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(Quinze heures cinq minutes)
M. FRECHETTE (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Démission de M. Guy LeChasseur
M. LE PRESIDENT: J'ai l'honneur de communiquer à la Chambre la
teneur de la lettre suivante: « L'honorable Raynald Fréchette,
président, « Assemblée nationale du Québec, «
Hôtel du Gouvernement, « Québec, P.Q. « M. le
Président, « Je donne par les présentes ma démission
de député du collège électoral de Verchères,
à l'Assemblée nationale du Québec. « Signé
à Québec, le 4 mars 1970, « Guy LeChasseur,
député du comté de Verchères, en présence
des soussignés Jean Lesage, député du comté de
Louis-Hébert, Jean Bienvenue, député du comté de
Matane. »
M. BELLEMARE: Qui est l'autre?
M. LESAGE: M. le Président, une question de privilège. Le
député de Verchères m'avait exprimé, il y a deux ou
trois ans, son désir de quitter la politique active. Sur mes instances,
il avait accepté de remplir au moins la plus grande partie du mandat
pour lequel il avait été élu. Comme les temps sont
proches, il a maintenant décidé de donner suite à ses
projets et d'abandonner la politique active.
Il m'a prié, M. le Président, de vous exprimer, à
vous et à tous ses collègues, ses sentiments d'amitié et
de reconnaissance pour la considération et l'estime qu'ils lui ont
toujours accordés, tant comme député que comme
président de l'Assemblée.
M. LE PRESIDENT: Présentation de pétitions.
L'honorable député de Terrebonne.
Pétitions
M. MURRAY: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion pour
qu'il me soit permis de présenter la pétition de la ville de
Sainte-Thérèse, demandant l'adoption d'une loi modifiant sa
charte.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Kamouraska.
M. D'ANJOU: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion pour
qu'il me soit permis de présenter la pétition...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. D'ANJOU: ... de dame Janine Matte, demandant l'adoption d'une loi
autorisant le Collège des pharmaciens de la province de Québec
à l'admettre à la profession de pharmacien à titre
d'assistant-pharmacien,
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Matane.
M. BIENVENUE : Pour M. Saindon, j'ai l'honneur de faire motion pour
qu'il me soit permis de présenter la pétition de la cité
de Lachute, demandant l'adoption d'une loi modifiant sa charte et lui accordant
certains pouvoirs.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Louis-Hébert.
M. LESAGE: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion pour
qu'il me soit permis de présenter la pétition de la Commission
des écoles catholiques de Québec, demandant l'adoption d'une loi
modifiant sa charte.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Bourget.
M. SAUVAGEAU: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion
pour qu'il me soit permis de présenter la pétition de la ville de
Montréal, demandant l'adoption d'une loi modifiant sa charte.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
M. PLAMONDON: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion
pour qu'il me soit permis de présenter la pétition de
l'Association des comptables généraux licenciés de la
province de Québec, demandant l'adoption d'une loi refondant sa
charte.
M. LE PRESIDENT:
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de commissions élues.
L'honorable député de Saint-Maurice.
Commission de l'Assemblée nationale
M. DEMERS: La commission de l'Assemblée nationale a l'honneur de
soumettre à votre honorable Chambre son quatrième rapport.
Votre commission a nommé le président et les membres de
chacune des commissions permanentes suivantes, a fixé le nombre des
membres et le quorum de chacune de ces commissions ainsi qu'il suit. La liste
des commissions est annexé au rapport. Que chacune de ces commissions
soit autorisée à délibérer et à
s'enquérir de toutes les affaires, de toutes les matières que la
Chambre lui aura renvoyées ou qui sont de sa compétence, à
faire de temps à autre des rapports exprimant ses observations et ses
vues sur ces affaires et ces matières et à envoyer chercher les
personnes, les pièces et les dossiers dont elle aura besoin.
Respectueusement soumis. (Voir annexe)
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
L'honorable député d'Arthabaska.
M. GARDNER: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion pour
qu'il me soit permis de présenter la pétition de la ville de
Victoriaville demandant l'adoption d'une loi l'autorisant à
modifier un règlement concernant certaines pensions et pour autres
fins.
M. LE PRESIDENT: La Chambre donnerait-elle son consentement unanime pour
que la pétition présentée par l'honorable
député d'Arthabaska soit considérée comme ayant
été présentée au deuxième article de
l'agenda?
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics. Déclarations ministérielles.
L'honorable ministre de la Justice. Déclaration
ministérielle Affaire Redel
M. PAUL: M. le Président, concernant l'affaire Redel, je
désire préciser certains faits et déposer sur le bureau de
la Chambre les documents suivants: premièrement, photocopie des
déclarations des deux policiers qui ont effectué l'arrestation de
M. Redel, soit les agents Gilles Lemieux et Gilles Doucet; deuxièmement,
photocopie des déclarations de deux des quatre personnes
arrêtées dans les mêmes circonstances, soit MM. André
Lizotte et Patrick Turcotte.
J'ajouterai ici que je pourrai probablement compléter cette
documentation par la production de la déclaration des deux autres
personnes arrêtées dans les mêmes circonstances;
troisièmement, photocopie de la version de M. Walter Redel;
quatrièmement, photocopie de la lettre que j'ai adressée à
l'honorable L. R. Peterson, en date du 18 février 1970.
Comme chacun le sait maintenant, la Sûreté du Québec
avait eu vent d'une conspiration en vue de perpétrer un vol
extraordinaire au bureau principal de la Banque Toronto-Dominion sur la rue
Saint-Pierre à Québec. Si l'opération avait réussi,
ce vol aurait pu rapporter à leurs auteurs la somme de plus d'un million
cinq cent mille dollars en argent et autant en valeurs.
Les forces policières participant à cette opération
avaient été informées qu'il s'agissait d'un groupe de
bandits dangereux et hautement spécialisés faisant partie de la
pègre internationale. Ceux-ci possédaient d'ailleurs un
équipement des plus modernes pour accomplir leur forfait. Il est tout
à fait naturel, dans les circonstances, que les policiers engagés
dans cette opération aient reçu les instructions de ne prendre
aucune chance.
Le lundi 2 février, dès que je fus mis au courant du
malheureux incident arrivé à M. Redel, j'ai
délégué un avocat de mon ministère, Me Louis-O.
Drouin, qui s'est rendu rencontrer, le jour même à cinq heures de
l'aprês-midi, M.Redel et qui lui a alors remis une déclaration
dont une photocopie est déposée sur le bureau de la Chambre.
Il est à noter que lors de cette entrevue entre Me Drouin et M.
Redel, ce dernier a admis à Me Drouin qu'au moment où les
policiers se sont présentés en criant: « Police, stop!
» et puis: « Police, don't move! » il a cru avoir affaire
à des voyous. Il s'est immédiatement attaqué à l'un
d'eux et a tenté de le désarmer. Il a même alors saisi le
pistolet de l'agent. Je me demande ce qui serait survenu si M. Redel avait
réussi à lui enlever l'arme.
Les autorités policières ont vainement tenté de
trouver des témoins indépendants qui auraient pu assister
à l'arrestation. Le seul fait qu'il nous soit donné de rapporter,
c'est que quatre autres personnes ont été appelées
à s'identifier, qu'aucune d'elles n'a résisté et qu'aucune
n'a été battue. Le procureur général de la
Colombie-Britannique, M. Peterson, avec qui j'ai communiqué,
désirait obtenir: premièrement, le plan complet des
opérations policières; deuxièmement, une photocopie de
notre dossier au complet et des déclarations obtenues;
troisièmement, le livre d'écrou de cette journée.
Nous n'avons aucune objection à fournir à
M. Peterson les déclarations des deux policiers qui ont
effectué l'arrestation. En ce qui concerne le plan des opérations
policières, je le regrette, mais il ne peut être question de
divulguer le plan de travail de la Sûreté.
En terminant, je veux bien préciser que je ne souhaite aucunement
entreprendre une polémique en marge de ce regrettable incident. Je
considère qu'il y a lieu de louanger les forces policières pour
le travail qui a été accompli dans son ensemble et qui a permis
de maîtriser une bande d'escrocs dangereux. Quant aux deux agents
impliqués, je constate simplement qu'ils ont agi au meilleur de leurs
connaissances et qu'ils n'ont pas eu le temps de réfléchir
longuement sur les gestes qu'il leur fallait poser et qui découlaient de
la réaction violente de M. Redel lui-même.
Vendredi dernier, à Nicolet, lors de la remise des diplômes
à l'Institut de police, j'ai laissé clairement entendre qu'il
fallait être très exigeant à l'endroit du policier. J'ai
insisté sur le fait que, moins que quiconque, le policier ne doit jamais
avoir à l'esprit qu'il est au-dessus des lois et qu'il peut se soumettre
lui-même à ce qu'il a comme mission de faire appliquer.
Ces mêmes policiers peuvent avoir l'assurance toutefois que
lorsque j'ai la conviction qu'ils n'ont commis aucun acte illégitime,
ils auront l'appui et le soutien du procureur général et ministre
de la Justice.
Je déplore comme tout le monde ce qui est arrivé à
M. Redel. J'ai la conviction morale que s'il avait réagi comme il se
devait de le faire, légalement, devant l'ordre qui lui a
été intimé par des policiers qui étaient en mesure
de s'identifier et qui ont d'ailleurs tenté de le faire, rien de
malheureux ne serait survenu.
Des personnes et des associations se sont inquiétées
devant le fait que l'importance et la qualité du personnage
impliqué lui permettent de faire valoir des droits que d'autres seraient
dans l'incapacité de faire valoir. Je ne suis pas du tout de cet avis.
Le Québec n'est pas un Etat policier, bien au contraire. Quiconque subit
ou croit subir un préjudice dans de pareilles circonstances peut porter
une plainte au ministère de la Justice, à la commission de police
et même, en dernier ressort, au Protecteur du citoyen.
Quant à l'exercice d'un recours civil, les dispositions sont
prévues dans nos lois, autorisant toute personne qui prétend
avoir subi un dommage à exercer un recours devant les tribunaux pour
obtenir compensation. C'est tout autant le droit de M. Redel de le faire, s'il
le juge à propos, et je n'entends pas me prononcer davantage
là-dessus, vu qu'il appartiendrait alors au tribunal compétent et
non au minis- tre de la Justice de se prononcer. En ce qui me concerne, je dois
considérer cette affaire comme classée.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Matane.
M. BIENVENUE: M. le Président, sujet à lire dans le
journal des Débats la longue déclaration du ministre...
M. PAUL: J'en aurai une copie pour mon honorable ami.
M. BIENVENUE: Merci... et à examiner les documents qu'il vient de
déposer, puis-je lui poser une courte question? Le ministre sait-il
pourquoi les policiers en question se sont adressés à cet
étranger, cet inconnu, dans la langue anglaise?
M. PAUL: M. le Président, il y avait un criminel dont la
présence avait été signalée, qui effectivement se
trouvait sur les lieux, un M. Leach, qui était lui-même de langue
anglaise, dont la taille était de six pieds un pouce, d'une pesanteur
approximative de 200 livres, des cheveux gris, et qui portait un chandail
roulé...
M. MICHAUD: Un « pull », un pull-over.
M. PAUL: Or, il arrive que M. Redel a une grandeur approximative de six
pieds; il est d'une pesanteur de 205 livres. Il a les cheveux blonds, est
âgé d'environ 43 ans, et il portait également un collet
roulé. J'ai fait parvenir au procureur de la Colombie-Britannique, M.
Peterson, deux photographies de M. Leach.
M. MALTAIS (Saguenay): Le ministre des Affaires municipales en aurait
mangé unet
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Outremont.
M. CHOQUETTE: Une question additionnelle au ministre de la Justice.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'ai signalé, hier, qu'au poste des
déclarations ministérielles ce n'était pas le temps de
poser des questions. Le ministre fait une déclaration
ministérielle. Un représentant de l'Opposition peut faire un
court commentaire, mais, pour les questions sur la déclaration
elle-même, il faudrait attendre la période des questions.
Question de privilège Usage de la poste
parlementaire
M. MATHIEU: Une question de privilège, en vertu de l'article 193
de nos règlements. L'un de mes commettants, architecte de profession,
résident de Neufchatel, me remet par écrit des commentaires
concernant une lettre adressée par un parti politique qui vient de
décider tout récemment de faire la lutte lors des prochaines
élections provinciales et qui sollicite dans ce but une souscription
électorale. Cela me semblerait jusqu'ici assez normal. Une chose l'est
moins, et c'est ce qui étonne mon électeur, qui me déclare
trouver plus qu'étrange qu'un parti politique se serve non seulement de
la papeterie officielle de l'Assemblée Nationale du Québec, mais
fasse payer à cette même occasion, et par le gouvernement et par
les contribuables, semblable sollicitation de fonds électoraux.
Je dépose les pièces originales, après en avoir
tiré photocopie. Vous remarquerez, sur l'enveloppe, la mention «
Assemblée nationale du Québec », le no du compteur, 54101,
utilisé le 23 février 1970 à 7 heures du soir et le tampon
no 12, Assemblée nationale, Parlement, Québec.
Puis-je vous demander bien respectueusement de faire instituer le plus
tôt possible une enquête sérieuse et d'ordonner, s'il y a
lieu, que les mesures appropriées soient prises immédiatement,
pour que, dans l'avenir, semblable coutume ne s'établisse pas d'une
façon contagieuse au sein de notre Assemblée nationale?
M. MALTAIS (Saguenay): Ce n'est pas pire que l'avion du
gouvernement.
Question de privilège Clubs
privés
M. LOUBIER: M. le Président, la CSN a, par l'entremise de M. Paul
Cliche, secrétaire de l'action politique de la CSN, émis un
communiqué, distribué à tous les journaux, dans lequel on
mentionne en gros titres: Non seulement le ministre Loubier a-t-il mis un frein
à la politique de démembrement des clubs privés, mais,
sous les pressions des amis du régime, il a ressuscité 300 des
500 clubs privés qu'il avait abolis en 1966 et 1967. Je vous fais
grâce, M. le Président, du communiqué de cinq pages qui a
été remis à tous les journaux et qui a été
reproduit, évidemment, par plusieurs d'entre eux.
Or, ce que l'on veut un réquisitoire violent de la part de
certains membres de la CSN, entre autres M. Paul Cliche et M. Nazaire Paquet,
est un tissu de faussetés, de mensonges et de
malhonnêtetés, contraire aux faits et à la
réalité et dont la fantaisie n'a d'égal que
l'inconséquence des gens qui ont fait fabriquer ce
communiqué.
A preuve de cela, M. le Président, le sous-ministre, M. Paul
Brown, m'a remis un document officiel émanant de tous les dossiers
étudiés au ministère et qui révèle ceci: au
premier avril 1966, il y avait 2,211 territoires qu'on appelle clubs
privés de chasse et de pêche; au mois d'avril 1967, il y en avait
1,880; le premier avril 1968, il y en avait 1,736; le premier avril 1969, il y
en avait 1,716 et la . projection pour 1970 est qu'il y en aura à peine
1,625. Or, en aucun moment, il n'a été question de faire
volte-face dans cette politique, M. le Président. Je dirai
également, pour l'édification des membres de la Chambre et de la
presse, que l'un des deux signataires de ce communiqué de presse, M.
Nazaire Paquet, 191 rue Beaudoin, East Broughton, Beauce, est un braconnier
dont la dernière infraction remonte au 22 novembre 1968.
En second lieu, le 11 novembre 1969, ce M. Nazaire Paquet, qui se sert
d'un mouvement aussi sérieux que la CSN pour faire parvenir un
communiqué de ce genre, s'est vu refuser, à lui et ses amis, un
territoire de club privé de chasse et de pêche.
Je trouve déplorable M. le Président et je le dis
en toute honnêteté que l'on se soit servi du papier
officiel de la CSN, un groupement qui mérite le respect des membres de
cette Chambre, des journalistes et des citoyens du Québec, et que l'on
ait, par ce truc, par cet artifice je ne dirai pas qu'on a
subtilisé, car je l'ignore, ce papier officiel laissé
courir un tel tas de bobards, de canards et, comme je le disais, de
malhonnêtetés.
Je tenais à faire cette déclaration en Chambre, M. le
Président, afin que les citoyens bien pensants du Québec sachent
bien que la politique de démocratisation qui a été
amorcée l'a été sous le signe de l'accessibilité au
plus grand nombre, mais en tenant compte de l'autre impératif, aussi
important, qui est celui de la protection, de la conservation de notre
patrimoine faunique. Toute cette opération doit se faire de façon
graduelle et de façon rationnelle, en tenant compte de ces deux
impératifs. Je me rends compte, dans le cas de M. Paquet, l'un des
signataires de ce communiqué, qu'il n'a aucun souci ni de la
conservation, ni de la protection.
M. LE PRESIDENT: Dépôts de documents. Questions des
députés.
L'honorable député de Bonaventure.
Questions et réponses M. Georges Lapassade
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ma question s'adresse au ministre de
l'Education. Le ministre de l'Education a reçu, en quelque sorte, un
avis de ma question par celle que lui posait hier le député de
Beauharnois, auquel il a d'ailleurs répliqué qu'il ne
considérait pas la question suffisamment grave pour intervenir
personnellement.
Il s'agit, on le devine, de l'engagement d'un certain sociologue
français, un M. Georges Lapassade, qui a de nouveau fait des siennes
hier soir à l'émission de Radio-Canada Format 30. Il a alors tenu
des propos pour le moins inacceptables.
Le ministre ne croit-il pas que c'est pousser l'hospitalité un
peu loin que de permettre qu'à même le budget de
l'Université du Québec, entièrement financé par les
contribuables du Québec, l'on paie un per diem de $35 par jour, plus les
frais de déplacement à un individu pour qu'il poursuive chez nous
ses menées révolutionnaires tout en traitant notre peuple de
demi-colonisé.
M. COURCY: C'est un rat!
M. CARDINAL: M. le Président, d'après les
règlements de cette Chambre, je n'ai pas d'opinion à
émettre.
M. COURCY: Aie, vous êtes...
M. CARDINAL: M. le Président, que l'on reprenne la question au
texte, et c'est une opinion. On demande: est-ce que le ministre n'a pas
l'opinion que... J'ajouterai cependant le commentaire suivant: ayant
affirmé hier que ceci me paraissait être une blague, j'ai
employé le mot canu- lard. Pour être sérieux, je
dois ajouter que, même si l'Université du Québec est
financée par les deniers de l'Etat, même si, pour ma part,
à plusieurs reprises, j'ai rappelé le rôle que l'Etat
devait jouer dans l'éducation, à tous les niveaux, l'on sait que
le ministre de l'Education, quel qu'il soit, doit respecter l'autonomie de
chacune de ces instances qui sont constituées par l'Université du
Québec ou toute université. Je n'admets plus que l'on critique ou
semble critiquer le mi- nistre de l'Education parce que, par exemple, quelqu'un
est invité à Format 30 ou est invité par
l'Université du Québec, ou est invité par
l'Université de Montréal ou est invité par
l'université Laval. C'est vouloir continuer à rendre confus, dans
la population, les responsabilités du ministre, les
responsabilités des autorités locales et les devoirs et les
responsabilités de chacun des niveaux de gouvernement dans
l'éducation.
Pendant que je suis debout, M. le Président, le
député de...
M. LAPORTE: Non, non, M. le Président. Il viendra à un
autre sujet après. C'est un truc qui devient trop facile, ça,
« pendant que je suis debout ». J'ai une question
supplémentaire sur le même sujet, M. le Président.
UNE VOIX: Où est le chef?
M. CARDINAL: M. le Président, je vous laisse à vous le
soin de...
M. LAPORTE: M. le Président, question supplémentaire, je
veux...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais savoir où est le chef de
l'Opposition.
UNE VOIX: Il a perdu ses culottes.
M. LAPORTE: Le chef de l'Opposition est en train...
M. CARDINAL: ... de remettre ses culottes.
M. LAPORTE: ... de parler à des étudiants. Il est en train
d'organiser, de la façon la plus efficace, la défaite de l'Union
Nationale.
M. ALLARD: Chanceux s'il sauve ses culottes, cette fois-là.
M. LAPORTE: Ce ne sera pas long. L'ennui ne durera pas longtemps, il va
arriver, là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, c'est-à-dire que l'ennui va
commencer, on vous aime mieux comme ça.
M. LAPORTE: Non, mais c'est pourtant le ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAPORTE: ... qui semble s'inquiéter de son absence.
M. ALLARD: J'espère qu'il va garder sa tête, s'il perd ses
culottes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! UNE VOIX: On vous aime mieux
comme chef.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il parle en anglais ou en
français?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
L'honorable député de Chambly.
M. LAPORTE: M. le Président, la question que je pose au ministre
est la suivante: A même quels fonds est payé M. Lapassade? Est-ce
qu'il est payé à même les fonds publics, directement ou
indirectement?
M. CARDINAL: M. le Président, on sait que le budget de
l'Université du Québec est composé d'au moins deux sources
de revenus. D'une part, un budget d'environ $18 millions qui a
été voté lors des crédits supplémentaires
accordés par ce Parlement, et d'autre part, par des frais de
scolarité. Il est donc impossible, dans le système de
comptabilité de l'Université du Québec ou de toute autre
université, de ventiler la somme pour savoir si les $35 viennent des
frais des étudiants ou des sommes...
UNE VOIX: Quelle farce!
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que je peux me
préparer à beaucoup de questions supplémentaires?
M. CARDINAL: M. le Président, est-ce que je peux terminer?
Je voudrais noter que j'ai volontairement, en répondant à
la première question, évité toute question de
politicaillerie...
UNE VOIX: Ah! UNE VOIX: Napoléon.
M. CARDINAL: M. le Président, ceux qui restent font plus de
bruit.
M. LEDUC (Taillon): Aux frais de l'Etat.
M. CARDINAL: Je ne reviendrai pas sur ce sujet. Je réponds donc
précisément on pourra me laisser finir ma phrase
que l'Université du Québec a des frais de scolarité et
que, par conséquent, à moins qu'on ne me demande de faire une
enquête sur cette question très importante de la visite d'un
professeur étranger invité, à bon ou à mauvais
escient, selon la discrétion du recteur de Montréal de
l'Université du Québec, je n'ai pas les moyens de vérifier
si la somme est payée directement ou indirectement par les deniers
publics.
M. LAPORTE: M. le Président, j'ai la réponse que je
voulais avoir. H y a un montant de $18 millions des fonds des citoyens de la
province de Québec qui sert à financer l'Université du
Québec. Le ministre de l'Education est comptable à cette Chambre
de l'utilisation de ces fonds comme n'importe quel ministre.
Ma deuxième question est la suivante: Devant les faits qui ont
été révélés par des journaux et par un
éducateur de très grande réputation qui me signale son
inquiétude par lettre un homme que le ministre connaît fort
bien devant les propos qui ont été tenus hier soir
à la télévision canadienne par ce monsieur, à cause
des écrits de cet homme en France et à cause de la façon
dont son enquête se déroule actuellement dans la province de
Québec, le ministre, premièrement, est-il d'avis que c'est
suffisamment important pour qu'il intervienne? Deuxièmement, est-il
disposé à dire à cette Chambre qu'il va faire une
enquête? Autrement, je le demanderai au premier ministre.
M. CARDINAL: Ah tiens, regardez donc ça!
Il ne peut même pas s'adresser à son chef, il n'y a
personne.
M. le Président, la première question est une demande
d'opinion, et je n'ai pas à répondre là-dessus. Pour ce
qui est de la deuxième question, je suis cette affaire au jour le jour.
Je n'ai pas écouté le programme de Radio-Canada hier soir. Il y a
quand même des limites! M. Lapassade était certainement
payé par Radio-Canada et non pas par l'Université du
Québec. Que l'on cesse de confondre les gens et les choses! Que l'on
cesse d'abuser de la bonne foi du public en faisant des affirmations
grossières! Que l'on se rappelle que c'est le ministère de
l'Immigration d'Ottawa qui admet Cohn Bendit, M. Lapassade, ou tout autre. Que
la voix du chef leur dise quoi faire dans les circonstances.
UNE VOIX: Ottawa.
M. LAPORTE: M. le Président, ma question supplémentaire
est la suivante: Est-ce que M. Lapassade est actuellement dans la province de
Québec pour faire une enquête dans une université
financée par les fonds publics? Deuxièmement, est-ce que ce M.
Lapassade a écrit oui
ou non en France un livre dans lequel il a lui-même
déclaré que l'université est une institution bourgeoise,
qu'il faut la détruire et en hâter l'agonie? N'a-t-il pas
répété hier soir à la télévision des
propos à l'effet que nous sommes un peuple colonisé? Parce que
cela a été payé par Radio-Canada, le ministre croit-il
qu'il n'est pas justifié d'intervenir? Nous en avons assez de nous faire
démolir à même notre propre argent.
M. CARDINAL: M. le Président...
M. BELLEMARE: ... des Canadiens français...
M. CARDINAL: ... si on veut rappeler des opinions, je me rappelle celle
qu'avaient MM. Trudeau et Pelletier du parti libéral, du temps qu'ils
étaient à Cité libre.
M. LAPORTE: M. le Président, je m'adresse au premier ministre et
je lui fais d'abord, ce qui est permis par le règlement, les
affirmations suivantes: M. Georges Lapassade, professeur de sociologie à
l'université de Tours, auteur d'un livre, intitulé «
Procès de l'université, institution de classe », dans
lequel il a écrit: « Il faut détruire l'université
et hâter son agonie, » il est actuellement dans la province de
Québec, aux frais des citoyens de la province de Québec,
soi-disant pour faire une enquête. Or, des journalistes et des
éducateurs sérieux nous informant que, loin de faire une
enquête objective, M. Lapassade est en train de faire, ici dans la
province de Québec, ce qu'il a prêché dans son livre,
c'est-à-dire qu'il tente de détruire l'université et de
semer la révolution à même l'argent des contribuables.
Je demande au premier ministre de la province de Québec s'il juge
que c'est suffisamment important pour qu'on fasse au moins enquête et que
nous cessions de faire rire de nous publiquement, avec notre argent.
M. BERTRAND: M. le Président, je ne connais pas cet individu, je
ne l'ai pas vu à la télévision, je n'ai pas lu son
livre...
M. PROULX: Ce n'est pas grave.
M. BERTRAND: ... je n'ai pas entendu ses propos. Si les faits qui sont
rapportés par le député de Chambly sont vrais il a
vu ou entendu l'émission qu'il a faite à la radio ou à la
télévision le fait d'avoir soulevé le
problème en Chambre invitera, sans aucun doute, les autorités de
l'Université du Québec à porter at- tention tant aux
propos du ministre de l'Education qu'à ceux du député de
Chambly.
M. BELLEMARE: Et à Radio-Canada.
M. BERTRAND: A Radio-Canada aussi, car, s'il a été
l'invité de Radio-Canada, les frais ont dû être payés
par Radio-Canada.
M. LAPORTE: C'est ce qu'il a dit.
M. BERTRAND: Je vais obtenir, comme le ministre de l'Education l'a
d'ailleurs fait, des renseignements supplémentaires. A ce moment-ci,
connaissant la réaction des gens, si le ministre ou le premier ministre
prenait le téléphone et appelait, disons, le recteur de
l'Université du Québec à Montréal, il y a des gens
qui diraient: Ingérence politique! Ingérence politique! Soyons de
bon compte et examinons la situation telle qu'elle est.
M. PROULX: Vous avez raison.
M. LEDUC (Taillon): Ce n'est pas fort.
M. BERTRAND: Ingérence politique! Quand c'est fait ouvertement en
Chambre...
M. COITEUX: Quand c'est le temps d'en faire.
M. BERTRAND: ... et que l'on voit qu'il y a concours de tous les
députés pour décrier une situation comme celle-ci, c'est
peut-être plus profitable que de prendre le téléphone et
d'appeler le recteur de l'université. Cela les invitera à plus de
prudence pour qu'au moins ceux-là qui viennent ici au Québec, de
n'importe où ailleurs au monde, pour critiquer nos institutions et
tenter de les démolir...
M. LAPORTE: Critiquer, cela est parfaitement normal.
M. BERTRAND: Critiquer ou tenter de les démolir. Que ces
gens-là, au moins, ne soient pas payés avec les fonds des
contribuables. J'accepte...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BERTRAND: Dans les circonstances, M. le Président, c'est la
leçon que les autorités des universités au Québec,
quelles qu'elles soient, devraient prendre. Le gouvernement n'interviendra pas
dans ce qui concerne l'autonomie des universités. Mais, quand il se
produira des
cas comme celui qui vient d'être étalé devant la
Chambre, il serait à propos qu'on le fasse peut-être en Chambre;
de cette manière, on n'accusera ni le ministre de l'Education, ni le
premier ministre, ni les autres ministres ou d'autres députés
d'ingérence dans les affaires des universités au
Québec.
On dira tout simplement aux autorités universitaires ce que pense
le peuple et ce qu'il ne dit pas ouvertement et publiquement, que les fonds
publics ne doivent pas servir à ceux-là qui veulent provoquer des
révolutions, ébranler les assises de la société.
C'est un principe que j'admets, et, quant à moi, je suis heureux que
l'incident ait été soulevé en cette Chambre.
M. LAPORTE: Je remercie le premier ministre. Avec lui, on obtient des
réponses sérieuses à des problèmes que nous jugeons
sérieux. Ma dernière question s'adresse au premier ministre,
encore une fois; est-ce que c'est son intention, puisque le problème est
maintenant public et sérieux et que je n'ai pas du tout
l'intention de porter un jugement sur M. Lapassade, je signale les faits qui
nous sont rapportés est-ce que c'est l'intention du premier
ministre, je suis certain que c'est le désir de cette Chambre, qu'une
enquête soit faite le plus rapidement possible et que la Chambre soit
mise au courant des résultats de cette enquête?
M. BERTRAND: J'ai demandé au ministre de l'Education, d'ailleurs,
de me fournir des renseignements là-dessus, et le ministre de
l'Education m'a dit qu'il les obtiendrait de celui qui est censé avoir
invité cet individu que je ne connais pas, le président de
l'Université du Québec, à Montréal.
M. LAPORTE : Et ces renseignements seront communiqués à la
Chambre?
M. BERTRAND: Dès que nous les aurons, nous les
communiquerons.
M. LAPORTE: Merci.
M. CADIEUX: Une question au premier ministre. Le premier ministre vient
de dire qu'il demanderait les renseignements au ministre de l'Education. C'est
moi-même...
M. BERTRAND: Je les ai déjà demandés.
M. CADIEUX: ... qui ai soulevé cette question hier en Chambre, et
le ministre de l'Education me disait que M. Lapassade n'était pas
invité par l'Université du Québec, mais bien par le campus
de Montréal. Aujourd'hui, il vient d'admettre qu'il a été
invité par l'Université du Québec.
M. CARDINAL: M. le Président, est-ce qu'il faut rappeler, en
cette Chambre, quelle est la charte de l'Université du Québec?
L'Université du Québec est une structure unique qui doit, une
fois par année, faire rapport à cette Assemblée nationale
et qui est divisée en constituantes qui sont chacune sur un campus
donné. Ni les paroles du premier ministre ni les miennes n'ont en quoi
que ce soit, infirmé ce qui avait été dit hier.
D'après les renseignements que j'ai déjà au
ministère, c'est la constituante de Montréal qui a fait cette
invitation au nom de l'Université du Québec.
S'il faut commencer à aller dans ces petits détails sans
importance, tout de même et je ne sais pas moi, que le sujet soit
terminé ou ne soit pas terminé.
J'aurais désiré tantôt répondre à une
question du député de Deux-Montagnes au sujet d'une saisie du
ministère du Revenu national. J'ai vérifié avec l'aide du
ministre de la Justice. Tous les deux, nous avons alors appris que, le 22
janvier 1970, il y a eu, de fait, une saisie ou une tierce-saisie du
ministère du Revenu national au montant de $165,012.84 pour la
régionale en question. Un monsieur Adolphe Gagnon, du ministère
de l'Education, mis au courant au nom du ministère de l'Education, a
immédiatement accusé réception à M. L.-E. Albert,
du ministère du Revenu national, et a accepté de payer le montant
dû. Le 16 février 1970, une première somme...
M. MALTAIS (Saguenay): M. le Président, arrêtez un peu le
séparatisme ici. On ne s'entend pas.
UNE VOIX; Eux autres non plus, mais qu'ils vous fassent comprendre.
M. CARDINAL: Donc, le 16 février 1970, une première somme
de $162,500 a été envoyée au bureau de l'impôt
fédéral; le 27 février 1970, une deuxième somme de
$2,512.84 a été envoyée, ce qui complétait le
montant total. De plus, comme cette question était rattachée
à d'autres concernant la régionale de Deux-Montagnes, les
journaux d'aujourd'hui rapportent que les professeurs ne sont pas en
grève, qu'ils sont retournés dans leurs classes. De fait, la
régionale a reçu le 27février, c'est-à-dire jeudi
ou vendredi dernier, $244,787.16, c'est-à-dire qu'en fait, au lieu de
payer sim-
plement ce que la coutume nous fait faire dans ces cas-là, 25% de
la subvention, nous avons, dans ce cas particulier, comme je l'ai
mentionné au député de Deux-Montagnes, versé 75% de
la subvention. Ceci a permis de régler le problème, mais
n'empêche pas qu'il y a des dépenses inadmissibles, $2 millions
par année qui s'accumulent à cette régionale.
M. BINETTE: Est-ce que je pourrais poser une question
supplémentaire au ministre de l'Education, que je remercie de ces
précisions? Tout d'abord, le ministre a dit qu'il n'y avait pas de
grève, que les professeurs étaient retournés au travail;
en fait, ils ont cessé de travailler lundi. Lundi, il n'y a pas eu de
cours. Les classes ont été fermées. Les cours ont repris
le lendemain matin. Le montant de la saisie a été payé en
entier; je suis content de cette nouvelle. J'aimerais maintenant savoir si
c'est une nouvelle politique du ministère du Revenu ou du
ministère de l'Education de permettre à la régionale de
Deux-Montagnes ou autres régionales si c'est étendu
à la province, je ne le sais pas qu'on ne fasse pas la retenue de
l'impôt sur les salaires des professeurs et des employés; on ne
fait même pas la retenue du régime de rentes. Est-ce que c'est une
nouvelle directive qui a été donnée par le
ministère du Revenu, autorisant la commission scolaire à ne pas
faire ces retenues, parce qu'il s'agit d'une cotisation au régime de
rentes et de l'impôt déduit à la source? Est-ce que c'est
une nouvelle directive du ministre du Revenu? Qu'est-ce que le ministre de
l'Education pourrait nous dire là-dessus?
M. CARDINAL: Pour ce qui est du ministère du Revenu, je ne puis
certainement pas répondre; pour ce qui est du ministère de
l'Education, je puis vous assurer, en connaissance de cause, après avoir
vérifié ce dossier aujourd'hui, que tout au contraire, aucune
directive de ce genre n'a été donnée.
Ce qui est arrivé à cette régionale et ce qui s'est
peut-être produit dans d'autres, c'est qu'à compter du moment
où l'on fait des dépenses qu'on appelle inadmissibles, non
subventionnables, on a besoin de fonds, et que tous les moyens qu'on peut
utiliser, appelons cela des versements en retard, par exemple, à
l'impôt fédéral, sont peut-être utilisés.
Il n'y a là aucune directive du gouvernement du Québec, et
certainement pas du ministère de l'Education. Et l'opération Mise
à jour, dont le travail est commencé, va justement permettre de
découvrir ces procédés qui sont inadmissibles, non pas au
sens des lois, mais tout simplement au sens du bon sens.
M. BINETTE: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Me sera-t-il permis de rappeler amicalement
aux visiteurs des galeries qu'il est interdit de prendre des photos dans
l'enceinte de la Chambre?
L'honorable député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: ... nous savons que lorsque l'entreprise privée fait
ses paiements en retard, la Division de l'impôt lui impose une amende de
l'ordre de 10%, je crois. Alors, dans ce cas, y a-t-il lieu que le
ministère du Revenu impose des amendes à la régionale de
Deux-Montagnes pour ne pas faire ces retenues?
M. CARDINAL: Je dois mentionner qu'il s'agit du ministre du Revenu
national. C'est sa responsabilité. Il ne s'agit pas du ministre du
Revenu du Québec dans le cas...
M. BINETTE: Dans ce cas, il s'agit du ministre du Revenu provincial, M.
le Président.
M. CARDINAL: Les montants que j'ai indiqués se rapportent au
ministre du Revenu national.
M. BINETTE: Pour les montants dont le ministre a parlé sur la
question de la saisie, je suis d'accord. Mais ce que je viens de dire
s'applique pour le régime des rentes et l'impôt provincial. Est-ce
que le ministère du Revenu a imposé une amende à la
régionale de Deux-Montagnes pour ne pas avoir fait ces retenues, suivant
la loi?
M. CARDINAL: Je m'informerai auprès de mon collègue, le
ministre du Revenu, et j'espère qu'il pourra donner une réponse
au député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: M. le Président, sur le même sujet,...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Outremont.
M. BINETTE: ... pour compléter, est-ce que le ministre de
l'Education est au courant...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BINETTE: ... que les dépenses inadmissibles faites par la
régionale de Deux-Montagnes ont commencé à s'accumuler
depuis 1966? Et qu'a fait le ministre pour régler le
problème?
M. CARDINAL: M. le Président, deux choses.
Je suis au courant, je l'ai dit hier, qu'ils le faisaient depuis trois
ans, c'est la troisième année. Deuxièmement, le ministre
ne peut rien faire. Justement, la différence entre une dépense
admissible et inadmissible, c'est que, sur une dépense admissible, le
ministre a un droit de regard avant de payer la subvention. La dépense
inadmissible, c'est une dépense non subventionnable que les
commissaires, à leur gré, peuvent faire sans qu'il y ait de
limites,'dans les lois actuelles, qui les contraignent. Cest pourquoi, à
la fin de ma réponse, à la sous-sous-question
précédente, j'ai dit que c'était une question de bon sens.
J'espère que l'intervention du député dont le comté
comprend cette régionale, et la réponse du ministre sauront au
moins les contenir pour l'avenir, et que l'opération Mise à jour
saura rendre publiques toutes ces dépenses inadmissibles qui
s'effectuent à la grandeur du Québec.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Outremont.
Arrestation de M. Redel
M. CHOQUETTE: M. le Président, le ministre de la Justice me
permettrait peut-être de lui poser deux brèves questions sur
l'affaire Redel. Le ministre a, sans doute, pris connaissance de photographies
qui ont paru dans les journaux, et il en a probablement à son dossier,
indiquant que la figure de M. Redel, après qu'il eût passé
entre les mains des officiers de la sûreté ou de la police,
était tuméfiée, il avait deux yeux au beurre noir. Alors,
est-ce que les renseignements, que le ministre a obtenus dans son
enquête, le conduisent à la conclusion que l'on a appliqué
exactement juste assez de force à l'arrestation de M. Redel, ou si on
n'aurait pas dépassé quelque peu la mesure?
M. PAUL: M. le Président, c'est bien évident qu'on ne l'a
pas traité à coups de mouchoir. Je dirai cependant, que
d'après le rapport, que l'honorable député pourra lire, il
semblerait qu'on ait pris, dans les circonstances, les meilleurs moyens
appropriés pour faire face à un individu qu'on croyait
être, malheureusement, un dénommé Leach.
M. CHOQUETTE: Autre question, si le ministre de la Justice me le permet.
Il me semble que j'ai lu dans les journaux que le ministre avait annoncé
une enquête par la commission de police au sujet de l'incident Redel.
Est-ce que le ministre a changé d'avis sur cette enquête?
M. PAUL: Oui, M. le Président, parce qu'à la
lumière de l'enquête qui a été menée nous en
sommes venus à la conclusion qu'il n'y avait aucune justification de
référer ce dossier à la commission de police.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre a des photos de M. Redel, à
son dossier?
M. PAUL: Oui, M. le Président.
M. CHOQUETTE: Est-ce qu'il peut les exhiber?
M. PAUL: Oui, je les ai fait parvenir à mon collègue, M.
Peterson, de Colombie-Britannique. Alors, c'est avec d'autant plus de plaisir
que je pourrai les montrer à mon collègue.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laurier.
L'Université du Québec
M. LEVESQUE (Laurier): J'aurais deux questions à poser au
ministre de la Santé, mais si le premier ministre le permet on a
quitté le sujet, tout à l'heure, au moment où
c'était difficile d'intervenir j'aurais une question à
poser à propos de la question de l'université. Quels que soient
parce que c'est un peu flou, il y a des gens qui peuvent
s'inquiéter d'une façon par rapport à ce qui se passe
à l'Université du Québec; il y en a d'autres qui peuvent
s'inquiéter autrement quels que soient les renseignements que
peut obtenir le premier ministre ou le ministre de l'Education, est-ce qu'il
reste entendu que, de toute façon, il ne peut être question, ni de
près, ni de loin, d'ingérence du gouvernement dans les
choix...
M. BERTRAND: Je l'ai dit.
M. LEVESQUE (Laurier): ... ou l'autonomie interne de l'Université
du Québec? C'est parce que cela peut créer certaines
inquiétudes.
M. BERTRAND: Le député de Laurier n'était pas ici
quand, tantôt, j'ai répondu au député de Chambly
exactement cela. J'ai dit...
UNE VOIX: Il n'y est pas souvent.
M. MALTAIS (Limoilou): Le premier ministre l'a dit.
M. LEVESQUE (Laurier): J'étais ici, mais les insistances qu'il y
a eu dans l'autre sens rendent important qu'on le sache d'une façon
précise du premier ministre.
M. BERTRAND: J'ai dit: Si nous intervenons, on criera, en certains cas,
à l'ingérence politique. Ce sont toujours des problèmes
difficiles, délicats, où certains principes peuvent être en
jeu. J'ai dit, d'autre part: Il est peut-être mieux qu'un problème
comme celui-là soit soulevé en pleine Chambre et que les
autorités de l'Université du Québec, à la
constituante de Montréal, se rendent compte que les porte-parole du
peuple font écho à certaines plaintes qui proviennent du peuple,
à l'effet qu'on ne doive pas payer à même les fonds publics
des gens qui s'en viennent ici prêcher, disons, un renversement des
choses, renversement de nos institutions...
UNE VOIX: De l'ordre établi.
M. BERTRAND: ... démolition des assises de notre
société, et que ces gens-là soient payés, en plus,
par l'argent du peuple.
J'ai ajouté que j'avais demandé au ministre de l'Education
d'obtenir des renseignements. On veut savoir qui a invité M. Lapassade,
comment il est payé, etc. Dès que nous aurons les renseignements,
je les communiquerai à la Chambre.
M. LEVESQUE (Laurier): Il est clair, si je comprends bien le premier
ministre, que l'Université d'Etat du Québec, comme les autres
universités, demeure libre de choisir elle-même ses
invités. On peut lui faire part de nos opinions, mais, à ce
niveau-là, il est bien entendu que les gouvernements n'ont pas à
exercer de contrôle de la pensée, ni directement, ni
indirectement. D'accord.
M. le Président...
M. BERTRAND: A l'ordre!
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, j'aurais deux questions
à poser au ministre de la Santé.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre!
M. LAPORTE: Sur le même sujet, M. le Président, il est bien
clair que personne, ni directement, ni indirectement, n'a l'intention de
laisser supposer que la liberté d'action de l'Université du
Québec pourrait être attaquée. Mais, inutile de nous voiler
la face. Comme c'est le droit de l'Université du Québec d'inviter
qui elle veut, c'est non seulement le droit, c'est le devoir de cette Chambre,
des parlementaires, d'étudier l'utilisation des fonds, parce que c'est
nous qui les votons.
M. BERTRAND: Exactement.
M. LAPORTE: Ce serait facile, au cours de l'étude des
crédits du ministère de l'Education, de nous opposer à
l'adoption des crédits, parce que nous jugerions qu'on s'en sert d'une
façon nuisible aux intérêts du Québec. Alors, c'est
notre devoir. Tout ce que nous avons demandé, M. le Président, ce
sont les faits. Il est fort possible que M. Lapassade soit un excellent
sociologue. Il est fort possible qu'il fasse un excellent travail dans la
province de Québec. Nous avons des renseignements à l'effet
contraire. Nous voulons savoir, peut-être plus que le
député de Laurier. Il le sait peut-être déjà,
lui.
Suicides de vieillards
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, j'aurais deux questions
à poser au ministre de la Santé. La première concerne
l'article, extrêmement inquiétant quand même, que le
député de Mercier a évoqué hier. Il s'agit d'un
article de M. Roger Nadeau, paru dans le numéro de la semaine du 1er
mars du Petit Journal à propos des vieillards et des allégations
de suicide ou de tentatives de suicide fréquentes. Le ministre
comprendra qu'on n'aille pas plus loin pour l'instant, mais il y avait les
premiers rapports de deux personnes, dont un directeur du corps de
sécurité du Québec. Le ministre a donné une
réponse préliminaire. Est-ce qu'il a l'intention de continuer son
enquête? Les premières réactions du côté des
fonctionnaires sont presque toujours que c'est exagéré, etc, mais
renseignements pris, il semble qu'il y ait un fondement. Est-ce qu'il y aurait
moyen d'avoir, quand même, des renseignements supplémentaires du
ministre, quand il les aura obtenus?
M. CLOUTIER: M. le Président, je peux en donner tout de suite.
J'ai fait suite à l'affirmation que j'avais faite hier à l'effet
que je continuerais à tenter d'obtenir des renseignements. Des
représentants du ministère ont communiqué, à ma
demande, avec le coroner du district Saint-François de Sherbrooke, le
docteur Gagnon.
Le docteur Gagnon nous dit qu'il n'y a pas eu de décès,
depuis quelques années, chez les vieillards dans les foyers de la
région décrite
par l'article. Le docteur Gagnon nous autorise à rapporter ses
paroles ici en Chambre.
Apparemment, le journaliste qui a écrit cet article au sujet des
présumés suicides des personnes âgées aurait
rencontré une personne de la région, un père, qui est dans
la région et qui, effectivement, séjourne dans un foyer. C'est
à partir de conversations que le père lui aurait dit
détenir un renseignement des ambulanciers de la région à
l'effet qu'il y a des personnes âgées qui sont conduites à
l'hôpital après des tentatives de suicide. L'enquête se
continuera, mais le rapport que j'ai aujourd'hui c'est que, dans les nouveaux
foyers qui se sont construits dans la région, il n'y a pas eu, ces
dernières années, de suicides, tel que rapporté dans
l'article de ce journal.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Il y a longtemps que le député
de Saguenay veut être reconnu, je vais le reconnaître. Je dois
cependant dire que ce sera le dernier que je reconnaîtrai pour la
période des questions, parce que celle-ci est maintenant
écoulée.
Achat de motos-neige
M. MALTAIS (Saguenay): Je vous remercie, M. le Président. Ma
question s'adresse au ministre de l'Industrie et du Commerce. Je voudrais, vu
l'importance de celle-ci je n'ai pas pu lui donner préavis de la
question lui demander s'il y a eu des motos-neige d'achetées pour
la Sûreté du Québec et pour le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et s'il est vrai qu'une partie
importante des achats de motoneige a été faite aux Etats-Unis
alors qu'au Québec on prêche l'achat chez nous: Québec sait
faire.
M. PAUL: M. le Président,...
M. MALTAIS (Saguenay): Plus précisément l'article 4.
M. PAUL: ... sans vouloir influencer...
M. MALTAIS (Saguenay): Vous n'êtes pas au service des achats,
vous.
M. PAUL: ... la réponse de mon honorable collègue, je me
permettrai de fournir à la Chambre certains renseignements de nature
à dissiper tout doute sur l'efficacité de la campagne
menée par le ministre de l'Industrie et du Commerce: Québec sait
faire.
La Sûreté du Québec, devant le nombre croissant de
motos-neige, a décidé de mettre sur pied des brigades de
sécurité. Un appel a été fait à
différentes maisons pour qu'elles puissent mettre à la
disposition du Québec, lui prêter certain motos-neige. H est
arrivé qu'une compagnie, entre autres, soit la compagnie Artic,
prête quatre ou cinq motos-neige comme huit ou neuf autres manufacturiers
l'ont fait.
Il était convenu que la Sûreté du Québec
utilisait ces motos-neige, payait la gazoline, mais qu'il n'y avait aucuns
frais de location pour l'utilisation de ces véhicules. Lorsquil s'est
agi de s'en procurer en permanence, la Sûreté du Québec a
procédé à l'achat de motos-neige fabriquées au
Québec.
M. MALTAIS (Saguenay): M. le Président, j'aimerais mieux poser ma
question supplémentaire, si le ministre me le permet, à celui de
qui relève le service des achats. Hier, le ministre de la Justice disait
que les saisies relatives à tout ce qui regarde son ministère
relevaient de lui. Alors, je vais m'adresser au ministère de l'Industrie
et du Commerce pour cette question qui ne relève pas du ministère
de la Justice.
M. PAUL: Le ministère de la Justice sait ce qu'il fait.
M. MALTAIS (Saguenay): Ma question supplémentaire s'adresse donc
au ministre de l'Industrie et du Commerce, s'il le permet, évidemment.
N'est-il pas vrai qu'une quarantaine d'Artic 4 c'est le nom des
motos-neige qu'on a achetées ont été
achetées par le Québec au Minnesota, plus
précisément?
M. BEAUDRY: M. le Président, il est faux de dire que des
motos-neige Artic 4 ont été achetées par le gouvernement
du Québec.
M. LAPORTE: M. le Président, une question supplémentaire.
Sur la question du prêt des motos-neige à la Sûreté
du Québec par des compagnies...
M. PAUL: Pour la publicité, oui.
M. LAPORTE: ... j'ai l'intention d'interroger le ministre beaucoup plus
en profondeur dès demain. Cela ne me paraît pas très
régulier.
M. PAUL: J'essaierai de répondre « en largeur »
à l'honorable député.
M. LAPORTE: Quelle est la considération? M. GOSSELIN: Toutes les
compagnies le font.
M. LAPORTE: Le gouvernement n'aurait-il plus les moyens d'acheter ses
motos-neige?
M. PAUL: Non, M. le Président. Le seul but de la
Sûreté du Québec est la protection du citoyen.
M. LAPORTE: On en reparlera demain. M. PAUL: C'est cela, bienvenue.
M. LAPORTE: M. le Président, je demande la permission de revenir
aux motions non annoncées pour qu'à la commission de
l'éducation le nom de M. Bienvenue soit remplacé par celui de M.
Lefebvre et le nom de Mme Kirkland-Casgrain par celui de M. Choquette.
UNE VOIX: Il est revenu.
M. ALLARD: Ce n'est pas un cadeau.
M. LEVESQUE (Bonaventure): M. le Président, me serait-il permis
de poser une dernière question? Cela finirait la période des
questions.
UNE VOIX: Il y a Michaud qui est revenu.
M. LOUBIER: Si le président me le permet, il y a quelque temps,
le député de Bonaventure m'avait averti qu'il me poserait une
question concernant sa région. Comme demain il est possible que je doive
m'absenter, avec votre permission, M. le Président, le
député pourrait-il poser sa question? Cela m'éviterait
peut-être de bousculer mon agenda.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Le ministre pourrait-il dire si les rumeurs
qui circulent présentement en Gaspésie sont fondées,
à savoir que le gouvernement a confié ou a l'intention de confier
à l'entreprise privée l'exploitation des terrains de camping de
Percé, Mont-Saint-Pierre et Carleton, campings construits
récemment dans le cadre de l'exécution du plan de
développement de l'Est du Québec?
M. LOUBIER: M. le Président, pour répondre à cette
question, je dirai au député de Bonaventure que la
possibilité de confier à des concessionnaires, concessionnaires
qui pourraient être une municipalité, qui pourraient être,
par exemple, une chambre de commerce, un corps intermédiaire valable ou
encore après leur refus, à des gens qualifiés,
compétents, cette possibilité a été
étudiée. Cela s'avère actuellement, avec les
éléments que nous avons, rentable sur le plan administratif; cela
s'avère efficace et permettrait d'éviter de dépenser des
sommes plus considérables de la part du gouvernement.
Mais la décision finale et officielle sera prise d'ici quelque
temps et, avant de l'annoncer, il faudra consulter d'autres paliers que mon
ministère.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Question supplémentaire. Si je
comprends bien le ministre, il donnerait la priorité, pour ces
concessions, aux corps publics avant les individus?
M. LOUBIER: Oui.
Estimations budgétaires
M. BEAULIEU: M. le Président, un message de l'honorable M.
l'Administrateur signé de sa main.
M. le Président, je propose que le message de Son Honneur
l'Administrateur, ainsi que le budget qui l'accompagne, soit
déféré au comité des subsides.
M. LE PRESIDENT: Cabinet du lieutenant-gouverneur, Québec.
Message de Son Honneur l'Administrateur de la province.
L'honorable Administrateur de la province de Québec transmet
à l'Assemblée nationale les crédits pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1971, conformément aux
dispositions de l'article 54 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique
1867, et recommande ces crédits à la considération de la
Chambre.
André Taschereau, Hôtel du gouvernement, Québec, 4
mars 1970.
M. PINARD: Il y a un contestataire, M. le Président, dans la
personne du ministre des Affaires intergouvernementales.
M. LE PRESIDENT: La motion de l'honorable ministre des Finances
sera-t-elle adoptée?
M. PAUL: M. le Président, j'ai l'honneur de proposer
l'ajournement de la Chambre à demain après-midi, trois heures,
alors que la Chambre pourra continuer l'étude du discours inaugural.
M. LE PRESIDENT: La Chambre ajourne ses travaux & demain
après-midi, trois heures.
(Fin de la séance: 16 h 6)
Annexe
Commission des affaires culturelles
Président: M. Bousquet
MM. Belliveau, Cadieux, Demers, Gardner, Grenier, Houde, Laporte, Leduc
(Taillon), Michaud, Morin, Tremblay (Chicoutimi).
Nombre de membres: 12 Quorum: 6.
Commission des affaires intergouvernementales
Président: M. Beaulieu
MM. Bertrand, Cloutier, Fournier, Leduc (Taillon), Masse, Plamondon,
Tetley, Théberge, Tremblay (Chicoutimi).
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission des affaires municipales
Président: M. Sauvageau.
MM. Beaudry, Cournoyer, Crôteau, Demers, Fournier, Laporte,
Léveillé, Lussier, Séguin, Tessier, Tremblay
(Montmorency).
Nombre de membres: 12. Quorum: 6.
Commission de l'agriculture et de la colonisation
Président: M. Demers.
MM. Bernatchez, Brown, Courcy, Croisetière, Fraser, Gauthier
(Roberval), Hamel, Mailloux, Vincent.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de l'assemblée nationale.
Président: M. Fréchette.
MM. Arsenault, Beaupré, Bertrand, Cliche, Demers, Hyde, Laporte,
Lavoie, LeBel, LeChasseur, Maltais(Limoilou), Paul, Pinard,
Théorêt.
Nombre de membres: 15 Quorum: 8.
Commission des bills privés et des bills publics.
Président: M. Paul
MM. Beaupré, Bertrand, Blank, Choquette, Croisetière,
Demers, Fournier, Gauthier (Berthier), Hanley, Laporte, Lussier, Maltais
(Limoilou), Murray, Plamondon, Sauvageau, Séguin, Simard, Tessier,
Tremblay (Bourassa).
Nombre de membres: 20 Quorum: 10.
Commission des communications.
Président: M. Murray.
MM. Beaulieu, Beaupré, Cadieux, Crôteau, Gagnon, LeBel,
Leduc (Taillon), Lévesque (Laurier), Masse, Paul, Tremblay (Bourassa).
Nombre de membres: 12 Quorum: 6
Commission des comptes publics.
Président: M. Grenier.
MM. Beaulieu, Bellemare, Bertrand, Courcy, Mme Kirkland-Casgrain, MM.
Laporte, Loubier, Pinard, Russell.
Nombre de membres: 10 Quorum: S
Commission de la constitution
Président: M. Bertrand.
MM. Beaulieu, Bourassa, Bousquet, Brown, Cardinal, Choquette, Gardner,
Grenier, Houde, Lacroix, Laporte, Lesage, Lévesque (Laurier), Maltais
(Limoilou), Martellani, Masse, Picard (Dorchester).
Nombre de membres: 18 Quorum: 9.
Commission de l'éducation.
Président: M. Crôteau.
MM. Beaudry, Belliveau, Binette, Bousquet, Cardinal, Gardner, Goldbloom,
Grenier, Lefebvre, Léveque (Laurier), Morin, Pearson, Proulx,
St-Germain.
Nombre de membres: 15 Quorum: 8
Commission des engagements financiers.
Président: M. Leduc (Laviolette).
MM. Beaulieu, Brisson, Kennedy, Mathieu, Pinard, Plamondon, Russell.
Nombre de membres: 8 - Quorum: 5
Commission de la famille et du bien-être social
Président: M. Plamondon.
MM. Cloutier, Crôteau, Desmeules, Gardner, Goldbloom, Harvey,
Lafrance, Lévesque (Laurier), Martel, Mathieu, St-Germain.
Nombre de membres: 12 Quorum: 6.
Commission des finances
Président: M. Leduc (Laviolette).
MM. Beaulieu, Bourassa, Cloutier, Gardner, Hyde, Johnston,
Lévesque (Bonaventure), Mathieu, Parent.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de la fonction publique
Président: M. Croisetière.
MM. Binette, Bousquet, Choquette, Demers, Hamel, Harvey, Lafrance,
Lavoie Masse.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de l'immigration
Président: M. Martellani.
MM. Baillargeon, Beaulieu, Bienvenue, Croisetière, Johnston,
Laporte, LeBel, Loubier, Picard (Olier).
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de l'industrie et du commerce
Président: M. Leduc (Laviolette).
MM. Baillargeon, Beaudry, Belliveau, Mailloux, Maltais (Saguenay),
Murray, Roy, Shooner, Tetley.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission des institutions financières, compagnies et
coopératives
Président: M. Belliveau.
MM. Baillargeon, Beaulieu, Bourassa, Brisson, Cloutier, Gauthier
(Trois-Rivières), Kennedy, Léveillé, Sauvageau.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de la justice
Président: M. Bergeron.
MM. Beaulieu, Bienvenue, Blank, Choquette, Cournoyer, Crôteau,
Gauthier (Trois-Rivières), Lévesque (Bonaventure), Paul.
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
Commission de la présidence du conseil
Président:
MM: Cadieux, Cardinal, Fortier, Gauthier (Berthier), Maltais (Saguenay),
Masse, Picard (Dorchester), Picard (Olier), Roy, Sauvageau, Simard, Tetley.
Nombre de membres 12 Quorum: 6.
Commission du revenu
Président: M. Desmeules.
MM. Brisson, Croisetière, Gagnon, Hyde, Johnston, Lévesque
(Bonaventure), Maltais (Saguenay), Picard (Dorchester), Shooner.
Nombre de membres: 10. Quorum: 5.
Commission des richesses naturelles
Président: M. Croisetière
MM. Allard, Bergeron, Bertrand, Binette, Coiteux, Cournoyer, Flamand,
Hamel, Lavoie, Lévesque (Laurier), Parent, Simard, Théberge,
Vaillancourt.
Nombre de membres: 15. Quorum: 8.
Commission de la santé
Président: M. Martel.
MM. Boivin, Bousquet, Cloutier, Demers, Fortier, Gauthier (Berthier),
Goldbloom, Lussier, Saindon, St-Germain, Tremblay (Montmorency).
Nombre de membres: 12. Quorum: 6.
Commission des terres et forêts
Président: M. Gauthier (Berthier).
MM. Cliche, Coiteux, Demers, Gosselin, Paul, Plamondon, Saindon, Simard,
Théberge.
Nombre de membres: 10. Quorum: 5.
Commission du tourisme, chasse et pêche
Président: M. Shooner.
MM. Beaudry, Bergeron, Brown, Gagnon, Grenier, Houde, Lacroix, Loubier,
Parent.
Nombre de membres: 10. Quorum: 5.
Commission des transports
Président: M. Sauvageau.
MM. Crôteau, D'Anjou, Gauthier (Berthier), Kennedy, Mme
Kirkland-Casgrain, MM. Lizotte, Pearson, Picard (Dorchester), Vaillancourt.
Nombre de membres: 10. Quorum: 5.
Commission du travail et de la main-d'oeuvre
Président: M. Roy.
MM. Bellemare, Cournoyer, Croisetière, D'Anjou, Hamel, Hanley,
Harvey, Lefebvre Murray, Picard (Olier), Vaillancourt.
Nombre de membres: 12 Quorum: 6.
Commission des travaux publics
Président: M. Hamel
MM. Desmeules, Fraser, Gagnon, Lacroix, Lafrance, Plamondon, Russell,
Simard, St-Germain.
Nombre de membres: 10. Quorum: 5.
Commission de la voirie
Président: M. Roy.
MM. D'Anjou, Gardner, Gauthier (Trois-Rivières), Lafontaine,
Mailloux, Murray, Pinard, Tessier, Tremblay (Bourassa),
Nombre de membres: 10 Quorum: 5.
DEPUTES DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
District électoral - Nom - Profession - Affiliation
politique
Abitibi-Est Lucien Cliche Avocat Lib.
Abitibi-Ouest Alcide Courcy Agronome Lib.
Ahuntsic Jean-Paul Lefebvre Administrateur scolaire Lib.
Argenteuil Zoël Saindon Médecin Lib.
Arthabaska Roch Gardner Professeur U.N.
Bagot Jean-Guy Cardinal Notaire U.N.
Beauce Paul-E. Allard Agent U.N.
Beauharnois Gérard Cadieux Commerçant Lib.
Bellechasse Gabriel Loubier Avocat U.N.
Berthier Guy Gauthier Médecin U.N.
Bonaventure Gérard-D. Lévesque Avocat et homme d'affaires
Lib.
Bourassa Georges-E. Tremblay Marchand industriel Lib.
Bourget Paul-Emile Sauvageau Homme d'affaires U.N.
Brome Glendon-Pettes Brown Cultivateur Lib.
Chambly Pierre Laporte Avocat et journaliste Lib.
Champlain Maurice Bellemare Serre-freins U.N.
Charlevoix Raymond Mailloux Homme d'affaires Lib.
Châteauguay George Kennedy Comptable agréé Lib.
Chauveau François-Eugène Mathieu Comptable
agréé U.N.
Chicoutimi Jean-Noël Tremblay Professeur U.N.
Compton Claude-G. Gosselin Commerçant U.N.
D'Arcy-McGee Victor-C. Goldbloom Médecin Lib.
Deux-Montagnes Gaston Binette Notaire Lib.
Dorchester Paul-Henri Picard Assureur-vie U.N.
Dorion Mario Beaulieu Notaire U.N.
Drummond Bernard Pinard Avocat Lib.
Dubuc Roch Boivin Médecin U.N.
Duplessis Henri-L. Coiteux Ingénieur forestier Lib.
Fabre Gilles Houde Directeur d'éducation Lib. physique
Frontenac Fernand Grenier Professeur U.N.
Gaspé-Nord François Gagnon Gérant U.N.
Gaspé-Sud J.-Arthur-Guy Fortier Médecin chirurgien
Lib.
Gatineau Roy Fournier Avocat Lib.
Gouin Yves Michaud Journaliste L. Ind.
Hull Oswald Parent Administrateur professionnel Lib.
Huntingdon Kenneth Fraser Cultivateur Lib.
Iberville Alfred Croisetière Expéditeur U.N.
Iles-de-la-Madeleine Louis-Philippe Lacroix Comptable Lib.
Jacques-Cartier Noël St-Germain Optométriste Lib.
Jeanne-Mance Aimé Brisson Comptable agréé Lib.
Jean-Talon Henri Beaupré Avocat Lib.
Joliette Pierre Roy Assureur-vie U.N.
Jonquière Gérald Harvey Comptable Lib.
Kamouraska Adélard D'Anjou Industriel U.N.
Labelle Fernand Lafontaine Ingénieur U.N.
Lac St-Jean J.-Léonce Desmeules Entrepreneur U.N.
Lafontaine Jean-Paul Beaudry Industriel U.N.
L'Assomption Robert Lussier Médecin U.N.
Laurier René Lévesque Journaliste Ind.
Laval (siège vacant depuis le 24 octobre 1969)
Laviolette André Leduc Négociant en gros U.N.
Lévis Jean-Marie Morin Professeur U.N.
Limoilou Armand Maltais Avocat U.N.
L'Islet Fernand Lizotte Médecin U.N.
Lotbinière René Bernatchez Agronome U.N.
Louis-Hébert Jean Lesage Avocat Lib.
Maisonneuve André Léveillé Secrétaire
exécutif U.N.
District électoral - Nom - Profession - Affiliation
politique
Marguerite-Bourgeoys Claire Kirkland-Casgrain Avocate Lib.
Maskinongé Rémi Paul Avocat U.N.
Matane Jean Bienvenue Avocat Lib.
Matapédia Bona Arsenault Journaliste et homme Lib. d'affaires
Mégantic Marc Bergeron Avocat U.N.
Mercier Robert Bourassa Avocat et économiste Lib.
Missisquoi Jean-Jacques Bertrand Avocat U.N.
Montcalm Marcel Masse Professeur U.N.
Montmagny Jean-Paul Cloutier Comptable U.N.
Montmorency Gaston Tremblay Médecin Ind.
Napierville-Laprairie Laurier Baillargeon Industriel Lib.
Nicolet Clément Vincent Cultivateur U.N.
N.-D.-de-Grâce William Tetley Avocat Lib.
Olier Fernand Picard Industriel Lib.
Outremont Jérôme Choquette Avocat Lib.
Papineau Roland Théorêt Notaire U.N.
Pontiac Raymond Johnston Marchand U.N.
Portneuf Marcel-R. Plamondon Courtier d'assurance agréé
U.N.
Richelieu Maurice Martel Pharmacien U.N.
Richmond J.-Emilien Lafrance Agent d'immeubles Lib.
Rimouski Maurice Tessier Avocat Lib.
Rivière-du-Loup Gérard Lebel Avocat U.N.
Robert-Baldwin Arthur-E. Séguin Entraîneur Lib.
Roberval J.-Georges Tremblay Garagiste U.N. dit Gauthier
Rouville Paul-Yvon Hamel Agent d'affaires U.N.
Rouyn-Noranda P.-Antonio Flamand Professeur Ind.
Saguenay Pierre Maltais Avocat Lib.
Sainte-Anne Francis dit Frank Hanley Agent Ind.
Sainte-Marie Jean-Jacques Crôteau Avocat U.N.
Saint-Henri Carmine dit Camille Martellani Entrepreneur
spécialisé U.N.
Saint-Hyacinthe Denis Bousquet Professeur U.N.
Saint-Jacques Jean Cournoyer Avocat U.N.
Saint-Jean Jérôme Proulx Professeur Ind.
Saint-Laurent Léo Pearson Instituteur Lib.
Saint-Louis Harry Blank Avocat Lib.
Saint-Maurice Philippe Demers Vétérinaire U.N.
Saint-Sauveur Francis Boudreau Comptable U.N.
Shefford Armand Russell Industriel U.N.
Sherbrooke Renald dit Raynald Fréchette Avocat U.N.
Stanstead Georges Vaillancourt Commerçant Lib.
Taillon Guy Leduc Publicitaire Lib.
Témiscamingue Gilbert Théberge Chirurgien dentiste
Lib.
Témiscouata Montcalm Simard Industriel U.N.
Terrebonne Hubert Murray Ingénieur conseil U.N.
Trois-Rivières Gilles Gauthier Avocat U.N.
Vaudreuil-Soulanges F-Edouard Belliveau Notaire U.N.
Verchères (siège vacant depuis le4 mars 1970)
Verdun (siège vacant depuis le3 mars 1970)
Westmount J.-Richard Hyde Avocat Lib.
Wolfe J.-Benoit-René Lavoie Agent d'affaires U.N.
Yamaska Paul Shooner Marchand U.N.
Lib. Libéral
U.N. Union Nationale
Ind.Indépendant