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(Dix heures une minute)
Le Président: À l'ordre! Nous allons nous
recueillir quelques instants.
Veuillez prendre vos places.
Nous n'avons pas quorum. Nous allons donc sonner les cloches de
nouveau.
Nous allons suspendre la séance le temps que nous trouvions
suffisamment de députés pour constituer le quorum de
l'Assemblée.
A l'ordre!
Nous avons quorum.
Aux affaires du jour, il est prévu la défense des
crédits de l'Assemblée nationale en commission
plénière de l'Assemblée si bien que l'Assemblée va
donc se transformer immédiatement en commission
plénière.
Commission plénière
Étude des crédits de l'Assemblée
nationale
M. Rancourt (président de la commission
plénière): À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons commencer cette séance extraordinaire de
l'Assemblée nationale. Comme l'indique l'article 286 de notre
règlement, au terme des crédits des ministères, une
séance de la commission plénière est consacrée
à l'étude des crédits de l'Assemblée nationale.
Cette séance est prioritaire. L'article 287 se lit comme suit: "Le
président qui répond de ses crédits en commission peut
intervenir aussi souvent qu'il le désire."
Donc, je donne la parole au président de l'Assemblée
nationale, M. Richard Guay.
Présentation des membres du Bureau et des
gestionnaires
M. Guay: Merci. En guise de propos liminaires, vous me permettrez
de vous présenter d'abord les membres du Bureau de l'Assemblée
nationale qui m'accompagnent ce matin pour la défense de ce budget que
nous avons adopté collectivement au Bureau de l'Assemblée. En
l'occurrence, Mme la députée de Dorion, M. le
député de Rousseau, M. le député d'Abitibi-Est, M.
le député de Bourassa, M. le député de Hull. Il
manque M. le député de Porteuf et M. le député de
Viau qui sont retenus ailleurs ce matin. Ce sont les sept membres autour de moi
- qui suis le huitième membre - qui constituent le Bureau qui se
réunit approximativement aux deux semaines pour tracer les grandes
orientations administratives de l'Assemblée nationale, adopter les
règlements requis en vertu de la Loi sur l'Assemblée nationale
pour encadrer l'administration de l'Assemblée nationale et donner aux
députés les services que l'on connaît.
Derrière eux, tout autour dans cette salle, sont les principaux
gestionnaires de l'Assemblée nationale. Au risque d'en manquer
quelques-uns, parce que je ne suis pas sûr que je les vois tous, je
voudrais saluer la présence d'abord du secrétaire
général par intérim et directeur général des
services législatifs que tout le monde dans cette Chambre connaît
bien, son adjoint, M. Roy, plus loin derrière, M. Leclerc, le
secrétaire adjoint et analyste du Bureau de l'Assemblée
nationale, des documents qui parviennent au Bureau et qui joue à cet
égard un peu le rôle que jouent les analystes du Conseil du
trésor au regard des documents qui parviennent des ministères
vers le Conseil du trésor et qui font une analyse indépendante
pour le Conseil du trésor, des membres du Conseil du trésor. M.
Leclerc et son équipe jouent le même rôle pour les membres
du Bureau de l'Assemblée nationale de manière à avoir une
analyse indépendante d'un dossier qui parvient de l'une ou l'autre
direction générale de l'Assemblée nationale. Le
secrétaire du Conseil de direction de l'Assemblée qui regroupe
les directeurs généraux, le secrétaire
général et moi pour des fins de régie interne, M. Lamothe,
M. Breton, vérificateur interne et secrétaire adjoint de
l'Assemblée, M. Bouliane, directeur du secrétariat des
commissions, M. Beaulieu, conservateur du patrimoine et responsable des
documents, de la gestion documentaire, de la loi 65 plus
précisément, le droit d'accès à l'information. Me
Geoffrion, directeur de la législation.
Plus près de moi, Mme Mireille Lafleur, directrice des
communications, qui n'était pas là l'an dernier au même
moment, si je ne m'abuse. L'Assemblée nationale, depuis que j'ai le
plaisir de présider, a la bonne fortune d'avoir désormais trois
cadres féminins alors qu'il n'y en avait aucun auparavant. C'est un
progrès dans la bonne voie et je veux souligner, en particulier, la
grande qualité de ces trois personnes, pour la façon dont elles
s'acquittent, d'une manière tout particulièrement bonne, des
tâches qui leur sont confiées. Mme la directrice des
communications. À ses côtés, M. Vléminckx, directeur
adjoint de la bibliothèque, aux services techniques, si ma
mémoire est bonne. Derrière Mme Lafleur, le directeur
général de l'information, M. Lavoie; derrière lui, le
directeur du Journal des débats, M.
Saint-Onge; derrière M. Vléminckx, M. Rheault, qui a la
bonne ou mauvaise fortune de faire en sorte que nous soyons retransmis par tout
le Québec chaque jour lorsque nous siégeons, notamment à
l'heure actuelle, puisqu'il dirige la radiotélévision des
débats.
M. Côté, le directeur de la sécurité à
l'Assemblée nationale. C'est une nouvelle direction qui a
été créée en cours d'année et qui
relève directement du président. Derrière, Mme Tremblay.
J'ai parlé des trois cadres féminins, c'est une autre acquisition
en cours d'année dont nous avons toutes les raisons de nous
féliciter, directrice de l'aménagement; à sa droite, M.
Trudel, le directeur général de l'administration, à sa
droite, M. Vézina, directeur des services financiers. Quand une des
réclamations des députés ne passe pas parce qu'elle n'est
pas conforme aux règlements ou à la loi, la personne
austère qui dit non et qui dit au président de dire non, qui
suggère au président ou au secrétaire
général de dire non, c'est M. Vézina, qui s'acquitte, par
conséquent, de sa tâche avec compétence.
Derrière, Mme Roberge, directrice du personnel qui était
déjà avec nous l'an dernier. M. Laporte qui a, lui aussi, la
bonne ou mauvaise fortune de voir à sustenter les membres de cette
Assemblée puisqu'il dirige les restaurants. Â ma droite, M. J
albert, qui n'a évidemment pas besoin de présentation, notre
sergent d'armes, M. Dunn, directeur du protocole des relations parlementaires,
M. Prémont, directeur de la bibliothèque, M. -j'ai un trou de
mémoire - Bernier - je m'excuse, je savais que j'allais avoir un trou de
mémoire en cours de route, je me demandais où cela arriverait -
directeur adjoint de la bibliothèque. Je ne suis pas aussi bon, M. le
Président, que la personne qui est à votre droite ou à la
droite du Secrétaire général et qui fait les votes par
appels nominaux chaque jour. J'en fais une fois par année, ce qui fait
que je peux me permettre cette faille. Les membres de mon cabinet: Mme
Macdonald-Charest, qui dirige le cabinet, Mme Amyot et M. Danserau, qui se sont
joints à mon cabinet récemment.
Propos liminaires M. Richard Guay
Voilà, cette présentation étant faite, je voudrais
commencer l'étude de ces crédits par quelques propos liminaires.
Il y a deux ans et quelques semaines, l'Assemblée nationale me confiait
la tâche de présider à ses travaux, de diriger son
administration et de la représenter dans les diverses instances
où les Parlements entrent en rapport les uns avec les autres.
Cette Assemblée était alors et continue d'être une
institution en pleine mutation. La nouvelle Loi sur l'Assemblée
nationale adoptée en décembre 1982 comportait des changements
profonds dont on allait mesurer l'ampleur au fil des mois subséquents.
C'est d'abord au chapitre de l'administration que cette loi installait un
chambardement de taille. L'Assemblée acquérait enfin son
autonomie administrative. Plutôt que de solliciter des autorisations d'un
Conseil du trésor accaparé par des arbitrages entre
ministères, l'Assemblée déciderait dorénavant
elle-même des ressources humaines, matérielles et
financières qui lui sont nécessaires.
Bref, le gouvernement avait consenti à abandonner le pouvoir
tutélaire qu'il exerçait jusqu'alors sur l'institution
législative pour laisser au Bureau de l'Assemblée nationale le
soin de déterminer ses besoins et orientations sur recommandation du
président.
L'institution de ce Bureau constituait en soi un geste
révolutionnaire. Pour la première fois, on faisait le pari
audacieux que les députés peuvent décider eux-mêmes
de ce qui est bon pour l'administration de l'Assemblée nationale. Au
surplus, la loi ouvrait le Bureau à la participation conjointe du groupe
parlementaire ministériel et du groupe parlementaire de l'Opposition
officielle réunis autour du président en un véritable
conseil d'administration.
En regard de la situation d'opposition partisane entre les groupes
parlementaires sur le parquet de l'Assemblée, le geste posé par
le législateur pouvait sembler irréaliste. À bien y
regarder, il apparaît, par contre, non seulement innovateur et audacieux,
mais surtout empreint de sagesse, car il va à la racine même de ce
qu'est l'Assemblée nationale.
Héritage de l'Angleterre, l'Assemblée est l'institution
politique fondamentale de notre société. Elle est l'incarnation
quotidienne du choix fait librement et démocratiquement par les citoyens
du Québec.
Le Parlement, qui est la réunion de l'Assemblée des
élus du peuple - l'Assemblée nationale - et du
lieutenant-gouverneur est l'institution suprême. Les autres institutions
en découlent, y inclus le gouvernement.
Depuis que le gouvernement responsable à l'Assemblée
existe, soit depuis le milieu du siècle dernier, c'est la composition de
l'Assemblée qui indique au lieutenant-gouverneur qui formera le
gouvernement. Ce dernier doit en l'occurrence avoir l'appui majoritaire de la
Chambre pour exister. L'organisation du gouvernement en divers
ministères est le fait de l'Assemblée, par les lois qu'elle
adopte. L'argent, sans lequel aucun gouvernement ne peut fonctionner, est
alloué annuellement par l'Assemblée, tant au chapitre des revenus
que des dépenses. (10 h 20)
Bref, si notre système a évolué de manière
telle que le gouvernement, c'est-à-dire le pouvoir exécutif, a
monopolisé
l'attention de la population et que les élections ressemblent
souvent à un choix entre deux ou trois chefs, comme le régime
présidentiel, il demeure qu'en droit, nous sommes un régime
parlementaire et que le coeur de ce régime est précisément
le Parlement. Or, en système parlementaire britannique, on confie
à un député le soin de diriger les travaux de la Chambre,
d'en administrer les services et de le représenter auprès des
autres Parlements. De ce député, on exige à bon droit
l'impartialité. Il doit présider avec la confiance de l'ensemble
des parlementaires et sa crédibilité dépend très
précisément de cette confiance qu'on lui accorde.
Cela est vrai en Chambre. Arbitre de nos travaux, le président
doit pouvoir bénéficier de la confiance des
députés. Certes, certaines décisions plaisent tantôt
à un côté, tantôt à l'autre côté
de la Chambre, mais ces décisions étant fondées sur le
droit et la jurisprudence, il doit demeurer au-dessus de la mêlée.
Aussi est-il rigoureusement interdit de mettre en cause la conduite du
président autrement que par une motion spéciale fondée sur
des motifs graves. Bref, la confiance accordée n'est retirée que
pour des raisons très sérieuses qui vont bien au-delà des
humeurs quotidiennes.
Ce qu'on ignore généralement, c'est que le
président ne consacre pas la majeure partie de son temps à la
présidence des travaux de la Chambre. En réalité, il n'est
en Chambre qu'environ deux heures par jour de séance lors des affaires
courantes. Le reste du temps, les vice-présidents dirigent nos
travaux.
C'est l'administration de l'Assemblée qui accapare la plus grande
partie du temps du président et, accessoirement, les relations
parlementaires.
La nouvelle Loi sur l'Assemblée nationale institue un
régime nouveau où le président répond de son
administration au Bureau, lequel possède de vastes pouvoirs pour
incarner dans ses décisions les orientations administratives principales
de l'Assemblée.
Ce changement a créé une dynamique nouvelle.
Naguère, l'administration de l'Assemblée fonctionnait dans une
torpeur relative puisque les députés ne la contrôlaient pas
et qu'en définitive, le Conseil du trésor avait bien d'autres
préoccupations. Avec la nouvelle loi de l'Assemblée,
l'administration de l'Assemblée nationale n'est pas sans rappeler celle
d'un organisme public où un président répond à un
conseil d'administration. Cela implique deux conséquences: l'ère
des présidents qui ne se préoccupaient pas de l'administration de
l'Assemblée est révolue et le président doit avoir les
pouvoirs nécessaires pour s'acquitter de sa tâche.
À titre de président du Bureau, tout comme à celui
de président des travaux de la Chambre, le président doit pouvoir
compter sur la confiance des membres du Bureau, lesquels, à leur tour,
doivent pouvoir compter sur celle de leur groupe parlementaire respectif. En
effet, le président et les membres du Bureau ont, par leurs fonctions,
une vue d'ensemble du fonctionnement de l'Assemblée qui leur permet de
prendre les décisions qu'ils jugent appropriées avec tout
l'éclairage nécessaire. D'autant que l'administration de
l'Assemblée nationale doit se situer au-dessus des décisions
partisanes, sans quoi l'autonomie difficilement acquise dans notre nouvelle loi
sera sans utilité.
En effet, s'il fallait que le Bureau devienne un lieu où se
transportent les antagonismes partisans de la Chambre, c'en serait fini de
l'amélioration de la qualité des services de soutien à
l'Assemblée. Personne n'a intérêt à une telle
paralysie. Tous ont avantage à voir cette amélioration se
poursuivre par consensus. Il existe de toute façon suffisamment de
sujets qui peuvent faire l'objet de querelles partisanes. Tel le noyau d'une
tempête, l'administration de l'Assemblée devrait pouvoir
fonctionner dans le calme, peu importe la tourmente qui l'entoure.
C'est en ce sens que je disais que la création du Bureau va
à la racine même de ce qu'est l'Assemblée. Pour que notre
démocratie fonctionne bien, il importe que l'Assemblée fonctionne
bien. Pour que l'Assemblée fonctionne bien, il faut placer son
administration au-dessus de la mêlée, comme on le fait pour le
président. Il y va, d'ailleurs, de l'intérêt même des
députés. L'administration de l'Assemblée n'a qu'un but:
soutenir les députés dans leur tâche. Aussi, si les
députés devaient se diviser entre eux sur les questions qu'ils
sont les plus aptes à trancher, il deviendrait rapidement impossible de
gérer l'Assemblée et, partant, de donner aux
députés les meilleurs services possible, ce à quoi les
membres du Bureau et moi-même nous sommes évertués depuis
l'entrée en fonction de celui-ci. Le succès ou la faillite du
pari du Bureau de l'Assemblée est et demeurera en quelque sorte le test
de la maturité de notre système parlementaire.
Fort de l'appui du Bureau et de l'ensemble des députés,
beaucoup de choses ont été accomplies en deux ans. En devenant
président en milieu de mandat, je savais que le temps m'était
compté. Aussi, a-t-il fallu mettre les bouchées doubles pour
faire progresser les choses dans tous les domaines.
Ainsi s'est affirmée, développée et
renouvelée la personnalité du pouvoir législatif. Beaucoup
a été fait. Autant reste à faire pour pouvoir dire
qu'à tous égards, dans tous les secteurs, l'Assemblée
nationale a une administration rigoureuse, moderne et efficace. Beaucoup a
été fait, beaucoup reste
à faire pour pouvoir dire que les députés ont les
services de soutien qu'ils sont en droit d'attendre pour accomplir leur
tâche complexe et, hélas! souvent mal connue du public. Beaucoup a
été fait mais beaucoup reste à faire pour que les
immeubles que nous occupons, au premier chef desquels l'Hôtel du
Parlement, soient restaurés de manière à respecter leur
caractère patrimonial tout en les rendant fonctionnels et
sécuritaires.
Les prévisions budgétaires de l'Assemblée nationale
pour l'année 1985-1986 ont été établies en tenant
compte du contexte financier actuel et elles conservent un caractère
d'austérité et de rigueur administrative. Les dépenses
relatives à l'administration suivent très exactement les lignes
directrices auxquelles sont soumis les ministères et organismes, soit
une croissance moyenne de 1,6 % Plus précisément, cette
croissance moyenne est le résultat de l'application des
paramètres suivants: 2,7 % pour la masse salariale du personnel
permanent, 1,4 % pour la masse salariale du personnel occasionnel et, enfin, 0
% pour les dépenses de fonctionnement et de capital.
La direction de la sécurité, la direction de
l'informatique et la direction de l'aménagement ont toutefois
été soustraites de l'application de ces paramètres pour
les raisons suivantes:
La direction de la sécurité connaîtra une croissance
budgétaire plus marquée au cours de ces premières
années de fonctionnement, compte tenu de l'infrastructure physique
à mettre en place pour répondre aux exigences d'une meilleure
sécurité à l'Assemblée nationale. En 1985-1986, 70
% des dépenses prévues sont des dépenses de capital et,
par conséquent, non récurrentes; la direction de
l'aménagement assume depuis quelques mois déjà des
responsabilités qui incombaient précédemment au
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Les budgets
additionnels requis à cette fin par l'Assemblée résultent
en quelque sorte d'un transfert de compétence et n'impliquent pas
l'injection de sommes nouvelles pour l'État; la direction de
l'informatique voit son budget augmenté en raison de la mise en
application de la première phase du plan directeur informatique et,
notamment, de la réalisation d'un projet pilote en bureautique. À
moyen terme, l'informatisation des bureaux des députés et des
divers services administratifs devrait augmenter la productivité et
assurer une utilisation plus rationnelle des ressources de
l'Assemblée.
L'enveloppe des effectifs permanents de l'Assemblée a
été fixée à 461 postes pour l'exercice 1985-1986,
soit une diminution de 39 postes par rapport à l'exercice qui s'est
terminé le 31 mars dernier, soit au moment où ces lignes ont
été écrites. Cette réduction découle
notamment de la décision de ne plus titulariser sur des postes
permanents le personnel identifié comme excédentaire et inscrit
à la réserve de gestion, la rémunération de ce
personnel faisant néanmoins l'objet d'une budgétisation
intégrale. En outre, le transfert de la responsabilité de la
gestion du parc de photocopieurs de l'Assemblée nationale au
ministère des Communications réduira et a effectivement dans les
faits réduit nos effectifs permanents de 11 postes. De plus, les
demandes initiales relatives au fonctionnement des commissions parlementaires,
qui étaient de l'ordre de 1 200 000 $, ont été
ramenées à 500 000 $.
Les sommes requises pour les indemnités et allocations des
parlementaires augmentent de 4,5 % par rapport à l'exercice financier
1984-1985, pour atteindre 25 900 000 $. Ces prévisions - les
prévisions totales de l'Assemblée nationale -
s'élèvent donc à 56 900 000 $. Cette somme constitue une
augmentation réelle de 9,9 % par rapport au budget approuvé par
le Bureau pour l'exercice financier 1984-1985.
Le budget d'aménagement est cependant exclu de la comparaison en
raison du transfert de juridiction découlant de la disparition du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Le principe de
rendre disponible un fonds de réserve a été maintenu. Ce
fonds a, par ailleurs, été haussé de 50 000 $ à 169
100 $, en vue d'y prévoir les augmentations salariales qui pourraient
être consenties au personnel permanent pour la période du 1er
janvier 1986 au 31 mars de la même année.
De pareilles sommes ne seront cependant virées aux unités
administratives que si les conventions collectives liant l'État et ses
employés sont ratifiées et que si le besoin est manifeste.
Voilà, M. le Président, les quelques propos que j'avais
à tenir en début de séance. Si les membres du Bureau
désirent ajouter quoi que ce soi, il s'agit d'un budget que nous avons
étudié longuement, laborieusement ensemble et que nous avons
approuvé collectivement, si bien qu'ils sont bien libres d'intervenir,
le cas échéant.
Le Président (M. Rancourt): Y a-t-il des interventions de
la part des membres du Bureau? M. le député de Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau; M. le Président, la seule intervention que je
pourrais me permettre de faire, c'est que je fais mienne la déclaration
que le président vient de faire à l'Assemblée nationale.
Effectivement, c'est un exercice assez nouveau que de retrouver à la
même table le côté ministériel et l'Opposition. Je
pense que c'est un exercice qui mérite d'être
souligné. (10 h 30)
Comme on le dit et le répète souvent, ce n'est pas un
endroit pour exercer de la partisanerie. Je pense que le résultat,
à ce jour, a démontré que, comparativement avec ce qu'on
connaissait avant, c'est une amélioration sensible. Je suis ici, ce
matin, avec le président, pour défendre les crédits que le
Bureau a adoptés. Sûrement que nous ferons partie de la
discussion, sachant que M. le président du Bureau est très au
courant de son propre budget, budget que le Bureau a adopté.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. BisaiUon: M. le Président, je voudrais indiquer d'abord
au président de l'Assemblée nationale que je suis heureux de voir
que, cette année, les membres du Bureau de l'Assemblée nationale
l'accompagnent au moment de l'étude des crédits. J'avais
noté, l'an dernier, que pour les autres parlementaires qui ne sont pas
membres du Bureau, cela créait des problèmes de fonctionnement,
le fait que les membres du Bureau ne soient pas identifiés au moment de
l'étude des crédits et accompagnent le président dans la
défense des crédits. Alors, c'est pour moi une
amélioration par rapport au fonctionnement de l'an dernier.
Cependant, les remarques préliminaires du président de
l'Assemblée nationale nous indiquent aussi que l'exercice de
l'étude des crédits, dans le cas du budget de l'Assemblée
nationale, n'est pas un exercice identique à celui qu'on peut faire
lorsqu'il s'agit d'un ministère régulier. Le président de
l'Assemblée nationale a fort bien souligné que, dans le fond, le
budget de l'Assemblée nationale est adopté par le Bureau.
L'exercice prend donc un sens différent, pour les autres
parlementaires, de l'étude des crédits d'un ministère
où on peut remettre en cause un certain nombre de choses. Cela me
laisse, quant à moi, sur un certain nombre de difficultés. Je
pense qu'on devrait essayer, pour les années futures, d'améliorer
encore ce type de fonctionnement. Dans le fond, comme vous l'avez
souligné, M. le Président, c'est le seul moment dans
l'année où les membres de l'Assemblée nationale pourraient
questionner l'administration de l'Assemblée nationale. Or, il est clair
que, dans le texte que vous nous avez donné, le président
répond de son administration au Bureau de l'Assemblée nationale.
Si le président répond de son administration au Bureau de
l'Assemblée nationale, l'exercice qu'on fait maintenant ne vise pas non
plus à ce que le président rende compte de son administration
à l'ensemble des parlementaires. Il rend compte de son administration au
Bureau de l'Assemblée nationale.
Cela place aussi non seulement la présidence mais
l'administration de l'Assemblée nationale dans une situation
particulière ou privilégiée par rapport à d'autres
organismes ou ministères gouvernementaux.
Pour les parlementaires qui n'ont pas l'occasion de siéger au
Bureau de l'Assemblée nationale ni d'en être informés
préalablement, vous avez fort bien illustré, M. le
Président, la façon dont les membres du Bureau de
l'Assemblée nationale sont nommés. Cela ne laisse pas de place
à un certain nombre de parlementaires qui n'appartiennent ni au groupe
ministériel ni au groupe de l'Opposition officielle. Je pense que, dans
les années à venir, c'est une correction qu'il faudrait apporter
à la Loi sur l'Assemblée nationale parce que de plus en plus il
faudra qu'on fasse place à l'ensemble des parlementaires. Le Bureau de
l'Assemblée nationale devrait être un mécanisme qui fasse
place à l'ensemble des parlementaires. Dans ce sens-là, j'ai
toujours mis en doute le mode de nomination des membres du Bureau de
l'Assemblée nationale et je me permets de le faire encore. Même si
on peut reconnaître et si on pouvait faire l'analyse que le fait d'avoir
un Bureau de l'Assemblée nationale qui regroupe des représentants
des deux partis, ministériel et Opposition officielle, a
"départisanisé" un certain nombre de problèmes, il reste
que le mode de nomination n'est pas un mode de l'Assemblée.
J'ai toujours défendu le fait que des candidats du groupe
ministériel devraient être mis en nomination; d'autres candidats
devraient provenir du groupe de l'Opposition officielle et l'ensemble des
parlementaires devraient voter sur le choix des membres du Bureau de
l'Assemblée nationale. Notre fonctionnement n'est pas le même. Il
prévoit que ce sont finalement les groupes parlementaires qui
identifient leur porte-parole ou leur représentant au niveau du Bureau
de l'Assemblée nationale.
Il me semble que si on voulait encore faire un pas vers une
administration sans partisanerie, il faudrait que le vote se prenne à
l'Assemblée nationale de sorte que les membres de l'Opposition
voteraient peut-être pour des membres ministériels et des membres
ministériels auraient aussi à se prononcer sur des membres de
l'Opposition officielle, mais on aurait plus le sentiment que leur mandat vient
de l'ensemble des parlementaires plutôt que d'une formation politique ou
d'un groupe de parlementaires.
Je disais donc, M. le Président, que l'exercice qu'on entreprend
ne peut pas être fait de la même façon. Je déplore le
fait qu'on ne puisse pas, autant comme parle-
mentaires, questionner l'administration de l'Assemblée nationale,
au moment de l'étude des crédits, comme on peut le faire dans un
autre organisme, face à un autre ministère, puisque vous devez
répondre de votre administration d'abord et avant tout au Bureau de
l'Assemblée nationale.
Je ne sais pas si on pourrait trouver des mécanismes - sans rien
changer à la loi - ou des façons de procéder qui
pourraient nous permettre d'aller un peu plus loin dans l'étude des
crédits. Jusqu'à maintenant, on s'est toujours contenté de
survoler les grands problèmes, les grandes orientations à venir,
de porter quelques jugements sur ce qui était passé mais sans
jamais vraiment fouiller, ni les orientations, ni le côté
pratique, concret du budget et de ce que cache un budget, c'est-à-dire
comment et pour quoi on va dépenser cet argent. On n'a jamais eu la
possibilité de le faire vraiment.
Je termine, M. le Président, en posant cette question au
président de l'Assemblée. Est-ce que, dans son texte, lorsqu'il
disait "Le président répond de son administration au Bureau de
l'Assemblée nationale", est-ce qu'il voulait indiquer aux parlementaires
qui ne sont pas membres du Bureau, que nous étions, dans le fond,
limités dans les interrogations ou les interventions qu'on avait
à faire ici en commission?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: M. le Président, je veux rassurer
immédiatement le député de Sainte-Marie que, bien au
contraire, ce que je disais était simplement un énoncé de
la situation juridique, telle qu'elle est prévue dans la loi, puisque le
Bureau exerce une fonction de contrôle à l'endroit de
l'administration de l'Assemblée par le président de
l'Assemblée nationale.
Cela n'empêche absolument pas, lors de cet exercice auquel nous
nous livrons ce matin comme à chaque année, tout
député qui en a l'intérêt de poser des questions, de
faire les recommandations, de soulever les sujets qu'il juge à propos,
d'autant que l'ensemble du budget n'est pas complètement adopté
par le Bureau. Au fond, pourquoi venons-nous devant l'Assemblée lors de
l'étude des crédits? C'est que 80 % du budget de
l'Assemblée est pris à même les crédits permanents,
c'est-à-dire qu'à partir du moment où le Bureau approuve
ces sommes, c'est réglé, il n'y a pas besoin d'autre
approbation.
Il y a approximativement 20 % du budget qui sont les crédits
qu'on appelle les crédits votés et qui devront être
votés par la Chambre sur recommandation du Bureau. Il ne s'agit pas de
80 % de l'ensemble du budget et d'un dernier 20 % comme si on avait un peu le
principe du quart des crédits qui sont votés pour fonctionner, en
attendant que les trois quarts soient étudiés et votés par
l'Assemblée, horizontalement en quelque sorte. Il s'agit en fait de 100
% des crédits dans certains domaines que la loi énumère
dont le tout constitue approximativement 80 % du budget de l'Assemblée.
L'Assemblée a, de son côté, à approuver 100 % des
crédits dans certains autres domaines mais qui, quantitativement,
constituent environ 20 % du budget de l'Assemblée.
Il est évident que l'exercice auquel nous nous livrons n'a pas
pour but de se borner à ces 20 % mais de soumettre l'ensemble des
secteurs de l'administration de l'Assemblée nationale aux
interrogations, aux questions et aux suggestions que peut avoir à
formuler tout membre de l'Assemblée désireux de le faire.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. David Payne
M. Payne: J'aimerais féliciter le président pour
son rapport et, en même temps peut-être, profiter de l'occasion
pour féliciter le président de son dévouement et de son
dynamisme dans l'exercice de son mandat, parce que la nouvelle Loi sur
l'Assemblée nationale a institué un régime nouveau, comme
il le signalait, comportant des changements profonds et radicaux. Je pense
qu'on va sentir ces effets innovateurs pour longtemps. (10 h 40)
Nous, les députés, sommes les premiers
bénéficiaires d'une telle modification du régime, la
mesure où nous pouvons mieux représenter les
intérêts de nos électeurs, légiférer d'une
manière plus efficace, peut-être plus juste, et, bien sûr,
entreprendre les recherches à cette fin. Par la même voie,
peut-être qu'on pourrait dire que la nouvelle loi commandait un certain
nombre de modifications administratives affectant directement le mandat du
président aussi bien que le règlement de l'Assemblée
nationale et le fonctionnement des nombreux services de soutien. Il
n'empêche que le succès de l'opération dépend
beaucoup, à partir du président, de tous les
députés de l'Assemblée nationale, et je pense que c'est
notre devoir de souligner lors d'une commission semblable à celle
d'aujourd'hui, notre intérêt commun, de notre côté au
moins, de participer activement, comme simples députés, à
son succès.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée, vous n'avez aucun commentaire? M. le député
de Deux-Montagnes, vous m'aviez demandé la parole.
M. Pierre de Bellefeuille
M. de Bellefeuille: Merci. L'année dernière, j'ai
tenu des propos semblables dans les mêmes circonstances, à ceux
que le député de Vachon vient de tenir. J'ai
félicité le président, M. Guay, d'avoir donné du
panache à sa fonction et d'avoir beaucoup fait pour revaloriser
l'Assemblée nationale. Selon l'adage populaire, après les fleurs,
il y a le pot. Cette année, sans retirer ce que j'ai dit l'année
dernière, je voudrais plutôt soulever les aspects qui ne se
limitent pas à des compliments. Je voudrais faire écho aux
remarques de mon collègue de Sainte-Marie à propos du Bureau.
J'ai l'impression que la création du Bureau, c'est une expérience
inachevée. C'est-à-dire qu'il y a encore des choses à
faire pour que le Bureau donne le rendement qu'on est en droit d'en attendre et
je pense qu'il est clair qu'il s'agit d'une institution du fonctionnement du
mécanisme, et non pas des personnes qui en font partie.
Je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que les personnes qui
en font partie ont toutes les qualités voulues et s'acquittent de leur
fonction de membres du Bureau avec la compétence et la diligence
voulues. La question n'est pas là. Le Bureau, d'abord, ne prévoit
pas la représentation de députés autres que
ministériels et de l'Opposition officielle. C'est une lacune qui a
été signalée par mon collègue de Sainte-Marie. Avec
lui, je suis d'accord là-dessus. D'autre part, je comprends mal quels
sont les mécanismes par lesquels le Bureau rend compte de son
administration. Vous avez, M. le Président, comparé
vous-même le Bureau à un conseil d'administration. Or, un conseil
d'administration, normalement, est soumis à certains mécanismes
selon lesquels il rend des comptes dans le sens strict aux actionnaires. Si on
conserve cette analogie du conseil d'administration, ii faut se demander qui
sont les actionnaires. Il me semble que les actionnaires, en l'occurrence,
c'est l'ensemble des députés. Je me demande quel est le
mécanisme par lequel le Bureau rend des comptes à l'ensemble des
députés. Je sais que comme les membres du Bureau, dans la
pratique, sont désignés par les conseils de députés
ou les caucus, ministériels, d'une part et de l'Opposition officielle,
d'autre part, on peut supposer qu'il y a là un mécanisme par
lequel les élus de ces deux caucus rendent des comptes à leur
caucus, mais il faut bien se rappeler que les conseils de
députés, les caucus, n'ont guère d'existence
réglementaire, c'est-à-dire que le règlement
reconnaît leur existence sans les constituer, sans leur donner une
existence juridique véritable.
Il faudrait, il me semble, trouver un mécanisme par lequel le
Bureau rendrait des comptes à l'ensemble des députés.
C'est peut-être aujourd'hui le cas, mais la circonstance d'aujourd'hui ne
se produit qu'une fois par année. Je sais que vous pourriez reprendre
l'analogie des conseils d'administration qui rencontrent effectivement les
actionnaires une fois par année dans un bon nombre de cas. Mais vu la
nature du Parlement, cela ne semble pas très fréquent. Il me
semble qu'un mécanisme qui permettrait au Bureau de rendre des comptes
plus fréquemment serait très souhaitable.
Je note aussi dans vos remarques, M. le Président, que vous
faites état de la nécessité que l'administration de
l'Assemblée soit placée au-dessus de la mêlée, comme
on le fait pour le président, dites-vous. Je vous signale ce que vous
savez déjà, qu'on le fait curieusement pour le président,
mais pas pour les vice-présidents qui sont au nombre de deux. Ils sont
dans la mêlée. Je n'ai jamais très bien compris pourquoi il
est acceptable dans cette curieuse institution d'inspiration britannique, mais
plus ou moins latinisée par l'esprit québécois, que le
président soit au-dessus de la mêlée et que les
vice-présidents, qui sont appelés continuellement,
quotidiennement, à le remplacer et à agir en son nom avec la
même fonction, les mêmes pouvoirs et les mêmes
prérogatives, ne le soient pas. Cela m'a toujours
préoccupé cette question. Je souhaiterais, quant à moi,
que les deux vice-présidents soient, eux aussi, au-dessus de la
mêlée. Évidemment, dans la conjoncture actuelle, j'imagine
que des ministériels...
Une voix: La demande arrive tard.
M. de Bellefeuille: ...verraient une pareille réforme d'un
très mauvais oeil parce que leur majorité est mince et qu'ils
perdraient deux votes. Mais si on situe notre discussion au niveau des
principes parlementaires, je pense qu'il y a là une question à
revoir.
Je ne sais pas, M. le président Guay, si c'est le moment à
partir de vos remarques " liminaires de soulever une question à laquelle
vous ne faites pas allusion et qui est d'un domaine très particulier.
C'est l'objection que vous avez formulée à la diffusion par "The
Canadian Broadcasting Corporation" de bandes magnétoscopiques de
l'événement qui s'est déroulé en cette salle en mai
1984, je crois que c'était le 8 mai. Je répète que je ne
sais pas si c'est le moment de le faire ou s'il serait préférable
de le faire à l'un des programmes dont nos crédits sont
composés. De toute façon, j'ai maille à partir avec vous,
si vous me pardonnez l'expression, à ce sujet-là parce que
j'estime, quant à moi, que ces bandes devraient être mises
à la disposition des médias d'information. Avant d'en dire plus
long, j'aimerais qu'on m'indique si c'est le moment de le faire ou si le moment
de le faire, c'est plus tard.
Le Président (M. Rancourt): M. le président peut
répondre à cette question. Quant à moi, je le verrai
à deux occasions, mais si M. le président veut répondre
à ce moment-ci, il est tout à fait libre. M. le président
de l'Assemblée nationale.
M. Guay: Deux choses, M. le Président. J'aimerais, si le
député de Deux-Montagnes n'a pas d'objection, avant que l'on ne
perde le fil de son intervention liminaire, pouvoir apporter quelques
précisions sur le rendement qu'on est en droit d'attendre du Bureau. Je
dois vous dire, pour avoir fonctionné et travaillé avec le Bureau
depuis deux ans, que les membres du Bureau sont appelés à abattre
une singulière somme de travail, à assimiler une quantité
considérable de documents, de papiers et de paperasse pour prendre les
décisions les plus éclairées possible. Je ne vois vraiment
pas en quoi on peut mettre en cause le rendement du Bureau. Il me semble qu'au
contraire, si on fait le bilan de ce que le Bureau a fait depuis deux ans -
encore une fois la mémoire est une faculté qui oublie - la liste
des choses qui ont été faites par le Bureau, la liste des
règlements qui ont été adoptés et des
conséquences que cela a eu notamment sur l'amélioration de la
qualité des services aux députés est considérable.
On tient ces choses pour acquises au mois de mai 1985, mais reportez-vous au
mois de mai 1983 et vous verrez que, par rapport à il y a deux ans, il y
a beaucoup de travail qui a été abattu par les membres du Bureau
et je m'inscris en faux contre l'insinuation, si je peux l'appeler ainsi, que
le Bureau ne fournit pas le rendement qu'on serait en droit d'attendre.
Quant à la composition du Bureau, je n'y peux rien et les membres
du Bureau n'y peuvent rien. C'est la Loi sur l'Assemblée nationale qui
le prévoit à l'article 88 où il est bien dit que le Bureau
est formé par quatre députés du parti gouvernemental,
trois du parti de l'Opposition officielle ou, s'il y a plusieurs partis
d'Opposition, deux du parti de l'Opposition officielle et un de celui des
autres partis de l'Opposition qui a obtenu le plus grand nombre de
sièges ou, en cas d'égalité de sièges, celui qui a
obtenu le plus grand nombre de votes valides. En d'autres mots, pour faire
partie du Bureau, il faut avoir la qualité requise pour être un
groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.
Je comprends que depuis l'an dernier, vous n'avez pas soulevé
cette question. Votre situation ayant évolué, cette question peut
vous préoccuper davantage cette année, mais le fait est qu'au
moment où la Loi sur l'Assemblée nationale a été
adoptée, sous réserve peut-être de propos qu'a pu tenir M.
le député de Sainte-Marie à cette époque, je ne me
souviens pas que d'autres députés qui, aujourd'hui, semblent
préoccupés par cette question, soient intervenus pour faire
valoir le statut des députés indépendants par rapport
à la composition du Bureau. Quoi qu'il en soit, c'est une question,
comme je le disais, qui est réglée par une disposition
législative et si on veut modifier la disposition législative,
c'est à l'Assemblée de le faire. Le Bureau fonctionne tel qu'il
est prescrit dans la loi.
Comment le Bureau rend-il compte? Vous l'avez en effet souligné.
Si c'est un conseil d'administration, un conseil d'administration rencontre une
fois par année son administration à l'assemblée des
actionnaires. Nous y sommes et sans vouloir porter un jugement sur
l'intérêt ou l'absence d'intérêt ou le fait que
d'autres dossiers peuvent accaparer d'autres députés dans des
commissions parlementaires aujourd'hui ou ailleurs, hormis les membres du
Bureau, il y a en tout et partout cinq actionnaires ici présents. Je
veux bien que nous tenions deux ou trois assemblées des actionnaires par
année, mais vous me permettrez de douter que
l'intérêt...
M. Bisaillon: ...au présent. (10 h 50)
M. Guay: ...soit à ce point grand que nous ne puissions
pas régler les questions que l'on doit vider au cours d'une
séance annuelle, étant entendu que, de toute façon, en
cours d'année, nous vivons dans le même édifice, nous
exerçons des fonctions analogues et que tant les membres du Bureau que
moi-même sommes constamment à la disposition des
députés qui veulent soulever quelque question que ce soit. Vous
savez aussi bien que moi que cela s'est fait presque hebdomadairement au cours
des derniers mois.
Sur le statut des vice-présidents, il ne m'appartient pas de me
prononcer là-dessus. Je prends note de votre observation et je suppose
que cela devra faire partie de l'évolution du parlementarisme
québécois. En Grande-Bretagne d'où nous tenons notre
système, il y a, si ma mémoire est bonne, trois
vice-présidents. Â l'époque où j'y suis allé
la dernière fois, le président était un
député d'Opposition et deux vice-présidents, des
ministériels; l'autre vice-président était un
député d'Opposition. Il y a peut-être là quelque
chose que nous devrions approfondir pour une Législature
éventuelle, la prochaine ou la subséquente, je ne sais trop.
Peut-être en effet y a-t-il intérêt à ce que les
vice-présidents parviennent un de chaque côté de la Chambre
et que de cette manière, se pairant, pour utiliser l'expression
courante, il ne s'ensuive pas de déséquilibre mathématique
en cette Chambre au détriment du groupe parlementaire
ministériel. Cela fait partie de l'évolution des choses et
peut-être y arrivera-t-on.
Finalement, quant aux bandes ma-
gnétoscopiques, vous vous demandez si c'est le bon moment d'en
discuter. Je ne veux en aucune façon chercher à vous
empêcher de soulever la question, mais je dois vous dire quant à
moi que je n'ai pas l'intention de répondre à des questions
à ce sujet pour l'excellente raison que l'affaire est sub judice. La
Cour d'appel est saisie à l'heure actuelle de la question. Le banc de la
Cour d'appel est saisi de la question. Nous attendons le jugement de la Cour
d'appel et par respect pour les honorables juges de la Cour d'appel, il ne
m'apparatt pas indiqué que le président de l'Assemblée
nationale, à cette étape-ci, fasse le moindre commentaire qui
puisse être perçu comme étant de nature à vouloir
influencer de quelque manière que ce soit la décision que les
honorables juges ont à rendre en fonction des questions de droit qui ont
été soulevées devant eux. Cela dit, la réserve
à laquelle je dois m'astreindre n'empêche, évidemment,
aucun député de faire valoir que j'ai tort ou que j'ai raison.
Mais pour l'instant et jusqu'à nouvel ordre, au-delà de vous dire
que je demeure convaincu que j'ai raison, je peux difficilement préciser
les raisons pour lesquelles je le suis, parce que j'entrerais dans le fond du
débat et, par conséquent, dans la cause qui est prise en
délibéré par la Cour d'appel.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Roberval a demandé la parole.
M. de Bellefeuille: Oui, mais c'est sur la même question.
Enfin... Avec la permission de, avec l'accord... Bon.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Vous avez la parole,
M. le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président. Je suis
étonné des propos tenus par le président lorsqu'il donne
à entendre que j'ai mis en cause le rendement du Bureau. Je
réfère le président au Journal des débats qui, je
pense, va témoigner très clairement que je n'ai nullement mis en
cause le rendement du Bureau. J'ai, au contraire, dit que ce n'était pas
la question que je voulais soulever, que j'étais convaincu que les
membres du Bureau s'acquittent avec compétence et diligence de leurs
fonctions. Ce n'est pas du tout cela qui est en cause, c'est plus
particulièrement... M. le président Guay a parlé
d'insinuation. Dieu sait si on me reproche souvent de parler trop franchement!
Je pense que l'insinuation ne fait pas partie de mes procédés
d'expression. Je n'ai fait aucune insinuation de quelque sorte que ce soit.
Les deux points que j'ai soulevés, c'est, d'abord, le fait que
les députés qui ne sont pas membres - dans la situation actuelle
-du groupe ministériel et du groupe de l'Opposition officielle sont
automatiquement exclus du Bureau. Le président Guay m'a apporté
un élément de réponse là-dessus dont je reconnais
la pertinence, mais ce n'est peut-être pas encore complet.
J'ai aussi soulevé la question du mécanisme de reddition
des comptes. Cela n'a rien à voir avec le rendement du Bureau. Il est
question de savoir comment le Bureau rend des comptes à
l'Assemblée et le président Guay maintient ce qu'il avait
déjà dit, que cela se fait une fois par année, comme pour
un conseil d'administration qui rend des comptes aux actionnaires. Je
maintiens, quant à moi, que ce n'est pas suffisant. Je ne pense pas que
le nombre de députés, qui ne sont pas membres du Bureau,
présents à la présente séance soit un argument
tellement pertinent, parce qu'il y a tant de choses à faire en
même temps dans ce Parlement; il y a d'autres commissions qui
siègent et toutes sortes de choses qui se passent en même temps;
cela n'a jamais été annoncé comme étant une
reddition de comptes du Bureau. Peut-être que s'il y avait un
mécanisme plus formel qui prévoyait une pareille reddition de
comptes, ce serait suivi avec plus d'assiduité.
Quant à savoir pourquoi, l'année dernière,
siégeant sur les banquettes ministérielles, je n'ai pas
soulevé d'objection à la composition du Bureau, c'est
sûrement, M. le président Guay, parce qu'il y avait trop à
faire pour chercher à sauver les meubles dans une réforme
parlementaire qui perdait des lambeaux constamment. Je ne me suis pas
intéressé à cette question, parce qu'il y en avait de plus
urgentes et qu'il y avait des aspects plus importants de la réforme
parlementaire qui me paraissaient menacés. C'est sur cela que j'ai
dirigé mes efforts plutôt que sur cette question de la composition
du Bureau. Dans ce genre de circonstances, il faut faire des choix. Si,
l'année dernière, il avait été possible de tout
remettre en question, il est sûr que j'aurais été le
premier à reconnaître que tous les députés de cette
Chambre devraient être éligibles au Bureau. Cela me paraît
une question de simple justice. J'aurais préféré, M. le
président Guay, vous entendre dire que vous seriez d'accord avec un tel
principe, sans qu'on s'engage sur un mécanisme précis. Mais quant
au principe de l'éligibilité de tous les députés au
Bureau, il me semble que l'accord devrait se faire facilement. (11 heures)
Au sujet de la dernière question que j'ai soulevée, celle
des bandes magnétoscopiques de l'événement du 8 mai 1984,
l'observation du président Guay est sûrement tout à fait
pertinente, puisque cette question est sub judice. Je pense que le devoir de
réserve qu'il s'impose lui-même
s'applique, à mon sens, sous réserve de plus amples
informés, à tous les parlementaires et à toutes les
personnes. Évidemment, il y a la règle de l'immunité
parlementaire qui ferait qu'on ne pourrait pas porter d'accusation contre moi
mais on pourrait me reprocher quand même d'avoir enfreint moralement le
sub judice. Je veux m'abstenir de le faire plus que je ne l'ai
déjà fait, étant donné que j'ai déjà
marqué mon désaccord avec l'intervention qu'au départ vous
aviez faite. Quant à moi, cela va suffire sur cette question. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je ne veux pas chercher querelle, bien au contraire,
à mon excellent ami de Deux-Montagnes, je n'aurais qu'une petite
correction technique. Un député n'est pas inéligible au
Bureau. La loi dit: Les membres du Bureau, outre le président, sont
désignés par les députés de chaque parti. Mais on
ne dit pas que c'est un député du parti. Théoriquement, je
conviens que c'est une distinction subtile, mais les députés
ministériels ou les députés de l'Opposition pourraient
décider qu'ils désignent deux personnes et que la
troisième serait un indépendant. Si le vote était pris en
cette Chambre plutôt que d'être pris en caucus, l'équilibre
mathématique des choses risquerait de donner un résultat
analogue. Il n'est pas du tout certain que le fait que la décision soit
mise aux voix en cette Chambre assurerait pour autant à un
député indépendant un siège au Bureau. Mais enfin,
c'est un débat quelque peu théorique.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie, est-ce que...
M. Bisaillon: C'est juste parce que je ne voudrais pas qu'on
fasse dévier ce que j'ai dit, M. le Président. La seule chose que
j'ai voulu souligner, c'est qu'un vote de l'ensemble des parlementaires sur
l'ensemble des membres du Bureau aurait une plus grande
légitimité pour les membres du Bureau. C'est tout ce que j'ai
souligné. Ce que je souhaiterais, moi, c'est que tous les membres, des
deux côtés de la Chambre, puissent voter pour le
député de Bourassa comme membre du Bureau ou contre, mais un des
deux.
Le Président (M- Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale, voulez-vous poursuivre? Vous avez terminé.
Je donne la parole au député de Roberval.
M. Michel Gauthier
M. Gauthier: Merci, M. le Président. M. le
président de l'Assemblée nationale mérite, je pense, des
félicitations pour la qualité du travail qu'il a amorcé,
la profondeur de cette réforme qui fait sentir maintenant ses effets.
Là-dessus, je pense que chacun des membres de cette Assemblée lui
est redevable de tout ce travail abattu par lui et son équipe.
Cependant, il y a certains aspects sur lesquels j'aimerais attirer
l'attention du président et qui seraient de nature à plaire
davantage aux parlementaires qui ont à travailler ici de longues, de
très longues heures chaque semaine. J'ai crainte qu'au nom du confort
des députés, au nom de la dignité qui doit régner
dans cette Assemblée, du décorum qui doit trouver sa place ici
chaque jour et à chacune de nos séances, on s'éloigne
quelque peu du but premier qui est visé par le président, j'en
suis sûr, celui de faciliter à tous les parlementaires l'exercice
de leur travail.
À titre d'exemple, il est déjà arrivé, dans
des situations données, que voulant bien faire, voulant améliorer
des services, on ait fait exactement l'inverse. La chose la plus
précieuse pour un député est d'être d'abord et avant
tout localisé très près de l'Assemblée nationale.
Plus rapidement il a accès aux travaux parlementaires, plus rapidement
également il peut retourner à son bureau loger un appel
téléphonique - puisqu'on limite les téléphones dans
les salons attenants à cette salle - ou il peut aller à son
bureau signer un document important et qui demande une intervention
immédiate, ou rencontrer quelqu'un. Parfois, voulant donner des services
aux députés, on peut dire: On va leur organiser des bureaux qui
ont du bon sens. Mais éloigner ces bureaux du centre névralgique,
si on veut, de l'Assemblée nationale. En ce faisant, en
améliorant le confort physique qui est une fin louable en soi, en
améliorant les services de soutien aux députés - ce qui
pourrait remplir théoriquement l'édifice A assez facilement, je
pense que les démonstrations sont faites là-dessus et je ne veux
pas y revenir - on en arrive à placer le député tellement
loin de son profit, comme on pourrait dire en langage commun, de son
activité principale, qu'on lui crée des inconvénients
supérieurs aux avantages qu'on lui a donnés.
Partant de cet exemple, je voudrais indiquer au président -
simplement l'indiquer et il aura certainement un commentaire à faire -
qu'il y a des services personnels qui sont essentiels pour les
députés, des services personnels qui sont d'un autre ordre que
ceux qui sont offerts normalement par les soutiens administratifs qui sont ici.
Par exemple, les salons des députés attenants à cette
Assemblée, qui sont des salles de repos.
Que je sache, dans tous les organismes j'ai déjà
été directeur général d'un organisme assez
important - dans les ministères, dans les entreprises - j'ai aussi
travaillé dans une entreprise - il est assez rare que le
président ou le responsable de l'entreprise aille jusqu'à
interdire aux employés de prendre du café dans la salle de repos
en leur disant: II y a une cafétéria au sous-sol; vous irez le
prendre au sous-sol.
Cela peut paraître banal comme remarque, sauf que quand on passe
ici douze, quinze ou dix-huit heures d'affilée, il faut le faire pour
comprendre ce que cela veut dire de pouvoir, dans une salle de repos,
entreprendre une discussion ou une conversation avec des collègues,
prendre un café et avoir accès à des services
élémentaires de base. Je me souviens qu'on a déjà
souligné cela au président. M. le Président, vous nous
aviez dit, à ce moment, que le Parlementaire était ouvert aux
heures où les parlementaires siégeaient. Oui, c'est vrai. Il y a
des restaurants en ville; il y en a partout, c'est évident, mais il y a
des choses qui peuvent se faire pour le confort élémentaire des
députés.
Sur le plan de la circulation des députés - je cite un
deuxième point, parce que je sais que le président touche, dans
le fond, le même esprit que chacun - pour avoir accès à
certaines parties de l'édifice, lorsqu'on passe de certaines salles
à d'autres -81 ou des salles comme celle-là - surtout en
soirée ou à des périodes où la Chambre
siège, nous n'avons plus, par l'ascenseur ou par la porte, accès
directement à l'étage de l'Assemblée nationale. Je sais
qu'on a fait cela pour protéger les parlementaires sur le plan de la
sécurité, sauf que, personnellement, je vais vous dire que
lorsque je vois une porte vitrée bien barrée à quelques
pas de l'Assemblée nationale, je n'ai pas l'impression que c'est d'une
sécurité extraordinaire et extravagante.
J'ai souvent l'impression que cela pourrait retarder quelqu'un
d'à peu près une demi-seconde que de fracasser la vitre qui est
là. Si au moins il s'agissait d'une porte pleine, on comprendrait un peu
mieux. Il s'agit d'une porte vitrée. Alors, il m'apparaît que
c'est difficile pour les députés qui quittent le bas du parlement
de devoir, à certaines occasions, lorsque Le Parlementaire est
fermé, faire une tournée complète, en passant par le
deuxième étage, pour se rendre soit dans l'aile ouest ou nord -
vous excuserez ma géographie - l'aile qui donne sur les édifices
occupés autrefois par la présidence dans l'édifice B et
l'édifice C. C'est assez incommodant.
Sur le plan de la circulation, sur le plan de détails comme la
possibilité de prendre un café, comme la possibilité et
pour l'Opposition et pour les députés indépendants et pour
les ministériels d'avoir un salon réservé à
certains endroits où on puisse s'offrir certains services personnels et
non pas dans une salle comme celle du Parlementaire, j'aimerais que le
président puisse songer à ces choses. Il m'apparaîtrait
normal que des salles de repos offrant des services demandés couramment
n'importe où et par n'importe qui passant dix-huit heures dans une
bâtisse devraient être mises à la disposition, en
priorité, des députés et qu'on devrait faciliter la
circulation des députés.
Également - je voudrais terminer là-dessus pour cette
partie, parce que je reviendrai avec autre chose concernant le service
administratif - j'essaie de regarder objectivement - je ne sais pas si je me
trompe, M. le Président, et j'aimerais avoir des chiffres; vous avez le
responsable du café Le Parlementaire ici - les hausses qui s'appliquent
sur les menus quotidiens pour les parlementaires. À moins que ce soit
parce que cela me blesse particulièrement, puisque cela me touche - je
mange ici trois repas par jour, quatre jours par semaine - j'ai l'impression,
M. le Président, que la hausse moyenne des repas, avec ce qui a
été exclu et inclus, a dépassé l'indice
général des prix à la consommation. J'aimerais avoir des
indications à cet égard. Il m'apparaît en tout cas que les
prix au restaurant Mini-Débat sont très bas, plus qu'abordables
-c'est certainement ridicule comme prix -alors qu'au restaurant Le
Parlementaire les prix réapparaissent passablement plus
élevés. Je me demandais dans quelle mesure, étant
donné que ces restaurants sont d'abord et avant tout à l'usage
des parlementaires qui travaillent ici, il n'y aurait pas lieu de
considérer la situation quant à l'évolution des prix,
quant aux services donnés pour voir si effectivement on a
amélioré le rapport services-coûts pour les parlementaires
depuis quelques années. Remarquez qu'il est possible que ce soit le cas
mais j'aimerais avoir des indications de votre part à ce sujet. (11 h
10)
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je remercie le député de ses remarques. On
me permettra peut-être de commencer par le restaurant. Sous
réserve de vérification, ce qu'on est en train de faire, à
ma connaissance, les augmentations ont été tel que prévu
dans le règlement. Je ne sais pas si c'est le règlement du Bureau
de l'Assemblée nationale ou une politique administrative mais
auparavant, le Parlementaire pouvait rester de longs mois, voire même des
années sans augmentation. Survenait une élection... Je pense que
la dernière fois où cela s'est fait de manière assez
flagrante, c'était en 1981. Ceux qui étaient ici au départ
et ceux qui sont revenus ont pu remarquer qu'il y avait eu comme un changement
raide et qu'en fait on avait profité de la campagne électorale
pour réajuster les prix du Parlementaire qui ne l'avaient pas
été pendant un certain temps.
Plutôt que de faire cela, il m'a semblé
de meilleure administration d'ajuster les prix du Parlementaire selon
l'évolution de l'indice des prix à la consommation. C'est ce que
nous faisons. Des ajustements automatiques sont maintenant prévus deux
fois par année. Donc on ne se pose pas la question en ce sens que cela
entre en vigueur automatiquement.
Le changement que nous avons fait, la dernière fois, venait en
partie du constat que l'IPC étant ce qu'il est et les salaires des
députés ce qu'ils sont, cela devenait très coûteux
et qu'en plus on proposait un menu complet: potage, repas, dessert pour un prix
fixe. La dernière innovation, en janvier-février, a
été de scinder le menu pour faire en sorte que le dessert soit en
supplément, ce qui nous a permis de baisser le prix, par
conséquent, du plat principal, ce qui fait que le député
peut maintenant se nourrir au Parlementaire à moindre coût
qu'auparavant si, par ailleurs, il fait attention à sa ligne et ne prend
pas de dessert.
Je vois Claude Drolet là-bas qui rit à gorge
déployée. Vous voyez que cela rejoint un double souci, celui de
la capacité de payer des députés et de la santé des
députés.
M. Gauthier: C'est un service complet.
M. Guay: Cela étant, en effet les prix sont plus faibles
au Mini-Débat pour l'excellente raison que le Mini-Débat a un
coût de fonctionnement infiniment moins grand que Le Parlementaire qui a
un coût de fonctionnement qui est forcément élevé
par la nature même de l'institution. C'est un restaurant qui,
contrairement aux autres restaurants, ne change pas de prix le soir par rapport
au midi. Sinon vous imaginez un peu que votre remarque serait partagée
à bon droit par tous les députés qui crieraient au meurtre
parce que cela deviendrait tout à fait inaccessible. S'il fallait que Le
Parlementaire, lorsqu'il est ouvert le soir, ait une politique de prix
analogues à ceux des restaurants de la ville de Québec,
c'est-à-dire une augmentation considérable par rapport aux prix
du midi, il n'y a pas un député qui pourrait sérieusement
prétendre y aller. Donc, de ce fait, il y a un manque à
gagner.
D'autre part, contrairement aux autres restaurants, Le Parlementaire,
étant un service aux parlementaires, je ne dis pas qu'il perd de
l'argent mais il ne peut pas penser avoir des revenus aussi substantiels en
provenance du vin et de l'alcool par rapport à un restaurant ordinaire
puisque les gens y vont pour manger mais sans nécessairement consommer
d'alcool.
Par ailleurs, il n'est pas ouvert sept jours par semaine, mais en
fonction des besoins des députés et de la session, ce qui fait
qu'il y a des absences de recettes en quelque sorte, mais il y a
néanmoins un coût salarial à couvrir qui, lui, par
ailleurs, est plus élevé que le coût des salaires qui est
payé aux employés de la restauration dans l'entreprise
privée. Alors, les coûts sont plus élevés et, de par
la nature du restaurant, les recettes sont moins élevées.
Forcément, il faut, à un moment donné, atteindre un
équilibre, et c'est ce que nous avons cherché à faire avec
la politique de prix à l'heure actuelle.
Le Mini-Débat, en comparaison, quant au personnel, coûte
beaucoup moins cher à faire fonctionner. C'est pourquoi on peut avoir
des prix au Mini-Débat qui sont moins élevés, tout en
faisant en sorte que le restaurant soit rentable, alors qu'il est bien entendu
que, pour Le Parlementaire qui est un service à l'ensemble des
parlementaires, d'abord, même s'il y a beaucoup d'autres personnes qui y
vont, qui le fréquentent, on ne peut pas espérer
sérieusement en un restaurant profitable, à moins de changer
complètement de politique. Et, à bon droit, les
députés s'en plaindraient.
Nous allons donc chercher à maintenir cet équilibre entre
les prix, la hausse des prix, donc révolution selon le rythme de
l'inflation, mais, en même temps, compte tenu de la capacité de
payer des députés. Ce changement sur le menu est survenu en
janvier et février dernier.
Je serais un peu porté à dire que le problème que
vous soulevez à cet égard est bien davantage, là comme
ailleurs, rattaché à la loi 110, que cette Assemblée a
adoptée il y a deux ans et qui fixe les salaires des
députés au niveau où on les connaît. Je
n'hésite pas une seconde à dire que les députés
sont mal payés; je peux me le permettre, je suis président de
l'Assemblée. Donc, on ne peut pas dire que ce sont les
députés qui le disent. Je le dis au nom des
députés. Les députés à l'Assemblée
nationale sont mal payés.
J'ai vu, hier, un rapport qui est sorti à Ottawa portant sur les
salaires des députés fédéraux. Déjà,
à l'heure actuelle, les députés fédéraux
sont beaucoup mieux payés que les députés de
l'Assemblée nationale. Si le rapport est adopté tel quel, cela va
presque aller du quitte au double, ce qui démontre tout simplement que,
pour la charge de travail qu'ont les députés, un
député qui a un comté comme le vôtre, un grand
comté rural, à une certaine distance de Québec, vous
faites facilement 60, 65, 70 heures de travail par semaine. À cet
égard, vous êtes, à mon avis, pour le travail qu'on vous
fait faire, les exigences qu'on a à votre endroit, qu'ont vos
électeurs dans le comté, qu'a le système qui s'attend que
vous soyez présent ici au Parlement et en commission parlementaire, vous
êtes, à mon avis, très nettement sous-payé.
Ayant dit cela, malheureusement, il ne
m'appartient pas d'augmenter les salaires des députés sans
quoi ils ne seraient pas au niveau où ils sont à l'heure
actuelle.
Une voix: Hélas!
M. Guay: Hélas! Quitte à réduire le rapport
entre le salaire de base des députés et celui des ministres, mais
il n'y a pas de raison, compte tenu qu'un député peut travailler
50, 60, 65, 70 heures par semaine dans bien des cas, que la différence
de salaire soit si grande. Je comprends que les ministres, comme le
président, ont des responsabilités particulières. Cela ne
veut pas nécessairement dire que cela justifie presque du quitte au
double. À mon avis, il serait bien plus sage de faire comme cela se fait
dans d'autres pays, d'augmenter le salaire des députés sans
nécessairement toucher à celui des ministres, mais de
manière que, passant de député à ministre, de toute
façon, on ne subisse pas une aggravation considérable de sa
situation financière et que, par conséquent, cela peut être
moins douloureux lorsque la chose se produit.
Cela étant, au sujet de la sécurité de la porte, je
prends bonne note, en effet, de votre remarque disant qu'une porte
vitrée est sans doute moins sécuritaire qu'une porte pleine.
M. Gauthier: Toute une porte pleine. (11 h 20)
M. Guay: J'avoue que... Je soumets la gestion à M.
Côté pour considération. Il est évident que les
études que nous avons faites sur la sécurité dans un
parlement et les mesures que nous avons, par conséquent,
été appelés à prendre à la suite de ces
études, sont imparfaites, pas imparfaites dans le sens qu'elles sont
inefficaces, mais imparfaites dans ce sens que l'immeuble n'a pas
été construit dans cette perspective. Il est bien évident
que si on construisait aujourd'hui un parlement, de toute pièce, avec
des préoccupations sécuritaires, on ne construirait pas
l'Hôtel du Parlement tel qu'il est aménagé sur le plan
architectural.
Il faut donc trouver le moyen d'introduire dans un immeuble centenaire
des éléments de sécurité qui fassent en sorte que
les membres de l'Assemblée et les fonctionnaires qui travaillent au
parlement puissent avoir suffisamment de protection pour pouvoir y travailler
en toute quiétude. J'avoue qu'en effet la porte telle qu'elle est cause
des problèmes compte tenu de la porte cochère au
rez-de-chaussée qui ne permet pas au rez-de-chaussée d'aller de
l'aile avant à l'aile de la bibliothèque. La solution à ce
problème m'apparatt davantage devoir venir dans le temps, avec
l'introduction éventuelle de cartes magnétiques. Les
laissez-passer que les députés ont probablement tous maintenant,
ces nouveaux laissez-passer de l'Assemblée seront éventuellement
remplacés par des cartes magnétiques qui donneront accès
à certains endroits. Cette porte, ainsi que d'autres portes, pourraient
en l'occurrence...
M. Bisaillon: Comme dans les films, quand il faut entrer dans le
troisième coffre-fort pour protéger le secret. Excusez, M. le
Président.
M. Guay: M. le député, je ne sais pas si vous et
moi serons ici à ce moment, mais cela fait partie en effet de la
politique de sécurité que certains endroits soient
protégés de cette manière. Cela ne veut pas dire que
toutes les portes de l'Hôtel du Parlement vont fonctionner selon ce
système, mais je pense que dans la mesure où l'on cherche
à protéger la salle de l'Assemblée nationale, pour une
raison évidente, aux alentours de la salle cela m'apparaît
être davantage de ce côté que l'on doive rechercher une
solution. En effet, les cartes seront effectivement remplacées par des
cartes magnétiques qui donneront accès à certaines portes
et qui permettront notamment d'entrer par la porte de côté, 24
heures sur 24.
Je suis conscient de l'agacement que cela provoque à l'heure
actuelle. J'invite les députés, par ailleurs, à comprendre
que c'est à la fois pour leur sécurité et pour les
employés de l'Assemblée que ces mesures sont prises et non pas
pour le plaisir de la chose. Leur collaboration est évidemment
absolument essentielle au bon fonctionnement de ces mesures de
sécurité. Avec le temps, tout cela s'estompera, mais dans
l'immédiat il y a des mesures provisoires qui provoquent ce genre de
désagrément j'en conviens.
Quant au café, je conviens avec vous, et c'est une idée
que je nourris, c'est le cas de le dire, de faire en sorte qu'un jour les
députés disposent dans l'Hôtel du Parlement d'une salle de
lecture comme il y en a dans d'autres parlements. Le secrétaire
général par intérim et moi avons visité, il y a
quelque temps, le parlement belge formé de quatre Chambres: le
Sénat, la Chambre basse, et il y a les chambres culturelles, Conseil de
la communauté française, ou Conseil régional flamand, qui
sont toutes dans cet immeuble. Il y a des salles de lecture où les
journaux du jour sont à la disposition des députés.
M. Blank: ...ici jusqu'en 1976. Ce n'est pas nous autres qui
l'avons mis là.
M. Gauthier: ...
M. Guay: M. le député, j'ai déjà mis
le nez dans cette Chambre. Je vous ferai remarquer qu'elle a été
caractérisée par le nombre de ses volumes et de ses publications.
Je parle d'une vraie salle de
lecture où les députés pourraient effectivement
prendre connaissance des journaux du jour, des publications hebdomadaires du
Québec, du Canada, de partout dans le monde. Le problème que
j'ai, que vous connaissez, c'est le manque d'espace. Le jour où d'autres
députés iront vous rejoindre dans l'immeuble
Honoré-Mercier, où vous avez votre bureau comme adjoint
parlementaire au ministre de Finances, constitue en quelque sorte l'avant-garde
de l'Assemblée nationale dans cet immeuble, ce jour-là nous
pourrons sans doute songer à aménager à proximité
de la Chambre des salles de lecture qui seront effectivement pourvues de
publications et de services, tels ceux que vous mentionnez, et qui permettont
aux députés d'aller sur place. Entre-temps, il faut se rabattre
sur ce que nous avons, et ce que nous avons, c'est Le Parlementaire.
Je suis disposé à faire en sorte que Le Parlementaire
puisse être ouvert pour de telles fins - sinon tout Le Parlementaire, en
tout cas les salons des députés - à des heures qui vont
au-delà des heures normales d'ouverture du Parlementaire, si on le
souhaite.
Maintenant, les fumoirs des députés sont, vous en
conviendrez, très exigus, d'une part. D'autre part, il y a
déjà eu du café. Mon prédécesseur de 1976,
le président M. Clément Richard, avait permis l'installation d'un
horrible appareil à café qui, avec le téléphone,
l'extincteur chimique et les bidons d'eau dans l'entrée principale de la
salle, derrière moi, donnait l'impression à quiconque entrait par
l'entrée principale de la salle de l'Assemblée nationale qu'il
entrait par l'entrée de service.
Une voix: Un dépanneur.
M. Guay: Oui, un dépanneur, en effet.
J'ai voulu corriger la chose, d'autant plus que cet appareil à
café n'était pas sans coûter quelques sous à
l'administration de l'Assemblée nationale, mais c'était
essentiellement pour des raisons d'esthétique, si l'on veut. Il importe
que l'entrée principale de la salle de l'Assemblée nationale soit
un peu conforme à la dignité des lieux. Ce n'est pas tout
à fait l'idée que je m'en faisais que de voir cet
"aréopage" d'installations que l'on y trouvait et qu'on ne trouve plus
effectivement maintenant.
À l'époque, je m'en souviens très bien, le
président, M. Richard, a bien dit: D'accord pour le café pourvu
qu'il n'y en ait pas dans l'Assemblée. Il s'est écoulé
quelques semaines avant que les députés ne commencent, à
la faveur des séances du soir, à entrer comme cela dans la salle
de l'Assemblée avec des verres en "styro-mousse" et il est arrivé
ce qui est arrivé. Lorsque -c'était sous ma présidence -
nous avons effectué les derniers travaux dans cette salle pour
consolider le plafond, mais aussi changer le tapis qui était
passablement usé, et que nous avons donc enlevé tous les bureaux,
j'ai vu, de la tribune, l'état du tapis qui était davantage
crème que bleu. Il y avait tellement de taches de café faites par
des verres qui avaient été renversés dessus, que je
n'exagère pas en vous disant qu'il était davantage crème
que bleu, par taches évidemment.
On a donc installé un nouveau tapis d'une meilleure
qualité. Je voudrais bien au moins qu'il puisse durer quelques
années. Je sais que les députés vont me dire: Ne vous en
faites pas, M. le Président, on n'entrera pas dans l'Assemblée
avec une tasse de café, mais va venir le premier soir où, la
fatigue aidant, cela va se produire et, de fil en aiguille, le
précédent étant créé, il va se produire ce
qui s'est produit.
Si bien qu'il m'apparaît qu'il y aura, à long terme, une
solution dans le sens de ce que vous suggérez. Tant le secrétaire
général par intérim que moi avons en tête un
endroit, à proximité de l'Assemblée, où on
trouverait non seulement ce genre de service, mais d'autres services tels les
publications du jour et les hebdomadaires du Québec, du Canada et du
monde entier. Entre-temps, comme je vous dis, je suis ouvert à toute
solution comme, par exemple, l'utilisation du Parlementaire, de la grande salle
ou des salons en arrière qui, après tout, ne sont quand
même pas très loin, à ces fins. Mais il faut composer avec
le fait que nous sommes actuellement dans des situations d'exiguïté
aiguë, je l'ai dit l'an dernier aux crédits et cela n'a pas
évolué. Nous attendons que le ministère des Finances
quitte pour le vieux palais de justice. Cela doit se faire quelque part en
1986, je l'espère. Dans la pire des hypothèses, on parle de 1987,
mais enfin soyons un peu optimistes et parlons de 1986; nous sommes en 1985.
À partir de là, il y aura un réaménagement qui
pourra être fait beaucoup plus facilement et nous pourrons
procéder aux travaux essentiels dans les trois ailes non
restaurées de l'Hôtel du Parlement pour les rendre non seulement
fonctionnelles, mais aussi sécuritaires que possible, ce qui,
actuellement, n'est pas tout à fait le cas.
Le Président (M. Rancourt): J'ai aussi une remarque
à faire, c'est qu'il est interdit de fumer ici à
l'intérieur de l'Assemblée nationale, même en commission
plénière. M. le député de Vachon.
M. Payne: Oui. Va-t-on procéder selon les programmes, M.
le Président ou si...? Quelle est votre suggestion? (11 h 30)
Le Président (M. Rancourt): Quand les commentaires seront
terminés, bien sûr j'appellerai les programmes un à un. Si
vous
concevez que... M. le député de Bourassa, des
commentaires?
M. Patrice Laplante
M. Laplante: Un commentaire sur les pages. L'an dernier, on avait
soulevé le problème des pages pour le nombre d'heures
travaillées à l'Assemblée nationale. Il y a des gens
là-dedans qui sont soutiens de famille et on les fait travailler
à peine 20 heures par semaine. Après cela, on les reconduit
à l'assurance-chômage. On sait qu'ici, à l'Assemblée
nationale ou par les services, on emploie aussi des gens à temps
partiel. Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité, dans une politique de
l'Assemblée nationale, vu que ces gens-là sont ici, en somme,
disponibles aux députés et qu'ils ont droit à une vie, eux
aussi, un peu plus stable dans le système de l'Assemblée
nationale, qu'on puisse privilégier ces personnes-là pour le
temps qu'on a à faire soit l'été, le lundi ou le vendredi,
le temps qu'on fait faire à d'autres qu'on va chercher à
l'extérieur pour faire ce temps partiel? Lorsque les deux ou les trois
mois d'été arrivent - on est obligé, non pas de les
congédier, mais de les mettre en disponibilité - qu'ils puissent
avoir au moins l'assurance-chômage, quelque chose de plus décent,
parce que cela ne donne pas le reflet d'une Assemblée nationale
responsable quand on entend parler de ces choses-là.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je sais, puisque la question a été
évoquée au Bureau, que les députés ont
été sensibilisés à la situation. D'autant que le
fait de côtoyer les pages quotidiennement rend la chose plus susceptible
de se produire, mais il faut... Je vais faire rapport d'ailleurs,
effectivement, au Bureau sur la question prochainement. Il y a un certain
nombre de choses qu'il faut prendre en considération. Lorsque l'on
engage des occasionnels sur paie variable, compte tenu des activités de
l'Assemblée, c'est en fonction des séances de l'Assemblée.
L'Assemblée, selon son propre calendrier, siège le mardi, le
mercredi et le jeudi, fin mars, avril, mai, cinq jours par semaine en juin
jusqu'à la troisième semaine de juin et le même
scénario à l'automne, à compter de fin octobre, mois de
novembre et cinq jours par semaine en décembre. Il y a beaucoup
d'occasionnels qui sont embauchés à l'Assemblée nationale
sur paie variable en fonction des horaires de l'Assemblée nationale. On
ne peut pas embaucher du personnel à temps plein à longueur
d'année; lorsque l'Assemblée ne siège pas, on paie des
gens à ne rien faire. Ce ne serait pas une utilisation très sage
des fonds publics que de payer des gens à ne rien faire. D'où la
nécessité que nous avons, compte tenu des périodes de
pointe de fonctionnement de l'Assemblée, d'embaucher des gens pour ces
activités et forcément, lorsque ces activités n'ont pas
lieu, de les remercier, mais de les rappeler, puisqu'ils ont droit au rappel -
ils sont sur une liste de rappel - lorsque ces activités reprennent.
L'an dernier, on m'avait sensibilisé au fait que les pages avaient de la
difficulté à faire le nombre d'heures requis pour être
admissibles à l'assurance-chômage. J'ai demandé qu'on
s'assure qu'ils soient admissibles à l'assurance-chômage, ce qui
est le cas à l'heure actuelle.
Là, on me soulève un autre problème. On voudrait
qu'ils puissent travailler davantage le lundi, le vendredi, certaines semaines
où la Chambre ne siège pas, comme après le congé
pascal, par exemple. La question est de leur faire faire quoi?
L'Assemblée a tout le personnel dont elle a besoin et elle embauche un
personnel d'appoint en fonction de ses activités d'appoint. Par exemple,
naguère, si je ne m'abuse, les pages et les messagers étaient
confondus. Qu'arriverait-il si nous revenions à cette solution? Nous
avons un certain nombre de messagers permanents. Nous avons un certain nombre
de messagers occasionnels. Nous avons des pages qui sont occasionnels. Nous
pourrions penser, puisqu'il y a des messagers permanents, que ce seraient les
messagers, par exemple - c'est une hypothèse - qui feraient le service
de pages à l'Assemblée et que pour remplacer les messagers qui
sont déplacés à l'Assemblée, nous embaucherions les
mêmes personnes qu'on embauche comme pages, comme messagers. Ils ne
travailleraient pas plus pour autant, parce que les messagers seraient ici les
jours où la Chambre siège et les jours où la Chambre ne
siège pas, ils retourneraient au service des messageries. Donc, la
solution au problème n'est pas évidente, à moins que le
Bureau ne consente à débourser des sommes additionnelles pour du
travail qui n'existe pas et qui risque, par conséquent... Enfin, s'il
n'existe pas, il ne sera, forcément, pas fait. Quoi qu'il en soit, comme
je vous l'ai dit, je vais revenir au Bureau là-dessus avec un portrait
d'ensemble. Si quelque chose peut être fait, il est certain qu'on va
chercher à le faire, mais il s'agit de se demander... Il faut voir le
précédent qu'on crée. Si on le fait pour les occasionnels
sur paie variable que sont les pages, très visibles parce qu'ils sont
ici, il y a bien d'autres occasionnels sur paie variable, moins visibles, dans
le reste de l'Assemblée nationale, qui seraient en droit de
réclamer le même traitement. À partir de là, en
termes salariaux, vous risquez de devoir payer beaucoup plus que vous ne payez
à l'heure actuelle et pour des besoins qui risquent d'être
inexistants.
M. Laplante: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: L'Assemblée nationale n'est pas un organisme
comme les autres ministères. Je pense que la preuve, c'est qu'on a fait
une loi spéciale pour séparer l'exécutif d'avec
l'Assemblée nationale. Je voudrais parler de la fierté de ces
pages à laquelle je voudrais sensibiliser les membres de cette
Assemblée nationale et vous-même, M. le Président. Ils
côtoient des gens assez bien payés, ils servent sur le plancher de
cette Assemblée nationale, ils rendent des services énormes
à chacun des députés. À mon point de vue, que je
crois partagé par d'autres, ce sont des gens sous-payés dans le
système de l'Assemblée nationale. On crée une
fierté chez ces pages et quand c'est le temps d'essayer de leur trouver
quelque chose, une rémunération... On ne demande pas une
augmentation de salaire, mais un peu plus d'heures pour pouvoir vivre
décemment, disant au moins qu'ils travaillent à
l'Assemblée nationale et qu'avec ceux qu'ils côtoient ils peuvent
au moins vivre avec la maigre pitance qu'ils reçoivent actuellement.
Mais, dans les autres Parlements canadiens, on me dit que les pages
dépendent de leur Assemblée aussi et qu'ils sont en permanence,
qu'on a trouvé le moyen de donner une permanence à ces pages. Ce
n'est pas ce qu'on demande ici, la permanence. J'aimerais qu'on fouille un peu
plus loin pour savoir ce qui se passe dans les autres gouvernements canadiens,
comment le traitement est déterminé pour ces pages. Ce que je
voudrais ajouter là-dessus, c'est que, apparemment, une étude a
déjà été faite concernant la position des pages.
J'aimerais que cette étude puisse être déterrée,
s'il y en a déjà eu une, pour qu'on puisse en avoir une
copie.
Le Président (M. Rancourt): M. le président.
M. Guay: Je ne me souviens pas qu'il y ait eu d'étude...
C'est sur les messageries.
M. Laplante: Oui.
M. Guay: Des études sur les messagers, il y en a eu et je
pense qu'il continue, d'ailleurs, à y en avoir. Ce n'est pas ce qui
manque. Effectivement, je comprends les pages d'avoir un sentiment de
fierté de travailler à l'Assemblée nationale. Nous sommes
fort satisfaits et fort heureux qu'ils le fassent. La question est de savoir:
Que peut-on faire pour des occasionnels sur paie variable au moment où
il n'y a pas de demande? On ne parle pas uniquement des pages. Ce n'est pas
parce qu'on côtoie les pages quotidiennement qu'ils ont droit à un
traitement qui ne serait pas donné aux autres occasionnels de
l'Assemblée nationale.
La politique est la même pour tout le monde ou elle ne l'est pas.
On n'est pas pour commencer à faire une discrimination du fait que ce
sont des gens qu'on côtoie quotidiennement alors qu'il y en a d'autres
qu'on ne côtoie jamais mais qui travaillent autant au bon fonctionnement
de l'Assemblée nationale sur une base occasionnelle, à paie
variable, et qui ont donc droit aux mêmes considérations.
C'est une question de coût. Si, il y a quelques années, il
a été décidé d'embaucher des pages sur une base
occasionnelle à paie variable, c'était précisément
parce qu'il n'y a rien qui justifie le fait qu'on en ait à longueur
d'année. On n'en a pas besoin à longueur d'année,
l'Assemblée ne siège pas à longueur d'année.
L'Assemblée siège environ six mois par année. Les six
autres mois, ce n'est pas évident ce qu'on pourrait leur faire faire. Je
vais vérifier ce que vous me dites. D'ailleurs, c'est déjà
commencé. Ce que je soupçonne, c'est que dans les autres
Parlements, on prend des messagers permanents qu'on affecte à la Chambre
et on engage des occasionnels, à la rigueur, pour remplacer les
messagers permanents. Au lieu d'avoir des occasionnels ici, on aurait des
occasionnels au service de messageries, mais ce seraient les mêmes
personnes qui seraient payées les mêmes salaires; au bout de
compte, ils ne seraient pas plus payés. (11 h 40)
La solution au problème n'est pas de prendre des messagers pour
les mettre ici et prendre des pages pour les envoyer comme messagers
occasionnels; au bout du compte, cela fait le même nombre d'heures. S'il
y a une solution, on va la fouiller avec le Bureau, donc, avec vous, M. le
député. Je ne veux pas qu'on commence à laisser planer
qu'on va nécessairement faire quelque chose. On va faire quelque chose
dans la mesure où on peut faire quelque chose et dans la mesure
où il est de bonne administration de le faire.
Si l'Assemblée nationale devait traiter son personnel de moins
bonne manière que le gouvernement, je conviendrais qu'on nous dise: Vous
faites mal les choses. Mais en l'occurrence, c'est la même échelle
de salaire parce que les employés sont membres de la fonction publique
et sont payés selon les échelles de la fonction publique qui
valent dans tout l'appareil de l'Etat. Mais de là à dire que nous
devrions aller au-delà, là, nous pourrions nous faire accuser
à bon droit de mauvaise administration; il y a cela aussi dont il faut
tenir compte.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Guay: Et justement à cause de l'autonomie de
l'Assemblée nationale, il me paraît important que l'administration
de
l'Assemblée nationale soit la meilleure possible et au-dessus de
tout soupçon. Si une solution est compatible avec cela, moi, je veux
bien. On en discutera au Bureau et on essaiera de voir si quelque chose peut
être fait pour eux.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Oui, est-ce qu'on pourrait commencer l'étude des
programmes - on est cinq - ou si on continue la discussion
générale?
Le Président (M. Rancourt): Jusqu'à présent,
nous étions sur les commentaires généraux et
jusqu'à ce qu'on m'indique que les commentaires généraux
sont terminés, je vais poursuivre. Est-ce que vous voulez intervenir sur
les commentaires généraux, M. le député de
Vachon?
M. Payne: Non, nous vous avons déjà indiqué
que nous avons terminé cela et que nous sommes prêts à
prendre les programmes. Cela dépend du député de
Sainte-Marie, peut-être.
Le Président (M. Rancourt): Vous m'avez demandé
tantôt si on avait terminé les commentaires
généraux. D'autres députés ont demandé la
parole, ils ont poursuivi sur les commentaires généraux et
jusqu'à présent, on est toujours sur les commentaires
généraux.
M. le député de Sainte-Marie, sur les commentaires
généraux?
M. Bisaillon: M. le Président, sur un point de
fonctionnement. On a commencé l'étude des crédits à
10 heures, il est 11 h 45 et nous sommes encore sur les commentaires
généraux. Cette année, on avait demandé deux heures
additionnelles par rapport à l'an dernier pour l'étude des
crédits, ce qui nous ferait passer cinq heures à l'étude
des crédits. Je crains, au rythme où on fonctionne, qu'on n'entre
pas dans le détail des programmes qu'on veut vraiment discuter. Pour ma
part, afin d'améliorer le fonctionnement, M. le Président, je
peux vous dire que j'ai terminé quant aux commentaires
généraux et je serais prêt à vous donner les six
éléments sur lesquels j'aurai des questions à poser quand
on arrivera au programme précis, de sorte que les responsables pourront
déjà commencer à préparer les réponses.
Je voudrais, interroger l'administration de l'Assemblée nationale
sur les sujets suivants: le coût de fonctionnement du Bureau de
l'Assemblée nationale, la question du développement des
ressources humaines à l'Assemblée et les budgets qu'on y affecte,
toute la question de la sécurité à l'Assem- blée,
les coûts y afférents et les orientations que cela suppose, le
service du protocole et de relations interparlementaires. Evidemment, M. le
Président, vous savez que je vais vous parler du service de recherche
des partis politiques, mais en parallèle avec l'utilisation du service
de recherche de la bibliothèque de l'Assemblée nationale,
l'utilisation des ressources humaines qui sont disponibles ou qui pourraient
être disponibles par ailleurs pour les députés et le
service de droit parlementaire. Une dernière question sur le service du
patrimoine.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Hull sur les commentaires.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. J'avais certains
commentaires à émettre, d'autant plus qu'on a souligné
l'absence des membres du Bureau l'an passé, le fait qu'ils
n'accompagnaient pas le président. Cette année, les membres du
Bureau sont présents; nous avons émis certains commentaires et je
pense qu'il est normal que nous poursuivions, M. le Président, tenant
compte du fait qu'au Bureau, il y a encore beaucoup de travail à faire,
je pense. On a effleuré certains éléments ce matin que
j'aimerais peut-être reprendre d'une façon rapide afin de ne pas
prendre trop du temps de cette Assemblée.
On a parlé de la représentativité. Je ne veux pas
m'étendre sur le sujet, mais on tient compte de la loi, telle qu'elle
est actuellement, et on doit tenir compte du fait aussi, M. le
Président, qu'en 1981, le 13 avril, la population du Québec
élisait ou favorisait deux formations politiques, c'est-à-dire le
Parti québécois et les libéraux. C'est par la suite que
sont arrivés certains indépendants, à la suite de
décisions qui leur étaient personnelles et, comme telle, la loi
ne le prévoit pas, actuellement. Elle pourrait éventuellement le
prévoir, mais ce serait une discussion qui devrait se tenir au niveau
des deux formations politiques, je pense, et on nous rendra compte de chacune
de ces discussions à chacune de nos formations politiques et, à
ce moment, si la loi doit être changée, c'est l'Assemblée
nationale qui verra à la changer.
M. le Président, pour ce qui est des services du Parlementaire et
des coûts, ayant été dans ce genre d'affaires pendant
plusieurs années, je me permets quand même de dire que les
coûts à l'Assemblée nationale, ici, au Parlementaire plus
particulièrement, sont encore inférieurs aux coûts que l'on
retrouve dans les restaurants ou dans des restaurants du genre.
Je ne considère pas que les citoyens et citoyennes du
Québec doivent subventionner les parlementaires, les
députés, pour les repas qu'ils prennent à
l'Assemblée nationale
ou au Parlementaire, ici. Si les députés sont mal
payés, comme le président l'a souligné tantôt, c'est
un peu la faute des députés, parce que c'est aux
députés à faire en sorte d'apporter une modification et
c'est aux deux formations politiques d'en décider. À ce moment,
si on a des reproches à faire quant à nos salaires, c'est notre
faute à nous, parce qu'on ne s'est pas occupé de nos
affaires.
Je suis très libre de le dire, M. le Président, et je
constate effectivement que les députés sont très mal
rémunérés pour le travail qu'ils font. Un jour, ce sera
peut-être corrigé. Souhaitons-le pour ceux qui viendront.
Il y a un autre point, et je profite de l'occasion pour le souligner.
Mon collègue l'a aussi souligné. Le député de
Roberval et plusieurs autres députés ont fait mention qu'ils
souhaiteraient avoir des services personnels. Entre autres, on a parlé
du café. Je tiens à indiquer au président de
l'Assemblée nationale que quelqu'un peut aller en bas, au
Mini-Débat, se chercher un sandwich et un café et peut l'apporter
ici à sa banquette à l'Assemblée nationale. En tout cas,
il peut l'apporter en cachette, M. le Président. Vous n'êtes pas
toujours ici et vos vice-présidents sont tellement occupés
à faire toutes sortes de choses qu'ils ne voient pas, des fois, la
différence entre un café et un verre d'eau, en tout cas, de
loin.
Le Président (M. Rancourt): Je m'excuse, comme
vice-président, M. le député de Hull!
M. Rocheleau: En tout cas, je l'ai déjà vu et je
l'ai déjà constaté de visu, alors, je ne fais simplement
que le commenter. Il n'est peut-être pas normal qu'à
l'Assemblée nationale on ne fume pas; on ne devrait peut-être pas
manger non plus, ni prendre un café. Mais, pour autant, il y a des
salons où les députés pourraient sûrement s'offrir
une liqueur ou un café. En l'occurrence, il y a des heures qui sont, des
fois, assez longues et ardues.
En ce qui concerne - nous en avons discuté au Bureau - la
question des pages, je suis heureux que mon collègue de Bourassa l'ait
soulevée, parce que c'est une préoccupation que nous avons depuis
déjà un bon bout de temps. On en a discuté et on est
revenu à la charge justement - parce que ce ne sont pas des occasionnels
ordinaires, c'est-à-dire, que ce sont toujours les mêmes personnes
qu'on revoit d'année en année, qui font les mêmes vingt
heures par semaine quand l'Assemblée procède - pour tenter de
trouver un moyen de fournir à ces personnes un travail beaucoup plus
continu, avec des heures plus normales. Plusieurs de ces pages ont des
personnes à charge et, même, s'ils n'ont personne à charge,
ce n'est sûrement pas au prix qu'on les paie, à vingt heures par
semaine, qu'ils sont dodus. (11 h 50)
Je souhaiterais, M. le Président, qu'on puisse examiner le tout
sans aller en Belgique, en Angleterre ou ailleurs, avoir notre petite invention
à nous pour que nos pages soient considérés comme des
travailleurs autonomes, ordinaires comme tout le monde. Je comprends qu'ils ne
sont pas syndiqués. S'ils l'étaient, ils feraient peut-être
20 heures par semaine et il faudrait les payer pour 35; n'attendons pas que nos
pages demandent de se syndiquer pour régler ce
problème-là.
Pour ce qui est des crédits, je suis prêt à...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Rousseau.
M. le député de Vachon, sur une question...
M. Payne: Très brièvement, je pense qu'il faut
s'entendre. C'est apprécié que les membres du Bureau de
l'Assemblée nationale soient ici mais c'est seulement une fois par
année que les députés à l'Assemblée
nationale peuvent, lors de l'étude des crédits, interroger le
président et ses collègues qui sont solidaires, qui forment une
unité homogène avec le président qui se réunissent
toutes les deux semaines... Je pense que nous avons cinq programmes à
analyser. Vous avez dit tout à l'heure que nous étions aux
commentaires préliminaires mais nous avons discuté des
coûts de restauration des restaurants, les questions concernant les
effectifs occasionnels. Je ne vois pas notre modèle de travail pour ce
matin. Si vous voulez qu'on embarque de notre côté justement dans
les détails, on n'est plus dans les commentaires
préliminaires.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon, je crois que vos commentaires sont dans le sens de dire que
tantôt des députés ont pris la parole à
l'intérieur du commentaire pour faire des allusions à certains
secteurs. Bien sûr! mais actuellement, nous sommes toujours au niveau des
commentaires et le président ne brimera pas le droit de parole au niveau
des commentaires jusqu'à ce qu'on me dise que les commentaires sont
terminés.
Le député de Rousseau me demande la parole, sur une
question de commentaires.
M. Blouin: Oui, M. le Président, mais je suis
malgré tout tout à fait d'accord avec le député de
Vachon. Il comprendra que mon intervention qui ne durera qu'à peine une
minute va dans le sens de ce qu'il souhaite.
Je désire intervenir simplement parce que le député
de Sainte-Marie a demandé au président de se faire aider de ses
directeurs de service et de préparer une note sur les
services de recherche dont disposent notamment les députés
indépendants, les partis ou éventuellement les groupes de
députés indépendants.
Pour avoir une discussion éclairée sur ce sujet, je
souhaiterais que nous puissions disposer également de la liste des
personnes qui sont au service des députés indépendants
depuis janvier dernier ainsi que des sommes perçues par les
députés indépendants toujours depuis janvier - aux fins de
défrayer le coût du personnel de recherche et de
secrétariat utilisé par l'ensemble des députés
indépendants.
Je crois que cette donnée pourra nous permettre d'établir
un certain nombre de comparaisons et d'avoir une discussion plus
éclairée.
Le Président (M. Rancourt): Nous pourrons l'étudier
dans les éléments, dans des programmes.
M. le président de l'Assemblée nationale, est-ce que vous
avez des commentaires finaux? Non? Donc, nous allons débuter
l'étude des crédits du programme 1, élément 1.
Si des députés veulent intervenir sur le service du
secrétariat. S'il n'y a personne, je passerai au deuxième.
M. Bisaillon: Dans le programme 1, il y a cinq
éléments.
Le Président (M. Rancourt): Effectivement, six.
M. Bisaillon: On ne les a pas dans nos cahiers. Dans le cahier,
on commence à l'élément 3.
Le Président (M. Rancourt): Je m'excuse, j'utilise le
livre des crédits.
M. Bisaillon: J'utilisais le cahier, ce que je trouvais plus
pratique, fourni par le président ou par le Bureau de l'Assemblée
nationale. Est-ce qu'il y aurait moyen de le prendre dans l'ordre où on
a le cahier qui nous a servi à la préparation, et de commencer
par le programme 1, élément 3?
Le Président (M. Rancourt): Je voudrais bien s'il y a
consentement, puisque, pour ma part, au niveau du secrétariat on m'a
donné le livre du budget.
M. Bisaillon: Je comprends que vous avez cela, M. le
Président, mais comme vous voyez que les députés ont autre
chose, est-ce qu'on ne pourrait pas fonctionner pour la majorité pour
une fois?
Le Président (M. Rancourt): Est-ce qu'il y a consentement
de cette Assemblée pour fonctionner de cette façon? M. le
président.
M. Guay: II faudrait s'entendre sur le cahier qu'on utilise.
Le Président (M. Rancourt): C'est cela.
M. Guay: Comme, à la demande des députés de
l'an dernier, nous avons cette année fait un effort de
présentation...
M. Rocheleau: De toute façon, c'est une photocopie du
livre des crédits.
M. Guay: Pour la première part parce que ensuite ils ne
sont pas pris dans cet ordre-là.
Le Président (M. Rancourt): Vous acquiescez à cette
demande, M. le président? D'accord. Je vais appeler...
M. Bisaillon: Programme 1, élément 3.
Indemnités et allocations aux
députés
Le Président (M. Rancourt): Secrétariat
général. C'est le service du secrétariat que j'ai
personnellement, toujours. Donc, programme 1, élément 3.
Indemnités et allocations aux députés. Est-ce qu'il y a
des questions?
M. Bisaillon: Pas de questions.
Le Président (M. Rancourt): Aucune? M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, quand on parle
d'indemnités et allocations aux députés, je pense que cela
concerne les masses de notre personnel également. Est-ce exact?
Je voudrais savoir, M. le Président, n'étant pas au sein
du Bureau de l'Assemblée nationale, j'ai pris connaissance qu'il y avait
eu une modification. C'est la décision 148, je pense, qui statue sur la
rémunération et les conditions de travail du personnel d'un
député, etc., et qui spécifie que les masses
monétaires sont au prorata du nombre de mois pendant lesquels le
député peut siéger. J'aurai probablement d'autres
sous-questions mais, dans un premier temps, je voudrais savoir ce qui a
amené le Bureau de l'Assemblée nationale ou le président
peut-être -j'imagine que c'est le président qui dirige cela -
à modifier cette décision? Si je comprends bien la nature de la
modification, c'est de cadrer en mois. Je voudrais savoir ce qui a amené
le président à aborder ce sujet avec le Bureau?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Ce qui m'amène à proposer au Bureau, ce
à quoi le Bureau a acquiescé d'emblée, une modification au
règlement
c'est que j'avais l'impression que le prorata existait. J'ai appris
qu'il n'existait pas. En fait, juridiquement, en droit, il n'y avait rien dans
le règlement, tel qu'il était, qui disait, ce qui par ailleurs
pouvait tomber sous le sens commun, qu'un député, par exemple,
élu au sixième mois d'une année financière, devrait
avoir la moitié de l'allocation pour les députés pour le
salaire et qu'en fait on pouvait donc soit être élu, soit
redevenir député si on a été ministre, un mois,
théoriquement même une semaine, un jour, avant le 1er avril, donc
avant le début de l'année financière
subséquente.
De la façon dont le règlement était
appliqué, on permettait au député en question d'avoir la
totalité de la masse salariale mise à la disposition d'un
député pour le salaire de son personnel sur une année.
J'avais toujours pensé que le prorata existait. J'ai appris qu'il
n'existait pas. Alors j'ai fait corriger de manière à ce qu'il
existe.
M. Gauthier: De façon concrète, M. le
Président, il y a des exemples qui ont eu lieu en cette Chambre. Je
pense qu'il y a le député de Saint-Jacques qui est arrivé
en cours de mandat assez récemment. Il y a également la
députée des Îles-de-la-Madeleine, le député
de Labelle, etc. Il y a différents députés qui sont
devenus tout à coup députés parce qu'ils étaient
avant sous le règlement du Conseil exécutif. Est-ce qu'on
pourrait avoir des chiffres, en tout cas les chiffres qui ont soulevé au
départ cette interrogation de votre part et qui vous ont amené
à modifier le règlement? J'imagine que lorsque vous avez
modifié le règlement... Vous avez dit en tout cas, tout à
l'heure, que vous avez constaté que cela n'existait pas. Constatant que
cela n'existait pas, j'imagine que c'est parce que certains
députés s'étaient prévalus davantage de
l'allocation de député sur une courte période. J'aimerais
connaître quelques exemples, connaître ces chiffres-là.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je ne sais pas dans le détail quels sont les
députés qui se sont prévalus et dans quelle proportion ils
se sont prévalus de cette faille dans le règlement ou dans
l'application du règlement. Mais j'ai appris à un moment
donné - je vous fais grâce des détails - que cela existait
et que c'était parfaitement légal même si c'était un
peu aberrant. C'était une entorse au bon sens. C'est à partir de
là que, quand je l'ai appris... Normalement, en bonne logique, si un
député est élu en cours d'année, il devrait
bénéficier de l'allocation pour le nombre de mois qu'il a
à agir comme député pendant cette année
financière. Si un député se représente et est
réélu, il devrait continuer sur la même masse salariale que
celle dont il disposait en commençant l'année et le fait
d'être réélu ne devrait pas lui donner une deuxième
masse salariale pendant la même année. Autant de choses qui
(n'apparaissaient aller de soi. C'était le contraire qui semblait se
produire. On a modifié le règlement pour mettre les points sur
les i. (12 heures)
M. Bisaillon: M. le Président....
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: La question du député de Roberval
aurait été plus pertinente à l'élément 5 du
programme 1. Cela n'a rien à voir avec l'élément 3. Je
comprends cependant que le ministre, député de Roberval...
M. Gauthier: Question de règlement.
M. Bisaillon: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Rancourt): Question de règlement,
M. le député de Roberval.
M. Gauthier: Avant de poser mes questions sur la remarque du
député de Sainte-Marie, je vous ai demandé s'il est
d'usage de le faire à ce moment-ci, vous m'avez dit oui. C'est tout
à fait non pertinent.
M. Bisaillon: Mais pas moi. Je vous ai demandé si cela
avait affaire avec le personnel à l'élément 3, moi j'ai
dit non. Ce que je veux juste vous dire...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...c'est que je trouve quand même utile que
le député de Roberval ait posé sa question à ce
moment-ci puisque cela vous sera utile à l'élément 4. Ce
qu'il comptait véritablement utiliser à l'élément
4. La demande du député de Roberval n'a pas reçu de
réponse. Je tiendrais, une fois pour toutes, qu'on ait cette
réponse. Le règlement était fait de telle façon
qu'effectivement un député qui arrivait en cours de mandat
pouvait utiliser l'ensemble de la masse salariale. Le règlement est
maintenant autrement, différent et on procède
différemment. Autrement dit, pour la période avant que ce
changement ait été opéré dans le règlement.
J'aimerais cela, moi aussi, avoir la liste de l'ensemble des
députés qui sont arrivés en cours de mandat et la masse
salariale qu'ils ont utilisée. Cela s'applique pour tous les
députés qui ont été élus dans des
partielles, plus les députés qui auraient changé de statut
en cours de route et qui seraient
passés de ministre à député. Et de ministre
à député, non seulement comme indépendant, mais
aussi comme ministériel. Qu'on connaisse effectivement la masse d'argent
que pendant un temps, le temps qui ne dure que sur une période
d'année, si j'ai bien compris.
Si par exemple, un député arrive au mois de
février, il va avoir la masse complète jusqu'au mois de mars
comme était fait le règlement autrefois et au mois d'avril,
lorsque le nouveau budget recommence, il a la même masse que tout le
monde. Cela a pu s'appliquer dans le passé pendant une période de
temps seulement. J'aimerais qu'on connaisse ces chiffres. Si on ne peut pas les
avoir aujourd'hui, j'aimerais cela que les parlementaires les reçoivent.
Cela va éviter beaucoup de démagogie et beaucoup d'argumentation
fausse autour de la question. Qu'on connaisse exactement les sommes d'argent
qui auraient pu être dépensées par une masse salariale pour
l'ensemble des députés qui comprend les trois catégories
que je viens de nommer. Les députés qui sont passés de
ministre à simple député, soit ministériel soit
indépendant, ou encore les députés élus dans des
partielles.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je prends note de la demande. Vous vous doutez bien que
je ne l'ai pas apporté de même dans ma poche, la réponse.
J'en prends note.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Simplement une question au député de
Roberval. Est-ce que l'initiative qu'a prise le président et le Bureau
d'apporter les corrections nécessaires aux masses salariales des
députés soit nouvellement élus, soit d'un
député qui a été antérieurement ministre ou
qui a changé d'allégeance politique ou autre, est-ce que le
député de Roberval est d'accord avec cette correction qui a
été apportée par le Bureau?
Le Président (M. Rancourt): Évidemment, la question
ne se pose pas au député.
M. Rocheleau: Je voudrais simplement savoir la façon dont
il a posé sa question.
M. Gauthier: M. le Président, puisque vous l'avez
laissé poser la question, il l'avait bien indiqué. La question
s'adresse au député de Roberval. Le député de Hull
m'honore, évidemment, en me posant une question ici. Je suis certain
qu'on me permettra cette entorse au règlement. La réponse c'est
oui je suis entièrement d'accord avec les modifications qui ont
été apportées, M. le député.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Puisque c'est
l'élément 3 du programme 1 il n'y a pas d'autre intervention?
M. Payne: Sur le programme 1 oui.
Le Président (M. Rancourt): Sur le programme 1,
d'accord.
M. Gauthier: M. le Président, auparavant, j'ai une
question de précision. Ma question est exactement la même que
celle du député de Sainte-Marie. Le président a
indiqué qu'il fournira... Évidemment que cela s'applique aux
deux...
M. Guay: À l'ensemble des parlementaires.
M. Gauthier: À l'ensemble des parlementaires?
D'accord.
Le Président (M. Rancourt): J'ai compris que le
président avait acquiescé à cette demande. Y a-t-il
d'autres...
M. Guay: Sous la seule réserve, M. le Président,
qu'il peut y avoir un élément de confidentialité que vous
me permettrez de vérifier avant de dire oui à coup sûr.
Mais, s'il n'y a pas d'élément de confidentialité qui est
impliqué, à ce moment-là...
M. Bisaillon: Pour rendre la demande plus claire, M. le
Président, je ne veux pas avoir le nom des personnes qui ont
été engagées par les députés, je veux juste
avoir la masse du député, il me semble que c'est un document
public.
M. Blouin: M. le Président, chaque fois qu'il y a
étude de crédits, on demande, par exemple, à chacun des
ministres de fournir la liste des noms de son cabinet avec leur salaire et leur
temps...
M. Bisaillon: Aussi.
M. Blouin: ...d'engagement. Je ne vois pas pourquoi on ne le
ferait pas pour les députés aussi.
M. Bisaillon: Cela s'appliquerait aussi.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, j'ai été
à l'origine de cette demande et je ne sais pas si le
député de Sainte-Marie est d'accord, mais il n'était pas
question d'aller aux noms des personnes et aux salaires. Personnellement, c'est
un détail qui ne m'intéresse pas, même si c'est de temps
à autre demandé par
des personnes lors de l'étude des crédits dans les
ministères. Ma question ne touche que les députés, leur
masse et l'utilisation dans le temps. Point à la ligne. Personnellement,
je ne tiens pas à avoir les noms. Je n'ai aucune objection, mais je n'y
tiens pas. Je pense que le député de Sainte-Marie n'y tient pas
non plus. Si quelqu'un d'autre veut avoir les noms, il les demandera. En ce qui
me concerne, je n'y tiens pas.
Le Président (M. Rancourt): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'élément 3 du programme 1? M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Élément 4, pour moi.
Services de recherche des partis
Le Président (M. Rancourt): Nous passons maintenant
à l'élément 4 du programme 1. M. le député
de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: À l'élément 4, M. le
Président, on voit: Rémunération, fonctionnement de
personnel. Il s'agit du budget de recherche qui est affecté aux partis
politiques à l'Assemblée nationale. Ce sont des sommes d'argent
qui existent depuis toujours. C'est la tradition d'équiper les partis
politiques qui sont à l'Assemblée nationale d'un budget de
recherche.
Si on regarde les chiffres qui sont là: Parti
québécois: 207 200 $, Parti libéral: 71 900 $, pour un
total de 279 100 $. Quant à moi, M. le Président, j'ai
toujours... Oui, il y a évidemment les frais de fonctionnement et, au
total, cela représente 284 000 $ pour le Parti québécois,
249 000 $ pour le Parti libéral et 534 000 $ au total. Ma
première question sera de demander comment se font ces distinctions.
Pourquoi les rémunérations sont-elles différentes?
Qu'est-ce qu'il y a dans "Fonctionnement-Autres dépenses", qu'on ne
retrouve pas dans "Personnel"?
Deuxièmement, je me suis toujours, quant à moi,
questionné sur la nécessité aussi grande pour les
ministériels d'avoir un tel budget de recherche, et cela, M. le
Président, y compris quand j'étais ministériel. Il faut
qu'on regarde comment cela se passe maintenant et comment cela s'est toujours
passé. Les ministériels travaillent à l'intérieur
de comités de travail avec des ministres qui ont eux-mêmes un
cabinet, qui ont une structure ministérielle qui leur amène
déjà de l'eau au moulin. Maintenant, on a des secrétariats
permanents aux commissions dont on pourrait reparler, mais ils existent
là. Les députés qui sont actifs à une commission
peuvent déjà recevoir des services en plus par le
Secrétariat des commissions. Ce budget, pour le parti
ministériel, m'a toujours semblé
déséquilibré. Cela ne veut pas dire qu'il ne devrait pas y
en avoir, mais j'ai toujours pensé que les sommes étaient trop
importantes pour les ministériels, parce que, probablement, on ne tient
pas compte du nombre de ceux qui occupent des fonctions à
l'intérieur des ministériels. Si je prends, par exemple, 82
élus en 1981, là-dessus, un certain nombre sont appelés
à siéger au Conseil des ministres - cela en fait
déjà 27 qui sautent comme cela - et qui ont, pour eux, une
structure de fonctionnement et de services. Si je pense à ceux qui sont
adjoints parlementaires qui vont tous, en plus de la rémunération
additionnelle, se chercher la plupart du temps des services dans le
ministère à l'intérieur duquel ils oeuvrent, soit une
secrétaire additionnelle, soit de l'assistance technique, quand ils en
ont besoin, ou des recherches particulières qu'ils peuvent commander
directement à l'intérieur de la structure du ministère.
À l'époque, cela nous en faisait huit. Aujurd'hui, cela nous en
fait encore 17 ou 20 qui sautent aussi. (12 h 10)
On est rendu à 47 qui ont déjà des services, qu'ils
reçoivent par ailleurs autrement qu'à l'Assemblée
nationale. Si on pense qu'un certain nombre sont présidents de
commission, ils ont en plus les services organisés par la commission
dont ils sont présidents ou vice-présidents. On peut penser que
les recherches dans le travail qu'ils ont à faire vont venir de
là, et on en saute encore six, sept, huit. On est rendu à
finalement pas beaucoup de députés ministériels qui ont un
besoin spécifique de recherche. Je ne dis pas qu'ils n'en ont pas
besoin, mais je dis que la proportion me semble exagérée.
Dans un premier temps, M. le Président, c'est l'intervention que
je vais faire, premièrement, je désirerais me faire expliquer les
deux parties Fonctionnement-personnel et Fonctionnement-autres dépenses;
deuxièmement, avoir un peu les réactions des membres du bureau et
de la présidence sur cette nécessité dans le pourcentage
qu'on connaît actuellement d'un budget de recherche pour les
ministériels, en soulignant encore, M. le Président, que ce que
je dis maintenant je le disais aussi quand j'étais
ministériel.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Quant à la première question du
député de Sainte-Marie, la différence est très
simple; il y a un parti qui engage du monde et il y a un parti qui engage des
firmes. C'est aussi simple que cela. Quand on parle de services professionnels,
il y en a un qui donne plus de salaires directement et l'autre qui donne plus
de contrats. C'est simplement une façon de fonctionner qui est
différente, ce qui explique essentiellement la
différence entre les tableaux de chacun des partis.
Cela étant, la question du député de Sainte-Marie -
la deuxième partie - est une question qui demande bien davantage une
opinion qu'un rapport administratif: Qu'est-ce que je pense des besoins
ministériels en termes de services de recherche? Vous conviendrez qu'il
ne m'appartient pas... Ce n'est pas à moi à me prononcer sur
cette question. Je vous dirai simplement que j'estime qu'il y aurait avantage
à ce qu'il y ait des règles plus claires qui soient
établies pour l'administration de la gestion de cet
élément de programme, la répartition entre les groupes
parlementaires ou les parlementaires - mais cela impliquerait une modification
à la Loi de l'Assemblée nationale - que la répartition
actuelle est faite par une entente entre les deux groupes parlementaires et que
c'est ainsi que cela a fonctionné jusqu'à maintenant. Je
souhaiterais pour ma part qu'on ait des critères plus précis.
D'ailleurs, cela n'a rien de révolutionnaire. À Ottawa, les
crédits aux services de recherche des partis politiques sont
alloués selon des critères, il y a des critères, alors
qu'à l'heure actuelle, on dit: II y a 534 000 $, comment vous
entendez-vous pour les partager? C'est essentiellement cela.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie, question complémentaire.
M. Bisaillon: Je vais reformuler ma question, M. le
Président, de sorte que s'il y a d'autres membres qui veulent
intervenir, ce sera peut-être plus clair, ma position sera
peut-être plus claire. Là, on a 284 000 $ d'attribués au
service de recherche du Parti québécois et 249 000 $
d'attribués au service de recherche du Parti libéral. Le
président vient de nous dire: II y a au total 534 000 $, et dans le fond
ce sont les partis qui s'entendent pour se partager les sommes d'argent. Et
probablement qu'ils font là-dedans comme ils font ailleurs; ils font le
partage en termes de pourcentage: II y avait tant de pourcentage d'élus,
donc on se partage les sommes de cette façon. Sauf que ce n'est pas
figé dans le ciment, ça. Cela évolue au cours d'une
Législature, et la preuve en est qu'il n'y a plus 82 personnes
élues au Parti québécois. Il y en a plus dans le Parti
libéral qu'il y en avait en 1981. Donc, le pourcentage devrait, dans ce
cas-là, Être renouvelé tous les ans si on devait
fonctionner par pourcentage.
Ma position a toujours été qu'on devrait,
premièrement, faire l'étude de l'utilisation de ces sommes.
Là, on met 534 000 $ à la disposition des partis. C'est
peut-être 700 000 $ qu'il faut mettre, et c'est peut-être seulement
300 000 $ aussi. Pourquoi ces budgets ne procéderaient-ils pas d'une
étude, d'une évaluation de temps à autre? Ce n'est pas le
principe qu'il faut remettre en question, mais la façon dont on
l'utilise et le rendement que donne cet argent. Si on en arrivait à la
conclusion qu'efficacement, les partis dépensent 300 000 $,
peut-être qu'on pourrait dégager 234 000 $ à organiser
d'autres types de services, toujours orientés vers l'assistance aux
députés. Je pense qu'au-delà du fait qu'il y a une
tradition que les partis partagent l'argent, il devrait y avoir une
étude sur l'utilisation de ces sommes d'argent, sur l'efficacité
par rapport au travail parlementaire. C'est ce qu'on vise.
Deuxièmement, il devrait aussi, selon moi, y avoir des
critères de distribution au prorata donc, par tête de pipe. Si on
est capable de déterminer que 534 000 $ représentent 5000 $ par
député pour un budget de recherche conjoint, global, chaque fois
que cela diminue, cela fluctue ou, à périodes fixes dans
l'année, cela pourrait être modifiable. Cela permettrait de
reconnaître ce qu'on a beaucoup de difficulté à
reconnaître dans ce Parlement, c'est-à-dire la présence de
personnes qui, pour toutes sortes de raisons, à un moment donné,
veulent fonctionner seules. À fonctionner seul, on ne réglera pas
le problème en essayant de déterminer combien ils ont eu, une
année, de plus que les autres. Il va falloir qu'on ait une attitude
vis-à-vis de ceux-là. Comment peut-on procéder? Ou bien
par le service de recherche des partis politiques, ou encore, s'assurer que les
services généraux de l'Assemblée vont leur être
disponibles.
Je regarde, en même temps qu'on discute de cette question, le
budget du service de recherche de la bibliothèque de l'Assemblée
nationale - qui était quand même un endroit où un
député pouvait s'adresser pour faire faire une recherche - et je
vois que le personnel est en diminution et que les budgets sont réduits.
C'est déjà quelque chose qui nous est enlevé. Avant qu'on
modifie le système de secrétariat pour les députés
et que cela entre dans une masse salariale, quand un membre de mon personnel
était absent, l'administration suppléait, remplaçait. Il y
avait des équipes volantes de secrétariat qui pouvaient
procéder aux remplacements. Depuis qu'on a changé le
système, il y a toujours ce système d'équipes volantes,
mais pour les whips des partis -cela n'existe plus pour l'ensemble des
parlementaires - pas tout le temps, pas de façon automatique et pas de
façon officielle, mais quand ils en ont besoin. Que fait un
député qui n'est pas membre d'une formation politique et qui a du
remplacement à faire? Il y a des budgets de l'Assemblée qui sont
prévus au bureau des whips, en dehors des masses salariales des
députés. Comment se fait-il que ce type de services ne peut
être
disponible à l'ensemble des députés? C'est par le
biais du service de recherche des partis.
C'est aussi toutes ces questions qu'on discute. On peut bien essayer de
retarder les problèmes. On peut bien essayer de ne pas y
répondre. On peut bien faire semblant qu'il y a une petite "game"
politique intéressante à jouer là-dedans. Au-delà
de cela, il y a des questions auxquelles, un jour, il va falloir qu'on apporte
des réponses, parce qu'un jour ou l'autre, cela va être comme
cela, le Parlement, qu'on le veuille ou non. Malgré les petites cases
qu'on voudrait bien voir toutes égalitaires, toutes correctes et toutes
de la même couleur, un jour ou l'autre, cela va fonctionner autrement.
Imaginez un Parlement qui arrive avec 122 députés. Qu'est-ce
qu'il fait? Un parti politique qui prend le pouvoir avec 122
députés, tout le monde sait que cela ne fonctionnerait pas. Le
système n'est pas fait pour cela. Alors, encourageons au moins la
diversité et ne faisons pas de catégories de parlementaires.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Enfin, j'ai peu de choses à ajouter au plaidoyer
du député de Sainte-Marie. Il défend bien son point de vue
et c'est certainement un point de vue qui mérite d'être
considéré. Il est exact que, de manière
générale, l'organisation des choses à l'Assemblée
se fait davantage en fonction des groupes parlementaires. Peut-être ne
tient-on pas suffisamment compte de la présence des
députés indépendants, bien que, dans certains cas, il y a
des contraintes juridiques qui ne nous facilitent pas la tâche. C'est le
cas, notamment, des services de recherche. La loi dit bien que le Bureau
détermine par règlement les sommes que les partis politiques
représentés à l'Assemblée peuvent recevoir de
celui-ci à des fins de recherche, ainsi que les conditions et les
modalités de leur versement. Nous pourrions avoir des critères
plus objectifs et plus rigoureux. J'y souscris d'emblée. Je le souhaite
pour ma part, mais cela ne donnerait pas pour autant à des
députés indépendants accès à ces sommes,
compte tenu du texte de la loi tel qu'il est à l'heure actuelle. Est-ce
qu'un jour on fonctionnera autrement? Est-ce qu'un jour il y aura autre chose?
On tombe dans le domaine de la prophétie. Je n'en sais rien. (12 h
20)
Qu'on favorise l'ouverture, je le veux bien. Ce dont on nous parle,
c'est davantage de l'ouverture qui concerne l'accès à
l'Assemblée. Encore faut-il devenir député. C'est
davantage plutôt à ce niveau que peut se poser d'abord le
problème de l'accès, de l'ouverture. Une fois sur place, dans le
club select des 122, il peut y avoir d'autres problèmes à
régler, en effet, comme ceux que vous soulevez. Ceux que vous soulevez
sont ceux de quelqu'un qui est dans la place. Mais cela ne règle pas le
problème de l'ouverture de l'Assemblée - qui est une question de
réforme du mode de scrutin ou quelque chose du genre - à des
groupes ou des rassemblements ou des regroupements autres que les grandes
formations politiques que nous connaissons à l'heure actuelle. Cela,
c'est le problème de l'accès à l'Assemblée. Une
fois dans l'Assemblée, si l'Assemblée est plus accessible ou
autrement accessible que par le mécanisme que nous avons utilisé
jusqu'à maintenant, que faut-il faire? Le député de
Sainte-Marie ayant fait son plaidoyer, je ne peux qu'en prendre bonne note.
M. Bisaillon: Vous demandez quand même une étude des
sommes d'argent qui sont déjà dépensées.
M. Guay: Sur l'étude des sommes d'argent, je n'ai pas
d'objection à le faire; mais j'ai comme l'impression que je vais me
frapper à une certaine résistance, en me faisant dire
probablement par les groupes parlementaires, peut-être pas sans raison:
Vous mettez cet argent à la disposition des partis politiques, des
groupes parlementaires pour des fins de recherche.
Une voix: Vous fermez les deux yeux.
M. Guay: Bien, c'est-à-dire... Entendons-nous. Non, non,
il ne s'agit pas de se fermer les deux yeux et de faire des dépenses qui
sont inadmissibles. Les dépenses doivent néanmoins correspondre
d'une manière générale aux critères ou aux
règles administratives de l'Assemblée, à moins qu'on y
fasse exception.
M. Bisaillon: C'est très élastique, cela, M. le
Président. Vous savez que cela sert aussi aux partis à
l'extérieur de l'Assemblée, ce n'est pas seulement pour du
travail parlementaire.
M. Guay: La loi dit: "Le Bureau détermine par
règlement les sommes que les partis politiques représentés
à l'Assemblée peuvent recevoir de celle-ci à des fins de
recherche." On ne parle pas de recherche à des fins parlementaires, on
parle de fins de recherche. Ce qu'un groupe parlementaire interprète
comme étant de la recherche, c'est un peu de ses affaires,
dépendant qu'il soit ministériel ou dans l'Opposition. Quelle est
sa tâche, quel est son mandat, quelles sont ses priorités? Bref,
il peut y avoir un tas de considérations qui font que... Cela
relève de nous à partir du moment où le Bureau a
déterminé par règlement... Le Bureau a effectivement
déterminé par règle-
ment qu'il y aurait grosso modo l'équivalent d'un cabinet
ministériel, ce qui n'est pas énorme, à la disposition des
deux groupes parlementaires. À partir de là, je serais loin
d'être hostile, bien au contraire, à ce que nous allions plus loin
pour ce qui est des critères de combien par député ou un
montant de base par groupe parlementaire auquel on ajoute tant par
député. Il y a diverses formules qui peuvent être
envisagées. Cela viendra sans doute un jour.
Le Président (M. Rancourt): Sur une question de
règlement?
M. Blouin: Une demande de directive, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): Une question de directive, M.
le député de Rousseau.
M. Blouin: Oui, M. le Président. Pour que nous nous
comprenions bien, et je sais que c'est à vous que je dois m'adresser, je
voudrais m'assurer que la requête qui a été faite pour que
nous puissions regarder cette question en toute clairvoyance stipule que nous
obtenions la liste des personnes qui ont été engagées par
les députés indépendants et les salaires qui sont
rattachés à ces personnes.
Le Président (M. Rancourt): Je ne crois pas que nous
discutions de la même chose.
M. Blouin: Oui, nous discutons exactement de la même
chose.
Le Président (M. Rancourt): Non, pas du tout.
M. Blouin: On discute des services de recherche. Et pour pouvoir
en discuter de façon éclairée, je rappelle que c'est la
demande que nous avons faite tout à l'heure. Je le souligne au
président.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Je vais maintenant
donner l'ordre des interventions: Les députés de Bourassa,
Vachon, Deux-Montagnes, Hull et Rousseau en lice actuellement.
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Je vous remercie, M. le Président. Je sais
qu'on a amené au Bureau la question de l'argent disponible à la
recherche des partis politiques. Pour nous, c'est assez difficile de trancher
au Bureau, de faire une répartition de cet argent. D'ailleurs,
l'histoire des partis politiques au Québec a voulu que la notion des
montants accordés pour la recherche ait toujours été
discutée au début de chaque Assemblée législative,
la répartition de cela entre les partis politiques, si bien que, que je
sache actuellement par les réponses qu'on a pu avoir, l'Opposition, le
parti au pouvoir et les oppositions - on peut prendre le Crédit social,
le PNP, l'Union Nationale - comme partis reconnus, ont toujours eu une part
généreuse dans leurs services de recherche.
Il reste un problème délicat à régler au
Bureau sans avoir de pourparlers entre partis politiques, c'est que, de la
façon dont on a voulu nous présenter cette masse d'argent, on a
pris l'exemple du parti au pouvoir actuellement, qui a été
élu avec 80 députés dont un certain nombre ont
démissionné - ils n'ont pas été battus dans les
partielles - si bien que, aujourd'hui, on est rendu à près de 62
députés. Sur la masse déjà accordée au
début de la Législature, il y a eu des engagements précis
de pris pour ce parti politique. On ne peut pas, en milieu de route, dire: On
congédie telle ou telle personne, telle opération est
arrêtée de par les engagements qui ont été pris.
C'est délicat, ces choses-là. Il reste aussi qu'un
député peut avoir été élu sous une
bannière politique. S'il juge bon, au milieu d'un mandat, de dire: Je
préfère aller siéger comme indépendant, ce qui lui
appartient - il n'y a aucune négation de ma part là-dessus -il
reste qu'il a participé à la discussion de cette masse, à
l'époque où il était député
ministériel ou député de l'Opposition.
Aujourd'hui, les lois ne reconnaissent pas le député
indépendant, qui se donne comme indépendant. On ne
reconnaît même pas le député qui est élu comme
indépendant. Ce pourraient être des corrections à faire
dans la Législature, mais qu'il n'appartient pas au Bureau de faire.
Cela appartient au gouvernement, la reconnaissance là-dessus; le Bureau
peut l'appliquer après. Il peut avoir le pouvoir d'appliquer toutes ces
choses, mais la Loi sur la Législature, il faut qu'elle reconnaisse ses
députés indépendants au point de vue des services comme
les autres, tel qu'elle reconnaît un parti politique qui a élu
douze députés, je crois, 20 % des votes, qui a droit à
tous les services qui sont là. C'est de là le premier amendement,
il faut qu'il se fasse là-dessus. Si les députés
indépendants, actuellement, ne sont pas homogènes, ne sont pas
reliés autour du même chapeau, qu'est-ce qui arrive à ce
moment?
M. Bisaillon: Par définition, des indépendants,
cela ne peut pas être pas homogène.
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Laplante: Si vous voulez vous créer, à un moment
donné, un parti de recherches... Si on y va par l'enveloppe qui est ici
des députés qui sont là, cela ne donne même pas
5000 $ du député, cela donne entre 3000 $ ou 4000 $ par
député pour le service de recherche. Un député
indépendant avec 3500 $, où est-ce qu'il va dans la recherche? Je
sais toujours bien que le député de Sainte-Marie ne peut pas se
plaindre beaucoup au point de vue de la recherche: il a eu du personnel
à peu près comme il a voulu. Cela s'est arrangé pareil et
personne n'a critiqué là-dessus.
Vous parliez tout à l'heure de la possibilité de ceux qui
travaillent dans les commissions parlementaires. Le service du
secrétariat des commissions parlementaires est bon pour vous aussi, M.
le député, si vous faites partie de cette commission. Vous pouvez
demander des choses vous aussi. Cela n'appartient pas juste aux
députés ministériels, ni aux députés de
l'Opposition. Il y a plusieurs services comme cela.
J'hésiterais énormément, actuellement, tant qu'il
n'y aura pas accord des partis politiques et qu'il n'y aura pas changement de
la loi, à prendre position au Bureau sur le statut du
député indépendant. (12 h 30)
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Là-dessus, le député de
Sainte-Marie a entièrement raison. On aborde là une question
fondamentale au bon fonctionnement de l'Assemblée nationale qui touche
le rôle du député et son statut, mais selon les principes
qu'on adopte ou qu'on retient dans notre comportement, on va prôner plus
ou moins telle ou telle solution.
Je pense que la loi est mal faite. On va déborder un petit peu
les crédits mais je pense que la question est trop fondamentale pour ne
pas trouver une place pour la discussion. L'article 108 de la Loi sur
l'Assemblée nationale parle des sommes que les partis politiques
représentés à l'Assemblée nationale peuvent
recevoir. Cet article fait abstraction d'une réalité bien plus
fondamentale, à savoir qu'une fois élu le député
fait partie d'un forum d'échanges, un forum de débats. La
dynamique même de la situation est telle qu'on devrait trouver dans le
foyer de l'Assemblée nationale un lieu de débat où on peut
influencer les autres membres de l'Assemblée nationale.
Qu'on fasse partie de ce qu'on appelle l'Opposition ou du gouvernement,
ce qui est primordial à tous les systèmes, c'est le
député. C'est la décision de quelques
députés de se réunir qui forme le caucus. Une fois que le
caucus a trouvé son statut, qui est non réglementé en
passant, c'est le lieutenant-gouverneur qui invite quelqu'un parmi eux,
normalement le leader, à former un gouvernement et lui, par ce
fait-là, devient le premier ministre.
Une fois qu'on s'éloigne de ce principe, je pense que plusieurs
choses peuvent arriver.
C'est cela qui est effectivement arrivé maintenant. On
reconnaît les partis politiques mais on ne reconnaît pas les
députés. Pour moi il apparaît de toute évidence, ne
serait-ce que pour une question de fair play, que quelqu'un puisse se sentir
libre de changer de côté, de siéger comme
indépendant; il est déjà indépendant. Il
décide au début de son mandat de mettre ses services et ses
intérêts en commun et, à la limite, normalement je pense
qu'il devrait être capable de mettre son argent en commun pour faire en
sorte que la masse allouée aux recherches pour les députés
devrait exclusivement être à la discrétion du
député lui-même.
Au moment où on parle de l'intérêt que beaucoup de
monde manifeste dans le monde d'aujourd'hui - au Québec il y a un
intérêt depuis quelques années - pour la
représentation proportionnelle, tout l'intérêt de l'affaire
qui est l'Assemblée nationale réside dans le fait qu'on peut
influencer les autres. Est-ce que quelqu'un devrait être
pénalisé du seul fait qu'il décide de changer ses
affiliations politiques et partisanes? Non, je ne crois pas. Là-dessus
il y a un principe fondamental. Il y a plusieurs exemples dans l'histoire du
parlementarisme où des gens très connus, des personnages
historiques ont posé le geste historique de changer de
côté. Winston Churchill l'a fait à plusieurs reprises.
Je pense que l'idée même du Parlement, c'est qu'on devrait
faciliter cet échange, cette liberté d'esprit qui est
fondamentale à l'institution même. Je rejoins parfaitement les
préoccupations du député de Sainte-Marie. Je pense que la
discussion est bien trop importante. D'ailleurs, je pense que le débat
est bien dans ce sens-là. On ne devrait pas l'aborder dans un sens
partisan. Mon idée, c'est que, pour le principe de la liberté
fondamentale de l'individu, il faut que chaque député, dans un
premier temps, soit habilité à recevoir une partie de la masse
allouable pour les fins de recherche. Par la suite, par le biais de sa
participation à son caucus, il décide de mettre en commun ses
biens financiers pour l'intérêt de son parti.
C'est bien sûr que cela pose des questions secondaires, par
exemple, les prévisions budgétaires pour un caucus qui devrait
planifier son temps. C'est bien cela, la dynamique de la situation, c'est un
effet secondaire. Le principe fondamental, c'est que les partis devraient
être plus ou moins forts selon la possibilité pour chaque parti de
maintenir son monde ensemble. C'est mon opinion.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je dirai simplement au député de Vachon
avec lequel je ne suis pas du tout
en désaccord, que les perspectives d'avenir... Parlons de moyen
terme parce qu'il y a, notamment, une question d'espace qui entre en
considération. Lorsque nous serons capables de faire les travaux de
restauration des trois ailes de l'édifice qui n'ont pas encore
été restaurées, c'est-à-dire lorsque nous pourrons
occuper l'édifice Honoré-Mercier pour pouvoir vider une partie
des ailes ici de manière à restaurer bureaux et couloirs qui en
ont grand besoin - avec toute la filerie qui circule sous les plafonds, il y a
de quoi se sentir "insécure" dans cet immeuble - il est prévu que
les bureaux des députés seront réaménagés
pour que chaque député dispose de trois bureaux au lieu de deux.
Cela veut dire qu'à terme chaque député devrait avoir
l'espace requis pour pouvoir avoir auprès de lui des ressources
humaines, comme on appelle cela dans le jargon, additionnelles, un adjoint, un
conseiller, enfin appelons-les comme on voudra, à des fins
parlementaires et législatives. Cela impliquera, évidemment, ce
jour-là - on parle de moyen terme, on parle de la fin de la
décennie, guère avant - que le bureau, à cette
époque-là, devra, progressivement ou d'un coup, consentir des
crédits additionnels au chapitre des allocations aux
députés pour le paiement du salaire de leur personnel.
Je pense que c'est bien davantage de ce côté que l'on peut
utilement évoluer, en tenant compte des contraintes que nous avons et
que je déplore le premier, qu'en cherchant à remettre en cause...
L'idée que vous soulevez qu'on donne à chaque
député le montant ici au service de recherche des partis - c'est
quand même prévu dans la loi que c'est aux partis - et que chaque
député ensuite, volontairement ou non, le remette en tout ou en
partie au caucus, ce ne serait pas conforme à la loi
Deuxièmement, c'est remettre en cause une situation existante alors
qu'il y a une autre avenue qui m'apparaît beaucoup plus prometteuse que
celle-là qui me paraît parsemée d'embûches et
où les embûches risquent fort d'être une succession de murs
de béton.
M. Payne: J'ai bien dit que, pour moi, le piège, dans la
considération du principe que j'ai évoqué, c'est l'article
68. À partir de cela, c'est une question d'opinion.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président. J'ai
écouté avec beaucoup d'intérêt l'excellente
intervention du député de Vachon qui situe, je crois, la
discussion au niveau élevé qu'elle ne devrait jamais quitter.
Nous discutons actuellement d'un budget de service de recherche. Cela
s'appelle effectivement service de recherche des partis, vu l'état
actuel de la loi. Cela représente un total, en chiffres ronds, de 500
000 $. Tout à l'heure, le député de Bourassa a dit que des
tiers partis ont déjà reçu une part
généreuse à même ces budgets. Je pense qu'il faut
interpréter le mot généreux dans un sens relatif parce que
le total n'est pas généreux. Au contraire, le total est minime.
Ce montant de 500 000 $ est à peu près l'enveloppe qu'un ministre
a à sa disposition pour choisir son personnel. Un ministre. Puis, il y
en a 29. Autrement dit, les cabinets ministériels, en chiffres ronds,
cela représente à peu près 30 fois cela. Donc, on n'a pas
affaire à des budgets généreux. On a affaire à des
budgets très parcimonieux. Première observation.
Deuxième observation. À mon avis, cette recherche dont il
s'agit, bien que la loi ne le précise pas - M. le président de
l'Assemblée a raison; ce n'est pas précisé dans la loi -
doit être faite à des fins parlementaires. Je pense que
l'Assemblée nationale, si elle a un budget, c'est pour ses fins à
elle. Ce n'est pas pour subventionner le gouvernement. L'exécutif n'a
pas besoin des subventions de l'Assemblée nationale pour assurer son
fonctionnement. Malheureusement, c'est ce qui est arrivé. Je ne sais pas
depuis combien de temps mais, au cours des dernières années et
peut-être depuis toujours, il y a une partie de cette somme parcimonieuse
qui est drainée par l'exécutif à ses propres fins et c'est
une situation qui n'est peut-être pas illégale, mais qui n'est pas
légitime. Ce n'est sûrement pas légitime que
l'exécutif, à ses fins à lui, draine une partie de ces
sommes déjà parcimonieuses. (12 h 40)
M. le président de l'Assemblée a fait des
considérations relatives à l'accès à
l'Assemblée, qui est ouverte aux partis et non pas à des groupes
ou à des rassemblements. Je ne doute pas que le président de
l'Assemblée reconnaîtra que l'accès à
l'Assemblée est ouvert aux individus se présentant sans
étiquette. Nous avons déjà eu des collègues
indépendants, élus comme tels, et cela pourra peut-être se
produire à nouveau. Il y a eu M. Hanley, il y a eu M. Roy, et il y aura
des candidats indépendants aux prochaines élections. On ne sait
jamais, il y en aura peut-être qui se feront élire. Je pense qu'il
faut tenir compte de ces députés qui devraient, dans l'esprit des
considérations que le député de Vachon nous a
présentées, avoir le même accès à des
services qui sont là pour tous les parlementaires.
Je voudrais prendre une légère distance par rapport
à un aspect de l'intervention de mon collègue de Sainte-Marie. Il
avait raison de souligner que, du nombre de députés
ministériels, il y a lieu, aux fins de ce genre de calcul, de soustraire
ceux qui sont ministres, parce qu'ils ont leur propre
enveloppe, comme chacun le sait, et elle est relativement
généreuse, pour engager du personnel. C'est une enveloppe qui
permet au ministre d'engager du personnel non seulement aux fins de son
ministère, mais aux fins de son comté, aux fins de tout ce qui
l'intéresse. Par exemple, si le ministre, si le député
d'une circonscription rurale est ministre d'autre chose que de l'agriculture et
veut quand même suivre les questions agricoles qui intéressent ses
électeurs et ses électrices, rien ne l'empêche d'affecter
un membre de son cabinet aux questions agricoles. Il a toute latitude en la
matière.
Je voudrais signaler au député de Sainte-Marie que ce
n'est pas le cas des adjoints parlementaires, parce que les adjoints
parlementaires ne peuvent pas trouver au cabinet du ministre, ni au
ministère les services de recherche dont ils ont besoin comme
députés, normalement. Ils vont trouver des services de recherche
comme adjoints parlementaires. Ayant été plusieurs années
adjoint parlementaire - je pense que ceux qui sont à l'heure actuelle
adjoints parlementaires m'appuieront sur ce point - je sais que le
député qui est adjoint parlementaire passe une beaucoup plus
grande partie de son temps comme député que comme adjoint
parlementaire. Sa grosse tâche, c'est d'être député.
Il met aussi quelques heures par semaine a ses travaux d'adjoint. Cela
dépend des ministres. Cela dépend des cas. Enfin, ce qu'il va
chercher dans le ministère ou dans le cabinet du ministre, cela ne peut
pas couvrir ses besoins de recherche comme député. Ce n'est pas
conçu pour cela. Je pense que, du nombre des ministériels, il n'y
a pas nécessairement lieu de soustraire les adjoints parlementaires.
Mon dernier point, ce sera, par votre intermédiaire de demander
au président de l'Assemblée où en est une question sur
laquelle, je crois, il y a eu comme qui dirait une expérience,
l'expérience ayant consisté à mettre à contribution
des ressources existantes ou, pour employer une expression que tout le monde
comprend, des "tablettés", pas seulement des "tablettés", des
personnes mises en disponibilité, des personnes disponibles, quoi, des
personnes qui, dans le circuit gouvernemental et parlementaire, se trouvent
à être temporairement non affectées à une
tâche particulière et qui, par conséquent, pourraient
être mises à la disposition des députés et
affectées à des services de recherche. Je crois comprendre qu'il
y a eu un rapport sur cette expérience qui a été
présenté. Je voudrais demander au président de
l'Assemblée s'il peut nous dire où en est cette question.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: II y a eu des expériences de tentées,
comme l'a souligné le député de Deux-Montagnes, qui n'ont
pas été mauvaises, mais il n'y a pas eu de suites de
données pour différentes raisons. D'abord, il y a toujours ce
fameux problème d'espace qui ne cesse de nous contraindre d'une
manière particulièrement désagréable. Si on met des
personnes à la disposition des députés, encore faut-il
qu'elles ne soient pas trop loin du député pour qu'il puisse y
avoir accès. Si ces personnes sont dans un édifice gouvernemental
dans le fin fond de Québec, cela complique les communications et
l'efficacité. Deuxièmement, il n'y a pas à l'heure
actuelle, à cette fin, de cadre juridique, à moins que je ne me
trompe, ce qui pourrait avoir pour effet d'aller à l'encontre de la Loi
sur l'Assemblée nationale. On ne peut pas ajouter aux allocations, aux
services, aux personnes... On ne peut pas donner au député des
services qui ne sont pas expressément prévus par la loi ou par un
règlement découlant de la loi; sans quoi, on risque de placer le
député dans une position très fâcheuse et il peut
théoriquement faire l'objet d'une question de privilège à
l'Assemblée nationale, se trouvant à bénéficier...
Enfin, tout dépend de l'interprétation qu'on donne à la
loi...
M. Bisaillon: Quant aux sommes d'argent, je serais d'accord,
mais, quant au personnel, je ne vois pas sur quoi vous vous basez pour dire
cela.
M. Guay: C'est la même chose.
M. Bisaillon: Je connais bien la Loi sur la fonction publique, je
connais, il me semble, un peu la Loi sur l'Assemblée nationale aussi et
je ne vois pas sur quoi vous vous basez pour dire qu'il est interdit de...
M. Guay: II est interdit de...
M. Bisaillon: Les quatre expériences qui ont
été tentées l'ont été...
M. Guay: Cela est interdit dans le sens que la Loi sur
l'Assemblée nationale et le règlement du Bureau à cet
effet prévoient la somme d'argent dont dispose le député
pour embaucher son personnel. En dehors de cela, il n'y a pas de disposition
habilitante, ni de règlement habilitant; qu'on les donne sous forme
monétaire ou qu'on les donne sous forme humaine, cela revient au
même. On lui donne un avantage et la Loi sur l'Assemblée nationale
est interprétée de manière très restreinte, si on
peut dire: ce qui n'est pas prévu dans la loi ne peut pas se faire. En
d'autres mots, ce que l'on donne à un député en termes de
rémunération, en termes d'allocations, en termes
d'indemnités doit être spécifiquement prévu;
à défaut de
quoi il peut être perçu comme étant dans une
situation d'une légalité douteuse. Mais, enfin, je ne veux pas
faire un débat de...
M. Bisaillon: Oui, mais il ne faudrait pas, non plus,
laisser...
M. Guay: Enfin, cela me semble assez évident.
M. Bisaillon: Peut-être, M. le Président, qu'on
pourrait vous demander d'approfondir cet aspect et d'avoir un avis légal
là-dessus. Il me semble qu'il y a déjà eu dans le
passé de l'affectation de ressources de personnel qui était en
disponibilité ou prêté par des organismes,
ministères ou autres, qui avaient du personnel en disponibilité
et qui disaient: Vaut mieux que ces personnes se valorisent en travaillant
plutôt que de les laisser chez elles, juste parce qu'on n'a pas pour
l'instant de travail à leur donner. Cela a été profitable
à tout le monde.
M. Guay: Je ne disconviens pas de l'a-propos de donner à
des personnes qui sont mal utilisées un travail plus intéressant.
La question est de savoir si un membre de la Législature peut
bénéficier d'un tel service sans que ce soit prévu quelque
part. À cet égard, j'ai des doutes très sérieux.
J'ai, d'ailleurs, indiqué à l'administration de bien voir
à ne pas placer les députés dans une situation comme
celle-là, parce que les règlements du Bureau de
l'Assemblée nationale ne sont pas des avis consultatifs qui servent de
paramètres généraux sur lesquels on peut se baser pour
ensuite en ajouter ou en retrancher. Les règlements du Bureau,
découlant de la loi, sont des paramètres très
précis. C'est cela et ce n'est pas plus que cela. Si on veut que ce soit
plus que cela, il faut que ce soit marqué quelque part.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je pense qu'on est
tous d'accord sur un point. Il faut apporter certains changements. Je comprends
qu'il y a des sommes d'argent qui ont été négociées
antérieurement par les deux formations politiques en 1981 pour la
recherche. On a connu des modifications relativement importantes après.
On est parti de 82 à 40 pour aujourd'hui se retrouver à 62 contre
quelque 50...
Une voix: 49.
(12 h 50)
M. Rocheleau: ...49, cela va venir bientôt, plus le groupe
des indépendants qui, en somme, ne sont pas reconnus comme tels
aujourd'hui au niveau de l'enveloppe budgétaire. Si je m'en souviens
bien, M. le président de l'Assemblée nationale, on a
occasionnellement formé des comités à même les
membres du Bureau, on s'est même adjoint des personnes compétentes
de l'extérieur, de l'aide technique et autre, et on a fait certaines
recommandations. Je verrais peut-être très bien que l'on puisse,
au Bureau, former un comité, possiblement demander aux
indépendants de nous référer une personne les
représentant et de tenir quelques assemblées pour faire le tour
du problème, parce que, effectivement, cela n'a pas été
changé depuis 1981 pour ce qui est des barèmes tenant compte de
la députation de chacune des formations politiques. Il serait
peut-être bon que l'on tente de trouver le mécanisme qui pourrait
servir non seulement aujourd'hui, mais demain aussi et dans les prochaines
Législatures. Il serait peut-être opportun de le faire aussi afin
de tenir compte de toutes les hypothèses possibles et d'arriver à
des recommandations qui pourraient par la suite être mises de l'avant
s'il y a lieu d'apporter des changements à la Loi sur l'Assemblée
nationale dans certains cas.
M. le Président, si on ne l'a pas examiné plus en
profondeur jusqu'à maintenant au Bureau, cela n'a pas été
- en tout cas, pour nous - une question de partisanerie de ne pas vouloir
régler le cas. Je pense que cela a été plus complexe. Si
on pouvait bénéficier de la sagesse de certains ou d'un des
députés indépendants au sein d'un comité qui
pourrait être formé, je le verrais d'un très bon oeil.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: En effet, il y a certainement là une avenue
à explorer. Il m'apparaît qu'il devra y avoir un préalable
à tout cela. Avant que des députés ou que le Bureau tout
entier, d'ailleurs, se penchent sur la question de nouveau, il faudrait
peut-être savoir s'il y a une volonté politique, de part et
d'autre, que ces choses se fassent. Je n'ai pas senti jusqu'à maintenant
qu'il y avait une telle volonté. Avant de travailler des heures sur
quelque chose pour se faire dire au bout du compte: Oui, mais dans le temps
comme dans le temps, il faudrait peut-être au préalable que les
principaux porte-parole des groupes parlementaires, les leaders en
l'occurrence, et le député de Sainte-Marie, comme leader ad hoc
de son groupe ad hoc, cherchent à dégager une volonté
d'aller de l'avant; sans quoi, je n'ai pas particulièrement envie de
travailler sur quelque chose du genre et de faire travailler les membres du
bureau sur quelque chose qui pourrait ne pas aboutir parce qu'au départ,
de toute façon, il n'y avait pas les conditions nécessaires. Si
on nous dit: On est d'accord, il faut trouver une solution. Bon, très
bien!
Mais, à l'heure actuelle, ce n'est pas l'écho, ni le
sentiment que je perçois.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais prendre note de
l'ouverture des membres du Bureau de l'Assemblée nationale sur cette
question et dire, comme le président, que je trouve intéressante
la suggestion qui a été faite par le député de
Hull, approuvée, d'ailleurs, par la députée de Dorion que
je voyais opiner. Je prends aussi note de la remarque que le président
de l'Assemblée nationale a faite, non pas quant à la
non-implication, mais, à tout le moins, quant à
l'indifférence qu'ont jusqu'à ce jour manifestée les deux
leaders sur la question, malgré des engagements qu'on avait pu obtenir
par ailleurs. Ce sera une question dont il faudra continuer à discuter
avec eux et, éventuellement, avec le Bureau de l'Assemblée
nationale à la suite de l'excellente suggestion du député
de Hull.
Personnel des députés
Le Président (M. Rancourt): Nous passons maintenant
à l'élément 5 du même programme 1 qui est celui du
personnel des députés. M. le député de Vachon.
M. Payne: C'est sur le secrétaire général,
non?
Le Président (M. Rancourt): Je m'excuse, M. le
député de Vachon. On m'a demandé d'utiliser le
cahier...
M. Payne: Oui, j'y suis.
Le Président (M. Rancourt): ...et nous en sommes à
l'élément 5.
M. Payne: À quel moment va-t-on parler du
secrétaire général?
Le Président (M. Rancourt): On m'a demandé tout
à l'heure, avec le consentement de cette Assemblée, d'utiliser le
cahier simplement et non pas le budget.
M. Payne: Non, ma question...
Le Président (M. Rancourt): On pourra poursuivre par la
suite, si vous voulez.
M. Payne: Je suis au premier programme, Secrétariat
général.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Nous sommes, quand
même, à l'élément 5 actuellement.
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Sur l'élément 5, on pourrait,
évidemment, reprendre une partie des discussions qu'on a faites
tantôt, mais je ne voudrais pas refaire cela. Je vais me contenter,
cependant, d'une seule question qui touche le personnel des
députés, mais qui pourrait aussi toucher le personnel de
l'Assemblée nationale en général. On sait que le
fonctionnement actuel d'engagement du personnel des députés leur
donne, entre guillemets, un "statut particulier", dans le sens que ceux qui
sont de la fonction publique laissent la fonction publique pendant cette
période et peuvent retourner, peuvent être
réinsérés dans la fonction publique par la suite avec un
réexamen de leur statut. Donc, il y a possibilité de reclassement
à l'intérieur de la fonction publique. Pour ce qui est des autres
personnes, celles qui ne sont pas de la fonction publique, leur statut a de
particulier le fait qu'elles sont sans emploi le jour où le
député n'exerce plus ses fonctions.
Ma question vise à assurer une véritable
possibilité de reclassement du personnel de la fonction publique qui
travaille avec les députés. On sait que, même si c'est
inscrit dans la loi, l'expérience du passé à ce sujet ne
nous permet pas d'entretenir de grands espoirs quant au reclassement
éventuel des employés. C'est-à-dire qu'habituellement on
les réintègre dans la fonction publique, mais au classement ou
à la classification qu'ils avaient antérieurement.
Ma question touche le développement des ressources humaines.
Est-ce qu'on fait quelque chose de particulier pour ce type de personnel afin
de lui permettre d'avoir davantage de chances de se faire reclasser dans la
fonction publique par la suite? Est-ce qu'on se préoccupe, quant
à ce type de personnel, de son développement? De façon
plus générale, quelles sont les sommes affectées au
développement des ressources humaines à l'Assemblée
nationale? Quel pourcentage de l'ensemble de la masse salariale de
l'Assemblée est consacré au développement des ressources
humaines, c'est-à-dire au perfectionnement, au ressourcement, à
la formation? Est-ce que des efforts additionnels ont été faits
par rapport à l'an dernier ou aux années antérieures? On
sait que ce n'était pas l'endroit où il fallait prendre l'exemple
quant à l'intérêt que l'on peut avoir dans les ressources
d'une organisation. Ce n'est pas à l'Assemblée nationale que
c'était le plus performant.
Est-ce que, cette année, il y a des efforts marqués dans
le budget pour intensifier le perfectionnement, la formation, le ressourcement
des ressources humaines de l'Assemblée? Plus particulièrement, le
président voudrait-il répondre à cette question du
personnel des députés qui
doivent, un jour ou l'autre, réintégrer la fonction
publique?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale, avant de vous laisser la parole, je constate
qu'il est 13 heures.
M. Bisaillon: Est-ce qu'on peut entendre la réponse et
suspendre après?
Le Président (M. Rancourt): S'il y a consentement pour
dépasser. Je demande l'autorisation. Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: II faut établir une distinction entre le
personnel des députés, même s'il est de la fonction
publique et le personnel régulier de l'Assemblée nationale.
Le perfectionnement du personnel des députés, qu'ils
viennent ou non de la fonction publique, relève, en termes de masse
salariale, du député. Si le député veut - on me
corrigera si je fais erreur - que, par exemple, un de ses employés suive
un cours quelque part pour son avancement et son perfectionnement, il peut
l'autoriser, mais cela va être pris à même sa masse.
Quand je disais tantôt que ce n'est pas si simple que cela
d'accueillir un fonctionnaire "tabletté", c'est parce que la Loi sur
l'Assemblée nationale et le règlement du Bureau, qui en
découle, sur les allocations aux députés prévoient
très clairement qu'il y a 72 000 $ versés aux
députés, mais, aussi ce qui est nouveau - la loi a
été modifiée à ce sujet - qu'un membre de la
fonction publique peut travailler pour un député autrement que de
la façon dont on le faisait auparavant, c'est-à-dire par le
prêt d'une secrétaire par l'Assemblée nationale.
On peut aller chercher quelqu'un dans la fonction publique pour venir
travailler dans mon cabinet de député, en quelque sorte. Cela
devient du personnel dit politique, ce qui était interdit auparavant.
C'était permis pour le ministre, mais pas pour le député;
c'est nouveau. Mais, par le fait même, c'est comptabilisé sur sa
masse salariale. Or, la masse salariale, c'est 72 000 $. On ne peut pas en
avoir pour l'équivalent de 144 000 $ si c'est marqué 72 000 $.
D'où le fait qu'à un moment donné il ne faut pas
dépasser la règle établie, à moins d'aller en
dérogation au Bureau. Pour ce qui est du perfectionnement des ressources
humaines du personnel des députés, cela relève des
députés et de leur masse salariale.
Pour ce qui est du perfectionnement du personnel régulier de
l'Assemblée nationale, l'an dernier, on me signale qu'il y a eu 54 000 $
d'autorisés et 48 900 $ de dépensés à cette fin et
que, cette année, il y a une augmentation de 11 %; il y a 60 000 $ de
prévus pour le perfectionnement du personnel régulier de
l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: À quel niveau? M. Guay: De tout
niveau.
M. Bisaillon: Cela représente quel pourcentage sur la
masse salariale globale de l'Assemblée nationale?
M. Guay: Je vais faire faire les calculs et je vous donnerai la
réponse en début d'après-midi.
M. Bisaillon: D'accord. Au-delà de cela, M. le
Président, pour permettre au président de compléter,
celui-ci a marqué le fait que le développement des ressources du
député devait être compris à l'intérieur de
sa masse, donc que c'était au député de prévoir
l'avenir de ses employés et de leur procurer le temps nécessaire
pour se ressourcer, se perfectionner ou améliorer leurs façons de
travailler et de faire. Est-ce qu'une étude a déjà
été faite par les services du personnel ou des ressources
humaines pour savoir combien de députés ont effectivement pris
conscience de l'importance de cette question-là pour leur propre
personnel? Est-ce qu'une petite enquête a déjà
été menée là-dessus? Si elle n'a pas
été faite, est-ce que ce serait trop demander à la
Direction du personnel d'inventorier cet aspect? Cela pourrait peut-être
permettre pour l'avenir de se rendre compte que le député est
peut-être pris dans les affaires quotidiennes et qu'il oublie
peut-être cet aspect-là. Il y aurait peut-être une partie de
formation à faire avec les députés sur cette
question-là et il y aurait peut-être aussi une partie d'ajout
qu'on pourrait peut-être penser pour l'avenir.
M. Guay: Cela peut très certainement se faire et sans
doute assez rapidement. Le système d'une allocation de 72 000 $ au
député, c'est-à-dire le fait que le député
soit responsable dorénavant de tout son personnel de comté comme
du parlement, étant vieux d'un an environ, il ne faudrait pas
s'étonner qu'à l'égard du perfectionnement des ressources
les députés n'aient pas nécessairement pris conscience que
cela relève également d'eux. Cela ne veut pas dire, pour autant,
que cela n'est pas fait ici et là, mais on fera le recensement. Je doute
fort que cela donne des résultats exceptionnels compte tenu du peu
d'années que l'op a à étudier.
M. Bisaillon: Est-ce qu'on a le
pourcentage maintenant? Cet après-midi? M. Guay: Cet
après-midi.
Le Président (M. Rancourt): Nous allons demander à
ceux qui doivent quitter de le faire afin qu'on puisse faire rapport au
président que la commission n'a pas terminé ses travaux.
Le Président: Les étrangers pourraient-ils quitter
la salle?
M. Rancourt (président de la commission
plénière): M. le Président, la commission
plénière qui étudie les crédits de
l'Assemblée nationale n'a pas terminé ses travaux et demande la
permission de siéger à nouveau.
Le Président: Bien. Puisqu'il est passé 13 heures,
nous allons suspendre jusqu'à 15 heures, auquel cas nous reviendrons aux
affaires courantes. L'Assemblée nationale est donc suspendue
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
(Reprise à 15 h 3)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaîtl
Veuillez prendre vos places.
Aux affaires courantes, il n'y a pas de déclaration
ministérielle.
À la présentation de projets de loi, M. le leader
parlementaire du gouvernement.
M. Bédard: Je vous demanderais d'appeler les articles a
à 1 inclusivement qui sont placés à l'ordre dans notre
feuilleton.
Projet de loi 53
Le Président: M. le ministre de l'Habitation et de la
Protection du consommateur présente le projet de loi 53,
Loi sur le bâtiment. M. le ministre de l'Habitation et de la
Protection du consommateur.
M. Jacques Rochefort
M. Rochefort: Ce projet de loi a pour but d'assurer, d'une part,
la qualité des travaux de construction et, d'autre part, la
sécurité des personnes qui ont accès aux bâtiments.
Il vise aussi à accorder une meilleure protection aux consommateurs qui
acquièrent des bâtiments ou qui font exécuter des travaux
de construction.
À cette fin, ce projet de loi regroupe et uniformise les
nombreuses lois qui prévoient actuellement l'adoption de normes de
construction ou de sécurité. Il diminue les contrôles
gouvernementaux dans le domaine du bâtiment et instaure certains
mécanismes destinés à permettre aux personnes qui y
oeuvrent d'assumer des responsabilités plus grandes. Ce projet maintient
un système de qualification des entrepreneurs en construction. Il
prévoit aussi la mise sur pied de plans de garantie pour indemniser les
consommateurs en cas de manquements par un entrepreneur à ses
obligations contractuelles.
Sur le plan administratif, le projet regroupe des fonctions
exercées par certains organismes ou ministères et les confie
à la Commission du bâtiment. Il favorise également une
participation plus grande des entrepreneurs et de leurs associations, des
corporations de métiers, des professionnels et des municipalités
dans l'application de la loi. Il modifie, enfin, la Loi sur la protection du
consommateur et la Loi sur le courtage immobilier en vue de réglementer
certaines pratiques dans le domaine des transactions immobilières.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 53? Il en est ainsi décidé. M. le leader
parlementaire du gouvernement.
Renvoi à la commission des affaires
sociales
M. Bédard: Je voudrais faire une motion en vertu de
l'article 235 des règles de procédure pour déférer
ce projet de loi à la commission des affaires sociales afin qu'elle
procède à une consultation particulière, les 4, 5 et 6
juin prochain à la salle du Conseil législatif.
Le Président: Sous réserve du libellé, je ne
suis pas convaincu qu'on puisse fixer les dates dans une motion de
l'Assemblée, M. le leader du gouvernement, mais enfin s'il y a accord
à ce sujet-là, pour les 4, 5 et 6 juin, il n'y a pas de
problème. Cette motion, dans ces circonstances, serait-elle
adoptée?
Des voix: Adopté.
Projet de loi 36
Le Président: Adopté. M. le leader parlementaire du
gouvernement et ministre délégué à la
Réforme électorale présente le projet de loi 36, Loi
modifiant la Loi sur l'Assemblée nationale et la Loi sur les conditions
de travail et le régime de pensions des membres de l'Assemblée
nationale. M. le leader du gouvernement.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi vise
à modifier certaines dispositions
de la Loi sur l'Assemblée nationale et de la Loi sur les
conditions de travail et le régime de pensions des membres de
l'Assemblée nationale afin d'en faciliter l'administration.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 36? Il en est donc ainsi décidé.
Projet de loi 55
M. le ministre de l'Industrie et du Commerce présente le projet
de loi 55, Loi abrogeant la Loi sur les sociétés de
développement de l'entreprise québécoise. M. le ministre
de l'Industrie et du Commerce.
M. Rodrigue Biron
M. Biron: M. le Président, ce projet de loi a pour objet
d'abroger la Loi sur les sociétés de développement de
l'entreprise québécoise que nous connaissons sous le nom de
SODEQ.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 55? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 56
M. le ministre de l'Industrie et du Commerce, toujours, présente
le projet de loi 56, Loi sur les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise. M. le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. Rodrigue Biron
M. Biron: M. le Président, à la suite du discours
sur le budget, ce projet de loi a principalement pour objet: 1
d'accroître la part relative de fonds propres dans la structure
financière des petites et moyennes entreprises québécoises
constituées en corporations; 2 d'inciter les actionnaires de ces petites
et moyennes entreprises à investir davantage dans leur entreprise; 3 de
permettre aux actionnaires de ces petites et moyennes entreprises d'associer
d'autres investisseurs au financement de leur entreprise et 4° de faciliter
le démarrage et l'expansion des petites et moyennes entreprises
québécoises.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 56? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 34
M. le président du Conseil du trésor et ministre
délégué à l'Administration présente le
projet de loi 34, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les régimes de retraite des secteurs public et parapublic. M.
le président du Conseil du trésor.
M. Michel Clair
M. Clair: M. le Président, ce projet de loi a pour objet
de modifier diverses dispositions législatives concernant les
régimes de retraite des secteurs public et parapublic. Ce projet permet
notamment au personnel professionnel et cadre des commissions scolaires pour
catholiques et protestants de même qu'au personnel enseignant des
commissions scolaires pour protestants d'obtenir les mêmes
privilèges de rachat à la suite d'un congédiement ou d'une
démission forcée pour cause de mariage ou de maternité que
ceux applicables présentement au personnel enseignant des commissions
scolaires pour catholiques. Il permet aussi aux employés visés
par le Régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics, qui ont payé des intérêts lors d'un
rachat d'années de service, d'obtenir le remboursement de ces
intérêts en cas de cessation d'emploi.
Par ailleurs, ce projet vise à permettre au Régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics le
rachat des congés sans traitement qui se sont terminés avant le
1er juillet 1983.
Enfin, ce projet comporte d'autres modifications qui sont,
principalement, de nature technique ou de concordance ou qui ont pour but de
faciliter l'administration des régimes de retraite publics.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 34? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 44
M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation présente le projet de loi 44, Loi modifiant la Loi sur la
protection du territoire agricole. M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, le projet de loi 44 modifie la
Loi sur la protection du territoire agricole. Il prévoit que
dorénavant toute personne ayant une demande à faire a la
commission et toute personne à qui celle-ci entend adresser une
ordonnance aura le droit à une audition publique et le droit de recevoir
communication préalable des documents que la commission peut prendre en
considération pour décider de l'affaire en cause.
De plus, toute personne intéressée pourra, selon le
projet, demander qu'une
décision ou une ordonnance soit réexaminée par la
commission siégeant en révision. Les demandes de révision
seront entendues par une division formée exclusivement de
réviseurs qui n'auront pas siégé lors de l'audition de la
demande qui fait l'objet d'une révision. Une décision finale de
la commission rendra irrecevable toute nouvelle demande fondée sur les
mêmes faits.
Pour ce qui est du pouvoir décisionnel de la commission, le
projet énonce un critère nouveau dont la commission pourra tenir
compte: celui des conditions socio-économiques nécessaires
à la viabilité d'une collectivité rurale en tenant compte
de la faible densité d'occupation du territoire et de
l'éloignement de toute autre collectivité.
Le projet établit par ailleurs un mode nouveau de révision
périodique des zones agricoles dans le cadre de l'élaboration et
de la révision des schémas d'aménagement des
communautés ou des municipalités régionales de
comté. Cette révision pourra être faite à tous les
cinq ans par voie d'entente entre la commission et les communautés ou
les municipalités régionales de comté et, à
défaut d'entente, par décision du gouvernement, selon une
procédure impliquant les corporations municipales et la
Confédération de l'Union des producteurs agricoles.
Le projet contient en outre des dispositions visant à clarifier
la portée de certains articles de la loi, à faciliter
l'application de certains autres et à assurer une plus grande
sécurité juridique aux titulaires de titres de
propriété en territoire agricole. Entre autres, les
présomptions irréfragables de la validité des actes sont
rétablies de manière à les rendre inattaquables
après l'expiration de certains délais qui varient, selon les cas,
de trois mois à cinq ans. Le projet prévoit enfin des
modifications de caractère technique ou de pure concordance.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 44? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 49
M. le ministre des Affaires municipales présente le projet de loi
49, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et
d'autres dispositions législatives. M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: M. le Président, ce projet de loi a pour objet
d'apporter à la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal
certaines modifications visant à faire de cette loi un appui mieux
adapté aux besoins administratifs de la Communauté urbaine de
Montréal. Ces besoins nouveaux se manifestent, par exemple, au niveau de
l'autorisation des dépenses courantes de la communauté, de
l'octroi de certains contrats relatifs à des travaux de conduite ou
d'installation d'aqueduc, d'égouts, d'électricité, de gaz
et autres, et de l'octroi de contrats de fourniture de logiciels ou de
maintenance de systèmes informatiques.
D'autres dispositions contenues dans ce projet de loi visent à
préciser le pouvoir réglementaire et d'inspection de la
communauté urbaine à l'égard de la compétence
qu'elle possède en matière d'assainissement des eaux sur son
territoire. La communauté se verra également accorder le pouvoir
d'exporter son expertise et ses équipements dans le domaine de
l'assainissement des eaux. Le projet de loi étend également la
compétence de la communauté en matière de santé
publique en lui permettant de prescrire des normes de salubrité des
distributeurs automatiques d'aliments.
La Communauté urbaine de Montréal voit également
reporter du 11 juillet 1985 au 17 juillet 1986 la date limite que lui accorde
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pour adopter son schéma
d'aménagement.
Ce projet de loi a également pour objet de constituer la
Société de transport de la Communauté urbaine de
Montréal qui succède ainsi à l'actuelle Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal. Ce projet a pour
objectif de donner aux élus municipaux de la Communauté urbaine
de Montréal le contrôle de la nouvelle société de
transport. En ce qui concerne l'organisation de la nouvelle
société, le principal changement porte sur la composition du
conseil d'administration. Celui-ci sera composé de neuf membres dont
sept choisis par le conseil de la Communauté urbaine de Montréal
parmi ses membres et deux choisis parmi les citoyens. Ce projet prévoit
également que le président-directeur général
nommé pour au plus cinq ans par le conseil de la Communauté
urbaine de Montréal est responsable de l'administration et de la
direction de la société. Il accorde de plus une visibilité
accrue du rôle de la société, notamment en prévoyant
que les assemblées du conseil d'administration sont publiques, qu'une
telle assemblée doit se tenir une fois par mois, qu'une période
de questions doit se tenir durant chaque assemblée et qu'à la
demande de 250 résidents, un sujet particulier doit être inscrit
à l'ordre du jour d'une assemblée du conseil
d'administration.
Ce projet de loi prévoit enfin que le gouvernement approuve le
plan triennal des immobilisations de la société.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 49? Il en
est ainsi décidé.
Projet de loi 50
M. le ministre des Transports présente le projet de loi 50, Loi
sur la Société de transport de la rive sud de Montréal. M.
le ministre des Transports.
M. Guy Tardif
M. Tardif: M. le Président, ce projet de loi a pour objet
de constituer la Société de transport de la rive sud de
Montréal qui succède ainsi à l'actuelle Commission de
transport de la rive sud de Montréal. Ce projet a pour premier objet de
donner aux élus municipaux du territoire de la société le
contrôle de cette société.
En ce qui concerne l'organisation de cette société, le
projet de loi prévoit la formation d'un conseil d'administration
composé des maires des municipalités du territoire de la
société et de représentants choisis par et parmi le
conseil de chacune de ces municipalités et d'un comité
exécutif composé de cinq membres choisis par et parmi les membres
de ce conseil d'administration.
Ce projet de loi prévoit également la scission du poste
actuel de président-directeur général en deux postes
distincts, le président et le directeur général. Ce
directeur général est nommé par le conseil
d'administration.
Ce projet accorde une visibilité accrue du rôle de la
société, notamment en prévoyant que les assemblées
du conseil d'administration sont publiques et que celles du comité
exécutif peuvent l'être; qu'une période de questions pour
les usagers doit être prévue au début de chaque
assemblée et qu'à la demande de 50 résidents du
territoire, un sujet particulier doit être inscrit à l'ordre du
jour d'une telle assemblée.
En ce qui concerne les tarifs et les parcours établis par la
société, ce projet précise qu'ils devront être
publiés dans un journal et entreront en vigueur le troisième jour
suivant leur publication. Ce projet prévoit la possibilité
d'adopter le budget de la société par tranches ou par
crédits distincts, de modifier ce budget et d'adopter un budget
supplémentaire. Enfin, ce projet oblige la société
à adopter un plan triennal de ses immobilisations qui devra être
approuvé par le gouvernement.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 50?
Une voix: Le projet de loi, oui; pas le ministre.
Projet de loi 54
Le Président: II en est ainsi décidé.
M. le ministre des Transports présente le projet de loi 54, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les transports.
M. le ministre des Transports.
M. Guy Tardif
M- Tardif: M. le Président, ce projet de loi
prévoit principalement des modifications relatives au transport en
commun et au transport par taxi. En matière de transport en commun, il
prévoit expressément que la Commission des transports du
Québec n'a pas juridiction sur les services municipalisés. Il
assujettit, d'autre part, le pouvoir de la commission de modifier les services
autorisés d'un titulaire de permis fonctionnant sur le territoire d'une
autorité municipale qui organise les services de transport à
l'autorisation préalable de cette autorité, à moins qu'il
ne s'agisse d'une suppression ou d'une diminution de services. Le même
pouvoir d'autorisation préalable est consenti aux autorités
municipales faisant partie d'agglomérations déterminées
par le gouvernement.
Ce projet de loi prévoit aussi des dispositions limitant les
pouvoirs de la commission sur le territoire d'un conseil intermunicipal de
transport en voie de formation. Il raffermit l'autorité du conseil
intermunicipal de transport à l'égard des services
débordant le territoire d'une municipalité membre et assure la
préséance de la Loi sur les conseils intermunicipaux de transport
dans la région de Montréal sur toute entente intermunicipale
à laquelle est partie une municipalité visée à
l'annexe de cette loi.
Le projet de loi instaure un mode d'attribution des contrats pour les
services de transport en commun municipalisés. Il supprime certaines
contraintes concernant le type de véhicules pouvant être
utilisés par les transporteurs écoliers dans l'exploitation d'un
service de transport en commun municipalisé. Il accorde de nouveaux
pouvoirs à la Commission des transports du Québec et au
gouvernement en vue d'une nouvelle réglementation du transport des
personnes par autobus.
En matière de transport par taxi, les principales modifications
proposées par le projet de loi visent les permis de chauffeur de taxi et
les services touristiques. Ainsi, le projet de loi vient préciser les
pouvoirs de la Régie de l'assurance automobile du Québec et des
autorités régionales concernant les examens préalables
à la délivrance de ces permis. Il rattache expressément la
validité du permis de chauffeur de taxi à celle du permis de
conduire et il prévoit les mécanismes de suspension ou de
révocation du permis de chauffeur de taxi.
De plus, le projet de loi prévoit
expressément que les titulaires de permis de taxi peuvent fournir
un service touristique pourvu qu'ils obtiennent au préalable
l'autorisation de la commission qui détermine alors les parcours et fixe
les taux et tarifs.
Enfin, le projet de loi élimine dans la définition du mot
"automobile" apparaissant dans la Loi sur le transport par taxi toute
référence à l'aménagement et à la
capacité du véhicule de manière à n'exclure de
cette loi que le transport rémunéré de personnes par
autobus ou minibus. (15 h 20)
Le projet de loi, enfin, remplace le Conseil consultatif des transports
par un Conseil de la recherche et du développement en transport dont il
prévoit la composition, les pouvoirs et le fonctionnement. Il
prévoit que le gouvernement peut aussi créer d'autres conseils ou
comités chargés de conseiller le ministre des Transports dans
l'exécution de lois dont il est chargé de l'application.
Enfin, le projet de loi veut permettre à la Société
de transport de la ville de Laval de conclure des contrats pour que le
transport de personnes handicapées puisse être effectué par
taxi et de conclure une entente avec le gouvernement pour assurer le
fonctionnement d'un service de transport ferroviaire de passagers.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 54? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 197
M. le député de Westmount présente le projet de loi
197, Loi sur les sondages et la publicité gouvernementale.
M. Richard French
M. French: M. le Président, ce projet de loi a pour objet
d'assujettir la publicité et les sondages des organismes gouvernementaux
à certaines règles concernant leur enregistrement, leur
divulgation et leur accès.
Le chapitre I établit les définitions; le chapitre II
traite des sondages des organismes gouvernementaux, de leur dépôt
auprès d'un ministre responsable ainsi que de leur accessibilité;
le chapitre III traite de la publicité des organismes gouvernementaux,
de ses limites et du contrôle parlementaire auquel elle peut être
soumise; le chapitre IV décrète des dispositions pénales;
le chapitre V édicte les dispositions finales.
Des voix: Adopté.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 197? Il en est donc ainsi décidé.
Projet de loi 191
M. le député de Rosemont présente le projet de loi
191, Loi reconnaissant le droit à la libre disposition du peuple
québécois.
M. le député de Rosemont.
M. Gilbert Paquette
M. Paquette: Merci, M. le Président. Ce projet de loi,
dans sa portée générale, reconnaît qu'il appartient
aux seuls Québécois et aux seules Québécoises de
décider eux-mêmes, sur leur territoire, de leur régime
politique et de leur statut juridique, ce qui est le droit à
l'autodétermination.
Le préambule énumère les caractéristiques
des citoyens et citoyennes du Québec qui en font collectivement un
peuple ayant droit à la libre disposition de lui-même.
Le chapitre premier indique que l'État du Québec tient sa
légitimité et son autorité législative de
l'exercice de la démocratie dans le cadre d'un régime
parlementaire électif et décrit par des dispositions
générales les personnes qui, au Québec, forment le peuple
québécois.
Au chapitre deuxième, les articles 4 et 5 déterminent les
droits politiques du peuple québécois alors que les articles 6 et
7 établissent quelles sont les prérogatives de l'Assemblée
nationale et du gouvernement du Québec.
Au chapitre troisième, l'article 8 prévient
l'interprétation limitative et l'article 9 prescrit l'insertion de la
présente loi dans la constitution du Québec.
Des voix: Bravo!
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 191? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 48
M. le leader du gouvernement, au nom du ministre de la Justice,
présente le projet de loi 48, Loi modifiant diverses dispositions
législatives.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi
modifie les dispositions législatives dans plusieurs domaines. Dans le
domaine des communications, des modifications sont apportées à la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels afin d'assouplir le régime
actuel des ententes eu égard à la communication des
renseignements nominatifs entre un organisme public et une personne ou un
organisme.
Une modification est également apportée à cette loi
pour exclure de son application les organismes exerçant des fonctions
quasi judiciaires dans l'exercice de leurs fonctions d'adjudication.
Dans le domaine de l'éducation, la Loi sur l'accréditation
et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants
est modifiée afin de favoriser une plus grande accessibilité
à l'accréditation en prolongeant la période pour la tenue
du scrutin et en augmentant le délai d'appel relativement à une
décision d'un agent d'accréditation.
Dans le même domaine, la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel est modifiée pour
conférer au ministre responsable de l'enseignement collégial le
pouvoir de réglementer les conditions de travail des membres du
personnel qui ne sont pas membres d'une association accréditée au
sens du Code du travail. De plus, une modification est apportée à
la Loi favorisant le développement scientifique et technologique du
Québec afin d'autoriser le fonds pour la formation des chercheurs et
l'aide à la recherche à octroyer des bourses de
perfectionnement.
Dans le domaine de l'environnement, des modifications sont
apportées à la Loi sur la qualité de l'environnement afin
d'assurer une meilleure gestion des déchets. À cet égard,
des pouvoirs additionnels sont accordés au sous-ministre en
matière de dépôt ou d'entreposage de déchets.
Dans le domaine du loisir, de la chasse et de la pêche, certaines
modifications sont apportées à la Loi sur les parcs, notamment
pour y introduire un nouveau concept de parc national en remplacement des parcs
de conservation.
D'autres modifications sont apportées pour mieux encadrer les
matières sur lesquelles le gouvernement peut adopter des
règlements et pour mieux définir le régime des sanctions
pénales.
Enfin, ce projet comporte, en ce qui concerne les relations
internationales et les affaires intergouvernementales canadiennes, des
modifications de concordance qui ont été apportées
à quelques lois pour faire suite au récent partage des
responsabilités entre ces deux ministères.
Enfin, ce projet comporte d'autres modifications qui sont principalement
de nature technique et qui ont pour but de faciliter l'administration des lois
visées par ledit projet de loi.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 48? Il en est ainsi décidé.
Projet de loi 47
M. le leader du gouvernement, au nom du ministre de la Justice,
présente le projet de loi 47, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'administration de la justice. M. le leader du
gouvernement.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi
modifie des dispositions législatives dans plusieurs domaines.
Dans le domaine des communications, des modifications sont
apportées à la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels afin
d'assouplir le régime actuel des ententes eu égard à la
communication des renseignements nominatifs entre un organisme... Je m'excuse,
M. le Président. Il y a plusieurs projets de loi. Je m'aperçois
qu'on est dans le même. C'est 48.
Le Président: C'est 47.
M. Bédard: C'est 48, M. le Président.
Le Président: C'est 47.
M. Bédard: 47. Le ministre de la Justice est très
productif, M. le Président. Ce projet de loi modifie diverses lois
reliées à l'administration de la justice afin d'en faciliter
l'application. Il modifie, en premier lieu, la Loi sur l'aide juridique pour y
prévoir expressément qu'une procédure peut être
établie concernant le règlement des différends qui
surviennent entre les organismes d'aide juridique et les professionnels qui
agissent dans le cadre du régime d'aide juridique.
Ce projet de loi apporte également des modifications au Code de
procédure civile en matière de signification d'actes de
procédure au Procureur général et d'injonction provisoire.
Par ailleurs, il introduit dans ce code certaines dispositions relatives
à la signification à l'étranger de procédures
introductives d'instances. Il modifie la Loi sur l'approbation et sur les
établissements de détention afin de préciser le rôle
des intervenants qui assistent la magistrature dans l'exécution des
ordonnances et des travaux communautaires.
Ce projet de loi apporte également certaines modifications
à la Loi sur la protection des personnes et des biens en cas de
sinistre, notamment pour préciser le rôle du Bureau de la
protection civile du Québec et des bénévoles en
matière de sauvetage et pour accorder aux municipalités le
pouvoir de mettre sur pied un service de protection civile. Par ailleurs, la
Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès
est modifiée sous divers aspects, notamment, pour supprimer la
nécessité d'un avis au coroner ou d'une investigation par
celui-ci dans un cas où un cadavre doit être
incinéré, pour permettre à des coroners auxiliaires
d'effectuer une investigation à la suite d'un décès
dans un centre d'accueil ainsi que lors de l'entrée au Québec du
cadavre d'une personne décédée à l'extérieur
du Québec et pour autoriser non seulement le coroner, mais
également une personne qu'il désigne à s'adresser à
un juge de la Cour des sessions de la paix pour faire arrêter avant
assignation une personne dont on a des motifs de croire qu'elle peut ne pas se
présenter lors de l'enquête du coroner. Enfin, ce projet de loi
modifie diverses dispositions, diverses lois notamment pour créer le
district judiciaire de Mégantic et pour augmenter le nombre de juges
à la Cour supérieure, à la Cour provinciale et à la
Cour des sessions de la paix.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 47? Il en est ainsi décidé.
Au dépôt de documents, M. le ministre de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie. (15 h 30)
Plan quinquennal d'investissements
universitaires
M. Bérubé: Oui, je voudrais déposer le plan
quinquennal d'investissements universitaires pour 1984-1989. Merci
Le Président: Document déposé. Ce qui nous
mène à la période de questions orales. M. le chef de
l'Opposition.
QUESTIONS ET RéPONSES ORALES
Le texte final des propositions constitutionnelles du
gouvernement
M. Levesque (Bonaventure): Ma question s'adresse au premier
ministre. Hier matin, lors de l'étude des crédits, le premier
ministre m'informait que les propositions constitutionnelles du gouvernement du
Québec atteindraient leur terme final dès aujourd'hui. Je pose
donc la question au premier ministre. Est-ce que le texte est maintenant final?
Est-ce qu'il a reçu l'assentiment unanime du Conseil des ministres?
À quel moment le premier ministre a-t-il l'intention de communiquer le
texte au premier ministre du Canada et à quel moment fera-t-il de
même pour l'Assemblée nationale?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je m'excuse, j'ai perdu la
deuxième partie de la question de l'honorable chef de l'Opposition. Pour
ce qui est du texte, oui, il a été finalisé. Il peut y
avoir des virgules encore à changer, mais incessamment. Il a
été complété aujourd'hui, ce matin. De même
que ce qu'on pourrait appeler un début d'échéancier
très début. Autrement dit, cela nous mène jusqu'à
ce que j'ai dit hier aux crédits, c'est-à-dire mardi prochain
pour, indiscutablement, le dépôt en Chambre du document.
Pour le reste, je m'excuse, la deuxième partie de la question, je
l'ai ratée.
M. Levesque (Bonaventure): Quand?
M. Lévesque (Taillon): Normalement, le premier ministre du
Canada devrait l'avoir demain. J'ai mal à la gorge un peu. Cela arrive.
Je vais essayer de m'approcher du micro. Avant la fin de la journée,
probablement, amplement avant la fin de la journée demain, M. Mulroney
aura reçu le texte de ce qu'on peut appeler les demandes en vue d'un
accord éventuel, de la part du Québec.
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Le premier ministre pourrait-il
informer cette Chambre des autres interlocuteurs du gouvernement du
Québec qui pourraient également être informés et
recevoir ce texte, et à quel moment...
Des voix: Avant l'Assemblée.
M. Levesque (Bonaventure): ...avant, évidemment, que
l'Assemblée nationale puisse en prendre connaissance officiellement?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je n'entrerai pas dans tous les
détails, M. le Président, mais je dois dire une chose qui rejoint
peut-être les préoccupations de l'Opposition. C'est que, assez
rapidement après le premier ministre fédéral,
évidemment, les premiers ministres provinciaux non
québécois, partout au Canada, en auront aussi livraison demain,
si possible pas trop tard, ou au plus tard vendredi matin selon les
facilités. En même temps, je dois ajouter que les autres partis
à Ottawa, c'est bien sûr, recevront leur texte. Je dois dire que
le chef du Parti libéral du Québec et le chef de l'Opposition le
recevront également avant publication, avec ce qu'on peut appeler un
petit embargo très modeste. Cela va?
Le Président: M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: N'est-il pas également prévu que le
gouvernement français recevra copie du texte avant l'Assemblée
nationale?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): C'est peut-être possible,
mais... Le député de Jean-Talon retrouve à l'occasion de
vieilles rancunes d'adversaire politique...
M. Rivest: Ah non! Un grand ami.
M. Lévesque (Taillon): Je suis heureux de l'apprendre.
Pardon, M. le Président. Il est entendu que le jour de la publication
-et je peux vous le dire parce que je ne vois pas ce que cela changerait - qui
est vendredi, il va y avoir ce qu'on peut appeler un "briefing" qui va inclure
les membres de l'Opposition - "briefing" dans le sens de pouvoir avoir
l'explication - et aussi les consuls généraux essentiellement.
Donc, il est possible que cela parte vers leur pays, ceux que cela
intéresse, avant mardi prochain, mais l'Opposition sera
déjà au courant. Pour l'Assemblée elle-même...
M. Levesque (Bonaventure): M. le...
M. Lévesque (Taillon): Si le chef de l'Opposition me le
permet, pour l'Assemblée elle-même, le dépôt officiel
se fera mardi.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, cela semble
bien pénible de la part du premier ministre, mais trouve-t-il normal que
tout le monde, presque dans le monde entier, soit mis au courant de ces
propositions constitutionnelles, qui affectent au plus haut point
l'Assemblée nationale, et que celle-ci, dans tout ce processus, soit la
dernière institution qui en soit officiellement saisie?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): II me semble que j'ai assez
clairement dit que le chef du Parti libéral - bien sûr, il n'est
pas à l'Assemblée nationale, mais enfin...
Une voix: II s'en vient.
M. Lévesque (Taillon): Cela reste à voir, s'il s'en
vient... sera saisi et que le chef de l'Opposition officielle qui est mon
vis-à-vis sera également saisi...
M. Bédard: Les orthodoxes.
M. Lévesque (Taillon): ...je viens de le dire, vers la fin
de la journée de jeudi, qui est demain.
Une voix: Quand allez-vous me saisir?
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président. Tenant compte
de la réforme que vous avez vous-même, M. le Président,
pilotée et où vous avez bien voulu que l'Assemblée
nationale reprenne ses droits et ses prérogatives d'une façon
absolument claire, nette et précise. Est-ce que le premier ministre
pense qu'il est normal et raisonnable, encore une fois, que l'Assemblée
nationale doive attendre officiellement que l'un ou l'autre de ses membres
puisse avoir une primeur? C'est possible, mais l'institution, qui s'appelle
l'Assemblée nationale, ne pourra être informée
officiellement de ces propositions que mardi prochain, alors que le premier
ministre sera déjà absent et rendu je ne sais où, alors
qu'un autre Parlement aura eu l'occasion d'en discuter, au moins à la
période des questions.
M. Gratton: Vendredi matin.
M. Levesque (Bonaventure): Vendredi matin, les parlementaires
fédéraux auront déjà l'occasion de poser des
questions au premier ministre du Canada, alors qu'ici, l'Assemblée
nationale n'aura pas cette occasion avec le premier ministre du Québec.
Cela n'a aucun bon sens.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Sauf que je ne vois guère...
Je m'excuse, je ne veux pas répondre légèrement, je vois
que le chef de l'Opposition commence à être...
Une voix: Très fâché.
M. Lévesque (Taillon): ... - c'est vrai, c'est
inquiétant - fâché. Alors, doucement, je vais
répondre: Oui, cela va être mardi, officiellement, à
l'Assemblée nationale. Deuxièmement, j'ai des doutes
extrêmes qu'il puisse y avoir quoi que ce soit comme grande discussion
à Ottawa. Au cas où le chef de l'Opposition l'aurait
oublié, le 23 mai, qui s'en vient vite - les jours raccourcissent -
c'est le budget fédéral. Alors, j'ai mes doutes. Si je pouvais
citer, mais je ne crois pas devoir le faire, les propos que j'ai
échangés hier avec M. Mulroney, j'ai comme l'impression qu'il n'y
aura pas beaucoup d'action immédiate à Ottawa. Je ne peux pas
aller plus loin pour l'instant.
Le Président: M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce que, comme vous l'avez déjà fait en
d'autres circonstances, M. le premier ministre, vous entendez essayer d'obtenir
l'approbation de l'Assemblée nationale avant d'engager tout le
Québec dans vos propositions?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, s'il y a
une chose qu'on a déjà essayée
souvent - je pense que le député d'Argenteuil s'en
souvient - c'est d'avoir l'unanimité à l'Assemblée
nationale sur des choses aussi fondamentales. C'est bien sûr que nous y
comptons, sans nous faire trop d'illusions.
Le Président: M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: ...plus précise, aujourd'hui, des moyens que vous
entendez utiliser pour y arriver. Vous avez dit, jusqu'à maintenant, que
vous ne le saviez pas.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): II y a tellement de moyens que,
justement, ce sera plutôt aux leaders, ou enfin a ceux qui dirigent les
travaux de la Chambre, de voir comment cela peut éventuellement se
faire: déclaration ministérielle discutée, commission
parlementaire et, autant que possible, ne pas éterniser comme on a
déjà vu, débat restreint; enfin, je ne le sais pas. C'est
vraiment aux leaders, je crois, de décider ces choses.
Le Président: M. le député de
Sainte-Anne.
La fermeture imminente de deux usines par
Stelco
M. Polak: J'ai une question, M. le Président, à
adresser au ministre de l'Industrie et du Commerce. Vu qu'il est imminent que
la compagnie Stelco fermera son usine Notre-Dame dans le comté de
Sainte-Anne, mettant ainsi fin à l'emploi de 465 travailleurs, qui
gagnaient, en moyenne, en 1984, un salaire hebdomadaire de 663 $, vu qu'il
s'agit d'une des plus grandes industries dans le comté de Sainte-Anne,
dont certains secteurs ont plus de 50 % de résidents qui vivent d'aide
sociale, ainsi qu'un taux de chômage excédant 17 %, la question
est la suivante: Est-ce que le ministre a déjà rencontré
les représentants syndicaux et patronaux pour éviter cette
fermeture? Est-ce qu'il a déjà communiqué avec son
homologue fédéral pour que, conjointement, toutes les
démarches puissent être faites pour éviter cette
calamité et sauver en même temps l'emploi des 465 travailleurs de
Stelco dans le comté de Sainte-Anne? (15 h 40)
Le Président: M. le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. Biron: M. le Président, nous avons déjà
parlé avec les dirigeants de l'entreprise Stelco pour les
premières informations. Nous sommes à fixer une rencontre soit
pour la fin de cette semaine ou pour le début de la semaine prochaine
avec ces mêmes dirigeants pour examiner avec eux ce que nous pouvons
faire. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas encore communiqué avec les
représentants des travailleurs ni avec le ministre fédéral
responsable de l'industrie et du commerce. Je voulais d'abord rencontrer les
dirigeants de Stelco pour voir ce qu'on peut faire, mais à l'intention
du député de Sainte-Anne, je dois dire que la même
journée où Stelco annonçait la fermeture de certaines de
ses usines, une autre entreprise québécoise, Sivaco, nous
annonçait qu'elle prenait de l'expansion et allait engager plus de gens
à peu près dans le même domaine, à savoir la
transformation de l'acier. Cela veut dire qu'il y a aussi certaines formes de
rationalisation qui peuvent se faire, mais, quoi qu'il en soit, je peux assurer
le député de Sainte-Anne que nous ferons l'impossible pour faire
en sorte, avec l'entreprise, de conserver le maximum d'emplois au
Québec.
Le Président: M. le député de
Saint-Henri.
M. Hains: Question additionnelle, M. le Président. Est-ce
que je pourrais joindre ma voix à celle de mon collègue de
Sainte-Anne - parce que Saint-Henri et Sainte-Anne sont presque cousin et
cousine - pour insister et demander au ministre de l'Industrie et du Commerce
quelles mesures immédiates et pratiques il entend prendre pour
éviter aussi la fermeture de l'usine Stelco dans Saint-Henri, qui
emploie actuellement 50 employés qui sont, eux aussi, menacés de
la perte de leur emploi?
Le Président: M. le ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. Biron: Je rappellerai au député de Saint-Henri
d'abord que Stelco est une entreprise privée, et, si j'ai bien lu la
philosophie du Parti libéral dans son programme économique, le
Parti libéral veut faire confiance à l'entreprise privée.
Parfois, il y a de bonnes décisions et, parfois, il y en a de mauvaises,
quant à nous. Tout ce que je peux garantir au député de
Saint-Henri, c'est que, lors de notre discussion avec les gens de Stelco, on
verra comment faire avec eux pour les aider à sauvegarder le maximum
d'emplois au Québec.
Le Président: M. le député de
Brome-Missisquoi.
Le temps écoulé depuis la
dernière inspection du foyer Saint-Mathias
M. Paradis: M. le Président, dans l'affaire de la
tragédie du Pavillon de Saint-Mathias, où six personnes ont perdu
la vie, le ministre des Affaires sociales a déclaré ce qui suit
la semaine dernière en cette Chambre en parlant des inspections, et je
le
cite: "Parce que douze inspecteurs pour 235 établissements
pourraient se permettre des visites régulières, non pas sur une
base annuelle, mais mensuelle, donc, de grâce, arrêtons de
charrier. Douze inspecteurs pour 235 établissements de santé
peuvent très bien faire un très bon travail, à y remarquer
même le nombre de vis qui manquent." Et c'est la déclaration du
ministre.
Pendant ce temps, son attaché de presse, M. Gilles Émond,
déclarait ce qui suit: "Les inspecteurs sont débordés de
travail puisqu'ils ne sont que quatorze, six à Québec et huit
à Montréal, pour visiter les 432 centres d'accueil. Nous devons
forcément établir des priorités." Et le même
attaché de presse ajoutait: "II est possible que l'inspection ait
été retardée."
Pendant ce temps, M. Guy Cloutier qui est conseiller chargé du
développement et de l'implantation des centres d'accueil à la
direction de l'agrément du ministère des Affaires sociales
déclarait ce qui suit: "Avant d'octroyer un permis permanent, les
inspecteurs des Affaires sociales se rendent également sur place, a-t-il
ajouté. Par la suite, une autre visite annuelle est prévue
à nos politiques administratives." Le ministre a déposé en
cette Chambre la semaine dernière le dernier certificat d'inspection qui
date du 5 avril 1983. Comme il s'est écoulé plus de deux ans
entre cette dernière inspection et le tragique incendie qu'a connu le
foyer Saint-Mathias, comment le ministre peut-il nous expliquer, lui qui nous
dit qu'ils sont suffisamment nombreux pour compter les vis, qu'il s'est
passé plus de deux ans entre la dernière visite et la
tragédie, alors que les normes du ministère prévoient des
inspections annuelles?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: M. le Président, je n'ai jamais dit qu'ils
prévoient des inspections annuelles. C'est même... C'est tous les
deux ans et la visite était prévue pour juin 1985; je l'ai
même dit dans cette Chambre. Je peux vous dire que, personnellement,
quand je parle des établissements, j'ai annoncé le nombre
d'inspecteurs qui étaient cantonnés dans la région de
Montréal. Effectivement, il y a eu méprise quant au nombre, mais
cela dit, sur les certificats de conformité, le député a
reçu hier, en commission parlementaire, la croissance du nombre de
certificats de conformité de 1978 à 1985 parce que,
antérieurement à 1976, il n'y avait absolument rien de
comptabilisé, aucune statistique à quelque niveau que ce
soit.
Pour dédramatiser davantage, je soulignerai au
député que, de 1976 à 1985, nous avons pu,
malheureusement, constater 44 décès dans les centres d'accueil
alors qu'entre 1970 et 1976, il y a eu 98 décès, M. le
Président.
Le Président: M. le député de
Brome-Missisquoi.
Une voix: II fait une politique sur les morts.
M. Paradis: Comment le ministre concilie-t-il sa réponse
avec la déclaration du fonctionnaire qui est responsable des visites
d'inspection et qui a dit que vos normes prévoient une inspection
annuelle? Et, même si on devait accepter votre réponse qu'il
s'agit d'une inspection tous les deux ans, n'y aurait-il pas dû y avoir
inspection dans le mois qui a précédé - si on respecte
votre norme de deux ans - le tragique sinistre?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai demandé
à mon sous-ministre de clarifier toute cette histoire de visites,
puisque, dans les papiers qu'on m'avait remis, la visite était
prévue pour juin 1985. Bien sûr, il y a des questions de
"priorisation" à faire au niveau des visites. Il y en a qui sont
considérées parce qu'on fonctionne avec des rapports. H y a des
foyers considérés à risque qui doivent avoir
priorité dans les visites. Et ceux ne comportant aucun risque, comme
celui de Saint-Mathias, ne figuraient pas dans la liste des priorités.
Il n'y avait aucun problème à portée de vue, nous dit-on
dans le rapport qu'on m'a remis pour fins d'information. À partir de
là, je peux vous dire que, malgré les lacunes qui peuvent exister
encore au niveau des certificats de conformité, il y a eu progression.
Vous avez eu le dépôt d'un rapport, hier, en commission
parlementaire. J'en avais pris l'engagement, je l'ai déposé. Au
sujet des feux, puisqu'on s'est attaqué véritablement au
problème des foyers clandestins, il y a eu la moitié moins de
décès pour cause de feu de 1976 à 1985 qu'il y en a eu
sous votre régime, de 1970 à 1976.
Le Président: M. le député de
Deux-Montagnes.
Plan de relance agricole du territoire de
Mirabel
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais poser une
question au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. On va lui donner dix secondes pour regagner sa banquette. Ma
question traite du territoire agricole de Mirabel qui a été
victime d'un très grand dérangement, en 1969, quand le
gouvernement fédéral, dans un
geste unilatéral, a exproprié 90 000 acres de bonne terre
québécoise pour l'implantation du nouvel aéroport
international de Montréal. Par la suite, le gouvernement du
Québec, pour éviter en quelque sorte de subventionner le
gouvernement fédéral qui était le seul propriétaire
du territoire, a suspendu l'application de certains programmes d'aide, comme
les travaux mécanisés, le drainage, ce qui fait que ce territoire
est en très mauvais état. Le CIAC, le comité d'information
et d'animation communautaire de Mirabel, qui représente les
expropriés, a fait des représentations pour la
rétrocession des terres et aussi pour la remise en état du
territoire agricole. Il a présenté au ministre un plan de relance
agricole du territoire de Mirabel. Est-ce que le ministre peut nous dire
où en est l'acceptation de ce plan et sa mise en oeuvre?
Le Président: M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Garon: Le projet d'entente entre le ministère des
Travaux publics du Canada, du gouvernement fédéral et le
gouvernement du Québec et les différents ministères
touchés est en voie d'être complété. Je m'attends
que le projet soit adopté au Conseil des ministres la semaine prochaine.
Ce qui a retardé, au fond, c'est la rédaction de l'entente, parce
que, quand on discute du projet au niveau des hommes politiques, la discussion
va assez rapidement, mais quand on confie la rédaction ou certains
travaux à des anciens fonctionnaires du temps des libéraux, cela
devient plus pénible. C'est pour cela que je dis qu'à Ottawa, on
a changé de conducteur, mais on n'a pas nécessairement
changé de voiture. Par ailleurs, il semble que le conducteur veut mener
l'entente à bon port à Ottawa, mais la voiture est plutôt
du genre Ford à pédales.
Le Président: M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Est-ce que le ministre pourrait nous dire -
chauffeur ou voiture - quelle est à peu près la contribution du
gouvernement fédéral et celle du gouvernement du Québec
pour ce plan de relance de Mirabel?
Le Président: M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Garon: Je ne voudrais pas révéler le montant
avant que tout soit terminé...
Une voix: Avez-vous un chèque dans vos poches?
M. Garon: ...parce qu'il faudra que ce soit décidé.
Ce n'est pas encore complètement décidé.
Une voix: II l'a dans ses poches. (15 h 50)
M. Garon: Vous regrettez le moment où j'avais des
chèques dans mes poches, parce que cela fonctionne quand j'ai des
chèques dans mes poches. Je dois dire qu'il y a déjà un
premier montant de 5 000 000 $ qui a été indiqué par le
gouvernement fédéral dans le cadre des négociations avec
les expropriés, un montant de 5 000 000 $, dont les expropriés
sont déjà au courant. Il y a aussi un projet d'entente entre
Québec et Ottawa, un deuxième volet, pour faire du rattrapage sur
les fermes du territoire de Mirabel. Normalement, l'opération
rattrapage, dans notre esprit, devrait se faire sur une période
d'environ trois ans, même si on va permettre de faire les travaux sur une
période de cinq ans afin de permettre à ceux qui prendront plus
de temps de le faire. En termes de montants, il s'agira de montants qui vont
permettre de faire du rattrapage sur les terres de Mirabel.
Le Président: M. le député de
Louis-Hébert.
SOQUEM a-t-elle transféré des
employés de Québec à Montréal?
M. Doyon: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre de l'Énergie et des Ressources. L'automne dernier, SOQUEM
annonçait sa décision de déménager ses effectifs ou
une grande partie de ses effectifs à Montréal. Il y a eu, dans la
région de Québec, une levée de boucliers unanime de la
part de tous les dirigeants politiques et même le ministre responsable de
la région de Québec, le ministre des Communications,
déclarait: "La décision du conseil d'administration de SOQUEM ne
nous apparaît ni opportune ni justifiée après les
engagements pris au sommet économique de l'an dernier", déclarait
en substance M. Bertrand.
Devant cette levée de boucliers, le prédécesseur du
ministre actuel prenait la décision de demander aux dirigeants de SOQUEM
de garder à Québec les effectifs qui s'y trouvaient et d'y
continuer les activités de SOQUEM. Or, il semble que l'édifice
qui loge actuellement ou qui logeait SOQUEM est en voie d'être vendu.
J'aimerais savoir de la part du ministre s'il considère que les
engagements pris par son prédécesseur ont été
remplis et respectés.
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Rodrigue: Non seulement les
engagements pris par mon prédécesseur ont
été respectés et sont remplis, mais ils vont continuer de
l'être. Effectivement, SOQUEM vend son édifice, mais elle s'est
installée et a signé un bail à long terme dans un autre
édifice à bureaux ici même, à Québec.
L'ensemble des effectifs qui était à Québec demeure
à Québec, tel que cela a été annoncé par mon
prédécesseur l'an passé.
Le Président: M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Le ministre pourrait-il dire à cette Chambre
combien il reste d'employés de SOQUEM dans la région de
Québec actuellement?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Rodrigue: II en reste autant que l'an passé. Je n'ai
pas le nombre exact, mais il n'y a pas eu de transfert de personnel de
Québec ailleurs. Il y a eu, avant que cette question ne soit
soulevée, régionalisation de certains services de prospection de
SOQUEM. Un bureau de SOQUEM existe depuis quelques années à
Chibougamau, il y en a un autre dans le Nord-Ouest québécois,
entre autres. Lorsque cette question a été soulevée l'an
passé, le ministre qui était responsable du ministère de
l'Énergie et des Ressources à ce moment-là a pris une
décision et a demandé à SOQUEM de respecter cette
décision, chose qui a été faite. J'ai maintenu la
même attitude lorsque je suis arrivé au ministère. J'ai
indiqué au président de SOQUEM que, quant à nous, il
n'était pas question de déménager des services à
Montréal ou ailleurs au-delà de ce qui avait déjà
été fait pour les services de prospection et que les effectifs en
place à Québec devaient y rester.
M. Doyon: Question complémentaire, M. le
Président.
Le Président: En complémentaire, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Est-ce que le ministre est prêt à
reconnaître que le fait que la bâtisse soit vendue est le signe que
les effectifs qui remplissaient cet édifice ont été
déménagés ailleurs, que SOQUEM est à toutes fins
utiles un siège social qui ressemble à une coquille vide et que
les employés sont effectivement partis à Montréal?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Rodrigue: Je suis bien prêt à reconnaître
que la bâtisse a été vendue effectivement, mais il faut
quand même réaliser qu'il y a eu location par SOQUEM -elle a
signé un bail - dans un autre édifice ici même, à
Québec. Les gens qui étaient dans la bâtisse de SOQUEM vont
déménager dans les nouveaux bureaux qui ont été
loués, tout simplement. Il y a quatre ou cinq personnes qui
étaient dans les bureaux de SOQUEM et qui ne seront pas dans ces
bureaux; elles seront dans d'autres bureaux loués aussi ici même,
à Québec.
Le Président: Question principale, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Ma question
s'adresse...
Des voix: ...
Le Président: Allons! Allons! Allons!
Des voix: ...question plantée...
Le Président: À l'ordre! M. le député
de Shefford.
Création d'emplois au Québec en
avril
M. Paré: Merci, M. le Président. Ma question
s'adresse au ministre délégué à l'Emploi et
à la Concertation. Vendredi dernier, les chiffres de Statistique Canada
étaient rendus publics sur le taux de chômage au Canada et on nous
indiquait qu'au Québec le taux était passé au mois d'avril
de 12,6 % à 12 %. J'aurais deux questions à poser au ministre. La
première: J'aimerais savoir ce que cela signifie, en termes de
création d'emplois au Québec pour le mois d'avril 1985.
Deuxièmement, j'aimerais savoir si, avec cette amélioration de la
situation de l'emploi, le nombre des emplois existant avant la crise a
été retrouvé.
Le Président: M. le ministre délégué
à l'Emploi et à la Concertation.
M. Dean: M. le Président, effectivement les chiffres de
Statistique Canada révèlent que le taux de chômage a
baissé au Québec entre mars et avril 1985 et indiquent qu'au
Québec on a créé 45 000 emplois dans le mois. Cette
création de 45 000 emplois au Québec durant ce mois
représente la deuxième meilleure performance depuis 1966 et la
meilleure performance depuis le mois de septembre 1970.
Elle indique également que le Québec a
récupéré tous les emplois perdus depuis la crise mondiale
plus 20 000 emplois.
Des voix: Bravo!
M. Dean: Ce qui indique un pourcentage
de récupération pour le Québec de 109 %.
Le Président: En complémentaire, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: M. le Président, est-ce que le ministre qui
vient de parler est le même ministre qui a dit, le 18 avril, qu'il est
imprudent de tirer des conclusions spectaculaires sur la base d'un mois par
rapport à un autre? Est-ce le même ministre qui a dit qu'il ne
faut pas trop s'émouvoir d'un mois à l'autre sur les fluctuations
statistiques qui peuvent être basées sur des marges d'erreurs
statistiques et pas sur des réalités? Réalisez-vous, M. le
ministre, que depuis quatre ans vous avez créé exactement 20 000
emplois?
Le Président: M. le ministre délégué
à l'Emploi et à la Concertation.
M. Dean: M. le Président, c'est quand même les
mêmes statistiques qui sont utilisées par Statistique Canada
depuis le milieu des années soixante, que tous les gouvernements de tous
les partis ont utilisées de mois en mois tant au Québec qu'au
fédéral depuis cette date, sauf que le mois dernier le
député m'a demandé comment on pouvait expliquer une baisse
dans le mois. J'ai indiqué que les statisticiens ne trouvaient pas
d'explication dans les statistiques du mois. Cependant, ce mois-ci tous les
secteurs économiques indiquent des augmentations d'emplois: la
construction, les services, la fabrication, l'industrie primaire et même
l'administration publique. Donc, avec toutes les réserves, ce sont les
mêmes statistiques qu'on utilise de mois en mois. Cela indique la
meilleure performance. Cela indique qu'on a récupéré les
emplois perdus durant la crise.
Des voix: Bravol
Le Président: Question principale, Mme la
députée de Mégantic-Compton.
L'absence d'anesthésistes au centre hospitalier
de Lac-Mégantic
Mme Bélanger: Merci, M. le Président. Ma question
s'adresse au ministre des Affaires sociales. Depuis douze jours maintenant, en
l'absence d'anesthésistes, le centre hospitalier de Lac-Mégantic
n'est plus en mesure d'offrir des services d'interventions chirurgicales sous
anesthésie générale et d'accouchements. Ce centre
hospitalier a également dû limiter ses services d'urgence de soins
coronariens.
Le ministre peut-il s'engager devant cette Chambre à
régler ce problème dans les prochaines heures et à mettre
fin, le plus rapidement possible, à cette situation intolérable
qui met en cause la protection de la population et qui dure déjà
depuis trop longtemps?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: M. le Président, la question qui est
posée par Mme la députée de Mégantic-Compton est
réelle. Les anesthésistes ont refusé...
M. O'Gallagher: ...
M. Chevrette: Tiensl il y en a un qui vient de se
réveiller. On ne l'a pas entendu depuis deux ans, le
député de Robert Baldwin.
M. le Président, je voudrais dire à Mme la
députée que nous sommes conscients du problème autant au
niveau de mon cabinet que des fonctionnaires du ministère. Nous avons
communiqué avec le président de la Fédération des
médecins spécialistes du Québec. Vous savez qu'il y a un
problème à ce niveau-là. Il n'y a pas d'entente
signée. Il y a un refus de la Fédération des
médecins spécialistes du Québec de signer l'entente que
nous avons signée, d'autre part, avec la FMOQ, la
Fédération des médecins omnipra-ticiens du Québec.
Vous savez que c'est une question de majoration de la
rémunération, à savoir 120 % au lieu de 100 % comme c'est
en dehors des zones désignées. (16 heures)
Nous avons supplié le Dr Desjardins de signer ladite entente
parce que nous savons, de source sûre, que les médecins
anesthésistes de Mégantic seraient prêts à continuer
leur travail si cette entente était dûment signée.
Il y a donc deux possibilités qui s'offrent à nous et nous
sommes à les analyser. Ou bien, pour le bien et la santé
publique, il nous faudra décréter les conditions de travail en se
servant du pouvoir discrétionnaire qui nous est dévolu dans la
loi; ou bien, on amènerait à conclure une entente dans les heures
qui suivent avec la Fédération des médecins
spécialistes mais il n'y a pas douze possibilités, il y en a
deux. Nous sommes à analyser laquelle il nous faudra prendre.
Nous espérons cependant... Je profite de l'occasion que vous
m'offrez pour inviter le président de la Fédération des
médecins spécialistes du Québec à signer ladite
entente qui est attendue avec beaucoup d'impatience par les médecins
anesthésistes de Mégantic.
Le Président: Question complémentaire, Mme la
députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: M. le ministre peut-il nous dire combien de
temps encore la popu-
lation de Lac-Mégantic devra attendre pour retrouver un service
essentiel comme l'anesthésie et que signifiaient les termes "j'ai fait
le nécessaire pour qu'une suite adéquate soit donnée
à ce dossier", paroles tirées de votre lettre du 23 avril dernier
en réponse à la mienne du 3 précédent?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: Mme la Présidente, si nous étions
toujours seuls à décider... Mme la députée de
Mégantic-Compton M. le Président, me demande combien de temps
va-t-il falloir attendre pour que les bénéficiaires du centre
hospitalier Mégantic puissent bénéficier des services des
anesthé-sistes? Si on se foutait éperdument de la
Fédération des médecins spécialistes du
Québec je pourrais très bien prendre la décision
immédiate de décréter les conditions de travail. Mais
dès le moment où je décréterais les conditions de
travail, cette même formation politique se lèverait dans cette
Chambre pour dire que je ne joue pas le jeu des négociations.
Écoutez, il faut se brancher dans la vie. Je vous dis qu'on fait
des efforts inouïs présentement pour conclure l'entente qui a
été négociée de bonne foi avec les omnipra-ticiens
et avec les médecins spécialistes. Si, bien sûr, on ne voit
pas d'issue possible d'ici à quelques jours à peine, nous devrons
procéder conformément aux dispositions qui me sont
dévolues, à savoir de décréter les conditions de
travail, ce qu'il me déplaît toujours de faire, parce que
décréter unilatéralement, sans qu'il y ait consentement,
n'est pas ce qu'il y a de plus plaisant. Mais s'il faut le faire, Mme la
députée, M. le Président, je vous assure qu'on le
fera.
Le Président: M. le député de Saint-Louis,
question principale.
L'évolution du quartier chinois de
Montréal
M. Blank: M. le Président, j'ai une question à
poser au ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration, une
question qui concerne les deux parties de son ministère. C'est la
question du quartier chinois de Montréal dont, maintenant, après
la Loi sur le zonage de la ville de Montréal, l'évolution est
arrêtée. As the minister well knows, Chinatown today is a social
and an economic centre of the entire Chinese Community of the Island of
Montreal and perhaps even of the Province of Québec. The city of
Montreal, by blocking the expansion of Chinatown, is killing Chinatown.
Also, the minister, I noticed in the paper, has been bragging that
Québec has now received double the number of immigrants from Hong-Kong,
investors who brought money and jobs to Québec. The publicity
surrounding what is happening in Chinatown will ruin his project in
Hong-Kong.
What I would like to know from the minister: What has he done to date to
try to convince the mayor of Montreal and the Council to do something about
Chinatown and to allow Chinatown to grow and prosper and to bring immigrants
from Hong-Kong to invest and create jobs here?
Le President: M. le ministre des Communautés culturelles
et de l'Immigration.
M. Godin: M. le Président, je constate que mon ami, le
député de Saint-Louis, n'est pas au courant de la nouvelle
génération de Chinois qui viennent au Québec. Cela a
beaucoup changé. Ceux qui viennent au Québec ne sont pas des
buandiers comme dans le bon vieux temps ou des restaurateurs purs et simples.
Chinatown est pour eux un coin sympathique comme le Vieux-Québec pour
les Québécois, ou le Vieux-Montréal. Mais ils veulent
être industriels, donc ils vont dans des terrains industriels de la ville
de Montréal, avec l'appui de la ville d'ailleurs.
Une enquête faite par le ministère a démontré
que les nouveaux Chinois qui viennent au Québec - 800 l'an dernier avec
un investissement de 250 000 000 $ - sont des industriels qui veulent aller
dans des régions industrielles et non pas dans la restauration et la
buanderie. Il faudrait que les libéraux se sortent de leur image un peu
passée des Chinois qui viennent au Québec, c'est tout à
fait différent maintenant et, en plus, on a constaté que ceux qui
se battent pour une extension du Chinatown ont des intérêts dans
les terrains à vendre éventuellement et ici on s'y attendait.
Donc, face à une telle situation de conflit
d'intérêts éventuel, on a décidé de
reconnaître que la ville de Montréal avait raison dans ses
règlements et de l'appuyer même, quitte à ce que nous
obtenions d'eux une entente comme quoi ils vont donner un appui complet aux
investisseurs chinois de Hong Kong qui viennent ici, pour les aider à
s'établir dans des régions industrielles de la ville de
Montréal.
D'autre part, M. le député de Saint-Louis, aucun
écho n'a été donné à ces nouvelles à
Hong Kong - M. le député de Saint-Louis, excusez-moi si je vous
dérange -ou dans quelque ville chinoise que ce soit de ce qui se passe
à Montréal. Ce qui se passe à Montréal ne les
intéresse pas. Je pense que l'effet négatif que vous craignez que
cela puisse avoir sur les investisseurs à Hong Kong n'existe pas. La
preuve c'est qu'il y a maintenant 1000 candidats en attente pour venir
s'établir au Québec comme
investisseurs. Vous savez que l'investissement est encore plus important
cette année que l'année passée.
Le Président: M. le député de
Maskinongé, question principale.
L'implantation de CLSC à Maskinongé, La
Tuque et Trois-Rivières
M. Picotte: Merci. Ma question s'adresse au ministre des Affaires
sociales. Tout le monde a reconnu dans la région 04 le manque de service
du côté des services sociaux de même qu'une carence du
côté de certains hôpitaux. J'aimerais connaître les
intentions du ministre au sujet de l'implantation d'un CLSC à
Maskinongé et d'un CLSC à La Tuque. De même quelles sont
les intentions du ministre concernant l'éventuelle implantation d'un
CLSC dans le comté de Trois-Rivières?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: Dans la région 04, je ferai l'ensemble des
annonces le 24 mai prochain, si l'Opposition ne tient pas absolument à
faire le débat du vendredi.
M. Picotte: Est-ce que je dois répéter ma question?
Quand le ministre prévoit-il nous annoncer l'implantation d'un CLSC dans
Maskinongé, à La Tuque, et ses intentions surtout pour celui de
Trois-Rivières qui n'est pas prévu dans son organigramme?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: Je crois qu'il reste trois CLSC à
créer dans la région 04 comme il en reste trois dans la
région 06b, qu'il en reste onze ou douze à Québec. Il en
reste en tout 34 à annoncer. Il est bien évident que je
n'annoncerai pas les 34 cette année. J'ai l'intention d'en annoncer
certains, en plus de procéder à une phase de consolidation pour
d'autres qui ont été créés avec des sommes
plutôt minces en termes de fonctionnement. À un moment
donné, je crois que c'est en 1981 ou 1982, il y a eu plusieurs CLSC de
créés avec 100 000 $. Il nous faut rajuster à la hausse
pour accroître la qualité des services. C'est le 24 ou le 31, je
le dis sous réserve, mais je sais que c'est décidé
déjà en ce qui regarde la région 04. Je crois que c'est le
31. La tournée est organisée. Donc, c'est le 24. Le 24, on part
de La Tuque le matin et on arrivera à Louiseville dans
l'après-midi, M. le député de Maskinongé.
Le Président: M. le député d'Orford. M.
Vaillancourt: Question additionnelle.
Quand le ministre vient-il faire sa tournée dans la région
de Coaticook pour annoncer le CLSC de Coaticook?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: Je suis persuadé que je pourrai permettre,
si je n'ai pas le temps de faire l'ensemble des régions avant le 15
juin, je pourrai sans doute permettre au ministre responsable de la
région, qui a très bien su prendre les engagements pour et en mon
nom, lors du sommet économique de Sherbrooke, de l'annoncer dans les
meilleurs délais.
Le Président: M. le député d'Argenteuil.
L'autoroute entre l'Outaouais et la
métropole
M. Ryan: Ma question s'adresse au ministre des Transports. Il y a
quatre ans, avant la dernière élection, le gouvernement avait
pris l'engagement solennel de compléter l'autoroute qui doit relier
l'Outaouais à la métropole, c'est-à-dire de
compléter l'autoroute 15, l'autoroute 50 et l'autoroute 13. Depuis ce
temps, rien n'a été fait. Les organismes et les dirigeants
municipaux de la région de même que les milieux d'affaires
s'inquiètent de plus en plus des intentions du gouvernement. Je voudrais
demander au ministre, premièrement, s'il est vrai que le gouvernement
n'a même pas inclus ce projet dans la liste des projets qu'il a soumise
au gouvernement fédéral en vue de la prochaine entente-cadre de
développement régional. Deuxièmement, s'il a l'intention,
à l'occasion de la visite qu'il va faire demain à la Chambre de
commerce de Lachute, d'annoncer des intentions plus claires et de prendre des
engagements plus précis de la part du gouvernement. (16 h 10)
Le Président: M. le ministre des Transports.
M. Tardif: M. le Président, c'est un fait qu'il n'y a pas
eu un sou de prévu pour la 13 et la 50 dans les ententes auxiliaires
pour la simple raison que nous sommes en train de négocier de
façon particulière dans le dossier - c'est mon collègue,
le ministre de l'Agriculture qui pilote ce dossier pour l'ensemble du
gouvernement - pour ces routes. Pourquoi aller réduire le budget de la
116, qui intéresse le député de Richmond, ou d'autres
routes pour celle-là alors qu'une entente particulière est en
négociation présentement?
M. le Président, quant au deuxième point, je fais
remarquer au député d'Argenteuil qu'il nous faut quand même
attendre pour savoir ce que le gouvernement
fédéral - celui qui l'a précédé et
celui qui vient d'arriver - va faire au sujet de Mirabel. Les
déclarations contradictoires se suivent, à savoir que l'un dit:
II faut fermer Mirabel et que l'autre dit: II faut le garder. Cela a
peut-être été une erreur de faire cela. Il faut le garder
aujourd'hui. Mais, M. le Président, garder Mirabel et, du même
coup, permettre à des transporteurs comme Lufthansa, Swissair et KLM
d'aller atterrir à Toronto et que Montréal devienne juste une
escale, cela n'est pas faisable. Je dis que le dossier routier, c'est une
chose, mais il faut d'abord se pencher sur le dossier aéroportuaire et
c'est ce que je tente de faire avec mon vis-à-vis fédéral
d'abord.
Le Président: Question complémentaire, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Sur la partie de l'autoroute 50 qui n'est pas
reliée directement au problème de Mirabel, comment se fait-il que
le gouvernement n'ait rien fait, qu'il n'ait pas inclus ce projet parmi la
liste des priorités?
Le Président: M. le ministre des Transports.
M. Tardif: M. le Président, je laisse le
député d'Argenteuil penser qu'il n'y a eu rien de fait sur
l'autoroute 50. Je lui dirai qu'il suffirait qu'il aille un peu plus à
l'ouest sur la 50, dans la région de Gatineau, pour voir qu'il y a eu un
bon tronçon de route de fait dans cette région.
Le Président: Allons! Allons! Allons!
M. Tardif: Deuxième élément.
Différents tracés ont été étudiés
avec les gens du milieu et ces tracés seront rendus publics au
même moment où l'espèce d'entente-cadre régissant
l'ensemble du dossier de Mirabel sera rendue publique. Et ce n'est pas
aujourd'hui que je vais en faire état, d'ailleurs, pas plus que vendredi
dans Argenteuil, M. le Président.
Le Président: Question principale, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Ma question d'adresse au ministre des Affaires
sociales.
Une voix: Vous n'aurez pas le temps de vous occuper du
leadership.
Projet de CLSC dans Notre-Dame-de-Grâce
M. Scowen: The West end of the island of Montreal is very badly
served by CLSC's, Local Community Service Centers. It appears that by the end
of this year, approximately 100 % of the population of the Eastern part of
Montreal will be served by CLSC's and only about a third of the population of
the West end of Montreal will be served by CLSC's. In NDG, today, there is an
organizing Committee ready to go with the CLSC. The board is there and they
resolved the problems that are related to the question of having a fair
representation of Francophones, Anglophones and people of the ethnic
communities. There are well organized and they are ready to go. Will the
minister give an assurance today that the NDG-CLSC will get started and funds
will be provided for it immediately?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: M. le Président, le député de
Notre-Dame-de-Grâce m'a parlé à plusieurs reprises de cette
situation à Montréal. Je l'ai même invité à
m'accompagner pour vous montrer que le domaine de la santé et des
affaires sociales, il faut placer cela au-dessus de la politique partisane. Le
député peut en témoigner lui-même et se lever pour
dire qu'il m'accompagnait lorsque j'ai rencontré Alliance Québec
pour parler des services de santé et des services sociaux du grand
Montréal.
Des voix: Bravo!
M. Chevrette: M. le Président, il est bien évident
que c'est dans cette grande région de Montréal qu'il reste le
nombre le plus imposant de CLSC à implanter effectivement. D'autre part,
il faut bien reconnaître que c'est aussi l'endroit où il y a
beaucoup de centres hospitaliers comparativement à d'autres
régions en milieu rural. Il y aurait une comparaison à faire, par
exemple, entre le comté de Charlevoix et le comté de
Notre-Dame-de-Grâce qui a beaucoup plus d'accès aux centres
hospitaliers et aux DSC. Il y a des comparaisons dont je dois tenir compte
quand j'ai une enveloppe budgétaire et qu'il me faut donner la
priorité à certains endroits. Mais vous avez raison de dire qu'il
y a des endroits à Montréal où les services sont de plus
faible qualité qu'à d'autres endroits. Lorsque j'annoncerai ceux
de Montréal, je tiendrai compte des besoins les plus criants des
milieux.
Le Président: Question complémentaire, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Mr. President, the comparison I made was not between
rural and urban regions, it was between the East end and the West end of
Montreal. Why will not the Minister let us get that CLSC in
Notre-Dame-de-Grâce? There is a crying need for it and we are
ready to go.
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Chevrette: M. le Président, je dirai au
député que M. le député de Saint-Laurent me dit la
même chose; également, que le député de Marquette me
dit que c'est criant dans son coin; je dirais aussi que le député
de Maskinongé tient absolument à en avoir un; je dis que le
député de Saint-Maurice y tient, ce n'est pas croyable, et ils se
considèrent en droit de l'exiger. Il ne faudrait pas oublier le
territoire du président de l'Assemblée nationale. Soyez
assurés que dans l'octroi des CLSC, je tiendrai compte des
priorités dans chacune des régions.
Le Président: Merci, M. le ministre. La période des
questions est terminée. Le ministre de l'Énergie et des
Ressources m'a fait part qu'il voulait apporter un complément de
réponse à la question posée précédemment, au
cours de cette période de questions, par M. le député de
Louis-Hébert. M. le ministre de l'Énergie et des Ressources.
Le nombre d'employés de SOQUEM à
Québec
M. Rodrigue: M. le Président, à la question du
député de Louis-Hébert de tout à l'heure, j'ai
obtenu les précisions suivantes: II y avait 52 employés qui
travaillaient pour SOQUEM à son siège social, auparavant;
actuellement, il y a 52 employés qui travaillent pour SOQUEM dans la
région de Québec, dont 46 sont logés à Place
Belle-Cour à Sainte-Foy et 6 à Place des Quatre-Bourgeois. Les
baux de location, qui ont été signés dans ces
édifices à bureaux, sont pour une durée de cinq ans. Je
pense qu'une compagnie, qui signe des baux pour une durée de cinq ans,
nous indique qu'elle n'a pas l'intention de déménager le
lendemain.
Le Président: Question complémentaire, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, quand le ministre parle
d'auparavant, j'aimerais savoir combien il y avait d'employés à
SOQUEM, au total, il y a cinq ans, par exemple. Quel était le total
comparativement à celui d'aujourd'hui? Ce serait beaucoup plus
indicatif.
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Rodrigue: Lorsque la question s'est posée, l'an
passé, M. le Président, quant au déménagement de
certains services ailleurs, il y avait 52 employés et il y en a encore
52. Il y a cinq ans? Je prends avis de la question et je lui
répondrai.
Le Président: Aux motions sans préavis, M. le
leader adjoint du gouvernement.
Les députés de Champlain et
de Nicolet désignés membres
de la sous-commission de la
réforme parlementaire
M. Blouin: M. le Président, je présente une motion
en vertu de l'article 129 des règles de procédure, afin que les
députés de Nicolet et de Champlain soient membres de la
sous-commission permanente de la réforme parlementaire.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
Aux avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Avis touchant les travaux des commissions
M. Blouin: M. le Président, aujourd'hui, après les
affaires courantes, jusqu'à 18 heures, à la salle 81, la
commission de l'économie et du travail entreprendra l'étude
détaillée du projet de loi 26, Loi sur les mesureurs de bois.
À la salle du Conseil législatif, la commission du budget et de
l'administration poursuivra la consultation particulière sur le projet
de loi 37, Loi sur le régime de négociation des conventions
collectives dans les secteurs public et parapublic. Et tel que convenu entre
les partis, cette commission poursuivra ses travaux en soirée.
Jeudi, demain, donc le 16 mai 1985, de 10 heures à 13 heures,
à la salle du Conseil législatif, la même commission du
budget et de l'administration poursuivra la consultation particulière
sur le projet de loi 37, Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic.
Le Président: Par ailleurs, jeudi, donc demain, à 9
h 30, la sous-commission permanente de la réforme parlementaire se
réunira à la salle 91. À 11 heures, à la salle 198,
la sous-commission des affaires sociales tiendra une séance de
travail.
Aux renseignements sur les travaux de l'Assemblée, M. le
député d'Outremont.
Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée
M. Fortier: C'est plutôt une question de directive, parce
que ce n'est pas au feuilleton. De quelle façon, M. le
Président,
peut-on obtenir ou demander au ministre de déposer un rapport
annuel, qui aurait dû être déposé il y a de cela au
moins six mois? Il s'agit du rapport annuel de la Raffinerie de sucre de
Saint-Hilaire, dont on attend le rapport depuis fort longtemps.
Le Président: J'imagine que le message est passé et
transmis au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. Quant à avoir une réponse, je vous suggère
le courrier comme étant le meilleur moyen.
Ce qui nous mène aux affaires du jour et, selon le
règlement de l'Assemblée, l'Assemblée se transforme en
commission plénière pour la poursuite et la fin de l'étude
des crédits de l'Assemblée nationale.
Commission plénière
Étude des crédits de l'Assemblée
nationale
Personnel des députés (suite)
M. Rancourt (président de la commission
plénière): À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons reprendre l'étude des crédits de
l'Assemblée nationale. Nous en étions au programme 1,
élément 5, personnel des députés. M. le
député de Vachon.
M. Payne: Non, non, c'est...
Le Président (M. Rancourt): Donc, M. le président
de l'Assemblée nationale.
M. Guay: Oui, M. le Président. En réponse à
la question du député de Sainte-Marie posée ce matin, le
perfectionnement du personnel permanent de l'Assemblée nationale,
à l'exclusion du personnel des députés, compte pour 0,3 %
de la masse salariale de l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: Trois dixièmes pour cent?
M. Guay: Exactement, de la masse salariale.
M. Bisaillon: Je vais laisser le député intervenir,
M. le Président, et je reviendrai par la suite.
Le Président (M. Rancourt): D'accord.
M. Guay: Mais l'amélioration des services aux
députés compte pour plus que cela.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon, sur...
M. Payne: Non, non. Je voudrais intervenir sur
l'élément 1.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Ce qui veut dire
qu'il n'y a aucune autre question concernant l'élément 5 du
programme 1?
M. Bisaillon: M. le Président, un court commentaire sur le
chiffre que vient de me fournir le président de PAssemblée
nationale...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...pour indiquer que 0,3 % pour le
développement des ressources humaines, c'est plus bas que tout ce qui
existe ailleurs, et on sait que, partout ailleurs, c'est aussi un budget qui
est négligé. Habituellement, ce sont les budgets qui sautent les
premiers, celui du développement des ressources humaines. Or, dans les
années qu'on vit et dans celles qui viennent, il me semble que c'est
l'élément qui va être un des plus importants étant
donné qu'on gèle de plus en plus les effectifs, qu'on essaie de
gérer ou de rendre les mêmes services avec moins de ressources. On
va donc devoir se préoccuper davantage du développement des
ressources et je ne verrais pas d'un mauvais oeil, M. le Président, que,
dans les prochains budgets ou a même des sommes d'argent non
utilisées dans le présent budget, on pense à des
programmes spéciaux de formation, de ressourcement, de recyclage et de
perfectionnement pour les employés de l'Assemblée nationale comme
dans n'importe quel autre organisation ou ministère et que, dans ce
sens, une augmentation sensible de ce budget ne me semblerait pas quelque chose
d'exagéré. (16 h 30)
Je voudrais aussi vous indiquer, M. le Président, étant
donné qu'on va avoir à peine une heure trente pour terminer ou
compléter l'étude des crédits, qu'après
l'intervention du député de Vachon, je serais prêt, quant
à moi, à me limiter uniquement aux programmes pour lesquels on a
des questions spécifiques et qu'on pose nos questions sur les
programmes, peu importe que ce soit dans l'ordre, pour adopter globalement par
la suite les crédits.
Le Président (M. Rancourt): M. le président
Guay.
M. Guay: Vous permettez? Je prends note de la suggestion du
député de Sainte-Marie qui n'est sans doute pas dépourvue
d'intérêt. Je signale tout simplement qu'au moment de l'exercice
budgétaire, il faut faire des choix à partir d'une enveloppe qui
n'a pas une expansion illimitée. Les pressions sont fortes pour
augmenter les services aux parlementaires, puisque c'est d'abord et
avant tout le but premier de l'administration de l'Assemblée
nationale. Il a fallu aussi faire des choix cette année et, comme je
l'indiquais au tout début, ces choix ont porté essentiellement
sur l'informatique, la sécurité et l'aménagement, soit par
décision, soit parce que ce sont les événements qui nous
les ont imposés. On ne peut donc pas accroître le budget à
l'infini. Par ailleurs, il faut aussi remarquer que le personnel de
l'Assemblée nationale est, dans bien des cas, compte tenu de la nature
même de l'Assemblée nationale, un personnel déjà
spécialisé. Cela dit, je conçois facilement que nous
pouvons aller à 0,3 %. Je prends bonne note de la suggestion du
député.
M. Bisaillon: ...généraliste.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon, si vous voulez intervenir sur l'élément 1, vous avez la
parole.
L'absence d'un secrétaire général
permanent
M. Payne: Est-ce que l'absence d'un secrétaire
général permanent nuit au bon fonctionnement de
l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Oui, naturellement. L'Assemblée nationale, compte
tenu des fonctions du secrétaire général, ne peut pas se
passer indéfiniment de son premier fonctionnaire, parce qu'il y a
là un maillon essentiel de la chaîne qui ne peut pas fonctionner
normalement. Il y a un tas de choses qui relèvent de l'autorité
du secrétaire général qui peuvent difficilement être
mises en branle du fait que le poste est occupé d'une manière
intérimaire. Entre autres choses, nous sommes en train d'étudier
les crédits pour l'année 1985-1986, mais il faut d'ores et
déjà mettre en branle le processus budgétaire pour
1986-1987. Il y a une direction quotidienne constante qui doit se faire
à l'Assemblée nationale. Certes, le président est
là pour en faire une partie, mais il ne peut pas voir à tout. Ce
n'est d'ailleurs pas sa fonction. À mon avis, il est absolument
essentiel que, dans les meilleurs délais, l'Assemblée nationale
se dote d'un secrétaire général. Cela me semble aller de
soi, sans quoi on banalise la fonction d'une certaine manière et on
empêche l'administration de l'Assemblée de fonctionner
adéquatement.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Je partage l'avis du président,
particulièrement dans une période où on entame un nouveau
régime qui est stimulant, mais aussi exigeant pour le président
et pour les membres de l'Assemblée nationale et pour le personnel, les
cadres de l'Assemblée nationale. Est-ce qu'il y a eu des
représentations auprès du premier ministre pour appliquer
l'article 26? Cela fait déjà deux ans, je pense.
M. Guay: Cela fait déjà quoi? M. Payne:
À peu près deux ans?
M. Guay: Deux ans? Non, non, c'est depuis l'automne dernier. Il y
a eu, comment dire? des échanges de vues avec les représentants
des deux groupes parlementaires en cette Assemblée. Mais, pour
l'instant, comme vous pouvez le constater, la situation demeure telle quelle.
Évidemment, si le poste n'est pas comblé dans des délais
prochains, cela risque de nous mener fort loin, parce que, prenons pour
hypothèse que les élections générales auraient lieu
au milieu de l'automne - je ne veux pas entrer dans ce genre de choses, ce
n'est pas ma prérogative - il n'en demeure pas moins que, pour choisir
un secrétaire général, il faut que l'Assemblée
nationale siège, puisque c'est l'Assemblée qui, sur motion,
élit ou nomme le secrétaire général. Or, pour que
l'Assemblée siège, au lendemain d'une élection, cela peut
prendre un certain temps. En pratique, on peut se retrouver au début de
1986 avant que l'Assemblée ne siège, à supposer que des
élections aient lieu à l'automne. Si elles ont lieu après,
cela nous reporte dans le temps. Mais il faut que l'Assemblée
siège pour choisir un secrétaire général. On ne
peut pas laisser traîner un an ou un an et demi un poste comme
celui-là sans le combler de manière permanente.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
La situation des familles des victimes du drame du 8
mai 1984
M. Côté: II y a à peu près un an, on
avait à vivre des moments assez pénibles à
l'Assemblée nationale, qu'on n'a pas besoin de rappeler. J'ai eu
l'occasion de converser récemment avec un membre d'une famille
concernée afin de savoir dans quelles conditions il vivait maintenant
que le drame était passé, pour savoir si, effectivement, comme
parlementaires, comme Assemblée, nous avions pris nos
responsabilités vis-à-vis des gens de cette famille et des trois
familles visées. J'ai été un peu stupéfait
d'apprendre que dans le cas d'une famille, le revenu dont elle jouit maintenant
provient de la Régie des rentes et de la CSST, point à la ligne.
C'est un revenu d'à peu près 1000 $ par mois, ce qui
veut dire 12 000 $ par année.
J'ai communiqué avec un autre niveau de responsabilité,
que je ne veux pas identifier parce que cela pourrait identifier la personne
dont on parle, et on me dit qu'il y a eu des pressions, qu'il y a eu des
discussions à la fois au Bureau de l'Assemblée et au bureau du
premier ministre dans le but de trouver une solution à ce
problème afin que nous prenions nos responsabilités
vis-à-vis des survivants de ce drame. J'aimerais, si c'est possible, que
vous puissiez faire le point sur l'évolution de ce dossier. Cela fait
quand même un an.
Le Président (M. Rancourt): M. le Président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Effectivement, au lendemain des tragiques
événements que nous avons vécus, nous nous sommes
penchés, à l'interne et ensuite au Bureau de l'Assemblée
nationale, d'abord sur l'à-propos de faire quelque chose et nous
étions collectivement d'avis - je crois pouvoir le dire; ma
collègue de Dorion me corrigera si je me trompe - le Bureau semblait
d'avis qu'il était à propos de faire quelque chose. Maintenant,
ce quelque chose devait forcément prendre la forme d'un projet de loi.
Nous n'avons pas les pouvoirs, au Bureau, pour faire quoi que ce soit sur le
plan administratif, étant donné que le Bureau n'a
compétence que sur l'administration de l'Assemblée nationale et
non pas sur les tiers.
La position du Bureau a été transmise au gouvernement qui
en a... Je ne suis pas dans les secrets du Conseil des ministres, alors, je ne
peux pas savoir si on en a délibéré au Conseil des
ministres ou non. Je sais qu'il y a eu des échanges, qu'il y a eu un
comité, que le Directeur général des élections
avait le même souci que moi de s'assurer que les survivants de la
personne décédée qui travaillait chez lui ne soient pas
dans une situation matérielle fâcheuse du fait de cette
tragédie.
À l'heure actuelle, je ne puis guère vous en dire plus
long. De mémoire, lors du dernier échange que nous avons eu avec
le gouvernement, il y avait encore une certain nombre de questions qu'on se
posait, notamment quant au précédent que cela pouvait
créer, bien que j'espère que ce qui s'est produit il y a un an
n'est pas un précédent qui est appelé à se
renouveler. Comme cela s'est produit à l'Assemblée nationale, il
y a là une situation à tout le moins exceptionnelle.
Cela en est là. Quant à nous, nous sommes tout à
fait disposés d'agir, mais comme vous le savez, nous n'avons pas la
capacité administrative ou le pouvoir requis pour aller plus loin.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Si je comprends bien, actuellement, c'est
entre les mains de quelqu'un au cabinet du premier ministre ou devant le
Conseil des ministres, et cela depuis quand?
M. Guay: II y a déjà plusieurs mois.
M. Côté: On peut s'apitoyer ensemble sur les
conditions matérielles des survivants, mais il ne faudrait pas
s'apitoyer pendant des années. Je trouve absolument épouvantable
qu'on ne puisse pas faire des pressions additionnelles. Je vous incite
grandement, comme président de l'Assemblée, à faire des
pressions additionnelles. (16 h 40)
J'ai entendu dire qu'il y aurait peut-être une vingtaine de
personnes, une vingtaine de cas qui auraient été soulevés
par l'analyse faite au Conseil des ministres et qu'il y avait toutes sortes de
catégories de personnes qui pouvaient être
décédées en service ou en devoir à
l'Assemblée nationale. Cela m'apparaît très long d'autant
plus qu'aujourd'hui était la dernière journée pour
déposer des projets de loi de cette nature-là.
J'imagine que vous n'aurez pas de problème à avoir le
consentement si le gouvernement décidait de le faire, mais il me semble
que cela presse et qu'on devrait le faire avant l'ajournement du mois de juin.
J'aimerais que le président de l'Assemblée puisse à
nouveau faire des pressions sur le gouvernement, avec l'unanimité de
cette Assemblée, pour régler cette situation le plus rapidement
possible.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je vais effectivement donner suite à votre
suggestion et chercher à obtenir une réponse définitive
dans un sens ou dans l'autre. Si la réponse est positive, je prends note
- j'imagine que cela vaut aussi pour le député de Sainte-Marie -
qu'il n'y aura pas d'objection à ce que le consentement soit
accordé pour le dépôt et l'adoption d'un projet de loi
à cet effet.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, il est évident que
dans les circonstances, on ne se laissera pas arrêter par les
règles de procédure de l'Assemblée quoiqu'on puisse
trouver étrange quand même que, dans une planification normale, le
gouvernement n'y ait pas pensé avant, surtout s'il a le dossier en main
depuis un certain nombre de mois.
Par ailleurs, s'il nous arrivait
maintenant avec quelque chose, c'est sûr qu'on n'aurait pas
d'objection à l'examiner malgré que ce soit hors
délai.
Le Président (M. Rancourt): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le programme 1?
M. Côté: L'élément 5.
Le Président (M. Rancourt): C'est fait, M. le
député de Charlesbourg.
M. Côté: Je vais poser la question quand
même.
Le Président (M. Rancourt): Vous voulez intervenir sur
l'élément 5. M. le député de Charlesbourg.
Oeuvres d'art
M. Côté: Merci de votre
générosité, M. le Président. Programme 1,
élément 5, il y a "autres dépenses: oeuvres d'art, 30 000
$". Ma première impression serait peut-être de vous demander si
vous avez l'intention de faire comme vos prédécesseurs, qu'on
puisse voir une belle peinture éventuellement, après que vous
avez vous-même évoqué tout à l'heure la
possibilité d'élections à l'automne. On n'aura donc pas
à vivre d'autres budgets. Dans ce cas-ci, est-ce un des
éléments contenus dans les 30 000 $?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je pourrai répondre à votre question et
même vous inviter à passer à mon bureau, le cas
échéant, la toile est faite. Elle a été
payée sur les crédits de Tannée dernière. Les 30
000 $ qui apparaissent aux crédits de cette année...
Une voix: ...
M. Guay: La mienne, non. Les 30 000 $ qui apparaissent aux
crédits de cette année avaient été mis là
lors de la préparation du budget dans le processus budgétaire au
cas où cela déborderait sur cette année, mais ce n'est pas
le cas. Il y a en fait 30 000 $ pour l'année en cours pour la confection
et l'achat d'oeuvres d'art, ce qui, par ailleurs, n'est pas une mauvaise chose.
Vous savez que le bâtiment étant ce qu'il est, tôt ou tard,
il faudra bien commencer à se pencher sur la question de savoir ce qu'on
fait avec la vingtaine de niches, comme on en voit ici, que l'architecte a
aménagées un peu partout dans l'Hôtel du Parlement et qui,
à l'origine, avaient été prévues pour
compléter par statues les niches qui existent à
l'extérieur, en façade de l'Hôtel du Parlement, de
manière que le parlement continue progressivement, petit à petit,
à rendre un hommage permanent soit en façade, soit dans ses murs,
à des Québécois qui se sont illustrés de
manière toute particulière, il y a de cela un bon nombre
d'années, de manière à éviter que cela suscite
quelque remous que ce soit. Il faut bien dire qu'en façade, la
dernière statue, si ma mémoire est bonne, est probablement de
Baldwin, enfin je veux dire en termes de chronologie historique. On
s'arrête à peu près avant la Confédération,
si bien qu'on pourra peut-être, à partir d'un jugement
porté par des experts objectifs, commencer à combler les nombreux
espaces que l'architecte Taché avait prévus ici à
l'intérieur même de l'Assemblée, si telle est la
décision du Bureau éventuellement. L'argent est là
donc.
M. Côté: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Je me rends compte que notre
président a des qualités de ministre pour répondre aux
questions. Je regarde le budget de 1985-1986, 1984-1985. C'est 30 000 $ dans
les deux cas. Vous m'invitez à aller visiter votre bureau pour aller
voir la...
M. Guay: Elle vient d'être terminée.
M. Côté: Est-ce qu'on pourrait savoir ce que cela a
coûté et quel peintre...?
M. Guay: Cela a coûté... En tout cas, cela a
coûté moins de 25 000 $. On ne semble pas s'entendre sur le
chiffre exact.
M. Côté: Finalement, le montant de 30 000 $
prévu cette année, c'est pour l'achat d'oeuvres d'art qui,
éventuellement, iraient dans les...
M. Guay: C'est au cas où le montant de l'an dernier aurait
été périmé et qu'il aurait fallu le reporter
à cette année. Mais, dans les faits, ce n'est pas ce qui s'est
produit. Nous l'avons payé à même les crédits de
l'année dernière.
M. Côté: Donc, on a un jeu de 30 000 $.
M. Guay: Si on veut.
M. Côté: Parce que ce que vous évoquez comme
possibilité pour utiliser les oeuvres d'art n'a rien à voir avec
le programme 5, personnel des députés. C'est parce que là
on est dans l'élément 5 du programme 1...
M. Guay: À moins qu'on en profite pour
faire faire votre statue mais... Non, en effet.
M. Côté: Alors, il y aura donc un montant de 30 000
$ qui ne sera pas utilisé et qui ne pourra plus...
M. Guay: II peut l'être puisqu'il est prévu à
cet endroit. Il fallait le mettre à un endroit dans le budget, que ce
soit cet endroit ou un autre.
M. Côté: Mais qui va être sorti de ce
programme. Un bel exemple...
M. Guay: Mais on ne peut pas sortir un montant d'un programme
pour l'employer dans un autre programme. Dans la meilleure des
hypothèses, on peut périmer la somme, mais on ne peut pas
transférer à d'un programme à l'autre.
M. Côté: Alors, on pourrait donc l'utiliser pour le
personnel des députés, leur mettre un petit cours de
perfectionnement, de ressourcement, développement des ressources
humaines.
M. Guay: On pourrait aussi ne pas l'utiliser. Vous savez, ce
n'est pas à vous que je vais apprendre que l'Assemblée nationale
est une réalité multiple et complexe qui couvre bien des choses
et, notamment, que nous sommes dans un édifice patrimonial qui a
été laissé un peu à l'abandon au fil des
années, chose que nous cherchons à corriger depuis maintenant
quelques années. C'est évident que cela peut impliquer,
effectivement, soit" la restauration, soit l'achat, la confection d'oeuvres
d'art.
L'édifice et, en particulier, sa partie centrale, a
été conçu de cette manière par l'architecte. Je n'y
peux rien. Il l'a conçu il y a 100 ans. Il l'avait conçu à
l'époque -c'est dans ses notes - en quelque sorte comme étant un
édifice qui devait servir de panthéon à la
collectivité, ce qui explique d'ailleurs qu'en façade, on
retrouve et les statues et les armoiries et les noms des personnes - parce
qu'il y en a sur trois étages - qui ornent toute la façade de
l'Hôtel du Parlement. Dans son esprit, dans l'esprit de Taché,
tout cela se continuait ensuite à l'intérieur. C'est pour c'ela
qu'il y avait les niches. Sauf qu'on n'a jamais commencé à donner
suite à cela. D'ailleurs, on a récemment terminé, sur le
plan historique, relativement récemment terminé,
l'extérieur en ce sens que les dernières statues dans les niches
à l'extérieur ont été faites vers 1970.
Le Président (M. Rancourt): Ce qui clôt le programme
1. J'appelle donc le programme 2, service législatif. M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Étant donné qu'il reste une heure et
dix, M. le Président, est-ce qu'on serait d'accord avec la suggestion
que je faisais tantôt? On est arrivé ici avec un certain nombre de
questions qui ne sont pas nécessairement dans l'ordre des programmes. Ne
pourrait-on pas disposer d'abord des questions qu'on a, peu importe dans quel
programme elles se trouvent et, par la suite, s'il nous reste du temps, ce dont
je doute, reprendre les programmes un par un? Il me semble que ce serait plus
efficace. En tout cas, cela nous donnerait plus de satisfaction parce que cela
nous permettrait d'avoir les réponses qu'on attend.
Le Président (M. Rancourt): Est-ce qu'il y a
consentement?
Il y a consentement. Donc, M. le député de Sainte-Marie en
premier.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais... Ah! Bon!
Allez-y.
M. Payne: On va échanger... M. Bisaillon: Oui,
c'est cela.
Le Président (M. Rancourt): Donc, M. le
député de Vachon.
Direction de l'informatique
M. Payne: Dans l'organigramme, la direction de l'informatique
semble relever du secrétaire général adjoint. Ma
première question, est-ce qu'il y a un directeur de l'informatique?
M. Guay: Non. D'ailleurs, c'est indiqué que le poste est
vacant. (16 h 50)
M. Payne: Parce que, [1 y a une couple d'années, on avait
voté 850 000 $ dans l'enveloppe informatique. En plus, il y avait le
plan directeur qui était commandité. Il y avait des
crédits pour à peu près 50 000 $ pour cela.
M. Guay: II n'y a pas une couple d'années. Le temps passe
vite, mais pas à ce point. C'était dans le budget de l'an
dernier, de l'année qui vient de s'écouler où il y avait
effectivement 800 000 $ pour des fins d'informatique, qui n'ont pas
été entièrement utilisés. Nous accusons un certain
retard dans l'implantation des plans directeurs d'informatique. Il y a,
à l'heure actuelle, à la suite d'une décision du Bureau un
projet pilote de bureautique qui est en appel d'offres et va être
progressivement implanté, qui se situe à l'intérieur de ce
cadre.
M. Payne: Le plan directeur a été
déposé quand?
M. Guay: Au printemps dernier. M. Payne: Pardon?
M. Guay: Au printemps dernier. C'est à l'automne lors des
budgets supplémentaires que nous avons voté les 800 000 $, si ma
mémoire est bonne.
M. Payne: Qu'est-ce qui ralentit la nomination d'un directeur de
l'informatique?
M. Guay: Le Bureau s'est interrogé sur l'à-propos
d'avoir à l'heure actuelle un directeur de l'informatique étant
donné que, pour l'implantation, on se demandait s'il fallait un
directeur qui serait là à temps plein après coup pendant
combien d'années ou si n'était pas mieux d'avoir pour l'instant
un coordonnateur qui verrait à l'implantation avec l'entreprise
privée, quitte subséquemment à avoir pour fonctionnement
normal un directeur. Il se peut même que l'on remette en cause
l'existence. C'est une chose qu'il faudrait évaluer pour voir si c'est
vraiment de cette manière que cela doit être fait. Pour l'instant,
quand nous avons mis une direction de l'informatique dans l'organigramme... Il
faut bien comprendre que nous étions à l'automne 1983 au moment
où cet organigramme a été adopté. C'était en
prévision. Nous n'avions même pas de plan directeur, à ce
moment.
Le plan directeur a été déposé au printemps.
Le budget supplémentaire a été approuvé à
l'automne. Le secrétaire général adjoint continue de
s'occuper de ce dossier. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas cru
nécessaire de combler le poste de directeur de l'informatique. Il
faudrait évaluer s'il sera nécessaire d'avoir une direction en
bonne et due forme avec un directeur, une fois le plan implanté. Cela
prend quelqu'un, du monde pour implanter le plan directeur. Mais une fois le
plan directeur implanté, est-ce que ça prend vraiment une
direction ou si ça peut se situer quant à un service à
l'intérieur d'une autre direction. Ce sont des choses qu'il faudrait
évaluer en temps opportun.
M. Payne: Dans le plan directeur, il était question que la
principale priorité, les actions qui seront privilégiées
en 1985-1986 seront deux choses: La coordination des travaux de
l'Assemblée nationale, d'abord, et deuxièmement, l'organisation
et l'exécution des tâches des députés dans le bureau
de comté. On parle de rapport DMR, j'imagine, le plan directeur? Est-ce
que cela a été rendu public?
Le Président (M. Rancourt): M. le Président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Les députés l'ont eu lors des caucus. Je
n'ai rien contre le fait de le rendre public, mais je vois difficilement en
quoi cela peut intéresser le public d'avoir une brique ça
d'épais relativement indigeste, je dois dire, pour indiquer qu'il y aura
de l'informatique à l'Assemblée nationale. On le sait. On ne s'en
est pas caché. C'est public. Il y a un plan directeur d'implantation de
l'informatique à l'Assemblée nationale. Quel est
l'intérêt de faire imprimer en 50 copies un document volumineux,
indigeste et difficilement compréhensible sous prétexte de le
rendre public? Il n'est pas caché.
M. Payne: Des documents qui sont souvent incompréhensibles
et indigestes sont déposés à l'Assemblée nationale.
Je pense que s'il s'agit d'une commandite de l'Assemblée nationale, que
ce soit déposé à l'Assemblée nationale.
M. Guay: Non. Les documents administratifs de l'Assemblée
ne sont pas nécessairement déposés à
l'Assemblée au sens des réunions. Sinon je passerais une bonne
partie des affaires courantes à chaque jour à déposer un
paquet de documents. Maintenant, ce document existe, vous l'avez vu. Il y a eu
une présentation de faite devant les deux conseils de
députés des groupes parlementaires. Nous n'avons pas pu le
présenter au conseil de députés du député de
Sainte-Marie parce que, à l'époque, son leader parlementaire
n'était pas disponible. Que voulez-vous que je fasse de plus avec?
Même si je le dépose ici, je ne sais pas ce que cela va ajouter ou
retrancher.
M. Payne: Ce n'était pas disponible lors du briefing qui
était accordé aux députés.
M. Guay: M. le député, si vous en voulez une copie,
on va vous en faire faire une.
M. Payne: Moi-même j'ai informatisé d'une
manière assez intéressante mon bureau de comté; cela
pourrait être très intéressant pour les
députés d'en prendre connaissance. Beaucoup de
députés ne savent même pas qu'il y a effectivement un plan
directeur tel quel. Plusieurs étaient présents au briefing, mais
ils n'ont pas vu le plan directeur.
M. Guay: Les députés sont sollicités de
toutes parts dans une journée par des informations, des activités
multiples, complexes et diverses. Que des députés, comme c'est
votre cas, s'intéressent au plan d'implantation de l'informatique,
bravo! Mais que d'autres députés ne s'y intéressent pas
et, par le fait même, en ignorent jusqu'à l'existence, je n'y peux
rien. Nous cherchons à informer les députés le plus
systématiquement possible, mais je m'aperçois que, dans bien des
cas, lorsque
j'écris aux députés, c'est comme envoyer de l'eau
sur le dos d'un canard. Ce n'est pas un reproche que je leur fais. Les
députés ont un volume suffisamment abondant de courrier dans la
journée qu'il y a un certain nombre de choses auxquelles on va
immédiatement, un certain nombre de choses qu'on met de
côté et un certain nombre de choses qu'on jette tout de suite.
Où va la correspondance du président? Cela peut dépendre
de la nature du sujet. Je ne m'illusionne pas sur le fait qu'elle est rarement
prioritaire en ce qui concerne les députés. Je me satisfais
à penser qu'elle est dans la deuxième pile, celle des choses
à voir éventuellement, mais comme cela arrive souvent dans les
choses à voir éventuellement, finalement, de fil en aiguille on
ne les voit pas.
M. Payne: Dans le briefing présenté par DMR,qui était fort utile, il y avait, à mon avis, une lacune
assez extraordinaire. C'est que, justement dans le deuxième volet,
à savoir l'organisation et l'exécution des tâches des
députés dans leur bureau de comté, il y avait très
peu de satisfaction. Par exemple, il n'y avait pas de modèle de logiciel
pour créer un fichier d'électeurs. J'ai fait cela, avec l'aide de
quelqu'un de l'extérieur, d'une manière fort intéressante
et très utile pour moi. Par contre, je voudrais comparer ce que mon
expérience m'a apporté avec les recommandations qui sont
contenues dans le rapport DMR, d'une part. D'autre part, je pense qu'il y
aurait un intérêt de la part de plusieurs députés
qui sont intéressés par la question de l'informatique pour
s'associer avec les responsables du plan directeur ou de participer avec les
responsables à la mise en oeuvre de l'informatique.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Payne: Ma question serait plus précise comme ceci:
À qui les députés pourraient-ils s'adresser pour mieux
coordonner leur tentative...
M. Guay: Au secrétaire général adjoint.
M. Payne: Je l'ai fait à plusieurs reprises et...
M. Guay: Bien oui, mais...
M. Payne: ...il m'a dit qu'un directeur serait nommé
bientôt, mais qu'avant cela on ne peut pas faire grand-chose.
M. Guay: II y a quelqu'un qui vient du Bureau central de
l'informatique pour le projet de la bureautique. Il y aura peut-être
d'autres personnes dans le dossier éventuellement. Je peux difficilement
vous en dire plus actuellement; je n'en sais pas plus. Tel est l'état du
projet. Si vous voulez vous mettre en rapport avec la personne responsable
actuellement, cela demeure toujours le secrétaire général
adjoint.
M- Payne: En concluant, je ne peux qu'exprimer une certaine
frustration qu'on n'ait pas déterminé qui est responsable...
M. Guay: Je viens de vous le dire. M. Payne: ...comme
directeur ou...
M. Guay: Je viens de vous le dire, c'est le secrétaire
général adjoint. Cinq pupitres à votre gauche, M. le
député, vous le connaissez, c'est Pierre Duchesne. Que
voulez-vous que je vous dise de plus? C'est lui...
M. Payne: Je le connais très bien. M. Guay:
Bon.
M. Payne: Ce que je vous dis, c'est que j'ai fait appel à
plusieurs reprises au secrétaire, mais cela ne fait pas en sorte qu'on
puisse mieux discuter sur le plan technique des expériences que nous
avons dans nos bureaux de comté en ce qui concerne l'implantation de
l'informatique, premièrement. Deuxièmement, en ce qui concerne le
feed-back ou la rétroaction, à savoir de quelle manière
nos expériences correspondent aux objectifs tels que définis dans
le plan directeur, il semble qu'on manifeste beaucoup d'improvisation.
Plusieurs députés ont les mêmes expériences, les
mêmes frustrations. (17 heures)
M. Guay: Je vais prendre note de la frustration que vous
exprimez. Le secrétaire général adjoint étant ici
présent le note sans doute, également. Nous allons chercher
à corriger cet aspect des choses.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
Conseil en droit parlementaire,
le Bureau de l'Assemblée et le service
de recherche de la bibliothèque
M. Bisaillon: M. le Président, j'aimerais qu'on puisse au
moins passer un certain temps sur la question de la sécurité,
laquelle représente une partie importante du budget et qui peut soulever
aussi un certain nombre de questions.
Je voudrais faire rapidement sur les autres questions, je vais en
énumérer trois, en demandant au président de nous fournir
les renseignements là-dessus. Premièrement, la direction du
Conseil en droit parlementaire. On voit, cette année, qu'il y a une
augmentation du budget de l'ordre de
24 000 $, 23 500 $, si je ne me trompe pas. Le personnel est maintenu
à ce qu'il était dans le passé, c'est-à-dire six
employés permanents.
Je regarde le mandat de la direction du Conseil en droit parlementaire,
c'est de conseiller principalement le président de l'Assemblée et
les présidents de commission en matière de droit parlementaire.
Je dois vous avouer, M. le Président - je pense que je vous l'ai
déjà dit privément, là je vais vous le dire en
public, maintenant - que cela m'a toujours un peu frustré de voir cette
section des services parlementaires davantage réservée à
la présidence et aux présidents de commissions parlementaires.
Parce que, pour moi, il n'est pas exclu qu'un député ait des
questions de droit parlementaire ou de procédure parlementaire. Il me
semble normal de s'adresser, en matière de conseils, aux personnes qui
sont engagées à cet effet à l'Assemblée
nationale.
Or, il me semble que depuis l'instauration de cette direction, cela a
une tendance à être réservé exclusivement au service
des présidents de commissions et de la présidence de
l'Assemblée nationale. On délaisse la partie conseils aux
députés. Je voudrais savoir si, dans votre esprit, cette
possibilité, pour un simple député, de s'adresser à
la direction du Conseil en droit parlementaire, pour recevoir des conseils en
matière de procédure ou de jurisprudence, c'est aussi l'endroit
où un député pourrait s'adresser. Si tel n'était
pas le cas, je m'étonnerais du fait qu'on continue à augmenter
les coûts d'une telle direction, compte tenu du fait que le
Secrétariat des commissions est déjà équipé,
- on voit aussi que les budgets de ce secrétariat sont augmentés,
- que le président dans ses fonctions est aussi assisté d'une
équipe au même titre qu'un ministre est assisté d'une
équipe. Autrement dit, je ne voudrais pas que les services de
l'Assemblée nationale, qui, en principe, doivent s'appliquer à
l'ensemble des parlementaires, tendent à servir ou à devenir
l'excroissance de cabinets particuliers, soit du président de
l'Assemblée nationale, soit de présidents de commissions ou de
vice-présidents de commissions.
Je comprends que, principalement, dans le cas du Conseil en droit
parlementaire, cela doit s'appliquer, d'abord, à ceux qui ont des
décisions à prendre, mais il me semble que cela pourrait aussi
s'appliquer aux membres de l'Assemblée nationale quant à l'aspect
conseil et jurisprudence.
Deuxièmement, le fonctionnement du Bureau de l'Assemblée
nationale. Je voudrais savoir combien il y a eu de réunions, l'an
dernier, de cedit Bureau, dans l'année budgétaire. Est-ce qu'on
pourrait me donner le chiffre du nombre de réunions du Bureau de
l'Assemblée nationale? J'ai vu qu'il y a toute une structure d'appui aux
séances ou aux sessions du Bureau de l'Assemblée nationale. Il y
a en fait cinq personnes, l'équivalent de cinq personnes à temps
plein, qui travaillent à préparer ou à analyser les
documents qui arrivent au Bureau de l'Assemblée nationale. C'est, dans
le fond -vous avez, je pense, utilisé l'expression - le "mini-Conseil du
trésor" de l'Assemblée. Mais le Conseil du trésor, le
vrai, justement, on a tendance à en diminuer son importance et à
décentraliser davantage, à déconcentrer davantage vers les
ministères. C'est le sens de la dernière Loi sur la fonction
publique et des activités qui sont menées, en grande partie, sur
quelques années, actuellement, au Conseil du trésor.
Or, toutes proportions gardées, il me semble que le mini-Conseil
du trésor de l'Assemblée nationale, en nombre, est plus important
que le véritable Conseil du trésor, si on regarde l'ensemble des
opérations. Bien sûr, il y a cinq personnes, mais regardons le
type de décisions ou le nombre de décisions qu'ils ont à
analyser. Regardons l'impact de l'ensemble du budget par rapport au
véritable Conseil du trésor sur l'ensemble des ministères
et organismes, parce que les organismes aussi se rendent au Conseil du
trésor, et on va voir qu'il y a peut-être une disproportion entre
le nombre de personnes qui ont à traiter ou à analyser des choses
qui, par ailleurs, pourraient être analysées par les
différents services de l'Assemblée nationale. Je ne vois pas la
différence pour un membre du Bureau de l'Assemblée nationale
à se faire analyser quelque chose par une personne qui est "à son
emploi", entre guillemets, par rapport à l'analyse qu'il pourrait
recevoir du directeur de la bibliothèque ou du directeur des
communications, du directeur du personnel, etc. Je ne vois pas ce que cela va
ajouter en plus à l'analyse, et, jusqu'à un certain point, je me
demande si on n'exagère pas un peu quant à l'utilité de
cette fonction.
Troisième question - et ce sera ma dernière...
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Je veux bien que vous m'inondiez de sujets, mais
j'aimerais bien y répondre.
M. Bisaillon: Non, c'est parce que M. le Président, je
vais vous indiquer que je vais vous les donner tous les trois et vous me...
M. Guay: J'aimerais bien pouvoir... Je m'excuse. J'aimerais bien
pouvoir y répondre. On passe de l'un à l'autre, à autre
chose.
M. Bisaillon: C'est un, deux et là, je suis rendu à
trois.
M. Guay: Je vais répondre à un et deux et on
arrivera à trois tantôt, si vous n'avez pas d'objection.
M. Bisaillon: Non, M. le Président. Ce n'est pas tout
à fait comme cela que ça fonctionne.
M. Guay: Je m'excuse, mais c'est...
M. Bisaillon: Quand on fait l'étude des crédits, M.
le Président, on n'est pas à l'Assemblée nationale et ici,
le président n'est pas... Ce n'est pas lui qui fait la procédure.
C'est vous, là.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Le président a toujours le
choix de répondre à chacune des questions selon notre livre de
règlement.
M. Bisaillon: II arrive fréquemment, M. le
Président, qu'on donne cela en vrac au ministre et qu'il nous
réponde en vrac.
Le Président (M. Rancourt): Effectivement, il est vrai que
cela peut se produire...
M. Bisaillon: Si le président pense qu'il peut avoir des
troubles de mémoire, ce n'est pas...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît: S'il
vous plaît! M. le président de l'Assemblée nationale.
M. Guay: Boni Allez-y pour votre troisième. On va entendre
la troisième question du député de Sainte-Marie qui ne
veut pas avoir de réponse immédiate et on reviendra tantôt.
Allez-y!
M. Bisaillon: Parfait! Ma troisième, M. le
Président, est la suivante. Ma troisième concerne le service de
recherche de la bibliothèque. J'ai indiqué ce matin que les
membres de l'Assemblée nationale s'adressent de façon assez
régulière au service de recherche de la bibliothèque.
C'est un service qui donne des avis aux députés sur un certain
nombre de recherches qui concernent à la fois l'activité
parlementaire et des dossiers que les députés peuvent vouloir
faire creuser un peu plus en profondeur. Or, je remarque dans le budget de la
bibliothèque qu'il y a une diminution de personnel. Je voudrais
seulement savoir si cette diminution de personnel touche ou va toucher le
service de recherche de la bibliothèque et si elle doit toucher le
service de recherche de la bibliothèque, quelle va être l'ampleur
de cette diminution des effectifs? Comment vont être utilisées les
ressources qui étaient actuellement affectées à
préparer des recherches pour les députés? Est-ce que ces
recherches vont être davantage faites pour le secrétariat des
commissions ou directement pour un député quand il en fait la
demande? Compte tenu, M. le Président... Je vais laisser le
président de l'Assemblée nationale répondre dans l'ordre
et avec tout le temps que cela va lui prendre aux trois questions et, si j'ai
des questions additionnelles, je reviendrai.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Bon! On va recommencer. La première question
déjà, c'était quoi?
M. Bisaillon: Savez-vous, je ne m'en souviens plus.
M. Guay: Moi non plus. C'est ça, mon problème.
Des voix: Ah! Ah!
M. Guay: Ah! Le conseil en droit parlementaire. La raison pour
laquelle j'ai souhaité la création du conseil en droit
parlementaire est bien simple. Il n'y avait pas, à l'Assemblée
nationale - ce qui me paraissait une grave lacune - de ressources permanentes
s'occupant exclusivement du droit qui nous régit, c'est-à-dire le
droit parlementaire qui est une branche très spécialisée
du droit qu'on n'enseigne d'ailleurs pas à l'université. (17 h
10)
Mes prédécesseurs avaient eu la bonne fortune d'avoir les
services de M. Dominique Lapointe. Avant lui, c'était M. Jean-Charles
Bonenfant. Et on voit un peu la situation que cela avait créé.
Lorsque cette personne, cette mine de renseignements, cette bibliothèque
ambulante, trépasse - hélas! prématurément - il
faut recommencer à zéro. L'Assemblée se retrouve dans une
situation où elle n'a plus de ressources permanentes formées qui
transcendent les présidents et qui se spécialisent dans ce
domaine très particulier qu'est le droit parlementaire. Il m'a
semblé qu'une Assemblée moderne devait fonctionner autrement
qu'avec une seule personne, avec le risque que cette personne, ou bien quitte
l'Assemblée, ou quitte ce bas monde. C'est pour cela qu'il m'a
semblé normal et naturel de créer la direction du Conseil en
droit parlementaire et de faire en sorte qu'il y ait, là, des permanents
de l'Assemblée nationale en nombre suffisant, d'abord, pour accomplir la
tâche qui était considérable, parce que cela
coïncidait avec la réforme parlementaire et, deuxièmement,
en nombre suffisamment grand pour faire en sorte qu'il n'y ait pas une seule
personne et que, si cette personne quitte d'une manière ou d'une
autre, on se retrouve avec le même problème.
Il n'appartient pas au cabinet du président d'exercer cette
fonction, parce que s'il devait en être ainsi, le président
partant, son cabinet part et l'Assemblée se retrouve encore une fois
Gros-Jean comme devant. Or, les décisions d'un président - que ce
soit le président de l'Assemblée ou les présidents de
commissions - devant être fondées sur la jurisprudence en droit
parlementaire, il importe qu'il y ait à l'Assemblée, comme dans
tout Parlement le moindrement sérieux, des ressources qui, en
permanence, servent à cela et uniquement à cela. En cela, nous
avons suivi les modèles qui existent à Londres, à Ottawa
et sans doute dans d'autres Parlements. Dans ces Parlements, c'est
rattaché à ce qu'on appelle la table -en anglais, "The Table".
"The Table", c'est le "Clerk", le greffier, les greffiers adjoints et,
rattachée au greffier, aux greffiers adjoints, une section qui s'occupe
de droit parlementaire. C'est, essentiellement, le Conseil en droit
parlementaire ici.
Que ce service soit d'abord et avant tout à la disposition du
président, cela me paraît assez normal. C'est à lui qu'on
demande de trancher. Il n'est pas une bibliothèque ambulante et le
président, même s'il a une formation juridique - ce qui a
été le cas de tous les présidents d'Assemblée
jusqu'à maintenant, sauf M. T.D. Bouchard, de 1930 à 1936 - n'est
pas nécessairement versé en droit parlementaire qui, je le
répète, est un droit tout à fait particulier. Cela me
paraît donc tout à fait dans la nature des choses que le Conseil
en droit parlementaire soit à la disposition du président de
l'Assemblée, d'abord et avant tout, pour l'interprétation qu'il
doit faire du règlement, pour les améliorations qu'il faut
apporter au règlement, pour la rédaction des règles de
pratique, des règles de fonctionnement qui viennent s'ajouter petit
à petit au règlement de l'Assemblée, pour l'ensemble de la
réforme parlementaire avec tout ce que cela implique.
L'un des éléments de la réforme parlementaire a
été la création des nouvelles commissions parlementaires.
Certes, chaque commission a maintenant son secrétaire, mais ces
secrétaires ne sont pas des personnes qui sont embauchées d'abord
et avant tout parce qu'elles ont une formation juridique ou parce qu'elles sont
spécialistes en droit parlementaire. Ce n'est pas ce qu'on recherche
quand on embauche un secrétaire de commission. Mais le Conseil en droit
parlementaire est à la disposition du président et des
secrétaires de commissions pour les conseiller en matière de
droit parlementaire, parce que, en commission parlementaire, il y a, là
aussi, beaucoup de décisions qui doivent être fendues
quotidiennement. Et il est de la plus haute importance que, d'une commission
à l'autre et que d'une commission à l'Assemblée, il y ait
une cohérence élémentaire entre les décisions
rendues. Sinon, on va avoir une jurisprudence en zigzag qui n'aura ni queue ni
tête. On pourra se référer à un
précédent en commission, tandis qu'un autre pourra se
référer à un précédent contradictoire
à une autre commission et qu'un troisième pourra se
référer à un troisième précédent
différent à l'Assemblée même. Alors, où est
la jurisprudence, où est le fil conducteur de la jurisprudence? Il faut
qu'à un endroit, cela soit canalisé et, sans imposer de
décision ni au président, ni aux présidents de commissions
qui demeurent libres de leurs décisions, que l'on puisse puiser à
même des personnes qui se spécialisent en cette
matière.
Cela n'exclut pas pour autant qu'un député puisse y avoir
recours, mais il faut faire la part des choses. L'Assemblée et les
services de l'Assemblée ne sont pas une école de procédure
pour les députés. La procédure parlementaire, les
députés peuvent l'apprendre sur le tas en quelque sorte. Certes,
s'ils ont besoin d'un conseil, les fonctionnaires de la Chambre ont toujours
été à la disposition des députés pour leur
donner un éclairage ou un renseignement. Il faut bien faire attention de
ne pas demander au Conseil en droit parlementaire une opinion, étant
entendu qu'on entend soulever une question de règlement en Chambre et
que la même direction du Conseil en droit parlementaire sera susceptible
de conseiller le président dans la décision qu'il rendra. Il faut
donc éviter de les placer dans une situation de conflit
d'intérêts. C'est une chose d'indiquer de manière courante:
Voyez tel article ou telle chose. C'est une tout autre chose de donner des
opinions étoffées, en d'autres mots, de rédiger
l'argumentation qu'un député aurait à faire s'il voulait
faire un rappel au règlement en Chambre ou soulever une question de
privilège, étant entendu que le même service serait ensuite
chargé de rédiger le canevas de la décision que le
président doit rendre à ce sujet. Vous voyez la situation quelque
peu bizarre dans laquelle la direction du Conseil en droit parlementaire se
placerait. Donc, il faut faire la part des choses. Il y a un devoir de
réserve qui lui incombe et que, j'en suis convaincu, avec ces
explications vous comprenez fort bien.
Maintenant, quant à l'augmentation, le personnel est en nombre
identique sauf qu'il y a une personne qui a quitté et il y a un
occasionnel qui l'a remplacée provisoirement. C'est ce qui explique
l'augmentation. D'abord, le nouveau permanent est mieux
rémunéré que le précédent. Il y a les
augmentations de traitement normales qui expliquent également
l'augmentation de 173 000 $ à 191 000 $. Le fonctionnement,
c'est essentiellement la question de l'occasionnel. Si je ne m'abuse...
C'est cela. À l'époque où la personne qui est devenue
permanente était occasionnelle, il fallait lui verser les avantages
sociaux que l'on verse aux occasionnels, ce qui explique une
légère majoration de 5000 $. Cela répond à votre
question?
Deuxième question, le Bureau. Là, je sens qu'il y a des
messages qui passent par votre entremise, M. le député. Je vous
dirai que si ce n'était du secrétariat du Bureau, nous n'aurions
jamais progressé comme nous avons progressé en deux ans au
Bureau. Bon nombre des règlements du Bureau ont été
adoptés dans une meilleure forme, quant au fond comme quant à la
forme, mais surtout quant au fond, parce qu'existe le secrétariat du
Bureau. Il y a eu 25 réunions du Bureau l'an dernier, donc, une aux deux
semaines, dont certaines ont été fort longues. Qu'à ce
sujet le secrétariat du Bureau ait pu se placer à distance, d'une
certaine manière, recevoir un document et dire aux membres du Bureau:
Voilà, sur tel document, il y a telles choses sur lesquelles j'attire
votre attention, cela ne dicte pas aux membres du Bureau leur décision.
Cela allume la lumière jaune, cela allume dans certains cas des
lumières rouges, n'en déplaise aux services qui peuvent se
plaindre de l'existence du Bureau ou du secrétariat du Bureau.
Vous me dites qu'on peut laisser aux services de l'Assemblée
nationale le soin de faire tout cela. C'est bien gentil, mais quant à
faire, on peut aussi abolir le Conseil du trésor. Et on ne l'abolit pas,
le Conseil du trésor. Vous irez voir le nombre de fonctionnaires. Je
vous ferai remarquer qu'au même moment où on décentralise,
on y a envoyé une bonne partie de ce qu'était l'ancien
ministère de la Fonction publique, une bonne partie de l'ancien
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, tant que vous
voudrez.
M. Bisaillon: Pour une mission différente. Il faut
être honnête, pour une mission différente.
M. Guay: Je suis prêt à soutenir la comparaison
n'importe quel jour de l'année. Donc, le secrétariat du Bureau
fait deux choses. Il sert de greffe du Bureau, parce que, après tout,
les décisions du Bureau, ce ne sont pas que des documents consultatifs;
elles deviennent une décision, elles deviennent un règlement,
elles portent un numéro et sont déposées en Chambre. Il
faut un greffe pour que quelqu'un les mette en forme et c'est l'une des
fonctions du secrétariat du Bureau.
L'autre fonction, capitale celle-là, est d'indiquer qu'il peut y
avoir dans les documents qui proviennent de l'administration des choses sur
lesquelles les membres du
Bureau auraient intérêt à s'interroger. Ni le
président ni les membres du Bureau, a priori, ne sont experts dans tous
les domaines de l'administration publique. Il serait facile de se tromper. Il
serait facile de ne pas voir quelque chose s'il n'y avait pas une ressource
comme celle-là, indépendante, qui. fait une analyse objective
d'un dossier et qui dit: Dans le projet qu'on vous soumet, il y a telles choses
sur lesquelles on n'a rien à redire, mais il y a telles choses aussi
qui, quant à nous, du secrétariat du Bureau, ne sont pas
conformes, par exemple, aux règles en vigueur au Conseil du
trésor, ne sont pas conformes à autre chose, cela pourrait
être amélioré, cela manque de rigueur, quitte à ce
que les membres du Bureau, après, en toute connaissance de cause
prennent une décision. C'est justement là qu'il joue son
rôle, le secrétariat du Bureau. Il aide les membres du Bureau
à porter un jugement en toute connaissance de cause et non pas à
être tributaires d'une seule source d'information. Comme président
je ne veux pas être tributaire d'une seule et unique source
d'information. Jamais. On pourra y revenir en matière de
sécurité mais c'est le cas. (17 h 20)
De manière générale, la prudence la plus
élémentaire d'un gestionnaire public - ou privé,
d'ailleurs - est d'éviter d'être prisonnier d'une seule source
d'information et d'avoir toujours au moins une autre source qui peut jeter un
éclairage différent sur un document ou sur un projet qui nous est
proposé. En ce sens, je laisse le soin aux autres membres du Bureau de
porter un jugement sur l'utilité du secrétariat du Bureau s'ils
le veulent, mais je vous dirai entre autres choses qu'il n'y aurait pas de plan
d'assurance des députés à l'heure actuelle comme il y en a
un qui est excellent s'il n'y avait pas eu le secrétariat du Bureau pour
le faire parce que c'est là que cela a été fait et que
dans certains cas des projets, des souhaits émis par les membres du
Bureau ont été montés de toutes pièces par les
secrétariat du Bureau en plus du travail considérable qu'il abat
en vue de chaque réunion pour... Il faut comprendre que chaque projet
qui va au Bureau fait l'objet d'un mémoire explicatif et ensuite fait
l'objet, le cas échéant, d'un projet de décision ou d'un
projet de règlement. Ce sont parfois des documents fort volumineux.
Le secrétariat du Bureau les passant au peigne fin, attire
l'attention des membres du Bureau sur le fait que si on l'adopte tel quel, il y
a un peu trop de laxisme, il manque de rigueur, on risque de se faire prendre
un peu comme le cas qu'on a soulevé ce matin, avec un règlement
dont on pensait qu'il tombait sous le sens commun, qui avait 72 000 $ par
année mais qu'on appliquait au prorata pour s'apercevoir tout
d'un coup qu'il n'était pas appliqué au prorata. Il n'y a
pas de loi qui l'obligeait. Le bon sens l'obligeait peut-être mais pas de
projet de loi, sauf que c'est le genre de choses... Je ne dis pas qu'on les
prévient toutes, mais c'est le genre de choses où je ne voudrais
pas, moi, président de l'Assemblée et président du Bureau,
aller à une réunion du Bureau sans avoir à
côté du projet qui vient de l'administration, l'opinion du Bureau
là-dessus qui le regarde de manière un peu objective et avec des
intérêts qui ne sont pas les mêmes que les promoteurs du
projet.
Si mes collègues veulent ajouter autre chose sur le
secrétariat du Bureau... En tout cas, c'est certainement la
dernière unité que j'abolirais à l'Assemblée
nationale dans l'état actuel des choses, la dernière. À
mon avis, c'est un des gestes les plus utiles et les plus intelligents que nous
avons posé dès le départ comme Bureau, de se doter d'un
secrétariat pour accomplir cette tâche-là, sans quoi je
vous dis que l'état des règlements que nous aurions
adoptés aurait nécessité... Déjà, il faut
souvent les amender, mais là, on passerait notre temps à les
amender parce qu'on s'apercevrait constamment qu'il y a des trous, des failles,
des choses qui n'ont pas été prévues parce que,
forcément, quand vous élaborez un projet, il y a des choses qu'on
peut ne pas voir et qu'un analyste indépendant, le regardant
objectivement, peut voir et dire: II y a telle chose qui ne fonctionne pas, il
y a telle chose qui semble curieuse. Quitte à ce que le Bureau adopte la
chose curieuse si c'est évidemment la volonté du Bureau mais au
moins qu'on attire l'attention des membres du Bureau, sur le fait que la chose
peut paraître curieuse et que lorsqu'un des travaux les plus volumineux
du Bureau à chaque année est d'étudier le budget, des
cahiers, des cahiers et des cahiers, qu'une étude indépendante
soit faite du budget... Dans un budget, on peut mettre bien des choses. J'aime
bien pouvoir savoir que quelqu'un l'a analysé de manière
objective, indépendante et impartiale et qu'il attire l'attention des
membres du Bureau sur des choses qui devraient peut-être être
améliorées dans le budget, des endroits où nous pourrions
effectivement faire des compressions additionnelles. Cela a été
le cas cette année. Mes collègues du Bureau s'en souviennent, le
secrétariat du Bureau a indiqué que par rapport au budget qui
avait franchi les étapes à l'interne, nous pouvions,
malgré tout, faire d'autres resserrements administratifs de
manière que le budget soit encore plus rigoureux. On ne s'en serait
peut-être pas aperçu si ce n'avait été du
secrétariat du Bureau.
Les 175 000 $ que l'Assemblée nationale investit dans le
secrétariat du Bureau à chaque année, c'est l'argent le
plus rentable que l'Assemblée nationale investit à chaque
année, je vous prie de me croire. Je vous prie de croire qu'à la
lueur de l'expérience, - ça fait maintenant deux ans que je
préside le Bureau, - je ne voudrais pas m'en passer pour tout l'or au
monde.
Quant à la troisième question sur la bibliothèque,
d'abord la diminution des effectifs, les occasionnels, c'est simplement un
transfert. L'Argus qui, auparavant, était assumé par la
bibliothèque, a été transféré à la
direction des communications où il semblait, comme revue de presse,
être plus à sa place.
La diminution qui apparaît aux crédits, les trois
permanents: il y en a un à la photocopie, il y en a un à L'Argus
en plus et il y en a un administratif, mais le service de recherche n'a pas
été diminué.
M. Bisaillon: Donc il y a...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Sauf la dernière mention que vous avez
faite, il n'y a pas de diminution sensible du service de la recherche. On va
pouvoir compter sur les mêmes ressources que celles dont on disposait
dans le passé.
M. Guay: Effectivement, six professionnels. On me souligne une
différence au chapitre des occasionnels, ce qui m'apparaît un peu
curieux.
Le Président (M. Rancourt): M. le Président.
M. Guay: II faudrait que je consulte le directeur de la
bibliothèque là-dessus parce que je m'explique mal qu'il puisse y
avoir une diminution de crédits d'occasionnels alors que nous avons
retourné dans les unités administratives, pour l'année
1985-1986, le budget des occasionnels qui, l'année dernière,
était centralisé à la direction du personnel. Nous l'avons
retourné de deux manières pour les occasionnels qui sont vraiment
occasionnels. J'entends par là, les personnes qui viennent remplacer
pour un surcroît de travail, congé de maladie, congé de
maternité. Si c'est au niveau de la direction générale, le
directeur général a l'enveloppe budgétaire pour sa
direction générale pour ces occasionnels. Pour les occasionnels
sur des projets spécifiques - moins occasionnels en effet - ou les
occasionnels à caractère plus permanent qui sont sur des projets
spécifiques, qui ont été approuvés par le bureau,
à ce moment, ils sont carrément transférés à
l'unité administrative qui en a la responsabilité.
Le Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Seulement une brève remarque, M. le
Président. Je remercie le président des réponses qu'il m'a
apportées. C'est une question d'opinion, ce n'est pas une question de
jugement apporté sur le Bureau ou le secrétariat du Bureau de
l'Assemblée nationale mais c'est une question d'opinion. Quant à
moi, je ne partage pas l'opinion du président. Je ne nie pas
l'utilité d'une analyse impartiale ou additionnelle qui peut se faire.
Je dis seulement que cette procédure va un peu à contre-courant
de ce qu'on remarque dans l'administration publique. Cela crée souvent
ou cela amène la création d'administrations parallèles, ce
qui n'est pas nécessairement bon. En tout cas, je vous donne seulement
mon opinion. Cela ne veut pas dire que j'en fais un drame. Je trouve que cela
n'amène pas non plus la responsabilisation. Qu'on soit placé
comme décideur devant des erreurs à certains moments, je ne
trouve pas cela grave pour autant qu'on puisse en faire rendre des comptes. Le
droit à l'erreur dans l'administration publique est quelque chose qui
existe aussi, mais cela n'existe pas avant, cela existe après.
Le Président (M. Rancourt): M. le Président.
M. Guay: Sauf que vous, qui connaissez bien la fonction...
M. Bisaillon: Je veux seulement vous souligner aussi, M. le
Président...
M. Guay: ...publique, quand il y a une erreur vous pouvez
chercher longtemps le responsable de l'erreur.
M. Bisaillon: Pardon?
M. Guay: Quand il y a une erreur vous pouvez parfois chercher
très longtemps le responsable.
M. Bisaillon: Mais une analyse, c'est fait pour cela aussi un
cabinet.
M. Guay: Ah! Non. Mais attention! Le cabinet...
M. Bisaillon: Je dis qu'il y a toutes sortes de mécanismes
de vérification.
M. Guay: Le cabinet du président n'est pas le
secrétariat du Bureau. Ne confondons pas les rôles. Le
secrétariat du Bureau, tout comme le conseil en droit parlementaire, a
un caractère de permanence. Mon cabinet a un caractère
temporaire. Le jour où je ne suis plus président, il y en aura un
autre. Il y aura un autre cabinet. Mais le secrétariat du Bureau, avec
toute l'expérience acquise du fonctionnement de l'Assemblée
nationale, va continuer à être là et va continuer à
être là pour le meilleur fonctionnement et le fonctionnement le
plus rigoureux de l'administration de l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: Je voulais seulement souligner cela, M. le
Président.
M. Guay: Cela va amener des décisions plus
éclairées que le seul fait de dire: Je vais responsabiliser le
monde et, s'ils se trompent, tant pis pour nous autres parce que c'est nous
autres qui nous trompons.
M. Bisaillon: Non. Je n'ai pas dit tant pis pour eux autres. Ce
n'est pas tout a fait comme cela qu'il faut regarder cela.
M. Guay: Tant pis pour nous autres. Pour nous autres.
M. Bisaillon: Ni pour nous autres. M. Guay: Ah! Bien!
M. Bisaillon: Je vous ai seulement souligné cela parce
que, à plusieurs reprises dans vos explications, M. le Président,
vous aviez fait référence à vous. Vous avez dit: Moi, je
ne prendrais pas. Alors, je dis qu'il y a d'autres mécanismes que
celui-là, il y aurait d'autres mécanismes que celui-là. Je
trouve qu'il prend de l'ampleur. Il pourrait avoir une existence.
Personnellement, pour l'administration, cela me fait peur. C'est tout quant
à cela, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon. (17 h 30)
Direction des communications
M. Payne: Programme 3, élément 3, la direction des
communications. Je voudrais féliciter le président pour
l'excellente gamme de services qui sont offerts par la direction des
communications depuis quelques années, depuis une couple d'année.
C'est assez remarquable et c'est tangible. C'est visible au parlement et par
ses manifestations à l'extérieur. Tout en soulignant ma
réserve tout à l'heure, je pense que j'avais exprimé au
moins que j'aurais cru mieux comme modèle de gestion si la direction de
l'informatique relevait davantage du Directeur général de
l'information aussi bien que dans le même sens que la direction de la
radiotélédiffusion des débats relève bien sûr
du Directeur général de l'information. Je n'ai jamais compris
pourquoi dans l'organigramme il ne se trouve pas là.
M. Guay: Le directeur général de
l'information n'a pas l'air enthousiaste outre mesure à
l'idée que cela relève de lui.
M. Payne: Pardon?
Le Président (M. Rancourt): ...M. le député
de Vachon.
M. Guay: Le directeur général de l'information que
je regardais lorsque vous avez émis votre suggestion ne semble pas d'un
enthousiasme délirant à l'idée que cela relève de
lui.
M. Payne: Est-ce que je peux vous demander pourquoi ça ne
relève pas de la direction de l'information peu importe les
opinions?
M. Guay: Pour l'excellente raison que lorsque j'ai
été élu président, c'est le secrétaire
général adjoint qui s'est intéressé jusqu'alors
à l'informatisation de l'Assemblée nationale. Il y avait, au
moment où j'ai été élu président, un certain
nombre de personnes à l'Assemblée qui avaient un certain nombre
de dossiers dans leur cartable et qui attendaient le moment opportun pour les
sortir. Celui-là, le moment était opportun. J'y éprouvais
personnellement un intérêt, pensant que c'était la
direction dans laquelle devait aller l'Assemblée nationale. Puisque le
secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale
s'était jusqu'alors occupé de cette question, il s'était
penché sur cette question, il était probablement la personne
parmi les cadres de l'Assemblée, sans vouloir insulter les autres,
probablement celui qui s'y connaissait le plus dans le domaine, sans pour
autant être informaticiens.
Il y a des fonctionnaires à l'Assemblée, par ailleurs, qui
ont une certaine connaissance de l'informatique aussi, mais il m'apparaissait
normal, étant donné qu'il avait, jusqu'à ce jour,
préparé le dossier, sans que le dossier n'ait pour autant pu
éclore, au moment où on pouvait justement le faire éclore,
que ce soit lui qui continue à en avoir la responsabilité.
Peut-être qu'un jour les choses changeront. Pour l'instant, je n'ai pas
de raison que ce soit autrement.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Je suis content que le secrétaire
général adjoint adopte d'enthousiasme l'informatique. Je pense
que normalement cela devrait relever des communications.
M. Guay: Je veux bien qu'on s'amuse à jouer avec les
boîtes et à changer l'organigramme pour le principe de la chose.
Sauf est-ce qu'on va rendre la chose plus efficace pour autant?
M. Payne: Non, chacun a son opinion, mais pour moi c'est un
endroit privilégié, les communications, pour l'informatique.
Aussi bien que la radiotélévision des débats.
M. Guay: Vous me dites qu'à partir d'un regard sur
l'organigramme de l'Assemblée, il vous semblerait plus pertinent que
ça aille là plutôt que là. En théorie, vous
avez raison. En pratique, je vous dis que le secrétaire
général adjoint étant la personne qui, jusqu'à
maintenant, a mené le dossier de front, je ne vois pas pourquoi alors
qu'on est en plein dans l'implantation, le début douloureux de
l'implantation, on vienne reprendre le dossier et qu'on l'envoie chez quelqu'un
d'autre.
M. Payne: Je vous donne une simple illustration. Ce que je veux
dire, c'est qu'on vient de terminer l'étude des crédits du
ministère des Communications qui a une gamme de services, d'expertises
dans le domaine de l'informatique. D'accord? J'imagine que le directeur
général de l'information a, lui aussi, une certaine
expérience dans son service ou peut faire appel à certains
services concernant les possibilités dans le domaine de l'informatique.
J'aurais cru, c'est une opinion, ce n'est pas pour vous agacer, mais seulement
pour exprimer un certain préjugé, j'aurais cru bon que toute la
question de l'informatique, qui est éminemment communicative, comme on
dit cela, devrait relever normalement du directeur général de
l'information.
Le Président (M. Rancourt): M. le Président.
M. Guay: Je prends note de votre remarque et ma réponse
demeure la même. Si nous avions un cadre de l'Assemblée nationale
qui était un informaticien, je comprendrais à ce moment-là
qu'on puisse dire: Voilà - je pense bien que le secrétaire
général adjoint serait le premier à le souhaiter - enfin,
nous avons un expert en informatique, qu'il soit directeur de l'informatique ou
autre. Mais jusqu'à nouvel ordre, sans vouloir nier
l'intérêt ou la compétence du directeur
général de l'information en matière d'informatique, car,
en effet, surtout dans l'acquisition d'équipement, il n'en demeure pas
moins, et je vous répète ce que je vous disais, que le
secrétaire général adjoint ayant mené le dossier
jusqu'à maintenant, il en a une connaissance qui fait que, à
moins que quelqu'un d'autre ait une plus grande connaissance de l'informatique
parce que ce serait son domaine, je ne vois pas l'utilité de faire un
transfert juste pour le principe que
ce soit plus logique sur le plan cartésien. Disons que c'est
empirique, mais enfin...
M. Payne: Du point de vue d'un député, le besoin
immédiat, quant à moi, est d'avoir un responsable pour
l'informatique qui peut répondre aux questions des députés
à cet égard.
Ma question principale sur la direction des communications concernait un
sujet qu'on a discuté à plusieurs reprises, à savoir la
possibilité d'avoir un stage d'orientation pour les futurs
députés ou les députés nouvellement élus. On
fait mention de cela dans les principales orientations à la page 69,
lorsqu'on parle de la mise sur pied d'un centre de coordination pour les
nouveaux parlementaires. Pouvez-vous nous éclairer à cet
égard?
M. Guay: Oui. Je suis heureux que vous posiez la question. C'est
un projet que nous avons en fonction de la prochaine élection
générale. Je me souviens du lendemain de mon élection en
1976, où on m'a donné une bonne tape dans le dos et on m'a dit:
Félicitations! J'ai prêté le serment d'office. On m'a dit:
Ton bureau est au troisième étage, bonne chancel Cela a
été ça, l'entrée en matière à
l'Assemblée nationale. Ensuite, il y a eu un exposé au caucus, si
ma mémoire est bonne, assez sommaire, parce que le caucus était
pressé, sur les allocations qui étaient disponibles aux
députés. Cela a fini là. Le moins qu'on puisse dire, c'est
que, compte tenu de la tâche qu'ont les députés, c'est
quelque peu sommaire. Dans d'autres Parlements, on a déjà pris
l'initiative d'améliorer les choses et c'est ce que nous sommes en train
de faire, de manière que, au lendemain de la prochaine élection,
dès le lendemain de l'élection, un mécanisme soit donc
d'ores et déjà tout prêt - parce que ce n'est pas au
lendemain de l'élection qu'on va le régler - qui va se mettre en
branle et qui va faire en sorte que, pendant un certain temps - on pense
à 45 jours - il y aura un point de chute à la direction des
communications où tout nouveau député pourra appeler pour
le moindre problème. Ne connaissant pas l'administration de
l'Assemblée nationale, on lui dira: Appelez là et, de là,
on trouvera la référence ou la personne pour répondre
à la question; pas éternellement, pendant une période de
45 jours. Après cela, il est normal que les unités
administratives reprennent le rôle normal qu'elles jouent au
début. Vous savez comme moi comment on peut être un peu perdu
quand on entre dans ce lieu-ci. Il est important d'avoir un endroit où
on peut appeler.
Il est important aussi d'avoir une formation élémentaire
sur ce qui nous attend. Il est prévu - et la personne qui est
derrière vous en a la charge actuellement,
M. Lamothe, qui s'est entraîné à cet effet -de
mettre sur pied des journées de renseignements, deux ou trois jours je
pense, pour les nouveaux députés, qui couvriront l'ensemble des
activités, à partir de ce qu'est le Parlement. Après tout,
ce qui me frappe, étant ici depuis maintenant bientôt neuf ans,
c'est qu'on n'a jamais pris le temps ou qu'on n'a jamais eu la
préoccupation de renseigner les députés au départ
sur ce qu'est le système parlementaire. D'où ça vient un
Parlement en système britannique? Qu'est-ce que cela fait? Quels sont
les droits et privilèges d'un Parlement et d'un parlementaire? Pourquoi
cela existe-t-il? Pourquoi y a-t-il une masse? Un secrétaire
général? Un président? Pourquoi est-il assis entre les
deux? Enfin, bref, des choses... (17 h 40)
Nous tenons pour acquis que la personne qui est élue arrive ici
et qu'elle sait tout cela. Or, règle générale, c'est le
contraire. Elle a tout à apprendre. Durant ces journées, nous
voudrions lui faire un tableau d'ensemble de ce qu'est le Parlement et
l'administration de l'Assemblée nationale, ce que sont les allocations
qui sont à sa disposition, comment organiser son bureau au parlement et
son bureau de comté, ce qu'est le processus législatif et le
processus budgétaire. Dieu sait que cela nous prend assez de temps avant
de commencer à comprendre un budget, si on savait, d'ores et
déjà comment le lire, quelques semaines après notre
élection, cela nous serait très utile. De cette manière,
les députés seront plus efficaces. Il y a un tas de choses qui
vont être déblayées, qui vont renvoyer à des
documents qui seront prêts, qui seront à leur disposition, qu'ils
auront en main.
Dans ce sens-là, je tiens à le dire, nous nous sommes
grandement inspirés de ce qui s'est fait à la Chambre des
communes à Ottawa, où ils ont des documents sur comment organiser
son bureau de circonscription électorale et son bureau du parlement; ils
ont une brique d'information à l'intention des députés,
deux d'ailleurs, qui sont, dans l'ensemble, fort bien faites, si bien qu'on ne
part pas ex nihilo. C'est bien évident qu'on part en s'en inspirant,
mais en retenant aussi les expériences actuelles, qui sont en cours en
Ontario, lesquelles vont nous être d'un précieux
intérêt puisqu'ils viennent de vivre une élection
générale où il y a eu un changement de
députés, où ils vont justement donner ces renseignements
aux nouveaux députés. Cela, c'est dans un délai - je ne me
souviens plus très bien des délais - relativement bref
après l'élection générale.
Subséquemment, il y aura, par commission parlementaire, des
séminaires spécialisés, qui permettront d'approfondir des
sujets qui sont de la compétence d'une
commission parlementaire. Par exemple, si vous devenez membre de la
commission parlementaire de l'éducation et de la main-d'oeuvre, bien:
Qu'est-ce que le ministère de l'Éducation? Quelles sont les
principales lois? Qu'est-ce que cela fait et qu'est-ce que cela mange en hiver?
Maintenant, il est divisé en deux: le ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie. Quels sont les organismes
qui en relèvent? Bref, permettre au député d'avoir un
portrait d'ensemble du secteur dans lequel il oeuvre comme membre d'une
commission parlementaire plutôt que de l'apprendre au fil des mois et des
années, ce qui implique que cela prend un certain temps avant qu'il
puisse poser de bonnes questions lorsqu'il est appelé à jouer son
rôle, comme membre d'une commission, de contrôleur de
l'administration publique.
Ce que nous voulons, en d'autres mots, c'est de faire en sorte que les
députés possèdent, le plus rapidement possible, le plus
d'outils qui puissent leur permettre de s'acquitter, le mieux possible, le plus
efficacement et le plus rapidement des nouvelles fonctions qui leur sont
confiées par l'électorat.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Je pense que cela ne peut pas être suffisamment
souligné, l'importance d'une telle initiative. Tout le monde, je pense,
jusqu'à maintenant, a été victime d'une situation
là où il y avait une lacune énorme, a savoir la formation
des nouveaux députés.
En 1976, je travaillais à la planification et l'exécution
d'un stage en formation à l'intention du personnel politique dans les
cabinets ministériels. C'était un petit peu improvisé
parce que cela avait été fait rapidement, après les
élections de 1976. On se trouvait dans une situation de faiblesse.
L'arrangement avait été fait avec l'ENAP. L'ENAP a
démontré un grand intérêt. Je ne sais pas si les
contacts ont été faits ou si cela a été jugé
propice de prendre contact avec l'ENAP, mais c'est l'institut, tout à
fait désigné je pense, pour ce genre de collaboration avec
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Nous avons, effectivement, pris contact avec l'ENAP.
Dans un premier temps, ils nous ont fait une proposition, dont une bonne
partie, finalement, puisqu'il y avait déjà des documents
disponibles - je pense, en particulier, à ceux d'Ottawa -pouvaient
être faits à l'interne, à moindre coût. Par
conséquent, on n'était pas obligé de donner cela à
contrat à l'ENAP, d'autant qu'il fallait faire vite étant
donné l'incertitude quant au moment où il y aurait des
élections générales. D'ici un an, mais quand? Cela aurait
pu être ce printemps. Là, je présume que ce ne sera pas le
cas, mais que cela aurait pu l'être et si cela avait été le
cas, il n'est pas certain que l'ENAP aurait pu se tourner assez rapidement pour
pouvoir mettre au point tout ce qui était nécessaire pour
l'information des députés, surtout que, comme je vous le dis,
à l'interne, dans les trois directions générales, au
secrétariat général, on s'est aperçu qu'une bonne
partie de tout cela pouvait être fait ici, que nous avions les personnes,
les compétences requises, et c'est en train de se faire, effectivement.
L'ENAP sera possiblement mise à contribution - c'est une chose que nous
étudions encore à l'heure actuelle -pour les séminaires
spécialisés dont je parlais en fonction des commissions
parlementaires.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Est-ce qu'il y a projet écrit qui existe ou qui
va exister bientôt qu'on pourrait consulter pour
intérêt?
M. Guay: II y a certainement des versions préliminaires,
mais le projet définitif, pas nécessairement encore, mais cela ne
devrait pas tarder. Effectivement, la version définitive n'existe pas
encore parce qu'on est à l'étape à l'heure actuelle... On
collige les divers renseignements des diverses unités administratives.
Ensuite, il faut les mettre dans une forme qui, comment dire, se ressemble
d'une section à l'autre pour que le député puisse s'y
retrouver, et, ensuite, il faut une approbation définitive. Le
secrétaire général par intérim et moi allons nous
pencher sur ces textes pour être bien sûrs qu'ils traduisent bien
ce que nous pensons qu'ils devraient traduire. Cela devrait aller d'ici
à la fin de juin.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Nous félicitons le président pour cette
initiative. J'ai bien hâte d'avoir les résultats. J'ai bien
hâte de voir si on va être là pour en profiter, bien
sûr, mais je pense que si on pouvait colliger ensemble toutes les
expériences qu'on a vécues en quatre ans et faire remarquer dans
la même réflexion que si on avait su tout cela après les
élections, cela aurait pu aider énormément à
l'efficacité du travail d'un député. Mettons cela à
côté du fait que beaucoup des membres du personnel de
l'Assemblée nationale, à ce moment-là, sont probablement
dans une période de relâche. Après une élection,
tout n'est pas tout à fait mobilisé pour le Parlement tout de
suite, et
ce serait le moment par excellence, justement, pour s'engager dans un
stage d'orientation à l'intention des députés.
Le Président (M. Rancourt): Donc, est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. Payne: Oui.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon à nouveau.
Le Mini-Débat
M. Payne: Dans le programme sur la direction de
l'aménagement, à la direction des restaurants, il y a eu une
diminution des effectifs au Mini-Débat au cours de la dernière
année. Il y a quatre employés qui travaillent actuellement. Cela
représente une économie de 18 000 $. Par contre, le
Mini-Débat sert plus d'un tiers de tous les repas au Parlement, si on
fait le calcul. Mais, souvent, le soir, au moment où j'aurais cru que le
Mini-Débat pouvait être le plus utile, lorsqu'on siège la
nuit, normalement, depuis un certain temps, c'est fermé. On peut avoir
accès aux machines qui sont souvent vides. Il me paraît qu'au
moment où on fait des séances exténuantes en Chambre, ce
serait peut-être le moment où on pourrait bénéficier
des services du Mini-Débat.
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Vous avez raison et je m'assurais qu'effectivement, ce
n'était pas juste une idée qui m'était passée par
la tête mais que c'est bel et bien comme cela fonctionne maintenant. Le
Mini-Débat est actuellement ouvert - cela ne paraît pas parce
qu'on n'est pas en fin de session -mais il est ouvert jusqu'à ce que la
Chambre ajourne ses travaux, ce qui veut dire qu'au mois de juin, en
l'occurrence, si la Chambre siège jusqu'à 4 heures du matin - que
Dieu nous préserve! - le Mini-Débat sera ouvert jusqu'à 4
heures du matin.
M. Payne: Ce n'était pas le cas lors des dernières
sessions intensives.
M. Guay: Non, en effet. Mais, voyez-vous, on nous en a fait la
remarque et nous avons corrigé la situation.
M. Payne: II va changer de localisation, je pense? (17 h 50)
M. Guay: C'est un projet qui n'est pas pour l'année en
cours. Il faudrait s'interroger sur l'emplacement, soit du Mini-Débat ou
sur l'implantation d'un Mini-Débat II. Lorsque l'administration de
l'Assemblée nationale déménagera de l'édifice H,
qu'elle occupe temporairement depuis bien des années, dans
l'édifice D, actuellement en restauration, puisque je compte en effet
que c'est ainsi que les choses se feront, à ce moment-là, ajoutez
à cela, en 1986, l'occupation de l'édifice Honoré-Mercier,
il faudra certainement se pencher sur les services alimentaires - autres que Le
Parlementaire j'entends - en fonction de l'emplacement des services de
l'Assemblée nationale. Si, effectivement, comme je pense que ce sera le
cas, nous occupons l'Hôtel du Parlement, l'édifice Pamphile-Le
May, l'édifice Honoré-Mercier, l'édifice D, auquel il
faudra bien donner un nom un jour, et une partie de l'édifice
André-Laurendeau - parce que la tribune de la presse, le
lieutenant-gouverneur et la direction de la législation sont
actuellement dans l'édifice André-Laurendeau - dans ce
réaménagement, qu'arrive-t-il des services alimentaires et
comment les organise-t-on? C'est une chose sur laquelle il faudra se pencher en
temps opportun.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon.
M. Payne: On a remarqué une diminution des effectifs dans
le domaine de la restauration cette année par rapport à l'an
dernier dans le livre des crédits. Cela rejoint un peu les
préoccupations du député de Bourassa de ce matin. Est-ce
qu'il existe une liste de rappel, selon l'ancienneté, de ceux qui sont
mis en disponibilité ou carrément remerciés?
Le Président (M. Rancourt): M. le président de
l'Assemblée nationale.
M. Guay: Oui.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Vachon, vous êtes le seul qui me demandez la parole à ce
moment-ci. Vous n'avez plus d'autres questions?
M. Payne: Non, merci.
Adoption des crédits
Le Président (M. Rancourt): Ce qui veut dire que nous
pouvons adopter les crédits. Donc, j'appelle le programme 1,
Secrétariat général. Est-ce que les crédits
concernant le programme 1 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Est-ce que les
crédits concernant le programme 2, Services législatifs, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Programme 3,
Information. Les crédits du programme 3 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Programme 4,
Gestion interne et soutien. Est-ce que ces crédits sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Programme 5,
Bureau de l'Assemblée nationale. Les crédits du programme 5
sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Ce qui met fin
à l'étude des crédits de l'Assemblée nationale.
Merci beaucoup, M. le Président.
M. Guay: Je tiens à dire merci aux membres du Bureau et
merci aux gestionnaires de leur collaboration.
Le Président: Les étrangers sont priés de
quitter la salle.
M. Rancourt (président de la commission
plénière): M. le Président, la commission
plénière a étudié les crédits de
l'Assemblée nationale et les a adoptés.
Le Président: Puisqu'il est 17 h 55 et qu'il n'y a pas
foule, nous allons considérer que l'Assemblée nationale ajourne
ses travaux a demain 14 heures.
(Fin de la séance à 17 h 56)