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(Dix heures treize minutes)
M. Lavoie (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Le député de Laurier.
Rapports sur les projets de loi nos 80 et 84
M. Marchand: M. le Président, on me donne des chaleurs, ce
matin. On va en avoir à ma question tout à l'heure aussi.
La commission élue permanente de la justice, projet de loi no 80,
Loi prolongeant et modifiant la Loi pour favoriser la conciliation entre
locataires et propriétaires; projet de loi no 84, Loi modifiant la Loi
de la commission de contrôle des permis d'alcool.
M. le Président, qu'il me soit permis de déposer le
rapport de la commission élue permanente de la justice qui a
étudié, article par article, le projet de loi no 80, Loi
prolongeant et modifiant la Loi pour favoriser la conciliation entre locataires
et propriétaires, qu'elle a adopté avec amendements, et le projet
de loi no 84, Loi modifiant la Loi de la commission de contrôle des
permis d'alcool, qu'elle a adopté sans amendement.
Merci, M. le Président.
Le Président: Rapports déposés.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de motions non annoncées.
M. Levesque: Un instant, M. le Président.
Nouveau texte au projet de loi no 89
M. Levesque: Nous avons un nouveau texte pour le projet de loi no
89, Loi des droits sur les mines. Il y avait eu quelques erreurs de
français, en particulier, me dit-on, et ce sont des corrections. Je ne
sais pas si on est d'accord pour simplement changer le texte ou si on va
procéder à la révocation, l'introduction. On me dit que ce
sont simplement des erreurs qui se sont glissées et on a fait un nouveau
texte.
M. Burns: D'accord pour changer le texte.
M. Levesque: On changera le texte tout simplement. On substituera
le nouveau, avec le consentement unanime.
Il arrivera de chez l'imprimeur dans quelques minutes.
Le Président: Consentement unanime à cet effet.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. Levesque: M. le Président, nous avons en appendice deux
projets de loi. On pourrait en faire le dépôt immédiatement
si tel est le voeu des membres de l'Assemblée.
M. Burns: M. le Président, je n'ai pas d'objection, sauf
que je demanderais au leader du gouvernement de nous dire, en tout cas de nous
donner l'assurance que ces projets de loi seront étudiés avec les
délais normaux, c'est-à-dire qu'on aura le temps d'en prendre
connaissance avant que les projets de loi soient adoptés.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais...
M. Levesque: C'était le but que je m'étais
fixé afin de demander le dépôt aujourd'hui. Je voulais
donner la fin de semaine aux députés. D'ailleurs, on verra qu'il
fallait être sûr de ces deux projets de loi. Il s'agit
d'amendements très clairs, très précis, mais qui ne
demandent pas une étude très longue. Je ne crois pas du
moins.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais également
demander au leader du gouvernement, avant de donner mon consentement pour ce
qui a trait à la loi qui modifie la Loi des accidents...
Le Président: A l'ordre, messieurs, s'il vous
plaît.
M. Levesque: S'il vous plaît!
M. Roy: Avant de donner mon consentement, dis-je, je voudrais
savoir si la loi qui concerne la Commission des accidents du travail pourra,
avant que la deuxième lecture soit appelée, nous permettre
d'assister à une commission parlementaire des accidents du travail.
M. Levesque: M. le Président, notre intention est
d'appeler ce projet de loi le plus tôt possible, mais en même temps
j'ai rencontré le ministre du Travail hier soir au sujet d'une possible
réunion de la Commission des accidents du travail. Nous avons cru que
s'il était le moindrement possible, nous tiendrions mardi soir prochain
la réunion dont parle le député de Beauce-Sud.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant ces projets de loi, M.
le Président, j'aurais une question d'information. Je ne sais pas si
elle se situe maintenant ou en vertu de l'article 34, mais on remarque que la
version française de la loi présentée par le ministre des
Affaires municipales est intitulée Loi concernant les Communautés
urbaines de Montréal et la version anglaise, à moins que mon
anglais soit mal en point, parle de la Communauté urbaine de
Montréal.
Je voudrais savoir...
M. Levesque: Je vois en lisant le projet de loi que c'est la
Communauté urbaine, évidemment il doit y avoir simplement une
erreur de frappe...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que je
pourrais demander...
Le Président: Le député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): L'honorable leader du gouvernement
pourrait-il nous dire, à cette période-ci, s'il est question
d'apporter des amendements? Il y en a un en particulier qui est très
important à l'IVAC.
M. Levesque: A la quoi?
M. Bellemare (Johnson): A l'IVAC, à l'indemnisation des
victimes d'actes criminels. Il y a un amendement qui serait extrêmement
urgent et qui couvre particulièrement un cas particulier: un mineur qui
n'a pas de dépendants. On m'a dit, à votre bureau, après
avoir consulté les officiers, qu'il serait possible, pour couvrir ce cas
particulier, d'avoir un amendement à l'IVAC.
M. Levesque: Alors, M. le Président, je prends avis de la
question, je verrai le député après la période des
questions.
Projet de loi no 68 Première lecture
Le Président: Avec le consentement de la Chambre,
l'honorable ministre des Affaires municipales propose la première
lecture de la Loi concernant les... c'est-à-dire la Communauté
urbaine de Montréal.
L'honorable ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, soyez assuré que
l'objection de ce projet de loi n'est pas de créer une deuxième
Communauté urbaine de Montréal!
Ce projet prévoit que le budget de la Communauté urbaine
de Montréal entré en vigueur automatiquement, suivant la loi, est
modifié dans le sens de deux résolutions, résolutions
adoptées lors de l'étude dudit budget et ayant pour effet d'en
réduire le total des dépenses.
Il prévoit en outre le versement, par le gouvernement, d'une
subvention de $60 millions devant être imputée aux revenus de la
communauté pour l'année 1976.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Projet de loi no 65 Première lecture
Le Président: L'honorable leader parlemen- taire du
gouvernement, pour l'honorable ministre du Travail, propose la première
lecture de la Loi modifiant la Loi des accidents du travail.
M. Levesque: M. le Président, ce projet a pour principal
objet d'instaurer un nouveau mécanisme pour le calcul des compensations
aux accidentés et à leur conjoint survivant en vue de remplacer
les compensations fixes prévues par la loi actuelle.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
M. Levesque: Article i).
Projet de loi no 96 Première lecture
Le Président: L'honorable leader parlementaire de
l'Opposition officielle.
M. Burns: M. le Président, les articles 1 et 2 de ce
projet ont pour objet de permettre la syndicali-sation des cadres d'une
entreprise.
L'article 3 rend la formule Rand obligatoire dans toutes les entreprises
où existe une association accréditée.
L'article 4 précise le droit du salarié, à la fin
d'une grève ou d'un lock-out, de reprendre son emploi de
préférence à toute autre personne qui n'était pas
un salarié avant la grève ou le lock-out.
Le Président: J'ai oublié de mentionner que cette
motion était la première lecture de la Loi modifiant le Code du
travail proposée par l'honorable député de
Maisonneuve.
Cette motion de première lecture est-elle adoptée?
M. Burns: Vote enregistré, M. le Président. Le
Président: Qu'on appelle les députés!
Vote de première lecture
Le Président: A l'ordre, messieurs! Que ceux qui sont en
faveur de la motion de première lecture du projet de loi proposé
par l'honorable député de Maisonneuve veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Morin, Burns, Léger,
Charron, Lessard, Bédard (Chicoutimi), Bellemare (Johnson).
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Que ceux qui désirent s'abstenir veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Levesque, Blank, Mailloux,
Garneau, Berthiaume, Giasson, Goldbloom, Simard, Quenneville, Mme Bacon, MM.
Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Forget, Toupin, L'Allier, Vaillancourt,
Houde (Fabre), Houde (Abitibi-Est), Desjardins, Massé, Perreault, Brown,
Bacon, Lamontagne, Bédard (Montmorency), Veilleux, Brisson,
Séguin, Saindon, Cornellier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Picard,
Gratton, Assad, Carpentier, Dionne, Faucher, Harvey (Charlesbourg),
Larivière, Pelletier, Shanks, Pepin, Bellemare (Rosemont),
Bérard, Bonnier, Bou-dreault, Boutin, Chagnon, Marchand, Ostiguy, Caron,
Côté, Denis, Déziel, Dufour, Harvey (Dubuc), Lachance,
Lapointe, Lecours, Malépart, Massicotte, Mercier, Picotte, Sylvain,
Tardif, Vallières, Verreault, Samson, Roy.
Le Président: A l'ordre, messieurs!
Le Secrétaire: Pour: 7 Contre: 0
Abstentions: 73
Le Président: Cette motion est adoptée.
M. Burns: C'est la première fois qu'on gagne juste avec
notre nombre.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Déclarations ministérielles. Dépôt de
documents.
L'honorable ministre d'Etat aux Transports et aux Finances.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Politique d'aide au transport urbain
M. Berthiaume: M. le Président, j'aimerais déposer
deux copies d'un document décrivant les éléments de la
politique d'aide au transport urbain au Québec.
Le Président: Questions orales des députés.
L'honorable député de Lafontaine.
QUESTIONS DES DÉPUTÉS
M. Léger: M. le Président, l'Opposition aurait eu
des questions importantes à poser au Solliciteur général,
le député de Chicoutimi aurait eu des questions importantes, mais
en son absence je vais poser une question au ministre responsable de la
qualité de l'environnement.
M. Levesque: Avez-vous fini votre prône? Allez-y donc.
M. Léger: On est rendu au moment de la prière.
M. Lacroix: Si la question avait été importante, on
l'aurait fait poser par un autre que vous.
M. Léger: Le ministre aurait dû être là
ce matin, par exemple.
M. Lacroix: On l'aurait fait poser par votre chef, le
député de Maisonneuve.
M. Léger: II sait que c'est important ce sujet.
Le Président: Messieurs, messieurs, messieurs!
M. Lacroix: Les questions imbéciles, c'est par vous.
Usine d'épuration des eaux de la CUM
M. Léger: M. le Président, est-ce que je peux avoir
l'attention du ministre? Est-ce que le ministre peut nous dire si, de
façon officielle, il y aura un retard volontaire, ce qu'on appelle de
l'étalement, dans la construction de l'usine d'épuration des eaux
de la Communauté urbaine de Montréal? Si oui, est-ce que le
ministre peut nous donner des détails concernant ce retard en termes de
temps?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la
réponse simple à la question c'est non. Je ne suis pas en mesure
d'affirmer qu'il y aura ou qu'il n'y aura pas de retard, c'est un
problème de financement et c'est donc une question de
disponibilité et de programme d'emprunt. Nous essayons de toute
évidence de poursuivre les travaux d'une façon normale.
Présentement, il y a presque six milles de tranchées qui
ont été creusées pour le collecteur...
Une Voix: Le collecteur de Lafontaine!
M. Goldbloom: ... de la rive nord de l'île de
Montréal et ce travail se poursuit. Nous n'avons pas modifié le
calendrier et nous allons continuer de faire suivre les travaux selon les
possibilités matérielles et financières.
M. Léger: Une question supplémentaire, M. le
Président. Etant donné que plusieurs personnes, dont des membres
du gouvernement, avaient déjà affirmé que devant la
difficulté de financement des Jeux olympiques, du coût
astronomique du déficit, il y aurait une obligation de
l'étalement de l'installation de l'usine d'épuration ainsi que du
prolon-
gement du métro, est-ce que le ministre peut nous dire si le
déficit olympique actuel, pour lequel on n'a pas encore trouvé de
solution de rechange, peut retarder l'installation de l'usine
d'épuration, concernant spécialement les sommes d'argent
nécessaires à emprunter, et nous dire également quels
coûts supplémentaires cela peut apporter pour l'ensemble de ces
installations pour la Communauté urbaine de Montréal?
M. Goldbloom: M. le Président, tout le monde sait que la
ville de Montréal et la Communauté urbaine de Montréal ont
entrepris de très importants investissements dans plusieurs domaines,
à l'intérieur d'une période de temps relativement courte.
Ce n'est pas simplement une question de prendre un de ces investissements et de
dire qu'à cause de cet investissement, il faudra modifier les autres.
C'est une question de programme global; on doit vivre à
l'intérieur de ses moyens et c'est ce que tout le monde devrait essayer
de faire. Ce principe s'applique à la ville Montréal et à
la communauté urbaine, comme il s'applique au gouvernement et à
chaque citoyen. C'est l'art du possible, c'est aussi simple que cela.
M. Léger: Une question supplémentaire, M. le
Président. Le ministre est sans doute au courant qu'il y a quelque temps
nous avions une possibilité de remplir la baignoire, pour éviter
que ce soit trop dispendieux. Maintenant que la baignoire n'est pas remplie et
que les égouts sont remplis, est-ce que le ministre peut nous dire, s'il
y aura, oui ou non, du fait qu'il y a deux chiffres de près de $600
millions chacun, un pour le déficit des Olympiques, l'autre pour le
coût d'installation des réseaux collecteurs et de l'usine
d'épuration des eaux, s'il y aura, oui ou non, retard à cause des
coûts astronomiques que la ville, la communauté urbaine et la
province de Québec auront à assumer, ainsi que le
fédéral là-dedans?
Oui ou non?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est très facile de
demander une réponse oui ou non.
M. Léger: Le ministre des Finances l'a déjà
dit.
M. Goldbloom: Le problème n'est pas aussi simple que cela.
Il faudra d'abord savoir quel sera le déficit des Olympiques et nous ne
le savons pas. Nous savons, aujourd'hui, quel est l'écart entre les
revenus prévus et les dépenses prévues. Nous ne savons pas
dans quelle mesure nous pourrons réduire cet écart soit par des
coupures de dépenses, soit par des mécanismes de financement.
C'est une des principales responsabilités de la Régie des
installations olympiques de voir aux mesures de financement qui pourront
réduire cet écart.
Dans la mesure où nous pourrons réduire l'écart
entre les revenus et les dépenses pour les Olympiques, nous pourrons
faire mieux dans les autres programmes. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas
de réponse, oui ou non, qui peut être donnée aujourd'hui,
ni demain matin.
M. Léger: Dernière question supplémentaire.
Le ministre peut-il nous dire si c'est possible en ayant une
hypothèque de $600 millions, dans quelques mois, sur une installation
qui devrait être utilisée à cause des Jeux olympiques
oui ou non, d'avoir en même temps des préoccupations
sociales comme les projets d'habitation, les projets d'usines
d'épuration des eaux et, en même temps, une hypothèque
immense sur une bâtisse qui ne pourra pas être utilisée par
l'ensemble de ceux qui croyaient...
Le Président: A l'ordre!
M. Léger: ... que les Olympiques seraient un point de
départ, non pas un point d'arrivée?
M. Goldbloom: C'est possible d'avoir ces préoccupations;
je les ai et le gouvernement les a.
M. Léger: Vous avez juste des préoccupations, vous
n'avez pas les solutions.
Le Président: L'honorable député de
Saint-Jacques.
M. Léger: Vous avez des préoccupations, mais pas
beaucoup de solutions.
M. Marchand: M. le Président...
Le Président: Question? Un instant. Dans quelques minutes.
Cela ne sera pas long.
M. Marchand: D'accord, je ne suis pas pressé.
Festival de la chanson
québécoise
M. Charron: Un événement majeur, dans les
activités du ministère des Affaires culturelles de 1975, a
été la tenue du Festival de la chanson québécoise
à Québec. Nous apprenions, dernièrement, que
l'opération de la Chant'Août s'est terminée par un
déficit de quelque $200,000. Je voudrais savoir du ministre des Affaires
culturelles si, à son avis, ce déficit annule ou compromet
définitivement la répétition de la Chant'Août dans
les années à venir ou pour l'année prochaine, à
tout le moins.
M. L'Allier: J'ai effectivement reçu le rapport des
organisateurs de la SOFECQ, de la Chant'Août, et il y apparaît un
déficit de l'ordre de $190,000. J'ai demandé immédiatement
qu'on fasse une analyse financière des activités de la SOFECQ et
qu'on nous fournisse un rapport vérifié par une firme
spécialisée quant aux états financiers de la SOFECQ. C'est
la première étape à franchir.
Deuxièmement, le coût total des opérations, en
présumant que le déficit soit normal, compte tenu du fait que
c'était une première activité, fait quand même que
c'est une opération qui aura coûté au-delà de
$400,000.
Ce qui n'est pas remis en cause, actuellement,
je pense, c'est le fait que nous devions avoir, au niveau de la chanson
au Québec, deux types d'opérations jumelés ou
indépendants ou coordonnés; une première opération
qui vise essentiellement à favoriser la relève en matière
de chanson. C'était initialement l'objectif de la SOFECQ en
présentant la Chant'août, mais on s'est rendu compte que cet
objectif finalement n'a pas été pleinement atteint.
Une deuxième chose qu'il nous faut faire, c'est se donner les
moyens de faire, à l'extérieur du Québec, notamment sur le
marché francophone, la promotion de la chanson québécoise
pour que l'industrie de la chanson québécoise y trouve un
débouché qui est normal. L'expérience de la SOFECQ et de
la Chant'août sera étudiée dans cette hypothèse et
dans cette perspective, si vous voulez, de deux opérations à
jumeler ou à dissocier. Quoi qu'il en soit, dès que j'ai les
états financiers de la SOFECQ vérifiés, nous allons, vers
la mi-janvier, avoir une rencontre avec les administrateurs de la SOFECQ, qui
sera suivie d'une deuxième rencontre plus élargie des promoteurs
de la chanson sur le plan international. Nous verrons, probablement d'ici
à la mi-février, quelles sont les formules ou la formule qui
devraient être retenues pour la promotion de la chanson
québécoise.
M. Charron: Dans le rapport financier soumis au ministre des
Affaires culturelles sur l'organisation de la Chant'août, il y a quelque
chose de spécial à remarquer, c'est que ce ne sont pas les
dépenses précédemment prévues qui ont fait des
bonds considérables, comme dans d'autres projets gigantesques, mais ce
sont les revenus qui se sont avérés moins grands qu'ils n'avaient
été espérés. Je veux demander au ministre si,
à son avis, ce déficit peut mettre en péril le droit
à être payés de certains débiteurs de l'organisation
de la Chant'août.
M. L'Allier: La question est assez délicate, en ce sens
que je ne pourrais pas m'engager , à ce moment-ci, pour et au nom de la
SOFECQ qui est, en fait, la seule responsable à l'égard de ses
débiteurs, et dire que les dettes seront payées ou non. Quoi
qu'il en soit, il faudra que j'obtienne l'autorisation du Conseil du
trésor si nous devons assumer la totalité ou une partie du
déficit, mais il est évident que, quant aux fournisseurs de
services un peu comme cela s'est produit, par exemple, au Manoir du
Saguenay, pour ceux qui ont fourni des services à la chaîne
hôtelière qui en avait l'administration et qui se sont
retrouvés, petits créanciers, dans la faillite nous
essaierons de prendre tous les moyens pour protéger
précisément les créanciers de la SOFECQ qui ont fourni de
bonne foi des services, alors que la gestion d'ensemble ne semble pas
être mise en cause quant à sa qualité
générale.
M. Charron: Question additionnelle, M. le Président. Dans
l'hypothèse où le déficit devra être comblé
par un moyen ou par un autre, face à un programme de cette nature qui
vise une catégorie bien particilière de Québécois
que, très souvent, le ministère des Affaires culturelles ne peut
rejoindre, par aucune autre de ses activités, comme tels,
c'est-à-dire tous ceux qui se sont rassemblés à
Québec pendant cette semaine du Festival de la chanson, que ce soit un
festival de la chanson ou autre chose, le ministre estime-t-il
nécessaire de reprendre ce genre d'activité pour ce genre de
Québécois?
M. L'Allier: Je ne sais pas, M. le Président, s'il faut
reprendre ce genre d'activité tel qu'il a été
préparé. Par exemple, vous avez à Québec le
Festival d'été de Québec. Vous avez eu, se juxtaposant
partiellement à cela, la Chant'août. Une chose est certaine, c'est
qu'il faut trouver, comme je l'ai dit, une façon cohérente et
importante de permettre à la relève québécoise en
matière de chansons de se manifester. C'est peut-être en essayant
de faire des jonctions avec les Jeux du Québec, par exemple, où,
le soir, on aurait une espèce de festival de la chanson qui commence
dans les régions et qui cumule dans une région donnée,
pour la relève en particulier, et une autre opération qui est une
grande manifestation de la chanson et qui, comme le festival qui a eu lieu
à Québec, a servi, semble-t-il, surtout, quand on regarde
aujourd'hui ce qui s'est passé, à permettre la promotion, et
d'une façon très importante, de la chanson
québécoise à l'étranger, compte tenu des
participations de l'extérieur.
Je souligne, cependant, qu'en prenant connaissance des dossiers je me
suis rendu compte que la SOFECQ s'était, officiellement ou
officieusement, engagée à ce qu'il n'y ait pas de déficit
avec les subventions et avait promis au ministère des Affaires
culturelles qu'il n'y aurait pas de déficit. Quand vous dites qu'il n'y
a pas eu d'augmentation dans les coûts prévus, c'est exact, mais
il y a eu, semble-t-il, un certain nombre d'erreurs d'évaluation quant
au nombre de personnes que pouvaient attirer certaines représentations
de la chanson québécoise, à des moments précis.
C'est une première expérience. Il est un peu normal que
cela puisse se passer comme cela, mais je ne peux pas m'engager à dire:
II y aura la Chant'août l'an prochain. Tout ce que je peux m'engager
à faire, c'est qu'avec non seulement les promoteurs de la SOFECQ et ceux
qui ont fait la Chant'août, mais avec tous ceux qui s'intéressent
à la promotion de la chanson québécoise, on trouve des
formules qui favorisent, d'une part, la relève et aussi la promotion
internationale de la chanson québécoise, à partir
notamment de grandes manifestations comme celle-là. On peut songer
à un festival international de la chanson qui aurait comme situs
Québec, comme on a des festivals du film ailleurs, et ainsi de suite. Il
y a plusieurs formules à envisager et je pense qu'à la
mi-février ou, au plus tard, à la fin de février on saura
exactement à quoi s'en tenir pour l'an prochain.
Le Président: Le député de Rouyn-Noranda. M.
Samson: M. le Président, j'aurais presque
envie de demander au vice-premier ministre ce matin si le premier
ministre a fait ses félicitations au nouveau premier ministre de la
Colombie-Britannique.
M. Garneau: C'est pour cela que le député de Rouyn
est souriant.
Réfugié vietnamien au
Québec
M. Samson: Cela lui aurait peut-être permis de souligner
qu'il y a une bonne baisse de la gauche au Canada.
M. Morin: Entre sociaux-démocrates.
M. Garneau: Cela donne-t-il de l'espoir au député
de Rouyn-Noranda?
M. Samson: En tout cas, c'est une forte remontée
créditiste que nous apprécions au Québec.
Le Président: Question, s'il vous plaît!
M. Samson: Oui, évidemment, j'allais vous dire que cela a
fait mentir les sondages et cela ne donne pas beaucoup de poids à celui
qui apparaît dans le journal Le Soleil ce matin, qui a été
fait par Jean-François Bertrand et qui met René Lévesque
en avance.
Mais je voudrais poser une question ce matin au ministre de
l'Immigration. Je voudrais demander au ministre de l'Immigration s'il a eu des
communications avec le ministre fédéral de l'Immigration quant au
cas du général Dang Van Quang. Le gouvernement
fédéral a fait savoir qu'il n'y a pas encore de décision
prise dans son cas, à savoir s'il faudrait le déporter ou non. Je
veux savoir si le ministre de l'Immigration du Québec a
été consulté dans ce cas particulier, puisqu'il s'agit
d'une personne qui est actuellement au Québec.
M. Bienvenue: J'ai effectivement eu une consultation, M. le
Président, avec mon homologue fédéral, il y a quelques
semaines, à ce sujet. Il y a effectivement un ordre de
déportation qui existe. La difficulté, selon la façon dont
je l'ai comprise, à laquelle font face les autorités
fédérales porte sur l'endroit où serait
éventuellement déporté ce Vietnamien.
Evidemment, on peut facilement songer au Vietnam-Sud, qui est l'endroit
d'où il vient. On imagine facilement les conséquences de ce
geste. Mais, pour bien répondre à la question du
député de Rouyn-Noranda, il y a ordre de déportation mais
il y a incertitude quant à l'endroit de la déportation. Vous
savez qu'on ne peut pas déporter un individu en le laissant simplement
à la porte de nos frontières. Il faut qu'il y soit recueilli et,
si on lui refuse l'accès, il est toujours chez nous.
M. Samson: Le ministre de l'Immigration peut-il me dire si le
ministère de l'Immigration du
Québec a fait parvenir un avis au gouvernement
fédéral à ce sujet?
M. Bienvenue: Aucun avis écrit, M. le Président;
des avis verbaux seulement.
M. Charron: Une question additionnelle, M. le
Président.
M. Samson: M. le Président, le ministre peut-il me dire,
puisqu'il semble qu'il y a avis de déportation et qu'on ne sait pas au
juste où l'envoyer...
M. Bienvenue: Ordre de déportation.
M. Samson: Ordre de déportation. Le problème semble
être qu'on ne sait pas au juste où l'envoyer. Le ministre peut-il
nous dire, compte tenu du fait que M. Andras, l'an dernier, était
prêt à déporter 1,400 ou 1,500 Haïtiens d'une claque,
s'il ne pourrait pas considérer, dans ce cas particulièrement
puisque le gouvernement fédéral semblait être
très intéressé à déporter des gens vers
Haïti de l'envoyer là celui-là? Pourquoi ne
l'enverrait-on pas vers Haïti, celui-là, puisque le gouvernement
fédéral semblait très disposé à en envoyer
environ 1,500?
M. Bienvenue: Pour l'envoyer en Haïti, il faut
évidemment que les autorités haïtiennes l'acceptent.
M. Lacroix: On peut le prendre à l'île du Corps Mort
chez nous!
M. Samson: II n'est même pas bon pour aller là?
Le Président: A l'ordre! Une question additionnelle.
M. Charron: Le ministre de l'Immigration a-t-il
vérifié si les autorités politiques du Sud-Vietnam,
actuellement, sont prêtes à recevoir l'individu dont on parle? Le
ministre de l'Immigration peut-il nous informer si les autorités du
Sud-Vietnam, qui est le pays d'origine de cet individu recherché,
d'ailleurs, par la police sud-vietnamienne tel que je connais l'esprit
justicier du ministre de l'Immigration, j'imagine qu'il veut que justice suive
son cours. Ne serait-il pas normal de remettre ce prétendu criminel aux
mains des autorités de son pays pour qu'il soit jugé chez lui sur
les crimes qu'il est accusé d'avoir commis?
M. Bienvenue: Le député de Saint-Jacques me demande
une opinion mais je dois répondre que la décision appartient en
exclusivité à l'autorité fédérale. J'ai dit
tout à l'heure au député de Rouyn-Noranda que j'ai eu,
avec mon homologue fédéral, des conversations, j'ai émis
des avis à ce sujet mais la décision m'échappe
complètement.
Le Président: L'honorable député de
Laurier.
Embauche d'occasionnels au ministère des
Transports
M. Marchand: M. le Président, ma question s'adressera au
ministre des Transports. Avec le consentement unanime de la Chambre, j'aurais
un court préambule à faire. Naturellement, dans mon court
préambule, je ne parlerai pas, à l'instar du député
de Rouyn-Noranda, de la défaite des socialistes en Colombie-Britannique.
Cela n'a pas rapport à ma question!
M. le Président, dans mon comté, sur six employés
occasionnels demandés au ministère des Transports, quatre sont
engagés parce qu'ils ont des noms français; deux autres sont
refusés parce qu'ils ont des noms italiens. Il s'agit de Mme Fra-quelli,
personne qui parle très bien le français, née au
Québec, qui parle l'anglais et l'italien, naturellement, et d'un jeune
homme d'une vingtaine d'années, M. Mario Di Chiaro qui,
également, est né au Québec et qui ne parle même pas
l'italien.
Le ministre des Transports pourrait-il me dire s'il a donné
instruction à ses fonctionnaires de refuser les candidats d'origine
italienne? Si oui, ces derniers devraient-ils se présenter sous les noms
de Dubois, Rivard, Rose, Vallières ou Blass?
M. Mailloux: M. le Président, comme le ministre des
Transports demeure dans un comté où 99.9% des gens sont des
Canadiens français, il est pas mal loin des problèmes des
Italiens dont on parle présentement dans certains spectacles à la
télévision. De toute façon, je ne connais aucune directive
qui fasse que des personnes, en raison de leur ethnie, pourraient être
mises de côté au ministère des Transports.
Il y a quand même des règlements. Suite à la
question posée par l'honorable député de Laurier, je
voudrais vérifier. Il y a une directive, depuis quelques mois, qui veut
que tous les ministères ne peuvent reconduire des mandats d'occasionnels
pour plus d'un ou deux mandats.
Les deux seules catégories qui peuvent aller jusqu'à deux
mandats sont les occasionnels du ministère du Tourisme et les
occasionnels du ministère des Transports, section voirie, parce que,
forcément, ce sont des fonctions qui, normalement, existent en
période d'été pour plus de trois mois.
Il y a également la directive récente qui fait qu'il y a
eu un gel de tous les effectifs d'occasionnels. Je ne sache d'aucune
façon que des personnes auraient pu être lésées dans
leurs droits parce qu'elles ne seraient pas canadiennes-françaises. De
toute façon, je prends avis de la question. Je vais vérifier
quelles sont les raisons du réengagement des personnes dont le mandat a
été reconduit, si elles sont de nationalité
canadienne-française et je vérifierai également pour ce
qui est des deux personnes de nationalité italienne, mais je suis
convaincu que cela ne devrait pas être la raison pour laquelle ces
dernières personnes n'ont pas été
réembauchées.
Je donnerai la réponse au député de Laurier
à la réouverture de la Chambre lundi, si la Chambre siège
lundi.
M. Marchand: Merci, M. le ministre.
Le Président: L'honorable chef de l'Opposition,
l'honorable député de Beauce-Sud et l'honorable
député de Rosemont.
L'honorable chef de l'Opposition officielle.
Fréquentation des parcs
fédéraux
M. Morin: M. le Président, ma question est destinée
au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et porte sur
l'intégrité du territoire.
Le ministre a-t-il pris connaissance des faits
révélés par le Mouvement national des
Québécois sur les deux parcs fédéraux
implantés au Québec, lesquels montrent les taux réels de
fréquentation de ces parcs? Le ministre est-il au courant que ces
chiffres ont été établis par le service de planification
de Parcs Canada, à son bureau régional de Québec, et
dégonflent la publicité fédérale, puisqu'ils sont
trois fois plus bas que les chiffres officiels?
M. Simard: M. le Président, j'ai pris connaissance de ces
documents et nous sommes en train de faire la comparaison, justement avec les
chiffres que j'ai demandés au gouvernement central, chiffres qui m'ont
été présentés dernièrement par le ministre
Buchanan.
M. Morin: M. le Président, question supplémentaire.
Quand vous parlez des chiffres du gouvernement central, voulez-vous dire les
chiffres gonflés ou les chiffres réels? Quels chiffres? Les
chiffres dégonflés?
M. Simard: M. le Président, je pense que mon
collègue à Ottawa est assez sérieux pour ne pas me donner
des chiffres gonflés, pour me donner la vérité.
M. Morin: J'admire la confiance du ministre, mais il n'en reste
pas moins que les chiffres officiels qui ont été publiés
sont trois fois supérieurs à ceux qui sont sortis hier.
Le Président: Question.
M. Morin: J'ai une autre question. Pour ce qui est maintenant des
dépenses effectuées par chacun des touristes qui
pénètrent dans les espaces fédéraux, le ministre
a-t-il pris connaissance de l'étude, fort complète, qui a
été préparée par la Corporation professionnelle des
ingénieurs-forestiers du Québec, étude intitulée
"Parcs, territoires et zones analogues", dans laquelle on trouve et on prouve
que les parcs naturels de conservation de type fédéral ont la
plus faible moyenne de dépenses par jour et par visiteur, soit
$1.26?
M. Simard: M. le Président, nous avons pris connaissance
de tous ces documents. Ils sont à l'étude, ce qui fait que
même la Corporation des ingénieurs-forestiers a déjà
fourni un programme assez détaillé qui nous a aidé
énormément à pré-
parer le projet de loi-cadre des parcs. Nous travaillons en
étroite collaboration.
Je me demande, M. le Président, ce que le chef de l'Opposition
officielle essaie de me faire dire. Il faudrait qu'il réalise qu'il est
à l'Assemblée nationale du Québec et non à Ottawa.
Je pense que ses questions devraient être adressées à un
ministre fédéral. Il me demande si je suis au courant de certains
chiffres...
M. Morin: ... à ce que je vois.
M. Simard: ... sur des parcs nationaux qui existent, et tout
cela. Ce n'est pas moi qui est M. Buchanan, M. le Président.
M. Morin: Ce n'est pas une préoccupation de votre
ministère!
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Simard: C'est ma préoccupation parce que je dois
répondre, en cette Chambre, pour les parcs, comprenez-vous, qui sont
à l'intérieur du Québec, je suis bien d'accord.
M. Morin: M. le Président...
Le Président: Dernière question?
M. Morin: ... une dernière question, s'il vous
plaît!
Le Président: Oui.
M. Morin: Le premier ministre déclarait, en
décembre 1971, il y a donc quatre ans maintenant, qu'il allait annoncer
prochainement je cite textuellement prochainement la politique
québécoise en ce qui concerne l'implantation des parcs
fédéraux au Québec.
Il y a quatre ans de cela. Le ministre peut-il nous dire si cette
politique sera enfin annoncée d'ici la fin de 1975? Encore hier, un
promoteur qui s'intéresse à un projet de parc
fédéral dans la circonscription de Beauce-Sud
déblatérait contre le gouvernement du Québec et en
particulier contre le ministre qu'il accusait de ne pas avoir de politique
précise, depuis le temps que le problème a été
créé sur la question de l'implantation des parcs
fédéraux au Québec. Quand allons-nous connaître
cette politique? En avez-vous une?
M. Simard: En temps et lieu, M. le Président.
M. Lessard: M. le Président, question additionnelle sur la
réponse du ministre. Est-ce que nous pouvons espérer que le
gouvernement ou le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche va
déposer à l'Assemblée nationale sa loi-cadre qu'il nous
promet déjà depuis plusieurs années, avant les prochaines
élections provinciales?
M. Simard: En temps et lieu, M. le Président.
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud.
Projets d'habitations des municipalités
M. Roy: M. le Président, ma question s'adresse à
l'honorable ministre des Affaires municipales, responsable du dossier
habitation. J'aimerais demander au ministre ce matin s'il est en mesure de nous
dire s'il y a ou s'il y aura déblocage relativement aux 175 projets
d'habitations, que le ministre appelle lui-même les logements sociaux, de
la part des municipalités du Québec? Est-ce que le ministre est
en mesure ce matin de faire le point sur la situation, à savoir s'il y a
au moins un certain nombre de projets qui pourront être acceptés
prochainement?
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas un
problème de blocage et de déblocage, c'est un problème de
disponibilité d'argent et dès qu'il y aura assez d'argent
disponible, les projets seront mis en marche. Il y a toute une série de
projets qui ont été examinés et approuvés en
principe et c'est simplement une question de disponibilité d'argent.
Nous avons eu cette année cinq conférences
fédérales-provinciales sur le sujet et nous devrons
connaître très prochainement le montant précis des
disponibilités que nous aurons.
M. Roy: M. le Président, j'ai posé des questions au
ministre à ce sujet le 18 novembre et, dernièrement, le 5
décembre, le ministre nous a dit qu'il annoncerait ses politiques, les
nouvelles à ce sujet. Ce matin, il parle des circonférences
c'est le cas de le dire fédérales-provinciales.
J'aimerais savoir du ministre pour quelle raison le ministère des
Affaires municipales incite les municipalités, on leur fait parvenir
régulièrement des formules et de l'information à ce sujet,
de façon à leur laisser croire qu'il y a de grandes
possibilités de construction de logements sociaux au Québec. Les
municipalités dépensent des dizaines de milliers de dollars en
vue de faire préparer des plans et devis en vue de faire des appels
d'offre et le ministre nous annonce ce matin qu'il n'y a pas d'argent, qu'il y
en aura peut-être plus tard.
Le Président: Question.
M. Roy: J'aimerais demander au ministre quand, vers quelle date,
il pourra y avoir un déblocage de ce côté parce qu'il y a
déjà 175 projets, depuis le 15 août, qui sont au
ministère des Affaires municipales et qui attendent.
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas au
ministère des Affaires municipales, c'est à la
Société d'habitation du Québec. Je pense que le moment et
l'endroit logiques pour examiner tout cela sera au moment de l'examen des
crédits du ministère où l'on pourra examiner toute la
programmation. Je n'ai pas, pour ma part, incité des
municipalités à faire préparer des plans et devis Je
reçois de nombreuses demandes que j'achemine vers la
Société d'habitation du Québec qui a son administration et
qui travaille avec les offices municipaux d'habitation.
Les besoins sont fort bien connus; les besoins
doivent être régionalisés pour avoir un
équilibre raisonnable et c'est ce que la Société
d'habitation essaie de faire. Je ne suis pas en mesure à
brûle-pourpoint de confirmer ou d'infirmer le chiffre avancé par
l'honorable député de Beauce-Sud. Je vais vérifier et
j'essaierai d'apporter des précisions sur la programmation la semaine
prochaine.
Le Président: Dernière, dernière question
supplémentaire.
M. Roy: M. le Président, est-ce que je pourrais demander
au ministre, à la suite de la réponse qu'il vient de nous donner,
si cela veut dire qu'avant le mois de mai, avant l'adoption des crédits
qui seront affectés à cette fin, de nouveaux projets seront
acceptés?
Le Président: A l'ordre!
M. Roy: Est-ce que c'est cela, M. le Président, est-ce que
j'ai bien compris?
Le Président: A l'ordre!
M. Goldbloom: Non, M. le Président, ce n'est pas du tout
ce que j'ai dit. Ce que j'ai dit c'est que, pour examiner toutes les relations
entre la Société d'habitation du Québec et les
municipalités de cette province, il faudra un cadre autre que la
période des questions en Chambre. Je m'efforcerai d'avoir certaines
précisions, que j'essaierai de fournir la semaine prochaine, quant
à l'état d'avancement des projets. Dans ce sens, je ferai de mon
mieux pour éclairer davantage la Chambre sur la question.
Le Président: Une question additionnelle. Le
député de Beauce-Nord.
M. Sylvain: Toujours relativement à ces programmes
municipaux d'habitation, dans le cadre où la Société
d'habitation accepte maintenant la construction de HLM pour personnes
âgées, est-ce que le ministre est en mesure de nous assurer, ce
matin, qu'avant l'acceptation par la Société d'habitation de
nouveaux projets municipaux pour personnes âgées les plans et
devis acceptés par la Société d'habitation du
Québec seront tels que, dans les logements, les personnes
âgées auront des superficies assez vastes pour avoir des loisirs
occupationnels? Cela a été oublié lors de la construction
des centres d'hébergement en 1966 et 1967.
M. Goldbloom: M. le Président, l'on se rappellera qu'il y
a onze mois j'ai fait déclencher une enquête administrative
à la Société d'habitation, parce que je n'étais pas
satisfait de la façon dont certaines choses se faisaient. Il
était très évident que nous devions, et c'est maintenant
en train de se faire, resserrer les méthodes administratives et faire
correspondre les projets aux terrains qui devaient les recevoir. Il est
évident que, si l'on peut aujourd'hui parler de retard dans la
réalisation des programmes, c'est en partie parce que les métho-
des administratives laissaient à désirer. Nous avons maintenant,
depuis quatre mois, une nouvelle administration, un nouveau président et
un nouvel élan qui est en train de se donner à la
Société d'habitation du Québec, avec une attention
particulière à ce genre de problème qu'il faut absolument
corriger.
Le Président: Dernière courte question. Le
député de Rosemont.
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, merci. Au
départ, vous me permettrez de vous dire que, si certaines personnes
tentent de créer un fossé entre vous et moi, je veux vous assurer
immédiatement de mon entière collaboration.
Le Président: Voulez-vous me mettre cela par
écrit?
Transport en commun aux heures de pointe
M. Bellemare (Rosemont): C'est dans le journal des Débats,
M. le Président. C'est dans le journal des Débats.
M. le Président, ma question s'adresse au ministre d'Etat aux
Transports. Naturellement on n'a pas eu le temps de prendre connaissance du
document qui a été déposé, mais je suis vraiment
déçu un court préambule, M. le Président
de l'Opposition officielle lorsqu'on parle du transport en commun
à Montréal. Je vais demander au ministre d'Etat aux Transports
s'il a envisagé cette possibilité pendant les heures de pointe.
Pour les gens qui emploient les autobus, le transport en commun, on pourrait
faire comme on fait sur les autoroutes, réduire les taux pour le
transport en commun. Le gars qui reste dans le nord, je ne veux impliquer
personne, le gars qui prend l'autoroute, il est capable de prendre l'autoroute,
il a de l'argent pour prendre l'autoroute, puis on réduit le coût,
on réduit le péage de l'autoroute. Alors, est-ce que ce serait
possible, M. le Président, que le ministre puisse envisager que, pendant
les heures de pointe, on réduise le tarif du transport en commun, ce qui
rendrait service aux ouvriers et aux étudiants? Aujourd'hui, un
père de famille qui a des étudiants qui vont à
l'école, cela lui coûte $18 à $20 par semaine de transport,
c'est inconcevable. Est-ce qu'il y a une possibilité de regarder cela,
M. le ministre, tout en n'ayant pas pris connaissance de votre document?
M. Berthiaume: M. le Président, la politique
québécoise en matière de transport urbain n'exclut pas
cette possibilité.
Mais, comme je l'ai déjà dit à d'autres occasions,
nous croyons que l'initiative de ce genre de démarches doit venir de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal,
dans le cas qui préoccupe le député de Rosemont, et si la
commission trouvait une telle mesure désirable, d'après le
programme que j'ai annoncé ce matin, le gouvernement du Québec en
subventionnerait ou en porterait le fardeau à plus de 50%.
M. Bellemare (Rosemont): Question supplémentaire. Est-ce
que le ministre envisage une possibilité quelconque de faire une
pression sur M. Hanigan?
M. Berthiaume: Peut-être que les électeurs de
Rosemont devraient faire pression sur M. Hanigan.
Le Président: Avant de passer aux affaires du jour, j'ai
eu deux avis de question de privilège.
L'honorable ministre de l'Education et des Finances ainsi que
l'honorable député de Matane.
Questions de privilège
Article de journal M. Raymond Garneau
M. Garneau: Hier après-midi, j'ai fait en Chambre une
longue intervention sur l'état des négociations dont le texte
intégral a d'ailleurs été remis aux députés
et à la presse. Dans mon intervention, je n'ai pas simplifié, de
façon rapide, la demande syndicale; au contraire, je l'ai longuement
analysée et comparée aux offres patronales. J'ai clairement
indiqué que je recherche, que le gouvernement et les
fédérations des commissions scolaires recherchent un
règlement négocié et non un décret. Le journal Le
Devoir de ce matin, et dans son titre et dans son reportage sous la signature
de Mlle Lise Bissonnette, diffuse exactement le contraire du message que
j'essayais de livrer hier aux députés de cette Chambre.
Dans mon intervention, j'ai dit explicitement que l'offre patronale
constituait une bonne base de négociation, c'est-à-dire qu'elle
est négociable et, donc, qu'elle n'est pas finale. Mon texte fait des
ouvertures aux enseignants pour une négociation rapide d'ici Noël,
de façon que les écoles ouvrent après le Jour de l'an dans
un bon climat. Je veux que les enseignants sachent que je n'ai, hier, ni fait
de menace, ni posé d'ultimatum. Particulièrement au chapitre de
la tâche, j'ai indiqué que nous reconnaissons que les enseignants
ont une semaine de travail de 40 heures dont nous demandons aux enseignants de
l'élémentaire d'en passer au maximum 25 en présence des
élèves et aux enseignants du secondaire 18 3/4; dans les deux cas
soit pour de l'enseignement, soit pour d'autres activités
pédagogiques et même pour de la surveillance et de la
suppléance.
Je déplore que les données précises que j'ai
énoncées hier à l'Assemblée nationale aient ainsi
été déformées et que les enseignants qui auront lu
le Devoir ce matin aient été induits en erreur et risquent de ne
pas recevoir l'appel que j'ai lancé hier pour un règlement
négocié et raisonnable.
Requête pour empêcher la
présentation d'un projet de loi
M. Marc-Yvan Côté Le Président: L'honorable
député de Matane.
M. Côté: Mardi dernier, le 9 décembre 1975,
une requête pour l'émission d'une ordonnance d'injonction
interlocutoire provisoire et d'une injonction interlocutoire a
été présentée devant l'honorable juge Jean-Pierre
Côté de la Cour supérieure du district de Québec,
portant les numéros 200 et 05-004665-75, mettant en cause les parties
suivantes: Rail and Water Terminal of Montreal Ltd. et les Chargeurs Unis Inc.,
requérante, vs la Compagnie de gestion de Matane Inc, et Marc-Yvan
Côté, intimé. Cet intimé, Marc-Yvan
Côté, est le député de Matane à
l'Assemblée nationale du Québec, celui qui vous parle.
Cette requête était appuyée d'un affidavit
signé par M. Sylvio Thibault, domicilié à 161 avenue de la
Chaudière, Saint-Nicolas, district de Québec,
secrétaire-trésorier des deux compagnies requérantes. Elle
a été présentée et plaidée par Me Ray-nold
Langlois, de l'étude Langlois, Drouin et La-flamme, au nom des
requérants. Dans quelques-unes de ses conclusions, la requête
demandait au tribunal d'enjoindre au député de Matane, comme
à l'autre intimé, ce qui suit:
De cesser immédiatement la présentation, à
l'Assemblée nationale du Québec, d'une requête pour
l'introduction, l'adoption et la sanction d'un projet de loi privé, dit
no 214, concernant la Compagnie de gestion Matane Inc., de même que tout
geste relatif à cette présentation.
Le député de Matane avait accepté de proposer le
projet de loi no 214 visant la requête. Je soumets respectueusement
à cette Assemblée qu'en préparant, formulant,
présentant une telle requête et en plaidant en sa faveur, les deux
compagnies requérantes, leur mandataire et leur procureur ont
porté une atteinte grave au privilège de cette Assemblée
et du député de Matane et ont violé leurs droits, faits et
gestes, constituant une offense à l'endroit de l'Assemblée
nationale du Québec et du député de Matane.
Ce faisant, ils ont tenté d'empêcher un membre de cette
Assemblée d'accomplir son devoir en tant que législateur. Il y a
eu violation des droits du député de Matane et offense à
l'Assemblée nationale. Suite à cette question de
privilège, je désire, en vertu des dispositions de l'article 79
et de l'article 81 de notre règlement, vous présenter la motion
qui suit:
Que cette Assemblée déclare que les compagnies Rail and
Water Terminal of Montreal Ltd. et les Chargeurs Unis Inc. de même que Me
Raynold Langlois, leur procureur, ont violé les droits de cette
Assemblée et d'un de ses membres, soit le député de
Matane, en tentant d'empêcher ladite Assemblée et ledit
député d'accomplir leur devoir de législateurs à
l'occasion de l'étude du projet de loi no 214 et ce, le 9
décembre 1975, alors qu'ils ont présenté une requête
d'injonction qui, si elle avait été satisfaite dans ses
conclusions, aurait brimé cette Assemblée et le
député de Matane dans l'exercice de leur devoir.
Et que cette Assemblée assigne lesdites compagnies et Me Raynold
Langlois à comparaître devant la commission de l'Assemblée
nationale dans les délais qu'elle déterminera.
Le Président: Si je comprends bien, vous donnez un avis
qu'après votre question de privi-
lège une motion sera présentée à
l'Assemblée pour qu'il y ait suite à votre question de
privilège et que l'Assemblée tranche dans le sens que vous
indiquez.
Le secrétaire général a la copie, maintenant, de
votre question de privilège et de votre motion qui paraîtra en
avis au feuilleton et, à ce moment, je statuerai sur la
recevabilité de cette motion.
M. Côté: Merci, M. le Président. M.
Levesque: M. le Président. Le Président: Affaires du
jour? M. Levesque: Oui.
Le Président: Je vais vous dire pourquoi, c'est parce que
je m'étais engagé cette semaine à statuer avant la fin de
semaine sur la motion qui avait été inscrite...
M. Levesque: Ah bon!
Le Président: Maintenant, étant donné que
cela peut retarder, je suis prêt à rendre ma décision mais,
si je comprends bien, vous avez beaucoup de travail ce matin.
M. Levesque: Oui.
Le Président: Avec le consentement du député
de Maisonneuve, je statuerai lundi sur cette question. Ça va?
Travaux parlementaires
M. Levesque: Merci.
M. le Président, je pense qu'on pourrait immédiatement
faire la motion pour que la commission puisse commencer à siéger;
c'est que j'ai à demander à la Chambre de procéder assez
rapidement à des troisièmes et deuxièmes lectures sur
lesquelles on serait d'accord. Mais, avant de ce faire, je propose que la
commission des affaires sociales aux fins d'entendre les principales parties
convoquées par le ministre des Affaires sociales et
intéressées par le projet de loi no 253, Loi visant à
assurer les services de santé et les services sociaux essentiels en cas
de conflit de travail, puisse siéger immédiatement au salon
rouge.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
Cette commission peut siéger immédiatement.
M. Levesque: M. le Président, si la commission
décide de poursuivre après treize heures, nous sommes d'accord
à ce sujet. Je voudrais votre consentement au cas où un tel
consentement est utile.
Le Président: II y a ordre de l'Assemblée à
l'effet que cette commission pourra siéger après treize heures et
qu'elle pourra décider d'elle-même quand elle désirera
mettre fin à ses travaux.
M. Levesque: D'accord. Article 2).
Projet de loi no 83 Troisième lecture
Le Président: Le ministre des Affaires municipales propose
la troisième lecture du projet de loi no 83, Loi concernant le canton de
Chicoutimi.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Article 3).
Projet de loi no 38 Troisième lecture
Le Président: Le ministre de la Justice propose la
troisième lecture du projet de loi no 38, Loi modifiant le Code de
procédure civile et autorisant l'usage du courrier certifié
à certaines fins.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Article 4).
Projet de loi no 79 Troisième lecture
Le Président: Le ministre de la Justice propose la
troisième lecture du projet de loi no 79, Loi constituant la
Société québécoise d'information juridique.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Article 14).
Projet de loi no 95
Troisième lecture
Le Président: Le député de Taschereau
propose la troisième lecture du projet de loi no 95, Loi modifiant la
Loi concernant la Fédération de Québec des unions
régionales des caisses populaires Desjardins.
Cette motion de troisième lecture est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté. Le Président:
Adopté. M. Levesque: Article 16).
Projet de loi no 8 Rapport de la commission
Le Président: Le député de Vanier, pour le
député de Portneuf, propose l'adoption du rapport de la
commission permanente de la justice qui a étudié le projet de loi
no 8, Loi modifiant la Loi de la division territoriale.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Ce rapport est adopté.
M. Levesque: Troisième lecture, prochaine séance ou
séance subséquente?
Le Président: C'est cela. C'est automatique.
M. Burns: Si vous voulez, en ce qui me concerne, en tout cas, ce
projet de loi pourrait être adopté immédiatement.
M. Levesque: Troisième lecture, M. le Président.
Merci.
Troisième lecture
Le Président: Avec le consentement, l'honorable ministre
de la Justice propose la troisième lecture du projet de loi no 8, Loi
modifiant la Loi de la division territoriale. Cette motion est-elle
adoptée?
M. Bums: Adopté. Le Président:
Adopté. M. Levesque: Article 17).
Projets de loi privés nos 113, 123, 170,
211
Troisième lecture
Le Président: Le député de Saint-Louis
propose la troisième lecture du projet de loi 113, Loi concernant
certains lots du cadastre de la cité de Montréal, quartier
Saint-Antoine. Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté. M. Levesque: Article 18).
Le Président: Le député de Sherbrooke, pour
le député de Saint-Henri, propose la troisième lec- ture
du projet de loi no 123, Loi concernant la succession de Charles
Séraphin Rodier. Cette motion de troisième lecture est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté. M. Levesque: Article 19).
Le Président: Le député de Sainte-Marie,
pour le député de Verdun, propose la troisième lecture du
projet de loi no 170, Loi concernant certains terrains dans la cité de
Westmount. Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. Levesque: Article 20).
Le Président: Le député de Jeanne-Mance
propose la troisième lecture du projet de loi no 211, Loi concernant
certains immeubles de Peel Sherbrooke Holdings Limited. Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté. M. Levesque: Article 21).
Le Président: Le député de Bellechasse, pour
le député de Laporte, propose la deuxième lecture du
projet de loi no 205, Loi concernant la cité de Rimouski.
N'était-ce pas le député de Laporte qui était
parrain de ce projet de loi?
M. Burns: M. le Président, je ne sais pas si c'est
l'intention du gouvernement, mais nous avons un discours de deuxième
lecture sur ce projet de loi.
M. Levesque: A l'article 21?
M. Burns: Sur le projet de loi no 205, qui apparaît
à l'article 21.
En tout cas, je vous l'indique pour ne pas...
M. Levesque: Dans ce cas, nous allons attendre pour la
deuxième lecture. Nous ne voulons prendre à ce moment que les cas
où il n'y a pas de discours de prévu.
M. Burns: C'est ce que j'avais compris, mais dans ce cas, il y a
au moins un discours de deuxième lecture.
M. Levesque: D'accord, article 22). M. Burns: Cela veut
dire que...
Le Président: Pour le moment, on retire cette motion, mais
elle reste au feuilleton en deuxième lecture.
M. Levesque: Article 22).
M. Burns: L'article 22, c'est d'accord. Cela va.
Projet de loi privé no 213
Deuxième lecture et commission
plénière
Le Président: Le député de Laviolette, pour
le député d'Abitibi-Est, propose la deuxième lecture du
projet de loi no 213, Loi concernant la ville de Chibougamau. Cette motion
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté. Oui, c'est la deuxième
lecture.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
Le Président: Si je comprends bien, il y aurait lieu de
faire les écritures de la commission plénière pour
l'article 22.
M. Burns: II est peut-être bon une fois pour toutes, que
vous nous donniez votre avis là-dessus. A chaque fois qu'un projet de
loi, et habituellement cela se présente dans les cas de projets de loi
privés, est étudié en commission après la
première lecture, on mêle deux processus, c'est-à-dire
qu'on étudie le projet de loi article par article. Il n'en demeure pas
moins c'est mon humble opinion, en tout cas, je vous demande votre
directive là-dessus que le projet de loi doit quand même
suivre les étapes, par la suite, c'est-à-dire que, même
s'il y a eu étude du projet de loi, article par article, il faut qu'au
moins on fasse les écritures de la commission plénière,
éventuellement, lorsque le projet de loi revient après la
deuxième lecture en Chambre. En tout cas, c'est mon humble opinion.
Le Président: D'ailleurs, j'aurai une proposition à
vous faire très prochainement à la réunion de la
commission de l'Assemblée nationale ou au sous-comité qui sera
possiblement formé. Il y aurait deux formules, soit faire les
écritures de la commission plénière ou une autre formule
qui pourrait dire que le rapport de la commission qui a étudié le
projet de loi, après la première lecture, est adopté et
considéré comme étant le rapport de l'étude
après la deuxième lecture.
On accepte les amendements. Y a-t-il eu des amendements à ces
projets de loi?
Ce serait la meilleure formule. La meilleure formule serait d'adopter le
rapport. Pour le moment, je crois qu'on a oublié de faire les
écritures de la commission plénière avec les amendements
qui ont été apportés à la commission, après
l'étude en première lecture. On fait les écritures.
Adoption du rapport de la commission plénière.
M. Burns: D'accord. Adopté.
Le Président: Adopté. Y a-t-il lieu de passer
à la troisième lecture?
M. Burns: A la prochaine séance.
M. Levesque: A la prochaine séance. Article 23).
M. Burns: Je vous demanderais également de retarder
l'adoption de la deuxième lecture, le député de Saguenay
n'étant pas présent à ce moment-ci, en Chambre. Je
préférerais le consulter avant d'adopter la deuxième
lecture.
M. Levesque: D'accord.
Nous avions songé à passer immédiatement à
l'article 12) mais il y a eu une entente entre les députés qui
devaient participer à ce débat. Nous reviendrons avec ce projet
de loi au début de la semaine prochaine. A moins qu'on soit prêt,
présentement, à accepter la deuxième lecture.
D'accord?
Voulez-vous appeler l'article 12), M. le Président?
Projet de loi no 258 Deuxième lecture
Le Président: L'honorable ministre merci beaucoup
des Affaires culturelles, pour l'honorable ministre des Communications,
propose la deuxième lecture du projet de loi no 258, Loi concernant
certaines installations d'utilité publique et modifiant la Loi
d'Hydro-Québec, la Loi de la Régie de l'électricité
et du gaz et la Loi de la Régie des services publics. Cette motion de
deuxième lecture est-elle adoptée?
Une Voix: Adopté. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
M. Levesque: M. le Président, je propose que ce projet de
loi soit déféré à la commission parlementaire.
Est-ce qu'on devrait le déférer à la commission
parlementaire de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications ou encore, si ce n'était pas long, on pourrait même
le faire ici?
M. Charron: Mardi. M. Levesque: Oui?
M. Charron: Comme on en a convenu, on le fait mardi.
M. Levesque: Ici?
M. Charron: Ici ou en commission, cela m'est égal. Comme
vous voulez.
M. Levesque: C'est le temps dont le député croit
avoir besoin qui décidera.
M. Charron: Ce ne sera pas très long. Cela ne retardera
pas les travaux de la Chambre.
M. Levesque: Alors je propose, M. le Président, que ce
projet de loi soit déféré à la commission
plénière pour étude article par article.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Une Voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
Commission plénière
M. Levesque: M. le Président, pour les écritures,
je propose que vous quittiez le fauteuil, pour permettre la formation de la
commission plénière, et retour assez rapide à votre
fauteuil.
Une Voix: Ne vous éloignez pas.
Le Président: Pourriez-vous faire les écritures en
conséquence?
M. Levesque: Article 8), M. le Président.
Projet de loi no 251 Deuxième lecture
Le Président: L'honorable ministre des Transports propose
la deuxième lecture du projet de loi no 251, Loi modifiant la Loi des
transports et d'autres dispositions législatives.
L'honorable ministre des Transports.
M. Mailloux: M. le Président, je n'ai pas de discours de
deuxième lecture sur ce projet de loi pour la raison suivante. Durant
l'étude de ce projet de loi article par article, je pourrai abondamment
informer la Chambre des raisons que nous invoquons à l'appui des
demandes contenues dans ce projet de loi.
Cependant, comme je suis informé que le député de
Chicoutimi a un discours de deuxième lecture, j'attendrai pour donner
les informations à ce moment-là. Je cède mon droit de
parole.
Le Président: Je crois qu'il n'y a pas tellement de
principes dans ce projet de loi. Ne voulez-vous pas faire ce discours en
commission?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. J'aimerais mieux au niveau de
la deuxième lecture. M. le Président, en fait, cela
équivaut à la même chose.
Le Président: A votre goût. Je n'ai pas
d'objection.
L'honorable député de Chicoutimi.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le projet
de loi no 251, Loi modifiant la Loi des transports et d'autres dispositions
législatives, est un projet de loi qui, à proprement parler, ne
recèle pas de principes de base. Il s'agit plutôt de modi-
fications, dans certains cas mineures, dans d'autres cas, quand même,
assez importantes. Je tenais à le souligner au départ puisque,
effectivement, au niveau de la deuxième lecture, nous interviendrons en
tenant compte de ce fait important pour guider notre intervention.
Alors, M. le Président, ce projet de loi est, je pense,
l'occasion tout à fait indiquée pour souligner l'importance d'une
politique active dans le domaine du transport pour le Québec.
Il est clair que le gouvernement fédéral a compris depuis
longtemps l'importance du domaine du transport, mais on ne peut en dire autant
c'est mon humble opinion au niveau du gouvernement du
Québec. Je pense que la partie du rapport Tetley qui a été
publiée soutient cette situation qui fait que, pour le
fédéral, le domaine des transports a toujours été
de toute première importance, où il fallait réglementer
d'une façon très précise, alors que ce n'est pas la
même chose concernant le gouvernement du Québec.
Vous me permettrez, M. le Président, de citer ce rapport Tetley
qui illustre bien ce que je viens de dire, aux pages 170, 171 et 172. Je me
réfère, pour un certain temps, au rapport que je viens de
mentionner. "Le gouvernement canadien, dit le rapportTet-ley, pour sa part, a
été amené très tôt à définir
une politique et un cadre réglementaire complet à l'égard
du secteur des transports qu'il a largement utilisé pour assurer le
développement du pays. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait,
depuis très longtemps, pris des mesures pour sauvegarder la
propriété ou les intérêts canadiens dans le
transport, aussi bien ferroviaire qu'aérien ou maritime."
Pendant que le gouvernement du Canada reconnaissait l'importance du
domaine du transport, qu'advenait-il de la position du Québec dans ce
domaine, M. le Président? Le rapport Tetley continue en disant ceci: "Le
Québec, pour sa part, bien qu'il se soit donné, dans quelques
cas, depuis très longtemps, certains pouvoirs législatifs ou
réglementaires dans les limites de sa juridiction, notamment en ce qui
concerne le rail, n'a accordé au secteur des transports ni le même
rôle, ni la même importance que lui attribuait le gouvernement
fédéral. Depuis quelques années, cependant,
l'intérêt des pouvoirs publics s'est sensiblement élargi
et, en 1972, l'Assemblée nationale créait des institutions qui,
pour la première fois, avaient le mandat de définir une politique
globale ou intégrée du transport sous toutes ses formes. Le
ministère des Transports remplaçait, de fait, dans la perspective
plus large définie par une nouvelle loi constitutive, l'ancien
ministère de la Voirie et la Loi des transports instituait la Commission
et le Tribunal des transports ayant juridiction dans le cadre de la
compétence du Québec sur toutes les formes de transports,
à savoir public, en vrac ou spécialisé, qu'ils soient
maritimes, aériens ou autres."
Le rapport Tetley continue en ce sens: "Les efforts du nouveau
ministère, jusqu'à maintenant, ont porté sur le transport
terrestre. C'est ainsi qu'il a proposé, à ce jour, au
lieutenant-gouverneur en conseil des règlements concernant le
camionnage
en vrac, les industries du taxi et du transport scolaire et le transport
en commun. Ces règlements s'ajoutaient aux ordonnances émises par
l'ancienne régie et maintenus en vigueur par ceux, par exemple,
concernant le transport général des biens.
Cependant, aucune réglementation du secteur des transports ne
contient par ailleurs de disposition visant spécifiquement à
limiter la mainmise étrangère. M. le Président, je
reviendrai sur cette partie du rapport Tetley, qui continue en ce sens: Le
règlement concernant le transport en commun, toutefois, stipule que pour
obtenir un permis de transport aéroportuaire un requérant doit
être citoyen canadien et une entreprise doit être incorporée
au Canada avec siège social au Québec. La même disposition
pourrait sans doute s'appliquer au réseau de transport urbain et
interurbain à l'intérieur du Québec, de même qu'aux
flottes de véhicules scolaires. De même continuait le
rapport Tetley bien que cette proposition puisse paraître
théorique, le règlement concernant le taxi pourrait-il
obliger...
M. Roy: Je m'excuse auprès de mon collègue, M. le
Président, mais il n'y a pas quorum. Je regarde du côté des
banquettes ministérielles et il n'y a plus personne.
Le Vice-Président (M. Blank): Qu'on appelle les
députés!
II y a quorum maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, M. le Président, le
rapport Tetley, tel que je disais tout à l'heure, continue dans le sens
suivant: De même, bien que cette proposition puisse paraître
théorique, le règlement concernant le taxi pourrait-il obliger
l'entreprise requérante, qui, actuellement, n'est tenue que d'être
incorporée au Canada et d'être membre de la Ligue des
propriétaires de taxi de l'agglomération à laquelle ces
permis se rapportent, à avoir son siège social au Québec.
Les dispositions de l'ordonnance sur le camionnage de l'ancienne Régie
des transports obligent les compagnies qui détiennent des permis
à faire approuver tout transfert d'actions qui impliquerait un
changement dans le contrôle de la majorité de leurs actions. Il
n'existe aucune statistique concernant le pourcentage d'entreprises
étrangères faisant affaires dans le secteur du camionnage au
Québec. Il est plausible de penser que la plupart des petites
entreprises qui ont une vocation régionale sont entre les mains des
Québécois. Or, un examen sommaire des caractéristiques des
gros porteurs, il existe une trentaine d'entreprises possédant 100
camions et plus immatriculés au Québec, indique que la part des
entreprises québécoises y est substantielle, sinon majoritaire,
bien que quelques entreprises américaines y figurent parmi les plus
importantes. Le gouvernement dispose de fait du pouvoir réglementaire
nécessaire pour maintenir, sinon pour accroître la présence
québécoise dans cette industrie.
Je termine sur cette dernière citation, M. le Président,
du rapport Tetley, qui continuait en ce sens: Ce genre d'intervention, d'autre
part, serait vraisemblablement opportune aussi bien pour le transport en commun
que pour le secteur du transport scolaire. Les entreprises de ce dernier
secteur sont en effet appelées à se concentrer fortement d'ci
quelques années si l'exemple de l'Ontario devait se reproduire au
Québec. Les entreprises ontariennes Charterways ou Travelways avaient
respectivement 1,300 et 900 autobus sur 6,000 utilisés en Ontario, au
début de l'année 1973, alors que les plus grosses
sociétés québécoises n'en possédaient que
quelques centaines sur les 10,000 véhicules en service.
Il va de soi que le Québec devrait veiller à ce que cette
concentration, ceci est important, se fasse au profit des
Québécois et la réglementation devrait donner les moyens
à la commission de limiter l'acquisition par des étrangers, des
fabricants comme Welles et Wayne par exemple, des entreprises
québécoises. M. le Président, l'esprit de l'ensemble des
recommandations du rapport Tetley, comme on peut le voir, est à l'effet
qu'il y a une carence, qu'il n'y a aucune réglementation du secteur des
transports, ou des dispositions qui viseraient spécifiquement à
limiter la mainmise étrangère dans ce domaine très
important de l'économie québécoise.
Or, il n'y a, dans le projet de loi no 251, rien qui favorise une telle
politique active axée sur le développement de l'industrie
québécoise. Au contraire, M. le Président, il nous semble
que le projet de loi va plutôt dans le sens contraire. Nous aurons
l'occasion d'expliciter plus amplement lors de la discussion article par
article, mais vous me permettrez, à l'appui de cette affirmation, de
vous référer simplement à l'article 16 du projet de loi
qui modifie l'article 34 de la Loi des transports, de façon à
enlever l'exigence de la place d'affaires depuis douze mois.
L'article 16 qui modifie l'article 34 va dans le sens d'enlever
même l'obligation, pour une compagnie qui doit avoir un permis, d'avoir
un siège social au Québec depuis une période d'au moins
douze mois.
L'article 16 qui modifie l'article 34, à mon sens, tel qu'il est
formulé, est loin de contribuer à forcer au moins les entreprises
étrangères qui veulent avoir des permis dans le domaine du
transport à avoir un siège social au moins depuis douze mois dans
le Québec. Le résultat de toute cette absence de politique, de
réglementation ou de politique globale des transports, qui viserait
à diminuer de plus en plus la mainmise étrangère dans ce
domaine, fait que le domaine des transports glisse rapidement dans les mains
étrangères, avec la conséquence que le Québec ne
profite pas de son industrie du transport.
Je voudrais, M. le Président, à l'appui de cet
avancé, vous citer simplement un exemple bien précis. Je
comprends qu'on pourrait prendre plusieurs exemples, mais je cite celui-ci afin
de montrer jusqu'à quel point le domaine des transports est en train de
glisser entre les mains étrangères, ce qui représente des
millions pour le Québec, ce
qui représente aussi des centaines d'emplois, afin de prouver
cela et de prouver qu'il y a une nécessité de
réglementation rigide au plus vite dans ce domaine pour mettre fin
à cette situation. Je veux parler du transport par camion des
véhicules automobiles neufs. Cela peut paraître, M. le
Président, un domaine assez restreint, mais quand on l'étudie
à fond, cela représente quand même plusieurs millions de
dollars comme chiffres d'affaires pour le Québec.
Cela représente aussi plusieurs emplois qui devraient être
occupés par des Québécois, mais qui, malheureusement,
à cause du manque de politiques rigides dans ce domaine, sont
occupés par des Ontariens ou des Américains.
Le transport des véhicules neufs au Québec est
actuellement le monopole non pas des Québécois, non pas des
compagnies québécoises, mais de trois compagnies qui sont toutes
trois onta-riennes, mais dont l'une est sous le contrôle
américain. Vous avez la compagnie McCallum Transport, qui est une
compagnie ontarienne. Vous avez la compagnie Roadway Transport, qui est une
compagnie ontarienne. Vous avez une autre compagnie, qui est Charlton
Transport, qui, elle, est plutôt sous contrôle
américain.
Je vais essayer de vous donner un exemple de l'ampleur du commerce
qu'exercent ces compagnies à l'intérieur du Québec, dans
le domaine bien précis qu'est le transport d'autos neuves. Ensuite, il y
aura lieu de comparer avec la place qui est faite, dans ce domaine, aux
compagnies québécoises. McCallum Transport est une compagnie
ontarienne qui transporte au moins 300,000 autos neuves par année. Cela,
c'est dans le Québec. La compagnie Roadway Transport transporte
approximativement 75,000 automobiles neuves par année. La compagnie
Charlton Transport, qui est sous contrôle américain, elle, dans le
Québec, transporte approximativement 130,000 automobiles neuves.
Ces chiffres, sans les détailler, montrent jusqu'à quel
point, dans ce seul secteur du transport des autos neuves à
l'intérieur du territoire québécois, cela peut devenir une
industrie d'importance économique pour les Québécois, une
industrie qui, au bout de la ligne, contribue à créer des
emplois. Quelle est la place du Québec dans ce domaine du transport que
je viens de vous souligner, à savoir le transport des autos neuves? Pour
faire face aux compagnies ontariennes de transport, McCallum Transport, Roadway
Transport, et à la compagnie, sous contrôle américain,
Charlton Transport, vous avez, dans le Québec, et ce depuis seulement
1974, seulement une compagnie québécoise qui s'appelle la
compagnie Transport Robert Richer Inc. Cette compagnie de transport,
étant donné que c'est la seule québécoise, on
serait peut-être porté à croire qu'au moins elle est
importante, qu'au moins elle occupe une place importante du marché
québécois; or, il n'en est absolument rien. Cette compagnie,
Transport Robert Richer Inc., n'a que deux camions et n'effectue,
effectivement, que du transport local au Québec. Je pense que cela
illustre bien jusqu'à quel point dans ce domaine du transport le terrain
est occupé complètement par les compagnies ontariennes et par les
compagnies américaines.
Je n'ai rien contre les Ontariens, je n'ai rien contre les
Américains, mais il me semble que la logique serait que ce domaine
économique important devrait être au moins occupé
majoritairement par des entreprises québécoises.
Or, comme vous pouvez le constater, il n'en est absolument rien. Au
contraire, la place des entreprises québécoises dans le domaine
du transport des autos est vraiment ridicule. Je dirais que c'est scandaleux
comme situation. La situation est à ce point anormale qu'une des
compagnies ontariennes possède dans son permis le droit de faire du
transport non pas entre le Québec et l'Ontario, mais entre le
Québec et les Etats-Unis. Il s'agit de la compagnie Charlton Transport
Limited. D'ailleurs, cette compagnie, la Charlton Transport Limited, jouit de
plusieurs privilèges qui sont difficilement explicables. Je dirais
qu'ils sont non seulement difficilement explicables, mais à l'analyse de
la situation, cette compagnie, la Charlton Transport, jouit de
privilèges qui sont presque carrément illégaux.
Je m'explique, M. le Président, dans le sens suivant. Par
exemple, la compagnie Charlton Transport, qui ne possède qu'environ 40
remorques enregistrées au Québec a été
autorisée par les autorités en place, à louer à
long terme jusqu'à 160 remorques, alors que et c'est là
que je dis qu'il peut y avoir une violation du règlement très
claire l'article 23 du règlement sur le camionnage limite le
nombre possible de camions loués à 20% de la flotte qui
appartient au transporteur. M. le Président, il est facile, je pense, de
faire le calcul que 20% de la flotte enregistrée au Québec, qui
est de 40, cela peut donner environ 8 camions additionnels qui seraient
normalement permis par l'article 23 des règlements. Or, on se
réveille avec la situation non seulement anormale, mais la situation
illégale que cette compagnie est autorisée à louer
à long terme jusqu'à 160 remorques. Pendant que le marché,
encore une fois, est occupé par des compagnies américaines ou
ontariennes, vous avez seulement une petite compagnie ce n'est pas que
je veux la défendre, c'est la seule qui existe à l'heure actuelle
de transport d'autos qui est proprement québécoise et qui,
elle, ne possède que deux camions et peut difficilement je
pourrais préciser, si on me le demande, lors de l'étude article
par article prendre de l'expansion, parce que le marché est
tellement occupé par les compagnies ontariennes et par les compagnies
américaines, est tellement contrôlé par ces compagnies
étrangères qu'elles ont un pouvoir important de pression sur les
producteurs d'autos ou sur les clients.
Alors, on pourrait ajouter également que l'immense
majorité des camions qui sont utilisés par cette compagnie,
Charleton Transport, sont des camions américains, achetés aux
Etats-Unis et, je vous prie de le noter, sur lesquels camions aucune taxe de
vente n'est jamais payée au Qué-
bec. On pourrait également ajouter que l'immense majorité,
sinon la totalité, des chauffeurs employés par cette compagnie
sont américains et ne paient aucune taxe au Québec. Même
situation pour tout le personnel administratif de cette compagnie
américaine qui vient prendre tout le champ, encore une fois, un champ
important de l'économie québécoise, qui devrait,
normalement, être occupé par des compagnies
québécoises.
C'est la même situation au niveau du personnel administratif, en
ce sens que la majorité du personnel administratif n'est pas
composée de Québécois, comme on pourrait s'y attendre.
C'est assez que la compagnie soit d'ailleurs, au moins on pourrait avoir comme
prix de consolation qu'elle fasse travailler les Québécois, mais
on n'a même pas cela comme prix de consolation. Les trois compagnies que
je viens de nommer emploient entre 600 et 700 personnes, au niveau du transport
dans le Québec. On pourrait s'attendre, au moins, à ce que, si le
marché, même si nous dénonçons cette situation, est
pris par des compagnies ontariennes ou américaines, ces gens emploient
la main-d'oeuvre québécoise, mais ce n'est pas le cas. Sur 600
à 700 emplois que peut représenter ce seul marché dans le
domaine du transport, ce seul secteur dans le domaine du transport qui est le
transport des autos, sur 600 à 700 personnes qu'elles emploient
présentement, tout au plus vous allez y trouver peut-être une
centaine de Québécois.
M. le Président, je pense que c'est une situation inacceptable.
Enoore une fois, je pense que c'est une situation scandaleuse. Je fais
remarquer au ministre des Transports que ces compagnies qui font du transport
dans le Québec ont même des instructions à l'effet qu'il y
ait le moins de réparations possible de ces camions, lorsque c'est
nécessaire, qui soient faites dans le Québec. Ces compagnies ont
même des instructions à l'effet de prendre le moins d'essence
possible dans le Québec, autrement dit, que tous les achats
nécessaires pour mettre en action ces camions soient faits de
préférence ailleurs qu'au Québec, à savoir, en
Ontario.
C'est la même chose, M. le Président, et je l'ai
souligné tout à l'heure quand on parle d'essence, concernant les
instructions à l'effet que, lorsqu'il s'agit d'essence de diesel qui
doit être utilisée normalement, que ces achats soient faits non
pas dans le Québec, mais dans l'Ontario.
M. le Président, on pourrait dire la même chose de la
compagnie Roadway, sauf qu'au lieu de parler de camions et d'employés
américains, il faudrait parler de camions et d'employés
onta-riens.
M. le Président, quant à la plus grosse compagnie, la
compagnie McCallum, il faut dire qu'elle utilise une centaine de
Québécois. Je l'ai mentionné tout à l'heure. Les
deux autres compagnies ont le marché du point de vue économique
et leur main-d'oeuvre n'est pas québécoise. Ces compagnies,
Roadway et Charlton, non seulement occupent tout le marché, mais
également elles ne font pas travailler les Québécois,
elles font travail- ler, ce qui est inacceptable, encore une fois, des
Américains et des Ontariens.
Quant à la plus grosse compagnie, la compagnie McCallum, comme je
l'ai dit tout à l'heure, il faut dire qu'elle utilise ou qu'elle fait
travailler au moins une centaine de Québécois, soit comme
chauffeurs ou comme personnel administratif. Mais, M. le Président, on
peut dire que cette compagnie viole quotidiennement les lois du Québec
au vu et au su des autorités j'expliciterai tout à l'heure
sans qu'aucune mesure ne soit prise pour corriger la situation.
Ainsi, les camions de McCallum Transport, ont seulement un point
sur lequel je veux attirer l'attention du ministre au sujet de cette violation
de la réglementation de la Commission des transports au vu et au su de
tout le monde la dimension permise par les règlements de
l'Ontario même quand ils circulent au Québec, alors que nous
savons que les règlements du Québec sont différents de
ceux de l'Ontario. Ces camions le ministre pourra peut-être
élaborer là-dessus, il le sait sont plusieurs pieds plus
longs que la longueur permise par nos règlements.
De plus, M. le Président, cette compagnie utilise au
Québec des camions qui n'ont pas le droit d'y circuler. Je
préciserai cela.
M. le Président, comme vous le voyez, dans le cas de la compagnie
Roadway et de la compagnie Charlton, vous avez des compagnies qui sont sous
contrôle ontarien ou américain, qui occupent toute la place dans
le Québec du point de vue économique il n'en reste plus
pour les Québécois qui font, en plus, travailler non pas
les Québécois, mais des Ontariens ou des Américains.
Dans le cas de la compagnie McCallum, vous avez une compagnie qui, si
elle emploie quelques Québécois, d'autre part viole à
coeur de jour les règlements de transport qui sont en vigueur, à
l'heure actuelle, au Québec et cela, au vu et au su des
autorités.
Je disais tout à l'heure que cette compagnie, à savoir la
compagnie McCallum, utilise au Québec des camions qui n'ont pas le droit
d'y circuler. Pour vous le prouver, je ne me référerai pas
à n'importe quel document. Je me référerai à un
document qui est le jugement de la Commission des transports dans l'affaire
Richer. C'est un jugement du juge Roland Bourret qui, effectivement, montre
qu'il y a des violations de la réglementation et que ces violations sont
faites au su et au vu des autorités. Quand je dis des autorités,
je ne parle pas de n'importe quelles autorités, mais de la Commission
des transports elle-même.
M. le Président, pour prouver cet avancé à l'effet
qu'il y a des camions de la compagnie McCallum qui circulent dans le
Québec et qu'ils n'y ont pas droit, permettez-moi de citer le jugement
de la Commission des transports dans l'affaire Richer; c'est un jugement qui a
été rendu par le juge Bourret et qui dit je n'ai pas
l'intention de tout vous le lire, M. le Président textuellement
ceci: "La compagnie McCallum Transport Limited est sûrement l'entreprise
qui, au Québec, transporte le plus fort volume d'automobiles. Cette
compa-
gnie est une filiale entièrement contrôlée par
Dominion Consolidated Truck Line, compagnie onta-rienne. Durant de nombreuses
années, des camions propriété de Dominion Consolidated
Truck Line circulaient et faisaient du transport local dans la province de
Québec. Avant le 1er janvier 1973, M. Lucien Pilon, témoignant
pour McCallum Transport (Quebec) Ltd a déclaré que près
d'une trentaine de camions de la compagnie ontarienne circulaient au
Québec. Même, après correction apportée, sept
camions, propriété de Dominion Consolidated Truck Line, circulent
en permanence au Québec. Tous les camions c'est le jugement
lui-même de la Commission des transports appartenant soit à
McCallum Transport (Quebec) Ltd ou à Dominion Consolidated Truck Line
possèdent, sur les portes, la même identification, à
Savoir, McCallum Transport Oshawa. Il n'existe pas de telle entité
légale ayant porté ou portant un tel nom. Cette façon
d'identifier les véhicules ne peut être expliquée
autrement, par M. Pilon, que par un manque de stencil au nom de l'entreprise
québécoise". Imaginez, M. le Président. "Cette explication
a été retenue beaucoup plus comme une boutade qu'autrement. En
réalité, cette situation permettait à la compagnie
Dominion Consolidated Truck Line de faire du transport local au Québec
sans être aucunement dérangée et permettait à
McCallum Transport (Quebec) Limited d'obtenir à volonté de l'aide
de la compagnie ontarienne, profitant de la confusion de noms. Il a
été établi que les véhicules de Dominion
Consolidated Truck Line, venant régulièrement livrer au
Québec des automobiles provenant de la province de l'Ontario, prenaient
régulièrement une cargaison à Sainte-Thérèse
pour la ramener à Coteau-Landing, lieu que l'opposante
considérait être son point frontière".
M. le Président, même dans le jugement il est fait
état, par le juge lui-même, de certaines anomalies qui sont
inacceptables et qui ne peuvent faire autrement qu'être connues par les
autorités en place. Qu'est-ce qui arrive au bout de tout cela? Est-ce
que la situation est corrigée? En aucune façon, la situation
continue à l'effet de voir une compagnie violer carrément, avec
la bénédiction de je ne sais qui, violer complètement
certaines réglementations dans le domaine des transports.
Je pourrais d'ailleurs citer d'autres extraits du même jugement,
qui décrivent la situation inacceptable de cette industrie. Je vous en
citerai un très succinct, mais qui, je crois, résume quand
même une partie de la situation que je veux porter à l'attention
du ministre des Transports et que je veux aussi porter à l'attention de
l'Assemblée nationale.
Ce jugement en question, M. le Président, décrit à
un moment donné jusqu'à quel point la situation est inacceptable
dans cette industrie du transport quand ce jugement dit ceci: "Quant à
Charlton Transport Quebec Limited, troisième proposant, elle est une
filiale de la compagnie ontarienne Charlton Transport Limited, dont elle loue
un nombre important de camions qui servent à faire du transport entre
Sainte-Thérèse et les
Etats-Unis. La partie de ses voyages au Québec étant
opérée sous le nom de Charlton Transport Quebec Limited et
continuée outre-frontière par la compagnie Anchor Motor Freight,
le procédé consiste à changer tout simplement le panneau
indicateur sur le camion à la frontière."
Le jugement continue en disant ceci: "Ce n'est que peu de temps avant
l'audition de la présente requête que l'opposante a vu son
administration séparée de celle de la compagnie mère de
Toronto car, jusque-là, tout était contrôlé,
géré, administré au service social de la compagnie
ontarienne. La même situation existait d'ailleurs chez Automobile
Transport Limited ou Roadway Transport." Comme vous le voyez, M. le
Président, c'est tout un secteur des transports qui est entre les mains
de compagnies étrangères qui contribuent à faire
travailler non pas des Québécois mais des
non-Québécois et qui contrôlent d'une façon tout
à fait inacceptable tout ce secteur du transport qui, au bout de la
ligne, représente un impact économique qui est quand même
très important.
Je dois vous dire que j'ai les preuves que les dispositions de la loi
qui concernent l'approbation préalable exigée pour un transport
de capital-actions ne sont pas respectées par ces compagnies. Je n'irai
pas plus loin parce que j'aurai l'occasion de revenir en Chambre avec des
questions sur ce point précis, mais je tiens à vous
répéter, M. le Président, et à
répéter au ministre des Transports et au ministre du Revenu que
j'ai les preuves que les dispositions de la loi qui concernent l'approbation
préalable exigée pour un transport de capital-actions ne sont pas
respectées par ces compagnies. Nous avons également la preuve que
le gouvernement fédéral, lui, a compris l'importance
économique de ce secteur et a agi en conséquence, que le
ministère des Finances a agi en conséquence, alors que nous
verrons les mesures du gouvernement québécois sur cet aspect
particulier que je vous souligne, parce que cela représente non pas
$100,000, $200,000 ou $300,000, mais des millions de possibilité de
récupération pour les Québécois, seulement sur cet
aspect.
M. le Président, je terminerai en me posant une question à
laquelle, j'espère, le ministre des Transports me répondra. Je me
demande, étant donné cette situation de contrôle, de
mainmise étrangère sur le secteur particulier du transport des
autos je pourrais aller dans d'autres secteurs, M. le Président
à quoi cela servira de modifier ces dispositions comme veut le
faire le projet de loi 251 si au départ on n'a pas l'assurance,
lorsqu'on adopte des lois, lorsqu'on adopte une réglementation
précise dans un secteur précis comme celui dont je viens de
parler, si on n'a pas la conviction que le gouvernement québécois
a l'échine nécessaire, la colonne vertébrale
nécessaire pour faire respecter, au moins par les étrangers, les
réglementations et les lois du gouvernement du Québec.
Je demande, en conclusion, au ministre des Transports, de faire faire
une enquête spéciale, par ses fonctionnaires ou encore par la
Commission
du transport, sur la situation de cette industrie du transport de
véhicules neufs.
Cette demande, je la fais non pas seulement au nom de l'Opposition
officielle, non pas comme seulement député de Chicoutimi, je lui
fais cette demande parce que je crois qu'il y va de l'intérêt de
l'ensemble des Québécois puisqu'il s'agit d'une industrie qui
représente des millions de dollars du point de vue économique,
qui représente des centaines d'emplois, et Dieu sait que nous en avons
besoin avec le taux de chômage que nous connaissons. Cette industrie, de
toute façon, si on voulait une situation normale, devrait être
contrôlée ou être occupée au moins majoritairement
par des Québécois.
M. le Président, quand je demande au ministre des Transports ou
à la commission de faire enquête sur l'industrie du transport du
véhicule neuf, je ne m'étendrai pas là-dessus, je termine,
cela représente également plusieurs millions de dollars en
impôt sur le revenu, quand on regarde l'essence, la vente de l'essence,
quand on regarde la vente de certains outillages qui sont nécessaires
pour ce mode de transport. C'est plusieurs millions de dollars en impôt
qui, à l'heure actuelle, ne vont pas, depuis plusieurs années,
à part cela, ne vont pas dans les coffres du gouvernement
québécois comme cela devrait être le cas. Ces millions de
dollars vont en dehors du Québec et ce au plus grand désavantage
de tous les Québécois.
M. le Président, je termine. J'ai abordé un cas bien
particulier, mais je tiens à vous dire que si nous n'avons pas au moins
l'assurance, soit du ministre des Transports ou soit de la commission, que des
actions énergiques seront prises dans ce secteur particulier, on cessera
de penser qu'il est possible qu'un gouvernement, quelles que soient ses options
politiques, puisse au moins contribuer à donner un certain marché
à ceux à qui ils appartiennent dans le Québec, à
savoir les Québécois.
M. Raymond Mailloux
M. Mailloux: M. le Président, n'ayant pas moi-même
fait de discours de deuxième lecture, ce n'est pas davantage mon
intention d'apporter une réplique aux propos qu'a tenus le
député de Chicoutimi. Je voudrais, par contre, dire que les
sujets qu'a soulevés le député de Chicoutimi, les
interrogations qu'il s'est posées, qu'il a posées à la
Chambre, retiennent quand même notre attention. Je ne pourrais, du revers
de la main, dire que ces préoccupations ne sont pas des
préoccupations que tous les Québécois doivent avoir
à l'esprit.
Je constate, cependant, que le secteur des transports est un des
secteurs les plus mouvants de la société québécoise
actuellement quand on pense que des centaines et des centaines de
catégories de transporteurs, et des millions et des millions de
véhicules circulent sur les routes du Québec, venant du
Québec et des autres provinces ou d'Etats américains. C'est une
des réglementations les plus difficiles, peut-être, à
mettre en place, pour éviter toute évasion fiscale, toute perte
de re- venus, un respect intégral des règlements. De toute
façon, lors de la discussion en commission, article par article, avec
mes principaux fonctionnaires, je me ferai un devoir d'apporter des
éclaircissements sur l'argumentation très sérieuse qu'a
quand même apportée le député de Chicoutimi.
Le Vice-Président (M. Blank): Est-ce que la motion de
deuxième lecture du projet de loi no 251, Loi modifiant la Loi du
transport et d'autres dispositions législatives est adoptée?
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
Projet de loi déféré à la commission
M. Bienvenue: Je fais motion pour que ce projet de loi soit
déféré à la commission parlementaire des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement.
Le Vice-Président (M. Blank): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Vice-Président (M. Blank): Adopté.
M. Bienvenue: Article 1, M. le Président.
Projet de loi no 257 Deuxième lecture
Le Vice-Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales propose la deuxième lecture du projet de loi no 257, Loi
concernant l'installation de stations au sol transportables à l'occasion
des Jeux olympiques de Montréal.
Le ministre des Affaires municipales.
M. Victor Goldbloom
M. Goldbloom: Mes antennes m'indiquent que le débat sur ce
projet de loi sera relativement court. Il s'agit de prévoir la
transmission des images et des reportages des Jeux olympiques, par satellite,
en Europe et probablement sur d'autres continents aussi. Pour ce faire, il
faut, paraît-il, selon les experts dont je ne suis pas, la construction
d'une nouvelle antenne. Paraît-il que les recherches sur l'île de
Montréal d'un endroit où l'interférence serait à
son minimum ont fini par la découverte d'un endroit dans le
cimetière du Mont-Royal. Paraît-il que dans un cimetière on
ne peut, normalement, accorder des permis de construction; donc, il faut un
projet de loi spécial pour permettre à la ville de
Montréal d'accorder, par exception, un permis de construction pour cette
antenne. Je voudrais souligner qu'il s'agit d'une installation temporaire qui
sera enlevée après les Jeux olympiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour une fois, les an-
tennes du ministre des Affaires municipales ont bien fonctionné.
Effectivement, nous n'avons pas de remarque à faire au niveau de la
deuxième lecture.
Le Vice-Président (M. Blank): Cette motion de
deuxième lecture du projet de loi no 257 est-elle adoptée?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Vice-Président (M. Blank): Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
M. Bienvenue: Si je tenais pour acquis qu'on me corrige
s'il y a lieu qu'il n'y a pas matière à discussion, non
plus, en commission plénièreje le demande au
député de Chicoutimi est-ce qu'on pourrait faire les
écritures?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection pour les
écritures. Maintenant, il n'est pas question d'adopter la
troisième lecture ajourd'hui.
M. Bienvenue: Non, d'accord.
Commission plénière
Le Vice-Président (M. Blank): Nous faisons les
écritures pour la commission plénière. La troisième
lecture aura lieu à la prochaine séance ou à une
séance subséquente.
M. Bienvenue: Artice 10).
Projet de loi no 256 Deuxième lecture
Le Vice-Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales propose la deuxième lecture du projet de loi no 256, Loi
modifiant la Loi de la Communauté régionale de l'Outaouais.
M. Victor Goldbloom
M. Goldbloom: Sans vouloir refaire tout l'historique des
communautés urbaines et régionales, je voudrais quand même
vous rappeler que ces organismes existent depuis maintenant six ans. Au cours
de cette existence, ils ont été examinés et
réexaminés, critiqués, remis en question. Aujourd'hui,
depuis plusieurs mois maintenant, depuis approximativement une année,
nous poursuivons l'examen systématique de ces trois organismes et de
leurs organismes connexes, les commissions de transport; dans le cas de la
Communauté régionale de l'Outaouais, il y a aussi la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Nous examinons
l'opportunité d'apporter des modifications à la structure de ces
communautés.
Dans le cas de l'Outaouais, nous avons, au début de cette
année, apporté une modification importante à la structure
de la Communauté régionale de l'Outaouais, c'est-à-dire
que les 32 municipalités qui la composaient ont été
regroupées pour n'en former que huit. Cette modification, qui semble
déjà avoir eu des effets bénéfiques pour le
progrès de la région, a évidemment créé une
situation qui n'avait pas été prévue dans la loi
constitutive de la communauté régionale à la fin de
1969.
Il va sans dire que j'aimerais aller plus loin que ce qui est
proposé dans le projet de loi actuel. Il va sans dire que j'aimerais
avoir une perspective un peu plus globale après l'étude
semblable, qui est maintenant terminée, dans le cas de la
Communauté urbaine de Québec, mais les audiences publiques de la
commission parlementaire ne sont pas terminées. Dans le cas de la
Communauté urbaine de Montréal, la première étape
n'est pas encore terminée, c'est-à-dire l'examen par les
dirigeants municipaux eux-mêmes avec le ministre de la structure du
financement de l'avenir de l'organisme. Cette première étape
n'est pas encore terminée.
Mais il y a un problème un peu plus particulier en ce qui
concerne l'Outaouais. C'est que la loi originale divisait le territoire en
secteurs et prévoyait au niveau du comité exécutif une
représentation par secteur. Quand nous avons adopté la loi 98,
réduisant le nombre de municipalités à huit, nous avons
conservé une double structure avec un conseil où siègent
toutes les municipalités, avec une représentation
proportionnelle, et un comité exécutif où la
représentativité est sectorielle. Le résultat est que,
pour huit municipalités seulement, il y a deux paliers administratifs et
au palier supérieur, si l'on peut considérer le comité
exécutif comme supérieur, il y a des municipalités qui ne
siègent pas. Cela ne semble pas logique. Non seulement cela ne semble
pas logique, mais vu qu'un des effets bénéfiques du regroupement
a été la création d'un esprit régional parmi les
huit municipalités qui se fait sentir de plus en plus clairement,
à ce moment, il ne semble pas raisonnable de dire à ces huit
municipalités: Votre esprit régional doit s'exprimer de deux
façons différentes selon que vous siégez ou que vous ne
siégez pas au comité exécutif.
Or, M. le Président, le projet de loi propose de limiter la
structure administrative à un seul palier et de faire siéger
à ce palier toutes les municipalités, avec une
représentation proportionnellement plus importante pour les deux grandes
villes, Hull et Gatineau. Ceci fait l'objet d'une entente entre les
municipalités elles-mêmes, et c'est pour cette raison et parce
qu'une nouvelle année commence et il y a eu, tout récemment, des
élections dans certaines des municipalités, il y a de nouvelles
personnes qui voudraient siéger au comité exécutif. Nous
avons donc la possibilité, qui me semble très opportune, de
modifier la structure et permettre que 1976 soit l'année de la
collaboration intégrale entre les huit municipalités de
l'Outaouais.
M. le Président, j'ai parlé, à plusieurs reprises,
au cours de ces quelques remarques, des huit municipalités. Vous vous
rappellerez que, lors de la création des unités de regroupement,
le nombre
d'unités était moindre. Il n'y en avait que cinq. Et,
aujourd'hui, nous avons huit municipalités.
Vous vous rappellerez aussi, M. le Président, que dans le projet
de loi no 98, puisque l'on ne prévoyait pas de fusion de quelque
municipalité que ce soit avec la cité de Hull et que nous
voulions quand même assurer à la cité de Hull son
rôle comme capitale régionale, comme centre de l'activité
québécoise à l'intérieur de la région de la
capitale nationale, constatant que la cité de Hull occupe
déjà en très grande proportion son territoire
développable, nous avons prévu une modification possible des
limites territoriales de la cité de Hull par rapport, évidemment,
à ses deux voisines, le canton de Hull, partie ouest, et la nouvelle
ville créée à l'ouest de Hull qui s'appelait à
l'époque Lucerne et qui s'appelle aujourd'hui Aylmer.
Nous avons prévu un examen professionnel de cette
considération et j'ai demandé à un universitaire d'assumer
cette responsabilité et de me fournir un rapport. Vous connaissez la
teneur de ce rapport. Il recommande la fusion intégrale de l'actuelle
ville d'Aylmer avec l'actuelle ville de Hull. Il me semble que nous devons nous
rendre à l'évidence que ce n'est pas ce qui a été
prévu par le projet de loi no 98 qui a parlé d'un redressement
des limites territoriales: un redressement possible, mais pas de regroupement
additionnel.
Effectivement, la loi a défini huit municipalités, six
dans la loi et deux qui, comme résultat, n'étaient pas
touchées. Je pense que je dois dire carrément aujourd'hui que je
voudrais conserver l'existence des huit municipalités que nous avons
créées au début de cette année. Je pense que nous
devons revenir à la lettre et à l'esprit de la loi 98 pour
déterminer, dans un délai qui ne devra pas dépasser deux
ou trois mois, les limites territoriales à proposer.
Je m'occupe présentement de ce dossier, mais, pour rendre claire
l'intention du gouvernement devant le rapport en question, je voudrais
déclarer aujourd'hui que dans le contexte de la loi qui a
créé les huit municipalités, je voudrais conserver ce
nombre, que nous allons regarder les limites territoriales en toute
objectivité et fournir une réponse sur ce point dans les deux ou
trois prochains mois, au plus tard.
Or, le projet de loi qui est devant nous consacre cette situation de
huit municipalités et simplifie l'administration de la communauté
régionale. Vous vous rappellerez que lorsque j'ai présenté
le projet de loi en première lecture, j'ai mentionné qu'il y a un
autre élément qui est l'augmentation du nombre de sièges,
au conseil d'administration de la Société d'aménagement de
l'Outaouais, de cinq à sept.
Nous avons cru cela désirable parce qu'il y a un territoire
très vaste qui est sous l'autorité de la société
d'aménagement pour les fins décrites dans la loi et ce territoire
est même plus vaste que celui de la communauté régionale
elle-même. Il y a un certain nombre de personnes qui siègent au
conseil d'administration de la SAO. Ces personnes, peut-être un peu par
hasard et, dans un autre sens, volontairement, dans une certaine mesure,
viennent essentiellement de divers coins de la région.
Il y a cependant des coins qui n'ont pas de représentations.
Je n'ai pas d'hésitation à dire que deux secteurs
où la représentation manque sont le Haut-Gatineau et la partie
qui, sur la carte électorale, se trouve dans le comté
d'Argenteuil. Il me semble désirable que nous puissions faire
siéger au conseil d'administration de la Société
d'aménagement de l'Outaouais des personnes qui viendraient de ces
secteurs parce qu'une des fonctions les plus importantes de la
société d'aménagement, c'est bien de créer des
ressources touristiques et de récréation dans chaque bassin de
population ou bassin de rivière dans le territoire. Pour connaître
le milieu, il faut des gens du milieu.
C'est pour cette raison que nous proposons l'augmentation du nombre de
sièges. C'est pour assurer une meilleure représentativité
au niveau du conseil d'administration de la société
d'aménagement.
Voilà, M. le Président, en résumé, ce que
contient ce projet de loi. Il y a effectivement d'autres modifications à
apporter l'an prochain suivant les recommandations qui seront formulées
par le comité que j'ai créé et entérinées
par le conseil des ministres. Or, c'est une première étape vers
la modernisation de la CRO, de la SAO et éventuellement de la CTCRO.
J'ai donné les raisons pour lesquelles ces modifications sont faites par
étapes. C'est pour permettre immédiatement un fonctionnement plus
rationnel au niveau de l'administration de la communauté
régionale.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
contrairement au projet de loi no 251, où j'ai parlé au niveau de
la deuxième lecture, concernant ce projet de loi nous aurons à
poser les questions nécessaires au ministre des Affaires municipales
lors de l'étude du projet de loi article par article.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Gatineau.
M. Michel Gratton
M. Gratton: M. le Président, très
brièvement, j'aimerais profiter de ce débat de deuxième
lecture pour dire simplement au ministre des Affaires municipales toute ma
satisfaction quand je l'entends dire que le nombre de municipalités
à l'intérieur de la Communauté régionale de
l'Outaouais sera limité au nombre actuel, soit huit.
On sait combien d'encre a coulé au sujet des projets de
fusionnement, particulièrement de la ville d'Aylmer avec Hull, au cours
des dernières années. C'est avec beaucoup de satisfaction que je
note que le ministre entend respecter l'esprit et la lettre de la loi no 98 que
nous avons adoptée l'an dernier, de faire en sorte que la ville
d'Aylmer, qui s'appelait à ce moment-là la ville de Lucerne,
demeure intégrale dans son territoire.
M. le Président, comme le député de Chicoutimi,
j'aurai aussi certains commentaires et même certaines suggestions
à faire au ministre en commission au moment de l'étude article
par article, plus particulièrement dans le cas de la
représentation au sein du conseil des villes de Gatineau et de Hull.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Cette motion de
deuxième lecture est-elle adoptée? Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
Projet de loi déféré à la
commission
M. Bienvenue: Je fais motion, M. le Président, pour que
l'étude de ce projet de loi soit déférée à
la commission parlementaire des affaires sociales.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Des affaires?
M. Bienvenue: Des affaires municipales plutôt.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Cette motion de
déférence est-elle adoptée? Adopté.
M. Bienvenue: Je m'excuse de l'erreur. C'est parce que le
ministre titulaire est médecin, M. le Président!
M. Levesque: M. le Président, article 9).
Projet de loi no 255 Deuxième lecture
Le Vice-Président (M. Lamontagne): L'honorable ministre
des Affaires municipales propose la deuxième lecture du projet de loi no
255, Loi regroupant certaines municipalités de la région de
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
m'excuse...
Le Vice-Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi):... concernant ce projet de loi,
j'avais eu l'occasion de discuter avec le ministre intéressé hier
et il était entendu qu'il y avait, pour deuxième lecture, les
deux projets de loi au nom du ministre des Affaires municipales, qui ont
été avancés. Je ne sais pas si le ministre...
M. Levesque: Dès que le ministre aura terminé son
discours de deuxième lecture, le député pourra demander
l'ajournement du débat.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): L'honorable ministre
des Affaires municipales.
M. Victor Goldbloom
M. Goldbloom: M. le Président, l'honorable
lieutenant-gouverneur de la province a pris connaissance de ce projet de loi et
il en recommande l'étude à la Chambre.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Très bien.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet de loi, qui
prévoit le renforcement de l'administration municipale dans cette
région de la capitale provinciale, découle d'une action
entreprise par les municipalités elles-mêmes.
Les conseils municipaux se sont réunis à leur propre
initiative. Il est vrai qu'il y avait, il y a plusieurs années, des
unités de regroupement qui avaient été
décrétées. Il est vrai aussi que, dans au moins un cas,
dans une certaine mesure, mesure que nous aurons l'occasion d'examiner au cours
du débat sur le projet de loi, et dans le deuxième cas aussi, il
y a eu des modifications à ces unités de regroupement. Mais la
situation qui existe présentement est telle que, dans des secteurs qui
se définissent assez facilement sur le plan géographique et
sociologique, des municipalités s'intéressent à leur
propre regroupement.
Il aurait été possible que cette volonté nous
amène à l'émission de lettres patentes confirmant un
protocole d'entente par un arrêté en conseil. Tel a
été récemment le cas pour d'autres agglomérations,
comme celle de Saint-Hyacinthe, par exemple. Mais nous avons découvert,
dans chacun de ces dossiers, certains petits détails techniques qui
mettent en doute la validité d'un tel arrêté en conseil.
C'est pourquoi M. le Président, le projet de loi est devant vous.
Dans le cas de Charlesbourg, Orsainville, Charlesbourg-Est et
Notre-Dame-des-Laurentides, les discussions ont été suivies avec
un consultant, une personne-ressource, qui, à ma demande, a
invité la municipalité de Notre-Dame-des-Laurentides à se
joindre à la table, parce que l'initiative originale avait
été prise par les trois autres.
Notre-Dame-des-Laurentides a accepté cette invitation et a
poursuivi les négociations jusqu'à la conclusion d'un protocole
d'entente. Je voudrais souligner que, n'eût été le fait
qu'une des quatre municipalités a manqué de deux jours la date
limite pour l'adoption de sa résolution acceptant le protocole
d'entente, ce chapitre ne se trouverait pas dans le projet de loi. Mais, cette
technicité existant dans le dossier, c'est une faille qui nous
empêcherait tout simplement d'émettre des lettres patentes et de
dire: Les quatre municipalités sont regroupées en une seule.
Dans l'autre cas, celui des municipalités de la côte, les
discussions se poursuivent depuis déjà
un bon moment et vous vous rappellerez, si vous avez suivi les
reportages, que dans deux des municipalités un référendum
a été demandé et le résultat de ce
référendum a été favorable à la fusion. Dans
les autres municipalités, il n'y a pas eu une telle demande.
Nous avons, comme le prévoient non seulement la loi mais les
coutumes que nous avons adoptées, demandé à la Commission
municipale du Québec de siéger dans les diverses
municipalités et de recevoir les points de vue de ceux qui voulaient
s'exprimer. Dans les deux cas, la recommandation de la Commission municipale
est nettement favorable à la réalisation du regroupement. Dans le
cas de la côte, il y a un problème un peu particulier que tout le
monde connaît, celui de ce qui est en même temps un hôpital
et une municipalité, Saint-Michel-Archange. Vous savez, M. le
Président, qu'une entente existe entre Saint-Michel-Archange et la ville
de Québec pour d'abord la fourniture de certains services et ensuite
pour le regroupement des deux territoires. C'est ici le point que j'ai
mentionné tout à l'heure, ce qui semble être une
technicité dans le dossier et que nous devrons examiner en plus de
détails si tel est éventuellement le désir des membres de
la commission de cette Assemblée nationale qui examinera le projet de
loi article par article. Mais je tiens à vous dire immédiatement
que nos conseillers juridiques, ayant examiné les documents en question
et ayant examiné les lois pertinentes, sont venus à la conclusion
que l'entente entre la ville de Québec et la municipalité de
Saint-Michel-Archange n'est pas conforme à la loi.
Je voudrais souligner un autre problème qui est de nature
géographique.
C'est que le territoire de Saint-Michel-Archange divise à toutes
fins pratiques celui de la ville de Giffard. Entre Saint-Michel-Archange et la
ville de Québec, à l'ouest, il y a un quartier de Giffard qui
s'appelle Notre-Dame-de-l'Espérance et qui compte à peu
près 5,000 âmes. Or, les communications entre ces deux parties de
Giffard sont difficiles.
Depuis un certain temps, des tentatives sont faites pour obtenir une
communication directe à travers le territoire de Saint-Michel-Archange,
mais cette communication n'existe pas au moment où je vous parle. Il est
donc évident, M. le Président, que ce n'est pas une situation qui
est absolument claire et cohérente sur le plan géographique et il
y a lieu, je crois, de rationaliser cette situation.
Il y a plus que cela dans ce dossier. Nous avons commencé,
récemment, des séances publiques de la commission parlementaire
des affaires municipales au sujet de la Communauté urbaine de
Québec. Vous vous rappellerez, M. le Président, que les
mémoires que nous avons entendus, à ce moment, et notamment celui
de la Chambre de commerce de la région, ont mis l'accent sur les
relations entre les municipalités. La Chambre de commerce, dans un
mémoire et une présentation bien étoffés, a
recommandé très fortement le regroupement des
municipalités de la région, afin de renforcer l'administration au
niveau local.
M. le Président, je voudrais vous dire que, lors de la
présentation du rapport du comité que j'ai formé avec les
maires de la région, j'ai eu l'occasion de rencontrer ensemble tous les
conseils municipaux des 22 ou 23 municipalités. Je me suis permis de
leur dire, à l'intérieur du huis-clos de cette réunion, ce
que j'ai l'intention de vous dire publiquement aujourd'hui. C'est que dans une
agglomération comme celle dans laquelle se trouve notre Assemblée
nationale, il y a une responsabilité que nous avons à notre
propre endroit, si nous sommes citoyens et contribuables de cette
agglomération, mais il y a aussi une responsabilité qui
déborde les limites territoriales de l'agglomération
elle-même.
C'est effectivement la capitale du Québec, M. le
Président, et la capitale du Québec doit bien s'administrer. Je
me suis permis de dire aux conseils municipaux que si dans un autre coin de la
province il y a deux municipalités qui sont voisines, qui ne s'entendent
pas, qui ne collaborent pas vers leur propre développement, qui sont
inspirées par un esprit de clocher, ceci ne permet pas
l'épanouissement de ce petit territoire commun.
A ce moment-là, cette situation est presque certainement
désavantageuse pour les citoyens de l'agglomération, mais ce
n'est pas tout le Québec qui en souffre. Si, dans cette
agglomération de notre capitale, l'administration locale ne va pas bien,
s'il y a des conflits et des frictions, s'il y a un esprit de clocher et s'il y
a une difficulté d'administration sur le plan financier, ce qui est
notamment le cas de certaines municipalités de la côte, à
ce moment-là, ce ne sont pas seulement les municipalités et leurs
citoyens qui sont désavantagés, c'est toute
l'agglomération et c'est le Québec tout entier.
C'est pour cette raison que j'ai accueilli si favorablement l'initiative
des municipalités, qui aurait dû se solder par l'émission
de lettres patentes en vertu d'arrêtés en conseil mais qui, pour
des considérations d'ordre technique, doit se faire par la
présentation d'un projet de loi. Je m'inspire de l'expérience que
j'ai vécue au cours de cette année dans l'Outaouais où,
effectivement, nous avons modifié, par diminution du nombre de
municipalités, la structure administrative et les relations entre les
municipalités, les instances de responsabilités locales qui se
regroupent autour de la table de la communauté.
Je l'ai dit il y a quelques minutes dans le contexte d'un autre
débat, je suis profondément impressionné par le
progrès qui est en train de se faire là. J'établis, dans
mon esprit, en toute objectivité, un lien direct entre le regroupement
et l'esprit régional qui fait progresser la région. Je pense que
nous avons en main la possibilité de faire épanouir notre
capitale. Nous avons donc des raisons importantes de remercier les
municipalités en question d'avoir pris l'initiative de présenter
ce mécanisme qui nous permettra de rationaliser l'administration au
niveau de la Communauté urbaine de Québec.
Cela permettra une meilleure administration, un meilleur
épanouissement de cette région qui
est la deuxième en importance et qui doit contribuer de la
façon la plus efficace possible au progrès de tout le
Québec. C'est vraiment le principe de ce projet de loi dont je
recommande l'adoption de la deuxième lecture à
l'Assemblée.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il est une
heure. Je crois qu'il y aurait peut-être avantage, avant de commencer
quelque intervention que ce soit, d'ajourner le débat sur ce projet de
loi.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Cette motion
d'ajournement du débat est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Adopté.
M. Levesque: M. le Président, nous allons nous
réunir de nouveau lundi, à quinze heures, et nous reprendrons les
projets laissés en suspens. Nous entamerons l'étude des projets
de loi qui paraissent au feuilleton. Il est probable que nous irons en
commission parlementaire des finances, des comptes publics et du revenu pour
terminer l'étude du projet de loi relatif aux mesures
antiinflationnistes.
M. Harvey (Charlesbourg): Me permettriez- vous, M. le leader,
d'obtenir l'information de votre part au sujet de la commission parlementaire
qui étudiera ensuite article par article le projet de loi no 255, sur
les fusions municipales?
M. Levesque: II faut d'abord, M. le Président, que nous
attendions...
M. Harvey (Charlesbourg): D'avoir disposé de la
deuxième lecture.
M. Levesque: ... de voir ce qui arrivera, quel sort on
réserve en deuxième lecture à ce projet de loi. Je
m'imagine qu'il recevra un accueil très favorable et qu'à
l'unanimité on pourra l'adopter dès lundi. Il sera sans doute
déféré à une commission, lundi, mais je ne peux pas
assurer la Chambre qu'il sera étudié en commission lundi; tout
dépendra du cours des travaux et de la bonne marche des travaux.
Alors, M. le Président, je propose l'ajournement des travaux de
la Chambre à lundi, quinze heures.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Vice-Président (M. Lamontagne): Adopté.
L'Assemblée ajourne ses travaux à lundi, quinze heures.
(Fin de la séance à 12 h 58)