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(Quinze heures huit minutes)
M. LAVOIE (président): A l'ordre, messieurs !
Affaires courantes
Dépôt de rapports de commissions élues
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés
Présentation de motions non annoncées
Commission spéciale des corporations
professionnelles
M. LEVESQUE: M. le Président, je fais motion pour que les projets
de loi présentement déférés à la commission
spéciale des corporations professionnelles soient
déférés à la commission permanente des corporations
professionnelles, nouvelle commission parlementaire qui a été
instituée hier et intégrée dans le nouveau
règlement.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement
Présentation de projets de loi au nom des
députés
Déclarations ministérielles
Dépôt de documents
Dépôt de documents
Commission consultative de l'enseignement
privé
M. LEVESQUE: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le troisième rapport annuel de la Commission consultative
de l'enseignement privé et ce, au nom du ministre de l'Education.
Caisse de dépôt et placement
M. GARNEAU: M. le Président, je voudrais déposer le
rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour
l'année 1972.
LE PRESIDENT: Questions orales des députés
Questions orales des députés
LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition officielle.
Indiens de la baie James
M.LOUBIER: M. le Président, j'aurais une question à poser
au premier ministre, suite à une motion présentée par le
député néo-démocrate, M. Frank Howard. Est-ce que
le premier ministre a l'intention de se rendre à l'invitation qui lui
est faite dans cette motion présentée à la Chambre des
communes pour aller débattre la question des affaires indiennes,
relativement au projet hydro-électrique de la baie James?
M. BOURASSA: J'ai eu l'occasion, au cours d'une conférence de
presse tantôt, de répondre à de semblables questions en
disant que j'avais pris connaissance, par les journaux de ce matin, de cette
demande. Il n'est pas question, pour moi, de me rendre à Ottawa. Par
ailleurs, je serais très heureux de recevoir à Québec,
surtout à l'occasion d'une température aussi agréable,
ceux qui voudraient discuter de cette question à mon bureau.
M. LOUBIER: Est-ce que cela signifierait que le premier ministre
s'apprête à changer sa formule de négociation concernant le
fédéralisme rentable et que, maintenant, c'est le gouvernement
fédéral qui doit venir à lui et non plus lui aller vers le
gouvernement fédéral?
M. BOURASSA: M. le Président, c'est une question presque
impertinente. Je ne sais même pas si la motion a été
adoptée. Ce sont les députés conservateurs, les amis du
député de Nicolet, et les députés
néo-démocrates, les amis du député de Bourget, qui
ont proposé cette motion.
M. PAUL: Il doit y avoir quelques rouges!
M. BOURASSA: D'après ce que j'ai lu, les députés
libéraux se sont opposés. De toute manière, tout cela est
relativement secondaire. J'ai dit que je serais prêt à discuter de
cette question, comme je suis prêt à discuter de toutes les
questions qui peuvent intéresser le gouvernement du Québec, mais,
pour des raisons évidentes, je voudrais le faire à
Québec.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le premier ministre est
conscient...
LE PRESIDENT: Question supplémentaire?
M. PAUL: ... de toutes les implications juridiques de l'invitation qu'il
vient de faire? S'il se rendait à Ottawa, il aurait l'immunité
parlementaire pour discuter de tout ce problème. Mais, lors d'une
rencontre à son bureau est-ce que le premier ministre ne craindrait pas
de discuter un problème qui est sub judice?
M. BOURASSA: Je suis d'accord avec le leader parlementaire; je l'ai dit
à plusieurs reprises. Chaque fois qu'on me pose des questions sur ce
problème, je réfère à la cause qui est devant le
tribunal actuellement. Je souhaiterais que les hommes politiques imitent mon
exemple. Mais je ne vois pas en quoi j'aurais d'objection, puisque j'essaie
d'être aussi accessible à tous les groupes, quels qu'ils soient,
à en discuter avec ceux qui voudront le faire dans le
contexte que vient de décrire le leader parlementaire,
c'est-à-dire en tenant compte, dans cette discussion, s'ils sont
intéressés à la tenir, que la cause est devant le
tribunal.
M. LAURIN: Question additionnelle, M. le Président, toujours au
premier ministre. Est-il exact que les Indiens, aidés par le
gouvernement fédéral, ont demandé l'injonction parce
qu'ils n'ont pas pu s'entendre avec le chef du gouvernement du Québec
dans les négociations qui ont eu lieu entre l'adoption du projet de loi
50 et la demande d'injonction?
M. BOURASSA: Je sais qu'il y a eu de très nombreuses rencontres
entre les représentants du gouvernement. Moi-même, j'ai
reçu des représentants des Indiens à 24 heures d'avis. A
la suite de ces rencontres, ils ont conclu qu'ils devaient poursuivre cette
question devant le tribunal. C'est leur droit et ils l'ont pris.
Quant à nous, nous avons fait tous les efforts que nous pouvions
croire nécessaires pour essayer de faire aboutir les négociations
avec eux.
M. LAURIN: Question additionnelle. LE PRESIDENT: La
dernière...
M. LAURIN: Oui.
LE PRESIDENT: ... parce que j'avais des doutes sur la
recevabilité de votre question supplémentaire.
M. LAURIN: J'y reviendrai, M. le Président.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouyn-Noranda.
Rétroactivité des fonctionnaires
M. SAMSON: M. le Président, ma question s'adresse à
l'honorable premier ministre, qui vient justement do nous dire qu'il
s'intéresse à tous les problèmes du Québec. Peut-il
nous dire s'il a été porté à son attention le fait
que plusieurs fonctionnaires n'auraient pas encore reçu les sommes
rétroactives qui leur sont dues, suite au règlement de la
dernière convention collective ou au décret, si vous
préférez?
M. BOURASSA: M. le Président, il y a des sommes énormes
qui ont été distribuées à l'ensemble des
fonctionnaires sous forme de paiements rétroactifs. Il y avait quand
même 200,000 personnes qui étaient impliquées. Cela a
même augmenté les revenus de l'impôt sur le revenu,
étant donné que ces paiements ont été faits au
cours de la présente année fiscale. Je peux m'informer. Si le
député de Rouyn-Noranda, chef parlementaire du Ralliement
créditiste, pouvait être un peu plus précis dans sa
question sur les fonctionnaires en cause, cela me ferait extrêmement
plaisir de m'informer et de voir à accélérer les
procédures.
M. SAMSON: Le premier ministre pourrait peut-être nous dire s'il a
été informé du fait que plusieurs fonctionnaires ont
à se plaindre, notamment les fonctionnaires du ministère des
Travaux publics. On nous perle même des garçons d'ascenseurs que
vous devez rencontrer, M. le premier ministre, en vous rendant à
l'Assemblée nationale. J'espère qu'ils vous en ont parlé.
Sinon, vous voudrez bien vous en enquérir. Est-ce que le premier
ministre peut nous dire, pour ceux qui n'ont pas encore retiré ces
sommes, si le gouvernement est disposé à les remettre dans un
délai raisonnable? En parlant de délai raisonnable, le premier
ministre pourrait peut-être nous fixer une date, pour que ces gens
sachent quand ils seront payés par le gouvernement.
M. BOURASSA: Aussitôt que possible. Je vais communiquer avec le
ministère des Finances et le ministère du Revenu, ainsi que le
ministère de la Fonction publique. Le député de
Rouyn-Noranda est quand même assez vague. Il a rencontré des
garçons d'ascenseurs qui lui ont dit qu'ils étaient payés
en retard. S'il pouvait nous donner des catégories.
M. SAMSON: M. le Président, c'est bien beau, pour le premier
ministre, de dire...
LE PRESIDENT: Question!
M. SAMSON: ... que le député de Rouyn-Noranda est vague.
Cela va déboucher sur une question, M. le Président, vous allez
voir. C'est bien beau de dire qu'on est vague mais lorsque nous recevons des
plaintes, à savoir que des fonctionnaires n'ont pas été
payés, vous pourriez être moins vague que cela en nous disant
quand vous allez les payer. C'est ce que nous voulons savoir.
M. BOURASSA: M. le Président, le député de
Rouyn-Noranda n'a pas à se choquer parce que je lui demande d'être
précis, précisément pour essayer de régler son
problème. C'est cela qu'il ne semble pas comprendre.
M. SAMSON: M. le Président, je viens de mentionner au premier
ministre que les fonctionnaires des Travaux publics, les garçons
d'ascenseurs, les gens que vous côtoyez tous les jours...
LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
M. SAMSON: Rien ne sert de rencontrer les gens d'Ottawa si vous ne
comprenez même pas ceux de Québec!
LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre! L'honorable
député de Bourget
Association des services automobiles
M. LAURIN: M. le Président, ma question s'adresse au ministre des
Richesses naturelles.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LAURIN: Le ministre est-il prêt à répondre
à l'appel désespéré de l'Association des services
de l'automobile qui lui a fait valoir que les détaillants des postes
d'essence sont soumis à une véritable exploitation de la part des
grandes compagnies quant aux taux exorbitants des loyers, la résiliation
des loyers à 30 jours d'avis, l'obligation de s'approvisionner
auprès de cette unique compagnie qui possède les stations, et
quant à toutes les autres plaintes contenues dans le mémoire de
l'Association des services automobiles?
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le savez, on a déjà fait
adopter en cette Assemblée nationale le bill 90. C'était la
première action que l'Association des services automobiles, groupant les
détaillants de postes d'essence, demandait, ce que nous avons fait. Les
règlement ont été accepté et doivent paraître
ces jours-ci dans la Gazette officielle. Je pense qu'avant de poser d'autres
gestes pour ces commerçants du secteur du pétrole, nous devons
attendre une certaine période, justement pour leur laisser le temps de
remplir les questionnaires qui sont attachés à ces
règlements du bill 90 et aussi de faire les corrections
nécessaires.
Mais je pense que l'intervention du député est
peut-être légèrement en retard parce que, depuis deux
semaines, j'ai rencontré l'ensemble de ces associations qui se sont
montrées satisfaites, jusqu'à maintenant, de l'action du
gouvernement dans ce secteur.
M. LESSARD: Question additionnelle. Est-ce que le ministre a l'intention
de prendre des mesures immédiates pour que les règlements
concernant les produits pétroliers, en particulier le bill 90, soient
appliqués? Et est-ce qu'il peut nous affirmer aujourd'hui qu'il a les
fonctionnaires et les fonds nécessaires pour que ces règlements
puissent être appliqués dans le plus bref délai possible?
Cela fait déjà six mois que ces règlements sont
adoptés.
M. MASSE (Arthabaska): Ces règlements ont été
acceptés par le conseil des ministres. Il y a plusieurs semaines que
nous attendons la publication de ces règlements dans la Gazette
officielle. Cela devrait être fait samedi prochain.
Dès que ces règlements seront publiés, il y aura
application de la loi. Il est évident que, dans ce secteur, nous
attendrons quelques mois, peut-être cinq ou six, avant d'imposer des
amendes pour laisser le temps à tous les commerçants de prendre
connaissance des règlements, de faire les modifications et les investis-
sements nécessaires. Je dois dire au député que nous avons
dans notre présent budget les fonds requis et aussi les effectifs
nécessaires pour commencer à appliquer cette loi.
M. LAURIN: Une question additionnelle, M. le Président. Le
ministre a-t-il toujours l'intention de faire concurrence au trust
pétrolier actuel en subventionnant davantage Soquip pour qu'elle
s'insère dans le marché de l'importation du raffinage et de la
distribution?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, tous ceux qui ont pu lire
les déclarations dans les journaux, depuis le début de la
semaine, sont en mesure de croire que le gouvernement ou le ministère
des Richesses naturelles a la ferme intention d'imposer un secteur que l'on
appelle secteur témoin dans le domaine de la distribution ou du
raffinage des produits pétroliers. Cela pourrait se faire soit avec les
compagnies internationales, soit avec les indépendants; les moyens ne
sont pas encore déterminés mais je dois dire que c'est la ferme
volonté du ministre.
LE PRESIDENT: Une dernière question.
M. LAURIN: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire
quand ces belles intentions dont l'enfer est pavé se
matérialiseront?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, il ne faut pas
connaître le secteur pétrolier pour affirmer de telles choses.
M. JORON: Une question supplémentaire, M. le
Président.
LE PRESIDENT: La dernière. A l'ordre, messieurs!
M. JORON: Est-ce que le ministre peut nous dire ce qu'il entend...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. JORON: ... quand il dit que cette participation, cette
création d'un secteur témoin québécois dans cette
industrie pourrait prendre la forme d'une association, pourrait passer par les
compagnies déjà existantes? Est-ce que c'est en contradiction
avec l'établissement d'une raffinerie proprement
québécoise, publique, comme le député de Mercier le
réclamait dans les années 1966-67.
M. BOURASSA: M. le Président, le député... LE
PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, ce problème n'est
pas encore résolu pour l'instant. Cela pourrait être un secteur
québécois parallèle, cela pourrait être un secteur
québécois en
association avec les entreprises qui sont déjà sur le
marché, cela pourrait être une entreprise québécoise
qui regrouperait les indépendants dans ce secteur. Comme je l'ai dit
tout à l'heure, il n'y a rien de déterminé dans ce
sens.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Verdun.
Conseil de sécurité
M. CARON: Ma question s'adresse à l'honorable ministre de la
Justice. A Montréal, si le juge ne peut assister au conseil de
sécurité le juge Coderre on ne peut siéger.
Est-ce que le ministre a l'intention de corriger cette anomalie et de quelle
façon?
M. CHOQUETTE: M. le Président, je remercie le
député de Verdun...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. CHOQUETTE: ... de sa question très pertinente.
Il a signalé une carence dans la loi actuelle...
UNE VOIX: Pédantisme intellectuel.
M. CHOQUETTE: ... puisqu'elle exige la présence du
président du conseil de sécurité pour que le conseil de
sécurité puisse siéger valablement. Alors je tiens
à dire au député de Verdun que, dans le cours des mois qui
vont venir, un amendement sera apporté â la loi pour
remédier à cette situation.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Le député de Saint-Maurice.
Habitations à loyer modique
M. DEMERS: Ma question s'adresse au ministre des Affaires municipales.
Il y en a deux, mais c'est au formidable ! Est-ce que le ministre des Affaires
municipales pourrait me dire si le ministre des Affaires urbaines, M. Ron
Basford, a communiqué avec lui pour le mettre au courant des nouveaux
développements qu'il entend effectuer dans son programme d'habitations
à loyer modique?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a eu il y a quelques semaines
une conférence fédérale-provinciale sur le logement. J'ai
été parmi les délégués du Québec.
Nous avons discuté à cette occasion avec le ministre
fédéral des amendements possibles à la Loi nationale de
l'habitation.
Je n'ai pas reçu encore le texte de la déclaration faite
avant hier, je crois, à la Chambre des communes par le ministre
fédéral. Nous attendons donc de recevoir ce texte avant de le
commenter. Il n'y a pas là-dedans de surprises puisque nous avions eu
des conversations auparavant.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que le ministre des Affaires
municipales pourrait nous dire s'il accepte le principe que l'initiative de ces
politiques d'habitation revienne au gouvernement fédéral?
Deuxièmement, dans l'application remet-il complètement la
responsabilité de tracer les critères, les conditions au
gouvernement fédéral?
M. GOLDBLOOM: Pas du tout, M. le Président. La
Société d'habitation du Québec assume une
responsabilité importante et directe dans le domaine. J'ai dit tout
à l'heure, en réponse à la question du
député de Saint-Maurice, que ce qui a été
proposé par le ministre fédéral découle de
discussions qui ont eu lieu. Le ministère fédéral existe
et a une action à accomplir dans le domaine de l'habitation, mais cela
ne veut pas dire que le Québec renonce à son initiative dans ce
domaine. Le Québec a l'intention de poursuivre sa politique
d'habitation.
M. LOUBIER: M. le Président, une dernière question.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si la politique d'habitation
du Québec est planifiée sur une période de trois, cinq ou
dix ans, étant donné que les statistiques nous rappellent que,
d'ici à dix ans, il nous faudra en arriver à
l'établissement d'au-delà de 600,000 logements dans le
Québec? Le ministre est-il en mesure de nous dire si cette politique
d'habitation, que veut inaugurer le gouvernement central, prévoit une
planification pour un temps assez long ou si ce n'est qu'une entente pour
l'année qui vient?
M. GOLDBLOOM: Il s'agit, pour l'instant, d'une déclaration de la
part du ministre fédéral d'une intention d'apporter des
modifications à la Loi nationale de l'habitation. Nous allons poursuivre
des conversations avec le gouvernement fédéral entre-temps. Pour
répondre plus directement à la première partie de la
question de l'honorable chef de l'Opposition: Oui, le Québec planifie
l'application de sa politique d'habitation sur une période de temps.
Il y a quelques jours, l'honorable député de
Lotbinière m'a demandé à quel moment les rapports annuels
de la Société d'habitation seraient prêts à
être déposés. Je dois recevoir aujourd'hui même le
texte dactylographié du rapport de 1970-1971 de la
société; le rapport de l'exercice 1971-1972 suivra dans quelques
semaines, car il y a des vérifications à faire. Avec le
consentement unanime de la Chambre, je pourrai, si je reçois le document
avant la fin des travaux de cette journée, déposer le premier de
ces rapports. J'invite les députés à profiter du
débat sur les crédits dû ministère pour examiner en
détail toute la politique d'habitation du Québec.
M. DEMERS: Question additionnelle sur le même sujet, M. le
Président.
LE PRESIDENT: La dernière.
M. DEMERS: Oui, je vous remercie, ce sera la dernière. Est-ce que
le ministre pourrait nous dire quelles seront les politiques qu'entend
appliquer d'une façon rigoureuse son ministère? Est-ce qu'il
exigera qu'on passe par la province avant d'appliquer des plans
fédéraux aux municipalités? Cela avait été,
dans le temps de votre prédécesseur, un peu confus. Nous
voudrions savoir si votre position est claire et évidente à ce
sujet.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense bien que ce n'est pas par
une courte réponse à une courte question que l'on peut exposer
toute une politique du logement. Je pense devoir renouveler mon invitation
à examiner toute la question, à l'occasion de l'étude des
crédits du ministère. Nous serons alors en mesure de fournir des
réponses détaillées.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce.
Cultivateurs sinistrés
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'aurais une question à
poser à l'honorable premier ministre, considérant que le ministre
de l'Agriculture et de la Colonisation est absent de la Chambre. On me
permettra un court préambule. On se rappellera, M. le Président,
que, dans le cadre d'un programme du gouvernement fédéral pour
aider les cultivateurs sinistrés, programme qui a pour titre
"Dégâts dus aux pluies", c'est le ministère de
l'Agriculture du Québec qui a désigné les territoires
où les cultivateurs pourraient bénéficier des
subventions.
Est-ce que le premier ministre pourrait nous dire, aujourd'hui, si c'est
l'intention de son gouvernement de prendre des dispositions en vue de modifier
ces territoires pour permettre aux cultivateurs d'autres régions qui ont
été sinistrées de bénéficier desdites
subventions?
M. BOURASSA: M. le Président, si le député me le
permet, je vais communiquer avec le ministre qui prend quelques jours de repos
et je pourrai lui répondre demain ou après-demain.
M. ROY (Beauce): M. le Président, vous me permettrez de donner
peut-être un peu plus de détails à l'honorable premier
ministre.
DES VOIX: Non, non!
M. ROY (Beauce): Est-ce que je pourrais informer l'honorable premier
ministre?
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je pense bien que vous avez été
assez explicite dans votre préambule. Moi, j'ai parfaitement compris, en
tout cas. Avez-vous une question supplémentaire? A l'ordre ! Question
supplémentaire.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le premier ministre est au courant que les
cultivateurs de différents comtés, qui ont
bénéficié de cette subvention du gouvernement
fédéral à cause des décisions du ministère
de l'Agriculture, sont obligés de rembourser, d'ici au 22 mars, le
montant reçu du gouvernement fédéral parce que le
ministère de l'Agriculture n'a pas reconnu ces territoires comme
étant des zones sinistrées?
M. BOURASSA: Cette question bien particulière n'a pas
été présentée au conseil des ministres. Ce qui a
été soumis au conseil des ministres, c'est le problème
général, et nous avons décidé d'accorder plusieurs
millions de dollars en subventions, comme d'ailleurs le gouvernement
fédéral, pour venir en aide aux cultivateurs. Si on regarde les
différents secteurs de l'agriculture, on doit conclure que c'est l'une
des meilleures périodes pour l'agriculture au Québec.
Quant au problème très particulier soulevé par le
député, je vais en discuter avec le ministre au cours des
prochains jours. Est-ce que le député aurait des cas
précis où les cultivateurs ont été
lésés? S'il pouvait m'en soumettre quelques-uns et m'en faire
faire des photocopies...
M. ROY (Beauce): J'ai 60 cas, seulement en ce qui regarde le
comté de Beauce.
M. BOURASSA: D'accord. Le député serait-il assez aimable
de me faire parvenir une copie de ces cas pour que je puisse les
référer au ministère de l'Agriculture?
M. ROY (Beauce): Est-ce que je pourrais demander à l'honorable
premier ministre s'il a reçu le télégramme que je lui ai
fait parvenir, aujourd'hui, à ce sujet? Je pourrais également
demander au premier ministre s'il accepterait...
M. LEVESQUE: Question! DES VOIX: A l'ordre!
M. ROY (Beauce): Un instant, le député de
Trois-Rivières. Assoyez-vous! Tranquille!
M. SAMSON: Il ne parle jamais d'habitude.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Dernière question
additionnelle.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le premier ministre accepterait de
communiquer avec les autorités fédérales de façon
qu'on n'intente pas de poursuites contre les cultivateurs qui seraient les
victimes actuellement de cet état de fait, d'ici à ce que le
ministre de l'Agriculture soit arrivé?
M. CHARRON: Il ne parle jamais avec le fédéral.
M. BOURASSA: Je vais prendre connaissance du télégramme du
député.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Maisonneuve.
M. BURNS: Merci, M. le Président.
M. ROY (Beauce): J'invoque le règlement. Nous avons une question,
aujourd'hui, et je pense qu'il ne nous arrive pas tellement souvent que deux ou
trois députés interviennent...
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je m'excuse. A l'ordre! Je vous ai permis trois
ou quatre questions supplémentaires.
M. ROY (Beauce): M. le Président, on a permis tout à
l'heure deux questions supplémentaires.
LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! Si nous procédons rapidement,
l'honorable député de Frontenac pourra revenir avant la fin de la
période de trente minutes.
M. SAMSON: Est-ce que je pourrais vous demander une directive?
LE PRESIDENT: Est-ce que c'est sur le même sujet?
M. SAMSON: Je veux vous demander une directive, M. le Président.
Est-ce que je peux vous la demander?
LE PRESIDENT: Vous perdez votre temps de la période des questions
actuellement.
M. SAMSON: J'invoque le règlement. Est-ce que je peux vous
demander une directive en vertu de notre règlement?
LE PRESIDENT: Allez.
M. SAMSON: Combien de questions supplémentaires, dans l'avenir,
pourrons-nous poser quand nous aurons une question principale?
LE PRESIDENT: A l'ordre ! A l'ordre !
M. CHOQUETTE: Quand les questions sont intelligentes, que ce soit sans
limite !
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BURNS: M. le Président, le ministre pose un problème au
Ralliement créditiste...
LE PRESIDENT: A l'ordre ! Question.
M. BURNS: ... car ils n'auront jamais de possibilité de poser des
questions!
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BURNS: M. le Président, ma question s'adresse au ministre des
Travaux publics. Les 22 et 27 février, je lui ai demandé de
vérifier auprès de son ministère pour savoir ce qu'il
était advenu de cette fameuse lettre du 22 mai 1970 par M. Jacques
Dussault relativement à la demande faite...
LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre, messieurs!
M. BURNS: ... par M. Jacques Dussault de fournir une liste
d'entrepreneurs pouvant sévir dans des cas de contrats accordés
sans soumission. Je demande au ministre simplement, étant donné
que je lui ai déjà posé la question les 22 et 27
février je la lui repose de nous dire si son enquête
est complétée. Est-ce qu'il a des résultats? Est-ce qu'il
veut faire part de ces résultats à la Chambre?
M. BOURASSA: Avez-vous enfin trouvé un cas?
M. BURNS: Oui, monsieur.
DES VOIX: Oui.
M. BURNS: Vous allez en avoir plusieurs.
LE PRESIDENT: A l'ordre ! A l'ordre !
M. BURNS: Attendez, vous allez vous amuser follement.
LE PRESIDENT: A l'ordre ! A l'ordre !
M. TESSIER: M. le Président, en effet, j'avais
déclaré, à cette occasion, qu'une enquête
était en cours. Malheureusement, après avoir remué de fond
en comble le ministère des Travaux publics, on n'a pas pu trouver cette
fameuse lettre. De trois choses l'une: ou le fameux formulaire en question n'a
jamais été retourné complété au
ministère, ou encore un fonctionnaire déloyal a subtilisé
le dossier ou les documents en question, ou enfin on se rappelle que le
ministère des Travaux publics a dû déménager,
changer de locaux; il est possible qu'au cours du déménagement,
comme la chose se produit assez souvent, les documents en question se soient
perdus.
A tout événement, après cette enquête
minutieuse, longue et ardue, j'ai abandonné les recherches, vu
l'impossibilité de retrouver les documents en question.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. BURNS: Une question additionnelle, M. le Président. Je me
rappelle également que lors de la dernière réponse du
ministre, le 27 février...
M. LEVESQUE: Question! Question!
M. BURNS: Elle s'en vient. Ne vous énervez pas!
M. LEVESQUE: Question!
M. BURNS: Le 27 février, le ministre nous a dit qu'il n'avait pas
trouvé de document du Parti libéral.
DES VOIX : Question ! Question !
LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! Question !
M. BURNS: Est-ce que le ministre a découvert des lettres de ce
genre relativement à l'Union Nationale puisque, si je me
réfère à son débat...
M. BOURASSA: C'est le passé!
M. BURNS: ... ou à sa réponse, il a dit qu'il n'en avait
pas trouvé quant à son parti mais qu'il en avait trouvé
quant à l'Union Nationale? S'il en a trouvé, je lui pose la
question suivante: Accepterait-il de déposer sur la table des documents
relativement à cela?
M. TESSIER: M. le Président, cela ne me surprend pas que le
député n'ait pas saisi que c'était une blague que je
faisais.
M. LESSARD: Une question additionnelle, M. le Président.
M. LOUBIER: Une question additionnelle, M. le Président.
LE PRESIDENT: Oui, une question additionnelle.
M. BURNS: M. le Président, j'invoque le règlement. Vous
avez, comme coutume, accepté que la question additionnelle vienne du
même parti d'abord et ensuite d'un autre parti.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Vous remarquerez, si vous voulez
vérifier au journal des Débats, qu'à certains moments la
deuxième question additionnelle, parfois la troisième, venait du
même parti, mais il y a eu alternance sur certaines questions. Cela n'a
jamais été établi 'comme principe absolu. Je donnerai
l'occasion de parler au député de Saguenay après.
M. BURNS: Parfait, M. le Président.
M. LOUBIER: M. le Président, le ministre des Travaux publics
peut-il nous dire si, véritablement, il a vu de ces lettres
lui-même et, s'il en a vu, pourquoi refuse-t-il de les déposer? En
deuxième lieu, je pense que le ministre pourrait nous dire une fois pour
toutes s'il est vrai ou si c'est une blague que certaines lettres dataient du
temps de l'Union Nationale.
M. TESSIER: Je n'en ai pas vu et je l'ai déclaré, M. le
Président. Au ministère des Travaux publics, nous n'avons vu
aucune trace des documents en question. Quant à la seconde question,
j'ai dit tout à l'heure que, bien entendu, c'était en blaguant
que j'avais dit qu'on avait peut-être découvert d'anciennes listes
de noms du temps de l'Union Nationale.
M. LESSARD: Une question additionnelle, M. le Président.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
de...
M. TESSIER: Parce qu'on sait tout de même, M. le Président,
que du temps de l'Union Nationale, il n'y avait pas de patronage!
LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre! L'honorable
député de Saguenay.
M. TESSIER: C'est encore une blague, n'est-ce pas?
LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre, messieurs !
UNE VOIX: Il n'y en avait pas pour vous autres !
LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LESSARD: Le nouveau ministre des Travaux publics, le
député ministre de Rimouski, a-t-il été
informé qu'en date du 21 février 1973, M. Maurice Rioux,
président du Parti libéral du comté de Rimouski, a fait
parvenir une lettre aux hommes d'affaires et aux entrepreneurs du comté,
leur demandant de souscrire à l'achat de cartes pour un
dîner-bénéfice qui doit avoir lieu pour le Parti
libéral?
LE PRESIDENT: Un instant. A l'ordre, à l'ordre! A l'ordre!
M. BOURASSA: Questionnez donc votre député de Lafontaine,
le million...
M. LESSARD: Question additionnelle.
LE PRESIDENT: Nous allons commencer par la première, si vous
voulez. J'ai trouvé cette question additionnelle tout à fait
intelligible. J'ai bien saisi cette question, mais je ne peux pas me convaincre
qu'elle est reliée à la première question principale.
M. BURNS: J'invoque le règlement là-dessus. LE PRESIDENT:
Invoquez-le.
M. BURNS: Je l'invoque. Je veux tout simplement dire que le
député de Saguenay est en train de poser une question qui est
reliée à la réponse que m'a donnée le
député de Rimouski,
autrefois ministre des Affaires municipales, maintenant ministre des
Travaux publics. Je vous demande de permettre au député de
Saguenay de terminer sa question.
LE PRESIDENT: Le député de Saguenay m'a dit que sa
première question supplémentaire était terminée
mais qu'il en avait une autre. J'ai bien compris ça. Votre
première question supplémentaire, à savoir si M. Rioux, du
comté de Rimouski, avait envoyé des cartes pour un
dîner-bénéfice, je ne veux pas concevoir comment elle peut
être reliée à la recherche d'une lettre, d'un
prétendu document ou formulaire qui a été envoyé
prétendument par un fonctionnaire des Travaux publics. Je ne peux pas
voir comment c'est relié.
M. LESSARD: Si vous me permettez, je vais la relier par une question
additionnelle. Vous allez comprendre.
M. BOURASSA: Avez-vous d'autres cas que ça? Nous perdons le temps
de la Chambre avec des niaiseries.
M. LACROIX: Marcel Léger fait bien ça avec...
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LESSARD: Est-ce que le ministre des Travaux publics est
informé que cette demande a pour but de dresser une liste des
souscripteurs du Parti libéral, liste qui doit être soumise au
député-ministre de Rimouski? Est-ce qu'il n'y aurait pas une
relation entre cette lettre et la fameuse lettre dont on parle depuis quelque
temps?
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Question de règlement?
M. BOURASSA: Le député de Maisonneuve vient de me remettre
une lettre. C'était censé être un cas que nous attendons
depuis un mois, où on demande tout simplement de souscrire à un
dîner-bénéfice. C'est complètement ridicule.
M. BURNS: Lisez donc la lettre au complet. Vous allez vous rendre compte
d'un certain nombre de choses.
M. BOURASSA: Cela démasque la faiblesse incroyable des arguments
du Parti québécois.
LE PRESIDENT: A l'ordre! La période des questions est close.
M. BURNS: M. le Président, j'invoque une question de
privilège.
M. CADIEUX: Vous écrivez pour faire payer Robert Lemieux, vous
autres.
LE PRESIDENT : Quelle est votre question de privilège?
M. BURNS: Ma question de privilège, M. le Président, c'est
la remarque que le premier ministre vient de faire. Je lui ai remis
effectivement une copie de lettre : il n'a même pas eu le temps de la
lire. Je lui demande de la lire et, en particulier, de lire le quatrième
paragraphe.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je suis debout, s'il vous plaît! Je
connais la combativité de l'honorable député de
Maisonneuve, son habileté dans les débats oratoires et son
expérience, mais il sait parfaitement bien que ce n'est pas le fait de
remettre une lettre à un collègue de la Chambre et de lui
demander de la lire qui peut justifier une question de privilège.
A l'ordre! Vous avez établi votre question de privilège et
je ne vois en aucune façon qu'il s'agisse d'une question de
privilège. J'appelle les affaires du jour.
M. BURNS: M. le Président, vous ne m'avez pas permis de dire ce
que j'avais à dire. J'invoque une question de privilège.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Affaires du jour.
M. BURNS: Une question de privilège.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Affaires du jour.
M. BURNS: Une question de privilège.
LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'instant même, je ne
décèle aucune base de question de privilège, en aucune
façon. Je ne permettrai pas que la Chambre tourne au désordre. Si
vous voulez soulever une question de privilège sur un autre incident,
vous donnerez un avis tel que le règlement le prévoit, mais, dans
ce qui vient de se passer, je ne vois rien qui puisse motiver une question de
privilège.
Affaires du jour.
M. BURNS: Le règlement, M. le Président, me permet de la
soulever au moment où ça arrive.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEVESQUE: M. le Président, je crois que le ministre des
Affaires municipales voudrait déposer un document.
Société d'habitation du
Québec
M. GOLDBLOOM: Avec le'consentement de la Chambre, M. le
Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel 1970-1971
de la Société d'habitation du Québec.
M. LEVESQUE: M. le Président, article 1.
Questions inscrites au feuilleton et réponses
écrites
M. LEVESQUE: Question de M. Deniers. Réponse de M. Bourassa. Je
propose que cette question soit transformée en motion pour
dépôt de documents.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté. Document déposé.
M. LEVESQUE: Article 3. Question de M. Croisetière. Je propose
que cette question soit transformée en motion pour dépôt de
documents.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Garneau. M. GARNEAU: Document
déposé.
M. LEVESQUE: Article 11. Question de M. Lavoie (Wolfe). Réponse
de M. Parent. Pour M. Parent, lu et répondu. (voir annexe)
Article 13. Question de M. Lessard. Je propose que cette question soit
transformée en motion pour dépôt de documents.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Bourassa. M. BOURASSA: Documents
déposés.
M. LEVESQUE: Article 16. Question de M. Tremblay (Chicoutimi).
Réponse de M. Cloutier. Pour M. Cloutier, lu et répondu. (voir
annexe)
Article 22. Question de M. Lavoie (Wolfe). Réponse de M.
Tessier.
M. TESSIER: Lu et répondu. (voir annexe)
M. LEVESQUE: Article 27. Question de M. Gagnon. Réponse de M.
Cloutier. Pour M. Cloutier, lu et répondu. (voir annexe)
Article 31. Question de M. Roy (Beauce). Réponse de M.
Lévesque. Lu et répondu. (voir annexe)
J'ai deux autres questions. Article 4. Question de M. Gagnon. Je propose
que cette question soit transformée en motion pour dépôt de
documents.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Lévesque. Documents
déposés.
Article no 31. Alors il est déjà rendu. Il y avait
l'article no 44 dans le feuilleton de mercredi dernier, question de M. Gagnon,
no 28 dans le présent feuilleton, réponse de M. Lévesque.
Je propose que cette question soit transformée en motion pour
dépôt de documents.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: M. le Président, article 53.
M. PAUL: Avant de passer aux affaires du jour, est-ce que je pourrais
faire une suggestion au leader du gouvernement? Il semble que notre session
sera prorogée ce soir et il y a de nombreuses questions qui resteront au
feuilleton de même que plusieurs ordres de la Chambre.
Est-ce que le leader du gouvernement accepterait que les questions qui
n'ont pas reçu de réponses ainsi que les ordres de la Chambre
réapparaissent automatiquement lors de la première
disponibilité, à la suite de la reprise ou de la convocation de
la prochaine session?
M. LEVESQUE: M. le Président, ces question appartiennent à
chacun des députés qui les ont posées. Alors je ne peux
pas me substituer à chacun des députés, mais je suis
convaincu que si un député désire que sa question soit
réinscrite, elle le sera très facilement. Il n'a qu'à la
renouveler à l'attention du secrétaire...
M. PAUL: Je crois que le leader veut que nous renouvelions la question.
Nous serons obligés de la poser de nouveau?
M. LEVESQUE: C'est la procédure normale. De plus il y a des
questions qui pourraient être reformulées à la suite de
certaines suggestions qui ont été faites, afin de permettre des
réponses plus rapides, dans certains cas. J'ai fait certaines
représentations, au cours de la session, relativement à des
questions qui étaient tellement vastes, tellement vagues que ça
prenait des mois et des mois pour compiler certains renseignements. Si les
questions étaient plus précises, on pourrait donner des
réponses beaucoup plus facilement.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que le leader parlementaire
si je l'ai bien saisi, nous a invités, les députés qui
avaient des questions au feuilleton, â formuler le voeu que ces questions
soient automatiquement réimprimées sur le prochain feuilleton de
la nouvelle session, et qu'en formulant ce voeu nous n'aurions pas besoin de
poser un autre geste et qu'automatiquement elles seraient
réimprimées?
M. LEVESQUE: J'ai été mal interprété. Si
le
député est satisfait de la question telle qu'elle est
inscrite, il n'a qu'à la faire parvenir comme il le fait d'habitude au
secrétaire de l'Assemblée nationale.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'aurais une question
supplémentaire à ce sujet. Si nous demandons aujourd'hui que les
questions inscrites au nom des députés du Ralliement
créditis-te, entre autres, soient réinscrites dans l'ordre au
feuilleton...
DES VOIX: Il ne veut pas.
M. ROY (Beauce): Oui, mais si on le lui demandait? Nous en faisons la
formulation aujourd'hui. Si le gouvernement nous disait quelle question est mal
formulée, au lieu de ne pas nous répondre, nous pourrions le
savoir et le député pourrait reformuler sa demande. Nous n'avons
eu aucune information de ce genre et c'est pourquoi je m'explique difficilement
la remarque de l'honorable leader du gouvernement aujourd'hui.
M. LEVESQUE: M. le Président, j'ai, à maintes
reprises...
M. ROY (Beauce): Ce que je dis, c'est pour éviter si on me
permet, M. le Président, je n'ai pas terminé du travail
supplémentaire, de la correspondance inutile. Il y aurait lieu
aujourd'hui de satisfaire une demande de l'Opposition et d'accepter que les
questions soient réinscrites. Pourquoi exiger encore une fois de la
correspondance inutile? C'est une perte de temps et il y a assez de temps perdu
inutilement dans toutes sortes de domaines. Pour une fois, soyons donc
pratiques!
M. LEVESQUE: M. le Président, la procédure est très
simple, elle se fait ainsi à chaque session. Si on veut
réinscrire les questions, on le fera; si on désire les retirer,
on les retirera; si on veut les formuler d'une autre façon, qu'on les
reformule. Chaque fois qu'il y a des questions comme celles-là qui
méritent d'être amendées ou qui auraient avantage à
l'être, nous en faisons part au député concerné et
non pas au leader parlementaire. On peut, à l'avenir, centraliser nos
renseignements et en parler au leader parlementaire; je n'ai pas
d'objection.
Article 53.
Projet de loi no 282 Troisième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable leader parlementaire du gouvernement, pour
l'honorable ministre de l'Education, propose la troisième lecture du
projet de loi no 282, Loi modifiant la loi de l'instruction publique. Cette
motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Article 54.
Proiet de loi no 283 Troisième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Institutions financières
propose la troisième lecture du projet de loi no 283, Loi concernant
certains placements des compagnies d'assurance. Cette motion est-elle
adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Article 71.
Projet de loi no 284
Deuxième lecture, commission
plénière et troisième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose la
deuxième lecture du projet de loi no 284, Loi concernant la cité
de Hull.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le but de ce projet de loi est de
modifier l'année financière de la ville de Hull. C'est la seule
municipalité de la Communauté régionale de l'Outaouais qui
a une année financière différente de celle de la
communauté elle-même et des autres municipalités.
LE PRESIDENT: Cette motion de deuxième lecture est-elle
adoptée?
Adopté.
Est-ce qu'on peut faire les inscriptions de la commission
plénière?
Adopté.
Troisième lecture?
Adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LEVESQUE: Article 72.
Projet de loi no 285
Deuxième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose la
deuxième lecture du projet de loi no 285, Loi concernant la ville de
Québec. Cette motion est-elle adoptée?
M. Rémi Paul
M. PAUL: M. le Président, je comprends que le ministre n'est que
le porte-parole des autorités de la ville de Québec. Nous n'avons
pas d'objection à accepter le principe du projet de loi 285, Loi
concernant la ville de Québec, mais je voudrais tout simplement vous
signaler que par cette loi la ville de Québec se soustrait indirectement
à une disposition législative que nous avons adoptée aux
fins d'obliger les municipalités de présenter un budget
équilibré.
D'un autre côté, il faut comprendre que la ville de
Québec, en raison du rôle qu'elle joue, de son titre de capitale
du Québec, peut être
justifiée, dans les circonstances, si l'on tient compte de
nombreux travaux d'aménagement qui se font, de demander l'adoption de
cette loi. Nous pouvons donc accepter le principe de cette loi, surtout si l'on
se rappelle l'augmentation des taxes municipales qui frappe les contribuables
de la ville de Québec.
Pour ces raisons, nous allons accepter le principe de cette loi.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. Camille Samson
M. SAMSON: Evidemment, on comprendra que, cette loi nous ayant
été présentée hier, le responsable de cette loi
pour notre parti ait tenté par tous les moyens d'obtenir le plus de
renseignements possible aujourd'hui. Il s'agit du député de
Beauce. Il est présentement à son bureau pour tenter justement
d'avoir ce genre de renseignements. Il avait l'intention de présenter
ses commentaires en ce qui concerne ce projet de loi. Evidemment, on nous
demande, par la loi no 285, d'autoriser le gouvernement du Québec
à consolider le déficit budgétaire de la ville de
Québec pour l'exercice financier 73/74.
Vous comprendrez que cela met en évidence un principe qui n'est
pas tout à fait bon en administration, soit celui de permettre que des
villes consolident des déficits. Cela veut dire que ce déficit
peut être reporté sur une période de plusieurs
années. Il y a des conséquences à la consolidation de ce
déficit. On peut se demander si la ville de Québec n'aurait pas
pu entrer en contact avec les membres de l'Opposition et nous donner certains
détails avant qu'on présente ce projet de loi à
l'Assemblée nationale.
Nous comprenons la chose et nous faisons confiance au ministre des
Affaires municipales, sachant qu'il fera le maximum pour nous donner les
renseignements dont nous aurons besoin en commission plénière.
Mais il y a ici un principe en cause. Par suite de la consolidation de ce
déficit, les citoyens de la ville de Québec ne paieront pas de
taxes immédiatement pour le déficit annoncé, mais
lorsqu'on reporte à plus tard des dettes, bien entendu, on
hypothèque par le fait même l'avenir.
Donc, les citoyens de la ville de Québec devront- s'attendre
à avoir une augmentation de taxes au cours des prochaines années
ou à voir réapparaître ce déficit qui est
consolidé soit l'an prochain ou dans quelques années sous forme
de demande d'un autre déficit consolidé. Ce qui veut dire que
l'augmentation de taxes qui a eu lieu, suivant les renseignements que j'ai eus
à Québec, n'est peut-être pas complète.
C'est-à-dire qu'il est fort probable que les citoyens de la ville de
Québec soient en droit d'anticiper que l'avenir, pour eux, puisse leur
réserver une augmentation de taxes qui serait considérable.
Ceci met en cause justement un principe que les créditistes ont
défendu depuis longtemps, soit celui qui veut que les
municipalités puissent avoir recours à des prêts sans
intérêt auprès de la Banque du Canada. On en a parlé
plusieurs fois. L'ancien ministre des Affaires municipales a eu l'occasion
d'entendre notre argumentation. Le premier ministre même, un jour,
à l'occasion de questions que nous lui avions posées, avait
avoué que s'il était possible pour lui, pour le gouvernement du
Québec pour les municipalités du Québec d'avoir recours
à la Banque du Canada pour des prêts sans intérêt,
ceci serait la formule idéale.
On nous a avoué que ce serait la formule idéale, puisqu'on
a reconnu que cette façon de procéder pour permettre aux
municipalités de ne pas trop s'endetter, c'est-à-dire de payer
pour les services reçus, oui, mais de ne payer qu'une fois. Dans le cas
présent, ce que nous demande le gouvernement du Québec ne
concerne qu'une ville, mais il n'est pas question, pour nous, de ne parler que
de la ville de Québec, parce que le principe de ce bill est de permettre
de consolider un déficit.
Alors, un autre jour, dans une autre circonstance, il peut arriver que
d'autres villes demandent la même chose. Evidemment, nous aimerions que
ce gouvernement prenne conscience du fait qu'il y a des possibilités que
la Banque du Canada, sous l'empire du régime actuel, permette certaines
formes de financement sans intérêt. Bien entendu, on nous dira que
le financement sans intérêt, qui est actuellement permis, est
à court terme. Nous le savons. Par contre, nous n'avons pas encore pris
connaissance que le gouvernement actuel ait déjà demandé
au gouvernement central d'apporter un amendement pour que cette période
de six mois soit allongée afin de rendre des services à ces
municipalités via l'administration gouvernementale du Québec.
C'est pour cela et pour toutes les raisons qui seront
énumérées par la suite par le député de
Beauce, qui a pris beaucoup plus de renseignements en ce qui concerne le cas
particulier de la ville de Québec, que nous serons dans l'obligation de
voter contre ce projet de loi qui nous est proposé. Ce n'est pas parce
qu'il s'agit d'un projet de loi qui vise la ville de Québec en
particulier, non, mais parce qu'il s'agit d'un projet de loi qui met en cause
un grand principe, soit celui d'endetter constamment les citoyens du
Québec et de les obliger, par la suite, à payer des taxes
énormes qu'ils n'auraient pas besoin de payer si on acceptait de prendre
la formule que le Crédit social a proposée.
LE PRESIDENT: Vous voulez parler en deuxième lecture?
M. ROY (Beauce): Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT: N'oubliez pas de parler du principe du bill.
M. Fabien Roy
M. ROY (Beauce): M. le Président, je vais parler du principe du
bill, parce qu'il s'agit de consolider un déficit. Lorsque l'on parle de
consolider un déficit, il faut quand même s'interroger pour savoir
pourquoi le gouvernement nous présente le bill 285, pourquoi il y a des
déficits.
Je pense que nous avons le droit, à ce stade-ci, de nous poser
des questions. L'honorable ministre des Affaires municipales, nouvellement
nommé, est un ministre très soucieux nous le reconnaissons
et pour qui j'ai beaucoup d'estime. C'est un ministre qui fait son
travail à la perfection. C'est un ministre qui veut savoir où il
va. Il fait des démarches et prend des décisions en fonction de
plans clairement établis.
Il arrive, aujourd'hui, dans la première présentation de
lois qui concernent les municipalités ou les villes du Québec,
pour demander à l'Assemblée nationale d'autoriser la Commission
municipale du Québec à consolider le déficit de la ville
de Québec pour l'année financière 73/74. C'est le seul
principe et le seul article de ce projet de loi.
Je pense que les membres de l'Assemblée nationale, s'ils sont
conscients de leurs responsabilités, compte tenu du fait que nous
administrons un budget de $4.5 milliards au Québec, devront prendre
bientôt le langage des hommes d'affaires, de façon que nous
puissions savoir où nous allons au Québec, de façon que la
population du Québec sache vers où on se dirige, soit vers la
prospérité ou soit vers la ruine. Ce projet de loi vise à
consolider un déficit que le ministre ne connaît pas et sur lequel
nous n'avons eu aucun chiffre, sinon un état des estimations
budgétaires pour une année qui débute. Je pense que c'est
quand même aller un peu loin. Si on a cru que nous ne parlerions pas sur
un projet de loi de cette importance, c'est que peut-être on nous a
sous-estimés.
L'honorable député de Chicoutimi pourra rire tant qu'il
voudra. Je sais que les dettes, il trouve cela drôle, parce qu'il a
toujours soutenu un régime d'endettement public. C'est son droit;
d'ailleurs, je ne le lui conteste pas. Je pense quand même que nous avons
le droit de nous interroger.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement pour vous faire observer que je fais partie d'une formation
politique dont les membres ne sont pas des gens qui n'ont pas encore obtenu
leur libération de faillite.
M. ROY (Beauce): M. le Président, pour obtenir une
libération, je pense qu'il faut commencer par faire faillite. Lorsqu'une
personne fait faillite, elle doit nécessairement avoir un actif. Comme
l'Union Nationale n'a pas d'actif, nous ne nous poserons pas de questions.
C'est une chose contre laquelle ils sont immunisés.
M. le Président, nous avons devant nous un gouvernement qui se
vante de ne pas augmenter les impôts, qui se vante d'organiser la
province et d'orienter une administration efficace, une administration
dynamique. On n'augmente pas les impôts, non, mais on coupe les
subventions, on place les municipalités dans des situations telles
qu'elles sont obligées de procéder de cette façon et on ne
prend aucune disposition en vue de remédier à la situation. La
preuve, c'est que justement, le 8 avril 1971, nous avons dû sanctionner
une loi identique, nous avons dû sanctionner une autre loi identique le
1er décembre 1971 et aujourd'hui, 14 mars 1973, on nous demande encore
de sanctionner une loi similaire.
M. le Président, si on prend la peine de regarder la situation de
la cité de Québec on parle de la cité de
Québec parce que c'est l'objet du projet de loi, ce n'est pas un
jugement que nous faisons sur l'administration de la ville de Québec,
loin de là, mais il s'agit d'un principe nous avons là un
cas typique de la situation dans laquelle se trouvent nos cités, au
Québec, et dans laquelle se trouvent nos municipalités.
Je m'étonne et je suis encore très surpris de l'attitude
de l'honorable ministre des Affaires municipales qui nous demande de
sanctionner un déficit sans nous donner de chiffres, sans nous donner le
bilan, sans nous dire où en est rendue l'administration municipale de
Québec, sans nous dire vers quelle orientation cette administration se
dirige et sans nous dire également si des dispositions sont prises pour
que la ville de Québec puisse s'administrer sans déficit,
à savoir si c'est la dernière fois qu'on nous présente une
loi de ce genre ou si c'est une situation qui va aller en empirant à
chaque année.
M. le Président, en 1970-1971, la ville de Québec avait
une dette nette de $77,564,488, selon les chiffres que nous avons obtenus, qui
représentait une dette nette per capita de $399.23, pour chaque citoyen
de la ville de Québec. En 1971-1972, cette dette nette est passée
à $86,057,652 et la dette nette per capita a atteint, à la fin de
1972, la somme de $471.76, soit une augmentation de $72 en une seule
année. Aujourd'hui, on nous demande, en face de cela, d'adopter la loi
concernant la ville de Québec pour permettre au gouvernement de ne pas
avoir à donner des subventions qu'il aurait dû donner. Pour ne pas
avoir crée les mécanismes et avoir pris les dispositions de
façon à permettre à nos cités et villes de
s'administrer sans toujours avoir à s'endetter sur le dos des
contribuables et à déposséder je dis bien
déposséder les petits propriétaires sans douleur,
la dépossession sans douleur, cela constitue une hypothèque
contre tous ceux qui sont propriétaires d'un édifice ou d'un
terrain dans la ville de Québec.
Le déficit, en 1970-1971, a été de l'ordre de
$6,967,250. En 1971-1972, le déficit aurait été de
$8,894,000. En 1972-1973, le déficit prévu, parce que
l'année n'est pas terminée, serait de $6,893,135. Lorsqu'on
regarde la marge qu'il y a entre le déficit de 1971-1972 et celui de
1972-1973, si nous sommes responsables, nous avons le droit de nous poser des
questions. Le déficit prévu pour l'année 1973-1974 est
encore de l'ordre de $5,320,000, alors que le budget, pour la même
période, est passé, de 1970-1971, à $33 millions, de
1971-1972, à $37 millions, de 1972-1973, à $50 millions, de
1973-1974, à $60 millions, tout près de $61 millions. Comment se
fait-il que le gouvernement du Québec, que le ministère des
Affaires municipales n'ait pris aucune disposition en vue de permettre à
nos municipalités de développer leurs services, d'emprunter et de
financer leurs investissements, de disposer de capitaux sans avoir à
créer des servitudes éternelles, sans avoir à agir en
quelque sorte comme les cautions de la dépossession lente et tranquille
de tous les petits propriétaires en grevant ces propriétés
d'une hypothèque de plus en plus lourde?
Je pense que le gouvernement du Québec et le ministère des
Affaires municipales sont à blâmer face à cette situation.
Je m'étonne qu'après trois ans d'administration du présent
gouvernement on n'ait même pas encore tenté de proposer une
politique aux membres de l'Assemblée nationale pour que, cette politique
étant adoptée, elle permette à nos villes de s'orienter
vers la voie de la prospérité, du progrès. Ainsi, tous et
chacun des citoyens qui habitent ces villes pourraient avoir des services de la
meilleure qualité possible aux meilleurs prix possible.
Lorsqu'on regarde les sommes fantastiques d'intérêt,
seulement sur la dette publique, qu'est obligée de payer la ville de
Québec, c'est là qu'on constate l'à-propos de nos
propositions, qu'on constate que nos propositions si le gouvernement
voulait les accepter seraient bénéfiques à
l'endroit de ces villes et de la population.
Nous constatons, dans un budget aussi considérable que celui de
la ville de Québec, toutes les sommes fantastiques qu'il faut pour payer
seulement l'intérêt de la dette. Si nous prenons une dette nette
de $86 millions, avec les frais de financement de 8 p.c. par année, nous
constatons qu'il faut $7 millions pour payer seulement l'intérêt
de la dette, somme que la ville de Québec est obligée de charger
aux propriétaires et aux locataires, sous forme d'imposition
foncière, de taxe spéciale ou autre. Ces montants doivent se
payer et on ne fait absolument rien pour corriger la situation, alors que les
besoins de nos municipalités commandent des investissements de plus en
plus considérables.
Et c'est sur ce point que nous nous interrogeons. Nous avons le droit de
nous poser des questions. Le gouvernement aurait dû prendre des
dispositions pour être en mesure de nous répondre et de nous
donner les informations dont nous avons besoin.
Nous constatons que devant cette situation les gens sont obligés
de se regrouper, de former différentes associations. On a vu
récemment la formation de l'Association des payeurs de taxes. On est
obligé de former une association pour défendre les droits du
petit propriétaire, des contribuables face à la hausse constante
des taxes.
Le gouvernement ne veut pas augmenter les taxes, il dit: Nous allons
procéder de façon beaucoup plus subtile, nous n'augmenterons pas
les taxes. Parce que c'est la caractéristique du gouvernement, on va
financer les déficits par des emprunts à long terme. On va
reporter les déficits à la prochaine génération. On
fera payer nos enfants, nos descendants. D'ailleurs, c'est une belle
caractéristique du système actuel encouragé par ce
gouvernement. On veut endetter la génération future par tous les
moyens à tous les niveaux, sous prétexte de ne pas augmenter les
taxes aujourd'hui, de ne pas déranger ceux qui sont assis bien
tranquilles et à qui le système profite.
C'est sacré. C'est un veau d'or qu'il est important d'adorer
parce que c'est le système qui fait plaisir à la finance, qui
dépossède les petits, qui enrichit les gros. Par voie de
conséquence, compte tenu du fait que les emprunts à
l'étranger déséquilibrent la balance des paiements, nous
sommes obligés d'accepter que les étrangers, les grandes
entreprises multinationales viennent acheter des entreprises chez nous pour
équilibrer la balance des paiements. Il en découle la prise en
main de nos industries et de nos commerces par des entreprises
étrangères.
C'est la conséquence directe du système dans lequel nous
évoluons et le présent gouvernement ne fait absolument rien pour
y changer quoi que ce soit.
M. le Président, le gouvernement procède d'une autre
façon. Il va changer le taux d'évaluation pour avoir une plus
grosse évaluation, parce que cela permet de diminuer le taux de taxe ou,
du moins, de ne pas l'augmenter pour avoir un peu plus d'argent. Il y aura donc
majoration de l'évaluation municipale, parce que la ville de
Québec a quand même des redevances envers la communauté
urbaine et j'imagine facilement que c'est compris dans le budget dif icitaire
qu'on nous a présenté et pour lequel on nous demande aujourd'hui
d'adopter le projet de loi 285.
Je cite M. Roland Couillard, président de l'Association des
payeurs de taxes du Québec, qui avait été invité
à venir expliquer devant les participants au colloque de la Corporation
des arpenteurs-géomètres du Québec, à Sainte-Foy,
sa conception du cinquième gouvernement. Je cite cet article qui est
très à propos afin que ce soit inclus dans le journal des
Débats. Dans son discours, M. Couillard déclare: "J'affirme sur
mon honneur que cette majoration de l'évaluation était une
manigance de la Communauté
urbaine de Québec expressément construite en vue de faire
gober par les contribuables cette fausse vérité qu'un plus
à l'évaluation enfante un moins dans la formulation du compte de
taxes foncières." D'autre part, selon M. Couillard, "la
démocratie s'en va chez le diable. C'est parce que les élus du
peuple remarquez bien, les paroles ne sont pas de moi, mais de
l'Association des payeurs de taxes ont abdiqué, sans s'en
apercevoir, en faveur de la technocratie sous la pression de groupes
formés soi-disant de "Tit-Jos connaissant". Ces technocrates, il les a
qualifiés de "chiâleux", de "lâches", de "bons à
rien" et d'"envieux". Selon lui, ce ne sont en fait que "de minables
contestataires sans compétence, sans travail, sans métier, sans
passé honorable et, parfois même, avec un passé
déshonorable." Je cite de nouveau M. Couillard: "Quelqu'un a dit que
nous avions à Québec, comme à Paris, notre Hôtel des
Invalides; au Québec, ne serait-il pas notre Hôtel du
gouvernement? "
M. le Président, nous ne sommes pas les seuls et M. Couillard
n'est pas le seul à penser de cette façon. Je le dis à
l'intention de l'honorable ministre des Affaires municipales et à
l'endroit du gouvernement actuel qui a la responsabilité d'administrer
la province de Québec: On ne peut pas continuer longtemps dans ce
système. On ne pourra pas continuer longtemps à endetter tous les
contribuables, que ce soit par l'entremise du gouvernement provincial ou par
l'entremise des gouvernements municipaux. Il va falloir que le gouvernement du
Québec, tôt ou tard, fasse des études, accepte
d'élaborer une politique et de se donner des structures qui
permettraient à nos villes, à nos municipalités
d'être en mesure de trouver du financement à meilleur compte et
d'équilibrer leurs budgets, tout en donnant les meilleurs services
possible à leurs administrés pour avoir leur faveur et être
appréciés d'eux en leur donnant la meilleure administration
possible.
M. le Président, j'ai dit, au début de mon intervention,
que ce n'était aucunement un jugement que je portais sur
l'administration de la ville de Québec. Je tiens à le
répéter: les administrateurs de la ville de Québec, comme
ceux des autres villes du Québec, sont aux prises avec nos
législations, avec les institutions que nous leur avons données,
avec les possibilités que nous leur avons offertes, avec les
problèmes que nous avons refusé de régler et avec le
manque de structures. Ces gens-là sont conditionnés. C'est
pourquoi je dis à l'intention de l'honorable ministre des Affaires
municipales et à l'endroit du gouvernement, par l'entremise du
vice-premier ministre qui est ici, qu'il est urgent de doter le Québec
d'un office de crédit municipal. Les municipalités du
Québec pourraient avoir recours à cet office pour être en
mesure de trouver du financement suffisant pour les investissements et pour
calculer dans leurs budgets la dépréciation selon la valeur
réelle.
M. le Président, il y a déjà eu des
précédents de créés. Je vais faire
référence à l'Office du crédit agricole, lorsqu'on
a permis aux cultivateurs du Québec d'emprunter à 2 1/2 p.c. pour
leurs investissements et pour leurs immobilisations. On s'en est vanté
pendant plusieurs décennies. C'est encore un fait aujourd'hui et je le
fais en guise de référence, pour expliquer l'analogie. Je dis
qu'il y a un précédent de créé.
Le précédent a été créé lors
de la création de l'Office du crédit agricole. On a permis aux
agriculteurs du Québec de puiser à même cet office des
crédits à 2 1/2 p.c. qu'ils pouvaient rembourser selon un certain
nombre d'années. Or, si le précédent a été
bon à l'endroit des agriculteurs du Québec, pour quelles raisons
le gouvernement provincial ne procède-t-il pas à la
création d'un office de crédit municipal?
Je suis convaincu qu'à la création de cet office de
crédit municipal qui pourrait disposer de capitaux pour permettre aux
municipalités d'y puiser à des taux raisonnables, je dis que,
dans les mêmes conditions, la cité de Québec n'aurait pas
été obligée de s'adresser au Parlement de Québec
pour demander l'adoption du bill 285, pour financer son déficit.
Je le dis et nous en sommes convaincus. Cet office de crédit
municipal pourrait se financer directement par l'entremise de la banque
centrale. On nous dira: Encore la Banque du Canada. On nous le
répétera tant qu'on voudra, M. le Président. Quant
à nous, nous ne l'avons pas répété assez. On ne
nous a pas encore suffisamment compris d'avoir recours à la Banque du
Canada pour que cet office de crédit municipal fasse acheter ses titres
par la Banque du Canada, pour être capables de puiser directement dans
notre source par excellence de crédit, notre institution nationale,
notre banque nationale, la Banque du Canada.
Encore là, il y a des précédents qui ont
été créés. Il y a quand même $485 millions
que la Banque du Canada a prêtés à la Banque d'expansion
industrielle. La Banque d'expansion industrielle est une
propriété directe de la Banque du Canada, autant pour les
obligations, autant pour ses actions ordinaires, ses actions
privilégiées. Et je ne sache pas que la Banque d'expansion
industrielle, du fait qu'elle puise directement à la Banque du Canada, a
fait mourir un seul citoyen au pays.
Je ne sache pas non plus qu'elle a rendu un seul citoyen malheureux. Je
ne sache pas non plus que la Banque d'expansion industrielle, du fait qu'elle
puise à la Banque du Canada, ait rendu une seule industrie insolvable,
compte tenu seulement de ce fait. Et c'est là que nous nous
interrogeons. Le présent gouvernement... Je parle du projet de loi, je
parle du grand principe, du financement des villes. Parce qu'on nous demande de
financer un déficit. Pourquoi? Parce que la cité manque de
revenus.
Pourquoi manque-t-elle de revenus? Peut-être aussi parce qu'elle a
trop de dépenses dans certains domaines. Et si on veut parler de
déficit, je pense quand même qu'on ne doit pas adopter une
loi sans se poser des questions et se demander pourquoi il y a un
déficit. Si on en découvre les causes, pour quelles raisons ne
prend-on pas les dispositions pour corriger les causes, les mesures
nécessaires de façon que ceci ne se répète pas.
Lorsqu'on a présenté la première loi en 1971, on
l'a laissé passer. On a dit: C'est une situation temporaire. Il semblait
que c'était une des rares fois que la cité de Québec
s'était adressée au Parlement. On est revenu une deuxième
année avec un montant plus élevé. On nous présente
une loi une troisième année, un troisième budget. La
situation, au lieu de s'améliorer, s'aggrave.
Or, dans les circonstances, en ce qui nous concerne, étant
donné...
M. BIENVENUE: Vous allez voter contre.
M. ROY (Beauce): Nous sommes capables de prendre nos
responsabilités et de prendre nos décisions sans avoir l'opinion
du député de Matane que j'apprécie.
M. BIENVENUE: J'ai dit: Vous allez voter contre.
M. ROY (Beauce): Notre décision nous appartient.
M. BIENVENUE: Oui, oui, mais c'est ça. Vous allez voter
contre?
M. ROY (Beauce): Je vais vous le dire. Le ministre est donc bien
impatient! Les députés ministériels sont nerveux, c'est
effrayant. Est-ce que ça vous gêne?
M. BIENVENUE: Oui, j'ai peur que la loi ne passe pas si le
député vote contre.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je pense que, dans les
circonstances, le gouvernement se doit d'être prudent, doit être
beaucoup plus prudent. Je trouve que c'est illogique de demander à
l'Assemblée nationale d'adopter une telle loi, la cinquième
à ce qu'on me dit, d'après le député de Frontenac,
sans nous donner aucune information, sans nous donner de chiffres.
On ne peut quand même pas, M. le Président, si on est
responsable, donner un chèque en blanc comme cela. On ne doit quand
même pas, M. le Président, comme je le disais tout à
l'heure, ne pas s'interroger, ne pas se poser de questions, ne pas faire des
suggestions pertinentes pour permettre à la cité de Québec
d'être capable d'améliorer la situation dans le meilleur
intérêt de ses administrés.
Il y a dans la ville de Québec des gagne-petit qui se plaignent
chaque jour de l'augmentation des taxes. Quand on en est rendu à
endetter les générations futures pour combler les
déficits, on doit se poser beaucoup de questions.
M. BURNS: M. le Président, j'invoque le règlement. Nous
n'avons pas quorum, nous sommes seulement 22 députés en
Chambre.
LE VICE-PRESIDENT (M.Blank): Qu'on appelle les députés
!
L'honorable député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Sur ce, M. le Président, je vais terminer mes
observations. En guise de conclusion, je vais me répéter à
l'endroit de l'honorable ministre et à l'endroit du gouvernement, encore
une fois, pour être bien compris, de façon à ne pas
être mal interprété. Nous allons voter contre ce projet de
loi, mais ce n'est pas un vote de non-confiance à l'endroit des
administrateurs de la ville de Québec, je tiens à le dire, c'est
un vote que nous voulons de contestation contre l'attitude du gouvernement
provincial, contre son incurie, contre son manque de leadership et son manque
de précision, et compte tenu du fait que le gouvernement actuel se
camoufle derrière les déficits des municipalités pour se
justifier lui-même de ne pas prendre ses responsabilités en
matière d'administration de la province.
Alors que ce même gouvernement se promène dans tout le
Québec et dit, par ses représentants, qu'il n'a pas
augmenté les taxes, il faudrait voir dans quelle situation se trouvent
nos administrations municipales, dans quelle situation se trouvent nos
administrations urbaines et dans quelle situation se trouvent tous les autres
niveaux d'administration. A ce stade, il va falloir que quelqu'un se
décide à l'Assemblée nationale, à dire au
gouvernement que c'est assez. C'est ce que nous disons à l'honorable
ministre des Affaires municipales aujourd'hui, c'est ce que nous disons
à l'actuel gouvernement. C'en est assez de l'endettement public! C'en
est assez des déficits! C'en est assez de la mauvaise administration !
C'en est assez des lois en blanc, des lois qui ne donnent aucune indication,
aucune précision. On nous demande tout simplement d'accepter un
déficit qui peut être de $500,000, de $6 millions, $8 ou $10
millions.
Pas un homme d'affaires sérieux siégeant au conseil
d'administration d'une entreprise sérieuse, n'accepterait pareille
demande. Le Québec n'a pas qu'à légiférer, il a
aussi à administrer. Je termine là-dessus.
M. LEVESQUE: Est-ce que le député, avant de terminer,
répondrait à une question, simplement parce que ma mémoire
n'est pas fidèle? Est-ce que le député n'aurait pas
voté un bill semblable l'an dernier?
UNE VOIX: Certainement!
M. ROY (Beauce): Nous l'avons dit, M. le Président.
L'année dernière, nous avons voté le même bill, nous
avons voté le même bill il y a deux ans, dans l'espoir que le
gouvernement
prendrait des dispositions pour y mettre fin. Cette année, c'est
d'un déficit de $5 millions qu'on nous parle, si nos renseignements sont
exacts. En 1970, lorsqu'on nous a demandé de voter le même bill,
il s'agissait d'une somme de quelque $700,000. L'an prochain, on nous demandera
peut-être de voter un bill semblable de $8, $9 ou peut-être $10
millions.
Je pense que le ministre des Affaires municipales, très
consciencieux dans son travail, un ministre qui aime faire son travail de la
meilleure façon possible, va certainement tenir compte de nos remarques,
va tenir compte de l'attitude que nous avons prise durant l'étude de ce
projet de loi en deuxième lecture.
Au cours de l'été ou même lors de l'étude de
ses crédits, il pourra venir devant l'Assemblée nationale du
Québec avec des propositions précises, avec des
législations qui permettront à nos édiles municipaux, ceux
de la ville de Québec comme ceux des autres villes du Québec, de
voir enfin une lueur d'espoir, de sortir leur ville des déficits
budgétaires et des déficits administratifs toujours de plus en
plus grands, pour être en mesure d'administrer leur municipalité
de la meilleure façon possible, avec des budgets
équilibrés, tout en donnant les meilleurs services à leurs
contribuables, et ceci avec les meilleurs prix possible.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais répondre
très brièvement à certains propos du député
de Beauce.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui désirent parler avant que le ministre n'use de
son droit de réplique?
DES VOIX: Non.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): L'honorable ministre des Affaires
municipales.
M. Victor Goldbloom
M. GOLDBLOOM: Pour donner les chiffres que demande le
député de Beauce, le déficit prévu est de
$5,638,000. Ceci se compare avec $6,895,000 l'an dernier. La ville de
Québec prévoit augmenter ses revenus de plus de 28 p.c, ses
dépenses de 21 p.c. seulement. Si l'on examine les tendances des trois
dernières années, nous constatons que le pourcentage de dette
nette en relation avec les biens imposables est à la baisse: 12.6 p.c.
en 1971-1972, 12.4 p.c. en 1972-1973, prévision pour 1973-1974: 10.7
p.c. Ceci à cause d'une augmentation importante, au cours des trois
dernières années, de la valeur des biens imposables de la
ville.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre me permettrait une question
complémentaire aux réponses qu'il nous donne? Est-ce que le taux
d'évaluation a été changé?
M. GOLDBLOOM: Je ne possède pas les renseignements sur cette
période de temps. J'essaie de fournir quelques chiffres sans me faire le
défenseur du budget de la ville de Québec. La ville
défendra son propre budget à l'occasion de son projet de loi
privé qui viendra au cours de la prochaine session.
Je voudrais souligner simplement ceci: Si nous refusons ce projet de
loi, nous obligeons la ville de Québec à augmenter de $0.53 les
$100 d'évaluation sa taxe foncière, si c'est sur la taxe
foncière qu'elle impose ce fardeau additionnel pour éliminer le
déficit prévu. Cela représenterait une augmentation de
40.3 p.c. de la taxe foncière, qui passerait de $1.31 1/2 à $1.84
1/2. C'est dans ce sens que je voudrais soumettre respectueusement aux
députés de cette Chambre qu'en attendant que nous puissions
et c'est mon intention réexaminer l'ensemble des
problèmes posés par le financement municipal, il importe que nous
acceptions ce projet de loi pour permettre à la ville de Québec,
qui améliore sa situation financière, de continuer à le
faire.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Cette motion de deuxième lecture
est-elle adoptée?
M. ROY (Beauce): Sur division.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LEVESQUE: Troisième lecture.
Commission plénière et troisième
lecture
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Est-ce que nous faisons les entrées
pour la commission plénière?
M. ROY (Beauce): Même chose.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Est-ce que la motion de troisième
lecture est adoptée?
M. ROY (Beauce): Sur division. M. LEVESQUE: Article 55.
Projet de loi no 222
Commission plénière
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Le ministre de la Voirie propose que je
quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en commission
plénière pour l'étude du bill no 222.
M. BLANK (président de la commission plénière): A
l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au moment où
j'ai proposé, hier soir, l'ajournement des travaux, j'étais
à faire obser-
ver au ministre de la Voirie, des Travaux publics, futur titulaire, du
moins peut-on le présumer, du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, qu'il était important qu'il se penche sur le
problème des dépenses des commissions scolaires, des
hôpitaux et de tous les organismes publics et parapublics, dans les
domaines de la construction, de l'équipement, de l'ameublement, etc.
J'insistais en terminant c'est là-dessus que je voudrais
faire porter mes dernières observations sur le rôle qui
sera dévolu au Service des achats.
Je disais au ministre, hier soir, que l'on devrait s'occuper de
régionaliser la politique des achats du gouvernement afin que chacune
des régions administratives du Québec, dans la mesure où
elle peut fournir au gouvernement ou aux autres organismes paragouvernementaux
des services et des biens ou des produits manufacturés, reçoive
de la part du ministère, qui sera bientôt créé, le
même traitement que l'on accorde aux grands fournisseurs des
régions de Québec et de Montréal.
Il y va d'abord d'une question de déconcentration, si je puis
utiliser ce terme, d'une incitation à l'économie, d'une promotion
de l'économie régionale et, en même temps, il y va d'une
économie tout court. Je signalais en passant, hier soir, au ministre,
avant de terminer, l'exemple de certains achats qui sont effectués
à Québec afin d'alimenter les services régionaux de la
Voirie, pour lesquels on paie des coûts assez exhorbitants, de transport
notamment. Je le prierais d'examiner le problème. Je ne lui demande pas
de faire enquête et de me répondre tout de suite, mais je le
prierais de faire enquête sur le cas de l'achat de pneus et de tous
autres accessoires, articles ou objets, que requièrent les services de
la Voirie, qui sont faits à Québec, chez des fournisseurs qui
n'ont même pas, en inventaire, lesdites marchandises. J'aimerais donc que
le ministre s'enquière. Je lui fournirai éventuellement,
personnellement, des renseignements précis à ce sujet.
C'est ce genre de procédé qui prête flan à la
critique et qui laisse peser, peut-être non sans raison, des
soupçons de favoritisme sur l'administration gouvernementale, notamment
dans les domaines de la Voirie, des Travaux publics et du Service des
achats.
Ce sont là les observations que je désirerais faire en
indiquant, comme l'ont fait mes collègues, mon intention de donner mon
agrément au projet de loi que présente le ministre de la
Voirie.
M. PINARD: M. le Président, si je comprends bien, le
député de Saguenay veut intervenir à nouveau, mais
à la fin de la discussion article par article.
M. LESSARD: A l'article 1, j'ai deux amendements à proposer.
M. PINARD: D'accord. M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais répondre, de façon très brève, aux
remarques plus ou moins longues qui ont été faites par les
représentants des partis d'Opposition sur le bill 222, en particulier
hier soir.
L'adoption définitive du projet de loi 222, créant le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, constituera une
nouvelle étape dans la réorganisation de toutes les structures
administratives gérant divers programmes de construction ou d'achat pour
le compte du gouvernement, pour le compte des ministères, pour le compte
des régies ou pour le compte des commissons.
La fusion, Voirie et Travaux publics, loin d'entrer en contradiction
avec la présentation du projet de loi 221, qui a effectivement
regroupé le ministère des Transports et le ministère de la
Voirie, et la présentation du projet de loi 222, maintenant en
discussion, qui prévoit le regroupement des ministères des
Travaux publics et du Service général des achats, constituait, en
fait, une étape préliminaire.
Des membres de l'Opposition ont d'ailleurs exprimé des
inquiétudes devant la création de superministères aux
pouvoirs fortement centralisateurs.
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plait !
M. PINARD: Les quartiers généraux du parti
séparatiste sont de l'autre côté habituellement! J'aimerais
quand même pouvoir faire mon intervention de façon pacifique parce
que je n'ai dérangé personne, hier soir.
Le représentant du Ralliement créditiste nous demandait,
en mars 1971, de prévoir une politique de décentralisation en vue
de déléguer aux régions suffisamment d'autorité
pour qu'elles puissent elles-mêmes prendre en charge leurs besoins, de
telle sorte que les centres d'exécution se rapprochent de plus en plus
des besoins de la population. Il eût été extrêmement
coûteux de régionaliser le ministère des Travaux
publics...
M. BURNS: M. le Président, nous n'avons pas quorum! Qu'on appelle
les députés!
LE PRESIDENT (M. Blank): Non, non! Nous sommes 30 maintenant. Le
ministre des Transports.
M. PINARD: J'aimerais que le député de Maisonneuve ait un
petit sourire.
M. BURNS: Colgate smile!
M. PINARD: D'accord. Il eût été extrêmement
coûteux de régionaliser le ministère des Travaux publics
à partir de ces seuls pôles de Montréal et de
Québec. Par contre, le ministère de la Voirie
bénéficiait de structures régionales très bien
structurées. Les similarités administra-
tives évidentes de ces deux ministères de la Voirie et des
Travaux publics ont donc permis d'apprécier immédiatement un gain
d'efficacité, une économie sur le plan de l'administration et une
utilisation plus rationnelle des ressources humaines et matérielles du
gouvernement. Les résultats les plus probants ont justement
été obtenus dans les dix régions administratives excluant
celles de Montréal et de Québec.
Les administrateurs sont unanimes à reconnaître une
amélioration, parfois à 100 p.c, des services rendus aux
ministères clients. Par ailleurs, le représentant du Parti
québécois, notamment le député de Saguenay,
s'était montré déçu du projet de loi no 22 qui ne
proposait, somme toute, que l'association de deux ministères plus ou
moins semblables l'un à l'autre. Compte tenu de toutes ces remarques, le
projet de loi no 22 s'est donc dédoublé, avec le déphasage
et le recul du temps, en deux projets de loi. Ils sont devenus, en somme, le
projet de loi no 221, qui a permis la création du ministère des
Transports par la fusion des ministères de la Voirie et des Transports,
et le projet de loi no 222, actuellement en discussion, qui prévoit la
création du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
Le nouveau ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement aura donc deux fonctions essentielles. D'abord, la fonction
travaux publics, regroupant toutes les activités de construction,
d'entretien, de location, de réaménagement des édifices
destinés aux ministères ou aux autres organismes gouvernementaux.
Deuxièmement, la fonction approvisionnement, qui dépasse le cadre
plus étroit de la fonction achats de l'ancien Service
général des achats et dont la nouvelle dimension englobe
l'analyse des besoins du client, la gestion des stocks ou des inventaires et
des surplus d'inventaires, l'évaluation des implications
économiques et sociales de son action.
Ces deux fonctions sont évidemment complémentaires, en ce
sens qu'elles visent toutes deux à donner à l'administration
québécoise les moyens physiques de se montrer efficace et
productive.
Premièrement, disons un mot des travaux publics. Comme
c'était déjà le cas à l'époque où le
ministère des Travaux publics était placé sous mon
autorité, cette fonction comprend l'allocation de l'espace et de
l'équipement, ainsi que de l'exploitation des immeubles proprement dite.
La Direction de l'allocation de l'espace et de l'équipement
définit les besoins d'ensemble et à long terme des organismes
gouvernementaux en matière d'espace à occuper. Elle pourvoit
à leurs besoins immédiats, en leur fournissant les locaux et les
autres équipements accessoires. Elle construit enfin les immeubles
requis pour les services gouvernementaux.
La Direction de l'exploitation des immeubles établit et fait
appliquer les normes d'entretien et d'exploitation des immeubles qui sont la
propriété du gouvernement.
Elle définit et contrôle les modes d'intervention des
agents préposés à la sécurité des biens et
des personnes dans les édifices du gouvernement. Elle assure
également divers services aux occupants.
M. BURNS: M. le Président, nous n'avons pas quorum. Pas plus que
tantôt, d'ailleurs. Comptez-les comme il faut.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Sonnez les cloches.
M. PINARD : Pour les régions de Québec et de
Montréal, un administrateur régional reste en place. Il s'agit de
M. Lomer Dumont à Québec et de M. Anatole Gagnon à
Montréal. Par contre, dans les autres régions plus
éloignées, nous pensons que remettre en cause la situation
actuelle, au moins au niveau de l'entretien, serait perçu comme un geste
négatif par les ministères-clients. C'est pourquoi
l'administrateur régional du ministère de la Voirie continuera
d'agir comme administrateur régional des Travaux publics.
Nous laissons donc aux régions les moyens de prendre toutes les
initiatives qu'elles jugent utile de prendre dans l'exécution des divers
travaux d'entretien et dans le cas de l'aménagement des immeubles.
Deuxièmement, quelle sera la fonction du secteur de
l'approvisionnement? Conformément aux recommandations du comité
d'étude sur les achats, il importe à l'Etat, donc au
gouvernement...
M. LESSARD: M. le Président, nous n'avons pas quorum encore une
fois.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Si les députés de
l'Opposition font exprès pour aller fumer, nous n'aurons jamais quorum.
Je vais les compter.
M. LESSARD: D'accord, mais qu'on s'occupe... Nous siégeons de dix
heures à minuit, que les libéraux...
M. LOUBIER: M. le Président, si vous permettez, il y a une
remarque que vous venez de faire qui est difficilement acceptable par les
membres de cette Chambre.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Mais c'est un fait.
M. LOUBIER: C'est un fait. Mais je pourrais vous signaler un autre fait
aussi, il y a tout de même 72 députés ministériels.
Et si vous faites la proportion des présences sur les banquettes
ministérielles, je pense que vous devriez faire un rappel à
l'ordre à votre droite plutôt qu'à votre gauche.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Je ne
veux pas engager une polémique, ni faire de la politique mais je
vois des deux côtés de la Chambre.
M. BURNS: Sur la question de règlement, M. le Président.
Je réprouve personnellement l'attitude que vous venez d'avoir, qui est
carrément l'attitude d'un député du parti
ministériel et qui ne réflète aucunement le poste de
neutralité que vous devez occuper. Vous êtes en train de juger sur
le fond. Votre seul problème à vous est de savoir s'il y a a
suffisamment de députés en Chambre pour respecter le quorum.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Je pense que je peux attendre...
M. BURNS: Et je n'accepte pas que vous rendiez des décisions sur
le fond quant à nos attitudes quand nous demandons le quorum. Le
règlement est là...
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Je suis debout maintenant. J'ai des
oreilles, je peux entendre les conversations. Quand le député
fait exprès pour dire qu'il y a un manque de quorum, j'ai le droit de le
signaler à la Chambre.
M. ROY (Beauce): J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je désire vous
faire observer que vous n'avez pas le droit de porter un jugement de valeur sur
les raisons qui motivent les députés à sortir. Votre
rôle se limite à déclarer que nous avons quorum ou pas
lorsque cela vous est signalé. Quant aux raisons qui justifient la
sortie ou la rentrée des députés à la Chambre, vous
n'avez pas mission d'y voir. Il s'agit pour vous de demander aux
députés leur collaboration. Un point, c'est tout. Je vous le
soumets en toute déférence.
M. ROY (Beauce): Sur la même question de règlement, je
voudrais vous faire remarquer que nous regrettons les propos que vous avez
tenus tout à l'heure. Et en ce qui nous concerne, nous n'avons pas
l'intention de vous rendre compte de nos allées et venues, compte tenu
du travail que nous avons à faire à cette Assemblée.
Les propos tenus par l'honorable chef de l'Opposition et par l'honorable
député de Chicoutimi sont très à point, M. le
Président; je les approuve entièrement. Votre rôle en tant
que président n'est pas de juger si tel ou tel parti doit compter un
certain nombre de membres en Chambre; c'est de déterminer si, oui ou
non, nous avons quorum. En ce qui nous concerne, M. le Président, je
tiens à vous dire que nous avons du travail à faire. Nous devons
nous rendre à nos bureaux pour aller chercher nos dossiers. Nous avons
des communications à faire pour faire venir des documents et nous
n'avons pas l'intention de nous expliquer sur ces points.
M. BURNS: M. le Président, peut-être que si vous alliez
moins souvent aux caucus des libéraux, vous auriez la
possibilité...
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce qu'on peut revenir...
M. BURNS: ... d'agir comme président.
M. LEVESQUE: ... à nos travaux de la Chambre avec un peu plus de
sérénité?
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Le député de Drummond.
M. LESSARD: Fermez la salle de lecture.
M. PINARD: M. le Président, j'avais donc commencé à
parler de la fonction de l'approvisionnement. Je répète que,
conformément aux recommandations du comité d'étude sur les
achats, il importe à l'Etat de voir à ce que les achats faits par
le gouvernement lui-même, par les organismes paragouvernementaux ou
subventionnés, le soient selon une ligne de conduite propre, entre
autres, à favoriser le développement économique du
Québec. Il appartient au conseil des ministres, donc au gouvernement, de
définir une telle politique d'achat et il appartiendra au ministre des
Travaux publics et de l'Approvisionnement de voir à son application et
à son contrôle en ce qui concerne les ministères, les
régies ou commissions gouvernementales.
Il est important, en effet, d'améliorer l'efficacité de
l'ancien Service général des achats. Comme le constatait le
comité d'étude sur les achats, "seule une entité
administrative d'un niveau hiérarchique égal à celui des
autres entités, c'est-à-dire les ministères avec lesquels
elle doit transiger, réunit les conditions nécessaires au plein
exercice de ces pouvoirs". La politique de l'approvisionnement se fondant sur
quatre principes essentiels, bon produit au bon endroit en temps voulu et au
meilleur prix, le nouveau ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement doit donc offrir des mécanismes de contrôle
qualitatif et, au moment de la livraison, des normes de pénalité
pour les retards encourus. La notion du plus bas prix devra, par ailleurs,
être évaluée et nuancée en fonction du rendement du
produit dans le temps et en fonction également de son contenu
québécois, si on veut vraiment permettre à des industries
de pointe de naître chez nous et de prospérer, et si l'on veut
aussi donner la chance, comme on l'a souligné hier et cet
après-midi en cette Chambre, à des petits, moyens et grands
industriels du Québec de pouvoir avoir leur juste part des commandes du
gouvernement, donc de l'Etat.
Je pense que tout cela est une politique logique, une politique à
laquelle tous les députés doivent concourir et une politique qui,
je le crois, est à l'avantage du Québec. D'ailleurs, c'est une
politique vous le savez,M. le Prési-
dent, et je pense que tous les députés de cette
Assemblée le savent aussi pratiquée par tous les
gouvernements des autres provinces ou des Etats voisins. Cela se fait selon une
forme ou sous une autre, avec plus d'ostentation, avec moins parfois. En
Ontario, il y a une politique préférentielle des achats. Elle n'a
jamais été officialisée, mais nous la connaissons, nous,
administrateurs du Québec. Nous ne voyons pas pourquoi nous serions
pénalisés par cette politique préférentielle
d'achats en Ontario, alors que nous pourrions tout aussi bien la justifier et
la pratiquer ici même, dans la province de Québec, au
bénéfice de nos industriels, de nos manufacturiers et de nos
commerçants. Je ne vois rien de scandaleux là-dedans.Il s'en
trouvera peut-être au Québec, dans les media d'information, dans
certains groupements, pour crier au scandale. C'est bien facile de crier au
scandale, mais c'est moins facile de faire la preuve qu'il y a vraiment
scandale.
Je pense que, là-dessus, nous devrions tous nous entendre pour
permettre au Québec de prospérer au plan économique, au
plan industriel et au plan de la recherche. Mais encore faut-il que les hommes
publics arrêtent de s'accuser les uns les autres pour des
futilités, pour des banalités surtout quand des preuves de
scandales ne sont jamais apportées.
Je ne pense pas que ce soit là une façon de créer
quelque chose de positif sur le plan économique, sur le plan industriel,
sur le plan de la recherche au pays du Québec. Enfin, je dis ce que je
pense, parce qu'après autant d'années dans l'administration
publique, je crois savoir de quoi je parle.
Je crois être aussi en mesure de contrôler s'il y a vraiment
scandale ou pas. Je suis en mesure de défendre aussi des actions et par
mon ministère et par le ministère que j'ai eu la
responsabilité de diriger...
M. LOUBIER: Sur un point de règlement, M. le Président. Le
ministre est en train, j'en suis très heureux, d'élargir le
débat à un point tel que ça va susciter chez nous des
commentaires et sûrement une réplique puisqu'il dit qu'il n'y a
pas de système de patronage ou de favoritisme, qu'il est en position de
l'affirmer, etc. M. le Président, nous sommes heureux, les membres de
l'Opposition, que vous ayez permis au ministre cet aparté, cette
digression, et que vous ayez toléré d'élargir le
débat jusqu'à ce point, parce que ça nous permettra
sûrement, à la suite de son exposé, de revenir sur une
question brûlante d'actualité. Je tiens à vous remercier
d'avoir laissé le ministre élargir le débat de cette
façon-là et de nous permettre la même latitude par la
suite.
M. PINARD: M. le Président, sur une question de règlement,
je me permets une rectification. Je fais un aparté, je l'admets, mais en
réponse à des déclarations faites hier soir et par le
député de Saguenay et par le député de
Chicoutimi, qui va l'admettre, je pense, quand il a parlé d'une
politique décentralisée des achats...
M. BURNS: Je vais en parler c'est parfait. C'est ce qu'on veut.
M. PINARD: ... et à une remarque assez longue et assez bien
étayée qui a été faite par le député
de Saguenay, qui a voulu, au cours du même débat, revenir à
un débat de fond qui a été fait devant cette
Assemblée nationale, sur ce présumé scandale des listes
privilégiées d'achats en faveur d'amis du Parti
libéral.
C'est le député de Saguenay qui l'a faite hier, il va
l'admettre, je pense. Alors c'est tout ce que j'ai à dire
là-dessus.
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
M. LOUBIER: Non, non, un instant.
M. PAUL: Sur un rappel au règlement, nous avons constaté,
M. le Président, que le ministre avait un teint basané de
même que son sous-ministre, nous nous en réjouissons. Il a pris
des vacances bien méritées. Je ne sais si son départ
était justifié par un désir, celui de voir liquider ou
étudier à fond par l'Assemblée nationale cette question de
patronage, mais je lui dirai que nous n'avons pas été capables
d'obtenir, de la part du premier ministre, la convocation de la commission des
comptes publics.
Alors quand le ministre dit qu'il y a eu un débat de fond, je
regrette, c'est avancer un peu trop un désir personnel, qui n'est pas
devenu une réalité pour nous mais qui demeure une
déception chez lui.
M. LOUBIER: Maintenant, M. le Président, je vous demanderais une
directive à la suite des propos tenus par le ministre des
Communications. Est-ce que vous aurez la même tolérance à
l'endroit des députés de l'Opposition, pour leur permettre de
donner, eux aussi, leur appréciation quant au système qui est en
cours pour les ventes, les achats, la distribution de contrats au gouvernement?
Je vous demande, M. le Président, si vous allez user de la même
largeur de vue à notre endroit, car nous aussi nous voulons traiter de
ce sujet, à la suite des propos...
M. le président, est-ce que ça peut vous arriver de
rappeler à l'ordre les gens qui sont nerveux de l'autre
côté? Je vous demande une directive, je ne sache pas avoir
demandé de directives au ministre responsable, au plus que ministre, ou
plus responsable qu'un ministre.
LE VICE-PRESIDENT (Mr Blank): A l'ordre!
M. LOUBIER: Je vous demande tout simplement si vous allez nous accorder
le même droit
qu'au ministre qui vient de parler et qui prétend qu'il y a eu un
débat de fond sur cette question ce qui est faux et
deuxièmement, qui prétend que le député de
Chicoutimi a traité de la question ce qui est faux, le
député de Chicoutimi n'a fait que rappeler au ministre qu'il
souhaitait que s'instaure une politique de décentralisation des achats
et je ne sache pas que le député de Saguenay ait
attaqué de front le problème du patronage du système des
achats. Le ministre a plongé dans le coeur même du sujet, et je
vous demande si vous allez nous donner la même latitude.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): La chose qui est arrivée hier soir,
pour faire suite aux arguments sur la question du principe du bill qui est
présentement en deuxième lecture, le député de
Saguenay a utilisé en passant une référence à la
question des listes et de la lettre et s'est arrêté là.
Le député de Chicoutimi a parlé de la
décentralisation, mais, en passant, il a parlé de vente de pneus
chez quelqu'un qui ne vend pas de pneus. Il faut que ce soit seulement une
question de référence. Le ministre aura le même droit, mais
seulement sur la question de principe. Le débat sur la question de
patronage n'est pas dans ce bill-ci.
M. LOUBIER: Je m'excuse, M. le Président, mais le ministre a bel
et bien dit que depuis un certain temps on portait des accusations qui
n'avaient aucun fondement, qui discréditaient les hommes publics et
faisaient en sorte que tout le système politique et économique du
Québec en souffrait. Or, nous pouvons prouver au ministre qu'il a fait
une déclaration gratuite. Nous avons demandé au gouvernement
à différentes reprises de nous donner l'occasion de lui prouver
qu'un système institutionnalisé existe et que le seul endroit
pour en discuter de façon valable est à la commission
parlementaire des comptes publics.
Que le ministre aborde le sujet, oui. S'il veut absolument que l'on vide
la question, nous sommes prêts à en discuter en Chambre, mais le
seul mécanisme parlementaire adéquat est la convocation de la
commission des comptes publics. Si le ministre n'a rien à se reprocher
et rien à reprocher au gouvernement, qu'il dise donc qu'il est
prêt à convoquer la commission parlementaire des comptes
publics.
M. PINARD: M. le Président, ce n'est pas une question de
règlement que le député vient de soulever.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Je vais entendre le discours du ministre
et des autres; si je dois intervenir, j'interviendrai.
M. LESSARD: Si le ministre n'a rien à cacher, qu'il le dise.
M. PINARD: M. le Président, j'ai dit que je faisais un
aparté. En temps et lieu, on discutera de tout cela.
M. BURNS: Qu'on convoque la commission parlementaire, on va voir
cela.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre! La parole est au ministre.
M. PINARD: Voilà donc...
M. LESSARD: Vous affirmez et vous affirmez; convoquez la commission
parlementaire, si vous n'avez rien à cacher.
M. BURNS: Convoquez la commission et vous allez pouvoir nous rendre
ridicules, si vous avez raison.
M. PINARD: Voilà donc, plus élaborée et plus
complète, la fonction de la Direction de l'approvisionnement, fonction
avec laquelle nos gestionnaires sont déjà relativement familiers
puisque, rappelons-le, 65 p.c. des achats du gouvernement étaient
effectués pour le compte des ministères de la Voirie et des
Travaux publics.
En conclusion, le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement devient donc de ce fait un ministère de services
pour le compte de tous les autres ministères et des organismes du
gouvernement. Il voit à l'acquisition d'espaces, à leur
aménagement et à leur entretien, à la fourniture de divers
équipements, tous nécessaires au fonctionnement de
l'administration québécoise. Quant aux autres suggestions qui ont
été faites par des députés de l'Opposition et par
d'autres participants à la discussion, je me réserve, tout comme
d'autres collègues du gouvernement, l'occasion d'en traiter plus
longuement et de façon plus détaillée à l'occasion
de la discussion des crédits, fort probablement, ou à l'occasion
de la présentation d'autres projets de loi, dans la mesure du
possible.
Avec le peu de temps qu'il me reste cet après-midi, il vaut mieux
remettre cette discussion à plus tard.
M. LAURIN: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au ministre?
M. PINARD: Voilà donc, M. le Président, la
déclaration que j'avais à faire en réponse aux remarques
des députés de l'Opposition et à leurs critiques, que
j'admets être constructives dans certains cas et moins dans d'autres.
Quant aux suggestions qu'ils ont bien voulu nous faire, dans l'ensemble, les
remarques que j'ai entendues de part et d'autre recoupent sensiblement les
préoccupations que nous avons eues nous-mêmes, comme gouvernement,
dans la préparation, dans l'élaboration et la présentation
du projet de loi 222.
Merci, M. le Président, de m'avoir donné l'occasion de
faire une courte déclaration coupée à quatre ou cinq
reprises.
LE VICE-PRESIDENT (M. Blank): Le député de Bourget.
M. LAURIN: Est-ce que je peux poser une question au ministre? Je crois
avoir entendu que dans toutes les régions, sauf à Montréal
et à Québec, le titulaire du poste de divisionnaire de la Voirie
et des Travaux publics serait la même personne. Est-ce que j'ai bien
entendu? Si tel est le cas, est-ce que ce fonctionnaire émargera au
budget du ministère de la Voirie ou au nouveau ministère des
Travaux publics, et dans quelle proportion? La ligne d'autorité
sera-t-elle changée aussi?
M. PINARD: Pour la région de Québec, il s'agira de M.
Lomer Dumont, qui sera directement rattaché au ministère des
Travaux publics et dans le cas de la région de Montréal, de M.
Anatole Gagnon qui, lui aussi, en sa qualité de directeur
général, sera rattaché directement au ministère des
Travaux publics.
Comme, dans les faits, préalablement à la
présentation du projet de loi no 222, il y avait décentralisation
de la politique du ministère des Travaux publics au niveau des dix
régions administratives déjà couvertes par les
activités du ministère de la Voirie et qu'il y avait eu en fait
une fusion des effectifs des deux ministères, nous croyons que briser
cette homogénéité qui s'est créée dans le
temps, dans l'espace d'un an et quelques mois, serait préjudiciable aux
intérêts du gouvernement et préjudiciable aux
intérêts des citoyens à qui il faut accorder des services
de façon efficace, économique et rapide.
Il y aura une délimitation de la ligne d'autorité. Je
crois, en accord avec le nouveau titulaire du ministère des Travaux
publics, qu'il est préférable de garder le statu quo quant
à la responsabilité qui sera accordée aux
représentants du ministère de la Voirie, qui sera officiellement
le ministère des Transports à partir du 1er avril, parce que,
déjà, la structure qui a été mise en place donne
d'excellents résultats et qu'il y a eu incorporation des fonctionnaires
du ministère des Travaux publics avec ceux de la Voirie dans la
région et, dans certains cas, dans la division.
Je pense que c'est une structure qui a fait ses preuves aux plans de
l'efficacité, de l'économie et de la rapidité
d'exécution des activités des deux ministères.
M. LAURIN: Est-ce que ce sera une solution provisoire ou permanente?
Est-ce que le ministre ne craint pas que cette solution, même si elle
s'est avérée efficace, ne risque pas d'engendrer une certaine
confusion à l'avenir?
M. PINARD: Pour être plus précis dans ma réponse, au
plan budgétaire il y aura imputation, pour le paiement du salaire, au
budget du ministère de la Voirie, en ce qui regarde le salaire qui doit
être payé à l'administrateur régional.
M. LAURIN: Ce sera imputable à la Voirie et non aux Travaux
publics?
M. PINARD: Dans le cas des autres fonctionnaires qui étaient
venus des Travaux publics s'incorporer à l'équipe de la Voirie,
dans la division ou au niveau de la région, il y aura imputation de la
dépense salariale au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, parce que, véritablement, ces fonctionnaires auront
plus de responsabilités vis-à-vis du nouveau ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement qu'ils n'en auront du
côté du ministère de la Voirie et des Transports.
Nous ferons cette ligne de démarcation au plan de
l'autorité et au plan aussi de la dépense budgétaire.
M. LAURIN: Est-ce que ce sera d'une façon provisoire ou
permanente?
M. PINARD: Pour le moment, c'est le ministère de la Voirie qui
absorbe la dépense. Au fur et à mesure que la nouvelle formule
sera rodée dans le temps et que les nouveaux mécanismes seront
mis en place, il y aura éventuellement imputation de la dépense
des employés qui, véritablement, auront une action au sein du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, imputation de
cette dépense au niveau du budget de ce ministère.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 1, adopté? Adopté.
Article 2?
M. LESSARD: Le ministre a parlé tout à l'heure de tous les
montants concernant la construction d'immeubles, l'ameublement, tous ces
montants qui sont actuellement sous la responsabilité d'un certain
nombre de ministères en plus d'être sous la responsabilité
du ministère des Travaux publics. J'ai, en effet, souligné hier
qu'un certain nombre de ministères avaient la responsabilité de
l'ameublement et de la construction d'immeubles.
Le ministre nous a dit tout à l'heure que le nouveau
ministère aura la responsabilité de tous les édifices
publics, de l'ameublement, de la construction et de la location. Est-ce que
cela veut dire qu'il ne reste aucune de ces responsabilités a d'autres
ministères? Est-ce que cela veut dire que les $25 millions, dont j'ai
parlé hier, qui sont actuellement à d'autres ministères,
que ce soit le ministère des Richesses naturelles, que ce soit le
ministère des Affaires sociales concernant la construction d'immeubles,
la location d'immeubles ou l'ameublement, deviennent la responsabilité
exclusive du nouveau ministère des Travaux publics comme a semblé
le souligner le ministre tout à l'heure?
Si c'est le cas, j'ai l'intention de soumettre l'amendement suivant:
Remplacer les mots "sous réserve des" par les mots "nonobstant les
dispositions expresses au contraire dans toute
autre loi, le ministre a pour fonction de". Cet amendement a pour but de
donner expressément au ministre la pleine responsabilité de la
construction des immeubles, de l'ameublement, de la location qui seront faits
par chacun des ministères du gouvernement. Nous ne croyons pas que
d'autres ministères aient des responsabilités qui doivent
normalement relever de ce ministère de soutien, de ce ministère
de l'Equipement. Cela doit relever de ce ministère parce qu'il s'agit
exactement de fonctions qui relèvent du ministère des Travaux
publics. Puisque nous aurons au moins à juger de la politique d'un
ministère, et du patronage, s'il y a lieu, d'un ministère, nous
ne voulons pas que ce soit divisé à l'intérieur de huit,
neuf ou dix ministères.
Je pense que le ministre actuel des Travaux publics devrait, en ce
domaine, prendre ses responsabilités et que tous les travaux de
construction d'immeubles, d'ameublement d'immeubles devraient être sous
la responsabilité du ministre et du ministère des Travaux publics
ou de ce nouveau ministère de l'Equipement. C'est pour cela que je
soumets cet amendement.
Je pourrais peut-être donner une explication
supplémentaire. Si nous regardons je prends simplement un exemple
dans les crédits de 72/73, nous constatons qu'au ministère
des Communications, à l'article 6, il y a un budget de $200,000 qui est
compris pour achat, construction et transformation d'immeubles, y compris
ameublement et équipement. Au ministère des Richesses naturelles,
il y a aussi un autre article dans ce sens. Il est de $6 millions ou de $8
millions. Il est de $6,695,200. C'est un montant alloué à ce
ministère. Il concerne achat, construction et transformation
d'immeubles, construction et réfection de chemins. On sait qu'en ce qui
concerne les chemins maintenant, par le projet de loi 221, cela relève
du ministère de la Voirie. Cependant, en ce qui concerne achat,
construction et transformation d'immeubles, nous constatons que le
ministère des Richesses naturelles, comme d'autres ministères,
conserve certaines responsabilités en ce domaine. Nous ne croyons pas
qu'on doive continuer cette politique. Si nous créons un
véritable ministère de l'Equipement, nous voulons que tous ces
articles, qui sont laissés à d'autres ministères, soient
concentrés à l'intérieur de ce seul ministère qui
est responsable de l'équipement de soutien et de l'approvisionnement des
différents ministères, soit le ministère de
l'Equipement.
J'ai dit, hier, que c'était une somme de $24 millions dans les
crédits 71/72. Si on veut établir une véritable politique
concernant la construction et l'ameublement des immeubles gouvernementaux, la
responsabilité de cette politique doit être concentrée
à l'intérieur du ministère de l'Equipement.
M. PINARD: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Saguenay réalise toute l'ampleur de la
portée et les conséquences de son amendement.
A mon humble point de vue, si le gouvernement acceptait la proposition
d'amendement qu'il nous fait, il porterait une atteinte très grave
à l'autonomie des corporations scolaires locales et régionales;
il porterait une atteinte très grave à l'autonomie administrative
des corporations médicales et des corporations hospitalières. Je
pense, par exemple, à toutes les corporations qui s'occupent de
l'hébergement des personnes âgées, du soin à donner
aux malades chroniques, enfin à toutes les corporations qui s'occupent
de l'enseignement universitaire ou de recevoir dans leurs institutions des
enfants handicapés.
M. le Président, idéalement c'est une situation vers
laquelle nous devrions tendre, je l'admets, mais faire cela de but en blanc, du
jour au lendemain, ce serait, à mon avis, une impossibilité au
plan budgétaire et au plan physique, c'est-à-dire au plan de la
réalisation. Je demande au député de Saguenay de bien
réfléchir à la portée et aux conséquences de
son amendement, parce qu'il demande purement et simplement au gouvernement de
s'encarcaner dans une politique pour laquelle il n'est pas prêt à
agir immédiatement.
Nous pourrions arriver, avec le temps nécessaire et avec une
restructuration des ministères et des organismes des ministères,
à obtenir un contrôle plus grand sur les immeubles qui seraient
construits, réaménagés ou aménagés non
seulement pour le compte des ministères gouvernementaux et de leurs
organismes, mais aussi pour le compte des institutions subventionnées
par le gouvernement, d'accord, mais qui sont administrées par des
corporations complètement indépendantes du gouvernement.
Je pense que, dans l'immédiat, c'est une impossibilité au
plan budgétaire, c'est une impossibilité au plan physique, au
plan de la réalisation. Je demande donc au député de
Saguenay de bien songer aux conséquences de cet amendement, parce qu'une
fois de plus, je le répète, il porte une atteinte très
grave à l'autonomie des commissions scolaires, au plan local et au plan
régional, et à l'autonomie de toutes les corporations
administratives qui sont actuellement en place et qui essaient, du mieux
possible, d'administrer efficacement, économiquement les deniers
publics, payés sous forme de taxes ou payés sous forme de
subventions par les gouvernements ou par les différents
ministères.
Je pense que la conséquence que je soulève est très
grave. Je demanderais au député de Saguenay de bien vouloir me
dire si c'est véritablement la portée de son amendement. Si tel
est le cas, je devrai lui opposer, pour le moment du moins, une fin de
non-recevoir.
M. LESSARD: M. le Président, je pense que le ministre
étend considérablement la portée de cet amendement, parce
que le mandat du
ministère est précisé dans les paragraphes
suivants. Je dis: "Nonobstant les dispositions contraires dans toute autre loi,
le ministre a pour fonctions d'effectuer ou de faire effectuer tous les travaux
publics requis aux fins du gouvernement, sauf les travaux de voirie; d'assurer
la garde et l'entretien de tous les édifices et ouvrages publics
entretenus aux frais du gouvernement." Il est toujours précisé,
M. le Président, dans les paragraphes suivants, qu'il s'agit
d'édifices gouvernementaux qui appartiennent exclusivement au
gouvernement.
La portée de cet article consiste à enlever à
d'autres ministères je pense, M. le Président, que c'est
strictement le but de cet article certaines responsabilités qui
devraient relever actuellement du ministère de l'Equipement. C'est
strictement cela parce que les fonctions de ce ministère sont
très bien précisées dans les paragraphes suivants.
Cependant, il s'agit d'enlever, actuellement, à d'autres
ministères certaines responsabilités qui ne devraient pas leur
être laissées, tels que le ministère des Richesses
naturelles, le ministère des Communications, le ministère des
Affaires sociales, pour une somme de $2 millions ou $1.5 millions, je
crois.
Le ministre a dit dans la réponse qu'il nous a donnée que
ce nouveau ministère aura la responsabilité de tous les
édifices publics gouvernementaux. Or, si nous laissons l'article 2 tel
qu'il est là, je regrette, ce que le ministre a dit ne correspond pas
exactement à la vérité, parce que certains autres
ministères continueront d'avoir des responsabilités qui devraient
normalement relever du ministère de l'Equipement.
Il ne s'agit pas du tout j'en parlerai tout à l'heure
d'imposer et j'aurai un amendement dans ce sens tout à
l'heure aux organismes parapublics...
M. LEVESQUE: Le député de Saguenay me permettra... il
parlait d'un amendement tout à l'heure. L'heure passe...
M. LESSARD: Dans le même article.
M. LEVESQUE: ... et je voulais simplement demander aux honorables
députés s'ils croyaient qu'il y avait possibilité de
passer à l'adoption de ce projet de loi dans les minutes qui suivent
à cause du programme, qui comprend une sanction des bills et
également la prorogation de la Chambre.
Je voudrais que chacun se rende compte que nous sommes un peu pris par
le temps, et j'aimerais bien que chacun prenne ses responsabilités.
M. BURNS: ... il est assez dur à mettre en mouvement.
M. LATULIPPE: Sur la motion d'amendement présentée
par...
M. LEVESQUE: Ce n'est pas ça la question.
M. LATULIPPE: Il est 5 h 30.
M. LESSARD: Au nom du lieutenant-gouverneur...
M. LEVESQUE: Je ne voudrais pas dire ça, au contraire, c'est
simplement lorsque le député a dit: Je proposerai un amendement
tout à l'heure. Je voulais simplement lui faire remarquer que ce serait
difficile de le faire tout à l'heure puisqu'il ne reste que quelques
minutes avant la sanction.
M. LESSARD: J'admets qu'on semble être pris dans un certain
dilemme, mais je voudrais quand même...
M. BURNS: S'il le faut, nous allons le faire attendre. Continuez.
M. LESSARD: ... que le ministre... Nous avons fait certaines
propositions, deux en particulier, soit de regrouper à
l'intérieur de ce ministère toutes les fonctions qui doivent
relever de ce ministère et qui ne doivent pas demeurer la
responsabilité d'autres ministères.
Il y a aussi, contrairement à ce qu'a dit le ministre tout
à l'heure, toute une politique d'achats en ce qui concerne les
organismes parapublics. Quand on pense par exemple que le gouvernement finance
70 p.c. à 80 p.c. de la construction des immeubles des commissions
scolaires, je pense, si le ministre veut véritablement prendre ses
responsabilités dans ce domaine pour développer certaines
entreprises au Québec, que le gouvernement a des responsabilités
précises. Il devrait aller plus loin que ce qu'il propose actuellement
dans son projet de loi, c'est-à-dire avoir un certain contrôle en
ce qui concerne toute la politique d'achats, au moins une supervision de toutes
les politiques d'achats que font les organismes parapublics.
C'était le sens de mon deuxième amendement. Je pense que
nous sommes quand même limités. Je trouve quand même assez
curieux, alors qu'on discute d'un projet de loi extrêmement important,
qui aura des conséquences énormes sur la nouvelle politique de
l'administration gouvernementale et du développement économique
du Québec, que nous soyons encore pris entre le lieutenant-gouverneur et
le fait de laisser tomber des propositions qui me paraissent valables
concernant ce projet de loi.
Je trouve ça illogique. Si on avait fait certains
règlements pour avoir des sessions avec des dates précises, nous
n'arriverions pas avec un problème comme celui-là. Ce sont des
projets de loi qui sont importants et on veut tout le temps nous les faire
adopter à la vapeur. Le 24 décembre 1972, on a tenté de
faire passer ce projet de loi à la vapeur, et c'est encore la même
chose. Pourtant ce projet de loi pour moi en tout cas est
important et nous devrions le discuter.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Brièvement, je suis enclin à souscrire
à l'esprit de l'amendement présenté par le Parti
québécois, même si je n'ai pas la phraséologie pour
m'y retrouver de façon définitive.
D'ailleurs, M. le Président, j'estime que le gouvernement
lui-même reconnaît cet esprit lorsque, à l'article 2, il se
donne comme fonctions, du moins pour ce ministère, d'assumer la garde et
l'entretien de tous les édifices et ouvrages publics. De là
à prendre la charge de la construction, il n'y a qu'un pas. Les craintes
soulevées par le ministre, à mon point de vue, on les retrouve
à l'article 2 et le gouvernement semble les assumer. A l'article 2,
à mon sens, le gouvernement se donne les pouvoirs en ce qui concerne
l'entretien et la garde de tous les édifices publics, même ceux
mentionnés par le ministre. Pourquoi ne pas en assumer la construction?
Je suis d'accord, M. le Président, sur ce que disait le ministre tout
à l'heure. Il faut faire certaines réserves, notamment en ce qui
concerne les commissions scolaires et autres. Là-dessus, s'il y a moyen
de formuler une phraséologie acceptable, nous souscrivons à
l'esprit de l'amendement.
M. LESSARD: Pour l'information du député, actuellement,
l'article 2, tel que formulé, continue de laisser à d'autres
ministères la construction d'immeubles, l'ameublement et 1'entretien
d'immeubles, puisqu'on dit: "sous réserve des dispositions expresses au
contraire dans toute autre loi". On sait, par exemple, que, dans la Loi du
ministère des Richesses Naturelles, on accorde à ce
ministère certaines fonctions d'entretien et de construction
d'immeubles. Je pense que c'est illogique et qu'on devrait laisser au
ministère des Travaux publics cette responsabilité exclusive. Le
ministre l'a dit tout à l'heure, lorsqu'il a répondu à
certains arguments que j'avais soulevés hier. Il a l'intention de placer
tous les édifices publics sous la responsabilité de ce
ministère, mais selon l'article 2 tel que formulé, ce n'est pas
le cas. On va encore avoir un montant de $24 millions, $25 millions et $30
millions sous la responsabilité de certains autres
ministères.
LE PRESIDENT (M. Blank): Est-ce que l'amendement du député
de Saguenay est rejeté sur division? Article 2, adopté?
M. LESSARD: M. le Président, est-ce qu'on vote sur
l'amendement?
LE PRESIDENT (M. Blank): Il est rejeté sur division. Voulez-vous
un vote? On peut faire un vote; que ceux qui sont en faveur de
l'amendement...
M. LESSARD: Au nom du lieutenant-gouverneur...
LE PRESIDENT (M. Blank): Sur division.
M. LATULIPPE: Je vais voter pour l'amendement, quoique je n'aie pas la
phraséologie. Je ne peux pas y référer d'une façon
certaine.
LE PRESIDENT (M. Blank): D'accord. Adopté. Article 3.
M. LESSARD: A l'article 2, on a a), b) et c). Je voudrais soumettre
et encore une fois, on va être obligé de passer assez vite,
le lieutenant-gouverneur est pressé d'ajouter à la fin de
l'article l'alinéa suivant: "Le ministre peut, en outre, exercer les
fonctions visées par le présent article à l'égard
des travaux, édifices et ouvrages de tout organisme dont les ressources
proviennent pour plus de la moitié du fonds consolidé et que
désigne le lieutenant-gouverneur.
Encore là, M. le Président, c'est pour donner... Parce que
ça fait longtemps qu'on nous parle, à l'Assemblée
nationale, de la nécessité d'avoir une véritable politique
d'achats, non seulement une politique d'achats pour l'organisme gouvernemental,
mais pour les organismes parapublics. Quand on pense que c'est près de
$3 milliards qui vont pour l'équipement par le gouvernement et par les
organismes parapublics! J'ai eu l'occasion, comme le disait le
député de Chicoutimi hier, de visiter certains CEGEP. Comme
ancien enseignant, j'ai quand même vu tous les achats qu'on peut faire en
ce qui concerne l'électronique, en ce qui concerne les instruments de
musique, des achats que l'on peut compter par millions de dollars. Au niveau du
Québec, ce sont des milliards de dollars. Les organismes parapublics,
que ce soit les hôpitaux, les commissions scolaires, sont actuellement
libres d'acheter où ils veulent, d'acheter en Ontario, si c'est le cas,
d'acheter n'importe où, excepté au Québec.
M. le Président, comme le disait le ministre, c'est bien beau de
nous préciser certaines intentions, certaines bonnes intentions, mais,
depuis le 29 avril 1970, nous avons demandé une véritable
politique d'achats en ce qui concerne non seulement le gouvernement, mais les
organismes parapublics. Je pense que c'est le temps que le gouvernement nous
prouve qu'il a l'intention d'agir dans ce domaine, parce que c'est autant
d'industries de pointe.
C'est autant d'industries de transformation qu'on pourrait créer
par une politique d'achat. Actuellement le seul organisme parapublic qui a une
politique d'achat, c'est 1'Hydro-Québec et on sait les
conséquences économiques directes faisant suite à cette
politique.
Le gouvernement actuel et les autres n'ont jamais établi une
véritable politique et pourtant ce sont des milliards de dollars qu'on
perd. Le ministre disait tout à l'heure: Charité bien
ordonnée commence par soi-même. Il ne s'agit pas de discrimination
lorsqu'on dit par exemple: A l'intérieur d'un pourcentage de 10 p.c, les
organismes publics et parapublics du Québec devront favoriser les
institutions québécoises.
Dans certains hôpitaux on fait venir le sérum de la
Colombie-Britannique. Je trouve ça ridicule, puisqu'on a quand
même certaines compagnies ici chez nous. Il y a quantité
d'instruments qu'on fait venir de l'extérieur, instruments qui sont
actuellement produits au Québec et dont on ne favorise pas l'achat. M.
le Président, je trouve que le ministre devrait aller plus loin que ses
intentions en ce domaine.
Le ministre devrait nous démontrer qu'il a l'intention de prendre
une action ferme et définitive pour que les industries
québécoises puissent être favorisées non seulement
par le gouvernement et les institutions gouvernementales, mais par aussi les
organismes qui sont financés en grande partie par les deniers
publics.
M. le Président, cette politique d'achat, nous voulons l'avoir en
ce qui nous concerne. Cela fait longtemps que le gouvernement nous parle des
100,000 emplois. Si le gouvernement, au lieu de faire du patronage puis du
favoritisme, présentait une véritable politique d'achat au
Québec, on le réglerait notre problème du chômage au
Québec, en grande partie.
Je m'excuse...
M. PINARD : M. le Président, est-ce que je pourrais attirer
l'attention du député de Saguenay sur l'alinéa d) de
l'article 2? Je pense que tous les pouvoirs qu'il voudrait accorder au
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement par son
amendement sont déjà compris dans les pouvoirs qui sont
accordés au ministre à l'alinéa d) de l'article 2. Rien
n'empêche le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, par arrêté ministériel, de
procéder à l'achat, à l'acquisition, à la
construction. C'est ce que le député de Saguenay propose comme
politique plus globale.
D'ailleurs, je le répète, nous voulons le faire par phases
successives. Le faire de but en blanc du jour au lendemain, serait bloquer, non
seulement à mon point de vue à moi, mais au point de vue
d'experts qu'on a consultés en la matière, purement et simplement
la machine administrative du gouvernement et des instances locales et
régionales.
M. LESSARD:... depuis trois ans.
M. PINARD: La réforme c'est bon, mais pas seulement pour le
plaisir de faire une réforme. Il faut y aller avec mesure, avec
sécurité et aussi avec logique. Je pense que c'est ça qui
doit prévaloir au Québec.
M. LATULIPPE : M. le Président, est-ce que le ministre serait en
mesure de nous dire si, dans la révision de la réglementation, il
y a un changement d'approche? Est-ce que le gouvernement vise à
intégrer ou à étendre cette politique des achats aux
autres ministères, en vue de faire un regroupement? Ou, actuellement, le
ministère des Travaux publics vise-t-il essentiellement au maintien de
ce qui se fait actuellement? En ce qui concerne la politique des achats, nous
aussi nous avons formulé des réserves là-dessus lors du
discours d'introduction que nous avons fait. Ce n'est pas la première
fois que le ministre en parle, il nous a dit qu'il se préparait des
changements là-dessus. Est-ce qu'il y a effectivement une politique qui
s'amorce et quelles en sont les grandes lignes?
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais souligner qu'il est vrai
que le comité des achats a fait des recommandations au gouvernement.
Mais il y a d'autres comités qui sont actuellement à l'oeuvre, en
particulier le comité des affaires économiques, qui n'a pas
encore terminé tous ses travaux et qui n'a pas fait toutes ses
recommandations au gouvernement. C'est pourquoi je dis qu'il serait dangereux,
à l'heure actuelle, de vouloir centraliser toute la politique des
achats, de la construction, de la location des immeubles et de ramasser dans
une seule entité administrative tout ce qui se fait dans d'autres
ministères ou dans d'autres organismes à caractère
gouvernemental ou paragouvernemental.
C'est pourquoi nous proposons une mesure qui est peut-être, pour
certains députés, une demi-mesure, mais nous y allons
étape par étape, de façon logique, de façon
structurée.
Quand nous aurons le produit de ces travaux faits par les comités
dont je viens de parler et que nous aurons des recommandations précises,
il sera fort possible d'apporter des amendements à la loi 222 pour
arriver éventuellement à mettre en place un organisme de
contrôle intégral, comme le suggère le député
de Saguenay et comme le suggère le député de
Frontenac.
M. LESSARD: M. le Président...
M. LATULIPPE: M. le Président, à mon point de vue, le
paragraphe e) peut donner suffisamment de pouvoirs pour vous permettre d'aller
passablement loin dans le domaine de l'intégration au chapitre des
achats. La seule préoccupation que j'avais, je me demandais ce qui se
passait là-dedans. Cela fait plusieurs fois qu'on en entend parler, les
journaux en ont parlé à de multiples reprises dans le
passé et ça fait déjà plusieurs années qu'on
parle d'une intégration dans le domaine des achats afin de favoriser les
produits québécois. Là-dessus, je ne crois pas qu'il soit
obligatoire de le mettre dans le texte de la loi. La réglementation peut
facilement convenir.
Je souscris aux propos du ministre et les trouve parfaitement
justifiés, mais de là à dire que nous sommes enclins
à souscrire à une réglementation fort rigide
immédiatement, c'est autre chose. Nous aimerions bien qu'on se
décide à agir dans ce domaine, qu'on fasse quelque chose. Sans
vouloir dire que le Québec est excessivement pressé, il y a quand
même un travail urgent qui doit déboucher quelque part et cela
doit se faire assez rapidement, avant que
le gouvernement ne passe le pouvoir à l'Opposition.
M. LESSARD: M. le Président, je ne crois pas que le paragraphe d)
permette au ministre d'avoir un contrôle sur la construction des
immeubles, par exemple, des commissions scolaires ou des organismes
parapublics. Le ministère des Travaux publics, par cet article, a un
contrôle sur les travaux entrepris par le gouvernement et aux frais du
gouvernement en partie ou en totalité mais entrepris directement par le
gouvernement.
Les commissions scolaires, à ce que je sache, sont
complètement autonomes en ce qui concerne la construction de leurs
écoles, etc. Je ne pense pas que le paragraphe d) permette d'aller aussi
loin que l'amendement que je propose actuellement. Cependant, le ministre nous
dit qu'il y a un comité qui a été créé
à ce moment-là. Quand ce comité a-t-il été
créé? Je sais qu'en 1971 le ministre nous en a parlé, mais
quand va-t-on se décider à pondre dans ce gouvernement? Quand
va-t-on se décider à déposer les rapports? On
étudie et on n'agit jamais. Nous sommes tannés. La réponse
qu'a donnée le ministre tout à l'heure, ça fait trois ans
qu'il nous la donne. Les questions que nous avons soulevées en 1971
concernant une politique de location des édifices publics, le ministre
nous avait dit que dans six ou sept mois nous devions avoir un rapport; nous
sommes au 14 mars 1973 et nous n'avons pas de rapport. Que le ministre nous
dise quand, au moins, on pourra avoir une politique définitive dans ce
domaine. Dans six mois, dans un an, après les prochaines
élections? On attend constamment. Nos experts font des études,
nos experts réétudient les rapports faits par d'autres experts,
on en met une partie sur les tablettes et on crée une autre commission.
Ecoutez ! Nous sommes tannés et nous voulons que le gouvernement agisse,
que le gouvernement nous présente, dans le plus bref délai
possible, une véritable politique d'achat du gouvernement.
M. PINARD: M. le Président, je répète que si le
député de Saguenay veut tout foutre par terre dans la province de
Québec, qu'il en prenne la responsabilité. Moi, je ne la prendrai
pas parce qu'il me demande purement et simplement de bloquer l'administration
gouvernementale non seulement dans les ministères mais dans les
instances locales et régionales. Je ne souscris pas à ses propos
et je suis obligé de refuser son amendement.
M. LESSARD: C'est là qu'on voit la démission de ce
gouvernement. Il ne s'agit pas de foutre par terre l'administration
gouvernementale. Au contraire! Il s'agit de développer certaines
industries québécoises. Cela fait des années qu'en Ontario
et dans les autres provinces on a une politique d'achat. Nous, nous
rêvons encore d'en avoir une. Dans tous les ministères, on
rêve d'avoir une planification et de véritables politiques.
Ce gouvernement est un gouvernement d'attente, d'études
constantes. Quand vient le temps d'agir, cependant, il ne fait absolument rien.
Alors, il ne s'agit pas de foutre par terre l'administration gouvernementale.
Au contraire! Il s'agit de contribuer à créer des institutions
québécoises qui régleront le problème de ce
gouvernement qui a promis 100,000 "jobs" en une année, mais qui n'a pas
été capable, au cours des trois dernières années,
de remplir sa promesse, parce que c'est un gouvernement qui est soumis aux
grosses entreprises et aux grosses compagnies. Il n'est jamais capable de
présenter des politiques.
LE PRESIDENT (M. Blank): La motion d'amendement du député
de Saguenay est rejetée sur division.
M. LESSARD: Sur division, oui et, s'il n'y avait pas le
lieutenant-gouverneur, je ferais un discours en troisième lecture, en
plus.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 2, adopté. Article 3?
M. LEVESQUE: Au lieu de passer une heure hier soir, à lire le
dictionnaire et à énumérer les noms de tous ceux qui ont
voté, au lieu de perdre votre temps et le temps de la Chambre...
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre! A l'ordre!
M. LESSARD: Question de règlement. Hier soir, j'ai fait le
discours que je désirais faire. Ce n'est pas le leader parlementaire du
gouvernement qui va nous dicter quoi dire en deuxième lecture. Ce ne
sont pas ses problèmes. Qu'il s'occupe d'abord des problèmes de
son ministère et de ceux du gouvernement et nous nous occuperons de
faire notre travail.
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
Article 3? Adopté. Article 4? Adopté. Article 5? Le
gouvernement a un amendement, je pense.
M. LOUBIER: Avez-vous déjà vu des réactions
semblables? Les partis de l'Opposition s'entendent pour adopter les autres
articles et, là, c'est du "filibuster" de la part du ministre. M. le
Président, j'attire votre attention sur le fait que l'on est en train de
faire perdre le temps des membres de cette Chambre. Nous offrons notre
collaboration et c'est le gouvernement qui fait du "filibuster".
M. PINARD: M. le Président, il faut être honnête. Sur
un point de règlement, je rétablis la situation
immédiatement. C'est qu'hier soir j'avais annoncé qu'il y aurait
deux amende-
ments mineurs. Je l'ai dit en toute franchise. Je propose un amendement
à l'article 18. "Ladite loi est modifiée en insérant,
après l'article 4, l'article 4 a): "Le ministne des Travaux publics et
de l'Approvisionnement doit veiller à l'application et à
l'exécution de toute politique adoptée par le gouvernement
à l'égard des achats visés par la présente
loi."
UNE VOIX: Adopté.
M. LAURENT: Etant donné que le ministre a refusé
d'accepter l'un ou l'autre de nos amendements, il nous tenterait beaucoup de
refuser la demande qu'il nous fait. Mais, pour montrer notre condescendance,
nous allons l'accepter.
M. PINARD: J'ai un autre amendement à apporter à l'article
20. L'article 20 est modifié en retranchant le sous-paragraphe 1. C'est
de la concordance. Les sous-paragraphes 2 à 5 de l'article 20 deviennent
respectivement les sous-paragraphes 1 à 4.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): J'ai arrangé celui-ci.
M. BLANK (président de la commisson plénière): M.
le Président, j'ai l'honneur de vous faire rapport que votre commission
a adopté le bill 222 avec des amendements.
LE PRESIDENT: Ce rapport est-il agréé? DES VOIX:
Agréé.
LE PRESIDENT: Agréé. Troisième lecture? UNE VOIX:
Oui.
Troisième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Transports propose la
troisième lecture du projet de loi no 222. Cette motion est-elle
adoptée?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE: M. le Président, nous allons nous rendre à la
sanction et je vous proposerais de suspendre les travaux pour quelques minutes.
Le lieutenant-gouverneur viendra pour le message de la prorogation.
UNE VOIX: Deux jours de suite!
M. LEVESQUE : On sait que la prochaine session commencera incessamment.
Une suspension pour dix ou quinze minutes.
LE PRESIDENT: L'Assemblée suspend ses travaux pour une dizaine de
minutes. A l'ordre, messieurs! Son Excellence le lieutenant-gouverneur.
Message de prorogation
LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR: Messieurs de l'Assemblée nationale,
Gentlemen of the National Assembly.
En prorogeant les travaux de cette troisième session de la 29e
législature, je veux, en vous remerciant, souligner d'une façon
particulière les efforts faits par tous les membres de
l'Assemblée nationale pour permettre à tous les
Québécois d'envisager de nouveau l'avenir avec confiance.
Cette nouvelle confiance dans l'avenir du Québec, elle est
maintenant partagée par l'ensemble des Canadiens et par tous
ceux-là qui, à l'étranger, s'intéressent au
développement économique et social du Québec.
Cette troisième session, qui s'est échelonnée sur
deux années, vous aura permis d'adopter près d'une centaine de
projets de loi ainsi que les crédits budgétaires du gouvernement.
Elle aura été l'occasion d'associer très directement les
citoyens, au niveau des commissions parlementaires, à
l'élaboration des politiques législatives et administratives de
l'Etat, concrétisant encore davantage les objectifs de participation de
notre société.
L'amélioration de la qualité de vie a donné lieu
à une très importante Loi sur la protection de l'environnement,
dotant ainsi la société québécoise d'un instrument
privilégié d'humanisation de son développement. La
question complexe de la restructuration scolaire a trouvé une
première réponse significative par la Loi du développement
scolaire de l'île de Montréal, alors que la réforme de
notre système électoral a franchi des étapes
décisives avec l'adoption d'une nouvelle carte électorale et du
mécanisme de la liste permanente. Les lois sur les biens culturels et
sur les communications ont souligné l'intérêt de cette
Assemblée pour la promotion des valeurs culturelles de notre
société.
Quebec social progress is a matter that greatly preoccupies its
inhabitants. You have made important contributions to it by adopting the Legal
aid Act providing free court services and costs, the Mental patients protection
Act and the Public health protection Act.
Des mesures ont également été prises pour assurer
la santé et la sécurité publiques à la suite de la
situation qui s'est développée en marge des négociations
et des conventions collectives dans les secteurs publics et parapublics. Une
nouvelle centrale syndicale a obtenu sa reconnaissance juridique pendant que le
syndicalisme agricole est devenu une réalité. "
In the economic field, farm credit programs were reevaluated and a new
Department of Transport was created while the Transport Act
was adopted. Other acts of economic nature were passed such as the Act
respecting regional and industrial development, the conversion of the general
investment corporation and the sale of electricity by Hydro-Québec while
two important wide papers on forestry and energy policy were published.
De nombreuses questions concernant l'organisation professionnelle, les
municipalités et d'autres secteurs d'activité ont aussi retenu
votre attention. Cette troisième session de la 29e législature
aura donc permis à notre société de progresser. Dès
demain vous entreprendrez la quatrième session.
Messieurs de l'Assemblée nationale, je voudrais en terminant,
rappeler à votre souvenir votre éminent collègue, M.
Jean-Jacques Bertrand, décédé prématurément
à la suite de 25 années consacrées à son
comté de Missisquoi et à sa province.
Que Dieu bénisse le Québec et ceux qui l'habitent.
Gentlemen, of the National Assembly, may God bless Quebec and all who
live here.
M. LEVESQUE: M. le Président, si je comprends bien, c'est
prorogé.
M. PAUL: Une question de privilège. Pourrais-je savoir si la
copie du discours de prorogation que vous a remise le lieutenant-gouverneur est
une copie certifiée? J'ai vu le secrétaire de Son Excellence vous
en remettre une copie et, habituellement, nous vérifions toujours si
c'est une copie véridique.
LE PRESIDENT: C'est la volonté et le désir de l'honorable
lieutenant-gouverneur de la province de Québec que cette
Législature soit prorogée au 15 mars 1973 et,
conséquemment, cette Législature est prorogée au 15 mars
1973, à 15 heures.
(Fin de la séance à 18 h 10)
ANNEXE
Question de M. Lavoie (Wolfe) 1- Combien de nouveaux
employés permanents le gouvernement a-t-il engagés depuis le 12
mai 1970? 2- Quels sont les nom et prénoms de chacun? 3- Par quels
ministères, régies, offices, commissions ou organismes, leurs
services ont-ils été retenus? 4- Quel a été le
salaire de chacun lors de l'engagement et quel est leur salaire actuel?
Réponse de M. Parent.
Les recherches et la compilation des données pour répondre
à la question inscrite par le député seraient
particulièrement onéreuses. Le gouvernement estime donc, dans les
circonstances que les dispositions de l'article 172-2 doivent s'appliquer.
Question de M. Tremblay (Chicoutimi) 1 - Combien de maisons de la
Place Royale à Québec ont été l'objet de
restauration, depuis le 12 mai 1970? 2 - Lesquelles et où sont-elles
situées? 3 - Depuis cette date jusqu'à ce jour, quel a
été le coût de rénovation de chacune d'elles et quel
en sera le coût terminal? 4 - Quelle utilisation a été
faite des matériaux enlevés à l'occasion de cette
restauration? 5 - Les contrats aux entrepreneurs ont-ils été
accordés à la suite de soumissions publiques ou de soumissions
négociées? 6- Qui a signé les contrats au nom du
gouvernement? 7 - Quels sont les entrepreneurs avec nom, prénoms,
adresse ou siège social? 8- Quels sont en pourcentage les honoraires ou
la commission payée à chacun des entrepreneurs: a) pour
administration et profit; b) pour la coordination des sous-traitants? 9-
Combien chaque entrepreneur a-t-il reçu en vertu de cette
négociation depuis le 12 mai 1970? 10- Quels ont été
depuis cette date, jusqu'à ce jour, les honoraires des architectes et
des ingénieurs et à qui ont-ils été versés?
11- Quelle est la contribution du gouvernement fédéral à
ces travaux? 12- Combien a-t-il remboursé à ce jour au
gouvernement provincial?
Réponse de M. Cloutier
A l'occasion d'une déclaration faite à l'Assemblée
nationale à ce sujet par le ministre responsable d'alors, les documents
intéressants le député ont été
déposés sur le bureau de la Chambre.
Question de M. Lavoie (Wolfe ) 1- Combien de contrats ont
été octroyés par le gouvernement pour service de
sécurité depuis le 12 mai 1970 à Investigation
Sécurité Canadiana Inc., de Montréal? 2- Pour quel
montant? 3- Quels sont les montants qui lui ont été payés
au cours des années financières a) 1970/71 b) 1971/72 c) 1972/73
à date? 4- Quels sont les dirigeants de cette compagnie? 5- A-t-elle
demandé un permis d'opération au ministère de la Justice?
6- Si oui, a) à quelle date; b ) à quelle date le permis a
été émis? 7- En quelle année et à quelle
date, cette compagnie a-t-elle été formée? 8- Quels
étaient ses promoteurs? 9- Quels sont ses administrateurs actuels?
Réponse de M. Tessier 1- 34 contrats ont été
accordés à cette agence depuis le 12 mai 1970 2- $305,727.45 3-
1970/71 - $255.00 1971/72 - $129,971.67 1972/73 - $175,500.78 (au 9 novembre
1972) 4- MM. Israel Lefrançois et Kenneth Mines Mme Dorothée B.
Lefrançois 5- Cette société a rempli toutes les
formalités légales pour l'obtention de son permis
d'opération. 6- 1970 - 22 octobre 1970 1971 -12 mars 1971 1972-10 avril
1972 7- Date d'incorporation - 7 octobre 1970 Date d'enregistrement - 13
octobre 1970 8- Les administrateurs provisoires étaient MM Israel
Lefrançois et Alcide Courcy. Monsieur Courcy s'est retiré le 14
janvier 1971 et son action a été transportée à
madame Dorothée B. Lefrançois. 9- MM. Israel Lefrançpis et
Kenneth Mines et madame Dorothée B. Lefrançois.
Question de M. Gagnon 1- Quel a été le coût
total à ce jour des travaux de restauration de la vieille église
de pierre de
Rimouski? 2- Quel a été le montant total des subventions
affectées à cette fin? a) par la Corporation du Musée
régional de Rimouski; b) par le gouvernement provincial; c) par la ville
de Rimouski; d) par d'autres organismes privés ou publics? 3 - A qui
appartient cette église? 4- Depuis quand? 5 - Quelle personne ou quel
organisme assure son administration? 6 - Quelle est la nature des travaux
exécutés? 7 - Qui a préparé les plans et devis de
travail? 8 - Des soumissions publiques ont-elles été
demandées? 9 - Qui est l'entrepreneur? 10 - S'il a obtenu son contrat
à la suite d'une négociation, quels sont ses honoraires? 11 -
Quand les travaux seront-ils terminés?
Réponse de M. Cloutier. 1 - $408,000.00 2- a) $143,000.00
b) $265,000.00 c) nil d) nil 3 - A la corporation du Musée
régional de Rimouski 4 - Vers 1969. 5 - La Corporation du Musée
régional de Rimouski 6 - Démolition des éléments
étrangers à la construction originale et restauration
intégrale avec addition de deux planchers pour l'aménagement des
salles d'exposition. 7 - Les plans et devis d'architecture ont
été préparés par monsieur Gaston Martin, architecte
de
Rimouski.
Les plans et devis de structure par monsieur Jean-Marquis,
ingénieur de Rimouski.
Les plans et devis de mécanique et électricité par
les ingénieurs Gilbert, Bourassa, Gagné,
Morin et associés de Rimouski et Québec. 8 - Il y a eu des
soumissions parmi les entrepreneurs de la région pour les principaux
sous-contrats tels que électricité-chauffage, plomberie,
ventilation, structure, enduits, couvre-planchers. 9 - L'entrepreneur
général était J.R.L. Ltée de Rimouski. 10 -
L'entrepreneur a obtenu son contrat pour la gérance du chantier
directement de la corporation de l'Ecole technique de Rimouski qui était
propriétaire de l'édifice à ce moment-là et qui
avait $140,000.00 à investir dans la rénovation de la
première église de pierre de Rimouski. Ce contrat fut
accordé après négociation avec le président J.R.L.
Construction Ltée dont les honoraires globaux ont été de
$29,839.00 pour un coût total de démolition et de reconstruction
au montant de $335,470.73 incluant les honoraires de l'entrepreneur
général. 11 - Les travaux ont débuté en juillet
1970 pour se terminer en janvier 1972. Ils ont toutefois été
suspendus à trois reprises, deux fois à cause d'une grève
dans la construction et une fois à cause d'un manque de fonds.
Question de M. Roy (Beauce) 1. - Combien de commissions
d'enquêtes ont été instituées depuis 1966? 2. - En
quelle année ont-elles été formées? 3. - Quel a
été le coût total de chaque commission d'enquête? 4.
- Quels étaient le nom et la fonction de chacun des membres de ces
commissions? 5. - Quel a été le montant total payé
à chacun d'eux: a) en traitement; b) en dépenses; c) autres
frais? 6. - Combien de jours chacune de ces commissions a-t-elle
siégé?
Réponse de M. Levesque.
Pour répondre de façon complète à la
question du député, il faudrait savoir de quel type de
commissions d'enquête il s'agit.