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(Quatorze heures treize minutes)
Le Secrétaire général: À l'ordre,
messieurs!
Un moment de recueillement. Très bien, veuillez vous asseoir.
Dépôt de la liste des
candidats proclamés élus aux
élections du 13 avril 1981
J'ai l'honneur de déposer sur le bureau la Chambre la liste des
candidats proclamés élus à la suite des élections
générales du 13 avril 1981. (Voir liste des membres de
l'Assemblée en annexe).
M. le premier ministre.
Élection du président M. René
Lévesque
M. Lévesque (Taillon): M. le Secrétaire
général, mesdames et messieurs, j'ai l'honneur de vous informer
que l'honorable lieutenant-gouverneur nous autorise à élire un
président de l'Assemblée. Après les consultations d'usage
avec l'Opposition,j'ai une proposition à faire qui,j'en suis sûr,
sera bien reçue par tout le monde et, d'autre part, ne surprendra
personne. À ce poste central dans tous les sens du mot où l'on a
pu déjà constater, je crois, non seulement sa compétence
et son bon jugement, tempéré d'humour à l'occasion, ce qui
ne gâte rien, mais aussi son sens aigu de l'équité, j'ai le
plaisir de proposer que M. Claude Vaillancourt, député de
Jonquière, soit réélu président de
l'Assemblée nationale du Québec et prenne place au fauteuil en
cette qualité.
M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Secrétaire général, je
seconde avec beaucoup de plaisir la proposition qui vient d'être, faite
par le chef du gouvernement. Je le fais pour deux raisons. D'abord, parce que,
comme l'a dit le premier ministre, il a procédé aux consultations
qui sont dans notre tradition. Les membres de mon groupe sont très
heureux d'appuyer cette proposition parce qu'ils ont eu l'occasion de voir
à l'oeuvre le député de Jonquière et ils savent
qu'il pourra faire un excellent président de nos travaux.
Je profite de l'occasion pour lui souhaiter bonne chance dans l'exercice
de cette charge.
Le Secrétaire général: J'ai l'honneur de
proclamer que M. Claude Vaillancourt, député de la
circonscription électorale de Jonquière, est élu
président de l'Assemblée nationale du Québec à
l'unanimité.
Le président, M. Claude Vaillancourt
Le Président: Vous me permettrez très
brièvement de remercier tout d'abord M. le premier ministre, auteur de
cette motion, et M. le chef de l'Opposition officielle, de même que vous
tous, membres de cette Assemblée, pour le témoignage unanime de
confiance que vous venez de manifester à mon endroit.
En me désignant pour présider vos débats et pour
veiller à l'administration du budget de l'Assemblée nationale
ainsi qu'au bon fonctionnement de ses services, vous me gratifiez, en ce jour
qui est également jour d'anniversaire de naissance pour moi, d'un grand
honneur et vous me confiez, par la même occasion - j'en suis fort
conscient -de lourdes et importantes responsabilités.
J'accepte ce défi, que j'avais d'ailleurs déjà
commencé à relever il y a quelques mois, et je vous donne
l'assurance que je ne ménagerai aucun effort afin d'exercer cette
fonction avec toute la compétence et l'impartialité dont je suis
capable.
Vous me permettrez, en terminant, d'associer toute la population du
comté de Jonquière à l'honneur que vous me faites
aujourd'hui de présider vos débats et de la remercier d'avance du
soutien qu'elle m'apportera dans l'accomplissement de mon double mandat, car,
il ne faut jamais l'oublier, le titre dont je suis et serai toujours le plus
fier est celui de député de Jonquière. Merci beaucoup.
M. le premier ministre.
Élection des vice-présidents
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, il nous
reste maintenant à choisir vos collèques à la
vice-présidence. D'abord - et toujours après la consultation
d'usage - ici encore en fonction d'un passé qui n'a pas
été très long mais qui, je crois, tout le monde le
reconnaîtra, est solidement garant de l'avenir, j'ai le plaisir de
proposer que M. Jean-Pierre Jolivet, député de Laviolette, soit
élu vice-président de l'Assemblée nationale du
Québec.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Ryan: J'appuie avec plaisir la
proposition du premier ministre.
Le Président: Merci. Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Enfin, M. le Président, pour
remplir l'autre poste à la vice-présidence, nous avons
décidé de faire appel - encore une fois, après avoir
consulté l'Opposition - à un de nos collègues dont, je
crois, tous ont pu apprécier la courtoisie et la disponibilité
absolument constantes. Je propose également avec plaisir que M.
Réal Rancourt, député du comté de
Saint-François, producteur agricole qui représente sa profession
avec autant de dignité que d'efficacité, soit élu lui
aussi vice-président de l'Assemblée nationale.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Ryan: M. le Président, j'appuie avec plaisir la
proposition du premier ministre et je souhaite à M. Rancourt...
Le Président: Merci. Est-ce que cette motion du premier
ministre sera adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Motion adoptée.
Chers collègues, je vous demanderais maintenant de vous lever
pour...
Nous suspendons les travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 14 h 21)
(Reprise de la séance à 14 h 23)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Chers collègues, on me signale l'arrivée du cortège du
lieutenant-gouverneur.
Allocution d'ouverture Le
lieutenant-gouverneur
Le lieutenant-gouverneur: Mesdames et messieurs de
l'Assemblée nationale, les citoyens du Québec viennent
d'élire leur 32e Législature depuis 1867. Vous avez
été choisis démocratiquement par vos concitoyens pour les
représenter à la direction des affaires publiques et adopter les
lois qui régiront nos rapports sociaux. En vous félicitant pour
votre élection, je vous souhaite d'accomplir vos importantes fonctions
avec honnêteté, sagesse et sens des responsabilités. Tout
en souhaitant la bienvenue aux nouveaux venus, je voudrais également
remercier de leur contribution au service des nôtres les
députés de l'ancien Parlement qui ne sont plus membres de cette
Chambre.
Au cours des dernières Législatures,il y a toujours eu
plus de deux partis politiques représentés à
l'Assemblée nationale; il n'en sera pas ainsi cette fois. Nul doute que
le fonctionnement de votre Assemblée s'en trouvera quelque peu
modifié. Je suis certain, cependant, que vous saurez trouver les moyens
de préserver le climat de dialogue et l'efficacité qui
caractérisent les institutions parlementaires
québécoises.
Le gouvernement qui a remporté le suffrage populaire a
été élu en mettant de l'avant un programme axé sur
le développement économique, la famille et la protection des
droits et pouvoirs du Québec. C'est une tâche immense qui ne sera
pas toujours facile et qui exigera la coopération de tous, qu'ils soient
législateurs ou simples citoyens. Ayant reçu de la population un
mandat clair et sans équivoque, le gouvernement est en droit de compter
sur l'appui de votre Assemblée.
En ouvrant cette première session de la 32e Législature,
je fais donc le voeu que ce Parlement soit parmi les meilleurs qu'aura connus
le Québec. Notre nation traverse actuellement, comme toutes les autres
d'ailleurs, des temps difficiles, mais chargés de défis. Je
souhaite que, sous votre gouverne éclairée, elle puisse continuer
à progresser et à se développer dans tous les
domaines.
Le Président: Veuillez vous asseoir,M. le premier
ministre.
Message inaugural M. René
Lévesque
M. Lévesque (Taillon): M. le Président chers
collèques de l'Assemblée nationale nous voici déjà
à cinq semaines du 13 avril et tous, de ce côté-ci de la
Chambre,à commencer par celui qui vous parle, bien sûr, nous
sommes conscients comme jamais du poids et de l'ampleur des
responsabilités qui sont le sens véritable d'une victoire
électorale.
Ce deuxième mandat qu'on vient de nous confier promet d'exiger,
en effet,non seulement du gouvernement, mais aussi de tous les citoyens, un
réalisme que je qualifierais d'avance de courageux. C'est d'ailleurs ce
que nous tâchions nous-mêmes d'indiquer à la veille d'entrer
en campagne en présentant des prévisions budgétaires dont
le contenu essentiel était d'une rigueur sans précédent.
(14 h 30)
Car il faut bien se dire et se répéter entre nous, et pas
uniquement pour l'année qui passe, que le temps des croissances tous
azimuts est révolu. Aussi bien celui d'une croissance automatique de
l'économie que celui, par conséquent, d'une croissance
équivalente des dépenses. Comme toutes les sociétés
sans exception, le Québec est désormais confronté à
des limites très visibles auxquelles il est absolument impossible
d'échapper. Toute personne un peu lucide s'en rend compte de plus en
plus d'ailleurs dans ses propres conditions d'existence. De même, tout
gouvernement responsable doit-il en tenir compte également dans son
action financière et administrative, ce qui est particulièrement
vrai et conntraignant pour un gouvernement provincial aux pouvoirs
forcément limité et exposé de plus aux aléas de
politiques fédérales dont l'efficacité ou même
l'équité ne sont pas toujours les marques les plus
distinctives.
Il va donc falloir naviguer avec beaucoup de précaution sur ces
eaux traîtresses des années quatre-vingt. Ainsi, tout en
maintenant et en accentuant les mesures d'assainissement et de compression que
nous avions déjà prises depuis 1976, on devra aussi choisir
désormais avec le plus grand soin chacun de nos programmes nouveaux, en
sachant qu'il est devenu impensable de les ajouter sans arrêt à
tous ceux qui existent déjà, comme cela se pratiquait dans le
passé. Plus que jamais, ces choix parfois douloureux devront être
transparents, comme on dit, c'est-à-dire qu'ils devront
être clairement établis, expliqués et justifiés.
C'est à cette condition seulement qu'une société
démocratique peut consentir à une telle discipline, si
nécessaire soit-elle.
Est-il besoin de souliqner, par ailleurs, que ces contraintes
inévitables ne doivent d'aucune façon avoir pour effet de rogner
sur l'essentiel, tout spécialement sur les services de base dont
l'importance est vitale pour les plus démunis d'entre nous. Une
société et un gouvernement vraiment civilisés qui ont le
coeur aussi bien que la tête à la bonne place ne doivent jamais
oublier que, sans une telle et constante préoccupation sociale, la
démocratie elle-même risque de devenir un leurre, à toutes
fins utiles. Si, par bonheur, c'est bien ce double souci de rigueur et
d'humanité que les Québécois ont cru percevoir chez nous
le 13 avril, et aussi la capacité de servir dans ce sens avec toutes les
énergies et toute l'expérience disponibles, alors, il serait
impardonnable de ne pas tout faire pour en être dignes, même, au
besoin, en accomplissant ces choses éprouvantes qui sont rarement
d'emblée populaires.
Cela dit, cependant, l'horizon serait-il devant nous si incertain qu'il
nous interdise de penser au progrès et au développement, de
songer activement à cette société québécoise
de plus en plus forte et de plus en plus sûre d'elle-même dont nous
parlions le mois dernier? La réponse, c'est non. Bien au contraire. Il
n'est pas question, quant à nous, de renier ni aucunement d'affaiblir
cet autre message qui, semble-t-il, a été entendu lui aussi.
C'est un message de confiance en nous-mêmes, de confiance en nos
capacités individuelles et collectives que le Parti
québécois n'a cessé de livrer non seulement pendant la
campagne électorale, mais durant tout son premier mandat de
gouvernement, un message qui nous paraît, quant à nous, non
seulement logique, mais indiscutable.
Même si d'un secteur à l'autre il y a périodiquement
des hauts et des bas dans nos résultats - il y en aura toujours - il
demeure en effet que la performance d'ensemble s'améliore constamment,
qu'elle tend à une efficacité sans cesse croissante à
mesure que le temps passe. Dans cette marche vers l'excellence, un défi
particulièrement impératif pour les petits peuples, nous pouvons
voir les Québécois s'installer peu à peu, dans un nombre
de plus en plus respectable de champs d'activité, à l'avant-garde
du Canada et même au-delà, à l'occasion.
C'est dans la vie économique que ces progrès ont
été surtout frappants ces dernières années. Il
s'agit en fait d'une explosion de créativité dont le signe le
plus clair se trouve dans l'essor d'une multitude de nos petites et moyennes
entreprises et dont les effets se font sentir dans presque toutes nos
régions, y compris Montréal où on perçoit
nettement, depuis l'an dernier, un véritable climat de relance.
Justement, ce sont d'abord les performances économiques qui seront
déterminantes au cours de cette décennie et qui feront le
succès ou l'échec de toutes les sociétés.
Jusqu'à un certain point, cela a toujours été vrai
puisque, sans un minimum de santé et d'élan économiques,
le développement se trouve éventuellement compromis sur les
autres plans. Mais cette vieille règle de bon sens est aujourd'hui plus
dramatique, plus centrale qu'elle ne l'a jamais été.
Désormais, l'avenir est à ceux qui travaillent avec le plus
d'ardeur et d'imagination, à ceux qui produisent avec le plus
d'efficience en employant toutes les ressources sans les gaspiller, à
ceux qui connaissent bien les marchés et s'arrangent pour y occuper
toute leur place.
Comme nous l'avons promis au cours de la campagne électorale,
c'est tout cela aussi, jusqu'à la limite des marges de manoeuvre et des
leviers dont nous disposons, qui sera la priorité la plus permanente du
gouvernement au cours de ce mandat.
Ce n'est pas, de toute évidence, à l'Assemblée
nationale que cet engagement se manifestera le plus souvent. Le
développement économigue est d'abord et
avant tout l'affaire des entreprises, des hommes et des femmes qui y
travaillent. La concertation d'initiative et de compétence qu'il exige,
et l'attention littéralement quotidienne qu'on doit lui apporter de la
part de l'État, constituent plutôt rarement l'occasion de
débats parlementaires comme aussi de mesures législatives.
Mais cela n'empêche aucunement que toutes les occasions propices -
et il n'en manque pas au cours d'une session - puissent servir à tenir
la Chambre, et du même coup l'ensemble de nos concitoyens, au courant de
ce qui se passe sur ce plan comme sur les autres.
D'ici la fin de l'année, au cours de la première session
complète de ce mandat, nous espérons bien pouvoir tracer
convenablement les principaux paramètres de l'action que le gouvernement
entend poursuivre, afin de nous donner une économie elle aussi de plus
en plus forte, et dans laquelle nous ayons sans cesse plus de chances de
devenir maîtres chez nous.
Dès aujourd'hui, cependant, il est possible d'évoquer
certains éléments précis d'une continuité dont
toute rupture serait préjudiciable à notre essor. Il faut, par
exemple, poursuivre sans relâche la modernisation de notre industrie des
pâtes et papiers, et de même pour celle du textile qui en a grand
besoin elle aussi. Il faut évidemment maintenir le dynamisme sans
précédent de l'agriculture, et celui qui démarre
également du côté des pêches; bref tout le secteur
agro-alimentaire.
Inutile de souligner le soin, on devrait même dire la sollicitude,
avec laquelle nous devons utiliser toutes nos idées et toutes nos
ressources, spécialement du côté de l'énergie. Et
aussi, et dès maintenant, commencer à mettre plus d'accent sur ce
qu'on appelle dans le jargon d'aujourd'hui les industries de pointe, et toutes
les productions susceptibles de répondre à des besoins nouveaux,
comme par exemple dans le vaste secteur devenu si pressant de l'assainissement
des eaux.
Là-dessus, comme sur divers autres sujets qui nous paraissent
répondre à de vraies exigences socio-économiques, nous
avons pris une bonne douzaine d'engagements électoraux; nous entendons
les respecter aussi scrupuleusement que ceux de notre premier mandat et nous
tâcherons de commencer à les concrétiser avant la fin de
l'année. Je pense en particulier au train de mesures que nous avons
proposées pour réduire le chômage des jeunes en les aidant
à terminer leurs études et à se trouver un emploi.
Mais déjà, au cours de la mini-session qui commence, il
est deux de ces engagements dont nous avons décidé de proposer
tout de suite un début de réalisation.
Dans le premier cas, il s'agit de la mise en oeuvre immédiate
d'un programme d'accès à la propriété pour nos
familles, nos jeunes familles en particulier. Il nous a semblé que
c'était urgent car, malgré des besoins évidents, le volume
de construction domicilaire aura rarement été aussi bas, tant au
Québec que dans le reste du Canada. Les taux d'intérêt
records y sont évidemment pour beaucoup hélas: ce qui
était possible encore tout récemment pour une foule de jeunes
familles ne l'est plus en ce moment, Si cette situation devait persister, il
est évident que le marché résidentiel ne pourrait plus
répondre aux besoins, en même temps qu'il deviendrait hors de
prix.
Or, la proportion de familles propriétaires au Québec,
bien qu'elle s'accroisse, demeure nettement inférieureure à ce
qu'elle est en Ontario. Pourtant, le désir d'avoir son foyer est
très largement répandu chez les familles locataires qui ont de
jeunes enfants. Malheureusement, c'est là le groupe le plus durement
touché par l'inflation, coincé qu'il est entre la hausse des taux
hypothécaires et celle aussi du coût de l'énergie, puisque
ces familles ont besoin de logements de plus en plus grands et, donc, de plus
en plus coûteux à chauffer, en même temps qu'elles ont
à faire face aux besoins sans cesse grandissants des enfants qui
grandissent, justement. Elles n'ont pas la chance de leurs aînées
qui ont pu acheter un logement à l'épogue où les taux
hypothécaires oscillaient autour de 7%Doivent-elles
être pénalisées pour n'avoir atteint que récemment
l'âge de fonder une famille? (14 h 40)
À notre avis, il n'y a pas de politique familiale sérieuse
sans un élargissement des possibilités d'accès à la
propriété résidentielle. C'est pourquoi nous avons
décidé de mettre en oeuvre dès cette année, dans
les plus brefs délais, une mesure permettant à un nombre plus
élevé de jeunes familles de devenir propriétaires.
Ce nouveau programme s'adresse, en fait, à tous les couples qui
ont au moins un enfant de moins de douze ans. Il accordera une subvention
à l'intérêt sur une partie importante du prêt
hypothécaire pendant les cinq premières années et une
partie du prêt sera effacée avec la naissance de chaque nouvel
enfant. À notre avis, environ 25,000 familles devraient pouvoir profiter
de ce programme à chaque année.
Contrairement aux programmes "traditionnels" limitant l'aide aux seuls
achats de maisons neuves, cette nouvelle politique permettra un accès
à l'ensemble du stock de logements gui existent, que ce soit maisons
unifamiliales, duplex ou triplex, soit à tous les logements dont le prix
est compatible avec le revenu de l'acheteur,Il s'agit, pour la première
fois, d'aider vraiment les familles à revenus modestes ou moyens
à devenir propriétaires. La mesure
étant la même pour tout le monde, elle est d'ailleurs
beaucoup plus importante par rapport à la valeur du logement
acheté pour les familles à revenus modestes. De plus, on ne sera
pas obligé de quitter son quartier pour en bénéficier.
L'exode déplorable qu'ont subi nos quartiers les plus anciens pourrait
ainsi être quelque peu ralenti, du moins, nous l'espérons.
En somme, il s'agit d'une politique, d'abord, familiale et qui se veut
à la fois aussi conjoncturelle par une relance de la construction et de
la rénovation des maisons ou des logements à prix moyen, qui se
veut sociale également par l'aide qu'elle apporte aux familles
locataires qui ont de jeunes enfants et dont le revenu est encore modeste et,
enfin, qui essaye en tout cas, de donner un coup de main à la politique
urbaine en visant une relance ou à accélérer la relance de
nos quartiers qui ont vieilli.
Quant au deuxième engagement auquel nous voulons donner suite
immédiatement, c'est celui d'abolir l'obligation où se trouvent
tant de nos travailleurs d'avoir à prendre leur retraite même
s'ils ont le désir et la capacité de continuer à
travailler. Chez nous, comme partout ailleurs, je crois, dans toutes les
sociétés contemporaines, la retraite, de coercitive qu'elle a de
plus en plus été, hélas, devrait devenir au plus tôt
un phénomène graduel, planifié et qui demeure
essentiellement volontaire. Cela exigera, bien sûr, une transformation
des mentalités et des conditions de travail, et on ne saurait penser
qu'on va y arriver instantanément, d'un seul coup. Mais la loi qui sera
présentée constituera un premier pas significatif dans cette
direction.
Pour le reste, nous n'aurons guère le temps de nous attaquer
à des mesures nouvelles. Nous espérons cependant pouvoir
déposer pour étude les modifications au Code de procédure
civile et à la Loi de l'adoption afin de donner suite à certaines
dispositions du nouveau Code civil sur le droit familial qui n'ont pu encore
être mises en vigueur. On pourra ainsi tenir la consultation
nécessaire pour ensuite procéder rapidement dès l'automne
prochain.
Nous introduirons également la nouvelle législation
nécessaire pour créer le ministère de l'Habitation et de
la Protection du consommateur et aussi certains amendements à la Loi sur
la fonction publique pour donner suite d'abord à la convention
collective qui a été signée avec nos professionnels et en
même temps pour corriger certaines déficiences qui ont
été mises en lumière par deux ans d'expérience de
cette nouvelle loi.
De plus, bien sûr, nous comptons faire adopter la plupart des
projets de loi qui avaient été déposés et sur
lesquels souvent le travail était très avancé, mais qui
n'ont pu être adoptés avant la dissolution de l'Assemblée.
Je pense, entre autres, au Code de la sécurité routière,
au Fonds minier et à la Société du Palais des
congrès de Montréal. Il en ira de même pour la commission
parlementaire du travail qui devrait au moins pouvoir commencer ses auditions
sur le cadre des prochaines négociations collectives dans les secteurs
public et parapublic. Enfin, le rapport de la commission Paré sur le
droit à l'information et à la protection de la vie privée
doit être reçu et disponible d'ici quelques jours et ses
recommandations seront soumises au plus vite à la considération
de la Chambre.
En voilà certes assez pour une session qui ne peut durer qu'un
mois tout au plus, où il doit s'agir d'abord et avant tout de cette
"cuisine" fondamentale et toujours laborieuse, l'adoption du budget et des
crédits des ministères qui ont été
déposés en mars, juste avant la période
électorale.
Avant de conclure, il me faut évoquer une très
sérieuse possibilité: c'est que l'Assemblée nationale soit
appelée aussi, dans les jours ou les semaines qui viennent, à
réagir rapidement et vigoureusement à ce qui peut survenir sur le
plan constitutionnel.
La très grave menace que fait peser sur le Québec le
projet du gouvernement d'Ottawa n'a malheureusement pas été
écartée. On attend présentement l'opinion de la Cour
suprême touchant la légalité de ce chambardement
unilatéral, mais, guoi gu'il advienne de ce côté, ce projet
continuera quant à nous d'être parfaitement illégitime,
c'est-à-dire politiguement injustifiable et même immoral. C'est
pourquoi il nous incombe de toute façon de continuer à le
combattre jusqu'au bout afin de le bloquer. Ce sera notre attitude, à la
fois comme gouvernement provincial résistant avec d'autres à une
ingérence inqualifiable dans des domaines qui sont de notre juridiction
et aussi comme gouvernement national d'une société et d'un peuple
distincts.
Jamais ce peuple n'acceptera de se faire enlever des droits essentiels.
Il ne l'aurait pas enduré en 3867, et après tant d'efforts de
survivance puis d'affirmations collectives, il ne l'endurera pas non plus en
1981.
Sous le couvert de donner aux citoyens une nouvelle charte des droits,
le projet d'Ottawa est en fait une attaque sans précédent contre
les pouvoirs de l'Assemblée nationale du Québec, qu'il viendrait
limiter et encadrer, notamment en matière de langue d'enseignement. Il
diminuerait ainsi les moyens les plus essentiels dont nous disposons pour
assurer la sécurité et le développement de notre
identité propre. Ce carcan qu'on nous imposerait, les limites en
seraient fixées ultérieurement par des juges non élus et
nommés par le gouvernement fédéral. Je
répète que les Québécois n'accepteront jamais
d'être emprisonnés dans une telle camisole de force.
Et à cet égard, il me semble que tous les élus qui
sont ici, quel que soit leur parti, devraient être prêts au besoin
à manifester une unanimité immédiate et solide. Devant une
question comme celle-là, nous nous engageons pour notre part, sans
hésitation et sans partisanerie, à rechercher à nouveau
cette collaboration de tous et de toutes dès qu'elle deviendrait
nécessaire pour défendre nos droits essentiels.
Car le Québec a besoin à tout le moins de conserver intact
cet espace vital déjà si limité que lui accorde la
constitution actuelle. Il en a besoin pour développer ici une
société distincte faite à notre image et à notre
mesure, une société qui nous ressemble et réponde à
nos besoins et non pas une simple réplique sans originalité
coulée peu à peu dans le grand moule de l'uniformité.
Nous pouvons bâtir ici un modèle social unique. Nous sommes
des gens ouverts aux changements et, de plus en plus, à cette
solidarité vivante qui seule permet de réaliser de grands projets
collectifs.
Alors que d'autres les incitaient plutôt à une certaine
passivité et aux "sécurités" de plus en plus illusoires de
ceux qui nagent à contre-courant, c'est dans notre message de confiance
et de fierté que les Québécois et les
Québécoises se sont surtout retrouvés le 13 avril dernier.
(14 h 50)
Nous sommes pourtant dans une période où l'inaction et
l'absence de motivation peuvent quasiment paraître excusables, tant les
difficultés et les contraintes sont grandes. Malgré cela,
même en sachant à quel point le changement peut bousculer des
habitudes et aussi des intérêts, on a préféré
miser ensemble sur notre capacité d'agir, d'inventer et de
réussir. D'une façon peut-être plus significative encore
qu'en 1976, il me semble qu'on a choisi pour de bon de mettre le cap sur
l'avenir. Merci, M. le Président.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Ryan: Je demande l'ajournement du débat, M. le
Président.
Le Président: Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement.
Institution de la commission de l'Assemblée
nationale
M. Charron: M. le Président, c'est à ce moment-ci
que je dois proposer, selon la coutume, l'institution de la commission de
l'Assemblée nationale, la première de nos commissions
parlementaires.
Modification à l'article 136 du
règlement
Je dois informer la nouvelle Assemblée que, dans la consultation
préalable à l'ouverture de cette session, le leader de
l'Opposition officielle et moi-même en sommes venus à une entente
qui implique une modification de notre règlement afin de reconstituer,
d'une manière différente de celle qui est prévue à
l'actuel article 136 du règlement, la commission de l'Assemblée
nationale. Donc, étant assuré à l'avance de
refléter ici, dans le texte de ma motion, l'entente à laquelle
nous sommes parvenus il y a déjà quelques jours, je dois d'abord
proposer à la Chambre que l'article 136 du règlement soit
remplacé, pour la durée de la 32e Législature, par le
suivant. L'article 136 se lirait donc comme suit: "Dès que la commission
de l'Assemblée nationale a été instituée, les
députés suivants deviennent membres: le président de
l'Assemblée nationale qui en est le président, les
vice-présidents, les leaders parlementaires, les whips de chaque parti
reconnu et les whips adjoints du gouvernement et de l'Opposition. À la
première séance de chaque session, six autres
députés sont désignés pour faire partie de la
commission: trois par le leader parlementaire du gouvernement et trois par le
leader parlementaire de l'Opposition officielle."
Je propose donc, M. le Président, que cette modification à
notre règlement soit acceptée par l'Assemblée.
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. Le Président:
Adopté.
Membres de la commission
M. Charron: Conformément à ce nouvel article du
règlement, M. le Président, je propose que les membres de la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale soient les suivants:
M. Vaillancourt (Jonquière), M. Jolivet (Laviolette), M. Rancourt
(Saint-François), M. Charron (Saint-Jacques), M. Chevrette (Joliette),
M. Marquis (Matapédia), M. Leduc (Fabre), M. Vaugeois
(Trois-Rivières), M. Dussault (Châteauguay), M. Bordeleau
(Abitibi-Est) et M. Gagnon (Champlain). Ces députés deviennent
membres de la commission de l'Assemblée nationale, du côté
gouvernemental.
Et, selon l'information que j'ai reçue de l'Opposition, M.
Levesque (Bonaventure), M.
Pagé (Portneuf), M. Picotte (Maskinongé), M. Blank
(Saint-Louis), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Rivest (Jean-Talon) sont
les membres du côté de l'Opposition.
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Président: Adopté.
M. le leader du gouvernement.
M. Charron: Afin de prendre en considération le message
inaugural et de donner au chef de l'Opposition le temps de préparer sa
réplique, je propose que les heures prévues à notre
règlement de séance demain matin soient changées et que la
réunion de l'Assemblée ait plutôt lieu à quinze
heures demain après-midi.
Je propose donc l'ajournement de la Chambre à quinze heures
demain après-midi.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président...
Le Président: M. le leader de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): ...simplement, puis-je demander au
leader parlementaire du gouvernement s'il a l'intention de convoquer la
commission de l'Assemblée nationale et à quelle heure, quel
jour?
M. Charron: Jeudi matin, M. le Président. Je voulais en
donner l'avis demain, mais je le donne tout de suite. Jeudi matin.
Le Président: Avant de faire adopter la motion du leader
du gouvernement, j'aimerais inviter tous les membres de l'Assemblée
à signer sur le bureau du Secrétaire général le
nouveau livre d'or de l'Assemblée nationale. Il est en rouge, ici, en
avant de vous. D'autre part, j'aimerais vous informer que le
lieutenant-gouverneur offre une réception au salon rouge à 15 h
30. Est-ce que la motion du leader du gouvernement sera adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Les travaux de
l'Assemblée sont ajournés à demain après-midi, 15
heures.
(Fin de la séance à 14 h 54)
Liste des membres du Conseil des ministres
ANNEXE A
Premier ministre et président du Conseil Monsieur René
Lévesque
Vice-premier ministre et ministre d'État au Développement
culturel et scientifique Monsieur Jacques-Yvan Morin
Ministre de l'Éducation Monsieur Camille Laurin
Ministre des Affaires intergouvernementales Monsieur Claude Morin
Ministre des Finances et ministre des Institutions financières et
Coopératives Monsieur Jacques Parizeau
Ministre délégué à l'Administration et
président du Conseil du trésor Monsieur Yves
Bérubé
Leader parlementaire du gouvernement et ministre
délégué aux Affaires parlementaires Monsieur Claude
Charron
Ministre de la Justice et ministre d'État à la
Réforme électorale Monsieur Marc-André Bédard
Ministre d'État au Développement économique
Monsieur Bernard Landry
Ministre d'État au Développement social Monsieur Denis
Lazure
Ministre d'État à l'Aménagement Monsieur
François Gendron
Ministre d'État à la Condition féminine Madame
Pauline Marois
Ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité
du revenu Monsieur Pierre Marois
Ministre des Affaires municipales Monsieur Jacques Léonard
Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
Monsieur Jean Garon
Ministre de l'Environnement Monsieur Marcel Léger
Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Monsieur Lucien
Lessard
Ministre de l'Énergie et des Ressources Monsieur Yves Duhaime
Ministre délégué à l'Habitation et à
la Protection du consommateur Monsieur Guy Tardif
Ministre des Affaires sociales Monsieur Pierre-Marc Johnson
Ministre des Transports Monsieur Michel Clair
Ministre des Affaires culturelles Monsieur Clément Richard
Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration Monsieur
Gérald Godin
Ministre de la Fonction publique Madame Denise LeBlanc-Bantey
Ministre des Communications Monsieur Jean-François Bertrand
Ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement Monsieur Alain
Marcoux
Ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme Monsieur Rodrigue
Biron
Ministre du Revenu Monsieur Raynald Fréchette
ADJOINTS PARLEMENTAIRES
ANNEXE B
M. Robert Dean Adjoint parlementaire au ministre du Travail, de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
M. Denis Vaugeois Adjoint parlementaire au ministre
délégué aux Affaires parlementaires
M. Jérôme Proulx Adjoint parlementaire au ministre des
Affaires culturelles
M. Gilbert Paquette Adjoint parlementaire au ministre de
l'Éducation
M. Pierre de Bellefeuille Adjoint parlementaire au ministre des Affaires
intergouvernementales
M. Richard Guay Adjoint parlementaire au ministre
délégué à l'Habitation et à la Protection du
consommateur
M. Adrien Ouellette Adjoint parlementaire au ministre des Transports
MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE DU
QUÉBEC
ANNEXE C
PRÉSIDENT: M. Claude Vaillancourt
VICE-PRÉSIDENTS: M. Jean-Pierre Jolivet M.
Réal Rancourt
Nom, prénoms
Affiliation politique
Profession ou métier District électoral
Assad, Mark PLQ Administrateur Papineau
Bacon, Lise PLQ Administratrice Chomedey
Baril, Gilles PQ Chroniqueur sportif
Rouyn-Noranda-Témiscamingue
Baril, Jacques PQ Agriculteur Arthabaska
Beaumier, Yves PQ Administrateur Nicolet
Beauséjour, Jacques PQ Éducateur Iberville
Bédard, Marc-André PQ Avocat Chicoutimi
Bélanger, Fabien PLQ Administrateur Mégantic-Compton
Bertrand, Jean-François PQ Professeur Vanier
Bérubé, Yves PQ Ingénieur Matane
Biron, Rodrigue PQ Industriel Lotbinière
Bisaillon, Guy PQ Conseiller technique Sainte-Marie
Bissonnet, Michel PLQ Avocat Jeanne-Mance
Biais, Yves PQ Administrateur Terrebonne
Blank, Harry PLQ Avocat Saint-Louis
Blouin, René PQ Éducateur Rousseau
Bordeleau, Jean-Paul PQ Technicien Abitibi-Est
Boucher, Jules PQ Directeur Rivière-du-Loup
Bourbeau, André PLQ Notaire Laporte
Brassard, Jacques PQ Professeur Lac-Saint-Jean
Brouillet, Raymond PQ Professeur Chauveau
Caron, Lucien PLQ Administrateur Verdun
Champagne, Jean-Paul PQ Professeur Mille-Îles
Charbonneau, Jean-Pierre PQ Journaliste Verchères
Charron, Claude PQ Professeur Saint-Jacques
Chevrette, Guy PQ Secrétaire général Joliette
Ciaccia, John PLQ Avocat Mont-Royal
Clair, Michel PQ Avocat Drummond
Cusano, William PLQ Administrateur scolaire Viau
Dauphin, Claude PLQ Avocat Marquette
de Bellefeuille, Pierre PQ Journaliste Deux-Montagnes
de Belleval, Denis PQ Fonctionnaire Charlesbourg
Dean, Robert PQ Syndicaliste Prévost
Desbiens, Hubert PQ Enseignant Dubuc
Dougherty, Joan PLQ Administratrice scolaire Jacques-Cartier
Dubois, Claude PLQ Commerçant Huntingdon
Duhaime, Yves PQ Avocat Saint-Maurice
Dupré, Maurice PQ Administrateur Saint-Hyacinthe
Dussault, Roland PQ Enseignant Châteauguay
Fallu, Élie PQ Professeur Groulx
Forget, Claude PLQ Économiste Saint-Laurent
Fortier, Pierre-C. PLQ Ingénieur et administrateur Outremont
Fréchette, Raynald PQ Avocat Sherbrooke
French, Richard PLQ Professeur d'université Westmount
Gagnon, Marcel PQ Aviculteur Champlain
Garon, Jean PQ Économiste et avocat Lévis
Gauthier, Michel PQ Administrateur Roberval
Gendron, François PQ Éducateur Abitibi-Ouest
Godin, Gérald PQ Journaliste Mercier
Gratton, Michel PLQ Ingénieur Gatineau
Gravel, Raymond PQ Moniteur en réadaptation Limoilou
Grégoire, Gilles PQ Homme d'affaires Frontenac
Guay, Richard PQ Avocat Taschereau
Hains, Roma PLQ Professeur Saint-Henri
Harel, Louise PQ Avocate et sociologue Maisonneuve
Houde, Albert PLQ Administrateur Berthier
Johnson, Daniel PLQ Avocat Vaudreuil-Soulanges
Johnson, Pierre-Marc PQ Médecin Anjou
Jolivet, Jean-Pierre PQ Agent syndical Laviolette
Juneau, Carmen PQ Mère de famille Johnson
Kehoe, John J. PLQ Avocat Chapleau
Nom, prénoms
Affiliation politique
Profession ou métier
District électoral
Lachance, Claude PQ Administrateur scolaire Bellechasse
Lachapelle, Huguette PQ Mère de famille Dorion
Lafrenière, Marcel PQ Agent d'affaires Ungava
Lalonde, Fernand PLQ Avocat Marguerite-Bourgeoys
Landry, Bernard PQ Avocat Laval-des-Rapides
Laplante, Patrice PQ Commissaire administrateur Bourassa
Laurin, Camille PQ Médecin Bourget
Lavigne, Laurent PQ Enseignant Beauharnois
Lavoie-Roux, Thérèse PLQ Administratrice scolaire
L'Acadie
Lazure, Denis PQ Médecin-administrateur Bertrand
Le May, Henri PQ Administrateur scolaire Gaspé
LeBlanc-Bantey, Denise PQ Journaliste îles-de-la-Madeleine
LeBlanc, Jacques PQ Administrateur Montmagny-L'Islet
Leduc, Michel PQ Professeur Fabre
Léger, Marcel PQ Administrateur Lafontaine
Léonard, Jacques PQ Comptable agréé Labelle
Lessard, Lucien PQ Professeur Saguenay
Levesque, Gérard D. PLQ Avocat et administrateur Bonaventure
Lévesque, Léonard PQ Cultivateur
Kamouraska-Témiscouata
Lévesque, René PQ Journaliste Taillon
Lincoln, Clifford PLQ Courtier d'assurances Nelligan
Maciocia, Cosmo PLQ Courtier d'assurances Viger
Mailloux, Raymond PLQ Homme d'affaires Charlevoix
Marcoux, Alain PQ Administrateur scolaire Rimouski
Marois, Pauline PQ Administratrice La Peltrie
Marois, Pierre PQ Avocat Marie-Victorin
Marquis, Léopold PQ Administrateur Matapédia
Martel, Maurice PQ Pharmacien Richelieu
Marx, Herbert PLQ Avocat D'Arcy McGee
Mathieu, Hermann PLQ Notaire Beauce-Sud
Middlemiss, Robert PLQ Ingénieur Pontiac
Morin, Claude PQ Économiste Louis-Hébert
Morin, Jacques-Yvan PQ Professeur Sauvé
O'Gallagher, John PLQ Ingénieur civil Robert Baldwin
Ouellette, Adrien PQ Professeur Beauce-Nord
Pagé, Michel PLQ Avocat Portneuf
Paquette, Gilbert PQ Directeur pédagogique Rosemont
Paradis, Pierre-J. PLQ Avocat Brome-Missisquoi
Paré, Roger PQ Administrateur Shefford
Parizeau, Jacques PQ Économiste L'Assomption
Payne, David PQ Enseignant Vachon
Perron, Denis PQ Opérateur Duplessis
Picotte, Yvon PLQ Principal d'école Maskinongé
Polak, Maximilien PLQ Avocat Sainte-Anne
Proulx, Jérôme PQ Professeur Saint-Jean
Rancourt, Réal PQ Agriculteur Saint-François
Richard, Clément PQ Avocat Montmorency
Rivest, Jean-Claude PLQ Avocat Jean-Talon
Rochefort, Jacques PQ Administrateur Gouin
Rocheleau, Gilles PLQ Homme d'affaires Hull
Rodrigue, Jean-Guy PQ Ingénieur Vimont
Ryan, Claude PLQ Journaliste Argenteuil
Saintonge, Jean-Pierre PLQ Avocat Laprairie
Sirros, Christos PLQ Administrateur Laurier
Scowen, Reed PLQ Administrateur Notre-Dame-de-Grâce
Tardif, Guy PQ Professeur Crémazie
Tremblay, Luc PQ Économiste Chambly
Vaillancourt, Claude PQ Avocat Jonquière
Vaillancourt, Georges PLQ Administrateur Orford
Vallières, Yvon PLQ Professeur Richmond
Vaugeois, Denis PQ Historien et éditeur Trois-Rivières
PQ - Parti québécois
PLQ - Parti libéral du Québec