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(Dix heures huit minutes)
M. Richard (président): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Lettre de M. Jean-Noël Lavoie Fauteuil du
président
Le Président: J'ai l'honneur de communiquer à cette
Chambre le contenu d'une lettre qui vient de m'être remise par le leader
parlementaire de l'Opposition.
Québec, le 22 décembre 1976.
Me Clément Richard, président de l'Assemblée
nationale, Hôtel du gouvernement, Québec.
M. le Président, il existe une coutume voulant que le
président de l'Assemblée nationale conserve le fauteuil sur
lequel il a présidé les débats de la Chambre. En 1970,
lorsque j'avais accédé à ce poste, j'avais fait part de
mon intention d'abolir cette pratique. Sachez que je maintiens cette
décision. Même si je brise cette tradition, je n'entends pas que
ma réputation de traditionna-liste du système parlementaire,
à laquelle je tiens, soit affectée. Cependant, je n'oppose aucune
objection à ce que cette réputation de traditionna-liste soit
touchée quant aux meubles...
Veuillez agréer, M. le Président, l'expression de mes
sentiments les meilleurs. Le leader parlementaire de l'Opposition.
Signé: Jean-Noël Lavoie.
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
M. Burns: M. le Président, je demanderais le consentement
de la Chambre pour que le rapport de la commission des affaires municipales qui
a siégé relativement aux projets de loi nos 47 et 78, puissent
être déposés dans le courant de la journée.
Actuellement, le rapport est prêt relativement à la loi 47, mais
il n'est pas encore terminé relativement à loi no 78.
Je demanderais le consentement pour qu'en cours de séance,
lorsque ces rapports nous parviendront, nous puissions les déposer. Cela
vous va?
M. Lavoie: Nous n'avons pas d'objection. Vous en faites une
motion?
Motion relative au dépôt de rapports de
commission
M. Burns: J'en fais motion.
M. Lavoie: Vote enregistré M. le Président.
Le Président: Qu'on appelle les députés!
Vote sur la motion
Le Président: Nous allons procéder au vote. Que
ceux qui sont en faveur de la motion du leader parlementaire du gouvernement
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Burns, Cardinal, Bédard, Laurin, Morin (Sauvé), Morin
(Louis-Hébert), Parizeau, Marois, Landry, Léonard, Couture,
Duhaime, O'Neill, Mme Payette, MM. Proulx, Charron, Lazure, Léger,
Garon, Chevrette, Michaud, Paquette, Vaillancourt (Jonquière), Marcoux,
Alfred, Fallu, Rancourt, Mme Leblanc, MM. Bertrand, Johnson, Laplante, Guay,
Mercier, Laberge, Marquis, Lacoste, Perron, Brassard, Clair, Gosselin,
Dussault, Charbonneau, Beauséjour, Jolivet, Desbiens, Baril, Bordeleau,
Boucher, Gravel, Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Gagnon,
Levesque (Bonaventure), Lavoie, Mackasey, Forget, Garneau, Mailloux, Goldbloom,
Mme Lavoie-Roux, MM. Giasson, Lamontagne, Blank, Caron, O'Gallagher,
Larivière, Ciaccia, Marchand, Gratton, Pagé, Springate, Biron,
Bellemare, Grenier, Russell, Goulet, Fontaine, Brochu, Shaw, Le Moignan,
Dubois, Cordeau, Samson, Roy.
Le Président: Que ceux qui sont contre la motion veuillent
bien se lever.
Que ceux qui s'abstiennent veuillent bien se lever.
Le Président: La motion est adoptée. A l'ordre,
messieurs!
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés. Présentation de motions non annoncées.
M. le leader du gouvernement.
Motions non annoncées
Motion relative aux heures de séances
de la Chambre et à la
présentation
de déclarations ministérielles
M. Burns: M. le Président, encore une fois aujourd'hui, je
pense avoir, après avoir consulté mes collègues leaders de
l'Opposition, le consentement sur deux choses et j'en ferais motion pour que
cela devienne un ordre de la Chambre, que la Chambre... Pardon?
M. Levesque (Bonaventure): Vous ne prenez pas de risque.
M. Burns: Non, pas de risque. Un consentement, c'est le matin
qu'on l'obtient.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, la confiance dure à peu
près quelques minutes.
M. Burns: Non, non, mais on ne sait pas. Là, on est de
bonne humeur, mais dans la journée peut-être qu'on ne le sera
plus. Alors, je fais mo-
tion, M. le Président, pour que cela devienne un ordre de la
Chambre, pour que nous siégions demain, dix heures et, par la suite,
selon les heures régulières prévues pour le jeudi; que,
également, les déclarations ministérielles, qui
normalement devaient être faites ce matin, puissent être faites cet
après-midi à trois heures, comme nous lavons fait hier. Il y aura
deux déclarations ministérielles, si mes informations sont
bonnes, deux. L'une de la part... Pardon?
M. Marchand: Est-ce qu'elles seront dactylographiées?
M. Burns: Oui, elles vont être dactylographiées.
C'est d'ailleurs pour cela que je vous demande qu'elles soient faites à
trois heures. L'une de la part du ministre des Affaires municipales et l'autre,
si je comprends bien, de la part du ministre des Finances. Alors, ce sont les
deux déclarations ministérielles. On me dit également que
le ministre de l'Agriculture en aurait une et qu'il serait prêt à
la livrer aujourd'hui.
M. Lavoie: M. le Président, pour la première partie
de votre motion, je pense que, si l'Union Nationale n'a pas d'objection, nous
serions d'accord, ainsi que les représentants du Ralliement
créditiste et du PNP, pour que nous puissions siéger, demain
à dix heures, même si vous voulez ajouter à votre motion
vendredi matin, c'est à votre goût.
M. Burns: Pas pour vendredi matin, c'est prévu à
dix heures.
M. Lavoie: D'accord. Mais pour toute la journée, si vous
voulez ajouter à votre motion. Adopté. Nous n'avons pas
d'objection pour cette première partie.
M. Burns: On... M. le Président.
Le Président: Je suggère justement qu'on la divise.
Première motion, c'est pour siéger demain matin. C'est exact:
alors, est-ce qu'il y a consentement unanime? Adopté, cela devient un
ordre de la Chambre.
M. Lavoie: En ce qui concerne les déclarations
ministérielles dans le courant de la journée, vous en avez
plusieurs, je crois, est-ce qu'il y aurait moyen de les bloquer toutes à
quinze heures cet après-midi, pour que ce ne soit pas fait dans le
courant de la journée, qu'on les fasse ensemble et à la suite,
à quinze heures?
M. Burns: Je suis entièrement d'accord, M. le leader de
l'Opposition.
M. Lavoie: Et qu'on ait des copies.
M. Burns: C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous vous
demandons la permission de le faire à quinze heures, c'est pour que vous
ayez le temps d'avoir la copie, selon l'esprit du règlement, au moins
une heure avant.
Le Président: M. le député de Saint-Laurent
Don à l'Université de
Montréal
M. Forget: Au titre des motions non annoncées,
après consultation, j'aimerais souligner que l'Université de
Montréal vient de se voir accorder un don de $1 million qui servira
à l'établissement d'un institut de recherche en nutrition, sous
la direction du Dr Serge Renaud. Ce don provient de la Fondation MacDonald
Stewart qui était également à l'origine de dons à
d'autres établissements francophones de renom, tels que
l'Hôtel-Dieu et l'hôpital Notre-Dame de Montréal, l'an
dernier, alors qu'une somme d'environ $500 000 fut attribuée à
chacune des institutions pour l'acquisition d'appareils de tomographie
axiale.
J'aimerais c'est la suggestion que je fais à cette
assemblée que nous puissions exprimer notre appréciation
à M. David Stewart, président de cette fondation, pour des dons
aussi généreux à l'endroit d'établissements de
renom dans le secteur francophone du Québec.
Le Président:
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Déclarations ministérielles reportées à
quinze heures cet après-midi. Dépôt de documents.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Rapport annuel du Conseil consultatif des
réserves écologiques
M. Burns: Au nom du ministre des Terres et Forêts, j'ai
l'honneur de déposer le rapport annuel 1975/76 du Conseil consultatif
des réserves écologiques.
Le Président: Rapport déposé. M. le ministre
de la Justice.
Rapport annuel de la Commission des services
juridiques
M. Bédard: J'ai l'honneur de déposer le
quatrième rapport annuel des activités de la Commission des
services juridiques.
Le Président: Rapport déposé. Questions
orales des députés. M. le chef de l'Opposition.
QUESTIONS DES DÉPUTÉS
M. Levesque (Bonaventure): Avant de poser ma première
question qui sera adressée au premier ministre, pourrais-je demander au
leader de l'Opposition officielle de solliciter la présence... du
gouvernement, excusez-moi. On a les mêmes...
M. Burns: On va s'y faire, on va s'habituer.
M. Levesque (Bonaventure): En tout cas, je m'en excuse. Le leader
du gouvernement aurait-il l'obligeance de prévenir le ministre des
Terres et Forêts et des Richesses naturelles que nous aimerions, avant la
fin de la présente session, avoir l'occasion de lui poser une
question?
M. Burns: Le message sera fait.
Décisions du nouveau gouvernement
M. Levesque (Bonaventure): Une ou deux questions. Au premier
ministre, j'aurais la question suivante: Dans divers milieux du Québec,
des voix autorisées et averties expriment de plus en plus leur
inquiétude et même leur regret de constater une certaine
improvisation, peut-être un certain arbitraire, dans les décisions
du nouveau gouvernement. Je voudrais demander au premier ministre si vraiment
il veut, comme il le dit chaque jour, changer les choses au Québec,
etc., je lui demande, dis-je, s'il ne pourrait pas discuter avec certains de
ses ministres, "inner cabinet" ou autre, de la possibilité de
réévaluer, en toute objectivité et en toute
honnêteté, ou, à tout le moins, de justifier plusieurs
décisions qui ont été prises récemment et qui,
justement, suscitent ce genre de réaction.
Par exemple, je n'ai pas besoin de les nommer toutes, mais exclure le
maire de Montréal du Comité des installations olympiques, abroger
unilatéralement le programme de francisation des entreprises avant
même que le gouvernement ait dit en quoi ce programme était
mauvais ou défectueux et par quoi il entend le remplacer, et même
si c'est au feuilleton et même si c'est un peu "hot", comme on le dit
dans les milieux journalistiques, de revoir le projet de loi 82 sur la
participation de Montréal et surtout le fait de pratiquement mettre en
tutelle la métropole du Canada.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, depuis
trois semaines ou un peu plus, à peine, je suis obligé de
répéter que nous sommes aux prises essentiellement, et d'ailleurs
c'est à cela que sert la mini-session, d'une façon
extraordinairement précipitée, avec l'héritage de l'ancien
gouvernement. Il n'y a pas d'autre...
M. Levesque (Bonaventure): Répétez après
moi.
M. Lavoie: C'est la faute de l'ancien gouvernement.
M. Lévesque (Taillon): Oui et on le répétera
encore jusqu'à la fin de la session. A la prochaine session on pourra
parler des choses que nous proposerons à ce moment et qui viendront de
l'orientation qu'on veut donner au gouvernement. Mais, pour l'instant, on est
en train de ramasser les pots cassés et il y en a dans tous les
coins.
Il peut arriver, évidemment, qu'on donne des coups de balai un
peu prématurés ou qu'à l'occasion on fasse des erreurs. Je
pense que tous les nouveaux gouvernements en font. On les évaluera de
notre mieux. S'il y en a dont on est convaincu, je crois que cela n'a jamais
été mauvais pour un gouvernement d'admettre qu'il en fait.
Cela étant dit, on fait ce qu'on peut actuellement dans un climat
de précipitation extraordinaire. Il y avait des conférences
fédérales-provinciales que, pour jouer le jeu, on a
accepté de préparer de notre mieux à même les
dossiers dont on a hérité. Cela nous a pris quelques jours dans
les trois semaines. On avait l'héritage des olympiques qui impliquent
les décisions du Conseil des ministres à propos de la loi 82, la
loi 82 qui était nécessaire depuis le printemps, quand
l'ex-ministre des Finances avait inscrit la part montréalaise des $200
millions au moment de son discours sur le budget. Les élections sont
venues au mois d'octobre, autant que je sache, il n'y avait rien eu de fait. Il
y avait des délais qui s'accumulaient et qui faisaient qu'il y avait des
échéances pour le 31 décembre. Pour ceux qui ne l'auraient
pas remarqué, on est quelque part autour du 23. Cela impliquait la cote
d'emprunt de la ville de Montréal.
J'ai été humilié moi-même. Le ministre des
Affaires municipales, et tous ceux du nouveau gouvernement qui ont
été obligés d'examiner des dossiers qui traînaient
depuis le printemps, qui venaient des milieux financiers et qui disaient des
choses qui auraient dû être faites depuis un an, deux ans, trois
ans à propos de la ville de Montréal, mais qui n'avaient jamais
été faites. A un moment donné, il a bien fallu se mettre
devant les faits et dire: C'est humiliant de se le faire dire par les autres,
mais cela aurait dû être fait depuis longtemps ce qui, maintenant,
doit être imposé à la ville de Montréal, non
seulement au point de vue des $200 millions, mais au point de vue de
l'administration de l'avenir au moins pour la période qui vient. On a
hérité de ces choses. Faire des choses qui ne sont pas
populaires, qui ne sont pas agréables, nous a été
imposé par l'héritage qu'on a recueilli.
Qu'on fasse quelques erreurs en cours de route, c'est possible, quand on
sera convaincu on les admettra. Mais, en attendant, je trouve un peu curieux
que le chef de l'Opposition, qui vient de sortir de ce gouvernement dont au
moins une bonne partie du bilan était fait de négligences et de
remises de choses qui étaient urgentes jusqu'aux élections, se
permette aujourd'hui de porter des jugements extraordinairement
prématurés à propos d'un gouvernement qui, depuis trois
semaines, fait son possible pour déblayer ce qu'on nous a
laissé.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président... Le
Président: Question accessoire.
M. Levesque (Bonaventure): Question additionnelle. M. le
Président, dans ce contexte où vous avez permis au chef du
gouvernement de ne pas répondre directement aux questions que je lui
avais posées, mais de profiter de la circonstance
pour avoir un certain exutoire et revenir à son naturel...
Des Voix: A l'ordre!
M. Levesque (Bonaventure): ...où on l'a vu, à un
moment donné, perdre un peu le nord...
Des Voix: Question.
M. Levesque (Bonaventure): On a hâte à la question,
mais, si je pose des questions, on a ce genre de réponse, M. le
Président, des réponses qui sont indignes d'un chef de
gouvernement. Lorsqu'on lui pose la question... Question de règlement,
M. le Président.
Des Voix: Question.
Le Président: A l'ordre, messieurs!
Je vous souligne que je n'accepterai pas que lorsqu'un opinant s'adresse
à cette Assemblée, il soit interrompu.
M. Levesque (Bonaventure): Votre décision fait qu'il n'est
pas nécessaire que je soulève la question de
règlement.
Je reviens donc à la question additionnelle, M. le
Président. Ce à quoi j'aurais voulu que le chef de gouvernement
réponde, c'est pourquoi il veut maintenir l'exclusion du maire de
Montréal du comité auquel le gouvernement lui-même a
convié un représentant de la ville de Montréal.
Deuxièmement, je demande pourquoi le gouvernement s'entête
à abroger un règlement sur la refrancisation des entreprises
alors que l'héritage était constitué d'un progrès
notable dans ce domaine. Si on parle d'héritage, qu'on parle du positif
de l'héritage. Le gouvernement actuel a reçu un des
héritages les plus riches que l'on ait reçu comme
gouvernement.
Le Président: M. le chef de l'Opposition, votre question
est posée.
M. Levesque (Bonaventure): Je demanderais également au
chef du gouvernement pourquoi il maintient cette intrusion inqualifiable dans
l'administration municipale de Montréal.
M. Lévesque (Taillon): S'il y a des choses nouvelles
à annoncer sur les deux questions, je les annoncerai en Chambre ou
à l'extérieur de la Chambre, s'il ne s'agit pas de choses
législatives. On va réexaminer ces questions, parce qu'il y a des
événements qui se développent. Pour le moment, je n'ai pas
de réponse additionnelle à donner au chef de l'Opposition.
Le Président: Mme le député de L'Acadie.
Tests linguistiques
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de l'Education. M. le ministre de l'Education a sans doute entendu la
réponse du Consiglio qui a été jusqu'à maintenant
le porte-parole du plus grand nombre d'enfants, qui a contesté les tests
linguistiques. Je ne voudrais pas qu'il interprête ma question comme une
critique. C'est vraiment dans un désir d'aide à l'égard
d'un problème qui est extrêmement délicat.
Je voulais lui demander s'il envisage de réviser sa
décision de soumettre aux tests linguistiques les 250 enfants qui ont
demandé leur inscription pour la première fois au secteur
anglais, de les y soumettre, d'une façon automatique.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, d'aucuns nous
disent ces temps-ci: Pourquoi n'appliquez-vous pas la même solution au
règlement relatif aux tests linguistiques et au règlement relatif
aux entreprises? Il y a une première réponse toute simple et je
m'étonne de ne pas l'avoir lue à l'occasion. Dans le cas du
règlement relatif aux tests, il est en vigueur et appliqué
à des enfants depuis deux ans et demi, tandis que, dans le cas du
règlement relatif aux entreprises, il n'a pas été
appliqué encore et ne devait commencer à être
appliqué que le 1er janvier 1977. C'est déjà une
différence fort importante.
Suspendre un règlement qui n'a pas encore été
appliqué, c'est une chose. Je l'aurais fait volontiers, si c'eût
été de ma compétence. Mais suspendre un règlement
qui s'applique depuis deux ans et demi, qui s'est appliqué à
l'année scolaire en cours et aux inscriptions en cours, le suspendre
pour 250 enfants, c'est forcément le suspendre pour 950 autres qui
occupent les écoles, c'est le suspendre également et je
m'étonne qu'on n'ait pas vu ces réactions en chaîne
toujours possibles pour tous les enfants qui, ayant échoué
aux tests, se sont inclinés devant la loi et sont allés à
l'école française. Voilà la réaction en
chaîne qu'il faut éviter.
M. le Président, j'ajouterai ceci en réponse à Mme
le député. Avez-vous remarqué que plusieurs personnes
s'empressent de me dire ce que je ne dois pas faire en tant que ministre de
l'Education dans cette affaire, mais sont moins aptes à me dire ce
qu'elles feraient ou ce que le ministre de l'Education devrait faire?
Par exemple, on me dit: Suspendez les tests. Mais on ne me dit pas ce
qu'on mettrait à la place. Et je le comprends. Je le comprends, car cela
reviendrait à permettre le libre choix de la langue d'enseignement et
cela, vous le savez, pourrait avoir des conséquences incalculables pour
les enfants qui, eux, se sont inclinés devant la loi, pour les parents
qui ont respecté la loi, de sorte que, Mme le député, j'ai
l'intention et j'ai donné des instructions en ce sens de faire
appliquer les tests. Ce sera la dernière fois, mais ils seront
appliqués.
J'ajoute que les parents dont les enfants attendent pour entrer à
l'école anglaise peut-être certains devront-ils aller
à l'école française ces parents ne demandent pas
mieux, à l'heure actuelle, que de disposer de ces tests le plus
rapidement possible.
Le Président: Question accessoire, Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais simplement
demander au ministre de l'Education s'il est au courant d'abord que les enfants
qui sont allés à l'école française, après
avoir échoué aux tests, avaient le loisir de demander appel de la
décision qui avait été rendue auprès du ministre et
qu'ils ne s'en sont pas prévalus.
Dans l'autre cas, M. le ministre dit que nous n'avons pas de
suggestions.
Se rappelle-t-il que je lui ai suggéré qu'il y avait eu
d'autres moyens employés et qui n'étaient pas en contradiction
avec ce qui est contenu à l'intérieur de la loi et des
règlements, à savoir des entrevues?
M. Morin (Sauvé): Dois-je rappeler à Mme le
député que c'est ma propre commission scolaire qui a
demandé l'intervention du ministère dans ce dossier?
J'étais quelque peu "soufflé", l'autre jour, de l'entendre nous
dire qu'un certain article de la loi permettait aux commissions scolaires
d'agir seules. Effectivement, c'était la solution qui prévalait
dans le passé. Qu'avons-nous vu? Des régimes différents de
commission scolaire en commission scolaire. Bientôt, devant la
mélasse que cela était en train de créer, ce sont des
commissions scolaires comme la vôtre, Mme le député, alors
que vous agissiez en une compétence différente de celle qui est
la vôtre maintenant ce sont des commissions scolaires comme la CECM qui
sont venues demander l'intervention du gouvernement.
Une fois que le gouvernement s'est déterminé à
intervenir, il doit appliquer le même régime à tous les
enfants, sous peine de provoquer des réactions en chaîne et de
voir tout le front linguistique s'enflammer. C'est notre responsabilité
et nous comptons nous y tenir.
Le Président: Une dernière question accessoire
là-dessus, Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre de l'Education pourrait-il
définir dans quel but la CECM c'est ce à quoi il fait
allusion avait demandé l'intervention du ministère?
C'était pour lui demander d'agir avec discernement et non pas d'une
façon discriminatoire.
M. Morin (Sauvé): Je suis tout à fait d'accord avec
ce que vient de dire Mme le député. Sûrement. C'est pour
cela que le gouvernement est intervenu, pour éviter qu'il y ait
discrimination. Aussi n'agirons-nous pas de façon qu'il y ait
discrimination.
Il y a une autre question que madame m'a posée tout à
l'heure et à laquelle je voudrais répondre. Mme le
député a fait allusion aux appels qui sont prévus par la
loi et dans le règlement, que mon prédécesseur, je dois le
reconnaître, a reçus et, a analysés soigneusement,
écartant certains appels et en permettant d'autres. J'ai l'intention de
suivre la même politique. Je suivrai également la recommandation
du Protecteur du citoyen, Mme Patenaude; d'ailleurs, je l'ai annoncé
publiquement. J'ai l'intention, en dépit du fait que les délais
soient expirés, de réviser les cas qu'elle me demande de revoir.
Je dois dire que déjà, dans le passé, le ministère
n'a pas insisté pour que les délais soient respectés, de
sorte que je me sens tout à fait libre de faire la même chose. Je
recevrai donc les 160 ou 170 appels qui attendaient; je les examinerai avec
toute l'attention qu'ils requièrent et je rendrai ma décision au
meilleur de ma connaissance.
Le Président: M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: M. le Président, une question additionnelle. J'ai
reçu ce matin... I received this morning a card from the Prime Minister.
"Noël et le Jour de l'An sont les fêtes de la chaleur et de
l'espoir. Dans ce climat privilégié, où nous nous sentons
tous plus fraternels, je vous souhaite tout le bonheur, toute l'harmonie et
tous les succès possibles."
Thank you very much for this card and these sentiments, but in this
sense, at this time, in the Christmas Season, when all men and women seem to
radiate a benevolence, a goodwill towards each other, we have 1150 children,
whose families, whose parents are still looking towards 1977, with a sense of
confrontation, because they know the law is wrong, not a law that you have
passed, but a law that they have passed and it is wrong. And they will not obey
the law, no more than Mr. Le-vesque's pilot would not obey the law flying
through the zone, coming to Montreal.
Therefore, I suggest that Mr the minister of Education review his
decision and allow us to go into 1977, without his heinous situation, polluting
our social climate in Quebec. Let us clear it up so we go into 1977, with a
clear slate looking towards a better piece of legislation.
M. Charron: Le député pourrait-il, comme le dit le
règlement, formuler succinctement et rapidement sa question?
M. Morin (Sauvé): Dois-je comprendre que c'était
là une question?
M. Shaw: Excuse me, my question is: Cannot we, in the spirit of
Christmas, grant these people, the best Christmas present that you can give
them, objection or exclusion from the regulations of Bill 22?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je croyais avoir
répondu à cette question en français il y a quelques
instants, mais, s'il est besoin de précisions, je veux bien les donner.
Ce qui serait grave à la veille de Noël et du Jour de l'An,
très grave même et pourrait entraîner des réactions
en chaîne, ce serait précisément, de céder à
ce genre de pression, au genre de question que vous soulevez.
Tous les enfants doivent être traités, surtout à
l'intérieur d'une même année d'inscription, sur un pied
d'égalité, car, si le ministre de l'Education se permettait de
faire de la discrimination entre les divers groupes d'enfants entre ceux
qui n'ont pas passé les tests, au nombre d'environ 250, ceux qui les
ayant passés et y ayant échoués occupent à l'heure
actuelle certains locaux des écoles anglaises et enfin, l'autre groupe,
le plus nombreux, de ceux qui ayant échoués aux tests ont
respecté la loi et sont allés à l'école
française si je me permettais de faire de la moindre
discrimination entre ces groupes, chacun, demain, avant Noël, avant le
Jour de l'An, serait à la porte du ministère pour me dire: "M. le
ministre, vous avez laissé le libre choix à tel groupe! Et nous?"
Et ce serait un beau Noël effectivement, M. le Président, ce serait
un beau Noël pour les parents qui se croiraient à juste titre
victimes de discrimination!
Le Président: M. le député de
Lotbinière.
Politique touristique du Québec
M. Biron: M. le Président, toujours soucieux de la relance
économique au Québec, j'aurais une question pour le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. On sait qu'avec l'avénement
du Parti québécois on a créé une certaine
instabilité économique pour un certain temps au Québec,
à long terme. Par contre à court terme, on peut capitaliser sur
un phénomène nouveau, un sens de curiosité pour les
Canadiens et les Américains de venir voir le Québec. Je voudrais
savoir du ministre du Tourisme s'il a prévu de lancer un programme de
marketing, de mise en marché du Québec, au Canada et aux
Etats-Unis, pour profiter justement de cette nouveauté pour les
Américains et les Canadiens, pour venir au Québec, pour combler
justement à court terme cette lacune économique qu'on peut avoir
à long terme?
M. Duhaime: M. le Président, vous me permettrez de mettre
d'abord en doute l'affirmation du chef de l'Union Nationale qui nous fait part,
ce matin, d'une instabilité économique au Québec.
Je pense que c'est beaucoup plus dans son esprit que cela peut exister.
Cependant, j'ai bien l'intention de souligner de façon assez
marquée au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche l'événement du 15 novembre. Je suis d'accord avec
vous là-dessus, qu'il faudra qu'au Canada, aux Etats-Unis, en Europe
occidentale et particulièrement dans les pays francophones, nous
mettions de l'avant une politique réaliste pour faire connaître le
Québec davantage, parce que j'ai l'intention de faire la preuve à
l'étranger que le Québec, c'est le plus beau pays du monde. J'ai
l'intention également de marquer et de souligner le caractère
québécois et français du Québec.
Le Président: Une question accessoire, M. le
député de Lotbinière.
M. Biron: J'en ai profité tout à l'heure pour faire
une suggestion au ministre. J'espère que les députés du
Parti québécois comprennent la bonne volonté de l'Union
nationale de vouloir collaborer au succès du Québec.
Question additionnelle. Premièrement, le ministre a-t-il
prévu ou va-t-il prévoir de l'aide aux petites et aux moyennes
entreprises touristiques au Québec pour les aider justement à se
préparer à recevoir cette clientèle nouvelle qui peut
venir au Québec? Deuxièmement, le ministre a-t-il commencé
à étudier un dossier pour la construction, à
Montréal, d'un Centre international des congrès qui pourrait se
réaliser avec la collaboration du fédéral et de
l'entreprise privée et qui pourrait nous permettre de rentabiliser les
installations olympiques et Terre des hommes.
Le Président: M. le ministre du Tourisme.
M. Duhaime: Sur la première question, il est bien certain
que des formules de crédit touristique à l'hôtellerie et
particulièrement à la petite et moyenne hôtellerie sont
présentement à l'étude.
Sur votre deuxième question, je dois d'abord me mettre en garde
moi-même, vous mettre en garde vous-même et peut-être chacun
des membres de cette Assemblée contre la tentation facile de faire
naître de petits éléphants à ceux qui existent
déjà à Montréal.
J'ai eu l'occasion de déclarer que le premier dossier que j'ai
demandé à mon ministère était celui du Centre
international de congrès. Je puis affirmer devant cette Assemblée
que nous en faisons présentement l'étude. Ce n'est pas une
situation nouvelle. J'ai eu l'occasion, l'autre jour, en réponse au
député de Portneuf, je pense, de vous donner des chiffres sur les
coefficients d'occupation des hôtels de Montréal. Même
durant l'année olympique, on n'a pas atteint la moyenne de 50%. J'ai
hâte d'avoir en main toutes ces données pour les communiquer
à l'Assemblée de façon beaucoup plus précise. Il
est certain que le Centre international de congrès pourrait être
un actif pour l'hôtellerie de Montréal, mais il faut faire aussi
attention de ne pas s'embarquer. Je veux dire par là que des
implications financières sont quand même importantes. Il faudra
étudier cette question au mérite.
Le Président: Question accessoire, M. le
député de Johnson.
M. Bellemare: Non, c'est une question principale.
M. Blank: Question accessoire.
Le Président: La dernière là-dessus.
M. Blank: Question additionnelle. Le ministre a parlé du
problème de l'industrie hôtelière, particulièrement
à Montréal, où il y a peut-être seulement 50%
d'occupation. Il est possible que les prix des hôtels à
Montréal soient trop élevés, particu-
lièrement maintenant avec les nouveaux salaires minimum qui n'ont
pas pris en considération l'économie à long terme de cette
affaire sur l'industrie touristique à Montréal. Comment se
fait-il que le gouvernement n'ait fait aucun effort pour arrêter la
démolition de l'hôtel Laurentien qui était le seul
hôtel dans le centre de la ville de Montréal à prix modique
pour les touristes de classe moyenne?
Question accessoire. Est-ce possible que le premier ministre ait
parlé au président du CPR, lan Sinclair, qui était au
même souper avec lui au Mount Royal Club l'autre jour, sur la question de
l'hôtel Laurentien?
M. Duhaime: Je m'étonne un peu que M. le
député me pose cette question, lui qui a déjà fait
partie d'un gouvernement jusqu'au 15 novembre, qui avait, je pense, 96
députés ici, à l'Assemblée nationale. Le
Comité "Sauvons Montréal", ce n'est pas né la semaine
dernière.
Au sujet de l'hôtel Laurentien, je ne suis pas certain d'abord que
ce soit le seul hôtel à Montréal qui offre des chambres
à prix modique.
M. Blank: Dans le centre de la ville de Montréal, oui.
M. Duhaime: Deuxièmement, il faudrait voir quels sont les
pouvoirs juridiques qu'a en main le gouvernement du Québec à
l'heure où nous nous parlons, à partir du moment où la
ville de Montréal a déjà émis un permis de
démolition.
Sur l'autre point que vous avez soulevé au sujet du salaire
minimum, je ne suis pas convaincu que l'on doive gager que les grands
hôtels de Montréal connaîtront le progrès, la
prospérité, en maintenant les salaires à $2.50 dans
l'hôtellerie. Je vous donne de mémoire, un seul chiffre, la taxe
locative du Reine Elisabeth qui est passée de $595 000 à $1 092
000 en un an. C'est peut-être là la réponse que vous
cherchez.
Le Président: Le député de Beauce-Sud.
Application de la loi 22: cause des gens de
l'air
M. Roy: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse au
ministre des Affaires intergouvernementales ou, peut-être aussi, au
ministre de la Justice. C'est à la suite d'une nouvelle qui est parue,
ce matin, dans le journal Le Devoir, de Montréal, concernant la cause
qui est actuellement débattue, ici, à Québec. L'article
est intitulé ainsi: L'Association des gens de l'air du Québec est
déçue de la politique prise par Québec.
Avec votre permission, M. le Président, j'aimerais
peut-être expliciter un peu le motif de ma question avant de la formuler.
On dit ceci: "Le gouvernement du Québec admet que le gouvernement
fédéral puisse légiférer en matière
linguistique même dans les domaines couverts explicitement par la loi 22,
mais à la condition qu'il en fasse la démonstration si
nécessaire. Ainsi, si le Québec estime que les ordonnances du
ministère fédéral des Transports interdisant l'usage du
français dans les communications aériennes au Québec sont
ultra vires, c'est uniquement parce que le ministre n'a pas
démontré au préalable leur nécessité
absolue. "Voilà, en tout cas, la position du gouvernement du
Québec telle qu'exposée, hier, en Cour fédérale par
l'avocat du Procureur général du Québec, Me Rodolphe
Bilodeau, qui a été appelé en tant que mis en cause,
à faire valoir les vues du Québec".
J'aimerais savoir, de la part du représentant du gouvernement, du
ministère de la Justice ou du ministère des Affaires
intergouvernementales, s'il s'agit d'un recul de la part du gouvernement, ou
encore, si on est en mesure de nous préciser quel est le mandat du
représentant du Procureur général dans cette cause.
Le Président: Le ministre de la Justice.
M. Bédard: M. le Président, tel que l'a
exprimé le député de Beauce-Sud, le gouvernement du
Québec a été effectivement appelé, en tant que mis
en cause, dans la cause qui opposait l'Association des gens de l'air et le
ministre fédéral des Transports. Etant donné que la cause
est sub ju-dice, vous comprendrez, M. le Président, que mes commentaires
seront plutôt brefs.
Le député me demande quel était le mandat qui avait
été donné à l'avocat qui représentait le
gouvernement du Québec. Le mandat du procureur du gouvernement
était très explicite, très clair, à l'effet
d'appuyer sans réserve la cause des gens de l'air, à savoir de
plaider dans le sens que la directive fédérale était,
d'abord, contraire à la Loi sur les langues officielles puisqu'elle
était une violation de la loi 22 et, enfin, que cette directive
était également jugée comme discriminatoire et injuste
à l'égard des Québécois francophones.
Je pense que les propos qui ont été rapportés dans
le journal Le Devoir ou dans les journaux de ce matin ont été
tirés d'une discussion technique entre le juge et notre procureur dans
la cause, ce qui a peut-être eu pour effet de faire oublier le fait
essentiel et fondamental de l'appui que notre procureur a donné hier
à la cause des gens de l'air. Je peux vous dire que notre procureur a
respecté le mandat très clair qui lui avait été
donné par le ministère.
Je profite de l'occasion pour réitérer l'appui, non
seulement du ministère de la Justice, mais du gouvernement, en faveur de
la cause des gens de l'air. Je crois refléter non seulement la position
du ministère de la Justice, mais également celle du
ministère des Affaires intergouvernementales et du gouvernement, en vous
disant que ce dernier soutient, comme position fondamentale, qu'il n'est pas
question de recul de sa part, à savoir, que le gouvernement du
Québec n'accepte pas qu'Ottawa intervienne dans des domaines qui sont de
compétence provinciale sous prétexte que, selon ce gouvernement
fédéral, il puisse y avoir besoin ou nécessité.
Je crois que cette excuse de besoin ou de nécessité a
toujours constitué un prétexte de la part du gouvernement
fédéral pour faire une intrusion dans les champs de juridiction
provinciale.
M. Roy: Question additionnelle, M. le Président. Une
courte question additionnelle pour demander au ministre de la Justice s'il a
l'intention de rencontrer le représentant du Procureur
général afin de lui donner des instructions précises
à ce sujet et de lui faire connaître clairement les positions du
gouvernement, de façon à éviter des situations
ambiguës comme celle que nous retrouvons ce matin dans les journaux.
M. Bédard: Je crois que je viens de faire connaître
très clairement les positions du gouvernement concernant une rencontre
possible, éventuelle, avec le procureur qui nous représentait.
J'aurai sûrement cette occasion, mais je tiens à
réitérer le fait que, du point de vue global, le procureur du
gouvernement a respecté intégralement le mandat très clair
qui lui avait été donné d'appuyer sans réserve la
cause des gens de l'air.
Le Président: M. le député de Verdun, s'il
s'agit d'une question accessoire.
M. Caron: Non, c'est une question principale.
Le Président: Alors, M. le député de
Johnson, votre question principale.
Centre d'analyse et de documentation
M. Bellemare: Ma question s'adresse au premier ministre. Le
premier ministre est-il au courant, particulièrement depuis l'article
qui vient de paraître sous la signature d'un homme fort autorisé,
M. Picard, qu'il y a des agents particuliers de la CIA des Etats-Unis qui font
enquête dans la province de Québec depuis l'arrivée au
gouvernement du premier ministre et aussi de la Gendarmerie royale qui
persistent à faire des enquêtes partout et à questionner
beaucoup de gens? Ceci se rattache à ma question de lundi dernier,
à savoir si le premier ministre va maintenir le CAD en position pour
qu'il continue de faire ce service d'espionnage qui existait sous l'ancien
gouvernement. On m'a répondu que c'était le premier ministre qui
devait me donner les réponses satisfaisantes lundi de cette semaine
parce que beaucoup de dossiers ont été transférés
au ministère de la Justice. Le ministère de la Justice m'a
répondu qu'il avait enfin trouvé la clé pour certains
dossiers qui étaient des dossiers confidentiels. Ma première
question au premier ministre: Est-ce vrai? Le premier ministre peut-il affirmer
qu'il n'y a pas d'enquêteurs c'est assez difficile peut-être
pour lui de dire qu'il n'en existe pas de la Gendarmerie royale que
c'est son intention de lutter contre certains membres de son gouvernement qui
veulent persister à maintenir le CAD? Parce que le premier ministre a
dit que, si cela devait exister, il y aurait des para- mètres qui
seraient connus du public et que, particulièrement en ce qui regarde nos
lignes de téléphone... Je suis convaincu que, depuis que le
gouvernement est en place, le leader parlementaire a dû probablement
aller voir dans le dossier s'il n'y a pas des lignes de députés
qui ont été "tapées" dans le passé. Je suis
persuadé que ces dossiers des CAD, qui étaient des dossiers
extrêmement secrets... Je ne sais pas si le gouvernement va maintenir sa
décision parce qu'on dit qu'il y a un comité formé par les
députés de Maisonneuve, de Chicoutimi et de Louis-Hébert
qui doit décider si on doit maintenir le CAD.
M. Lévesque (Taillon): Quant au CAD, c'est-à-dire
le Centre d'analyse et de documentation, on a eu l'occasion pour la
première fois, avec quelques-uns, dans ce qui s'appelle le comité
de priorités du cabinet, d'en discuter hier. Je voudrais simplement
rassurer parce qu'on a commencé à avoir une bonne vue des
activités et des informations essentielles là-dessus. Je dois
dire que cette espèce de blockhaus qui se trouve dans le "J" n'a pas
d'appareil d'écoute je ne sais pas s'il y en a déjà
eu, mais il me semble pas qu'il y ait d'espace pour cela cela ne "tape"
pas de lignes. Deuxièmement, cela n'a de rapport direct cela en a
peut-être eu déjà ou indirect, en ce moment ou dans
la période qui dure depuis un certain temps, avec aucun corps de police.
Autrement dit, ces gens ne font pas d'enquête. Ils n'ont pas le droit.
Ils n'ont pas les appareils qu'il faut pour "taper" les lignes. Ils sont
essentiellement des gens qui ramassent des dossiers, etc., qui restent à
évaluer.
Comme je l'ai dit, quand cela aura été
étudié comme il faut et que le Conseil des ministres aura
été mis au courant par le comité informel qui a
été créé hier pour fouiller cela et sur lequel le
député de Johnson est remarquablement bien et vite
informé, aussitôt qu'on saura à quoi s'en tenir, il y aura
un rapport qui sera rendu public, et les paramètres, s'il doit s'en
établir, seront également rendus publics. Je répète
encore une fois, sans connaître le détail de ce qui reste, de ce
qui est accumulé, qu'il n'y a pas de relation directe, de partie
à partie entre ce groupe d'employés du Centre d'analyse et de
documentation et quelque corps de police que ce soit.
Deuxièmement, ils ne sont pas équipés, il n'y a
aucun équipement pour faire quoi que ce soit qui puisse être de
l'écoute téléphonique. D'accord?
M. Bellemare: Dernière question supplémentaire.
L'honorable premier ministre, hier, pendant l'étude de ces
dossiers avec ses collègues, a-t-il remarqué l'existence de
certains dossiers qui concernaient spécifiquement un ou des membres de
l'Assemblée nationale?
M. Lévesque (Taillon): Nous n'avons pas fait de fouille,
mais tout ce que je sais, pour autant que je me souvienne, c'est qu'on a
l'assurance que, sauf erreur, il n'y a rien qui concerne les
membres de l'Assemblée nationale, excepté, peut-être
deux ou trois papiers que je ne connais pas et dont on m'a dit qu'ils
étaient sous clef, quelque part. On n'a pas fait de fouille
là-dessus. On n'était pas là pour faire le tour, on
était simplement réuni pour essayer de comprendre de quoi il
s'agissait.
M. Bellemare: S'il y en avait, l'honorable premier ministre
pourrait peut-être nous en informer, même pour les ex-membres de
l'Assemblée nationale.
M. Lévesque (Taillon): Plutôt que de répondre
à la question du député de Johnson, dans le sens de
quelque assurance que ce soit, je peux dire que s'il y a quoi que ce soit qui,
de près ou de loin, peut intervenir dans la vie professionnelle ou autre
des gens qui sont dans l'Assemblée nationale ou ailleurs ou des
citoyens, parce qu'il s'agit de tous les citoyens du Québec, j'ai
l'impression que lorsque la décision sera prise, on pourra la
vérifier et on pourra même le faire devant témoin; s'il y a
quoi que ce soit qui puisse affecter vraiment les citoyens dans leur
réputation, cela va être détruit devant témoin.
M. Bellemare: D'après la Loi de la Législature,
aucun député n'a le droit d'être soupçonné,
même espionné. Je sais que l'honorable ministre de la Justice,
quand il était de ce côté-ci, a vertement
dénoncé cette attitude de "taper" les lignes, même de
certains députés. Pour ma part, j'ai déjà entendu
des conversations sur ma ligne et ce n'était pas normal. Je n'accuse
personne, mais je demande à l'honorable ministre de la Justice...
Le Président: M. le député de Johnson. M.
Bellemare: Pardon!
Le Président: Je permets exceptionnellement, parce que
c'est avant les Fêtes, il y a déjà 40 minutes de
passées, deux dernières questions très brèves, des
questions principales: la première au député de Verdun, la
seconde au député de Rouyn-Noranda.
Taxe d'eau des assistés sociaux
M. Caron: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre des Affaires sociales. A la suite de l'étude des crédits
supplémentaires, hier, il semble qu'il n'y ait pas de montant de
prévu pour aider les assistés sociaux de Montréal et des
environs et j'irais même dire jusqu'à Granby, au point de vue de
leur compte de taxe d'eau. Le ministre pourrait-il m'informer ce matin, si,
dans son prochain budget, il va y avoir un montant de prévu pour aider
les assistés sociaux pour la taxe d'eau?
M. Lazure: Pour la taxe d'eau? M. Caron: Oui.
M. Lazure: M. le Président, j'ai pris connaissance d'une
correspondance que mon prédécesseur avait entretenue avec les
autorités de la ville de Montréal, à ce sujet et c'est une
lettre dans laquelle démarche que j'ai endossée
moi-même nous avons enjoint les autorités de la ville de
Montréal de mieux collaborer avec le ministère dans une
politique, je dirais, d'indulgence, de tolérance vis-à-vis des
assistés sociaux qui se voient temporairement couper leur eau parce
qu'ils n'arrivent pas à payer les factures. Depuis plusieurs mois, la
ville de Montréal avait repris une attitude assez dure vis-à-vis
de ces personnes. Donc, le ministère a fait cette démarche tout
récemment.
D'autre part, il est bien sûr que des crédits sont
prévus pour les assistés sociaux dans le prochain budget. Nous
espérons que ces crédits permettront de corriger la
situation.
J'en profite pour informer l'Assemblée, suite à des
questions d'hier, qu'effectivement les caisses de dépannage ont
été discontinuées il y a déjà quelques mois
au Québec, sous le gouvernement antérieur, par mon
prédécesseur.
Le Président: Je m'excuse auprès du ministre des
Affaires sociales. Est-ce que je pourrais demander au député de
Johnson et au leader du gouvernement d'aller tenir leur conférence
à l'extérieur de la Chambre, s'il vous plaît?
M. Lazure: On me dit que les caisses de dépannage ont
été abolies parce que l'automatisation de rémission des
chèques ne nécessitait plus la présence de caisses de
dépannage. Mais il semble qu'on n'avait pas prévu que cette
automatisation ou cette programmation puisse faire défaut de temps en
temps.
J'ai demandé ce matin aux fonctionnaires d'émettre des
directives dans toutes les régions du Québec pour que les caisses
de dépannage soient réinstallées, conditionnelles,
évidemment, à l'interruption du service normal.
C'est-à-dire que, si, dans l'avenir, le service normal automatisé
fait défaut, immédiatement, les caisses de dépannage
seront d'avance autorisées dans chaque région.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
Plan de développement de
Radio-Québec
M. Samson: M. le Président, j'ai une question à
poser à l'honorable ministre des Communications. Qu'il me soit permis,
avant de la poser, de remercier l'honorable ministre des Affaires sociales pour
la réponse qu'il vient de donner à une question que je posais
hier soir.
La question que je voudrais poser à l'honorable ministre des
Communications fait suite à sa déclaration du début de la
semaine concernant l'installation d'un poste de télévision, d'un
système de télévision de langue anglaise dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le ministre a fait certaines déclarations à ce sujet,
déclarations que j'ai trouvées excellentes d'ailleurs. Je dois
demander au ministre si c'est l'intention de son ministère de profiter
de l'occasion pour envisager, dans un avenir très rapproché,
d'installer dans les régions éloignées, telles que la
région du Nord-Ouest québécois que je représente,
par exemple, les services de Radio-Québec qui pourrait venir donner un
éventail d'émissions télévisées en langue
française à la population. Il y a actuellement un seul service
dans le Nord-Ouest québécois. C'est le réseau Radio-Nord
Inc. et il n'y a pas d'autres services en langue française, alors que
nous sommes desservis par deux services de télévision en langue
anglaise.
Est-ce que le ministre peut me dire si on peut s'attendre que
Radio-Québec prenne soin de notre région très
bientôt?
Le Président: Le ministre des Communications, très
brièvement, s'il vous plaît.
M. O'Neill: M. le Président, je vais répondre au
député de Rouyn-Noranda que nous sommes actuellement justement en
train d'étudier le plan de développement de Radio-Québec.
Je peux déjà lui dire que, dans les priorités, il y a
précisément des régions comme celle de l'Outaouais, les
régions les plus éloignées d'une certaine manière,
l'Outaouais étant un problème particulier sur le plan
linguistique, et celle du Nord-Ouest québécois. Vous pouvez
être assuré que nous considérons le développement de
Radio-Québec dans cette région comme une priorité.
Le Président: Fin de la période des questions.
Affaires du jour.
M. Burns: M. le Président, relativement à l'article
4) du feuilleton, soit le projet de loi no 83, Loi modifiant la Loi de
l'administration financière, je ferais motion pour que nous revenions
à la commission plénière.
La raison en est simple, le ministre des Finances m'a informé
qu'il avait deux amendements à proposer relativement à ce projet
de loi et c'est la motion que je fais, que nous revenions en commission
plénière relativement à ce projet de loi.
Le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
M. Burns: Je proposerais maintenant, M. le Président, que
vous quittiez le fauteuil pour que nous puissions, en commission
plénière, prendre connaissance des amendements.
Le Vice-Président: Le leader de l'Opposition.
M. Lavoie: Avec votre permission, est-ce que vous avez des
réponses à apporter aux questions qui sont posées au
feuilleton?
M. Burns: J'attends des réponses dans le courant de la
journée et, avec le consentement de la Chambre, je...
M. Lavoie: Peut-être qu'au moment des déclarations
ministérielles, à quinze heures cet après-midi...
M. Burns: Peut-être, oui.
M. Lavoie: ... vous pourriez déposer certaines
réponses.
M. Burns: Je vais faire les efforts voulus. J'ai relevé,
à toutes fins pratiques, trois questions, c'est-à-dire deux
questions et une demande de dépôt de documents. Les articles 1 et
2. Les autres sont des motions qui deviennent débattables, sauf pour
l'article 14 qui est une demande de dépôt de documents. J'ai bon
espoir de pouvoir déposer et les réponses et les documents requis
dans le courant de la séance.
Le Vice-Président: Alors, la motion est
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Projet de loi no 83 Commission plénière
(suite)
M. Cardinal (président de la commission
plénière): M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Je voudrais d'abord présenter mes excuses
à cette Chambre d'apporter des amendements à un projet de loi
aussi court, mais, ainsi qu'on l'avait indiqué en deuxième
lecture, il s'agit d'amendements destinés à clarifier la Loi de
l'administration financière et, quant à la clarifier, les
légistes ont décidé qu'il serait préférable
d'ajouter un article, c'est-à-dire ce que vous avez, sur la feuille de
modification, comme étant l'article 2.
D'autre part, les autres amendements, soit la note explicative, soit
l'amendement à l'article 1, sont, en fait, une amélioration de la
phraséologie. Commençons par les amendements aux notes
explicatives. Il s'agirait de remplacer simplement les termes 'soustrayant
ainsi" par les mots "laquelle modification soustrayait". Est-ce qu'il y a
accord là-dessus, M. le Président?
Remplacer le deuxième alinéa de l'article 1, dans la
version anglaise, par ce qui suit: "Sections 47 and 48 shall not apply to the
loans of the government, whatever be the legislative authorization under which
they are effected. They shall not apply either to contracts obliging Her
Majesty to pay a sum of money where, by virtue of an express legislative
provision, such sums shall be taken out of the consolidated revenue fund."
C'est une autre version, en somme, de l'article qui était
là.
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Pour la note explicative, je ne sais pas si le
ministre des Finances pourrait nous le dire, il y a certainement une raison et
j'aimerais la comprendre. On dit: Soustrayant, dans la note explicative,
laquelle modification soustrayait. Quelle est la différence entre les
deux sens, quel genre de précision additionnelle cela apporte-t-il?
M. Parizeau: On me dit là-dessus que la nuance est la
suivante: C'est qu'on remet maintenant à la Législature des
contrôles qui lui avaient été soustraits ou enlevés
avant, d'où le changement dans le temps du verbe.
Le Président (M. Cardinal): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Ce que je ne comprends pas c'est qu'on dit: "à
supprimer une modification apportée en 1968/69 à l'article 66 de
la Loi de l'administration financière". La Loi de l'administration
financière qu'on amende est postérieure à 1966/67. Cela
a-t-il affecté des contrats qui étaient effectués en vertu
de la loi antécédente? Si ma mémoire m'est fidèle,
nous n'avions pas modifié l'ancienne Loi de l'administration
financière, mais elle a été refondue et c'est ce que je ne
saisissais pas.
Je ne veux pas faire un débat juridique, mais je ne comprenais
pas, à moins que cela affecte des contrats antérieurs. J'aurai
une question à poser, également, pour ce qui est de la
traduction. Peut-être que les deux questions vont pouvoir obtenir leur
réponse en même temps. Pour ce qui est de la traduction anglaise
de l'article 1, je ne suis pas assez...
Le Président (M. Cardinal): A l'ordre! Je voudrais
rappeler au député de Jean-Talon qu'il y a une modification aux
notes explicatives. S'il passe tout de suite à l'article 1, dois-je
supposer que la modification aux notes explicatives est adoptée, ou s'il
veut faire les deux en même temps?
M. Garneau: Je croyais qu'il y avait peut-être une certaine
relation entre la modification apportée aux notes explicatives et le
désir du gouvernement d'ajouter l'article 2. Ce que je saisissais de
l'article 2... Si le conseiller juridique me dit qu'il n'y a pas de relation,
je reviendrai pour suivre l'ordre que suggère le président.
D'accord, je reviendrai tout à l'heure.
M. Parizeau: On me dit qu'il aurait fallu faire la modification
de l'article 2 de toute façon, indépendamment des changements
dans la note explicative.
M. Garneau: De toute façon, je pense que nous n'avons pas
à adopter les notes explicatives, comme le signale le leader
parlementaire de l'Opposition. C'était tout simplement une question de
curiosité. En ce qui me concerne, je n'ai pas d'objection à ce
que cette modification au projet de loi soit adoptée. Cela m'a l'air
d'être une clarification juridique. Je n'ai pas non plus de question
à poser pour l'article modifiant la traduction anglaise.
Le Président (M. Cardinal): Si vous le permettez. Nous
sommes devant un drôle de phénomène. Il y a des amendements
à une note explicative qui disparaît après la
première lecture. Je ne suis quand même pas pour soulever une
question juridique et constitutionnelle. Je pense qu'on peut simplement
répondre aux questions des députés et laisser
tomber...
M. Garneau: C'est pour cela que je dis que je n'ai pas
d'objection à ce que la correction soit apportée à la note
explicative. Je n'ai aucune objection, c'était seulement par
curiosité.
M. Parizeau: ... de toute façon, les changements aux notes
explicatives, parce que cela ne fait pas partie de la loi.
Le Président (M. Cardinal): Sur la note explicative, je
voudrais demander au ministre et au député s'il y a d'autres
questions. Nous pourrions tout simplement laisser passer ceci. Il n'est pas
question d'adopter...
M. Garneau: C'est une observation.
Le Président (M. Cardinal): C'est cela, et nous passerions
à l'amendement concernant l'article 1, deuxième
alinéa.
M. Garneau: A l'article 1, deuxième alinéa, pour la
section anglaise, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des Finances?
Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Sur l'article 2, sur l'ajout, en ajoutant la note 2,
je dois vous dire, M. le Président, que cette question a
été soulevée dans le passé déjà.
Personnellement, je considérais cette nécessité d'amender
la Loi de l'administration financière comme étant une chicane
d'avocats et je n'avais pas jugé à propos jusqu'à
maintenant de la modifier. Il semble que l'emprunt de SIDBEC, dont il est
question, en fait un objet fort important, et les conseillers juridiques en
font un objet fort important.
Pour ce qui est de l'article 2, je me pose la question suivante: En
insérant cet article d'une façon rétroactive, est-on
certain qu'on a couvert tous les aspects des lois sur lesquelles il y a des
garanties d'emprunts?
Dans certains cas je n'ai pas eu le temps de vérifier,
compte tenu du fait que je viens d'avoir
l'amendement n'y a-t-il pas certaines garanties dans la
projection, données sur certaines lois concernant le ministère de
l'Agriculture, par exemple, et qui doivent être prises sur des
crédits votés? Je pense, par exemple, aux prêts que l'on
fait aux coopératives agricoles, dans certains cas, pour les
dépanner, où c'est fait en vertu de la Loi du ministère de
l'Agriculture. Il y avait des crédits, de mémoire, qui
étaient affectés à cela lorsque c'était
nécessaire. Je me demandais si en inscrivant l'article 2) tel que
rédigé on ne se trouvait pas à couvrir beaucoup plus large
que ce qu'on voulait couvrir.
Si le conseiller juridique du ministre m'indique que telle chose a
été vérifiée et qu'il n'y a pas de problème,
quant à moi, la discussion finirait là.
M. Parizeau: Je comprends que le cas le plus sérieux, si
on peut parler de cas sérieux, parce que comme vous dites, finalement,
c'est une chicane d'avocats, a trait aux prêts aux étudiants, qui
n'ont pas toujours été donnés en fonction d'une
autorisation législative expresse et qui seraient couverts par cette
disposition. Dorénavant, bien sur, cela ne se posera plus, il y en aura
une. Ce serait au fond, dans une bonne mesure, pour l'essentiel, couvrir les
engagements déjà pris à l'égard de prêts aux
étudiants.
M. Garneau: Cet article ne venait-il pas aussi confirmer les
autres contrats qui ont été signés? Par exemple, le
ministère des Finances emprunte au nom du gouvernement, depuis des
années, et depuis la nouvelle Loi de l'administration financière,
le gouvernement a donné sa garantie, par exemple, pour tous les emprunts
de l'Hydro, et le problème ne s'était pas posé. Il s'est
posé d'une façon spécifique dans le "take or pay contract"
pour SIDBEC. Ce qui m'embête, c'est ceci: Est-ce que cette correction a
une telle portée générale qu'elle modifierait d'autres
garanties qui auraient pu être données en vertu d'autres lois qui
pourraient nécessiter l'adoption de crédits?
Si les vérifications ont été faites, je n'ai pas
d'objection du tout à arrêter là.
M. Parizeau: On me dit que les vérifications ont
été faites et qu'en particulier, dans le cas de l'Hydro, cela a
été vérifié. De toute façon, dans la loi de
l'Hydro, il y a une disposition spécifique qui permet un recours au
fonds consolidé, si bien que cela ne s'applique pas.
M. Garneau: Dans le cas de l'Agriculture, pour les prêts
qui sont faits par le ministère de l'Agriculture aux coopératives
agricoles peut-être que ma mémoire me fait défaut,
c'est pour cela que je n'en fais pas un long débat je voudrais
m'assurer, tout au moins, que cette vérification a pu être faite
et que les prêts qui sont consentis par le ministère de
l'Agriculture et les garanties qui sont données en vertu de la Loi du
ministère de l'Agriculture, lorsqu'il y a nécessité
d'exécuter des paiements de mémoire sont faits
à même des crédits votés. Peut-être que je me
trompe, mais, comme le ministre des Finances m'assure que la
vérification a été faite, je ne poursuivrai pas le
débat.
M. Parizeau: On m'assure que cela a été fait.
M. Raynauld: Je suis assez mal à l'aise pour discuter de
cela, d'abord parce que je n'y comprends strictement rien. Je ne vois pas
très bien la portée de ce projet. Quand même, sur la
phraséologie, puisque je ne comprends pas le fond, j'aimerais bien qu'on
m'explique comment il se fait qu'on écrit des phrases comme cela
à l'article 2). On commence en disant: Nonobstant la présente loi
cela veut dire en dépit de ce que l'on vient de dire,
probablement que cela se réfère à l'article 1) les
garanties de remboursement sont prises sur le fonds consolidé du revenu.
Puis on ajoute un autre "nonobstant" l'absence d'une disposition
législative expresse. J'ai l'impression qu'on s'amuse.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Le député d'Outremont a la même
réaction que j'ai eue il y a à peu près un quart d'heure
en voyant les deux "nonobstant". Si la Chambre n'y voit pas d'objection, on
pourrait remplacer le deuxième nonobstant par: Même en l'absence.
Cela reviendrait rigoureusement au même et éviterait la redondance
et la lourdeur.
M. Raynald: Pourquoi pas: Nonobstant la présente loi et
l'absence d'une disposition législative expresse, les garanties de
remboursement d'emprunts accordées par le gouvernement sont prises sur
le fonds consolidé du revenu? Voyez-vous une objection à
cela?
M. Parizeau: Si on commence à virer les phrases de
côté dans un texte de loi, j'aurais peur que l'on soit
obligé de revoir toute la phraséologie pour voir si elle n'en
prend pas soit plus large, soit moins large que ce qu'on faisait. Je ne suis
pas certain que l'on devrait se transformer en comité de
législation même si je reconnais, avec le député
d'Outremont, que ce n'est pas exactement une des phrases des plus
élégantes que j'ai vues.
Le Président (M. Cardinal): Le président ne
prononcera pas d'avis juridique. Evidemment, les nonobstant à
répétition sont dangereux. Je pense qu'on devrait tenter de s'en
tenir au texte sans quoi on risque de travailler pendant un bon bout de
temps.
L'article 2 nouveau, tel que proposé, est-il adopté?
M. Garneau: Est-ce que vous ajoutez la suggestion que vous
faisiez de remplacer le deuxième nonobstant par "même en l'absence
"? Est-ce que cela a exactement le même sens?
M. Parizeau: Je pense que cela revient au même.
M. Garneau: Si cela a le même sens, ce serait un peu plus
élégant.
M. Parizeau: Ce serait un peu plus élégant.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que le
député de Jean-Talon a fait une proposition?
M. Garneau: Je vote pour l'élégance.
Le Président (M. Cardinal): Le député de
Jean-Talon a fait une proposition?
M. Garneau: Non, c'est à la suggestion du ministre des
Finances et je suis prêt à l'accepter quant à moi.
Le Président (M. Cardinal): Alors, amendement au nouvel
article 2 déjà amendé. Remplacer "nonobstant" par...
M. Garneau: Les mots "même en". Le Président (M.
Cardinal): ...même en. M. Parizeau: En l'absence de...
Le Président (M. Cardinal): Alors, l'amendement,
exactement, c'est remplacer "nonobstant" dans le dernier membre de phrase par
les mots "même en". Amendement adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Si ces amendements sont
adoptés...
M. Burns: Je proposerais, M. le Président, que vous
fassiez rapport au président de la Chambre que nous avons
étudié ce projet avec amendements. Nous avons terminé
l'étude.
Le Président (M. Cardinal): D'accord, M. le leader
parlementaire du gouvernement me permettra de souligner que l'article 2 est
donc remplacé par l'article 3, que l'article 3 est remplacé par
l'article 4, à la suite de ces amendements. Amendements
adoptés.
Le Président (M. Cardinal): M. le Président, je
vous fais rapport que cette commission a adopté le projet de loi no 83
avec les amendements qui ont été proposés. Ce rapport
est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Burns: M. le Président, si l'Opposition était
d'accord, je suggérerais immédiatement la troisième
lecture pour que nous puissions faire sanctionner ce projet dès
aujourd'hui par l'honorable lieutenant-gouverneur. Etant donné qu'il est
absolument nécessaire que ce projet de loi soit en vigueur pour
permettre au ministre des Finances d'agir dès demain dans ces dossiers,
je ferais la suggestion qu'on adopte dès maintenant la troisième
lecture.
M. Lavoie: Vous proposez la troisième lecture?
M. Burns: Oui. C'est-à-dire, le ministre des Finances la
propose.
M. Parizeau: Je propose la troisième lecture du bill
83.
Troisième lecture
Le Président (M. Cardinal): Alors, M. le ministre des
Finances propose la troisième lecture du projet de loi no 83, Loi
modifiant la Loi de l'administration financière.
M. Garneau: M. le Président, juste quelques mots. Comme je
comprends le sens, du moins, d'après ce qu'en a dit le ministre des
Finances, de la loi 83, je me demande si le ministre des Finances ne pourrait
pas nous dire en réplique, en quelques mots, son intervention sur ce
projet de loi. Si le montant d'emprunt, qui était négocié
depuis plusieurs mois pour le financement de SIDBEC, a pu être
confirmé et l'a-t-il été au même taux et conditions
du premier prospectus et des contacts qui avaient été faits avec
des institutions financières.
C'est le seul renseignement que j'aimerais avoir par rapport à la
troisième lecture.
M. Parizeau: Je préférerais garder ces
renseignements pour le moment où la conclusion sera effectivement faite.
Je pense qu'il ne seraitpas sage, avant la conclusion d'un emprunt comme
celui-là, de faire état des conditions. Je pense qu'elles
pourront être expliquées et jugées au moment où
l'emprunt sera fait, c'est-à-dire, dans très peu de temps, il est
évident que l'opération doit se faire avant la fin de la
semaine.
Le Président (M. Cardinal): Cette motion de
troisième lecture est-elle adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Burns: M. le Président, avec votre permission
j'appellerais l'article 5.
Projet de loi no 77 Troisième lecture
Le Président: M. le leader du gouvernement propose la
troisième lecture du projet de loi no 77, Loi concernant la Loi de la
Législature et la Loi électorale.
M. Bellemare: M. le Président, juste un mot,
merci pour ce geste démocratique à l'endroit du
gouvernement. Merci aussi de la part de l'Opposition officielle de cette bonne
collaboration. Nous l'apprécions.
M. Lavoie: C'est là notre sens démocratique.
M. Bellemare: Votre sens démocratique, nous
l'apprécions. D'ailleurs, vous l'aviez déjà
manifesté pour moi quand j'étais une unité dans mon parti.
Je vous remercie infiniment.
M. Lavoie: Comme nous l'avons fait lorsque vous étiez
unique dans l'Unité-Québec non dans l'Union Nationale,
excusez-moi comme nous l'avons fait aujourd'hui pour réduire le
nombre de douze à onze. Si jamais, aux prochaines élections, cela
descend de onze à huit, vous êtes assurés encore de notre
collaboration.
M. Bellemare: Ecoutez...
M. Lavoie: Question de règlement, on ne peux pas
intervenir deux fois dans le débat.
Le Président: Le leader du gouvernement veut-il exercer
son droit de réplique?
M. Burns: Non, M. le Président, je veux simplement dire
que je pense que ce n'est pas un droit de réplique. Je veux dire tout
simplement que je suis du même avis que mes deux collègues leaders
parlementaires des deux autres partis. Une fois qu'on aura adopté ce
projet de loi en troisième lecture, j'aurai une suggestion à
faire à la Chambre relativement à notre règlement.
Le Président: Cette motion de troisième lecture
est-elle adoptée?
M. Lavoie: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Burns: C'est ici, M. le Président, que j'aurais besoin
du consentement de la Chambre, parce que c'est bien beau de changer cela dans
la Loi de la Législature et de rendre reconnu, ce parti de l'Union
Nationale il n'en reste pas moins que, dans notre règlement, il doit y
avoir une concordance à l'article 1, la définition de parti
reconnu est encore restée à "douze". Il serait nécessaire
que j'obtienne le consentement de la Chambre pour qu'on modifie l'article 1 de
notre règlement au paragraphe f), en changeant, dans la troisième
ligne, le mot "douze" par le mot "onze".
M. Lavoie: M. le Président, je préférerais
retarder notre consentement à un peu plus tard dans la
journée.
M. Burns: Je présume que c'est parce que le projet de loi
n'est pas encore sanctionné.
M. Lavoie: II n'est pas sanctionné.
M. Burns: Je vous informe que le projet de loi sera
sanctionné dans le courant de la journée, à une heure
moins quart. Je profite de l'occasion pour dire aux partis de l'Union Nationale
et de l'Opposition officielle que cette sanction aura lieu chez le
lieutenant-gouverneur à une heure moins quart et, bien
évidemment, nous invitons un représentant de chacun des partis
à être présent.
M. Lavoie: Même si ce projet de loi est sanctionné
dans le courant de la journée, on pourra se voir dans le courant de
l'après-midi et je consulterai le caucus de l'Opposition officielle,
s'il y a lieu de donner notre consentement.
M. Burns: D'accord.
M. Biron: M. le Président, j'aurais seulement une question
d'information là-dessus. Je comprends que le projet de loi fait en sorte
que, maintenant, c'est onze pour la présente Législature, mais,
si vous changez le règlement, le changez-vous en permanence?
M. Burns: C'est en permanence pour le règlement, parce que
c'est beaucoup plus facile de le modifier sur simple motion annoncée du
leader du gouvernement. On peut toujours revenir à autre chose.
D'ailleurs, il y aura des modifications à d'autres parties de notre
règlement, fort probablement, peut-être au début de la
prochaine session.
M. Bellemare: Dois-je comprendre que cette réticence veut
qu'on ne puisse pas exercer aujourd'hui même ce droit global?
M. Lavoie: Question de règlement, M. le Président,
il n'y a pas de motion devant l'Assemblée, étant donné
qu'il n'y a pas de consentement unanime, et l'honorable leader parlementaire de
l'Union Nationale pourra intervenir sur la motion, lorsque les consentements
unanimes de l'Assemblée seront obtenus. Je ne vois pas comment il
pourrait intervenir à ce stade-ci de la discussion.
Le Président: La question de règlement est
reçue.
M. Burns: Puis-je demander à nos collègues d'en
face s'ils seraient prêts à adopter l'article 6,
c'est-à-dire le projet de loi no 76, avec autant de
célérité que nous venons de le faire pour le projet de loi
no 77?
Si oui, j'appellerais la troisième lecture de ce projet de loi au
nom du premier ministre. S'il est pour y avoir des discours de troisième
lecture relativement au projet de loi no 76, c'est un article que j'appellerai
un peu plus tard pour permettre au premier ministre d'exercer son droit de
réplique.
M. Lavoie: On peut attendre un peu plus tard.
M. Burns: Je suis à votre service, M. le leader de
l'Opposition. Pardon?
M. Garneau: Les rôles sont renversés.
M. Burns: C'est cela. M. le Président, avec votre
permission, j'appellerais maintenant l'article 7 et je vous demanderais bien
humblement, selon la formule habituelle, de quitter votre fauteuil pour que la
Chambre se forme en commission plénière. Excusez-moi, ce n'est
pas l'article 7, c'est l'article 3. L'article 7 est pour cet
après-midi.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée. M.
Lavoie: Adopté, M. le Président.
M. Cardinal (président de la commission
plénière): A l'ordre, messieurs!
M. le leader du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je voudrais simplement signaler
à nos amis d'en face que, selon le règlement et selon le temps
déjà écoulé, il reste encore 3 h 30 de débat
possible. Je vous prie de me croire que ce n'est pas une suggestion que je vous
fais d'utiliser tout ce temps.
M. Garneau: ... parce qu'on peut collaborer avec lui
jusqu'à ce point-là.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Finances.
Etude des crédits supplémentaires
Commission plénière (suite)
M. Parizeau: Avant de poursuivre l'examen des crédits, une
question m'avait été posée, hier, en commission
plénière. Je pense que c'est l'endroit où je dois y
répondre.
Le député de Jean-Talon me demandait quelle proportion des
$10 millions versés en indemnités aux producteurs de lait
industriel avait été effectivement versée jusqu'à
maintenant.
Le Président (M. Cardinal): Pourrais-je vous interrompre
deux minutes pour que nous procédions selon le règlement? Ce ne
sera pas long. C'est simplement que vous rapportez le débat en
matière d'agriculture. C'est exact?
M. Parizeau: Non. Je réponds à une question qui
m'était posée; n'est-ce pas?
Le Président (M. Cardinal): D'accord. Allez-y, M. le
ministre des Finances.
M. Parizeau: Le montant qui, au 13 décembre, avait
été effectivement versé sur les $10 millions, c'est $9 892
001.
Le Président (M. Cardinal): Mesdames, messieurs. Vu que M.
le député de D'Arcy McGee est ici et qu'à la
dernière séance de cette commission plénière, au
chapitre des Affaires municipales, programme 11, il y avait eu suspension pour
l'adoption des crédits à la suite d'une question du
député de D'Arcy McGee, seriez-vous d'accord pour que nous
revenions aux crédits des Affaires municipales, programme 11?
M. Russell: Je crois que la suspension de l'article avait
été faite en vue de donner la chance au député de
D'Arcy McGee d'être ici, mais aussi au ministre des Affaires municipales.
Vu que lui est absent actuellement, je crois qu'il est en réunion en
bas, on pourrait peut-être continuer l'étude des autres
crédits et, à d'autres occasions... On voudrait avoir la chance
de rencontrer les deux.
Le Président (M. Cardinal): J'accepte la solution du
député de Brome-Missisquoi pour que l'on continue à
suspendre cette adoption. Le ministère de l'Agriculture,
adopté?
Des Voix: Adopté.
Communications
Le Président (M. Cardinal): Ministère des
Communications, programme 1. Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Elément 1,
adopté. Elément 3, adopté.
M. Garneau: Je n'ai pas de question en ce qui concerne les
Communications.
Le Président (M. Cardinal): Programme 2,
élément 1. Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Programme 3,
élément 1. Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Crédits
du Conseil exécutif, programme 2, élément 1.
Adopté?
Crédits du Conseil exécutif
M. Garneau: M. le Président, seulement par
curiosité...
Le Président (M. Cardinal): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Quant au coût de $14 millions pour la tenue
d'une élection générale, comment se compare-t-il avec le
coût de 1973? Est-ce que les tarifs de remboursement aux partis sont les
mêmes? Est-ce que le montant correspond sensiblement à celui de
1973? Si vous ne l'avez pas, ne faites pas de grandes recherches, je ne veux
pas faire un débat là-dessus.
M. Parizeau: Voulez-vous que nous prenions avis de la question?
Je n'ai pas le renseignement.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Programme 3,
élément 1.
M. Garneau: Un instant, le programme 3.
Le Président (M. Cardinal): Oui, M. le
député de Jean-Talon.
M. Garneau: Est-ce un montant additionnel pour répondre au
nouveau changement de gouvernement, M. le Président? Ou sont-ce des
factures à payer?
M. Parizeau: II s'agit de subventions au comité des
fêtes nationales de la Saint-Jean pour 1976.
M. Garneau: Je m'excuse. Concernant les fêtes nationales de
la Saint-Jean, nous avons, au ministère des Affaires culturelles... je
pense que le ministre des Finances a répondu à une question qui
provenait d'une des banquettes de l'Union Nationale; il avait mentionné
que, là aussi, il y avait quelque chose pour les fêtes nationales
de la Saint-Jean.
Est-ce que le ministre des Finances, ou la personne qui est avec lui,
pourrait nous dire quel est le montant total qui a été
versé pour les fêtes de la Saint-Jean en 1976?
M. Parizeau: $580 000, M. le Président.
M. Garneau: Les deux? Celui du ministère des Affaires
culturelles et celui de... Est-ce que le ministre des Finances pourrait dire
à cette Chambre combien il avait été versé
l'année précédente?
M. Parizeau: Non. On prend avis de la question. Je n'ai pas le
renseignement ici.
M. Garneau: Pardon?
M. Parizeau: Je prends avis de la question, je n'ai pas le
renseignement disponible.
Le Président (M. Cardinal): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre des Finances, avant de
débourser ces montants assez substantiels de $580 000 aux fêtes de
la Saint-Jean, a pris connaissance de l'état financier ou de l'usage de
ces fonds, par le comité des fêtes de la Saint-Jean?
M. Parizeau: Sauf pour $50 000 aux Affaires culturelles, le
montant de $530 000 dont nous parlons à l'heure actuelle était le
résultat d'un appel au fonds de secours qui avait été fait
sous l'ancien gouvernement et qu'on a rétabli ici. L'appel au fonds de
secours avait déjà été fait.
M. Lavoie: Ma question a peut-être été mal
formulée. Je m'en excuse auprès du ministre. Lorsque le
gouvernement, l'Exécutif, verse à des organismes sans but
lucratif et autres, des subventions de cette importance, est-ce qu'il exige de
ces organismes la preuve ou la manière dont les fonds ont
été utilisés?
M. Parizeau: Si, dans ma réponse, je n'étais pas
conforme au règlement, on me l'indiquera. Je plaide jeunesse dans ce
métier. Je vais donner un exemple, je pense, de ce que le leader de
l'Opposition veut dire.
Dans ce cas-là, non, puisque l'appel au fonds de secours avait
déjà été fait. On entérinait quelque chose
qui s'était déjà produit.
Mais, à l'occasion, par exemple, de la subvention que nous avons
vu passer aux Affaires culturelles, la subvention au Musée de
Montréal qui n'avait pas été complétée sous
l'ancien gouvernement, là, bien sûr, j'ai demandé qu'on me
sorte tout. Il est clair que la subvention que nous avons déjà
adoptée représente une fraction, qui n'est pas très
élevée, du déficit total et qu'avant d'aborder le
financement du déficit total du Musée de Montréal il va
falloir quand même passablement plus de chiffres et d'études que
je n'en disposais à ce moment-là.
Normalement, la réponse est oui, sauf, bien sûr, quand
l'opération est déjà faite.
M. Lavoie: Je reviens quand même au comité de la
Saint-Jean. Le ministre pourrait-il nous donner l'assurance, étant
donné que maintenant il est responsable de l'administration dans cette
période, même si elle est transitoire, qui fait un pont d'un
gouvernement à l'autre, qu'il pourra obtenir du Comité des
fêtes de la Saint-Jean un état détaillé de
l'utilisation des fonds dépassant un demi-million de dollars? Le
renseignement ou les documents détaillés obtenus pourraient
être déposés à l'Assemblée lors de la
prochaine session.
M. Parizeau: Bien sûr. C'est une suggestion à
laquelle je concours tout à fait que, dans le cas des fêtes de la
Saint-Jean, ces documents puissent être déposés. Quant
à la procédure d'examen, je suis parfaitement d'accord avec lui.
Au Conseil du trésor, la procédure d'examen doit être faite
dans tous les cas, mais là, si je comprends bien, il s'agit d'une mesure
de dépôt qu'on demande et j'y concours volontiers.
M. Garneau: Dans sa grande générosité, le
ministre des Finances ne pourrait-il pas déposer également, d'une
façon officielle, les documents de la fête de la Saint-Jean de
l'année précédente, soit 1975?
M. Bellemare: A la commission parlementaire des engagements
financiers, c'est déposé aussi.
M. Parizeau: J'hésite à prendre des engagements
pour des années antérieures. Je ne sais pas du tout dans quelle
situation ou dans quel état
la comptabilité des fêtes de la Saint-Jean peut être,
comment c'est tenu. J'imagine que, dans la mesure où c'est le
moindrement faisable ou possible, bien sûr, je le ferai.
M. Garneau: Je peux assurer le ministre des Finances qu'à
ma connaissance les documents étaient en la possession du bureau du
premier ministre, dans le temps.
M. Parizeau: Dans ces conditions, il n'y a pas de
problème.
M. Bellemare: A la commission parlementaire des engagements
financiers, on les a déjà produits.
Le Président (M. Cardinal): Programme 3,
élément 1, adopté?
M. Parizeau: Si vous me le permettez, est-ce qu'on veut dire que
les documents qu'on me demande ont déjà été
déposés en commission parlementaire?
M. Bellemare: Pas en entier, en partie seulement.
M. Parizeau: Très bien.
M. Bellemare: A tous les mois, il y en avait une partie qui
venait, de $100 000 ou de $50 000. Quand on a posé la question, on a eu
la même réponse, mais on n'a jamais eu tous les documents.
M. Parizeau: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Elément 1.
Adopté? Adopté.
Programme 4, élément 4.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Est-ce que le ministre pourrait me fournir des
détails, à savoir s'il s'agit d'ententes particulières et,
si oui, desquelles?
M. Parizeau: II y a trois ententes qui sont visées: le
réaménagement foncier, pour $500 000; l'implantation de l'usine
à Saint-Félicien, $5,5 millions et les travaux d'infrastructure
à Mirabel, $1,260 millions. Ce sont donc ces trois ententes qui sont
couvertes par le libellé ententes-cadres, $7,260 millions.
M. Levesque (Bonaventure): II y a trois ententes?
M. Garneau: Le développement agricole...
M. Parizeau: Pardon?
M. Levesque (Bonaventure): Ah oui!
M. Parizeau: Je le répète. A l'agriculture et
à l'aménagement foncier, $500 000; l'implantation de l'usine de
Saint-Félicien, $5,5 millions et les travaux d'infrastructure à
Mirabel, $1,260 million.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre des Finances
aurait suivi le dossier des ententes fédérales-provinciales dont
la conclusion était envisagée, du moins à très
courte échéance, avant le changement de gouvernement?
Est-ce qu'il peut nous dire s'il a une connaissance personnelle de ce
dossier?
M. Parizeau: Non, je n'ai pas de connaissance personnelle de
l'ensemble du dossier, bien que j'en aie suivi certains éléments.
Je pense que cette question devra aller au ministre des Affaires
intergouvernementales qui, lui, je sais, a suivi l'ensemble de
l'opération. Je n'en ai, moi, que des morceaux.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que c'est au ministre des
Affaires gouvernementales que les questions devraient être posées
ou encore au ministre d'Etat à l'aménagement? Est-ce que,
autrement dit, les ententes fédérales-provinciales, dans le cadre
des négociations entre le MIR et l'OPDQ, avaient été
confiées au ministre d'Etat à l'aménagement? Et comment se
ferait-il que ces dossiers auraient été confiés au
ministre des Affaires intergouvernementales?
M. Parizeau: Ces dossiers n'ont pas été
confiés au ministère des Affaires intergouvernementales. Ces
dossiers du rapport entre Ottawa et Québec, de toute façon, sont
suivis par le ministre des Affaires intergouvernementales. Quand il s'agit de
savoir où en est rendu un dossier, la chose la plus simple c'est de
s'adresser au ministère qui les suit tous les jours. Quant à
savoir comment la politique d'aménagement est montée, comment les
ententes fédérales-provinciales s'inscrivent dans une politique
d'aménagement, cela, c'est autre chose.
M. Levesque (Bonaventure): Sans vouloir mettre en doute la parole
du ministre des Finances, j'avais compris que, quant aux ententes sectorielles
ou régionales envisagées, cet aspect des relations
fédérales-provinciales aurait été confié au
ministre d'Etat à l'aménagement, qui s'occupait plus directement
du contenu de ces ententes envisagées. Le premier ministre serait encore
lui-même responsable de l'Office de planification et de
développement du Québec, en attendant qu'un rapport soit fait
éventuellement dans le mois ou deux mois qui suivent, pour
connaître l'avenir de l'OPDQ. Mais en attendant, il y a des
régions qui attendent, il y a des secteurs qui attendent. Il y avait des
centaines de millions qui avaient été prévus et qui
étaient à la veille de faire l'objet d'une entente avec le
gouvernement fédéral et qui touchaient la région de la
Mauricie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, du Nord-Ouest québécois, de
la Côte-Nord, et particulièrement de l'Est du Québec et qui
touchaient des secteurs aussi névralgiques que les axes routiers et
d'autres secteurs reliés à la création d'emplois. Enfin,
tout ce dossier qui
était mûr pour une entente négociée,
signée, c'est ce que je vous demande, où est-ce qu'on va
s'adresser? Apparemment, ce serait l'occasion idéale, pendant qu'on
parle de cet article, des $7 millions qui touchent justement les ententes
déjà signées, celles-là, cependant. Que l'on parle
de PICA ou que l'on parle d'agriculture ou qu'on parle de
Saint-Félicien, on parle d'ententes déjà conclues et
signées. Il s'agit là simplement de paiements en vertu de, mais
ce qui nous importe présentement, pour l'avenir, c'est où en sont
ces dossiers?
S'il n'y a personne, ici, de l'équipe ministérielle, qui
puisse me répondre, j'aurais pu évidemment, demander au
député de Louis-Hébert, mais je pense, si je ne m'abuse,
que le ministre d'Etat à l'aménagement se serait penché
récemment sur ce dossier. Je suis prêt à mettre court
à mes questions à ce moment-ci si le ministre des Finances
m'indique à quel moment, avant la fin de la session, je pourrais avoir
ces renseignements qui intéressent grandement les régions du
Québec et qui ont une incidence assez directe sur l'emploi. Je sais que
le ministre des Finances doit être préoccupé par cette
question.
M. Parizeau: Je pense qu'on s'est peut-être mal compris, M.
le Président. Quant à savoir le contenu, à définir
le contenu d'une entente, bien sûr s'il s'agit d'une entente avec le
gouvernement fédéral sur des questions d'affaires sociales, le
ministère des Affaires sociales est celui qui répond quant au
contenu. Quant à savoir le contenu d'une entente de développement
régional, l'OPDQ jusqu'à maintenant répondait et
répond encore, le chef de l'Opposition l'indiquait. Le ministre de
l'aménagement a maintenant ce dossier d'orientation de
l'aménagement en main.
Mais, quant à savoir où en sont les dossiers, pas le
contenu, où en sont les tractations, il est évident que le
ministère responsable de cela, celui qui est le mieux appelé
à répondre, c'est le ministre des Affaires intergouvernementales.
Pas quant au contenu, mais quant à savoir où on en est.
Ceci étant dit, je pense que je vais demander au ministre des
Affaires intergouvernementales d'être en mesure de donner des
précisions à ce sujet, avant la fin de...
M. Levesque (Bonaventure): Qui pourrait donner...
M. Parizeau: Au ministre des Affaires intergouvernementales
d'indiquer où cela en est rendu. Quant au contenu de ces ententes, je
demanderai au ministre de l'aménagement d'être disponible pour
pouvoir répondre à ces questions d'ici la fin de la session. Je
m'adresserai aux deux.
M. Levesque (Bonaventure): C'est-à-dire qu'on pourrait
suspendre l'adoption de cet article pour qu'au cours de la journée,
peut-être à quinze heures, on puisse avoir une réponse
même succincte, mais enfin qui nous dise où nous en sommes
rendus.
M. Parizeau: Parfait.
M. Mailloux: Si vous me permettez avant de prendre cette
décision.
Le Président (M. Cardinal): Oui, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Je voudrais poser une question supplémentaire
au ministre des Finances et, en même temps, je m'adresse à celui
qui est président du Conseil du trésor. Les ententes dont parle
mon collègue le chef de l'Opposition étaient en discussion depuis
de nombreux mois. Comme le ministère des Transports était compris
dans ces ententes, il est indiscutable que j'y ai participé. Voici ce
qui me surprend un peu dans la méconnaissance des propos que vient de
tenir mon collègue de Bonaventure. Les documents qui ont
été adressés au Conseil du trésor en date du 21
octobre 1976 faisaient état de l'acceptation en principe par le
ministère de l'Expansion économique régionale, par
l'Office de planification et par le ministère sectoriel qui était
le mien. Il y avait eu acceptation de principe parmi les trois ministres
concernés, parmi les fonctionnaires des trois ministères. Les
documents ont été soumis à M. Lebel, secrétaire
général du Conseil du trésor en date du 21 octobre. Il est
indiscutable que dans la période électorale nous n'avons pas
siégé. Il aurait probablement été indécent
de compléter une entente dans les jours qui ont
précédé le vote. Mais, comme cette entente avait fait
l'objet de nombreuses discussions avec l'ancien président de la
trésorerie, M. Jean Chrétien, avec d'autres, je me demande
comment il se fait qu'au président du Conseil du trésor on n'ait
pas soumis le suivi de ces ententes à savoir si une décision
devait être entérinée par la trésorerie du
Québec, ce qu'attendait d'ailleurs le Conseil du trésor
fédéral.
Si j'insiste, c'est qu'il y a des montants extrêmement importants
en cause, soit une enveloppe qui devait être augmentée de $134
millions à $209 millions pour certaines ententes sectorielles de la
Voirie et une entente de $325 millions dont vient de parler mon collègue
de Bonaventure, pour la route 132, de même que pour des ententes
régionales.
Je sais que les media d'information nous ont laissé savoir que le
ministre de l'Expansion économique régionale avait
rencontré son collègue le député de Chicoutimi,
ministre de la Justice, pour une partie de l'entente, soit la route
Alma-LaBaie. Il est possible que le nouveau gouvernement veuille apporter des
modifications à cette entente et que cela ne respecte pas ses
priorités. J'aimerais bien que le ministre des Finances veuille revoir
ces documents si le secrétariat du Conseil du trésor ne les lui a
pas montrés et voir si un des ministres du gouvernement a pu donner
suite à une discussion que nous nous apprêtions à
entériner.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Ainsi que l'indique le député de
Charlevoix, les documents étaient prêts le 1er octobre.
M. Mailloux: Le 21 octobre. M. Parizeau: Le 21
octobre.
M. Mailloux: Les documents adressés au secrétaire
de la trésorerie sont du 21 octobre.
M. Parizeau: Du 21 octobre au 15 novembre, il s'est produit un
certain nombre de choses. Cela fait à peu près trois semaines.
Beaucoup de gens ont été très occupés. Cela fait
à peu près aussi trois semaines que le présent
gouvernement est installé. Il ne faudrait surtout pas imaginer que le
Conseil du trésor n'a pas soumis au président du Conseil du
trésor les documents. Le Conseil du trésor siège
copieusement à l'heure actuelle.
Alors, dans la mesure où nous en sommes à quelques jours
d'avoir fait le tour de l'ensemble des dossiers, je trouve qu'il ne serait pas
très correct, à l'heure actuelle, de dire: En trois semaines, le
Conseil du trésor n'a pas pu faire le tour de l'ensemble des dossiers
dont il disposait. C'est vrai et j'allais dire: C'est normal.
Quant à savoir si ceci est significatif d'un changement de
politique: pas le moins du monde. Je ne préjuge de rien à l'heure
actuelle et, encore une fois, les deux ministres dont j'ai parlé tout
à l'heure présenteront l'état de la question. Mais, encore
une fois, je ne voudrais pas laisser supposer ici que le Conseil du
trésor c'est peut-être un mot qui a échappé
au député de Charlevoix aurait retenu un dossier ou quoi
que ce soit de cet ordre.
M. Mailloux: Je ne voudrais pas, M. le Président, que le
ministre des Finances pense que j'ai l'impression qu'il n'a pas fait son
travail depuis qu'il a été nommé et ministre des Finances
et président du Conseil du trésor. Le ministre des Finances se
devait de faire accepter un budget supplémentaire, ce pourquoi nous
siégeons actuellement.
Je sais pertinemment que des dossiers n'étaient pas
terminés et qu'il vous est permis d'en discuter ultérieurement.
Vous aviez autre chose de plus pressant.
Si j'ai voulu intervenir à ce moment, c'est parce qu'il y a une
importance primordiale à épargner certaines sommes que voulait
nous consentir le gouvernement fédéral. Je voulais attirer
l'attention du ministre des Finances, aussitôt qu'il aura un moment de
répit, afin qu'il se penche sur une entente que nous nous
apprêtions à signer, entente que les ministères avaient
acceptée en principe et il restait la procédure que les deux
conseils du trésor devaient entériner la décision.
Le Président (M. Cardinal): Mesdames et messieurs,
avez-vous d'autres questions à poser?
M. Garneau: Je voudrais savoir, sur le mon- tant de $7 260 000,
quel est le montant qui provient du gouvernement canadien?
M. Parizeau: $6,5 millions, M. le Président.
M. Goulet: A la suite de la question du député de
Jean-Talon...
Le Président (M. Cardinal): A l'ordre!
M. Garneau: ...du fédéralisme rentable ou du
fédéralisme renouvelé du ministre de la culture?
M. Parizeau: C'est peut-être simplement la
récupération de nos impôts.
Le Président (M. Cardinal): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Serait-ce le moment d'engager une discussion avec le
ministre des Finances sur les flux financiers entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial? Croyez-vous, M. le
Président, que ce serait le bon endroit pour le faire?
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Jean-Talon, sur cette question au Président, je devrai
réfléchir avant de donner une réponse et vous aurez une
suspension.
M. Bellemare: II va attendre à samedi pour donner sa
réponse.
M. Garneau: Alors, comme il est assez tard, je vais attendre
à un autre moment, à moins que vous ne me disiez qu'on puisse le
faire dès maintenant. Mais, si vous voulez garder la question en
délibéré, je vais passer outre, M. le Président
Le Président (M. Cardinal): Je préférerais
la garder en délibéré, M. le député de
Jean-Talon. M. le député de Bellechasse.
M. Goulet: Dans le $1,2 million de travaux d'infrastructure de
Mirabel, est-ce que cela en globe un projet de communication rapide entre
Montréal et Mirabel? Est-ce compris dans ce montant?
M. Parizeau: Comme ce montant est affecté au
ministère de l'Industrie et du Commerce, j'en douterais. Pour moi, c'est
pour le parc industriel.
M. Shaw: Mr Président, when the Federal Government is now
giving serious consideration to reviewing Mirabel at its entire concept to the
end or perhaps even closing it, is it in the interest of this government
perhaps to delay any expenditure in this area?
M. Parizeau: Pour le moment, tout ce que je peux dire à ce
sujet, c'est que les engagements qui avaient été pris par
l'ancien gouvernement, l'espèce d'échéancier qui avait
été prévu est res-
pecté. Ceci ne préjuge pas nécessairement de
l'avenir, mais, pour le moment, l'échéancier et les engagements
sont respectés.
M. Bellemare: ...supplémentaires qui avaient
été le résidu, est-ce qu'une politique
générale a été définie quant à
restitution ou quant à la vente de ces terrains?
M. Parizeau: Je suggérerais que la question soit
posée au ministre responsable.
M. Bellemare: Ou au feuilleton.
M. Parizeau: Ou au feuilleton. Il ne serait pas correct pour moi
de répondre à cela.
M. Bellemare: Je l'ai posée bien des fois à
l'ancien gouvernement, mais je n'ai pas eu de réponse encore.
M. Parizeau: M. le député de Johnson aura
peut-être une réponse, mais il faudra qu'il s'adresse au ministre
qui s'occupe du dossier.
M. Bellemare: Je commence à la poser.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Puis-je répondre à une question qui
m'a été posée un peu plus tôt au cours de cette
séance?
Le Président (M. Cardinal): Les crédits du Conseil
exécutif?
M. Parizeau: Au sujet de la Loi électorale, oui.
Le Président (M. Cardinal): Certainement, vous y
êtes autorisé, si mesdames et messieurs les
députés...
M. Parizeau: Le député de Jean-Talon me demandait
comment cela se comparaît avec la campagne électorale de 1973. Les
fonds qui ont été affectés aux mêmes fins en 1973 se
montaient à $12 100 000.
Le Président (M. Cardinal): Mesdames et messieurs, y
a-t-il d'autres questions à poser relativement à
l'élément 4 du programme 4?
M. Garneau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Les crédits pour cet
élément sont-ils adoptés ou suspendus?
M. Garneau: Sur la question des ententes-cadres, j'ai compris
qu'on allait les adopter à la reprise des travaux, à trois
heures, après les réponses qui seraient fournies.
Le Président (M. Cardinal): Suspendu.
La présidence tente de protéger l'Opposition, d'être
utile à tous les députés, mesdames et messieurs.
M. Garneau: On vous en remercie.
Le Président (M. Cardinal): Ministère de
l'Education, programme 2, élément 3, adopté?
Adopté.
Mme le député de L'Acadie.
Education
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais profiter de
l'occasion de la discussion du budget supplémentaire prévu pour
le ministère de l'Education pour dire au gouvernement et j'aurais
aimé le dire au ministre de l'Education d'une façon
particulière que l'Opposition officielle veut l'assurer de sa
collaboration dans toutes les mesures positives qu'il mettra de l'avant pour
améliorer la qualité des services éducatifs qui sont
offerts à la population. Nous souhaiterions même que les
débats et les échanges touchant l'éducation puissent se
situer le plus possible en dehors de la partisanerie politique pour des raisons
qui me paraissent évidentes.
Des divergences d'opinion vont certainement survenir en matière
d'éducation. Même à l'intérieur du parti
gouvernemental on n'en sera pas exempt, parce qu'on sait qu'au Québec
les problèmes reliés à l'éducation ont
polarisé énormément de discussions, de contestations, de
remises en question des valeurs de la société. Alors, dis-je, il
y aura des divergences d'opinion, mais j'aimerais qu'on voie celles qui seront
exprimées par l'Opposition officielle uniquement comme un désir
de refléter et de représenter les points de vue de nos
commettants et de la population de l'ensemble du Québec dans un domaine
qui est aussi fondamental, aussi profondément humain et aussi complexe
que celui de l'éducation.
M. le Président, j'aurais aimé formuler quelques questions
d'ordre général au ministre de l'Education. Par exemple, est-il
en mesure, à ce moment-ci parce qu'on remarquera qu'il n'a pas
encore été question d'éducation dans cette Chambre depuis
la nouvelle session au moins de nous faire connaître quelques-unes
des priorités qu'il envisage pour son ministère? J'aurais
aimé savoir s'il entend réaliser la décentralisation sur
laquelle des études et des consultations ont été
entreprises sous l'ancien gouvernement, qui répondent à un
désir maintes fois exprimé, tant par les commissions scolaires
prises individuellement que par la Fédération des commissions
scolaires du Québec.
Il y aurait eu des questions intéressantes auxquelles il aurait
peut-être pu répondre, à savoir, quelle suite entend-il
donner au rapport Nadeau. Je pense que ceci relève vraiment, selon mon
jugement, davantage du ministre de l'Education que du ministre des Finances.
Alors, nous aurons, j'espère, l'occasion d'y revenir, au moins lorsque
la prochaine session sera appelée par le présent
gouvernement.
Je voudrais plutôt m'en tenir autant que possible à des
questions qui touchent d'une façon précise le budget. Je me
demande si le ministre des Finances pourrait m'indiquer, relativement aux
crédits supplémentaires qui sont requis dans les programmes 2, 5
et 6 on parle uniquement du programme 2, mais on les retrouve dans les
programmes 5 et 6 tant pour l'enseignement élémentaire que
secondaire s'il peut faire le partage entre les sommes qui sont
reliées directement au salaire, et qui sont le résultat des
conventions collectives qui ont été signées, de celles qui
sont utilisées à d'autres fins dans ce programme.
Le Président (M. Laplante): M. le Ministre, seriez-vous
intéressé à adopter le programme 2, élément
3 tout de suite, parce que je crois que c'est relativement aux programmes 5 et
6 que le député de L'Acadie pose des questions actuellement?
Adopté?
M. Goulet: M. le Président, dans le programme 2,
élément 3, le montant qui apparaît, peut-on savoir le
montant qui a été affecté? Lorsqu'on a
négocié les conventions collectives, on avait engagé des
avocats en dehors de la fonction publique. Peut-on savoir quel montant a
été affecté à cela?
M. Blank: Question de règlement. Mme Lavoie-Roux a
posé une question. Le ministre va-t-il répondre avant la question
posée par le député de Bellechasse?
Mme Lavoie-Roux: J'ai posé une question très
précise concernant le programme 2, élément 3, et j'ai dit
qu'on la retrouvait dans les programmes 5 et 6, a savoir quelle est la
proportion des crédits supplémentaires qui est affectée
à des augmentations. Je pense que M. le ministre des Finances m'a bien
compris.
M. Parizeau: Quant au programme 2, élément 3, il
s'agit exclusivement des frais afférents à la négociation
pour le renouvellement des conventions collectives dans le secteur de
l'éducation. Donc, c'est le paiement de frais de $767 000
afférents à la négociation des conventions
collectives.
Pour les programmes 5 et 6, il s'agit essentiellement de la subvention
décomposée, si l'on veut, mais destinée à couvrir
une partie des dépenses inadmissibles du conseil scolaire de l'île
de Montréal. Tout le programme 5 et le programme 6.
Mme Lavoie-Roux: Puis-je poser une question à ce sujet? M.
le ministre des Finances dit qu'il s'agit de dépenses inadmissibles du
conseil scolaire de l'île de Montréal. Peut-on me dire pourquoi
elles n'avaient pas été prévues? Peut-être que je
devrais demander cela à l'ancien ministre des Finances. On peut
peut-être me dire à quoi on touche exactement lorsqu'on parle des
dépenses? Evidemment, ce sont des dépenses de fonctionnement,
mais de quoi s'agit-il exactement puisqu'on ajoute des sommes
supplémentaires à ce moment?
M. Garneau: Quant à la question posée par le
député de L'Acadie, sans vouloir mettre en cause la
réponse du ministre, je me demande s'il ne serait pas mieux de
vérifier bien attentivement les $8 400 000 sur ce qui est des
dépenses inadmissibles. Je pense que c'est plutôt relié
à la question de la taxation et à la baisse du taux de taxation,
du taux normalisé de l'impôt foncier scolaire et au fait que la
baisse du taux a amené des différences entre le taux industriel
et le taux résidentiel. De mémoire, je ne veux pas mettre ma
tête à couper là-dessus, c'est ce que cela me disait;
peut-être que je me trompe.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Parizeau: Etant donné... On peut me donner quelques
secondes, on va vérifier. Les notes dont je dispose sont très
claires. Puisqu'on me demande une vérification...
Non, il s'agit bien de cela, que la subvention était
destinée à couvrir une partie des dépenses inadmissibles
du conseil scolaire de Montréal. ... du Conseil du trésor,
à cet effet, du 8 juin 1976.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je dois conclure que ce sont des
dépenses en sus de ce qui avait été prévu dans le
budget du conseil scolaire de l'île de Montréal?
M. Parizeau: On me donne l'explication. Ce qui avait
été demandé, à l'origine, pour le conseil scolaire
de Montréal, avait été refusé, reformulé et
réintroduit dans le courant de l'année 1976. C'est le montant
dont il s'agit.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Dans le montant inscrit, il était prévu,
M. le ministre, un montant. Lorsque nous avons renégocié les
conventions collectives, il avait été question d'employer des
avocats en dehors de la fonction publique, des avocats qui étaient
classés A, B, C, jusqu'à F. Est-ce que vous pouvez me dire le
montant qui avait été affecté à cela, le montant
spécifique qui avait été affecté aux salaires de
ces avocats, pour négocier des conventions collectives? Je crois que ce
montant prévu est englobé dans le montant de $767 000. Quel
montant avait-il été prévu?
M. Parizeau: Si vous me le permettez, nous sommes en train de
répondre à deux séries de questions en même temps,
je demande un délai de quelques secondes pour être capable de
répondre à la seconde. Nous n'avons pas le renseignement ici. Je
prends avis de la question et je répondrai un peu plus tard.
M. Goulet: M. le Président, je m'adresse encore au
ministre des Finances. C'est peut-être prématuré, je ne
sais pas si ma question est irrégulière. A la page 75, il y a un
autre montant de $750 000 voté. Est-ce qu'il a un lien de
parenté
avec ces $760 000? Est-ce que cela va venir s'ajouter à cela pour
la même cause?
M. Parizeau: Oui, mais le second montant auquel le
député fait allusion a trait aux négociations avec la
fonction publique et les affaires sociales. Ce sont les frais afférents.
Encore une fois, le crédit que nous sommes en train d'examiner a trait
aux frais afférents aux négociations dans le secteur de
l'éducation.
M. Goulet: Seulement? M. Parizeau: Seulement. M.
Goulet: Merci.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 3, adopté?
M. Giasson: Adopté. Mme Lavoie-Roux:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 5,
élément 1?
M. Garneau: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Après avoir eu ma réponse
concernant les services d'enseignement, je voudrais demander... Je ne sais pas
si c'est possible pour vous de répondre à cette question. Sous
les rubriques, services aux étudiants et services généraux
on le retrouve également dans le programme 5 et dans le programme
6 M. le ministre peut-il nous dire la nature, ou à quelles fins
particulières sont affectées les sommes supplémentaires?
Les services aux étudiants, c'est très large. Quant aux services
généraux, à quoi fait-on allusion exactement?
M. Parizeau: On me dit que la ventilation a été
faite entre les quatre éléments en question, à peu
près sur la base des éléments du budget du conseil
scolaire. C'est une pure ventilation des dépenses inadmissibles entre
les postes.
Mme Lavoie-Roux: Les services aux étudiants, cela ne me
donne quand même pas la nature... A l'intérieur des services aux
étudiants, à quoi sont affectées les sommes? Est-ce
qu'elles sont affectées, par exemple, également à une
hausse des salaires due aux paraprofessionnels? Enfin, à quoi
exactement?
M. Parizeau: On me dit que c'est essentiellement pour les
dépenses inadmissibles, mais ce n'est pas affecté à
quelque chose de particulier. C'est une imputation.
Mme Lavoie-Roux: Dans l'élément 4, le
développement de l'enseignement des langues, je me demande si... Cela
peut être strictement traité au plan budgétaire. J'avais
une question plus géné- rale à poser, mais je vais la
limiter strictement aux aspects du budget.
Est-ce que vous auriez, en relation avec cette rubrique, des
détails à savoir ce qui est affecté, par exemple, à
de l'équipement: comme l'audio-visuel, et ce qui est affecté
à la formation des enseignants eux-mêmes, ce qui est
affecté à l'enseignement de la langue maternelle ou à
l'enseignement des langues secondes. Avez-vous cette ventilation?
M. Parizeau: C'est la même réponse. Le montant
global de la subvention je n'ai peut-être pas été
suffisamment clair jusqu'à maintenant ayant été
déterminé, cela a été imputé entre ces
quatre postes, à peu près selon l'importance de ces postes, dans
le budget du conseil scolaire. C'est une imputation purement comptable. Les
$100 000, par exemple, qui vont au développement de l'enseignement des
langues ne sont pas affectés, en particulier, à de
l'équipement ou à des salaires, ils sont seulement transmis au
conseil scolaire. Le conseil scolaire, au fond, les porte dans son budget
à ce poste-là, mais il en fait ce qu'il veut.
Mme Lavoie-Roux: J'accepte votre réponse, M. le ministre,
mais il reste encore une fois, c'est probablement impossible pour vous
de répondre à ceci qu'il y a eu énormément
de réticences d'exprimées par les commissions scolaires, selon
lesquelles trop d'argent a été affecté au chapitre de
l'audio-visuel dans l'enseignement des langues. C'est pour cela que je
demandais cette ventilation. Est-ce qu'on continue dans la même veine ou
si on met davantage l'accent sur la formation des maîtres, par exemple?
Je suis certaine qu'au ministère de l'Education on doit avoir ces
réponses parce qu'on ne doit certainement pas accepter des chiffres
globaux comme cela, sans les étudier d'un peu plus près,
j'imagine.
M. Parizeau: Oui, effectivement. Répondant comme ministre
des Finances, moi, tout ce que je peux dire, à l'heure actuelle, c'est
que, du point de vue de la Trésorerie et du ministère des
Finances, ces dépenses sont considérées, comme on le
disait autrefois dans les budgets scolaires, comme transférables. Si le
ministère de l'Education ne veut pas qu'elles soient
transférables, qu'elles soient affectées à certaines fins
plutôt qu'à d'autres, là, c'est au ministère de
l'Education de le déterminer. Le ministère des Finances ou le
Conseil du trésor rend ces montants disponibles.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends, mais je pense que le ministre des
Finances doit aussi comprendre qu'à partir de l'étude d'un budget
on peut aussi cerner certaines orientations des ministères et ce sont
les éléments qui nous manquent aujourd'hui, je ne vous en fais
pas reproche, remarquez bien, c'est fort compréhensible.
M. Parizeau: Peut-être que cela veut dire que lorsqu'on
étudie les crédits, il faudrait que les mi-
njstres responsables soient en Chambre pour répondre aux
questions posées; autrement, on ne s'en sortira pas.
M. Burns: Peut-être que le député ne le sait
pas, mais il y a actuellement un conseil des ministres qui se tient,
traditionnellement vos collègues de l'ex-cabinet vont vous le
confirmer le mercredi. Malheureusement, c'est à cause de cela;
j'en suis aussi malheureux que vous, mais que voulez-vous, le Conseil des
ministres doit continuer à siéger quand même, malgré
tout.
M. Raynauld: ... pas de se balader sur les côtes de
ski.
M. Bellemare: Ce n'est pas une nouvelle tradition, non plus,
qu'établit l'honorable ministre des Finances aujourd'hui en
défendant tous les budgets, sauf que, parce que c'est un budget
supplémentaire, il résume, dans toutes les questions qui lui sont
posées, l'avis qui est donné à son bureau concernant les
points qui y sont contenus. Mais on reviendra à la tradition, je pense,
à la prochaine session alors que chacun des ministres répondra en
commission parlementaire à toutes les questions qui seront
posées.
M. Burns: Lors de l'étude des crédits
généraux, si on peut dire, du budget, il n'y a aucune
espèce de doute que chaque ministre va défendre ses
crédits. Comme il s'agit d'un budget supplémentaire, le ministre
des Finances prend à charge, justement, de les défendre au nom de
tous les ministres.
Le Président (M. Cardinal): Madame, messieurs, est-ce
que...
M. le député de Jean-Talon
M. Garneau: Sur cette question, je voudrais dire au leader du
gouvernement que, personnellement, je n'ai pas d'objection. Je ne ferai pas de
chicane là-dessus aujourd'hui, d'autant plus que c'est un budget
supplémentaire qui a été préparé, dans une
large mesure, par l'administration précédente. Je dois dire au
leader du gouvernement que, quant aux budgets supplémentaires, au moment
où ils étaient de ce côté-ci de la Chambre, je
pouvais répondre à un certain nombre de questions, mais que, la
plupart du temps, les ministres étaient là.
Je ne ferai pas de querelle aujourd'hui là-dessus, mais je ne
voudrais pas que ce soit inscrit au journal des Débats comme
étant une tradition qui pourrait être suivie dans tous les budgets
supplémentaires qui pourraient être présentés
à cette Chambre.
M. Burns: Je tiens tout simplement à dire au
député de Jean-Talon que je trouve, et je l'affirme, qu'il serait
souhaitable que les ministres soient ici, sauf qu'à cause de situations
incontrôlables, ce matin, malheureusement, ils ne sont pas ici. Mais je
pense qu'hier, à quelques reprises, le ministre titulaire était
présent.
M. Garneau: Le ministre de l'Agriculture aime autant ne pas y
être.
M. Burns: Je pense que le ministre des Affaires sociales
était ici hier, le ministre de l'Agriculture, celui des Affaires
municipales.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais bien qu'il soit là pour
l'Education.
M. Burns: Je prends bonne note de vos regrets; j'espère
que nous n'aurons pas à l'avenir à le répéter. Je
ne pleurerai pas.
M. Garneau: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que Mme le
député de L'Acadie a d'autres questions?
Mme Lavoie-Roux: Pas sur le programme 4, j'en aurais une sur le
programme 5.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Je veux simplement compléter, M. le
Président, en indiquant que je ne veux absolument pas créer une
tradition par ce que je fais ce matin. Etre le pompier de service et
créer une tradition sont deux choses très différentes.
Le Président (M. Cardinal): Mesdames, messieurs, est-ce
que nous revenons à l'élément 1 du programme 5 du
ministère de l'Education pour adoption?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Elément
adopté. Elément 2.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Elément
3?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Elément
4?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Programme 6,
élément 1, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Ce sont les mêmes éléments,
adopté.
Le Président (M. Cardinal): Alors, programme 6,
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Cardinal): Programme 11,
adopté?
M. le député de Jean-Talon.
M. Garneau: Cela concerne le financement de l'Université
de Sherbrooke, je crois, du moins. J'y reviendrai lorsqu'on étudiera le
budget principal l'an prochain.
Le Président (M. Cardinal): Alors, programme 11,
adopté. Programme 16, adopté? M. le député de
Richmond.
M. Brochu: A cet article, seulement deux brèves questions
que j'aimerais adresser au ministre. D'abord, j'aimerais peut-être qu'il
donne certaines explications sur le million qui apparaît ici. D'autre
part, est-ce qu'il pourrait également nous donner des directives que
nous pourrions adresser à nos municipalités qui sont aux prises
un peu avec le même genre de problème que j'avais soulevé,
hier soir, concernant les affaires municipales? Certaines municipalités
ont fait certaines immobilisations suite à des engagements du
gouvernement et on se retrouve dans une situation assez difficile. Alors,
est-ce que le ministre pourrait nous donner des directives en ce qui concerne
ces municipalités, à ce moment-ci, de sorte qu'on puisse les
aviser en conséquence des procédures qui seront suivies dans ces
dossiers?
M. Parizeau: Franchement, il m'est tout aussi difficile de
répondre aujourd'hui qu'hier soir, en ce sens que le million a
été placé là essentiellement pour satisfaire des
engagements patents et évidents. Nous ne sommes pas certains
d'être en mesure avec ce million de remplir tous les engagements. Dans la
mesure où le ministère de l'Education nous dit qu'il pense, avec
cette somme, être en mesure de le faire, nous prenons cela temporairement
dans l'espèce de cadre, comment dire, un peu désordonné
que nous esquissions hier soir, mais exactement pour les mêmes
raisons.
Alors, là on pense au ministère de l'Education, avec ce
million, être en mesure de satisfaire les engagements déjà
pris. Quant aux directives que vous demandez, je pense que, de la même
façon que le ministre des Affaires municipales va avoir à
émettre des directives, le ministre de l'Education devra le faire et,
là encore, dans le même cadre et aux mêmes fins.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): Oui, Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ...j'imagine que vous n'avez pas à
l'intérieur du budget qui est devant vous vers quelle partie de la
province sera dirigé cet argent pour réaliser certains programmes
récréatifs. Quand même, est-ce qu'il y aurait moyen de
savoir s'il y en a qui seront dirigés vers l'île de
Montréal?
M. Parizeau: Je prends avis de la question. Je me
renseignerai.
Le Président (M. Cardinal): Le programme 16 est-il
adopté? Mme le député de l'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai une question qui est d'ordre
général et qui touche davantage le budget d'immobilisation. Comme
vous êtes le président du Conseil du trésor, vous avez
peut-être déjà ouï dire que la population de
l'île de Montréal et j'imagine que dans d'autres parties de
la province, c'est la même chose s'inquiète fortement de la
réalisation de certains projets de construction ou de
réaménagement d'écoles. Ma question est celle-ci: Je sais
que l'ancien gouvernement avait quand même mis certains plafonds aux
dépenses possibles en immobilisation pour le budget de 1976/77, mais
avait laissé entendre que ceci serait probablement révisé
pour tenir compte de certains projets, qui, de toute évidence,
apparaissaient beaucoup plus urgents et beaucoup plus nécessaires que
d'autres. Je me demande si, tant au ministère de l'Education qu'au
Conseil du trésor, on a commencé à se pencher sur le
budget d'immobilisation pour la réalisation de ces projets
scolaires.
M. Parizeau: Depuis environ une semaine. Je pense que la
révision dont il était question du budget d'immobilisation est
quelque chose de très urgent.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Parizeau: II faut savoir où on va dans ce sens. Les
instructions ont déjà été données depuis une
semaine, de façon que, le plus rapidement possible, on sache où
on en est sur le plan des constructions, où c'est nécessaire,
dans quelle mesure la construction peut être remplacée par des
rénovations, dans quelle mesure le recyclage, à part cela, de
certaines écoles peut être nécessaire. J'assure que c'est
très haut dans les priorités d'études à l'heure
actuelle.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le ministre.
M. Goulet: Sur le programme 16, je ne veux pas
m'éterniser, mais dans le million, il y a quelque chose de prévu
pour le développement des équipements récréatifs et
l'aide aux municipalités pour les équipements
récréatifs. Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux de faire en
sorte que les équipements récréatifs et sportifs
déjà existants dans à peu près toutes les
polyvalentes et les CEGEP soient employés par la population? Au lieu
d'en avoir deux dans la même ville ou dans la même région,
ne pourrait-on pas faire en sorte que cela soit employé? On pourrait
peut-être sauver plusieurs millions d'ici trois ou quatre ans.
M. Parizeau: Bien que cela ne relève pas, bien sûr,
de mes responsabilités, je peux assurer le député que
cette question a toujours été cet espèce de divorce
entre les installations municipales et les installations scolaires sur le plan
récréa-
tif pour moi un objet de surprise infinie. Il devrait quand
même y avoir un jour moyen de réconcilier cela.
Le Président (M. Cardinal): Programme 16.
M. Goulet: Je pense que c'est de votre responsabilité,
parce que c'est vous qui payez, à une place ou l'autre.
M. Parizeau: Ma responsabilité là-dedans, c'est
d'esayer d'économiser de l'argent.
Finances
Le Président (M. Cardinal): Le programme 16,
adopté. Crédits du ministère des Finances. Programme 2. Le
programme 2 est-il adopté?
M. Garneau: Oui, on va dire adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Le programme 4.
Adopté.
M. Burns: Le député de Jean-Talon
reconnaît-il certains chiffres?
M. Garneau: Pardon?
M. Burns: Le député de Jean-Talon
reconnaît-il certains chiffres?
M. Garneau: Le leader du gouvernement est aussi bien de ne pas
poser cette question, parce qu'il va me faire regretter de ne pas l'avoir
posée, parce qu'il trouve qu'il n'est pas assez élevé,
d'après les informations que nous a transmises le ministre des Finances
l'autre jour. Concernant l'article 4), évidemment...
Le Président (M. Cardinal): Pardon, M. le
député.
M. Garneau: Vous êtes rendus à l'article 4).
Le Président (M. Cardinal): Vous parlez du programme
4.
M. Garneau: Programme 4, excusez, oui, c'est cela.
Le Président (M. Cardinal): Programme 4,
élément 1.
M. Garneau: Les $30 millions auxquels se référait
le leader du gouvernement étant statutaires, cela ne bâdre pas
trop le ministre des Finances pour l'utilisation de ses crédits
votés par l'Assemblée. Je ferai le débat une autre fois,
il y en aura un nécessairement qui devra être fait
là-dessus, tôt ou tard.
Pour le fonds de suppléance, concernant les traitements de $387
millions, quand le ministre des Finances...
Le Président (M. Cardinal): Un instant, vous me permettez?
Il y a deux éléments, et les $387 900 000, c'est le total des
deux éléments. Est-ce que le député de Jean-Talon
veut s'exprimer sur l'élément 1?
M. Garneau: Je reviens au détail...
L'élément 1?
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Garneau: Non, je voudrais savoir du ministre des Finances,
quant à moi, je m'excuse auprès de mes collègues...
Le Président (M. Cardinal): Elément 1,
adopté.
M. Garneau: Non, non, non.
M. Lavoie: Non, il n'est pas adopté, il est debout.
Le Président (M. Cardinal): Bon, très bien.
M. Garneau: Je voudrais savoir du ministre des Finances si, parmi
les crédits qu'on vient de voter dans les ministères et qui
seront votés d'ici probablement une heure, pour ce qui reste, les
crédits qui ont été votés pour rembourser le fonds
de suppléance seront réellement retournés au
ministère des Finances. Si oui, est-ce que le ministre des Finances
pourrait nous indiquer pourquoi il réclame les $10 millions
d'accroissement au budget supplémentaire pour ce fonds de
suppléance?
M. Parizeau: Ce programme 4, élément 1, est un des
rares éléments dans les crédits dits
supplémentaires que j'ai demandé d'inscrire avant qu'ils soient
présentés à la Chambre, essentiellement pour la raison
suivante: Même une fois effectués, les remboursements au fonds de
suppléance général je ne parle pas du fonds de
suppléance des salaires les montants disponibles jusqu'à
la fin de l'année me paraissaient un peu faibles en ce sens que, sans
cet ajout de $10 millions, le fonds de suppléance serait limité
à un peu moins de $15 millions, à peu près $14
millions.
Etant donné qu'il reste trois mois à courir; étant
donné, d'autre part, la complexité de déterminer le genre
d'engagement qui existe, soit à l'égard des municipalités,
comme on l'a vu hier soir, soit à l'égard de certaines
subventions pour des équipements récréatifs dont on
parlait tout à l'heure, il m'a semblé que la marge de manoeuvre
était un peu étroite. C'est dans ce sens que j'ai demandé
que l'on ajoute $10 millions au fonds de suppléance de façon que
on ne peut même pas appeler cela une marge de manoeuvre sur un
budget aussi considérable on ait un peu de ce que l'on appelle en
anglais "elbow room". Pas beaucoup, mais un peu, au cas où... Parce
qu'il reste quand même trois mois à courir.
M. Garneau: M. le Président, nous avions augmenté
au cours des années le montant de cette marge de manoeuvre, mais en
même temps, dans la plupart des cas, nous avions utilisé les
budgets supplémentaires pour rembourser le fonds de suppléance.
La norme si ma mémoire m'est fidèle que l'on
suivait, c'est que l'on revenait en budget supplémentaire lorsque les
crédits qui avaient ainsi été transférés
dépassaient, je crois, $50 000.
Est-ce l'intention du ministre des Finances de revenir avec un budget
supplémentaire d'ici la fin de l'excercice financier pour justement
rembourser le fonds de suppléance et de permettre aux
députés de poser des questions quant à son utilisation, ce
qui a été dans les années antérieures?
M. Parizeau: On ne peut garantir qu'on ne reviendra pas avec un
budget supplémentaire parce qu'en somme, il y a un certain nombre de
dépenses à l'intérieur du budget général,
des crédits généraux, maintenant, qui pourraient
être considérablement affectées par les circonstances
extérieures et qui rendraient un budget supplémentaire
nécessaire.
Mais je ne pense pas qu'il serait justifié de revenir avec un
budget supplémentaire uniquement pour l'utilisation, dans les trois
derniers mois de l'année, du fonds de suppléance tel qu'il existe
à l'heure actuelle. De toute façon, il aurait été
de $14 millions ou $15 millions. J'imagine qu'on ne serait pas revenu avec un
budget supplémentaire d'ici trois mois quant à l'utilisation de
ces $14 millions. Le fait de le faire passer de $14 millions à $24
millions pour s'assurer une certaine réserve à l'égard
d'engagements dont on n'a pas tout à fait fait le tour à l'heure
actuelle me paraît simplement sage, mais ne me paraît pas exiger un
budget supplémentaire nouveau d'ici la fin de l'année.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que le programme... M.
le ministre des Finances.
M. Parizeau: Excusez-moi, M. le Président, sous
réserve bien sûr, des conditions d'utilisation, cependant, du
fonds de suppléance, telles qu'elles sont indiquées dans les
crédits, c'est-à-dire qu'il y a quand même des limites
à l'utilisation de ce fonds de suppléance.
M. Garneau: M. le Président, ce sera la dernière
intervention, quant à moi, là-dedans. Je m'inquiète de
l'attitude du ministre des Finances. Je dois lui dire que si la session reprend
ses travaux ou si la Chambre se réunit à nouveau en
février, au début de février, je comprendrais mal pourquoi
le geste qui constitue le dépôt d'un budget supplémentaire
ne pourrait pas être fait. Parce que, non seulement II y aura les $10
millions, mais il y aura également les $14 millions dont on me dit
qu'ils seront à la disposition du Conseil du trésor et du
ministre des Finances, ce qui fait $24 millions. Je voulais tout simplement
indiquer que je trouve qu'il vaut la peine, pour les députés de
cette Chambre, de pouvoir poser des questions au gouvernement sur l'utilisation
de ses crédits. Je m'en suis fait poser suffisamment dans le
passé et, pour les mêmes raisons que celles que j'invoque
présentement, pour souligner ce fait au ministre des Finances actuel et
lui dire que même s'il ne veut pas prendre de décision
aujourd'hui, nous voulons au moins attirer son attention là-dessus. Au
cours des gouvernements qui ont précédé, cette pratique,
dans la mesure du possible, était suivie. Je l'invite à
réfléchir sur la possibilité de la maintenir.
Evidemment, à l'impossible nul n'est tenu. Si la session
reprenait ses travaux le 15 mars, je comprends qu'avec le débat sur le
discours inaugural ce serait pratiquement impossible. Mais surtout si on
revient en Chambre le 1er février, je trouve qu'il devrait analyser
très sérieusement la possibilité de présenter un
budget supplémentaire quant à l'utilisation de cette marge de
manoeuvre. Quant à moi, je n'ai pas d'autre remarque. Je pourrais
considérer adopté l'élément 1.
Le Président (M. Cardinal): Madame, messieurs, y a-t-il
d'autres questions à poser relativement à l'élément
1 du programme 4. Adopté. Elément 1, adopté.
Elément 2, adopté?
M. le député de Jean-Talon.
M. Garneau: Ah! mon doux! Ayant quitté d'une façon
non recherchée le poste que vous occupez, M. le ministre des Finances,
et n'ayant pas pu avoir tous les détails concernant l'utilisation d'une
partie de ce montant quant aux avantages sociaux, dans l'intervention que
j'avais faite devant la presse au moment de quitter le ministère des
Finances, m'appuyant sur les chiffres qui m'étaient fournis par les
fonctionnaires, j'avais indiqué que le montant de règlement des
conventions collectives représentait par rapport au budget du 11 mai,
une somme additionnelle de $225 millions au chapitre des salaires et de $146
millions de réserve pour les bénéfices marginaux. Il y a
deux questions que je voudrais poser au ministre des Finances, s'il a
l'information. Dans la partie des $146 millions probablement que les
jours qui ont suivi ont peut-être permis de rajuster d'une façon
plus précise ce montant quel montant serait attribuable aux
années antérieures?
On sait que la convention collective s'est terminée le 30 juin
1975. Il y a eu une très longue négociation et finalement, nous
sommes dans un autre exercice budgétaire. Quelle serait la partie, en
particulier dans les avantages sociaux, qui serait attribuable à
l'exercice financier précédent et la partie qui serait
attribuable à cet exercice financier?
M. Parizeau: Si le député de Jean-Talon veut me
donner une minute pour faire les additions, je vais lui fournir cela tout de
suite.
Le Président (M. Marcoux): Elément 2,
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Garneau: Non, attendez un peu.
M. Parizeau: Voilà, j'ai les renseignements. Les
crédits supplémentaires qui sont affectés à
l'année 1975/76 pour tout, salaires, avantages sociaux, personnel
additionnel prévus par les conventions donnent $140 070 000. Ceux qui
sont affectés en 1976/77 donnent $237 millions.
M. Garneau: $237 millions? M. Parizeau: $237 millions.
M. Garneau: Je comprends que vous n'avez pas la
répartition entre les avantages sociaux et les salaires.
M. Parizeau: Oui, j'y arrive. M. Garneau: D'accord.
M. Parizeau: C'était la réponse à la
première question; ce qui va pour 1975/76 et ce qui est affecté
pour 1976/77. Les sommes affectées aux avantages sociaux pour 1975/76,
Affaires sociales, $35,4 millions; Education, $22,3 millions. Toujours pour les
avantages sociaux pour 1976/77, Affaires sociales, $57 580 000; Education, $51
350 000.
M. Garneau: C'est intéressant, M. le Président...
Excusez, allez.
M. Goulet: Juste une question, M. le Président. Dans le
montant prévu, il y a les crédits supplémentaires à
la suite des conventions collectives dans le domaine des affaires sociales et
de l'éducation. Entendez-vous respecter cela, même si la
commission des mesures anti-inflationistes vous demande de ne pas le faire?
M. Parizeau: Je pense que la déclaration du premier
ministre à cet effet a été très claire. Comme on le
disait, hier soir, le nouveau gouvernement va respecter les signatures.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: M. le Président, compte tenu des articles qui
ont été écrits dans les journaux à la
lumière des conversations ou des échanges de vues qui ont eu lieu
sur l'analyse du budget supplémentaire, il faudrait quand même
souligner l'importance du montant qui est attribuable à l'année
1975/76 par rapport aux équilibres financiers généraux du
gouvernement. On a indiqué, c'était la conclusion qu'on pouvait
tirer, d'une façon superficielle, des échanges de vues et des
réponses obtenues aux questions, que pour l'année 1976/77,
l'année financière en cours, les dépenses courantes, les
emprunts allaient servir à financer les dépenses courantes.
Je voudrais quand même souligner que, d'après les chiffres
fournis par le ministre des Finances l'autre soir, si on prend en
considération le fait qu'un montant important doit être
payé cette année, attribuable aux exercices financiers
passés, il y avait des montants de dépenses capitales, des
subventions pour les réseaux pour fins de dépenses capitales et
un déficit. Si on enlève de ce déficit de $140 millions,
je crois qu'on en arrive quand même à une situation fort
acceptable, compte tenu de la conjoncture pour ce qui est de l'équilibre
qui doit être maintenu entre les dépenses d'investissement et le
déficit général dans les opérations globales du
gouvernement.
Je crois que le ministre des Finances pourra d'ailleurs souligner
il doit le faire, j'imagine, quand il rencontre les groupes financiers
que cette situation était réellement provisoire et due à
des effets qui étaient reliés au règlement des conventions
collectives; la discussion, pour en arriver à ces ententes, a
été échelonnée sur une période de trois ans.
Dans le fond, les deux années financières, celle de l'an dernier
et celle de cette année, s'en trouvent largement affectées.
Je n'ai pas d'autres questions.
M. Parizeau: J'aimerais simplement ajouter une précision
à ce que le député de Jean-Talon vient de dire.
L'année 1975/76, si on en refaisait les chiffres en y ajoutant la somme
de $140 millions qui doit lui être imputée, aurait
révélé, si cela s'était vraiment produit en
1975/76, un niveau d'emprunt très élevé, en correspondance
avec la réduction du niveau d'emprunt de 1976/77.
M. Garneau: Mais, dans mon discours sur le budget, et en
réponse, lorsque j'occupais un fauteuil dont je n'ai pas
sollicité mon départ, j'avais indiqué, pour l'année
1975/76, ce phénomène, et je n'en avais pas caché
l'information à la Chambre. Au contraire, je l'avais indiqué et
j'avais indiqué que cette situation particulière était
largement comparable à celle de l'Ontario, dont le financement des
dépenses courantes était d'une proportion beaucoup plus
large.
Le Président (M. Marcoux): Elément 2,
adopté?
M. Garneau: Adopté.
Fonction publique
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Crédits
du ministère de la Fonction publique, programme 1, élément
3. Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Industrie et commerce
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Crédits
du ministère de l'Industrie et du Commerce, programme 3,
élément 3. Adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Programme 7. Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 8.
Elément 2. Adopté?
M. Lavoie: Adopté. Le Président (M. Marcoux):
Adopté. Justice
Le Président (M. Marcoux): Les crédits du
ministère de la Justice.
Programme 1. Elément 1. Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Programme 1. Elément 2.
Adopté?
M. Lalonde: Si le ministre de la Justice était ici,
j'aurais quelques questions à lui poser. Je ne veux pas
répéter la discussion qui a eu lieu tantôt voulant que le
gouvernement fasse siéger cette Chambre, sur les crédits
supplémentaires, en même temps que le Conseil des ministres. Je
regrette que le ministre de la Justice ne soit pas ici, tout simplement. En son
absence, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 2.
Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Le programme 2
du ministère de la Justice a été adopté.
Ministère de la Justice, programme 3, élément 6.
Adopté?
M. Raynauld: J'essaie de suivre le feuilleton. Je ne suis pas
très habitué à ces choses encore et je ne vois pas de
programme 2 ou 3 à la Justice, dans le texte de loi que nous avons, page
8. Justice, programme 1. Ensuite, j'ai le programme 4. Il n'y a pas de
programme 2. Je comprends mal.
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse. Un instant.
M. Raynauld: Page 91? Ce n'est pas le bon? Une Voix: C'est
la loi.
Le Président (M. Marcoux): Prenons le cahier des
crédits supplémentaires pour l'année
financière.
M. Raynauld: Oui, cela, je l'ai.
M. Garneau: Je pense qu'il y a eu une erreur dans
l'impression.
Le Président (M. Marcoux): On ne discute pas la loi, on
discute chaque programme.
M. Garneau: Tout à l'heure, cela va être
adopté, 1, 2, 3. C'est cela qui va devenir le document, la loi.
Le Président (M. Marcoux): Je vais suspendre pour une
minute.
M. Garneau: On pourrait peut-être suspendre jusqu'à
trois heures, étant donné qu'il est une heure.
M. Raynauld: Je ne veux rien retarder.
Une Voix: C'est très important.
M. Garneau: Je crois que c'est important.
M. Lavoie: Je crois que l'intervention de l'honorable
député d'Outremont est justifiée. C'est bien beau avoir un
document qui n'a aucune force juridique, ici, vraiment le document qui donnera
les deniers nécessaires à Sa Majesté Elizabeth II, c'est
bien le projet de loi no 79.
Le Président (M. Marcoux): On va suspendre. On va faire
rapport au président.
M. Parizeau: M. le Président, il y a plusieurs
crédits statutaires. Est-ce que ça ne serait pas là
l'explication?
M. Garneau: Si c'est statutaire, M. le Président, le
ministre des Finances a raison.
M. Parizeau: Je vous rappelle que, par exemple, au programme 2,
il n'y a rien à voter essentiellement parce que c'est statutaire. Au
programme 3, c'est la même chose; il n'y a rien à voter parce que
c'est statutaire.
Le Président (M. Marcoux): Pour clarifier, nous serons
rendus à la prochaine séance au programme 3. Alors, je fais faire
rapport?
M. Lavoie: Vous pouvez faire la Justice, si vous voulez.
Le Président (M. Marcoux): D'accord. Alors, la
Justice.
M. Garneau: Dans un bon état d'esprit, la Justice,
adopté en entier.
Le Président (M. Marcoux): La bonne collaboration. Alors,
programme 3, élément 6, adopté. Programme 4,
élément 1, adopté.
M. Lalonde: Justice, tout est adopté.
Le Président (M. Marcoux): Je vais les
énumérer quand même, parce qu'il faut qu'officiellement ce
soit enregistré. Programme 4, élément 1,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 4,
élément 2, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 5,
élément 2, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 6,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Programme 15,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Programme 17,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 19,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Lavoie: M. le Président, dans une bonne intention, on
pourrait même adopter le ministère du Revenu, si vous n'avez pas
d'objection.
Le Président (M. Marcoux): Mais il est une heure, je crois
qu'on n'a pas...
M. Lavoie: Non, mais ce serait mieux peut-être, s'il y a
consentement unanime.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a consentement
unanime? Un instant. Est-ce qu'il y a consentement unanime? Oui.
M. Parizeau: M. le Président, je m'excuse, mais on ne peut
pas voter sur le Revenu, c'est statutaire.
M. Blank: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marcoux): On n'a même pas à
l'adopter, à ce moment-là.
Alors, nous serons rendus cet après midi, aux Richesses
naturelles.
M. le Président, la commission plénière n'a pas
terminé ses travaux et demande la permission de siéger à
nouveau.
Le Vice-Président: Quand siégera-t-elle? Même
séance.
L'Assemblée suspend ses travaux jusqu'à quinze heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 15 h 5
Le Président: A l'ordre, mesdames et messieurs .
Election du député de Hull
M. Burns: Avant d'aborder le sujet des déclarations
ministérielles, il me fait plaisir d'annoncer à la Chambre que le
parti ministériel comptera une femme de plus dans ses rangs, le
député de Hull. En ce qui me concerne, et vous le verrez à
l'expérience, ce député viendra vraiment ajouter quelque
chose à l'Assemblée nationale.
Je la connais personnellement, je n'ai pas à faire son
éloge, mais quand elle arrivera à l'Assemblée nationale,
je pense que tout le monde se rendra compte qu'il s'agit là d'une
acquisition très importante pour l'Assemblée nationale, comme
individu, peu importe et au-delà des partis.
Je voudrais, maintenant que...
M. Lavoie: M. le Président... M. Burns: Oui.
M. Lavoie: Je brûle d'envie de souhaiter la bienvenue
à notre nouvelle consoeur, je ne sais pas si elle sera ici... Mais le
certificat, j'imagine, n'est pas arrivé encore du président
d'élection. Je voudrais lui souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle
carrière. Je ne sais pas s'il y a d'autres recours que le candidat
défait pourra exercer. Je n'ai pas communiqué avec lui, de toute
façon.
Mais permettez-moi de souligner quand même le travail ardu et
efficace qu'a accompli le candidat défait dans le comté de Hull,
M. Oswald Parent, comme ministre de la Fonction publique,
particulièrement durant les deux dernières années, des
années très difficiles, où il a eu à
négocier les contrats de travail de 330 000 fonctionnaires de la
fonction publique et parapublique.
C'est un homme qui s'est consacré à sa tâche de
manière totale. Je considère que c'est une très lourde
perte pour le Parlement du Québec.
M. Bellemare: M. le Président, je rends témoignage
à la vérité. L'ex-député de Hull a
été un homme extraordinaire dans cette Chambre. Parlementaire
assidu, il a présidé une des commissions parlementaires les plus
importantes et difficiles, celle des engagements financiers et il s'est
tiré, je pense, avec beaucoup de brio de cette situation difficile.
Nous devrons reconnaître, maintenant, que le doyen du Parti
libéral, le député de Bonaventure, devient aussi le doyen
de notre Assemblée, ayant été élu en 1956; il me
distance de douze ans.
M. Lavoie: Doyen après le patriarche.
M. Bellemare: Oui, après le patriarche. Je félicite
la nouvelle élue et je suis très heureux de voir que justice est
rendue.
Questions inscrites au feuilleton
M. Burns: M. le Président, je voudrais vous
référer au feuilleton. J'ai mentionné ce matin, à
la demande du leader de l'Opposition, que nous avions un certain nombre de
questions, deux, en fait, et une motion. Je serais prêt à
répondre à ces questions. La première, au nom du premier
ministre, à l'article 1, est une question de M. Lavoie; réponse
du premier ministre. Lu et répondu, (voir annexe)
Article 2, question de M. Raynauld, réponse de M. le premier
ministre. Lu et répondu, (voir annexe)
A l'article 14, il y a une motion de dépôt de document au
nom du député de Laurier, M. Marchand.
Il demande que soit déposé sur le bureau de cette Chambre
copie de la directive émise par le gouvernement interdisant aux
ministres, aux adjoints parlementaires et aux fonctionnaires d'accepter des
cadeaux. J'ai l'honneur, au nom du premier ministre, de déposer cette
directive.
Avant d'entreprendre à nouveau, M. le Président,
l'étude des crédits supplémentaires, je reviens avec ma
demande de ce matin.
M. Lavoie: M. le Président, je m'excuse de vous
interrompre. Je crois qu'il y a eu un ordre de la Chambre qui a
été dûment proposé et voté ce matin, voulant
que, dès trois heures, nous procédions aux déclarations
ministérielles. Immédiatement après, vous appellerez
l'article que vous jugerez à propos. Mais, pour le moment, je voudrais
que l'ordre de l'Assemblée soit respecté. J'aurais pu même
intervenir avant, mais je crois que cet ordre doit être respecté.
Après, nous serons prêts à considérer tout article
que le leader parlementaire désirera soumettre à
l'Assemblée.
M. Burns: D'accord, M. le Président, ce n'était que
dans le but de hâter les travaux de la Chambre. Je m'apprêtais
à proposer un amendement au règlement. J'ai besoin du
consentement de la Chambre là-dessus. Ce matin, trois
déclarations ministérielles ont été
annoncées. Malheureusement, nous devrons en garder une pour demain
matin. Ce sera celle du ministre des Finances. A cause des travaux auxquels a
été astreint le ministre des Finances, il lui a été
impossible de respecter l'engagement de remettre au moins une heure à
l'avance sa déclaration ministérielle. La déclaration
ministérielle du ministre des Finances sera soumise dès demain
matin à l'ouverture, c'est-à-dire à la place où
cela lui est réservé, aux affaires courantes. Quant aux deux
autres déclarations ministérielles, c'est-à-dire celles du
ministre de l'Agriculture et du ministre des Affaires municipales, nous sommes
prêts, M. le Président, selon l'ordre qui a été
donné par la Chambre ce matin, à y procéder
immédiatement.
M. Bellemare: M. le Président, en parlant du
règlement qui a été invoqué il y a un instant, je
voudrais vous demander une directive, parce que cette motion que
s'apprêtait à faire le leader du gouvernement va susciter, dans
quelques instants, un problème pour nous qui avons été
reconnus officiellement et j'en remercie la Chambre comme parti.
La loi ayant été sanctionnée ce midi nous avons
assisté, le chef de l'Union Nationale et moi-même, à la
sanction nous vous demandons une directive puisque le règlement
n'a pas été amendé, mais que la loi de laquelle
découle ce règlement nous donne maintenant le privilège
d'être un parti reconnu.
Je voudrais savoir si mon chef va pouvoir faire son commentaire en vertu
de l'article 179. Si oui, il n'y a aucun problème pour retarder la
motion que voulait introduire l'honorable leader du gouvernement.
Le Président: Je vais suspendre la séance pour cinq
minutes.
Le Président: M. le ministre de l'Education. A l'ordre,
s'il vous plaît!
Suite à la demande de directive faite à la
présidence, je me dois de dire que la Loi de la Législature ne me
permet pas d'accorder le droit qui est réclamé par M. le
député de Johnson tant et aussi longtemps que le règlement
qui régit cette Chambre n'aura pas été amendé.
La Loi de la Législature, je vous le rappelle, est une loi
spécifique qui règle le problème des indemnités
dues aux membres de cette Chambre et qui ne régit pas le droit de
parole. Néanmoins, j'ai l'honneur d'informer cette Chambre que j'ai
reçu l'assentiment du leader parlementaire de l'Opposition officielle au
sujet d'un amendement à apporter immédiatement au
règlement de la Chambre pour que le droit de parole lui soit reconnu
comme au leader de l'Opposition officielle.
M. Burns: M. le Président...
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Bellemare: Pas de menaces.
M. Burns: Je ne sais plus si je dois agir comme arbitre entre ces
deux partis ou quoi.
M. Caron: Si vous êtes de bonne humeur, d'accord.
M. Burns: Je suis bien de bonne humeur, ce n'est pas
possible.
M. Caron: Oui, bon.
M. Burns: Je veux simplement dire, M. le Président, que je
m'apprête à faire cette motion à nouveau. Je remercie le
leader de l'Opposition officielle de son consentement et j'espère que
ça calmera le leader...
M. Bellemare: Beaucoup.
M. Burns: ... de l'Union Nationale.
M. Bellemare: Oui, parce que c'était pour devenir
dangereux.
M. Burns: Si c'est pour envenimer le débat, M. le
Président, je suis prêt à ne pas faire ma motion.
M. Bellemare: Non, non. Allez, vous êtes bien parti.
Motion d'amendement au règlement: l'Union
Nationale, parti reconnu
M. Burns: M. le Président, je reformule la proposition que
je faisais, ce matin, savoir que notre règlement, à l'article 1,
paragraphe f), soit amendé en remplaçant, à la
troisième ligne, le mot "douze" par le mot "onze".
M. Jean Noël Lavoie
M. Lavoie: Nous accordons, tel que vous l'avez
déclaré, d'ailleurs, notre consentement afin que cette motion
soit proposée et adoptée, s'il y a lieu, immédiatement. Il
ne faudrait pas oublier que vous avez besoin du consentement, également
du député de Rouyn-Noranda et du député de
Beauce-Sud. Si le consentement unanime est accordé, nous pouvons
procéder.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare: Paix sur la terre aux hommes de bonne
volonté! Je remercie ceux qui ont participé et je suis tout
à fait réconcilié avec moi même quant aux
sages recommandations que je me suis faites de ne pas m'emporter, mais j'ai
été piqué au vif. Pourtant, je suis plus mature que cela,
depuis quelques années. Oui, cela en a surpris quelques-uns. Je reviens
très serein.
Je remercie, d'abord, le leader parlementaire de l'Opposition qui a
permis que cette motion soit présentée immédiatement. Je
remercie le gouvernement de nous faciliter la tâche, avec mon groupe,
dans cette Chambre, de cet avantage très sérieux, très
marqué, au point de vue parlementaire, qui nous est actuellement
reconnu. Nous en sommes conscients.
Pour jouer véritablement le rôle d'un bon parlementaire, il
fallait, de toute évidence, que nous ayons ce privilège.
J'appelle cela un privilège et c'en est un. Je remercie tous ceux qui y
ont participé et j'en suis fort reconnaissant au nom de tout mon
groupe.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: Je pense qu'il est important de souligner, à
moins que je ne m'abuse, que le règlement, dans de telles circonstances,
exigeait, pour la présentation d'une motion à ce moment-ci,
l'unanimité. Le point de vue que je veux développer n'est pas
celui de refuser l'unanimité, au contraire. Je voudrais peut-être
saisir l'occasion pour signaler que lorsque, à l'avenir, on aura besoin
de l'unanimité, il serait peut-être important qu'on nous consulte
un peu.
Vers la fin d'une session, il y a des choses qui se font un peu à
la bousculade, c'est un peu normal.
Cela n'aurait fait mal à personne qu'on nous en parle un peu,
avant de présenter cette motion, puisque le règlement aurait
dû, dans des conditions normales, exiger que cette motion soit
annoncée et qu'on passe par-dessus le règlement, puis,pour passer
par-dessus le règlement, cela prend l'unanimité. Je ne la refuse
pas, cette unanimité, il me fait plaisir de donner mon consentement. Il
reste qu'il y en a un autre membre en cette Chambre qui représente un
autre parti, qui décidera ce qu'il voudra faire, lui, mais d'abord je
consens à ce que la motion soit présentée et, si, M. le
Président, vous croyez bon de demander à mon collègue de
Beauce-Sud ce qu'il a à dire concernant l'unanimité, je serais
prêt à lui céder la parole immédiatement, mais je
voudrais, avant qu'on accepte et adopte cette motion, M. le Président
puisque c'est une motion débattable dire quelques mots sur
la motion. Je vous demande une directive, si l'on demande au
député de Beauce-Sud tu peux y aller c'est
unanime... Bon, alors, parce que je ne voudrais pas présumer du
consentement du député de Beauce-Sud.
M. Roy: Si on me permet, M. le Président, justement
j'avais bien l'intention de faire connaître mon point de vue devant cette
Assemblée et j'avais quelques remarques à faire puisque cette
motion est officiellement débattable, je pourrais donner mon
consentement, évidemment pour qu'on puisse le faire...
M. Burns: Vous donnez votre consentement.
M. Roy: ...alors la motion est quand même débattable
et puis j'aurais certains points de vue à exprimer à l'attention
des membres de cette Chambre.
M. Samson: M. le Président, maintenant que la motion est
devenue débattable, je demande le droit de parole.
Le Président: D'accord. Je m'excuse je n'ai pas
entendu.
M. Samson: J'ai dit maintenant que cette motion est devenue
officiellement débattable, je demande le droit de parole sur cette
motion.
Le Président: Vous avez la parole.
M. Samson: M. le Président, il s'agit là d'une
motion qui amende le règlement dans le même sens et, pour la
rendre conforme à une loi qui vient d'être adoptée par le
Parlement, si j'avais été ici hier après-midi lorsqu'on a
appelé en deuxième lecture cette loi, j'aurais eu quelques
remarques
positives à faire, mais je pense qu'il est de mise que j'explique
à cette Chambre le pourquoi de mon absence d'hier et également ce
qui m'amène à regretter que cette loi ait été
appelée en deuxième lecture au moment où le
député de Beauce-Sud et moi-même étions retenus
à Rouyn-Noranda, pour assister aux funérailles de M. Réal
Caouette.
Cela nous a évidemment empêchés de parler sur ce
projet de loi qui nous intéressait au plus haut point.
Bien sûr, aujourd'hui, en troisième lecture, nous n'avions
pas le droit de parole sur ce projet.
Ceci m'amène, par le détour le plus légitime
possible, à souligner, même si je ne me reconnais pas le droit
et vous auriez parfaitement raison de me rappeler à l'ordre, M.
le Président de revenir sur le principe de la loi je n'ai
pas l'intention de revenir là-dessus, non plus, sinon pour
féliciter l'Union Nationale d'avoir eu gain de cause que la
motion visant à modifier le règlement pour que ce soit conforme
à la Loi de la Législature, qui devient une motion de
concordance, me permet de dire qu'il aurait été normal, dans ce
que j'appelle une société qui se veut plus démocratique et
en respectant le pluralisme qui est présent à l'Assemblée
nationale, qu'on pense à un degré ou à un autre à
la population qui est représentée en cette Chambre par celui qui
vous parle.
Bien sûr, si j'avais un amendement à suggérer
à cette motion puisque c'est une motion de fond, il me serait
possible, en vertu de notre règlement, de faire un amendement
cela ne changerait pas grand-chose, mais, au lieu de lire 11, on pourrait lire
1. Cela réglerait mon problème et cela me permettrait de mieux
représenter dans cette Chambre plusieurs électeurs qui totalisent
environ 5,4% de la population.
Si on décomposait cela pour en arriver à faire certaines
comparaisons, même si les comparaisons sont toujours discutables, je
pense qu'on en arriverait à comprendre l'importance de respecter le
droit de parole maximum des élus du peuple, parce qu'en le respectant au
maximum et avec le plus grand sens démocratique on respecte la
population qui a le droit de ne pas être de la même opinion
politique.
Si je regarde les chiffres très préliminaires que nous
avons en main, parce qu'il semble qu'ils ont été changés
aujourd'hui je n'ai pas les derniers, mais de toute façon, en
chiffres arrondis, on ne risque pas tellement de se tromper il appert que
le chef du Ralliement créditiste a été élu sous
cette bannière dans cette Chambre, en fonction d'une loi
électorale qui existe, qui a aussi certaines exigences qui confirment la
notion de parti reconnu.
La notion de parti reconnu dans la Loi électorale est totalement
différente de celle de la Loi de la Législature. Même si ce
sont deux lois différentes il reste que pour obtenir la deuxième
il faut passer par la première. Et 5% des voix, M. le Président,
si on fait des comparaisons, cela nous amène à souligner que, par
le mode électoral qui est celui que nous avons actuellement, la Loi
électorale a de ces caprices.
En vertu de nos collèges électoraux il se peut, comme
c'est arrivé dans le passé, qu'un parti recueille 30% des voix et
n'avoir que six députés, comme il se peut qu'un parti aujourd'hui
recueille 5% des voix et n'avoir qu'un député, comme il se peut
qu'un autre parti recueille 34% des voix et avoir 26 députés ou
un autre parti, 40% ou 41% des voix et avoir 71 députés. Ce sont
les caprices de l'actuelle Loi électorale.
Un fait demeure, c'est que je me rappelle avoir siégé,
à l'occasion de la Législature précédente,
près de certains de mes collègues du Parti
québécois; au chapitre de la représentation, la leur
était exactement la même que la nôtre à ce
moment-là.
En fait, chacun des membres de l'Opposition originale de la 30e
Législature en 1973 représentait 5% des voix, alors que chacun
des membres du parti ministériel représentait à peu
près 0,5% des voix.
Aujourd'hui, la Loi électorale, ayant les mêmes caprices, a
presque renversé la vapeur mais à l'avantage de l'un et au
désavantage de l'autre, et contrairement à ce qui était
arrivé en 1973, de sorte qu'un député du Ralliement
créditiste a la même représentativité ou presque. Je
vous souligne toujours, M. le Président, que j'arrondis les chiffres.
Cela prendrait huit députés du Parti québécois pour
obtenir le même niveau de représentativité au pourcentage
des voix.
Je ne sais pas si c'est mon honorable ami le ministre de l'Agriculture
que j'ai entendu rire? J'espère que non.
M. Garon: Non.
M. Samson: Je le connaissais comme économiste et je
reconnais en lui quelqu'un qui aurait pu comprendre cela.
M. Garon: Ce n'est pas le ministre de l'Agriculture.
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Samson: Cela voudrait dire aussi l'équivalence de six
députés libéraux ou quatre de l'Union Nationale. Tout ceci
pour tenter de mieux faire comprendre que, si l'on prétend vouloir, au
Québec, améliorer le système démocratique et
devenir, en quelque sorte, un modèle de démocratie, il faudrait,
je pense, considérer les partis comme le nôtre, comme celui du
Parti national populaire.
M. le Président, je n'ai pas eu l'occasion de participer à
la discussion de la loi hier, et je ne peux pas, en vertu du règlement,
revenir sur ce sujet. Mais il reste que, par comparaison avec ce qu'on a
été obligé de faire aujourd'hui, il y avait
là-dedans aussi un amendement à la Loi électorale. Ce
qu'on a été obligé de faire aujourd'hui découle
d'une action qui provient des dispositions de la loi électorale. Je
pense que cela se rattache assez pour me permettre de dire que, dans cette loi
d'hier, il y avait des amendements à deux lois différentes: la
Loi de la législature et la Loi électorale.
Loin de moi l'intention de tenter d'empêcher
l'Union Nationale d'avoir accès à ces dispositions qui ne
sont pas nouvelles mais qui sont nouvelles pour eux à partir
d'aujourd'hui. Loin de moi l'intention de tenter de les en empêcher. Au
contraire, je suis fier pour eux. Je pense qu'ils le méritent bien et je
les félicite d'avoir obtenu du nouveau gouvernement ces amendements.
Mais, je pense qu'il y a possibilité aussi, M. le Président, de
reconnaître la représentativité des autres élus qui
ont été peut-être un peu moins chanceux sur le plan du
nombre des députés, mais qui ont quand même une
représentativité dans la population. C'est à elle que je
pense. C'est son droit d'être représentée et c'est son
droit de voir à ce que ses représentants aient les outils
nécessaires leur permettant de faire le meilleur travail possible. C'est
aussi simple que cela.
Je voudrais que mon intervention soit perçue de façon
positive. Ce n'est pas en fonction d'empêcher ou de faire des reproches
à qui que ce soit, au contraire. Il serait peut-être utile, pour
l'avancement de ce dossier, que je souligne à l'attention de cette
Chambre je l'ai déjà fait à l'attention des
dirigeants qu'il y aurait peut-être possibilité de penser
pas pour aujourd'hui et je ne m'éterniserai pas plus longtemps
non plus parce que je suis aussi intéressé que vous à
passer Noël dans ma famille mais, en deux minutes, je pense que je
peux vous souligner que dans d'autres Parlements il y a déjà des
précédents qui peuvent être utilisés et qui
pourraient permettre au parti que je représente et aux personnes qui ont
voté pour le parti que je représente de sentir qu'à
l'Assemblée nationale il y a place pour les idéologies qui ont
cours dans la population.
Ce n'est pas la mesquinerie qui mène, qui décide, mais
plutôt la bonne foi et le respect de la population. Ce que je voulais
vous citer comme précédent, M. le Président, c'est que
dans un autre Parlement canadien, dans un Parlement d'une autre province
canadienne, la notion de parti reconnu est déjà établie et
il suffit que ce soit une association ou un groupe qui présente des
candidats à une élection générale visant à
faire élire des députés à l'Assemblée
législative. Or, ceci veut dire que dès que le parti
concerné s'est qualifié, au sens de la loi électorale, il
continue de l'être par la Loi de la Législature, du moment qu'il a
au moins un représentant. S'il n'a pas de représentant,
évidemment, il n'est pas question de reconnaissance. S'il y a au moins
un représentant, c'est la qualification de la loi électorale qui
amène la qualification à l'Assemblée nationale. Il s'agit
de la loi 159 votée en 1974 en Colombie-Britannique sous la
présidence de l'honorable Dave Barrett, premier ministre du temps, qui
représentait le Nouveau parti démocratique.
Au surplus, M. le Président, je voudrais également porter
à l'attention de cette Chambre le fait que non seulement dans un
Parlement canadien, mais dans d'autres pays, les notions de parti reconnu
peuvent varier. Bien sûr, je ne me baserai pas sur les pays où on
exige le plus grand nombre possible, mais je ferai référence
à des pays où on n'en exige pas trop. Nous verrons que parce
qu'il y a un mode de scrutin par collèges électoraux, ou par
collèges électoraux et proportionnel, ou encore d'autres modes,
il y a des différences dans le nombre de députés pour
être nommé parti reconnu. C'est ainsi qu'en Allemagne
fédérale il faut quinze députés sur un total de 499
sièges. Par contre, étant donné qu'on a là un
système différent, suivant le rapport que j'ai, qui a
été très bien préparé par le service de
recherche de la bibliothèque, on me souligne...
M. le Président, je pense qu'en vertu des directives que vous
avez données, on ne doit pas interrompre un député qui a
la parole, parce que c'est très mauvais. M. le Président, si
j'étais obligé de répondre à ce que je viens
d'entendre, le lecteur du journal des Débats ne pourrait se
retrouver.
Mais, pour qu'on puisse se retrouver, parce que je ne pourrais pas
laisser passer sous silence ce qui vient d'être dit, on a souligné
qu'on se demande pourquoi j'ai eu accès au service de recherche de la
Bibliothèque de l'Assemblée nationale. Pour ceux qui ne le savent
pas, M. le Président, c'est accessible à tous les
députés, tous les députés de cette Chambre.
Or, on dit ceci: Cela correspondrait à environ trois
députés chez nous, sur 110, pour avoir l'équivalence.
Là, il y a un scrutin à 50%, proportionnel. Un autre pays est
assez intéressant, la Belgique, 3 membres sur 212; encore là,
avec un mode de scrutin proportionnel.
Evidemment, pour bien se faire comprendre, il faut expliquer que, si
nous avions un mode de scrutin proportionnel, la situation présente
ferait que nous aurions, bien sûr, un député élu au
collège électoral, mais combien d'autres élus à la
liste, par le mode proportionnel. Tout ça, selon le nombre de
députés qu'il pourrait y avoir sur la liste et selon le
système qui pourrait être établi.
Ceci pour vous dire que je souscris entièrement aux propos que
j'ai souvent entendus en cette Chambre, venant de l'Opposition officielle
d'alors et venant également d'un tiers parti d'alors qui, vous l'avez
reconnu, est le même parti qui est au pouvoir aujourd'hui. Ces
personnages réclamaient un mode de scrutin différent pour que les
députés élus en cette Chambre représentent bien les
voeux et les désirs de la population et que les caprices de la loi
électorale ne fassent pas, en quelque sorte, déséquilibrer
le Parlement.
M. le Président, je pense que nous avons eu plusieurs
séances de commissions parlementaires, si ma mémoire est
fidèle, sur le sujet. Aujourd'hui, je ne peux qu'encourager les membres
du gouvernement à procéder à cette révision du mode
électoral telle qu'ils l'ont réclamée depuis 1970. A
moins, bien sûr, que le fait de changer de côté de la
Chambre ait certaines exigences que je ne connaisse pas.
Je pense que ce qui était vrai hier, le contexte n'ayant pas
changé, devrait l'être encore aujourd'hui. C'est pourquoi j'ai
profité de cette occasion pour saisir l'Assemblée nationale de ce
problème qui nous est posé. Mais ce n'est pas un problème
qui ne pourrait pas être corrigé; il pour-
rait l'être. Je ne demande pas, bien sûr, qu'on le corrige
immédiatement, dans les deux jours qui nous restent ou dans les trois
jours ou quatre ou cinq, je ne sais pas trop, avant la fin de la
présente session. J'espère et j'exprime le voeu que, d'ici la
prochaine session, on revoie cet aspect de la situation et qu'on puisse
permettre à tous les partis qui siègent en cette Chambre et qui
ont été élus comme tels... Je ne fais pas
référence à des partis nouveaux qui viendraient au monde
en cette Chambre et dont les députés changeraient et pourraient
le faire. Remarquez que rien n'est impossible et tout est permis. Mais, faisant
référence à ceux qui ont été élus
sous une étiquette et avec un mandat, en représentant un parti
politique, qu'on leur donne le maximum possible de chances de pouvoir bien
faire leur travail au nom de la population qu'ils représentent. Merci,
M. le Président.
Le Président: M. le député de Beauce-Sud.
M. Fabien Roy
M. Roy: Merci, M. le Président, il est évident que
j'avais l'intention d'intervenir sur le projet de loi qui a été
discuté hier, non pas pour m'y opposer, mais pour apporter certains
points de vue et pour demander également s'il n'y aurait pas
possibilité d'aller un peu plus loin.
M. le Président, évidemment, j'ai été
surpris d'apprendre ce matin que le projet de loi avait été
adopté en deuxième lecture hier, non pas que je m'y opposais,
comme je le disais, car j'aurais voté pour ce projet de loi.
Je pense que certains points auraient pu être discutés
à cette occasion, de façon à pouvoir apporter une plus
grande justice à l'endroit de ceux qui ont été
mandatés par la population pour la représenter dans cette
Assemblée. Lorsqu'un député choisit de se présenter
dans un comté sous l'étiquette de député
indépendant, c'est son choix personnel; il vient à
l'Assemblée nationale et il siège comme député
indépendant. C'est une chose. Lorsqu'un candidat choisit de se
présenter sous une étiquette politique, quelle qu'elle soit, et
qu'il se fait élire sous cette étiquette politique, il est bien
entendu que c'est sous cette étiquette politique qu'il doit
siéger en cette Assemblée, à moins qu'il n'en
décide autrement. Mais, tant et aussi longtemps que la situation
demeure, je dis qu'il appartient à l'Assemblée nationale du
Québec de tenir compte de ces faits et de faire en sorte que les droits
de chacun puissent être préservés et que le
règlement de l'Assemblée nationale permette à toutes les
opinions des différentes formations politiques de s'exprimer devant
cette Assemblée.
Je voudrais rappeler une chose aux membres de cette Chambre, qui
étaient présents en 1970, alors que, pour la première
fois, je pense, dans l'histoire du Québec, nous nous sommes
retrouvés avec des représentants de quatre formations politiques.
Dans l'ancien règlement, il y avait le côté
ministériel qui avait des droits et il y avait l'Opposi- tion
officielle, le chef de l'Opposition. Nous nous sommes alors retrouvés
à l'Assemblée nationale avec quatre chefs de parti. Je me
souviens très bien que le leader du gouvernement du temps avait dit
qu'il présentait une loi sur mesure de façon à tenir
compte de la volonté de la population lors du scrutin pour que
l'Assemblée nationale puisse en être le reflet le plus juste
possible.
Ce fut exactement la même attitude qui a été
adoptée après les élections de 1973. On se rappellera que,
lorsque le député de Johnson est revenu à
l'Assemblée nationale, la Loi de la Législature et le
règlement de l'Assemblée nationale ont été
amendés de façon à donner au député de
Johnson, qui était le seul représentant de son parti à ce
moment-là, la possibilité d'avoir des droits de parti reconnu et
de pouvoir représenter son parti à l'Assemblée nationale
sur tous les sujets qui étaient débattus devant la Chambre. Hier,
on a apporté un amendement à la Loi de la Législature,
mais il aurait fallu aller plus loin. Aujourd'hui, on apporte un amendement au
règlement de la Chambre et je dis encore qu'on devrait aller plus loin,
parce qu'à l'Assemblée nationale on devrait permettre à
toutes les formations politiques ce qui était vrai en 1970, ce
qui était vrai en 1973 et en 1974 est encore vrai en 1976 d'avoir
le droit d'exprimer leur point de vue sur les sujets débattus devant
l'Assemblée nationale.
Je ne m'oppose pas, évidemment, à l'amendement
actuellement soumis devant l'Assemblée nationale, mais je tiens à
dire à l'honorable leader du gouvernement et aux membres de cette
Chambre qu'il y aura un autre amendement je n'en ferai pas une motion
aujourd'hui même parce que nous sommes à la toute fin d'une
mini-session tout a fait spéciale qui, je l'espère, sera
présenté devant l'Assemblée nationale au début de
la prochaine session, de façon que, dans notre règlement de la
Chambre la Loi de la Législature, c'est une autre affaire
pour le droit de parole des députés, on cesse de parler de parti
reconnu, mais qu'on parle donc de parti représenté à
l'Assemblée nationale. Je pense que ce serait beaucoup plus logique,
beaucoup plus conforme à la réalité et on permettrait
ainsi aux différentes formations politiques de s'exprimer.
J'aimerais vous donner un exemple pour illustrer ma pensée
à l'effet qu'on devrait plutôt tenir compte des partis
représentés que des partis reconnus. On a annoncé, ce
matin, que le ministre de l'Agriculture aurait une déclaration
ministérielle à faire. On sait très bien que le ministre
de I'Agriculture a annoncé, la semaine dernière, qu'il ferait une
déclaration ministérielle concernant les petits abattoirs. On
sait très bien que celui qui vous parle a bataillé assez
vigoureusement dans ce dossier: je suis intervenu plusieurs fois à
l'Assemblée nationale et même en dehors de cette Chambre. J'ai
fait une bataille politique assez vigoureuse pour qu'on en vienne à des
amendements, à des modifications, de façon que ces petits
établissements c'est un exemple que je donne puissent
vivre au Québec.
Or. le ministre de l'Agriculture s'apprêterait
ces jours-ci, peut-être aujourd'hui, à faire une
déclaration ministérielle sur ce sujet.
Or, c'est celui qui vous parle qui a mené la plus grosse bataille
dans la province à ce sujet, et il ne peut même pas faire de
commentaires sur la déclaration ministérielle que fait le
ministre de l'Agriculture.
M. le Président, c'est un exemple, pour vous démontrer
qu'on devrait cesser de parler de partis reconnus dans notre règlement
en ce qui a trait au droit de parole des députés en Chambre, mais
qu'on parle donc de partis représentés, puisque le mandat que
nous avons reçu, nous l'avons reçu de la population du
Québec, après nous être présentés dans une
formation politique qui est reconnue par la Loi électorale du
Québec, formation politique qui répondait aux exigences de la Loi
électorale et dont la population a décidé d'envoyer un
représentant ou des représentants à l'Assemblée
nationale. Mais que ce soit un ou des représentants à
l'Assemblée nationale, il reste qu'à partir du moment où
une formation politique a au moins un député à
l'Assemblée nationale, il devrait pouvoir s'exprimer au nom de son
parti.
M. le Président, comme je ne veux pas aller plus loin dans mes
considérations concernant cette motion d'amendement qu'on fait aux
règlements de la Chambre, je tiens bien à dire à votre
attention, M. le Président, ainsi qu'à l'attention de tous les
membres de la Chambre, que, sur ce point, j'ai bien l'intention de revenir,
dès l'ouverture de la prochaine session, pour tâcher qu'au moins,
dans notre règlement, on cesse de parler de partis reconnus, mais qu'on
parle de partis représentés, parce qu'aucun de ceux qui ont
été élus ici n'a reçu de ses électeurs un
mandat différent de celui d'un autre député.
Il n'y a personne dans cette Assemblée, M. le Président,
qui a reçu un mandat réduit de ses électeurs, qui lui
donne des droits moindres de les représenter à l'Assemblée
nationale. C'est pourquoi, M. le Président, je voudrais que le leader du
gouvernement, qui, je sais très bien, est très sensible à
la démocratie en cette Assemblée nationale, puisque nous avons au
cours des dernières années dû livrer des batailles et faire
front commun à plusieurs reprises sur ce sujet, prenne note de mes
remarques, que les représentants, le leader de l'Opposition officielle
et le leader parlementaire du parti qui vient d'être reconnu, entre
autres le député de Johnson et son parti, tiennent compte de mes
remarques à l'Assemblée nationale pour que nos travaux puissent
se dérouler conformément à la volonté de
l'électorat du Québec.
M. Robert Burns
M. Burns: M. le Président, réplique. Je vais
être très bref et c'est surtout à l'endroit des
députés de Rouyn-Noranda et de Beauce-Sud que je vais adresser
mes remarques. Pour être véritablement franc et honnête, je
tiens à dire tout de suite, au nom du gouvernement, que les partis
représentés par le député de Rouyn-Noranda et le
député de Beauce-Sud, au moment où je vous parle, dans
l'esprit du gouvernement, ne seront reconnus ni au cours de cette session, ni
au cours d'une session subséquente, à moins que le gouvernement
change d'opinion. Je pense que je dois avoir cette honnêteté
à l'égard des deux députés en question, pour
être bien clair et pour que cela ne crée d'ambiguïté
dans l'esprit de qui que ce soit.
Cela peut avoir l'air tout à fait dictatorial de dire cela, mais,
et cela va vous surprendre également, mon prochain énoncé,
c'est que, à cause d'une certaine formation légale que je peux
avoir, à cause également d'un métier parlementaire que
j'ai acquis depuis un certain nombre d'années, je suis sur le plan des
institutions essentiellement un conservateur. Cela peut vous faire sourire,
mais je veux dire simplement, en disant cela, que, quand on se met à
changer des institutions, et c'est ma profonde conviction, il faut y aller de
façon vraiment progressive et, quand cette progressivité ou cette
progression se présente, il faut tenir compte d'un certain nombre de
faits.
J'ai devant moi les chiffres et je n'ai pas l'intention, en les citant,
de tourner le fer dans la plaie de qui que ce soit. J'ai les chiffres les plus
récents qui m'ont été remis par le bureau du
président général des élections sur la proportion
des votes et sur le total de votes. Ces chiffres ne sont peut-être pas
encore définitifs mais ce que j'ai eu, à une heure et cinquante,
cet après-midi, c'est ceci:
Lors du dernier vote, le Parti québécois a obtenu 41,377%
du vote, c'est-à-dire 1 390 378 votes; le Parti libéral a obtenu
33,778% du vote, c'est-à-dire 1 135 017 votants; l'Union Nationale,
contrairement à ce que j'annonçais hier je m'excuse de vous
faire une coupure, mais ce n'est pas moi qui la fait, c'est le président
général des élections, d'à peu près 1%
a reçu 18,203% du vote, ce qui équivaut à 601 676
votants; le Ralliement crédi-tiste et, encore là, je suis
obligé, à la suite des discussions que j'ai eues avec le
député de Rouyn-Noranda, de faire une coupure parce que je
parlais d'environ 5%.
M. Lavoie: Avez-vous fait un recomptage officiel
général?
M. Burns: Non, pas général; d'ailleurs, j'ai bien
mentionné au départ que c'étaient les chiffres que j'avais
et qui sont sujets à changement avec un certain nombre de
réexamens. Mais, globalement, je pense qu'on peut se fier à ces
chiffres parce qu'ils viennent directement du bureau du président
général.
Le Ralliement créditiste, dis-je, ou le parti cré-ditiste,
a reçu 4,628% du vote, c'est-à-dire 155 502 votants et finalement
le Parti national populaire a recueilli 0,924% du vote, c'est-à-dire 31
045 votants.
Ensuite, il y a toutes les alliances démocratiques, les
coalitions NPD, RMS, Parti communiste, Travailleurs indépendants, etc.,
et les autres. Globalement, c'est le portrait. La raison principale pour
laquelle nous avons endossé un projet de loi qui reconnaissait le parti
de l'Union Nationale, c'est justement à cause de cette progression
des
institutions, de cet ajustement nécessaire des institutions. Nous
avons pensé qu'il serait d'une part mesquin et antidémocratique
de ne pas reconnaître ces hier, je parlais de 19%, mais c'est tout
près de 18% 18,203% qui ont été accordés au
deuxième parti de l'Opposition. Cependant, cela m'apparaîtrait et
cela apparaîtrait au gouvernement comme tout à fait
injustifié et injustifiable je m'en excuse, c'est à cause
de cela que j'ai cette franchise à l'endroit des deux
députés qui se sont exprimés de tenter de faire
quelque acrobatie légale possible, quelque fiction légale
possible pour reconnaître le Parti national populaire et le Parti
créditiste.
Ceci ne veut pas dire dans mon esprit que je ne retiens pas les
remarques des députés de Rouyn-Noranda et de Beauce-Sud
relativement à une situation qui est assez particulière. Je parle
en tant que ministre d'Etat pas encore, mais d'ici quelques heures, si
on adopte le projet de loi en troisième lecture à la
réforme électorale et parlementaire. Je ne prends pas
d'engagement, je dis simplement que je suis disposé, en tant que
ministre d'Etat chargé de ce domaine, à discuter de cette
situation assez particulière. Je veux le dire publiquement, sans aucune
réserve également, avec autant de franchise que lorsque j'ai dit
que ces deux partis, dans notre esprit, à ce moment-ci, ne devraient pas
être reconnus. Avec autant de franchise, je vais dire également
aux membres des deux autres partis que le député de Rouyn-Noranda
et le député de Beauce-Sud, à mes yeux,
représentent non pas des partis reconnus, mais des partis qui existent.
Cela, comme tel, veut peut-être dire, à un moment donné,
plus de services mis à leur disposition qu'un député
indépendant. Même si techniquement ces deux députés
sont indépendants, ils représentent quand même autre chose.
Entre autres, le député de Rouyn-Noranda représente 4,628%
du vote; le député de Beauce-Sud représente 0,924% du
vote, ce qui n'est pas négligeable. Je tiens à déclarer
que je ne suis pas en mesure de vous dire tout de suite, aujourd'hui, quelle
est la solution que nous envisageons; je suis réceptif à la
discussion là-dessus.
D'ailleurs, c'est déjà entrepris et nous allons tenter de
rendre justice à tout le monde pour qu'effectivement on reconnaisse non
pas le fait que ce parti ou ces partis sont des partis reconnus, mais qu'on
reconnaisse qu'ils représentent une partie de l'électorat.
Je tiens à assurer les deux députés
concernés que nous sommes réceptifs à cela. Je ne suis pas
en mesure, dès maintenant, de vous donner une solution à ce
problème. Je tiens à vous dire que ce n'est pas quelque chose que
nous avons écarté complètement, c'est quelque chose qui
devra être discuté avec les représentants du gouvernement
et les représentants de ces partis et, j'espère, avec la
collaboration des deux partis reconnus en Chambre.
Le Président: La motion du leader du gouvernement est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Lettre de M. Maurice Bellemare
Choix des chefs, leader parlementaire et whip de
l'Union Nationale
Le Président: Adopté. J'ai maintenant l'honneur de
transmettre à cette Chambre le contenu d'une lettre que je reçois
du député de Johnson. "Québec, le 22 décembre 1976.
M. Clément Richard, Président. Assemblée nationale du
Québec. Hôtel du gouvernement. Québec.
M. le Président. MM. Rodrigue Biron et Fer-nand Grenier ont
été choisis par l'aile parlementaire du parti de l'Union
Nationale respectivement comme chef parlementaire et whip. Le soussigné
a été désigné comme leader parlementaire. Veuillez
agréer, M. le Président, l'expression de mes sentiments les
meilleurs. Maurice Bellemare, député de Johnson et leader
parlementaire de l'Union Nationale."
Conformément à l'ordre qui a été
donné par cette Chambre, M. le leader du gouvernement.
M. Burns: Avec votre permission, M. le Président, cela
peut peut-être hâter les choses. J'ai reçu avis qu'il y a un
rapport. Il y avait ce matin, je pense, un consentement qui est devenu un ordre
de la Chambre. Le député du Lac-Saint-Jean a le rapport entre les
mains concernant les séances de la commission permanente des Affaires
municipales et de l'environnement qui ont siégé relativement au
projet de loi no 47 et au projet de loi no 78.
Avec votre permission, M. le Président, je demanderais au
député du Lac-Saint-Jean de nous soumettre immédiatement
le rapport.
DÉPÔT DE DOCUMENTS (suite)
Rapport de la commission sur les projets de loi nos 47
et 78
M. Brassard: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente des Affaires
municipales et de l'environnement qui a étudié les projets de loi
47 et 78.
La commission a adopté le projet de loi no 47 avec des
amendements. Elle a, cependant, suspendu l'étude des articles 4 et 12 du
projet de loi no 78.
M. Bellemare: M. le Président, au sujet de ce
dépôt qu'on vient de faire, nous n'avons pas eu le temps de lire
tout l'exposé qui vient d'être transmis. Pourrai-je me garder une
question à votre présidence pour savoir si l'article 4 du projet
de loi 78 est bien conforme à ce que l'on m'a dit ce matin? Quant
à la suspension, je pense que c'est seulement par ordre en conseil que
l'on pourra reconnaître, en vertu de l'article 2 c'est cela?
M. Burns: Oui. C'est exactement cela.
M. Bellemare: Si des explications me sont fournies, je me
satisferai peut-être de cela.
M. Burns: Je pense que le ministre des Affaires municipales
pourrait vous donner de meilleures explications que moi. Mais ce que j'ai vu
comme projet de législation est que, effectivement, l'intégration
des employés de ce qu'on appelle communément la Régie des
loyers ne se fera que sur proclamation et dans l'esprit, comme l'a dit hier le
ministre des Affaires municipales, du gouvernement. Cela veut dire qu'il y aura
des négociations qui seront tenues avec les représentants
syndicaux avant que cela se fasse.
M. Bellemare: C'est simplement à la toute fin, si la CSN
et le gouvernement ne s'entendent pas, qu'il y aura proclamation officielle.
Mais les négociations en cours depuis 1975 persistent, et tant et aussi
longtemps qu'il y en aura, la proclamation ne sera pas faite. C'est bien
cela?
M. Burns: Oui, exactement.
M. Bellemare: Très bien, j'accepte...
M. Burns: Maintenant, je ne veux pas bousculer nos
collègues de l'Opposition, mais je vous proposerais que le rapport qui
vient d'être déposé par le député du
Lac-Saint-Jean soit adopté.
Je vous dis d'avance qu'en ce qui concerne les deux textes qui n'ont pas
encore été réglés en commission, je
suggérerais à l'Assemblée qu'ils reviennent en commission
plénière pour éviter un autre rapport, pour éviter
d'autres paperasses ou quoi que ce soit. Là, vous pourrez, sans aucun
doute, poser des questions aussi vastes, parce qu'on reviendra en commission
plénière. Je fais la suggestion que le rapport soit adopté
et que; du même coup, nous donnions ordre que ces projets de loi nos 47
et 78 soient transmis à la commission plénière de
l'Assemblée.
Le Président: Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, afin de permettre
d'accélérer les travaux et passer à l'adoption de ces
projets de loi, j'aurais une seule question à poser au leader du
gouvernement les concernant. Je viens de le voir sourire et je sais qu'il sait
quelle sorte de question je vais lui poser. Le leader peut-il nous garantir que
c'est la dernière année qu'on revient en pèlerinage pour
passer ce genre de loi dans le mois de décembre? Y aura-t-il une loi
permanente enfin?
M. Burns: Vous m'avez manqué hier, vous. Cela m'a fait de
la peine de ne pas pouvoir...
M. Samson: Vous m'avez manqué aussi, remarquez bien.
M. Burns: Oui. Hier, je présumais que si le
député de Rouyn-Noranda avait été là, c'est
sûr qu'il m'aurait posé cette question. Soyez certain qu'en votre
absence il y a d'autres députés qui s'en sont chargés.
J'ai mentionné, d'accord avec mon collègue le ministre des
Affaires municipales, que nous le souhaitions. Je peux vous dire que
personnellement c'est un souhait très profond que d'ici le mois de
décembre prochain, c'est-à-dire la date traditionnelle où
nous amenons un tel projet de loi, nous puissions présenter à
l'appréciation de l'Assemblée nationale un projet de loi qui
aurait un caractère de permanence. C'est sans doute la question de fond
du député de Rouyn-Noranda. C'est mon plus grand désir.
Remarquez que je n'en ai pas le seul contrôle. Je pense que cela
relève du cabinet des ministres en général, mais c'est
surtout la responsabilité, maintenant, du ministre des Affaires
municipales. C'est notre souhait à tous les deux je pense que je
peux parler au nom du ministre des Affaires municipales que
l'année prochaine, au lieu de vous présenter un morceau de
législation qui se répète d'année en année
et qui est, à toutes fins pratiques, une copie carbone du projet de loi
de l'année précédente, nous vous amenions
véritablement un projet de loi qui a un caractère de permanence
vraiment incontesté. J'espère que cela répond à la
question du député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Une sous-question, M. le Président. Le leader
parlementaire peut-il me dire parce que j'ai compris que ce
n'était pas un engagement formel, mais un souhait profond
advenant que son souhait profond ne se réalise pas, si je puis compter
sur sa collaboration pour m'aider au mois de décembre à critiquer
vertement le gouvernement pour ne pas l'avoir fait à ce moment aussi
fortement qu'il l'a fait dans le passé, à mes côtés,
l'an dernier, l'année précédente, depuis 1970?
M. Bellemare: II n'a pas le droit...
M. Samson: M. le Président, j'entends des voix, mais
j'aimerais mieux entendre la réponse du ministre.
M. Burns: Vous avez remarqué la prudence de ma
réponse. J'ai parlé de souhait très profond. Je ne peux
pas prendre l'engagement de critiquer aussi vertement que vous le ferez, si
jamais cela arrive, le gouvernement. Autrement, je devrai, comme le signalais
le député de Johnson, quitter les rangs du gouvernement à
cause justement du système de responsabilité ministérielle
et de solidarité ministérielle.
M. Samson: J'en retiens...
M. Lavoie: M. le Président, je n'ai aucune objection de
principe à ce que nous adoptions immédiatement ce rapport, mais
j'aurais une suggestion à faire au leader du gouvernement.
Premièrement, j'aimerais que mes collègues, soit le
député de D'Arcy McGee et le député de Saint-Louis,
prennent connaissance d'une manière plus complète de ce rapport,
qui a quand même une
dizaine de pages. Je vous proposerais, concernant les amendements que le
ministre des Affaires municipales a apportés je crois que deux
articles sont en suspens qu'il les apporte à l'étape du
rapport. Le rapport, normalement, sera adopté après et nous
pourrions procéder aux troisièmes lectures.
Pourrais-je vous faire la suggestion, pour donner le temps à mes
collègues et à moi-même de le parcourir, de passer
immédiatement aux déclarations ministérielles?
Immédiatement après, on pourra procéder à
l'adoption. Je ne sais pas si les amendements du ministre sont prêts
également. Peut-on les voir entre-temps, peut-être?
M. Burns: Les amendements sont prêts. Avec la permission du
ministre, je suis prêt à les faire distribuer dès
maintenant. J'accepte la suggestion du leader de l'Opposition. Je n'ai pas
d'objection, si on me dit qu'on ne veut pas retarder inutilement l'adoption de
ces projets de loi. Je vais tout simplement vous dire que je ne voulais pas
qu'on se retrouve dans un dédale de procédures. Si on me dit
je prends la parole des représentants de l'Opposition
là-dessus qu'on est prêt à faire l'examen du projet
de loi selon les formes habituelles, c'est-à-dire l'examen du rapport de
la commission avec les amendements possibles, je suis prêt à faire
distribuer, avec la permission du ministre des Affaires municipales, dès
maintenant, les amendements qu'il m'a remis. Je suis d'accord sur la
suggestion.
M. Lavoie: ... cette intention, parce que je me demande comment
on pourrait adopter un rapport sans l'avoir lu. Deuxièmement, surtout un
rapport où il y a absence de deux articles. Je pense que c'est tout
à fait normal qu'on prenne connaissance d'abord des amendements. Vous
savez qu'ici, on suit la routine normale.
M. Burns: Vous avez vendu votre stock, c'est d'accord.
M. Lavoie: Je veux éclairer le leader parlementaire du
gouvernement. La procédure normale, c'est le dépôt au
début de la séance, et tous les membres de l'Assemblée ont
jusqu'à dix heures le soir pour apporter des amendements.
M. Burns: II l'achète votre stock.
M. Lavoie: Payez comptant.
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Burns: Déclarations ministérielles, M. le
Président.
Déclarations ministérielles
Le Président: Déclaration ministérielle
conformément à l'ordre de cette Chambre. M. le ministre de
l'Agriculture.
Réglementation relative aux viandes et aux
petits abattoirs
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, suite aux engagements du
précédent gouvernement qui avait remis au 1er janvier 1977
l'application du règlement sur l'inspection obligatoire des viandes, je
fais la déclaration suivante, en tant que ministre de l'Agriculture, sur
la réglementation relative aux viandes et le problème des petits
abattoirs.
Cette déclaration se divise en trois parties. La première
partie traite des principes qui seront suivis pour le projet de modification au
règlement sur les aliments. Après examen de la situation et
compte tenu des consultations à ce jour sur le problème de la
rationalisation du secteur des viandes, le gouvernement du Québec entend
maintenir les principes suivants dans le projet de modification au
règlement sur les aliments qui avait été adopté par
arrêté en conseil no 2282-75 du 4 juin 1975 et publié dans
la Gazette officielle du 12 juin 1975:
Premièrement, assurer la salubrité et l'hygiène
dans les abattoirs et autres établissements de conditionnement des
viandes moyennant un seul système de normes. Deuxièmement, la
nécessité d'avoir un seul système obligatoire d'inspection
permanente des abattoirs comportant des examens ante et post mortem
c'est-à-dire avant et après la mort des animaux abattus.
Troisièmement, nécessité d'apposer sur les viandes sortant
de ces établissements une estampille unique: Approuvé
Québec.
La deuxième partie traite des modifications au règlement
sur les aliments et des consultations à suivre. L'étude des
modifications au règlement précité se fera dans le cadre
des principes énoncés plus haut, en première partie, en
tenant compte, premièrement, de la situation particulière des
petits abattoirs; deuxièmement, des caractéristiques
particulières aux diverses régions du Québec;
troisièmement, les consultations menées tant auprès des
députés des régions agricoles que des groupements
intéressés, spécialement à l'Association pour la
conservation des petits abattoirs du Québec et l'Union des salaisons et
abattoirs du Québec Inc.
La troisième partie traite de l'application de la Loi sur les
produits agricoles (Loi de 1974, chapitre 35 et amendements) et du
règlement sur les aliments. Premièrement, pour l'immédiat,
il y aura maintien des normes générales de propreté et
d'hygiène et de salubrité, tant au niveau des locaux, de
l'équipement et du personnel employé que des produits
manipulés et mis en marché.
Deuxièmement, à compter du 1er janvier 1978, il y aura
d'abord entrée en vigueur du paragraphe b) de l'article 6 de la loi
obligeant les exploitants d'abattoirs et de charcuteries, pour fins de vente en
gros, à obtenir un permis d'exploitation; ensuite, application
intégrale des normes de construction prévues au règlement;
et fermeture des établissements n'ayant pas de permis.
Troisièmement, dès que les modifications au
règlement sur les aliments auront été adoptées et
publiées dans la Gazette officielle du Québec, je ferai
connaître les échéanciers intermédiaires qui seront
nécessaires afin que les établissements visés aient le
temps de se conformer à la loi et au règlement pour le 1er
janvier 1978. Merci.
M. Julien Giasson
Le Président: M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, je voudrais, d'abord,
remercier le ministre de l'Agriculture de nous avoir fourni une copie de sa
déclaration, tel que le veut notre règlement.
Une Voix: Dactylographiée.
M. Giasson: Cette déclaration ministérielle fait
référence à des modifications de la réglementation
inhérente à deux lois qui touchent le monde des abattoirs, soit
la Loi sur la mise en marché des produits agricoles et Loi sur les
produits agricoles et les aliments. La déclaration se divise, à
toutes fins utiles, en trois parties. Dans la première partie de cette
déclaration, nous retrouvons un énoncé de principe
touchant la Loi sur les produits agricoles et les aliments et qui va exactement
dans le sens des recommandations de la commission CECO dans son rapport suite
à l'enquête sur le commerce des viandes avariées au
Québec, mais cependant avec une nuance. Lorsque le ministre
déclare qu'il veut assujettir les petits abattoirs ou les charcuteries
au respect de normes de salubrité et d'hygiène minimum, ça
va dans le sens des recommandations de la commission CECO. Lorsqu'il
déclare soutenir le principe d'un seul système d'inspection,
là encore, il corrige, à mon sens, une lacune que nous avions ici
au Québec dans le monde des abattoirs depuis l'installation de deux
types d'abattoirs, soit les établissements de type A et de type B.
On se souvient tous qu'un abattoir de type A qui détenait un
permis à cet effet était assujetti à l'inspection
obligatoire, tandis que l'établissement de type B n'avait pas
d'inspection obligatoire, mais pouvait tout de même recevoir,
occasionnellement, la visite d'inspecteurs.
Donc, il s'agit d'un acquis de vouloir procéder par un seul
système d'inspection ici au Québec. Enfin, toujours dans le sens
des recommandations de la commission CECO, le ministre rappelle une
volonté d'avoir pour le Québec, dans ses abattoirs et dans ses
charcuteries, une obligation d'appliquer un sceau, soit l'estampille
Approuvé Québec. Là encore, c'est un acquis, je pense,
pour notre province. On connaît l'attitude ou le comportement des grandes
chaînes d'alimentation lorsqu'elles veulent s'approvisionner en viande.
Traditionnellement, ne reconnaissant pas la valeur absolue du sceau
Approuvé Québec, elles avaient tendance à diriger leurs
achats vers des viandes estampillées Approuvé Canada. Si nous
allons dans le sens de la volonté indiquée par le ministre
à l'effet que toutes les viandes mises en marché au Québec
doivent porter l'estampille Approuvé Québec, cela suppose que
nous sommes prêts à établir des réglementations, des
normes et des contrôles qui feraient que la viande estampillée
Approuvé Québec peut souffrir toute comparaison avec celle
portant le sceau Approuvé Canada. Je crois que c'est un objectif vers
lequel il faut tendre.
La deuxième partie de la déclaration est moins claire et
laisse un peu plus de confusion. Elle indique, d'accord, une volonté
d'aller dans le sens des commentaires ou des recommandations de l'association
qui s'est occupée de la conservation des petits abattoirs au
Québec comme dans le sens de volonté exprimée par l'Union
des salaisons et des abattoirs du Québec.
Mais, lorsqu'on passe à la troisième partie de la
déclaration, nous constatons immédiatement la volonté
gouvernementale d'obliger les abattoirs qui voudront oeuvrer dorénavant
au Québec à détenir un permis d'exploitation à
compter du 1er janvier 1978. Ce qui laisse un doute dans mon esprit, c'est que
cette partie de la déclaration dit bien qu'au lieu du 1er janvier 1977
on donne une période additionnelle d'une année, soit au 1er
janvier 1978, pour permettre aux propriétaires de petits abattoirs ou de
charcuteries d'adapter leur commerce aux nouvelles réglementations et
aux nouvelles normes.
On dit bien, dans la déclaration, que ce seront seulement les
abattoirs ou les charcuteries qui voudront faire de la vente de produits
carnés en gros. Est-ce que je dois comprendre que le petit abattoir, au
Québec, qui ne veut pas diriger son produit vers le commerce de gros,
qui veut le détailler lui-même, ne serait pas assujetti à
l'obligation de détenir un permis d'exploitation? Si c'était le
cas, cela ne va plus dans le sens des principes énoncés dans la
première partie de la déclaration et surtout des volontés
exprimées par les commissaires de la CECO. Ceux-ci avaient
indiqué un besoin très précis et essentiel pour le
Québec que toute viande mise en marché, que ce soit par le canal
du commerce de gros ou par le canal du commerce de détail, soit
assujettie à l'obligation de subir l'inspection obligatoire et
également des opérations de transformation à
l'intérieur d'usines ou de lieux assujettis à des normes ou
contrôles.
J'ai compris également que le ministre a voulu respecter les
normes déjà établies en matière
d'aménagement de lieux, c'est-à-dire les lieux où on fait
l'abattage et la charcuterie. Cela m'amène à me poser une
question. Si tous les propriétaires d'abattoirs du Québec voulant
faire le commerce de gros de la viande devaient respecter les normes telles que
nous les connaissons et c'est là la volonté du ministre
j'ai l'impression que nous allons voir disparaître au
Québec un bon nombre de petits abattoirs. Cependant, croyant avoir
compris l'avis du ministre de ne pas obliger les petits abattoirs assujettis
uniquement au commerce de détail de se prévaloir d'un permis
d'exploitation, là, cela laisse plus d'espoir de voir nos petites
entreprises
et commerces continuer de fonctionner. Comme je l'ai indiqué tout
à l'heure, si ces petits abattoirs faisant uniquement un commerce de
détail ne sont pas assujettis à l'inspection obligatoire, il y a
encore le danger possible de ne pas avoir un système uniforme et absolu
de contrôle de la qualité des viandes au Québec.
J'aurais aimé également et je termine
là-dessus, Mme le Président que le ministre nous indique
ce qu'il va advenir d'infractions déjà signifiées à
des propriétaires de petits abattoirs au cours des dernières
semaines. A-t-il l'intention de suspendre les infractions possibles ou
éventuelles qui ont été signifiées? A-t-il
également l'intention de donner beaucoup plus de temps à tous ces
propriétaires de petits abattoirs ou de charcuteries qui ont
déjà reçu des avis formels d'apporter des transformations
à l'intérieur des locaux ou des lieux où se font les
opérations? Cela peut être sur des questions de propreté,
de salubrité, de rouille qui peut apparaître sur des pièces
ou de la machinerie, que ce soit dans les véhicules ou les camions qui
servent au transport de ces viandes. On a indiqué qu'il fallait modifier
et changer tout le système de tablettes à l'intérieur du
camion, de remplacer les tablettes de bois, mais recouvertes de vernis, par des
fonds de tablettes ou des côtés devant être d'un
matériau tel que l'acier inoxydable. Il y a là des questions
qu'on est en droit de se poser puisque nous avons plusieurs
propriétaires de petits abattoirs, et même de charcuteries, qui
sont assujettis à des obligations assez onéreuses selon les avis
qui ont été fournis suite aux inspections.
J'aimerais, dans un dernier temps, que le ministre de l'Agriculture nous
dise s'il est possible au Québec, depuis l'enquête sur les viandes
avariées, que nous ayons une reprise, à une échelle plus
réduite cependant, de commerce de viandes avariées de la part de
gens qui, sous prétexte de faire le commerce de viandes ou d'animaux
morts ou malades, ont voulu encore tenter l'expérience ou l'aventure des
grands profits à l'intérieur de cette activité qui a
été largement décrite lors des révélations
de la commission d'enquête CECO.
Si tel était le cas, il faudrait redoubler de prudence
vis-à-vis de cette situation et surtout multiplier les inspecteurs et la
surveillance. Nous savons tous, ceux qui ont suivi l'enquête sur les
viandes avariées et tous ceux qui ont examiné le rapport, que les
grands responsables de la consommation de viandes avariées, au
Québec, étaient justement ces personnes qui faisaient au
Québec le commerce d'animaux morts ou malades et qu'une infime partie
des viandes avariées est venu effectivement de l'exploitation des petits
abattoirs chez nous. Merci, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Fernand Grenier
M. Grenier: Mme le Président, je m'en voudrais de ne pas
d'abord remercier le ministre de l'Agri- culture de sa déclaration qu'on
attendait depuis quelques jours et qui répond assez bien aux questions
qui se posent au niveau de l'agriculture depuis quelques mois. Pour une fois
nous avons en main, en tout cas, un document qui nous permet d'espérer
des changements dans le domaine des petits abattoirs et de la viande au
Québec.
Je voudrais également féliciter le député de
Beauce-Sud pour le magnifique travail qu'il a fait à ce niveau,
même si, aujourd'hui, il n'a pas le droit de parole sur cette question.
Nous nous sommes rencontrés souventefois dans des salles avec les
abatteurs et ensemble nous avons élaboré des politiques qui sont
le fondement, aujourd'hui, des demandes de cette association des petits
abattoirs auxquelles vous répondez assez largement.
Je voudrais cependant vous préciser ici que dans votre
déclaration vous avez, à l'article no 2. des
caractéristiques particulières aux diverses régions. C'est
un peu vague peut-être, et j'ai hâte de lire ce que seront vos
caractéristiques particulières. J'ai pris connaissance du plan
qui avait été préparé par l'ancien ministre de
l'Agriculture à ses bureaux ici, au bureau du ministre d'Etat à
l'Agriculture, et les cultivateurs, les abatteurs savaient ce qui s'en venait
à ce moment-là. On avait prévu des abattoirs
coopératifs et de grandes constructions, puisque cela avait
été le leitmotiv de l'ancien gouvernement que de bâtir des
grandes choses au Québec, qui ne sont pas toujours rentables et ne
répondent pas toujours aux exigences et aux besoins des
Québécois. C'était ainsi dans cette ligne comme dans
d'autres. J'ai hâte de voir ce que vous nous direz au niveau des
caractéristiques particulières de diverses régions.
Je pense que pour ce qui est des petits abattoirs l'allusion que faisait
mon collègue tout à l'heure à l'enquête CECO, on
s'est vite rendu compte que ce n'était pas au niveau des petits
abattoirs que se passait le plus de viande avariée. On se rappelle tous
avoir lu puis avoir entendu dire que c'est dans un très grand abattoir
du Québec que quelqu'un se vantait d'avoir mis de la gazette dans la
saucisse, afin de la rendre moins fondante. C'était plus profitable. Ce
n'était pas nos petits abattoirs à nous.
M. Samson: De la saucisse instruite! M. Beliemare:
C'était le Jour.
M. Grenier: C'était le Jour, apparemment. Maintenant, dans
une autre partie vous avez ici la date de janvier 1978. J'imagine que cela
touchera également ceux qui ont déjà des poursuites, que
ceux qui ont des difficultés entreront dans ce secteur et qu'on verra
devenir caduques les poursuites qui sont intentées contre ces gens. Je
ne comprends pas cela... J'ai hâte d'avoir des précisions
là-dessus. Si ce n'est pas cela, il faudra bien sûr que le
ministre se penche sur ce problème puisqu'ils seront peut-être
dans la catégorie des gens qui devront survivre.
Quant à l'entrée en vigueur, j'aimerais bien que le
ministre puisse nous informer à savoir si les
normes de construction prévues aux règlements ne
pourraient pas être connues à partir du 15 février 1977,
puisque ces gens devront prévoir financièrement ce qu'ils peuvent
faire pour le 1er janvier 1978. Je pense bien que si ces normes de construction
étaient connues vers le 15 février... Je pense qu'elles sont
déjà pas mal avancées, avec certaines modifications. De
toute façon, si ce n'est pas au mois de février, il pourrait
quand même y avoir une date plus intéressante pour eux, afin
qu'ils puissent procéder.
Quant à la fermeture des établissements sans permis,
l'association prétend dans son mémoire qu'il pourrait exister
environ 200 abattoirs, alors qu'on sait qu'il en existe environ 475, si mes
chiffres sont exacts. A 200 abattoirs, pour ceux qui devront fermer, il devrait
y avoir, à mon sens, avant l'autorisation de la fermeture ou du retrait
de ces permis, une espèce de période de recyclage pour ces gens.
Ils font partie de la petite industrie du Québec. Vous allez vite vous
rendre compte vous avez été prudent dans votre
déclaration, en disant que vous vous donnez un an pour mieux voir dans
le secteur qu'il y a une série de petites industries au
Québec au niveau des petits abattoirs. Ces gens mériteront
d'être aidés d'une certaine façon, par exemple, du
recyclage pour certains et peut-être qu'ils pourront avoir certaines
aides dans d'autres secteurs.
Du côté des indemnités, l'association fait encore
des recommandations. Vous nous avez informé ce matin que vous aviez pris
connaissance du dossier. Ce qui est fait par l'association me semble tout
à fait logique et tout à fait décent. En fait, le
régime par lequel on subventionnait ces gens pour la dernière
année, en leur accordant $75 par tête abattue, était
nettement insuffisant. Ce sont des industries qui sont installées dans
des régions depuis longtemps et c'est une économie locale qui
mérite plus d'attention que de s'attacher à $75 par tête
abattue au cours de la dernière année.
Dans le programme de l'Union Nationale, on avait également
l'assurance-bétail. Vous n'en faites pas mention dans votre
déclaration d'aujourd'hui, mais j'imagine bien que votre attention a
été retenue là-dessus par les abatteurs et principalement
par l'association des cultivateurs également.
Ce n'est pas la longueur d'une intervention qui compte; je pense que ce
que vous aimez, c'est toucher le problème de près. Je n'utilise,
bien sûr, pas le temps qui m'est alloué, mais je voudrais d'abord
que vous sachiez que vous aurez, du côté de l'Union Nationale,
tout l'appui dont vous avez besoin. Si mon chef m'a chargé de ce
dossier, je tâcherai d'être près des débats. Je
voudrais bien que vous nous fassiez part des rencontres et de toute forme de
débats qu'il pourrait y avoir autour de ce secteur, puisque cela touche
bon nombre de nos députés ici, membres de l'Union Nationale. M.
le ministre, nous surveillerons de près la continuation de vos travaux
dans ce milieu et je vous remercie de votre déclaration d'aujourd'hui
qui nous calme pour au moins une autre année.
M. Roy: Sur un point de règlement, Mme le
Président, je sais qu'en vertu des dispositions de l'article 179 je n'ai
pas le droit de faire de commentaires sur une déclaration
ministérielle, sauf, évidemment, s'il y avait un consentement
unanime de la Chambre. J'aimerais savoir s'il y aura un consentement unanime de
la Chambre, étant donné l'intérêt que j'ai
porté à ce dossier, pour que je fasse quelques commentaires
additionnels.
M. Bellemare: Mme le Président, me permettez-vous juste
une remarque?
Mme le Vice-Président: M. le leader de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Vu l'intérêt qu'a porté
à cette affaire le député de Beauce-Sud, je sais que le
leader n'aurait pas d'objection, parce que je connais sa largeur de vue. Le
député de Beauce-Sud a fait un travail très
considérable dans ce domaine et cela pourrait peut-être être
utile, devant une déclaration ministérielle, de l'entendre
pendant quelques minutes au lieu de le priver de son droit de parole. Cela
serait peut-être reconnaître ce que vous disiez il y a quelques
instants, dans la liberté démocratique, non pas les individus,
mais le parti qu'ils représentent. Peut-être que ce serait
appliquer tout de suite le principe que vous émettiez il y a un
instant.
M. Burns: Cela ne fait pas dix minutes que vous êtes
reconnus que déjà vous plaidez au nom des autres!
M. Bellemare: Non, mais...
M. Burns: Je ne veux pas, que cela soit considéré
comme un précédent. Tout ce système doit être
révisé à un moment donné. Je pense que cela devrait
l'être au moment où nous examinerons les amendements
apportés au règlement. Mais, en ce qui me concerne, connaissant
l'intérêt du député de Beauce-Sud pour ce sujet, je
n'ai pas d'objection à donner mon consentement pour qu'il puisse
intervenir.
M. Roy: Merci.
M. Lavoie: Mme le Président, dans ce cas particulier, sans
créer de précédent, nous n'avons pas d'objection.
M. Fabien Roy
M. Roy: Merci, Mme le Président, et je remercie tous mes
collègues qui m'accordent ce petit privilège. J'aimerais dire
merci d'abord à l'honorable ministre de l'Agriculture pour l'attention
qu'il a apportée à ce dossier. Je dirai même que c'est
peut-être un des premiers dossiers dont il s'est occupé à
partir du moment où il est entré à son ministère,
étant donné la date fatidique du 31 dé-
cembre 1976 qui visait à provoquer la fermeture presque
systématique de plusieurs centaines de petites entreprises chez
nous.
Etant donné que l'ex-gouvernement n'a pas préparé
les nouveaux règlements qu'il s'était engagé à
préparer et n'a pas rendu ces règlements publics avant le 31
décembre cette année pour permettre à ces gens de pouvoir
y satisfaire, je veux féliciter le ministre d'avoir retardé la
date au 1er janvier 1978, afin de nous permettre de voir clair dans ce
dossier.
Il y a deux points sur lesquels j'aimerais attirer l'attention du
ministre et des membres de cette Assemblée à la suite des propos
qui ont été tenus également par mon collègue le
député de Montmagny-L'Islet. Je pense qu'il y a deux points dans
la troisième partie de la déclaration du ministre qui
méritent d'être retenus puisqu'on semble introduire un principe
nouveau qui vise à reconnaître la fonction de ces entreprises.
Il y avait certaines de ces entreprises qui procédaient à
l'abattage, qui faisaient du commerce de gros et du commerce de détail.
Mais plusieurs et je dirais même plus d'une centaine de ces entreprises
ne faisaient qu'abattre pour les agriculteurs, pour les gens du milieu. Ces
gens n'ont jamais fait de commerce de gros ni de commerce de détail.
J'aimerais que le ministre de l'Agriculture tienne compte de la fonction de
l'entreprise dans l'élaboration des nouveaux règlements, de
façon à permettre aux petites entreprises qui ne font pas de
commerce de gros ni de commerce de détail, mais qui rendent service
à la population de leur milieu, de pouvoir continuer d'oeuvrer, mais
évidemment en respectant des normes de salubrité. Je pense que
tout le monde est d'accord là-dessus.
Le deuxième point sur lequel je veux attirer l'attention du
ministre c'est concernant les normes de construction. Je sais très bien
qu'il y a des plans auxquels le député de Mégantic-Compton
a fait allusion, des plans qui viseraient à faire en sorte d'uniformiser
les établissements. Je voudrais que le ministre tienne compte
également des établissements existants.
Il y a des gens qui ont des établissements pratiquement neufs
dans lesquels ils ont investi des sommes de $50 000, $60 000, voire même
près de $100 000. Evidemment, si on les oblige à satisfaire
à de nouveaux règlements, de nouvelles normes de construction,
les établissements existants et les investissements qui ont
été faits, on n'en tiendrait pas compte.
Je pense qu'on devrait en tenir compte. J'aimerais d'ailleurs je
l'ai dit personnellement au ministre que l'on tienne compte d'un
principe qui est retenu actuellement au ministère de l'Industrie et du
Commerce en ce qui a trait au service de l'hôtellerie. On sait que les
personnes qui ont demandé des permis de la Commission de contrôle
des permis d'alcool doivent détenir un permis du service de
l'hôtellerie du ministère de l'Industrie et du Commerce de
façon que leur établissement corresponde à certaines
normes.
Mais là-dedans il n'y a pas d'uniformité. Il y a quand
même certains principes qui sont retenus de façon que les
établissements correspondent à des normes générales
visant à rendre des services à la population, mais qu'on tienne
compte des établissements existants selon des normes
générales qui ne viseraient pas à obliger tous les
propriétaires d'abattoirs à avoir des constructions uniformes
dans le Québec.
Pour ce qui a trait aux 275 à 300 établissements qui
seront obligés de fermer, j'aimerais que l'on tienne compte
également des répercussions économiques et sociales dans
chacun de leur milieu et qu'on porte une attention particulière à
ces établissements. S'ils ont besoin d'aide, une aide peut-être
plus particulière de façon à pouvoir transformer leur
établissement, compte tenu de leur situation géographique, qu'on
en tienne compte.
Je pense que le Québec, actuellement, a besoin de services. La
petite et la moyenne entreprise ont rendu des services énormes à
la société. Les agriculteurs du Québec ont besoin de
concurrence pour la vente de leurs animaux de boucherie de façon
à ne pas être obligés d'aller livrer leur bétail,
une fois qu'il est prêt pour la mise en marché, dans un
marché de plus en plus limité dans lequel on retrouve un ou deux
acheteurs.
Je pense que c'est quand même important. J'ai rencontré des
agriculteurs en fin de semaine. Trop restreindre le marché à ce
niveau viserait à provoquer des cartels au niveau de la mise en
marché des viandes. Je pense que personne en cette Assemblée
nationale n'a intérêt à les favoriser.
Troisième point, c'est qu'il y a des établissements
actuellement qui sont combinés, abattoirs et charcuteries, dans les
milieux ruraux. J'aimerais que l'on en tienne compte également parce que
l'on sait très bien que les normes de charcuteries comme les normes
d'abattoirs sont complètement différentes et feront l'objet de
permis différents.
Mais, selon les besoins du milieu et de certaines régions
éloignées des milieux ruraux, il y a, pour les fins des besoins
de la clientèle, des besoins de la population, des établissements
qui sont combinés, à l'heure actuelle. J'aimerais aussi
qu'à ce niveau on en tienne compte. Merci, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: La réplique du ministre de
l'Agriculture.
M. Jean Garon
M. Garon: Je remercie tous ceux qui ont parlé, Mme le
Président, des bonnes paroles qu'ils ont eues pour ma
déclaration. Je dois dire que j'aborde ce problème dans une
perspective positive. C'est un dossier qui a été chaud pendant
plusieurs années. Il y a des gens qui ont été
accusés injustement de commercer de la viande pas trop adéquate
alors qu'ils n'étaient pas en cause. Il est
important, je pense, de procéder assez rapidement dans ce dossier
pour que, justement, la confiance de la population soit vraiment totale pour
enlever tous les doutes qu'il peut y avoir.
Tout d'abord, j'ai été surpris des arguments du
député de Montmagny qui s'est dit étonné de voir
dans ma déclaration les mots "pour les fins de ventes en gros".
Pourtant, c'est le texte exact de la loi. L'article 6 b) indique qu'on doit
adopter un règlement pour des fins de ventes en gros. Je comprends mal
que l'Opposition libérale ne connaisse pas les lois qu'elle a
elle-même adoptées.
Concernant les infractions pour hygiène et salubrité, je
dirai que nous serons très fermes. Il s'agit uniquement de normes de
propreté, d'hygiène et de salubrité. A ce point de vue,
nous avons l'intention de ne retirer aucune des infractions qui ont
été portées à ce chapitre. J'ai entendu des paroles
comme: Un peu de rouille là, un peu de ci là. C'est la
santé du public qui est en cause. Quand il sera question de normes
d'hygiène, de salubrité et de propreté, nous allons agir
avec fermeté.
Le député de Mégantic-Compton parlait des
caractéristiques particulières des diverses régions. Ce
dont il faut tenir compte là-dedans, c'est qu'il y a des régions
du Québec qui sont vraiment particulières. Je pense à la
Côte-Nord, par exemple. Je ne voudrais pas répéter pour les
abattoirs ce qu'on a fait antérieurement dans le domaine de
l'éducation: bâtir des régionales pour 4000
étudiants, tant en Gaspésie que dans la région de
Montréal. Cela veut dire tenir compte des différentes
régions, tenir compte du fait qu'il y a des distances plus grandes sur
la Côte-Nord, que le territoire est vaste dans l'Abitibi de même
que dans la Gaspésie, et essayer de trouver des solutions qui tiennent
compte de ces particularités régionales. Je pense que c'est
uniquement une question de bon sens.
Quant au délai du 15 février 1977 dont a parlé le
député de Mégantic-Compton, disons que c'est
peut-être un peu plus court que mes délais, mais c'est très
rapproché. Je ne veux pas mettre de date immédiatement pour ne
pas m'encarcaner parce que, quand on est dans des discussions, parfois on sait
quand cela commence, mais on ne sait pas exactement quand cela finit. Disons
que les délais que je me suis fixés sont assez courts pour qu'on
puisse agir assez rapidement dans cette affaire, mais toujours dans le respect
des droits de chacun.
Je remercie le député de Beauce-Sud des
éléments positifs qu'il a soulevés dans l'étude de
ce règlement. Je lui dis que j'en ai pris note. J'ai l'intention de le
consulter également, d'autant plus qu'il a porté une attention
particulière à cette question. Je discuterai avec lui de certains
points pour lui demander des renseignements ou des suggestions sur des
problèmes particuliers.
Mme le Vice-Président: La déclaration du ministre
des Affaires municipales.
Subventions aux municipalités M. Guy
Tardif
M. Tardif: Mme le Président, j'ai promis, le 16
décembre, au député de Mégantic-Compton, une
déclaration ministérielle au sujet des subventions aux
municipalités, subventions dont le nombre s'était accru, comme
par hasard, entre le 18 octobre et le 15 novembre dernier. Le
député de Mégantic-Compton parlait de Père
Noël d'élections et de Bonhomme Sept Heures d'après
élections.
Le député de D'Arcy McGee, quant à lui,
évaluait, pour sa part, à tout au plus 75 le nombre de
municipalités ayant reçu la visite du Père Noël. J'ai
fait faire des recherches, à mon ministère, à ce sujet et
je puis affirmer aujourd'hui que pendant la période de la campagne
électorale, au moins 151 promesses écrites de subventions ont
été signées par l'ex-ministre des Affaires municipales,
qui impliquaient le gouvernement pour une somme totale de $106 millions...
M. Lavoie: A l'ordre! Je crois qu'il y a des étrangers
dans l'Assemblée. Je m'excuse, monsieur, mais il faut passer devant
l'électorat pour avoir sa carte de créance.
Mme le Vice-Président: M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Je m'excuse. Je disais donc qu'après des
recherches, nous avions trouvé au moins 151 promesses écrites de
subventions signées par l'ex-ministre des Affaires municipales, qui
impliquaient le gouvernement pour une somme totale de $106 millions. J'en
donnerai le détail après quelques explications d'ordre
général.
Le ministère des Affaires municipales a été de tout
temps un lieu de gouvernement privilégié pour les demandes de
subventions de toutes sortes et où il fut trop souvent prouvé que
si l'argent n'a pas d'odeur, il avait quelques fois une couleur. Je dis
"quelques fois", car il existe, en effet, en vertu de diverses lois, des
subventions statutaires distribuées par le ministère des Affaires
municipales. En fait il y en a eu pour un montant approximatif de $55 millions
au cours du présent exercice financier. Il s'agit surtout de versements
aux municipalités de 15 000 de population et plus et de subventions
à l'occasion de regroupements. Bien qu'il faille sans doute repenser la
façon dont sont réparties ces subventions, il n'en demeure pas
moins que leur versements n'a pas soulevé, et de loin, les mêmes
problèmes que les subventions dites discrétionnaires. Ces
dernières sont généralement accordées aux Affaires
municipales pour trois types de requêtes.
Les premières sont les subventions pour fin de protection contre
l'incendie, les secondes pour fin soi-disant d'équilibre
budgétaire et les troisièmes pour les demandes de construction de
systèmes d'aqueduc et d'égout. Si je commence par les
subventions discrétionnaires, qui causent le moins de
problèmes, c'est-à-dire celles relatives aux demandes pour la
protection contre l'incendie, on se rend compte qu'elles sont surtout
accordées pour créer un stimulant aux ententes intermunicipales
ou de mise en commun des ressources pour la protection contre l'incendie.
Comme je l'ai déclaré au tout début, il ne nous
paraît pas y avoir de problèmes quant à la façon
dont les dépenses annuelles de quelque $2,5 millions à ce poste
budgétaire ont été distribuées. La seule
difficulté, cependant, c'est qu'à ce chapitre, comme pour les
autres montants prévus sur le plan des subventions
discrétionnaires, la caisse est à sec jusqu'au premier avril
prochain.
Quant à la politique du ministère pour l'avenir en
matière d'aide à la protection contre l'incendie, il faudra
d'abord attendre la politique fiscale qui se dégagera du prochain
discours du budget du gouvernement. En second lieu, notre objectif, tout en
étant évidemment de continuer d'aider les municipalités
à se mieux protéger, visera, par la même occasion,
l'établissement de critères les plus objectifs possible dans la
distribution de cette assistance.
Les demandes d'équilibre budgétaire. Le deuxième
groupe de subventions est celui connu sous le nom de subventions
d'équilibre budgétaire. En ce qui a trait à ces
subventions, ce qui est remarquable, c'est qu'alors qu'aucun programme n'existe
explicitement à cet effet dans le cadre du budget du gouvernement et que
la loi oblige les municipalités à équilibrer leur budget,
le ministère des Affaires municipales a reçu, pour l'exercice
financier 1976, quelque 126 requêtes de subventions dites
d'équilibre budgétaire. Pour l'année 1975, le nombre de
requêtes était de l'ordre de 95. En 1974, une année avant,
il était de 40. A l'exclusion de Montréal, de Québec et
des communautés urbaines du même nom, le montant total
octroyé à ce titre en 1975 était de $4 millions et,
à ce jour, pour cette année, le total actuellement versé
est de $6 millions. D'une façon sommaire, on peut dire que le
ministère des Affaires municipales a acquiescé annuellement
à environ un tiers des requêtes à ce chapitre, mais pour
des montants substantiellement inférieurs auxdites requêtes. Au
rythme toutefois où les requêtes entrent présentement, il
est à prévoir que le nombre de demandes se situera, pour l'an
prochain, entre 200 et 250.
Ce type de demandes de subventions, qui n'est pas, je le
répète, nommément prévu au budget, peut donner lieu
à l'arbitraire puisqu'il n'existe aucune norme reconnue par le
gouvernement aux fins de leur donner suite. Il ouvre également la voie
à une mauvaise gestion des municipalités qui, ayant l'intention
d'obtenir une telle subvention d'équilibre, prévoient à
leur budget des sommes plus ou moins fondées ou même reportent la
date prévue pour le dépôt de leur budget en attendant la
réponse du ministère. On vient même nous voir en nous
disant: Donnez-nous ce que vous pouvez ou, du moins, dites-nous ce que vous
pensez que vous pourrez nous donner et, après, on va aller faire notre
budget.
Outre ce qu'il peut y avoir d'odieux dans ce quémandage, cette
pratique de report du budget au-delà de la date légale du 31
décembre de chaque année, nous paraît
particulièrement malsaine, puisqu'elle oblige la municipalité
à des emprunts temporaires dont les intérêts ajoutent
rapidement au fardeau fiscal. En partie à cause du fait que les budgets
sont épuisés, en partie aussi pour des raisons
énoncées précédemment sur le plan de la saine
gestion administrative et financière des municipalités, le
ministère a donc décidé d'interrompre immédiatement
toute subvention dite d'équilibre budgétaire, sauf dans les cas
précis suivants: premièrement, pour "complémenter" les
subventions statutaires insuffisantes à l'occasion de regroupements,
fusions, annexions urbaines etc., et ce, en attendant que la loi soit
amendée les cas de Gatineau et de Jonquière, par exemple,
devront faire l'objet de sollicitudes particulières
deuxièmement, à l'occasion d'un désastre majeur, tel
qu'incendie d'une usine, glissement de terrain, ayant pour effet de priver
d'une façon substantielle une municipalité des revenus qu'elle
avait prévus pour l'année en cours ou d'augmenter brusquement et
fortement ses dépenses; troisièmement, à l'occasion de
l'implantation de politiques gouvernementales en milieu municipal, soit dans le
domaine de l'évaluation foncière, par exemple, Loi de
l'aménagement, politique de régionalisation et autres.
La troisième et dernière catégorie de demandes de
subventions discrétionnaires touche les requêtes relatives
à la construction de systèmes d'aqueduc et d'égout.
Parmi les engagements à ce chapitre, il y a lieu de faire une
première distinction entre les engagements du gouvernement,
c'est-à-dire ceux approuvés soit par le Conseil des ministres,
lorsque supérieurs à $1 million, soit par le Conseil du
trésor, lorsque inférieurs à $1 million, et les
engagements du ministre des Affaires municipales.
Au sujet des demandes relatives de ce second type d'engagements, dont il
nous est difficile d'apprécier le nombre vu l'existence aux Affaires
municipales d'un double système de dossiers, à savoir celui du
ministre et celui du ministère, elles ont complètement
épuisé les crédits disponibles pour l'exercice financier
en cours et auraient donné lieu à des engagements de l'ordre de
$175 millions, dont $106 millions durant la seule campagne électorale,
et ce échelonné sur une période de dix ans.
Le total des engagements ministériels, qui
s'élèvent à $175 millions pour une période de dix
ans, se répartirait comme suit: $13,5 millions auraient
été payables cette année; $26,5 millions au cours du
prochain exercice financier, le reste étant échelonné sur
huit ans.
Toutefois, après avoir fait le décompte des lettres
d'annulation envoyées au lendemain des élections par
l'ex-ministre des Affaires municipales, on se rend compte que celui-ci a
annulé pour $7,3 millions de promesses payables cette année. Ces
annulations de promesses concernent 151 projets soumis par 119
municipalités dans 57 districts électoraux différents.
Malgré des lettres d'annula-
tion de $7,3 millions pour l'année en cours, il reste donc un
découvert d'à peu près $6 millions de promesses non
annulées pour les infrastructures d'aqueduc et d'égout et pour
lesquels des crédits ne sont pas disponibles.
Je déposerai dès demain, Mme le Président, puisque
la période de dépôt de documents est terminée, un
exemplaire de la lettre de promesse de subvention envoyée à
chacune de ces municipalités, un exemplaire de la lettre d'annulation
également envoyée, ainsi qu'une liste complète des
municipalités par comté, avec le montant.
Face à toutes ces promesses tant gouvernementales que
ministérielles, nous avons, en matière de subventions à la
construction d'égouts et d'aqueducs, décidé ce qui suit:
le ministère va subventionner les engagements déjà
approuvés par le Conseil du trésor ou par le Conseil des
ministres, sauf ceux de plus d'un an qui n'ont pas donné lieu à
des suites concrètes.
Deuxièmement, le ministère va également honorer les
engagements du ministre qui ont donné lieu à des travaux
déjà terminés ou déjà substantiellement
avancés. A ce sujet, nous allons demander au ministre responsable de
l'environnement et aux ingénieurs des services de protection de
l'environnement de déterminer, cas par cas, cette notion de
"substantiellement avancés".
Troisièmement, le ministère va subventionner les projets
qui font l'objet d'une ordonnance des services de protection de l'environnement
et qui visent spécifiquement des cas où la santé des
populations est concernée de façon immédiate. Il va de soi
que les projets recouverts par plus d'un critère seront d'autant plus
prioritaires.
En conclusion, ces cas et le traitement que nous leur accordons font
partie, selon moi, de l'expédition des affaires courantes
laissées par mon prédécesseur. Des conseils municipaux
s'étaient engagés de bonne foi dans le processus de ces travaux;
il est normal qu'on termine ainsi ces affaires en cours. Pour les autres cas,
je considère qu'ils appartiennent à l'orientation future du
ministère à cet égard et ils seront traités
à partir de zéro.
Quant à l'avenir, nous sommes actuellement à mettre la
dernière main à de nouvelles règles du jeu en
matière de subvention d'aqueduc et d'égout. Déjà,
je peux indiquer les grandes lignes de ce projet. Le but poursuivi est
essentiellement de rendre le moins discrétionnaire possible ce type de
subvention. Il ne s'agit pas seulement de faire disparaître l'aspect
politique (avec un petit p) de ces opérations, il ne s'agit pas
seulement de mettre fin à ces pèlerinages à Québec,
pèlerinages humiliants pour les conseils municipaux, il s'agit d'abord
de rendre ce programme financier le plus intégré possible, d'une
part, à une saine administration financière des
municipalités et, d'autre part, à une politique
d'aménagement du territoire et de l'habitation.
Sur ce, le gouvernement considère que ces subventions, si elles
sont maintenues, peuvent aussi servir à une meilleure occupation du
territoire. Il faut mettre fin à ces constructions coûteu- ses de
réseaux avec très peu d'usagers à l'acre ou au pied
linéaire. Tous les députés ici présents, surtout
ceux hors des grandes villes, peuvent témoigner de ces bornes d'incendie
en plein champ que l'on voit ici et là. Il s'agit de
développement semi-urbain incontrôlé et sauvage. Bien
sûr, il faut toute une politique générale de
l'aménagement du territoire, et le gouvernement y travaille. Un ministre
en est même spécifiquement chargé. Dès maintenant,
nous devons agir puisque cet aménagement ne se fera sûrement pas
en jetant, à travers les champs, des aqueducs et des égouts pour
suivre ou précéder un peuplement hésitant, vague et trop
dispersé. Les coûts des services municipaux sont trop
onéreux pour qu'on ne resserre pas les tissus ruraux et semi-ruraux.
Donc, parmi les nouvelles règles du jeu, il y aura d'abord une
exigence claire et mesurée de densification des réseaux.
Pourraient être admissibles aux subventions les projets comportant un
peuplement d'une certaine densité tout en distinguant le monde rural du
monde plus urbanisé. En corollaire, il me paraît normal qu'on
subventionne d'abord les réseaux desservant les peuplements existants
avant ce qu'on nomme les nouveaux développements qui, eux, feront
l'objet d'examens à l'intérieur d'une politique d'habitation.
Comme autre règle du jeu, le ministère échelonnera
ses subventions selon des tranches annuelles. Par le passé, on a vu des
cas où, sans trop de raison, une subvention de $100 000 était
échelonnée sur dix ans, et une autre de un demi-million de
dollars, donnée d'un seul coup. A l'avenir, toutes les subventions
seront accordées selon un échéancier identique de dix
ans.
Voilà donc, en résumé, les modifications que j'ai
décidé d'apporter à ce programme qui préoccupe
beaucoup, et à juste titre, les conseils municipaux des zones rurales ou
semi-rurales de même que les députés de ces régions.
D'ici quelque temps, au début de l'année à venir, tout le
détail du nouveau système sera complété et je le
ferai alors connaître. Pour l'instant, j'inviterai les conseils
municipaux à comprendre la situation financière dans laquelle je
me suis trouvé en arrivant au ministère des Affaires municipales
et à patienter jusqu'à ce que ces programmes repartent sur des
bases plus justes et plus objectives.
Je vous remercie.
Mme le Vice-Président: M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Victor Goldbloom
M. Goldbloom: Mme le Président, c'est avec fierté
que je me lève pour répondre à cette déclaration
ministérielle, souvent caricaturale, du ministre des Affaires
municipales. Je n'ai pas honte du travail que j'ai fait pour aider les
municipalités du Québec, et si j'avais à reprendre les
gestes que j'ai posés, je les reprendrais à une seule
exception.
Le ministre des Affaires municipales vous donne l'impression que je me
suis promené, dans cette province, en cherchant des projets munici-
paux et en offrant, à gauche et à droite, de l'argent.
Mme le Président, la vérité est tout autre. Pendant
1975 et une bonne partie de 1976, les demandes entraient au rythme de 50 par
semaine. Vers le début de cette année, les fonctionnaires m'ont
informé que nous avions en dossier, attendant leur étude, leur
analyse, jusqu'à 1600 demandes de la part des municipalités du
Québec. A ce rythme il était impossible de répondre
à toutes les demandes avec la rapidité que nous aurions
voulue.
Ce rythme est ralenti un peu cette année mais, encore dans les
dernières semaines pendant lesquelles j'occupais la
responsabilité, j'occupais le fauteuil du ministre des Affaires
municipales, c'était au rythme de 25 à 30 par semaine que les
demandes entraient.
Mme le Président, le ministre des Affaires municipales utilise
à plusieurs reprises le mot discrétionnaire, vous donne
l'impression que c'est au pi-fomètre et que c'est sur des
considérations politiques que les subventions ont été
accordées. Je voudrais corriger cette impression, Mme le
Président.
Je prends les trois catégories mentionnées par le
ministre. En ce qui concerne les subventions pour l'aide au service de
protection contre l'incendie, les fonctionnaires professionnels analysent les
dossiers. Je les ai reçus pour approbation, je les ai approuvés
tels quels. Je pense qu'en trois années et demie il y a un seul dossier
qui à cause d'un malentendu a reçu de ma part une recommandation
différente de celle suggérée par les fonctionnaires suite
à leur analyse professionnelle.
En ce qui concerne les subventions d'équilibre budgétaire,
je ne suis pas en mesure de confirmer ou d'infirmer le pourcentage du tiers
approuvé, indiqué par le ministre dans sa déclaration. Je
peux vous dire que cette année c'est un pourcentage bien
inférieur à cela et qu'un de mes derniers gestes, avant de
quitter le ministère, a été de demander au directeur du
service concerné de bien vouloir écrire à chaque
municipalité qui se voyait refuser une subvention d'équilibre
budgétaire et ç'a été la forte, forte
majorité, je dirai, de mémoire, à peu près 90%
je lui ai demandé de bien vouloir leur écrire une lettre
détaillée expliquant pourquoi il n'y avait pas de subvention
d'équilibre budgétaire.
En ce qui concerne les subventions pour la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout, là aussi, Mme le
Président, il y a un système d analyse et le ministre trouvera
dans chaque dossier les pages et pages, généralement deux ou
trois pages d'analyse financière, de la part des fonctionnaires pour
recommander une subvention. J'ai tout simplement confirmé et
approuvé les recommandations dans la très forte majorité
des cas. S'il y a occasionnellement une modification apportée, Mme le
Président, c'est parce que, dans quelques municipalités, le
revenu moyen est très faible. L'affirmation en réponse à
l'information donnée quant au montant de la subvention a
été que, dans la municipalité en question, il y avait un
pourcentage tel d'assistés sociaux et de retraités qu'il n'y
avait pas moyen pour la municipalité de payer ce solde. Là j'ai
fait faire une enquête discrète pour faire confirmer cela et j'ai
apporté un petit ajustement pour reconnaître ce problème
particulier.
Le système, Mme le Président, consiste en ce qui suit:
L'analyse, par rapport au coût du projet, du revenu que produira
l'accomplissement des travaux; en langage simple, les taxes qui seraient
payées par les contribuables qui se raccorderaient au réseau. Si
cette somme sur la période prévue pour le remboursement de
l'emprunt ne permettait pas l'accomplissement des travaux, si le revenu,
dis-je, sur cette période ne suffisait pas pour couvrir le coût du
projet, à ce moment-là il restait un solde qui a
été soumis à une analyse par rapport au fardeau des
contribuables, et cela exprime en pourcentage du revenu moyen de la
municipalité.
Ce n'est donc pas discrétionnaire, c'est professionnel. Je
voudrais vous expliquer une chose: c'est que pendant une certaine
période de cette année, il y a eu un conflit de travail à
l'intérieur du gouvernement, qui impliquait les professionnels. A cause
de ce conflit de travail qui a pris fin à peine quelques jours avant le
déclenchement des élections, la productivité du service en
question était presque à zéro. Là où je
recevais normalement quinze, vingt, même trente dossiers par semaine pour
approbation, je recevais dans certaines semaines un seul dossier.
Or, il y avait une accumulation très importante et, dès le
règlement de ce conflit, il y a eu du travail qui a été
fait pour débloquer ce qui restait entre les mains du service. C'est
pour cela que pendant la période électorale il y a eu une
réponse un peu plus fréquente à des demandes qui avaient
été formulées.
Mme le Président, je voudrais souligner une chose. Le document
déposé en annexe à sa déclaration par le ministre
des Affaires municipales indique que ce qui avait été
prévu impliquait une somme de $7 millions pour cette année et de
$20 millions pour l'an prochain. J'avais l'assurance d'avoir ces montants
et c'est cela qui est expliqué dans la lettre que j'ai
adressée à même un budget supplémentaire qui
est présentement devant la Chambre, mais entre les mains d'un autre
gouvernement, et dans les prévisions budgétaires pour l'an
prochain.
Mais, Mme le Président, j'ai eu cette assurance de la part du
député de Jean-Talon, pas de la part de l'actuel
député de l'Assomption. On m accuse d'avoir mal agi. Je vous dis
qu'il y a une chose que j'ai faite que je n'aurais pas dû faire, c'est
d'accorder à l'actuel ministre des Finances la courtoisie et la
délicatesse que par honnêteté intellectuelle je lui ai
accordée, parce que j'aurais pu tout simplement laisser ces
lettres-là et elles seraient devenues par le fait même des
engagements du gouvernement.
Nous avons devant nous un gouvernement qui propose tout un nouveau
régime de subventions pour les municipalités. Ce sera
extrêmement intéressant de voir ce qui va arriver avec les
centaines
de dossiers qui sont là, que je n'ai pas suscités, qui
sont là par l'initiative des municipalités de cette province. Je
me demande exactement quelles sortes de relations le nouveau gouvernement veut
avoir, malgré ses déclarations de principes
généraux, avec les municipalités du Québec.
Le gouvernement actuel, qui vient de gifler la ville de Montréal,
vient aussi de laisser tomber les autres municipalités du
Québec.
Le ministre des Affaires municipales croit avoir annoncé par sa
déclaration une quelconque épuration de la chose publique. Ce
qu'il a annoncé, c'est une période de frustration pour les
municipalités, c'est une sorte de grande noirceur pour les
municipalités du Québec, que j'ai défendues. C'est le
rôle du ministre des Affaires municipales de le faire. Je les ai
défendues au Conseil du trésor, envers et contre beaucoup de
résistance, pour avoir les sommes nécessaires pour l'aide aux
municipalités. C'est la grande noirceur pour les municipalités du
Québec, que j'ai défendues avec fierté et que je
défendrai avec fierté et honnêteté pour le reste de
mes jours.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Huntingdon?
M. Cordeau: Saint-Hyacinthe... Mme le Vice-Président:
Saint-Hyacinthe. M. Fabien Cordeau
M. Cordeau: Je suis très heureux de la déclaration
du ministre et je l'en félicite.
Cette déclaration démontre clairement le bien-fondé
et la justesse de la question du député de
Mégantic-Compton.
Deuxièmement, ceci laisse entrevoir chez le ministre une
intention très ferme d'entreprendre immédiatement une
réforme en profondeur dans l'octroi de subventions aux fins d'aqueducs
et dégoûts, qui rejoint en grande partie les recommandations
émises par le Vérificateur général dans son rapport
annuel pour l'année financière terminée le 31 mars
1975.
La volonté ferme du ministre nous apparaît d'autant plus
sympathique qu'elle rejoint celle affirmée à maintes reprises
lors de la Législature précédente par notre
collègue, le député de Johnson. Par ailleurs, et c'est ce
qui compte au niveau de la justice la plus élémentaire à
l'endroit des municipalités qui ont agi de bonne foi, le gouvernement
s'engage à terminer les affaires en cours.
Quant à l'avenir, nous souhaitons que les réformes
législatives annoncées par le ministre dans le domaine de
l'aménagement du territoire et d'un meilleur contrôle du
développement semi-urbain ne jouent pas au détriment des
populations rurales et semi-rurales.
Enfin, tel que nous l'avons formulé au cours de la campagne
électorale, il faudra que la nouvelle politique mise de l'avant dans la
déclaration ministérielle tienne compte des besoins
régionaux et associe les conseils de comté et les conseils
municipaux.
Mme le Président, permettez-moi de souligner au ministre des
Affaires municipales que, dans la région de Saint-Hyacinthe, il y a eu
aussi un regroupement de quatre villes en 1976. C'est pourquoi je
suggère au ministre que le nom de Saint-Hyacinthe soit ajouté aux
villes de Gatineau et de Jonquière, tel que mentionné au
paragraphe 1, page 3...
M. Marchand: Ce n'est pas fort!
M. Cordeau: ... de la déclaration du ministre. Ayant pu
apprécier le sens d'équité qu'a démontré
hier le ministre des Affaires municipales durant les travaux de la commission
des affaires municipales, je sais qu'il apportera au cas de ces villes toute
son attention et, à l'avance, je l'en remercie. En ce qui concerne le
cas de Saint-Hyacinthe, il peut compter sur mon entière
collaboration.
Merci, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: Le ministre... Non. M. Alfred:
J'aimerais parler, moi.
M. Caron: Mme le Président, est-ce que je pourrais avoir
une directive? On pourrait peut-être ajouter Verdun aussi pour les
subventions futures.
Mme le Vice-Président: La réplique du ministre des
Affaires municipales.
M. Guy Tardif
M. Tardif: Je serai très bref, Mme le Président. Je
veux dire que je n'ai jamais voulu un seul instant laisser planer le moindre
soupçon sur l'administration de mon prédécesseur. Je le
plains et ce n'est pas moi qui ai fait l'équation entre
discrétionnaire et pifomètre, tout cela. J'ai dit, tout
simplement, que ces dispositions dans la loi qui permettent à un
ministre de distribuer comme cela, selon le bon plaisir, des subventions le
mettent dans des situations intenables que j'ai été à
même de constater depuis trois semaines, harcelé que je suis de
toute part.
Or, précisément je ne veux pas être dans la
même situation et je l'admire d'avoir enduré ce régime
pendant tant d'années. Donc, ce n'était pas du tout quelque chose
de personnel. Je vous remercie.
Mme le Vice-Président: M. le leader du gouvernement.
M. Burns: Mme le Président, j'aimerais revenir pour... Je
ne vous dérange pas trop? Je n'ai pas fini, à part cela. Si je
vous dérange maintenant, imaginez-vous comment je vais vous
déranger au printemps. Ce n'est pas une menace. Mme le Président,
j'aimerais qu'on revienne à l'article 3 et, en conséquence, je
propose que vous quittiez le fauteuil pour que la Chambre se forme en
commission plénière pour continuer l'examen des crédits
supplémentaires.
M. Lavoie: Mme le Président, n'est-il pas question de
passer les lois du ministre des Finances? Il en était question avant de
passer aux crédits.
M. Burns: ...
M. Lavoie: La loi relativement aux allocations familiales.
M. Burns: Oui. Je vais vous dire ceci: comme vous le savez, au
feuilleton nous avons actuellement, parmi les projets qui sont
déférés aux commissions parlementaires, le projet de loi
no 70 qui est un projet de loi à caractère technique qui ne pose
pas de problèmes de nature idéologique. Je souhaiterais
comme le ministre des Finances le souhaite également que nous
puissions, le plus rapidement possible, disposer du budget
supplémentaire pour libérer le ministre des Finances afin que
celui-ci, reprenant son chapeau de ministre du Revenu, puisse s'en aller
à la commission parlementaire des finances examiner ce projet de loi
article par article. A moins que vous me disiez que ce projet de loi ne cause
pas de problème, mais, habituellement, les projets de loi de cette
nature sont tellement techniques que je pense qu'il est souhaitable que cela se
fasse en commission parlementaire avec les personnes qui sont en mesure d'en
discuter sur une base technique. Si vous avez d'autres suggestions, je suis
tout prêt à les entendre.
M. Garneau: Mme le Président, en ce qui regarde le projet
de loi qui apporte des amendements au chapitre des Statuts du Québec
concernant des transferts à des non-résidents, personnellement,
je dois vous dire que j'ai...
M. Lavoie: Non, non, ce n'est pas cela. M. Garneau: Je
m'excuse. M. Lavoie: Non, mais 70...
M. Burns: Probablement le député de Jean-Talon se
réfère-t-il au projet de loi 65, Loi modifiant la Loi des droits
sur les transferts de terrains. Je présume que l'Opposition sera
prête à adopter ce projet de loi sans aucune discussion. Il s'agit
là d'une corrélation simplement à la suite de conseils que
nous avons eus de conseillers juridiques pour tout simplement clarifier une
situation sauf erreur, M. le ministre des Finances relativement
aux droits de coupe et aux droits miniers. Si vous voulez l'adopter tout de
suite, je n'ai pas d'objection.
M. Garneau: Sur la question des transferts de
propriété à des non-résidents, je n'ai aucune
question à poser. C'est un projet de loi qui apporte des
éclaircissements, comme vous l'avez mentionné. Pour ma part, je
n'ai aucune question à poser.
Pour ce qui est du projet de loi sur les impôts, j'avais quelques
remarques d'ordre général qui étaient plus politiques que
techniques. Compte tenu de l'étape de nos travaux, je n'ai pas
l'intention de faire un débat là-dessus. Alors, quant à
moi, il n'y a pas de question à poser sur l'aspect technique de cette
législation. Elle est conforme à ce que j'aurais fait si j'avais
été là.
M. Burns: Est-ce le même avis que je peux recevoir des
autres députés de l'Opposition?
M. Bellemare: Pour ce qui regarde le projet de loi 65, sur le
transfert des terrains et les droits de coupe, je pense que mon collègue
qui était chargé d'examiner le projet dit qu'il n'y a absolument,
pour le moment, aucune objection. Pour le projet de loi 70 qui regarde
particulièrement les impôts, je pense qu'on serait mieux d'aller
en commission plénière tout à l'heure pour avoir certaines
explications supplémentaires. Après le budget
supplémentaire on pourrait aller en commission plénière
pour le régler plus rapidement.
M. Burns: Dois-je comprendre le désir des
députés de l'Opposition d'adopter, dès maintenant, la
deuxième lecture du projet de loi no 65, Loi modifiant les droits sur
les transferts de terrains?
M. Bellemare: Aucune opposition.
M. Burns: Si je comprends bien cette intention, j'appellerais
immédiatement, Mme le Président, l'article 8 de notre
feuilleton.
Projet de loi no 65 Deuxième lecture
Mme le Vice-Président: M. le ministre des Finances propose
la deuxième lecture du projet de loi no 65, Loi modifiant la Loi des
droits sur les transferts de terrains.
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: Mme le Président, le projet de loi no 65, Loi
modifiant la Loi des droits sur les transferts de terrains est principalement
de nature technique. Il corrige certaines anomalies de la Loi des droits sur
les transferts de terrains adoptée le 30 juin 1976. Cette loi faisait
suite à certaines propositions du dernier budget en permettant de
freiner l'aliénation du sol québécois au
bénéfice des personnes ne résidant pas au Canada. Le
projet de loi présenté aujourd'hui a pour but d'exclure de
l'application de la Loi des droits sur les transferts de terrains certains
biens immobiliers qui sont déjà visés, soit par la Loi sur
les mines, soit par la Loi des terres et forêts. En effet, la Loi sur les
mines prévoit l'octroi de droits découlant d'un "claim", d'un
permis de mise en valeur, d'un permis spécial, d'un permis d'exploration
et de recherche, d'un bail d'exploration, d'un bail d'emmagasinement, d'un bail
minier d'une concession minière. Par ailleurs, la Loi des terres et
forêts régit les droits découlant d'une concession
fores-
tière ou de terre boisée et d'un droit de coupe de bois.
Ces droits constituent des droits réels et immobiliers au sens du Code
civil. Puisque la Loi sur les mines et la Loi des terres et forêts
contiennent des dispositions nécessaires pour éviter, voire pour
décourager la spéculation sur le transfert de tels droits, il me
paraît nécessaire de clarifier la notion de transfert à
l'égard de ces mêmes droits. D'autres modifications de
caractère technique sont incorporées dans le même bill.
C'est dans ce sens, Mme le Président, que je propose l'adoption en
deuxième lecture du bill 65.
M. Bellemare: Mme le Président, j'aurais tout simplement
une question sans discours. Dans la loi, à l'article 8 il y a un effet
rétroactif. C'est une question à laquelle je voudrais bien avoir
une réponse, parce que c'est rare qu'on donne un effet rétroactif
à une loi semblable. On porte la rétroactivité au 11 mai
1976. Je voudrais savoir pourquoi une rétroactivité, dans un cas
particulier. De quoi s'agit-il?
M. Parizeau: Article 8.
M. Bellemare: ...depuis le 11 mai 1976 et vous lui donnez,
à ce monsieur, le privilège de l'application de la loi d'une
manière rétroactive. C'est ce que je veux savoir. Le nom et
pourquoi.
M. Lavoie: ...vous n'êtes pas capable...
M. Parizeau: La loi ayant été votée le 30
juin 1976, j'ai l'impression qu'il y a un rapport quelconque entre les deux
dates. Il va falloir que je me renseigne pour répondre rapidement.
M. Bellemare: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on me
réponde avant la troisième lecture. C'est qu'un effet
rétroactif comme cela peut être discriminatoire pour plusieurs
autres. Vu qu'on le spécifie d'une manière tout à fait
particulière dans une loi, il faudrait que le ministre me donne
certaines explications qui me semblent être d'intérêt
public.
M. Lavoie: Mme le Président, le député de
Jean-Talon m'informe qu'il a prononcé son discours du budget le 11 mai
1976.
M. Garneau: Je dois vous dire qu'avant de modifier le projet de
loi pour la date du discours du budget, je crois que le ministre des Finances
devrait vérifier avec le légiste. Là aussi, je parle de
mémoire. S'il regarde l'analyse juridique qui en a été
faite, dans l'Opposition, on ne voyait pas de difficulté quant à
ces dates. Peut-être nos conseillers se sont-ils trompés. Je crois
que dans le projet de loi lui-même, il y avait une date qui
n'était pas nécessairement celle du discours sur le budget pour
un certain nombre de raisons que j'ignore pour le moment. Avant de changer
cette date, à brûle-pourpoint, je crois que ce serait
préférable d'avoir un avis juridique pour ne pas être
obligé d'y revenir.
M. Parizeau: Bien sûr.
M. Bellemare: Avant la troisième lecture, pour qu'on
puisse être éclairé.
Mme le Vice-Président: Cette motion de deuxième
lecture est-elle adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi.
Commission plénière
M. Burns: Mme le Président, je fais motion pour que ce
projet de loi no 65, Loi modifiant la Loi des droits sur les transferts de
terrains, soit déféré à la commission
plénière de l'Assemblée.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
M. Burns: Commission plénière.
M. Lavoie: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté.
M. Burns: Est-ce que j'ai bien compris que c'est à la
demande de l'Union Nationale que nous enverrions le projet de loi sur les
impôts en commission élue?
M. Bellemare: En commission plénière. M. Burns:
Plénière.
M. Bellemare: Plénière. Pour moi, c'est ça;
je ne sais pas pour le Parti libéral.
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare: Cela me conviendrait, en commission
plénière.
Le leader devrait plutôt donner suite à sa première
motion, quant à la loi 47 et à la loi 78 dont nous avons
maintenant revu les textes qui nous ont été soumis selon les
rapports.
M. Burns: Je vais vous dire que vous avez... M. Bellemare:
Vous n'êtes pas prêt?
M. Burns: Non, ce n'est pas que nous ne sommes pas prêts,
c'est que dans nos plans il y a quand même un ministre drôlement
important dans ce gouvernement qui s'appelle le ministre des Finances, que vous
gardez en Chambre depuis je ne sais combien de jours. Je veux lui per-
mettre de continuer à travailler comme il le fait si bien
habituellement. Alors je veux tenter, le plus rapidement possible, de le
libérer du fardeau je ne le dis pas de façon
péjorative qu'on lui impose de défendre les crédits
supplémentaires de l'Assemblée nationale.
C'est pour cette raison, Mme le Président, que je rappellerais
l'article 3, la commission pléniere pour l'étude des
crédits. Je proposerais en conséquence que vous quittiez votre
fauteuil.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Etude des crédits supplémentaires
Commission pléniere (suite)
Mme Cuerrier (président de la commission pléniere):
Article 11 des affaires municipales, qui avait été suspendu.
Page 21, M. Goldbloom.
Affaires municipales (suite)
M. Goldbloom: Mme le Président, je m'excuse d'un moment
d'inattention, mais si j'ai bien compris vous avez demandé si, de ce
côté de la Chambre, il y avait d'autres commentaires sur le poste
budgétaire laissé en suspens au ministère des Affaires
municipales. S'il m'était permis par le règlement de la Chambre,
par souci de conséquence avec moi-même je proposerais une
augmentation à ce poste budgétaire. Mais vous me diriez
immédiatement que je vais à rencontre du règlement; alors
je suis limité à exprimer le voeu que le gouvernement, avant de
proposer l'adoption défénitive de ce budget, augmente
considérablement ce poste budgétaire.
M. Bellemare: II n'y a qu'un ministre qui ait le droit de
demander une augmentation de budget.
M. Garneau: Ici, on a le droit de faire des souhaits.
M. Bellemare: II n'y a qu'un ministre qui ait le droit de le
recommander.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 11 des affaires
municipales, adopté? Adopté. Page 53, Conseil exécutif,
programme 4, qui avait été suspendu. Adopté?
Conseil exécutif (suite)
M. Levesque (Bonaventure): Bien non, est-ce qu'on a les
réponses quant au Conseil exécutif? On attendait des
réponses.
M. Parizeau: J'ai eu des réponses à certaines des
questions qui m'ont été posées ce matin. Au sujet des
fêtes de la Saint-Jean, je pense que c'est le député de
Jean-Talon qui m'avait demandé quel avait été le montant
en 1975. Du Conseil exécutif, il y avait eu $150 000 payés et,
aux Affaires culturelles, deux subventions totalisant à peu près
$10 000. On me signale, d'autre part, qu'il y avait eu, cependant, un tirage
spécial de la loto qui avait servi au financement des fêtes de la
Saint-Jean.
Quant à 1976, il y a eu, ainsi qu'on l'avait indiqué
jusqu'ici, $625 000 d'affectés aux fêtes de la Saint-Jean, mais je
comprends que d'autres demandes sont entrées récemment.
Evidemment, là, il faudra déterminer comment elles seront
traitées.
M. Garneau: C'est là qu'il y aurait une utilisation des
$10 millions, peut-être.
M. Parizeau: Pas nécessairement.
M. Garneau: Faites attention au ministre des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières.
Mme Payette: 1975.
M. Bellemare: Elle avait eu un beau cadeau du premier
ministre.
Le Président (Mme Cuerrier): Conseil exécutif,
programme 4, élément 4. Adopté?
M. Garneau: Le programme 4, dites-vous?
Le Président (Mme Cuerrier): Oui. Page 53, M. le
député de Jean-Talon.
M. Garneau: La raison pour laquelle le programme 4 avait
été gardé en suspens, c'est que le député de
Bonaventure et chef de l'Opposition avait posé certaines questions
concernant les ententes à être signées. C'est
là-dessus, je crois, qu'il devait y avoir quelques explications.
M. Parizeau: J'avais demandé au ministre des Affaires
intergouvernementales et au ministre d'Etat à l'aménagement
d'être ici pour répondre à ces questions. Je comprends
qu'ils devaient y être à trois heures, mais que le Conseil des
ministres continuait. Je ne sais pas, étant donné que le ministre
d'Etat à l'aménagement vient de revenir, s'il peut
répondre à cette question, parce qu'il n'a pas participé
au débat de ce matin. En tout cas, je n'ai pas eu le temps, depuis, de
l'avertir du sens de la question du chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Je pourrais peut-être
réitérer la question, si le ministre le désire.
M. Parizeau: Oui, peut-être. Dans l'hypothèse
où là, j'aurais besoin d'une directive de la
présidence on ne pourrait pas répondre complètement
à ces questions cet après-midi, en commission pléniere, y
a-t-il moyen pour un des deux ministres de répondre demain, à
l'occasion de la séance régulière de la Chambre?
M. Levesque (Bonaventure): Si on avait une réponse plus
complète...
Le Président (Mme Cuerrier): A la période des
questions, M. le ministre des Finances.
M. Levesque (Bonaventure): ... je préférerais, dans
ce cas-là, attendre et obtenir ces renseignements à la suite de
la période des questions. Je pense que la question est vraiment
importante; elle comporte plusieurs centaines de millions de dollars et touche
plusieurs régions, plusieurs secteurs du Québec. Dans ce
cas-là, je préférerais une réponse adéquate
et complète, plutôt que prendre certaines réponses qui
seraient peut-être, à ce moment-ci, improvisées.
M. Parizeau: Dans ces conditions, disons que nous
procéderons de cette façon.
M. Levesque (Bonaventure): Particulièrement, dans cette
réponse, on pourrait peut-être faire référence
à la lettre du 21 octobre 1976 adressée par le président
directeur général par intérim de l'Office de
planification et de développement du Québec au
secrétaire général du Conseil du trésor
relativement à ces questions. Dans les circonstances, je suis
prêt, avec cette réserve, à dire que, quant à moi,
cet article peut être adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 4,
adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Richesses
naturelles. Programme 3, élément 2.
Richesses naturelles
M. Brochu: II y a des questions qu'on aimerait poser.
Une Voix: Ce n'était pas dans les débats, cela.
Le Président (Mme Cuerrier): Oui, page 117, M. le
député de Richmond.
M. Brochu: Oui, merci. J'aurais seulement une question ici, si le
ministre est en mesure de me donner l'information. Est-ce qu'il est exact que
les $150 000 qui apparaissent ici sont en relation avec le rapport Beaudry? Il
a trait à l'amiantose?
M. Parizeau: En effet, les $150 000 dont il s'agit consistaient
à porter de $250 000 à $400 000 le budget de 1976/77 pour un
comité d'étude sur la salubrité dans l'industrie de
l'amiante, le rapport Beaudry.
M. Brochu: Maintenant, est-ce qu'à ce stade-ci, le
ministre ou un de ses collègues serait en mesure de nous dire s'il y a
certaines suites qui vont être données bientôt au rapport
Beaudry, s'il va y avoir une réévaluation du problème qui
avait été soulevé à la suite de l'attitude d'un
fonctionnaire qui voulait restreindre l'application de la loi en ce qui
concerne l'analyse des particules d'amiante dans l'air? Est-ce que le ministre
ou un de ses collègues est en mesure actuellement de nous dire s'il y a
des nouvelles qui seront rendues publiques bientôt là-dessus? Et
à quel stade en est l'étude du dossier et du cas de l'amiantose,
en particulier pour les travailleurs de la région de l'amiante
d'Asbestos et de Thetford Mines?
M. Bellemare: Je pense qu'il y a eu un jugement d'un juge.
M. Brochu: Oui, le juge Beaudry.
M. Parizeau: Le ministre des Richesses naturelles va...
M. Brochu: Pour bien situer le ministre, il y avait eu un
jugement de rendu. Par la suite, apparemment, un fonctionnaire avait voulu
restreindre l'application de la loi. Ceci apportait certains préjudices,
parce qu'il y a des travailleurs à qui on avait enlevé le permis
de travail, les obligeant ainsi à se retirer du marché du
travail, à réorganiser leur vie. Avec cette application
restreinte de la loi, on les obligerait possiblement à retourner au
travail, ce qui serait un préjudice causé à ces
travailleurs. Cela avait causé des remous assez importants dans le
milieu du travail, d'une part.
D'autre part, cela amenait comme problème ceci: c'est que
l'Assemblée nationale est quand même la plus haute instance sur le
plan législatif dans la province de Québec. Et si on accepte
qu'un fonctionnaire, par une décision à un autre palier de
l'administration gouvernementale, restreigne l'application d'une loi
dûment adoptée à l'Assemblée nationale, à ce
moment-là cela met en cause un autre principe qui est celui que
l'Assemblée nationale doit quand même être la
maîtresse des destinées législatives du Québec. Si,
dans l'application, un fonctionnaire peut restreindre une loi, on arrive
à un conflit, puisqu'un fonctionnaire n'est pas mandaté pour
restreindre une loi de cette sorte. Alors est-ce que le ministre pourrait faire
le point là-dessus, s'il est possible, à ce jour, ou
peut-être nous donner quelques indications sur la question?
M. Bérubé: Malheureusement je prends note
quand même je ne suis pas du tout familier avec le dossier
présentement, et j'aurais beaucoup de difficultés à
répondre à cela. Mais je peux quand même essayer de vous
avoir la réponse pour demain matin.
M. Bellemare: Je sais qu'il y a un jugement rendu par le juge
Beaudry qui suspend complètement toute l'application de la loi qu'on a
adoptée. Cela rend inopérante la loi 52, je pense.
Une Voix: Oui.
M. Bellemare: Et puis, qui cause des dommages
inappréciables aux mineurs.
M. Bérubé: Oui, il y a un jeu. Je suis quand
même un peu au courant, mais c'est assez technique. Il y a un jeu sur les
mots, c'est-à-dire que, d'après ce que je comprends de la loi
comme telle, lorsque quelqu'un recevait un certificat médical...
M. Bellemare: Est-ce que demain matin, à l'ouverture de la
session, on va faire une déclaration ministérielle ou quelque
chose?
M. Bérubé: Suivant la loi, lorsque le certificat
médical était émis, la société qui engageait
l'ouvrier devait l'affecter à une autre tâche.
Ceci a été interprété, semble-t-il
c'est justement là où je ne voudrais pas m'engager par le
syndicat comme étant simplement un aveu de l'incapacité de
l'ouvrier à travailler. Donc, on a recommandé aux ouvriers de
démissionner, ce qui a permis à la compagnie de dire: C'est
parfait, je n'ai pas à donner des prestations. Là, il y a un
problème de jeu de mots et je ne suis pas trop au courant.
M. Bellemare: La loi 52 est bien plus claire que cela. Le juge
qui l'a interprétée, il l'a interprétée selon son
enquête.
M. Grégoire: II n'a pas interprété la loi;
il a interprété une question légale, un angle
légal, seulement, juridique.
M. Brochu: Si vous me permettez, Mme le Président, je
remercie beaucoup le ministre de sa réponse. Je comprends que c'est
difficile de répondre.
M. Bellemare: Oui.
M. Brochu: ...parce que c'est un problème tellement
technique. Je pense qu'il y aura un approfondissement à apporter de ce
côté. Mais le problème auquel le ministre fait
référence actuellement est peut-être celui qui touche
davantage les travailleurs de la région de Thetford.
M. Bérubé: Oui.
M. Brochu: Où on a vu récemment, par les media
d'information, que, je pense, neuf ou quinze mineurs avaient été
congédiés par la compagnie dans des délais... Or ceux
auxquels le jugement s'appliquait ont connu des problèmes par la suite
et en connaissent actuellement, c'est-à-dire qu'ils n'ont plus la
compensation. C'est une sorte de problèmes. L'autre...
M. Grégoire: Ceux-là relèvent surtout du
ministère du Travail par l'entremise de la Commission des accidents du
travail et non pas du ministère des Richesses naturelles.
M. Bellemare: La loi 52.
M. Grégoire: Le cas des jugements concernant les neuf
amiantosés.
M. Brochu: D'accord.
M. Grégoire: Cela relève surtout du
ministère du Travail.
M. Brochu: En réalité, les neuf auxquels fait
référence le député se situent dans un secteur
peut-être plus particulier du problème. Mais, de façon plus
générale, lorsque j'ai soulevé la question tout à
l'heure, c'était surtout sur le point suivant que je voulais attirer
l'attention du ministre: le juge Beaudry a sorti son rapport.
L'Assemblée nationale avait statué par la loi 52 sur le cas des
travailleurs atteints d'amiantose, disant que dans telles conditions, avec tant
de particules par pied cube d'air, etc., tel travailleur atteint de tel
degré d'amiantose devait être exclu du marché du travail,
c'est-à-dire qu'on lui retirait son permis de travail et il recevait une
compensation d'environ 90% de son salaire.
Le problème arrive à cause de la situation suivante. C'est
qu'un fonctionnaire aurait décidé de restreindre l'application de
cette loi, la loi 52, en ce qui concerne le nombre de particules acceptables
par pied cube d'air dans les usines de toute façon, il y aura des
explications à apporter là-dessus aussi, car c'est hautement
technique ce qui fait que les travailleurs qui seraient
déjà sortis se verraient actuellement menacés d'être
rappelés au travail, après avoir réorganisé
l'ensemble de leur vie et avoir été soumis à une
législation de l'Assemblée nationale. C'est là-dessus,
aussi, que j'aimerais attirer l'attention du ministre, pour la recherche qu'il
fera et les réponses qu'il pourra nous donner.
Evidemment, je ne demande pas une réponse pour demain, parce que
je suis conscient que le problème est d'une envergure telle que le
ministre aura à se pencher davantage sur le dossier.
M. Bellemare: Conférence de presse.
M. Brochu: Si c'était possible, dans les plus brefs
délais, du moins de donner certaines indications, je pense que les
travailleurs de l'amiante qui sont aux prises avec cette situation
l'apprécieraient beaucoup, parce que cela place des gens dans des
situations assez difficiles.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 3.
élément 2. Adopté. Pardon, vous aviez demandé la
parole.
M. Levesque (Bonaventure): J'avais une question.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le chef de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): J'aurais simplement une question
à poser. On se rappelle que le député de Matane, alors que
tout récemment il
était candidat du Parti québécois dans ce
comté, a fait la campagne, apparemment, sur deux points majeurs sur le
plan régional: la menace de fermeture des mines Madeleine et la
reconstruction ou non, de l'usine Richardson à Cap-Chat.
Or, Mme le Président, le hasard tait bien les choses ou fait mal
les choses, je ne le sais pas, mais le hasard a voulu que ce candidat soit
élu député et quelques jours après nommé
ministre des Terres et Forêts, donc bien placé pour régler
le cas de Richardson et, en même temps, ministre des Richesses
naturelles, donc bien placé pour régler le cas des Mines
Madeleine.
M. Garneau: Ce n'est pas réglé encore?
M. Levesque (Bonaventure): C'est la question que je voulais
poser. Le député de Jean-Talon me demande si ce n'est pas
réglé. J'aimerais bien que le ministre nous dise de quelle
façon il a pu régler ces deux problèmes sur lesquels il
s'est fondé, en particulier, pour promouvoir sa candidature.
M. Bérubé: Effectivement, je pense que c'est
peut-être une bonne chose pour le comté. En réponse
à votre question je vous dirai au moins deux choses. La première
c'est que je ne me suis pas engagé, au cours de la dernière
campagne électorale, à des promesses spécifiques pour une
raison, c'est qu'effectivement, et étant d'une formation plutôt
technique dans ce domaine des mines, je suis quand même familier avec la
difficulté de tels dossiers.
Parmi les approches qui demeuraient possibles et qui, pour l'instant,
n'ont pas été soumises au gouvernement parce qu'elles sont en
voie de négociation, il existe la possibilité de faire suite
à l'arrêté en conseil sur une étude conduisant
à l'implantation d'une scierie à Cap-Chat comme telle.
Les problèmes que l'on retrouve présentement sont des
problèmes d'approvisionnement en bois. Donc, les fonctionnaires font
présentement des études d'approvisionnement en bois pour l'usine.
C'est la principale difficulté.
Quant aux Mines Madeleine, mon adversaire avait posé une question
lors de la dernière campagne pour savoir si j'allais faire hausser le
prix du cuivre après mon élection. Evidemment non, je ne ferai
pas hausser le prix du cuivre après mon élection. Je ne pourrai
pas non plus faire apparaître du minerai là où il n'y en a
pas.
Par conséquent, comme ministre, ce que je peux encourager c'est
un programme d'exploration, qui est d'ailleurs prévu dans la
programmation du ministère et qui pourrait éventuellement aider
la région. Je pense que c'est une façon de remédier, mais
à long terme, malheureusement. A court terme, il y a présentement
l'étude qui est faite sur la scierie et il y a également d'autres
projets que les fonctionnaires examinent de façon assez sérieuse,
mais il m'est difficile pour l'instant de m'avancer plus loin que cela.
M. Levesque (Bonaventure): Mme le Président, je suis
étonné du ton très mielleux avec le- quel le
député de Matane répond maintenant à des questions,
questions sur lesquelles il s'était penché de façon assez
vigoureuse au cours de la dernière campagne électorale. Il a
été très dur pour son adversaire, le député
antérieur. On me dit qu'il avait même, et tout récemment,
indiqué à la population du comté de Matane qu'il aurait
une réponse à lui donner le 20 décembre. On m'a même
précisé que les gens attendaient la réponse le 20
décembre. C'est cela?
M. Bérubé: Le rapport me serait fourni le 20
décembre.
M. Levesque (Bonaventure): C'est ce rapport que nous aimerions
connaître et que la population attend. Non pas une réponse comme
celle qu'on vient de recevoir. Si cette réponse était tellement
valable, pourquoi ne l'a-t-il pas donnée au cours de la campagne
électorale? Ce qu'il nous dit présentement, c'est une question,
dans le premier cas, de Richardson, une question d'approvisionnement en bois.
Il n'a jamais mentionné cela durant la campagne, à ma
connaissance.
Premièrement, ce qui me surprend est qu'il réponde que
c'est une question d'approvisionnement en bois alors que le dossier indiquait
bien que cette question n'était pas la question primordiale, au
contraire. La question d'approvisionnement était réglée.
Et si REXFOR a eu ce mandat par un arrêté en conseil,
c'était afin de permettre à REXFOR d'explorer les
possibilités de la reconstruction. Le problème était
beaucoup plus un problème de marché, si je me rappelle bien,
qu'un problème d'approvisionnement en bois.
On sait la situation un peu difficile dans laquelle se trouvent les
scieries du Québec présentement et les scieries en
général. Mais, qu'on nous dise qu'il s'agit d'approvisionnement,
je demanderais au ministre de bien vérifier le dossier. Ce qui m'importe
est qu'on continue à donner à REXFOR le mandat que le
gouvernement précédent lui avait donné lui permettant
d'investir de $7 millions à $8 millions, si je me rappelle bien, des
dispositions que l'on trouvait dans l'arrêté en conseil.
Arrêté en conseil qui a été passé par le
gouvernement antérieur à la suite des demandes de la population
et des demandes du député du temps. Je voudrais bien que le
député de Matane et ministre des Terres et Forêts regarde
ce dossier de très près et le suive également, parce que
cette décision que doit prendre REXFOR d'ici le 1er janvier 1977 est
extrêmement importante pour l'avenir de la population de Cap-Chat, de
Sainte-Anne-des-Monts et de Grande-Vallée.
Deuxièmement, quant à la question des Mines Madeleine, je
suis d'accord que le prix du cuivre est une des raisons fondamentales de l'avis
qui avait été donné par les Mines Madeleine. Mais, durant
la campagne électorale, on me permettra de le rappeler, le candidat
péquiste n'a jamais expliqué à la population que
c'était à cause du prix du cuivre que la situation était
difficile. Au contraire, lui ou ses collaborateurs immédiats parlaient
de la préparation académique particulièrement importante
de celle du candidat péquiste du temps qui
était justement un ingénieur minier ou
métallurgiste, un homme très bien préparé pour
régler ce problème. On n'a pas dit que c'était le prix du
cuivre à ce moment.
Troisièmement, Mme le Président, je demanderais au
ministre des Richesses naturelles de bien vérifier. Il nous dit qu'il ne
peut pas créer de minerai, il va faire de l'exploration. Mme le
Président, on sait qu'il y a suffisamment de minerai, seulement
là aux Mines Madeleine, pour aller jusqu'au-delà de 1980. Ces
années qui s'en viennent ce n'est pas une question de manque de minerai,
c'est encore le prix du cuivre. C'est cela que le gouvernement antérieur
avait dit, c'est cela que le candidat libéral a dit, mais il s'est fait
passer par ses adversaires péquistes comme quelqu'un qui ne
s'intéressait pas aux problèmes véritables de son
comté. Je demanderais à l'honorable ministre... Je suis bien
prêt à passer l'éponge sur cette campagne
électorale, je suis même prêt à la passer sous
silence, mais je ne peux pas accepter cette réponse; au contraire,
soyons positifs. Je demanderais à l'honorable ministre des Terres et
Forêts et des Richesses naturelles, député de Matane de se
pencher, comme tous ses collègues se sont penchés depuis quelques
jours et ont promis de se pencher. Vous savez c'est un gouvernement...
M. Lavoie: Ce n'est pas un gouvernement qu'on a.
M. Levesque (Bonaventure): Ce n'est pas un gouvernement, c'est la
tour de Pise. Tout le monde se penche, depuis quelques jours, et il faudrait
que lui aussi, pour garder un peu de symétrie dans ce gouvernement, il
se penche. C'est facile de se pencher dans son cas. Il a bien
intérêt à le faire parce que en même temps il est
député de Matane, ministre des Terres et Forêts, ministre
des Richesses naturelles. Il est donc l'homme tout indiqué pour se
pencher avec la même symétrie, et vive la tour de Pise!
M. Bérubé: Je pense que le chef de l'Opposition se
lance dans une attaque à caractère électoral et il
voudrait m'entraîner sur un terrain que je pense anormal. Je prendrai
quand même la peine de lui répondre.
La principale attaque que j'ai faite contre le précédent
gouvernement était la suivante, et je m'en suis tenu à
celle-là. Après 16 mois, le gouvernement a attendu une semaine
après le lancement de la campagne pour demander à REXFOR
d'étudier le dossier. Alors, mon attaque a donc porté contre
l'inertie du gouvernement pendant une année et demie et vous me
reprochez, à moi, qui suis en fonction depuis un mois, de ne pas avoir
les résultats de l'étude entre-temps. Si le
précédent gouvernement l'avait commandée cette
étude, je l'aurais la réponse. Première réponse,
c'est l'inertie du gouvernement précédent qui est responsable de
la situation actuelle.
M. Mailloux: La faute aux libéraux.
M. Bérubé: C'est un gouvernement croulé.
Croulé. Donc, première réflexion. Quant aux
déclarations que j'aurais faites durant la campagne électorale,
je sais que le chef de l'Opposition voudrait défendre son filleul qui,
effectivement, était candidat dans Matane. Malheureusement, très
occupé qu'il était par sa propre campagne, il n'a peut-être
pas eu le temps de lire vraiment les déclarations que j'ai faites. Je
crois que les journaux les ont très bien rapportées dans ce cas
et je pense que, de ce côté, il m'a cité de façon
incorrecte à au moins deux reprises. Par conséquent, vouloir
répondre à des citations qui sont incorrectes, je pense que c'est
m'engager dans un chemin tortueux et dangereux.
Donc, je répondrai tout simplement ce que je vous ai dit
tantôt. Lorsque vous prétendez que le gouvernement
antérieur avait fait des études et avait démontré
l'existence de forêts, je répondrai à ceci que,
présentement, on peut faire la preuve qu'il n'y a pas suffisamment de
bois pour construire une usine de 15 millions de p.m.p. à Cap-Chat. Je
peux vous le dire. Maintenant, il existe d'autres possibilités. Ce que
je fais présentement, c'est étudier ces autres
possibilités et nous n'attendrons pas 16 mois pour nous mettre à
l'ouvrage. Je pense que ce qui est important, ce n'est peut-être pas de
donner une réponse immédiate, mais c'est, lorsque vous avez un
mandat, un problème à régler, au moins de vous attacher
à le régler. C'est ce que j'essaie de faire.
M. Levesque (Bonaventure): Vous me permettrez, avant d'adopter,
de concourir à l'adoption de cet article, simplement de rappeler une
chose au ministre. Non... vous ne voulez pas l'adopter?
M. Bellemare: Non.
M. Levesque (Bonaventure): Pour terminer mon intervention parce
que je ne serai peut-être pas ici à la reprise, je voudrais
simplement dire au ministre que, lorsqu'il parle de l'inertie du gouvernement,
lorsqu'il parle des 16 mois, il devrait peut-être se renseigner
davantage. C'est peut-être de l'ignorance, je ne dirai pas crasse, parce
que je veux être de bon compte, mais tout de même une ignorance de
la situation, parce qu'avant cet arrêté en conseil c'est
vrai qu'il est arrivé en octobre ou en septembre, en octobre, je crois
...
M. Bérubé: Le 25 octobre.
M. Levesque (Bonaventure): Bon, avant ça, que le ministre
ne s'imagine pas que nous ne nous sommes pas préoccupé de ce
problème, de mois en mois et de jour en jour. Nous avons même
reçu des délégations du comté de Matane avec
lesquelles nous avons discuté. Nous avons discuté longuement avec
REXFOR et nous lui avons donné des mandats antérieurs à
cela.
C'est simplement parce que nous avons voulu, à ce
moment-là, préciser le montant pour lequel REXFOR pouvait
s'engager.
M. Burns: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): II est six heures.
M. Burns: ... il est six heures et je vous demanderais de faire
rapport au président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous faire rapport que la commission pour l'étude des
crédits n'a pas terminé ses travaux et vous demande la permission
de siéger à nouveau.
Le Vice-Président: Quand siégera-t-elle? Même
séance.
Les travaux de l'Assemblée sont suspendus jusqu'à vingt
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 7
Mme le Vice-Président: A l'ordre, mesdames, messieurs!
M. Goldbloom: Mme le Président, je pose la question de
privilège. J'invoque mon privilège de député. Selon
le règlement, il faut le faire...
M. Burns: J'invoque le règlement. J'invoque le
règlement. Le député pourra poser sa question de
privilège; à ce que je sache, il n'y a rien qui puisse avoir
provoqué immédiatement une question de privilège. Si c'est
le cas, le député pourra, dès demain, à
l'ouverture, en vertu de l'article 49, vous soumettre un avis, Mme le
Président, une heure à l'avance et, à ce moment-là,
il pourra invoquer la question de privilège.
M. Goldbloom: Je m'excuse...
M. Burns: Est-ce que vous voulez me laisser terminer ma question
de règlement? Je dis tout simplement, Mme le Président, que nous
avons en vertu de notre règlement, deux types de questions de
privilège et je ne vois rien, actuellement, sauf le fait qu'on ait
commencé à huit heures et sept au lieu de huit heures, qui aurait
pu brimer les droits et les privilèges du député de D'Arcy
McGee.
M. Garneau: J'invoque le règlement, Mme le
Président. Peut-être que la meilleure façon de savoir s'il
y a quelque chose qui peut avoir brimé les droits du
député de D'Arcy McGee serait de savoir premièrement, ce
qu'il a à dire et la présidence pourra ensuite porter jugement
sur la question de privilège.
M. Burns: C'est une folie furieuse de faire cela. Je vais vous
dire ceci.
M. Garneau: Je vais laisser cela à la
présidence.
M. Burns: Non, bien, moi, je vous dis mon opinion quand
même. Mme le Président fera bien ce qu'elle voudra avec la
décision et je respecterai sa décision, mais ce n'est pas
possible d'utiliser des questions de privilège de façon
absolument abusive comme cela. Si on veut passer nos petits messages et nos
petits commerciaux, je n'ai pas d'objection, mais qu'on le fasse aux bons
endroits, qu'on le fasse demain, après la période de questions,
qu'on donne avis à la présidence et qu'on le fasse en vertu du
règlement.
Si le député de D'Arcy McGee se sent lésé
par quelque chose qui vient de se passer, ce qui vient de se passer, c'est que
Mme le Président vient tout juste d'appeler à l'ordre
l'Assemblée. Si cela brime les droits du député de D'Arcy
McGee, moi, vraiment, Mme le Président, je ne le comprends pas.
M. Goldbloom: Mme le Président, vous me permettrez
peut-être d'invoquer mon privilège pour expliquer de quoi il
s'agit et cela prendra
exactement trente secondes. Ce qui vient de se produire, c'est que
et je le dis avec une certaine hésitation, parce que je vais
donner raison dans une petite mesure au député de Dorion
je viens de terminer les mots croisés du Devoir et la définition,
pour le no 1, verticalement, député d'Anjou, effectivement, c'est
Johnson; j'aimerais vous demander, Mme le Président, combien cela
coûte pour ce genre de publicité et si nous pouvons demander au
Devoir...
M. Burns: Vous voyez jusqu'à quel point, et je suis
très sérieux, on fait fi du sens véritable de la question
de privilège.
Vous en porterez la responsabilité, M. le député de
D'Arcy McGee. C'est le genre de farce qu'on ne fait pas.
Mme le Vice-Président: M. le député de
D'Arcy McGee, je ne considère pas que votre question soit une question
de privilège. De toute façon, vous auriez pu la poser aussi bien
demain que ce soir. A l'ordre, messieurs!
M. Lavoie: M. le député de Maisonneuve, vous n'avez
plus d'humour du tout.
M. Burns: Non, c'est que, justement... M. Lavoie: C'est
fini. M. Burns: D'accord.
Mme le Vice-Président: M. le leader du gouvernement.
M. Burns: Mme le Président, je m'excuse de m'emporter.
mais, si vraiment il y a une réforme parlementaire, c'est comme cela
qu'elle va se faire. Cela va être justement parce que des
députés comme le député de D'Arcy McGee vont
respecter cela.
Mme le Vice-Président: Le leader du gouvernement.
M. Burns: Je suis très calme. Vous ne pouvez pas le
savoir; je m'excuse madame. Vous avez bien raison, je devrais me taire. Mme le
Président, je propose donc, à nouveau, que vous quittiez votre
siège pour que la commission plénière de
l'Assemblée nationale puisse siéger relativement à
l'article 3, c'est-à-dire l'étude des crédits.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Richesses naturelles (suite)
Le Président (Mme Cuerrier): Richesses naturelles,
programme 3, élément 2.
Monsieur le ministre des Finances.
M. Bellemare: Je voudrais...
M. Parizeau: Mme le Président...
M. Bellemare: Je voudrais remercier le ministre des Finances de
m'avoir apporté une certaine précision à une question que
je lui ai posée tout à l'heure, quant à un article qui
était contenu à l'article 8 d'un bill. Je voudrais lui
demander... Nous n'avons pas terminé sur les Richesses naturelles,
même si M. le député de Bonaventure a terminé, mon
collègue aurait juste une question qui regarde le ministre des Richesses
naturelles qu'il voudrait poser. Je ne le vois pas, mais je vais la poser quand
même au ministre des Finances.
M. Parizeau: Avant que nous procédions à cela, je
voudrais répondre à deux questions pour lesquelles j'avais pris
avis ce matin, si vous me permettez. Jusqu'à maintenant, j'ai
tenté de répondre aux questions qui m'étaient
posées en commission plénière, puisque c'est vraiment
à l'intérieur des commissions plénières qu'il faut
répondre à ces questions. Il y en a deux, cependant, qui m'ont
été posées ce matin et qui vont demander certains
délais quant à leurs réponses.
J'aurais besoin de directives afin de savoir de quelle façon les
réponses devront être données éventuellement.
Le député de Bellechasse m'a demandé, à I
occasion de l'examen des crédits du ministère de l'Education, au
programme 2, élément 3, comment on pourrait répartir les
$767 000 entre les honoraires d'avocats proprement dits et les autres frais
afférents aux négociations collectives dans le secteur de
l'enseignement.
On me dit que, pour procéder à cette ventilation entre les
honoraires, d'une part, et les comptes de dépenses, d'autre part, cela
va demander un certain travail qui ne peut pas être fini avant la fin de
cette commission plénière, j'imagine.
Pourrais-je demander au député de Bellechasse de mettre sa
question au feuilleton? Dès que nous aurons terminé le
dépouillement de ces $767 000, nous pourrons lui donner la
réponse demandée.
M. Goulet: Oui.
M. Parizeau: Deuxièmement, le député de
L'Acadie demandait, au programme 16, élément 4, quelle est la
part du million de dollars affectée au développement des
équipements récréatifs qui allait à la ville de
Montréal, ou à la région métropolitaine de
Montréal. Comme l'affectation de ce million de dollars n'est pas encore
totalement terminée, il m'est impossible de donner une réponse
exacte. Puis-je, de la même façon, demander que le
député de L'Acadie inscrive la question au feuilleton? Dès
que l'affectation définitive aura été faite, on lui
répondra par la même voie.
Mme Lavoie-Roux: Certainement, M. le ministre.
M. Parizeau: Merci.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Peut-être que M. le ministre des Finances
pourrait prendre note de la question. Il y a dans mon comté, à
Stratford précisément, une mine de cuivre dont on a
annoncé la fermeture pour le mois de février prochain. Cette mine
a 314 employés. Dans l'ancien gouvernement, il ne semblait pas y avoir
de politique précise au sujet du recyclage de ces employés, ou au
moins une politique à long terme qui permettrait que ces employés
sachent que cette mine a quelque chose à exploiter pendant trois, quatre
ou cinq années. Nous sommes devant un problème dans au moins
quatre ou cinq municipalités avoisinantes. Sur les 314 employés,
il y a peut-être 200 familles qui viennent de se bâtir des maisons
depuis quatre ou cinq ans et qui viennent d'apprendre depuis deux mois que la
mine fermera effectivement au plus tard le 15 février.
Serait-il possible de savoir si le gouvernement actuel et en
faire part au ministre des Richesses naturelles entend avoir une
politique à long terme. C'est bien sûr que le ministre nous disait
ce matin... ce n'est pas l'ombre d'un reproche, ce n'est pas le ministre qui va
décider s'il y a du cuivre ou non, mais est-ce qu'il y aurait lieu que
le gouvernement établisse une politique à long terme afin que les
gens, qui sont des travailleurs des mines, sachent qu'en s'installant dans
l'une ou l'autre des municipalités autour d'une mine, ils ont là
du travail pour quatre, cinq, huit ou dix ans, mais qu'on n'installe pas
là.des institutions ou des maisons et en faire ensuite des villages
fantômes?
M. Parizeau: Je comprends, à ce sujet, Mme le
Vice-Président, que l'adjoint parlementaire aux Richesses naturelles
voudrait répondre à cette question.
M. Grégoire: Le problème de la mine Stratford,
c'est que les coûts d'entretien sont rendus trop onéreux par
rapport à l'exploitation de la mine elle-même. Il y a trop de
réparations et d'entretien à faire et la majorité des
ouvriers sont maintenant employés à réparer la mine
plutôt qu'à la développer. De plus, le minerai se fait
très rare dans cette mine de Stratford. D'ailleurs, j'ai une
quantité de citoyens du comté de Frontenac qui travaillent
justement à la mine de Stratford. Pour ce qui est du problème des
employés de la mine, je crois que cela relève plutôt du
ministre du Travail qui a eu l'occasion de prendre connaissance du
problème lors d'une visite à Thetford dernièrement.
M. Grenier: Est-ce que je pourrais demander au ministre du
Travail d'ajouter ses commentaires à ceux du député de
Frontenac, adjoint au ministère des Richesses naturelles?
M. Couture: Je ne peux pas parler au nom du ministère des
Richesses naturelles. Tout ce que je peux vous dire, c'est que le bill 49
oblige l'avis de licenciement à trois mois pour ce nombre
d'employés et entraîne la formation d'un comité de
reclassement. Dans le cas précis que vous citez, cela vient
d'arriver.
M. Grenier: Cela a été annoncé au cours de
la campagne électorale.
M. Couture: A la Main-d'Oeuvre, on forme un comité de
reclassement avec la participation de l'employeur, des syndicats et des
gouvernements fédéral et provincial et des politiques de
reclassement sont mises en branle. J'ai moi-même travaillé deux
ans et demi à la Main-d'Oeuvre, dans les services de reclassement. Je
crois que c'est quand même une façon de répondre, dans
l'immédiat, à l'avenir de plusieurs travailleurs. Je sais que
pour le problème des mines, ce n'est pas facile de reclasser ces
travailleurs, mais au moins la loi 49 nous permet un certain délai pour
préparer ce reclassement des travailleurs. Ce qui peut arriver, c'est
que certains d'entre eux peuvent être recyclés dans d'autres
activités humaines.
D'autres peuvent être acheminés vers des mines
avoisinantes, mais, au moins, on a ce délai de trois mois qui nous
permet d'aider au reclassement des travailleurs.
M. Bellemare: Tout est formé?
M. Grenier: Le ministre pourrait-il, demain, m'informer si l'avis
a été donné par la compagnie?
M. Couture: D'accord, je prends note, M. le
député.
M. Bellemare: Et aussi si le comité s'est
formé?
M. Grégoire: Oui, l'avis a été donné
par la compagnie et je crois que le délai de trois mois expire le quatre
mars.
M. Grenier: D'accord, merci.
M. Bellemare: Le comité de reclassification
était-il formé?
M. Couture: On vous donnera la réponse demain.
M. Bellemare: C'est d'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): Cette motion est-elle
adoptée?
Une Voix: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 5,
élément 1, adopté? M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Mme le Président, il semble qu'on aurait fait
abstraction de certains aspects de l'entente avec Environnement Canada. Si je
me réfère
aux documents que M. Garneau avait présentés avant les
élections, il me semble qu'il manquerait peut-être $1 million. Je
ne sais pas si le député de Jean-Talon ne pourrait pas... Sur le
programme 5. élément 1, il me semble qu'il manquerait, avec les
chiffres qu'on avait dans votre rapport avant le 15, pour le budget
supplémentaire ou le budget global... Se peut-il qu'on ait fait
abstraction de certains aspects de l'entente avec Environnement Canada
là-dedans? Je ne sais pas si je peux m'adresser à un
député de ce côté-ci.
Une Voix: Non.
M. Goulet: Au ministre.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Je pense qu'en réponse à la question
du député de Bellechasse, je comprends que ces sommes qui
auraient été disponibles n'ont pu être utilisées
parce que les travaux qui auraient dû être faits dans le courant de
l'été ont été reportés. Puisque les travaux
ont été reportés, bien sûr que les crédits
n'étaient plus disponibles. J'entends les crédits qui seraient
venus d'Ottawa.
M. Garneau: Le ministre des Finances pourrait-il nous dire
combien il y a sur le montant de $1 013 300 qui vient d'Ottawa?
M. Parizeau: Rien du tout, Mme le Président.
M. Garneau: Non, non. Je ne cherche pas noise au ministre des
Finances, mais comment peut-il expliquer que le budget qui était
normalement estimé, il y a encore un mois, à $2 250 000 a
été baissé à $1 013 000? Vous mettez la faute sur
le dos d'Ottawa. Je ne comprends pas au juste le sens de la réponse.
M. Parizeau: Je ne mets pas du tout la faute sur le dos d'Ottawa.
Il y avait des travaux partageables avec Ottawa, qui auraient pu être
faits ou entrepris et qui ne l'ont pas été. Donc, quand les
travaux sont entrepris, la contribution d'Ottawa qui va avec ces travaux n'est
pas payable.
M. Goulet: Des travaux qui n'ont pas été entrepris
par le Québec?
M. Parizeau: Par le Québec.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 1.
adopté? Adopté. Programme 6, élément 1,
adopté?
M. Russell: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: ... je vois ici $400 000 pour le
Nouveau-Québec et, dans le détail, je vois que c'est inscrit
communications, $200 000, et fourni- tures, $200 000. On a à
l'élément précédent, $125 000 pour communications?
Est-ce que ce sont uniquement les communications dans le Grand Nord?
M. Parizeau: Non, il s'agit de montants qui sont
nécessaires pour assurer la dispensation de soins de santé et de
services sociaux sur les territoires du Nouveau-Québec. C'est
entièrement concentré sur les services de santé et les
services sociaux. Bien sûr, il entre là-dedans des communications,
etc., les éléments composants du programme, mais c'est
entièrement orienté dans ce sens.
M. Russell: Alors, on inscrit communications, $200 000 et on
parle de soins. Des communications, qu'est-ce que c'est? Ce ne sont pas des
soins médicaux.
M. Parizeau: Nous vérifions. Je crois qu'il s'agirait
probablement d'une imputation de transport aérien, par
hélicoptère, etc., de malades, mais nous vérifions.
Comme je ne l'ai pas, je ne peux pas être certain de la
réponse pour l'imputation de $200 000 aux communications, dans ses
services de santé. Nous allons aux renseignements et je pense que d'ici
peu de temps on pourra vous fournir la réponse.
M. Russell: Peut-être qu'on pourra ajouter aux
renseignements quel est le montant précédent qui avait
été utilisé pour le même article.
M. Parizeau: Précédent?
M. Russell: Le montant qui était au budget. C'est un
montant de $200 000 qui est ajouté. De combien était le premier
montant au budget auquel on ajoute $200 000?
M. Parizeau: Dans le budget du mois de mai? M. Russell:
Oui.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 1.
Adopté?
M. Lavoie: Adopté, sujet à la réponse.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Le ministre des Finances me corrigera s'il y a lieu.
Est-ce que toutes les dépenses du service aérien, pour chacun des
ministères du gouvernement, n'étaient pas imputées au
ministère des Transports dans le cours du dernier exercice financier?
Toutes les dépenses, de tous les ministères du gouvernement,
étaient, je pense, dans le cours du dernier exercice financier,
imputées au ministère des Transports seulement.
M. Parizeau: Et c'est la raison pour laquelle, ne pouvant pas
être certain de l'hypothèse que je
soulevais, j'ai dit que je prenais avis de la question.
M. Bellemare: A l'élément 2, Mme le
Président.
Le ministre des Finances nous dirait-il où se situe le
règlement final avec les autochtones? Je vois une dépense de $41
000 en services. Je vois, de l'autre côté, les $86 800 000.
M. Parizeau: ... en bas $86 000.
M. Bellemare: $86 000. Mais est-ce que le ministre nous dirait si
le contrat définitif avec les autochtones est complètement
terminé, parce qu'il y a eu dernièrement une contestation
judiciaire?
M. Parizeau: Je ne peux vraiment pas répondre à
cela, simplement parce que je n'ai pas les éléments de
réponse. Tout ce que je peux dire c'est que les $86 800 ont trait
à des dépenses relatives à ces négociations. D'une
part avec les autochtones de Schefferville... Non, en fait essentiellement dans
le cadre d'une négociation avec les autochtones de Schefferville mais
dans le cadre général de l'exécution de la convention de
la baie James et du Nord québécois. Alors $86 800 sont
affectés entièrement aux dépenses relatives aux
négociations à Schefferville.
M. Bellemare: Qui sont actuellement non terminées.
M. Parizeau: Ce n'est pas terminé. Non, on me dit que ce
n'est pas terminé encore à Schefferville.
M. Bellemare: A Schefferville et à la baie James.
M. Parizeau: Là, vraiment, je vous avouerai que je plaide
ignorant.
M. Bellemare: Ce n'est pas possible de forcer le talent du
ministre à ce point-là. Ni sa mémoire ni...
M. Parizeau: Jusqu'à Schefferville je peux aller;
passé Schefferville, je ne sais pas.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 2,
adopté. Terres et Forêts, programme 3, élément 1,
adopté?
M. Giasson: Une information, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Au programme 3, dans le montant des crédits
supplémentaires qui est demandé à l'article de la
protection de la forêt contre les incendies, est-ce que le ministre des
Finances pourrait me dire je vois que son collègue des
Terres et Forêts n'est pas là s'il a l'information
à savoir si, sur la somme requise, il y a une partie qui doit être
affectée à des dépenses inhérentes aux
sociétés de protection que nous avons dans le Québec, qui
ont charge de voir à la protection, dans différentes
régions du Québec, et qui peuvent percevoir des coûts
d'exploitation, d'une part, par la participation financière de certaines
entreprises qui possèdent des terrains boisés et, d'autre part,
par un appui financier du gouvernement?
Dans les sommes requises ici, est-ce qu'il y a une partie qui peut
être affectée à cela? Est-ce qu'il y aurait eu des
dépassements dans les coûts de protection par rapport aux
prévisions du budget initial?
M. Parizeau: Effectivement, ces sommes ont été
dépensées entièrement dans le cadre que le
député de Montmagny-L'Islet vient d'esquisser, mais il s'agit de
sommes qui ont déjà été dépensées, de
règlements de factures; les feux sont terminés actuellement,
alors, on paie.
M. Giasson: Y aurait-il une partie de ces coûts imputables
aux négociations que les employés ou les membres travaillant pour
les sociétés de protection ont dû renouveler au cours des
derniers mois?
M. Parizeau: S'il y a eu des augmentations de salaire à
cette occasion, bien sûr, elles se refléteraient dans ces
crédits, parce que ces crédits représentent
essentiellement le paiement de factures globales. S'il y a eu augmentation du
coût des services à cause d'augmentations de salaire et que cela
se reflète dans le prix des factures, effectivement, oui, c'est
payé sur facture.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 1
adopté? Adopté. Programme 4, élément 3.
Adopté?
M. Russell: $2 millions, Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Le ministre pourrait-il nous expliquer dans quelle
région ont été dépensés les $2 millions,
est-ce pour des chemins de pénétration?
M. Parizeau: Je m'excuse auprès de la Chambre, mais j'ai
eu une seconde d'inattention. A quel programme et quel élément
sommes-nous?
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 4,
élément 3.
M. Parizeau: II s'agit exclusivement les $2 millions
imputés ici de travaux de voirie forestière reliés
à l'implantation de l'usine de Saint-Félicien. Il n'y a rien
d'autre que cela.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 3,
adopté? Adopté. Programme 8, élément 1,
adopté? Adopté.
Tourisme, Chasse et Pêche, programme 1, élément
1.
M. Pagé: Mme le Président...
Tourisme, Chasse et Pêche
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Merci, Mme le Président. Tout d'abord,
comme il est dans les coutumes de cette Chambre, je crois qu'à
l'étude des crédits on a le droit de discuter ou de poser des
questions d'ordre général, avant d'aborder chacun des articles ou
des points qui sont mentionnés. Je tiendrais à offrir, au nom de
l'Opposition officielle, notre collaboration la plus entière au nouveau
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche sur les
différents règlements, mesures ou lois que celui-ci aura à
formuler, d'une part, à l'égard de notre développement
touristique et d'autre part à la promotion de cet élément
important de l'économie du Québec.
J'aurais quelques questions à lui formuler avant d'attaquer le
programme point par point, ce qui est mentionné ici et ce qui est
demandé, pour un montant de $2 593 000. D'abord, Mme le
Président, la protection du territoire semble être un des
éléments importants, d'une part de la formation politique du
nouveau gouvernement du Québec et je pense que, déjà
jusqu'ici, le nouveau ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
eu l'occasion d'échanger sur cette protection du territoire, sur
l'aménagement du territoire; d'ailleurs, le nouveau gouvernement a
délégué un ministre particulier à
l'aménagement du territoire.
J'aimerais connaître, de la part du nouveau ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, sa position à l'égard de la
protection du territoire. Est-ce que, selon lui, cette protection doit
être assumée? Est-ce une responsabilité de l'Etat, ou
encore, est-ce que cela continuera à être une
responsabilité déléguée à des clubs,
à des organismes privés, à des pourvoyeurs ou autres? J'en
viens à la question bien exacte, qui est la suivante: Le ministre est
certainement au fait que, d'ici quelques mois, seront échus au
Québec quelque 350 baux de location pour les territoires de chasse et de
pêche.
J'aimerais d'une part connaître sa position sur ces baux qui,
éventuellement, seront échus, parce que déjà des
gens s'inquiètent à cet égard. J'aimerais bien que le
ministre m'informe jusqu'où sa position s'inscrit dans le cadre global
d'une politique gouvernementale. D'autre part, est-ce que le nouveau
gouvernement entend poursuivre la politique qui avait été
préalablement annoncée et formulée par l'ancien ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, M. Simard, avec les
sociétés d'aménagement? D'ailleurs, le gouvernement du
Québec, l'ancien gouvernement, avait fait état de l'implantation
éventuelle de quelque sept sociétés d'aménagement
ici au Québec.
Dans un deuxième temps, j'aimerais connaître la position du
ministre sur cette question et j'aime- rais, de plus, être informé
si cette nouvelle formule de sociétés d'aménagement semble
être celle que préconisera le nouveau ministre et s'il entend
proposer au Conseil des ministres la formation d'autres sociétés
d'aménagement sur le territoire du Québec.
Ce sont les questions préliminaires que j'ai à poser, Mme
le Président. J'aurai d'autres questions à formuler sur la foi
des réponses données par le nouveau ministre.
M. Duhaime: Le moins que je puisse dire, Mme le Président,
c'est que mon collègue, le député de Portneuf, a beaucoup
de questions. J'espère qu'il va comprendre facilement que je ne peux pas
faire plus en trois semaines que ce qui a été fait depuis six ans
et demi.
Je vous dirai d'abord que des sociétés
d'aménagement seront mises sur pied. D'ailleurs, les expériences
pilotes commencées par mon prédécesseur, qui ont
été arrêtées pour des raisons que j'ignore encore,
seront reprises. Je puis vous assurer, dès à présent, que
nous aurons recours non pas à une formule unique, mais que nous
tiendrons compte des facteurs régionaux. C'est un problème
complexe. Vous êtes au fait comme moi qu'il y a le problème des
rivières à saumon qui est un problème, que le
problème des clubs privés en est un autre, que le problème
des pourvoiries en est un autre. J'aurai très certainement, durant les
Fêtes, au cours du mois de janvier et du mois de février,
l'occasion de réfléchir et de méditer là-dessus.
Soyez assuré que, dans les premiers jours du printemps, une politique
sera annoncée.
Tout ce que je puis dire pour l'instant, c'est qu'il y a actuellement
1226 baux privés en vigueur au Québec. Si cela peut rassurer mon
ami, le député de Portneuf, je suis en mesure de dire, ce soir,
que les 1226 baux ne seront pas tous annulés et ne seront pas tous
renouvelés non plus.
Le Président (Mme Cuerrier): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: Mme le Président, à ce titre, au
tout début, lorsque je disais, au nom de l'Opposition officielle, que
nous offrons notre collaboration au nouveau ministre, il s'agissait de dire que
je comprends qu'il est en poste depuis trois semaines.
Mais déjà, selon ses déclarations, des indications
laissaient prévoir une position assez définitive à
l'égard des baux, à l'égard de ceux qui
bénéficient de clubs privés actuellement et beaucoup de
gens s'inquiétaient à ce sujet-là. Si le ministre est
capable, de son fauteuil, ce soir, de nous affirmer que certains baux ne seront
pas renouvelés et que d'autres le seront, j'aimerais savoir sur la foi
de quoi il énonce une telle éventualité. Sur quoi vous
êtes-vous fondé, sur quoi vous basez-vous pour dire ce soir: II y
a des baux qui ne seront pas renouvelés, il y a des clubs privés
qui vont être annulés? Est-ce que, de ce territoire, vous allez
créer des sociétés d'aménagement ou quoi? C'est de
cela que les gens s'inquiètent, M. le ministre.
M. Duhaime: Je ne vois pas où les gens s'inquiètent
et je me demande, par ailleurs, à laquelle de mes déclarations
vous vous référez précisément.
M. Pagé: La déclaration que vous avez faite
à la suite de questions qui vous ont été posées
lors de la conférence de presse ou de la rencontre que vous avez eue
avec les journalistes lors de votre visite à l'Institut de tourisme de
Montréal au début de décembre dernier. D'ailleurs, il est
clairement indiqué dans le programme du Parti québécois
que vous préconisez l'abolition des clubs privés. Cela a
été repris par plusieurs députés pendant la
campagne électorale. Ce soir, vous dites que des baux ne seront pas
renouvelés. D'accord, mais sur la foi de quoi ce sera fait et quelle
alternative offrez-vous? Est-ce que le territoire sera laissé pour
compte? Quelle autre formule propose-t-on? Quelle autre formule
préconise-t-on?
M. Duhaime: Quitte à vous fournir demain matin les noms
des trois clubs concernés, tout ce que je puis dire, c'est que, quant au
"reclubbage" qui a été fait durant la campagne électorale,
là-dessus, je puis vous dire tout de suite que c'est terminé. Je
n'ai pas en mémoire les noms, mais les instructions ont
été données à mon ministère il y a deux
jours. Cela vous donne une indication qui est assez claire. Ce serait assez
hasardeux, je pense qu'on va être d'accord là-dessus, de vous dire
ce soir, après avoir été à peine trois semaines
dans un ministère, quelle sera la politique, quelle sera la formule qui
sera retenue suivant qu'on est dans le saumon, dans les truites, dans les
brochets, dans les dorés, etc. Mais, soyez sans inquiétude,
dès le printemps, avant la fonte des neiges, ce sera très
clair.
M. Pagé: Merci. Mme le Président, nous attendrons
cet énoncé de politique qui sera éventuellement
formulé par le nouveau ministre. Dans un autre ordre d'idées,
mais qui intéresse quand même beaucoup de Québécois,
le ministre n'est certainement pas sans savoir qu'une entente auxiliaire
était en négociation entre le gouvernement fédéral
et le gouvernement du Québec avant le 15 novembre. J'aimerais
connaître du nouveau ministre, d'une part, s'il a rencontré le
ministre responsable de l'Expansion économique régionale à
Ottawa sur cette question. Sinon, est-ce qu'il se propose de le rencontrer?
Enfin, j'aimerais connaître quelle est sa position sur cette entente qui
pourrait éventuellement être conclue entre les paliers du
gouvernement provincial et fédéral. Cela représente quand
même plusieurs millions pour le Québec.
Une Voix: $80 millions.
M. Page: $80 millions pour le Québec. Cela
représente l'aménagement de plusieurs parcs et
d'équipements de loisir et de récréation dans
différents comtés ou différentes régions du
Québec.
M. Duhaime: Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer le ministre
fédéral de l'Expansion économique régionale. Je
crois que c'est M. Lessard.
M. Levesque (Bonaventure): Si vous l'avez rencontré, vous
devez savoir qui c'est.
M. Duhaime: Je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer.
M. Levesque (Bonaventure): Vous n'avez pas eu l'occasion de le
rencontrer.
M. Duhaime: Je viens de vous dire non.
M. O'Neill: dis-lui en anglais, il va mieux comprendre.
M. Duhaime: Cependant, ce que je puis dire à mon ami du
comté de Portneuf, c'est que j'ai eu l'occasion de rencontrer
l'honorable ministre fédéral, Jean Chrétien, qui s'occupe
de l'Industrie et du Commerce et je l'ai rencontré avant la campagne
électorale. Je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer depuis.
M. Bellemare: Et pour cause.
M. Duhaime: Je pense que mon ami, M. Bellemare, du comté
de Johnson, sait ce que je veux dire.
M. Bellemare: Oui. Il ne vous a pas ménagé.
M. Duhaime: Pour répondre sérieusement à la
question qui m'est posée au sujet des ententes auxiliaires, je ne pense
pas être le genre d'homme à marcher dans le genre de politique
pratiquée aux Etats-Unis, il y a quelques années, par un
président américain, qui était la politique du bâton
et de la carotte. Cela veut dire que le "crois ou meurs", pour autant que je
suis concerné, c'est terminé. Je pense qu'on peut négocier
fermement. On va voir là où sont les intérêts du
Québec. A cette occasion, j'aurai certainement l'occasion de demander le
point de vue du député de Portneuf sur cette question. Je ne
m'engage pas à former un comité ad hoc, mais je pense bien
qu'étant ensemble à l'Assemblée nationale il serait
peut-être intéressant d'avoir le point de vue de tout le monde.
Plus particulièrement, ma première réaction serait
peut-être de suivre la politique du gouvernement de l'Ontario
vis-à-vis du gouvernement fédéral au sujet de
l'implantation des parcs fédéraux dans le Québec.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Mme le Président, le ministre a fait
état qu'il se proposait de discuter avec le gouvernement
fédéral sur cette question et d'adopter une position ferme.
M. Duhaime: Non, je n'ai pas dit cela.
M. Pagé: Vous avez quand même émis la
possibilité de rencontrer le ministre responsable de ce dossier et de
faire valoir, d'une façon ferme, les positions du Québec.
M. Duhaime: Je m'excuse, Mme le Président. Ce que j'ai
dit, c'est que je m'attendais bien, pendant la période des Fêtes,
de rencontrer M. Jean Chrétien. On va se souhaiter une bonne
année.
M. Pagé: Ce n'est pas pareil, c'est votre
député.
M. Duhaime: Cela ne veut pas dire qu'on va discuter, qu'on va
négocier. J'ai tout simplement dit qu'on allait se rencontrer. C'est
tout ce que je peux dire pour l'instant.
M. Pagé: Sur cette question particulière, il y a
quand même une entente auxiliaire qui se négociait. Selon nous, la
discussion à ce chapitre doit reprendre éventuellement. Vous
proposez-vous de négocier avec le palier de gouvernement
fédéral sur cette entente auxiliaire éventuelle? Vous
proposez-vous de le faire, oui ou non, ou si, pour vous, la porte est
fermée, c'est terminé, on n'en parle plus de cette entente
auxiliaire sur le tourisme?
M. Duhaime: Je n'affirme pas que les portes sont fermées,
au contraire, mais j'entends bien vous dire et vous laisser savoir...
M. Charron: Les démissions ont cessé.
M. Duhaime: ... qu'on va négocier. Une chose me frappe un
peu dans la répétition de vos questions. J'aimerais que vous nous
passiez votre dossier sur vos discussions avec le palier fédéral
au sujet du parc Saguenay, par exemple. Peut-être que cela pourrait
m'éviter des recherches. Cela pourrait m'avancer dans mon travail.
M. Pagé: Sur le parc Saguenay, c'est quoi?
M. Bellemare: Le ministre des Transports en a un qui est
prêt pour vous. C'est une information en passant. Je m'en suis servi
assez souvent.
M. Pagé: Mme le Président, sur le parc Saguenay,
peut-on connaître la position du nouveau ministre? Est-elle
définie actuellement ou si, encore là, comme beaucoup d'autres
dans cette Chambre... Le ministre se penche-t-il sur ce dossier?
M. Duhaime: Ce n'est pas encore défini.
M. Pagé: Ce n'est pas défini, d'accord. Mme le
Président, il me reste encore une couple de questions. Ce matin, le
ministre, à une question qui lui était formulée par le
député de Lotbinière, faisait état du dossier du
crédit touristique qui pourrait être éventuellement
concrétisé sous l'égide de son ministère.
J'aimerais savoir du ministre où en est rendu ce dossier.
Le ministre se propose-t-il de présenter à
l'Assemblée nationale une loi sur cette question et quels sont les
échéanciers que s'est fixés le nouveau ministre à
l'égard du dossier du crédit touristique?
M. Duhaime: Je suis bien prêt à faire mon possible
pour essayer de vous donner des réponses le plus sérieusement
possible. Cependant, je puis vous dire que, comme intention, au sujet du
crédit à l'hôtellerie qui pourrait aller à la petite
et à la moyenne entreprise, très certainement qu'un programme
sera mis sur pied et je souhaiterais que nous soyons en mesure, au printemps,
d'annoncer des mesures concrètes et tangibles, mais je pense bien que
ça va se faire en collaboration avec les organismes gouvernementaux
déjà existants. Je pense, entre autres, à la SDI où
ça va sûrement aller dans ces lignes de pensée.
M. Pagé: On remercie le ministre et on l'incite à
continuer dans ce sens parce que le crédit touristique, qui a
été mis en branle par notre gouvernement, constitue, selon nous,
un élément important d'aide et de soutien à la petite
entreprise.
Dans un autre ordre d'idées, est-ce le cas que le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche aurait juridiction d'ici quelques
mois sur tout le secteur de la pêche commerciale au Québec?
M. Duhaime: C'est une bonne question, ça. Peut-être
que M. le député de Bonaventure pourrait vous répondre
mieux que moi. Tout ce que je puis vous dire...
M. Levesque (Bonaventure): D'habitude, je pense que c'est
vrai.
M. Duhaime: Pour l'instant, la pêche commerciale est
rattachée au ministère de l'Industrie et du Commerce, il n'y a
pas d'urgence nationale là-dessus, je pense.
M. Pagé: Mme le Président, j'espérais avoir
une réponse beaucoup plus précise que celle-là. Ici, dans
la région de Québec, un dossier important a fait la manchette il
y a quelques années déjà, si ma mémoire est
fidèle, c'était au printemps 1975, à la fin de 1974 et
c'était particulièrement le dossier de l'aménagement de la
rivière Jacques-Cartier. On se rappellera le ministre s'en
rappelle certainement toute l'importance qu'avait obtenue ce dossier
dans la région de Québec. C'était relatif à
l'implantation éventuelle d'un aménagement de la part de
l'Hydro-Québec sur la rivière Jacques-Cartier. A ce
moment-là, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
avait adopté une position assez ferme, assez catégorique, selon
laquelle il croyait qu'il serait plus opportun de sauvegarder ce secteur et ce
territoire pour l'aménagement éventuel et pour la
récréation, le plein air, tout ça.
Plusieurs personnes croient que ce dossier, de la part de
l'Hydro-Québec, pourrait faire surface éventuellement. J'aimerais
savoir, de la part du ministre, s'il est au fait que l'Hydro-Québec
en-
visagerait éventuellement de reprendre ce dossier de
l'aménagement d'un équipement sur la rivière
Jacques-Cartier, d'une part. D'autre part, j'aimerais connaître sa
position, s'il entend lui aussi, comme le ministre du Tourisme de
l'époque l'avait fait, défendre ça.
M. Duhaime: Je pense que vous anticipez beaucoup, M. le
député de Portneuf, je ne peux pas répondre à cette
question. Je me demande, M. le Président, si je peux prendre avis en
commission plénière. Je vous donnerais une réponse
lorsque... j'ai l'habitude de répondre quand j'ai bien regardé
les dossiers. Là-dessus, je suis au courant vaguement, mais j'aime
autant réserver ma réponse. On aura l'occasion d'en reparler.
M. Lavoie: Vous n'avez pas ouvert de grands dossiers parce que
vous avez eu au moins 25 questions et, à ma connaissance, vous n'avez
pas apporté une seule réponse.
M. Grégoire: Ce sont toutes des hypothèses. M.
Lavoie: Ne perds pas ton temps.
M. Pagé: J'avais plusieurs questions, j'aurais aimé
ce soir...
Je pense qu'autant le ministre s'est empressé de faire des
déclarations à gauche et à droite dès sa nomination
à titre de ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
autant on était en droit de s'attendre et beaucoup de gens s'y
attendaient que, par l'étude des crédits de ce soir, le
ministre définisse davantage ses positions à l'égard de
certains dossiers, seulement quelques dossiers, parce que j'aurais pu en
soulever davantage. Beaucoup de gens étaient en droit de s'attendre que
le ministre établisse l'orientation qu'il voulait donner à son
ministère. Je ne suis pas déçu, parce que c'est un peu ce
à quoi je m'attendais, étant donné qu'il est vrai que le
ministre est en fonction depuis quelques semaines seulement, mais quand
même, il nous est permis d'espérer.
Le ministre fait état du fait qu'il sera en mesure d'annoncer
certaines de ses politiques ou l'orientation qu'il veut donner à son
ministère d'ici quelques semaines où, tout au moins, au
début de l'année 1977. Nous en attendons beaucoup et, quant
à nous, notre collaboration sera très étroite. Cependant,
je tiens à lui dire que nous surveillerons de très près
les positions adoptées par le ministère à quelque chapitre
que ce soit.
Mme le Président, on serait disposé à
procéder maintenant à l'étude, programme par programme,
de... M. le Président, je m'excuse... l'ho-norable député
de Rimouski...
Le Président (M. Marcoux): Programme 1,
élément 1. Adopté?
M. Pagé: Maintien et amélioration de la faune,
oui.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 1,
élément 2. Adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Pagé: J'aurais une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Très brève.
M. Pagé: Pardon?
Le Président (M. Marcoux): La question.
M. Lavoie: II peut prendre le temps qu'il veut.
M. Pagé: Combien reste-t-il de temps, M. le
Président?
Le Président (M. Marcoux): C'est parce que vous aviez
proposé de passer à l'étude des programmes.
M. Pagé: En ce qui concerne le Carnaval de Québec,
quelle est l'aide financière que le ministre se propose de fournir?
M. Duhaime: Pourriez-vous reprendre la première partie de
votre question?
M. Pagé: Pardon?
M. Duhaime: J'ai compris: Carnaval de Québec.
M. Pagé: Oui, oui.
M. Duhaime: Le début?
M. Pagé: L'aide, l'assistance financière que le
ministère entend apporter à cet événement
important, à caractère touristique, qu'est le Carnaval de
Québec.
M. Duhaime: Je suis très heureux que la question me soit
posée. Cela fait peut-être partie du "bag" électoral, mais
j'ai retrouvé, dans les dossiers de mon ministère, une lettre
d'intention. Je suis tout à fait disposé, et très ouvert
également, à continuer les discussions avec les autorités
du Carnaval de Québec pour envisager une contribution du gouvernement
à ce très important événement.
Ce que je ne ferai pas, c'est que je ne donnerai pas d'autorisation sans
avoir des chiffres. J'ai demandé un bilan pro forma des
opérations et tant et aussi longtemps que je n'aurai pas les chiffres
que j'ai demandés, les discussions vont continuer.
M. O'Neill: Est-ce que je peux continuer? M. Duhaime:
Oui.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. O'Neill: Un instant. C'est un complément de
réponse.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon d'abord.
M. O'Neill: Je demande la permission de compléter cette
réponse à titre de député de la région de
Québec.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Chauveau.
Une Voix: En Anglais.
M. O'Neill: Au sujet de ce problème du Carnaval de
Québec, je voudrais quand même ajouter deux points qui sont
importants et qui, j'en suis sûr, d'ailleurs, sont conformes à la
pensée de M. le ministre. Le premier est que le Carnaval de
Québec peut compter on est bien d'accord là-dessus
sur une aide gouvernementale, mais il devrait aussi compter suffisamment sur la
contribution de ceux qui en profitent le plus. Je crois que, dans l'optique
d'une utilisation saine des deniers publics, il ne faudrait pas que les
subventions aient comme but tout simplement de compenser pour ce que des hommes
d'affaires qui en profitent énormément ne donnent pas. C'est un
premier aspect du problème qui est très important. C'est un
aspect qui intéresse particulièrement les députés
de la région de Québec.
Le deuxième aspect que je me permets de souligner, à titre
de ministre des Affaires culturelles, est le contenu culturel du Carnaval de
Québec, au sujet duquel nous avons des réserves
particulières. Pour ceux qui ont été témoins de ce
carnaval, tout simplement, je me permets de rappeler une image qui, je pense
dit beaucoup par elle-même.
Je ne sais pas si vous vous rappelez cette parade du Carnaval où,
tout à coup, on a présenté, sous le titre "Les poulets
Kentucky", un char heureusement, évidemment, à cette
température, chauffé à l'électricité
avec six jeunes filles en bikini et qui illustraient les poulets Kentucky. Je
veux dire qu'il ne faudrait pas que les deniers publics servent à des
activités qui seraient des symptômes de sous-développement
culturel.
Je crois, M. le Président, que tout le monde est d'accord pour
encourager une entreprise, pour apporter un certain appui parfois à des
maisons d'affaires, à des commerçants qui traversent une phase un
peu difficile à ce moment-là de l'hiver. Mais il faudrait aussi
respecter la population, lui permettre de participer à des fêtes
populaires où se manifeste un certain goût de l'esthétique
et un certain respect de l'intelligence. Ce sera en tenant compte de ces
critères, j'en suis certain, que M. le ministre fera l'évaluation
du genre d'appui qu'il apportera au Carnaval de Québec.
M. Garneau: M. le Président, je n'ai pas l'intention
d'entrer dans la discussion du poulet Kentucky, mais je voudrais savoir du
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'il a l'intention de
respecter l'engagement du gouvernement face à la subvention pour le
Carnaval d'hiver 1977. Le choix que le gouvernement avait à ce
moment-là c'était de laisser tomber à toutes fins utiles
le Carnaval ou de s'engager, dès ce moment-là, sans quoi les
autorités du Carnaval devaient décider s'il devait être
tenu ou non ou encore de relancer une deuxième bougie à
l'automne. Il fallait que cela se fasse, évidemment, avant et
certainement au cours du mois de novembre et non pas à la veille des
Fêtes.
Je voudrais savoir, et je crois que c'est assez important pour ceux qui
ont à assurer le financement du Carnaval d'hiver 1977, si le ministre du
Tourisme a l'intention de respecter l'engagement du gouvernement. Si oui,
à quel moment a-t-il l'intention de le dire publiquement, pour que les
gens qui ont la responsabilité d'organiser une entreprise de très
grande envergure et nous sommes seulement à quelque sept ou huit
semaines sachent à quoi s'en tenir?
M. Duhaime: A quel engagement faites-vous
référence?
M. Garneau: M. le Président, je m'aperçois que le
ministre du Tourisme est meilleur pour essayer de faire des boutades que
répondre aux questions. Vous avez...
M. Duhaime: Un point de règlement, M. le
Président.
M. Garneau: Vous avez vous-même tout à l'heure
soulevé...
Le Président (M. Marcoux): Le ministre du Tourisme sur un
point de règlement d'abord.
M. Duhaime: Une question de règlement. Je ne vois pas
où est la boutade, M. le Président, j'ai simplement
demandé à quel engagement on faisait référence. On
me pose une question, je voudrais bien qu'on sache à quoi s'en
tenir.
M. Garneau: En plus de cela il n'a pas le sens de l'humour. M. le
Président, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
tout à l'heure indiqué qu'il avait retrouvé un engagement,
une lettre. Effectivement, cette lettre existe. Elle est signée par
l'ancien ministre des Finances, député de Jean-Talon, et l'ancien
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. J'ai indiqué
pourquoi nous avions dû le faire. Il fallait savoir s'il y aurait, oui ou
non, un Carnaval 1977, parce que les autorités du Carnaval
n'étaient pas certaines que le lancement d'une deuxième vente de
bougies apporterait les fonds suffisants pour assurer le financement de 1977.
J'ai demandé s'il avait l'intention de respecter cet engagement auquel
il a fait allusion tout à l'heure et qu'il connaît, j'imagine.
M. Duhaime: M. le Président, vous me corrigerez si je fais
erreur, M. le député de Jean-Talon. J'ai ici un engagement du 30
septembre 1976 qui est quand même assez proche du 18 octobre. Alors
j'imagine que cela peut intéresser tout le
monde que j'en fasse lecture? Alors c'est adressé à M.
André...
M. Bellemare: ...de déposer le document.
M. Duhaime: Mais on était en commission, l'autre jour,
j'ai posé la question, on m'a dit non.
M. Bellemare: Ah oui, ah oui, même mutatis mutandis.
Le Président (M. Marcoux): Pas de dépôt de
documents. Le ministre du Tourisme, s'il vous plaît.
M. Bellemare: Oui.
M. Duhaime: Je voudrais avoir une directive, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Vous n'avez pas à
déposer le document.
M. Duhaime: Je n'ai pas à le déposer.
M. Lavoie: Un instant.
M. Bellemare: Un instant, M. le Président.
M. Lavoie: Procédez à la lecture.
M. Brochu: Faites-y référence.
M. Bellemare: Faites-y référence, article 177, vous
allez voir. C'est clair.
M. Duhaime: II est question d'un montant de $400 000 pour la
tenue du Carnaval d'hiver 1977. Là-dessus un montant de $125 000 serait
pris à même le budget régulier du ministère. Le
solde de $275 000, au début de l'année 1977. J'imagine que cela
devait être à même le fonds de suppléance.
M. Garneau: Pas vraiment, c'était le budget
supplémentaire.
M. Duhaime: C'est cela. C'est le seul document que j'ai
trouvé dans le dossier du Carnaval de Québec.
M. Lavoie: Pourriez-vous déposer la lettre, s'il vous
plaît, en vertu de l'article 177 du règlement? Quand un ministre
cite, ne serait-ce qu'en partie un document, il peut être requis, etc.,
sans autre formalité de le déposer.
Le Président (M. Marcoux): Je suspends la séance
pour trois minutes.
M. Duhaime: ... non.
Le Président (M. Marcoux): Séance suspendue.
A l'ordre, mesdames, messieurs!
Suivant la coutume, et suivant une longue tradition, il n'y a pas de
dépôt de documents obliga- toire lors de l'étude en
commission. La décision de la présidence est maintenue.
Le ministre du tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas critiquer votre
décision.
M. Duhaime: Pour l'information des...
M. Bellemare: Sûrement, M. le Président, c'est
encore une page qu'on va déchirer.
Le Président (M. Marcoux): Le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
Des Voix: C'est cela.
M. Bellemare: Je pense que, tout en respectant votre
présidence et celui que vous représentez, vous interprétez
mal le règlement.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, vous me
permettrez de vous poser une question à ce moment-ci sur une question de
règlement. Je n'ai aucunement l'intention de mettre en doute votre
décision; au contraire, j'ai l'intention de la respecter, mais,
pourrais-je vous poser une question? La question serait la suivante:
Pourriez-vous, à un moment donné, avoir l'obligeance de consulter
l'article 177 du règlement en même temps que l'article 163?
L'article 163 du règlement mentionne qu'à moins de
dispositions contraires les règles relatives à l'Assemblée
s'appliquent aux commissions. Or, la règle de l'Assemblée dit
que, quand un ministre cite, ne serait-ce qu'en partie, un document, il peut
être requis, sans autres formalités, de le déposer
immédiatement, à moins qu'il déclare qu'il est contraire
à l'intérêt public de le faire.
Or, le ministre n'a pas déclaré qu'il était
contraire à l'intérêt public de le faire. Nous sommes en
commission, mais les mêmes règles, d'après l'article 163,
s'appliquent en commission comme à l'Assemblée. La seule chose
que je vous demanderais, ce serait de faire rapport au président de
l'Assemblée nationale pour que nous ayons une directive suite à
la décision que vous avez donnée, pour suivre la suggestion du
leader de l'Union Nationale. Si nous nous trompons ou s'il y a changement, on
va arracher la page.
Le Président (M. Marcoux): J'accepte votre suggestion et
je ferai rapport à la présidence.
M. Bellemare: Immédiatement, lorsque l'incident se
produit, M. le Président, faire rapport au président.
M. Duhaime: M. le Président, je vous demande le
dépôt de ce document.
Le Président (M. Marcoux): Le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
M. Duhaime: Je voudrais simplement que
vous vous référiez au règlement, parce que je suis
un nouvel arrivé, si je puis dire, et j'essaie de me familiariser avec
la jurisprudence.
M. Levesque (Bonaventure): Vous n'avez pas besoin de le dire.
M. Duhaime: Cela va apparaître au journal des
Débats. Mon collègue, M. Grenier, discutait hier d'autres lettres
d'intention, mais cette fois dans le domaine des Affaires municipales...
Des Voix: Ce n'est pas un ministre.
M. Bellemare: Ce n'est pas un ministre, c'est un
député.
M. Lavoie: ... qui doivent...
M. Pagé: Seulement les ministres...
M. Levesque (Bonaventure): II n'est pas ministre. A moins que
vous n'ayez reconnu un autre ministre.
M. Duhaime: Vous comprendrez que c'est sans aucune malice.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs!
M. Duhaime: M. le Président, j'ai fait moi-même une
intervention alors que Mme Cuerrier occupait votre siège, pour demander
le dépôt de la correspondance à laquelle faisait allusion
M. le député de Mégantic.
M. Bellemare: II n'y a pas de raison, le règlement ne
s'applique pas.
M. Duhaime: Elle m'a répondu textuellement ceci: On est en
commission parlementaire, M. le ministre. Alors, cela voulait dire que...
M. Bellemare: Non. La raison, c'est la loi. M. Samson: M.
le Président.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: II n'est pas question de tourner le fer dans la plaie,
M. le Président, mais je pense qu'il est normal, étant
donné qu'on a plusieurs nouveaux parlementaires, que ces
choses-là se produisent; par contre, je pense qu'avec les années
on apprend que chaque fois qu'on laisse passer quelque chose, cela risque de
devenir un précédent et nous retrouvons à l'article 1 du
règlement que chaque précédent peut devenir aussi une
partie du règlement par la suite. Alors, l'article 177, avec tout le
respect que j'ai pour la présidence, dit très clairement, et nous
en avons eu l'expérience dans le passé: Quand un ministre
et cela a été le cas cite, ne serait-ce qu'en partie, un
document, il peut être requis s'il n'avait pas été
requis de le faire, cela aurait été différent sans
autre formalité cela veut dire sans qu'il y ait de débat
de le déposer immédiatement à moins qu'il ne
déclare qu'il est contraire à l'intérêt public de le
faire. A ce moment-ci, M. le Président, mon opinion, à partir de
l'interprétation directe de l'article, c'est que, si le ministre a des
réserves quant au dépôt du document, tel qu'il serait
requis normalement de le faire, parce qu'il a été requis de le
faire en vertu de l'article 177, il pourrait encore dire qu'il n'est pas
d'intérêt public de le déposer et, à ce
moment-là, à mon avis, il ne serait pas obligé de le
déposer, mais jusqu'à ce qu'il nous ait dit qu'il n'est pas
d'intérêt public de le déposer et, bien sûr, s'il
déclare qu'il n'est pas d'intérêt public de le
déposer, il aura affaire à d'autres sortes de questions qui
peuvent l'embarrasser un peu plus. C'est l'habitude parlementaire qui finira
par faire comprendre et aux nouveaux ministres et aux nouveaux
députés qu'il vaut peut-être mieux, pour une
première fois, s'y laisser prendre et se le rappeler pour plusieurs
années après.
Je voudrais rappeler également à l'honorable
président que, tel que l'a dit le chef de l'Opposition officielle, si je
me rappelle bien, c'est l'article 163, cela s'applique également. Le
règlement, à moins de dispositions contraires, s'applique
également et en commission plénière et en commission
parlementaire élue. Il y a peut-être un autre article du
règlement et je ne le fais pas d'une façon malicieuse
qu'honnêtement je me dois de souligner à la
présidence à ce moment-ci, parce qu'il y a eu des
précédents dans le passé, c'est l'article 68, qui est le
seul article, parce qu'on ne peut pas, en vertu de notre règlement,
discuter la décision d'un président.
Bien sûr, le point de vue que je veux développer n'est pas
de vouloir discuter la décision d'un président, mais il y a une
provision dans ce règlement qui veut que, si on ne peut pas discuter la
décision d'un président, on a un moyen qui est à la
portée de tout le monde pour en faire une motion de fond. Je pense que
c'est pour vous rendre service, M. le Président, que je fais cette
intervention. C'est que, s'il venait à l'idée de quelqu'un de
faire une motion de fond en vertu de l'article 68, cette motion deviendrait
privilégiée. Donc, à la prochaine séance, elle
serait privilégiée et, à ce moment, on ne devrait discuter
d'abord que de cette motion qui pourrait être une motion pour la forme,
mais c'est déjà arrivé, M. le Président, dans le
passé. A ma connaissance, cela venait de l'Opposition. C'était
une motion pour la forme qui était dirigée contre un
président de commission parlementaire. Bien sûr, à ce
stade-ci de nos travaux, je pense que nous allons en convenir, il y a un
certain inconvénient à ce que nous perdions une partie de la
prochaine séance pour étudier une motion spéciale et
privilégiée. Donc, c'est... Je m'excuse.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous de nouveaux articles
à invoquer? Sinon, à partir...
M. Samson: Non, M. le Président, je n'ai pas d'autres
articles à invoquer, sauf peut-être d'invoquer une fois de plus
votre bonne compréhension.
Le Président (M. Marcoux): Compte tenu de ce que vous avez
dit et invoquant le respect de la coutume des commissions parlementaires, comme
je vous l'ai dit, je maintiens la décision de la présidence de ne
pas exiger le dépôt de document. Y a-t-il d'autres programmes?
Programme 1, élément 1.
M. Levesque (Bonaventure): L'affaire est trop importante, M. le
Président. Je pense que je vais vous demander bien respectueusement de
faire rapport à la présidence.
M. Burns: M. le Président, il y aurait peut-être une
autre façon de s'en tirer. C'est peut-être du consentement
unanime. Si cela apparaît, aux yeux et du ministre et des autres membres
de l'Assemblée nationale, comme une chose qui pourrait aplanir un
certain nombre de difficultés, je m'en remets évidemment au
ministre lui-même, à ce moment-là. Je pense que cela
pourrait être une bonne chose, du consentement général de
la Chambre, tout en respectant votre décision, M. le Président
il n'y a aucune espèce de problème je pense qu'il
pourrait très facilement se faire que le ministre, à un moment
donné, dépose, du consentement de la Chambre, le document, tout
en respectant votre décision et en le faisant par voie de
consentement.
Le Président (M. Marcoux): Si le ministre veut
déposer le document, rien ne l'empêche. Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Lavoie: Ce n'est pas grave, déposez le document. Le
frère recteur vous demande de déposer le document. Le ministre
responsable de la réforme parlementaire vous demande de déposer
le document.
M. Duhaime: Cependant, je voudrais expliquer mon
hésitation à déposer ce document. C'est parce qu'il y a
une suggestion dans ce document et je ne la partage pas. Quant à le
citer, je vais au moins vous en lire trois lignes in extenso.
M. Lavoie: Si vous en citez une partie, vous êtes
obligé de déposer deux copies du document. Ce sera deux
citations.
M. Duhaime: Cela va vous consoler parce qu'il y a effectivement
deux pages.
M. Lavoie: Cela fera quatre pages.
M. Duhaime: Après avoir annoncé une subvention, ou
du moins une intention de subvention de $400 000, on ajoute: "II serait
peut-être avantageux de songer à indexer au coût de la vie
la subvention de $400 000 pour le prochain carnaval", et là, on est
rendu en 1978. C'était préjuger énormément du
résultat du 15 novembre 1976.
M. Lavoie: Déposez le document.
M. Duhaime: II ne faut pas que je me trompe, parce qu'il y en a
plusieurs.
M. Lavoie: C'est le seul geste positif que vous avez posé
ce soir.
M. Duhaime: Je vous ferai remarquer que c'est un geste...
M. Lavoie: Cela a pris beaucoup d'efforts pour l'avoir.
M. Duhaime: ... de courtoisie, parce qu'il y avait une
décision du président.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: M. le Président, dans cette Chambre, on a
souvent eu des reproches en ce qui regarde les subventions
discrétionnaires. Comme ministre des Finances, c'est un sujet dont j'ai
eu souvent l'occasion de discuter avec plusieurs de mes collègues. Tout
à l'heure, nous avons eu une déclaration ministérielle
concernant des subventions données à d'autres institutions
publiques. Dans le cas du Carnaval d'hiver de Québec, une des raisons
pour lesquelles je proposais cette approche, c'était justement pour
éviter de devoir, à chaque année, analyser et
décider de façon discrétionnaire si nous devions
accroître le montant et, finalement, les autorités du carnaval ont
toujours souligné qu'elles ne pouvaient pas planifier d'avance la
subvention gouvernementale et ainsi établir leur programme de revenu,
aller chercher dans le secteur privé de l'argent, de même
qu'établir leur programme de dépenses.
Si le ministre du Tourisme ne croit pas utile ni approprié pour
le moment d'appuyer cette suggestion que j'avais faite dans le temps, est-ce
qu'il pourrait dire à cette Chambre comment il entend déterminer
l'aide qu'il accordera au Carnaval d'hiver de Québec, à moins
qu'il ne décide, un peu à la suggestion du ministre des Affaires
culturelles, de suspendre les subventions si tout ne marche pas à leur
goût?
La solution est bien simple, si vous ne procédez pas par une
indexation automatique pour déterminer quel serait le montant de l'aide
gouvernementale du Carnaval d'hiver de 1978, sur quoi allez-vous vous appuyer
pour déterminer la subvention?
M. Duhaime: S'il n'y a pas d'inflation...
M. O'Neill: M. le Président, je réponds simplement
à une partie de l'affirmation du député de Jean-Talon. Il
n'a jamais été dit, à ma connaissance, qu'on voulait que
les subventions soient suspendues. On a simplement demandé qu'on
applique des critères un peu plus rigoureux dans
l'attribution d'une telle subvention. C'est-à-dire que, d'une
part, on tienne compte de la contribution qu'on est en droit d'attendre de ceux
qui profitent du carnaval, à savoir les maisons d'affaires, les
commerçants, et qu'on se demande s'ils contribuent de façon
convenable au fonctionnement de ce carnaval et que, d'autre part, on
était en droit d'attendre que ce carnaval respecte certains
critères de qualité, d'esthétique et d'intelligence et
qu'on pouvait quand même se poser des questions là-dessus. Cela ne
devrait pas être une entreprise favorisant une sorte de
sous-développement culturel. C'est simplement ce qui a été
dit.
Cela veut dire que quand on évalue des subventions, on ne les
donne pas au hasard parce que ce sont des amis qui les ont demandées,
mais tout simplement qu'ici, tenant compte des deniers de l'Etat et des devoirs
qu'on a de les attribuer avec pertinence, on évalue la cause à
son mérite.
Voilà ce que cela veut dire. C'est très différent
de dire "suspendre une subvention" et de dire "la réévaluer" en
fonction de la valeur même du type d'activité qu'on demande de
subventionner.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Garneau: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre des Finances. Est-il en mesure de nous fournir le montant que la
province de Québec a fourni au Carnaval de Québec, sous quelque
forme que ce soit, l'année dernière, soit en 1976?
M. Parizeau: Malheureusement, je ne peux pas donner le chiffre de
la dépense effective. Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche veut donner la réponse?
M. Duhaime: Au rapport annuel du ministère pour l'exercice
1975/76 c'est la page que je cherche, parce que je ne suis pas tellement
familier avec le recueil vous allez retrouver là-dessus un
montant de $95 000. Subséquemment à cela, je crois vous me
corrigerez, M. le député de Jean-Talon que des montants
ont été avancés. Je ne voudrais pas faire erreur
là-dessus, mais je crois que c'est à même le fonds de
suppléance, de sorte que l'année dernière la subvention du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche au Carnaval
était de l'ordre de $200 000.
M. Garneau: Justement, la raison pour laquelle nous avons pris la
décision dont le ministre vient de faire part à la Chambre en
déposant le document, c'est qu'il y avait eu également, dans le
cours de l'évolution du carnaval, de l'aide apportée à
même le fonds du premier ministre, c'est-à-dire au Conseil
exécutif, pour soutenir les mani- festations populaires dans les
différents coins du Québec comme, par exemple, cela a
été le cas avec les fêtes de la Saint-Jean à
Montréal. Le montant, je ne l'ai pas par coeur. C'est justement pour
éviter que l'organisation du carnaval ne soit obligée de se
promener d'un coin à l'autre pour assurer le règlement des
comptes à la fin de l'opération que nous avons voulu essayer de
donner à cet organisme une intention précise quant à
l'aide que cet organisme pourrait recevoir, dans l'avenir, du gouvernement pour
la trouver à un endroit plutôt qu'à deux ou trois
endroits.
Ce qui m'a frappé, dans les propos du ministre des Affaires
culturelles, c'est l'attitude qu'entend adopter le gouvernement face aux
organismes subventionnés. Je dois vous dire que je suis
extrêmement surpris. Je n'ai pas l'intention de faire de débat, ce
soir, là-dessus; compte tenu de l'heure et de l'approche des fêtes
de Noël, je crois qu'il y a d'autres sujets à discuter. Chose
certaine, je vais profiter des prochaines réunions de cette
Assemblée pour poser des questions au ministre des Affaires culturelles,
parce qu'il me donne l'impression de vouloir faire preuve de paternalisme. A
toutes fins utiles, cela voudrait dire que, si, dans le carnaval de l'an
prochain, il y avait un autre char allégorique avec des filles en
bikinis, il n'y aurait plus de subvention. Je trouve cela bien triste parce que
je ne haïs pas voir cela.
M. Blank: Dans le même sens, peut-être que le
ministre des Affaires culturelles trouve que le bonhomme est trop gros et qu'il
doit suivre un régime. S'il ne suis pas un régime, il n'y aura
pas de subvention l'année prochaine.
M. O'Neill: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 2.
Adopté?
M. O'Neill: Mme le Président... Le Président
(Mme Cuerrier): Oui.
M. O'Neill: Je voudrais quand même calmer les angoisses du
député de Jean-Talon...
M. Garneau: J'espère que ce n'est pas pour cela que vous
avez changé de statut.
M. O'Neill: II ne faudrait quand même pas frustrer tous les
types de désirs ou d'attentes qui existent au sein d'une population.
C'est une question d'équilibre, de bon sens.
M. Lavoie: Vous savez que la chair est faible.
M. O'Neill: Oui, on a dit que l'esprit était fort et la
chair faible. Il y a des cas où, parfois, il arrive, hélas, que
même l'esprit est faible.
M. Garneau: On vient de le constater.
M. O'Neill: Je voudrais simplement dire que je crois...
M. Lavoie: Vous semblez vous y connaître.
M. O'Neill: ...qu'il est normal qu'on se pose, à un moment
donné, certaines questions sur la valeur, l'impact de
développement ou de promotion humaine qu'il peut y avoir dans telle
activité, sans pour cela, verser dans une forme ou l'autre de
paternalisme. C'est dans ce sens que les remarques ont été
faites.
Si on découvrait que dans un tel équilibre, si vous
voulez, entre diverses activités, il y avait lieu encore de remettre un
certain type de chars allégoriques qui plaisent à une partie de
la population, peut-être qu'on pourrait faire cela et sans remettre en
question des subventions. Tout simplement, au fond, je veux dire ceci: C'est
qu'on doit se poser beaucoup de questions devant une activité comme
celle-là et pas simplement celle de la rentabilité
immédiate qui profite à quelques-uns, mais aussi se demander
quelle valeur cela a pour une collectivité. C'est ce genre de questions
que nous nous posons et que nous allons continuer de nous poser.
M. Cordeau: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): Article 2 adopté?
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... je n'ai pas reçu réponse à
ma question. D'un côté, on a dit qu'on avait donné $95 000,
d'un autre côté on a mentionné un chiffre de $200 000. On a
même laissé sous-entendre qu'on a pu s'adresser à
l'Exécutif pour recevoir un autre montant. Alors, pourrait-on savoir de
la part du ministre des Finances quel a été le montant total de
l'aide gouvernementale fournie au Carnaval de Québec l'an passé,
s'il vous plaît?
M. Parizeau: J'ai déjà dit que je ne le savais pas
spécifiquement pour cette raison. Je vais prendre avis de la question et
essayer de trouver cela le plus rapidement possible, mais comme cela vient de
deux sources différentes, je n'ai pas l'addition des deux montants. Je
vais aller aux renseignements et essayer de l'obtenir.
Le Président (Mme Cuerrier): Article 2 adopté et
élément 2 adopté. Programme 2, élément 2,
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 4,
élément 1 adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Elément
2, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Elément
3, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 6,
élément 1 adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Je voudrais poser une question, si vous permettez,
au ministre du Tourisme, de même qu'au ministre des Finances relativement
au montant de $312 500 qui est indiqué. Si mes renseignements sont bons,
ce montant servirait à certaines améliorations apportées
au Manoir Richelieu.
M. Parizeau: Mme le Président, ce montant a
déjà servi à des améliorations en vue de
l'ouverture du Manoir Richelieu, de la réouverture, plutôt. Il y
a, à l'heure actuelle, d'autres travaux qui sont envisagés, soit
de rénovation, soit de réfection, au-delà des montants qui
sont ici. Les montants qui apparaissent dans les crédits
supplémentaires sont des montants déjà
dépensés. Il y a d'autres montants qui, à l'heure
actuelle, sont envisagés, sont à l'étude depuis
effectivement hier et au sujet desquels des décisions doivent être
prises dans les semaines qui viennent, et qui ne sont pas inclus dans
ces...
M. Mailloux: Mme le Président, si vous me le permettez, je
voudrais donner une information supplémentaire au ministre des Finances
et au ministre du Tourisme. Je pensais que ce montant servirait à
certaines recommandations faites au cours de la dernière saison estivale
par le service de l'hôtellerie, par le ministère du Travail, par
le ministère de la santé ainsi que par un autre ministère
dont je ne me rappelle pas le nom, pour la salubrité des aliments de
même que pour la sécurité publique.
L'on sait que le Manoir Richelieu, acheté l'an passé par
le gouvernement et administré par une société
canadienne-française, l'Auberge des gouverneurs, a vu un achalandage
presque inespéré. Certaines améliorations doivent
être apportées en période hivernale, sinon les
recommandations faites par les ministères que j'ai mentionnés
tantôt ne seraient pas respectées à l'ouverture au
printemps.
Je voulais demander au ministre du Tourisme également je
pense que c'est peut-être prématuré, parce qu'il n'est
là que depuis quelque temps et ta saison est terminée si,
dans les jours prochains ou dans les semaines prochaines il recevra des
rapports comptables de la première année d'administration de la
société des gouverneurs si, à ce moment-là,
il donnera suite aux recommandations des quatre ministères, et en raison
des 25 000 chambres déjà louées en date du 1er novembre,
je pense, pour l'an prochain 25 000 chambres, je pense, je donne le
chiffre approximatif, 25 000 chambres cela veut
dire presque déjà 95 jours de réservés
à l'avance ...
M. Duhaime: C'est quel pourcentage du total?
M. Mailloux: Cela voudrait dire presque 75% de la saison estivale
prochaine. En raison de cette demande qui est faite déjà depuis
cet automne, il serait impensable que le gouvernement ne donne pas suite aux
recommandations des quatre ministères. Il y a également un
montant qui est peut-être insignifiant. Le personnel de
l'hôtellerie qui avait été récupéré
dans Charlevoix, je pense que ce devait être un personnel assez
apolitique, puisqu'il y aurait même un des candidats lors de la
dernière élection qui venait du Manoir Richelieu et qui s'est
présenté contre celui qui vous parle.
Je pense que ce personnel, malgré la cordialité qu'il a
démontrée à l'endroit des visiteurs
canadiens-français qui sont venus au Manoir Richelieu et devant la bonne
volonté qu'il a manifestée, se doit de passer par un cours
d'hôtellerie qui devrait être organisé en collaboration avec
l'Université Laval, avec le ministère du Tourisme. Il avait
été question également qu'avec la collaboration du
gouvernement fédéral au service de la main-d'oeuvre cela puisse
être donné à peu de frais pendant la période
hivernale.
J'invite le ministre du Tourisme à faire le nécessaire
pour que ces cours puissent être donnés, afin que les
employés puissent être mieux qualifiés et peut-être
retirer de meilleurs salaires que ceux qu'ils reçoivent maintenant.
Avant de terminer sur ce sujet, je pourrais dire également que,
si le gouvernement décidait au cours de l'hiver, avant la
préparation du prochain budget, d'ajouter quelques centaines de milliers
de dollars pour réparer la plomberie et le chauffage, pour sectionner le
Manoir Richelieu, cela répondrait peut-être à la demande
qui est faite actuellement dans Charlevoix. Il y a des refus partout
d'héberger des gens qui viennent des quatre coins du Québec et
même des Etats-Unis, alors que tous les hôtels de la région
sont pleins pour une partie de la saison hivernale.
Je pense que, comme c'est une propriété gouvernementale,
on voudra la rentabiliser. Si l'on veut garder les 20% ou 25% qui
étaient accordés à prix réduits à
vacances-familles mais qui ne sont quand même pas profitables, il
faudrait peut-être songer à apporter certaines
améliorations dans certaines parties du Manoir Richelieu.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 1,
adopté. M. le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Duhaime: D'abord, je voudrais corriger un de vos chiffres, M.
le député de Charlevoix. Les locations de chambres je n'ai
pas les montants en termes de centaines ou de milliers de chambres
louées ce n'est pas 75% de la capacité d'occupation. Les
chiffres que j'ai eus hier matin étaient aux alentours de 45%.
Deuxièmement, je n'ai pas pris connaissance du bilan du manoir
pour l'exercice terminé l'automne dernier. Je dois le faire demain matin
et, demain midi, je rencontre également des dirigeants de la
société DELTA. J'ai été mis au courant, par
ailleurs, que des ministères du gouvernement avaient ou bien émis
des ordonnances ou émis des recommandations pour ce qui est des cuisines
et des sorties de secours en cas d'incendie. Ces montants n'apparaissent pas au
budget supplémentaire qui est devant la commission
plé-nière. Dans les meilleurs délais, nous prendrons une
décision là-dessus. C'est un dossier sur lequel on voudrait
prendre une décision, j'espère avant le 1er janvier 1977, si on
peut avoir en main toutes les données du problème.
M. Mailloux: Si j'ai voulu attirer l'attention de l'honorable
ministre du Tourisme, c'est pour la raison suivante: c'est le seul hôtel
dans le Québec qui appartienne au gouvernement. C'est un hôtel qui
a été transformé pour une clientèle
canadienne-française. Je pense que la clientèle a bien
répondu. Une propriété qui a été
payée $950 000, mais dont l'évaluation serait aujourd'hui de $25
millions ou $30 millions, je pense qu'il vaut la peine qu'elle soit
conservée et maintenue en bon état.
M. Duhaime: J'espère également pouvoir vous dire,
l'an prochain et pour plusieurs années, que le manoir sera
exploité avec un profit.
M. Biron: Je voudrais attirer l'attention du ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche sur la question que je lui ai
posée ce matin. Dans son budget, on devrait prévoir lancer un
programme préparé d'avance, un programme de publicité ou
de mise en marché et finalement prévoir un fonds pour aider ces
petits hôtels, ces petites hôtelleries et ces petits restaurants
qui appartiennent en grande partie à des Québécois. On a
un apport économique très important qui pourrait venir au
Québec au cours de la prochaine année. Pour ma part, j'appuierai
le ministre du Tourisme pour les investissements de fonds publics dans ce
domaine.
M. Duhaime: Je prends acte et je vous remercie.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 2,
adopté? Adopté. Elément 3, adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Goulet: Mme le Président, très
brièvement, à l'élément 3, l'achat de l'île
avait coûté $25 millions. J'aimerais une réponse
très brève. L'aménagement, je ne sais pas combien cela a
coûté. Quel-
les sont les intentions du gouvernement dans un proche avenir quant
à l'utilisation de l'île, parce qu'il y a déjà $25
millions d'englobés? Je n'ai malheureusement pas les chiffres de
l'aménagement. Très brièvement, vous êtes-vous
je n'aime pas dire ce mot penché sur le dossier ou
aimez-vous mieux donner une réponse?
M. Duhaime: II ne faut pas me demander de me pencher sur
l'île d'Anticosti. C'est trois fois plus grand que l'île du
Prince-Edouard. Il y a une gamme d'hypothèses de A jusqu'à Z
là-dessus. Je dois rencontrer... Vous allez me dire que cela va faire
beaucoup de monde à rencontrer, c'est vrai, parce que je me demande ce
qui s'est fait depuis 1970. Mais il est bien certain qu'il faudra que tout ce
dossier sur l'île d'Anticosti soit repensé.
M. Bellemare: Quels sont les investissements depuis l'achat?
M. Duhaime: Depuis l'achat?
M. Bellemare: Oui, je pense qu'à la commission sur les
engagements financiers, à tous les mois, on nous donne certains
chiffres. Je l'ai vaguement en mémoire. Est-ce que le ministre pourrait
nous donner ce montant?
M. Duhaime: Tout ce que je peux vous donner comme chiffre, je
pense que cela a été un déboursé de $23 millions
pour l'acquisition. Combien d'argent a été réinvesti
depuis, si vous me permettez de m'informer, je peux peut-être avoir les
réponses demain.
M. Bellemare: Plusieurs millions. M. Duhaime: Plusieurs
millions. M. Bellemare: Ah oui! M. Burns: Adopté.
M. Fontaine: Mme le Président, on indique des fournitures
pour $375 600. On a vu dans les journaux que cela coûte environ $2500 par
semaine pour les chasseurs ou pêcheurs qui se rendent à cet
endroit. Comment se fait-il qu'on doive investir tant d'argent dans cette
île alors que cela devrait être rentable?
M. Duhaime: J'espère que vous ne me demandez pas de
répondre à cette question, parce que c'est de l'argent qui est
déjà dépensé.
M. Fontaine: Allez-vous rentabiliser cette île?
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 3,
adopté? Adopté.
M. Duhaime: Nous allons tendre vers une rentabilisation
maximale.
Le Président (Mme Cuerrier): Transports. Programme 4. M.
le ministre des Finances.
M. Parizeau: Avant que nous abordions les Transports, est-ce
qu'on pourrait revenir aux Richesses naturelles? Nous avons laissé un
élément en suspens, à cause d'un renseignement qui
manquait. Puisque je l'ai maintenant, on pourrait peut-être revenir
là-dessus.
Richesses naturelles (suite)
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 6,
élément 1.
M. Parizeau: C'est cela. En réponse à la demande du
député de Brome-Missisquoi, le montant de $400 000 comporte $200
000 pour l'évacuation, effectivement, ainsi qu'on l'avait posé
comme hypothèse, de malades par avions et par
hélicoptères. Ce programme devait être
transféré au ministère des Affaires sociales où il
aurait été partageable, à la suite d'une entente avec le
gouvernement fédéral. C'est la raison pour laquelle il avait
été isolé.
L'entente entre le gouvernement fédéral et le gouvernement
du Québec a été signée, mais le gouvernement
fédéral n'a pas amendé la loi qu'il aurait fallu pour que
cela soit partageable. Dans ces conditions, c'est revenu aux Richesses
naturelles.
M. Russell: Cela coûte $200 000.
M. Parizeau: II y a $200 000, effectivement, pour
l'évacuation de malades ou de blessés par
hélicoptères et par avions.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Mme le Président, ce sont $200 000
additionnels, parce qu'il y a eu un budget...
M. Parizeau: Non, cela avait été isolé pour
devenir un programme du ministère des Affaires sociales, être
partageable par le gouvernement fédéral. Cela n'a pas pu
être partageable, donc c'est revenu au ministère.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 6,
élément 1, adopté?
Des Voix: Adopté.
Transports
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Transports,
programme 4, élément 1, adopté?
M. Mailloux: Mme le Président, si vous me le
permettez...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: ...j'aurais quelques observations relativement au
programme 3, construction du ré-
seau routier. C'est un programme dont deux éléments, entre
autres, concernent, l'un, la construction du réseau routier provincial,
l'autre les services d'expropriation. Il y avait à ce poste $525
millions dont $314 millions dépensés en date du 17 novembre.
Comme il y a eu des grèves de la construction en période
d'été, comme la plupart des soumissions publiques ont
également été accordées en bas des estimations du
ministère des Transports, je ne pense pas que ce poste budgétaire
soit dépensé dans le cours de l'année financière
actuelle. Cependant, dans un élément du programme, celui de
l'expropriation, il y avait des prévisions de $70 millions qui sont
entièrement engagées en raison de la nouvelle Loi de
l'expropriation qui est entrée en application le 31 mars et selon
laquelle nous avons dû déposer, avant le 31 mars, la presque
totalité des plans qui étaient prêts pour exécution
dans les deux années financières suivantes. Cela a apporté
une pression sur le poste expropriation, étant donné que nous
devions payer 70% de tous les plans déposés. Cela
allégera, par contre, les deux années financières
suivantes. Ma question est la suivante: Est-ce que le ministre des Finances
prévoit économiser quelques dizaines de millions au poste de la
construction à l'intérieur de ces $525 millions? Est-ce que ces
quelques dizaines de millions serviront en partie à payer une proportion
des dépôts en dépassement de $70 millions ou si cela
servira en crédits périmés?
M. Parizeau: Mme le Président, on me dit que normalement
cela doit être affecté aux deux fins dans des proportions,
cependant, qui probablement sont encore indéterminées. Cela va
servir aux deux usages.
Mme le Président (Mme Cuerrier): Programme 4,
élément 1.
M. Mailloux: Mme le Président, je voudrais simplement
faire une autre observation avant de passer aux articles. Tantôt, en
écoutant une allusion qui a été faite à l'endroit
de mon collègue des Finances, j'ai été un peu
estomaqué de voir qu'on blâmait une personne en fonction, comme
membre de l'Exécutif, d'engager des montants qui n'étaient pas
dépensés dans l'année financière durant laquelle on
est. Je m'explique. Je pense qu'au ministère des Transports, depuis que
je connais le ministère des Transports, chaque année des
subventions qui apparaissent à ce programme, de l'ordre de $21 millions,
sont accordées en partie payables dans l'année financière
durant laquelle on se situe et répartis sur deux, trois, et parfois cinq
ans. C'est une pratique courante pour laquelle on doit quand même engager
les budgets suivants. A l'élément subventions, sur lequel on
reviendra tantôt, si on me le permet je ne demanderai pas au
ministre des Finances de déposer ces documents puisque j'ai une copie
des miens il y avait, cette année, autorisés en nouvelles
initiatives $22 millions pour l'ensemble des projets. Sur les $21 621 000
accordés par le minis- tre des Finances, $21 595 000 ont
été dépensés, laissant un solde de $26 000. Mais,
pour les années 1977/78, à voter, il y a des subventions, pour la
seconde année, de $6 282 000 et la proportion de cette seconde
année se situe à 1% de moins que l'an passé. En 1978/79,
$1689 000; en 1979/80, $852 000 d'engagements.
Si je donne ces chiffres, c'est parce que, tantôt, on a lu la
lettre relative à la promesse qu'avait faite mon collègue,
l'ancien ministre des Finances, au Carnaval de Québec. Je comprendrais
mal qu'un de vous ne puisse engager, pour un programme d'un an, deux ans ou
trois ans, des sommes à voter par le Parlement.
M. Parizeau: Mme le Président, est-ce que je peux demander
des précisions? On fait allusion à quoi? Je n'ai pas très
bien compris l'allusion. Je suis peut-être lent ce soir.
M. Mailloux: La seule chose que j'ai voulu dire c'est le
phénomène suivant: Lorsque vous votez un budget dans une
année financière donnée, un membre de l'Exécutif
peut s'engager pour l'année suivante également, pour autant qu'il
tienne compte des proportions, ou qu'il tienne compte que le budget qui lui
sera accordé à ce moment respectera les engagements.
M. Garneau: En plus de cela, dans ces cas-là, la plupart
du temps, c'est le Conseil du trésor qui donne l'autorisation. C'est
comme cela que les fonctionnaires, lorsqu'ils préparent les
données de base pour l'année suivante, tiennent compte de ces
engagements, ce qui paraît normal. Adopté.
M. Parizeau: Bien sûr.
Le Président (Mme Cuerrier): Elément 1,
adopté.
Programme 5, élément 4, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Programme 9,
élément 1, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Travail et Main-d'Oeuvre
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Travail et
Main-d'Oeuvre, programme 4, élément 3, adopté?
M. le député de Notre-Dame-de-Grâce
M. Mackasey: Mme le Président, M. le ministre du Travail,
nous avons perdu une demi-heure pour rien à discuter un règlement
qui, je crois, est fondamental dans tous les Parlements. Au lieu de faire mes
observations en profondeur ce soir, je préfère attendre au mois
de février pour accommoder le leader du gouvernement qui, jusqu'à
aujourd'hui, m'a encouragé à faire mon possible en me disant:
Vous êtes un membre utile, je crois,
dans cette Chambre. J'apprécie la coopération de mes vieux
amis, et il y en a beaucoup ici, surtout l'ex-ministre du Travail, le
député de Johnson, qui, sans doute, a oublié
complètement le talent qu'il avait dans ce temps comme ministre du
Travail, maintenant, parce qu'il est leader de l'Union Nationale. Mais, quand
même, il était un grand ministre du Travail dans mon temps, si je
me rappelle.
Je veux dire au député de Saint-Henri, au ministre du
Travail, que je suis ici pour lui aider autant que possible. Je sais,
peut-être par expérience, que le rôle de ministre du Travail
est probablement le plus difficile dans la Chambre, dans les ministères
ou dans le gouvernement. Vous savez, je ne vois pas le ministre dans la
Chambre, mais il va sans doute savoir que tout le monde est ministre du Travail
quand le conflit arrive. Je le félicite pour avoir eu le courage d'avoir
augmenté le salaire minimum à $3, même si je sais par
expérience qu'il n'avait pas l'appui du ministre de l'Industrie et du
ministre des Finances. C'est impossible et cela représente le
zèle d'un gouvernement. Surtout, c'est difficile, en temps de
chômage, d'être un ministre qui est censé avoir toutes les
solutions. C'est difficile en temps d'austérité. Je crois qu'il
n'y a jamais d'argent pour les pauvres. J'aime bien le programme du ministre et
ses sentiments. Les questions que j'ai à lui poser, je les lui poserai
au mois de février. Peut-être, en réponse, le ministre
pourrait me dire, dans l'espace de cinq minutes, à peu près la
manière dont ils veulent procéder pour adopter un Code du
travail, ce qui est très difficile pour accommoder le monde des affaires
et les syndicats aussi qui, souvent, ne travaillent pas pour les meilleurs
intérêts de leurs membres.
Mme le Président, je veux encore souligner votre
coopération cette semaine. Cela ne m'était pas facile.
La seule fois que j'ai été insulté, c'est tout
à l'heure, lorsque l'abbé O'Neill a dit: "Entertain him in
English, so he can understand!" L'abbé O'Neill a donné un bon
exemple que l'assimilation fonctionne des deux côtés, et souvent
les Irlandais sont assimilés. Je connais l'abbé O'Neill depuis
une quarantaine d'années, il n'est pas nécessaire de me
répondre en anglais. Quand je voudrai parler anglais, je parlerai
anglais. Je sais que j'ai le respect de tous les députés quand je
fais un effort pour parler dans votre langue maternelle, une des plus belles
langues au monde, la langue française. D'ici un an, je vais l'apprendre
comme il faut, mais en attendant si le ministre des Affaires culturelles est
ici, qu'il garde ses insultes pour lui-même.
Merci beaucoup.
M. Couture: Je voudrais savoir s'il y a eu une question.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 4,
élément 3, adopté.
M. Burns: Adopté.
M. Mackasey: Est-ce que le ministre n'a aucune idée de
quelle façon il va procéder? Je vais seulement lui demander cinq
minutes de son temps pour expliquer de quelle manière il veut amorcer la
fabrication d'un code de travail. Parce que je préfère prendre un
rôle positif quand il reviendra à la Chambre au mois de
février avec ce Code du travail. Est-ce que c'est trop lui demander de
prendre cinq minutes, pas plus, pour expliquer de quelle manière il veut
procéder?
M. Couture: Je peux simplement dire à ce stade-ci, que je
veux procéder avec diligence, avec efficacité...
Une Voix: Avec ordre.
M. Couture: ... non pas avec ordre. Je veux dire à
l'ex-ministre du Travail d'un pays ami...
M. Blank: Vous parlez pour...
M. Couture: ...que je ferai mon possible pour répondre aux
besoins des Québécois, quels qu'ils soient.
M. Mackasey: Vous procéderez par papiers blancs. Si vous
voulez qu'on passe une demi-heure sur la question, je suis prêt.
M. Burns: Non, vous ne pouvez pas dépasser.
M. Mackasey: Alors, M. le leader, un peu de gentillesse de la
part du ministre. Cela aiderait tout le monde. Est-ce que vous
procéderez par papiers blancs? Est-ce que vous procéderez par
discussions avec des hommes d'affaires, avec le ministre de l'Industrie, avec
la Chambre de commerce, avec le Conseil du patronat, avec les syndicats avant
que vous ne reveniez avec le projet de loi, ou est-ce que vous vous
présenterez, ici avec un projet de loi déjà
fabriqué et déjà décidé sans consultation
avec personne?
M. Couture: Je crois que la question est claire et je peux vous
dire que le cheminement que nous suivons maintenant permet de rassurer le
député Mackasey.
Des Voix: De Notre-Dame-de-Grâce.
M. Couture: De Notre-Dame-de-Grâce,
l'ex-député de Verdun.
Justement, je peux dire à cette Chambre que j'ai rencontré
des représentants du monde syndical et du Conseil du patronat. Je
procède à beaucoup de consultations dans ces milieux. Je ne sais
pas si c'était la politique de l'ancien gouvernement. Je crois justement
que les problèmes du travail et de la main-d'oeuvre sont suffisamment
importants pour y mettre le temps et établir des mécanismes de
consultation permanents. J'attends bien des membres de cette Chambre et des
nombreux ex-ministres du Travail que nous avons parmi nous qu'ils nous aident
à préparer cette loi.
M. Bellemare: Je dirai au ministre du Travail que j'avais
déjà commencé à demander une
commission parlementaire sur le Code du travail parce que je pense que
celui d'aujourd'hui est périmé. Il est dépassé.
Nous avons vécu trois grandes phases dans le domaine du travail,
particulièrement depuis 1964 avec le nouveau code. Nous avons
ajouté plusieurs lois nouvelles qui l'ont amélioré, mais
à cause de la rapidité des conventions collectives et
particulièrement des relations de travail qui se produisent aujourd'hui
dans l'industrie entre le patronat et les syndiqués, il y a un manque
à gagner et il y a là tout un réseau nouveau à
trouver.
C'est pourquoi j'avais demandé et c'est même inscrit
au feuilleton qu'une commission royale d'enquête soit
instituée afin de trouver non pas des critiques contre le
système, mais de meilleures idées. Les conventions collectives
sont rendues désuètes aujourd'hui, sont rendues à un tel
point qu'on ne peut plus les appliquer. On a une convention collective de trois
ou quatre ans. On passe à travers; au bout de six mois, on brise la
convention collective et on ne la respecte plus. Les conventions collectives
sont rendues, aujourd'hui, fastidieuses. Ce sont des bouquins à n'en
plus finir.
La commission royale d'enquête que j'ai demandée
était justement pour entendre tous ceux qui ont fait du droit ouvrier,
tous ceux qui ont participé, comme professeurs, comme syndicalistes,
comme anciens ministres même, tous ceux qui ont travaillé dans les
relations patronales-ouvrières. On pourrait trouver des idées
nouvelles, en 1976, afin d'avoir un Code du travail plus adéquat. Est-ce
qu'on va vers la cogestion administrative? Est-ce qu'on s'en va vers la
cogestion propriétaire-travailleur? On s'en va vers quelque chose! Il y
a quelque chose de nouveau qu'il va falloir trouver parce que les conventions
collectives qu'on a ne réussissent pas à établir la paix
sociale qu'on devrait avoir.
L'honorable premier ministre disait, l'autre jour, qu'il vivait comme un
démocrate... un socialiste de ce pays qu'on appelle la Suède. Il
y a là des réformes salutaires qu'on pourrait
peut-être...
M. Burns: Suédois démocrate. M. Bellemare:
Pardon?
M. Burns: Un Suédois démocrate.
M. Bellemare: Un Suisse, oui! Un méchant Suisse! Non, j'ai
plus de respect que cela pour le premier ministre, maintenant qu'il est premier
ministre. Je l'ai assez taquiné.
M. Lavoie: Est-ce que l'habit fait le moine?
M. Bellemare: II y a des fois que cela le défait! Je l'ai
assez taquiné, pauvre premier ministre, que je lui ai dit que
c'était fini. Quand j'ai su qu'il était premier ministre, j'ai
dit: C'est fini. Je n'ai pas toutes les amitiés que je devrais avoir
pour lui, mais j'ai le respect, au moins, à cause de la haute fonction
qu'il occupe. En Chambre, vous ne me verrez jamais attaquer l'honorable premier
ministre. J'ai eu du plaisir, quand j'étais de l'autre
côté, comme leader parlementaire, à le faire choquer bien
des fois, mais maintenant c'est fini.
M. Lavoie: Attention! Une Voix: Cela viendra.
M. Bellemare: S'il y a des débats qui sont acerbes, un
vendredi matin, il faudra bien qu'il s'y attende lui aussi.
Je dis à l'honorable ministre du Travail que dans le monde
ouvrier il y a une imcompréhension totale et absolue parce que nos
ouvriers ne sont plus les ouvriers de 1950 et de 1960. On sort de nos
écoles pour devenir de simples manoeuvres avec une 12e année. On
a des gens qui vont sur le marché du travail avec une meilleure
performance. Aujourd'hui, avec les cours qui sont donnés aux adultes par
le ministère de l'Education et un peu partout, beaucoup d'ouvriers
sélectionnent une spécialité et en font
véritablement un succès. Aujourd'hui, les conventions
collectives, je vous garantis que, pour encarcaner tout ce monde, c'est
dépassé! Les conventions collectives, je vous dis que c'est
dépassé! Il va falloir trouver un autre moyen d'action pour qu'on
puisse véritablement, entre le patron et l'employé, trouver un
moyen de communication qui soit à part des couteaux, des ciseaux, etc.
Des relations amicales, il n'en existe plus. Il y a sûrement un modus
vivendi à trouver qui soit véritable entre l'employé et
l'employeur pour que nos relations de travail puissent donner autre chose que
ce qu'on vit là. On vit des grèves, grèves, grèves
et on ne trouve pas le moyen de les arrêter.
Dans l'opinion publique, tout le monde crie après les
grèves. Grève de ceci, grève de cela, prolongement de
grève de six ou sept mois et on ne trouve pas le moyen. Je pense que le
seul et unique moyen on fait des enquêtes royales sur toutes
sortes de choses serait de faire une enquête royale sur les
relations de travail afin d'entendre ceux qui ont des idées nouvelles.
Cogestion administrative, ce n'est pas un péché d'entendre
cela.
Je sais que cela existe déjà dans la province dans
plusieurs industries. Est-ce que ce serait la formule? Je ne le sais pas.
Puisqu'il nous a dit qu'il y avait dans la Chambre des hommes qui avaient
vécu des expériences dans certains gouvernements,
particulièrement au Travail, j'offre ma collaboration la plus
sincère et la plus loyale au ministre du Travail. Je voudrais le voir
réussir une fois à éteindre ces feux qui s'allument tous
les jours et qui sont au grand préjudice de l'économie de notre
province, au grand préjudice de ceux qui travaillent, parce que
l'économie d'un peuple c'est basé aussi sur la
productivité de nos ouvriers. Je vous en garantis que, dans ce domaine,
on a des leçons à prendre de bien d'autres.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre du
Travail.
M. Couture: Je veux, tout simplement, dire que je remercie le
député de Johnson de ses très bonnes paroles et de ses
suggestions. Je peux le rassurer; je crois que, dans cette Chambre, il y a
beaucoup de gens qui ont des idées nouvelles, qui sont justement
arrivés, grâce au peuple québécois, le 15 novembre
dernier. Ces nouveaux hommes avec des idées nouvelles profiteront
sûrement de l'échange avec les vieux pionniers. Quant à la
commission royale d'enquête, personnellement je n'y crois pas tellement.
Je pense qu'il faut davantage utiliser les mécanismes de consultation
que nous avons, qui ont été mal utilisés dans le
passé. Cela me paraît la voie peut-être la moins
coûteuse et, finalement, la plus efficace.
M. Lavoie: Mme le Président, j'aurais deux courtes...
M. Biron: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Lotbinière et M. le leader, ensuite.
M. Biron: J'aurais une courte question à poser au ministre
du Travail. Il a parlé tout à l'heure de consultation avec des
milieux syndicaux ou patronaux. Je sais qu'il a consulté, en tout cas,
à travers les milieux syndicaux, la CSN, la FTQ et la CEQ, mais, du
côté de la CSD, on s'est plaint de ne pas avoir été
consulté par le ministre du Travail. Je voudrais savoir si cette
situation a été corrigée.
M. Couture: Cela n'a pas été corrigé. Cela
n'a jamais été l'occasion d'un malentendu en ce qui nous
concernait. C'est simplement, je pense, que les media d'information n'avaient
pas réussi à avoir toute l'information à ce sujet. Nous
avons effectivement rencontré la CSD, tel que prévu, au
début des rencontres. Simplement, je crois que les journalistes
n'avaient pas été suffisamment informés sur la
série de rencontres que j'avais organisées. Pour dire clairement
les choses, j'ai rencontré les chefs syndicaux de la FTQ, de la CSN, de
la CEQ, de la CSD et les représentants du Conseil du patronat.
M. Lavoie: Mme le Président, j'aurais deux courtes
questions à poser au ministre du Travail.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lavoie: Avant qu'il établisse sa politique
générale, qu'il ait terminé sa consultation, j'aimerais
peut-être connaître ses considérations personnelles sur,
entre autres, les mécanismes de déclenchement ou de
décision de vote de grève tant dans les domaines public,
parapublic que privé. Est-ce qu'il entend reconsidérer ce
mécanisme et, si oui, dans quel sens entend-il modifier ces
déclenchements de grèves?
M. Couture: Je ne veux pas retarder les travaux de cette Chambre.
Je crois que nous aurons l'occasion, lors de la présentation de projets
de loi spécifiques, d'en débattre largement. Je peux simplement
dire ceci: Evidemment, comme l'a souligné le député de
Johnson, nous sommes conscients qu'il y a des problèmes aigus, des
conflits qui pourrissent au Québec. Au lieu d'aller éteindre les
feux, je préfère préparer une législation qui
préviendrait l'incendie. Alors, c'est dans ce sens que je me situe,
évidemment, en essayant de m'éclairer des principes suivants,
c'est-à-dire la démocratie syndicale, la sauvegarde du droit
sacré d'association, le vrai rapport de forces entre les parties et la
négociation de bonne foi.
Je pense que ce sont des principes importants pour prévenir les
conflits. S'il y a des conflits, souvent, c'est parce que les dispositions de
la loi ne sont pas suffisamment claires et empêchent parfois les parties
d'arriver à des véritables ententes. Simplement, pour revenir sur
ce que le député de Johnson disait, c'est faux de dire qu'au
Québec les conflits sont plus importants qu'ailleurs. Dans l'entreprise
privée, entre autres, l'année dernière, il y a eu moins de
jours-grève que dans plusieurs provinces du Canada. Alors, j'ai
souligné le fait que, si on en parle beaucoup au Québec, ce n'est
pas parce qu'il y en a le plus.
M. Lavoie: C'est de la faute de l'ancien gouvernement.
Une Voix: C'est cela.
M. Lavoie: Une dernière question. Il y a une avenue qu'il
pourrait considérer dans ses options avant le déclenchement de la
grève, de toute grève publique ou privée. Est-ce que cela
pourrait être une solution qu'on exige le vote secret et que ceux qui
s'exprimeraient en faveur du déclenchement d'une grève devraient
s'exprimer dans une proportion de la proportion normale en
démocratie 50% plus 1, avant tout déclenchement de
grève?
M. Couture: Ce que je respecte avant tout, c'est le droit
d'association et le droit pour les associations de trouver leurs
règlements internes de fonctionnement. Je pense que c'est important pour
l'Etat de préparer de bonnes lois et de s'assurer que les associations
reconnues puissent exercer ce libre choix qu'on leur reconnaît. Par
ailleurs, évidemment, l'Etat a cette responsabilité de s'assurer
que les mécanismes démocratiques s'exercent. A ce sujet, je n'ai
pas d'idée précise. Je constate simplement comme bien d'autres,
que dans certains conflits et certains secteurs du travail il y a des
problèmes de démocratie syndicale qui existent, mais je serais
porté à dire que c'est minime par rapport à bien d'autres
milieux qui ne sont pas des milieux de travailleurs et où la
démocratie est bafouée tous les jours. Je crois qu'on a trop
tendance à s'imaginer parfois que les mauvais exemples de
démocratie vécue dans certains milieux de travailleurs, parce que
c'est connu de tout le monde, sont uniques au Québec. Il me semble qu'il
y a des décisions qui se prennent
dans certains milieux patronaux ou politiques qui sont loin de respecter
la démocratie.
M. Lavoie: Une dernière question, Mme le Président.
Etant donné le climat que nous avons connu dans le milieu ouvrier depuis
un an ou deux et certains jugements qui ont été portés
récemment, la Chambre et les media d'informations seraient
intéressées à connaître l'opinion de l'actuel
ministre du Travail sur le jugement qu'a porté un certain M.
Gérin-Lajoie sur certains éléments de l'establishment de
la CEQ et de la CSN. Pourrait-on connaître le jugement ou les
commentaires du ministre du Travail sur le jugement qui a été
porté par un syndicaliste reconnu, M. Gérin-Lajoie?
M. Burns: Mme le Président, j'aurais une question de
règlement. Le ministre du Travail peut très bien répondre
à cette question, il n'y a pas de doute, mais qu'on sache bien qu'on lui
demande une opinion personnelle. Je pense que ce n'est ni dans la lettre, ni
dans l'économie de notre règlement de demander à un
ministre une opinion personnelle. C'est exactement ce qu'on lui demande
actuellement. Si vous demandez au ministre du Travail ce qu'il pense de telle
chose et de telle chose, je pense que c'est assez différent, mais de la
façon...
M. Lavoie: Je vais formuler ma question autrement, Mme le
Président.
M. Burns: Laissez-moi terminer. Je vous soumets respectueusement,
Mme le Président, que si on commence à introduire à
l'Assemblée nationale ce type de questions, on ne finira plus jamais. Il
y a des gens qui vont parler de leur opinion sur la couleur des cravates, sur
la couleur des pantalons et sur la couleur de tout ce que vous voulez. Si le
ministre du Travail veut y répondre, libre à lui. Mais je
mentionne, Mme le Président, à votre intention, qu'on devrait
être très prudent sur ce genre de questions.
M. Lavoie: Je vais la formuler autrement. Est-ce que le ministre
du Travail est d'accord avec la déclaration de M. Jean
Gérin-Lajoie concernant le jugement qu'il a porté sur ses
collègues de l'establishment de la CEQ et de la CSN?
M. Burns: Je formule les mêmes réserves à
l'égard de cette question. Il me semble que l'ancien président de
l'Assemblée nationale devrait savoir formuler sa question de
façon à ne pas demander une opinion personnelle au ministre du
Travail.
M. Lavoie: Non. Ecoutez, Mme le Président, sur cette
question de règlement, le leader parlementaire du gouvernement,
j'espère, n'est pas là pour bâillonner ses collègues
du cabinet.
Le Président (Mme Cuerrier): Monsieur le
député.
M. Lavoie: Vous savez que cette rigidité peut s'appliquer
peut-être à la période des questions, mais que dans notre
tradition, depuis de très nombreuses années, cette
rigidité ne s'est jamais appliquée lors d'étude des
crédits.
M. Burns: Au contraire...
M. Lavoie: Toute la latitude existe lors de l'étude des
crédits.
M. Burns: Au contraire, M. le leader du gouvernement, alors que
vous présidiez l'Assemblée nationale...
M. Lavoie: ...
M. Burns: ... et alors que vos deux vice-présidents
venaient présider des commissions plénières comme
celle-ci, nous avons eu à faire face, et je le dis à bon droit,
à une rigidité assez extraordinaire là-dessus.
Ce qui s'applique à la période de questions, c'est
toujours transféré aux commissions plénières, et
possiblement je serais d'accord pour une certaine rigidité
là-dessus.
Ce que nous avons toujours demandé et ce que je continue à
accepter, comme leader du gouvernement ce n'est évidemment pas
à moi à décider, c'est, bien sûr, vous, Mme le
Président, qui aurez à trancher ce débat mais ce
que moi personnellement j'ai toujours accepté et ce que j'accepte
encore, peu importe le côté de la Chambre où je me trouve,
c'est qu'on pose des questions à caractère politique à un
ministre. On lui demande quelle est sa politique relativement à tel ou
tel problème, on ne lui demande pas son opinion relativement à la
déclaration de Joe Blow ou de M. Untel ou de M. Jean-Gérin
Lajoie. C'est cela la petite distinction que je fais. Je ne la fais pas pour le
cas précis qui nous concerne, je la fais parce que, si cela commence
c'est peut-être important qu'on le fasse dès maintenant
je ne sais plus où cela va finir.
M. Biron: Mme le Président...
M. Couture: J'aimerais justement...
Le Président (Mme Cuerrier): Si M. le ministre du Travail
considère que c'est une opinion personnelle, il n'a qu'à ne pas
répondre.
M. Couture: Non, justement, c'est une question de politique.
C'est justement ma politique, pour assainir le climat social au Québec,
de ne pas, à tout propos, commenter les déclarations de qui que
ce soit dans le monde syndical ou du côté du patronat. A ce point
de vue, c'est ma réponse.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le leader de l'Union
nationale.
M. Biron: Mme le Président, pour aider mon
ami, le leader de l'Opposition officielle, est-ce que le
ministère du Travail s'attend de faire quelque chose pour finalement
assainir ce mauvais climat qui existe quelquefois entre la base syndicale et
les chefs syndicaux?
M. Couture: C'est excellent comme question. Le fait de vouloir
rencontrer les intervenants sociaux est un départ pour assainir ce
climat. Justement, si je répondais au genre de questions qu'a
posées le leader du gouvernement, cela permettrait de pourrir le climat.
Il m'apparaît que, de plus en plus...
M. Burns: Le leader de l'Opposition.
M. Couture: Le leader de l'Opposition, en effet. On ne s'habitue
pas au pouvoir, on va s'y familiariser. Je dirais justement que c'est
extrêmement important de ne jamais jeter de l'huile sur le feu. En saine
démocratie, surtout dans le milieu difficile des relations de travail,
pour un ministre responsable, c'est son premier devoir de chercher davantage
les solutions de rencontre entre les partenaires sociaux que de creuser des
divisions.
Travaux publics et approvisionnement
Le Président (Mme Cuerrier): Travaux publics et
Approvisionnement.
M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Mme le Président, je voudrais dire à
l'honorable ministre du Travail, compte tenu du rapport de la commission Cliche
et de certaines recommandations qui ont suivi ce rapport et de certains actes
qui ont été posés, que nous apprenions, le 17
décembre dernier, que les enquêteurs du ministère
québécois du Revenu ont effectué des perquisitions
à l'Office de construction du Québec. Et selon les rapports
rendus publics, il apparaîtrait que l'on chercherait des documents sur
les paiements ou sur des paiements effectués par l'ancienne commission
de l'industrie, de 1968 à 1973, paiements effectués à M.
André Desjardins de la FTQ-Construction. La nouvelle nous rapporte que
M. Desjardins, qui ne devait plus faire partie du local 144 des plombiers,
serait encore actuellement conseiller en relations industrielles de la FTQ
auprès de la section 144, via l'association
récréative.
L'on nous rapporte également ce n'est pas la
première fois que cela arrive, par exemple, on en a pris connaissance
l'été dernier qu'un groupe de plombiers du local 144 aurait
demandé une rencontre avec le ministre du Travail.
On souligne qu'à l'occasion de cette rencontre l'un des membres
de l'ex-commission Cliche pourrait être présent, il s'agit du
député de Joliette. Ma question est la suivante: Est-ce que cette
rencontre a effectivement eu lieu et, compte tenu de tout ce qui a
été rapporté, est-ce que le ministre est en mesure de nous
dire quel en est le résultat, qu'est-ce qui est sorti de cette
rencontre? Peut-être n'est-il pas d'intérêt public de le
dire présentement.
M. Couture: Justement, je crois que ce n'est pas
d'intérêt public de rapporter les détails des rencontres
à ce niveau. Si vous le permettez, M. le député de
Rouyn-Noranda, je réserverai, là-dessus, une réponse plus
élaborée pour le début de janvier pour nous permettre de
faire le point sur la question.
M. Samson: Une autre partie...
M. Burns: Mme le Président, je m'excuse auprès du
député de Rouyn-Noranda. Je crois que le temps alloué pour
l'étude du budget supplémentaire est terminé.
M. Lavoie: Le bâillon.
M. Burns: C'est un bâillon qui est prévu par notre
règlement et je pense que nous avons été très
compréhensifs. Je pense que vraiment il n'est pas question de
bâillon dans cette affaire-là. Quand on a un gouvernement...
M. Lavoie: II s'énerve.
M. Burns: Non. Quand on a un gouvernement sortant qui se retrouve
dans l'Opposition, qui fait littéralement niaiser le gouvernement, alors
que c'est son budget que nous examinons, je dis: Quand même, assez c'est
assez! Cela fait huit heures exactement et je demande, Mme le Président,
que la limite de huit heures soit respectée. Je vous demande simplement
que le règlement, c'est-à-dire l'article 128, troisième
paragraphe, soit respecté.
M. Lavoie: Nous prenons acte de cette guillotine.
M. Burns: Belle guillotine.
Le Président (Mme Cuerrier): Les huit heures sont
écoulées, M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Est-ce qu'on me permettrait quand même, sur le
point de règlement, de signaler qu'il me restait une seule question
à poser? Il me semble qu'on aurait pu avoir la courtoisie de m'en parler
et de me dire: Voulez-vous terminer, avant de me couper cela à la
guillotine?
M. Burns: M. le député de Rouyn-Noranda, avec votre
permission, Mme le Président, pour montrer ma courtoisie, si vous me
dites que c'est la dernière question, en ce qui me concerne, je suis
prêt à y consentir. Mais je tiens à vous signaler que
déjà on a dépassé de deux minutes les huit heures
et je suis en train de vous dire que j'espère que c'est votre
dernière question. Par la suite, je ne donnerai aucun autre
consentement.
Le Président (Mme Cuerrier): Cette commission est-elle
prête à entendre la dernière question de M. le
député de Rouyn-Noranda?
M. Samson: Mme le Président, je ne suis pas habitué
à couper les cheveux en quatre comme
cela et, pour prouver ma bonne foi, ma bonne volonté, il n'y en
aura pas de commercial. Merci.
M. Burns: Mme le Président, je propose que vous fassiez
rapport au président de l'Assemblée nationale que nous avons
étudié le budget supplémentaire.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de...
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Il y a
encore un étranger dans cette Chambre.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous faire rapport que la commission plénière a
terminé l'étude des crédits sur le budget
supplémentaire.
Le Président: Ce rapport est-il adopté? M.
Lavoie: Adopté.
M. Bellemare: En vertu de l'article 130, il va y avoir un projet
maintenant.
M. Burns: L'article 131. M. Bellemare: L'article 130.
M. Burns: L'article 131.
M. Bellemare: Sans débat ni amendement.
M. Burns: Vous n'avez peut-être pas la bonne version du
règlement.
M. Bellemare: Oui, c'est cela.
M. Lavoie: La procédure va suivre son cours. On n'est pas
obligé, chaque fois, d'indiquer au président quoi faire.
M. Burns: C'est cela.
Le Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: En vertu de l'article 131 et non pas 130, le ministre
des Finances s'apprête à vous proposer ce qui doit
être adopté sans débat ni amendement les trois
lectures du projet de loi no 79 qui complète le travail ardu, long et
pénible que nous avons connu en commission parlementaire,
c'est-à-dire le projet de loi octroyant à Sa Majesté des
deniers requis, c'est-à-dire le projet de loi octroyant les
crédits supplémentaires.
M. le Président, je vous prierais d'appeler le ministre des
Finances.
Projet de loi no 79 octroyant les crédits
supplémentaires
1ère, 2e et 3e lectures
Le Vice-Président: Le ministre des Finances propose la
première, la deuxième et la troisième lecture du projet de
loi no 79, Loi octroyant à Sa
Majesté des deniers requis pour les dépenses du
gouvernement pour l'année financière se terminant le 31 mars 1977
et pour d'autres fins de service public. M. le ministre des Finances.
M. Lavoie: Un discours!
Le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Troisième lecture de ce
projet de loi.
Le Vice-Président: M. le leader du gouvernement.
M. Burns: Nous passons à un autre article, M. le
Président. Je vous suggère d'appeler l'article 6,
c'est-à-dire la troisième lecture du projet de loi no 76 qui est
inscrit au nom du premier ministre.
Projet de loi no 76 Troisième lecture
Le Vice-Président: M. le premier ministre fait motion,
pour la troisième lecture du projet de loi no 76, Loi modifiant la Loi
de l'Exécutif et d'autres dispositions législatives. M. le
premier ministre.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Lavoie: Nous n'avons pas d'intervention, nous ne demanderons
pas non plus un vote enregistré, mais à cause des augmentations
de salaire que contient ce projet de loi et à cause, également,
du manque de continuité dans les opinions de nos amis d'en face entre
1974 et 1976, devant cette contradiction, cette équivoque, nous allons
demander... L'honorable député de Maisonneuve aimerait-il
intervenir sur cette question?
M. Burns: Vous avez remarqué le geste que j'ai fait qui
veut dire...
M. Lavoie: Vous ravalez? M. Burns: Oui.
M. Lavoie: Nous allons inscrire notre division. Adopté sur
division.
Le Vice-Président: Cette motion de troisième
lecture est adoptée sur division.
M. Bellemare: Un instant...
Le Vice-Président: Oui, M. le leader de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Nous ne participerons pas à la dissidence de
l'Opposition officielle. Nous votons en faveur, comme en deuxième
lecture.
M. Lavoie: ... des 30 deniers.
M. Bellemare: Non, non!
Le Vice-Président: A l'ordre! M. le leader du
gouvernement.
M. Burns: M. le Président, si je comprends bien, avant que
la chicane prenne, nous pouvons peut-être passer au vote sur cette
troisième lecture du projet de loi.
Le Vice-Président: Si je comprends, mesdames et messieurs
les députés, cette motion de troisième lecture est
adoptée sur division.
M. Burns: D'accord.
Le Vice-Président: M. le leader du gouvernement.
M. Burns: M. le Président, je remercie le leader de
l'Opposition et le leader de l'Union Nationale de leur collaboration qui nous a
permis justement de libérer notre premier ministre qui aurait pu
être retenu en Chambre relativement à ce projet de loi.
J'appellerais maintenant l'article 9, le projet de loi no 80 qui est
inscrit au nom du ministre de la Fonction publique.
Projet de loi no 80 Deuxième lecture
Le Vice-Président: M. le ministre de la Fonction publique
fait la motion de deuxième lecture du projet de loi no 80, Loi modifiant
le régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics.
M. le ministre de la Fonction publique.
M. Denis de Belleval
M. de Belleval: M. le Président, depuis déjà
un certain nombre de mois, le ministère des Affaires sociales a
entrepris des négociations avec les autorités de la ville de
Montréal et avec les autorités de quelques autres
municipalités de la région de Montréal dans le but
d'intégrer les employés des services de santé et des
services sociaux de la ville de Montréal et ceux des
municipalités environnantes, dans les centres locaux de services
communautaires ou dans les départements de santé communautaire
afin que le ministère des Affaires sociales puisse coordonner plus
efficacement les efforts en vue d'assurer les services de santé et les
services sociaux les plus appropriés aux besoins de cette
population.
Les employeurs actuels du personnel qui doit être
intégré dans le réseau des Affaires sociales et le
gouvernement du Québec, par l'entremise du ministère des Affaires
sociales, doivent conclure une entente de transférabilité dans le
but de protéger les droits des employés qui doivent être
ainsi intégrés, tant du point de vue des salaires que du point de
vue des avantages sociaux. Or, une telle entente ne pourra être conclue,
à moins que la loi du Régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics ne soit modifiée puisque les
employés, suite à leur intégration dans le réseau
des Affaires sociales, deviendront des employés auxquels l'article 2a de
ladite loi, c'est-à-dire la loi du Régime de retraite des
employés du gouvernement, s'appliquera. Par conséquent, ils
devront participer audit régime de retraite.
Pour certains employés, participer à ce régime de
retraite ne causera pas de problèmes puisqu'ils y trouveront des
avantages supérieurs à ceux qu'ils avaient avec leurs anciens
employeurs. Toutefois, pour certains, ce ne sera pas le cas, les avantages
auxquels ont droit les employés de la ville de Montréal en
particulier. L'ancien employeur s'est engagé à les
protéger de la même façon que pour les employés qui
ont été intégrés dans la Communauté urbaine
de Montréal, par exemple, c'est-à-dire que le nouvel employeur
doit garantir aux employés des avantages identiques à ceux qu'ils
possèdent actuellement. A moins que la loi du Régime de retraite
des employés du gouvernement et des organismes publics ne soit
amendée par l'insertion, après l'article 6 de ladite loi, de
l'article 1 du projet de loi que je vous soumets maintenant, les droits des
employés affectés par le transfert de juridiction des services de
santé et des services sociaux de la ville de Montréal que mon
collègue des Affaires sociales désire voir intégrer dans
le réseau des Affaires sociales ne pourront être maintenus.
Aucune entente de transférabilité ne pourra intervenir
entre les parties puisque le régime actuel des employés du
gouvernement et des organismes publics leur sera applicable tel qu'il est
actuellement dès leur intégration. Le projet de loi 80 garantira
donc aux employés intégrés les droits qui leur sont
conférés par leur régime de retraite actuel en permettant
l'adoption par le lieutenant-gouverneur en conseil d'un régime de
retraite spécial qui comportera les mêmes avantages que ceux
qu'ils possèdent dans leur régime actuel.
Les employés des services de santé et des services sociaux
intégrés auront, par la suite, les mêmes droits que les
autres employés du réseau des affaires sociales,
c'est-à-dire le droit de continuer leur participation au régime
de retraite spécial que nous allons créer par cette loi ou opter,
si c'est leur désir, pour le régime de retraite des
employés du gouvernement, autrement dit le RREGOP, selon les
modalités prévues à l'article 6 de ce régime de
retraite.
Les employés qui participeront aux divers régimes
spéciaux de retraite devront, comme pour ceux participant à des
régimes supplémentaires de rente existants à la date
d'entrée en vigueur de la loi régissant le RREGOP, cotiser au
régime de retraite spécial qui leur sera applicable au même
taux que pour leur régime actuel, sauf qu'ils devront, d'année en
année, suite aux évaluations actuarielles de leur régime
spécial, augmenter leur taux de cotisation de 1/4% jusqu'à
concurrence de 6 1/4%, s'il est démontré que la part de
l'employeur pour acquitter les coûts de leur régime
spécial est supérieure à 140% de celle de
l'employé.
La ville de Montréal et les autres municipalités
auxquelles la présente loi sera applicable devront verser au
gouvernement du Québec la valeur des crédits de rente
accumulés au dossier des employés à la date de leur
transfert éventuel, augmentée, bien sûr, des
intérêts selon la date a laquelle le paiement sera
effectué.
Le projet de loi 80 prévoit le respect des droits acquis pour des
employés qui, par des décisions indépendantes de leur
volonté, doivent être intégrés dans le réseau
des Affaires sociales. L'adoption de cette loi permettra au ministre des
Affaires sociales de conclure les accords de transférabilité du
ministère des Affaires sociales en vue d'assurer à la population
les meilleurs services de santé,et les services sociaux auxquels elle
est en droit de s'attendre de la part du gouvernement.
Voilà, en gros, le contenu résumé du projet de loi,
plutôt technique dans sa froide rédaction, mais qui permet, dans
la substance, donc, de compléter une réforme, celle de
l'administration des services sociaux dans la région de
Montréal.
Le Vice-Président: Cette motion de deuxième lecture
est-elle adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement
Commission plénière
M. Burns: Je propose que ce projet de loi soit
déféré à la commission plénière de
l'Assemblée.
M. Garneau: On n'a pas d'objection à ce que les
écritures soient faites.
M. Lavoie: Pas d'objection.
M. Burns: C'est un peu le but que je me proposais. C'est un peu
ce que j'avais l'intention de vous soumettre. Possiblement qu'on pourrait
régler le projet de loi en faisant les écritures.
Le Vice-Président: Commission plénière,
adoptée. Rapport de la commission plénière.
M. Burns: Adopté.
Le Vice-Président: Troisième lecture.
M. Burns: Adopté.
M. Lavoie: Demain.
Le Vice-Président: Pardon? Troisième lecture.
M. Lavoie: Prochaine séance.
M. Burns: Prochaine séance? Bon.
Le Vice-Président: Troisième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Burns: D'accord.
Le Vice-Président: M. le leader du gouvernement.
Projet de loi no 65 Commission plénière
(suite)
M. Burns: M. le Président, j'appellerais maintenant
l'article 8, la deuxième lecture du projet de loi no 65, inscrit au nom
du ministre des Finances. Excusez-moi, M. le Président, je me rappelle
qu'on a adopté la deuxième lecture aujourd'hui. On en a tellement
adopté! Je proposerais, à moins qu'on me dise qu'on est
d'accord...
Je m'excuse, d'ailleurs, je me rappelle qu'on a adopté la
deuxième lecture du projet de loi no 65 aujourd'hui. Comme j'ai un
feuilleton de ce matin, ce n'est pas indiqué dans mon feuilleton.
Cependant, il reste la commission plénière. Je sais que le
député de Jean-Talon avait quelques remarques à faire.
M. Garneau: Ce n'est qu'une question de dates qui devaient
être vérifiées, si ma mémoire est fidèle. Si
le ministre des Finances a la réponse pour les gens de l'Union Nationale
et pour nous, si la réponse est satisfaisante, il n'y aura pas de
problème.
M. Bellemare: On m'a...
Le Vice-Président: M. le leader de l'Union Nationale.
M. Bellemare: ... donné la réponse et je suis
parfaitement satisfait.
M. Garneau: Si elle était inscrite au journal des
Débats.
M. Bellemare: Elle va l'être aussi. Je demande qu'on le
fasse. C'est parce que cela vous concerne d'une manière spéciale.
C'est en vertu du discours du budget que cela prenait effet, le 11 mai. C'est
justement à cause de cela.
M. Parizeau: Est-ce que je dois comprendre que la réponse
est donnée par le député de Johnson?
M. Bellemare: Non, non, c'est l'honorable ministre qui me l'a
donnée. J'ai été satisfait, surtout sur les coupes et sur
les terrains miniers.
M. Parizeau: Je voulais simplement confirmer qu'effectivement la
date du 11 mai est celle du discours du budget.
M. Burns: Est-ce qu'avec cette réponse on
pourrait faire les écritures nécessaires pour la
commission plénière? C'est le consentement de
l'Assemblée.
M. Lavoie: Oui.
M. Bellemare: D'accord.
Le Vice-Président: Commission plénière,
adoptée.
M. Lavoie: Rapport, adopté.
Le Vice-Président: Rapport, adopté. Motion de
troisième lecture.
M. Lavoie: Prochaine séance.
Le Vice-Président: Prochaine séance ou
séance subséquente.
M. le leader du gouvernement.
Projet de loi no 70
Motion de révocation de l'ordre de
déférence en commission élue
M. Burns: M. le Président, je commencerais par vous faire
une motion de révocation de l'ordre de déférence du projet
de loi no 70, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et modifiant
la Loi concernant l'application de la Loi sur les impôts, inscrite au nom
du ministre des Finances. Cette motion déférait le projet de loi
à la commission parlementaire des finances, des comptes publics et du
revenu. Je fais motion, M. le Président, pour que cette motion soit
révoquée pour que nous ramenions ce projet de loi devant la
commission plénière.
Le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
Commission plénière
M. Burns: Alors, M. le Président, je propose que le projet
de loi no 70 soit déféré à la commission
plénière de l'Assemblée. Si cette motion était
acceptée, M. le Président, je ferais également motion pour
que vous quittiez votre siège et que l'Assemblée se transforme en
commission plénière.
Le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Lavoie: Adopté.
Le Vice-Président: Adopté.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a des membres de l'Union Nationale qui
désirent intervenir en commission?
M. Bellemare: Je ne le pense pas.
M. Lavoie: Non. Cela veut dire qu'on pourrait procéder aux
écritures.
M. Burns: Alors, si on procède aux écritures, M. le
Président, on pourrait faire comme d'habitude, commission
plénière...
Le Vice-Président: Commission plénière,
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Vice-Président: Rapport de la commission
plénière?
M. Burns: Adopté.
Le Vice-Président: Motion de troisième lecture?
M. Lavoie: Prochaine séance.
Le Vice-Président: Prochaine séance ou
séance subséquente. M. le leader du gouvernement.
M. Burns: M. le Président... M. Bellemare: Est-ce
que...
Le Vice-Président: M. le leader de l'Union Nationale.
M. Bellemare: M. le Président, le leader nous avait dit
cet après-midi qu'après le dépôt du rapport de la
commission parlementaire on pourrait réviser les projets de loi nos 47
et 78. Le travail étant fait maintenant, nous serions prêts
à procéder immédiatement pour les projets de loi nos 47 et
78.
M. Burns: J'accepte avec beaucoup de plaisir cette suggestion du
leader de l'Union Nationale, mais malheureusement je ne suis pas prêt
actuellement.
M. Bellemare: Les amendements ne sont pas prêts?
M. Burns: il y a un certain nombre de détails techniques
que nous voulons réviser avant de revenir, plutôt que de vous
dire: On n'a pas la réponse immédiate à telle ou telle
question que vous pourriez nous poser. Il y a encore relativement, comme vous
le savez, à ces projets de loi qui sont d'importance un certain nombre
de rajustements à la suite, d'ailleurs, de suggestions de membres de
l'Opposition. Ces suggestions, nous les considé-
rons comme sérieuses. C'est pour cette raison que je n'aimerais
pas revenir immédiatement à l'examen de ces deux projets de loi,
tant que nous n'aurons pas les réponses définitives aux questions
qui ont été posées par les représentants de
l'Opposition.
M. Lavoie: M. le Président... M. Bellemare: M. le
Président...
Le Vice-Président: Le leader de l'Union Nationale.
M. Lavoie: J'ai dit "M. le Président", avant mon honorable
ami, le député de Johnson.
M. Bellemare: Je veux bien m'éliminer.
Le Vice-Président: A l'ordre! Non, je sais bien que le
leader de l'Opposition officielle avait dit "M. le Président", mais j'ai
reconnu d'abord le leader de l'Union Nationale.
M. Bellemare: Je n'ai pas d'objection.
Le Vice-Président: A l'ordre! L'on sait que la
présidence est sans aucune partialité.
M. Bellemare: Je pense que je dois un certain respect aussi au
député de Laval; je n'ai pas d'objection à lui laisser
poser sa question.
M. Lavoie: L'expérience, d'abord.
M. Bellemare: M. le Président, est-ce que le leader qui
est plein de bonne volonté ce soir pourrait aussi...
M. Burns: Toujours.
M. Bellemare: Je connais son raffinement aussi. Est-ce qu'il
pourrait aussi, puisqu'on parle de ce projet de loi si important, no 78, tenir
compte des arguments que mon collègue de Nicolet a apportés
à l'article 16 d) qui fait partie de l'article 12?
Parce qu'il y a eu un amendement de fait et qu'il a été
battu à la commission parlementaire. Mais en le révisant, parce
qu'il va causer des préjudices à bien des gens... Ne me
répondez pas, je sais que vous allez me dire non. Mais, j'essaie.
M. Burns: Ce n'est pas cela que je veux vous dire. Je veux vous
dire que ce n'est pas le moment de vous dire ni oui ni non.
M. Bellemare: D'accord. Je me satisfais de voir que le
gouvernement prend son temps sur cet article aussi.
M. Burns: C'est cela. M. Bellemare: D'accord.
M. Burns: C'est à ce point-là que nous
considérons...
M. Bellemare: D'accord, merci.
M. Burns: ... les projets de lois ainsi que les remarques de
l'Opposition comme importantes.
M. Bellemare: D'accord.
Le Vice-Président: Le leader de l'Opposition
officielle.
M. Lavoie: S le même article, je n'aurais qu'une question.
Nous nous sommes penchés, comme le gouvernement, sur l'article 16b. Sans
aller au fond de la question, serait-il possible que le ministre des Affaires
municipales apporte peut-être un amendement à 16b?
M. Burns: Vous me demandez de parler au nom du ministre des
Affaires municipales. Je m'excuse, mais j'en suis incapable.
M. Lavoie: D'accord.
M. Burns: Tout ce que je peux vous dire c'est qu'actuellement
toutes ces choses sont examinées, sont réexaminées. Je
répète, nous avons trouvé certains arguments de
l'Opposition très sérieux ainsi que des arguments que nous avons
reçus de l'extérieur. Cela ne veut pas dire que nous nous
apprêtons à amender le projet de loi, par rapport à ce qui
a été discuté en commission. Je ne veux pas vous faire de
promesse, de sorte que si jamais on maintenait cette attitude, je ne voudrais
pas qu'on dise que je vous ai leurré, que je vous ai promis un
amendement, alors qu'on n'arriverait pas avec un amendement. On examine cette
situation actuellement et je pense que, dès demain matin, on sera en
mesure de vous donner des réponses très précises, et avec
la collaboration de tout le monde, peut-être même ce soir. On ne
sait jamais.
M. Bellemare: II y a bien des choses qui sont bonnes dans ce
bill, mais arrivé à 16b...
M. Burns: Je ne voudrais pas, avec toute la... M. Bellemare:
Non, je comprends.
M. Burns: ... collaboration que je reconnais dans l'Opposition,
je ne voudrais pas qu'on recommence le débat, d'accord. Je vous dis pour
le moment: c'est une chose qui est à l'examen.
Le Vice-Président: M. le leader de lOpposi-tion
officielle.
M. Lavoie: Excusez-moi, juste une petite seconde.
Le Vice-Président: M. le leader de l'Opposition
officielle.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas être enquiquinant plus qu'il
le faut je m'adresse à la présidence, sous forme de
directive, ce ne sera pas compliqué mais, je ne voudrais pas
qu'il se crée trop de précédents. Il y a un
règlement qui existe, c'est la référence que je vous
demandais tout à l'heure si j'ai fait une remarque à
l'égard de notre ami commun le député de Johnson et
vous-même également, parce que nous siégeons ensemble
depuis plusieurs années à certains intervalles si ce n'est
pas ce soir, à la prochaine occasion, que vous nous donniez une
directive sur l'article 92 qui est très précis: "Pour parler, un
député doit se lever et demander la parole au président en
le désignant par son titre, M. le Président".
C'est une directive, je ne voudrais pas que, par l'usage, on escamote ou
on amoindrisse la valeur des articles, autrement, cela laisse, je crois, une
trop grande discrétion à la présidence, si c'est lui qui
décide, si on ne respecte pas les règles du jeu. Ce n'est pas un
reproche que je veux vous faire, mais c'est uniquement dans le respect
intégral du règlement.
Le Vice-Président: M. le leader de l'Opposition
officielle. Si j'ai reconnu M. le leader de l'Union Nationale, maintenant que
la loi est adoptée, c'est simplement parce que je l'ai reconnu le
premier et que je n'ai entendu qu'après le leader de l'Opposition
officielle.
Quand à la directive qui est demandée, je m'en tiendrai
à cette demande du leader de l'Opposition officielle et, d'ici quelques
jours, s'il y a lieu, je rendrai cette directive.
M. Bellemare: II est plus près du fauteuil. M. le
Président, il va falloir que je parle plus fort.
Le Vice-Président (M. Cardinal): M. le leader du
gouvernement.
Projet de loi no 81 Deuxième lecture
M. Burns: M. le Président, je propose que nous passions
maintenant à l'article 10 de notre feuilleton, c'est-à-dire, en
deuxième lecture, le projet de loi no 81 qui est inscrit au nom du
ministre des Affaires sociales.
Le Vice-Président (M. Cardinal): M. le ministre des
Affaires sociales propose la deuxième lecture du projet de loi no 81,
Loi modifiant le Régime des allocations familiales du Québec.
M. le ministre des Affaires sociales.
M. Denis Lazure
M. Lazure: M. le Président, l'honorable
lieutenant-gouverneur a pris connaissance de ce projet de loi et il en
recommande l'étude à la Chambre. Lors de la refonte du programme
des al- locations familiales intervenue en 1973, le Québec s'est
prévalu des dispositions de la loi fédérale qui permettait
aux provinces de modifier, à l'intérieur de certaines normes
nationales au sens fédéral, la structure d'allocations familiales
préconisée par le gouvernement fédéral. De
façon à venir davantage en aide aux familles nombreuses et
à augmenter l'impact redistributif des allocations
fédérales, le Québec a opté pour des allocations
qui augmentent avec le rang de l'enfant dans la famille et avec l'âge.
Des allocations familiales québécoises complètent les
allocations fédérales au Québec.
Dans les deux cas, les allocations sont indexées selon l'indice
des rentes. Une rétrospective de ces trois années maintenant
écoulées ou presque démontre que la structure
québécoise d'allocations familiales a conduit au versement de
sommes moindres par enfant que les moyenne? annuelles à verser. Cette
différence est présentement estimée à environ $4,4
millions pour l'ensemble des trois années. Nous devons donc songer
à rajuster pour 1977 les barèmes d'allocations familiales
fédérales versées au Québec d'autant plus que la
période de trois années prévue dans la loi
fédérale a été prolongée d'un an et que la
structure actuelle d'allocations, même indexée, produirait en 1977
un sous-paiement de l'ordre de $11,6 millions au Québec.
Or, le projet de loi 81 que je soumets aujourd'hui à
l'Assemblée vise à augmenter les montants d'allocations
familiales versés aux enfants de quatrième rang et plus de
façon à utiliser cette somme. Ce projet de loi vise
également à consolider dans la loi les indexations auxquelles on
a procédé depuis 1974 y compris l'indexation de 8,2%
prévue pour l'année 1976.
Ainsi l'article 1 du projet confirme dans la loi les allocations pour
les premier, deuxième et troisième enfants, payables en 1976, et
les augmente de 8,2% pour l'année 1977 pour les porter à $18.32
pour le premier enfant, $26.82 pour le second et $42.17 pour le
troisième. Quant au quatrième enfant, un montant de $11.62 est
ajouté à ces indexations de telle sorte que l'allocation qui
aurait été fixée normalement à $47.09, en 1977, est
établie à $58.71.
Dans tous les cas, l'enfant a entre 12 et 17 ans. L'allocation autrement
payable sera augmentée de $5.97, soit une différence de $5.52,
indexée elle aussi. Le paragraphe 2 de l'article 1 du projet de loi, de
même que l'article 2 ne font que détailler les composantes
québécoises et fédérales des montants que je viens
de mentionner.
Pour le Québec, les montants de $3.98 pour le premier enfant,
$5.32 pour le second, $6.64 pour le troisième et $7.96 pour ceux du rang
4 et plus, représentent des allocations qui ont été
indexées au coût de la vie de façon ininterrompue depuis la
création du programme d'allocations familiales alors que les montants
fédéraux reflètent un gel décrété par
le gouvernement fédéral pour l'année 1975.
M. le Président, en somme, il s'agit d'une allocation de
ressources qui n'ont pas été utilisées
dans le passé et qui ne seraient pas utilisées si on
gardait les mêmes barèmes. C'est un projet qui, en grande partie,
a été préparé par mon prédécesseur
aux Affaires sociales, le député de Saint-Laurent, et ses
collaborateurs du ministère.
Le Président: M. le député de Saint-Laurent.
M. Claude Forget
M. Forget: M. le Président, je n'ai évidemment pas
l'intention de m'étendre longuement sur ce projet de loi, mais il y a
malgré tout deux aspects que j'aimerais signaler. En effet, le but de ce
projet de loi est double. Pour une part, il décrète, comme cela
doit se faire à tous les ans, une majoration des allocations familiales
fédérales. Il s'agit là d'une exigence qui
représente en soi un peu une anomalie qui est devenue apparente durant
la dernière année, c'est-à-dire cette exigence de
procéder par une loi de l'Assemblée nationale pour majorer, de
façon à refléter l'augmentation de l'indice des rentes, le
montant versé à des enfants de premier, deuxième,
troisième et quatrième rangs au titre des allocations
familiales.
Déjà, en 1974, un amendement, qui constituait le chapitre
58 de cette année-là, avait été apporté pour
modifier le pouvoir réglementaire qui est prévu dans cette loi de
manière à permettre au Québec, au gouvernement du
Québec, de modifier ses taux par arrêté en conseil.
Mais il a été jugé insuffisant par les services
juridiques du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial
de procéder par arrêté en conseil.
Le point que je veux soulever ce soir, ce n'est pas de faire l'histoire
de cette disposition, mais d'attirer l'attention du ministre des Affaires
sociales sur l'engagement qu'avait pris le gouvernement fédéral,
du moins verbalement et au niveau, je crois, des fonctionnaires seulement,
d'amender la loi fédérale de manière à permettre
qu'à l'avenir l'Assemblée nationale ne soit pas tenue
d'être saisie tous les ans d'un projet qui n'a pas d'autre effet que
celui assez mécanique de réaliser l'indexation des allocations
familiales fédérales. C'est donc là une chose qui devrait
intervenir et, si elle intervient, ce sera la dernière fois que
l'Assemblée nationale sera saisie d'une telle question.
Pour ce qui est de l'autre objectif visé par le projet de loi,
qui est la majoration particulièrement élevée, soit $11,62
pour les enfants de quatrième rang et plus, il s'agit là, comme
l'a indiqué le ministre des Affaires sociales, non pas d'une
générosité nouvelle du régime, mais d'un nouveau
calcul qui a été fait sur la base de données plus
précises sur le nombre d'enfants de quatrième rang et plus,
c'est-à-dire sur le nombre de familles nombreuses au Québec.
Comme ce nombre est en déclin, les paiements ont graduellement
impliqué un manque à gagner pour ces familles et pour l'ensemble
des familles du Québec. Donc, cette loi corrige une telle situation.
Cependant, ce qui m'apparaît le plus sérieux, je le
mentionne à nouveau, dans ce contexte par- ticulier de la majoration des
allocations familiales fédérales aux enfants de quatrième
rang et plus, c'est que, dans cette restructuration des allocations familiales
effectuée en 1973, une espèce de cohérence avait
été introduite entre les régimes d'aide sociale et les
régimes d'allocations familiales. L'effet de cette cohérence
entre les deux régimes était d'assurer une garantie d'un montant
uniforme, quel que soit le rang des enfants. Le niveau de cette garantie
était égal au montant de l'allocation familiale
fédérale versée à l'enfant de quatrième
rang.
Ceci constituait non pas un remboursement total des coûts
attribuables à la présence d'un enfant dans une famille, mais
aurait réussi, et dans la conjoncture actuelle, réussirait encore
mieux, à combler environ 80% des coûts estimés par les
organismes qui font des recherches sur les budgets familiaux, 80% des
coûts attribuables à la présence des enfants.
Quand on sait, M. le Président, la très forte
fréquence des familles nombreuses chez ceux que l'on qualifie
officiellement de pauvres, c'est-à-dire qui sont au-dessous des seuils
de pauvreté tels qu'on les calcule, on se rend compte de toute
l'importance d'une telle cohérence entre les deux régimes. Je
suis donc forcé de revenir encore sur ce point dont on a parlé
abondamment lors de la discussion des crédits pour rappeler que,
malheureusement, nous ne retrouverons plus cette cohérence qui avait
été instaurée en 1974 et dont le coût, selon un
calcul qui, je l'avoue, n'était que préliminaire, dont le tout
était estimé, il y a environ un mois, à environ $1
million.
Le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Forget: M. le Président, quand je fais allusion
à ces calculs qui ont été effectués il y a environ
un mois ou un mois et demi, on se rend tout de suite compte que ces calculs se
sont effectués en plein milieu de la période électorale.
Comme on a fait état, avec une certaine satisfaction de l'autre
côté de cette assemblée, d'actions du gouvernement qui ont
été prises durant cette période, j'aimerais, à mon
tour, signaler cette remarquable coïncidence qui a fait que ces
majorations qui nous étaient connues, en plein milieu de la campagne
électorale, majorations d'ailleurs qui, dans notre cas, se seraient
étendues à l'aide sociale, n'ont pas fait l'objet de quelque
annonce, de quelque promesse que ce soit.
Je le dis avec d'autant plus de plaisir que j'ai eu l'occasion, lors de
la campagne électorale, d'en discuter avec le premier ministre de
l'époque et nous avons convenu, à ce moment-là, qu'il
serait inconvenant de faire une telle annonce alors qu'il s'agissait, dans le
fond, de fonds fédéraux et qu'il était tout à fait
convenable, au contraire, d'attendre après le 15 novembre pour en faire
l'annonce.
Alors, vous comprendrez ma surprise et ma déception même de
lire, dans les journaux, au tout début de décembre, des
affirmations absolument ébourissantes de la part du nouveau ministre
des
Affaires sociales. Je sais qu'on ne peut lui faire le reproche des
titres dont les journaux veulent bien coiffer les reportages qu'ils font
à la suite d'entrevues qu'il donne. Cependant, il est assez hallucinant
de voir, en première page de la Presse du 11 décembre, le titre
suivant: Réforme aux Affaires sociales. Hausse des allocations
familiales le 1er janvier. On nous renvoie; pour plus de détails,
à une page intérieure où c'est une autre Daae-titre. Cette
autre page-titre dit: Lazure annonce une série de mesures. Le grand
titre, en caractères gros comme cela: Allocations familiales, $69
millions de plus.
Vaut-il la peine de faire une campagne électorale marquée
au coin de l'honnêteté ou de prétention
d'honnêteté lorsque, à peine trois semaines après
une victoire que nous a mérité, précisément ou
présumément, une telle prétention, on se permet des
affirmations aussi scandaleuses? Je crois que c'est le seul mot qui convienne.
Encore une fois, la loi que nous adoptons ici ne nous permet pas de nous
enorgueillir de grand chose puisqu'il s'agit de sommes qui sont dues au
Québec, non pas à même les revenus de nos impôts
québécois, mais à même les revenus du gouvernement
fédéral. Donc, de s'en targuer de cette façon me semble
inconvenant. J'ai cru nécessaire de le souligner, comme on a
souligné d'autres événements parce que le gouvernement
est, bien sûr, multiple et continue à fonctionner de bien des
façons, comme on s'en rend compte, puisque même durant la campagne
électorale nous préparions ce projet de loi et nous lui aurions
donné exactement la même forme. C'est la raison pour laquelle je
n'ai pas d'autre commentaire.
Le Vice-Président: M. le député de
Gaspé.
M. Lavoie: M. le Président, je dois vous mettre au
courant, en l'absence du leader parlementaire du gouvernement, qu'il y a eu
consultation...
M. Levesque (Bonaventure): Le leader adjoint est là.
M. Lavoie: Je croyais qu'il était à Montréal
aujourd'hui.
M. Garneau: II est allé voir le maire Drapeau.
Le Vice-Président: A l'ordre! A l'ordre! S'il vous
plaît, il y a deux députés... Le leader de l'Opposition
officielle, d'accord. M. le leader de l'Opposition officielle.
M. Lavoie: Je voudrais vous mettre au courant, après
consultation, si le député de Rouyn-Noranda est d'accord au nom
du Ralliement crédi-tiste, pour que nous puissions accorder un droit de
parole de Gaspé qui doit, à ce que j'ai compris, s'absenter
demain, qu'en ce qui nous concerne, nous serions consentants, avec le
consentement unanime de la Chambre, à dépasser 23 heures pour
terminer peut-être la deuxième lecture de ce projet de loi. Si
tout le monde est d'accord.
Le Vice-Président: Le consentement est-il... Le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: C'est avec plaisir que j'acquiesce à cette
demande et j'anticipe aussi avec plaisir, à moins que ne m'abuse, ce qui
va être le premier discours officiel en cette Chambre du
député de Gaspé. Comme c'est de tradition, même les
adversaires, à cette occasion, quand c'est la première fois qu'on
se lève, applaudissent.
M. Michel LeMoignan
M. Le Moignan: M. le Président, mes bien chers
frères, je voudrais remercier de façon bien spéciale tous
les membres de cette Chambre pour cette grande amabilité. Si j'ai
attendu ce jour avant de me lever, c'est peut-être un peu par scrupule.
Au lendemain des élections, un hebdomadaire local de Gaspé
publiait un articulet dans lequel on disait que les électeurs de mon
comté avaient préféré choisir pour
député quelqu'un qui ne siégerait même pas dans un
parti officiel reconnu.
J'ai pensé conserver le silence jusqu'à ce jour, afin de
ne pas répondre moi-même à celui qui a signé
l'article, puisque c'est un de mes excellents amis. Tout de même je veux
profiter de cette occasion pour me réjouir de cette mesure. Je partage
les idées des honorables députés de Saint-Laurent et de
Rouyn-Noranda qui, hier soir, ont déjà fait allusion à ce
projet de loi auquel nous sommes appelés à souscrire ce soir.
Je suis député d'un comté défavorisé
où le chômage atteint actuellement des proportions de 40% à
50% dans plusieurs localités, quand on sait qu'il y a beaucoup d'emplois
saisonniers, que les gens reçoivent de l'assurance-chômage et
quand on pense à tous ceux qui n'exercent aucun métier, on
comprend très bien que cette hausse d'allocations sera certainement de
nature à les réjouir. Si je veux souscrire à ce projet de
loi, c'est parce qu'il y a, tout de même, un pas en avant. Je sais
très bien que le fédéral y contribue pour beaucoup, que le
fédéral va augmenter lui-même ses propres subventions. Un
point peut-être m'intrigue et je ne demanderai pas à l'honorable
ministre des Affaires sociales de me répondre c'est que je me demande
peut-être que nous le verrons plus tard combien de familles
comptent plus de quatre enfants en bas de douze ans dans la province.
Je sais très bien, pour expérience sociale, que, dans nos
milieux, plusieurs familles comptent six, sept enfants qui n'ont même pas
l'âge de douze ans. A ce moment-là, dans la hausse qui est
prévue à partir du quatrième enfant, peut-être qu'on
pourrait tenir compte, à ce moment-là, des familles nombreuses,
mêmes des jeunes que les parents doivent envoyer à l'école
primaire et qui doivent dîner aussi à l'école.
Comme je vous ai dit que je ne serais pas très long, je veux
souscrire aussi aux paroles que l'honorable premier ministre disait dans cette
Chambre: Si l'on veut combattre la dénatalité, si on veut avoir
un Québec fort, un Québec fier, un Québec dans lequel nos
gens, nos Québécois seront
contents de vivre, je crois qu'à ce moment-là toutes les
mesures sociales, non seulement le bill 81, mais même les autres mesures
qui nous seront annoncées plus tard, contribueront certainement à
relever le niveau de nos milieux les plus démunis, les plus
défavorisés.
Je sais très bien que, pour le parti ministériel, c'est
une tâche très lourde de prendre le pouvoir et de faire face
à de nombreuses obligations.
Ce matin, au moment de la prière, pardon au moment du
recueillement, j'ai prononcé avec beaucoup de conviction une très
courte réflexion intérieure et je crois qu'elle était
partagée. La grande majorité des membres de cette Chambre la
redisaient peut-être dans leur for intérieur regardant le parti
ministériel. Comme je vous l'ai dit, à cause de la tâche
immense qui vous attend, en plus de notre collaboration, j'ai simplement fait
cette courte invocation: Ô Saint-Esprit, éclairez-les!
M. Lazure: M. le Président, très rapidement.
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Denis Lazure
M. Lazure: Je remercie le député de Saint-Laurent
d'informer l'Assemblée qu'il ne me tient aucun reproche des titres qui
peuvent apparaître dans les journaux. Je présume aussi qu'il ne
tient aucun reproche des calculs qui ont pu être faits par ses
collaborateurs du ministère qui avaient préparé le
bulletin d'information avec lequel les journalistes ont pu faire le titre.
Ceci étant dit, la question de concordance dont le ministre
parlait tantôt, si la concordance n'a pas été
respectée, c'est tout simplement parce qu'il ne restait pas suffisamment
de dollars. Le montant d'environ $1 million cité tantôt par
l'ex-ministre des Affaires sociales n'est certainement pas conforme à la
réalité. Les anciens collaborateurs de l'ex-ministre m'informent
aujourd'hui que ce montant serait de $6,5 millions. Voilà la seule
raison pour laquelle nous n'avons pas pu maintenir la concordance. Merci!
Envoyez-nous $6 millions, on va la faire la concordance.
M. Bellemare: Dites-le donc que c'est bon.
Le Président: A l'ordre, messieurs! Le ministre...
M. Burns: Puis-je dire au député de Gaspé et
au leader de l'Union Nationale que, nous autres, nous ne refuserons l'aide de
personne.
Le Président: Alors, le ministre des Affaires sociales
propose la deuxième lecture du projet de loi no 81, Loi modifiant le
Régime des allocations familiales du Québec. Est-ce que cette
motion est adoptée?
M. Lavoie: Adopté.
Commission plénière
M. Burns: M. le Président, je propose que ce projet de loi
soit déféré à la commission plénière
de l'Assemblée.
Le Président: Est-ce que cette motion est
adoptée?
M. Bellemare: Non. D'accord.
M. Lavoie: On peut faire les écritures.
M. Burns: On pourrait faire les écritures
là-dessus.
Le Président: Troisième lecture. Première
lecture. Adopté.
M. Lavoie: Prochaine, rapport. Le Président:
Rapport adopté.
M. Burns: Troisième lecture, prochaine séance.
Le Président: Prochaine séance.
Troisième lecture
M. Burns: Est-ce que vous êtes prêts à passer
à la troisième lecture de ce projet de loi dès ce
soir?
M. Levesque (Bonaventure): C'est un spécial.
M. Burns: Le ministre des Affaires sociales m'informe que
possiblement, à la suite des conversations qu'il aurait eues avec des
membres de l'Opposition, on serait même prêts à adopter la
troisième lecture ce soir.
M. Lavoie: Nommez-les.
M. Burns: Je ne veux pas les nommer. Je vais les regarder. Je
vous fais la demande.
M. Bellemare: Ce serait...
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, vu que c'est
une première requête de l'honorable ministre des Affaires
sociales, je pense bien qu'on peut donner notre consentement, mais sans que ce
soit un précédent.
Le Président: Est-ce que la troisième lecture est
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. Le Président:
Adopté. M. Lazure: Merci.
Projet de loi no 47 Rapport de la commission
élue
M. Burns: M. le Président, puisqu'on est dans de tellement
bonnes dispositions, semble-t-il, j'aurais peut-être un dernier sujet
à soumettre à l'Assemblée qui est le rapport de la
commission des affaires municipales. Dans ce rapport, il y a un rapport au
sujet de deux projets de loi, l'un concernant le projet de loi no 47 et
l'autre, le projet de loi no 78. Je suggérerais à
l'Assemblée de diviser ce rapport en deux et d'examiner, de prendre en
considération uniquement le rapport concernant le projet de loi no 47,
ce qui nous permettrait de garder pour demain, à la suite des remarques
que j'ai faites tout à l'heure, l'examen du projet de loi no 78,
c'est-à-dire celui concernant la conciliation entre propriétaires
et locataires.
Dans le cas du projet de loi no 47, je vous dis d'avance que le ministre
des Affaires municipales a l'intention de présenter un tout petit
amendement, de sorte que si on adopte le rapport concernant le projet no 47, je
vous demanderais de revenir en commission plénière
immédiatement pour que le ministre des Affaires municipales vous
soumette ce tout petit amendement qui est une question de
corrélation.
M. Lavoie: Je pense que vous pouvez faire cet amendement à
l'étape du rapport, immédiatement.
M. Burns: Le rapport contient les deux projets de loi. C'est pour
cela que je vous fais cette suggestion, pour que ce soit bien clair aux yeux de
tout le monde.
M. Bellemare: Est-ce qu'on ne pourrait pas préparer
l'amendement à la loi no 47 immédiatement?
M. Burns: Si vous voulez suspendre, M. le Président, pour
deux minutes.
Le Président: La séance est suspendue pour deux
minutes.
A l'ordre, messieurs!
M. le leader du gouvernement.
M. Burns: II semble, après avoir discuté avec nos
amis d'en face, au sujet du rapport du député du Lac-Saint-Jean,
qui était rapporteur de la commission des affaires municipales
relativement au projet de loi no 47 et au projet de loi no 78, qu'on pourrait
diviser ce rapport et prendre en considération le rapport relativement
au projet de loi no 47. Comme on l'a soumis à nos collègues d'en
face, lors de la prise en considération de ce rapport, il y aurait par
le ministre des Affaires municipales, un amendement qui a déjà
été soumis aux membres de l'Opposition. C'est à ce
stade-là, si j'ai un consentement, je pense que nous pourrions
procéder.
M. Bellemare: Ce serait aussi bien de l'expliquer.
M. Burns: Oui, c'est le ministre lui-même qui va expliquer
l'amendement, M. le leader de l'Union Nationale. Je vais seulement expliquer
à tout le monde, pour qu'on ne se perde pas, la procédure qu'on
vous suggère. Si vous êtes d'accord, on procédera
immédiatement à la prise en considération du rapport
concernant le projet de loi no 47 et à l'amendement qui sera
suggéré par le ministre des Affaires municipales.
M. Lavoie: M. le Président, nous sommes d'accord avec
cette procédure. Pour le bon ordre des archives de l'Assemblée,
nous serions prêts à donner notre consentement à ce que le
rapport soit effectivement et véritablement divisé avec une
nouvelle signature du rapporteur, le député du Lac-Saint-Jean,
pour cette première partie qui resterait au dossier du projet de loi 47.
Nous sommes prêts à donner ce consentement sous l'autorité
du président pour qu'au lieu d'avoir un seul rapport, il y ait deux
rapports bien distincts, dûment signés. Avec ce consentement, nous
pouvons considérer immédiatement le rapport qui sera fait en
bonne et due forme. Le ministre des Affaires municipales peut, à ce
stade-ci présenter son amendement. Nous adopterons l'amendement et le
rapport et nous procéderons, ensuite, à la troisième
lecture, soit ce soir ou à la prochaine séance.
M. Burns: D'accord.
Le Président: Le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, il est proposé que
l'article 17, renuméroté 16... C'est-à-dire que vous avez,
dans le projet de loi no 47, l'ancien article 17 qui a été
modifié en commission parlementaire et où un texte nouveau s'est
substitué à l'actuel paragraphe no 17. Ceci a été
fait à la suite des suggestions de l'Opposition, donc, aussi bien de
l'Opposition officielle que de l'Union Nationale, à l'effet de donner un
droit d'appel aux cessionnai-res qui estimeraient que la valeur, disons,
adjugée par le fonctionnaire chargé de la perception des taxes
sur les droits de mutation serait différente de celle apparaissant
à l'acte de vente, dans le certificat annexé à l'acte de
vente.
Evidemment, cette suggestion a été accueillie par le
gouvernement et on a rédigé, en conséquence, un papillon,
le nouvel article 17, renuméroté 16. Aujourd'hui, nous vous
proposons d'ajouter à ce nouvel article 17, renuméroté 16,
après les mots "légalement tenu"... Est-ce que je dois faire la
lecture complète de cet article? Bon, très bien. Le nouvel
article 17, renuméroté 16, suggère d'ajouter, à la
fin du premier alinéa, le texte suivant: Le tribunal peut alors adjuger
sur quelques litiges résultant de l'application de l'article 14 ou du
troisième alinéa de l'article 21.
De plus, l'amendement adopté en deuxième
lecture hier disait: Ajouter, après le deuxième
alinéa, l'alinéa suivant: Lorsque la différence entre le
montant du droit de mutation, établi en vertu du paragraphe e) du
premier alinéa de l'article 9 et celui indiqué aux comptes, tel
qu'établi en vertu de l'article 14 ou du troisième alinéa
de l'article 21, n'excède pas $400, le cessionnaire, qui est une
personne physique et qui a payé intégralement le compte dans le
délai prescrit par l'article 11, peut se pourvoir, conformément
au livre huitième du Code de procédure civile, pour recouvrer
tout montant payé en surplus du montant auquel il peut être
légalement tenu et là, vient l'amendement le
cessionnaire doit exercer ce recours dans les 90 jours de l'expiration du
délai prévu à l'article 11. Il incombe alors à la
municipalité de justifier le compte, tel qu'établi en vertu de
l'article 14 ou du troisième alinéa de l'article 21.
Suit, après, le reste de l'article 17 renuméroté
16: Le présent alinéa s'applique malgré la charte des
droits et libertés de la personne, 1975, chapitre VI. Voilà.
Merci, M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lavoie: M. le Président, en ce qui concerne cette
étape de la considération du rapport, nous voulons remercier le
ministre d'avoir accepté les représentations et cet amendement
qui ont été proposés par les membres de l'Opposition tant
officielle que par l'Union Nationale, même si cela a été
très laborieux pour le convaincre. On m'a dit, j'étais là
moi-même, que cela pris plusieurs heures. Quand même, je
félicite le ministre d'avoir accepté les représentations
de l'Opposition pour bonifier son projet de loi et conserver une certaine
équité en faveur de la discrétion d'un fonctionnaire qui
pourrait imposer la taxe de transfert sur une valeur qui pourrait être
trop forte. Vous avez accepté ce droit d'appel.
Par contre, nous sommes un peu malheureux que vous n'ayez pas
accepté la suggestion, l'amendement proposé par le
député de D'Arcy McGee et vous auriez dû accepter cette
exemption de cette taxe de transfert sur les résidences uni-familiales
principales. Il est encore temps, si vous voulez accepter de réviser
votre position et peut-être l'accepter à ce stade-ci de
l'étude du rapport. Je crois que cela aurait pu permettre un meilleur
accès à la propriété, en réduisant cette
charge de l'acquéreur qui, en plus de payer les frais notariés et
tout, aura à assumer maintenant 0,3% pour l'achat de toute
propriété jusqu'à $50 000. Je tiens à
réitérer le voeu du député de D'Arcy McGee. Nous
considérons que le propriétaire devrait avoir une exemption de
cette taxe de transfert pour la propriété lorsqu'il s'agit d'une
vente d'une maison unifamiliale et qu'il s'agit de la maison principale du
cessionnaire.
Est-ce que le ministre pourrait reconsidérer nos
représentations en vue de soulager de cette taxe le propriétaire
d'une maison unifamiliale lorsqu'il s'agit uniquement de sa maison
principale?
M. Tardif: Compte tenu de l'objet de la loi, qui est de fournir
aux municipalités qui voudront bien s'en prévaloir par voie de
règlement une source de revenu additionnel, compte tenu du fait que dans
beaucoup de villes de banlieue tout ce qu'on retrouve finalement ce sont des
maisons du type précis que l'Opposition suggère d'exclure, je ne
crois pas à propos d'exclure ces maisons, ce type d'immeuble.
M. Fontaine: M. le Président...
M. Lavoie: M. le Président, dans les municipalités
de banlieue que vous mentionnez où il y a uniquement des maisons
unifamiliales, il ne faut pas oublier qu'il y a d'autres ventes
d'étendues de terrains, des ventes souvent très importantes.
Il faut que ces maisons unifamiliales se bâtissent sur des
terrains. C'est quand même une source de revenu assez importante
lorsqu'il y a des ventes de lotissement d'une certaine envergure. Je voudrais
réitérer notre demande pour pouvoir l'exclure de la taxe, pour
permettre un meilleur accès au citoyens québécois à
la petite propriété.
M. Fontaine: Au nom de l'Union Nationale, je voudrais
également remercier le ministre des Affaires municipales pour sa
participation et pour avoir bien voulu accepter les amendements qui
étaient proposés par l'Opposition. Je tiens à faire
remarquer, également, que cette commission a été à
même de constater que les avocats avaient encore leur raison d'être
dans la province de Québec, puisque les amendements ont
été apportés en particulier par M. Blank et
moi-même.
M. Blank: Salut!
M. Fontaine: Je pense que, malgré la déclaration du
ministre de la Justice cette semaine, on a été à
même de constater cet état de choses. Concernant la question de la
taxe sur les maisons unifamiliales, nous avons voté contre cet
amendement, parce que je pense que c'est un revenu additionnel pour les petites
municipalités. Nous allons voter contre cet amendement.
Le Président: L'amendement proposé par le ministre
des Affaires municipales à l'article 16 du projet de loi no 47 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président: L'Assemblée souhaiterait-elle qu'on
lise l'amendement?
M. Lavoie: Vous avez pris le vote sur l'amendement? D'accord,
adopté.
Le Président: Adopté.
M. Lavoie: Mais, maintenant, il y a le vote sur le rapport.
Le Président: Oui, c'est cela. M. Lavoie:
Adopté sur division.
Le Président: Le rapport de la commission des Affaires
municipales sur le projet de loi no 47 est-il adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président: Adopté sur division.
M. Burns: Est-on prêt à procéder un peu plus
loin avec ce projet de loi, ce soir? Peut-être qu'on pourrait...
Troisième lecture?
M. Lavoie: Prochaine séance.
M. Burns: Je suis toujours à votre disposition. Prochaine
séance.
M. Lavoie: C'est bien enregistré au journal des
Débats, ce que vous venez de dire.
M. Burns: Toujours à votre service. Je suis un
fonctionnaire de l'Etat.
Le Président: Troisième lecture, prochaine
séance.
M. Burns: Je remercie très sincèrement, au nom du
gouvernement, les membres de l'Opposition pour leur collaboration.
J'espère qu'ils continueront, eux aussi, d'être à notre
service et au service de l'Etat, surtout. Demain, tel que prévu, selon
l'ordre que nous avons fait adopter ce matin, la Chambre se réunira
à 10 heures, je le mentionne pour tout le monde.
M. le Président, demain, si je comprends bien, il nous restera un
certain nombre de troisièmes lectures à faire adopter, qui
apparaîtront au feuilleton de demain matin.
Il y aura également à prendre en considération une
motion que j'ai fait inscrire en avis et que j'espère voir
examinée par l'Assemblée même si, en théorie, je ne
pourrai pas la faire discuter demain sans le consentement de tout le monde
à l'Assemblée nationale. Cela concerne un amendement à
notre règlement de l'Assemblée nationale. La raison pour laquelle
j'ai amené cet amendement, c'est que nous voudrions, nous souhaiterions
que cet amendement puisse être en vigueur dès le début de
la prochaine session, puisque, comme je l'ai annoncé, il y aura
prorogation de la présente session. Cela nécessitera donc, au
début de la prochaine session, un nouveau discours ou un nouveau message
inaugural. En tout cas, je pense que les parties de l'Opposition ont pris
connaissance de ce projet d'amendement.
Finalement, nous aurons à disposer du projet de loi no 78 ainsi
que du projet de loi no 82.
Grosso modo, c'est le menu pour demain. Sur ce, M. le Président,
à moins qu'il y ait des questions ou des remarques relativement à
ce que je viens de dire, je proposerais l'ajournement de nos travaux et de
l'Assemblée à demain, dix heures.
Le Président: L'Assemblée ajourne ses travaux
à demain, 23 décembre, à dix heures.
(Fin de la séance à 23 h 37) 332
DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
ANNEXE
Questions inscrites au feuilleton Question no 1 1. Est-il exact
qu'un comité a été formé afin d'élaborer un
scénario des opérations qui conduiront à la tenue d'un
référendum sur une éventuelle séparation du
Québec?
Réponse: Aucun comité n'a été formellement
formé sur les sujets mentionnés. Des réunions informelles
se tiennent entre les membres du gouvernement et leurs adjoints sur la
préparation de cette étape importante pour tout l'avenir du
Québec. 2 à 12.
Réponse: Non applicable voir réponse à la
question 1. 13. Ce rapport final du comité doit-il servir de base
à un futur projet de loi?
Réponse: Le mandat de la préparation éventuelle
d'une loi sur le référendum a été confié au
ministre d'Etat à la réforme électorale et
parlementaire.
Question 2 1. Le gouvernement a-t-il l'intention de nationaliser
certaines entreprises?
Réponse: Dans son programme, le Parti québécois
mentionne spécifiquement que dans le cas de l'amiante, il y a lieu
d'assurer un contrôle majoritairement québécois. La
nationalisation d'une ou de plusieurs entreprises dans ce secteur n'est qu'un
des moyens d'assurer ce contrôle. 2. Si oui, lesquelles et pour chacune,
dans quel délai entend-il le faire?
Réponse: Le gouvernement n'a accepté aucun projet de
nationalisation, ni fixé aucun délai à cet
égard.