
l'égalité qu'elles revendiquent à juste titre en est la
pierre d'assise.
Je tiens également à faire remarquer que notre
gouvernement a, depuis le début de son mandat, nommé plusieurs
femmes au sein de postes décisionnels des secteurs public et parapu-bfic
et qu'il entend continuer dans cette voie tout comme il entend respecter les
engagements qu'il a pris pour faire de l'égalité des femmes et
des hommes une réalité durable.
Je sais, M. le Président, qu'il reste encore beaucoup à
faire et que les interventions gouvernementales ne pourront à elles
seules tout régler, mais nous avons la ferme intention de poursuivre
avec détermination la réalisation de cet objectif
d'égalité.
À la suite de l'énoncé par le lieutenant-gouverneur
des intentions législatives, je voudrais, cet après-midi, traiter
particulièrement de quelques priorités liées à
l'avenir du Québec, notamment pour ce qui a trait à sa
stabilité politique, à son progrès économique, en
regard notamment du traité de libre-échange, à la question
de l'énergie, où j'aurai une annonce très importante
à faire, et à son développement socioculturel.
Bref, où allons-nous? Où allons-nous comme
société, à la lumière des défis qui
confrontent nos sociétés contemporaines?
En traitant de stabilité politique pour le Québec, comme
pour le Canada, on ne peut que souligner l'importance de ratifier l'accord du
lac Meech. Lors du référendum de 1980, le Québec a
signifié au reste du Canada ce qu'il attendait de ses partenaires,
c'est-à-dire participer à un Canada renouvelé. Depuis des
décennies, on entendait partout au Canada anglais: What does
Québec want? Eh bien, nous, une fois au pouvoir, en respectant notre
programme pour lequel nous avions été élus,
Maîtriser l'avenir, nous avons fait des propositions constitutionnelles
qui représentaient les demandes du Québec. On doit constater que
ces propositions, comme on le sait, ont été acceptées par
tous les partenaires de la Confédération.
On dort aussi noter, en premier lieu, que neuf mois se sont
écoulés depuis cet accord constitutionnel sans qu'aucune erreur
n'ait été relevée. On sait que, de tous ceux qui ont
témoigné à différentes commissions parlementaires,
que ce soit à Ottawa ou dans d'autres provinces, plusieurs ont
signalé jusqu'à quel point cette entente était une grande
réussite pour l'unité canadienne. Elle n'est pas parfaite,
évidemment, mais après 25 années d'affrontements, de
négociations et de discussions, elle représente un progrès
indéniable pour la stabilité politique de notre pays. L'accord
comporte, de plus, un gain net pour l'ensemble des partenaires canadiens. Il
garantit notamment une meilleure concertation entre Ottawa et les provinces,
tout en civilisant les rapports internes au sein de la Fédération
canadienne. C'est clair qu'une réouverture de l'accord ne garantit
d'aucune façon que les acquis actuels seraient intouchés.
On sait que, jusqu'à la ratification de cet accord, toute
réforme constitutionnelle est bloquée au Canada. Il est
impensable politiquement qu'on puisse entreprendre de réformer, de
modifier la constitution du pays sans que le Québec puisse être un
partenaire. Tout ce qu'on peut souhaiter, c'est cette adoption de l'accord du
lac Meech par tous les partenaires. Et plus vite l'accord sera adopté,
plus il sera possible d'entreprendre cette deuxième ronde de
négociations. La ratification de l'accord permettra au pays de
débloquer cette impasse constitutionnelle découlant de
l'exclusion politique du Québec et de reprendre la vie normale. Le
Canada a déjà attendu cinq ans et il est clair, il est
évident que si nous ne faisons pas cette ratification, nous aurons une
nouvelle impasse avec très très peu de chance de pouvoir la
dénouer au cours des prochaines années. Le renforcement de la
fédération, c'est l'objectif qui nous unit et nous devons tous
ensemble nous assurer de l'atteindre.
En mettant en relief l'importance de la stabilité politique, nous
voulons aussi favoriser, puisque les deux sont intimement liés, le
progrès économique du Québec. On connaît le bilan:
Le taux de croissance des nouveaux emplois pour le Québec - pour donner
simplement quelques chiffres très rapidement - a été de
3,5 % en 1987, dépassant nettement celui du Canada, 2,8 %, et
également celui de l'Ontario qui était de 3,3 %. Depuis deux ans,
les objectifs du gouvernement en matière de création d'emplois
ont non seulement été atteints mais dépassés.
Nous avons présentement une situation encourageante pour
l'avenir. La création d'emplois pour 1988 a très bien
commencé, avec une création de 122 000 emplois de janvier 1987
à janvier 1988. Nous pouvons également espérer une
stabilisation du taux de l'inflation, notamment avec un taux de change plus
favorable au dollar canadien. Nous avons déjà fait des propo-
sitions pour qu'on puisse stabiliser le taux de change
à un niveau de 0,80 $ ou inférieur à 0,80 $ parce que,
déjà, cela constitue, par rapport à une quinzaine de mois,
une augmentation de 10 % et comme l'ensemble des Canadiens et des
Québécois consomment 25 % de biens qui viennent de
l'extérieur, ceci contribuera substantiellement à stabiliser le
taux de l'Inflation.
Également, la baisse internationale du prix du
pétrole favorisera une réduction de la hausse des prix. Il y a
aussi cette attitude très responsable de l'ensemble des travailleurs du
Canada et du Québec pour ce qui a trait à l'augmentation des
niveaux de salaires.
Donc, si nous voulons examiner l'avenir économique
au cours des prochaines années, on doit constater et conclure que nous
nous orientons vers une activité économique fort acceptable et
des taux d'intérêt qui seront très probablement stables et
qui pourraient même baisser.
Il y a aussi lieu de constater que l'économie
américaine maintient un dynamisme qui est encourageant pour
l'économie canadienne et l'économie québécoise,
étant donné que nous exportons, comme vous le savez, 20 % de la
production québécoise aux États-Unis.
Il y a aussi le développement de tous ces
marchés européens et asiatiques. Si le taux de change du dollar
canadien est favorable par rapport au dollar américain, s'est accru, par
ailleurs, vis-à-vis des autres continents, les autres marchés qui
existent, nous avons un avantage pour exporter et nous pourrons le
développer. Nous pourrons tenir compte également, dans nos
politiques économiques, du marché économique
européen qui devrait commencer en 1992.
Dans ce secteur de l'économie et des finances, si
nous examinons le secteur des finances publiques, nous voyons là aussi
des résultats très concrets qui nous permettent de garder les
impôts à un niveau acceptable ou même de les
réduire.
L'objectif du gouvernement, on le sait, on l'a
répété, est de réduire le poids du service de la
dette. Nous avons là aussi, comme dans le domaine des emplois, des
résultats très intéressants. Par exemple, pour
l'année 1987-1988, nous avons des excédents budgétaires de
450 000 000 $ et ceci nous permet sûrement de préparer la
prochaine année financière avec un déficit qui sera
inférieur à 2 000 000 0000 $. (14 h 50)
M. le Président, si nous mettons tellement l'accent
sur cette réduction du déficit et du service de la dette, c'est
qu'elle nous permet d'établir des réductions d'impôt
durables et, en même temps, de favoriser la croissance économique.
Si nous avons des réductions d'impôt, nous avons une plus grande
croissance économique. Nous voulons comme gouvernement - et après
deux ans, je crois qu'on peut être fiers de nos résultats - briser
ce cercle infernal d'une augmentation de la dette qui force à une
augmentation des impôts et, par la suite, à une nouvelle
augmentation de la dette. Je crois qu'on peut dire que, comme gouvernement,
nous avons maintenant réussi à briser ce cercle vicieux touchant
les dettes, les impôts et l'augmentation du service de la dette.
Il y a évidemment aussi, comme autre facteur de
croissance économique, toute cette promotion des investissements
étrangers où le gouvernement s'est révélé
très actif. Un élément vital pour l'avenir
économique du Québec a trait, comme vous le savez, au
traité de libre-échange qui est un point tournant dans l'histoire
économique du Québec et du Canada. Si l'accord du lac Meech est
fondamental pour la stabilité politique du Canada et du Québec,
le traité de libre-échange est, lui aussi, vital pour notre
avenir économique. Le but de ce traité, comme vous le savez, est
de maintenir et d'améliorer l'accès du Québec au
marché américain, marché très important pour nos
exportations.
Le Québec, on le sait, a négocié avec
beaucoup de vigilance. Plusieurs conditions et propositions ont
été faites. Conditions de l'appui du Québec: respect
intégral de ses compétences législatives, respect
intégral de ses lois, programmes et politiques dans les domaines de la
politique sociale, des communications, de la langue et de la culture, maintien
de la marge de manoeuvre nécessaire pour atteindre les objectifs de
modernisation et de développement de son économie dans toutes les
régions - on sait que nous pourrons continuer, en vertu de cette entente
du libre-échange, de développer, de pratiquer et
d'accroître nos politiques de développement régional -
obtention de périodes de transition et mise sur pied de programmes
d'assistance pour les entreprises et les travailleurs dans les secteurs les
moins concurrentiels, mise en place d'un mécanisme de règlement
des différends auquel seront associées les provinces, maintien
d'un statut spécial pour l'agriculture et les pêcheries.
L'accord comporte suffisamment de gains importants pour le
Québec et le Canada dans son ensemble pour mériter l'appui du
gouvernement du Québec. A cet égard, le gouvernement avait aussi
obtenu le respect d'exigences spécifiques au cours des
négociations, comme l'inclusion de l'article 15 des accords du GATT pour
donner une plus grande protection aux agriculteurs. Le système de
soutien aux agriculteurs, notamment les agences de gestion et de l'offre et les
plans de stabilisation, est donc maintenu.
Le Québec, bref, a donné son accord à cette entente
de libre-échange afin de rendre son économie plus moderne, plus
efficace et plus productive et, avec cet accord, le Québec peut
être plus confiant vis-à-vis de son avenir économique en
raison de plusieurs facteurs. Il peut faire confiance à cette
concurrence accrue pour lui parce qu'il a des richesses naturelles
abondâmes, parce qu'il a un développement de l'innovation
technologique particulièrement rapide
depuis quelques années. Il y a le dynamisme, reconnu partout
maintenant aux plans national et international, des gestionnaires
québécois. Il y a aussi cette qualité exceptionnelle de
notre main-d'oeuvre. D'ailleurs, le Québec a déjà
l'habitude de la concurrence internationale qui lui a permis de trouver de
nouveaux marchés. Il y a aussi le rôle de l'État
québécois qui lui permet de développer plusieurs
instruments permettant d'accorder à ceux qu'il a actuellement un soutien
stratégique, comme dans le cas de la Caisse de dépôt, de la
Société de développement industriel et de la
Société générale de financement. Des programmes
multiples seront offerts aux entreprises pour leur permettre de faire face
à la concurrence internationale.
M. le Président, je n'ai pas l'intention de répondre
très longuement aux critiques apportées au traité de
libre-échange. La principale qui a été faite, c'est que le
traité comme tel constitue une menace à l'indépendance
canadienne. On peut facilement répondre à cette critique en
disant que tous les pays industriels, les 22 ou 23 pays industriels de l'OCDE,
sauf exception - comme dans le cas du Japon pour des raisons
géographiques - font partie de zones de libre-échange ou, encore,
de marché commun. Dans ces regroupements de nations ou de pays, que ce
soit en Europe ou dans d'autres continents, on a pu avoir des programmes
sociaux tout à fait différents. Les pays comparables au Canada,
les pays industriels qui se comparent au Canada et au Québec, tous ces
pays, quelles que soient leurs modalités d'entente pour la zone de
libre-échange ou de marché commun, ont pu conserver
l'originalité de leurs programmes sociaux.
Un autre aspect a été soulevé dans le cas de cet
accord du libre-échange alors qu'on a dit que cet accord pouvait
être une substitution à l'association économique que nous
avons présentement avec le reste du Canada. Je ne crois pas qu'on puisse
comparer d'aucune manière la zone de libre-échange ou le
traité de libre-échange que nous avons actuellement avec les
États-Unis et l'association économique que nous avons avec le
reste du Canada.
Dans le cas de la zone de libre-échange, nous n'avons qu'une
première étape de l'intégration économique alors
que dans le cas de l'union économique que nous avons avec le reste du
Canada nous avons non seulement une union douanière mais un
marché commun, une union fiscale, une union monétaire. Vouloir
comparer cette association économique avec le reste du Canada et
l'association ou le traité de libre-échange avec les
États-Unis, c'est d'une certaine façon comparer deux types
d'association qui ne sont d'aucune façon comparables et qui ne peuvent
pas se substituer l'une à l'autre.
M. le Président, dans cette entente sur le libre-échange
il n'y a pas de doute qu'il y a un secteur qui est à l'avantage du
Québec, celui de l'énergie. Sur cette question de
l'énergie qui profite tellement au développement
économique du Québec, il faut admettre que le
libre-échange est particulièrement positif.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi il est avantageux pour nous
d'avoir cette entente dans le secteur de l'énergie. Nous avons d'abord,
pour les exportations d'énergie, un marché en pleine expansion
alors que dans le cas du pétrole, il y a 50 % du pétrole qui est
exporté aux États-Unis ou ailleurs; dans le cas du gaz naturel,
25 %; dans le cas de l'électricité, il n'y a que 8 % de notre
production qui est exportée. Il y a aussi le fait que l'énergie
hydroélectrique qui est la caractéristique du Québec sur
le plan de l'énergie, est une énergie propre, accessible et un
élément clé de la croissance économique.
Il y a également comme facteur favorable aux exportations
d'énergie le fait que nous avons des surplus considérables qui se
développent, plusieurs dizaines de milliers de mégawatts qui ne
sont pas utilisés encore au Québec et qui constituent,
étant donné que ces ressources sont renouvelables, une richesse
qui ne profite pas à l'ensemble des Québécois. Si nous
confrontons ces surplus énormes avec les besoins qui se
développent chez nos voisins de l'Ouest ou du Sud, nous avons là
un facteur très favorable pour nos exportations.
Il y a aussi le fait que dans le cas du développement
hydroélectrique, il y a un impact pour l'emploi qui est très
favorable. Alors que dans le cas du gaz, du pétrole, des centrales
nucléaires, les retombées se situent entre 20 %, 50 % ou 60 %,
dans le cas de l'hydroélectrique, on parle de 80 % des retombées
qui se font sur le territoire québécois.
Il y a aussi, dans le développement de ces centrales
hydroélectriques, un impact sur les finances publiques puisqu'il est
bien connu, bien admis que dans dans toutes les dépenses qui sont faites
pour ces constructions, il y a 20 % de l'ensemble des dépenses qui se
trouvent à revenir au trésor public sous forme d'impôts
directs ou indirects. (15 heures)
II y a aussi les profits qu'ils peuvent comporter pour les
sociétés d'État comme HydroQuébec. On
annonçait, comme on le sait, un contrat il y a quelques semaines avec
l'État de New York. Le président d'Hydro-Québec
mentionnait que, dans ce cas, le coût chargé au client new-yorkais
était de deux à trois fois plus élevé que le
coût qui serait imposé aux entreprises québécoises.
Il y a là un potentiel de profits considérables. Ces
développements hydroélectriques favorisent aussi le marché
international pour les entreprises québécoises. On sait
qu'à la suite des développements de la baie James, des
entreprises québécoises, des entreprises montréalaises,
ont pu trouver des marchés que ce soit en Chine, que ce soit en Afrique
ou dans le Sud-Est de l'Asie. Il y a un potentiel pour les entreprises
québécoises qui s'est développé avec la
construction de ces barrages.
M. le Président, l'idée force qui supporte tous ces
avantages: comment se fait-il que nous, nous puissions profiter tellement de
cette richesse hydroélectrique en exportant des surplus dont nous
n'avons pas besoin? Cette idée force repose tout simplement sur le
concept du devancement du développement de ressources renouvelables.
Donc, comme nous devançons, il n'est pas question de construire des
barrages pour des fins uniquement extérieures, nous ne faisons
qu'avancer la construction qui, de toute manière, serait
nécessaire pour faire face aux besoins internes et comme il s'agit de
richesses renouvelables, éternellement renouvelables, plus nous
retardons ce devancement, plus nous gaspillons une richesse collective qui
pourrait tellement aider à satisfaire des besoins du Québec.
C'est une idée, M. le Président, que je défends
avec acharnement depuis plusieurs années. Le fait de pouvoir permettre
à cette richesse du Québec de profiter à la
collectivité québécoise était pour moi une forme
concrète de patriotisme. J'ai eu l'occasion, dans plusieurs volumes,
d'expliciter les avantages de cette question. J'ai toujours souhaité le
moment où on pourrait relancer ces travaux, notamment en profitant des
marchés d'exportation. Eh bien, M. le Président, ce moment est
arrivé et c'est avec beaucoup de fierté et avec une profonde joie
que j'annonce à l'Assemblée nationale le début des travaux
de la phase 2 avec un développement très important de 7 500 000
000 $ et quelque 40 000 nouveaux emplois ou personnes-années.
On comprendra, M. le Président, que faire cette annonce, pour
moi, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, constitue l'un des
meilleurs moments de ma carrière politique. Si nous examinons quelques
secondes les raisons qui peuvent me permettre de faire cette annonce
aujourd'hui, elles sont évidemment liées aux contrats que nous
avons signés pour quelque 2500 mégawatts, depuis un an. Et comme
nous entreprenons la construction de trois centrales, c'est-à-dire LG 1,
Laforge et Brisay, pour une puissance de quelque 2500 mégawatts, on
comprend facilement, avec des exportations qui nous donnent 40 000 000 000 $,
le lien qui existe avec ces contrats ou ces ententes qui seront
ratifiés, vraisemblablement, dans deux cas, d'ici à quelques
mois, et ces nouvelles constructions. On sait que ces contrats vont rapporter
des revenus jusqu'en l'an 2029, donc au cours des 30 prochaines années.
Il y en aura d'autres qui suivront, M. le Président.
Puisque ces contrats vont produire des revenus pour les 30 prochaines
années, j'ai déjà dit que ce sont essentiellement et
surtout les jeunes d'aujourd'hui qui pourront profiter de cette augmentation de
la richesse collective. À la construction de ces trois centrales
s'ajoutera une construction de ligne de transport, en plus de l'impact dans
plusieurs régions. Par exemple, les fabricants de turbines dans les
régions du Québec pourront profiter de ces développements
hydroélectriques. On peut ajouter, à la lumière de ce qui
est déjà connu, qu'l y a d'autres négociations en cours
qui paraissent très prometteuses et nous espérons vivement
pouvoir faire des annonces similaires au cours des prochains mois ou des
prochaines années.
Il n'y a pas de doute que cette annonce que je viens de communiquer
à l'Assemblée nationale et à l'ensemble de la population
est une raison de plus pour nous donner confiance dans l'avenir
économique du Québec. Également, tout cela se fera en
pleine conformité avec les exigences gouvernementales en matière
de protection de l'environnement. C'est logique, puisque la qualité de
l'environnement, je l'ai mentionné depuis plusieurs semaines, est
devenue une grande priorité du gouvernement.
Dans cette question de l'environnement, on a aussi un impact
économique indéniable. Dans cette question, le gouvernement
privlégie une approche intégrée. Ainsi, concernant
l'assainissement des eaux, nous pourrons coordonner les trois volets: urbain,
agricole et industriel. Du côté urbain, nous investirons encore 3
500 000 000 $ d'ici à dix ans, pour un programme total de 6 000 000 000
$. Du côté agricole, nous investirons près de 400 000 000 $
d'ici à dix ans, 148 000 000 $ de la part des agriculteurs et 8000
emplois seront générés dans toutes les régions. Du
côté industriel, nous comptons bientôt adopter une nouvelle
politique d'assainissement industriel, ce qu'on appelle l'approche
intégrée eau-air-sol, une première en Amérique du
Nord, qui sera mise en place dès cette année. Ainsi, d'ici
à dix ans, nous voulons redonner à la population l'usage de nos
cours d'eau, notamment le fleuve Saint-Laurent, améliorer et garantir la
qualité de nos sources d'approvisionnement en eau potable.
Il y a aussi, dans ce secteur de l'environnement, du
développement de l'environnement, un autre secteur d'importance: la
récupération par le recyclage. Ainsi, la
récupération du papier conserve la ressource forestière.
Deux multinationales considèrent maintenant l'implantation d'une usine
de recyclage de papier où elles vont investir des sommes importantes. De
plus, le programme éducatif que nous avons lancé dans les
écoles en 1986, en coopération avec plusieurs intervenants, pour
sensibiliser les jeunes au recyclage, impliquera, l'an prochain, 75 000
étudiants au Québec.
La qualité de vie est évidemment inséparable, dans
cette question d'environnement ou de développement économique, de
développement social et des soins de la santé, comme nous l'avons
entendu il y a quelques instants. Des efforts énormes ont
été faits et se poursuivront. En regard de l'avenir du
Québec pour son progrès culturel, ceci demeure un objectif
fondamental que nous voulons pleinement assumer, que ce soit avec des
politiques d'immigration dont nous avons déjà parié, que
ce soit dans la question de la langue, de la protection de ta
langue; on connaît les trois facteurs qui vont guider
le gouvernement dans sa politique définitive, c'est-à-dire
l'avenir de la collectivité francophone, le respect des libertés
individuelles et la paix sociale. (15 h 10)
Je me permettrai, M. le Président, de noter au
passage une déclaration d'une personne très respectable de cette
Chambre, dont Son Excellence le lieutenant-gouverneur a fait l'éloge il
y a quelques instants, et qui mentionnait la loi de la Californie pour ce qui a
trait à l'affichage unHingue. Je lui demanderais ou je souhaiterais, de
toute manière, qu'il y ait une personne charitable au sein de
l'Opposition qui puisse mieux informer le chef de l'Opposition puisqu'il n'y a
pas de telles restrictions dans la loi de la Californie, ni dans celle de la
Suisse, ni dans celle de la Belgique. Mais nous aurons sûrement
l'occasion de discuter de cette question avec l'Opposition
Je terminerai, M. le Président, par quelques mots
sur un problème qui remet en cause directement l'avenir du Québec
francophone, c'est-à-dire la démographie. L'État a
sûrement sa responsabilité dans cette question. On sait que,
durant des siècles, c'est le dynamisme familial qui nous a permis
d'avoir une place dans l'histoire des peuples et si nous voulons regarder
l'avenir avec confiance, nous devons retrouver ce dynamisme familial. Nous
avons connu une diminution radicale des naissances au cours des trente
dernières années. On connaît l'évolution du taux de
fécondité: 3,9 % en 1956 et 1,4 % en 1986. Or, des moyens
existent pour diminuer ce déficit démographique: une politique
d'immigration dont on a parlé et une politique familiale.
Depuis deux ans, le gouvernement a fait des efforts en ce
sens dont, entre autres, l'amélioration des services de garde à
l'enfance, ajustement au régime d'imposition des familles à
faible revenu, aucun impôt à payer pour les familles de deux
enfants et plus gagnant moins de 21 000 $, adoption récente de
l'énoncé des orientations et de la dynamique administrative pour
une politique familiale, dépôt du projet de loi 94 sur la
création d'un conseil de la famille. Il y a aussi des mesures qui
doivent être prises: aide financière aux familles, consolidation
et augmentation de cette aide financière par le biais de divers
programmes. Lors du prochain budget, il y aura des mesures concrètes et
importantes pour ce soutien à la famille: rendre plus compatibles les
conditions de travail et les responsabilités parentales, après
consultation du monde patronal; revoir la Loi sur les normes du travail en ce
qui a trait notamment au congé parental non
rémunéré avec garantie d'emploi; aménager le temps
de travail, développer des garderies en milieu de travail et en milieu
scolaire; assurer à chaque famille l'accès à un logement
adéquat par la mise en place de programmes pour améliorer la
sécurité financière et la stabilité du milieu
familial par un programme d'accès à
la propriété.
Voilà donc, M. le Président, quelques-uns des
objectifs qui nous paraissent essentiels au progrès de notre
société. Je suis convaincu qu'en les réalisant, le
Québec deviendra une société plus juste, plus
prospère et plus dynamique. Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo! Bravo! Bravo!
M. Gendron: M. le Président.
Le Président: Si vous me permettez, M. le leader de
l'Opposition.
M. Gendron: Oui, M. le Président, je voudrais poser une
simple question au premier ministre. Puisque le lieutenant-gouverneur a eu,
lui, l'amabilité et l'extraordinaire délicatesse de nous remettre
une copie de son discours, considérant les orientations extraordinaires
que vous avez énoncées dans votre discours, on aimerait...
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Votre question, s'il vous plaît.
À l'ordre! À l'ordre! Votre question, s'il vous plaît!
M. Gendron: Ma question, M. le Président: Comme tous mes
collègues voudraient aller dormir là-dessus et que c'est
tellement volumineux, on aimerait savoir quand on va pouvoir prendre
connaissance de la copie de votre extraordinaire discours.
Le Président: M. le leader du gouvernement. M. le leader
du gouvernement.
M. Gratton: M. le Président, je peux donner l'assurance au
leader de l'Opposition que ce sera très bientôt, dans les quelques
minutes qui suivent.
Le Président: Merci.
M. Gendron: Merci. Le Président: M. le leader du
gouvernement.
M. Gratton: Avant que vous ne procédiez, tel que l'indique
l'article 46 du règlement, à l'ajournement, à la
levée de la séance, est-ce que je pourrais vous informer que nous
avons convenu avec l'Opposition, comme l'ont d'ailleurs indiqué le
lieutenant-gouverneur et le premier ministre, de tenir un débat à
ce moment-ci qui sera engagé par Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine.
Je vous prierais de noter que nous avons offert à
l'Opposition de choisir entre la lettre du règlement en ce qui a trait
à l'intervention du chef de l'Opposition qui doit
nécessairement
commencer le débat sur le discours inaugural... Nous avons offert
le choix entre le respect de la lettre du règlement qui veut que ce soit
demain matin à 10 heures ou le respect d'une tradition qui voulait qu'on
le fasse à compter de l'après-midi seulement. L'Opposition ayant
indiqué sa préférence pour que le chef de l'Opposition
intervienne demain matin, la séance, quand vous la lèverez, M. le
Président, sera donc ajournée à demain, 10 heures.
Entre-temps, je vous prierais de reconnaître Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine.
Le Président: Si je comprends bien, M. le leader du
gouvernement, il y a deux motions qui me sont présentées. Dans la
première, vous faites une motion pour déroger à l'article
46 de notre règlement pour permettre l'audition et le débat d'une
motion sans préavis présentée par Mme la ministre de la
Condition féminine. Dans un deuxième temps, il y a consentement
de cette Assemblée pour respecter le règlement et ajourner la
séance à demain matin, 10 heures.
Je vais reconnaître Mme la ministre déléguée
à la Condition féminine sur la motion sans préavis, tel
qu'entendu. C'est adopté, la dérogation, M. le leader de
l'Opposition?
M. Gendron: Oui, M. le Président, c'est adopté.
Le Président: Adopté.
Mme la ministre, vous avez la parole.
Motion sans préavis
soulignant la Journée
internationale des femmes
Mme Gagnon-Tremblay: En cette journée de reprise des
travaux parlementaires, je désire, M. le Président, offrir mes
meilleurs voeux à toutes les femmes du Québec à l'occasion
de cette Journée internationale des femmes qui est
célébrée aujourd'hui, le 8 mars. Donc, je sollicite le
consentement de cette Assemblée pour présenter la motion
suivante: Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la
Journée internationale des femmes.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte de
débattre cette motion? M. le leader de l'Opposition.
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président: Adopté. Mme la ministre, voulez-vous
déposer copie de votre motion, s'il vous plaît? Je vais vous
reconnaître, Mme la ministre déléguée à la
Condition féminine, sur votre motion.
Mme Monique Gagnon-Tremblay
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, le 8 mars,
Journée internationale des femmes, se veut un jour de
célébration de solidarité et de visibilité pour les
femmes. Il demeure néanmoins que le 8 mars est aussi une journée
de réflexion pour celles et ceux qui souhaitent voir s'édifier
des rapports vraiment égalitaires entre les hommes et les femmes de
notre société.
Ainsi, le thème retenu cette année par le Conseil du
statut de la femme, le 'pouvoir en soi", m'inspire les propos suivants: De tous
les temps, les femmes ont été éloignées du pouvoir.
Force, travail, leadership et prises de décision étaient la loi
des hommes, tandis que le monde féminin se résumait à
famille, enfants, soumission et dévouement. Ces croyances sont tellement
enracinées dans notre culture que même à l'aube de cette
décennie de ce siècle, les femmes expriment encore très
pudiquement leurs idées sur le pouvoir et les désirs de
pouvoir.
Pourtant, le pouvoir, on s'y bute tous les jours et dans tous les
aspects de nos vies. À qui appartient-il, ce pouvoir? Est-il
réservé aux seules femmes impliquées en politique? A cette
question, je réponds "non". Car, bien que le pouvoir politique soit l'un
des pouvoirs qui touchent le plus tous les citoyens, le pouvoir sous d'autres
formes existe au fond de chacune d'entre nous. Il prend racine en nous puis
s'affirme ensuite dans notre vie personnelle, sociale et professionnelle.
Il m'apparaît donc plus juste de parler des pouvoirs avec un 's",
le pouvoir d'agir, le pouvoir d'influencer et le pouvoir de décider. Ces
pouvoirs se traduisent sous de multiples facettes dans notre quotidien. C'est
pourquoi nous avons une façon qui nous est tout à fait
personnelle d'apprivoiser et de se donner des pouvoirs.
La façon la plus simple et la plus accessible d'explorer le
pouvoir, c'est par l'information. Maîtriser l'information et savoir
l'utiliser constitue la pierre d'assise de tous les pouvoirs, dont celui
d'agir, être informé et connaître ses droits, c'est se
donner le pouvoir de négocier, que ce soit avec son conjoint, avec son
employeur, à titre de consommatrice ou d'utilisatrice de services
publics.
Une autre forme de pouvoir que les femmes détiennent, c'est celui
d'influencer. En se regroupant, les femmes se sont donné une force
inouïe, une forme de pouvoir bien à elles. La mise en commun de
leurs compétences et de leurs outils d'analyse, de même que le
poids de leur membership, leur ont donné la capacité d'influencer
les décisions. (15 h 20)
Je tiens à souligner ici le travai exceptionnel de ces milliers
de Québécoises qui font partie de nombreuses associations
féminines et qui, chacune à sa manière, fait avancer
considérablement la condition féminine. Par leurs buts et
objectifs distincts, les associations féminines
pilotent avec brio des dossiers aussi diversifiés que le partage
de la richesse familiale, les conditions de travail, la formation
professionnelle, la santé, la violence et les agressions sexuelles et
combien d'autres encore. L'action concertée des femmes aura donc permis
d'élever les questions en rapport avec la condition de vie des femmes au
rang d'enjeux politiques importants et oblige nos formations politiques
à s'ajuster à la présence grandissante de femmes comme
partenaires dans le partage du pouvoir.
Il existe enfin cette autre forme de pouvoir, probablement plus visible
que les deux autres, mais qui est cependant détenue par un nombre plus
restreint de femmes, c'est le pouvoir de décider. Au cours des ans, les
femmes ont affirmé davantage leur présence dans les lieux
traditionnels de pouvoirs. Ainsi par leur accession à des postes
décisionnels, tant politiques, dans les syndicats, au sein de conseils
d'administration que comme entrepreneures, elles sont de plus en plus
nombreuses à assurer un leadership et à participer à la
prise de décisions. De plus en plus nombreuses, certes, mais encore
grandement sous-représentées.
La progression des femmes au sein des postes de pouvoir se fait
lentement, trop lentement. Bien que les femmes forment plus de la moitié
de la population votante, elles constituent moins de 10 % des membres du
Parlement et moins de 15 % des membres de l'Assemblée nationale. La
haute direction de la fonction publique québécoise est encore
très peu féminisée, à peine 16 % de femmes. Dans le
secteur de l'enseignement où l'on retrouve cependant un personnel
enseignant majoritairement féminin, à peine le quart des postes
de direction sont occupés par des femmes. Dans les institutions
financières, seulement 5 % des membres des conseils d'administration
sont des femmes. La situation n'est guère plus brillante en ce qui
concerne les syndicats. Le personnel exécutif est majoritairement
masculin alors que la plupart des membres, dans l'ensemble, sont des
femmes.
Ce qui semble être le plus prometteur, quant à
l'accès des femmes à des postes de pouvoir, c'est le dynamisme
croissant de l'entre-prenariat féminin. Au cours des récentes
années, les femmes ont fait une percée significative dans le
domaine économique puisque 60 000 d'entre elles sont à la
tête d'entreprises participant activement au développement
économique du Québec. Cette force montante que constitue les
femmes dans l'économie oblige les mondes financier, politique, syndical,
économique et de l'enseignement à leur faire une place plus
importante. À cet égard il faut espérer que les programmes
d'accès à l'égalité pour les femmes
implantés dans les réseaux de l'éducation, de la
santé et des services sociaux, du monde municipal, dans la fonction
publique et dans l'entreprise privée sauront améliorer
considérablement la situation afin d'atteindre une meilleure
représentation des femmes à tous les niveaux de
décision.
Je conclurai, M. le Président, en émettant le souhait
qu'en cette Journée internationale des femmes, chacune des
Québécoises prenne conscience de l'immense potentiel qu'elle
porte en elle et que le pouvoir qui s'y loge, quand il est exploité,
peut soulever des montagnes.
Merci, M. le Président.
Le Président: Merci, Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine. Je vais
maintenant reconnaître, sur la même motion, une autre intervenante,
Mme la députée de Marie-Victorin. Vous avez la parole.
Mme Cécile Vermette
Mme Vermette: Merci, M. le Président, J'aimerais, à
mon tour, au nom de ma formation politique, adresser à toutes les femmes
du Québec mes meilleurs voeux à l'occasion de la Journée
internationale des femmes.
Les femmes revendiquent une meilleure condition de vie depuis plus d'un
siècle. En 1857, les travailleuses du textile des États-Unis sont
descendues dans la rue pour manifester. Au Québec, les trois centrales
syndicales, CSN, CEQ et FTQ, ont orchestré les événements
de la première Journée de la femme en 1974. Notre lutte de femmes
vers l'égalité de l'autonomie n'a pas été sans
embûche, mais elle a porté ses fruits. Les réalisations
gouvernementales, pour n'en citer que quelques-unes, sont bel et bien un
exemple du progrès accompli.
En 1976, c'est la mise en place de cliniques de planning familial. En
1977, des subventions sont accordées aux maisons d'hébergement
pour femmes victimes de violence. En 1978, le Conseil du statut de la femme
élabore une politique d'ensemble de la condition féminine, soit:
Pour les Québécoises, égalité et
indépendance. Le gouvernement du Parti québécois institue
un congé de maternité de 18 semaines. En 1979, date très
importante, Mme Lise Payette devient la première femme ministre de la
Condition féminine. A cette même époque, l'Office des
services de garde est créé. En 1981, modification du Code civil:
l'égalité entre les conjoints est reconnue. En 1982, amendement
à la Charte des droits et libertés de la personne: interdiction
de discrimination fondée sur l'état de grossesse. Un nouvel
article interdit toute forme de harcèlement. En 1985, politique d'aide
aux femmes violentées. En 1987, une politique d'intervention en
matière de violence est préparée. Un service
téléphonique permanent est mis sur pied à l'échelle
du Québec afin de fournir à toute victime de violence
l'information utile.
Nous avons aussi quelques statistiques réconfortantes qui nous
permettent de constater que les femmes occupent de plus en plus la place qui
leur revient dans la société québécoise. Le nombre
de femmes inscrites au niveau du baccalauréat dépasse celui des
hommes. Le taux d'activité des femmes sur le marché du
travail
atteint plus de 50 %, alors qu'il était à peine de 30 % il
y a une décennie. Dans deux cas sur trois, les femmes créent les
petites et les moyennes entreprises.
Le portrait des vues réalisées par les femmes ne
résume pas seulement ce que je viens de vous décrire. Toutefois,
il est important de se tourner vers l'avenir et de dire à l'ensemble de
la population que tout n'est pas accompli. Nos luttes pour
l'égalité ne sont pas terminées et elles doivent se
poursuivre. Pensons à la pauvreté qui frappe
particulièrement les femmes chefs de famille monoparentale. On dit que
40 % des familles monoparentales, dont le chef de famille est une femme, vivent
sous le seuil de la pauvreté. Pensons également aux
inégalités salariales. En général, les femmes ne
gagnent que 60 % du salaire des hommes. Une récente étude
menée par nos centrales syndicales, la CSN, pour ne pas la nommer, nous
pose cette question. Je vous la pose également: Pourquoi la titulaire
d'un poste de commis ou de réceptionniste, pour lequel un secondaire V
est exigé, gagne-t-elle moins qu'un préposé à
l'entretien ménager, poste qui ne requiert aucune qualification?
Pourquoi? Laissez-moi vous donner un indice. Les femmes occupent plus de 88 %
des postes de commis ou de réceptionniste alors que les hommes, eux,
occupent les postes de préposés à l'entretien
ménager à plus de 90 %.
Les femmes et le pouvoir maintenant. Seulement un peu plus de 7 % des
femmes occupent des postes de direction et d'administration en 1985. À
l'Assemblée nationale, il n'y a que 15 % des députés
élus qui représentent une population à 52 %
féminine. Les emplois stratégiques sont encore trop souvent
occupés par des hommes. Certes, il y a eu du progrès. Toutefois,
notre société a encore beaucoup de chemin à parcourir
avant d'atteindre l'égalité et l'autonomie. Nous, les femmes,
devons continuer notre lutte. Le gouvernement doit être sensible aux
problèmes de ce groupe. Plutôt que de pénaliser les femmes
chefs de famille monoparentale ayant des jeunes enfants, en diminuant leur
prestation si elles désirent retourner à l'école, comme le
propose le rapport sur la réforme Paradis, l'État doit soutenir
davantage les familles ayant des enfants à charge. Au lieu de forcer les
femmes assistées sociales à retourner sur le marché du
travail, même si elles n'y retrouvent pas l'amélioration de leur
situation, le gouvernement doit mettre en place des mesures incitatrices et
doit surtout préparer une politique de plein emploi et des structures de
travail tenant compte des attributs féminins. (15 h 30)
Les problèmes d'égalité, d'autonomie et de
pauvreté surgissent encore aujourd'hui. Il est temps que le gouvernement
respecte ses promesses. Qu'on pense à la promesse faite en 1985 quant
à la participation des femmes au Régime de rentes du
Québec. Il est plus que temps que le gouvernement soit conséquent
dans ses actions. Comme je l'ai mentionné plus tôt les femmes ont
fait un pas de géant au cours des dernières années.
Toutefois, au rythme où vont présentement les choses au
Québec, le 8 mars, Journée internationale des femmes, a plus que
jamais sa raison d'être. Nos revendications et nos exigences actuelles
seront légitimes et justifiées tant et aussi longtemps
qu'au-delà des mots nous n'aurons pas atteint l'égalité
dans les faits. C'est dans le respect et la solidarité des groupes que
nous atteindrons cette réalité. Cette journée doit
être utilisée pour indiquer à l'ensemble de la
collectivité québécoise, et plus spécialement aux
dirigeants politiques, qu'l reste encore beaucoup à faire pour atteindre
ce but. Bonne journée à toutes!
Avant de terminer, M. le Président, j'aimerais saluer l'ensemble
des femmes qui sont venues ici porter un témoignage, toutes ces femmes
qui militent et qui prennent une part active dans l'avancement de la cause des
femmes. Merci.
Le Président: Je vous remercie, Mme la députée de
Marie-Victorin. Maintenant, je vais reconnaître une autre intervenante
sur la même motion, Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Louise Harel
Mme Harel: Merci, M. le Président. Je veux, moi aussi,
m'associer à ma collègue de Marie-Victorin pour souhaiter, en ce
8 mars, bonne fête à toutes les femmes de cette Assemblée,
ainsi qu'à celles qui nous accompagnent dans les galeries cet
après-midi, de l'Intersyndicale des femmes. Je veux également
souhaiter le meileur 8 mars qui puisse être à l'ensemble des
femmes du Québec, y compris les femmes pauvres.
Cet après-midi, M. le Président, puisque le 8 mars est le
8 mars de toutes les femmes, y compris celui des femmes pauvres, c'est d'elles
dont j'aimerais vous parler. Il me revient en mémoire les paroles
récentes de la présidente de la Fédération des
femmes du Québec, lors de la présentation du mémoire de la
fédération contre la réforme de l'aide sociale du ministre
Paradis. La présidente de la fédération disait ceci: "Les
mots générosité, solution dynamique, outil efficace,
action concrète, ainsi que les mots dignité, autonomie, justice
et équité brillent de mille feux dans la bouche du ministre et de
son document. Bref, on a les mots pour le dire. Le problème, c'est qu'on
ne se donne pas les moyens pour le faire. La plupart de ces mots,
ajoute-t-elle, font partie du vocabulaire courant de la
Fédération des femmes, particulièrement les mots autonomie
et incitation au traval. Ce que nous désavouons, ajoutait la
présidente, c'est l'utlisa-tion trompeuse qui en est faite dans le
document d'orientation libérale, c'est tout ce qui se cache
derrière cette façade."
Ainsi parlait la fédération sur cette réforme qui
doit devenir un projet de loi, comme nous
avons pu l'apprendre cet après-midi, dès ce printemps.
Ainsi parlaient et ainsi vont parler unanimement, sans exception, tous les
groupes de femmes qui vont venir se présenter en commission
parlementaire, qui l'ont fait depuis le 22 février et qui vont venir
jusqu'au 1er avril. Qu'en dit la ministre déléguée
à la Condition féminine? Il serait inacceptable qu'elle demeure
sans voix quand il s'agit de défendre la cause des femmes les plus
pauvres.
M. le Président, je voudrais me faire l'écho ici
même, dans ce Parlement, d'une grande assemblée de femmes qui se
tient aujourd'hui à Montréal, des femmes de tous les milieux, de
toutes les générations, des femmes de douzaines d'organismes qui
ont décidé de réclamer solidairement, à l'occasion
de ce 8 mars, justice et équité pour les femmes assistées
sociales. Ces femmes mettent en garde l'opinion publique contre le vocabulaire
récupérateur du gouvernement pour masquer des mesures coercitives
et discriminatoires à l'égard des femmes.
Durant le court laps de temps qui m'est imparti, j'aimerais porter
à la connaissance des parlementaires de cette Assemblée et
à la connaissance de nos concitoyens le sort qui sera
réservé aux 245 000 femmes qui dépendent de l'aide
sociale. Il n'est quand même pas superflu de parler de ce quart de
million de femmes pauvres qui, loin d'obtenir la sollicitude et l'attention
qu'elles méritent, font l'objet d'une campagne de discrédit,
d'abord, de la part du ministre Paradis. Il faut connaître l'humiliation
de ces femmes continuellement épiées dans leur vie privée,
discriminées sur la base de leur vie maritale, pour comprendre quelles
difficultés elles rencontrent tous les jours.
Près de 80 % des fameuses coupures de l'aide sociale leur ont
été faites pour le motif d'une vie maritale
appréhendée. Contrairement aux autres définitions que l'on
retrouve dans les autres lois du Québec, aux autres définitions
de conjoint de fait que l'on peut retrouver, par exemple, dans la Loi sur
l'assurance automobile, dans la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles, dans la Loi sur le Régime de rentes du
Québec qui prévoient, sans exception, une résidence
commune de trois ans pour établir la notion de conjoint de fait, le
projet propose un an de vie commune pour décréter que le conjoint
est maintenant responsable des obligations financières à
l'égard de la conjointe.
M. le Président, vous me permettrez d'insister
particulièrement sur le sort réservé aux femmes seules. Ce
sont plus de 105 000 femmes seules, dont 25 000 femmes de 55 à 64 ans
qui se voient offrir... Contrairement à l'engagement libéral
durant la campagne électorale et je le cite: "Le PLQ a promis de
combler, pour les célibataires et les personnes divorcées,
âgées de 60 à 64 ans, bénéficiaires de l'aide
sociale, la différence entre le montant perçu de l'aide sociale
et la rente équivalente à l'allocation au conjoint à
laquelle sont admissibles seulement les veufs et les veuves de 60 à 64
ans."... Pour tout de suite, M. le Président, dans le document
d'orientation, ce qui est proposé à ces femmes seules de plus de
55 ans, c'est une diminution de prestation mensuelle de 43 $ sur le
système actuel, les plaçant dans une catégorie dite "non
disponible".
Le Conseil du statut de la femme, par la voix de sa présidente,
Mme MacKenzie, disait en commission: "Le projet de réforme est synonyme
de privations excessives pour les femmes seules qui constituent le groupe le
plus nombreux de prestataires féminines. En effet, celles qui
réussiront à n'affecter que 250 $ par mois à leur
logement, en 1989, y compris électricité, chauffage et
téléphone, ne disposeront pour tous les autres besoins que de
5,17 $ par jour si elles sont prestataires depuis moins de dix mois et de 5,67
$ par jour après ces dix mois." Alors vous comprendrez M. le
Président, que la situation de ces femmes doit retenir notre attention
particulièrement à l'occasion de ce 8 mars où le premier
ministre annonce un projet de loi, dès ce printemps, qui irait dans le
sens du document d'orientation.
Qu'en-est-il pour les femmes chefs d'une famille monoparentale? Je
reprends les propos de la présidente du Conseil du statut de la femme:
"Prenons l'exemple, disait-elle, d'une responsable de famille monoparentale qui
aurait un enfant de moins de six ans et qui serait prestataire depuis moins de
neuf mois." Elle ajoutait: "II ne lui restera que 13,17 $ par jour, une fois
son loyer payé, pour elle et son enfant, pour satisfaire tous les autres
besoins, que ce soient ceux du logement, de la nourriture, des vêtements,
des soins personnels, de l'entretien ménager, du transport, des
loisirs." Je le répète, M. le Président, 13,17 $ par jour,
une fois le loyer payé. Ces neuf premiers mois écoulés,
cette prestataire verra son revenu augmenter et c'est de 14,34 $ par jour dont
elle disposera à partir de ce moment-là pour elle-même et
son enfant. Alors, M. le Président, c'est une attitude qui va aggraver
la situation déjà pénible, déjà difficile,
convenons-en, de ce quart de million de femmes pauvres au Québec. (15 h
40)
Le refus de participer aux mesures prévues dans le document pour
les chefs de famille monoparentale qui voudraient, par exemple - c'est leur
choix, c'est une décision dont elles ne sont redevables qu'à
elles-mêmes - continuer à assumer l'éducation d'un enfant
de plus de deux ans, réduira leur prestation de 99 $ par mois, si elles
ont un enfant, et de 53 $ par mois, si elles en ont deux. Le Conseil
d'intervention pour l'accès des femmes au travail du Québec
disait, à ce sujet, en commission: "Celles qui sont identifiées
aujourd'hui comme une charge pour l'État et pour la
société sont aussi des chargées d'enfants avec tout ce que
cela implique d'énergie donnée et de présence
quotidienne
gratuite. Hier, la maternité était leur seule
fonction sociale reconnue; aujourd'hui, toute l'utïlté sociale de
cet investissement humain est méprisée."
En terminant, M. le Président, nous avons entendu
parier de politiques soutenant la famille, renforçant la protection
sociale et favorisant la natalité. M. le Président, il ne
faudrait pas oublier le sort des femmes pauvres et qui sont enceintes. Je
rappelle quelques chiffres rendus publics en janvier de cette année par
une imposante étude qui a été remise à la ministre
de la Santé et des Services sociaux. Cette étude rappelle qu'une
grossesse sur six au Québec est vécue par des
bénéficiaires de l'aide sociale à qui on prévoit
une réduction de prestations pour être non disponibles aux mesures
du ministre Paradis, qu'une Québécoise enceinte sur cinq vit dans
un état de pauvreté durant sa grossesse et que 7000 à 9000
Québécoises vivent dans des conditions d'extrême
pauvreté durant leur grossesse. Il ne faudrait pas s'étonner, M.
le Président, que des bébés de petit poids, des
bébés de poids insuffisant naissent au Québec dans une
proportion plus grande - les chiffres nous le révèlent - que ceux
du Pérou ou du Maroc.
M. le Président, en terminant, je voudrais
simplement rappeler ce que disait le Conseil d'intervention pour l'accès
des femmes au travail: Sommes-nous en train de considérer les enfants
comme un bien de consommation exclusivement réservé à ceux
et à celles qui en ont les moyens? M. le Président, je souhaite
qu'à l'occasion de ce 8 mars, nous nous portions solidaires aussi de ces
femmes pauvres du Québec. Je vous remercie.
Le Président: Je remercie Mme la députée de
Maisonneuve.
Pour son droit de réplique, je vais
reconnaître Mme la ministre déléguée à la
Condition féminine.
Mme Monique Gagnon-Tremblay (réplique)
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, cette Journée
internationale des femmes en est une de réflexion, de sensibilisation et
de solidarité, solidarité envers toutes les femmes des autres
pays qui vivent dans la pauvreté, qui vivent l'injustice et qui vivent
aussi de la discrimination. Donc, nous nous devons d'être solidaires avec
ces femmes afin de les aider dans leurs démarches.
Vous comprendrez, M. le Président, que je ne pourrais clore ce
débat sans faire part à cette Assemblée des principales
réalisations du gouvernement libéral en matière de
condition féminine depuis les deux dernières années.
Nous avons débuté par l'élaboration
d'orientations triennales 1987-1990 et des plans d'action gouvernementaux
1986-1987 et 1987-1988; la mise en place d'un mécanisme permanent
d'information et de concertation avec les groupes de femmes; publication du
bulletin À la une, au gouvernement; tenue de la rencontre annuelle
groupes de femmes-gouvernement; tenue de séances d'information
thématique auprès des groupes de femmes.
Pour les femmes victimes de violence conjugale: financement accru pour
les maisons d'hébergement et de transition, pour les femmes en
difficulté et victimes de violence conjugale. En 1990, l'aide
apportée aux maisons d'hébergement aura plus que doublé.
Adoption et mise en oeuvre d'une politique d'orientation et de poursuites
judiciaires plus énergique; lancement d'une campagne de sensibilisation
visant à convaincre la population que la violence conjugale, c'est un
crime, qu'il ne faut pas se taire; mise sur pied d'un service
téléphonique permanent à l'échelle du Québec
pour fournir à toute victime l'information utile dans son cas;
réévaluation de l'administration, de l'application et de la
portée de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels afin
de rendre celle-ci plus efficace et plus accessible.
Pour la femme sur le marché du traval: augmentation substantielle
des crédits aux services de garde; augmentation de la subvention de
fonctionnement et de logement aux garderies; création d'un groupe de
travail, le comité Presser, étape préalable à
l'élaboration d'une véritable politique des services de garde;
les deux hausses du salaire minimum qui touchent particulièrement les
femmes, celles-ci constituant la majorité des personnes travaillant au
salaire minimum.
En matière de formation professionnelle: une plus grande
accessibilité aux femmes déjà sur le marché du
travail ou désireuses d'y entrer; des programmes de recyclage leur
permettant de s'adapter aux nouvelles réalités du monde du
travail; l'injection de 6 500 000 $ sur trois ans pour l'implantation des
programmes d'accès à l'égalité dans les
municipalités, les réseaux de l'éducation, de la
santé et des services sociaux ainsi que dans l'entreprise privée;
l'adoption d'un programme d'accès à l'égalité dans
la fonction publique permettant qu'à compétence égale
soient préférées les femmes afin d'augmenter leur
représentation là où la situation demande d'être
corrigée; l'adoption de l'obligation contractuelle obligeant les
entreprises de 100 employés et plus contractant avec le gouvernement
québécois ou recevant des subventions pour un montant de 100 000
$ et plus à implanter des programmes d'accès à
l'égalité.
Pour les femmes entrepreneures, la définition d'orientations
triennales par le ministère de l'Industrie et du Commerce afin d'appuyer
les femmes entrepreneures dans leur démarche d'intégration au
monde des affaires et de définir des outils pour favoriser la croissance
de leur entreprise; la mise sur pied d'un réseau de femmes d'affaires
sur une base locale, régionale et nationale; l'organisation d'ateliers
sur le
financement d'entreprises et les possibilités de concilier vie
professionnelle et vie familiale; l'ouverture du programme Nouveaux
entrepreneurs aux femmes collaboratrices.
Pour les femmes immigrantes, la mise en oeuvre du programme d'aide
à la francisation des immigrantes, PAFI, auquel on a alloué 400
000 $ pour 1987-1988 et qui permettra notamment de faciliter
l'intégration des femmes immigrantes au marché du travail et
à la société québécoise. L'aide
financière offerte peut aussi servir à offrir des services de
garde éducatifs en français pour les enfants d'âge
préscolaire des mères inscrites à ces cours.
Pour les agricultrices, la hausse de 8000 $ à 15 000 $ de la
subvention d'établissement et l'abolition de la clause discriminatoire
permettant de bénéficier de cette subvention; le lancement, en
août dernier, d'une campagne de prévention des maladies transmises
sexuellement et la mise en place d'un service d'informations
téléphoniques sur les MTS; l'indexation automatique des pensions
alimentaires depuis le 1er janvier 1988 suivant l'indice annuel des rentes.
Je dois vous mentionner, M. le Président, que cette année
sera une année de poursuite. Nous envisageons le déblocage de
plusieurs dossiers dont la politique des services de garde, le partage des
droits économiques des conjoints, le projet sur la perception
automatique des pensions alimentaires et la poursuite des travaux sur les
scénarios possibles de participation des femmes au Régime de
rentes du Québec.
Au nom de l'Assemblée nationale, je voudrais
réitérer mes hommages à toutes les femmes du
Québec.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Je vous remercie, Mme la ministre.
J'aimerais citer la motion présentée par Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine: "Que
l'Assemblée nationale du Québec souligne la Journée
internationale des femmes". Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
Les travaux de cette Assemblée sont ajournés à
demain matin 10 heures.
(Fin de la séance à 15 h 45)