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(Dix heures trente-cinq minutes)
M. LAVOIE (président): Qu'on ouvre les portes.
A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Présentation de pétitions.
Lecture et réception de pétitions
Présentation de rapports de commissions élues.
Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
M. LEVESQUE: M. le Président, article d).
Projet de loi no 266 Première lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires sociales propose la
première lecture du projet de loi intitulé Loi sur la
denturologie.
M. CASTONGUAY: Ce projet de loi a pour principal objet de constituer la
Corporation professionnelle des denturologistes du Québec et
d'établir des règles concernant l'exercice de la denturologie au
Québec, en tenant compte des dispositions du projet de code des
professions.
Il s'agit d'un projet de loi qui s'inscrit dans la même
série. Je puis poursuivre la lecture des notes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, non! C'est trop passionnant.
M. CASTONGUAY: Merci.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LEVESQUE: Article e).
Projet de loi no 264 Première lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable Solliciteur général propose
la première lecture du projet de loi intitulé Loi des comptables
agréés.
M. LEVESQUE: Dispensé?
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT : Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose que ces deux projets de
loi soient déférés à la commission parlementaire
spéciale des professions. Je tiens à signaler que, dès que
le dernier de ces deux projets de loi apparaîtra dans la Gazette du
Québec, ce sera à partir de ce moment-là que les 30 jours
pour le dépôt des mémoires commenceront à
courir.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, si le leader
parlementaire me le permet, étant donné que nous entrons dans la
période des fêtes, il y aura quinze jours où ce sera
peut-être difficile pour ces deux groupements de travailler à la
préparation de leur mémoire. J'espère que l'avis dans la
Gazette du Québec tiendra compte de la période des
fêtes.
M. LEVESQUE: J'espère qu'il y aura une période des
fêtes. Mais disons...
M. SAMSON: Avez-vous l'intention de présenter une motion pour
retarder la période des fêtes?
M. LEVESQUE: Presque.
Alors, M. le Président, je tiens compte des remarques du
député de Montmagny, et j'espère que ceux qui sont
responsables à l'Assemblée nationale pourraient tenir compte
également de cette requête qui me semble justifiée. On
pourrait faire paraître l'avis peut-être le dernier samedi de
l'année ou le premier samedi de l'année prochaine, afin de
permettre à ces groupes concernés par les projets de loi qui
viennent d'être déposés, d'avoir le temps suffisant pour
préparer leur mémoire.
M. PAUL: Ce serait samedi de cette semaine, mais je ne pense pas que la
Gazette officielle soit publiée. Cela ira à l'autre semaine.
M. LEVESQUE: C'est impossible. Alors ce sera le samedi suivant.
M. VINCENT: Le 8 janvier.
M. LEVESQUE: Le 8 janvier, très bien.
M. LE PRESIDENT: Déclarations...
M. LEVESQUE : Un instant, M. le Président, si vous me permettez.
Article a).
Projet de loi no 85 Première lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable leader par-
lementaire, pour le ministre du Travail, propose la première
lecture de la Loi modifiant la loi des accidents du travail.
M. LEVESQUE: M. le Président, l'article 1 a pour objet de porter
de $6,000 à $9,000 le salaire annuel maximum dont il sera tenu compte
pour établir la compensation payable à une victime d'accidents du
travail. Cet article s'appliquera en vertu de l'article 4 aux accidents
survenus après le 31 décembre 1971.
L'article 2 porte à $140 la rente mensuelle payable au veuf ou
à la veuve invalide d'une victime d'accidents du travail.
En vertu de l'article 3, le montant d'une compensation pour
incapacité ajouté à celui d'une rente d'invalidité
payable en vertu du régime des rentes ne peut excéder le montant
de la moyenne des gains qui sert de base pour établir la
compensation.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. PAUL: M. le Président, pour ce qui est de la deuxième
lecture, quant à nous, nous serions prêts à donner notre
consentement pour que ce projet de loi soit appelé aujourd'hui, et je ne
crois pas qu'il soulève de longs débats.
M. LEVESQUE: Je remercie le leader parlementaire de l'Opposition
officielle et si nos travaux le permettent, dans un grand esprit de
collaboration, le gouvernement serait également prêt à
disposer de ce projet de loi avec célérité, si
possible.
Je compte que les autres partis pourraient également se
prononcer. Quels que soient nos différends dans d'autres domaines, ce
projet étant très important pour établir une compensation
pour les victimes d'accidents et leurs dépendants, il faudrait que nous
fassions l'unanimité sur la proposition du député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, comme l'honorable leader du
gouvernement semble avoir retrouvé la grâce et le sourire, je
m'empresserais de lui faire la même proposition et la même
suggestion quant au projet de loi no 64.
M. LEVESQUE: M. le Président, je tiens compte de ce grand esprit
de collaboration qui semble régner ce matin. Mais, comme je n'ai pas
entendu d'autres voix, est-ce que je pourrais me tromper et croire, pour un
instant, que l'esprit qui semble animer le leader parlementaire de l'Opposition
officielle serait différent de celui qui doit animer tous les leaders
parlementaires, surtout à la veille de cette grande fête de
Noël?
M. BELAND: Nous sommes conscients, M. le Président, de la
responsabilité qui tombe sur nos têtes et nous sommes prêts,
quant à nous, également, à discuter du bill 64, compte
tenu de tout ce qui se présente.
M. LEVESQUE: M. le Président, je crois que l'esprit du
député de Lotbinière semble assez fixe et qu'il ne tient
pas compte de ce qui peut arriver aux dépendants des victimes
d'accidents de travail.
M. SAMSON: M. le Président, pour en revenir à la Loi
modifiant la loi des accidents du travail, nous sommes également
très intéressés à ce que cette loi soit
débattue, si possible aujourd'hui, sous réserve d'en prendre
connaissance, puisque nous n'avons pas pris connaissance du texte. Mais nous
sommes disposés à ce que les travaux se poursuivent
aujourd'hui.
UNE VOIX: Nous sommes toujours disposés.
M. BURNS: M. le Président, quant à nous, relativement
à la Loi modifiant la loi des accidents du travail, après en
avoir pris connaissance, je pense bien que nous serons en mesure de vous donner
notre consentement et de procéder avec célérité.
Moi non plus comme le député de Maskinongé l'a
mentionné je ne prévois pas de longs débats sur
cette loi des accidents du travail et je fais la même remarque quant
à la Loi du syndicalisme agricole. Si on veut l'étudier
aujourd'hui, cela nous fera plaisir de collaborer pour que...
M. PAUL: Vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas beau!
M. BURNS: ... la deuxième lecture puisse être
adoptée...
M. PAUL: C'est réellement beau, ce matin.
M. BURNS: ... le plus rapidement possible.
M. PAUL: C'est beau, ce matin.
M. LEVESQUE: C'est beau!
M. BURNS: C'est la même collaboration...
M. LEVESQUE: Etant donné que nous sommes dans de telles
dispositions...
M. PAUL: Profitez de la grâce qui passe et qui ne revient pas.
M. LEVESQUE: ... je crois bien qu'il n'y a pas de moment plus propice
pour faire appel à ce même esprit qui doit nous
caractériser à la veille de cette grande fête que de
demander également aux leaders parlementaires leur colla-
boration pour reprendre une suggestion qui avait été faite
hier par l'Opposition officielle et qui avait été retenue par le
gouvernement à l'effet que l'on puisse, sans déranger du tout le
travail qui se fait ici en comité plénier, disposer de deux
autres projets de loi, le budget supplémentaire en commission
parlementaire et le projet de loi no 65, dans une autre salle. Cela sans
affecter le travail ni le temps qui doit être consacré ou que l'on
juge devoir consacrer à d'autres travaux.
Je crois que l'on pourrait confier comme cela a été
suggéré hier à une commission parlementaire, disons
des Affaires sociales, l'étude du budget supplémentaire ou encore
à la commission parlementaire de la Voirie, le budget
supplémentaire de la Voirie. Il ne faut pas non plus oublier que bien
des fois dans cette Chambre, dans le passé, lorsque les budgets
supplémentaires ont été présentés, les
députés ont accepté cela est arrivé à
plusieurs occasions de réserver leurs questions sur ce budget
lors de la prochaine étude des crédits. Avec cette
réserve, on a souvent adopté des budgets supplémentaires
sans reprendre les discussions interminables pour chacun des
crédits.
Evidemment, c'est le droit des députés, si on veut s'en
remettre à nos règlements actuels, de pouvoir discuter presque
éternellement. On a même dit que si on voulait utiliser tous les
règlements de procédure dans l'étude d'un projet de loi
qui est devant la Chambre, cela pourrait prendre un siècle.
Lorsque j'ai entendu ça...
M. BURNS: Un siècle et demi.
M. LEVESQUE: Pardon!
M. BURNS: C'est un siècle et demi.
M. LEVESQUE: Un siècle et demi, quelle précision! On a
dû faire les calculs de l'autre côté, mais ceux qui m'ont
fait les calculs...
M. BURNS: C'est le ministre des Affaires culturelles qui a fait les
calculs pour vous, hier.
M. BOURASSA: Est-ce que l'on devrait moderniser les
règlements?
M. LEVESQUE: C'est donc l'invitation que je formule à ce
moment-ci, toujours dans ce grand esprit de collaboration, cet esprit qui doit
évidemment caractériser les députés qui veulent
voir progresser le plus possible les travaux de cette Chambre, surtout pour les
besoins très importants, tant au point de vue social qu'au point de vue
financier. Cela me semble évident.
M. PAUL: M. le Président, la suggestion de l'honorable leader
parlementaire nous conviendrait, sauf si nous étions assurés de
la présence de tous les ministres qui ont des crédits
additionnels à présenter pour acceptation. D'un autre
côté, j'ai retenu la déclaration implicite du leader du
gouvernement voulant que nous aurons un deuxième budget
supplémentaire avant la fin de la présente année fiscale
puisqu'il nous a invités à retenir nos discussions pour le moment
et à les réserver jusqu'à l'étude du prochain
budget.
Je vais corriger, je vais tâcher d'être juste. Et, comme le
prochain budget peut être un deuxième budget additionnel,
nonobstant la déclaration que nous faisait en juillet le premier
ministre du Québec indiquant qu'il n'y aurait plus de budgets
additionnels, il se peut que ce prochain budget soit celui de l'année
financière 71/72.
Quant à nous, M. le Président sur ce point et sur
ce point seulement nous allons faire confiance au gouvernement, mais je
ne veux pas engager mes collègues des autres partis de l'Opposition.
Disons toutefois que je ne ferme pas la porte à toute discussion
intelligente ou offre progressive que pourrait nous faire le leader du
gouvernement.
M. SAMSON: M. le Président, quant à cette même
invitation, hier, les représentants de notre parti avaient
décidé de l'accepter et, aujourd'hui, nous allons maintenir la
même position.
M. BURNS: M. le Président, dans un grand esprit de collaboration,
nous serions le mot est conditionnel prêts à
accepter la suggestion du leader s'il nous disait que, immédiatement
après la période des questions, on entreprendra la discussion du
projet de loi no 64 sur le syndicalisme agricole...
M. LEVESQUE: C'est la même réponse, il n'y a pas plus de
collaboration, ce matin.
M. BURNS: Pas du tout, ce n'est pas un "niet" formel. C'est, au
contraire, une suggestion que nous considérons constructive, et si l'on
discute ici, en haut, du projet de loi sur le syndicalisme agricole, nous
accepterons de passer en commission, aux autres problèmes que le leader
vient de mentionner, et ce sera avec plaisir que nous le ferons.
M. BOURASSA: M. le Président, ce qu'on peut dire au
député, c'est qu'avant l'ajournement, nous allons certainement
reprendre la discussion sur le bill 64 pour la deuxième lecture. Je ne
sais pas si cela satisfait...
M. CHARRON: On ne vous croit plus tellement.
M. BOURASSA: Bien oui! M. le Président, je dis qu'avant
l'ajournement nous allons certainement reprendre le débat sur le bill 64
en vue de la deuxième lecture.
M. PAUL: Est-ce que je puis poser une
question au premier ministre? Est-ce que nous allons compléter
l'étude de cette loi avant l'ajournement?
M. BOURASSA: M. le Président, les oppositions, avec certaines
attitudes qu'elles prennent sur certains bills, peuvent certainement
répondre autant que nous à cette question.
M. BURNS: M. le Président, je veux tout simplement
préciser qu'il ne s'agit pas pour nous de tenter de forcer le
gouvernement de présenter ce bill-là, s'il ne le veut pas. Ce
n'est pas du tout dans ce sens-là...
M. BOURASSA: Nous sommes prêts, c'est nous qui avons pris
l'initiative.
M. BURNS: C'est exactement ce que j'allais dire. C'est le gouvernement
qui a l'initiative de l'appel des bills et c'est tout à fait normal,
nous nous y soumettons, sauf que, pour faciliter les travaux, en ce qui nous
concerne, il faudrait que ce soit un autre projet que le projet de loi no 28,
qui se discute ici, pour que nous puissions accepter la suggestion. Autrement,
je ne peux pas l'accepter.
M. BOURASSA: Le député admettra disons avec toute la
modération que je peux employer, que ce qu'il vient de dire est plus ou
moins une forme de chantage.
M. LEVESQUE: M. le Président, projet de loi F.
Projet de loi no 289 Première lecture
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Richesses naturelles propose la
première lecture de la Loi concernant l'Hydro-Québec.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, ce projet autorise la
Commission hydro-électrique du Québec à vendre un million
de kilowatts à The Hydro-Electric Power Commission of Ontario, du 1er
juin 1973 au 31 janvier 1978.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture, à la prochaine
séance ou à une séance subséquente.
M. LEVESQUE: En effet. G.
Projet de loi no 291
Première lecture M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Educa-
tion propose la première lecture de la Loi concernant le financement des
commissions scolaires et des commissions régionales.
M. BURNS: J'ai dit qu'on faisait cela pour vous encourager.
M. DEMERS: Vous êtes bien gentil.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, ce projet a pour but
d'instituer un nouveau système de financement pour les commissions
scolaires locales et pour les commissions scolaires régionales. Les
commissions scolaires locales défraieront le coût de leurs
dépenses ainsi admissibles tout d'abord à même les trois
quarts du produit d'une taxe imposée sur les immeubles des particuliers
à un taux fixé par le gouvernement d'une façon uniforme
pour tout le Québec, et ensuite au moyen d'une subvention du ministre de
l'Education établie à un montant suffisant pour combler
l'écart entre les revenus provenant de cette taxe et de ces
dépenses.
D'autre part, si les commissions scolaires désirent effectuer des
dépenses non admissibles pour fins de subventions, elles devront imposer
une taxe à un taux excédant celui fixé pour l'ensemble du
Québec ou puisé à même tout autre revenu provenant
de services par elles fournis. Quant aux commissions scolaires
régionales, elles auront elles-mêmes le pouvoir d'imposer et de
percevoir une taxe foncière scolaire et le produit de la taxe
imposée sur les immeubles des corporations leur sera
réservé en exclusivité.
Pour défrayer le coût de leurs dépenses admissibles
pour fins de subventions, elles devront tout d'abord imposer sur les immeubles
des corporations une taxe dont le taux sera fixé par le gouvernement et
pourra varier d'un territoire scolaire à un autre. Elles recevront
ensuite du ministre de l'Education la subvention qui comblera l'écart
entre les revenus provenant de cette taxation et de ces dépenses. Pour
ces mêmes fins, elles percevront de plus le quart du produit de la taxe
scolaire imposée sur les immeubles des particuliers.
Enfin, comme les commissions scolaires locales, elles pourront imposer
sur ces mêmes immeubles une taxe à un taux supplémentaire
ou puiser à même tout autre revenu provenant de services fournis
par elles dans le cas où elles se proposeraient d'effectuer des
dépenses non admissibles pour des fins de subventions. Ce projet
prévoit en outre pour le gouvernement et le ministre de l'Education les
mécanismes de réglementation requis pour l'administration
financière des corporations scolaires. Il apporte enfin à la Loi
de l'instruction publique et à diverses autres lois les modifications de
concordance nécessaires. Ainsi, il prévoit les dispositions
transitoires dont l'effet se prolongera jusqu'à l'entrée en
vigueur de certaines dispositions de la Loi sur l'évaluation
foncière qui modifient ou abrogent certains articles de la Loi de
l'instruction publique au sujet notamment
de la confection du rôle d'évaluation en territoires non
organisés pour fins municipales et de l'uniformisation des rôles
d'évaluation.
M. VINCENT: Je ne sais pas si le bill 48 va jouer son rôle.
M. PAUL: C'est l'enfant naturel du bill 48.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Sur division, M. le Président. Contre les taxes!
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture, prochaine séance.
M. VINCENT: Les articles 12 et 21 vont être durs à
avaler.
M. DEMERS: C'est là que les piquets vont passer.
M. LEVESQUE: M. le Président, pourrions-nous, avec le
consentement général, revenir aux déclarations
ministérielles.
M. LE PRESIDENT: Nous y sommes justement.
L'honorable ministre des Finances.
Déclarations ministérielles
Réforme fiscale
M. GARNEAU: M. le Président, je voudrais faire une
déclaration ministérielle concernant la réforme fiscale.
Comme je l'ai indiqué aux différents critiques financiers des
partis de l'Opposition, je n'ai pas cru opportun de faire parvenir d'avance la
déclaration étant donné son caractère fiscal. J'en
ai quand même remis une copie, il y a deux ou trois minutes, aux
critiques financiers des différents partis.
Maintenant qu'il est assuré que la réforme fiscale entrera
en vigueur au Canada le 1er janvier 1972, il importe que j'informe cette
Assemblée des mesures que notre gouvernement entend prendre dans ce
domaine. Je les exposerai plus en détail lors du prochain discours du
budget et, plus tard, mon collègue, le ministre du Revenu,
présentera les textes de la nouvelle législation fiscale.
La réforme fiscale que j'annonce ce matin vise à assurer
une meilleure distribution du poids des impôts entre les
différents groupes de contribuables. Cette réforme a
également pour objectif de moderniser nos lois d'impôt sur le
revenu tout en les harmonisant avec celles qui seront en vigueur au pays.
Cette harmonisation n'implique aucunement qu'il ne peut y avoir des
divergences destinées à tenir compte de certains aspects
particuliers de la vie québécoise.
En fait, il y a toujours eu des différences tant au chapitre de
l'impôt sur le revenu des particuliers qu'à celui de l'impôt
sur les bénéfices des compagnies. D'autres viendront s'y ajouter.
Mais le Québec, tout en continuant de percevoir ses propres
impôts, ne peut ignorer la politique suivie par les autres gouvernements
au Canada vis-à-vis de ces mêmes impôts.
En agissant autrement, le Québec s'isolerait, à son
détriment, de l'évolution fiscale de l'ensemble du Canada et
causerait des embarras inutiles à ses contribuables en les soumettant
à un régime fiscal trop différent de celui des autres
gouvernements au pays.
Je voudrais ajouter que globalement la réforme fiscale qui
entrera en vigueur le 1er janvier 1972 ne signifie pas pour le gouvernement du
Québec une augmentation de revenus. Il se peut même qu'il y ait
une légère baisse mais de toute façon le Québec,
comme les autres provinces, bénéficiera de la garantie fiscale
accordée par le gouvernement fédéral en ce sens que si les
revenus sous le nouveau régime sont moindres que ceux qui seraient
perçus sous l'ancien régime, le gouvernement
fédéral comblera la différence.
A. Les exemptions personnelles
Non seulement les dépenses admises à la déduction
seront-elles plus nombreuses mais les exemptions personnelles seront
augmentées.
Voici ce que sera le nouveau régime des exemptions au
Québec. 1) Nous maintiendrons l'exonération complète pour
les célibataires dont le revenu net ne dépasse pas $2000 et pour
les personnes mariées dont le revenu net ne dépasse pas $4000.
2)Les exemptions seront portées de $1000 à $1500 pour les
célibataires et de $2000 à $2850 pour les personnes
mariées. 3) L'exemption supplémentaire pour les personnes
âgées de 65 ans et plus sera portée de $500 à $650.
4) En 1967, le Québec a remplacé l'exemption de $300 pour les
enfants de moins de 16 ans par un régime d'allocations familiales. Comme
le régime québécois d'allocations familiales
s'étendra dorénavant aux enfants de 16 ans et de 17 ans, il n'est
que logique de supprimer l'exemption dans ces cas.
En conséquence, pour l'année 1972, l'exemption pour les
enfants de 16 et 17 ans sera proportionnelle au nombre de mois pendant lesquels
le régime actuel demeurera en vigueur.
Toutefois, les dépendants de 18 ans et plus continueront de
bénéficier de l'exemption de $550.
B. L'assiette fiscale
La réforme fiscale prévoit tout un ensemble de mesures qui
auront pour effet de modifier
sensiblement l'assiette fiscale en vue de rendre l'impôt plus
équitable.
Premièrement, certains revenus, jusqu'ici exemptés,
deviendront imposables et certaines dépenses seront plus difficilement
admises à la déduction. C'est ainsi que, tel que nous l'avions
suggéré en juin 1970 à Winnipeg, 50 p.c. des gains de
capital seront ajoutés au revenu du contribuable, qu'il s'agisse d'un
particulier ou d'une compagnie. Selon le même principe, la moitié
des pertes de capital sera admise à la déduction.
Deuxièmement, de même la loi sera plus sévère
à l'endroit des entreprises et des professionnels quant à la
déduction de certaines dépenses à caractère
plutôt personnel comme, par exemple, les cotisations à des clubs,
les dépenses pour yacht et chalet, les dépenses encourues pour
assister à des congrès, les dépenses relatives à
certains immeubles à caractère commercial.
Troisièmement, d'autre part, la loi se montrera plus
généreuse pour les déductions de dépenses qui sont
actuellement refusées. C'est ainsi que le contribuable pourra
déduire les frais professionnels encourus pour l'achat d'outils ou de
vêtements spéciaux nécessaires à son travail et les
frais de déménagement, lorsqu'il doit changer le lieu de sa
résidence en raison des exigences de son emploi. On tiendra
également compte, dans certaines conditions, des frais de garde
d'enfants dans le cas des mères de famille qui travaillent hors de leur
foyer.
Quatrièmement, les cotisations à la caisse de
l'assurance-chômage seront dorénavant déduites du revenu du
contribuable. Par contre, les prestations deviendront imposables.
Cinquièmement, en plus, les mesures actuelles d'étalement
du revenu seront fondues en un régime cohérent et le
privilège sera étendu à tous les contribuables, y compris
les cultivateurs et les pêcheurs qui pourront également
bénéficier de règles spéciales
d'étalement.
La troisième partie concerne:
C. La table des taux
La table actuelle des taux de l'impôt québécois sur
le revenu des particuliers est égale à 50 p.c. des taux de
l'impôt de base fédéral. Cela est dû au fait que le
Québec bénéficie d'un dégrèvement de 28 p.c.
commun à toutes les provinces et d'un crédit additionnel de 22
p.c. en raison de son retrait de certains programmes à frais
partagés.
A l'impôt québécois proprement dit s'ajoute une
surtaxe de 6 p.c. La nouvelle table des taux de l'impôt
québécois a été dressée en tenant compte des
éléments suivants: a) l'impôt uniforme de 30.5 p.c. commun
à toutes les provinces et qui remplace le dégrèvement
actuel de 28 p.c. b) la compensation de 24 p.c. pour le retrait de programmes
à frais partagés qui remplace le dégrèvement actuel
de 22 p.c. c) l'inclusion à l'échelle des taux d'une surtaxe de
3.5 p.c. qui est l'équivalent de la surtaxe actuelle de 6 p.c. de
l'impôt provincial. La table présentée à l'appendice
1, que je vais demander tout à l'heure d'inscrire au journal des
Débats, représente donc environ 58 p.c. de la table des taux du
nouvel impôt fédéral. (Voir Annexe) Il doit d'ailleurs en
être ainsi pour que le Québec puisse bénéficier de
la garantie offerte par le gouvernement fédéral à l'effet
que les recette fiscales obtenues du nouveau régime pour chacune des
cinq prochaines années ne soient pas inférieures à ce
qu'elles auraient été sous le régime actuel.
Toutefois, la nouvelle table est quelque peu différente,
étant moins élevée dans les bas échelons de revenu
et plus abrupte dans les tranches supérieures. Ces ajustements ont
été faits en vue d'aider davantage les contribuables à
revenu modeste, tout en ne plaçant pas les contribuables à revenu
élevé dans une situation trop différente de celle des
contribuables des autres provinces.
Maintenant, je vais dire quelques mots en ce qui concerne les
compagnies. Le taux d'imposition sur le bénéfice des compagnies
sera maintenu à 12 p.c. Les compagnies seront imposées sur la
moitié de leur gain en capital. Elles pourront déduire la
moitié de telle perte. Troisièmement, par contre, les compagnies
pourront déduire l'intérêt sur les emprunts
contractés pour l'achat d'actions de compagnies et amortir les
dépenses encourues pour l'achat d'actif incorporel.
Quatrièmement, le Québec abolira, à compter du 1er janvier
1972, la taxe spéciale prélevée sur l'actionnaire qui
reçoit des fonds d'une compagnie sur lesquels celle-ci a
déjà payé un impôt spécial de 15 p.c,
appelé impôt sur le revenu en main non distribué et dont le
produit sera maintenant partagé avec les provinces.
Cinquièmement, les coopératives et les Caisses populaires
seront imposées au taux de 12 p.c. sur leur revenu, déduction
faite des ristournes.
L'impôt successoral. Le Québec se réjouit de la
décision d'Ottawa de se retirer du champ de l'impôt successoral,
puisque nous avons toujours prétendu que cet impôt devrait
être l'apanage exclusif des provinces. Voici ce que nous comptons faire
au sujet de l'imposition des transmissions par décès et des dons
entre vifs.
Premièrement, au 1er janvier 1972, date du retrait par le
gouvernement fédéral du champ de l'impôt sur les biens
transmis par décès, nous maintiendrons notre propre impôt
successoral dans sa forme actuelle en l'ajustant de 25 p.c. de façon
à percevoir nous-mêmes la part de cet impôt qui était
perçue par le gouvernement fédéral depuis 1964 et qui nous
était remise.
En même temps, l'exonération actuelle de $75,000 pour les
transmissions en ligne directe sera portée à $100,000.
En définitive, les contribuables québécois
voient leur impôt sur les successions baisser de 25 p.c. à
compter du 1er janvier 1972 sans compter les avantages que leur procurera
l'augmentation de l'exonération qui passe, comme je viens de le
mentionner, de $75,000 à $100,000.
Deuxièmement, lors du prochain discours du budget, je proposerai
des changements importants à la Loi des droits sur les successions. Elle
sera modernisée en accordant des exemptions plus
généreuses et en simplifiant le calcul de l'impôt.
Troisièmement, un impôt successoral peut difficilement
être administré avec efficacité s'il n'est pas
appuyé par un impôt sur les dons entre vifs. A compter du 1er
janvier 1972, le Québec imposera lui-même les dons entre vifs,
impôt qui, jusqu'à maintenant, était perçu et
conservé, en entier, par le gouvernement fédéral. La table
des taux reproduite à l'appendice 2 s'appliquera à l'ensemble des
dons imposables faits par un contribuable au cours d'une même
année. Il y aura une exemption de $2,000 pour chaque personne à
qui des dons sont faits au cours d'une année. Toutefois, le total des
exemptions ne dépassera pas $10,000. Signalons qu'il s'agit ici d'une
exemption et non d'une exonération.
En d'autre termes, le montant de l'exemption sera déduit des dons
avant d'en arriver au montant imposable.
M. le Président, je voudrais suggérer que les appendices 1
et 2, auxquels je me suis référé tout à l'heure,
soient inscrits au journal des Débats au terme de cette
déclaration.
ANNEXE TABLEAUX Référer à la version PDF page 5665
- 5666 - 5667
M. LE PRESIDENT (Hardy): L'honorable député de Bagot.
M. CARDINAL: M. le Président, quelque chose de très
important vient d'être déclaré en cette Chambre. C'est un
décalque, non parfait, du bill 256 adopté avec le bâillon
à Ottawa alors que la majorité des députés, on l'a
vu dans les journaux, ne savaient même pas ce qui se passait.
La déclaration ministérielle est assez longue; même
si je l'ai eue il n'y a que deux minutes, j'ai eu le temps d'écouter le
ministre, de la lire et même de regarder le tableau. La fiscalité
au Québec a un historique bien particulier. C'est le Québec qui,
le premier, à la fin du siècle dernier, imposa un impôt sur
les mutations, mutations tant entre vifs qu'à cause de mort, loi
attaquée, d'ailleurs, en cour Suprême et qui a fini par nous
laisser la Loi de l'impôt sur les successions ou faite sous une forme
d'impôt direct.
En 1917, le gouvernement fédéral, à la faveur de la
guerre, établissait un impôt temporaire de guerre sur le revenu.
Cet impôt temporaire sur le revenu a été reconduit,
reconduit et reconduit et il est temporaire encore aujourd'hui. A Ottawa, on a
déposé un gros projet d'environ 800 pages dont j'ai eu deux
résumés, chacun ayant un nombre de pages déjà
imposant.
En 1954, le gouvernement de l'Union Nationale, prenant ses
responsabilités, créait l'impôt sur le revenu au
Québec. A compter de ce moment, le fédéral reculait
continuellement, jusqu'à aujourd'hui encore.
En 1942, le fédéral, à l'occasion d'une autre
guerre, créait l'impôt sur les successions. Que le
fédéral se retire sur l'impôt sur les successions, ce n'est
pas grave, cela ne le payait pas, cela lui coûtait plus cher. La seule
raison de l'impôt sur les successions au fédéral,
c'était le contrôle de l'impôt sur le revenu et de
l'impôt sur les dons. Les moyens mécanographiques employés
par le fédéral lui ont permis, peu à peu, de créer
des exemptions de plus en plus fortes si bien que le dernier impôt
successoral adopté il y a environ deux ans ne signifiait à peu
près plus rien et à peu près personne, au Québec,
n'était taxé parce que personne n'était assez riche pour
être taxé au moment de sa mort, sauf les millionnaires dans
certaines régions du Québec.
Le fédéral recule donc sur l'impôt sur les
successions. C'est un recul apparent. Ce n'est pas parce que le Québec
l'a demandé. C'est parce que cela ne lui rapporte rien et qu'il y a
d'autres moyens, aujourd'hui, de vérifier les revenus des
particuliers.
Le Québec n'inaugure donc rien en modifiant sa Loi de
l'impôt sur les successions et en la décalquant sur l'ancienne Loi
de l'impôt sur les successions fédérale.
Je comprends qu'il faille que des lois fiscales, impôt sur le
revenu des particuliers, impôt sur le revenu des compagnies, impôt
sur les dons, impôt sur les successions, correspondent mutatis mutandis
aux lois des autres provinces pour que nous ne soyons pas une enclave qui nous
nuise au point de vue économique, bien que le ministre sache qu'il n'y a
que trois provinces, incluant le Québec, qui aient un impôt sur
les successions présentement.
Le Québec veut avoir un impôt sur les dons. C'est logique
à compter du moment où l'on conserve l'impôt sur les
successions. C'est un moyen d'éviter ce qu'on appelle l'évasion
fiscale.
Le ministre nous annonce dans ceci une ou des lois très
importantes, qui seront déposées à la prochaine session et
qui seront probablement rétroactives pour l'année 1972.
J'espère que nous ne procéderons pas vis-à-vis de ces lois
comme on l'a fait à Ottawa pour le bill C-259 et comme on le fait
présentement pour les projets de loi 28 et 65 et comme on l'a fait en
juillet pour le projet de la baie James.
Ces lois seront très importantes et il y aura plusieurs points
intéressants à soulever. Cela sera très technique, et je
souhaite que le gouvernement prenne en considération
l'intérêt de tous les Québécois par
l'intermédiaire des députés membres de cette
Assemblée pour qu'en temps et lieu, nous ayons le temps de
réfléchir sur ces lois qui ne sont pas faciles, ni
d'accès, ni d'étude, ni d'interprétation. L'on sait
d'ailleurs que les lois fiscales, même une fois adoptées,
créent immédiatement toute une série de procès qui
amènent des interprétations. Sur ce point, j'espère que
ces lois établiront enfin au Québec, dans chacun des domaines,
impôt sur le revenu des particuliers, des corporations, impôt sur
les dons, impôt sur les successions, des moyens d'appel autres que ceux
que nous avons actuellement et qu'heureusement le fédéral
avait.
Je regrette une chose, c'est que l'on s'éloigne de beaucoup du
rapport Bélanger, dont un célèbre membre de cette
Assemblée nationale a été un participant fort actif.
M. BOURASSA: Il y a des points qui ont été
acceptés.
M. CARDINAL: D'accord, il y a des points qui y ressemblent, oui,
l'impôt successoral, par exemple, l'impôt sur les dons, oui. Mais
il y en a d'autres qui sont loin du rapport Bélanger.
Je regrette de plus que le Québec, après toutes les
études qui ont été accomplies, après tous les
rapports qui ont été présentés devant la commission
Bélanger je me permets même de dire que j'en ai
présenté un et que le secrétaire de la commission à
ce moment-là m'a fort bien accueilli...
M. BOURASSA: C'est le meilleur.
M. CARDINAL: Merci... que le Québec n'ait pas une
fiscalité originale. Il pourrait en avoir une sans calquer le
fédéral parce que si on
retourne plus loin dans l'historique de la fiscalité, on
s'aperçoit qu'elle a son origine en Australie. C'est incroyable. On peut
avoir une fiscalité originale qui ne nous mette pas sur le plan
économique dans une situation d'infériorité
vis-à-vis des autres provinces ou, comme l'a dit le ministre dans sa
déclaration, "les autres gouvernements du Canada". On pourrait demander
ce que ça veut dire, les autres gouvernements du Canada, mais ce n'est
pas le point, M. le Président. Vous me rappelleriez à l'ordre et
jamais, vous le savez, je ne commets de tels impairs.
Le ministre a parlé d'un impôt équitable. Qu'est-ce
qu'un impôt équitable? Aux Etats-Unis, il y a eu des centaines de
livres écrits par des gens de divers groupes de pression sur ce qu'est
un impôt équitable.
On ne s'entendra jamais d'ailleurs là-dessus à savoir ce
que sont les impôt à taux régressif, les impôts
à taux progressif, les impôts à taux proportionnel, on en a
même déjà parlé en cette Chambre.
Nous n'avons pas d'impôt sur les dons, nous en créons un.
Nous augmentons les exemptions dans l'impôt successoral. Bravo! Nous
imposons les caisses populaires parce que le fédéral les
impose.
Je ne dis pas bravo, cette fois-ci, parce que nous tombons dans un autre
domaine, parce que les caisses populaires, les coopératives et tous ces
groupes je ne parle pas des mutuelles, c'est autre chose tombent
sous des lois où le profit n'est pas un profit pour une corporation mais
un profit pour les membres de cette personne morale, qui seront donc, par
conséquent, doublement imposés, M. le Président. Ils
seront imposés à la caisse...
M. GARNEAU: C'est après le paiement de la ristourne.
M. CARDINAL: Quand j'aurai la loi, je pourrai...
M. GARNEAU: Je l'ai indiqué dans ma déclaration.
M. CARDINAL: D'accord, j'ai compris qu'il y avait un cran d'arrêt,
mais quand même.
M. GARNEAU: S'ils partagent les profits, ils n'auront pas de taxes
à payer.
M. PAUL: Nous n'avons pas encore le projet de loi.
M. CARDINAL: M. le Président...
M. PAUL: Les déclarations du leader parlementaire peuvent
être impliquées par ce projet de loi. C'est important.
M. CARDINAL: ... je ne serai pas long, même si la
déclaration a été assez longue ce n'est pas un
reproche au ministre je le remercie même de nous avoir
donné un tableau qui nous permettra d'étudier plus longuement. Je
pense que le ministre a pu écouter mes commentaires avec profit et ils
ne sont pas faits pour attaquer le gouvernement. En aucun moment, je n'ai fait
d'attaques, d'ailleurs. J'ai simplement souligné l'historique de notre
droit fiscal qui montre que le Québec, sous les anciens gouvernements, a
toujours eu une originalité, a toujours été lui-même
l'initiateur de lois fiscales qui ont fait reculer le fédéral,
alors qu'aujourd'hui, nous calquons le fédéral.
Je souligne, en terminant, que pour des lois semblables, nous devrions
avoir le projet le plus rapidement possible. S'il y avait un
procédé hors session qui le permette, je suggérerais
même que ce soit donné hors session. Et je suggère tout de
suite. Si ce n'est pas possible de nous donner des termes parce qu'on
établit un précédent de loi au lieu des termes
d'amendements, lorsqu'on déposera ce projet de loi, qu'on l'envoie tout
de suite à la commission parlementaire. M. le Président, ce n'est
pas en Chambre, à 108 députés, que nous pourrons nous
pencher sur des textes semblables.
Le ministre des Finances est trop compétent pour ne pas savoir
comment il est difficile d'étudier des lois fiscales quand on fait des
modifications aussi radicales; 50 p.c. des gains de capital vont être
imposés. D'accord, c'est peut-être une nouvelle justice sociale
mais comment va-t-on établir les gains de capital? Est-ce que le
ministre je ne parle pas du fédéral y a
pensé? Est-ce qu'il va falloir rechercher, à chaque fois que
quelqu'un a acquis des actions il y a dix ans, quinze ans, vingt ans, et
remonter dans les dossiers pour savoir quel est le prix moyen en matière
d'obligations, en matière de Loto-Québec? Qui achète des
billets de Loto-Québec? Les petits, les humbles. Ils vont être
taxés à 50 p.c, c'est un drôle de moyen. On va chercher des
sommes par le moyen de Loto-Québec, on va les donner aux gens en partie
et, ensuite, on va leur chercher 50 p.c. Je ne caricature pas, je donne des
exemples.
M. le Président, le gouvernement actuel a promis de ne pas
augmenter les impôts; par la déclaration de ce matin, il parait
prima facie qu'on les diminue. Je soutiens qu'on les augmente d'une
façon considérable...
M. BOURASSA: Si le député me permet je comprends
qu'il est un grand expert mais je crois que le ministre des Finances
pourra confirmer. Il ne s'agit ni d'augmentation, ni de diminution dans
l'ensemble; ce sont des ajustements qui sont faits à la lumière
de la réforme fiscale fédérale. Je pense qu'on peut
être très clair là-dessus.
M. CARDINAL: Le premier ministre, M. le Président, a parfaitement
raison. J'ai dit que c'est un décalque de ce qui se faisait au
fédéral
plutôt qu'une originalité, une initiative originale du
Québec.
Qu'on me dise que, sur la moyenne, il n'y a pas d'augmentation ni de
diminution, je suis d'accord aussi. Je ne sais pas si le premier ministre se
rappelle de cette histoire d'un savant qui faisait des statistiques et qui
s'est noyé dans une rivière où il y avait une moyenne de
deux pouces d'eau. Il est tombé dans un trou de trente pieds.
La moyenne, c'est bien beau mais il y a certains contribuables qui ne
sont pas dans la moyenne et qui vont être dans le trou de trente
pieds.
M. DEMERS: Il ne savait pas nager.
M. CARDINAL: Non, parce qu'il était savant.
M. DEMERS: Il n'était pas premier ministre.
M. CARDINAL: M. le Président, je veux être sérieux.
Je dis simplement au ministre des Finances et au gouvernement: D'accord! nous
allons étudier ceci avec beaucoup d'attention, parce que c'est
très important, c'est même intéressant, mais
espérons qu'on ne procédera pas pour cette loi comme on l'a fait
à Ottawa, ni comme l'on fait présentement pour certains projets
de loi au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, ce matin, le ministre des
Finances nous a fait part d'une déclaration ministérielle qui
avait été annoncée, qui était attendue depuis
quelques jours au Québec, et je pense que les Québois vont ce
soir se retrouver avec anxiété devant leurs appareils de
télévision pour écouter les cadeaux que le ministre des
Finances, au nom du gouvernement du Québec, entend leur faire.
Il est heureux que le Père Noël ne soit pas notre ministre
des Finances, parce que je pense que tous les Québécois seraient
énormément déçus. Par l'annonce de cette
réforme fiscale, on constate, M. le Président, une fois de plus,
que le gouvernement provincial s'est contenté de suivre les
décisions du gouvernement fédéral, parce que c'est une
copie à peu près intégrale du bill C-259, une adaptation
au bill 259 du gouvernement fédéral.
Or nous l'avons dit et je le répète à cette
occasion les objectifs du ministère du Revenu du Québec,
du ministère des Finances en matières de fiscalité, ne
sont pas connus, n'ont jamais été précisés. Le
gouvernement s'est contenté durant cette réforme fiscale, d'aller
à Ottawa un peu à la cachette à l'occasion des
conférences fédérales-provinciales, parce que nous savons
qu'il a été question de cette fameuse réforme fiscale, et
le gouvernement croit ce matin nous annoncer des cadeaux pour les
Québécois.
Or, M. le Président, le gouvernement donne d'une main et prend de
l'autre et c'est évident. Si, à titre d'exemple, on remarque dans
le tableau que le gouvernement nous a remis ce matin, la comparaison des
impôts fédéral et provincial à payer, pour une
personne mariée sans dépendant, on peut constater que, pour une
personne qui gagne $5,000 par année, le provincial lui fait une
déduction de $23.59 par année, ce qui fait une déduction
totale de $123.45; mais si cette personne mariée a deux enfants, un de
15 ans et un de 16 ans, du fait qu'on abolit l'exemption auquel ils avaient
droit, on constate que ceux qui ont un revenu de $5,000 devront payer plus cher
d'impôt au cours de l'année 1972.
Or, M. le Président, le gouvernement prend d'une main et fait
semblant de donner de l'autre. Pourquoi? Parce que la situation dans laquelle
le Québec se trouve ne lui laisse pas d'autre solution parce qu'il
refuse de regarder vers d'autres options qu'il pourrait prendre. Nous l'avons
dit lors de l'étude des différents budgets qui ont
été présentés, parce qu'à ce
moment-là il a été question évidemment de politique
fiscale et d'autres. On peut donc déduire que le gouvernement ne nous a
pas dit ce matin si la province allait avoir plus d'argent, on n'a pas fait les
calculs, ou si la province en aurait moins, en percevrait moins.
Il y a tout de même un point, c'est que le Québec
actuellement opère à déficit, des déficits
accrus le Québec fait face à l'obligation de faire une
relance économique pour tâcher de mettre sur le marché du
travail nos gens qui sont en chômage actuellement. Or, le gouvernement ne
pourra pas le faire s'il se limite uniquement à un système de
taxation, à un système d'emprunts ou à des emprunts,
dis-je, pour combler les déficiences qu'il y a dans le système de
taxation.
M. le Président, tant et aussi longtemps qu'on n'utilisera pas le
crédit de la province et qu'on ne verra pas à se donner une
institution bien à nous relevant de la compétence du
Québec dans le cadre de ses juridictions actuelles, pour pouvoir
monnayer le crédit, comptabiliser le crédit de la province, de
façon à pouvoir l'utiliser pour mettre en oeuvre tous les agents
de notre économie au Québec, de façon à
accroître notre produit national brut chez nous, et de ce fait permettre
au gouvernement de percevoir davantage dans les cadres de la taxation actuelle,
de façon aussi à dégréver le ministère des
Affaires sociales et les autres ministères à vocation sociale, du
fait de déboursés qui sont toujours de plus en plus
élevés, toujours de plus en plus grands, tant qu'on ne le fera
pas, tant que le gouvernement ne voudra pas le faire, il n'a pas d'autre choix.
M. le Président, le gouvernement comme je le disais, donne d'une main
pour percevoir de l'autre. On nous apprend donc que les prestations
d'assurance-chômage vont être imposées dans l'avenir, mais
on nous apprend de plus et c'est là, je
pense, le point le plus important dans tout ce que nous a annoncé
le ministre ce matin que le gouvernement provincial entend prendre des
dispositions en vue de taxer les dons entre vifs.
Je ne peux pas ne pas faire de parallèle avec la loi 48, Loi de
l'évaluation foncière, qui a été adoptée la
semaine dernière.
Les premières victimes je tiens à le dire
sont les agriculteurs du Québec lors de la transmission de leurs biens
à leurs enfants, à leurs fils qui veulent s'établir sur
une ferme. Ils seront les premières victimes de cette réforme
fiscale, les premières victimes de la donation entre vifs. On sait que
dans le domaine de l'agriculture...
M. GARNEAU: Si c'est une transmission par décès, ce n'est
pas un don entre vifs. S'il est mort, ce n'est pas un don entre vifs.
M. ROY (Beauce): Que ce soit au décès ou de leur vivant,
ce ne sont pas les gens qui vont évaluer leur propriété,
c'est le gouvernement qui va l'évaluer selon des critères qu'il
aura lui-même déterminés par la loi 48.
M. BOURASSA: Mais ce n'est pas de l'impôt successoral.
M. ROY (Beauce): Que le gouvernement ne nous raconte pas d'histoires de
ce côté-là! D'ailleurs, les événements vont
nous donner raison sur ce point.
M. BOURASSA: C'est le député qui en raconte.
M. ROY (Beauce): On voit déjà les difficultés
poindre à l'avance. Pour conclure, nous voulons exprimer non seulement
un souhait, mais nous allons faire le nécessaire pour forcer le
gouvernement à agir. Du fait que le Québec est la seule province
véritablement maîtresse de sa politique fiscale, nous demandons au
gouvernement s'il entend profiter de ce fait pour distancer les provinces
concurrentes par l'adoption d'une politique fiscale capable de faire du
Québec la province industrielle par excellence au Canada.
C'est ce que nous demandons; nous voulons que le gouvernement cesse de
marcher dans les voies tracées par le gouvernement fédéral
et que le gouvernement provincial prenne ses responsabilités, qu'il
cesse de marcher en cachette de ce côté-là et qu'il ait
donc assez de courage, assez d'énergie et de ténacité pour
prendre ses responsabilités et ne pas toujours marcher...
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Beauce me permet une
question?
M. ROY (Beauce): M. le Président, je n'ai pas posé de
question à l'honorable ministre tantôt, je l'ai
écouté. Je n'ai pas eu le temps parce que ce n'est pas
dans cinq ou dix minutes qu'on peut le faire d'étudier un
document aussi complexe que celui que nous a donné le ministre. J'en ai
tout simplement retiré les grandes lignes.
M. GARNEAU: Est-ce que le député nous blâme de
suivre le fédéral?
M. ROY (Beauce): A la lumière de ce que le gouvernement fait
depuis deux ans dans le Québec...
M. GARNEAU: Si on suit le fédéral, les exemptions de dons
entre vifs vont être maintenues...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. ROY (Beauce): ... et à la lumière de ce que le
gouvernement entend faire au cours de la prochaine année, nous
constatons que le gouvernement du Québec ne prend pas ses
responsabilités, que le gouvernement ne peut faire du Québec une
province capable de diriger elle-même ses destinées. Nous avons
tout simplement une succursale du gouvernement d'Ottawa.
M. GARNEAU: M. le Président, j'invoque l'article 270 pour
rectifier des faits. Le député de Beauce a mentionné que
la transmission des biens d'un fermier qui donne sa ferme à son fils
subirait les exemptions de l'ancienne loi fédérale. Le
député de Beauce nous blâme de suivre le
fédéral; est-ce qu'il va nous blâmer de le suivre dans ce
sens en maintenant les mêmes exemptions qu'il y avait dans la loi
fédérale en ce qui concerne les dons entre vifs?
M. CARDINAL: J'invoque le même règlement, M. le
Président, pour souligner au député de Beauce que s'il
connaissait le moindrement les lois fiscales, il saurait que les lois comme le
bill 48 ou d'autres ne peuvent pas être invoquées par des
fonctionnaires en matière fiscale parce que le principe est que
l'évaluation, même municipale, établie par un Etat ou une
municipalité ne peut pas être invoquée, absolument pas,
pour fins de droits de succession.
M. ROY (Beauce): M. le Président, pour rectifier les faits je
pourrais dire ceci au député de Bagot. Avec les nouvelles
dispositions de la loi 48 et avec l'expérience qu'on a de l'ancienne et
de la nouvelle administration...
M. BOURASSA: Lui, y connaît ça!
M. ROY (Beauce): ... on sait où cela va nous mener.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Gouin.
M. JORON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. JORON: ... je ne vois, pour ma part, aucune raison de se
réjouir dans la déclaration que vient de nous livrer celui qui,
dans le gouvernement du Québec, tient le rôle d'un comptable et
d'un messager d'un autre gouvernement et qu'à tort on appelle le
ministre des Finances.
Dans cette déclaration, jamais avons-nous pu saisir de
façon plus évidente qui étaient les véritables
maîtres et qui nous conditionnaient en matière de
fiscalité. Deux maîtres apparaissent, qui sont un poids
omniprésent derrière les réformes si on peut les
appeler ainsi fiscales qui nous sont communiquées ce matin.
Le premier, c'est le gouvernement central et le deuxième c'est ce
que j'appellerais le gros pouvoir, le gros establishment économique.
Jamais en effet puisque le premier ministre a d'ailleurs pris lui
même la peine de se lever tout à l'heure pour mentionner qu'il
s'agissait en fait simplement d'ajustements c'est bien ça, c'est
la translation, si vous voulez, en termes québécois, de
politiques fiscales qui ont été adoptées par un autre
Parlement. Toute cette réforme est conditionnée par un fait: la
marge de manoeuvre québécoise est réduite pour
bénéficier de la garantie de cinq ans, la fameuse garantie qui a
été négociée de façon que le produit de la
fiscalité québécoise ne soit pas pour les cinq prochaines
années inférieur à ce qu'il aurait été sous
l'ancien système. Ce carcan conditionne, enlève toute marge de
manoeuvre qui aurait pu, dans d'autres circonstances, dans un autre
régime, permettre un régime fiscal québécois mieux
adapté aux Desoins propres des Québécois et
différent de ce qui nous est présenté ce matin.
Le deuxième maître, le deuxième
bénéficiaire, si vous voulez, de cette réforme me
paraît très clairement par exemple lorsqu'on lit, au sujet des
taux d'imposition des compagnies, qu'elles pourront déduire
l'intérêt sur les emprunts contractés pour l'achat
d'actions de compagnies et amortir les dépenses encourues pour l'achat
d'actifs incorporels; l'achalandage, par exemple. Qu'est-ce que ça
tratuit? Cela traduit une mesure fiscale qui favorise la concentration du
capital, une concentration qui, à certains égards, au point de
vue technique ou au point de vue de l'efficacité est nécessaire
parfois mais qui a conduit aussi à la mise en place d'un régime
économique où le pouvoir est très concentré. Plus
il se concentre plus il s'éloigne de la population et va
complètement à l'encontre des buts que nous poursuivons.
M. BOURASSA: M. le Président, le député est-il
contre la fusion des petites compagnies pour qu'elles atteignent une dimension
concurrentielle?
M. JORON: M. le Président, à certaines occasions, ces
fusions sont nécessaires. Mais non au point d'y ajouter...
M. BOURASSA: Il comprend un peu.
M. JORON: ... des exemptions fiscales, une facilité plus grande
encore à même le fonds consolidé du revenu, donc c'est
essentiellement payé par les petits contribuables. On facilite
l'émergence, la création de géants par un sacrifice que
consentent les petits contribuables et pour aller encore plus loin dans un
système économique qui continue d'opprimer et on lui donne
plus de facilités encore pour le faire la population. On
accentue, c'est ce qui est le plus important, le divorce entre les centres de
décision et l'ensemble de la population. C'est ça que le drame de
notre régime économique à l'heure actuelle et ce qu'on
appelle une réforme fiscale ne fait rien pour l'améliorer.
En résumé, une réforme fiscale, d'après
nous, ce n'est pas la translation en termes québécois de
politiques adoptées par un autre Parlement. Une politique fiscale
globale, vous comprendrez bien évidemment qu'elle est impossible et on
le voit de plus en plus à mesure que nous continuons de vivre dans ce
régime fédéral; ça devient chaque jour plus
évident que la marge de manoeuvre se réduit sans cesse. La
possibilité pour les Québécois de déterminer
à partir de leur situation donnée, de leurs besoins à eux
un régime fiscal qui corresponde à cette réalité et
à ces besoins s'amenuise de jour en jour.
En conclusion, plus que jamais la déclaration de ce matin met en
évidence que notre système fiscal est carrément à
la remorque d'un autre Parlement et le premier ministre l'a avoué
lui-même il y a à peine dix minutes. Tout à l'heure un
député nous a fait remarquer que nous aurons l'occasion
évidemment ce n'est pas le moment ici de discuter toutes ces lois
d'ajustement au fur et à mesure qu'elles seront présentées
à la prochaine session. Que débattrons-nous à ce
moment-là? Nous pourrons faire encore, comme nous faisons la plupart du
temps dans le Parlement du Québec, de beaux débats
philosophiques.
Nous pourrons dire et nous dirons à nouveau que, si l'ensemble de
la fiscalité relevait du gouvernement du Québec, on aurait
préféré un système fiscal comme ceci ou comme cela,
discussion qui, une fois de plus dans le cadre de ce régime, sera vaine.
Parce qu'on sait qu'à la fin, tout ce qu'on nous demande de faire, ce
sont des ajustements techniques et que la possibilité d'établir
ici même une politique fiscale, cela n'existe pas. Ce Parlement-ci, en
matière fiscale, plus que jamais, n'est appelé qu'à
ratifier les décisions d'un autre gouvernement.
Cela, je ne pense pas que les Québécois, qui ont des
besoins différents, particuliers, qui ne sont pas ceux du reste du
Canada... Le problème de la pauvreté ici n'est pas le même
qu'en Ontario. Un tiers des Québécois vivent en de ça de
ce qu'on appelle le seuil de la pauvreté. Un régime fiscal, c'est
le premier instrument que la collectivité a pour corriger ces
situations. Bien,
évidemment, dans le système actuel et c'est plus
clair que jamais, ce matin cet instrument échappe et
empêche la collectivité de se donner l'avenir ou le destin qu'elle
souhaiterait.
M. LE PRESIDENT: Dépôt de documents.
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer la
troisième tranche du rapport de la commission d'étude sur
l'intégrité du territoire du Québec consacré
à la frontière du Labrador.
Tous les membres de l'Assemblée nationale recevront, dans
quelques minutes, une synthèse du rapport des commissaires. Les
députés intéressés à se procurer les
dix-huit volumes j'espère que la commission Gendron aura moins de
volumes de cette tranche, voudront bien communiquer avec le pourvoyeur
du Conseil exécutif, M. Emile Beaupré.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable premier ministre pourrait
répéter l'adresse où nous devons nous adresser pour
obtenir ces volumes?
M. BOURASSA : Au pourvoyeur du Conseil exécutif, M. Emile
Beaupré, 643-5321, poste 25.
M. DEMERS: Est-ce qu'il fournit le camion?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre!
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport annuel 70/71 de la Société
québécoise d'initiative pétrolière.
M. LE PRESIDENT: Question des députés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. L'ALLIER: M. le Président, je voudrais déposer...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi.
M. L'ALLIER: J'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de la
Régie des services publics pour 70/71.
Questions et réponses
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
Amendements à la constitution
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai une question
à poser au premier ministre. Je ne le vois presque pas derrière
cette pile de documents. Qu'il ne s'énerve pas, je n'ai pas l'intention
de lui demander pourquoi il retarde la présentation de la Loi du
syndicalisme agricole. Ma question porte plutôt sur des problèmes
constitutionnels.
Est-ce que, premièrement, le premier ministre a l'intention,
à la suite de la déclaration qu'a faite, hier, M. Trudeau, de
préciser, comme le lui a demandé le premier ministre du Canada,
sa pensée en ce qui concerne les changements qui doivent être
apportés à l'article 94?
Deuxièmement, est-ce que le premier ministre, à la demande
de M. Trudeau, a l'intention de formuler de nouvelles propositions relatives
aux arrangements administratifs en matière fiscale?
Troisièmement, est-ce que le premier ministre pourrait nous dire
s'il a l'intention de demander à son collègue j'allais
dire son maître M. Trudeau, de convoquer, dans les délais
utiles, une nouvelle conférence constitutionnelle, étant
donné que M. Trudeau a dit qu'il ne pourrait pas le faire tant que
Québec n'aurait pas précisé sa pensée et
formulé de nouvelles propositions?
M. BOURASSA: M. le Président, le gouvernement du Québec
n'hésite jamais à faire des propositions au gouvernement
fédéral et, de fait, on a vu, ce matin, par la déclaration
du ministre des Finances que plusieurs suggestions que nous avions faites
à Winnipeg ont été retenues par le gouvernement
fédéral dans sa réforme fiscale.
Quant à la déclaration faite hier par M. Trudeau, je dois
dire au député de Chicoutimi que j'ai été, hier,
une bonne partie de la journée occupé, à écouter
les nombreuses interventions en Chambre, dont la sienne, et que je n'ai pas pu
prendre connaissance encore de la déclaration de M. Trudeau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Question additionnelle. Le premier ministre
m'a fait, ce qu'on appelle, une réponse de Normand.
Il s'est d'abord trompé en disant que les propositions du
ministre des Finances venaient de son gouvernement. C'est M. Johnson qui avait
proposé cela. Ce n'est pas le résultat de la conférence de
Winnipeg.
M. LE PRESIDENT: Question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ma question, M. le Président, vous
comprenez, j'y venais, je vous surveillais sans vous regarder.
M. BOURASSA: Nos suggestions faites à Winnipeg, M. le
Président,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. BOURASSA: ... à la première conférence
fédérale-provinciale...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. BOURASSA: ... comme ministre des Finances,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, oui, d'accord !
M. BOURASSA: ... si le député lit le mémoire que
j'ai soumis à Winnipeg...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. BOURASSA: ... et lit la déclaration...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais tout ça.
M. BOURASSA: ... du ministre des Finances de ce matin, il va voir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui reprenait...
M. BOURASSA: ... de très nombreux points communs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce que M. Johnson avait déjà
formulé. Bon! réglons le cas comme cela. Alors, est-ce que le
premier ministre a l'intention, à la demande de M. Trudeau, de faire de
nouvelles propositions en ce qui concerne les arrangements administratifs en
matière sociale? Si le premier ministre n'est pas capable de
répondre à cette question, est-ce qu'il pourrait, enfin, se
servir d'un walkie-talkie et demander à son souriant collègue, le
ministre des Affaires sociales, de me répondre?
M. BOURASSA: M. le Président, même si je n'ai pas eu le
temps de prendre connaissance de la déclaration de M. Trudeau, nous
avons déjà fait des propositions, notamment pour ce qui a trait
à certains secteurs de la politique sociale et le député
est au courant que les négociations se poursuivent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Question additionnelle, M. le
Président. Est-ce qu'à ma troisième question le premier
ministre peut répondre? Est-ce que le premier ministre a l'intention de
demander à M. Trudeau et aux autres premiers ministres des Etats membres
de la Fédération, de convoquer une nouvelle conférence
constitutionnelle quand le gouvernement aura mis au point sa politique,
particulièrement en ce qui concerne les sujets qu'a
évoqués M. Trudeau dans le document qui est en fait une sorte
d'accusation contre le Québec dont, en somme, il dénonce les
omissions et la faiblesse?
M. BOURASSA: M. le Président, c'est l'interprétation que
donne, évidemment, le député de Chicoutimi et je ne peux
pas la partager tant que je n'aurai pas pris connaissance du texte, mais le
gouvernement du Québec n'a pas l'intention, pour l'instant, de demander
la convocation d'une nouvelle conférence constitutionnelle.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouyn-Noranda.
Placement de la baie James
M. SAMSON: M. le Président, j'aimerais poser une question
à l'honorable ministre du Travail. Je voudrais lui demander à
quel moment son ministère, par la voie des Centres de main-d'oeuvre du
Québec, prendra en charge le placement des travailleurs pour la
Société de développement de la Baie James.
M. COURNOYER: M. le Président, conformément au contrat qui
doit intervenir entre la Société de développement de la
Baie James, les dispositions contractuelles, et les divers sous-traitants pour
l'aménagement de la région de la baie James, le recrutement des
travailleurs nécessaires à cette fin se fera par les Centres de
main-d'oeuvre du Québec.
Tous les travailleurs intéressés à travailler au
projet de la baie James pourront enregistrer leur disponibilité aux
Centres de main-d'oeuvre du Québec le plus près de leur
résidence. La répartition des demandes de main-d'oeuvre des
sous-traitants sera faite à partir des priorités suivantes: - la
région des travaux, tel que prévu au contrat; - les diverses
régions administratives selon le pourcentage de chômage dans
chacune d'elles.
D'autre part, la sélection des candidats, dans chacune des
régions, se fera selon les critères suivants: - la
compétence du travailleur en regard de l'emploi; - la date de son
enregistrement dans nos Centres de main-d'oeuvre du Québec; - ses
charges familiales.
La coordination de toute l'opération sera faite à partir
du bureau central à Montréal et toute demande d'information
pourra être adressée au coordonnateur provincial du placement de
la baie James, 255 est, Crémazie, à nos bureaux du
ministère du Travail.
Il y a aussi une remarque que je dois faire, c'est que les
priorités partent d'abord de ce que je pourrais appeler les autochtones,
c'est-à-dire les résidents les plus immédiatement
concernés. On doit commencer par là. C'est à peu
près la réponse à la question que j'avais, d'ailleurs,
prévue. Je remercie le député de me l'avoir
posée.
M. SAMSON: M. le Président, comme question supplémentaire,
je voudrais bien faire préciser au ministre, sur la réponse qu'il
vient de me donner, que les priorités pour le placement des travailleurs
se feront à partir de la région des travaux. Est-ce que cela veut
dire
qu'à tout point de vue pratique la région immédiate
de la baie James, du Nord-Ouest québécois et du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, serait dans les priorités? Est-ce que c'est
cela que ça veut dire?
M. COURNOYER: C'est exactement ce que cela veut dire. On commence par
employer les gens de la région immédiatement près des
travaux, les autochtones.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Bourget.
Cartonnerie de Cabano
M. LAURIN: Ma question s'adresse au ministre de l'Industrie et du
Commerce et porte sur la cartonnerie de Cabano. Maintenant qu'il semble que la
cartonnerie ait trouvé des marchés extérieurs, est-il
exact que l'implantation puisse être mise en danger par la
difficulté de recruter des fonds par souscription populaire?
Deuxième question: Est-ce que des mesures ont été
discutées entre les promoteurs du projet et le ministère quant au
montant que le gouvernement du Québec et le gouvernement d'Ottawa
seraient prêts à mettre dans l'entreprise afin qu'elle aboutisse
dans les plus courts délais possibles?
M. BOURASSA: J'ai rencontré les dirigeants de cette cartonnerie.
Nous avons eu plusieurs discussions. Pour l'instant, je ne peux pas faire
d'autre déclaration.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
Subvention à la ville de Hull
M. PAUL: Est-ce que je pourrais poser une question au ministre des
Affaires municipales? Est-ce que le ministre des Affaires municipales peut
informer la Chambre de la considération qu'il apportera à la
demande de subvention que doit lui présenter incessamment la ville de
Hull à la suite du jugement rendu par la cour Suprême dans la
requête de Mme Brassard, le tout à la suite d'un avis juridique
erroné de son collègue, le Solliciteur
général...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TESSIER: Je n'ai reçu aucune demande de subvention de la part
de la ville de Hull.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Lotbinière.
Subventions aux producteurs sans sol
M. BELAND: J'aurais une question à poser à l'honorable
ministre de l'Agriculture. A défaut du bill 64, le ministre entend-t-il
envoyer pour
Noël les premiers chèques en vertu de la subvention de $5
millions accordée aux producteurs agricoles sans sol?
M. HARVEY (Jonquière): Le budget n'est même pas
voté.
M. TOUPIN: Aussitôt que le budget supplémentaire sera
voté, nous serons immédiatement disposés à
expédier les chèques.
UNE VOIX: Très bien.
M. VINCENT: Une question supplémentaire. Est-ce que des
chèques sont partis présentement pour les agriculteurs?
M. TOUPIN: Non, je pense qu'aucun chèque n'a été
expédié.
M. VINCENT: Une question supplémentaire au ministre des Finances.
Le ministre des Finances nous avait dit qu'il y avait possibilité
qu'à même les budgets déjà consentis au
ministère de l'Agriculture il y ait des chèques qui partent
dès le début du mois de décembre. Donc, ce fut impossible?
Nous attendons le budget supplémentaire pour faire parvenir ces
chèques?
M. GARNEAU: Il s'agissait de faire des virements de fonds à
l'intérieur des normes, des lois existantes. Cela aurait
été pour une partie minime et il faut attendre le budget
supplémentaire pour faire le paiement.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Maisonneuve.
Base de La Macaza
M. BURNS: Je regrette d'être obligé de revenir à la
charge avec cette question, mais je l'ai posée au premier ministre le 7
décembre et le 13 décembre, et je suis toujours sans
réponse. Est-ce que le gouvernement a décidé quelque chose
relativement à la politique à suivre quant à la
récupération des terrains libérés de la base de
missiles à La Macaza?
M. BOURASSA: Si je comprends bien le député, c'est une
question qui a trait à l'intégrité du territoire du
Québec. Or, on vient de déposer un rapport de 18 volumes...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela n'a rien à voir
là-dedans.
M. BOURASSA: Je voudrais examiner le rapport avant de répondre au
député...
Récupération des Plaines
d'Abraham
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une question additionnelle. Est-ce que le
premier ministre,
considérant les documents qui vont nous être
véhiculés par camion lourd tout à l'heure, pourrait
considérer dans le cadre de ce problème de
l'intégrité du territoire la récupération du
territoire des Plaines d'Abraham et de la rue des Braves à Québec
qui sont des enclaves fédérales odieuses?
M. BOURASSA: Je vais faire parvenir une copie des 18 volumes et au
député de Maisonneuve et au député de Chicoutimi
afin que nous puissions avoir un débat éclairé par la
suite sur ces questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le premier ministre va fournir
l'entrepôt pour loger ces documents.
UNE VOIX: Il va fournir les camions de la Brinks.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmagny.
Usine Dionne à Montmagny
M. CLOUTIER (Montmagny): Ma question s'adresse au ministre de
l'Industrie et du Commerce. Est-ce qu'il serait en mesure de confirmer
officiellement qu'une deuxième industrie, en l'occurrence la Dionne
Spinning Mills, une entreprise du comté de Beauce, à
Saint-Georges, viendrait aussi s'installer à Montmagny pour remplacer
l'usine Chemcell?
Ce serait la deuxième usine, puisque déjà
Consolidated Textiles a annoncé qu'elle a conclu une entente avec le
compagnie Chemcell pour acheter le terrain et l'usine de cette compagnie.
M. LEVESQUE: En effet, M. le Président, la compagnie Consolidated
Textiles et la compagnie Chemcell ont annoncé ce que vient de rappeler
l'honorable député. Quant à Dionne Spinning Mills, je n'ai
pas eu de renseignement à l'effet que son projet n'aboutirait pas tel
que prévu. Aux dernières nouvelles qui me sont parvenues de mon
ministère, la société Dionne Spinning Mills voulait
également s'implanter à Montmagny, et cela représentait
une main-d'oeuvre d'une soixantaine de personnes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait s'enquérir
auprès des officiers de son ministère si la transaction est
finale, quel est le nombre d'emplois, quelle est la participation de son
ministère et la participation du ministère de l'Expansion
économique régionale, et nous donner une réponse
officielle la semaine prochaine?
M. BOURASSA: M. le Président, est-ce que le député
est satisfait des efforts du ministère jusqu'à maintenant pour
régler le problème dans son comté?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, pour avoir
rencontré le ministre de l'Industrie et du Commerce moi-même et
ses officiers, en compagnie des autorités municipales de la ville de
Montmagny, je peux dire que le ministre de l'Industrie et du Commerce n'a rien
négligé je crois que c'est un devoir pour moi de le dire
pour apporter une contribution substantielle au règlement de ce
problème.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
Régie de l'assurance-récolte
M. DROLET: M. le Président, j'aurais une question à poser
à l'honorable ministre de l'Agriculture. A quelques reprises, j'ai eu
l'occasion de demander au ministre de l'Agriculture s'il avait l'intention
d'apporter des améliorations ou une transformation complète
à la Régie d'assurance-récolte du Québec, afin de
la rendre plus utile et plus rentable aux cultivateurs. Est-ce que le ministre
a l'intention d'annoncer ses bonnes dispositions sous peu, du fait que le
nombre d'assurés continue à diminuer dangereusement?
M. TOUPIN: M. le Président, la Régie
d'assurance-récolte du Québec, comme celle des autres provinces,
rencontre certaines difficultés. Ce n'est pas toujours facile de
préciser surtout les contrats de vente d'assurance, etc., mais le
ministère de l'Agriculture est en constante relation avec la
régie et il essaient ensemble de trouver les meilleurs moyens pour que
cette assurance soit des plus efficaces pour les agriculteurs. De là
à penser qu'il faut la réorganiser en entier, il y a quand
même une marge. Des comités travaillent, des personnes tentent de
l'améliorer et nous espérons que l'amélioration va se
faire de jour en jour. C'est complexe, mais les autres provinces ont le
même problème. L'Ontario a un problème similaire, les
provinces de l'Ouest, quelques-unes, ont des problèmes similaires. Je
rencontrais le gouvernement fédéral l'autre jour sur cette
question et le problème se pose un peu partout au pays. Ce sont des
assurances de type nouveau; il s'agit, à la lumière de
l'expérience, de les améliorer.
M. DROLET: Une question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que le ministre admet que si le nombre d'assurés continue
à diminuer, l'existence même de la régie est
peut-être menacée?
M. TOUPIN: M. le Président, il est bien sûr que le jour
où il n'y aura plus d'assurés, il n'y aura plus d'assurance.
M. BELAND: Une question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que ceux qui ont eu des pertes assurées en 1970 ont tous
été payés?
M. TOUPIN: Je pense que oui, M. le Prési-
dent, et j'irais plus loin, je pense que les indemnités de cette
année ont déjà commencé à être
versées.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
Régie de l'aéroport de
Sainte-Scholastique
M. LAURIN: Ma question s'adresse au ministre de l'Industrie et du
commerce. Est-ce que le ministre a pris connaissance des rapports qui lui sont
parvenus du Conseil régional de développement de la rive sud et
de celui de Lanaudière?
A-t-il pris connaissance et des représentations et des
inquiétudes de ces deux conseils régionaux de
développement en ce qui concerne les efforts faits actuellement pour la
promotion industrielle dans la région de l'aéroport de
Sainte-Scholastique et sur les craintes qu'ils expriment que les efforts faits
par les deux gouvernements ne nuisent aux efforts que le gouvernement pourrait
faire pour le développement de ces deux autres régions?
M. LEVESQUE: Non, M. le Président, je n'ai pas eu l'occasion de
prendre connaissance de ces rapports.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. LAURIN: Est-ce que le ministre de l'Industrie et du Commerce a
l'intention de prendre avis de ma question et de m'apporter une réponse
demain?
M. LEVESQUE: Peut-être pas demain, mais dans un avenir
peut-être pas trop éloigné.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
Implications de la loi no 48 et du projet de loi no
291
M. VINCENT: M. le Président, ma question s'adresse au ministre de
l'Agriculture, suite à une rencontre que le ministre de l'Agriculture,
l'honorable premier ministre, le ministre des Affaires municipale, le ministre
de l'Education et le ministre de l'Industrie et du Commerce avaient samedi midi
avec les représentants de l'UCC, et considérant qu'à la
suite de cette rencontre on a pris l'engagement d'avoir une réunion
spéciale, vers la fin de janvier, concernant les implications d'une
certaine législation.
Est-ce que le ministre de l'Agriculture pourrait prendre en
considération cette suggestion qu'au lieu d'avoir une rencontre
privée avec les représentants de l'UCC, nous puissions nous
rencontrer à la commission parlementaire de l'Agriculture et, en plus
des implications du bill 48, vérifier également les implications
du bill 291, Loi du financement des commissions scolaires et des commissions
régionales, bill qui a été déposé par le
ministre de l'Education ce matin? Peut-être qu'à ce
moment-là, nous serions en mesure, dans un contexte particulier, sur une
question particulière, de faire des recommandations au gouvernement.
M. BOURASSA: M. le Président, je pense qu'il serait normal, avant
d'accepter cette suggestion on peut certainement la prendre en
considération de voir s'il serait utile à ce
moment-là et avec les éléments d'information que nous
aurons, de convoquer la commission parlementaire. S'il nous paraît
suffisant nous n'avons pas d'objection, mais il faudra attendre à la fin
de janvier pour prendre une décision.
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives désirerait répondre à
une question.
Compagnie Retail Credit
M. TETLEY: Merci, M. le Président. Le député de
Beauce m'a posé une question au sujet de la compagnie Retail Credit
Company Limited, agent d'information qui fait affaires au Québec. Le
député voulait savoir si les dossiers de cette compagnie se
trouvent entièrement au Québec. Je suis informé, j'ai de
bonnes raisons de croire et je crois que tous les dossiers sont ici au
Québec pour tout citoyen résidant au Québec.
M. ROY (Beauce): M. le Président, une question
supplémentaire. Je remercie le ministre pour l'information qu'il vient
de nous donner, mais le ministre nous a dit dans sa réponse: Je crois.
Nous croyons, nous, qu'une copie des dossiers est également aux
Etats-Unis enregistrée sur...
M. TETLEY: Non.
M. ROY (Beauce): ... cerveau électronique, bande
magnétique ou autre. J'aimerais que le ministre nous dise de
façon bien précise, si, oui ou non, copie de ces dossiers est aux
Etats-Unis.
M. TETLEY: M. le Président, je crois que non, que tous les
dossiers sont ici, pas aux Etats-Unis. Ils sont soit à Montréal
soit à Québec, au siège social et au bureau de la
compagnie ici au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le ministre du Travail. Camionneurs artisans
M. COURNOYER: A la suite de la question posée par le
député de Chicoutimi hier, j'ai pris les renseignements
auprès du comité interministériel, du comité mixte
plutôt, qui a été institué en septembre dernier pour
étudier le problème des camionneurs artisans. Le comité
rapporte qu'il y a progrès, plusieurs rencontres ont été
tenues entre fonctionnaires membres du comité et surtout avec
l'Association des camionneurs artisans.
Après le télégramme dont il a été
question hier, l'Association nationale des camionneurs artisans
indépendants a produit ses listes de membres, tel que demandé par
le comité. On s'interroge maintenant sur la façon la plus
expéditive de procéder à la vérification de ces
listes, pour évaluer le caractère représentatif de
l'association.
Qu'il soit très clair tout le monde doit le comprendre
qu'ici il s'agit bien des camionneurs artisans, non pas des
propriétaires de deux ou trois camions qui pourraient faire partie par
hypothèse de la même association que l'Association des camionneurs
artisans. Dans les livres du ministère du Travail et dans l'idée
du ministre du Travail, les camionneurs artisans sont les propriétaires
du camion et travaillent avec ce camion pour gagner leur vie. C'est comme
ça que je les interprète.
Des démarches sont en cours présentement avec le
ministère des Transports, pour procéder à cette
vérification. Il restera ensuite à régler la question du
mode de reconnaissance de droit, puisque, dans le télégramme, il
ne s'agissait que d'une reconnaissance de fait. Il nous faudra
déterminer s'il y a lieu de le faire au moyen d'un amendement au code du
travail ou plutôt par une loi spéciale applicable aux camionneurs
artisans.
J'espère que ces renseignements répondent à la
question posée hier par le député de Chicoutimi.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je remercie le ministre du Travail d'avoir
parlé fort nous avons compris et des renseignements qu'il
nous a fournis. Est-ce que je pourrais demander au ministre du Travail si,
dès le moment où cette reconnaissance sera chose acquise, il nous
informera des négociations qu'il devra entreprendre avec le ministre des
Transports afin que soit intégré dans la Loi des transports ce
secteur de travailleurs qui s'appelle les camionneurs artisans, qui
s'inquiètent de ce qui se passe actuellement, particulièrement
dans la région de Drummondville?
M. COURNOYER: Disons que je ne suis pas au courant d'un problème
dans la région de Drummondville, M. le Président. Je pensais que
c'était réglé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne comprend pas.
M. COURNOYER: Je ne suis pas au courant d'un problème particulier
à la région de Drummondville.
M. PAUL: C'est aussi bien.
M. COURNOYER: On en a parlé beaucoup à un moment
donné, mais cela s'est réglé à la satisfaction,
semble-t-il, de l'Association des camionneurs artisans. Quant au reste des
discussions que nous avons entre le ministre du Travail et le ministre des
Transports, elles sont tellement fréquentes et nous parlons de tellement
de choses qu'on parle aussi de celle-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je me rends compte
que, comme au temps où il était dans notre parti, le ministre du
Travail est resté pur de tout patronage.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Education.
Salaires d'instituteurs non payés
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, le député de
Gaspé-Nord m'a posé hier quelques questions touchant le paiement
des salaires d'instituteurs dans les paroisses marginales. Après
vérification, il me fait plaisir de lui dire que les commissaires ayant
quitté le lieu de résidence de ces paroisses marginales, c'est le
ministre de l'Education qui est devenu, suivant les différentes
dispositions de l'article commissaire. Effectivement, la semaine
dernière, ces instituteurs ont été payés à
la suite d'un arrangement avec l'ODEQ.
M. PAUL: M. le Président, je remercie le ministre de
reconnaître ainsi son inefficacité et son retard à
régler un problème régional.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Fonction publique.
Tarifs de Bell Canada
M. L'ALLIER: M. le Président, je voudrais répondre, en
qualité de ministre des Communications, à une question
déjà posée par le député de Lafontaine
relativement à la position du Québec face à la demande
d'augmentation de tarifs de Bell Canada.
Le gouvernement du Québec est intervenu devant la Commission
canadienne des transports pour s'opposer à la requête de Bell
Canada qui désire hausser ses tarifs qu'elle juge trop bas pour garantir
l'expansion des services de Bell et la réalisation de ses principaux
projets.
D'autre part, la compangie de téléphone se plaint de
difficultés d'obtenir des capitaux à prix raisonnable sur les
marchés financiers. Le gouvernement du Québec estime la
requête de Bell Canada mal fondée lorsqu'elle souligne ses
difficultés d'obtenir des capitaux sur les marchés financiers,
alors qu'en réalité, cette situation ne lui est pas
particulière mais est bien généralisée à
tous les gouvernements, industries et particuliers. Le gouvernement du
Québec estime également que les revenus et dépenses de
fonctionnement de Bell Canada doivent être
scindés entre les diverses opérations et services de
façon à obtenir une comptabilité précise pour la
téléphonie locale.
Le gouvernement du Québec estime donc essentiel qu'une
comptabilité précise de chaque type d'activité poursuivi
par Bell soit rendu public de façon à assurer que ces
investissements ne se font pas au détriment de l'usager du
téléphone. Le gouvernement du Québec demande que des
éclaircissements soient fournis par Bell Canada sur ses investissements,
ses perspectives de développement et sur ses relations avec ses filiales
de l'American Telephone and Telegraph.
Enfin, le gouvernement du Québec trouve exagéré,
dans le contexte économique actuel, que Bell Canada réclame un
taux de rendement aussi élevé que 8 p.c. Le gouvernement
interviendra devant la Commission canadienne des transports pour que les
hausses de tarifs provisoires requises par Bell à partir du 1er janvier
1972 soient retardées jusqu'à ce que toute la lumière ait
été faite sur les prétendues difficultés de Bell.
Si la commission consentait à une telle hausse provisoire, le
gouvernement du Québec demande qu'elle puisse faire l'objet d'un
remboursement advenant que la reauête principale ne soit pas
acceptée intégralement.
J'ai communiqué aux chefs des partis d'Opposition le texte de
l'opposition déposée par le Québec devant la Commission
canadienne des transports.
Assurance-chômage
M. L'ALLIER: Je voudrais, par ailleurs, répondre, en
qualité de ministre de la Fonction publique, à une question du
député de Bourget, relativement à la position du
Québec face à la réglementation fédérale en
matière d'assurance-chômage. Vous me permettrez de faire une
réponse un peu longue car le sujet est très complexe, et je
voudrais éviter toute ambiguïté en donnant une
réponse détaillée.
La loi C-229 du gouvernement fédéral exclut de son champ
d'application les personnes au service de Sa Majesté, du chef d'une
province, tout en permettant au gouvernement d'une province de conclure un
accord avec la Commission d'assurance-chômage par lequel le gouvernement
d'une province convient d'abord de renoncer à cette exclusion et,
deuxièmement, de faire assurer toutes les personnes qu'il emploie
à la condition qu'il s'agisse, par ailleurs, d'emplois qui auraient
autrement été couverts par les dispositions de la Loi de
l'assurance-chômage ou les règlements de la Commission
d'assurance-chômage.
Deuxièmement, conformément au principe mis de l'avant par
le ministre du Travail et dans le meilleur intérêt du
Québec, compte tenu de l'état actuel du dossier, le gouvernement
du Québec n'a pas décidé de conclure un tel accord avec la
Commission d'assurance-chômage. J'ai d'ailleurs fait une
déclaration à cet effet en Chambre lundi dernier.
Troisièmement, le gouvernement a de plus décidé
qu'en l'absence de toute autre définition aux fins de la Loi
d'assurance-chômage la définition contenue dans la loi 82,
amendant la Loi de la fonction publique du Québec, devait s'appliquer et
ainsi déterminer au Québec le champ d'application de la loi
fédérale de l'assurance-chômage.
Quatrièmement, le gouvernement a donc donné, en
conséquence, dans les heures qui ont suivi sa décision
annoncée la semaine dernière ou au début de cette semaine,
une directive à cet effet aux commissions scolaires et aux
hôpitaux.
Cinquièmement, par règlement, dont le texte officiel m'a
été communiqué le 21 décembre et dont j'ai
immédiatement donné copie aux chefs des trois partis
d'Opposition, le gouvernement fédéral, agissant par la Commission
d'assurance-chômage, modifie l'article 49 des règlements de la
commission et précise ce qu'est, au sens de la Loi
fédérale de l'assurance-chômage et des règlements de
la Commission d'assurance-chômage, un emploi exercé au Canada, au
service de Sa Majesté, du chef d'une province, en spécifiant que
ces emplois comprennent exclusivement les emplois exercés au Canada par
les personnes nommées et rémunérées sous le
régime de la loi qui régit la fonction publique d'une province ou
qui sont au service d'une société, d'une commission ou d'un autre
organisme qui est, à toutes fins, mandataire de Sa Majesté, du
chef de la province.
Sixièmement, comme il s'agit à la fois d'une question
urgente la nouvelle Loi fédérale d'assurance-chômage
devant s'appliquer à compter du 1er janvier 1972 et d'une
question extrêmement importante étant donné que la loi
fédérale, si elle prévoit des modes d'inclusion des
fonctionnaires et des employés d'autres organismes relevant du
gouvernement, ne prévoit, par ailleurs, aucune possibilité de
retrait total ou partiel du programme si celui-ci s'avérait contraire au
meilleur intérêt de la collectivité
québécoise, voici les conclusions premières auxquelles
nous en arrivons et les actions conséquentes que nous prendrons à
compter d'aujourd'hui. 1) Le gouvernement communiquera aujourd'hui avec le
gouvernement fédéral pour lui confirmer qu'il n'a pas l'intention
d'interpréter de quelque façon, auprès des commissions
scolaires, des hôpitaux ou de tout autre corps public
québécois, le sens et l'étendue de la définition
que la Commission d'assurance-chômage vient de donner d'un emploi
exercé au Canada au service de Sa Majesté, du chef de la
province; en conséquence, il appartient maintenant au gouvernement
fédéral ou à la commission de faire connaître ladite
définition et d'en préciser l'étendue ainsi que les
modalités d'application à tous ceux qu'il croit visés ou
couverts par une telle définition. 2) Le gouvernement transmettra
dès aujourd'hui à chacune des institutions qui a
déjà reçu la directive mentionnée plus haut copie
de sa
communication au gouvernement fédéral, laquelle
communication s'explique par elle-même dans ce contexte. 3) Le
gouvernement avisera, par ailleurs, le gouvernement fédéral que
le Québec n'est toujours pas en mesure de décider d'inclure dans
le champ d'application de la nouvelle Loi fédérale
d'assurance-chômage les personnes nommées et
rémunérées sous le régime de la Loi de la fonction
publique du Québec ou celles qui sont au service d'une
société, d'une commission ou d'un autre organisme qui est
à toutes fins mandataire du Québec.
En agissant ainsi le gouvernement du Québec prend une position
identique à celle déjà prise ou dont on me dit qu'elle est
déjà prise par les gouvernements de Terre-Neuve, de
l'Ile-du-Prince-Edouard et de la Nouvelle-Ecosse. 4) Compte tenu de
l'obligation qui est faite au Québec comme aux autres provinces
d'inclure expressément ou de maintenir l'exclusion de tout le personnel
que je viens de décrire, le choix n'est pas de pouvoir scinder ce
personnel.
Il faut l'inclure en bloc ou l'exclure en bloc, sans possibilité
de distinction entre le personnel des régies, agences ou
sociétés d'Etat et les fonctionnaires au sens strict, par
exemple. Le gouvernement est conscient que sa décision a des
conséquences immédiates et complexes, et mêmes graves, dont
la principale semble être, à compter du 1er janvier 1972,
l'exclusion du champ d'application de la loi fédérale de
l'assurance-chômage des employés des régies,
sociétés ou organismes relevant du gouvernement du Québec
qui auront été jusque là couverts par ladite Loi de
l'assurance-chômage, tels par exemple, les employés de
l'Hydro-Québec.
Nous sommes biens conscients, cependant, que ces employés versent
des cotisations d'assurance-chômage depuis longtemps et, par
conséquent, bénéficient d'un certain régime de
protection de leur revenu. Pour l'instant, nous voulons, dans des conditions
analogues, leur garantir une égale protection, quelle que soit la
décision à venir du gouvernement du Québec quant à
l'extension possible du champ de la loi aux titulaires d'emplois relevant du
gouvernement.
Enfin, le gouvernement étudiera sans délai et d'une
façon intensive, en consultation avec les intéressés,
toutes les conséquences et les implications de l'inclusion comme de
l'exclusion tant sur le plan financier et sur le plan des relations de
travail que dans l'optique de la politique de main-d'oeuvre et de la politique
sociale du Québec des employés qui relèvent de
lui.
M. BURNS: Question de privilège, M. le Président. Je
considère que la "réponse" qui vient d'être donnée
par le ministre est au fond une déclaration ministérielle et que
c'est de cette façon que le ministre aurait dû procéder.
Personnellement, je considère que les députés de
l'Opposition peuvent se sentir brimés en tout cas, moi, je le
suis du fait que le ministre a procédé par voie de
réponse à une question au lieu de procéder par voie de
déclaration ministérielle sur un problème aussi important
que celui-là.
La façon dont nous nous sentons brimés, c'est qu'il nous
est impossible, sur une réponse, comme vous le savez, de faire des
commentaires. Nous voyons dans cette façon de procéder simplement
une méthode pour cacher la démission du gouvernement
québécois devant le gouvernement fédéral.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! Je ne vois absolument rien dans
le règlement qui nous régit qui puisse me permettre de donner des
instructions à un ministre de procéder d'une manière ou
d'une autre. Il n'y a absolument rien. Les ministres sont toujours libres de
faire des déclarations ministérielles ou de ne pas en faire. Je
n'ai aucune juridiction. Vous pouvez faire une remarque. J'ai accepté
votre question de privilège pour que vous puissiez exposer votre point
de vue, mais je me demande si la sécurité, la dignité ou
la liberté de la Chambre est mise en cause. Citez-moi...
M. BURNS: C'est le dernier membre de la note 1 sous l'article 193 qui
dit: "...quand il s'agit du refus de se conformer au règlement ou aux
ordres de la Chambre..." Au règlement. Il ne s'agit pas d'un ordre de la
Chambre. Or, au règlement, nous avons spécifiquement, aux
affaires courantes, un article qui s'appelle déclarations
ministérielles. Quand il s'agit d'une déclaration de cette
envergure et c'est là notre question de privilège
à notre avis, nous ne pouvons pas la commenter si ce n'est pas une
déclaration ministérielle. Dans ce sens et de cette façon
nous nous sentons brimés dans nos droits.
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le règlement. Il
en est de même continuellement pour quelques questions posées par
les députés au cours de la période des questions. Si on
suivait la ligne de pensée du député de Maisonneuve, pour
chacune des questions posées et recevant une réponse d'un
ministre, on pourrait dire: Voici, la réponse a été
donnée, mais on ne nous permet pas de faire des commentaires.
M. le Président, c'est l'économie de notre
règlement. Il y a les déclarations ministérielles, d'une
part, mais il y a également les questions posées par les
députés et qui ne doivent pas soulever de débat.
C'est justement le sens de cette période de questions. Que l'on
pose une question et qu'on ne soit pas satisfait de la réponse parce
qu'on la trouve ou trop longue ou trop courte, cela est une autre histoire. Les
règlements, on le sait, sont fort généreux, il y a donc
d'autres occasions où un député peut revenir s'il juge la
chose tellement importante qu'elle puisse faire
l'objet d'une motion ou d'une autre procédure prévue par
les règlements.
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. PAUL: Moi-même, M. le Président, je me suis
intéressé à cette question à deux ou trois
reprises. J'ai posé des questions au ministre des Communications. Cette
période que nous avons, dite période de déclarations
ministérielles, est justement l'occasion qui est donnée aux
députés d'être informés d'une politique
gouvernementale. C'est pour cela que, dans l'étude des règlements
sessionnels, nous avons accepté ce mode de communication de politiques
gouvernementales. Quand nous écoutons une déclaration
extrêmement importante comme celle que nous a faite, ce matin, le
ministre, nous soumettons, respectueusement cela a été le
sens des remarques du député de Maisonneuve que nous
regrettons que le ministre ne nous ait pas communiqué la politique
gouvernementale à la période dite des déclarations
ministérielles plutôt qu'en réponse à une question.
Du même coup, nous sommes incapables de commenter la politique
gouvernementale sur un sujet extrêmement important.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'honorable député de
Maskinongé convient avec moi que toute la liberté existe, quand
même, pour le ministre? Je juge que ces impressions peuvent être
adressés au cabinet mais que le président n'a aucune juridiction
pour dire au ministre: Je n'accepte pas votre réponse, procédez
par déclaration ministérielle. Que vos représentations
s'adressent au cabinet et ce sera libre à lui d'accéder à
votre demande.
M. PAUL: M. le Président, justement nous avons déjà
adressé des reproches, par exemple, au ministre responsable de
l'environnement, qui nous annonçait que telle rivière
était devenue polluée, et ainsi de suite. Nous avons
reproché au ministre de saisir cette occasion pour communiquer des
informations qui n'étaient pas l'énoncé d'une politique
gouvernementale. J'en conviens que vous n'avez aucune autorité
auprès des ministres. Mais je suis sûr que, comme nous, vous
regrettez grandement cette carence administrative.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine, sur une
question supplémentaire.
M. LEGER: M. le Président...
M. LEVESQUE: Il n'y a pas seulement cette carence-là qu'on peut
regretter.
M. LEGER: ... étant donné que la réponse du
ministre concernait une question que je lui avais posée, je vais lui
poser une question additionnelle concernant la compagnie Bell Canada. Quelles
mesures additionnelles le ministère des Communications entend-il prendre
pour assujettir la compagnie Bell Canada à la Régie des services
publics?
M. L'ALLIER: M. le Président, je considère que cette
question n'est pas reliée au débat; de toute façon, si
elle l'était, comme la cause est pendante devant la Commission
fédérale des transports, je ne pourrais y répondre.
M. LAURIN: M. le Président, question additionnelle. Est-ce que la
déclaration que vient de faire le ministre de la Fonction publique
équivaut à toutes fins pratiques au retrait ou à
l'abolition de la loi 82.
M. L'ALLIER: En réponse à la question
supplémentaire qui vient d'être posée, la position que nous
prenons n'apporte aucune modification à la loi 82 qui ne faisait que
préciser la définition de ce qu'est un fonctionnaire pour les
fins de la Fonction publique du Québec.
Nous avons considéré qu'en l'absence d'autres
définitions, c'est cette définition qui devait être retenue
pour l'application d'une loi fédérale dans la mesure où
l'autorité fédérale propose une définition pour
l'application de sa propre loi; notre définition ne s'applique plus
vraisemblablement à l'application de la loi fédérale mais
continue d'avoir sa pleine valeur pour n'importe quelle loi, n'importe quel
règlement ou n'importe quelle législation provinciale.
M. LAURIN: Je m'excuse de préciser. Peut-être que le
ministre ne m'a pas bien compris. Est-ce qu'à toutes fins pratiques
cette loi 82 devient non appliquée et si oui, dans quelle partie
devient-elle non appliquée et à partir de quelle date?
M. L'ALLIER: La loi 82 n'a pas pour effet, si vous l'analysez bien, de
soustraire ou d'inclure des fonctionnaires dans la Loi de
l'assurance-chômage fédérale. Elle définit ce qu'est
un fonctionnaire au sens de la Fonction publique du Québec et pour les
fins de la Fonction publique du Québec. C'est pour ça que j'ai
fait...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une question additionnelle. En plus des
employés de l'Hydro, quels seront les autres employés qui
seraient touchés par la décision prise par le ministre? Est-ce
que les employés de Rexfor seraient touchés comme ceux de
l'Hydro?
M. L'ALLIER: C'est l'information que je suis à préparer ce
matin, à savoir quels sont les employés des régies,
organismes ou sociétés qui sont actuellement assujettis à
la Loi de l'assurance-chômage et qui ne le seraient plus à
compter du 1er janvier. C'est ce que je suis en train de regrouper comme
information. Je ne l'ai pas, malheureusement. Si j'avais attendu pour
répondre à cette question, j'aurais pu attendre à demain
ou au début de la semaine pour avoir un dossier encore plus complet. Je
crois que s'ils sont actuellement assujettis à la Loi de
l'assurance-chômage, on peut suivant la définition de la
loi fédérale et on doit les considérer comme des
employés de régies, d'organismes, etc. De ce fait, ils seraient
exclus de la Loi de l'assurance-chômage.
M. PAUL: Une question additionnelle. Le ministre me corrigera si je me
trompe. Est-ce qu'à toutes fins pratiques, le gouvernement
fédéral ne veut pas reconnaître les soustractions que
visait la loi 82 dans l'application de la Loi de l'assurance-chômage?
M. L'ALLIER: Effectivement, c'est exact. M. LEGER: Une question
supplémentaire.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Nous sommes très avancés et
nous avons de beaucoup débordé la période des questions du
fait qu'il y avait plusieurs réponses du ministres à des
questions posées au cours de séances antérieures. Je sais
que le ministre de la Justice aurait une autre réponse à apporter
pour informer et éclairer la Chambre. L'honorable ministre de la
Justice.
M. PAUL: Cela va être bon.
Plaques d'immatriculation
M. CHOQUETTE: Je voudrais répondre très brièvement
à une question qui a été posée par le
député de Maisonneuve au sujet de l'obligation des
véhicules du ministère de la Défense nationale du Canada
d'être immatriculés au Québec. Conformément à
l'article 11 du code de la route, les véhicules automobiles qui
appartiennent à des gouvernements doivent être immatriculés
mais cela pour un tarif forfaitaire de $2.50.
Conformément à une entente intervenue avec le gouvernement
fédéral, entente à laquelle étaient partie, de
notre côté, le ministère des Affaires intergouvernementale
et le ministère des Transports, les véhicules de la
Défense nationale ne sont pas astreints au port de l'immatriculation
à la condition qu'ils soient munis d'une plaque d'identification
appropriée sur laquelle on trouve le mot Canada ainsi que des chiffres
susceptibles d'identifier convenablement le véhicule en question. C'est
la réponse que je peux donner.
M. BURNS: Une simple question additionnelle, M. le Président.
L'entente à laquelle se réfère le ministre a eu lieu
quand, s'il a cette information?
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas cette information à l'heure actuelle,
mais je pense que cette entente est assez ancienne.
M. BURNS: Elle daterait d'un gouvernement antérieur?
M. CHOQUETTE: Présumément.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. LEVESQUE: M. le Président, je pense bien que, vu qu'il est 12
h 25, on pourrait demander la suspension.
M. PAUL: M. le Président, avant que nous suspendions, dans un
grand geste de coopération, pour permettre à l'honorable leader
d'examiner ce midi, durant l'heure du lunch, tout le problème, est-ce
que l'honorable leader pourrait envisager sérieusement l'offre de
coopération que lui a faite ce matin le leader parlementaire du Parti
québécois et que j'approuve, que cet après-midi nous
étudierons en Chambre la Loi du syndicalisme agricole, projet de loi no
264, et qu'en bas, nous complétions l'étude des crédits
supplémentaires? C'est un appel quasi pathétique en faveur des
cultivateurs qui viennent chaque jour et qui sont obligés de retourner
déçus à la suite de l'attitude gouvernementale.
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai répondu ce matin
le député se cache derrière ses feuilles que le
gouvernement reviendrait à la question du bill 64 avant la fin de la
session...
M. PAUL: On veut le faire aujourd'hui.
M. BOURASSA: Avant la fin de la session...
M. BURNS: M. le Président, simplement since point, avec votre
permission, je n'ai pas l'intention de soulever de débat du tout, je
voulais simplement vous dire que notre suggestion quand je dis la
nôtre, je parle de celle du député de Maskinongé, du
député de Lotbinière et de la mienne, est très
constructive en ce sens que ça vous permettrait de faire avancer les
travaux sur autre chose, tout en faisant avancer le projet de loi no 64. Ce
n'est que là-dessus.
M. LE PRESIDENT: L'assemblée suspend ses travaux jusqu'à
14 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 26)
Reprise de la séance à 14 h 35
M. LAVOIE (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires du jour.
M. BURNS: M. le Président, aux affaires du jour...
M. LEVESQUE: Une minute là, vous n'avez pas le droit de
parler.
M. BURNS: Excusez-moi, avant les affaires du jour, est-ce que je peux
vous dire quelque chose?
M. HARVEY (Chauveau): La parole est au gouvernement. C'est au leader
parlementaire de parler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les anges sont rendus dans nos campagnes.
M. LEVESQUE: Le premier ministre aimerait entendre ce que le leader
parlementaire du Parti québécois a à dire.
M. LE PRESIDENT: Le calme est rétabli. M. CHARRON: Pardon?
M. LEVESQUE : Je répète que le premier ministre aimerait
entendre ce que le leader parlementaire du Parti québécois aurait
à dire.
M. BURNS: Alors, M. le Président, c'est, encore une fois, dans un
grand esprit de collaboration que nous voulons...
M. LEVESQUE: J'applaudis.
M. BURNS: Vous applaudissez, mais attendez. Vous allez voir, je vais
vous donner un beau cadeau de Noël, en ce qui me concerne,
j'espère, selon ce que mes collègues des deux autres partis
diront.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On mettra l'emballage.
M. BOURASSA: Un cadeau de Grecs?
M. BURNS: Non, non, non! ça va être en face que je vais
vous le donner, le cadeau. Ce matin, vous avez posé la question aux
trois partis, relativement au projet de loi no 85, Loi modifiant la loi des
accidents du travail. J'ai, depuis ce temps, eu l'occasion d'examiner le projet
de loi et je dois déclarer au gouvernement que nous serions d'accord
pour l'adopter, sans plus, en deuxième lecture immédiatement. Je
ne poserais que la seule réserve suivante, que nous fassions le
comité plénier très brièvement. J'ai un point
seulement à soulever en comité plénier. Je
m'aperçois que le ministre du Travail n'est pas ici, mais, de toute
façon, l'offre est faite, elle est devant la Chambre. Nous serions
prêts à adopter ce projet de loi sans aucune difficulté.
Comme je vous le dis, la seule réserve que j'y pose, c'est une
réserve très mince, en ce sens qu'il y a quelque chose qui se
soulève dans le projet de loi que j'aimerais poser sous forme de
question, et non pas sous forme d'amendement, au ministre du Travail, quant
à une possibilité peut-être éventuelle d'amendement
du projet de loi où quant à la non-possibilité, mais ce
n'est que le ministre qui peut me donner la réponse, je pense.
Je fais cette offre-là, parce que le projet de loi,
évidemment, va améliorer le sort des accidentés du travail
et nous ne voulons surtout pas retarder la mise en application de ce bon projet
de loi, de cette amélioration à la législation du travail
et particulièrement les accidents du travail.
M. BOURASSA: Avez-vous d'autres offres de collaboration?
M. PAUL: J'appuie la suggestion de mon honorable ami, le
député de Maisonneuve, et je serais même prêt
à lui mettre un peu plus d'emphase.
M. LEVESQUE: Je m'attendais bien à ça.
M. PAUL: Je serais même prêt à suggérer au
gouvernement d'appeler le projet de loi 264 et j'ai l'impression...
M. LEVESQUE: Enlevez le 2.
M. PAUL: ... pardon, la loi 64 que le gouvernement va
être surpris de la collaboration vraiment exceptionnelle de tous les
partis de l'Opposition pour être en mesure de faire un cadeau aux
cultivateurs en leur donnant la Loi du syndicalisme agricole.
M. ROY (Beauce): En ce qui nous concerne, ce n'est pas seulement ce midi
que nous avons demandé et que nous avons accepté que certains
projets de loi puissent être discutés de façon que les
travaux de cette Chambre avancent. En ce qui a trait au projet de loi no 85 et
en ce qui nous concerne, nous avons également examiné ce projet
de loi. Nous n'avons aucune objection, au contraire, à ce que ce projet
de loi soit adopté immédiatement.
M. LEVESQUE: Dans ce grand esprit de collaboration qui se manifeste de
plus en plus à la veille de la grande fête de Noël, je vois
qu'il y a encore un esprit chrétien qui est profondément
enraciné chez nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez pas de cadeau à nous faire,
à nous aussi?
M. LEVESQUE: Avant de passer réellement
à ce qu'on appelle les affaires du jour, je serais
toujours dans ce même esprit de grande collaboration prêt
à suggérer ceci: tenir compte de ce que vient de dire le
député de Maisonneuve, le leader parlementaire du Parti
québécois, tenir compte de ce que vient de dire le
député de Maskinongé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, c'est moins original.
M. LEVESQUE: ...le leader parlementaire de l'Opposition officielle,
tenir compte de l'esprit de collaboration qui a normalement animé le
Ralliement créditiste...
M. PAUL: Surveillez-vous, la brique s'en vient.
M. LEVESQUE: ...et suggérer, parce que, il faut bien se
comprendre, le gouvernement, comme tous les observateurs impartiaux qui ont pu
voir se dérouler...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nommez-les.
M. LEVESQUE: ... les délibérations, depuis quelque temps,
savent fort bien que si le gouvernement accepte ceci, il ne faudrait pas, comme
l'a indiqué le premier ministre, que ce soit un cadeau de Grec. Il
faudrait sérieusement que l'on puisse diviser le temps de
l'après-midi pour disposer de certains projets de loi qui, à mon
sens, pour autant que je sache, ne suscitent pas d'opposition
réelle.
Est-ce que je peux nommer les projets de loi qui ont l'heur de plaire,
même, aux députés de l'Opposition de quelque parti qu'ils
soient. Je parle de ceux qui sont le moins litigieux où je ne vois
absolument rien qui puisse porter à débat, et je vais faire bien
attention.
M. PAUL: C'est dommage que ce ne soit pas l'avant-veille de Noël
tous les jours de l'année.
M. CHARRON: Faites attention à ceux que vous allez choisir.
M. LEVESQUE: En utilisant le feuilleton pour un certain ordre, je vois,
par exemple, le bill 65. Il me semble que tous les débats ont eu lieu,
il reste simplement deux ou trois amendements. Il semble avoir reçu la
faveur de tous les représentants de l'Opposition et du parti
ministériel dans son ensemble.
M. CARDINAL: Projet de loi 290.
M. LEVESQUE: Je vois, M. le Président, 290, je pense que le
député de Bagot a raison.
M. CARDINAL: Le ministre n'est pas là, par exemple.
M. LEVESQUE: Non, mais il va y être dans quelques instants.
M. BOURASSA: Mais le bill 65 pourrait aller en commission, vous
savez.
M. LEVESQUE: Oui, à ce moment-là on pourrait juger des
modalités, mais disons que nous en sommes au principe.
M. CARDINAL: No 91. M. LEVESQUE: No 91.
M. CARDINAL: La Fédération des caisses populaires
Desjardins.
M. BUNRS: Est-ce que le leader du gouvernement peut donner le
numéro du feuilleton, ça va être plus facile à
retracer.
M. LEVESQUE: Bien, au feuilleton, 91 apparaît.
M. BURNS: Oui, oui, d'accord, mais au numéro des articles.
M. LEVESQUE: Ah! excusez, c'est 17. Alors, reprenons ce que nous avons
dit maintenant: 5...
M. PAUL: No 5, g), 17.
M. LEVESQUE: Ce que nous avons dit jusqu'à présent, c'est
5, 16, 17. J'ajouterais l'article 12.
M. BOURASSA: L'article f ), est-ce que cela cause des problèmes
pour l'Hydro-Québec?
M. PAUL: L'article f ), à nous aussi.
M. BURNS: Oui, cela cause des problèmes.
UNE VOIX: Adopté.
M. BURNS: Quand je dis que cela cause des problèmes, cela
dépend de ce que le leader du gouvernement veut nous dire. S'il nous dit
que tous les articles qu'il a mentionnés devraient être
adoptés sans discussion, je ne peux pas lui dire... Mais, disons...
M. LEVESQUE: Je ne dis pas sans discussion, mais après une
discussion très rapide, enfin, rapide dans le sens...
M. BURNS: La plus brève possible.
M. LEVESQUE: ... relativement rapide.
M. BURNS: Oui.
M. PAUL: Comme on a l'habitude de le faire.
DES VOIX: Oui, oui.
UNE VOIX: Comme ça, il n'y a pas de problème.
M. LEVESQUE: Bien, non, mais pas...
M. PAUL: N'ajoutez rien.
M. VINCENT: N'ajoutez rien, ça va bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ne laissez pas le premier ministre s'en
mêler.
M. BURNS: M. le Président, il y en a certains sur lesquels je
peux...
M. LEVESQUE: Prenons seulement l'article f ) pour le moment. On peut
laisser l'article f ) en réserve jusqu'à la fin de mes remarques
pour permettre au...
M. BURNS: D'accord.
M. LEVESQUE: Très bien. Alors, disons l'article a). On l'a
mentionné, ce matin et tout le monde était d'accord.
M. BURNS: Oui, on l'a déjà mentionné. J'ai
déjà mentionné l'article a) et c'est d'ailleurs sur cela
que je me suis levé tantôt.
M. LEVESQUE: Oui. Evidemment, il resterait l'article 1. J'oubliais le
plus important.
M. PAUL: Evidemment... C'est rendu à huit.
M. VINCENT: Tout dépendra. Si, par hasard, on revenait sur le
bill 64 ici en Chambre, est-ce qu'on pourrait réserver l'article
agriculture, pour ne pas avoir à travailler en commission?
M. LEVESQUE: Tout cela tiendrait compte des obligations de certains
députés particulièrement affectés à un
projet de loi.
M. VINCENT: D'accord.
M. LEVESQUE: Je pense qu'il y a encore un dialogue possible entre les
leaders parlementaires.
M. PAUL: Ah, oui! On ne l'a jamais refusé.
M. BURNS: Dialogue qui, d'ailleurs, a été interrompu
depuis une semaine et demie, bien que nous ayons toujours été
disposés à continuer.
M. LEVESQUE: M. le Président, j'ai toujours été
ouvert au dialogue,..
M. PAUL: Mais la bonne porte était fermée. M. LEVESQUE:
... et à aucun moment... M. PAUL: Mais votre porte était
fermée. M. LEVESQUE: Vous n'aviez plus la clé?
M. BURNS: Si je comprends bien, le leader du gouvernement aurait
l'intention d'amener en Chambre, cet après-midi, ces projets de loi.
M. LEVESQUE: Non. Seulement s'il y a un consensus. Je ne veux rien
imposer à qui que ce soit.
M. BURNS: Bien, il y a un consensus mais comme je vous l'ai dit
tantôt, il y aura des remarques à faire sur certains de ces
projets de loi. Il n'est pas question...
M. LEVESQUE: Non, non!
M. BURNS: ... je vous le dis, de faire des débats
interminables...
M. LEVESQUE: D'accord.
M. BURNS: ... sur ces projets de loi. Je vous mentionne un des projets,
d'ailleurs le député de Maskinongé l'a mentionné,
dans la liste que nous présente le leader. Je ne vois pas l'article no
6, c'est-à-dire...
M. BOURASSA: Oui, oui.
M. BURNS: ... la reprise du débat...
M. LEVESQUE: Oui, oui, c'est évident que celui-là...
M. BURNS: ... la motion. C'est inclus aussi. M. LEVESQUE: ... est
là aussi. M. BURNS: Bon!
M. BOURASSA: J'ai dit, ce matin, que cela viendrait de toute
façon avant la fin de la session.
M. BURNS: Bon! L'article 1, évidemment le comité des
subsides pour étudier les crédits supplémentaires, nous
sommes également d'accord pour procéder en Chambre le plus...
M. LEVESQUE: Voici, nous le référerions à la
commission parlementaire tenant compte des obligations de chacun en Chambre.
Nous pourrions passer, par exemple, si le député de Maisonneuve
est intéressé, à un des projets de loi
particulièrement. Nous n'irions pas alors, en commission parlementaire,
afin de ne pas manquer les sages conseils que le député pourrait
donner à la commission, nous ne ferions rien pour priver le
député de Maisonneuve de son droit de parole.
M. BURNS: M. le Président, sur ce point, je suis prêt
à donner mon consentement à ce que l'article soit
étudié en commission et que nous passions les autres projets de
loi ici, en Chambre, à l'exclusion, encore une fois, du projet de loi no
28, si je comprends bien.
M. BOURASSA: Mais le bill 65, est-ce que le député de
Bourget...
M. PAUL: Voici, M. le Président, je me permets de faire remarquer
au premier ministre que nous ne pourrions pas, nous, accepter qu'on
étudie en même temps le projet de loi no 65 et le budget
supplémentaire. Je serais disposé, personnellement,...
M. LEVESQUE: Oui, mais je l'ai dit. Quant aux Affaires sociales, nous
pourrions le réserver jusqu'à la fin de l'étude des
articles à amender sur le bill 65. A un moment donné, si un des
partis dit que son représentant est déjà pris à tel
endroit, nous ne voudrions pas le priver de son droit de parole.
M. BURNS: D'ailleurs, le ministre des Affaires sociales ne peut pas
être aux deux endroits non plus.
M. LEVESQUE: Non, d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même s'il est grand !
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, nous avons mentionné
à quelques reprises que nous étions prêts à ce que
nos travaux parlementaires marchent dans l'ordre, marchent selon une certaine
continuité et que nous sachions, un peu, dans quelle direction le
gouvernement s'oriente.
Mais je trouve tout de même curieux qu'aujourd'hui nous soyons
conditionnés, à la suite d'un débat interminable je
ne veux juger personne à quelques heures de l'ajournement des
travaux pour la période de Noël, à l'étude de
plusieurs projets de loi.
Je ne veux pas engager un débat là-dessus, mais je tiens
tout de même à le préciser que nous allons interrompre la
discussion sur le bill 28 à la condition que vous appeliez le projet de
loi no 64. Aujourd'hui, le gouvernement parle de quatre autres projets de loi
et garde le projet de loi no 64 pour la fin. C'est vraiment le dernier. Il
n'est pas question d'en discuter aujourd'hui.
M. BOURASSA: C'est faux!
M. ROY (Beauce): Vous avez parlé de quatre projets de loi. Vous
ne pouvez pas dire que c'est faux. Vous avez parlé du projet de loi no
65, vous venez de parler du projet de loi no 290, vous avez parlé du
projet de loi no 91 et du projet de loi no 84, des articles f) et a). L'article
f), M. le Président, c'est la Loi concernant l'Hydro-Québec et
l'article a), c'est la Loi modifiant loi des accidents du travail. Cela fait,
en tout, six projets de loi que nous aurons à discuter. Il reste en plus
de cela, évidemment, les crédits supplémentaires. Ensuite,
on parlera du projet de loi no 64 sur le syndicalisme agricole.
Nous l'avons dit et nous le répétons, M. le
Président...
M. BOURASSA: Mais ce n'est pas un ordre successif.
M. ROY (Beauce): ...nous sommes prêts, en ce qui nous concerne,
à étudier le projet de loi no 64 immédiatement. Nous ne
refuserons pas de discuter les autres. Il faut prendre le temps qu'il faut.
Donc, nous sommes prêts, en ce qui nous concerne, à discuter du
projet de loi no 64 immédiatement, mais nous n'acceptons pas, M. le
Président, je tiens à le dire...
M. LEVESQUE: Un instant, un instant! Il faut bien comprendre ce qui
s'est passé. J'ai dit que nous ne ferions rien pour priver quelque
député que ce soit de son droit de parole. Nous avons
pensé, en regardant le feuilleton, qu'il y avait des projets de loi qui,
à notre sens, demandent un peu moins de débats ou d'interventions
que le projet de loi no 64.
Le projet de loi no 64, j'en conviens, a trait à toute une classe
importante de notre société. Je pense bien que plusieurs
députés aimeraient y participer. Je crois que nous pourrions
attendre le moment propice, quand la plupart des députés seraient
en Chambre. C'est pour cela que faire ce débat tout de suite ne serait
peut-être pas la façon la plus efficace de procéder.
Mais il faut qu'on comprenne bien ce que nous voulons faire
présentement; c'est très difficile. Il y a des gens, tel ou tel
ministre ou tel ou tel homologue dans l'Opposition qui ont tel ou tel projet de
loi en vue et qui lui donnent une priorité. Le projet de loi sur le
syndicalisme agricole, j'en conviens, rejoint plusieurs représentants de
comtés ruraux. J'aimerais garder une possibilité d'avoir le plus
de députés possible en Chambre lorsqu'on discutera de cet
important projet de loi.
Tout ce que je demande au député de Beauce, c'est
d'essayer de comprendre que je n'essaie pas de priver les députés
de leur droit de parole, au contraire. J'essaie de trouver une façon de
permettre aux députés particulièrement
intéressés à la classe agricole d'avoir l'occasion de se
prononcer.
M. CARDINAL: Nous avons compris tout ça.
M. PAUL: M. le Président...
M. ROY (Beauce): Je n'avais pas terminé.
M. PAUL: Ah! Excusez-moi.
M. ROY (Beauce): Nous savons et nous ad-
mettons que le gouvernement a la responsabilité et l'initiative
d'appeler les projets de loi dans l'ordre qu'il désire, qu'il fixe
lui-même. Le gouvernement a parlé de quatre projets de loi. Mais
ce que je voulais souligner au gouvernement, c'est que depuis trois jours on
fait un marchandage dans cette Chambre de part et d'autre sur le bill no
64.
M. PAUL: M. le Président, une question de privilège.
M. ROY (Beauce): Et c'est ce genre de marchandage que nous n'acceptons
pas.
M. PAUL: Jamais le parti de l'Unité-Québec n'a
été un parti de maquignons et je m'oppose au marchandage que nous
prêterait sans intérêt l'honorable député de
Beauce.
M. LEVESQUE: Immédiatement je me lève, M. le
Président, pour solliciter un peu de sérénité et
d'objectivité. Je sais que le député de Maisonneuve
voulait faire la même chose, je ne voudrais pas l'interrompre.
M. BURNS: J'allais dire exactement la même chose, qu'il ne
faudrait pas, parce que nous ne sommes que sept, interpréter notre
désir de tenter d'agencer les travaux de la Chambre comme étant
une question de marchandage. Il n'en est pas du tout question. Je pense que
c'est dans le meilleur esprit que nous avons commencé la séance
en offrant au gouvernement d'adopter certains projets de loi qui sont moins
contentieux.
Je fais appel au député de Beauce de bien comprendre le
sens de ces suggestions. Si ça peut aider à l'atmosphère
générale de cette Chambre d'adopter des projets de loi qui sont
moins contentieux que d'autres, bravo et nous sommes d'accord avec
ça.
M. LEVESQUE: M. le Président, il y aurait évidemment
encore je ne sais pas ce qu'on en pense de l'autre côté
des représentations très fermes qui nous sont faites de la
part de la Société générale de financement. On me
dit que...
M. CARDINAL: M. le Président, je rappelle au leader que je
l'avais surpris...
M. LEVESQUE: Je sais que le député de Bagot m'a offert
d'adopter le projet de loi en première, deuxième et
troisième lectures l'autre jour, mais j'ai eu l'impression que ce
n'était pas unanime dans l'Opposition.
M. CARDINAL: Bien, il y a ceux qui font de l'obstruction et ceux qui ne
comprennent pas.
M. ROY (Beauce): Question de privilège sur ce point, M. le
Président. Je m'excuse auprès de l'honorable député
de Maskinongé, puisqu'on a parlé des gens qui ne comprennent pas.
L'autre jour c'est nous autres mêmes... On a voulu faire allusion...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. ROY (Beauce): Je tiens tout simplement à rectifier les faits.
Nous nous sommes opposés l'autre jour à ce que le projet de loi
concernant la Société générale de financement
franchisse l'étape de la deuxième et de la troisième
lectures de façon rapide. Je dis que le projet de loi concernant la
Société générale de financement, le gouvernement
l'appellera au moment où il le jugera à propos, mais à ce
sujet nous refusons de donner notre accord de ne pas faire d'interventions sur
la deuxième lecture.
M. PAUL: M. le Président, me serait-il permis de faire une
suggestion au leader du gouvernement?
M. LEVESQUE: Oui.
M. PAUL: Pourrait-il nous inviter à procéder comme
à l'accoutumée aux travaux parlementaires?
M. LEVESQUE: M. le Président, répondant au voeu du
député de Maskinongé, je ferais motion pour qu'une fois en
comité des subsides on puisse déléguer deux commissions
parlementaires pour l'étude des crédits. Je crois que ce seraient
les Affaires sociales et la Voirie. Deux commissions pourraient donc
siéger, je ne pense pas que ça dérange un des partis
d'Opposition que ces deux commissions siègent sur les
crédits.
Ce sont d'ailleurs les crédits qui sont les plus importants au
point de vue du montant d'argent.
M. PAUL: Où sera le ministre des Finances? Entre les deux?
M. LEVESQUE: Non, non, les ministres responsables seront là.
M. BOURASSA: Le ministre de la Voirie fait partie du Conseil du
trésor.
M. LEVESQUE: Il n'y a pas de problème. Et ici en Chambre, est-ce
qu'on est d'accord sur cette procédure, tout le monde?
M. CARDINAL: Oui. M. PAUL: Oui.
M. LEVESQUE: Alors article 16. Seulement les entrées dans les
livres.
M. LE PRESIDENT: Il faudrait former la commission des subsides et que je
quitte le fauteuil. Article 16.
M. CARDINAL: 290.
M. LEVESQUE: Oui et les entrées seraient faites dans les livres,
pour les deux autres commissions.
M. PAUL: Avant que vous ne quittiez le fauteuil, je comprends que nous
pouvons, aux commissions mêmes, faire les changements qui s'imposeront
comme étant le...
M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Consentement? Je reviens.
M. LESSARD: Ne quittez pas.
M. LE PRESIDENT: Je suis parti, puis je suis revenu.
M. LEVESQUE: Comme l'a suggéré le député de
Maskinongé on pourra changer les membres à volonté.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education propose la deuxième
lecture du projet de loi no 290, Loi modifiant de nouveau la loi de
l'instruction publique et modifiant la loi concernant le regroupement et la
gestion des commissions scolaires.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président...
M. VINCENT: Dans une commission parlementaire nous avons les Affaires
sociales qui probablement ne dureront que quelques instants ou quelques
minutes. Est-ce qu'on pourrait avoir l'ordre dans cette commission
parlementaire après les Affaires sociales? Est-ce qu'on pourrait tout de
suite...
M. LEVESQUE: Bien voici, si on nous permet, dès que les travaux
seront terminés, je serai avisé et à ce moment-là
j'interviendrai. D'accord?
M. VINCENT: C'est ça.
M. BURNS: Simplement une dernière question...
M. LEVESQUE: Après consultation. M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. BURNS: Une dernière question. Je m'excuse, je n'ai
peut-être pas entendu le leader, il l'a peut-être dit, à
quels endroits doivent respectivement siéger ces deux commissions:
Voirie et Affaires sociales? Est-ce que c'est déterminé?
M. LEVESQUE: Salles 81 et 91.
Projet de loi no 290 Deuxième lecture
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je voudrais soumettre à
l'honorable Chambre le principe d'une nouvelle loi, la loi 290, qui
essentiellement modifie les articles de la loi 27, adoptée, cet
été, et concernant le regroupement des commissions scolaires.
M. CARDINAL: Le ministre me permet-il une question? Pourquoi tenter de
nous convaincre? Tout à coup que nous le serions d'avance.
Attention!
M. LE PRESIDENT: Adopté? UNE VOIX: Adopté.
M. SAINT-PIERRE: Avec l'expérience des derniers jours, j'ai peu
de confiance en mon pouvoir de conviction.
M. CHARRON: M. le Président, le ministre avait tort parce que je
suis convaincu.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Est-ce que je pourrais proposer d'aller en
comité plénier immédiatement? L'honorable ministre propose
que je quitte le fauteuil et que la Chambre se forme en comité
plénier. Cette motion est-elle adoptée?
UNE VOIX: Adopté.
Comité plénier
M. LE PRESIDENT (Brown): La loi 290. Article 1?
M. CHARRON: Adopté, quant à nous, M. le
Président.
M. CARDINAL: Est-ce que l'on pourrait, juste avant d'adopter l'article
1, faire quelques brèves remarques générales, vu qu'il n'y
a pas eu de débat de deuxième lecture? Si je comprends bien, il y
a trois objets à ce projet de loi. A l'occasion de l'article 1, on peut
parler du projet en général, en comité plénier. Il
s'agit, premièrement, de permettre à certains groupes de
personnes qui, jusqu'à présent, ne pouvaient pas le faire
à cause d'une infirmité qui s'appelle la cécité,
d'exercer leur droit de vote. Deuxièmement, il s'agit de
compléter le projet de loi 27 devenu loi à la suite des
amendements que nous avons apportés en comité plénier.
Troisièmement, il s'agit de la caisse de retraite de certains
enseignants. Est-ce bien exact que le projet de loi ne porte que sur ces trois
points?
M. SAINT-PIERRE: Il y aurait deux autres points. Un point qui permet, si
les parties
intéressées donnent leur consentement, au ministre de
réduire le nombre de commissaires siégeant à la
régionale. Il y aurait également un cinquième point qui
déborde un peu le deuxième que vous avez soulevé et qui,
sur le plan juridique, vise à ratifier certains gestes qui ont
été posés qui laissaient un certain doute sur la
validité des réductions de commissions scolaires ou de
l'accroissement de leur nombre. La loi 27 permettrait de modifier les
frontières de celles-ci après l'opération de la table de
travail, mais certaines personnes mettaient en doute qu'on puisse
étendre le concept permettant de modifier leurs frontières
à celui permettant...
M. CARDINAL: D'augmenter leur nombre.
M. SAINT-PIERRE: ... d'augmenter leur nombre. C'est simplement pour plus
de sécurité, afin de nous conformer à ce qui me semble,
quand même, le consentement de la Chambre, que nous régularisons
cette situation.
M. CARDINAL: Je suis très satisfait de la réponse du
ministre. S'il répondait d'une façon aussi précise sur un
autre projet de loi que le règlement m'empêche de mentionner, cela
irait beaucoup plus rapidement.
Par conséquent, je suis prêt à adopter l'article
1.
M. LE PRESIDENT: L'article 1, adopté. Article 2,
adopté?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté?
M. CARDINAL: Adopté.
M. CHARRON: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
adopter le principe contenu dans l'article 3, mais je voudrais profiter de
l'occasion pour demander au ministre de motiver un peu sa décision.
Est-ce que vraiment, dans la plupart des commissions scolaires qui vivent
maintenant sous un conseil provisoire, d'après la loi 27, on est
arrivé à un problème? Dans combien de cas s'est
présenté le problème pour qu'on en arrive aujourd'hui
à modifier le projet de loi no 27 et pourquoi? De quelle nature
était le problème, de quel ordre? Qu'est-ce qui a forcé le
ministre à agir dans ce sens-là?
M. SAINT-PIERRE: Il y a trois régionales où l'application
du projet de loi 27 a posé un problème. Celles-ci sont l'Estrie
qui a sept commissions scolaires nouvelles. Il faut se rappeler que l'Estrie
coincide avec le diocèse de Sherbrooke. L'Estrie aurait donné un
nombre de 86 commissaires à la commission scolaire régionale. Il
y avait également le problème de l'Outaouais avec environ 60
commissaires et le problème de Chambly avec environ 60 commissaires. Or,
la différence est venue, M. le Prési- dent, lorsque nous avons
déposé le projet de loi no 27.
Compte tenu que nous réduisions de beaucoup le nombre de
commissaires, il y avait quand même certaines restrictions pour qu'on
modifie ceci. Sauf que l'expérience du conseil provisoire fait que dans
les trois régionales concernées, on a le sentiment que ce serait
une mesure bien vue de leur permettre, puisque la loi n'oblige pas à
restreindre à cinq, seulement s'il y a demande de la part de toutes les
commissions scolaires, de réduire à cinq la représentation
des groupes. A Chambly, peut-être pour des raisons différentes, il
y a quand même une certaine concentration de population, et les gens ne
voient pas l'utilité d'être 62 autour de la table de la commission
scolaire régionale.
M. CHARRON: J'aurais une triple question, M. le Président,
à poser maintenant au ministre.
Il vient de mentionner trois commissions scolaires où
s'appliquera plus particulièrement l'article 3 du bill 290. Advenant
l'adoption de cet article, à combien se trouverait désormais
réduit, à la commission scolaire de l'Estrie, le nombre de
commissaires? C'était 86, il tomberait à combien? C'est ma
première question.
La deuxième est: Quel est le nombre moyen de commissaires
maintenant, à la suite de l'application du projet de loi 27? Et
troisièmement, le ministre peut-il expliquer comment il se fait qu'on ne
l'avait pas prévu, lorsque nous avons adopté j'admets que
cela aurait échappé à la vigilance de l'Opposition
également cette loi et qu'on est maintenant obligé
d'amender la loi 27?
M. SAINT-PIERRE: Votre première question? Je m'excuse, je l'avais
à l'esprit.
M. CHARRON: Adoptant l'article 3, combien de commissaires?
M. SAINT-PIERRE: Puisqu'à la régionale de l'Estrie il y a
sept commissions scolaires nouvelles, dans le cas de l'application de l'article
3, nous aurions alors 35 commissaires, minimum. Dans le cas de Chambly, il y a
six commissions scolaires, cela nous donnerait quand même un chiffre de
30. Cela diminue à des proportions qui sont plus acceptables, et compte
tenu de l'existence d'un comité exécutif, cela fait un style de
gestion assez possible.
Maintenant, vous demandez pourquoi, lors du débat sur le projet
de loi no 27, ce point n'a pas été soulevé. L'argument
qu'il faudrait invoquer est que, de la part de la Fédération des
commissions scolaires, on a maintenu ce principe que tous ceux qui
étaient commissaires à la locale devaient se retrouver de plein
droit, commissaires à la régionale. Acceptant ce principe, nous
pensions bien, à l'époque, que ce nombre était un peu trop
grand dans ce cas-là, mais comme ce principe était tellement mis
de l'avant, on n'a pas voulu lui faire subir une
entorse pour laisser entendre que nous voulions conserver ce concept du
bureau des délégués, tel qu'il existe actuellement
à la régionale.
Maintenant, c'est un peu comme on verra plus loin lorsqu'on veut pousser
davantage la réduction du nombre de commissions scolaires. Avec
l'expérience du conseil provisoire, lorsque des gens de
différents milieux se sont côtoyés, tout à coup on a
été prêt à aller plus loin qu'on l'était il y
a à peine un an. L'article 4, si on se rappelle tous les débats
qui avaient été soulevés en commission parlementaire,
l'article 4 ou 5 était assez curieux, puisque là on voudrait,
avant le 1er juillet, pousser davantage l'intégration. On se rappelle
tous les débats qu'il y a eus en commission parlementaire à ce
sujet. Dans différents milieux, il y a des gens qui, il y a à
peine six mois voulaient avoir un minimum de trois commissions scolaires, et
qui après s'être entretenus entre eux, voudraient pousser
davantage et épargner des gestes inutiles.
M. CHARRON: M. le Président, je me souviens de l'objection de la
Fédération des commissions scolaires, au moment où nous
avons étudié le projet de loi 27, qui insistait pour que tous
ceux qui étaient commissaires dans une commission scolaire existante ne
perdissent aucun droit dans la création de la nouvelle structure. Est-ce
que le ministre peut communiquer au comité plénier, l'avis
désormais de la Fédération des commissions scolaires sur
cet article 3? Est-ce qu'elle tient encore mordicus à ce
droit-là, même si ça doit créer 86 commissaires
à la commission scolaire de l'Estrie? Avez-vous consulté de
quelque façon que ce soit la Fédération des commissions
scolaires sur cet article?
M. SAINT-PIERRE: La fédération a été
consultée, et peut-être dans une mesure cohérente, elle n'a
pas d'objection à l'article 3, à condition, tel que nous l'avons
dit, que la mesure puisse s'appliquer à la suite de la demande de toutes
les commissions scolaires.
Alors, si on prend un cas d'espèce, la position de la
fédération, c'est que si dans les sept commissions scolaires de
l'Estrie, une de celles-ci s'oppose à l'application de l'article 3, on
reste avec l'article 86. Mais si tout le monde fait le consensus, elle n'a pas
d'objection à réduire le nombre de commissaires à la
régionale.
M. CHARRON: Alors, est-ce que je peux demander finalement au ministre
sans vouloir trop insister, si, véritablement, dans le cas de l'Estrie,
ce sont les sept commissions scolaires qui ont fait parvenir cette demande de
modification du projet de loi ou si c'est l'une d'elles qui s'est faite le
porte-parole des autres? Si c'est le cas, est-ce que le ministre a
consulté les autres qui n'avaient pas fait connaître leur
avis?
M. SAINT-PIERRE: Non, formellement, non. Sauf que dans le cas de
l'Estrie, dans le cas de Chambly, je sais pertinemment que ce problème a
été soulevé du trop grand nombre de commissions. Il n'y a
pas eu une demande formelle, mais par la voie de notre Mission 27, qui est
responsable de l'implantation du projet de loi no 27, cette recommandation nous
est parvenue.
Mais, encore là, même dans sa disposition actuelle, les
gens peuvent décider de ne pas y avoir recours. Bien que venant
moi-même de la région, je pense que dans le cas de Chambly on aura
recours à une telle mesure pour réduire le nombre de
commissaires.
M. CARDINAL: Si vous me permettez, M. le Président, en fait cet
article est purement facultatif. "Le ministre peut", et le ministre pourra
probablement, si on lui demande quelque chose. Il n'agira pas motu proprio.
C'est parce qu'il se rendra compte, soit à la suite de rapports, soit
à la suite de demandes, qu'il y a lieu d'agir.
M. SAINT-PIERRE: Cela va plus loin. Le ministre peut uniquement s'il y a
une demande formulée par toutes les commissions scolaires.
Autrement...
M. CARDINAL: Oui, oui. C'est ça. C'est facultatif. C'est aux gens
de l'instance locale ou régionale de faire leur lit et de faire la
demande au ministre.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, à l'article 3, j'avais
un petit amendement d'impression...
M. CHARRON: Vous voulez faire de l'obstruction?
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas l'intention de parler une heure sur
l'amendement. A la cinquième ligne du haut de la page 2, au mot
"commissaire", ajouter un "s", pour qu'il n'y ait pas de... C'est-à-dire
"de chaque commission scolaire pouvant devenir "commissaire" avec un "s".
M. CHARRON: Sur l'amendement du ministre, M. le Président, nous
sommes d'accord.
M. CARDINAL: Adopté avec l'amendement.
M. LE PRESIDENT (Blank): Article 3, adopté avec amendement.
Article 4, article 480a)?
M. CARDINAL: D'accord, quant à moi...
M. CHARRON: Un instant, j'avais une question. A l'article 4, sans en
aucun temps vouloir signifier un désaccord puisque nous n'avons pas eu
de débat de deuxième lecture, de consentement unanime, je crois
que l'article permet-
trait au ministre de faire un minibilan de la Mission 27, puisque cet
article fait suite au travail d'implantation de la nouvelle structure, du moins
dans sa forme provisoire. Cet article révèle quelque chose que le
ministre signalait tout à l'heure. C'est que, contrairement à ce
qu'on aurait pu penser lorsqu'on a adopté la loi 27, il y a des
commissions scolaires qui sont prêtes à aller plus vite et plus
loin que ne l'auraient pensé les législateurs. Je signale au
ministre, sans vouloir faire de débat, que c'est donner partiellement
raison aux arguments que j'avais amenés lors du débat de la loi
27 en disant que nous pouvions aller plus loin que la loi 27.
M. CARDINAL: M. le Président, sans commenter les remarques du
député de Saint-Jacques, je pense que nous sommes devant le
même phénomène que celui qui a suivi la loi-cadre des
collèges d'enseignement général et professionnel. A ce
moment-là, personne n'en voulait de collèges d'enseignement
général et professionnel. Ensuite, le Parlement a
été assiégé par 108 comtés qui en voulaient.
Des gens de Saint-Ephrem et des environs ne voulaient pas avoir le bill 27.
Depuis qu'il est en vigueur, tout le monde veut qu'il aille plus vite dans son
implantation que le ministre lui-même n'avait cru que cela pouvait se
réaliser. Alors, je pense que je vais suivre l'idée du
député de Saint-Jacques. C'est purement ce que j'appelle des
mutations qui se produisent dans l'ordre sociologique, au niveau de la
population, devant un nouveau projet de loi lorsqu'elle est en face du fait
qu'il est adopté et qu'il y a lieu qu'il s'applique.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. CARDINAL: Oui.
M. ROY (Beauce): M. le Président, l'ancien ministre de
l'Education vient de parler des gens de Saint-Ephrem en voulant dire que tous
les gens qui ont parlé contre le bill 27...
M. CARDINAL: Devant tout le monde...
M. ROY (Beauce): ... en quelque sorte,... vouloir aller plus vite quant
au bill 27.
M. CARDINAL: Je vais dire Saint-Théodore dans le comté de
Bagot, par exemple.
M. ROY (Beauce): Non, c'est parce que, lorsque vous avez parlé de
Saint-Ephrem, j'ai cru comprendre, cher collègue, que vous vouliez tout
simplement faire allusion à l'Association des commissions scolaires
confessionnelles du Québec qui a, justement, un siège social
à Saint-Ephrem et l'association a manifesté et publié des
mémoires contre le regroupement scolaire en vertu du projet de loi no 27
qui, aujourd'hui, est devenu loi.
Alors, je voulais tout simplement préciser que ces gens n'ont pas
changé d'opinion. Ils n'ont fait aucune demande et aucune
démarche auprès du gouvernement pour qu'il procède d'une
façon plus rapide.
M. CARDINAL: M. le Président, je n'invoquerai pas le
règlement; j'aurais pu le faire. J'ai donné simplement un
exemple. Je n'ai pas qualifié du tout cet exemple. Je n'ai pas
attaqué ces gens. Je respecte leur opinion. Par conséquent, je
comprends l'intervention du député de Beauce. Mais il
n'était, en rien, visé. Comme je viens de le dire, j'aurais pu
prendre l'exemple de Saint-Théodore ou de Sainte-Christine du
comté de Bagot et cela aurait été la même chose.
M. LE PRESIDENT: L'article 480a), adopté. L'article 480b)?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 5?
M. CHARRON: A l'article 5, M. le Président, une question au
ministre. Combien de commissions scolaires, à son avis, seraient
prêtes à utiliser les nouvelles dispositions que permettrait
l'article 5?
M. SAINT-PIERRE: C'est à l'article 6 que nous verrions cela.
L'article 5, c'est simplement...
M. CHARRON: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: ... pour valider...
M. CHARRON: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 5, adopté. Article 6?
M. CHARRON: A l'article no 6, je répète ma question.
M. SAINT-PIERRE: C'est difficile à dire, M. le Président.
Il y a au moins quatre ou cinq cas que nous connaissons et qui impliqueraient
peut-être sept ou huit commissions scolaires où on voudrait
réduire le nombre avant le 1er juillet. Je l'explique pour le
bénéfice des membres, je l'ai fait privément
déjà. Très brièvement, c'est que si nous prenons un
cas donné où il y a de prévues, d'après la loi no
27, deux ou trois commissions scolaires avec, à l'intérieur,
particulièrement près de Montréal où il y a de
fortes populations, peut-être 15, 17 ou 19 quartiers, ces gens-là
sont tous unanimes en ce moment, c'est-à-dire les commissions scolaires
existantes, les trois conseils provisoires, la régionale, tout le monde
est d'accord pour faire une fusion d'une seule commission scolaire
divisée en quartiers, suivant la loi no 27, responsable de
l'élémentaire et du secondaire. Si nous n'adoptons pas
l'article 6, nous nous retrouvons dans la position que ces gens seront
obligés, sur le plan du partage de l'actif et du passif, sur le plan des
quartiers, quant à la liste électorale, de faire la division en
trois commissions scolaires nouvelles et, le 1er juillet, voter une
résolution pour fusionner tout cela, défaire tout cela et
être repris dans un deuxième travail de fusion, si je peux appeler
cela ainsi, en trois commissions scolaires qui vont durer moins d'une
journée et qui veulent le redevenir.
Alors, devant des expressions, nous verrons que l'article 6 ne donne
aucun pouvoir au ministre. C'est seulement si les commissions scolaires
actuelles, les conseils provisoires et la régionale concernée
sont d'accord. S'il y a une espèce d'unanimité, l'article 6
permettrait, avant le 1er juillet, de faire sa fusion. On me signale des cas
très évidents: la régionale Repentigny, la
régionale Maisonneuve et la régionale Laurentian du
côté protestant.
M. CARDINAL: Question additionnelle: Pourquoi le ministre dit-il "le 1er
juillet 1972" alors que, dans l'article, on parle de deux dates: le 1er juin
1972 et ensuite le 2 juillet 1972?
M. SAINT-PIERRE: C'est purement technique. L'annexe prévoit
qu'elles doivent avoir une existence juridique. Alors, cela leur donne une
journée.
M. CARDINAL: Je vais dire au ministre pourquoi je lui pose la question.
D'après nos règlements, je n'ai pas le droit de parler tout de
suite de l'article 9, mais cet article est drôlement
rédigé. Si le président me le permet et s'il y a
unanimité, puis-je parler de l'article 9?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui.
M. CARDINAL: L'article 9 est rédigé comme ceci: "Les
articles 1, 3 et 4 je comprends qu'il n'est pas question de l'article 6
ont effet aux fins de l'année scolaire 1972-1973 et des
années scolaires subséquentes". Je trouve que ce genre de
rédaction est très mauvais. Il me semble qu'on devrait, tout
simplement, dire: Les articles 1, 3 et 4 ont effet à compter du 1er
juillet 1972. Si le début d'une année scolaire, pour toutes fins
administratives, financières, de subventions, etc., c'est le 1er juillet
1972, cela devrait être la même chose dans l'article 6. On me
répond que, pour des raisons techniques, on parle du 2 juillet 1972. On
devrait être cohérent et, à ce moment-là, les
articles 6 et 9 devraient dire la même chose.
C'est une suggestion que je fais au ministre. D'ici à ce que nous
arrivions à l'article 9, il pourra peut-être la prendre.
M. SAINT-PIERRE: Le député de Bagot a déjà
donné son accord à l'article 126, lors du projet de loi no 27.
Comme ceci modifie le projet de loi no 27, nous avons repris la même
formule qu'on retrouve à l'article 126 du projet de loi. Cela s'explique
en ce sens qu'il y a plusieurs gestes qui sont posés, comme le
recensement, la préparation des listes, l'élection de
commissaires, en vue d'une année scolaire mais qui peuvent être
posés à partir d'avril, dans certains cas, et de mai dans
d'autres. Enfin, je prends note de la suggestion.
M. CARDINAL: D'accord. Le ministre m'a très bien répondu,
encore une fois. Je l'accepte. Mais c'est que, par déformation
professionnelle, je m'excuse, un article rédigé de la
façon de l'article 9 je ne sais pas me rend songeur devant
l'interprétation qu'on en fera au point de vue des dates. Qu'est-ce que
c'est qu'une année scolaire? Si une année scolaire commence
à une date donnée, parce que le ministère de l'Education
dit que les années scolaires commencent à telle date, cela
devient, d'après la réponse du ministre, quelque chose qui
fluctue, parce que cela dépend si on parle d'une chose ou d'une autre,
s'il s'agit de recensement de subventions ou de la facture de taxes qu'on
envoie.
De toute façon, M. le Président, je délaisse tout
de suite l'article 9. J'ai simplement fait cette suggestion à la suite
de la remarque du ministre sur l'article 6 et, rendu à l'article 9, le
ministre aura eu le temps de consulter ses conseillers et juristes qui,
d'ailleurs, viennent égayer cette Assemblée nationale. Ah! Elle
ne m'écoute pas. Elle est trop prise par sa profession. Elle aussi a une
déformation juridique.
Sur ce, M. le Président, je cesse mon intervention.
M. SAINT-PIERRE: Simplement pour compléter, c'est que
l'année scolaire, dans ma définition, n'était
peut-être pas tellement précise. Mais l'article 1-26 de la Loi de
l'instruction publique définit très clairement l'année
scolaire: "Les mots "année scolaire" désignent les douze mois
compris entre le 1er juillet d'une année et le 30 juin inclusivement de
l'année suivante."
M. CARDINAL: Qu'est-ce que je viens de dire? J'ai dit que c'était
le 1er juillet 1972.
M. SAINT-PIERRE: Cependant, la liste électorale se
préparerait avant, en avril, pour les fins de l'année scolaire
72/73. Peut-être que la raison fondamentale, c'est l'article 126 du
projet de loi no 27 qui, lui, reprenait exactement les mêmes
expressions.
M. CARDINAL: A ce moment-là, que voulez-vous? J'ai fait comme le
député de Saint-Jacques le disait tantôt. Le projet de loi
no 27, nous l'avions étudié en pleine nuit, si vous vous le
rappelez, d'abord, en commission parlementaire et, ensuite, en commission
plénière. On a donc pu avoir quelques oublis.
Je vais, quand même, accepter la raison du ministre et je suis
prêt à adopter l'article 6, après ses explications.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CHARRON: M. le Président, je ne veux pas relever de vieux
débats d'ailleurs, cela m'est interdit mais je veux quand
même dire, avant de donner mon adhésion à l'article 6,
qu'on a là la preuve que le ministre de l'Education, le gouvernement
actuel et les deux partis de l'Opposition sur les trois qui ont endossé
le principe du regroupement des commissions scolaires ne visaient pas dans le
beurre et n'allaient pas à l'encontre des désirs de la
population.
En effet, avant même que la structure actuelle ne
s'édifiât, le ministre nous le disait tantôt, il y a
déjà trois commissions scolaires qui viennent de prouver qu'elles
sont prêtes à aller plus loin dans le regroupement, qu'elles sont
même prêtes comme nous l'avions exprimé au moment du
débat de deuxième lecture à fusionner
l'élémentaire et le secondaire dans la gestion des commissions
scolaires.
Je ne dis pas, peut-être, que l'ensemble des commissions scolaires
sont déjà prêtes, mais c'est le 15 septembre ou le 15
octobre que la structure provisoire est entrée en vigueur et, à
peine un mois et demi ou deux mois plus tard, se manifestent déjà
des intentions de dire: Pourquoi maintenir autant de commissions scolaires?
Je les nomme parce qu'ils ont été les seuls à s'y
opposer. Je dis à l'intention de mes collègues du Ralliement
créditiste que peut-être pour les régions qu'ils
représentent ou d'autres régions du Québec le regroupement
causait des problèmes. Mais il se trouve que les régions
nommées par le ministre sont même prêtes à aller plus
loin, comme le suggéraient nos amendements au moment de l'adoption du
projet de loi no 27. Donc, le projet de loi no 27 était une bonne loi
pour la gestion scolaire au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: Sur ce point, je pense qu'il a été
mentionné clairement tout à l'heure, lorsque le ministre a
appelé ce bill, que la venue de ce bill ou son explication était
l'existence de certains cas particuliers, de certaines demandes
particulières qui avaient été faites.
Je pense que, si l'on s'en tient à ce principe, on ne peut
extrapoler d'une donnée aussi parcellaire la prise de position sur un
principe total de tout un bill qui, aussi, relativement au bill no 27 avait
trait à la majeure partie du Québec, excepté l'île
de Montréal. Je me lève afin de rectifier les faits, puisque nous
avions nettement conscience de représenter les commissions scolaires et
aussi la population en dehors de l'île de Montréal lorsque nous
avons voté contre le principe proposé par le ministre dans le
bill no 27. A notre avis, il s'agissait d'y aller plus progressivement et de
faire surtout un regroupement au niveau des services en tenant compte
géographiquement des problèmes qui pouvaient se poser.
Connaissant dès maintenant le début de cette
restructuration' en dehors de l'île de Montréal, nous avons
déjà pu nous rendre compte de certains problèmes des
commissions scolaires.
M. LE PRESIDENT: Article 6, adopté. Article 7.
M. BROCHU: Sur l'article 7, le ministre m'arrêtera si j'ai tort.
J'ai l'impression, en regardant cet article, que le ministre a voulu y mettre
une continuité étant donné la fusion des
commissions scolaires pour les régimes de retraite et les cas
d'invalidité des personnes qui sont actuellement
secrétaires-trésoriers des municipalités scolaires. Ce
n'est pas ça?
M. SAINT-PIERRE: Non. Le but de l'article 7, ce sont des commissions
scolaires locales qui ont, au cours des dernières années, mis sur
pied des régimes de retraite, ces régimes de retraite n'ayant pas
franchi toutes les étapes prévues par la loi sur le plan des
approbations. Or, à ce jour, la Régie des rentes du Québec
refuse d'enregistrer ces régimes de retraite qui n'ont pas
respecté la loi. Mais comme il y a des gens qui ont versé de
bonne foi pendant cinq, dix ou quinze ans des cotisations croyant se
bâtir un régime de retraite qui, de bonne foi, était
bien et comme nous sommes à éteindre l'existence des
commissions scolaires antérieures et à régler le
problème de l'actif et du passif, il nous a semblé avantageux
dans l'article 7 de régulariser ces situations, compte tenu quand
même qu'à la fin de l'article 7 on prévoit que ces
régimes sont sous réserve de leur approbation par le ministre de
l'Education et de leur enregistrement par la Régie des rentes du
Québec.
Et là, je m'explique. Il est évident que si une commission
scolaire avait un régime qui n'avait pas été
approuvé justement parce qu'il était prohibitif, soit donner 100
p.c. du salaire après 10 ans de service, nous serions obligés de
faire un changement. Le régime devra être compatible avec ceux que
nous avons dans le secteur public et le secteur parapublic.
Il s'agit de légaliser la situation avant que cesse l'existence
de certaines commissions scolaires puisque par la suite cela deviendrait
très complexe. C'est pour protéger également les droits
des individus qui de bonne foi ont contribué à un régime
de retraite pendant un certain nombre d'années.
M. BROCHU: Sur ce point, est-ce qu'il y a certaines normes de
prévues pour normaliser ces régimes de rente?
M. SAINT-PIERRE: Suivant les taux de contribution. Essentiellement
ce sont des formules d'actuariat on suit les normes du
régime de retraite général de la Fonction publique avec
des variantes légères, compte tenu des contributions des
employés qui peuvent être différentes d'un secteur à
l'autre.
Mais, en d'autres termes, nous ne tentons pas d'avoir une
interprétation très rigide, mais une certaine
compatibilité entre les deux régimes. Il ne faut pas être
trop généreux...
M. BROCHU: Je prends des cas précis qui pourraient se
présenter. Disons que ça n'existe pas où quelqu'un a,
après dix ans de service, 100 p.c. de son salaire, mais peut-être
un pourcentage assez élevé. A ce moment-là, est-ce qu'il a
été prévu quand même un certain mécanisme
pour rembourser la différence aux gens qui seront normalisés par
la suite? Est-ce qu'il y a un mécanisme de prévu pour rembourser
ces gens-là?
M. CARDINAL: M. le Président, à ce sujet-là, la
question est très technique. Je voulais poser une question auparavant
qui aurait peut-être permis d'éclairer la situation, non pas que
le député de Richmond l'ait mêlée, au contraire.
Cette affaire-là, est dangereuse, en ce sens que, si on permettait un
remboursement des contributions effectuées par un enseignant, on
tomberait alors sous la loi de l'impôt avec un drôle de
problème, puisque ça s'ajouterait à son revenu de
l'année et il serait imposable sur ce montant à un palier
beaucoup plus élevé qu'au palier de son salaire. Parce qu'on ne
peut plus, comme par le passé, étaler cette somme que l'on
récupérerait sur une période de trois ans.
En d'autres mots, il y aurait une pénalité du simple fait
de retirer la somme. D'une façon actuarielle, ce qu'il est possible de
faire, c'est de conserver le montant et de considérer à ce
moment-là au moment de la retraite, que ce soit à 60 ans ou
à 65 ans, qu'elle soit établie suivant le coût d'achat
d'une rente, à compter du montant qui est alors accumulé au
bénéfice d'un individu donné.
Ma question est la suivante maintenant: Est-ce que cet article
s'applique à tous les fonds de retraite, je veux dire à tous les
individus dans une commission scolaire où il y a des fonds de
retraite?
Quand une caisse de retraite ou un fonds de pension est établi,
au début, on fait un référendum et on demande aux gens qui
sont membres de la commission scolaire ou d'une institution donnée s'ils
désirent devenir membres de cette caisse de retraite. Une fois qu'un
certain pourcentage est établi de par les règlements dans cette
caisse de retraite en particulier, ont adhéré à la caisse
de retraite, en sont membres, ceux qui n'y ont pas adhéré n'en
sont pas obligés. Mais ceux qui viennent par la suite,
c'est-à-dire comme les engagements se font année par année
par les commissions scolaires, eux, sont obligés.
Est-ce qu'il existe présentement des situations couvertes par
l'article 7 où on serait dans cette période de transition,
où on serait en état d'établir une caisse de retraite et
où elle ne serait pas encore établie et que tous les enseignants
en soient membres ou n'en soient pas membres?
M. SAINT-PIERRE: Les cas que nous avons à l'article 7 sont
assurément les cas qui ont été en vigueur pour plusieurs
années. Je vais en nommer quelques exemples, peut-être qu'eux vont
nécessairement avoir besoin non pas d'une période de transition,
mais d'une période plus longue: la PSBGM qui n'a pas eu son cas
approuvé pour le personnel non enseignant, la commission scolaire
d'Arvida est dans le même cas, il y en a d'autres ici et ce sont des cas
qui existent depuis plusieurs années.
M. CARDINAL: Mais enfin, de toute façon, on est sûr au
point de vue juridique, que cet article concorde parfaitement avec la loi du
régime de rentes. Si je ne me trompe pas je cite de
mémoire si l'on a atteint l'âge de 45 ans, si ça
fait dix ans que l'on contribue, à ce moment-là on ne peut plus
retirer le montant qui est là et, même si l'on quitte le poste que
l'on occupe, que ce soit un poste d'enseignant ou un poste de cadre, la somme
reste accumulée à cet endroit-là puis on aura la retraite
quand on atteindra l'âge que prévoit la Loi du régime de
rentes du Québec.
M. LE PRESIDENT: Article 7 adopté.
M. CARDINAL: Un instant, il y a une question de posée.
M. SAINT-PIERRE: A peu près essentiellement tous les cas. Depuis
l'existence de la Régie des rentes évidemment, l'approbation des
régimes de retraite dans le processus indiqué par le
député de Bagot est soumise à l'approbation, suivant
l'article 245, du ministre de l'Education, c'est-à-dire que la
résolution n'entre en vigueur qu'après son approbation par le
ministre de l'Education et son enregistrement par la Régie des rentes.
Depuis l'existence de la Régie des rentes, notre direction du
financement est en communication avec elle. Alors les cas visés par
l'article 7 sont essentiellement des cas ou qui n'ont pas suivi ça, qui
existent, avant 1961, ou après et qui existent de bonne foi...
M. CARDINAL: Vous avez dit avant 1961?
M. SAINT-PIERRE: C'est que l'article 245 date de 1961.
M. CARDINAL: Parce que le régime de rentes date de 1965.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça. Il a été modifié
en 1965 pour ajouter le bout "enregistrement par la Régie des
rentes."
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 8, adopté?
M. CARDINAL: M. le Président, enfin, l'article 7, même s'il
est adopté, on peut dire que c'est purement une validation. Oublions-le,
il est adopté. A l'article 8, le ministre peut-il nous expliquer le
pourquoi de la rétroactivité non pas au 1er juillet, mais au 10
juillet 1971?
M. SAINT-PIERRE: Le 10 juillet est la date de la sanction de la loi no
27.
M. CARDINAL: C'est à cause de l'auguste plume royale.
M. LE PRESIDENT (Blank): Article 8, adopté. Article 9?
M. CHARRON: Pourquoi l'article 1 ne s'applique-t-il qu'à la fin
de l'année scolaire 1972-73?
M. SAINT-PIERRE: Les articles 1, 3 et 4 touchent les élections
scolaires pour la prochaine année scolaire. L'article 1 établit
un processus pour autoriser un aveugle à voter et les articles 3 et 4
sont reliés aux élections scolaires pour la prochaine
année scolaire.
M. CARDINAL: A l'article 9, est-ce que le ministre, à la suite
des questions que j'avais posées tantôt, conserve le texte tel
quel ou s'il pense qu'il y aurait lieu de le modifier? Je n'insiste pas. Je
pose la question.
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. CARDINAL: Le ministre, cet après-midi, collabore. On est
heureux et, à ce moment-là, on fonctionne rapidement.
M. PAUL: Ne le dérangez pas parce qu'on le perd.
M. SAINT-PIERRE: A l'article 6, les trois ou quatre dernières
lignes du premier alinéa établissent très clairement la
date d'entrée en vigueur de l'article 6. "La décision du
lieutenant-gouverneur en conseil a, pour les fins des élections
scolaires, effet à compter du 1er juin 1972 et pour toutes autres fins,
à compter du 2 juillet 1972. L'article 126 de notre projet de loi 27
avait le libellé suivant: "Les articles 13, 18, 22 j'en passe
ont effet aux fins de l'année scolaire 72/73 et des années
scolaires subséquentes." Comme nous tentons de modifier des articles de
la loi 27 pour qu'ils prennent effet et, dans certains cas, de ratifier les
décisions déjà prises, il me semble
préférable, sur le plan juridique, de conserver la même
expression.
M. CARDINAL: Je suis très heureux que le ministre m'indique qu'il
lui paraît préférable, sur le plan juridique, de conserver
le texte qui est là. M. le Président, comme ça va
tellement bien, on peut bien badiner un instant. Il y a une chose que j'ai dite
au ministre; je ne la répéterai pas en Chambre, mais je vais la
répéter ici: L'article 1 va permettre à beaucoup de
libéraux de voter. Ceux qui connaissent l'article 1 comprendront.
M. CHARRON: J'ai une dernière question à poser au
ministre. Est-ce qu'il a reçu, de la part de certaines commissions
scolaires, la demande d'ajouter des observateurs aux commissaires
déjà prévus par la loi 28?
M. SAINT-PIERRE: Cela fait deux semaines que je n'ai pas consulté
mon courrier. Je vais y retourner. Je m'excuse, vous avez parfaitement raison.
Effectivement, la réponse est oui à votre question. La commission
scolaire de Québec a demandé d'ajouter deux observateurs pour
représenter la minorité. J'ai refusé de donner suite
à cette demande.
M. CHARRON: Vous avez parfaitement raison, c'était
antidémocratique.
M. SAINT-PIERRE: Pour une fois, on s'entend.
M. BLANK (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de vous faire part que le comité a
adopté le projet de loi 290 avec un amendement.
M. LE PRESIDENT (Lavoie): Cet amendement est-il agréé?
M. CARDINAL: Il y a des étrangers dans la Chambre, mais ça
ne fait rien, pour une fois, on va les accepter.
M. PAUL: Vu que c'est Noël.
UNE VOIX: Il faut leur donner le temps de déménager.
Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture, de consentement?
M. PAUL: Oui, M. le Président.
M. CHARRON: Très bien, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture, adopté.
M. PAUL: Amenez-en des "pitounes".
Projet de loi no 85 2e lecture, comité
plénier et 3e lecture
M. LEVESQUE : Avec le consentement unanime de la Chambre, je proposerais
la deuxième
lecture de la loi modifiant la Loi des Accidents du travail.
M. CARDINAL: Nous écouterons le ministre.
M. PAUL: La commission immédiatement. M. BURNS: En comité
plénier.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail propose que je quitte
ce fauteuil et que la Chambre se forme en comité plénier. Cette
motion est-elle adoptée.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. BURNS: Est-ce que je peux annoncer immédiatement, M. le
Président, qu'en ce qui me concerne, sur les articles 1, 2 et 3 je n'ai
aucune remarque particulière à faire? Ce serait plutôt
à l'article 4. Alors, si d'autres députés n'ont aucune
remarque à faire, je suis prêt à les adopter
immédiatement, tout en me déclarant, comme je l'ai
mentionné tantôt, entièrement d'accord avec la
révision qui est prévue, l'amélioration de la situation,
l'adaptation surtout à l'augmentation du coût de la vie, des
besoins, etc.
Je ne sais pas si d'autres députés ont quelque chose
à dire. Je ne veux pas enlever le droit de parole aux autres. Sur les
articles 1, 2 et 3, est-ce qu'il y a des remarques ailleurs?
M. PAUL: Pour satisfaire notre curiosité en même temps que
pour calmer notre crainte, on m'a informé d'une rumeur qui circulerait
à l'effet que le dynamique président de la Commission des
accidents du travail démissionnerait, que son état de
santé l'aurait empêché d'assister à l'assermentation
du nouveau commissaire, M. Mathieu. Est-ce que le ministre peut nous
rassurer?
M. COURNOYER: M. le Président, le président de la
Commission des accidents du travail ne m'a pas informé qu'il avait
l'intention de démissionner. Je sais, par ailleurs, qu'il n'était
pas présent ce midi lors de l'assermentation du nouveau commissaire. La
raison qu'on m'a donnée pour son absence était une
légère indisposition temporaire qu'il aurait subie dans le
courant de la nuit. Il avait annoncé à ses fonctionnaires que son
état de santé l'obligeait à entrer à
l'hôpital, à 11 heures, ce matin.
M. LE PRESIDENT (Blank): Les articles 1, 2, 3, adopté?
M. GUAY: M. le Président, nous sommes d'accord pour adopter les
articles 1, 2, 3. Cependant, à l'article 4, nous aurons des
questions.
M. LE PRESIDENT: L'article 4.
M. BURNS: Sur l'article 4, je me posais des questions.
L'article 4 nous dit que l'article 1 créant ces nouveaux
bénéfices, c'est-à-dire augmentant, à toutes fins
pratiques, la possibilité d'examiner le revenu de l'accidenté
je vais attendre, le ministre n'a pas l'air de m'écouter.
L'article 4, à toutes fins pratiques, fixe aux accidents du travail,
subis après le 31 décembre 1971, cette amélioration qui
est la façon de calculer le revenu. C'est-à-dire qu'autrefois on
le limitait à un maximum de $6,000 et là on le porte à
$9,000 et c'est évidemment un avantage que de l'augmenter. Je me
demande, d'une part, s'il n'y aurait pas, malgré les difficultés
pratiques que ça comporterait, possibilité de l'appliquer
à des travailleurs qui ont déjà subi des accidents de
travail? C'est la question que je me pose, je la pose tout haut et je voudrais
que le ministre m'éclaire là-dessus. Les travailleurs,
déjà dans bien d'autres domaines, ont à souffrir de
difficultés, le ministre est sans doute lui-même au courant de
l'ensemble des problèmes des travailleurs, en particulier en
matière de chômage. En passant, j'entends dire comme rumeur
qu'à l'usine E.B. Eddy, à Hull, au lieu de s'attendre à
150 mises à pied on en attendrait 500, ce qui est une mauvaise nouvelle;
j'espère que le ministre pourra infirmer. Tout le monde s'attendait,
à E.B. Eddy, que les mises à pied se limitent à quelque
150 personnes. Je suis peut-être en dehors du sujet en exposant ce
problème, mais c'est une des choses qui me préoccupent, soit dit
en passant.
Alors, en plus de cette catégorie de gens qui,
déjà, ont à subir divers problèmes, il y a la
sous-catégorie des accidentés du travail qui subissent encore
plus peut-être que l'ensemble des travailleurs.
Or, je me demande si c'est normal de voir, d'une part, des gens dont le
revenu sera calculé sur une base de $9,000 et d'autres, qui ont
déjà subi l'accident de travail, qui devront se sentir
limités à l'ancienne norme. Est-ce que c'est, au fond, des
questions d'ordre pratique? Qu'est-ce qui vous empêche de couvrir
rétroactivement ceux qui ont déjà subi des accidents de
travail?
Moi, je pose la question. Est-ce que le ministre est en mesure de me
répondre là-dessus?
M. COURNOYER: Je suis, en mesure de répondre, M. le
député, de la façon suivante: c'est la commission,
d'après ses possibilités et capacités à ce
moment-ci, qui a demandé cela. Remarquez qu'elle n'a pas demandé
quelque chose qu'elle n'était pas capable de faire. Je suis convaincu
que cela nécessiterait une étude actuarielle assez
considérable pour savoir combien de personnes et quelle date nous
mettrons. Parce que si c'était antérieur à une date
quelconque, on se retrouverait avec une période indéfinie. Il y a
peut-être des accidentés qui seront cinq ans, dix ans ou vingt ans
en arrière et qui, à un moment donné, seraient
susceptibles de voir leur prime augmenter.
Maintenant, ce n'est peut-être pas vrai du tout ce que je viens de
dire, dans le sens que cela peut ne pas se retrouver dans la
réalité des faits de tous les jours. Les salaires sont à
$9,000 aujourd'hui. Quand on met $9,000, c'est parce que cela répond
quand même à une réalité qui est là. Les
salaires ont augmenté et le plafond devient inutile. Maintenant, je n'ai
pas demandé au président de la commission de faire une
étude plus sérieuse là-dessus. Ce qui était urgent,
c'était de modifier, à compter du 1er janvier, la question de
$9,000.
Je peux assurer la Chambre, par exemple, que dès le début
de la prochaine session, j'ai déjà sur la table des modifications
assez considérables à la Commission des accidents du travail et
aussi, bien sûr, un examen que je veux faire à la Commission des
accidents du travail, sur la structure administrative et surtout sur la
structure financière de la Commission des accidents du travail. Ce qui
nous amènera à réviser probablement tous les
bénéfices présentement payés sur une base, disons,
viagère.
Au moment où je vous parle, je ne peux pas vous assurer que la
commission serait capable d'absorber un coût, parce qu'elle ne s'est pas
posé la question du tout de la même manière. C'est tout ce
que je peux dire pour le moment.
M. BURNS: L'autre question même si c'est un peu un
aparté, on me le permettra sans doute, vu la bonne atmosphère qui
règne dans cette Chambre concerne l'inquiétude dont j'ai
parlé tantôt relativement aux employés de E.B. Eddy. Est-ce
que le ministre est en mesure de la confirmer ou de l'infirmer? A-t-il
reçu avis?
M. COURNOYER: Mon sous-ministre est en haut et il va s'informer,
j'imagine. Je vous répondrai demain matin, en arrivant. Je n'en ferai
pas une déclaration ministérielle. J'y répondrai comme
à un préavis à la question.
M. BURNS: D'accord. Dans ce cas-là, on acceptera que ce soit une
réponse.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, mes questions à l'article 4
portaient justement sur la possibilité de paiement rétroactif ou
de majoration rétroactive. Alors, le député a très
très bien formulé sa question et je devrais dire que le ministre
a accepté de prêter sa bonne volonté, je pense bien, pour
mettre à exécution ce qu'il vient de mentionner. Nous serions
très heureux si le ministre pouvait ensuite, si c'est possible, faire un
rapport ou, dans une déclaration quelconque, nous informer des
possibilités qu'il y aurait à la question de
rétroactivité comme telle.
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté. Article 5, adopté.
M. COURNOYER: M. le Président, l'honorable lieutenant-gouverneur
de la province a pris connaissance de ce bill et il en recommande
l'étude à la Chambre.
M. VINCENT: Avant la deuxième lecture.
M. COURNOYER: Rétroactivement en troisième lecture.
M. LE PRESIDENT (Blank): M. le Président, j'ai l'honneur de vous
faire rapport que le bill 85 a été adopté sans
amendement.
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre
propose la troisième lecture du projet de loi no 85, Loi modifiant la
Loi des accidents du travail. Cette motion est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE: Article 12.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose
la deuxième lecture du projet de loi no 84, Loi constituant la
Commission de transport de la rive sud de Montréal.
Est-ce que nous pouvons aller en comité?
M. PAUL: M. le Président, toujours dans un bon esprit de
collaboration, je demanderais de suspendre pour quelques minutes ce projet de
loi pour que j'aie recours aux services de mon expert en la matière.
M. BURNS: J'avais à peu près la même demande
à faire, M. le Président.
M. PAUL: Est-ce que nous ne pourrions pas en appeler un autre, M. le
Président?
M. BURNS: Encore une fois,...
M. LEVESQUE: Dans un grand esprit de collaboration, M. le
Président,...
M. BURNS: ... le député de Maskinongé...
M. PAUL: Peut-être l'article 17, M. le Président?
M. LEVESQUE: Un instant. Pourrions-nous passer à l'article
f)?
M. PAUL: L'article f)? M. BURNS: L'article f... M. PAUL: Ah, bien oui!
M. LEVESQUE: D'accord.
M. BURNS: Je suis encore pris, à part cela, M. le
Président, mais nous pouvons...
M. LEVESQUE: Nous pouvons commencer.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous pouvons former la commission
plénière?
M. BURNS: Bien, je ne sais pas si le député de Gouin a des
remarques à faire sur le projet de loi ou non. Alors...
M. LEVESQUE: A moins que nous appelions l'article 17. C'est la
même chose, je suppose.
M. CARDINAL: C'est le projet de loi no 91, cela?
M. BURNS: Pour l'article 17, c'est encore la même chose. J'attends
le député de Gouin qui doit arriver dans quelques instants, M. le
Président.
M. LEVESQUE: Bien, nous pouvons procéder avec l'article 17.
Nous pourrions prendre les crédits de certains ministères,
si vous préférez.
M. CARDINAL: Non , M. le Président,...
M. BURNS: Le député est arrivé.
M. LEVESQUE: Ah! il est arrivé. Très bien.
M. CARDINAL: ... nous pourrions procéder avec l'article 17. Le
député de Gouin est là. Je suis là.
M. LEVESQUE: Prenons d'abord l'article f). M. PAUL: L'article f, c'est
quoi? M. CARDINAL: L'Hydro.
M. LEVESQUE: La commission plénière.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Richesses naturelles propose
la deuxième lecture du projet de loi no 289, Loi concernant
l'Hydro-Québec.
Projet de loi no 289 Deuxième lecture
M. LEVESQUE: Je propose que vous quittiez le...
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LEVESQUE: ... fauteuil, M. le Président...
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LEVESQUE: ... pour étudier le bill en commission
plénière.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Richesses naturelles propose
que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en commission
plénière. Cette motion est-elle adoptée?
M. LEVESQUE: Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Commission plénière
M. BLANK (président de la commission plénière): A
l'ordre! Article 1.
M. ROY (Beauce): M. le Président, nous n'avons pas de commentaire
particulier à faire sur cet article no 1 qui, en quelque sorte, est
l'essence même du projet de loi no 289. Toutefois, nous tenons à
souligner qu'en ce qui nous concerne nous n'avons aucune objection, au
contraire, à l'adoption de ce projet de loi qui autorise la Commission
hydro-électrique du Québec à vendre un million de
kilowatts à l'Hydro-Electric Power Commission de l'Ontario pour la
période du 1er juin 1973 au 31 janvier 1978. C'est un projet de loi sur
lequel nous sommes entièrement d'accord. Si le gouvernement avait,
justement, d'autres projets de loi de ce genre à nous présenter
qui confirment le fait que le Québec peut exporter de
l'électricité ailleurs et que ce soit avantageux pour le
Québec, eh bien, nous donnerions toujours notre consentement.
M. JORON: M. le Président, je voudrais simplement poser une
question au ministre. Si j'ai bien compris, c'est bien un million de kilowatts
répartis sur cinq ans et non pas un million de kilowatts pas
année, évidemment, ce qui est une proportion qui n'aurait aucun
sens.
J'aimerais simplement demander au ministre qu'il nous explique un peu
dans quel cadre cela se situe et comment cela se compare avec ce que la loi,
jusqu'ici, donnait comme possibilité d'exportation, l'ordre de grandeur
des différences...
M. MASSE (Arthabaska): Dans la loi actuel-
le, on a, par je ne me rappelle pas trop quel article, donné
l'autorisation à l'Hydro-Québec d'exporter pour 500,000 kilowatts
alors qu'une lettre d'entente existe déjà entre l'Hydro-Ontario
et l'Hydro-Québec pour une vente d'un million de kilowatts. C'est la
seule différence, et le seul amendement que nous voulons apporter
à la Loi de l'Hydro-Québec.
Churchill Falls, qui est entrée en production plus vite que
prévu et aussi le taux de croissance de la demande
québécoise, compte tenu du contexte économique, permettent
à l'Hydro-Québec d'exporter, de vendre à l'Hydro-Ontario,
du 1er juin 1973 au 31 janvier 1978, sept millions de kilowatts.
M. CARDINAL: M. le Président, la seule question que j'aurais
à poser, ce n'est pas une objection. C'est une loi temporaire.
Qu'arrive-ra-t-il au 1er février 1978?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que comme l'esprit de la loi, qui date
de 1964, qui était le bill 69, demandait à la Chambre d'autoriser
le gouvernement, c'est en somme une autorisation qui constatait que nous
étions pourvus d'immenses ressources hydro-électriques au
Québec mais que, d'autre part, étant donné que c'est un
bien collectif, que le bill 69 de 1964 avait introduit le fait que pour vendre
de l'électricité à l'extérieur, il fallait
l'autorisation de la Chambre.
On a voulu respecter cet esprit. Si, en février 1978, il y avait
un nouveau contrat de vente soit à l'Ontario ou à une autre
province, nous aurions à revenir devant la Chambre.
M. CARDINAL: M. le Président, pourrais-je poser une autre
question au ministre? Pourquoi, au lieu d'adopter le projet de loi no 289,
n'amende-t-on pas l'article dont je ne connais pas le numéro et dont le
ministre vient de nous parler, pour dire tout simplement que par décret
ministériel on l'a assez demandé de fois dans d'autres
lois le cabinet peut décider de cette question?
Cela me fait penser à une certaine législation qu'on avait
adoptée pour la fabrique de l'église Notre-Dame, à
Montréal, pour quatre ans. Au bout de quatre ans, il a fallu la refaire,
parce que cela ne marchait plus, pour une autre période de quatre ans.
Et on revient avec de petits morceaux de lois comme cela, à tous les
trois ou cinq ans parce qu'au lieu d'amender au fond, on ne fait que donner des
délais.
J'admets qu'ici, on donne plus qu'un délai. On donne un
délai et on augmente le montant de kilowatts prévu dans la loi
actuelle de l'Hydro-Québec. Je ne suis donc pas contre le projet de loi.
Je suis prêt à l'adopter, M. le Président. Mais le ministre
ne pourrait-il pas, peut-être disons à la prochaine session
revenir avec un amendement de fond à la Loi de
l'Hydro-Québec qui éviterait à l'Assemblée
nationale d'avoir des projets de loi de cette importance et de ce poids?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, si vous me permettez. Je
prends bonne note de cette suggestion. Effectivement, je pense que si le poids
est léger et que la loi a été présentée de
toute urgence, c'est qu'une lettre d'entente a été signée
à la fin de novembre par l'Hydro-Québec et l'Hydro-Ontario et que
nous ne pouvions pas retarder l'adoption de cette loi pour pouvoir donner suite
à cette lettre d'entente.
Mais, M. le Président, je prends bonne note de la suggestion du
député de Bagot.
M. CARDINAL: D'accord. Cela me fait plaisir. Merci.
UNE VOIX: Adopté.
M. BLANK (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que nous avons adopté
le bill 289 sans amendements.
M. LAVOIE (président): Troisième lecture. M. CARDINAL:
Oui.
Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Richesses naturelles propose
la troisième lecture du projet de loi no 289, Loi concernant
l'Hydro-Québec.
Cette motion est-elle adoptée?
M. CARDINAL: Adopté. M. JORON: Adopté.
M. LEVESQUE: Est-on d'accord maintenant pour l'article 12?
M. CARDINAL: Attendez un peu. Mon collègue de Maskinongé
est absent.
M. LEVESQUE: Non, c'est le député de Chicoutimi qui est au
courant de cela. C'est lui qui a assisté à la commission
parlementaire.
M. CARDINAL: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. CARDINAL: Alors on fonctionne.
Projet de loi no 84 2e lecture, comité
plénier et 3e lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose
la deuxième lecture du projet de loi no 84, Loi constituant la
Commission de transport pour la rive sud de Montréal.
Cette motion est-elle adoptée?
M. LEVESQUE: Adopté. Commission plénière, s'il vous
plaît, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: On peut faire les entrées?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, troisième lecture.
M. LEVESQUE: Adopté. M. TESSIER : Un instant.
M. CARDINAL: Comment un instant! Le ministre n'est pas d'accord?
M. TESSIER: Un amendement à l'article 39. M. LEVESQUE: Qu'on le
dise tout de suite.
M. TESSIER : Ajouter, après le premier paragraphe,
l'alinéa suivant: "La commission de transport ne peut exploiter aucun
service de transport en commun dans le territoire actuellement desservi par
Chambly Transport Inc., sans acquérir, de gré à gré
ou par expropriation, les biens meubles et immeubles de cette entreprise de
transport desservant le territoire où la commission de transport
établit ainsi son service."
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela nous avait été
demandé.
M. PAUL : Si le ministre avait toujours été logique comme
ça.
M. LE PRESIDENT: L'amendement est adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je propose la troisième lecture.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: La troisième lecture du projet de loi no 84
est-elle adoptée?
M. PAUL: Adopté.
M. LEVESQUE: Est-ce qu'on est prêt pour l'article 17?
M. PAUL: Oui, M. le Président.
M. CARDINAL: Vous avez vu, nous sommes prêts à collaborer.
Avant qu'on entreprenne formellement l'étude de cette loi, est-ce que le
président me permettrait d'errer un peu vis-à-vis du
règlement, mais très brièvement?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous ne pourriez pas le faire en
commission?
M. CARDINAL: C'est parce que, justement, je veux éviter des
choses.
M. LE PRESIDENT: Je vais proposer la motion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez proposer qu'on erre?
M. CARDINAL: Je vous demanderai une directive après.
Projet de loi no 91 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de L'Islet propose la
deuxième lecture du projet de loi no 91, Loi concernant la
Fédération de Québec des unions régionales des
caisses populaires Desjardins.
M. PAUL: M. le Président, comme l'honorable député
de L'Islet n'y est pas, je suis prêt, moi-même, à parrainer
le projet, mais on va s'y opposer. Peut-être que le ministre des Finances
pourrait le faire.
M. CARDINAL: Est-ce que je pourrais vous demander une directive avant
que le ministre des Finances ne parle? Est-ce qu'il serait possible, dans un
cas semblable, même s'il s'agit d'un projet de loi très important
pour la Fédération de Québec des unions régionales
des caisses populaires Desjardins, de procéder rapidement,
c'est-à-dire d'accepter la deuxième lecture sans discours de part
et d'autre? On pourrait faire de longs discours sur tout ce que les
caisses...
M. LEVESQUE: D'accord.
M. CARDINAL: ... populaires nous ont apporté au Québec,
etc., mais j'ai étudié avec beaucoup d'attention le projet de loi
et, quant à moi à moins que le ministre ne tienne
absolument à faire un discours ou à moins que les deux autres
partis ne tiennent à en faire je serais prêt à aller
immédiatement en commission plénière.
M. GARNEAU: Si on pouvait faire quelques remarques au début de la
commission, je serais d'accord.
M. CARDINAL: Oui. M. JORON: Même chose.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture adoptée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: L'honorable leader parlementaire du gouvernement
propose que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en
commission plénière. Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
Commission plénière
M. BLANK (président de la commission): Bill 91, article 1?
M. GARNEAU: M. le Président, je ne voudrais pas faire une
intervention de principe pour comme le disait tout à l'heure le
député de Bagot vanter le mouvement Desjardins et la
contribution qu'il a apportée à l'économie du
Québec.
Si le parrain est là, je vais lui laisser la chance de
parler.
M. CARDINAL: Il sait où nous sommes rendus, par exemple.
M. PAUL: M. le Président, je dois dire que j'ai été
déparrainé.
M. GARNEAU: Est-ce que j'aurai perdu mon droit de parole?
M. VINCENT: Je pense qu'on devrait vous permettre de parler
tantôt.
M. LEVESQUE: D'ailleurs, on est en commission.
M. CARDINAL: En commission, article 346.
M. GIASSON: M. le Président, j'étais à la
commission qui était à adopter le budget supplémentaire
pour la partie du ministère de la Voirie et, au moment où j'entre
en Chambre, je réalise que, déjà, le ministre des Finances
s'était chargé de mon bébé.
M. VINCENT: A la demande du député de
Maskinongé.
M. GIASSON: C'est à la demande du député de
Maskinongé qu'on a pris mon enfant pour le mettre dans les bras du
ministre des Finances?
M. PAUL: C'est ça.
M. CARDINAL: Et nous sommes en commission plénière.
M. HARVEY (Jonquière): Etiez-vous inquiet?
M. GIASSON: Alors comme ça il n'y a pas eu de discours en
deuxième lecture?
UNE VOIX: Non.
M. PAUL: Allez-y quand même.
M. GIASSON: Pour mon information, vous étiez à quel
article exactement de...
M. LE PRESIDENT (Hardy): Article 1.
M. CARDINAL: A l'occasion de l'article 1, on peut faire toutes les
remarques générales que l'on désire et le
député peut prendre une heure, d'après 346.
M. GIASSON: Je pense bien qu'étant donné
l'atmosphère qui prévaut présentement, dans cette Chambre,
il serait peut-être inutile de faire de très longs commentaires
pour justifier le bien-fondé du projet de loi no 91. Somme toute, c'est
avec plaisir que j'ai accepté d'être le parrain du projet de loi
qui a comme objet immédiat d'assurer à l'ensemble du mouvement
Desjardins, et plus particulièrement à la
Fédération des caisses populaires du Québec, une meilleure
intégration de tout ce qui constitue, ce qu'on appelle
communément le mouvement Desjardins.
On sait que la Fédération de Québec, de l'Union
régionale des caisses populaires, constitue la cime d'une pyramide qui
retrouve sa base par environ 1,300 caisses populaires locales au Québec
et également regroupées à l'intérieur de dix unions
régionales ou fédérations régionales. Or, le
mouvement Desjardins, c'est-à-dire la Fédération des
caisses populaires ou l'ensemble des caisses populaires au Québec, au
cours des ans, avec un développement continuel, a jugé bon
d'entrer dans des sphères d'activités que ne prévoyait pas
la loi qui régit les caisses d'épargne et de crédit au
Québec et ces activités les ont amenées à
participer au développement d'entreprises qui n'avaient pas
nécessairement leur existence par la loi qui régit les caisses
populaires et ces entreprises ont contribué également à
acquérir de nouvelles entreprises allant même jusqu'à des
compagnies à capital-actions.
Cette transformation des objectifs qui étaient poursuivis
initialement par le mouvement Desjardins ou par les caisses populaires, a
créé un état de fait qui était boiteux à
certains sens. C'est-à-dire que ce mode d'acquisition ou de
participation dans des sociétés régies par la Loi des
associations coopératives ou par la première partie de la Loi des
compagnies, ne permettait pas une intégration complète et
véritable. Le projet de loi qui est déposé devant cette
Chambre va justement permettre une intégration réelle et donner
au mouvement des caisses populaires un meilleur contrôle et une meilleure
unification de pensée et d'action sur tout ce qui constitue la force du
mouvement Desjardins.
Comme il aurait fallu se servir de deux législations pour
atteindre les objets et les fins poursuivis par le projet de loi 71, il est
apparu plus normal et plus efficace de procéder par une seule loi qui
éventuellement serait parrainée par un député.
C'est qu'on aurait pu, je pense, amender la loi qui régit les caisses
d'épargne et de crédit au Québec pour compléter,
pour atteindre les premières fins poursuivies par le projet de loi 91,
et nous aurions pu également, je pense, par l'intermédiaire d'un
bill privé,
créer la Société d'investissement Desjardins,
création que nous retrouvons par le projet de loi no 91.
Nous allons atteindre les mêmes fins en procédant par un
seul projet de loi et nous allons permettre à l'ensemble du mouvement et
surtout à la Fédération des caisses populaires, d'entrer
peut-être dans des champs nouveaux d'activité, tout en ayant un
meilleur contrôle sur l'ensemble des opérations constituées
par les organismes qu'on retrouve communément à
l'intérieur du mouvement. Sur ce, je pense bien que nous pourrions
continuer en commission plénière l'étude des articles du
projet de loi no 91.
M. CARDINAL: M. le Président, je n'ai pas l'intention de faire un
discours, c'est moi-même qui ai proposé qu'il n'y ait pas de
deuxième lecture. Les caisses d'épargne de crédit seront
régies par une loi qui est le chapitre 293 des Statuts refondus du
Québec 1964 modifiée par le chapitre 72 des lois de 1966, 1967 et
modifiée par le chapitre 76 des lois de 1968 et modifiée au mois
de juillet dernier, alors que nous siégions longuement, durant des
journées, par ce que l'on appelait alors le bill no 3, et qui a
été sanctionné le 17 juillet 1970, trois jours
après l'anniversaire du premier ministre et l'ajournement de la
session.
Ce que je veux dire c'est ceci: je n'ai, sur le projet de loi 91, que
deux suggestions à faire, ce ne sont mêmes pas des amendements. Je
veux dire une chose pour que les membres de cette assemblée et la
population se rendent compte qu'il n'y a pas de tour de joué à
des unions régionales où à des caisses locales. En effet,
le député qui a présenté le projet de loi est
certainement au courant que ce projet de loi est venu après une
consultation de deux années auprès des unions régionales
qui ont pu elles-mêmes s'en référer aux locales.
D'ailleurs, le 10 décembre 1971, M. Emile Girardin, qui est le
président de la confédération, écrivait à
tous les administrateurs des Caisses populaires Desjardins la lettre suivante:
"M. le Président, M. le Gérant. Il m'est agréable de vous
informer que dans quelques jours sera déposé à
l'Assemblée nationale un projet de loi concernant la
Fédération de Québec des unions régionales des
Caisses populaires Desjardins. Cette loi, qui doit être adoptée
par l'Assemblée nationale à sa présente session, permettra
d'abord à la fédération qui groupe les dix unions
régionales des Caisses populaires Desjardins d'admettre comme membres
les institutions du mouvement des Caisses populaires Desjardins et de mieux
promouvoir et coordonner les activités du mouvement des Caisses
populaires Desjardins. "Il est bien entendu que la Fédération de
Québec des Caisses populaires Desjardins demeurera ce qu'elle est en ce
sens qu'elle continuera d'être administrée par des administrateurs
provenant des dix unions régionales qui la constituent pour
décider de toutes les affaires propres au secteur d'activité des
caisses d'épargne et de crédit. Il est bien entendu aussi que
cette nouvelle loi n'affecte en rien le statut des caisses populaires et des
unions régionales. Cette loi permettra donc à la
Fédération de Québec des Caisses populaires Desjardins
d'intégrer en son sein les institutions du mouvement des Caisses
populaires Desjardins, d'être le porte-parole officiel du mouvement des
Caisses populaires Desjardins, d'assurer certains services communs à
toutes les institutions du mouvement qu'elle fédère, de
l'orienter et de le diriger dans l'intérêt général.
La loi permettra aussi la constitution d'une société de
placements et d'investissements opérant sous l'autorité du
conseil d'administration de la Fédération du Québec des
Caisses populaires Desjardins. Il rendra compte de son administration à
l'assemblée générale de la Fédération de
Québec des Caisses populaires Desjardins".
Cette lettre a une deuxième page mais je n'ai lu que la
première parce que cette première page donne l'essentiel de la
loi. Voici ce que je veux dire après avoir lu cette première page
de la lettre de M. Emile Girardin, du 10 décembre 1971. Plutôt, M.
le Président, comme c'est le règlement qui l'impose,
d'étudier les articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10, je dis que cette
loi fait deux choses. Premièrement, elle permet ce que j'appellerai un
grand conseil qui réunit en son sein des représentants des dix
unions régionales et des représentants des huit institutions
financières qui ont été acquises par des caisses
populaires à divers degrés, surtout en vertu des pouvoirs
additionnels qui leur ont été donnés au cours des
années récentes.
Deuxièmement et ceci va, pour être plus clair, de
l'article 1 à l'article 9 inclusivement à partir de
l'article 10, jusqu'à la fin, l'on parle de la création d'une
nouvelle société de gestion ou société
d'investissements. Il y a donc dans cette loi deux volets. Ma première
suggestion parce que je ne sais pas où elle se placerait
d'après nos règlements et, d'ailleurs, je ne m'en cache pas, je
l'ai déjà dit au ministre des Finances, je n'ai pas eu le temps
de le dire à mon honorable député c'est qu'il me
semblerait que cette loi devrait être divisée en deux sections,
c'est-à-dire qu'avant l'article 1, on devrait écrire section I ou
chapitre I je ne le sais pas, je laisse aux légistes le soin de
l'écrire et qu'après l'article 9, on devrait écrire
section Il ou chapitre Il.
Sous la section ou le chapitre I, on devrait dire conseil
général ou enfin le nom du conseil que l'on donne dans cette loi
des fédérations des Caisses populaires Desjardins, et sous le
chapitre Il, on devrait dire création ou quelque chose comme ça
d'une société d'investissements. Je ne fais même pas un
amendement.
Je fais une suggestion pour que quelqu'un qui de l'extérieur
regarde la loi voie clairement qu'il y a deux choses. Cela enlève toute
ambiguïté, en ce sens que dans ce grand conseil il y aura les
représentants des institutions. Mais
il n'est là que pour planifier. Il n'est pas une nouvelle
corporation. Il n'est pas une nouvelle personne juridique tandis qu'à
compter de l'article 10 l'on crée une société de gestion,
qu'on appelle en anglais un "holding", une société
d'administration, d'investissement avec les pouvoirs que ce nouveau projet de
loi lui accorde. C'est une première suggestion.
Je me permets, M. le Président, pour économiser le temps
de la Chambre, d'en faire une seconde, qui concerne un article en particulier.
Quand on étudiera le bill article par article je dis tout ceci,
M. le Président, à l'occasion de l'article 1, ce qui a
sauvé peut-être l'honneur de nos règlements on verra
que l'article 7 prévoit que, "la durée d'un mandat du
président de la fédération ne doit pas excéder dix
ans et peut être déterminé par règlement". Je
soumettrais humblement qu'après le point qui termine ce premier
alinéa, l'on ajoute, parce que je sais que c'est l'intention des membres
des Caisses populaires Desjardins: "Ce mandat peut être
renouvelé".
Si le député a déjà un amendement
là-dessus, je suis d'autant plus d'accord, M. le Président. Je ne
suis pas ici pour faire un discours. Ce que je voulais soumettre,
c'étaient les considérations que je viens de mentionner à
cette assemblée. Je voulais aussi rassurer la population à
l'effet qu'il y a eu consultation, que s'il y a dans certains coins de la
province des unions régionales qui sont inquiètes ou des caisses
locales qui sont inquiètes, elles n'ont pas lieu de l'être parce
que cette loi, comme l'a si bien expliqué le député, ne
change en rien l'autonomie des caisses locales, l'autonomie des caisses
régionales ni l'autonomie de la fédération. Elle ne fait
que donner un conseil qui est une espèce de chapeau à ce qui
existe déjà ou je ne sais pas, Pop-Sac-à-vie, etc.,
je ne me souviens pas de la réclame; enfin, je suis moi-même
membre d'une caisse populaire et je reçois cette publicité
ce qui fait que ces huit institutions pourront être validement
représentées et qu'il y aura une société de
gestion. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, sur le projet de loi no 91,
concernant la Fédération de Québec des unions
régionales des caisses populaires Desjardins, nous ne pouvons que
souscrire à ce projet de loi. Lorsque nous en avons fait l'étude,
nous avons eu le plaisir de constater que ceci permettra au mouvement
Desjardins d'avoir un mécanisme plus souple et plus efficace pour jouer
un rôle encore plus grand dans l'économie
québécoise.
M. le Président, comme l'ont dit ceux qui m'ont
précédé, ce projet de loi a pour objet de modifier la Loi
de la Fédération des unions régionales et a aussi pour
objet de permettre la création de la Société
d'investissement Desjardins. Au moment où on a annoncé la
nouvelle que le mouvement Desjardins voulait créer cette
société d'investissement, il y a eu certaines inquiétudes
de part et d'autre. Je pense que ces inquiétudes peuvent être
dissipées parce qu'il me semble que le fait de créer cet
organisme, cette nouvelle structure, permettra au mouvement Desjardins
d'envisager une évolution normale. La société
d'investissement permettra au mouvement Desjardins et aux
sociétés qui lui sont affiliées de faire de
l'investissement dans le développement industriel du Québec.
Je pense qu'il est heureux que notre institution financière par
excellence, qui, aujourd'hui, a près de $2 milliards et demi d'actif,
puisse enfin jouer un rôle dans le domaine du développement
industriel et dans le développement économique du Québec.
Le rôle des caisses centrales a été, jusqu'à ce
jour, passablement celui de se limiter à acheter les obligations de la
province, à acheter des obligations des municipalités et des
commissions scolaires. Autrement dit, à devenir des agents, à
acheter les dettes publiques que nous avons aux divers échelons de notre
société.
M. le Président, le mouvement Desjardins, comme nous le savons
est la propriété des caisses populaires et les caisses populaires
sont la propriété de leurs membres, c'est-à-dire des
petits épargnants du Québec.
Je voudrais, tout simplement, souligner, sans prolonger davantage, que,
lorsque les caisses populaires ont été fondées le
Mouvement Desjardins est venu chapeauter cela par la suite
c'était pour deux objets bien précis: recevoir les
dépôts des épargnants, de leurs sociétaires et
consentir des prêts pour permettre, justement, à ces gens d'avoir
accès à du crédit, à des prêts pour s'acheter
une propriété ou l'améliorer.
Qu'on regarde dans le domaine de la construction domiciliaire, dans le
domaine du développement domiciliaire et aussi dans le domaine de
l'agriculture. N'eût été le rôle important qu'ont
joué les Caisses populaires dans le développement
économique, dans le développement des régions
éloignées du Québec, on peut se demander si les
disparités régionales que nous déplorons tant à
l'heure actuelle ne seraient pas beaucoup plus grandes que celles que nous
avons.
Je pense que l'occasion est choisie de souligner que nos
disparités régionales sont peut-être venues du fait que le
système bancaire, qui est, tout de même, la
propriété de l'entreprise privée, ne nous a
peut-être pas desservis comme il aurait pu le faire. On a tout simplement
amassé les capitaux de différentes régions du
Québec pour tâcher de les orienter vers les grands centres.
Or, le Mouvement Desjardins, par les caisses populaires, est venu
combler cette déficience et offrir des services aux petits
épargnants, aux petits sociétaires, au peuple, aux ouvriers, aux
journaliers, aux travailleurs et aux industriels, autrement dit, de type
artisanal. Ce mouvement a joué un rôle très important.
Je vais confiance, tout de même, aux dirigeants du Mouvement
Desjardins et je tiens à leur rendre hommage. Ils ont su mener le
mouvement à bien jusqu'à maintenant, mais il ne faudrait pas
qu'ils cèdent à la tentation, comme cela arrive quand un
mouvement devient gros à un moment donné, d'oublier les petits.
Je voudrais que cette société de développement industriel,
cette Société d'investissement Desjardins puisse justement
travailler non seulement dans des régions urbaines du Québec,
mais qu'elle soit à la disposition de tous les Québécois,
c'est-à-dire de toutes les régions du Québec, qu'elles
soient éloignées, dans de petits centres, dans de moyens centres
ou dans de grands centres.
Etant donné toutes ces considérations, je ne veux pas
prolonger le débat davantage. Nous avions, en ce qui nous concerne,
quelques amendements à proposer. Je constate, justement, que le
gouvernement vient de nous remettre les amendements qu'il entend apporter
à ce projet de loi. Ils sont dans le même sens que nos
amendements, parce que, nous aussi, nous avions fait de la consultation et nous
avions rencontré certaines personnes. Nous avions justement
souligné ces petits points qui méritaient d'être
corrigés.
En terminant, j'espère que cette Société
d'investissement Desjardins, cette superstructure, permettra au Mouvement
Desjardins de faire davantage pour favoriser un nouvel essor dans le
développement économique et industriel et de notre
société québécoise.
M. LE PRESIDENT (Carpentier): L'honorable député de
Gouin.
M. JORON: M. le Président, je serai bref, bien que vous
comprendrez que j'aurais la forte tentation de parler longuement à
l'occasion de ce projet de loi, puisqu'il concerne...
M. PAUL: Non, non, calmez-vous!
M. JORON: Je vais me restreindre, soyez sans crainte. Moi qui,
justement, ne crois pas à la propriété privée dans
le domaine des institutions financières, quand on arrive avec les
caisses populaires ou le mouvement coopératif, on tombe dans un de mes
sujets favoris. Mais, je vais me restreindre.
Je voudrais dire, tout d'abord, que, sans m'opposer du tout au projet de
loi ce n'est pas du tout l'impression que je veux communiquer je
suis, quand même, mécontent de la façon dont cela nous est
présenté.
Il s'agit d'une modification à leur charte, si vous voulez. On ne
peut pas appeler cela une petite affaire privée; c'est une institution
de grande envergure. C'est un projet de loi qui modifie, si vous voulez, le
modus operandi ou la façon d'opérer à l'intérieur
même de l'institution.
J'aurais pensé qu'il aurait été
préférable, plus souhaitable, que par voie, peut-être, d'un
bill privé qui nous aurait été soumis, nous aurions eu
l'occasion de discuter plus longuement avec les gens mêmes qui
désirent voir leur charte amendée. C'est pour cela que j'ai le
sentiment que nous sommes, en quelque sorte, bousculés, qu'on bouscule
le législateur et qu'on nous demande, en fait...
M. CARDINAL: Est-ce que je peux poser une question à l'honorable
député de Gouin?
M. JORON: Volontiers, M. le député de Bagot..
M. CARDINAL: Merci. C'est justement pourquoi j'ai lu la moitié de
la lettre de M. Girardin pour établir qu'il y a eu quand même une
consultation au sein des caisses, auprès du gouvernement, auprès
de certaines personnes. J'ajoute qu'avec un bill privé, le délai
aurait été trop court, et les caisses n'auraient pas eu leur
loi.
M. JORON: Je comprends très bien toute cette question d'urgence.
C'est un peu ce que je déplore, en un sens. Moi aussi, j'ai pris
connaissance de la lettre. Je sais qu'elle a été adressée
le 10 décembre. Elle est donc parvenue, disons, dans les caisses le 12
décembre. Dans les assemblées des caisses en question, disons,
que si brièvement, on a pu faire une réunion des conseils des
caisses, en fait est-ce que cela a même eu le temps d'être
discuté? Je comprends qu'on a le "in put", si vous voulez, mais le "out
put", le "feed back", on ne l'a pas eu. C'est là où je
m'inquiète un peu. J'ai l'impression que je vais être
appelé à juger quelque chose mais sans avoir entendu les
parties.
Enfin, ceci dit, quand même, je n'ai pas l'intention, pour ces
raisons, de faire quelque obstruction que ce soit, ni d'opposition à ce
projet de loi. Je voudrais signaler que ces inquiétudes, je les crois
fondées quand même parce qu'effectivement le projet de loi, les
députés l'ont souligné avant moi, se divise en deux
sections bien distinctes. Personnellement, je ne vois pas beaucoup de
problèmes pour la partie qui concerne la société
d'investissement. C'est là un excellent moyen, je pense, très
efficace, qui va permettre enfin aux caisses d'envoyer une partie de cette
masse d'épargne, d'au-delà de $2 milliards, qui est
considérable pour des investissements directs dans des investissements
d'équité, des investissements de risque, entendons-nous, ce n'est
quand même pas un fonds de spéculation minière qu'on entend
faire avec cela.
Cela donne, effectivement, passablement plus de souplesse et de
flexibilité, ce qui va permettre aux caisses de jouer un rôle
beaucoup plus facilement dans la création, dans le développement
d'un secteur industriel au Québec. Sur cette partie-là je n'ai
pas tellement de problèmes.
Mais dans la première partie qui est le regroupement qui
crée le grand chapeau qui va venir coiffer maintenant non seulement les
unions régionales mais qui ajoute, comme membres de la
fédération, les institutions que l'on décrit en annexe,
les autres institutions membres, l'assurance-vie, la Sauvegarde, les Placements
collectifs, la Société de fiducie du Québec, il y a quand
même là un problème parce qu'on place sous le même
chapeau des institutions de types différents. C'est un mariage, si vous
voulez, d'institutions, là je parle des caisses populaires qui sont
l'assise principale du mouvement et la principale façon, d'ailleurs, par
laquelle le mouvement draine l'épargne, va chercher l'épargne
populaire, là on a des institutions de purs types coopératifs, si
vous voulez, même si parfois, dans le fonctionnement, en pratique, la
règle ne correspond pas nécessairement à l'esprit. Mais ce
sont là des institutions de type coopératif.
D'autre part, il y a d'autres institutions à côté,
celles que l'on réunit maintenant sous le même chapeau et qui sont
de type capitaliste et qui n'obéissent pas, si vous voulez, au
même esprit, au même type de fonctionnement. Je ne sais pas ce que
cela va donner de les mettre sous le même chapeau. J'ai tout de suite
compris dans le projet de loi qu'évidemment la primauté, si vous
voulez, le contrôle reste aux unions régionales, aux caisses
populaires puisqu'on assure qu'au moins les deux tiers des membres de
l'assemblée générale comme ceux du conseil
d'administration doivent provenir des fédérations.
Mais, est-ce que ce sera un heureux mariage? Si on sait que ces deux
tiers, si le partage se fait effectivement deux tiers, un tiers, les deux tiers
venant des fédérations membres, des unions régionales,
c'est quand même passablement d'intérêts locaux et pas
nécessairement coordonnés, alors que l'autre bloc, il suffirait
peut-être qu'il soit très cohésif pour réussir
finalement à dominer l'ensemble de la fédération.
On peut aboutir à une situation où prétendument, il
s'agirait d'un mouvement coopératif mais où, en fait, il serait
dominé de l'intérieur ou du moins influencé ou
dominé moralement par un groupe assez restreint qui se renouvellerait un
peu lui-même dans un processus de cooptation. C'est ce que je trouve d'un
petit peu inquiétant là-dedans. Au moment où on arrivera,
justement, à l'article qui spécifie cette question des deux
tiers, j'aurai peut-être un amendement à proposer.
M. GARNEAU: M. le Président, lorsque le gouvernement a
présenté les projets de loi nos 2 et 3, au début de la
session, en juillet 1970, j'avais fait quelques remarques sur ce projet de loi
des caisses populaires. J'avais souligné l'importance, pour le mouvement
Desjardins, de songer à brève échéance à
trouver une formule pour réunir sous un même toit l'ensemble des
organismes qui relèvent des caisses populaires puisque, au point de
départ, les caisses populaires ont été à l'origine
de la mise sur pied de la Société d'assurance des caisses
populaires, de l'Assurance-vie Desjardins, de la Société de
gestion d'Aubigny, de la Société de fiducie, etc., tous ces
mouvements qui gravitent autour de ce qu'on appelle l'institution
Desjardins.
Donc, je me réjouis de voir que le mouvement, après de
nombreuses séances de consultation au niveau des unions
régionales, ait réussi à faire l'unanimité pour
présenter un projet qui, à l'origine, était de la nature
d'un bill privé. C'est uniquement, comme l'indiquait le
député de Bagot, à cause des délais que nous avons
suggéré de procéder par un bill de
député.
La deuxième raison pour laquelle nous ne pouvions pas attendre la
session du printemps, c'est que le mouvement Desjardins tient ses
assemblées générales annuelles le deuxième mercredi
de mars. Evidemment, il devenait important que les gens soient nommés
par les assemblées générales dès cette
année. Autrement, il aurait fallu des assemblées
générales spéciales, ce qui aurait entraîné
des frais inutiles.
Je suis d'accord avec les gens qui m'ont précédé.
Je comprends et je reconnais l'importance que le mouvement Desjardins a
jouée au Québec et qu'il continue de jouer. Mais tenant pour
acquis que ces faits ont été soulevés par les orateurs qui
m'ont précédé, par mon collègue le
député dé L'Islet ainsi que par d'autres orateurs, je
voudrais faire ressortir plutôt certains points qui, à certains
opinants qui m'ont précédé ou à d'autres membres,
paraîtront peut-être un peu audacieux.
Je ne veux pas mettre de méchanceté du tout dans mes
propos. Loin de moi cette idée, puisque j'ai été
identifié au mouvement Desjardins pendant quelques années. J'y ai
connu, je pense, la plupart des dirigeants. J'y ai acquis une expérience
que je trouve extrêmement valable et je suis fier, en fait, d'y
être passé. Mais étant donné que j'ai vécu de
l'intérieur, comme je faisais certaines remarques lors des bills 2 et 3
concernant l'unification du mouvement, peut-être que les gens qui liront
ces notes et qui sont du mouvement Desjardins accepteront mes remarques de la
même façon, en sachant bien qu'elles sont faites de bonne foi et
dans le but d'aider le mouvement.
Ce que je trouve je veux le souligner bien franchement, M. le
Président c'est que les hommes politiques qui se succèdent
à l'Assemblée nationale sont tous unanimes à
reconnaître l'apport du mouvement Desjardins au niveau de la vie
collective québécoise. Mais je voudrais souligner un danger qui
guette le mouvement et c'est le narcissisme.
Je sais que le mouvement Desjardins est un mouvement qui n'aime pas
être critiqué ou qu'on n'aime pas critiquer. Ce n'est pas mon
idée de le critiquer. Mais je voudrais suggérer aux dirigeants
des unions régionales de la
Fédération des institutions membres de s'ouvrir sur le
monde extérieur, de s'ouvrir sur la compétition et de ne pas
craindre d'aller chercher des idées qui pourraient contribuer au
développement de ce mouvement.
Je voudrais souligner un deuxième aspect, c'est le danger de
vieillissement des cadres de ces institutions parce que, évidemment,
c'est un mouvement où on s'y intéresse non seulement à
cause d'intérêts ou d'argent qu'on a dans la caisse populaire,
dans l'union régionale ou dans les sociétés d'assurance
mais parce qu'on croit à la coopération.
Il arrive que des gens qui occupent des postes, soit au niveau des
caisses populaires locales, au niveau des unions régionales ou aux
conseils d'administration des sociétés, demeurent passablement
longtemps en fonction, ce qui fait que la relève ne peut pas s'exercer
facilement. La jeune génération qui pousse, tant dans les cadres
administratifs que dans les cadres de direction, se décourage, voyant
que le haut de la pyramide est souvent fermé. Il ne s'agit pas tellement
pour eux d'occuper des postes, mais surtout de participer aux prises de
décisions.
Je pense que le Mouvement Desjardins doit s'ouvrir aux techniques les
plus modernes de gestion je sais que des efforts ont été
faits dans ce sens là à ce qu'on appelle l'administration
par des objectifs "management by objectives". Je sais que l'Institut
coopératif Desjardins a donné des cours à ses membres,
mais je soulève ce point parce que je connais beaucoup de monde dans le
mouvement Desjardins. J'en rencontre régulièrement et je sais que
c'est un grief qui est souvent formulé. Je sais également que
plusieurs des dirigeants en sont conscients. Je crois de mon devoir de le
souligner.
Le troisième aspect que je veux soulever dans cette courte
intervention, c'est le danger qui guette l'esprit coopératif dans le
Mouvement Desjardins, parce que le mouvement grossit. La coopération,
ça se comprend, s'exerce facilement à la base, au niveau des
caisses populaires, mais, lorsqu'on tombe au niveau de grands ensembles, on ne
fait plus trop trop la distinction c'est difficile, du moins pour
l'observateur extérieur, de la faire entre le mouvement
coopératif et une société de type capitaliste.
L'exemple nous est donné ici par cette société d
investissement dont on propose, dans le projet de loi no 91, de doter le
Mouvement Desjardins. Je ne suis pas contre ce principe, mais je veux bien
indiquer aux dirigeants du Mouvement Desjardins qu'à un moment
donné il va falloir qu'ils songent à décrire, à
déterminer d'une façon claire et précise les objectifs du
mouvement. A ma connaissance, sur l'ensemble du Mouvement Desjardins, il n'y a
pas eu de consensus précis quant aux objectifs que ce mouvement cherche
à atteindre. Je sais que des discussions ont cours à ce sujet
lorsque les gérants des caisses populaires se rencontrent.
C'est devenu extrêmement important; autrement, le Mouvement
Desjardins risque de perdre l'orientation de la coopération qui l'a
toujours guidé pour s'orienter vers d'autres voies qui ne seraient pas
celles que les dirigeants actuels veulent voir impliquer au mouvement.
Ce sont là les quelques remarques que je voulais formuler. En
dernier ressort, je veux simplement attirer l'attention sur un article de la
section où l'on parle de la société d'investissement. Je
me demande si évidemment, je n'en fais pas une proposition
formelle, mais je soulève le point devant les membres de cette
Assemblée il ne serait pas intéressant de
considérer la possibilité d'ouvrir le conseil d'administration de
cette société à des personnes autres que celles faisant
partie de l'assemblée générale. Je n'en fais pas une
proposition parce que ce n'est pas un projet de loi gouvernemental comme tel,
mais je me demande s'il ne serait pas intéressant de considérer
la possibilité que, sur les neuf membres devant former le conseil
d'administration de la société, il y ait deux ou trois personnes
que l'assemblée générale nommerait donc, ce serait
la fédération, par son conseil d'administration, qui constitue
l'assemblée générale de cette Société de
développement Desjardins qui le ferait parmi des hommes
d'affaires de l'extérieur qui ont fait leur marque.
Je pense, par exemple, au président de Bombardier; je sais qu'il
siège à un certain nombre de conseils d'administration. Pourquoi
un homme comme lui ne pourrait-il pas entrer et donner un coup de main au
niveau de l'administration? Il y en a peut-être d'autres.
M. CARDINAL: Le député de Bagot. M. GARNEAU: Le
député de Bagot.
M. JORON: D'autres bons libéraux.
M. GARNEAU: C'est là une suggestion que je fais en terminant,
mais je ne veux pas formuler d'amendement précis; je la soumets
uniquement à la considération des membres de cette Chambre.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai pas l'intention de participer
à ce débat. Mon orgueil va m'empêcher de vous dire que les
seules relations que j'ai avec les caisses populaires, c'est d'être un
emprunteur régulier de ces institutions.
De toute façon, M. le Président, lorsqu'on a parlé
de la présentation de ce projet de loi, je sais qu'au niveau local des
caisses populaires et surtout au niveau des unions régionales, un
mouvement de crainte et d'appréhension s'est développé
petit à petit. Lorsque j'ai eu l'occasion de rencontrer certaines
personnes en autorité, avec mon collègue le député
de Bagot, j'ai posé franchement la question, aux fins de savoir si ce
projet de loi faisait l'objet de contestation dans le milieu des unions
régionales.
Et on m'a signalé que ces craintes étaient totalement
dissipées du fait qu'on laissait aux unions régionales leur
entière autonomie. Je crois que de ce fait, M. le Président, tout
le monde était heureux. J'ai même vérifié cette
déclaration. Non pas parce que j'ai mis en doute les informations qu'on
m'avait données, mais par satisfaction du devoir professionnel, j'ai
communiqué avec le président de l'union régionale de
Trois-Rivières, la seule union régionale qui était quelque
peu inquiète des principes qu'on avait au tout début
envisagés dans la présentation de ce projet de loi.
Je sais qu'hier matin on a tenu une réunion extraordinaire et
qu'on n'a pas présenté d'objection à la formulation et au
texte de loi qui nous est présentement soumis. J'ai été
quelque peu tiraillé par l'inquiétude, M. le Président,
lorsque j'ai vu le ministre des Finances assumer seul la présentation de
ce projet. Lorsque j'ai vu arriver les éminences grises, les
véritables conseillers en la matière du ministère des
Institutions financières, je me suis senti quelque peu reposé, en
pleine quiétude, parce que je sais que le ministre des Finances pourra
toujours recevoir de ses conseillers les recommandations qui s'imposent.
Remarquez bien, M. le Président, que je n'ai pas parlé du
ministre du Revenu. Je sais qu'il voudrait que je parle de lui; je n'en
parlerai pas.
Ce sont les quelques remarques que je voulais faire. Je crois bien que
tous les députés de cette Chambre, nonobstant les remarques de
mon honorable ami le député de Gouin, sont pour le principe de ce
projet de loi. Quant à nous, nous sommes disposés à en
entreprendre l'étude article par article.
M. LE PRESIDENT (Carpentier): Article 1,
M. CARDINAL: M. le Président, je pense que le gouvernement nous a
remis là des amendements. Dès lors, il y en a tout de suite un,
avant même l'article 1. Je laisse au député de LTslet le
soin de...
M. GIASSON: Il y a un amendement qui va directement dans le sens des
remarques formulées par le député de Bagot tout à
l'heure, c'est-à-dire d'établir deux sections à
l'intérieur du projet de loi. La première section règle la
partie concernant le chapeau qu'on veut mettre au-dessus de l'ensemble du
mouvement. Elle règle la partie relative à la venue au conseil
d'administration de représentants de sociétés ou
corporations qui relèvent déjà du mouvement Desjardins.
Enfin, la deuxième section crée la Société
d'investissement Desjardins.
M. GARNEAU: Sur le plan de la rédaction, les officiers
m'informent que c'est un peu comme mettre un point ou une virgule. Ils vont la
corriger lors de l'impression pour inscrire section 1 et section 2 dans la loi
et séparer les deux chapitres.
M. GIASSON: A l'article 1, somme toute, on établit l'objet qu'on
veut atteindre par le projet de loi.
M. CARDINAL: L'amendement proposé me satisfait pleinement et
l'article 1, je suis disposé à l'adopter.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec amendement. Article 2.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4.
M. JORON: A l'article 4, si vous permettez, c'est là qu'on voit
que les effets possibles de dilution du caractère coopératif
peuvent se faire sentir puisqu'on les quantifie à cet article.
Je me demande si en raison justement de la possibilité de cette
dissolution, si vous voulez, de l'esprit coopératif, il n'y aurait pas
possibilité de limiter davantage la place que l'on donne, à la
fédération, aux délégués venant des
institutions en annexe. Si on disait, par exemple, les trois quarts au lieu des
deux tiers.
M. GARNEAU : Je suis prêt à accepter la suggestion des deux
tiers qui était suggérée par le mouvement Desjardins comme
étant une barrière à la limite inférieure. Mais
comme le taux est déterminé par règlement et que
l'assemblée générale des caisses populaires, qui est
formée des représentants des dix unions régionales, comme
l'indiquait le député de Bagot tout à l'heure, comme cette
assemblée générale aura toujours la majorité des
deux tiers, elle pourra passer des règlements qui la protégeront.
Sur ce plan-là, je ne crois pas qu'il y ait trop de difficultés.
En ce qui me concerne, s'il y a danger à maintenir l'esprit
coopératif, ce ne serait peut-être pas tellement là que je
le verrais.
M. JORON: Dans certains cas, le règlement prévoit qu'il
faut deux tiers pour faire adopter certains types de règlements. Mais je
ne sais pas si ce sont tous les règlements. Peut-être que le
député de Bagot pourrait préciser davantage. En raison du
fait que la cohésion ou l'unité parmi les deux tiers n'est pas
nécessairement assurée, parce qu'il y a des intérêts
locaux, des deux tiers-là peuvent se fractionner pas
nécessairement en présentant un front commun. A ce
moment-là l'autre tiers peut avoir une influence plus grande que les
chiffres semblent indiquer en premier lieu, parce que si l'autre tiers comprend
des gens venant d'un même milieu et du même groupe, là,
l'influence peut être plus grande que les chiffres semblent le
suggérer à première vue.
Pour en avoir parlé avec les intéressés, les
dirigeants du mouvement lui-même, j'ai compris que, dans un premier
temps, on n'avait pas l'intention, d'ailleurs, de se rendre à ces
deux
tiers-là, loin de là, même on parlait de cinq
sixièmes, un sixième pour le départ. Quand même
je crois qu'il est prudent de le faire il faut se laisser une
petite marge de manoeuvre. J'avais l'impression qu'à trois quarts, je
comprends que la marge de manoeuvre est plus petite mais elle est encore
là et elle satisfait les besoins immédiats qu'ont exprimés
les dirigeants du mouvement. Je pense que trois quarts c'est plus prudent que
deux tiers.
M. CARDINAL: Il y a peut-être une raison. C'est qu'en fait il y a
dix unions régionales et puis il y a huit institutions. Si on fait un
calcul rapide, avec deux tiers, on arrive avec le fait que les unions sont
sûres d'avoir la majorité.
M. JORON: Oui.
M. CARDINAL: Et deuxièmement, il y a ce fait que c'est au moins
les deux tiers, c'est-à-dire que par règlement on pourrait dire
que ce sont les trois quarts, on pourrait dire que ce sont les cinq
sixièmes, on pourrait dire que c'est...
M. GARNEAU: La loi garantit que les unions régionales auront
toujours le contrôle de l'assemblée générale, et
libre à l'assemblée générale de s'assurer
elle-même d'un plus grand contrôle, et si elle le désire
qu'il y ait ce règlement. A l'assemblée générale
des caisses populaires qui unit les unions régionales, les
délégués votant sont à peu près une
centraine de mémoire pour autant que je puisse me rappeler
ce qui veut dire qu'il y en aura au moins 66 qui viendront des unions
régionales et le reste, des sociétés.
Si on maintenait les 100 à peu près qui sont des
délégués-électeurs des unions régionales et
qu'on y ajoutait les délégués des institutions
affiliées, cela voudrait dire que sur 130 délégués
à peu près, il y en aurait 100 qui viendraient des unions
régionales, ce qui leur laisse le contrôle. La loi
évidemment établirait une limite inférieure que les
règlements pourraient tolérer.
M. JORON: Je n'ai pas l'intention d'en faire une bataille, mais je
pensais qu'il pourrait être plus prudent de cirsconscrire davantage le
poids des institutions (dont les noms apparaissent en annexe) qu'on vient
greffer à la fédération. En réalité, je me
sens moi-même mal placé pour suggérer cet
amendement-là. Si on était en assemblée
générale avec les gens de tout le mouvement, à ce
moment-là cela serait à eux d'en déterminer. Cela serait
beaucoup plus facile. Je comprends, que vous aussi de votre côté,
vous ne vous sentez pas plus à l'aise que moi pour en discuter.
M. GARNEAU: Nous les avons rencontrés. Mes fonctionnaires en ont
discuté avec eux. C'est la limite qu'eux-mêmes demandaient. C'est
pour ça que je pense qu'on serait aussi bien de laisser ce
nombre-là étant donné que c'est une limite
inférieure. J'imagine que, s'ils veulent se protéger davantage,
ils pourront le faire par règlement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 5, adopté, L'article 6,
adopté. L'article 7, adopté.
M. ROY (Beauce): L'article 6 est adopté. A l'article 7, le
gouvernement a apporté un amendement. A l'article 7, l'amendement qui
s'ajoute, nous en avions pris note, d'ailleurs, pour le proposer. Après
en avoir discuté avec le mouvement, il est entendu que l'article tel que
rédigé antérieurement pouvait prêter à une
certaine ambiguïté et aurait pu susciter énormément
de discussion. Ce mandat est renouvelable à la fin du premier
paragraphe. Alors, l'amendement nous va.
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté. M. GARNEAU: Adopté tel
qu'amendé. M. LEVESQUE: Tel qu'amendé.
M. CARDINAL: Une question additionnelle. L'article 7 mutatis mutandis
nous rappelle l'article 47, de la codification administrative de la Loi des
caisses d'épargne et de crédit, les mandats sont normalement de
trois ans, ce qui permet à l'intérieur de ce cadre, trois mandats
de trois ans. Et s'il arrivait quelque chose, on pourra dans un cas particulier
aller au-delà de trois mandats de trois ans et en ajouter un
quatrième, ce qui ferait 12 ans, ce qui dépasserait dix.
M. LE PRESIDENT: Article 8?
M. GARNEAU: Article 7, adopté tel qu'amendé.
M. CARDINAL: Amendé, oui. M. LE PRESIDENT: Article 8. M.
CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 9?
M. GARNEAU: A l'article 9, on a également un amendement à
ajouter à la fin, l'alinéa suivant, donc, au bas de l'article 9:
"Sous réserve du premier alinéa, seuls les membres de la
fédération peuvent acquérir ou détenir ces parts
privilégiées et ces obligations."
M. CARDINAL: D'accord, ça respecte l'idée du mouvement
coopératif.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec amendement. Article 10.
M. GARNEAU: Il y aurait le sous-titre: section Il, avant l'article
10.
M. LE PRESIDENT: Insérer avant l'article 10 le titre: section
Il.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 11.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 12.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 13.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 14.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 15.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 16.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 17.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 18.
M. GARNEAU: Sur l'article 18...
M. CARDINAL: Oui.
M. GARNEAU: ... j'ai posé la question tout à l'heure et je
ne sais pas quelle est la réaction des membres de la commission sur
cette suggestion que je faisais, évidemment vous en avez
causé...
M. CARDINAL: Tantôt quand j'ai parlé, je m'en suis tenu
uniquement au projet de loi no 91. J'ai mentionné que j'étais
moi-même membre d'une caisse populaire, j'étais dans d'autres
milieux qui étaient des milieux d'affaires privés, je connais le
système de la Société générale de
financement au sujet duquel il y a une loi de déposée, le
système des Collèges d'enseignement général et
professionnel, etc.
Après discussion avec les membres des caisses populaires,
malgré, non pas des reproches mais des critiques que je pourrais leur
faire dans le sens où le ministre l'a fait, le fait de demeurer pendant
un certain temps dans un milieu assez fermé et d'avoir eu ce que
j'appellerai un roulement d'argent dans un enclos, au tout début surtout
uniquement matière immobilière et maintenant, en matière
mobilière, d'autant plus que le projet de loi no 3 a été
adopté et sanctionné le 17 juillet dernier, il y a quand
même ce fait que les caisses populaires devraient s'ouvrir davantage
à l'extérieur, elles l'ont fait déjà en
acquérant les huit institutions mentionnées dans l'annexe qu'il
n'est pas nécessaire d'énumérer afin d'épargner du
temps. Mais de là à admettre des gens de l'extérieur, je
me demande c'est une réflexion que je fais à voix haute
si l'on ne viendrait pas modifier l'esprit même de la
coopération où ce sont les membres d'un même système
qui s'administrent entre eux et qui bénéficient des profits entre
eux, qui prennent des décisions pour l'avenir entre eux, qui
délèguent à chacun des niveaux des gens qui sont encore de
leur milieu. Je n'ai pas consulté les dirigeants de la
Fédération des caisses populaires Desjardins sur la suggestion du
ministre des Finances et c'est pourquoi j'ai de la difficulté à
réagir. Disons que dans l'ordre uniquement des principes
abstraits...
M. GARNEAU: Remarquez bien que je ne veux pas en faire un amendement
formel, à moins qu'il y ait un consensus. Mais quelle serait la
réaction du député si l'article 18 laissait une
possibilité à l'assemblée générale de
choisir deux des membres, si elle le juge à propos? Pour ne pas fermer
la porte.
M. CARDINAL: Je vais dire que je vais être d'accord. Qu'on me
propose un projet d'amendement, comme c'est un bill de député, le
député de L'Islet peut fort bien faire cela avec ses
collègues et...
M. GARNEAU: Les conseillers en ont préparé un.
M. CARDINAL: ... avec ma déformation juridique, je
réfléchirai sur un texte précis.
M. GIASSON: ... quelle serait la teneur de l'amendement, ça se
lirait comme suit: "L'assemblée générale peut, si elle le
juge à propos, choisir deux membres du conseil d'administration qui ne
sont pas parties de l'assemblée générale."
M. CARDINAL: Un instant, ce serait le deuxième alinéa,
pour commencer.
M. GARNEAU: Ce serait un deuxième alinéa.
M. CARDINAL: Deuxièmement,...
M. JORON: Il faudrait dire "parmi les neuf aussi".
M. CARDINAL: Oui, deuxièmement, qui ne sont pas "parties", c'est
un mot que je n'aime pas parce que c'est un terme ambigu, amphibologique, comme
dirait le député de Chicoutimi.
J'aimerais mieux je ne sais pas, moi qu'ils ne soient pas
"membres" ou autre chose. Je ne sais pas quel terme employer. C'est le terme
"partie" qui m'agace.
M. GARNEAU: Pendant qu'ils vont travailler sur l'amendement, on pourrait
peut-être passer aux autres articles.
M. CARDINAL: Si le député de L'Islet et le ministre des
Finances sont d'accord, réservons l'article 18. On le reprendra
après l'article 23.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 18, retenu. Article 19?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 20?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 21?
M. CARDINAL: J'attends l'amendement.
M. GIASSON: Un amendement a été suggéré. On
pourrait le lire comme suit c'est un changement assez minime
"Remplacer, dans la deuxième ligne du deuxième alinéa, le
numéro 113b) par le numéro 114.
M. CARDINAL: Attendez un peu, on va regarder cela. Ecoutez, je ne
comprends pas l'amendement. Evidemment, j'ai une codification administrative
qui va jusqu'à...
M. LEVESQUE: Il y a une erreur de copiste dans le bill. C'est tout.
C'est ce que me disent, enfin, les conseillers juridiques.
M. CARDINAL: Est-ce une erreur de copiste ou une modification?
M. GIASSON: C'est une erreur de copiste. M. LEVESQUE: Oui, une erreur de
copiste.
M. CARDINAL: Maintenant, l'article 113b), où le prend-on? Dans la
codification administrative, il n'y en a pas. C'est pour ça.
M. GIASSON: C'est l'article 114.
M. GARNEAU: C'est pour ça qu'on met l'article 114.
M. CARDINAL: Ah, bon, d'accord!
M. PAUL: Vous faites disparaître la coquille?
M. GARNEAU: Oui.
M. CARDINAL: Je voulais comprendre.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. CARDINAL: Je comprends vite, quand on m'explique longtemps.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec amendement?
M. CARDINAL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 22?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 23?
M. CARDINAL: Adopté. Il faut revenir à l'article 18.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 18?
M. GARNEAU: Voici la suggestion: "Les règlements de la
société peuvent décréter que deux membres de ce
conseil seront choisis parmi des personnes qui ne sont pas membres de
l'assemblée générale".
M. PAUL: Deux membres?
M. LE PRESIDENT: Adopté avec amendement?
M. GARNEAU: C'est ça. "Les règlements de la
société peuvent décréter que deux membres de ce
conseil seront choisis parmi les personnes qui ne sont pas membres de
l'assemblée générale".
M. ROY (Beauce): Maintenant, j'aimerais qu'on nous donne un peu
d'explications, s'il vous plaît. Pourquoi cet amendement?
M. GARNEAU: Tout à l'heure, j'indiquais que cette
société d'investissement, évidemment, avait un
caractère un peu particulier et qu'elle était dotée des
pouvoirs d'une société ordinaire à actions. Il y aurait
peut-être avantage, pour le Mouvement Desjardins, d'avoir au conseil
d'administration de cette société, des hommes d'affaires
québécois qui ont réussi dans leur vie professionnelle,
comme industriels, dans le commerce. Ces personnes pourraient être un
apport au conseil d'administration de cette société, si
l'assemblée générale des caisses populaires qui forment la
fédération le jugeait à propos. Ce serait par
règlement qu'ils pourraient le déterminer. Ce serait, en fait,
avoir du sang nouveau. Des gens qui ont réussi en affaires pourraient
apporter leur collaboration à cette société.
M. ROY (Beauce): Est-ce que les dirigeants du Mouvement Desjardins en
ont fait la demande ou si c'est une nouvelle disposition que le gouvernement
veut inclure dans le projet de loi?
M. GARNEAU: D'abord, ce n'est pas un projet de loi gouvernemental. C'est
la raison pour laquelle, avant de formuler cet amendement, je voulais savoir si
c'était une idée qui pouvait recueillir le consentement de la
députation.
Comme ce consensus semblait exister, les conseillers juridiques ont
préparé l'amendement. Evidemment, ce n'est...
M. CARDINAL: Est-ce que nous... M. PAUL: Il n'y a pas d'obligation.
M. GARNEAU: Il n'y a pas d'obligation,... M. CARDINAL: C'est ça,
justement,...
M. GARNEAU: ... ce sont eux qui décideront s'ils le...
M. PAUL: C'est un pouvoir.
M. GARNEAU: ... veulent ou non.
M. CARDINAL: C'est ça, c'est purement facultatif.
M. GARNEAU: Ils n'ont qu'à ne pas adopter de règlement. Il
n'y a pas de problème.
M. CARDINAL: Ils peuvent simplement ignorer ce texte comme s'il n'avait
jamais été écrit.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CARDINAL: Avec amendement.
M. LE PRESIDENT: Avec amendement.
M. LEVESQUE: Avec amendement.
M. CARPENTIER (président de la commission
plénière): M. le Président, j'ai l'honneur de faire
rapport que votre commission a siégé et a adopté le bill
91 avec des amendements qu'elle vous prie d'agréer.
M. LAVOIE (président): Ces amendements sont-ils
agréés?
DES VOIX: Agréé.
Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: Agréé. Du consentement unanime, est-ce
que la motion de troisième lecture est agréée?
M. CARDINAL: Oui.
M. ROY (Beauce): Troisième lecture.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de L'Islet propose la
troisième lecture du projet de loi no 91. Cette motion est-elle
adoptée?
M. CARDINAL: Est-ce que nous pouvons dire un mot sur la motion, M. le
Président? C'est pour féliciter le député de
L'Islet pour la brillante performance qu'il a faite cet après-midi et
pour la collaboration qu'il nous a apportée.
M. LEVESQUE: C'est ce que je faisais au moment même où le
député de Bagot s'est levé.
M. CARDINAL: Il y a une question de rapidité.
M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a consentement unanime?
M. LEVESQUE: Consentement unanime.
M. JORON: M. le Président, je veux ajouter aux propos du
député de Bagot que moi aussi je tiens à féliciter
le député de L'Islet pour les mêmes raisons et, sans
être méchant, je dirai que c'est parce que c'est un des rares de
ce type-là que nous retrouvons dans l'équipe
ministérielle.
M. CARDINAL: Le pot après les fleurs!
M. GARNEAU: Le pot, c'est pour vous autres, les fleurs c'est pour
nous.
M. LEVESQUE: M. le Président, il y a ici un choix à faire.
Il y a l'article 14 et l'article 1. Alors, je ne sais pas...
M. CARDINAL: L'article 14?
M. LEVESQUE: L'article 14 ou l'article 1, selon la disponibilité
des députés des différents partis.
M. CARDINAL: Bien, pour l'article 14, quant à notre parti, je
suis là.
M. LEVESQUE: C'est un, deux, trois. M. CARDINAL: Cela dépend des
autres.
M. LEVESQUE: Est-ce que nous avons le même consensus pour
l'article 14?
M. BURNS: Pour l'article 14, cela va.
M. ROY (Beauce): M. le Président, un instant, s'il vous
plaît. C'est quoi, l'article 14?
M. CARDINAL: Comme je l'ai déjà dit, je pense que le
député de Beauce a eu le temps de voir le projet de loi. Je
proposerais donc qu'on fasse toutes les inscriptions et que nous disions qu'il
est adopté en troisième lecture.
M. ROY (Beauce): Nous ne sommes pas d'accord sur l'article 14, M. le
Président. Nous avons quelque chose à dire sur ce projet de
loi.
M. LEVESQUE: Exprimer son opinion, je trouve que c'est bien normal. Mais
est-ce que ce serait simplement une expression d'opinion ou si ce serait...
M. ROY (Beauce): Deuxième lecture normale, comme nous
procédons normalement pour les autres projets de loi.
M. LEVESQUE: Oui, je comprends. C'est une question de temps pour moi, ce
n'est pas une question de savoir si c'est une question de principe ou de... Je
comprends que quelqu'un veuille exprimer une opinion, c'est fort louable. Mais
est-ce qu'on peut donner une idée du temps dont le député
a besoin pour exprimer son opinion?
M. ROY (Beauce): Voici, je ne serai pas le seul à exprimer un
point de vue sur ce projet de loi.
M. LEVESQUE: Voulez-vous dire de votre parti?
M. ROY (Beauce): De notre parti.
M. LEVESQUE: De combien de temps à peu près aurait besoin
le parti? C'est tout ce que je veux savoir.
M. ROY (Beauce): Ecoutez, M. le Président,...
M. LEVESQUE: Si nous pouvons nous entendre. Si nous ne le pouvons pas,
nous allons le laisser là. Vous en prendrez la
responsabilité.
M. ROY (Beauce): ... je pense que sur ce projet de loi, nous en avons
pas mal à dire et il est difficile pour moi d'établir ou de fixer
le temps d'avance. Mais nous en avons beaucoup.
UNE VOIX: Deux jours, en avez-vous assez?
M. ROY (Beauce): Je suis convaincu qu'il est impossible de l'adopter ce
soir avant la période du souper et nous en aurons même pour une
partie de la soirée.
M. CARDINAL: M. le Président, devant ceci, je suis bien
obligé de retirer ma motion. Nous entendrons donc parler de la Banque du
Canada jusqu'à minuit ce soir!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre!
M. BURNS: M. le Président, nous avions un discours de
deuxième lecture par le député de Gouin. Le
député pourrait peut-être vous dire lui-même s'il
prévoit que ce sera long ou non.
M. JORON: J'avais des remarques assez substantielles que j'aurais pu
m'efforcer de circonscrire il faut toujours faire attention à ce
mot en une quinzaine ou une vingtaine de minutes. Il m'est
indifférent de les faire en deuxième lecture ou à
l'occasion de l'article de la commission plénière.
D'autre part, si nos collègues du Raliement créditiste ont
des choses plus substantielles à dire, pour ma part, je suis
disposé à les écouter.
M. LEVESQUE: Par contre, pour les autres crédits qui ne font pas
l'objet d'étude présentement en commission, est-ce qu'on
prévoit que ce sera long? La Voirie, les Travaux publics et les Affaires
sociales, qui font l'objet de la plus grande partie des crédits, sont
déjà en commission. Pour le reste, est-ce que...
M. ROY (Beauce): Nous sommes disponibles, M. le Président. Nous
sommes d'accord pour procéder.
M. LEVESQUE: ...de la plus grande partie des crédits sont
déjà en commission. Pour le reste, est-ce que...
M. ROY (Beauce): Nous sommes disponibles, M. le Président. Nous
sommes d'accord pour procéder à la suite de l'étude des
crédits.
M. PAUL: M. le Président, nous sommes prêts à nous
attaquer à l'étude des crédits.
M. LE PRESIDENT: Nous reformons donc la commission à nouveau.
M. LEVESQUE: Oui.
Commission des subsides Budget
supplémentaire
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Finances propose que je quitte
maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en commission des
subsides.
Cette motion est-elle adoptée?
UNE VOIX: Oui.
M. PAUL: M. le Président, avant que vous ne quittiez le fauteuil,
j'attirerais votre attention sur la nécessité d'inscrire que
c'est la deuxième formation de la commission des subsides aujourd'hui,
pour qu'on valide et légalise la délégation qui a
été faite au tout début de l'après-midi.
M. LEVESQUE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. PAUL: Le ministre peut-il nous donner une performance
théâtrale?
M. CARPENTIER (président de la commission des subsides):
Crédits supplémentaires. Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre peut s'approcher.
M. PAUL: Approchez-vous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au titre des Affaires
culturelles, le gouvernement a inscrit un montant de $325,000 qui est
réparti de la façon suivante: Au poste 6: Création,
article 1 : Administration, sous-article 12: Subventions.
Il s'agit sans doute, M. le Président, du montant qui est
exigé pour ce qu'on appelle non pas l'opération mais
l'exploitation, le fonctionnement du Grand Théâtre de
Québec. Comme la loi le prévoyait, le déficit du Grand
Théâtre devait être financé au moyen des
crédits adoptés à cette fin par la Législature.
S'agit-il de ce montant? Le ministre pourrait-il nous le ventiler
légèrement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président. L'article
19 de la Loi du Grand Théâtre de Québec nous impose de
combler les déficits d'exploitation. Au début de l'année,
étant donné qu'il s'agissait d'une première année,
nous avions inscrit un montant de $300,000, sachant très bien qu'il
était insuffisant La révision par le conseil d'administration du
Grand Théâtre de Québec a permis d'en arriver à un
budget plus élevé qui, compte tenu des recettes de $275,000, nous
donne le total de $900,000, ce qui laisse un déficit de $625,000. Je
rappelle que $300,000 étaient déjà inscrits, de sorte que
nous demandons des crédits de $325,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à ce poste,
vous comprendrez que nous pourrions très bien instituer ici un long
débat. Je n'ai pas l'intention de le faire j'en avertis tout de
suite le ministre parce que nous aurons l'occasion lorsque nous
étudierons le budget, que nous aurons reçu le rapport
d'activité du Grand Théâtre, son bilan, enfin tous les
documents relatifs à l'utilisation des fonds, de parler de la politique
du Grand Théâtre, de remettre en cause cette question de la
régie indépendante qui avait fait l'objet de nos discussions
antérieures. Nous aurons l'occasion, à ce moment-là, de
parler de la politique du Grand Théâtre en ce qui concerne le
public, en ce qui concerne la programmation, en ce qui concerne les artistes,
en ce qui concerne les prix ou les droits d'entrée aux différents
spectacles et en ce qui concerne la participation du Grand
Théâtre à la diffusion de la culture et à
l'animation culturelle dans le milieu québécois et, par voie
d'entraînement, dans la région périphérique et dans
d'autres régions, en rattachant cela à ce problème de
l'axe Québec-Montréal.
Il m'apparaît toutefois que les dangers que j'avais
signalés à propos de la Place des Arts de Montréal, dont
j'avais dit que c'était un gouffre dévorant.
Il m'apparaît que le déficit du Grand Théâtre
est déjà assez important. J'aimerais savoir du ministre s'il
peut, par voie de prospective ou de projection, nous dire quel peut être,
selon lui, l'ordre de grandeur de ce déficit. Là naturellement le
déficit est difficile à apprécier, parce que le Grand
Théâtre vient tout juste en fait de commencer son travail. C'est
sa première véritable saison complète. Mais le ministre va
comprendre que, si je m'inquiète de ce déficit, c'est que je
voudrais savoir si la politique qui est mise de l'avant au Grand
Théâtre de Québec depuis son ouverture va aller dans le
sens de l'établissement d'un rythme de croissance normale et d'une
vitesse de croisière qui permette à un moment donné au
ministre de dire: Holà! messieurs, j'ai consacré et nommé,
vous allez trop vite ou pas assez vite selon le cas et les
déficits ne doivent pas aller au-delà de tel ordre de grandeur
pour que le Grand Théâtre de Québec ne devienne pas un
gouffre, une sorte d'abîme sans fond. J'aimerais que le ministre me
fournisse certains renseignements sur l'orientation du fonctionnement du Grand
Théâtre en ce qui concerne son financement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, nous aurons tout le
loisir, lors de la discussion des crédits, d'aborder la question des
régies. Pour l'instant, je me contenterai de dire que le contrôle
qu'exerce le ministère des Affaires culturelles sur le budget du Grand
Théâtre de Québec est beaucoup plus rigoureux que celui
qu'il peut exercer sur le budget de la Régie de la Place des Arts.
La raison en est la suivante, c'est que, strictement, nous ne comblons
pas un déficit, mais nous étudions son budget au départ,
nous le révisons et nous budgétisons la somme dont nous avons
besoin au départ.
Cependant, cette année je me permets d'y revenir
étant donné qu'il s'agissait d'une première année
d'exploitation, nous nous sommes contentés d'un chiffre approximatif, le
sachant insuffisant, c'est-à-dire $300,000, et le budget
supplémentaire vise à combler cette différence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne veux pas poursuivre l'interrogatoire,
mais je demande au ministre tout de suite de préparer ses documents, ses
papiers, afin de nous dire, lorsque nous aurons à examiner ces
crédits d'ici quelques mois, de quelle façon s'établit la
programmation du Grand Théâtre, quel est le
rôle que le ministère joue et entend jouer dans
l'établissement des programmes, tout cela en regard des besoins de la
collectivité québécoise.
Je m'inquiète d'une chose je vous avoue que je n'ai pas
fréquenté le Grand Théâtre très souvent
en examinant les dépliants et toutes les annonces qui paraissent
dans les journaux, je m'inquiète, dis-je des prix que l'on charge aux
citoyens qui veulent voir des spectacles au Grand Théâtre.
Nous avions conçu le Grand Théâtre comme un
instrument de diffusion de la culture, un instrument d'animation, un pôle
de création également. Je ne veux pas aller dans le détail
ce soir, je demande simplement au ministre de se préparer à nous
divulguer les grandes lignes d'une politique qui nous permettra de voir que le
Grand Théâtre de Québec n'est pas un lieu
réservé à une élite, mais qu'il est un pôle
de croissance intellectuelle, d'activités intellectuelles, qu'il doit
remplir sa fonction d'animateur et rejoindre, par ce moyen, les diverses
régions.
En effet, s'il est nécessaire de diffuser la culture, il faut
quand même avoir de grands pôles, mais des pôles qui soient
reliés selon les lignes d'un axe dont la Place des Arts va faire partie.
Je demande tout de suite au ministre de réfléchir sur le
problème suivant, soit la nécessité de repenser la
politique de l'administration de la Place des Arts de Montréal en
fonction de celle du Grand Théâtre de Québec, afin que le
ministère des Affaires culturelles, ou le gouvernement pris dans son
entier, soit réellement responsable de tout ce qui s'appelle moyens de
diffusion et que ne se recrée pas, dans le Québec, des lieux
privilégiés réservés à un ensemble de
citoyens qui peuvent se payer le luxe d'un billet de théâtre, qui
leur permet, la plupart du temps, d'exhiber leur toilette, leurs fourrures et
leurs fausses pierres précieuses.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, je n'ai pas l'intention
d'engager un débat à ce moment-ci. Je vous donne rendez-vous
à la discussion des crédits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je remercie le ministre, M. le
Président. Nous espérons que le ministre nous a bien compris et
nous remercions M. Bourgeois qui l'a assisté fort brillamment.
M. VINCENT: Agriculture. M. LE PRESIDENT: Justice?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justice, ça va, M. le Président.
J'ai consulté le leader de mon Opposition, comme le disait M. Lesage, et
ce sont des montants de rajustements de salaires. M. CHOQUETTE: De la
Sûreté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CHOQUETTE: Je félicite l'Opposition, représentée
brillamment par le député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me prépare à mon futur
rôle.
M. CHOQUETTE: ... ainsi que par le député de Beauce. Tous
les deux.
M. LEVESQUE: Ah, il était là.
M. BURNS: M. le Président, une question de privilège.
M. LEVESQUE: Le député de Gouin et le député
de Maisonneuve.
M. CHOQUETTE: Le député de Gouin et le
député de Maisonneuve. Je les qualifierais, tous les quatre,
d'égaux au point de vue de la puissance intellectuelle. Merci.
M. BURNS: Merci de quoi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'avoir voté ses crédits.
M. BURNS: On ne les a pas adoptés encore.
M. LEVESQUE: Reviens en dehors de la politique.
M. BURNS: M. le Président, est-ce que c'est adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. BURNS: Voulez-vous me permettre...
M. CHOQUETTE: Ah, pour vous, je vais le faire.
M. BURNS: C'est le budget des Affaires culturelles qui a
été adopté, si je comprends bien. Je veux juste poser une
question. Ce qui apparaît au budget...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Salaires de la Sûreté.
M. BURNS: ... ce sont les salaires de la Sûreté.
M. CHOQUETTE: Exclusivement des salaires.
M. BURNS: La seule question que je voulais poser: Est-ce que ce sont des
salaires qui font suite à l'entente de Drummondville ou si c'est autre
chose? Est-ce à cause de l'expansion ou quoi?
M. CHOQUETTE: Non, ce sont des salaires qui font suite à
l'entente de Québec.
M. BURNS: Vous voulez dire à l'entente de la convention
collective, si on peut l'appeler ainsi.
M. CHOQUETTE: A une renégociation de certaines clauses de la
convention collective, renégociation qui a été conclue en
la ville de Québec, les 11 et 12 novembre dernier.
M. BURNS: Le ministre me comprend très bien, quand je fais
référence à Drummondville...
M. CHOQUETTE: Voulez-vous dire que je n'aime pas le mot
Drummondville?
M. BURNS: Bien, le ministre de la Voirie va être insulté
d'entendre ça. Pour être bien sérieux, est-ce qu'on doit
comprendre que c'est à cause de la nouvelle entente sur le temps
supplémentaire qui était dû?
M. CHOQUETTE: Non.
M. BURNS: C'est ça, le sens de ma question.
M. CHOQUETTE: Non, non! Je vais expliquer au député que la
convention, qui était d'une durée de cinq ans, comportait un mode
de détermination du salaire des agents et des officiers de la
Sûreté. Alors, nous avons renégocié le mode de
fixation du salaire des agents de la Sûreté. A la suite de
pourparlers, les 11 et 12 novembre, nous en sommes arrivés à une
nouvelle entente qui a amendé la convention collective et qui a fait
qu'au lieu de noua en rapporter aux salaires établis dans sept corps
policiers à travers le pays, nous fixons le salaire des agents de la
Sûreté dorénavant, pour le reste de la convention
collective, en fonction des salaires des policiers de Montréal, de
Toronto, de la Gendarmerie royale et de la Ontario Provincial Police.
Nous avons éliminé les corps de police d'Edmonton,
Vancouver et Winnipeg comme point de référence pour la
détermination du salaire. Ceci a entrafné un rajustement des
salaires, rétroactif au 1er avril dernier, et ce sont les montants qui
sont requis pour donner suite à cette entente.
M. BURNS: Je remercie le ministre. Je remercie le leader de m'avoir
permis de revenir sur ce point.
M. LEVESQUE: Bienvenue. M. SAINDON: M. le Président... M.
LEVESQUE: M. le Président...
M. BURNS: Est-ce que le ministre pense que mon oncle est moins
choqué contre moi, aujourd'hui?
M. CHOQUETTE: Votre oncle m'a dit qu'il vous aimait plus
aujourd'hui.
M. LEVESQUE: Rapport.
M. SAINDON: M. le Président, j'ai l'honneur de vous faire rapport
que tous les crédits supplémentaires du ministère de la
Voirie et des Travaux publics ont été adoptés en
commission. Je propose leur adoption par la commission
plénière.
DES VOIX: Adopté.
M. PAUL: Un instant. Une minute. M. le Président, je regrette,
mais nous sommes dans un bon esprit de coopération et nous allons
adopter.
M. LEVESQUE: Agriculture et Colonisation. Adopté.
UNE VOIX: Non.
M. LE PRESIDENT: Agriculture et Colonisation.
M. ROY (Beauce): A l'article 1: service... Est-ce que l'on est
prêt à étudier les crédits de l'Agriculture?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que c'est bien l'Agriculture?
M. PAUL: Le ministre n'est pas présent. M. LE PRESIDENT:
Agriculture. M. LEVESQUE: Il est là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qu'on prend, là?
M. LEVESQUE: Agriculture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, on retombe dans les patates?
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre pourrait nous dire, au poste 3
service du génie, $925,000, en quoi consistent les honoraires et
commissions au montant de $180,000? En quoi consistent également les
allocations, primes et bourses au montant de $745,000?
M. TOUPIN: Pour les $180,000, ce sont des contrats que nous donnons
à des firmes spécialisées pour faire des travaux de
recherche sur le drainage, notamment, le creusage des cours d'eau et le
drainage souterrain. Nous avions à ce chapitre un budget de $700,000 ou
$800,000. Nous l'avons dépassé de $180,000 parce que les travaux
que nous faisions au ministère se sont accélérés
et, par conséquent, il a fallu accélérer les travaux de
recherche. Cela a coûté $180,000 de plus que prévu. Quant
aux $745,000, c'est le drainage souterrain surtout, je pense, qui constitue le
poste le plus important. Nous nous étions fixé un objectif de 20
millions de pieds. Nous allons probablement le dépasser. C'est la raison
pour laquelle nous devons dépenser à ce chapitre $745,000 de
plus.
M. BELAND: Relativement à l'amélioration des fermes pour
le drainage, est-ce qu'il s'est agit ici des montants déboursés
pour des drains de plastique ou encore des drains de grès?
M. TOUPIN : Effectivement, ce sont surtout des drains de plastique parce
que c'est surtout ceux-là qui ont pris beaucoup plus de vogue,
maintenant qu'on a accepté de les utiliser cette année. Ils ont
pris beaucoup plus de vogue qu'on pensait qu'ils en prendraient. Au fond, la
demande a été plus forte qu'on croyait qu'elle allait être.
C'est une des raisons si ce n'est pas la seule qui a fait que c'a
coûté ce montant de plus que prévu.
M. BELAND: Toujours au même poste, quel est le pourcentage
approximatif? Est-ce que cela a été deux tiers de drains de
plastique et le reste des drains de grès? Quel est le pourcentage
approximatif?
M. TOUPIN: Cela varie, c'est peut-être 60-40. Je pense que ce sont
dans ces proportions-là à peu près 60-40. On utilise le
plastique pour une fin et le grès pour une autre. Dans le 6 pouces, le
plastique est très en demande; dans ce secteur-là, il prend
presque à lui seul peut-être 80 p.c. de la place, alors que le
grès lui, dans le 8 pouces, prend à lui seul toute la place parce
que le plastique n'a pas encore été approuvé pour le 8
pouces.
UNE VOIX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Ma question s'adresse au ministre au sujet de l'hydraulique
agricole. Est-ce qu'il pourrait expliciter à quelle maison sont
données ces études de spécialisation?
M. TOUPIN: Oui, elles sont confiées à deux maisons: Hamel
et Malouin et Grosleau & Deguise.
M. DEMERS: Hamel & Malouin de...
M. TOUPIN: Drummondville. M. DEMERS: Drummondville.
M. TOUPIN: Grosleau et Deguise de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 13.
M. VINCENT: M. le Président, au sous-article 13, allocations,
primes et bourses au montant de $760,000, c'est pour payer les subventions pour
l'achat d'engrais chimiques. Quel était le montant au budget initial
pour les subventions aux engrais chimiques?
On dit que les engagements à respecter excèdent de ce
montant les crédits prévus au budget 1971-1972. Quels
étaient les crédits prévus?
M. LEVESQUE: Sous-article 13 de l'article 3 ou de l'article 7?
M. DEMERS: De l'article 7.
M. LEVESQUE: Article 7, sous-article 13, très bien.
M. PAUL: On va plus vite que vous.
M. LEVESQUE: Vous êtes plus vite que nous autres.
M. VINCENT: Quels étaient les crédits prévus au
budget 1971-1972 pour les subventions aux engrais chimiques?
M. TOUPIN: Je ne peux pas dire exactement, malheureusement, le budget
qu'on avait prévu. Ce que je puis dire, néanmoins, c'est que cela
a coûté $760,000 et que nous nous étions engagés,
comme je l'avais dit ici en Chambre, à rembourser tous les agriculteurs
dont la demande serait faite je ne me souviens pas de la date
avant une date X, et nous avons respecté à ce chapitre nos
engagements.
M. VINCENT: M. le Président, ce n'était pas ma question.
Est-ce qu'il y avait des crédits de prévus au budget 1971-1972
pour des subventions pour l'achat d'engrais chimiques?
M. TOUPIN: On avait prévu un minimum de budget, puisque...
M. VINCENT: Non, mais quel était le montant?
M. TOUPIN: Je ne le sais pas exactement, il faudrait que je vois les
fonctionnaires du ministère.
M. VINCENT: Il n'y en avait pas. Il y a eu nombre de discussions
là-dessus.
M. TOUPIN: Il y avait un million de prévu?
M. VINCENT: Pour le transport.
M. PAUL: Il n'y en avait pas du tout.
M. TOUPIN: Pour le transport de la pierre à chaux et de l'engrais
chimique, les budgets sont demeurés...
M. VINCENT: Il n'y en avait pas. M. TOUPIN: C'est seulement pour...
M. DEMERS: Un instant, là, j'aimerais, M. le Président,
que vous cessiez de nous dire d'arrêter. Nous le dirons nous.
M. TOUPIN: ... l'achat de l'engrais chimique.
M. VINCENT: Je voudrais quand même dire ceci, M. le
Président...
M. PAUL: Un bon président est le serviteur de la Chambre et non
pas le commandant de la Chambre.
M. VINCENT: Seulement une remarque. Quand nous avons adopté les
crédits du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, nous
avions fait remarquer aux membres de la commission que nous devions respecter
des engagements et qu'on n'avait pas prévu ces engagements dans les
crédits. A ce moment-là, on nous a répondu que tout avait
été prévu, que tout était parfait. Et si on se
réfère aux travaux de la commission parlementaire de
l'Agriculture et de la Colonisation, on constatera qu'on avait justement dit
qu'il faudrait revenir avec un budget supplémentaire pour faire honneur
aux engagements pris par le ministère. Donc, j'exprime ici un regret,
c'est qu'au lieu de tenir compte des commentaires des membres de la commission
et permettre aux agriculteurs de profiter tout de suite des subventions qui
leur étaient dues pour les engrais chimiques, on ait attendu au mois de
décembre pour voter les crédits supplémentaires, ce que
l'on aurait pu faire facilement au mois de mai ou de juin cette
année.
UNE VOIX: Adopté.
M. BELAND: M. le Président, toujours au même article,
concernant les puits artésiens, est-ce que ceux dont les demandes
étaient faites ont vu ces demandes entièrement comblées,
d'une part, et deuxièmement... Comment je ne suis pas au bon
endroit?
UNE VOIX: Vous n'êtes pas au bon endroit.
M. TOUPIN: Ce n'est pas là.
UNE VOIX: Vous êtes hors d'ordre.
M. BELAND: M. le Président, est-ce que je pourrais savoir
exactement à quel endroit cet article précis vient?
M. LE PRESIDENT: Il n'y a pas de crédits supplémentaires
pour ça, il n'y a pas de surplus là dedans.
M. BELAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Poste 8, article 3.
M. VINCENT: M. le Président, au poste 8, article 3, Mise en
marché, j'ai fait parvenir mardi au ministre des Finances une question
par écrit afin de hâter la procédure et j'ai
demandé, comme il s'agit de mise en marché d'un montant de $5
millions, si une ou des subventions avaient été versées
à l'Association des Abattoirs avicoles Inc. du Québec.
Si oui, quelles étaient les dates des versements de ces
subventions? Deuxièmement, les montants? S'il y avait eu des versements
des montants, est-ce que ces montants ont été inscrits aux
engagements financiers?
M. GARNEAU: M. le Président, j'avais remis la question du
député de Nicolet au ministre de l'Agriculture. Il doit avoir les
renseignements, j'imagine.
M. TOUPIN: Je ne puis pas donner autant de précisions que le
demande le député de Nicolet, parce que je ne les ai pas toutes
en main. Mais ce que je puis dire, c'est qu'à même le budget de
commercialisation que nous avions au ministère, certaines sommes ont
été utilisées pour des fins publicitaires, pour faire
connaître les produits agricoles, comme on l'a fait dans d'autres
ministères. Je sais que des montants ont été versés
à l'association des abattoirs. Je pourrais, demain ou le plus tôt
possible en tout cas, apporter des précisions sur les montants qui ont
pu être versés à ces fins de publicité.
M. VINCENT: M. le Président, je regrette infiniment, mais cette
question, nous la posons depuis des mois et des mois. Nous avons, mardi, afin
de hâter l'étude de ce budget supplémentaire, posé
la question par écrit. Donc, mardi, mercredi, jeudi, cela fait quand
même deux jours pendant lesquels le ministre aurait pu prendre ces
informations. Parce que, d'après les indications que nous obtenons
par des indications que nous avons obtenues du ministre, mais des
indications que nous obtenons de l'extérieur du ministère, de
l'extérieur de la Chambre il semblerait que l'Association des
abattoirs agricoles incorporée du Québec aurait reçu des
subventions assez substantielles. Je me demande réellement si le
ministre a quelque chose à cacher... Non? Mais, s'il n'a rien à
cacher, c'est très facile de nous dire quel est le montant total des
subventions qui ont été versées à l'Association des
abattoirs agricoles du Québec et à quel moment...
M. PAUL: Et pour quelles fins?
M. VINCENT: ...et pour quelles fins? Parce que depuis deux mois, on
cherche dans les engagements financiers et rien n'apparaît. On pose des
questions au ministre en Chambre. Il nous dit qu'il n'y a rien eu de
versé. Là, le ministre... Non, mais est-ce qu'il y a eu des
subventions de versées, oui ou non?
M. TOUPIN: Non. Je pense que j'ai répondu à une des
questions. Vous parlez des fins pour lesquelles les subventions ont pu
être versées. Je vous ai dit, tantôt, que des subventions
ont été versées à l'Association des abattoirs. Les
subventions furent versées pour des fins de publicité, de
promotion pour la vente de produits agricoles.
M. PAUL: Quel montant?
M. TOUPIN: Je vais risquer un chiffre, parce que selon les ententes
qu'on a eues, c'est-à-dire les décisions gouvernementales, on
procédait par étapes. Le montant total, je pense, qu'on a pu
prévoir était de $600,000 et je ne sais pas exactement comment
les versements se sont déroulés. Mais je puis, je pense, assurer,
cette Chambre qu'au moins un montant de $200,000 a été
versé. Cela, je puis l'assurer.
Maintenant, je tenais à apporter les autres précisions sur
cet aspect, si vous me le permettez.
M. VINCENT: M. le Président, le ministre dit qu'il y a un montant
possible de $600,000. Est-ce que je pourrais dire au ministre que, vers la
mi-novembre, il y avait déjà $552,000 de subventions
versées à l'Association des abattoirs agricoles du Québec;
que vers la mi-novembre, il y a eu un chèque de $249,000
d'expédié à l'Association des abattoirs agricoles du
Québec; que vers le 8 septembre, il y a eu un montant de $47,034?
Ce sont les seules informations que j'ai. Le ministre nous dit qu'il y a
eu une somme d'argent, d'environ $600,000, de versée pour la
publicité. De la publicité pour $600,000, cela en fait de la
publicité. Deuxièmement, ce qui me surprend encore plus, c'est
pour quelle raison ne l'avons-nous pas eu aux engagements financiers? Tout
montant de $25,000 et plus doit passer aux engagements financiers.
M. TOUPIN: Je voudrais que le député de Nicolet me
comprenne bien. J'ai parlé tantôt de publicité. J'ai
parlé aussi de promotion et j'ai parlé aussi de mise en
marché. C'est dans ce contexte-là que ces sommes d'argent ont
été dépensées et pour des plans de
commercialisation, de promotion et de publicité.
Maintenant, les chiffres que le député de Nicolet apporte
sont peut-être justes. Demain, je suis prêt à
vérifier exactement où en sont rendues les choses et je le dirai
à la Chambre. Je n'ai pas d'objection à le dire.
M. VINCENT: M. le Président, une question au ministre des
Finances. Est-ce que le ministre des Finances pourrait m'expliquer s'il y a eu
plus d'un demi-million de dollars de versés à une association
quelconque? Pour quelles raisons ces montants d'argent ne sont-ils pas
passés aux engagements financiers?
M. GARNEAU: Je viens de demander à un de mes officiers s'il y
avait quelques explications. Il me dit qu'il est pour vérifier. Je ne
sais pas comment il se fait que cette somme n'aurait pas été
inscrite. Vous comprendrez que je ne fais pas la liste des sommes. Evidemment,
cela arrive techniquement. Cela embarque normalement dans les cahiers qui sont
transmis aux membres de la commission des engagements financiers. Est-ce qu'il
y a eu un montant qui est tombé, qui a été oublié?
Je ne le sais pas. Je vais faire vérifier.
M. VINCENT: M. le Président, le ministre lui-même a dit,
tout à l'heure, que cela pouvait totaliser $600,000. J'ai apporté
le montant de $552,000 qui aurait été versé jusqu'à
présent. Il reste quand même que c'est une procédure un peu
curieuse qu'aucun membre de la commission des engagements financiers n'a vu
j'ai vérifié et contre-vérifié une
somme supérieure à $25,000 en subventions à l'Association
des abattoirs agricoles incorporée du Québec.
D'après les informations que j'ai, il y aura $552,000 de
versés. Le ministre nous confirme qu'il peut y avoir $600,000 en
publicité, promotion et mise en marché. A ce moment-ci, je vais
poser une question directe au ministre: Est-ce que cette somme de $600,000 ne
serait pas une somme d'argent qui aurait été versée
à l'Association des abattoirs agricoles du Québec
incorporée pour la transaction financière d'une vente de poulets
au Japon?
M. TOUPIN: Elle a pu être utilisée à plusieurs fins,
cette subvention que nous avons versée. Mais une chose est certaine,
c'est qu'elle a été versée en fonction de ce que je vous
disais au début: soit la promotion et la commercialisation du
produit.
M. VINCENT: M. le Président, à ce moment-ci et le
gouvernement jugera, je fais appel au ministre des Finances, au leader
parlementaire de la Chambre et au premier ministre également je
pense que c'est le devoir de l'Opposition de s'informer. Un ministre peut, s'il
le désire, ne pas répondre. Mais un ministre n'a pas le droit de
donner une réponse qui trompe sciemment la Chambre.
Le 24 novembre,...
M. TOUPIN: Je ne pense pas avoir...
M. VINCENT: ... quelques jours après que j'ai eu l'information
à l'effet qu'un chèque de $249,000 était versé
à l'Association des abattoirs agricoles du Québec
incorporée, j'ai posé
la question au ministre de l'Agriculture. Je cite de la page 4414 des
Débats de l'Assemblée nationale du 24 novembre 1971. "M. Vincent:
La contribution financière du gouvernement du Québec à la
transaction? Si oui, quel montant? " Nous parlions de la transaction de la
vente de poulet au Japon. "M. Toupin: Le gouvernement du Québec n'a pas
participé de façon officielle à la transaction. "M.
Vincent: Financièrement, a-t-il participé à la
transaction? "M. Toupin: Financièrement, non plus. Il a participé
à des transactions d'exportation et aussi à des transactions
intérieures. "Il a participé sous forme de publicité comme
il l'a fait pour plusieurs autres produits".
M. Toupin de continuer: "Le gouvernement du Québec et le
député de Nicolet le sait ne peut pas participer
financièrement à des transactions internationales, puisque ces
questions relèvent exclusivement du gouvernement fédéral,
mais le gouvernement du Québec peut, pour ce produit comme pour
d'autres, faire un minimum de promotion soit à l'intérieur du
marché québécois ou sur les marchés
extérieurs. Rien, je pense, n'empêche le gouvernement du
Québec d'agir dans cette voie, mais il ne peut pas participer de
façon concrète à des ententes économiques avec les
autres pays puisque cela relève du gouvernement fédéral.
"M. Vincent: Une dernière question, M. le Président, si le
ministre me le permet, parce que ce n'est pas tellement clair. Est-ce que le
ministre peut nous affirmer qu'il n'y a eu aucune participation
financière du gouvernement du Québec, d'aucun ordre, sauf pour la
promotion concernant ces exportations? "M. Toupin: A part la promotion, il n'y
a pas eu de participation financière du gouvernement
québécois. "M. Vincent: Le ministre nous l'affirme, et nous
prenons sa parole. "M. Toupin: Bien sûr, puisque je dis qu'il n'y a pas
eu de participation du gouvernement du Québec autre que dans le domaine
de la promotion et de la publicité pour ce produit comme pour d'autres
produits québécois".
M. le Président, je termine là-dessus en demandant au
gouvernement et au ministre, d'abord, parce que je l'ai fait mardi pour
éviter qu'on s'éternise sur cette question, de déposer les
ententes qu'il y a eues avec l'Association des abattoirs avicoles du
Québec; deuxièmement, de nous donner les montants qui ont
été versés avec les dates et les raisons pour lesquelles
ces montants ont été versés; troisièmement, je
demande un rapport parce que le gouvernement doit certainement avoir un
rapport de l'utilisation qui a été faite de ces sommes;
quatrièmement, je demande au ministre des Finances pourquoi je
pense que cela est grave les membres de la Chambre n'ont pas
été saisis de ces subventions par l'entremise des engagements
financiers.
M. GARNEAU: M. le Président, à la dernière question
du député de Nicolet, je ne veux pas lui dire qu'il n'a pas
raison lorsqu'il dit que cela n'a pas été inscrit, mais me
permettrait-il, avant de faire cette affirmation, de demander aux
fonctionnaires de vérifier chacun des cahiers depuis les dates où
les chèques auront été... Peut-être que le
député de Nicolet a-t-il eu un cahier dans lequel la feuille
avait été arrachée par un de ses collègues pour
d'autres renseignements?
M. PAUL: Oh!
M. GARNEAU: Je ne sais pas. Je n'accuse personne d'avoir
triché.
M. PAUL: Nous sommes bien plus sérieux que cela.
M. GARNEAU: Il se peut fort bien qu'en les compilant ce sont des
cahiers d'à peu près un pouce et demi d'épaisseur
que dans un des documents, la feuille n'ait pas été incluse,
alors que dans d'autres, soit dans les documents qui avaient été
remis aux membres du Ralliement créditiste ou au Parti
québécois ou aux membres de la commission, du côté
ministériel, elle l'ait été.
Alors avant de faire une affirmation du genre... Je poserai la question
aux fonctionnaires et ils feront une vérification. Si le
député a raison, nous la ferons inscrire à la prochaine
réunion. Mais je ne voudrais pas quand même qu'il accuse le
gouvernement d'avoir intentionnellement refusé d'inclure cette demande
dans les cahiers des commissions des engagements financiers. S'il veut me le
permettre, je vais vérifier. S'il est vrai qu'elle n'a pas
été incluse, il pourra nous accuser de négligence. Je
devrai évidemment transmettre ces accusations également aux
fonctionnaires qui auraient commis cet impair.
Ce n'est certainement pas au niveau ministériel qu'on a pris une
telle décision, alors qu'on inclut des montants de plusieurs millions de
dollars.
M. VINCENT: C'est beaucoup plus grave que le ministre des Finances
semble vouloir le laisser croire.
M. HARVEY (Jonquière): Voyons donc!
M. VINCENT: Oui, il semble vouloir le laisser croire. Pourquoi est-ce
beaucoup plus grave? Parce que, mardi de cette semaine pas le 23
décembre à six heures moins quart j'ai fait parvenir au
ministre des Finances un document lui posant ces questions. J'ai
demandé: Est-ce qu'il y a eu une ou des subventions versées
à l'Association des abattoirs avicoles du Québec? Si oui, quel a
été le montant et les dates de ces subventions?
M. HARVEY (Jonquière): Quelle réponse vous a-t-il
donnée?
M. VINCENT: Si oui, quelle utilisation a-t-on faite de ces subventions?
Si oui, pour quelle raison ces montants ne sont-ils pas venus aux engagements
financiers? Le ministre des Finances j'en conviens m'a dit
privément qu'il avait transmis la question au ministre de l'Agriculture,
mardi. Nous sommes aujourd'hui jeudi, et le ministre de l'Agriculture ne donne
aucun détail sur la question posée.
Le ministre des Finances me dit que, peut-être, il y avait une
page d'arrachée, pour une raison ou pour une autre. J'ai
vérifié dans mes propres engagements financiers. Je suis
allé au bureau d'un de mes collègues et j'ai
vérifié ses engagements financiers, ses documents. J'ai
demandé au ministre de l'Industrie et du Commerce s'il y avait eu des
subventions de versées par son ministère. Tout de suite, le
lendemain, il m'a dit: Non, aucune subvention n'a été
versée par le ministère de l'Industrie et du Commerce. Donc, nous
sommes devant cette situation.
Premièrement, nous nous apercevons, ce soir
malheureusement à la toute fin d'une session qu'il y a eu une
erreur en ce qui concerne les engagements financiers, et c'est assez grave.
M. HARVEY Jonquière): On pourra vérifier.
M. VINCENT: Non, nous le constatons ce soir.
M. GARNEAU: Vous faites une affirmation qui n'est peut-être pas
vraie.
M. HARVEY (Jonquière): Attendez à demain.
M. VINCENT: Deuxièmement, il y a eu, d'après les propres
aveux du ministre aujourd'hui, $600,000 pour la publicité, la promotion
et il ajoute la mise en marché. Il a ajouté ça
aujourd'hui.
Troisièmement, le 24 novembre, il nous a dit qu'à part la
promotion et la publicité il n'y avait rien eu. Nous avons pris sa
parole, à ce moment-là. Le ministre n'a pas refusé de
répondre. Il a répondu qu'il n'y avait rien eu de versé
pour la transaction sur la vente des poulets au Japon, ni directement ni
indirectement, à part la publicité et la promotion.
Quatrièmement, on nous informe et ça, nous voulons
le savoir que le gouvernement des Etats-Unis aurait protesté
d'une façon assez énergique devant ce geste posé par le
gouvernement du Québec, s'il a participé financièrement
à cette transaction. C'est contraire à tous les accords existant
sur le commerce international. Egalement, le gouvernement fédéral
aurait protesté assez énergiquement.
Est-ce que c'est parce que le gouvernement des Etats-Unis a
protesté? Est-ce que c'est parce que le gouvernement
fédéral a protesté?
M. GARNEAU: Est-ce que je peux poser une question au
député de Nicolet?
M. VINCENT: Oui.
M. GARNEAU: Est-ce qu'il travaille pour les producteurs avicoles du
Québec ou pour ceux des Etats-Unis?
M. VINCENT: Ce n'est pas la question.
M. GARNEAU: Pourquoi ne veut-il pas que nous aidions l'Association des
coopératives?
M. DEMERS: La question est de savoir où sont allés les
$600,000.
M. VINCENT: Ce n'est pas la question.
M. GARNEAU: Ah! je la comprends parfaitement, votre question; ne vous
inquiétez pas.
M. VINCENT: Oui.
M. PAUL: Nous avons contrôlé nos informations.
M. VINCENT: Voulez-vous que je fasse une motion?
M. HARVEY (Jonquière): Il vous a dit qu'il vérifierait et
qu'il vous donnerait les renseignements.
M. VINCENT: Cela ne sert absolument à rien.
M. DEMERS: Nous les avons vérifiés.
M. VINCENT: On l'a fait le 24 novembre et on est rendu au 23
décembre, ça fait un mois, est-ce qu'on a eu une
réponse?
M. DEMERS: Le ministre dit qu'il n'en a pas eu connaissance.
M. VINCENT: C'est quand même assez facile de vérifier.
Est-ce qu'il y a eu des montants d'argent versés, et pour quelles
raisons? Est-ce qu'il y a quelque chose à cacher d'abord?
M. TOUPIN: M. le Président...
M. VINCENT: Est-ce qu'il a quelque chose à cacher?
M. TOUPIN: J'ai dit au député de Nicolet, chaque fois
qu'il m'a posé la question, que le gouvernement du Québec avait
dépensé des sommes pour la commercialisation, la
publicité, la promotion des produits agricoles.
M. VINCENT: Pas la commercialisation. La publicité, la promotion
seulement.
M. TOUPIN: La publicité et la promotion, et ça
évidemment le député de Nicolet devrait bien comprendre
avec moi que ça fait partie intégrante de la
commercialisation...
M. VINCENT: Non!
M. TOUPIN: ... ces différents aspects. Il me semble qu'on ne peut
pas dissocier la promotion de la commercialisation, pas plus qu'on peut
dissocier la commercialisation de la promotion des produits. Cela
m'apparaît être tout intégré. Alors, je ne pense pas
lui avoir, sur cette question, raconté des histoires. J'ai dit que
c'était vrai que le gouvernement du Québec avait disposé
de certaines sommes pour ces fins-là, j'ai répondu à cette
question. Maintenant, il me demande plus de précision. E me demande les
sommes qui ont été dépensées, il me demande les
dates, où les chèques furent émis, si chèques il y
a eu, et il me demande à qui ces montants ont été
versés. Bon, je lui ai dit que je n'ai pas présentement en
mémoire toutes ces données, mais que je suis disposé
demain à lui expliquer toute la situation et à répondre
à ses questions, demain après-midi, et déposer le document
tel que demandé.
M. VINCENT: En ce qui me concerne, M. le Président, nous allons
proposer la suspension de ces crédits et nous allons demander au
ministre, durant l'heure du lunch, de six à huit, de faire ses
vérifications, qu'il aurait quand même dû faire depuis mardi
dernier. D me semble quand même qu'il n'y a rien à cacher,
ça fait quand même deux jours, il n'y a absolument rien à
cacher.
M. BELAND: Si le député de Nicolet me permet, je tiens
quand même à faire une petite rectification parce que, à
notre endroit comme à l'endroit du Parti québécois, le
ministre des Finances tantôt a laissé soupçonner qu'il est
possible qu'il y ait eu une feuille égarée, peut-être
à l'intérieur des documents des engagements financiers. Alors que
justement nous, nous n'avons rien vu.
M. DROLET: Invoquez saint Antoine.
M. BELAND: Moi, par exemple, j'ai entendu parler dans ce
sens-là...
M. DROLET: Ils ont seulement à invoquer saint Antoine pour
trouver cette feuille.
M. BELAND: ... c'est tout simplement un éleveur qui m'a fait part
de certains soupçons dans ce sens-là, qu'il y avait eu un montant
d'argent d'accordé justement aux abattoirs, mais il n'a pu rien me
préciser. Mais encore là, je n'ai rien eu ou rien vu dans les
engagements financiers dans ce sens-là, et c'est très
étrange, alors que justement nous, par exemple, nous avons
demandé que les éleveurs du Québec soient aidés
d'une façon plus tangible, les producteurs sans sol, et on ne pouvait
pas répondre aux demandes, à savoir les $15 millions, $16
millions, à peu près, demandés. Et là on arrive
avec $400,000, $500,000, et ça c'est une goutte d'eau dans un
océan, semble dire le ministre. C'est tout simplement normal. Ce qui est
assez extraordinaire, c'est que, justement, le ministre lui-même ne sait
pas de quoi on parle ou semble ne pas savoir de quoi l'honorable
député de Nicolet a parlé.
M. VINCENT: Il le sait trop.
M. BELAND: Ou qu'est-ce qu'il a à cacher, qu'est-ce que le
gouvernement a à cacher dans ce sens-là, c'est assez
étrange.
C'est la seule observation que j'avais à faire.
M. TOUPIN: J'ai accepté de répondre aux questions du
député de Nicolet. J'ai déjà répondu
à celles qu'il m'a posées et auxquelles j'avais la
réponse. J'ai accepté de répondre aux questions qu'il m'a
posées il y en a trois et à déposer le
document. Je ne vois pas pourquoi on tente d'insinuer que le gouvernement veut
cacher certaines choses. Je ne comprends pas cette attitude.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a devant lui la question que j'ai
posée par écrit mardi?
M. TOUPIN: J'ai eu cette question que m'a remise le ministre des
Finances.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait la lire?
M. TOUPIN: Vous venez de poser les mêmes questions, alors nous
tenterons d'y répondre.
M. VINCENT: Pardon!
M. TOUPIN : Au fond, vous venez de poser les mêmes questions,
verbalement. Je les ai prises en note, et nous répondrons à ces
questions verbales que vous m'avez posées. Je ne vois pas
d'inconvénient à y répondre et à ajouter même
davantage.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a devant lui les questions?
M. TOUPIN: Celles que vous m'avez posées verbalement, je les ai
prises en note.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a eu les questions par écrit
mardi.
M. TOUPIN : Oui, le ministre des Finances me les a remises, ces
questions-là.
M. VINCENT: Pour quelle raison n'a-t-on pas été capable
d'avoir de réponse depuis mardi aux questions bien
spécifiques?
M. DEMERS: Il est occupé avec la Loi du syndicalisme
agricole.
M. HARVEY (Jonquière): Il était en Chambre jusqu'à
minuit tous les soirs.
M. VINCENT: Pardon!
M. TOUPIN: Je ne refuse pas...
M. DEMERS: Il était occupé avec sa Loi du syndicalisme
agricole.
M. TOUPIN: Je ne refuse pas de répondre à vos
questions.
M. VINCENT: Vous ne répondez pas.
M. TOUPIN : Je n'ai pas en main ce qu'il vous faut.
M. VINCENT: Alors, à huit heures.
M. TOUPIN : Je vais me procurer les documents. Je vais tenter de les
avoir.
M. VINCENT: En suspens.
M. TOUPIN: Je vais communiquer avec mes fonctionnaires.
M. DEMERS: J'avais demandé aussi au ministre de déposer le
rapport de Fedco. Est-ce qu'il est déposé?
M. TOUPIN: Je vous ai dit qu'on déposerait le rapport de Fedco,
vous m'avez demandé...
M. DEMERS: Oui, mais déposé quand tous les crédits
sont adoptés et que tout est réglé. Il est trop tard. On
demande ça en prévision d'un certain geste qu'on veut poser.
Alors, on demande le rapport de Fedco dans la commercialisation. On pense que
ça viendra à ce poste-là. On n'a pas le rapport de Fedco.
Je vous ai demandé ça il y a dix jours. Qu'on relise le journal
des Débats. Je vous en ai parlé deux fois en plus de ça,
privément. On voudrait avoir ce rapport-là. Vous vous
étiez engagé, avant d'adopter la loi, à le
déposer.
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, le
député de Saint-Maurice m'avait posé cette question au
début de la semaine ou au plus tard, à la fin de la semaine qui
était avant celle-ci. Je lui ait dit que je déposerais le
document. Je vais déposer le document.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. DEMERS: Non.
M. VINCENT: Non, réservé.
M. DEMERS: Réservé.
M. VINCENT: Cet article est réservé.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 8, sous-article 13
réservé. Article 15 adopté?
M. VINCENT: A l'article 15, M. le Président, quel est le taux
d'intérêt présentement exigé par la
Société du crédit agricole canadien?
UNE VOIX: Demandez ça à Ottawa.
M. VINCENT: Qui a répondu "Demandez ça à
Ottawa"?
D'accord, M. le Président. Comme ça, on n'aura pas besoin
d'adopter de crédits.
M. DEMERS: Vous ferez adopter vos crédits par Ottawa.
M. TOUPIN: L'intérêt du crédit agricole
fédéral varie entre 8 p.c, 8 1/4 p.c. et 8 1/2 p.c. Ce sont, du
moins, les renseignements que j'ai pour le moment.
M. VINCENT: Le crédit agricole fédéral varie entre
8 1/4 p.c. et 8 1/2 p.c. Quel est le taux d'intérêt aujourd'hui du
crédit agricole fédéral? On demande, quand même, un
montant d'argent pour payer la différence d'intérêt.
M. TOUPIN: Vous connaissez la différence entre le taux
d'intérêt du crédit agricole fédéral...
M. VINCENT: Non, je ne la connais pas.
M. TOUPIN: Pour les premiers $15,000, c'est la différence qui
existe entre le taux d'intérêt du crédit agricole
fédéral, qui est ramenée à 2 1/2 p.c.
d'intérêt en vertu d'une loi provinciale. Le gouvernement
provincial, sur cette partie du crédit, remet une somme qui, elle,
constitue la différence de l'intérêt. Mais
l'intérêt peut atteindre, pour les prêts agricoles
fédéraux, jusqu'à 8 p.c, 8 1/4 p.c. et 8 1/2 p.c. et le
taux d'intérêt des prêts du crédit agricole
fédéral varie. Ce n'est pas un taux fixe. Quel taux existe-t-il
présentement? Ça peut varier entre 7 p.c. et 8 p.c.
M. VINCENT: Il y a quand même une différence.
M. TOUPIN: Cela dépend des périodes; ça varie entre
7 p.c. et 8 p.c. et 8 1/4 p.c. Cela s'applique de cette façon-là,
cette loi de l'Office du crédit agricole.
M. VINCENT: M. le Président, le taux d'intérêt de la
Société du crédit agricole du Canada peut certainement
varier. Il est fixé par arrêté
en conseil à Ottawa. Ce que nous voulons savoir, c'est quel est
présentement le taux exigé par la Société du
crédit agricole au Canada.
M. TOUPIN: D'accord. Je ne l'ai pas à l'esprit, je vous le dis
bien honnêtement. Je vous l'apporterai ce soir et si je peux avoir tous
les autres renseignements, je vous les donnerai en même temps.
M. VINCENT: Deuxièmement, quel est le taux présentement
autorisé par le gouvernement du Québec en ce qui concerne la
deuxième partie du crédit agricole et, également, en ce
qui concerne la Loi de l'amélioration des fermes?
UNE VOIX: Ah! bateau! M. LEVESQUE: Adopté.
M. VINCENT: Non, pas adopté, on ne m'a pas répondu.
M. LEVESQUE: Alors, suspendu.
M. TOUPIN: Evidemment, je vais m'enquérir de ces taux
d'intérêt et je les apporterai avec les autres...
UNE VOIX: Ah oui! Vous savez tout cela, non?
M. PAUL: Non, non, vos crédits, M. le Président. Vos
crédits... M. le Président, il est regrettable que vous ayez
besoin d'argent. Mais vous êtes tellement compétent, tellement
efficace, tellement impartial, tellement juste que nous savons que la
dépense d'argent que vous nous demandez est justifiée.
M. CARDINAL: Est-ce que l'honorable leader de
l'Unité-Québec me permettrait une question?
M.PAUL: Certainement.
M. CARDINAL: Est-ce que toutes les qualités qu'il attribue au
président ne viennent pas de sa qualité de notaire?
M. PAUL: M. le Président, je ferai une motion pour
détail.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais répondre immédiatement. Elles
me viennent surtout de deux sources: du notariat, peut-être, et d'un
président antérieur, qui siège encore en cette
Chambre.
M. PAUL: Adopté.
M. ROY (Beauce): Avant d'adopter les crédits de
l'Assemblée nationale, disons que je n'ai aucune objection à ce
que les crédits soient adoptés. Au contraire. Seulement à
l'article journal des Débats, on demande une somme additionnelle de
$147,400, en plus d'une somme antérieure de $767,600. Je veux tout
simplement soumettre à l'attention de notre président, le
président de l'Assemblée nationale, qu'il y aurait
peut-être lieu, dans le choix du papier, d'économiser de l'argent
dans l'impression du journal des Débats. Ce n'est pas que je veuille que
nous copIlons le gouvernement fédéral, mais tout de même le
Hansard de la Chambre des communes est imprimé sur du papier beaucoup
moins cher que le journal des Débats du Québec. Il y aurait
peut-être lieu, aussi, pour le gouvernement, de réduire le
coût de l'abonnement qui est à $8 comparativement à
$3 à Ottawa à $5, ce qui, je pense, serait un excellent
moyen de permettre à bien des gens de se renseigner sur les travaux
parlementaires, sur ce qui se passe en Chambre. On considère
également que le gouvernement veut, par l'Office d'information et de
publicité, par d'autres moyens de publicité faire connaître
davantage les politiques du gouvernement, faire connaître davantage ce
qui se passe, en quelque sorte, dans cette Chambre.
Alors, je pense que le journal des Débats constitue, en quelque
sorte, un facteur très important parce qu'il constitue un document
officiel. S'il y avait lieu, M. le Président, d'en diminuer les frais
pour permettre, également, d'en diminuer le prix de l'abonnement, je
pense qu'un plus grand nombre de personnes pourraient s'intéresser
à ce qui se passe en Chambre, pourraient s'abonner au journal des
Débats et peut-être qu'un plus grand tirage également
permettrait d'en diminuer le prix de revient.
Ce sont les remarques que je voulais faire sur ce point. J'ose
espérer que lors de la présentation du prochain budget, le
gouvernement aura pris certaines dispositions à ce sujet.
M. LE PRESIDENT: Article 13, adopté. Article 14,
adopté.
M. LAVOIE (Laval): Un instant, un instant. M. LE PRESIDENT: Article
18...
M. LAVOIE (Laval): Un instant. Juste une seconde pour répondre,
très brièvement, aux demandes du député de
Beauce.
Moi-même, j'ai eu, je dois l'avouer, la même idée
d'utiliser un papier peut-être genre papier journal. Déjà,
l'année dernière, j'ai demandé à M. Massicotte, qui
est responsable du journal des Débats, de me fournir des estimations sur
la qualité du journal. Il m'a assuré, après des recherches
qu'il a faites lui-même, dans un mémoire que j'ai, que
c'était vraiment minime la différence entre le papier que nous
employons et un autre papier et que cela ne représentait peut-être
pas un pourcentage qu'on devrait considérer. Ce serait vraiment
insignifiant dans la réduction que cela pourrait apporter. Moi-
même, sachant que le ministre des Finances reçoit $8 par
abonnement et que chaque abonnement je l'ai déjà dit en
Chambre coûtait à l'Etat $52 par année, la somme de
$8 couvre à peine maintenant, surtout s'il y a eu des
augmentations de franchise fédérale, à l'époque
cela couvrait uniquement la poste ou même pas la poste. J'aimerais
faire davantage mais à moins que...
M. BELAND : Quel nombre fait-on imprimer quotidiennement,
c'est-à-dire pour chaque numéro?
M. LAVOIE (Laval): Je l'ai déjà donné à la
Chambre.
UNE VOIX: Moins de 2,000.
M. LAVOIE (Laval): Moins de 2,000 exemplaires. J'ai donné les
chiffres lors de l'étude du budget principal, l'été
dernier.
M. BELAND: Moins de 2,000 abonnements, mais, par contre, le
tirage...
M. LAVOIE (Laval): On nous dit qu'il y en a .3,900, au 15
décembre 1971.
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aurais une question à
poser au président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LATULIPPE : C'est un peu en dehors des crédits, mais cela
concerne les employés. Est-ce que les employés, surtout les
secrétaires de députés, devront rentrer au travail lundi
prochain si la Chambre ne siège pas? On nous demande cela assez
fréquemment. Aujourd'hui, plusieurs me l'ont demandé.
M. LAVOIE (Laval): Nous avons étudié cette question
à la suite de représentations que certains députés
m'ont faites cette semaine. J'ai discuté avec un sous-ministre de la
Fonction publique parce que tout le monde se rappelle également qu'il y
a eu une déclaration en Chambre, cette semaine, par le ministre de la
Fonction publique.
Nous avons un statut un peu spécial à l'Assemblée
nationale, en vertu de l'appendice A de la convention collective.
Personnellement, je ne suis pas en mesure de dire si la Chambre siégera
lundi ou non. Par contre, nous avions l'intention de proposer aux
employés de l'Assemblée nationale de ne pas travailler le 3
janvier, qui est un lundi, et de travailler, par contre, le 6 janvier, à
l'Epiphanie. Nous avons le droit, en vertu de l'appendice, de modifier une date
à condition de remplacer cette journée dans le mois qui suit ou
qui précède.
Pour le 27 décembre, le sous-ministre m'avait même
suggéré d'offrir aux employés de travailler à
l'Ascension, qui est au mois de mai.
Mais il m'a rappelé après pour dire que nous ne pouvions
pas l'appliquer, parce qu'il avait oublié la clause du mois qui suit ou
qui précède. Par contre, M. Desmeules, secrétaire
associé à l'Assemblée nationale, me dit que, la semaine
prochaine, on devra entreprendre, à l'édifice A, des travaux
importants de plomberie et de chauffage et qu'il est possible que, par force
majeure, les employés ne soient pas capables de travailler à
cause d'un climat qui pourrait être un peu frisquet. On dit que, si
l'Assemblée ne siège pas, la semaine prochaine, il est fort
possible qu'il y ait des congés forcés, si les travaux sont
entrepris.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: Une sous-question, M. le Président. Sans vouloir en
aucune façon douter de votre compétence, j'aimerais obtenir,
peut-être, une réponse plus complète pour ce qui est du
travail possible des secrétaires lundi le 27 décembre.
Vous nous avez déclaré que vous étiez incapable de
nous apporter des précisions. Nous pourrions peut-être demander au
leader du gouvernement si nous siégerons lundi.
M. LEVESQUE: Je m'attendais à cette question.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je crois que le
gouvernement doit être aussi en moyen que n'importe quel particulier qui
a des commerces. Et c'est inscrit dans la loi que, quand le jour de Noël
est un samedi et que le lendemain, bien entendu automatiquement c'est un
dimanche, on doit toujours donner la journée du lundi à nos
employés. Et c'est ce qu'on fait normalement dans la province de
Québec.
Et je ne crois pas que le gouvernement puisse empêcher cela. Il
est aussi riche que n'importe quel entrepreneur et n'importe quel
commerçant dans la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAVOIE (Laval): Cette décision relève du ministre de la
Fonction publique.
M. PAUL: Adopté.
M. BURNS: Une seule question d'ordre général avant
l'adoption de vos crédits. A plusieurs reprises nous sommes revenus sur
le phénomène des secrétaires de comté je
sais que ce n'est pas visé par le budget mais est-ce que
vu que c'est la seule occasion où on peut vous poser des questions
l'étude que vous nous aviez promise à cet
égard-là est en bonne voie? Est-ce que ça progresse? Vous
vous
souvenez sans doute dans quel cadre on avait discuté de ça
aux crédits, le fait que les secrétaires de comté qui sont
payés $4,500, selon nous sont payés de façon insuffisante
et vous nous aviez dit qu'il y avait quelque chose à l'étude
à ce sujet-là. Est-ce que cette étude progresse
toujours?
M. LAVOIE (Laval): Il n'y a pas eu de très longues études.
Je dois vous dire qu'il y a eu des représentations, je pense, de la part
du député de Maisonneuve au budget principal dans le courant de
l'été, cela a été intégré à
l'étude globale qui était en train de se faire sur les
traitements des députés. Par la suite, je pourrais dire qu'il n'y
a pas tellement eu de continuité dans ces demandes. Je me demandais si
les députés avaient abandonné leurs
représentations.
Par contre, je dois dire que ça relève du conseil des
ministres. Parce que, depuis que les secrétaires de
députés sont payés dans les comtés, ce qui date de
trois ou quatre ans, si je me rappelle bien, c'est à la suite d'un
arrêté ministériel, d'une décision du cabinet.
Je suis bien prêt, moi je sais que le député
de Maisonneuve et un ou deux députés m'avaient fait cette
représentation je suis bien prêt à entendre les
démarches auprès du conseil des ministres, transmettre la
demande, libre à eux de prendre une décision.
M. PAUL: M. le Président, je suis sûr que le ministre des
Finances vous a compris.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAVOIE (Laval): Merci, messieurs.
M. LEVESQUE: Vingt heures quinze.
M. LE PRESIDENT: La Chambre suspend ses travaux jusqu'à vingt
heures quinze.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. CARPENTIER (président de la commission des subsides): A
l'ordre, messieurs!
Rapport de la commission des Affaires sociales
Affaires sociales
M. OSTIGUY: M. le Président, la commission des Affaires sociales
a adopté cet après-midi les articles 2, 7, 14 et 17, se
réservant l'article 3 pour fins de discussion en Chambre.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. PAUL: Un instant.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, nous avons
réservé l'article 3 parce que le ministre nous a remis des
documents pertinents à cet article à la suite des questions que
nous avions posées. Nous n'avons pas eu le temps d'examiner les
documents, mais, sous réserve de le questionner plus tard lors de
l'étude des prochaines prévisions budgétaires, nous
adoptons les crédits des Affaires sociales.
M. LEVESQUE: Merci. Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE: M. le Président, sans demander au président
de revenir, est-ce que nous pourrions, maintenant que les gens des Affaires
sociales sont libres, demander à la commission parlementaire des
Affaires sociales de siéger à nouveau pour étudier les
amendements du bill 65?
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aimerais bien, M. le Président, mais
je constate que mes deux compagnons...
M. LATULUPPE: Vous avez déjà le consentement de notre
parti.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Bourget et
puis...
M. BURNS: L'honorable député de Bourget est en train de
terminer son diner. Il sera prêt dans une minute ou deux, je
présume.
M. LEVESQUE: Alors, on peut accepter la motion afin que les
entrées soient faites
M. DROLET: M. le Président, en ce qui regarde le
député de Saint-Sauveur, il sera ici dans une minute.
M. LEVESQUE: Dès que les députés seront
arrivés, ils pourront se rendre à la salle 81-A ou 91-A selon les
disponibilités. Les Communications.
M. PAUL: Au sujet de l'agriculture, M. le Président, est-ce que
le ministre est en mesure de nous répondre?
M. LEVESQUE: Aussitôt que le ministre sera prêt.
M. LE PRESIDENT: L'Agriculture, poste 15.
M. LEVESQUE: D'accord. Agriculture
M. TOUPIN: M. le Président, je vais déposer le document
qu'on m'a demandé, c'est-à-dire une lettre que nous avons
envoyée à l'Association des abattoirs. A ce moment-là,
vous pourrez en prendre connaissance.
M. PAUL: Quelle date?
M. TOUPIN : Je vais déposer la lettre qui est datée du 11
juin 1971.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait lire cette lettre?
M. TOUPIN: Si je la déposais, vous pourriez en prendre
connaissance.
M. PAUL: En commission, on ne peut pas déposer de document.
M. TOUPIN: C'est ce qu'on m'a demandé, je pense, de
déposer le document. Je peux vous la lire aussi, je n'y vois pas
d'inconvénient.
M. DEMERS: Donnez-nous donc la substance.
M. TOUPIN : Bon. "Dans le cadre de notre programme de
réorientation de l'agriculture québécoise, nous sommes
conscients de l'importance de consolider un secteur aussi vital que
l'économie agricole que celui de la production et de la transformation
des produits de chair de volaille. A cette fin, le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation du Québec consacrera, au cours de la
période s'étendant de juin à septembre 1971 inclusivement,
la somme de $280,000. "Vous pourrez être assuré également
de la continuité de notre appui au cours des périodes
subséquentes. Cette aide contribuera à la promotion et à
la mise en marché des produits de la chair de volaille tout en
permettant d'assurer un niveau d'emploi stable dans ce secteur de notre
économie. "Veuillez agréer, monsieur, l'expression de nos
sentiments distingués".
M. PAUL: A qui cette lettre a-t-elle été
envoyée?
M. TOUPIN: Cette lettre a été envoyée à tous
les membres de l'Association des abattoirs du Québec?
M. PAUL: A quelle date?
M. TOUPIN: Je l'ai dit tantôt, le 11 juin.
M. DEMERS: On s'excuse, monsieur, de vous faire répéter.
Il ne faut pas déranger un génie.
M. TOUPIN: Le 11 juin 1971. M. PAUL: Si je comprends bien...
M. TOUPIN: La liste des personnes accompagne le document, vous pourrez
le vérifier vous-mêmes.
M. PAUL: Alors, le 11 juin, à ce moment-là, le ministre
avait établi une politique d'aide, de promotion, de publicité. Le
ministre pourrait-il nous dire comment il se fait que dans sa lettre il parle
de $280,000, alors que suivant les chiffres qu'a mentionnés cet
après-midi mon collègue, le député de Nicolet, on
aurait atteint le chiffre de $552,000 pour les mêmes fins.
M. TOUPIN: M. le Président, si le député de
Maskinongé avait écouté attentivement la lecture de la
lettre, il aurait vu que, dans un paragraphe...
M. PAUL: Les années suivantes.
M. TOUPIN: ... il y a cette disposition. C'est exact: "Vous pourrez
être assurés également de la continuité de notre
appui au cours des périodes subséquentes."
M. PAUL: Alors, une période, ça veut dire quoi?
M. TOUPIN: Je vais vous en donner une série de périodes,
si nous pouvons les appeler comme ça. Ce n'était pas une
période définie en totalité; nous discutions avec eux
à mesure que les problèmes se posaient et à mesure que
notre aide leur était assurée. Alors, toujours dans le cadre de
la loi et de la lettre, je vais vous donner les montants; ils dépassent
même le montant dont a parlé le député de
Nicolet.
M. VINCENT: C'est ce que nous voulons savoir.
M. TOUPIN: Le 21 septembre 1971 je vais le déposer
d'ailleurs ...
M. VINCENT: Le 21 septembre 1971.
M. TOUPIN: ... nous avons versé $99,026.36.
M. VINCENT : Est-ce que ce montant a été autorisé
par un arrêté en conseil?
M. TOUPIN: Le 27 septembre 1971, $93,417.55. Le 6 octobre $15,908, etc.
C'est comme ça.
M. VINCENT: Juste un instant. Nous allons commencer par un montant. Le
21 septembre $99,026 ont été versés. Est-ce que ce
chèque ou ce montant de $99,026 a été autorisé par
un CT?
M. TOUPIN: Oui, cela a été autorisé par un CT.
M. DEMERS: Du Conseil du trésor?
M. VINCENT: Maintenant, je pose une question au ministre des Finances.
Est-ce que ce CT est passé aux engagements financiers?
M. GARNEAU: A l'heure du souper, j'ai communiqué avec le
responsable, au niveau du Conseil du trésor, de la préparation
des documents pour la commission des engagements financiers, M. Rémi
Morneau. Evidemment, il était chez lui; il ne pouvait pas me dire par
coeur ce qui était arrivé dans ce cas-là. Je lui ai
demandé de faire la vérification, à la première
heure, demain matin, en arrivant. Si la Chambre siège encore, que ce
soit vendredi, lundi prochain ou mardi, aussitôt que j'aurai le
renseignement, je le transmettrai à la Chambre.
M. VINCENT: Donc, le 27 septembre, un montant de $93,417.
M. TOUPIN: C'est $99,026.36. M. VINCENT: C'est $99,026... M. TOUPIN: Et
$0.36. Vous avez la liste ici.
M. VINCENT: Le chèque a été fait à l'ordre
de qui?
M. TOUPIN: A l'ordre de l'Association des abattoirs du
Québec.
M. VINCENT: Ce n'est pas aux producteurs?
M. TOUPIN: Non, non, je vous l'ai dit tantôt.
M. VINCENT: Après ça?
M. TOUPIN: Le 6 octobre 1971.
M. VINCENT: Combien le 6 octobre?
M. TOUPIN: Le 6 octobre, $15,908.20.
M. VINCENT: Après ça?
M. TOUPIN: Le 26 octobre 1971, $279,485.90.
M. VINCENT: Après ça?
M. TOUPIN: Le 16 novembre 1971, $111,086.95.
M. VINCENT: Toujours à la même association?
M. TOUPIN: Toujours à la même association. Le 12 novembre
1971, $61,088.15. Le 30 novembre 1971, $47,119.20, pour un total de
$707,132.31.
M. VINCENT: Le ministre des Finances remarquera qu'il y a eu un, deux,
trois, quatre, cinq, six, sept versements dont un seulement était
inférieur à $25,000, versements échelonnés du 21
septembre au 30 novembre. Pas un de ces versements-là n'est passé
aux engagements financiers. Cela veut dire qu'il y aurait eu au moins deux ou
trois pages à différents mois qui seraient disparues.
M. GARNEAU: J'ai dit que je vous donnerais la réponse demain.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait donner
les critères sur lesquels il s'est appuyé pour effectuer des
versements de sommes aussi importantes?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que les critères
sont contenus dans la lettre que j'ai lue tantôt, c'était une aide
à la commercialisation et à la promotion de la vente du poulet au
Québec. Vous savez le problème que les producteurs de poulet ont
affronté un moment donné. Le gouvernement a cru bon de donner son
aide de cette façon-là plutôt que de la donner sous forme
de $5 millions de dollars comme nous venons de le faire ou comme nous le ferons
une fois que le budget supplémentaire sera adopté, pour les
productions sans sol. Le prix du poulet était très bas, le
député de Nicolet le sait, les problèmes se sont
posés à ce moment-là. Nous avons choisi cette voie pour
aider les producteurs de poulet du Québec et nous sommes parvenus ainsi
à stabiliser le marché, à faire monter les prix du poulet
aux producteurs presque à l'égalité de ceux des autres
provinces. Nous sommes parvenus aussi à régler le problème
agricole. Cinq millions de dollars pour les autres productions sans sol, le
poulet n'est pas inclus dans ces cinq millions de dollars. Le poulet, nous
l'avions réglé auparavant. Nous avons choisi cette voie pour le
régler.
M. VINCENT: M. le Président, nous n'avons aucune objection et
même nous félicitons le gouvernement que le ministre des
Finances attende...
M. DEMERS: Il se fera du "fun" tantôt.
M. VINCENT: ... d'avoir choisi une façon ou une autre de
régler un problème. Mais là où le problème
se pose, c'est qu'il est anormal, en 1971, de choisir une formule et d'agir
à la cachette. C'est anormal en 1971 de choisir une formule et d'agir
à la cachette.
M. TOUPIN: M, le Président, j'invoque le règlement.
M. VINCENT: M. le Président, j'ai la parole...
M. TOUPIN: Chaque fois que le député de Nicolet m'a
posé une question, je lui ai toujours répondu sur la question et
je lui ai toujours dit qu'une aide avait été apportée
à l'Association des abattoirs dans le cadre de la commercialisation, de
la publicité et de la promotion. Je ne pense pas avoir
hésité à répondre une seule fois à la
question du député de Nicolet.
M. VINCENT: Non.
M. TOUPIN: Je pense que ses propos sont mal venus que d'accuser le
gouvernement d'avoir agi en cachette. Nous avons agi avec fermeté, avec
efficacité et nous avons réglé un problème.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que j'ai la parole?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, que le ministre de l'Agriculture
relise les propos qu'il a tenus ou les réponses qu'il m'a données
le 24 novembre 1971; c'est à la page 4414 et à la page 4415 des
Débats.
M. DEMERS: Ce n'est pas de l'invention.
M. VINCENT: A ce moment-là, le ministre de l'Agriculture,
après plusieurs questions de ma part, tellement de questions qu'à
un certain moment donné, j'ai pu paraître ridicule de vouloir
obtenir des détails, disait à chaque fois: Aucune contribution
financière, si ce n'est pour la publicité et la promotion. Et le
ministre fait signe que c'est de la publicité ou de la promotion.
Or, aujourd'hui, nous apprenons qu'il y a $707,000 qui ont
été versés en l'espace de deux mois pour de la
publicité et de la promotion. Nous apprenons aujourd'hui
également, après avoir cherché ces chiffres en dehors des
cadres normaux, après avoir essayé d'obtenir les informations de
personnes interposées et je le souligne bien à
l'extérieur du gouvernement, parce qu'à l'intérieur du
gouvernement, que ce soit du ministre de l'Agriculture ou d'autres ministres,
on nous disait qu'il n'y avait rien eu de versé, nous apprenons dis-je
que cette somme a été versée pour de la publicité
et de la promotion.
Cette publicité et cette promotion, dans quels journaux, dans
quel hebdomadaire, dans quel quotidien, dans quel journal mensuel, ont-elles
été faites? Et cette promotion dont le ministre parlait, de quel
genre est-elle? Est-ce qu'on a envoyé des délégations
commerciales? Est-ce qu'on a demandé à des agriculteurs ou des
promoteurs quelconques d'aller dans d'autres pays chercher des marchés?
C'est ce que nous voulons savoir.
En troisième lieu, je pense qu'il y a un très grand
principe en jeu, les engagements financiers. C'est sérieux ou ce ne
l'est pas. Si les engagements financiers, c'est sérieux, tous montants
de $25,000 et plus qui sont dépensés, nous n'avons aucune
objection à ce qu'il fasse des travaux dans quelque domaine que ce soit,
mais s'il y a des montants de $25,000 et plus qui sont dépensés,
généralement, si les engagements financiers, c'est une chose
sérieuse, nous devons vérifier ces sommes lors de l'étude
à la Commission des engagements financiers.
Si ce n'est pas sérieux, la commission des engagements
financiers, on fait comme ceci: Pendant deux mois et demi, on envoie des
montants à toutes les semaines, sept montants dont un seul est
inférieur à $25,000, dont un montant entre autres, le 26 octobre,
était de $279,000. Et les députés, les membres de cette
Chambre n'ont même pas raison de voir aux engagements financiers ou de
recevoir à leur bureau un rapport à l'effet qu'il y a eu telle et
telle dépense pour telle et telle raison.
M. le Président, je crois que le ministre, en toute
honnêteté, devrait relire ses propos, devrait relire les
réponses qu'il a données aux questions qui lui ont
été posées. Il devrait également faire toute la
lumière sur cette question. Ce n'est pas avec l'intention de critiquer
son geste. Qu'il nous dise franchement quelle a été la politique
du gouvernement du Québec en ce qui concerne certaines ventes. Si c'est
une politique pour compenser une différence de prix, ce n'est pas de la
publicité, ce n'est pas de la promotion: c'est une politique de
subvention. Cette politique de subvention, si elle a existé, est-ce
qu'elle peut continuer dans le contexte actuel? Est-ce qu'elle empêchera
le gouvernement du Québec, dans l'avenir, de recevoir la collaboration
des autres paliers du gouvernement lorsqu'il s'agit de commerce
international?
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le ministre de l'Agriculture
lui-même qui l'a déclaré en Chambre le 24 novembre: "Le
gouvernement du Québec et le député de Nicolet le
sait ne peut pas participer financièrement à des
transactions internationales puisque ces questions relèvent
exclusivement du gouvernement fédéral mais le gouvernement du
Québec peut, pour ce produit comme pour d'autres, faire un minimum de
promotion soit à l'intérieur du marché
québécois ou sur les marchés extérieurs.
Rien, je pense, n'empêche le gouvernement du Québec d'agir
dans cette voie mais il ne peut pas participer de façon concrète
à des ententes économiques avec les autres pays, puisque cela
relève du gouvernement fédéral".
Un minimum de promotion, nous en sommes, M. le Président. Que le
ministère de l'Agriculture, que le gouvernement du Québec fasse
un minimum de promotion, mais, quand on parle d'un minimum de promotion, ce
n'est quand même pas $707,000 en deux mois pour la publicité alors
que nous n'avons rien vu dans les journaux, que nous n'avons jamais entendu
parler qu'il y ait eu une délégation commerciale qui soit partie
du Canada pour aller dans d'autres pays.
En ce qui me concerne, je n'ai plus rien à ajouter sur cette
question, si ce n'est de dire le fond de ma pensée: A l'heure actuelle,
le gouvernement veut cacher quelque chose et, malheureusement, le ministre a
trompé, sciemment ou non, la Chambre. Il reste que, si c'est de cette
façon qu'à l'avenir nous discuterons les crédits, les
budgets, les lois, nous allons perdre confiance dans la parole du ministre, car
à trois reprises, le 24 novembre, j'ai dit: "Le ministre nous l'affirme
et nous devons prendre sa parole? "
Dans notre système de parlementarisme, quand un ministre
responsable se lève et qu'il dit oui, nous devons considérer que
c'est oui. S'il dit non, nous devons considérer que c'est non. S'il dit
qu'il n'y a eu aucune participation financière, nous devons le croire.
Le ministre fait signe que non; il trouve ça drôle. Je sais quand
même que, si c'était dans d'autres Parlements, que ce soit au
niveau fédéral ou au niveau du Parlement britannique, les
députés de l'Opposition pourraient réclamer bien d'autre
chose que ce que nous réclamons ce soir.
Je termine sur cette seule observation, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président...
M. TOUPIN: Si vous me le permettez, juste un mot sur l'affirmation qu'a
faite le député de Nicolet. Je n'ai pas l'intention d'engager le
débat sur cette question. Je soutiens que je n'ai jamais induit cette
Chambre en erreur et je continue à soutenir que l'aide apportée a
toujours consisté en de la commercialisation, de la publicité et
de la promotion. Je ne pense pas avoir dit autre chose que ça.
M. VINCENT: Je n'ai jamais parlé de commercialisation.
M. DEMERS: Il y a peut-être un autre aspect qui n'a pas
été envisagé par le député de Nicolet et que
je voudrais souligner. Il y aurait $700,000 qui auraient été
affectés à la commer- cialisation et à la promotion comme
le dit le ministre. Au budget il n'y a, à aucun poste, un tel montant.
C'est dire qu'on a dû faire un virement de fonds pour venir à bout
de réaliser ce tour de force.
Je demanderais au ministre à quelle occasion il a demandé
l'autorisation de la trésorerie pour faire ce virement de fonds. S'il y
a eu des CT de signés si ce n'est pas lui, c'est peut-être
un officier de son ministère quand ont-ils été
signés? Nous voulons avoir la preuve de ça.
Jusqu'à preuve du contraire, nous mettrons en doute la parole du
ministre, parce que c'est trop évident, d'après les
réponses qu'il avait données au député de Nicolet,
qu'il nous a dit des choses qui ne sont pas conformes à la
réalité ou bien c'est que sa mémoire est d'une faiblesse
extraordinaire.
Je répète, pour l'information du ministre, que c'est aux
pages, 4414 et 4415, le mercredi 24 novembre 1971.
Il avait commencé à verser des montants de $280,000 au
mois de juin, c'est-à-dire qu'il l'avait annoncé au mois de juin,
mais le premier montant qui a été versé l'a
été au mois de septembre, $280,000. Comment pouvait-il dire, le
mercredi 24 novembre 1971, qu'il n'avait rien à voir dans ce
marché si ce n'est de la publicité et de promotion?
Nous n'avons vu dans aucun journal, dans aucune annale ni entendu
à la radio, nulle part, que le ministre avait à vendre des oeufs,
des poulets ou quoi que ce soit et qu'il voulait annoncer sa marchandise. Qu'il
nous montre le journal, qu'il nous donne la preuve de la promotion qu'il a
faite.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire si la publicité a été confiée à une
agence commerciale de publicité? Si oui, le ministre peut-il nous donner
le nom et l'adresse de cette agence? Troisième question: Le ministre
pourrait-il nous dire sur quoi il s'est basé pour effectuer le premier
versement pour de la publicité, vers le 21 septembre, de $279,000?
Quatrièmement, le ministre pourrait-il nous déposer une copie du
CT? Cinquièmement, le ministre pourrait-il nous dire quels
étaient les critères ou les exigences de la preuve de
publicité qui avait été faite? Sixièmement, qui
avait charge de la publicité à son ministère?
Septièmement, qui a signé la réquisition d'approbation au
Conseil du trésor?
Lorsque le ministre aura répondu à ces questions, il est
probable que j'aurai des sous-questions.
M. BELAND: M. le Président, à ce moment-ci, étant
donné l'urgence de discuter d'un fait si extraordinaire, je pense que
nous devons nous interroger sur ce fait précis, celui de ces $707,000
drainés à l'intérieur d'une période de deux mois.
Est-ce un virement de fonds? Est-ce que ces $707,000 ont servi à
alimenter les Japonais encore une fois? Est-ce que cela a
servi réellement à de la publicité, à de la
promotion? Ou est-ce que cela a été donné dans le but que
des producteurs puissent vendre leurs poulets à un prix plus
élevé? Est-ce que cela a été donné
simplement pour récompenser des services rendus? Pourquoi ces $707,000
ont-ils été donnés?
Suite à ce que le député de Nicolet a dit,
devons-nous penser, à partir de ce soir, nous du Ralliement
créditiste, que c'est une farce monumentale, la commission des
engagements financiers? Qu'est-ce que c'est, les engagements financiers,
à ce moment-là, si des montants de cette sorte peuvent être
drainés de quelque façon sans qu'on le sache?
Mais encore là, lorsque, il y a quelques jours, lorsque le
député de Beauce, demandait, suppliait le ministre des Finances
je dis bien le ministre des Finances de convoquer la commission
parlementaire des comptes publics pour vérifier la
véracité de certains faits, est-ce que le gouvernement ne
constate pas présentement je parle de ceux qui,
généralement, ne parlent pas au sein du gouvernement Bourassa
est-ce que ces personnes-là ce soir, si elles sont intelligentes
pour un cent, ne se demandent pas si ce ne serait pas logique de convoquer la
commission parlementaire pour scruter à fond ce qui se passe dans
l'administration gouvernementale, si ce n'est pas, à un certain moment,
du drainage de fonds publics à des fins peut-être indues?
M. DROLET: Politiques.
M. BELAND: Mon collègue de Portneuf dit à des fins
politiques, peut-être. Je ne le dirai pas, mais je le pense. Je reviens
à la promotion, puisque le ministre en a parlé et qu'il ne parle
que de cela, de la promotion pour ces $707,000. Est-ce que ça a
été la promotion du parti? Est-ce de la promotion qui s'est faite
dans d'autres pays et qu'on n'a pas pu voir dans les hebdomadaires qui
circulent au Québec? Quelle sorte de promotion?
Est-ce que ce sont des personnes spécifiquement nommées
pour faire de la promotion, en reconnaissance pour services rendus, pour vendre
deux poulets de plus à une ménagère donnée? Est-ce
cela? C'est quoi exactement? L'heure est réellement sérieuse pour
nous qui ne sommes pas habitués à ce genre de transactions
loufoques. On ne sait quelle appellation donner à ce genre de
transaction. On ne peut pas avoir d'explication. Si, au moins, il y avait
possibilité de le constater sur papier, en blanc et noir. Même si
ce n'était pas très précis, au moins quelque chose que
l'on puisse constater sans se faire traiter de saint Thomas; je pense que c'est
logique. Comme parlementaires, c'est notre droit de le savoir.
C'était le droit du député de Nicolet de le savoir
et c'est celui également des 107 autres, si le ministre lui-même
reste les yeux fermés. Je pense que ce serait logique que les 107 autres
députés de cette Chambre puissent savoir exactement ce qui se
passe dans le domaine des transactions, en agriculture, ou dans le domaine des
engagements financiers, si on se reporte à cette
sphère-là. A ce moment-ci je ne devrais peut-être pas aller
plus loin, mais nous nous interrogeons de plus en plus sur le sérieux du
gouvernement Bourassa dans l'administration. On est forcé de penser
à l'expérience de la SGF et de certains administrateurs. C'est
tout pour ce qui est de mes observations.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il y a une chose dans
la politique gouvernementale et cela se présente de deux façons:
quand un gouvernement est au pouvoir, il a à faire des lois, lois qu'il
nous soumet et que nous scrutons; il a, d'autre part, à administrer des
fonds publics et il y a des mécanismes prescrits pour cela; il y a
également des moyens, pour les députés membres de
l'Assemblée nationale, de voir de quelle façon ces fonds publics
sont utilisés; il y a aussi des mécanismes qui prescrivent la
façon dont le gouvernement doit rendre des comptes.
Nous avons créé, il n'y a pas tellement d'années,
pour remplacer cette ancienne commission des fonds publics, enquête sur
les fonds publics, etc., la commission des engagements financiers.
Celle-ci est chargée de faire connaître aux membres de
l'Assemblée nationale, périodiquement, c'est-à-dire une
fois tous les mois, quels sont les engagements financiers qu'a pris le
gouvernement et qui excèdent un montant de $25,000.
Nous avons ici un cas patent, je ne dis pas de détournement de
fonds, ce n'est pas ça, mais un cas patent de distraction d'un montant
de $707,000 qui nous revient aujourd'hui sous une autre forme et à
propos duquel nous interrogeons le ministre sans qu'il soit capable de nous
indiquer par quelle voie normale, régulière, légale, ce
montant a été distribué à qui et pourquoi.
J'ai été ministre. Chaque fois que j'avais à faire
une dépense, à effectuer un paiement qui dépassait
$25,000, je devais d'abord préparer ce qu'on appelle communément
un CT, c'est-à-dire une demande au Conseil du trésor, laquelle
demande était acheminée, pour examen, par un bureau
spécial qui s'appelle le Conseil du trésor, où
siègent en permanence un certain nombre de ministres.
Lorsque la demande vient devant le Conseil du trésor, il y a un
président du Conseil du trésor, qui est un ministre. Quel est le
président du Conseil du trésor dans le gouvernement actuel? C'est
le ministre des Finances ou le ministre de la Voirie? Peu importe. Il y a un
ministre responsable qui, parmi les ministres membres du Conseil du
trésor, est capable de
nous dire où est allé cet argent dont nous parlons, de
quelle façon cet argent a été distribué et
où sont les documents pertinents qui nous permettraient de voir de
quelle façon l'on a procédé pour effectuer les versements
dont on a donné le détail, il n'y a pas très
longtemps.
Le 21 septembre, presque $100,000, $99,200 environ. Le 27 septembre,
même montant ou équivalent; 6 octobre, $15,908, 26 octobre,
$279,485 ce ne sont quand même pas des "peanuts" 5 novembre,
$111,000; 12 novembre, $61,000, 30 novembre $47,000, pour un total de
$707,000.
Repartons du début. Quand ont été faites les
demandes au Conseil du trésor? Qui a signé les demandes du
Conseil du trésor? Il faut que ce soit le ministre responsable du
ministère ou, dans le cas où la loi de son ministère le
permet, le fonctionnaire qui peut signer tout document. Ce qui n'est pas le cas
dans le cas du ministère de l'Agriculture, si j'ai bonne mémoire.
L'ancien ministre peut me corriger.
Qui a signé la demande au Conseil du trésor, le CT? Qui a
examiné au Conseil du trésor le CT? Vous savez comment est fait
un CT, c'est marqué CT, demande au Conseil du trésor. On dit: Le
ministre de l'Agriculture. Attendu que, que, que, que, que, ... le ministre de
l'Agriculture demande à être autorisé à verser un
montant de X millions ou X milliers de dollars à des fins
spécifiques. Et, ces fins spécifiques sont indiquées, pour
telle et telle raison. Supposons que ce soit une subvention à FEDCO, par
exemple, on dira aux fins de payer la première tranche de la subvention
qui revient à FEDCO, aux fins de payer un montant global affecté
à l'assurance-récolte et qui sera réparti comme suit, avec
l'annexe, bien entendu, de tous les bénéficiaires à ce
moment-là. La même chose lorsque l'on paie des primes d'assistance
sociale. Il y a une demande générale avec une annexe qui comporte
tous les noms.
Alors, dans le cas de ces montants-là, on dit : C'est pour vente
et promotion.
Donc, il devait être indiqué dans le CT ceci: Attendu que
le gouvernement du Québec s'est engagé dans une politique de
promotion, de commercialisation, etc., etc; attendu qu'il faut faire de la
publicité pour parvenir à atteindre tel ou tel objectif; attendu
que cette publicité doit être faite par tel moyen: radio,
télévision, journaux, mensuels, périodiques etc; attendu
que ladite publicité doit se faire par étapes, à tel
moment, tel moment, tel moment, dans tels journaux, tels périodiques,
radio, télévision; attendu que cette publicité doit
être faite par telle agence de publicité qui est alors
nommée, le ministre de l'Agriculture demande l'autorisation de verser un
montant de $707,000 répartis comme suit: premièrement, le 21
septembre $99,026, etc. C'est comme cela que c'est préparé, un CT
Cela, ça va au Conseil du trésor qui est un organisme de
contrôle, où il y a des ministres qui siègent.
Je voyais tout à l'heure le ministre de la Voirie et des Travaux
publics; il est membre du Conseil du trésor. Le ministre des Finances
est membre du Conseil du trésor. Il y en a cinq ordinairement, et
d'autres qui peuvent être appelés pour se remplacer à tour
de rôle, selon les besoins.
Est-ce que le ministre de la Voirie a eu connaissance de ça?
Est-ce que le ministre des Finances a eu connaissance de ça?
Est-ce qu'il y a des documents émanant du Conseil du
trésor? Je vais vous donner encore un autre renseignement, pour ceux qui
seraient moins familiers avec cette technique. Les documents du Conseil du
trésor nous reviennent à nous, ministres. Ils nous reviennent de
la façon suivante: un document nous dit que nous sommes
autorisés. C'est signé, à la fois, par le
secrétaire du Conseil du trésor, qui est un fonctionnaire du
ministère des Finances, et par le ministre, président du Conseil
du trésor. Ordinairement, c'est le secrétaire du Conseil du
trésor qui nous envoie le document nous autorisant à payer
à même l'argent qui est au ministère.
Supposons qu'on est aux Affaires culturelles. Je dois verser une
subvention de $200,000 à l'Orchestre symphonique de Montréal.
J'ai fait une demande au Conseil du trésor; j'ai donné toutes les
explications. Le fonctionnaire du Conseil du trésor me donne un coup de
téléphone et dit: Vous pouvez payer, je vous envoie les documents
vous autorisant. Je reçois le document; c'est signé M. Untel,
secrétaire du Conseil de trésor, et ça m'autorise. Mais,
ce n'est pas tout. A ce moment-là, je n'ai pas le chèque en main.
Il faut que j'aille à la comptabilité de mon ministère.
C'est encore un autre moyen de contrôle, ça. A ce
moment-là, le ministre autorise son sous-ministre à demander
à la comptabilité de payer. La comptabilité fait les
entrées et, chaque mois, un ministre qui suit ses affaires demande au
chef de la comptabilité de lui présenter un cahier qui indique
les sorties d'argent, de sorte qu'on a une idée exacte de ce qui se
passe et de l'argent qui reste à chaque poste.
Si, par exemple, étant ministre des Affaires culturelles, au
poste "subventions", j'ai tout à coup une demande qui me prend par
surprise, je demande tout de suite au sous-ministre d'appeler la
comptabilité pour voir où nous en sommes. Le responsable de la
comptabilité fait savoir, à ce moment-là, au
sous-ministre: Monsieur, nous regrettons, il reste seulement $10,000 en caisse.
Il va falloir demander un budget supplémentaire ou bien attendre le
prochain budget. Donc, refusez la subvention. C'est ordinairement le conseil
que le ministre nous donne d'abord, à moins qu'il ne s'agisse de cas
extrêmement graves.
Dans le cas du ministère de l'Agriculture, qu'est-ce qui s'est
passé? Est-ce qu'on a passé par le Conseil du trésor,
première phase? Est-ce que le Conseil du trésor a fait rapport,
à la
demande du ministre? Est-ce que le ministre a obtenu les documents qui
lui eussent permis de payer les montants que j'ai mentionnés tout
à l'heure et dont a parlé l'ancien ministre de l'Agriculture?
Est-ce qu'à la comptabilité du ministère de l'Agriculture
il y a des entrées et des sorties? Est-ce qu'il y a des documents
pertinents?
Maintenant, M. le Président, il s'agit de publicité et de
promotion. Est-ce que le ministre peut produire, ce soir, les documents qui
nous indiquent qu'il y a eu promotion et publicité? Comment ça se
fait, de la publicité et de la promotion dans un gouvernement? Cela ne
se fait pas comme ça au hasard. On ne prend pas $700,000 et on ne jette
pas ça, comme ça, en disant: Allez et faites de la promotion.
Non. On passe par les organismes du gouvernement qui sont chargés de
faire la publicité.
Dans un ministère, il y a ordinairement un service d'information.
Si ce service d'information n'est pas capable d'effectuer lui-même ladite
publicité que réclame un ministère, il le passe à
l'Office d'information et de publicité, lequel, s'il n'est pas capable
d'effectuer lui-même le travail, le donne à contrat à une
agence extérieure au gouvernement, à une agence
privée.
M. le Président, pour établir tout ça, il y a des
documents. Il y a d'abord la demande du ministre auprès du service
d'information et de publicité; il y a la demande du ministère
à l'office d'information et de publicité; il y a la demande de
l'Office d'information et de publicité à une agence
privée, et tout ça laisse des traces, ça laisse des
documents. Ce ne sont pas des coups de téléphone, ça se
fait sur documents, surtout quand on arrive aux résultats de
$707,000.
Et quand les montants ont l'importance qu'ont les montants dont nous
parlons, qu'ils dépassent $25,000, ça va évidemment au
Conseil du trésor et ça va aux engagements financiers. Là,
nous avons, nous, le droit et le loisir de scruter les engagements du
gouvernement. Ce n'est pas pour rien qu'on a créé la commission
des engagements financiers. C'était pour permettre à tous les
députés, membres de l'Assemblée nationale, de scruter les
dépenses gouvernementales au fur et à mesure qu'elles se
produisent et de s'interroger sur la validité de certaines
dépenses et sur la régularité de l'utilisation des fonds
publics.
La commission des engagements financiers n'est pas un tribunal
d'inquisition. C'est tout simplement un grand livre ouvert où un
gouvernement, qui gouverne avec efficacité et sans rien cacher,
déclare les gestes qu'il pose et les soumet à l'examen de deux
à qui il doit rendre des comptes et même devant en rendre compte
devant l'opinion publique.
M. le Président, qu'on n'aille pas nous dire que nous en aurions
contre la publicité et la promotion que le ministre a voulu faire, pas
du tout. Si le ministre veut faire de la publicité et de la promotion
pour promouvoir le marché agricole, il n'y a personne qui va s'opposer
à ça quand on connaît la difficulté du maintien et
de l'expansion des marchés agricoles. Mais on veut savoir comment cela
s'est fait. Or, jusqu'à plus ample informé, il semble que ces
$707,000 se soient volatilisés, soient partis dans la nature et le
ministre ne veut pas nous donner de renseignements.
J'aimerais, M. le Président, que le ministre reprenne la
procédure dans l'ordre que j'ai indiqué tout à l'heure, et
qu'il m'indique comment ça s'est produit, d'abord ceci. A quel moment
a-t-il décidé de consacrer une somme, d'abord, de $280,000 aux
fins c'était au mois de juin, selon la lettre dont nous avons
parlé de publicité et de promotion? De quelle façon
l'a-t-il fait? A quel moment a-t-il décidé de soumettre une
demande qui l'autorise à dépenser au Conseil du trésor?
Quels sont les documents qui nous permettent de voir que cela est passé
au Conseil du trésor? A quel moment les documents sont revenus du
Conseil du trésor et à quel moment le ministre a-t-il
commencé à verser, et comment, au service de la
comptabilité du ministère de l'Agriculture, a-t-on
enregistré ces dépenses? Il y a des personnes qui sont
responsables. Et, vous savez, c'est sérieux la question que nous posons
là, M. le Président.
C'est sérieux parce que ça met en cause le gouvernement et
ça met en cause aussi les fonctionnaires. Cela met en cause le
gouvernement de la façon suivante: c'est que le gouvernement...
M. LEVESQUE: Le député me permettra sûrement une
question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certainement.
M. LEVESQUE: Je l'ai écouté sans l'interrompre, de
même que ceux qui ont posé des questions avant. Il me semble que,
lorsque le ministre des Finances a dit qu'il avait essayé de rejoindre
un fonctionnaire qui était au Conseil du trésor lui demandant
certaines précisions, on lui a répondu que dès demain
matin on pourrait vérifier.
C'est que cela ne paraissait pas dans la liste soumise à la
commission des engagements financiers, si je comprends bien l'objection
posée par le député de Chicoutimi, qui a repris, je pense,
la même question que les autres honorables opinants. Je crois qu'il
faudrait attendre la réponse du ministre des Finances. Si la
réponse de ce dernier est à l'effet que cela a été
soumis à la commission des engagements financiers, alors toute
l'argumentation tombe.
D'ailleurs, M. le Président, j'ai bien l'impression que, quelles
que soient les déclarations du député de Chicoutimi, ce
soir, ou les questions qu'il pose, on n'a pas l'intention d'adopter cet article
tant qu'on n'aura pas la réponse.
M. PAUL: Non, non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. M. le Président, je pense que
là...
M. LEVESQUE: Alors je crois que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'écoute le
ministre et je sais ce qu'il veut dire. J'entends bien ce qu'il veut dire.
M. LEVESQUE: Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'entends très bien ce qu'il veut dire.
Je comprends que le ministre m'explique qu'il peut se faire qu'à un
moment donné, à la commission des engagements financiers, au
moment où le ministre responsable ou ses fonctionnaires comparaissent,
on n'ait pas toujours sous la main tous les documents pertinents. Mais
là, ce n'est pas cela. Il semble qu'il n'y a personne qui se rend compte
qu'il y a $700,000 qui sont passés et on ne s'en souvient pas.
Si c'était un engagement de $25,000, M. le Président,
même de $50,000, à la rigueur, je dirais: Cela a passé et
on le retrouvera dans nos papiers. Mais $700,000, ce sont des cents, ce sont
des piastres. Je ne peux pas comprendre que cela ait passé
inaperçu.
M. LEVESQUE: Je ne peux pas comprendre pourquoi, M. le
Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si le ministre veut me
laisser poursuivre...
M. LEVESQUE: ... on n'attend pas la réponse du ministre des
Finances.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'en arrive à cela. La réponse
du ministre, je l'attends.
M. LEVESQUE: Bon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je l'attends et je veux l'avoir parce
qu'autrement je serais obligé de conclure...
M. LEVESQUE: C'est ce que je dis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'il y a un fonctionnaire à qui on
a dit: Ne parle pas, toi.
M. LEVESQUE: Voyons, voyons! Il ne faudrait pas se laisser emporter par
son imagination.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je ne fais pas ici de partisanerie ni
d'électoralisme ni quoi que ce soit. Mais je me dis qu'il s'est
passé quelque chose qui ne parait pas, à première vue,
régulier, qu'on est mêlé drôlement dans ses papiers,
qu'on ne retrouve pas les bons et que, par hasard, le fonctionnaire qui les
aurait n'est pas là pour répondre.
M. le Président, je suis bien prêt à adopter les
crédits. Seulement, vous imaginez que dans l'opinion publique...
M. LEVESQUE: Il est neuf heures du soir!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... cela laisse de sérieux doutes.
M. LEVESQUE: Les fonctionnaires travaillent de neuf à cinq.
Attendons à demain matin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le ministre quand il dit
cela, mais il faut penser que les questions ont été posées
depuis longtemps, soit le 24 novembre. Cela fera un mois demain.
M. LEVESQUE: Il n'a pas été question...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il me semble que le ministre de l'Agriculture
aurait depuis longtemps eu le loisir...
M. LEVESQUE: J'ai le droit de rétablir les faits.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LEVESQUE : Dans les questions qui ont été posées
le député de Chicoutimi peut relire celles du
député de Nicolet il n'était pas question de la
commission des engagements financiers, pour autant que ma mémoire me
serve.
M. PAUL: C'est vrai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est vrai.
M. LEVESQUE: Alors le point soulevé présentement par le
député de Chicoutimi a trait à une absence de
renseignements à la commission des engagements financiers. C'est cela
qu'il faut vérifier. C'est un fonctionnaire je ne sais pas lequel
qui pourrait nous donner la réponse mais il n'est pas ici,
à neuf heures du soir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord.
M. LEVESQUE: Ne peut-on pas, pour aider à la bonne marche des
travaux de la Chambre, laisser en suspens cet article et, demain matin, donner
les réponses?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le ministre mais cela
n'excuse quand même pas à supposer que, demain matin, le
fonctionnaire en question, on le retrouve, s'il est perdu dans la nature, qu'il
nous arrive avec tous les papiers qu'il aura retrouvés sous la
neige et qu'il nous établisse tout cela, que c'est une belle
chafne, que c'est ordonné de façon systématique, on
jurerait que cela a été fait par une ordinatrice le
ministre de l'Agriculture de ne pas être capable de répondre d'un
montant de $700,000.
M. LEVESQUE: Il a répondu. Il a dit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'un ministre qui a un
ministère comme cela peut oublier qu'il y a $700,000 qui sont sortis et
ne s'en souvienne pas?
M. LEVESQUE: Non, M. le Président, mais le député
de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'il ait oublié des détails, je
le comprends.
M. LEVESQUE: M. le Président, le député de
Chicoutimi devrait être juste pour le ministre de l'Agriculture...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça que je veux être.
M. LEVESQUE:... c'est le ministre de l'Agriculture lui-même qui a
fourni les chiffres et les dates, il n'a rien caché. Il a
mentionné pas comme le député de Chicoutimi a
mentionné que c'était de la publicité gouvernementale
qu'il s'agissait d'une subvention en vue de promotion et de
commercialisation de produits agricoles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A qui?
M. LEVESQUE: Il l'a dit. Il a donné des noms, les chiffres...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand? M. LEVESQUE: ... les dates.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A huit heures et quart ce soir?
M. LEVESQUE: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et puis? Toutes les questions qu'avait
posées le député de Nicolet? Les renseignements qu'il
avait demandés? La lettre?
M. LEVESQUE: Il a les réponses en main. Est-ce que quelque chose
manque?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a des choses qui nous manquent. Moi,
quand j'arrivais à la commission des engagements financiers, j'avais
tous mes papiers et surtout j'avais une bonne mémoire.
M. TOUPIN: M. le Président, si le député de
Chicoutimi veut me permettre, je vais répondre à ces
quelques questions qu'il vient de poser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre peut me
répondre? Est-ce qu'il peut me retracer... Un instant, je pose une
question au ministre pour qu'il se comprenne.
M. TOUPIN: Tous les documents que le député de Nicolet m'a
demandés, je vais les déposer ce soir. Je n'ai rien à
cacher. Tous les chiffres sont là-dedans, vous allez avoir les noms,
vous allez tout avoir dans ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas ça l'histoire. Je vais
prendre la parole du ministre, tout ce qu'il dit, c'est bien fin et c'est bien
beau...
M. TOUPIN: Pourquoi donc ce débat sur cette question qui a permis
à des producteurs de poulet de retirer plusieurs centaines de milliers
de dollars?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... mais il y a que $700,000 sont sortis de
son ministère. Le ministre se réveille tout à coup
à la suite des questions qu'on lui a posées et il commence
à chercher comment sont sortis ces $700,000. Et comme ce soir nous ne
connaissons pas la genèse de cette dépense gouvernementale, nous
interrogeons le ministre pour qu'il puisse refaire à rebours le
processus qui l'a engagé à dépenser des montants qui se
totalisent ce soir à $700,000.
Est-ce que le ministre est capable de me faire la genèse?
J'attends sa réponse et mes collègues pourront continuer. Quant
à moi ça reste drôlement mystérieux, c'est un
mystère.
M. TOUPIN: On m'a demandé s'il y avait un CT sur cette question?
J'ai dit oui qu'il y en avait eu un.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va attendre que le ministre nous donne tous
ces détails.
M. VINCENT: M. le Président, une suggestion pour terminer le
débat.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Nicolet.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre des Finances pourrait s'entendre avec
nous afin qu'à la prochaine réunion de la commission des
engagements financiers il prenne, tout de suite comme avis que nous aimerions
convoquer le ministre de l'Agriculture et le ministre des Finances et ses
fonctionnaires pour vider cette question? Et qu'il tienne également pour
acquis que ce n'est pas à l'objectif poursuivi par le gouvernement que
nous nous en prenons, c'est
simplement au processus qui a été suivi dans cette
dépense de $707,000?
Si le ministre des Finances nous dit ce soir que pour la commission des
engagements financiers de janvier ce sera inscrit à l'ordre du jour,
nous lui donnons tout de suite avis que nous allons demander à entendre
les fonctionnaires du ministère de l'Agriculture pour avoir tous les
détails. Je pense que nous pourrions passer cette question
immédiatement.
M. GARNEAU: Je suis parfaitement d'accord. Même si ce sujet avait
été inscrit à des séances antérieures, je
n'ai pas d'objection à les faire réinscrire. Une question que je
me pose: la commission des engagements financiers du mois de décembre
a-t-elle siégé? Je n'assiste pas à ces réunions,
c'est le vice-président du Conseil du trésor qui y va. Si la
séance du mois de décembre n'a pas eu lieu, ça pourrait
être fait à la prochaine séance qui sera celle de
décembre et non pas celle de janvier.
M. PAUL: M. le Président, je ne veux pas soutenir ceci
catégoriquement, mais il me semble qu'il avait été convenu
que la prochaine séance des engagements financiers n'aurait lieu qu'en
janvier.
Adopté, M. le Président, sous condition.
M. VINCENT: Je pose la question au ministre de l'Agriculture. Sur le
montant des $5 millions qui seront versés aux producteurs de porcs,
d'oeufs de consommation et de dindons lourds, est-ce que, aussitôt que
ces crédits supplémentaires seront votés, on est
prêt à expédier les chèques?
M. TOUPIN: Oui, peut-être pas la totalité, mais plusieurs
demandes sont entrées au ministère et les bureaux
régionaux font tout le travail qu'ils peuvent faire, évidemment
avec le plus de rapidité possible, pour que nous puissions,
aussitôt le budget supplémentaire adopté, émettre
ces chèques dans le plus bref délai.
M. DEMERS: Comment avez-vous dressé la liste des
bénéficiaires?
M. TOUPIN: La liste a été faite suivant les
critères contenus dans le règlement. Vous avez eu la mesure
d'assistance et les critères y sont définis. C'est de cette
façon que nous avons procédé. Cette mesure d'assistance
est publique et je pense que, déjà, le député de
Nicolet en a une copie.
M. VINCENT: Maintenant, juste une question. Comme pour les autres
budgets supplémentaires, en ce qui concerne des versements assez
substantiels quand même, le ministre pourrait prendre tout de suite,
comme préavis, que nous aimerions avoir la liste des producteurs qui
recevront des subventions. Je pense que c'est plus facile, quand les
fonctionnaires sont au courant immédiatement, de nous l'envoyer.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 15, adopté?
M. VINCENT: A l'article 15, M. le Président, je pense que le
ministre a quelques renseignements à nous donner concernant les taux
d'intérêt.
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, je vais donner tous ces
renseignements. La première question c'était: Quels sont les taux
d'intérêt du gouvernement fédéral? Ils sont
passés de 7 3/4 p.c. à 7 1/2 p.c, depuis le 9 septembre 1971. En
ce qui concerne la Loi des syndicats agricoles, les taux sont passés de
7 p.c. à 6 3/4 p.c, le 9 septembre.
Quels sont les taux d'intérêt à la
Société du crédit agricole? Ils sont de 2 1/2 p.c. pour
les premiers $15,000 et, pour le surplus, ils sont de 8 p.c. Pour la Loi du
prêt agricole, les taux d'intérêt sont de 8 1/2 p.c.
Je pense que ça répond, dans les grandes lignes, aux
questions que m'a posées le député de Nicolet à ce
sujet.
M. VINCENT: Donc, très succinctement, M. le Président,
seulement une suggestion. Vu que le gouvernement fédéral a
révisé ses taux d'intérêt à la date du 9
septembre je pense que ceci intéresse le ministre des Finances
et comme, dans la Loi du crédit agricole provinciale, ces taux
sont fixés par règlement, par arrêté en conseil,
à 8 p.c. pour l'Office du crédit agricole, pour un montant de
$15,000 à $25,000, et à 8 1/2 p.c. pour les prêts de la Loi
de l'amélioration des fermes, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu,
très prochainement, de réviser ces taux et de présenter un
nouvel arrêté en conseil pour la Loi de l'amélioration des
fermes? Je ne veux pas que le ministre me réponde ce soir, mais je pense
que ce serait le moment de réviser ces taux pour les abaisser quelque
peu en ce qui concerne la Loi de l'amélioration des fermes, parce que
les agriculteurs sont encore obligés de payer 8 1/2 p.c. au
Québec, alors qu'au fédéral, pour la Loi des syndicats
agricoles, c'est maintenant 6 3/4 p.c. Je pense qu'on les a haussés
graduellement. Maintenant, puisque le taux d'intérêt baisse, il
s'agirait de les réduire graduellement pour permettre aux cultivateurs
d'en bénéficier.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TOUPIN: Des fonctionnaires du ministère travaillent sur cette
question.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Crédits supplémentaires de
l'Education. Article 20?
Education
M. DROLET: M. le Président, j'aimerais savoir du ministre
on va attendre qu'il soit prêt de l'Education, responsable du
Haut-Commissariat, au poste Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs
et aux sports, si ce montant est spécialement réservé aux
allocations qui sont censées être versées à toutes
nos petites associations de loisirs, pour l'administration en
général, ou si ça va aller à d'autres postes.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, sur $1 million, une somme de
$200,000 est prévue pour une aide du gouvernement provincial aux
dépenses d'immobilisations entraînées par vingt projets
d'aréna qui ont été annoncés. Nous avons
décidé de verser une subvention de $100,000 pour dix de ces
projets annoncés dans le budget supplémentaire. Comme le montant
de $100,000 est réparti sur cinq ans, ça implique donc une
dépense annuelle de $20,000 et pour dix projets, ça fait
$200,000. Nous en avons annoncé vingt. C'est donc dire que, l'an
prochain, nous avons prévu à notre budget un montant de $400,000.
Ces projets ont été élaborés je pourrai y
revenir suivant des critères, des normes par un comité de
sélection.
L'autre montant de $800,000 est destiné exclusivement à ce
qu'il a été convenu d'appeler, jusqu'à ce jour,
l'opération comtés et ce que nous avons plutôt l'intention
d'appeler cette année l'opération hors normes,
c'est-à-dire qu'en dehors de sommes prévues à des
fédérations provinciales, à des
confédérations administratives de sports ou de loisirs, à
des camps, à des stages de formation pour animateurs, à des
voyages et autres choses, ce montant additionnel de $800,000, en plus de
certains montants en réserve, servira cette année à
l'opération comtés.
M. LEGER: M. le Président, sur le même sujet.
M. DROLET: Concernant ce qu'il vient de dire, au sujet des vingt projets
d'arénas, est-ce que le ministre peut nous dire si nous avons des
demandes, dans différents coins de la province, concernant d'autres
projets extrêmement importants de construction d'arénas? Est-ce
que le Haut-Commissariat pourra les considérer quand même ou s'ils
seront remis à des années futures?
M. SAINT-PIERRE: Les crédits le permettant, il est de notre
intention d'avoir chaque année dix projets nouveaux dans lesquels le
gouvernement versera une subvention de $100,000; c'est donc dire qu'à
notre vitesse de croisière, si je peux employer l'expression, nous
aurions, dans cinq ans d'ici, 50 projets en cours avec une dépense de
$20,000 par année donc $1 million par année. Nous avons
reçu cette année plus de 64 demandes d'arénas et il faut
dire qu'effectivement, depuis au moins trois ou quatre ans, c'est un nouveau
programme.
Je ne veux pas dire qu'il n'y a jamais eu de projet d'aréna dans
le passé, mais ce n'était pas dans un cadre très
précis. On ne savait pas de quelle façon les normes seraient
établies et quels étaient les critères. Nous avons eu 64
demandes, 20 ont été retenues et d'ici douze mois, nous
espérons que dix autres projets recevront des subventions.
M. DROLET: Une dernière question, M. le Président. En ce
quiconcerne l'opération comtés, en ce qui regarde les montants
qui seront accordés à nos associations de loisirs,
spécialement en ce qui a trait aux comtés ruraux, est-ce que le
ministre peut nous assurer que les montants seront supérieurs à
ce que les organisations ont reçu l'année dernière?
M. SAINT-PIERRE: Un instant, M. le Président. L'opération
est un peu différente. Je ne voudrais pas revenir sur des discussions
fort intéressantes qui ont eu lieu à la commission car les
opinions sont très partagées sur la valeur des opérations
comtés. Nul doute que dans certains comtés le fait de donner $200
à un club de l'âge d'or peut être ce qui est
nécessaire pour lui permettre au niveau du
bénévolat, au niveau des dépenses minimums d'avoir
des activités de loisirs et d'animation dans leur milieu.
D'autres personnes je ne voudrais pas citer mon adjoint
parlementaire ont déjà parlé de l'opération
comtés comme d'une opération on m'excusera l'expression
"slot machine" par laquelle les gens viennent pointer pour qu'on leur
donne des montants souvent assez insignifiants puisque, l'an dernier, si ma
mémoire est fidèle, plus de 3,200 chèques ont
été émis pour un montant d'à peu près $1
million. On peut voir que c'étaient des chèques très
bas.
Pour répondre spécifiquement à la question du
député, je devrais dire que, comme le budget du Haut-Commissariat
était tout juste de $4 millions il y a deux ans et qu'il était,
dans les crédits de l'an dernier, de $6,400,000, il y a donc une
augmentation de près de 50 p.c. L'an prochain, une croissance analogue
est prévue. Il est évident qu'au niveau de chacune des
régions il devrait y avoir plus d'argent de disponible pour les sports
et les loisirs.
Il est également évident que cette année, dans la
consultation auprès des députés, nous allons faire
ressortir les montants qui ont déjà été
accordés dans leur comté en fonction de camps de vacances, en
fonction d'organismes qui ont une vocation plutôt régionale mais
qui sont situés dans un comté donné. C'est ainsi que dans
plusieurs des comtés de la province déjà des sommes
importantes d'argent ont été données pour je vous
donne des cas d'espèce des camps de vacances, des camps de
formation de cadres ou de moniteurs dans certains loisirs et sports.
Nous allons tenter de vous faire ressortir ce chiffre. Maintenant,
très fidèlement, je devrais cependant dire que nous avions
prévu, c'était dans le budget que l'honorable Chambre nous a
voté, une somme de $709,000 pour l'opération comtés. Avec
ce budget supplémentaire, nous prévoyons avoir disponible un
montant total de $983,000 dont $800,000 proviennent des crédits
supplémentaires et $183,000 étaient disponibles à
même les montants qui avaient été votés par
l'Assemblée au printemps dernier. Est-ce que ça répond
à la question?
M. DROLET: M. le Président, ça répond à la
question jusqu'à un certain point, mais je soutiens quand même que
le ministre doit continuer cette consultation auprès des
députés. Lorsque le ministre fait allusion aux camps de vacances
ou aux organisations qui font réellement des loisirs, je suis
parfaitement d'accord avec vous parce que j'ai vécu cette
expérience dans mon comté lorsque l'année dernière
vous avez consulté les députés. J'avais fait sortir du
ministère les montants qui avaient été versés dans
les années précédentes. Je m'étais rendu compte
que, seulement chez nous dans le comté de Portneuf, à un moment
donné, il y avait un montant de $2,000 et plus qui allait à une
organisation de yatch du Lac-Saint-Joseph, où il n'y avait absolument
aucun citoyen du comté de Portneuf; c'étaient tous des avocats et
d'autres gens de Québec qui passaient leurs vacances au lac
Saint-Joseph, et il y avait eu un montant de plus de $2,000 d'accordé
à cette association pendant deux ans. En ce qui me concerne, dans mes
recommandations au haut-commissariat, je les ai mis à $0.00; je leur ai
dit de passer par les comtés de Québec. Je ne sais pas si ce peut
être le comté de mon ami le ministre des Finances,...
M. PAUL: Ah oui!
M. DROLET: ... le comté de Jean-Talon ou un autre comté,
mais de toute façon,...
M. GARNEAU: Il n'y a pas beaucoup d'avocats dans notre comté.
M. DROLET: ... en ce qui me concerne, dans le comté de Portneuf
j'ai fait mettre cette chose là à $0.00. Je pense que la
consultation auprès des députés est extrêmement
importante et j'encourage le ministre à continuer de cette
façon.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, pour répondre au
député, j'ai tellement de respect pour cette Chambre que toutes
les lettres pour faire la consultation sont déjà prêtes,
elles sont dans une valise ici dans la bâtisse. Dès que les
crédits auront été votés, il me fera plaisir, avant
Noël, de vous remettre la lettre qui indiquera, comme l'a soulevé
le député, les montants qui ont été versés
l'an dernier, les montants qui ont déjà été
versés cette année...
M. DROLET: Je les ai depuis cinq ans d'ailleurs.
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
Puis-je signaler à l'honorable ministre de l'Education que c'est
Rémi Paul qui est le député de Maskinongé. Vous en
informerez M. Jean Loiselle, votre secrétaire,...
UNE VOIX: Ce n'est pas M. Picotte.
M. SAINT-PIERRE: Puis-je informer l'honorable "ministre"...? Je
m'excuse.
M. PAUL: Cela s'en vient.
M. DEMERS: La correction a été faite.
M. SAINT-PIERRE: Puis-je informer l'honorable député de
Maskinongé que mon secrétaire particulier a pour nom, non Jean
Loiselle, mais Bernard Ouellet?
M. PAUL: Mais c'est lui qui écrit des lettres personnelles et
confidentielles à mon adversaire politique.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, quels sont les critères qui
permettent d'établir que tel organisme de loisirs, paroissial ou autre,
pourrait recevoir tel montant? Est-ce que c'est basé uniquement sur la
demande, sur le fait que vous divisiez ça par comtés et que, s'il
y a $5,000 de distribué dans le comté, vous dites: Il n'y a
qu'une demande, ça peut être $5,000; s'il y en a dix, c'est $500
chacun? Quels sont les critères précis? Est-ce qu'il y a des
critères basés sur l'administration de ces loisirs, le besoin?
Quels sont les critères qui font que vous déterminez que tel
montant doit aller à tel organisme de loisirs qui en fait la
demande?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, compte tenu des 3,000
chèques, je pense qu'il ne faut pas se faire d'histoire, il est
très difficile d'établir des critères. Je vais simplement
reprendre un exemple qui me vient à l'esprit: Vous pouvez avoir deux
corps de majorettes je vais prendre un secteur très particulier
qui est dans le comté, je pense, du député qui est
composé de 80 jeunes filles dans deux villes différentes,
exactement le même nombre de jeunes filles. L'un de ces corps de
majorettes est très actif, a des réunions deux fois la semaine,
participe à de nombreux congrès; réellement pour les
jeunes filles, c'est une forme d'épanouissement sur le plan de la
camaraderie et autres. Il peut y avoir dans une autre ville un corps semblable
de majorettes dans le même milieu, tout cela, qui n'a à peu
près aucune activité, qui ne justifierait pas la même
dépense. C'est pour ça qu'à l'opération
comtés, l'an dernier, nous nous sommes fiés
énormément au jugement des députés.
Nous avons tenté, compte tenu des populations totales, d'un
certain facteur entre le milieu rural et le milieu urbain, j'ai ici certains
critères: établir, suivant le nombre de municipalités,
suivant une certaine catégorisation dans la population, suivant la
population totale, la moyenne d'habitants par municipalité, le
territoire, d'avoir des critères de subventions de base et d'un minimum
forfaitaire.
Cela nous a donné certains montants qui nous ont permis, à
l'échelle des 108 comtés, puisque tous en ont reçu, de
diviser le montant de $800,000 et après ça, on dit aux
députés: Qu'est-ce que vous nous suggérez compte tenu de
votre connaissance pertinente de l'activité de ces groupes? S'il y a des
montants de $200 qui ont été envoyés à un club de
baseball ou de football et qui ont servi à acheter de la bière
pour avoir une réunion, un soir, c'est à peu près
impossible à déceler.
Je signale que l'an dernier, il y a eu certains abus. Cette
année, on va tenter de corriger cela en donnant certaines indications
ce que j'ai à l'esprit, je vais le souligner, que ça
touchait le comté du ministre lui-même. Prenons un club de
l'âge d'or. Un député aurait pu décider de lui
donner $1,200, alors que le ministre, dans son propre comté aurait
donné $200. En passant, c'est un député de l'Opposition,
je ne veux pas le blâmer, c'était dans son montant et on lui avait
dit: Comment voulez-vous répartir le montant? Un club de l'âge
d'or a donc eu $1,200 alors que le ministre, dans son comté, avait
donné $200 au club de l'âge d'or, qui est de l'autre
côté de la rivière. Evidemment, ça a
été l'inverse. C'est simplement pour vous dire que cette
année on va tenter de donner certains guides pour qu'entre les
comtés il n'y ait pas de ces choses assez inexplicables comme
ça.
M. LEGER: Concernant les arénas, M. le Président, vous
avez parlé tantôt de $200,000 qu'on distribuerait à dix
projets d'arénas sur les 64 que vous aviez reçus. Est-ce que pour
ces projets d'arénas il y a une procédure précise pour que
vous puissiez établir que ce sont ces dix-là que vous avez
choisis? En passant, dans la municipalité de Pointe-aux-Trembles, dans
mon comté, il y avait justement une grosse polémique au niveau
d'une aréna, dans vos dix noms, est-ce qu'il y a celle de
Pointes-aux-Trembles?
M. SAINT-PIERRE: Voici la procédure qui a été
suivie. Nous avons mis sur pied une commission consultative,
présidée par M. Claude Despatie, du Haut-Commissariat, mais dont
tous les membres ont été pris à l'extérieur du
gouvernement. Je les nomme brièvement: un représentant de l'Union
des municipalités, le directeur de l'Association des directeurs des
loisirs municipaux, un représentant de la Fédération des
commissions scolaires, groupe éducation-planification,
Fédération du sport scolaire, j'en passe,
Confédération des sports, ministère des sports.
Cette commission consultative, c'est elle qui a reçu les projets.
Elle avait retenu certains critères. Les critères étaient
les suivants: 1. La population à desservir; son infrastructure sur le
plan de loisirs; est-ce qu'elle avait à la fois sur le plan animation et
sur le plan financier une organisation stable qui pouvait s'occuper de loisirs,
soit sur le plan service municipal de loisirs; une organisation privée
solidement établie; le budget de la municipalité en loisirs;
quelle est la contribution, l'effort fait par les municipalités pour le
secteur du loisir; la localisation de l'aréna en fonction
d'équipements régionaux vis-à-vis du système
scolaire, vis-à-vis d'autres équipements de loisirs; les
arénas disponibles dans la région; le nombre d'équipes de
hockey qui pouvaient utiliser les arénas disponibles; le manque
d'arénas; certaines particularités ou facteurs particuliers,
isolement, température.
Des 64 projets, on m'en a recommandé vingt et, malheureusement
pour le député, je dois dire que Pointe-aux-Trembles n'a pas
été retenu dans les vingt.
Maintenant, le ministre, dans son choix, a modifié quelque peu
ces vingt projets pour une foule de raisons. Dans certains cas, un endroit
retenu, même dans un comté ministériel, provoquait une
certaine dissension entre la région, le chef-lieu et la ville
principale, ou des choses semblables. Dans d'autres endroits, après
vérification avec la commission municipale, on nous informait que...
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous donner la liste des villes qui
ont été retenues pour l'information de tous les
députés?
M. SAINT-PIERRE: Oui, je vais vous donner ça.
M. LEGER: Des dix arénas. Il est en train de répondre, il
cherche ses noms.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'on peut faire distribuer des copies?
M. LEGER: Il est en train de les faire distribuer, oui. M. le
Président, pendant que le ministre fait distribuer les copies, je vais
poser une dernière question à ce sujet-là. Je vais
attendre que le ministre m'écoute, par exemple.
Pendant qu'on distribue les feuilles pour savoir quelles
municipalités auront la possibilité d'avoir une subvention,
quelles sont ces dix arénas, j'ai demandé au ministre,
étant donné qu'il vient de toucher un sujet très important
concernant les critères de base pour établir des subventions, et
d'autant plus qu'il semble que le bill 278 sur les loisirs ne semble pas
être prêt, est-ce que le ministre pourrait me dire s'il va
bientôt nous présenter son plan d'une politique globale de loisirs
au Québec, sur lequel on pourra se fier pour plus tard, établir
le rendement de son ministère, le rôle du Haut-
Commissariat à l'intérieur de ce plan politique? Autrement
dit, est-ce que bientôt on s'attend que le ministre dépose soit un
livre blanc ou autre chose sur la politique du loisir au Québec?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, il faudrait des heures pour
répondre à fond à cette question. Je vais tenter de
circonscrire le problème. Je pense que, quand même, depuis douze
mois, au Haut-Commissariat, nous avons tenté, modestement mais avec des
pas bien mesurés, de faire certains progrès tant sur le plan de
notre administration interne que sur le plan d'une planification réelle
dans le travail du Haut-Commissariat.
Il y a effectivement des documents qui m'ont été soumis en
vue d'une politique, globale ou non globale, dans le secteur de la jeunesse,
dans le secteur des loisirs, dans le secteur des sports. Je pense que
l'importance que le gouvernement a accordée à ce secteur, au
point de vue des subventions et je pense que le budget de l'an prochain
le réflétera également nous permettra de donner des
moyens financiers accrus pour satisfaire une demande dans les secteurs des
sports et des loisirs.
Egalement, dans un premier temps, et le premier ministre l'a
indiqué également comme étape, nous avons dépose le
projet de loi du Haut-Commissariat qui lui donne un statut juridique. Nous
avons également, au cours de l'année, tenté des
rapprochements fort intéressants entre le monde de l'éducation
qu'on a tenté d'ouvrir au monde extérieur et le monde des
loisirs. On a visé des politiques à l'intérieur de
l'école quant à l'utilisation maximum des équipements
communautaires et je pense que de plus en plus au Québec les
écoles polyvalentes, sur le plan des auditoriums, sur le plan des
gymnases, s'ouvrent à l'extérieur.
Egalement, le ministère, en tentant de doter le Québec
d'équipements sportifs communautaires, a inclus comme nouvelle norme
dans nos écoles polyvalentes la piscine de vingt mètres, 25
mètres et semi-olympique. Nous avons tenté un rapprochement entre
le niveau des CEGEP et le niveau des écoles secondaires. Maintenant,
tout cela nous donne une infrastructure régionale qui mérite
d'être soulignée.
Vis-à-vis des organismes bénévoles, nous avons
poursuivi, avec leur collaboration, ce travail nécessaire
d'organisation, les grandes fédérations sportives responsables au
niveau provincial et la décentralisation de ces
fédérations sportives par l'organisation méthodique de
quinze centres régionaux de loisirs qui, de plus en plus, couvrent
à peu près toutes les disciplines possibles et imaginables en
matière de sport.
Nous avons fait le même type d'opération avec la
confédération des loisirs, bien que là, la zone grise soit
plus vaste. Egalement, M. le Président, je pense que l'opération
de rapprocher le Haut-Commissariat du ministère a sensibilisé
énormément les types de fonctionnaires qui étaient
impliqués dans le travail très près l'un de l'autre,
à les exposer à ce contexte que ces équipements doivent
servir après 5 heures, que l'équipement des CEGEP et des
polyvalentes doit servir également à une population adulte. Et
nous avons, à l'échelle de la province, des exemples tangibles
pour voir des rapprochements dans ce secteur.
Egalement, au cours de l'année, nous avons travaillé ferme
sur des projets concrets. Je vous mentionnerai certains comme celui de
Victoria-ville, celui d'Alma, celui de Charlesbourg dans lesquels nous avons
apporté notre collaboration pour négocier des protocoles
d'entente entre municipalités, organismes scolaires et organismes de
loisirs. Ces protocoles d'entente permettent concrètement de cerner les
problèmes, permettent dans certains cas de nous assurer que le syndicat
des concierges ne peut empêcher un organisme de loisirs d'avoir
l'équipement nécessaire.
Egalement, M. le Président, nous avons...
M. LEGER: Le ministre vient de mentionner le protocole d'entente entre
les municipalités, les organisations scolaires et les organisations de
loisirs, est-ce qu'on est rendu à un point où les
municipalités peuvent réellement entrer dans l'école, ou
si à certains endroits c'est fait mais ce n'est pas
généralisé?
M. SAINT-PIERRE: Compte tenu des mentalités différentes et
compte tenu d'une organisation, sur le plan social, très
différente d'un endroit à l'autre de la province, on n'a pas eu
comme approche d'avoir un document et de prendre comme position: Voici la
vérité, elle est emballée dans du papier, vous devez
l'accepter.
On a plutôt pris l'approche d'avoir différents types de
protocoles qui tentaient de cerner des problèmes et de mettre ensemble,
autour d'une table, dans des milieux différents, ces gens, pour tenter
de leur faire saisir le problème et comment on pouvait régler le
problème et définir certains objectifs.
Il est évident qu'à Alma on n'a pas retenu le même
principe qu'à Victoriaville ou qu'à Charlesbourg, mais dans tous
les cas, on a réussi à régler le problème.
Un point important, M. le Président, que je ne voudrais pas
manquer de mentionner, c'est l'existence du règlement no 7, qui entre en
vigueur dans les écoles secondaires de la province en septembre
prochain, règlement qui veut reconnaître des activités
parascolaires à l'intérieur de notre système scolaire.
Qu'est-ce que cela veut dire exactement? C'est qu'autrefois nous avions
35 périodes par semaine au niveau secondaire et que dorénavant,
environ 5 de ces périodes ont été allégées,
ont été enlevées et permettront, à
l'intérieur de nos polyvalentes nous avions peut-être un
problème d'humanisation de l'école des regroupements de
cellules suivant des centres d'intérêt des élèves.
C'est donc dire qu'en
dehors de la période de français, les élèves
pourront se regrouper avec un professeur, suivant le règlement no 7,
pour former une troupe de théâtre qui pourra, à
l'intérieur du programme scolaire, c'est-à-dire entre neuf heures
et cinq heures, avoir deux périodes par semaine pour le
théâtre, alors que d'autres pourront se retrouver dans une
fanfare, un orchestre quelconque ou d'autres pourraient se retrouver dans la
poterie.
C'est un peu la même chose dans le secteur des sports. Nous avons
l'impression que l'influence de ce règlement sera très vaste pour
stimuler une participation accrue et également permettre un
épanouissement de la personnalité de chacun suivant son choix,
tout en permettant la formation de cellules humaines à une
échelle plus petite à l'intérieur des écoles
polyvalentes de 3,000 élèves.
Tout cela, M. le Président, pour dire que la politique de loisirs
écrite entre deux couverts, personnellement, je n'y crois pas. Je pense
qu'avec la Loi du Haut-Commissariat, avec d'autres étapes qu'il nous
reste à franchir, il s'agira de se donner un mécanisme de
communication dans les deux sens avec tous ceux qui sont
intéressés par ce type de politique et compte tenu des approches
que nous avons eues où, d'une part, nous tentons d'avoir des objectifs
bien précis, bien délimités et, d'autre part, de ne pas
tuer le bénévolat qui existe dans les associations sportives ou
les associations de loisir, nous tentons collectivement de définir peu
à peu des éléments de cette politique.
Je pense, M. le Président, que les budgets accrus que nous avons
eus nous permettront de faire des pas qui peut-être ne pourront pas
défrayer la manchette des journaux mais qui, avec un peu de recul,
apparaîtront quand même comme un cheminement positif dans ce
problème très vaste d'aborder la civilisation des loisirs.
La Loi du Haut-Commissariat donne donc ses organismes consultatifs. Nous
avons continué notre travail de décentralisation par les
fédérations de loisir, par les grandes fédérations
provinciales, par la confédération des sports, des entités
administratives. Le Haut-Commissariat poursuivra son travail de la façon
la plus méthodique possible, compte tenu, encore une fois, je le
répète, du fait que nous avons commencé l'année
avec moins de quinze fonctionnaires et qu'à ce nombre, il faut quand
même avoir une grandeur d'échelle.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je vous remercie. J'ai une
question à poser à l'honorable ministre concernant les 20 arenas
dont il a parlé tout à l'heure. J'aimerais savoir du ministre si
les 20 projets qui sont acceptés chaque année sont des projets
qui ont été réalisés ou des projets qui seront
réalisés.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des projets qui seront réalisés,
soit dix par année. Mais comme, pour la première année, il
y avait des appétits nombreux qui avaient peut-être
été suscités, nous en avons retenu 20 cette année.
Il y en a dix que l'on retrouve dans le budget supplémentaire que nous
adoptons, $200,000. Nous avons averti les maires très honnêtement
en leur disant: Vous recevrez votre chèque au mois de mai prochain. Dans
les 20 projets retenus, ce sont des projets qui sont en cours. Ce sont des
projets essentiellement je pourrais le vérifier en détail
qui sont en cours de réalisation pour les prochains mois. Ce ne
sont pas des projets qui sont déjà terminés.
M. ROY (Beauce): Je voudrais demander à l'honorable ministre ce
qui arrive, par exemple, dans les cas où des projets ont
été réalisés avec une promesse de subvention du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, où
une correspondance a été échangée, des lettres
officielles, entre le Haut-Commissariat et l'ancien gouvernement, et où
des réalisations ont été effectuées à la
suite de ces promesses de réalisations, et où depuis trois ans,
ces corporations sans but lucratif, naturellement, se trouvent encore à
attendre pour voir ce que le gouvernement fera?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je regrette que mon
collègue, le député de Bellechasse, ne soit pas avec nous
ce soir parce que je me sens dans une position difficile.
M. DROLET: Il y a des lettres signées.
M. SAINT-PIERRE: Voici exactement ce qui est survenu. Tous les projets
de l'ancien gouvernement qui avaient été ratifiés par
ce que le député de Chicoutimi mentionnait tantôt
CT, qui avaient reçu l'approbation du Conseil du trésor,
sans aucune exception, ont été maintenus par moi. La preuve,
c'est que, dans le budget de cette année, nous retrouvons une somme de
$602,000 qui correspond à des engagements pris par CT, aussi tard qu'au
mois de mars 1970.
Je dois avouer je ne voudrais pas recommencer un débat
partisan que, si j'avais dû honorer les promesses qui ont
été faites entre le 12 mars 1970 et non seulement le 29 avril,
mais le 30 avril 1970, c'est-à-dire le lendemain, il me faudrait une
somme d'environ $24 millions. Comme c'étaient des lettres qui
étaient envoyées dans une période électorale, non
sanctionnées par un CT, j'ai décidé de ne pas donner suite
à ces cas-là. Ce point avait été soulevé
dans les débats antécédents.
M. DEMERS: Vous pouvez toujours les garder et les envoyer, à
votre tour, aux prochaines élections.
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne ferai pas ça. Je n'en ai pas
l'habitude; je n'ai pas encore fait ça.
M. BROCHU: Cela a été la même chose dans le domaine
des foyers, à l'époque.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): Sur les $24 millions qui avaient été
promis par l'ancien gouvernement, combien de projets, et pour combien d'argent,
ont été réalisés? Je pense qu'il y a, tout de
même, une nuance à apporter. Il y a des projets qui ont
été réalisés et des projets qui ne l'ont pas
été.
Est-ce que le ministre pourrait me donner des chiffres? Pour quel
montant environ des projets ont-ils été réalisés et
combien y a-t-il eu de projets? Pour les gens, dans les municipalités ou
dans les petites villes, qui ont réalisé le projet après
avoir obtenu une promesse de subvention, il est évident qu'ils n'ont pas
à subir l'odieux du geste de ceux qui avaient la responsabilité
à ce moment-là et qui n'ont pas fait signer de CT, comme on l'a
mentionné ici, ce soir.
Il demeure que les réalisations sont faites à l'heure
actuelle. Ils ont été obligés de faire des emprunts
spéciaux et la population en est fortement pénalisée. Pour
citer un exemple, il y a une aréna j'ai, d'ailleurs,
rencontré le ministre à ce sujet-là, à quelques
reprises dans mon comté qui constitue à peu près la
réalisation la plus dispendieuse dans toute la région. Toute la
correspondance avait été échangée, la subvention
avait été acceptée et la lettre signée par le
ministre responsable.
Le gouvernement change et le ministre responsable est aujourd'hui le
chef d'Unité-Québec. C'était pour l'aréna de
Saint-Georges-de-Beauce. Les gens de Saint-Georges ont réalisé le
projet et, aujourd'hui, après trois ans, ils sont encore obligés
d'attendre. Il ne semble y avoir aucune possibilité pour eux
d'espérer obtenir leur subvention ou, du moins, un engagement de la part
du gouvernement, même s'il commençait à payer seulement
l'an prochain. Il faudrait, au moins, que ces gens sachent à quoi s'en
tenir.
M. SAINT-PIERRE: La réponse à votre question je la
comprends très bien, je partage vos appréhensions...
M. DROLET: Nous voulons une réponse claire.
M. SAINT-PIERRE: ... mais, sans parti-sanerie politique, elle
appartient au député de Bellechasse. Tout ce que je vous ai dit
j'ai essayé de le dire sans partisanerie c'est que, pour
donner suite à ces engagements, ça m'aurait pris $23 millions.
J'ai respecté tous les engagements qui avaient été
approuvés par un CT. Je vous en donne des exemples: en 1969/70, mais
payés après le 29 avril 1970, il y a eu $602,000; l'an dernier,
il y a eu $584,000; cette année, il y a eu $662,000.
Mais, pour donner suite aux engagements pris par lettre sur des projets,
j'aurais eu besoin, comme je vous le dis de $23 millions, mais je pense que,
dans le fond, c'est $36 millions. Disons que $23 millions, c'est l'ordre de
grandeur.
M. RUSSELL: Sur combien d'années?
M. SAINT-PIERRE: La somme de $23 millions, c'est entre le 12 mars et le
1er mai 1970.
M. RUSSELL: Non, non. M. PAUL: Payables sur?
M. RUSSELL: Que le ministre soit honnête je ne veux pas
dire qu'il est malhonnête dans ses déclarations. Cela peut
être $23 millions, $25 millions ou $30 millions, mais répartis sur
quatre ou cinq ans, peut-être dix ans.
M. SAINT-PIERRE: Je ne nie pas ça.
M. RUSSELL: C'est ça qu'il faudrait établir. Ce serait une
façon plus juste d'informer la population et la Chambre que de tenter de
faire croire que...
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. SAINT-PIERRE: Non, non, écoutez, je vais rétablir les
faits. J'ai bonne mémoire, même je vais dire que la subvention qui
a été signée le 1er mai, c'était pour
l'aréna de Waterloo justement dans le comté du
député qui vient de se lever. Ai-je raison?
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. SAINT-PIERRE: Bon. Je regrette que la question ait été
soulevée, parce que je me sens mal à l'aise un peu d'en parler.
On n'a qu'à consulter le journal des Débats, parce que le
même débat a été fait l'an dernier. Ce que je dis et
ce que je répète, c'est qu'entre le 12 mars, date où les
élections ont été annoncées, et le 1er mai, nous
avons au Haut-Commissariat des lettres qui engageaient pour un montant minimum
de $23 millions. Vous avez parfaitement raison, dans la plupart des cas, il
était question d'une période de cinq ans et, dans la presque
totalité des cas il y avait quelques exceptions ils
n'étaient pas approuvés par CT, ils n'étaient pas au
budget du Haut-Commissariat à l'époque. Ceux qui étaient
approuvés par CT, je les ai respectés, même si, dans
certains cas, on avait des doutes sur des projets.
M. LEGER: Cela n'a pas aidé plus d'avoir fait ça.
M. PAUL: Cette année, vous avez un budget de combien?
M. SAINT-PIERRE: Cette année, nous avons un budget de
$6,328,000.
M. DEMERS: Echelonné sur combien d'années? Cinq ans?
M. SAINT-PIERRE: Cette année seulement. Il n'y a aucune
subvention maintenant, sauf les $200,000 pour des arénas qui ont
été promises depuis le 29 avril. Moi, je n'ai pas signé
une lettre pour promettre de l'argent en immobilisations, sauf pour un montant
de $1,000 concernant un projet d'un comité de citoyens dans le
Nord-Ouest québécois. En Abitibi, il n'y a pas une aréna
qui s'est écroulée?
M. PAUL: A l'occasion du débat sur la baie James?
M. DEMERS: C'est pour monter à la baie James?
M. ROY (Beauce): M. le Président, sur le même sujet, je
pense qu'il est de mon devoir de rectifier un peu les faits. On a parlé
des promesses faites par le député de Bellechasse. Les promesses
n'ont pas été faites par le député de Bellechasse
en tant que tel. Les promesses ont été faites et les lettres ont
été signées par le Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports; c'est un organisme gouvernemental.
M. SAINT-PIERRE: Mais qui signait les lettres?
M. ROY (Beauce): C'était celui qui représentait le
comté de Bellechasse, mais il ne l'a pas fait en tant que
représentant du comté de Bellechasse. Il l'a fait en tant que
ministre responsable du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. A ce moment-là, le gouvernement dit qu'il est un peu mal
placé, le ministre dit qu'il est mal placé, et qu'il ne voudrait
pas faire de politique avec ça.
Je m'explique mal qu'un gouvernement ne respecte pas les engagements du
gouvernement. Je ne vois pas pourquoi la population de mon comté serait
pénalisée à cause du jeu politique qu'on semble vouloir
introduire dans cette affaire. Les gens de chez nous paient leurs taxes. Ils
ont payé leur part pour la Place des Arts, à Montréal. Ils
ont payé leur part pour le Grand Théâtre de Québec.
Notre organisme de loisirs, notre centre de réunion, à
Saint-Georges, c'est le Palais des sports de Saint-Georges-de-Beauce.
Après avoir eu la promesse du gouvernement qu'il y aurait une
subvention de $45,000 sur une période de trois ans, voici que le nouveau
gouvernement dit: Ce n'est pas le gouvernement; c'est le député
de Bellechasse. Je veux bien rétablir les faits. Il faut faire la
distinction entre la personne et la fonction que cette personne occupe.
Alors, les gens de chez nous n'ont pas à payer pour ce genre de
choses. Le projet a été réalisé. Si jamais le
ministre vient dans notre région, il pourra le voir. Je trouve
inadmissible et inacceptable qu'après trois ans, alors que les documents
ont été signés, que tout a été fait et que
tout était entendu, le présent gouvernement ne nous donne
même pas d'indication pour l'année 1972.
M. le Président, il y a un autre point.
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais clarifier, quand même, ce point.
M. ROY (Beauce): Bon, parfait.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez, il y a ministre responsable et il y a
quelqu'un qui est responsable des biens publics. On a eu un très bon
cours, ce soir, du député de Chicoutimi qui nous a
expliqué comment le gouvernement prend des engagements. La façon
dont le gouvernement ratifie que a) il a les fonds nécessaires pour un
tel engagement; que b) il l'approuve en principe je ne reprendrai pas
l'excellent cours du député de Chicoutimi c'est par un CT.
Moi, ce que je vous dis, c'est qu'il n'y a aucun engagement réel du
gouvernement pour une dépense donnée à moins qu'il n'y ait
un CT. En dehors des CT, il n'y a aucune garantie que des engagements ont
été pris.
M. RUSSELL: C'est la loi qui prime d'abord.
M. SAINT-PIERRE: Ah! je m'excuse, la loi qui prime. Ecoutez, ce n'est
pas parce que, le 1er mai 1970, dans le cas de Shefford, en pleine
élection, quelqu'un vous a dit: Je vous promets $350,000 à
Waterloo que, comme ministre responsable, je vais prendre $350,000 je ne sais
où pour les donner à Waterloo. Je reprends les exemples. Je pense
au triste cas parce qu'on en a discuté des gens de La
Sarre. Leur aréna a brûlé et ils ont eu une promesse.
Inutile de refaire la discussion de l'an passé et de parler des deux
lettres que ces gens-là ont eues sur une période de 24 mois avec
le même genre de promesses.
Cette année, nous les avons considérés comme les
autres et la commission consultative m'a recommandé La Sarre. Je n'ai
pas hésité, dans les projets d'aréna, à retenir La
Sarre et donner, non pas les $350,000 qui avaient été promis,
mais $100,000, suivant nos normes, que nous avions accepté de donner
pour les projets d'aréna.
Il y a quand même une nuance qui m'apparaît importante.
Quand vous parlez du gouvernement, voilà ce que j'ai fait. Je ne
voudrais pas parler d'autres ministères; c'est comme si quelqu'un avait
promis, le 28 avril, qu'il donnerait des routes à un tel endroit; cela
ne veut pas dire que le lendemain matin le gouvernement y est
obligé, à cause d'une lettre, même si elle a
été signée par un ministre. C'est ma perception de
l'administration publique responsable.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je ne veux pas éterniser
le débat. J'aurais une dernière question à poser à
l'honorable ministre. Est-ce qu'il pourrait nous dire quand il prévoit
pouvoir accepter cette aréna qui est effectivement construite?
Deuxième question: il y a une aréna qui a été
construite dans le comté, la première qui a été
construite dans notre comté il y a de cela plusieurs années, au
sujet de laquelle il reste une tranche de la subvention à verser. Cela
fait deux ans que nous attendons; j'ai communiqué avec le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, c'est rendu
au Conseil du trésor depuis environ deux mois et je n'ai pas encore
reçu de nouvelles.
A chaque fois que je téléphone, je me bute toujours
à la même réponse: Nous attendons le Conseil du
trésor. Il s'agit d'un cas qui a été accepté mais
dont il reste un solde à recevoir. J'aimerais que le ministre me dise,
dans un deuxième temps, quand les gens peuvent espérer avoir
cette dernière tranche de leur subvention.
M. SAINT-PIERRE : Dans le budget du Haut-Commissariat, à
l'article 2-10 nous avons récréation municipale et
immobilisations. J'ai indiqué que nous avons déjà
donné $662,000. Pour répondre à votre deuxième
question, je me rappelle très bien de ce cas-là. Le CT est
approuvé et les gens devraient recevoir la dernière tranche de
leur subvention dans le plus bref délai, comme ils ont reçu, l'an
dernier, la quatrième tranche et comme... Non?
M. ROY (Beauce): Seulement la dernière tranche.
M. SAINT-PIERRE: Il ne manquait que la dernière, d'accord. Je me
rappelle très bien de ce cas-là et ils doivent la recevoir. Dans
l'autre cas que vous soulevez, ce doit être l'un des 44 cas
d'arénas qui n'ont pas été retenus, si je crois
comprendre. Est-ce qu'ils avaient soumis leur demande?
M. ROY (Beauce): La première aréna est celle de
Saint-Georges-de-Beauce. C'est celle-là dont j'ai parlé tout
à l'heure dans ma première question.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que ceux-là avaient soumis une demande
pour une subvention d'aréna?
M. ROY (Beauce): Des rencontres ont eu lieu, il y a eu des
délégations auprès du député de Fabre, que
nous avons rencontrées à ce sujet-là. Le gouvernement a un
dossier d'un pouce d'épaisseur, je crois. Il y a eu de la correspondance
d'échangée et nous attendons toujours la décision du
gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: La commission consultative n'a pas retenu ce nom mais
l'an prochain nous ajoutons dix autres projets et nul doute que le
député de Beauce a fait un éloquent exposé sur la
nécessité d'accorder une subvention à Saint-Georges. La
commission consultative considérera les critères.
M. GARNEAU: Dans la Beauce, il ne faut pas augmenter les taxes, ni
emprunter.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, dans un grand esprit de collaboration,
dans un souci de bien commun, c'est avec beaucoup de franchise que je voudrais
signaler au ministre une situation qui devient parfois un peu gênante et
embarrassante.
On sait que le ministère des Affaires municipales, tant par son
ministre actuel que par son prédécesseur, a toujours
prôné une fusion de services s'il n'y avait pas possibilité
d'obtenir une annexion. Il est arrivé que chez moi, par exemple, dans la
ville de Louiseville il y a eu fusion des services des loisirs. Par cette
fusion de services, on a totalisé la population, qui s'est
trouvée à dépasser 8,000 âmes, ce qui l'a
pénalisée.
Je voudrais que le ministre considère l'opportunité
d'adopter une politique de concert avec celle du ministère des Affaires
municipales pour que les populations qui ont bénéfice et avantage
à se fusionner ne soient pas pénalisées par un autre
ministère si telle fusion de services ou telle annexion se produit. Je
voulais tout simplement signaler cette situation qui se présente non
seulement chez moi mais je suis sûr qu'elle se présente à
Montmagny et dans bien d'autres endroits au Québec.
Dans l'établissement de ces normes, le ministre ne pourrait-il
pas tenir compte d'un rajustement de ces conditions, ou en élever le
nombre ou le chiffre, pour que nos populations semi-urbaines, parce
qu'assez souvent c'est une fusion d'une ville avec une paroisse ne
soient pas pénalisées en suivant la planification que semble
vouloir établir le ministre des Affaires municipales?
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, à la suite de ma série
de questions de tout à l'heure, j'en aurais encore quelques-unes
à poser au ministre. Dans la liste que le ministre vient de faire
circuler, il est question d'une aréna à Québec. A quel
endroit cette aréna sera-t-elle construite?
M. SAINT-PIERRE: C'est dans la basse ville. C'est une demande que nous
avons eue du maire Lamontagne, je pense que c'est dans Limoilou ou
Saint-Sauveur. C'est dans le quartier Limoilou. Je sais que c'est dans la
basse
ville, c'est une demande prioritaire de la ville de Québec qui
effectivement avait monté un très bon dossier à l'effet
qu'elle n'avait jamais eu de subvention du gouvernement en matière de
loisirs, et compte tenu du nombre d'équipes de hockey encore une
fois.
M. DROLET: M. le Président, le ministre a fait tout à
l'heure un genre de rétrospective de la politique du Haut-Commissariat.
Il a dit qu'il y avait des montants d'argent versés à des
polyvalentes, des régionales. Je prends chez nous la polyvalente, la
régionale Tardivel, un montant a été versé cette
année à la régionale Tardinel. Provient-il du
ministère de l'Education ou du Haut-Commissariat?
M. SAINT-PIERRE: Tout cela provient du ministère de l'Education,
je m'explique, sous deux formes, cette année. Dans un premier temps nous
avions fait l'an dernier une expérience en vue des jeux olympiques de
1976. Nous avons fait quelques expériences, études, expertises
pour doter les polyvalentes d'aménagements extérieurs, de jeux de
pistes et pelouse, je pense. L'an dernier, je pense que nous avons fait sept de
ces jeux de pistes et pelouse en vue particulièrement des jeux
régionaux dans le cadre des Jeux du Québec. Cette année,
le montant s'est généralisé, je pense qu'environ 40
polyvalentes ont eu des montants d'à peu près $150,000 ou
$170,000 pour l'aménagement des jeux extérieurs. L'an prochain,
ça va se continuer pour doter l'ensemble des polyvalentes d'une
région donnée de jeux extérieurs de pistes et pelouse.
Pour répondre complètement à la question, en dehors
de ça, évidemment, il y a un service de sports à
l'intérieur de l'organisation de la polyvalente qui reçoit
annuellement, si ma mémoire est fidèle, $7 par
élève pour l'achat d'équipement, de ballons et autres
à l'intérieur de l'école polyvalente.
M. DROLET: M. le Président, pour ces montants versés
à nos régionales, le ministre de l'Education pourrait-il prendre
la même politique que d'autres ministères et lorsque ces montants
sont versés, en aviser au moins le député du comté.
C'est que, personnellement, à certains moments, j'ai eu des demandes
à l'effet de savoir quel montant avait été versé,
à quoi servaient ces choses là. Et je ne le savais même
pas.
S'il y a des recommandations de faites, par exemple à la Voirie,
je vois mon excellent ami, l'adjoint parlementaire, le député de
Charlevoix, lorsqu'il y a des montants à la Voirie, qu'un chemin est
fait, on nous avise, que ce soit la municipalité, le
député, un organisateur, qu'importe celui qui fait la demande,
nous sommes avisés qu'il y a tel ou tel montant d'argent de
dépensé dans la municipalité.
J'aimerais, lorsqu'un montant est versé à une
régionale, que le ministre avise au moins le député du
comté pour qu'il puisse au moins répondre lorsque des questions
lui sont posées.
M. SAINT-PIERRE: Nous débordons le Haut-Commissariat pour prendre
le ministère de l'Education. Sur le budget, il y a des montants de
l'ordre de $1,600,000,000 à l'Education, il y a 95 p.c. de ça
où n'intervient pas une décision du ministre dans un cas
donné. Ce sont des règles administratives générales
et je pense que je peux avec plaisir en transmettre une copie au
député. Ces règles disent que la régionale a droit,
pour les sports, à $7 par élève et après ça,
il n'y a pas d'échange de correspondance. L'ordre est donné au
service financier de prévoir un montant de $7 par élève
à la polyvalente. Deuxièmement, je pense que c'est l'habitude
et je n'ai pas fait de distinction sur les lignes de partis que
régulièrement, toutes les deux semaines, toutes les lettres qui
touchent échange entre mon cabinet et les commissions scolaires
régionales sont envoyées aux députés de cette
Chambre. Vous les recevez?
M. DROLET: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont toutes, soit des lettres, soit des
autorisations pour une construction d'école, autorisation
d'agrandissement, ce sont des jugements qu'on porte. Mais, en dehors de cela,
c'est une règle générale qui s'applique à toutes
les polyvalentes du Québec.
M. DROLET: Ce n'était qu'une suggestion parce que j'aimais qu'on
soit avisé de cette chose-là.
Enfin, une dernière question. Le ministre a parlé tout
à l'heure des différentes fédérations qui ont
reçu des montants d'argent. Je me demande de quelle manière on
procède, au Haut-Commissariat, pour accorder des montants d'argent
à ces fédérations. Je prends, par exemple, j'en ai fait
partie à un moment donné, la fédération de ballon
sur glace du Québec. Je faisais partie de cette
fédération-là avec mon excellent ami votre collègue
le député de Saint-Henri, qui a même été
choisi en 1970 l'homme de l'année à Montréal, dans la
catégorie de ballon sur glace. Je me rappelle que cette
fédération-là recevait un montant de $13,000. Cette
année, le Haut-Commissariat avise la fédération qu'elle
recevrait $4,000. Nécessairement les gens étaient
déçus.
UNE VOIX: L'austérité.
M. DROLET: Alors, il y a eu des représentations de faites, et le
ministre, s'il se souvient, a reçu des représentations de la part
de mon collègue de Saint-Henri et de moi-même. Je pense que
ça n'a pas fait effet, parce qu'elle a eu $3,800 seulement. Je me
demande de quelle façon on procède pour donner des montants
d'argent à ces fédérations-là? Il y en a telle-
ment maintenant de fédérations: fédération
de ballon, fédération de ski, fédération de
bicyclette, Dieu sait s'il y en a des fédérations. De quelle
façon procède-t-on pour donner des montants d'argent à ces
fédérations-là? Est-ce que ce sont les hommes les plus
influents qui en reçoivent le plus? De quelle manière
procède-t-on?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est justement pas le cas, si c'était le cas
peut-être qu'avec deux députés dans cette Chambre, vous
pourriez avoir plus que $7,000, mais ce n'est pas le cas malheureusement.
En fonction des objectifs des clientèles que ces
fédérations rejoignent, en fonction du secrétariat dont
elles sont dotées, en fonction des recommandations des
confédérations de sports et loisirs, nous avons tenté
là aussi d'établir certains critères pour nous guider. Il
y a un autre point également que je tiens à mentionner, c'est que
certaines de ces fédérations étaient responsables de
l'organisation de stages de perfectionnement ou d'entrafnement
d'athlètes ou de moniteurs. Ces fonctions ont été prises
par la confédération ou par le Haut-Commissariat lui-même,
ce qui explique, dans certains cas, des diminutions.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Sherbrooke.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne voudrais pas éterniser
le débat, mais étant donné que le ministre a jugé
bon d'utiliser comme exemple la subvention refusée pour une aréna
dans le comté de Shefford à la ville de Waterloo, il pourrait
être plus précis.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, ce n'est pas moi qui l'ai soulevé,
c'est venu de là et j'ai tenté de répondre.
M. RUSSELL: C'est le ministre qui a voulu se servir de ce cas comme
exemple, pour donner l'explication...
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, M. le député, mais je me
rappelais, parce que ça m'a fait un peu sourire je vous avoue
ça un peu avec candeur et naïveté de voir que la
lettre était signée du 1er mai 1970 qui accordait un octroi de
$300,000.
UNE VOIX: Les élections avaient eu lieu la veille.
M. RUSSELL: Je m'excuse, j'inviterais le ministre à regarder la
lettre, parce que la lettre n'était pas datée du 1er mai. Ce qui
était daté le 1er mai, c'était le CT, ce n'était
pas la lettre. La lettre était signée depuis déjà
quelques mois, préalablement à cela bien avant que les
élections soient déclenchées c'est cela qui est
important à retenir.
Je voudrais rappeler au ministre ceci. Lorsqu'il s'agit d'un engagement
et si on regarde la loi, la loi dit que le ministre, le chef ou sous-chef peut
engager le gouvernement. Dans le cas bien précis de la ville de
Waterloo, on peut aller chercher le dossier, qu'on l'examine, bien
objectivement, et je ne veux pas faire de partisanerie, je n'en aurais
même pas parlé si le ministre n'avait pas jugé bon de le
soulever. Etant donné qu'il l'a soulevé, je vais tenter
d'éclaircir la situation, d'exposer la raison pour laquelle le ministre
du temps avait jugé bon de donner une subvention de $100,000 pour la
construction d'une aréna ou la rénovation d'une aréna
à la ville de Waterloo. Histoire de faire un retour en arrière,
c'est une chose qui a été en discussion assez longtemps, bien
avant que le ministre accepte de donner une subvention de $100,000 et la
subvention de $100,000 était répartie sur cinq ans, ce qui
faisait $20,000 par année. Ce n'était pas un montant tellement
effrayant, ou effarant ou apeurant pour un minitre qui a un budget comme le
ministre de l'Education.
Mais pourquoi le ministre avait-il accepté? Waterloo est
situé dans une région qui est entourée de petites
municipalités. Je vois mon collègue qui est ici, le
député de Brome, qui va reconnaître les
municipalités dont je vais donner les noms.
Waterloo est une municipalité où il y a une aréna
il y a de la glace artificielle qui fonctionne sept mois par
année. Et qui accepte-t-on à l'aréna? Tous les jeunes,
d'abord, qui fréquentent l'école de Waterloo; en plus, tous les
citoyens qui veulent bien s'en servir, à qui on peut concéder du
temps, qui viennent de Eastman, Mansonville, Foster, Knowlton, Warden,
Sainte-Anne, Saint-Joachim, Bonsecours, Lawrence ville, Bromont et je pourrais
en mentionner beaucoup d'autres. Donc, pour accorder une subvention pour la
rénovation de l'aréna qui coûtait tout près de
$400,000 et que la ville s'était engagée à faire par
règlement, il fallait que le ministre ait la preuve que le
règlement avait été accepté avant qu'il puisse
présenter un CT pour garantir le paiement de la subvention de $100,000
répartie en cinq versements de $20,000.
Et c'est ça que le gouvernement actuel a jugé bon de
mettre de côté et il a laissé tramer en longueur la
situation qui existe pour l'aréna de Waterloo. La ville a dit: Si le
gouvernement ne veut pas s'embarquer pour $100,000 pour quelle raison nous
embarquerions-nous pour un quart de million pour satisfaire les
municipalités de l'extérieur? Et le gouvernement a jugé
je ne critique pas la décision du gouvernement, je la
déplore qu'il était trop pauvre pour donner des
subventions de $20,000 par année. Je pourrais en énumérer
d'autres qui ont eu une subvention et qui n'avaient pas le mérite de
Waterloo.
Le ministre parle du 1er mai, c'est un CT, non la lettre. Vous pouvez
sortir la lettre, elle
est datée d'avant les élections, même avant le
déclenchement des élections; je permets au ministre d'y revenir
dans d'autres circonstances et de citer la lettre, même la déposer
en vue de clarifier une situation et d'avoir le coeur net sur cette chose que
je déplore encore, le manque d'aide pour améliorer une situation
qui existe dans la ville de Waterloo.
Une aréna chez nous, c'est important, c'est nécessaire et
je pense que tôt ou tard le gouvernement va se raviser. Je connais assez
l'objectivité du ministre, il peut comprendre cette situation et dire
qu'il va donner la subvention qui avait été accordée
à la ville de Waterloo à la condition que la ville fasse sa part.
La ville est prête à dépenser le montant qui s'impose en
vue de rénover cette aréna pour faciliter la tâche à
toutes les municipalités qui entourent la ville et qui veulent
l'utiliser. C'est pour le bien-être de la population du comté et
même du comté voisin, et on peut leur être utile par le
temps qui est alloué dans une journée de 24 heures.
M. le Président, je tenais à faire une mise au point afin
de ne pas donner à cette Chambre l'impression que le ministre
responsable d'alors avait pris un engagement à l'aveuglette. Il avait
pris un engagement étant conscient des faits, des circonstances. Il
était conscient que le montant qu'octroyait le gouvernement pour
corriger cette situation était minime mais qu'il avait sa juste valeur
et cela aurait dû être continué.
Je déplore simplement le fait que celui qui l'a remplacé
ait jugé bon d'annuler cela pour des fins politiques. Je ne peux pas
l'expliquer autrement.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je ne voudrais pas que le
débat s'envenime et qu'on parle de partisanerie mais je tiens à
préciser une chose. Je sais que le député de Shefford,
qui, si ma mémoire et mes renseignements sont bons, est également
maire de Waterloo, doit être très bien au courant de la situation
de sa ville.
Je sais que $100,000 sur une période de cinq ans, à
Waterloo, ça ne semble rien pour le Haut-Commissariat, qui avait un
budget à l'époque de $4 millions. Je lui dis simplement qu'en
toute justice sociale et là je vais consulter le journal des
Débats de l'an dernier puisque je lui donne la règle qui m'a
servi tous les CT ont été respectés. Et si, dans le
cas de Waterloo, il n'y a pas eu de subvention de donnée, c'est que ce
n'était pas un CT, c'était une lettre. J'ai fait sortir le
journal des Débats parce que, l'an dernier, je me rappelle, c'est une
simple analogie, il y avait une lettre qui datait d'après les
élections et ça m'avait surpris. Et je pense que c'est le cas de
Waterloo. Enfin, je fais sortir les Débats et ça me fera plaisir
de la déposer.
Plus que cela, je dis, M. le Président, et je sais que $100,000
ce n'est pas beaucoup mais moi, en toute justice sociale, si j'avais
donné $100,000 à Waterloo, il m'aurait fallu trouver $23 millions
pour satisfaire des gens qui avaient des projets que l'ancien gouvernement
avait acceptés et non pas le gouvernement actuel.
M. le Président je regrette, je ne veux pas en faire de
partisanerie, mais j'ai vu des cas pitoyables qu'on a évoqués
l'an dernier, en particulier le cas de La Sarre, la façon dont pendant
deux ans et demi, ces gens ont été... On leur a promis $150,000
bien avant les élections, je suis d'accord avec le
député par lettre, deux ans et demi avant les
élections. Les $150,000 ne sont pas venus. On a envoyé une autre
lettre disant: On revise votre dossier et après mûre
considération, on décide de porter la subvention à
$350,000. Finalement, ces gens n'ont rien eu après s'être
engagés à La Sarre, pour des frais de $80,000.
M. le Président, actuellement, au Haut-Commissariat, il n'y a
aucun engagement du ministre à moins que ce ne soit certifié par
un CT. Et pour être responsable, dans mon cas, comme je ne peux pas
imprimer $23 millions, j'ai pris comme politique de respecter les CT mais de ne
pas respecter les lettres signées entre le 12 mars et, je le
répète, le 1er mai.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. RUSSELL: M. le Président, je dois encore faire des
rectifications, je m'excuse, auprès du ministre. Il est vrai que j'ai
été maire pendant 18 ans, et dix ans maire de la ville de
Waterloo. Mais au moment où s'est faite la promesse d'une subvention
pour l'aréna de Waterloo, je n'étais pas maire de la ville de
Waterloo.
Je connais la situation de la ville de Waterloo. Je suis un citoyen
résidant de la ville de Waterloo. Je connais la situation pour
m'être occupé à l'origine de la rénovation de
l'aréna, pour avoir quêté de l'argent de porte à
porte pour installer la glace artificielle qui existe actuellement, qui sert
à récréer non pas simplement les citoyens de Waterloo mais
les citoyens de la région, comme je l'ai exposé tout à
l'heure. Je ne veux pas revenir là-dessus.
Donc, il ne faudrait pas tenter de faire un drame avec tout cela, mais
je trouve que le ministre fait un drame lorsqu'il parle d'environ $23 millions
d'engagements, M. le Président, lorsqu'on sait que ces engagements
étaient répartis sur un minimum de cinq, six, sept, huit et dix
ans.
M. SAINT-PIERRE: Mais dans le budget déposé par le
gouvernement de l'époque, le budget prévu, dans le cahier bleu,
il y avait $0.00 de prévu pour ces $23 millions.
M. RUSSELL: M. le Président, il aurait été facile
de faire comme nous le faisons actuellement, revenir avec un budget
supplémentaire et demander des crédits additionnels pour...
M. SAINT-PIERRE: Pour $23 millions?
M. RUSSELL: ... honorer des engagements nécessaires, utiles, qui
auraient servi la population, les contribuables, comme dans le cas de
Waterloo.
M. le Président, je ne veux pas éterniser le débat.
Nous pourrions en parler longtemps. Mais j'invite le ministre à
suspendre cet article et à sortir le dossier. Il est au
Haut-Commissariat. Il peut le sortir. Qu'il regarde les lettres d'engagement.
Il verra que ce qu'il a avancé ce soir est complètement
erroné. Je ne peux pas permettre au ministre d'induire la commission en
erreur, encore moins la population.
M. le Président, je pense que nous devrions peut-être
suspendre cet article, sortir le dossier et étaler les faits.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, pour simplifier, je pourrais
peut-être prendre un engagement formel. Nous accepterons l'article, si
cela convient au député de Shefford, et je prends l'engagement
formel de déposer en Chambre, demain matin, la lettre signée par
le député de Bellechasse dans le cas de l'aréna de
Waterloo. La Chambre jugera. Je suis peut-être dans l'erreur. Je vous
l'ai dit au départ. Je suis peut-être dans l'erreur mais je ne
sais pas s'il y en a d'autres qui s'en souviennent...
M. BROCHU: M. le Président, .justement, afin d'apporter certains
éclaircissements sur ce point, j'étais moi-même,
l'année dernière...
M. LEVESQUE: Est-ce que le député me permet?
M. BROCHU: Oui.
M. LEVESQUE: Pourrait-on suspendre pour quelques instants le travail de
la commission? Je demanderais au président de reprendre le fauteuil pour
un instant. Après consultation des trois partis, nous pourrions
procéder à l'étude du projet de la SGF en commission
parlementaire immédiatement, puisque le directeur général
de la SGF vient d'arriver de Montréal. Nous pourrons lui poser les
questions que nous voudrons bien lui poser.
M. LEGER: Vous voulez dire que nous continuons immédiatement
après sur le Haut-Commissariat.
M. LEVESQUE: Oui, oui, immédiatement.
M. DEMERS: Nous revenons aux arenas après.
M. LEVESQUE: Immédiatement, dans un instant.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture.
M. LEVESQUE: Deuxième lecture du projet de loi no 292.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Industrie et du Commerce
propose la deuxième lecture du projet de loi no 292, Loi modifiant la
charte de la Société générale de financement du
Québec.
Projet de loi no 292 Deuxième lecture
M. LEVESQUE: Adopté. Le lieutenant-gouverneur, ayant pris
connaissance de ce projet de loi, en recommande l'étude à la
Chambre.
M. PAUL: Est-ce qu'il a examiné ça à six heures, ce
soir?
M. LEVESQUE: J'en ai parlé justement au lieutenant-gouverneur
lors de la sanction.
M. DROLET: Il était bien consentant?
M. LEVESQUE: Il m'a demandé si le bill de la SGF serait
étudié bientôt. Il a suggéré qu'il soit pris
en considération.
M. PAUL: Est-ce qu'il vous a parlé du projet de loi no 28?
Non.
M. LEVESQUE: Il s'est inquiété également. M. PAUL:
Et le bill 64?
M. CARDINAL: M. le Président, ça m'émeut beaucoup,
mais j'ai fait deux fois des motions pour que ce bill soit adopté
rapidement. En effet, malgré la Banque du Canada et d'autres objections,
je ne vois que des avantages à ce projet de loi. Je suis prêt
à interroger M. Jean Deschamps...
M. DROLET: Nous sommes prêts, nous aussi.
M. CARDINAL: ... et à procéder rapidement. Si c'est
à la salle 81-A, je m'y dirigerai immédiatement.
M. DROLET: Perte de temps. D'accord, la Chambre va être bien
débarrassée.
M. PAUL: Nos membres sont déjà rendus.
M. LE PRESIDENT: Cette motion de deuxième lecture est-elle
adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Je propose, M. le Président, que ce projet de loi
soit déféré à la commission parlementaire de
l'Industrie et du Commerce et que l'on procède immédiatement,
à la salle 81-A, pendant que la Chambre siège.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
UNE VOIX: Adopté.
M. LEVESQUE: Je propose que les entrées soient faites pour que le
président puisse quitter le fauteuil et que l'on continue en commission
des subsides.
M. LEGER : Motion débattable, mais il n'y a rien à
débattre.
M. PAUL: M. le Président, une directive. Quand la commission des
subsides se forme pour la troisième fois dans la même
journée, est-ce qu'à l'occasion de la troisième invitation
on peut former un grief?
M. LE PRESIDENT: Je pense que c'est prescrit même.
Troisième formation de la commission des subsides.
Commission des subsides Education (suite)
M. CARPENTIER (président de la commission des subsides):
L'honorable député de Richmond.
M. BROCHU: M. le Président, nous étions à parler
des points qui avaient été soulevés rapidement à
l'imbroglio qui semblait exister par suite de certaines attitudes lors de la
dernière campagne électorale. L'année dernière
j'aimerais attirer l'attention du ministre sur ce point-là
j'assistais aux délibérations de la commission parlementaire
relativement au budget du Haut-Commissariat. J'ai eu moi-même, à
ce moment-là, l'occasion de déposer une des lettres dont il est
question actuellement.
En plus, il y avait celle relative à l'aréna de
Saint-Georges-de-Beauce. Nous nous retrouvions devant le même fait
j'ai d'ailleurs posé la question le ministre de l'époque
avait fait une promesse telle dans les mots qu'elle puisse être
refusée par la suite dans les faits, ce qui est effectivement
arrivé.
Je comprends très bien que le ministre de l'Education ait
mentionné, tout à l'heure, que, malgré toute sa bonne
volonté, il aurait manqué de millions de dollars s'il avait
dû remplir toutes les promesses qui avaient été faites au
niveau de la construction d'arénas.
De plus on n'a qu'à se reporter au ministère des Affaires
sociales pour constater le même problème que nous avons eu
à rencontrer, au niveau des foyers d'hébergement.
M. DROLET: C'est vrai.
M. BROCHU: Il y avait exactement zéro Gomme budget et il y avait
70 ou 80 aménagements de foyers pour vieillards de promis pour le
début du mois de mai.
M. DROLET: Deux dans Portneuf.
M. BROCHU: Certains terrains, d'ailleurs, étaient
déjà remplis par les tracteurs pour creuser.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! J'inviterais le
député à revenir au sujet qu'on discute.
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement. Est-ce
qu'il y aurait moyen que nous restions strictement dans le budget
supplémentaire?
M. BROCHU: Je faisais un parallèle...
M. DEMERS: Vous ferez ça durant la campagne électorale et
nous irons vous répondre là-dessus.
M. DROLET: Un instant, il ne faut pas s'énerver pour rien.
M. BROCHU: Pendant que les...
M. LE PRESIDENT: J'invite le député à s'en tenir
aux crédits supplémentaires.
M. BROCHU: Je m'en tiens simplement aux crédits
supplémentaires et je fais ce parallèle pour montrer que la
même attitude a été adoptée à
différents paliers.
M. DEMERS: C'est ça.
M. BROCHU: Et pendant que les membres d'Unité-Québec sont
encore à se remettre de la surprise d'avoir changé de nom, nous
avons le loisir d'étudier ce qui se passe au niveau des
ministères.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. DEMERS: Vous vous faites du "fun" avec pas grand-chose.
M. PAUL: C'est effrayant. Nous frapper bassement comme ça!
M. DEMERS: Un jeune marié comme ça!
M. LEGER: M. le Président, le ministre a fait deux affirmations
tantôt. Il a dit qu'il avait eu...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LEGER: ... 64 demandes pour des arénas et il avait pu en
accorder dix par année habituellement, mais vingt cette année. La
moyenne des subventions était d'environ $20,000. C'est à peu
près ça? Oui. Alors quelle est la procédure normale pour
une municipalité ou une région qui désire une aréna
pour avoir une subvention du gouvernement? Quand on sait qu'il reste 44 projets
que vous n'avez pu
satisfaire; la prochaine qui le demandera, sera-t-elle la 45e ou s'il y
a des critères précis qui déterminent une
priorité?
Une autre chose aussi, quand on veut une aréna qui coûte au
moins $250,000, avec les intérêts qu'il faut payer ça fait
au moins $25,000 d'intérêt par année, et le gouvernement ne
donne que $20,000. Quels sont les critères qui permettent de dire que
ça vaut la peine de donner une subvention? Si la subvention est plus
basse que les intérêts à payer, cela veut dire que la
municipalité ou l'organisme doit être capable de payer le reste. Y
a-t-il une procédure précise pour obtenir une aréna? Et
quels sont les critères de base sur lesquels se fie le gouvernement pour
donner ces subventions?
M. SAINT-PIERRE: Il me semble que j'ai tenté
précédemment de répondre à cette question. Il est
évident que, si le gouvernement défrayait en totalité les
dépenses d'immobilisation, avec les $200,000 que nous avons cette
année, il n'y aurait même pas une aréna qui serait
construite. Le critère dont il faut se rappeler, c'est que le
gouvernement tente de donner une aide à une organisation de loisirs ou
une municipalité qui a déjà prouvé son effort en
matière de loisirs et qui a besoin d'un petit coup de pouce, si vous
voulez, pour une souscription populaire ou une émission d'obligations
à long terme.
Evidemment si quelqu'un trouve que $100,000, ce n'est pas important, on
peut laisser faire et ne pas faire de demande. Il y en a 64 qui ont fait la
demande pour ces $100,000; il y a eu trois cas de $50,000 mais en
général c'est $100,000. Les critères qu'on a retenus,
c'était la population qui était desservie, la solidité de
l'organisation de loisirs, les preuves que non seulement l'immobilisation peut
être payée, mais qu'après il y quelqu'un de solide qui va
en assurer le fonctionnement, la gestion, l'utilisation. On a tenu compte du
budget de loisirs de la municipalité, on a tenu compte de sa
localisation par rapport à d'autres équipements de loisirs,
d'autres équipements communautaires, on a tenu compte du nombre
d'équipes de hockey ou de patinage ou de clubs qui existent. On a tenu
compte d'autres arénas qui peuvent exister dans la région.
L'ensemble de ces critères et des cas ont été soumis
à l'examen d'une commission consultative composée d'experts dans
le domaine du loisir qui, eux, ont formulé des recommandations.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a dit une phrase qui m'a
surpris, à savoir qu'il ne croyait pas à une politique de loisirs
entre deux cartons. Mais est-ce que le gouvernement a l'intention
d'établir des critères concernant l'équipement
nécessaire basés sur des bassins de population, autrement dit
déterminer qu'une municipalité de 50,000 devrait avoir trois
piscines, deux arénas, trois gymnases? A la suite, établira-t-il
des subventions basées sur ces critè- res qui disent: Dans la
province de Québec, on a besoin de tel montant? Le budget du
Haut-Commissariat serait haussé en conséquence.
M. DEMERS: Le ministre des Finances fait un signe.
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est évident qu'au niveau de
l'infrastructure des équipements communautaires il y a quand même
des critères, critères qui, comme l'a soulevé le
député de Saint-Maurice, sont comprimés par les
subventions que peut donner le ministère des Finances ou les sommes
disponibles. Mais les piscines, on a trouvé, après étude,
qu'une piscine dans une polyvalente, sur le plan des coûts, pouvait se
comparer avantageusement avec un plateau de gymnase. Au lieu d'avoir dans un
plateau de gymnase une équipe de basketball de douze personnes qui
jouent à l'intérieur, on peut avoir dans le cas d'une piscine une
centaine d'enfants qui peuvent être divisés en trois classes,
avoir des cours de natation, de la nage libre et ainsi de suite.
Le plus possible, on tente d'établir cela sur l'ensemble du
territoire. Ce que je voulais signifier tantôt c'est que je ne crois pas
que le gouvernement doive dire à la jeunesse du Québec ou
à ceux qui veulent des loisirs: Voici la politique du gouvernement; elle
est entre deux cartons et c'est cela que vous allez faire. Je crois
plutôt à un mécanisme de dialogues entre ceux qui sont
intéressés par ces problèmes et qui vont faire des
suggestions. Le gouvernement pourra réagir à ces suggestions en
termes de choix, en termes de priorité, en termes d'allocations de
ressources et qui va maintenir constamment le dialogue parce que ce sera une
chose qui va évoluer constamment.
M. LEGER: M. le Président, je suis d'accord mais je pense que le
ministre devrait admettre que, pour que les loisirs municipaux, les organismes
régionaux puissent s'organiser, il faudrait qu'ils sachent quels sont
les critères sur lesquels ils peuvent se baser pour dire qu'ils
pourraient obtenir telle ou telle chose dans leur municipalité parce que
ce serait conforme à une politique générale établie
entre deux cartons. C'est là-dessus qu'ils pourraient se baser.
Actuellement, il n'y a pas de critères généraux
d'établis et sur lesquels les organismes peuvent se baser et dire: Si on
fait telle chose, on a droit à cela. Donc, cela pourra entrer à
l'intérieur d'une politique régionale ou locale. C'est mon
opinion.
Je voudrais maintenant poser une autre question au ministre. A plusieurs
occasions, on a déploré le ministre lui-même l'a
déploré à l'occasion des crédits du
ministère, l'année dernière et même cette
année qu'il y a beaucoup de subventions venant du
fédéral dont le ministère de l'Education du Québec
n'est pas au courant. Est-ce qu'il y a des études, des ententes ou une
certaine coopération entre
le ministère de l'Education, la section de loisirs du
Haut-Commissariat québécois, et les organismes
fédéraux pour établir une politique entre les deux de
façon que le Haut-Commissariat, qui va maintenant obtenir un statut
juridique, puisse recevoir toutes les subventions...
M. GARNEAU: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEGER : C'est un point de règlement?
M. GARNEAU: Oui, je voulais seulement poser une question au
député de Lafontaine.
M. LEGER: Juste une seconde, j'ai terminé.
M. GARNEAU: C'est parce que je me demande si, actuellement, on ne
s'oriente pas vers un débat de l'ensemble de la politique des loisirs.
Il y a une loi déjà inscrite au feuilleton pour le
Haut-Commissariat et où on pourra peut-être faire cette
discussion-là. Il faudrait tenter de restreindre notre discussion autour
des crédits qui sont demandés.
Evidemment, si c'était le budget principal, je serais d'accord
mais comme c'est un budget supplémentaire...
M. LEGER: M. le Président, pour satisfaire le ministre, je ne
fais pas un débat, je veux simplement poser une question précise
pour voir s'il y a actuellement des démarches faites pour permettre
cette entente entre les deux paliers de gouvernement de façon que le
Haut-Commissariat sache quelles sont les sommes que le fédéral
peut mettre à la disposition des loisirs, et que cela entre à
l'intérieur d'un organisme qui aurait une politique globale, des
critères et des normes, sommes qui seraient distribuées à
travers la province selon les besoins basés sur une politique
québécoise dans le domaine des subventions.
C'est la question que je pose au ministre. Jusqu'à
présent, est-ce qu'il y a eu des démarches faites et est-ce que
cela semble aller vers un résultat positif?
M. SAINT-PIERRE: Il y a plusieurs démarches dans ce domaine. Il
faut dire qu'en général il peut y avoir des cas d'exception
nous nous sommes entendus avec le gouvernement fédéral sur
des types d'actions qu'il pouvait faire. Le gouvernement fédéral
a plusieurs programmes, et si l'on prend le secteur des sports et des loisirs,
on s'est entendu je pense que c'est un fait à savoir que
le gouvernement fédéral ne verse aucune subvention à des
confédération de loisirs ou à des
fédérations sportives au niveau provincial. Il concentre son
action à des fédérations nationales qui agissent à
l'échelle de l'ensemble du Canada.
Dans d'autres secteurs, il y a des mécanismes je pense en
particulier aux échanges entre étudiants ou aux échanges
entre groupes il y a des mécanismes où on transmet
à l'avance les projets qui ont été approuvés par
eux, et nous, nous faisons de même pour les projets qui ont retenu notre
attention. Il y a constamment des pourparlers pour améliorer la
situation afin que l'action du fédéral dans ce secteur soit
complémentaire et s'inscrive à l'intérieur des politiques
générales du gouvernement du Québec.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, comme le ministre de l'Education a
tellement bien rassuré mon collègue de Beauce, je suis
tenté également de souligner un problème assez important
au ministre. Certains organismes je pourrais citer un exemple
après avoir reçu, je ne dirai pas des promesses parce que ce
n'étaient pas des promesses, des confirmations de l'ancien ministre, il
était tout à fait normal qu'un organisme de loisirs fasse des
dépenses pour la construction, par exemple, d'une piscine. Il est
arrivé que la subvention n'ait jamais été consentie.
Mais étant donné que les travaux ont été
faits, cela a nécessité des emprunts temporaires. Maintenant, cet
organisme est aux prises avec des remboursements et avec des
intérêts assez élevés à payer.
UNE VOIX: A quel endroit?
M. GUAY: Saint-Anselme de Dorchester. La situation est assez critique
parce qu'ils sont à bout de souffle, ils ne peuvent plus payer les
intérêts. Ils ont deux choix, soit obtenir une subvention, et si
ce n'est pas possible, ils seront tout simplement obligés d'abandonner
ce qui est très bien commencé, c'est même là qu'ont
eu lieu les jeux régionaux du Québec l'été dernier
et je pense qu'il serait assez important que ce soit maintenu.
Je tiens à souligner au ministre que ce n'étaient pas des
promesses mais confirmation d'une subvention.
M. SAINT-PIERRE: Quelle est la date de la confirmation?
M. GUAY: Malheureusement je n'ai pas le dossier en main mais je pense
que...
M. SAINT-PIERRE: A peu près. M. GUAY: C'est avant le 29
avril.
M. SAINT-PIERRE: Mais comme mars 1970, avril 1970?
Confirmation, il y a promesse de confirmation, moi ce que je vous dis,
c'est qu'un CT où il y avait un engagement financier de pris, où
il y avait une confirmation de disponibilité budgétaire, peu
importe la valeur du projet, j'ai respecté les engagements du dernier
gouverne-
ment. Mais les lettres qui n'étaient pas approuvées par un
engagement financier, une certification de crédit signée,
même par le ministre, je ne les ai pas respectées, pas parce que
je n'aurais pas aimé le faire mais parce que ça impliquait une
somme de $23 millions qui n'était pas dans le budget.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GUAY: J'aimerais souligner aux collègues de la Chambre le
danger qui peut se produire. Il n'y a rien qui dit que le gouvernement ne le
fera pas à la veille d'une élection qui pourra se
présenter et les mêmes problèmes reviendront. Si, par
exemple, des confirmations ou des promesses sont faites avant la défaite
d'un gouvernement, on va recréer ce même problème, je ne
voudrais pas que ça se reproduise.
M. DEMERS: C'est impossible, cela ne peut pas arriver. Ils sont trop
pauvres pour promettre.
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai envie de demander au ministre
de l'Education s'il n'aurait pas une aréna à me donner dans le
comté de Jean-Talon.
M. DEMERS: M. le Président, pourrais-je poser...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président.
M. VEILLEUX: Moi aussi, M. le Président.
M. DEMERS: Mettez-vous donc une poche sur le dos et distribuez donc
ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
A l'ordre!
L'honorable député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, on a beaucoup parlé des jeux
d'été de Rivière-du-Loup et on nous a annoncé par
la voix des journaux qu'il y avait eu un très fort déficit.
Est-ce que le Haut-Commissariat a dû payer un montant sur ce
déficit et sinon, quel est le montant quand même que le
Haut-Commissariat a versé à cette organisation des jeux
d'été à Rivière-du-Loup?
M. SAINT-PIERRE: Pour les jeux d'été-hiver du
Québec, nous avons versé une subvention de $600,000 mais pas
à la ville de Rivière-du-Loup. A Rivière-du-Loup, suivant
les ententes, nous avons versé $0.0...
M. DEMERS: Comme à Shawinigan.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons accéléré les travaux de
la piscine du CEGEP de Rivière-du-
Loup. Maintenant, je pense que le maire de Rivière-du-Loup va
confirmer que si l'organisme qui s'occupait des jeux de Rivière-du-Loup
accuse un déficit de $165,000, que la ville de Rivière-du-Loup et
la région ont reçu des avantages financiers marqués qui
ont largement lavé ce déficit. Il faut quand même
établir la nuance et la ville de Rivière-du-Loup est pleinement
satisfaite des arrangements financiers avec le Haut-Commissariat puisque, on
nous l'a dit, nous avons respecté nos promesses, nous avons agi comme
des personnes responsables et nous avons l'intention de faire de même
dans tous les autres cas.
M. DEMERS: Shawinigan n'a pas voulu prendre de chance.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Crédits supplémentaires, Conseil exécutif.
Conseil exécutif M. DROLET: Le Conseil
exécutif...
UNE VOIX: C'est le ministre du Revenu qui les défend?
M. GARNEAU: Il y a deux articles dont le principal porte sur la question
de Saint-Jean-Vianney et c'est le ministre du Revenu qui s'en est
occupé. Il pourra répondre aux questions. Pour ce qui est des
deux premiers articles, je pourrai répondre aux questions qui pourraient
être posées.
M. DROLET: M. le Président, à la page 11.
M. LE PRESIDENT: Poste 2, article 1: Administration.
DES VOIX: Adopté.
M. GARNEAU: La somme de $121,000, c'est un montant de $71,000 qui a
été...
M. DEMERS: M. le Président, pourriez-vous demander un peu de
silence, que nous entendions, le ministre ne parle pas fort?
M. GARNEAU: M. le Président, le montant de $71,000, c'est le
coût d'une étude que le Conseil exécutif a confiée
à l'Université de Montréal à l'issue de recherches
en droit pour faire une analyse de l'ensemble des pouvoirs du
lieutenant-gouverneur en conseil. Tout le monde sait qu'il y a plusieurs lois
qui réfèrent au lieutenant-gouverneur en conseil pour des prises
de décisions, il y a des décisions qui sont prises par le Conseil
du trésor, d'autres sont prises au
niveau des ministres et c'est cette étude qu'on a confiée
à l'Institut de recherche de l'Université de Montréal.
M. DEMERS: Est-ce que le rapport est arrivé, M. le
Président?
M. GARNEAU: Non, l'étude leur a été confiée,
il y a quelques mois. Cela n'ayant pas été prévu, on a
puisé à même le fonds de secours et les sommes qu'on
demande, c'est pour rembourser le fonds de secours.
M. DEMERS: C'est pour ça que le ministre de l'Agriculture n'est
pas encore tout à fait au courant de la formule à suivre. Quand
arrivera le rapport, voulez-vous nous le communiquer?
M. GARNEAU: Je pense qu'il est au courant et le député de
Nicolet aussi.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand le rapport nous sera-t-il remis, M. le
Président?
M. GARNEAU: Je ne pourrais pas dire précisément à
quel moment, mais j'imagine que l'étude va durer sept ou huit mois.
Quand on regarde le montant impliqué, c'est certainement une
étude de plusieurs mois. C'est dans le cadre de la réforme
administrative.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 9?
M. GARNEAU: Excusez, l'autre montant de $50,000, c'est la souscription
que le gouvernement a faite à OXFAM pour venir en aide aux gens du
Pakistan à la suite des inondations. La plupart des gouvernements des
provinces avaient souscrit un montant à cet organisme de charité
et nous avons versé cela.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 9?
M. DROLET: Est-ce qu'on pourrait avoir du ministre du Revenu un genre de
rétrospective de tous les développements survenus à la
suite du glissement de terrain à Saint-Jean-Vianney?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, ce n'est pas mon
intention, à l'occasion du budget supplémentaire, d'aller dans
les détails de l'opération. C'est à l'occasion de la
demande de crédits que nous avons l'intention, au nom des
ministères impliqués dans l'opération, de répondre
à toutes les questions, vu que le dossier à ce moment-là
sera complètement fermé. Aujourd'hui, nous demandons une somme
additionnelle de $2.5 millions, dont $870,000 sont récupérables
à même la subven tion versée par le gouvernement
fédéral au fonds de secours des sinistrés de
Saint-Jean-Vianney, laissant un solde de $1,630,000. Dans ces $2.5 millions, il
y a un montant de $1 million pour payer les travaux exécutés par
le ministère des Richesses naturelles, qui est maître d'oeuvre
dans certains cas, ou par la Société d'habitation du
Québec pour des petits glissements de terrain et des travaux correctifs
qui ont été apportés déjà ou qui seront
terminés d'ici la fin de l'exercice financier.
En ce qui concerne le reste de ce montant, c'est requis par la
Société d'habitation du Québec pour indemniser les
propriétaires de fermes et poursuivre l'opération relocalisation.
Je pense qu'il y aura avantage pour les députés, concernant toute
question de fond ou de détail, de revenir lorsque nous étudierons
les crédits réguliers du Conseil exécutif, puisque le bill
56, voté par l'Assemblée nationale, autorisait une dépense
de $6.5 millions. D y a eu également un mandat spécial de $1.5
million qui ont été dépensés par le
ministère des Richesses naturelles pour des travaux correctifs, au cours
de la période d'été, et il y a ce budget
supplémentaire de $2.5 millions qui va nous permettre de payer tous les
comptes de l'opération. Je suggère donc aux membres de cette
Chambre d'attendre pour les détails. Si des questions vous viennent
à l'esprit, je peux y répondre, mais, quant à...
M. DROLET: J'en ai seulement une.
M. HARVEY (Jonquière): ... faire toute l'histoire, à
rapporter les détails, j'aimerais mieux que cette discussion ait lieu
à ce moment-là.
M. DROLET: Je remercie le ministre. D'ailleurs, j'avais demandé
une revue générale. Ici, dans les montants, il parle de
l'étude du sol. Est-ce que cette étude est terminée ou si
on continue encore à étudier l'état du sol à
Saint-Jean-Vianney ou dans les environs?
M. HARVEY (Jonquière): Les études ont été
entreprises dès les premiers jours après le cataclysme. Elles se
sont poursuivies et se termineront d'ici quelques jours. Deux phases de travaux
ont été complétées et nous saurons de façon
certaine l'ampleur de la troisième et dernière phase des travaux
correctifs. Il y a un montant d'argent qui nous permet également de
faire face à une autre étude géotechnique dans le secteur
de Hull.
J'ai omis de vous le dire il y a quelques instants, justement dans ce
secteur, afin d'éviter d'autres glissements de terrain, le comité
interministériel de Saint-Jean-Vianney a eu une prolongation de mandat
pour permettre de faire faire immédiatement les études
nécessaires pour effectuer des travaux correctifs et éviter des
glissements de terrain.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai eu l'occasion de
causer avec mon collègue, le député de Jonquière,
ministre du Revenu, de ce montant qui apparaît ici et qui est
affecté aux fins que nous connaissons, à tout ce qui se rattache
au cataclysme de Saint-Jean-Vianney. Naturellement, on pourrait bien discuter
longuement de cette histoire; au ministre des Richesses naturelles et au
Conseil exécutif, lorsque nous ferons l'étude des prochains
budgets, nous demanderons des détails sur l'utilisation des fonds, la
façon dont les contrats ont été octroyés, etc.
Je tiens à souligner ici qu'il y a eu un travail vraiment
remarquable de fait par le ministère des Richesses naturelles, par
toutes les personnes qui ont participé. Je sais aussi de quelle
façon le député de Jonquière s'est associé
à ce travail qui était destiné à soulager les gens
qui ont été rudement frappés. Et je pense que le ministre
a dû se rendre compte que personne de notre côté,
particulièrement les députés de la région, n'a
essayé d'entraver le travail qui s'est fait là et qui
était absolument nécessaire.
En ce qui me concerne, je réserve de demander des détails
ce qui est normal lorsque nous ferons, plus tard, l'examen des
budgets. Quant à moi, je suis disposé à accepter de voter
le montant que nous demande le gouvernement pour les sinistrés de
Saint-Jean-Vianney.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, très
rapidement pour ne pas retarder le débat. Je remercie le
député de Chicoutimi. Il est bien vrai de dire que non seulement
les députés de la région ont collaboré mais on peut
dire en définitive qu'un échéancier préparé
quelques semaines après ce cataclysme, c'est-à-dire au
début de juin, prévoyait la dernière maison
replacée à Arvida pour le 15 décembre. Et, le 15
décembre à midi, arrivait à Arvida la dernière
maison de Shipshaw-Est.
En somme, l'opération a été un succès et,
comme le disait le député de Chicoutimi, je pense que, lors de
l'étude des crédits réguliers vous aurez l'occasion, au
sujet de chacun des représentants des ministres concernés dans
l'opération interministérielle, de poser toutes les questions qui
vous viendront à l'esprit.
M. LE PRESIDENT: Adopté? DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Crédits supplémentaires, Richesses
naturelles. Article 6.
Richesses naturelles
M. DROLET: Est-ce qu'on peut avoir un peu de détails
là-dessus, M. le ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des crédits de $25,000 qui doivent
servir à la publication d'un code des installations de gaz naturel,
c'est un montant qui avait été prévu pour le budget 70/71
mais, à cause de difficultés techniques, cette publication a
été reportée à plus tard. Ce n'était pas
prévu pour les budgets 71/72. On a voulu le publier dès
maintenant pour la sécurité parce que ce sont des normes
d'installation des appareils.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GUAY: A l'article 7, j'aimerais que le ministre nous dise où
le montant de $1,300,000 a été dépensé et, à
la suite, j'aurai quelques questions à lui poser.
M. MASSE (Arthabaska): Ces crédits sont demandés pour deux
projets qui étaient déjà engagés mais qui ont
dû être modifiés, c'est-à-dire $900,000 pour des
dépenses supplémentaires occasionnées par
l'accélération de la construction de la route
Matagami-Chute-Rouge.
Il y a aussi $400,000 pour rehausser et prolonger le pont sur la
rivière Belle à cause de l'augmentation du débit,
c'est-à-dire du niveau de l'eau, possible pour l'aménagement de
la baie James. Les ingénieurs de l'Hydro-Québec nous ont
demandé les contrats étaient déjà
donnés à ce moment-là de prolonger le pont et de le
soulever légèrement, ce qui a occasionné une
dépense supplémentaire de $400,000.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
M. GUAY: Je ne voudrais pas, M. le Président, prolonger le
débat, mais j'ai fait parvenir au ministre une documentation
peut-être pas complète bien incomplète au
sujet du contrôle des eaux de la rivière Etchemin.
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. GUAY: Il est question, je pense bien, dans les solutions
envisagées, d'avoir d'abord un barrage contrôleur des eaux et
peut-être un redressement ou un creusage de la rivière. Le
ministre peut-il me dire si cela peut venir probablement, non pas cette
année, parce que nous arrivons à la fin de l'année, mais
disons assez près du début de l'an prochain?
M. MASSE (Arthabaska): Si le député me permet, c'est un
cas particulier dont je ne me rappelle pas particulièrement tous les
détails du dossier. Si le député m'a fait parvenir une
correspondance à ce sujet, je lui retournerai la réponse à
partir du dossier élaboré au ministère concernant sa
question.
Je veux souligner ici que les demandes soit pour enrayer les inondations
ou contrôler la crue des eaux ou toute construction de barrage à
ces fins sont énormes et que nos budgets sont très
restreints.
M. GUAY: C'est un problème assez particulier, le ministre vient
de le souligner, mais cela fait quinze ans qu'il est particulier. Cela fait
quinze ans que des municipalités des alentours demandent que cela soit
fait.
Le ministre m'a déjà répondu, dans une lettre, que
les études seraient complétées à la fin de cette
année ou au début de 1972. J'aime bien qu'on étudie tout
cela mais j'aimerais encore mieux qu'on passe à l'action et qu'on fasse
des travaux.
M. MASSE (Arthabaska): Si on vous a répondu qu'il y aurait
construction, si on a confirmé la construction, je pense que nous
tiendrons parole.
M. GUAY: On n'a pas dit qu'on ferait la construction. On a dit qu'on
compléterait les études. J'aimerais évidemment...
M. MASSE (Arthabaska): Vous comprendrez que chaque cours d'eau a son
propre problème. D'ailleurs, le député de Portneuf est au
courant au sujet de la Rivière Sainte-Anne.
M. DROLET: C'est tout à fait cela.
M. MASSE (Arthabaska): Chaque problème d'inondation est
particulier au cours d'eau. Il est normal qu'on ne dilapide pas les fonds
publics et qu'avant de dépenser des sommes en immobilisation, on doive
faire certaines études.
M. GUAY: M. le Président, il y a quand même, si on parle de
ce débordement de rivières, certaines rivières où
le problème demeurera quand même. Il se répète
chaque année, mais à un niveau assez stable. Mais ce qui se
produit pour ce problème particulier de la rivière Etchemin,
c'est que les dégâts sont de plus en plus importants chaque
année, à cause d'une autre rivière qui a été
creusée et qui vient, en quelque sorte, faire un barrage artificiel dans
cette partie de la rivière Etchemin. Alors, d'année en
année, le problème devient de plus en plus important. Cette
année, probablement que nous avons eu des pluies peut-être plus
abondantes, mais le printemps dernier et au cours de l'été,
à deux ou trois reprises, il y a eu des dégâts
énormes. J'ai l'intention de faire part au ministère des
Richesses naturelles de l'importance des dégâts qui ont
été causés d'abord dans le domaine des récoltes et
même dans le domaine du danger, du fait que plusieurs habitations ont
été affectées. A ce moment-là, en plus d'être
particulier, cela devient pressant.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. MASSE (Arthabaska): Je prends note de la question et je vais revoir
le dossier.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. VEILLEUX: M. le Président, avant d'adopter les crédits,
je sais que, dans la région du Richelieu, il y a des inondations...
M. PAUL: M. le Président, c'est hors d'ordre. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a été adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je regrette mais ce sont des questions qui
ne regardent absolument pas le budget supplémentaire des Richesses
naturelles. Je regrette.
M. VEILLEUX: M. le Président, le problème du Richelieu
regarde certainement le ministère des Richesses naturelles
puisque...
M. LE PRESIDENT: Je suis entièrement d'accord, mais cela ne
regarde pas le budget supplémentaire que nous discutons
présentement.
L'honorable député de Maskinongé.
M. PAUL: Je suis sûr, M. le Président, que vous allez
reconnaître que mes questions seront très pertinentes. Tout
d'abord, pour ce qui a trait aux travaux de la route Matagami à
Chute-Rouge, est-ce que le ministre peut nous dire si ce sont des travaux qui
sont exécutés à forfait, en régie ou à la
suite de soumissions?
M. MASSE (Arthabaska): A la suite de soumissions.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire en quoi il en
coûtera beaucoup plus par l'accélération de
l'exécution des travaux?
M. MASSE (Arthabaska): C'est qu'à cause des besoins que vous
connaissez du projet de la baie James, les travaux étaient prévus
pour être échelonnés sur deux budgets, alors qu'on a
dû faire construire cette route plus tôt qu'il n'était
prévu dans notre programme.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a eu des appels d'offres pour cette
deuxième tranche de travaux qui, normalement, auraient été
exécutés à même les crédits de l'année
1972/73?
M. VEZINA: Est-ce que l'UQ trouve que ça va trop vite?
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne cette route, je peux dire que
le plus bas soumissionnaire, d'abord pour le premier tronçon,
était Matagami Ready Mix, une entreprise du Nord-Ouest. Concernant les
$900,000 proprement dits, cela a été donné par soumission
pour un montant global dont une partie des versements était
prévue pour 1971/72, et $900,000 pour 1972/73.
M. PAUL: C'est un contrat. M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. PAUL: Ce ne sera pas plus dispendieux pour le ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout, on raccourcit la période de
construction.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PAUL: Un instant, M. le Président. Pour ce qui a trait au pont
de la rivière Belle.
M. VEZINA: Une belle rivière.
M. PAUL: C'est ça. Pas La Belle Télévision, parce
que c'est chez nous en Mauricie et le ministre des Communications n'a pas
encore réglé le problème. Nous allons rester dans les
Richesses naturelles. Je veux parler de la belle rivière Belle, et je
suis sûr que M. le Président est affecté par cette
politique d'hésitation du ministère des Communications.
Je reste au poste de la rivière Belle. Est-ce qu'il s'agit d'un
nouveau pont?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, c'est un nouveau pont, mais un pont qui
était prévu, dans nos budgets au ministère des Richesses
naturelles, au cours de cette année et dont la construction doit se
poursuivre en 1972, contrat qui avait été donné. Mais
à la suite de consultations de nos ingénieurs du ministère
et des ingénieurs de l'Hydro, ces derniers ingénieurs nous ont
demandé de hausser le tablier du pont, parce qu'il semble qu'à
cet endroit le niveau de la rivière sera haussé et ce pont a
été élevé d'environ une dizaine de pieds.
C'est ce haussement du tablier du pont qui en même temps a
exigé une longueur plus grande...
M. PAUL: Des approches plus longues.
M. MASSE (Arthabaska): ... des approches plus longues. Ce sont ces
travaux qui demandent $400,000.
M. VEZINA: cela c'est une explication claire.
M. GUAY: Je remarque que le mot "pont" est écrit avec un "s".
Est-ce qu'il n'y a qu'un pont de prévu?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une erreur, il n'y a qu'un pont.
M. GUAY: C'est pourquoi j'ai posé la question sur le barrage de
la rivière Etchemin, étant donné que barrage portait
également un "s".
M. LE PRESIDENT: Adopté. Crédits supplémentaires du
ministères des Terres et Forêts.
M. PAUL: Est-ce que c'est beau les forêts de Westmount?
M. LE PRESIDENT: Article 6.
Terres et forêts
M. PAUL: Un instant. C'est un domaine qui nous intéresse.
UNE VOIX: Il n'y a rien? Il y a $1,192,000!
M. DRUMMOND: C'est ça. M. le Président, on demande des
crédits supplémentaires ici à cause du fait que, cet
été, malheureusement, il y a eu beaucoup d'incendies de
forêt. Le nombre d'acres impliquées était de 564,000 et la
moyenne des dix dernières années était à peu
près de 167,000. Alors, je demande ce montant pour des frais
occasionnés par ces incendies.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire
s'il n'y a pas eu une relation directe entre l'augmentation de près de
50 p.c. des incendies de forêt et avec cette nouvelle politique de
l'honorable ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche concernant
l'accessibilité au territoire?
M. DRUMMOND: Non, M. le Président. Evidemment, le libre
accès en forêt cause des problèmes; les visiteurs en
forêt sont responsables d'un grand nombre d'incendies de forêt,
mais, cet été, il s'agissait surtout d'incendies causés
par la foudre. Dans la région de Chibougamau, il s'agissait d'un
incendie au dépotoir de la ville.
M. PAUL: M. le Président, c'est ma dernière question, elle
est toute bénigne: Le ministre peut-il nous dire si, de ce montant, il y
aura une somme d'argent importante consacrée aux forêts de
Westmount?
M. VEZINA: Just to put water on. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Crédits supplémentaires du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche. Article 5?
Tourisme, Chasse et Pêche
M. GARNEAU: M. le Président, en l'absence de ma collègue,
je pourrai répondre aux questions qui seront posées. Dans les
grandes lignes, les crédits visent deux objectifs: d'abord, un montant
de $5 millions pour défrayer une partie du déficit de Terre des
hommes et $282,000 pour combler le déficit d'opération de la
Centrale d'artisanat. Ce déficit durait depuis l'année de l'Expo.
A la suite d'une analyse de la comptabilité de la Centrale d'arti-
sanat, il a été décidé de combler le
déficit pour la mettre à flot afin qu'elle continue ses
activités plus normalement.
M. PAUL: M. le Président, le ministre a raison. Nous ne
discuterons pas le montant de $5 millions parce qu'il s'agit d'un engagement
qu'avait pris notre gouvernement en vue de promouvoir l'industrie touristique
à Montréal. Je me demande, cependant, si, avec la nouvelle
politique d'administration de Terre des hommes, le gouvernement sera moralement
engagé de verser une subvention l'an prochain. Le ministre n'est pas
obligé de me répondre.
M. GARNEAU: Oui.
M. PAUL: Pour ce qui a trait à la somme de $282,000, je crois que
le ministre a parfaitement raison, parce qu'à l'occasion de la tenue de
l'Expo 1967 la Centrale d'artisanat s'était procuré
énormément de pièces d'art esquimau. Malheureusement, ces
pièces n'ont pas trouvé preneurs sur le marché et il est
arrivé que la centrale s'est trouvée avec un inventaire de
marchandises difficilement écoulables. Par contre, les revenus des
activités de la centrale ne permettaient pas d'honorer le paiement des
comptes. Je sais que ce problème faisait le grand désespoir des
responsables de la Centrale d'artisanat.
Je me demande si cette consolidation de dette n'aurait pas dû
être faite dès l'an dernier.
M. GARNEAU: Le montant est remboursable au gouvernement puisque c'est
une avance...
M. PAUL: Oui, c'est une avance.
M. GARNEAU: ... que le gouvernement avait faite à la centrale.
Pour rembourser, budgétairement, on était obligé de le
faire.
M. PAUL: Si le ministre est au courant des opérations de la
centrale, je crois que ce sera certainement un prêt à long terme
et cette fois sans intérêt.
M. GARNEAU: On peut mettre les deux noms sur le chèque.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, sur cet article.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford.
M. RUSSELL: Je voudrais poser une question au ministre des Finances. Il
pourrait peut-être informer cette commission de quelle façon il
procède pour transmettre les subventions aux différents
organismes de la province? La question a été soulevée, il
y a quelque temps, au sujet de la subvention d'une trentaine de mille dollars
qui aurait été envoyée à la Société
zoologique de Granby. Est-ce qu'on envoie le chèque à l'organisme
directement ou si on l'envoie à un représentant du Parti
libéral dans le comté?
Est-ce que cette coutume ou cette pratique s'exerce dans toute la
province?
M. GARNEAU: Vous demandez si on continue la bonne coutume qui avait
été établie au cours des années antérieures?
Blague à part, le ministère des Finances lui-même distribue
très peu de chèques. On les fabrique, mais on les retourne dans
les ministères et ce sont les ministères qui font parvenir les
chèques aux institutions, aux organismes qui les ont
demandés.
Je n'ai pas le montant à la mémoire mais dans les
règlements, quand la subvention dépasse un montant X je ne
sais pas si c'est $5,000, $10,000 ou $15,000, je ne me rappelle pas la
Loi des finances et les règlements permettent au contrôleur des
finances d'aller faire des vérifications des états financiers
pour voir si les subventions ont servi aux fins prévues.
M. RUSSELL: Le ministre affirme à cette commission qu'il n'est
pas de pratique courante que les chèques soient transmis à ceux
qui représentent le Parti libéral dans un comté
d'Opposition afin qu'ils puissent le montrer dans les clubs ou dans d'autres
places publiques, comme quoi le gouvernement a bien payé une subvention
à un organisme quelconque.
Lorsqu'on parle de coutume passée, je pense que c'est une coutume
qui avait été abolie. C'est vrai que c'est une coutume qui a
déjà existé, il y a plusieurs années, mais cela
avait été aboli. C'est malheureux que cela revienne, par exemple.
Je me demande si le ministre des Finances est au courant de cette coutume ou si
lui-même a donné des instructions dans ce sens.
M. GARNEAU: M. le Président, chaque chef de ministère est
responsable de son administration et prend les décisions de cette
nature-là lui-même.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. DROLET: Une dernière question. Je ne voudrais pas
déplaire à mon ami des Iles-de-la-Madeleine qui vient d'arriver.
Est-ce que, dans ce montant, il est prévu un montant concernant le mont
Sainte-Anne?
M. GARNEAU: Non, M. le Président, c'est uniquement pour Terre des
Hommes. Evidemment, l'engagement du gouvernement est sur trois ans, y compris
cette année.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, y a-t-il un montant de prévu
pour fins d'expropriation ou pour l'aménagement d'un terrain de golf au
mont Sainte-Anne?
M. GARNEAU: Dans les sommes demandées?
M. RUSSELL: Oui.
M. GARNEAU: C'est pour payer la subvention de $5 millions à Terre
des Hommes. Les $280,000 sont pour la Centrale d'artisanat.
M. RUSSELL: Il ne s'agit pas du mont Sainte-Anne du tout?
M. GARNEAU: Non.
M. RUSSELL: On en reparlera.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Crédits supplémentaires du
ministère des Finances. Article 8.
UNE VOIX: Adopté.
M. DROLET: Est-ce qu'il s'agit de l'entente intervenue avec les
policiers de la Sûreté du Québec?
UNE VOIX: Adopté.
M. DROLET: Un instant, le ministre va me répondre, il consulte
ses fiches.
M. GARNEAU: Non, M. le Président, ce n'est pas à la suite
de la convention. Nous sommes à l'article 8. Il s'agit du paiement des
gratifications qui sont versées aux personnes qui étaient
fonctionnaires et qui quittent leur emploi parce qu'ils ont accepté un
emploi dans un autre endroit. Les jours de congé et de maladie
accumulés leur sont payés à ce moment-là.
Le montant est passablement élevé parce que dans ce groupe
de personnes, il y avait les professeurs qui étaient autrefois des
fonctionnaires et qui pouvaient jouer leur option pour aller dans les
commissions scolaires.
Au moment où ils ont joué leur option pour aller dans les
commissions scolaires, leur employeur précédent, qui était
le gouvernement, devait leur payer les jours de maladie et les jours de
congés accumulés qui n'avaient pas été pris. Alors
comme on ne pouvait pas savoir exactement combien de personnes jouaient leur
option, ça a donné qu'il y a eu un dépassement assez
considérable puisqu'il y en a eu 1,400 qui ont décidé de
rester dans les commissions scolaires et à qui nous avons
remboursé les jours de maladie et de congés.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 12, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Crédits supplémentaires,
ministère des Communications, poste 1.
M. GARNEAU: Le ministre des Communications n'y étant pas, je vais
essayer de répondre aux questions. Disons que je n'ai pas les sommes
demandées qui concernent exclusivement le service
téléphonique. Il y a une croissance rapide dans le coût des
services téléphoniques qui s'explique en bonne partie par les
équipements que l'on doit installer dans les nouveaux complexes et c'est
ce qui explique la majeure partie des dépassements de
crédits.
M. PAUL: M. le Président, le ministre pourrait-il nous donner des
explications sur l'article Remboursements $400,000? D'où cela
vient-il?
M. GARNEAU: Le gouvernement paie les comptes de téléphones
apparemment c'est une entente qui existerait depuis quelque temps
des organismes comme l'Université du Québec, par exemple. Le
compte est facturé au gouvernement et l'Université du
Québec rembourse le gouvernement par la suite. C'est la partie...
M. PAUL: C'est la même chose pour la Régie des rentes?
M. GARNEAU: Oui, c'est la même chose.
M. PAUL: L'Assurance-maladie, différents organismes.
M. GARNEAU: C'est la Régie des rentes, la Régie
d'assurance-maladie. Le gouvernement paie et l'on rembourse par la suite. Mais
on mentionne aussi le fait que l'Université du Québec aurait
signé une entente depuis un certain temps déjà et qui se
continuerait.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre pourrait-il nous donner
le montant exact du coût des nouvelles installations? A-t-il cette
information?
M. GARNEAU: Je n'ai pas le détail. Le ministère l'aurait
mais je croyais que mon collègue serait ici, malheureusement je n'ai pas
ces détails-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Le ministre n'aura certainement pas d'objection à
demander à son collègue de le déposer ou de donner
l'information.
M. GARNEAU: Juste un instant, je ne voudrais pas donner de mauvaises
indications à la Chambre. Il y a eu une augmentation des tarifs depuis
janvier 1971 aussi qui touche cette
augmentation des crédits, mais ça ne comprendrait
apparemment qu'une partie des installations dans les nouveaux immeubles qui ont
été loués, comme la Place de la justice, entre autres,
à Montréal, aussi l'augmentation du nombre de fonctionnaires.
M. RUSSELL: Alors, M. le Président, je voudrais qu'on accepte de
faire le dépôt du document et qu'il soit envoyé aux
députés pour leur information.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CARPENTIER (président de la commission des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que votre commission a
siégé et a adopté des résolutions et demande la
permission de siéger à nouveau.
M. LE PRESIDENT: Est-ce terminé? Ces résolutions
sont-elles agréées?
M. PAUL: Agréé.
M. LE PRESIDENT: Agréé.
Commission des voies et moyens
M. BIENVENUE: Commission des voies et moyens.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais demander au leader adjoint
comment il va se sortir de la difficulté technique dans laquelle nous
sommes placés. J'ai déjà invité le leader du
gouvernement à rayer du feuilleton, à la suite de l'adoption du
budget, au moins de juillet, la motion qui est inscrite au nom du
député de Montmagny. Si je comprends bien, M. le
Président, par le fait que vous appelez deux, c'est la reprise d'un
débat sur un budget qui a été voté. Je voudrais
demander au leader adjoint du gouvernement de nous sortir de la
difficulté technique dans laquelle il nous plonge.
M. PINARD: Je sais que le député de Maskinongé a
beaucoup d'expérience dans la procédure parlementaire;
habituellement, quand nous sommes dans une impasse aussi grave que celle qu'il
vient d'expliquer on vous demande la suspension. Je sais qu'il va donner son
consentement et les autres leaders également.
M. PAUL: Si nous ne le donnons pas?
M. PINARD: Nous allons compter sur la bonne volonté de
l'Opposition.
M. DEMERS: C'est comme ça c'est déjà fait. M. PAUL:
Nous sommes disposés à reconnaf- tre que nous sommes incapables
de lire la motion inscrite à l'article 2, pour le moment.
M. LE PRESIDENT: Avec le consentement unanime de la Chambre, on peut
former la commission des voies et moyens.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Finances propose que je quitte
maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme...
M. PAUL: Restez-là, on vous respecte trop. Les
écritures.
M. BIENVENUE: Alors, les écritures aussi, les saintes
écritures!
M. PAUL: Bien non, M. le Président, ça prend le
consentement de la Chambre pour voter ce projet de loi et nous acceptons.
M. BIENVENUE: Je l'attendais.
M. BURNS: Nous ne demandons pas un vote enregistré.
Projet de loi no 279 Budget supplémentaire
1ère, 2e et 3e lectures
M. LE PRESIDENT: Première, deuxième et troisième
lectures de la Loi des subsides, adopté?
M. PAUL: Est-ce que le gouvernement pourrait nous donner au moins le
numéro de la loi?
M. BIENVENUE: No 279, sauf erreur.
M. DEMERS: Ils l'ont numérotée ici, c'est bien.
M. PAUL: On leur a donné le numéro ici à la
table.
M. BIENVENUE: Suivant, 6, M. le Président.
Projet de loi no 64 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Nicolet.
M. Clément Vincent
M. VINCENT: M. le Président, très brièvement...
M. LACROIX: Il a vu ma femme en haut, et elle ne vous aime pas
M. VINCENT: C'est beaucoup mieux ainsi pour le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. le Président, très brièvement sur le principe du
bill 64, Loi du syndicalisme agricole. Comme vous le verrez, M. le
Président, nous avons l'intention de collaborer pleinement pour que
cette importante législation soit dans les statuts du Québec
avant la fin de l'année 1971 pour permettre ainsi au ministre de
l'Agriculture de tenir sa promesse. Donc, M. le Président, grâce
à l'insistance des trois Oppositions, cet important projet de loi est
appelé en deuxième lecture ce soir. Je pourrais, pendant
plusieurs minutes, vous donner les raisons pour lesquelles nous sommes pour le
principe de ce projet de loi, mais je voudrais, M. le Président, que
dans vos moments de loisirs vous puissiez lire l'importante intervention que
j'ai faite devant la commission parlementaire de l'Agriculture et de la
Colonisation le 26 août 1971.
Et, comme je suis convaincu que vous allez la lire avec beaucoup
d'attention, je n'ai pas l'intention de revenir sur ces arguments si ce n'est
pour dire au député des Iles-de-la-Madeleine et aux autres
députés en cette Chambre...
M. LACROIX: Quand un gars ne s'endort pas, il lit ça et ça
l'endort.
M. VINCENT: ... que c'est l'Union Nationale, qui a été le
premier parti politique...
M. VEZINA: Feu l'Union Nationale.
M. VINCENT: ... à reconnaître le principe du syndicalisme
agricole dès ses assises de 1965 par une résolution. Par la
suite, la même année, l'Union catholique des cultivateurs
présentait un premier projet de loi au cabinet Lesage sur le
syndicalisme agricole. Ce projet de loi était consigné à
l'annexe 1 de son mémoire, pages 27 et 43 inclusivement. Je crois que le
ministre des Finances avait eu l'occasion à ce moment-là de lire
le projet de loi, de recevoir même la délégation de
l'UCC.
M. GARNEAU: L'UCC avait accepté de retourner...
M. VINCENT: Cependant, sans renoncer pour l'avenir à adopter une
loi semblable, l'UCC décidait à son congrès
général de 1966 de suspendre temporairement ses démarches
à ce sujet et de réclamer plutôt certains amendements aux
lois existantes. D'ailleurs, la résolution du congrès de l'UCC de
1966, on peut la lire dans tous les considérants qu'il y avait.
C'est la raison pour laquelle, alors que j'étais ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, le 18 novembre 1966, j'écrivais
à M. Lionel Sorel, président général de l'UCC, et
je lui demandais, comme nous étions à établir le programme
des politiques du ministère, où l'UCC en était avec son
projet de loi ou encore avec ses demandes relativement à un projet de
loi sur le syndicalisme agricole. Le 5 janvier 1967, je fais cette
histoire très courte je recevais une réponse du
secrétaire général de l'UCC, M. Paul-Henri Lavoie, qui me
disait que pour le moment on avait décidé de suspendre
temporairement les démarches en vue d'obtenir une telle
législation.
M. le Président, l'UCC a par la suite continué à
faire des consultations et ce n'est qu'au mois d'octobre 1969 que l'Union
catholique des cultivateurs est revenue devant le conseil des ministres
présenter un avant-projet qui avait été
étudié dans les syndicats. Immédiatement, le conseil des
ministres a demandé à Me Marcel Trudeau de préparer un
projet de législation. Me Trudeau, du mois de novembre 1969 jusqu'au 12
mai 1970, alors que le gouvernement du Québec a changé, a
rencontré les associations d'agriculteurs, les représentants de
l'UCC, les corps organisés, tous les intéressés pour
discuter de ce projet de loi. Ce ne fut qu'en juillet 1971 que le ministre de
l'Agriculture nous a présenté le projet de loi en première
lecture. A ce moment-là, nous avions suggéré au premier
ministre que ce projet de loi soit déféré à la
commission parlementaire de l'Agriculture avant que la Chambre se prononce sur
le principe de la loi, afin d'analyser toutes les implications du projet de loi
no 64, ce qui fut fait.
La commission parlementaire de l'Agriculture a entendu des
témoins, a reçu des mémoires et je dois dire ce soir au
gouvernement et au ministre de l'Agriculture que ce travail à la
commission parlementaire de l'Agriculture nous a quand même permis de
faire comprendre au gouvernement qu'à l'intérieur du projet de
loi tel que présenté, il y avait des articles qu'il fallait
nécessairement amender.
C'est pourquoi le gouvernement nous est revenu, samedi soir dernier,
à onze heures et quart, avec certains amendements qui sont beaucoup
mieux que les articles que nous avions dans le projet de loi 64 initial.
Il est vrai, M. le Président, qu'il ne faut pas, comme on l'a dit
aujourd'hui, que ce projet de loi no 64 soit un cadeau de Grecs aux
agriculteurs. Même si nous adoptons une Loi du syndicalisme agricole,
ceci ne veut pas nécessairement dire que, dès l'adoption en
troisième lecture de cet important projet de loi, automatiquement, les
agriculteurs du Québec pourront, en vertu de cette législation,
mettre en place les structures.
Il faudra nécessairement procéder à la confection
des listes, laquelle pourra nécessiter plus ou moins de temps. Tout
dépendra de l'organisation du ministère de l'Agriculture, de la
Régie des marchés et des agriculteurs eux-mêmes. A la suite
de la confection de ces listes, il y aura des consultations, d'après ce
qu'on voit dans le projet de loi. Encore là, il peut s'écouler
plusieurs semaines, plusieurs mois même. Il est même possible que
cette législation ne soit pas à la disposition des agriculteurs
avant 1973.
Donc, ce que je dis au gouvernement, au ministre de l'Agriculture, c'est
que, même si nous votons ce soir, en deuxième lecture, pour le
principe du projet de loi, même si, tout de suite après, nous
allions l'étudier en commission, article par article, en faisant des
suggestions et des recommandations, et même si ce projet de loi
était adopté en troisième lecture, ce soir ou demain, il
faudra mettre en place un mécanisme qui peut prendre des semaines et des
mois. Ceci peut retarder considérablement la mise en place de cette
structure très importante.
Je termine là-dessus, M. le Président, en vous
référant, encore une fois, à cet excellent discours que
j'avais fait devant la commission parlementaire de l'Agriculture. Vous y verrez
tous les grands principes que j'avais énoncés. Ceci
évitera au ministre de l'Agriculture de m'entendre, encore une fois, ce
soir, dire avec quelle conviction nous sommes favorables au principe du
syndicalisme agricole, avec quelle conviction nous avons voulu que cette
législation vienne devant la Chambre le plus tôt possible et avec
quelle conviction tous les membres d'Unité-Québec, aujourd'hui,
désireraient que la Loi du syndicalisme agricole soit dans les statuts
du Québec avant la fin de l'année 1971.
M. le Président, je dois vous informer que je suis le seul
orateur de mon parti à participer à cet important débat.
Tous les autres m'appuient.
M. VEZINA: Le député de Saint-Maurice serait meilleur.
M. VINCENT: Le député de Saint-Maurice serait
meilleur?
M. DEMERS: Je comprends, mais il respecte l'échelle des valeurs.
Cela ne veut pas dire que, chez vous, le ministre de l'Agriculture ne pourrait
pas être remplacé par un meilleur.
UNE VOIX: Je n'ai pas compris.
M. DEMERS: Us comprennent, eux. C'est drôle.
M. VEZINA: Il n'y a rien à comprendre. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. VINCENT: En ce qui nous concerne, M. le Président je
crois que c'est la même attitude chez nos collègues des autres
partis nous allons procéder le plus rapidement possible à
l'adoption du bill 64 en deuxième lecture. Merci, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Lotbinière.
M. Jean-Louis BélandM. BELAND: M. le Président,
voilà, ce soir, que l'on nous rapporte le bill 64, Loi du syndicalisme
agricole, après avoir tant attendu ce moment.
En commission parlementaire, lorsqu'il fut question de ce projet de loi,
c'est intentionnellement que nous, du Ralliement créditiste, nous sommes
plutôt restés bouche close, parce que nous voulions suivre les
règlements à la lettre ou le plus possible, du moins. Nous avons
voulu, étant donné que les commissions parlementaires sont
instituées principalement pour entendre ceux qui ont des mémoires
à présenter et, d'autre part, que les membres du Parlement
présents doivent être autour de la table à la commission
parlementaire principalement pour les entendre et deuxièmement pour
poser les questions qu'ils doivent poser...
En raison de cela, nous du Ralliement créditiste, nous n'avons
pas été très bavards. Nous nous étions
réservés ce moment-ci en deuxième lecture pour faire les
interventions que nous devons faire.
Par contre, devant la situation de ce fait, devant un gouvernement qui,
à notre sens, est irresponsable puisqu'il nous amène sous le
signe du troc à la dernière minute un bill avec de pareilles
conséquences pour les agriculteurs du Québec, et même en
dépit de cela, j'ai accepté et mon groupe l'a accepté que
je serai le seul porte-parole du groupe en deuxième lecture et que je me
limiterai dans mes observations.
Mais il y a des choses qu'il faut dire. Les mots "activités
économiques agricoles" font prêter à confusion. D'ailleurs
ce n'est pas chose nouvelle, depuis longtemps ça fait prêter
à confusion, car le développement de la science pour
alléger le travail manuel dans les productions agricoles rend les
agriculteurs esclaves, dans le présent système de la
misère, de la pauvreté, de la gêne financière
perpétuelle et les place dans un complexe
d'infériorité.
La domination de l'Etat s'accentuant sur les individus, cela les rend
davantage esclaves individuellement, alors que, globalement, l'argent devrait
être l'esclave de la population, afin que le revenu soit suffisant pour
les producteurs qui veulent vivre avec l'agriculture. Pour une maigre pitance,
on rencontre plutôt privation du minimum pour eux et leur famille en
dépit des efforts surhumains fournis. En offrant l'outil que sera
l'association accréditée, le gouvernement ne doit pas se
prétendre le dispensateur de privilèges aux riches; au contraire,
il n'acquittera que légèrement une dette morale depuis plusieurs
années contractée et qui ne cicatrisera pas toutes les plaies
béantes.
Une bonne partie des producteurs agricoles vivent avec un revenu
au-dessous du seuil de la pauvreté, soit $3,000 par année. Le
système économique enlise les cultivateurs dans un entonnoir sans
retour. Est-il nécessaire de reconnaître enfin le syndicalisme
agricole? Les députés de la banquette ministérielle ont
parlé à plusieurs reprises de bons revenus agricoles. Faut-il
être aveugle avec leur profession non reconnue légalement en
1971?
Nous avons une preuve de lâcheté des gouvernements
passés et une autre ignominieuse du gouvernement présent,
étant donné que ce n'est qu'après 21 mois de pouvoir qu'on
se retrouve avant Noël 1971 à discuter de ce bill. Il est de plus
en plus populaire de parler des droits de l'homme. Les producteurs,
isolément et collectivement, ont travaillé sous le signe de
l'UCC, sous le signe de la coopération, sous divers autres signes, sous
diverses autres associations; ils ont pris la défense de leurs droits
avec les moyens du bord, obtenus à la suite de sacrifices atroces, de
bribes de lois boiteuses, non réalistes, empreintes de
déficiences de la part des gouvernements en place, même que
certains députés ont déjà déclaré
après l'adoption de la Loi des marchés agricoles dans les
environs de 1958 que cela ne changerait pas grand-chose d'adopter cette loi,
car les cultivateurs étaient déjà trop innocents pour s'en
servir.
Mais le temps a prouvé le contraire, car de plus en plus, les
producteurs s'avèrent des hommes d'affaires avertis et c'est le cas. Les
producteurs agricoles sont écoeurés d'être soumis, ils
veulent une loi qui corresponde à leurs besoins, afin de défendre
leurs intérêts communs. Le bill no 64 répond-il exactement
à leurs besoins? Deux principes distincts se dégagent du
bill.
Le premier est le plus grand, soit celui de l'acceptation de
l'accrédiation de l'association représentant le plus grand nombre
de producteurs agricoles du Québec. Il y a un droit fondamental et
inaliénable, naturel, que toute personne possède ce droit
d'association.
Et l'on trouve, au milieu des droits légitimes, que n'importe qui
peut s'associer, à la condition de ne pas léser d'autres
personnes je dis bien léser que ce soit sur le plan
professionnel, sportif, agricole, ouvrier, social ou autres. Est-ce que les
gouvernements passés pensaient que les agriculteurs, étant
associés à un moment donné, nuiraient à
quelqu'un?
Est-ce que ce soir on ne peut pas plutôt penser que c'est le
contraire qui a existé? Le bill doit contenir également le droit
d'adhésion et celui de démission à n'importe quel syndicat
agricole. D'autre part, les membres, à l'intérieur de leur
association, doivent avoir l'occasion de définir leurs objectifs, leurs
conditions et également décider du moment à
procéder pour l'application des décisions qu'ils prennent. Cela
relève de leurs droits.
L'association doit oeuvrer en tenant compte du plus grand respect des
individus qui sont les membres. Toute association dont les buts ne partent pas
des membres, automatiquement il faut se demander si cette association a eu le
droit de naître. L'association doit également veiller au
développement personnel et professionnel de ses membres, un autre aspect
qu'il ne faut pas négliger.
Le droit d'association doit s'exercer pour procurer des avantages
sociaux et individuels. Un des premiers droits doit être celui de
favoriser l'harmonie entre les diverses associations, syndicats, corporations,
en somme tous les corps organisés qui ont à oeuvrer chez notre
monde agricole; créer les meilleures conditions possibles dans les
relations entre les classes sociales, y compris entre patrons et
employés. On doit inclure ça dans nos voeux également dans
notre monde agricole ou dans l'association qui devra être
accréditée.
Bien qu'il soit entendu que toute association ne doit pas perdre de vue
le bien commun, cela veut dire en d'autres mots qu'il serait nécessaire
que s'établissent des relations de bonne entente à un palier de
projection qui pourrait s'appeler j'attire l'attention du ministre sur
ceci la Chambre des suggestions d'orientation agricole du Québec
réunissant les délégués des divers corps
organisés de notre monde rural ou qui le touche de près, par
exemple, facultés d'agriculture, corporations d'agronomes, cultivateurs
authentiques, membres de syndicats agricoles quelconques, membres
d'associations de producteurs maraîchers du Québec, et le reste.
Que nos professionnels agricoles se retrouvent sur le même palier que les
professionnels de l'industrie, du commerce, des services publics.
Là, j'ai énoncé le premier principe, et je pourrais
énoncer le deuxième principe si, dans certains coins de cette
Chambre, nous avions un peu plus de silence.
M. LE PRESIDENT (Hardy): A l'ordre! A l'ordre!
M. BELAND: Mais le deuxième principe qui est plus voilé
est celui du pouvoir de décision sur les tâches à accomplir
par l'association accréditée par l'organisme qui s'appelle la
Régie des marchés agricoles du Québec. En effet, par le
transfert d'approbation par règlements spécifiques
décidés et écrits par la régie, les cultivateurs
devront accepter intégralement tout plan d'action qui aura
été pensé par eux, mais modifié ou changé
par la régie à l'intérieur de n'importe quelle production
donnée. C'est là qu'est le plus grave.
Est-ce volontairement que l'on ferait un acte de foi de pareille sorte?
Si oui, quelle belle possibilité pour le gouvernement de contrôler
la quantité de ceux qui, toujours selon le gouvernement, doivent crever
dans le courant de l'année parmi la classe agricole. Le premier but
visé étant la reconnaissance du syndicalisme agricole au
Québec, le gouvernement aurait dû, et ceci depuis longtemps,
définir ce qu'est un producteur, repenser la Loi des marchés
agricoles. Ceci n'étant pas défini, cette autre chose
n'étant pas repensée, nous devons donc partir des critères
de base existants, c'est-à-dire de l'association comptant le plus de
membres ayant payé leur cotisation.
C'est sur ce critère que la Régie des marchés
agricoles devra se baser en vue d'une accréditation: Que, sur preuve
fournie de la véracité des faits, la régie procède
à l'accréditation.
Cela entre dans ses devoirs et attributions.
Ce qui ne doit pas relever d'elle, ce sont les différents
pouvoirs d'action que telle ou telle fédération ou syndicat de
producteurs spécialisés ou non ont l'intention d'entreprendre
pour rendre de plus en plus justice à leurs membres. Il revient aux
membres, à leur assemblée générale, de le
décider. Est-il normal que M. X, du dixième rang de
Saint-Epouvantail, voie sa demande pour devenir un producteur de bovins de
boucherie refusée, un bon matin, parce qu'il y aurait, selon la
régie, suffisamment de producteurs dans cette catégorie,
même si ce dernier producteur avait toutes les qualités et
connaissances requises et en dépit du fait que le Québec est, de
loin, le fournisseur entier de la viande de boeuf consommée au
Québec? Je n'ai donné qu'un exemple; je pourrais y aller dans
d'autres domaines.
Comment concevoir que l'Association professionnelle agricole ne soit pas
reconnue alors qu'en tant que producteurs ces gens produisent dans les $675
millions globalement annuellement? En ce qui concerne le bois, 1,800,000 cordes
de bois et pour environ $45 millions de produits résineux et feuillus.
Depuis 1924, le zèle se pratique dans nos campagnes au niveau des
revendications, de l'explication des faits concrets se déroulant dans
notre monde agricole, du ramassage à la mitaine de cotisations, de
démarches pour lécher les pieds des ministres et attendre
patiemment au cas où ceux-ci accepteraient d'accorder quelque chose
à une section ou l'autre de l'agriculture.
C'est de cette façon que nous pouvons envisager, ce soir, une
foule de facteurs très intéressants à scruter. La Loi du
syndicalisme agricole, telle qu'agencée, contient une foule d'aspects
sur lesquels nous devons nous attarder quelques instants. On ne peut faire
autrement parce que c'est d'une telle ampleur, c'est tellement lourd de
conséquences pour notre monde agricole. Nous sommes, nous du Ralliement
créditiste, en faveur du premier principe qui se dégage, soit
celui de la reconnaissance je l'ai dit dans mon discours du
syndicalisme agricole au Québec. Il est sûr que nous sommes en
faveur de ce grand principe de base qu'on ne peut pas, en 1971, laisser de
côté afin de placer les agriculteurs sur un pied
d'égalité avec les avocats, les notaires, les médecins ou
les autres professionnels organisés.
On ne doit plus, en 1971, les "bâtarder" dans le coin d'une
section de la province.
M. GARNEAU: Est-ce parlementaire?
M. BELAND: A ce moment-ci, je n'ai de conseil à demander à
aucun ministre. J'ai le droit de dire ma façon de penser exactement
comme je l'entends.
Ce sont les dernières observations que j'avais à faire.
Depuis longtemps, les cultivateurs attendent la reconnaissance,
l'accréditation de leur association professionnelle. Ceci dit, en
deuxième lecture, je limite intentionnellement mes observations et il
n'y en a pas d'autres de mon groupe qui parleront. C'est ma seule observation.
Toutefois, nous reviendrons en troisième lecture sur certains aspects.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Sainte-Marie.
M. Charles Tremblay
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je dois dire aux
membres de cette Chambre que mon intervention ne dépassera pas dix
minutes; nous nous étions entendus, les trois représentants des
partis de l'Opposition. Alors, n'ayez crainte, cela va durer à peine dix
minutes; ce n'est pas le bill 28, c'est le bill 64.
Naturellement, lorsque nous avons parlé de la possibilité
d'étudier le projet de loi en deuxième lecture, je pense que nous
aurions pu faire des observations qui auraient pu durer une heure. Il y a
tellement à dire sur un projet de loi de cette importance. Cependant,
après l'adoption en première lecture, ce projet de loi a
été étudié en commission parlementaire. Nous y
avons rencontré des organismes, l'UCC, la Corporation des agronomes, le
Conseil du patronat, la Coopérative fédérée du
Québec et plusieurs autres et tous ces organismes se sont dit pour le
principe de la Loi du syndicalisme agricole. Cependant, plusieurs nous ont fait
des propositions d'amendement pour changer certains articles qui auraient rendu
le mécanisme de la loi plus facile.
Mais tout de même je pense que tout le monde était
d'accord, les députés de l'Assemblée nationale, tous les
gens sont d'accord sur le principe du projet de loi. Nous, du Parti
québécois, à notre programme, depuis la fondation du
parti, il y a un article où nous parlons de la syndicalisation des
masses, des travailleurs, dans toutes les classes de la société,
classe agricole, ouvrière et ainsi de suite.
Si vous me permettez, je lirai ici un petit paragraphe du programme du
Parti québécois traitant du travail pour bien expliquer que le
Parti québécois a toujours été pour le syndicalisme
dans la classe agricole et dans toutes les classes de la société.
Nous disions ici: "La société québécoise doit faire
plus qu'utiliser le travail de ses citoyens ou le laisser utiliser par
d'autres; elle doit prioritairement et sans relâche viser la
libération collective et l'épanouissement individuel de tous ses
travailleurs. C'est avec ces buts en tête que le Québec doit
accepter enfin le syndicalisme comme un élément normal et
indispensable de sa vitalité économique, sociale et politique et
qu'il doit faire disparaître les restrictions désuettes qui
gênent encore son expansion. "Il est clair que notre
société ne pourra être ni juste ni dynamique tant que 70
p.c. des travailleurs n'auront pas un accès réel à la
liberté d'association à l'intérieur d'un syndica-
lisme qu'il faut aider à se redéfinir et à se
regrouper sur des bases nationales." Voici ce que nous disions dans le
programme du Parti québécois. Nous continuons dans le même
sens et c'est avec plaisir que nous voterons pour le projet de loi en
deuxième lecture.
La classe concernée, celle des cultivateurs je pense que c'est
une classe de la société qui a principalement besoin d'un
organisme fort, puissant pour le représenter auprès du
gouvernement, auprès des organismes de mise en marché des
coopératives, enfin de tous ceux qui font affaires avec la classe
agricole du Québec.
Je comprends, M. le Président, que le bill 64 sur le syndicalisme
agricole est une loi spéciale qui n'impose pas le syndicalisme à
la classe agricole, c'est une loi qu'on offre aux cultivateurs et ils
décideront majoritairement s'ils doivent l'accepter ou la refuser. En
somme, ce sont les cultivateurs du Québec qui devront accepter cette
loi. Si cette loi est refusée, elle n'est pas imposée
il n'y aura pas de syndicalisme agricole. Cette classe de la
société que sont des cultivateurs a des problèmes
économiques, ils ont à peu près un des niveaux de vie, et
un revenu les plus bas dans la province de Québec et je pense que le
syndicalisme en soi ne réglera pas les problèmes de l'agriculture
au Québec. Mais il donnera tout simplement aux cultivateurs un outil qui
pourra les représenter comme toutes les autres classes de la
société, surtout les autres classes de travailleurs, qui eux,
sont représentés par des syndicats.
M. le Président, il y en aurait long à dire sur le
principe du bill mais, étant donné que j'avais dit que je
limiterais mon intervention, j'espère que nous adopterons le plus
tôt possible en deuxième lecture le bill 64, Loi du syndicalisme
agricole, et que nous passerons le plus tôt possible en commission
plénière afin d'adopter une fois pour toutes cette loi,
merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouville.
M. Marcel Ostiguy
M. OSTIGUY: M. le Président, face à la croissance
économique urbaine, il ne faut pas perdre de vue la croissance rurale. A
cet égard, il faut que l'agriculture soit une source importante de
revenus au Québec, sans quoi les régions rurales tomberont dans
un état comateux de déficience physique. Notre ambition, M. le
Président, est de permettre à ceux qui choisissent de rester dans
l'agriculture de tirer de leur exploitation des moyens raisonnables de vie. La
somme de travail accomplie par un homme sur sa ferme est bien supérieure
aujourd'hui à ce qu'elle était il y a vingt ans. Devant ces
faits, des exploitations ont à l'heure actuelle une superficie beaucoup
plus étendue, un cheptel plus nombreux, une machinerie plus importante
et davantage de bâtiments. Cet ensemble leur permet de mettre sur le
marché un volume de produits bien plus considérable qu'autrefois.
L'agriculteur qui a eu la possibilité de mécaniser ses travaux et
de tirer parti des progrès techniques les plus récents a pu
produire très efficacement.
Cette réussite exige en même temps une utilisation efficace
de techniques de gestion. Pour les agriculteurs qui ne disposent pas de
ressources ni de connaissances de gestion nécessaires, il devient de
plus en plus difficile de réaliser des bénéfices.
Je pense que tout le monde est d'accord pour estimer qu'un processus
d'évolution de l'agriculture est en cours. Cette adaptation n'existe pas
seulement au Québec mais partout au monde dans les pays
développés aussi bien que dans les pays en voie de
développement. Le gouvernement du Québec a constaté cette
évolution qui est en train de s'accomplir et c'est pour cette raison, M.
le Président, qu'aujourd'hui nous présentons un projet de loi sur
le syndicalisme agricole, projet de loi qui aura pour but d'accentuer davantage
l'évolution de l'agriculture dans un secteur économique
très important.
C'est dans cet esprit, M. le Président, que le ministre de
l'Agriculture a entendu les différentes organisations agricoles sur la
mise au point d'un programme relatif à l'orientation et à
l'adaptation de l'agriculture. Parmi les libertés publiques, la
liberté d'association est issue d'un concept assez large qui
reconnaît à toute personne la faculté d'unir ses forces
à celle des autres dans le but de réaliser une fin commune
considérée comme licite et honnête.
C'est enfin, M. le Président, un droit naturel, fondamental qui
assure à chacun de nous un moyen efficace pour atteindre notre fin. Un
exemple frappant de ceci réside dans l'existence même de la
députation à l'Assemblée nationale regroupée au
sein de plusieurs partis politiques. Tous et chacun de nous avons
adhéré à différents partis dans le but de
promouvoir des programmes différents et des idées parfois
opposées. Tous et chacun de nous étions libres de nous unir afin
d'atteindre nos objectifs.
Une autre forme de liberté et d'association tient à la
liberté syndicale qui possède les mêmes
caractéristiques fondamentales et relève également du
droit naturel. Cependant, M. le Président, cette liberté
syndicale chevauche à la fois des intérêts individuels et
des intérêts collectifs. En ce sens, elle est une forme
particulière de liberté d'association qui est plus poussée
et plus difficile à saisir que toutes ces autres formes car sa
finalité dépasse très souvent le bien individuel pour
rejoindre un large segment d'une société voire même la
société entière alors que les moyens qui sont mis à
sa disposition sont quelquefois disproportionnés en regard de sa
finalité.
Contrairement à la liberté de pensée, d'expression
ou de parole, par exemple, la liberté syndicale retient à la fois
le travailleur ou le professionnel comme individu et celui-ci enten-
du comme collectivité. Aussi présente-t-elle plusieurs
contradictions intrinsèques. D'abord, en ce que la liberté
individuelle est souvent sacrifiée au profit de la liberté
collective et que la fin ne justifie pas, parfois, les moyens.
Ensuite, sa finalité peut jouer au détriment d'individus
qui ne veulent pas se prévaloir du droit d'association étant
donné que cette finalité ne correspond pas à leur objectif
personnel.
M. le Président, ces quelques remarques préliminaires ne
font que soulever les fondements de la polémique qu'a toujours
suscité l'existence même de la liberté syndicale car elle
risque constamment de brimer les aspirations individuelles au profit d'une
collectivité qui ne partage pas nécessairement les mêmes
aspirations et dont la représentativité est parfois
contestable.
Toutefois, il faut accepter quelle soit le découlement normal du
droit naturel et qu'avec le régime social actuel, elle doit être
reconnue et érigée en droits qui permettent à toute
collectivité d'assurer sa survivance matérielle et le respect du
travail humain.
Ceci étant bien acquis dans mon esprit, M. le Président,
j'aimerais faire quelques remarques sur le syndicalisme dans le secteur des
professions agricoles. D'abord, on se souviendra que le principe et la lettre
du droit syndical québécois consacrent de facto la liberté
d'association. D'ailleurs, nombreux sont les producteurs du Québec qui
se sont prévalus de cette reconnaissance de principe en se regroupant en
associations, associations qui ont fait valoir les objectifs de leurs membres
avec beaucoup de vigueur.
Cependant, le même droit québécois limite cette
liberté puisque, de plusieurs manières, il favorise le monopole
de la représentation syndicale et nie, dans une certaine mesure, le
droit au désistement. Vue sous cet angle, nous ne pouvons plus
véritablement parler de liberté syndicale totale mais nous devons
accepter une sorte de liberté syndicale conditionnée ou
mitigée.
Certes, on peut justifier cette limitation par des raisons
d'efficacité et de stabilité. On peut également parler de
protection contre l'anti-syndicalisme. On peut enfin parler de forces plus
cohésives en regard des objectifs à atteindre.
M. le Président, je pense que l'heure est venue...
M. BROCHU: Non, non! Il reste encore cinq minutes.
M. DROLET: Il n'est que moins cinq. UNE VOIX: Videz-vous.
M. DROLET: Vous voulez retarder le projet de loi, retardez-le.
M. BROCHU: Continuez votre obstruction!
M. OSTIGUY: M. le Président, a contrario, il est possible de
réfuter ces arguments par d'autres qui tiennent aux principes que j'ai
énoncés plus haut. Il ne s'agit pas, toutefois, de se poser en
juge et de donner raison à ceux-ci ou tort à ceux-là. Il
faut plutôt se demander si la reconnaissance du syndicalisme dans les
professions agricoles découle logiquement des principes de droit
naturel.
Si oui, quelles sont les modalités d'application qui sont les
plus susceptibles de répondre aux aspirations et aux besoins de cette
collectivité. Comme je le disais plus haut, le syndicalisme chez les
producteurs agricoles existe depuis les années 1924. Toutefois, ce droit
existant dans les faits n'a jamais été consacré dans les
textes de loi, le volontariat a toujours été à la base de
ce syndicalisme et les adhérents comme les non-participants ont toujours
bénéficié de représentations qui ont
été faites par les organismes structurés.
M. le Président, je demande l'ajournement.
DES VOIX: Non, non!
M. BROCHU: M. le Président, je fais appel au règlement, il
est minuit moins quatre minutes.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député demande l'ajournement
du débat. Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Sur division, je veux que ça soit inscrit.
Projet de loi no 292
Rapport de la commission et 3e lecture
M. PERREAULT: M. le Président, la commission parlementaire de
l'Industrie et du Commerce a pris en considération le projet de loi no
292 intitulé Loi modifiant la charte de la Société
générale de financement du Québec. Elle a
étudié les articles un par un et les a acceptés.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ce rapport est lu et reçu?
M. PAUL: Oui. Lu et reçu.
M. LEVESQUE: Est-ce que je peux suggérer pour ce projet de loi
que l'on fasse les entrées de la commission plénière. Je
proposerais par la suite la troisième lecture.
M. LE PRESIDENT: Le consentement? M. BURNS: Je n'ai pas compris.
M. LAURIN: Voulez-vous répéter, s'il vous plaît?
M. LEVESQUE: relativement au projet de loi no 292.
M. CARDINAL: M. le Président, si vous permettez, ayant
participé aux travaux de la commission, étant entièrement
satisfait des réponses reçues et de l'étude des articles,
je suis entièrement d'accord pour qu'on fasse toutes les
écritures. Cela fait la quatrième fois que je le propose.
M. ROY (Beauce): M. le Président, en ce qui nous concerne, nous
avons assisté également aux séances de la commission, je
ne voudrais pas provoquer qui que ce soit, mais je dois souligner quand
même que le président de la Société
générale de financement a accepté de venir nous rencontrer
en commission parlementaire.
Il a fait un voyage spécialement de Montréal et je tiens
à le féliciter d'avoir bien voulu accepter de nous
rencontrer.
Tout de même, je tiens à dire qu'en ce qui nous concerne
nous allons voter en faveur du projet de loi no 292, mais avec beaucoup de
réserves, parce que ce projet de loi engage $10 millions du fonds
consolidé du revenu et que le lieutenant-gouverneur en conseil pourra
décider à quel endroit cela ira. Il y a un deuxième point
à l'effet que "la Société générale de
financement peut réduire le montant de son fonds social d'un montant ne
dépassant pas la dévaluation comptable dans ses livres, au 31
décembre 1971, de ses placements en actions et obligations dans Albert
Gigaire Ltée, Maki Corporation et Sogefor Ltée. En quelque sorte,
elle pourra régulariser, rajuster le bilan de ces entreprises.
En terminant, je peux dire que nous allons demander au gouvernement de
déposer un rapport une fois que ces écritures comptables seront
faites, une fois que ces ajustements seront faits dans ses livres, de
façon que les membres de la Chambre puissent en être
informés et de façon également que le peuple du
Québec, qui tout de même est appelé à souscri- re
dans ces entreprises, sache comment ces sommes sont
dépensées.
M. LE PRESIDENT: On peut faire les entrées de la commission
plénière. Troisième lecture, adoptée?
Adopté.
Projet de loi no 66 Rapport de la commission
M. OSTIGUY: M. le Président, j'ai l'honneur de vous faire part
que la commission parlementaire des Affaires sociales a adopté le bill
65, Loi sur l'organisation des services de santé et des services
sociaux, avec des amendements qu'elle vous prie d'agréer. Humblement
soumis.
M. LE PRESIDENT: Ce rapport est-il adopté?
M. CARDINAL: Adopté, malgré ses vices de forme.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Y a-t-il lieu de faire les
entrées pour la commission plénière?
M. BURNS: La commission plénière, oui, mais nous
réservons la troisième lecture.
M. LE PRESIDENT: Les entrées de la commission
plénière. Troisième lecture, prochaine séance ou
immédiatement?
M. BURNS: Troisième lecture, prochaine séance.
UNE VOIX: Il est minuit, M. le Président.
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose l'ajournement de la
Chambre à demain, dix heures trente.
M. LE PRESIDENT: L'Assemblée ajourne ses travaux à demain,
dix heures trente.
(Fin de la séance à 0 h 1)