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(Dix heures douze minutes)
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Présentation de motions non annoncées.
M. PAUL: M. le Président, j'ai regardé le
règlement, ce matin, et je n'ai pas trouvé l'article qui me
justifierait, en temps approprié, de faire une motion non
annoncée pour que demande soit faite aux secrétaires de la
Chambre de corriger l'erreur qui parait au feuilleton indiquant que la
commission spéciale des corporations professionnelles aurait
déjà été saisie de l'étude du projet de loi
intitulé Loi sur la denturologie. Ce projet de loi est encore en
deuxième lecture. Je me demande s'il ne s'agit pas plutôt du
projet de loi des pharmaciens au lieu du projet de loi sur la denturologie.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce réellement une erreur?
Bon, le secrétaire fera la correction nécessaire.
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce que le député
de Maskinongé voulait référer à l'article 54?
M. PAUL: Lequel?
M. LEVESQUE: Il est dit que lorsqu'il s'est glissé quelque
erreur...
M. PAUL: Je suis content de voir que le leader du gouvernement est
réveillé ce matin. C'était pour lui tendre la perche, et
je m'aperçois que mes cours à son endroit n'ont pas
été vains.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Présentation de projets de loi
au nom du gouvernement.
M. LEVESQUE: M. le Président, les articles g) et h).
Projet de loi no 274 Première lecture
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable leader du gouvernement
présente le projet de loi intitulé Loi modifiant la loi de
l'exécutif.
M. LEVESQUE: M. le Président, ce projet de loi prévoit
qu'un ministre d'Etat reçoive la même indemnité et la
même allocation qu'un ministre avec portefeuille. Il prévoit pour
73/74 une hausse de 3 p.c. de l'indemnité et l'allocation d'un
ministre.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne):
Cette motion de première lecture sera-t-elle adoptée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, quand un ministre
d'Etat, comme celui des autoroutes, est plus responsable qu'un ministre, est-ce
que cela augmente son salaire?
M. LEVESQUE: C'est justement à cause des responsabilités
accrues.
M. LOUBIER: Vous évaluez cela à 3 p.c.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même prix que l'augmentation du
péage.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
M. LEVESQUE: Article h).
Projet de loi no 275 Première lecture
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable leader du gouvernement
propose la première lecture du projet de loi intitulé Loi
modifiant la loi de la Législature.
M. LEVESQUE: M. le Président, il s'agit de diverses dispositions
et amendements à la Loi de la Législature. Il y a d'abord une
concordance, par suite de la nouvelle Loi électorale, quant au nombre de
députés. Il y a certaines dispositions qui sont de concordance
avec le nouveau règlement de la Chambre. Il y a également les
mêmes 3 p.c. qui inquiétaient le chef de l'Opposition. Nous ne
l'avons pas oublié, ni les autres membres de cette Chambre. Dans la loi,
une augmentation annuelle était prévue de 4 p.c. sur les
indemnités et de 2 p.c. sur les allocations. Comme c'était le cas
dans le projet précédent de l'Exécutif et comme c'est le
cas dans le présent projet de loi, au lieu d'avoir 4 p.c. et 2 p.c,
c'est un chiffre de 3 p.c. qui s'appliquera dans tous les cas.
En 1972, l'augmentation était de 4 p.c, je le
répète, sur les indemnités et de 2 p.c. sur les
allocations; à l'avenir, ce sera une augmentation de 3 p.c., comme on
dit en anglais, "across the board".
UNE VOIX: En français?
M. LEVESQUE: En français, c'est à travers le tableau!
M. BURNS: C'est une expression qui est valable aux courses, "across the
board".
M. PAUL: Les courses s'en viennent!
M. LEVESQUE: Il y a certaines dispositions, dans la Loi de la
Législature, qui ont trait à la pension des
députés. En particulier, on enlève certaines dispositions
archaïques. Par exemple, la pension n'était pas payable à la
veuve si elle se remariait. Je pense bien que, maintenant, on peut oublier ce
facteur et ne pas lui couper les vivres. Aussi, la loi était faite comme
s'il n'y avait que des gens du sexe masculin. Evidemment, nous sommes revenus
comme cela, mais il faut prévoir que l'Assemblée nationale
accueillera des femmes, dans l'avenir. Je le souhaite ardemment, de toute
façon.
On parlait simplement de l'épouse et non pas du conjoint.
Lorsque, dans la loi originale, il était question d'épouse,
maintenant on parle de conjoint.
Ceci couvre, je pense bien, la plupart des dispositions. En lisant
toutes les notes explicatives et le texte de loi lui-même, nous verrons
s'il y a d'autres dispositions.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion de première
lecture est-elle adoptée?
Adopté.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
Dépôt de documents
Arrêté ministériel concernant
Rexfor
M. DRUMMOND: J'ai l'honneur de déposer quatre exemplaires de
l'arrêté en conseil 477-73, tel que prévu à
l'article 19 de la loi de Rexfor.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Questions orales des
députés.
Questions orales des députés
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition officielle.
Centrale nucléaire de Gentilly
M. LOUBIER: Ma question s'adresse au vo-lubile et exubérant
ministre des Richesses naturelles. Est-ce qu'il pourrait nous dire s'il y a eu
une entente entre les quatre parties, soit le fédéral, le
provincial, l'Hydro-Québec et l'Energie atomique du Canada Ltée
quant au financement, au mode de fonctionnement et d'admi- nistration de la
future centrale nucléaire de Gentilly?
M. MASSE (Arthabaska): Non. On en est à l'état d'entente
préliminaire et de négociation préliminaire à
l'effet d'implanter une nouvelle centrale à Gentilly.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si ce projet
d'établissement fait actuellement l'objet de rencontres entre les quatre
parties ou si les rencontres s'effectuent isolément une partie avec
l'autre? Est-ce qu'il y a table ronde des quatre parties
intéressées?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a rencontre actuellement entre l'Office
national de l'énergie et l'Hydro-Québec uniquement.
M. LOUBIER: Comment expliquer qu'on doive envisager la fermeture de la
centrale déjà existante?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'il ne faut pas confondre les choses.
Il y a négociation actuellement pour une nouvelle centrale
nucléaire à Gentilly et un autre projet est également en
cours au niveau canadien, c'est-à-dire l'implantation d'une nouvelle
usine d'eau lourde.
Dans ce second projet, l'Hydro-Ontario est impliquée, mais en ce
qui concerne la deuxième centrale nucléaire, les
négociations et pourparlers se font uniquement entre
l'Hydro-Québec et l'Office national de l'énergie.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Une question supplémentaire,
le député de Gouin.
M. JORON: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, étant
donné les économies substantielles qui proviennent de
l'accouplement des centrales, c'est-à-dire en en construisant par
groupes de deux ou de quatre, si la position que l'Hydro-Québec et le
gouvernement défendent est de construire des centrales jumelles ou s'il
s'agit d'une seule centrale? Si oui, pourquoi?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, comme je le disais tout
à l'heure, les ententes finales n'ont pas été
signées; aussi longtemps que cette chose n'aura pas lieu, je serais
assez embêté de répondre, du fait qu'il n'y a rien de
définitif. C'est le genre de question, je pense, qu'on pourra poser lors
de la tenue de la prochaine commission parlementaire des richesses naturelles
pour entendre l'Hydro-Québec.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Rouyn-Noranda.
Oléoduc de la Panarctic Oils
M. SAMSON: M. le Président, j'aurais aimé
poser une question à l'honorable ministre du Travail ce matin,
mais il semble que lui et moi ne sommes pas sur la même longueur d'ondes,
il répond à mes questions quand je ne suis pas là, et j'ai
des questions à lui poser quand il n'est pas là. Toutefois, je
dirigerai donc une question vers le vice-premier ministre: Quelles sont,
relativement au projet de construction d'un oléoduc suite aux travaux de
la Panarctic Oils Ltd., les démarches faites par le gouvernement du
Québec vis-à-vis du gouvernement fédéral afin de
s'assurer que l'oléoduc qui sera construit le sera sur le territoire du
Québec en passant par l'est de la baie d'Hudson plutôt que par
l'ouest, sur le territoire de l'Ontario et du Manitoba?
M. LEVESQUE: Vous remarquerez, M. le Président, que cette
question ne s'adressait évidemment pas au ministre du Travail. Le
préambule du député de Rouyn-Noranda devient donc inutile.
Mais je demanderais au ministre des Richesses naturelles de répondre au
député.
M. SAMSON: M. le Président, je voudrais faire remarquer à
l'honorable vice-premier ministre que le préambule concernait une
question alors que j'avais une autre question à poser. L'Opposition, M.
le Président, vous en conviendrez avec nous, a plusieurs questions
à poser à ce gouvernement...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Question, s'il vous plait!
M. SAMSON: ... et même si l'honorable député de
Saint-Jacques...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Question, s'il vous plait !
M. SAMSON: ... miaule, M. le Président, j'en ai...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que vous avez une question
à poser?
M. SAMSON: Ils sont bien nerveux ce matin. Qu'est-ce qui se passe? Quand
c'est le Parti québécois qui prend tout le temps qu'il faut, il
n'y a personne qui le bâdre de ce côté-là.
UNE VOIX: La question! La question! M. LEGER: Tu vas perdre ton
dentier.
M. SAMSON: M. le Président, quels que soient les miaulements qui
nous proviennent du Parti québécois, je demanderai au ministre
des Richesses naturelles s'il a pris connaissance de ma question
adressée au vice-premier ministre et si, dans ce gouvernement-là,
ils ont la chance de se parler de temps en temps pour nous donner des
réponses.
M. MASSE (Arthabaska): Remarquez bien que vous aviez bien
mentionné le ministre du Travail.
M. SAMSON: M. le Président, j'invoque le règlement. Je
n'ai jamais mentionné le ministre du Travail quand j'ai parlé de
cette question. J'ai mentionné le ministre du Travail au sujet d'une
autre question à laquelle il a apporté une réponse hier,
au moment où je n'étais pas là. Ce matin, j'aurais eu des
questions à lui poser, mais c'est lui qui n'est pas là.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous permettez que je réponde?
Concernant le gazoduc, à la suite des découvertes de Panarctic
dans la partie est de l'Arctique canadien, plusieurs démarches ont
été entreprises par le gouvernement du Québec. D'abord,
plusieurs contacts ont été entrepris dès le début
avec la société Panarctic qui a fait les découvertes.
D'autre part, depuis ce temps, plusieurs négociations ont eu lieu et la
Trans-Canada Pipeline sera l'entrepreneur du réseau de distribution de
l'Arctique aux frontières américaines.
C'est un groupe, un consortium de trois compagnies et,
déjà, le sous-ministre des Richesses naturelles a fait plusieurs
démarches auprès du président de Trans-Canada Pipeline au
cours de la semaine prochaine, nous rencontrons le président et le
vice-président. Entre-temps, nous avons fait connaitre, d'une
façon assez précise, la position du Québec à
l'Office national de l'énergie qui, en dernier recours, aura à
donner l'autorisation du tracé du gazoduc.
Vous savez qu'évidemment il y a des problèmes du fait que
nous devons traverser des eaux assez profondes, mais ces problèmes
techniques existent autant du côté québécois que du
côté manitobain. D'autre part, le Québec a plusieurs
avantages, je pense, à préconiser le tracé
québécois, entre autres, le corridor pour le transport de
l'électricité de la baie James à Montréal, de
même qu'un marché québécois du gaz qui est
très peu développé et qui mériterait de
l'être. Un autre argument qui est aussi, je pense, important, c'est que
le tracé québécois semble beaucoup moins long, d'une
centaine de milles sinon plus, que le tracé Manitoba-Ontario.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Gouin.
Achats du fédéral au Québec
diminués
M. JORON: M. le Président, ma question s'adresse au ministre des
Affaires intergouvernementales. A la suite de l'information fournie à la
Chambre des communes ces jours derniers à l'effet qu'au cours du dernier
exercice financier le gouvernement fédéral aurait diminué
ses achats au Québec par rapport à l'exercice
précédent dans une proportion de 30 p.c. alors que ses achats en
Ontario augmentaient de 33 p.c, est-ce qu'à la suite de cette
révélation le ministre entend prendre des mesures quelcon-
ques ou transmettre une opinion quelconque au gouvernement
fédéral?
M. LEVESQUE: Je prends avis de la question.
Compensation pour les services de la
Gendarmerie
M. JORON: Question supplémentaire, M. le Président. Je
l'aurais peut-être adressée au ministre de la Justice mais,
puisque cela relève de la même question, le ministre des Affaires
intergouvernementales pourra peut-être y répondre. Est-ce que le
gouvernement a reçu une réponse à la lettre que le
ministre de la Justice a adressée au gouvernement fédéral
au mois de janvier, si ma mémoire est fidèle, pour recevoir une
compensation de l'ordre d'environ $50 millions représentant ce que la
Gendarmerie royale ne dépense pas au Québec alors qu'elle assume,
dans d'autres provinces, des responsabilités que la Sûreté
du Québec assume en son nom au Québec?
M. LEVESQUE: Si ma mémoire est fidèle, la réponse a
été connue et transmise par la voie des journaux, mais je vais
vérifier s'il y aurait de la correspondance à ce sujet.
Revenus et dépenses fédéraux au
Québec
M. JORON: Dernière question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si l'étude
que son ministère a faite dans le passé concernant la part du
Québec dans les revenus et dépenses du gouvernement
fédéral, qui a été publiée pour la
dernière année en 1968, a été poursuivie, comme le
ministre l'avait d'ailleurs promis à l'étude des crédits
l'année dernière? Est-ce qu'il pourra bientôt rendre
publique la mise à jour pour les années subséquentes
à 1968?
M. LEVESQUE: Je vais prendre connaissance de la progression ou de la
marche des travaux dans ce domaine. Je serai alors en mesure d'en faire part
à la Chambre bientôt, j'espère.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député
d'Iberville.
Régionale Honoré-Mercier
M. CRO1SET1ÈRE: M. le Président, ma question s'adresserait
à l'honorable ministre du Travail mais, en son absence, je la dirigerai
vers le vice-premier ministre. Le ministre est-il au courant du fait que la
régionale Honoré-Mercier doit comparaître en cour le 14
mars pour des contraventions à l'encontre des règlements de
sécurité du ministère du Travail dans la construction et
l'aménagement de la polyvalente Armand-Racicot? Le ministre est-il
conscient du fait que les contribuables scolaires sont exposés à
payer de forts montants d'amende en frais de cour et des dépenses dites
inadmissibles pour s'être, en somme, conformés aux directives du
ministère de l'Education?
Puisqu'il s'agit, en somme, d'un conflit entre le ministère de
l'Education et le ministère du Travail au sujet de certaines
installations que l'un approuve et que l'autre désapprouve, le ministre
n'a-t-il pas l'intention de tenir une rencontre au sommet avec son
collègue afin d'éviter que les contribuables scolaires n'aient
à payer les frais de leur querelle.
M. LEVESQUE: La question, telle que formulée, demande que j'en
prenne avis, évidemment.
M. CROISETIERE: M. le Président, je transmettrai le document en
question à l'honorable ministre.
M. LOUBIER: Est-ce que la réponse à la question du
député d'Iberville pourra être donnée dans le
courant de la journée?
M. LEVESQUE: Si c'est possible, nous le ferons.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Fabre.
M. CROISETIERE: Question additionnelle, M. le Président. Ils sont
traduits en cour pour leur procès, le 14, soit mercredi prochain.
Inondations dans la ville de Laval
M. HOUDE (Fabre): M. le Président, j'adresse ma question au
ministre des Richesses naturelles. Je voudrais savoir si son ministère a
pris quelques mesures préventives en vue d'éliminer ou au moins
de diminuer les inondations printannières autour de la ville de
Laval?
M. MASSE (Arthabaska): En effet, pour la région de
Montréal, nous avons prévu un certain programme. On sait
qu'actuellement, le lac Ontario est à un niveau très
élevé et que la commission mixte internationale existe pour
régulariser justement les niveaux des Grands Lacs. J'ai fait parvenir
une lettre à cette commission, il y a quelque temps, demandant que l'on
surveille le niveau du lac Ontario et aussi, en même temps, que l'on
préserve les riverains le long du fleuve Saint-Laurent. Depuis jeudi
matin, nous avons mis en place un certain nombre de mesures dont, tout d'abord,
la surveillance aérienne, à partir du moment opportun, du
mouvement des glaces sur le fleuve Saint-Laurent.
Deuxièmement, nous avons l'intention de mettre à la
disposition des municipalités riveraines de la région de
Montréal, un système de pompage afin d'éviter le
refoulement des eaux dans les égouts.
Troisièmement, nous avons l'intention aussi d'élever des
digues temporaires aux endroits les plus susceptibles d'être
inondés. De plus, à la suite d'une nouvelle parue cette semaine
voulant que le gouvernement fédéral et le gouvernement de
l'Ontario en soient venus à une entente en termes d'indemnisation pour
les propriétés inondées, nous sommes actuellement en
contact avec le ministre, M. Jack Davis, afin qu'une même entente puisse
être signée pour le Québec.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'aurais une question à
poser à l'honorable premier ministre. Il n'est pas là. J'aurais
une question à poser à l'honorable ministre de l'Agriculture. Il
n'est pas là, non plus. Je poserai donc une autre question à
l'honorable ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives.
UNE VOIX: Il est là.
M. ROY (Beauce): Au cours de l'automne dernier, l'honorable ministre des
Institutions financières, qui est toujours là, d'ailleurs...
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
premier ministre est toujours ici, mais il a été retenu par les
funérailles, hier, de l'épouse du ministre de l'Education. Il est
à son bureau de l'Hydro aujourd'hui. Si le député veut
communiquer avec lui, il peut le faire. Je veux bien le renseigner à ce
sujet-là.
Quant au ministre de l'Agriculture, on connaît son esprit de
travail. Il est toujours à son bureau ou en Chambre. On sait la somme
considérable de travail qu'il abat. Alors, ce ne sont pas ces genres de
petits préambules...
M. ROY (Beauce): M. le Président, je m'étonne un peu de la
nervosité de l'honorable leader du gouvernement. Je ne lui ai pas
demandé d'explication, d'autant plus qu'il ne nous a pas donné
d'autres explications concernant les autres membres du cabinet qui ne sont pas
là.
M. SAMSON: Il en manque une dizaine.
M. ROY (Beauce): Je voulais poser une question à un ministre qui
est toujours à l'Assemblée nationale, l'honorable ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives.
M. SAMSON: Il est fiable. Il est là. Les Tricots
québécois
M. ROY (Beauce): Le ministre des Institutions financières
pourrait-il faire le point sur la question que je lui ai posée à
quelques reprises ici, en Chambre, concernant une entreprise, qui avait pour
nom les Tricots québécois, et qui avait commencé à
installer de petites industries un peu partout au Québec d'une
façon un peu louche? Est-ce que le ministre pourrait nous faire part des
démarches que son ministère a faites et nous dire si son
ministère a intenté des poursuites ou a l'intention d'en intenter
à l'endroit de cette compagnie?
M. TETLEY: M. le Président, c'est une institution qui a eu
l'appui du gouvernement fédéral, malgré le fait que le
gouvernement provincial s'était opposé à ses
activités. En plus, je me suis directement opposé à ce que
cette institution ait une deuxième subvention. Depuis ce temps, j'ai
publiquement parlé contre les contrats qui intervenaient entre cette
compagnie et les citoyens du Québec. Je crois que la compagnie a des
difficultés. J'espère aussi, comme je l'ai déjà
dit, être témoin en cour en faveur de certains citoyens
lésés par cette compagnie. Nous continuons à faire des
démarches contre la compagnie en question.
M. ROY (Beauce): M. le Président, une question additionnelle.
L'honorable ministre a parlé de l'appui du fédéral. Est-ce
que l'honorable ministre pourrait nous dire quel genre d'appui cette compagnie
a obtenu du gouvernement fédéral et est-ce que cet appui est
relié au fédéralisme rentable?
M. TETLEY: Je crois que la compagnie a fait une demande pour obtenir une
subvention, il y a environ un an. Elle a reçu cette subvention. Depuis
ce temps-là, la compagnie n'a pas reçu de subvention du
fédéral et, évidemment aussi, elle n'en a pas reçu
du provincial.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Lafontaine.
Annonce de subventions par des députés
étrangers aux comtés
M. LEGER: M. le Président, ma question s'adresse au ministre des
Affaires municipales. Est-ce que le nouveau ministre des Affaires municipales
pourrait nous dire si c'est sa politique de faire annoncer les subventions
qu'il accorde à la ville d'Anjou, dans le comté de Lafontaine,
par le député libéral de Jeanne-Mance?
Deuxièmement, est-ce que le ministre est au courant et a donné
son accord pour que le communiqué suivant passe en première page
dans le journal de ville d'Anjou?
Je lis: "Le député libéral du comté de
Jeanne-Mance, M. Aimé Brisson, annonce que le ministre des Affaires
municipales a accordé une subvention de $1,200,000 pour permettre
à la ville d'Anjou d'équilibrer son budget à la section
d'aqueduc et d'égouts.
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le règlement!
M. LEGER: "Cette subvention a pour but d'éviter une trop grande
augmentation de taxes aux citoyens de la ville d'Anjou".
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le leader parlementaire sur une
question de règlement.
M. LEGER: Est-ce une habitude normale?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Une question de règlement.
M. LEGER: Ce sont deux questions que j'ai posées.
M. LEVESQUE: M. le Président, ce genre de question n'en est pas
une, selon nos règlements. Elle n'est pas permise à ce moment-ci
de nos délibérations; il s'agit simplement de rapporter une
nouvelle dans un journal de comté.
M. BURNS: M. le Président, le leader du gouvernement n'a pas
écouté la question du tout pour dire cela. Le
député de Lafontaine pose une question au ministre des Affaires
municipales. C'est typiquement une question du genre : Quelle est la politique
du ministère? C'est la question.
M. LEVESQUE: Alors, qu'il le demande! Qu'il reformule sa question!
M. BURNS: Une minute, laissez-moi finir! M. le Président, je dis
tout simplement qu'il a posé une question, mais en citant un extrait
d'un communiqué, pour situer exactement la question. M. le
Président, je soumets respectueusement que c'est tout à fait le
genre de question que vous devez entendre à ce moment-ci,
c'est-à-dire: Quelle est la politique du ministère?
M. LEGER: Le ministre peut-il répondre à ma question?
Est-ce sa politique?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! Le
chef de l'Opposition officielle sur la question de règlement.
M. LOUBIER: M. le Président, je pense que c'est une question
d'intérêt général, surtout lorsqu'on demande au
ministre des Affaires municipales on pourrait le demander au premier
ministre, s'il était en Chambre si c'est la politique du
gouvernement, dans tous les comtés de la province, de faire annoncer les
subventions par les députés ministériels. Je pense
qu'à ce moment-là, cela rejoint l'intérêt
général de connaître la politique d'un ministère
dans toute la province ou du gouvernement.
M. LEVESQUE: N'est-il pas normal, M. le Président, qu'un
député s'intéresse à ce qui se fait dans son
comté et particulièrement à ce qui se fait par le
truchement du ministère des Affaires municipales?
M. LEGER: Et dans un autre comté? Qu'est-ce qu'il fait dans un
autre comté?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait! Est-ce
toujours sur la question du député de Lafontaine?
M. LOUBIER: Oui, M. le Président, sur le même sujet. Est-ce
que les députés de l'Opposition devraient chaque fois invoquer
une question de privilège et intervenir à chaque accroc qu'il y
aurait ou à chaque annonce de subvention faite dans un comté
représenté par un député de l'Opposition?
M. PAUL: M. le Président, sur le rappel au règlement.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Dans mon comté, c'est le député de
Laviolette qui fait les annonces des travaux. Ce que le député de
Lafontaine veut savoir, c'est si c'est une politique
généralisée que les députés
ministériels annoncent, dans les comtés de l'Opposition, les
mesures que le gouvernement adopte ou les subventions qu'il accorde. Je crois
que c'est une excellente question. C'est dans le but de connaître la
politique gouvernementale ou du patronage en la matière.
M. LEVESQUE: M. le Président, il est normal que...
M. ROY (Beauce): M. le Président, sur la question de
règlement.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Beauce sur
une question de règlement.
M. BURNS: Ecoutez, j'invoque une question de règlement sur le
fait que le leader s'est déjà exprimé sur la question de
règlement.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): J'ai d'abord donné la parole
au député de Beauce, sur une question de règlement. Par la
suite, ce sera le député de Maisonneuve.
M. LEVESQUE: On ne parlait plus du point de règlement,
d'après ce que j'ai compris.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé parlait sur la question de règlement.
M. LEVESQUE: Oui? Cela ne paraissait pas!
M. ROY (Beauce): Sur le même point de
règlement, est-il exact que le gouvernement aurait établi
une politique à l'effet qu'il est beaucoup plus favorable...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! Il
ne s'agit pas d'une question de règlement. Vous répétez
tous la même question que le député de Lafontaine. Appelons
cela une question supplémentaire.
M. ROY (Beauce): Sur ce même point de règlement je voudrais
savoir s'il est exact qu'on permet, favorise ou qu'on accepte davantage que ce
soient les députés ministériels qui pilotent les projets
ou les demandes des députés des comtés de
l'Opposition.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Je voudrais d'abord dire
que j'accepte la question du député de Lafontaine. Si d'autres
veulent m'en poser, n'appelez pas ça des questions de règlement,
mais des questions supplémentaires.
Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Je pense que le ministre a eu le temps de penser à sa
réponse et de me la donner.
M. LEVESQUE: Si je comprends bien, ce qui fatigue le
député...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre va répondre.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le ministre répond ou ne
répond pas suivant...
M. GOLDBLOOM: Je n'ai aucune objection à répondre à
la question. Non, ce n'est pas ma politique. J'ai eu l'habitude d'annoncer mes
décisions moi-même et j'ai l'intention de continuer dans ce sens.
Je n'étais pas au courant de la publication de ce à quoi le
député de Lafontaine vient de faire allusion.
M. LEGER: Question supplémentaire. Est-ce que le premier ministre
peut vérifier qui dans le parti prend ces communiqués pour les
distribuer aux députés voisins pour qu'ils fassent cette annonce,
pour que ça ne se répète pas.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Question additionnelle tout d'abord. Est-ce
que le ministre des Communications responsable de l'information gouvernementale
a quelque chose à voir à cette activité des
députés qui, ne sachant quoi faire, font des déclarations
au nom du gouvernement?
M. L'ALLIER: Il ne faudrait pas que le député de
Chicoutimi mêle les choses. La responsabilité de l'information
gouvernementale ne donne au ministre des Communications aucun droit de censure.
A partir de là, sur cette question, l'information qui peut être
faite par un député qui a plaidé des dossiers et des
causes auprès d'un ministère donné, c'est à lui de
décider ce qu'il doit en dire ou ne pas en dire à ses
électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Question additionnelle. Est-ce que le ministre
en l'occurrence a exercé son droit de censure sur le communiqué
auquel on a fait allusion?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maisonneuve, question additionnelle.
M. BURNS: Est-ce que je peux demander au ministre des Affaires
municipales s'il peut vérifier auprès du député de
Jeanne-Mance sa source d'information pour ce communiqué? Est-ce que le
ministre accepte puisque je ne peux pas, en vertu du règlement,
poser une question au député de Jeanne-Mance devant la
Chambre de s'informer auprès du député de Jeanne-Mance au
sujet de sa source de renseignement à ce sujet?
Oui, vous acceptez.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Question additionnelle à l'honorable ministre
des Affaires municipales. Est-ce qu'il pourrait nous assurer, dans le
même ordre d'idées, qu'à l'avenir les projets
pilotés par les députés ministériels dans les
comtés de l'Opposition, auraient encore plus de faveur ou une meilleure
cote d'écoute auprès du ministère? Et je veux indiquer un
cas précis: Est-ce que le député de Saint-Jean va
continuer à piloter les projets du comté de Beauce pour que
ceux-ci...
M. LEVESQUE: On est en train de s'attaquer à la liberté
des députés. On ne brimera pas la liberté des
députés de cette Chambre.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas une question de liberté. Un
instant, M. le leader!
M. LEVESQUE: On n'empêchera pas un député de
travailler pour son comté.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! Une
question supplémentaire, le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, c'est sur le
même sujet, mais j'adresse ma question supplémentaire au
vice-premier ministre. Est-ce que le vice-premier ministre sait que la
même chose se fait dans mon comté,
mais par l'entremise du candidat libéral défait aux
dernières élections?
M. LEVESQUE: M. le Président, on a parlé longtemps de la
liberté de la presse. Rien n'empêche un
député...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Qui?
M. LEVESQUE: ... d'émettre le communiqué qu'il
désire. Est-ce qu'on en est rendu à avoir des attitudes
fascistes...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quand il le fait, je ne le sais même
pas.
M. LEVESQUE: ... des attitudes de censure et à empêcher un
député du peuple de s'exprimer...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LEVESQUE: ... par la voie des media d'information? On devrait avoir
honte de ce genre de questions rétrogrades.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quand l'ancien candidat libéral le
fait, je n'en suis même pas au courant.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le chef de l'Opposition officielle. A
l'ordre, s'il vous plaît !
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'ai même pas l'information, c'est
le candidat libéral défait qui l'a avant moi.
M. LEVESQUE: On va continuer à être actif dans tous les
comtés de la province, incluant le comté du
député.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est ça, votre petite politique, de
la politicaillerie.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Bellechasse.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que je dois déduire
des propos du vice-premier ministre que c'est la politique
générale du gouvernement, des députés
ministériels et des ministres de faire passer l'annonce de subventions,
de travaux ou de projets par les députés ministériels ou
les candidats libéraux défaits dans chacun des comtés de
la province en ne se préoccupant aucunement des députés de
l'Opposition qui sont en place dans ces comtés? Est-ce que c'est la
politique que vient d'émettre le vice-premier ministre?
M. LEVESQUE: M. le Président, le gouvernement actuel a toujours
eu beaucoup de considération pour les suggestions, particulière-
ment celles des députés de l'Opposition, mais il appartient
à chacun des députés, une fois qu'une question est
réglée, de juger s'il est à propos pour lui d'en faire une
annonce ou pas. Les députés ministériels, qui sont les
plus actifs dans cette Chambre, on le sait, M. le Président, sont
toujours...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît
!
M. LEVESQUE: ... à l'avant-garde des questions qui
intéressent leur comté et il se peut que leur enthousiasme fasse
qu'ils débordent un peu les frontières de leur propre
comté.
M. LEGER: ... les comtés voisins. C'est l'anarchie de
l'information.
M. SAMSON: Une question additionnelle, M. le Président.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Il y a encore plusieurs
députés qui veulent poser des questions. Une question
additionnelle, le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: Si le vice-premier ministre considère qu'il est normal
que le député concerné puisse juger s'il y a lieu de faire
l'annonce d'un projet ou non, qu'est-ce que le député de
Témiscamingue est venu faire en annonçant la construction d'un
viaduc à Rouyn-Noranda deux ans après que cela eût paru au
budget, alors que le député de Rouyn-Noranda considérait
qu'il n'y avait pas là une raison de faire des annonces parce qu'on ne
veut pas faire de politicaillerie chez nous. M. le Président, quand
ça fait vingt ans...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Votre question, s'il vous plaît
!
M. SAMSON: M. le Président, si les députés
ministériels arrêtaient de rire, parce qu'ils s'apprêtent
à faire d'autres annonces du genre pour faire de la politicaillerie...
quand ça fait vingt ans qu'une population attend...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît !
Est-ce que vous avez une question?
M. SAMSON: Oui, je l'ai posée ma question...
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Alors, posez-la!
M. SAMSON: ... et je n'ai pas fini de la poser.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Tout le monde a compris votre
préambule, posez-la!
M. SAMSON: J'ai demandé ce que le député de
Témiscamingue venait faire là-dedans. Il n'est pas dans son
comté. Et cela recoupe les questions qu'on vient de poser... Est-ce que
vous avez l'intention d'arrêter ce genre de choses ou si vous voulez
continuer? Est-ce que la tradition existe depuis longtemps au gouvernement?
J'aimerais bien qu'on le sache aussi.
M. DEMERS: C'est un dentiste; faire des ponts, ça relève
de lui!
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LEVESQUE: Tout le monde connaît le dévouement du
député de Témiscamingue. Tout le monde et surtout les
gens...
M. DEMERS: Arrêtez-le!
M. LEVESQUE: ... de la région du Nord-Ouest
québécois reconnaissent dans le député de
Témiscamingue un doyen, un homme qui a fait ses preuves dans cette
Assemblée...
M. SAMSON: Ils ne peuvent pas le reconnaître, ils ne le
connaissent pas.
M. LEVESQUE: Ils savent également que c'est un des leaders de la
région et c'est normal que son intérêt soit non
seulement...
UNE VOIX: Oui, oui.
M. LEVESQUE:... restreint ou trop localisé, mais qu'il soit
régional. Il s'intéresse à toute la région et je
crois que nous devons le féliciter. S'il est allé dans
Rouyn-Noranda, prêter main forte au chef parlementaire du Ralliement
créditiste, je me serais attendu, ce matin, à ce qu'il remercie
le député de Témiscamingue.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Une question supplémentaire.
Le député de Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: M. le Président, si le vice-premier ministre
considère que le geste du député de Témiscamingue
était normal, est-ce qu'il ne se serait pas attendu plutôt que le
député de Témiscamingue annonce lui-même la
fermeture de son moulin, la CIP, dans son comté, au lieu de faire les
annonces dans les autres comtés?
M. LEVESQUE: M. le Président, là encore, le
député de Rouyn-Noranda devrait se rappeler tous les efforts
déployés par le député de Témiscamingue dans
ce cas-là. Il y a d'autres choses qui devraient être
fermées à ce moment-ci.
M. SAMSON: Dites-lui qu'il l'annonce que le moulin ne rouvrira pas.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Une question additionnelle. Le
député de Maskinongé.
M. PAUL: Une question additionnelle au vice-premier ministre, M. le
Président. Lorsque le leader du gouvernement déclare que les
députés ministériels sont les plus actifs dans cette
Chambre, est-ce que le leader du gouvernement peut me dire comment il
réussit à garder son sérieux en faisant une
déclaration aussi osée et, surtout, en torturant ainsi la
vérité?
M. LEVESQUE: M. le Président, le député de
Maskinongé a voulu ajouter sa petite note habituelle, mais elle n'attire
de ma part aucun commentaires. Ce que j'ai dit, je l'ai dit en toute
objectivité et, si mon vocabulaire est restreint, je l'admets, on
comprendra que je n'aie pas pu réellement rendre justice à mes
collègues.
M. PAUL: M. le Président, ce n'est pas une question de
vocabulaire. C'est une question d'appréciation.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): La période des questions est
terminée. Ceux qui auront préséance à la prochaine
séance sont le député de Gaspé-Nord...
M. PAUL: Encore un tour, M. le Président.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): ... le député de
Chicoutimi, le député de Saint-Marie et le député
de Maisonneuve.
Affaires du jour.
Questions inscrites au feuilleton et réponses
écrites
M. LEVESQUE: M. le Président, comme je l'avais dit mercredi, j'ai
fait certaines recherches afin de pouvoir accélérer les
réponses aux questions pour, encore une fois, répondre au
désir de nos honorables amis d'en face. Est-ce que je pourrais demander
aux membres de se référer au feuilleton du mercredi 7 mars?
Article 9. Question de M. Béland. Je propose que cette question
soit transformée en motion pour dépôt de documents.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Bourassa. Pour M. Bourassa, document
déposé.
Article 16. Question de M. Lavoie (Wolfe). Réponse de M. Simard.
Pour M. Simard, lu et répondu. (voir annexe)
Article 17. Question de M. Croisetière. Réponse de M.
Massé (Arthabaska ).
M. MASSE (Arthabaska): Lu et répondu. (voir annexe)
M. LEVESQUE: Article 26. Question de M. Demers. Je propose que cette
question soit transformée en motion pour dépôt de
documents.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Garneau. M. GARNEAU: Document
déposé.
M. LEVESQUE: Article 33. Question de M. Laurin. Je propose que cette
question soit transformée en motion pour dépôt de
documents.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Pinard. Pour M. Pinard, document
déposé.
Article 34. Question de M. Gagnon. Je propose que cette question soit
transformée en motion pour dépôt de documents.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Pour M. Toupin, document déposé. Article 35.
Question de M. Béland. Réponse de M. Garneau.
M. GARNEAU: Lu et répondu. (voir annexe)
M. LEVESQUE: Article no 36, question de M. Béland. Je propose que
cette question soit transformée en motion pour dépôt de
documents. Réponse de M. Masse (Arthabaska).
M. MASSE (Arthabaska): Documents déposés.
M. LEVESQUE: Article no 41, question de M. Béland, réponse
de M. Pinard. Pour M. Pinard, lu et répondu. (voir annexe)
Article no 42, question de M. Paul, réponse de M. Choquette. Lu
et répondu. (voir annexe)
Article no 110, dans les motions. Motion de M. Demers,
dépôt de M. Bourassa. Pour M. Bourassa, documents
déposés.
Article no 112, motion de M. Drolet, réponse de M. Phaneuf.
Documents déposés pour M. Phaneuf.
Article no 116, motion de M. Paul, dépôt de M. Choquette.
Pour M. Choquette, documents déposés.
Article no 121, motion de M. Vincent, dépôt de M. Toupin.
Pour M. Toupin, documents déposés.
Nous continuerons à la prochaine séance, je
l'espère, avec d'autres réponses que j'ai sollicitées avec
ardeur.
M. ROY (Beauce): M. le Président, avant d'aller plus loin, au
sujet de l'article no 103, étant donné qu'il relève du
ministère des Affaires intergouvernementales, est-ce que l'honorable
leader du gouvernement...
M. SAMSON: Ministre polyvalent.
M. ROY (Beauce): ... pourrait nous dire s'il est exact qu'un certain
groupe de fonctionnaires péquistes je dis bien péquistes
empêcheraient que l'on réponde à cette question et
que l'on fournisse les documents à l'Assemblée nationale?
M. BURNS: ... d'un petit bébé de deux mois.
M. LEVESQUE: M. le Président, je n'ai pas l'habitude de
départager les fonctionnaires en péquistes ou non
péquistes, mais je vais certainement m'enquérir auprès des
officiers de mon ministère pour savoir pourquoi cette question n'a pas
encore reçu de réponse. C'est peut-être à cause du
contenu de la question, ou peut-être aussi parce qu'on n'a pas
jugé que c'était une question bien urgente d'avoir la copie d'une
entente de 1942. Peut-être est-ce cela?
M. ROY (Beauce): Pas d'appréciation.
M. SAMSON: Cela fait assez longtemps qu'on attend, c'est devenu
urgent.
M. ROY (Beauce): C'est à nous de juger. M. SAMSON: Depuis 1942,
écoutez!
M. LEVESQUE: Pour l'intelligence du journal des Débats, j'aime
à dire ce que vous voulez avoir. Vous voulez avoir une copie de
l'entente intervenue entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement de la province en vertu du chapitre 27 des statuts de 1942, loi
sanctionnée le 13 mai 1942 concernant la suspension de certaines taxes
en temps de guerre.
Il est possible que les officiers aient pensé qu'il n'y avait pas
une urgence capitale dans cette demande.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'invoque le règlement
pour les fins du journal des Débats. Il y a quand même une limite
à se faire charrier de cette façon. La même demande fait
aussi mention d'une copie des renouvellements de cette entente, entre ces deux
gouvernements depuis cette date; on demande aussi une copie de la
correspondance échangée concernant toute modification et avis de
résiliation de ces ententes, des listes des noms et fonctions des
personnes qui ont signé lesdites ententes pour et au nom des deux
gouvernements.
Je pense que l'honorable leader du gouvernement, ministre responsable du
ministère des Affaires intergouvemementales, aurait dû quand
même lire toute la motion. La première partie de la motion,
d'accord, nous pouvons l'avoir, mais il fallait quand même se
référer à quelque chose et ce sont les trois autres
parties de la motion qui nous intéressent.
M. SAMSON: Quand cela fait l'affaire du gouvernement, vous allez
chercher la Loi des mesures de guerre.
M. LEVESQUE: M. le Président, je remercie le député
de Beauce d'avoir continué la lecture de cette question.
Je ferai encore l'impossible pour satisfaire les demandes du
député, même jusqu'à la dernière partie de la
question quant à la liste des noms et fonctions des personnes. Pour les
fonctions, ce sera peut-être un peu difficile, il y en a plusieurs dont
les fonctions s'exercent dans l'au-delà.
M. ROY (Beauce): On va en trouver là-dedans.
M. DEMERS: M. le Président, en vertu de l'article 33, pourrais-je
demander au leader parlementaire du gouvernement si, avant le 22 avril, qui
sera Pâques, je pourrai avoir une réponse à la question que
j'ai posée et inscrite au feuilleton à la page 3, la question no
1? Cela fera exactement un an dans quinze jours.
M. LEVESQUE: Oui, oui, celle-là aussi.
M. DEMERS: En quelle année cette réponse
m'arrivera-t-elle? Parce que les cloches vont à Rome, ce sera encore un
voyage et je voudrais avoir des informations.
M. LEVESQUE: Au feuilleton, article 5, M. le Président.
Projet de loi no 256 Deuxième lecture
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le projet de loi no 256.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. Jean-Noël Tremblay
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons eu droit,
ce matin, à la période des questions, à beaucoup de
hors-d'oeuvre de la part du gouvernement. J'espère que le discours que
je ferai sera plus substantiel et apportera quelque chose au menu.
Il me faut, à mon tour, parler du problème des
optométristes et du projet de loi que soumet le ministre des Affaires
sociales. Je ne suis pas un homme de l'art, ni au sens scientifique, ni au sens
physique, comme vous le voyez, M. le Président. Cependant, je me suis
intéressé à la question des optométristes, ayant
pris connaissance de tous les mémoires qui ont été
déposés à la commission parlementaire, ayant
rencontré les groupes intéressés, ayant rencontré
notamment, ces jours derniers, les étudiants en optométrie, ayant
lu également dans les journaux ou entendu à la radio et vu
à la télévision les personnes qui s'inquiètent de
l'attitude du gouvernement en ce qui concerne cette profession très
ancienne déjà et dont mon collègue, le
député de Montmagny, a parlé abondamment hier soir et au
sujet de laquelle il a fait des réflexions fort sagaces.
Je ne voudrais pas reprendre ce qu'il a dit, n'en étant du reste
pas capable, mais j'aimerais insister sur un aspect qu'il a
évoqué, hier soir, celui de l'impérialisme médical
qui semble encore s'exercer dans ce domaine contre une profession qui a
gagné ses lettres de noblesse et dont il semble bien qu'on veuille
restreindre le champ d'activité.
Ce n'est pas pour rien, même si cela a pu embarrasser et
déranger certaines personnes, que les optométristes ont fait
littéralement le siège du Parlement depuis quelques jours. C'est
qu'ils se sentent menacés et qu'ils craignent que leur profession soit,
en quelque façon, mise en tutelle, si le ministre ne revient pas sur
certaines prises de position et s'il n'amende pas dans le sens des derniers
mémoires qui nous ont été soumis le projet de loi que nous
étudions à l'heure actuelle.
Je n'impute évidemment aucun motif au ministre. Le ministre a,
comme nous, essayé de prendre la dimension du problème, de faire
le partage des responsabilités et de tracer la ligne de
démarcation de trois professions qui se recoupent, soit celle des
ophtalmologistes, celle des optométristes et celle des opticiens
d'ordonnances.
Mais, même après tout le travail qui a été
accompli en commission parlementaire et en cette Chambre, il semble qu'il y ait
encore confusion et ambiguïté en ce qui concerne le champ
précis d'activité que réclament les optométristes.
Je ne voudrais pas me mêler à des querelles qui doivent être
étrangères à cette Assemblée nationale, ni essayer
de jouer les arbitres dans un débat qui, au fait, relève de la
compétence des scientifiques ou des hommes de l'art, mais il serait
important que l'on connaisse très clairement la position du ministre des
Affaires sociales. Il l'a, d'ailleurs, déjà donnée. Mais,
comme il y a encore des zones grises, les optométristes
s'inquiètent. Il est essentiel pour nous, avant que nous ne donnions
notre agrément à ce projet de loi en commission
plénière et en troisième lecture, que le ministre
établisse clairement l'attitude de son gouvernement.
Pour ma part, sous toute réserve d'un exa-
men ultérieur et des renseignements qui pourront m'être
fournis par des gens beaucoup mieux informés que moi, dont le ministre,
mon collègue de Montmagny et d'autres collègues médecins
ou d'autres personnes qui connaissent davantage ces questions, je tiens pour
extrêmement sérieuses les revendications qui ont été
faites par les optométristes.
Il me semble que les propositions qu'ils nous ont soumises sont claires,
sérieuses et correspondent, d'abord, à un état de fait
historique, à des droits acquis et, aussi, à une conception de
l'évolution de la profession des optométristes en termes de
services publics, de protection des citoyens et de droits des citoyens à
des services de santé adéquats.
Je n'ai donc pas d'hésitation â prendre la part des
optométristes, en ce sens que j'appuie les représentations qu'ils
nous ont faites il y a déjà plusieurs mois et encore
récemment. J'avais l'occasion, comme je l'ai indiqué
tantôt, de rencontrer des groupes intéressés. Un groupe m'a
particulièrement sensibilisé au problème, c'est celui des
étudiants en optométrie qui, de façon très claire,
dans un mémoire que j'ai devant moi évidemment, le
ministre l'a également étudié avec beaucoup de soin
définissent le champ d'activité qu'ils veulent voir devenir le
leur. Ils sont aux études. Ils poursuivent des études
universitaires en vue d'entrer dans les cadres d'une profession qui a des
responsabilités que la profession des ophtalmologistes ne peut pas
assumer.
Il est donc important, étant donné le nombre
d'ophtalmologistes et, par ailleurs, le nombre d'optométristes...
M. LEGER: M. le Président, je m'excuse de déranger le
député, mais nous n'avons pas quorum. Je pense qu'il serait bon
que les députés viennent écouter ce que le
député de Chicoutimi est en train de dire.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Qu'on appelle les
députés.
M. LEGER: Ceux qui sont si vaillants! Ils travaillent tellement fort
!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je sais gré
à nos collègues épuisés de venir quand même
en cette Chambre s'occuper de la chose publique. Je sais, que, mon excellent
collègue, le député de Matane, m'approuvera si je lui dis
que, pour qu'une législation soit valable, il faut qu'elle soit quand
même, à tout le moins, vue, sinon étudiée et
analysée en profondeur par tous les députés qui
représentent l'ensemble de la population. Les députés
auront à se prononcer sur le cas des optométristes. Je
comprendrais donc mal qu'ils ne soient pas présents en cette Chambre et
qu'ils ne veuillent point s'exprimer sur un problème qui
intéresse tous les citoyens.
Ce problème intéresse tous les citoyens, parce que
j'allais le dire au moment où on a signalé le défaut de
quorum il y a, dans le Québec, un nombre très restreint
d'ophtalmologistes. On connaît quelles sont les fonctions de
l'ophtalmologiste, en termes de santé, en termes de
thérapeutique. Ce nombre est si restreint qu'il serait impossible
même si on donnait tous les droits que détiennent actuellement les
optométristes aux ophtalmologistes aux citoyens, d'obtenir de ces
personnes les services que donnent actuellement avec compétence les
optométristes.
Il y a des problèmes de prévention, il y a des
problèmes d'éducation, il y a tout un ensemble de questions qui
se greffent au problème général de l'optométrie. Le
problème n'est pas de défendre une profession et de la dresser
contre une autre. Le problème est de définir les champs
d'activité. L'intention si je l'ai bien comprise du
ministre, en présentant le projet de loi no 250, qui est le code des
professions, et ensuite de reprendre sous forme de projets de loi chacune des
professions, était justement de mettre de l'ordre dans cette
activité qui regroupe des gens de diverses disciplines, mais des
disciplines qui doivent être axées sur les services au public.
Or, parmi ces professions, il en est une dont on ne peut contester les
mérites, celle des optométristes. Les étudiants qui sont
venus me voir m'ont fait part de leur inquiétude relativement à
certains articles que je n'ai pas le droit d'examiner dans le cadre de ce
débat, mais qui me paraissent correspondre à des problèmes
réels. Je suis sûr que le ministre pourrait faire siennes les
conclusions du rapport que les étudiants lui ont soumis et que vous me
permettrez de citer, M. le Président.
Ces étudiants terminaient leur mémoire en disant à
propos de la loi 256 que, "Telle que proposée, elle réduirait
l'optométrie à une simple technologie, sans aucune
responsabilité sur ses moyens de traitement, sans pouvoirs
thérapeutiques, sans possibilité de pouvoir former ses propres
chercheurs, sans progrès possibles, et enfin sans pouvoir de se
reproduire elle-même. "Or, le rôle de l'optométrie n'est pas
essentiellement de restaurer l'acuité visuelle, mais bien de restaurer
la vision binoculaire simple, de maintenir cet état et d'en
accroître le rendement. "De plus, les optométristes constituent de
loin le groupe le plus nombreux oeuvrant dans le domaine de la vue et de la
vision. Au Québec, plus de 528 optométristes se partagent ce
champ avec 160 ophtalmologistes. Selon le deuxième rapport annuel de la
Régie de l'assu-rance-maladie 70/71, 13,784 cas ophtalmologiques
prévus par cette loi ont été posés, contre 255,697
actes optométriques, soit un rapport de 18.5 à 1."
Les auteurs de ce mémoire terminent en disant: "Nous reprochons
également au législateur, avec le projet de loi 256, de ne pas
avoir prévu la protection des droits acquis de la
profession optométrique, alors que les autres professions se
voient proposer une majoration de leur statut. Par conséquent, nous
reprochons au législateur la réduction du champ
optométrique au profit de professions non compétentes. "A notre
avis, il n'y a qu'une façon de réparer l'injustice qui se
prépare, il faut que le législateur accepte de garantir à
l'optométrie ses droits acquis et ses possibilités de
développement à venir. Il y va de l'efficacité de la
restructuration réelle des services de la santé."
Faisons la part de la jeunesse, de l'enthousiasme dans les conclusions
de ce mémoire. Faisons la part aussi de certaines imprécisions
qui peuvent se retrouver dans la formulation, mais je pense que ce qu'expriment
les étudiants correspond à une situation de fait dont le ministre
est bien informé.
Je voudrais, pour conclure, inciter le ministre des Affaires sociales
à penser encore une fois à ce que je lui disais l'autre jour
à propos des infirmiers et des infirmières. C'est que, dans mon
esprit, lorsqu'on parle de services de santé et de professionnels de la
santé, il n'y a pas de profession qui doit primer sur l'autre, chacune
dans son ordre a la même importance. Et malgré toute l'estime que
j'ai pour les médecins, le Collège des médecins, les
ophtalmologistes, en dépit du respect que je porte à ces
professionnels compétents de la santé, je crois qu'il y a encore,
derrière les résistances que l'on sent chez le ministre, une
influence de ce que j'appelle et je reprends le mot
l'impérialisme du Collège des médecins et des
médecins.
Je ne voudrais pas que la notion de prestige prévale en
l'espèce sur la notion de service. Les demandes des optométristes
sont fondées en droit, elles sont fondées en fait. Il y a certes
des précisions à apporter. Le ministre est capable de nous
éclairer, et je crois qu'avec nos collègues, nous devrions
prendre la responsabilité d'accorder enfin aux optométristes la
pleine reconnaissance, de droit et de fait, qui leur permette une pratique qui
aille dans le sens d'un service à la population, et ainsi une
contribution à l'amélioration des conditions de santé de
tous les citoyens du Québec.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Beauce.
M. Fabien Roy
M. ROY (Beauce): M. le Président, toutes les discussions que le
projet de loi 256, Loi sur l'optométrie a suscitées de part et
d'autre et la participation des professionnels concernés par cette
législation, comme de ceux qui sont impliqués indirectement par
les dispositions législatives nous montrent, je crois, le défi
que doit relever le gouvernement et les principes qui doivent le guider dans
l'élaboration d'une législation de cette importance et qui a une
aussi grande conséquence pour l'exercice des professions et pour le
respect des droits des individus en vue de protéger le bien public.
M. le Président, protéger le bien commun, que de choses
n'a-t-on pas dites dans cette Assemblée à ce sujet. Au nom du
bien commun, il faut faire ci; au nom du bien commun, il faut faire ça
et au nom du bien commun, il faut enlever la liberté à telle
catégorie d'individus; au nom du bien commun, il faut restreindre la
liberté de tel autre groupe d'individus; au nom de la liberté, il
faut empêcher tel groupe d'individus d'exercer leur métier, leur
profession, dans laquelle ils ont acquis une certaine compétence, dans
laquelle ils ont des droits acquis. Au nom du bien commun on se retrouve dans
une situation où de plus en plus d'individus ont de moins en moins de
liberté, et toute la population est enchevêtrée dans une
multitude de lois, de règlements, de façon que personne je
dis bien personne, et c'est un phénomène qui est de plus en plus
caractérisé ne pourra sortir de chez lui le matin sans
savoir si la sortie qu'il va effectuer va être une sortie légale
ou illégale.
Nous entendons les doléances, les propositions, les demandes, les
exigences qu'ont faites les ophtalmologistes; nous étudions les
représentations qu'ont faites les optométristes; nous voyons,
d'autre part, ce que réclament les opticiens d'ordonnance, trois
catégories de professionnels qui ont fait des études, ont acquis
un certain degré de compétence et qui, aujourd'hui, en 1973,
commencent à s'interroger à savoir s'ils vont pouvoir exercer
librement leur profession dans les limites de leur compétence, selon
leurs aptitudes, pour être au service de leur population.
C'est à ce moment que je commence à m'interroger
sérieusement. Je pense qu'il y a un principe sur lequel on est
peut-être intervenu à plusieurs reprises dans cette
assemblée, mais qu'on n'a peut-être pas inclus comme étant
un principe fondamental, un principe de base qui devrait guider le
gouvernement, le ministère des Affaires sociales, dans
l'élaboration de toute cette législation, principe qui doit
permettre que l'exercice d'une profession pour laquelle une personne a atteint
un niveau de compétence, étant capable de rendre service à
ses concitoyens, capable de rendre service à la société,
puisse se faire en toute quiétude, selon le talent, la
compétence, la capacité, le désir de celui qui...
M. BURNS: M. le Président, je m'excuse auprès du
député de Beauce. Je constate encore une fois que,
malheureusement, ces députés libéraux qui ont tellement de
travail ne nous permettent pas d'avoir quorum.
M. HARVEY (Chauveau): Il y a seulement deux députés de
votre parti.
M. BURNS: Les quatre sont là, comptez comme il faut.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Qu'on appelle les
députés! Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Je disais qu'il y a un principe de liberté
individuelle autant pour le professionnel que pour le citoyen qui requiert les
services d'un professionnel de la santé, parce que tous et chacun des
individus ont droit aux services de santé que la collectivité, la
société peut mettre à leur disposition.
M. le Président, je ne voudrais pas que, ce matin, le ministre
des Affaires sociales s'énerve, qu'il considère encore que nos
propos sont utopiques...
M. BURNS: Socialisme.
M. ROY (Beauce): ... ou que nous réclamons de lui la
société idéale. Qu'il n'ait aucune inquiétude, car,
même, si je voulais la lui demander, je sais qu'il ne pourra pas nous la
donner, lui pas plus que d'autres. Mais je pense que, dans la mesure du
possible, dans la mesure où chacun est imbu de certains principes et
prêt à les défendre, nous devons chercher à
atteindre un idéal qui serait de donner le mieux possible à tout
le monde.
Je pense que, si cet idéal ne peut jamais être atteint de
façon parfaite, il doit quand même être le souci de chacun
des membres de l'Assemblée nationale. On parle de l'évolution de
notre société et je m'inquiète, parce que, plus on
évolue, plus vous voyez l'écart entre deux classes de la
société: la classe des riches et la classe des pauvres. De plus
en plus, les pauvres sont conditionnés, pris, sujets à la
décision, au contrôle de l'Etat qui paie pour eux, parce qu'on ne
leur donne pas les moyens de payer eux-mêmes et de choisir la personne
dont ils ont besoin pour leurs propres besoins. Ce n'est pas que l'individu ne
soit pas intelligent; c'est parce que le système économique ne le
lui permet pas.
On voit le gouvernement intervenir par toutes ses législations,
par l'assurance-maladie, par tous ces régimes en quelque sorte pour
tâcher de permettre aux individus d'avoir les mêmes droits, les
mêmes privilèges. A partir du moment où ce n'est plus
l'individu qui choisit et que c'est l'Etat qui paye, évidemment, tout le
monde vient dire: Bien, c'est l'Etat qui paye, c'est payant. Alors, donnez-nous
notre part du gâteau, mais nous voulons avoir l'exclusivité. Peu
importe si cela a du bon sens ou si cela n'en a pas, on se bat pour avoir
l'exclusivité. Pourquoi? Parce que chaque individu veut avoir sa
sécutié personnelle. C'est normal, peu importe la profession.
Le rôle du législateur là-dedans, c'est quoi? C'est
à ce moment-là que je m'interroge. C'est la première fois,
sur les projets de loi, que je veux faire une intervention. Hier, j'avais
souligné un point, mais c'est la première fois que je prends mon
droit de parole pour faire une intervention sur ce point. Les propos que je
tiens à l'endroit du ministre, du gouvernement et des membres de cette
Chambre seraient à peu près les mêmes que j'aurais pu tenir
sur tous et chacun de ces projets de loi. Je me résumerai donc à
faire une intervention de ce genre, mais cette intervention peut
également se rapporter aux autres projets de loi.
Alors, des professionnels de la santé au Québec, la
population en manque. Nous sommes très bien placés pour le
savoir, surtout dans les comtés ruraux, à cause des distances,
à cause des difficultés que les professionnels de la santé
ont d'établir des bureaux de consultation, des bureaux de soins. Parce
qu'il n'y a pas une population suffisante, c'est moins rentable. C'est plus
payant dans des centres plus populeux; c'est normal, c'est naturel.
Mais, quand même, la population du Québec, où
qu'elle soit et quelle qu'elle soit, a le droit d'avoir des services
égaux. On veut cataloguer les gens, en disant: Telle personne va faire
ceci, telle personne va faire cela, peu importe sa compétence, peu
importent les possibilités, peu importent les services que cette
personne pourrait rendre. Mais, si le gouvernement contrôle la
profession, la conditionne et la limite ainsi, qui va en souffrir?
On n'est pas ici pour défendre des intérêts
particuliers, M. le Président; on est ici pour défendre les
intérêts de nos mandatés. On est ici pour défendre
les intérêts de toute la population du Québec, où
qu'elle soit. C'est le rôle que nous avons, je pense, à jouer dans
cette Assemblée.
Ces professionnels de la santé ont des droits acquis depuis des
générations. Or, la loi 256, telle que présentée
à l'heure actuelle, les conditionne, les contrôle, leur faire
perdre des droits acquis et les limites dans l'exercice de leur profession. Qui
va en souffrir en premier lieu? Qui va en souffrir?
Dans nos régions rurales, nous n'avons pas les
possibilités d'avoir un ophtalmologiste. Nous n'avons pas les
possibilités d'avoir un opticien d'ordonnances. Lorsque nous pouvons
avoir un optométriste, la population est chanceuse, la population est
contente.
Lorsqu'elle requiert les services de l'optométriste, la
population espère que cet optométriste lui donnera le maximum de
services, tous les services possibles pour éviter à cette
personne, à l'individu, au contribuable, à la personne humaine
d'avoir à aller faire 50, 75 et même 100 milles pour avoir un
service complémentaire que le professionnel, que l'opticien pourrait lui
donner dans son bureau, comme ceci s'est pratiqué dans le passé.
Je ne sache pas que la population du Québec se soit plainte au point de
demander que les opticiens, les optométristes soient limités dans
l'exercice de leur profession.
Lorsqu'on examine ce projet de loi, une première constatation que
nous pouvons faire est celle-ci: le projet de loi 256 devrait tenir compte des
droits acquis et des reconnaissances accordées par les lois
antérieures, ces lois étant la cristallisation juridique d'une
évolution progressive reposant sur une succession de faits
évalués positivement au moment précis de chaque
loi: "Mars 1906, avril 1909, avril 1912, février 1914, etc.", alors que
ce projet néglige aujourd'hui à la fois ces droits acquis et
l'évolution, en fait, de la science optométrique. Comment? En
donnant à l'exercice de l'optométrie une définition qui
équivaut, d'une part, à la négation d'une partie des
droits acquis et, d'autre part, à la négation de
l'évolution de la science optométrique comme telle grâce
aux apports relativement récents de la psychologie et de la physiologie,
par exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Je m'en excuse auprès du député. Est-ce
que vous pourriez demander qu'on fasse appel aux infirmières pour
véhiculer en chaise roulante les députés libéraux
fatigués qui nous empêchent d'avoir quorum?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Qu'on appelle les
députés.
L'honorable député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'espère que ces
minutes, durant lesquelles on m'a privé de mon droit de parole, seront
exclues.
M. LEVESQUE: Les secondes, pas les minutes.
M. ROY (Beauce): C'est effrayant comme l'honorable leader du
gouvernement trouve le temps court lorsqu'on ne parle pas et trouve le temps
long lorsqu'on parle.
M. LEVESQUE: C'est vrai.
M. ROY (Beauce): C'est donc fatigant, c'est donc énervant, nos
propos! Cela inquiète le gouvernement.
M. HARVEY (Chauveau): Pour une fois, vous avez compris.
M. GARNEAU: Prenez vos responsabilités.
M. ROY (Beauce): Ne commencez pas. Je conseille à l'honorable
ministre des Finances de ne pas commencer.
M. GARNEAU: Prenez vos responsabilités.
M. ROY (Beauce): En raison, d'une part, de l'ignorance de ce qu'est la
science optométrique aujourd'hui, par ignorance de ses origines et de
son évolution entraînant, d'autre part, des notions fausses sur
l'application de cette science dans le concret sur un être humain, tout
ce qui touche l'être humain dans son intégrité physique
étant considéré à tort comme du domaine
spécialement réservé à la médecine, erreur
d'ailleurs entretenue sciemment par certains membres de la profession
médicale.
Un deuxième point, les dispositions nouvelles. La nouvelle loi
propose des stipulations qui équivalent à la négation
même des droits fondamentaux de la personne humaine libre et autonome
dans une société donnée, comme c'est le cas de cette
prohibition du titre de docteur, conséquence de l'exercice de ce droit
pourtant tellement reconnu aujourd'hui sur ce point, je m'interroge;
comment se fait-il que dans la province de Québec, alors que l'on va
chercher des exemples ailleurs lorsque ça fait l'affaire, aux
Etats-Unis, en Colombie-Britannique, au Manitoba, on en a cités hier,
où dans ces provinces, le titre de docteur est permis aux
optométristes, on songe à le leur enlever?
l'éducation intégrale par l'exploitation de toutes les ressources
qu'offre un système d'éducation donné et des
reconnaissances sociales qu'il entraîne. Voilà, en gros,
l'exposé de la situation que nous avons à contrer en faisant
prendre conscience au ministre et au gouvernement qu'une telle manière
de faire et de voir est contraire à l'esprit des lois en régime
démocratique libre, régime qui se veut le plus apte à
sauvegarder, à défendre, à promouvoir l'exercice de la
liberté individuelle et collective.
Pour ce faire et même au risque de paraître un peu trop
théoricien, il ne faut pas craindre de rappeler au gouvernement un
certain nombre de notions qu'il est en train d'oublier et que personne, au sein
de ce gouvernement, ne lui a rappelé jusqu'à présent.
L'exercice de toute activité humaine est l'expression d'un droit que
possède l'homme libre et autonome et toute l'exclusivité qui est
extrinsèque au pouvoir de l'Etat.
Ainsi, ce n'est pas parce que l'Etat autorise un individu à
travailler qu'il peut travailler, mais bien parce que le travail est un droit
qui colle naturellement à la personne, étant l'expression
pratique de sa personnalité faite de besoins, d'ambitions, de
désirs et d'intérêts.
En principe, un individu pris isolément peut faire ce qu'il veut,
où il veut et quand il le veut. La limitation à ce pouvoir absolu
d'agir que possède l'individu pris isolément n'est
justifié et nécessaire que dans la mesure où l'individu
sort de son isolement pour entrer en contact avec d'autres individus,
créant ainsi une relation entre un lien social qu'il y a lieu d'exercer
dans l'harmonie, la justice et l'équité à la fois pour le
bonheur de l'individu et celui de ceux avec qui s'exercent ses relations
individuelles multipliées. C'est donc dans la mesure où les
hommes comprennent cela qu'il leur est possible de convenir à un mode de
gouvernement. Les interventions de l'Etat ne sont justifiées et
tolérables que si elles sont faites pour assurer une plus grande mesure
d'ordre, de justice, d'équité, donc de bonheur à
l'individu et à la collectivité.
Sous cette étiquette, l'homme accepte volontairement des limites
à l'exercice de ses droits dans le temps et l'espace. Nous avons
là l'esprit des lois. Donc, on le voit, pour justifier son
intervention, le législateur doit pouvoir démontrer, en
toute connaissance de cause, que l'état actuel des choses mérite
d'être sanctionné parce que bon, modifié parce que mauvais
ou dangereux pour la collectivité et les individus qui le composent.
Ainsi, la loi n'est pas, dans sa nature, préventive. C'est par extension
du principe qu'elle peut le devenir.
L'Etat doit d'abord laisser toute liberté d'expression aux
citoyens, laisser faire, en quelque sorte, avant d'intervenir. Si l'exercice
des libertés individuelles et collectives est bon, il sera
sanctionné. S'il est mauvais ou présente des dangers, il sera
limité, voire même prohibé. S'il est impossible, il sera
promu. C'est ainsi que l'on entre dans la légalité ou dans
l'illégalité. Reprenons ces notions à notre compte pour
voir de quoi est fait l'état actuel des choses. Nous constatons
qu'à l'origine, toute législation, visant à créer
juridiquement des corporations professionnelles, n'a pas pour but de sortir
certains individus de l'illégalité.
L'illégalité n'existe pas sans la loi. C'est la loi qui
détermine ce qui est légal ou ce qui est illégal. Ainsi,
les premiers concepteurs de verres ophtalmiques, les premiers vendeurs de
lunettes, les premiers opticiens, les premiers optométristes ne
faisaient rien d'illégal. Ils exerçaient leur propre industrie.
Ils s'exprimaient dans une activité qui, en plus de correspondre
à leur personnalité, corrigeait un défaut,
répondait éventuellement à un besoin, ou encore, à
une nécessité Or, je pense que c'est dans cet esprit que
l'honorable ministre des Affaires sociales et le gouvernement devraient oeuvrer
dans l'élaboration de toutes ses législations, devraient tenir
compte de ces principes lorsque ces projets de loi seront étudiés
devant la commission parlementaire élue ou devant la commission
plénière, de façon que lorsque ces lois seront
adoptées auxdites commissions, ensuite pour être
présentées devant l'Assemblée nationale, pour la
troisième lecture, on respecte les droits des individus, on respecte les
droits de ces corporations professionnelles et on leur donne l'assurance qu'ils
pourront exercicer leur profession en toute justice, en toute
légalité, dans le meilleur intérêt de la population,
de la collectivité et également dans le meilleur
intérêt d'eux-mêmes, afin qu'ils puissent être heureux
et donner le meilleur d'eux-mêmes pour tâcher de soulager la
misère humaine, pour tâcher d'aider les contribuables.
Nous savons qu'il y a 528 optométristes et environ 160
ophtalmologistes au Québec; qu'il y aurait environ je n'ai pas
les statistiques précises 160 opticiens d'ordonnances. Ce sont
trois professions qui méritent la même attention, qui
méritent de pouvoir donner à la population les services de leur
compétence, de ce pourquoi ces personnes ont fait leurs études,
et ainsi leur permettre d'exercer leur activité sans contrainte.
Je m'interroge et je demande au ministre des Affaires sociales, ainsi
qu'à son gouvernement, d'être bien prudents dans
l'élaboration de tous ces conditionnements.
Qu'on reconnaisse aux optométristes leurs droits, l'exercice
libre de leur profession en toute justice de façon qu'ils puissent le
faire dans l'intérêt de chacun. Je m'interroge encore une fois et
je me demande pourquoi le gouvernement ne leur a pas accordé certains
titres et certains droits qu'ils avaient acquis durant un certain nombre
d'années. Selon les informations, que nous avons pu recueillir, si je
fais une comparaison, on nous dit que pour un médecin de pratique
générale il faut 120 crédits.
M. CASTONGUAY: M. le Président, combien lui reste-t-il de
minutes?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Je demanderais au
député de terminer son exposé.
M. ROY (Beauce): Je termine là-dessus. L'honorable ministre avait
dit, hier, qu'il ne nous interrompait pas. Je constate qu'il dit une chose une
journée et fait une autre chose le lendemain.
M. CASTONGUAY: Je ne vous ai pas interrompu, j'ai demandé au
secrétaire combien il vous restait de temps. Il dit que vous avez
dépassé votre temps. Vous pouvez terminer.
M. ROY (Beauce): Vous avez bien hâte qu'on finisse.
M. CASTONGUAY: Ecoutez,...
M. ROY (Beauce): Ce n'est donc pas intéressant ce que l'on a
à vous dire!
M. CASTONGUAY: ...il y a un règlement.
M. ROY (Beauce): M. le Président, on m'a interrompu deux fois
parce qu'on a fait appel au règlement tout à l'heure.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Beauce a dépassé son temps de plusieurs minutes.
M. ROY (Beauce): Comme d'habitude, je respecte la décision de
votre présidence. Je vais me taire. Mais je reviendrai sur un autre
projet de loi pour continuer ce que j'avais à dire.
M. SAMSON: On va le reprendre, le temps.
M. ROY (Beauce): On va le reprendre, le temps.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Maskinongé.
M. Rémi Paul M. PAUL: M. le Président, loin de moi
l'idée,
ce matin, d'envenimer un débat qui, malheureusement, se
perpétue depuis quelques années. En entendant hier les propos de
mon collègue, le député de Montmagny, j'ai
été touché le terme n'est pas trop fort de
la sincérité des propos qu'il a exprimés, avec beaucoup
d'objectivité, avec un esprit de synthèse qui l'honore.
Le député de Montmagny nous a fait part de l'obligation
dans laquelle nous étions malheureusement placés, nous,
législateurs, de vouloir ou d'être obligés de trancher un
problème que les principaux intéressés ont
été incapables de faire jusqu'ici. Il y a trois types de
professionnels qui ne voient pas sous le même angle le problème de
la vision. Nous avons, d'une part, les ophtalmologistes qui, par suite
d'études plus poussées, possèdent l'expérience et
les connaissances qui font d'eux des chirurgiens de l'oeil. Les
ophtalmologistes, malheureusement au nombre de 160 environ, ne peuvent pas
répondre à tous les besoins de la population du
Québec.
Ce que je ne conçois pas, c'est la prétention que se
donnent les ophtalmologistes à l'effet qu'ils devraient être les
seuls à oeuvrer dans le champ de la vision. Pour la
généralité des citoyens du Québec, le service des
ophtalmologistes n'est pas accessible. Le service n'est pas accessible en
raison, d'abord, de la concentration ou de l'endroit où ces
spécialistes exercent leur profession. Dans la région de
Trois-Rivières, la mienne, il est impensable et inconcevable qu'un
citoyen, par exemple, de Louiseville, qu'un citoyen de n'importe quelle autre
paroisse, ne puisse pas avoir sur place un professionnel capable de
régler ou corriger son problème de vision.
L'optométrie est la profession la plus accessible à la
population du Québec. Je me demande pourquoi on exigerait des
spécialités, on exigerait que tous les citoyens du Québec
se rendent à des bureaux d'ophtalmologistes alors qu'ils peuvent trouver
une solution à leurs problèmes de vision chez
l'optométriste.
L'optométriste est un professionnel dont la scolarité doit
être d'au moins 17 années. Il doit s'astreindre à une
formation universitaire. Hier, le député de Montmagny a fait
l'historique de la profession. Il nous a très bien
démontré que l'optométrie n'est pas une partie
détachée de la médecine, que ce n'est pas une branche de
la médecine. C'est pourquoi je m'interroge quant aux véritables
raisons qui poussent les ophtalmologistes à vouloir, à toutes
fins pratiques, contrôler l'optométrie.
Il y a un autre problème, celui des opticiens d'ordonnances. Je
n'ai pas l'intention, à ce stade-ci de nos travaux, de traiter de ce
problème puisque nous aurons l'étude d'une loi qui suivra
immédiatement celle de l'optométrie.
Ce qui m'inquiète quelque peu à la lecture des
différents mémoires que nous avons reçus et à la
suite des pressions qui furent exercées sur tous les
députés de cette Chambre, c'est que les optométristes ne
veulent pas accepter le champ d'activité professionnelle que l'article
16 leur accorde.
M. le Président, l'article 16 du projet de loi no 256
définit ce qu'est l'optométrie. Permettez, M. le
Président, que je cherche quelque peu.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous gardez les articles pour la
commission plénière, n'est-ce pas?
M. PAUL: C'est le principe. Je n'ai pas l'intention d'analyser
l'article. C'est la vie même de la profession que l'on retrouve dans cet
article, c'est la définition de la profession. D'après cet
article, "constitue l'exercice de l'optométrie tout acte autre que
l'usage de drogue qui a pour objet la vision et qui se rapporte à
l'examen des yeux, l'analyse de leur fonction et l'évaluation des
problèmes visuels, ainsi que l'orthoptique, la prescription, la pose,
l'adaptation, la vente et le remplacement de lentilles ophtalmiques".
Les optométristes prétendent que cette définition
vient les gêner davantage, les paralyser dans l'exercice de leur
profession. Pour eux, l'optométrie est un acte qui a pour objet de
diagnostiquer ou de traiter les problèmes de vision d'un être
humain. Pour eux, M. le Président, le fait de ne pas avoir retenu la
définition que l'on retrouve au chapitre 257 des Statuts refondus de
1964, qui est la suivante: "L'optométrie se définit: emploi de
tous les moyens autres que l'usage, etc...", pour eux, le fait d'avoir fait
disparaître de la définition de l'optométrie l'usage ou
l'emploi des termes "de tous les moyens autres" constitue, en quelque sorte, un
recul quant aux droits acquis par l'exercice de leur profession, qui remonte
à 1906, si ma mémoire est fidèle.
M. le Président, le projet de loi des optométristes, dans
sa nouvelle rédaction, d'après les professionnels de cette
profession, constitue une limitation effective du champ d'action
optométrique.
La nouvelle définition ne donnerait plus aux optométristes
le droit d'utiliser tous les moyens préventifs et correctifs en vue de
corriger ou d'améliorer la vision, à l'exception de ceux qui sont
accordés en exclusivité et en droit à d'autres
professions.
L'optométriste ne s'est jamais prétendu capable de
remplacer l'ophtalmologiste. S'il y a un excellent code d'éthique
professionnelle, l'optométriste sera le premier à
référer aux ophtalmologistes le cas d'un patient souffrant d'une
maladie des yeux. Mais, lorsqu'il s'agit d'un problème de vision, les
optométristes prétendent que c'est leur domaine. Jusqu'ici,
personne n'a eu, à mon point de vue, à souffrir ou n'a
été victime d'une mauvaise pratique de la part de ces
professionnels. Si quelqu'un s'adresse à l'optométriste, pour
qu'il lui décèle une maladie des yeux, je suis certain qu'en
vertu de sa formation professionnelle il sera le premier à
diriger son patient vers les spécialistes ou les chirurgiens de
l'oeil.
Ce qui semblerait être le désir des membres de la
Corporation des optométristes serait de garder la définition de
l'optométrie telle qu'on la retrouve dans le chapitre 257 des Statuts
refondus du Québec, plutôt que de retenir la définition de
la profession qu'on retrouve à l'article 16 de la loi.
L'objection est-elle bien fondée ou ne l'est-elle pas? Ce qu'il
est important de retenir, c'est que le législateur, dans la
rédaction de la définition de l'optométrie, a reconnu que
l'orthoptique était une technique qui ne relevait pas
nécessairement des ophtalmologistes.
Dans le passé, beaucoup ont prétendu que l'orthoptique
était une technique médicale du traitement de l'oeil c'est
la philosophie des ophtalmologistes alors qu'il s'agirait beaucoup plus
d'une technique optométrique relevant de la compétence et du
champ d'action professionnel de l'optométrie.
Nous avons retenu que le ministre des Affaires sociales a grandement
tenu compte de l'opinion des membres du Collège des optométristes
et qu'en fait l'orthoptique deviendra à l'avenir, comme ce
l'était par le passé, le privilège de
l'optométriste. C'est une profession qui a fait jusqu'ici ses preuves.
Par contre, ses membres devront, eux aussi, se reconsidérer et
s'arrêter beaucoup plus à l'acte professionnel lui-même
qu'aux conséquences de l'acte qui est le commerce, la vente et la pose
des prothèses de l'oeil.
C'est cette question qui met en conflit, d'une part, les
optométristes et, d'autre part, les opticiens d'ordonnances. Le
député de Montmagny, hier, a parfaitement résumé la
situation, en même temps qu'il a clairement défini quel devrait
être le champ d'action des ophtalmologistes, des optométristes et
des opticiens d'ordonnances.
Le député de Montmagny suggérait un moratoire aux
opticiens d'ordonnances et aux optométristes pour permettre que l'un ne
pratique que l'acte professionnel, et l'autre, que l'acte commercial. Ce sera
peut-être la tâche du Conseil interprofessionnel ou de l'Office des
professions d'asseoir autour d'une table ronde les professionnels de la vue ou
de la vision pour que les champs d'action de chacun soient
déterminés, pour qu'on n'assiste pas à cette querelle que
l'on livre au public et qui n'est pas sans affecter le prestige, la
réputation et l'exercice de chacune de ces professions.
Le député de Montmagny nous a cité hier des
articles de journaux qui démontrent une fois de plus que les trois
partis restent sur leur position respective, aucunement disposés
à dialoguer. Je me rappelle avoir posé une question au
président du Collège des optométristes afin de savoir s'il
y avait dialogue avec le Collège des médecins, s'il y avait
rencontres avec les ophtalmologistes. Et le président du Collège
des optométristes de répondre: M. le député, nous
sommes toujours prêts au dialogue, nous avons demandé des
rendez-vous et des rencontres et la réponse n'est jamais venue. Le froid
est tellement marqué qu'il n'y a pas d'ophtalmologistes qui consentent
à donner l'enseignement aux optométristes, aux étudiants
en optométrie. Il n'est pas surprenant que nous, législateurs,
soyons forcément dans l'obligation de faire le partage des
responsabilités en même temps que nous devons tenir compte de la
formation professionnelle des professionnels de chacune de ces corporations et
ne pouvons pas accepter que l'optométriste pose un acte chirurgical ou
des traitements de la vue, comme nous ne pouvons accepter que l'ophtalmologiste
soit le seul professionnel reconnu en mesure de traiter la vision.
Ce projet de loi est nécessaire; malheureusement, il ne mettra
pas fin à cette lutte que se livrent, d'une part, surtout les
ophtalmologistes et, d'autre part, les optométristes. L'article 7 de la
loi 256 prévoit que la Corporation professionnelle des
optométristes pourra donner son avis au ministre des Affaires sociales
sur la qualité des services d'optométrie fournis dans
l'établissement au sens de la loi, sur les services de santé et
les services sociaux et qu'il pourra faire effectuer des enquêtes
à ce sujet. Il n'est que normal que ceux qui soient qualifiés
pour juger de la qualité des services d'optométrie soient des
spécialistes de la vision et non pas des spécialistes des
traitements des maladies de l'oeil.
Il serait intéressant de faire ici un rapprochement entre le
mandat que le législateur accordera à cette corporation
professionnelle, avec le mandat et le même pouvoir de recommandations et
d'enquêtes que nous avons accordé aux dentistes en vertu des
dispositions de la loi 254.
En vertu de cet article de la loi, le bureau devra collaborer avec les
établissements d'enseignement de l'optométrie dans
l'élaboration des programmes d'étude et de préparation des
examens ou autres mécanismes d'évaluation des étudiants.
Conformément à une recommandation du Collège des
optométristes du Québec, le législateur a accepté
de permettre à l'optométriste, dans l'exercice de sa profession,
de communiquer des renseignements permettant de prévenir je dis
bien prévenir, M. le Président, et non pas guérir
les troubles visuels, de promouvoir les moyens favorisant une bonne vision.
Quelques-uns seront surpris de trouver apparemment une contradiction
dans la loi, entre, d'une part, la défense spécifique qui est
faite à un optométriste d'être propriétaire d'une
maison ou d'un commerce de fabrication ou de vente de lentilles ophtalmiques
et, d'un autre côté, des dispositions d'exception que l'on trouve
à l'article 35.
Il n'y a pas de contradiction, M. le Président, c'est que le
ministre a voulu retenir et maintenir surtout en affaires les Optiques
Richelieu,
maison qui fait concurrence à la production américaine ou
nous venant des autres provinces. Ils sont 160 optométristes ou environ
qui oeuvrent dans la fabrication, la vente des lentilles ophtalmiques depuis
plusieurs années, et il serait à craindre qu'une telle
disposition de la loi qui ne serait pas inscrite obligerait
nécessairement la fermeture de cette maison d'affaires, alors qu'il nous
faut par tous les moyens possibles, garder chez nous, au Québec, le
capital investi de ceux qui l'ont déjà investi. Et encore
là, il restera toujours que l'opto-métriste devra suivre les
directives du code d'éthique professionnel ou de déontologie. M.
le Président, je n'ajoute rien...
M. ROY (Beauce): M. le Président, je m'excuse auprès du
député de Maskinongé, j'écoutais avec attention son
discours, je voudrais quand même vous faire remarquer que nous n'avons
pas encore quorum.
M. GARNEAU: On manque de créditistes.
M. ROY (Beauce): Manque de libéraux. Le gouvernement majoritaire
n'est pas capable de prendre ses responsabilités comme d'habitude. Vous
êtes 7 2, vous envoyez vos gars "patronner" dans nos comtés.
M. GARNEAU: Vous voulez faire le "patronage", vous-mêmes?
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Qu'on appelle les
députés. Le député de Maskinongé.
M. PAUL: Je disais donc, M. le Président que cette loi est
nécessaire. Il nous faudra, nous, à la commission parlementaire,
trouver la définition qui puisse répondre aux besoins de
l'exercice et au maintien de l'exercice de la profession
d'optométrie.
En même temps, nous devrons travailler davantage afin de corriger
cette situation de constante objection d'une profession à l'endroit de
l'autre et parce que l'optométrie a donné jusqu'ici d'excellents
résultats, que l'optométrie a servi la population du
Québec, nous devons, autant que possible, trouver un texte de loi qui,
tout en protégeant le public, continuera de protéger les droits
acquis sans pour cela obvier ou contrecarrer le travail des
spécialistes, les ophtalmologistes, et pour qu'en aucune façon
nous ne puissions détruire des commerces déjà
établis comme ceux des opticiens d'ordonnances.
M. le Président, je seconde avec plaisir la déclaration
que faisait le député de Montmagny à l'effet que nous
voterons pour la deuxième lecture de ce projet de loi.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Lafontaine.
M. Marcel Léger
M. LEGER: J'aimerais, M. le Président, ajouter quelques notes sur
le projet de loi 256. J'aurais quelques réserves puisque, dans
l'ensemble, nous sommes d'accord sur le projet. Il y a d'abord le fait de la
définition même de la fonction de l'optométrie, qui est
beaucoup plus restrictive qu'elle ne l'était dans l'ancienne loi des
opticiens et de l'optométrie. L'optométriste, qui a toujours
rempli une fonction importante et qui a bien joué son rôle depuis
tellement longtemps, voit par ce projet de loi déchiqueter sa profession
entre les deux autres professions connexes, soit celle de l'ophtalmologie et
des opticiens d'ordonnances.
C'est la raison pour laquelle je pense que l'on devrait élargir
la définition comme elle l'était avant, puisqu'ils ont toujours
rempli leurs responsabilités à l'intérieur de cette
définition: L'évaluation des problèmes visuels ainsi que
l'utilisation de tous les moyens préventifs et correctifs, hors l'usage
des drogues, en vue de sauvegarder ou d'améliorer le rendement visuel.
Je pense que c'est une définition de la profession qui permettrait
davantage aux membres de cette discipline de remplir plus adéquatement
le champ de leurs activités.
Un autre point que je voudrais souligner est la réserve
concernant les normes de référence. Je me demande pour quelle
raison cette profession se voit dans l'obligation de remplir la
responsabilité écrite dans la loi de retourner à d'autres
professions une pathologie qu'elle aurait pu déceler dans un examen et
que les autres disciplines n'aient pas la même obligation. Je fais
référence justement à ce que le Collège des
optométristes du Québec disait sur ce point. De deux choses
l'une, ou l'optométriste est incompétent pour dépister les
cas de pathologie oculaire, et par voie de conséquence, il est incapable
de les référer, ou il est assez compétent pour les
dépister et il est inutile de lui imposer d'autres obligations que celle
de son code déontologie.
Si on adoptait cela comme tel, l'Etat permettrait indirectement au
Collège des médecins de définir ce qui constitue un acte
optométrique et cela signifierait une négation de la formation
universitaire de l'optométriste, de sa responsabilité et de son
jugement professionnel. Il est un peu anormal de demander, sous forme de loi,
à un collège ou à une discipline, quelque chose qu'on ne
demande pas aux autres; je pense qu'il y a un peu d'abus dans ce projet de
loi.
Un troisième point serait le danger de l'utilisation abusive
d'ancillaires, c'est-à-dire d'auxiliaires qui verraient à remplir
chez les ophtalmologistes une responsabilité qui, jusqu'ici,
était dévolue aux responsables de l'optométrie. Comme on
le sait, d'après certaines statistiques, une grande partie des actes
professionnels qui sont posés par les ophtalmologistes touchent
l'optométriste. Il arrive que les ophtalmologistes, qui sont
débordés de travail, qui ne
sont peut-être pas suffisamment nombreux pour répondre aux
besoins de la population on le voit par les listes d'attente de trois
mois des patients qui veulent aller rencontrer les ophtalmologistes ils
sont débordés de travail.
Il y a un danger qu'à cause de la Loi médicale les
ophtalmologistes puissent distribuer leur surplus de travail dans le domaine de
l'optométrie à des auxiliaires ou à des infirmières
de leur personnel. Même si cela demeurait sous la responsabilité
de l'ophtalmologiste, je pense que le Collège des médecins
n'aurait pas directement la responsabilité ou la possibilité de
surveiller ce travail fait par ces auxiliaires et que la demande d'ancillaires
pourrait permettre justement un abus de la part des ophtalmologistes, qui sont
déjà débordés et qui continueraient à garder
un surplus de revenus ou de travaux, par le fait qu'ils redonnent à des
auxiliaires le soin de faire le travail tout en gardant la
responsabilité professionnelle des résultats de ce travail.
Je pense que c'est un peu une atteinte aux privilèges et aux
responsabilités des optométristes de permettre aux
ophtalmologistes de faire cela en vertu de la Loi médicale.
D'un autre côté, un quatrième point que je voulais
soulever, c'était la définition de l'orthoptique qui n'a pas tout
à fait la même portée dans la traduction anglaise
"orthoptical analysis", qui est un champ beaucoup plus restreint qu'en
français. Les optométristes eux-mêmes sont d'accord, c'est
l'aspect beaucoup plus restreint de "orthoptical analysis" qu'il faudrait
peut-être corriger dans la définition anglaise.
Finalement, un dernier point concernant les ajusteurs de verres de
contact. La loi dit que seront reconnus ceux qui font ce travail depuis avant
avril 1961. Je pense qu'il est un peu dangereux de ne pas limiter cette
responsabilité qui est quand même un travail
d'optométriste. Ces gens ne sont pas des optométristes. Ils n'ont
pas suivi les cours en conséquence. Je pense qu'on devrait ajouter dans
la loi, pour ces personnes qui font le travail d'ajuster les verres de contact
ou qui remplissaient cette fonction avant avril 1961, au moins une exigence
voulant que ces personnes, à qui on permettrait de continuer, soient des
personnes qui professaient cette activité de façon
professionnelle. Ceci pour ne pas comprendre dans cet article toute personne
qui l'aurait professée une ou quelques fois avant 1961.
Dans l'ensemble, je pense qu'il est bon que le Collège des
optométristes ait une loi comme la loi no 256, pourvu que le ministre
veuille bien tenir compte des cinq réserves que j'ai
apportées.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Giasson): L'honorable ministre des Affaires
sociales.
M. Claude Castonguay
M. CASTONGUAY: J'ai noté avec attention tout ce qui a
été dit au cours du débat. On voit jusqu'à quel
point la situation de conflit entre les ophtalmologistes et les
optométristes a été identifiée avec acuité
par la plupart de ceux qui sont intervenus dans ce débat.
Je crois qu'un des aspects qui doit être aussi retenu, c'est que
la plupart de ceux qui ont parlé sur ce sujet mettent clairement le
blâme parce que je crois que c'est le terme qu'il faut employer
sur les ophtalmologistes qui, en fait, ont une connaissance beaucoup
plus grande, une connaissance qui se situe à un autre plan, soit celui
de la science médicale, que celle des optométristes qui est d'un
autre ordre, qui touche à la vision et qui trouve sa source dans les
sciences physiques et particulièrement l'optique.
Si je mentionne que certains ont fait un appel à la
collaboration. Il me semble que cet appel doit être dirigé, en
tout premier lieu, à l'endroit des ophtalmologistes et que leur
situation, qui les place, de toute façon, dans un état
privilégié, si on regarde les conditions dans lesquelles ils
travaillent, bien souvent ils bénéficient de tout
l'équipement mis à leur disposition dans les hôpitaux, ils
bénéficient de rémunération beaucoup plus
élevée, ils bénéficient aussi d'un statut en tant
que médecins comme tous les autres médecins particuliers, comme
on le sait, il me semble, dis-je, que ce serait à eux de prendre
l'initiative d'amorcer cette collaboration, ces rapprochements qui s'imposent
de l'avis de tous.
Cette situation de conflit a eu pour effet que l'on a
interprété je pense que cet aspect a été
signalé par certains députés, j'écoutais le
député de Maskinongé, par exemple certaines des
dispositions du projet de loi sous l'éclairage de la crainte de la
profession médicale, ou des dangers que la profession médicale
vise, par la moindre faille dans un projet de loi comme celui-là,
à s'introduire et à mettre en tutelle la profession des
optométristes. Ce n'est évidemment pas notre but. Vous pouvez
être assurés que toute correction ou précision du projet de
loi, qui pourra rassurer les optométristes sur ce plan, pourra
être apportée.
Je crois qu'il est bon de mentionner un exemple lorsque l'on parle des
cas de références. On y voit un danger de mise en tutelle des
optométristes par les ophtalmologistes. Je l'ai mentionné hier,
je le répète, lorsque l'on lit attentivement le texte, lorsque
l'on le lit d'une façon objective et que l'on essaie de s'isoler de ce
climat de crainte ou de méfiance, il s'agit là d'une disposition
qui vise essentiellement la protection du public. J'ai mentionné, hier,
que si le moment où nous en arrivions à l'étude
détaillée des articles la situation soit la même que celle
qui prévaut actuellement, des corrections, des modifications seront
apportées à cette disposition. De toute façon, elle aurait
demandé et exigé la collaboration entre deux groupes et c'est
inutile de laisser une telle disposition s'il n'y a aucun indice que les
ophtalmologistes veulent collaborer.
De la même façon, je crois que c'est le
député de Dorchester qui mentionnait qu'un examen de la
définition de l'exercice de la médecine, et si j'ai bien compris,
la disposition relative à la délégation des actes
étaient susceptibles d'être utilisées d'une telle
façon que l'on vide de son contenu l'exercice de l'optométrie.
Encore là, je ne blâme pas le député de Dorchester.
J'ai lu également ces mêmes craintes qui ont été
formulées par d'autres. L'on voit qu'elles proviennent justement de
cette méfiance, de ce fossé qui isole les deux groupes. Sur ce
plan, toutefois, j'ai analysé avec les légistes du gouvernement
ces dispositions et il faudrait vraiment que le gouvernement fasse preuve de
mauvaise foi pour utiliser ces définitions dans un tel but.
En même temps qu'il propose à la Chambre une nouvelle Loi
de l'optométrie, qui comporte une définition élargie du
champ d'exercice de l'optométrie, cela prendrait vraiment de la mauvaise
foi pour utiliser les dispositions d'une autre loi pour vider ce que l'on
essaie de faire par cette autre loi. Je crois bien que, lorsqu'on
légifère, on ne peut pas prendre comme base de départ la
mauvaise foi d'un gouvernement.
Enfin, M. le Président, un détail. On a fait état
du fait que l'utilisation du titre de docteur constituait un droit acquis.
Encore là, on y voit un dessein de la part du gouvernement, si j'ai bien
compris les interventions, de vouloir diminuer ou amoindrir en quelque
façon le statut de l'optométriste. Le but, en fait, a
été exposé dans les rapports de la commission
d'enquête. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur ce
sujet. C'est que, dans le langage courant, la plupart des citoyens, lorsque
l'on parle d'un docteur, ont à l'esprit un médecin. L'utilisation
par d'autres groupements professionnels du titre de docteur est susceptible de
porter à confusion.
C'est la raison pour laquelle nous avions introduit dans le projet la
disposition à laquelle on a fait référence. Il s'agit non
pas, dans l'esprit de cette disposition, de porter atteinte de quelque
façon que ce soit à la réputation ou à la
compétence de l'optométriste; le but visé est de
protéger la population. Si l'on tient absolument à ce que
l'utilisation du titre de docteur soit maintenue, quant à moi, je n'ai
pas d'objection, pour autant, toutefois, qu'on y mette les qualificatifs
nécessaires, de telle sorte que les gens puissent s'y retrouver. Si l'on
parle d'un docteur en optométrie, au lieu de laisser l'utilisation non
qualifiée du titre de docteur, je crois que la population pourrait s'y
retrouver. C'est le but visé par ce type d'amendement. Nous ne pensons
pas au prestige d'un groupe professionnel par rapport à un autre. Nous
avons pensé uniquement à permettre à la population de
savoir clairement avec qui elle fait affaires. C'était le but de la
disposition. Nous pourrons revenir sur cette question lors de l'étude
article par article du projet de loi.
C'étaient les quelques commentaires, M. le Président, que
je voulais faire à ce stade.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion de deuxième
lecture est-elle adoptée?
M. PAUL: M. le Président, nous voudrions avoir un vote
enregistré.
LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Qu'on appelle les
députés!
Vote sur la deuxième lecture
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur du projet de loi no 256
veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Castonguay, Garneau, Tremblay
(Bourassa), L'Allier, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska),
Vaillancourt, Arsenault, Perreault, Brown, Brisson, Séguin, Leduc,
Fraser, Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Lamontagne, Marchand, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux,
Loubier, Paul, Cloutier (Montmagny), Russell, Roy (Beauce), Latulippe, Drolet,
Guay, Béland, Burns, Léger, Charron, Joron, Tremblay
(Sainte-Marie).
LE SECRETAIRE: Pour: 45 Contre: 0
LE PRESIDENT: La motion est adoptée.
Projet de loi déféré à la
commission parlementaire
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose que ce projet de loi
soit déféré à la commission parlementaire
spéciale des corporations professionnelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la cloche n'a
sonné qu'une fois, j'ai cru que c'était pour le quorum, comme on
a été obligé de le faire souvent ce matin. Si j'avais
été ici, j'aurais voté dans le même sens que mes
collègues.
M. LEVESQUE: Je n'ai aucune objection, personnellement, à ce
qu'on ajoute le nom du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'il n'y a aucune objection, ajoutez-le, s'il
vous plaît.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a consentement unanime?
Voulez-vous ajouter, MM. les députés de Chicoutimi et de
Richmond? Cette motion de déférence est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Adopté. M. le Président...
Proiet de loi no 268 Deuxième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires sociales propose la
deuxième lecture du projet de loi 268, Loi des opticiens
d'ordonnances.
M. Claude Castonguay
M. CASTONGUAY: M. le Président, le lieutenant-gouverneur a pris
connaissance de ce projet de loi et en recommande l'étude à
l'Assemblée.
M. le Président, le fait que nous venions d'adopter le projet de
loi sur l'optométrie en deuxième lecture a permis de clarifier et
d'exposer de façon très extensive ce que sont les champs de
pratique relatifs des ophtalmologistes, des optométristes et des
opticiens d'ordonnances, de faire l'analyse de tout ce secteur, d'en identifier
les problèmes. Maintenant que nous abordons le projet de loi 268, Loi
des opticiens d'ordonnances, je considère la discussion comme un simple
complément de celle que nous avons eue au cours de la soirée et
au cours de cette partie de notre séance ce matin.
C'est pourquoi je serai extrêmement bref dans mes commentaires
pour mentionner qu'il a été clairement établi que le
rôle de l'opticien d'ordonnances est un rôle qui s'identifie de
façon bien claire, c'est celui, non pas comme l'ophtalmologiste ou
l'optométriste de faire des examens, de faire des diagnostics de faire
du traitement, de faire de la réadaptation et même de la
prévention, mais plutôt, comme le titre l'indique, de fournir,
d'ajuster, de poser, d'adapter et de vendre évidemment des lentilles
ophtalmiques, c'est sa spécialité.
Cette profession est présentement constituée en
corporation professionnelle; l'importance de la lentille ophtalmique exige le
maintien d'une telle corporation professionnelle et c'est ce qui est
proposé par ce projet de loi. Toutefois, le projet de loi comporte, tout
comme les autres, des dispositions touchant l'organisation de la corporation
qui vont sûrement améliorer le fonctionnement. Il compte
également des améliorations sur le plan de la définition,
sur le plan des mécanismes qui pourraient être utilisés,
comme on l'a vu, pour établir de meilleurs liens, une meilleure
collaboration entre les divers groupements de professionnels
intéressés.
Le projet de loi touche à la question des droits acquis, comme on
en a fait mention, et si des problèmes se posent à ce sujet quant
aux droits acquis déjà reconnus dans le passé, nous
apporterons toute l'attention pour que ces droits acquis ne soient pas remis en
question à l'égard, par exemple, des personnes qui s'occupaient
de l'ajustement de verres de contact, etc.
Je ne parle pas de droits acquis au niveau de définition ou au
niveau de dispositions. Je pense que c'est une notion de droits acquis qui est
très différente. Je parle plutôt des droits acquis, de
continuer à exercer un tel type d'activité déjà
reconnu dans les législations antérieures.
Mais j'ai cru utile de mentionner cela, compte tenu du fait que ce
problème est susceptible d'être soulevé au cours des
prochaines interventions.
M. PAUL: Est-ce que le ministre me permet une question? Peut-être
que ç'aurait pour effet d'éviter une courte intervention de ma
part. Quand le ministre parle de droits acquis, est-ce qu'il voudrait inclure,
dans cette déclaration, la fabrication de la lentille ophtalmique alors
que l'article 8 de la loi est silencieux à ce sujet?
M. CASTONGUAY: M. le Président, je ne sais pas si c'est le moment
de commencer. Je comprends que c'est plus qu'un détail technique
touchant un article, enfin, la fabrication est une question plus importante. Si
l'on examine ce qui se produit dans les faits, les lentilles ophtalmiques sont
fabriquées de plus en plus par des moyens industriels et même
présentement les opticiens d'ordonnances n'ont pas la prétention
d'être en mesure de fabriquer toutes les lentilles ophtalmiques requises
avec tout le degré de précision et toutes les
variétés qui sont requises. C'est la raison pour laquelle nous ne
retrouvons pas dans ce projet de loi une disposition qui leur donnerait
l'exclusivité de la fabrication des lentilles ophtalmiques. Je ne crois
pas qu'il serait sage d'introduire un tel terme dans la définition.
Alors, je ne sais pas si ça satisfait le député,
j'espère que ça répond clairement à sa question.
Voilà, ce sont les quelques brefs commentaires que je voulais faire sur
ce projet de loi, compte tenu, comme je le mentionnais, que sa discussion en
quelque sorte constitue un complément de la discussion que nous avons
eue hier soir et ce matin au sujet de la loi sur l'optométrie.
LE PRESIDENT: Le député de Montmagny. M. Jean-Paul
Cloutier
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais
également intervenir très brièvement en deuxième
lecture, sur le projet de loi 268, étant donné qu'hier soir, dans
mon intervention sur le projet de loi concernant les optométristes, j'ai
eu l'occasion d'exposer le problème qui concerne aussi les opticiens
d'ordonnances.
Alors le problème majeur je laisse de côté
pour le moment les articles qui ont moins de conséquence et moins de
portée, car nous en discuterons à la commission parlementaire
réside dans la définition du champ d'exercice et dans la
réclamation de l'exclusivité de la vente de la lentille
ophtalmique.
Alors, hier soir, j'ai eu l'occasion d'exposer le problème qui
touche à la fois la Corporation
professionnelle des optométristes et la Corporation
professionnelle des opticiens d'ordonnances.
J'ai même fait une suggestion au ministre à la suite de
l'analyse des différences entre la première et la deuxième
version du projet de loi. J'ai fait une suggestion au ministre et nous pourrons
discuter en commission parlementaire à l'effet d'étudier la
possibilité d'introduire un délai, que je n'ai pas
identifié, auquel nous pourrons réfléchir et qui
permettrait à la corporation professionnelle des opticiens d'ordonnances
de se préparer à cette exclusivité, et à la
Corporation professionnelle des optométristes de prévoir
l'évolution de leur profession qui se dirigerait davantage vers l'acte
professionnel, alors que l'acte plutôt technique et commercial de la
vente et de l'installation de la prothèse ophtalmique, de la lentille
ophtalmique serait laissé aux opticiens d'ordonnances.
J'ai posé tout le problème de la formation de
l'ophtalmologiste, la formation de l'optométriste, et on ne peut non
plus rester indifférent au problème de la formation de l'opticien
d'ordonnances. Je voyais, dans un article paru hier dans le Soleil, le jeudi 8
mars, sous le titre "Intégrer l'Ecole des opticiens au réseau
public" je cite l'article du Soleil . "Une résolution a
été adoptée, et la Corporation des opticiens d'ordonnances
a demandé officiellement hier, dans un télégramme
envoyé au gouvernement provincial, que l'Ecole des opticiens soit
intégrée au réseau des institutions publiques
d'enseignement, soit au niveau collégial dans les CEGEP, à
compter du 1er septembre 1974. C'est ce qu'a révélé
l'opticien Marc Cossette, de Montréal, l'actuel directeur de cette
école, alors qu'il participait à une réunion
spéciale groupant quelque trente membres de la corporation de la
région de Québec hier soir dans la capitale provinciale".
Dans le reste de l'article, on fait état de la formation que
reçoivent actuellement les opticiens d'ordonnances qui suivent un cours
d'une durée totale de 4,000 heures sur la fabrication des lentilles
ophtalmiques avant d'être obligatoirement stagiaires pendant une
période de deux ans chez l'un des 110 membres déjà
agréés de la corporation. On fait état également
que les 543 optométristes agréés de la province ont suivi
un cours d'une durée totale de quelque 2,000 heures mais dont le 1/7
seulement, c'est-à-dire quelque 300 heures, seraient consacrées
à l'étude de la fabrication de lentilles ophtalmiques, le reste
des heures étant occupé à l'étude des moyens de
dépistage, de prévention, de diagnostic et de
rééducation des problèmes de vision. C'est ce que
contenait l'article du Soleil.
On voit que, du côté de la formation des opticiens
d'ordonnances, on veut qu'il y ait une évolution qui est probablement
désirable mais dont nous pourrons discuter en commission
plénière quand nous parlerons, au code des professions et
à la loi spécifique, de ces modes de collaboration entre les
milieux d'enseignement et les corporations professionnelles. Le problème
est posé depuis quelques heures, maintenant que cette Assemblée
nationale discute des lois en deuxième lecture; nous avons eu l'occasion
d'entendre des témoignages à la commission parlementaire et nous
avons également le témoignage des étudiants à
l'Ecole d'optométrie.
Le député de Saint-Henri et le député de
Chicoutimi nous ont parlé, hier de ces témoignages. Nous avons,
pour la plupart d'entre nous, rencontré plusieurs étudiants de
l'école d'optométrie. On sait de quel côté veulent
se diriger les futurs optométristes. Ils veulent abandonner ce champ.
Ils veulent que ce champ du commerce de la lentille ophtalmique soit
réservé en exclusivité aux opticiens d'ordonnances pour
s'en tenir véritablement à l'acte professionnel tel qu'ils
veulent qu'il soit défini, cependant, dans la loi qui les concerne.
Je termine mes remarques en tenant compte également des
observations du ministre des Affaires sociales en deuxième lecture,
à savoir que, sur certains points spécifiques, en commission
parlementaire, il y aurait probablement des modifications, surtout en ce qui
concerne les droits acquis, parce que nous avons reçu, depuis la
réimpression du projet de loi, des représentations d'organismes
particuliers qui étaient venus devant la commission parlementaire pour
souligner leurs propres problèmes. Il y aura lieu, à ce moment,
d'examiner chacune des représentations qui nous ont été
faites afin d'y donner suite, si c'est compatible avec l'esprit des lois et
l'orientation que nous voulons donner à cette législation.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
M. Florian Guay
M. GUAY: M. le Président, très brièvement,
j'aimerais ajouter quelques commentaires sur la loi no 268, Loi des opticiens
d'ordonnances.
J'ai eu l'occasion de rencontrer également ce groupe de personnes
ou des représentants des opticiens d'ordonnances. Ils ont
manifesté, à mon endroit, leur désapprobation de la
législation présentée, prétextant que
c'était, pour eux, un recul dans la définition du champ
d'exercice de l'opticien d'ordonnances.
Ils ont demandé je pense qu'ils l'ont porté
également à l'attention du ministre de pouvoir conserver,
comme définition, ce qui existait dans leur loi de 1940. Ils ont
demandé le respect intégral de ce champ d'exercice qui leur
était donné, en ajoutant la fabrication des montures. Ils
auraient pour fonction de fabriquer, vendre, fournir, poser, analyser, adapter
ou remplacer toute lentille ophtalmique, ainsi que leurs montures.
Le point le plus important dans ce projet de loi est, bien sûr, le
champ de pratique. Cepen-
dant, il faudrait bien souligner l'aspect plutôt commercial du
travail des opticiens d'ordonnances par rapport à l'aspect plus
professionnel de celui des optométristes. C'est qu'ils donnent un
service et font la vente des verres ophtalmiques. En principe, sauf le champ
d'exercice et la concordance avec le code des professions, il n'y a pas
tellement de choses de changées par rapport à ce qui existait
dans leur loi de 1940. Ils ont bien mentionné, à plusieurs
reprises, qu'eux également ne voulaient pas voir les
optométristes envahir leur champ de pratique. On ne peut pas reprendre
tout le problème dans son ensemble, sauf qu'on se rend compte, une fois
de plus, que, là aussi, il y a des problèmes. C'est le même
problème que nous revivons entre les ophtalmologistes, les
optométristes et les opticiens d'ordonnances qui, eux, disent: Il y a
une autre profession qui vient empiéter sur notre champ d'exercice.
Finalement, les trois groupes disent que tout le monde empiète sur le
champ de l'autre.
Les opticiens d'ordonnances jouent un rôle qui est quand
même très important dans notre société moderne. Il
s'agira, pour le législateur, d'essayer de repenser chacun des champs de
pratique qui sera laissé à ces groupes tout en essayant de
conserver, le plus possible, les droits acquis. Bien sûr, je
répète que ce ne sera pas facile, sauf qu'il ne faudrait pas
faire en sorte que ces professionnels connaissent un recul dans l'exercice de
leur profession dans laquelle ils ont atteint un certain niveau de
compétence. Il ne faut jamais perdre de vue que le but de cette
législation est de faire en sorte que le public soit mieux
protégé.
Ce sont toujours les raisons qu'invoquent les groupes qui viennent nous
rencontrer. Ils disent: Si vous voulez à tout prix protéger le
public, donnez-nous tel ou tel champ d'exercice. Il ne faudrait pas se servir
de ce couvert, de ce prétexte de la protection du public pour se faire
donner des privilèges. Cependant, ce champ de pratique du domaine de la
vision va nécessiter, je crois, plusieurs heures de travail en
commission plénière. Probablement à la lumière des
nouveaux propos qui seront tenus, nous serons probablement en mesure d'y
apporter certaines corrections.
En principe, M. le Président, nous sommes favorables avec le
principe du projet de loi. Cependant, je répète qu'il y aura de
longues discussions en commission parlementaire.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Maisonneuve.
M. Robert Burns
M. BURNS: M. le Président, un peu comme mes deux collègues
de l'Opposition et comme le ministre, je vais tenter de suivre leur exemple en
étant le plus bref possible. Je crois que les remarques, que je pourrais
faire relativement à ce projet de loi, se situeraient davantage au
niveau de l'étude détaillée des articles.
Cependant, je m'en voudrais de ne pas soulever, à ce moment-ci,
le problème des juridictions concurrentes. On l'a vu à l'occasion
de l'étude du projet de loi précédent, le projet de loi no
256, et aussi, jusqu'à un certain point, à l'occasion de la
discussion en commission parlementaire avec des représentants de la
spécialité d'ophtalmologie.
Je pense qu'il sera très important c'est uniquement dans
le but de jeter des bases, en ce qui nous concerne, pour la discussion que nous
aurons en commission parlementaire que je fais ces remarques de
délimiter les divers secteurs dans lesquels trois professions
particulières pourront oeuvrer, soit les ophtalmologistes, les
optométristes et les opticiens.
Par le projet de loi no 268, il semble qu'on dise aux opticiens qui ont
une juridiction, sauf erreur, depuis 1940, de la transférer,
jusqu'à un certain point, à une autre profession.
Personnellement, je ne trouve pas qu'il serait souhaitable parce que,
même comme profane, j'ai toujours pensé que les opticiens
étaient un peu, dans le domaine de la vision, le pendant des pharmaciens
pour les médecins. Ce sont eux qui doivent exécuter les
ordonnances faites ou bien par des ophtalmologistes, ou bien par des
optométristes. Mais là où je pense que le projet de loi ne
tient pas compte de cela, c'est qu'on leur enlève, je pense, une partie
de la juridiction qu'ils ont toujours exercée.
Là-dessus, sans vouloir entrer dans le détail, je
réfère le ministre simplement à une comparaison
très facile entre la définition de la juridiction des opticiens
d'ordonnances, de par la loi qui les régit actuellement, et une
définition telle que proposée dans le projet de loi no 268. Selon
nous, c'est le vieil adage: Chacun son métier et les vaches de M.
Séguin seront bien gardées. Je pense que cela s'applique en
l'occurrence. Il est, d'une part, clair que les ophtalmologistes ne sont pas
plus intéressés qu'il faut de faire des examens de la vue, sauf
dans des cas où il y a des problèmes d'ordre pathologique qui
sont soulevés. C'est normal que ce soient eux qui s'en occupent. Il est
d'autre part aussi très clair que les optométristes comme tels ne
sont pas ou du moins ne devraient pas être intéressés
à empiéter dans le champ des opticiens d'ordonnances. Enfin, il
est aussi très clair qu'on ne doive pas enlever à la juridiction
actuelle des opticiens d'ordonnances une partie de ce qu'ils font,
c'est-à-dire, entre autres, la fabrication je pense que le
député de Dorchester l'a mentionné des lentilles
ophtalmiques.
Je n'irai pas plus loin dans ce domaine, M. le Président. Je
pense que c'est beaucoup plus de l'ordre des discussions que nous devrons avoir
en commission parlementaire. Mais, en ce qui me concerne, je tiens à
assurer le ministre que nous serons favorables à une délimitation
très claire entre ces trois groupes de professionnels qui oeuvrent dans
le domaine de la vision et qui devront évidemment savoir exactement que
leurs professions ne se chevauchent pas. Elles
ont toutes trois leur utilité, il n'y a aucune espèce de
doute là-dessus dans mon esprit. Mais il y aura davantage
d'efficacité dans ce domaine le jour où on saura exactement ce
que chacun fait.
Je ne m'en remets même pas à la vieille théorie des
droits acquis, qui est encore même valable dans ce cas, mais je pense que
d'examiner la valeur de chacune des professions dans sa juridiction sera
peut-être le défi qui nous confrontera quand nous
étudierons en commission les projets de loi nos 256 et 268.
M. le Président, je m'arrête immédiatement à
ce sujet. Je dis tout simplement que nous serons favorables à l'adoption
de ce projet de loi.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Henri.
M. Gérard Shanks
M. SHANKS: M. le Président, depuis que l'Assemblée
nationale étudie en deuxième lecture le projet de loi sur le code
des professions et les lois qui s'y rapportent, j'ai cru assister en Chambre
à une assemblée d'une société d'adoration mutuelle.
Des deux côtés de la Chambre, tant du côté
ministériel que du côté de l'Opposition, on a vu fuser les
coups d'encensoir et on a vu plus d'un député se lever pour
vanter les mérites de sa profession.
Il a même semblé, à un certain moment, que la
fumée qui s'en dégageait formait un halo au-dessus de la
tête quasi-angélique des opinants. Je trouve que ce geste part
d'un bon naturel et qu'il est de bon aloi. Cependant, je déplore que
certaines professions ne trouvent pas de défenseurs naturels, n'ayant
pas de représentants élus dans leurs rangs. C'est à ce
titre que je veux prendre la parole dans cette auguste enceinte pour me porter
à la défense d'un groupe qui n'a pas, justement, de
représentant élu.
Les opticiens d'ordonnances, puisqu'il faut les appeler par leur nom,
ont peur de se voir rayer de la carte des professionnels au sens nouveau de la
loi.
On leur avait promis, dans une première impression du projet de
loi, qu'ils auraient l'exclusivité de la vente des lunettes parce qu'eux
ne font que des lunettes.
A l'article 8 de la nouvelle impression du projet, je lis: "Constitue
l'exercice de la profession d'opticien d'ordonnances...
M. BURNS: J'invoque le règlement, M. le Président.
LE PRESIDENT: Sur un point de règlement.
M. BURNS: Ce n'est pas à ce stade-ci qu'on doit discuter des
articles du projet de loi. Sans ça, je pense que les honorables membres
de l'Opposition l'auraient fait avec évidemment beaucoup de plaisir,
mais comme nous, nous connaissons le règlement, nous nous sommes
restreints à parler de la profession en général et des
problèmes que ça cause. Je demanderais que vous rappeliez
à l'ordre le député de Saint-Henri, que vous lui disiez de
parler du projet de loi dans son ensemble, dans ses
généralités, dans l'à-propos du projet de loi, ses
conséquences et dans les buts qu'il vise.
LE PRESIDENT: Avant de redonner la parole à l'honorable
député de Saint-Henri, je voudrais bien lui faire remarquer qu'il
ne peut pas lire textuellement un article en vertu de notre règlement.
Mais quant au champ d'exercice de la profession, je devrai lui permettre ce
droit, sans se référer directement à un article.
M. SHANKS: Tout simplement, j'ai cru divaguer comme le fait
régulièrement le chef parlementaire du Parti
québécois.
M. BURNS: Question de privilège. Je veux savoir si le
député s'adresse à moi, le leader parlementaire, ou au
chef parlementaire du Parti québécois, qui est malheureusement
absent ce matin. S'il me dit que moi, je divague, je pourrai me battre. Et s'il
dit que c'est le chef parlementaire, le député de Bourget, qui
divague, je vais tenter de mon mieux de le défendre. Et peut-être
qu'à ce moment-là je recommanderai au député de
Saint-Henri de se confier aux bons soins du député de Bourget
comme psychiatre, il pourrait lui rendre sûrement un certain nombre de
services.
LE PRESIDENT: Cette question de règlement est hors d'ordre.
M. SHANKS: Pour faire plaisir à tous les membres de cette
Chambre, et comme nous avions pris une certaine entente qu'il n'y aurait pas de
discours, je serai très bref. Cependant, je voulais vous dire que j'ai
dit tout ceci sans aucune espèce de préjugé. Quant
à moi j'ai voulu parler uniquement pour protéger le
bien-être et j'ai voulu m'assurer de la protection de la population, ce
que je n'ai pas toujours entendu d'un certain côté de la
Chambre.
Je me réserve donc de faire certains commentaires en commission
parlementaire, et sur ce, vous, M. le Président, d'avoir
été à mon écoute, au moins je vous remercie.
M. BURNS: Je vous demande une directive.
Est-ce que je peux demander que ce brillant discours que nous venons
d'entendre soit imprimé en caractères gras?
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. SHANKS: ... faire épais pour vous. Appelez-moi Gérard
!
M. BURNS: Est-ce que cette motion de deuxième lecture est
adoptée? Le projet de loi
268, Loi des opticiens d'ordonnances. Même vote que tout à
l'heure?
M. ROY (Beauce): Il y a des députés qui n'y étaient
pas, alors on aimerait, en ce qui nous concerne...
M. PAUL: M. Vincent et M...
LE PRESIDENT: On pourrait ajouter les noms des députés qui
n'étaient pas là tout à l'heure, s'il y a
consentement.
M. PAUL: Oui.
LE PRESIDENT: Même vote en ajoutant les noms des
députés de Nicolet, de Saint-Maurice... Est-ce qu'il y en a
d'autres? L'honorable ministre des Affaires municipales. De toute façon,
la motion est adoptée.
M. PAUL: M. le Président, je voulais proposer la soustraction du
nom du député de Notre-Dame-de-Grâces.
LE PRESIDENT: Il n'y a pas consentement unanime. Cette motion est-elle
adoptée?
M. PAUL: Adopté.
Projet de loi déféré à la
commission
M. BIENVENUE: M. le Président, je fais motion pour que ce projet
de loi soit déféré à la commission spéciale
chargée d'étudier les professions.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. BIENVENUE: M. le Président, avant de proposer l'ajournement de
la Chambre, je voudrais dire au député d'Iberville on
pourra lui faire le message que le leader du gouvernement vient de
m'informer, en réponse à la question qu'il avait posée ce
matin, qu'il a communiqué avec le ministre du Travail qui, à son
tour, rencontrera le ministre de l'Education afin de régler le
problème soulevé par le député d'Iberville, le tout
sans préjudice et sans frais pour les contribuables qui n'en sont pas
responsables.
M. le Président, lundi, comme les membres de la Chambre le
savent, au salon rouge, à 15 heures, la commission parlementaire sur les
corporations professionnelles siégera, de même qu'à 8
heures, c'est-à-dire 20 heures, pour étudier les bills 250 et
suivants, s'il y a place pour les suivants.
La Chambre, M. le Président, mardi à 10 heures,
étudiera dans l'ordre suivant, les projets de loi sur la
législature, l'exécutif, le bill 282, modifiant la Loi de
l'instruction publique et la motion relativement à l'adoption du nouveau
règlement.
M. ROY (Beauce): M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question au leader? Est-ce qu'on pourrait me dire si on doit reprendre
effectivement tous les autres projets qui sont inscrits, ayant trait au code
des professions? Il en reste encore plusieurs à discuter. Est-ce qu'on
pourrait savoir si, avant la prorogation de nos travaux à
l'Assemblée nationale, tous les projets de loi inscrits au feuilleton
vont être débattus en deuxième lecture ou si le
gouvernement en garde quelques-uns pour la prochaine session? Si oui, quels
sont-ils?
M. CASTONGUAY: M. le Président, si je puis répondre
à cette question, les projets de loi qui restent sont au nombre de
quatre. Il s'agit de la constitution de nouvelles corporations
professionnelles. Alors, avant de passer à l'étude de la
constitution possible de nouvelles corporations professionnelles, il nous
paraît plus sage maintenant de poursuivre le travail sur le code des
professions, c'est-à-dire d'étudier le cadre avant de penser
à ajouter d'autres éléments à ce
cadre-là.
Alors, pour répondre à la question du
député, tout dépend du rythme avec lequel nous
procéderons quant à l'étude article par article du code
des professions.
M. ROY (Beauce): M. le Président, cela veut dire que la loi
concernant les chiros ne sera pas étudiée la semaine prochaine en
deuxième lecture devant l'Assemblée nationale? Les
denturologistes, même chose, les physiothérapeutes, les quatre,
enfin?
M. CASTONGUAY: Tout dépend du rythme avec lequel nous
étudierons le bill 250.
M. LOUBIER: M. le Président, pour ajouter...
M. ROY (Beauce): M. le Président, je m'excuse auprès du
chef de l'Opposition. Si l'Opposition fait son travail en quelque sorte en
commission parlementaire sur le bill 250 et sur les autres professions, on
dira: Si la loi des chiros n'avance pas, ça dépend encore de
l'Opposition qui fait de l'obstruction. M. le Président, je connais
assez le gouvernement pour savoir que ça va se dire.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je ne permettrai pas de débat sur cette
question-là. Vous avez le droit de poser des questions, mais pas de
débat.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que je pourrais savoir du
ministre de l'Immigration, en l'occurence, le leader parlementaire
ministériel, si c'est l'intention du gouvernement de proroger la
présente session au cours de la semaine
prochaine? Pour aller dans le même sens que le
député de Beauce, si telle est l'intention du gouvernement,
est-ce que, conséquemment, les projets de loi sur la chiro, la
denturologie, etc., ne seront pas reportés fatalement à la
prochaine session?
M. BIENVENUE: C'est l'intention du gouvernement de proroger la session
la semaine prochaine.
Pour ce qui est de la question précise qu'ajoute le chef de
l'Union Nationale, le chef de l'Opposition officielle, je ne puis faire mieux
que m'en reporter à la réponse qu'a donnée le ministre
chargé des projets de loi auxquels le chef de l'Opposition vient de
faire allusion.
M. BURNS: Sur ce point, M. le Président, est-ce que le
député de Matane me permet de lui poser la question suivante?
Est-ce qu'on doit comprendre que la session pourrait être prorogée
avec l'adoption du projet de loi no 250 sans que les lois particulières
ne soient adoptées? Est-ce ce qu'on doit comprendre?
UNE VOIX: C'est cela.
M. BURNS: Quand je parle des lois particulières, je parle de la
Loi du Barreau, de la Loi médicale, de la Loi sur la pharmacie, de la
Loi des opticiens d'ordonnances de la Loi sur l'optométrie. C'est cela
qu'on veut savoir.
M. BIENVENUE: Je comprends la question et l'intérêt que
porte le député au sujet qu'il vient de soulever, mais j'aimerais
mieux qu'il pose la question au leader du gouvernement mardi. La réponse
sera plus sûre.
M. le Président, je propose l'ajournement de
l'Assemblée.
LE PRESIDENT: Est-ce que la motion d'ajournement est adoptée?
Adopté.
L'Assemblée ajourne ses travaux à mardi, dix heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
ANNEXE
Question de M. Lavoie (Wolfe) 1- Combien d'établissements
hôteliers ont obtenu des permis d'opération émis par le
service d'hôtellerie du ministère du Tourisme; de la Chasse et de
la Pêche en 1970/71 : a) par région; b) par catégorie? 2-
Combien d'établissements hôteliers ont été
exploités sans permis en 1970/71? 3- Dans l'affirmative quels sont, dans
chaque cas: a) les nom et l'adresse de l'établissement; b) les nom,
prénom et adresse du ou des propriétaires; c) les raisons qui ont
empêché le respect de la loi? 4- Des procédures ont-elles
été prises contre les établissements fautifs? 5- Combien?
6- Quels sont les effectifs de ce service?
Réponse de M. Simard
Les programmations mécanographiques du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne peuvent fournir les
détails que demande le député. Changer une telle
programmation entrainerait, il va sans dire, des coûts
élevés.
Question de M. Croisetière 1- Quels sont les noms,
prénoms, fonctions et traitements des officiers et fonctionnaires de la
Société québécoise d'exploration minière en
date du 20 juin 1972? 2- Quels étaient les effectifs de cette
société le 12 mai 1970? 3- Depuis le 12 mai 1970 combien de
réunions le conseil d'administration de cette société
a-t-il tenues et quelles en sont les dates?
Réponse de M. Masse 1- Côme Carbonneau,
président-directeur général: $33,000.
Claude Genest, vice-président de 1er rang en charge des
participations: $21,000.
Edwin Gaucher, vice-président en charge de la recherche:
$24,000.
Ces officiers sont également membres du conseil d'administration
de Soquem.
2- Pour ce qui est des fonctionnaires, il n'est pas dans
l'intérêt public de divulguer les traitements car Soquem est une
entreprise publique à caractère commercial et industriel
exerçant son rôle dans un contexte de libre entreprise.
La publication des questions concernant le personnel de Soquem est
d'ailleurs contraire au mandat qui lui a été confié et aux
objectifs qu'elle doit atteindre comme en fait foi une déclaration
publiée à l'endos de la page couverture du rapport annuel de
Soquem pour l'exercice financier 1970/71. 3- 26 réunions: 29 mai
1970 16 juillet 1970 11septembre 1970 29septembre 1970 26 septembre 1970
22octobre 1970 30octobre 1970 30 décembre 1970 3 mars 1971 12mars 1971
25 mars 1971 20mai 1971 23juin 1971 21juillet 1971 5 août 1971 23
septembre 1971 28octobre 1971 11 novembre 1971 15novembre 1971
16décembre 1971 21janvier 1972 29mars 1972 20 avril 1972 22juin 1972 10
février 1972 18 mai 1972.
Question de M. Béland 1- Existe-t-il une division
administrative de la vérification des entreprises publiques au bureau de
l'Auditeur? 2- Si oui, depuis quand? 3- A-t-on l'intention de nommer l'Auditeur
co-vérificateur à l'égard des entreprises suivantes: a)
Hydro-Québec; b) la Société des Alcools; c) l'Office des
autoroutes; d) la Régie des loteries et courses du Québec?
Réponse de M. Garneau
Cette réponse a déjà été
déposée en Chambre. Elle apparaît d'ailleurs à la
page 392 des procès-verbaux de l'Assemblée nationale (P.V. no 83)
mercredi, 6 décembre 1972.
Question de M. Béland 1- Combien le gouvernement
possède-t-il de pistes d'atterissage? 2- Où sont situées
ces pistes? 3- Quelles ont été les sommes affectées
à chaque endroit et pour chacune des années suivantes: a) 1969;
b) 1970; c) 1971?
Réponse de M. Pinard 1- 6 pistes d'atterissage. 2-3- a)
1969/70
Pistes d'atterissage Dépenses ordinaires
Bonaventure $ 3,651.27
La Sarre $ 457.34
St-Honoré $13,432.78
Casey nil
Causapscal nil
Mingan nil b)1970/71
Pistes d'atterissage Dépenses ordinaires
Bonaventure $ 4,814.00
La Sarre $ 865.79
St-Honoré $10,086.04
Casey nil
Causapscal nil
Mingan nil
Dépenses en immobilisations
Bonaventure $23,826.00
Causapscal $10,000.00 c)1971/72
Pistes d'atterissage Dépenses ordinaires
Bonaventure $ 4,033.74
La Sarre $ 859.37
St-Honoré $31,486.64
Casey nil
Causapscal nil
Mingan nil
Dépenses en immobilisations
Bonaventure $162,613.01*
Causapscal $ 786.05
Question de M. Paul 1- Combien de membres de la
Sûreté du Québec ont été affectés
à la protection des membres du Conseil Exécutif et de leur
famille, depuis le 1er avril 1971? 2- Quel a été le montant qui
leur a été payé pour temps supplémentaire, pour
frais de voyage et de déplacement? 3- Combien sont encore
affectés à ce service? 4- Combien de nouveaux employés ont
été engagés pour assurer la protection des membres du
Conseil Exécutif et de leur famille, depuis le 1er avril 1971? 5- Quel
est le montant qui leur est payé en salaire annuellement, en frais de
voyage et de déplacement? 6- A combien d'agences privées de
sécurité a été confiée cette même
protection, depuis le 1er avril 1971? 7- Quelles sont ces agences et combien
chacune d'elles a-t-elle reçu?
Réponse de M. Choquette
La nature des fonctions et des effectifs nécessaires à la
sécurité des membres de l'Exécutif ne peut être
dévoilée. L'intérêt public exige que ces
données ne soient pas divulguées afin d'assurer une plus
complète efficacité du système mis en place. * une demande
de remboursement a été faite au gouvernement
fédéral afin de profiter de l'aide aux aéroports
secondaires.