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(Quatorze heures huit minutes)
M. Richard (président): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Affaires courantes. Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
M. Bellemare: M. le Président, à l'article
dépôt de documents...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: ... je voudrais soulever une question
particulière. Dans l'ancien règlement, on avait le droit de le
faire. Maintenant, on dit, à l'article 3, que notre ancien
règlement prévaut dans certains cas. Le ministre
délégué à l'énergie a déposé,
hier, une réponse à une question qu'a posée mon
collègue de Brome-Missisquoi. Je la trouve incorrecte, je la trouve
incomplète et je la trouve inacceptable.
M. Burns: M. le Président, une question de
règlement. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un élément qui
doive être soulevé au moment du dépôt de documents.
Si le député est insatisfait de la réponse qui a
été donnée par le ministre concerné, il a plusieurs
moyens d'intervenir. Je lui en indique un, celui prévu par l'article 174
de notre règlement. Ce n'est pas par une intervention au moment du
dépôt de documents que le député pourra corriger
cette situation. Je vous demanderais de rappeler le député
à l'ordre.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, je vous souligne qu'aux affaires courantes le dépôt de
documents est essentiellement et exclusivement pour déposer des
documents.
M. Bellemare: Dans l'ancien règlement, on avait le droit
d'intervenir à cette période pour rec-ifier et demander des
explications supplémentaires.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, je pense que nous sommes régis par un nouveau
règlement et, en vertu de ce nouveau règlement, je vous
suggère de revenir sur cela à la période des questions ou,
alors, d'utiliser les dispositions de l'article 174 de notre
règlement.
M. Lavoie: Sur une demande de directive.
M. Bellemare: II y a l'article 49 aussi, mais il faut donner un
avis une heure avant pour soulever une question de privilège. J'y ai
pensé, mais j'ai pensé qu'au dépôt de documents, vu
que le document est inexact, il fallait faire la rectification.
Le Président: Pas avec le nouveau règlement, M. le
leader parlementaire de l'Union Nationale.
Dépôt de rapports de commissions élues. M. le
député de Laviolette.
Rapport de la commission
ayant entendu les mémoires relatifs
au projet de loi no 53
M. Jolivet: M. le Président, conformément aux
dispositions de notre règlement, qu'il me soit permis de déposer
le rapport de la commission élue permanente de la fonction publique qui
a siégé les 13, 19 et 20 octobre, les 15, 17, 22 et 29 novembre,
ainsi que le 6 décembre 1977 aux fins d'entendre les mémoires
concernant le projet de loi no 53, Loi sur la fonction publique.
Le Président: Rapport déposé. M. le
député de Châteauguay.
Rapport sur l'étude en commission des projets
de loi nos 54 et 55
M. Dussault: M. le Président, conformément aux
dispositions de notre règlement, qu'il me soit permis de déposer
le rapport de la commission élue permanente des affaires municipales et
de l'environnement qui a siégé les 30 novembre et 7
décembre 1977 aux fins d'étudier les projets de loi no 54, Loi
modifiant la Loi des cités et villes, et no 55, Loi modifiant le Code
municipal qu'elle a adoptés avec des amendements. Respectueusement
soumis, M. le Président.
Le Président: Rapport déposé.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement. M. le
leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je vous demanderais, s'il vous
plaît, d'appeler l'article f).
Projet de loi no 85 Première lecture
Le Président: M. le ministre de la Justice propose la
première lecture du projet de loi no 85, Loi modifiant la Loi de la
probation et des établissements de détention.
M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le projet de loi no 85, Loi modifiant la Loi de la probation et
des établissements de déten-
tion. Le projet de loi modifie la Loi de la probation et des
établissements de détention pour y introduire le principe de la
rémunération du travail effectué par les personnes
détenues dans un établissement de détention.
L'article 1 permet de mettre sur pied des programmes d'activités
rémunérées et prévoit notamment le versement de la
rémunération, le dépôt de certaines sommes dans un
fonds constitué au bénéfice des personnes détenues,
la possibilité de créer des comités d'administration
à l'intérieur des établissements, de même que
l'application ou non de certaines lois.
L'article 2 complète le pouvoir de réglementation
prévue par la loi afin d'assurer le fonctionnement des programmes
d'activités rémunérées, la constitution de fonds au
bénéfice des personnes détenues et de comités
d'administration des programmes ou des fonds.
Le Président: Est-ce que cette motion de première
lecture sera adoptée?
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais une question à
l'endroit du leader du gouvernement. Est-ce qu'il y a d'autres
dépôts de projets de loi? On désirerait la présence
d'un plus grand nombre de ministres pour la période des questions. S'il
n'y a pas d'autres projets de loi, nous allons demander un vote
enregistré pour permettre aux ministres de nous rejoindre.
M. Burns: Alors, M. le Président, je demanderais un vote
enregistré.
Le Président: Qu'on appelle les députés.
A l'ordre, s'il vous plaît! Vote. A l'ordre, s'il vous
plaît! Avant de procéder à la mise aux voix de cette motion
de première lecture, je voudrais signaler la présence
aujourd'hui, dans les galeries, d'un ancien membre de cette Assemblée,
en l'occurrence M. Armand Bois, qui, si ma mémoire est fidèle,
était député de Saint-Sauveur. Egalement la
présence de M. le maire de Montréal, M. Jean Drapeau.
M. Marchand: M. le Président, l'ex-député de
Sainte-Marie est également dans les galeries, M. Malépart.
Le Président: M. Malépart.
M. Marchand: Ce ne sera pas long qu'il sera revenu.
Vote sur la motion
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît, le
député de Laurier! A l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
maintenant mettre aux voix la motion de première lecture de la Loi
modifiant la Loi de la probation et des établissements de
détention. Que ceux qui sont en faveur de cette motion de
première lecture veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Burns, Mme Cuerrier, MM. Cardinal, Bédard, Lau- rin, Morin
(Sauvé), Marois, Landry, Léonard, Mme Ouellette, MM. de Belleval,
Joron, Mme Payette, MM. Proulx, Duhaime, Lazure, Léger, Tardif, Garon,
Chevrette, Michaud, Paquette, Vaillancourt (Jonquière), Marcoux, Alfred,
Vaugeois, Martel, Fallu, Mme Leblanc, MM. Grégoire, Bertrand, Godin,
Bisaillon, de Bellefeuille, Guay, Gendron, Mercier, Laberge, Marquis, Lacoste,
Ouellette, Perron, Brassard, Clair, Lefebvre, Dussault, Charbonneau,
Beauséjour, Desbiens, Bordeleau, Boucher, Gravel, Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Gagnon, Jolivet, Levesque (Bonaventure),
Lavoie, Mackasey, Vaillancourt (Orford), Forget, Goldbloom, Larivière,
Saindon, Saint-Germain, Mme Lavoie-Roux, MM. Raynauld, Lamontagne, Giasson,
Caron, O'Gallagher, Picotte, Ciaccia, Marchand, Gratton, Pagé,
Verreault, Springate, Bellemare, Grenier, Russell, Goulet, Fontaine, Brochu,
Shaw, Dubois, Cordeau, Samson, Roy.
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever et que ceux qui désirent s'abstenir veuillent
bien bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Pour: 89 Contre: 0
Abstentions: 0
Le Président: Cette motion est adoptée.
Deuxième lecture, prochaine séance ou séance
subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Périodes de questions orales. M. le député
d'Outremont.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
Situation du chômage
M. Raynauld: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse
au premier ministre. Etant donné que le premier ministre, apparemment,
aime à river des clous, il arrive que moi aussi j'aime cela. Je voudrais
lui demander s'il a eu l'occasion de réexaminer le dossier du
chômage à l'occasion cette semaine, de la publication de nouvelles
données et s'il est prêt à affirmer de nouveau, comme il
l'a fait il y a deux semaines, que la situation du chômage n'est pas plus
mauvaise depuis plusieurs mois au Québec qu'elle ne l'est en Ontario ou
qu'elle ne l'est au Canada dans son ensemble.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): La réponse est, toutes
proportions gardées, de nouveau oui, M. le Président.
Le Président: M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, la déclaration du
premier ministre, il y a deux semaines, a été qu'en gros au
Québec, effectivement, le chômage
était à peu près toujours une fois et demie celui
de l'Ontario, donc il est plus élevé. C'est peut-être pour
cela d'ailleurs que la natalité monte au Québec. S'il accepte
cette proposition que le chômage soit une fois et demie plus
élevé, comment se fait-il, si on prend les données de
novembre, que le taux de chômage, s'il était une fois et demie
plus élevé au Québec, au lieu d'être de 10,2%, est
en fait de 11,4%, suivant les données corrigées des variations
saisonnières? Si on prend le chômage réel, s'il
était une fois et demie plus élevé au Québec qu'en
Ontario, qu'au Canada dans son ensemble, à ce moment-là, il
serait de 9,3% plutôt que de 10,5%, comme il est à l'heure
actuelle. Au vu de ces statistiques, est-ce qu'il voudrait corriger son
affirmation antérieure puisqu'il est évident que le
chômage, depuis plusieurs mois, est effectivement plus
élevé que suivant les tendances passées par rapport
à l'Ontario ou au Canada dans son ensemble?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, ce que j'ai
dit, je vais le répéter avant de passer la parole, pendant
quelques instants, au ministre d'Etat au développement
économique. Ce que j'ai dit et ce que je répète, c'est que
si on regarde un cycle je vais un peu plus loin que l'autre jour
de 25 ou 30 ans, depuis la deuxième guerre mondiale, il est
arrivé à maintes reprises que le chômage au Québec,
hélas! soit même le double de celui de l'Ontario. Ce que j'ai dit
l'autre jour et je le répète c'est que dans
l'ensemble, pour les cinq dernières années, peu importent les
fluctuations de mois en mois, dans l'ensemble, pour les cinq dernières
années, ce qui saute aux yeux, c'est que règle
générale, encore une fois, hélas! même si nous
sommes en moins mauvaise posture que les provinces maritimes, le chômage
au Québec est à peu près une fois et demie celui de
l'Ontario.
Je rappellerai aussi à l'ancien président du Conseil
économique du Canada qu'il est bien connu on pourra discuter
longuement là-dessus qu'aussi bien dans ce qu'on pourrait appeler
les forces que les politiques de développement de l'ensemble canadien,
il y a une sorte de frontière qui semble dramatiquement passer sur
l'Outaouais. Une foule de ses ex-collègues parmi les plus
éminents au Canada, les meilleurs esprits économiques, ont
souvent noté que c'est dans l'Est canadien, comprenant le Québec
et les Maritimes, qu'on a, semble-t-il, systématiquement
créé, à partir du régime fédéral et
des autorités fédérales, une sorte de
sous-développement qui est quelque peu camouflé par l'entretien
de la dépendance et du sous-développement, tandis que l'impact
majeur des politiques de développement et de création d'emploi
semblent toujours traditionnellement se diriger vers l'ouest de
l'Outaouais.
Cela étant dit, pour plus de précisions, pour avoir
probablement des données plus spécifiques, je vais demander au
ministre d'Etat au développement économique s'il veut ajouter
quelque chose.
Le Président: M. le ministre d'Etat au
développement économique.
M. Landry: M. le Président, comme le taux de chômage
n'a pas augmenté ce mois-ci par rapport au mois précédent,
je suis heureux de voir que le député d'Outremont essaie de
qualifier un peu le phénomène. Sur cette lancée, pour
alimenter ses réflexions, je voudrais lui faire remarquer trois choses
au sujet du taux de chômage. Il y a eu effectivement une
légère dégradation depuis un an en passant d'autour de 10%
à un peu plus de 11%. Mais il sait très bien, par ailleurs, que
la détérioration dramatique s'était produite au cours de
l'été 1976 où il y a eu une saute de deux points.
Cela ne veut pas dire qu'il faut être triomphaliste, mais
espérons que la tendance à une certaine stabilisation se
poursuit. Je sais aussi que le député d'Outremont poursuit
toujours des activités intellectuelles et qu'il publie. Alors, je
voudrais l'inciter à réfléchir sur les composantes
réelles du chômage québécois et peut-être
à poser des questions s'il a besoin d'informations
supplémentaires. Un des facteurs d'aggravation du taux de chômage
il le sait très bien c'est l'augmentation de la
participation de la main-d'oeuvre, en particulier de la main-d'oeuvre
féminine qui s'en va travailler dans le secteur des services.
Mme Lavoie-Roux: C'est la faute des femmes.
M. Landry: C'est parfait, c'est très bien, madame. Il y
aurait même de l'emploi pour vous au cas où vous en auriez besoin
un jour, parce que le secteur des services...
M. Marchand: Parlez donc des tours de Laval.
M. Landry: ... se développe à un rythme
relativement satisfaisant, ce qui attire une participation plus grande des
femmes, ce qui, sur le plan sociologique, est excellent, mais sur le plan
global du chômage, donne une image un peu plus morose.
Troisième chose, le taux de création d'emplois depuis
douze mois, au Québec, se situe probablement autour les chiffres
ne sont pas absolument définitifs, mon collègue de l'Industrie et
du Commerce va les rendre publics dans quelques jours d'une quarantaine
de mille, alors que dans les douze mois qui avaient
précédé la venue au pouvoir de ce gouvernement,
c'était autour de quelques milliers.
J'invite cette Assemblée, et le député d'Outremont
en particulier, à réfléchir à ces données et
à poser les questions supplémentaires qui pourraient
convenir.
Le Président: M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, j'accepterais les remarques
si elles étaient exactes; mais je regrette de dire que le dernier point
sur les taux d'activité qui peuvent contribuer, en partie seulement,
à l'augmentation du taux de chômage, parce que l'emploi, le
ministre délégué au développement
économique vient de le mentionner, a augmenté cette
année, mais il a augmenté de 18,9% par rapport à
l'augmentation des emplois totaux au Canada, alors qu'on a 26% de la population
active. Par conséquent, l'explication majeure des augmentations du taux
de chômage ne peut être juste.
Pour revenir à l'ancienne étoile de Point de mire, le
premier ministre, j'aimerais lui demander s'il voudrait reconnaître, une
fois pour toutes, indépendamment des facteurs explicatifs, qu'en 1977
l'augmentation du chômage a été plus forte ici que dans les
autres provinces du Canada, ou du Canada dans son ensemble. C'est simplement
cette affirmation que je voudrais qu'il admette devant cette Chambre, parce que
c'est la vérité pure et simple. Le ministre d'Etat au
développement économique vient de l'admettre en partie. Il a dit:
II y a eu une légère détérioration.
"Légère", on pourra convenir que c'est assez vague pour que ce
soit vrai, parce que c'est une question de jugement. Mais je pense qu'il est
inacceptable de continuer à répéter...
Le Président: M. le député d'Outremont, je
pense que votre question est formulée.
M. Raynauld: Je voulais simplement demander si le premier
ministre voudrait au moins reconnaître cette vérité
élémentaire. Je pense qu'on pourrait, ensuite, passer à
des explications.
M. Lévesque (Taillon): Non, je n'ai pas la moindre
objection à reconnaître qu'il y a eu une
détérioration. Elle a été pancanadienne, elle a
frappé au Québec et aux Maritimes encore plus fort. Je
répète ce que je disais: Tout en admettant ces faits on
les a admis, on les a assez déplorés, les premiers à
être mécontents de tout cela, c'est évidemment ceux qui
exercent le pouvoir en ce moment c'est sûr qu'il y a eu une
détérioration, elle a été pancanadienne, elle a
frappé davantage au Québec que dans la moyenne canadienne, mais
elle a frappé encore davantage dans les Maritimes.
Et c'est vrai aussi que ce fait correspond à un
phénomène de sous-développement presque
systématiquement entretenu au niveau fédéral, dans l'Est
du Canada.
Le Président: M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: I would like to have an additional question to the Prime
minister...
M. Lavoie: Additionnelle.
M. Shaw:... concerning the suggestion of the migration and the
disadvantaging of Québec concerning the migration of industries to the
rest of Canada, to the Western part of Canada. Are you suggesting, Mr. Prime
minister, that there has been no acceleration of this movement because of the
attitude of this present government and its repressive legislation such as bill
101?
M. Lévesque (Taillon): Nous donnerons au
député de Pointe-Claire, comme à toute la Chambre
évidemment, un aperçu ou un sommaire de ce qui s'est passé
en 1977 aussitôt que tous les chiffres auront été
compilés et qu'on sera sorti des rumeurs pour aborder le domaine
factuel. Je rappellerai au député de Pointe-Claire qu'il peut
trouver cela dans un journal anglophone de ce matin. Cela vient d'un
correspondant qui n'est pas Québécois, qui, je crois,
était en train d'examiner le contexte actuel du Québec. Je
rappellerai au député de Pointe-Claire que même des
observateurs de l'extérieur notent que c'est depuis les années
cinquante là encore on rejoint tout un phénomène de
développement au Canada qui a joué contre le Québec
que cette dérive, "drift" des entreprises, en particulier de certains
éléments des sièges sociaux sur lesquels on s'apitoie
constamment, est commencée depuis 25 ans et davantage. Est-ce qu'elle a
pu s'accélérer si peu que ce soit pendant l'année 1977?
J'en doute fortement, mais, enfin, aussitôt qu'on aura des faits et non
pas des rumeurs entretenues par la propagande, au député de
Pointe-Claire comme aux autres, on en fera part.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Shaw: Un instant, monsieur!
M. Samson: Je m'excuse. Le premier ministre a mentionné
qu'il y avait une espèce de ligne imaginaire depuis un certain temps,
vers la rivière Ou-taouais, entre l'est et l'ouest et que cela va
beaucoup mieux dans l'ouest que dans l'est. Cette prétention du premier
ministre a-t-elle quelque chose à voir, de près ou de loin, avec
ce qui a été annoncé hier lors d'un témoignage
devant la commission Macdonald? On a dit que le PQ avait instaurer un
réseau d'espionnage dont le nom serait le réseau d'espionnage
Parizeau, incluant, dans ce réseau, de hauts fonctionnaires
fédéraux pour espionner l'administration fédérale.
Est-ce parce que vous êtes...
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda...
M. Samson: Je demande au premier ministre...
Le Président:... je pense que ce n'est pas tout à
fait ce qu'on appelle une question additionnelle.
M. Samson: Elle est très additionnelle.
Le Président: A l'ordre!
Une Voix: Elle est très impertinente.
M. Samson: Je pense que vous allez comprendre ma question.
Est-ce que ce réseau avait pour mission de savoir ce qui passait
pour mieux pouvoir les imiter?
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais poser une
question additionnelle au ministre des...
M. Samson: Je n'ai pas eu de réponse, M. le
Président. Est-ce qu'il existait, le réseau?
M. Lévesque (Taillon): Je n'ai pas la moindre objection
à répondre, sauf que je vous ferai remarquer, sans me prendre
pour un leader parlementaire, que si c'est là une question
additionnelle, je ne sais pas à quoi servent nos règlements.
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
M. Samson: Est-ce que vous avez peur de répondre tant que
cela?
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaîtl
M. Lévesque (Taillon): Non, j'attends l'occasion...
M. Samson: Répondez si vous n'avez pas peur.
M. Lévesque (Taillon): Non, parce que je ne vois pas
pourquoi...
M. Samson: Est-ce qu'il y avait un réseau
d'espionnage?
M. Lévesque (Taillon): ... j'endosserais votre
façon de fausser les règlements.
M. Samson: Est-ce qu'il y avait un réseau
d'espionnage?
Le Président: M. le député de Rouyn-Noranda,
s'il vous plaît!
Mme le député de L'Acadie, question principale.
Mme Lavoie-Roux: Non, additionnelle.
Le Président: Mme le député de L'Acadie, je
voudrais vous demander de passer à la question principale.
Levée de la suspension des professeurs du CEGEP
de Limoilou
Mme Lavoie-Roux: Cela n'arrive pas souvent qu'on a l'occasion de
poser une question sur les femmes en Chambre. Je vais passer à une
principale dans ce cas et je vais m'adresser à mon bon ami, le ministre
de l'Education.
Des Voix: Allons donc!
Mme Lavoie-Roux: Le ministre de l'Education pourrait-il nous dire
s'il a pris connaissance de la décision du conseil d'administration du
CEGEP de Limoilou de lever la suspension de six professeurs impliqués
dans l'expérience des laboratoires de chimie et de la déclaration
voulant que l'incident serait maintenant clos? Que compte-t-il faire, compte
tenu de la gravité de la situation qui, néanmoins, demeure,
même si je comprends qu'il pourrait répondre qu'il veut respecter
l'autonomie du collège en question? A son point de vue, que compte-t-il
faire à partir de cette décision qui a été prise
hier soir par le CEGEP de Limoilou?
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, j'ai appris la
chose, quoique je n'aie pas sous la main tous les détails. Cela est
d'autant plus regrettable que le refus du conseil d'administration d'un CEGEP
d'assumer ses responsabilités a pour effet de saper la confiance que la
population peut avoir dans le système collégial public.
Ces points ayant été soulignés, j'attendrai d'avoir
le rapport de l'enquête policière qui se déroule en ce
moment, tant sur les aspects liés aux explosifs que sur ceux liés
à la fabrication possible de produits toxiques. J'attendrai
également, avant de commenter davantage cette décision du conseil
d'administration, d'avoir sous les yeux le rapport de l'Ordre des chimistes,
qui m'a fait savoir qu'il était disposé à me faire
connaître son avis sur la question.
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Si je comprends bien, pour le ministre de
l'Education, la question n'est pas close. J'aimerais demander au ministre de la
Justice s'il a reçu le rapport de l'enquête de la
Sûreté du Québec sur le sujet et s'il y a à
l'intérieur de ce rapport des éléments qui pourraient nous
éclairer sur la décision surprenante, du moins en apparence, qui
a été prise par le conseil d'administration du CEGEP de
Limoilou.
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: Je n'ai pas reçu de rapport comme tel,
mais je puis dire au député que l'enquête se poursuit
activement et que d'autres renseignements supplémentaires qui ont
été portés à ma connaissance très
récemment sont de nature à contribuer à ce que cette
enquête se poursuive avec intensité.
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Une question supplémentaire, toujours sur ce
même sujet. Hier, en cette Chambre, suite à une question que je
posais au ministre de l'Education concernant le CEGEP de Limoilou, le ministre
de l'Education répondait qu'il ne faudrait pas s'arrêter sur le
jugement de quelques têtes folles et je le cite pour
déformer l'image de certaines institutions d'enseignement. Hier, le
ministre disait qu'il n'avait pas de renseignements. Si vous me le permettez,
en lui posant la question, je peux peut-être lui en donner. Hier, le
conseil d'administration du CEGEP de Limoilou s'est réuni. On avait
invité là un des signataires du rapport de l'Université
Laval, M. Barbeau, qui expli-
quait de façon non équivoque que ce rapport stipulait que,
quelles que soient les conditions de sécurité, sous aucune
condition, on ne devait permettre l'emploi d'explosifs tels ceux
employés au CEGEP de Limoilou et que même les professeurs de
l'Université Laval, les ingénieurs, chimistes,
spécialistes, n'oseraient jamais, quelles que soient les mesures de
sécurité, mettre ces explosifs entre les mains des
élèves. C'est ce que M. Barbeau a expliqué à la
réunion qu'il y a eu hier.
M. Mongrain, de l'Université de Sherbrooke, a dit à peu
près la même chose. Si vous me le permettez, pour bien situer le
débat, l'adjoint au directeur général, M. Hamel, a
confirmé dans un rapport écrit, toujours lors de cette
réunion, qu'il avait pris en flagrant délit des professeurs en
train de faire des expériences défendues, et ce sans aucune
mesure de sécurité.
Suite à ces renseignements et à ces prises de position non
équivoques, des gens qui sont venus témoigner hier, le conseil
d'administration s'est prononcé à neuf contre cinq pour la
levée de la suspension de six professeurs. Le ministre de l'Education ne
devrait pas se contenter de parler de têtes folles. Je lui pose la
question: Le ministre ne voit-il pas là un incohérence qui
exigerait une prise de position urgente je dis bien urgente de sa
part? S'est-il demandé pourquoi on avait pris une telle position
immédiatement après que les rapports, et ce de façon non
équivoque, eurent dit ou stipulé que les professeurs avaient mal
agi et avaient eu tort?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, si je
m'étais permis de répondre aussi longuement à une question
posée par l'Opposition, je suis sûr que vous m'auriez
rappelé à l'ordre.
M. Goulet: Pourquoi avez-vous dit que vous n'aviez pas les
renseignements, si nous pouvons les avoir? C'est à la portée de
tout le monde!
Le Président: A l'ordre, M. le député de
Bellechasse!
M. Morin (Sauvé): Je pense avoir dit, hier et encore tout
à l'heure, que le comportement de certains enseignants et, maintenant,
celui du conseil d'administration ne sont pas de nature à renforcer la
réputation de nos collèges publics. Cela, je le regrette
profondément.
Pour ce qui est de ce que nous devons faire, je répète que
nous attendrons d'avoir le rapport de l'enquête policière et celui
de l'Ordre des chimistes. Quand nous aurons ces documents sous les yeux, nous
serons devant des faits bien étayés, sur lesquels nous pourrons
fonder toute action ultérieure. J'ajoute, pour confirmer la conclusion
que Mme le député de L'Acadie tirait de ma réponse tout
à l'heure, que le dossier n'est pas clos.
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Une dernière supplémentaire, M. le
Président. Si le ministre ne prend pas une position bien vite, il va
sursauter avant de voir le rapport.
Une courte question au ministre de la Justice sur le même sujet.
Le ministre de la Justice est-il au courant des événements
d'hier, spécifiquement, à la suite de la réunion d'hier et
à la suite du résultat du vote d'hier soir? Si oui ou maintenant
que je l'ai renseigné, quelle est sa position dans ce dossier? Est-ce
qu'il m'appuie lorsque je dis de mon siège qu'il y a là un tas de
bonnes raisons de croire que cette enquête devrait s'intensifier et non
seulement se poursuivre?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: L'enquête a toujours été
très intense. Je puis vous dire qu'il n'y a pas seulement un tas de
raisons pour qu'elle continue, mais il y a un amas de raisons pour qu'elle
continue. Une chose est certaine, il y a tous les éléments
je n'entrerai certainement pas dans les détails pour que, comme
je l'ai dit tout à l'heure, l'enquête se poursuive et qu'un
rapport, pour autant que ce soit possible, soit déposé le plus
rapidement possible.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, question principale.
M. Gratton: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président: Question principale, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale.
M. Gratton: Merci, M. le Président.
Le Président: Je vous en prie. M. le député
de Gatineau.
Achat d'hélicoptères par
l'Hydro-Québec
M. Bellemare: M. le Président, ma question s'adresse donc
au ministre responsable de l'énergie. Elle comprend deux volets.
D'abord, pour protester avec véhémence contre l'inexactitude de
la réponse qu'il a fournie à la Chambre, en la trompant, et
surtout, particulièrement, à la question qui va être
comprise dans le deuxième volet: L'Hydro-Québec a-t-elle
acheté, oui ou non, onze hélicoptères en 1977?
Si c'est vrai, M. le Président, est-ce vrai également
je ne le sais pas, je pose la question que le contrat a
été donné à M. Gérard Parizeau, avec une
commission d'au-delà de $300 000?
Je ne dis pas que c'est du népotisme, mais je voudrais savoir la
vérité de la part du ministre, puisqu'il s'est caché
derrière une réponse qui nous permet beaucoup de soupçons
maintenant.
M. Joron: M. le Président, j'étais tenté de
soulever une question de privilège. Je vais le faire à
l'intérieur de ma réponse. Je n'accepte pas que le
député de Johnson me dise que j'ai fourni une réponse
inexacte à la Chambre et que j'ai tenté de la tromper. Je viens
de me rendre compte moi-
même, en la relisant aujourd'hui, que la réponse est
incomplète. C'est très différent.
M. Bellemare: Non, non.
M. Joron: Que le député me dise...
M. Bellemare: Où sont les noms? Où sont les prix?
Où sont les soumissions?
M. Joron: M. le Président, la façon la plus simple
d'éclaircir la question, c'est de lire la question que vous m'avez
posée et la réponse que je vous ai donnée. Question no 1,
vous me demandez, non pas comme vous venez de le dire, savoir si
l'Hydro-Québec a acheté onze hélicoptères en 1977,
mais plutôt: L'Hydro-Québec possède-t-elle des
hélicoptères?
M. Bellemare: Vous m'avez répondu douze. M. Joron:
Moi, je vous réponds oui. M. Bellemare: Oui.
M. Joron: Votre deuxième question: Dans l'affirmative,
quel en est le nombre? Je vous réponds douze.
M. Bellemare: II y en avait un et onze de plus.
M. Joron: Votre troisième question: Ces appareils sont-ils
assurés? Je réponds oui. Votre quatrième question: Si oui,
des soumissions publiques pour ces assurances ont-elles été
demandées?
M. Bellemare: Non.
M. Joron: Une minute! Voici la cinquième question qui se
rattache à cela: Quels sont les noms de chacun des soumissionnaires et
le prix de leur soumission? La sixième question: A qui ces assurances
ont-elles été confiées et à quel prix?
Il n'y en a pas eu de soumissions. Je vous réponds ceci à
la cinquième question: Un consortium de courtiers d'assurances et
la réponse, je ne l'ai pas inventée, je suis allé la
chercher auprès de l'Hydro-Québec, parce que c'est elle qui a
donné ce contrat; l'Hydro-Québec m'a répondu ceci et c'est
sa réponse que je vous ai transmise dont l'expertise dans
l'assurance d'aviation est reconnue a été formé. Le mandat
de ce consortium a été de rechercher la meilleure protection au
meilleur coût en sollicitant des propositions d'assurances
différentes sur plusieurs marchés.
Votre question ne précisait même pas, d'ailleurs, si ce que
vous vouliez savoir était le nom des courtiers ou si c'était le
nom des assureurs. Quand on confie à un consortium de courtiers un
mandat de rechercher le meilleur prix possible chez des compagnies
d'assurances, c'est une tout autre affaire. Votre question ne le mentionnait
pas.
Je m'aperçois qu'à une question imprécise on ne
pouvait pas faire une réponse complète.
M. Bellemare: M. le Président... Mais, si je dois
préciser la question pour vous, je me ferai un plaisir de...
M. Bellemare: M. le Président, le ministre continue...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, je vous demanderais de laisser le ministre compléter sa
réponse. Est-ce que vous avez terminé, M. le ministre?
M. Joron: Je terminais et je répète en disant que
vous pouvez formuler votre question de façon plus précise. Si
vous me dites que ce que vous voulez savoir c'est quel courtier est
impliqué, je ne le sais même pas au moment où je vous
parle. Deuxièmement, à qui ce consortium de courtiers a-t-il
demandé des soumissions? Aux différentes compagnies d'assurances,
le nom de ces compagnies d'assurances, les soumissions et laquelle l'a eu? Je
me ferai un plaisir de vous fournir tout cela.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Question supplémentaire... Vous avez assez
sali de monde, vous allez avoir votre part, ne craignez pas. Vous avez
craché en l'air assez longtemps, cela va vous retomber sur le nez.
Le Président: M. le leader...
M. Bellemare: Le ministre sait, M. le Président, que le
contrat a été donné à un individu particulier. Le
ministre sait cela, M. le Président. Il a voulu se cacher
derrière la réponse et la réponse...
M. Joron: Question de privilège!
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, une question de privilège est posée.
M. Joron: Vous ne pouvez pas me forcer à savoir des choses
que je ne sais pas et à me dicter ce que je sais et ce que je ne sais
pas. Il y a toujours bien un bout!
M. Bellemare: M. le Président, est-ce que le ministre peut
me dire si Gérard Parizeau a eu le contrat?
M. Joron: Non, à ce moment-ci je ne peux pas vous le dire,
je vous ai dit que je m'engageais à aller chercher l'information.
M. Bellemare: Est-ce que M. le ministre peut me dire s'il a
bénéficié d'une commission de $300 000 et au-dessus?
Est-ce qu'il peut me dire cela? Est-ce qu'il peut me dire que c'est du
népo-
tisme politique? J'ai connu un ministre, M. Pouliot, qui s'est fait
accuser par M. Lapalme de népotisme politique...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, s'il vous plaît!
M. Bellemare: ... transparent, c'est comme vous, c'est
transparent.
Le Président: A l'ordre, messieurs! Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais poser une question...
M. Goulet: Une question de privilège, M. le
Président, en vertu de l'article 48.
M. le Président, une violation des droits de l'Assemblée
ou d'un de ses membres constitue une question de privilège. Je pense que
c'est le droit des membres de l'Opposition; suite à une question, on
doit bien se faire renseigner. Lorsqu'on pose une question trop longue
et, en même temps que ma question de privilège, je vous demande
une directive lorsque nous posons aux gens d'en face une question trop
longue, on nous dit: Mettez-la au feuilleton. C'est ce que je me suis fait
répondre cette semaine par l'honorable ministre des Transports. Le
ministre délégué à l'énergie, M. le
Président, vient de dire que c'est vrai que sa réponse
était inexacte. La question... Incomplète, je m'excuse.
M. Joron: Oui.
M. Goulet: Je retire le mot, M. le Président, c'est
incomplète et c'est ce que j'avais mis ici.
M. Joron: Parce que la question elle-même
l'était.
M. Goulet: M. le Président, après qu'une question a
été mise au feuilleton et qu'on dit que la réponse est
incomplète, et qu'on répond, pour cacher certains noms, le mot
consortium, c'est qu'on n'a pas fait son travail afin de bien renseigner la
Chambre ou, deuxièmement, c'est qu'on n'a tout simplement pas voulu le
dire.
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
M. Joron: M. le Président... Le Président:Je m'excuse.
M. Joron: Encore une fois je soulève une question de
privilège, moi aussi. Je demanderais au député de retirer
ses paroles. Il m'accuse de ne pas vouloir le dire. Je vous ai dit que je vous
ai transmis, à une question d'ailleurs imprécise et mal
formulée, toute l'information qui était en ma possession à
ce moment-ci. Avant que vous ne disiez cela, je venais de m'engager à
vous fournir toutes les réponses que vous voulez, même celles
à des questions auxquelles vous n'avez même pas pensé.
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Bellemare: C'est un commencement, vous allez voir.
Mme Lavoie-Roux: ... je voudrais...
M. Bellemare: Le député de Laprairie a
coûté $1000 à la province.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, la présidence, elle, n'est pas transparente, alors...
Mme le député de L'Acadie.
M. Michaud: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président: Le député de Laprairie.
M. Michaud: J'aimerais que le député de Johnson
explique ses allusions, s'il vous plaît.
Parlementaire délégué à la
Guadeloupe
M. Bellemare: M. le Président, voici une réponse
qu'on a eue hier: "M. Gilles Michaud, député de Laprairie, a
voyagé du 8-6-77 au 12-6-77 à la Guadeloupe, sans raison, et cela
a coûté $393 de billets d'avion et $500 de dépenses pour
quatre jours." C'est un député qui accuse les autres de dilapider
l'argent de la province; c'en est un, un "P. Quiou ".
Le Président: M. le député de Laprairie.
M. Michaud: Question de privilège. On dit que j'ai
voyagé sans raison. J'ai été délégué
officiellement par l'Assemblée nationale. Si vous contestez la
décision du président pour avoir
délégué...
M. Bellemare: Demandez ça à M. Morin.
M. Michaud: ... quelqu'un à la semaine
Québec-Guadeloupe, vous avez le privilège de contester la
décision du président.
M. Bellemare: M. Morin, quand il a été
questionné...
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... Ils en veulent aux
femmes... M. le Président, c'est une question additionnelle au ministre
délégué à l'Energie.
M. Bertrand: M. le Président, j'ai une directive
à vous demander. J'ai une demande à vous adresser pour
obtenir une directive de votre part.
A la suite des propos qu'a tenus le leader de l'Union Nationale et de la
réponse qui a été fournie par le député de
Laprairie, je vous demande s'il n'est pas de votre devoir de président
de l'Assemblée nationale, à ce moment-ci, de bien clarifier, pour
l'ensemble des membres de l'Assemblée nationale, que les propos qu'a
tenus le député de Laprairie sont exacts et correspondent
à la réalité et que c'est effectivement à partir
d'un mandat qui lui a été donné par l'Assemblée
nationale à travers votre fonction d'aller représenter les
parlementaires en Guadeloupe pour la semaine Québec-Guadeloupe...
M. Bellemare: Ce n'est pas vrai, il n'a pas le droit de faire
ça.
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît, à
l'ordre!
M. le député de Vanier, vous me permettrez de corriger une
chose qui a été dite. Ce n'est jamais le président de
l'Assemblée nationale qui délègue, mais la Commission de
régie interne et presque toujours sur la suggestion des leaders
parlementaires ou des whips des formations politiques. Mais ce n'est pas le
président.
Mme le député de L'Acadie.
M. Bertrand: C'est vous qui l'avez
délégué.
M. Bellemare: II a toujours dit non. Ce n'est pas moi qui l'ai
délégué, c'est certain.
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
leader parlementaire de l'Union Nationale et député de Johnson,
à mesure que votre santé s'améliore, la mienne se
détériore.
M. le député de Laprairie, sur votre question de
privilège.
M. Michaud: Merci, M. le Président. J'exige tout
simplement que le député de Johnson retire ses paroles, à
savoir que je suis allé représenter le Québec à La
Guadeloupe sans raison.
Le Président: Mme le député de L'Acadie, je
m'excuse; comme le temps s'est écoulé en questions de
privilège, je regrette, mais j'ai promis hier au député de
Beauce-Sud de le reconnaître.
M. Michaud: On m'a accusé d'y être allé sans
raison, j'y suis allé avec raison et j'exige qu'il retire ses paroles,
s'il vous plaît!
M. Bellemare: M. le Président, puisque la question m'est
posée directement, je m'excuse auprès du leader parlementaire de
l'Opposition, mais il n'y a rien dans le document qui nous a été
remis hier qui l'indique. Alors, on est capable d'interpréter cela de
toutes les manières. Il n'y a rien qui le dit, absolument pas! C'est
vous, l'hypocrite, mon cher monsieur du "P.Quiou"!
M. Lavoie: Question de règlement, M. le
Président.
M. Burns: M. le Président, question de
règlement.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
M. Lavoie: II ne faudrait pas, M. le Président, que la
période des questions se transforme en une période de questions
de privilège. Etant donné qu'il reste quinze minutes et que vous
aviez promis au député de Beauce-Sud de le reconnaître
aujourd'hui, je crois que vous auriez le temps de le reconnaître et de
donner préséance aux dames, au député de L'Acadie.
On donnerait notre consentement pour que, sans dépasser le temps, le
député de Beauce-Sud puisse poser sa question.
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je pense qu'il vous appartient
de rectifier la situation relativement au député de Laprairie. Je
pense qu'habituellement, quand un député est
délégué, je regrette beaucoup que mon bon ami, le
député de Johnson, ait laissé planer un doute
absolument...
Une Voix: Ignoble.
M. Burns: ... facile relativement au député de
Laprairie, M. le Président, il vous appartient, à ce stade-ci,
à la suite de la question de privilège soulevée par le
député de Laprairie, de nous dire je pense que votre
mémoire est suffisamment fidèle pour ce faire à
quelle occasion le député de Laprairie a été
délégué en Guadeloupe.
M. Bellemare: M. le Président, puisque c'est moi qui suis
en cause, je lis textuellement...
M. Burns: Qui est en cause, c'est lui qui est en cause. C'est
vous qui l'avez mis en cause. Assoyez-vous. M. le Président, je pense
qu'on devrait...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
leader parlementaire de l'Union Nationale, s'il vous plaît! Je
répète, M. le leader parlementaire du gouvernement ce que je vous
ai dit tout à l'heure. Quand un député de
l'Assemblée nationale est délégué à
l'étranger, c'est une délégation de la commission de
régie interne qui est toujours formée en accord avec les leaders
ou les whips de chaque formation politique. La vérité a ses
droits, M. le leader parlementaire de l'Union Nationale. Dans le cas du
député de Laprairie, c'est une délégation où
l'Association Québec-Guadeloupe nous avait demandé d'envoyer des
délégués. J'avais recommandé à la commission
de régie interne de n'envoyer, dans ce cas, qu'un seul
délégué à cause du coût inhérent
à une telle mission. C'est dans ce cadre que M. le député
de Laprairie a été délégué.
M. le député de Beauce-Sud.
M. Burns: M. le Président, maintenant que
vous avez rétabli ces faits s'il y a quelqu'un dans cette
Chambre de qui on ne peut pas douter de la parole, mais au contraire l'accepter
de façon évidente, c'est bien vous je lui demanderais, au
nom du député de Laprairie et également au nom de
l'ensemble de la Chambre, et au nom, possiblement, de la gentilhommerie que
nous connaissons, habituellement, que nous constatons chez le
député de Johnson, de retirer ses paroles qui laissaient planer
un doute sur une vague délégation, sans aucune raison, du
député de Laprairie.
M. Bellemare: M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Je suis prêt à accepter votre parole,
mais voici comment cela se présente. La participation à une
mission de l'AIPLF, ça c'est décrit tel que voulu, par la
question qui a été posée. Mais, quand on arrive à
la dernière question, il est simplement dit: Dans le cadre de la semaine
Québec-Guadeloupe. Il n'est pas question de délégation
comme pour participer à une mission.
M. Bertrand: C'est bas.
M. Bellemare: C'est simplement dit...
M. Bertrand: C'est bas.
Une Voix: C'est seulement pour nous écoeu-rer.
M. Bellemare: C'est là que la réponse est mauvaise.
C'est là que la réponse est fausse.
M. Burns: M. le Président, je m'excuse. Si j'ai vraiment
mal interprété les exagérations du député de
Johnson, je retire à son endroit le mot gentilhommerie que je lui avais
adressé.
M. Bellemare: ... les procès-verbaux puis voir les
interventions que vous avez faites quand vous étiez dans l'Opposition,
quand on vous a traités de goujats et puis qu'on vous a traités
d'écoeurants. Il faudrait relire cela.
Le Président: A l'ordre! M. le député de
Johnson, je vous demande votre collaboration pour ne pas... M. le
député de Johnson, je vous demande encore une fois votre
collaboration, avec l'expérience parlementaire que vous avez, pour que
cette Assemblée ne tourne pas en foire.
M. le député de Laprairie, je vous demande à vous
aussi votre collaboration.
M. Michaud: M. le Président, question de privilège,
s'il vous plaît!
Le Président: Je vous accorde votre question de
privilège en vous demandant de le faire le plus brièvement
possible.
M. Lavoie: M. le Président, ne trouvez-vous pas que c'est
assez?
M. Michaud: J'ai ma question de privilège, M. le
leader.
M. Lavoie: Est-ce que le député a autant de
privilèges que cela pour en soulever quatre, M. le Président? Il
y a toujours une limite.
Des Voix: Oui.
M. Michaud: Vous ne devriez pas parler. M. le Président,
j'ai donné les raisons pour lesquelles...
M. Lavoie: ... de la Guadeloupe, M. le Président.
Le Président: A l'ordre!
M. Michaud: J'ai donné les raisons pour lesquelles j'ai
été délégué, vous avez confirmé ces
raisons et j'aimerais tout simplement qu'on retire: Sans raison...
M. Bellemare: Jamais, c'est clair, jamais!
M. Michaud: M. le Président, je suis allé avec
raison, avec consentement...
M. Bellemare: Vous perdez votre temps.
M. Michaud:... de la présidence et je suis tout fier
d'avoir bien représenté l'Assemblée nationale.
Le Président: M. le député de Beauce-Sud.
Aide à l'enseignement privé
M. Roy: J'hésite un peu dans ce climat, M. le
Président, et vous me comprendrez.
Ma question s'adresse à l'honorable ministre de l'Education. Le
29 novembre dernier, une pétition a été
présentée au ministre de l'Education et au gouvernement, au salon
rouge, pétition signée par 546 097 personnes; elle a
été déposée lors du dépôt de documents
à l'Assemblée nationale et cela a été signé
par quatre représentants des quatre partis d'Opposition. Cette
requête demandait au gouvernement que la loi 56 soit maintenue et
respectée, que le financement continue d'être garanti à 60%
ou 80% et qu'aucune restriction concernant le développement normal des
écoles privées ne soit imposée.
Je demanderais au ministre de l'Education s'il a d'abord pris
connaissance de cette pétition; deuxièmement, s'il est en mesure
de répondre aux trois questions posées dans la pétition et
que je viens de lui répéter.
M. Morin (Sauvé): Effectivement j'ai pris connaissance du
contenu de la pétition et du nombre de signatures qu'elle comportait.
C'est une pièce importante à verser au dossier de l'en-
seignement privé. Nous en tiendrons compte dans
l'élaboration de la politique que nous sommes à déterminer
au sein du ministère de l'Education.
M. Roy: J'aimerais demander au ministre, puisqu'il est en train
d'élaborer sa politique, que nous sommes presque dans les derniers jours
de la session et que le budget sera préparé avant que nous
revenions à l'Assemblée nationaledans le domaine de
l'éducation, je pense qu'administrer c'est prévoir si les
gens peuvent être assurés à ce moment-ci que la loi 56 sera
maintenue. C'est ma première question et j'aimerais bien avoir une
réponse précise.
Deuxièmement, j'aimerais savoir si le financement, selon le mode
utilisé actuellement dans ce secteur, pourra être garanti pour la
prochaine année.
M. Morin (Sauvé): La politique à cet égard
sera sans doute annoncée au printemps. D'ici là, les
règles n'auront pas changé; elles ne changeront que lorsque cette
politique aura été annoncée.
M. Roy: Est-ce l'intention du gouvernement, du ministre de
l'Education de changer les règles?
M. Morin (Sauvé): Nous verrons! Des Voix: Oh!
M. Roy: J'aimerais demander au ministre de l'Education quels sont
les obstacles, quels sont les empêchements, quels sont les liens qui
l'attachent, qui l'empêchent de répondre à ces questions
auxquelles 546 000 citoyens sont intéressés. C'est la plus grosse
pétition qui ait jamais été signée au
Québec.
Est-ce que la consultation populaire, cela vaut quelque chose? Le fait
que 546 000 citoyens se prononcent pour un sujet ne mériterait-il pas
une réponse de la part du ministre? Cela fait neuf jours que la
pétition a été déposée; pourquoi le ministre
de l'Education n'est-il pas en mesure de nous répondre aujourd'hui? Si
le ministre de l'Education n'est pas en mesure de nous répondre, est-ce
que le premier ministre, lui, pourrait nous répondre?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, sans vouloir
diminuer l'importance de cette pétition, qui est considérable, je
dois constater que ce n'est pas la pétition qui a recueilli le plus de
signatures dans le passé; mais cela est à côté de la
question. La raison pour laquelle je ne suis pas en mesure de répondre
avec précision aux questions du député, tient simplement
au fait que ces questions sont à l'étude et que nous n'en sommes
pas venus encore à nos conclusions.
Le Président: Une dernière question, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Est-ce que le premier ministre pourrait me donner plus
d'indices que le ministre de l'Education?
M. Lévesque (Taillon): Non, pour les mêmes raisons
que le ministre de l'Education, c'est-à-dire qu'on sait le coût de
l'éducation, on sait à quel point ce sujet extrêmement
délicat de l'enseignement privé et de l'enseignement public est
en ballottage dans l'opinion de notre société. Le gouvernement en
conscience doit, quand même, prendre le temps de réfléchir,
d'ajuster le mieux possible ses positions. Je peux assurer le
député de Beauce-Sud, comme je l'ai dit l'autre jour aux citoyens
qui représentaient les pétitionnaires, qu'on n'a ni de
près, ni de loin l'intention de brimer qui que ce soit dans le
Québec. Mais, d'un autre côté, en conscience on doit
étudier tous les tenants et les aboutissants d'un domaine qui
coûte des milliards chaque année et qui est de si près
relié à l'intérêt permanent de notre
société.
Alors, je prierais le député de Beauce-Sud de ne pas nous
demander des réponses précises, qui seraient d'ailleurs
simplistes à ce moment-ci, à des questions sur lesquelles on a
encore pas mal de méditation et de travail à faire.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre attend
la réunion du conseil national?
M. Lévesque (Taillon): Non.
Le Président: Alors, fin de la période des
questions.
M. Lavoie: Une directive, M. le Président, et sous forme
d'instruction également. Les media d'information...
Motion pour faire siéger la Chambre
lundi
M. Burns: Un moment, M. le Président. Nous avons un autre
article que nous devons examiner; ce sont les motions non annoncées,
j'en aurais une à faire.
M. Lavoie: Vous avez une motion non annoncée?
Le Président: Motions non annoncées, M. le leader
parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, en vertu de l'article 30,
deuxième alinéa, je propose que l'Assemblée nationale se
réunisse, lundi à quinze heures.
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Prévu et adopté. Le
Président: Adopté.
M. Bellemare: M. le Président, je pensais que le leader de
l'Opposition officielle allait se lever et donner son opinion.
M. Burns: II n'y a pas de débat là-dessus.
M. Bellemare: Je demande un vote enregistré.
M. Burns: Allez-y!
M. Bellemare: D'accord.
Le Président: Qu'on appelle les députés!
Vote sur la motion
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Vote! A
l'ordre, s'il vous plaît, M. le député de Roberval. M. le
député de Roberval. A l'ordre! M. le député de
Saint-Laurent. Nous allons maintenant mettre aux voix la motion du leader
parlementaire du gouvernement visant à faire siéger la Chambre
lundi à 15 heures. Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent
bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: M. Burns, Mme Guerrier, MM.
Cardinal, Bédard, Laurin, Morin (Sauvé), Marois, Landry,
Léonard, Mme Ouellette, MM. de Belleval, Joron, Mme Payette, MM.
Duhaime, Lazure, Léger, Tardif, Garon, Chevrette, Michaud, Paquette,
Vaillancourt (Jonquière), Marcoux, Alfred, Vaugeois, Martel, Fallu, Mme
Leblanc, MM. Grégoire, Bertrand, Godin, Bisaillon, de Bellefeuille,
Guay, Gendron, Mercier, Laberge, Marquis, Lacoste, Ouellette, Perron, Brassard,
Clair, Lefebvre, Dussault, Charbonneau, Beauséjour, Desbiens, Baril,
Boucher, Gravel, Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Gagnon,
Jolivet, Levesque (Bonaventure), Lavoie, Mackasey, Vaillancourt (Orford),
Forget, Goldbloom, Larivière, Saindon, Saint-Germain, Mme Lavoie-Roux,
MM. Raynauld, Lamontagne, Giasson, Caron, O'Gallagher, Picotte, Ciaccia,
Marchand, Gratton, Pagé, Verreault, Springate.
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Bellemare, Grenier, Russell,
Goulet, Fontaine, Brochu, Shaw, Dubois, Cordeau, Samson, Roy.
Le Président: Que ceux qui désirent s'abstenir
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Pour: 76 Contre: Abstentions:
0
Le Président: Cette motion est adoptée. Travaux
parlementaires
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais une directive
à vous demander: Voulez-vous faire la motion pour envoyer en
commission... Je n'aurais pas d'objection à demander ma directive
après au président pour ne pas retarder les travaux en
commission. D'accord?
M. Burns: Merci beaucoup. M. le Président, je ferais donc
motion immédiatement pour que la commission des affaires sociales se
réunisse immédiatement relativement au projet de loi no 9, Loi
assurant l'exercice des droits des personnes handicapées. Si j'avais le
consentement je le demande mais, malheureusement, avec tout ce que nous
avons eu à discuter au cours de la journée, je n'ai pas
été en mesure de tenter de l'obtenir au préalable
j'inclurais dans ma motion qu'au salon rouge immédiatement,
également, la commission des affaires municipales se réunisse
relativement à la Charte de la ville de Montréal.
Dans l'un et l'autre cas, nous sommes placés vis-à-vis
d'un certain nombre de personnes convoquées devant ces deux commissions,
et je pense que, du côté de l'Opposition, ce ne sont pas
nécessairement les mêmes personnes qui oeuvrent à chaque
endroit. Si j'avais ce consentement, j'inclurais dans ma motion que la
deuxième commission, celle des affaires municipales, puisse
siéger en même temps.
M. Bellemare: D'accord!
M. Lavoie: Dans un sens de bonne collaboration, nous sommes
prêts à accorder notre consentement. Par contre, ce n'est pas du
maquignonnage, d'aucune façon; il y a un bruit qui circule, à
savoir que, demain matin, vous auriez l'intention de faire siéger deux
commissions sur deux projets de loi qui concernent tous deux le responsable et
porte-parole de l'Opposition officielle, le député de
Saint-Laurent. On me dit que c'est le projet de loi 24 et le projet de loi 45.
Y aurait-il possibilité qu'un seul des deux...
M. Burns: Demain matin, j'avais, à l'origine, pensé
faire siéger au salon rouge la commission du travail relativement au
projet de loi 45, qui concerne le député de Saint-Laurent, je
crois, mais pour des raisons purement d'ordre pratique, cela s'est
avéré absolument impossible. Egalement, je tiens à le
dire, à la demande du leader parlementaire de l'Union Nationale qui a un
colloque, un conseil national de fin de semaine, on a accepté de
façon normale, comme cela se fait régulièrement, de ne pas
faire siéger cette commission.
Il nous resterait, demain matin, deux seules commissions; on peut
peut-être donner les avis immédiatement.
A la salle 81-A, la commission des affaires sociales et de la justice se
réunira pour poursuivre l'examen du projet de loi no 24, Loi sur la
protection de la jeunesse; à la salle 91-A, la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières
poursuivra l'examen du projet de loi no 67, Loi sur l'assurance automobile,
demain matin, de 10 heures à 13 heures seulement. D'accord? Maintenant,
puisque j'ai l'intention de proposer l'ajournement de nos travaux à 18
heures, nous pourrons faire siéger trois commissions ce soir. C'est
d'ailleurs pour cette raison que je vais éventuellement proposer
l'ajournement de nos travaux à 18 heures jusqu'à lundi prochain,
à moins que quelque chose de spécial ne se passe
entre-temps. Ce soir, à compter de 20 heures jusqu'à 22
heures, nous aurions, à la salle 81-A, la commission des affaires
sociales relativement au projet de loi no 9, Loi assurant l'exercice des droits
des personnes handicapées; à la salle 91-A, la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières
relativement au projet de loi no 67, Loi sur l'assurance automobile et, pendant
cette même période, c'est-à-dire toujours de 20 heures
à 22 heures, au salon rouge, nous aurions la commission des affaires
municipales relativement à la Charte de la ville de Montréal,
c'est-à-dire le projet de loi no 200.
M. Bellemare: Si le projet de loi no 200 devait se terminer cet
après-midi, est-ce qu'une autre commission siégerait au salon
rouge? Nn.
M. Burns: Non.
M. Shaw: En vertu de l'article 34, M. le Président.
M. Lavoie: On va adopter votre motion. M. Burns:
Pardon?
M. Lavoie: On va adopter votre motion. M. Burns: Je
croyais qu'elle était adoptée.
M. Lavoie: On est prêt à l'adopter et, si je
comprends bien, le fait que la Chambre ajournera à 18 heures, cela
devient un ordre de la Chambre également?
M. Burns: Je peux vous le dire tout de suite; si vous voulez un
ordre de la Chambre, je n'ai pas d'objection.
M. Lavoie: Pour qu'on organise nos travaux. M. Burns: Je m'engage
à ce qu'elle termine...
M. Lavoie: Pour qu'il y ait trois commissions ce soir.
M. Burns: Oui, c'est cela.
M. Lavoie: Adopté, votre motion. Ma directive, M. le
Président.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
M. Lavoie: C'est une directive, une instruction que je vous
demande sur les affaires de l'Assemblée, M. le Président.
Certains media nous rapportent qu'il y aurait eu une irrégularité
dans le paiement alloué aux secrétaires de comté. Je vais
terminer par une demande d'enquête, M. le Président. Il ne s'agit
pas de faire des motions pour déclarer un de nos collègues
inhabile à siéger d'aucune façon. Mais on nous rapporte
que, dans le comté de Beauce-Nord, de l'aveu même de la
secrétaire du comté, celle-ci est entrée en fonction au
début de janvier 1977, mais que le député de Beauce-Nord
aurait donné instruction au service administratif de l'Assemblée
nationale pour que cette secrétaire soit payée
rétroactivement depuis la fin de novembre 1976, ce qui représente
une somme d'environ $900 ou $1000, qui aurait été payée
prétendument illégalement et irrégulièrement.
Etant donné que ce budget relève du président de
l'Assemblée nationale, je vous demanderais de faire enquête, de
vérifier vous-même et s'il y a d'autres cas, que correction soit
apportée également. Je vous demanderais que vous fassiez rapport
à l'Assemblée.
Le Président: Je prends votre requête en
délibéré, M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
M. Ouellette: M. le Président, vous me permettrez de
soulever une question de privilège pour rétablir certains faits,
suite aux propos que vient de tenir le leader parlementaire de l'Opposition
officielle. Il y a une ambiguïté qui règne dans cette
affaire. Elle tient au fait qu'une question a été posée
à ma secrétaire de comté récemment. La question
était à peu près ainsi formulée, m'a-t-on dit: A
quel moment avez-vous commencé à travailler ici? ici
désignant le bureau où se trouvait ma secrétaire de
comté à ce moment. Elle a répondu, effectivement, au
début de janvier. Et c'est vrai. Cependant, ma secrétaire de
comté est entrée à mon service le 29 novembre, mais elle a
travaillé sporadiquement de chez elle, selon le travail que je lui
demandais de faire. Voilà.
M. Lavoie: Je vous demanderais de faire enquête, M. le
Président.
Le Président: Je prends votre requête en
délibéré.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, j'aurais un dernier avis,
après consultation avec le ministre des Affaires municipales, simplement
comme précaution. Je ne crois pas que ce soit nécessaire, parce
que ceux que j'ai consultés, tant de l'Opposition que de la part des
intervenants, m'ont indiqué que possiblement la commission des affaires
municipales aura terminé ses travaux ce soir. Mais si jamais la
commission des affaires municipales n'avait pas terminé ses travaux ce
soir, je donne avis à la Chambre qu'elle pourra siéger demain
matin à compter de 10 heures jusqu'à 13 heures, comme les deux
autres commissions doivent siéger, étant donné qu'on a mis
de côté la commission du travail et de la main-d'oeuvre. Cela va?
Je ne crois pas que cela vise le député de Johnson qui m avait
demandé...
M. Bellemare: Le député va être
là...
M. Burns: Simplement par précaution. Si jamais
c'était fini plus tôt, tant mieux. Je donne également avis
à la Chambre que lundi, à compter de
15 heures jusqu'à 18 heures, avec une suspension pour le
dîner et reprise à 20 heures jusqu'à 22 heures, deux
commissions pourront siéger, l'une au salon rouge, relativement au
projet de loi no 45, c'est la commission du travail et de la main-d'oeuvre et
de l'immigration. A compter de 15 heures... Excusez-moi. Si la Chambre
siège, ce sera évidemment après les affaires courantes. Ce
sera sur motion, à ce moment.
Si la Chambre devait siéger à ce moment, nous ne pourrions
peut-être pas, sans le consentement de la Chambre, avoir une
deuxième commission, mais nous pourrions faire siéger, à
la salle 91-A, la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières relativement au projet de loi no 67.
Je pense que cet avis devra être redonné, de façon
plus précise de ma part. Veuillez m'excuser. Comme la majorité
des députés est ici et que, tout à l'heure, on va se
disperser pour les commissions parlementaires, je voulais donner une indication
de la possibilité de nos travaux de lundi.
Je donne également...
M. Bellemare: La semaine de trois jours, c'est fini.
M. Burns: Je donne également avis, M. le Président,
qu'à ma demande, la présidence relativement aux dispositions qui
lui sont permises en vertu de l'article 156, premier alinéa: "Lorsqu'une
commission a étudié un projet de loi pendant une période
de temps correspondant à l'importance ou à la longueur du projet,
le leader parlementaire du gouvernement peut, sans avis, proposer une motion
énonçant les modalités d'un accord conclu entre les
leaders parlementaires des partis reconnus au cours d'une conférence
convoquée par le président, à la demande du leader
parlementaire du gouvernement cette motion est décidée
immédiatement, sans débat ni amendement". Je tiens à
déclarer à l'Assemblée nationale que j'ai demandé
une telle rencontre et elle a été effectivement convoquée
par le président de l'Assemblée nationale.
Le deuxième alinéa de l'article 156 dit: "Si, à la
suite de la convocation de la conférence des leaders parlementaires, une
entente n'a pu être conclue, le leader parlementaire du gouvernement le
déclare à l'Assemblée c'est ce que je suis en train
de vous dire, M. le Président et, après avis, il propose
que le rapport de la commission soit présenté à
l'Assemblée dans le délai qu'il indique. Cette motion..."
Relativement au projet de loi no 67, j'ai effectivement demandé
au président de l'Assemblée nationale de convoquer une
réunion de leaders...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on parle de la clôture
du projet de loi no 67?
M. Burns: Vous comprenez très bien. M. Lavoie:
Déjàl La guillotine!
M. Levesque (Bonaventure): Hé! Cela ne prend pas de temps
avec ces gars-là!
M. Lavoie: La réforme parlementaire!
M. Levesque (Bonaventure): Ouais! Petite mémoire! On va
rentrer l'assurance automobile à grands coups de bâillon!
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Jacques-Cartier, sur une question de
règlement.
M. Saint-Germain: Nous sommes rendus à l'article no 4
seulement et je ne vois pas pour quelle raison...
Le Président: M. le député de
Jacques-Cartier, à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Burns: Je dois rappeler à mon collègue qu'il a
la mémoire courte. Je dois d'ailleurs rappeler au chef de l'Opposition
qu'il a également la mémoire courte. Dans le cas du projet de loi
no 22, on était rendu seulement à l'article 1.
M. Lavoie: Même pas!
M. Burns: II n'avait même pas été
adopté.
M. Levesque (Bonaventure): Après combien de semaines?
Une Voix: Deux mois.
M. Levesque (Bonaventure): Après combien d'heures?
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît, à
l'ordre!
M. Burns: Je n'ai pas l'intention de me lancer dans ce type de
débat, M. le chef de l'Opposition, avec tout le respect que j'ai pour
vous.
M. Marchand: La population n'en veut pas de l'assurance
automobile, point!
M. Burns: Je fais donc ce rapport, M. le Président...
M. Marchand: La population a mal au coeur de votre assurance
automobile.
Le Président: M. le député de Laurier! M.
Marchand: Oui, M. le Président.
M. Levesque (Bonaventure): Les sondages indiquent que la
population n'en veut pas, de cela, et on met le bâillon!
Le Président: M. le chef de l'Opposition!
M. Roy: Quand le gouvernement applique ce genre de motion, le
Parlement est dans une impasse. C'est signé: Le député de
Saint-Jacques.
M. Burns: A l'ordre, s'il vous plaît! Quand même!
Le Président: M. le député de Beauce-Sud! M.
le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: Je fais donc, en vertu des dispositions de notre
règlement, rapport qu'il y a eu à votre initiative et à ma
demande une rencontre des leaders, que cette rencontre s'est conclue par un
désaccord entre les différents partis représentés
et qu'en conséquence j'aurai à inscrire à notre feuilleton
une motion annoncée qui visera à mettre fin aux travaux de la
commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières...
M. Roy: C'est honteux! C'est une véritable honte!
M. Burns: ... relativement au projet de loi no 67.
M, Roy: C'est une véritable honte!
M. Burns: Maintenant, chantez et, si vous voulez, je vais vous
accompagner au violon!
M. Bellemare: Vote enregistré!
M. Marchand: Vous ne le retirez pas, le projet de loi?
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, je comprends que vous vouliez demander un vote enregistré,
mais encore faudrait-il qu'il y ait un vote. C'est un avis actuellement.
M. Bellemare: C'est une motion qu'il vient de faire en bonne et
due forme, en vertu de l'article 156.
Le Président: M. le leader de l'Union Nationale, si vous
lisez bien l'article 156.2, la motion doit être annoncée et c'est
l'avis, le rapport que le leader parlementaire du gouvernement fait en
avisant...
M. le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Maintenant, c'est très important. Depuis un bon
bout de temps, depuis le 2 novembre, j'ai une question, numérotée
81, au feuilleton. Cette question est très importante en vertu de la
motion de clôture introduite aujourd'hui. Cela touche directement le
projet de loi no 67.
M. le leader du gouvernement peut-il m'indi-quer si la réponse
à cette question va être disponible avant la motion de
clôture?
M. Burns: Je vais consulter le ministre là-dessus, M. le
député de Pointe-Claire. Je peux vous dire que la clôture
n'est pas imposée relativement au projet de loi no 67.
J'annonce simplement mon intention de le faire. Il est possible
qu'éventuellement on soit en mesure de vous donner une réponse
avant que le projet de loi soit adopté.
M. Marchand: M. le Président, est-ce que c'est le temps de
vous demander une directive?
Le Président: Oui, M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, je voudrais demander si
c'est normal de voir que le parti ministériel n'a pas quorum?
Le Président: M. le député de Laurier, je
crois qu'il y a quorum en Chambre.
M. Marchand: II y a quorum en Chambre, mais le parti
ministériel n'a pas quorum.
M. Lavoie: M. le Président, la motion que vous avez
annoncée ou préannoncée aujourd'hui et qui
apparaîtra au feuilleton déterminera quelle date pour le rapport
de la commission sur la loi 67?
M. Burns: Remarquez que je pourrais faire le fin finaud et vous
dire que ce sera une motion annoncée, donc que vous le verrez quand ce
sera annoncé, mais par esprit de collaboration avec le leader de
l'Opposition, ce sera fort probablement la date du 16 décembre qui sera
retenue.
M. Shaw: M. le Président, le numéro de ma question
au feuilleton d'hier c'est 55.
M. Burns: On va regarder cela. On s'en occupe.
M. Brochu: En vertu de l'article 34, M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint de
l'Union Nationale.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Est-ce que le leader du
gouvernement pourrait nous indiquer à quel moment il entend faire
siéger la commission parlementaire devant étudier la question de
la télédiffusion de nos débats?
M. Burns: Si nous pouvons disposer de la motion qui est
actuellement inscrite en mon nom cet après-midi, et que j'ai l'intention
d'appeler immédiatement, dès que vous me permettrez de faire les
affaires du jour et si on dispose rapidement de cette motion, j'ai l'intention
d'appeler le projet de loi no 78 immédiatement après.
M. Brochu: Cela voudrait dire, M. le Président, qu'au
cours de la semaine prochaine... Est-ce que vous avez l'intention de le
déférer en commission parlementaire immédiatement?
M. Burns: Oui, oui. On s'entendra sur la date. Je dois vous dire
que je suis obligé de faire bien attention au renvoi de ce projet de loi
en commission à cause du fait que ce sont les leaders parlementaires
qui, pour la plupart, sont impliqués dans l'examen de ce projet de loi,
ou des leaders parlementaires adjoints ou encore des whips. A ce moment, je
pense que je dois plutôt consulter avant de vous dire d'avance la date
à laquelle j'enverrai ce projet de loi en commission parlementaire. Mais
cela pourrait facilement être, si on réussit à trou-
ver un consensus quant à notre disponibilité, dans le
courant de la semaine prochaine.
M. Brochu: Ah bon! Une dernière question sur le sujet en
vertu de l'article 34, M. le Président. Est-ce que le ministre peut nous
indiquer si on aura la possibilité d'entendre ou de convoquer à
cette commission parlementaire les deux organismes qui ont oeuvré pour
faire cette expérience pilote afin de leur poser des questions
pertinentes sur les données qu'ils ont de part et d'autre et sur
l'expérience technique qu'ils ont faite?
M. Burns: Au moment où je vous parle, M. le
Président, ce n'est pas mon intention. Si on réussit à me
convaincre que cela serait absolument essentiel, je n'ai pas d'objection, je ne
suis pas bloqué là-dessus.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire de... Un
instant, à l'ordre, s'il vous plaît! Un à la fois.
M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle.
M. Lavoie: Je n'ai pas tellement bien compris. Je me demande s'il
n'y a pas un quiproquo dans le moment. Si j'ai bien compris la question du
député de Richmond, il a demandé à quel moment le
leader avait l'intention de convoquer une commission parlementaire pour
étudier l'implantation de la télédiffusion des
débats et vous avez répondu en vous référant au
projet de loi no 78 qui ne couvre que l'immunité des parlementaires et
des media qui les diffuseront. Ce sont deux choses différentes. Je sais
bien qu'on va passer à la deuxième lecture du projet de loi 78,
qu'on va l'étudier soit en commission parlementaire...
M. Burns: C'est absolument certain que j'ai l'intention de
convoquer la commission de l'Assemblée nationale relativement à
l'implantation de la télédiffusion des débats. C'est
absolument certain. Je m'excuse, je n'ai peut-être pas compris comme il
le fallait la question du député de Richmond. Je lui ai
répondu relativement au projet de loi no 78 et je m'excuse si sa
question allait plus loin que cela. C'est un fait que j'ai l'intention de
demander que le président convoque la commission de l'Assemblée
nationale relativement à l'implantation de la
télédiffusion des débats.
M. Bellemare: C'est à ce moment-là qu'on pourrait
entendre...
M. Lavoie: Une dernière, M. le Président.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Oui,
M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle et, ensuite, je le dis
tout de suite, M. le leader parlementaire de l'Union Nationale.
M. Lavoie: Vous comprenez que c'est une question très
importante et que nous avons des dossiers importants sur cette question. Je ne
voudrais pas et c'est pour les fins du journal des
Débats que le leader parlementaire du gouvernement fasse
comme il l'a fait au début de la première session du gouvernement
actuel: à la dernière minute, au début de la prochaine
session, au mois de février ou à la fin de janvier ou autrement,
nous dire: On commence la télédiffusion des débats. Il y a
eu une deuxième tentative, lors d'un discours du budget; vous avez
voulu, à la veille, nous dire: On télédiffuse le discours
du budget.
Je ne voudrais pas que vous convoquiez la commission parlementaire un ou
deux jours seulement avant l'ouverture de la session pour nous mettre devant un
fait accompli, pour dire: Tout est prêt, on commence à l'ouverture
mardi prochain. Je voudrais qu'on ait le temps et il y aura lieu, je crois
d'avoir plusieurs séances sur cette question, parce que le passé
nous met sur nos gardes.
M. Burns: Je peux vous assurer, M. le député de
Laval, que cette commission parlementaire ne sera pas convoquée une ou
deux journées avant le début de la prochaine session.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Bellemare: Est-ce que je peux... M. Marchand: En vertu
de 34.
Le Vice-Président: Un instant, s'il vous plaît! Non,
on ne continuera pas comme cela, justement. D'abord, on s'adressera à la
présidence avant de parler. C'est la règle. J'ai
déjà indiqué que le prochain opinant serait M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale. Je vous reconnaîtrai à temps,
M. le député. Je voudrais que l'on suive cet ordre et que l'on
s'adresse à la présidence, s'il vous plaît. M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale. A l'ordre!
M. Bellemare: M. le Président, pour faire suite à
ce mini-débat et selon l'article 34, est-ce qu'on va entendre ceux qui
ont été membres du comité, dont le secrétaire, M.
Chantelois, nous a fait parvenir un rapport très concret? Est-ce qu'on
va l'entendre?
M. Burns: J'ai déjà donné la réponse
là-dessus, je crois, M. le député de Johnson. Je vais
considérer cette possibilité, mais ce n'est pas contre mes
principes de faire siéger une commission parlementaire à ce
sujet.
Le Vice-Président: Très brièvement, dans
l'ordre, M. le député de Bellechasse; ensuite, sur une question
en vertu de 34, M. le député de Laurier.
M. Brochu: Richmond.
Le Vice-Président: M. le député de Richmond,
je m'excuse.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Une question
additionnelle au leader parlementaire à la
suite du deuxième volet de ma question à laquelle il a
répondu tout à l'heure, en disant qu'il y aurait une commission
parlementaire, celle de l'Assemblée nationale, sur l'expérience
même à tenir en ce qui concerne nos débats. Concernant
cette commission c'est dans ce cadre que je posais la question
est-ce qu'on pourra demander la comparution des deux organismes qui ont fait
l'expérience?
M. Burns: Aucune objection. M. Brochu: Merci.
Le Vice-Président: M. le député de Laurier,
en vertu de l'article 34.
M. Marchand: Je voudrais demander au leader parlementaire, devant
les 13 membres du parti ministériel, si on s'en va vers la semaine de
deux jours, au lieu de trois jours.
M. Burns: M. le Président, maintenant, à moins
qu'il n'y ait d'autres questions en vertu de 34, intelligentes,
celles-là... Je ne parle pas de celles qui viennent d'être
posées par le député de Laval, par le député
de Johnson, par le député de Richmond.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, soyez sage!
M. Burns: M. le Président, je procède par
élimination.
Le Vice-Président: Est-ce que vous répondez
à une question ou si vous passez un message?
M. Burns: Je n'ai pas à répondre à la
question.
M. Marchand: Vous n'avez pas à répondre, parce que
vous n'êtes pas assez nombreux. Ils sont déjà partis en
vacances.
Le Vice-Président: A l'ordre! M. le leader parlementaire
du gouvernement. M. le député de Laurier, je rappellerai
qu'heureusement vos propos ne sont pas enregistrés pendant que le
président est debout.
M. le député de Jacques-Cartier, sur une demande de
directive.
M. Saint-Germain: M. le Président, vous savez pertinemment
que le leader parlementaire a annoncé tout à l'heure qu'il y
aurait une motion au feuilleton en vue de terminer les travaux de la commission
qui étudie le projet de loi no 67. Vous savez également que nous
avons adopté en deuxième lecture ce projet de loi. Ce projet de
loi a été déféré à la commission.
M. Burns: M. le Président, que le député
nous dise en vertu de quel article de notre règlement il se
lève.
M. Saint-Germain: Je demande une directive au
président.
Une Voix: L'article 180.
M. Burns: Ah! d'accord.
M. Saint-Germain: Voilà qu'on nous a apporté, M. le
Président, après l'adoption en deuxième lecture du projet
de loi, une brique d'amendements. Dans un de ces amendements, on y trouve,
à mon avis, un principe qui veut que la régie de l'assurance
automobile peut...
M. Burns: J'invoque le règlement. Excusez-moi. Il ne
s'agit pas là d'une question de directive. C'est très
évident...
Le Vice-Président: Un instant, M. le leader parlementaire
du gouvernement. Après, je vais vous donner la parole
immédiatement. Je n'aimerais pas que, devant moi, l'on invoquât
l'article 180 du règlement. C'est un piège dans lequel je ne
tomberai pas. Tout le monde sait qu'il n'y a que 179 articles dans notre
règlement.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je dis tout simplement que ce
n'est pas le moment de venir plaider vous en aurez l'occasion, M. le
député devant vous que c'est absolument aberrant de
demander la clôture sur le projet de loi no 67. Je vois tout de suite les
arguments. Je pourrais même citer les passages de certains de mes
discours qu'ils vont utiliser, alors que j'étais dans l'Opposition. Je
n'ai pas d'objection, je le joue ce jeu. Je l'accepte, sauf qu'on va le faire
au bon moment, M. le Président. Ce n'est pas le moment de le faire;
actuellement, on a d'autres choses à faire ici à
l'Assemblée nationale.
Le Vice-Président: M. le député de
Jacques-Cartier, je vous prierais d'être bref, parce que je vais rendre
la directive très rapidement.
M. Saint-Germain: Je crois que le leader parlementaire anticipe
sur mes déclarations. Je n'ai absolument pas le goût de plaider
quoi que ce soit. M. le Président, je me suis levé, car je crois
que la Chambre, dans ces conditions, verra son autorité restreinte.
Je continue. Au niveau de ces amendements, il y a un amendement qui
veut...
M. Burns: M. le Président, j'invoque le
règlement.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: Ce n'est pas le moment pour faire cela. Il y a un
moment, une époque et ce sera lorsqu'on aura proposé une motion.
Il n'y a même pas de motion devant la Chambre actuellement.
Le Vice-Président: Je savais que ce serait difficile. Je
rappellerai à cette Chambre et à M. le leader parlementaire du
gouvernement qui a invoqué le règlement, que je suis d'accord
avec son invocation du règlement. Je rappellerai à M. le
député de Jacques-Cartier qu'il ne peut pas discuter du fond.
Nous n'avons même pas un avis. On au-
rait pu considérer les paroles de M. le leader parlementaire du
gouvernement comme un avis, mais il a indiqué qu'il mettrait cet avis au
feuilleton. Il donne un délai d'au moins 24 heures.
Par conséquent, M. le député de Jacques-Cartier, je
pense que votre question est prématurée. Vous pourriez la poser
après que l'avis aura été formulé ou que la motion
aura été proposée.
M. Saint-Germain: M. le Président, j'aurais tout de
même aimé que vous écoutiez les raisons qui
m'amènent à vous demander une directive.
M. Burns: M. le Président, ce député ne fera
pas ce qu'il fait en commission.
Le Vice-Président: A l'ordre! M. le leader parlementaire
du gouvernement, je suis debout. Aux deux côtés de cette
Chambre... M. le leader parlementaire du gouvernement, s'il vous plaît!
Je demande à M. le député de Jacques-Cartier... M. le
député de Laurier, s'il vous plaît!
Je voudrais vous informer que, lorsque vous vous levez de cette
façon, rien de ce que vous dites n'est enregistré. Seuls les
journalistes, qui ont une oreille fine, peuvent vous entendre.
A l'ordre, s'il vous plaît!
Vous pourriez lui dire, M. le leader parlementaire du gouvernement, dans
les corridors, mais non pas dans cette enceinte. Alors, M. le
député de Jacques-Cartier et M. le leader parlementaire du
gouvernement, je dois tous les deux vous rappeler à l'ordre. Je vous
demande, M. le leader parlementaire du gouvernement, d'en venir aux affaires du
jour.
M. Saint-Germain: Question de privilège!
M. Burns: M. le Président, je vous demanderais...
Le Vice-Président: D'accord, sur une question de
privilège; elle a besoin d'être fondée.
M. Saint-Germain: Je suis là, M. le Président,
à vous demander une directive. Le leader parlementaire m'attribue toutes
sortes de qualificatifs. Il peut s'énerver, il peut hurler, il peut
sauter en dessus de son banc, je m'en fous comme de l'an quarante! Quand
j'aurai quelque chose à dire, M. le Président, je vais me lever
et vous demander la permission, mais j'aimerais qu'il retire les qualificatifs
qu'il m'a attribués. Je suis ici, je travaille sérieusement et je
fais mon possible pour émettre les idées et les principes qui
caractérisent notre formation politique; il n'a pas le droit de me
menacer, de me qualifier et de m'injurier quand je le fais
honnêtement.
Le Vice-Président: M. le député de
Jacques-Cartier, j'accepte votre question de privilège; je n'ai pas
à juger du fond, mais elle est acceptable, en vertu de notre
règlement.
M. Saint-Germain: ... le président?
Le Vice-Président: Non, c'est terminé, il n'y a pas
de débat sur une question de privilège. Va-t-il falloir revenir
aux temps passés, de cette patience qui devrait tous nous
accompagner?
A l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de Laurier,
qu'ils soient quatorze ou treize, vous savez que, dans mon impartialité,
dès qu'il y a quorum, je procède.
M. le leader parlementaire du gouvernement, sur les affaires du jour,
s'il vous plaît!
M. Burns: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 1, s'il vous plaît!
Le Vice-Président: Question de règlement, M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je vous avais demandé, M. le
Président, une directive et je ne crois pas que vous ayez rendu une
décision là-dessus parce que je n'avais pas fini d'exposer le
problème que je voulais vous soumettre. Je crois que c'est un
problème sérieux, fondamental.
Le Vice-Président: M. le député de
Jacques-Cartier, j'ai rendu en partie ma directive en disant que tant vous que
M. le leader parlementaire du gouvernement étiez dans un état
prématuré par rapport à la question soulevée.
L'article 156.1 s'est appliqué cet après-midi,
c'est-à-dire que je sais qu'il y a eu et j'y ai assisté
réunion des leaders parlementaires, du président et des
deux vice-présidents; que nous avons discuté, en vertu de
l'article 156.1, et qu'il n'y a pas eu d'accord; que le leader parlementaire,
en conséquence, a fait rapport à cette Assemblée de ce
manque d'accord et qu'il a annoncé, alors qu'il n'était pas
obligé de le faire il aurait pu attendre et l'inscrire au journal
des Débats qu'en vertu de l'article 156.2 du règlement de
cette Assemblée il ferait une motion concernant les travaux et le
rapport de la commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières étudiant, article par article, le projet de loi
67.
Et, sur ce, M. le député de Jacques-Cartier, je n'admets
plus aucune question de règlement ou de directive sur le sujet; la
directive est rendue, nous allons attendre que la motion soit inscrite au
feuilleton avant d'en discuter.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Raynauld: Une demande de directive, M. le
Président.
Le Vice-Président: Un instant, s'il vous plaît!
D'accord, . le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, question de
règlement.
Le Vice-Président: Question de directive ou de
règlement?
M. Samson: C'est une question de règlement qui va vous
amener à donner une directive, M. le Président, je
l'espère. J'ai entendu des propos tantôt qui me font douter
qu'après la deuxième lec-
ture d'un projet de loi et je ne vous citerai pas le projet de
loi en particulier pour que cela puisse demeurer dans le cadre d'une directive
que je demande en commission parlementaire on ait pu introduire un
principe nouveau dans un projet de loi. Or, en vertu de l'article 120, on y
explique quelle est la façon de débattre un projet de loi en
deuxième lecture, et c'est bien clair qu'à la deuxième
lecture nous débattons le principe. Or, M. le Président, la
directive que je veux vous demander est la suivante:
S'il y a introduction d'un nouveau principe dans un projet de loi
après la deuxième lecture, de quelle façon devrons-nous
interpréter l'article 126 qui, tel qu'il est rédigé
présentement dans notre règlement, nous restreint au contenu du
projet de loi et ne nous donne pas la possibilité de discuter du
principe? C'est ma question parce que j'ai senti tantôt, dans les propos
de l'honorable député de Jacques-Cartier, qu'il voulait nous
faire comprendre qu'il y avait probablement je vous laisse, M. le
Président, le soin d'en juger un principe nouveau d'introduit
dans un certain projet de loi.
Le Vice-Président: M. le député de
Rouyn-Noranda, madame et MM. les députés, je vais répondre
immédiatement à cette demande de directive. M. le
député de Rouyn-Noranda, fort habilement, n'a pas indiqué
de quel projet de loi il s'agissait. Il nous a référé aux
demandes de directive de M. le député de Jacques-Cartier. Ce qui
indique à la présidence de quel projet de loi il s'agit. Je
soulignerai un premier fait. C'est que n'ayant pas encore eu rapport de cette
commission, et nous pourrions tout refaire ce qui a été dit dans
les minutes précédentes, je ne sais pas ce qui s'est produit
à cette commission.
Je rappellerai à M. le député de Rouyn-Noranda
l'article 154, alinéa 2 c'est là ma directive qui
indique très clairement que lorsque nous sommes en commission
parlementaire ou en commission plénière, la commission peut
amender un projet de loi pourvu que l'amendement ne soit pas étranger
à l'objet du projet et qu'il ne s'oppose pas au principe affirmé
en deuxième lecture. C'est-à-dire que toute deuxième
lecture est un vote sur le principe. Que l'Opposition ou les Oppositions ne
soient pas d'accord, dès que le Parlement a adopté le principe,
toute commission parlementaire et toute commission plénière doit
siéger très strictement dans le cadre du principe de ce projet de
loi.
M. Bellemare: M. le Président, si on a ajouté un
article dans ce projet de loi qui change complètement... Oui. Le pouvoir
d'acheter des parts...
M. Burns: Ce n'est pas cela. Ce n'est pas le moment de faire
cela. On ne parle pas du projet de loi...
Le Vice-Président: A l'ordre! M. le leader parlementaire
de l'Union Nationale, si vraiment ce fait s'est produit, il faudrait que l'on
trouve un moyen de souligner à la présidence que ce fait s'est
produit. A ce moment cela supposerait que le président d'une commission
parlementaire qui dépend de la présidence aurait accepté
un amendement, qu'il vienne d'un parti de l'Opposition ou du parti
ministériel, qui serait contraire au principe. A ce moment, il faudrait
qu'il y ait rapport devant cette Assemblée. Je m'excuse, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale, je pense que ce n'est pas le moment pour le
faire. Cela pourrait se faire au moment d'une motion non annoncée ou au
moment du rapport de la commission. Mais cela ne peut certainement pas se faire
au moment où la présidence ignore juridiquement et totalement ce
qui s'est produit en commission parlementaire.
M. Bellemare: Simplement comme directive pour que nous puissions
fonctionner avec plus de rapidité, est-ce que vous pouvez me dire, M. le
Président, si le pouvoir que se donne le ministre d'acheter les
compagnies d'assurances, qui n'était pas prévu en deuxième
lecture, qui a été apporté en amendement...
M. Burns: J'invoque le règlement. On ne discute pas du
projet de loi 67.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, vous qui êtes le doyen de cette... A l'ordre, M. le leader
parlementaire... A l'ordre, s'il vous plaît! Je mets fin
immédiatement à ce débat. M. le leader parlementaire de
l'Union Nationale, vous savez fort bien que je ne puis être saisi en
cette enceinte de ce qui se passe dans une commission parlementaire à
moins qu'il n'y ait rapport ou que vous trouviez d'autres moyens de l'apporter
devant cette Assemblée. Comme pour le moment il n'y a pas d'autre moyen
je dis tout de suite que ce débat est terminé et j'invite M. le
leader parlementaire du gouvernement à appeler les affaires du jour.
M. Burns: Merci, M. le Président. Article 1, avant que
quelqu'un me pose une autre question en vertu de l'article 34.
Amendements permanents au règlement
Le Vice-Président: Article 1. Cela aussi c'est une affaire
facile, M. le leader parlementaire du gouvernement.
L'article 1, c'est la reprise du débat sur la motion de M. le
leader parlementaire du gouvernement proposant des amendements permanents
à notre règlement.
Je désire, pour la bonne conduite de ces travaux, rappeler que,
si Mmes et MM. les députés lisent les procès-verbaux de
l'Assemblée nationale du Québec du 1er décembre 1977,
à la page 825, ils verront qu'avant d'entreprendre le débat sur
cette motion, à cette date, le consentement unanime a été
accordé afin que plus d'un droit de parole soit accordé,
c'est-à-dire que nous avons consenti, à ce moment, qu'en
Assemblée nous fonctionnions comme si nous étions en commission
plénière. Premier point.
Deuxièmement, M. le député de Laval, leader
parlementaire de l'Opposition officielle, a proposé un certain nombre
d'amendements très techniques que je ne lirai pas. M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale a, lui aussi, proposé un certain
nombre d'amendements. M. le leader parlementaire du gouvernement, à la
fin de la séance, a proposé l'amendement suivant: "dans le
paragraphe 2 de l'article 31-A, dans la deuxième ligne, remplacer les
mots "la période prévue" par les mots "les périodes
prévues". A ce moment, le débat fut ajourné sur la motion
de M. le leader parlementaire du gouvernement.
Je demande donc, avant de reprendre ce débat, si, du consentement
unanime de cette Chambre, nous continuons à fonctionner de la même
façon, comme si nous étions en commission
plé-nière, sans calculer le temps et avec beaucoup de
latitude.
M. Lavoie: Premièrement, j'aurais un prérequis, M.
le Président, une question de règlement.
Le Vice-Président: Oui, M. le leader parlementaire de
l'Opposition officielle.
M. Lavoie: Nous voyons qu'à l'article 2) du feuilleton de
oe jour il y a une deuxième motion inscrite...
Le Vice-Président: C'est une question en vertu de
l'article 34.
M. Lavoie: Non, de règlement avant l'étude de
l'article 1) du feuilleton.
Le Vice-Président: D'accord, je vous l'accorde.
M. Lavoie: Si nous lisons ensemble l'article 63 du
règlement, nous voyons ceci: "Une motion ne doit pas soulever une
question identique au fond à une question dont l'Assemblée a
décidé pendant la session en cours ce n'est pas le cas, on
n'en a pas encore décidé à moins qu'elle n'indique
des faits nouveaux".
Deuxièmement, ce qui est plus intéressant, "une motion ne
doit pas soulever non plus une question identique au fond à une question
qui est alors inscrite ou annoncée au feuilleton". On peut continuer,
mais cela ne s'applique pas. "Toutefois, l'annonce ou l'inscription d'une
motion au feuilleton n'empêche pas de présenter un projet de loi".
Ce n'est pas un projet de loi qu'on présente en vertu de l'article 2) du
feuilleton. C'est pour cela que je vous dis que cette deuxième phrase
qui continue comme suit: "... un projet de loi portant sur le même sujet
et l'inscription d'un projet de loi au feuilleton n'empêche pas de
présenter un projet de loi semblable".
Si on doit étudier l'article 1) qui est au feuilleton tel
qu'appelé par le leader parlementaire du gouvernement, je vous
demanderais de faire rayer, de votre autorité, M. le Président,
l'article 2) du feuilleton qui soulève une question identique au fond
à une «question qui est déjà inscrite à
l'article 1) du feuilleton.
Le Vice-Président: Pourriez-vous m'indiquer la page?
M. Burns: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Vice-Président: Sur la question de règlement,
d'accord.
M. Burns: Ou bien on n'a pas appris la même langue
française, le député de Laval et moi, ou bien il y a des
choses qui se passent que je ne comprends vraiment plus.
M. le Président, l'article 1) que je vous ai demandé
d'appeler est un amendement permanent au règlement et l'article 2) est
une motion de suspension des règles, M. le Président. Le
député de Laval ose plaider qu'il s'agit là d'une question
identique au fond. Ce n'est absolument pas identique. C'est même aux
antipodes. Je ne sais pas comment je pourrais vous indiquer qu'on ne parle pas
la même langue française, le député de Laval et
moi.
Je suis vraiment étonné qu'on utilise ce genre d'arguments
sinon pour carrément, purement et simplement, bloquer les travaux de la
Chambre. Si c'est le cas, qu'on le sache, qu'on se le tienne pour dit! Qu'on
vous dise également, M. le Président ainsi qu'à tous les
collègues, que je n'ai aucune espèce d'objection à revenir
entre Noël et le Jour de l'an, je n'ai aucune espèce
d'objection...
M. Lavoie: Question de règlement, il va au fond de la
question. Nous sommes sur la demande que je vous ai faite, M. le
Président.
M. Burns: ... à continuer nos travaux sans arrêt et
de proroger de façon purement artificielle, à une date qu'on
décidera à un moment donné, et ce n'est même pas une
menace.
M. Lavoie: M. le Président, est-ce que je dois me lever
deux fois?
Le Vice-Président: Non, je me suis levé avant vous,
M. le leader parlementaire de l'Opposition. Vous m'avez demandé une
directive, vous m'avez même demandé un geste. A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle, je ne suspendrai
pas la séance pour réfléchir jusqu'à 18 heures sur
la question que vous me posez. Je dis simplement que devant moi...
M. Levesque (Bonaventure): Un instant, M. le Président, je
désirerais intervenir si vous voulez parler sur la question de
règlement soulevée par le député.
Le Vice-Président: Vous en avez le droit, M. le chef de
l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Je tiendrais à rappeler les
dispositions de notre règlement qui
ont été invoquées par le leader de l'Opposition
officielle, le député de Laval, et je voudrais attirer
particulièrement votre attention, M. le Président, tout d'abord
sur l'article no 1 du feuilleton de ce jour et du contenu de l'amendement
suggéré par le gouvernement et par le leader du gouvernement,
amendement qui serait de nature à modifier l'article 31 de notre
règlement. J'attire particulièrement votre attention sur le
libellé du paragraphe 3. Si vous lisez ce paragraphe 3, on y dit ceci,
et je crois important que je vous le lise: "Nonobstant toute autre disposition
l'Assemblée peut, du 1er au 30 juin et du 1er au 20 décembre,
siéger tous les jours de la semaine, sauf le dimanche, de 10 heures
jusqu'à ce qu'elle décide de s'ajourner, avec suspension des
travaux de 13 heures à 15 heures et de 18 heures à 20 heures et,
à toutes ses séances, l'ordre des affaires du jour est celui
prévu pour le mardi. Pendant cette période, les articles 174 et
174a sont suspendus, et le débat prévu aux articles 24, 68, 78,
79, 80 et 81 se termine trois heures après l'heure indiquée pour
le début de la séance."
Si vous prenez maintenant l'article 2 du feuilleton, vous avez là
une autre motion du même parrain, le leader du gouvernement, qui se lit
comme suit: "Qu'en vue d'utiliser encore plus efficacement le temps disponible
d'ici la fin de la présente session, l'Assemblée nationale puisse
tenir une séance tous les jours de la semaine, sauf le dimanche, de 10
heures jusqu'à ce qu'elle décide de s'ajourner, avec suspension
des travaux de 13 heures à 15 heures et de 18 heures à 20 heures
et, qu'à toutes ces séances, l'ordre des affaires du jour soit
celui qui est prévu pour le mardi, aux articles 35 et 36 du
règlement, que les articles 174 et 174a soient suspendus, que le
débat prévu aux articles 24, 68, 78, 79 80 et 81 du
règlement se termine trois heures après l'heure indiquée
pour le début de la séance et que, nonobstant les dispositions de
l'article 47, paragraphe 1, du règlement les séances de
l'Assemblée soient publiques."
Or, M. le Président, vous avez là deux motions de fin de
session qui sont étrangement semblables, similaires. Je dis que nous
avons, à ce moment-ci devant nous, deux motions qui, pour prendre les
termes mêmes de notre règlement, soulèvent une question
identique au fond, quant à l'article 2, soit la question qu'on retrouve
dans l'article 1. Je dis au gouvernement, en vous le soumettant bien
respectueusement, M. le Président: Qu'on décide, qu'on fasse son
lit. Laquelle des deux motions va-t-on demander à la Chambre d'adopter?
Nous voulons savoir cela. Non seulement la lettre, mais l'esprit de notre
règlement impose justement cette clarté qui est nécessaire
pour le législateur, pour tous les opinants qui devront intervenir,
à savoir: Qu'est-ce que le gouvernement veut?
Veut-il amender un règlement permanent avec une mesure permanente
comme celle-là, qui détermine bien précisément
quelles seront les règles du jeu vers la fin, avant les ajournements
prévus d'été ou d'hiver. Ou est-ce qu'on va
procéder par une motion ad hoc comme celle que l'on introduit à
l'article 2? Réellement, comme on dit, je ne sais pas l'expression
exacte, mais c'est à y perdre son latin ou, je ne sais pas, c'est quoi,
la chatte a perdu ses chats, mais enfin on veut savoir, c'est bien normal, et
nous sommes devant cette situation, particulièrement, parce qu'on n'a
pas respecté les dispositions de notre règlement, qui ne voulait
pas qu'on soit placé dans une situation comme celle-là.
Nous avons déjà eu, M. le Président, vous vous le
rappelez, cette confusion des bills 1 et 101, j'espère qu'on n'aura pas
la confusion que nous présentent maintenant deux motions identiques sur
le fond.
Le Vice-Président: ... M. le chef de l'Opposition
officielle, encore une fois, je ne suspendrai pas et je vais
immédiatement rendre ma directive.
M. Bellemare: M. le Président, avant que vous rendiez
votre décision...
Le Vice-Président: Oui, sur la question de
règlement. Certainement, M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Oui, justement, je voudrais vous rappeler une
décision d'un de vos prédécesseurs en cette Chambre, le 12
mai 1976. Le 12 mai 1976, une jurisprudence s'est établie disant qu'une
motion portant sur une question déjà discutée avait
été battue une semaine auparavant au cours de la même
session, et qu'une seconde motion aux mêmes fins pouvait être
jugée irrecevable, parce qu'elle contenait la même question. C'est
une décision qui a été consignée dans une
jurisprudence le 12 mai 1976. Alors, puisque une jurisprudence a
été établie par un de vos prédécesseurs, je
pense que, dans les circonstances, et là, encore bien plus, le
règlement 62 et le règlement 63 s'appliquent, parce que c'est
exactement, comme disait le chef de l'Opposition, la même
phraséologie, le même terme, le même but qu'on recherche en
voulant amener deux motions différentes. Je pense, M. le
Président, que c'est sûr et certain que la motion qu'a faite le
leader de l'Opposition doit être acceptée.
Le Vice-Président: Bon! D'accord, M. le leader
parlementaire du gouvernement.
M. Burns: Je n'ai rien à dire au point de vue du
règlement, M. le Président, sur la question de règlement
je n'ai plus rien à dire.
Le Vice-Président: II faut que je dise quelque chose.
M. Burns: C'est cela. C'est votre tour.
Le Vice-Président: II y a non seulement cette
décision, mais il y en a une du 20 février 1973, il y en a une du
19 novembre 1974, il y a le texte de l'article 63. Voici quelle sera ma
décision. C'est toujours difficile de le faire, mais il faut assumer
la
responsabilité de le faire. Vous savez, MM. les leaders
parlementaires, avec votre expérience, chacun d'entre vous a
occupé des postes divers au cours de sa carrière politique, je
vous le rappelle, en cette Assemblée, il y a deux postes très
différents. Il y a celui du leader parlementaire du gouvernement, celui
qui a la responsabilité, sauf le mercredi, lorsque c'est la
journée des députés, d'appeler l'article dont nous aurons
à débattre au cours de la journée.
D'autre part, il y a la présidence, qui a certains pouvoirs et
certains devoirs, particulièrement en vertu de 39, dont le pouvoir
général de l'application des règlements. C'est le leader
parlementaire du gouvernement qui a donc l'initiative soit des projets de loi,
soit des modifications au règlement. Nous avons devant nous, au
feuilleton, l'article 1 et l'article 2, et j'avoue que ces deux articles nous
placent dans une alternative, au sens très français du terme,
c'est-à-dire deux voies différentes, soit la voie d'un
règlement permanent qui serait accepté ou acceptable par cette
Assemblée, soit la voie d'un règlement de fin de session.
Si l'article 2 eût été appelé alors que
l'article 1 était déjà en discussion, très
probablement que j'aurais dû me lever, out tout autre qui me remplace
à cet endroit aurait dû se lever, pour rappeler qu'en vertu de
l'article 63, il y avait peut-être opposition de principe.
Mais, comme l'article 1 a été appelé et que
l'article 2 n'est qu'un avis au feuilleton, qu'il n'a pas été
appelé, et que je ne peux présumer de ce qui arrivera du vote sur
l'article 1, je dois, malheureusement pour ceux qui plaident contre cette
motion, déclarer que je reçois l'article 1 et que je disposerai
de l'article 2 lorsqu'il sera appelé.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, j'ai une
directive à vous demander.
Le Vice-Président: Oui, M. le chef de l'Opposition
officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Lorsque apparaît au feuilleton
même un avis, n'est-il pas exact que vous avez, si vous le jugez
irrégulier, toute latitude pour le faire rayer du feuilleton?
Le Vice-Président: Dans ce cas, M. le chef de l'Opposition
officielle, comme vous me poussez jusqu'à cette limite, je vous dis que
cette question de faire rayer l'article 2, je la prends en
délibéré. Pendant que nous discuterons de l'article 1,
j'aurai le loisir de consulter les membres de la présidence et de
décider si l'article 2 doit être rayé. Je pense que c'est
une décision qui, dans les circonstances, permet à cette
Assemblée de se prononcer sur l'article 1. Si l'article 1 n'était
pas adopté, c'est sûr que l'article 2 serait appelé. Mais
si l'article 1 est adopté, l'article 2 ne sera jamais appelé.
M. Lavoie: On ne sait jamais.
M. Levesque (Bonaventure): On ne sait jamais.
Le Vice-Président: Si l'article 2 était
appelé, c'est justement l'hypothèse, M. le leader parlementaire
de l'Opposition officielle, si l'article 2 était appelé, c'est
là que la présidence devrait se prononcer dans un cas
semblable.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je propose l'ajournement du
débat.
Le Vice-Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
M. Burns: M. le Président, je propose maintenant que nous
passions à l'article 13.
Projet de loi no 78 Deuxième lecture
Le Vice-Président: Si je ne me trompe pas, l'article 13
est le suivant, M. le leader parlementaire du gouvernement. Vous proposez
vous-même la motion de deuxième lecture du projet de loi no 78,
Loi modifiant la Loi de la Législature.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: Le lieutenant-gouverneur a pris connaissance de ce
projet de loi et en recommande l'adoption à l'Assemblée
nationale.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Robert Burns
M. Burns: M. le Président, le projet de loi que j'ai
l'honneur de soumettre aujourd'hui à l'Assemblée nationale
s'inscrit plutôt dans le cadre du mandat qui m'a été
confié à titre de ministre d'Etat à la réforme
électorale et parlementaire et vise notamment à rendre
l'Assemblée nationale plus accessible à l'ensemble des citoyens
québécois.
On se rappellera à ce sujet les propos tenus par le premier
ministre dans le discours inaugural, alors qu'il exprimait l'espoir d'aborder
bientôt l'expérience éminemment démocratique et
possiblement instructive de la télédiffusion des débats.
Le gouvernement souhaite que les débats de cette Assemblée
puissent être télédiffusés le plus tôt
possible. A cette fin, M. le Président, il a proposé des
amendements au règlement de l'Assemblée nationale. Il
espère que tous les partis politiques représentés à
cette Assemblée voudront s'associer à la mise en place de cette
nouvelle facette de l'information des citoyens.
En effet, M. le Président, la télédiffusion des
débats répond au droit de la population de recevoir une
information parlementaire aussi précise, exhaustive et objective que
possible. C'est ce droit qu'ont reconnu, sans atteinte au rôle des
professionnels de la presse, plusieurs démocraties contemporaines.
Déjà, M. le Président, dans 42
pays la population peut suivre à la télévision les
délibérations des parlementaires sur une base, dans certains cas
régulière, dans d'autres cas occasionnelle.
Le gouvernement entend donc s'engager dans cette voie, en prenant
toutefois les précautions nécessaires. S'il faut avancer avec
prudence au niveau de l'installation technique de la
télédiffusion, on comprendra qu'il faille également
demeurer prudent au niveau de la technique législative. L'objet du
projet de loi que j'ai l'honneur de vous soumettre, M. le Président, est
donc de garantir l'immunité parlementaire aux députés,
quel que soit le mode par lequel leurs paroles puissent être
publiées ou diffusées.
Je tiens donc, M. le Président, à spécifier ici que
de tels amendements à la Loi de la Législature ne sont
peut-être pas absolument essentiels pour garantir une immunité
déjà fortement bien établie dans notre droit.
A l'instar de la Chambre des communes, on aurait pu, en matière
de télédiffusion, procéder sans modifier la
législation existante. C'est, d'ailleurs, mon opinion personnelle
à ce sujet et l'opinion d'un certain nombre de mes collaborateurs en
matière de législation.
On sait, cependant, que les travaux des Communes sont diffusés in
extenso depuis le 18 octobre dernier et, que le Parlement n'a pas jugé
nécessaire d'amender sa législation à cette fin. Pourquoi,
alors, M. le Président, modifier la Loi de la Législature? Vous
me permettrez un bref résumé de l'état de la question.
Tout d'abord, l'immunité judiciaire, qui se rattache aux paroles
prononcées par un député devant l'Assemblée
nationale ou l'une de ses commissions, est reconnue tant par la Loi de la
Législature actuelle que par la "Common Law". Cette immunité est
de trois ordres, suivant la personne qui en bénéficie. Dans le
cas du député lui-même, l'immunité est absolue,
c'est-à-dire qu'elle protège le député même
en cas de diffamations malicieuses lorsqu'il les prononce au sein de ces
enceintes que je viens de décrire. Cette immunité est clairement
exprimée à l'article 67 de la Loi de la Législature. Elle
tire, d'ailleurs, son fondement du "Bill of Rights" de 1867 et de la "Common
Law" également. Bien que cette immunité absolue existe
probablement indépendamment de la retransmission ou non des paroles hors
de l'Assemblée nationale et quel que soit le mode de cette
retransmission, je crois qu'il est préférable, puisque certains
doutes ont été exprimés, de rendre cette immunité
plus explicite, de façon à être absolument sûr
qu'elle aide les députés à jouer j'insiste
là-dessus, car c'est vraiment le but de ce projet de loi
pleinement leur rôle.
Dans le cas des personnes qui sont chargées de la publication
officielle des travaux parlementaires, l'immunité est également
absolue. Cette immunité, qui est reconnue par l'article 72 de la Loi de
la Législature, tire son origine d'une loi anglaise, "The Parliamentary
Papers Act" de 1840. En raison de la formulation actuelle de l'article 72,
cependant, cette immunité ne s'applique qu'aux écrits,
semble-t-il. C'est pourquoi le projet de loi modifie cet article pour en
étendre la portée à la diffusion électronique
intégrale et directe.
Enfin, dans le cas des personnes qui publient des extraits ou des
résumés des délibérations parlementaires, comme
c'est le cas pour la majorité des journalistes, l'immunité n'est
que relative, c'est-à-dire qu'elle n'existe que pour autant que celui
qui a publié l'extrait ou le résumé peut prouver qu'il
agit de bonne foi et sans malice. C'est cette immunité relative qui est
exprimée à l'article 73 de la Loi de la Législature et qui
existe également en vertu des règles de la "Common Law". Je vous
réfère là-dessus, M. le Président, à la
cause bien connue je suis certain que vous l'avez lue dans les jours qui
ont précédé de Wason contre Walter qui remonte
à 1868.
Encore ici, M. le Président, le texte actuel de l'article 73 ne
s'applique qu'aux écrits. C'est pourquoi nous proposons d'en
étendre la portée de façon que les media
électroniques se trouvent dans la même situation que les media
écrits.
Le but poursuivi par ce projet de loi est donc de placer la diffusion
des débats parlementaires, par la radio et la télévision,
sur le même pied que leur publication au moyen de l'écrit. A la
limite, le gouvernement aurait pu laisser jouer les règles actuelles
sans les modifier. Toutefois, comme il subsiste une certaine incertitude qui
engendre des inquiétudes tant chez les membres de cette Assemblée
que chez les diffuseurs éventuels, nous avons cru bon de
présenter ces modifications à la Loi de la Législature,
suivant en cela les conseils du regretté M. Jean-Charles Bonenfant et
je dois le dire également suivant une opinion qui a
été exprimée à l'occasion d'une étude
semblable faite en Colombie-Britannique par le professeur McWhinney.
C'est donc dans un souci de scrupuleuses
étanchéités que le projet de loi propose d'accorder
l'immunité aux propos des députés, quel que soit le mode
de publication ou de diffusion de leurs délibérations
parlementaires.
C'est pourquoi, aussi, le projet de loi propose d'accorder cette
protection à ceux qui enregistrent les débats et à ceux
qui en assurent la transmission tant en direct qu'en différé.
Vous aurez noté, M. le Président, au passage, que le
nouvel article 72 proposé par le projet de loi précise aussi
l'immunité qui s'applique à la publication du journal des
Débats où, là encore, planait une certaine
ambiguïté que nous a fort judicieusement soulignée M.
Jean-Charles Bonenfant. Je ne suis pas certain que là-dessus, le
regretté M. Bonenfant avait totalement raison sur le fait de nous
indiquer qu'il fallait un amendement à la loi; mais je pense que, par
esprit de prudence sachant que M. Bonenfant avait toujours cette
attitude très prudente quant à l'utilisation de la Loi de la
Législature il nous a fait cette recommandation.
En terminant donc, M. le Président, j'aimerais faire
connaître aux membres de cette Assemblée les dispositions retenues
par le gouvernement actuel afin d'assurer l'implantation de la
télédiffusion
des débats. Le gouvernement souhaite que cette
télédiffusion débute le plus tôt possible. Tout
à l'heure, à la suite d'un certain nombre de questions, je pense
bien que j'ai laissé entendre que cela pourrait, si c'était
possible, se faire dès le printemps prochain mais, évidemment
cela dépendra des procédures, des discussions et des techniques
requises relativement à cette mise en application.
Au moins, pour le début, seuls les débats de
l'Assemblée nationale seraient enregistrés pour diffusion.
Cependant, sur autorisation spéciale de l'Assemblée, dans notre
esprit, certains travaux en commission pourraient également être
diffusés. Quant à la production proprement dite,
c'est-à-dire l'enregistrement pour diffusion directe ou rediffusion, le
gouvernement propose que cette production soit placée sous votre
autorité, M. le Président, comme c'est le cas pour la publication
du journal des Débats.
Le gouvernement a cependant prévu que la commission de
l'Assemblée nationale puisse être saisie de toute question qui
pourrait se soulever à cet égard. Je pense que c'est un
élément assez positif dans ce débat. Si, à un
moment donné, l'Opposition officielle, l'Union Nationale, le
député de Beauce-Sud, le député de Rouyn-Noranda ou
encore un député ministériel parce que cela vise
également les députés ministériels se sent
lésé par la façon dont la diffusion, et plus
particulièrement la télédiffusion des débats est
faite, il m'apparaîtrait et il apparaîtrait tout à fait
normal aux yeux du gouvernement d'avoir un moyen d'appel à
l'intérieur du processus parlementaire, et a quel autre endroit sinon
à la commission de l'Assemblée nationale ne devrions-nous pas
nous adresser.
Le gouvernement a aussi opté pour l'enregistrement
intégral des débats. Ainsi, aucun montage je le dis plus
particulièrement à l'endroit du député de Laval qui
a manifesté à de nombreuses reprises des inquiétudes
à cet égard ou découpage ne pourrait être
fait par le personnel de l'Assemblée nationale qui se contenterait
d'offrir aux diffuseurs des canaux d'alimentation pour diffusion en direct et
des enregistrements sur vidéo pour diffusion en
différé.
Vous aurez compris donc, M. le Président, que pour mener à
bonnes fins l'implantation de la télédiffusion des débats,
cette Assemblée doive du moins, nous le prétendons
amender son règlement. C'est pourquoi, vous le savez d'ailleurs, et tout
à l'heure on a failli réussir à passer au travers, j'ai
proposé les amendements aux articles 16, 53 et 137 de notre
règlement.
En terminant, M. le Président, j'ose espérer que
l'adoption du présent projet de loi qui garantit de façon plus
précise l'immunité des parlementaires au sein de notre
Assemblée facilitera notre travail en faveur d'une plus grande
participation et d'un plus grand intéressement dois-je dire
des citoyens québécois à la gouverne des affaires
publiques et à la vie parlementaire du Québec.
Je souhaite, également, M. le Président, en terminant
vraiment cette fois-ci, que nous nous rendions compte, tous ensemble, de
quelque côté de la Chambre que nous puissions nous trouver, que le
moyen moderne de communiquer avec les personnes qui délèguent des
membres à l'Assemblée nationale, c'est entre autres la
télévision, c'est entre autres la radio, c'est également
les media écrits. Sur cela il n'y a pas de doute. Jamais ils ne perdront
leur place à cet égard. Mais il faudrait aussi se rendre compte,
M. le Président, qu'actuellement c'est la façon la plus normale
et la plus facile de voir son député, de voir le président
de l'Assemblée nationale, de voir comment cela fonctionne cette
boutique, si vous me passez l'expression.
Cela m'apparaîtrait comme devant être une des façons
les plus chères et les plus faciles de dire aux Québécois:
Voici, l'Assemblée nationale est devenue accessible à qui que ce
soit parce que vous avez un téléviseur dans votre foyer. Qu'il
soit en couleur ou en noir et blanc, que la production soit bien faite ou
qu'elle soit mal faite, vous êtes en mesure de voir les gens au travail
au sein de l'Assemblée nationale. C'est ce que nous souhaitons, M. le
Président, et ce que nous espérons mettre en vigueur le plus
rapidement possible, soit dès le printemps prochain si,
évidemment, les autres conditions le permettent.
Le Président Suppléant (M. Michaud): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Mme le Président, avant de procéder
à ma courte intervention, est-ce que vous auriez l'amabilité de
vérifier le quorum d'abord? Je ne tiens pas à avoir beaucoup plus
d'auditeurs. Je crois que ce serait dans le respect de notre
règlement.
Mme le Vice-Président: Nous allons vérifier le
quorum, M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle. Voulez-vous
compter les membres de cette Assemblée qui sont présents, s'il
vous plaît? Nous avons effectivement quorum, M. le leader.
M. Burns: Mme le Président, on a un quorum de 20, il y a
des commissions qui siègent actuellement.
M. Lavoie: C'est cela, mais lorsque je l'ai demandé...
M. Burns: J'ai l'impression qu'on a 20 personnes. Je tiens
à souligner qu'il y a seulement deux membres de l'Opposition officielle,
cependant.
M. Lavoie: Ne vous énervez donc pas! Retournez donc en
Louisianne. Quand je l'ai demandé, le quorum, il y avait exactement
seize députés.
M. Burns: II y avait exactement deux députés
libéraux.
Mme le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
Nous avons quorum maintenant. M. le leader de l'Opposition officielle, c'est
vous qui avez la parole.
M. Jean-Noël Lavoie
M. Lavoie: Mme le Président, tout d'abord, je dois dire
que nous allons, en ce qui concerne l'Opposition officielle, voter en faveur de
ce projet de loi. Celui-ci arrive devant cette Assemblée à la
suite de certaines représentations de l'Opposition et des
différentes Oppositions. Nous avions émis certaines
réserves. Si je me rappelle bien, c'était à l'ouverture de
la première session du présent gouvernement. On avait voulu,
d'une manière, je dirais, précipitée et improvisée,
faire l'expérience de la télédiffusion des travaux
parlementaires et du débat sur le message inaugural, au mois de mars
1977, si je me rappelle bien.
Nous avons toujours été favorables à ce moyen
moderne de communication et d'information. Si un endroit doit être un
lieu privilégié d'information, c'est bien une Assemblée
nationale, où toutes les grandes décisions d'un peuple se
prennent. Par contre, nous n'avons pas accepté cette improvisation au
mois de mars 1977 parce que nous avions des réserves sur
l'immunité qui pourrait ou non subsister en faveur autant des
parlementaires que des diffuseurs des travaux de l'Assemblée. Egalement,
nous nous sommes opposés lorsqu'à une deuxième reprise le
leader parlementaire du gouvernement, encore d'une manière
improvisée, a voulu, quelques mois plus tard, à quelques heures
d'avis, solliciter le consentement unanime de l'Assemblée pour que le
discours du budget, peut-être le budget de l'an I du présent
gouvernement, puisse être encore une fois diffusé d'une
manière improvisée et précipitée.
Nous avons émis certaines réserves à cause de ce
danger d'immunité, non pas seulement pour les députés,
mais surtout pour les diffuseurs, qui auraient peut-être sans doute
refusé, s'ils avaient étudié la question au point de vue
juridique, de diffuser les travaux de l'Assemblée.
Si on se rappelle bien l'historique de ce projet de loi, c'est à
la suite de notre demande que le leader du gouvernement a obtenu une opinion
juridique de Dr McWhinney et de M. Bonenfant, à savoir qu'il fallait
absolument adopter une loi, qui est très simple d'ailleurs, qui a
à peine quatre articles, et qui pourrait couvrir d'une manière
satisfaisante cette question de la liberté de parole de ceux qui
représentent la population dans cette Assemblée.
Très brièvement, je voudrais, comme l'a fait le leader
parlementaire du gouvernement, parler de cette question. Le leader disait, dans
son projet, qu'il ne voulait que diffuser les travaux de l'Assemblée
elle-même. Je dois vous dire que, depuis la reprise de la session, et
même durant toute la session que nous avons connue en 1977, je me suis
demandé si ce sont les travaux de l'Assemblée qui doivent
être télédiffusés. Même cet après-midi,
je me demande ce que les auditeurs du Québec pourraient trouver
d'intéressant dans un débat de la sorte. L'idée que nous
explorions à ce moment, c'était de commencer par certains travaux
des commissions parlementaires. Il y a au moins deux ou trois sujets
actuellement qui intéressent une très grande partie de la
population. Il y a la commission parlementaire qui étudie le projet de
loi no 67, qui a une très forte incidence, qui concerne pratiquement
tous les citoyens du Québec. Il y a le projet de loi no 45 qui est en
commission, qui a une portée sans doute beaucoup plus
générale que des débats que nous avons actuellement. Il y
a le Code de la route, que nous avons adopté hier, il y a tous les
projets de loi mineurs et secondaires qui paraissent au feuilleton de
l'Assemblée. Je m'interroge même avec cette motion que nous avons
aujourd'hui, ou l'autre motion qui aurait pu être débattue
préalablement, sur la suspension des règles pour la fin de la
session. Je me demande quelle serait la cote d'écoute des travaux de
l'Assemblée nationale elle-même, sauf pour la période des
questions, une fois par jour, trois jours par semaine, avec nos
règlements actuels, pendant une période de 45 minutes. Quel sera
l'intérêt justement que nous susciterons dans la population
uniquement pour les travaux de l'Assemblée nationale? Je prends comme
exemple le débat que nous avons cet après-midi.
Cette question de télédiffusion des débats, le
leader du gouvernement l'a abordée, c'est une question complexe.
D'ailleurs, il faudra que la commission de l'Assemblée nationale
siège à quelques reprises, peut-être deux ou trois
séances, avant de pouvoir l'implanter le plus rapidement possible. Nous
aurons des représentations à faire justement dans le sens de mes
propos d'il y a quelques minutes, pour savoir s'il n'y aurait pas lieu de
commencer par les commissions parlementaires et uniquement la période
des questions.
Je suis d'accord sur le danger, la complexité de ce qu'a
mentionné le leader parlementaire du gouvernement sur le
découpage, ce qu'on appelle communément "l'editing". Il est
sûr que la population sera intéressée, à certains
moments des travaux parlementaires, lorsque le premier ministre, entre autres,
fera son discours sur le message inaugural, que le chef de l'Opposition
officielle, le chef de l'Union Nationale, le chef des créditistes et le
chef du PNP feront les premières interventions sur le débat du
message inaugural. Sans aucun doute, la population sera
intéressée, lorsque le ministre des Finances prononcera son
discours sur le budget. Elle sera intéressée sans doute par les
interventions des responsables des questions économiques et
budgétaires de chacun des partis reconnus. Mais, je me demande s'il y
aura lieu de diffuser totalement tous les travaux et toutes les interventions
qui se déroulent d'une manière continue à
l'Assemblée nationale.
De deux choses l'une: si on fait cela, il y a peut-être le risque
d'avoir une cote d'écoute assez basse du fait que c'est uniquement
à certains moments qu'il y aura de grands déoats de fond, sur des
lois qui touchent la population comme celles que j'ai mentionnées tout
à l'heure.
C'est une question complexe, difficile. Est-ce que les media
d'information auront le droit d'aller piger dans la bande des films qui sera
faite et qui sera sous la surveillance du président, un bout de ruban
sur un sujet particulier et sans aucun contrôle? Cela se fait
peut-être avec le journal des Débats actuel, mais on peut
difficilement faire une comparaison entre la presse écrite et la presse
électronique ou visuelle. On sait qu'il y a une énorme
différence, il y a un impact tout à fait différent.
Nous ne voudrions pas, pour la prochaine session, qui sera la
troisième session du présent gouvernement et qui doit
débuter en février ou mars, être prévenus uniquement
par un protocole d'entente ou des documents. On sait pertinemment
qu'actuellement des comités de travail siègent; nous n'avons pas,
nous de l'Opposition, été invités encore à
participer à ces travaux. Nous croyons que c'est irrégulier et
incorrect parce que, dans le passé, quel que soit le gouvernement, toute
décision importante et majeure, entre autres lors de l'implantation du
journal des Débats en 1963 ou en 1964, n'a été prise
qu'après consultation des partis qui siégeaient à
l'Assemblée. Toute l'élaboration, tout le processus, toute
l'étude ont été faits conjointement par les
représentants des partis présents à l'Assemblée
à ce moment-là. Or, ce n'est pas l'expérience que nous
vivons actuellement avec l'étude du projet de
télédiffusion des débats. Je crois qu'il y a un manque
d'offre de collaboration de la part du gouvernement envers l'Opposition et nous
regrettons cette absence de l'Opposition au sein des comités qui
étudient ce projet de télédiffusion des débats.
Encore une fois, c'est une mise en garde que je voudrais faire au
gouvernement, à la suite d'une expérience que nous avons connue
lorsqu'on a voulu improviser, dans le domaine de la télédiffusion
des débats, au début de 1977. On ne voudrait pas et nous
n'accepterons pas que ce soit précipité, qu'on nous avertisse
à peine quelques jours avant l'ouverture de la prochaine session, qu'on
nous mette devant des faits accomplis, devant des équipements
achetés, devant du personnel engagé, devant des contrats
donnés. On ne veut pas qu'on nous dise: Messieurs, on commence la
semaine prochaine et vous devez accepter ceci ou cela. Nous n'accepterons pas
cela, l'impact de l'information électronique visuelle a trop
d'importance. Le Parlement, nos institutions requièrent plus de respect
de cette question. Nous devons également apporter à la population
une information objective, honnête et d'aucune façon
biaisée ou truquée.
Revenant au principe du projet de loi que nous avons devant nous, la loi
78, nous voterons d'une manière favorable en deuxième lecture sur
ce projet de loi.
Mme le Vice-Président: M. le leader parlementaire de
l'Union Nationale.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare: Je voudrais, au tout début de mes remarques,
signaler que le rapport qui nous a été remis sur la diffusion des
délibérations parlementaires, concerne un groupe fort important.
Il a été signé par M. Chantelois, secrétaire du
comité d'étude et de la diffusion. Il y a dans ce document des
choses que le gouvernement serait sûrement bien avisé de regarder
et de lire très attentivement. Il y a des avantages, tel que le dit le
rapport du comité, mais il y a aussi des désavantages.
L'amélioration visée telle que spécifiée
dans le principe ou le but que nous cherchons à établir
aujourd'hui dans le projet de loi no 78, est louable.
Je peux vous dire, Mme le Président, que je suis fort heureux de
voir que cette immunité parlementaire sera accordée par laquelle
ces paroles seront publiées ou diffusées. D'accord. Et ils en
profitent aussi dans le bill 78, pour que les débats, le compte rendu
officiel des débats soit matière qui concerne l'immunité,
on l'ajoute dans le bill 78. Je suis particulièrement très fier
de ces deux choses. Mais il y a, Mme le Président, si vous me permettez,
certaines objections que je voudrais signaler à votre attention qui sont
contenues dans le rapport, quant aux dépenses considérables de
l'installation du système.
Je comprends que c'est un peu technique et qu'au point de vue de la
finance vous allez peut-être me dire que ce n'est pas le principe du
bill, mais je pense que, pour aider la compréhension de cette
installation dans la Législature d'un système de
télévision, il va en coûter énormément cher
pour le maintenir. D'abord pour l'établir, on le retrouve à la
page 11 de leur rapport: mettre des tentures, changer la couleur verte de
l'Assemblée, changer nos buvards, etc., etc., tous des détails
qui semblent insignifiants mais qui vont coûter énormément
cher. Il y a aussi, dans une lettre qui est écrite le 7 novembre 1977
à M. Louis Bernard, par M. Chantelois, le prix approximatif de
l'installation. Je ne sais pas, comme le disait tout à l'heure le leader
de l'Opposition officielle, si véritablement cela va être
productif, si la population, le nouveau va peut-être paraître assez
attirant, mais il reste que le terrible quotidien viendra s'imposer, sauf dans
certaines circonstances où il y a à la télévision
certains artistes ou certaines vedettes qui s'emparent par exemple d'une
réputation surfaite et que tout le monde écoute un certain
programme. Cela arrive dans le monde d'aujourd'hui.
Mais, Mme le Président, quand on voit une somme variant de $40
000 à $65 000 par mois, imaginez-vous ce que cela représente au
bout d'une session. Quand on voit que l'achat des cassettes coûterait $12
000, quand on voit ici que le président de l'Assemblée nationale,
le leader parlementaire du gouvernement, le leader parlementaire de
l'Opposition officielle, le leader de l'Union Nationale pour la location de
quatre téléviseurs ou la location de quatre câbles coaxiaux
dans les cabinets suivants coûterait $8000, l'embauche de deux
réalisateurs placés sous l'autorité du président
$20 000, un éclairage, une filerie, un luminaire, un système de
son, un microphone, des haut-parleurs, des pupîtres $50 000, la
climatisation nouveau genre, nouveau système permanent $20 000 etc.,
etc., on est rendu avec des centaines
et des centaines de dollars. Pourquoi en somme, quand on a
déjà un journal des Débats, quand on a les journaux, les
media d'information et quand on a l'expérience de ce qui se passe
à Ottawa présentement?
Je n'aurai pas besoin de vous rappeler, Mme le Président, que
dans le protocole d'entente qui devra être signé entre les
parties, avant que la télévision soit instaurée, il
faudrait qu'il y ait certaines conditions à respecter. Comme, par
exemple, si aujourd'hui, la télévision était
installée, voyez-vous à l'écran des sièges vides
des gens du gouvernement, ce serait un vrai scandale que de regarder une
Chambre vide, à peu près quatre, cinq députés du
gouvernement quand ils sont 72, ou bien, si on se mettait à regarder de
notre côté, l'Opposition représentée par un ou deux,
ce serait mauvais? Il faudrait qu'il y ait un protocole d'entente avant et,
bien entendu, que l'opinant, celui qui aura la parole, aura le droit
d'être pris dans son discours, mais qu'on n'aille pas plus loin pour
déplorer l'absentéisme qui se produit dans notre Chambre et, dans
les circonstances, quand il y a déjà deux commissions qui
siègent, sur le projet de loi 200 et le projet de loi 24.
Il y aurait là, Mme le Président, un protocole d'entente
qu'il faudrait faire avant que la Chambre décide si on doit installer le
système oui ou non. Dans ce protocole d'entente, les partis d'Opposition
pourraient faire comme on a déjà fait. Je vous rappelle, Mme le
Président, l'historique du journal des Débats. Cela serait
consigné. C'est pour cela que je vous le donne. Il a commencé en
1959, à la demande de M. Lapalme. Un comité fut formé par
M. Paul Sauvé, présidé par Antoine Rivard. Le
comité n'a pas pu faire son rapport parce qu'il y a eu des
élections.
Deuxièmement, Jean-Jacques Bertrand a soulevé le
problème à l'automne de 1960; un comité fut formé
en 1961, présidé par le président, M. Lucien Cliche. En
1962, expérience de deux jours en Chambre, avec sténographe
officiel du palais de justice de Québec, session d'été.
Comité sous Richard Hyde, à l'automne 1962, qui a fait rapport
à la Chambre commandant la publication d'un journal des Débats
par les moyens appropriés. C'est le président de la Chambre qui a
reçu mandat à ce moment de procéder à la
publication du journal des Débats, par tous les partis en cause.
Les Travaux publics ont fait des plans au début de 1963. On a
commencé à enregistrer et à transcrire. Georges Langlois a
été engagé comme éditeur du journal des
Débats en août, au cours de l'été 1963. On n'avait
vraiment aucun contrôle car les travaux relevaient d'autres
ministères.
En 1963, Mme le Président, M. Massicotte a été
nommé responsable du journal des Débats, et il relevait
directement du président de la Chambre. Aujourd'hui, M. Massicotte
relève du secrétaire général, au point de vue
administratif.
Mme le Président, cela est véritablement un protocole
d'entente où tous les partis politiques ont participé pour
établir ce qu'on a présentement, le journal des Débats. A
l'occasion de la télédiffusion, il faudrait qu'il y ait un
protocole d'entente, au moins entre ceux qui sont dans cette
Chambre, les différents partis, et ceux qui auront
participé à l'élaboration de ce rapport, comme M.
Chantelois et les autres. Même si on a le respect au point de vue de
l'immunité parlementaire, il faudrait aussi que ce protocole d'entente
soit assez sévère pour que des injustices ou des discriminations
à l'endroit de quelque parti politique ne viennent contrecarrer le
principe qu'on veut établir par cette nouvelle orientation de nos
débats.
Mme le Président, je ne voudrais pas continuer dans ce sens sans
ajouter un mot particulier, que, s'il y a des avantages, il peut aussi y avoir
des désavantages. On pourra demain, par exemple, prendre, à
même les débats qui auront été filmés et
enregistré dans des cassettes, certains débats et les couper pour
en donner une partie à la population, comme on fait présentement
à Ottawa.
A Ottawa, Mme le Président, vous regardez les nouvelles et il y a
un ministre qui est accusé, par exemple, et on montre seulement le
ministre qui donne la réponse. On ne voit pas l'accusation qui se
présente. Là, il y aurait un danger énorme qui fait qu'on
pourrait peut-être prendre avantage et se servir de ces "close-ups", de
ces particularités de découpage pour en faire des sujets de
propagande électorale, pendant la période électorale.
Cela, Mme le Président, devrait être prévu dans un
protocole d'entente, que jamais aucun parti n'aurait le droit de se servir de
ces extraits pour les reporter dans des films qui seront, par exemple, d'une
durée d'une heure, pour montrer la puissance ou l'impuissance d'un
parti.
Je pense que dans ce sens une discussion devrait être très
large, mais un protocole d'entente devrait se signer entre les partis pour
qu'on puisse respecter l'équité de cette représentation
que nous faisons comme mandataires d'un comté.
Il y a une autre objection. C'est que cette chose nouvelle que l'on veut
introduire à l'intérieur du Parlement, c'est-à-dire la
télédiffusion des débats, cause un préjudice aux
journaux. Je m'explique. Beaucoup de gens qui verront les débats
à la télévision, peut-être pas toute la
séance, mais une partie, porteront des jugements qui seront bien
contraires à ce que les journaux diront le lendemain. Il y aura un
conflit entre le journal et la partie qu'on aura vue à la
télévision. Là aussi, il faudrait qu'il y ait un protocole
d'entente qui puisse prévoir tous ces points.
Je termine là-dessus. Je suis sûr que cet appel que je fais
à l'occasion de l'étude du principe du bill 78 qui établit
certaines bases et qui apporte au point de vue de l'immunité
parlementaire un apport tout à fait spécial sera entendu. J'aurai
moi aussi, en commission plénière, une suggestion à faire,
dans un autre article qui est simplement un article de concordance, au leader
du gouvernement pour qu'il puisse porter son attention sur ce point. Je vous
remercie Mme le Président.
Mme le Vice-Président: M. le ministre. M. Robert
Burns
M. Burns: Mme le Président, exerçant mon droit de
réplique, je veux simplement, relativement
à ce projet de loi, surtout réaffirmer l'engagement que
j'ai pris, que si nous venons à télédiffuser ou
radiodiffuser les débats, nous aurons déjà en main, par
l'entremise du projet de loi 78, un cadre juridique qui, comme je le disais
dans mon discours de deuxième lecture, n'est peut-être pas
absolument nécessaire. A la suite des représentations qui m'ont
été faites par les députés de Laval et de Johnson,
entre autres, et d'autres députés qui étaient
présents à la commission de l'Assemblée nationale, j'ai
trouvé que cela créerait peut-être la détente
nécessaire pour mettre en place le cadre juridique préparant
à une éventuelle télédiffusion et radiodiffusion de
nos débats.
Egalement, je tiens à assurer de nouveau à l'Opposition
que toutes les étapes qui, normalement, devraient précéder
la diffusion de nos débats par voie de radio ou de
télévision seront faites en pleine et totale discussion avec les
représentants tant du côté ministériel que du
côté de l'Opposition.
Je tiens également, Mme le Président, à assurer
que, lorsqu'on mettra en application cette diffusion, cela relèvera du
bureau de la présidence de l'Assemblée nationale, de votre
bureau, Mme le Président. Je ne crois pas que cela doive relever, en
particulier, d'un ministre. Dans le fond, je ne suis que l'instrument pour
amener cette amélioration devant l'Assemblée Nationale sans en
être l'exécuteur par la suite. C'est un peu, comme je fais souvent
la blague à des gens qui m'en parlent, comme quelqu'un qui met un enfant
au monde et qui le donne à la voisine. J'ai nettement l'impression que
dès que l'enfant sera au monde, je vais être obligé de le
donner, cet enfant, à mon voisin, ou à la voisine à qui je
parle actuellement.
Je pense bien que nous serions en mesure, avec le projet de loi no 78,
de placer le cadre juridique de façon telle que l'on puisse
éventuellement être au moins assurés en ce qui concerne les
députés, être également en position d'assurer les
diffuseurs éventuels, qu'ils soient des télédiffuseurs ou
des radiodiffuseurs, ou encore ce qui laissait apparemment un certain
doute dans l'esprit de M. Jean-Charles Bonenfant les diffuseurs du
côté de l'écrit, qu'ils auront la même protection
dont le journal des Débats bénéficie actuellement.
Sur ce, Mme le Président, je pense bien que la deuxième
lecture du projet de loi pourrait être adoptée.
Mme le Vice-Président: Cette motion du ministre d'Etat
à la réforme électorale et parlementaire, proposant la
deuxième lecture du projet de loi no 78, Loi modifiant la Loi de la
Législature, est-elle adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi.
Mme le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: Je propose que ce projet de loi...
M. Bellemare: Mme le Président, si le leader de
l'Opposition officielle n'avait pas d'objection, avant que l'Assemblée
se transforme en commission plénière, ce ne sera peut-être
pas long, on pourrait peut-être revenir à l'article 1) pour qu'on
puisse régler cela avant 18 heures.
M. Burns: D'accord. Mme le Président, je propose que ce
projet de loi no 78 soit déféré à la commission
plénière de l'Assemblée nationale.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté.
M. Burns: Adopté. Mme le Président, je vous
demanderais de revenir à l'article 1) de notre feuilleton.
Amendements permanents au règlement
(suite)
M. Bellemare: M. le Président, puisque l'article 1) est
appelé, je voudrais simplement faire une suggestion que j'ai
déjà faite qui a été rapportée au journal
des Débats et qui apparaît aussi au feuilleton. On est d'accord
sur les dates, tel que recommandé. Il n'y a qu'une objection et
celle-là en ferait disparaître beaucoup d'autres si le leader du
gouvernement pouvait nous entendre, nous comprendre et nous exaucer. Quant
à la durée des travaux sessionnels, on voudrait qu'ils se
terminent à minuit.
Je supplie le leader du gouvernement de prendre conscience qu'il ne faut
pas dépasser cette heure. C'est impossible de faire comprendre cela
à qui que ce soit. Vous mêmes, pendant que vous étiez dans
l'Opposition, vous n'avez jamais dépassé minuit avec le Parti
libéral. Il y a déjà eu une motion en Chambre et je me
souviens que le député de Bonaventure avait dit qu'on
continuerait jusqu'à ce que la Chambre décide d'ajourner, mais
jamais on n'avait dépassé minuit.
J'ai l'expérience de 33 années où, nous autres, on
en a abusé énormément; je le dis parce que cela a
été plus que vrai que pendant le régime que plusieurs ont
qualifié de grande noirceur. Mais jamais dans 100 ans cela n'a
été vrai! En tout cas, ce n'est pas le temps de discuter de
cela!
Le Vice-Président: La pertinence du débat!
M. Bellemare: Oui, je dis que, par expérience, nous
l'avons mis en application et combien cela a été peu fructueux!
Combien de gens se faisaient venir même des "lunchs" pendant la nuit,
s'étendaient un peu partout. Ici, en Chambre, nous n'étions que
quelques-uns et cela n'avançait pas d'un pouce. Il y avait une
espèce de blocage.
Je pense que la manière que prend le leader gouvernemental est
beaucoup plus correcte que peut-être dans le temps... Ah oui! je l'ai dit
assez souvent: Autres temps, autres moeurs. Mais là, il y
a une communication qui s'établit. Ce n'est pas toujours parfait,
je l'admets, il y a pu y avoir des écarts de langage, certaines fois
entre certains députés dans une commission parlementaire avec le
principal intéressé, mais qu'on se fasse donc la peau à
cela. C'est sûr et certain que ce n'est pas pour vilipender le ministre
ou le projet lui-même. C'est parce qu'on représente toute une
population et on voudrait en être les interprètes je vais
aller très rapidement, j'ai fini, je voudrais donner une chance, s'il y
a lieu, que d'autres après moi puissent dire à peu près ce
que je pense il n'y a pas de mauvaise volonté dans les
commissions parlementaires.
Regardez l'article 45, par exemple. Je vous en donne un exemple, M. le
Président. On est rendu à l'article 14. Il y a là un
débat constructif, un débat qui est lent. Un débat qui est
excessivement difficile à comprendre, parce que c'est le Code du
travail. Je vous assure qu'il faut toujours connaître cela un peu,
même si on n'est pas des experts, on peut suivre un peu les amendements
et apporter notre suggestion. C'est très lent. Il n'y a pas, absolument
pas de mauvaise volonté. Le député de Saint-Laurent et
moi-même faisons des représentations. Le ministre reste calme. Il
nous donne des réponses bien souvent qui font qu'on retire l'amendement.
Je lui rends ce témoignage bien souvent, le ministre retire son
amendement.
Je pense qu'il ne faudrait pas imputer de motifs, non plus, au
député et nous faire siéger après minuit.
Après minuit, M. le Président, c'est impossible de faire accepter
cela. L'expérience me dit que c'est travailler dans le vide. Les pauvres
greffiers, secrétaires, agents de bureau ou bien greffiers adjoints,
secrétaires adjoints, ils en ont plein leur dos de nous entendre.
Je n'ai pas besoin de vous dire, M. le Président, que je fais
appel, pour la dernière fois, à l'honorable leader de laisser
cela à minuit et je pense que là toutes les difficultés...
S'il a besoin d'une motion d'urgence, à part cela, on la discutera dans
le temps. Mais parce que cela va devenir un règlement qui va être
permanent, écoutez, cela a l'air drôle pour tout le monde de nous
faire travailler en dehors de toutes les heures possibles et impossibles.
On va être rendu que cela va être six jours par semaine,
cela va être au moins 60 heures de travail, de 10 heures à 12 h
30, de 14 heures à 18 heures et de 20 heures à minuit. Cela nous
fait presque dix heures par jour. Ecoutez, on est tous des humains. On a tous
des familles et même si c'est une motion de clôture, une motion de
fin de session qui doit presser les travaux, je pense que c'est plus par
compromis qu'on peut arriver... D'ailleurs, quant à la journée
qui précède la fin de la session, je n'ai pas besoin de vous
dire, comme leader parlementaire, que j'en ai fait des compromis et j'en ai
laissé tomber des choses; cela a duré quatre ans. Mais, on
finissait les sessions presque toujours en beauté.
Voilà mon appel, aujourd'hui, sur ce projet, sur la motion du
gouvernement. Si on acceptait cette remarque relativement au règlement
qui nous est présenté, si on imposait minuit, personnellement, je
ne m'opposerais plus à accepter tout le reste pour autant que les fins
de session vont demeurer tel que je le souhaite.
Le Vice-Président: M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Je voudrais me limiter
seulement à quelques minutes parce que, si j'avais seulement un signe de
la part du leader du gouvernement pour tirer une conclusion en l'espace de 30
secondes, je serais prêt, en ce qui me concerne, à accepter cette
proposition d'amendement au règlement de la Chambre. J'acceptais de
bonne grâce, malgré que je ne manque pas de travail, à
faire partie d'un sous-comité parlementaire de façon à
pouvoir travailler avec mes collègues, tant de l'Opposition que du
côté ministériel, dans le but d'apporter une réforme
vraiment valable à nos travaux parlementaires et permettre aussi que
cette réforme puisse déboucher sur un horaire particulier de
travail qui nous permettrait de travailler comme des hommes responsables.
M. le Président, je disais à mes collègues, il n'y
a pas tellement longtemps: Le 15 novembre dernier, je n'ai pas
été condamné, j'ai été élu
démocratiquement, comme tous mes collègues, d'ailleurs. Mais
lorsqu'on commence à travailler dans nos bureaux à 8 h 30 le
matin, d'autres commencent à 7 heures, pour être capables d'entrer
en commission parlementaire à 10 heures le matin, dîner à
la course, souper à la course, puis siéger jusqu'à minuit,
je ne pense pas qu'il soit logique, qu'il soit même intelligent je
dis bien intelligent pour des parlementaires responsables de s'imposer
des horaires de travail comme celui-là. Je serais peut-être un peu
moins exigeant si nous avions un amendement en vertu de l'article 84; il y
aurait une motion de fin de session pour cette session-ci. Mais il s'agit
d'amener des modifications permanentes à notre règlement.
Je ne suis pas prêt aujourd'hui à donner un chèque
en blanc au leader du gouvernement. Aujourd'hui c'est le leader du Parti
québécois, demain cela peut être un leader d'un autre parti
politique. Je pense que le leader du gouvernement devrait être le premier
à être prudent de ce côté, étant donné
les nombreuses années qu'il a vécues dans l'Opposition, alors que
nous avons fait front commun plus d'une fois sur ces motions de fin de session
et que nous avions réussi à convaincre le leader du gouvernement
de cesser à minuit. Nous avions réussi, avec le leader du
gouvernement actuel, qui était leader de l'Opposition officielle de 1973
à 1976. Même si on nous a oubliés une fois à la
clôture de la session, je pense que c'est la clôture de la session
d'été de 1976, il demeure quand même que la motion n'avait
pas été utilisée.
Quand je parle des travaux des parlementaires, il faut penser au
greffier de la Chambre. Il faut penser aux gens du journal des Débats.
Il faut penser aux constables. Il faut penser aux sténographes. Il faut
penser aux pages et il faut penser
à notre personnel de soutien. Il faut penser à tout cela.
Je pense que le leader du gouvernement a quand même une disposition dans
le règlement, l'article 84, qui lui permet, en vertu d'une circonstance
exceptionnelle, d'amener une motion d'urgence pour faire discuter une question
d'urgence. Je dirais même qu'assez souvent les leaders du gouvernement,
dans des cas bien particuliers n'ont pas eu besoin de faire cette motion
d'urgence, parce qu'il y a eu un consensus des leaders de l'Opposition des
différents partis à l'Assemblée nationale, qui ont compris
que nous étions dans une situation qui exigeait de la part des
parlementaires une décision, une action.
M. le Président, il ne faudrait quand même pas prendre les
parlementaires de l'Opposition pour des gens qui n'ont pas le sens des
responsabilités. Il ne faudrait quand même pas faire en sorte que
tout le personnel de l'Assemblée nationale soit un personnel en quelque
sorte condamné à la condamnation des députés de
l'Assemblée nationale. Je n'ai pas besoin de discourir davantage sur
tous les arguments que je pourrais apporter à ce moment-ci, mais je vais
proposer un amendement. Je ne sais pas si mes collègues de l'Opposition
seront d'accord, mais je serais disposé à proposer un amendement
et qu'on dispose de cet article.
L'amendement que je propose se lirait comme suit: Proposer que l'article
31a, paragraphe 3, soit amendé à la cinquième ligne, tel
que l'a suggéré le député de Johnson vous
n'avez pas d'objection à ce que j'en fasse un amendement
spécifique...
M. Bellemare: II était fait.
M. Roy: II était presque fait. Est-ce que l'amendement a
été fait comme tel? Minuit.
Alors, à la cinquième ligne en remplaçant les mots
après le mot "jusqu'à" par le mot "minuit". Je pense que cela
répondrait au voeu unanime des membres de l'Opposition et cela devrait,
je pense, si c'est déjà fait...
Une Voix: C'est déjà fait.
M. Roy: J'ai regardé pour lire, je comprends qu'il y avait
eu des discussions, il y a eu des changements d'opinion au cours de la
dernière séance, c'est assez difficile de se retrouver dans tout
cela.
Mais si le leader du gouvernement est prêt à accepter
minuit, je vais me limiter à cela. Je pense que c'est une solution
acceptable, plus que raisonnable puisqu'il ne s'agit pas d'un règlement
exceptionnel, pour une circonstance particulière, la fin d'une session
en particulier, mais d'un règlement permanent. Autrement, je serai
obligé de vous dire que tous les travaux qu'on a faits dans les
comités, dans les sous-comités et même à la
commission de l'Assemblée nationale en vue d'en venir à une
réforme parlementaire valable ne donnent rien. Je pense qu'on devrait
l'accepter. Merci.
Le Vice-Président: Si vous me le permettez, ce n'est pas
un reproche, jamais je n'en fais, mais si je me reporte aux procès
verbaux du 1er décembre, encore une fois, M. le député de
Johnson, leader parlementaire de l'Union Nationale, a proposé la motion
d'amendement suivante: "Dans le paragraphe 1 de l'article 23, remplacer dans
les deuxième et quatrième lignes le mot "quinze" par le mot
"vingt"; dans le paragraphe 3 de l'article 31-A remplacer' dans les
cinquième et sixième lignes, les mots "jusqu'à ce qu'elle
décide de s'ajourner" par le mot "minuit".
Je pense n'avoir pas besoin d'aller plus loin. M. le
député de Beauce-Sud, votre motion est purement un appui à
la motion de M. le leader parlementaire de l'Union Nationale.
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Sur le même sujet. Le député de
Beauce-Sud a souligné tantôt que les amendements qu'on a
actuellement au feuilleton ont pris naissance, dans le fond, à la suite
d'une discussion qui a d'abord eu lieu dans un comité informel qui a
réuni des députés de tous les partis siégeant dans
cette Chambre. Il est important de savoir, au stade où on se parle,
qu'à la suite des réunions du comité, à la suite
des ententes qui avaient été conclues entre les membres de chacun
des partis, ces amendements au règlement ont été
apportés à la commission de l'Assemblée nationale et, par
la suite, à un comité directeur formé par la commission de
l'Assemblée nationale pour étudier les questions en cause.
Je dois souligner que si un comité informel a siégé
sur cette question, c'est parce qu'en août dernier, au moment où
on a assisté à la présentation de la motion pour limiter
la clôture de l'Assemblée nationale, au moment de ce débat
tous les partis d'Opposition étaient intervenus dans le même sens,
c'est-à-dire trouver un moyen pour que les députés de
l'Assemblée nationale travaillent intelligemment, qu'ils ne soient pas
bousculés par les horaires, mais qu'ils aient un horaire de vie normal
comme l'ensemble des autres citoyens. C'est à partir des interventions
du chef de l'Union Nationale, du député de Saint-Laurent, du
député de Portneuf, du député de Gatineau et de
plusieurs ministériels, que ce comité s'est mis à
l'oeuvre.
On se retrouve aujourd'hui avec très peu de différence
quand on regarde la situation; très peu de choses nous divisent, nous
partagent. Si tout le monde y mettait du sien on pourrait, avant 18 heures ce
soir, adopter le règlement, y compris un aménagement qui pourrait
être acceptable par l'ensemble des partis d'Opposition.
L'aménagement est le suivant. Si on se réfère au
règlement qui est placé devant nous, à l'article 31-A, on
se rendra compte qu'on acceptait des fins de session automatiques, mais avec
une période de temps qui était déterminée, pour ce
qui nous concerne dans l'immédiat, au mois de décembre, entre le
1er et le 20. On se retrouve aujourd'hui à discuter de cette question
alors que la date du 1er est déjà dépassée et de
beaucoup. Il me semble que les partis d'Opposition devraient tenir compte de
cet état de fait.
Par ailleurs, il me semble aussi que le leader du gouvernement devrait
faire un effort dans le sens de trouver le consensus qui permettrait
à
tous les partis de voter ce règlement ce soir. Une des
possibilités serait qu'on s'engage, par exemple je le soumets
à titre de suggestion à ce que les commissions
parlementaires terminent leur travail à minuit et que ce soit inscrit
dans le règlement. Qu'on se fie, pour le reste, c'est-à-dire pour
l'Assemblée nationale comme telle, à la coutume établie,
à celle d'ailleurs que le leader du gouvernement a respectée au
mois d'août. Vous vous rappellerez qu'au mois d'août on n'a jamais
siégé après 23 heures. Jamais après 23 heures.
M. Bellemare: ... dans un règlement formel.
M. Bisaillon: Je pense qu'on devrait, au niveau de ce
règlement faire au moins officiellement la mention que les commissions
parlementaires se terminent à minuit.
M. Bellemare: Et la Chambre aussi.
M. Bisaillon: Si on allait plus loin, M. le Président, si
l'Opposition voulait maintenir son minuit de façon
générale, moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on discute cette
question aussi de façon intelligente et qu'on se dise entre nous qu'elle
a été discutée dans tous les sens et de toutes les
façons. On pourrait, à ce moment-là, mettre aux voix ces
deux questions, c'est-à-dire l'amendement et la question principale. Si
les aménagements que je suggère ne faisaient pas l'affaire de
l'Opposition, je tiens à déclarer tout de suite, par
solidarité aussi jusqu'à un certain point avec les membres de
l'Opposition avec lesquels j'ai travaillé au sein d'un comité
informel, que, quant à moi, je voterai en faveur de l'amendement
demandant que les travaux de l'Assemblée nationale se terminent de toute
façon à minuit.
Le Vice-Président: Merci, M. le député de
Sainte-Marie.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: Je ne suis pas sûr que je sois sur un droit de
réplique, M. le Président. Je ne le pense pas.
Le Vice-Président: Non.
M. Lavoie: II n'y a pas de droit de réplique.
M. Burns: Non, d'accord.
M. Lavoie: D'ailleurs, ce serait votre quatrième droit de
parole; je pense que cela fait trois ou quatre fois que vous parlez.
M. Burns: Je parle à chaque amendement.
Le Vice-Président: Si vous me le permettez, nous sommes
dans une situation particulière. Il y a eu des propositions
d'amendements par M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle, par M.
le leader parlementaire de l'Union Nationale, par M. le député de
Beauce-Sud, par M. le leader parlementaire du gouvernement. Il avait
été décidé, par une entente mutuelle et unanime, de
procéder comme en commission plénière, ce qui est
peut-être un précédent. Or, dans ce cas, je pense que
personne n'aura d'objection à ce que je donne la parole à M. le
leader parlementaire du gouvernement. Par la suite, pour le vote, nous nous
entendrons.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je n'ai pas l'intention
d'utiliser un droit de réplique à ce moment-ci...
M. Levesque (Bonaventure): On n'a pas terminé nos
interventions de ce côté-ci, non plus.
M. Burns: Oui, mais j'ai le droit de parler aussi. Est-ce que
j'ai le droit de parler comme n'importe qui?
Le Vice-Président: Ce n'est pas un droit de
réplique, mais vous aurez tous les droits de parole qui vous sont
permis.
M. Lavoie: Oui, oui, parlez.
M. Burns: J'ai le droit de parler, M. le chef de
l'Opposition?
M. Lavoie: Vous avez le droit de parler en vertu du consentement
qu'on a donné mutuellement.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, adressez-vous à la présidence.
M. Burns: C'est cela. Non, mais, M. le Président, je pense
qu'on a eu un nouvel amendement qui a été proposé par le
député de Beauce-Sud, il y a quelques minutes.
M. Lamontagne: II existait déjà.
M. Burns: II existait déjà. C'est parce qu'il n'est
pas au procès-verbal.
M. Roy: II existait déjà par M. Bellemare, par le
député de Johnson. D'ailleurs, il est inscrit dans le
feuilleton.
Le Vice-Président: Je m'excuse. Ecoutez, il faut presque
tout rétablir. Il existait déjà par deux
députés. Est-ce que je dois les nommer? M. le
député de Laval et M. le député de Johnson.
M. Lavoie: Si on veut clarifier, avec la permission du leader
parlementaire du gouvernement...
Le Vice-Président: Avec la permission du
président.
M. Lavoie: Non, parce que je l'interromps. Le
Vice-Président: D'accord.
M. Lavoie: Est-ce que je peux solliciter deux permissions, M. le
Président...
Le Vice-Président: Oui.
M. Lavoie: ... une de vous et une du leader parlementaire? J'ai
laissé passer différentes choses. Si on veut rétablir
lavirété, tel que cela s'est passé le 1er décembre,
alors qu'il apparaît que les motions...
Le Vice-Président: Page 822 et suivantes des
procès-verbaux.
M. Lavoie: II est dit à la page 825 que "M. Lavoie propose
que les amendements suivants soient apportés à l'article 31-A";
c'étaient des changements de dates, entre autres changer le 1er juillet
pour le 24 juin et d'autres changements. Là, il s'est glissé une
petite erreur après, lorsqu'on dit: "M. Bellemare propose que les
amendements suivants soient apportés dans le paragraphe 1 de l'article
23." Il est exact que c'est le député de Johnson qui a
présenté les amendements concernant le débat sur le
message inaugural et le discours du budget, pour porter le débat de
quinze à vingt heures. Cela est exact. Mais, en ce qui concerne
l'amendement qui fait l'objet de la dispute actuellement, la question
litigieuse de changer les mots "jusqu'à ce qu'elle décide de
s'ajourner" par minuit, je crois, eh bien, qu'on doit faire une correction. Je
n'insiste pas au point de la faire; je ne demanderais même pas qu'elle
soit faite, mais je voudrais en avoir le parrainage, M. le Président, en
vertu du journal des Débats, à la page 4462, du 1er
décembre, où il est dit: "M. Lavoie: Là il y a un
amendement majeur que vous avez accepté il y a quelques minutes
je me référais à une négociation privée
pour qu'on change dans le 3e alinéa, également, à
la 5e ligne, les mots "jusqu'à ce qu'elle décide de s'ajourner"
pour... je ne sais pas... "M. Burns: J'attendais cette suggestion
là-dessus." "M. Lavoie: Est-ce qu'on dit minuit ou 24 heures, je ne sais
pas". "M. Burns: On peut dire jusqu'à minuit. Je vous dis d'avance que
je serai d'accord avec cette motion d'amendement, pour dire au lieu de
"jusqu'à ce qu'elle s'ajourne". c'est toujours M. Burns Je
pense que c'est tout à fait raisonnable, ce que vous suggérez.
Vous dites jusqu'à minuit. Je pense que, passé minuit, lorsqu'on
a commencé à 10 heures le matin, on n'est pas
particulièrement intelligent. Comme il est important qu'on le soit, je
vais me ranger à votre suggestion".
Il est vrai que le député de Maisonneuve, c'était
son droit de changer d'opinion après... mais, il y a une chose, si on
voulait vraiment être à cheval sur le règlement, je vais
continuer. Avant que je reprenne mon siège, à la page 4462,
à la fin: "M. Lavoie: Pour les fins du journal des Débats, je
voudrais souligner le sourire de la trans-criptrice, des pages et des officiers
de l'Assemblée également, qui sourient gaiement à cet
amendement, et plusieurs députés également".
Je dis avant de m'asseoir: "Est-ce que mes amendements sont
adoptés?" M. Charron qui était leader adjoint dit: "Oui".
Si on veut rétablir les choses, rétablissons-les
correctement.
Le Vice-Président: Puis-je, M. le leader parlementaire de
l'Opposition officielle, les rétablir davantage, non pas que je veuille
vous corriger? C'est vous-même qui avez annoncé, si je ne me
trompe, que M. le leader parlementaire de l'Union Nationale proposerait cette
limite de minuit. Mais en l'annonçant, vous avez presque fait la motion,
d'où peut-être l'erreur au procès-verbal. Est-ce que vous
admettez cette interprétation?
M. Lavoie: Une chance que je n'ai rien dit. Le
Vice-Président: D'accord. De toute façon...
M. Burns: On va se comprendre de toute façon.
M. Lavoie: On va essayer de se comprendre.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, je veux rétablir les faits.
M. Burns: Je suis certain qu'on va réussir à se
comprendre, M. le Président. Je dois dire, d'abord avec beaucoup
d'humilité, qu'effectivement, j'ai donné trop rapidement mon
consentement. Je l'ai annoncé d'ailleurs lors de conversations
privées, avec les leaders de l'Opposition et également avec le
député de Beauce-Sud. J'ai réagi en député
d'Opposition. Comme tel, c'est bien sûr qu'on n'ose pas donner pleine
confiance au leader du gouvernement, qui, comme le disait le leader de
l'Opposition, peut avoir des sautes d'humeur à certains jours, et
peut-être à un moment donné, changer d'opinion relativement
à... Non, Mme le ministre des Consommateurs me dit de me restreindre et
de ne pas charrier dans le sens contraire, mais effectivement je sais fort bien
qu'à un moment donné il arrive qu'il y ait des sautes d'humeur
tant de la part d'un leader de l'Opposition que d'un leader du gouvernement et
que cela peut compromettre la façon avec laquelle les travaux de la
Chambre progressent.
Je dois dire, cependant, qu'en toute logique, il est difficile de croire
qu'une institution comme celle que nous vivons, M. le Président, puisse
survivre à des sautes d'humeur si c'est uniquement la façon dont
ces travaux sont menés.
Mon expérience des quelque huit dernières années
veut qu'il y ait constamment des réunions. Je pense que nous le
prouvons, même aujourd'hui j'ai eu au moins deux ou trois réunions
avec les leaders parlementaires de l'Opposition. Cela se fait
régulièrement. C'est bien sûr, M. le Président,
qu'on ne peut se faire fonctionner un Parlement quelqu'il soit sur une base de
mauvaise volonté cela aussi on peut en parler du
côté de l'Oppo-
sition ou d'une saute d'humeur du côté gouvernemental. J'ai
tout simplement, dans une première réaction qui est une
réaction d'opposition, dit d'une façon spontanée que je
croyais que, passé minuit, cela devenait difficile de travailler
à l'Assemblée nationale.
Ce que je suis sur le point de faire, c'est de me ranger
carrément du côté de l'opinion qui vient de vous être
exprimée par le député de Sainte-Marie. C'est une position
de compromis qui m'apparaîtrait acceptable. L'endroit où vraiment
les travaux peuvent être les plus stressants, si vous me passez
l'expression, c'est du côté des commissions parlementaires.
Habituellement, ces commissions commencent plus souvent qu'autrement à
10 heures. On a l'exemple de la commission parlementaire des consommateurs qui
commence à siéger à compter de 10 heures et très
souvent elle se termine à 22 heures avec quelques brèves
interruptions dans la journée.
Il m'apparaîtrait normal et justifié que, dans une
modification permanente aux règlements, nous puissions nous ranger
derrière l'opinion du député de Sainte-Marie, soit celle
de limiter au moins les heures des commissions parlementaires à minuit.
Il m'apparaîtrait, cependant, assez difficile d'accepter, dans les faits,
qu'un gouvernement puisse s'engager d'avance à ne pas siéger de
nuit. C'est bête à dire, mais je pense que tous les Parlements au
monde ont des dispositions semblables à celles que nous proposons. Elles
arrivent soit sous forme de motion de fin de session qui apparaît
à l'article 2...
Le Vice-Président: N'en parlez pas. La décision est
prise en délibérée.
M. Burns: Non... C'est cela. Elles arrivent soit sous cette forme
ou encore sous une forme de règlement permanent. Par exemple, la
mère des Parlements dont nous nous inspirons, Mme le Président,
la Grande-Bretagne...
Mme Payette: C'est le père.
M. Burns: C'est le père d'après vous, Mme le
ministre? Je continue a croire que c'est la mère des Parlements. "The
House of Commons" en Angleterre recourt régulièrement à la
motion de clôture, à la motion de suspension des règles
alors qu'on sait que dans ce Parlement, plus particulièrement, il y a un
absentéisme qui est possiblement parmi les plus extraordinaires au
monde, mais c'est quelque chose qui est accepté dans les moeurs. Les
gens disent purement et simplement: On a besoin de tant de personnes. Le
système de "pairing", est présent régulièrement,
etc. Il m'apparaîtrait qu'un gouvernement qui, d'avance,
s'empêcherait, ou se bloquerait, ou se barrerait les pieds relativement
à la possibilité de faire siéger l'Assemblée
nationale, lorsqu'il devient absolument nécessaire de le faire,
après minuit serait un gouvernement absolument irresponsable.
Dans ce sens, je ne vois pas pourquoi on nous blâmerait, lors de
l'amendement à notre règlement, de dire que pour les commissions,
on est d'accord, parce qu'elles sont quand même mandatées par
l'Assemblée nationale, elles sont quand même responsables
vis-à-vis de l'Assemblée nationale. Dans ce sens, je vous
suggérerais, M. le Président, si on réussissait à
obtenir un certain consensus autour de cela, que l'article 150 proposé
dans la modification à notre règlement soit amendé
purement et simplement en ajoutant, à la fin du paragraphe 2, les mots
suivants: "... ni après minuit."
De sorte que le règlement se lirait comme suit, à
l'article 150, paragraphe 2: "Dans le cas contraire, les commissions peuvent
siéger aux mêmes heures que celles prévues pour
l'Assemblée, de même que le lundi, à compter de 15 heures,
et le vendredi, de 10 heures à 13 heures. Toutefois, seulement deux
commissions peuvent siéger durant les séances de
l'Assemblée et aucune ne peut siéger durant la période des
affaires courantes ni après minuit." De la sorte nous bannirions de
notre processus parlementaire la possibilité qu'une commission
parlementaire, sauf consentement, puisse siéger après minuit
mais, à ce moment-là, cela nous permettrait de voir
l'Assemblée nationale siéger, elle, après minuit, si
jamais le besoin s'en faisait sentir.
Je signale simplement le fait qu'à un moment donné il est
important que le gouvernement pose des gestes qui sont peut-être à
première vue... D'ailleurs, j'ai critiqué souvent ces gestes
alors que j'étais assis où mon bon ami, le député
de Laval est assis actuellement, mais j'ai critiqué ces gestes comme
membre d'une Opposition réduite, et c'est ce qui est drôlement
important. Je pense que le président de l'Assemblée nationale
avait reconnu ce fait, s'était rendu compte qu'il était
peut-être plus important que l'Opposition qui, dans un parlement de 110
députés, comptait alors à peine huit ou neuf
députés, je crois, puisse avoir voix au chapitre, si vous me
passez l'expression également, plus souvent et de façon plus
compréhensive de la part de la présidence.
Mais, lorsque vous avez une Opposition, comme nous en avons une
actuellement c'est cela qui fait la beauté du système
parlementaire britannique, parce qu'il est adaptable, il est ajustable
qui compte 26 députés de l'Opposition officielle je ne
pense pas que l'Opposition officielle soit démunie, d'ailleurs, par
rapport à la qualité des députés qui sont là
que nous avons onze députés pour le deuxième parti
d'Opposition et que nous avons également un représentant de deux
autres partis d'Opposition, il m'apparaîtrait tout à fait normal
que nous sachions nous servir d'un tel règlement; que nous puissions
dire que minuit s'applique aux commissions, mais que si jamais il devenait
nécessaire, pour le gouvernement, de faire adopter une loi qui n'a
qu'à franchir la troisième étape, la troisième
lecture, et que nous nous trouvions à minuit moins deux minutes, au
moins le gouvernement ait la possibilité, dans ces cas, à cause
des fins de session, de dépasser minuit.
Personnellement, en tant que leader du gouvernement, en terminant je
vous dis que, si ce rè-
glement était adopté avec la modification que je
suggère, je n'ai évidemment pas l'intention d'en abuser, pas
plus, d'ailleurs, que le chef actuel de l'Opposition officielle n'en a
abusé alors qu'il était leader du gouvernement et je lui en sais
gré. Je suis même prêt à lui dire que j'ai bien
apprécié le fait qu'il n'osait pas abuser de ce règlement,
même si, au cours de la période où il était leader
du gouvernement, il avait la possibilité de le faire. Cela s'est
toujours fait et cela se fera toujours, je pense, dans le cadre du
système actuel, par voie de discussions entre partis politiques
représentés à l'Assemblée nationale. C'est bien
important qu'on ait cela comme philosophie lorsqu'on examine les modifications
au règlement. Cela se fera toujours par voie de discussions entre partis
politiques.
Il y a beaucoup de gens, je peux vous dire, qui nous blâment un
peu comme on blâme les avocats, de nous donner des coups de poing sur la
gueule, alors que nous travaillons publiquement alors que, de façon
personnelle à l'extérieur on se voit très souvent
amicalement. C'est le régime parlementaire, comme le régime
judiciaire qui prédispose à cela, comme, à un moment
donné, deux avocats peuvent s'engueuler, tout en étant
très sincères à l'endroit de la cause qu'ils
défendent, tout en croyant fermement que la cause qu'ils
défendent est la meilleure des deux, puis se retrouver par la suite dans
le corridor du palais de justice en train de se dire: Comment ça va chez
vous?
Je pense que c'est un peu le même système au niveau
parlementaire. C'est, bien sûr, souvent beaucoup plus violent au niveau
parlementaire, c'est souvent beaucoup plus profond comme divergence d'opinions,
c'est souvent beaucoup plus difficile à avaler, au niveau parlementaire
qu'ailleurs, mais oe sont des choses qui existent. C'est ce pourquoi il y a des
réunions, même prévues par notre règlement, de
leaders parlementaires. C'est ce pourquoi il y a, dans une même
journée, très souvent des rencontres en dehors de la Chambre du
député de Laval, du député de Johnson, du
député de Beauce-Sud, de votre humble serviteur et de quelques
autres députés qui essaient de faire fonctionner cette
institution politique.
Est-ce qu'on doit la maintenir comme elle est. Je me dis: Ecoutez, si on
nous présente une meilleure solution, je suis prêt à
l'examiner, mais jusqu'à maintenant...
M. Bellemare: Juste une question.
Le Vice-Président: II faut la permission de celui qui a la
parole.
M. Bellemare: Je lui demande la permission, j'ai juste une
question.
Comment allez-vous appliquer l'article 28?
M. Burns: Comment je vais appliquer quoi?
M. Bellemare: L'article 28 de notre règlement, le quorum
de 30 députés quand les commissions vont être parties.
M. Burns: L'article 28 de notre règlement va s'appliquer
tel quel.
M. Bellemare: S'ils s'en vont tous, parce que c'est fini pour
eux. Combien de députés serons-nous en Chambre?
M. Burns: Je pense bien que la discipline du parti est une chose
très importante.
M. le Président, même j'ai été
peut-être un peu trop long. Je termine mes remarques là-dessus. Je
n'ai plus rien à dire.
Le Vice-Président: Un instant, si vous me permettez.
D'accord. M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle, je vous
reconnais, mais je voudrais quand même souligner quelque chose. Est-ce
que j'ai compris que le leader parlementaire du gouvernement faisait une
motion?
Est-ce que je pourrais avoir un texte écrit de cette motion?
M. Burns: M. le Président, je n'ai pas de texte
écrit, mais si vous le voulez, je vais vous en rédiger un
immédiatement.
Le Vice-Président: Dans les circonstances...
M. Burns: Je proposerais si vous voulez qu'on le fasse de
façon formelle, je vais le faire qu'on ajoute à
l'amendement proposé relativement à l'article 150, à la
page 5 de notre feuilleton d'aujourd'hui, qu'à la fin de l'alinéa
2, après les mots "affaires courantes", on ajoute une virgule et qu'on
ajoute "ni après minuit".
Le Vice-Président: Si vous me le permettez, M. le leader
parlementaire du gouvernement, j'aimerais, pour les fins des leaders
parlementaires de chacun des partis et de la présidence, que ce texte
soit mis par écrit. Je sais que nous sommes près de 18 heures, je
ne m'excuse pas de ce caprice, ça n'en est pas un. C'est suffisamment
important pour qu'on procède de cette façon. Je pense que tous
sont d'accord. De toute façon, M. le leader parlementaire du
gouvernement, il faudrait que la présidence se penche sur la
recevabilité de la motion; pour cela, il faudrait qu'elle l'ait
étudiée. Ensuite, je me demande dans quel ordre, quand nous
voterons, nous étudierons les divers amendements.
M. Burns: Pas aujourd'hui.
Le Vice-Président: Non, mais on y arrivera un jour.
Tantôt, j'ai souligné que M. le leader de l'Opposition officielle
avait indiqué un amendement fait par M. le leader de l'Union Nationale,
etc. Je voudrais bien que tout ceci soit mis par écrit et au
procès-verbal et dans les notes de la présidence.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, une demande de
directive.
Le Vice-Président: Oui.
M. Levesque (Bonaventure): Je pense qu'il y a eu consentement
à gauche et à droite relativement à la procédure,
un peu comme en commission plénière, en attendant, mais il va
falloir formaliser ces choses et que chacun des députés conserve
son droit de parole lorsque cela sera finalement formalisé. A moins
qu'on s'entende autrement, chacun des députés conservera son
plein droit de parole sur chaque amendement ou sous-amendement en sus de la
motion principale.
Le Vice-Président: Si vous me le permettez, M. le chef de
l'Opposition officielle, j'ai indiqué au début de ce
débat, cet après-midi, que nous procédions comme si nous
étions en commission plénière tout simplement, sans
même compter le temps. C'est ce que j'ai fait. Je ne voudrais pas
établir un carcan autour de ce débat si important puisqu'il
s'agit du cadre même des travaux de l'Assemblée nationale. Je ne
voudrais pas rendre une directive, dans un sens ou dans l'autre, il y a
déjà assez de directives données ou prises en
délibéré cet après-midi. Je laisse toute
liberté, pour le moment, à tous les députés. C'est
pourquoi je me suis permis de poser cette question, à savoir dans quel
ordre, à la suite d'une entente ou autrement, nous procéderions,
mais en toute liberté et sans brimer les droits de parole de qui que ce
soit.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Lavoie: C'est moi qui avais la parole.
Le Vice-Président: Je m'excuse, c'est-à-dire, je
m'excuse, je vous accorde la parole si vous permettez.
M. Lavoie: J'aurais une requête à faire au leader
parlementaire du gouvernement.
Le Vice-Président: Attendez qu'il soit à son
fauteuil. M. le leader parlementaire du gouvernement.
M. Lavoie: En ce qui concerne l'Opposition officielle, c'est
malheureux, mais nous ne pouvons pas acquiescer à cette demande, et nous
allons invoquer un argument du leader parlementaire du gouvernement. Il est
très important que nous restions intelligents et il y a un grand danger
qu'après minuit on perde cette intelligence. Et si on la perd en
commission, on va la perdre à l'Assemblée nationale. Je lui
rapporte cet argument qu'on ne sera pas plus intelligent après minuit
à l'Assemblée nationale qu'en commission.
Maintenant, si le leader du gouvernement voulait en revenir à la
motion triple pourrait-on dire, autant de celui qui vous parle, du
député de Johnson que du député de Beauce-Sud,
assez rapidement pour accepter minuit autant à l'Assemblée
nationale qu'en commission, pour des raisons très simples, je voudrais
être très rapide, trois minutes, je pense que j'en ai assez pour
passer mon message...
Le Vice-Président: Est-ce qu'il y a consentement?
M. Lavoie: S'il y a consentement pour trois minutes, quatre
minutes j'en aurais assez pour passer mon message.
M. Burns: Pour dépasser six heures. Consentement.
M. Lavoie: Oui.
Le Vice-Président: Consentement accordé. M. le
leader parlementaire de l'Opposition.
M. Lavoie: II faut quand même être logique. Avec les
heures que nous vous accordons, sans débat comme avec les débats
émotifs et violents qu'on a toujours connus depuis plusieurs
années sur les motions de fin de session on a un débat qui
est plutôt calme actuellement on est prêt à vous
accorder cette motion de fin de session qui a le même contenu qu'une
tradition qui est établie depuis six ans. En 1971 la motion disait
"jusqu'à ce qu'elle décide de s'ajourner". A ma connaissance, je
pense qu'on n'a pas siégé après minuit dans la pratique.
Le 3 juillet 1972, le 19 juin 1973, le 25 juin 1974, la motion soumise par mon
voisin de droite, alors leader parlementaire du gouvernement, se limitait
à minuit.
En 1975 elle était formulée, oui, "jusqu'à ce
qu'elle décide de s'ajourner", mais la motion était faite
uniquement en vue de l'adoption du projet de loi 81, Loi constituant la
Régie des installations olympiques. C'était une motion de
suspension des règles pour un projet de loi. En 1976, elle était
formulée "jusqu'à ce qu'elle décide de s'ajourner", mais
elle s'est ajournée après minuit une seule fois, à 1 h 30
du matin, une seule fois dans un cas tout à fait exceptionnel.
Il y a quand même une tradition qui est établie depuis cinq
ou six ans. Que le ministre, qui porte le titre de ministre responsable de la
réforme parlementaire, respecte, quand même, une tradition de cinq
ou six ans.
Deuxièmement, avec la collaboration de l'Opposition, on vous
accorde... Je ne pourrai pas le convaincre, M. le Président, s'il est
absent. Il est 18 heures, M. le Président.
Le Vice-Président: Oui, M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je trouve un peu étrange l'attitude du
député de Laval. Il faudrait qu'il sache qu'il n'y a pas
seulement le député de Maisonneuve dans cette Chambre et qu'il y
en a d'autres qui sont peut-être intéressés à
l'écouter.
M. Lavoie: Je ne refuse rien. Je crois que l'interlocuteur, celui
qui propose la dernière motion d'amendement pour siéger en
commission, est absent actuellement.
M. Bisaillon: C'était une de mes suggestions, M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Je suis bien prêt à continuer, M. le
Président. Il faut quand même être logique. Avec
les heures que nous vous accordons, avez-vous réalisé que
nous accordons au gouvernement quatre semaines de session dans une. Si on
considère qu'on siège de 10 heures le matin, le lundi
jusqu'à minuit, ce qui fait 14 heures, moins les quatre heures de
suspension pour les repas, cela fait 10 heures par jour, six jours par semaine,
le samedi inclus, cela fait 60 heures de travail de l'Assemblée.
La raison pour laquelle je vous dis qu'on accorde au gouvernement quatre
semaines dans une, c'est parce qu'on accorde également au gouvernement
deux commissions pendant que la Chambre siège. Cela veut dire qu'il y a
deux commissions pendant toutes ces heures. Une semaine normale de travail est
de 18 heures en Chambre. Pour trois semaines, entre le 1er juin et le 24 juin,
on vous accorde douze semaines de session. Est-ce que ce n'est pas raisonnable?
Avec cette somme de travail on n'est pas condamnés aux travaux
forcés de 10 heures à minuit, vous allez nous faire
siéger encore jusqu'à deux ou trois heures le matin? C'est
illogique, inconcevable.
Une autre question: Pensez-vous que c'est raisonnable? Je pense que,
dans la préface du règlement, il est prévu qu'on essaie de
coller le règlement à la réalité de
l'Assemblée.
Est-ce qu'au mois d'août 1977, quand on étudiait la loi
101, lorsqu'on vous a donné notre parole qu'on adopterait quatre, cinq
ou dix projets de loi avant le 26 août, on l'a respectée? On n'est
pas des maniaques du Parlement plus que d'autres. On aurait pu se servir des
motions de blâme, mais on ne s'en est pas servi. On est quand même
des êtres humains. On a une parole. On ne veut quand même pas
bouffer le Parlement, mais pendant trois semaines et qu'on travaille 60 heures
par semaine avec deux commissions pendant que l'Assemblée siège,
tâchez donc d'être logiques! Il va falloir aller un peu plus loin.
Je pense qu'on va vous aider. Ce calendrier va vous aider, du côté
gouvernemental, pour avoir une meilleure planification. Nous siégeons
depuis le mois d'octobre. Nous allons considérer une quarantaine de lois
entre le mois d'octobre et l'ajournement de Noël. Jusqu'à
maintenant, il y a à peu près cinq, six ou sept lois de
votées. Je ne sais pas le nombre exact de celles qui sont
sanctionnées, dont des bills privés de municipalités.
Là, avec la clôture de la loi, dans les deux semaines qui restent,
vous allez adopter vos 30 lois. Vous allez passer avec cela. Vous avez tous les
moyens de le faire. Vous avez les 60 heures des travaux de l'Assemblée.
Vous avez le droit de faire siéger deux commissions pendant que
l'Assemblée siège. Vous avez d'autres moyens. Si votre
planification n'est pas complète, vous pourrez invoquer l'article 84
pour la suspension des règles. Vous avez un autre moyen que vous nous
avez annoncé aujourd'hui pour expliquer la guillotine ou la
clôture en vertu de l'article 156 du règlement. Que voulez-vous de
plus? Soyez quand même raisonnable et respectez au moins le titre que
vous portez de ministre responsable de la réforme parlementaire.
M. Bellemare: M. le Président...
Le Vice-Président: Oui, M... Il faudra encore un
consentement.
M. Bellemare: Deux minutes.
Le Vice-Président: Consentement est accordé.
M. le leader parlementaire de l'Union Nationale.
M. Bellemare: Vous avez un exemple frappant, les deux commissions
qui siégeaient ne siègent plus. On n'a pas quorum.
M. Burns: On siège même illégalement,
actuellement, parce qu'on a dépassé 18 heures. N'importe quel
député pourrait dire...
M. Bellemare: Oui, mais nous avons siégé avec le
consentement.
Le Vice-Président: Je m'excuse, illégalement, du
consentement de cette Assemblée.
M. Burns: N'importe quel député pourrait retirer ce
consentement, et nous n'aurions plus le droit de siéger.
M. Bellemare: Je vous dis ce qui va arriver.
M. Burns: Je pense que nous siégeons en vertu d'autre
chose que des règles de la Chambre, actuellement, c'est-à-dire un
certain...
Le Vice-Président: Un à la fois, s'il vous
plaît!
M. Bellemare: Ecoutez bien, M. le Président, je m'adresse
à vous particulièrement...
M. Burns: ... fair-play.
M. Bellemare: ... pour me donner la chance de terminer, parce que
je ne dis plus rien après. Après minuit, quand les commissions
vont arrêter de siéger, ces gens vont s'en aller et, 30
députés en Chambre, comme le veut l'article 28, nous ne les
aurons jamais! C'est incompréhensible. C'est bien simple, nous ne
l'avons pas là, et nous ne l'aurons pas non plus après minuit,
quand les commissions... Comme le disait le leader du gouvernement, c'est
manquer d'intelligence, et on n'avance pas après minuit, ce n'est pas
mieux en Chambre.
Le quorum, à ce moment-là, va être difficile
à respecter.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, est-ce qu'on
me permettrait seulement un mot? Je n'ai pas abusé du temps de la
Chambre et je ne peux pas en abuser présentement, je veux simplement
demander au leader du gouvernement de réfléchir
sérieusement sur ce qui fait l'objet de ce débat; je pense qu'il
est fait de bonne foi de part et d'autre. Je crois qu'il a posé un geste
positif il y a quelques minutes, il pourrait peut-être y
réfléchir dans les heures qui suivent.
M. Burns: Vous pouvez y réfléchir
également.
M. Levesque (Bonaventure): Oui. Je lui suggère, comme
livre de chevet, ses propres discours à l'Assemblée nationale, de
1972 à 1976..
M. Burns: Je les connais bien. C'est bien ces d isoours!
M. Levesque (Bonaventure): ... et qui m'ont fort
impressionné lorsque je les ai relus aujourd'hui. Je lui ferai remarquer
simplement une chose, c'est que, tout à l'heure, il parlait comme si son
attitude passée était dictée par le fait que l'Opposition
était réduite à un très petit nombre de sept ou de
huit.
M. Burns: Je m'excuse! Question de privilège, si vous le
voulez bien, ou si le chef de l'Opposition me le permet.
Le Vice-Président: Question de privilège.
M. Burns: Je n'ai pas dit que mes attitudes, dans le
passé, étaient dictées par le fait que nous étions
peu nombreux dans l'Opposition par rapport à la majorité
gouvernementale. J'ai dit que l'attitude de la présidence était,
je pense, beaucoup plus ouverte et je ne veux pas faire de comparaison
à un certain nombre d'interventions de l'Opposition minuscule, au
point de vue du nombre mais, évidemment, très grande au point de
vue de la qualité que nous formions je vous vise
également, M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Je pense que vous ne me visez pas, vous vous visez
vous autres!
M. Burns: En bref, non, j'inclus dans cela le
député de Beauce-Sud et le député de Rouyn-Noranda.
En très petit nombre, nous étions quand même, je pense, une
Opposition assez intéressante. Cela donnait aussi...
Le Vice-Président: Je m'excuse, M. le leader...
M. Burns: Mais non, M. le Président, je veux dire
simplement ceci, c'était la présidence...
Le Vice-Président: Je m'excuse, vous avez soulevé
une question de privilège et vous êtes en train de faire votre
curriculum vitae. Pourrais-je demander à M. le chef de l'Opposition
officielle de terminer dans les plus brefs délais, parce que la
présidence aurait un mot à ajouter? Je vous donne la parole,
oui.
M. Levesque (Bonaventure): Voulez-vous, M. le Président,
avoir la justice qui est votre apanage, d'ailleurs, je tiens à le
rappeler, de regarder le temps utilisé par le leader du gouvernement et
celui que j'avais simplement commencé à entamer pour terminer
comme ceci: Je dirai simplement au leader du gouvernement d'utiliser comme
livre de chevet, ce soir, tous ses discours? Je peux lui en faire parvenir une
copie et il verra je reviens à ce que je disais tout à
l'heure qu'il ne faudrait pas qu'il se limite à penser que ce
qu'il a dit, à ce moment, c'était à cause de la faiblesse
numérique de l'Opposition parce qu'il a fait les mêmes discours
à partir de 1970, alors qu'il y avait dans l'Opposition 36
députés. Il faudrait qu'il songe à cela également
en faisant la lecture de ce que je lui recommande comme livre de chevet.
Le Vice-Président: Madame, messieurs, je le souligne, je
désirerais quand même terminer cette séance par deux choses
si personne ne s'en va. Tout d'abord, j'ai reçu le texte de la motion
d'amendement de M. le leader parlementaire du gouvernement qui se lit comme
suit: Je veux la lire pour le journal des Débats. J'espère que le
secrétariat de l'Assemblée en fera la distribution: "M. le leader
parlementaire du gouvernement propose que le paragraphe 2 de de l'article 150
soit amendé, en enlevant le point à la fin du paragraphe et en
ajoutant les mots: "ni après minuit".
Cet amendement s'ajoute aux autres que nous avons déjà. Je
rappelle à M. le chef de l'Opposition officielle que la
présidence aura, évidemment, à juger de l'ordre du vote
sur les amendements et tout, parce que certains on l'a mentionné
ce soir sont répétitifs, c'est le moins que je puisse
dire.
Au point de vue de la recevabilité, je pense qu'on peut tout de
suite prendre une décision et dire que l'amendement de M. le leader
parlementaire du gouvernement est recevable. Il n'y aura pas de débat
sur cela.
Troisièmement, je demande s'il y a une motion.
M. Lamontagne: M. le Président...
Le Vice-Président: Oui, M. le député de
Roberval?
M. Lamontagne: Je demande l'ajournement du débat.
Une Voix: Pour les fins du journal des Débats.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée?
M. Lamontagne: Adopté.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je ne sais pas si c'est le voeu
de l'Assemblée. Je n'ai pas l'intention de forcer un vote, si on peut
dire, mais je me demande si on ne pourrait pas passer au vote, tant sur les
amendements que...
M. Lavoie: On n'accepte pas minuit.
M. Levesque (Bonaventure): Personne n'a parlé...
M. Lavoie: Après minuit, on ne l'accepte pas...
M. Burns: Ah bon!
M. Lavoie: Ah non! Cela ne passera pas comme une lettre à
la poste, c'est certain.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, il est 18 heures passées et vous n'avez pas le
consentement.
M. Lavoie: Si vous voulez accepter la requête commune de
toutes les Oppositions, il va y avoir un vote unanime et tel que vous l'aviez
accepté...
M. Burns: Vous n'y croyez pas plus que moi, à part de
cela.
M. Lavoie: Dans ce cas, on ne se disputera pas pour rien.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Pas
de débat.
M. Lavoie: On y croit dangereusement.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, en vertu du règlement, je vais simplement suspendre ou
ajourner, je ne sais pas, à moins que vous ne fassiez un avis.
M. Burns: M. le Président, ce n'étaient pas des
motifs indignes que j'imputais.
Le Vice-Président: Non, je n'ai jamais dit cela.
M. Burns: Je suis convaincu que nos amis de l'Opposition n'y
croient pas plus que nous.
M. Bellemare: Vous avez fait une concession majeure.
M. Burns: Ce n'est pas indigne. Vous n'y croyez pas, c'est
tout.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
Travaux parlementaires
M. Burns: Je rappelle les avis que je devais donner pour ce soir.
On vient de m'apprendre que la commission des affaires sociales vient de
terminer ses travaux. Donc, cette commission ne siégera pas ce soir. La
commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières va reprendre ses travaux à compter de 20 heures,
à la salle 91-A, relativement au projet de loi no 67. Au salon rouge, la
commission des affaires municipales, me dit-on, n'a pas terminé ses
travaux; donc, elle les reprendra relativement au projet de loi no 200, au
salon rouge.
M. Roy: M. le Président, avant que le leader...
M. Burns: Voulez-vous me laisser finir mes avis?
M. Roy: C'est parce que cela aurait clarifié les
choses.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Un
à la fois. M. le député de Beauce-Sud, dès que les
avis seront terminés, je vous reconnaîtrai.
M. Burns: M. le Président, le vendredi matin 9
décembre 1977, à compter de 10 heures jusqu'à 13 heures,
la commission du travail, relativement au projet de loi no 45, se
réunira au salon rouge: à la salle 91-A, la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières se
réunira à nouveau, relativement au projet de loi no 67, Loi sur
l'assurance automobile.
M. Bellemare: Le leader m'avait dit que la commission du travail
ne siégerait pas demain.
M. Burns: Vous avez bien raison, M. le député de
Johnson. La commission du travail ne siégera pas demain. Ce sera
plutôt la commission des affaires sociales et de la justice, relativement
au projet de loi no 24, Loi sur la protection de la jeunesse.
Il y aura donc, demain, deux commissions seulement. L'Assemblée
nationale ne siégera pas. Les deux commissions étant à
81-A, les affaires sociales et la justice, commission conjointe, relativement
au projet de loi no 24, et, à la salle 91-A, la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières,
relativement au projet de loi no 67.
Et sur cela...
Le Vice-Président: Un instant, M. le leader parlementaire
du gouvernement. M. le député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, comme la salle 81-A ne sera pas
occupée ce soir, on y travaille beaucoup mieux, c'est plus facile pour
tout le monde. Je me demande pour quelle raison le leader du gouvernement n'y a
pas songé. Etant donné que la commission des affaires sociales ne
siège pas ce soir, la commission parlementaire des consommateurs,
coopératives et institutions financières ne pourrait-elle pas
siéger à la salle 81-A, qui est beaucoup plus confortable?
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: Je n'ai pas d'objection, si c'est possible pour les
gens qui s'occupent de l'organisation technique des séances des
commissions.
Je suis même prêt à modifier mon avis et à
indiquer la salle 81-A, relativement à la commission des consommateurs.
Est-ce possible, M. le sergent d'armes? Oui. On m'indique que c'est possible.
Mon avis est modifié.
Le Vice-Président: Je considère, M. le leader du
gouvernement, que votre avis est modifié.
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare: M. le Président, conservez-vous aussi le
programme pour lundi, de 15 heures à 18 heures et de 20 heures à
22 heures, le projet de loi 45 au salon rouge, et le projet de loi 67 à
la salle 91-A? C'est ce qu'on nous a dit, cet après-midi.
M. Burns: C'est ce que j'ai donné comme avis, cet
après-midi.
M. Bellemare: De 15 heures à 18 heures et de 20 heures
à 22 heures.
M. Burns: Cependant, je dois mentionner qu'à compter de 15
heures, lundi, l'Assemblée nationale va siéger, alors on devra
donner de nouveaux avis et probablement une motion directement après la
période de questions.
Le Vice-Président: Certainement une motion.
M. Lavoie: A l'Assemblée, lundi, est-ce que nous
continuerons le débat sur la présente motion?
M. Burns: Oui. Sur celle-là ou sur une autre.
M. Lavoie: Sur celle-là ou sur une autre. Quelle est
l'autre?
M. Burns: Elle est au feuilleton actuellement, à l'article
2. Ou cela peut être sur autre chose également.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je propose l'ajournement de nos
travaux à lundi, 15 heures.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adopté.
Alors, les travaux de cette assemblée seront repris lundi,
à 15 heures.
(Fin de la séance à 18 h 22).