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(Dix heures trois minutes)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons nous recueillir quelques instants.
Veuillez vous asseoir.
Aux affaires courantes, il n'y a pas de déclaration
ministérielle.
À la présentation de projets de loi, M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Bertrand: L'article b) du feuilleton, M. le Président,
s'il vous plaît!
Projet de loi 94
Le Président: M. le ministre du Revenu présente le
projet de loi 94, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les travailleurs au pourboire de la restauration et de
l'hôtellerie. M. le ministre du Revenu.
M. Robert Dean
M. Dean: M. le Président, ce projet de loi donne suite
à ma déclaration ministérielle du 5 juin 1984 relative
à la Loi concernant les travailleurs au pourboire de la restauration et
de l'hôtellerie, sanctionnée le 21 décembre 1983.
Globalement, il maintient les objectifs poursuivis par cette loi, laquelle
visait à assurer l'équilibre entre l'équité sociale
et l'équité fiscale à l'égard de ces travailleurs.
Ainsi, ceux-ci conserveront les avantages offerts par les divers programmes
sociaux à l'égard de la partie de leur rémunération
qui est constituée de pourboires. À cette fin, ces travailleurs
devront inclure, dans le calcul de leur revenu, les pourboires dont ils
bénéficient et en déclarer le montant à leur
employeur, de telle sorte qu'il puisse en effectuer les diverses retenues
à la source prévues par la loi.
Ce projet modifie par contre l'actuel régime d'imposition des
travailleurs au pourboire, principalement en retranchant les mesures relatives
à l'attribution des pourboires par l'employeur et au registre des
pourboires. Les salaires et les pourboires déclarés seront
considérés aux fins des indemnités payables aux
travailleurs et des cotisations aux régimes de rentes et de
l'assurance-maladie. Quant aux cotisations des employeurs à d'autres
égards, elles seront établies sur le seul montant des salaires
payés. Ainsi, le fardeau fiscal des employeurs s'en trouvera
allégé.
À ces fins, ce projet de loi modifie la
Loi sur les impôts afin d'y prévoir l'obligation du
travailleur, qui bénéficie dans une année de 300 $ ou plus
de pourboires, de produire à son employeur en début
d'année ou d'emploi une déclaration estimant le montant de ses
pourboires, lequel est, aux fins des déductions et retenues à la
source, réparti en fonction du nombre de périodes de paie
applicables.
Ce projet prévoit également que le ministre pourra, selon
les circonstances, approuver toute autre méthode convenue entre le
travailleur et son employeur. De plus, il prévoit que le gouvernement
pourrait prescrire par règlement les renseignements que les employeurs
et exploitants devront fournir aux fins de l'application de ces mesures.
Ce projet de loi modifie également la Loi sur le ministère
du Revenu afin d'y supprimer les infractions relatives à l'attribution
des pourboires ainsi qu'au registre des pourboires. Il modifie en outre la Loi
sur les accidents du travail et la Loi sur les normes du travail afin que les
cotisations des employeurs soient établies en fonction des salaires
versés seulement et que, par ailleurs, les indemnités payables
aux travailleurs soient déterminées sur la base des salaires et
des pourboires déclarés. À cet égard, une nouvelle
norme est édictée fixant à 7% des pourboires
déclarés le montant des indemnités. Ce projet de loi
modifie enfin la Loi sur la fête nationale afin d'y effectuer les
modifications de concordance.
Le Président: L'Assemblée accepte-t-elle de se
saisir du projet de loi 94?
Des voix: Oui, M. le Président.
Le Président: II en est donc ainsi décidé.
Au dépôt de documents, M. le ministre du Travail.
M. Fréchette: M. le Président, c'est au
dépôt de documents?
Le Président: Oui, M. le ministre, puisqu'il s'agit d'un
projet de loi réimprimé qui a donc déjà
été présenté à la Chambre.
Projet de loi 42 Réimpression
M. Fréchette: Alors, M. le Président, je
dépose le projet de loi 42 réimprimé, Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles.
Le Président: Le projet de loi estdéposé. Oui, M. le député de Viau.
M. Cusano: ...une question au ministre à ce moment-ci sur
le dépôt du projet de loi?
Le Président: Normalement non, mais, enfin...
Des voix: Consentement.
M. Cusano: Consentement, M. le Président?
Le Président: Allez-y toujours.
M. Cusano: Merci. Selon les informations en ma possession, M. le
ministre, la réimpression du projet de loi 42 que vous déposez ce
matin passe d'environ 360 à plus de 550 articles. J'aimerais savoir du
ministre s'il a l'intention de consulter les gens du milieu et ce qu'il
entend...
Le Président: M. le député de Viau, je
m'excuse. Ce genre de question est tout à fait à sa place aux
renseignements sur les travaux de l'Assemblée un peu plus tard au cours
des affaires courantes. C'est d'ailleurs la pratique que l'on fasse ainsi. Je
ne voudrais pas que l'on y déroge parce que cela pourrait créer
de fâcheux précédents.
Toujours au dépôt de documents, M. le ministre des Affaires
sociales.
Rapport annuel de la RAMQ
M. Laurin: II me fait plaisir de déposer le
quinzième rapport annuel de la Régie de l'assurance-maladie pour
l'année 1983-1984.
Le Président: Rapport déposé. M. le ministre
de la Justice.
Rapport annuel de la Régie des permis
d'alcool
M. Johnson (Anjou): II me fait plaisir de déposer le
rapport annuel pour l'année 1983-1984 de la Régie des permis
d'alcool du Québec.
Rapport annuel de la Commission des libérations
conditionnelles
Aussi le rapport annuel pour l'année 1983-1984 de la Commission
québécoise des libérations conditionnelles.
Rapport sur la protection de la vie
privée
Ainsi que le rapport annuel requis par l'article 178.22 du Code criminel
sur la protection de la vie privée pour l'année 1983.
(10 h 10)
Le Président: Rapports déposés. M. le leader
parlementaire du gouvernement au nom du ministre des Affaires culturelles.
M. Bédard: Étant donné que le ministre des
Affaires culturelles n'est pas ici, nous le déposerons la semaine
prochaine.
Le Président: M. le ministre de l'Habitation et de la
Protection du consommateur.
Rapport annuel de l'OPC
M. Tardif: J'ai le plaisir de présenter devant cette
Chambre le rapport annuel de l'Office de la protection du consommateur pour la
période du 1er avril 1983 au 31 mars 1984.
Le Président: Rapport déposé. M. le leader
parlementaire du gouvernement.
Avis de la Commission des biens culturels
M. Bédard: Je vais déposer à
l'Assemblée nationale, en vertu de l'article 29, un avis de la
Commission des biens culturels.
Le Président: Ce n'est pas le palais de justice, c'est un
poste de traite à Chicoutimi. Au dépôt des rapports des
commissions. M. le président de la commission du budget et de
l'administration.
Étude des projets de loi 231, 202, 209, 211 et
212
M. Lachance: Merci. J'ai l'honneur de déposer le rapport
de la commission du budget et de l'administration qui a siégé le
12 juin 1984 afin de procéder à la consultation et à
l'étude détaillée des projets de loi privés 231,
Loi concernant l'Oeuvre des vocations tardives; 202, Loi concernant la
Compagnie du Trust Central et la Compagnie Crown Trust; 209, Loi concernant la
Compagnie minière Gaspésie limitée (libre de
responsabilité personnelle) et Sembec inc. 211, Loi concernant
l'Économie Compagnie d'assurance sur la vie et 212, Loi modifiant la Loi
reconnaissant Les Assemblées de la Pentecôte du Canada comme
corporation ecclésiastique dans la province de Québec. Les
projets de loi ont été adoptés avec amendements.
Le Président: Le rapport de la commission du budget et de
l'administration est-il adopté? Adopté. M. le président de
la commission du budget et de l'administration, toujours.
Étude du projet de loi 69
M. Lachance: II me fait également plaisir de
déposer le rapport de la commission du budget et de l'administration qui
a siégé le 13 juin 1984 afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 69, Loi modifiant la
Loi sur les impôts et la Loi concernant l'application de la Loi sur les
impôts. Le projet de loi a été adopté avec
amendement.
Le Président: Rapport déposé. M. le
député de Dubuc.
Étude des projets de loi 239 et 234
M. Desbiens: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements qui a siégé le 13 juin 1984 afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi privé 239, Loi concernant la ville de Saint-Eustache et du projet de
loi privé 234, Loi concernant la ville de Val-d'Or. Ces deux projets de
loi ont été adoptés avec des amendements.
Le Président: Le rapport de la commission est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Mme la présidente de
la commission de l'économie et du travail.
Étude du projet de loi 66
Mme Harel: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission de l'économie et du travail
qui a siégé le 13 juin 1984 afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 66, Loi modifiant la
Loi sur la Société de récupération, d'exploitation
et de développement forestiers du Québec. Le projet de loi a
été adopté sans amendements.
Le Président: Rapport déposé. Toujours Mme
la présidente de la commission, un autre rapport?
Vérification des engagements financiers
Mme Harel: Oui. Également, j'ai l'honneur de
déposer, M. le Président, le rapport de la commission de
l'économie et du travail qui a siégé le 8 juin 1984 afin
de procéder à la vérification des engagements financiers
du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, du
ministère du Commerce extérieur, du ministère du Travail,
du ministère de l'Énergie et des Ressources et du
ministère de la Science et de la Technologie pour les mois de
février et mars 1984.
Le Président: Rapport déposé. M. le
député de Fabre.
Vérification d'engagements financiers par la
commission de l'éducation
M. Leduc (Fabre): M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission de l'éducation et de la
main-d'oeuvre qui a siégé les 5 et 7 juin 1984 pour
procéder à la vérification des engagements financiers
relevant de sa compétence pour les mois de février et mars
1984.
Le Président: Rapport déposé.
Cela nous mène à la période des questions. Je vous
signale qu'il y aura un vote reporté immédiatement après
la période des questions. Période des questions des
députés. M. le député de D'Arcy McGee.
Questions et réponses orales
Les négociations avec les policiers de la
SQ
M. Marx: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre de la Justice. Les policiers de la Sûreté du
Québec font des pressions pour amener le ministre de la Justice à
signer une convention collective. La dernière convention collective a
pris fin en 1983. Aujourd'hui, comme le ministre le sait bien, les policiers
font des pressions, comme je viens de le dire. Ils portent des jeans. Ils
laissent pousser leur barbe et ils ne donnent pas de contravention pour des
infractions routières. Le ministre peut-il nous dire où il en est
dans les négociations avec le Syndicat des policiers, quelles
étapes ont été franchies et quelle est la situation
à ce jour?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, effectivement, le
député de D'Arcy McGee -comme nous tous, je crois - a
remarqué que les policiers de la Sûreté du Québec,
depuis un certain nombre de semaines, ont adopté des mesures de pression
que je pourrais caractériser de la façon suivante: Elles touchent
en général l'apparence des policiers qui veulent manifester ainsi
une dissidence; elles touchent également des modifications dans leur
travail. Cependant, l'état-major de la Sûreté du
Québec m'a avisé qu'en termes de sécurité publique
les policiers, sans doute par un comportement qui me paraît conforme
à l'esprit de leur mandat, ont choisi de maintenir pour l'essentiel ce
qu'il est de leur responsabilité de maintenir, c'est-à-dire
l'ordre.
Le contexte de la négociation est le suivant: Nous avons
déposé les offres
patronales suivantes: 0, IPC moins 1,5; IPC moins 1,5. Vous
reconnaîtrez d'ailleurs que ces offres sont conformes à l'esprit
général et même très spécifique qui a
guidé le gouvernement à l'égard des autres personnes qui
sont au service de la collectivité comme employés de
l'État. Le tout conformément à ce qui a été
évoqué très longuement en cette Chambre, pendant presque
un an et demi, c'est-à-dire la situation économique, ce qu'elle a
exigé des citoyens du Québec et ce qu'elle a
représenté sur le budget de l'État
québécois.
À cet égard, nous n'avons donc pas obtenu, à la
table de négociation, une entente jusqu'à maintenant. J'ai obtenu
une confirmation de ce mandat du Conseil des ministres et les mesures dites "de
pression" ont donc augmenté. J'ai transmis à la présidence
du syndicat ainsi qu'au président du comité mixte, qui est une
sorte de comité permanent qui siège et qui comprend des
représentants patronaux et syndicaux de la Sûreté du
Québec, la décision du gouvernement de porter à
l'arbitrage, conformément à la loi, ce qui fait l'objet du
litige. Le gouvernement est effectivement dans une position où, dans la
mesure où il n'y a pas d'entente, il peut, pour ne pas dire il doit,
à toutes fins utiles, se prévaloir des dispositions de cette
loi.
Le Président: M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Marx: Question additionnelle, M. le Président. Est-il
vrai que le ministre de la Justice veut enlever les acquis des policiers sur
les clauses normatives?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): Je crois que l'Assemblée n'est pas le
lieu de négociation publique, on le sait. Je pense que le
député de D'Arcy McGee connaît l'approche
générale que celui qui vous parle, comme tous ceux qui ont
négocié au nom du gouvernement à titre de ministre, a
prise à cet égard. Je dirai que, pour l'essentiel, ce qui est en
cause, ce sont les clauses salariales.
Le Président: M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Marx: II s'agit d'une question de fait, M. le
Président. Je ne demande pas au ministre de nous dire quelles clauses
normatives il veut enlever; je lui demande si, en général, il
s'agit de clauses normatives par lesquelles il veut enlever des droits acquis
aux policiers.
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): La notion de droits acquis, en matière
de convention collective, est une notion dont l'élasticité est
bien connue. Je ne peux pas prendre sans entrer dans le détail la notion
évoquée par le député, et comme je ne veux pas
entrer dans le détail afin de permettre à la table de
négociation de faire ce qu'elle a à faire, donc, je ne peux pas
répondre précisément.
Cependant, je pourrais dire que lors de près d'une quarantaine de
séances de négociation, les représentants du gouvernement
ont signé et, à toutes fins utiles, ont échangé
avec la partie syndicale de nombreux textes sur lesquels je dois dire il y a de
larges consensus quant à de nombreuses choses.
Finalement, je veux rappeler ici que le fonds de retraite des officiers
de la Sûreté du Québec n'est pas en cause à ce
stade-ci, n'est pas en cause dans cette négociation.
Le Président: M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Marx: Le ministre a-t-il déjà
décidé d'aller en arbitrage? Sinon, quand décidera-t-il
d'aller en arbitrage?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): J'ai transmis cette décision d'aller
en arbitrage la semaine dernière. La mécanique prévue dans
la loi prévoit qu'une fois que nous avons transmis cette demande
d'arbitrage au président du comité mixte et à la partie
syndicale, les parties ont un certain nombre de jours pour s'entendre sur le
choix d'un arbitre qui doit être un juge de la Cour provinciale du
Québec. En l'absence d'entente entre les parties sur la
désignation de ce juge, c'est le juge en chef de la Cour provinciale qui
désignera l'arbitre. Par la suite, il aura 60 jours pour rendre la
décision.
Le Président: Question principale, M. le
député de Richmond.
Problèmes causés par la chute du nombre
de travailleurs à Asbestos
M. Vallières: Ma question s'adresse à Mme la
ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu et
concerne le grave problème de chômage qui affecte actuellement la
ville d'Asbestos. Le nombre de travailleurs à l'emploi de Johns-Manville
Canada passera, comme vous le savez, de 2700 à 900 en septembre
prochain. Malgré les promesses faites par le gouvernement du Parti
québécois, aucune mesure efficace n'est venue corriger cette
situation. Le gouvernement fédéral a, pour sa part,
annoncé qu'il interviendra par la loi C-172 afin de
permettre une préretraite aux travailleurs de 54 à 65 ans,
qui toucheraient l'équivalent de leurs prestations
d'assurance-chômage. Je voudrais demander à Mme la ministre si
elle a été saisie d'une demande afin d'ajouter une aide
financière directe du gouvernement du Québec à ces
travailleurs afin qu'ils se prévalent de leur préretraite. Mme la
ministre est-elle informée qu'une pareille implication du gouvernement
du Québec pourrait permettre la réembauche de 200 à 300
employés des mines Jeffrey d'Asbestos? (10 h 20)
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Oui, M. le Président, je suis au courant de
cette situation. Je dois même dire que des collègues du Conseil
des ministres ont rencontré, avec des gens de mon ministère -
puisque j'étais à l'extérieur à ce moment-là
- des personnes préoccupées de cette situation et souhaitant que
nous puissions trouver une façon d'intervenir dans ce dossier de telle
sorte qu'effectivement, par une intervention au niveau de la préretraite
de certaines de ces personnes, on puisse conserver à l'emploi des jeunes
ou des travailleurs et des travailleuses qui y sont déjà depuis
un certain temps.
Actuellement, nous sommes à regarder un certain nombre
d'hypothèses qui nous permettraient d'aller dans ce sens. Cependant, je
dois aussi dire pour éclairer les membres de cette Assemblée que
la loi concernant la Régie des rentes ne nous permet pas à ce
moment-ci, telle qu'on peut l'interpréter et l'analyser,
d'élargir notre intervention pour couvrir les travailleurs et
travailleuses concernés par cette demande. Je dois dire cependant que
cette demande est prise très au sérieux. Elle est analysée
en profondeur dans une perspective où nous souhaiterions sûrement,
autant que le député qui a posé la question, trouver une
solution positive aux problèmes soulevés par ces travailleurs et
travailleuses.
À ma connaissance, il y a aussi une hypothèse
proposée par le gouvernement fédéral, mais je n'ai pas
conclu qu'il s'agissait d'une offre très ferme à ce moment-ci,
à moins que le député ne me le confirme.
Le Président: M. le député de Richmond.
M. Vallières: L'offre est effectivement ferme. Elle sera
annoncée au cours de la semaine prochaine, Mme la ministre, lors de la
confirmation du projet de loi. J'aimerais que Mme la ministre nous indique si
elle croit, compte tenu que le gouvernement du Québec s'est
déjà engagé à compenser la ville d'Asbestos et
compte tenu des piètres retombées de la politique de l'amiante de
votre gouvernement vis-à-vis de la ville d'Asbestos, qu'il ne s'agirait
pas d'une bonne occasion de tenir cet engagement et de compenser la ville
d'Asbestos pour le peu de retombées?
Dans un deuxième temps, Mme la ministre nous dit que la loi de la
Régie des rentes du Québec ne nous permet pas actuellement de
donner suite à la demande des travailleurs de la région
d'Asbestos, est-ce que Mme la ministre peut prendre l'engagement qu'au cours de
la prochaine session cette loi pourra être modifiée, parce que
nous sommes ici pour modifier les lois lorsqu'elles ne permettent pas d'inclure
certains travailleurs?
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Si je comprends, M. le Président, le
député m'a donné raison à tout le moins sur le fait
que l'offre allait venir de façon ferme, mais l'offre d'Ottawa n'est pas
là à ce moment-ci. Les autres questions soulevées par le
député, je pense y avoir déjà répondu. Nous
avons été sensibilisés au dossier, informés. Nous
avons discuté avec les personnes responsables de ce dossier. Nous
tentons effectivement de trouver un certain nombre de solutions au
problème soulevé. Nous avons effectivement déjà
amendé la loi sur la Régie des rentes du Québec
permettant, entre autres, à des travailleurs ou des travailleuses en
situation d'invalidité ou ayant des problèmes en emploi de
bénéficier d'une possibilité de préretraite
à l'âge de 60 ans, mais il faut bien comprendre que la demande de
ces travailleurs et de ces travailleuses, c'est de remplacer, de façon
beaucoup plus importante, le salaire ou le revenu que ces gens reçoivent
actuellement. À cet égard, je pense qu'il y a des avenues de
solution possibles qui vont souvent aussi dans une perspective de partage de
l'emploi avec les travailleurs et les travailleuses qui sont déjà
dans l'entreprise. Ce que je dis au député, M. le
Président, c'est que nous sommes prêts à envisager toutes
ces avenues qui feraient en sorte qu'on se solidarise devant ce problème
et qu'on réussisse à le résoudre.
Le Président: M. le député de Richmond.
M. Vallières: Ce sera ma dernière question
additionnelle. Compte tenu que cela fait quatre ans qu'on attend des solutions
du gouvernement du Québec, compte tenu que la session sera
prorogée dans quelques jours, est-ce que Mme la ministre peut donner des
indications plus précises aux 220 travailleurs qui seront mis à
pied le 1er septembre à Asbestos? Je comprends qu'elle veuille faire des
voeux pieux, mais la population exige
plus, et nous allons bientôt ajourner. De façon
concrète, d'ici le 1er septembre, quels sont vos engagements à
l'endroit de ces travailleurs?
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Je n'ai pas l'habitude, M. le Président,
d'énoncer des voeux pieux. C'est pour cela d'ailleurs qu'à cet
égard, lorsque je m'engage à tenter de trouver un certain nombre
de solutions, je le fais, et de la façon la plus honnête possible,
en respectant l'ensemble des personnes touchées par ces
problèmes. Il y a effectivement sur nos tables de travail des projets
pour revoir notre régime de rentes, ce qui pourrait sans doute nous
permettre de couvrir de telles situations soulevées par les travailleurs
et les travailleuses d'Asbestos, et je réitère ce que je prends
comme engagement ce matin, c'est que nous cherchons avec les personnes
concernées des avenues qui leur permettraient effectivement de trouver
une réponse aux problèmes qu'ils soulèvent qui sont des
problèmes réels, j'en conviens, M. le Président.
Le Président: M. le député de Richmond.
M. Vallières: Une dernière additionnelle. Je dois
demander à Mme la ministre, à part ses bonnes paroles, les mots
qu'elle utilise, le verbiage qu'elle fait ce matin, qu'est-ce qu'on
répond aux électeurs de la ville d'Asbestos, aux travailleurs en
chômage, aux 220 mis à pied du 1er septembre, face à
l'attitude du gouvernement du Québec, dans le dossier de ces mises
à pied?
Des voix: Bravo!
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Je pense qu'il y a déjà eu une
réponse du gouvernement du Québec jusqu'à un certain point
qui a été, entre autres, des rencontres. On a cerné
ensemble le problème qui était soulevé par ces
travailleurs et ces travailleuses. On a cerné ensemble les avenues de
solution et, maintenant, je pense qu'il s'agit de trouver, de façon
concrète, comment on pourrait être amenés à
actualiser ces avenues de solution. M. le Président, je peux bien dire
que, demain matin, oui, on va répondre, sauf que je pense qu'on se
leurrerait tous ensemble et sûrement qu'à ce moment-là on
ne rendrait pas service à ces personnes concernées par cette
difficulté.
Le Président: M. le député de Chapleau,
question principale.
Un sommet sur le fer
M. Kehoe: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre de l'Énergie et des Ressources. Le 29 novembre dernier, nous
avons assisté à une conférence sur les mines de fer,
à Port-Cartier. À la fin de cette conférence à
laquelle assistaient quatre ministres, des députés, des maires
des villes nordiques, des représentants des compagnies minières,
des syndicats et d'autres personnes impliquées dans ce dossier
important, le ministre a annoncé, pour une troisième fois, la
tenue d'un sommet sur le fer qui devait avoir lieu au début du mois
d'avril 1984. Lors de l'étude des crédits de votre
ministère, nous apprenions que le sommet est remis encore une fois.
Comme vous le savez, M. le ministre, votre gouvernement est en train de perdre
le nord. Les gens s'attendent à de l'action de votre part. Les gens sont
tannés d'entendre vos promesses sans aucune action et sans aucun plan de
relance de votre part.
Le Président: M. le député, votre question.
(10 h 30)
M. Kehoe: Ma question est fort simple. Quelles sont les raisons
qui retardent une autre fois la tenue de ce sommet?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources. Je vous ai déjà cédé la parole, M. le
ministre.
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais remercier le
député de sa question. Cela va me permettre de faire le
point.
Une voix: Question plantée.
M. Duhaime: Je répondrai ceci. Nous avons dit, lors de
l'étude des crédits du ministère en commission
parlementaire, récemment, que cette table sur le fer s'est réunie
à deux reprises, une fois à Québec à huis clos et
une fois sur la Côte-Nord dans une réunion qui devait être
à huis clos; mais je dois ajouter que, l'Opposition étant
là, c'était moins à huis clos que ce que nous avions
imaginé. Cette table s'est réunie à deux reprises. Elle a
regroupé les dirigeants des grandes entreprises minières dans le
secteur du fer, les représentants des travailleurs, les
représentants du milieu, les maires, et je pense que nous avons fait le
constat de la situation, nous avons pu identifier les problèmes. Ce que
je me pose comme question, M. le Président, c'est, malgré les
engagements que j'ai pu prendre auparavant la pertinence et
l'opportunité de réunir la table sur le fer pour une
troisième fois. Durant les derniers mois, j'ai eu l'occasion, à
de très nombreuses reprises, de rencontrer les dirigeants des
entreprises, les
dirigeants des syndicats, et je sais aussi que plusieurs de mes
collègues ici rencontrent régulièrement les maires et les
conseillers municipaux et les intervenants en région. Je suis en train
de me demander, vraiment, ce qu'on pourrait tant se dire si on se
réunissait pendant une longue journée. Les problèmes sont
en train de se tasser. Il n'y a pas de miracle qui va se produire dans ce
dossier. On croyait travailler, au départ, sur un plan de sauvetage qui
aurait pu s'appliquer à l'ensemble de l'industrie, mais on s'est rendu
compte qu'on ne pouvait pas travailler sur un plan d'ensemble puisque chacun
des problèmes de chacune des industries est différent, d'autant
plus...
Le Président: En conclusion, M. le ministre.
M. Duhaime: ...qu'il y a l'implication de SIDBEC Normines dans ce
dossier qui, comme vous le savez, est en négociation actuellement et qui
relève de mon collègue de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme.
La décision n'est pas encore prise mais si vous me demandiez de
gager si oui ou non la table du fer va se réunir une troisième
fois, je ne gagerais pas trop fort.
Le Président: M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: Encore des paroles, sans action de votre part, M. le
ministre. Words, words, words, signifying nothing. La ville de Schefferville
est fermée, la ville de Gagnon est menacée... M. le ministre,
quand allez-vous faire quelque chose? Quand allez-vous annoncer votre plan de
relance, votre plan de survie? Quand allez-vous passer à l'action
plutôt qu'aux paroles?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: M. le Président, il me semblait que j'avais
répondu tantôt à la question qui vient de m'être
posée. Je viens de vous le dire. Je vais vous donner un exemple. J'ai
rencontré M. Anderson, le patron de l'IOC. Il a un problème avec
un contrat d'énergie. On est en train d'essayer de le régler. De
son côté, il avait un problème avec les travailleurs et il
l'a réglé.
Même si on se réunissait pendant six mois ou même
pendant quinze ans, ce n'est pas nous qui allons faire augmenter la teneur du
minerai de fer et ce n'est pas nous qui allons raccourcir la distance entre la
Côte-Nord et le marché des Grands Lads. Si vous essayez,
convoquez-en un sommet.
Le Président: M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: C'est bien évident, M. le ministre, que vous
n'avez pas de plan de relance. Mais sur un sujet spécifique, quand
allez-vous annoncer des tarifs d'électricité pour le Nord?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: M. le Président, je vous dis honnêtement
que ce député me décourage. Je vous ai dit en commission
parlementaire depuis au moins trois ans que je m'occupe du dossier de
l'énergie. Je l'ai dit à votre collègue un peu en avant de
vous, à votre droite, celui d'Outremont qui se prépare à
quitter. C'est dommage.
Mais, M. le Président, j'ai dit...
Une voix: Hein? Il s'en va? Qui va le remplacer?
M. Duhaime: Vous ne savez pas cela, vous?
Des voix: Non.
Une voix: C'est Robert.
Une voix: Robert?
M. Duhaime: Robert Bourassa?
Des voix: Ah! Bravo!
Une voix: Est-ce qu'ils l'ont trouvé? Finalement, ils
l'ont trouvé.
Le Président: M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Duhaime: M. le Président, j'ai dit à de
très nombreuses reprises aux députés ministériels
qui m'en font la demande aussi parfois - cela arrive; de votre
côté, chez vous, c'est devenu une marotte - que nous n'envisagions
pas de mettre sur pied une tarification basée sur les régions
pour ce qui est d'Hydro-Québec. Est-ce assez clair? Ce que j'ai
ajouté cependant c'est que nous avions l'intention d'avoir une structure
tarifaire... Un instant! Nous avons l'intention de mettre au point une
structure tarifaire dans le genre de celle qui a réussi dans le secteur
de l'aluminium, un tarif longue durée, un tarif qui donnerait des
garanties aux entreprises et qui leur permettrait en même temps de
prendre des risques et de gager, elles aussi, sur l'avenir et pas seulement
demander des garanties au gouvernement et à Hydro-Québec. Cela
pourrait s'appliquer à l'électrométallurgie, à
l'électro-chimie, à la chimie minérale et, pourquoi pas,
dans l'industrie de pointe, dans les nouvelles technologies, l'hydrogène
gazeux, par exemple - vous devriez le suivre, ce
dossier, vous. La réponse: Très certainement, oui. Quand
nous serons prêts à l'annoncer, on va l'annoncer.
Le Président: Question principale, M. le
député de Chambly.
L'entente Hydro-NEPOOL
M. Tremblay: Puisque le ministre de l'Énergie et des
Ressources est fort loquace ce matin, ma question va s'adresser au ministre de
l'Énergie et des Ressources. Le journal Le Devoir titrait ce matin:
"Pour ses 40 ans, Hydro s'offre un nouveau contrat avec NEPOOL: 4 500 000 000
$". La Presse, elle, disait: "Duhaime annonce l'entente Hydro-NEPOOL: 4 500 000
000 $. En effet, il semblerait qu'il s'agit d'un contrat pour 70 000 000 000 de
kilowattheures de l'énergie garantie que nos voisins américains
achèteraient d'Hydro-Québec. Ma question au ministre est: quelles
sont les chances de ce contrat de se matérialiser? Et quand?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: D'abord, je dois dire que, vivant dans le
régime fédéral canadien, lorsque nous faisons des
transactions aux frontières, il faut changer la devise canadienne en
devise américaine. Je me souviens, il y a plusieurs années, on
nous promettait le dollar à 0,70 $, dans l'hypothèse où le
Parti québécois ferait le Québec souverain. On n'a pas
fait le Québec souverain et il est à 0,70 $ quand même. Ce
qui veut dire que le titre du Devoir est parfaitement correct, sauf qu'il
faudrait lire 4 500 000 000 $ en dollars américains. Je pense
qu'à Hydro-Québec, les gens, hier, étaient très
heureux. Je dois dire aux dirigeants d'Hydro-Québec et aux
négociateurs qui ont patiemment et silencieusement travaillé dans
ce dossier qu'ils ont réussi, à mon sens, un coup de
maître.
Nous avons en main un contrat. Le prix est excellent. Il est
indexé au cas. Je dois dire que c'est le premier grand bloc
d'énergie ferme qu'Hydro-Québec signe avec les
Américains.
Des voix: Quand?
M. Duhaime: Ce contrat va faire en sorte que les revenus d'Hydro
à l'exportation qui sont, en 1983, de 500 000 000 $, vont monter
à 800 000 000 $ en 1988. Et d'ici 1988, cela ne tient pas compte des
revenus de ce contrat. Cela tient compte seulement de deux contrats
signés d'énergie excédentaire, un sur New York et un sur
la Nouvelle-Angleterre, contrats qui ont été signés, non
pas avant 1976, mais en 1982 et en 1983 par Hydro-Québec sous notre
gouvernement. Ce que j'ajoute, M. le Président, c'est que ce contrat
d'énergie ferme où les livraisons commenceraient en 1990 jusqu'en
l'an 2000... (10 h 40)
Le Président: En conclusion, M. le ministre.
M. Duhaime: Oui, M. le Président. Il y en aura
sûrement pour vous un peu dans tout cela. À partir de 1990, les
revenus d'Hydro-Québec à l'exportation monteront à 1 500
000 000 $. Il faudra, bien sûr, tenir compte d'une marge de manoeuvre
à cause du taux de change. Je réitère le fait que nous
avons confiance à 99,999% que la recommandation des équipes de
négociation des deux côtés de la frontière devrait
être entérinée et selon les horaires d'un peu tout le
monde, parce qu'il faut réunir six gouverneurs...
Le Président: M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Duhaime: ...et dirigeants de la quarantaine de compagnies
d'utilités publiques américaines, etc., se trouver un endroit
quelconque en Nouvelle-Angleterre, mais cela devrait aller quelque part...
Le Président: En abrégeant, s'il vous plaît.
M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. J'aimerais demander au
ministre comme question additionnelle - 7 000 000 000 de kilowattheures, c'est
difficile pour tout le monde d'imaginer ce que c'est - de nous donner un ordre
de grandeur par rapport à la consommation du Québec, d'une part,
et si vous avez sous la main une comparaison, par exemple, qui
représente la consommation d'une grande ville du Québec.
J'aimerais aussi savoir ce que représentent 7 000 000 000 de
kilowattheures d'énergie garantie en comparaison de nos surplus
d'électricité.
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: M. le Président, quand on parle...
Une voix: Peut-on allumer l'Opposition avec cela?
M. Duhaime: Pardon?
Une voix: Allumer l'Opposition.
M. Duhaime: C'est impossible. Ils sont
déconnectés.
Des voix: Ah! Ah!
M. Duhaime: M. le Président, plus sérieusement -
parce qu'à parler de l'Opposition, on n'avancera pas - ce que je
voudrais dire, c'est que - j'aurais dû le préciser dans ma
première réponse tantôt - nous avons signé une
lettre d'intention, il y a quelque temps, avec l'État du Vermont pour
150 mégawatts. Cette entente est maintenant finalisée avec le
Vermont. Cela va chercher environ 1 00Q 000 000 de kilowattheures. Le contrat
avec le NEPOOL va chercher environ 7 000 000 000 de kilowattheures - c'est dans
les mêmes délais - ce qui fait 8 000 000 000 de kilowattheures. 8
000 000 000 de kilowattheures pendant dix ans...
Une voix: ...
M. Duhaime: Dix fois huit, 80 000 000 000. Que représente
un contrat de cette importance? C'est un peu plus que la consommation totale du
Nouveau-Brunswick. Cela donne une idée de l'importance de ce contrat.
Quand on parle de 1 000 000 000 de kilowattheures, on peut dire que c'est
énorme. Cela veut dire que nous aurons à Hydro-Québec des
revenus d'exportation sur un marché complexe et très difficile.
Si j'avais à le comparer avec la production totale d'Hydro-Québec
en 1990, il faudrait faire attention à ce que cela pourrait
représenter et je pourrais avancer un chiffre comme 10%, 12% ou 15% de
la production totale à ce moment-là.
M. Grégoire: M. le Président...
Le Président: Oui, oui, oui. Une seconde! Il y en a trois
en même temps. M. le député de Chambly, suivi de M. le
député d'Outremont, suivi de M. le député de
Frontenac.
M. Tremblay: Merci, M. le Président. Une question double
sur l'effet de cette vente sur les prix aux consommateurs
québécois. Puisque Hydro-Québec retirera des
bénéfices additionnels, cela aura-t-il un impact sur les tarifs
d'électricité pour les consommateurs du Québec, d'une
part? Aussi, j'aimerais que vous nous parliez un peu du prix de la vente de
cette électricité...
Le Président: Puis-je vous suggérer de poser cette
deuxième question au caucus ministériel? Les
députés ministériels ont la fâcheuse habitude de
poser une question qui se résume à peu près à ceci:
M. le ministre aurait-il une déclaration à faire sur un sujet
donné? Bon! La période des questions n'est pas la période
prévue à cette fin. Si on désire des renseignements
précis d'actualité qui revêtent un certain caractère
d'urgence - et je fais référence à l'article du
règlement à cet effet - qu'on pose des questions, mais pas
à l'effet de dire: Parlez-nous donc un peu de quelque chose pendant
quelques minutes.
M. Tremblay: M. le Président, il est pertinent de savoir
ici à quel prix on a vendu l'électricité.
Des voix: C'est marqué dans le journal.
Le Président: La question.
M. Tremblay: Pardon?
Une voix: C'est marqué dans le journal.
M. Tremblay: Je demande au ministre à quel tarif nous
avons vendu cette électricité aux Américains et l'effet
que cela aura sur les tarifs d'électricité des
Québécois?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: II est bien certain, et j'en suis d'autant plus
heureux que les revenus de cette nature, qui sont énormes, vont exercer
une pression à la baisse sur les tarifs domestiques au Québec,
pour toutes les catégories de consommation, industrielle, commerciale et
résidentielle. Parce que le prix de ce contrat, sur la base d'un
kilowattheure, est à peu près le double du prix d'un
kilowattheure au tarif industriel grande puissance, tarif de 1984.
En vendant le double...
Une voix: Au Québec.
M. Duhaime: Au Québec, bien sûr. En vendant le
double, cela vous donne environ 42 mills au kilowattheure, 0,042 $, 0,043 $,
avec une formule d'indexation qui tient compte de l'évolution des prix
des énergies concurrentielles sur le marché américain.
Tout le contrat est fait pour que les revenus reviennent en dollars
américains. Je pense que ce ne sont pas la ceinture et les bretelles,
mais nous devons un montant de 7 500 000 000 $ aux Américains. Lorsque
nous les payons, nous les remboursons en devises américaines. Avec ce
que nous gagnons dans les revenus d'exportation en dollars américains,
nous rembourserons, bien sûr, une partie de cette dette avec ces
ventes.
C'est la garantie absolue également qu'avec un pareil tarif, il a
fallu attendre pour être capable d'avoir ce prix-là et ne pas se
presser. Avec un pareil prix, il n'y e aucune inquiétude que cette
énergie vendue aux États-Unis revienne ici nous concurrencer sur
nos propres marchés.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le député d'Outremont.
M. Fortier: Est-ce que le ministre se rend compte que l'annonce
qu'il a faite hier et qu'il nous confirme ce matin d'une vente d'énergie
ferme aux États-Unis confirme la thèse indiquant qu'il existe un
marché lucratif aux États-Unis, ce que nous lui avons dit depuis
plusieurs années? Le ministre ne se rend-il pas compte que s'il y avait
eu une volonté politique avant aujourd'hui ce contrat aurait pu
être négocié bien avant aujourd'hui? Est-ce que le ministre
se rend compte-Le Président: M. le député...
M. Fortier: ...que si le Parti québécois avait
été au pouvoir en 1970, nous n'aurions pas eu la Baie James? Le
Parti québécois aurait favorisé le nucléaire et il
ne serait pas en mesure de nous annoncer maintenant un tel marché.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: Je suis d'accord avec le député
d'Outremont.
Des voix: Ah! Ah! Ce n'est pas possible.
M. Duhaime: Mais attendez de voir sur quoi. Je suis d'accord avec
le député d'Outremont que cela prend une volonté
politique. Mais qu'avez-vous fait, Robert Bourassa et vous tous, de 1970
à 1976, pendant sept ans...
Des voix: Rien.
M. Duhaime: ...sur le marché des exportations? Un gros
maudit zéro! Zérol Aujourd'hui, vous venez tirer la couverte de
votre bord. Vous allez avoir les pieds à l'airl Je vous dis ceci: New
York, 1978; New York 1982; Boston 1983; Montréal, cette semaine. Je vous
préviens tout de suite; ce sera en août 1984. Les grands contrats
d'énergie excédentaire, les grands contrats d'énergie
ferme, c'est Hydro-Québec, sous l'impulsion de notre gouvernement...
Robert Bourassa, dans le dossier des exportations, c'est zéro; c'est un
discours de fin de semaine.
J'aime mieux laisser les discours à Robert Bourassa, signer les
contrats et ramasser le fric.
Le Président: M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Tout en félicitant HydroQuébec
pour ce contrat, je voudrais demander au ministre de l'Énergie et des
Ressources si, avec les chiffres qu'il vient de nous citer, le Québec
est à la veille d'atteindre un équilibre entre les importations
et les exportations d'énergie de toutes sortes, ce
qu'Hydro-Québec n'envisageait même pas en 1978, ce qu'aujourd'hui,
avec tous ces contrats, on peut envisager? (10 h 50)
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: Je dirais qu'avec les volumes de gaz naturel que nous
achetons et que nous achèterons, avec la réduction de la
consommation pétrolière d'ici à l'an 2000, le compte de
l'énergie importée, en dollars constants, sera stable.
Par ailleurs, il y a gros à parier que nous allons atteindre les
objectifs de notre politique énergétique d'augmenter
considérablement la part de l'hydroélectricité et celle du
gaz naturel. Quand on fait un examen de la balance commerciale
énergétique, puisque c'est là votre question, on doit,
avec 32% d'hydroélectrique et 6% à 8% de biomasse
forestière et de biomasse urbaine, être à peu près,
en valeur absolue, à 40% autosuffisant au Québec. Ce qui veut
dire que le compte de gaz et de pétrole importé, qui est autour
de 4 000 000 000 $, bien sûr, chaque année, est ramené vers
le bas, replacé en équilibre par les ventes que nous faisons
à l'exportation. Je n'ai pas d'idée de ce que pourrait donner
l'évolution des chiffres d'ici à 1990, mais il y a gros à
parier qu'en dix ou quinze ans nous serons très certainement en position
d'équilibre, ce qui pourrait donner une assise très solide
à la monnaie puisque la balance des paiements serait de beaucoup
améliorée. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président: M. le député d'Outremont.
M. Fortier: Je voudrais revenir à ce qu'a dit le ministre:
tirez la couverture, on aura les pieds à l'air. Le ministre ne se
rend-il pas compte que si Robert Bourassa avait suivi les recommandations du
Parti québécois sur le nucléaire, c'est vous qui auriez
les fesses à l'air et les Québécois seraient des
va-nu-pieds?
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: Nous avons les fesses à l'air dans le
nucléaire pour une raison: lorsque Gentilly II s'est construit, cela
devait coûter 325 000 000 $ et cela a coûté 1 400 000 000 $.
Cela a été dirigé par
Canatom, dont le très brillant député d'Outremont
était responsable à cette époque.
Des voix: Oh! Oh! Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Duhaime: Pour ce qui est du nucléaire, on va
régler ce dossier, ce ne sera pas une traînerie. Je me souviens
que mon collègue M. Joron était ministre de l'Énergie
à l'époque. À Hydro-Québec, sous le gouvernement
Bourassa, un projet avait été planifié pour neuf belles
grosses centrales nucléaires dans la vallée du Saint-Laurent. Qui
a arrêté ce programme de fou? Notre gouvernement et non pas le
vôtre.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: En complémentaire, M. le
député de Mont-Royal.
À l'ordre, à l'ordre!
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre de l'Énergie et des
Ressources est au courant des faits suivants? Durant les négociations de
l'entente de la Baie James, au mois de novembre 1974, les propositions qui ont
été faites aux autochtones de la Baie James sur le
développement du projet de la Baie James prévoyaient...
Une voix: M. le Président...
M. Ciaccia: Écoutez, laissez-moi finir ma question. C'est
une question. Est-ce que le ministre est au courant...
Le Président: M. le député de
Mont-Royal.
Une voix: C'est une question...
Le Président: Vous me permettrez de juger de cela.
M. Ciaccia: ...que durant ces négociations des
affirmations avaient été faites par le Parti
québécois sur le fait que c'était le Parti
québécois qui préconisait neuf centrales nucléaires
le long du Saint-Laurent et non pas le Parti libéral? Le Parti
libéral a expliqué aux autochtones qu'il fallait
développer la Baie James et non pas les projets nucléaires
préconisés par le Parti québécois de 1974.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Duhaime: J'imagine qu'il y avait un point d'interrogation
à la fin, M. le Président.
Le Président: Le député vous a
demandé si vous étiez au courant...
M. Duhaime: La déclaration de la Saint-Robert a
créé beaucoup d'inquiétude chez les autochtones, vous avez
raison. M. Robert Bourassa avait annoncé un projet sur les
rivières Nottaway, Broadback et Rupert. Mais quand les autochtones de la
rivière La Grande se sont rendu compte qu'ils s'étaient
trompés d'à peu près 400 milles, ils se demandaient
comment il se faisait qu'Hydro-Québec s'en allait sur la rivière
La Grande. C'est là que votre problème a commencé. Et au
lieu de respecter le monde, parce qu'ils sont autochtones - les Cris et les
Inuits -vous leur avez passé sur le dos avec des bulldozers et vous vous
êtes retrouvés devant les tribunaux à coups d'injonctions
et il a fallu que vous vous remettiez au pas. Notre gouvernement a mis sur pied
un secrétariat aux affaires amérindiennes. Avant cela, savez-vous
où était le dossier des autochtones?
Le Président: M. le ministre.
M. Duhaime: Dans votre bureau et dans le bureau de Robert
Bourassa. Aujourd'hui, M. le Président, ces populations sont
respectées et elles le disent aussi.
Des voix: Bravo!
Le Président: Il se peut qu'à cause d'un certain
brouhaha qui s'est produit à ma droite le ministre n'ait pas saisi la
question. Mais elle ne portait pas sur ce sujet.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président.
Le Président: M. le chef de l'Opposition, si on veut avoir
une dernière question principale, il reste trois minutes.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président,
précisément pour protéger la question principale, je serai
très bref. Est-ce que le ministre ne sait pas que, même s'il y
avait des plans à Hydro-Québec relativement au nucléaire,
c'est le gouvernement libéral dirigé par M. Bourassa qui a
privilégié, durant tout le temps qu'il a été au
pouvoir, l'hydroélectricité? Et ce sont les membres de votre
parti qui, assis de ce côté-ci, préconisaient la mise en
oeuvre du développement du nucléaire. C'est cela qui s'est
passé, c'est cela, la vérité.
M. Duhaime: Je voudrais savoir quelle est la question du chef de
l'Opposition?
Le Président: Question principale, M. le
député de Berthier.
Problèmes au CLSC de Berthier
M. Houde: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre des Affaires sociales. Au moment où le ministre des Affaires
sociales annonce à répétition l'implantation de nouveaux
CLSC, on se rend compte qu'il existe d'importantes difficultés de
fonctionnement dans les CLSC déjà en place. À titre
d'exemple de fonctionnement inadéquat, je veux citer le cas du CLSC de
Berthier. Dans un éditorial intitulé "Une bien drôle de
boîte" paru dans l'Écho de Louiseville, on parle de conflits, de
chicanes, de démissions d'envergure au CLSC de Berthier. Je cite une
partie de l'éditorial: "N'importe qui peut commettre une erreur de
parcours, mais lorsque les erreurs succèdent aux erreurs, lorsqu'un
climat de mécontentement, de méfiance s'installe dans une
institution telle que le CLSC de Berthier, il faut se presser d'agir. On doit
se hâter et stopper l'hémorragie. De plus en plus, la situation
ressemble à une hémorragie difficile à contrôler
dans cette drôle de boîte et ce sont les Berthelais et les gens qui
reçoivent des services de ce CLSC qui en sont les victimes directes, et
c'est dommage. La démission de M. Descheneaux constitue jusqu'à
un certain point la goutte d'eau qui fait déborder le vase." Ma question
s'adresse au ministre des Affaires sociales: Quand allez-vous assumer vos
responsabilités pour assurer... M. le Président, est-ce qu'on
peut avoir la paix de l'autre côté? On n'est pas capable de
parler.
Le Président: Vous avez tout à fait raison, M. le
député de Berthier, de demander aux députés
ministériels de vous écouter. Eux-mêmes sont les premiers
à se plaindre lorsqu'ils reçoivent un traitement analogue de la
part des députés de l'Opposition. M. le député de
Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre des Affaires sociales. Quand allez-vous assumer vos
responsabilités pour assurer aux gens de Berthier et des environs les
services auxquels ils ont droit et pour lesquels ils paient?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales. (11
heures)
M. Laurin: M. le Président, je remercie le
député de Berthier pour cette prose abondante et bien sentie. Il
nous relate des événements, des impressions qui, je crois,
devraient être soumises au conseil d'administration du CLSC de Berthier
parce qu'en vertu de la décentralisation qui a cours dans nos
institutions, les conseils d'administration ont des responsabilités dont
la plupart sont impliqués dans les déclarations verbeuses et
abondantes du député. Je pense que je pourrai transmettre au
conseil d'administration du CLSC en question les remarques qui me sont soumises
ce matin, mais il est évident qu'il appartient au conseil
d'administration de Berthier de vérifier les allégations du
député, à voir s'il y a effectivement des problèmes
et à mettre en place les solutions pour les régler, ceci d'autant
plus, M. le Président, que la MRC de Berthier a la chance de compter
deux CLSC et qu'à ce titre, elle est plus en mesure que beaucoup
d'autres de dispenser à la population les soins, les services
qu'habituellement les CLSC rendent à la population. Il s'agit donc de
problèmes de fonctionnement. Je transmettrai les remarques au conseil
d'administration. Je pense que le député fera de même
également. Le conseil d'administration verra à apporter, s'il y a
lieu, les correctifs appropriés.
Le Président: Une courte additionnelle, M. le
député de Berthier.
M. Houde: Le ministre peut-il nous indiquer s'il est vrai que les
fonctionnaires de son ministère s'apprêtent à recommander
la fusion des CLSC Brandon et Berthier et, par le fait même, à
fermer un des CLSC, les deux étant situés dans le beau grand
comté de Berthier? Merci.
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Laurin: La question peut se poser effectivement, M. le
Président. J'ai bien entendu le député. Je le rencontrerai
pour savoir, au cas où l'objectif serait d'avoir un CLSC mieux
organisé pour la région, ce qu'il préconiserait. Est-ce
qu'il préconiserait de fermer celui de Brandon ou celui de Berthier?
Mais je m'entretiendrai avec M. le député à ce sujet, M.
le Président.
Le Président: Fin de la période des questions.
Il y a un vote reporté sur l'adoption du projet de loi 48. Nous
allons permettre aux députés qui sont présentement dans
les antichambres de revenir au bercail.
Mise aux voix de la motion
proposant l'adoption du
projet de loi 48
Je mets maintenant aux voix la motion de M. Garon proposant que le
projet de loi 48, Loi sur les pêcheries et l'aquaculture commerciales et
modifiant d'autres dispositions législatives, soit adopté.
Que les députés qui sont pour cette motion veuillent bien
se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Bédard (Chi-coutimi), Mme
Marois (La Peltrie), MM. Clair (Drummond), Parizeau (L'Assomption), Laurin
(Bourget), Johnson (Anjou), Bérubé (Matane), Marcoux (Rimouski),
Gendron (Abitibi-Ouest), Biron (Lotbinière), Dean (Prévost),
Ouellette (Beauce-Nord), Mme Le Blanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), MM.
Martel (Richelieu), Bordeleau (Abitibi-Est), Tardif (Crémazie), Garon
(Lévis), Léonard (Labelle), Fréchette (Sherbrooke),
Bertrand (Vanier), Brassard (Lac-Saint-Jean), Duhaime (Saint-Maurice),
Chevrette (Joliette), Richard (Montmorency), Rancourt (Saint-François),
Leduc (Fabre), Gauthier (Roberval), Blouin (Rousseau), Boucher
(Rivière-du-Loup), Rodrigue (Vimont), Gagnon (Champlain), Beaumier
(Nicolet), Dus-sault (Châteauguay), Vaugeois (Trois-Rivières),
Desbiens (Dubuc), Mme Juneau (Johnson), MM. Baril (Arthabaska), Charbonneau
(Ver-chères), Champagne (Mille-Îles), Lavigne (Beauharnois),
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Dupré
(Saint-Hyacinthe), Lachance (Bellechasse), Mme Harel (Maisonneuve), MM.
Brouillet (Chauveau), Beauséjour (Iberville), Paré (Shefford),
Tremblay (Chambly), Le Blanc (Montmagny-L'Islet), Lafrenière (Ungava),
Grégoire (Frontenac).
Le Président: Que les députés qui s'opposent
à cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: MM. Levesque (Bonaventure), Ciaccia
(Mont-Royal), Vaillan-court (Orford), Marx (D'Arcy McGee), Mme Dougherty
(Jacques-Cartier), MM. Vallières (Richmond), Saintonge (Laprairie),
Fortier (Outremont), Rivest (Jean-Talon), Côté (Charlesbourg),
Paradis (Brome-Missisquoi), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Bourbeau (Laporte),
Lincoln (Nelligan), Cusano (Viau), Dubois (Huntingdon), Picotte
(Maskinongé), Kehoe (Chapleau), Houde (Berthier), Maltais (Saguenay),
Mme Bélanger (Mégantic-Compton).
Le Secrétaire: Pour: 51
Contre: 21
Abstentions: 0
Le Président: Le projet de loi 48 est donc
adopté.
Aux motions sans préavis, il n'y en a pas.
Aux avis touchant les travaux des commissions, il n'y en a pas non
plus.
Oui, M. le leader du gouvernement.
M. Bédard: M. le Président, avec le consentement de
l'Oppossition et je dirais, à la demande de l'Opposition, je vous
demanderais si vous accepteriez de suspendre cinq minutes nos travaux parce que
les échanges que nous pouvons avoir ensemble peuvent influer sur l'ordre
des travaux que nous aborderons.
Le Président: En espérant qu'il y aura du monde au
retour, nous allons suspendre cinq minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 8)
(Reprise de la séance à 11 h 37)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Assoyez-vous. Nous allons sonner les cloches quelques instants pour rappeler
ceux de nos collègues qui veulent se joindre à nous. M. le leader
parlementaire du gouvernement.
M. Bédard: M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 38) du feuilleton.
Le Président: II s'agit des crédits
budgétaires supplémentaires.
M. Bédard: C'est exact.
Le Président: M. le leader adjoint de l'Opposition.
M. Côté: Peut-être aux avis à la
Chambre concernant...
Le Président: C'est vrai. Nous sommes en effet aux avis
touchant les travaux des commissions, pour l'instant.
M. Bédard: Ensuite, M. le Président, nous
continuerons...
Le Président: M. le leader, aux avis touchant les travaux
des commissions - nous sommes encore aux affaires courantes - il n'y a pas
d'avis?
M. Bédard: II n'y a pas d'avis.
Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée
Le Président: Aux renseignements sur les travaux de
l'Assemblée nationale. M. le député de Viau.
M. Cusano: J'ai tenté de poser la question lors du
dépôt de la réimpression du projet de loi 42. On ne me l'a
pas permis. Est-ce que le leader du gouvernement peut nous informer si,
à la suite de la réimpression du projet de loi 42 sur les
accidents du travail, qui passe de quelque 300 articles à plus de 500
articles, on a l'intention de permettre aux gens intéressés de
prendre connaissance de ce projet de loi soit par l'entremise d'une commission
parlementaire ou bien d'attendre à l'automne avant le début des
débats sur la prise en
considération du projet de loi?
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Bédard: On sait que sur l'essentiel du projet de loi,
il y a déjà eu une commission parlementaire très
élaborée où de nombreux groupes se sont fait entendre,
soit tous les groupes qui sont concernés d'une certaine façon par
les dispositions qu'on retrouve dans le projet de loi réimprimé;
il n'y a pas de décision de prise en ce sens. J'aurai l'occasion,
peut-être, d'en discuter avec le ministre du Travail et de donner de plus
amples informations au député.
Le Président: M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais poser une question directe au
leader. Est-ce que c'est l'intention du leader parlementaire de faire adopter
ce projet de loi 42 avant la fin de la présente session, dans le courant
du mois de juin.
M. Bédard: Non, il n'est pas de mon intention de le faire
adopter. Peut-être y aura-t-il lieu - maintenant, il y a
l'évaluation à faire en conséquence d'entreprendre la
deuxième lecture? Nous verrons au cours de la semaine prochaine ce qui
arrivera. Il est clair qu'il n'est pas question d'adopter ce projet de loi
réimprimé que nous venons de déposer. Le
député a parlé à juste titre de l'ampleur, de
l'importance de ce projet de loi qui mérite une longue discussion. Avec
les jours qui nous restent d'ici à la fin de session, le plus qui
pourrait être envisagé c'est qu'il y ait un commencement de
deuxième lecture. Nous préciserons, de ce côté,
après d'autres discussions avec l'Opposition.
Étude des crédits budgétaires
supplémentaires
Le Président: Bien! Cela nous mène aux affaires du
jour et aux crédits budgétaires supplémentaires pour
lesquels l'Assemblée devrait se transformer en commission
plénière à la suite d'une motion en ce sens. M. le leader
du gouvernement.
Commission plénière
M. Bédard: M. le Président, je voudrais faire
motion pour que le président quitte son fauteuil et que nous
transformions cette Assemblée en commission plénière.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Rancourt (président de la commission
plénière): À l'ordre, s'il vous plaît; Nous
allons commencer l'étude des crédits supplémentaires et
à ce que je vois, nous allons commencer par ceux du ministère des
Transports. M. le ministre, au début de la commission, en tant que
représentant d'un groupe parlementaire, vous avez le droit de parole
pour vos commentaires ainsi que l'Opposition. Si vous voulez l'utiliser, c'est
à votre choix.
Transports
Amélioration du réseau routier
municipal
M. Léonard: Oui, M. le Président. Je pense qu'au
niveau des crédits supplémentaires, au niveau des crédits,
en tout cas, qui ont été amenés dans le discours sur le
budget, il y avait une somme de 15 000 000 $ destinée au programme
d'amélioration du réseau routier municipal. Je voudrais
simplement rappeler qu'en 1982-1983, les crédits originaux de ce
programme étaient de 14 842 200 $; en 1983-1984, 12 981 800 $ et en
1984-1985, 9 883 700 $. Je parle bien des crédits originaux, ceux
déposés au tout début de l'année financière
ou juste avant l'année financière.
Au cours de 1983-1984, dans le cadre du plan de relance, le ministre des
Finances avait annoncé un montant additionnel de 25 000 000 $ à
ce budget. Par la suite, en 1984-1985, un montant additionnel de 15 000 000 $ a
aussi été annoncé. Je suppose que c'est l'objet de la
question que nous voulons débattre aujourd'hui.
Vous savez que ce programme existe depuis un certain temps dans les
budgets gouvernementaux. Je voudrais simplement rappeler qu'à
l'intérieur même de ce programme 5,4, il y a trois volets. Un
premier qui concerne d'abord les chemins municipaux qui sont des chemins
d'intérêt public et qui sont entretenus par la
municipalité. Les subventions servent à constituer une aide
à la municipalité. Un deuxième volet du programme concerne
les ponts municipaux. Ce sont toujours des ponts d'intérêt public
mais sous la responsabilité municipale. Finalement, un nouveau programme
avait vu le jour, il y a quelques années, et il concernait les
aménagements cyclables où mon ministère paie
jusqu'à 75% du coût des projets acceptés. Mais c'est la
municipalité qui doit en faire l'entretien.
C'est dans ce cadre qu'il a été ajouté un montant
additionnel de 15 000 000 $. Si je reviens sur la déclaration du
ministre des Finances, à la page 19 du discours sur le budget, il fait
référence explicitement à ces fonds. "L'an dernier, dans
le contexte de la
récession que nous avons connue, dit-il, j'avais ajouté un
montant de 25 000 000 $ pour un programme destiné à relier par
une route asphaltée, au réseau des routes
numérotées, tous les villages du Québec qui ne
l'étaient pas encore et un autre montant de 25 000 000 $ destiné
à la voirie municipale qui, elle, était vraiment sous la
responsabilité municipale". Dans d'autres cas,
Il s'agissait de routes du gouvernement du Québec à la
charge de mon ministère. Il y avait donc deux montants spéciaux
de 25 000 000 $ qui ont servi dans le cadre du programme de relance. "De tels
travaux, dit-il, suscitent l'embauche de beaucoup de main-d'oeuvre et, cela,
souvent dans des régions où le chômage est
élevé. Une partie du premier programme va donner lieu à
des travaux encore cet été. Le second serait, cette année,
ramené à un niveau trop faible, compte tenu des résultats
excellents qui ont été atteints grâce à la
collaboration des députés et à l'implication des
municipalités. C'est pourquoi j'annonce ce soir, dit-il, 15 000 000 $
qui seront ajoutés aux enveloppes prévues pour la voirie
municipale".
C'est dans ce contexte, compte tenu aussi du chômage, des besoins
exprimés par les municipalités que ces 15 000 000 $ ont
été ajoutés, mais je rappellerai encore, puisque nous en
avons déjà débattu un certain nombre de fois à
l'Assemblée nationale, que, dans le cadre de la réforme de la
fiscalité municipale, c'était un programme qui devait
graduellement être aboli parce que, au fond, il y avait des transferts
énormes vers les municipalités, ce qui devait leur permettre de
faire face à leurs obligations et en particulier à l'entretien
des chemins.
Actuellement, on sait que les taux de taxes, par exemple, qui
étaient alors d'environ 0,80 $, 1 $, sont revenus presque au même
niveau. On me dira que l'évaluation municipale a été
modifiée, mais il reste que les charges fiscales du citoyen qui demeure
dans une municipalité, globalement parlant, se sont
atténuées au cours de ces dernières années.
Voilà les quelques notes que j'avais à donner
là-dessus au départ.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je ferai remarquer au
ministre qu'il est exact que les crédits ont été
réduits, et pas seulement les crédits supplémentaires car,
l'année dernière, le gouvernement avait injecté un montant
additionnel de 25 000 000 $ au budget initial de 12 000 000 $. Cette
année, vous avez réduit les crédits de 12 000 000 $
à 9 000 000 $ dans le budget initial. Vous avez aussi réduit les
sommes additionnelles que vous injectez dans ce programme. Il y a un manque
à gagner de 13 000 000 $ par rapport à l'année
dernière.
Pour les gens du milieu, c'est difficile à comprendre parce que
les besoins existent, les demandes sont là. Ce n'est pas un luxe. Ce
budget n'est pas pour combler un luxe. Les conditions exigent ces
réparations, exigent des sommes additionnelles. On trouve difficile de
comprendre pourquoi vous réduisez non seulement le budget original de 3
000 000 $ mais que vous réduisez aussi substantiellement les sommes
additionnelles que vous injectez.
Le 16 février 1984, le ministre des Transports, votre
prédécesseur, M. Michel Clair, s'adressait à l'Association
des constructeurs de routes et de grands travaux du Québec. Il affirmait
alors que la politique de son ministère était d'accorder la
priorité aux travaux de protection, de réhabilitation et
d'amélioration du réseau existant plutôt qu'à
l'expansion et au développement de nouvelles structures
routières. Il donnait les montants que le gouvernement devait injecter
en ce sens, disant qu'il y aurait 2 000 000 000 $ durant les cinq prochaines
années, dont 1 300 000 000 $ en contrats.
Si on examine la déclaration de votre prédécesseur
et vos crédits, on voit qu'il y a une réduction substantielle,
sauf pour quelques exceptions, quelques routes. Les crédits que le
gouvernement adopte ne correspondent pas du tout aux engagements que votre
prédécesseur avait pris publiquement devant l'Association des
constructeurs de routes et de grands travaux du Québec.
Par exemple, il avait mentionné, et je cite sa
déclaration: "Parmi ces travaux de construction autoroutière
à venir, mentionnons l'autoroute 70, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec un
budget de 25 000 000 $ au total pour les prochaines années. Il y aura
également les autoroutes 73 et 573 en Beauce, dont le lien Sainte-Marie
- Saint-Georges, avec un budget total de 45 000 000 $, au rythme de 5 000 000 $
à 6 000 000 $ par année."
Or, si nous examinons les crédits, nous constatons que les sommes
ne sont pas du tout les mêmes. Au sujet des 25 000 000 $ prévus
pour l'autoroute 70, c'est vrai qu'on parle aussi des prochaines années,
mais dans les crédits actuels il n'y a que 2 500 000 $. À ce
rythme, cela va prendre non seulement les prochaines années, mais une
décennie.
Pour ce qui est des autoroutes 73 et 573, où il y avait
clairement un engagement de 45 000 000 $, au rythme de 5 000 000 $ à 6
000 000 $ par année, on voit que les crédits actuels sont de 600
000 $; pour l'autoroute 573, de 1 600 000 $. On est loin des chiffres qui
avaient été mentionnés dans l'engagement de votre
prédécesseur.
Pourriez-vous nous expliquer ces différences? Comment se fait-il
que votre prédécesseur avait donné des chiffres
très spécifiques sur des projets très spécifiques -
ce n'étaient pas des estimations - et que, en jetant un coup d'oeil aux
crédits, on voit que ce ne sont pas du tout les mêmes? Pouvez-vous
nous donner une explication? (11 h 50)
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Le député de Mont-Royal prend
les chiffres concernant une route ou une autoroute. Je pense qu'il serait
important de revenir au réseau, à l'ensemble. Si on parle, par
exemple, du programme 3, Construction du réseau routier, c'est en dehors
de notre considération, puisque c'est le programme 3. Je pensais, quand
on parlait de crédits supplémentaires ou de crédits
additionnels qu'on parlait du programme 5.4. Je vois que l'on déborde
largement la question.
Il compare une route... Il est même rendu aux autoroutes alors
qu'on nous demande de parler de voirie municipale. Si on regarde les chiffres
des dernières années, ceux de 1982-1983, par exemple, quant aux
constructions de routes et d'autoroutes, de routes régionales, de routes
principales et d'autres routes, les budgets étaient respectivement de
393 000 000 $ en 1982-1983, de 400 000 000 $ en 1983-1984 et de 408 000 000 $
en 1984-1985. Il y a donc eu progression et je pense que c'est là-dessus
qu'il faut se baser. Il y a des routes qui sont terminées. Si je suivais
le raisonnement du député de Mont-Royal, sur une route qui serait
terminée, il n'y aurait rien cette année alors qu'il y avait, par
hypothèse, quelques millions l'an passé. C'est un raisonnement
vraiment très parcellaire qu'il nous présente ce matin
là-dessus.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si nous soulevons la question des budgets sur
d'autres routes plutôt que strictement sur le réseau municipal,
nous posons la question: Pourquoi n'y a-t-il pas eu aussi de budget
supplémentaire? Pourquoi est-ce limité à seulement 15 000
000 $? Mon collègue, le député de Richmond va parler plus
longuement sur la ventilation des 15 000 000 $. Mais je fais
référence - je crois que le ministre passe à
côté du sujet quand il me donne la réponse qu'il m'a
donnée - à un engagement formel de votre
prédécesseur sur des projets spécifiques et même sur
le budget global. J'essaie de savoir pourquoi, devant une association du
milieu, des intervenants qui sont impliqués dans le milieu, le ministre
fait des promesses, prend des engagements et que, dans les crédits, ces
engagements ne sont pas respectés. Je demande une explication pour la
différence entre les promesses, les engagements du ministre et les
crédits du gouvernement.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je ne vois pas
pourquoi le député de Mont-Royal veut poser des questions
là-dessus. Mon prédécesseur avait parlé de 2 000
000 000 $ sur une période de cinq ans. Si je comprends bien c'est cela
et cela fait exactement 400 000 000 $ par année en termes de
construction. Qu'est-ce que nous avons? Une somme de 393 000 000 $ en
1982-1983; 400 000 000 $ en 1983-1984; 408 000 000 $ en 1984-1985. Si vous
faites une moyenne, finalement, sur une période de cinq ans, cela veut
dire qu'il se construit au Québec pour 400 000 000 $ de routes par
année; c'est une moyenne. Alors, une moyenne multipliée par cinq,
cela fait exactement les 2 000 000 000 $ dont il a parlé.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, cela ne sert à rien
que le ministre me donne des chiffres de 1982 en disant qu'on avait 400 000 000
$ ou 393 000 000 $. Son prédécesseur a parlé le 16
février 1984. Ce n'était pas un discours rétroactif.
C'était un discours pour l'avenir. C'étaient des engagements
qu'il prenait pour l'année financière actuelle et pour les
années à venir. C'étaient des projets spécifiques.
Si vous me dites: On fait des discours et ensuite, les crédits... On est
habitué comme gouvernement de faire toutes sortes de choses, de prendre
des engagements pour donner un peu d'espoir aux associations, mais quand
arrivent les crédits, on ne respecte pas les engagements. La suggestion
que je vous fais, c'est de ne pas tenir ce genre de discours, de ne pas laisser
croire aux gens que vous allez faire l'autoroute 70 avec 25 000 000 $, que vous
allez faire les autoroutes 73 et 113 avec 5 000 000 $ ou 6 000 000 $ par
année et que, dans vos crédits, vous ne le faites pas.
Une autre question avant que... Je sais qu'on est limité...
M. Léonard: Je voudrais répondre à
celle-là, M. le Président.
M. Ciaccia: Je voudrais...
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Léonard: Je ne peux pas dire
n'importe quoi. Je ne veux pas laisser passer ces choses.
Le Président (M. Rancourt): Vous avez le droit de
parole.
M. Léonard: Quand mon prédécesseur a
parlé de 2 000 000 000 $ - et vous l'avez rapporté - il a dit:
Cette année et les années subséquentes. Donc sur cinq ans,
il parle de 2 000 000 000 $, cela veut dire un rythme de 400 000 000 $ par
année. C'est ce que nous maintenons dans le programme 3, Construction du
réseau routier. Il n'y a aucune contradiction. Ce ne sont pas des
promesses. C'est exactement ce qu'il fait, ce que nous avons fait cette
année. Quand nous disons cette année que cela déborde 400
000 000 $ de construction de réseaux routiers, sur une période de
cinq ans, nous atteignons évidemment les 2 000 000 000 $. Si le
député de Mont-Royal ne sait pas multiplier 4 par 5, c'est son
problème.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal, j'ai compris que nous sommes toujours aux préliminaires.
M. Ciaccia: Oui, nous sommes aux préliminaires. On sait
multiplier, on sait additionner et on sait soustraire aussi. On soustrait des
remarques de votre prédécesseur le fait que les engagements qu'il
a pris vis-à-vis de certains travaux ne sont pas inclus dans vos
crédits.
Concernant l'autoroute 70, le ministre peut-il nous dire à quoi
seront affectés les 2 500 000 $? Prévoit-il la prolongation vers
Alma, ou se contente-t-il de terminer le tronçon
Jonquière-Chicoutimi?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, on me laissera du
temps pour aller chercher les renseignements là-dessus, pour savoir
exactement où ils sont et les montants. Je voudrais prendre le temps de
vérifier.
M. Ciaccia: Pendant qu'il cherche...
M. Léonard: J'y reviendrai dans quelques minutes.
M. Ciaccia: Oui. Pendant qu'il cherche, je pourrais...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal, si vous voulez poursuivre.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre se rend compte que
l'utilité de l'autoroute était plus régionale ou
interrégionale et que le seul tronçon Jonquière-Chicoutimi
ne justifierait pas les investissements s'il n'y avait pas de prolongation?
Finalement, le ministre a-t-il pris une décision concernant
l'échangeur en direction du Centre des congrès à
Jonquière? (12 heures)
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Ce sera la même réponse.
Le Président (M. Rancourt): Vous êtes en recherche
actuellement.
M. Léonard: Oui, il faut prendre le temps de chercher.
Le Président (M. Rancourt): D'accord.
M. Ciaccia: Je vais laisser la parole à mon
collègue.
M. Vallières: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Léonard: M. le Président, je veux quand
même donner une réponse là-dessus en attendant.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Si on veut faire la revue des programmations
des dix régions du Québec, je vais les envoyer chercher. On va
les apporter ici et on va fouiller tout cela. On peut faire cela. Mais,
effectivement, ce sont des choses que l'on traite au cours de l'année.
Cela prend une année complète. C'est un cycle d'une année
qui nous amène à dresser des programmations régionales
avec différentes catégories de routes. Si on veut poser des
questions sur chacune des routes et savoir si la décision est prise sur
celle-ci ou celle-là, je vais envoyer chercher toutes ces
programmations. On va voir qu'il y en a cela d'épais, et on verra,
à ce moment-là, les réponses qu'on pourra donner. On peut
aussi poser ces questions au feuilleton, et on va avoir les réponses
là-dessus.
M. Ciaccia: Excusez-moi, les réponses au feuilleton, cela
va aux calendes grecques. Vous le savez comme je le sais. Cela ne sert à
rien d'inscrire des questions au feuilleton et d'attendre un an et demi avant
d'avoir les réponses, si on en a. Je ne veux pas poser des questions sur
tout le réseau routier au Québec, mais il y a certaines routes
d'une certaine importance pour nous ce matin, parce qu'il y a des
crédits supplémentaires. Je vous pose la question: pourquoi votre
prédécesseur ne semble pas avoir les mêmes crédits
dans un engagement très spécifique?
Deuxièmement, je voulais avoir certaines informations sur la
route 70 spécifiquement. Si vous dites que vous devez aller chercher
l'information, très bien, je vais céder la parole, avec la
permission du Président, à mon collègue, et vous y
reviendrez lorsque vous aurez les réponses.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, j'y reviens encore.
Nous tenons exactement l'engagement qui a été pris, 2 000 000 000
$ sur cinq ans, 2 000 000 000 $ divisé par cinq, cela donne 400 000 000
$ par année. Or, aujourd'hui, cette année, nous avons aux
crédits de construction du réseau routier 408 000 000 $. Si je
multipliais les 408 000 000 $, à l'heure actuelle, par cinq -disons que
nous tiendrons le même rythme au cours des quatre années
prochaines, incluant celle-ci - cela donnerait exactement 2 040 000 000 $, M.
le député de Mont-Royal. Cela excéderait donc l'engagement
que nous avons pris, celui dont mon prédécesseur a
parlé.
M. Ciaccia: M. le Président, je dirais...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: ...au ministre que c'est bien facile de garder la
même somme globale. Je lui suggérerais de ne pas faire ses
promesses dans toutes les régions du Québec, parce que, si on
suit ce raisonnement, si on ajoute tous les engagements qu'on a pris dans tout
le Québec, les 400 000 000 $ vont devenir 800 000 000 $. C'est bien
facile de dire: Je garde mon engagement des 400 000 000 $, mais on va dans
différentes régions et on promet les mêmes 400 000 000 $
à tout le monde. C'est cela que vous faites. C'est pour cela que je vous
dis que vous ne respectez pas vos engagements dans ce sens. Globalement, vous
avez 400 000 000 $, mais si vous ajoutiez toutes les promesses que vous avez
faites, vous dépenseriez 1 000 000 000 $.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, qu'il dépose
donc sa liste de promesses pour voir ce que cela va donner. J'ai hâte de
la voir.
M. Ciaccia: Je vous en ai donné une très
spécifique et vous n'avez pas la réponse là-dessus. Je
vous ai donné deux cas très spécifiques, et vous ne m'avez
pas donné d'explication. Je vous ai parlé de la route 73 et de la
route 173 dans la Beauce pour lesquelles vous devrez dépenser 5 000 000
$ à 6 000 000 $ par année. Vous n'avez rien pour cela dans vos
crédits. Je vous parle aussi de la route 70 pour laquelle vous devrez
dépenser 25 000 000 $ dans les prochaines années où vous
n'avez que 2 500 000 $.
Le Président (M. Rancourt): Montant global. M. le ministre
des Transports.
M. Léonard: M. le Président, M. le
député de Mont-Royal vient de dire que je n'ai pas répondu
à la question. Je lui ai dit que dans quelques minutes il aura sa
réponse. Qu'il nous en laisse le temps. C'est en dehors de la question
qui a été posée. D'ailleurs, les 15 000 000 $ de
crédits additionnels ne s'appliquent pas à ces projets routiers,
c'est un autre programme. S'il doit poser des questions comme cela, je vais
envoyer chercher mes programmations régionales. Il y en a dix. Cela fait
un paquet cela d'épais. On parle de toutes sortes de routes
là-dedans et, à ce moment-là, on va lui trouver toutes les
réponses et on va voir tous les engagements qu'il y a là-dedans
avec les parachèvements, la programmation quinquennale qu'il y a avec
tout ce qui peut venir dans les années suivantes, dans la mesure
où on aura les fonds, dans le cadre des 2 000 000 000 $ sur cinq ans
dont a parlé mon prédécesseur. Que le député
de Mont-Royal ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas. S'il tire des
conclusions, ses conclusions lui appartiennent. Ce ne sont pas
nécessairement les conclusions auxquelles les citoyens du Québec
peuvent arriver.
M. Ciaccia: En conclusion.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: On a la programmation, M. le Président. Et,
précisément, cela démontre qu'il y aura seulement 600 000
$ pour la route 73 et 1 600 000 $ pour la route 573, contrairement à
l'engagement de son prédécesseur.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Léonard: S'il a les renseignements, pourquoi pose-t-il
des questions?
M. Vallières: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, je comprends que nous avons terminé les préliminaires
et que vous posez des questions sur le programme.
Reconstruction de la route 116 et répartition
des crédits
M. Vallières: J'aurai également des questions, pas
sur plusieurs projets, mais sur au moins un projet très précis,
qui a été annoncé non pas par son
prédécesseur - oui, souvent, par ses prédécesseurs,
parce que c'est un autre engagement qui n'a jamais été tenu par
votre gouvernement - engagement qui s'est répété depuis
1977 à chaque année, soit la reconstruction de la route 116. Il y
en a une partie qui vous appartient en tant que ministre, puisque vous avez
aussi fait des déclarations, mais ce n'est pas nouveau de constater - il
faut que l'Opposition le dénonce - que ce gouvernement, par la voix de
ses ministres, se promène en région, annonce toutes sortes de
projets qui ne connaissent pas de suite. Et il faudrait que, de ce
côté-ci de la Chambre, on ne relève pas cela. Ce n'est pas
le dernier venu qui fait une déclaration devant l'Association des
constructeurs de routes du Québec. C'est le ministre, et cela
crée des...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Non.
Le Président (M. Rancourt): J'aimerais vous faire...
M. Vallières: C'est une déclaration
préliminaire.
Le Président (M. Rancourt): Je m'excuse, M. le
député de Richmond. Les déclarations préliminaires,
c'était UN porte-parole de chaque côté. Donc, M. le
député de...
M. Vallières: Est-ce que le ministre aurait peur de parler
de ces projets, M. le Président?
Le Président (M. Rancourt): Je m'excuse. C'est le
président qui, ici, règle l'Assemblée et j'aimerais
que...
M. Vallières: Est-ce qu'il est juge et partie?
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, si vous voulez retirer vos paroles.
M. Vallières: II n'est pas question que je retire mes
paroles, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: J'ai ici des questions à poser au nom
des électeurs de mon comté et je vais les poser au ministre qui
est censé être responsable de son budget.
Le Président (M. Rancourt): M. le député,
à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Vallières: On va parler amplement des 15 000 000 $
tantôt...
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Vallières: ...mais on va aussi parler des promesses non
tenues de son gouvernement...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmmond.
M. Vallières: ...de votre gouvernement.
Le Président (M. Rancourt): Retirez vos paroles, s'il vous
plaît!
M. Vallières: Hors de question que je retire ces
paroles.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, pour une deuxième fois.
M. Vallières: Vous pouvez y aller, M. le Président,
à tour de bras.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je vous dis que j'ai un devoir à
faire ici.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: J'ai des choses à dire à ce
ministre qui ne tient pas ses engagements...
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît:
M. Vallières: ...et je vais continuer à le
faire.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Ciaccia: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Mont-Royal, je vais lire l'article 282 et je le lis à haute voix: "Au
début de l'étude en commission plénière, un
représentant de chaque groupe parlementaire peut prendre la parole
pendant au plus vingt minutes. Le représentant du gouvernement aun droit de réplique de la même durée."
Donc, un représentant de chaque groupe parlementaire. J'ai
reconnu le ministre et j'ai reconnu le député de Mont-Royal comme
ayant ce droit. Quand le député de Richmond a demandé la
parole, je l'ai reconnu, mais sur le programme, mais pas aux
préliminaires. J'aimerais que le député de Richmond retire
ses paroles dans le sens de dire que le président est juge et
partie.
M. Vallières: M. le Président, je vous ai
adressé une question tout simplement. Ce que je constate, c'est que je
n'avais aucune intention de vous prêter des mobiles ou des choses comme
cela. Si le ministre refuse de répondre aux questions qu'on est venu lui
poser ce matin...
Le Président (M. Rancourt): Question de règlement,
M. le député de Champlain.
M. Vallières: ...qu'on le dise; on va s'en aller dans nos
bureaux.
M. Gagnon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rancourt): Question de règlement,
M. le député de Champlain.
M. Gagnon: M. le Président, tout de même la
présidence doit se faire respecter. Vous avez demandé au
député de Richmond de retirer ses paroles. J'espère que
vous allez tenir à ce qu'il retire ses paroles, parce que c'était
réellement un manque de respect envers la présidence.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Champlain, je connais le règlement et M. le député de
Richmond aussi. Je lui ai demandé de retirer ses paroles à
l'endroit de la présidence. S'il vous plaît!
M. Vallières: M. le Président, j'ai le plaisir de
retirer ce que vous pensez, ce qui a pu être dit, l'interprétation
que vous avez pu en donner. Sauf que je veux bien vous indiquer que...
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Gagnon: Question de règlement.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! Vous
avez retiré vos paroles. J'accepte que vous les retiriez, et c'est tout.
Point.
M. Vallières: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, sur le programme.
M. Vallières: Je veux également vous indiquer, M.
le Président, que nous allons amplement parler du programme, d'ailleurs
très faible, de 15 000 000 $ qui a été annoncé.
N'est-il pas possible également de poser des questions sur des
crédits qui ne sont pas apparus, qui n'ont pas été
indiqués par le ministre des Finances dans son discours sur le budget?
C'est ce dont on parle présentement. On a fait allusion, tantôt,
à quelques projets. Si le ministre, sous le couvert de discuter
exclusivement d'un programme de façon très précise, refuse
de répondre à nos questions, c'est son droit, c'est son
privilège aussi. Je veux vous dire que, tantôt, j'aurai aussi des
questions concernant la route 116 et j'ai bien l'intention de poser ces
questions au ministre.
Pour ce qui est de l'enveloppe de 15 000 000 $ qui a été
annoncée par le ministre des Finances, j'aimerais que le ministre -
tantôt, il a esquivé un peu la réponse - nous explique
pourquoi on assiste quand même à une diminution, cette
année, de 13 000 000 $ à ce programme. Il a lu tantôt ce
que le ministre des Finances disait dans son budget de cette année et je
veux lui relire ce qu'il disait dans son budget de l'année
dernière. (12 h 10)
À la page 17: "Par rapport au transport en commun, la voirie
régionale et rurale n'a pas bénéficié, au cours des
dernières années, d'un appui aussi soutenu. Je reconnais que
l'imposition de la surtaxe sur l'essence ne s'est pas traduite par une
amélioration substantielle du réseau en régions rurales ou
éloignées. Je considère toutefois qu'une partie de la
surtaxe sur l'essence, de l'ordre de 10% de ce qu'elle rapporte, devrait servir
à augmenter les crédits généraux consacrés
à cette fin." Puis le ministre nous annonçait 50 000 000 $, dont
une enveloppe de 25 000 000 $ pour relier des routes de municipalités
qui ne sont pas déjà numérotées et il y avait 25
000 000 $ pour des routes à caractère municipal sous forme de
subventions aux municipalités.
Ma première question au ministre va être la suivante:
Est-ce que j'ai bien compris tout à l'heure que ces 15 000 000 $ qui
sont annoncés présentement ne seront pas exclusivement
réservés sous forme de subventions à l'amélioration
du réseau routier municipal, c'est-à-dire que, par exemple, on
retrouverait dans ces 15 000 000 $ les montants qui pourraient servir à
l'entretien des ponts municipaux, aux pistes cyclables et à d'autres
éléments qu'on retrouve dans la ventilation, par ailleurs, des 9
800 000 $ annoncés dans les crédits?
M. Léonard: M. le Président, la répartition
des 15 000 000 $ entre les trois volets du programme 5.4 doit être la
suivante: dans les chemins municipaux, 14 250 000 $; pour les ponts
municipaux, 500 000 $ de plus et, pour les aménagements cyclables, 250
000 $.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Dans la même lignée, est-ce que
vous pourriez nous fournir le montant total qui avait été
accordé l'an passé aux municipalités sous forme de
subventions directes pour l'amélioration de leurs réseaux
routiers?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Vous parlez de 1983-1984? M.
Vallières: En 1984, oui.
M. Léonard: Dans les chemins municipaux, 31 481 800 $;
pour les ponts municipaux, 5 000 000 $; pour les aménagements cyclables,
1 500 000 $.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Si je comprends bien, il y a là un
écart direct de 17 000 000 $ entre ce que les municipalités ont
touché directement pour l'amélioration de chemins à
caractère municipal et l'enveloppe qu'on retrouve cette année. On
est passé de 31 400 000 $ à 14 200 000 $.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Non, M. le Président. Ce n'est pas
exact. Je vais donner la répartition des crédits de cette
année parce que, au-delà des 15 000 000 $, il y avait ce qui
était déjà prévu dans les crédits
déposés à la fin du mois de mars par le président
du Conseil du trésor. Cette répartition est la suivante: pour les
chemins municipaux, 19 383 700 $; pour les ponts municipaux, 4 000 000 $; pour
les aménagements cyclables, 1 500 000 $ cette année, pour un
total de 24 883 700 $.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Est-ce que le ministre peut nous indiquer,
dans la répartition qu'il va faire de ces sommes dans les divers
comtés du Québec, s'il a l'intention- de se servir des
mêmes critères d'attribution que ceux qu'utilisait son
prédécesseur?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: II y a des recommandations qui me seront
faites, qui ont déjà commencé à venir. La
répartition va être faite au cours des jours qui viennent. Donc,
d'ici le 25 juin, tout cela devrait être terminé. Chacun des
députés devrait connaître l'enveloppe qui est
destinée à son comté.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Quels sont ces critères que vous avez
l'intention d'utiliser pour répartir ces sommes?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: II y a une lettre qui a été
envoyée l'an passé. Ce sera vraisemblablement, sinon la
même, pratiquement la même. Donc, pour la répartition de ces
subventions, je peux lire le texte de cette lettre. Je voudrais que l'on
considère...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...auprès du ministre. Je pense qu'il
n'a pas saisi le sens de ma question.
M. Léonard: Non, vous m'avez posé la
question...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je ne vous demande pas les critères
d'attribution aux municipalités. Je vous demande les critères
d'attribution de votre enveloppe aux divers députés qui sont ici
en cette Chambre; les vôtres, vos critères.
M. Léonard: II y a un certain nombre de
considérations auxquelles on tient, comme les besoins surtout pour des
régions éloignées, par exemple des municipalités
qui sont dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, la
région de la Gaspésie-Bas-Saint-Laurent alors qu'il y a des
besoins immenses; l'étendue du territoire est très grande dans
chacune des municipalités. En ce moment, c'est un des critères.
L'étendue du territoire. Il y a des régions qui sont mieux
pourvues que d'autres même s'il y a des municipalités rurales,
où les municipalités ont été fondées il y a
beaucoup plus longtemps que les autres; à ce moment, les besoins
normalement sont moins élevés; et souvent aussi
l'évaluation foncière est plus élevée que dans les
coins où le territoire est étendu. Les besoins sont
différents d'un comté à l'autre.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je reprends ma question au ministre
peut-être d'une façon un peu plus détaillée.
À moins qu'il veuille renier les critères dont s'est servi son
prédécesseur, est-ce que cela voudrait dire que si cette
année, l'enveloppe qui sera distribuée aux municipalités
correspond à 60% du budget qui a été attribué
l'année dernière, on devrait retrouver dans chacun de nos
comtés environ 60% du montant qui nous avait été
attribué l'année passée?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Pas nécessairement.
M. Vallières: Vous me permettrez de vous demander quels
sont vos critères, à ce moment. Vous ne les avez pas
cités.
M. Léonard: Je viens de...
M. Vallières: Vous avez cité la grandeur, mais
est-ce que vous croyez qu'on peut attribuer une pareille enveloppe
budgétaire sur le simple fait de dire que vous allez vous servir, par
exemple, des différences qui peuvent intervenir au niveau d'un
comté ou d'une région? Je pense bien que votre
prédécesseur avait été beaucoup plus clair dans la
façon dont il avait l'intention de répartir ces sommes. Vous
comprendrez qu'on veut s'assurer d'un minimum d'objectivité de ce
côté-ci de la Chambre.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: La répartition n'étant pas
terminée, il reste quand même que je vais m'assurer que chacun
sera traité équitablement.
M. Vallières: Est-ce que le ministre a entre autres
l'intention de tenir compte du nombre de municipalités qui sont
affectées par comté et sur la longueur des différents
réseaux routiers municipaux que l'on retrouve dans ces
comtés?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: C'est un facteur dont on tient compte.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je repose ma question au ministre. Est-ce
que le ministre croit que les critères qui avaient été
employés par son prédécesseur étaient des
critères valables pour la répartition de cette enveloppe?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Je prends mes décisions moi-même
là-dessus, au niveau de mon ministère. Nous verrons, à ce
moment, selon ce que je viens de dire, la répartition que j'en
ferai.
M. Vallières: Est-ce que le ministre peut nous indiquer et
prendre l'engagement ce matin qu'il ne sera pas tenu compte de distinctions
à caractère politique dans la distribution des enveloppes?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Je laisse ces considérations aux soins
du député.
M. Vallières: Si je comprends bien, le ministre des
Transports refuse de répondre à cette question. J'ai d'ailleurs
posé des questions au feuilleton où je lui demandais l'ensemble
des subventions qui ont été versées par comté au
cours de 1983-1984, aux 122 comtés du Québec; on n'a toujours pas
eu de réponse. Est-ce que le ministre peut ce matin prendre l'engagement
à court terme de nous transmettre cette liste?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Non.
M. Vallières: Est-ce que le ministre peut nous indiquer
pourquoi il ne peut transmettre cette liste?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Je pense qu'il s'agit d'une question
d'administration. Chaque municipalité va connaître le montant
qu'elle recevra. C'est aux municipalités à le
considérer.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Est-ce que cela veut dire que le ministre
refuse? On a posé une question au feuilleton. Cela veut dire que le
ministre refuse de transmettre aux membres de cette Assemblée les
données qui normalement doivent être publiques et qui concernent
l'ensemble de la population du Québec. Ce sont des sommes d'argent des
contribuables du Québec. Pourquoi le ministre
refuserait-il de donner les enveloppes qui ont été
distribuées par comté l'année dernière? À
moins qu'il ait peur que cette année nous fassions des comparaisons sur
son administration à l'intérieur du ministère et qu'on
compare, par exemple, son objectivité avec son
prédécesseur. Est-ce que vous avez peur de cela?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Je pense qu'il y a des commissions qui
existent pour cela comme les engagements financiers. C'est là qu'on peut
trouver toute une série de renseignements.
M. Vallières: C'est curieux qu'au début on disait:
Vous ne nous parlez pas de l'enveloppe de 15 000 000 $. Maintenant, on vous
pose des questions, vous n'avez pas de réponses à donner, vous
dites: Allez chercher cela ailleurs. On est ici pour poser des questions. Je
pose ma question à nouveau: Pourquoi le ministre des Transports
refuserait-il de rendre publiques des données qui à leur sens
même doivent être publiques? Qu'avez-vous à cacher? (12 h
20)
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Léonard: Je n'ai rien à cacher, M. le
Président.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: Je pense qu'en ce qui me concerne, je n'ai pas
fini ma répartition. Je vais prendre mes décisions
là-dessus et à ce moment-là, j'aviserai et...
M. Vallières: Je ne vous parle pas de la
répartition de cette année. Je vous parle de la
répartition de 1983-1984. Vous avez cela en données.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! Un
instant! S'il vous plaît, M. le député de Richmond! M. le
député de Richmond, le ministre des Transports était en
train de vous donner une réponse. Au moins, écoutez-le.
M. Léonard: Oui.
M. Vallières: II n'a pas compris la question, M. le
Président. Il me dit qu'il n'a pas fini...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Vallières: ...de déterminer son enveloppe pour
cette année. Je le comprends et j'accepte sa réponse
là-dessus, mais là n'était pas ma question. Je lui parle
de l'enveloppe qui a été distribuée l'an dernier, en
1983-1984. Vous avez ces données au ministère. De quoi avez-vous
peur?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, le
député n'a qu'à aller aux comptes publics et il va les
trouver.
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...je trouve cela effrayant, l'attitude
d'irresponsabilité du ministre. Un instant! La crainte de transmettre
des informations et ces gens-là qui nous parlent de
l'accessibilité à l'information, alors qu'on est
député en cette Chambre et qu'on n'est pas en mesure d'obtenir
les montants qui ont été distribués à des
municipalités du Québec à même les impôts des
contribuables du Québec.
Le Président (M. Rancourt): II reste cinq...
M. Vallières: Où le ministre pense-t-il être?
Il n'est pas dans un fond de cour quelque part. Il est à
l'Assemblée nationale du Québec. Il a des comptes à
rendre.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, quand le
député dit qu'il ne peut pas les trouver, il peut très
bien les trouver aux comptes publics.
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...je pose à nouveau ma question.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Vallières: Je trouve cela absolument inacceptable qu'un
ministre qui dispose de données entre ses mains refuse de
répondre, refuse de les transmettre aux membres de l'Assemblée
nationale du Québec. Je demande au ministre: Qu'avez-vous à
cacher?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, je vous dis que...
M. Vallières: Je peux la poser en anglais: What do you
have to hide? Peut-être que vous allez comprendre mieux.
M. Léonard: Oh, Seigneur!
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: ...je pense que ces renseignements sont dans
les comptes publics. Le député peut les retrouver sans
problème. Quand il dit qu'il ne sait pas où les trouver, je lui
dis où aller les chercher.
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...le ministre est-il en train de nous dire
qu'il n'a pas accès à ces données et qu'il y a tellement
d'obstacles infranchissables qu'il ne peut... Se rend-il compte que la
population, actuellement, doit le juger de façon extraordinaire comme
étant un petit cachotier? Qu'avez-vous à cacher? Je vous pose de
nouveau la question. Que faites-vous de la transparence de votre gouvernement
que vous avez vendue à la population en 1976 et en 1981? De quelle
transparence êtes-vous en train de nous parler ou plutôt de ne pas
nous parler, puisqu'on ne peut même pas obtenir des renseignements de
caractère tout à fait public? Imaginez-vous quand on va aborder
des dossiers où le ministre aurait lui-même pris des engagements!
Cela veut dire qu'à tout bout de champ, il pourrait nous dire: Allez
chercher ces renseignements ailleurs, au moment où son propre
ministère confectionne ces données. C'est inacceptable, M. le
Président. Je pose de nouveau la question au ministre: Qu'avez-vous
à cacher? Pourquoi vous accrocher au fait de nous dire... À part
le fait que vous ne vouliez pas qu'on fasse de comparaison, à savoir
quel est le degré d'objectivité dont vous faites preuve dans la
répartition des sommes d'argent qui sont distribuées dans les
comtés, on ne peut pas voir ce qui vous motive à cacher ces
données.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: ...le député tire ses propres
conclusions. Je lui ai dit qu'il pouvait les tirer pour lui-même. Je n'ai
rien à cacher. J'ai dit que ces renseignements étaient
déjà publics.
M. Vallières: Étant donné que le
gouvernement...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...a reculé sur un paquet de projets
au cours de la présente session, peut-on interpréter le silence
du ministre comme étant un recul sur la transparence? Cela veut-il dire
que vous reculez également sur la transparence du gouvernement?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, ce n'est pas une
question de transparence. C'est déjà public. Il peut poser dix
fois sa question. Ces renseignements sont déjà publics.
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...pourquoi le ministre ne nous
évite-t-il pas tous ces problèmes de recherche ou de coûts
inutiles de recherche...
M. Léonard: Ah bon!
M. Vallières: ...au moment où le ministre a en main
ou en sa possession ces données, à moins que...
M. Léonard: Est-ce que...
M. Vallières: ...vous ne gardiez rien dans votre
ministère et que vous fonctionniez au pif tout simplement.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: ...je pense que le député est en
train d'admettre qu'il est incapable d'aller chercher les renseignements. C'est
cela qu'il est en train de dire?
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ...on veut éviter de faire des
dépenses et de dépenser du temps inutilement. Vous avez les
données en main.
Voyons donc! M. le ministre, voulez-vous dire que vous n'avez pas les
données en main? Votre ministère ne conserve pas ces
données-là? M. le Président, je demande au ministre: Les
avez-vous, les données, ou si vous ne les avez pas?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des
Transports.
M. Léonard: M. le Président, je dis qu'elles sont
déjà publiques, ces données, et que cela ne coûte
rien de plus au gouvernement. Le député n'a qu'à aller les
chercher. Qu'il aille les chercher.
M. Lachance: M. le Président, question de directive.
Le Président (M. Rancourt): Question de directive, M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, j'aimerais savoir quelle est
la répartition du temps qui est allouée aux députés
dans cette Chambre pour discuter en commission plénière?
Le Président (M. Rancourt): Nous avons calculé le
temps et chacun des membres de cette commission peut parler sur un programme
pendant 20 minutes. Il faudrait aussi ajouter, parce que je l'ai appris
après le début de la commission, que le temps imparti aux trois
ministères qui sont impliqués dans l'étude des
crédits supplémentaires est d'une heure au total. Nous avons
commencé à 11 h 44 et 60 minutes plus tard, les crédits
supplémentaires devront être adoptés, à la suite de
l'entente entre les deux leaders de chaque parti.
M. Lachance: Est-ce qu'il serait possible de connaître le
temps qui a été utilisé par le député de
Richmond?
Le Président (M. Rancourt): Un instant, s'il vous
plaît. Le secrétaire adjoint vient de m'aviser que M. le
député de Richmond semble avoir écoulé son temps
avec sa dernière question. M. le député de Richmond.
M. Vallières: M. le Président, je ferai donc appel
au consentement des deux côtés de la Chambre afin de poursuivre
les questions qui portent sur le programme que nous avons à discuter.
Habituellement, pour cette partie du règlement, je pense qu'on
fonctionne de façon tellement souple lors des commissions
plénières que l'on n'a pas besoin de tenir compte de cet article
du règlement. Mais j'aurai, à la suite de l'intervention de mon
collègue, à vous demander une directive sur le
règlement.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, à la question qui m'a été posée par le
député, j'ai répondu selon ce que le règlement dit.
Je n'ai pas été avisé de d'autres façons de
procéder jusqu'ici. Je comprends que, souvent, l'application du
règlement est très souple. Tout ce que je sais, c'est que nous
avons une heure au total.
M. Vallières: Sur la question de règlement, je
voudrais vous demander, si le député de Bellechasse
n'était pas intervenu pour faire en sorte que je perde mon droit de
parole finalement, est-ce que vous m'auriez rappelé à l'ordre sur
les 20 minutes que j'avais épuisées.
Le Président (M. Rancourt): Je vais faire une
rectification parce que, comme la présidence n'a été
avisée ni d'une façon ni d'une autre, on me dit que c'est une
heure pour le ministère des Transports seulement. Donc, je retire ce que
j'ai dit auparavant. Au lieu de concerner les trois ministères, c'est
une heure, 60 minutes, pour le ministère des Transports. Ce qui ne
change en rien la période des 20 minutes qui vous était
allouée en principe. M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, si je comprends bien...
M. Lachance: M. le Président, est-ce que vous avez
l'intention de me reconnaître?
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît.
Sûrement, il y a M. le député de Mont-Royal sur une
question de règlement. Je vous reconnaîtrai ensuite, M. le
député de Bellechasse.
M. Ciaccia: Sur la question de règlement. Je crois qu'il y
a eu entente entre le leader adjoint de l'Opposition et le leader du
gouvernement pour que les questions sur le ministère des Transports se
terminent à 12 h 30 aujourd'hui pour permettre la suite de
l'étude en commission plénière du projet de loi 84. Si
nous n'avons pas terminé l'étude des crédits
supplémentaires sur le ministère des Transports à 12 h 30,
on reviendrait, pour le temps qu'il reste, mardi ou mercredi de la semaine
prochaine.
Le Président (M. Rancourt): La présidence n'en est
pas informée. Mais je suis prêt à appliquer les ententes
telles qu'elles auront été convenues entre les leaders.
M. Côté: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint de
l'Opposition.
M. Côté: Si vous me permettez, je puis vous
confirmer effectivement que cette entente a été établie
dans le sens que, dès 12 h 30, on devait revenir à l'adoption du
projet de loi 84.
Le Président (M. Rancourt): Ce qui veut dire qu'il nous
resterait une minute.
M. Vallières: M. le Président, vous me permettrez
à ce moment-ci de vous poser une question de règlement.
Le Président (M. Rancourt): Question de règlement,
M. le député de Richmond.
M. Vallières: Le ministre nous disait tantôt qu'on
pouvait adresser nos questions détaillées au feuilleton. Il vient
de me confirmer, puisque j'en ai posé une au feuilleton qui est celle
que je lui répétais tantôt, que le gouvernement n'a pas
l'intention de répondre à cette question qui est au feuilleton.
M. le Président, vous allez m'indiquer...
Le Président (M. Rancourt): Ce n'est pas une question de
règlement...
M. Vallières: Bien, voyons donc!
Le Président (M. Rancourt)! S'il vous
plaît!
M. Léonard: Voyons donc! Ce n'est pas une question de
règlement.
M. Vallières: M. le Président, je vous demande
d'éclairer cette Chambre afin de savoir si les questions qui sont
inscrites au feuilleton le sont pour le "fun" ou si elles sont là pour
obtenir des réponses "de la part du gouvernement.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Richmond, s'il vous plaît. Quand on vous rappelle à l'ordre, s'il
vous plaît, ayez au moins...
M. Lachance: M. le Président, il est bien évident
que le député de Richmond voulait m'empêcher d'intervenir.
Il me reste à peine 20 secondes.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: C'est pour dire que s'il y a quelqu'un en cette
Chambre qui connaît bien les problèmes des municipalités
rurales et l'importance du programme d'amélioration du réseau
routier, c'est bien le député de Labelle. Il est
député d'un comté d'une quarantaine de
municipalités. Si le député de Richmond avait
été un gentilhomme, il aurait été capable de
reconnaître que jamais, même dans le temps où il
était député du Parti libéral... (12 h 30)
M. Vallières: M. le Président, question de
règlement. Je vous rappelle qu'il est 12 h 30 et selon nos conventions,
nous devons avoir terminé...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît.
M. Lachance: ...dans le temps de Bourassa, il n'a eu autant
d'argent dans son comté qu'il en a eu l'an passé.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Lachance: Jamais il n'a eu autant d'argent dans son
comté qu'il n'en a eu l'an passé.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît, M. le
député:
Une voix: La transparence!
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît:
Une voix: La transparence du Parti libérai:
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît:
À l'ordre: À l'ordre: À l'ordre!
M. le député de Richmond, à l'ordre!
M. le député d'Arthabaska, à l'ordre!
S'il vous plaît! J'ai rappelé à l'ordre tous et
chacun de cette Assemblée.
S'il vous plaît!
L'entente convenue disait qu'à midi trente nous devions avoir
terminé les Transports. Je vous demande: Avons-nous terminé?
Allons-nous adopter les crédits des Transports ou si nous n'avons fait
que les étudier jusqu'à midi trente?
M. Côté: Nous les avons étudiés
jusqu'à midi trente, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): Nous avons atteint la limite
du temps alloué, midi trente.
M. Lachance: II reste combien de temps pour discuter de la
question des transports à un moment ultérieur?
Le Président (M. Rancourt): Un instant, nous allons
vérifier.
M. le député de Bellechasse, il reste 15 minutes pour
l'étude des crédits du ministère des Transports.
M. Lachance: D'accord.
M. Léonard: C'est cela, l'entente?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre des Transports,
pour la bonne compréhension de tous, j'aurais aimé que la
présidence soit informée des détails suivants. Il
semblerait que, pour aujourd'hui, les ententes veulent que l'étude des
crédits du ministère des Transports dure une heure en sa
globalité. Il y avait aussi entente pour que cette même
étude se termine à midi trente, ce qui veut dire que, sur l'heure
allouée, il resterait encore 15 minutes pour le ministère des
Transports à une prochaîne séance.
M. Léonard: On reprend quand? Mardi?
Le Président (M. Rancourt): Je ne le sais pas trop. Pour
l'instant, je ne sais pas quand.
M. Marx: Si le ministre est libre, il peut revenir vers deux
heures du matin et on va continuer.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Vallières: Si le ministre a des réponses.
M. Marx: Cela va donner au ministre le temps de se
préparer.
M. Léonard: Compte tenu de la discussion, il reste quand
même qu'une question a été posée au feuilleton. On
me fait dire n'importe quoi, à l'heure actuelle.
Rapport au président
M. Rancourt (président de la commission
plénière): M. le Président, je vous fais rapport que
la commission plénière n'a pas terminé l'étude des
crédits supplémentaires et vous demande l'autorisation de
poursuivre.
Le Président: M. le leader du gouvernement.
M. Bédard: M. le Président, je fais motion pour que
la commission fasse rapport à l'Assemblée et que nous puissions,
plus tard, revenir en commission plénière.
Le Président: Est-ce qu'on s'est entendu sur le moment de
la prochaine séance? À quel moment la prochaine
séance?
M. Bédard: Mardi, 10 heures, M. le Président.
Séance subséquente.
Le Président: Pour la prochaine séance? M. le
leader adjoint de l'Opposition.
M. Côté: Pas à 10 heures...
Le Président: Non.
M. Côté: ...mais mardi après-midi.
Le Président: Après les affaires courantes,
à tout le moins.
M. Côté: Oui.
Le Président: Bien. Il en est donc ainsi
décidé.
Projet de loi 84 Commission
plénière
M. Bédard: Je ferais motion, M. le Président, pour
que le président quitte son siège...
M. Rancourt (président de la commission
plénière): II vient à peine d'y arriver.
M. Bédard: ...et que nous puissions continuer nos travaux
en commission plénière...
Une voix: Les gens sont fatigués. M. Bédard:
...sur le projet de loi 84.
Le Président (M. Rancourt): Sur le projet de loi 84.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Modifications à la Loi sur les réserves
écologiques
M. Johnson (Anjou): Nous pourrions peut-être donner la
parole au député de Charlesbourg qui a eu l'occasion de poser un
certain nombre de questions à mon collègue, le ministre
responsable du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et nous pourrions
procéder à l'étude, si je comprends bien, assez rapide des
articles dans notre projet de loi omnibus qui touchent ce ministère.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Effectivement, M. le Président, nous
pourrions adopter les articles 68 à 72 inclusivement. Compte tenu du
fait que le ministre avait des obligations à l'extérieur, nous
avons convenu que mardi prochain, lors de l'étude des crédits du
ministère, nous pourrions poser des questions relatives aux articles.
Nous serions donc disposés à adopter les articles en
question.
Le Président (M. Rancourt): J'appelle
l'article 68, concernant la Loi sur les réserves
écologiques. (12 h 40)
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 68 est-il
adopté? L'article 68 est adopté. J'appelle maintenant l'article
69.
M. Côté: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Rancourt); J'appelle maintenant l'article
70. L'article 70 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. J'appelle
l'article 71. L'article 71 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 72.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Y a-t-il
d'autres articles concernant la Loi sur les réserves écologiques?
Ceci termine l'étude du projet de loi.
M. Johnson (Anjou): N'y avait-il pas un autre article un peu plus
loin qui touchait le Loisir, la Chasse et la Pêche? Il me semble qu'on
l'a suspendu hier soir.
Le Président (M. Rancourt): II me semble que oui.
M. Johnson (Anjou): C'était près de l'article
80.
Une voix: Quel article, M. le ministre? M. Johnson (Anjou):
Je m'excuse.
Le Président (M. Rancourt): Nous le cherchons.
M. Johnson (Anjou): Le député peut-il nous
éclairer là-dessus? Je sais qu'il en a discuté avec mon
collègue.
M. Marx: Je ne le sais pas.
M. Côté: M. le Président, au moment où
arrivera à cet article, en faisant le tour, le député de
D'Arcy McGee pourra donner l'accord de l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Merci.
Le Président (M. Rancourt): D'accord. Nous prenons acte de
cette entente. M. le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Maintenant qu'on a adopté ces articles, peut-on
recommencer au début? Je pense qu'au début c'est l'article 9.
C'est cela, l'article 9.
Modification à la Loi sur l'administration
financière
Le Président (M. Rancourt): Article 9. M. le ministre de
la Justice.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que le président du Conseil du
trésor est là? Nous avons besoin du président du Conseil
du trésor pour l'étude de l'article 9. Il n'est pas là. On
suspend l'article 9.
Le Président (M. Rancourt): L'article 9 est suspendu.
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Rancourt): On maintient la
suspension.
M. Johnson (Anjou): On maintient la suspension jusqu'à la
fin de la séance. Si le président du Conseil du trésor ne
peut pas être présent pour quelque raison que ce soit, nous
procéderons à son adoption tel quel en ce qui nous concerne.
M. Marx: Nous aussi. Nous sommes prêts à l'adopter
tout de suite.
M. Johnson (Anjou): Voilà. C'est cela.
Le Président (M. Rancourt): Suspendu. Nous nous rendons
maintenant à l'article 32. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, sur l'article
9...
Le Président (M. Rancourt): Oui.
M. Johnson (Anjou): ...je confirme que le Conseil du
trésor nous a fait savoir que, dans la mesure où il n'y a pas
d'autres explications, cela va. On pourrait passer à l'adoption de
l'article 9, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): J'appelle à nouveau
l'article 9. Je pose la question: L'article 9 est-il adopté?
M. Marx: Oui, adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 9 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 32, M. le
Président.
Le Président (M. Rancourt): C'est le suivant sur la liste
que j'ai ici, M. le ministre.
M. Marx: Pardon, M. le Président: Avons-nous adopté
l'article 16.1?
M. Johnson (Anjou): L'article 16.1? M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): L'article 16.1. M. Marx: C'est cela,
l'article 16.1.
Le Président (M. Rancourt): J'ai ici, dans le... Oui,
monsieur.
M. Johnson (Anjou): Oui, M. le Président, je crois que
nous l'avons adopté.
M. Marx: II a été adopté, tel
qu'amendé?
M. Johnson (Anjou): Tel qu'amendé.
M. Marx: II y avait eu un amendement.
Le Président (M. Rancourt): Oui. J'ai ici, M. le
député de D'Arcy McGee, une note qui dit qu'elle l'a
adopté tel qu'amendé, 16.1.
Nous en étions à l'article 32, M. le ministre de la
Justice?
Modifications à la Loi sur l'Assemblée
nationale
M. Marx: Un instant. Je n'ai pas l'article 32.
Le Président (M. Rancourt): Nous prenons le temps de le
chercher, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Mais le problème, c'est que je ne l'ai pas.
Le Président (M. Rancourt): Vous n'avez pas le projet de
loi.
M. Marx: Je n'ai pas l'article 32.
Le Président (M. Rancourt): Cela concerne la Loi sur
l'Assemblée nationale.
M. Marx: Voilà. Quelqu'un m'a donné l'article 32.
Parfait. La Loi sur l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, la raison pour
laquelle nous avions suspendu cette partie hier, c'est que l'ensemble des
dispositions qui touchent l'Assemblée nationale pourraient faire l'objet
de modifications à la demande du président. Je dois m'entretenir
avec lui aujourd'hui. Je pense que nous pourrions adopter ces articles et, si
le président a quelque raison de vouloir apporter des amendements,
peut-être pourrions-nous consentir à ce que ce soit fait au moment
de la troisième lecture.
M. Marx: Oui, M. le Président. Effectivement, lors de la
troisième lecture ou même...
M. Johnson (Anjou): Le cas échéant.
M. Marx: Quand on fera le rapport de la commission. D'accord.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais on risque de faire rapport
aujourd'hui.
M. Marx: Cela veut dire la semaine prochaine.
M. Johnson (Anjou): Ah!
M. Marx: La semaine prochaine, à la troisième
lecture, oui, quand cela conviendra.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Rancourt): Cela veut dire que nous
serions prêts à adopter l'article 32 tel quel?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Rancourt): L'article 32 est
adopté. L'article 33 est-il adopté?
M. Marx: Un instant.
Le Président (M. Rancourt): C'est encore la Loi sur
l'Assemblée nationale, sur le même principe.
M. Marx: Est-ce que le ministre peut expliquer cet article pour
les fins du journal des Débats?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre de la
Justice.
M. Johnson (Anjou): L'amendement a pour but d'effectuer une
correction technique en référant à l'article 124.2
plutôt qu'à l'article 124.1. La seconde modification
découle de celle qui est apportée à l'article 104 de la
Loi sur l'Assemblée nationale par l'article précédent et
précise que certains frais et dépenses inhérents à
la fonction de
député sont payables sur le Fonds consolidé du
revenu.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): D'accord?
M. Marx: Oui. Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...mon collègue, le député de
Laprairie, me dit qu'il y a un article à adopter en collaboration avec
le ministre des Affaires municipales et cela va prendre une ou deux minutes. Je
suis prêt à laisser le député de Laprairie et le
ministre des Affaires municipales procéder maintenant.
M. Johnson (Anjou): Certainement.
Le Président (M. Rancourt): Voulez-vous m'indiquer quel
article?
M. Marx: ...si le ministre de la Justice est d'accord.
M. Johnson (Anjou): S'il y a consentement des deux
côtés. On dit bien une ou deux minutes?
M. Saintonge: Une très brève intervention, M. le
Président.
M. Johnson (Anjou): Très bien.
Le Président (M. Rancourt): Nous allons retrouver
l'article en cause. M. le ministre des Affaires municipales, vous voulez bien
me rappeler l'article.
M. Marcoux: M. le Président, je vous demanderais de
distribuer le projet d'amendement.
M. Saintonge: J'ai reçu, M. le Président, le projet
d'amendement.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, à la suite des
discussions...
Le Président (M. Rancourt): L'article 61.1, M. le
ministre?
Modification à la Loi sur le ministère
des Affaires intergouvernementales
M. Marcoux: Oui, c'est cela. À la suite des discussions
que nous avons eues hier soir en cette Chambre et également à la
suite des discussions que j'ai eues hier soir et ce matin avec des
représentants de l'Union des municipalités du Québec et de
l'Union des municipalités régionales de comté, ainsi
qu'avec l'Opposition, nous avons reformulé le texte proposé hier
qui ne change pas, je pense, le fond des choses, le fond des choses
étant - je le rappelle brièvement - de s'assurer qu'une
municipalité, une commission scolaire ou un organisme gouvernemental ne
puisse pas faire indirectement par un tiers ce qu'ils ne pourraient pas faire
directement, c'est-à-dire conclure des ententes avec un gouvernement
étranger, le gouvernement fédéral ou une autre province.
Nous amendons l'article 20 de la Loi sur le ministère des Affaires
intergouvernementales pour couvrir les tiers. Alors, c'est le sens de
l'amendement proposé.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Effectivement,
j'avais eu une rencontre avec le ministre un peu auparavant pour qu'il
m'explique cela. Quant au fond du problème, on comprend que l'amendement
proposé est pour couvrir les tiers. Je dois dire que le nouveau texte de
ce matin, à la suite de notre discussion d'hier soir, m'apparaît
beaucoup plus raisonnable et plus clair que ce qu'on avait hier.
Principalement, je retiens que le ministre enlève, entre autres, ce qui
aurait été le nouvel alinéa 2 de l'article 20 qui faisait
un renversement du fardeau de la preuve. À mon point de vue, on imposait
aux municipalités un fardeau de la preuve assez onéreux. C'est
enlevé dans le texte de loi. On modifie également le paragraphe 2
de l'alinéa 1 en changeant un peu les termes utilisés. Dans le
nouveau texte de loi, on dit: "contourner la prohibition prévue par le
paragraphe 1 en permettant ou tolérant qu'il soit affecté par une
entente conclue entre un tiers et un gouvernement, un ministère ou un
organisme visé à ce paragraphe."
Quant à nous, là-dessus, il demeure une réserve.
Disons que l'Opposition est pleinement d'accord pour que la compétence
constitutionnelle du Québec en matière municipale soit
réaffirmée dans le projet de loi. Je pense que, dans l'ancienne
Loi sur le ministère des Affaires intergouvernementales, l'article 20
reconnaissait la compétence constitutionnelle du Québec.
L'Opposition a toujours manifesté qu'on tient à cette chose.
Évidemment, on est d'accord aussi pour qu'on ne puisse pas faire
indirectement ce que la loi ne permet pas de faire directement. Apporter un
amendement dans le sens que le ministre voudrait l'apporter pour aller couvrir
les actes des tiers pouvait être souhaitable jusqu'à un certain
point.
Dans le cas présent, c'est au niveau de la phraséologie.
Hier, j'avais mentionné que
je souhaitais qu'on puisse sanctionner une action positive de la ville.
J'avais parlé d'utiliser le mot "participant à quelque chose".
Aujourd'hui, on dit "en permettant ou en tolérant". La réserve
que je veux apporter est sur le mot "tolérant" qui, à mon point
de vue, est encore un terme assez ouvert qui peut causer des difficultés
d'interprétation, qui ne définit pas pleinement toute la
situation au niveau des municipalités. Dans un tel cas, tout en
étant d'accord avec la modification proposée, qui est une
amélioration sensible au texte proposé hier, l'Opposition va
quand même garder une certaine réserve en votant sur division
l'acceptation de cet amendement. (12 h 50)
Je clarifie quand même, à ce point de vue ci, pour la
Chambre, que pour l'Opposition le respect de la compétence du
Québec en matière municipale est essentiel. Également, que
le ministre veuille couvrir les tiers pour un acte indirect que la loi
permettait, nous sommes d'accord avec cela. Notre objection demeure simplement
sur une question de phraséologie. Je dirai qu'à ce niveau j'ai
parlé avant le début de la séance aux représentants
des deux unions. Dans les deux cas, il y avait une certaine réserve
là-dessus également qui était maintenue, tout en
reconnaissant, de leur côté, que le nouveau texte proposé
après les discussions engendrées après le débat
d'hier soir est quand même plus acceptable.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Marcoux: Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Saintonge: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Rancourt): Donc, article 61.1.
M. Marcoux: L'article 61.1 est-il adopté?
Le Président (M. Rancourt): Est-il adopté?
M. Saintonge: Tel qu'amendé, mais sur division.
Le Président (M. Rancourt): Adopté tel
qu'amendé, sur division.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je remercie mon
confrère de D'Arcy McGee et le ministre de la Justice de m'avoir permis
de régler ce problème immédiatement.
M. Marcoux: Maintenant, vous pouvez regagner le beau comté
de Laprairie.
Le Président (M. Rancourt): Ce qui veut dire que nous
retournons à l'article 35.
M. Johnson (Anjou): Article 35, M. le Président?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre de la
Justice.
M. Johnson (Anjou): L'article 35?
Modification à la Loi sur
l'assurance-hospitalisation
Le Président (M. Rancourt): Oui, M. le ministre de la
Justice, l'article 35 qui concerne la Loi sur l'assurance-hospitalisation et
qui a été suspendu hier soir.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. Sur l'assurance-hospitalisation.
Est-ce que je pourrais demander une suspension d'une minute, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Rancourt): Suspension pour quelques
instants.
M. Marx: Quant à suspendre l'article, on voulait plus
d'informations.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee. M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): C'est à la demande de l'APES,
L'Association des pharmaciens des établissements de santé. C'est
bien cela.
M. Marx: On va l'adopter et je vais demander à mon
collègue, le député de Brome-Missisquoi, s'il a des
objections à faire, de s'exprimer en troisième lecture.
Le Président (M. Rancourt): Article 35, adopté?
Adopté. Nous passons maintenant à l'article 43. M. le ministre de
la Justice.
Modification à la Loi sur le Barreau
M. Marx: L'article 42 est-il adopté?
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee me demande si l'article 42 est adopté. Oui, il a
été adopté tel qu'amendé. Il y a un amendement
à l'article 43.
M. Marx: L'article 43, c'est la question de 60 jours pour se
réinscrire.
M. Johnson (Anjou): On a des explications de nature technique que
pourrait nous fournir une de nos personnes qui a suivi
cela.
M. Marx: Le fonctionnaire en face va nous donner des
explications.
Le Président (M. Rancourt): Au nom du ministre.
Allez-y.
M. Johnson (Anjou): Lorsqu'une personne demande d'être
réinscrite au barreau, le barreau est obligé d'informer la
dernière section où le membre était. À ce moment,
cela prend un certain délai parce que le conseil de section ne se
réunit pas toutes les semaines. Il y a un certain délai qui
dépasse normalement la période de 30 jours. Le barreau nous a
demandé d'allonger cette période. Si la période de 30
jours n'est pas prolongée, cela oblige le barreau à faire des
objections systématiques et une mini-enquête avant de
décider si la personne devrait être
réintégrée au barreau.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Ils font des enquêtes au district où il
était inscrit avant pour voir...
M. Johnson (Anjou): En fait, ils s'enquièrent des moeurs,
de la conduite et de la compétence de la personne.
M. Marx: Non, mais le problème, c'est que cela prendra 60
jours pour que quelqu'un réintègre sa profession. Je trouve que
60 jours, c'est long. Jusqu'à maintenant, c'étaient 30 jours.
J'imagine que cela a fonctionné assez bien pendant des
années.
M. Johnson (Anjou): En pratique, cela prend plus que 30 jours et
ce sont des personnes qui sont aussi absentes de la profession depuis
généralement plus qu'un an.
M. Marx: Mais le ministre...
M. Johnson (Anjou): Alors, un mois de plus,
généralement, cela ne change pas...
M. Marx: Peut-être puis-je le demander au ministre de la
Justice, parce qu'il a dû vivre cette expérience. Cela a pris
combien de jours avant que vous soyez inscrit au tableau de l'ordre du barreau,
M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): Cela a pris 31 jours, si je ne m'abuse.
M. Marx: 31 jours? Ont-ils fait une exception parce que vous
êtes ministre de la Justice?
M. Johnson (Anjou): Je ne le sais pas. Il semble qu'il n'y ait
pas eu de nombreuses demandes de réinscription au moment où j'ai
fait la mienne.
M. Marx: Quand avez-vous fait votre demande de
réinscription, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): Au moment où je considérais que
ce serait une bonne idée de le faire.
M. Marx: C'est-à-dire que vous étiez... M.
Johnson (Anjou): C'est-à-dire après...
M. Marx: ...ministre de la Justice depuis un certain temps et que
vous n'étiez pas inscrit au tableau de l'ordre du barreau.
M. Johnson (Anjou): Absolument et cela ne pose aucun
problème étant donné que la Loi sur le ministère de
la Justice prévoit qu'on n'est pas obligé d'être membre du
barreau pour être ministre de la Justice.
M. Marx: Mais est-ce que vous...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...avez donné des mandats aux procureurs de la
couronne alors que vous n'étiez pas inscrit au tableau de l'ordre?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je
référerai simplement le député à ce que
disent les textes de loi quant aux attributions du ministre de la Justice et du
Procureur général qu'il semble confondre dans sa question avec le
Solliciteur général pour qui les exigences sont, cependant,
différentes.
M. Marx: J'espère que...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...le ministre ne se cache pas en arrière de ces
lois pour refuser de répondre à ma question, parce qu'en lisant
les lois je ne saurai pas si le ministre a donné des mandats au
procureur quand il n'était pas inscrit au tableau de l'ordre.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre de la
Justice.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, pour l'article, je
pense qu'on réglerait pour 45 jours. On comprend qu'il y a un
problème technique pour le barreau à certains endroits à
cause des réunions des conseils de section qui ne correspondent pas
nécessairement compte tenu de la période où l'avis est
envoyé. Dans les circonstances, 60 jours, je comprends ce
qu'évoque le député de D'Arcy
McGee. Je pense qu'avec 45 jours on a là quelque chose qui
s'appelle trancher la poire en deux et, ma foi, c'est ce qu'on rencontre
souvent dans cette profession.
M. le Président, je ferais un amendement afin de remplacer le
chiffre "60" par le chiffre "45" dans le texte. L'amendement est-il
adopté?
Le Président (M. Rancourt): L'amendement pour remplacer le
chiffre "60"...
M. Marx: Oui, nous l'acceptons.
M. Johnson (Anjou): L'article est-il adopté, M. le
Président?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Rancourt): Donc, l'article 43 est
adopté, tel qu'amendé.
M. Marx: M. le Président, puis-je revenir à la
question que j'ai posée au ministre sur...
Le Président (M. Rancourt): Un instant. Pour ma bonne
compréhension, j'aimerais demander au ministre de la Justice si son
amendement couvre le deuxième paragraphe.
M. Johnson (Anjou): C'est par concordance, oui.
Le Président (M. Rancourt): Par concordance.
M. Johnson (Anjou): Dans les deux cas.
Le Président (M. Rancourt): Dans les deux cas.
M. Johnson (Anjou): Voilà.
Le Président (M. Rancourt): Donc, les premier et
deuxième paragraphes sont remplacés par l'article 45. Ce qui veut
dire que, tel qu'amendé, l'article 43 est adopté. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, je n'aime pas insister, mais
j'ai posé la question à savoir si le ministre a donné des
mandats aux procureurs de la couronne quand ils n'étaient pas inscrits
au tableau de l'ordre du barreau.
M. Johnson (Anjou): Le ministre de la Justice, nommé
conformément à nos lois, a exécuté ses mandats.
M. Marx: Mais il n'a pas répondu à ma question.
C'est toujours la réponse de l'oracle de Delphes.
Modifications à la Loi
électorale
M. Johnson (Anjou): Nous appelons le prochain article. L'article
50.
M. Marx: C'est la réponse de l'oracle de Delphes qu'on a
eue une autre fois aujourd'hui. Article 50. Nous sommes prêts.
M. Johnson (Anjou): II y a peut-être l'oracle de Delphes,
mais il y a aussi l'orateur de D'Arcy McGee.
M. Marx: Nous sommes prêts, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): L'article 50.
Le Président (M. Rancourt): Si vous me permettez, nous en
sommes maintenant à l'article 50 qui concernait la Loi
électorale.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on se rappellera que
c'est cet article au sujet de la télédiffusion des débats
de la commission parlementaire sur les crédits du Directeur
général des élections. On me dit qu'il y a eu une entente
entre les partis à cet effet. Je pense que cela a été
confirmé au député, d'ailleurs.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: J'aimerais expliquer que nous sommes bien d'accord, mais
nous ne renonçons pas à l'idée que ces débats
soient télévisés. Je comprends que...
M. Johnson (Anjou): Par entente. M. Marx: Pardon?
M. Johnson (Anjou): Cela pourrait être possible par
entente.
M. Marx: C'est-à-dire que...
M. Johnson (Anjou): On ferait sauter l'obligation légale.
(13 heures)
M. Marx: Oui, c'est-à-dire qu'on abroge cet article
maintenant parce qu'on ne prévoit pas la télédiffusion
d'autres commissions. Donc, ce n'est pas dans la loi, mais on ne renonce pas au
droit d'avoir ces débats télévisés. Bon, parfait.
Adopté.
Modifications à la Loi sur les
loteries,
les courses, les concours publicitaires
et les appareils d'amusement
Le Président (M. Rancourt): Article 50, adopté.
Nous passons maintenant à l'article 53.1. C'est un nouvel article
qui dit: Insérez, après l'article 53, l'article suivant: 53.1. M.
le ministre de la Justice.
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...à l'article 53.1, c'est le problème des
empreintes digitales. Cet article a été suspendu hier et
j'aimerais demander au ministre de nous donner des explications sur cet
article, le cas échéant.
Le Président (M. Rancourt): Nous entendrons M. le ministre
de la Justice sur l'article 53.1 qui avait été suspendu hier ou
ce matin.
M. Johnson (Anjou): Je vous dirai que nous n'avons pas
précisé une opinion en matière de droit constitutionnel au
sujet de la Charte des droits et libertés et son application entre 2 h
15 ce matin et maintenant - d'ailleurs, je pense que le député
serait le premier à nous le reprocher - mais on pourrait
néanmoins donner une explication.
Brièvement, je ferai référence à l'article
9.1 de la charte qui dit que les libertés et droits fondamentaux
s'exercent dans le respect des valeurs démocratiques de l'ordre public
et du bien-être général des citoyens du Québec. La
loi peut, à cet égard, en fixer la portée et en
aménager l'exercice. Je comprends que, sur le fond, on pourrait avoir un
très long débat sur où s'arrête, à toutes
fins utiles, l'opposition entre l'article 5 et l'article 9.1 et quel est le
domaine tracé par l'atténuation à la charte introduite par
l'article 9.1.
Cependant, dans la mesure où nous avons ici affaire à
l'exécution d'un mandat qui touche l'ordre public, à toutes fins
utiles, par la régie, qui veut, encore une fois, prendre les moyens
nécessaires pour s'assurer du contexte des meilleures moeurs possible,
etc., dans le cas des courses, par exemple, et dans la mesure où il y a
l'article 9.1 qui est habilitant, je pense que c'est le type de situation que
l'on peut bien cerner comme pouvant faire l'objet de l'article 9.1. Par
ailleurs, je dirai que l'objet de l'article, encore une fois, est de
restreindre la portée de l'article existant.
Je comprends que mon explication risque d'être quelque peu
insatisfaisante pour le député, mais, si jamais on devait
découvrir, par une recherche ou par la jurisprudence qui pourrait se
créer à partir d'un tel article, celui qui existe actuellement,
avant l'adoption de notre projet de loi, je préférais qu'on
atténue au minimum la portée de l'article actuel. C'est ce que
nous faisons.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: J'ai des doutes que cet article soit en
conformité avec la charte québécoise, non pas à
cause de l'article 9.1, mais à cause des amendements à la charte
qu'on a faits en septembre 1982 en ce qui concerne les personnes qui ont un
dossier judiciaire. Si on veut l'adopter, on peut l'adopter sur division
à cause de mes doutes.
M. Johnson (Anjou): Vous voulez vous abstenir, je
présume?
M. Marx: Sur division.
M. Johnson (Anjou): Sur division.
Le Président (M. Rancourt): Le nouvel article 53.1 est
adopté sur division.
M. Johnson (Anjou): Les articles 65 et 66, M. le
Président.
Modifications à la Loi sur la protection du
consommateur
Le Président (M. Rancourt): Ces articles concernent la Loi
sur la protection du consommateur. Les articles 65 et 66 avaient
été suspendus. M. le ministre de la Justice.
M. Marx: M. le Président, on a suspendu parce que j'ai
posé une question sur...
M. Johnson (Anjou): Sur l'aspect constitutionnel.
M. Marx: ...l'aspect constitutionnel et la rédaction. Je
pense que l'Assemblée nationale a la compétence voulue, mais il
faut rédiger l'article dans un langage assez spécial pour
éviter des contestations sur le plan constitutionnel.
M. Johnson (Anjou): Je peux vous dire tout simplement, M. le
Président, que ces dispositions ont fait l'objet du cheminement habituel
de la législation chez nous au Comité de législation. Je
pense même qu'il y a des spécialistes du ministère des
Finances et des spécialistes du ministère qui nous ont
demandé l'amendement. On se comprend bien sur le fond. On peut affecter
de façon accessoire la dimension des taux d'intérêt dans la
mesure où ce sur quoi on intervient est du domaine de la juridiction
provinciale et accessoirement on peut affecter le reste. Je présume que
nos légistes et nos spécialistes sont satisfaits de cette
rédaction.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Comme je l'ai signalé hier, en 1982, nous avons
adopté un article
semblable en ce qui concerne le Code civil et une erreur a
été commise dans la traduction anglaise de l'article. Si la
version anglaise est disponible maintenant, j'aimerais voir...
M. Johnson (Anjou): La version anglaise de cet article-ci?
M. Marx: C'est ça. L'article 65. Si la version anglaise
est disponible maintenant, j'aimerais la voir.
M. Johnson (Anjou): Elle n'est pas disponible. On l'aura un peu
plus tard. On devrait l'avoir d'ici... Je pense bien qu'on pourra faire une
version anglaise de cet article. Je ne dis pas qu'on va l'adopter. On va suivre
les procédures normales.
M. Marx: On peut l'adopter. C'est juste que j'aimerais la
voir...
M. Johnson (Anjou): Par prudence... sûrement.
M. Marx: ...avant la troisième lecture.
M. Johnson (Anjou): On se débrouille. D'accord. Avant la
troisième lecture, on fournira la rédaction anglaise de cet
article au député.
M. Marx: Pour s'assurer qu'il n'y a pas d'erreur.
Le Président (M. Rancourt): Donc, l'article 65 est-il
adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 66.
M. Johnson (Anjou): Concordance.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 66 est
adopté. Nous passons maintenant à l'article 82.1. Il y a des
amendements.
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Est-ce qu'on suspend les travaux ou bien si on reste ici
sans rien faire?
Le Président (M. Rancourt): Je serais tenté de les
suspendre pour prendre quelques minutes de répit. Est-ce que nous
pouvons le faire pendant quelques instants?
M. Johnson (Anjou): Bien oui. Je pensais que c'était fait,
M. le Président. Je m'en excuse.
Le Président (M. Rancourt): Est-ce que nous pouvons
suspendre les travaux pour quelques minutes? Cela me permettrait de prendre
quelques minutes de répit. Nous les suspendons pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 13 h 12)
(Reprise de la séance à 13 h 33)
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons après cette suspension; nous en étions
à l'article 82.1. M. le ministre. Je crois qu'il y avait des
amendements.
Modifications à la Loi
sur la conservation et la
mise en valeur de la faune
M. Johnson (Anjou): Conservation et mise en valeur de la faune.
La modification vise à ajouter un paragraphe 24 à l'article 162
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, chapitre 39,
1983. Il prévoit un pouvoir réglementaire qui permet la
création de réserves pour le piégeage des animaux à
fourrure et l'établissement de conditions particulières pour
piéger dans ces réserves. C'est la réintroduction d'une
disposition qui existait en 1969 dans le cas des castors.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 82.1 est
adopté.
L'article 82.2 est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté.
M. Marx: Le ministre veut-il expliquer la portée de...
M. Johnson (Anjou): Article 82.2?
Le Président (M. Rancourt): Article 82.2, M. le
ministre.
M. Marx: ...cet article?
M. Johnson (Anjou): Je vais faire le reste de la
présentation de ces notes. Il s'agit de réintroduire dans la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune le pouvoir
réglementaire qui, avant 1969, avait permis l'adoption du
règlement sur les réserves de castor. Le règlement
reposait, avant l'adoption de la Loi sur la conservation de la faune en
1969, chapitre 58, sur le paragraphe 7 de l'article 65 de la Loi de la chasse
des Statuts refondus de 1964 au chapitre 202.
La Loi sur la conservation de la faune en 1969 a remplacé la Loi
de la chasse et a conservé en vigueur les règlements qui
étaient conformes à la nouvelle loi. Par contre, le pouvoir
réglementaire sur lequel reposait le règlement sur les
réserves de castor n'a pas été reproduit dans la loi de
1969 d'où son abrogation implicite puisqu'aucun des pouvoirs
réglementaires qui subsistaient dans cette loi ne reprenait la substance
du paragraphe qui avait été omis.
Malgré ce fait, toutes les personnes qui sont
intéressées, tant au ministère que parmi les
piégeurs, se sont comportées comme si le règlement
était en vigueur. Aussi, pour éviter toute ambiguïté
quant à la légalité des gestes posés à
l'égard de ces réserves depuis 1969, il y a lieu, dans une
disposition déclaratoire, de confirmer la validité du
règlement. C'est pourquoi, pour assurer le maintien de ces
réserves de castor et pour régulariser leur existence pendant une
période qui a suivi la Loi sur la conservation de la faune en 1969, il y
a lieu de prévoir un pouvoir réglementaire qui soit
spécifique par l'ajout du paragraphe 24° à l'article 162 de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et de
déclarer la validité du règlement depuis son adoption.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Peut-être juste une question. Est-ce
un amendement qui provient du MLCP ou du SAGMAI?
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre de la
Justice.
M. Johnson (Anjou): Je suis sûr que le député
va apprécier la réponse. Cela provient du SAGMAI, mais cela a
été fait sien par le MLCP.
Le Président (M.. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 82.2 est-il
adopté?
M. Marx: Adopté.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Rancourt): L'article 82.2 est
adopté.
Nous passons maintenant à l'article 90, qui a été
suspendu hier. M. le ministre,
M. Johnson (Anjou): Compte tenu de l'article 17 de la Loi sur la
pharmacie qui prévoit que tout acte qui a pour objet de préparer
ou de vendre des médicaments constitue l'exercice de la pharmacie,
l'entrée en vigueur de la liste des médicaments
vétérinaires aurait pour effet d'interdire aux meuniers de
préparer ou de vendre des aliments médicamentés. Je pense
que j'ai expliqué cette question hier. Le député avait-il
une question particulière? J'essaie de m'en souvenir. Je pense que
l'essentiel est de permettre - dans la mesure où on introduit la notion
de la nécessité de l'ordonnance dans le cas des aliments
vétérinaires - à ceux qui, en ce moment, vendent des
aliments médicamentés, comme cela se produit dans le cas de la
production d'aliments pour consommation animale, de continuer de le faire,
alors qu'avant, comme l'exigence de l'ordonnance n'existait pas, ils pouvaient
le faire. On impose maintenant l'exigence de l'ordonnance, sauf que, dans le
cas des aliments médicamentés, il s'agit de permettre à
ces commerces de continuer.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Cela a été fait à la demande de
qui, cet article?
M. Johnson (Anjou): À la demande du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et, je présume,
à la suite de représentations faites par l'industrie dans ce
secteur.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Adopté sur division, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): L'article 90 est adopté
sur division.
J'appelle maintenant l'article 93. M. le ministre. Je m'excuse. C'est
plutôt l'article 91.
M. Johnson (Anjou): Réserves écologiques.
L'abrogation du troisième alinéa de l'article 3 de la Loi sur les
réserves écologiques, qui renvoyait à la Loi concernant
l'acquisition de certains territoires forestiers (1951/1952, chapitre 38) pour
la fixation de l'indemnité payable à la suite d'une expropriation
en vertu de cet article 3, a pour effet de soumettre la fixation des
indemnités pour ces expropriations au régime universel de la Loi
sur l'expropriation, chapitre E-24 des lois refondues du Québec. Cet
article a donc pour but de préciser qu'une indemnité payable
à la suite d'une expropriation commencée avant la date de la
sanction de
la présente loi sera fixée par le Tribunal de
l'expropriation conformément à la Loi sur l'expropriation.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Donc, l'article 91 est
adopté. Nous passons maintenant à l'article...
M. Johnson (Anjou): 91.2?
Le Président (M. Rancourt): II a été
adopté hier, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Les amendements? Adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Rancourt): Oui. Nous en sommes à
l'article 93 et nous avons des amendements. Il s'agit de remplacer l'article 93
par le suivant. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Voulez-vous que j'en fasse lecture, M. le
Président, ou non?
Le Président (M. Rancourt): Ce n'est pas
nécessaire. (13 h 40)
M. Johnson (Anjou): Bon. Je vais simplement dire, quant aux
dispositions transitoires et finales, que l'article prévoit la
modification de l'article 104 de la Loi sur l'Assemblée nationale
relative aux frais faits par les députés pour assurer le bon
fonctionnement de leur bureau, depuis le 26 mai 1983, date d'entrée en
vigueur du règlement du Bureau de l'Assemblée relatif aux objets
visés par les paragraphes 2 et 3 de l'article 104. Il prévoit
également que le paragraphe 1 de l'article 33 a effet depuis le 2
février 1984, date de l'entrée en vigueur de l'article 137 de la
Loi sur la Fonction publique qui est venue ajouter le nombre 124.1 que
l'article 33 du présent projet remplace par le nombre 124.2, et date
à compter de laquelle les députés ont le droit de nommer
les personnes nécessaires pour les assister dans l'exercice de leurs
fonctions.
Il prévoit aussi que le paragraphe 2 de l'article 33, dans la
mesure où il édicte le paragraphe 7 de l'article 127 de la Loi
sur l'Assemblée nationale, a effet depuis le 1er avril 1983, date qui
marque le début de l'exercice financier 1983-1984. Il prévoit, de
plus, que l'article 46.1 a effet à compter de la date du remplacement
prévu par le premier alinéa de l'article 89.1, soit le
remplacement du directeur du service d'évaluation de la
Communauté urbaine de Montréal en fonction à la date de
l'entrée en vigueur du présent projet.
Il prévoit en outre que le paragraphe 13.1 de l'article 7 de la
Loi sur les conditions de travail des membres de l'Assemblée nationale,
édicté par l'article 47, a effet depuis la date à compter
de laquelle le député a été nommé
président de séance et, enfin, que les articles 78 et 79 ont
effet depuis le 1er janvier 1981, date de l'entrée en vigueur et de la
mise à jour au 1er juin 1979.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Donc, le nouvel article 93 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 94 qui est remplacé par un
nouvel article 94. M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): L'article 65 modifie la Loi sur la protection
du consommateur en y insérant un nouvel article 100.1 qui entrera en
vigueur sur proclamation du gouvernement. Cet article 100.1 permet qu'un
contrat de prêt d'argent ou qu'un contrat assorti d'un crédit
prévoie, sous réserve des conditions prescrites par le
règlement, que le taux de crédit est susceptible de varier.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Article 94, adopté.
M. Marx: Tous les articles sont-ils adoptés, M. le
Président?
Le Président (M. Rancourt): Un instant, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Johnson (Anjou): Tous les amendements et tous les articles
ont-ils été adoptés, M. le Président, à
votre connaissance? Il en reste trois. J'évoquais tout à l'heure
qu'au sujet de l'Assemblée nationale la commission avait pris certaines
décisions et je sais qu'un texte final doit être disponible dans
quelques minutes. Est-ce que le député accepterait, une
dernière fois, une suspension? Nous pourrons procéder à
son étude très rapide, étant donné que cela a fait
l'objet d'un consensus au niveau du comité. D'accord?
Le Président (M. Rancourt): Nous allons suspendre...
M. Johnson (Anjou): Disons dix minutes.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Merci.
Le Président (M. Rancourt): Suspension de nos travaux pour
dix minutes.
(Suspension de la séance à 13 h 44)
(Reprise de la séance à 13 h 53)
Le Président (M. Rancourt): Un instant, nous attendons la
lumière. À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre
la commission et nous avons des ajouts à la Loi sur l'Assemblée
nationale. Un ajout à l'article 31.1. M. le ministre de la Justice.
Modifications à la Loi sur l'Assemblée
nationale (suite)
M. Johnson (Anjou): L'article 31.1 se lirait comme suit:
L'article 103 de la Loi sur l'Assemblée nationale (L.R.Q., chapitre A
-23.1) est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne,
après le mot "présence", des mots "à ses membres ainsi que
ou qu'". Pour l'essentiel, cette disposition vise à permettre au Bureau
de prévoir l'indemnisation des membres, comme c'est le cas dans d'autres
choses équivalentes, les commissions, par exemple, au même
tarif.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'article 31.1 est-il
adopté? Nous avons aussi un autre ajout. Insérer, après
l'article 32, 32.1. M. le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Insérer, après
l'article 32, le suivant: "32.1 Cette loi est modifiée par l'insertion
après l'article 123, du suivant: 123.1 Le secrétaire
général a la garde des archives de l'Assemblée. Il peut
toutefois en confier la garde aux membres du personnel de l'Assemblée
qu'il désigne." À toutes fins utiles, le projet de loi... Il faut
également prévoir qu'il y aura, après l'article 33, le
suivant: "33.1 L'article 130 de cette loi est abrogé."
L'insertion du nouvel article 123.1 à la Loi sur
l'Assemblée nationale ainsi que l'abrogation de 130 de cette loi visent
à clarifier la disposition qui concerne la garde des archives de
l'Assemblée nationale. En effet, l'article 130 de la Loi sur
l'Assemblée nationale se lit comme suit: "Le directeur de la
Bibliothèque a la garde des archives de l'Assemblée que le
secrétaire général lui confie." Au moment où cet
article a été adopté, en 1982, l'article 16.4 du
règlement de l'Assemblée nationale du Québec
prévoyait que le secrétaire général de
l'Assemblée exerçait entre autres fonctions la garde des archives
de l'Assemblée.
Toutefois, cet article n'a pas été repris dans le nouveau
règlement. Il serait donc utile de réintroduire un article
semblable dans la loi. De plus, la mise en oeuvre de la Loi sur les archives
suppose l'application d'une politique de conservation des documents. La plupart
de ces documents seront confiés au conservateur du patrimoine de
l'Assemblée, les autres demeurant chez le directeur de la
Bibliothèque. Il y aurait avantage à ce que cette pratique
administrative puisse s'effectuer en accord avec la loi, d'où le nouvel
article 123.1 qui permettrait au secrétaire général de
confier la garde des archives à plusieurs personnes. D'accord?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Charlesbourg. Adopté. L'article 32.1, adopté. Nous avons un
nouvel article. Insérer, après l'article 33, l'article 33.1. M.
le ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): Je pensais que vous l'aviez fait, M. le
Président. Alors, insérer après l'article 33, le suivant,
33.1: "L'article 130 de cette loi est abrogé." Et je viens d'en donner
les explications.
Le Président (M. Rancourt): Donc, l'article 33.1 est
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Ce qui termine l'étude
du projet de loi?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Rancourt): J'aurai, avant de quitter, une
motion à demander concernant la renumérotation du projet de loi
et l'adoption du titre et des intitulés du même projet de loi.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Le projet de
loi est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Rapport au président
M. Rancourt (président de la commission
plénière): Adopté.
M. le Président, la commission plénière a
étudié les articles du projet de loi 84 et les a adoptés
avec amendements.
Le Président: Le rapport de la commission est-il
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Bédard: M. le Président...
Le Président: Nous sommes prêts à
ajourner.
M. Bédard: ...je ne crois pas que d'autres adoptions
soient nécessaires parce que du moment où la commission a fait
rapport...
Le Président: ...il faut adopter le rapport.
M. Bédard: Je proposerais l'ajournement de nos travaux
à mardi, 10 heures.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Côté: Adopté.
Le Président: L'Assemblée nationale ajourne donc
ses travaux à mardi matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 13 h 59)