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(Quinze heures)
M. Richard (président): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Affaires courantes.
Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
M. le ministre de la Fonction publique.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Rapport du ministère de la Fonction
publique
M. de Belleval: Je dépose le rapport annuel du
ministère de la Fonction publique pour l'exercice 1976/77.
Le Président: Rapport déposé.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement. M. le
leader parlementaire adjoint.
M. Charron: Article g).
Projet de loi no 83 Première lecture
Le Président: M. le ministre de la Justice propose la
première lecture du projet de loi visant à favoriser le civisme,
le projet de loi no 83.
M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: Voici les notes explicatives concernant le
projet de loi no 83 visant à favoriser le civisme. Ce projet a pour
objet de permettre a une personne de recevoir des bénéfices
analogues à ceux prévus par la Loi de l'indemnisation des
victimes d'actes criminels lorsqu'elle subit un préjudice en portant
secours si elle a un motif raisonnable de croire que la vie ou
l'intégrité physique d'une personne est en danger. L'article 1
établit certaines définitions.
Les articles 2 à 4, 8, 9, 11 à 14, 19, 20, 21, 22 à
24, 28 et 29 reprennent des principes analogues à ceux contenus dans la
Loi de l'indemnisation des victimes d'actes criminels. Les articles 5 à
7 attribuent à la Commission des accidents du travail des fonctions
additionnelles à celles contenues dans sa loi constituante et dans la
Loi de l'indemnisation des victimes d'actes criminels. L'article 11 ajoute
à la signification du mot "conjoint". Les articles 15 et 16 permettent
à une personne de recevoir une récompense n'excédant pas
$5000 ou des décorations et distinctions si elle accomplit un acte de
civisme. L'article 17 est de concordance. L'article 18 permet à une
personne, dont la demande formulée en vertu d'autres lois a
été refusée par la commission, de se prévaloir de
la présente loi sans qu'il soit nécessaire de présenter
à nouveau une demande.
L'article 22 empêche une personne qui se porte sauveteur dans
l'exercice de ses fonctions ou alors qu'elle est victime d'un acte criminel, de
se prévaloir des bénéfices prévus par ce projet de
loi. L'article 25 est une disposition usuelle relative à la
présentation du rapport annuel. Les articles 26 et 27 modifient la Loi
de l'indemnisation des victimes d'actes criminels. C'est tout.
Le Président: Cette motion de première lecture
sera-t-elle adoptée?
M. Lavoie: Adopté. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Charron: Article j), M. le Président.
Projet de loi no 87 Première lecture
Le Président: M. le ministre de la Justice propose la
première lecture de la loi no 87 qui est la Loi modifiant la Loi du
changement de nom.
M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, les notes explicatives
sont très courtes. Le présent projet de loi vise à
permettre à un citoyen canadien majeur, résidant au Québec
depuis au moins un an et qui a subi avec succès les traitements
médicaux et chirurgicaux destinés à modifier ses
caractères sexuels apparents, d'obtenir du ministre de la Justice un
changement d'indication de sexe et de prénom dans les registres de
l'état civil. Il donne également au ministre de la Justice le
pouvoir d'accorder un changement de nom par la délivrance d'un
certificat.
M. Lavoie: Commission parlementaire pour la deuxième
lecture?
Le Président: Est-ce que cette motion de première
lecture sera adoptée? Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
Le Président: Deuxième lecture à la
prochaine séance ou à une séance subséquente.
M. Charron: Mais oui. Article h), M. le Président.
Projet de loi no 88 Première lecture
Le Président: M. le ministre de la Justice propose la
première lecture de la Loi modifiant la Charte des droits et
libertés de la personne, qui est le projet de loi no 88.
M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi
modifie l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne
en y ajoutant l'orientation sexuelle.
M. Lavoie: On est dans le sexe.
Le Président: Est-ce que cette motion de première
lecture sera adoptée?
M. Samson: Vote enregistré.
Le Président: Motion adoptée?
M. Roy: Vote, vote.
Le Président: Qu'on appelle les députés.
M. Lavoie: M. le Président, avec votre permission,
j'aurais une question à poser au ministre de la Justice. Est-ce qu'il y
a eu des représentations de la Commission des droits de la personne sur
cette question? Est-ce que vous avez sollicité une demande ou une
opinion?
M. Bédard: La question de l'orientation sexuelle et d'un
amendement à la charte, en conséquence, représentait une
des recommandations expresse du rapport de la Commission des droits de la
personne.
M. Bellemare: M. le Président, est-ce la même motion
qu'avait présentée M. Burns et qui avait été
défaite, ici en Chambre, par le gouvernement et par les Oppositions?
Quand M. Choquette, qui était l'ancien ministre de la Justice, avait
présenté le projet de loi concernant le respect des droits de la
personne, il y avait eu un amendement fait par M. Burns, justement, comme
celui-là. Tout le monde avait voté contre, sauf le Parti
québécois.
M. Bédard: Je n'ai pas assisté au débat
auquel vous vous référez, mais je peux vous dire que j'ai
l'information que oui, c'est dans le sens de cette motion.
M. Marchand: Est-ce que le ministre du Tourisme a
été consulté?
Vote sur cette motion
Le Président: Nous allons maintenant mettre aux voix cette
motion de première lecture de la Loi modifiant la Charte des droits et
libertés de la personne. Que ceux qui sont en faveur de cette motion de
première lecture veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: M. Lévesque (Taillon), Mme
Cuerrier, MM. Cardinal, Bédard, Laurin, Morin (Sauvé), Morin
(Louis-Hébert), Marois, Landry, Léonard, Couture, Tremblay,
Johnson, Mme Ouellette, MM. de Belleval, Joron, Mme Payette, MM. Lessard,
Charron, Duhaime, Lazure, Léger, Tardif, Garon, Chevrette, Michaud,
Paquette, Vaillancourt (Jonquière), Marcoux, Alfred, Vaugeois, Martel,
Fallu, Rancourt, Mme Leblanc, MM. Grégoire, Bertrand, Godin, de
Bellefeuille, Guay, Gendron, Mercier, Laberge, Marquis, Lacoste, Ouellette,
Perron, Brassard, Clair, Gosselin, Lefebvre, Lavigne, Dussault, Charbonneau,
Beauséjour, Desbiens, Baril, Bordeleau, Boucher, Gravel, Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Gagnon, Jolivet, Lavoie, Mackasey, Lalonde,
Forget, Mme Lavoie-Roux, MM. Raynauld, O'Gallagher, Ciaccia, Marchand, Gratton,
Pagé, Springate, Caron.
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Mailloux, Belle-mare, Goulet,
Saindon, Le Moignan, Samson.
Le Président: Que ceux qui désirent s'abstenir
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Levesque (Bonaventure),
Garneau, Larivière, Saint-Germain, Lamontagne, Giasson, Goldbloom,
Biron, Grenier, Russell, Brochu, Shaw, Dubois, Cordeau, Roy.
Le Secrétaire: Pour: 76 Contre: 6
Abstentions: 15.
Le Président: Cette motion est adoptée.
Deuxième lecture, prochaine séance ou séance
subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Période des questions orales. M. le chef de l'Opposition
officielle.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
Perquisitions de la Sûreté du
Québec
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, ma question
s'adresse au ministre de la Justice. Le ministre a parlé hier de
perquisitions chez certaines compagnies de fiducie à qui on aurait
confié des sommes versées aux partis politiques. Il nous dit que
des lettres ont été découvertes émanant de
personnes en autorité du Parti libéral du Québec
datées respectivement du 15 et 17 novembre 1976,
qui auraient donné instruction de détruire toute liste ou
correspondance non comptable. Le ministre ajoute que c'est après avoir
pris connaissance des documents ainsi trouvés que les policiers ont
décidé d'aller perquisitionner chez les partis politiques,
c'est-à-dire le Parti libéral du Québec et l'Union
Nationale.
Ma question est celle-ci: Pourquoi, alors, si c'était la raison
ou le prétexte, aller perquisitionner chez l'Union Nationale si les
lettres dont il parle n'existaient vraisemblablement qu'à la compagnie
de fiducie du Parti libéral du Québec?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: Je n'ai pas dit que c'était une des
seules raisons. Je vous ai dit que toute cette opération s'était
faite dans la plus stricte légalité. J'ai effectivement dit que
depuis le 15 novembre 1976 il y a eu un très grand nombre de
perquisitions qui ont été faites dans les distilleries et que la
procédure pour effectuer une perquisition avait été
respectée en ce sens que, pour qu'il y ait perquisition, vous le savez
très bien, les policiers doivent démontrer au juge de paix qu'ils
ont des motifs raisonnables de croire que des documents qui pourraient servir
à prouver un acte criminel peuvent se trouver à un endroit. C'est
ce qu'ils ont fait dans la plus stricte légalité devant le juge
de paix qui a émis le mandat. C'est, entre autres, une des raisons.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Quelles sont les autres raisons,
à part celles invoquées par le ministre, qui auraient
justifié une telle enquête, une telle perquisition?
M. Bédard: Je vous ai dit que je ne voulais pas être
le genre de ministre de la Justice qui, effectivement, s'insère à
l'intérieur de chacune des enquêtes policières.
A mon sens, le contrôle des forces policières pour un
ministre de la Justice consistait à exercer toute la surveillance
nécessaire pour que les policiers oeuvrent avec efficacité,
oeuvrent aussi dans la plus stricte légalité. S'ingérer
dans chacun des dossiers représenterait, à mon humble opinion, un
danger dans l'instauration d'une force de police politique. Dans le cas
présent, comme vous le savez, sur un mandat de perquisition, il est
explicité ce pourquoi, en vertu de quel article on veut procéder.
Il est évident que, tout s'étant fait dans la stricte
légalité, les policiers ont fait la preuve devant le juge de paix
qu'ils avaient des motifs raisonnables de croire certaines choses, de telle
façon que le juge de paix a émis le mandat.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président... Le
Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre se permet de donner des
renseignements au compte-gouttes, il fait ce genre de roman-feuilleton qui
semble être la spécialité de son parti. Est-ce que, comme
ministre de la Justice, il pense réellement faire son devoir de ministre
de la Justice après les propos qu'il vient de tenir, à savoir
qu'il n'a pas l'intention de se substituer à qui que ce soit? Pourtant
il s'est donné la peine, hier en cette Chambre, et surtout devant les
caméras de la télévision, de prendre certains aspects
d'une question qui manquent de précision. Je vais poser d'autres
questions afin d'en savoir un peu plus long au compte-gouttes.
J'espère, M. le Président, qu'il y aura moyen de vider
cette question le plus tôt possible afin de ne pas jouer avec cette
procédure de diversion du parti au pouvoir et de nous permettre de nous
attaquer aux véritables problèmes du Québec. Je prendrai
le temps qu'il me faudra et je poserai les questions qui me paraîtront
pertinentes. Vous allez cesser de salir...
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Et au lieu de murmurer...
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): ... et de susurrer comme on a
l'habitude de le faire de ce côté de la Chambre...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Levesque (Bonaventure): ... on écoutera les questions
pertinentes qui se posent de ce côté-ci de la Chambre. Nous sommes
tannés, fatigués, écoeurés de ce genre de
traitement qui est fait par un gouvernement qui n'a aucun respect des droits
démocratiques.
Le Président: M. le chef de l'Opposition, je vous demande
votre collaboration précisément dans le but de respecter, les
droits démocratiques.
M, Bellemare: M. le Président, question
supplémentaire.
M. Levesque (Bonaventure): Un instant.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): J'ai l'intention de poser certaines
questions sur l'immunité du Parti québécois.
M. Charbonneau: Vous avez assez patronné, vous autres!
M. Levesque (Bonaventure): Si le premier ministre veut que je lui
pose des questions directement, je vais lui en poser directement, mais
présentement j'ai affaire au ministre de la Justice. Je veux savoir
ceci. Sur le contenu de ces lettres, nous ne connaissons aujourd'hui, M. le
Président,
que l'interprétation que le ministre en a donnée.
S'agit-il de lettres qui s'inscrivent dans la pratique usuelle d'une compagnie
de fiducie avec ses clients? S'agit-il d'un acte d'administration courante?
A-t-on pris l'élémentaire précaution de poser les
questions à la ou aux compagnies de fiducie ou aux signataires de telles
lettres ou prétendues lettres? Quelles ont été les
explications alors fournies? Est-on satisfait, au ministère, de ces
informations ou de ces explications? Le ministre a-t-il noté cela?
D'accord. Le ministre n'a rien dit à ce sujet, alors qu'à mon
sens il s'agit d'un point majeur. La compagnie de fiducie avait-elle
effectivement en main quelque document que ce soit de nature non comptable?
Quelle était la nature exacte de ces documents? La compagnie de fiducie
a-t-elle effectivement détruit de tels documents? Le ministre s'est
limité à dire qu'il s'agissait de personnes en autorité au
Parti libéral du Québec. Au lieu d'essayer d'éclabousser
tous les libéraux du Québec, les 1 200 000 électeurs
libéraux du Québec, au lieu d'essayer...
Le Président: M. le chef de l'Opposition, s'il vous
plaît! Vous avez déjà formulé une multitude de
questions. Ce n'est pas le moment d'une plaidoirie.
M. Levesque (Bonaventure): ... d'éclabousser toute
l'Opposition et chacun des membres de cette Chambre, quelles sont ces personnes
en autorité et pourquoi le ministre, alors qu'il se plaisait à
aller devant les caméras de la télévision, a-t-il voulu
cacher cela et parler tout simplement de personnes en autorité au Parti
libéral du Québec?
Pourquoi? Y avait-il une raison, comme ministre de la Justice, qui
l'empêchait de le dire? S'il y avait des raisons, pourquoi a-t-il
parlé de personnes en autorité, s'il n'était pas capable
de compléter sa pensée et d'agir en toute transparence? Ce que
nous voulons ici, en d'autres mots, c'est nettoyer, une fois pour toutes, cette
question.
Le Président: M. le chef de l'Opposition! M. le ministre
de la Justice.
M. Bédard: C'est encore un "show" que veut faire le chef
de l'Opposition. Je vais répondre à la principale de ses
questions, la dernière, qui essaie de faire croire, se faisant en cela
l'écho de certains écrits, que, lorsqu'on ne donne pas des noms
spécifiquement, on essaie d'éclabousser tout le monde. C'est
complètement faux.
Des Voix: C'est vrai.
M. Bédard: Si vous l'avez remarqué, lorsque j'ai
fait le point de la situation sur l'ensemble de ce dossier qui, en passant,
dure depuis plusieurs années...
Une Voix: Trop longtemps.
M. Bédard: Oui, depuis trop longtemps. Cela a
commencé, tel que je l'ai dit, dans le temps de la CECO et a
été référé à la Sûreté
du Québec. En réponse à certaines questions, on nous
disait, en 1975, qu'il n'y avait qu'un complément d'enquête qui
manquait dans ce dossier. Pourtant, un an s'est écoulé
après 1975 et ce complément n'était pas terminé.
J'ai essayé de faire ressortiret je n'ai pas donné de noms
dans l'ensemble de la mise au point que j'ai faite, l'ampleur de cette
enquête, des expertises comptables qui sont nécessaires de
manière à exprimer je pense qu'en cela d'autres ministres
de la Justice qui m'ont précédé l'ont dit
jusqu'à quel point cela ne pouvait pas faire autrement qu'aller
lentement, cette enquête, étant donné l'ensemble de la
preuve d'expertise qui est nécessaire.
C'est simplement par ligne de conduite que je n'ai pas voulu donner
quelque nom que ce soit lorsque j'ai fait le point de la situation. Je pense
que c'est une attitude qu'il faut prendre de façon
générale comme ministre de la Justice au niveau des
enquêtes policières, de ne pas jeter des noms comme ça,
à peu près. Je tiens à vous dire une chose: cette
information que j'ai, vous l'avez. Vous, le Parti libéral, le savez.
M. Levesque (Bonaventure): Non, M. le Président. De mon
siège, si j'ai posé la question, c'est que je n'ai pas la
réponse. Je veux que le ministre prenne ses responsabilités et
cesse d'éclabousser tout un parti, toute une institution, l'Opposition
officielle et les Oppositions. Qu'il se lève, qu'il parle, qu'il accuse,
mais qu'il cesse ce...
Le Président: M. le chef de l'Opposition, s'il vous
plaît!
M. Bédard: C'est dans ce sens que j'ai essayé,
parce que c'est un dossier délicat, lorsque j'ai fait le point de la
situation, de le faire de la façon la plus objective possible, m'en
tenant seulement aux faits. Si le chef de l'Opposition n'a pas cette
information, à savoir les deux noms qui ont pu signer la lettre, je
pense qu'il a la possibilité de s'informer.
Je puis vous dire une chose, je crois qu'il n'y avait pas lieu de
révéler spécifiquement des noms. Si le Parti
libéral veut les faire connaître, c'est à sa
discrétion, mais je crois qu'un ministre de la Justice c'est une
règle générale au niveau des enquêtes
policières ne doit pas jeter comme cela des noms au niveau de
l'opinion publique.
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Vous avez nommé tout le monde en ne nommant
personne.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Une question additionnelle, M. le
Président. Si le ministre refuse de donner les noms, est-ce qu'il peut
au moins, répondre...
Une Voix: Vous le savez.
M. Levesque (Bonaventure): Qui a dit: Vous le savez. Qui l'a dit?
Qui l'a dit? Qu'il se lève et mette son siège en jeu! Qu'il se
lève! Qui l'a dit? Qui l'a dit? Qui l'a dit?
Le Président: A l'ordre!
M. Levesque (Bonaventure): Espèce de peureux!
Le Président: A l'ordre!
M. Levesque (Bonaventure): Levez-vous ceux qui sont les braves!
Levez-vous!
Le Président: A l'ordre! A l'ordre! Je vous demande un peu
de sérénité, un peu de sérénité. M.
le ministre de la Justice, sur votre question de privilège,
après, M. le chef de l'Opposition, et ensuite, je reconnaîtrai M.
le leader parlementaire de l'Union Nationale.
M. Levesque (Bonaventure): C'est une question absolument
essentielle.
Le Président: J'ai dit que je vous donnais la parole, M.
le chef de l'Opposition et, après, j'ai dit que je reconnaîtrais
M. le leader parlementaire de l'Union Nationale.
M. Bédard: M. le Président, je continue à
dire que le chef de l'Opposition essaie de faire un "show" à l'heure
actuelle, parce que...
M. Lavoie: C'est cela la question de privilège.
M. Levesque (Bonaventure): C'est cela la question de
privilège.
M. Bédard: M. le Président, parce que lorsque
vous... question de privilège...
Le Président: M. le ministre de la Justice, je vous
demande de vous en tenir rigoureusement à votre question de
privilège. A l'ordre, s'il vous plaît! A l'ordre! Je vous demande
de vous en tenir...
M. Levesque (Bonaventure): C'est même une question
politique...
Le Président: M. le chef de l'Opposition! M. le chef de
l'Opposition! M. le chef de l'Opposition, s'il vous plaît! Il y a une
chose qu'il ne faut plus endurer, c'est le désordre dans cette
Assemblée. Je demande la collaboration de tout le monde, parce que le
droit des gens de s'exprimer librement et dans un calme relatif est
fondamental, M. le ministre de la Justice, en vous en tenant
rigoureusement...
M. Bédard: M. le Président, ma question de
privilège se situe au niveau de l'affirmation du chef de l'Opposition
indiquant que, lorsque j'ai fait le point de la situation, j'ai essayé
de faire des insinuations. Je viens de lui dire très clairement, dans
quel esprit j'ai fait ce point de la situation. Or, on a essayé
d'insinuer, et ce, depuis jeudi, que lorsque le ministre de la Justice du
Québec a dit qu'il n'était pas informé de la perquisition
qui avait été effectuée dans les locaux du Parti
libéral et de l'Union Nationale, il essayait d'induire la Chambre en
erreur.
Je vous retourne la question que vous posez. S'il y en a un ici, en
cette Chambre, au niveau de l'ensemble de l'Opposition, qui veut
prétendre que le ministre de la Justice a essayé d'induire la
Chambre en erreur, lorsqu'il a dit qu'il n'était pas informé
qu'une perquisition avait eu lieu aux locaux du Parti libéral et de
l'Union Nationale, qu'il se lève, lui aussi.
Une Voix: Une autre victime.
Le Président: A l'ordre! M. le ministre de la Justice. M.
le ministre de la Justice! M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je suis l'un
des seuls qui ont cru le ministre de la Justice, parce que je suis
obligé de prendre sa parole.
M. Bédard: Question de privilège, M. le
Président. Il n'a pas le droit de dire: Parce qu'il est obligé de
prendre ma parole. J'ai dit et je répète...
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Levesque (Bonaventure): Au contraire, je suis allé
devant les media et j'ai dit: Je prends la parole du ministre de la Justice,
malgré tout ce qu'il se disait autour sur l'impossibilité que le
ministre ne puisse être au courant. Le ministre lui-même, M. le
Président, et c'est ma question de privilège, a admis le
lendemain qu'il était généralement au courant du
dossier.
M. Bédard: Question de privilège, M. le
Président. Je ne me contenterai pas de cette mise au point du chef de
l'Opposition. Il dit qu'il accepte ma parole que je n'étais pas
informé des perquisitions dans les locaux du Parti libéral ou de
l'Union Nationale parce qu'il est obligé de prendre ma parole, faisant
allusion que c'est simplement les règles parlementaires qui lui font
dire cela. Je lui dis: S'il prétend, de son siège, et sans
nuance, que le ministre de la Justice a essayé d'induire la Chambre en
erreur, qu'il se lève et qu'il mette au siège son jeu.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je suis
prêt à mettre mon siège au jeu n'importe quand relativement
à ce genre...
M. Bédard: Question de privilège, M. le
Président, ce n'est pas relativement...
Le Président: M. le ministre de la Justice. J'ai le
sentiment que tout le monde est un peu hors jeu. M. le chef de l'Opposition,
une dernière question, et ensuite je vous reconnaîtrai... Il n'a
pas posé sa question, M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, voici ma
question additionnelle, et cela sur un ton très serein; j'avais
commencé, d'ailleurs, à poser la question au ministre de la
Justice, il y a un instant. Je ne le sais pas, mais quelqu'un m'a
interrompu.
M. Bédard: Revenez au sérieux!
M. Levesque (Bonaventure): Si vous voulez, revenons au
sérieux.
M. Lavoie: Au calme.
M. Levesque (Bonaventure): Si le ministre de la Justice refuse,
pour les raisons qu'il a invoquées, de donner des noms, je lui demande
cependant, dans l'intérêt du parlementarisme, de dire de son
siège s'il y a quelqu'un dans cette Chambre, qu'il soit présent
ou non, mais qui occupe un des sièges de cette Chambre, qui est soit le
signataire d'une telle lettre, ou qui a déjà occupé un
siège.
M. Bédard: M. le Président, sur cette question
très précise, je puis dire qu'aucun des signataires ne peut
être ou n'est une des personnes siégeant ici à cette
Assemblée nationale.
M. Levesque (Bonaventure): Ou qui a déjà
siégé à cette Assemblée.
M. Bédard: Ou qui y ont déjà
siégé.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: M. le Président, dans un calme relatif,
c'est votre expression d'ailleurs, je voudrais poser une question
supplémentaire au ministre de la Justice. Il a déclaré que
c'était un acte criminel ou que ce furent des actes criminels qui ont
été posés. Quel est le critère pour les compagnies
qui fabriquent de l'alcool, par exemple, puisque c'est de cela qu'il a
été question lors de la perquisition chez nous? Quel est le
critère qu'on emploie, par exemple, entre la Melchers ou la Seagram pour
dire qu'il y a eu un acte criminel? Est-ce qu'il y a un critère
d'établi entre la Melchers et la Seagram? Est-ce qu'il y a un
critère d'établi pour que ce soit un acte criminel?
Le Président: M. le ministre de la Justice. Des Voix:
II n'a rien compris.
M. Bédard: M. le Président, ce que j'ai dit et ce
que je redis pour la nième fois c'est qu'un mandat de perquisition, pour
qu'il soit émis, il faut nécessairement qu'il y ait des gestes
judiciaires qui soient posés. Un mandat n'est émis par un juge de
paix que lorsque les policiers démontrent au juge qu'ils ont des motifs
raisonnables de croire qu'un acte criminel a été commis et que
des documents qui pourraient servir à prouver un acte criminel peuvent
se trouver à un endroit. Tel que je vous l'ai dit hier, les
perquisitions ne veulent pas dire que le Parti libéral ou l'Union
Nationale ont commis des crimes.
Les perquisitions signifient qu'il y a des motifs raisonnables
c'est ce que j'ai dit très clairement hier et textuellement et
probables de croire qu'un ou des actes criminels ont été commis
et que des documents relatifs à ces actes se trouvent dans les locaux
des partis. C'est ce processus judiciaire normal qui a été suivi
par les officiers de la Sûreté du Québec et leurs
procureurs devant le juge de paix.
M. Bellemare: M. le Président, je me lève sur une
question de privilège.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: II y a déjà plusieurs jours que notre
parti de l'Union Nationale et le Parti libéral sont traînés
dans les journaux comme s'ils avaient posé des actes criminels. Il y a
une limite, M. le Président, pour nous qui sommes en Chambre, de ne pas
nous lever sur des questions de privilège pour protester avec
véhémence. Je garde mon ton serein, M. le Président, parce
que je suis en maudit de voir, comme parlementaire, que toute mon équipe
et celle du Parti libéral sont largement salies dans les journaux et
qu'on a comme réponse: On n'est pas capable de vous dire autre chose,
sinon, qu'on a agi selon la loi. Il arrive une chose certaine, c'est qu'au
point de vue du parlementarisme, on est tous salis. Nous qui avons des
familles, des réputations, on ne tient pas, M. le
Président...
M. Grenier: A l'ordre!
M. Goldbloom: A l'ordre...
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Bellemare: Après 33 années de
députation... Personnellement, on a déjà essayé de
me salir et j'ai prouvé à l'évidence que mon nom
était inattaquable. Je me fais aujourd'hui le défenseur du
véritable parlementarisme parce que j'en suis le doyen. Je pense que
pour mon équipe et l'équipe du Parti libéral, s'il y a une
accusation formelle à porter, on devrait avoir le courage de la porter
dans le sens prévu par notre règlement. Qu'on arrête de
dire qu'on a posé des actes criminels qui, pour eux, ne le seraient pas!
On a établi clairement qu'il s'agissait de compagnies d'alcool...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, je pense que j'ai été très
généreux en vous permettant cette question de privilège.
Normalement, s'il y avait lieu, il aurait fallu formuler un avis suivant les
dispositions du règlement. Je ne voudrais pas que vous abusiez de la
situation, d'autant plus que je voudrais qu'on passe rapidement à vous
pour votre question principale.
M. Bellemare: M. le Président, ma question de
privilège étant terminée, je voudrais simplement que vous,
comme président, vous qui avez l'autorité, que nous reconnaissons
avec beaucoup de raison comme le souverain juge de nos débats, vous qui
êtes celui qui doit apporter la note juste entre ce qui se dit en cette
Chambre et certaines affirmations, vous ne laissiez pas un parti politique
comme le mien ou le Parti libéral être traînés dans
tous les journaux parce qu'on aurait posé des actes criminels. C'est
à vous, M. le Président, que je m'adresse, connaissant votre sens
de la droiture et de la justice, pour qu'une décision soit prise et que
les conclusions en soient tirées...
Des Voix: A l'ordre!
Le Président: M. le leader parlementaire, je vous
demanderais, s'il y a des directives à formuler, de vous servir des
dispositions de notre règlement. Je trouve que le temps s'écoule
rapidement. Hier encore, votre formation politique s'est plainte, même
après que j'eus laissé beaucoup de temps sur cette question,
disant que j'avais laissé trop de temps là-dessus. Aujourd'hui,
c'est la même chose.
M. Bellemare: Je me permets simplement une réflexion et je
termine. Admettez-vous que c'est juste pour un parti politique de se faire
traîner comme cela? Que ce soit le mien ou le Parti libéral?
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale, c'est terminé. M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
M. Bédard: M. le Président...
M. Pagé: Qu'est-ce qui arrive là?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: En réponse à la question de M. le
leader de l'Union Nationale, j'ai dit hier j'ai tenu à le
signaler d'une façon très explicite que le fait qu'il y
ait eu des perquisitions ne voulait pas dire que le parti où il y avait
perquisition avait commis des actes criminels. J'ai pris la peine de le dire au
moins à quatre ou cinq reprises.
M. Bellemare: Notre réputation est salie pareil.
M. Bédard: Mais non!
M. Bellemare: Voyons donc!
M. Bédard: Laissez-moi terminer. On m'a posé des
questions pour savoir pourquoi il y avait eu des perquisitions.
Regardez dans quelle position vous placez, quand même, le ministre
de la Justice. Si je ne réponds pas à vos questions, vous allez
m'accuser de cacher des choses et de faire de la politique. Il faut bien que je
réponde à votre question; vous me demandez pourquoi. Je vous ai
dit les raisons, que cela avait été fait dans la stricte
légalité et à la suite d'un mandat émis par un juge
de paix, pas par le ministre de la Justice. Je vous ai donné aussi une
autre raison. C'est votre question qui m'a obligé, en toute
honnêteté, à dire qu'il y avait la raison additionnelle que
j'ai mentionnée hier lors de la période des questions. Regardez
dans quelle position le ministre de la Justice est placé. Si je ne
réponds pas, vous allez m'accuser de cacher quelque chose.
Le Président: M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, j'ai une
précision à demander au ministre de la Justice.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre de la Justice a
indiqué récemment, en cette Chambre, qu'il avait donné des
instructions pour que la lumière soit faite le plus tôt possible
sur toute cette affaire et que, s'il y a des accusations, elles soient
portées, etc., que tout soit réglé dans le meilleur
délai. Quel est ce délai?
M. Bédard: J'ai communiqué avec les
autorités policières et je puis vous dire que, dès le
début, sachant l'aspect délicat du dossier, j'ai demandé
et cela, il y a plusiers mois que le dossier procède avec
le plus de célérité et avec le plus de rapidité
possible. Maintenant, je vous ai fait hier le portrait de la situation. Vous
pouvez constater qu'il y a eu au-delà de 180 saisies, qu'il y a des
tonnes de documents, qu'il y a une expertise comptable qui est
nécessaire, ce qui explique un peu, je ne dirai pas la lenteur, mais la
longueur de cette enquête.
Je n'irai pas dans les reproches à faire. En 1975, lorsque nous
avions posé des questions, on nous avait dit qu'il restait simplement un
complément d'enquête. Toute l'année s'est passée, de
la fin de 1975 à la fin de 1976, jusqu'au 15 novembre, et le
complément n'était pas terminé. Je ne fais pas de
reproche. Effectivement, l'enquête est beaucoup plus
élaborée, tel que je vous l'ai dit, et elle demande beaucoup
d'expertises comptables, ce qui explique encore une fois non pas la lenteur,
mais la longueur de l'enquête. Mais, pour répondre très
précisément, j'ai demandé encore une fois qu'on
procède avec célérité et je le désire
à part cela. Il semble, en tout cas, que, d'ici deux mois
approximativement, l'ensemble de leur enquête serait terminée,
mais je peux vous dire que je ne puis que désirer que cela se termine
rapidement.
Le Président: M. le député de Portneuf.
Lancement d'un livre à l'Institut
d'hôtellerie
M. Pagé: M. le Président, je vais tenter
d'être assez bref, même si ma question est d'envergure, et
importante. C'est une question assez longue, vous allez le voir; soyez calmes,
soyez patients. Lors de la présentation du dernier budget, le
gouvernement annonçait un train de mesures et de restrictions,
c'était explicable. Le premier ministre, on se le rappellera, disait
à qui voulait l'entendre qu'il fallait se serrer la ceinture.
Or, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
organisé une réception, samedi soir dernier, pour le lancement du
livre "Vers une nouvelle cuisine québécoise". J'aimerais, dans un
premier temps, savoir du ministre quel a été le coût de
cette réception, quel a été le nombre d'invités, et
si lui, personnellement... On sait qu'avec le salaire que les ministres se sont
donné...
M. Charron: J'invoque le règlement, M. le
Président.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint.
M. Goldbloom: Protégez-vous!
M. Charron: Vous vous trouvez exactement devant le genre de
question qui n'a sa place, en vertu de notre règlement, qu'au
feuilleton. Je puis dire, M. le Président, qu'en vertu de l'article 167
non seulement elle doit se retrouver au feuilleton, mais que le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'empressera de répondre
à cette question au feuilleton, une fois qu'elle se trouvera là
où elle doit se trouver.
M. Lavoie: M. le Président, vous savez comme moi qu'il y a
toujours une très large latitude à la période des
questions. Comment voulez-vous qu'on pose une question lorsque la session,
normalement, doit finir d'ici quelques semaines ou quelques mois, alors qu'il y
a une trentaine de questions et de motions au feuilleton qui ont
été inscrites aux mois de mars et d'avril et qu'on n'a pas encore
de réponses?
M. Samson: Sur la question de règlement, s'il vous
plaît! M. le Président, je pense que c'est un abus du pouvoir que
d'exiger qu'on pose des questions au feuilleton quand des sujets sont trop
chauds, d'ailleurs, on en a un exemple assez concret. Le ministre
délégué au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports a une question, au no 1, qui lui a été
posée officiellement le 3 mai et qui provient du mois de mars, or ce
dernier n'y a pas encore répondu.
Si c'est là le genre de réponse qu'on veut nous donner, je
pense qu'on devrait nous donner la latitude, au moins, de poser les questions
pertinentes sur des choses qui viennent de se passer.
M. Pagé: M. le Président, je vais tenter
d'être assez bref. Je ne demanderai pas au ministre si c'est lui qui a
payé personnellement l'invitation à cette réception. En
guise de préambule, vous me permettrez de vous montrer ceci. C'est
l'avis de convocation à la réception qui a été
donnée le 3 décembre. Une boîte qui coûte $0.50 avec
un napperon tissé ici au Québec, qui coûte environ $3, et
une assiette gravée: Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et Mme Yves Duhaime. On m'a dit qu'il y avait 210
invités.
J'aimerais savoir si, parce que pour des motifs raisonnables et
probables un terme cher au ministre de la Justice on peut
présumer que tout cela coûte plus que $5000, compte tenu du nombre
d'invités, est-ce qu'il y a eu le consentement du ministre du
Trésor? Est-ce qu'il y a eu des soumissions publiques? Selon mes
informations, le logo et les écritures nécessiteraient
l'implication d'une entreprise de l'Ontario, même si la compagnie qui a
vendu ces assiettes est la compagnie Sial Ltée, de la rue Le Corbusier
à Chomedey.
J'aimerais savoir, dans un premier temps, s'il a eu l'accord du Conseil
du trésor. Est-ce qu'il y a eu des soumissions publiques? Le coût
de fabrication, le coût de cette pochette? Combien a coûté
cette assiette?
On me dit, M. le Président, de plus, que chacune de ces
invitations aurait été livrée personnellement par messager
spécial de main à main. Tout cela, dans une époque
où ce gouvernement nous parle de restrictions budgétaires.
Combien cela a-t-il coûté et pourquoi?
Je voudrais demander, en question supplémentaire, parce que vous
allez me limiter, au premier ministre, ceci: Est-ce que vous acceptez de telles
choses de la part de votre gouvernement et est-ce que vous entendez en faire
une habitude de la part de vos ministres?
On sait que le ministre des Affaires culturelles ne ménage pas
les dépenses quand c'est le temps d'inviter. Là, on en a un
exemple concret et on a un exemple frappant. Est-ce que vous avez l'intention
de continuer.
Ce sera ma question supplémentaire, M. le Président,
après que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
aura répondu.
Le Président: M. le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
M. Duhaime: M. le Président, j'aurais souhaité que
le député de Portneuf profite de l'occasion pour mentionner que,
pour la première fois dans l'histoire de la gastronomie
québécoise, nous publions un recueil de recettes
québécoises.
M. Pagé: II n'y a pas de problèmes
là-dessus. C'est sur l'invitation et les dépenses extravagantes,
somptueuses et fastueuses.
M. Duhaime: Je vous dirai, de plus, M. le Président, que
je vais prendre avis des diverses questions. Si, par exemple, mardi, on m'avait
dit qu'on me poserait une question là-dessus, mais vous allez comprendre
facilement que je devrai communiquer avec l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie
qui a un budget de fonctionnement annuel de l'ordre de $7 millions
à $8 millions. J'ai moi-même pris des informations au sujet de ce
drame qu'on voudrait voir s'étaler au sujet d'une poterie bien
québécoise. Je vous dirai, M. le Président, sous
réserve de compléter cette réponse de façon plus
formelle, que c'est une entente avec des étudiants artisans. Je ne
voudrais pas aller plus loin afin de n'induire personne en erreur.
Vous savez que ce ne sont pas les postes de la République
Centrafricaine, dans le genre Bokassa, c'est simplement la présentation
de bouchées, par exemple, de la tarte à Lulu; c'est une recette
bien québécoise, toutes ces recettes ont été...
C'est très vrai. J'ai même donné instruction à mon
ministère pour qu'un exemplaire de ce travail, qui a été
publié par l'Editeur officiel du Québec, soit transmis à
chacun des membres de l'Assemblée nationale pour qu'on en fasse la
promotion.
Je voudrais également dire, M. le Président, que ce repas,
de je ne me souviens pas combien de services, comportait un menu fort
élaboré; mais je tiens à dire que c'était par
bouchées.
Ce que je voudrais tout simplement ajouter, c'est que ces mets n'ont
été préparés dans aucune cuisine impériale
ni importés de nulle part, mais ils ont été
préparés à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
par des étudiants, avec l'assistance de leurs professeurs dans le cadre
normal de leurs travaux.
M. Marchand: Imprimé par eux. Imprimé par qui?
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Pagé: M. le Président, question
supplémentaire.
M. Marchand:... conter une menteriede lasorte! Le
Président: M. le député de Bellechasse. M.
Marchand: Des menteries.
M. Pagé: M. le Président, vous ne me permettez pas
de question additionnelle?
Le Président: Je comprends que nous sommes dans un bon
plat, mais il y a des droits qui doivent être respectés ici et ce
sont les droits d'une autre formation politique et même d'autres membres
du Parlement.
M. Lavoie: Une courte question de privilège, avec votre
permission. C'est que le ministre a donné l'impression que l'invitation
était faite par l'Institut d'hôtellerie, mais l'invitation,
gravée dans l'assiette, c'est M. et Mme. Ce n'est pas l'institut,
à même le budget de l'Institut d'hôtellerie. C'est là
ma question de privilège.
M. Marchand:... à part cela.
M. Duhaime: M. le Président, il est exact c'est
l'évidence même que mon nom y apparaît. Je dois dire
que le ministre du Tourisme, ni personne de son cabinet, n'a
préparé la liste des invités, sauf que j'ai demandé
que six personnes de mon cabinet soient invitées avec leur
épouse. Si vous voulez obtenir la liste des invités, je pourrai
peut-être me la procurer; vous allez voir qu'il y a un éventail de
citoyens qui sont dans le domaine des grands hôtels, des postes de radio
et de télévision, qui s'occupent de chroniques de gastronomie, de
cuisine québécoise, de l'Association des hôteliers du
Québec, de l'Association des restaurateurs du Québec. En fait,
pour être bien franc, M. le Président, tout ce qui manquait
c'était peut-être des gens de l'Opposition.
Le Président: M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Je vais vous demander une directive. Je comprends
qu'il y a des contraintes de temps, mais ma question était importante,
parce que c'est du faste, c'est extravagant. J'ai posé une question
supplémentaire au premier ministre. Pouvez-vous me confirmer que le
premier ministre aura le temps voulu pour me répondre? Je veux avoir une
réponse. Il est prêt à répondre.
Le Président: M. le premier ministre, si vous êtes
prêt, très brièvement, s'il vous plaît!
M. Lévesque (Taillon): Ce sera très bref. Depuis
l'assiette jusqu'à la tarte à Lulu, je peux donner aux
députés et à la Chambre l'assurance qu'on va examiner tout
cela, qu'on va exercer notre meilleur jugement.
M. Marchand: Vous aviez un ministre qui était "tarte".
M. Goulet: M. le Président, ne vous en faites pas, je ne
veux pas mettre au jeu mon siège, ni mon siège au jeu, vous
comprendrez pourquoi j'ai voté contre le projet de loi 88. Je ne
comprends d'ailleurs pas pourquoi il ne s'appelait pas 69!
Une Voix: C'est dégueulasse.
Expériences chimiques au CEGEP de
Limoilou
M. Goulet: Ma question s'adresse au ministre de l'Education.
Celui-ci a juridiction pour déterminer...
M. Michaud: Petit, petit.
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: ... quelles méthodes d'enseignement doivent
être utilisées à l'intérieur des CEGEP et c'est le
ministère de l'Education qui finance les dépenses
inhérentes à cet enseignement. Vous me permettrez une question en
trois sous-questions.
La direction du CEGEP de Limoulou a-t-elle avisé le ministre ou
le ministère de l'Education que, dès le mois d'octobre, elle
avait demandé aux professeurs de faire cesser les recherches au
dé-
partement de chimie, recherches inscrites dans le cadre du programme dit
Commando Pif? La direction a-t-elle mis le ministre ou le ministère au
courant de la correspondance du personnel, personnel de soutien qui refusait de
se rendre dans certains locaux parce que jugés trop dangereux, à
cause des explosifs qui s'y trouvaient et que le directeur
général, dans une lettre, demanda aux professeurs du laboratoire
de chimie de cesser l'opération dite Commando Pif et que cet ordre a
été contesté par les professeurs de chimie? Le ministre
avait-il été avisé de ces faits par la direction du CEGEP?
Si oui, qu'a-t-il fait suite à ces avis? Sinon, a-t-il l'intention de
blâmer la direction du CEGEP de Limoilou pour ne pas avoir avisé
son ministère que de telles choses se passaient dans cette institution,
que les professeurs ne voulaient ou ne semblaient pas vouloir suivre les
directives de la direction ou du directeur général?
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, permettez-moi de
dire tout d'abord que ces événements au CEGEP de Limoilou sont
d'autant plus regrettables qu'ils donnent une image tout à fait
déformée de l'enseignement public. Il suffit de quelques
personnes sans jugement pour que la réputation d'un collège, qui
comporte par ailleurs des centaines de professeurs et des milliers
d'étudiants, soit ternie. Il suffit de quelques têtes folles pour
que l'ensemble des collègues publics du Québec voient leur
réputation diminuée. Cela étant dit, aussitôt que
nous avons eu connaissance des faits, comme j'ai eu l'occasion de l'affirmer en
réponse à une question qui m'a été posée la
semaine dernière, aussitôt que les faits eurent été
signalés au ministère, le 15 novembre, si ma mémoire est
fidèle, nous avons demandé au personnel dirigeant du
collège d'interdire les expériences avec les explosifs.
Nous l'avons fait de vive voix et confirmé par
télégramme le jour même. Je ne veux pas entrer dans tous
les détails des faits qui ont procédé le moment où
nous avons été saisis du problème.
Le Président: M. le député de Bellechasse,
une dernière question.
M. Goulet: M. le Président, je ne sais pas si je devrais
soulever une question de privilège lorsque vous dites "une
dernière question". Hier, nous n'avons eu à peu près
aucune question; jeudi nous n'avons pas eu de question; hier, nous n'avons eu
qu'une courte question supplémentaire. M. le Président, je vous
demanderais, si c'est possible, de m'accorder cette question et, selon la
réponse du ministre, une autre courte question.
Est-ce que le ministre, même en attendant les résultats de
l'enquête en cours, va se limiter à accepter la décision de
la suspension de six professeurs, lorsqu'il parle de quelques personnes? Ce qui
pourrait donner l'impression qu'on s'attaque au problème. Ce qui
pourrait également donner une caution à la direction du CEGEP de
Limoilou, et c'est là où je veux en venir. Est-ce que le ministre
entend aller au coeur du problème? Est-ce que le ministre s'interroge
sur la compétence administrative et pédagogique ainsi que sur le
leadership moral du directeur général du CEGEP de Limoilou?
M. Morin (Sauvé): La Loi sur les collèges publics
est ainsi faite que c'est le conseil d'administration de chaque collège
qui est responsable de la surveillance du comportement des personnes qui y
travaillent, de sorte que la prudence me dicte d'attendre la décision du
conseil d'administration. Celle-ci doit être prise ce soir.
Pour le reste, l'enquête policière n'est pas
terminée. L'Ordre des chimistes est disposé également
à me fournir un rapport sur les faits qui ont été
découverts. Tant que je n'aurai pas reçu les conclusions de ces
rapports, je ne serai pas en mesure d'en dire davantage ou de m'étendre
sur le sujet. Aussitôt que j'aurai reçu ces rapports
d'enquête, j'aviserai.
Le Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Sachant que l'an passé et l'année
précédente ce CEGEP a été mis sous tutelle, le
ministre de l'Education parle de faits survenus dernièrement; j'aimerais
parler au ministre de la Justice de faits qui sont survenus l'été
dernier. Par suite de l'accident ferroviaire survenu l'été
dernier, le cabanon situé à l'arrière du CEGEP de Limoilou
a été écrasé et est maintenant hors d'usage. Il
semblerait que dans ce cabanon se trouvait une importante quantité
d'acide dont on se sert pour la fabrication d'explosifs. Il semblerait, en
plus, que ces quantités d'acide n'étaient pas inscrites dans les
fichiers officiels ou l'inventaire du CEGEP de Limoilou. A la suite à
cette nouvelle, le ministre de la Justice a-t-il demandé un rapport pour
savoir ce que cet acide faisait là, qui l'y avait apporté? Si un
rapport a été commandé, quels en sont les
résultats? Je parle de faits de l'été dernier. Sinon,
pourquoi n'y a-t-il pas eu un rapport de commandé?
Voici ma dernière question et je m'asseois. Le ministre de la
Justice peut-il nous dire, à ce jour, s'il y a un rapport entre la bombe
qui a explosé à Beauport, sur un réservoir d'essence, et
celles qui étaient fabriquées à Limoilou?
M. Bellemare: Ce sont des actes criminels.
M. Bédard: Je vais prendre avis de la question de
manière à fournir toutes les réponses au
député.
Le Président: M. le député de Rosemont.
Vente du Village olympique
M. Paquette: Ma question s'adresse au ministre des Affaires
municipales et concerne la vente éventuelle par le gouvernement du
Québec du Village olympique à une corporation sans but lucratif.
Premièrement, j'aimerais demander au ministre
s'il est exact que le ministre des Affaires urbaines, M. Ouellet, a
demandé au gouvernement du Québec de céder le village
à une telle corporation moyennant une simple valeur nominale,
c'est-à-dire d'absorber le coût de $33 millions
supplémentaires à un coût de $66 millions que le
gouvernement a déjà accepté à la suite du
coût exorbitant du village.
Deuxièmement, j'aimerais demander si le ministre
fédéral a le pouvoir d'empêcher ainsi la
Société centrale d'hypothèques et de logement de fournir
un prêt de $33 millions à la corporation sans but lucratif pour
l'achat du Village olympique. Autrement dit, est-ce que le ministre
fédéral dispose d'un pouvoir discrétionnaire pour
décider quelles corporations à but non lucratif vont recevoir ou
non des subventions de la SCHL?
Le Président: M. le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, je remercie le
député de Rosemont pour sa question, puisqu'en effet des articles
dans les journaux ont parlé du Village olympique, un de ces pachydermes
du troupeau de mon collègue dont j'ai hérité. Evidemment,
ce Village olympique de 980 logements, M. le Président, a
coûté à l'Etat environ $100 millions et, pour pouvoir le
louer à des taux à peu près équivalents à ce
qui pourrait être obtenu sur le marché libre, il faudrait le
ramener à une valeur d'environ $40 millions, c'est-à-dire donc
concevoir qu'il en aura coûté à l'Etat $60 millions pour
loger des athlètes pendant deux semaines.
M. le Président, ce Village olympique a fait l'objet d'un rapport
que le gouvernement avait commandé, le rapport Marsan. Le rapport
Marsan, après avoir examiné diverses hypothèses
d'utilisation, avait convenu qu'à cause du particularisme architectural,
il n'était pas possible de concevoir d'autres usages que des fins
résidentielles. Deuxièmement, M. le Président, toujours
à cause de l'architecture, il semblait peu souhaitable d'utiliser cela
pour du logement familial. Il fallait idéalement, donc, l'utiliser pour
du logement, par exemple, pour personnes âgées ou, en tout cas,
pour personnes adultes.
Le rapport Marsan allait plus loin et suggérait, vu les
investissements collectifs consentis pour ce village, que ce soit une
corporation sans but lucratif qui en fasse l'exploitation. Or, nous avons
repris ceci; nous avons élaboré une hypothèse et nous
avons décidé de nous prévaloir des dispositions des
articles 15 et 15-1 de la loi nationale de l'habitation qui nous permet
d'emprunter à un taux préférentiel. Il me semble qu'il est
tout à fait normal que le Québec décide de quel mode de
financement il va se servir pour ce Village olympique et, deuxièmement,
de la clientèle qui va y demeurer. Sur ce plan, je ne vois pas ce que
vient faire le ministre d'Etat aux Affaires urbaines là-dedans. C'est
déjà une énormité d'avoir refusé de
contribuer de quelque manière que ce soit au déficit olympique,
M. le Président, qu'on ne vienne pas maintenant s'interposer en disant
que nous de- vrions, comme cela, le céder pour $1 et autres
considérations.
La loi nationale de l'habitation, aux articles 15 et 15-1, permet un
financement aux organismes sans but lucratif, c'est-à-dire de 8%
d'intérêt remboursable sur 50 ans. Nous utilisons les dispositions
de la loi. Ainsi que le disait M. Jean-Claude Leclerc dans le Devoir ce matin,
en somme, ce que M. Ouellet propose, c'est la souveraineté
économique sans association financière. On a dit: On ne marche
pas, nous, là-dedans et puis on décide, nous, qui va habiter
là et dans quelles conditions.
M. Charron: Si vous me permettez de compléter la
réponse de mon collègue, je veux simplement affirmer qu'aux
alentours du 20 décembre il y aura 150 logements aménagés,
prêts à recevoir des citoyens et que tout retard du gouvernement
fédéral à collaborer dans la solution
québécoise prévue pour le Village olympique devient
dès ce moment injustifiable.
Le Président: Avant de mettre un terme à la
période des questions, on m'informe que M. le ministre d'Etat au
développement économique voudrait répondre à une
question qui a été formulée antérieurement par M.
le député de Bellechasse.
M. Roy: M. le Président, est-ce que je pourrais vous
demander une directive?
Le Président: Oui, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Est-ce qu'il va falloir que je mette mon siège au
jeu pour avoir le droit de poser une question de temps en temps en cette
Assemblée?
Le Président: M. le député de Beauce-Sud,
j'exerce dans la mesure du possible mon jugement là-dessus et je pense
que, si vous analysez bien les statistiques, vous êtes rarement
privé, mais demain je vous reconnaîtrai.
M. Bellemare: L'Union Nationale a eu une question en trois jours,
imaginez-vous!
Le Président: M. le ministre d'Etat au
développement économique.
Activités à la Davie
Shipbuilding
M. Landry: M. le Président, il s'agit d'une réponse
à une question posée par le député de Bellechasse,
en date du 17 novembre, sur un problème qui le préoccupait et qui
préoccupait le gouvernement, celui des chantiers de la Davie
Shipbuilding à Lauzon. A cette époque, j'avais dit à cette
Chambre les démarches que le gouvernement avait déjà
faites au moment où la question a été posée. Je
voudrais maintenant livrer certains des résultats de ces
démarches. D'abord, j'avais mentionné la Société
québécoise d'exploration minière. Rien n'est possible de
ce côté, cette so-
ciété n'étant pas encore prête à
passer à des commandes de navires.
La Société des traversiers du Québec, par ailleurs,
devra bientôt remplacer un de ces navires. Les appels d'offres seront
lancés et ce chantier comme les autres pourra s'en prévaloir. Du
côté de l'Hydro-Québec et de ses sociétés,
comme la Société d'énergie de la baie James, d'importantes
commandes qui sont à la portée de soumissions de cette firme sont
attendues pour le début de 1978, en particulier des vannes
d'évacuateurs à LG-3, à la Caniapiscau et un certain
nombre d'équipements lourds.
Nous avions également dans nos démarches fait des
pressions auprès du gouvernement du Canada afin qu'une grue portique
soit installée sur la cale sèche, que la cale sèche soit
prêtée d'abord et qu'une grue portique y soit installée. Je
suis heureux de dire à cette Chambre que cet appel a été
entendu, que les ordres ont été donnés et l'annonce a
été faite. Il y aura une grue portique et une cale sèche
de prêtée à Davie Shipbuilding ce qui devrait à
moyen terme améliorer grandement cette situation de rentabilité
et ses possibilités d'exploitation.
De plus, nous avions demandé au gouvernement du Canada de
radouber le plus rapidement possible un certain nombre de ses unités
étant donné que notre flotte est pratiquement nulle et que la
sienne, militaire et civile, est très importante. Il y aura un navire
qui sera radoubé au coût de $7,3 millions. Cela laisse
déjà un espoir pour les électeurs du député
de Bellechasse et les autres employés de ce chantier. 250 personnes y
sont employées.
Cependant, je dois vous dire, M. le Président, que 600 mises
à pied sont quand même à redouter. On nous annonce que ce
serait un niveau à peu près comparable au niveau historique
à cette date-ci de l'année, mais cela ne nous console en aucune
manière. Nous continuons nos pressions sur le gouvernement du Canada
pour que d'autres unités militaires, en particulier les HMCS Preserver
et HMCS Protector, soient l'objet de réparations majeures. Je tiendrai
les députés de cette Chambre au courant des résultats de
nos démarches.
Le Président: M. le député de Bellechasse,
une courte question.
M. Goulet: Oui, M. le Président, une très courte
question. Est-ce que le navire dont le ministre du développement
économique vient de parler est le même navire que M. Goyer est
venu annoncer la semaine dernière?
M. Landry: Exactement, M. le Président.
M. Goulet: Un navire italien. M. le Président, est-ce
qu'il y a d'autres développements concernant les démarches ou les
demandes que le ministre de l'Industrie et du Commerce a faites la semaine
dernière à l'endroit d'Ottawa? Est-ce qu'on pourrait avoir
d'autres réparations de navires? Est-ce qu'il a eu une réponse,
en plus de ce navire?
Je parlais des démarches officielles du ministre de l'Industrie
et du Commerce auprès d'Ottawa. D'abord, est-ce qu'il a eu une
réponse? Deuxièmement, est-ce qu'il y est allé ou quels
sont les résultats de ses démarches?
M. Landry: Je pense que le ministre de l'Industrie et du Commerce
doit répondre.
M. Tremblay: M. le Président, en réponse à
la question du député, il n'y a pas eu de réponse
formelle, quoique nos fonctionnaires soient en contact avec le ministère
des Approvisonnements et Services du gouvernement fédéral. Dans
les demandes que j'avais formulées, évidemment j'avais
demandé d'accélérer les réparations pour les deux
bateaux dont on a mentionné les noms, mais je soulignais aussi la
possibilité de réparation du brise-glace D'Iberville de
même que la réfection de certains destroyers. Dans les jours qui
vont venir, nous allons garder des contacts avec les autorités
fédérales pour faire en sorte que ces contrats soient
accordés au chantier Davie Shipbuilding.
Le Président: On m'informe également que...
M. Marchand: J'ai une courte question additionnelle, très
courte.
Le Président: Oui, M. le député de
Laurier.
M. Marchand: Est-ce que le ministre de l'Industrie et du Commerce
ou le ministre au développement économique pourrait me dire si
d'autres pays ont été approchés qui donneraient des
contrats pour bâtir une quinzaine de bateaux, comme la Grèce qui,
actuellement est intéressée à faire bâtir une
quinzaine de bateaux de petit tonnage pour transporter de l'huile au
Moyen-Orient, dans la Méditerranée? Je suis au courant qu'en ce
moment cela peut être intéressant.
M. Tremblay: Je remercie le député de cette
nouvelle, parce qu'il est évident que nous faisons une prospection
internationale pour les bateaux, présentement. La compagnie Marine,
comme vous le savez, qui relève de la SGF, s'efforce de vendre des
bateaux sur le marché international, y compris à la Grèce.
En ce qui concerne cette question particulière de contrats
éventuels pour des navires...
M. Marchand: 16 unités.
M. Tremblay: ... 16 unités, dans le secteur
pétrolier, je ferai vérifier par mon ministère et les
fonctionnaires prendront des contacts avec Davie Shipbuilding, parce que nous
avons vraiment seulement deux chantiers maritimes au Québec qui peuvent
faire ce genre de construction.
M. Marchand: Je pourrais offrir mes services au ministre pour
servir d'intermédiaire.
Le Président: On m'informe également que M. le
ministre délégué à l'énergie voudrait
répondre à
une question qui a été formulée
antérieurement par M. le député de Nicolet-Yamaska. Il est
absent, M. le ministre, mais je pense que la réponse pourra lui
être transmise par les bons soins du leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Avec plaisir.
Travaux à la centrale de La Prade
M. Joron: Merci, M. le Président. Il s'agissait d'une
question par rapport à la poursuite des travaux à l'usine de La
Prade. On demandait si une entente avait été conclue.
Très brièvement, je veux rappeler comment cette entente a
pu être élaborée. Vous vous rappellerez que le gouvernement
d'Ottawa avait décidé la mise en veilleuse de l'usine en raison
du fait que les conditions du marché pour l'eau lourde ne justifiaient
pas la poursuite des travaux, à moins que le Québec ne s'engage
dans un programme nucléaire permettant d'assurer l'écoulement
d'une partie de la production de La Prade.
En réponse à cette demande du gouvernement
fédéral, le gouvernement du Québec j'ai fait
connaître la réponse à ce moment, il y a environ deux
semaines, en cette Chambre a répondu que nous ne pouvions
satisfaire cette exigence car nos besoins énergétiques
prévisibles ne le justifiaient pas. Mais, dans un esprit de
collaboration et pour permettre la poursuite des travaux de l'usine, nous avons
dit, cependant, que nous pouvions envisager la construction d'une centrale
nucléaire additionnelle dans le but, entre autres, de maintenir
l'expertise acquise et à entretenir dans ce domaine. Pour le reste, nous
nous imposions un moratoire sur la question jusqu'en 1980, date à
laquelle nous réviserions le programme de l'équipement de
l'Hydro-Québec pour les années devant suivre 1990.
Comme cela ne répondait pas à l'exigence minimum d'eau
lourde jugée essentielle par le gouvernement fédéral, nous
ajoutions à ceci que nous étions prêts à
négocier un partage de risques financiers encourus par le gouvernement
fédéral. Des négociations se sont ouvertes à ce
propos. Plusieurs avenues étaient possibles. Il y avait des
participations financières de toutes sortes qui étaient
envisagées.
Dans un premier temps, la solution retenue et favorisée par le
gouvernement d'Ottawa c'était normal parce que c'était la
moins risquée pour lui était une garantie d'achat d'eau
lourde au-delà de la quantité requise jusqu'à un
certain minimum par la mise en service de la seule centrale de Gentilly
3. Cela s'est avéré inacceptable au gouvernement du
Québec. Evidemment cela aurait constitué un bris du moratoire
puisque l'eau lourde, à toutes fins utiles, n'a d'autres utilisations
que si elle est mise dans un réacteur nucléaire. Cela aurait
été faire du moratoire un engagement différé ou une
annonce différée.
Cela nous était inacceptable, à moins toutefois que nous
ayons une garantie réelle et formelle de revendre, c'est-à-dire
que l'autre partie s'enga- gerait à racheter toute quantité
supplémentaire d'eau lourde dont nous n'aurions pas besoin
au-delà des besoins de la centrale de Gentilly 3. C'est effectivement la
base de l'entente à laquelle les parties sont maintenant parvenues. Il
s'agit en fait et précisément d'un contrat d'achat de 1440
mégagrammes d'eau lourde, dont environ la moitié pourrait servir
à la centrale Gentilly 3. Quant à l'autre moitié, dont les
dates de prise de livraison ne sont pas encore déterminées, elle
va faire l'objet d'une négociation. Il s'agit en même temps d'une
garantie formelle de rachat, de la part de l'Energie atomique du Canada
Limitée, advenant le cas où nous déciderions de ne pas
utiliser ces quantités supplémentaires. En fait, il s'agit, en
vérité, d'un financement d'inventaire puisqu'il y a une date
limite à l'intérieur de laquelle l'Energie atomique s'est
engagée à racheter les quantités supplémentaires
s'il s'avère y en avoir.
Un financement d'inventaire implique donc un certain goût. Nous
avons mesuré ce coût en relation avec les retombées
économiques dont jouira le Québec de par la poursuite ou la
terminaison de la construction de l'usine de La Prade. Il nous est apparu de
loin que les retombées économiques, ne serait-ce qu'en termes
d'emplois entre autres, l'emportaient très largement et que finalement
c'était une bonne affaire. C'est le point où nous en sommes. Il
reste évidemment une entente formelle à rédiger et
à négocier des détails. Sur la base de cette entente, les
deux parties en sont maintenant arrivées à un accord.
Le Président: M. le député de Jean-Talon,
une brève question.
M. Garneau: M. le Président, j'ai écouté la
déclaration du ministre délégué à
l'énergie. Est-ce qu'en d'autres mots ce que le ministre nous dit, c'est
qu'il y aura d'autres centrales nucléaires, mais qu'on ne veut pas
prendre la décision maintenant et qu'on agit tout comme? C'est ce que
cela veut dire, si je le comprends bien.
M. Joron: Pas du tout. Justement, c'est ce qui aurait
découlé de la première proposition du gouvernement
fédéral, celle que nous avons rejetée. Evidemment, comme
vous le dites, à ce moment-là, cela aurait été
illusoire. On est maintenant assuré en d'autres mots, qu'on ne restera
pas pris avec de l'eau lourde pour laquelle on n'aurait pas d'utilisation. On
est maintenant assuré de cela parce qu'il y a une garantie formelle,
réelle de rachat de l'autre partie advenant le cas où on ne
construirait pas et c'est une décision qu'on ne prendra pas, on l'a dit,
avant 1980. Advenant le cas où on déciderait que les besoins
énergétiques du Québec pour la période 1990-1995 ne
justifieraient pas encore la construction de centrales nucléaires, on
est maintenant assuré, à un prix fixe à l'intérieur
à un prix déterminé plutôt, parce qu'il n'est
pas fixé, il y a des critères qui le déterminent, par
contre d'un délai donné qu'on pourra la revendre, et
l'autre partie s'est engagée à la racheter.
M. Roy: Question de privilège, M. le Président.
Le Président: M. le député de Beauce-Sud.
M. Roy: Tout à l'heure, à la suite de la directive
que je vous ai demandée, vous m'avez conseillé de consulter les
statistiques. J'ai consulté les statistiques et je peux vous dire que si
vous les consultez vous aussi, vous constaterez que je n'ai pas eu droit
à une seule question depuis le 1er décembre.
M. le Président, vous avez permis à trois ministres de
répondre depuis; vous avez permis des questions additionnelles à
des députés qui n'avaient même pas posé la question
principale. Je ne sais pas pourquoi il y a cette discrimination, mais je vous
inviterais à appliquer le règlement de l'Assemblée
nationale avec diligence et à faire en sorte d'éviter qu'il y ait
de la discrimination à mon endroit.
Le Président: M. le député de Beauce-Sud, il
est évident que si vous considérez les statistiques uniquement
à partir du 1er décembre, cela peut apparaître
discriminatoire, mais il y a une chose: si vous tenez compte et je vous
invite à le faire du fait qu'il y a une Opposition de 26 membres,
qu'il y en a une autre de 11 membres, et du nombre de questions auxquelles vous
avez eu droit depuis un an, vous allez voir que les statistiques vous sont
éminemment favorables.
M. le leader parlementaire adjoint.
Fin du conflit à la CTCUM
M. Charron: M. le Président, avant de répondre aux
questions qui apparaissent au feuilleton, cela peut être un avis comme
cela peut être transformé en motion, selon le consentement des
collègues de l'Opposition, nous n'avons pas eu l'occasion, depuis le
début des travaux de l'Assemblée aujourd'hui de signaler un
événement important: le Syndicat des employés de soutien
de la CTCUM et les autorités de la CTCUM ont tous les deux aujourd'hui,
pour la première fois depuis dix ans, mis fin à un conflit
ouvrier sans recourir à une loi spéciale.
Le protocole d'entente de retour au travail a été
signé et le service de transport en commun pour les citoyens de
Montréal, selon l'avis exprimé par le ministre du Travail et de
la Main-d'Oeuvre, pourrait reprendre demain. J'aimerais solliciter de
l'Assemblée que le ministre informe la Chambre de cette question.
Le Président: Y a-t-il consentement?
M. Roy: Non, ce n'est pas le temps de faire des
déclarations ministérielles, il n'y a pas de consentement.
Le Président: II n'y a pas consentement! M. le
député de Laurier, sur votre question de privilège.
M. Marchand: M. le Président, je trouve aberrant
qu'aujourd'hui, parce qu'on a une nouvelle pour les citoyens de Montréal
qui a de l'allure nous, les députés de Montréal,
avons posé des questions dans ce domaine depuis le début de la
grève on empêche le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre de faire la déclaration voulue, parce que je suis
intéressé, comme député de Montréal, comme
citoyen de Montréal, d'entendre ce que le ministre a à dire dans
ce domaine.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint.
M. Charron: M. le Président, je me joins au
député de Laurier pour déplorer moi aussi que la
mesquinerie nous empêche de souligner l'excellent travail du ministre du
Travail et de la Main-d'Oeuvre dans ce dossier.
M. Roy: Si vous voulez jouer serré, on va jouer
serré.
Questions inscrites au feuilleton
M. Charron: M. le Président, je pense que le
député de Beauce-Sud est mal placé pour jouer
serré.
Je voudrais maintenant répondre aux questions qui sont au
feuilleton. A l'article 13, question de M. Marchand, je voudrais faire motion,
au nom de M. Burns, pour que cette question se transforme en motion pour
dépôt de document.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
M. Charron: Article 16), question de M. Gratton, réponse
de Mme Ouellette. Je voudrais également faire motion pour un
dépôt de document, de la même façon.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Vice-Président: Le dépôt est fait?
M. Charron: Oui.
Le Vice-Président: Dépôt reçu.
M. Charron: Article 30), M. le Président, question de M.
Marchand, réponse de moi-même. Je voudrais faire motion pour
dépôt de document également.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
M. Charron: Document déposé.
Le Vice-Président: Un instant, s'il vous plaît. M.
le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Pour mon information, la question 30 apparaît
à quelle page du feuilleton?
Le Vice-Président: A la page 16. M. le leader
parlementaire, votre motion est adoptée.
M. Charron: Question no 32 au nom de M. Marchand, réponse
de moi-même, M. le Président. Je lui ai répondu, (voir
annexe)
M. Marchand: Le ministre me gâte.
M. Charron: Article 35, question de M. Bro-chu, réponse de
M. Joron.
M. Joron: Lu et répondu.
Le Vice-Président: Pourrait-on suggérer qu'à
l'avenir on n'emploie pas une expression qui a des relents anglophones?
M. Joron: Quelle est l'expression correcte, M. le
Président?
Le Vice-Président: J'ai lu la question et j'y
réponds, (voir annexe)
M. Charron: Question no 36 de M. Brochu, et réponse de M.
Joron.
M. Joron: M. le Président, j'ai lu la question et j'y
réponds sur-le-champ, (voir annexe)
M, Charron: Question no 37 de M. Brochu, réponse de M.
Joron.
M. Joron: L'ayant également lue, j'y réponds, (voir
annexe)
M. Charron: Question no 41 au nom de M. Goulet, réponse de
M. Joron.
Le Vice-Président: M. le ministre.
Une Voix: Idem.
M. Joron: Idem, M. le Président, (voir annexe)
M. Charron: La question no 43, au nom de M. Russell reçoit
une réponse de M. Joron également.
M. Joron: Idem, M. le Président, (voir annexe)
M. Charron: La question no 51 de M. Fontaine, reçoit la
réponse de M. O'Neill. C'est moi, M. le Président, qui ai le
document quelque part. Voilà. Je réponds au nom de M. O'Neill.
J'ai lu la question et avec mon collègue, M. O'Neill, nous lui avons
répondu.(voir annexe)
La question no 59, au nom de M. Giasson, réponse de M. Joron.
M. Joron: Celle-là, M. le Président, l'ayant lue
trois fois, il me fait d'autant plus plaisir d'y répondre, (voir
annexe)
M. Charron: La question no 87, au nom de M. Dubois, reçoit
une réponse de M. Landry.
Le Vice-Président: M. le ministre d'Etat.
M. Landry: M. le Président, comme vous dites, je
réponds à la question après avoir pris la
précaution de la lire, (voir annexe)
M. Charron: La question no 102, au nom de M. Raynauld,
reçoit la réponse de M. Landry.
M. Landry: M. le Président, je vous dis la même
chose que sur la question précédente, (voir annexe)
M. Charron: La question no 103, au nom de M. Raynauld,
reçoit aussi une réponse de M. Landry.
M. Landry: Et encore, M. le Président, (voir annexe)
M. Charron: La question no 118, au nom de M. Marchand,
reçoit la réponse que je lui dois, M. le Président.
Le Vice-Président: Si vous le permettez, je remercie les
membres de cette Chambre de s'exprimer dans un langage compréhensible
pour tous ceux qui écoutent.
M. Charron: Je m'excuse. La question no 101, M. le
Président, de M. Raynauld reçoit aussi la réponse de M.
Landry.
Le Vice-Président: D'accord.
M. Landry: M. le Président, je l'ai lue et j'y
réponds, (voir annexe)
M. Charron: II y a donc seize questions qui reçoivent des
réponses aujourd'hui.
Le Vice-Président: Un instant, M. le leader parlementaire
adjoint. M. le leader parlementaire de l'Opposition pose une question.
M. le leader parlementaire adjoint.
M. Charron: M. le Président, avant d'entamer les travaux
du jour, je voudrais donner avis...
M. Lavoie: M. le Président, avec votre permission,
à plusieurs reprises, le mercredi, nous sommes revenus à la
charge sur certaines questions qui sont au feuilleton depuis le mois de mai. Je
dois souligner, en premier lieu, que le député de Saint-Jacques a
fait un effort énorme aujourd'hui et qu'il a apporté une bonne
contribution. Nous avons eu plusieurs réponses. Il est vrai que nous
nous dirigeons normalement vers une prorogation de la session. C'est normal.
Tous les Parlements, tous les gouvernements à la fin d'une telle session
accélèrent les réponses.
Est-ce qu'il y a une raison particulière pour des questions qui
apparaissent, notamment une, au nom du député de Rouyn-Noranda du
3 mai, et qui avait été posée à tous les
ministères et un seul cas où il n'y a pas eu de réponse,
c'est dans le dossier qui relève du député de
Saint-Jacques, ministre délégué au Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, c'est le seul, parmi tous ses
collègues, qui n'a pas complété cette réponse. Les
autres, les suivants, 2, M. O'Gallagher... Ecoutez, ce n'est pas
compliqué et je ne pense pas que cela amène beaucoup de
recherches. Le 4 mai, "Le gouvernement a-t-il confié à quelqu'un
le mandat de préparer un code des investissements par secteurs, à
quelle date?" C'est oui ou non. No 3, M. Bellemare, de Johnson, "Depuis
l'acquisition de l'île d'Anticosti...
M. Duhaime: Allez-y, cela m'intéresse.
M. Lavoie:... quelles sont les dépenses totales directes
et indirectes occasionnées par ce territoire aux ministères
suivants: ..." Du 10 mai à aujourd'hui, cela fait six mois.
M. Duhaime: M. le Président, si vous me permettez, je ne
veux pas être désagréable, mais sur la question no 3:
Depuis l'acquisition de l'île d'Anticosti jusqu'au 30 avril 1977... cela
implique sept ministères. Il ne faut quand même pas charrier. J'ai
passé cette commande, on fait de ses pieds et de ses mains pour
être le plus rapide possible, mais vous allez convenir avec moi que c'est
une recherche très laborieuse, on fait l'impossible pour essayer de
réconcilier tous ces chiffres. Cela apparaît bien sûr au
budget de mon ministère. On a la responsabilité d'Anticosti. Ne
vous plaignez pas si vous nous demandez des recherches qui s'étendent
sur deux ans et demi.
M. Bellemare: M. le Président, simplement pour dire au
ministre du Tourisme, Chasse et Pêche que tous les mois, à la
commission parlementaire des engagements financiers, on retrouve des
dépenses considérables pour l'île d'Anticosti.
M. Duhaime: Pourquoi les demandez-vous si vous les avez à
tous les mois?
M. Bellemare: Je ne le sais pas. Non, j'ai en partie... Cela
m'étonne que l'on dépense tant d'argent. C'est pour cette raison
que j'ai posé la question. Je l'ai posée au mois de mai, et
depuis ce temps, à toutes les commissions parlementaires, je reviens sur
les dépenses de l'île d'Anticosti et le ministre de la Fonction
publique qui est le représentant...
M. Duhaime: Vous savez aussi bien que moi que c'est une question
à laquelle on ne peut pas trouver une réponse dans le même
après-midi.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
leader parlementaire de l'Union Nationale. J'ai permis une question à M.
le leader parlementaire de l'Opposition officielle, ses questions
étaient pertinentes. Je ne sais pas s'il veut en ajouter quelques
autres. Je ne permettrai pas un débat sur des questions écrites
et sur des dépôts de documents.
M. le leader parlementaire de l'Opposition officielle a-t-il
terminé?
M. le leader parlementaire adjoint du gouvernement.
M. Charron: M. le Président...
M. Lavoie: J'aurais pu soulever une question de privilège,
mais ce n'est pas mon intention. Il y a eu une réponse qui a
été donnée le 16 novembre, justement aux questions
écrites. Je pense qu'elle est vraiment incomplète. Il y a
certainement eu erreur, ou plusieurs ministres ont oublié de la lire
avant d'y répondre et surtout celui qui y a répondu sans
doute.
Une question de M. O'Gallagher: "Le gouvernement ou ses offices,
régies, commissions ou sociétés ont-ils accordé des
contrats à la Société Photo-Air Laurentides, 1650 rue
Louis-Jetté à Québec, etc.? Si oui, quel est le montant
total de ces contrats, les noms et adresses des soumissionnaires, etc."
Je ne peux pas comprendre. Normalement, je crois qu'une telle
société, une telle firme, est engagée soit par le ministre
des Terres et Forêts ou le ministre des Richesses naturelles, ou le
ministre des Transports, je ne le sais pas. Comment se fait-il que c'est le
ministre des Affaires culturelles qui répond? M. O'Neill dit: Non, non,
néant, néant, néant, néant. Répond-il au nom
de tous les ministres?
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: Sur cette question en particulier, je vais dire au
leader de l'Opposition que nous avons nous-mêmes constaté que M.
O'Neill répondait au nom du ministre des Communications. Elle a
été réinscrite au feuilleton et c'en est une, étant
donné qu'on avait déjà fait l'effort pour y
répondre, même si on est arrivé à un résultat
incomplet, à laquelle on va s'efforcer de répondre au cours des
deux semaines qui restent dans la session.
Quant aux autres, c'est notre intérêt, puisque nous avons
l'intention, comme chacun s'en doute, de proroger la session aux alentours de
Noël, de comme on dit dans le langage parlementaire
"clairer" le feuilleton et de vider, autant que possible, les questions qui
sont là. J'ai fait un effort, pour ma part. La question posée au
no 1, par le député de Rouyn-Noranda, je m'en suis moi-même
informé quand j'ai vu qu'on me remettait des réponses aux
questions et que celle-là n'avait pas de réponse, d'autant plus
qu'elle en demande une très courte, puisqu'il n'y a à peu
près personne qui a quitté le haut-commissariat. On m'a dit que
cela demandait de la recherche. Je mets mon siège en jeu, moi aussi, et
je vais fournir la réponse au député de Rouyn-Noranda
mercredi prochain.
M. Lavoie: Si vous commencez cela, on n'aura plus quorum!
M. Lessard: Ils posent des questions qui demandent
énormément de recherches.
M. Charron: Je ne veux pas entreprendre de débat, M. le
Président, comme vous l'avez dit, mais comme j'ai l'occasion de fournir
une réponse complète, ce que me souffle à l'oreille le
ministre des Transports c'est qu'il n'est pas toujours facile d'y
répondre non plus; elles nécessitent une série de
recherches. Il y a des endroits où, au niveau du cabinet du leader, on
pousse dans le dos pour répondre plus vite, mais il y a d'autres
endroits où c'est plus compliqué. On fera un effort, au cours des
deux dernières semaines, pour "clairer" le feuilleton.
M. Bellemare: Vous pourriez relire celles que vous aviez
posées quand vous étiez dans l'Opposition.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Charron: Je voudrais donner les avis suivants pour qu'on
puisse procéder, il est quand même 16 h 45.
M. Mackasey: M. le Président...
Le Vice-Président: Une question de règlement?
M. Mackasey: ... une question d'information.
Le Vice-Président: Un instant. Avez-vous terminé,
M. le leader parlementaire adjoint du gouvernement?
M. Mackasey: Dans un esprit de collaboration.
Le Vice-Président: M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Mackasey: Est-ce que le leader adjoint peut me confirmer
qu'avant Noël la question no 33 qui est posée au sujet du
transport, aura une réponse? C'est une question qui est très
simple, mais très importante pour quelques individus. Elle relève
du ministre des Transports; ce n'est pas difficile, c'est pour une courte
période, 60 ou 90 jours, cela traîne depuis le mois d'août.
Elle n'a pas été posée en mon nom, mais je suis
très intéressé par la réponse. Serait-il possible
d'avoir une réponse, non pas demain, mais avant Noël?
Le Vice-Président: M. le ministre des Transports, au sujet
de la question no 33.
M. Lessard: D'accord. On fait tout notre possible pour
répondre aux questions. On les prend une par une, mais c'est rendu qu'il
faudrait que je dépose en Chambre tous les contrats. Il y a les
engagements financiers où vous avez à analyser les contrats du
gouvernement et il y a les crédits qui vont s'en venir.
M. Lavoie: II n'est pas question de contrat à la question
no 33.
M. Lessard: Je n'ai jamais vu des questions posées comme
ça!
M. Lavoie: II n'est pas question de contrat dans la question no
33.
M. Mackasey: Dans un esprit de collaboration, oui ou non?
M. Lessard: C'est ridicule!
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît! M. le
ministre des Transports, s'il vous plaît, à l'ordre! A l'ordre! Je
désire rappeler aux membres de cette Assemblée que nous ne sommes
pas un mercredi des députés et on ne peut se permettre,
jusqu'à 17 h 30, de faire de faux débats. J'ai permis une
question à M. le leader parlementaire de l'Opposition, j'ai permis la
réponse à M. le leader parlementaire adjoint du gouvernement et
j'aimerais que nous puissions procéder.
Travaux parlementaires
M. Charron: Oui, M. le Président, moi aussi, je veux
procéder, d'autant plus que nous avons eu le consentement
généreux de l'Opposition hier, lors d'une rencontre des leaders
parlementaires, a l'effet que la journée d'aujourd'hui puisse être
utilisée aux travaux dits réguliers et non pas à une
motion de député, et je les en remercie encore. Là, on est
à la veille de ne plus avoir de temps pour pouvoir
bénéficier de cette générosité.
Je donne rapidement avis que demain matin, de 10 heures à 12 h
30, comme il est convenu de le faire le jeudi maintenant, au salon rouge, le
maire de Montréal et les échevins l'accompagnant viendront nous
aider à faire l'étude du projet de loi no 200 qui amende la
charte de la ville de Montréal. A la salle 81-A, les affaires sociales
continueront l'étude du projet de loi no 9, la loi sur les droits des
handicapés, et, à la salle 91-A, ce sera la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières qui
continuera l'intéressante étude du projet de loi no 67 sur
l'assurance automobile, article par article.
Ici, aujourd'hui, je suis sur le point de vous demander de quitter le
fauteuil pour que nous transformions cette Assemblée en commission
plénière pour étudier le projet de loi no 75, article par
article, au nom du ministre des Transports. Mais, pour que cela se fasse, je
voudrais faire motion pour qu'en même temps siègent deux
commissions, dont la commission conjointe des affaires sociales et de la
justice, pour continuer l'étude du projet de loi no 24. Je crois
être en mesure d'affirmer qu'il y a consentement des représentants
de l'Opposition et des ministres concernés, parce qu'ils sont deux
à siéger à la commission, à l'effet que si les
travaux devaient dépasser
18 heures, de part et d'autre, parce qu'on a promis un accommodement au
député de Saint-Laurent pour qu'il puisse participer à
l'étude de la loi 45, on acquiesce de prolonger de quelques minutes les
séances de la commission pour achever, ce soir, l'étude article
par article de la loi 24.
A 91-A, bien sûr, la commission des consommateurs,
coopératives et institutions financières poursuit l'étude
du projet de loi 67.
Le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement, pour que ce soit clair, j'ai compris que vous faites une motion
à deux éléments à deux volets si vous
voulez, mais je préfère deux éléments, parce qu'il
semble que ces volets vont disparaître ici en cette Assemblée
pour que la commission double des affaires sociales et de la justice
siège immédiatement à la salle 81-A et qu'à la
salle 91-A ce soit la commission des consommateurs, coopératives, etc.
Cette motion sera-t-elle adoptée?
Une Voix: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
Projet de loi no 75
Commission plénière
M. Charron: Je fais motion, M. le Président, pour que vous
quittiez le fauteuil et que cette Chambre se transforme en commission
plénière.
Le Vice-Président: Cette motion sera-t-elle
adoptée?
M. Charron: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Commission
plénière, projet de loi no 75, Loi modifiant le Code de la
route.
M. Lessard: Mme le Président, tout simplement quelques
mots pour apporter des précisions à l'intervention que j'ai faite
en deuxième lecture sur ce projet de loi. C'est qu'en expliquant le
projet de loi ceci apparaît à la page 4341 du journal des
Débats du 24 novembre 1977, volume 19, no 123 j'indiquais que
nous avions l'intention de modifier le Code de la route pour prévoir une
suspension automatique des permis de conduire en cas d'ivresse au volant, en
cas de refus de passer le test de l'ivressomètre, de conduite
dangereuse... En fait, je lis la page 4341 où je disais ceci: "Un autre
volet qui, en fait, devra être présenté lors de la
prochaine session serait la possibilité je dis bien de la
suspension automatique pour une période de trois ans du permis de
conduire d'une personne trouvée coupable, etc."
Je voudrais, Mme le Président, corriger. Il ne s'agit pas de
trois ans, mais bien de trois mois. Le député représentant
l'Union Nationale, dans son discours reprenait cela; c'est pourquoi je veux
corriger. Il reprenait en fait ce terme de trois ans de suspension et ajoutait
de lui-même qu'on devrait prévoir six mois de plus.
Il s'agit, Mme le Président, naturellement, d'un lapsus et
l'erreur du député de Bellechasse, qui est en fait mon erreur,
apparaît à la page 4347 du journal des Débats. Je n'ai pas
d'autres commentaires, Mme le Président si ce n'est que ce projet de loi
ou cet amendement ne sera pas présenté à la prochaine
session, mais bien au cours de cette session et qu'il sera
intégré à l'intérieur du projet de loi 67.
Le Président (Mme Cuerrier): En premier, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Mme le Président, les quelques observations
que je voudrais faire, je voudrais immédiatement dire au ministre que
cela ne concernera pas les articles 2, 3, 4, 5, 6 et 7. Je n'aurai aucune
observation à faire sur ces articles. Par contre, je voudrais donner un
avis juridique concernant l'article 1, sur la nouvelle définition qu'on
veut donner du véhicule de ferme et du véhicule de commerce.
Dans le Code de la route, à l'article 1, on définit un
véhicule de ferme de la façon suivante: "Le véhicule de
ferme est agencé pour le transport de personnes et de marchandises; il
appartient à un cultivateur, ne transporte que les produits de sa ferme
et les personnes qui occupent cette ferme, et le poids total de ce
véhicule et de sa capacité ne doit pas dépasser sept
tonnes."
Dans le nouvel article 1 au paragraphe 3, on dit: "Le véhicule de
ferme est possédé, à titre de propriétaire ou de
locataire, par un agriculteur, une coopérative agricole
constituée en vertu de la Loi des sociétés
coopératives agricoles (Statuts refondus...), de la Loi des associations
coopératives ou de la Loi des syndicats coopératifs et est
utilisé principalement pour le transport de produits agricoles ou du
matériel nécessaire à leur production."
Au paragraphe 3a, on dit: "Le mot agriculteur signifie une personne qui
est propriétaire ou locataire d'une ferme et dont l'agriculture est la
principale occupation, ainsi qu'une personne qui est membre d'une association
accréditée en vertu de la Loi des producteurs agricoles."
Je donne ici, non pas mon opinion, mais l'avis d'un avocat que je
respecte. Je voudrais qu'on examine cela, étant donné que le
ministre est accompagné de son sous-ministre pour qui d'ailleurs j'ai
beaucoup de respect. Dans les amendements proposés, les véhicules
de ferme ou de commerce seraient définis par l'occupation principale de
leur propriétaire. On abandonne ainsi l'avantage de l'uniformité
dans les définitions des divers véhicules, ce qui peut
entraîner de sérieuses difficultés
d'interprétation.
Comme il est nécessaire d'employer le mot "agriculteur" dans la
définition de véhicule de ferme, il faut également
définir le mot agriculteur. Pour posséder un véhicule
à titre de véhicule de ferme, un propriétaire ou locataire
de ferme devra prouver que l'agriculture est sa principale occupa-
tion. Or, il existe un nombre de propriétaires de fermes, et
souvent de très grandes fermes, dont l'occupation principale est autre.
Si ces propriétaires ne sont pas membres d'une association
accréditée de producteurs, il ne pourront immatriculer leurs
véhicules de ferme comme tels. C'est injuste, mais c'est le risque que
l'on prend en voulant définir les véhicules par l'occupation
principale de leur propriétaire, alors que c'est l'exploitation de la
ferme qui devrait servir de critère.
Je fais également remarquer qu'en vertu des définitions de
producteur et de produit agricole, que l'on retrouve à l'article 1 de la
Loi des producteurs agricoles (1972, chapitre 37) un membre d'une association
accréditée en vertu de cette loi et dont l'occupation principale
est celle d'exploitant forestier pourra immatriculer ses gros camions servant
au transport de billots ou du bois comme véhicules de ferme. Je ne crois
pas que ce soit un des buts visés par l'amendement à la loi. Il
vaudrait beaucoup mieux, je pense, s'en tenir à la définition
actuelle de véhicule de ferme.
Mme le Président, je comprends que les officiers cherchent
à clarifier davantage, mais il ressort que, partout dans le
Québec, dans tous les comtés du Québec, il y a
quantité d'installations agricoles qui seront complètement
éliminées de la possibilité, même pour la partie
concernant l'agriculture, d'immatriculer leurs véhicules de cette
façon. J'aimerais bien qu'avec les conseils des avocats qui
l'accompagnent le ministre nous dise comment ces gens pourront continuer
à exploiter des fermes et à utiliser de tels véhicules
sans avoir à payer les montants que paient les véhicules
commerciaux qui ne sont pas immatriculés comme tels.
M. Lessard: Mme le Président, il est certain que la
définition que nous donnons actuellement a pour objectif d'être
plus restrictive, j'en conviens. On s'est aperçu qu'il y avait
énormément de gens dont la principale occupation n'était
pas l'agriculture, mais qui produisaient, en vertu de la définition de
l'agriculteur, par exemple, qui disait... En fait, il y a deux
définitions de l'agriculteur au ministère de l'Agriculture. en
vertu d'une première définition. On dit: Un agriculteur qui
produit pour $1000... on constatait qu'il y avait des gens qui n'étaient
pas principalement agriculteurs, mais qui pouvaient justement profiter d'une
diminution sur les plaques d'immatriculation. Par ailleurs, il y a un certain
nombre d'agriculteurs dont la principale occupation n'est pas la ferme. Ils
sont soit des "gentlemen farmers", des avocats, même justement des
députés à cette Assemblée nationale ou autres et
dont le principal revenu n'est pas l'agriculture. Ils seront
éliminés j'en conviens comme d'ailleurs ils sont
éliminés en vertu de la Loi du crédit agricole. Nous avons
justement pris la définition de la Loi du crédit agricole.
Cependant, nous avons eu cette semaine une discussion, au Conseil du
trésor, sur ce point. Il est possible que d'ici quelque temps on en
arrive à une définition beaucoup plus claire de l'agriculteur.
Cela veut dire que l'objectif de l'agriculture, c'est d'en arriver à
l'utilisation maximale des terres. Dans ce sens, que l'individu soit avocat et
qu'il gagne $100 000 ou $50 000 par année, alors qu'il en fait $25 000
sur sa ferme, il est peut-être un meilleur agriculteur que celui qui, en
fait, gagne $7000 ou $8000.
Actuellement nous avons dû nous conformer à une loi
existante à savoir la Loi du producteur agricole. Nous avons pris une
des définitions. Nous n'avons pas pris celle des $1000. Nous avons pris
l'autre définition en relation avec la Loi des producteurs agricoles qui
reconnaît comme producteur agricole un individu dont la principale
occupation est l'agriculture. Il est certain que cela a des conséquences
sur un certain nombre de personnes.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Mme le Président, on a nommé
tantôt les avocats, les notaires, les professionnels, les
députés qui possèdent des terres. Ils ne pourront plus
bénéficier de l'immatriculation telle que celle que nous
connaissions auparavant. Il n'y a pas seulement des professionnels. Je connais,
dans des régions marginales, quantité de gens qui oeuvrent dans
des compagnies forestières, qui travaillent chez Donohue ou n'importe
où. Ils désirent remplacer la relève qu'on n'a plus dans
le Québec auprès de la classe agricole, car les jeunes ne veulent
plus continuer.
Ces gens, en se portant acquéreurs d'une terre, continuer pour un
certain temps àoccuper une autre fonction assez lucrative pour payer la
terre, on les forcera à ne pouvoir avoir un véhicule
immatriculé de cette façon.
Je voudrais dire au ministre que, lorsqu'on regarde la définition
de véhicule de commerce, c'est le même phénomène qui
se produit. La définition proposée du véhicule de commerce
comporte le même inconvénient quant à l'occupation
principale. Tout véhicule de commerce dans la province, pour du compte
propre, a le droit d'être immatriculé telle l'ancienne
immatriculation. Aujourd'hui, ces commerces vont tous demeurer. Il y a
quantité de gens dans la province qui commencent et qui, en même
temps, ont une autre occupation quelconque. Au moment où la nouvelle loi
sera en vigueur, l'ensemble des commerces n'aura même plus le droit de
faire du compte propre. Les intéressés devront avoir des camions
immatriculés essentiellement pour des fins de transport moyennant
rémunération pour leur immatriculation. Je fais ces observations
et je pense que l'autre Opposition, qui est à mes côtés,
porte un peu le même jugement. C'est le gouvernement qui devra en
supporter l'odieux. Au lieu de clarifier, je pense qu'on multiplie les
inconvénients et les difficultés. Un avocat, que je connais, en
qui j'ai pleine confiance, énonçait certains jugements qui me
laissent perplexe quant à la définition que le gouvernement
apporte sur autant de véhicules d'agriculteurs que de véhicules
de commerce.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Lessard: Mme le Président, il faut quand même en
arriver à mettre de l'ordre quelque part. Il est certain, comme je
l'indiquais, qu'on a voulu restreindre l'utilisation de l'immatriculation
commerciale ou de l'immatriculation agricole.
On était rendu à un point que celui-là, par
exemple, qui pouvait vendre n'importe quel produit $50, $60 ou $75 utilisait
les avantages qui étaient permis par la loi. Or, nous disons, en fait,
que l'objectif qui était prévu dans cette loi, l'objectif du
législateur, ce n'était pas de permettre à n'importe qui
d'avoir des avantages comme le "N" par exemple, sur l'immatriculation, dans
l'agriculture ou sur l'immatriculation dans le commerce, mais reconnaître
véritablement ceux dont l'occupation principale était dans le
secteur agricole ou dans le secteur commercial. On voulait éviter que
des gens un peu comme nous l'avons fait pour la taxe sur le linge des
enfants, je comprends que cela ait fait mal à du monde, cela a
été plus restrictif fassent une utilisation frauduleuse
ou, dans ce cas, non pas frauduleuse mais un peu disproportionnée par
rapport à l'esprit de la loi ou à l'objectif du
législateur.
M. Samson: Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je trouve, comme le ministre, que c'est un sujet
peut-être difficile à définir, mais je me demande dans
quelles proportions on tient compte dans la définition du mot
agriculteur, par exemple du nombre de personnes qui demeurent sur des
fermes, dont la place résidentielle est la ferme mais qui doivent
pour réussir à boucler les deux bouts parce qu'ils n'ont pas une
exploitation agricole suffisamment rentable aller chercher ailleurs une
autre forme de revenu. Ceci m'amène à souligner que ce n'est pas
facile de définir le mot "agriculteur" partout au Québec.
Il y a différentes formes d'agriculture. Il y a l'agriculture
très bien organisée dans des régions comme la
vallée du Richelieu, par exemple, ou autres, mais il y a aussi la
région que je représente où nous avons des agriculteurs
qui sont sur des terres qui ont été ouvertes il y a seulement 35
ou 40 ans. Donc, c'est une autre forme d'agriculture, et cette forme
d'agriculture fait que les agriculteurs doivent aller chercher ailleurs de
l'argent pour faire vivre la terre, et cela va durer encore une bonne
période de temps.
Bien sûr, on ne peut pas comparer cette forme d'agriculture
à la forme d'agriculture qu'on connaît dans le sud de la province
de Québec, mais un fait demeure et est indéniable: Ce n'est pas
l'exploitation agricole dans je dirais à peu près 75% des cas
encore en Abitibi-Témiscamingue qui fait vivre la famille, mais c'est le
résultat d'un travail à l'extérieur qui fait vivre
l'exploitation agricole. Alors, je pense que ces gens sont déjà
assez pénalisés par la force des choses, par la situation
existante. Il ne faudrait pas les pénaliser davantage en les obligeant
d'inscrire leurs véhicules sous une forme commerciale. Alors, je pense
que le mot "agriculteur" ne devrait pas signifier une personne
propriétaire ou locataire d'une ferme et dont l'agriculture est la
principale occupation. La définition, dans les circonstances, il faut
bien en tenir compte, devient restrictive et discriminatoire envers une partie
des agriculteurs qui représentent une région assez
spécifique. J'ajouterais même que l'on retrouve le même
problème sur la Côte-Nord, dans la région du ministre.
M. Russell: II n'y a qu'un cultivateur dans le Saguenay!
M. Lessard: Promenez-vous donc un petit peu, il y en a des
agriculteurs comme ceux dont il parle, en fait.
M. Samson: Oui, mais je pense que le ministre...
M. Lessard: Oui, mais ce ne sont pas des vrais agriculteurs, vous
avez bien raison, c'est-à-dire qu'il y en a quelques-uns mais, en fait,
ils ne sont pas très nombreux, les agriculteurs, tels que définis
dans cette loi.
M. Samson: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): C'est le député
de Rouyn-Noranda qui a la parole actuellement.
M. Samson: Mme le Président, je conviens que dans
certaines régions, il y en a peut-être moins que dans d'autres, il
y a peut-être plus de "cultivateurs" que de cultivateurs. Mais un fait
demeure et on ne pourra pas aujourd'hui définir cela et couper cela au
couteau, à moins d'être injuste envers une classe de la
société qui, je pense, mérite beaucoup plus que cette
injustice, qui, au contraire, mérite notre admiration et notre appui. Ce
sont des gens qui sont dans des régions où pendant encore un
certain nombre d'années ils devront faire vivre la terre par d'autres
moyens, mais je dis que ce sont ces moyens qui finiront par faire d'eux de
véritables agriculteurs. Pourquoi, et c'est une suggestion que je fais,
je n'ai peut-être pas la terminologie qu'il faut, est-ce qu'on n'en
arriverait pas à modifier un peu cette description du mot
agriculteur?
Au lieu d'être "une personne qui est propriétaire ou
locataire d'une ferme et dont l'agriculture est la principale occupation" ce
serait une personne qui fait de l'agriculture et qui réside, parce que
je pense que la notion de résidence nous amène à
être plus juste envers ces gens qui résident sur une terre, une
ferme agricole quelconque. Cela peut être une ferme agricole de 50
arpents ou de 50 acres. Cela peut en être une de 108 acres, comme on en a
dans l'Abitibi, par exemple. Mais il reste que le fait de résider
là, d'être résident sur une terre, cela devrait être
suffisant encore au moins pour plusieurs années, quitte à ce que
ce soit changé quand la situation changera.
Je demande au ministre s'il n'y aurait pas moyen de revoir cela.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Lessard: Mme le Président, cette présente loi
n'a pas pour objectif de sauver l'agriculture au Québec. Cela
représente, comme diminution de coût pour les permis, pour les
plaques d'immatriculation, à peu près 20%. L'agriculteur dont me
parle le député de Rouyn-Noranda ou d'autres, qui va chercher,
par exemple, en forêt $10 000 de revenu et qui revient chez lui avec ses
deux ou trois vaches, ses cochons et ses poules pour en retirer $1000, ce n'est
pas le fait qu'il soit dans l'obligation aujourd'hui de payer l'immatriculation
normale, ce n'est certainement pas cela qui va le sauver. Ce qu'on dit tout
simplement, c'est qu'on veut mettre un petit peu d'ordre quelque part.
Quand on fait des lois, c'est justement parce qu'il y a des abus. On a
constaté des abus incroyables. On a constaté, Mme le
Président, que quelqu'un qui pouvait avoir trois ou quatre poules et
deux ou trois cochons, ainsi de suite, et utilisait, par exemple son
véhicule à 2%, 3% et même à 1% par rapport à
d'autres usages, celui-là avait un N. C'est cela qu'on veut
éviter. C'est pour cela qu'on définit d'ailleurs comme
"véhicule de ferme" celui qui "est utilisé principalement", parce
que ce n'est pas nécessairement tous les véhicules de ferme qui
vont être reconnus comme ayant droit à un N. Le camion qui
transporte du bois, par exemple, à 90% et qui revient sur la terre, il
n'a pas d'affaire à avoir un N. On dit: Dont le véhicule "est
utilisé principalement pour le transport de produits agricoles ou de
matériel nécessaire à leur production."
C'est l'objectif. Ce n'est pas cette loi qui va sauver l'agriculture. Il
y a d'autres mesures qui sont prévues. Par exemple, les jeunes qui
décident de se diriger vers l'agriculture maintenant ont droit à
une période de trois ans et à des subventions qui vont les aider.
Cela relève du ministère de l'Agriculture. Nous autres, on veut
éviter les abus énormes qui s'étaient multipliés de
telle façon que la plaque d'immatriculation N ne voulait plus rien dire
dans certaines régions du Québec.
M. Samson: Est-ce que le ministre pourrait me dire, par rapport
aux plaques commerciales, ce que les plaques N, veulent dire en pourcentage
à peu près? Pas nécessaire que j'aie une réponse
à un dixième pour cent près. Seulement pour me donner une
idée. Une approximation, cela va faire.
M. Lessard: Environ 10 000 véhicules. M. Samson:
Environ 10 000 véhicules? M. Lessard: D'après ce qu'on
m'indique.
M. Samson: Et cela représente 20% de différence
dans le coût d'immatriculation entre un N et une autre forme.
M. Lessard: Ce sont des estimations, parce que nous ne l'avons
pas exactement, mais on m'indique que cela représente à peu
près 20% de diminution.
M. Samson: Je voudrais peut-être utiliser l'ar- gumentation
du ministre d'une autre façon. Bien sûr, ce n'est pas cette loi
qui va sauver l'agriculture, mais c'est peut-être cette loi et une autre
loi et une autre loi qui permettront à l'agriculteur d'être moins
mal pris. Si cela ne coûte pas tellement cher, bien sûr, aux yeux
du gouvernement, 20% de différence, cela s'absorbe assez facilement.
Mais, aux yeux de chaque individu, 20% de différence, cela devient un
peu différent. C'est chacun sa chose, chacun son problème, il y a
peut-être eu des abus dans le passé. Je suis d'accord avec le
ministre là-dessus. Mais, à ce moment-ci, en voulant corriger ces
abus, s'est-on bien assuré qu'on n'en créera pas davantage? Un
abus d'un côté ou de l'autre, je considère que c'est un
abus. Qui va déterminer cela? Il va falloir que quelqu'un précise
si une personne a droit à une plaque N d'agriculteur. La
définition du mot agriculteur, actuellement, dit: "Une personne qui est
propriétaire ou locataire d'une ferme et dont l'agriculture est la
principale occupation, ainsi qu'une personne qui est membre d'une association
accréditée en vertu de la loi, etc."
Je demande au ministre de bien regarder ceci: "dont l'agriculture est la
principale occupation". Qui va déterminer cela?
M. Lessard: A un moment donné, l'individu nous fait une
déclaration. Selon la Loi des producteurs agricoles, il y a
possibilité de vérification, si on doute qu'il n'est pas
véritablement un agriculteur. On ne commencera pas à chercher des
poux dans un voyage de foin, mais...
M. Samson: Dans votre optique!
M. Lessard: ... il devra nous faire une déclaration et on
pourra vérifier. Un autre avantage qu'il y a dans ce règlement,
c'est qu'avant cela l'agriculteur était limité à un camion
de sept tonnes, 14 000 livres. Surtout dans le cas des coopératives et
de plus en plus les agriculteurs importants constataient que cela n'avait pas
de bon sens de limiter le N à sept tonnes. Ces gens avaient aussi besoin
de camions de dix roues pour transporter leur matériel. Alors, cette
affaire de sept tonnes saute. C'est donc un avantage pour le véritable
agriculteur.
M. Samson: Mme le Président, je constate que les
explications du ministre vont plus loin que l'article de la loi. Le ministre
nous dit: On pourra vérifier à partir d'associations reconnues en
vertu de la loi. Or, dans l'article 3a, on ne dit pas cela comme cela. Dans
l'article 3a, on dit que l'agriculteur est "une personne qui est
propriétaire ou locataire d'une ferme et dont l'agriculture est la
principale occupation". Le locataire d'une ferme dont l'agriculture est la
principale occupation n'est pas nécessairement membre d'un syndicat
quelconque.
M. Lessard: "Ainsi qu'une personne qui est membre".
M. Samson: Ainsi qu'une personne, cela va
plus loin. Ce n'est pas nécessairement intégré
à la première définition, mais cela vient
compléter.
M. Lessard: Cela s'ajoute à la première
définition.
M. Samson: Cela s'ajoute, d'accord. Mais, si cela s'ajoute dans
votre esprit, je dis que le texte de loi que nous avons devant nous, dans son
interprétation, ne sera pas comme cela. Il n'est pas suffisamment clair.
Il ne sera pas comme cela. Allez devant le juge avec cela et vous allez vous
faire débouter demain matin.
M. Lessard: Cela ne s'ajoute pas dans l'esprit du ministre, cela
s'ajoute dans la loi. Il me semble que "ainsi que", c'est plus. Je ne suis pas
pour faire de la sémantique, mais on dit "dont l'agriculture est la
principale occupation, ainsi qu'une personne qui est membre d'une association
accréditée", dont l'UPA, je pense.
Pour être membre de l'UPA, c'est une autre définition de
l'agriculture qui s'ajoute: Ainsi qu'une personne qui est membre d'une
association accréditée en vertu de la Loi des producteurs
agricoles. "Ainsi que", on pourrait dire aussi "plus"; cela s'ajoute.
M. Samson: C'est justement ce que je voulais faire remarquer au
ministre. Reprenons tranquillement. C'est dans le but de vous aider que je le
fais, ce n'est pas pour faire un "filibuster", je vous l'assure. "Une personne
qui est propriétaire ou locataire d'une ferme et dont l'agriculture est
la principale occupation", c'est ça, un agriculteur, "ainsi qu'une
personne"... Cela veut dire que l'autre forme aussi peut être
considérée comme agriculteur, mais il n'est pas, d'après
ce texte de loi, nécessaire d'être membre d'une association
accréditée en vertu de la Loi des producteurs agricoles, chapitre
37.
M. Lessard: Mais si la personne n'est pas membre c'est
dans ce cas d'une association accréditée en vertu de la
Loi des producteurs agricoles, elle devra prouver que sa principale occupation
est l'agriculture. Mais si en vertu de la définition qu'on a pour
devenir membre de l'UPA, qui dit que pour devenir membre de l'UPA "vous devez
produire pour $1000 de produits agricoles", à ce moment-là, comme
membre de l'UPA, la personne a le droit d'obtenir sa plaque. Donc, vos
producteurs en Abitibi, comme mes producteurs sur la Côte-Nord qui, eux,
calculent qu'ils font de l'agriculture et qui s'inscrivent à l'Union des
producteurs agricoles, pourront avoir le N.
Ce qu'on veut éviter, c'est que des gens utilisent cette
possibilité en s'achetant quelques vaches et quelques cochons pour
déclarer qu'ils sont agriculteurs. On veut éviter ça. Mais
si, eux, décident de payer leur cotisation à l'Union des
producteurs agricoles, on conclut qu'ils sont des agriculteurs puisque l'UPA
les reconnaît comme agriculteurs.
Même dans ce cas, si le député veut continuer
à être membre de l'Union des producteurs agrico- les, à ce
moment-là il est membre d'une association accréditée en
vertu de la Loi des producteurs agricoles et, pour autant que ses
véhicules sont utilisés principalement pour le transport des
produits agricoles et du matériel nécessaire à leur
production, il a le droit d'obtenir son N.
M. Samson: Mme le Président...
Mme le Vice-Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson:... je n'ai entendu rien de pire depuis que je suis
à l'Assemblée nationale. Je pense que le ministre ne m'a pas
compris, il y a quelque chose qui ne va pas. Comme député, si
j'avais une ferme et que mes camions transportaient principalement des produits
agricoles, du moment que je suis membre de l'UPA, je pourrais avoir une plaque
d'agriculteur sur mes camions. Je vous ai dit tantôt qu'il y a des
agriculteurs qui sont obligés d'aller chercher de l'argent ailleurs pour
faire fonctionner leur ferme, et vous le savez!
Ne me donnez pas comme exemple un député, parce que le
député vient chercher son salaire comparativement aux
agriculteurs et ça prend un bon habitant pour venir chercher notre
salaire. Cela prend pas mal un bon habitant, pour ça! Cela veut dire que
mon salaire ou le salaire d'un autre député, c'est mon occupation
principale, si j'ai une petite terre, ce n'est pas la terre qui est mon
occupation principale. C'est ce que je veux essayer de faire comprendre.
Il y a des agriculteurs qui ne sont peut-être pas
nécessairement définis comme tels par l'UPA, mais qui sont
obligés d'aller chercher de l'argent ailleurs pour bâtir la ferme;
pendant ce temps, vous ne leur permettez pas d'avoir une plaque N, à
ceux-là. Vous dites: Qu'ils s'en aillent à l'UPA. C'est une autre
forme que je n'accepte pas, la coercition, soit obliger quelqu'un à
aller s'inscrire à une association quelconque pour
bénéficier d'un service qui doit lui être normalement
donné par sa vocation. Ce n'est pas l'histoire d'être
syndiqué ou de ne pas l'être qui fait la vocation agricole,
n'oublions pas ça!
On doit respecter les libertés individuelles et, à ce
moment-ci, on ne les respecte pas. Cela dit presque clairement c'est ce
que je voulais faire dire par le ministre et il l'a dit tel que je le pensais
que si on a une occupation principale en agriculture on peut se
qualifier.
Mais il y aura un arbitre quelque part et cet arbitre va être du
monde, puis il y aura probablement des injustices. Là on dit: Pour
éviter cela, allez-vous-en au syndicat agricole. On va obliger ces
gens-là malgré eux. Remarquez bien, il y en a qui aiment l'UPA,
il y en a qui ne l'aiment pas; moi, ce n'est pas mon affaire. Cela ne me
dérange pas, mais il reste que celui qui n'aime pas cela, je le respecte
par exemple. Je respecte sa liberté, et c'est ce qu'on est en train de
faire, et le débat est pas mal plus sérieux qu'on voudrait bien
le croire.
On va pénaliser surtout ceux-là dont la rentabilité
agricole n'est pas encore suffisante, ceux qui sont obligés de faire
vivre la terre soit par des em-
prunts, soit par une deuxième occupation. On pénalise
surtout ceux-là, alors que ceux dont la rentabilité est
établie, il n'y a pas de problème, eux vont pouvoir en
bénéficier. Quand on me dit: Rentrez dans l'association pour en
bénéficier, je réponds: S'il faut que je paye plus cher
pour entrer dans l'association que ce que je peux ménager, c'est bien
clair qu'on n'a pas besoin d'être comptable pour comprendre vite. Cela
veut dire à ceux qui ne veulent pas aller dans l'association: Subissez
le préjudice. C'est ce que je ne voudrais pas, Mme le Président,
puis il me semble qu'il y a lieu de clarifier ce texte.
Il y a lieu de le clarifier pour donner justice justement à ceux
qui subiront, à partir de maintenant, une injustice si on le laisse
comme cela.
M. Russell: Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je suis revenu. Je n'ai pas eu de médaille,
mais je suis revenu. Je voudrais peut-être demander au ministre quel est
le montant que cela peut représenter, ce correctif qu'il veut apporter
de l'abus exagéré qu'on prétend exister actuellement par
l'ancienne loi. Quel est le montant que cela peut apporter à la
province? On peut certainement avoir cette estimation dans son
ministère.
M. Lessard: C'est comme d'autres abus. Quand on a mis la taxe sur
les vêtements d'enfants, on pensait que les abus étaient
évalués à $20 millions. Il semble que là on
constate que c'était pas mal plus que $20 millions. Mais oui on le
constate que c'était pas mal plus que $20 millions. Je ne peux pas vous
le dire actuellement, c'est après qu'on va pouvoir le savoir ou avoir
une indication. Mais ce qui est important dans tout cela, il faudrait quand
même prendre conscience, encore une fois, que le ministère des
Transports n'a pas pour objet de sauver l'agriculture québécoise.
Le ministère des Transports, par cette loi, veut tout simplement
régler un problème administratif, pour éviter et
cela s'étendait de plus en plus que des gens utilisent cette
porte pour épargner $30, $40 ou $50, environ 20%. Il n'y a rien
d'énorme là-dedans. Prenons le cas rapporté par le
député de Rouyn-Noranda. Il a dit que l'individu va se chercher
$1000 ou $1500 dans l'agriculture et il doit se servir de son camion en
forêt. Or, en vertu de la loi, il ne pourrait pas se qualifier pour
obtenir un "N", parce que le camion est utilisé principalement non pas
pour l'agriculture, mais pour la forêt. Alors c'est simplement une
question de mettre de l'ordre un peu et de reconnaître, de donner
l'avantage aux véritables agriculteurs et à ceux qui sont
reconnus comme tels et qui veulent se faire reconnaître comme tels. On a
exigé 66 2/3% des agriculteurs avant qu'on adopte la loi; l'Union des
producteurs agricoles est quand même un organisme et la formule
Rand existe, qui est reconnu par l'ensemble des agriculteurs du
Québec. Il semble qu'ils auront dit dans ce cadre-là: On pense
qu'ils sont membres de l'UPA, on va les reconnaître.
Alors, on ne peut pas dire quels sont les montants d'argent. Quand on
fait des lois qui nécessitent de l'administration financière, il
faut faire en sorte que ces lois correspondent aux objectifs du
législateur, et c'est ce qu'on fait actuellement.
On veut que la loi corresponde aux objectifs de l'ancien
législateur, puisque à un moment donné, vous aviez fait
cette loi.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Seulement quelques remarques très
brèves. Je suis d'accord avec le ministre. Cela ne peut pas
représenter des montants fabuleux. Il y a quand même des principes
qui sont drôlement importants, peut-être pas dans son comté.
Même s'il prétend que je ne l'ai pas visité, je le connais
assez bien. Je sais qu'il n'y a pas tellement d'agriculteurs dans ce coin, que
je connais aussi bien que le comté du député de
Rouyn-Noranda.
Je sais qu'il y a plusieurs régions comme mon comté,
où j'ai 36 paroisses rurales. Dans ces paroisses il y a des fermes qui
ont été abandonnées. Quelques professeurs ont
acheté des fermes. Ils les rebâtissent. Ce n'est pas leur
principal revenu. Ils ont quand même de petits véhicules qu'ils
utilisent pour les besoins de la ferme, et ils seront pénalisés
par cela. C'est le grand principe à mon sens. C'est encore un coup
contre le développement ou l'encouragement de ceux qui voudraient
devenir des agriculteurs. C'est cela. Cela représente si peu. On parlait
tout à l'heure de la taxe sur les vêtements d'enfants. On savait
que cela représentait plus de $30 millions quand on l'a
présentée. On l'a dit à ce moment-là. J'ai dit au
ministre des Finances que ce serait le double, soit une taxation qui
rapporterait $60 millions. Je le savais.
Je vous dis que le montant que vous allez percevoir va faire plus mal
moralement à ces gens dont le principal revenu ne vient pas de
l'agriculture, mais qui désirent devenir agriculteurs. Je sais que dans
le comté de Saint-Hyacinthe, c'est un exemple, il y a quelqu'un qui a
une ferme, qui vient de l'acheter je pense que c'est un professeur
et qui a un véhicule. Demain, lorsqu'il renouvellera son permis,
il ne pourra plus l'enregistrer avec un N. Cela représente un petit
montant va-t-on me dire. Oui, cela ne le fera pas périr, mais cela va
vouloir dire que le gouvernement ne veut pas encourager les gens qui essaient
de peine et de misère de développer des fermes. Dieu sait que
dans le Québec on a besoin de ces gens.
Nos fermes, de jour en jour, deviennent plus désertes. Si on
n'encourage pas les gens qui veulent bâtir, devenir cultivateurs...
M. Lessard: Avec une loi comme cela je vais améliorer
l'agriculteur au Québec énormément.
M. Russell: Non.
M. Lessard: J'aurais un autre élément à
ajouter.
M. Russell: Si le ministre voulait que je fasse
le tour de tous les petits coups de bâton qu'on donne aux
cultivateurs ou à ceux qui veulent le devenir, ce serait peut-être
un peu long, mais c'est encore un coup contre ces gens. Cela ne
représente rien. Tout à l'heure il disait que celui qui charroie
du bois, le cultivateur qui a un camion et qui charroie son propre
boisc'est un produit agricole a droit a cela. Même si ce
n'est pas son principal revenu il y a droit.
M. Lessard: Oui.
M. Russell: C'est un revenu de sa ferme, mais si ce n'est pas son
principal revenu il ne peut plus le faire, même s'il se sert de son
camion pour sa ferme seulement. Par exemple, si j'avais une ferme et que mon
engagé coupait du bois sur ma ferme, à moins de lui louer la
ferme, je ne pourrais pas avoir un N sur mon camion pour transporter mon propre
bois. Par contre, il me semble que raisonnablement j'en aurais le droit. Parce
que je n'en fais pas le commerce, je ne transporte pas le bois du voisin, mais
par cette loi on va m'empêcher de faire cela. Ce n'est pas le montant que
cela représente? Oui. Si je ne veux pas, comme le disait le
député de Rouyn-Noranda, devenir un apôtre de l'UPA; si je
veux devenir un apôtre de l'UPA, là j'y aurais droit.
M. Gagnon: Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: Pas encore. Je vais terminer parce que je sais que
cela fatigue le ministre de m'enten-dre parler en faveur des cultivateurs.
M. Lessard: C'est ridicule.
M. Russell: Mme le Président, j'ai 33 paroisses rurales et
j'ai bien des gens qui travaillent en dehors pour aider à faire vivre
l'agriculture parce qu'ils aiment cela et ils veulent la développer.
Souvent ce sont des jeunes. C'est pour eux que je parle. C'est pour eux que je
plaide devant le ministre aujourd'hui. Le ministre disait tout à l'heure
que c'est le législateur, le législateur qui défend. C'est
l'Exécutif qui amène cette loi, recommandée par les
fonctionnaires. Il faudrait que je les amène chez nous, ces gens, pour
visiter les agriculteurs et les faire travailler un peu sur les fermes pour
voir quel est l'effort qui est fait par plusieurs jeunes pour bâtir et
développer une ferme. Ils seraient peut-être moins pressés
pour présenter au ministre des lois comme celle-là, à
moins que le ministre ait pris un engagement pour d'autres groupements qui ont
voulu lui dire: Vous devriez faire cela parce qu'il y a certains
cultivateurs...
Il y a certains méchants cultivateurs qui ont un N et qui vont
faire du commerce. C'est vrai, il y en a quelques-uns. C'est un peu comme quand
on parle de ceux qui font de la contrebande. Il y a dans tous les domaines. Je
sais qu'il y en a quelques-uns dans celui-là, mais, pour corriger
quelques-uns qui abusent de cette loi, on va en punir peut-être plusieurs
milliers. On dit que cela ne sauvera pas l'agriculture, mais cela va
peut-être leur faire mal moralement et c'est cela qu'on doit
éviter autant que possible.
On devrait examiner cela objectivement. Le ministre devrait dire: C'est
vrai que cela ne rapporte pas grand-chose. Pourquoi ne pas réexaminer
cette situation? Lui-même a dit qu'il voulait apporter d'autres
correctifs à la Loi des producteurs agricoles. A ce moment, on pourrait
peut-être amender la loi et éviter de soulever une tollé en
province où on va dire: Le gouvernement est encore contre les
cultivateurs, contre ceux qui veulent développer des fermes et qui le
font de peine et de misère.
Mme le Président, j'aimerais faire une revue pour montrer toutes
les choses qui sont faites actuellement, pas nécessairement par le
gouvernement actuel, mais par d'autres gouvernements précédents,
et qui, chaque fois, ont fait mal à l'agriculture, chose qu'on ne doit
pas faire, même si on prétend souvent qu'on l'a sauvée,
l'agriculture. C'est chose qu'on devrait tâcher d'éviter parce que
c'est là la base fondamentale de notre économie. Oui, c'est vrai.
On peut rire, mais regardez le fléau dans le domaine agricole.
M. Gagnon: Vous charriez. C'est faux, ce que vous mentionnez.
Vous charriez.
M. Russell: Je ne veux pas charroyer.
M. Gagnon: Donnez-nous la chance d'étudier la situation.
C'est faux, ce que vous mentionnez.
M. Russell: C'est faux? Le ministre pourra me démentir si
c'est faux. C'est son plein droit. Si j'ai avancé des faussetés,
il viendra chez nous et je vais lui présenter des gens dont le revenu
principal est autre chose que l'agriculture, mais qui, par contre, ont besoin
de camions pour faire du transport pour leur agriculture. Je vais lui en
présenter de ces gens. On en a dans chacun de nos comtés. Il y a
des régions qu'on connaît qui vont être affectées
beaucoup plus que la sienne. Je sais qu'il ne présente pas cela
seulement pour ou contre sa région. Je ne veux pas accuser le ministre
de faire cela, mais je dis qu'on est pas mal plus affecté. On va
recevoir beaucoup plus de critiques que lui va en recevoir dans son
comté. Mme le Président, je termine là-dessus. Je ne
voudrais pas continuer.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Lessard: Mme le Président, je voudrais quand même
qu'on revienne à certains choses sérieuses. J'ai l'impression,
quand je vois l'Opposition d'en face, qu'ils font toujours des combats
d'arrière-garde. Là, on discutait sur des choses
sérieuses. Je vais vous expliquer comment justement cet article aide le
véritable agriculteur.
Avant cela, au moment où vous étiez au pouvoir comme sous
l'ancien gouvernement, on limitait la charge agricole à 14 000 livres.
Comment voulez-vous qu'un véritable agriculteur puisse transporter sa
marchandise avec un camion de
14 000 livres? Actuellement, on donne justement aux agriculteurs la
chance d'avoir n'importe quel camion, que ce soient des camions de 35 000 ou 40
000 livres, pour autant que ces camions sont utilisés principalement
pour transporter des produits agricoles. Cela est aider l'agriculteur et non
pas limiter l'agriculteur exclusivement à de petits camions, alors
qu'actuellement ils ont besoin de camions beaucoup plus gros. Cela est une
mesure pour aider l'agriculture au lieu d'agir, comme vous l'avez toujours
fait, par des cataplasmes. La véritable solution pour aider
l'agriculteur, ce n'est pas nécessairement par des projets comme
celui-là. Ce qu'on veut faire actuellement, c'est mettre de l'ordre
quelque part pour éviter qu'on n'utilise indûment la
possibilité d'avoir des N. C'est cela qu'on veut éviter. Par
exemple, ce qu'on veut éviter actuellement au point de vue des
programmes agricoles, c'est d'avoir des panacées, comme vous en avez
présenté continuellement. Ce que les agriculteurs veulent, ce
n'est pas en fait des petits bouts de subvention par-ci et des petits bouts de
subvention par-là. Ce que les agriculteurs veulent, c'est une
véritable politique pour qu'ils puissent vivre de l'agriculture. C'est
cela qu'actuellement on est en train de leur donner.
M. Russell: Avec des lois comme celle-là.
M. Lessard: L'agriculteur va en profiter des lois comme
celle-là. Au lieu d'avoir justement droit à un camion de 14 000
livres, il aura droit au camion dont il aura besoin.
Un autre argument, aussi, montrant pourquoi il est extrêmement
important de modifier la définition du véhicule de ferme et de
l'agriculteur, c'est qu'autrefois il n'y avait pas beaucoup d'abus, parce qu'on
était limité à un poids de 14 000 tonnes, mais maintenant,
on fait sauter la limite de 14 000 tonnes, ce qui veut dire que le gars qui a
un camion de 35 000, 40 000, ou 46 000 tonnes pourra avoir le droit d'avoir un
"N", s'il se déclare comme agriculteur et, là, on va en avoir des
abus, je vous le garantis. C'est justement en vue d'éviter ces abus que
nous présentons une meilleure définition du véhicule de
ferme et de l'agriculteur.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Mme le Président, je voulais ajouter un mot
à ce qu'a dit le ministre. Contrairement à ce qu'on pense, que
cette loi va nuire à l'agriculture, je considère que c'est le
contraire. Depuis longtemps, l'UPA et les producteurs agricoles demandent qu'on
fasse une distinction entre l'agriculteur et le "gentleman farmer". Il y a
beaucoup de gens qui viennent s'établir à la campagne tout
simplement pour profiter des avantages du titre d'agriculteur.
Je vous garantis que ce n'est pas avec le producteur agricole à
temps partiel qui produit en bas de $1000 par année de produits bruts
d'une ferme qu'on va relever l'agriculture. Si on produit pour plus de $1000
par année, on fait partie automatiquement de l'UPA et, à ce
moment-là, on a le droit d'avoir un "N" sur nos camions de ferme; et, en
bas de $1000 par année, c'est impensable, c'est un potager de famille.
Or, c'est justement une loi qui va plaire à la classe agricole parce que
comme je vous le disais tantôt depuis longtemps on demande
toujours qu'on fasse une distinction entre le véritable producteur
agricole et celui qui est producteur agricole en même temps qu'autre
chose et qui vient tout simplement profiter des avantages, des subventions
attachées à la ferme.
Je connais personnellement M. le député en
mentionnait aussi tantôt des professeurs, des médecins ou
autres professionnels qui s'achètent une ferme pour avoir une maison de
campagne et, en même temps, pour profiter des subventions propres
à l'agriculture. Ce phénomène non seulement
déplaît, mais nuit aux véritables producteurs agricoles;
compte tenu que les budgets pour aider l'agriculture sont déjà
assez faibles, on ne veut pas trop les partager avec ceux qui viennent
uniquement soutirer des avantages ou des bénéfices du fait de
s'appeler agriculteur.
Or, cette loi, à mon point de vue, va être très bien
vue et est demandée depuis longtemps, parce que, justement, on commence
à faire une distinction entre ces deux types de cultivateurs: l'un qui
ne fait pas du tout avancer l'agriculture et, au contraire, on protège
celui qui fait de l'agriculture une profession. Pour répondre aussi
à une question, je peux vous dire que...
M. Mailloux: M. le Président, si c'est l'intention du
gouvernement d'adopter un autre projet de loi tantôt, qu'il arrête
de parler, qu'on dise ce qu'on a à dire et qu'on adopte un autre projet
de loi.
Une Voix: II faut se défendre!
Le Président (Mme Cuerrier): Aviez-vous terminé, M.
le député de Champlain?
M. Mailloux: Mme le Président, je voudrais quand
même faire une observation.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Quant à la grosseur des camions, sur la plupart
des fermes sans sol, c'est-à-dire les fermes spécialisées
dans l'industrie porcine ou dans l'industrie ovine, vous avez des camions, ne
serait-ce que pour le transport des fumiers liquides, par exemple, qui
pèsent 48 000 ou 50 000 livres chargés et la loi va certainement
aider ces gens.
M. Mailloux: Mme le Président, je voudrais dire que dans
les quelques années précédentes, à moins que ma
mémoire ne fasse défaut, je ne me rappelle pas que l'UPA ait
jamais sollicité du ministère des Transports que l'indication de
sept tonnes qui était donnée soit modifiée pour en mettre
davantage, c'était à la suite des recommandations que nous avons
maintenu cette définition.
Quant à l'Opposition officielle, j'accepte sur division l'article
1 et nous acceptons les articles 2, 3, 4, 5, 6 et 7. Mon collègue aura
une seule question à poser sur l'article 8. Quitte aux autres
Oppositions à poser les questions qu'il leur reste à poser.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article 1 est-il
adopté?
M. Samson: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: ... très brièvement. Je dis pourquoi je
ne voterai pas pour l'article 1 tel qu'il est là parce qu'on va
au-delà des explications qui nous ont été données
par le ministre. Lorsqu'on pénalise les agriculteurs, quelle que soit
leur obédience à des syndicats, comme on s'apprête à
le faire avec la présente loi, nous devons aussi faire considérer
à ces messieurs que les taux d'assurance sont différents
lorsqu'il s'agit d'un véhicule commercial et de questions agricoles. Je
voudrais relever seulement un propos que le ministre a mentionné
tantôt, il ne l'a sûrement pas fait en voulant m'attaquer
directement, mais je pense qu'il est normal que je revienne
là-dessus.
Le ministre a parlé d'agriculteurs qui pouvaient aller faire le
transport du bois en forêt l'hiver pour utiliser ce revenu pour leur
ferme. Bien sûr, je n'ai jamais fait allusion, je voudrais que ce soit
bien clair, à cette forme de camionnage. Dans ma région en
particulier, il y a des agriculteurs ou des semi-agriculteurs, appelez-les
comme vous voudrez, qui doivent aller chercher de l'argent ailleurs et qui le
font avec un camion qui transporte du bois. A ce moment, ils ont des
immatriculations qu'il faut pour le transport du bois. Je ne réclame
pas, et je voudrais que ce soit bien compris, une plaque d'agriculteur pour
ceux-là.
Il y a des camions qui sont beaucoup en bas des 14 000 livres qui ont
été mentionnés tantôt. Quand le ministre nous
parlait de 140 000 livres...
M. Lessard: 14 000 livres.
M. Samson: 14 000 tonnes, quelque chose comme cela.
M. Lessard: 14 000 livres.
M. Samson: J'ai compris qu'il voulait dire 14 000 livres. Je
pense qu'en augmentant le tonnage, bien sûr, cela va faire l'affaire de
certains agriculteurs. Je suis d'accord là-dessus. Mais cela va faire
l'affaire de ceux qui sont assez gros. Ceux qui sont plus petits et qui ont
plus besoin de notre aide, ils n'ont pas besoin de camion plus gros que cela.
Ils n'ont pas besoin de camion qui dépasse 14 000 livres. Cette mesure
qui est amenée par le gouvernement, si cela aide quelqu'un, cela aide
d'abord l'UPA et, deuxièmement, les gros. Les petits, on va les laisser
comme d'habitude avec leur petite misère et on ne s'occupera pas d'eux
autres. On leur en donne tellement. Non, vous ne leur donnez rien, vous leur
enlevez quelque chose aujourd'hui.
Une fois de plus, on enlève quelque chose et c'est aux petits
qu'on enlève quelque chose. Mme le Président, parce qu'on a autre
chose à passer et que je ne semble pas pouvoir convaincre le ministre
sur l'article 1, à moins qu'il y en ait d'autres qui veulent parler, je
vous souligne que je voterai contre et, quand viendra le temps de voter, je
voudrais que mon nom soit enregistré.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Joliette-Montcalm avait demandé la parole depuis longtemps.
M. Chevrette: Ce sera bref, Mme le Président. Je voudrais
souligner que par une politique d'aide, il ne faut pas mettre le bordel,
excusez l'expression, dans d'autres professions. Quand vous donnez des permis
à des agriculteurs permettant de faire n'importe quoi avec un camion, il
faut se rendre compte qu'il y a d'autres règlements qui existent dans le
transport aussi.
Vous demandez au ministre des Transports de régler le sort d'un
autre ministère, au lieu d'être bien conscient que ces
"suçons" ne règlent pas le sort de l'agriculture et de consacrer
vos énergies à essayer de bâtir plutôt une politique
de l'agriculture. En disant à l'agriculteur: On va continuer à
vous donner une plaque vous permettant de faire à peu près ce que
vous voulez, vous vous ramassez avec une chicane dans le milieu. Les
camionneurs disent que le cultivateur qui a une telle lettre sur sa plaque se
permet de faire telle chose et qu'il ne paie même pas le prix de leur
plaque. Vous ne pensez pas à cela, cela vous dépasse. Vous avez
été tellement habitués à y aller à petits
coups de "suçons". Vous pensiez, à chaque élection: Si on
pouvait donner $0.10 à chaque cultivateur, ils pourraient
peut-être voter pour nous. Dans un an, on a fait plus pour le drainage
agricole que ce que vous avez fait en 26 ans. Arrêtez donc de vous casser
la tête!
M. Bellemare: Vous allez voir le résultat aussi.
M. Chevrette: Soyez sans crainte. Premièrement, je ne vous
adresse pas la parole du tout.
M. Samson: Vous les avez bien drainés, les
cultivateurs.
M. Chevrette: Imaginez-vous! Lui, c'est le cerveau qu'il s'est
fait drainer.
Mme le Président, puis-je continuer?
M. Samson: Mme le Président, sur une question de
privilège. J'ai subi une intervention chirurgicale dernièrement,
et je vous souligne que ce n'est pas dans la tête.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député,
à l'ordre s'il vous plaît!
M.Samson: Mais il y en a qui en aurait eu peut-être besoin
dans la tête par exemple.
M. Chevrette: C'est seulement son médecin qui le sait.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Joliette-Montcalm et M. le député de Rouyn-Noranda, je vous
demanderais de revenir à la pertinence de la question.
M. le député, aviez-vous terminé?
Article 1er, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je veux simplement souligner le fait que le
député de Joliette n'a rien compris. Lorsqu'on va augmenter le
poids, on va avoir beaucoup plus de problèmes. On veut éviter
plus de troubles et plus d'abus contre le pauvre cultivateur. Je suis
naturellement prêt à accepter l'article 1 sur division, en ce qui
me concerne, aussi bien que...
Le Président (Mme Cuerrier): Article 1er, adopté
sur division.
M. Samson: Je demande que mon nom soit enregistré. Sur
division, mais je veux que mon nom soit inscrit là.
Le Président (Mme Cuerrier): Je vous ferai remarquer, M.
le député de Rouyn-Noranda que votre dissidence est
déjà enregistrée au journal des Débats, sauf qu'au
procès-verbal cela ne paraît pas parce que nous allons devoir
amener le rapport à l'Assemblée nationale. Article 1er,
adopté sur division.
M. Bellemare: On a le droit de voter contre en troisième
lecture.
Le Président (Mme Cuerrier): C'est cela. Article 2,
adopté?
M. Russell: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Article 3.
M. Russell: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Au sixième paragraphe, M. le ministre, on
dit: "Tout agent de la paix, officier, etc., peut, en tout temps,
requérir du conducteur d'un véhicule automobile le nettoyage
immédiat des plaques d'immatriculation dont, etc." Que veut dire "peut"
en réalité?
M. Lessard: Voici. Si on n'est pas capable de lire la plaque
d'immatriculation... La plaque d'immatriculation a aussi un autre but que de
nous permettre d'aller chercher de l'argent dans les poches des contribuables.
Elle doit servir à l'identifi- cation du véhicule en cas
d'infraction au Code criminel ou au Code de la route. Si, par exemple, le
policier constate qu'il n'y a pas possibilité d'identification, il peut
exiger que la plaque soit nettoyée. S'il refuse, c'est une infraction de
$10.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 3, adopté.
Non? M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: J'ai une question...
M. Lessard:... plaque cela coûte cher.
M. Samson: J'aurais une question à poser au ministre
à l'article 3, toujours au même paragraphe qu'on vient de
mentionner, là où il est dit: "tout agent de la paix ou officier
du ministère, chargé de l'application du présent code".
C'est une question que j'ai déjà posée et je pense que M.
Laflamme, qui est directeur du Bureau des véhicules automobiles, va se
le rappeler. Je l'ai posée à l'occasion de l'étude du
projet de loi no 13, si je me rappelle bien. "Tout agent de la paix ou officier
du ministère, chargé de l'application du présent code".
Cela inclut qui, "tout agent de la paix"? Quelle forme d'agent de la paix?
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Lessard: Cela inclut la Sûreté du Québec,
cela inclut nos surveillants routiers, cela inclut les agents des
municipalités, tous ceux qui ont prêté serment pour
être agents de la paix. Cela n'inclut pas le ministre des Transports!
M. Samson: A titre d'exemple, est-ce que le ministre peut me dire
si cela pourrait inclure un garde-chasse?
M. Lessard: Si un garde-chasse a été
assermenté comme agent de la paix, c'est possible, oui, mais, à
ma connaissance, il n'y a pas un garde-chasse qui va aller se mêler de
ces choses.
M. Samson: Ceci me permet de dire au ministre, bien
objectivement, qu'il est arrivé dans le paysage qu'un garde-chasse ait
arrêté un automobiliste sur la route pour des questions qui n'ont
rien à voir avec la chasse. Il a arrêté un automobiliste
sur la route pour lui poser des questions qui relevaient
précisément et uniquement du Code de la route. Je vais demander
à M. le directeur qui est près de vous d'en prendre note. Il y a
eu un jugement à Thetford Mines, il y a environ un an je pourrai
vous fournir les indications si cela vous intéresse où le
juge a clairement indiqué au garde-chasse en question que ce
n'étaient pas ses affaires et qu'il aurait été mieux de
s'occuper de ses affaires.
C'est bon qu'on le mentionne. On l'a déjà mentionné
à l'occasion du débat sur le projet de loi no 13. Le ministre
d'alors, M. Mailloux, m'avait demandé de lui faire part du
résultat parce que la cause était en suspens à ce moment.
Le résultat,
c'est que le juge a été très clair. Il serait
peut-être bon qu'on le mentionne pour que "agent de la paix", ce soit
dans le même sens que vous et moi le pensons.
M. Lessard: D'abord, il n'a pas fait "sa job" et le juge l'a
constaté, je pense bien qu'il n'en arrêtera pas une
deuxième et, il y a des directives, je pense bien que le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche fait "sa job" dans ce sens. A un
moment donné, il va donner des directives pour bien préciser leur
"job". Ecoutez, il y a toutes sortes de gens. Il y a de mauvais agents de la
paix comme il y a de mauvais députés et il y en a de bons. Quand
ils font mal leur "job"... il y a de mauvais policiers qui font mal leur "job",
puis on le sait après.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 3, adopté.
M. Lessard: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Verreault: II y aurait tout simplement un petit point, Mme le
Président. Le député...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: ... de Laurier lors de son discours de
deuxième lecture...
Le Président (Mme Cuerrier): Sur l'article 3, M. le
député?
M. Verreault: Oui, au troisième article, page 3. Le
député de Laurier avait fait mention des voitures antiques, vous
disiez que vous prendriez cela en sérieuse considération.
M. Lessard: Voici la réponse. En vertu de la loi
existante, c'est-à-dire la seule exception pour éviter la
confusion avec d'autres plaques d'immatriculation, ce sont les chiffres. Or,
s'il s'agit de circuler normalement pour un véhicule assez
âgé, il doit se soumettre à la loi. Si par ailleurs, il y a
un genre d'exposition ou même de circulation dans la rue à
l'occasion d'une situation bien spéciale, cela ne posera pas de
problème.
M. Verreault: Une voiture antique qui part de Québec pour
aller à Montréal pour une exposition, pas de problème.
M. Lessard: Le jour où on permet cela, on va le permettre
à d'autres aussi.
M. Mailloux: Adopté. M. Verreault:
Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 3. Adopté.
Article 4.
M. Verreault: J'aurais une question. J'avais demandé au
ministre je lui ai parlé moi-même s'il pouvait me
dire, à la commission parlementaire, le nombre d'accidents qu'il y avait
sur les routes à moins de 50 kilomètres où on autorise des
enfants de 12 ans à utiliser ces routes? Est-ce qu'il a le chiffre?
M. Lessard: Je n'ai pas... Oui, il s'agit en fait, d'enfants de
12 ans. Non, on n'a pas le chiffre pour le moment, on pourra voir si on a des
chiffres exacts, mais on n'a pas de chiffres à ce sujet. Cependant c'est
au nom de la sécurité de l'enfant.
M. Verreault: En ce qui concerne l'article 4, il n'y a pas
d'objection de notre part, mais par pure curiosité personnelle,
j'aimerais savoir la fréquence des accidents et peut-être
réviser cet article ultérieurement, de façon qu'on
favorise davantage les circuits d'amateurs de bicyclette de façon
à éliminer peut-être ceux des routes rurales et qu'il n'y
ait pas...
Le Président (Mme Cuerrier): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Russell: Article 5, simplement une remarque sur la question
des autoroutes, 100 kilomètres. Je préférerais que ce soit
120, mais qu'on applique la loi. Comme le ministre a fait son lit à 100,
je pense bien qu'il n'est pas question qu'il change cela.
M. Lessard: Si on le met à 100 on aura peut-être la
chance de faire respecter 120. Il y a un autre élément
fondamental là-dedans, c'est dans le cadre d'une politique de
l'énergie au Québec. Si on met 120, les gens peuvent aller
à 140. Au moins, à 100, il y a toujours une tolérance, on
le constate en pratique. Il y a toujours une certaine tolérance. Avec
100 on a peut-être une chance de faire respecter 120.
M. Russell: On va régler pour 110. M. Lessard: On
règle pour 100.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 5, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Article 6?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Article 7,
adopté?
M. Bellemare: On a demandé une lettre de telle
année, oui elle est là.
Une Voix: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Article 8? M.
le député de Shefford.
M. Verreault: J'aimerais savoir ceci du ministre; d'ailleurs cela
faisait partie de la deuxième question que je lui posais relativement
aux ententes avec les caisses populaires.
M. Lessard: Depuis 1918, le ministère des Transports
négocie des ententes ou nomme des mandataires pour émettre les
plaques d'immatriculation, choisit des bureaux privés pour faire
rémission des plaques d'immatriculation. Or, il n'y avait absolument
rien dans la loi qui permettait au ministre des Transports d'utiliser un tel
système. Ainsi, on régularise une situation, on légalise
une situation ou un fait existant.
Il est certain que ceci est dans le cadre de la négociation que
nous avons eue avec les caisses populaires; cela nous démontre de plus
en plus que le système que nous avons choisi va être bon. Nous
avons de plus en plus de caisses populaires qui s'embarquent, si vous avez lu
un article du Devoir du lundi, je pense, 5 décembre.
M. Russell: C'est la bible du ministre, le Devoir?
M. Lessard: C'est un article dont les informations provenaient...
Il affirmait que maintenant il y avait 727 caisses populaires qui avaient
accepté d'émettre les plaques d'immatriculation lorsque
j'avais émis cette possibilité tout le monde de l'autre
côté de cette Chambre était alarmé par
rapport à 250 petits bureaux privés qui émettaient
autrefois des plaques d'immatriculation.
M. Verreault: Le ministre parle d'une entente avec les caisses.
Il y a longtemps qu'il en parle et personne ne sait si cette entente est
signée.
M. Lessard: Cela a été signé. Il y a eu une
conférence de presse.
M. Verreault: Est-ce qu'il peut déposer cette entente? En
admettant que le ministre ne puisse pas conclure l'entente avec les caisses
populaires, selon les renseignements que nous avons, j'aimerais savoir s'il a
l'intention, par son mandat, de déterminer les mandataires et si ces
mandataires seront des personnes physiques ou des personnes morales.
M. Russell: Ou d'autres mandataires?
M. Verreault: Ou d'autres mandataires que les caisses.
M. Lessard: II peut y avoir des personnes, on dit bien
"mandataires". Les mandataires sont définis par une entente que nous
avons soit avec les caisses populaires, soit encore avec des garages. Cela peut
être des personnes morales ou physiques. Quand on négocie, par
exemple, avec un représentant de garage, il s'agit d'une personne
physique, mais avec les caisses populaires comme telles, il s'agit de personnes
morales.
M. Russell: Actuellement, s'il y a des caisses populaires qui
refusent...
Le Président (Mme Cuerrier): Un instant, s'il vous
plaît! Je constate qu'il est près de 18 heures. Avons-nous le
consentement unanime pour continuer ou si nous allons suspendre
immédiatement? Je demande votre consentement.
M. Charron: Je voudrais solliciter le consentement, vu que nous
achevons ce projet de loi.
M. Russell: J'ai simplement une question.
Le Président (Mme Cuerrier): Le consentement à
continuer est accordé.
M. Russell: Là où il y a des caisses populaires qui
refuseront, comme c'est leur droit, en certains milieux, le ministre sera-t-il
prêt à nommer quelqu'un pour maintenir ce bureau dans les
localités, plutôt que de les priver...
M. Lessard: Pour le moment, je pense que les réponses
tellement positives de gens qui, autrefois, s'opposaient à cette
procédure, nous démontrent que nous allons avoir à peu
près dans toutes les régions du Québec de meilleurs
services et des caisses populaires à peu près partout. Nous
allons avoir de meilleurs services que ceux que nous avions dans les bureaux
d'émission privés, puisque, auparavant, il n'y avait qu'environ
400 points de vente, avec les bureaux du ministère et les bureaux
privés, alors qu'actuellement on passe à 1200 points de vente.
Cela veut donc dire qu'on multiplie par trois les points de vente. Je pense que
les gens seront beaucoup plus près de leur bureau d'émission des
plaques d'immatriculation.
M. Bellemare: Mme le Président...
M. Verreault: M. le ministre, est-ce que l'entente est conclue
avec les caisses?
M. Lessard: Mais oui. J'ai annoncé cela, à un
moment donné, en Chambre.
M. Verreault: Pourriez-vous déposer l'entente?
M. Lessard: Si elle n'a pas déjà été
déposée, je peux la déposer en Chambre, il n'y a aucun
problème.
M. Bellemare: Mme le Président, dans le comté de
Johnson...
M. Lessard: Mme le Président, nous en avons un exemplaire,
je ne sais pas si nous pouvons le déposer ici.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre, vous ne
déposez pas de document en commission.
M. Lessard: C'est pour cela que je vous posais la question.
Le Président (Mme Cuerrier): Vous pouvez peut-être
le faire circuler, si vous aimez bien le faire.
M. Bellemare: Le ministre est-il au courant que, dans le
comté de Johnson, 90% des caisses populaires ont refusé?
M. Lessard: On peut vérifier, dans le comté de
Johnson, mais dans certains comtés aussi, comme dans la Beauce, on
m'affirmait que tout le monde avait refusé.
J'ai quand même des renseignements qui nous parviennent des
représentants des caisses populaires et j'ai constaté que, dans
le comté de Beauce-Sud, cela allait très bien. Vous avez raison.
Ce qui est arrivé, c'est qu'au début tout le monde a eu peur de
cela, toutes les caisses populaires ont eu peur de cela. Comme je l'ai
déjà expliqué, c'est que les émetteurs de bureaux
privés allaient voir les caisses et disaient: C'est compliqué
émettre des plaques d'immatriculation. On comprend! Ils voulaient
conserver, en fait, leur travail, pour ne pas en dire plus. Mais, actuellement,
d'après nos renseignements, il y a des cours qui ont été
organisés par le Bureau des véhicules automobiles et, à
ces cours, se rendent des gens, des gérants de caisse dont, autrefois,
le conseil d'administration avait refusé notre idée et ils
reviennent de ces cours j'en ai rencontré un l'autre jour encore
en nous disant: On ne pensait pas que c'était aussi simple que
cela.
M. Bellemare: Selon mon expérience, Mme le
Président je l'ai vécue lundi de cette semaine chez
nous, à Acton, il n'y a pas une caisse populaire qui veut s'en
servir.
M. Lessard: Aviez-vous un bureau avant?
M. Bellemare: Oui, on avait une personne que j'ai demandé
au ministre déjà de destituer parce qu'elle avait fait de la
politique active au point de menacer même les gens dans les bureaux de
scrutin. J'ai demandé au ministre de prendre cela en
considération et il m'a dit: On ne s'occupe pas des affaires
politiques!
M. Lessard: Je regrette, Mme le Président...
M. Bellemare: II y a un bureau privé à Acton Vale
actuellement, c'est tout ce qu'il y a. Les caisses populaires refusent; alors,
je ne sais pas ce qui va arriver!
M. Verreault: Je voudrais revenir à la question que je
posais tout à l'heure, Mme le Président.
M. Lessard: Si vous me le permettez, ce que j'ai dit au
député de Johnson, c'est que, pour le moment, lorsqu'il m'en a
parlé, je ne voulais pas étudier cas par cas les émetteurs
privés de pla- ques d'immatriculation, parce que j'étais en train
de négocier avec les caisses populaires. Je ne pouvais pas toucher
à un sans toucher aux autres et cela aurait été un vrai
charivari. Maintenant, en ce qui concerne la caisse populaire d'Acton Vale,
nous allons vérifier et j'en informerai le député de
Johnson.
M. Verreault: Qu'est-ce qu'il advient aussi des bureaux existants
que le ministre a informés de la fin de leur mandat? Auront-ils quand
même priorité dans les régions où les caisses
populaires n'agiront pas?
M. Lessard: Non. Nous pensons à des mesures, mais, pour le
moment, en fait, les bureaux privés ont été avertis qu'ils
pouvaient continuer leurs activités jusqu'au 1er avril 1978. Dans le
protocole d'entente, vous verrez que nous avons une certaine exclusivité
avec les caisses populaires. Cependant, on peut négocier parce qu'il y a
des caisses...
M. Verreault: Les caisses s'engagent à donner combien de
bureaux dans la province de Québec?
M. Lessard: Pardon?
M. Verreault: Elles s'engagent à donner combien de bureaux
au Québec, les caisses?
M. Lessard: Actuellement, on a 860. Ce qu'on a demandé aux
caisses, c'est au moins, essentiellement, de donner le minimum de bureaux qui
existaient avant et dans les endroits où ces bureaux existaient avant.
Cela veut dire environ 250 bureaux. Nous sommes actuellement à 787
caisses populaires qui ont accepté d'émettre les plaques
d'immatriculation. Nous avons une expérience; dans Châteauguay, en
fait, les remarques sont excellentes. On ouvre le samedi, etc., le service est
excellent. Mais ce que je vous ai dit tantôt, c'est que nous sommes
passés de 400 points. Vous vous rappelez le "rush" qu'on avait à
chaque année en fin de février, nous sommes passés de 400
points d'émission et nous sommes rendus à 1200.
Est-ce que vous allez me dire qu'on ne donne pas un meilleur service
à la population? Il y en a 787 actuellement qui ont accepté.
M. Bellemare: II y en a qui ne veulent pas ouvrir. Elles
n'ouvriront pas le samedi, ni le dimanche, ni le soir après les
heures.
M. Lessard: Ecoutez, c'est ce qu'on est à discuter. Les
bureaux d'émission avaient leurs petits problèmes et en fait ils
travaillaient eux aussi de 9 heures à 17 heures quand ils étaient
seuls et qu'ils n'étaient pas en concurrence, je vous dis qu'ils avaient
leurs heures de travail aussi.
M. Bellemare: Ni dans Champlain, ni dans... Le
Président (Mme Cuerrier): Article 8...
M. Lessard: Et à Châteauguay, par exemple, la Caisse
populaire de Châteauguay ouvre de 9 heures à midi le samedi.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 8, adopté?
Adopté sur division. Article 9, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Charron: Rapport, Mme le Président.
Le Vice-Président: Juste un instant, s'il vous
plaît! D'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous faire rapport que la commission plénière a
étudié le projet de loi no 75 Loi modifiant le Code de la route
et qu'elle l'a adopté sans amendement.
Le Vice-Président: Merci. Ce rapport sera-t-il
agréé?
M. Charron: Agréé.
Le Vice-Président: Troisième lecture?
M. Charron: A une autre séance, M. le
Président.
Le Vice-Président: Prochaine séance ou
séance subséquente.
DÉPÔT DE DOCUMENT
Protocole d'entente concernant l'émission des
plaques d'immatriculation
M. Charron: Puis-je solliciter le consentement unanime pour que
le ministre des Transports fasse le dépôt du document auquel il
vient de faire référence dans l'étude article par
article?
Le Vice-Président: Est-ce un désir unanime? M.
Lavoie: Oui.
Le Vice-Président: Alors, le désir dépasse
le consentement.
M. Lessard: II me fait donc plaisir de déposer le
protocole d'entente concernant l'émission des plaques d'immatriculation
des véhicules automobiles entre le gouvernement du Québec et la
Fédération de Québec des unions régionales des
caisses populaires Desjardins représentée par M.
Paul-Emile Charron, secrétaire général, et la
Fédération de Montréal des caisses Desjardins,
représentée par M. Yvon Lesiège, directeur
général.
Le Vice-Président: Dépôt reçu. M. le
leader parlementaire adjoint du gouvernement.
M. Charron: Je ne sollicite pas plus longtemps le consentement
pour prolonger les travaux. Je veux simplement rappeler les trois commissions
de demain matin. La loi 200, charte de la ville de Montréal, au salon
rouge; projet de loi 9, les handicapés, à la salle 81-A, et,
à la salle 91-A, c'est le projet de loi 67, l'assurance automobile.
Le Vice-Président: Sur ce... Pardon? Oui.
M. Lavoie: Un instant, avec votre permission. Quant aux travaux
de demain après-midi, à 14 heures, pourrait-on avoir une
indication?
M. Charron: Demain après-midi, après la
période des questions, c'est la motion au nom du leader parlementaire du
gouvernement qui a été laissée en suspens hier
après-midi qui devrait revenir. Maintenant, je suis au courant qu'au
sujet de cette motion et de celle qui est désormais en avis au
feuilleton, la traditionnelle motion de fin de session, il doit y avoir
discussion avec les représentants de l'Opposition officielle et de
l'Union Nationale. Le leader du gouvernement la conduira lui-même demain
puisqu'il doit revenir à Québec ce soir. Ce sera donc l'une ou
l'autre, mais on peut donc s'attendre à ce que l'une ou l'autre soit
appelée.
M. Lavoie: S'il y a entente...
M. Charron: Je peux indiquer, pour autant que je l'ai devant moi,
que c'est le projet de loi 78 qui devrait venir après.
M. Bellemare: Sur la Législature?
M. Charron: C'est cela. Normalement, par la suite, on devrait
revenir à la loi sur le système métrique, qu'on avait
espéré pouvoir...
M. Bellemare: 79.
M. Charron:... étudier cet après-midi. Je propose
donc l'ajournement à demain 14 heures.
Le Vice-Président: D'accord. Cette motion est-elle
adoptée?
Les travaux de cette Assemblée sont ajournés à
demain, 14 heures.
(Fin de la séance à 18 h 12)
ANNEXE Questions inscrites au feuilleton
Questions de M. Marchand 1. Quelles mesures
générales le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs
et aux sports a-t-il prises concernant l'utilisation rationnelle des
équipements mobiles olympiques, depuis l'avis fourni par le Conseil
québécois de la jeunesse, des loisirs, des sports et du plein
air, le 21 février 1977? 2. Une banque provinciale d'équipements
a-t-elle été constituée pour répondre aux besoins
de la haute compétition? 3. Dans l'affirmative: a) qui est responsable
de cette banque; b)un inventaire à jour est-il tenu; c) quelle est la
politique d'entreposage, de prêts et de distribution? 4. Outre les
équipements faisant partie de la banque provinciale pour la haute
compétition, les équipements sportifs encore disponibles ont-ils
été distribués dans les divers centres
d'entraînement du Québec? 5. Dans l'affirmative, quels sont: a)
les critères de base; b) les centres qui ont reçu des
équipements? 6. Quelle décision a-t-on prise en ce qui concerne
l'utilisation future du matériel de soutien aux activités
sportives? 7. Quels sont les personnes et organismes à qui de tels
équipements ont été distribués à date?
Réponse de M. Charron
En ce qui a trait à la question posée au Feuilleton au
sujet des équipements mobiles olympiques, tous les
éléments de la réponse se trouvent dans le document
déposé par le ministre le 17 novembre dernier, intitulé
"Rapport sur la distribution du matériel sportif olympique".
Questions de M. Brochu 1. Le gouvernement a-t-il donné
à l'Hydro-Québec la permission de s'installer dans le Parc des
Laurentides, plus précisément dans la région du lac
Malbaie? 2. Dans l'affirmative, quels sont les ministères qui ont
donné leur accord à cette installation? 3. A quelle date cette
permission a-t-elle été accordée? 4. Quel est le motif de
cette installation et quelle en est la durée prévue? 5. Combien
d'employés travaillent à cet endroit?
Réponses de M. Joron
1. Oui. 2. Les services de protection de l'Environnement. 3. Le
19 juillet 1977. 4. Pour fournir le gîte adéquat aux
employés affectés au projet d'étude d'une centrale
à réserve pompée du Lac Louis pour la période du ou
vers le 1er août 1977 au 31 décembre 1977. 5. 75 au maximum.
Questions de M. Brochu 1. Du 1er janvier au 1er octobre 1977,
quel est le nombre de clients à qui l'Hydro-Québec a coupé
la distribution de l'électricité? 2. Quelle est la longueur
moyenne de la suspension de service pour ces abonnés? 3. Parmi ces
clients, combien sont encore privés d'électricité?
Réponses de M. Joron 1. Hydro-Québec a coupé
l'alimentation en électricité à 10,974 abonnés pour
non paiement.
2. La longueur moyenne de la suspension varie selon les régions
elle est de 1 jour dans la région St-Laurent et de 3 1/2 jours dans la
région Montmorency. 3. 770,
Questions de M. Brochu 1. Depuis le 15 novembre 1976, quelles
sont les mesures concrètes mises en place par le gouvernement pour
surveiller et vérifier le coût des travaux de la Baie James? 2.
Combien de fonctionnaires ont été affectés à
l'application de ces mesures? 3. De quel ministère ces fonctionnaires
relèvent-ils?
Réponse de M. Joron
La surveillance et la vérification des coûts des travaux de
la Baie James sont la responsabilité propre de la Société
d'Energie de la Baie James qui est une société de gérance;
c'est à cette Société et à ses administrateurs que
le Gouvernement, conformément aux lois adoptées par
l'Assemblée nationale, confie le contrôle des coûts. La loi
qui régit la Société d'Energie de la Baie James ne
prévoit pas que le budget d'immobilisation, et encore moins le budget de
fonctionnement de la Société, soit soumis au Gouvernement, bien
que cette pratique soit habituelle. Il a déjà été
annoncé que cet état de faits serait corrigé et que le
mandat de la Société d'Energie de la Baie James serait
précisé de façon à donner au Gouvernement un
meilleur instrument, si possible, de contrôle. Dans l'immédiat, il
a été demandé à la Société d'Energie
de la Baie James d'élaborer une présentation budgétaire de
concert avec les représentants du Gouvernement, de déposer une
version préliminaire de son budget 1978 le 15 septembre 1977 et une
version définitive le 15 novembre 1977. Il a été
demandé aussi à la Société de remettre au
Gouvernement son plan de développement pour les cinq prochaines
années.
Questions de M. Goulet 1. L'Hydro-Québec a-t-elle
entrepris des pourparlers avec les autorités des chantiers de la Davie
Shipbuilding Ltd., à Lauzon, pour la fabrication d'équipements
destinés aux chantiers de la Baie James? 2. Dans l'affirmative, quelle
est la liste des équipements que l'Hydro-Québec pourrait faire
construire à Lauzon?
Réponses de M. Joron 1. Hydro-Québec a un contrat
de $1,900,773. avec la Davie Shipbuilding pour le chantier Outardes 2 et la
SEBJ un contrat de $1,136,000. pour le chantier de Caniapiscau. 2. Une liste
très variée difficile à préciser.
Questions de M. Russell 1. L'Hydro-Québec
possède-t-elle des hélicoptères? 2. Dans l'affirmative,
quel en est le nombre? 3. Ces appareils sont-ils assurés? 4. Dans
l'affirmative, a-t-on demandé des soumissions publiques pour ces
assurances? 5. Quels sont les noms de chacun des soumissionnaires et le prix de
leur soumission?
Réponses de M. Joron 1. Oui. 2. 12. 3. Oui. 4. Non. 5. Un
consortium de courtiers d'assurance dont l'expertise en assurance-aviation est
reconnue, a été formé. Le mandat de ce consortium a
été de rechercher la meilleure protection au meilleur coût,
en sollicitant des propositions d'assureurs différents, sur plusieurs
marchés.
Question de M. Fontaine
Quels ont été les bénéficiaires des
subventions accordées dans le district électoral de
Nicolet-Yamaska pour les Fêtes du Patrimoine de 1977, ainsi que le
montant que chaque bénéficiaire a reçu?
Réponse de M. O'Neill
Le ministère des affaires culturelles n'a versé aucune
subvention.
Questions de M. Giasson 1. Le gouvernement du Québec
était-il représenté à la Conférence sur
l'énergie qui s'est déroulée à la fin de juin 1977,
à Digby, Nouvelle-Ecosse, où il y a eu un nouvel échange
de points de vue entre les dirigeants des territoires impliqués par le
projet de barrages de Dickey-Lincoln (Maine) et de Passamaquoddy? 2. Si oui,
les représentants québécois ont-ils fait état des
dangers que la réalisation d'un tel projet pourrait susciter pour le
territoire québécois, des études ayant
démontré que le refoulement des eaux de ces barrages pourrait
s'étendre notamment dans le sud du district électoral de
Kamouraska-Témiscouata et celui de Montmagny-L'Islet, soit
jusqu'à un maximum de cinq milles en certaines zones
québécoises? 3. Le cas échéant, quelles ont
été les conclusions des discussions?
Réponses de M. Joron 1. Oui. 2. Non. l'article
était à l'ordre du jour mais n'a pas été
abordé. 3.
Questions de M. Claude Dubois 1. Quel était le nombre
d'employés de la sidérurgie Quésteel, à Longueuil,
en juin 1977? 2. Depuis l'achat des installations de Quésteel par
Sidbec, quel est le nombre d'anciens employés qui ont pu
récupérer leur emploi?
Réponses de M. Bernard Landry 1. L'aciérie
Quésteel a fermé ses portes le 3 juin 1977. Au 1er juin 1977,
l'entreprise avait des effectifs totaux (incluant le personnel de cadre et
l'administration) de 433 employés. 2. Au 30 novembre 1977, 257
ex-employés de Quésteel avaient trouvé un nouvel emploi.
La répartition s'établissait comme suit: Sidbec-Longueuil
(Quésteel) : 59 autres installations de Sidbec : 51
S-Total Sidbec : 110 ailleurs qu'à Sidbec : 147
Total : 257
Questions de M. André Raynauld 1. Le Québec et la
France ont-ils mis sur pied une mission d'étude sur le matériel
minier en vue de relancer une véritable coopération
économique, comme le soulignait, à Paris, le ministre d'Etat au
Développement économique, au mois de juin 1977? 2. Si tel est le
cas, quels sont les noms et fonctions des personnes qui font partie de cette
mission?
Réponses de M. Bernard Landry 1. Le Québec a
effectivement mis sur pied une mission d'étude sur le matériel
minier. 2. M. Gonzague Langlois, directeur de l'Association des mines de
métaux du Québec
M. Rénaldo Somenzi, de la Direction générale de
l'industrie auprès du ministère de l'Industrie et du Commerce, et
M. Yvon Laliberté, de la Direction de l'économie minérale
et du développement auprès du ministère des Richesses
naturelles.
Questions de M. André Raynauld 1. Dans quelle mesure le
gouvernement du Québec peut-il exercer un contrôle sur
l'épargne détenue par des institutions financières
à charte fédérale? 2. A qui le gouvernement a-t-il
confié le mandat de faire une étude sur l'épargne
québécoise? 3. A quelle date cette étude doit-elle
être complétée et le gouvernement a-t-il l'intention d'en
publier les résultats?
Réponses de M. Bernard Landry 1. Cette question fait
partie de l'étude en réalisation. 2. Le mandat a
été confié au ministre d'Etat au Développement
économique qui a formé un groupe de travail qui regroupe le
secrétariat du Comité ministériel permanent du
Développement économique et des représentants du
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières, du ministère de l'Industrie et du Commerce, du
ministère des Finances et de la Régie des rentes du
Québec. 3. L'étude devrait être complétée au
début de l'année et sera rendue publique.
Questions de M. André Raynauld 1. Y a-t-il eu des
développements depuis que le ministre d'Etat au Développement
économique a déclaré, à Paris, au mois de juin
1977, que la Régie automobile Renault envisageait éventuellement
d'établir au Québec une chaîne de montage de ses tracteurs?
2. Si oui, le ministre est-il en mesure de faire rapport?
Réponses de M. Bernard Landry
1. Oui.
2. Non, car les négociations se poursuivent et
conséquemment aucune décision n'a été
arrêtée.