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(Dix heures quatre minutes)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
Commission des Affaires municipales
M. SAUVAGEAU: M. le Président, la commission permanente des
Affaires municipales a l'honneur de soumettre à votre honorable Chambre
son troisième rapport.
Votre commission a étudié le problème du logement
et de la construction domiciliaire au Québec en conformité avec
le mandat qui lui avait été confié par la Chambre le 13
Juin 1969.
Cinq réunions publiques ont été tenues, soit le 30
septembre, les 15 et 29 octobre, le 26 novembre et le 17 décembre
1969.
Vingt-deux organismes ou groupements, dont la liste est dressée
en annexe, ont formulé leurs vues et commentaires sur la question
à l'étude devant la commission. Des explications ont
été fournies par les dirigeants de la Société
d'habitation du Québec sur les points techniques soulevés par les
parlementaires.
Votre président dépose également les exemplaires du
Journal des Débats, fascicules numéros 1, 2, 3, 4 et 5, où
paraît le compte rendu des délibérations des séances
susmentionnées. Respectueusement soumis.
Les organismes ou groupements suivants ont formulé leurs vues et
commentaires sur le problème du logement et de la construction
domiciliaire au Québec étudié par votre commission: 1.
L'Association des constructeurs d'habitations du Québec; 2.
L'Association des constructeurs d'habitations du district de Montréal;
3. Le Centre d'affaires Saint-Roch Inc.; 4. Le Secrétariat social de
Saint-Roch Inc.; 5. Ville de Bélair; 6. La Société des
architectes de la région de Québec; 7. La Corporation des
urbanistes du Québec; 8. Le Comité conjoint du logement de l'aire
numéro 10; 9. Le Comité sur l'habitation et la rénovation
urbaine de la région métropolitaine de Montréal; 10. Le
Conseil de développement social du Montréal métropolitain;
11. The Montreal Council of Social Agencies; 12. Le Comité du logement
de la Confédération des syndicats nationaux (CSN); 13. La
Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) 14.
L'Association des architectes de la province de Québec; 15.
L'Association coopérative d'économie familiale de Montréal
(ACEF); 16. The Montreal Diet Dispensary; 17. Le Comité des citoyens du
parc Milton; 18. Le Conseil des femmes de Montréal; 19. L'Association de
bienfaisance et de retraite de la police de Montréal; 20. The School of
Social Work, McGill University; 21. L'Association canadienne des
paraplégiques; 22. La Fédération Co-op Habitat du
Québec (division de Québec).
M. LE PRESIDENT:
Présentation de motions non annoncées. Présentation
de bills privés. Présentation de bills publics. Affaires du
jour.
Questions et réponses
Régime de retraite des enseignants
M. LESAGE: M. le Président, pourrais-Je demander au leader du
gouvernement en Chambre si c'est l'intention du gouvernement, à la suite
des protestations des enseignants, de donner suite au projet dont nous avait
fait part le premier ministre, il y a environ trois semaines, et de proposer
pour adoption un projet de loi concernant le régime de retraite des
enseignants? Il me semble que le leader du gouvernement devrait être au
courant.
Non, ce n'est pas au ministre de l'Education que ma question s'adresse.
Je comprends que c'est le député de Bellechasse qui est le leader
du gouvernement!
M. CARDINAL: M. le Président, le chef de l'Opposition
comprendra...
UNE VOIX: Sauvé.
M. LOUBIER: J'ai eu envie de dire comme M. Chartrand: J'ai mon h... de
voyage!
M. CARDINAL: Vu l'absence du premier ministre qui est en fonction
officielle en d'autres lieux, et l'absence du leader,...
M. LESAGE: J'avais l'intention de poser la question demain matin, mais
la tentation était beaucoup trop forte de tendre la perche au
député de Bellechasse.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. CARDINAL: C'est ça. Je ne puis résister à la
tentation, non plus, de vous répondre.
M. LOUBIER: C'était l'objet de votre tentation qui était
irrésistible.
M. CARDINAL: Alors, je n'invoquerai pas le titre au nom duquel je me
lève, il est exact qu'il y a un projet de loi qui a été
préparé pour la caisse des enseignants. Ce projet de loi, s'il
n'y avait pas eu tellement d'autres projets, dont certains assez volumineux,
aurait été présenté immédiatement, avant la
fin de cette session.
Nous avons, au conseil des ministres, au gouvernement, proposé
plutôt qu'ils viennent dès le début de la prochaine
session. Les intéressés ont été mis au courant par
l'intermédiaire de mon sous-ministre adjoint, Mlle Thérèse
Baron. Le projet est donc prêt; dès le début de la
prochaine session, il sera au feuilleton, et nous satisferons enfin ces
désirs des enseignants.
Le projet était déjà prêt, d'ailleurs, dans
la première partie de cette session, il avait été
retardé à cause des négociations qui étaient en
cours. Et, maintenant que cela est terminé, nous le déposerons
dès la prochaine session. Je ne sais pas si ceci répond à
la question.
M. LESAGE: Est-ce que c'est une tactique voulue que de toujours faire
annoncer les mauvaises nouvelles aux intéressés par une
femme?
M. CARDINAL: Ceci est une demande d'opinion, M. le Président,
et...
M. LESAGE: J'ai demandé si c'était une tactique
voulue.
M. CARDINAL: Par conséquent, je m'en abstiendrai. Pendant que je
suis debout, M. le Président...
M. LOUBIER: C'est le baron du ministère! L'enseignement
privé
M. CARDINAL: Je pense que le chef de l'Opposition ne m'en voudra pas de
remplir une promesse que j'avais faite et de donner une réponse à
une question qu'il avait posée. Je m'excuse d'avance, la réponse
demande quelques développements. Je le ferai en tentant d'être
aussi clair que possible.
Donc, durant les échanges de vue, parce qu'en fait il y a eu
plusieurs questions, plusieurs réponses, durant les échanges de
vue récents à l'Assemblée nationale, en particulier avec
le chef de l'Opposition et quelques députés de l'Opposition, je
me suis engagé à faire faire au ministère une étude
très attentive du problème soulevé en marge du calcul des
subventions prévues par la Loi de l'enseignement privé à
propos de la définition du service de la dette pour les fins de
l'établissement du coût moyen de l'enseignement privé en
comparaison à l'enseignement public.
En calculant le coût moyen de l'enseignement public, selon les
niveaux pour l'année 68/69, ainsi que le stipule la loi, les services du
ministère ont tenu compte du service de la dette réelle des
institutions publiques. En conséquence, il n'a pas été
fait d'imputation pour tenir compte de ce qu'aurait été le
coût de l'amortissement de sommes payées directement par le
gouvernement sous forme de subventions pour des fins d'immobilisation. Ceci
confirme, d'ailleurs, la réponse que j'avais déjà
donnée. A cet égard, la loi semble laisser place à une
certaine interprétation, et je confirme par ceci le bien-fondé
des questions posées.
L'interprétation retenue, jusqu'à présent, par les
services du ministère, s'appuie sur une définition du coût
de l'enseignement public, y compris le service de la dette établi
à partir des dépenses réelles, admissibles aux
subventions, selon les règles d'approbation des budgets des organismes
publics. On s'est demandé, à cette assemblée, si cette
interprétation n'était pas trop vigoureuse, ou rigoureuse, ou
stricte, ou limitative eu égard à l'intention qu'aurait eue le
législateur.
M. LESAGE: Et aussi est-elle équitable? M. CARDINAL: Pardon?
M. LESAGE : Et en même temps, telle interprétation est-elle
équitable?
M. CARDINAL: Oui, enfin j'y reviendrai si on me le permet. Si l'on se
reporte aux débats, ce que l'on a fait déjà, qui ont eu
lieu lors de l'étude du projet de loi qui portait le numéro 56,
à la fin de l'année dernière, c'était aux environ
du 17 ou 18 qu'il a été adopté, on peut admettre que la
question se pose.
A la suite de ces débats, il a pu subsister une
ambiguïté à propos de la façon dont il serait te-
nu compte des dépenses d'Immobilisation. On voit donc que c'est
je n'appellerais pas ceci une confession mais j'étale les
faits qui ont pu se produire depuis ce débat. Répondant aux
questions du chef de l'Opposition, j'ai indiqué, ainsi que mon ministre
d'Etat d'ailleurs, l'honorable Jean-Marie Morin, qui avait fait le discours en
deuxième lecture, j'ai indiqué qu'il en serait tenu compte au
titre du service de la dette, sans cependant préciser qu'il y aura
imputation pour amortissement de sommes équivalentes aux montants
reçus sous forme de subventions comptant des fins d'immobilisations.
L'on peut se référer, d'ailleurs, au journal des
Débats.
Compte tenu de la formulation des questions posées
antérieurement cette année, il faut reconnaître que les
membres de l'Assemblée nationale ont pu donner à ma
réponse de l'année dernière une interprétation plus
large. Cette interprétation plus large peut-elle se justifier? Une telle
interprétation plus large est-elle conforme à l'esprit du
législateur? A la suite d'une analyse très poussée de
cette question, j'ensuis venu à la conclusion que le législateur
avait bien à l'esprit le service de la dette nette, réelle,
lorsque ce poste a été inclus dans le calcul du coût moyen
de l'enseignement public. Je dis bien que le service de la dette nette ne
comprend pas l'amortissement des sommes payées directement par le
gouvernement sous forme de subventions ou par d'autres moyens, à la
suite d'ententes avec d'autres gouvernements.
Je m'explique. Il est d'abord évident que ce n'était pas
l'intention du législateur d'inclure le montant par élève
des subventions directes pour fins d'immobilisation.
En prenant comme exemple l'enseignement secondaire, sujet qui a
été le point de départ de ces questions, ce montant aurait
donné plus de $200 par élève pour l'année scolaire
1968/1969, ce simple montant, d'après les calculs faits au
ministère.
Par ailleurs, il pourrait être possible de calculer
l'amortissement des subventions versées au cours d'une année
scolaire, comme si ces subventions avaient été obtenues par
financement à long terme. Ici encore, il devient évident que le
législateur ne pouvait pas avoir l'intention d'inclure cet
amortissement.
L'analyse du problème devient tellement compliquée que le
texte de la loi aurait dû être écrit de tout autre
façon, pour inclure d'une façon claire, précise, nette, le
sens du service de la dette, tel que l'indiquent les questions du chef de
l'Opposition.
Voici les éléments de cette analyse qui a
été faite au ministère. Pour inclure le coût de
l'amortissement de subventions directes dans le coût moyen par
élève, en 1968/1969, il faut prendre les subventions
versées au cours de l'année scolaire 1967/1968 et leur appliquer
le coût réel du financement à long terme de cette
année, réparti sur la durée moyenne de l'emprunt. On
obtient ainsi le coût imputé du service de la dette pour
1968/1969.
Au niveau élémentaire, ce coût est presque nul. Au
niveau secondaire, ce coût imputé est, au contraire, assez
élevé.
M. LESAGE: Combien?
M. CARDINAL: D'après les calculs que nous avons faits, sur la
base que je viens d'indiquer, ça donnerait $22.
M. LESAGE: Seulement?
M. CARDINAL: Seulement, par élève.
M. LESAGE: Au secondaire?
M. CARDINAL: Je n'ai pas terminé. Je m'excuse d'être aussi
long, mais, quand même, la question est complexe.
Mais et c'est là où la logique contredit une
interprétation plus large on ne peut pas calculer ce coût,
imputé sur les subventions de la seule année scolaire 1967/1968;
encore faudrait-il prendre toutes les subventions directes de toutes les 8, 10,
12 ou 15 dernières années, d'accord? leur imputer
le coût du financement à long terme de chacune des années
antérieures et répartir ce coût imputé au service de
la dette sur la durée moyenne de ces emprunts.
M. LESAGE: C'est ça.
M. CARDINAL: C'est pourquoi j'ai déjà dit que c'est un
calcul qui ne se fait pas dans un après-midi.
Une telle opération, calculée pour le passé et
aussi calculée pour l'avenir le calcul sera à refaire
continuellement conduit, en quelques années, au moins au
même résultat que la division du montant total des subventions
d'une année donnée par le nombre d'élèves de cette
année donnée, soit aussi à plus de $220 par
élève.
Si les législateurs avaient eu à l'esprit un tel calcul,
le texte de la loi aurait dû être rédigé
autrement.
J'aimerais aussi reprendre l'argumentation que j'ai apportée
àl'Assemblée nationale le lundi 8 décembre. J'ai
mentionné que certaines institutions privées ont fait des
dépenses d'immo-
bilisation très importantes qui peuvent se comparer difficilement
aux constructions du secteur public. J'ajouterais même qu'il ne faudrait
pas donner une prime au secteur privé au détriment du secteur
public, afin d'être le plus équitable possible.
Je me permettrai donc de mentionner qu'un grand nombre d'institutions
privées ont reçu des subventions directes, elles-mêmes, de
l'Etat pour fins d'immobilisation, soit du gouvernement provincial, soit
même du gouvernement fédéral, sans tenir compte des
souscriptions qui ont pu être faites dans le public ou dans des milieux
plus restreints.
En fait, les services de mon ministère ont calculé
qu'avant 1966, 185 institutions privées ont reçu, au seul titre
des subventions, pour fins d'immobilisation, $128.5 millions. La somme est
considérable, on le remarque. Et je ne tiens pas compte de toutes les
subventions spéciales pour fins de fonctionnement qui, dans une large
mesure, ont servi à défrayer les services de la dette de ces
institutions privées.
Par conséquent, je dirai que si nous voulons traiter
équitablement le secteur privé comme le secteur public, nous
devons interpréter le service de la dette uniquement comme coût
net réel.
Maintenant, je voudrais donner au chef de l'Opposition la réponse
à la question précise que celui-ci formulait lundi passé.
Et je tiens à préciser que les chiffres que j'ai fournis
précédemment et ceux que je donnerai maintenant constituent des
ordres de grandeur et non pas des chiffres absolument précis. Je tiens
à le mentionner, car plusieurs personnes, je n'en doute pas,
interprêteront ou tenteront d'interpréter ces chiffres.
Pour obtenir des chiffres plus exacts, il faudrait effectuer une analyse
assez longue et poser un certain nombre d'hypothèses. Et, comme je
voulais donner la réponse avant la fin de cette session, je donne le
résultat que j'ai ce matin. Mais, pour les fins de la
démonstration que je viens de donner, je pense que les ordres de
grandeur peuvent suffire et satisfaire l'honorable chef de l'Opposition.
Si nous devions inclure pour 68/69 le service de la dette qui serait
imputable aux subventions directes versées pour fins d'immobilisation au
cours de la seule année 67/68, le coût moyen par
élève au secondaire serait de $717 plus $22, soit $739.
A l'élémentaire, le coût moyen demeurerait à
peu près $385, puisque, comme je l'ai indiqué tantôt, cette
partie est marginale. Si nous devions inclure pour 68/69 le service de ladette
qui serait imputable aux subventions directes versées pour fins
immobilisation au cours de la décennie 1957-1958 à 1967-1968, il
faudrait établir le coût par élève au secondaire
à au moins $780, c'est-à-dire $710 plus $63.
A l'élémentaire, le coût moyen de $385 demeurerait a
peu près inchangé, en plus ou moins, des cents. Voilà, M.
le Président, enfin, la réponse précise et la
démonstration que je pouvais donner à la suite des questions
soulevées parle chef de l'Opposition.
Je termine, par ailleurs, en soulignant, comme je l'avais indiqué
dans ma déclaration du 2 décembre, que le ministère
poursuit quand même quand je dis « quand même »,
je veux dire, malgré cette réponse, car cette réponse ne
met pas fin aux travaux; ce n'est pas une fin de non-recevoir non plus, si on
veut s'exprimer en terme de juriste l'analyse des situations
particulières portées à sa connaissance, soit par les
institutions elles-mêmes, soit par les organismes qui les
représentent, comme c'est le cas de CADRE.
M. LESAGE: De?
M. CARDINAL: CADRE, l'Association des institutions privées qui a
remplacé l'ancienne Association des collèges classiques. Les
résultats de cette analyse, de même que l'étude du rapport
analytique de l'exercice financier 68/69 dans les institutions membres de
l'Association des institutions d'enseignement secondaire et de l'Association
des collèges du Québec, permettront d'évaluer les facteurs
et les conséquences réelles des limitations qui sembleraient
actuellement exigées par la loi.
Pour ajouter à tout ce que j'ai dit, j'ai fait préparer un
tableau qui indique la croissance du service de la dette imputable aux
subventions directes en prenant comme base 1967/68. Je fais grâce
à cette Chambre de la lecture de ce tableau. J'en ai cependant plusieurs
copies. Si le chef de l'Opposition est d'accord, je lui en remettrai une copie;
si cette Assemblée est d'accord, j'en remettrais d'autres copies pour
qu'on puisse l'ajouter en annexe au journal des Débats pour que soit
ainsi compréhensible le texte que je viens de donner.
M. LESAGE: Pourrais-je suggérer plutôt que le tableau que
dépose le ministre soit inscrit au journal des Débats à ce
point-ci plutôt que de l'être en appendice?
M. CARDINAL: D'accord, immédiatement après la
réponse, comme étant lu; en anglais, nous dirions « taken
as read ». En français, disons que ma réponse ne se
terminera pas où
j'ai cessé de parler, mais qu'elle se continuera par ce
tableau.
M. LESAGE: D'ailleurs, les services du
M. CARDINAL: Voilà ce que je peux, avant la fin de la session,
apporter. J'ai encore eu hier après-midi, une rencontre avec les
responsables de cette partie du ministère. Je considère que les
questions du chef de l'Opposition ont été plutôt des
suggestions et des demandes de précisions faites à la fois dans
le but de faire expliquer l'application de la loi etàlafoisde rendre
équitables les comparaisons entre le secteur public et le secteur
privé, sans que ni l'un ni l'autre ne puisse se plaindre d'une mauvaise
interprétation de ce projet de loi 56.
M. LESAGE: Je vais être le plus bref possible et m'en tenir
à un point. Le ministre nous a dit qu'il s'était demandé
avec ses collaborateurs quelle avait été l'intention du
législateur lorsque ce dernier avait adopté le projet de loi,
quelle était l'intention du législateur quant aux critères
d'établissement du coût moyen par élève pour
l'enseignement dans le secteur public à l'élémentaire et
au secondaire. journal des Débats sont habitués à
transcrire de tels tableaux; c'est assez simple.
M. CARDINAL: C'est simple, d'ailleurs, et cela n'exige pas de
graphique.
Je pense bien que l'intention des législateurs je puis
difficilement parler pour tous les députés mais
l'intention de celui qui vous parle était certainement de tenir compte
de tous les coûts, y compris les montants des subventions directes
versées aux commissions scolaires par le gouvernement.
Le calcul, sur une base d'amortissements, peut être un calcul
valable. Le ministre a dit que si l'on prenait l'hypothèse, par exemple,
d'un calcul pour la décennie, l'amortissement pour la dernière
décennie, le coût moyen au secondaire s'élèverait
à $780. L'on peut faire bien des hypothèses pour essayer
d'être le plus équitable possible, parce que dans le fond, c'est
ça que nous devons rechercher. L'interprétation du texte de la
loi, comme l'a si bien dit le ministre, est tellement difficile qu'il faut nous
en tenir à tenter de savoir quelle était l'intention du
législateur. Or, nous devons présumer, M. le Président,
que le législateur voulait être équitable. Je pense que
ça, tout le monde va l'admettre.
M. CARDINAL: Présomption... M. LESAGE: Juris de jure. M.
CARDINAL: Exactement.
M. LESAGE: Je comprends que les institutions privées ont
reçu, de diverses sources, des sommes d'argent sous forme de subventions
ou de contributions pour subvenir en partie à leurs besoins en
immobilisation. D'un autre côté, les institutions privées
ont fait certaines dépenses qui n'auraient pas été admises
dans le secteur public. Jusqu'à quel point les contributions
étaient-elles données ou versées aux fins de permettre aux
institutions privées d'avoir des facilités ou de
l'équipement qui n'aurait pas été admis, strictement?
C'est difficile à juger. De la même façon que
l'université Laval, par exemple, doit puiser dans d'autres sources de
revenus que les sources de revenus gouvernementales pour payer la plus grande
partie du coût de son secteur d'éducation physique. Question
très complexe. Les institutions privées, c'est clair, ne croient
pas qu'elles sont traitées, à l'heure actuelle, surtout au niveau
secondaire, d'une façon équitable parce qu'on ne tient pas compte
de toutes les dépenses d'immobilisation dans le calcul du coût
moyen de l'enseignement dans le secteur public.
M. le Président, nous allons nous quitter bientôt. Je pense
bien que vous n'aurez pas besoin de demander à un chapelain de venir
nous dire la messe de minuit dans le salon rouge, pas plus que de nous offrir
un réveillon au café du Parlement, je l'espère! Alors, M.
le Président, nous allons nous séparer pour quelques semaines. Je
voudrais faire une suggestion au ministre.
Il existe une commission consultative de l'enseignement privé.
Les membres de cette commission sont des personnes qui, pour la plupart, sont
directement intéressées à l'enseignement privé. Sur
une question très technique, mais que l'on doit, au-dessus de la
technique, traiter suivant les règles de l'équité et de la
justice, est-ce qu'il ne serait pas bon que les hauts fonctionnaires
compétents du ministère ou même le ministre lui-même
aient une ou des réunions avec les membres de la commission consultative
de l'enseignement privé? Je crois que, de cette façon, il y
aurait une meilleure compréhension du problème à tous les
niveaux et qu'en découlerait inévitablement, quel que soit le
résultat des consultations, un meilleur climat de confiance entre le
ministère et les institutions d'enseignement privé.
M. CARDINAL: M. le Président, je remer- cie le chef de
l'Opposition. Je me permettrai de n'ajouter que trois remarques: la
première, que ce ne sont pas toutes les institutions privées qui
se sont senties traitées d'une façon non entièrement
juste, au contraire.
M. LESAGE: Je ne l'ai pas dit.
M. CARDINAL: Je voudrais le spécifier pour que l'on ne demeure
pas avec de fausses impressions qui viennent justement du fait qu'au lieu
d'avoir un débat nous échangeons des renseignements ou des
suggestions.
Au contraire, nous avons reçu au ministère un nombre
important de lettres je ne dirai pas de félicitations, je passe
par-dessus ce paragraphe de satisfaction. J'ai mentionné,
tantôt dans ma réponse, qu'il y a des cas particuliers où
l'on indique de l'insatisfaction et que nous étudions
particulièrement ces institutions, puisque, là, il y a une
situation d'urgence. J'ajoute que j'ai déjà devancé la
suggestion du chef de l'Opposition en rencontrant moi-même avec les
principaux fonctionnaires tous les membres de la commission consultative
créée en vertu du bill 56. Il n'y avait, je pense, qu'un membre
qui était absent cette fois-là. Cette réunion a
été fructueuse parce qu'au niveau des fonctionnaires, au niveau
des membres de cette commission dont certains, comme on vient de l'indiquer,
sont dans ce domaine des institutions privées, et au niveau du ministre,
il a pu y avoir des échanges qui ont été certainement
valables. Il y aura donc, à une date que je ne puis pas fixer,
après qu'au ministère nous aurons fini ces travaux techniques qui
ne peuvent pas être accomplis par une commission technique, une autre
réunion.
J'ajoute que non seulement j'ai rencontré cette commission, mais
que l'honorable député de Lévis et ministre d'Etat
à l'Education a lui-même, à plusieurs reprises,
rencontré des membres de la commission. Je ferai cependant une remarque,
c'est que je pense que les membres de la commission, étant des gens qui
se dévouent pour le bien commun des institutions privées,
devraient s'en tenir à faire leurs travaux au sein de la commission.
Je n'aimerais pas que certains au singulier et au pluriel
lancent, à la suite de ces échanges en Chambre, des campagnes de
presse ou autres, si vous voulez, dans le public. On ne peut pas être en
même temps membre d'une commission consultative qui avise le ministre, au
sens de la loi, et en même temps exprimer des opinions dans le public qui
fassent que d'avance l'on paraisse, comme membre d'un jury, préjuger de
la question. Je le dis parce que c'est un danger devant lequel les hommes
se trouvent souvent et cela peut être une pierre d'achoppement.
Ceci n'est pas un blâme, mais purement ce qu'on appellerait un «
caveat » pour le bien, justement, des institutions privées afin
que ne se développe pas un débat dans ce domaine.
En terminant, je peux assurer cette Chambre que, malgré les
critiques d'un certain nombre de personnes sur l'établissement d'un
réseau d'institutions privées à côté d'un
réseau d'institutions publiques, c'est l'opinion du gouvernement que ces
deux réseaux doivent exister. Qu'ils soient concurrentiels ou
complémentaires, ce sont des mots, parce que c'est la
réalité de ce qui se produit et de ce qui va se produire qui va
indiquer ce qu'ils seront à partir de politiques, évidemment, qui
viennent du ministère, qui viennent du gouvernement et qui sont
reportées à cette Assemblée nationale. Ce qui est
recherché dans ce domaine, je vous l'assure, c'est le bien de cette
population étudiante qui doit, nécessairement, selon le programme
de l'Union Nationale, avoir le choix des institutions et des
établissements où elle veut bien recevoir son
éducation.
M. LESAGE: Je n'ai aucune idée des personnes que pouvait aviser
le ministre lorsqu'il a parlé de membres de la commission consultative
qui pouvaient lancer des campagnes de presse. Je vous avoue que je suis
complètement dans le vague. Je ne sais pas de quoi il s'agit. Je n'ai
pas suivi...
M. CARDINAL: Vous lirez les Journaux.
M. LESAGE: Bien oui. Mais, M. le Président, je n'ai
peut-être pas tous les loisirs que je voudrais avoir de ce temps-ci.
J'aurai peut-être plus le temps de lire les journaux après la
session. Je ne sais pas du tout à quoi fait allusion le ministre, et
c'est en toute candeur que j'ai posé mes questions.
La dernière chose que je pourrais demander au ministre à
ce moment-ci, c'est la suivante: Ne croit-il pas qu'il éviterait, de la
part des membres de cette commission consultative de l'enseignement
privé, des déclarations comme celles auxquelles il a fait
allusion s'il donnait l'assurance, dès maintenant, qu'aussitôt que
les travaux techniques de calcul seront terminés par les fonctionnaires
de son ministère, il convoquera une séance de cette commission
consultative pour informer d'abord les membres des résultats des calculs
et ensuite discuter de la situation avec les membres de la commission
consultative à la lumière des chiffres qui auront
été fournis par les services techniques du ministère?
M. CARDINAL: Je donne l'assurance aux membres de cette assemblée
qu'avant le 15 février 1970, il y aura une réunion de la
commission consultative, soit avec le ministre, soit avec le ministre d'Etat,
selon les disponibilités, en tenant compte de tout ce qui s'est dit
à cette assemblée. Copie du journal des Débats sera
distribuée, copies des travaux faits au ministère le seront, et
rapport en sera porté à cette Chambre.
M. LESAGE: Je ferai une marque sur mon calendrier.
M. CARDINAL: Serez-vous ici après le 15 février?
M. LESAGE: Certainement, M. le Président. Je serai certainement
ici le 15 février, et je prouverai au ministre que j'ai une excellente
mémoire. Je ne serai pas au même siège, mais je serai dans
la même salle.
Travail dans les garages
M. LESAGE: M. le Président, une question au ministre de
l'Industrie et du Commerce. Je lui en ai donné avis hier. Un quotidien
du matin, hier, publiait une nouvelle à l'effet « qu'après
5 heures le samedi c'est le titre que je donne on ne
réparera plus les autos. 6,000 employés de garage deviendront
chômeurs. » C'est un long article. Je n'ai pas l'intention de le
lire, mais disons que cet article donne clairement et je veux le faire
confirmer par le ministre une mauvaise interprétation du bill 24,
puisqu'on dit « qu'à compter du 1er janvier prochain, les
détaillants d'essence se verront interdire par le bill 24 de faire autre
chose que de livrer de l'essence. »
On sait que les détaillants d'essence font de menues
réparations aux voitures. Ce qu'on appelle communément les
stations de service ont des mécaniciens ou des gens qui ont des
connaissances de la mécanique et qui rendent des services.
Cet article donnait comme interprétation du bill 24 qu'on devrait
s'en tenir strictement à la vente d'essence. Je voudrais bien que le
ministre confirme que rien dans le bill 24 ne permet de tirer une telle
interprétation, d'autant plus que les garages de réparation ne
seront pas couverts par le bill 24 et que les établissements où
l'on vend de l'essence ne sont pas couverts par le bill 24, c'est en toutes
lettres au projet de loi.
M. BEAUDRY: M. le Président, je remercie le chef de l'Opposition
d'avoir porté à mon attention hier soir l'article paru dans ce
quotidien du
matin. Il est exact que les garages et les stations de service sont
exclus du bill 24. D'ailleurs, un article similaire avait paru à
l'occasion des débats, et je pense que la Chambre avait
été claire à ce sujet. Si on se réfère au
bill 24 lui-même l'article 1, dit bien: « Dans la présente
loi, les mots « établissement commercial » signifient tout
établissement ou autre endroit où des denrées ou
marchandises sont vendues ou offertes en vente au détail dans toute
municipalité du Québec. » C'est donc dire que les garages
ne sont pas inclus dans le bill 24. En plus, à l'article 5,: « La
présente loi ne s'applique pas à un établissement
commercial ni à une partie distincte et cloisonnée d'un
établissement commercial dont l'activité exclusive est la vente:
a) de journaux... » Et si on se réfère à g) «
d'essence, d'huile à moteur ou d'huile à chauffage; » et
à h) « d'automobiles, de remorques ou d'embarcations. »
En plus, à l'article 6: « La présente loi ne
s'applique pas non plus aux établissements ni aux parties distinctes et
cloisonnées d'établissements où des denrées ou
marchandises ne sont vendues que comme accessoires de services rendus en
exécution d'un contrat de louage. Le lieutenant-gouverneur en conseil
peut, par règlement déterminer les cas dans lesquels une vente de
denrées ou marchandises peut être considérée comme
l'accessoire de services ainsi rendus. Lorsqu'un tel règlement est
adopté, seules les catégories de vente qui y sont prévues,
sont exemptées de l'application de la présente loi. »
C'est donc dire, M. le Président, que les garages et les stations
service peuvent ouvrir leurs portes sept jours par semaine et 24 heures par
jour. Ils ne sont pas inclus dans le bill 24.
M. LESAGE: Je remercie le ministre. J'espère que les
éditeurs de journaux prendront leurs précautions avant de laisser
certains de leurs journalistes non-législateurs et non-juristes donner
des interprétations fantaisistes sur la portée juridique des
projets de loi.
Foyer Valin
M. GRENIER: M. le Président, pour répondre à une
question qui avait été posée par le chef de l'Opposition
hier, M. Cloutier, qui est absent, m'autorise à donner certains
renseignements en relation avec le foyer Valin, qui est situé dans nom
comté et dirigé par M. Tardif.
M. LESAGE: Au nom de quel ministre?
M. GRENIER: M. Cloutier, le ministre de la
Santé, auquel vous avez posé une question, hier dans la
journée.
M. LESAGE: Est-ce que je comprends que c'est l'adjoint parlementaire du
ministre de la Santé?
M. GRENIER: Pas nécessairement, M. le Président, mais
c'est parce que c'est un foyer qui est situé dans mon comté.
M. LESAGE: M. le Président, il serait incongru que ce soit le
député du comté qui donne des réponses. J'attendrai
la présence du ministre.
M. GRENIER: Parfait, mais je trouve étrange...
M. LESAGE: Je regrette, mais il serait tout à fait
irrégulier d'accepter ici, en Chambre, au nom du ministère, au
nom du gouvernement, la réponse d'un député du
comté, surtout lorsqu'il s'agit de ses amis politiques.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Frontenac ne peut
intervenir à ce moment-ci. Je profite du fait que je suis debout pour
signaler aux honorables membres de la Chambre qu'il sera bientôt midi
moins quart et que la période des questions, normalement, devrait
être terminée. Cependant, je tiens compte du fait que l'honorable
ministre de l'Education a eu à faire une assez longue intervention pour
une réponse. Je crois qu'on devrait convenir, quand même,
qu'à midi moins quart la période des questions devrait être
terminée.
Régie du camionnage artisanal
M. PINARD: M. le Président, pourrais-je savoir du leader
suppléant, du côté ministériel, si c'est l'intention
du gouvernement de présenter cette année un projet de loi
créant la régie du camionnage artisanal, à la suite des
travaux faits par une commission qui a été formée il y a
déjà au-delà d'un an?
M. LOUBIER: Je prends avis de la question et j'en parlerai à mon
jeune collègue, le député de Missisquoi, pour qu'il donne
la réponse à son retour.
M. PINARD: Quoi?
M. LOUBIER: Je prends avis de la question et je demanderai à mon
jeune et brillant collègue le député de Missisquoi de
donner la réponse à son retour.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir une
réponse demain ou lundi au plus tard?
M. LOUBIER: Demain ou lundi au plus tard.
M. LES AGE: M. le Président, je n'entame pas la période
des questions, s'il y en a d'autres qui ont des questions à poser. C'est
en vertu de l'article 114 que je me lève.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laurier m'a
signalé qu'il avait une question.
Rapport fédéral sur le
biculturalisme
M. LEVESQUE (Laurier): Juste une question rapide. C'est que tout le
monde a lu enfin lu, a commencé à lire le rapport
de la commission fédérale sur le bilinguisme et le
biculturalisme, qui touche un sujet qui préoccupe fortement cette
Chambre. Est-ce que le gouvernement aurait l'intention de donner un peu plus de
substance et de mettre des dents au projet de loi 63, maintenant que la langue
de travail est cautionnée par un organisme fédéral? Est-ce
que le ministre de l'Education...
M. CARDINAL: M. le Président, le cabinet malgré les
travaux parlementaires, se réunira samedi, dimanche, lundi. Tout le
monde sait, comme vient de le dire le député de Laurier, que
cette autre tranche du rapport Laurendeau-Dunton vient de sortir.
Déjà, je sais que plusieurs de mes collègues en ont
lu dans les journaux ou en ont entendu par la télévision la
substance. Il est évident que je n'ai pas à qualifier la
façon dont cette commission s'est acquittée de son mandat et les
limites de ce mandat, mais il est évident que les conclusions qui
apparaissent à la suite d'une première lecture rapide de ce
rapport ne sont pas étrangères aux préoccupations du
gouvernement du Québec. C'est l'une des questions sur lesquelles se
penchera le gouvernement dans ses journées d'étude qui se
poursuivront.
M. LESAGE: M. le Président, justement, la question que je veux
poser au leader du gouvernement en Chambre se trouve influencée par la
déclaration que vient de faire le ministre de l'Education, à
l'effet que le conseil des ministres sera en retraite fermée, samedi,
dimanche et lundi. Je voudrais savoir du leader du gouvernement en Chambre quel
est l'ordre des travaux d'ici la fin de la session. Devons-nous siéger
samedi, et à quelle heure commenceront les séances, lundi?
M. LOUBIER: C'est une belle question, M. le Président.
UNE VOIX: Vous avez donné une bonne réponse.
UNE VOIX: Sept heures du matin.
M. LOUBIER: Je reconnais que le chef de l'Opposition a beaucoup de
respect pour la fonction! Disons que ce que j'ai entendu dire, M. le
Président, mais sous toute réserve... Ilya des fois que mes
oreilles reproduisent des sons que je définis difficilement. J'ai
entendu dire que nous siégerions demain toute la journée
etpeut-être samedi. Maintenant, encore là il faudrait que je
consulte des gens en autorité pour pouvoir informer valablement la
Chambre. Mais, disons que vers la fin de l'après-midi et j'ai
hâte! le premier ministre ou le vrai leader parlementaire sera de
retour.
M. LESAGE: A ce moment-là, il sera probablement possible
d'informer le leader!
M. LOUBIER: Et ce sera permis de poser toutes les questions
intelligentes que vous voulez.
M. LESAGE: Je veux dire que je pourrai informer le député
de Bellechasse.
M. LOUBIER: Très bien.
M. LESAGE: Plus tôt que la fin de l'après-midi. Dès
trois heures, je le lui dirai.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Finances.
Budget supplémentaire no 4
M. BEAULIEU: M. le Président, un message de l'honorable M. le
lieutenant-gouverneur du Québec signé de sa main.
M. LE PRESIDENT: Message de Son Honneur le lieutenant-gouverneur de la
province, M. Hugues Lapointe. L'honorable lieutenant-gouverneur de la province
de Québec transmet à l'Assemblée nationale le budget
supplémentaire de dépenses no 4 pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1970, conformément aux
dispositions de l'article 54 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique
1867 et recommande ce budget à la considération de la Chambre.
Hugues Lapointe, Hôtel du Gouvernement, Québec.
UNE VOIX: Son cadeau de Noël va faire mal. M. LESAGE: Cent douze
millions.
M. BEAULIEU: M. le Président, je propose que le message de Son
Honneur le lieutenant-gouverneur, ainsi que le budget supplémentaire no
4 qui l'accompagne, soient référés au comité des
subsides.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESAGE: Est-ce que la motion de référence du budget a
été faite? Alors, nous l'étudierons lundi ou mardi.
M. LOUBIER: L'article 3.
M. LE PRESIDENT: De nouveau en comité.
Bill 75 Comité plénier
M. SAUVAGEAU (président du comité plénier): A
l'ordre!
M. SEGUIN: En ce qui concerne les articles qui ne sont pas
adoptés, je pense que le chef de l'Opposition aimerait être
présent.
M.LUSSIER: Pardon? Je n'ai pas compris.
M. LESAGE: Pourrais-je demander la faveur qu'on revienne aux articles
non adoptés à 12 h 30? J'ai un engagement à midi auquel je
ne puis me soustraire.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Nous allons continuer à l'article
211.
M. LESAGE: A 12 h 30 ou encore à trois heures, au gré du
ministre, mais je lui de mande cette faveur d'attendre que je sois de
retour.
M. LUSSIER: A votre convenance.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 212.
M. SEGUIN: Le ministre a de bonnes dispositions. C'est l'article 211.
Est-ce qu'il a été adopté?
M. LUSSIER: II a été adopté, mais on peut y
revenir.
M. SEGUIN: Il ne s'agit pas de longs détails là-dessus. Je
ne me souviens pas, n'ayant pas regardé le journal des Débats. A
l'article 211, il me semble ici, à moins qu'il y ait une explication
logique, qu'on a un pouvoir excessif: « Le comité exécutif
doit homologuer sans délai les recommandations de l'article 210; cette
homologation entre en vigueur sans autres formalités ».
Pour autant que je comprends, il n'y a aucune référence au
conseil de la communauté. Il n'y a absolument rien. C'est une
décision unilatérale qui est prise à ce moment-là,
et tout passe. Germanystadtpolizei, un peu gestapo.
M. LUSSIER: M. le Président, hier, je pense bien qu'on a
discuté cet article assez longuement, et surtout lorsqu'on parlait de
l'article 210. Il faut se référer, évidemment, si l'on
parle de l'article 211, à l'article 210. Ce sont uniquement des mesures
provisoires susceptibles d'assurer une coordination efficace. Dans les 30
premiers jours, ce sont uniquement les chefs de police qui s'appellent et qui,
entre eux, se donnent une entraide mutuelle au point de vue policier.
Mais ce système ne peut pas continuer comme tel. Le conseil de
sécurité, c'est lui qui doit être la plaque tournante;
c'est lui qui doit établir des normes et des critères. Mais parce
qu'il faut que cela se fasse très vite, ce premier règlement est
provisoire. Et c'est provisoire parce que la loi, aussitôt,
prévoit dans d'autres articles, un peu plus loin, qu'aussitôt que
le conseil adoptera certaines mesures, au bout de quelques mois, par le fait
même, ce règlement provisoire tombera de lui-même. C'est
donc pour avoir une rapidité en plus de l'efficacité, mais c'est
purement temporaire, provisoire et c'est uniquement des critères de
procédure d'entraide mutuelle qui sont
décrétés.
Ce n'est pas plus que ça, mais il est nécessaire que
ça se fasse parce que c'est important et il faut que ça se fasse
le plus tôt possible dans les circonstances actuelles.
M. SEGUIN: Bien, je pense...
M. LUSSIER: C'est tout à fait temporaire.
M. SEGUIN: Si l'on prend les articles 210, 211 et 212, pour autant que
l'article 211 est concerné, j'ai une inquiétude, ici, qu'on
adopte certaines choses relativement à l'article 211. Si je passe
à l'article 212 momentanément, on
dira dans l'article 212 que « l'homologation donne aux
recommandations l'effet d'un règlement de la communauté
dûment adopté... »
M. LUSSIER: C'est ça.
M. SEGUIN: « ... et les soumet à l'application des articles
61, 64 et 65. » On pourrait, durant cette période, adopter
certaines mesures qui pourraient, non seulement pour ce moment-là, mais
pour toujours, affecter la communauté pour autant...
M. LUSSIER: Non, non, absolument pas. C'est-à-dire qu'un
règlement qui est adopté par le conseil, il faut qu'il subisse la
procédure édictée aux articles 61 et 64. Pour que cette
homologation ait force de règlement, on réfère à
ces articles. Mais si vous lisez un peu plus loin, aussitôt que la
communauté urbaine a passé son règlement après
rapport du conseil de sécurité, ce règlement auquel on
réfère à l'article 210 devient caduc, il est
annulé, il disparaît. C'est uniquement un règlement pour
une coordination provisoire de l'entraide mutuelle. C'est uniquement ceci que
le conseil de sécurité peut adopter sans que le conseil de la
communauté ait à se prononcer.
M. SEGUIN: Bon, je pense que les explications que le ministre vient de
donner pourront suffire, à l'avenir, lorsqu'il s'agira peut-être
de problèmes au point de vue de l'identification des pouvoirs. Parce
qu'encore là, à mon avis, ce n'est pas très clair et on
peut en abuser. Maintenant, les explications que le ministre vient de donner,
Je pense, signifieront à l'avenir l'intention du législateur
quand il a adopté cette législation. On pourra peut-être,
à ce moment-là, référer aux commentaires que le
ministre vient de faire pour éclaircir...
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: ... un peu la situation.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 211, adopté.
Article 212? Adopté.
M. SEGUIN: Bien, il y a un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Non, c'est à l'article 213.
M. SEGUIN: Non, excusez-moi c'est à l'article 213.
M. LUSSIER: A l'article 213.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 213,amendé,
adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: C'est une concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 214, adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 215, adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. SAINT-GERM AIN: L'article 214 est adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Article 214, adopté, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 215, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 216?
M. SEGUIN: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un peu
d'explications? « Sous réserves de droits et obligations
créés par les conventions collectives et sentences arbitrales en
vigueur, aucune nomination, promotion, rétrogradation, réduction
de traitement ou congédiement de policiers ne peut être faite par
une municipalité si ce n'est en conformité avec la Loi de police
ou les règlements adoptés en vertu de cette loi ».
Là, vous revenez à la municipalité distincte, au
gouvernement local, au corps local. Supposons, par exemple, qu'une
municipalité, à ce moment-ci...
M. LUSSIER: Oui, en fait, nous conservons à la Commission de
police sa juridiction actuelle. C'est elle qui doit établir les
règlements et les normes pour les promotions à l'intérieur
des corps de police et l'engagement aussi des nouveaux policiers. Ceci est
confié, par la Loi de police, à la Commission de police de
Québec, pas au conseil de sécurité. Alors, en fait, nous
conservons à la Commission de police ses droits, ses pouvoirs et ses
prérogatives.
M. SEGUIN: Je cite un exemple et le ministre pourra faire des
commentaires là-dessus. Si, dans une municipalité, le directeur a
démissionné ou a pris sa retraite, est-ce que le ministre veut
dire que, lorsque cet article entrera en vigueur, le 1er janvier c'est
la date où le projet de loi deviendra loi il ne pourra se faire
localement aucune promotion, aucun changement dans le personnel et qu'on ne
pourra plus congédier personne? Est-ce que c'est ça que vous
voulez dire?
M. LUSSIER: Non. L'engagement, c'est une autre affaire,
c'est-à-dire le fait d'augmenter le nombre des agents. Mais, disons que,
pour la qualité des candidats à l'engagement on peut aller
même jusque-là pour la qualité des agents et leur
promotion à l'intérieur d'un corps de police, ce sont des
critères qui vont être édictés par la Commission de
police de Québec. C'est uniquement à ça que nous
référons ici afin de dire d'une façon sûre, d'une
façon claire, que nous conservons à la Commission de police de
Québec tous ses droits et prérogatives dans ce domaine.
M. SEGUIN: C'est dire qui si à ce moment-ci, un gouvernement
local voulait procéder à des promotions, il pourrait le faire
tant que le bill n'est pas adopté. S'il y a un capitaine à qui on
voudrait donner le titre..,
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: ... d'inspecteur, enfin, ça pourrait être fait
à ce moment-ci. Mais, à partir de l'entrée en vigueur de
la loi, ça n'existe plus, ce pouvoir-là.
M. LUSSIER: Non, ça continue ce pouvoir-là, mais il faut
toujours que vous l'exerciez...
M. SEGUIN: A l'intérieur des formes.
M. LUSSIER: ... en conformité avec les directives, les normes et
les critères de la Commission de police de Québec.
M. SEGUIN: Est-ce que, par exemple, il y aurait possibilité, par
cet article ou ce qui en découle, qu'advenant le cas où, dans une
municipalité, on voudrait faire une promotion d'un officier et que, dans
une municipalité voisine, il y aurait un individu plus compétent,
la commission se charge, de dire à cette municipalité: Bien,
prenez l'autre chez le voisin, il est plus compétent?
M. LUSSIER: Non, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 216, adopté?
M. LUSSIER: On me signale ici que c'est l'article 17 de la Loi de
police.
M. SEGUIN: Ah oui.
M. LUSSIER: On ne veut pas envahir cela; c'est l'article 17 de la Loi de
police. Je pourrais vous le lire, mais, en fait, on le répète
pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
M. LE PRESIDENT: Article 216, adopté. Article 217, tel
qu'amendé, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Oui. Quel est l'amendement là-dessus?
M. LE PRESIDENT: C'est seulement de remplacer, dans les sixième
et septième lignes, le mot « desquelles » par le mot «
desquels ».
Article 217 amendé, adopté? Adopté. Article 218,
adopté?
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 218, qu'est-ce qui arrive? Quelle est la
raison pour laquelle on fait cette différence dans les dépenses
entre les dépenses en immobilisation et les dépenses...
M,, LUSSIER: C'est pour le calcul du coût de la police.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Il y a un amendement.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais pour quelle raison ne fait-on pas entrer
dans le calcul du coût de la police les dépenses en immobilisation
et en terrains et bâtiments?
M. LUSSIER: C'est parce qu'on ne veut pas que la ville de
Montréal passe tous ses immeubles et que ce soit payé par les
banlieues. Vous voyez qu'on a toujours pris l'intérêt des
banlieues, et vous ne vous en rendez pas compte.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais est-ce que ce n'est pas parce que la ville
de Montréal a de vieux immeubles payés...
M. LUSSIER: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que ce n'est
pas non plus parce que la ville de Montréal aurait des mmeubles
qui seraient déjà payés et que les banlieues auraient
plutôt des immeubles neufs sur lesquels on paierait encore...
M. LUSSIER: Mais cela ne serait plus des dépenses
d'immobilisation.
M. SAINT-GERMAIN: Mais est-ce que les dépenses en immobilisation
ne sont pas plus considérées...
M, LUSSIER: Non, c'est pour fins de calcul, pour que ce soit clair et
net et pour que les gens calculent le coût de la police de la même
façon qu'on enlève les immeubles.
M. SAINT-GERMAIN: Il est très probable qu'il y a plus de
dépenses en immobilisation dans les banlieues qu'il n'y en a à
Montréal. Enfin, c'est une hypothèse...
M. SEGUIN: Voyez-vous je pense qu'encore ici, c'est un problème
qu'on n'a pas étudié assez à fond. Dans les banlieues et
depuis ces dernières années plusieurs des municipalités
ont construit un siège social pour le corps de police ou, en
l'occurrence, des postes de police. Il y a une capitalisation, il y a un
investissement là-dedans, et puis on continuera à payer.
Maintenant, le pouvoir d'emprunt de chaque municipalité devant cette
communauté est diminué. Diminué par le fait que les
valeurs de l'île entière seront à la disposition de la
communauté qui, elle, pourrait se baser sur ces valeurs pour faire les
emprunts.
M. LUSSIER: Voulez-vous faire une motion pour qu'on exclue ça?
Voulez-vous faire une motion pour qu'on enlève l'article?
M. SAINT-GERMAIN: Nous demandons des explications, simplement.
M. SEGUIN: Nous demandons des explications, surtout.
M. LUSSIER: Oui, oui, mais je pense...
M. SAINT-GERMAIN: Nous n'avons pas les chiffres, comment voulez-vous en
venir...
M. LUSSIER: Je pense que c'est évident que l'article 218 est pour
fins de calcul. Vous n'incluez pas les immeubles. Si vous voulez inclure les
immeubles, les villes de banlieue vont en payer une beurrée, vous pouvez
être sûrs.
M. SAINT-GERMAIN: Bien, il faudrait voir les chiffres.
M. SEGUIN: C'est fort possible. Et surtout certaines
municipalités qui ont de nouvelles constructions.
M. LUSSIER: Nous autres, nous le savons, ça.
M. SEGUIN: Voyez-vous, avec le pouvoir d'emprunt diminué de
toutes les municipalités, il devient extrêmement difficile pour
une municipalité qui prévoit bâtir un édifice, de le
faire maintenant, si ce n'est pas admissible comme une dépense reconnue
par la communauté.
M. LUSSIER: Vous les incluez ou vous ne les incluez pas. Faites-vous une
proposition pour inclure les Immeubles dans le calcul du coût du service
de police?
M. SEGUIN: Bien ouil Il est impossible de poser un geste, ôtez-le
ou ne l'otez pas, sans connaître le problème à fond.
M. LUSSIER: Ecoutez bien...
M. SEGUIN: Pour la ville de Montréal, c'est facile...
M. LUSSIER: ... vous avez des moyens pour vous renseigner aussi. Ce
n'est pas en...
M. SEGUIN: Bien oui, mais il faut courir à 29 endroits. C'est
très difficile, vous savez, quand il y a 29 municipalités
d'essayer de trouver les cas de chacune. Pour la ville de Montréal,
c'est facile. C'est la même place.
M. LUSSIER: Vous vous êtes réunis assez souvent, vous en
parlez depuis assez longtemps et ça fait assez longtemps qu'il en est
question...
M. SEGUIN: M. le ministre, ne faites pas ces
généralités. C'est passé. Ce n'est plus de mode,
ça. « On en parle depuis longtemps. Ça fait 25 ans qu'on en
discute ». Ce sont des discussions stériles. Il ne faut pas
revenir là-dessus, il ne faut pas revenir sur...
M. LUSSIER: Je vous dis que cela coûterait extrêmement cher
aux villes de banlieue s'il fallait inclure des immeubles dans le coût du
service de la police pour distribuer cela à tout le monde à
travers l'île de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais ce n'est pas à nous de l'Opposition
d'établir des chiffres. Ce n'est pas notre législation. C'est la
législation du ministre, il me semblerait tout à fait normal que
le ministre nous apporte les chiffres pour que nous puissions prendre une
décision là-dessus.
M. LUSSIER: Non. Je dois répondre à vos questions, mais
que je fournisse les informations, les renseignements, non. La-dessus, il y a
un travail que vous devez faire, vous autres, d'autant plus que lorsque je vous
donne des renseignements et des informations, vous les mettez en doute tout le
temps et vous dites: Bien, c'est pas vrai, c'est ci, c'est ça. Vous ne
vous fiez même pas aux renseignements que je vous donne. Vous dites:
Donnez-nous des renseignements, mais vous ne voulez pas les recevoir
après ça.
M. SAINT-GERMAIN: Le ministre a calculé bon d'enlever de la loi
les dépenses en immobilisation.
Peut-être a-t-il raison. Mais pour savoir s'il a raison ou s'il
n'a pas raison, il faudrait certainement connaître les raisons sur
lesquelles il a basé son jugement. L'obligation de fournir les chiffres
et les renseignements n'appartient certainement pas à l'Opposition.
D'ailleurs, le ministre sait, M. le Président, que nous n'avons
absolument pas le personnel voulu et qualifié à notre
service.
M. LUSSIER: Ne prenez que l'école de police de la ville de
Montréal. Si les villes de banlieue veulent tout ramasser ça, il
y a un paquet d'immeubles, vous allez payer pour. C'est ce que nous ne voulons
pas, qu'elles soient inclues dans le coût de la police, toutes ces
bâtisses-là.
M. SEGUIN: Oui mais la fine pointe... M. LUSSIER: La quoi?
M. SEGUIN: La fine pointe, le point que je voulais faire tout à
l'heure, qui semble ne pas être compris ou accepté, quand on passe
un article comme celui-ci, c'est que les dépenses en immobilisation ne
sont pas reconnues pour l'existence du bill.
M. LUSSIER: Non, non. Le plan d'intégration peut changer
ça.
M. SEGUIN: Le plan d'intégration?
M. LUSSIER: Oui, le plan d'intégration, c'est-à-dire dans
les...
M. SEGUIN: Pourra changer ci ou ça. M. LUSSIER: ...
répartitions du coût. M. SEGUIN: C'est fort possible.
M. LUSSIER: La répartition de par la loi sera toujours
c'est-à-dire le calcul de la différence dans le coût. Selon
l'évaluation foncière, d'accord, mais ce n'est pas pour
toujours.
M. SEGUIN: Je ne vois aucune difficulté pour l'avenir, vous
savez, en ce qui concerne la ville de Montréal, mais, certainement pour
les villes de banlieue, tant qu'elles existeront en nombre comme aujourd'hui.
Je sais que, dans certains cas, on a des dépenses à faire et,
avec leur pouvoir d'emprunt bien limité et bien diminué, à
cause de cette loi communautaire, ça devient quasi impossible pour ces
municipalités-là, si elles le veulent, de faire certaines
dépenses. Si, à partir de l'entrée en vigueur, on pouvait
concevoir, on pouvait croire que la communauté absorberait certains
coûts comme dépenses légitimes, ça aiderait,
ça contrebalancerait ce manque de pouvoir d'emprunt des
municipalités à partir de la date d'entrée en vigueur, il
faut l'admettre.
M. LUSSIER: De toute façon, je pense bien que si vous ramassiez
tous les postes de police de la ville de Montréal, l'école de
police...
M. SEGUIN: Je ne parle pas de ce qui est bâti.
M. LUSSIER: En plus, les immeubles n'ont pas un rapport direct avec le
service de protection policière.
M. SEGUIN: On verra peut-être.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article adopté tel
qu'amendé.
M. LUSSIER: Cela coûterait cher.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 219, adopté. Article
220.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 221, tel
qu'amendé.
Ajouter: « La communauté et toute personne
intéressée peuvent en appeler de cette décision et
l'article 63 de la Loi de police s'applique, mutatis mutandis, à cette
décision. » Adopté avec amendement. Article 222,
adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 222, M. le Président, on dit:
« Le conseil de sécurité et la communauté peuvent
verser leurs observations... » Pour quelle raison ne dit-on pas «
doivent » verser leurs observations?
M. LUSSIER: Parce que les conventions collectives pour les litiges,
l'arbitrage va continuer à se passer entre la fraternité et la
ville intéressées et nous croyons qu'il est important, pour avoir
une certaine uniformité et pour que tout le monde sache le plus possible
à quoi s'en tenir, que le conseil de sécurité puisse
verser, lors des discussions, lorsqu'il y a des comparutions, son point de
vue.
M. SAINT-GERMAIN: Pourquoi ne l'obli-ge-t-on pas à donner son
point de vue?
M. LUSSIER: C'est parce que, dans certains cas il n'aura absolument rien
à dire. On l'obligerait à aller ne rien dire.
Ce sont des gens qui auront du calibre. Il faut leur faire confiance.
Quand ils auront quelque chose à dire ils vont le dire. S'ils n'en ont
pas, ils n'iront pas. Alors, c'est pour cela que c'est beaucoup mieux de dire
«peut». Si on dit «doit» à tous les cas, il va
falloir qu'ils interviennent. Alors, cela ne sera pas nécessaire. Il
faut faire confiance, un peu, à l'intelligence et au jugement des
personnes qui vont occuper ces postes.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 222 est adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 223, est-ce qu'il y a un
amendement apporté là-dessus?
M. SAINT-GERMAIN: II y a un amendement à l'article 223.
M. LUSSIER: C'est un article qui est remplacé.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 223 est remplacé par le
suivant: « Aucun policier ou fonctionnaire civil affecté au
service de police d'une municipalité ne peut être
congédié ou mis à pied en raison de la mise en application
d'un plan prévu à l'article 233 ».
M. SEGUIN: A l'article 233, il y a toute une série d'amendements
et de changements. Je pense qu'il serait tout à fait dans l'ordre que
nous acceptions l'article 223 pour le moment, pour pouvoir procéder.
Rendus à l'article 233, si nécessaire, nous pourrions
peut-être revenir à cet article.
M. LUSSIER: Oui. Alors, adopté, et nous pouvons y revenir.
M. SEGUIN: Adopté sous cette réserve.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté tel qu'amendé?
M. SEGUIN: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: N'y a-t-il pas une erreur? Vous dites, M. le
Président, remplacer cet article par le suivant?
DES VOIX: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: C'est un nouvel article ici?
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. SAINT-GERMAIN: Ah bon. Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 223 remplacé,
adopté?
M. SEGUIN: Oui. Avec la réserve que j'ai faite tantôt;
rendus à l'article 233, nous pourrons peut-être revenir sur cet
article.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 224?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 225,
adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 226?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 227?
M. LUSSIER: Ce sont des procédures. M. SEGUIN: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 228,
adopté? Article 229?
M. SEGUIN: Article 228, un instant, s'il vous plaît.
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 228, par quelle philosophie, par quelle
économie de la loi, si vous voulez, le ministre oblige-t-il si
subitement les municipalités de banlieue à défrayer le
coût du service de police dans son entier?
M. LUSSIER: C'est parce que, aussitôt l'entrée en vigueur
à compter du 1er janvier 1970, de cette loi, tous les citoyens de
l'île de Montréal pourront jouir de la même protection ou
sensiblement de la même protection policière. C'est une protection
uniformisée ou en voie de l'être. C'est une protection totale,
globale, par le mécanisme de l'entraide, des critères qui seront
établis, des normes, des qualités des corps de police de
l'île de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Sur quoi se base le ministre pour dire que,
nécessairement, il y aura une protection accrue si subite?
M. LUSSIER: A cause du mécanisme d'entraide policière
à travers toute l'île de Montréal, automatique sur demande,
dans n'importe quel cas.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais est-ce que le fait que les policiers seront
obligés de s'entraider nécessite un partage des dépenses
aussi illimité?
M. LUSSIER: A notre avis, oui.
M. SAINT-GERMAIN: D'ailleurs, l'aide policière, actuellement, se
fait toujours, j'entends si on parle d'insurrection ou de foules
protestataires, l'aide est toujours dirigée vers Montréal, ce
n'est jamais à l'inverse. Je comprends bien que Montréal veut
aider les polices environnantes, surtout par sa compilation des données,
par ses archives, par les dossiers qu'elle peut avoir sur les criminels, par
ses techniques, mais ce ne sont pas des choses qui arrivent
nécessairement à tous les jours. Alors, de dire
qu'immédiatement les citoyens auront une protection accrue, je crois que
ceci est une pure hypothèse si on le considère relativement
à l'ensemble de la protection à laquelle un citoyen doit
s'attendre.
M. LUSSIER: Non, nous ne le croyons pas. Il existe des services de
détective, service antiémeute, service des escouades subversives,
le désamorçage des bombes, etc. Au point de vue de l'entraide
mutuelle, à de nombreux points de vue, les gens vont coopérer
beaucoup plus, et les corps de police vont même être
habilités à aller sur d'autres territoires; ils n'ont pas
actuellement ce pouvoir. De nombreux exemples ont été
donnés à la commission des Affaires municipales pour
démontrer d'une façon assez claire et nette que la ville de
Montréal, parce qu'elle a la population la plus nombreuse
1,500,000 sur un total de 2,100,000 a dû s'équiper pour
donner un service régional qui en fait, n'était payé que
par les citoyens de la ville de Montréal. Les autres corps de police aux
alentours n'avaient pas besoin de se doter d'autant de services auxiliaires et
spécialisés pour atteindre les mêmes buts. Actuellement,
deux phénomènes se produisent. En plus, il y avait une
disparité financière à cause de ça. les services
d'autres corps policiers, qui comportent beaucoup moins de services
spécialisés, et aussi, dans quelques cas les policiers sont
très peu formés. Il existe cette disparité
financière. Il existe le fait que, lorsqu'il se produit certains
troubles ou certains actes criminels, les corps de police, le corps de police
de Montréal, qui est le mieux équipé, de par la force des
choses, de tout l'île de Montréal, ne pouvaient pas aller sur les
autres territoires prêter main-forte, compléter des
enquêtes, c'est ce qui faisait qu'il y avait des dédoublements
dans le personnel.
C'est ce qui nous fait dire aussi qu'au bout d'un certain nombre
d'années le service policier au niveau de l'île de
Montréal, si on additionne tous les coûts, ceux-ci auront une
tendance à baisser et à rejoindre le coût per capita qu'on
rencontre dans d'autres agglomérations urbaines.
C'est pour toutes ces raisons que nous croyons actuellement que les
dépenses à cause de tous ces services nouveaux accrus, toute
cette mobilité des forces policières, à tout point de vue,
qui vont être disponibles à tous les citoyens de la ville de
Montréal, mais, à cause de ce fait-là, nous sommes d'avis
que tous les citoyens doivent participer au paiement des forces
policières de la ville de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Il y a des choses que le ministre vient de dire qui
sont fondées; il y en a d'autres qui me laissent excessivement perplexe.
C'est entendu que le corps de police de Montréal, au point de vue
technique, a certainement des moyens que certaines petites villes et
municipalités de banlieue n'ont pas. Il faut toujours considérer
tout de même l'idée que le corps de police de Montréal est
au service d'une population de 1,300,000 personnes.
Par ce fait, il se doit d'être, au point de vue technique,
à l'avant-garde. Il faut tout de même observer que ce corps de
police a été structuré, édifié en vue de la
protection des citoyens de Montréal et qu'il est au service de la
population exclusive de Montréal, dans un pourcentage de 98% ou de 99%,
si vous voulez. Ses activités en dehors des limites de Montréal
sont très limitées. Alors, pour cette question de
mobilité, il me semble tout à fait normal que la police permette
à nos différents corps policiers de se déplacer d'une
municipalité à l'autre sans inconvénient, mais ça
n'a rien à voir avec les dépenses. Cela pourrait se faire
très facilement. Cela aurait dû être fait, probablement,
depuis nombre d'années, mais ça peut se faire
indépendamment des dépenses. Lorsque le ministre dit que le
coût de la police va baisser, Je crois que c'est absolument
hypothétique. Chose certaine, surtout si on va à la fusion des
différents corps policiers je l'ai dit et le répète
c'est que, loin de s'abaisser, le coût va augmenter davantage.
Alors, je ne vols pratiquement pas le lien entre la philosophie de cet article
228 et le reste de la loi. Ce n 'est pas par cette loi, du moins d'une
façon immédiate, que les citoyens de banlieue ou même les
citoyens dans leur ensemble vont être plus protégés.
Il y a certainement d'autres raisons pour lesquelles on veut faire payer
par l'ensemble de la population les services de la police. Je dirais que c'est
une des seules raisons pour lesquelles le gouvernement est si désireux
de faire adopter sa loi si vite. Le budget supplémentaire qu'on vient de
présenter ce matin est une preuve de plus que la province est dans une
situation économique réellement difficile. Le coût de la
police à Montréal est excessivement élevé, alors
que Montréal est dans une situation excessivement difficile.
Je crois qu'on veut relever Montréal économiquement par le
truchement de l'article 228. On pourrait pratiquement laisser tout ce qu'il y a
dans la législation actuelle au sujet du corps de police et très
facilement enlever l'article 228, mais je ne crois pas que le gouvernement soit
intéressé à enlever l'article 228, parce qu'à mon
avis, là, est concentré tout son intérêt. Cette
séparation des coûts, on la fait sans avoir étudié
la répercussion que cette augmentation des dépenses aura chez le
citoyen de banlieue. Je parlais encore la semaine dernière avec le maire
de Beaconsfield, M. Briggs, qui m'a remis un état financier de sa
municipalité, au point de vue des revenus. Je vois, par exemple, que
Montréal reçoit de la taxe sur la propriété, 42.5%
de son revenu. Par contre, 72% des revenus de Beaconsfield, proviennent de la
taxe foncière sur la propriété. Montréal
reçoit, d'après l'échelle que j'ai ici, 27.8% de son
revenu de la taxe de vente.
Beaconsfield reçoit 12.7% de son revenu de la taxe de vente.
Comme taxe d'affaires, Montréal reçoit 25.5% de son revenu de la
taxe d'affaires, Beaconsfiels 0.60% seulement. Comme autres revenus,
Montréal reçoit 28%, Beaconsfiels, 10% et comme subventions, Je
crois que cela c'est surtout..., Montréal reçoit 6.5% et
Beaconsfield 1.20%.
Alors, c'est dire que, pour Beaconsfield, l'augmentation de cette taxe
se fera sentir surtout au niveau de la propriété privée,
au niveau de la propriété unifamillale. Tout le monde sait que
même si, en général, les taxes municipales sont plus basses
en banlieue, qu'à Montréal, elles sont, au point de vue de la
taxation scolaire, habituellement plus élevées. Alors, est-ce que
le gouvernement et le ministère, par exemple, j'ai nommé
Beaconsfield, j'aurais pu prendre une autre municipalité a bien
étudié les répercussions de l'article 228 sur la taxation
des maisons familiales en dehors de Montréal, et les
répercussions que cette augmentation imprévue et si subite peut
avoir sur le comportement des familles ou sur la facilité ou sur la
possibilité que les familles ont aujourd'hui de se loger
convenablement?
Je suis assuré, M. le Président, qu'il y a beaucoup de
gens, beaucoup de familles, de chefs de famille qui, de par cette
élévation de taxes aussi subite, penseront sérieusement
à vendre leur propriété parce qu'ils n'auront pas les
moyens de faire face à leurs obligations.
Il y a tout de même une philosophie qui me surprend, c'est qu'on
s'imagine toujours que ceux qui demeurent en dehors de l'Ile de Montréal
sont des gens riches. On serait excessivement surpris si on faisait la moyenne
des revenus des gens qui vivent en banlieue. On verrait bien que ce ne sont pas
tous des gens qui ont des revenus énormes; il y en a qui font des
sacrifices marqués pour loger convenablement leur famille et s'acheter
une propriété. Il me semble que c'est tout à fait normal
pour un homme de vouloir loger sa famille convenablement
et d'être propriétaire de sa maison. C'est tout de
même une ambition humaine. C'est même une preuve du sens des
responsabilités pour un homme. Mais est-ce qu'on a étudié
les répercussions que cette façon de procéder peut avoir
sur la famille dans le sens que je viens de le mentionner?
M. LUSSIER: Est-ce fini? UNE VOIX: M. le Président...
M. SAINT-GERMAIN: Je n'ai pas fini, j'ai posé une question, M. le
Président, j'aimerais bien avoir une réponse.
M. LUSSIER: Oui, on a étudié. M. SAINT-GERMAIN: Comment?
M. LUSSIER: Oui, on a étudié. M. HYDE: Quels sont les
résultats?
M. SAINT-GERMAIN: Ecoutez, M. le Président, si vous voulez rester
ici jusqu'aux fêtes, moi je vais faire un débat jusqu'aux
fêtes. Je vais venir à part ça.
M. HYDE: Le ministre vient de dire, M. le Président,...
M. SAINT-GERMAIN: Vous n'en accepterez pas souvent, des articles, si
vous ne me donnez pas de réponse.
M. HYDE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LUSSIER: Vous m'avez posé une question, on nous a
demandé si on avait étudié.
M. HYDE: J'invoque le règlement, M. le Président. Le
député vient de poser une question, il a demandé si le
ministre voulait répondre à la question. Le ministre dit: «
Oui, on a étudié. » On demande quels sont les
résultats de l'étude qui a été faite et on attend
la réponse du ministre là-dessus.
M. LUSSIER: Bon, alors la première question était
avec tout le temps qu'il a pris pour savoir si on avait
étudié ci, si on avait étudié ça. J'ai
répondu à sa question. Vous n'avez pas besoin de vous
choquer.
M. HYDE: II faudrait répéter...
M. LUSSIER: Je vais répondre à l'autre. M. HYDE: ... la
question.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, je vais recommencer, M. le Président,
puisque le ministre ne m'a pas suivi.
M. COURNOYER: On a invoqué le règlement.
M. SAINT-GERMAIN: Je vais recommencer mon argumentation.
M. COURNOYER: Non, pas du tout, là c'est un rappel au
règlement. La deuxième question a été posée
par le député de Westmount et il va y répondre.
M. SAINT-GERM AIN: Ah, d'accord.
M. LUSSIER: Bien oui.
M. HYDE: L'autre après.
M. LUSSIER: Bien oui. Ne vous choquez pas.
M. HYDE: C'était pour réveiller le ministre!
M. LUSSIER: Est-ce que vous admettez qu'en 1970 le coût total des
forces policières, pour l'île de Montréal, sera de
$53,200,000? Il ne sert à rien de continuer avec des chiffres si vous
n'admettez pas ceux-là. Le coût total que les municipalités
de banlieue, qu'il y ait communauté urbaine ou qu'il n'y ait pas
communauté urbaine, vont avoir à assumer pour payer le service de
police. D'accord? $53,200,000 en 1970. Sans communauté urbaine, la ville
de Montréal aurait un déboursé ce sont des chiffres
approximatifs toujours, mais je pense bien qu'ils sont très, très
proches de la vérité - de $41,533,000. Les villes de banlieue,
$11,667,000. Avec communauté urbaine, sans subvention, si nous prenons
comme hypothèse que l'évaluation foncière de toute l'fle
de Montréal, additionnée, uniformisée est, disons, de $10
milliards. Elle est légèrement supérieure à
ça, mais disons, pour fins de calcul, $10 milliards. Cela veut dire que
la ville de Montréal aurait à débourser pour la police, la
protection policière, $31,920,000. On n'a simplement qu'à
multiplier $53,200,000 par six; pour les banlieues on multiplie par quatre,
parce que l'évaluation foncière est de $4 milliards pour les
villes de banlieue. Donc, pour les banlieues, ça coûterait
$21,280,000. Jusqu'ici, est-ce qu'on admet tout ça?
M. SEGUIN: Bien, oui, nous admettons les chiffres que le ministre nous
donne comme étant des chiffres, des estimations...
M. SAINT-GERMAIN: Des chiffres approximatifs.
M. SEGUIN: C'est ça, nous les prenons comme tels.
M. SAINT-GERMAIN: C'est hypothétique.
M. LUSSIER: II n'y a pas de grosse objection.
M. SEGUIN: Ce que je voudrais dire à ce moment-ci, sans vouloir
interrompre le ministre ce n'est pas mon habitude de le faire
c'est que quand le ministre dit, par exemple...
M. LUSSIER: Continuez...
M. SEGUIN: ... que pour Montréal, le coût de la police est
de l'ordre de $31 millions, au cours des délibérations on a
mentionné $31 millions, $33 millions, $38 millions, $40 millions. Autant
de chiffres qui ont été mentionnés comme étant le
coût pour Montréal. J'accepte, pour le moment, pour les besoins de
la discussion, le chiffre que le ministre nous donne.
M. LUSSIER: Si vous voulez que je vous détaille les $53,200,000,
je peux vous les détailler. Je vous l'ai demandé au début,
ça.
M. SEGUIN: Oui, oui, je pense que le chiffre que le ministre nous donne
est peut-être réaliste. Je n'ai pas de raison de commenter,
autrement que de dire qu'à l'occasion des séances de la
commission, on a mentionné $30 millions, $31 millions, $33 millions, $38
millions...
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: ... et $40 millions.
M. LUSSIER: C'est pourquoi je vous demande si vous prenez les chiffres
que je vous donne. On peut dire n'importe quoi. Un individu peut dire ça
et puis dire une autre chose. Mais est-ce que vous admettez les chiffres que je
vous donne? Si vous admettez ça, nous allons continuer.
M. SEGUIN: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Bien écoutez, M. le Président, nous
n'avons pas à dire au ministre qu'il nous ment. Il nous donne des
chiffres; je crois bien qu'il les donne avec le meilleur de sa connaissance. Il
nous a dit que c'étaient des chiffres approximatifs, nous les prenons
comme tels.
M. LUSSIER: Le coût de la police, disons que nous le calculons
cette fois-ci avec la communauté urbaine existant et avec subvention. La
subvention de fonctionnement que donnera le gouvernement de la province de
Québec à la Communauté urbaine de Montréal
dépassera les $6,900,000.
De ces $6,900,000, $400,000 iront pour le service de santé. Ce
qui veut dire qu'il restera un solde de $6,500,000 de subventions pour diminuer
le coût des forces policières sur l'île de Montréal.
Alors, $53,200,000 moins $6,500,000 fait $46,700,000. Le coût de la force
policière de Montréal s'établira aux environs de
$28,620,000. Pour les banlieues, $19,080,000. Si on revient plus
spécifiquement aux banlieues, s'il n'y a pas de communauté
urbaine en 1970, leur corps de police coûtera tel quel $11,667,000 et,
avec subventions en 1970, $19,080,000.
M. SAINT-GERMAIN: Juste une question. Est-ce que vous avez tenu compte
des augmentations statutaires ou des augmentations...
M. LUSSIER: Oui, c'est dans les $53,200,000, le coût total
d'où je suis parti au début. Ce qui veut dire que les
municipalités de banlieue défraieront un montant de $7,313,000 de
plus avec le nouveau système de cotisation qui, évidemment, comme
je le disais tantôt, apporte des améliorations, une entraide et
met fin à des disparités fiscales surtout au point de vue
policier et à cette injustice qui existe dans le paiement des forces
policières au niveau de l'île de Montréal.
Le compte que recevront les municipalités de banlieue va arriver
en 1971. D'accord? En 1970, la province versera, en subventions
d'établissement et de fonctionnement, une somme de près de
$8,939,000. De cette somme, soustrayons, si vous le voulez bien, ce qu'il en
coûte directement aux citoyens pour l'établissement de la
communauté urbaine. Selon nos prévisions budgétaires, cela
coûtera $2,709,000 pour faire fonctionner la communauté comme
telle, en enlevant, évidemment, le conseil de sécurité. Ce
qui veut dire qu'à la fin de son année financière de 1970
la communauté urbaine aura, dans ses caisses, un surplus
budgétaire de $6,230,000.
M. SAINT-GERMAIN: Je n'ai pas bien compris. Vous dites qu'à la
fin de 1970...
M. LUSSIER: La communauté urbaine aura, dans ses coffres, un
surplus budgétaire de $6,230,000 et ceci sans avoir imposé aucune
taxe à personne sur l'île de Montréal.
Le compte pour la protection policière n'arrive qu'en 1971 et, en
1971, de par la loi, une autre subvention, qui est payée per capita,
sera de plus de $9 millions que la province versera. Ce qui veut dire qu'en
1971, les municipalités de banlieue reçoivent leur compte, dans
les caisses de la com.nunauté urbaine existe un surplus de $6 millions,
auquel vient s'ajouter une autre subvention de $9 millions, ce qui fait $15
millions qui arrivent dans la caisse. Admettons que nous enlevons un montant de
$3 millions pour le fonctionnement de la communauté urbaine, il reste
près de $12,800,000 pour payer le compte de $7,300,000. Ce qui veut dire
qu'à la fin de l'année 1972, il restera encore un surplus
budgétaire de $5 millions et que pas un citoyen, ni même en 1970,
ni même en 1971, n'aura à payer un sou pour la protection
policière. Et la communauté urbaine, à la fin de
l'exercice 1971, aura encore un surplus budgétaire, grâce aux
subventions très généreuses du gouvernement, de
près de $5 millions.
M. SAINT-GERMAIN: L'inquiétude des gens, M. le Président,
c'est clair que ce n'est pas les dépenses immédiates, c'est au
bout de deux ans, lorsque le gouvernement ne donnera plus de subvention et que
le budget de la communauté augmentera constamment avec les services dont
elle sera responsable, c'est là qu'est toute la crainte.
Je ne crois pas qu'on ait étudié quelles seraient les
répercussions économiques dans une municipalité de
banlieue qui n'est absolument pas industrialisée.
M. LUSSIER: Bon, adopté.
M. SEGUIN: M. le Président, j'ai écouté bien
attentivement le détail que vous avez apporté et, actuellement,
quand on nous le donne immédiatement, il est quasi impossible d'en faire
l'analyse tout de suite ou de faire une vérification de ces montants.
Vous vous souviendrez qu'à la commission permanente des affaires
municipales, il y avait une suggestion de la part des maires, il y a du moins
un maire qui a fait la suggestion, et je n'ai pas entendu d'objection, c'est
qu'on enlève cet article 228 pour un temps limité, pour le
moment. Je pense que c'est l'expension qui avait été
employée.
Je me demande, puisque cet article 228 réfère aux articles
217 et 218, et qu'à l'article 217 on dit: « Le Conseil de
sécurité doit, dans les trois mois de l'entrée en vigueur
de la présente loi, établir les normes, etc. ». Il y a une
période de trois mois. Je me demande s'il ne serait pas avantageux qu'on
puisse continuer avec le bill, continuer avec ce programme d'intégration
de la police. Mais, cette partie qui a rapport strictement à la finance
et au financement, qu'on ait l'occasion de la revoir d'un peu plus
près.
Peut-être, à ce moment-là, pourrions-nous obtenir de
la part de ce conseil de sécurité des recommandations bien
spécifiques, parce qu'on sait que déjà, même si le
ministre lui-même nous dit tout à l'heure qu'il n'en coûtera
pas un cent aux municipalités, on nous a préparé un
tableau qui a été utilisé à l'occasion des
séances de la commission permanente, un tableau comparatif et
hypothétique des coûts actuels et futurs pour le service de police
sur l'fle de Montréal.
Ce document tient compte de la population, de l'évaluation
totale, évaluation normalisée en date du 15 octobre 1969,
l'évaluation par tête, le budget de police, dans chacune des
municipalités pour l'année 1969, le coût estimé sans
subventions à un taux de $0.46 par $100 d'évaluation. Mais, une
fois les $6 millions appliqués à la police, c'est-à-dire
la subvention qui sera appliquée pour ces taux estimés
à$0.46, si elle est diminuée à $0.40 du cent, on verrait
tout de même, que cela soit payé en 1970 ou que cela soit payable
en 1971, que ce n'est pas là la question. Mais, il faut que chacune de
ces municipalités, surtout celles qui sont affectées le plus
sérieusement, je prends le cas de ville d'Anjou, où,
d'après ces calculs qui sont basés sur des chiffres qu'on a
obtenus dans les municipalités, ville d'Anjou, pour son service de
police, en 1970 ou 1971 peu importe, aura à défrayer un
coût additionnel de $328,000. La ville de Beaconsfield, le
député de Jacques-Cartier en a parlé tout à l'heure
et a donné certains chiffres, sera appelée à payer, en
plus de ce qu'elle paie déjà, $154,000. La ville de
Côte-Saint-Luc aura une dépense additionnelle de $335,000. La
ville de Dollard-des-Ormeaux, $109,000; la ville de Dorval, $280,000 de plus;
la ville de Kirkland, $ 111,000, population de 2,000 âmes; Lachine, une
augmentation prévue, même avec les subventions, de $391,000; ville
LaSalle, $302,000; Mont-Royal, $502,000 de plus; Plerrefonds, $250,000 de plus;
Pointe-aux-Trembles, $51,000 de plus; Pointe-Claire, $527,000 de plus.
Ville Saint-Laurent, $648,000 de plus que le budget actuel.
Saint-Léonard, $530,000 de plus.
Westmount, $412,000 de plus. Je pense que ce sont là, M. le
Président, des articles budgétaires très importants. On
est à la fin de l'année financière dans toutes ces
municipalités et elles ont certainement à ce moment-ci
préparé non seulement leur budget pour l'année 1970, mais
elles ont certainement puisqu'elles sont toutes bien
administrées, ces villes regardé un peu de l'avant.
Si, en 1971, il est possible et probable que ces municipalités
aient à payer à la communauté ces sommes que j'ai
déjà mentionnées, il faut que nous en ayons une
quasi-certitude. Il faut que nous ayons des détails là-dessus
pour qu'au point de vue budgétaire... Vous savez que $500,000 dans un
budget de $6 millions, par exemple, c'est déjà un montant assez
intéressant. On sait que pour les emprunts on n'en a pas
discuté dans l'année qui s'en vient, l'année 1970,
ces municipalités sont déjà obligées, sont
déjà engagées, si vous voulez, pour des emprunts pour des
travaux déjà faits. Elles ne peuvent pas revenir sur ces
décisions-là. Elles sont obligées d'assumer ces frais
additionnels et l'argent est vendu, vous le savez, à 10% et plus.
M. le Ministre, en toute sincérité, ici il ne s'agit pas
de combattre le projet, il ne s'agit pas de s'objecter à
l'intégration, je le répète. Mais j'aimerais surtout dans
ce cas-ci, où nous voyons une grande dépense, ce sont les deux
tiers du coût de la communauté qui y passent, qu'au lieu de faire
entrer en vigueur cette loi, en ce qui concerne la police, ce qui est
mentionné à l'article 228, au lieu de la faire entrer en vigueur
dès le 1er janvier, ce qui donne quelques jours, quelques semaines
seulement à ces municipalités pour tenir compte des augmentations
auxquelles elles auront à faire face... Ah 1971, c'est vite venu!
Même si elles n'avaient pas un sou à défrayer de plus en
1970, il faut tout de même que nous ayons un aperçu. Cela va
influencer les emprunts qui devront être faits.
Cela va influencer certainement le programme des travaux importants que
ces municipalités ont à faire au cours de 1970. Elles seront
obligés de les diminuer et, peut-être, de donner beaucoup plus de
considération au nombre d'employés qu'elles pourront engager
durant l'année. Il faudrait peut-être qu'elles diminuent certains
services dès maintenant pour essayer de combler ce qu'elles auront
à payer de plus. Il y a toutes sortes de raisons en faveur de ce
délai de trois mois. D'abord, cela va permettre au conseil de
sécurité de voir le problème un peu plus à fond et
de consulter les différents directeurs des corps de police, en
même temps que le directeur du corps de police de Montréal. Le
nouveau directeur, évidemment. On a parlé d'un homme hier, mais
il a changer au cours de la nuit. En exauçant cette demande que les
municipalités ont faite au ministre d'enlever pout le moment, cet
article 228, je pense que vous pourriez régler un grand problème
et enlever l'inquiétude qui existe présentement chez ces
individus. Les chiffres que j'ai donnés sont assez imposants et
illustrent d'une façon bien claire l'inquiétude que certains de
ces administrateurs peuvent avoir face au projet de loi.
Je veux bien accepter ce que le ministre nous donne comme chiffres. Je
n'ai aucune raison de douter de la véracité de ces chiffres, mais
je voudrais qu'on puisse réfléchir un peu plus sur cet article
bien spécialisé qu'est la protection. Procéder avec tout
ce qui en est au point de vue de l'intégration, mais n'appliquez pas ce
système et n'engagez pas, dès le 1er janvier, toutes les
municipalités dans le financement tel que le bill le prévoit. Je
pense que c'est une demande non seulement logique, mais très
raisonnable. Cette intégration, je pense, va beaucoup plus loin que
d'établir certaines normes pour les individus, que de fixer le nombre
des policiers ou leurs fonctions. C'est bien au-delà de ça, parce
que ce service de sécurité comprend une partie très
importante des dépenses de chacune de ces villes.
Je demanderais encore une fois au ministre de repenser cette date du 1er
janvier, de concéder ou de reconnaître l'inquiétude des
administrateurs de banlieue. Je demande aussi de reconnaître la
suggestion qui avait été faite à la commission permanente
des Affaires municipales, recommandation ou suggestion qui avait
été faite au ministre, à ce moment-là, de suspendre
pour le moment l'article 228 et de continuer l'examen du bill, avec les
implications, mais qu'on ait l'occasion d'examiner de plus près tous ces
articles de dépenses. Il y a aussi, je pense, des études qui
devraient être faites, à la grandeur de la province, sur la
normalisation de tous les corps policiers, que ce soit à Québec,
Trois-Rivières ou ailleurs. Il y a des travaux, je pense, immenses qui
peuvent être faits. Des travaux, cela se fait.
M. LUSSIER: Par la commission de police de Québec.
M. SEGUIN: C'est ça. Alors, il serait intéressant de voir
les résultats de leurs travaux, de voir les recommandations qu'ils
auront a faire. Un délai, dans ce cas-ci, n'est pas du tout
l'idée d'empêcher ou de bloquer quelque
chose. On demande tout simplement de progresser avec tout l'esprit de
raison qu'on peut apporter à une question aussi sérieuse. Je
reconnais, M. le Président, que le ministre, que ses conseillers, que
les gens qu'il a consultés ont donné des opinions, et on peut se
baser, on peut reconnaître ça comme une partie de l'opinion. Je
pense qu'il faut aller plus à fond. Et un délai de trois mois,
tel qu'indiqué, par exemple, dans l'article 217, je pense que ces trois
mois-là, si à la place du 1er janvier on disait le 1er avril,
cela nous donnerait le temps d'obtenir les assurances nécessaires en vue
de savoir exactement où nous allons, non pas seulement pour 1970, mais
pour 1971 et 1972.
M. LUSSIER: Bon, alors, M. le Président,...
M. SEGUIN: Je pense que le leader avait des commentaires à faire.
Il est énervé au microphone! Le leader en avant, ici.
M. LOUBIER: OÙ ça, il n'est pas ici.
M. SEGUIN: Le député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Ah bon!
M. SEGUIN: Le leader en avant, ici.
M. LOUBIER: Il n'est pas ici.
M. SEGUIN: Le député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Ah bon! Je vais essayer d'être sage aujourd'hui.
M. LUSSIER: Dans les interventions que j'ai faites antérieurement
et dans celle que je viens de terminer en réponse aux
députés de Jacques-Cartier et de Westmount... Est-ce Westmount
qu'on dit?
UNE VOIX: Mont-Royal.
M. LUSSIER: ... Mont-Royal, j'ai répondu à toute cette
question. Pour les mêmes raisons encore que nous avons
énoncées et fait valoir, nous ne pouvons pas accepter de
délai.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté sur division?
UNE VOIX: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté.
M. LOUBIER: Alors, trois heures, cet après-midi.
M. LESAGE: Je félicite le leader du gouvernement en Chambre, il
fait bien son travail.
M. LOUBIER: J'ai mon voyage!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Le comité suspend ses travaux
jusqu'à trois heures.
Reprise de la séance à 15 h 4
M. SAUVAGE AU (président du comité plénier): A
l'ordre, messieurs!
M. SEGUIN: Un instant, s'il vous plaît. M. LUSSIER: Aux articles
suspendus.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Nous revenons à l'article
185.
M. LUSSIER: II y a les articles 88 et 89.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Les articles 88 et 89.
M. LESAGE: Les articles 88 et 89, ça va très bien.
M. LUSSIER: Ça va, avec l'amendement?
M. LESAGE: Oui, mais je pense qu'il serait bon, pour une meilleure
compréhension du journal des Débats, que le ministre dise
à peu près ce dont il s'agit.
En avez-vous beaucoup d'enveloppes comme celle que vous venez de
manipuler?
M. LUSSIER: II s'agit de la nomination du président du conseil de
la communauté urbaine. Ce que nous proposons en amendement, c'est que le
président soit élu d'une façon permanente pour quatre ans
et qu'il soit élu à la même séance où on
élit le président du comité exécutif, mais
après celui-ci.
Le vice-président, si le président vient des banlieues,
viendra de Montréal et vice versa. Les mêmes dispositions
s'appliqueraient, quant à son cens d'éligibilité; il peut
occuper ce poste tant et aussi longtemps qu'il fait partie d'un conseil
municipal ou qu'il est maire d'une des villes de l'île de
Montréal.
Aussitôt que son mandat prend fin au niveau local, par le fait
même, ipso facto, son mandat prendrait fin au niveau régional.
M, LESAGE: Ce sont sensiblement les mêmes règles qui
s'appliquent au président et au vice-président du comité
exécutif.
M. LUSSIER: C'est bien ça.
M. LESAGE: Sauf que la démission du président
entraîne la démission forcée du vice-président,
étant donné qu'il va falloir connaît tre l'appartenance de
celui qui remplacera le président avant de nommer le
vice-président.
Ils ne peuvent pas être de ce que j'appellerai, et qu'on ne
devrait jamais appeler, le même clan.
Espérons qu'il n'y aura pas de clan.
M. LUSSIER: Adopté?
M. LESAGE: Oui, très bien, 88, adopté; 89?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté tel que remplacé.
Article 89.
M. LESAGE: Quant à l'article 89, je pense que le ministre donne
suite au voeu que j'avais formulé, à savoir qu'il y ait une
présidence permanente chargée du maintien de l'ordre aux
séances, de l'application des règlements. Disons que je suis
très satisfait des nouveaux articles 88 et 89. Je pense que ça va
aider à la poursuite ordonnée des travaux du conseil.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 89, tel que remplacé,
adopté.
M. LESAGE: J'en profite pour rappeler au ministre encore une fois la
suggestion que je lui ai faite, à savoir que ses fonctionnaires
préparent au fur et à mesure les amendements au projet de loi de
la Communauté urbaine de Québec dans le même sens...
M. LUSSIER: C'est fait.
M. LESAGE: ... parce que les mêmes amendements devront aussi
être apportés aux articles correspondants.
M. LUSSIER: C'est fait, et les renseignements qu'on m'a donnés ce
midi, c'est qu'ils sont simplement quelques articles en arrière de nous.
Alors, à six heures, nous devrions être au même point tous
les deux.
M. LESAGE: Aussitôt qu'ils seront prêts,
j'apprécierais avoir ces amendements. J'aimerais bien aussi qu'une copie
soit prête, tout particulièrement pour le député de
Jean-Talon qui va travailler spécialement avec moi au projet de loi de
la Communauté urbaine de Québec
M. LUSSIER: On m'informe que...
M. LESAGE: Et s'il y avait moyen de faire la même chose pour
l'Outaouais, c'est le député de Hull qui travaillera avec moi
à ce moment-là.
M. LUSSIER: Tout de suite après avoir corn-
piété celui de Québec, les gens se mettront au
travail pour compléter...
M. LESAGE: Aussitôt que possible, celui de la région de
l'Outaouais.
M. LUSSIER: D'accord. Je crois bien qu'on pourra vous donner, pour
Québec, tous ces renseignements à huit heures.
M. LESAGE: Je ne pense pas que nous ayons terminé notre travail
en comité plénier.
M. LUSSIER: Non, je vous dis cela pour...
M. LESAGE: A moins que le ministre ne continue à produire des
amendements comme il vient de le faire.
M. LUSSIER: Je pense que je vous ai choyé.
M. LESAGE: II n'y a rien de pire qu'un homme choyé; c'est comme
une femme choyée, il n'en a jamais assez.
M. LUSSIER: C'est cela. Je vais changer de manière.
M. LESAGE: Ah, monsieur! Le ministre a essayé de changer de
manière hier et cela a mal été.
M. LUSSIER: De temps en temps, ce n'est pas mauvais.
M. LESAGE: J'aime mieux voir le ministre jovial.
M. LUSSIER: L'article lg) était resté en suspens.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): II est resté en suspens.
M. LUSSIER: II s'agit du conseil de sécurité à
l'article lg).
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article lg).
M. LUSSIER: On peut bien l'adopter, c'était resté en
suspens.
M. LESAGE: Oui, nous l'avions laissé en suspens à cause de
la composition.
M. LUSSIER: Oui, mais nous avons continué et nous sommes rendus
à l'article 229.
M. LESAGE: C'est cela. D'ailleurs, c'est à cause de la suggestion
qui m'avait été transmise par l'Association des pompiers, je
crois.
M. LUSSIER: D'accord. Alors, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté.
M. LUSSIER: Y en a-t-il d'autres?
M. LESAGE: Oui, il y avait...
M. LUSSIER: L'article 93.
M. LESAGE: ... l'article 93 mais, j'en ai discuté avec le
député de Saint-Jacques, j'ai rencontré les
intéressés et il n'y a pas lieu d'amender l'article
modifié.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté.
M. LUSSIER: Maintenant, j'ajouterais le vote pondéré
à cet article-là, comme amendement. On pourrait, d'un autre
côté, le laisser comme l'article 114 où le vote n'est pas
pondéré. Je pense qu'à l'article 93 il serait logique que
le vote soit pondéré.
M. LESAGE: Je ne le pense pas.
M. LUSSIER: Voulez-vous le laisser à la moitié des
municipalités?
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Je n'ai pas d'objection à cela.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 93, adopté tel
qu'amendé?
M. LUSSIER: Vote pondéré.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté.
M. LUSSIER: Les articles 45 et 47 aussi, maintenant que nous nous
entendons sur la nomination d'un président permanent. Les article 47 et
45.
M. LESAGE: Oui. A l'article 47, je voulais suggérer que, s'il y
avait nomination d'un président permanent, il pourrait convoquer, lui,
des assemblées spéciales du conseil. D'ordinaire, le
président d'un organisme peut toujours convoquer des assemblées
spéciales.
M. LUSSIER: Oui. Nous sommes d'accord.
M. LESAGE: Nous pourrions dire: « Les assemblées
spéciales du conseil sont convoquées par le secrétaire de
la communauté, à la demande du président du conseil, du
président du comité exécutif ».
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 47, amendé,
adopté. Article 45.
M. LUSSIER: L'article 45 a été adopté.
M. LESAGE: C'est l'article 47 qui avait été suspendu.
L'article 45 avait été adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Oai.
M. LUSSIER: C'est l'article 55. L'article 47 avait été
suspendu ainsi que l'article 55.
M. le PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 55.
M. LESAGE: Maintenant, il peut être adopté tel quel. Il n'y
a plus aucun doute sur la question de savoir qui est le président qui
doit signer les procès-verbaux.
M. LUSSIER: L'article 62, je pense que c'est la même chose, M. le
Président.
M. LESAGE: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 62, amendé?
M. LESAGE: Non, l'amendement doit disparaître.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 62, adopté. Pas
d'amendement.
M. LESAGE: Pas d'amendement. M. LUSSIER: Bien.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 185...
M. LESAGE: Ce sont les articles concernant les services de
santé.
M. LUSSIER: La santé.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Les articles 185, 186 et 187.
M. LESAGE: M. le Président, le ministre nous a remis des
chiffres. Je pense bien que, pour la bonne compréhension de la
discussion, il serait bon que le ministre explique ou même fasse lecture
du tableau dont il nous a remis des copies.
M. LUSSIER: Coût total pour l'entretien des parcs de la ville de
Montréal, au budget de 1969/70, si ce n'est pas suffisant, nous avons le
budget de la ville de Montréal, on peut peut-être donner d'autres
chiffres. L'entretien a coûté $6,016,834, les traitements,
$11,663,000, nombre de fonctionnaires 1.829.
Pour ce qui est des services de santé, les unités
sanitaires sur l'île de Montréal, il en reste deux, le nombre de
fonctionnaires est de 59, cela coûte à la province $217,453, les
municipalités paient, de leur côté, $310,046. Le service de
santé de la ville de Montréal, son coût total avec tout ce
qu'on inclus dans ce service (tous les services à l'intérieur de
ce poste ne sont pas attribuables à un véritable service de
santé) coût total, $4,599,129; inspection des bâtiments
$869,582; et le nombre de fonctionnaires, 487.
Pour ce qui est du coût total des services de santé des
villes de banlieue, je pense qu'il y a six ou sept villes qui en
possèdent, il est de $1,360,758, et le nombre de fonctionnaires
employés est de 97.
M. SEGUIN: Le premier chiffre du service des parcs, j'avais donné
les chiffres hier soir, venant de ce volume, de $16,559,000. Le ministre nous
donne le coût total comme étant $13,000,000. Il y a une
disparité entre ces chiffres et les chiffres qui sont publiés par
le ministère. Au cours des débats, le ministère a souvent
cité ce voulume d'analyse budgétaire, et je me demande
d'où viennent les chiffres qu'on vient de nous donner, soit $13
millions. Où les a-t-on pris?
M. LUSSIER: Dans les budgets de la ville de Montréal.
M. SEGUIN: De la ville même.
M. LUSSIER: II y a des gens du ministère qui ont
téléphoné ce matin à la ville de Montréal
pour connaître aussi les chiffres. C'est dans le « City of Montreal
Budget. »
M. SEGUIN: Non, il y a une question simple, je pense, qui se pose. Si
Montréal reconnaît pour la ville des dépenses totales, de
$13,096,053 et qu'on indique ici à « services
récréatifs et com-
munautalres », $16,559,000, les $3 millions de différence
qui existent vont-ils passer à la communauté ou si on a voulu,
pour les fins du budget...
M. LUSSIER: Absolument pas.
M. SEGUIN: ... de Montréal, en faire la déduction
immédiatement?
M. LUSSIER: Non, non, nous avons pris cela à l'article «
service des parcs, » chapitre 14, les dépenses. Alors, ça
se totalise à ça pour les parcs.
M. SEGUIN: Oui, mais hier soir, vous vous en souviendrez, à
l'occasion des débats, on demandait justement si certains parcs - on en
a nommé quelques-uns; je ne reviendrai pas là-dessus
passeraient au service régional. Il y a ici une différence de $3
millions. Ce n'est peut-être pas grand-chose, si on parle de $77 millions
ou de $100 millions comme dépenses. Mais, d'un autre
côté...
M. LUSSIER: Mais c'est inscrit sous quelle rubrique dans le livre auquel
vous référez?
M. SEGUIN: Dans le livre ici? Bien, c'est inscrit sous « services
récréatifs et communautaires. » Le montant donné est
de $16,559,469. La dépense per capita pour Montréal,
indiquée aussi au même volume d'analyse budgétaire...
M. LUSSIER: Alors, cela comprend autre chose.
M. SEGUIN: ... est de $12.40.
M. LUSSIER: ... que les services récréatifs. Là,
vous avez demandé le coût des parcs et de l'entretien des parcs.
Alors, on vous donne ça. Mais dans la rubrique dont vous faites
mention...
M. SEGUIN: Il mentionne « communautaires. »
M. LUSSIER: ... il y a peut-être plus que les parcs et l'entretien
des parcs.
M. SEGUIN: C'est fort possible. La raison de ma question, c'est que,
s'il y a une disparité ou une différence dans ces deux rubriques,
dans ces deux entrées...
M. LUSSIER: On ne parle pas exactement de la même chose.
M. SEGUIN: ... de $3 millions, où sont-ils, ces $3 millions?
M. LUSSIER: Hier, la question que vous avez posée...
M. SEGUIN: Je sais que vous ne pouvez pas me répondre; vous ne
faites pas le budget de Montréal.
M. LUSSIER: C'est le service des parcs qui vous donne ça. C'est
inscrit ici, dans le budget de la ville de Montréal, à «
service des parcs ».
M. SEGUIN: Est-ce qu'on a une entrée dans ce même volume
pour les « services communautaires »? Sous ce titre-là, par
exemple, est-ce que ce serait de $3 millions?
M. LUSSIER: Les statistiques que vous mentionnez sont faites par le
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Dans leur rubrique, ils peuvent faire entrer autre chose que
des parcs. Il peut y avoir des bibliothèques et une foule de choses que
je ne connais pas. Cela, c'est une rubrique bâtie par le ministère
de l'Industrie et du Commerce. Hier, vous m'avez demandé ce que
coûtent les parcs, leur entretien, les traitements qu'on y paie. Alors,
je vous donne le budget de la ville de Montréal.
M. SEGUIN: Au cours des débats, on s'est souvent
référé à ce volume-là comme étant
réel et juste. Or, je trouve ici une disparité de $3
millions.
La même chose pourrait se dire, et je ne voudrais pas revenir sur
cette question de police, mais dans ce livre qui est reconnu officiel,
Montréal, pour services de police et d'incendie: $54 millions; autres
protections publiques, $4 millions; ce qui fait un total de $58 millions, il y
a toujours ce problème quand on donne des chiffres. Le ministre dit $50
millions, un autre dit que c'est $53 millions, ici c'est $16 millions,
d'après ce volume-là, pour les services communautaires et
récréatifs. Je pense que le ministre se sert d'un document
officiel, le budget de Montréal, pour dire: Non, ce n'est pas ce
montant-là, c'est $11 millions.
M. LUSSIER: Le service des parcs... c'est peut-être les
bibliothèques qui sont incluses là-dedans, que l'Industrie et le
Commerce a incluses dans cette rubrique. Mais il est bien
clair que ce que je vous al donné, c'est pour le service des
parcs; coût, entretien, etc. D'accord?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté?
M. LESAGE: Cela, ce sont les parcs. Les premiers chiffres n'indiquent
pas qu'il s'agit des parcs, sur les feuilles qui nous ont été
distribuées par le ministre...
M. LUSSIER: Non, j'ai oublié cela.
M. LESAGE: ... mais je comprends que, les premiers chiffres, c'est quant
aux parcs.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: La deuxième série de chiffres répond
à une question sur le nombre d'unités sanitaires sur l'Ûe
de Montréal, le nombre de fonctionnaires, le coût à la
province et le coût aux municipalités. Où sont
situés les deux unités sanitaires et quel territoire
couvrent-elles chacune?
M. LUSSIER: L'unité sanitaire de Jacques-Cartier et
l'unité sanitaire d'Hochelaga. L'unité sanitaire de
Jacques-Cartier, son siège est à Lachine; 15 municipalités
sont desservies par cette...
M. LESAGE: 15?
M. LUSSIER: Quinze municipalités, ce sont les...
M. LESAGE: Alors, cela couvre plus que les limites territoriales du
comté de Jacques-Cartier.
M. LUSSIER: Oui, d'accord, il y a Baie d'Urfée...
M. LESAGE: Est-ce que le territoire desservi par cette unité
sanitaire se rend jusqu'à Sainte-Anne-de-Bellevue?
M. LUSSIER: Oui. Dollard-des-Ormeaux, Dorval, Ile Bizard, Ile Dorval,
Kirkland, Lachine, Pierrefonds, Pointe-Claire, Roxboro,
Sainte-Anne-de-Bellevue, Sainte-Geneviève, Saint-Pierre et
Senneville.
L'unité sanitaire d'Hochelaga, dont le siège est à
Rivière-des-Prairies, dessert quatre municipalités: Anjou,
Montréal-Est, Pointe-aux-Trembles, Saint-Léonard. Les autres
villes possèdent leur propre service de santé.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre a fait des projections quant au
coût des services de santé pour l'ensemble du territoire de la
communauté urbaine pour les prochaines années.
M. LUSSIER: L'ensemble...
M. LESAGE: Oui. Nous savons que, pour les services de santé, il
se dépense, là où il y a des unités sanitaires,
conjointement par laprovince et par les municipalités, $527,500. A
Montréal il se dépense à peu près $5 millions et
puis en banlieue, là où il n'y a pas d'unités sanitaires,
$1,360,000. Ce qui fait, mettons, $7 millions en tout, à l'heure
actuelle.
M. LUSSIER: Cela ne fait pas...
M. LESAGE: L'intégration, si l'on veut, des services de
santé va amener un coût de combien dans un an, dans deux ans et
dans trois ans?
M. LUSSIER: Tout d'abord, l'intégration des services de
santé, les gens ont deux ans pour la faire. Au début, ils vont
faire des analyses, des études, ils vont commencer à faire un
certain travail pour intégrer ces services.
M. LESAGE: Le ministre nous a dit ça en commission, en bas.
M. LUSSIER: Pardon?
M. LESAGE: Le ministre nous a dit ça en commission, en bas.
M. LUSSIER: Ah oui. Il y a bien des choses qui sont dites en commission
et qui sont répétées en haut, vous savez.
M. LESAGE: Je veux prouver au ministre que je l'ai bien
écouté.
M. LUSSIER: Oui. Et au bout de deux ans...
M. LESAGE: Surtout lorsqu'il parlait d'argent.
M. LUSSIER: C'est regrettable que je puisse pas saisir tout ce
que...
M. LESAGE: Je dis: Surtout lorsque le ministre parlait d'argent.
M. LUSSIER: Oui, oui, Je comprends.
M. LESAGE: Je n'ai pas parlé de la langue d'argent du
ministre.
M.LUSSIER: Oui, oui, ne forcez rien là.
M. LESAGE: Je ne voulais pas le comparer à Sir Wilfrid
Laurier.
M. LUSSIER» Les services de santé, au bout de deux ans,
devrait en être passés à la communauté urbaine.
C'est la communauté urbaine elle-même, parce que c'est un
organisme autonome, parce que c'est un organisme évolutif, parce que
c'est un organisme qui met en place des structures et que c'est elle qui va
voter ses budgets, que c'est elle qui va donner la rapidité
d'intégration de ces services de santé, qui fera son propre
budget, son règlement pour l'intégration et pour la mise en place
de son futur service de santé. Il ne nous appartient pas, dans une loi,
je pense bien, ici à l'Assemblée nationale, de faire des
projections pour trois ans, quatre ans. M. le chef de l'Opposition, à
une question semblable, a répondu à un homme d'affaires que si on
lui avait affirmé, il y a deux ans ou deux ans et demi que le taux
d'intérêt que paierait l'Hydro-Québec serait de 10%,
personne ne l'aurait cru. Il est bien difficile, il est...
M. LESAGE: Vous faites une analogie dangereuse.
M. LUSSIER: Il est bien difficile et aléatoire de vouloir faire
des budgets pro forma surtout lorsque cet organisme aura à prendre ses
responsabilités, aura à décider du degré
d'intégration d'un service de santé, de l'ampleur d'un service de
santé, il est bien aléatoire que nous prenions à sa place
les responsabilités qui lui appartiennent.
M. LESAGE: M. le Président, il faut bien comprendre que les
intéressés veulent avoir des estimations de coûts aussi
précises que possible, surtout après le dur réveil que
nous avons subi ce matin lors du dépôt d'un budget
supplémentaire de $112 millions, alors que les estimations
budgétaires du ministre des Finances se sont avérées
absolument non réalistes, erronées, et que justement dans le
domaine de la santé, l'assurance-hospitalisation, au lieu de
coûter $506 millions en coûtera quelque $600 millions. Je n'ai pas
besoin de vous le dire, je comprends que le ministre soit d'une extrême
prudence, il n'a pas besoin de se lever pour me rappeler à l'ordre. Il
ne perd rien pour attendre» Lorsque nous discuterons le budget
supplémentaire, je comprends qu'il cherchera à ce
moment-là à se libérer pour ne pas être
obligé de discuter, il aura droit, lundi et mardi, à un repos
bien mérité mais, quand même, je comprends qu'il soit
prudent.
A la lumière d'événements comme celui qui s'est
produit ce matin, où les estimations se sont avérées aussi
erronées, le ministre comprendra les appréhensions de la
population de la banlieue de Montréal. Elle veut au moins avoir une
idée de l'ordre de grandeur. Cela peut coûter combien de plus de
$7 millions que ça coûte actuellement, dont un montant de $217,000
payé par la province? Disons que ce n'est pas le montant de $217,000 qui
empêchera le maire de Pointe-Claire de dormir. Ce n'est pas ça
mais c'est le danger du gonflement du montant de $7 millions, lorsque tous les
services de santé seront devenus la responsabilité de la
communauté urbaine. Le ministre pourrait-il les rassurer?
M. LUSSIER: Ce sont eux qui le bâtiront, ce service de
santé. Les banlieues ont même fait une étude remise lors de
la commission permanente...
M. LESAGE: C'est intéressant.
M. LUSSIER: ... sur ce que ça coûtera.
M. LESAGE: Oui, qu'ont-ils dit?
M. LUSSIER: Eux, en fait, veulent conserver...
M. LESAGE: Ils en ont estimé le coût à combien?
M. LUSSIER: Le coût actuel de Montréal est de
$4,599,000.
M. LESAGE: Vous nous avez déjà donné ce
chiffre-là, mais vous dites que les villes de banlieue ont estimé
ce que serait le coût. Alors, elles l'ont estimé à
combien?
M. LUSSIER: Je vais retrouver les chiffres. Ils n'ont pas fait...
M. LESAGE: Bon!
M. LUSSIER: C'est-à-dire qu'ils citent ces chiffres, mais c'est
eux qui vont le faire...
M. LESAGE: Le ministre m'a dit que les municipalités de banlieue
le voulaient, qu'elles avaient produit des estimations du coût
M. LUSSIER: Oui, je vais vous lire cela. « Quant aux seize
municipalités régies par la
loi des unités sanitaires, elles comptent une population totale
de 242,000 avec une évaluation normalisée à $1,436,000.
Elles dépensent, pour leur participation au coût
d'opération des unités sanitaires, la somme de $234,000
».
M. LESAGE: $310,046, m'a dit le ministre.
M. LUSSIER: Je lis dans le mémoire des villes de banlieue ce qui
a rapport au service de santé.
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: « Ces municipalités dépensent
actuellement en moyenne $0.97 per capita, ou $0.01 par $100 d'évaluation
normalisée. Il est évident, disent-elles, que si les services de
santé étaient régionalisés, c'est une
dépense d'au moins $2.93 per capita qu'il faudrait prévoir pour
chacune des municipalités du territoire de la communauté ».
Elles disent: $2.93 per capita. Encore là, ce sont ces
municipalités qui vont le bâtir à la mesure de leurs
besoins et aussi de leurs disponibilités financières.
J'ajoute que lorsque le gouvernement a consenti une subvention per
capita de $3, subvention de fonctionnement en plus de la subvention
d'établissement, c'était pour compenser le coût accru des
services de police au niveau de l'île de Montréal et aussi parce
que le gouvernement reconnaissait que pour les services de santé, la
province avait une certaine responsabilité. C'est pour cela que lorsque
nous avons exposé ce projet, nous avons bien mentionné que la
subvention de fonctionnement était pour les services de police et de
santé.
M. LESAGE: Qu'est-ce que le ministre vient de dire?
M. LUSSIER: En résumé...
M. LESAGE: Non, les dernières paroles.
M. LUSSIER: Les dernières paroles, c'est que...
M. LESAGE: La dernière phrase.
M. LUSSIER: ... les subventions de fonctionnement que la province a
consenties à la communauté urbaine...
M. LESAGE: Elle ne les a pas consenties encore, il va falloir voter.
M. LUSSIER: Oui, oui. Qu'elle est prête à consentir si vous
aimez mieux. Ces subventions sont pour le coût accru des services de
police et pour reconnaître...
M. LESAGE: Ce n'est pas écrit, cela.
M. LUSSIER: ... une certaine responsabilité provinciale quant aux
services de santé pour Montréal.
M. LESAGE: Ce n'est pas indiqué. Cela n'apparaît pas au
projet de loi.
M. LUSSIER: Si vous voulez que ce soit inscrit, nous sommes prêts
à l'Inscrire dans le sens que nous avons exposé
antérieurement.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président...
M. LESAGE : Si je comprends bien, le ministre est prêt à
appliquer, par le texte de la loi, toutes les subventions
d'établissement aux deux articles intégration de la police et
services de santé. Ai-je bien compris?
M. LUSSIER: Oui, M. le Président. C'est-à-dire une
subvention de fonctionnement de $3 per capita.
M. LESAGE: Oui. M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Des subventions de $3 per capita seraient appliquées
exclusivement au coût de l'intégration des services de police et
au coût des services de santé. Est-ce cela?
M. LUSSIER: Aux services de police et aux services de santé.
M. LESAGE: Bon.
M. LUSSIER: Oui, nous nous entendons, mais je pense qu'il faut faire
attention.
M. LESAGE: Ce qui effraie le plus les gens c'est le coût de
l'intégration.
M. LUSSIER: C'est parce que vous étiez pointilleux tout à
l'heure.
M. LESAGE: Très bien.
M. LUSSIER: J'étais sur mes gardes.
M. LESAGE: Le ministre est de bonne humeur. Dans ce temps-là,
cela va mieux.
Alors, nous pouvons tenir pour acquis, pour me servir d'une expression
qu'il n'y a presque pas moyen de traduire en français, que des
subventions de fonctionnement seront « earmarked » pour le service
de la police et les services de santé.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LESAGE: Exclusivement. Alors, nous allons continuer d'étudier
la question à la lumière de cette affirmation du ministre que
j'espère pouvoir déclarer bienvenue après consultation de
mes collègues.
M. LUSSIER: Vous devenez de plus en plus démocrate.
M. SAINT-GERMAIN: Sur la question de coût, il me semble que la
meilleure façon de compter cela serait, premièrement,
d'additionner ce que cela coûte à Montréal, aujourd'hui,
pour ces services de santé, $4,599,000; et cela coûte à la
banlieue $1,360,000. Si on additionne ces deux montants, cela nous donne $6
millions, grosso modo. Alors, $6 millions sont dépensés par 2
millions de population si on veut avoir des chiffres ronds. Si on divise
par 2 millions, cela nous donnera ce que cela coûtera pour un individu.
Si on multiplie par 700,000, qui est la population approximative des banlieues,
cela donnera le coût qui sera rejeté, si vous voulez, sur les
banlieues. Alors, ce sera, approximativement, $2 millions.
A cet article en particulier, cela coûtera aux banlieues $2
millions, relativement à, si on fait la comparaison avec ce que cela
leur coûtait auparavant, $1,360,000.
M. LUSSIER: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. SAINT-GERMAIN: Lorsque vous dites que dans les banlieues, le
coût total est de $1,360,000, le montant que je vois ici pour les
unités sanitaires sur l'île de Montréal, vous dites: Le
coût à la province, $217,000; et vous dites: Part des
municipalités, $310,000. Je suppose que les unités sanitaires
coûtent, en fait, au-delà de $527,000. La part des
municipalités s'ajoute, je présume, aux dépenses du
gouvernement. Est-ce cela?
M. LUSSIER: C'est cela.
M. SAINT-GERMAIN: Bon. Alors...
M. LUSSIER: Cela veut dire que les banlieues paient actuellement
$1,700,000.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que la province...
M. LUSSIER: Et si on prend vos chiffres, cela fait $2 millions. Il y a
uniquement une différence de $300,000,, Et la province donne des
subventions de l'ordre de $8,900,000.
M. SAINT-GERMAIN: Non, non. Laissons cela. Ce coût à la
province de $217,000, cette dépense par la province va
disparaître, je suppose?
M. LUSSIER: Elle peut disparaître.
M. SAINT-GERMAIN: Ce qui va arriver, c'est que cela va tomber sous la
responsabilité exclusive de la communauté urbaine.
M. LUSSIER: Oui, mais la province vous redonne les $8,900,000 en
subventions.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, il y aura tout de même encore...
M. LUSSIER: Vous n'êtes pas perdants du tout.
M. SAINT-GERMAIN: ... $217,000 qui seront payés par la
communauté et qui remonteront davantage...
M. LUSSIER: C'est purement et simplement une hypothèse que vous
faites.
M. SAINT-GERMAIN: Non. Ce n'est pas une hypothèse. Je pense qu'on
travaille dans le concret. Je n'ai pas l'impression que la province va
continuer à maintenir...
M. LUSSIER: Une vraie hypothèse.
M. SAINT-GERMAIN: ... ces unités sanitaires, pas plus qu'elle ne
les maintient dans Montréal même. Alors, cela sera davantage une
augmentation. Je comprends très bien que la province va subventionner
pour les deuxpremiè-res années de la communauté, mais cela
va disparaître.
Alors, ce sont des études comme ça qui nous manquent. On
travaille sur du concret. On sait approximativement combien ça va
coûter de plus aux municipalités de banlieue. C'est vrai qu'on ne
tient pas compte des augmentations. Le service, une fois centralisé,
va-t-il coûter plus cher? Est-ce qu'on va augmenter le nombre des
employés? Si on calcule qu'il faut augmenter l'efficacité du
service, ça sera toujours des dépenses additionnelles. Si on
restait aux mê-
mes dépenses relativement à la santé, on peut dire
que ça coûterait au moins $600,000 de plus aux banlieues.
M. LUSSIER: C'est purement hypothétique.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que les chiffres que vous nous avez remis sont
hypothétiques? Je me base sur vos chiffres.
M. LUSSIER: Vous partez des chiffres et, après ça, vous
échaffaudez une hypothèse. De toute façon, vous avez le
droit à votre opinion et j'en prends bonne note.
M. SEGUIN: Je ne crois pas. Cela me surprend un peu qu'on dise que ce
sont des hypothèses. Ce sont les chiffres du budget de 69/70. Je dis
que, si nous avions eu ces chiffres-là pour le service de la police,
pour tous les services qu'on va mettre en commun cela aurait
été très possible les gens des banlieues auraient
pu savoir exactement ce que çaleur coûterait dans deux ans.
M. LUSSIER: Vous avez eu ces chiffres.
M. SAINT-GERMAIN: Le débat aurait été beaucoup
moins long et vous auriez eu la coopération de tout le monde.
M. TETLEY: Le chef de l'Opposition et le député de
Jacques-Cartier surtout ont parlé des banlieues. Les électeurs de
la ville de Montréal ont besoin de chiffres aussi. Je veux tout
simplement noter que si nous, les représentants des électeurs
dans la ville de Montréal, nous sommes pour le principe du bill et que
nous voterons pour le bill, quand même, nous ne voulons pas voter sans
avoir tous les renseignements. C'est pourquoi nous avons demandé des
renseignements.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 185
adopté. Article 186. Adopté. Article 187. Adopté. Article
229. Adopté. Article 230?
DES VOIX: Pas trop vite. M. SAINT-GERMAIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 230, adopté. Article 231,
adopté.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Cela va.
Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 232?
M. LUSSIER: Il y a un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté tel qu'amendé.
Article 233, adopté?
M. LESAGE: Un instant, il y a toute une page d'amendements. J'aurai une
première question, touchant au deuxième paragraphe du premier
alinéa.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: On fait disparaftre, par l'amendement proposé, les
mots suivants, à partir du mot « emploient », dans la
onzième ligne, et je lis ce que l'on fait disparaftre:... « le
tout sous réserve des dispositions de l'article 36 du code du travail
dans le cas des salariés au sens de ce code et des associations
accréditées pour les représenter. » Ma question au
ministre ou au député de Saint-Jacques est la suivante: Est-ce
que l'amendement proposé à l'article 349, « La
communauté est une municipalité au sens de la Loi du
ministère des Affaires municipales, etc... » et l'amendement
ajoute la description d'autres lois, est-il exact que l'amendement se
terminerait comme suit: « et une corporation municipale au sens du code
du travail »?
Si tel est le cas, il est clair que nous n'avons plus besoin de
mentionner l'article 36 du code du travail dans le paragraphe 2 du premier
alinéa de l'article 233. Est-ce que mon affirmation est exacte?
M. COURNOYER: Elle est exacte à mon sens, M. le chef de
l'Opposition. On n'a plus besoin de mentionner l'article 36...
M. LESAGE: A nulle part?
M. COURNOYER: A nulle part, sauf...
M. LESAGE: Parce que la communauté...
M. COURNOYER: ...à un endroit donné, lorsqu'on arrivera,
dans le cas de la Commission des transports...
M. LESAGE: Clairement parce que c'est... M. COURNOYER: ...
etqu'ilyapossibilité... M. LESAGE: ... un organisme
indépendant.
M. COURNOYER: C'est ça. Il y a possibilité aussi que
ce...
M. LESAGE: Je suis bien d'accord.
M. COURNOYER: ... soit une expropriation.
M. LESAGE: Je suis bien d'accord, d'ailleurs, il y aura d'autres points
à discuter lorsque nous arriverons à la commission de transport
qui est un organisme qui, au point de vue des relations de travail, est
complètement distinct de la communauté. C'est un organisme
distinct à tous les points de vue.
M. COURNOYER: Plus que ça. C'est que le processus suivi pour
acquérir, admettons, le métropolitain-provincial, cela peut
être un processus d'expropriation après le 1er septembre.
M. LESAGE: Oui.
M. COURNOYER: Et il y a possibilité qu'à cause de la
texture actuelle de l'article 36 qui dit: « Sauf vente en justice,
» quelqu'un puisse invoquer qu'il y a vente en justice par le processus
d'expropriation, et que l'article 36 ne reçoive pas application. C'est
pourquoi un des autres amendements suggérés spécifie que
l'article 36 s'applique dans le cas des expropriations par la Commission de
transport. Ailleurs, la référence...
M. LESAGE: D'ailleurs, les représentations m'avaient
été faites...
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LESAGE: ... par le Front commun des employés...
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LESAGE: ... municipaux à ce sujet-là. J'en avals
causé avec le député de Saint-Jacques.
M. COURNOYER: Très vrai.
M. LESAGE: Autre question, toujours quant aux amendements
proposés, il s'agit du premier amendement proposé à la
suite du remplacement des dates, c'est-à-dire que le délai
imparti est raccourci d'un an. Mais on ajoute ce qui suit: « Lorsqu'il
s'agit du plan établissant l'intégration partielle ou totale des
corps de police des municipalités dans la mesure où une telle
intégration est nécessaire à l'exercice, au plus bas
coût possible, de la juridiction du conseil de sécurité
publique prévue à l'article 223, etc. »
Alors, l'article se lirait: « Au plus tard le 1er décembre
1970, le comité exécutif doit, sur rapport du conseil de
sécurité publique qui lui est soumis au plus tard le 1er
septembre 1970, adopter et soumettre au conseil, le ler septembre 1970, et
après consultation avec les associations qui représentent pour
fins de conclusion de conventions collectives, les policiers et les
fonctionnaires civils affectés au service de police des
municipalités, adopter et soumettre au conseil pour approbation par
règlement au plus tard le 1er janvier 1972 un plan établissant...
»
Des représentants du Front commun des employés municipaux
ont attiré mon attention sur cet amendement. Il était trois
heures moins cinq et je n'ai pas eu le temps de terminer la discussion avec
eux, mais ils se demandent quel peut être l'effet de cet ajouté
sur la possibilité de tacite reconduction des conventions
collectives.
Nous pouvons bien suspendre cet amendement, si vous voulez avoir le
temps de songer à cette question. D'ailleurs, il serait peut-être
bon que le député de Saint-Jacques en discute avec M.
Destroismaisons, le procureur des policiers, ainsi que M. Marcil, je crois.
M. COURNOYER: Je vais en discuter avec eux. Ils vous en ont parlé
seulement à trois heures moins cinq?
M. LESAGE: A trois heures, après que...
M. COURNOYER: On ne m'avait pas encore parlé de cette
partie-là de l'amendement. On vous en a parlé avant moi.
M. LESAGE: Cela a jeté un peu d'inquiétude. Je me demande
s'il ne serait pas bon qu'il y ait une consultation sur le sens et sur la
portée exacte de l'amendement.
Alors, nous pourrions peut-être suspendre l'article 233. Mes
collègues ont peut-être d'autres questions. Quant à mol, en
ce qui touche l'article 233, je suis satisfait de la réponse à ma
première question. Quant à la deuxième, Je crois qu'il y a
lieu de tenter de s'éclairer mutuellement.
M. LUSSIER: Alors, suspendu.
M. LESAGE: Un instant, il y a peut-être d'autres questions.
M. SAINT-GERMAIN: Toujours à propos de l'article 233, ce matin,
j'avais demandé au ministre, lors de l'étude de l'article 218,
pour quelle raison les dépenses en immobilisation des
municipalités, en terrains et bâtiments, ainsi que celles de
location pour les fins de leur corps policier n'étaient pas
payées en commun. J'avais
laissé entendre qu'il était possible que les
municipalités de banlieue aient plus dépensé ces
dernières années en immobilisation pour ce service que
Montréal. Le ministre avait pourtant laissé entendre que
Montréal avait plusieurs millions en immobilisation et que ce serait au
détriment de la banlieue si ces dépenses devenaient communes. Il
m'avait donné comme exemple l'école de police. Nous voyons ici,
au troisième paragraphe de l'article 233, que toutes ces dépenses
immobilières sont incluses dans les dépenses communes de la
communauté. Le ministre pourrait-il nous dire combien d'argent il reste
à payer sur les biens immobiliers de Montréal comme des diverses
municipalités? Quelle est la valeur en millions de dollars, des biens
qui sont transférés des municipalités à la
communauté, à cet article?
M. LUSSIER: Alors, M. le Président...
M. SAINT-GERMAIN: On pourrait avoir des chiffres.
M. LUSSIER: ... pour répondre à cette question, l'article
218 était pour le partage du coût de la police. Cela, c'est avant
qu'il y ait une intégration partielle ou totale ou quoi que ce soit dans
ce sens-là.
A l'article 233, c'est le conseil de sécurité qui fait une
étude complète et qui fait un rapport. Son rapport doit contenir
des réponses à toutes ces questions qui sont posées ou
à toutes ces têtes de chapitre que nous trouvons à
l'article 233. Ceci s'en va à l'exécutif et au conseil de la
communauté urbaine et c'est eux qui vont décider quelle
intégration la communauté va faire. C'est la communauté
urbaine qui va décider. Ici, le conseil de sécurité
fournit une analyse, une étude la plus sérieuse et la plus
complète possible pour que le Comité exécutif prenne une
décision quant au fonctionnement des corps de police sur l'Ile de
Montréal.
C'est ça. Ce n'est pas autre chose que ça.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, je comprends, mais nous, comme
législateurs...
M. LUSSIER: On ne parle pas...
M. SAINT-GERMAIN: ... nous autorisons la communauté à
prendre possession de tous les biens qui appartiennent à Montréal
comme aux diverses municipalités et à payer le résidu de
la dette qu'il y a sur ces biens. Comme législateur, j'aimerais bien
savoir combien de millions vont changer de propriétaire. Quelle valeur
peuvent avoir ces bâtisses qui vont chan- ger de propriétaire, en
fin de compte? Il me semble que ce serait excessivement important de le
savoir.
M. LUSSIER: Ce que le député demande, nous n'avons pas
besoin de le faire. Le conseil de sécurité va faire une
étude et va la transmettre au conseil de la communauté urbaine.
C'est le conseil de la communauté urbaine qui prendra la décision
de l'intégration partielle ou totale, ou qui la rejettera. Cest lui qui
va faire le règlement. Cest lui qui va dire: On va accepter tel immeuble
ou non. C'est par un règlement que la communauté urbaine va
prendre ses décisions.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, je comprends bien, M. le Président, mais
cet inventaire-là...
M. LUSSIER: Le législateur actuellement n'a pas besoin de savoir
ce que vous demandez à Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Ah bien, je diffère d'avis, M. le
Président. Est-ce que cet inventaire des biens n'aurait pas dû
être fait avant...
M. LUSSIER: Ce ne sera pas le première fois.
M. SAINT-GERMAIN: ... de transférer ces responsabilités
à la communauté? C'est ça qui inquiète
réellement les gens.
M. LUSSIER: On ne les transfère pas.
M. SAINT-GERMAIN: On adopte des législations sans savoir quelle
importance elles peuvent avoir.
M. LUSSIER: On ne les transfère pas.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce $50 millions? Est-ce $100 millions?
M. LUSSIER: Lisez-le comme il faut. On ne les transfère pas.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce $200 millions qui vont changer de
propriétaire? On ne le sait pas.
M. LUSSIER: On ne les transfère pas.
M. SAINT-GERMAIN: Vous autorisez la communauté...
M. RUSSELL: Lisez l'article. A le faire.
M. SAINT-GERMAIN: ... à le faire.
M. LUSSIER: Bien, c'est euxqui vont payer...
M. SAINT-GERMAIN: Bien, c'est un transfert de propriétaire.
Actuellement, ces biens immobiliers sont la propriété
exclusive...
M. LUSSIER: Ils feront ce qu'ils veulent.
M. SAINT-GERMAIN: ... des diverses municipalités. Vous dites
à un corps indépendant, à la communauté... On vous
donne le pouvoir de devenir propriétaire de tous ces biens-là et
vous paierez le résidu de la dette. Alors, dans ces conditions, c'est un
transfert de propriété. Comme législateurs, nous devrions
savoir quelle est la valeur de ces immeubles dont on permet à la
communauté de s'emparer.
M. LUSSIER: C'est votre opinion.
M. SAINT-GERMAIN: Bien, c'est plus qu'une opinion!
M. LUSSIER: J'ai dit: C'est votre opinion. Ne me contredisez pas; c'est
vrai que c'est votre opinion.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne peux pas avoir d'opinion, je ne sais même
pas quelle est la valeur de ces propriétés. Est-ce $5 millions,
$50 millions, $100 millions? Comment voulez-vous que je me forme une opinion?
Je veux avoir des opinions, mais il faut que je les fonde sur quelque
chose.
M. SEGUIN: Tout ça est bien inquétant. Je sais qu'on a
demandé de suspendre l'article; alors, je n'y reviendrai pas. Pour le
moment, je pense qu'il y a un commentaire qu'il faut faire. C'est à la
base de presque toute l'argumentation qu'on peut faire. L'article 233 dit que
le conseil de sécurité, après avoir étudié
toutes les dimensions, si vous voulez, de l'affaire, fera rapport au
comité exécutif. Qu'est-ce que le comité exécutif?
Une majorité de Montréal. Qu'est-ce que le conseil? Une
majorité de Montréal.
Donc, il n'y aucune obligation, ni pour le conseil exécutif, ni
pour le conseil de Montréal, d'accepter le rapport qui se fait par ce
conseil de sécurité. Ils peuvent se servir de ce rapport comme
document de base. Mais on sait bien, si on veut être pratique, que, dans
notre démocratie, c'est la majorité qui l'emporte toujours. C'est
évident, cela se passe en Chambre. Cela se passe dans les conseils
municipaux. Cela va se passer à la communauté de la même
façon. Alors, il s'agit d'un geste posé ou d'une recommandation
à la suite du rapport fait par le conseil de sécurité
à l'exécutif. Il s'agit d'une décision de
l'exécutif pour mettre de côté, amender certaines parties
de ce rapport-là ou soumettre leurs recommandations au conseil qui, lui
aussi, est contrôlé par Montréal.
Je comprends le fonctionnement en théorie, droit de veto et tout
ça, mais on n'est quand même pas pour se servir d'un droit de veto
chaque fois que l'on siégera au conseil; ce serait un non-sens. Cet
article...
M. LUSSIER: S'il y a une place ou vous devez vous en servir, si vous
pensez que vous en avez besoin c'est bien àl'artlcle 233. C'est
important.
M. SEGUIN: Ce que je n'aime pas, c'est cette idée de dire: Si
vous n'êtes pas heureux de la situation, vous vous servirez de votre
droit de veto. Je pense que ce droit de veto doit être la règle
d'exception. On ne doit pas toujours être obligé d'arriver devant
ce conseil ou à l'exécutif avec un droit de veto. Si vous ne
dites pas comme nous, nous allons utiliser notre veto. Le veto, c'est une
règle d'exception; ça devrait être employé
peut-être une fois par quinze ans. Pas régulièrement,
chaque fois qu'il y aura une discussion.
Le ministre serait-il d'accord, si je dis ceci: Etant donné que
le conseil de sécurité est soumis à l'exécutif, ses
décisions doivent être approuvées ou acceptées par
l'exécutif. Je dis que l'exécutif est dirigé par une
majorité de Montréal, que ce conseil exécutif fera rapport
au conseil de la communauté, ce conseil étant sous la direction
de Montréal.
N'est-il pas vrai de conclure, après avoir lu l'article 233 et
certains articles précédents, que cet article a pour effet de
donner la maîtrise de tous les employés des forces
policières dans toute l'Ile à la ville de Montréal? Soyons
pratiques, n'est-ce pas ça qu'on peut déduire logiquement des
énoncés?
M. LUSSIER: Non.
M. SEGUIN: Vous n'êtes pas d'accord?
M. LUSSIER: Non, parce qu'il y aune audience publique devant la
commission des Affaires municipales. Après, ça prend une
approbation du lieutenant-gouverneur en conseil.
M. SEGUIN: C'est encore plus du pareil au même. C'est le
lieutenant-gouverneur en conseil, le ministre qui défend...
M.LUSSIER! Non...
M. SEGUIN: Ecoutez, on s'engage un peu dans le même sens.
M. LUSSIER: Voyons donc! Il y a une différence entre un ministre
et le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. SEGUIN: Je n'ai pas voulu dire que le ministre était
dominé par la ville de Montréal, mais le ministre pense comme la
ville de Montréal. Le ministre ne pense pas comme les villes de
banlieue.
M. LUSSIER: De toute façon, Je vous ai dit ce que Je pensais.
Vous pensez ce que vous pensez qui est correct.
M. SEGUIN: Le fait n'est-il pas que la ville de Montréal dirigera
toutes les forces policières dans l'île?
M. LUSSIER: Non.
M. SEGUIN: Ce n'est pas votre...
M. LUSSIER: Alors, suspendu.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 234, adopté?
M. LESAGE: Je crois que ce ne serait pas nécessaire de suspendre
233 plus longtemps. Le député de Saint-Jacques a vu les messieurs
dont J'ai mentionné les noms il y a un instant. Si le
député de Saint-Jacques voulait nous faire rapport de la
conversation qu'il a eue avec ces messieurs et dont il m'a fait rapport
privê-ment, Je pense que nous pourrions adopter 233.
M. COURNOYER: A la suite d'une rencontre derrière le fauteuil du
président, il m'a été permis de préciser, avec les
représentants du front commun, que l'article tel que modifié, une
fois compris, est satisfaisant pour eux. Les points d'interrogation qu'ils
avaient étalent des questions d'interprétation sur le mot
consultation, quant à l'effet que ça pouvait avoir sur la
prolongation automatique de leur convention collective actuelle.
M. LESAGE: C'est ça.
M. COURNOYER: Ils sont satisfaits des explications que Je leur ai
données.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 233, adopté. Article
234.
M. SAINT-GERMAIN: Relativement à 233, au troisième
paragraphe.
M. LUSSIER: Votre chef a dit qu'il était adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Excusez-moi. M. LESAGE: Non.
M. SAINT-GERMAIN: II a dit que son problème était
réglé; moi, mon problème ne l'est pas.
M. LESAGE: C'est-à-dire le «problème que j'ai
soulevé.
M. SAINT-GERMAIN: C'est Juste, excusez-moi.
Alors, je disais...
UNE VOIX: Voulez-vous vous entendre, s'il-vous plaît?
M. LESAGE: Nous nous entendons très, très bien. Il y a une
entente parfaite, nous nous divisons le travail.
M. SAINT-GERMAIN: Bien oui. Nous ne discutons pas du même point,
alors nous ne pouvons pas...
M. LESAGE: Nous nous partageons les problèmes.
UNE VOIX: Ils travaillent sur des voies parallèles.
M. RUSSELL: C'est une division parfaite. M. LE PRESIDENT: Article
233.
M. SAINT-GERMAIN: Au troisième paragraphe, dois-je comprendre que
le ministre a mis cette partie de la législation dans son bill sans
avoir aucune idée des sommes qui pourraient être impliquées
dans ces transactions?
M. LUSSIER: Oui, vous pouvez conclure cela.
M. SAINT-GERMAIN: Nous pouvons conclure cela?
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Dans ces conditions, comment voulez-vous que les
maires et les conseillers puissent faire leur budget pour 1970 et 1971 et aussi
pour 1972? Il me semble tout à fait
évident que pour bien administrer une municipalité il faut
prévoir des années à l'avance. Comment peuvent-ils
prévoir ce qui arrivera à l'avenir avec ce troisième
paragraphe? Quelles sont les sommes...?
M. LUSSIER: Ils le sauront parce que dans ce temps-là Ils auront
les études et le rapport complet devant eux.
M. SAINT-GERMAIN: Dans ce temps-là, mais actuellement?
M. LUSSIER: Ils feront ce qu'ils voudront, dans ce temps-là.
M. SAINT-GERMAIN: C'est un gros point d'interrogation. Jusqu'à
quel point le troisième paragraphe affectera-t-il le budget de chaque
municipalité?
M. LUSSIER: J'espère qu'il n'y aura pas un gars comme vous
là.
M. SAINT-GERMAIN: Personne ne le sait. Il y a des municipalités
qui auront à débourser, à mon avis, des sommes
considérables à cause de ce troisième
paragraphe-là. Cela crée une atmosphère où il est
très difficile d'exiger la coopération des gens pour le bon
fonctionnement de la communauté lorsque les gens travaillent dans le
noir, lorsqu'ils ne savent pas où ils vont. Ce qui arrive, à ce
stade-ci de nos études, est arrivé tout le long de nos
études. C'est cela qui est le problème important, et le ministre
n'a pas de chiffres à nous remettre.
M. LUSSIER: Vous êtes traumatisé profondément.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne suis absolument pas traumatisé. Je le
serais peut-être si le ministre me donnait une idée de la valeur
des bâtisses qui seront affectées par ce paragraphe-là,
mais je ne le sais pas.
M. LUSSIER: Cest de l'humour qu'il fait là.
M. SAINT-GERMAIN: Ce qui me traumatise, c'est qu'un ministre des
Affaires municipales donne à une nouvelle communauté des pouvoirs
comme ceux-là sans avoir aucune idée de la valeur des
bâtisses. Cela semble être absolument sans importance pour le
ministre, mais c'est très important pour les conseils municipaux et par
ricochet c'est très important pour les citoyens parce que ce sont eux
qui vont payer.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 233 amendé,
adopté?
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Sur division.
M. SEGUIN: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Sur division. Article 234.
M. SEGUIN: A l'article 234, je ferai la suggestion... Un instant, c'est
à l'article 235.
M. LUSSIER: Article 234, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 234,adopté. Article
235?
M. SEGUIN: Sur l'article 235, mon observation est qu'on publie l'avis
dans un quotidien des deux langues.
M. LUSSIER: Anglais et français, d'accord.
M. LE PRESIDENT CM. Sauvageau): Article 235,adopté.
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 235, on dit qu'il y aura...
M. LUSSIER: II a été adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Excusez-moi, M. le Président. Il n'est pas
adopté, je n'ai pas dit mon mot.
M. GARDNER: Vous dites votre mot à chaque article.
M. SAINT-GERMAIN: « La commission municipale de Québec
publie dans un quotidien circulant... de l'heure et de l'endroit où elle
tiendra une audience publique sur le règlement adopté par la
communauté et invitant les municipalités et tout
intéressé à se présenter devant elle pour lui faire
les représentations appropriées. » Ensuite, qu'est-ce qui
va arriver?
M. LUSSIER: Anglais et français.
M. SAINT-GERMAIN: Si les citoyens sont écoutés avec la
même oreille qui nous écoute présentement, les
résultats seront piètres.
M. LUSSIER: Une oreille attentive.
M. SAINT-GERMAIN: Parce qu'il faut tout de même constater que,
dans nos municipalités, tous les biens...
M. LUSSIER: II y en a qui ne seront peut-être pas aussi patients
que je le suis.
M. SAINT-GERMAIN: ... inclus à l'article 3 ont été
payés à même des règlements d'emprunt, des
règlements d'emprunt pour lesquels un très petit nombre de
propriétaires pouvaient aller à l'hôtel de ville et exiger
un référendum. Toutes ces bâtisses ont été
construites avec l'argent du peuple, mais démocratiquement, pour ce qui
est des municipalités de banlieue.
A Montréal, les citoyens n'ont rien eu à dire
là-dedans. Les bâtisses sont là et les citoyens n'ont rien
à dire. Ils votent et c'est tout. Mais dans nos municipalités
notre citoyen a droit de s'objecter à tout règlement
d'emprunt.
Alors, ces bâtisses qui ont été, comme je disais,
payées par règlement d'emprunt, sont transférées
à la communauté et là, le citoyen peut s'objecter. Mais
lorsqu'il a fait son objection, c'est fini. La loi ne lui donne aucun droit, ne
lui donne aucune façon de s'objecter. La communauté pourra
construire de nouvelles bâtisses, pourra capitaliser de nouveau,
relativement au service de la police, et toujours, le citoyen n'aura aucune
objection à faire. Il devra se soumettre et payer les sommes
dépensées.
Alors, c'est tout de même ici un endroit où la
législation est rétrograde. On éloigne du citoyen
l'administration de la chose municipale. On lui enlève des droits qu'il
avait et qu'il a depuis des générations. On éloigne toute
l'administration du citoyen. On l'écoute. Mais après l'avoir bien
écouté, patiemment écouté, on fait à sa
tête. Et les recommandations seront les recommandations d'un
comité, non pas d'un comité d'élus du peuple, mais d'un
comité, que le gouvernement forme, de gens qui ne sont absolument pas
responsables au peuple. Ils feront des recommandations qui obligeront le peuple
à payer des dépenses, où le peuple n'aura rien à
dire. Alors, c'est typique d'une législation rétrograde.
Les citoyens ne votent pas lorsqu'il y a des élections
municipales. On l'a vu dans Montréal: 28% des gens qui se rendent voter.
On veut, on crie, on se lamente, il faudrait que les citoyens soient
sensibilisés aux problèmes municipaux, qui ont de plus en plus
d'Importance. Mais au lieu de s'organiser dans nos législations pour
sensibiliser le citoyen et lui laisser sentir que la chose municipale est son
affaire, que c'est le gouvernement le plus près de lui, on met, dans nos
législations, des articles qui enlèvent au citoyen tout ce qu'il
a à dire. Et on sera surpris, après cela, que le citoyen ne se
rende pas voter. Le citoyen a parfois l'impression que voter ou ne pas voter ne
change pas grand-chose dans la situation. Et je crois que, pour cette
législation en particulier, cette équipe en particulier, le
citoyen aura raison. Il dira: On ne va pas voter, cela ne nous intéresse
pas. Qu'on vote ou qu'on ne vote pas, d'ailleurs, cela ne change pas
grand-chose à la patente.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté? M. SAINT-GERMAIN:
Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division.
Article 236.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 237.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 238.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 239.
Amendement à l'article 239.
M. SEGUIN: Oui, il y a un amendement. M. LUSSIER: Adopté avec
l'amendement?
M. SEGUIN: L'amendement touche la protection civile.
M. PAUL: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. SEGUIN: Non. Avant que cela soit adopté, je donne suite aux
remarques du député de Jacques-Cartier qui parlait tout à
l'heure, justement, de cet enlève ment de pouvoir ou ce changement de
pouvoir de la main de l'élu en le plaçant dans les mains du
fonctionnaire. Je pense ici que, d'après l'article 239, la
communauté sera forcée « d'acquérir, entretenir et
mettre à la disposition des municipalités les équipements
et services spéciaux que le con-
sell de sécurité publique peut recommander... »,
c'est-à-dire que ce sera une recommandation « peut et doit
». Selon ce que ces fonctionnaires diront, ils seront obligés de
tout acheter la patente. Il me semble que c'est tout de même exorbitant,
et, ici, je me rallie au député de Jacques-Cartier, exorbitant
que la communauté soit à la discrétion capricieuse des
fonctionnaires ou des employés qui, très souvent, pour motiver
l'importance de leurs fonctions ou pour essayer de gagner des points à
la prochaine discussion au sujet de contrats et tout cela, pourront faire
toutes sortes de recommandations. Là-dessus, le citoyen n'a à peu
près pas, s'il l'a, la moindre possibilité de faire objection,
n'a, de fait, aucun pouvoir et tout cela dans le but de grossir peut-être
le service par tous les moyens possibles: les dépenses sur un
côté et les revenus sur l'autre.
Je pense ici à l'article 239, encore une indication qu'on ronge
continuellement ce droit du citoyen à cette responsabilité qu'on
a dans notre système démocratique, à savoir que les
personnes puissent se faire entendre. Le contribuable a tout de même un
peu d'importance, puisque c'est lui qui est appelé à payer. Les
décisions d'ordre majeur se prennent au niveau des fonctionnaires. Quand
on dit « peut et doit », c'est irrévocable, il n'y a pas
à y revenir. Elle doit nécessairement suivre ce que le
fonctionnaire va dire, comme si c'était la parole de
l'évangile.
M. LUSSIER: Je ne partage pas votre interprétation.
M. SEGUIN: L'article 239 commence ainsi: « La communauté
peut et doit au plus tard dans un an... ».
M. LUSSIER: La communauté, c'est le conseil, ce sont les
élus du peuple.
M. SEGUIN: C'est un ordre formel, c'est impératif.
M. LUSSIER: C'est le conseil qui décide. Ce sont les élus
du peuple.
M. SEGUIN: Ce sont les élus du peuple!
M. SAINT-GERMAIN: II faut tout de même admettre que ce ne sont pas
tous des gens directement élus par le peuple pour les représenter
à la communauté.
M. TREMBLAY (Montmorency): A l'article 239, je partage l'opinion de mes
collègues. Un de ces administrateurs en charge de la
sécurité peut partir pour la gloire et se dire: Il nous faut
établir des conditions idéales pour la protection publique ici
à Montréal. Nous avons vécu l'expérience ici
à Québec avec l'atelier no 7 concernant la protection-incendie.
Nous nous sommes aperçus que les données étaient tellement
idéales qu'elles étaient inapplicables au point de vue pratique.
En soi, c'était très bien, mais en pratique, c'était
partiellement inutile. Je pense bien que vous donnez des pouvoirs à des
gens qui n'ont à répondre pratiquement devant personne, sauf
devant l'exécutif de Montréal, qui saura sûrement faire
tout accepter par le conseil. Le grand principe qui n'est pas conservé,
c'est le contrôle, par le peuple, des dépenses publiques par des
moyens qui existaient autrefois tels le référendum, etc
et qui sont utilisés dans beaucoup de grandes
municipalités et des municipalités moyennes.
M. LUSSIER: Je suis d'accord avec vous à savoir que le
contrôle du peuple doit s'exercer, mais je suis convaincu aussi que, par
cet article, le droit du peuple s'exerce.
M. TREMBLAY (Montmorency): Du point de vue pratique, je ne crois pas que
ça aboutisse à grand chose. Le peuple va être de plus en
plus éloigné des sources de décision, il ne pourra
même pas critiquer. Lorsque l'on connaît la publicité et la
propagande faites concernant ces organismes, il n'y a plus rien à
redire, tout est bien, tout est beau. Il n'y a plus aucun moyen de
contrôle. Très souvent, dans le peuple, il y a des gens qui sont
plus intéressés que d'autres, qui vont aux sources, qui se
renseignent et s'informent. Il va donc falloir qu'ils passent par un paquet de
mécanismes, et ces mécanismes seront tels qu'aucun citoyen ne
pourra être informé de ce qui se passe, de la façon dont on
dépense ses deniers. Il faut qu'il ait recours à son
représentant, à son maire, à celui qui est élu pour
faire partie de la communauté. Si lui-même réussit à
avoir ces informations, il pourra les remettre, mais s'il réussit
à les avoir seulement, il faudra que, par des procédures, il
demande des informations; ça va prendre des mois, il y a deux mois entre
chaque réunion. Je pense bien que la loi outrepasse peut-être un
petit peu...
M. LUSSIER: Un petit peu!
M. TREMBLAY (Montmorency): Elle outrepasse de beaucoup. Je ne pense pas
que la population puisse l'accepter. On en verra néces-
sairement les effets désastreux et néfastes dans quelques
mois et peut-être dans quelques années.
M. LUSSIER: D'accordl
M. TREMBLAY(Montmorency): Lorsqu'il s'agira de payer des comptes qui
seront montés par des esprits, des technocrates idéalistes qui
considéreront un idéal au point de vue de l'administration et qui
causeront des dépenses impossibles, les gens auront à payer pour
cela sans avoir les services équivalents.
Réellement, je partage l'opinion de mes deux collègues sur
cette question.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec l'amendement.
Article 240, il y a amendement aussi.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II y a un nouvel article.
M. LUSSIER: C'est ça. Remplacer cet article par le suivant.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Un instant. Bon, adopté.
M. SEGUIN: J'ai un commentaire très simple; je vois,
d'après l'amendement, que c'est à la discrétion du
lieutenant-gouverneur en conseil de décider, puisque on dit: «
Peut » soumettre ou ne pas soumettre la communauté à la Loi
de la police. Je comprendrais mal pourquoi la Communauté urbaine de
Montréal, le gouvernement métropolitain ou cette région
métropolitaine, ne soit pas de nécessité soumise à
la Loi de la police. Qu'on bâtisse des réglementations autour de
ça, mais que ce soit non pas un « peut » ou...
M. LUSSIER: Elle est soumise. La communauté est soumise à
la commission de police.
M. SEGUIN: Le lieutenant-gouverneur en conseil « peut » en
décider autrement.
Personnellement, M. le ministre, je dirais oui; de fait, la
communauté urbaine est soumise à la Loi de la police. On peut
ajouter certaines choses pour compléter cette loi-là. Mais je ne
vois pas pourquoi une partie de la province, une partie où il y a une
population de 2,500,000, où il y a le plus grand nombre de policiers, ne
serait pas soumise à la loi principale, la loi
générale.
M. LUSSIER: Non, je veux simplement vous dire ceci. C'est que si on la
soumet tout de suite avant que le rapport soit fait, pour qu'il y ait une
résolution, pour savoir s'il y a intégration ou pas, si on la
soumet tout de suite à la commission de police de la communauté
urbaine, elle serait obligée d'avoir tout de suite un corps de police
pour elle. Est-ce que vous saisissez bien?
M. SEGUIN: Bien...
M. LUSSIER: C'est que toute municipalité...
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: ... aussitôt qu'elle est cité ou qu'elle est
ville, doit posséder son corps de police, et si, immédiatement,
nous soumettions la communauté urbaine à la commission de police,
à la Loi de police, telle qu'elle, à 100%, la communauté
sera obligée d'avoir tout de suite son corps de police, ce qui irait
à l'en-contre de l'article 233 selon lequel il faut une étude
pour l'intégration et tout ça.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: C'est la raison pour laquelle c'est inséré
ici.
M. SEGUIN; Le raisonnement que j'ai voulu apporter, peut-être que
je ne l'ai pas dit dans ce sens-là, c'est qu'il ne devrait pas exister
dans la province de Québec un endroit où la police n'est pas
soumise à la Loi de la police. Il ne devrait pas y avoir une partie du
territoire où la province n'a pas juridiction dans ce domaine-là.
C'est le principe que je veux énoncer.
M. LUSSIER: Oui, oui. C'est en plein ça. Nous sommes d'accord
avec ça.
M. SEGUIN: Alors, ce n'est pas ça que ça dit.
M. LUSSIER: Oui, c'est ça.
M. SEGUIN: Le conseil peut, par décision, le remettre à la
communauté.
M. LUSSIER: Non, mais l'article 240, premier paragraphe: « La
communauté et le conseil de sécurité sont soumis à
la juridiction de la
commission de police du Québec. » C'est ça l'article
240 actuel.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Alors,...
M. SEGUIN: « A compter de l'entrée en vigueur du
règlement prévu à l'article 233, le lieutenant-gouverneur
en conseil...»
M. LUSSIER: Cela, c'est une autre affaire.
M. SEGUIN: «... peut, par arrêté en
conseil...»
M. LUSSIER: C'est une autre affaire ça.
M. SEGUIN: «... qui entre en vigueur sur publication dans la
Gazette officielle du Québec, soustraire, en tout ou en partie les
municipalités de l'application de la loi...» En tout ou en
partie.
M. LUSSIER: Cela dépend de ce que le conseil va décider au
point de vue de l'intégration.
M. SEGUIN: Le principe que j'énonce, c'est qu'il ne devrait pas
avoir ce droit-là, il ne devrait pas avoir une pointe de terre qui
pourrait être exclue...
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: ... ou séparée de la Loi de la police.
M. LUSSIER: D'accord. Ça marche.
M. SEGUIN: Bien, ça marche!
M. LUSSIER: L'article 241, adopté.
M. SEGUIN: Bien, sur division, l'article 240 amendé.
M. LUSSIER: L'article 241.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 240 sur division.
L'article 241?
M. TREMBLAY (Montmorency): L'article 3 ne dit-il pas que la
communauté est une corporation au sens du code civil? Voulez-vous
m'expliquer un peu la différence qu'il peut y avoir dans cet article
241, pourquoi elle est assimilée à une municipalité,
alors...
M. LUSSIER: Comme médecin, J'aimerais mieux vous parler d'autre
chose que de ça.
M. TREMBLAY (Montmorency): Pardon?
M. LUSSIER: Je ne voudrais pas faire l'avocat et commencer...
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, mais
M. LUSSIER: Vous voulez avoir la différence entre le code...
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous m'expliquez...
M. LUSSIER: Je l'ai donnée au début de mes remarques.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ah oui, mais l'article 241, vous ne l'avez
pas expliqué au début.
M. LUSSIER: J'ai peur de me faire poursuivre si je vous donne une
opinion juridique.
M. HYDE: Le ministre ne sera pas en paix?
M. SEGUIN: Vous avez votre contentieux que vous pourriez consulter.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous savez, lorsque c'est un avocat qui
parle, on peut très rarement savoir si c'est une vérité
déguisée...
M. LUSSIER: Non, mais je pense, M. le député, si vous
voulez bien...
M. TREMBLAY (Montmorency): ... mais un médecin va vous dire la
vérité.
M. LUSSIER: ... juste après, vous consulterez tous mes
conseillers et mes légistes...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui.
M. LUSSIER: ... et ils vont se faire un plaisir de vous expliquer cela.
Cela fait trois fois qu'ils m'expliquent ça et je ne prendrais pas le
risque d'essayer de l'expliquer à d'autres.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): Bien, écoutez, adopté, j'aurais
aimé avoir des explications. En tout cas...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 242? L'article 242,
adopté? L'article 243? Adopté.
M. SEGUIN: Si je comprends bien l'article, c'est que toute amende...
M. LUSSIER: A quel article êtes-vous là? M. SEGUIN: A
l'article 243.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je vais vous demander, pour la
communauté urbaine de Québec d'établir la distinction.
M. LUSSIER: Je me ferai faire un petit laiüs et je vous
réciterai cela.
M. TREMBLAY (Montmorency): J'aimerais que vous me prépariez une
réponse.
M. LUSSIER: Oui. J'en ai pris bonne note. Alors, article 243.
M. SEGUIN: A l'article 243: « Au cas de condamnation de
l'intéressé, l'amende appartient à la communauté et
les frais à la municipalité dont la cour Municipale a rendu le
jugement ». Si j'interprète bien l'article, cela s'applique au cas
où il y a infraction à une loi de la communauté et non pas
aux lois qui existeraient dans la municipalité ou se trouve la cour.
M. LUSSIER: Vous comprenez bien, là. M. SEGUIN: C'est cela qu'on
veut dire? M. LUSSIER: Oui. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 243, adopté.
Article 244.
M.LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 244 adopté.
Article 245?
M. SEGUIN: Article 245, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 246?
M. SEGUIN: Article 246, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 246, adopté.
Article 247.
M. SEGUIN: On dit à l'article 245: L'année
financière va du 1er janvier au 31 décembre. On dit aussi
à l'article 246: « La communauté a l'obligation de
préparer et d'adopter un budget chaque année ». Je pense
que c'est tout à fait normal et que nous ne nous opposerons pas à
ce qu'il y ait un budget. Mais, ne serait-ce pas l'occasion d'y introduire des
dates ou une période?
M. LUSSIER: Cela vient après, M. le député. M.
SEGUIN: Cela vient plus tard? M.LUSSIER: Oui, dans les autres articles.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 247, adopté. A
l'article 248, il y a un amendement: Remplacer dans la treizième ligne
du quatrième alinéa les mots: « ladite commission »
par les mots « la commission municipale de Québec ».
M. LUSSIER: C'est cela. M. SEGUIN: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté, tel
qu'amendé.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, à l'article 248, on
dit; « Si le budget de la communauté et le budget de la Commission
de transport n'ont pas été adoptés par le conseil le 15
décembre, ceux-ci entrent automatiquement en vigueur à compter de
cette date ».
M. LUSSIER: Cela existe partout où il y a des comités
exécutifs, aussi bien à Montréal qu'à Québec
et à Hull. Nous nous sommes informés à ces
différents maires et administrateurs publics et on nous a dit que, si
cette disposition-là n'existait pas dans leur charte, jamais les budgets
ne seraient acceptés. Depuis que cela existe dans leur charte, jamais
ces municipalités ou leurs membres ne sont venus se plaindre au
ministère des Affaires municipales. C'est la seule façon que les
budgets soient acceptés. Sans cela, l'opposition trafne
indéfiniment les budgets et les municipalités ne peuvent pas
fonctionner comme ici avec des douzièmes et des sixièmes. Cela
bloque complètement le fonctionnement d'une municipalité. C'est
pour cela qu'il faut absolument que cette disposition-la existe dans le texte
de loi.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, c'est peut-être vrai, M. le
Président, mais il reste, tout de
même, que les citoyens de mon comté ne sont pas
habitués tellement à cette façon de procéder.
M. LUSSIER: Et puis?
M. SAINT-GERMAIN: Ah cela! Pour s'habituer, il va bien falloir
s'habituer, je suppose bien. Il reste, M. le Président, que c'est une
drôle de façon d'accepter un budget. Si nous avions
été capables de procéder de la même façon
pour le bill 75, je pense bien que votre période de discussion aurait
été terminée et que la loi serait déjà en
vigueur.
De toute façon, si nous ne pouvons pas nous entendre et si le
laps de temps est écoulé, « dix membres du conseil
représentant la ville de Montréal ou cinq membres de ce conseil
désignés par d'autres municipalités peuvent s'adresser
à la Commission municipale de Québec ». Alors, au lieu de
demander...
M. LUSSIER: Il y a un droit d'appel en plus... M. SAINT-GERMAIN: II y a
un droit d'appel. M. LUSSIER: ... qui n'existe pas...
M. SAINT-GERMAIN: Mais le droit d'appel ne revient pas vers le citoyen;
il s'en va vers les autorités. On ne va pas demander aux citoyens s'ils
acceptent le budget ou s'ils ne l'acceptent pas, au lieu d'aller vers le bas,
on va vers le haut. Alors il y a un droit d'appel à la commission
municipale.
M. LUSSIER: Excelsior.
M. SAINT-GERMAIN: Je respecte la commission municipale, mais ce ne sont
pas des élus du peuple. Il est dans nos traditions M. le
Président, que ce soit le représentant du peuple...
M. LUSSIER: Vous allez aux élections, une fois de temps en temps,
vous, les élus du peuple?
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais ce ne sont même pas des
élections par mode direct.
Il ne faut pas se cacher que toute cette communauté urbaine
et cela revient toujours est sous la domination pratique de la
ville de Montréal.
M. LUSSIER: Vous n'êtes pas sérieux, là. Lorsque
vous dites que les gens devraient aller devant le peuple pour adopter des
budgets...
M. SAINT-GERMAIN: De la commission mu- nicipale, cela peut passer
après... Qu'est-ce qui arrive si, à la commission municipale, on
ne s'entend pas?
M. LUSSIER: Bien là, vous auriez dû le lire un peu avant,
je pense.
M. SAINT-GERMAIN: Je l'ai lu et cela me semblait tellement monter vers
le haut,..
M. LUSSIER: Ça monte et ça descend.
M. SAINT-GERMAIN: Bien, à quelle place que ça descend?
J'aimerais bien le savoir. Si le ministre pouvait m'indiquer où
ça descend vers le peuple, je terminerais la discussion tout de
suite.
M. LUSSIER: Aux élections.
M. SAINT-GERMAIN: Ah, c'est si loin.
M. LUSSIER: Le cens d'éligibilité.
M. SAINT-GERMAIN: Ce n'est même pas une élection directe au
premier degré. Enfin, cela peut aller jusqu'à la cour Provinciale
et la cour Supérieure. Je voulais simplement souligner qu'au point de
vue démocratique, cela va réellement en sens inverse et que de
moins en moins le citoyen aura quoi que ce soit à dire relativement aux
dépenses qui seront faites au niveau de la communauté. C'est un
petit peu surprenant si on considère que l'Union Nationale se dit
toujours le parti du peuple. Voilà que ce parti qui se dit du peuple, au
lieu d'aller chercher la décision du peuple, monte plutôt vers les
autorités pour avoir toute décision sur un budget semblable qui
comportera plusieurs centaines de millions de dollars avant longtemps.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 249,
adopté? Sur division?
M. LUSSIER: Non, non, non.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 249, adopté?
Adopté. Article 250, adopté? Adopté.
M. SEGUIN: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 251?
M. SAINT-GERMAIN: Bien voilà encore un autre article. On peut,
dans le budget, inclure des sommes pour une fin et les dépenser pour
une autre fin. « Le comité exécutif peut virer d'une
division à une autre du même service les crédits
attribués à l'une d'elles dans le budget, sur recommandation du
directeur de ce service, ou, à défaut de cette
recommandation mais à défaut seulement sur
approbation du conseil après avoir obtenu l'avis écrit de ce
directeur. »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 252, adopté?
Adopté. Article 253, adopté? Adopté. A l'article 254, il y
a un amendement. Ajouter, dans la quatrième ligne, après le mot
« suivant » les mots: « le rapport des vérificateurs,
le tout sous réserve de l'article 250 ». Adopté tel qu'il a
été amendé.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LUSSIER: Non, non on n'accumule pas là. Il peut arriver qu'il
y ait un surplus ou un déficit d'une année et c'est toujours
reporté. C'est la même chose que dans la Loi des cités et
villes. Il faut reporter cela à l'année suivante. Et, s'il y a un
surplus...
M. TREMBLAY (Montmorency): Pour les surplus, je le conçois. Mais
pour les déficits...
M. LUSSIER: On ne peut pas marcher avec un déficit
accumulé ou un surplus accumulé. C 'est ce qui est dit.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 255,
adopté?
M. SEGUIN: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT (M, Fréchette): Article 256, adopté?
Adopté. Article 257, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 257, c'est encore et je le souligne
toujours la même situation. Je le souligne de nouveau parce qu'on
semble violer ici un principe extrêmement important, un principe auquel
je tiens et, je le sais pertinemment, auquel la population tient. C'est qu'ici
on fera payer aux citoyens des emprunts qui n'auront pas été
acceptés par eux-mêmes. Dans l'île de Montréal, les
citoyens, pour une bonne part, sont habitués à avoir leur mot
à dire lors de tout emprunt.
C'est la loi générale des cités et villes, il est
absolument impossible pour un conseil municipal d'emprunter et de passer
par-dessus la tête des citoyens. Même avec la nouvelle loi que le
ministre a bien voulu présenter pour soi-disant démocratiser
davantage l'organisation municipale, ces citoyens peuvent s'objecter à
un règlement d'emprunt et exiger un référendum sur la
question. Ce sont les citoyens eux-mêmes qui décident s'ils
veulent bien se payer un service que la municipalité a
décidé de leur donner.
Ici, par la communauté, on enlève, par toute l'Ile, ce
privilège et ce droit du citoyen. Je crains qu'en enlevant ce droit aux
citoyens on permette aux autorités de la communauté urbaine de
faire des dépenses considérables sans pratiquement en rendre
compte aux citoyens, sinon lors des élections. Celui qui est en charge
de la communauté, lorsqu'il se présente devant le peuple ne se
présente pas exclusivement comme candidat à un poste de la
communauté; il sera surtout candidat à une élection locale
dans sa propre municipalité, et il sera mêlé aux
problèmes de la politique de la communauté, les problèmes
locaux. Alors, ce n'est pas un vote direct, il ne faut jamais l'oublier. Ce
serait peut-être une raison de plus pour que le bill conserve à
chaque citoyen le droit au référendum.
C'est ici une volte-face de toute la politique du ministère.
L'honorable ministre a toujours dit, de grandes déclarations de
principe, de grands élans, beaucoup d'enthousiasme, qu'il voulait
démocratiser notre vie municipale, qu'il voulait que le citoyen soit
près du conseil de ville, que le citoyen sente qu'il a son mot à
dire dans l'administration, que le citoyen sente qu'on ne peut pas l'endetter,
hypothéquer sa propriété sans son avis. C'était une
protection et voilà que tout d'un trait, avec le bill sur la
communauté urbaine, on lui enlève complètement ce
droit.
Pourtant, dans les grandes villes aux Etats-Unis, et dans beaucoup de
grandes villes même plus considérables en population que
Montréal, on a conservé aux citoyens le droit d'exiger un
référemdum sur tout règlement d'emprunt. Je me demande
pourquoi le ministre a changé si subitement sa politique.
Il a changé sa philosophie, sa façon de voir d'une
façon brusque et d'une façon certaine. Je lui demande ce qui l'a
amené à enlever aux citoyens ce droit au
référendum, qu'il aurait pu conserver dans ce bill? J'ai
même ici un exemplaire d'un journal de Philadelphie qui avertit
publiquement des citoyens qu'il y aura des référendums.
M. LUSSIER: ... pas mal!
M. SAINT-GERMAIN: C'est « The Evening Bulletin » de
Philadelphie, le 11 octobre 1965. « Notice of elections ».
M. LUSSIER: Vous ne pensez pas que ça a pu être
changé depuis ce temps là?
M. SAINT-GERMAIN: Un emprunt de $25 millions, je vois ici un autre
emprunt de $19,950,000. Un autre règlement d'emprunt, $27,500,000; un
autre ici, $10 millions. Ici encore, $25 millions toute une page, $19 millions
$27,500,000, $10 millions. Je crois que c'est de la démocratie. J'aurais
cru que le ministre aurait continué sa politique, et je suis tout
à fait surpris de voir qu'on enlève dans le bill ce recours du
citoyen.
M. LUSSIER: A part Philadelphie, y a-t-il d'autres villes?
M. SAINT-GERMAIN: Certainement, il y a d'autres villes à part
Philadelphie. Le ministre devrait être au courant que c'est un
privilège de presque toutes les grandes villes américaines.
Alors, nous aurons, ici à Montréal, un système municipal
d'arrière-garde. C'est absolument rétrograde. On prouve aux
citoyens qu'on les considère encore comme des enfants, qu'on les
considère encore comme des êtres irresponsables, incapables de
prendre leurs responsabilités civiques.
M. LUSSIER: Vous n'êtes pas sérieux?
M. SAINT-GERMAIN: Oui, je suis absolument sérieux. C'est cela
qu'on dit à la face de la population.
M. LUSSIER: Etes-vous sérieux pour vrai?
M. SAINT-GERMAIN: C'est certain que je suis sérieux. Si cela se
fait à Philadelphie et ailleurs, pour quelle raison cela ne se ferait-il
pas ici? Vous avez à Montréal une classe de gens où le
niveau d'éducation, je peux bien le dire, est très
élevé. Les gens de Montréal sont conscients de leurs
responsabilités civiques. Ils sont capables de prendre des
décisions par eux-mêmes. Chez nous, nous avons, à Lachine
comme à Dorval, des services publics, des services municipaux
valables.
Il n'y a pas un règlement d'emprunt qui ait été
passé sans que le citoyen ait son mot à dire et le citoyen a pris
ses responsabilités.
M. LUSSIER: Puis-je poser une question au député?
Avez-vous parlé de votre philosophie, comme vous l'appelez, au leader de
l'Opposition? En avez-vous discuté avec lui?
M. LESAGE: Il est en campagne.
M. LUSSIER: J'ai l'impression qu'il n'a pas la même
philosophie.
M. LESAGE: Il est en campagne pour ma succession, et c'est difficile de
le rejoindre.
M. SAINT-GERMAIN: Il y a des hommes qui sont capables de se
défendre eux-mêmes, il n'a pas besoin de moi. Si vous avez des
questions à lui poser, posez-les lui et il vous répondra.
M. LESAGE: Ce n'est pas de moi qu'il parle.
M. SAINT-GERMAIN: Vollà, je crois que c'est une des grandes
faiblesses du bill. La Communauté urbaine aura des budgets qui
deviendront astronomiques, et ceci avant un bon nombre d'années. Il
aurait peut-être même été bon que les citoyens de
Montréal aient eu auparavant le droit aussi de s'objecter aux
règlements d'emprunt. Peut-être que Montréal ne serait pas
dans la situation économique dans laquelle elle se trouve
actuellement.
M. LUSSIER: Ah!
M. SAINT-GERMAIN: Mais les citoyens de Montréal ont perdu ce
drolt-là, ils l'ont perdu depuis longtemps, il faut remarquer que les
citoyens des municipalités environnantes de Montréal ont ce
droit-là et ils l'ont depuis des décennies. Ils aimeraient bien
le conserver, et je ne vois pas pour quelle raison le ministre le leur
enlève. Si le ministre a des raisons valables, je suis bien prêt
à l'écouter, mais personnellement je m'attendais à ce
qu'il y ait un article dans le bill qui permettrait aux citoyens de s'objecter
aux règlements d'emprunt parce qu'il me semblait que ç'aurait
été logique avec les déclarations
antécédentes du ministre, et que ç'aurait
été logique que les citoyens conservent ce droit.
M, TREMBLAY (Montmorency): Il y a un autre grand principe qui ne
s'applique pas ici et je trouve cela bien malheureux. C'est qu'un organisme qui
sera aussi autonome que la Communauté urbaine de Montréal ne
percevra pas lui-même ses taxes. Elle n'aura même pas cette
responsabilité, et l'odieux de cette responsabilité reposera sur
les élus locaux. Je trouve que cette formule n'est pas bonne. Je pense
que la Communauté urbaine de Montréal, à l'instar de celle
de Québec, devrait percevoir elle-même ses propres taxes. Pourquoi
faire assumer, par des gens qui ne sont pas responsables de ces
dépenses, la responsabilité de percevoir des taxes pour d'autres
qui dépensent? Je trouve
cela inconciliable avec notre démocratie actuelle.
Je crois qu'il serait normal que cette Communauté urbaine taxe
elle-même. De toute façon, elle a en main tout ce qu'il lui faut,
toute l'organisation, toute l'administration qu'il lui faut pour pouvoir faire
parvenir elle-même ses propres taxes.
M. LUSSIER: La communauté de Québec facture et
perçoit ses propres comptes pour la ville de Québec.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, c'est cela, j'en conviens. Mais
Montréal ne les perçoit pas.
M. LUSSIER: Ils sont habitués avec d'autres systèmes.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ce sont les municipalités. Oui mais,
tout de même...
M» LUSSIER: Ils sont satisfaits de ce
système-là.
M. TREMBLAY (Montmorency): ...vous allez à l'encontre du principe
suivant lequel celui qui fait la dépense perçoit lui-même
ses sommes d'argent. Cette Communauté urbaine de Montréal
devrait, elle aussi, percevoir ses sommes d'argent.
M. LUSSIER: Ce sont des gens de Montréal qui ont demandé
d'être cotisés comme cela.
M. TREMBLAY (Montmorency): Elle peut le faire, elle a toute
l'organisation pour facturer elle-même et envoyer ses comptes.
M. LUSSIER: Les gens de Montréal l'ont demandé.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui mais, au point de vue de la
responsabilité, vous semez la confusion chez le peuple. Il dira: Vous
voyez, nos administrations locales... Il ne saura pas si c'est la
Communauté urbaine et il ne pourra pas définir ses
responsabilités. Vous savez les dépenses qui sont faites? Vous
ajoutez à la confusion du peuple dans l'administration. Vous ajoutez un
palier administratif, soit, mais vous lui enlevez l'odieux de la taxation et
vous le faites porter sur d'autres. Je trouve que c'est inconciliable, en fait,
avec la justice qui doit être rendue...
M. LUSSIER: On y reviendra pour Québec.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, je sais qu'on l'a pour Québec. En
fait, c'est un grand principe général à travers la
province qui devrait être appliqué partout.
Cette communauté, M. le ministre, je le répète, a
toute l'organisation voulue pour envoyer elle-même et facturer
elle-même ses propres comptes. Pourquoi ne le fait-elle pas? Pourquoi les
faire envoyer par les représentants des municipalités de
banlieue? Vous le savez pourquoi.
M. LUSSIER: La communauté urbaine elle-même va
facturer...
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela assurera encore une certaine
immunité au point de vue de la publicité dans les journaux
à ces administrateurs de Montréal qui vont pouvoir, eux,
dépenser. Ce sera l'exécutif de Montréal qui
décidera des dépenses et ce sont ces maires qui vont porter
toutes leurs responsabilités et l'odieux des dépenses qui sont
faites.
M. SEGUIN: M. le Président, à ce même article 257,
on dit: « Les dépenses de la communauté, y compris celles
qui résultent du paiement de l'intérêt et de
l'amortissement des emprunts de cette dernière, sont à la charge
des municipalités de son territoire ».
Je parlerai surtout pour les municipalités de banlieue où
il y a un développement assez rapide, où la construction va un
peu plus rapidement qu'ailleurs. On sait que, dans ces circonstances, ces
municipalités de banlieue ont de sérieux problèmes pour
essayer de maintenir leur service de la dette à un niveau
inférieur à 50%. Quand c'est rendu à 50%, je pense que la
commission des Affaires municipales commence à être
gênée passablement et puis, très souvent, cette
municipalité peut être mise en tutelle. Cela aussitôt qu'on
arrive à ce chiffre magique de 50% du service de la dette par rapport au
revenu possible de cette municipalité.
La communauté urbaine, surtout dans les premières
années, quand elle s'organisera, aura certainement des dépenses
assez sérieuses, assez grandes. On reportera les charges de ces emprunts
temporaires ou des emprunts qu'on fera sur le marché, sur les
municipalités. C'est une charge supplémentaire et la
municipalité elle-même, la municipalité individuelle doit
nécessairement voir à son propre progrès, à ses
propres projets de construction, soit d'égout, d'eau, etc, à
l'intérieur de ses murs.
Si vous avez une municipalité qui, aujourd'hui, par exemple, est
à 42% ou 45% de coût du service de la dette et qu'on arrive avec
cette sur-
charge, on enlève à cette municipalité toute
possibilité d'aller sur le marché et d'emprunter. Le pourcentage
du service de la dette par rapport au revenu sera déjà
supérieur à ce que le gouvernement reconnaît comme
étant sage au point de vue de l'administration municipale.
Il faudrait qu'il y ait une formule où ces emprunts
même si c'était à la charge de la municipalité
que la communauté aurait faits, seraient, pour toute fin de
calcul du service de la dette, à la charge de la communauté,
même si la municipalité devait fournir sa part en argent liquide
pour payer les intérêts.
Ce que je ne voudrais pas voir, c'est que ces dépenses de la
communauté soient portées au bilan de chaque municipalité,
ce qui, en plusieurs circonstances, ferait sauter la municipalité sans
qu'on puisse compléter les travaux nécessaires à
l'intérieur. Alors, ce serait la communauté, le grand secteur,
qui affaiblirait un de ses membres, sans le vouloir.
Je pense qu'il y a un problème très sérieux, ici.
Si je regarde certaines municipalités, encore dans ce fameux livre, je
vois qu'il y en a là-dessus qui s'approchent joliment de 50% pour le
service de la dette.
M. LUSSIER: II y en a qui le dépassent.
M. SEGUIN: Il y en a qui le dépassent; elles sont en tutelle.
Celles qui le dépassent, sont en tutelle. Alors, si je me sers de
l'exemple des villes en tutelle qui ont dépassé les 50% et des
autres qui l'approchent, je pense qu'il y a un problème. On surcharge
les services de la dette de la municipalité locale, au détriment
du progrès qui peut être fait à l'intérieur d'une
municipalité.
M. LUSSIER: Non. M. le député, je pense que vous n'avez
pas raison de craindre cela. Cela ne s'ajoute pas à la dette obligataire
de la municipalité ou des municipalités locales. Si ceci est dans
le texte de loi, en fait, c'est surtout pour rassurer les prêteurs, les
acheteurs d'obligations. Mais, cela ne s'ajoute pas dans le calcul de votre
dette obligataire à vous, dans votre municipalité.
M. SEGUIN: Cela assure la garantie au prêteur, à celui qui
prête à la communauté. Mais celui qui prête à
la municipalité regarde les dépenses de la municipalité
par rapport à ses revenus, aussi, quand il veut prêter.
Peut-être que la communauté, dans les circonstances, pourrait
emprunter à 10%, mais pour la municipalité dont les dettes
seraient rendues à 50% des revenus, le prêteur va certainement
hésiter avant de prêter. Et, s'il le fait, il aura des offres de
12% et plus. La municipalité locale avec la même base que la
communauté, même base mais réduite, aura à payer
beaucoup plus cher. Je pense qu'il a raison là... c'est même
très sérieux.
M. LUSSIER: C'est le même systems que la corporation du
Montréal métropolitain, et ça marche depuis des
années. Je pense que vous craignez pour rien.
M. SEGUIN: Non.
M. LUSSIER: La corporation du Montréal métropolitain
emprunte, et ses emprunts sont garantis comme ça par toutes les
municipalités mais la dette de la corporation n'est pas
distribuée à chacune des municipalités qui doit
l'additionner à sa dette obligataire.
M. SEGUIN: S'il était indiqué que les comptes, par
exemple, devaient être tenus complètement à part pour
autant que les dépenses pour le comité sont concernées et
si le gouvernement provincial...
M. LUSSIER: Ils sont à part, c'est une corporation à
part.
M. SEGUIN: ... le ministère des Affaires municipales...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. SEGUIN: ... veut aussi se porter en garantie pour assister les
municipalités dans leurs emprunts, si le gouvernement, contrairement
à ce qui s'est fait dans le passé il n'y a pas de garantie
de la part de la province voulait se porter en garantie, ce serait une
mesure de protection absolument nécessaire et essentielle pour
quelques-unes de ces municipalités.
Je vous assure que le problème que j'aborde ici est un
problème très sérieux, surtout si nous ne voulons pas
empêcher le développement des villes de banlieue ou du secteur
autour de l'île de Montréal. Cela devient quasi impossible
aujourd'hui.
M. LUSSIER: Lorsque cela a été nécessaire, le
gouvernement a garanti pour certaines municipalités, mais quand ce n'est
pas nécessaire, il n'est pas besoin de garantie.
M. SEGUIN: Garantie pour les villes en tutelle, mais pour les villes qui
ne sont pas en tutelle, il n'y a pas de garantie.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. HYDE: Une question sur le deuxième paragraphe de l'article. On
parle de la répartition et on adopte l'évaluation comme base.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si on a étudié d'autres
possibilités, d'autres bases pour la répartition? Prenez comme
exemple la répartition de la taxe de vente; on choisit un autre moyen de
distribuer le produit. Est-ce qu'on a étudié la
possibilité d'autres bases pour la communauté?
M. LUSSIER: Dans d'autres communautés urbaines, nous en avons
d'autres, mais après consultation avec les villes de banlieue et la
ville de Montréal les gens à Montréal sont
habitués à payer leur cotisation selon l'évaluation
municipale les deux côtés acceptent d'être
cotisés de cette façon. C'est pour ça que nous avons mis
cette façon de cotiser.
M. HYDE: Le ministre dit que cela a été accepté par
les municipalités de banlieue?
M. LUSSIER: Quand nous en avons discuté en général,
oui.
M. HYDE: Est-ce qu'on a étudié...?
M. LUSSIER: Quand nous avons été devant la commission
parlementaire, personne n'a été contre cette façon de
cotiser.
M. HYDE: II n'est pas question de ça. Je crois que, devant la
commission, pendant les deux jours où nous y avons été, il
y a bien des choses qui n'ont pas été soulevées. C'est
exactement pour cette raison que nous avons suggéré plusieurs
fois qu'on devrait retourner en commission pour donner une chance à ces
gens de nous faire leurs représentations après avoir
étudié.
M. LUSSIER: Je puis vous dire que je les ai consultés à
plusieurs reprises et que c'est une formule de cotisation que les gens
acceptent. Ils sont habitués à ça.
M. HYDE: Oui, ils sont habitués. Les municipalités sont
habituées à être obligées de faire face à
leurs dépenses simplement par la taxe foncière. Le
ministère des Affaires municipales et le ministre des Finances nous
promettent qu'un jour on va régler le problème pour fournir des
revenus aux municipalités.
C'est pourquoi je pose la question: Est-ce qu'on avait prévu la
possibilité d'autres bases pour l'évaluation, pour la
répartition? Et quels ont été les résultats de ces
recherches?
M. LUSSIER: Bien, tout dépend. C'est qu'on peut discuter, par
exemple, pour les égouts sanitaires; l'usine d'épuration, cela
peut être calculé selon l'évaluation, cela peut être
calculé selon le débit des égouts à traiter. Cela
peut être aussi une question de qualité, et on peut poser des
compteurs. En plus, il peut y avoir l'autre méthode, celle qu'on a, par
exemple, dans la ville de Québec. Dans le transport en commun, il y a
des votes A et des votes B selon les trajets, selon la fréquence, selon
les horaires, selon le temps qu'un autobus passe dans une localité.
C'est une façon de calculer, dans le transport en commun, les services
rendus. Cette méthode-là existe et fonctionne très bien,
nous dit-on, à Boston. On a eu de nos gens, des groupes d'étude,
qui ont été vérifier ces systèmes. Pour l'aqueduc,
cela peut être au pied linéaire, cela peut être à la
quantité d'eau filtrée, vendue. Il y a une foule de
façons. Nous en avons parlé, comme je vous le dis, aux gens de
Montréal; ces gens-là, dans divers domaines, reçoivent des
comptes et les paient de cette façon-là.
M. HYDE: Alors, il faudrait...
M. LUSSIER: Mais il y a une foule de méthodes...
M. HYDE: ... étudier l'application, la suivre et songer à
la possibilité...
M. LUSSIER: Mais, selon l'évaluation foncière, c'est une
méthode très juste, à notre avis. C'est une des
façons de cotiser pour des services rendus, publics et municipaux, qui
nous semble assez juste.
M. SEGUIN: Puisque le ministre a abordé ce sujet, je n'ai jamais
pu comprendre, au cours de mes années d'administration publique, surtout
en ce monde plus moderne et plus à la page de 1969, comment il se
pouvait qu'on parle encore de faire payer certains services, comme l'eau et les
égouts, sur une base d'évaluation. Je ne vois aucun lien, je n'ai
jamais pu comprendre quels liens existaient entre la propriété et
un service tel que l'sau ou un service d'épuration d'égouts. Dans
certaines municipalités de banlieue, on a compris déjà
qu'il s'agissait de faire payer pour un service pour la quantité
employée. On met un compteur; on emploie 1,000 gallons d'eau, on paie
pour 1,000 gallons d'eau. Aucun rapport avec la propriété.
Montréal n'a pas adoptée cette méthode-là, parce
qu'à Montréal ce n'est pas un service, c'est une taxe. Qu'on
l'emploie ou que l'on ne l'emploie pas, c'est sur la base de
l'évaluation de la location de la
propriété en question, le montant qu'on chargera pour le
loyer. Alors, c'est une façon de dire qu'on taxe pour l'eau. Ce n'est
pas un service, tandis que le service d'eau, le service d'aqueduc dans une
municipalité est un service réel qui doit être payé
selon la quantité d'eau que le citoyen emploie. La même chose
s'applique pour le service d'égout. J'ai entendu le ministre, tout
à l'heure, qui disait qu'il y avait plusieurs méthodes pour le
faire, dépendant du débit des égouts, etc. Mais il n'y a
pas, à ma connaissance, un endroit, ici dans la province, où on
emploie cette méthode-là, mesurer les égouts au
compteur.
UNE VOIX: Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Je pense que la communauté, dans ce domaine, peut
faire un travail énorme pour nettoyer tous ces problèmes qui
existent depuis si longtemps au point de vue du prix et du coût
réel de ces services-là. On les fait payer toujours selon la
propriété, toujours selon le bien-fonds, quand en
réalité on devrait payer selon la quantité, selon qu'on
utilise ce service.
Je pense, je le mentionne à ce moment-ci, parce qu'on n'y
reviendra probablement pas, mais ici, c'est un travail, une tâche que la
communauté devrait résoudre dès le début pour que
ces services, service d'aqueduc par exemple, soient à compteur dans
toute l'île. Je sais que le futur président du conseil
exécutif s'y objectera, parce que le citoyen paierait à la juste
valeur pour le service qu'il reçoit.
La même chose s'appliquera pour les autres services du genre, tels
qu'égouts, etc.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté? M. SEGUIN:
L'article 257, c'est sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 257 sur division. Article
258.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: C'est une taxe spéciale cela.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... en fait ne taxe pas. Pour les commissions
scolaires régionales, vous savez que certaines municipalités
scolaires ne font pas parvenir à la régionale les sommes d'argent
qu'elles sont censées lui faire parvenir. Est-ce qu'il y a des
dispositions dans la présente loi qui peuvent avoir une façon
d'obliger...
On dit: « Chaque municipalité peut, aux fins de payer sa
quote-part de dépenses, imposer... » mais où est
l'obligation? Il y a une obligation tacite, mais si elles ne le font pas.
M. LUSSIER: La communauté peut prendre des actions en cour, pour
se faire payer, contre n'importe quel débiteur qui ne paie pas; c'est un
recours en justice.
M. TREMBLAY (Montmorency): Contre la municipalité elle-même
ou contre...
M.LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 258 adopté.
Article 259 avec un amendement qui est un nouvel alinéa.
Adopté tel qu'amendé?
M. SEGUIN: Article 259 non. L'amendement à l'article 259, Je
serais prêt à l'adopter tel que nous le voyons dans le projet de
loi, à la page 64 et je rejette absolument et sans considération
aucune l'amendement proposé. On donne le pouvoir au conseil
exécutif de posséder... non, cela doit être à la
communauté il me semble, c'est le conseil qui doit donner cette
autorisation, non pas un petit groupe qui sera assis dans une chambre en
arrière pour décider du sort des dépenses.
M. LESAGE: Il n'y a pas de limite, il n'y a rien. Cela n'a aucun bon
sens de donner ce pouvoir à l'exécutif.
M. LUSSIER: Non, c'est parce que la communauté...
M. LESAGE: II a toujours de bonnes raisons, mais il y a un bout.
M. LUSSIER: Le conseil va être obligé de se réunir,
d'être convoqué...
M. LESAGE: Oui, il se réunira, il ne faut pas que ces
choses-là se fassent en catimini. L'article était bien
rédigé, l'amendement est une erreur.
M. LUSSIER: Il n'y a pas de bataille là-dessus, non.
M. LESAGE: D'ailleurs, personne ne nous a fait de représentation
à ce sujet-là en commission.
M. LUSSIER: Oui, mais c'est nécessaire qu'il y ait...
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Alors, nous allons accepter, mais nous ne serions pas
surpris d'être obligés d'amender cela.
M. LESAGE: Le ministre n'accepte pas, M. le Président, c'est nous
qui acceptons son article tel que rédigé.
M. PAUL: C'est-à-dire qu'il accepte de retirer son
amendement.
M. LUSSIER: L'amendement, oui.
M. LESAGE: Très bien.
M. PAUL: Tout le monde est d'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors adopté sans
amendement. Article 260. Adopté. Article 261 adopté. Article 262
adopté?
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 263 adopté.
Article 264.
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 265, il y
a un amendement. Remplacer dans la quatrième ligne du premier
alinéa le mot « trésorier » par le mot «
secrétaire ».
Adopté avec l'amendement?
Adopté?
M. SEGUIN: Quel article?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 265 avec
l'amendement.
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 266
adopté. Article 267.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 268.
M. SAINT-GERMAIN: Je me demande s'il n'y aurait pas lieu que copie de ce
rapport que la communauté doit faire à la commission municipale
vienne à la Chambre.
M. LUSSIER: Oui, oui, normalement, il faut que je le dépose en
Chambre, de la même manière que, lorsque le Bureau
d'assainissement du Québec m'envoie un certain nombre de copies, je les
dépose en Chambre.
M. SAINT-GERMAIN: C'est parce que ce n'est pas spécifié
ici que cela doit être déposé en Chambre.
M. LUSSIER: C'est ce que cela veut dire. Ils le remettent au ministre
pour que le ministre le remette à l'Assemblée nationale.
M. SAINT-GERMAIN: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 267,
adopté. Article 268?
M. TETLEY: Les articles 268 et suivants que vous avez
rédigés pour la Commission de transport, en principe, sont
très, très bien. D'abord, je note qu'à l'heure actuelle le
propriétaire de tous les biens meubles et immeubles, c'est la ville de
Montréal qui ne fait aucun compte, sauf un bilan de deux pages et
quelques lignes. Je note qu'il y a un transfert des biens de la Commission de
transport à la communauté. J'espère que la ville de
Montréal va faire un compte rendu de tous ces biens. Je ne vois aucune
note au sujet du transfert. A l'article 270: « Les biens de la commission
lui appartiennent à titre de mandataire de la communauté ».
J'espère qu'il n'y aurait pas d'honoraires de notaires pour ce
transfert.
M. LUSSIER: Je peux vous référer aux articles 321, 322 et
323 pour cette question.
M. TETLEY: Oui, c'est très, très bien et, encore une fois,
je suis content. Je note que, jusqu'à maintenant, Montréal n'a
pas fait grand état de son mandat. Chaque année, j'ai des copies
ici du bilan et du rapport. Ça ressemble au rapport d'un club de tennis.
Il ne s'agit pas d'un rapport d'une commission pour des centaines de millions
de dollars, mais il n'a que deux pages.
M. LUSSIER: Cela va s'améliorer.
M. TETLEY: J'espère qu'à l'avenir il y aura un vrai
rapport et un vrai bilan des profits et pertes. Je suis très content de
votre article 275. Depuis longtemps, comme je l'ai noté, il
y a deux jours, malgré la loi, les employés de la ville de
Montréal étalent membres de la commission de transport, y compris
le président qui avait un salaire de la ville de Montréal
j'ai donné les chiffres au sous-ministre de $14,000, ainsi qu'un
salaire de $24,000 de la Commission de transport. Un autre commissaire avait un
salaire de $18,899 de la ville de Montréal, ainsi que $5,000 de la
Commission de transport. Un autre commissaire avait un salaire de $20,000, plus
un salaire supplémentaire de $3,000 de la ville de Montréal,
malgré la loi. Je suis très content de voir en principe cet
article 275.
M. LESAGE: A moins que mes collègues n'aient des questions
à l'article 268, je serais disposé à ce qu'il soit
adopté. J'ai une restriction sur l'article 269.
M. LUSSIER: Sur l'article 269.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 268 adopté.
Article 269?
M. LESAGE: L'article 269 se lit:« La commission a pour objets
d'organiser, posséder, développer et administrer un réseau
général de transport en commun de passagers en surface, en
sous-sol ou au-dessus du sol dans son territoire. La commission a
compétence sur le territoire des municipalités mentionnées
à l'annexe b) qui constitue son territoire. »
Les articles 268 et 269 donnent suite pour le territoire décrit
à l'annexe B, paragraphe j), aux conclusions auxquelles en sont venues,
pour Québec les rapports des commissions Vandry et Lacasse, toutes
choses étant égales.
Pour une bonne compréhension du problème qui sera
créé par l'extension de la compétence de la Commission des
transports de la Communauté urbaine de Montréal, j'aimerais
savoir quelles sont, sur le territoire décrit à l'annexe B, les
compagnies de transport qui donnent un service de passagers, compagnies autres
que la Commission des transports de Montréal. Je voudrais en avoir la
liste complète avec les territoires desservis dans chaque cas.
M. LUSSIER: Dans chaque cas. Je pourrais peut-être vous en citer
deux, mais si vous voulez une réponse complète, je fais mieux de
réserver ma réponse. Je prends note de votre question et je vous
répondrai dans le courant de la soirée, après avoir pris
des informations.
M. LESAGE: Je pense, M. le Président, que le ministre comprendra
que cette question est très importante. Nous allons donner, en
vertu...
M. LUSSIER: Si je comprends M. le chef de l'Opposition, c'est toutes les
compagnies de transport qui, actuellement, exploitent un service d'autobus,
quel qu'il soit, dans les limites de la nouvelle compétence, ou dans les
limites de la ville de Montréal, de l'île Bizard et de
Longueuil?
M. LESAGE: C'est à dire l'annexe B. M. LUSSIER: L'annexe B.
M. LESAGE: Ceci est très important pour la raison suivante. C'est
que la législature va donner à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal compétence sur l'ensemble
du territoire, et c'est la Législature qui décrète que la
Commission a pour objet d'organiser, posséder, développer et
administrer un réseau général de transport en commun sur
tout le territoire. La Législature, par conséquent, donne
instruction à la Communauté urbaine de Montréal
d'établir des services partout. Comment pourrait-on empêcher
même la Régie des transports devant cette
volonté clairement exprimée du législateur, la Commission
des transports de la Communauté urbaine de Montréal de
créer des réseaux de transport parallèles qui viendraient
faire concurrence aux réseaux de transport existants, ce qui aurait pour
conséquence l'expropriation sans indemnité des entreprises de
transport existantes? C'est un problème très sérieux et
qui se présente non seulement pour Montréal, mais qui va se
présenter pour Québec.
Le ministre aimerait-il mieux ne discuter de la question que ce soir, ou
est-il prêt à en discuter maintenant?
M. LUSSIER: Ce soir, M. le Président, parce que vous demandez des
renseignements...
M. LESAGE: Je pense que ces renseignements sont essentiels si l'on veut
bien apprécier l'acuité et la grandeur comme disait saint
Paul la largeur, la profondeur du problème.
M. LUSSIER: Mais ai-je bien compris, M. le chef de l'Opposition, vous
avez dit que c'était un ordre de la Législature?
M. LESAGE: Oui, c'est la Législature qui déclare: «
La Commission a pour objet d'organiser, posséder, développer et
administrer un réseau général de transport en commun de
passagers en surface, en sous-sol ou au-dessus du sol dans son territoire
». La Commission a compétence sur le territoire des
municipalités mentionnées à l'annexe B.
C'est donc l'opinion et la volonté clairement exprimées du
législateur que la Commission des transports possède, organise,
développe et administre son réseau de transport sur toute
l'étendue du territoire sur lequel on lui donne compétence,
c'est-à-dire le territoire décrit à l'annexe B. Cela ne
peut pas s'interpréter autrement.
M. LUSSIER: Cet article-là, tel que rédigé, a
été transcrit du chapitre 79, c'est la vieille loi de 1950.
M. LESAGE: Bien oui.
M. LUSSIER: On disait même: posséder, développer et
administrer un système général de transport en commun pour
le bénéfice de la population de la cité et du district
métropolitain. C'est inscrit dans la loi depuis 1950.
M. LESAGE: Oui, mais comment était défini le district
métropolitain?
M. LUSSIER: Il y a une liste à la section deux. Montréal,
Westmount, Outremont, Verdun, Lachine, Saint-Pierre, LaSalle, Hampstead,
Saint-Laurent, ville du Mont-Royal, Montréal-Ouest,
Montréal-Nord, Saint-Michel, Montréal-Est, Pointe-aux-Trembles et
toute autre municipalité admise en vertu de... etc.
M. LESAGE: Très bien, M. le Président. C'est cela. Or,
dans les villes et municipalités que le ministre vient de mentionner,
les services de transport sont exclusivement, d'après mes
renseignements, ceux de la Commission de transport de Montréal, il
confirme ce que je viens de dire.
M. LUSSIER: Oui, mais Le Voyageur est un système de transport
provincial.
M. LESAGE : Bien oui, mais le ministre vient de confirmer ce que je
viens de dire. Le ministre ne semble pas saisir l'acuité du
problème que je lui soumets.
M. LUSSIER: Non, je saisis le problème, excepté que
je...
M. LESAGE: Il va revenir pour la communauté urbaine de
Québec, et je pense qu'il revient pour la régionale de
l'Outaouais aussi. C'est très sérieux.
M. LUSSIER: Ah, oui! Je n'ai pas dit que ce n'était pas
sérieux.
M. LESAGE : II ne faudrait pas exproprier sans indemnité les
compagnies de transport existantes. C'est ce qu'on ferait.
M. LUSSIER: Non, non.
M. LESAGE: Dès l'instant où vous établissez un
système parallèle de transport, là oùdes
systèmes de transport privés existent, vous les ruinez. C'est la
faillite. Quand je dis que c'est une expropriation...
M. LUSSIER: Oui, il faut s'entendre là.
M. LESAGE: ... c'est parce que c'est sans indemnité et que c'est
la faillite.
M. LUSSIER: Où il existerait un vrai transport en commun et non
pas comme Le Voyageur provincial.
M. LESAGE: Non, je ne parle pas du transport à longue distance.
C'est le service à l'intérieur de la communauté
urbaine.
M. LUSSIER: Nous vous donnerons ces renseignements-là ce soir, et
nous pourrons reprendre cette discussion-là en même temps,
évidemment.
M. LESAGE: Je veux que le ministre étudie la question très
sérieusement.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Comment peut-on avoir une unité de direction, qu'on
puisse normalement développer les services si, comme le dit l'article
269, la commission ne possède pas tout l'équipement
nécessaire pour donner le service sur tout le territoire. C'est
là la question.
M. LUSSIER: Nous reprendrons la discussion après avoir obtenu
certaines données.
M. LESAGE: Alors, nous allons suspendre le titre 2.
M. LUSSIER: Suspendez. Article 270. M. LESAGE: Clairement. M. LUSSIER:
Pardon? M. LESAGE: Le titre 2.
M. LE PRESIDENT (M. Léveillé): Article 269 suspendu.
M. LESAGE: Un instant, n'y allez pas par article. Le mieux est de
suspendre le titre 2. Je vais vous donner les numéros des articles.
Titre 2, ce sont les articles 268 à 338 inclusivement. Le titre 3,
dispositions finales. Article 339.
M. LUSSIER: Vous suspendez tout le transport?
M. LESAGE: II faut bien, c'est le principe même de tout le
chapitre 2 qui est en jeu.
Cela me surprend que le ministre ne soit pas plus préparé
à me répondre qu'il ne l'est En deuxième lecture, lorsque
je suis intervenu, j'ai cité, au soutien de ce que j'ai avancé,
à ce moment-là, et de ce que je viens de répéter,
de longs extraits du rapport Vandry et du rapport Lacasse. Je dois en venir
à la conclusion que j'ai parlé dans le vide.
M. LE PRESIDENT: A l'article 2, Commission de transport, section I.
M. COURNOYER: Un instant. Disons que, pendant l'étude en
commission parlementaire, l'une de vos préoccupations essentielles,
c'était sur « peut ou doit exproprier ».
M. LESAGE: Cest là que je veux en venir.
M. COURNOYER: Oui, en fait, il s'agit du « peut ou doit exproprier
».
M. LESAGE: C'est tout le raisonnement. J'ai voulu couper court, à
la commission parlementaire. La conclusion du raisonnement que Je viens de
faire, c'est qu'il faut l'expropriation de toutes les compagnies. Autrement,
avec les pouvoirs qui sont donnés ici, c'est la pagaille et c'est la
faillite pour les compagnies, parce que la commission peut établir des
réseaux parallèles. C'est ce que j'ai dit en commission; c'est ce
que j'ai répété en deuxième lecture, m'appuyant sur
les rapports Vandry et Lacasse, dans le cas de Québec.
M. LUSSIER: Mais le cas de Montréal et de Québec, c'est
complètement différent.
M. LESAGE: C'est le même principe fondamental, à moins que
le ministre ne me prouve le contraire, en me donnant la liste de ceux
qu'il s'agisse d'individus ou de compagnies qui...
M. LUSSIER: La liste ne change rien, M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: ... exploitent des compagnies de transport dans le territoire
et qu'il y ait, dans le bill, des provisions qui les protègent.
M. LUSSIER: Pour ce qui est de Montréal, les municipalités
qui ne sont pas desservies actuellement ne veulent pas être
desservies.
M. LESAGE: Oui, mais nous donnons...
M. LUSSIER: A Québec, les municipalités qui sont
actuellement desservies veulent avoir une commission de transport.
M. LESAGE: M. le Président...
M. LUSSIER: Alors, le problème est exactement le contraire.
M. LESAGE: Je ne parle pas de la volonté des
municipalités.
M. LUSSIER: Mais, le problème n'est pas le même.
M. LESAGE: Je dis que les articles que nous adoptons sont les
mêmes dans les deux cas. C'est cela que le ministre nous demande
d'adopter. Les articles sont les mêmes dans les deux cas, Montréal
et Québec. Or, je dis que les articles sont rédigés de
telle façon que nous donnons mandat à la Commission de transport
de posséder tous les véhicules nécessaires sur le
territoire qu'on lui assigne.
M. LUSSIER: Vous interprétez la rédaction dans ce
sens-là?
M. LESAGE: Que voulez-vous, je ne peux pas l'interpréter
autrementl Le mot « posséder » y est. Pas
possédé du démon, que cela veut dire; cela veut dire
posséder des autobus.
M. LUSSIER: Bien oui, mais je ne sais pas si on parle de jurisprudence
ou de...
M. LESAGE: Ce n'est pas de la jurisprudence.
M. LUSSIER: Cela existe depuis 1950 dans la Commission de transport.
M. LESAGE: M. le Président, je viens de dire au ministre que,
dans le territoire qu'il vient de me décrire, celui de la Commission de
transport de Montréal, je suis informé qu'il n'y a pas d'autres
compagnies ou individus qui exploitent des services de transport. Par
conséquent, le problème ne se pose pas.
M. LUSSIER: Vous soulevez, en fait, uniquement le problème de
l'expropriation.
M. LESAGE: On peut le simplifier comme ça si on veut, mais il ne
faudrait pas quand même que la rédaction de la loi que nous
adoptons ici soit telle qu'elle constitue une obligation pour la commission de
transport d'établir des réseaux parallèles. Or, c'est ce
que dit l'article 269.
M. LUSSIER: Je veux bien comprendre. Je comprends que vous dites que
l'article 269 confère un monopole de transport en commun. De. la
façon que vous le concevez, c'est que ça confère un
monopole à la Commission de transport de Montréal.
Ce n'est pas de cette façon qu'on l'interprète, mais nous
pouvons en discuter ce soir.
M. LESAGE: On ne peut pas interpréter un texte autrement que par
l'analyse des mots: La commission a pour objets d'organiser, posséder,
développer. C'est son but d'être. C'est ce que nous lui demandons
de faire, nous les législateurs. Alors, je dis que, là où
il y a des réseaux existants, on lui demande d'établir des
réseaux parallèles.
M. LUSSIER: Qu'est-ce qui nous empêche de procéder avec les
autres articles et de suspendre celui-là?
M. LESAGE: Parce que leur interprétation dépend de cette
question fondamentale.
M. LUSSIER: Même le nom?
M. LESAGE: Tout. J'ai adopté l'article 268. Je suis favorable au
principe, mais, rendu à l'article 269 et aux articles suivants de tout
le chapitre, je bloque.
M. LUSSIER: Section 2, composition et fonctionnement.
M. LESAGE: Cela dépend. Allons au titre 3, il est 5 h 25.
M. LUSSIER: Comment au titre 3?
M. LESAGE: Au chapitre 3. Quand j'aurai des réponses
adéquates du ministre, après qu'il aura consulté les
légistes du ministère de la Justice pour se faire donner des
interprétations justes. On ne se lance pas comme ça. On ne va pas
piger dans une loi de 1950 une rédaction qui s'appliquait à la
situation de la Commission de transport de Montréal, mais qui ne
s'applique pas dans ce cas-ci.
M. LUSSIER: Bon, d'accord. Je ne voudrais pas que vous digériez
mal votre souper.
M. LESAGE: Il faut tout de même être raisonnable.
M. LUSSIER: Bien, bien. M. LESAGE: Oui, bien, bien.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 339, il y a un
amendement. Ajouter dans la cinquième ligne, après le mot «
demande », le mot « de ».
M. LUSSIER: L'amendement à l'article 339, c'est un petit
amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, adopté tel
qu'amendé?
M. LESAGE: Pour le ministre, ce sont toujours des petits amendements,
des petites affaires. Madame, vous allez voir, ce ne sera pas long, ça
ne fait pas mal.
M. LUSSIER: Sans douleur.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté, l'article 339?
M. LUSSIER: « Une » instant! « Une »
instant!
M. HYDE: Article 340, suspendu?
M. LUSSIER: Vous n'êtes pas sérieux, là?
M. LESAGE: J'ai quelques petites choses à dire.
M. LUSSIER: Bon, c'est ça.
M. HYDE: Je pensais que le ministre voulait le suspendre.
M. LESAGE: Le ministre a proposé une rédaction à
l'article 340. Il a eu des remords, et il a présenté une nouvelle
rédaction sous forme d'amendement.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Mais, il a eu peur de se faire mal en faisant le saut, et il
a fait seulement la moitié du saut.
M. COURNOYER: Comment écrivez vous « saut »?
M. LESAGE: Saut. Je laisse l'utilisation du mot « sot » au
ministre des Affaires culturelles qui l'utilise assez fréquemment et mal
à propos à l'égard de ses collègues. Alors, je
disais, M, le Président...
M. LUSSIER: Trop grand. M. LESAGE: Pardon?
UNE VOIX: C'est quand même un bon gars, pas gras, mais c'est un
bon gars!
M. LESAGE: II a fallu lui faire retirer l'expression pas plus tard
qu'hier.
UNE VOIX: Je m'en souviens.
M. LESAGE: C'est peut-être à un moment où le
député était absent.
Nous avions demandé un amendement à chaque étape du
projet de loi étant donné l'importance de la question, je n'ai
pas l'intention de recommencer toute l'argumentation. J'ai plaidé sur
l'article 340 en commission. J'ai plaidé en deuxième lecture.
J'ai donné les raisons pour lesquelles, à mon sens, il fallait
que le pouvoir prévu à l'article 340 soit exercé par
l'Assemblée nationale.
Il s'agit de voir à ce que quelqu'un agisse lorsque la
communauté n'a pas agi dans un délai imparti par la loi
elle-même. Or, l'obligation de poser les actes, et les délais
impartis sont déterminés par l'Assemblée nationale dans la
loi elle-même, comme le dit l'article 353. Je dis que, si la
communauté n'agit pas lorsqu'il faut adopter un règlement ou une
résolution dans un délai imparti par la loi, nous, les
législateurs, nous adoptons, c'est aux législateurs et pas
à d'autres de prendre les décisions qu'il y a à prendre
dans les circonstances. Nous ne pouvons pas en laisser le pouvoir, pas plus au
ministre qu'au lieutenant-gouverneur et pas plus au lieutenant-gouverneur qu'au
ministre. Si le ministre veut me répondre qu'il est possible que
l'Assemblée nationale ne soit pas en session, je lui rappellerai ce que,
à ce moment-là, je lui ai déjà
rétorqué: C'est qu'en vertu de l'article 339 il est loisible au
lieutenant-gouverneur en conseil de prolonger les délais impartis. Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut donc, si l'Assemblée nationale
n'est pas en session, prolonger le délai imparti jusqu'à ce que
les députés soient réunis de nouveau en session et,
à ce-moment-là, soumettre aux députés le
problème créé par le fait qu'un règlement ou une
résolution n'a pas été adopté en temps utile, et
l'Assemblée agira. Nous ne croyons pas qu'il soit démocratique
que le ministre ou même le lieutenant-gouverneur en conseil
décrète pour 2 millions d'habitants que telle chose va se faire
sans que les représentants du peuple ne soient consultés, alors
que les représentants de ces 2 millions de personnes n'ont pas agi, sans
doute parce qu'il y avait des raisons de ne pas agir. On ne peut pas substituer
la volonté des hommes de l'exécutif provincial à celle des
représentants dûment élus des 2 millions de population de
la Communauté urbaine de Montréal qui siègeront au conseil
de la communauté.
Je dis que c'est antidémocratique, et que, s'il y a lieu de
sortir d'une situation difficile ou même embarrassante, on doit revenir
consulter ceux qui ont décidé que telle chose devait se faire
dans une telle période de temps, c'est-à-dire les membres de
l'Assemblée nationale.
Je pense, M. le Président, que les principes les plus
élémentaires de la démocratie exigent que le ministre
fasse un pas de plus. Il a déjà, c'est clair, consenti à
remplacer le ministre par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Qu'il fasse un pas de plus afin de respecter, je le
répète, les principes les plus élémentaires de la
démocratie.
M. LUSSIER: M. le Président, je regrette, mais je ne partage pas
l'opinion de M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Je ne m'y attendais pas. Je ne répéterai pas ce
que j'ai dit Le ministre n'a pas aimé cela.
M. LUSSIER: M. le Président, lorsqu'un règlement semblable
où il y a un délai d'imparti devra être adopté,
c'est un règlement qui aura fait l'objet d'études pendant de
longs mois, qui aura été présenté à
l'exécutif et au conseil et sur lequel les gens n'auront pas pu
s'entendre. Cela aura même pu être discuté devant la
commission municipale. Et s'il y a un délai d'imparti, c'est parce que
nous croyons et tout le monde l'a admis qu'il fallait qu'il y
ait, je pense bien, dans cette Chambre, un délai d'imparti pour que ces
fonctions, pour que ces juridictions soient assumées à un temps
fixe par la communauté urbaine.
L'Assemblée nationale aura donc donné juridiction et aura
donc aussi décidé qu'à une époque fixe, à
moins que le lieutenant-gouverneur en conseil ait prorogé cette date
pour de bonnes raisons, ce service devra être assumé par la
communauté urbaine. Je pense qu'une des principales raisons pour
lesquelles il faudra que le lieutenant-gouverneur en conseil intervienne,
c'est pour montrer d'une façon bien claire et bien nette à
la communauté urbaine que si elle ne prend pas ses
responsabilités, si on ne parvient pas à s'entendre le
lieutenant-gouverneur en conseil prendra, à sa place, cette
responsabilité.
Ce que je veux dire c'est que c'est un effet psychologique que cet
article doit avoir sur les administrateurs publics.
M. LESAGE: C'est du chantage.
M. LUSSIER: Comme le budget automatique.
M. LESAGE: C'est du chantage, alors.
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas du chantage, c'est pour que les gens
puissent...
M. LESAGE: C'est parce que vous avez peur des mots que vous n'appelez
pas cela du chantage.
M. LUSSIER: ... les aider à s'entendre. M. LESAGE: C'est du
chantage. M. LUSSIER: Si ce règlement...
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre me permettrait une question?
M. LUSSIER: Je n'ai pas fini mon exposé, mais vous pouvez poser
la question quand même.
M. CHOQUETTE: Voici la question. Est-ce que vous ne pensez pas que
l'effet psychologique peut être exactement l'inverse de celui que vous
recherchez, c'est-à-dire que ce soit un prétexte à
l'inaction de la part de la communauté?
M. LESAGE: C'est cela.
M. LUSSIER: Non, absolument pas.
M. LESAGE: Qui dira: Le gouvernement s'arrangera avec cela.
M. LUSSIER: Non, absolument pas.
M. LESAGE: Ah! Je vous garantis que c'est très dangereux.
M. LUSSIER: C'est le contraire qui se passe.
M. LESAGE: C'est très dangereux.
M. LUSSIER: Si, au contraire, les gens savent que s'ils n'adoptent pas
ce règlement ce ne sera pas adopté par le lieutenant-gouverneur
en conseil à leur place et que cela va venir devant l'Assemblée
nationale, les délais, évidemment, seront beaucoup plus longs.
Nous savons que si les gens n'ont pas pu s'entendre au niveau local, ces
conflits ou ces intérêts vont venir se heurter de nouveau à
l'Assemblée nationale, parce que nous pouvons facilement imaginer qu'il
existera encore des députés qui viendront de la banlieue, des
députés qui viendront de la ville de Montréal et que ces
gens représentent des intérêts divergents. La divergence
que nous noterons, parce qu'ils n'auront pas accepté au niveau local ce
règlement, cette divergence viendra se manifester de nouveau devant
l'Assemblée nationale et ce règlement sera adopté avec
beaucoup de difficulté, et après beaucoup de temps.
M. LESAGE: Mais au moins la démocratie sera sauve.
M. LUSSIER: La démocratie ne sera pas plus sauve parce que
l'Assemblée nationale décidera, lorsqu'elle adoptera
définitivement ce projet de loi, que telle fonction, que telle
juridiction, la communauté urbaine doit les assumer à tel
temps.
C'est ça qui est la volonté de l'Assemblée
nationale. Ce n'est pas de revenir après et, elle, édicter ce
règlement. Si c'est ça, aussi bien qu'elle les dicte tout de
suite. Mais ce n'est pas la volonté du législateur. Je veux noter
en plus le manque d'efficacité, s'il faut que cela aille toujours
jusqu'à l'Assemblée nationale pour l'adoption d'un
règlement de telle façon qu'un service devienne partie
intégrante de l'administration de la communauté urbaine. Je vois
et je constate qu'en plus de perpétuer par un système semblable,
des querelles, des conflits de toute nature et même des conflits
d'intérêt politique, de les perpétuer jusqu'à
l'Assemblée nationale, c'est faire qu'un manque d'efficacité se
prolonge indûment et indéfiniment. Je ne vois aucune bonne raison
pour que ces règlements viennent pour être adoptés
jusqu'à l'Assemblée nationale, avec tout ce que cela veut dire de
discussions, de délais. L'Assemblée nationale à beaucoup
d'autre chose à faire que d'adopter, à la place des
municipalités, des régions ou des localités, des
règlements qu'elles doivent adopter seules. Je pense que, pour toutes
ces raisons, ce serait rendre un mauvais service aux populations de
Montréal et aussi un mauvais service aux administrateurs de la
communauté urbaine.
M. CHOQUETTE: Je pense que l'article que le ministre vient de
défendre et qu'il a inscrit à son projet de loi est le plus grand
aveu et l'aveu le plus manifeste qu'il n'a aucune confiance dans le
fonctionnement de la future communauté urbaine.
M. LUSSIER: C'est complètement faux.
M. CHOQUETTE: Bien, est-ce que je peux terminer mon intervention?
M. LESAGE: M. le Président, lorsque le ministre a parlé,
tout à l'heure, nous l'avons laissé parler sans l'interrompre. Il
n'a même pas permis au député d'Outremont de lui laisser
poser une question.
M. LUSSIER: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LESAGE: Bon, ça va être grave. M. CHOQUETTE:
Règlement.
M. LESAGE: Le ministre des Affaires municipales sur un point du
règlement, et le ministre de la Justice dans son code.
M. LUSSIER: Premièrement...
M. LESAGE: Je pense que le ministre des Affaires municipales se
sentirait plus sûr...
M. CHOQUETTE: Je pense que ce n'est pas un bon point de
règlement.
M. LUSSIER: C'est complètement faux. C'est uniquement...
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LUSSIER: Sur quel article? Quel article?
M. CHOQUETTE: Le ministre de la Justice a le sens de l'humour.
M. LUSSIER: C'est complètement faux. C'est pour défaire
des impasses, cet article-là.
M. CHOQUETTE: M. le Président, J'avais la parole lorsque
l'honorable ministre des Affaires municipales m'a interrompu. Je voudrais
continuer mon exposé. Moi, il me semble qu'on crée cet organisme
régional avec représentations de toutes les parties de la
région montréalaise de la ville de Montréal et des
banlieues.
On lui donne des responsabilités, on crée tous les
mécanismes nécessaires pour permettre que l'organisme prenne des
décisions, adopte des règlements, enfin, énonce des
politiques dans des domaines de sa compétence.
Devant ce corps administratif que l'on crée et que l'on prive,
par ailleurs, de sa juridiction parce qu'on permet au ministre et au
lieutenant-gouverneur en conseil de se substituer à l'action de la
future communauté urbaine, eh bien, c'est là l'aveu le plus
patent, le plus évident, le plus clair de la part du gouvernement qu'il
ne croit pas, en réalité, que la communauté urbaine est
créée dans des conditions suffisamment viables pour lui permettre
de développer sa propre politique dans les domaines de la
compétence qu'on lui accorde.
Je pense que ceci est un signe manifeste du fait que le ministre a
lui-même des doutes extrêmement sérieux sur le
fonctionnement éventuel de la communauté urbaine. Comment
pourrait-il nous blâmer, nous de l'Opposition, de nous interroger
justement sur son projet de loi dans l'ensemble, alors que lui-même est
en proie au doute le plus notoire, le plus remarquable et qu'il revendique pur
lui des pouvoirs...
M. LUSSIER: M. le Président, j'invoque le règlement,
article 270, premièrement.
M. LESAGE : Attention, le ministre de la Justice peut bien vous avoir
joué un tour.
M. LUSSIER: « Le député qui a pris la parole sur une
question peut la reprendre de nouveau, et autant de fois qu'il y a lieu de le
faire, pour s'expliquer sur une partie de son discours qui a été
citée inexactement ou... »
M. LESAGE: Attendez, là! M.LUSSIER: «... mal
interprétée ». M. LESAGE: Après le discours de
l'autre. M. CHOQUETTE: Pas pendant mon discours.
M. LUSSIER: J'ai le droit de rectifier, M. le Président.
M. CHOQUETTE: Oui, vous rectifierez après.
M. LUSSIER: Tout de suite.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. LUSSIER: M. le Président a rendu sa décision.
M. CHOQUETTE : J'en ai assez, M. le Président! Chaque fois que je
me lève, le ministre est debout pour m'interrompre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! Justement, ce qui
vient de se passer me fait interpréter l'article 270 dans le sens que
l'honorable député d'Outremont vient de souligner. Si,
effectivement, un opinant devait se lever chaque fois qu'il n'est pas d'accord,
il pourrait difficilement y avoir des interventions qui aient de la suite.
Puis-je très humblement suggérer à l'honorable ministre de
noter les parties de l'intervention qui ne font pas son affaire et, par la
suite, il aura tout le temps nécessaire pour y revenir.
M. CHOQUETTE: Le principal coupable, vous auriez pu le dire, c'est le
ministre de la justice qui joue des mauvais tours au ministre des Affaires
municipales parce qu'il lui passe des règlements que le ministre des
Affaires municipales ne comprend même pas.
M. PAUL: On m'a mis au défi, hier.
M. LUSSIER: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. CHOQUETTE: Non, mais enfin. M. LUSSIER: Article 200.
M. CHOQUETTE: Avez-vous invoqué l'article 200?
M. LUSSIER: Oui.
M. CHOQUETTE: Que dit-il celui-là, M. le ministre?
M. LUSSIER: II dit que je dois intervenir immédiatement, tout de
suite. « Une violation de l'ordre ou du règlement ne peut
être signalée qu'à l'instant où elle vient d'avoir
lieu. »
M. CHOQUETTE: Justement, ce n'est pas une question de règlement.
M. le Président, je pense que ça se passe de commentaires de ma
part. Simplement pour revenir à mon argumentation, je crois que, si le
ministre avait confiance dans l'organisme qu'il nous propose de créer
par ce projet de loi, il n'y aurait pas inscrit cet article-là.
En deuxième lieu, le ministre nous disait qu'il recherchait, en
quelque sorte, un effet psychologique. Il veut créer une espèce
d'épée de Damoclès qu'il va suspendre au-dessus de la
tête des futurs dirigeants de cette communauté urbaine,
épée de Damoclès qui, d'après lui, va
inciter...
M. LUSSIER: Verticalement et horizontalement! Pardon!
M. CHOQUETTE: ... les dirigeants de la communauté urbaine
à adopter des décisions. Or, cela peut jouer dans les deux sens,
à mon avis. En effet, il est très possible que, vu le pouvoir qui
est confié au ministre, cet article soit un prétexte à
inaction de la part de la communauté urbaine ou de certains de ses
éléments. Par conséquent, plutôt que de trouver
l'effet recherché, le gouvernement aurait créé toutes les
conditions propices à l'inaction de la part de la communauté
urbaine.
Dans ces conditions-là, je dis que, sur le plan psychologique
où le ministre a placé le débat, nous nous trouvons devant
un article qui est fort criticable. El y a plus. En somme, la communauté
urbaine est un corps électif à qui on confie certaines
responsabilités, à qui on confie un mandat
déterminé. Nous ne sommes pas contents de confier à ce
corps électif la liberté de prendre les décisions qui
s'imposent pour la gouverne de ses affaires, on veut que le ministre agisse
comme une espèce de grand-père, que le ministre, au fond, prenne
une attitude paternaliste vis-à-vis de ce corps électif.
Ceci me ramène à la doctrine traditionnelle de l'Union
Nationale, c'est-à-dire l'autonomie municipale. Qu'avez-vous fait de
l'autonomie municipale en vertu de cet article? Vous n'y croyez pas, c'est
manifeste. Vous vous réservez, en somme, le droit d'agir à la
place de ceux qui sont élus et désignés pour prendre les
décisons. Vous vous réservez...
M. PAUL: M. le Président...
M. CHOQUETTE: Le ministre a-t-il une question?
M. PAUL: L'honorable député me permettrait-il une
question? D'après lui, l'autonomie municipale serait-elle plus
respectée si c'était l'Assemblée nationale qui intervenait
dans une situation telle que celle qu'il vient de nous décrire?
M. CHOQUETTE: Personnellement, je dirais qu'on devrait se dispenser
complètement de l'article. C'est ma façon de voir les choses. Je
pense qu'on n'a pas besoin de cet article-là dans le projet de loi. Je
crois que, dans ces conditions-là, la communauté urbaine sera
responsable et comptable devant l'opinion publique à
Montréal,
devant les corps élus. En somme, cet article est totalement
inutile, sinon nuisible.
On peut se demander aussi: S'il y a une action au niveau de la
communauté urbaine, que se produira-t-il? Si on fait des interventions
auprès du ministre, qui prendra les décisions? Nous savons
qu'officiellement c'est le ministre qui prendra les décisions, mais
est-ce que ce ne sera pas ceux de la communauté urbaine qui auront le
plus d'influence, le plus de moyens de pression auprès du ministre qui
vont finalement faire prévaloir la décision que le ministre va
préconiser?
M. LUSSIER: M. le Président, on me prête des
intentions.
M. CHOQUETTE: C'est-à-dire que l'on crée, en vertu de cet
article-là, toutes les conditions nécessaires à des
interventions indues auprès du ministre dans les affaires de la
communauté urbaine.
Et, quand nous voyons dans quelles conditions ce projet de loi nous est
présenté, on se demande qui seront les personnes qui seront les
plus influentes sur le ministre et qui réussiront à faire
triompher leur politique, si elles n'ont pas réussi au niveau de la
communauté urbaine. Ce sera tellement facile un instant vote, un
instant...
M. LUSSIER: J'ai encore du temps.
M. CHOQUETTE: Bien oui. On peut se demander, par conséquent, ce
qui incite le ministre à vouloir maintenir cet article dans le projet de
loi, car, ou l'on veut créer un corps, un organisme qui va prendre des
décisions dans l'intérêt de toute la région de
Montréal, qui va se diriger lui-même qui va avoir son autonomie,
qui va être représentatif des intérêts de la
région métropolitaine, ou l'on veut faire cela ou l'on veut
créer un organisme qui sera purement et simplement dépendant du
ministre et du ministère des Affaires municipales.
Je dis que là, quelle que soit l'alternative, la solution
apportée par le gouvernement d'inscrire cet article au projet de loi, ne
se défend d'aucune façon.
DES VOIX: Vote! Vote! Vote! UNE VOIX: Sur division...
M. LESAGE: C'est une question beaucoup trop sérieuse pour que
nous puissions nous contenter des explications que nous a données le
ministre et qui n'en sont pas. Je crois que peu importe qui aura la
responsabilité de dénouer le noeud gordien, s'il y en a un qui se
noue, l'effet psychologique, si l'on veut, sur les membres du conseil de la
communauté urbaine est le même.
Qu'il s'agisse de l'Assemblée nationale, du lieutenant-gouverneur
en Conseil ou du ministre, l'effet sera le même, au point de vue
psychologique, sur les membres du conseil, exactement le même. Et ce
n'est pas parce que c'est le lieutenant-gouverneur plutôt que le ministre
plutôt que l'Assemblée nationale qui devra trancher le noeud
gordien, c'est le cas de le dire, que le conseil se sentira plus forcé
d'agir, ou qu'il sera plus tenté de dire: Bon, ne prenons pas de
décision, le lieutenant-gouverneur en conseil va la prendre ou
l'Assemblée nationale va la prendre. C'est exactement la même
situation; ce n'est donc pas là qu'il faut aller trouver les raisons
pour faire un choix de l'entité juridique qui doit trancher la
question.
C'est dans les principes de la démocratie qu'il faut aller le
trouver. Il va y avoir des pressions qui vont s'exercer sur les
représentants du peuple? Mais c'est entendu, et c'est pour ça que
ça va être démocratique. Cela va être ouvert ici en
Chambre; ça ne se règlera pas derrières les portes closes
du conseil des ministres. C'est ça qui est mauvais. Là, on ne
sait pas, on ne peut pas savoir quelles sont les pressions qui ont pu agir sur
les membres du conseil des ministres. Tandis qu'ici on voit bien, par
l'attitude publique des députés, ce qu'ils pensent et comment et
par qui ils ont été influencés. C'est toute la
différence du monde. C'est la différence entre la
démocratie ouverte et les décrets rendus derrière des
portes closes.
M. LUSSIER: Me permettez-vous une question? Est-ce que vous voulez dire
que toutes les décisions qui se prennent au conseil des ministres sont
des décisions qui ne sont pas démocratiques.
M. LESAGE: Les décisions prises au conseil des ministres sont
démocratiques pour autant que le conseil des ministres respecte
l'opinion de la majorité et pour autant que le conseil des ministres est
formé d'hommes et de femmes qui ont un profond sens de la
démocratie, et je doute fort de la profondeur du sens de la
démocratie de certains de mes honorables collègues d'en face.
M. LUSSIER: C'est votre opinion? M. LESAGE: Oui, et je la partage.
M. LUSSIER: Alors, vous êtes deux!
M. LESAGE: Les arguments apportés par le ministre ne sont pas des
arguments qui aient quelque valeur que ce soit pour trancher le débat,
il s'agit d'aller aux sources, de savoir comment on va respecter la
liberté des 2 millions de personnes qui vont être affectées
par des décisions extrêmement importantes, tellement importantes
que ces décisions sont déterminées d'une façon
précise dans la loi que nous adoptons et que des délais pour
rendre les décisions sont impartis dans la loi elle-même. Si ce
sont des sujets de cette importance, touchant 2 millions de personnes, je dis
que la question ne peut pas être tranchée derrière des
portes closes, par un conseil exécutif.
Elles doivent être d'abord aérées et
discutées ici publiquement.
M. LUSSIER: Elles l'auront été, de toute façon.
M. LESAGE: M. le Président, elles l'auront été au
conseil par les représentants élus des 2 millions de personnes
dont je viens de parier. C'est pour ça qu'il n'est pas admissible que,
dans le cas où une décision n'est pas prise par ceux qui sont
chargés de la rendre, ce soit des gens qui n'ont pas été
élus dans le but d'administrer les affaires municipales de
Montréal et de la banlieue qui la rendent. On doit revenir, à ce
moment-là...
M. LUSSIER: Ici, l'Assemblée nationale est élue par la
province.
M. LESAGE: ... à ceux qui sont chargés...
M. LUSSIER: Il n'y a pas de différence avec l'Assemblée
nationale.
M. LESAGE: Ah oui. Bien, c'est la preuve que le ministre ne comprend
rien. En vertu de la constitution...
M. LUSSIER: Je ne comprends rien! Il a un vocabulaire bien choisi.
M, LESAGE: ... et du mandat qu'ils ont reçu du peuple,
d'édicter les lois dans le domaine municipal. Que le ministre lise
l'article 93 de la constitution. Ah, qu'il le lise! Il verra que c'est la
Législature.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: C'est nous, ça; ce n'est pas le conseil des
ministres.
M. LUSSIER: Ils vont voter la loi.
M. LESAGE: Oui, nous allons voter la loi, mais je dis...
M, LUSSIER: Confère au lieutenant-gouverneur en conseil ces
responsabilités-là lorsque d'autres ne les ont pas prises.
M. LESAGE: ... que, lorsque nous disons au conseil de la
communauté...
M. LUSSIER: Très démocratique.
M. LESAGE: ... qu'il doit, dans tel délai, adopter un
règlement ou une résolution touchant tel sujet, eh bien, nous
obligeons ceux qui ont été élus par les 2 millions de
personnes de la communauté à poser des actes pour lesquels ils
ont été élus. S'ils ne posent pas ces actes, qui peut les
poser à leur place? Pus d'autres que ceux qui les ont d'abord, par la
loi, chargés de les poser. Cela, ce n'est pas le conseil des ministres;
c'est l'Assemblée nationale, les membres de l'Assemblée
nationale.
Je n'ai pas terminé, M. le Président, il est six
heures.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les travaux du comité sont
suspendus jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 20 h 3
M. FRECHETTE (président du comité plé-nler): A
l'ordre!
M. LESAGE: M. le Président, après m'être entendu
assez longuement cet après-midi, et avoir « resongé »
aux arguments que J'ai développés...
M. BERTRAND: Vous vous êtes convaincu!
M. LESAGE: Je me suis de plus en plus convaincu du bien-fondé de
mes arguments.
M. BERTRAND: Je ne voudrais pas interrompre le chef de l'Opposition,
mais je l'ai écouté, j'ai entendu ses propos. J'ai
délibéré, et, quant à moi, il ne m'a pas
convaincu.
M. LESAGE: M. le Président, quand on écoute au
téléphone, on ne peut jamais participer à la conviction
intense de celui qui développe...
M. BERTRAND: Ah, je sentais dans le ton de voix du chef de l'Opposition
qu'il était convaincu...
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: ... mais mon radar m'Indiquait que, de ce
côté-ci, la conviction ne l'avait pas emporté.
M. LESAGE: Non, la force de l'inertie me semblait prédominer de
l'autre côté.
M. LUSSIER: Vous devriez vous excuser,... M. LESAGE: Non.
M. LUSSIER: ... parce que la masse est en mouvement.
M. BERTRAND: La masse est en mouvement. M. LUSSIER: Et on peut vous
offrir...
M. PAUL: M. le Président, je m'objecte; le chef de l'Opposition
veut comparer le ministre à la mer de la Tranquillité.
M. LESAGE: M. le Président, je continue de maintenir que le
pouvoir prévu à l'amendement proposé à l'article
340 devrait être un pouvoir réservé à
l'Assemblée nationale. Si je n'ai réussi à ébranler
ni le ministre des Affaires municipales ni le premier ministre, qui, dit-il,
m'a écouté à distance, il ne nous reste plus qu'une chose
à faire, c'est de voter et contre l'amendement et contre l'article
amendé.
M. BERTRAND: Je pense qu'on a assez de « contre ».
M. LESAGE: Alors, sur division sur l'amendement et sur division sur
l'article amendé.
M. BERTRAND: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord. Article 341.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre des Af-municipales est prêt
à répondre aux questions que j'ai posées et aux arguments
que j'ai développés en ce qui touche la Commission de transport?
Si tel est le cas, nous pourrions reprendre l'ordre normal de nos travaux.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 269.
M. LUSSIER: Oui, M. le Président.
M. LESAGE: C'est peut-être aussi bien.
M, LUSSIER: Les compagnies qui font du transport à
Montréal sont d'abord la Commission de transport de Montréal.
Deuxièmement, dans l'ouest de Montréal, le Métropolitain
provincial et la compagnie Brisebois.
M. LESAGE: ... Métropolitain Provincial, c'est tout l'ouest de
l'île, n'est-ce pas? A partir de...
M. LUSSIER: J'ai une photocopie. Je n'en al qu'une.
M. BERTRAND: Prenez donc cela.
M. LUSSIER: Cela vous éviterait de prendre des notes.
M. LESAGE: Brisebois, c'est limité à Pointe-Claire?
M. BERTRAND: Vous allez avoir la liste de tous...
M. LUSSIER: Brisebois, c'est l'ouest de l'Ile de Montréal.
Troisièmement, les autres compagnies qui transportent des gens de
l'extérieur de l'île et ont un terminus sur l'île...
M. LESAGE: Oui, mais alors,...
M. LUSSIER: Celles-là, vous ne voulez pas les
connaître?
M. LESAGE: Elles ont leurs droits en vertu des permis de la Régie
des transports et vont à l'extérieur du territoire de la
communauté.
M. LUSSIER: La liste est-elle complète pour ce que vous voulez
savoir?
M. LESAGE: Oui, oui.
M. LUSSIER: Mais au cas où...
M. LESAGE: Le premier groupe, c'est la Commission de transport de
Montréal.
Dans le deuxième groupe de compagnies qui travaillent dans le
territoire, vous avez le Métropolitain Provincial et la compagnie
Brisebois qui transportent des gens d'un point à un autre sur
l'Île de Montréal.
M. LUSSIER: Oui, M. le Président...
M. LESAGE: Tandis que, pour les autres compagnies de transport qui sont
mentionnées au troisième paragraphe (M), il s'agit de personnes
qui sont transportées à partir du territoire de la
Communauté urbaine de Montréal à l'extérieur de la
communauté.
M.BERTRAND: C'est cela.
M. LESAGE: Le quatrième groupe il s'agit de Provincial
Transport et de Greyhound Lines il est clair qu'il s'agit...
M. LUSSIER: M. le Président, je n'oserais pas induire en erreur,
le chef de l'Opposition, mais il est possible que dans (III) il y ait des
transporteurs publics qui fassent du transport d'un point à un autre
à l'intérieur du territoire de la communauté urbaine.
M. LESAGE: Mais non à l'intérieur du territoire actuel de
la Commission de transport de Montréal.
M.LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Bon, dans ces conditions...
M. LUSSIER: Attendez une minute... Je vous induisais en erreur, M. le
chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Cessez, cessez.
M. LUSSIER: Chambly Transport... Je ne peux pas tout
connaître.
M. LESAGE: Moi non plus, d'ailleurs.
M. LUSSIER: Chambly transport fait du transport public dans la
même zone que la CTM, dans Longueil.
M. LESAGE: Dans Longueuil, mais Chambly transport déborde les
cadres du territoire qui est sous la juridiction de la Commission de transport
de Montréal.
M. LUSSIER: On me dit que oui.
M. LESAGE: C'est ça. Le ministre comprendra que les
renseignements qu'il vient de me donner prouvent que, si le texte de l'article
269 convenait comme rédaction dans la Loi de la Commission de transport
de Montréal, il ne convient pas pour la Communauté urbaine de
Montréal, parce qu'aucune des compagnies mentionnées ici ne
pouvait être touchée par l'établissement d'une ligne
parallèle par la Commission de transport de Montréal. La
différence est fondamentale. D'ailleurs, je ne dissimulerai rien. J'ai
obtenu, sur ce point, l'opinion d'autorités juridiques reconnues, et je
vous dis que, si nous adoptons l'article 269, nous imposons à la
Commission de transport de la communauté urbaine l'obligation
d'établir un service complet et d'être propriétaire de ce
service sur toute l'étendue du territoire décrit à
l'annexe b),. Je ne veux pas embarrasser les ministres, mais je suis sûr
que, si le ministre de l'Industrie et du Commerce pouvait se prononcer, s'il
était libéré de la solidarité ministérielle,
il ferait part, en cette Chambre, de ses inquiétudes à ce
sujet.
Je vous dis, M. le Président, que nous obligeons la Commission de
transport de la Communauté urbaine à établir des lignes
parallèles aux lignes d'autobus existantes et qui sont la
propriété d'intérêts privés.
M. BERTRAND: Nous lui donnons le pouvoir. M. LESAGE: M. le
Président, je m'excuse. M. BERTRAND: La compétence.
M. LESAGE: Si le premier ministre veut bien lire: « La commission
a pour objets c'est le Parlement qui dit cela d'organiser,
posséder, développer et administrer un réseau
général de transport en commun de passagers en surface, en
sous-sol ou au-dessus du sol dans
son territoire. » La commission a compétence sur cela. Les
mots sont les mots. Le premier ministre n'y était pas cet
après-midi. On a pris ce texte, tel que nous le lisons, dans la Loi de
la Commission de transport de Montréal. Mais, à la lumière
des renseignements que le ministre vient de nous donner, la Commission de
transport de Montréal a établi un réseau qu'elle
possède, mais elle n'est pas entrée en concurrence avec les
opérateurs privés en établissant des lignes
parallèles, parce qu'il n'y avait pas d'opérateur
privé.
M. BERTRAND: II faut lire cela avec l'article 295 aussi.
M. LESAGE: M. le Président, très bien il faut le lire avec
l'article 295, mais je dis que les plus hautes autorités juridiques
m'ont donné...
M. LUSSIER: Qui cela?
M. LESAGE: M. le Président, je ne suis pas obligé de
donner mes sources.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: On doit prendre ma parole. Des spécialistes m'ont
déclaré que la Commission de transport aurait non seulement le
pouvoir, mais que le Parlement lui disait qu'elle devait le faire, de
posséder elle-même, de développer, d'administrer un
système complet de transport en commun. Si elle a l'obligation, elle
doit s'en décharger. Si tel est le cas à l'article 269, ce doit
être l'obligation alors pour la Commission de transport d'acquérir
de gré à gré ou d'exproprier, mais ce doit être une
obligation et non pas une possibilité. Si l'on dit à la
Commission de transport: Vous allez posséder, vous allez
développer, vous allez administrer un système complet de
transport en commun sur tout le territoire de l'annexe B, la Commission de
transport doit le faire.
M. BERTRAND: Elle peut le faire.
M. LESAGE: Je m'excuse, M. le Président. Elle doit le faire. Je
dis que si elle doit le faire, elle doit être obligée
d'acquérir de gré à gré ou d'exproprier les
entreprises privées.
M. BERTRAND: Elle peut le faire, c'est l'opinion du ministre et c'est
mon opinion.
M. LESAGE: Je regrette, M. le Président.
M. BERTRAND: Voici, je ne blâme pas le chef de l'Opposition de
mettre de la vigueur.
M. LESAGE: Ce n'est pas de la vigueur, c'est la vérité que
je dis.
M. BERTRAND: Disons que la vérité peut être de son
côté.
M. LESAGE: La vérité ne peut pas être double.
M. BERTRAND: C'est justement, mais ce n'est pas...
M. LESAGE: Je suis convaincu...
M,, BERTRAND: Quand le chef de l'Opposition parle comme il le fait, il
érige en dogme...
M. LESAGE: M. le Président...
M. BERTRAND: ... l'opinion, la sienne, ou l'opinion d'un, deux ou trois
avocats. Dieu sait que, dans le domaine du droit, il n'y a jamais la
Vérité avec un grand V.
M. LESAGE: Bon, très bien, M. le Président; si le premier
ministre le prend sur ce ton-là, ça veut dire...
M. BERTRAND: Bien non!
M. LESAGE: ... que le texte n'est pas clair. C'est le moins qu'on puisse
dire, et il va falloir le rédiger autrement, à moins qu'on
veuille référer toute la question pour opinion à la cour
d'Appel. Mais, nous sommes ici pour légiférer. Pourquoi laisser
subsister des doutes? Pourquoi?
M. LUSSIER: Quel texte suggérez-vous?
M. LESAGE: Si vous gardez le texte de 269 vous devez à 287, je
crois, remplacer le mot « peut » par le mot « doit ».
C'est la logique elle-même.
M. BERTRAND: Elle « peut ».
M. LESAGE: Oui, mais...
M. BERTRAND: Ce sont deux pouvoirs.
M. LESAGE: ... si elle n'est pas obligée de le faire, si elle
n'est pas obligée d'acquérir de gré à gré
par expropriation, elle peut, en vertu de 269, créer des lignes
parallèles et mettre en faillite des compagnies privées.
M. BERTRAND: Et à ce moment-là...
M. LESAGE: Non, les mettre en faillite, M. le Président.
M. BERTRAND: A ce moment-là, je crois que le chef de l'Opposition
Je ne le blâme pas il reprend les arguments qu'il a
énoncés cet après-midi, mais il oublie une chose, à
savoir qu'il y a le jeu de l'article 295 également. A ce
moment-là, c'est sûr qu'on peut porter devant la Régie des
services publics...
M. LESAGE: Ah oui, mais c'est là...
M. BERTRAND: Et je ne vols pas pourquoi il faudrait admettre l'opinion
du chef de l'Opposition, à savoir que ça va nécessairement
aller en faillite. Si la Commission de transport...
M. LESAGE: Ce sont les représentations que j'ai reçues de
l'Association des propriétaires d'autubus de la province de
Québec, et le ministre de l'Industrie et du Commerce a
reçu...
M. BERTRAND: Bien voyons!
M. LESAGE: ... les mêmes représentations. Je vous dis que
c'est grave. Il ne faut pas prendre ça à la légère.
C'est très sérieux, puis on ne peut pas se fier sur le fait que
le même texte existait dans la Loi de la Commission de Transport de
Montréal, parce qu'il n'y avait pas de lignes privées sur le
territoire de la Commission de transport de Montréal, tandis qu'ici il y
en a.
M. BERTRAND: La commission pourra le faire.
M. LESAGE: Pourra les mettre en faillite.
M. BERTRAND: Et si elle établit, comme le chef de l'Opposition le
dit, un service parallèle, à ce moment-là, par le
truchement ou le jeu de l'article 295...
M. LESAGE: Oui, mais...
M. BERTRAND: ... et de l'amendement qui est apporté, ce
cas-là sera couvert.
M. LESAGE: M. le Président, je m'excuse...
M. BERTRAND: On sait bien que toute l'économie de nos lois n'est
pas là pour, disons, provoquer des faillites. La Régie des
services pu- blics verra à faire le bilan de l'actif et du passif
à la lumière de l'établissement du réseau
parallèle...
M. LESAGE: Et, pendant ce temps-là, on aura établi le
réseau parallèle, et l'entrepreneur privé aura perdu sa
clientèle. Il sera en faillite, on l'aura mis dans une situation
impossible.
M. BERTRAND: Voyons, bien non, il sera indemnisé. Pourquoi courir
au précipice immédiatement?
M. LESAGE: Mais, il sera indemnisé par qui?
M. BERTRAND: Par la commission.
M. LESAGE: Par les petites villes de la Communauté urbaine qui
vont payer encore. Toujours la même chose. M. le Président, je dis
que cette procédure n'est pas raisonnable.
M. BERTRAND: ... est-ce qu'ils vont cesser de payer?
M. LESAGE: Ils vont savoir qu'ils doivent être
expropriés.
M. BERTRAND: Non, mais...
M. LESAGE: Et ils vont prendre les dispositions en
conséquence.
M. BERTRAND: Qui va payer? Le chef de l'Opposition vient de dire: C'est
encore la communauté urbaine. Si on met « peut » ou si on
met « doit », ça va être la même chose; si on
exproprie, c'est la communauté urbaine qui va payer.
M. LESAGE: M. le Président, il y a toute la différence du
monde. Toute la différence du monde, parce que, si la Commission de
transport de la communauté urbaine établit une service
parallèle, elle fait mourir l'autre à petit feu.
Pendant que l'appel est entendu devant la Régie des transports et
qu'il y a peut-être un appel à la cour d'Appel et un appel
à la cour Suprême, l'autre faillit, meurt de faim. Tandis que,
s'ils doivent être expropriés, la ligne ne peut être
établie avant les procédures en expropriation. Le premier
ministre comprend cela.
M. BERTRAND: Bien non.
M. LESAGE: C'est toute la différence au monde.
M. BERTRAND: Bien non, le chef de l'Opposition dramatise. On dirait
qu'il plaide une cause devant les Jurés. Il ne faut pas dramatiser.
M. LESAGE: M. le Président, toutes les fois qu'en cette Chambre
ou en comité on veut défendre les intérêts des
tiers, on se fait accuser de dramatiser. Cela m'est arrivé pas plus tard
qu'avant-hier, au comité des bills privés sur l'affaire de
Concordia. Le défenseur des droits de l'homme n'a plus le droit de se
faire entendre, sans se faire accuser de dramatiser.
M. BERTRAND: Ah, voyons!
M. LESAGE: II n'y a pas de voyons!
M. BERTRAND: Bien, c'est justement parce que vous dites ça que je
dis que vous dramatisez.
M. LESAGE: Je ne dramatise pas, je trouve extrêmement dangereuse
l'attitude d'un gouvernement qui ne se préoccupe pas des droits des
tiers en vertu de la loi...
M. BERTRAND: Les droits des tiers sont sauvegardés.
M. LESAGE: ... et qui est prêt à adopter n'importe quelle
législation, bafouant des droits acquis. Avant-hier, c'était
Concordia; aujourd'hui, c'est le bill de la Communauté urbaine de
Montréal. Je suis obligé de condamner le gouvernement pour son
attitude d'indifférence vis-à-vis des droits acquis, des droits
de propriété, des droits réels des individus et des
personnes de cette province. Si le gouvernement a décidé de
passer le rouleau à vapeur, qu'il le passe, mais je ne veux, pour rien
au monde, être complice de l'écrasement des droits de l'individu
et de la personne.
M. HYDE: M. le Président, sur la rédaction, est-ce que le
ministre prétend toujours que les mots « la commission a pour
objets d'organiser », sont facultatifs?
M. BERTRAND: « A le pouvoir ».
M. HYDE: « A le pouvoir ». Est-ce que le ministre dit que ce
pouvoir est facultatif pour la nouvelle commission?
M. LUSSIER: Oui.
M. HYDE: Est-ce que, dans ce cas-là, la commission aura le
pouvoir de laisser tomber le système de transport en commun qui existe
actuellement à Montréal?
M. BERTRAND: Vous poussez ça à l'absurde.
M. HYDE: Il faut le pousser à l'absurde, M. le Président,
parce que...
M. BERTRAND: Voyons!
M. HYDE: ... le ministre et, je crois, le premier ministre
lui-même poussent à l'absurde en essayant d'interpréter les
mots « la commission a pour objets de » faire quelque chose pour
dire que c'est facultatif.
M. BERTRAND: Ce sont les pouvoirs.
M. HYDE: C'est obligatoire.
M. BERTRAND: « A le pouvoir de ».
M. HYDE: Si c'est facultatif, la commission pourra continuer
l'exploitation du service qui existe aujourd'hui ou elle aura le droit de la
laisser tomber. Je crois bien que personne ne voudra suggérer une telle
éventualité, car il faut que le service qui est là
continue à exister.
M. BERTRAND: On trouve une autre phraséologie dans plusieurs de
nos textes de lois: Une corporation a les pouvoirs de... a les droits de... a
les privilèges de... C'est toujours l'expression qui est
utilisée. Ici, les légistes ont mis: « a pour objets de, a
les pouvoirs de ».
M. HYDE: On tend à faire disparaître la commission actuelle
et on donne le pouvoir à une autre commission de continuer ou non le
service.
M. LESAGE: M. le Président, le moins qu'on puisse dire, c'est que
c'est extrêmement ambigu, l'interprétation peut être fort
douteuse.
M. BERTRAND: Vous le mettez comme une obligation.
M. LESAGE: Pardon?
M. BERTRAND: Vous le mettez comme une
obligation. C'est un pouvoir que la compagnie détient.
M. LESAGE: C'est le Parlement qui dit: En créant la commission,
vous avez pour objet de posséder, d'administrer le transport en
commum...
M. BERTRAND: Peut administrer.
M. LESAGE: Pardon. Il n'y a pas de « peut ».
M. COURNOYER: Si on le marquait le « peut » ?
M. LESAGE: M. le Président, il n'y a pas de « peut ».
On dit: La commission...
M. LUSSIER: On peut le changer, on peut mettre « peut » si
vous voulez...
M. LESAGE: Vous changez alors toute l'économie de la loi. Votre
affaire ne fonctionnera plus.
Le seul moyen que vous avez de protéger les droits des tiers,
c'est curieux de le dire, c'est de décider que vous les expropriez. Vous
ne pouvez pas dire à la Commission de transport de la communauté
urbaine: Vous allez être propriétaires, et puis vous allez prendre
charge, développer, administrer le transport en commun dans tout le
territoire de l'annexe B et leur dire de l'autre côté: Bien vous
pourrez, si ça fait votre affaire, acquérir ceux qui font
déjà le service.
Enfin! J'aurai fait mon devoir. Le premier ministre et le ministre des
Affaires municipales sont décidés je m'en aperçois
il n'y a rien à faire. J'ai voulu protéger les droits
acquis, les droits des tiers; on a fait la sourde oreille, nous verrons ce qui
se produira.
M. BERTRAND: D'accord!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté sur division.
M. BERTRAND: Adopté.
M. SEGUIN: M. le Président, j'entends et j'écoute ici avec
beaucoup d'intérêt le débat qui a lieu, et je suis d'accord
avec le chef de l'Opposition lorsqu'il a fait ses commentaires sur l'article
269.
Maintenant, je pense qu'il ne s'agit pas simplement de regarder tout ce
problème comme juriste, comme législateur, mais qu'il faut
peut-être avoir un peu de connaissance de ce qui existe
réellement.
Sur une grande partie du territoire qui est présentement
englobé, qui est présentement sous la juridiction de la
Commission de transport de Montréal, il y a cette partie de l'ouest de
l'île. L'ouest de l'île, à ce moment-ci, comme on le sait,
est desservi principalement par deux lignes de chemins de fer, soit le
Pacifique Canadien sur la partie sud, qui dessert des milliers de citoyens par
jour pour les conduire soit à la métropole ou de la
métropole à l'extérieur, et, venant du nord, venant des
villes de Laval, de Saint-Eustache, le train qui passe par la section nord et
qui dessert en grande partie la rive nord.
Cest là le service rapide qui existe pour l'ouest de l'fle. Et ce
bill, cette législation-ci propose justement un service d'autobus ou un
service en surface. On ne parle pas là-dedans d'expropriation,
d'arrangement ou de prise de position avec les chemins de fer. Or, c'est
là le véritable service. Le métro de Lakeshore, le
métro de la section de l'ouest, c'est le chemin de fer régulier.
C'est ça qui conduit la masse des gens. Un service d'autobus, express ou
autre, qui vient de ce secteur-là ne donne absolument rien. Cela ne
conduit pas, ça ne dessert pas réellement le public parce que
cela prend trop de temps.
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: Cela demanderait trop de temps pour s'en aller de l'ouest de
l'île à Montréal.
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: Or, dans l'ouest de l'fle, il y a un service d'autobus local,
un service qui fonctionne à l'intérieur des villes. C'est
Bri-sebois Bus Lines. Le service Métropole Provincial est un service
qui, le long du fleuve, vient de Sainte-Anne-de-Bellevue et peut-être un
peu à l'ouest, descendant, avec certains arrêts, le long du
boulevard Métropolitain, 2 et 20, et permettant aux gens de se rendre
jusqu'au centre de la ville ou dans un secteur de l'ouest de l'île.
Il y a une autre ligne qui dessert en partie le centre commercial
régional de Fairview. Encore là, il y a un service depuis un an
ou deux, par Métropole Provincal.
Le service en commun local, strictement local, dans les rues, à
l'intérieur de la ville, soit de Pierrefonds, soit de
Dollard-des-Ormeaux, soit de Beaconsfield, soit de Pointe-Claire, tout ce
secteur-là, c'est le service Bri-sebois, un service d'entreprise libre
qui exploite à profit.
Avec la Commission de transport de Montréal qui viendrait
desservir, nous implantons à la place d'un service convenable,
satisfaisant, bon marché et qui exploite à profit, un service
déficitaire, donc l'obligation pour toute cette partie-là de la
communauté d'absorber la part de la dette. Je pense que c'est là
le vrai problème; faire payer, par ceux qui ne l'utilisent pas, un
service déficitaire, parce que le service de la Commission de transport
de Montréal n'est pas utilisé d'aucune façon par l'ouest
de l'île.
M. LUSSIER: Nous sommes d'accord avec vous à 100%
là-dessus.
M. SEGUIN: Bon, alors je dis que s'il faut faire quelque chose, il faut
à tout prix exproprier et non pas essayer d'établir un
système parallèle. Si vous voulez être logique avec le
raisonnement que vous voulez faire au point de vue économique, alors
vous remplacez ce système qui exploite à profit par un
système déficitaire.
M. LUSSIER: Est-ce que je peux répondre...
M. LESAGE: M. le président..., très bien, mais j'avais des
arguments additionnels, j'aurais bien voulu que le premier ministre les
entende.
M. LUSSIER: Voici, M. le député, c'est que si vous garder
le système qui existe dans l'ouest de l'île de Montréal,
vous ne participez pas au déficit et au paiement des annuités du
métro.
M. LESAGE: Allons donc! M. le Ministre!
M. SEGUIN: L'article 269 l'y oblige immédiatement.
M. LUSSIER: Ah bien non, il faut que vous soyez une municipalité
desservie...
M. LESAGE: Mais ils l'ont en vertu de 269 b).
M. LUSSIER: Il ne l'est pas. Les municipalités desservies...
M. LESAGE: Comment voulez-vous qu'elles ne soient pas desservies quand
la version anglaise de l'article 269, M. le Président, j'attire votre
attention...
M. LUSSIER: Vous ne m'avez pas laissé terminer.
M. LESAGE: ... se lit: « The objects of the commission shall be to
organize... »
M. LUSSIER: M. le Président, cet après-midi, vous m'avez
dit d'attendre, même si je n'étais pas d'accord avec l'opinant,
d'attendre qu'il ait fini pour lui répondre. Je demanderais la
même justice.
M. LESAGE: Allez, allez, d'accord.
M. LUSSIER: Merci. Uniquement les municipalités desservies
participent au déficit et au paiement des annuités du
métro. Et, si la commission de transport de la communauté urbaine
devait exproprier des services de transport en commun qui existent sur
l'île de Montréal, nécessairement, tout de suite,
Pointe-Claire et toutes ces municipalités-là qui sont desservies
par la compagnie Brisebois, participeraient au paiement du déficit de la
commission de transport parce qu'elles deviendraient par le fait même des
municipalités desservies par la Commission de transport de
Montréal.
J'ai poursuivi votre raisonnement, c'est cela que cela veut dire. Alors
jusqu'à ce point-là, j'étais d'accord avec vous, mais
quand vous dites qu'il faudrait qu'elles soient desservies, c'est-à-dire
expropriées, parce que vous payez, de toute façon, là je
ne suis pas d'accord, pas du tout, et dans le texte de loi, c'est
extrêmement clair, c'est uniquement les municipalités desservies
qui participent au paiement du déficit et au paiement des
annuités du métro.
Référez-vous aux articles 304 et 306.
M, SEGUIN: M, le Président, lorsqe j'ai dit qu'il faudrait
exproprier, c'est que je regarde à l'article 269 qui oblige la
commission à s'Installer dans ce secteur, ils n'ont pas le choix.
M, LUSSIER: Vous recommencez à mettre...
M. SEGUIN: Alors, je vous dis qu'il n'y a qu'une chose à faire
dans ce cas-là, au lieu d'administrer un service parallèle et, en
même temps, vous allez être obligé d'exproprier ces lignes
qui existent. En expropriant des lignes qui existent et qui desservent à
profit parce que c'est de l'entreprise privée, ils n'exploitent
certainement pas pour le plaisir de rendre un service ...
M. LUSSIER: La commission...
M. SEGUIN: ... en remplaçant ces gens-là par le service de
la commission, vous remplacez
un service approprié, satisfaisant, suffisant, excellent par un
service déficitaire. C'est cela que vous allez faire, alors...
M. LUSSIER: A l'article 287, c'est inscrit; « peut », il n'y
a aucune obligation à la commission de transport d'aller exproprier un
service là où les gens sont satisfaits, où cela va bien
où ils font des profits...
M. LESAGE: C'est de cela que nous nous plaignons, M. le
Président.
M. LUSSIER: Ils n'iront pas.
M. LESAGE: C'est que la commission peut établir un service
parallèle, et d'après nous, doit établir un service
parallèle sans exproprier, même là où les gens sont
satisfaits.
C'est cela la portée des articles 269 et 287 lus ensemble.
J'attire l'attention; si l'on veut savoir quelle était l'intention du
législateur, lorsqu'à été adopté le texte de
269, pour l'inclure dans la loi originale de la Commission des transports de
Montréal, qu'on lise la version anglaise : « The objects of the
Commission shall be to organize, » il n'y a pas beaucoup de
« peut » là!
M. COURNOYER: M. le Président, ce n'est quand même pas
écrit « The Commission shall organize » « The
objects of the Commission...
M. LESAGE: « Shall be to organize ». C'est blanc bonnet et
bonnet blanc.
M. COURNOYER: Pas tout à fait, mon cher chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Bien, si ce n'est pas tout à fait, M. le
député de Saint-Jacques, le moins que je puisse dire, c'est que
nous avons le droit de différer d'opinion.
M. COURNOYER: Parfait.
M. LESAGE: Si nous différons d'opinion, il y a un doute, et le
doute est d'autant plus fort, le principe est d'autant plus mauvais que nous
pouvons retracer un texte de loi en 1965, modifiant la Loi de la Commission des
transports de Montréal. Je réfère au chapitre 85 des lois
de 1965, article 4 de la loi, modifiant la Loi de la Commission des transports
de Montréal: « La Commission peut, avec l'autorisation du
comité exécutif, étendre son service au territoire
actuellement desservi par les Compagnies Autobus Inter-Cités
Limitée ou Chambly Transport Incorporée, leurs successeurs ou
ayants droit, en acquérant de gré à gré ou par
expropriation le capital-actions ou les biens meubles et immeubles de l'une ou
l'autre des entreprises ci-dessus mentionnées. »
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: On a dit « peut », oui « peut », mais
à condition d'exproprier. C'est cela, ce que je viens de dire. C'est
cela, le point que je fais. C'est qu'il faut mettre comme condition de
l'extension du service sur un territoire déjà desservi par une
entreprise qui a des droits acquis, l'acquisition de gré à
gré ou par expropriation de l'entreprise. C'est la loi de 1965; c'est
cela que je veux; c'est un précédent que je vous donne.
Même si vous interprétez comme l'interprète le premier
ministre l'article 269, je dis que la condition de l'extension du service
à un territoire déjà desservi doit être
l'acquisition de gré à gré ou par expropriation de
l'entreprise qui dessert déjà, et, M. le Président, je
voudrais bien que le premier ministre lise l'article 4 du chapitre 85 des
statuts 1965; le précédent est là en toutes lettres.
M. LUSSIER: Vous n'avez pas d'article 295 qui va avec cela.
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: II n'y a pas d'article 295 qui est accouplé
avec...
M. LESAGE: C'est un droit d'appel après coup; mais il me semble
que c'est la justice elle-même la plus élémentaire que, si
la commission étend son service sur un territoire déjà
desservi, elle doit acquérir.
Ce n'est pas le pouvoir qu'il faut lui donner; c'est l'obligation
d'acquérir. Autrement, vous ne protégez pas les droits
acquis.
Le texte est là; il n'y a qu'à le copier; l'article 4 du
chapitre 85 des lois de 1965. Ce n'est pas difficile.
M. BERTRAND: II n'y a pas d'article 295 là-dedans.
M. LESAGE: L'article 295, c'est un pur et simple droit d'appel à
la régie des transports...
M. BERTRAND: Mais oui.
M. LESAGE: Je dis que c'est illusoire...
M. BERTRAND: Bien oui... pour faire corriger, s'il y a lieu, l'injustice
qui peut être commise. C'est ça le problème.
M. LESAGE: M. le Président, je n'admets pas que l'on fasse des
lois pouvant entraîner des injustices et que nous nous contentions de
prévoir la réparation des injustices lorsqu'il nous est possible
de prévenir l'injustice elle-même, comme cela a été
fait en 1965. C'est que, du moment qu'il y a extension de service sur un
territoire déjà desservi, il doit y avoir expropriation. C'est
ça que dit la loi de 1965. Et c'est comme ça que devrait
être rédigée notre loi. On a pris le texte qu'on nous
soumet dans la Loi de la Commission des transports de Montréal,
où les conditions n'étaient pas du tout les mêmes.
Quand on a voulu étendre la juridiction de la Commission de
transport de Montréal, en 1965, on a mis comme condition l'acquisition
des biens des compagnies existantes. C'est ça que je veux qui se fasse
pour prévenir des injustices.
M. LUSSIER: Mais, en 1950, lorsque la Montreal Tramway a
été expropriée, c'était « doit », et il
y a eu un mouillage.
M. LESAGE: Foutez-moi les histoires de mon grand-père! Je
n'étais pas au monde dans ce temps-là. Je pense à la
justice élémentaire.
M. BERTRAND: En 1950, vous étiez au monde.
M. LESAGE: J'étais à Ottawa; je n'en ai pas eu
connaissance. Ce n'est pas en 1950, la Montreal Tramway; c'était bien
avant ça.
M. LUSSIER: D'après les renseignements que j'ai obtenus, elle a
été expropriée en 1950.
M. LESAGE: Ce n'est pas M. Duplessis qui a fait ça, voyons!
M. LUSSIER: Dans le texte de loi, il y avait « doit », mais
à cause du « doit »...
M. LESAGE: M. Duplessis ne peut pas avoir permis du mouillage. Voyons
donc, ça n'a pas de bon sens! Cela ne peut pas être sous M.
Duplessis. N'allez pas me dire ça. Vous ne me ferez jamais croire cela!
Jamais, vous ne convaincrez le premier ministre qu'il y avait du mouillage dans
le temps de M. Duplessis.
M. BERTRAND: Ce n'est pas lui qui a fait le mouillage.
M. LESAGE: Le ministre voudrait-il prendre la peine de consulter le
statut que je viens de lui citer: Il trouvera exactement le langage qu'il faut
employer dans le présent projet de loi.
M. LUSSIER: Nous passons notre temps à consulter; nous allons
consulter encore.
M. LESAGE: Y aurait-il moyen de consulter le texte?
M. LUSSIER: Nous l'avons ici.
M. LESAGE: Pourquoi ne pas le reproduire mutatis mutandis pour permettre
à la Commission de transport de faire l'acquisition des biens des
compagnies qui desservent le territoire où l'on veut faire
l'extension?
Le ministre a des conseillers, il serait tellement plus simple de
suspendre l'article et de rédiger quelque chose qui a du bon sens. Cela
irait bien plus vite que ça ne va là. Si le ministre m'avait
seulement écouté quand j'ai parlé en bas, s'il m'avait
écouté quand j'ai parlé en deuxième lecture...
M. LUSSIER: Je vous ai écouté.
M. LESAGE: ... ç'aurait pu être réglé, cette
affaire-là, de façon à prévenir les Injustices, il
me faut répéter cent fois la même chose.
M. LUSSIER: Vous m'avez posé une question à l'ajournement
et j'avais les réponses voulues.
M. LESAGE: Vous m'avez apporté la preuve que j'avais raison.
M. LUSSIER: Non, écoutez bien. Vous savez les conversations qui
ont eu lieu. On s'est entendu sur un amendement et il est inscrit à
l'article 295.
M. LESAGE: Je n'ai eu aucune entente avec le ministre à ce
sujet-là.
M. LUSSIER: Bien oui.
M. LESAGE: J'ai toujours plaidé qu'il fallait remplacer, à
l'article 287, le mot « peut » par le mot « doit ».
M. LUSSIER: C'est la première fois que vous soulevez des
objections à l'article 269.
M. LESAGE: Je les soulève en relation avec
l'article 287, parce qu'il est clair que si vous remplacez le mot
« peut » par le mot « doit »...
M. LUSSIER: Sur les choses où nous nous étions entendus,
nous avons rédigé les amendements tels quels.
M. LESAGE: M. le Président, il est clair que si le mot «
peut » est remplacé par le mot « doit » à
l'article 287, je n'ai plus à plaider à l'article 269. Mais, il
faut bien que Je plaide à l'article 269, si je veux faire mon point pour
l'article 287.
M. BERTRAND: Nous allons suspendre.
M. LESAGE: C'est l'interprétation de l'article 269 qui
amène la nécessité de correction à l'article
287.
M. BERTRAND: Nous allons suspendre l'article.
M. LESAGE: Très bien.
M. BERTRAND: J'espère que le chef de l'Opposition ne se choquera
pas.
M. LESAGE: Je ne suis aucunement fâché. J'ai purement et
simplement demandé que l'on examine bien la loi de 1965 et que l'on
fasse une condition de l'extension des services...
M. BERTRAND: Article suspendu.
M. LESAGE: Alors, revenons à l'article 341.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LESAGE: Je ne peux pas procéder sur le chapitre de la
Commission de transport, parce que les articles s'imbriquent.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, suspendu.
M. LESAGE: Chapitre 2, de nouveau suspendu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 341?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 341, adopté.
Article 342?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 342, adopté.
M. BERTRAND: Article 343. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un instant. Article 343?
UNEVOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: Un instant. Article 343. Il s'agit ici de remplacer les
délégués. « Tant et aussi longtemps qu'une
municipalité est assujettie au contrôle de la Commission
municipale de Québec, » etc. L'article 42 ne s'applique pas
à la municipalité qui est sous la tutelle ou le contrôle du
gouvernement, il ne s'applique pas à cette municipalité pour la
désignation de ces délégués. « Dans ce cas,
le ministre nomme et remplace ces délégués sans qu'ils
doivent être membres du conseil de cette municipalité. »
Je pense qu'en l'occurence il est fort possible que ce soient les
mêmes individus qui, à l'occasion de la mise en tutelle de la
ville, soient à leur poste. D'un autre côté, la plupart du
temps il arrive qu'une élection a lieu après que la ville a
été mise en tutelle. Les gens qui sont là sont tout
à fait capables et tout à fait compétents. Je me demande
pourquoi le ministre ou le gouvernement s'ingérerait dans cette chose
à ce moment-ci. Qu'on laisse plutôt cette municipalité
comme les autres. C'est malheureux qu'elle soit en tutelle, oui. On
espère corriger cela, et il me semble que c'est une espèce
d'insulte à faire à la qualité des administrateurs qui ont
été dûment élus pour remplir un rôle dans
cette communauté-là.
Eux aussi, comme les autres, devraient avoir la même occasion de
servir au conseil de la communauté urbaine.
M. BERTRAND: Tout d'abord il faut prendre les situations telles qu'elles
sont.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 343? Adopté.
Article 344? L'article 344 avec l'article 345 deviennent un seul article.
M. BERTRAND: Article 344.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 344 et 345
deviennent un seul article, soit l'article 344. Est-ce cela?
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec l'amendement,
il y a un nouvel article 345. Le nouvel article est-il adopté?
Adopté. A l'article 346, il y a également un amendement. Ajouter
dans la troisième ligne, après le mot « compris »,
les mots « les procès-verbaux ».
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: J'aurais une question au sujet des tarifs. Tout à fait
à la fin de l'article 346, on lit: « Copies ou des extraits sur
paiement des honoraires exigibles en vertu du tarif fixé par le conseil
et approuvé par le ministre. » A-t-on l'intention d'adopter...
M. LUSSIER: Quel article, s'il vous plaît? M. SEGUIN: Article
346.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 346.
M. SEGUIN: Est-ce l'intention du gouvernement ou du ministre d'avoir
comme tarifs dans ces cas-la a peu près ou le même genre de tarif
qu'on a dans les municipalités?
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Vous savez, si on veut empêcher quelqu'un d'examiner
des documents, il s'agit simplement de mettre les tarifs assez hauts, et cela
décourage totalement la consultation ou les demandes de copies. Je
demanderais qu'on porte bien attention aux tarifs et que surtout ces tarifs
soient proportionnels aux tarifs déjà en vigueur dans les
municipalités de la communauté.
M. LUSSIER: D'accord.
M.. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 347? Adopté.
Article 348? Adopté.
Article 349 avec amendement? Adopté avec l'amendement. Article
350?
M. SAINT-GERMAIN: Le ministre pourrait-il nous dire si la ville de
l'île de Dorval a fait quelque représentation que ce soit
regardant l'article 350?
M. LUSSIER: Je n'ai pas saisi la question.
M. SAINT-GERMAIN: En ce qui regarde l'article 350, la ville de l'fle de
Dorval a-t-elle fait quelque représentation que ce soit au ministre?
M. LUSSIER: Quelques citoyens de l'île de Dorval m'ont
écrit pour demander de ne pas faire partie de la communauté
urbaine. Ces gens-là payent déjà des taxes à la
ville de Dorval, à la commission scolaire de Dorval, je ne vois pas
pourquoi ils ne feraient pas partie, comme les autres villes, de la
communauté urbaine.
M. SAINT-GERMAIN: Quant au conseil de ville, est-ce qu'on vous a fait
des représentations?
M. LUSSIER: Non, pas du tout. M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT: Article 350 adopté. Article 351.
M. SEGUIN: Une question au ministre, article 351. Qu'est-ce que vous
voulez dire au juste, dans ce bill 75, si la communauté ne remplissait
pas tous les cadres tels qu'exigés par la loi? Le ministre pourrait
dire: Je nomme un tel à cet endroit, je nomme telle autre personne
à cet endroit. Pourquoi cette nécessité? Si on n'a pas
besoin de l'individu ou du fonctionnaire en question, pourquoi le ministre se
chargera-t-il de le nommer: Il me semble que les dirigeants de la
communauté sont en meilleure position pour apprécier si oui ou
non on a besoin de l'individu.
M. LUSSIER: Oui, oui, on l'a admis ça. Excepté qu'un
président de l'exécutif, il faut qu'il y en ait un, il faut qu'il
soit nommé à un moment donné. Par exemple, comme un maire,
s'il n'y a pas eu d'élection, il faut qu'il existe à un moment
donné un maire, un conseiller. Là, il faut, il va falloir un
président de l'exécuter. Si les gens qui ont à
l'élire ne le font pas dans le temps imparti, il faut qu'il y ait
quelqu'un qui nomme un président, alors dans ce cas-là, c'est le
ministre qui le nommerait, mais on peut accorder aussi un délai.
M. SEGUIN: Oui, il n'est pas question ici de...
M. LUSSIER: Mais ça revient au pouvoir que le ministre a de
nommer un maire ou des conseillers quand des gens n'en ont pas élu dans
le temps où ils devaient en élire. Cela existe
déjà.
M. SEGUIN: Avez-vous des exemples? Un exemple au point de vue municipal
où les citoyens négligent leur devoir, ou le greffier
néglige d'appeler une élection, que le poste n'est pas rempli, je
ne sais pas...
M. LUSSIER: Non, mais je vous pose la question par exemple, M. le
député. Le président de l'exécutif, il y a un mode
d'élection de prévu...
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: ... et pour le vice-président. Si le conseil ne le
nommait pas, c'est possible que le conseil ne le nomme pas dans le temps
imparti pour le nommer, il faut un président de l'exécutif. De
quelle façon allez-vous défaire le noeud gordien de
l'impasse?
M. SEGUIN: Si le ministre a une crainte que les nominations ne se
fassent pas bien, très bien j'accepte l'article. Je ne vois pas
l'utilité d'un tel article, parce que je suis convaincu que les gens
assumeront leurs responsabilités.
M. GRENIER: Ce seraient les commissions scolaires puis les conseils
municipaux de façon commune.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 352.
M. LESAGE: M. le Président, un instant, j'ai remarqué
qu'à l'article 349 on n'a pas adopté les amendements.
M. LUSSIER: Pardon?
M. LESAGE: Les amendements n'ont pas été adoptés
à 349. On a dit article adopté, il y a des amendements
très importants, qui n'ont pas été adoptés.
M. LUSSIER: Oui, oui, M. le Président a dit avec amendements.
M. LE PRESIDENT: Article 349, j'ai ici noté comme adopté
l'amendement suivant: «Ajouter, dans la onzième ligne,
après les mots « chapitre 176 » ce qui suit: « de la
Loi de l'hygiène publique (Statuts refondus, 1964, chapitre 161), de la
Loi de la Régie des eaux (Statuts refondus, 1964, chapitre 183) et une
corporation municipale au sens du code du travail ».
M. LESAGE: Très bien. Je voulais m'assurer, n'est-ce pas, que les
derniers mots avaient bien été adoptés, parce que c'est ce
qui nous permet d'enlever plusieurs références au code du travail
tout au long du projet de loi.
M. LE PRESIDENT: Alors, ça été adopté avec
l'amendement. Article 352, adopté. Article 353 c'est un nouvel
article.
M. LESAGE: M. le Président, nous venons d'avoir une suggestion
d'amendement, alors je demande à mes collègues de bien vouloir
l'examiner.
M. LUSSIER: C'est à la demande des corps de pompiers.
M. LESAGE: J'ai bien compris que c'était à la suite de la
demande dont je me suis fait l'écho en deuxième lecture ou...
M. LUSSIER: Bien, M. le président, de toute façon vous en
avez parlé.
M. LESAGE: Cela n'a pas d'importance que ce soit vous ou moi.
M. LE PRESIDENT: Cela va. Alors, nouvel article 353 adopté.
A l'article 354,il y a un amendement.
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce que l'article 354, avec
amendement, est adopté?
M. SEGUIN: Tel qu'il est amendé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 355.
M. SEGUIN: Avec amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Avec amendement? S'il y a des
amendements, je ne les ai pas ici.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Nous allons assez rapidement, et j'ai beaucoup de notes.
Même que...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 355, il n'y a pas
d'amendement?
M. LESAGE: Non, c'est un article à insérer après
l'article 355...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Avant d'en arriver là, je voulais m'assurer d'une
chose. Je m'excuse d'être obligé de revenir en arrière,
mais nous procédons rapidement et J'ai beaucoup de notes. C'est au sujet
de l'article 353. Il s'agit des représentations faites par le même
comité intermunicipal des associations de pompiers de l'île de
Montréal. Je voudrais m'assurer que l'amendement qui a été
apporté à l'article 349 couvre bien la suggestion qui a
été faite. Ces messieurs du comité intermunicipal des
associations de pompiers de l'Ile de Montréal suggéraient que
nous ajoutions à l'article 353 l'alinéa suivant: « Aucun
pompier ou fonctionnaire affecté au service d'incendie d'une
municipalité ne peut être congédié ou mis à
pied en raison de l'exercice des pouvoirs prévus à
l'alinéa précédent et aux articles 112k) et 239. Je pense
que la mention de l'application du Code du travail.
M. COURNOYER: Les deux avec, bien sûr, les amendements aux
articles 353 et 354, comme ils sont maintenant formulés. Je crois
que...
M. LESAGE: Je pense qu'on tient compte de leurs représentations,
mais d'une autre façon.
M. COURNOYER: Totalement, et de la façon ici, j'imagine, qu'on la
comprend, pour ceux qui sont en haut, j'aime autant l'expliquer...
M. LESAGE: Je pense bien que si le député de Saint-Jacques
le leur expliquait, je sais que ces messieurs sont dans la galerie, ce serait
beaucoup plus satisfaisant pour eux. C'est du langage juridique. J'ai bien
saisi que la série d'amendements assez complexes qui ont
été apportés à divers articles du bill
répondaient à leur demande, mais d'une autre façon.
M. COURNOYER: L'article 349, en définitive, ôte tout doute
quant au caractère de corporation municipale à la
communauté urbaine pour les fins du code du travail. Selon nos
conseillers juridiques, et selon mon humble opinion, ceci fait que l'article 36
s'applique lorsque la communauté urbaine intègre quelque service
que ce soit qui appartiendrait à une autre municipalité.
L'article 353 modifié, le nouvel article qui répond en
fait aux soucis partiels des pompiers, réfère à l'article
354, et l'amendement que nous apportons à l'article 354,
particulièrement au deuxième paragraphe de la série
d'amendements, dit: « Aucun fonctionnaire ou employé d'une
municipalité ne peut être congédié ou mis à
pied en raison de la mise en application d'un plan prévu au
présent article ». Comme l'article 354 s'applique maintenant aux
pompiers, il est clair que les fonctionnaires et employés sont, mutatis
mutandis, les pompiers de 353. L'article 353 réfère aux pompiers
et on applique tout ce qui est dans l'article 354 aux pompiers, mutatis
mutandis.
M. BERTRAND: Adopté.
M. CHOQUETTE: C'est garanti par le député de
Saint-Jacques, ça?
M. COURNOYER: Je suis prêt à mettre mon sceau
sceau.
M. SEGUIN: C'était même béni en plus de la
garantie.
M. LESAGE: Contrairement à ce qui s'est produit sur
l'interprétation combinée des articles 239 et 287, je suis
d'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Articles 353 et 354, avec leurs
amendements, adoptés. Article 355?
M. LUSSIER; Article 355; c'est un nouvel article.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, est-ce que l'article que
l'on soumet comme amendement deviendra l'article 356?
M. LUSSIER: Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors 355 est adopté et
l'amendement constitue le nouvel article 356.
M. LESAGE: Nous l'avons eu il y a deux jours. Nous l'avons
examiné, et nous sommes d'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 356 devenu
357, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 357 qui devient 358.
Adopté.
Article 358, qui devient 359, adopté. Article 359 devenant 360,
adopté. Article 360 devenant 361, adopté. Article 361 devenu 362,
adopté.
Article 362 devenu 363, adopté. Article 363 devenu 364,
adopté. Article 364 devenu 365, adopté. Article 365 devenu 366,
adopté.
M. SEGUIN: Les articles 366 et 367 deviennent un seul article, sous le
numéro 366.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
C'est-à-dire qu'ils vont devenir 367 maintenant.
M. SEGUIN: Article 367.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce bien, cela?
M. LESAGE: M. le Président, pourrais-je faire une suggestion pour
ajouter à la rédaction de l'article 366 original?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui.
M. LESAGE: La première assemblée du conseil à
laquelle doivent être élus le président et le
vice-président du conseil, de même que le président et le
vice-président du comité exécutif.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: C'est simplement de la concordance.
M. LUSSIER: Est-ce que le chef de l'Opposition voudrait
répéter, s'il vous plaît?
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Le président du conseil est élu après
le président?
M. LESAGE: Cela n'a pas d'Importance. Il est président du
conseil. La première assemblée du conseil à laquelle
doivent être élus le président et le vice-président
du conseil de la communauté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ah bon! Du conseil de la
communauté.
M. LESAGE: Et du comité exécutif. M. BERTRAND: On a fini,
là.
M. LUSSIER: Mais, il faudrait être bien sûr que
l'élection du président du conseil a lieu après
l'élection du président de l'exécutif.
M. LESAGE: C'est très bien dit, à l'amendement qu'a soumis
le ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'amendement est
adopté. Les articles 366 et 367?
M. LESAGE: M. le Président, pour faire plaisir au ministre,
changez donc la phraséologie que je vous ai suggérée.
L'amendement va être beaucoup plus simple, d'ailleurs. Nous dirons:
« La première assemblée du conseil à laquelle
doivent être élus le président et le vice-président
du comité exécutif et du conseil de la communauté.
»
Vous n'avez qu'à ajouter, après la troisième ligne,
les mots « et du conseil de la communauté ». Alors, le
ministre aura son comité exécutif avant le conseil de la
communauté.
M. LUSSIER: Vous l'aviez fait exprès.
M. LESAGE: Pardon? Vous savez bien que je l'avais fait
exprès.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LUSSIER: J'aime mieux vous voir avec cette humeur-là.
M. LESAGE: Je commençais à avoir de l'espoir. Je vois
travailler le ministre de la Justice dans les statuts.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'amendement est
adopté. Maintenant, les articles 366 et 367 originaux deviennent un seul
article. Cela ne sera plus sous le numéro 366.
M. LESAGE: Sous quel numéro, M. le Président?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'amendement serait le suivant.
Les articles 366 et 367 deviennent un seul article sous le numéro
366.
M. LESAGE: Alors, il faudrait dire 367.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça, 367.
M. LESAGE: C'est-à-dire les articles 366 tel qu'amendé et
367.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça. Maintenant,
article 368. Nouvel article.
M. LUSSIER: Mais il y avait un amendement qu'on a apporté et qui
s'intitulait: Nouvel article 367. Ce ne serait pas le nouvel article 368
maintenant?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Cela va être le nouvel
article 368.
M. LESAGE: Il faut renuméroter l'article en marge, l'article
ajouté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le nouvel article en question
deviendra donc l'article 368.
M. LUSSIER: Pour le nouvel article. M. LESAGE: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ce nouvel article est
adopté?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 368 devenu 369,
adopté. Article 369 devenu 370, adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
A l'article 370, une minute...
M. TREMBLAY (Montmorency): Pouvez-vous obliger les municipalités
à payer?
M. LUSSIER: Je m'excuse, je n'ai pas entendu...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'une municipalité pourrait
refuser de payer sa cotisation? Quelles seraient les pénalités
qui...
M. LUSSIER: La communauté urbaine à des recours en
justice; elle va intenter une poursuite, c'est un recours en justice tout
simplement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 370 devenu article
371, adopté.
M. LUSSIER: Article 370...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): ... est devenu 371.
M. LUSSIER: Un amendement pour...
M. le Président, est-ce que le ministre voudrait lire
l'amendement qu'il propose pour les fins du journal des Débats?
M. LUSSIER: Ajouter, après le troisième alinéa,
l'alinéa suivant, à l'article 371: « La subvention
prévue par le second alinéa du présent article doit
être appliquée en entier en réduction des dépenses
assumées ou encourues par la communauté dans l'exercice de sa
compétence en matière de services policiers et de services de
santé. » Et cela, c'est uniquement pour la subvention de
fonctionnement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté tel
qu'amendé?
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais souligner que
l'amendement fait suite à des suggestions des maires des
municipalités de l'île de Montréal, suggestions faites lors
de l'audition à la commission permanente des Affaires municipales.
Evidemment, les maires demandaient plus, les maires auraient voulu qu'il n'y
ait pas d'intégration des services, et ils ont dit: Si la foudre est
pour tomber sur nous ou sur notre maison, au moins qu'elle tombe sur un
paratonnerre, même s'il est improvisé. Le paratonnerre
improvisé nous est présenté par le ministre, il est
bienvenu, c'est mieux que pas de paratonnerre du tout.
M. LUSSIER: Alors, M. le Président, c'est pour inscrire dans le
texte de loi ce que le gouvernement a toujours dit...
M. LESAGE: Ce que je viens de dire.
M. LUSSIER: ... depuis la présentation de cette loi, que la
subvention de fonctionnement était due au fait qu'on voulait soulager
les contribuables de Montréal...
M. LESAGE: Le gouvernement a toujours voulu faire cela? Mais il avait
oublié de l'inscrire dans la loi.
M. LUSSIER: ... pour les services policiers et les services de
santé.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je pense que le chef de
l'Opposition est trop modeste quand il a dit que cette suggestion-là
provenait des maires de banlieue, c'est lui-même qui l'a faite au
comité.
M. BERTRAND: On n'est pas pour se battre pour...
M. CHOQUETTE: Non, mais il faut quand même rectifier.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Alors, aux
articles 371 et 372, il y a un amendement pour remplacer la dernière
ligne pars « Selon les dispositions de la Loi des cités et villes
et du code municipal ».
Adopté.
Article 372 devenu 373, adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Les municipalités ont à payer
des taxes éventuellement aux commissions scolaires lorsqu'elles ont des
propriétés. En vertu de quel article la Communauté urbaine
de Montréal est-elle dégagée d'avoir à payer des
taxes aux commissions scolaires dans les municipalités où elle a
des propriétés?
M. LUSSIER: Vous voulez savoir à quel article on retrouve
ça?
M. TREMBLAY (Montmorency): L'article.
M. LUSSIER: Cela fait longtemps que c'est passé, ça.
M. TREMBLAY (Montmorency): Parce que les municipalités ont
à payer des taxes aux commissions scolaires lorsqu'elles ont des
propriétés.
M. LUSSIER: Oui, cela a été adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je ne me souviens pas du tout de l'article et
j'ai été ici tout le temps.
M. LUSSIER: On le cherche, là, puis on va vous le dire. Pour ce
qui est de la Commission de transport, on pourrait ajouter à l'article
287...
M. LESAGE : Le ministre est pris d'une hâte subite. Est-ce que
nous pourrions faire deux suggestions? Premièrement celle de suspendre
l'adoption de l'article 368 devenu 369. J'ai des suggestions à faire
cela ne veut pas dire qu'elles vont être favorablement
reçues quant à la composition de la Commission de
transport Alors, il s'agit purement et simplement de suspendre, l'article,
c'est tout.
C'est entendu qu'il va falloir renommer ou nommer de nouvelles
personnes. J'avais l'intention de suggérer j'y reviendrai
à l'article approprié qu'au lieu d'avoir seulement trois
commissaires il y en ait cinq. Je donnerai les raisons, à ce
moment-là.
M. BERTRAND: Alors, on va suspendre l'article 369?
M. LESAGE: D'accord. Si nous en venions a la conclusion qu'il vaut
peut-être mieux en avoir cinq que trois, à ce moment-là, il
faudrait changer la rédaction de l'article 369.
M. BERTRAND: Et nous revenons à l'article 287, n'est-ce pas?
M. LESAGE: Est-ce que tout le reste est adopté? Le nouvel article
371, les subsides?
M. LE PRESIDENT: Les subsides, j'en étais rendu...
M. BERTRAND: Ah oui! C'est adopté.
M. LESAGE: J'ai dit que l'amendement à l'article 370, devenu 371
était adopté.
M. BERTRAND: Oui, adopté.
M. LESAGE: L'amendement, oui, mais, l'article amendé n'a pas
été adopté à ma connaissance.
M. BERTRAND: Oui.
M. LE PRESIDENT : Oui.
M. SEGUIN: De toute façon, à l'article 370, c'est la
nouvelle répartition des subsides.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. SEGUIN: Cela n'a pas été adopté.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article 370 devenu 371 est
adopté?
M. BERTRAND: Tel qu'amendé? M. LE PRESIDENT: Tel
qu'amendé.
M. LESAGE: Un instant. J'ai dit que j'acceptais l'amendement comme un
paratonnerre de pauvre qualité.
M. BERTRAND: C'est cela.
M. LESAGE: Je n'ai pas eu connaissance que l'article ait
été adopté tel qu'amendé. Je crois que le
député de Robert-Baldwin voudrait dire un mot sur cet
article.
M. SEGUIN: Je voudrais demander au ministre, s'il veut se reporter en
arrière, à il y a quelques jours quand nous étions aux
assises de la commission permanente des Affaires
municipales, certains maires prétendaient, à ce
moment-là, qu'il en coûterait tant de plus. Je prends l'exemple
donné par le maire de Saint-Laurent. A ce moment-là, il disait
que ce changement et cette unification des corps de polices coûterait
à sa municipalité quelque chose comme $600,000. C'est le chiffre
qui a été mentionné, il n'y a pas eu de contradiction.
Cela a été répété à plusieurs
reprises. Est-ce que le ministre pourrait me fournir le renseignement suivant:
avec l'adoption de l'amendement à l'article 370 les subventions passent
en grande partie à la police et en partie moindre au service de
santé. Quel effet de changement aurait-ill sur une ville comme
Saint-Laurent qui prétend qu'avec le système
préconisé dans le bill cela lui coûterait $600,000 de plus?
Est-ce que ça diminue de moitié leurs dépenses
additionnelles ou si ça diminue d'un quart? Est-ce qu'on a une
Idée? Prenez n'importe quelle municipalité; pas
nécessairementSaint-Laurent, n'importe quelle.
M. BERTRAND: Il examine le tableau.
M. LUSSIER: Oui. Je pourrai vous donner cette réponse un peu plus
tard.
Ce matin je vous ai donné en détail ce que les gens
auraient à payer. Je vous ai prouvé qu'en 1970 il n'y aurait
aucun déboursé de fait par les municipalités et qu'en
1971, avecle surplus dû au paiement des subventions en 1970, et si vous
additionnez les nouvelles subventions, en 1971, avec les paiements que les
municipalités auront à faire à la communauté,
ça ne coûtera à peu près rien aux
municipalités, re; services de police et de santé. Pour le
chiffre exact, ce n'est pas facile de vous le donner en deux minutes, mais ce
matin je vous ai donné un tableau avec des chiffres, et vous avez
semblé satisfait.
M. CHOQUETTE: Le ministre me permettrait-il une question? L'année
1970 est-elle une année d'élections? Je voudrais simplement
savoir ça.
M. BERTRAND: J'ai déclaré à plusieurs reprises
qu'il y aura des élections dans un des douze mois de l'année
1970.
M. CHOQUETTE: Merci.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. BERTRAND: Je vous laisse le soin de deviner.
UNE VOIX: C'est 366 chances.
UNE VOIX: Est-ce une année bissextile?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! Article 373.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 373, devenu 374,
adopté.
M. LESAGE: ... Nous allons adopter une loi qui n'est pas
complète, à moins que vous ne préfériez qu'elle ne
le soit pas.
M. BERTRAND: La présente loi entre en vigueur le premier janvier
1970.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): De toute façon, il faut
suspendre.
M. LESAGE: Parce qu'il y aurait des délais qui commenceraient
à courir dans la période des fêtes. C'est raisonnable.
M. BERTRAND: Le premier janvier.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, nous revenons
à...
M. BERTRAND: II y a un amendement.
M. LUSSIER: Nous revenons à la Commission de transport. Les
épaules sont sorties!
M. LESAGE: Avait-il une grosse tête? C'était une
présentation normale docteur?
M. LUSSIER: Bonne présentation, accouchement un peu long. Mais le
bébé se porte bien. Nous avons été obligés
d'y mettre les fers par bouts, mais on ne l'a pas traumatisé.
M. BERTRAND: Ajoutez à...
M. LUSSIER: J'ai fait ça exprès pour vous, M. le chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Ce sont les commentaires du député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. LUSSIER: Pourrais-je les entendre, moi aussi?
M. LESAGE: Elle commençait à trouver que vous employez des
termes médicaux qui pourraient nous entraîner plus loin.
M. LUSSIER: Mais, on est toujours en quarantaine dans ce
temps-là.
M. LESAGE : Je sais que ça vous fait bien mal.
M. LUSSIER: Alors, on ajouterait, à l'article 287,
l'alinéa suivant: « Si la commission é-tend son service de
transport en commun à une partie de son territoire qu'elle ne dessert
pas lors de l'entrée en vigueur de la présente loi, la Commission
municipale de Québec peut ordonner à la commission, à la
demande de toute entreprise de transport en commun qui dessert
déjà cette partie de territoire de la commission et à qui
cette extension de services cause un préjudice, d'exercer les pouvoirs
prévus au premier alinéa. »
M. LESAGE: Pourquoi tant de complexité? Le texte de l'article 4
du chapitre 85 des lois de 1965 était beaucoup moins complexe.
Vous pourriez commencer votre article tel que vous l'avez. Si vous
voulez relire le début, je n'ai pas le texte. Pourquoi y amener la
Commission municipale? Je ne vois pas ce que la Commission municipale vient
faire là-dedans. C'est un principe qu'il s'agit d'inscrire. Si la
Commission des transports veut étendre ses services à des
endroits qu'elle ne dessert pas, elle doit exproprier ceux qui font
actuellement le service. Le langage est aussi simple que cela dans l'article 4
du chapitre 85.
Elle doit, à ce moment-là, acquérir de gré
à gré. Si on dit, à l'article 287, premier alinéa,
qu'elle peut en général, d'accord, mais si on dit que, dans les
cas d'extension de service à un territoire déjà desservi,
elle doit, c'est tout.
M. BERTRAND: S'il y a une expropriation dans le cas soumis par le chef
de l'Opposition...
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: ... qui est répétée, la Commission
municipale peut ordonner à ce moment-là l'expropriation.
M. LESAGE: Qu'est-ce que la Commission municipale vient faire dans cette
galère? Elle n'a pas plus affaire à cela que rien. C'est purement
et simplement une question de principe. Si elle étend son service sur un
territoire qu'elle ne dessert pas et qui est desservi par un autre, elle doit
acquérir de gré à gré ou par expropriation les
biens de l'autre. C'est le texte de la Loi de 1965. Pourquoi tout compliquer et
faire intervenir la Commission municipale? Ce n'est pas plus nécessaire
que rien. C'est un principe de droit qu'on inscrit, ce n'est pas un principe de
procédure.
M. LUSSIER: Nous sommes prêts à soumettre ce
texte-là, mais pas plus.
M. LESAGE: Pourquoi faire intervenir la Commission municipale? Qu'est-ce
qu'elle vient faire dans la galère? Elle n'a pas plus affaire à
cela que rien, rien, rien.
M. LUSSIER: Elle vient comme arbitre.
M. LESAGE: Mais non! Ce n'est pas elle qui va arbitrer
l'expropriation.
M. BERTRAND: C'est elle qui va ordonner d'exproprier.
M.LUSSIER: C'est cela.
M. LESAGE: Pourquoi faire intervenir la Commission municipale? Elle n'a
rien à y voir, pas plus qu'elle n'avait à voir dans le cas des
autobus Inter-Clté. De l'instant où la Commission de transport de
la communauté urbaine va étendre ses services sur un territoire
déjà desservi par d'autres, elle doit acquérir, de
gré à gré ou par expropriation, les biens meubles et
immeubles ou le capital-actions des entreprises.
M. BERTRAND: C'est une garantie que vous demandiez, qu'il n'y ait pas de
préjudice?
M. LESAGE: Bien oui.
M. BERTRAND: C'est un moyen d'empêcher qu'il y ait un
préjudice.
M. LESAGE : Pourquoi faire ce long détour de procédure?
Peut-on m'expliquer pourquoi on fait intervenir la Commission municipale?
Qu'est-ce qu'elle va ajouter?
M. LUSSIER: II peut y avoir beaucoup de cas particuliers. Disons, par
exemple, que...
M. LESAGE: II y en a deux.
M. LUSSIER: ... la Commission de transport extensionnerait son
réseau. Là, elle cause un préjudice à Greyhound;
dans ce cas-là, si c'est inscrit « doit », alors, elle
serait obligée d'exproprier la Greyhound. C'est pour cela que la
Commission municipale arrive dans ce cas-là. C'est elle qui va arbitrer
et délimiter, ou
encore, si elle double un trajet de Brisebois, dans l'ouest de
l'île...
M. LESAGE: A ce moment-là, en vertu de l'amendement que vous
suggérez... Il n'y a que deux cas, nous le savons.
M. LUSSIER: Cela empêcherait le fait que la Commission de
transport serait obligée d'acheter tout Brisebois...
M. LESAGE: Non.
M. LUSSIER: ... parce qu'elle la double peut-être sur deux
rues.
M. LESAGE: Un instant, Greyhound ne peut pas être en...
M. BERTRAND: Prenez le cas de Brise-bois,,
M. LESAGE: Oui, il y a deux cas seulement.
M. LUSSIER: Prenez le cas dont on discute.
M. LESAGE: Est-ce que vous permettez:
Il y a deux cas seulement, il y a le cas de Brisebois qui dessert
l'île seulement et puis il y a le cas de Métropolitain
Provincial...
M. BERTRAND: Transport...
M. LESAGE: ... qui dessert l'ouest de l'île.
M. BERTRAND: Métropolitain provincial.
M. LESAGE: Les deux qui desservent la population de l'île. Ce sont
les deux cas. Greyhound n'est pas là pour desservir la population de la
Communauté urbaine de Montréal nonplus que les autres dont on
nous a donné la liste, il y en a deux seulement, deux cas où
ça peut se présenter. En 1965, c'étaient deux cas qui se
présentaient.
Qu'on ne mêle pas la commission municipale, à cette
question et il n'y a pas de difficulté. C'est une complication
inutile.
M. COURNOYER: M. le Président, on ne doit pas prétendre
qu'il n'y a que deux cas. Il y a deux cas dans l'ouest, mais dans...
M. LESAGE: ... n'est pas desservi par la Commission de transport.
M. COURNOYER: Mais, M. le Président, le territoire de la
Commission de transport de Montréal n'inclut-il pas Longueuil?
M. LESAGE: Dans Longueuil c'était Chambly Transport qui a
été acquis en vertu de la loi de 1965.
M. COURNOYER: Bien non, il n'a pas été acquis.
M. LESAGE: Mais il aurait pu l'être et il peut encore l'être
en vertu de la loi de 1965...
M. LUSSIER: Il ne l'est pas, là.
M. LESAGE: La loi de 1965, nous allons l'abroger. Nous l'abrogeons par
le présent projet de loi.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Parce que la loi de 1965 amendait la Loi de la Commission de
transport de Montréal.
M. BERTRAND: Exactement.
M. LESAGE: Je pense que c'est de cette loi qu'on doit s'inspirer.
Inter-Cité a été acquis.
M. COURNOYER: Si on marquait le nom des entreprises?
M. LESAGE: Inter-Cité a été acquis n'est-ce
pas?
M. COURNOYER: Inter-Cité n'a pas été acquis
à ma connaissance.
M. LESAGE: II me semble qu'Inter-Cité l'a été et
que Chambly Transport...
M. COURNOYER: Ni l'une ni l'autre des deux compagnies mentionnées
dans la loi de 1965 n'ont été acquises par voie
d'expropriation.
M. LESAGE: Alors, elles pourraient encore l'être en vertu de
l'article 287.
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LESAGE: C'est pour ça que je tiens au langage de 1965, pour
que les conditions d'acquisition dans ces deux cas-là ne soient pas
changées. Je ne demande pas qu'on inscrive le nom des compagnies, je ne
veux pas qu'on en oublie.
M. LUSSIER: Les noms étaient marqués dans la loi de 1965,
si vous voulez qu'on la répète, il faut faire
répéter aussi...
M. LESAGE: C'est pour ça que vous faites intervenir la commission
municipale, pour savoir si la compagnie a réellement affaire...
M. COURNOYER: Non, mais nous allons l'enlever. La commission municipale
n'a plus affaire là-dedans, les noms des compagnies sont là.
M. LESAGE: Bon, très bien, quels sont les noms des compagnies que
vous allez ajouter?
M. COURNOYER: Ceux qui sont mentionnés.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Métropolitain Provincial, la compagnie Brisebois.
M. BERTRAND: Métropolitain Provincial, la compagnie
Brisebois.
M. LESAGE: Oui, ces deux-là, c'est sûr. M. LUSSIER: Chambly
Transport.
M. LESAGE: Chambly Transport. Un instant. Chambly Transport et
Inter-Cité.
M. BERTRAND: Et Mer-Cité.
M. LUSSIER: C'est ça. Avec les noms qui sont là, pas de
commission.
M. LESAGE: A ce moment-là, c'est exactement l'amendement de
1965.
M. COURNOYER: C'est la même chose, mais nous ajoutons deux
noms.
M. LESAGE: Au deuxième alinéa.
M. BERTRAND: C'est ça, mettez les noms des compagnies.
M. LUSSIER: Très bien.
M. LESAGE: C'est exactement le texte du deuxième alinéa de
l'article 4 de 1965 en ajoutant le nom Brisebois et le...
M. LUSSIER: Au lieu de la commission municipale. Très bien, nous
allons nommer les compagnies.
M. LESAGE: Je demanderais au ministre de demander à ses
fonctionnaires de s'enquérir pour demain de la liste dans le cas de
Québec, elle est beaucoup plus longue. Il n'y a pas de commission de
transport qui existe à Québec.
M. LUSSIER: C'est déjà en marche. Nous avons deviné
un peu le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Vous commencez à me deviner? Il va falloir que je
change de personnalité pour que vous cessiez de deviner.
M. LUSSIER: C'est vrai, c'est dommage qu'il parte, je
commençais...
M. LESAGE: Pendant que mes collègues et que les conseillers
examinent l'amendement, je voudrais être renseigné sur un point:
est-ce qu'il y a des autobus scolaires qui circulent sur le terirtoire de la
Communauté urbaine de Montréal?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Qu'est-ce qui enarrive?
M. LUSSIER: II y a un article qui prévoit la chose, si vous
voulez...
M. LESAGE: Est-ce que le ministre pourrait attirer mon attention...
M. LUSSIER: Sur quel numéro?
M. LESAGE: Sur l'article qui prévoit la chose comme il dit.
M. LUSSIER: On s'en vient là. Article 313-3.
M. LESAGE: Je vous demande pardon, M. le ministre, 200?
M. LUSSIER: Article 313, troisièmement.
M. LESAGE: Je me pose un peu la même question. Qu'est-ce qui
arrive si la Commission de transport dit qu'elle exerce sa priorité en
vertu du paragraphe 3? Qu'est-ce qui arrive de l'équipement de celui
qui, présentement, a le contrat de l'exécute?
M. LUSSIER: Tout d'abord, si la Commission de transport est
intéressée à faire ce transport d'écoliers, elle
doit faire accepter, par la Régie des transports, le tarif. Et,
deuxièmement, elle a préférence, mais par l'article 314,
les gens ont un droit de recours devant la régie. Il faut
aussi noter que les contrats de transport d'écoliers sont
donnés à tous les ans.
M. LESAGE: Oui, je suis très conscient de ça, et je suis
conscient qu'à cause de cela, il y a eu des fuites dans vos budgets.
M. LUSSIER: Parce que, dans les transports en commun publics, cela a
été noté évidemment, le rapport Lacasse aussi en
faisait mention...
M. LESAGE: C'est ça.
M. LUSSIER: ... il en coûte beaucoup plus cher quand deux
transports en commun circulent dans le même territoire. C'est pour
éviter d'avoir deux entreprises déficitaires que cette
prévision a été insérée dans la loi.
M. LESAGE: Là encore le rapport Lacasse est assez...
M. LUSSIER: Mais, après discussions et discussions, parce
que...
M. LESAGE: ... précis sur ce point...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... et convaincant aussi.
M. LUSSIER: Les transporteurs d'écoliers doivent soumissionner
à tous les ans et leur contrat ne dure pas plus d'un an. Nous ne croyons
pas leur causer aucun préjudice, d'autant plus que tout ce que nous
donnons à la Commission de transport, c'est le premier choix, et cela
n'élimine pas les transporteurs d'écoliers.
M. LESAGE: C'est qu'à l'article 3, le premier choix est
accordé à la Commission des transports si ses tarifs et ses
conditions sont approuvés par la Régie provinciale des
transports. C'est ce que je comprends de l'ensemble des articles et des
paragraphes, et le ministre dit que ça ne pourrait se produire, ces
changements, qu'à l'expiration d'un contrat ou lorsqu'un contrat est
annulé pour cause.
Par conséquent, le détenteur du contrat ne subit pas plus
de préjudice comme si des soumissions publiques étaient
demandées et qu'il n'était pas le plus bas soumissionnaire.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: C'est l'argument du ministre, et je pense que, dans le
rapport Lacasse, on souligne qu'il y a des inconvénients, dans les
endroits où la population est dense, comme à Québec,
puisque le rapport Lacasse parlait de la région de Québec, qu'il
y a des inconvénients, dis-je, à ce qu'il y ait plusieurs
systèmes de transport sur les mêmes lignes. De là, la
conclusion qu'il doit y avoir une commission de transport pour la
région, pour la communauté urbaine de Québec, plus la rive
sud, que cette commission de transport doit inclure, sous des conditions comme
celles que nous trouvons ici, le transport des écoliers et doit inclure
aussi, si je ne m'abuse, les autobus de tourisme, « sightseeing ».
Est-ce qu'on...
M. LUSSIER: C'est pour éviter que les transports en commun
soient...
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: ...très déficitaires ou trop
déficitaires.
M. LESAGE: II y a peut-être de mes collègues qui auront des
questions à poser au sujet des autobus scolaires. Mais est-ce que nous
ne devrions pas ajouter, dans l'amendement qui est en préparation,
l'article 287, que, parmi ceux qu'on doit exproprier, le service de transport
en commun entre l'aéroport de Dorval et Montréal. Est-ce
qu'à 287, on ne devrait pas prévoir que le service par autobus
entre l'aéroport de Dorval et le centre de la ville de Montréal,
ou n'importe quel point, dans la communauté urbaine, que cette partie
d'une certaine entreprise doit être expropriée?
UNE VOIX: Non.
M. LESAGE: Faites comme votre ministre des Affaires municipales. Laissez
parler le premier ministre avant de vous engager.
M. BERTRAND: Non.
M. LESAGE: Ah! Vous ne voulez pas exproprier Murray Hill?
M. BERTRAND: Non. M. LESAGE: Ah!
M. BERTRAND: Voulez-vous le mettre dedans?
M. LESAGE: Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux.en vertu de 269, que la
commission se rende et remplisse complètement l'objet pour
lequel elle est créée, c'est-à-dire qu'elle
organise, possède, développe et administre le réseau
général de transport en commun des passagers en surface?
M. BERTRAND: II y a des taxis aussi.
M. LESAGE: Pardon?
M. BERTRAND: II y a des taxis.
M. LESAGE: Je ne parle pas des taxis, je parle des autobus.
M. BERTRAND: Je parle des taxis, moi.
M. LESAGE: Je parle des autobus. Il y a un service d'autobus
entre...
M. BERTRAND: Je parle des taxis, moi, là.
M. LESAGE: Ce n'est pas le transport en commun, les taxis.
M. BERTRAND: Non, non. Vous avez le droit de parler des autobus. J'ai le
droit de parler des taxis.
M. LESAGE: On parle de transport en commun dans le bill, on ne parle pas
de taxis.
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Le taxi, le ministre n'a jamais voulu que la
communauté urbaine puisse faire une étude du règlement de
la question. Alors, je n'en parle plus.
M. BERTRAND: C'est en train de se régler.
M. LESAGE: Je pourrais en parler en troisième lecture.
M. BERTRAND: C'est en train de se régler.
M. LESAGE: Je ne peux plus en parler en comité.
M. BERTRAND: C'est en train de se régler.
M. LESAGE: Je parle des autobus qui font le service à partir de
l'aéroport de Dorval vers divers points dans la ville de
Montréal.
Pourquoi laisser ce privilège-là. Ils seraient les seuls?
Pourquoi ne pas les inclure dans l'amendement 285?
M. BERTRAND: II est en train de se vider, ce débat-là.
M. LESAGE: Comment, de se vider?
M. BERTRAND: II se vide tranquillement, ailleurs.
M. LESAGE: Quel débat?
M. BERTRAND: L'affaire de Murray Hill.
M. LESAGE: Ahl Je ne savais pas qu'il y avait un débat sur Murray
Hill Je sais qu'il y a un service d'autobus.
M. BERTRAND: Bien, moi, je sais qu'il y a un débat.
M. LESAGE: De Murray Hill, entre Dorval et des points sur l'île de
Montréal.
M. BERTRAND: Je sais qu'il y a un débat sur cette affaire.
M. LESAGE: Ce que je réalise, c'est que c'est le seul qu'on ne
cherche pas à couvrir par le projet de loi, et je me demande
pourquoi.
M. CHOQUETTE: Oui, mais un débat auquel le gouvernement actuel
n'est pas mêlé.
M. BERTRAND: Non, c'est la ville de Montréal qui est
là.
M. LUSSIER: Bien, pour cette question?
M. COURNOYER: Dans le cas de Murray Hill, il semble que nous avons
décidé de la remplacer tout simplement.
M. LESAGE: Pardon?
M. COURNOYER: Ils ont peut-être décidé de la
remplacer tout simplement sans l'exproprier.
M. LESAGE: Par qui?
M. COURNOYER: La commission de transport décidera.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté?
M. LESAGE: Comment, la commission de transport pourrait difficilement...
c'est vrai qu'elle pourrait exproprier en vertu du premier alinéa de
l'article 287. Je serais bien prêt à prendre une certaine gageure
avec le député de Saint-Jacques, à savoir que le
gouvernement verra à ce qu'elle ne soit pas expropriée, à
moins qu'elle ne le demande.
M. LUSSIER: Adopté. M. BERTRAND: Adopté. M. LUSSIER:
Article 269.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 270.
M. LESAGE: Article 270, un instant, s'il vous plaît.
Est-ce que le ministre serait assez aimable de me citer, au fur et
à mesure que nous passerons les articles, les articles correspondants de
la loi actuelle de la Commission de transport de Montréal?
M. LUSSIER: Oui, d'accord.
M. LESAGE: Je pense que cela va aller mieux. S'il y avait un tableau de
concordance, cela irait beaucoup plus vite. J'ai le tableau de concordance
entre le bill de Québec et le bill de Montréal, mais je ne l'ai
pas entre le bill de Montréal et la loi de la commission...
M. BERTRAND: Me Trudeau est parti avec le tableau. Une seconde, nous
allons le faire venir.
Il n'y a pas de table de concordance proprement dite, mais Me Trudeau
peut dire au ministre: Tel article réfère à...
C'est parce qu'eux, également, dans le règlement qui a
été adopté...
M. LESAGE: D'ailleurs, M. le Président, Je voudrais dire au
premier ministre que, quand il a parlé de table de concordance, Je ne
demandais pas d'avoir la table de concordance; Je demandais que l'on m'indique
quel était l'article correspondant...
M. BERTRAND: Me Trudeau peut le dire au ministre: Tel article, ça
reproduit tel article.
M. LESAGE: C'est tout ce que je demandais... Ceux qui ont
rédigé le projet de loi ont pris les textes dans la Loi de la
Commission de transport de Montréal et les ont pris tels quels ou les
ont modifiés.
M. BERTRAND: Oui, puis il y avait des règlements qui ont
été adoptés?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Alors, ce sont des règlements qui sont dans cette
loi.
M. BERTRAND: Insérés dans la loi?
M. LESAGE: Certainement. Alors, j'aimerais savoir si c'est exactement le
même article et, s'il y a des changements, quels sont-ils?
M. LUSSIER: Bon, l'article 270.
M. LESAGE: Oui. Il devait y avoir un article qui disait: « Les
biens de la commission lui appartiennent à titre de mandataire de la
ville ».
M. BERTRAND: C'est cela. Autrefois, c'était comme cela.
M. LESAGE: Cela devait être cela.
M. BERTRAND: C'est un changement. Des modifications, absolument...
M. LESAGE: C'est cela que je veux savoir. M. BERTRAND: Absolument!
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 271, adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LESAGE: Oui. L'article 271, Je crois qu'il serait important que nous
sachions s'il y a eu des changements à la rédaction.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: II y en a eu.
M. LUSSIER: Oui, M. le Président.
M. LESAGE: Comment se lisait l'article? L'article de la Loi de la
Commission de transport de Montréal?
M. LUSSIER: L'article correspondant exactement?
M.BERTRAND: II n'y a pas d'article correspondant comme tel.
M. LESAGE: II n'y en a pas? M. BERTRAND: Non.
M. LUSSIER: II y a une série d'articles, me dit-on,
correspondant...
M. BERTRAND: C'est cela.
M. LUSSIER: Cela a été une fusion volontaire.
M. LESAGE: La main de fer du ministre!
M. BERTRAND: Non, non, c'est la main potelée du ministre.
M. LUSSIER: C'est comme cela. Adopté.
M. LESAGE: Alors, l'article 272, veut dire, comme l'a expliqué le
ministre tout à l'heure...
M. BERTRAND: J'ai trouvé le nouvel article. M. LESAGE: ... que le
maire de... Pardon? M. BERTRAND: C'est un nouvel article.
M. LESAGE: Oui, oui, c'est clairement un nouvel article. L'article 272
veut dire que le maire de Pointe-Claire n'aura pas le droit de vote ou
le représentant de Pointe-Claire au conseil de la
communauté...
M. BERTRAND: C'est ça!
M. LESAGE: ... n'aura pas le droit de vote tant que les entreprises
Brisebois ne seront pas acquises, si j'ai bien compris.
M. BERTRAND: Exactement. C'est ça!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 272, adopté.
M. LESAGE: Article 273.
M. LE PRESIDENT: Article 273.
M. SEGUIN: Je ne voudrais pas qu'on interprète par là que
j'ai des actions ou que je fasse partie de la direction de la compagnie
Brise-bois.
DES VOIX: Non, non!
M. SEGUIN: Je ne suis pas partie intéressée en ce
sens-là.
M. LESAGE: Non, non, je tiens bien à souligner que jamais le
maire de Pointe-Claire et député de Baldwin ne m'a donné
quelque indication que ce soit quant à l'article 287. J'ai bien dit,
n'est-ce pas, que des représentations m'avaient été faites
par l'Association des propriétaires d'autobus.
M. LUSSIER: C'est aussi ce que nous avons bien compris, M. le
Président.
M. LESAGE: Bon! Non, mais ce n'était pas...
M. SEGUIN: C'est pour enlever tout doute qu'il pourrait y avoir.
M. BERTRAND: L'article 273 est l'ancien article 3 du chapitre 79.
M. LESAGE: Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 273, adopté. Article
274.
M. BERTRAND: Article 274.
M. LESAGE: Voici, à l'article 273...
M. BERTRAND: Oui, il y a une variante.
M. LESAGE: Un instant.
M. BERTRAND: Il y a une variante.
M. LESAGE: Quelqu'un de bien au fait à la Commission de transport
de Montréal m'a représenté qu'il ne serait pas raisonnable
qu'une commission ayant un budget de près de $80 millions par
année se compose uniquement de trois membres.
Pourrais-je d'abord demander au ministre si les commissaires actuels de
la Commission de transport de Montréal ont été
consultés pour savoir s'ils étaient satisfaits de la structure
hiérarchique de la Commission à son plus haut niveau?
M. LUSSIER: A son plus haut niveau.
M. LESAGE: La commission elle-même, son directeur-gérant,
etc.
M. LUSSIER: Il y a eu un groupe de travail qui a été
institué en 1968 et qui se composait de représentants du
ministère, de représentants de la ville, dont M. Lallier, et
aussi de représentants des villes de banlieue, M. Charbon-neau et Me
Viau, et pour nous il y avait M. Lacasse, M. Yvon Tremblay qui
représentait le ministère et M. Lemieux.
M. LESAGE: Alors ça veut dire que...
M. LUSSIER: A cette époque-là, il y a eu des contacts.
M. LESAGE: Mais tous les commissaires de la commission n'ont pas
été vus comme membres de la commission.
M. LUSSIER: Là, je ne pourrais pas vous certifier que tous les
commissaires ont été vus mais il y a eu de nombreuses
séances de travail avec les dirigeants de la Commission de transport de
Montréal.
M. LESAGE: On me représente que...
M. LUSSIER: Nous en avons eu une aussi, si vous me permettez,
directement et indirectement, avec M. Lallier pour obtenir des
renseignements.
M. LESAGE: On me représente que, dans tous les organismes de
transport en commun similaires, en Amérique du Nord, et en Europe,
jamais le président n'est en même temps directeur
général. Jamais. En partant du principe qu'il faut un
exécutant qui est responsable des décisions de la commission et
qui voit à les faire observer, en cas de conflit, il est assez difficile
pour là commission de blâmer son directeur général
puisqu'il est en même temps le président.
M. BERTRAND: La loi précédente, c'était le
président et gérant général.
M. LESAGE: Je le sais, mais on me souligne que c'est une faiblesse de la
structure...
M. LUSSIER: Cela marche bien.
M. BERTRAND: Apparemment, il n'y a pas de plainte.
M. LESAGE: ... de la haute hiérarchie à la Commission de
transport de Montréal que l'on veut transposer. Je suis d'accord avec le
premier ministre. C'est la structure existante que l'on veut transporter
à la communauté urbaine. Mais ce que l'on signale, ce sont
justement les faiblesses de la structure actuelle. On dit que trois
commissaires, ce n'est pas suffisant pour une affaire de l'ordre de $80
millions par année, surtout si l'on tient compte des projets d'extension
du métro, de l'addition de services dans les nouvelles
municipalités comportant des responsabilités importantes.
M. BERTRAND: Nous n'avons eu aucune représentation, me dit le
ministre, tant des villes de banlieue que de la ville de Montréal, et
qui sont les principales intéressées.
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre et le ministre
des Affaires municipales doivent bien comprendre que J'en ai reçu, des
représentations, que je ne connais pas suffisamment les
mécanismes et les structures de la haute hiérarchie à la
Commission de transports de Montréal pour être en mesure de porter
des jugements comme ceux que je rapporte. Ces observations me sont venues de
gens qui sont à l'intérieur de la commission, qui vivent les
problèmes tous les jours. On dit que trois membres ce n'est pas
suffisant, c'est trop gros, il en faudrait cinq. Et avoir un gérant
général ou un directeur général qui est en
même temps président, la ligne d'autorité se trouve quelque
peu sabordée, parce que le directeur général doit
être l'exécutant responsable à la commission.
Alors, quand c'est en même temps le président de la
commission, il est responsable envers lui-même.
C'est une faiblesse dans une structure.
M. LUSSIER: Non. Il y a eu ce groupe de travail qui a
siégé, comme je vous le dis, depuis plus d'un an, et jamais cette
question-là n'a été soulevée. Tout semble marcher
très bien de ce côté-là. Nous avons eu d'autres
représentations sur d'autres points de vue, mais pas sur
celui-là; pas du tout.
M. LESAGE: On me signale, sur le dernier...
M. LUSSIER: Nous ne voyons pas pourquoi nous devrions changer.
M. LESAGE: Bon.
M. LUSSIER: Cela va très bien.
M. CHOQUETTE: La Commission de transport actuelle comporte cinq membres
du conseil d'administration.
M. LUSSIER: Oui, il y a des adjoints.
M. CHOQUETTE: Si tout va bien, gardez ce système-là.
M. LUSSIER: Ils sont six commissaires actuellement.
M. LESAGE: Ils ne sont pas trop nombreux; ils ont déjà
beaucoup de travail. On vaut réduire le nombre à trois.
M. LUSSIER: Ils ne sont pas à plein temps, ces
gens-là.
M. LESAGE: Nous sommes mieux d'en avoir cinq à temps plein qu'un
à temps plein et cinq à temps partiel.
M. LUSSIER: Pourquoi cinq? Trois suffisent. Ces gens-là sont
assistés de directeurs de différents services, des
compétences. S'ils ont besoin d'études, il y a leurs directeurs,
les sous-directeurs. Ils peuvent engager les gens dont ils ont besoin pour
faire les études nécessaires avant de prendre une
décision. Ils sont déjà trois. Je ne vois pas pourquoi en
avoir cinq quand trois suffisent. Pourquoi payer deux autres salaires? Avec
trois, au point de vue des nominations il y a le président nommé
par Québec, un commissaire nommé par les banlieues et l'autre
nommé par la ville de Montréal.
M. LESAGE: Vous allez avoir trois commissaires et un seul à plein
temps qui sera en même temps directeur général, et c'est
une entreprise de $80 millions!
M. LUSSIER: Ils peuvent être tous les trois à plein
temps.
M. LESAGE: Mais, ils ne lesontpas. M. CHOQUETTE: Lisez l'article
274.
M. LESAGE: Quand le président n'y est pas, s'il s'absente ou s'il
prend des vacances, il faut que le lieutenant-gouverneur en conseil...
M. LUSSIER: Dans la loi actuelle, ils sont trois à plein temps,
ils sont nommés pour dix ans.
M. LESAGE: Lorsque le président s'absente, il faut que le
lieutenant-gouverneur en conseil adopte un arrêté
ministériel pour le remplacer. Cela crée des difficultés
innombrables. Tandis que, si vous avez cinq commissaires, vous nommez un
président et un vice-président, qui agit en l'absence du
président. C est comme cela que fonctionne normalement une corporation
d'affaires. Il doit y avoir un directeur général.
M. LUSSIER: Ils peuvent nommer un vice-président.
M. BEAULIEU: Ils sont trois. Ils n'ont pas besoin d'être cinq pour
nommer un vice-président.
M. LESAGE: Pardon?
M. BEAULIEU: Ils peuvent nommer un vice-président à trois
quand même.
M LESAGE: Je comprends, mais c'est plus facile d'assurer le quorum si
vous en avez cinq. Il s'agit d'une affaire de $80 millions, après tout.
C'est un budget de $80 millions.
M. BEAULIEU; Quant à cela, il faudrait changer plusieurs
commissions, parce qu'il y en a plusieurs...
M. LESAGE: Pardon?
M. BEAULIEU: II faudrait changer plusieurs commissions, parce que
plusieurs ont trois membres seulement. A la Régie des alcools, vous
n'avez que trois membres et à bien d'autres endroits.
M. LESAGE: M. Duplessis administrait une province dont le budget
était à peu près cela, $80 millions, et il avait vingt
ministres.
M BEAULIEU: Qui?
M. LESAGE: M. Duplessis.
M. BEAULIEU: Oui, mais nous sommes rendus en 1969. Je vis à mon
époque.
M. LESAGE: II y a 24 ministres. Les budgets sont astronomiques.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LESAGE: Non, un instant.
M. LUSSIER: Pourquoi cinq quand trois suffisent? Ils sont trois à
plein temps.
M. LESAGE: Pourquoi le président est-il directeur
général? Il me semble que c'est une mauvaise ligne
d'autorité, que c'est un mauvais système.
M. BERTRAND: Ces principes ont existé, ils existent, et il n'y a
pas...
M. LESAGE: Même si cela existe, cela n'empêche pas que ce
soit mauvais.
M. BERTRAND: ... de plainte de ce côté-là. Pourquoi
le changer?
M. LESAGE: J'en ai.
M. BERTRAND: Nous n'en avons pas eu, nous.
M. LESAGE: Je vous les transmets. M. BERTRAND: Nous n'en avons pas eu.
M. LESAGE: Je vous les transmets.
M. CHOQUETTE: Je ne veux pas retenir le ministre indûment, mais si
vous êtes pour conserver un conseil d'administration de trois membres
pour cette corporation importante par son travail et son budget, est-ce que les
trois membres ne devraient pas être à plein temps? Je veux dire
que si on est pour être...
M. LUSSIER: Ils sont à plein temps.
M. CHOQUETTE: Non. Lisez le dernier alinéa de l'article 274;
« Les autres commissaires doivent consacrer aux affaires de la commission
tout le temps nécessaire. »
M. LUSSIER: Bien oui.
M. CHOQUETTE: Un instant. Tout le temps nécessaire, cela veut
dire que ce n'est pas à plein temps. Cela me parait évident,
puisqu'on a dit que le président directeur général doit
s'occuper...
M. LUSSIER: Cela peut être des journées de huit ou dix
heures.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre me permet de terminer?
Exclusivement du travail de la commission et des devoirs qui se manifestent.
C'est donc que les deux autres ne doivent pas consacrer exclusivement leur
temps au travail de la commission. Alors, si on est pour avoir au fond...
M. LUSSIER: C'est clair.
M. CHOQUETTE: Qu'est-ce qui est clair? Qu'est-ce qui est clair? Bien
oui, mais je comprends, qu'est-ce qui est clair, d'après le
ministre?
M. LUSSIER: C'est clair que c'est... M. BEAULIEU: Tel que choisi.
M. LUSSIER: ... que, si l'ouvrage est ce que vous dites, ils sont
à temps plein.
M. CHOQUETTE: Bien non, c'est ça, justement. Alors c'est clair
que c'est ce que l'on a l'Intention de faire ou, au moins, c'est ce qu'on a
écrit dans la loi le président directeur gé-
néral va être à temps plein et les autres ne le seront pas.
On va nommer des gens qui vont avoir des occupations extérieures. Si on
est pour se contenter d'avoir un conseil d'administration de trois membres
seulement, encore faudrait-il que ces trois membres soient à temps
plein. Il me semble que l'entreprise est assez importante pour exiger
ça, parce qu'autrement, la corporation va être dirigée par
un seul homme, les deux autres vont être là de temps à
autre.
M. LESAGE: Le député d'Outremont a tellement raison que je
pourrais vous dire qui va être le directeur général, et
quelles seront les deux personnes qui ne seront pas à temps plein. Cela
va être...
M. CHOQUETTE: Bien oui.
M. LESAGE: ... M. Lallier, d'abord, qui va conserver sa fonction, puis
les deux autres, c'est par une décision du comité exécutif
de la ville de Montréal prise le 3 décembre que nous savons qui
ils seront. En effet, le comité exécutif de la ville de
Montréal a annoncé que le traitement du directeur d'un des plus
importants services de la ville de Montréal, celui des finances, a subi
une baisse substantielle, parce qu'il va être nommé à la
Commission de transport de la communauté de Montréal, et il sera
payé comme tel. L'autre, c'est le directeur adjoint des travaux publics,
qui est actuellement commissaire adjoint, et qui, lui, n'aura aucune
augmentation, alors que les autres directeurs adjoints à la ville de
Montréal on reçu des augmentations, parce qu'il va recevoir
$5,000 par année comme membre de la Commission de transport. Je ne sais
même pas leur nom; je les connais par leurs fonctions.
M. COURNOYER: Quelle est la municipalité qui va le
suggérer, le deuxième? Est-ce qu'on peut savoir quelle est la
municipalité?
M. LESAGE: Non, je ne le sais pas.
M. COURNOYER: II va y avoir une municipalité.
M. LESAGE: Je ne connais même pas les noms de ces deux
hommes-là.
M. ... M. Lamarche.
M. COURNOYER: Outremont.
M. LUSSIER: Est-ce que ceci vous iraitpour clarifier le texte: «
Le président directeur gé-
néral c'est l'avant-dernier alinéa et les
autres commissaires doivent s'occuper exclusivement ou à temps plein du
travail de la commission et des devoirs de leur office et ne peuvent avoir
aucun autre emploi ou occupation rémunéré ». Le
dernier alinéa, on le bifferait.
M. LESAGE: M. le Président, vous avez l'amendement, mais il
faudrait bien que le président ait le texte de l'amendement. Il faudrait
l'écrire.
M. LUSSIER: Alors, ça marche. M. BERTRAND: Oui.
M. LUSSIER: Alors: Le président directeur général
et les autres commissaires c'est ce qu'on ajoute: et les autres
commissaires doivent s'occuper exclusivement du travail c'est le
texte original de la commission et des devoirs de leur office et ne
peuvent avoir aucun autre emploi ou occupation rémunéré.
Et le directeur des finances, en vertu de 275 ce n'est pas possible.
M. BERTRAND: Ils seront payés en conséquence.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 214 tel qu'amendé,
adopté.
M. LUSSIER: Adopté. Article 275.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 275, adopté?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 276,
adopté?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 277,
adopté?
M. BERTRAND: De la concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 278, adopté?
M. CHOQUETTE: Un instant, 277. Le ministre des Affaires
culturelles...
M. BERTRAND: Non, non, mais quel article?
M. CHOQUETTE: Article 277.
M.BERTRAND: Oui.
M. CHOQUETTE: Cela m'étonne au premier abord. « Les
commissaires et le secrétaire de la commission ne peuvent être
poursuivis en justice en raison d'actes officiels accomplis de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions. Aucun des recours... du Code de procédure
civile ne peut être exercé contre la commission...» Mais
cela n'a aucun sens, parce que la Commission de transport va être
exposée à être poursuivie continuellement, et il faut
qu'elle soit poursuivie à l'occasion...
M. BERTRAND: Cela ne l'empêche pas d'être poursuivie, ce
sont les commissaires eux-mêmes...
M. CHOQUETTE: Mais regardez le deuxième alinéa, M. le
premier ministre.
M. BERTRAND: Aucun des recours...
M. CHOQUETTE: Mais cela n'a pas de bon sens, regardez le deuxième
alinéa: « Aucun des recours prévus au Code de
procédure civile ne peut être exercé, ni aucune injonction
accordée contre la Commission, les commissaires ou le secrétaire
agissant en leur qualité officielle, si ce n'est à la demande du
lieutenant-gouverneur en conseil, de la communauté ou d'une
municipalité autorisée à cet effet par la
communauté. » Mais pourquoi un citoyen ne pourrait-il pas
poursuivre la Commission de transport? C'est ça que ça dit.
M. BERTRAND: C'est l'ancien article 16-a, de la loi, l'ancienne loi.
M. LESAGE: Quand bien même le ministre des Travaux publics dirait
que ça existe dans toutes les lois, ce n'est pas une bonne raison. Voici
que nous sommes au cas d'une commission à caractère commercial,
et qui fait des opérations commerciales. Quand les agences
gouvernementales font des opérations commerciales, elles doivent
être absolument sur le même pied que les autres justiciables. Elles
ne doivent pas avoir plus de privilèges qu'une compagnie de transport
comme Québec Autobus ou encore les Autobus Fournier, ici à
Québec, parce que son rôle est le même.
M. CHOQUETTE: Oui, je comprends ça, je trouve que l'argumentation
du chef de l'Opposition est parfaitement convaincante. Voici une corporation,
qui, en somme, est une corporation commerciale. Je veux bien croire qu'elle est
dépendante de l'Etat, mais je ne vois pas
pourquoi on insère des défenses de procéder contre
la commission et les commissaires, alors qu'en somme il n'y a pas
d'impératif. Ce n'est pas comme la Commission des accidents du travail
ou la Régie des transports, enfin une régie qui a un rôle
de tribunal administratif, on n'est pas du tout devant ce cas-là. Alors,
Je ne vois pas pourquoi on insère des choses comme ça.
M. BERTRAND: Cela a toujours été appliqué, et je ne
crois pas que personne ait subi préjudice.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 278,
adopté?
Article 279, adopté? Article 280, adopté? Article 281,
adopté?
Article 282, il y a un amendement.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 282, tel qu'amendé,
adopté?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Un instant, il ne vaudrait pas mieux, Justement, nommer un
vice-président, plutôt que d'obliger le lieutenant-gouverneur en
conseil à nommer un remplaçant à toutes les fois que le
directeur général président s'absente?
M. BEAULIEU: M. le Président, on vient de dire qu'il faut que le
président soit présent pour avoir quorum.
M. LESAGE: Cela n'a pas de bon sens. UNE VOIX: Il n'y aura pas plus de
quorum. M. LESAGE: C'est ça qui n'a pas de bon sens. M. BEAULIEU: On
vient d'adopter l'article.
M. LESAGE: C'est que le gouvernement veut être sûr d'avoir
constamment la main sur la Commission de transport...
M. BEAULIEU: Mais à 279.
M. LESAGE: Un instant, Je n'ai pas interrompu le ministre pendant sa
conférence de presse, alors qu'au lieu d'expliquer aux
députés ce qu'il y avait dans le budget, il avait choisi de
l'expliquer à la presse.
M. BEAULIEU: Comment, expliquer? Qu'est-ce qui m'empêche de parler
à la presse?
M. LESAGE: M. le Président, le ministre des Finances a tenu cet
après-midi une conférence de presse où il a donné
ses opinions sur le budget supplémentaire de même que ses opinions
et des explications sur le projet de loi des courses.
M. BEAULIEU: Je n'ai pas donné de conférence de presse.
J'ai convoqué une séance d'information, quant aux jeux et
loteries, et on m'a posé des questions.
M. LESAGE: C'est aux députés qu'il faut faire ça
quand le bill est présenté et non pas à la presse.
M. BEAULIEU: Ah non, ah non!
M. LESAGE: J'espère que le ministre va apprendre.
M. TREMBLAY: A l'ordre!
M. BEAULIEU: Voyons, voyons!
M. LESAGE: Mais est-ce que réellement c'est raisonnable d'avoir
à nommer un président à toutes les fois que le
président régulier est absent ou tombe malade?
M. LUSSIER: Un ministre s'absente et puis on en nomme un autre en
attendant.
M. LESAGE: Quand on nomme un remplaçant à un ministre qui
s'absente, on nomme un autre ministre. Tandis que le lieutenant-gouverneur en
conseil, dans ce cas-ci, a le droit de nommer une autre personne qu'un des
autres commissaires. Il peut nommer n'importe qui. C'est ça qui n'est
pas correct. Le gouvernement peut nommer une de ses créatures politiques
pour un mois, deux mois, tout le temps de la maladie du président
directeur général.
M. LUSSIER: Si vous êtes au pouvoir, qu'est-ce que vous allez
faire?
M. LESAGE: Nous corrigerons la loi immédiatement, pour avoir cinq
commissaires, nommer un vice-président et être sûrs que
ça va être une administration normale avec un directeur
général qui n'est pas le président et qui doit faire
rapport au conseil d'administration.
M. LUSSIER: Je pensais qu'elle était réglée, cette
question.
M. LESAGE: Une entreprise, c'est comme ça que ça se
mène. Je crois que c'est mauvais, très mauvais en principe. Mais
c'est le patronage de l'Union Nationale, c'est comme d'habitude.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 283, adopté.
M. LUSSIER: II faut bien en faire un peu. D'abord, cela...
UNE VOIX: Le cri du coeur!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 283, adopté. Article
284...
M. CHOQUETTE: Allez-vous faire motion pour effacer ce qu'il y a dans le
journal des Débats?
M. LUSSIER: Non, non. J'ai dit cela en badinant, voyons donc!
M. CHOQUETTE: Vous étiez complètement sérieux, et
c'est sorti involontairement.
M. BEAULIEU: Il sourit intérieurement.
M. TREMBLAY: Lui, il a le sens de l'humour.
M. LESAGE: J'espère que ces messieurs de la galerie de la presse
ont très bien compris ce que le ministre a dit.
M. BEAULIEU: Ils connaissent très bien le ministre.
M. LESAGE: « Du patronage, il faut toujours en faire un peu!
»
M. LUSSIER: Le président actuel demeure en fonction et finit son
terme en 1974. Ce n'est pas le gouvernement qui va le nommer. Alors...
M. LESAGE: Si le gouvernement est assez chanceux pour qu'il tombe
malade, il nomme une de ses créatures pour quinze jours...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 284, adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
UNE VOIX: Article 284, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Avec amendement.
M. LUSSIER: Il est pervers. Vous êtes pervers.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 285? Adopté.
Article 286, avec un amendement.
M. BINETTE: M. le Président, à l'article 286 est-ce que le
paragraphe e) a été amendé?
A l'article 286, quel est l'amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Enlever dans la première
ligne du premier alinéa...
M. BINETTE: Enlever dans la première ligne...?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Enlever dans la première
ligne du premier alinéa ce qui suit: 3 et 4.
M. BINETTE: 3 et 4. UNE VOIX: Au feuilleton.
M. BINETTE: M. le Président, nous voyons à cet article
286, paragraphe e), que la commission a le pouvoir d'organiser, posséder
et exploiter un service de transport en commun de passagers entre tout point
à l'intérieur de son territoire et le nouvel aéroport
international ». « Insérer ici le numéro de chapitre
du bill 48 ». Mais on ne sait pas encore ce que couvre le bill 48.
Est-ce que le ministre pourrait dire s'il y a eu un arrêté
ministériel d'adopté pour délimiter le territoire
gelé par le bill 48?
M. LUSSIER: Oui, vous allez avoir la réponse demain. C'est au
feuilleton, cela.
M. BINETTE: Non, ce n'est pas une question de feuilleton. Je demande au
ministre si le territoire visé, afin de savoir jusqu'où...
M. LUSSIER: Ils le savent.
M. BINETTE: M. le Président, il faut savoir jusqu'où
s'étendra la juridiction de la Commission de transport dans les faits.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si le territoire est
délimité en vertu du bill 48? C'est simple, ça.
M. LUSSIER: Ce que je peux vous dire, c'est qu'hier la commission
permanente des Affaires municipales a fini de siéger sur les
problèmes d'habitation. Au mois de janvier, nous nous entendrons pour
une date, soit avant ou après le 15, selon le leader parlementaire, nous
siégerons. Nous discuterons tout cela et vous connaît trez toutes
les décisons que vous devez connaître.
M. BINETTE: M. le Président, c'est important. Ici, dans cet
article, on donne un pouvoir à la commission...
M. LUSSIER: Voulez-vous savoir si c'est avant ou après le 15
janvier?
M. BINETTE: Est-ce vers le nord, le sud, l'est ou l'ouest? C'est cela
que je veux savoir. Est-ce que l'Ile Bizard est incluse dans ce territoire de
la communauté pour permettre la construction de ponts à partir de
l'île de Montréal jusque sur la rive nord de la rivière des
Milles-Isles?
M. LUSSIER: J'ai de la difficulté à saisir ici.
L'acoustique est mauvaise.
M. BINETTE : Est-ce que le ministre a inclus l'Ile Bizard dans la
communauté urbaine pour permettre la construction de ponts entre l'Ile
de Montréal, l'fle Bizard et la rive nord de la rivière des
Mille-Isles?
M. LUSSIER: C'est le Parlement qui a inclus cela.
M. BINETTE: Pardon?
M. LUSSIER: Le Parlement.
M. BINETTE: C'est le Parlement qui va décider cela.
M. LUSSIER: C'est de l'fle Bizard que vous parlez?
M. BINETTE: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait me
donner une réponse tout simplement? Est-ce que le territoire
désigné dans le bill 48 est délimité
actuellement?
M. LUSSIER: Vous avez posé cette question. Elle est au feuilleton
et, demain, je vous remettrai la réponse.
M. BINETTE: Non, je n'ai pas posé cette question au
feuilleton.
M. LUSSIER: Oui, elle est au feuilleton.
M. BINETTE: Non, il y a d'autres questions au feuilleton. Ce que je
demande au ministre, c'est pertinent au bill, à l'article 286,
paragraphe e) où il est dit que la Commission de transport pourra
exploiter son service jusqu'au nouvel aéroport international.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. BINETTE: A ce moment-là, il est juste que l'on sache si le
territoire qui est mentionné dans le bill 48 a été
délimité par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LUSSIER: Oui, je le dirai au président-directeur.
M. BINETTE: M. le Président, j'ai l'intention de m'opposer
à l'adoption de l'article tant que le ministre n'aura pas dit si le
territoire est délimité ou non.
M. LUSSIER: Adopté sur division.
M. BINETTE: M. le Président, je m'oppose personnellement à
ce que l'article 286 paragraphe e) soit adopté immédiatement tant
que le ministre n'aura pas donné de réponse quant à la
délimitation du territoire en question.
M. LUSSIER: Pardon? Vous voulez savoir exactement, monsieur...
M. BINETTE: Quel est le territoire concerné par le bill 48, M. le
Président.
M. LUSSIER: Vous aurez la réponse demain, au feuilleton.
M. LESAGE: « Et le nouvel aéroport international
visé au chapitre... du bill 48 ». Il serait bon que nous sachions
quelles sont les routes que va emprunter ce système d'autobus.
M. LUSSIER: Les trajets seront connus en temps et lieu.
M. BINETTE: M. le Président, est-ce qu'il ne serait pas bon aussi
que le bureau d'aménagement puisse être consulté lorsque la
commission décidera d'aller dans ce territoire-là?
M. LUSSIER: Nous sommes très démocratiques, et ces gens
seront consultés.
M. LESAGE: Vous voyez-vous partir pour
Sainte-Scholastique en passant par Drummondville?
M. LUSSIER: Oui.
M. BINETTE : Ou en passant par Repentlgny?
M. PINARD: Vous allez être intéressé.
M. LUSSIER: Vous allez bien me recevoir, je le sais, cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté sur division
avec amendement.
M. BINETTE: Le ministre est de mauvaise foi; il ne veut pas
répondre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! Article 287.
M. LESAGE: A l'article 287, si le ministre... M. LUSSIER: Article 287?
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Je peux vous lire cela, M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: S'il vous plaît.
M. LUSSIER: « La commission ne peut étendre son service aux
territoires actuellement desservis par les compagnies Brisebois Bus Lines.
Evidemment, les noms sont à vérifier
Métropolitain Provincial et Chambly Transport Incorporée, sans
acquérir...
M. LESAGE: Un instant. Autobus Inter- Cité, alors, c'est disparu,
cela?
M. LUSSIER: On me dit que c'était à
Rivière-des-Prairies, mais c'est disparu.
M. LESAGE: Mais, c'est ce que je vois, monsieur! La Commission de
transport a acquis Inter-Cité; c'est ce que je disais tantôt.
M. LUSSIER: Mais cela semble vrai, monsieur.
M. LESAGE: Lors de l'annexion de Rivière-des-Prairies. Vous
pouvez croire que ce que j'ai dit semble vrai!
UNE VOIX: Oui, on l'admet.
M. LESAGE: Cela va.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LUSSIER: « Sans acquérir, de gré à
gré...
M. LESAGE: Ou par expropriation.
M. LUSSIER:... ou par expropriation le capital-actions d'une
entreprise...
M. LESAGE: De l'une ci-haut mentionnée.
M. LUSSIER: ... au territoire de laquelle la commission...
M. LESAGE: Comment est-ce? De l'une ou l'autre des entreprises ci-dessus
mentionnées.
M. LUSSIER: De l'une ou l'autre...
M. LESAGE: Vous n'avez pas besoin de dire « ou l'autre »; de
l'une des entreprises ou des entreprises. Mettez donc purement et simplement
« des entreprises ci-dessus ».
M. LUSSIER: J'ai de la difficulté avec le code civil.
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: J'ai de la difficulté avec le code civil.
M. LESAGE: Oui, je vois cela. Alors, M. le Président, pourrais-je
suggérer qu'on ajoute le quatrième alinéa de l'article 4,
du chapitre 85, des lois de 1965? Je crois que vous aviez ce texte. Les
fonctionnaires du ministre avaient ce texte en main, il y a quelques minutes.
Le quatrième paragraphe: « Pour exproprier, elle procède en
utilisant, mutatis mutandis, les pouvoirs l'on pourrait dire de la
Communauté urbaine de Montréal sauf que, dans le cas
d'acquisition par expropriation avec possession préalable, la commission
doit déposer au préalable une somme équivalente à
75% des revenus bruts d'exploitation du dernier exercice financier, tels
qu'établis par ses états financiers déposés
à la Régie des transports qui en délivre un certificat.
» C'est une garantie au cas de possession préalable qui a
été jugée équitable et qui est nécessaire
dans les circonstances.
M. Le Président, je demanderais au ministre de bien vouloir
ajouter cet alinéa. On n'a qu'à le copier du chapitre 85.
M. BERTRAND: Nous venons de l'ajouter.
M. LESAGE: Bon, demain, nous comptons que nous pourrons ajouter ce texte
comme troisième alinéa.
M. LUSSIER: D'accord.
M. BERTRAND: Nous l'ajoutons.
M. LESAGE: Très bien.
M. BERTRAND: Nous venons de le donner au président.
M. LESAGE: Mais, il y a une correction, n'est-ce pas? Au lieu de dire
« les pouvoirs de la ville de Montréal, » il faudrait dire
« les pouvoirs d'expropriation de la communauté urbaine
».
M. BERTRAND: Alors, adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. LESAGE: C'est l'expression chère au ministre du Travail,
cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. M. BERTRAND: Oui,
oui.
M. LESAGE: Oui, mais il y a deux autres amendements. M. le
Président, à l'article 287, amendements que l'on a convenu
d'ajouter avec les municipalités en commission.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Au lieu d'ajouter le troisième alinéa, il
faudrait ajouter un cinquième alinéa.
M. LUSSIER: Voulez-vous attendre, M. le chef de l'Opposition? Je pense
que M. le Président est occupé.
M. LESAGE: Maintenant, M. le Président, comme je ne suis pas un
expert en matière d'expropriation, les hauts fonctionnaires du ministre
pourraient peut-être me renseigner. Vaudrait-il mieux procéder
suivant les pouvoirs d'expropriation de la Communauté urbaine de
Montréal, mutatis mutandis comme le dit le paragraphe que je veux
ajouter, ou s'il vaudrait mieux exproprier en vertu des dispositions du code de
procédure civile?
M. BERTRAND: On réfère au code de procédure
civile.
M. LESAGE: Je le sais, mais ce sera l'un ou l'autre. Je pense, qu'il
vaudrait mieux que l'article soit ajusté...
M. BERTRAND: Oui, mais on dit déjà à 102: «
Pour exproprier, la communauté procède, mutatis mutandis, selon
les dispositions du code de procédure civile. »
M. LESAGE: Alors, ça va très bien. Nous n'avons donc plus
besoin de ce qui est le deuxième alinéa actuel de l'article
287.
M. LUSSIER: C'est la commission, ce n'est plus la communauté, me
dit-on.
M. BE AULIEU: A l'article 102, c'est la communauté, tandis que
là, c'est la commission.
M. LESAGE: Oui, je le sais, c'est parce que le texte que je viens de
soumettre dit que la commission peut exproprier suivant les règles
d'expropriation qui s'appliquent à la communauté. Or, l'article
102 dit que c'est le code de procédure civile.
Je dis donc que le deuxième alinéa qui apparaît
à la page 72 du texte du projet de loi doit disparaître. Mais, ce
n'est qu'enlisant l'ensemble de l'article qu'on peut être sûr que
j'ai raison. Alors, c'est pour ça que je voulais demander aux officiers
de bien vérifier demain. Cela ne nous empêche pas de finir
l'étude ce soir. Demain, au cours de la troisième lecture, s'il y
a quelque chose à changer, nous le changerons.
Mais, il faudrait bien ajouter alors un quatrième alinéa.
Ce sont les amendements que vous avez en marge, M. le Président; c'est
que, dans le cas d'une acquisition prévue au présent article,
l'article 36 du code du travail s'applique. C'est absolument essentiel.
Ensuite, ajouter un cinquième alinéa, parce que c'est l'entente
prise entre les municipalités: « Aucune telle acquisition ne peut
être faite avant le premier septembre 1970 ».
M.LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 287, avec tous ses
amendements, adopté.
M.LUSSIER: Article 288.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un instant, s'il vous
plaît. Article 288, adopté.
M. LESAGE: Article 288, oui ça marche.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 288, adopté.
Article 289, adopté. Article 290.
M.LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 290, adopté.
Article 291, adopté. Article 292.
DESVOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 292, adopté.
Article 293,il y a un amendement.
M. LUSSIER: II y a un amendement à l'article 293.
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 293, adopté
avec les amendements. Article 294.
M. LUSSIER: Concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 294, adopté. A
l'article 295, il y a amendement.
M.LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec les
amendements. Article 296.
M. LESAGE: M. le Président, je me demande si l'amendement est
bien nécessaire maintenant.
M. LUSSIER: Lequel?
M. LESAGE: A l'article 295. Je ne crois pas qu'il soit
nécessaire.
M. LUSSIER: Je ne trouve pas, non, mais trop fort ne casse pas.
M. LESAGE: C'est bien la seule raison de le laisser. Cela peut allonger
les procédures.
M. LUSSIER: On peut l'enlever.
M. LESAGE: Je pense que vous devez l'enlever. Le ministre se souviendra
que cet amendement avait été inscrit...
M. LUSSIER: Je ne veux certainement pas vous faire choquer.
M. LESAGE: Non, cela va bien. Cet amendement avait été
inscrit à la suite des représentations que j'avais faites au
ministre.
M. LUSSIER: Ajoutez, dans la sixième li- gne, après les
mots « futur appel » les mots de « la communauté
».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Cela demeure.
M. LUSSIER: Cela demeure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est le reste de l'amendement
qui disparaît.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Cependant toute décision
établissant un nouveau circuit...
M. LESAGE: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est cela qui
disparaît.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 295 adopté avec
les amendements. Article 296? Adopté. A l'article 297, il y a un
amendement. Ajouter, dans la quatrième ligne, après le mot
« appel », les mots « de la communauté ».
Adopté avec l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 298? Adopté.
M. CHOQUETTE: Excusez-moi de faire machine arrière d'un
article.
DES VOIX: Ah!
M. CHOQUETTE: Soyez donc raisonnables! A l'article 297: Toute
décision de la régie relative aux tarifs peut être
revisée par la Régie des transports. Est-ce que les
décisions de la commission de transport au sujet de ces augmentations de
tarifs ne devraient pas être soumises d'avance à la Régie
des transports? Admettons, par exemple, que la commission de transport
décrète une augmentation du tarif du transport à
Montréal et que cette décision-là est mise en vigueur
immédiatement. C'est très difficile pour la Régie des
transports, après cela, de revenir sur cette décision. En somme,
le recours créé par l'article 297, est à mon avis,
complètement illusoire parce que, psychologiquement j'emploie ce...
M. LUSSIER: Savez-vous comment cela marche à la régie
avant d'élaborer de grandes théories?
M. CHOQUETTE: Le ministre ne parle pas assez fort. Est-il affaibli?
M. LUSSIER: Est-ce que nous pourrions vous dire comment cela marche
à la régie avant que vous n'élaboriez de grandes
théories? Lorsque la Comission de transport change ses tarifs, elle les
dépose à la Régie des transports et les gens ont 30 jours.
C 'est la procédure usuelle.
M. CHOQUETTE: Oui, je suis bien d'accord. Cela me satisfait
complètement, mais il me semble que ce n'est pas ce que le texte
dit.
M. LUSSIER: Oui.
M. BERTRAND: Oui, c'est la procédure habituelle.
M. LUSSIER: C'est la procédure habituelle. C'est la Loi de la
Régie des transports qui dit cela.
M. BERTRAND: C'est la Loi de la Régie des transports.
M. CHOQUETTE: D'accord.
M. LUSSIER: C'est dans le code de procedure.
M. BERTRAND: Adopté.
M. CHOQUETTE: Vous m'avez « knocké ».
DES VOIX: Adopté.
M. BERTRAND: II ne connaît pas son code civil, mais il
connaît la Loi de la régie.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 299, adopté?
Adopté. Article 300? Adopté.
M. CHOQUETTE: Soyons sérieux. Qu'est-ce que vous pensez de ceci:
La Régie des transports peut modifier la décision de la
commission pour l'avenir seulement, à compter d'une date fixée
par l'ordonnance de la régie.
M. BERTRAND: Pour le passé, c'est difficile!
M. CHOQUETTE: Que pensez-vous de ceci: La décision de la
commission est mise à exécution nonobstant l'appel, à
moins que la Régie des transports ne lui ordonne de surseoir à
son exécution.
M. LUSSIER: Le pire, c'est que lui, il a fait son cours.
M. CHOQUETTE: Pardon? Je ne comprends pas.
M. LUSSIER: Le pire, c'est que vous avez fait votre cours. Moi, au
moins, j'ai une excuse, je ne l'ai pas fait.
M. CHOQUETTE: Alors, le ministre partage mes doutes sur la
rédaction de l'article.
M. LUSSIER: Les doutes de votre compétence, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 300, adopté.
Article 301? Adopté. Article 302? Adopté. Article 303?
Adopté.
Article 304, il y a amendement. Enlever, dans la première ligne
du 1er alinéa, les chiffres 254 et ajouter un 3e alinéa. Alors,
adopté avec l'amendement. Article 305, adopté. Article 306,
adopté. Article 307, adopté. Article 308, adopté. Article
309, adopté. Article 310, adopté. Article 311, adopté.
Article 312, adopté. Article 313, adopté.
M. PARENT: M. le Président, sur l'article 313, l'alinéa no
3, le transport écolier; on dit que la commission de transport peut
avoir un contrat de transport des écoliers selon la procédure,
par le prix accepté par la Régie des transports. Ce n'est
qu'à la suite de ce refus que des soumissions publiques peuvent
être demandées. Même si ce sont des contrats annuels qui
sont donnés dans la question du transport des écoliers, il
demeure qu'il y a des entreprises déjà établies, des
entreprises dont les investissements dépassent plusieurs millions et
qu'on laisse en plan à ce moment-là, si la commission de
transport s'empare du transport écolier.
Vous avez des entreprises à Montréal, il y en a à
Québec, il y en a dans l'Outaouais, et c'est le même article qui
s'applique dans chacun des trois bills. Je pense qu'à ce
moment-là on enlève un droit qui n'est peut-être pas acquis
selon la règle de la loi, mais il n'en demeure pas moins qu'on a
exigé d'entreprises de transport, autant de petites que de grandes, des
investissements considérables. Et, du jour au lendemain, la commission
de transport peut s'emparer du transport d'écoliers
et laisser les compagnies existantes avec leur équipement qui
peut varier...
M. BERTRAND: Le jeu des demandes de soumissions annuelles.
M. PARENT: Oui, mais là, il n'y a pas de contrat par
soumission.
M. BERTRAND: L'entrepreneur, quel qu'il soit, sait que son entreprise
est soumise au jeu des soumissions annuelles.
M. PARENT: Oui, mais l'alinéa 3 ne parle pas d'être soumis
à ça. Il y a soumission publique, si la commission de transport
refuse d'accepter le contrat.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. PARENT: Mais, l'option, c'est la Commission de transport qui l'a,
c'est-à-dire qu'au moment où la Commission de transport veut
obtenir le transport des écoliers il n'y a plus de soumission publique.
Les compagnies qui possèdent de l'équipement de ce genre...
M. BERTRAND: Non, non, la commission qui est chargée de
l'organisation du transport en commun sur le territoire, qui est au service de
toute la communauté et qui accepte d'exercer sa priorité, c'est
sûr qu'à ce moment-là les entreprises comme telles ne
naf-tront pas.
M. PARENT: Oui, mais qu'est-ce qu'on fait des entreprises existantes qui
ont nécessité des investissements de millions? Je ne le sais pas
pour Montréal, mais je sais qu'à Québec le problème
se pose, il se pose chez nous. J'ai une entreprise de transport qui a 216
autobus d'écoliers, ce qui représente un investissement de
$2,500,000. Et elle n'a même pas le droit de soumissionner pour continuer
à desservir la commission scolaire, parce que la Commission de transport
aurait accepté de donner le service pour le transport des
écoliers.
M. BERTRAND: II peut y aller.
M. PARENT: On ne prévoit même pas qu'on va acquérir
l'équipement existant. On peut laisser une entreprise, qui, dans la
plupart des cas, est financée, on va la laisser aux prises avec des
millions de dettes, puis on peut aller acheter d'autres autobus ailleurs pour
faire le même transport.
M. BERTRAND: Oui, s'il y a deux ou trois entrepreneurs annuels, le jeu
des soumissions publiques les expose au même péril.
M. PARENT: Il peut les exposer, c'est entendu, mais la loi va bien plus
loin que ça. La loi dit: C'est la Commission de transport...
M. BERTRAND: Oui, mais il faut bien tenir pour acquis que si c'est fait,
ça ne sera pas fait durant l'existence du contrat actuel. Cela ne se
peut pas. Si l'entrepreneur a obtenu, par soumission publique, un contrat pour
un an, il va couvrir son année. Mais, pour l'année qui vient, il
saura qu'il y a une priorité qui doit être accordée
à la Commission de transport.
M. PARENT: Oui, mais dans ce même domaine, il demeure un fait;
j'ai l'expérience acquise dans la région chez nous, c'est la
même chose dans la région de Québec, que je connais. Les
entreprises de transport déjà organisées tel que le
transport des écoliers dans l'Outaouais, où il y a
déjà 216 autobus, plus aucune entreprise n'est en mesure de
soumissionner. Mais, du jour au lendemain, on peut lui enlever ce qui existe
présentement par le simple fait que la loi dit: La commission de
transport peut s'en emparer...
M. BERTRAND: Pas pendant l'existence de son contrat.
M. PARENT: Je comprends, mais l'entreprise existante...
M. LUSSIER: C'est une hypothèse.
M. PARENT: ... n'a même pas le droit de soumissionner, en vertu de
la loi.
M. BERTRAND: Non, mais elle termine son contrat.
M. PARENT: Oui, mais le contrat expire le 30 juin, mais en vertu de
l'article 207 de la Loi de l'instruction publique, on doit demander des
soumissions.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. PARENT: Or, l'alinéa 3 ne parle plus de demander de
soumissions, on demande des soumissions si la Commission de transport
refuse...
M. BERTRAND: Cest ça.
M. PARENT: ... de faire le transport d'éco-
liers. Mais qu'est-ce que l'on fait de l'entreprise...
M. LUSSIER: Ne se prévaut pas.
M. PARENT: ... qui a son équipement, qui est dotée de
l'équipement pour faire le travail et qui ne peut même plus
soumissionner?
M. LUSSIER: Lorsqu'elle a soumissionné normalement, qu'il y ait
une Commission de transport ou qu'elle n'existe pas, elle devait penser,
lorsqu'elle faisait ses prix, que l'année suivante, elle ne pouvait pas
ne pas avoir ce contrat-là. Il y a des gens qui soumissionnent pour le
transport d'écoliers et qui n'ont pas d'autobus, qui n'ont rien; mais
quand ils ont le contrat, ils s'équipent, ils les achètent
après, ils les louent souvent.
M. PARENT: Oui, mais pourquoi la Commission de transport, dans ce
cas-là, n'est-elle pas sur le même pied que ces
entreprises-là? Si la Commission de transport veut soumissionner, je n'y
vois pas d'inconvénient.
M. RUSSELL: Ils vont être, sur le même tarif.
M. PARENT: Aucun inconvénient, seulement, c'est la Commission de
transport qui a préséance actuellement. On ne donne même
pas l'occasion à la compagnie qui est déjà
organisée de pouvoir soumettre un prix, ce n'est qu'après le
refus de la Commission de transport qu'on pourra se prévaloir des
dispositions de l'article 207 de la Loi de l'instruction publique pour demander
des soumissions. Alors, on enlève à des compagnies de transport
un droit qu'elles ont de soumissionner, on les prive de bénéfices
qui peuvent être réalisés et en vertu de l'article actuel,
on les laisse à blanc avec tout leur équipement, avec les
investissements qu'elles ont faits jusqu'ici.
M. BERTRAND: Tous les ans, les gens s'exposent à ça.
M. PARENT: Je comprends qu'ils s'exposent, mais qui peut aller
soumissionner? Je vais donner l'exemple plus pratique que je connais, tout
près de chez nous. Il n'y a personne qui va soumissionner, chez nous,
contre là compagnie actuelle. Le tarif qu'elle a soumis pour cette
année est de $100,000 plus bas que le tarif prévu par la
Régie des transports. En somme, on vient enlever à cette
compagnie existante ce qu'elle a pour le donner à une compagnie de
transport...
M. BERTRAND: Cela devient deux systèmes qui sont
subventionnés, l'un par le public et l'autre par l'Etat dans le domaine
de l'éducation.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je voudrais appuyer le
député de Hull dans ce qu'il dit, parce qu'il me semble que la
concurrence normale qui devrait exister entre les entreprises qui
soumissionnent pour un contrat de transport est complètement
dérangée par cette disposition législative. Imaginez
qu'une Commission de transport veuille absolument prendre le contrôle
d'un domaine de transport scolaire; la première année, elle va
soumissionner très bas, même au risque de faire des pertes
considérables, et elle va, en somme, mettre le transporteur privé
dans la rue et il va être obligé de vendre son équipement.
Tandis que si c'était la concurrence normale, eh bien, le jeu pourrait
se faire. Moi, je partage les vues du député de Hull sur ce
sujet. Je trouve qu'on donne un avantage indu à la corporation publique
de tranpsort...
M. BEAULIEU: Mais le rôle de la Commission de transport c'est de
faire du transport.
M. CHOQUETTE: Je suis d'accord.
M. BE AULIEU: ... par des tarifs d'une régie. Alors, la
concurrence, les soumissions vont arriver après que la commission aura
refusé Mais le rôle de la Commission de transport de
Montréal...
M. CHOQUETTE: Oui, mais la Commission de transport de Montréal,
ayant les reins très solides, peut soumissionner en bas du prix.
M. BEAULIEU: Il n'est pas question de soumissionner, elle n'a pas besoin
de soumissionner; pour autant qu'elle rencontre les tarifs établis par
la régie, elle a le contrat. C'est dans les quinze jours suivants
qu'elle demandera des soumissions à d'autres entreprises. Elle n'a pas
à soumissionner, elle, si elle rencontre les tarifs...
M. LESAGE: Pas si elle rencontre les tarifs de la régie. Si les
tarifs qu'elle suggère sont approuvés par la régie.
M. BEAULIEU: Oui.
M. CHOQUETTE: Si elle suggère le tarif, elle peut mettre le tarif
très bas et puis s'arranger pour déloger complètement le
transporteur privé qui a le contrat traditionnellement. C'est
très injuste à l'égard de ces gens-là.
M. RUSSELL: C'est son transport régulier. Cela se fait dans
toutes les villes, M. le Président. C'est simplement sur un territoire
où il y a parfois des permis qui existent. Actuellement, les commissions
scolaires donnent des contrats et privent les compagnies publiques de cette
clientèle. Le gouvernement donne des subventions pour aider les
commissions scolaires, dans ces cas-là, tandis que la compagnie, qui a
son permis pour fournir le service public peut faire le même transport
lorsque les écoliers paient un tarif établi par la régie,
soit 50%, comme cela se fait normalement, dans la plupart des cas. C'est le
seul cas où c'est couvert. Le cas auquel réfère le
député de Hull, on le connaît.
M. CHOQUETTE: Oui, mais regardez quelque chose...
M. RUSSELL: On sait de qui il veut parler. Maintenant, il s'agit d'une
partie du territoire qui est couverte par un service public. L'autre partie du
territoire n'est nullement couverte par un service public, aujourd'hui. Donc,
elle ne se trouve pas affectée, dans ce cas-là. Ils vont
continuer à demander des soumissions si le système qui
prévaut continue. Le service public aura le choix de fournir le
transport ou, s'il ne peut le fournir et la régie
l'établit la commission scolaire demandera des soumissions.
M. LESAGE: En vertu du système actuel, parce que je veux bien
comprendre, les contrats sont annuels. Est-ce qu'une commission scolaire peut
renouveler un contrat avec un propriétaire d'autobus scolaires sans
demande de soumissions? Je crois que c'est une question assez importante, parce
que, si la réponse est négative, si la commission est
obligée de demander des soumissions tous les ans, il n'y a pratiquement
pas de préjudice. Celui qui a soumissionné, il y a un an, a pris
le risque. C'est pour cela que je veux savoir si réellement la
commission scolaire ne peut pas renouveler...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... aux mêmes termes et conditions, mais est
obligée de demander des soumissions. Je pense que c'est une
question...
M. LUSSIER: Ce sont les renseignements que l'on m'a donnés. Nous
allons les vérifier de nouveau...
M. LESAGE: Oui. Il faudrait...
M. LUSSIER: ... pour être bien sûr que je n'induis pas cette
Chambre en erreur.
M. LESAGE: J'aimerais bien qu'ils soient vérifiés. C'est
un point important. Si il y a possibilité pour la commission scolaire de
renouveler, sans demande de soumissions, avec le même
propriétaire...
M. LUSSIER: On me dit qu'elle est obligée.
M. BERTRAND: Elle est obligée. Selon les renseignements que nous
avons, elle est obligée, tous les ans. Elle ne peut pas renouveler le
contrat...
UNE VOIX: Un contrat de deux ans.
M. LESAGE : Est-ce que nous pourrions suspendre l'article pendant que
les recherches se feront?
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE : II est onze heures moins quart. Je pense que nous aurions
peut-être le temps de finir l'étude en comité. Suspendons
cette article.
M. LUSSIER: Suspendu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 313, suspendu. Article
314, adopté. Article 315, adopté. Article 316, adopté.
M. LESAGE: C'est le métro.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Pardon?
M. LESAGE: C'est le métro. Articles 316, 317, adoptés.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté 317, Article
318?
M. LESAGE: Article 318, c'est le pouvoir de percer jusqu'à la
ville de Laval.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 318,adopté.
Article 319. Il y a un amendement à l'article 318.
M. LESAGE: Bien oui, c'est une erreur de typographie ou une erreur
grammaticale, comme vous voudrez.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 319,adopté?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 320,adopté?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 321,adopté?
M. LESAGE: Oui, c'est la mécanique de la législation
nécessaire pour le transfert des biens de la Commission de transport
à la Commission de transport de la communauté urbaine.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 322,adopté?
Article 323, adopté.
M. LESAGE: Un instant. A l'article 323, est-ce que des calculs ont
été faits quant au montant de la compensation à laquelle
la ville de Montréal pourrait avoir droit?
M. LUSSIER: Le montant de la compensation.
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Non, en fait M. le chef de l'Opposition, cela n'a pas encore
été évalué.
M. LESAGE: Voyez-vous, en vertu de l'article 319; « Les biens que
la Commission de transport de Montréal détient à titre de
mandataire de la ville de Montréal; c'est tous ses biens, deviennent les
biens de la commission à titre de mandataire de la communauté.
» Cela, c'est le principe fondamental du transfert. Et à l'article
323, on dit: « Quant aux autres biens et droits prévus à
l'article 319, la ville de Montréal a droit de recevoir compensation
dans la mesure où leur acquisition a contribué à un
déficit d'exploitation de la Commission de transport de Montréal
que la ville a été appelée a payer ou dans la mesure
où ces biens et droits ont été acquis à même
le produit d'un emprunt que la ville a été appelée
à rembourser ».
Je ne dis pas que c'est injuste, mais je demande combien.
M. LUSSIER: C'est une règle d'équité.
M. LESAGE: Oui, je n'ai pas dit que je me plaignais de la formule, j'ai
demandé combien...
M. LUSSIER: En fait les municipalités participent au
déficit depuis 1965. Les déficits auxquels ont participé
les municipalités doivent être, en fait, déduits du montant
que peuvent valoir ces biens, mais les déficits que la ville de
Montréal a du assumer seule avant 1965.
La Communauté urbaine doit rembourser ces sommes d'argent
à la ville de Montréal.
M. LESAGE: Est-ce que la disposition n'existait pas dans la loi...
M. LUSSIER: Pardon. Je suis en train de vous induire
légèrement en erreur.
M. LESAGE: Légèrement?
M. LUSSIER: Légèrement. Je vais rectifier dans une minute.
C'est toujours dans la mesure où cela a contribué au
déficit.
M. LESAGE: Oui, c'est ce que dit l'article 323.
M. LUSSIER: C'est cela. C'est clair.
M. LESAGE: Mais est-ce que cette disposition-là avait
été inscrite en 1965 à la Loi de la Commission de
transport de Montréal?
M. LUSSIER: C'est du droit nouveau.
M. LESAGE: C'est une charge à la communauté urbaine, une
nouvelle charge.
M. LUSSIER: Non, du droit nouveau.
M. LESAGE: Mais, c'était réparti, ces
coûts-là, entre les municipalités desservies.
M. LUSSIER: En fait, il ne faut pas que les municipalités de
banlieue paient deux fois, ni Montréal non plus. C'est cette
règle d'équité qu'on veut mettre en pratique. Etes-vous
satisfait? Non?
M. LESAGE: A peu près, comme disait le ministre.
M. LUSSIER: Vous pourrez parler avec mes conseillers juridiques.
M. BERTRAND: C'est clair.
M. LESAGE: A peu près, comme disait le ministre!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 323, adopté.
Article 324.
M. LUSSIER: Article 324, adopté. Article 325.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 325, il y a un
amendement. Article 326?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaft. M. LUSSIER: Un amendement
à l'article 325.
M. LESAGE: Oui. C'est assez complexe, toute cette section, parce qu'il
faut bien distinguer entre les responsabilités de la communauté
et des villes desservies. C'est ce qui amène cette
incompréhension, si on étudie un seul article à la fois.
Il faut les examiner tous ensemble.
M. BERTRAND: D'un bloc.
M. LESAGE: Un bloc d'articles, un bloc qui opère comme la
transition.
M. BERTRAND: C'est comme le ministre, c'est un bloc.
M. LESAGE: Pour une fois, M. le Président...
UNEVOIX: Par en avant et par en arrière!
M. LESAGE: C'est le premier ministre! Un bloc, non, cela va trop bien,
je ne suis pas capable...
M. BERTRAND: A part cela, c'est un bloc populaire.
M. LUSSIER: Je vous en prie. Article 327.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 325, avec amendement,
adopté. Article 326.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 326 adopté.
Article 327, adopté. Article 328, adopté. Article 329.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaft. M. LUSSIER: Article 330.
M. LESAGE: Pourrait-on dire en mots non juridiques ce qui arrive?
Actuellement, il y a le président directeur général qui va
rester là, en vertu de l'article 329.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: C'est une disposition que l'on appelle une disposition
transitoire. Il y a deux commissaires adjoints, à temps partiel,
n'est-ce pas...
M.LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... qui vont continuer à siéger, mais sans
droit de vote, et qui ne seront pas remplacés.
M. LUSSIER: Ils vont cesser à l'expiration,
c'est-à-dire...
M. LESAGE: A l'expiration de leur terme, ils ne seront pas
remplacés, les commissaires adjoints et les deux autres commissaires
à plein temps.
M. LUSSIER: Les commissaires adjoints, tout de suite, aussitôt que
la loi entre en vigueur, ces commissaires adjoints...
C'est dans les amendements à l'article 330.
M. LESAGE : Ah bon! M. le Président, à l'article 332,
l'amendement le dit; Dans l'intervalle. C'est avant la nomination
prévue, à l'article 368.
M. LUSSIER: Oui. L'article 330...
M. LESAGE: Les commissaires adjoints vont cesser d'agir même comme
conseillers de la commission...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... lorsque les nominations seront faites en vertu de
l'article 368. Maintenant, les deux autres commissaires à plein temps,
en outre du président, vont-ils rester en fonction jusqu'à
l'expiration de leur mandat actuel? Est-ce ça que je dois
comprendre?
M. LUSSIER: Il n'en existe plus, en fait, de commissaires, car, me
dit-on, les mandats sont expirés.
M. LESAGE: Les mandats des deux commissaires actuels...
M. LUSSIER: Ils sont expirés depuis quelque temps.
M. LESAGE: ... en dehors de M. L'Allier... M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Les mandats de ces deux commissaires à temps
plein...
M. LUSSIER: Sont terminés.
M. LESAGE: ... sont déjà expirés.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LESAGE: Ce que disent les articles 330 à 332, c'est qu'ils
vont continuer à agir jusqu'à ce que des nominations soient
faites en vertu de l'article 368 qui est devenu 369. C'est bien cela? Il
faudrait, par conséquent, corriger, à l'article 330, l'amendement
proposé pour inscrire 369 au lieu de 368 à la deuxième
ligne.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord.
M. BERTRAND: Le numérotage a été changé. M.
LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 330, adopté avec
amendement?
M. LUSSIER: Adopté avec amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 331?
Adopté. Article 332 amendé.
M. LUSSIER: L'article 332 est adopté avec l'amendement.
M. LESAGE: Oui. Je pense bien qu'il va falloir que les légistes
et les hauts fonctionnaires du ministère...
M. BERTRAND: Ils vont travailler cette nuit.
M. LESAGE: ... revoient les textes et les amendements en regard de tous
les amendements et particulièrement du renumérotage de la
fin.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 333? Adopté.
M. LESAGE: Il reste l'article 333. Pourrait-on me donner le texte
législatif pour ce qui est du renouvellement possible des contrats de
transport d'écoliers? L'article 333 est adopté. Excusez-moi, je
suis revenu en arrière.
M. BERTRAND: Ce sont des contrats à effectuer pour une
période n'excédant pas cinq ans.
M. LESAGE: Cinq ans?
M. BERTRAND: Mais à ma connaissance, au ministère de
l'Education, étant donné les subventions annuelles, les
subventions suivant le budget, je crois qu'on ne permet jamais beaucoup plus
qu'un an ou deux.
M. LESAGE: La loi dit qu'il peut être renouvelé?
M. BERTRAND: J'ai ici le statut de 1964. A moins qu'il n'y ait eu
amendement je ne m'en souviens pas mais je vérifierai
c'est pour une période n'excédant pas cinq ans.
M. LESAGE: Le renouvellement ou le contrat?
M. BERTRAND: Le contrat pour le transport des enfants est accordé
à la suite d'une demande de soumissions faite au moyen d'un avis public
spécifiant toutes les conditions du service à effectuer pour une
période n'excédant pas cinq ans.
M. LESAGE: II n'y a pas de possibilité de renouvellement?
M. BERTRAND: Non.
M. LESAGE: Alors, l'on peut dire, M. le Président, que si des
propriétaires d'autobus d'écoliers ont accepté des
contrats de moins de cinq ans, ils savaient qu'ils ne pouvaient être
renouvelés qu'à l'expiration de leur contrat, qu'il ait
été de n'importe quelle durée.
M. BERTRAND: Je sais bien.
M. LESAGE: A l'expiration du contrat, il devait y avoir demande de
soumissions publiques.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Alors ça diminue passablement les dommages
intérêts qu'ils pourraient réclamer.
M. BERTRAND: Je le pense.
M. LESAGE : Non pas qu'ils pourraient souffrir, mais ils pourraient
réclamer.
M. BERTRAND: Non.
M. RUSSELL: Ils pourraient réclamer.
M. BERTRAND: Ils pourraient réclamer. Adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le comité donnerait
son consentement pour que nous revenions à l'article 109?
M. SEGUIN: Article 108.
M. LESAGE: M. le Président, la majorité peut faire ce
qu'elle veut, nous ne sommes pas obligés de consentir.
M. PAUL: Bien voici, oui. Cela prend le consentement...
M. LESAGE: Si le ministre a un amendement à proposer, il doit
être de la nature d'un amendement, c'est son droit.
M. PAUL: M. le Président, je demande s'il y a consentement du
comité pour que nous revenions à l'article 109; autrement, je
suis obligé de faire une procédure et l'article, la demande est
bien simple. C'est aux fins de diviser l'article 109 pour que la
première partie de 109 porte le no 108.
M. LESAGE: Un instant, c'est grave.
M. PAUL: Ah non, parce qu'hier, 108 a été
défait.
M. LESAGE: Oui, mais il n'y arien qui empêche le ministre de
proposer un amendement, d'ajouter un article et puis d'ajouter...
M. PAUL: Est-ce que vous voulez parler de l'article 108?
M. LESAGE: Qu'est-ce que vous voulez en faire, de l'article 108?
M. PAUL; Bien, qu'est-ce qui est arrivé de l'article 108?
M. LESAGE: Avez-vous une suggestion à faire?
M. PAUL: Qu'est-ce qui est arrivé de l'article 108?
M. LESAGE: Bien, demandez au président.
M. PAUL: Non, non, mais qu'est-ce qui est arrivé?
M. SEGUIN: C'est biffé, ça.
M. PAUL: Après que le vote a été pris?
M. LESAGE: Disparu, biffé.
M. PAUL: Non, il a été réinscrit par amendement
à l'article 133 adopté par le comité hier.
M. LESAGE: Puis après?
M. PAUL: Alors, là, pour garder une certaine chronologie, pour
éviter une révision complète de tous les articles de la
loi, nous voudrions prendre l'article 109 pour que le premier paragraphe
devienne 108 et que le deuxième paragraphe de 109 reste 109.
M. LESAGE: M. le Président, si la majorité le
décide, nous n'avons qu'à plier.
M. BERTRAND: Que la majorité se lève.
M. PAUL: Alors on peut dire que la majorité, à
l'unanimité...
M. LESAGE: Non. Sur division. M. PAUL: Sur division, adopté.
M. LESAGE: Sur division, sur la division de l'article.
M. PAUL: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors adopté.
M. PAUL: Cela a coûté deux pots de colle et une paire de
ciseaux.
M. LESAGE: Deux pots de colle etune paire de ciseaux!
Préparez-vous pour demain, cela va prendre autant de colle!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): M. le Président, j'ai
l'honneur de faire rapport que le comité a adopté le bill 75 avec
des amendements.
M. LEBEL (président): L'honorable minis-
tre des Affaires municipales propose que les amendements soient
maintenant lus et agréés. Cette motion sera-t-elle
adoptée?
M. LESAGE: M. le Président, c'est le premier de trois triplets et
nous sommes encore au stade des douleurs. Alors à demain, il est
déjà 11 heures passées.
M. BERTRAND: Le ministre veut faire le tour du chapeau. Troisième
lecture.
M. LESAGE: Demain. M. RUSSELL: Demain,
M. PAUL: M. le Président, demain la Chambre se réunira de
11 heures à 1 heure, de 3 heures à 6 heures et de 8 heures
à 11 heures.
M. LESAGE: C'est ça.
M. PAUL: Nous entreprendrons la troisième lecture du bill 75 et
pour changer d'atmosphère, nous nous en irons à l'étude du
bill 76, Loi de la Communauté urbaine de Québec en
deuxième lecture et en comité.
M. BERTRAND: Un beau petit voyage 1
M. PAUL: M. le Président, je propose l'ajournement.
M. LESAGE: C'est le deuxième des triplets.
M. PAUL: C'est ça. Je propose l'ajournement de la Chambre
à 11 heures demain matin.
M. LESAGE: M. le Président, pour le bénéfice des
députés qui ne seraient pas au courant de l'entente prise avec le
premier ministre et le leader du gouvernement cet après-midi, le leader
du gouvernement voudrait-il dire à nos collègues quelles seront
les heures de séance samedi, lundi et mardi?
M. PAUL: Samedi, M. le Président, nous aurions l'intention de
siéger comme nous l'avons fait depuis un certain temps le vendredi, soit
de 10 h 30 à midi et demi et de 2 h 30 jusque vers 4 h 30. Lundi, nous
pourrions siéger à partir de 2 heures jusqu'à 6 heures, et
ensuite de 8 heures à 11 heures. Et lundi soir, nous pourrions aviser
pour le travail de mardi, si c'est nécessaire.
M. BERTRAND: Dimanche, le conseil des ministres siège.
M. LE PRESIDENT: La Chambre s'ajourne à demain matin, à 11
heures.
(Fin de la séance: 23 h 6)