Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures dix minutes)
Le Président: A l'ordre, mesdames et messieurs!
Un moment de recueillement. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes. Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
M. le ministre responsable de la Régie des installations
olympiques.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Rapport annuel de la Régie des installations
olympiques
M. Charron: M. le Président, je voudrais déposer le
rapport annuel 1979 de la Régie des installations olympiques.
Le Président: Merci. Rapport déposé.
Avis de la Commission de la fonction publique
sur le règlement accordant une
rémunération
additionnelle à certains fonctionnaires
Conformément aux dispositions de l'article 30 de la Loi sur la
fonction publique, je voudrais déposer l'avis de la Commission de la
fonction publique au Conseil du trésor sur le règlement accordant
une rémunération additionnelle à certains fonctionnaires
en application de la mesure transitoire prévue à l'article 132 de
la Loi sur la fonction publique.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement. M. le
ministre de la Justice.
Projets de loi au nom du gouvernement
Dépôt du projet de loi no 83
réimprimé
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer une réimpression du projet de loi no 83 concernant la
perception des pensions alimentaires.
Ce projet de loi propose diverses modifications au Code de
procédure civile, au Code civil et à la Loi sur l'aide sociale.
Les modifications au Code de procédure civile ont pour objet
l'établissement de mesures visant à favoriser la perception des
pensions alimentaires. Ainsi, le protonotaire de la Cour supérieure
pourra procéder à des saisies mobilières ou
immobilières et agir pour le créancier dans diverses
procédures visant à favoriser cette perception. On prévoit
également que les saisies-arrêts de traitements, salaires ou gages
demeurent tenantes non seulement pour les arrérages, mais aussi pour les
versements à venir de la pension, et ce durant un an. On introduit
également la possibilité dans certaines circonstances de
suspendre la saisie.
Le projet de loi prévoit aussi que le tribunal pourra ordonner
à une personne de fournir au créancier d'une pension alimentaire
accordée par jugement des renseignements sur le lieu de résidence
ou de travail de son débiteur. Il prévoit, en outre,
malgré toute autre loi, au contraire, la "saisissabilité",
jusqu'à concurrence de 50%, des revenus du débiteur d'une pension
alimentaire et la possibilité pour le créancier d'être
payé par préférence sur la moitié des sommes
saisies. Les modifications au Code civil permettent l'indexation des pensions
alimentaires. Elles fixent la prescription des arrérages de pension
à trois ans tout en permettant au débiteur qui désire
être libéré en tout ou en partie du paiement de la pension
d'invoquer, dans certaines circonstances exceptionnelles, les changements
survenus dans sa condition ou celle de son créancier depuis le jugement.
Enfin, la Loi sur l'aide sociale est modifiée afin d'assouplir les
règles relatives à la subrogation prévue en faveur du
ministre des Affaires sociales.
Le Président: M. le député de Saint-Laurent.
L'Opposition doute de la procédure
M. Forget: Relativement à ce projet de loi, il se pose un
certain nombre de questions d'ordre de procédure, mais qui pourraient
avoir leur importance en temps et lieu. Si je comprends bien, il s'agit d'un
nouveau projet de loi qui se substitue au projet de loi no 83. Une question qui
se pose, M. le Président, c'est qu'il ne semble pas que cela apparaisse
au feuilleton comme un nouveau projet de loi alors que, techniquement, cela
devrait être un nouveau projet de loi avec un nouveau numéro
puisqu'une disposition substantielle est introduite dans ce qui était
autrefois un projet de loi pour amender seulement les dispositions du Code de
procédure civile. Est-ce qu'on pourrait nous éclairer sur le sens
à donner à la lecture qui vient d'être faite par le
ministre, parce qu'il y a déjà un premier projet de loi no 83 qui
avait à peu près cette fin, mais qui en différait
substantiellement, qui a été déposé en mars.
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi
réimprimé contient effectivement des dispositions additionnelles,
des amendements d'importance qu'on a cru bon faire à la suite de
rencontres que nous avons eues avec plusieurs groupes féminins qui sont
préoccupés naturellement par le contenu de cette loi.
Concernant le côté technique, peut-être que le leader
du gouvernement a des choses à dire.
M. Charron: M. le Président, dans les faits c'est vrai que
le texte réimprimé, contrairement à
celui d'hier qui était plutôt une réimpression avec
des amendements techniques, est une réimpression du projet de loi avec
des amendements majeurs. Il n'est dit à nulle part que, quand un
gouvernement décide d'introduire des amendements majeurs à un
projet de loi dont l'étude n'a pas encore débuté à
l'Assemblée, il doit absolument présenter un nouveau projet de
loi et faire motion pour retirer l'ancien. Je crois que la procédure de
réimpression dans cette circonstance, quelle que soit la nature des
amendements, est tout aussi valable.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Une demande de directive, M. le Président. Il
est apparent, d'après les remarques du ministre de la Justice comme du
leader du gouvernement, qu'il s'agit de modifications substantielles et non pas
de papillons intégrés comme c'était le cas hier. Dans le
cas de modifications substantielles votre permission de déposer une
réimpression avec le même numéro de chapitre ou de projet
permettrait à cette Assemblée de contourner l'intention de notre
règlement qui veut que les trois lectures d'un projet ne peuvent pas
être faites, sauf s'il y a consentement. Je crois bien que dans ce cas-ci
il y aurait consentement, le problème n'est pas là. Nous avons,
vis-à-vis de cette question, une attitude extrêmement
positive.
Comme question de principe, il demeure que, comme il y a des
modifications substantielles, il nous paraît que le premier projet
devrait être retiré et ce nouveau projet déposé
à l'Assemblée sous un nouveau numéro, l'assujettissant
ainsi au règlement de fin de session de l'Assemblée nationale.
C'est une demande de directive.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Avant que vous répondiez
à cette demande de directive, est-ce que je pourrais attirer votre
attention sur les dispositions de l'article 119 du règlement qui parle
d'une réimpression, mais d'une réimpression qui a lieu à
la suite d'une commission parlementaire qui a été
convoquée après la première lecture mais avant la
deuxième lecture du projet de loi?
Dans ce cas-ci, si je ne m'abuse, il n'y a pas eu de commission
parlementaire. Dans les circonstances, je pense qu'il est difficile de
s'appuyer sur les dispositions de l'article 119 pour procéder ainsi.
Le Président: Vous avez peut-être raison, M. le
leader parlementaire de l'Opposition officielle. Je pense que cela fait appel
à diverses interprétations, notamment l'article 124. Je pense
qu'il me paraîtrait peu sage de décider immédiatement,
parce que je n'ai pas pris connaissance de la réimpression du projet de
loi. Tant que je n'ai pas pris connaissance de la réimpression du projet
de loi, il me paraîtrait présomptueux et un peu hâtif de me
prononcer immédiatement, de telle sorte que je vais prendre la question
en délibéré et ne pas déclarer immédiatement
déposée la réimpression du projet de loi.
M. Charron: M. le Président, puis-je vous demander, en
acceptant d'emblée votre décision, si vous pourriez rendre au
cours de la séance d'aujourd'hui cette décision afin que, si
jamais elle était dans le sens des remarques du député de
Saint-Laurent et nous obligeait à faire les modifications qu'il a
lui-même évoquées, nous puissions les faire au cours de la
séance de demain pour ne pas retarder l'étude de ce projet de
loi?
Le Président: Je vais faire diligence et, dès que
j'aurai pris connaissance du projet de loi, je serai en mesure de rendre une
décision. (10 h 20)
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Période des questions orales.
M. le député de Laval.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
L'émission d'obligations d'épargne du
Québec
M. Lavoie: Ma question s'adresse au ministre des Finances. Le
gouvernement s'est financé récemment par le moyen d'obligations
d'épargne du Québec à un taux d'intérêt que
tout le monde considère fort élevé: 14% pour deux ans pour
un titre absolument sûr et encaissable en tout temps, alors qu'on sait
que les titres similaires, actuellement, portent un taux d'intérêt
d'environ 11% ou 12%. Ceci s'applique aux nouvelles obligations
présentement émises, ainsi qu'aux obligations qui étaient
déjà sur le marché avant cette nouvelle émission.
Ce faisant, le gouvernement augmente de manière assez substantielle le
fardeau de la dette qui gruge déjà au-delà de 11% du
budget. Il ne faut pas oublier que cette nouvelle émission occasionne
également une concurrence déloyale vis-à-vis d'autres
sociétés qui, n'ayant pas le pouvoir de taxer, sont incapables
d'offrir des taux aussi alléchants.
Ma question est la suivante: Combien d'obligations ont été
vendues à ce taux, tenant compte des obligations qui étaient
déjà émises avant cette campagne de vente? Comme
deuxième volet, est-ce que le ministre pourrait fournir à cette
Chambre une ventilation des acheteurs d'obligations, disons en trois
catégories: $5000 et moins, entre $5000 et $10 000 et $10 000 et plus?
C'est ma question principale, M. le Président.
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: M. le Président, les ventes brutes telles que
compilées hier matin indiquaient à peu près $755 000 000
et nous pensons, une fois que tous les rapports seront entrés de toutes
les succursales bancaires et caisses populaires, que cela
pourrait se situer autour de $800 000 000. Ce sont donc les ventes
brutes.
Il n'est pas possible d'établir aujourd'hui la répartition
qui est demandée entre les catégories d'acheteurs, comme le
demande le député de Laval, en ce sens que, puisque les rapports
parviennent des succursales des banques aux sièges sociaux et des
sièges sociaux au ministère des Finances, nous avons à
l'heure actuelle des sommes globales mais pas encore de répartition par
acheteurs. Je pense que nous aurons ce type de renseignement dans la semaine ou
les dix jours qui viennent. A ce moment-là, je pourrai en faire
état ou indiquer la répartition des ventes entre les
différentes catégories d'acheteurs. Cela n'a rien de
particulièrement confidentiel; c'est simplement que dans l'état
actuel des choses il n'est pas possible de répondre à cette
question.
Je voudrais ici, cependant, revenir sur l'introduction du
député de Laval quand il disait que ce type d'émission
livre une concurrence, ou peut livrer une concurrence déloyale à
d'autres types d'institutions. Le problème, essentiellement, est le
suivant: c'est qu'une émission importante d'obligations d'épargne
venait, comme on le sait, à échéance au début de
juin de cette année. Au début du mois de mai, les
détenteurs de ces obligations d'épargne, qui pouvaient à
ce moment avoir des taux comparables à 14% dans les autres institutions,
voulaient savoir et avaient droit de savoir à quel niveau serait le taux
de la nouvelle émission d'obligations d'épargne, pour savoir
s'ils allaient garder leurs titres ou bien les vendre et acheter des
certificats de banque ou des certificats de dépôt dans d'autres
institutions.
Nous avons donc annoncé le 2 mai à ces détenteurs
et à tous les détenteurs d'obligations d'épargne du
Québec que la prochaine émission serait à 14%. Le 2 mai,
c'était un taux tout à fait comparable à ce qui se payait
ailleurs.
Evidemment, dans le courant du mois de mai, nous avons assisté
à une réduction assez radicale des taux d'intérêt
à court terme aussi bien aux Etats-Unis qu'au Canada. Alors, quand
l'émission a commencé, à la fin de mai, nous aurions pu,
évidemment, annoncer que ce n'était plus 14%, tel
qu'indiqué au début de mai, mais moins, sauf qu'évidemment
cela aurait été une rupture de bonne foi avec tous ces
détenteurs d'obligations d'épargne du Québec qui, depuis
le 2 mai, retenaient leurs obligations en se disant: Ce sera 14%. C'est donc
possible de procéder de cette façon, mais il faut
reconnaître qu'un gouvernement qui rompt sa parole une fois à
l'égard de ces détenteurs de titres, il peut le faire une fois,
il ne le fera pas deux fois, parce que la confiance du détenteur
disparaîtra une fois pour toutes. C'est dans ces conditions que j'ai
décidé de maintenir le taux de 14%, mais de limiter le nombre de
jours où la campagne d'obligations d'épargne pouvait se
tenir.
Le Président: M. le député de Laval.
M. Lavoie: Si je comprends bien, de l'argent frais de nouvelles
ventes, le ministre a bien mentionné un montant brut qui va approcher
$800 000 000. Je pense que la population est en droit de savoir ça. Si
je comprends bien, ça s'ajoute aux émissions qui existaient
auparavant. Cela veut dire qu'on approche sans doute près d'un milliard
de dollars et peut-être plus. J'aimerais que le ministre réponde
à cette question. On connaît les déclarations du ministre
dans le passé II a déclaré qu'il était loin
d'être favorable d'ailleurs, on pourrait lui citer ses
déclarations à de telles émissions d'obligations
qui sont rachetables en tout temps. J'aimerais connaître l'opinion du
ministre aujourd'hui sur ce sujet.
M. le Président, il faut... Voulez-vous qu'on demande un nouveau
ministre des Finances, M. le Président? Je me pose la question, je me
demande, M. le Président, si le ministre des Finances est vraiment un
ministre des Finances canadien-français ou s'il n'est pas plus texan,
lorsqu'on considère que c'est l'emprunt le plus fort sous forme
d'obligations que nous connaissions.
Nous connaissons le déficit le plus élevé au
Québec avec des trous les plus énormes, des taux
d'intérêt les plus élevés qu'on n'a jamais connus.
Pourquoi le ministre n'a-t-il pas mis fin à cet emprunt d'une
manière beaucoup plus rapide? Pourquoi n'a-t-il pas limité,
disons, son emprunt à $500 000 000 au lieu d'aller à $800 000
000? Pourrait-il dire à cette Chambre les raisons pour lesquelles il n'a
pas limité en temps utile, cet emprunt?
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Je viens enfin, M. le Président, de
comprendre le sens de la question parce que je voyais le député
de Laval sortir en tirant sur tout ce qui bouge. Je comprends que ce qui
l'intéresse, c'est: Pourquoi n'a-t-on pas limité le montant?
Je vais le lui expliquer. Comme on vend à travers toutes les
succursales des banques, toutes les caisses populaires et tous les courtiers,
limiter le montant est impossible en ce sens que les rapports qui nous
parviennent de chacun des établissements il y en a des milliers
à travers le Québec ne nous permettent pas, à un
moment donné, de dire: II est 15 h 10 et, d'après nos rapports,
les $500 000 000 d'obligations sont vendues, parce que cela continue de se
vendre partout. Il est évident que ce n'est littéralement pas
faisable. Il y aurait une façon de réaliser cela. Ce serait de
réduire considérablement le nombre d'endroits où cela peut
se vendre et, à ce moment-là, ce serait infiniment moins commode
pour le public.
Ce que je voudrais faire reconnaître au député de
Laval, M. le Président, c'est qu'il aurait tout à fait tort de
présenter cela comme une sorte de catastrophe pour les
Québécois et ce n'est admissible qu'aux Québécois.
Il ne s'agit que d'individus québécois. Qu'est-ce que vous
voulez? Comme disait la publicité, la manne est passée.
J'espère qu'ils en ont profité.
Alors, M. le Président, je reviens, si vous me le permettez, sur
ce qui n'était pas la question du député de Laval, mais
son commentaire, parce
que c'est important. Il dit: Le ministre des Finances n'aime pas cela en
avoir trop d'obligations d'épargne. C'est tout à fait exact. Le
ministre des Finances n'aime pas en avoir trop d'obligations d'épargne.
Une province n'a pas accès à une banque centrale et, dans ces
conditions, ce n'est pas bon, à mon sens, d'en avoir trop. Lorsque nous
sommes arrivés au pouvoir, il y en avait pour environ $800 000 000 en
cours. C'était tombé à $540 000 000 graduellement au
moment où nous avons fait cette émission. Il y a $120 000 000 qui
venaient à échéance en juin. Donc, il nous en aurait
resté, si on n'avait pas fait d'émission du tout, environ $420
000 000. Là, on en a ajouté $800 000 000, c'est-à-dire
qu'il y en a $1 200 000 000 en circulation au lieu de $800 000 000 quand nous
sommes arrivés. (10 h 30)
Je crois que c'est effectivement un peu trop. Cela va se corriger au fur
et à mesure où les mois vont passer, parce que, au fur et
à mesure où les gens partiront en vacances, les fêtes
arrivent, etc., les gens en vendent. Il n'en reste pas moins que, même si
je trouve cela un peu trop, je ne peux pas regretter que cela ait
profité aux Québécois.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, le ministre des Finances nous
a expliqué tout à l'heure qu'il avait donné sa parole, en
quelque sorte, à ceux qui étaient détenteurs d'obligations
d'épargne venues à échéance dans les semaines qui
ont précédé l'émission. Est-ce qu'il pourrait nous
expliquer comment il se fait qu'en voulant respecter la parole donnée
à ces détenteurs, il se soit cru obligé malgré tout
de donner ce que les observateurs ont appelé un cadeau à d'autres
qui, eux, n'étaient pas déjà détenteurs
d'obligations? N'aurait-il pas été possible de limiter cette
offre à 14% à ceux à qui on l'avait effectivement promis
et de ne pas donner un cadeau de 14% alors que les taux
d'intérêt étaient sensiblement inférieurs
à ceux qui n'étaient pas, au moment de l'émission,
déjà détenteurs d'obligations d'épargne qui
venaient d'arriver à échéance? Est-ce qu'il n'était
pas possible, techniquement, de séparer les deux, de respecter sa parole
aux uns sans donner un cadeau aux autres?
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Non, M. le Président, parce que le
communiqué de presse du 2 mai ne disait pas cela; il disait que ce
serait effectivement 14% et il indiquait cependant que le ministre pourrait en
arrêter la vente en tout temps sans avis préalable, ce qui a
été fait.
Des Voix: Trop tard!
M. Parizeau: Oh! M. le Président, on me dit, de l'autre
côté de la Chambre: Trop tard. Je pense que, effectivement,
j'aurais mieux fait d'arrêter cela lundi plutôt que mardi; mais
lundi était vraiment le moment le plus avancé qu'on pouvait
viser. Seulement, puisque dès le 2 mai les règles du jeu avaient
été établies je reviens encore une fois sur ce que
je disais tout à l'heure il n'est pas normal, il n'est pas
correct et il n'est même pas prudent que, lorsqu'on a établi dans
le domaine du crédit d'un gouvernement, des règles du jeu, on les
change au bout de quelques jours, au bout de quelques semaines. Cela ne se fait
pas et, surtout, cela se paie longtemps à l'avenir.
Alors, il vaut mieux, dans ce sens, avoir un peu plus d'obligations
d'épargne en circulation que ce qu'on voulait, mais maintenir cependant
intacte la parole de l'Etat.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, simplement une
question additionnelle très courte. Est-ce que, la semaine
précédant la fin de la vente d'obligations
décrétée par le ministre, le ministre ne savait pas qu'on
était déjà rendu au-delà des prévisions
établies par le ministre pour cette campagne? Deuxièmement,
n'est-il pas exact que, devant des besoins d'emprunt de $2 200 000 000, on
pourrait comprendre que le ministre des Finances ne se soit pas tellement
dépêché de mettre fin à cette campagne?
Troisièmement, le ministre est-il conscient que ce sont les citoyens les
moins bien nantis qui auront à supporter le fardeau additionnel par des
taxes au service de la dette?
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: M. le Président, au cours de la semaine
précédente, on pouvait difficilement avoir des rapports sur les
résultats parce que l'émission a commencé au cours de la
semaine précédente. Donc, je suis certain que ce que le leader de
l'Opposition officielle veut dire ce n'est pas la semaine
précédente, mais vendredi soir, parce que les premiers rapports
entraient à peine jeudi et vendredi. Donc, s'il parle de la semaine
précédente, j'imagine qu'il parle de vendredi, vers quatre ou
cinq heures. Or, effectivement, on avait encore peu de résultats
d'entrés vendredi à la fin de l'après-midi, mais il
semblait qu'effectivement on se dirigeait vers plus que l'objectif, même
à partir des résultats très partiels qu'on avait vendredi
vers la fin de l'après-midi. Le choix était donc essentiellement
d'arrêter cela lundi à la fermeture des banques ou mardi. C'est
pour cela que je disais tout à l'heure, M. le Président,
qu'effectivement, s'il y a une critique quelconque à apporter dans ce
qui a été fait, je pense que cela peut porter effectivement sur
un délai de 24 heures; mardi 15 heures plutôt que lundi 15
heures.
Deuxième question du leader: Est-ce que vraiment on a
laissé l'émission plus longtemps à cause du fait que le
gouvernement, cette année, va emprunter $2 200 000 000? Non pas du tout,
parce que compte tenu du fait qu'on avait déjà indiqué
qu'on allait chercher cette année autour d'un mil-
liard de dollars à la Caisse de dépôt, qu'on va
aller chercher $800 000 000 en obligations d'épargne, je me retrouve, M.
le Président, dans la même situation où je me trouve depuis
deux ou trois ans, c'est-à-dire qu'effectivement on a trop de
propositions d'argent. Il va falloir commencer à réorganiser le
programme. Je suis en train de me poser la question compte tenu de cela. Si je
veux aller chercher autant d'argent à la Caisse de dépôt,
cela ne semble pas M. le Président...
Le Président: M. le ministre des Finances, vous pouvez
poursuivre.
M. Parizeau: J'ai la parole. Donc, M. le Président, il est
possible qu'à cause de ces rentrées de fonds plus
élevées que prévues, on n'aie pas besoin d'aller chercher
autant d'argent à la Caisse de dépôt ou qu'on n'ait pas
besoin de faire autant d'émissions publiques qu'on le prévoyait.
Nous sommes en train de réexaminer cela, mais il est évident
qu'à l'heure actuelle, cela nous amène à modifier notre
programme d'emprunt tel qu'il était prévu.
Troisième chose soulevée par le leader de l'Opposition
officielle, la question des impôts. Il faudra qu'ils se décident.
Nous avons l'impression, sur le plan des impôts, depuis trois ans,
d'avoir baissé les taxes de tous les petits contribuables, et on nous a
assez reproché de l'autre côté de cette Chambre de les
avoir augmentées sur les hauts revenus. Maintenant, qu'on ne fasse pas
de démagogie en nous disant: C'est payé par les petits. Les
petits, on les a détaxés et les gens de l'autre côté
se plaignent que ceux qui ont des revenus élevés sont trop
taxés. Qu'ils se branchent aujourd'hui.
Deuxièmement, il faut bien reconnaître une chose. C'est que
ces obligations d'épargne sont achetées maintenant par des gens
qui ont dans l'ensemble moins de moyens que ce n'était le cas sous le
précédent gouvernement. N'oublions pas que sous le
précédent gouvernement, un individu pouvait acheter
jusqu'à $50 000 d'obligations d'épargne. C'est le gouvernement
actuel qui a réduit la limite que l'on peut acheter d'obligations
d'épargne à $10 000 ou à $15 000. Nous avons fait en sorte
que ce soit limité, soit au petit épargnant, soit au moyen
épargnant, mais jamais notre gouvernement n'a permis ce qui était
possible autrefois, c'est-à-dire d'acheter $50 000 de ce genre de
titres.
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, en supplémentaire. On
sait que, lors de cette dernière émission d'obligations
d'épargne, le gouvernement du Québec, comme le dit le ministre,
en aura vendu tout près de $800 000 000 pour un apport net d'environ
$600 000 000 alors qu'on apprend que dans le même temps, on ne cherchait
qu'un appoint supplémentaire d'environ $200 000 000, ce qui fait un
écart de $400 000 000, et cette différence, le ministre appelle
cela un peu plus. Est-ce vrai qu'au début on cherchait un appoint
d'environ $200 000 000?
Même s'il est difficile en cours de route d'arrêter le
processus à un moment donné, je veux savoir du ministre, compte
tenu des intérêts très élevés à ce
moment, les intérêts en vigueur au moment où le ministre a
décidé d'aller sur le marché des obligations, pourquoi il
n'a pas fait une émission limitée au montant nécessaire
à l'administration financière du gouvernement. Il semblerait
qu'on aurait eu besoin d'environ $200 000 000 et on a arrêté la
machine quand on était rendu à $800 000 000. C'est toute une
différence. (10 h 40)
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Je répète, M. le Président, ce
que je disais tout à l'heure, c'est que, pour être en mesure
d'arrêter l'émission à un montant défini, il
faudrait avoir beaucoup moins de points de distribution à travers le
Québec, donc que ce soit beaucoup moins commode pour le public. Je
répète ce que j'ai toujours dit là-dessus: l'obligation
d'épargne est quelque chose de commode pour le public, mais dont on ne
doit pas comme gouvernement de province abuser. Il reste néanmoins que,
puisque c'est commode pour le public, il faut offrir au public la
commodité qu'il veut et, quand il y a des milliers de points de vente,
ce n'est pas possible de dire: On vend jusqu'à tel montant et on
arrête. , Deuxièmement, je profite de ce que disait le
député de Bellechasse sur les taux pour dire que,
néanmoins, qu'on ne considère surtout pas cela comme étant
une sorte de catastrophe. Je vous rappellerai que, dans le courant des quelque
dernières semaines, le gouvernement du Canada a fait des
émissions à 13,75% à 13,96%, à 13,86%. Le
gouvernement fédéral est pris pour 20 ans avec des
émissions à 13,86%, nous pour deux ans avec les obligations
d'épargne.
M. Levesque (Bonaventure): A quelle date?
M. Parizeau: Le 15 mars. J'ai dit au cours des semaines qui ont
précédé.
M. de Belleval: Pour deux ans et le gouvernement
fédéral est pris pour 15 ans. Nous autres, c'est deux ans.
M. Parizeau: Je voudrais vous rappeler que Hydro-Québec a
fait une émission le 6 mai à 14,06% pour six ans plus six. Je
voudrais vous rappeler qu'encore le 15 mai, New Brunswick Power faisait une
émission pour dix ans à 13,89%. Alors, entendons-nous bien, ne
présentons surtout pas cela comme une sorte de catastrophe. Nous avons
pour deux ans offert à un très grand nombre de
Québécois un titre qui rapporte 14%. Tant mieux pour eux.
M. Scowen: Une question additionnelle.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
Une Voix: Mauvaise administration.
L'échéancier constitutionnel
M. Ryan: M. le Président, je voudrais revenir sur la
conférence de lundi à Ottawa. Hier, dans les réponses
qu'il donnait aux questions que je lui posais, le premier ministre a
pratiquement reconnu qu'il s'était laissé dicter
l'échéancier et le programme des travaux pour les prochaines
semaines par le gouvernement fédéral. Je voudrais en avoir le
coeur net ce matin, je voudrais que les choses soient parfaitement claires. Je
demande au premier ministre quel a été l'apport du Québec
dans la définition de l'échéancier devant lequel nous nous
trouvons et dans l'établissement du programme, de l'ordre du jour des
travaux des prochaines semaines? Quelle a été la contribution
originale du Québec à la définition de ces deux articles
extrêmement importants?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): La contribution a été
à peu près égale à celle des autres,
c'est-à-dire qu'on a discuté sur deux propositions
spécifiques, les deux en question, du gouvernement
fédéral. Tout le monde s'est mis d'accord rapidement sur
l'échéancier et je me souviens d'avoir dit c'est à
peu près la seule contribution qui m'a paru nécessaire vu
qu'on prétendait faire des séances très concentrées
sur trois semaines en particulier, si j'ai bonne mémoire, au mois de
juillet, qu'il fallait garder une flexibilité. C'est ce dont on a
discuté un peu et on a admis que "continuous" on travaillait sur
le texte anglais, ce qui est toujours le cas dans ces réunions
"continuous session" ou quelque chose comme cela devait quand même
être assoupli parce qu'il faut admettre qu'on ne peut pas faire cela 24
heures par jour et s'occuper du reste.
C'est à peu près tout. Je le rappelle encore une fois au
chef de l'Opposition, ces deux textes sont arrivés coup sur coup, aux
environs de 15 heures ou 15 h 30 l'après-midi.
L'échéancier n'a pas créé beaucoup de
problèmes et je ne vois pas pourquoi on en aurait fabriqué, sauf
qu'on voulait garder une certaine flexibilité.
Pour ce qui est de la liste de 1979 remaniée et forcément
ramenée à des proportions numériques plus modestes des
sujets, on l'a regardée, tout le monde, parce que cela venait encore
d'émerger du fédéral. Il y a eu de la discussion sur
plusieurs des points, y compris, par exemple, les pêcheries où on
était d'accord avec au moins Terre-Neuve et probablement aussi une autre
des Provinces maritimes parce que cela touche le Québec aussi, que les
droits miniers sous-marins et les pêcheries soient ajoutés; on
s'était entendu avec les Provinces maritimes pour que ce soit
discuté. Pour le reste, on n'a pas vu la nécessité
immédiate d'en ajouter car si on tient compte de
l'échéancier et du poids relatif de tous ces sujets, cela
constituera un test et c'est ce qu'on a dit les uns et les autres, y compris
votre serviteur, M. le Président.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Ryan: Je vois que, sur la liste des sujets, il y a le
rapatriement de la constitution. Il me semble que la position traditionnelle du
Québec a toujours consisté à dire qu'on aborderait cette
question quand on aura disposé de l'ensemble du problème.
Là, cela m'étonne de trouver ce sujet parmi la liste des
questions au sujet desquelles on veut faire un test. On prétend aborder
l'examen avec certaines chances de résultats. Je ne vois pas du tout la
vraisemblance de l'inclusion de cet article dans la liste des questions sur
lesquelles il y a peut-être des possibilités d'entente. Je me
demande comment il se fait que le premier ministre ait accepté que ce
sujet soit inscrit à l'ordre du jour; pour quelle raison?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je pense que le chef de
l'Opposition se souviendra on pourra se référer à
toutes ces choses puisque c'est bien entendu qu'on va tenir les Oppositions au
courant et leur fournir aussi tous les documents d'appui qui sont à
notre disposition pour qu'on puisse les travailler que ce rapatriement
de la constitution, sur lequel je partage entièrement je pense
que c'est l'un des points, il y en a quelques-uns, sur lesquels on peut
être d'accord, en partant, avec l'Opposition le point de vue que
vient d'exprimer le chef de l'Opposition cela devrait tenir, si ça doit
venir un jour, à la fin.
Mais, d'un autre côté, on sait très bien aussi que,
depuis 1978-1979, cela fait partie des sujets prioritaires pour, en
particulier, le premier ministre actuel et son gouvernement. La plupart des
provinces en tout cas, celles qui se sont exprimées à ce
moment-là, dans le peu de temps qu'on a eu, y compris nous-mêmes
ont répété les mêmes arguments et il est bien
entendu que le gouvernement fédéral s'attend à l'avoir non
seulement du Québec, mais probablement d'autres aussi, de nouveau, cet
argument que c'est prématuré. Cela fera partie des discussions et
cela fera probablement partie des résultats aussi.
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Ryan: Mais, quand on a présenté le projet
d'ordre du jour, est-ce que le premier ministre a prévenu ses
collègues que la position du Québec là-dessus restait la
même? Est-ce qu'il les a prévenus tout de suite que, sur ce point,
ce serait un échec, un constat d'impuissance à ce stade-ci des
travaux?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je pense que je n'ai pas
été le seul à souligner une chose, en particulier, c'est
que, quand on parle de rapatriement, on débouche inévitablement
parce qu'il ne s'agit pas seulement du morceau de papier qui est
à Londres et de le faire venir par train, par avion ou symboliquement
sur la formule d'amendement. La formule d'amendement, prétendant
figer éventuellement ce que va être un partage des pouvoirs
ou, en tout cas, le rendant de plus en plus difficile dans l'avenir
à changer, il est évident que cela doit venir plutôt
à la fin. Cela, on l'a dit à quelques-uns.
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Ryan: Vous dites: On l'a dit à quelques-uns; cela
m'intrigue un petit peu. Est-ce que cela a été... Ah! Vous avez
été quelques-uns à le dire pendant la réunion.
M. Lévesque (Taillon): Brièvement et sans insister
longtemps pour la bonne et simple raison que je l'ai dit hier, curieusement le
chef de l'Opposition pourrait peut-être aller un peu plus loin dans le
fond de ce qui se passe plutôt que j'ai l'impression
d'essayer de peut-être passer sa période de réflexion
à "chinoiser" quelque peu sur ce qui s'est passé en
détail.
Je dirai simplement que, dans le peu de temps qui nous a
été alloué, pour la bonne et simple raison que le travail
est censé débuter de nouveau là-dessus et qu'il s'agissait
d'accepter ou de ne pas accepter une liste, il y a eu des remarques de
quelques-uns d'entre nous, à savoir que c'était peut-être
encore une nouvelle version, si vous voulez, d'un certain acharnement du
gouvernement actuel au fédéral sur certains points, mais que,
dès le départ, cela nous paraissait prématuré.
Seulement, s'il veulent insister, comme ils l'ont fait en 1978-1979, pour que
ce soit discuté, on ne peut pas être les seuls à proposer
des sujets là-dedans.
M. Rivest: M. le Président, question...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
Pour donner suite au rapport Malouf
M. Brochu: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse
également à l'honorable premier ministre. On sait que,
récemment, on a déposé l'important rapport Malouf dans
lequel il y avait un certain nombre de recommandations assez précises et
on a remarqué également que le premier ministre, sur l'ensemble
de ces recommandations, a été quand même relativement peu
loquace. Etant donné l'importance du sujet, il serait peut-être
bon que le premier ministre, aujourd'hui, apporte quelques
éclaircissements quant à la position de son gouvernement par
rapport aux recommandations du rapport Malouf.
C'est pourquoi, dans un premier temps, M. le Président,
j'aimerais demander au premier ministre quand le gouvernement entend prendre
les poursuites qui s'imposent dans ce dossier et, deuxièmement, est-ce
que le gouvernement entend récupérer les fonds qui sont
indiqués comme récupérables par le juge Malouf à
l'intérieur de son rapport.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Pour ce qui est des
recommandations, de façon générale, j'ai dit, dans un
communiqué qui est peut-être passé un peu inaperçu
parce que c'est arrivé juste à la fin, sauf erreur, de la semaine
dernière... C'était juste après le moment où le
chef de l'Opposition libérale avait annoncé son intention de
maintenir dans la caisse de son parti les $778 000 dont il avait
hérité en 1978, malgré le poids moral qui nous
paraît énorme, parce que c'est une des conclusions de la
commission, qui nous paraît très fort, des conclusions de
très haute probabilité de collusion, c'est-à-dire de
pots-de-vin, que la commission Malouf elle-même énonce. (10 h
50)
Maintenant, cela dit, pour ce qui est des recommandations
spécifiques, dans presque tous les cas, il y a des choses qui nous
intéressent, sur lesquelles on travaille déjà, et il y en
a qui sont en voie d'application déjà. Je donnerai un exemple,
quand il s'agit de déontologie, dans le secteur public, je pense qu'on
sait que dans le projet de loi no 105, par exemple, du ministre des Affaires
municipales, en plus de certaines corrections au point de vue des salaires qui
étaient très en retard du côté des maires et des
conseillers de municipalité, il y a également ce qu'on peut
appeler un code d'éthique qui a été dicté pour la
première fois et qui rejoint cette recommandation-là. Il y a des
dossiers qui sont à l'étude, il y a des choses qui sont
déjà en partie en marche, il y a sûrement du travail qu'il
faudra faire parce que celle-là est particulièrement proche du
sujet en ce qui concerne les grands travaux. Vous savez, il y a deux grandes
recommandations globales qu'on est en train d'étudier. Il y a certaines
choses qui sont déjà en marche au niveau du gouvernement, une en
tout cas, pour les grands projets du gouvernement de $50 000 000 et plus
je pense que c'est la norme qui a été établie par la
commission et autour de $10 000 000 comme minimum pour les
municipalités, quand ça va jusque-là dans les grands
travaux. Il nous semble indiqué que des règles précises
il faudra en discuter soient effectivement établies. Il
s'agira de voir de quelle façon on peut les rendre à la fois
assez sécuritaires et assez souples pour que les travaux ne soient pas
paralysés. Ce sera du travail sur lequel le gouvernement aura des
propositions à faire le plus vite possible, et on verra entre nous.
Maintenant, pour ce qui est je n'entrerai pas dans chaque
détail parce que le leader parlementaire de l'Union Nationale pourrait
avoir des questions supplémentaires pour en avoir plus des
poursuites, je dirai que le ministère du Revenu et le ministère
de la Justice, forcément, sont déjà au travail
là-dessus. Il a fallu d'abord, je pense, étudier l'ensemble de la
documentation qui constitue la preuve à laquelle réfère la
commission Malouf. Je rappellerai aussi au député qu'une bonne
partie, enfin, ce qui peut être récupérable
c'était le dernier élément de sa question est
plutôt laissé à la responsabilité de la ville de
Montréal. Les recommandations principales en ce
qui concerne la récupération... Dieu sait que c'est un peu
décevant, ça ne va pas très loin, ça pourrait
atteindre autour de $2 000 000 à $3 000 000. Comme le dit la commission,
je ne sais pas si elle le faisait avec humour, mais ça pourrait à
peu près payer ce qu'elle-même a coûté depuis 1977,
si on réussit à faire cette récupération. Je ne
pense pas que c'est le gouvernement qui en profiterait directement pour
l'essentiel. Encore une fois, c'est plutôt à la ville de
Montréal, à qui on va devoir s'adresser pour voir ce qu'elle
entend faire, que se trouve adressée la recommandation principale en ce
qui concerne la récupération. Pour ce qui est de notre bout,
poursuite, récupération, etc., c'est déjà en
marche.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Brochu: Une question additionnelle, M. le Président. Le
premier ministre a répondu partiellement à l'autre question que
j'avais l'intention de lui poser en indiquant que son gouvernement avait
l'intention de mettre en place les structures pour établir un code de
déontologie à l'avenir en ce qui concerne les grands travaux et
les travaux des municipalités. Maintenant, il y a un projet qui est
encore sur la planche, qui est celui du toit et du mât olympique. Comme
il s'agit justement des travaux qu'on appelle de grande envergure dans le
rapport Malouf, ceux de plus de $50 000 000, est-ce que le gouvernement a
l'intention de prendre cette première occasion, justement, pour mettre
en application de telles règles et procéder suivant un tel code
de déontologie pour assurer, en quelque sorte, la population que de
telles choses ne se reproduisent plus dans des investissements de la sorte?
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: M. le Président, je vais répondre
à cette question, si le leader de l'Union Nationale le permet. Quand
j'ai pris connaissance du rapport Malouf la fin de semaine du Conseil des
ministres à Pointe-au-Pic, j'ai été étonné
d'une manière positive d'une des recommandations qui spécifie
que, dans le cas de travaux d'envergure d'au-delà de $50 000 000
les $65 000 000 du mât et de la toile en est un exemple un
comité extérieur au pouvoir public et extérieur à
ceux qui sont mandatés pour le réaliser, un comité de
contrôle, de surveillance, devrait être nécessairement
formé. J'ai dit que j'ai été étonné d'une
manière positive parce que c'est exactement comme ça, depuis la
décision de juin 1979 de parachever le stade olympique, avant même
le rapport Malouf, que nous avions décidé de fonctionner.
C'est à un ingénieur en particulier, M. Kazano-vitch,
d'Hydro-Québec, donc extérieur à la Régie des
installations olympiques, que j'avais donné le mandat de surveiller et
de contrôler l'érection du mât. C'est d'ailleurs à
partir de la sonnette d'alarme de ce comité de contrôle du 23 mai
dernier que la régie a été appelée à prendre
la décision qui est maintenant publique et que le gouvernement a
entérinée. Si jamais, M. le Président je reviens
à la décision qui a été annoncée la semaine
dernière et que les études commandées pour
septembre nous garantissaient d'une manière totalement
sécuritaire que nous pouvons poursuivre la construction du mât et
que telle était la décision du gouvernement lors de ce nouvel
examen du dossier, sans aucun doute que le comité de contrôle et
le comité de surveillance présidés par M. Kazanovitch, tel
que le recommande le rapport Malouf, seraient à nouveau mis en
fonction.
M. Brochu: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Lévesque (Taillon): Est-ce que le leader me
permettrait.
M. Brochu: Oui.
M. Lévesque (Taillon): Peut-être que cela
pourrait...
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): ... aider aussi à
éclair-cir le sujet. C'est une sorte d'injustice par omission que j'ai
commise tout à l'heure à notre endroit. Parmi les choses qui sont
déjà en marche, ce n'est pas spécifiquement ce que rejoint
le rapport Malouf, mais je pense que cela y touche indirectement de
façon importante. Le député sait sûrement que, dans
deux grands projets, les deux plus grands qui soient actuellement en voie de
démarrage, c'est-à-dire le palais des congrès à
Montréal et le palais de justice à Québec, on a
établi ce qui éviterait, par exemple, des choix
arbitraires comme celui de M. Taillibert et avec les résultats que cela
peut comporter qu'il y a des concours pour choisir, dès le
départ, les firmes qui auront à réaliser les projets. Ce
qui implique que les plans et devis en dehors de tout arbitraire de
choix soient connus publiquement dès le départ de ces
grands projets.
Deuxièmement, je répète, pour être bien
clair, que, très bientôt aussi vite qu'on le pourra
il y aura un ensemble de règles précises s'inspirant le mieux
possible de la recommandation du rapport Malouf qui seront soumises
éventuellement, je suppose, à une commission parlementaire,
où on pourra en discuter.
M. Brochu: M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Brochu: Une dernière brève question
additionnelle et, cette fois-ci, je l'adresserai à vous, M.
le Président, en tant que gardien de l'institution parlementaire.
On connaît votre intérêt dans la réforme, dans le
rajeunissement de l'institution parlementaire. Le juge Malouf, dans ses
recommandations, traite particulièrement des règles qui doivent
régir le fonctionnement du Parlement. Je me permettrai, avant de vous
adresser ma question, M. le Président, de citer le paragraphe qui touche
l'institution parlementaire. Le juge Malouf dit ceci: "que les commissions
parlementaires exercent un plus grand pouvoir de contrôle et
d'investigation sur les dossiers et projets de grande envergure soumis à
l'approbation de l'Assemblée nationale et qu'elles soient dotées
de pouvoirs nécessaires pour atteindre justement cet objectif." Ceci a
fait défaut peut-être dans le passé. En ce qui concerne
l'Union Nationale, nous avons maintes fois répété cette
demande, à savoir que certaines de nos commissions parlementaires soient
dotées des pouvoirs et des instruments nécessaires pour exercer
ce contrôle sur les deniers publics.
Ma question s'adresse à vous, M. le Président, en tant que
gardien de nos institutions. Est-ce que vous avez pris acte, dans un premier
temps, de ces recommandations? Avez-vous l'intention, dans un délai
prévisible, de mettre en pratique les recommandations du juge Malouf en
ce qui concerne l'institution parlementaire comme telle?
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, cela fait longtemps, je pense, que plusieurs parlementaires parlent
d'accroître moins en tout cas les pouvoirs des commissions parlementaires
que les ressources dont elles peuvent disposer. J'ai bien l'intention, surtout
à la suite du rapport Malouf, de faire en sorte, en collaboration avec
les leaders parlementaires cela ne relève pas exclusivement de la
présidence de l'Assemblée nationale, mais surtout de la
volonté des parlementaires, dont les leaders parlementaires, de
façon tout à fait particulière... Peut-être que,
dans le courant de l'été, il y aurait possibilité de se
pencher sur ce problème pour accroître une fois pour toutes les
ressources dont disposent les commissions parlementaires.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Le déficit de $500 000 000 au budget des
commissions scolaires
M. Lalonde: Je veux poser une question à propos du fameux
trou de $500 000 000 que le ministre de l'Education et le ministre des Finances
ont laissé se creuser à leurs pieds sans le voir pendant trois
ans. Le 26 mars 1980, vers 15 h 27, le ministre de l'Education mettait sur le
dos des commissions scolaires du Québec le retard à
découvrir le trou de $500 000 000 en disant je cite le journal
des Débats: "Cela prend deux ou trois ans avant que les commissions
scolaires ferment leurs livres." Or, en commission parlementaire, la semaine
dernière, le ministre de l'Education a changé complètement
sa version. Il a reconnu que c'est le ministère de l'Education qui
prenait deux ou trois ans à faire la consolidation des états
financiers des commissions scolaires. (11 heures)
M. le Président, cet aveu du ministre de l'Education a une
gravité très grande quand on se souvient que le retard à
découvrir le trou est responsable de $150 000 000 de dépenses de
fonds publics, c'est-à-dire le coût des 1600 postes à
environ $30 000 en moyenne par année, avec l'augmentation sur les trois
ans de la convention collective. Compte tenu de cet aveu, est-ce que le
ministre de l'Education ne trouve pas indiqué de recommander au premier
ministre de faire une enquête publique maintenant sur cette question,
étant donné que le Vérificateur général,
après son rapport préliminaire du mois de mars, on n'a pas
entendu parler de ce qu'il fait là-dedans?
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je laisse au
député de Marguerite-Bourgeoys sa façon
d'interpréter les propos que j'ai tenus en commission parlementaire, au
moment où nous étudiions les crédits du ministère
de l'Education. Chose certaine, je n'ai pas changé ma version des faits;
j'ai donné beaucoup plus de détails puisque c'était
justement l'occasion de s'expliquer à fond quant au fonctionnement de la
vérification des états financiers des commissions scolaires.
J'ai tenté d'expliquer au député de
Marguerite-Bourgeoys que même lorsque quelques commissions scolaires
seulement nous font parvenir des états financiers tardivement, cela a
pour effet de nous empêcher d'établir les moyennes
québécoises sans lesquelles on ne peut fonder de nouvelles
prévisions budgétaires qui soient un tant soit peu certaines.
Bien sûr, la plupart des commissions scolaires remettent leurs
états financiers avec peu de retard; il y en a qui les remettent
à temps. Plusieurs les remettent un peu en retard, ce qui a d'ailleurs
forcé le ministère à percevoir des amendes pour plus de $1
500 000, justement.
Tant que nous n'avons pas l'ensemble des états financiers, nous
ne pouvons vraiment établir des chiffres qui soient définitifs et
sur lesquels on puisse tabler de façon certaine. Une fois que nous les
avons, il arrive qu'il faille retourner auprès des commissions scolaires
pour obtenir plus de détails, les chiffres qui nous sont fournis
n'étant pas toujours parfaitement clairs. Tout le processus de remise
des états financiers, d'analyse, de consolidation, de retour
auprès des commissions scolaires en vue d'obtenir plus de
détails, cela prend effectivement, sous l'empire du vieux
système, de deux à trois ans.
Permettez-moi d'ajouter en terminant, M. le Président, que je
trouve quelque peu ironique que ce soit le député de
Marguerite-Bourgeoys qui me pose ces questions, lui dont on vient de constater
l'impuissance dans l'affaire du "trou olympique".
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je soulèverai d'abord une question de
privilège, M. le Président. Je pense que le ministre vient de
dénaturer les faits. Non seulement la commission d'enquête Malouf
n'a fait aucun reproche à celui qui vous parle, lui qui
présidait... Est-ce que vous pouvez maintenir l'ordre, M. le
Président?
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Non seulement la commission Malouf ne fait aucun
reproche à celui qui vous parle, alors que je présidais un
comité de...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde:... le CCJO, le Comité de contrôle des
jeux olympiques, non seulement elle n'a fait aucun reproche à aucun des
membres, mais elle a même dit: "De l'avis de la commission c'est
la commission Malouf les membres de ce comité le CCJO
et leurs collaborateurs ont effectué un excellent travail." Je
pense que je devais à tous les collaborateurs et à tous les
membres de ce comité de le faire savoir ici étant donné
qu'on n'a pas vu cela dans les journaux très souvent. M. le
Président, j'aime autant me fier...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, pour votre question, parce que
c'est la dernière.
M. Lalonde: Oui, je termine ma question de privilège, M.
le Président. J'aime mieux me fier à une commission
d'enquête indépendante, nommée par le gouvernement, qui a
fait 34 mois de travail, j'aime mieux me fier au jugement des commissaires
qu'au jugement du ministre de l'Education qui a vu se créer un trou en
dessous de lui-même. Faites-en donc des enquêtes dans vos...
Pourquoi ne faites-vous pas une enquête sur le trou de $500 000 000?
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, votre question,
brièvement, parce que le temps est déjà
écoulé.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que le ministre renie
ce qu'il a dit à la commission parlementaire? Je cite d'après les
galées à la page R/1109, page 1 du 3 juin: Ce qui est exact,
c'est que cela prend deux ou trois ans avant que la consolidation de tous les
états financiers qui nous sont parvenus soit complète et plus que
cela, soit fiable, premièrement. Deuxièmement, est-ce que le
ministre... je lui ai posé la question la semaine dernière. Je la
lui avais posée au mois d'avril, il n'a pas encore répondu.
Est-il exact, parce qu'il s'agit de l'année 1976-1977 qui est
l'année cruciale, que sur 254 commissions scolaires, 195 avaient produit
leurs états financiers avant le 31 octobre 1977 qui est la date
d'échéance pour produire les états financiers, 45 autres
en novembre et 12 autres en décembre, de sorte que 252 sur 254
commissions avaient produit leurs états financiers avant la fin de 1977?
Comment se fait-il que le ministre avec seulement deux petites commissions
scolaires qui manquaient, qui ont peut-être produit leur état dans
les semaines suivantes, a pris deux ans pour calculer le coût
véritable?
Est-ce qu'il peut faire entrer cela dans l'esprit de quelqu'un? Je
trouve cela incroyable.
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, le
député de Marguerite-Bourgeoys s'est fait expliquer ces choses
à de nombreuses reprises et il s'acharne à les simplifier et
à tenter au fond de déformer la réalité. Je n'ai
rien à retirer de ce que j'ai dit en commission parlementaire. J'ai
expliqué le processus: la consolidation ne peut se faire de façon
définitive que lorsque tous les états financiers sont
entrés. Je pense que cela aussi doit sauter aux yeux.
De plus, M. le Président, j'ai expliqué tout à
l'heure qu'à plusieurs reprises, le ministère doit retourner
trouver les commissions scolaires pour des compléments d'information ou
des éclaircissements sur la masse de plus de 250 états financiers
qui sont déposés au ministère. Quand tout ce processus qui
est vieux mon Dieu, il remonte à la fondation du ministère
de l'Education quand toute cette masse a été
analysée et consolidée, deux ans et trois ans se sont
écoulés depuis le moment où les états financiers
ont été produits.
C'est pourquoi, M. le Président, le ministre des Finances et
moi-même, après avoir porté le problème à la
connaissance du public, avons décidé de changer ce
système, de ne plus nous fonder sur le vieux système des
états financiers, mais au contraire, de fonctionner désormais
selon un système de budget fermé. Celui-ci sera établi en
deux temps, la première fois au printemps, avec réouverture
possible en fonction des clientèles réelles vers le mois
d'octobre, après quoi les budgets seront fermés une fois pour
toutes, de sorte que dans l'avenir on peut espérer que les commissions
scolaires étant administrées un peu comme les CEGEP ou les
universités, nous ne nous trouverons plus devant des situations comme
celles que nous avons connues jusqu'ici.
Le Président: Fin de la période des questions. Aux
motions non annoncées.
Motions non annoncées M. Bertrand: M. le
Président... Le Président: M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, je ne doute pas que cette
courte motion que j'ai à présenter fera l'unanimité des
membres de cette Chambre, étant donné les qualités
d'honnêteté, d'intégrité que tout le monde
reconnaît à tous les parlementaires
de l'Assemblée nationale. Je fais motion pour que cette
Assemblée demande au chef de l'Opposition officielle de remettre au
trésor public l'argent que son parti politique a recueilli dans sa
caisse électorale...
M. Lamontagne: Vous ne l'aurez pas. M. Bertrand: M. le
Président...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! A l'ordre.
M. le député de Vanier, terminez votre motion.
M. Bertrand: M. le Président, je fais motion pour que
cette Assemblée demande au chef de l'Opposition officielle de remettre
au trésor public les sommes que sa formation politique a recueillies
dans sa caisse électorale, à partir de contrats publics obtenus
par certaines firmes lors de la construction des équipements olympiques.
M. le Président, nous sommes prêts à la
débattre.
Le Président: II n'y a pas consentement. Enregistrement
des noms sur les votes en suspens. (11 h 10)
Avis à la Chambre
Aux avis à la Chambre, M. le leader parlementaire du
gouvernement.
Une Voix: Bien mal acquis ne profite jamais.
Une Voix: Aux innocents les mains pleines.
Une Voix: Hypocrite.
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: En vertu de l'article 34. M. le Président,
j'aimerais savoir du leader parlementaire si c'est l'intention du gouvernement
de permettre l'étude du rapport...
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. Je voulais savoir du
leader du gouvernement si c'est l'intention du gouvernement de permettre
l'étude du rapport 1979-1980 du Vérificateur
général pour faire suite au témoignage de M. Larose qui
dit: "Le fait de n'avoir pas étudié les rapports du
Vérificateur général pour les années 1975, 1976,
1977 et 1978 constitue une faiblesse dans le contrôle parlementaire des
opérations gouvernementales." L'Union Nationale serait prête en
commission parlementaire à répondre aux voeux du
Vérificateur général. Je pense que l'Assemblée
nationale pourrait se reprendre pour le travail qu'elle n'a pas fait depuis les
trois ou quatre dernières années.
M. Charron: M. le Président, il sera manifestement
impossible qu'une commission puisse se réunir, vu le calendrier
chargé jusqu'à la fin de cette session à cause de
l'étude des crédits. J'ai déjà répondu au
leader parlementaire qu'au cours de l'été une séance de
cette commission pour étudier le rapport du Vérificateur
général est éminemment prévisible.
Le Président: Aux avis à la Chambre, M. le
leader...
M. Marchand: M. le Président, en vertu de l'article
34.
Le Président: M. le député de Laurier.
M. Marchand: Est-ce que le leader parlementaire a l'intention
d'appeler la commission des engagements financiers avant la fin de la
session?
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: La probabilité d'une nouvelle réunion
de cette commission diminue au fur et à mesure que nous avançons
dans le calendrier de la session. Toutefois, si nous sommes encore ici
jusqu'à la limite prévue par le règlement,
c'est-à-dire le 20 juin, il faudra compter qu'effectivement la
commission des engagements financiers puisse se réunir à
nouveau.
M. Marchand: ... jeudi prochain.
Le Président: M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, hier, en vertu de l'article
34, je demandais au leader du gouvernement de nous donner un engagement de la
part du gouvernement quant à la date de promulgation de l'entrée
en vigueur de la nouvelle loi électorale, soit la loi 9. Le leader du
gouvernement m'a recommandé de poser la question au ministre d'Etat
à la Réforme électorale à une séance de la
commission de l'Assemblée nationale qui siégeait hier soir. J'ai
posé la question au ministre responsable, hier soir, et je n'ai obtenu
aucune réponse. Est-ce que le leader du gouvernement pourrait me dire
aujourd'hui si le gouvernement va prendre un engagement ou pas, et quand?
M. Charron: M. le Président, je dois reprendre
l'engagement qu'a pris le ministre d'Etat à la Réforme
électorale hier et le donner à nouveau dans cette
Assemblée comme réponse gouvernementale au député
de Gatineau.
Le ministre, député de Chicoutimi, je crois, a
donné l'assurance que toute élection complémentaire ou
élection générale à venir au Québec se fera
sous l'empire de la loi 9. Donc, si on prend les réponses que le premier
ministre a fournies au chef de l'Opposition et au député de
Gatineau, la semaine dernière, sur l'une et l'autre des
hypothèses, il faut bien croire que la promulgation de cette loi 9 est
une question de semaines.
Le Président: Aux avis à la Chambre, M. le leader
parlementaire du gouvernement.
M. Charron: M. le Président, nous avons, hier, lors de la
réunion des leaders, modifié quelque peu, à la
satisfaction de tous, je crois, le calendrier de travail de cette semaine, ce
qui m'amène à présenter un calendrier modifié pour
la journée d'aujourd'hui.
A l'instant, l'Assemblée suspendra ses travaux jusqu'à 15
heures. Lorsqu'elle reprendra de 15 heures à 18 heures, ce sera pour
étudier vos crédits, M. le Président, les crédits
de cette Assemblée. Demain, après la motion
privilégiée qui est au feuilleton, qui nous occupera
jusqu'à 13 heures, ce sera le menu d'aujourd'hui qui a été
déplacé à demain, soit la loi 105, au nom du ministre des
Affaires municipales, qui sera étudiée demain
après-midi.
Je donne d'abord avis que, ce soir, à nouveau, trois commissions
se réuniront; celle du travail à la salle 81-A pour terminer
l'étude de ses crédits; la commission de l'agriculture commencera
l'étude de ses crédits à la salle 91-A, et, au salon
rouge, ce sera la fin de l'étude des crédits du ministère
des Affaires intergouvernementales, de 20 heures à 24 heures.
Cet après-midi, pendant que la Chambre se réunira aux
crédits de l'Assemblée nationale, les commissions du travail et
des affaires intergouvernementales, à la salle 81-A et au salon rouge,
poursuivront leur travail.
Je fais donc motion, puisque la Chambre sera en réunion cet
après-midi, pour que ces deux commissions puissent se réunir aux
heures prévues. Je donne avis que ce matin, pendant que la Chambre
suspendra ses travaux jusqu'à 15 heures, la commission du travail se
réunira à la salle 81-A, et la commission des affaires
intergouvernementales au salon rouge.
Est-ce que ma motion pour les séances de commissions de cet
après-midi sera acceptée, M. le Président?
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des Voix: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Charron: M. le Président, je propose la suspension des
travaux de la Chambre jusqu'à 15 heures cet après-midi.
Le Président: Avant de faire adopter la motion, je
voudrais donner un avis à la Chambre. C'est qu'en raison de
circonstances que tous connaissent, le Parlementaire ne sera ouvert à
midi que pour les députés et le Mini-Débat que pour les
fonctionnaires de l'Assemblée nationale.
Est-ce que la motion sera adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Président: Adopté.
L'Assemblée suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
Suspension de la séance à 11 h 16
Reprise de la séance à 15 h 11
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
Veuillez vous asseoir.
M. le leader parlementaire du gouvernement, vous m'avez
suggéré de faire diligence pour la décision que j'ai
à rendre relativement à une requête formulée par M.
le député de Saint-Laurent. Normalement, la courtoisie
élémentaire commande qu'on ne rende pas une décision
importante sans la présence du principal intéressé.
M. Charron: Le député de Saint-Laurent est à
la commission des affaires intergouvernementales.
Le Président: Dans ce cas...
M. Bertrand: Rendez, M. le Président. Rendez.
Décision du président sur le projet de
loi no 83 réimprimé
Le Président: J'ai examiné avec la plus grande
attention les arguments du député de Saint-Laurent, ceux du
leader parlementaire du gouvernement et ceux du ministre de la Justice
concernant la recevabilité, après une première lecture, du
projet de loi réimprimé no 83, Loi pour favoriser la perception
des pensions alimentaires. J'ai aussi examiné avec soin le projet de loi
original, ainsi que la version réimprimée qu'on a
déposée ce matin. Comme promis, je rends ma décision avec
la plus grande diligence.
Le règlement qui nous régit ne mentionne je dis
bien "mentionne" et non pas "édicte" que deux occasions au cours
desquelles il est permis de présenter ou de déposer une
réimpression d'un projet de loi. Il y a, en premier lieu, le cas
évoqué en l'article 119 qui se lit ainsi: "Lorsque, après
la première lecture, un projet de loi a été
étudié en commission élue, le rapport est
déposé à l'Assemblée et distribué à
ses membres. La deuxième lecture du projet de loi est fixée
à la séance suivante. "Si le rapport recommande la
réimpression du projet de loi, la deuxième lecture ne peut en
être proposée que lorsque cette réimpression est
disponible."
C'est donc là le seul cas évoqué après la
première lecture et avant la deuxième lecture. Cet article 119 ne
peut s'appliquer à la situation présente, puisque le projet de
loi no 83 n'a pas été étudié en commission
élue après la première lecture et qu'aucune commission
n'en a proposé la réimpression.
En second lieu, il peut y avoir une réimpression et la
décision est laissée à la discrétion d'un ministre
avant la troisième lecture dans les circonstances que
décrit l'article 124 de la façon suivante: Article 124.
"Lorsqu'un ministre qui a présenté un projet de loi juge qu'il
doit être réimprimé en raison des changements
considérables qu'il a subis, il peut en proposer la réimpression
avant la troisième lecture. Cette motion n'est pas susceptible de
débat ni d'amendement. "
Encore là, on ne peut trouver d'analogie entre cet article et le
cas qui nous est soumis concernant le projet de loi no 83. Si le
règlement ne
mentionne pas d'autres occasions où il est possible de
présenter une réimpression d'un projet de loi, doit-on
interpréter son silence comme une interdiction absolue? Il faudrait,
pour y répondre, tenter de dégager quelques principes qui
émanent de notre règlement et, de façon plus
générale, du droit et de la procédure parlementaires. Je
le fais le plus brièvement possible et le plus complètement
possible parce que la question revêt une certaine importance pour le
présent et pour l'avenir.
J'ai évoqué et cité deux articles du
règlement qui mentionnent les cas où une réimpression est
non seulement permise, mais obligatoire. Ce qu'il faut noter, c'est que dans
les deux cas, une commission parlementaire, en vertu d'un pouvoir
délégué par l'Assemblée, a eu l'occasion d'examiner
un projet de loi et de proposer ou d'adopter des amendements. Dans les deux
cas, donc, la réimpression n'apporte aucun élément
nouveau. Elle ne fait que rendre le projet de loi conforme à ce que le
législateur a proposé ou a décidé. Il s'agit, en
somme, de rendre plus facile la lecture d'un projet de loi qui, après
avoir franchi certaines étapes, avec des modifications en cours de
route, en a encore d'autres à gravir.
De là ressort toute l'essence ou la quintessence du principe qui
peut conduire à une réimpression. Cette réimpression ne
fait que confirmer un état de fait et ne contribue pas et ne doit pas
contribuer à faire franchir une nouvelle étape à un projet
de loi. Il y a davantage. Une réimpression d'un projet de loi ne doit
jamais contribuer à faire franchir une des trois étapes
principales d'un projet de loi sans que les députés n'aient eu
l'occasion de se prononcer sur chacune de ces étapes qui sont: la
première lecture, la deuxième lecture et la troisième
lecture.
Dans le cas du projet de loi no 83, les députés ont
déjà eu l'occasion de se prononcer en première lecture
conformément à l'article 117 du règlement, après
lecture des notes explicatives du ministre. Si, par le biais d'un projet
réimprimé, comme on l'a fait ce matin, on présente des
dispositions nouvelles, on peut alors affirmer que les députés
n'ont pas eu l'occasion, au cours de cette première lecture, de se
prononcer d'une façon pleinement éclairée, d'autant plus
que les notes explicatives qui devaient éclairer leur vote sont quelque
peu différentes du projet original au projet
réimprimé.
Comme protecteur des droits de tous les députés, je ne
puis donc permettre que les membres de cette Assemblée soient
forcés, par ma décision, d'avoir voté
rétroactivement en première lecture pour un projet de loi dont la
version réimprimée est différente et au sujet de laquelle,
théoriquement, ils pourraient avoir le désir de voter contre,
à cause des nouveautés qu'elle contient. Si, donc, la nouvelle
version est différente et tous l'ont affirmé ce matin
je ne puis la recevoir pour ces motifs que je viens
d'évoquer.
D'ailleurs, ceci va dans la logique d'une décision que la
présidence a eu à rendre lors de la présentation du projet
de loi no 1 qui a été suivie de la présentation du projet
de loi no 101 portant sur la langue officielle. Si deux projets de loi ne sont
pas tout à fait similaires, il faut les présenter
différemment à toutes les étapes et ils doivent porter des
numéros différents, à moins que l'on retire le premier.
Comme on ne peut faire indirectement ce qu'on ne peut faire directement, on ne
peut donc pas, par le biais d'une réimpression, contourner cette
règle qui veut qu'on ne puisse présenter deux projets de loi
similaires ou encore fondre en un seul deux projets de loi différents en
faisant sauter une étape au deuxième.
Donc, sans consentement unanime, le dépôt de la
réimpression équivalant à une nouvelle première
lecture ne peut être retenu, ou encore il faudra recommencer à
zéro, ou encore le ministre atteindra ses objectifs en
présentant, comme on dit dans le jargon du métier, des papillons
aux mêmes fins lors de l'étude en commission. C'est pourquoi je
fais droit à la requête de M. le député de
Saint-Laurent.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Charron: M. le Président, j'accepte votre
décision. Je voudrais, sous forme de directive, vous demander maintenant
comment réparer l'outrage fait à nos droits parlementaires ce
matin, comme vous venez de le dire, dans le sens que vous l'avez sans doute
entendu de la bouche du député de Saint-Laurent. Je crois bien
qu'il parlait au nom de sa formation à ce moment-là, ce
n'était pas une question de principe et d'opposition à ce projet
de loi en particulier, mais bien à une qualification de la
procédure que sollicitait le député, vous venez de
l'expliquer. Celui-ci annonçait même que sa formation politique
allait aborder d'une façon très positive, disait-il, le principe
de même que le texte du projet de loi lui-même.
En conséquence, vous comprendrez bien que mon principal souhait,
en appuyant votre directive, c'est de trouver le moyen de représenter
d'une manière tout à fait légale et conforme à
notre règlement le projet de loi en question. Je comprends donc que le
dépôt de ce matin devient caduc, n'a pas été fait.
Si, demain, je souhaitais présenter le projet de loi no 183, qui
contiendrait le même texte que nous avons essayé de déposer
ce matin, est-ce que je devrais le faire tout à fait normalement comme
dans n'importe quel autre cas?
Le Président: II vous faudrait à ce
moment-là, compte tenu de notre règlement, obtenir, je crois, un
consentement unanime de la Chambre.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je dois tout
d'abord vous féliciter, comme il se doit, de la recherche que vous avez
faite sans doute, quoique vous étiez dès ce matin, je pense bien,
pas mal favorable à la thèse présentée par
l'Opposition officielle. Je dois dire que je concours aisément aux
conclusions auxquelles vous êtes parvenu après le
délibéré. Je tiens simplement à rappeler, à
la suite de votre décision, un élément de prudence de la
part du gouvernement. J'en
profite, en reprenant l'esprit d'une phrase que vous avez
prononcée au cours de votre jugement, pour rappeler au gouvernement
qu'on ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement.
J'espère que le leader du gouvernement et le gouvernement retiendront la
leçon. Si on pouvait ajouter une chose, là encore ce n'est pas la
trouvaille du siècle.
Ceci dit, M. le Président, je reviens à la question
posée par le leader du gouvernement relativement à la
procédure qui devrait être suivie dans un cas comme
celui-là. Il me semble qu'il est évident qu'on doit retirer le
projet de loi si on ne veut pas de celui qu'on a présentement, qu'on a
réimprimé avant qu'il ne le soit. Si on a d'autres intentions,
c'est normal que le leader parlementaire du gouvernement fasse motion pour
retirer ce projet de loi ou son collègue et que dès
demain on trouve en avis un nouveau projet de loi. Si on a besoin de
consentement à ce moment, mon collègue de Saint-Laurent sera ici
présentement il est retenu en commission parlementaire. A ce
moment, il pourra donner enfin les conclusions auxquelles en arrivera
l'Opposition officielle. Sur le fond de la question, M. le Président, je
ne me permets pas d'élaborer parce que je crois que le leader
parlementaire du gouvernement a indiqué, je prends sa parole parce que
je pense que cela a été fait à la suite de consultations,
il est bien possible que sur le fond de la question il puisse y avoir un
certain concours.
M. Charron: Merci.
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: Demain, M. le Président, paraîtra en
avis l'annonce de ce projet de loi. Je solliciterai demain l'honneur de le
déposer de même que la motion visant à retirer l'actuel
projet de loi no 83 qui est au feuilleton.
Le Président: M. le leader parlementaire du gouvernement,
aux affaires du jour.
M. Charron: M. le Président, maintenant que vous venez de
nous faire preuve de votre grand talent à nouveau, je propose que vous
quittiez le fauteuil et que cette Assemblée se convertisse en commission
plénière pour que nous ayons le plaisir d'adopter vos
crédits. (15 h 20)
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Commission plénière Etude des
crédits de l'Assemblée nationale
La Présidente (Mme Cuerrier): L'Assemblée s'est
formé en commission plénière pour étudier les
crédits de l'Assemblée nationale.
M. le Président.
M. Richard: Oui, alors, Mme la Présidente, l'année
passée, à tout le moins, et peut-être les années
auparavant, je m'étais permis de faire un long discours d'introduction
et je pense qu'on avait couvert à peu près tout le terrain, l'an
dernier spécialement. Alors, cette année, plutôt que d'y
aller d'un long discours introductif, je préfère recevoir les
remarques et les observations des membres de l'Assemblée nationale en
rapport avec le budget de l'Assemblée nationale.
M. Blank: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Saint-Louis.
M. Blank: ... je pense que de notre côté aussi, on
ne fera pas de grands discours, mais on est ici pour obtenir des informations
sur la façon dont ça fonctionne à l'Assemblée
nationale sur ce qu'on fait avec notre argent et pourquoi.
Je pense qu'on peut faire comme on le fait dans les autres commissions.
On fait des commentaires généraux et, s'il y a des questions
concernant le budget lui-même, on les posera après. Cela va
épargner beaucoup de temps et de discussions à savoir si cela
tombe sous une juridiction ou une autre.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Saint-Louis.
M. Blank: Je pense que l'événement le plus
important qui va arriver ici, au Parlement, sera la nouvelle carte
électorale, alors que le nombre des députés passera de 110
à 122. Comme je suis politicien avec une expérience de quelques
années, cela me semble très possible qu'on se retrouve ici, au
mois d'octobre, novembre ou décembre, avec 122 députés. Je
voudrais savoir du président s'il a fait certaines recherches; s'il a
consulté des architectes ou des ingénieurs afin qu'ils
présentent des plans et devis au sujet de cette Chambre-ci, pour
commencer, pour savoir où seront placés ces 12 autres
députés. Est-ce qu'ils seront dans le corridor, derrière
le Trône ou dans les galeries? Je ne le sais pas. Qu'est-ce qu'on va
faire au sujet des bureaux de ces députés, leur secrétaire
et les services dont ils auront besoin en tant que nouveaux
députés?
M. Richard: M. le député de Saint-Louis, quant
à votre première question, j'ai une assez bonne nouvelle. En tout
cas, cela a été une bonne nouvelle pour moi parce qu'on a des
architectes qui ont plus d'imagination encore que je ne l'avais
anticipé. Pour moi aussi, ça posait un problème et je me
posais exactement la même question que vous: Où allons-nous
installer ces douze députés de plus? Il y a un architecte qui a
préparé un très grand nombre d'esquisses et il y a place
pour ajouter douze députés sans défigurer
l'Assemblée nationale, d'une part, et sans rendre inconfortable
l'Assemblée nationale, la Chambre, pour les parlementaires. J'avais
l'intention, à tout le moins au
cours de l'été ou peut-être même avant
l'ajournement des travaux de l'Assemblée, de consulter les formations
politiques pour savoir quelle est l'esquisse qu'elles
préféreraient. Il y a des choses assez étonnantes et cela
fait même assez joli avec les mêmes bureaux.
Quant à votre deuxième question, elle est plus
problématique. Il faudra que nous nous penchions, au cours de
l'été, sur les solutions qu'on peut apporter au manque d'espace
qui est déjà criant à l'intérieur des
édifices de l'Assemblée nationale, mais je pense bien qu'on
réussira, comme dans le passé, à trouver une solution pour
le personnel de ces douze nouveaux députés.
M. Blank: Quand vous dites avoir des plans magnifiques de cet
architecte, est-ce qu'il vous a aussi donné une idée du temps que
cela prendra pour faire ces changements?
M. Richard: Oui, je me suis enquis à ce sujet et à
partir du moment où on aurait décidé du plan qu'on
choisit, je pense qu'il faudrait très peu de temps pour aménager
la Chambre conformément aux esquisses qui nous ont été
soumises.
M. Blank: On dit très peu de temps; on parle de moins d'un
mois?
M. Richard: On parle d'une trentaine de jours.
M. Blank: Une trentaine de jours. Parce que la période
électorale peut être de 30 jours.
M. Richard: Donc, la période électorale, c'est la
première chose qui m'a inquiété. J'ai posé la
question la semaine dernière, on m'a donné une réponse
préliminaire, et on a dit qu'à partir du moment où on
décide, quand même, quelle esquisse on choisit la période
électorale serait suffisante; le délai prévu pour une
période électorale serait suffisant pour aménager la
Chambre. (15 h 30)
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Roberval.
M. Lamontagne: Mme la Présidente, j'ai eu l'occasion, au
cours...
M. Richard: On me demande si j'ai engagé M.Taillibert et
je réponds non.
La Présidente (Mme Cuerrier): Si M. le président le
permet, peut-être pourrais-je vous donner la parole, M. le
député de Roberval.
M. Lamontagne: Depuis plusieurs années, j'ai eu l'occasion
de soumettre au président les problèmes de l'Opposition
officielle au deuxième étage. Nous avons, d'autre part,
l'entière collaboration du président. Il reste un fait,
cependant, que vous devez agrandir par en dedans, ce qui n'est pas facile; mais
j'aimerais bien connaître aujourd'hui quelles sont les perspectives
d'agrandir par en dedans dans l'édifice A parce que, sans aucun doute,
vous voulez que ces douze nouveaux députés aient leurs bureaux
dans l'édifice A. Egalement, pour vous donner la parole le plus
rapidement possible, je vous rappelle que nous, de l'Opposition officielle,
malheureusement, ne disposons pas et je le souligne encore aujourd'hui
d'une salle de réunion. Les 29 députés que nous
sommes et évidemment quelques collaborateurs qui participent à
nos travaux, nous sommes contraints de nous rencontrer bien souvent dans les
corridors, nous n'avons aucune salle de réunion.
Je pense qu'il serait souhaitable, en même temps que vous
prévoyez les bureaux, tant pour les députés que les
collaborateurs, service de recherche et autres, de prévoir des salles de
réunion pour les députés. S'il y a une chose que les
députés font souvent, ce sont des caucus. Je pense qu'il faudrait
prévoir cela dans vos aménagements.
M. Richard: Alors, M. le député de Roberval,
justement, pour essayer de combler les besoins que vous avez souvent
exprimés, la seule solution qui s'est avérée possible dans
le passé et qui s'avère toujours possible dans une certaine
mesure, c'est de libérer des locaux qui sont occupés par du
personnel administratif qui ne doit pas obligatoirement se trouver dans les
édifices A ou B. Je ne crois pas qu'avec le réaménagement
en cours et la réfection des édifices de la colline parlementaire
qui est déjà en cours les nouveaux bureaux de
députés soient prêts avant une prochaine
élection.
Je pense qu'il faut compter encore plusieurs mois avant que ces travaux
soient terminés, mais une chose est certaine, nous ferons en sorte
d'essayer de vous accommoder en ce qui concerne les salles de réunion.
Je vous signale que c'est demandé par au moins deux formations
politiques, l'une pouvant s'acommoder de ses locaux. Je vais faire l'impossible
pour essayer d'avoir des salles de réunion le plus rapidement possible.
Je l'ai déjà exprimé à maintes reprises, ce que
j'ai toujours souhaité, c'est que l'édifice A serve d'abord aux
parlementaires. C'est pourquoi les services qui n'avaient pas besoin
d'être dans l'édifice A ont été presque tous
déménagés.
M. Blank: Quand vous dites "presque tous", il en reste
encore?
M. Richard: Oui, il reste encore certains services, mais il reste
encore aussi certains locaux. Si on arrivait à récupérer
tous les locaux disponibles, on me dit qu'on pourrait peut-être trouver
une quarantaine de pièces.
M. Blank: Cela va suffire pour les douze autres
députés?
M. Richard: C'est cela.
M. Blank: Avez-vous une idée de ce que cela va
coûter pour aménager cette salle ici et créer de nouveaux
bureaux pour les douze députés?
M. Richard: Pardon?
M. Blank: Avez-vous une idée de ce que cela va
coûter pour changer...
M. Richard: Non, ce sont les Travaux publics et je crois que
c'est après des soumissions. C'est pourquoi, dès la semaine
dernière, je me suis occupé de cela pour que...
L'aménagement n'est pas très compliqué, mais faire faire
les bureaux, cela peut prendre plus d'un mois. J'ai parlé d'un mois tout
à l'heure pour l'aménagement de la salle, mais je ne pense pas
qu'il faille seulement un mois, qu'un mois soit suffisant pour les pupitres.
J'ai demandé la semaine dernière qu'on prévienne
immédiatement les Travaux publics, de qui cela dépend, de
commander par soumissions les nouveaux pupitres.
M. Blank: En parlant des Travaux publics, de tout
l'aménagement de la colline parlementaire, ici en avant et à
côté, on trouve très curieux qu'on fasse un trou, qu'on
remplisse le trou, qu'on mette le ciment et l'asphalte et que, deux jours
après, on fasse le même trou. C'est arrivé deux ou trois
fois ici en avant. Comme il y avait une certaine opposition au plan de je ne
sais qui, le président ou les Travaux publics cela a l'air qu'on
se passe la balle de l'un à l'autre est-ce que le
président ou le ministre des Travaux publics a pris connaissance de ces
oppositions et fait des modifications au plan des grandes fontaines, de l'eau,
du petit lac et même des poissons, je ne sais pas...?
M. Richard: M. le député de Saint-Louis, si je
comprends bien, le programme complet des travaux sur la colline se divise en
trois. Il y a la réparation de la coquille de l'Assemblée, ce qui
est en train de se faire présentement avec le posage d'un drain
agricole, etc., et du solage. Il y a la sécurité des occupants et
l'intégration des systèmes mécaniques et
électriques qui est en voie d'être complétée. Il y a
aussi les aménagements intérieurs qu'on vient de commencer. Quant
à l'aménagement du parterre, pour ainsi dire,
l'aménagement paysager, le projet qui avait été soumis est
en veilleuse parce qu'on m'a informé aux Travaux publics qu'on est en
train d'étudier attentivement les observations faites par certains
opposants à ce projet. Le projet est à tout le moins
suspendu.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Saint-Louis.
M. Blank: Bravo! Maintenant, on va aller à des choses plus
particulières. Je comprends que le secrétaire des commissions, Me
Marc Cantin, a démissionné de ses fonctions. Y a-t-il quelqu'un
qui l'a remplacé de façon permanente à ce jour?
M. Richard: Non, nous avons tout de suite organisé un
concours. Vous vous rappellerez que le nouveau directeur des commissions
parlementaires avait été nommé, dans le cadre du mandat
qui m'avait été confié en vertu de l'article 55 de la Loi
de la Législature, pour la réorganisation administrative de
l'Assemblée nationale. Or, les pouvoirs qui m'avaient été
conférés, à ce moment-là, en vertu de l'article 55,
je ne peux plus les exercer puisque la réorganisation administrative est
terminée. Il faut donc maintenant nous adresser à la Commission
de la fonction publique pour faire un concours public pour le choix et la
désignation d'un nouveau directeur des commissions parlementaires. Cela
a déjà été amorcé.
M. Blank: Est-ce qu'il y a eu des annonces du concours de
publiées dans les journaux?
M. Richard: Je ne sais pas si elles sont publiées, mais
j'ai approuvé... C'est l'Office de recrutement qui s'occupe de la
publication. Je sais que j'ai eu à approuver, la semaine
dernière, je crois, la désignation de tâches qui est faite
dans l'avis de concours.
M. Blank: Cela veut dire qu'on reporte au mois d'octobre ou au
mois de novembre.
M. Richard: Très certainement.
M. Blank: On va avoir une nouvelle.
M. Richard: C'est plus urgent que cela. Je voudrais que le
directeur soit nommé avant cela. Remarquez que cela pose un petit
problème parce que la dernière fois, le directeur des commissions
parlementaires avait été nommé après consultation
auprès des formations politiques de l'Assemblée nationale.
Maintenant, je me demande sérieusement si cela est possible, parce qu'on
n'a plus trop le choix avec la fonction publique, mais enfin.
M. Blank: Dans vos exigences, avez-vous demandé une
certaine expérience parlementaire pas nécessairement dans le sens
de député, mais je parle de fonctionnaire auprès des
parlementaires? Cela prend des gens qui ont un peu de connaissances politiques
aussi.
M. Richard: Je ne connais pas encore de parlementaires qui ont
postulé l'emploi. S'il y a des ex-parlementaires qui veulent le
postuler, il appartiendra au jury de fixer son choix.
M. Blank: Dans vos exigences, avez-vous fait mention de la vie
parlementaire? Je ne dis pas "des parlementaires", mais au moins des gens
proches de la vie parlementaire, ici ou dans d'autres institutions
parlementaires.
M. Richard: On ne peut pas aller plus loin qu'exiger des
connaissances du domaine parlementaire, en générai. Il ne faut
pas limiter trop le choix non plus. D'ailleurs, c'est l'Office de recrutement
qui nous consulte, mais c'est lui qui fixe les règles.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on peut demander, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le leader.
M. Levesque (Bonaventure): ... au président si la
composition du jury est terminée?
M. Richard: Je ne crois pas. Non.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on peut s'attendre que des
personnes nommées par le président se retrouvent membres du
jury?
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président.
M. Richard: On me dit qu'il n'y aura pas trop de problèmes
pour qu'au moins deux hauts fonctionnaires de l'Assemblée puissent
constituer le jury, en l'occurrence, le secrétaire général
et le secrétaire général adjoint. (15 h 40)
M. Levesque (Bonaventure): Cela veut dire, en d'autres termes,
que si les personnes qui réussissent l'examen sont retenues par le jury,
c'est qu'elles seront retenues par la direction de l'Assemblée nationale
et, à ce moment-là, nous sommes disposés à recevoir
les demandes qui pourraient être le genre de consultation que regrettait
déjà le président il y a quelques instants.
M. Richard: C'est cela, mais la nouveauté, M. le leader
parlementaire de l'Opposition officielle, c'est qu'on est maintenant
obligé, en vertu de la loi 50, si je ne m'abuse, de respecter l'ordre du
mérite; c'est cela qui est un peu embêtant pour ce cas. En
d'autres termes, on est obligé de prendre le...
M. Levesque (Bonaventure): En d'autres termes, une fois le choix
établi, c'est définitif.
M. Richard: On est obligé de prendre le plus
méritant, celui qui se classe premier.
M. Levesque (Bonaventure): Alors, on va faire confiance au bon
jugement de vos excellents collaborateurs.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Roberval.
M. Lamontagne: Mme la Présidente, dans un autre domaine,
je voudrais savoir du président de l'Assemblée nationale qui est
actuellement le directeur du journal des Débats.
M. Richard: Le directeur du journal des Débats est
toujours M. Benoît Massicotte.
M. Lamontagne: Ah oui? M. Richard: En effet.
M. Blank: Est-ce qu'il occupe présentement cette fonction?
Est-ce qu'il le fait chaque jour?
M. Richard: M. Benoît Massicotte, au cours des
années passées cela avait commencé bien avant,
d'ailleurs, que j'assume les fonctions de président avait
accumulé je ne voudrais pas me tromper au-delà de
six mois de vacances. Il y a quelques mois, le directeur du journal des
Débats s'est rendu auprès du secrétaire
général de l'Assemblée pour lui demander de prendre les
vacances qu'il avait accumulées au cours des ans. Dans un premier temps,
le secrétaire général de l'Assemblée a verbalement
refusé que M. Massicotte prenne ses vacances. Le secrétaire
général de l'Assemblée m'a par la suite consulté et
j'ai dit qu'il n'y avait pas de raison pour qu'on refuse à M.
Benoît Massicotte d'écouler les vacances qu'il avait
accumulées au cours des ans.
Je pense que c'est un peu anormal, d'ailleurs, dans un service, ou dans
l'administration publique, qu'on puisse ainsi accumuler des vacances sur une si
longue période. Cela m'apparaît un peu anormal, et c'est l'une des
raisons pour lesquelles il fallait mettre un terme à l'accumulation des
vacances. M. Massicotte est en vacances depuis le 10 décembre et cela
doit prendre fin au mois de septembre parce qu'il écoule les vacances de
plus de six mois qu'il avait accumulées.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Roberval.
M. Lamontagne: Mme la Présidente, évidemment, on va
se poser des questions entre les lignes, nous sommes entre nous, ce n'est pas
enregistré ici, est-ce que M. Massicotte est sur les tablettes, oui ou
non?
M. Richard: M. le député de Roberval, M. Massicotte
est en vacances à sa demande; je ne peux pas apporter d'autre
réponse que celle-là. Je vous ai dit qu'il avait demandé
au secrétaire général de l'Assemblée nationale de
prendre des vacances, de prendre toutes ses vacances de six mois; cela lui a
été refusé dans un premier temps et c'est moi qui ai, en
quelque sorte, cassé la décision du secrétaire
général et qui ai dit: Nous allons lui accorder ses vacances de
six mois.
M. Lamontagne: Comme dernière question...
M. Richard: Remarquez que le directeur du journal des
Débats a une telle passion pour l'Assemblée nationale qu'il y
passe encore ses vacances.
M. Lamontagne: Oui, c'est un peu mêlant, on entend dire
toutes sortes de choses. Il est toujours ici, il est en vacances. Même
s'il est toujours ici, tout en étant en vacances, lorsque ses vacances
seront terminées, quel poste va-t-il occuper? Directeur du journal des
Débats?
M. Richard: Jusqu'à maintenant, aucune décision n'a
été prise en ce qui concerne M. Massicotte. Je sais qu'il a
demandé au directeur du per-
sonnet de l'Assemblée d'essayer d'intervenir pour voir si une
mutation ne serait pas possible.
M. Lamontagne: Je pense que je vais être obligé de
cesser de poser des questions parce que cela me paraît assez curieux que
quelqu'un demande des vacances de six mois et qu'une fois qu'il les a obtenues
il demeure dans l'Assemblée nationale. Il y a là quelque chose
quelque part. En tout cas, ce serait la première fois que je verrais
cela moi-même. Pas vous?
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on me permet une question,
seulement une précision? Est-ce que M. Massicotte, qui relevait
directement du président, je pense, à l'Assemblée
nationale, ou du secrétaire général...
M. Richard: Du directeur général des
communications.
M. Levesque (Bonaventure): Depuis quand?
M. Richard: Depuis la réorganisation administrative.
M. Levesque (Bonaventure): Qui a eu lieu? M. Richard: Qui
a eu lieu le 28 mars 1979.
M. Levesque (Bonaventure): II y a eu changement de statut ou,
enfin, il ne se rapporte pas à la même personne depuis 1979?
M. Richard: Depuis 1979, il se rapporte au directeur
général des communications, qui est M. André Beaulieu.
M. Levesque (Bonaventure): Au lieu de... M. Richard: Au
lieu du secrétaire général.
M. Lamontagne: Question additionnelle. Je ne voulais plus en
poser, parce que j'ai l'impression qu'on va se perdre. Mais là, tout
à l'heure, vous avez dit que M. Massicotte s'était adressé
au secrétaire général pour obtenir ses vacances. Est-ce
qu'on pourrait savoir pourquoi il ne s'est pas adressé à M.
Beaulieu, qui était son supérieur?
M. Richard: Je l'ignore, M. le député de Roberval.
Je l'ignore totalement. Remarquez qu'il y avait une vieille habitude avant la
réorganisation, pour toutes sortes de problèmes, et cette
habitude s'est perpétuée un peu même après la
réorganisation administrative, de s'adresser, parce que tout le monde
connaît sa générosité presque parfois
démesurée, au secrétaire général; alors,
quand il s'agissait de vacances, on s'adressait souvent au secrétaire
général et je suppose qu'on en a continué l'habitude.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Saint-Louis.
M. Blank: Une autre question. Parmi les cabinets politiques qui
sont la responsabilité du président, quels sont ces cabinets: le
cabinet du président, ceux des vice-présidents, ceux des chefs de
l'Opposition et des "whips" et des leaders?
M. Richard: Oui.
M. Blank: Je constate ici qu'il y a une augmentation d'environ $1
300 000 dans le budget des cabinets politiques. Est-ce qu'on peut me donner la
ventilation de cela?
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président.
M. Richard: M. le député de Saint-Louis, les
changements au règlement du personnel des cabinets ont été
apportés au cours de la dernière année financière
de telle sorte que, l'an dernier, il a fallu, pour appliquer le nouveau
règlement, s'adresser au fonds de suppléance, qui
n'apparaît pas au budget. C'est pourquoi il y a en quelque sorte une
fausse apparente augmentation de $1 000 000, mais c'est une augmentation qui
n'est qu'apparente puisqu'il y avait ce budget moins, bien sûr,
l'augmentation, le taux de croissance prévu par le règlement
dès l'an dernier mais qui n'apparaissait pas au budget parce qu'il a
fallu s'adresser au fonds de suppléance, compte tenu que c'était
un nouveau règlement.
M. Blank: Est-ce qu'avec ce nouveau règlement on a
changé en nombre le personnel des cabinets politiques?
M. Richard: Oui et non. Je vous rappelle que la réforme a
été absolument fondamentale. C'est que la nouvelle
réglementation repose sur l'attribution de fonds ou d'une enveloppe
budgétaire au lieu de reposer sur l'attribution d'un certain nombre de
postes: c'est la différence. Pour certains, cela a constitué une
augmentation personnelle. Cela dépend comment les formations politiques
paient leur personnel politique.
M. Blank: Dans le cas du leader du gouvernement, il est
déménagé d'une partie de cette bâtisse à une
autre partie. Le coût des changements, ce sont les Travaux publics qui le
couvrent, les nouveaux bureaux du leader du gouvernement, qui occupe les
anciens bureaux du lieutenant-gouverneur?
M. Richard: Oui.
M. Blank: Le coût du déménagement, c'est le
ministère des Travaux publics qui a payé cela ou
l'Assemblée nationale?
M. Richard: Les Travaux publics.
M. Blank: Vous n'avez aucune idée de ce que cela a
coûté? (15 h 50)
M. Richard: Non, c'est-à-dire que pour le leader cela n'a
pas causé de problème, c'était le
déménagement du lieutenant-gouverneur. Ce sont les Travaux
publics j'ai un chiffre en tête, on me l'a déjà dit,
mais je n'oserais même pas le mentionner de peur de ne pas être
conforme à la vérité...
M. Blank: Est-ce que le président est au courant du nombre
de personnes qui travaillent pour le leader dans son cabinet politique ici?
M. Richard: Dans le cabinet du leader du gouvernement, oui, on a
le nombre exact. Je peux vous donner tous les cabinets d'ailleurs.
M. Charron: Combien de personnes y a-t-il dans mon cabinet?
Attendez un peu que je les compte, sept.
M. Blank: Sept personnes politiques. M. Charron: Oui.
M. Blank: Et ceux de l'administration? Les secrétaires,
les messagers.
M. Charron: Le personnel de soutien? M. Blank: Oui.
M. Charron: Un à mon bureau de comté à
Montréal, deux, trois, plus deux téléphonistes.
M. Blank: Cela fait douze en tout dans vos deux bureaux?
M. Charron: Oui, mon bureau de comté et mon bureau ici
à Québec, oui.
M. Blank: Au bureau de M. Burns, avant, êtes-vous au
courant combien il y avait de personnes?
M. Charron: Je ne le sais pas.
M. Richard: A peu près la même chose, je pense. Je
n'ai pas les chiffres ici.
M. Blank: Au bureau du président, combien y a-t-il de
personnes?
M. Richard: Onze personnes.
M. Blank: Onze personnes. Cela inclut votre bureau de
comté aussi?
M. Richard: Oui, qui comprend également le chauffeur, les
téléphonistes et les secrétaires.
M. Blank: Oui. Chaque vice-président a combien de
personnes en tout? J'espère qu'ils sont égaux.
M. Richard: Un, deux, trois, quatre, cinq pour le
vice-président et député de Jonquière. Un, deux,
trois, quatre, cinq pour la vice-présidente et député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Blank: Ils sont égaux.
M. Richard: Je vous rappelle là-dessus que le
problème s'est posé l'an dernier, le député de
Laval m'avait posé la question et cela se pose encore. En tout cas, la
solution que j'ai adoptée à ce sujet n'est pas définitive,
j'y repense. Le président a une enveloppe budgétaire qui est
exactement celle d'un ministre. Cela me paraît trop excessif, c'est
pourquoi je suis très loin d'utiliser la somme des crédits
alloués au président. La difficulté qui se pose, c'est que
je n'ai pas voulu, parce que dans tous les domaines la présidence est
considérée sur un pied d'égalité avec les
ministres, c'est un peu la règle aussi pour le chef de l'Opposition, je
n'ai pas voulu créer de statut différent. Cela dit, il y a une
très large fraction des deniers accordés au président que
je n'utilise pas, de l'ordre de 40%, me dit-on.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Saint-Louis.
M. Blank: Concernant la Fondation Jean-Charles-Bonenfant, est-ce
qu'on a reçu des dons cette année pour cette fondation?
M. Richard: Des demandes?
M. Blank: Des demandes aussi, mais des dons?
M. Richard: Non. J'ai demandé récemment au service
des relations interparlementaires de nous apporter son concours pour, j'ai
envie de le dire, insuffler plus de dynamisme à la Fondation
Jean-Charles-Bonenfant, parce que je suis encore un peu sur mon appétit
quant à cette fondation qui pourrait réaliser, à mon
humble avis, de grandes choses. Elle a déjà réalisé
pas mal de choses, mais cela me paraît un peu insuffisant. C'est pourquoi
j'ai demandé au service des relations interparlementaires de nous
apporter son concours, ce qu'il a accepté avec beaucoup d'empressement.
J'ai demandé aussi qu'on convoque, dans les meilleurs délais, une
réunion du conseil d'administration de la fondation.
Le problème de la fondation, c'est qu'il est extrêmement
difficile de convoquer le conseil d'administration à cause des personnes
qui le composent. Il y a le ministre de l'Education, M. le député
de Laval, il y a le président de l'Assemblée nationale, il y a
même d'anciens parlementaires qui sont toujours membres du conseil
d'administration. Je voudrais que dans les prochains mois, on réussisse
à organiser plus que des stages parlementaires avec la Fondation
Jean-Charles-Bonenfant.
M. Blank: Est-ce qu'on a organisé des stages cette
année?
M. Richard: Je voudrais organiser aussi une campagne de
souscription pour la Fondation Jean-Charles-Bonenfant. J'avais l'intention de
soumettre un nom comme président de la campagne à la prochaine
réunion du conseil d'administration de la Fondation
Jean-Charles-Bonenfant et c'est le nom d'un ex-parlementaire que vous
connaissez fort bien, M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: A part les stagiaires, cette année, est-ce qu'il
y a eu d'autres bénéficiaires?
M. Richard: Je ne sais pas si c'est cette année ou l'an
dernier que nous avons apporté une contribution financière assez
importante à la publication d'un numéro du Cahier de droit de
l'Université Laval sur le droit parlementaire et l'oeuvre de
Jean-Charles-Bonenfant. Il y avait quatre stagiaires l'an dernier et quatre
cette année.
M. Blank: Ils coûtent combien, ces stagiaires?
M. Richard: Ce sont des bourses de $10 000 chacune.
M. Blank: Est-ce qu'ils travaillent pour les deux
côtés de la Chambre?
M. Richard: Oui.
M. Blank: Et ces stagiaires viennent de quelle
université?
M. Richard: De toutes les universités du Québec,
ils sont choisis par un jury.
M. Blank: Dans le programme 4, gestion interne et soutien, je
constate qu'au troisième élément, services techniques et
auxiliaires, il y a une augmentation de $400 000 à $850 000; est-ce
qu'on pourrait me donner la ventilation de cette augmentation?
M. Richard: Dans le cadre de la réorganisation
administrative, il y a eu un regroupement des achats qui sont maintenant tous
centralisés. Tous les achats sont maintenant faits par le même
service au lieu d'être dispersés, ce qui fait qu'il y a eu une
augmentation considérable dans ce service, mais qu'il y a diminution
correspondante dans les autres services.
M. Blank: Est-ce que ce service des achats s'occupe d'acheter
toutes les choses dont on a besoin ici, comme le papier, les stylos, etc?
M. Richard: A peu près, oui.
M. Blank: Comment procède-t-on à ces achats? Est-ce
qu'il y a des soumissions, une liste de fournisseurs ou quoi?
M. Richard: Nous avons adopté, il y a déjà
quelques mois, à la Commission de régie interne de
l'Assemblée nationale, à ma demande, après la
réorganisation administrative, toute une politique d'achat dont je
pourrais vous faire tenir copie, d'ailleurs.
M. Blank: Est-ce que cette politique, c'est: "Buy American"?
M. Richard: Est-ce que cette politique... Je m'excuse?
M. Blank: Est-ce "buy American"? J'ai ici un stylo qui vient de
l'Assemblée nationale et c'est même inscrit "Assemblée
nationale", mais c'est intéressant de voir plus haut "made in USA". Je
sais qu'il y a beaucoup de compagnies de stylos ici, à Québec.
C'est pour cela que je vous demande si votre politique est: "Buy American."
M. Richard: Vous n'auriez pas dû l'accepter, M. le
député de Saint-Louis!
M. Blank: Cela m'a été prêté par un
journaliste.
M. Richard: Je ne sais pas en ce qui concerne votre stylo en
particulier, mais je sais que ce doit être à cause d'une demande
de soumissions.
M. Blank: Dans vos demandes de soumissions, est-ce que vous
donnez un bénéfice de 10% aux gens qui fabriquent la marchandise
au Québec et de 5% aux Canadiens?
M. Richard: Autant que faire se peut, nous achetons au
Québec, mais nous ne sommes pas protectionnistes au point de choisir un
troisième ou un quatrième soumissionnaire quand il y a un
écart considérable.
M. Blank: Mais est-ce que vous prenez en considération
quelques...
M. Richard: De mémoire, je vous dis que ce n'est pas
inclus dans notre politique d'achat.
M. Blank: Ce qui veut dire que vous ne suivez pas la politique...
(16 heures)
M. Richard: C'est inclus? Oui? Il y a des fonctionnaires qui me
disent que c'est inclus; alors, cela doit l'être. Ils sont en train de
chercher à l'intérieur du texte de la politique d'achat, qui est
un texte assez long et assez compliqué.
M. Blank: Je constate que le coût de la
radio-télédiffusion des débats va diminuer cette
année et je pense que c'est parce qu'on n'a pas fait les achats
d'équipement; il y a une différence, je pense, de $1 000 000 dans
le budget. Est-ce qu'on a encore un contrat ou si tous les employés sont
des employés de l'Assemblée nationale?
M. Richard: A la télédiffusion?
M. Blank: Oui, la télévision des débats.
M. Richard: Le contrat avec la firme Auvinic prendra fin le 7 du
mois d'août prochain.
M. Blank: Est-ce que c'est votre intention de renouveler ce
contrat ou si c'est l'Assemblée nationale qui prendra l'affaire en
main?
M. Richard: Je suis en train d'étudier toute la question
avec les fonctionnaires de l'Assemblée. Une décision sera prise,
bien sûr, incessamment.
M. Springate: Mme la Présidente, je veux vous poser une
question dont certains députés n'aiment pas parler et qui touche
trois députés en particulier: le député de
Saint-Jacques, le député de Shefford et moi-même. Vous
savez, comme moi, que l'Assemblée nationale est contrôlée
par les députés mariés, et les trois députés
que j'ai mentionnés sont célibataires.
Cela fait une décennie que je vous en parle et j'en ai
parlé à vos collaborateurs. Est-ce qu'un jour un projet de loi
sera présenté peut-être dans les années
à venir qui va fixer la pension des députés
célibataires au même niveau que celle des députés
mariés?
M. Richard: Je me sens toujours très honoré de
noter votre présence à chaque fois que j'ai à
défendre mes crédits, M. le député de Westmount.
Mais je me rends compte que ce n'est pas une présence
complètement désintéressée puisque, l'an dernier,
vous étiez revenu avec cette question. Mais je vous signale que le
président de l'Assemblée nationale, en tant que tel, ne peut pas
soumettre de projet de loi; encore moins quand il s'agit de projets de loi
à caractère financier.
D'autre part, j'ai distribué aux formations politiques, il y a
à peine quelques jours, un document qui, s'il devait franchir d'autres
étapes, pourrait peut-être vous amener à faire valoir votre
point de vue de façon plus efficace.
M. Springate: Mme la Présidente, vous admettrez avec moi
que, même si vous n'avez pas le droit strict parlementaire de
présenter des projets de loi à l'Assemblée nationale,
c'est vous qui défendez les droits de tous les députés et,
comme cela, au nom des autres célibataires...
M. Richard: Y incluant les droits des célibataires, M. le
député de Westmount.
M. Springate: ... qui ont droit à leur pension. Je vous ai
mentionné les trois, ils sont seulement trois à avoir droit
à cette pension.
J'aimerais de nouveau vous mettre au courant, si vous voulez, des
anomalies qui se trouvent dans cette pension au député. Un
député marié qui prendrait sa retraite aujourd'hui, sa
femme meurt demain; il va recevoir la pension comme s'il était
marié, comme si son conjoint était vivant. Le
député célibataire qui prend sa retraite aujourd'hui, il
se marie demain; il va recevoir la pension d'un député
célibataire. Est-ce que les pensions sont pour protéger les
ex-députés dans leur retraite ou simplement pour leur donner une
pension pour les années pendant lesquelles ils ont travaillé ici
à l'Assemblée nationale? Vous savez comme moi, Mme la
Présidente, qu'étant députés, nous recevons tous le
même salaire: mariés, divorcés, célibataires.
J'irai juste un peu plus loin. Si ma mémoire est fidèle je
pense que c'est contre les règlements de la loi 50, le fait de faire un
peu de discrimination à l'Assemblée nationale. Dans la loi 50
et je ne veux pas mentionner tous les articles c'est
défendu à tout employeur et l'Assemblée nationale
est mon employeur de faire de la discrimination quant au salaire ou
à la pension d'un homme marié ou d'un célibataire, qui que
ce soit. J'irai plus loin et je terminerai avec cela, M. le
Président la Régie des rentes du Québec verse
exactement la même pension à un homme marié qu'à un
homme célibataire. Comme cela, encore un plaidoyer au nom des
célibataires et je suis heureux d'en être un. Au nom du
député de Saint-Jacques, de Shefford et en mon nom, je vous
demande, de grâce, M. le Président, de nous protéger parce
que les hommes mariés ici en Chambre n'essayent pas de nous
protéger.
M. Richard: Pour ce que je sais du député de
Saint-Jacques, du député de Shefford et du député
de Westmount, je pense que vous pourriez maintenant véritablement former
une commission permanente des célibataires de l'Assemblée
nationale et faire valoir votre point de vue, notamment auprès de la
Commission des droits de la personne. Ce serait intéressant d'avoir une
décision de la Commission des droits de la personne. On en a
déjà discuté ensemble.
M. Springate: Oui.
M. Richard: Je pense que ce serait extrêmement
intéressant d'avoir une décision de la Commission des droits de
la personne pour le problème que vous soulevez.
M. Springate: M. le Président, je vais prendre votre avis
et je pense que je vais accepter.
M. Richard: On ne peut pas, M. le député de
Westmount, jouir à la fois des avantages du célibat et du
mariage.
M. Springate: Ne rentrez pas dans cette discussion. Dans un autre
ordre d'idées, M. le Président, je pense que tous les
députés sont heureux d'avoir les envois sans adresse deux fois
par année. Avez-vous l'intention de modifier la formule qu'on peut
utiliser actuellement? Par exemple, les envois sans adresse par les
députés de la Chambre des communes; ils peuvent avoir dix
à douze pages, tandis que nous autres, c'est simplement un petit
dépliant. Avez-vous pensé à quelque chose dans
cette...
M. Richard: Oui, M. le député de Westmount. Je
souhaiterais bien, comme député de Montmorency, pouvoir servir
mes électeurs aussi souvent que mon homologue fédéral,
mais il y a des coûts qui sont astronomiques. Je vous signale que, pour
les parlementaires de la Chambre des communes, la poste étant gratuite,
cela réduit considérablement les coûts. C'est pourquoi ils
ont droit à un plus grand nombre de pages et à un plus grand
nombre d'envois collectifs par année. Si je ne m'abuse, c'est quatre
envois collectifs par année auxquels les parlementaires de la Chambre
des communes ont droit et je ne sais pas le nombre de pages. Cela
m'apparaît, en tout cas, assez volumineux, à chaque fois que je
lis la documentation de mon homologue fédéral. Mais je crois que,
dans l'état actuel du budget de l'Assemblée nationale, il nous
est interdit d'ajouter au coût des envois collectifs, coût qui
devient astronomique à cause de la poste.
M. Blank: II y a une négociation qui s'amène
à Ottawa cette semaine et au mois de septembre. Ne peut-on pas avoir une
négociation où la poste des députés provinciaux
serait gratuite aussi?
M. Richard: Ah! Vous pourriez suggérer cela à la
prochaine période des questions, M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Oui. Je ne dis pas cela en farces, mais
sérieusement. C'est un service public dans un sens. Ce n'est pas un
service gouvernemental dans le vrai sens du mot, mais un service au public afin
de le renseigner sur le système démocratique. C'est la base de
notre système et je pense que dans le système
fédéral, où il y a des Chambres dans chaque province, il
doit y avoir certains bénéfices du gouvernement central pour les
fins de la démocratie. Je ne sais pas si quelqu'un a déjà
pressenti le fédéral sur ce point-là, mais ce serait une
bonne idée. Quand le président rencontre les autres "speakers"
à l'assemblée annuelle des "speakers" à Ottawa, il
pourrait peut-être le demander au président de la Chambre des
communes.
M. Richard: A la réunion des parlementaires du
Commonwealth, on s'alliera pour faire cette demande. On aurait d'autant plus
raison de demander que le service soit gratuit que j'ai beaucoup de plaintes
à savoir qu'il est extrêmement mauvais et que les envois
collectifs des parlementaires ne sont pas toujours distribués comme ils
devraient l'être, et parfois ne sont pas, dans certains quartiers,
distribués du tout. A ce compte-là, on pourrait obtenir la
gratuité. (16 h 10)
La Présidente (Mme Cuerrier): Ou le service.
M. Blank: Vous avez dit, M. le Président, que vous n'avez
pas le droit de présenter un projet de loi. Cela me fait penser à
mon projet de loi. Comme vous le savez, j'ai présenté un projet
de loi qui traîne au feuilleton de la Chambre depuis deux ou trois ans.
La question n'est pas que je veuille le voir adopter aujourd'hui. Après
une étude de nos règlements de l'Assemblée nationale,
c'est pratiquement impossible qu'un projet de loi au nom d'un
député en vienne à être adopté en
troisième lecture. C'est pratiquement impossible dans notre
système. Le président pourrait peut-être former un
comité ou, à la prochaine occasion d'un changement de nos
règlements, changer les règlements pour donner une chance au
député qui propose un projet de loi privé que son projet
de loi en vienne au vote. Avec le système d'aujourd'hui, les deux ou
trois heures réservées aux députés, le mercredi,
peut-être qu'on va passer une petite étape, mais cela ne peut
jamais en arriver au vote. C'est impossible à moins que le gouvernement
n'y consente. Ce n'est pas cela le but d'un projet de loi privé. On a
besoin, au moins, d'en venir au vote. Même avec deux séances le
mercredi, la seule chose qui peut arriver, c'est que le projet de loi soit
adopté en deuxième lecture, mais qu'arrive-t-il avec la
commission? Comment cela va-t-il fonctionner? Comment la troisième
lecture va-t-elle arriver? C'est impossible pour un projet de loi au nom d'un
député d'en venir au vote de troisième lecture, à
moins qu'il y ait le consentement du gouvernement. C'est impossible. Je suis
ici depuis assez longtemps pour savoir que c'est impossible. Dans les autres
Parlements provinciaux et au Parlement fédéral, il y a un
système où, au moins, il y a une chance. Je pense qu'on doit
amender nos règlements pour donner une chance aux députés
des deux côtés de la Chambre d'avoir un projet de loi au nom d'un
député qui puisse être adopté.
M. Richard: M. le député de Saint-Louis, je serai
assez d'accord avec ce que vous venez de dire, sauf qu'au cours des rencontres
vous le savez peut-être mieux que quiconque que nous avons
souvent avec nos collègues parlementaires étrangers et,
notamment, nos rencontres avec nos collègues qui vivent dans le
système parlementaire de type britannique, c'est un problème qui
revient souvent à la surface et auquel il est toujours apparu
extrêmement difficile d'apporter des solutions concrètes. On
s'attaque là à une tradition, à une très vieille
tradition du système parlementaire britannique, et il faudrait la
modifier. Je serais assez d'accord pour accorder, en tout cas, une
espèce de droit ou, à tout le moins, de possibilité
à un parlementaire qui a un projet de loi à défendre de
pouvoir le soumettre et de le défendre au moins durant un certain nombre
d'heures. Je pense que vous trouveriez peu de parlementaires qui seraient en
désaccord sur cela. Il s'agit d'amender le règlement et de faire
une réforme assez fondamentale avec le concours de la
quasi-totalité des parlementaires.
M. Blank: J'ai toujours dit que le Québec était
toujours à l'avant-garde dans les modifications des règlements de
notre système parlementaire britannique. Je pense qu'on peut trouver une
innovation pour montrer au reste du Commonwealth qu'on a des idées
ici.
J'ai une dernière question concernant le programme 6, le
Vérificateur général. Je veux vérifier...
M. Richard: Vous voulez vérifier le Vérificateur
général.
M. Blank: C'est cela. Au no 4, les services sont passés de
$94 000 000 à $292 000 000. Est-ce qu'il y a une raison
particulière?
M. Richard: On m'indique qu'il s'agit de contrats que le
Vérificateur général est obligé d'accorder à
des firmes privées de comptables parce qu'on lui demande beaucoup plus
de travail qu'auparavant. J'avais deux exemples que je pourrais vous donner de
mémoire, mais je les retiens de la Chambre: le cas de l'OCQ, je crois,
et il y a également eu l'enquête sur les commissions
scolaires.
M. Blank: Est-ce que c'est le Vérificateur
général lui-même qui fait le choix de ces bureaux de
comptables?
M. Richard: Ah oui! Le Vérificateur général
a complète indépendance en la matière et il ne fait
ratifier ses choix que par le Conseil du trésor, je crois.
M. Blank: Quant à moi, je suis satisfait. M. le
député de Richmond?
M. Brochu: Cela va.
M. Blank: On peut passer aux différents programmes.
La Présidente (Mme Cuerrier): Nous allons adopter,
programme par programme, tous les éléments de chacun des
programmes. Programme 1, Services statutaires et de soutien politique,
éléments 1, 2, 3 et 4. Adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Programme 2, Services
parlementaires; ce programme vise à assister les députés
dans l'exercice de leurs fonctions de législateurs,
éléments 1, 2, 3, 4 et 5, adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 3,
Communications; ce programme vise à assurer la diffusion de
l'information sur l'Assemblée nationale auprès des
députés et des citoyens, éléments 1, 2 et 3,
adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 4,
Gestion interne et soutien, éléments 1, 2, 3 et 4,
adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 5,
Protecteur du citoyen, adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Programme 6,
Vérificateur général, adopté?
M. Blank: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Richard: Je voudrais simplement, en terminant, vous remercier,
MM. les parlementaires, qui avez apporté votre concours à
l'adoption des crédits de l'Assemblée nationale,
c'est-à-dire les crédits de tous les membres de
l'Assemblée nationale. Je profite simplement de l'occasion pour me faire
le porte-parole de tous les membres de l'Assemblée nationale pour
remercier, bien sûr, au premier chef, la vice-présidente de
l'Assemblée et le vice-président pour la collaboration soutenue
qu'ils m'apportent depuis déjà un bon moment. Je voudrais aussi
remercier tous les fonctionnaires de l'Assemblée nationale qui font de
ce Parlement, ce qu'on oublie très souvent je n'en ai pas le
mérite, donc je puis le dire très allègrement
à Québec, l'un des modèles de Parlement à travers
le monde. Cela, nous le devons en très grande partie à la
compétence, au dévouement même, de-vrais-je dire, des
fonctionnaires de l'Assemblée nationale, en particulier des cadres de
l'Assemblée nationale. Je ne veux pas les énumérer, les
mentionner nommément, ce serait peut-être un peu long, mais je
sais que tout le monde concourra avec moi pour les féliciter et les
remercier.
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous apprendre que la commission plénière a
étudié les crédits de l'Assemblée nationale et
qu'elle les a adoptés.
Le Président: Est-ce que le rapport sera
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Charron: M. le Président, je propose l'ajournement de
la Chambre à demain, 10 heures.
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Président: Adopté. L'Assemblée ajourne
ses travaux à demain, 10 heures.
Fin de la séance à 16 h 19