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(Onze heures sept minutes)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
L'honorable ministre de la Justice.
Commission des bills privés et publics
M. PAUL: La commission des bills privés et des bills publics a
l'honneur de soumettre à votre honorable Chambre son quatorzième
rapport.
Votre commission a décidé de rapporter, avec des
amendements, le bill suivant: Bill 249, Loi concernant les
propriétés Cité Concordia Limitée, Concordia City
Properties Limited.
Respectueusement soumis.
M. LESAGE: M. le Président, je demande que le rapport soit
inscrit au procès-verbal.
M. PAUL: C'est bien. D'ailleurs, nous avions prévu que nous
pourrions peut-être appeler, soit demain ou vendredi, en comité
plénier...
M. LESAGE: Le bill 249, oui.
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
Remboursements de frais
M. PAUL: M. le Président, il y aurait une procédure que
nous pourrions peut-être faire à cette période de nos
travaux. Il y a une motion qui serait une motion non annoncée, mais il y
en a également une annoncée et inscrite au nom de l'honorable
député de Robert-Baldwin. C'est à l'article 61 du
feuilleton du jour: Vu le retrait du bill 233, intitulé Loi concernant
la Commission des écoles catholiques de Baldwin-Cartier, que les droits
ordinaires et additionnels que les promoteurs de ce bill ont payés leur
soient remboursés après déduction des frais
d'impression.
M. LESAGE: D'accord.
M. PAUL: Je fais cela à cette période-ci parce qu'il y en
a une autre qui n'est pas inscrite au feuilleton et qui pourrait être
faite au nom de M. Roy: Vu le retrait du bill no 213, intitulé Loi de la
Commission de transport de la région de Montréal, que les droits
ordinaires que les promoteurs de ce bill ont payés leur soient
remboursés après déduction des frais d'impression et de
traduction.
M. LE PRESIDENT: Ces motions sont-elles adoptées?
Adopté.
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis de faire motion
pour que la commission des Affaires municipales continue de siéger
pendant que la Chambre est en séance, aux fins de continuer son
étude sur le problème du logement, étude qui est
commencée depuis ce matin et qui n'est pas terminée.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
Questions et réponses Grève à la
compagnie Daly à Morin
M.BERTRAND: M. le Président, pour compléter la
réponse que je donnais au député de Jacques-Cartier hier,
mon collègue le ministre du Travail m'a informé ce matin qu'il
doit, aujourd'hui, vers quatre heures cet après-midi, rencontrer M.
Godin, qui est le président du syndicat. M. Bellemare m'informe qu'il
espère et nous espérons tous avec lui qu'à
la suite de ces rencontres, puisqu'il en a eu une avec M. Daly et qu'il en aura
une avec M. Godin, nous pourrons annoncer de bonnes nouvelles quant à
l'usine Daly à Morin et au problème ouvrier.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, conformément
à la loi, je dépose l'état financier de la Régie de
la Place des Arts pour l'année 68/69.
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis de déposer
les documents dont parlait hier soir l'honorable ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre au sujet de son projet de loi portant le no 81. Il avait
été convenu et accepté que ces documents pourraient
être imprimés au journal des Débats comme source de
réfé-
rence, de statistiques, ou comme complément à
l'étude qui a été faite de ce projet de loi.
M. LESAGE: M. le Président, je crois que ces documents devraient
être reproduits au journal des Débats en appendice au feuillet
d'hier.
M.PAUL: D'hier.
M. LESAGE: Non pas d'aujourd'hui, mais d'hier. Ce sont des documents
déposés qui sont reproduits au fascicule du journal des
Débats d'hier.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
Le Repos du vieillard
M. LESAGE: M. le Président, le ministre de la Justice m'avait
presque promis hier qu'il me donnerait des renseignements précis sur
certaines questions que j'ai posées et que bien des gens se posent
à la suite de l'incendie du foyer, le Repos du vieillard.
M. PAUL: M. le Président, il me fait plaisir de presque exaucer
la demande du chef de l'Opposition.
M. LESAGE: C'est le « presque » qui m'inquiète.
M. PAUL: Voici, M. le Président, quelques notes qui me sont
remises au sujet, tout d'abord de l'enquête du coroner. Cette
enquête a débuté le 3 décembre 1969, sous la
présidence du Dr Charles Lainé. L'enquête est tenue sur les
circonstances du décès d'Albert Modèle dont le cadavre a
pu être identifié de façon positive. Une fois
l'identification faite, l'enquête a été ajournée
sine die en attendant que la Sûreté complète son
enquête. M. Paul Magnan, du bureau du coroner à Québec, a
été nommé coroner ad hoc pour les fins de cette
enquête et pour aider le coroner Lainé à faire
l'identification des cadavres. Jusqu'Ici, il y a 40 morts et 28 rescapés
parmi les pensionnaires de l'établissement.
Enquête de Me Cyrille Delage, notaire et commissaire des
incendies.
Me Delage s'est rendu sur les lieux la journée de l'incendie. Il
a procédé à l'interrogatoire de plusieurs témoins
importants, dont M. Joseph Gagnon, directeur des incendies de
Notre-Dame-du-Lac; M. Louis Chiasson, 64 ans, rentier qui demeurait dans
l'établissement et y faisait quelques menus travaux; Augustin Blanchard,
rentier, qui demeurait au Repos du vieillard depuis sept ans;
Charles-Eugène Tardif et son épouse, propriétaires du
Repos du vieillard. Deux enquêteurs de la Sûreté sont
à recueillir les témoignages des survivants de même que des
autres personnes qui peuvent éclairer la justice sur les circonstances
qui ont précédé ou entouré cette tragédie.
Il s'agit de l'agent Gaston Eric et l'agent Quinn.
Au sujet de M. X, qu'il me soit permis d'apporter quelques
précisions à celles que j'ai données hier. Cet individu a
comparu devant le juge Michaud, le 16 octobre 1958, et s'est reconnu coupable
à une accusation d'incendiat. Le 20 du même mois, le juge Michaud
le condamnait à deux ans de pénitencier.
Il s'agissait d'un acte criminel prévu à l'article 374 1)
du code criminel. Il était accusé d'avoir incendié un
chalet propriété des membres du club la Pointe-Blanche à
Rivière-Bleue, le 11 octobre 1958. M. X était alors gardien de ce
club, et les dommages s'élevaient à $2,000. Le bureau de
direction du club avait décidé de remplacer M. X lors d'une
réunion tenue le 5 octobre 1958. Il devait être remplacé le
13 du même mois. Son complice s'est lui aussi reconnu coupable à
l'accusation et il a reçu une sentence identique. L'Inspecteur Boisvert
de la sûreté du Québec me disait tout à l'heure que
le rapport de la Sûreté devrait parvenir au coroner, au
commissaire des incendies et à moi-même d'ici huit jours. Le
coroner de même que le commissaire des incendies procéderont
à leur enquête respective sur réception du rapport.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre a pu savoir quel était
exactement le statut de ce monsieur, quelle était sa fonction? Etait-il
rémunéré, hébergé gratuitement,
travaillait-il? Ce sont des questions auxquelles, il me semble, il est assez
facile d'obtenir des réponses.
M. PAUL: J'ai demandé qu'on accélère
l'enquête sur cet individu. Lorsqu'au début de mes remarques j'ai
dit que je pourrais presque répondre totalement à la question de
l'honorable chef de l'Opposition, j'avais justement cette restriction mentale
qui couvre l'aspect de la question qu'il vient de soulever.
Tous ces renseignements devraient me parvenir d'une journée
à l'autre.
M. LESAGE: C'est que le ministre a mentionné « d'ici huit
jours ».
M. PAUL: L'enquête du coroner, M. le Président.
M. LESAGE: II a parlé du rapport de la Sûreté,
« d'Ici huit jours ».
M. PAUL: Oui. Le rapport général, mais l'autre, c'est sur
un aspect particulier.
M. LESAGE: Sur cet aspect particulier, il me semble qu'il y a moyen
d'obtenir les renseignements nécessaires dans les 24 heures.
M. PAUL: Si je les avais, M. le Président, je vous les aurais
fournis.
M. LESAGE: Alors, demain.
M. PAUL: Je l'espère, M. le Président.
M. LESAGE: Oui. Je suis sûr que, si le ministre veut s'en donner
la peine, il obtiendra les renseignements nécessaires.
M. PAUL: Si l'honorable chef de l'Opposition savait toute la peine que
je me suis donnée pour obtenir au moins ces
renseignements-là.
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: M. le Président, je dois ajouter, cependant, que les
réponses que je donne ne couvrent que l'aspect qui intéresse mon
ministère. C'est sans préjudice de toute enquête
administrative que mon honorable collègue a pu demander à ses
fonctionnaires pour couvrir un autre aspect de tout ce malheureux incendie.
M. LESAGE: J'ai très bien compris. D'ailleurs, lorsque le
ministre de la Justice a repris la parole, j'étais déjà
tourné vers son collègue, le ministre de la Famille et du
Bien-Etre social. Je voulais lui demander, en particulier, s'il avait
vérifié les allégations que j'avais entendues, mais que je
n'ai pas prises à mon compte, à l'effet que le
propriétaire du foyer aurait possédé un autre foyer ou
aurait été intéressé à un autre foyer ou
encore qu'il était avec d'autres membres de sa famille ou de sa proche
parenté. Etait-il propriétaire? Avait-il des
intérêts dans un autre foyer d'hébergement pour personnes
âgées?
M. CLOUTIER: M. le Président, à la suite de la question du
chef de l'Opposition, hier, j'ai demandé à mes officiers de faire
des vérifications. Apparemment, d'après les rapports que J'ai
reçus ce matin, M. Tardif, propriétaire du Foyer
Notre-Dame-du-Lac, ne serait pas propriétaire et n'aurait pas
d'intérêts dans d'autres foyers au Québec. J'ai
demandé que l'on pousse plus avant cette vérification, pour un
foyer en particulier. Le chef de l'Opposition n'a mentionné aucun nom de
foyer, mais les journaux ont mentionné qu'il y avait un foyer à
Saint-Méthode, le Foyer Valin, qui appartenait aussi à des
intérêts...
M. LESAGE: Dans le comté de Frontenac.
M. CLOUTIER: ... dans le comté de Frontenac, qui appartenait
à des intérêts Tardif. J'ai fait des vérifications
dans ce dossier, et M. Tardif de Notre-Dame-du-Lac n'aurait aucun
intérêt d'après ce que nous avons dans nos dossiers, dans
l'autre foyer. J'ai demandé que l'on poursuive la vérification,
à savoir si, dans cette région du Bas du fleuve, M. Tardif aurait
des intérêts ou serait propriétaire d'autres foyers, mais
je n'ai pas ce matin la réponse finale à cette question.
M. LESAGE: Qui est le propriétaire du foyer à
Saint-Méthode?
M. CLOUTIER: C'est une corporation sans but lucratif.
M. LESAGE: Qui sont les membres de la corporation?
M. CLOUTIER: Le président est M. Patrice Tardif.
M. LESAGE: L'ancien conseiller? M. CLOUTIER: L'ancien conseiller.
M. LESAGE: Le frère du propriétaire du foyer...
M. CLOUTIER: Le frère du propriétaire du foyer de
Notre-Dame-du-Lac. C'est une corporation sans but lucratif.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a d'autres membres de la famille Tardif dans
cette corporation sans but lucratif? Parmi les administrateurs.
M. CLOUTIER: Il y a le fils de M. Tardif... M. LESAGE: Neveu de
l'autre.
M. CLOUTIER: Neveu du propriétaire du foyer de Notre-Dame-du-Lac,
mais il n'y aurait pas, d'après les dossiers, de lien entre ces deux
entreprises. Ce sont deux entreprises complètement distinctes. Ce sont
les renseignements que je possède.
M. LESAGE: A partir de quelle année la famille Tardif a-t-elle
pris intérêt à chacun de ces deux foyers?
M. CLOUTER: Pour le foyer de Notre-Dame-du-Lac, le permis a
été émis en 1958...
M. LESAGE: A M. Tardif?
M. CLOUTER: A M. Tardif, Charles-Auguste Tardif, je crois. Il y a eu une
augmentation du nombre de lits autorisée en 1960, au mois de juillet. Il
y a eu une autre augmentation de lits autorisée en 1962, de sorte qu'on
a porté la capacité initiale du foyer je le donne sous
toute réserve, je crois que c'était 20 lits au début, je
vérifierai, je pourrai apporter des corrections mais cela a
été porté à 40 et 68, si ma mémoire est
bonne, en 1960 et en 1962. Je le donne aussi sous réserve, ce sont des
souvenirs de la lecture du dossier.
Quant à l'autre foyer, le foyer Valin, à
Saint-Méthode de Frontenac le député pourra
peut-être me corriger si les dates ne correspondent pas je crois
que c'est en 1954 que le foyer a été incorporé comme
entreprise sans but lucratif. Je pourrai, demain, donner des détails sur
les étapes qu'a franchies aussi ce foyer de Saint-Méthode.
M. LESAGE: Ma question vient tout naturellement.
Est-ce que, entre 1954 et 1958, M. Charles Tardif a été
intéressé de près ou de loin, soit comme administrateur,
soit comme employé, au foyer Valln, à Saint-Méthode?
M. CLOUTIER: On pourrait vérifier, mais je ne peux pas donner la
réponse, ce matin.
M. PINARD: Sur le même sujet, est-ce que le ministre peut nous
dire, aujourd'hui, si l'équipe qui devait être mise sur pied
d'urgence, pour faire enquête dans toutes les autres institutions de la
province qui hébergent des vieillards, des orphelins ou des
handicapés physiques, a commencé son travail et quels sont les
résultats de cette enquête préliminaire?
M. CLOUTIER: La semaine dernière, toutes les sections du
ministère intéressées à ce problème ont
travaillé à l'établissement de normes, avant de commencer
la visite des institutions. Elles ont été obligées de
faire certains contacts avec d'autres ministères et de dresser un plan
de travail. Je vérifierai, mais je crois que le travail est
commencé depuis lundi dernier. Je sais qu'il est commencé depuis
quelques jours.
M. PINARD: S'agit-il d'un travail sur les normes d'enquête
à établir ou bien d'un travail d'investigation...
M. CLOUTIER: Non, non, nous avons déjà
commencé.
M. PINARD: ... dans les institutions dont il est question?
M. CLOUTIER: Non, la première semaine, on a dû,
évidemment, faire un plan de travail avant de partir en province, il
fallait posséder certaines informations, il fallait aussi, au
ministère, faire certains contacts et faire certaines consultations afin
de dresser un plan de travail le plus précis possible. Mais,
après cela, on a entrepris dans la province une visite des institutions
qu'il nous paraissait prioritaire de visiter. Cela, c'est commencé
depuis quelques jours, mais je n'ai pas, ce matin, de rapport à donner
à la Chambre sur cette visite. On comprendra que des équipes qui
partent en province au début de la semaine ne reviennent qu'en fin de
semaine et que j'aurai des rapports progressifs au fur et à mesure
qu'elles reviendront, il faut tenir compte aussi de la période des
fêtes et des jours où il n'y aura pas de travail.
M. PINARD: Quand je pose ces questions au ministre, il admettra que je
veux être de bonne foi et très juste à son endroit. Mais ne
s'aglt-il pas là d'un problème d'extrême urgence? La
période des fêtes est peut-être la période la plus
dangereuse, parce qu'il y a peut-être plus d'occasions que jamais
d'être négligent, de bonne foi, je l'admets. Je pense qu'il s'agit
là d'une période dangereuse. Ce n'est pas une raison pour que le
ministre puisse nous dire, ce matin, en Chambre: Bien, voici, il y a la
période des fêtes, et ce travail d'enquête se fera un peu
plus tard. A mon avis, ça urge. Si le ministre était au courant
du nombre d'appels téléphoniques, du nombre de lettres que les
députés reçoivent de parents, de personnes qui sont dans
des foyers d'hébergement ou dans des orphelinats, eh bien, c'est
terrible. Ils sont au bord du découragement, de la panique presque
totale dans certains cas.
Ils nous demandent purement et simplement des transferts dans des
institutions à sécurité maximale alors que nous savons,
nous, que c'est absolument impossible en ce moment, qu'il n'y a pas
suffisamment d'institutions à sécurité maximale pour les
recevoir tous.
Je demande donc au ministre de créer cette équipe
d'urgence et de l'envoyer immédiatement faire l'enquête...
UNE VOIX: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse d'inter-
rompre l'honorable député de Drummond. Je pense bien qu'il
est sur le point de terminer son préambule et qu'il doit maintenant
poser sa question.
M. PINARD: M. le Président, il est évident qu'en posant
des questions, je suis obligé de faire des remarques pour que le
ministre soit convaincu de l'importance de ma question.
M. LE PRESIDENT: Je voulais simplement signaler à l'honorable
député de Drummond qu'il avait droit à un court
préambule et je voulais lui demander s'il était sur le point de
le terminer.
M. PINARD: J'attends la réponse du ministre.
M. CLOUTIER: J'ai cru déceler dans les propos du
député de Drummond qu'il me posait une question à savoir
si l'équipe a commencé son travail et si elle
l'accélère. Je dis au député de Drummond que nous
avons constitué cette équipe en lui demandait de procéder
le plus rapidement possible. Le député comprendra qu'avant de
partir en province, il faut tout de même établir des normes,
faires certaines consultations pour savoir ce que nous allons exiger des
institutions. Qu'allons-nous leur demander? Qu'allons-nous regarder dans ces
institutions? C'est ce qu'on a fait dans les premiers jours. On a
constitué cette équipe qui est maintenant partie en province
où elle a commencé la vérification. Mais le
député et tous les députés de cette Chambre
comprendront que ce n'est pas le fait d'envoyer une équipe en province
qui va augmenter à l'instant les normes de sécurité ou les
précautions que l'on va prendre dans ces institutions pour
prévenir de semblables tragédies.
Je pense que si, actuellement, on se rend compte
évidemment, ce sont des gens qui ont conscience de leurs
responsabilités dans ces institutions qu'on peut augmenter les
mesures sécuritaires, on les prendra immédiatement, sans attendre
qu'une équipe d'inspection vienne dire quoi faire. Les
municipalités peuvent prendre des responsabilités dans ce
domaine. La ville de Montréal émet des permis à des
institutions. Je pense bien que la ville de Montréal est assez
consciente de ses responsabilités pour, si certaines normes de
sécurité ne sont pas respectées, voir à ce qu'elles
le soient.
J'ai déjà dit dans cette Chambre qu'il ne fallait pas non
plus traumatiser ou apeurer tous les gens qui sont en institution. Je comprends
que c'est une responsabilité de tous les députés et des
médias d'information de ne pas dire à ce moment-ci que toutes nos
institutions ne répondent pas aux normes maximales et qu'il y a danger
d'Incendie.
A ce compte-là, durant la période des Fêtes, il ne
faudrait pas qu'il y ait le moindre rassemblement dans les édifices
publics parce que dès qu'il y a rassemblement, il y a
nécessairement augmentation du danger. Je pense bien qu'il ne faudrait
pas non plus que partout en province, par des communications ou des
déclarations on apeuré ces gens. Même s'il y a eu une
tragédie espérons qu'il n'y en aura pas d'autre
nous n'avons pas le pouvoir d'éviter complètement ces
tragédies qui peuvent se produire dans des institutions.
M. PINARD: M. le Président...
M. LESAGE: J'ai rarement entendu des applaudissements si mal à
propos.
M. PINARD: Avec votre permission, M. le Président, me serait-il
permis...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La question est assez sotte.
M. LESAGE: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une question sotte qui est
posée.
M. LESAGE: Pardon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si, si.
M. PINARD: Eh, bien, cela prend un célibataire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle est démagogique.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose une question de privilège. Si
j'ai fait une telle déclaration au sujet de la question qu'a
posée le député de Drummond, ce n'est pas que j'estime que
le problème n'est pas sérieux et grave, mais la façon dont
il l'exploite est démagogique. S'il y a des problèmes comme
ceux-là dans d'autres comtés...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! M. LESAGE: M. le
Président, je comprends
que les mots « sot et imbécile » ont
été prononcés, mais je ne pense pas qu'ils aient
été enregistrés. D'un autre côté, de dire que
les propos du député de Drummond sont démagogiques, ce
n'est pas parlementaire. Cela a été reconnu plusieurs fois, et je
pense bien que le ministre n'aura...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Disons que...
M. LESAGE: ... aucune objection à dire que ses paroles ont
dépassé sa pensée.
M. PINARD: M. le Président, je voudrais soulever une question de
privilège sur les accusations qui ont été portées
contre moi par le député de Chicoutimi. S'il y a un ministre dans
cette Chambre qui sait que ce problème-là m'a tenu à
coeur, c'est bien le ministre de la Santé qui siège devant
moi.
DES VOIX: A l'ordre! A l'ordre!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre! Je pense bien que tous
les honorables députés conviendront qu'il serait très
facile, à ce moment-ci, d'enlever ces petites taches sur nos cartes de
Noël. Disons, de part et d'autre, que nous considérons l'incident
comme clos. Je donne la parole à l'honorable député de
Matane.
M. BIENVENUE: Ma question s'adresse au ministre de la Justice.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Matane prend-il la
parole sur la même question?
M. BIENVENUE: Dans le moment je pose une question. Ce ne sera pas long,
et c'est sur ce point. Le désavantage d'être « backbencher
», c'est qu'il n'y a que le président qui nous voit.
M. le Président, ma question s'adresse au ministre de la Justice.
Dois-je comprendre du rapport qu'il a lu que la Sûreté provinciale
aurait confié cette importante enquête à de simples
agents?
M. PAUL: Ce sont deux experts, M. le Président.
M. BIENVENUE: Ces deux agents sont... M. PAUL: Deux bons hommes. M.
BIENVENUE: ... deux experts?
M. PAUL: C'est cela. Des spécialistes en incendie; des
spécialistes en « enquête d'incendie ou d'incendlat
».
M. LESAGE: Oui, oui.
M. VINCENT: Des spécialistes en enquête, pas en
incendie.
M. LESAGE: M. le Président, le ministre de la Famille et du
Bien-Etre, de même que ses fonctionnaires, connaissent très
certainement quels sont les foyers d'enfants et de personnes âgées
qui, à travers la province, sont les moins protégés contre
les dangers d'Incendie. Je pense que les dossiers du ministère
l'indiquent.
N'y aurait- il pas lieu, pour le ministre et ses fonctionnaires, de
prendre les dispositions nécessaires, en cette période-ci de
l'année, comme l'a dit le député de Drummond, pour
convaincre les institutions, en collaboration avec les autorités
municipales du territoire où elles sont situées, de doubler, de
tripler la surveillance contre l'incendie pour la période de
l'année que nous traversons: Il y a toujours des tragédies
à ce moment-ci. Les périodes de froid intense vont commencer ces
jours prochains et dureront jusqu'à la fin de janvier. L'on sait que
c'est le moment de l'année où nous avons toujours à
déplorer des tragédies. Il ne s'agit pas de semer la panique; il
s'agit purement et simplement de demander de prendre des précautions
additionnelles, à la lumière de l'expérience que nous
venons de vivre.
M. CLOUTER: M. le Président, ces remarques du chef de
l'Opposition sont fort opportunes. On sait qu'à cette période-ci
de l'année plusieurs organismes qui s'occupent de la
sécurité et de la prévention attirent l'attention du
public sur les dangers accrus d'incendie à cause des installations de
Noël en particulier dans des maisons privées ou dans les
édifices publics. Ici, je veux remercier toutes les autorités
municipales, tous les citoyens qui nous ont écrit au ministère
pour nous mentionner qu'à leur avis telle institution pouvait
présenter certains dangers et nous demander d'apporter à ces
institutions notre plus entière collaboration.
Je parlais tantôt de dresser un plan d'action avant que nos
équipes partent en province. C'est justement la compilation de ces
renseignements qui nous a permis, avec ce que nous possédions au
ministère d'Informations dans les dossiers, de tracer un plan de
travail. Nous commençons par ces institutions. Je répète
ce que j'ai dit tantôt. Nous faisons appel, d'abord, à ces
institutions. Nous faisons appel aux municipalités qui aussi, dans ce
domaine-là, sont près des institutions et peuvent exercer une
surveillance plus facilement que nous ne pouvons le faire. Nous faisons appel
aussi à tous ceux qui ont une responsabilité quelconque, comme
citoyens de la muni-
cipalité, comme responsables de ces institutions, comme membres
des corporations, pour qu'à cette période de l'année,
à la lumière de la tragédie que nous avons vécue,
ils augmentent personnellement leur surveillance, leur attention.
Je crois que c'est un effort collectif que nous devons faire. Ce n'est
pas le ministère de la Famille et du Bien-Etre social ou le
ministère de la Justice qui, par des enquêtes, vont empêcher
que des situations semblables ne se répètent, si on n'a pas
d'abord la collaboration de ceux qui vivent dans ces institutions et de ceux
qui sont chargés de les protéger. Je mentionne également
qu'il y a d'autres organismes qui s'occupent de la protection civile, il y a
les services d'urgence. Le directeur de cette équipe, c'est le directeur
de service de santé d'urgence du ministère de la Famille et du
ministère de la Santé.
En faisant la visite de ces institutions, nous allons nous occuper non
seulement de l'institution elle-même, mais de ce qu'ils connaissent comme
protection, comme système d'évacuation de la bâtisse en cas
de panique, des instructions qu'ils donnent à ces personnes, surtout
auxper-sonnes âgées. C'est surtout là-dessus que va porter
notre action, en plus de l'enquête que nous faisons dans les
institutions, afin que les gens qui sont dans ces maisons ne se retrouvent pas
sans défense quand il arrive des situations tragiques comme celle que
l'on a connue.
M. LESAGE: M. le Président, uncourtcom-mentaire. Je crois que le
ministre a raison, il faut passer à l'action et ne pas se contenter
d'enquêter. Cependant, cette action doit prendre la forme d'une
persuasion qui va presque jusqu'à l'imposition.
Imposer la collaboration des autorités municipales, des
autorités des institutions pour s'assurer qu'il y a une surveillance
constante et efficace par des personnes en santé, des personnes qui ont
une certaine expérience et qui n'ont que cela à faire.
M. HOUDE: Sur le même sujet, je voudrais demander au ministre si,
au cours de cette enquête on a également l'intention non pas de
vérifier seulement l'équipement matériel ou physique de
prévention des incendies, mais également la valeur morale ou les
qualifications de ceux qui ont charge non seulement des vieillards, mais des
enfants dans le cas qui m'intéresse le plus actuellement. Est-ce qu'on
exige au moins des certificats de moralité? J'ai découvert, il
n'y a pas tellement longtemps rien qu'une parenthèse
qu'à certains endroits, on exigeait un certificat de moralité
pour les « vidangeurs ». Je n'ai rien contre les « vidangeurs
», je n'ai rien contre cette exigence, mais je pense que, pour les
enfants ou pour ceux qui travaillent là, on devrait
également...
M. CLOUTIER: Si le député se réfère au
journal des Débats, à la déclaration que j'ai faite quand
j'ai parlé de la commission, de cette équipe d'enquêteurs,
il verra que j'ai mentionné que le caractère des personnes qui
ont des responsabilités dans ces institutions serait lui aussi
considéré.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice.
Questions inscrites au feuilleton
M. PAUL: Si nous passons aux affaires du jour, je pourrais appeler
quelques questions pour fournir des réponses.
M. LESAGE: J'espère que c'est toutes les questions, parce qu'il
semble que c'est le dernier mercredi.
M. PAUL: L'honorable chef de l'Opposition aura une belle surprise.
M. LESAGE: On en promet constamment, et elles ne sont jamais belles.
M. PAUL: Question no 5 inscrite au nom de M. Leduc (Taillon).
M. CLOUTIER: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 11 de M. Lacroix, réponse de M.
Cloutier.
M. CLOUTIER: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 14 de M. Courcy. Je ferais motion pour que cette
question soit transformée en motion pour production de document.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Document déposé par M. Vincent. Question no 15 au
nom de M. Cliche. Je ferais motion pour que cette question soit
transformée en motion pour production de document.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Document déposé par M. Loubier. Question no 21 de
M. Lacroix, réponse de M. Russell par M. Vincent.
M. VINCENT: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 24 de M. Roy, réponse de M. Vincent.
M. VINCENT: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 30 de M. Vaillancourt, réponse de M.
Cardinal par M. Loubier.
M. LOUBIER: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 35 de M. Brown, réponse de M. Tremblay par
M. Boivin.
M. BOIVIN: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 37 de M. Houde, réponse de M. Cardinal par
M. Loubier.
M. LOUBIER: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 39 de M. Coiteux. Je ferais motion pour que cette
question soit transformée en motion pour production de document.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Document déposé par M. Boivin au nom de M.
Gosselin. Question no 54, ordre de la Chambre inscrit au nom de M. Pinard.
M. BERTRAND: Voulez-vous envoyer votre camion?
M. PINARD: Le ministère de la Voirie en a suffisamment pour
être capable de faire le travail.
M. PAUL: Ordre de la Chambre, accepté, M. le Président.
Documents déposés par l'honorable premier ministre au nom du
ministre de la Voirie.
M. PINARD: Pourquoi ne pas lire la réponse?
M. BERTRAND: Le député de Drummond va passer de
très belles vacances.
M. PINARD: J'ai surtout hâte que le gouver- nement passe à
l'action et applique les recommandations qui sont contenues dans ce rapport.
C'est surtout ça qui est important pour les expropriés.
M. ROY: Vous les connaissiez, les recommandations?
M. BERTRAND: Que le député de Drummond se contente...
M. PINARD: Je connais le rapport préliminaire parce que...
M. BERTRAND: ... de lire.
M. PINARD: ... c'est quand même le gouvernement Lesage qui a
commandé ce travail. Alors...
M. BERTRAND: Alors, vous aurez le temps de le lire, à moins que
vous ne l'ayez déjà lu.
M. PINARD: II y a seulement à étudier le rapport et
à être prêt à appliquer les recommandations qui y
sont contenues.
M. BERTRAND: A moins que vous ne l'ayez déjà lu.
M. PINARD: Je ne l'ai pas lu, j'ai lu le rapport préliminaire
parce que...
(Le président est debout)
M. PAUL: M. le Président, j'aurais une motion à faire, et
au soutien de ma motion je voudrais donner quelques renseignements à la
Chambre. Tout d'abord, depuis le 25 février jusqu'au 10 décembre,
il y a eu réponse à 257 questions. Il y a eu ensuite 50 questions
converties en motions pour production de documents. Ce matin, nous avons
répondu à dix questions, ce qui fait 317 questions qui ont eu
leur réponse.
Il y a eu, M. le Président, adresses ou ordres de la Chambre,
documents déposés, jusqu'au 10 décembre, 53, plus un ce
matin, ce qui fait 54. Tout cela, M. le Président, pour faire un genre
de motion ou plutôt une demande à votre seigneurie pour que nous
puissions obtenir pour vendredi l'impression du feuilleton comme si
c'était un mercredi afin que nous...
M. LESAGE: C'est ça, la surprise?
M. PAUL; - C'est ça, M. le Président -... puissions
répondre à quelques autres questions.
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: Et, si possible, à beaucoup de questions pour
vendredi.
M. PINARD: Pourquoi pas toutes?
M. PAUL: J'aurai des bonnes nouvelles...
M. PINARD: Surtout à celles qui sont du 20 mars, 15 avril...
M. PAUL: Pardon?
M. PINARD: Surtout à celles qui datent du 20 mars, 15 avril, 1er
mai, 7 mai...
M. PAUL: Ce que l'honorable député ne sait pas, c'est que
de ses collègues sont prêts à retirer leurs questions.
DES VOIX: Ah!
M. PINARD: M. le Président, c'est la première fois que
j'en entends parler, parce qu'habituellement ce contact...
M. BERTRAND: Ah!
M. PINARD: ... doit être fait entre le leader du gouvernement et
le leader parlementaire de l'Opposition.
M. PAUL: Est-ce que mes relations sont meilleures avec vos
collègues que les leurs avec vous-même?
M. PINARD: Non, je laisse quand même jouer les mécanismes
normaux de consultation. J'aurais au moins demandé au leader
ministériel...
M. BERTRAND: Est-ce que le député de Drummond...
M. PINARD: ... de se mettre en contact avec le remplaçant du
leader de l'Opposition à ce sujet.
M. BERTRAND: ...est leader parlementaire. M. PAUL: Je regrette...
M. PINARD: Non je remplace le leader de l'Opposition, M. Laporte, qui
est en campagne présentement.
M. PAUL: ... M. le Président, mais je l'apprends. Alors, Je
m'excuse, et à l'avenir, jus- qu'à la fin de la session, je
collaborerai avec l'honorable député de Drummond.
M. BINETTE: M. le Président, est-ce que je peux faire une
requête au ministre de la Justice et lui dire...
M. PAUL: Le pire qui peut arriver, c'est qu'elle ne soit pas
exaucée.
M. BINETTE: ... que les questions 26, 27, et 40, je les maintiens.
M. PAUL: Un instant.
M. BERTRAND: Les questions 26, 27 et 40.
M. PAUL: Alors, quelle est votre requête, M. le
Président?
M. BINETTE: Que ces questions aient leurs réponses d'ici
vendredi.
M. BERTRAND: Bien, il les maintient.
M. BINETTE: Qu'on réponde à ces questions au plus
tôt. '
M. LESAGE: II les maintient. Il voudrait avoir une réponse
vendredi.
M. PAUL: Je vais prendre cette requête en
délibéré, M. le Président.
UNE VOIX: Question maintenue.
M. BERTRAND: Numéro 44.
M. LE PRESIDENT: De nouveau en comité.
Bill 75 Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre!
Est-ce que je dois comprendre qu'on revient aux articles qui ont
été suspendus ou si on continue?
M. LUSSIER: Les articles 30, 32 et 90.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Qui avaient été
suspendus.
M. LESAGE: Qu'est-ce que c'est?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Des amendements aux articles qui
étaient suspendus.
M. LESAGE: Ah boni Une seconde, s'il vous plaît. Est-ce que le
ministre veut que nous revenions aux articles 32 et 90 maintenant, avant de
continuer la discussion sur l'article 101? C'est à sa guise.
M. LUSSIER: Pour ce qui est des articles 32 et 90, je pense qu'on peut
les régler définitivement et laisser les autres en suspens.
M. LESAGE: Les autres doivent demeurer en suspens.
M. LUSSIER: Je pense que nous allons régler l'article 32 assez
facilement.
A l'article 32, le député de Robert-Baldwin voulait qu'on
fasse une référence directe à l'article 111, pour que les
gens n'aient pas besoin de chercher ou qu'ils cherchent très peu
longtemps pour avoir une limite à ce réservoir.
M. SEGUIN: Une réserve au point de vue de...
M. LUSSIER: L'article 32, cela marche. Sous réserve de
l'article...
M. SEGUIN: Pour autant que je suis concerné, l'amendement
répond à ce que j'avais demandé à ce
sujet-là.
M. LUSSIER: Bon, alors cela veut dire que l'article 32 est adopté
tel qu'il est amendé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 32, adopté.
M. SEGUIN: A moins qu'il y ait des commentaires de mes
collègues.
M. LESAGE: Je suis tellement satisfait qu'enfin le ministre vous ait
accordé quelque chose, M. le député de Robert-Baldwin.
M. LUSSIER: Vous n'êtes pas gêné. Une chance que vous
dites ça avec un sourire!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 32, amendé,
adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 90, maintenant?
M. LESAGE: Article 90.
M. LUSSIER: Je pense bien qu'on répond ici à l'argument de
M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. Une personne ne peut
être nommée à titre permanent pour remplir un poste
prévu au présent article ou au premier alinéa de l'article
91 si elle demeure à l'emploi d'une municipalité. Cela
évite le double emploi, la double fonction.
M. TETLEY: M. le Président, est-ce que c'est tout simplement pour
les chefs de services ou les chefs...
M. LUSSIER: Cela vaut pour tout le monde.
M. TETLEY: L'article 91 parle des « chefs de ces services ».
Je vais chercher moi-même...
M. LUSSIER: Je pense que je ne vous ai pas donné la
réponse exacte. Cela s'applique comme c'est rédigé, aux
cadres, les chefs, les sous-chefs et les adjoints. Mais cela ne s'applique pas
aux fonctionnaires inférieurs.
M. TETLEY: Oui, je crois que cela s'applique, je le soumets
respectueusement, tout simplement aux chefs de ces services, pas aux chefs
adjoints. Cela s'applique en vertu de l'article 91 et cela s'applique
aussi...
M. LUSSIER: A l'article 90. C'est un alinéa que nous ajoutons
à l'article 90.
M. TETLEY: Oui, cela s'applique aux chefs de services et aux chefs de
services temporaires mais pas aux chefs adjoints.
M. LUSSIER: Oui. Par exemple, vous lisez dans l'article 90 qu' «
il peut aussi nommer un secrétaire général adjoint, un
secrétaire adjoint, un trésorier adjoint qui remplacent les
personnes dont ils sont les adjoints en cas d'absence ou d'incapacité
d'agir de ces dernières».
M. TETLEY: Oui.
M. LUSSIER: Cela s'applique, à l'article 91, aux chefs, parce que
sans doute il n'y aurait pas d'adjoints aux chefs de services.
M. TETLEY: Merci.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, rien qu'une question...
M. LUSSIER: Est-ce que c'est adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Dans la rédaction,
vous dites « remplacer ». Est-ce que c'est un alinéa
que vous ajoutez?
M. LUSSIER: Que nous ajoutons.
M. SAINT-GERMAIN: Et là, vous avez écrit « remplacer
».
M. LUSSIER: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce qu'en termes de législation, remplacer,
ici, veut dire ajouter? Vous avez écrit...
M. LUSSIER: D'accord. Ici, le petit alinéa: « Il fixe la
rémunération et les autres conditions de travail », c'est
enlevé pour être remplacé par l'autre.
M. SAINT-GERMAIN: C'est enlevé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est enlevé, ça.
Est-ce que l'article est adopté avec son amendement?
M. SEGUIN: M. le Président, je n'ai pas compris ici
l'échange d'idées qui vient d'avoir lieu et je me demande si
l'amendement proposé ne s'applique pas à l'article 91 beaucoup
plus qu'à l'article 90. On parle... Pardon?
M. LUSSIER: Aux deux.
M. SEGUIN: Aux deux. Alors, l'amendement que vous apportez, est-ce que
vous le mettez à la suite de l'article 91 ou de l'article 90?
M. LUSSIER: A la suite de l'article 90, le court alinéa: «
Il fixe leur rémunération et leurs autres conditions de travail,
» est remplacé par celui qui est rédigé sur la
feuille d'amendements. Article 90, « Une personne ne peut être
nommée à titre permanent pour remplir un poste prévu au
présent article ou au premier alinéa de l'article 91 si elle
demeure à l'emploi d'une municipalité. » C'est pour
éviter le double emploi, pour qu'une personne ne cumule pas...
j'étais un peu confus parce que je n'avais pas compris ou entendu
l'échange qui s'était fait, à ce sujet.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 90, adopté tel
qu'amendé. Articles 88 et 89 sont en suspens, 91 aussi.
M. LUSSIER: Adopté, 91.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 91, adopté. Alors,
nous revenons à 101.
M. LUSSIER: Je pensais que l'article 101 était adopté.
M. SEGUIN: M. le Président, si vous vous souvenez hier soir,
à six heures, j'avais posé certaines questions, et le chef de
l'Opposition...
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: ... avait aussi fait part de ses inquiétudes, et on
avait demandé que ce soit suspendu pour que nous puissions le prendre en
considération.
M. LUSSIER: Oui. J'ai consulté les légistes et l'on
m'assure parce qu'il y a eu des causes qui ont été
tranchées jusqu'en cour Supreme qu'une municipalité n'a de
juridiction pour aller sur le territoire d'une autre que lorsque c'est inscrit
d'une façon claire et nette dans la loi. Alors, pour ce qui est des
ordures ménagères, la collecte, pour ce qui est de l'aqueduc
c'est inscrit dans la loi. Mais quand on parle de pollution, quand on parle des
autres fonctions, c'est uniquement à l'intérieur de leur
territoire, et ces gens-là ne peuvent pas les exproprier pour ces
fins-là à l'extérieur d'un autre territoire, il semble
qu'à tous les juristes, à tous les avocats à qui nous en
avons parlé, c'est très clair, il n'y a aucun danger de ce
côté-là. Cela existe dans la Loi des citée et villes
actuellement, et aussi dans la charte de la ville de Montréal ainsi que
dans toutes les chartes.
M. SEGUIN: Je comprends très bien le principe tel
qu'énoncé par le ministre, mais j'ai tout de même des
inquiétudes quant à la possibilité que la ville de
Montréal ait déjà commencé des expropriations en
dehors du territoire, quitte ensuite à transférer ces charges et
ces obligations à la communauté. Cela ne paraît pas dans le
présent bill. J'aurais aimé qu'il y ait une spécification,
que ce soit bien déterminé dans l'article que ces expropriations
ne seront que pour tel et tel but.
Je sais que, depuis assez longtemps, la région de Montréal
est à court d'endroits pour disposer des ordures. On cherche à
l'entour de l'Ile des terrains, des dépotoirs où l'on pourrait
déposer ces ordures. La ville de Montréal, par exemple, à
ce moment-ci possède-t-elle des options? La ville de Montréal
a-t-elle déjà entrepris des procédures d'expropriation
dans les territoires en dehors de l'Ile? Si oui, où? Et en quelle
quantité? Pour quel montant?
M. LUSSIER: Si nous prenons le cas hypothétique ou réel
que vous soulignez, la ville de
Montréal, actuellement, de par sa charte ainsi que n'importe
quelle ville actuellement, peut aller à l'extérieur des limites
de son territoire et exproprier pour des fins de disposition des ordures
ménagères.
Mais il faut absolument que la ville où elle va aller exproprier
pour installer des incinérateurs accepte. Elle peut aller à
l'extérieur, d'accord. La communauté urbaine aura cette
juridiction. Elle pourra aller à l'extérieur de son territoire,
qui est l'île de Montréal et l'île Bizard, mais elle pourra
aussi aller à l'extérieur de son territoire, toujours aux
mêmes conditions que les villes actuelles, qu'elles soient
administrées selon la Loi des cités et villes ou qu'elles aient
une charte particulière, comme la ville de Montréal. Cela ne
change absolument rien.
Si la ville de Montréal est à faire des procédures
d'expropriation quelque part pour ces fins-là, c'est son affaire.
M. SEGUIN: Ce que je crains je le répète et vous
comprendrez certainement ma crainte c'est que, si, au moment
présent, la ville de Montréal a déjà
commencé des procédures d'expropriation, le pouvoir qui est
donné à la communauté celui que la ville de
Montréal a d'aller à l'extérieur fera tout
simplement que la ville transférera ses obligations à la
communauté, totalement. De même que je le ferais si dans une ville
en banlieue, j'avais déjà entrepris d'aller faire une
expropriation dans Saint-Lazarre et que je me voyais pris, à un moment
donné, pour débourser $100,000.
Ce serait certainement intéressant pour cette ville de banlieue
de transférer ses obligations à la communauté.
M. LUSSIER: Le député...
M. SEGUIN: Maintenant, le danger est moins grand pour la petite
municipalité, parce que le montant sera moins considérable. Dans
le cas de la ville de Montréal, il se peut fort bien que ce soit des
montants assez considérables.
M. LUSSIER: Il faut se référer aussi à l'article
354, parce qu'il n'est pas aussi sûr que cela que les ordures vont passer
à la communauté urbaine. En plus, si Montréal voulait
passer ses obligations à la communauté urbaine, il faudrait
absolument qu'elle passe par le conseil de la communauté pour le faire
accepter. Les municipalités de banlieue ont, encore là, un droit
de veto à 50%.
M. SEGUIN: Le conseil est sous le contrôle de la ville de
Montréal, de même que l'exécutif.
M. LUSSIER: Pas le conseil. Les banlieues ont un droit de veto dans une
affaire semblable. C'est clair et net. Elles peuvent se prononcer sur les
budgets, sur les emprunts, etc. Cela existe dans toutes les autres lois, celle
des cités et villes et les chartes particulières. Il y a une
jurisprudence très claire là-dessus. A mon avis, vous ne devez
avoir aucune crainte. C'est uniquement le droit d'expropriation et ce droit ne
touche que des juridictions qui peuvent être exercées en partie
à l'extérieur de son territoire. Il faut absolument que ce soit
inscrit dans la loi.
C'est très limité, vous ne pouvez pas vous faire jouer de
tour. Ce ne peut être sous-entendu; il faut que ce soit inscrit dans la
loi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 101 adopté?
Adopté.
M. SEGUIN: Le pouvoir qui est donné par cet article est tellement
large que j'hésite énormément, il faudrait avoir une
spécification quelconque disant: « Pour fins de... à
l'exclusion d'autres fins. On a un pouvoir très large, ici, d'aller
à l'extérieur.
La communauté pourrait, en théorie, si l'aéroport
est à Sainte-Scholastique, n'en déplaise au ministre,
d'après cet article il me semble que la ville de Montréal ou la
communauté pourrait exproprier des terrains, pour une raison que je ne
connais pas, dans cette région-là.
M. LUSSIER: Ecoutez, bien, M. le député, ce n'est pas un
pouvoir, ce n'est pas une juridiction que ça donne, soit à la
ville de Montréal ou à la communauté urbaine; c'est
uniquement si elle est obligée d'aller là. Cette juridiction,
elle l'a déjà, parce qu'elle a cette Juridiction d'établir
un dépotoir à l'extérieur de ses limites; dans ce cas
uniquement, elle peut exproprier pour ces fins. Mais, encore là, la
ville où elle exproprie, où elle va construire son affaire, il
faut que le zonage soit en concordance. Alors, ce n'est pas un pouvoir
supplémentaire, ce n'est pas une juridiction supplémentaire,
ça existe déjà aux articles 112 et autres; elle peut avoir
cette juridiction. Mais, pour exercer cette juridiction, elle a besoin de
posséder le droit de pouvoir exproprier pour ces juridictions
données à d'autres articles.
Alors, si vous ne l'admettez pas, on va l'adopter sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division.
M. SEGUIN: J'ai fait valoir des objections, à moins que mes
collègues...
M. LUSSIER: Non, je pense que...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté sur division ou
adopté?
M. SEGUIN: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division. Article 102.
M. TETLEY: J'ai tout simplement une question pour vos légistes
plutôt que pour vous, M. le Ministre. Je ne sais pas, mais pourquoi cet
article 102? Je crois que le code de procédure civile s'applique, et on
n'a pas besoin de cet article. C'est tout simplement une question que je
soulève.
M. LUSSIER: C'est le dépôt d'argent, ça.
M. TETLEY: Mais le code de procédure s'applique à toute
personne, toute corporation.
M. LUSSIER: Alors, M. le député, c'est pour qu'il n'y ait
pas doute; en fait, trop fort ne casse pas.
M. TETLEY: Bon, J'accepte votre explication.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: En cas d'expropriation avec possession au préalable,
il ne s'agit pas ici, je pense, de dépôt du montant double de la
valeur ou de l'offre. C'est un dépôt simple. Si une offre de
$100,000 est faite et si on veut obtenir la possession au préalable,
normalement le montant est double.
M. LUSSIER: Oui, il faut sortir son code encore.
M. SEGUIN: Sortez votre code.
M. LUSSIER: Non, si je me souviens bien, à la commission des
Affaires municipales, je l'avais montré au chef de l'Opposition, et on
doit déposer, si ma mémoire est bonne, le montant offert.
M. SEGUIN: Simple.
M. LUSSIER: Le montant offert. On doit déposer le montant offert
en argent comptant.
M. SEGUIN: Si ma mémoire est fidèle, dans le cas
d'expropriation municipale, si on veut obtenir possession au préalable,
il s'agit d'un double dépôt du montant offert comme garantie
contre une décision que la régie pourrait prendre sur
ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 103 avec
amendement.
M. SEGUIN: Le ministre n'a pas sorti son code. Très bien.
M. LUSSIER: Je commence à le connaître par coeur.
M. SEGUIN: Ah bon, très bien. C'est l'avantage de
l'expérience.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 103.
M. SEGUIN: II y a un amendement.
M. LUSSIER: Il y a un amendement à 103.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 103, un amendement,
« conseil décrétant » au lieu de « conseil
exécutif recommandant ». Cinquième ligne du second
alinéa, la même chose. Adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Avec amendement.
M. SEGUIN: Dans l'article 103, une question qui s'applique
également aux articles suivants, soit 106, etc, dans le 2e
alinéa, les trois dernières lignes, cette disposition ne
s'applique pas à des réparations urgentes effectuées
à la suite de l'obtention d'un permis à cet effet.
M. le Président, je serais curieux de savoir la loi ne le
spécifie aucunement qui détermine l'état d'urgence
ou la nécessité des réparations. C'est l'exception qui est
faite au point de vue de la compensation, par exemple dans un cas
d'expropriation. Qui a la responsabilité de déterminer
l'urgence?
Est-ce le bureau d'inspection des bâtisses, est-ce
l'évaluateur en chef, est-ce le conseil?
M. LUSSIER: On va vous trouver la réponse. On peut continuer en
attendant. Ces messieurs vont chercher.
M. SEGUIN: Ce même commentaire s'applique également
à quelques articles qui suivent sur le même sujet, où on
fait cette exception à chaque fois.
S'il y a une décision sur cette première, il faudra
qu'elle soit également appliquée aux autres articles.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 103 suspendu,
quitte à suspendre les autres sur le même sujet.
M. SEGUIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 104? Adopté.
M. SEGUIN: Je n'ai rien à dire là-dessus.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 105?
M. TREMBLAY (Montmorency): Il y a un amendement à l'article
104.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, il y a un amendement.
M. LUSSIER: Oui, « peut par résolution ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 105 adopté?
Adopté. Article 106?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: J'ai un peu de difficulté à comprendre
le sens de cet article-là. « La communauté n'est pas tenue,
en raison de la confirmation d'un plan d'homologation ou de quelque addition ou
modification qui peut y être apportée, d'effectuer les
améliorations que comporte ce plan... »
M. LUSSIER: Est-ce que l'on m'a posé une question?
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. LUSSIER: Je discutais avec le chef de l'Opposition, je m'excuse.
M. SAINT-GERMAIN: J'ai dit que je ne comprenais pas très bien le
sens de l'article 106: « La communauté n'est pas tenue, en raison
de la confirmation d'un plan d'homologation ou de quelque addition ou
modification qui peut y être apportée, d'effectuer les
améliorations que comporte ce plan... »
M. LUSSIER: Cela prendrait peut-être un petit dessin pour
expliquer ça. Supposons qu'il y a un terrain sur le coin d'une rue; si,
après ce plan de subdivision qui a été accepté, la
ville ou la communauté urbaine modifie le tracé des routes et que
ce terrain, qui était sur le coin de la rue, devient le deuxième,
le propriétaire de ce terrain n'a pas droit à une
indemnité.
M. SAINT-GERMAIN: Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 107?
Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Al'article 107, on dit...
M. LUSSIER: C'est aussi un article que l'on retrouve dans la Loi des
cités et villes.
M. SAINT-GERMAIN: Tout de même qu'est-ce qui arrive dans le cas
d'un locataire? Quelle est la protection qu'un locataire peut avoir avec cet
article?
M. LUSSIER: On protège les baux avant et on ne protège pas
les baux après. C'est tout ce qui est fait après
l'homologation.
M. SAINT-GERMAIN: Si j'ai un bail. Si je suis locataire...
M. LUSSIER: Si vous avez un bail avant l'homologation, il est
protégé, et si vous avez un bail après l'homologation il
n'est pas protégé.
M. SAINT-GERMAIN: Si mon bail...
M. LUSSIER: Le ministre de la Justice me dit que ça existe
toujours, la Régie des loyers.
M. SAINT-GERMAIN: Mais si mon bail prend fin pendant l'homologation?
M. LUSSIER: Il est respecté jusqu'à son terme.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que j'ai le droit de le renouveler?
M. LUSSIER: Le bail est respecté jusqu'à son terme.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais au terme, pendant que la bâtisse est
homologuée, si mon bail prend fin, est-ce que je peux renouveler ce
bail?
M. LUSSIER: Non, votre bail n'est plus protégé. Cela
devient un nouveau bail et il n'est plus protégé comme l'ancien
bail.
M. SAINT-GERMAIN: Tout de même, M. le Président, ne
croyez-vous pas que de cette façon les locataires peuvent être
sérieusement lésés dans leurs droits?
M. LUSSIER: Bien, s'il y a un conflit entre le bien public, le bien
général, le bien commun et le bien privé... Il est
protégé jusqu'à ce qu'il expire; mais là, cela
devient un nouveau bail. Les nouveaux baux ne sont pas protégés
après l'homologation.
Adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 107, adopté.
Article 108?
M. SEGUIN: Al'article 108, M. le Président, il semble qu'il y ait
une rupture avec la procédure normale en ce qui concerne l'homologation.
On dit, à l'article 108: « Lorsqu'un terrain non
exploité, ni occupé et sur lequel il n'y a aucune construction,
est affecté par une homologation non pas une expropriation
les taxes foncières municipales et scolaires affectant la partie de ce
terrain ainsi réservée pour les fins de la communauté sont
à la charge de cette dernière. » Soit à la charge de
la communauté. Normalement, en cas d'homologation, le
propriétaire continue à défrayer le coût des taxes,
etc., parce que l'homologation est tout simplement une indication d'intention
pour préserver et retenir les droits de la municipalité afin
qu'elle n'ait pas à défrayer des charges ou des coûts
additionnels si le propriétaire décidait d'améliorer son
terrain ou sa propriété. Ici, c'est la communauté qui sera
responsable du paiement des taxes. La communauté veut dire toutes les
municipalités, donc toutes les municipalités seront responsables
pour le paiement de ces taxes à elles-mêmes quand, normalement,
dans une homologation, le propriétaire est encore responsable de sa
quote-part, même si le terrain est homologué, tant qu'il n'est pas
exproprié.
M. LUSSIER: M. le député, vous êtes maire d'une
municipalité et vous savez ce qui peut se passer dans d'autres
municipalités, il y a des terrains qui demeurent homologués
pendant des années et des années et qui sont homologués de
nouveau. Je veux tout simplement exprimer une idée, je pars de
là. Ces gens ont quand même à payer taxes par dessus taxes,
et les terrains sont gelés. Ils ne peuvent pas les re- vendre. Ils
peuvent toujours, en principe, les revendre, mais ils ne se revendent pas parce
que ce sont des terrains qui sont homologués par un corps public.
Ceci est, en fait, une disposition qui fait que la communauté
urbaine lorsqu'elle va homologuer, homologuera simplement pour des choses
très sérieuses ou des projets très sérieux qu'elle
est en mesure de réaliser dans un laps de temps assez court. A cause de
cette disposition qui lui fait payer des taxes, lorsque le terrain sera
homologué, elle ne le gardera pas inutilement. Elle ne causera pas
d'Injustice à des individus peut-être pour des raisons qui ne sont
pas pour le bien public.
Je pense que c'est une disposition sage qu'on introduit dans cette loi.
Ce n'est pas un article de loi qu'on retrouve tel quel dans la Loi des
cités et villes. Mais, à mon avis, c'est une amélioration
parce qu'il y a eu beaucoup d'abus avec ces procédures d'homologation
par les municipalités.
M. SEGUIN: Oui, bien...
M. LUSSIER: Ceci va éviter...
M. SEGUIN: Je suis certainement le raisonnement du ministre. J'ai
toujours personnellement, en quelque sorte été opposé
à ces homologations qui durent pendant des années et qui sont
réellement un fardeau pour les propriétaires. Maintenant, il faut
aussi réaliser que, même dans le cas des homologations, ce n'est
pas la valeur du terrain qui est gelée; ce sont les bâtisses ou ce
qui pourrait y être construit ou ajouté après l'Indication
d'homologation du terrain. Lorsque arrive l'expropriation, même dans ces
cas-là le ministre le sait aussi bien que moi le prix
fixé ou le prix auquel on exproprie est en réalité le prix
du marché. Si c'est cinq ans plus tard, bien le terrain, l'endroit,
selon sa situation géographique, sera certainement
apprécié en conséquence.
Le propriétaire qui, pendant ce temps-là, pale des taxes,
au moment de l'expropriation, est certainement remboursé pour ces
difficultés. Il y a injustice peut-être durant l'homologation,
mais, à la fin, le propriétaire récupère toujours
son bien.
Maintenant que le ministre m'a donné des explications à
propos de cet article, je le comprends, mais je voudrais aussi lui demander: Si
on donne à la communauté cette responsabilité de payer des
taxes sur ces propriétés homologuées le ministre peut- il
nous donner une indication de la valeur des terrains déjà
homologués qui tomberont sous la charge de la com-
munauté? Puisque les municipalités, Montréal y
compris, devront payer leur quote-part de ces taxes à la
communauté, quel est ce montant? Est-ce qu'on parle de $100,000 par
année ou de $5 millions par année?
M. LUSSIER: C'est uniquement pour des juridictions, évidemment,
qui sont à l'article 112. C'est très limité; c'est mis
dans cette loi-là pour qu'en cas de besoin, pour un territoire restreint
lors du plan d'intégration, elle puisse avoir la faculté de s'en
servir.
M, SEGUIN: Cela, je le comprends. Le ministre est certainement de bonne
foi lorsqu'il me dit que c'est très limité et qu'il y aura toute
justice là-dedans, qu'on ne fera rien pour rien; ce n'est pas
là-dessus, la discussion.
La communauté s'oblige à quoi? Quel montant, quelle
superficie? Est-ce qu'on a des chiffres? Est-ce qu'on a fait des études?
Après tout, on parle ici d'un montant qui est peut-être
caché en ce qui concerne la part que les municipalités auront
à fournir pour des terrains du genre. Je parle autant pour
Montréal que pour la banlieue, parce qu'il y a des villes en banlieue
qui ont certainement des homologations qui tomberont, pour les raisons
énumérées à l'article 114, sous la loi de la
communauté, une fois que cette loi sera en vigueur.
Mais, avons-nous une idée du montant que cela va nous
coûter? Il faut que, même une fois rendues dans la
communauté, ces municipalités puissent avoir une idée du
contenu de leur budget. Les municipalités, par exemple, dans l'île
de Montréal, à ce moment-ci, préparent leur budget. Quel
est le montant qu'on va allouer pour faire la compensation de taxe ici dans la
communauté? On n'a aucune idée de cela; c'est là qu'est la
question.
M, LUSSIER: Vous avez, à l'article 112, toutes les
compétences de cette communauté urbaine. Cet article est
là uniquement pour qu'ils puissent avoir ce pouvoir-là lorsque le
plan d'intégration arrivera.
Deuxièmement, si le conseil trouve que c'est trop dispendieux, il
ne les fait pas, ces dépenses-là, il n'homologue pas et il ne les
fait pas. Ce n'est pas nous qui, actuellement, par une loi, devons administrer
à leur place et tout décider d'avance pour des années
à venir. On leur donne un cadre à l'intérieur duquel des
administrateurs publics vont prendre leurs responsabilités. Ce n'est pas
à nous de décider, même si nous faisons des études
là-dessus.
M. SEGUIN: Non, mais, M. le Président, l'article 108
définit bien clairement que ces terrains, tels que décrits
à l'article 108, sont à la charge de la communauté. C'est
formel, ce n'est pas « peut, » « doit, » « pourra
» ou « décidera plus tard; » ils le sont
aussitôt que le règlement devient en vigueur...
M» LUSSIER: On ne parle pas d'expropriation, mais uniquement
d'homologation.
M. SEGUIN: Oui, mais...
M. LUSSIER: Elles laisseront tomber ces terrains-là, si elles ne
les veulent pas.
M. SEGUIN: M. le ministre, peut-être parlons-nous sur deux lignes
différentes ici. Justement, ce départ de la loi
générale, je le trouve justifiable, peut-être à
cause de certaines injustices dans le cas de longues homologations. Alors, on
part de la loi générale, pour dire: Au lieu que ce soit le
propriétaire du terrain, comme par le passé, qui assume le
fardeau fiscal, le fardeau de taxes, ce sera la communauté qui en
assumera la responsabilité. Alors, je dis tout simplement au ministre:
De quoi parlons-nous? De quel ordre de chiffres?
Quel est ce montant que la communauté...
M. LUSSIER: C'est un pouvoir que la corporation publique doit
posséder, le pouvoir d'homologation. Et ce pouvoir doit se faire le
moins possible au détriment des propriétaires, des citoyens, et
c'est dans cette optique que cet accroche-coeur a été mis.
M. SEGUIN: Je ne discute pas le principe. Je discute la pratique. Quel
est le montant que, moi, comme administrateur public, responsable d'un budget
dans une municipalité, quel est le montant que je dois mettre pour ma
quote-part dans le budget?
M. LUSSIER: M. l'administrateur, si ça vous coûte trop
cher, vous n'êtes pas obligé de vous en servir. Vous n'êtes
pas obligé d'homologuer. Pourquoi homologueriez-vous? C'est simplement
pour certaines fins, quand vous administrez et que vous avez
décidé de faire telle chose, de poser tel geste, d'acheter tel
bâtiment ou de faire telle chose. C'est seulement dans ce temps-là
que vous allez homologuer. Mais si vous ne voulez pas homologuer, vous
n'homologuez pas. Vous ne participez pas à ces dépenses, pas une
miette. C'est un pouvoir qu'une corporation publique doit posséder,
d'homologuer.
M. LESAGE: Alors, vote, M. le Président
M. SEGUIN: On vote sur l'article.
M. LESAGE : Voulez-vous appeler le vote sur l'article, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur l'article 108?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors que les honorables
députés qui sont en faveur de l'adoption de l'article 108
veuillent bien se lever.
M. LUSSIER: Un instant, M. le Président, là moi...
M. LESAGE: Il n'y a pas d'instant.
M. LUSSIER: Un instant, là j'ai quelque chose...
M. LESAGE : Bien non, le vote est demandé, M. le
Président. Ils sont deux.
M. LUSSIER: Un intant, avant le vote...
M. LESAGE: Bien, il n'y a pas d'instant. Vous avec appelé le
vote. Vous avez dit que ceux" qui sont en fcveur se lèvent. Ils se sont
levés, tous les deux, M. le Président. Le vote est engagé.
On n'a plus le droit de dire un mot. Le règlement est précis.
M. LUSSIER: II y a des questions...
M. LESAGE: Le règlement est précis. Une fois le vote
engagé, le règlement est précis, personne ne peut plus
prendre la parole, M. le Président. Le règlement est formel.
M. LUSSIER: M. le Président, il y a des questions qui ont
été posées, Je veux bien y répondre.
M. LESAGE: Je regrette, M. le Président. Le ministre enfreint
absolument le règlement. Vous avez demandé à ceux qui
étaient favorables de se lever. Ils se sont levés. Vous devez
demander maintenant, sans délai, à ceux qui sont contre, de se
lever.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est un fait que j'avais
demandé qu'un vote soit enregistré. Maintenant le ministre
signale que quelqu'un avait posé des questions. Si, effectivement,
quelqu'un a posé des questions et que je ne les ai pas vus, je ne
voudrais évidemment pas priver ces personnes d'en poser, des questions,
si elles voulaient en poser. D'autre part, si...
M. LESAGE: C'était terminé, j'ai demandé le
vote.
M. LUSSIER: Non, mais attendez, là.
M. LESAGE : Ah non, ceux qui sont contre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors ceux qui sont contre. J'ai
demandé d'abord ceux qui étaient pour...
M. LUSSIER: M. le député de Westmount n'était pas
là. De toute façon, attendez.
M. LESAGE: M. le Président, le vote a été
demandé.
M. HYDE: Ceux qui entrent pendant le vote...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ceux qui sont pour? Alors ceux
qui sont contre.
M. LESAGE: Ceux qui sont contre. Alors l'article est biffé.
M. LUSSIER: M. le Président, l'article 108 ne peut pas
disparaître de ce projet de loi. C'est absolument important.
M. LESAGE: Non, non, vous demanderez à vos experts en
procédures comment faire pour le faire revivre. Bien, vous le leur
demanderez. Cela ne presse pas. On ne finira pas ce midi. L'article est
biffé. Vous trouverez moyen de le faire revivre.
M. HYDE : Prochain article.
M. LESAGE: Cela vous montrera à...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors article 109? Adopté,
article 109? L'article 109 adopté?
M. SEGUIN: Un instant, il s'agit maintenant d'une loi d'application.
M. LUSSIER: Il y en a qui vont payer pour cette histoire-là.
C'est ridicule.
M. LESAGE: Ce n'est pas vous qui êtes à punir, M. le
ministre, c'est le whip.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 109?
M. HYDE: Article 109 qui devient l'article 108.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce qu'il est adopté,
l'article 109?
M. SEGUIN: Non, je regarde tout simplement s'il y a implication. Je ne
vois rien.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. HYDE: L'article 109 devient 108.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, Je l'ai noté.
M. LESAGE: Nous numéroterons à la fin.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 110.
M. LESAGE: M. le Président, vous comprenez que je ne voudrais pas
que l'ordre des numéros soit changé. Il peut y avoir d'autres
changements, nous pourrons faire ça à la fin.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est un membre du comité
qui a suggéré que les numéros soient changés.
M. LUSSIER: Je pense bien que vous pouvez remettre 108 et puis...
M. LESAGE: M. le Président, il y a une procédure à
suivre. Je suis certain que le leader du gouvernement en Chambre se fera un
plaisir de l'indiquer au ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 109 est
adopté, sans modification de numéro. Article 110, adopté.
Article 111, il y a un amendement.
M. SEGUIN: II y a une question demandant explication ici. Il n'y a pas
tellement de critique à faire sur l'article. On fait exception, on dit:
A moins qu'il ne comporte une dépense inférieure à
$25,000, tout contrat pour l'exécution des travaux, la fourniture du
matériel, la fourniture des services autres que des services
professionnels.
Quel est le contrôle que la communauté a ou aurait sur la
retention de conseillers professionnels?
M. LUSSIER: Le budget.
M. SEGUIN: Le budget. Même si ça dépasse des
montants de $25,000, $30,000, $40,000 ou $50,000? C'est le budget qui en
tiendra compte. C'est dire que ces...
M. LUSSIER: On peut aussi mentionner l'exécutif.
M. SEGUIN: ... services devront être reconnus comme
nécessaires dès la préparation du budget. C'est dire que,
s'ils ne sont pas spécifiquement mentionnés dans le budget, la
communauté n'aura pas l'autorisation de procéder simplement en
appelant des conseillers ou des consultants de n'importe quelle profession au
fur et à mesure qu'elle en aura besoin.
M. LUSSIER: Article 111, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 111, adopté tel
qu'amendé. Article 112. Il y a un amendement à l'article 112.
M. PEARSON: J'aurais une question.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Il ne faudrait pas parler deux
à la fois. L'honorable député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, c'est une question d'ordre
général. J'ai par exemple ici...
M. LUSSIER: A quel article?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 112.
M. PEARSON: Article 112. J'ai devant moi les projets d'aqueduc et
d'égout approuvés par la Régie des eaux du Québec,
du premier janvier au 31 décembre 1968. Les dépenses se
totalisent à environ $25 millions. Je vois que là-dedans
Montréal a une part de $8,512,000. Je pense que le gouvernement
provincial ne donnait aucune subvention à Montréal, tandis qu'il
payait 50% des coûts pour les autres municipalités de banlieue. Je
pense qu'il se produisait la même chose, par exemple lorsqu'une
municipalité achetait de l'équipement pour les incendies.
Qu'arrivera-t-il maintenant avec la communauté...
M. LUSSIER: Cette question, M. le Président, est hors d'ordre.
Cela reviendra en temps et lieu.
M. PEARSON: Pourquoi suis-je hors d'ordre? M. LUSSIER: Hors d'ordre, M.
le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 111 est adopté.
Nous sommes à l'article 112.
M. PAUL: C'est cela.
M. LUSSIER: L'article 112 est uniquement une question de
compétence.
M. LESAGE : C'est un des principaux articles du projet de loi.
M. LUSSIER: Je n'ai pas dit le contraire.
M. LESAGE: Vous avez dit: C'est seulement une question de
compétence. C'est quand même la question de la
compétencel
M. PAUL: Et pertinente.
M. LESAGE: Oui. Y a-t-il des amendements qui ont été
suggérés à l'article 112?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui. Ajouter dans la
première ligne de l'alinéa a), après le mot «
imposable », les mots « ou non ».
M. LESAGE: Quelle est la portée de cet amendement?
M. LUSSIER: C'est de faire l'évaluation de tous les biens, qu'ils
soient imposables ou non imposables. C'est surtout pour avoir des
données statistiques qui sont importantes dans
l'établissement...
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: ... de politiques futures.
M. LESAGE: N'est-ce pas, en même temps, pour permettre que le
gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral soient
plus généreux dans l'octroi des versements qui seront faits au
lieu de taxes?
M. LUSSIER: Ce n'est pas à moi de répondre à une
question semblable.
M. LESAGE: Le ministre veut sans doute être
généreux: Il devrait être au courant.
M. LUSSIER: Je suis de nature généreuse.
M. LESAGE: N'est-ce pas un des buts de l'amendement proposé de
permettre une évaluation des biens de façon que les biens non
imposables, quand même, soient évalués à un tel
montant pour qu'enfin le gouvernement provincial et le gouvernement
fédéral versent des compensations qui soient
adéquates?
M. PAUL: M. le Président, c'est probablement aussi une question
de conformité dans l'application des différentes lois, quand on
sait que le rôle municipal doit comprendre tous les immeubles imposables,
de même que tous les immeubles non imposables. Si on veut avoir une
géographie physique des immeubles dans un territoire donné, il
faut nécessairement que l'on inscrive les immeubles non imposables.
Le chef de l'Opposition commence déjà à entrevoir
la générosité éventuelle du gouvernement dans le
partage de ces subventions pour venir en aide aux municipalités, en
prêtant des motifs ou des intentions aussi généreuses
à l'endroit du gouvernement.
M. LESAGE: M. le Président, je n'entrevois pas, hélas, la
générosité du gouvernement.
M. PAUL: Ah! Je crois que le chef de l'Opposition est fatigué,
dans ce cas-là.
M. LESAGE: Si on évalue les biens non imposables, ce serait une
excellente occasion...
M. PAUL: C'est cela.
M. LESAGE: ... pour les gouvernements de se montrer plus
généreux à l'égard des autorités
municipales.
M. PAUL: Le chef de l'Opposition ajoute « les »
gouvernements, mais, avant, il avait dit « le » gouvernement.
M. LESAGE: Pardon, j'ai dit le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial. J'ai toujours mentionné les deux, depuis le
début de mon intervention. N'était-ce pas l'intention du
ministre, en proposant que l'article 114 soit amendé en retranchant le
sous-paragraphe e)...
M. LUSSIER: M. le Président, je m'excuse, mais nous sommes
à l'article 112.
M. LESAGE: Le ministre peut-il me laisser finir ma question?
N'était-ce pas l'intention du ministre, en proposant de biffer le
paragraphe e) de l'article 114, de l'inscrire à l'article 112?
M, LUSSIER: Non, M. le Président.
M. LESAGE : Pourquoi? Pourquoi le ministre a-t-il décidé
que la communauté urbaine n'aurait pas compétence sur l'industrie
du taxi sur l'île de Montréal?
M. LUSSIER: M. le Président, lorsque nous serons rendus à
l'article 114, Je répondrai à cette question.
M. LESAGE: Pardon! J'ai certainement le droit, sur chaque article, de
poser des questions aux fins de savoir pourquoi telle compétence n'est
pas incluse à l'article 112. J'ai le droit de demander pourquoi elle est
à l'article 114 au lieu de 112.
J'ai le droit de demander pourquoi elle est à 112 au lieu de 114.
Si elle n'est ni dans 112 ni dans 114, j'i le droit de demander: Pourquoi
n'est-elle pas à 112? Quand nous arriverons à 114, je demanderai:
Pourquoi n'est-elle pas à 114?
Je demande, indépendamment de l'article 114: Pourquoi le
contrôle de l'industrie du taxi sur l'île de Montréal n'est
pas confié à la communauté urbaine en vertu de l'article
112?
M. LUSSIER: Parce que c'est une question qui doit faire l'objet
d'études et d'analyses plus poussées avant que nous puissions
l'inscrire dans 112 comme compétence immédiate.
M. LESAGE: C'est extrêmement...
M. HYDE: On pourrait dire la même chose pour le bill au complet;
ça devrait faire l'objet de recherches plus poussées.
M. LESAGE : M. le Président, je trouve que la réponse est
extrêmement vague et non satisfaisante. On sait que le contrôle des
taxis sur l'île de Montréal et je pense aux
difficultés entre Montréal et Dorval, je pense à tout ce
qui s'est passé c'est un problème crucial, il me semble
que c'est un problème qu'il faut régler rapidement. Pourquoi le
ministre ne confie-t-il pas le règlement de ce problème, dans un
délai à impartir en vertu de l'article 112, à la
communauté urbaine? Il me semble que c'est un problème aigu qui a
assez traîné. Si le ministre n'est pas en mesure de le
régler, au moins qu'il impose à la communauté urbaine de
le régler, et dans un délai précis. Evidemment, pour cela,
il faut que cette compétence soit donnée à la
communauté, a l'article 112 et non pas à 114.
M. LUSSIER: M. le chef de l'Opposition comprendra que si on
décrète, dans l'article 112, que c'est une compétence de
la communauté urbaine, il va falloir que dans un temps x
ça ne peut être immédiat ça deviendra...
M. LESAGE: C'est ça que je demande, M. le Président.
M. LUSSIER: ... une compétence. Nous ne sommes pas sûrs que
l'industrie du taxi doive être une compétence
métropolitaine. Pour simplement signaler un fait qui se passe à
Londres, où l'industrie du taxi est administrée surtout par un
gouvernement métropolitain, eh bien la grande difficulté des
banlieusards est d'obtenir un taxi, parce que, quand un taxi part de la ville
de banlieue et se rend au centre de Londres, il ne revient pas, et il y a une
pénurie de taxis. C'est simplement un problème technique. Est-ce
que, si on confie le problème du taxi au gouvernement
métropolitain, on ne prive pas les banlieues, par le fait même,
d'un service auquel elles ont droit? Ce sont toutes ces questions-là
qu'il faut étudier beaucoup plus en profondeur avant de dire que c'est
une compétence de la communauté urbaine.
Qu'elle soit obligée d'étudier le problème du taxi,
en soi nous n'avons pas d'objection, mais de dire que l'industrie du taxi sera
une compétence métropolitaine en telle année, je pense que
nous ne sommes pas assez avancés dans nos études et recherches
pour pouvoir le dire.
M. LESAGE: Je reviendrai à la charge à l'article 114.
M. SEGUIN: M. le Président, à l'article 112, les articles
qui suivent ont trait à la juridiction de la communauté.
Durant les quelques heures où les maires sont venus plaider
devant la commission parlementaire, chacun d'entre eux a non seulement
parlé de la hâte avec laquelle le projet de loi était
présenté à la Chambre, mais on a aussi fait
énormément de critiques surtout dans le mémoire des
municipalités qui a été présenté au ministre
vers la fin de novembre, en ce qui concerne la juridiction qu'on devait donner
à cette communauté urbaine.
Dans le moment, nous disons que la communauté urbaine aura
juridiction sur l'évaluation des biens imposables,
l'établissement d'un schéma d'aménagement,
l'établissement d'un service centralisé de traitement des
données, l'élimination de la pollution de l'air, l'uniformisation
de la réglementation de la circulation, etc, l'établissement de
systèmes intermunicipaux d'eau potable, les égouts
intermunicipaux et les ouvrages intermunicipaux d'épuration des eaux.
Encore là, je me demande ce qu'on veut dire simplement sur cette
question d'épuration des eaux. Est-ce que ce sont des mesures à
prendre contre la pollution ou si c'est l'épuration en
réalité de l'eau potable? La disposition des ordures, la
santé publique, l'établissement de normes minima en
matière de construction, la coordination et le cas
échéant, l'intégration des ser-
vices de police et la coordination des services de protection.
Je pense que le mémoire présenté par les maires de
la ville reconnaissait non seulement le principe de cette communauté
urbaine, mais aussi préconisait une communauté qui commencerait
avec des pouvoirs moindres que ce qu'on nous offre ici, à l'article 112,
comme première étape. Probablement, une des raisons les plus
fondamentales de cette demande, c'est qu'avant de charger cette
communauté, ce gouvernement tout neuf, ce gouvernement sans
expérience, ce gouvernement qui part avec toutes sortes de pièces
qui ne se ressemblent réellement pas, au lieu de démarrer avec un
tas de pouvoirs et de responsabilités administratives, il aurait mieux
valu qu'on diminue ou qu'on limite pour un temps les pouvoirs de cette nouvelle
administration.
Il y a, dans ces mesures ou dans ces points de juridiction qu'on donne
à la communauté, certaines choses que je crois essentielles
à la communauté dès le début. Il y en a d'autres,
par contre, qui, je crois, ne sont que des charges additionnelles à un
moment ou il est très difficile pour certaines municipalités de
boucler leur budget, il aurait été préférable
je le redis et je le redirai toujours de partir en hommes
d'affaires. Lorsqu'on essaie de bâtir un commerce ou une industrie, on ne
part pas au sommet, on ne part avec toutes les responsabilités
administratives et autres, toutes les responsabilités financières
ou à peu près toutes, mais on s'engage lentement dans
l'entreprise et on construit autour de cette idée première. Au
fur et à mesure que chaque secteur de l'administration prouve sa valeur,
sa capacité d'agir, on augmente ses pouvoirs, on complète le
système jusqu'au moment où on atteint une administration bien
huilée, bien coordonnée, il est regrettable, je pense, qu'on ait
voulu donner tout de suite une couronne à cette communauté. Le
ministre de la Justice dit: C'est vrai. C'est vrai.
M. COURNOYER: C'était l'intention.
M. SEGUIN: J'espère que je ne le décourage pas de la
position du gouvernement.
M. PAUL: Quelle position? Est-ce que l'honorable député
pourrait expliciter sur cette question? La position du gouvernement? Je pense
que c'est plutôt votre position que vous allez avoir à
défendre dans la Communauté urbaine de Montréal. Ce n'est
pas celle du gouvernement.
M. SEGUIN: Je continue, M. le Président. Je considère, me
basant sur l'expérience, l'expérience des autres administrateurs
des municipalités de la région de Montréal qu'il aurait
mieux valu, qu'il aurait été préférable et surtout
plus justifiable de partir plus lentement dès le 1er Janvier et, avec le
temps, les mois et les années à venir, bâtir graduellement
ce système communautaire.
Par exemple, et j'y reviendrai certainement si on arrive aux articles
qui suivent, dans le cas de l'évaluation des biens imposables dans
chacune des municipalités de son territoire, on parlera de bureau
d'évaluation, de revision des évaluations. On me dit et je
pense que je suis bien informé que le bureau de revision de la
ville de Montréal a déjà énormément de
retard. Quelles sont les mesures prises et quel sera le coût pour la
ville de Montréal et son bureau de revision pour réaliser le
rattrapage nécessaire? Est-ce qu'on embauchera de nouveaux
employés dans le bureau de Montréal pour arriver aux dates qui
sont fixées et qui sont déterminées dans le projet de loi
75?
Si Montréal doit se hâter et si le bureau de revision de la
ville de Montréal doit se presser pour mettre à jour ses
rôles et surtout les causes qui sont devant le bureau de revision,
puisqu'il le faut, la loi le demande quelle sera la dépense
supplémentaire et est-ce que la communauté devra assumer une
responsabilité de ce fardeau?
Dans le cas de l'établissement d'un schéma
d'aménagement, certainement, c'est absolument nécessaire. Mais
jusqu'à quel point ce schéma créera-t-il un
désiquilibre dans les structures économiques des
municipalités autour de l'Ile? Je donne un exemple, et je prendrai la
municipalité que je connais peut-être le mieux, Pointe-Claire. En
1956, le troisième plan revisé d'aménagement de cette
municipalité a été organisé de façon
à ce que l'économie de la municipalité arrive, sur une
période de dix ans, au principe suivant: De chaque dollar de revenu,
$0.60 parviendraient de l'industrie et du commerce et $0.40 proviendraient du
résidant.
C'était une économie équilibrée pour cette
municipalité, et qui permettrait les meilleures conditions de vie
possible sur l'Ile de Montréal, dans la région de Montréal
et dans la province de Québec pour le résidant et qui, en
même temps, ferait en sorte que le taux des taxes serait le plus bas. Une
planification à longue haleine. Dans quelle mesure ce plan
d'aménagement pour la région de Montréal viendra-t-il
gêner cette structure économique construite, bâtie et sur
laquelle toute la ville est dirigée? Le même principe s'applique
aux villes voisines et aux autres villes de banlieue où on a tra-
vaille, depuis un certain nombre d'années, à
réaliser un équilibre budgétaire et où on a
essayé, d'après un certain nombre d'années, à
réaliser l'équilibre budgétaire et où on a
essayé, d'après l'aménagement du territoire, de donner
à nos citoyens un maximum de services pour un coût minimum.
Dans le cas de l'alinéa c), l'établissement d'un service
centralisé de traitement des données, est-ce que le ministre
pourrait fournir à cette Chambre des estimations de ce qu'il en
coûtera aux municipalités de banlieue pour défrayer le
coût du service de la mécanisation que la ville de Montréal
a acquis et dont elle ne peut se servir dans toutes les fonctions? Alors, il
s'agira d'en passer une part aux municipalités. Avons-nous des chiffres
pour nous démontrer que tel est le cas ou tel n'est pas le cas? Je pense
que c'est essentiel. Quelle sera la part de chaque municipalité dans
cette région métropolitaine, en dehors de la ville de
Montréal, quelle est l'estimation que le ministre donne pour chaque
municipalité pour les coûts de ce changement à la
mécanisation là où il n'en existe pas? La où il en
existe, quel sera le coût pour changer l'équipement? Autant
d'articles budgétaires que nous n'avons pas eu le temps d'envisager,
d'examiner, à moins que le ministre puisse nous fournir les chiffres. Si
les études ont été faites, j'espère qu'il produira
la documentation nécessaire. Sinon, où allons-nous?
L'établissement d'un service d'élimination de la pollution
de l'air, ou plutôt, si je reviens à l'alinéa c), lorsqu'il
s'agit de faire la préparation du rôle ou la perception des taxes
municipales et scolaires et l'envoi des comptes de taxes. Quel est le
changement que ce règlement apporte dans le système qui existe
dans certaines parties de la ville par exemple dans le secteur ouest, où
la commission régionale protestante s'occupe de faire sa propre
perception de taxes, tandis que c'est la ville, d'après la Loi des
cités et villes, qui en fait la perception pour la commission
catholique?
Est-ce que les villes de Pointe-Claire, Dorval, Pierrefonds et les
autres devront assumer, dans cette même municipalité scolaire, ces
dépenses additionnelles de la perception de taxes pour ces commissions
scolaires dans l'année qui s'en vient? Nous sommes à la veille de
terminer notre budget, s'il n'est pas terminé à l'heure
actuelle.
Si nous devons assumer la responsabilité de la perception totale
et que nous devions en défrayer le coût, quel est l'estimation,
que le ministre voudra offrir aux municipalités? Qu'est-ce qu'elles
auront à payer durant la prochaine année 1970 et l'année
suivante, si possible?
L'élimination de la pollution de l'air. Montréal a fait de
grands efforts de ce côté-là mais il faut aussi
réaliser que ce problème existe en grande partie dans l'est de
l'île.
Cela n'existe presque pas, si cela existe le moindrement, dans l'ouest.
Les vents prédominants dans ce secteur sont ouest et sud-ouest. Au
sud-ouest, c'est le lac Saint-Louis. Donc le lac ne contribue aucunement aux
pollutions de l'air, tandis qu'à l'ouest, il n'y a aucune industrie.
Absolument rien. En plus, les règlements qui prévalent dans tout
le secteur ouest de la ville empêchent cette pollution de l'air. C'est
là par réglementation. Nous aurons à assumer la
responsabilité et le coût de toutes les villes de l'ouest, les
erreurs du passé qui ont été faites dans d'autres secteurs
de l'île.
UNE VOIX: Particulièrement.
M. ROY: Particulièrement est juste dans ce que vous dites
là. C'est le gros bon sens qui parle. Tous les administrateurs qui
travaillent dans les raffineries et qui gagnent $25,000 par année s'en
vont vivre à l'ouest et ils vont laisser ça sur le dos des petits
contribuables. Il est temps qu'il y ait répartition.
M. SEGUIN: Peut-être un des endroits dans la province où
l'air est le plus pollué, c'est autour de Joliette, et je demanderai au
député de Joliette de s'occuper de son affaire.
M. ROY: Vous êtes après polluer l'air de la Chambre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
M. SEGUIN: Les carrières, et tout ce que vous avez autour de
là, et l'eau même.
M. ROY: C'est ça. En même temps, on demande de faire
éteindre tous les fours, de faire éteindre toutes les
raffineries, et on demande de créer des emplois. Vous avez donc un bon
jugement et un bon raisonnement!
M. SEGUIN: J'apprécie mon jugement à sa valeur,
mais...
M. ROY: Oui, oui, vous devez être le seul à
l'apprécier.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
M. SEGUIN: Je reconnais mal le point de vue du député de
Joliette. Parce que si quelqu'un veut...
M. ROY: Oui, mais ça fait des heures, des heures et des
heures...
M. SEGUIN: Parce que si quelqu'un veut parler de pollution de l'air, je
pense que ce n'est pas au député de Joliette d'en parler.
M. ROY: Encore moins vous.
M. SEGUIN: Je pense que ceux qui doivent combattre la pollution de
l'air, ce sont justement les villes qui sont en dehors, Repentigny,
L'Assomption, Berthier, Joliette, puisque avec les vents dans la région
de Montréal, les vents prédominants qui viennent de l'ouest et du
sud-ouest...
M. ROY: Je suppose que c'est vous qui contrôlez les vents.
M. SEGUIN: Ils sont poussés vers l'est. Alors c'est l'air
au-dessus de vos comtés, messieurs, juste en dehors de Montréal
qui en souffre le plus. Donc, si vous en souffrez, vous devrez contribuer
à éliminer cette pollution, de concert avec la ville de
Montréal.
M. ROY: Vous allez avoir le titre de la Sorcière
bien-aimée, si vous continuez.
M. SEGUIN: Je pense que le ministre devrait considérer la
possibilité d'entrer Joliette et toutes ces villes dans cette
communauté. On sera plus nombreux.
M. ROY: Voyons donc!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LESAGE: Voyons donc!
M, SEGUIN: J'ai une question bien distincte...
M. LESAGE: M. le Président, sur une question de règlement,
nous avons eu la paix tantôt. Nous avons pu discuter raisonnablement,
avant que le député de Joliette décide de venir en
Chambre. Il aurait mieux fait d'être ici tantôt.
Il aurait peut-être empêché le gouvernement
d'être défait en comité.
M. PAUL: M. le Président, pour ce qui est des défaites du
gouvernement en comité, ce n'est pas grave du tout.
M. LESAGE: Qu'on considère grave ou pas grave la défaite
du gouvernement en comité, il y avait deux députés sur
quelque 50.
M. PAUL: M. le Président, j'ai demandé la parole et,
à moins qu'on ne m'interrompe par un article du règlement, je
vais continuer. Je dis que le défaite en comité, ce n'est pas
grave. La défaite guette ceux-là qui font un débat
d'obstruction pour l'adoption de cette loi de la communauté urbaine.
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement; il n'y
a pas de débat d'obstruction.
M. PAUL: J'ai la parole; j'ai le droit de la garder.
M. LESAGE: Question de règlement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! II est clair que, si
un membre du comité invoque une question de règlement, je dois
l'entendre sur cette question-là.
M. LESAGE: Le ministre de la Justice accuse le député de
Robert-Baldwin de faire de l'obstruction en Chambre. Je dis que c'est
absolument antiparlementaire.
M. ROY: C'est vrai.
M. LESAGE: J'attire votre attention sur le fait que le
député de Joliette vient de déclarer que c'est vrai.
L'offense est donc double et tant le ministre de la Justice que le
député de Joliette doivent, à mon sens, retirer leurs
paroles.
M. PAUL: Je vais retirer mes paroles, mais je dois dire que le
député de Robert-Baldwin est dur de « comprenure » et
de bon sens.
M. LESAGE: Cela, c'est une opinion personnelle qui vaut ce qu'elle
vaut.
M. ROY: M. le Président, étant donné que le
règlement me force à retirer mes paroles, je les retire mais tout
le monde dans les galeries, qui attend depuis des semaines est convaincu de ce
qui se passe et le peuple jugera les hommes à leurs actes.
M. LESAGE: Vous êtes à la veille d'être jugé,
vous, et ce ne sera pas drôle.
M. PAUL: Cela fait mal de s'attaquer à des petits gars de chez
nous.
M. ROY: De toute façon, je ne me promène
pas avec des poignards dans le dos et je n'ai pas peur de mes amis.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! M. LESAGE: Avec des
quoi?
M. ROY: Avec des poignards dans le dos. Je n'ai pas peur de mes amis,
comme vous.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
M. LESAGE: Je n'accepterai pas l'accusation du député de
Joliette. Je ne crois pas que je mérite l'accusation de m'étre
promené avec des poignards dans le dos; je n'ai jamais poignardé
personne dans le dos. C'est faux.
M. ROY: Vous avez...
M. LESAGE: Je me suis toujours battu visière levée. Le
député de Joliette le sait et il devrait le
reconnaître.
M. PAUL: M. le Président, ce n'est pas ce qu'a dit le
député de Joliette.
M. ROY: Ce n'est pas ce que j'ai dit: Quand on a des poignards dans le
dos, d'habitude, on ne se les plante pas soi-même.
M. LESAGE: M. le Président, je n'en ai plus, si j'en ai
déjà eu. Je me sens extrêmement soulagé. Je n'ai mal
nulle part.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! Je constate qu'il est
une heure. Les travaux du comité sont suspendus jusqu'à trois
heures.
M. PAUL: Trois heures.
Reprise de la séance à 15 h 3
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre, messieurs! Article 112.
M. SEGUIN: M. le Président, je voudrais dès maintenant,
à la suite de certains commentaires qui se sont faits au moment de
l'ajournement à une heure, Informer cette Chambre qu'il n'a jamais
été mon intention ni mon désir, et ce ne le sera pas non
plus, de vouloir retarder de quelque façon que ce soit les
progrès de la Chambre.
Je vois qu'il est pas présent en Chambre en ce moment-ci; je
regrette les commentaires du ministre de la Justice qui a semblé
vouloir, directement ou indirectement, porter des accusations comme quoi je
faisais de l'obstruction ou que je ne comprenais pas. Je regrette, puisque je
ne croyais pas que, durant les trois dernières années, on aurait
pu porter une accusation semblable contre moi ou que mon comportement en
Chambre aurait donné quelque indication que ce soit que j'avais autre
chose en vue qu'une bonne administration pour cette province.
Si j'interviens à certains moments, c'est surtout pour essayer
d'obtenir des éclaircissements sur un point ou encore pour essayer de
contribuer d'une façon positive à la législation qui est
devant nous. J'ai mentionné, cet avant-midi, à l'article 112, le
fait que je croyais que les pouvoirs qu'on donnait à la
communauté urbaine dépassaient ce que l'on pouvait
connaître de cette administration, puisqu'elle n'a jamais
fonctionné jusqu'à présent. On sait que déjà
il y a conflit, jusqu'à un certain point, entre les différentes
parties qui formeront éventuellement le tout.
Je me demandais et je demandais à la Chambre s'il n'était
pas opportun qu'on diminue les pouvoirs tout de suite au début, quitte
ensuite à revenir dans un court délai pour donner plus de
pouvoirs une fois que cette administration, que cette communauté, ce
conseil, cet exécutif aurait prouvé sa valeur. Je pense que c'est
un excellent principe, comme je le disais ce matin, que toute bonne entreprise
adopte dès le début, soit commencer lentement, se mettre en
branle, occuper une certaine partie du territoire ou du problème et, au
fur et à mesure qu'on fait ses preuves, on ajoute aux forces de cette
corporation, de ce groupe.
D'ailleurs, c'est ce que les représentants des
municipalités il y en a 28 ou 29, selon qu'on accepte l'île
Bizard ou non dans la communauté c'est ce que chacun des
représentants de ces villes a demandé. C'est ce que le
mémoire présenté au ministre par ces communautés
a
demandé et a suggéré. On a semblé passer
outre à ces demandes, puisque le bill, tel que nous l'avons aujourd'hui,
est sensiblement le même avec certains amendements d'ordre plutôt
mineur. Il me semble que l'on n'a pas voulu entendre la demande de ces
municipalités et de ces villes de banlieue. Pourtant et Je le
répète il y a encore cette idée de créer,
pour la région de Montréal et la région
métropolitaine, un gouvernement métropolitain. Si nous sommes
arrêtés, si nous discutons, c'est justement sur les
modalités. Et, encore là, je pense que les objections
disparaîtraient facilement, si nous pouvions obtenir certaines
précisions. Ce matin, je demandais quel pouvait être le chiffre ou
le coût estimé pour que les municipalités qui ne font pas
la perception de la taxe des commissions protestantes présentement et
qui seront appelées à le faire de par la communauté;
qu'est-ce que ça peut représenter dans leur budget?
Nous savons que, dans certaines municipalités où la
perception des taxes pour les écoles catholiques se fait par la
municipalité d'après la Loi des cités et villes,
déjà la ville doit absorber et la loi est faite ainsi
certaines municipalités peuvent absorber, selon leur grosseur, le
nombre et le total de ces taxes, des montants variant de $5,000 à
$100,000 par année, pour lesquels on n'a pas de remise, pour lesquels on
ne peut emprunter, mais qu'on doit aller chercher dans le fond
général.
Lorsqu'elle est bien renseignée sur ce que ça coûte,
il est beaucoup plus facile pour une municipalité peu importe que
ce soit Montréal ou les villes de banlieue de faire son budget.
Je demanderais des chiffres approximatifs sur ce que les municipalités
seraient appelés à payer durant la première et
peut-être la deuxième année au point de vue de la
réglementation, de travaux ou d'entreprises contre la pollution de
l'air. Or, je n'ai pas de chiffres. Je n'ai pas d'informations.
Dans les banlieues, il faut nécessairement, si on veut que cette
administration communautaire fonctionne, que ces fonds soient dans les budgets.
Je ne passerai certes pas sur tous les points de la juridiction. Je les ai
mentionnés ce matin, je ne les répéterai pas.
Mais je n'ai parlé ce matin de l'établissement de
systèmes intermunicipaux d'eau potable. Je regarde la région de
Montréal. Déjà, pour la ville de Montréal et toutes
les villes que Montréal dessert au point de vue du service d'eau, il y a
une installation de faite. Dans l'ouest de l'île, la partie que je
représente personnellement, nous avons déjà un service
d'aqueduc distinct à tous les points de vue du système de
Montréal, il n'y a aucun raccordement pour le moment et ce manque de
raccordement s'explique très facilement. C'est qu'entre la partie ouest
et la ville de Montréal proprement dite ou les autres villes de banlieue
situées sur l'île, nous avons un rideau, appelez-le naturel ou
artificiel, selon le point de vue où vous vous placez. Vous savez
qu'à la hauteur de Dorval, il y a l'aéroport international de
Dorval qui empêche d'une façon directe ou indirecte tout service
de relier cette partie appelée Lakesho-re à Montréal
proprement dit. Vous avez un peu plus au nord, mais directement en ligne, la
cour de triage de la côte Saint-Luc qui occupe encore plusieurs centaines
d'acres de terrain situés au centre de l'fle et à la hauteur du
boulevard Trans-Canada. Un peu plus au nord de la Transcanadienne et encore en
ligne, allant directement vers le nord, vous avez l'aéroport de
Cartierville. Autant de secteurs où il est impossible de faire des
raccordements sur ces grands services de drainage, d'aqueduc, ou autres.
L'ouest de l'île a son système, il peut être
amélioré, je le concède.
Mais si nous devons incorporer tout ce système de service d'eau
pour l'fle, j'aimerais bien savoir quels chiffres nous devons envisager pour
l'avenir. Quels seront les coûts? Quelle est l'estimation des coûts
pour toutes ces villes de l'ouest qui devront défrayer non seulement le
développement et l'augmentation de leurs propres services mais dont
elles seront appelées à payer une part, je crois bien, au service
de l'fle. Nous les avons déjà. Qu'est-ce qu'on nous demandera en
plus? Je pense, encore là, qu'il est nécessaire d'avoir cette
information au point de vue budgétaire parce qu'il faut préparer
les budgets pour le 31 décembre. Nous n'avons pas cette information.
Lorsqu'on parle de service de santé, je pense encore que nous
sommes dans une espèce de vase clos. M. le Ministre, je ferais une
comparaison. Pour les villes de la région de Montréal, cette
année, c'est quasi comme si nous devions faire nos empiètes de
Noël par catalogue. C'est dire qu'il n'y a pas d'image, il n'y a rien pour
illustrer la situation. Alors, ne soyez pas surpris, je vous en prie, si nous
essayons d'obtenir plus de précisions sur les coûts, non pas en
vue de bloquer, d'arrêter, ou d'empêcher l'inévitable. Nous
le reconnaissons. Mais si vous insistez sur la bonne administration des
municipalités, comme vous le faites, il me semble que vous devriez
permettre au moins à ces administrateurs des villes de banlieue d'avoir
un aperçu de ce que cela pourra coûter au cours de 1970
projeté sur 1971.
Nous n'en demandons pas moins à nos officiers dans chacune des
municipalités de nous
faire ces mêmes projections. Pour nous, ce n'est pas pour un an,
c'est pour cinq, dix et quinze ans à l'avance. Si ces chiffres-là
sont disponibles dans les municipalités et si ces chiffres sont
disponibles pour la ville de Montréal, est-ce qu'il n'aurait pas
été possible, est-ce que ce ne serait pas possible qu'on fasse le
regroupement, qu'on fasse les calculs et qu'on nous donne cette information?
Est-ce tant demander? Il me semble que non parce que chacun d'entre nous, dans
l'administration de notre propre foyer, nous exigeons au moins ce que nous
demandons à un niveau peut-être moins élevé. Si nous
devons compromettre l'avenir de toute cette île par une communauté
urbaine, il y aura sans doute de bonnes raisons de le faire. Cela apportera
plusieurs améliorations, je suis d'accord.
Mais, n'est-il pas raisonnable, avant de s'aventurer, peu importent les
raisons qui existent pour qu'on se hâte, d'obtenir des informations?
Certes, on a dit que cela fait vingt ans qu'on en discute. Oui, autant de
discussions stériles. Je ne vols pas d'autres relevés ou rapports
qui nous auraient donné les détails nécessaires, si ce
n'est le rapport Blier qui, en 1964, a peut-être fait une investigation
plus à fond, mais sans chiffres réels toujours au niveau des
principes. On n'a jamais fait d'étude réellement
économique.
Ce n'est pas pour le gouvernement de l'Union Nationale, ni pour
l'Opposition, ni pour les députés, ni pour les maires qu'on parle
de cela; c'est pour le citoyen. Est-ce qu'on ne peut pas le renseigner, lui
dire d'avance: Vous allez payer tant, c'est inévitable; ce sera plus
l'an prochain et l'année suivante, mais vous aurez telle
amélioration dans vos services. Vous allez en bénéficier
de telle manière. Pas seulement des principes, pas seulement des
généralités. Il me semble qu'il faut aller en profondeur.
Cela ne demande pas une éternité. On ne parle pas d'un an, de
deux ans ou de cinq ans d'étude; on dit de prendre l'information que
chacun possède, d'en faire une compilation et d'arriver avec des
estimations qui nous diront; Ici, cela nous coûtera tant de plus; par
contre, là, nous économiserons tant d'argent.
Je suis convaincu à l'avance que, si nous pouvions faire cela,
nous n'aurions aucune difficulté avec cette loi de la communauté
urbaine. Mais non, on pousse et cela choque l'individu d'être
bousculé; cela choque le contribuable d'être tenu dans la grande
noirceur au sujet de son avenir, même si lui, le contribuable, est
peut-être plus responsable de ne pas s'informer comme il le devrait
quotidiennement ou au moins à intervalles réguliers de ce qui ar-
rive dans la municipalité ou dans le secteur où il demeure. Mais,
puisque le contribuable ne vous pose pas ces questions, ne vous demande pas ces
détails, est-il déraisonnable que les représentants de
cette assemblée demandent ces précisions au nom de ceux qu'ils
représentent.
Il me semble que ce que nous suggérons soit un délai
très raisonnable, non pas pour entreprendre une guerre avec les
municipalités, non pas pour recevoir des mémoires, non pas pour
prolonger les séances de la commission permanente ou autres, ce n'est
pas ça.
On demande des chiffres, des estimations, qui ne seront certainement pas
justes, nous en convenons. Faites des erreurs de 5%, ou de 10%, ou de 12%, ou
de 15%, mais, au moins, donnez-nous quelque chose! C'est ce qui manque. Et si
le ministre a ces chiffres, publions-les. Je serai le premier à appuyer
son projet de loi. Le premier, je l'appuie dans le moment, pourvu qu'on me
donne ces renseignements. C'est le but, je pense, du comité
plénier de s'enquérir du moins, la responsabilité de
l'Opposition et de demander des précisions sur les
différents articles. C'est ce que nous avons fait. C'est pour ça
que je regrette que ce matin, quand tout semblait se passer, je ne dirai pas
dans le calme, mais d'une façon bien pondérée, on ait
trouvé bon de porter des accusations. Ce n'est pas en portant des
accusations ou en se méfiant les uns des autres et je n'ai pas de
leçon 3 faire à qui que ce soit ce n'est certainement pas
en créant des raisons de méfiance que cette communauté
urbaine pourra progresser et se développer comme nous le voulons. Alors,
je termine sur l'article 112. J'aurai certainement l'occasion d'y revenir, au
cours des articles suivants, pour demander les précisions que j'ai
mentionnées, il y a quelques minutes, et que j'ai énoncées
avant le déjeuner.
Si on est en mesure de fournir ces précisions, si on est en
mesure d'éclairer les membres de cette Chambre sur ce qu'il en
coûtera.
Je ne suis pas impressionné par le chiffre de $72 millions, pas
plus que je ne suis impressionné par le chiffre de $150 millions qui
avait été estimé au début pour le coût d'Expo
67 on sait ce que ça a coûté ou par les
estimations pour un certain bateau qui a été construit
dernièrement à Halifax. Cela ne m'influence pas. Le ministre a
probablement d'excellentes raisons pour estimer à $72 millions les
dépenses nécessitées par la communauté urbaine,
mais je prétends que le ministre lui-même n'a pas d'informations
suffisantes pour estimer réellement ce que ça coûtera.
Alors, M. le Président, sans plus d'élaboration, pour ma
part, l'article 112 devrait être
modifié de façon à diminuer ou à restreindre
les pouvoirs de cette communauté urbaine, au moins, pour la
première année de son existence.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. HYDE: Le ministre a-t-il l'intention de répondre aux questions
posées par le député?
M. LUSSIER: Attendez un peu.
M. HYDE: On a demandé si l'article était
adopté.
M. LUSSIER: M. le Président, à la commission permanente
des Affaires municipales, j'ai donné toutes les informations et tous les
renseignements qu'on m'a demandés. On continue à dire qu'on n'a
pas ces renseignements-là, mais je les ai tous donnés. Il est
bien évident qu'il n'y a rien de pire qu'un sourd qui ne veut pas
entendre.
De plus, c'est à l'article 245 que tous ces sujets, à mon
avis, doivent être discutés. Ce chapitre est intitulé:
« Dispositions financières ». C'est lorsque nous serons
rendus à l'article 245 que nous pourrons discuter en détail des
coûts des différents, services, compétences et juridictions
qui tomberont sous la communauté urbaine de Montréal. A l'article
112, à mon avis, on ne doit discuter que des compétences ou des
juridictions comme telles de la communauté urbaine.
M. LESAGE: M. le Président, je regrette, je dois différer
d'opinion avec le ministre. Je ne puis admettre la logique de son
argumentation. Voici qu'à l'article 112 on énumènre les
champs de compétence de la communauté urbaine de Montréal.
Le député de Baldwin considère que ce champ de
compétence est trop vaste. Une des raisons qu'il donne c'est le
coût trop élevé pour les contribuables. Le
député de Baldwin dit, en d'autres termes: Je ne suis pas en
mesure de porter un jugement sur l'étendue que l'on doit donner à
la compétence de la communauté, à moins que je ne sache
quelles sont les estimations de dépenses pour chacun des articles.
C'est une logique impeccable. Il n'y a donc pas lieu de remettre
à plus tard la discussion du coût de chacun des articles
mentionnés à l'article 112. Si le ministre veut absolument s'en
tenir au raisonnement qu'il a fait et dont je ne puis admettre la logique, il
ne nous restera plus qu'une chose à faire, c'est de demander de
suspendre l'étude de l'article 112 afin que nous puissions, lorsque nous
aurons à le voter, le voter ayant en main tous les détails et
particulièrement les détails du coût de l'application de
chacun des champs de compétence. Autrement, ce n'est pas juste de nous
demander de voter. Nous sommes en comité plénier pour obtenir
tous les renseignements dont nous avons besoin pour voter chacun des articles.
Je le répète, c'est la dernière fois, s'il est des
renseignements qui sont absolument essentiels pour donner un vote
éclairé sur l'article 112, c'est bien le coût d'application
de chacun des champs de compétence. J'espère que le ministre
n'aura pas objection à répondre aux questions qui lui sont
posées. S'il répond maintenant, il n'aura pas besoin de
répondre à l'autre article qu'il a mentionné, l'article
245. La question sera vidée et nous viderons en même temps la
compétence à accorder à la communauté et
l'estimation du coût des services qui seront administrés par les
autorités de la communauté urbaine.
M. BERTRAND: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales m'informe, et ceux qui étaient présents à la
commission des Affaires municipales admettent, que tous les chiffres ont
été donnés. Les chiffres ont été
donnés. On peut accepter ou ne pas accepter ces chiffres, mais ces
chiffres sont inscrits dans la transcription du journal des
Débats...
M. LESAGE: J'y étais.
M. BERTRAND: ... sur le coût approximatif de ces services.
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que le premier ministre me
permet?
M. BERTRAND: On peut les accepter ou ne pas les accepter.
M. LESAGE: Un instant. Les coûts que le ministre a donnés
sont pour la première et la deuxième année. Il ne nous a
donné aucune projection de l'avenir, et c'est cela que nous voulons
avoir. La première et la deuxième année il va y avoir des
subventions du gouvernement provincial, mais qu'est-ce que cela veut dire?La
première et la deuxième année c'est le coût des
études dans ces divers domaines. Il n'y aura pas d'action proprement
dite. Ce que nous voulons savoir c'est quel sera le coût de l'action aux
municipalités quand celles-ci ne recevront plus de subventions
d'établissement. C'est cela qui est important.
Il nous faut savoir combien cela va coûter à ce
moment-là, avoir au moins une estimation. Nous n'en avons aucune,
aucune.
M. BE RTR AND: Quand même le chef de l'Opposition...
C'est la communauté urbaine qui, une fois formée, verra
quand le chef de l'Opposition dit prévoir pour dix ou quinze ans.
M. LESAGE: Non, je n'ai pas dit ça.
M. BERTRAND: On a prévu pour un an ou deux.
M. LESAGE: M. le Président, dix, quinze ans, je n'ai pas dit
ça. C'est l'étude.
M. BERTRAND: Vous n'avez pas dit 10. 15 ans. Vous dites: Combien
d'années?
M. LESAGE: J'ai dit: La première et la deuxième
année, on ne fera que des études. Ce que le ministre nous a
donné, j'y étais, moi, au comité,...
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: ... c'est l'estimation du coût des études. Four
ce qui est de la mise en oeuvre, on n'a pas eu un seul chiffre.
M. BERTRAND: Le coût exact de la mise en oeuvre, c'est
quand...
M. LESAGE: Cest dans trois ans, ça, pas dans quinze ans.
M. BERTRAND: La communauté urbaine est formée cette
année. Cela va être une année de rodage, la première
année, on le sait dans une organisation comme celle-ci.
M. LESAGE: Oui, mais, c'est là-dessus que vous...
M. BERTRAND: Ce qui me renverse, moi je suis député
ici depuis 22 ans c'est qu'il n'y a pas eu une année, au
comité des bills publics ou privés, où on n'ait pas
parlé d'un gouvernement métropolitain pour l'île de
Montréal.
M. LESAGE: Cela n'a rien à faire.
M. BERTRAND: Cela fait 22 ans qu'on en parle. Dès l'instant
où un gouvernement prend la responsabilité de soumettre un
projet, tout le monde dit: On s'entend sur le principe. J'ai eu...
UNE VOIX: Vous pouvez l'accepter dans trois...
M. BERTRAND: ... l'occasion de rencontrer un groupe de maires avec le
ministre des Affaires municipales. Tout le monde était là. Le
principe, très bien; quels sont les problèmes? On avait un
problème de la police. On a parlé à ce moment-là
d'une commission de police. Nous avons plutôt formé un conseil de
la sécurité publique. Il y avait une couple d'autres
problèmes. En dehors de ça, les sept maires qui
représentaient le groupe des 27 ont dit: On admet ça, on veut
préserver notre autonomie. J'ai dit: Etes-vous en faveur du principe?
Ils ont dit: Oui. Etes-vous en faveur des grands principes que l'on vous donne
là? Oui. Il y avait deux petits problèmes, peut-être trois.
On en est rendu qu'on fait presqu'un problème sur chacun des
articles.
M. le Président, ou on admet un principe, et dès l'instant
où on admet un principe, il faut toujours que cet organisme-là
soit autre chose qu'un organisme fantoche et fantôme.
Autrement, il n'y aura pas de gouvernement métropolitain. Dans
les circonstances, que l'on ait des questions à se poser, admis, mais je
vous donne le résultat d'une entrevue que j'ai eue personnellement avec
les sept maires. A la suite de ça, l'idée était bien
arrêtée, étant donné ce que nous avions su, il n'y
avait pas de séance au comité. Malgré cela, le ministre et
le gouvernement ont dit: Nous allons y aller devant le comité. J'ai
écouté, même si je n'étais pas présent. J'ai
écouté, de mon bureau, les délibérations. Il y en a
un, à un moment donné, qui a dit: Si on essaie de s'entendre
autour de ça, on est aussi bien de le dire, on ne s'entendra jamais.
Qui doit trancher le débat? Qui, sinon l'autorité qui
accepte ses responsabilités? Voilà le problème. Il arrive
un moment dans une démocratie, s'il n'y a pas moyen, si on doit
constamment remettre et remettre les problèmes au lieu de les
régler, on les entasse. Vous êtes favorables au principe, il y a
des modalités, nous sommes les premiers à reconnaître, il
ne faut pas avoir été député longtemps ici pour le
savoir.
Un organisme comme celui-là va revenir au Parlement presque tous
les ans avec des lois. La charte de la ville de Montréal et celle de la
ville de Québec reviennent tous les ans devant le Parlement.
Réalisons donc tous que, c'est une entreprise nouvelle. Un organisme
métropolitain, ça peut prendre un an pour mettre ça sur
pied. La deuxième année, ça va à peine commencer.
D'ici deux ans, je pense qu'ils vont être joliment plus en mesure de
voir, comme le chef de l'Opposition le disait, cet avenir même pas
lointain de dix ou quinze ans, mais de quatre ou cinq ans. On m'a parlé,
à un moment donné,
de la représentation. Je ne veux pas faire de dissertation. On
m'a dit que la population des banlieues augmentait. J'ai dit: Si elle augmente,
on verra à corriger ça pour avoir une représentation plus
exacte.
M. LESAGE: Les articles sur ce point ont été
adoptés. Il n'est pas question de retarder l'étude du bill ou
d'employer le rouleau à vapeur de la majorité, il est question
d'avoir une discussion d'hommes sérieux. Nous sommes à l'article
112. Nous sommes pour le principe du bill.
M. LUSSIER: Et vous votez contre.
M. LESAGE: J'ai déclaré que j'étais pour le
principe du bill. Le ministre sait fort bien que si j'ai voté contre,
c'est parce qu'il n'a pas voulu nous donner les renseignements pertinents.
M. LUSSIER: C'est faux. A ce moment-là, le chef de l'Opposition
ne m'a dit: Le ministre peut me répondre ou ne pas me répondre.
Alors, très poliment, je lui ai fait sentir que c'était mon
privilège de ne pas répondre, il décrète de
lui-même que c'est une attitude dictatoriale. Je m'excuse, mais c'est
uniquement parce que M. le chef de l'Opposition voulait justifier son vote en
passant le « puck » à un autre.
M. LESAGE: Pas de motif, il y a peut-être des fois où le
ministre des Affaires municipales ferait mieux de passer le « puck
» à un autre; il scorerait peut-être plus souvent, il aurait
des assists, au moins.
M. LUSSIER: Des affirmations gratuites.
M. LESAGE: J'en suis à la déclaration du premier ministre.
Je ne pense pas qu'il ait besoin du ministre des Affaires municipales pour se
défendre.
M. LUSSIER: Vous pouvez retirer ça bien facilement.
M. LESAGE: Je n'ai rien à retirer. Votre veillée d'hier
soir vous a bien fatigué! Le premier ministre a dit: Il faut que la
démocratie joue pleinement son jeu. Il semble qu'on est favorable au
principe depuis des années. C'est vrai. Le premier ministre a
parfaitement raison, mais plusieurs députés de ce
côté-ci se posent une question au sujet de l'article 112, qui
détermine le champ de compétence immédiat je fais
une distinction avec l'article 114 de la Communauté urbaine de
Montréal où mê- me des délais sont impartis pour
accomplir telle ou telle chose. Est-ce que, pour me servir d'une expression
souvent employée, en ce faisant nous prendrions la bouchée trop
grosse? C'est ça la question du député de Robert-Baldwin.
Ce n'est pas le principe du bill; c'est: Est-ce que nous prenons la
bouchée trop grosse? Pouvons-nous digérer tout ça?
Evidemment, un des meilleurs critères pour savoir jusqu'à quel
point on peut digérer, c'est d'avoir des estimations de coût et
des projections de coût.
Une fois que la communauté urbaine aura pris action dans chacun
de ces domaines, même si cette loi revient pour étude l'an
prochain ou dans deux ans, une fois l'engagement pris, il n'est pas facile de
faire machine arrière. Les estimations, je le répète, que
le ministre nous a données en comité étalent le coût
des études dans la plupart des cas, sauf dans deux; l'intégration
des services policiers et l'extension des services de santé. Je pense
que je donne exactement les faits. Dans la plupart des autres cas,
c'était l'estimation du coût des études.
C'est sur ces points que nous voudrions avoir beaucoup plus de
précisions, il est évident que si l'on veut revenir avec le bill
et laisser au Parlement le soin de décider si, après
étude, la communauté devra s'engager, on devrait, lorsqu'on
détermine les champs de juridiction, parler de l'étude de
l'élimination de la pollution de l'air, parler d'étude dans le
cas de l'établissement de services intermunicipaux d'eau potable et
d'étude dans le cas de la coordination des services de protection contre
l'incendie.
M. BERTRAND: On peut toujours commencer par ça. S'il n'y en a pas
eu, M. le Président, soyons de bon compte...
M. LESAGE: Je veux être de bon compte.
M. BERTRAND: S'il n'y a pas eu d'étude, par exemple, sur la
pollution de l'air; s'il n'y a pas eu d'étude faite par la ville de
Montréal ou par les autres municipalités, je trouve qu'il est
absolument normal que cette communauté urbaine voilà un
problème qui est certainement intermunicipal procède
à des études, il fait toujours croire qu'il y a un conseil, un
exécutif où les villes de la périphérie vont
être représentées, il y a un conseil à
l'intérieur duquel les villes de la périphérie vont
être représentées. Or, des études sont
prévues pour un an ou deux sur la pollution de l'air, les égouts
intermunicipaux et les ouvrages intermunicipaux d'épuration des eaux.
Est-ce qu'on voudrait que le ministre donne des chiffres en l'air? Si on
procède à des études, c'est donc qu'on ne les a
pas. C'est donc qu'il faut les obtenir. C'est donc qu'il faut faire des
relevés. C'est donc qu'il faut préparer des plans et devis. C'est
alors que la Communauté urbaine de Montréal pourra y pourvoir,
soit elle-même si elle juge que c'est un problème intermunicipal,
ou qu'elle le laisse à l'autorité locale si elle trouve que c'est
un problème qui peut être réglé localement.
M. LESAGE: Bien...
M. BERTRAND: Il est sûr que le ministre, pas plus que n'importe
quel homme conscient de ses responsabilités, ne peut avoir les
réponses à tout dans ce domaine. Le ministre me
répète qu'il a fourni tous les chiffres qu'il a pu d'abord
obtenir tant du ministère que des villes elles-mêmes pour informer
les membres de la commission municipale et répondre, l'autre Jour, aux
demandes qui ont été formulées par les villes lorsqu'elles
sont venues devant la commission.
M. LESAGE: Dans le cas de la pollution de l'air, M. le
Président...
M. BERTRAND: II y a la pollution de l'air et il y a...
M. LESAGE: C'est l'article 168.
M. BERTRAND: ... l'établissement d'un schéma
d'aménagement...
M. LESAGE: La pollution de l'air, c'est que la communauté urbaine
peut agir tout de suite et forcer les gens à acquérir et à
aménager des dispositifs, etc., etc., et dans les estimations de
dépenses, c'est le coût des études.
On se demande où on va. Si le ministre voulait être plus
précis dans ses réponses.
M. LEVESQUE (Laurier): Sauf tout le respect que je dois au
député de Robert-Baldwin, je ne suis pas d'accord. Je trouve que
c'est un strict minimum, ce qu'il y a là-dedans. C'est évident
que si on veut un gouvernement métropolitain qui marche, ce qu'il y a
là-dedans me paraît être le strict minimum des choses qu'il
faut coordonner. Il y a des inconnues là-dedans comme la pollution de
l'air.
Je viens de lire ces jours-ci je suppose que d'autres l'ont lu
que c'est devenu un problème remarquez tout le monde en
parle, dans toutes les grandes villes...
M. LESAGE: C'est sûr.
M. LEVESQUE (Laurier): ... aux Etats-Unis comme ici. C'est devenu un
problème tellement inquiétant...
M. LESAGE: II y a longtemps qu'on en parle à Los Angeles.
M. LEVESQUE (Laurier): Tout le monde en parle, mais personne ne fait
rien. C'est devenu un problème tellement inquiétant que j'ai vu
que la compagnie Ford venait de placer parce qu'évidemment c'est
une compagnie sous contrôle familial, alors elle peut jouer avec ses
fonds plus facilement $30 ou $60 millions, je pense que c'est $30
millions la première année et $60 millions pour les deux
années qui suivent une seule compagnie qui, évidemment,
est gigantesque $30 millions plus $60 millions sur deux ans, juste pour
étudier la façon dont ils pourraient améliorer le «
design », si on veut, de leurs voitures et de la combustion, de
façon à cesser d'augmenter la pollution de l'air. La plupart des
experts disent qu'avant longtemps, dans les grandes régions
métropolitaines, si cela continue, on est en train déjà
d'empoisonner tout le monde à petit feu.
Alors, il me paraît logique que ce soit communautaire d'abord,
mais je crois aussi qu'inévitablement, il n'y a pas moyen de sortir du
fait qu'on ne sait pas d'avance ce que cela coûtera, et que les pouvoirs
qui sont prévus à l'article 168, qui sont des pouvoirs de
réglementation, sont à peine une esquisse de ce qui devrait
être fait. Alors, à l'article 112, ce qui me frappe c'est qu'il
n'y a pas moyen de fonctionner, je crois. On a beau l'étudier et le
virer de bord, à moins de vouloir vraiment jouer avec un gouvernement
métropolitain qui n'en sera pas un, il faut absolument qu'il y ait cette
somme de pouvoirs-là. Il y en a une partie qui est prévue par
étude, parce qu'on ne sait rien. Je crois que ce ne serait pas
honnête de la part du ministre de prétendre faire des projections,
et je crois qu'il ferait mieux de faire des projections d'étude. Mais
tous les gros blocs de ce qui existe, est-ce qu'il n'est pas prévu
de ce qui existe, je ne parle pas du futur, comme la pollution la
police d'abord, c'est réglé, on sait où on va, peu importe
ce qui sera admis après...
M. LESAGE: On le sait plus ou moins.
M. LEVESQUE (Laurier): Cest-à-dire qu'on fait le transfert de ce
qui existe.
M. LESAGE: Oui, mais on répartit le coût.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais cela...
M. LESAGE: Mais la répartition exacte, on ne sait pas ce que cela
va donner.
M. LEVESQUE (Laurier): Dans le cas de l'autre gros bloc qui existe
déjà, c'est-à-dire la question de transport, il y a un
budget transféré déjà...
M. LESAGE: Ce n'est pas tellement les transports, c'est les services de
santé qui, à la longue...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais pour autant qu'ils existent, il me
semble qu'on saura assez vite, les municipalités savent
déjà quelle va être la mise en commun, parce qu'il y a
déjà des services de santé municipaux, il s'agira de
savoir quel sera le transfert, en partie au moins. J'ai assez travaillé
sur les « damnés » bureaux de santé municipaux, dans
certains cas, quand on négociait, cela vaut ce que cela vaut, mais
enfin, il y en a qui existent, il s'agira de savoir ce qu'il faut faire avec.
Alors, le traitement des données, les schémas
d'aménagement comprennent ceux de la ville de Montréal pour la
région métropolitaine ou d'autres comme point de départ.
C'est évidemment des choses qui sont nécessaires si on veut un
gouvernement métropolitain qui soit moderne et qui sorte l'île de
Montréal de la jungle de développement où elle se trouve.
Parce que c'est un fait que le développement s'est fait sans
coordination.
La circulation, il y a déjà des budgets, et tout cela est
prévu aux articles 245 et suivants, devant être financés au
prorata par les municipalités. Ce transfert ou, à
l'occasion de cette création de nouveaux services qui sont impossible
à évaluer, comme la pollution de l'air le coût en
sera réparti entre les municipalités. Ce que j'aime beaucoup,
c'est que cela commence par le fait que l'évaluation et
j'espère que c'est ce qui va se réaliser que
l'évaluation sur la base de laquelle le coût sera établi et
réparti va être uniformisée au plus vite par l'ensemble de
la communauté pour qu'on cesse d'avoir des gens qui paient une fois et
demi et trois quarts ce que paient les autres.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): A partir de là, la communauté a ses
pouvoirs, c'est-à-dire un conseil et un exécutif.
M. LESAGE: Oui, mais...
M. LEVESQUE (Laurier): S'ils veulent que cela coûte plus cher ou
moins cher...
M. LESAGE: Bien oui, mais c'est Montréal qui va décider.
La communauté est dominée par Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, écoutez, pendant trois ans...
M. LESAGE: C'est ça qu'il y a dans le tond. On n'a pas de
cachette à se faire. C'est ça qui est le fond de la question.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous savez sacrement bien qu'il y a le veto des
municipalités de banlieue qui fait que, pendant la période
d'établissement...
M. LESAGE: Pas dans les cas où il y a des délais
d'impartis par la loi, parce qu'à ce moment-là le
lieutenant-gouverneur en conseil peut intervenir.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, d'accord. Sauf ce cas-là. Mais
ça, évidemment, ça va venir plus tard.
M. LESAGE: Oui, tantôt.
M. LEVESQUE (Laurier): II reste, quand même, que, sur trois ans,
avec un droit de veto qui nous permettra, on l'a déjà dit, de
revoir cette damnée loi-là au moins une fois par année,
probablement, comme toutes les chartes...
M. BERTRAND: Vous pouvez en être sûr.
M. LESAGE: II va falloir amender l'article 340!
M. LEVESQUE (Laurier): En tout cas, ceux qui seront ici ne sont pas
sortis du bois. L'article 112, c'est le coeur du bill. Je n'ai pas envie de
reprendre ce que Je disais sur l'article 2 du bill 63, mais, en tout cas,
ça c'est le coeur du bill. Je veux dire que si elle n'a pas ces
pouvoirs-là, il n'y en a plus de communauté urbaine, je crois.
Là-dessus, moi, j'aurais même une addition, au lieu d'une
soustraction, à suggérer. Je voudrais seulement suggérer
au ministre, en terminant, non pas de diminuer, mais d'ajouter, simplement pour
concordance... A l'article 355, vous avez un amendement qui doit venir pour
inclure la commission électrique. Très peu de gens savent, en
dehors des milieux spécialisés, de quoi il s'agit. C'est
comment dirais-je les services de fabrication ou d'éta-
blissement des conduits électriques souterrains. Cela peut
prendre une grande importance au point de vue de la répartition que vous
avez prévue à l'article 355. Après l'article 355, ce sera
intégré. Est-ce qu'il ne serait pas bon, à l'article 112,
entre g) et h) ou quelque part par là, d'ajouter un sous-paragraphe qui
serait simplement l'établissement des conduits électriques
souterrains? Autrement, l'article 355 arrive comme un cheveu sur la soupe.
M. LESAGE: II n'y a pas seulement l'électricité.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais cela pourrait être des conduits
souterrains...
M. LESAGE: Des conduits...
M. LEVESQUE (Laurier): ... pour les services publics, si on veut.
M. LESAGE: Oui, il faudrait les définir d'une façon assez
précise, parce que ce ne sont pas tous les conduits souterrains. Ce ne
sont pas les conduits de gaz.
M. LEVESQUE (Laurier); Non, d'accord.
M. LESAGE: Ce ne sont pas des conduits d'aqueduc ou d'égouts.
M. LEVESQUE (Laurier): L'égout, l'épuration et les trucs
d'aqueduc sont prévus?
M. LESAGE: Oui, c'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, il y a le gaz, le téléphone
et l'électricité. Moi, je pense à
l'électricité parce qu'ils transfèrent la commission
électrique.
M. LESAGE: Oui, dans le cas des aqueducs et des égouts, ce sont
des travaux intermunicipaux.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, oui, d'accord.
M. LESAGE: Tandis que, dans le cas des conduits électriques
souterrains, ce n'est pas seulement intermunicipal; c'est pour desservir aussi
l'intérieur des municipalités.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, d'accord, parce que cela va devenir,
d'après l'article 355 et l'intégration, un Jeu.
M. LESAGE: Je suis d'accord en principe avec ce que dit le
député de Laurier, mais je cherche de quelle façon
définir les conduits.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, d'accord. Mais il me semble que ce serait
mieux que les conduits souterrains qu'on les définisse n'importe
comment soient ajoutés.
M. LESAGE: D'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): On dit: La communauté a sur son territoire
la compétence voulue. Si on prévoit ce transfert-là, je
crois que ce serait utile que ce soit dans les responsabilités
générales. Parce que cela prend une grande ampleur et c'est
extrêmement délicat, cette histoire de combinaison de conduits
souterrains. Alors, je ne sais pas comment le formuler.
M. LUSSIER: M. le député, je pense bien que, si on relit
l'article qui sera inséré après l'article 355, il est
très clair que cette commission des services électriques de la
ville de Montréal devient un service, après son
intégration au 1er janvier 1971.
M. LEVESQUE (Laurier): Justement, parce que...
M. LUSSIER: Vous demandez que nous l'ajoutions à la
compétence de l'article 112. En fait, cela revient à ça,
même si on ne l'ajoute pas. La difficulté est de définir,
d'une façon très claire et précise, cette
compétence. Le chef de l'Opposition a mentionné tout à
l'heure que cela concernait un domaine très particulier des services
d'électricité.
M. LESAGE: Cela va plus loin.
M. LUSSIER: Si on ne le définit pas spécifiquement
à l'article 112, si on le met là, bien on peut donner une
compétence tellement large que cela engloberait d'autres choses qu'on ne
veut pas englober.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il ne serait pas logique...? Je
m'excuse, je ne voulais pas interrompre.
M. LUSSIER: Je voulais simplement répéter ce que dit
l'article 355: « Au plus tard le premier janvier 1971, le comité
exécutif doit adopter et soumettre au conseil pour approbation par
règlement un plan établissant l'intégration totale
à la communauté de la Commission des services électriques
de la ville de Montréal ». Cela veut dire que l'on prend ce
service avec sa définition, ce qui fait que c'est essentiellement une
commission des services électriques de la ville de Montréal et
ça devient un service de la communauté comme s'il était
inscrit à l'article 112. Mais là, on reste dans un domaine
très précis,
dans cette juridiction exclusive, précise, sans s'exposer
à être dans une juridiction plus étendue que celle que l'on
veut lui donner.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est justement pour ça que ça peut
être, à mon humble avis, quelque chose... L'histoire des conduits
souterrains électriques, ça ne va pas tout seul. Il y a les
autres conduits, entre autres les autres services publics qui sont souvent
impliqués là-dedans. On recoupe le téléphone aussi
bien que l'électricité dans certains cas, c'est connu.
Maintenant, l'article 355...
M. LESAGE: C'est un simple transfert de juridiction, ce qui est
différent de...
M. LEVESQUE (Laurier): II y a toujours eu du « taponnage »
et du tiraillement sur ces affaires-là.
M. LESAGE: Je le sais.
M. LEVESQUE (Laurier): Dans l'article 355, on fait une chose qui, je
crois, est bonne, c'est qu'on prend ce qu'on appelle la commission
électrique, c'est-à-dire les équipes de la ville de
Montréal avec une espèce de petite commission plus ou moins de
façade, mais les équipes sont importantes, ce sont les hommes qui
travaillent qui sont importants, le reste c'est du « placotage
».
Ce qu'on fait, c'est que sur un plan qui est à assez à
long terme, parce qu'évidemment ça coûte très cher
mais à mesure que l'Hydro peut dire, par exemple, que tel secteur de
fils aériens est usé et fini ou quand il y a un nouveau
développement, quand une avenue est changée ou qu'on ouvre de
nouvelles artères qu'on peut choisir entre le souterrain parce
qu'il y a un changement nécessaire de toute façon et
l'aérien, ces équipes-là sont entrafnées depuis
longtemps à mettre des conduits souterrains parce que tout le monde
admet que quand ça ne coûte pas trop cher et que ça
n'abolit pas des actifs qui sont encore bons en plein air, c'est beaucoup plus
pratique à beaucoup de points de vue, en tenant compte du climat, de la
sécurité, et tout ça. Donc, il y a une espèce de
plan, mais ça implique, ces conduits souterrains, pas seulement
l'électricité, éventuellement. Vous le prévoyez
à l'article 355, mais il y a aussi tout cet ensemble de conduits
souterrains, de canalisations, et je crois bien que si vous dites aqueduc et si
vous dites égout quand vous pensez au gaz et quand vous pensez au
téléphone, éventuellement ça s'appliquera à
tout le monde. Je ne sais pas, je vous suggérerais de mettre au moins
que la communauté possède sur son territoire la compétence
sur... etc. La compétence sur l'établissement des réseaux
de conduits souterrains. Parce que, pour l'électricité, vous
l'avez déjà à l'article 355. Pourquoi ne pas le mettre au
pluriel, ce qui permettra d'avoir peut-être une vue coordonnée de
cet ensemble. Autrement, vous serez obligés d'y penser de toute
façon avant longtemps parce que ça fait partie intégrante
d'un plan de développement métropolitain, d'une manière ou
d'une autre.
M. LUSSIER: Le dernier alinéa de cet article se lit comme suit:
« Par le seul effet de l'entrée en vigueur de ce règlement,
la compétence de la ville de Montréal et les droits, obligations,
pouvoirs et devoirs de cette dernière... » Cela veut dire
que...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, ce qui existe...
M. LUSSIER: ... tout ceci passe complètement à la
communauté urbaine et que ça devient nécessairement une
compétence de la communauté urbaine à partir de cette
date-là. C'est embêtant...
M. LEVESQUE (Laurier): Ce qui existe actuellement...
M. LUSSIER: ... parce que si on le met à l'article 112 tel
quel.
M. LEVESQUE (Laurier): ... c'est un morceau. Vous prenez tout le
morceau, la commission des services électriques et vous le
transférez à la communauté. De toute façon, c'est
là que ça doit aller, et c'est logique. Mais ce que je voulais
dire, c'est que ce morceau que vous transférez n'a rien à voir
avec un plan complet, il y a toujours eu du tiraillement dans le domaine des
conduits souterrains. Je ne peux pas vous en donner un plan, il n'y en a pas.
On sait qu'il n'y en a pas. Or, les conduits souterrains, c'est un ensemble. Si
vous devez le mettre quelque part... Il serait aussi fou de laisser les
conduits souterrains sans juridiction locale que de laisser d'autres ouvrages
intermunicipaux essentiels sous juridiction locale. Mais enfin, si vous
n'êtes pas prêts, ça reviendra une autre fois.
M. LUSSIER: Il n'y a que le gaz, comme tuyau souterrain qui n'est pas
inclus dans les responsabilités, mais cela pourra devenir une
responsabilité de second temps, par exemple.
M. LEVESQUE (Laurier): Et très souvent vous avez aussi le
téléphone qui est impliqué dans ces cas-là de plus
en plus.
M. LUSSIER: On me dit que le téléphone est compris dans la
loi ou dans la charte de cette commission électrique.
M. LEVESOUE (Laurier): Ont-ils déjà le
téléphone? Etes-vous sûr?
M. LUSSIER: 523, paragraphe 10. C'est dans la...
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne l'ai pas devant moi. C'est parce qu'il y
aurait toujours une chicane continuelle entre la compagnie de
téléphone Bell, l'Hydro et la ville de Montréal. C'est
peut-être simplement parce qu'il s'agissait de répartir les
coûts. Cela, on le sait...
M. LUSSIER: Mes légistes médisent... M. LESAGE: ... que la
chicane prend.
M. LEVESQUE (Laurier): J'ai surtout le souvenir des chicanes.
M. LUSSIER: II n'y a uniquement que le gaz qui ne soit pas inclus dans
la responsabilité.
M. LEVESQUE (Laurier): Juste le gaz? M. LUSSIER: Uniquement le gaz.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord, alors si vous transférez
l'électricité, le téléphone et
l'électricité sont là en même temps.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): II manquerait le gaz. C'est à vous de
décider au sujet du gaz,
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, on parle du manque
d'étude sur le coût et sur la situation qui existe aujourd'hui
pour les administrateurs locaux de pouvoir prévoir ce qui va arriver
dans deux ou trois ans. Le premier ministre nous disait que la
communauté fera les premières années des études en
vue des projets communs et qu'elle déterminera après
étude, les coûts futurs de ces services.
Je crois que ce qui révolte les citoyens des municipalités
de banlieue, c'est ce principe-là même. Si nous prenons, par
exemple, l'article 112, le premier paragraphe: « L'évaluation des
biens imposables dans chacune des municipalités de son territoire
». Il me semble tout à fait évident que l'évaluation
dans l'île de Montréal devrait être homogène, qu'elle
devrait être uniforme; plus que cela, elle devrait très
probablement l'être dans toute la province. Ceci dit, si le gouvernement
avait été sérieux et s'il avait voulu obtenir la
coopération de tous les citoyens de l'fle, les fonctionnaires du
ministère se seraient rendus voir les gérants municipaux.
Localement, il y a des gérants municipaux qui sont très valables,
qui ont une longue expérience de l'administration municipale. On aurait
demandé aux professionnels de l'administration leur avis sur le sujet:
Quelle est pour vous la meilleure façon d'établir, dans la
communauté, une évaluation homogène?
M. LUSSIER: Quelle preuve avez-vous que nous ne l'avons pas fait?
M. SAINT-GERMAIN: J'aurais bien aimé avoir le résultat de
ces enquêtes et de ces études. De cela, nous n'avons jamais rien
vu. On n'en a jamais parlé et on n'a jamais lu le rapport de ces
études non plus.
M. LUSSIER: Ce sont des groupes de travail.
M. SAINT-GERMAIN: Peut-être qu'à ce moment-là on
aurait convenu, après étude, de laisser simplement, sous
l'autorité de la communauté, l'étude des normes. On aurait
laissé exclusivement à la communauté la
responsabilité d'étudier les normes valables pour l'fle.
Peut-être aurait-on trouvé qu'il était
préférable de gardé, à chacune des
municipalités, son service d'évaluation.
Lors de ces études a-t-on prouvé, par exemple, que le
bureau d'évaluation de la ville de Montréal était
efficace? Est-ce qu'on a établi le coût d'opération par
tête, le coût d'opération pour chaque cent dollars
d'évaluation dans Montréal? A-t-on fait une étude du
système d'évaluation de Montréal? On aurait
peut-être trouvé le système d'évaluation de
Montréal efficace, je ne le sais pas. On aurait peut-être
trouvé, d'autre part, dans les municipalités de banlieue, des
bureaux d'évaluation et un personnel d'évaluation moins
dispendieux et peut-être plus efficace, mais non on a tout donné
la responsabilité de l'évaluation à la
communauté.
Dans le cas des administrateurs locaux, est-ce qu'ils sont au courant du
rendement du personnel du bureau de Montréal? Est-ce que le rendement
est bon? Quel est son coût? On peut être assuré, M. le
Président, que, dans le contexte actuel et comme le disait le
chef de l'Opposition il ne faut pas s'en cacher, c'est
Montréal qui dominera la communauté urbaine c'est
le service d'évaluation de Montréal qui sera le noyau du service
unifié futur, et de là, on greffera, très probablement,
les bureaux et les employés locaux au grand bureau de
Montréal.
Et pour répondre à l'argumentation du premier ministre, si
la communauté urbaine trouve valable de revenir devant le Parlement pour
faire modifier la loi lorsqu'on aura un personnel bien structuré de 300,
400, 500 personnes travaillant à évaluer les biens de la
communauté, est-ce qu'il sera facile de modifier les structures, les
cadres de ce personnel, le faire travailler d'une autre façon, diminuer
leur nombre si on trouve que le personnel est trop nombreux. Ce sera un
personnel tellement structuré avec les contrats, les syndicats, la
protection, l'ancienneté, que ça deviendra pratiquement
incontrôlable.
C'est pratiquement incontrôlable, l'administration de
Montréal actuellement. On en a un exemple, c'est la même chose au
gouvernement. Est-ce que le gouvernement trouve facile d'adopter des lois ou
d'adopter des règlements de façon à rendre plus efficace
le fonctionnarisme au niveau de la province? Ce n'est pas facile. Pourquoi
essayer de faire croire à la population que si on fait un faux pas
à l'heure actuelle, il sera facile, en modifiant la loi, de rendre plus
efficace le rendement de la communauté?
En continuant, on parle toujours, dans le même paragraphe, de la
révision des évaluations et le recensement. Je me souviens, lors
de l'étude en comité de la loi, qu'on a mentionné
qu'à Montréal les révisions étaient très
lentes et qu'il y avait des causes pendantes depuis plusieurs années.
Alors un propriétaire qui veut faire réévaluer sa
propriété et qui attend le résultat, peut attendre deux,
trois ans avant de connaître le résultat de ses
démarches.
Alors, puisque l'on donne aujourd'hui la responsabilité de la
révision à la communauté, on peut prévoir que ce
sera encore le bureau de révision de Montréal qui deviendra le
noyau de l'organisation pour toute la région, et qu'on greffera des
employés locaux à ceux de Montréal. Si Montréal
n'est pas capable de donner à sa population actuellement un service
prompt et un service efficace, est-ce que ce personnel de nouveau
démesurément grossi, sera plus efficace et ne coûterait-il
pas des prix exorbitants?
Ce sont toutes ces choses-là qui font que les citoyens,
même s'ils admettent unanimement qu'il y ait à Montréal des
problèmes communs, que des solutions doivent être trouvées
en commun et que le coût doive aussi être défrayé en
commun, sont tout à fait inquiets devant cette législation qu'on
nous apporte, d'ailleurs à la toute fin de la session et qu'on est
obligé d'étudier à pleine vapeur. Nous parlons ici de
l'élimination de la pollution de l'air. Il aurait peut-être fallu
se demander sérieusement si c'était là un problème
de responsabilité municipale et même intermunicipale. A quoi
servira cette législation et l'argent dépensé par la
communauté? Pour prendre un exemple bien frappant, des industries, comme
il y en a une présentement à Beauharnois, polluent l'air avec une
intensité tout à fait révoltante, lorsque les vents
viennent du côté de l'île de Montréal. Eh bien, l'air
de la communauté ou l'air même de Lachine est pollué par
cette industrie de Beauharnois. Si on constate, à part ça, que la
rive sud est en plein développement, qu'il y aura dans les années
futures d'énormes développements industriels sur cette rive,
c'est dire que le problème de la pollution de l'air dépasse les
cadres de la communauté.
Alors, on aurait pu certainement étudier la situation et se
demander si en ce moment le gouvernement provincial ne fait pas que remettre
à la communauté des responsabilités qui sont les siennes.
Il ne faut pas penser que, parce qu'on inclut dans les responsabilités
de la communauté la pollution de l'air, le problème est
résolu par le fait même. C'est peut-être un des moyens les
plus sûrs pour qu'il ne le soit jamais.
C'est certainement là un problème où les
autorités devront investir des millions avant d'en arriver à une
solution. Et, avec la taxe qui pèse sur la propriété, la
taxe aussi bien municipale que scolaire qui pèse actuellement sur les
municipalités de l'arrondissement de Montréal, il est bien
possible que la communauté urbaine, après avoir
défrayé le coût des services tout à fait urgents et
les services qu'elle doit donner au jour le jour, trouve qu'il lui est
impossible d'investir davantage pour éliminer la pollution de l'air. Les
autorités municipales diront simplement au gouvernement provincial: Nous
aimerions bien prendre en ce domaine nos responsabilités, mais nous n'en
avons pas les moyens. Alors, de voir dans le bill cette question de la
pollution de l'air n'est pas, à mon avis, une solution au
problème. C'est peut-être le moyen le plus sûr d'être
certain qu'il ne sera pas résolu dans les années
immédiates. Je vois très mal ce problème qui, à mon
avis, n'est pas intermunicipal, mais réellement provincial, je le vois
très mal, au point de vue monétaire, la capacité de la
communauté à le résoudre. Au point de vue des
égouts, si on avait fait une étude de l'efficacité des
égouts et du rendement des égouts dans chaque
communauté.
On aurait peut-être pu déterminer quels sont les
problèmes de toute la communauté, quels sont
les problèmes, premièrement, que chacune des
municipalités ne peut pas résoudre seule, quels sont ses
problèmes particuliers, et quelle est la facette de ses problèmes
qu'elle doit résoudre avec la coopération de ses voisins.
Alors, après étude de ces problèmes communs, on
aurait pu déterminer les sommes nécessaires pour les
résoudre, au lieu de mettre dans le bill une phraséologie
générale, comme l'établissement de systèmes
intermunicipaux d'eau potable ou d'égout. On peut réellement
conclure que, dans quelques années, le gros des dépenses pour ces
divers services sera défrayé par la communauté urbaine,
alors qu'on aurait pu, dans un bill, simplement donner comme
responsabilité, à la communauté, les problèmes
communs, lesquels auraient été bien établis et bien
délimités par des études précédentes. Les
conseils de ville locaux auraient pu prévoir, pour les années
à venir, quelle somme de leur budget devrait être
dépensée pour résoudre ces problèmes.
Il en est de même à tous les articles, M. le
président. C'est pour cela que Je dis que le ministre nous impose une
législation, alors que nous ne connaissons pas les chiffres et les
sommes qui seront dépensées dans l'avenir. On n'a pas
étudié, dans chaque municipalité, le coût des
services, l'efficacité des services, quelles sont ces parties de
services qui doivent être réglées en commun. On aurait pu,
après ces études, donner à la communauté uniquement
la compétence qu'il était nécessaire de lui donner.
Avec cette série d'articles et cette série de
responsabilités que l'on donne à la communauté, qu'est-ce
qu'il arrivera? A mon avis, dans quelques années, vous aurez au service
de la communauté un personnel énorme, excessivement coûteux
qui, bien des fois, doublera le travail qui sera fait localement. Vous aurez,
vu qu'il sera considérable, un personnel très difficile à
conduire, très difficile à régir et qui sera souvent
inefficace. Ce n'est pas en modifiant dans les années futures la
législation que nous étudions aujourd'hui qu'on pourra rendre le
tout moins dispendieux.
M. le Président, à cause des responsabilités
énormes que l'on donne à la communauté dans cet article,
je vois dans les années à venir, un gouvernement énorme,
un gouvernement excessivement dispendieux. Les hommes publics auront peu
à faire pour le dominer et l'administrer efficacement. Je vois cette
communauté emprunter, hypothéquer les propriétés de
toute la communauté urbaine, de sorte que cette loi ne sera pas un actif
pour le développement normal de Montréal et de la région.
Elle pourra même devenir, M. le Président, un sérieux han-
dicap au développement économique et au développement
industriel parce qu'elle fera peser sur toute la propriété
immobilière de la région des taxes considérables et un
genre de gouvernement tout à fait incontrôlable.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec son
amendement?
M. HYDE: Non, M. le Président. J'aimerais si vous me le
permettez, poser une question au premier ministre qui nous a adressé la
parole sur cet article il y a quelques minutes. Je ne suis pas en Chambre
depuis aussi longtemps que le premier ministre, mais depuis que j'ai
été élu député cela fait presque 15
ans il a toujours été question des problèmes du
Montréal métropolitain pour essayer d'y trouver une solution. Le
premier ministre lui-même a indiqué que cela dure depuis 25 ou 30
ans. Cela dure depuis 40 ans, depuis 1921, année où on a
créé la commission métropolitaine de Montréal.
En écoutant le premier ministre, j'avais l'impression qu'il avait
bien suivi le discours que nous a servi le maire de Montréal vers la fin
de nos séances en bas. Le maire de Montréal a dit exactement la
même chose: que c'est un problème qu'il faut régler. M. le
Président, il n'y a eu personne devant le comité, il n'y a eu
personne en Chambre ici pour dire qu'il était contre le principe, qu'il
ne reconnaissait pas le problème et qu'il ne voudrait pas trouver de
solution. Mais la question que je voudrais poser au premier ministre, c'est
comment peut-on demander à cette Chambre, devant un problème
d'une telle ampleur, un problème qui existe depuis une vingtaine
d'années et qui est de nature très aiguë, comment peut-on,
dis-je, espérer régler ce problème dans un délai de
trois semaines?
Il y a eu toutes les études, tous les projets mentionnés
par le ministre...
M. BERTRAND: Si le député de Westmount me le permet, ce
problème se règle, disons, par l'adoption d'une loi, d'abord.
Premièrement.
M. HYDE: C'est ce que le maire de Montréal a dit.
M. BERTRAND: Une loi qui sera mise à l'épreuve et au sujet
de laquelle on connaît des détails assez précis, comme le
ministre l'a indiqué devant la commission des Affaires municipales, pour
deux ans au moins. Il n'y a aucun doute que la première et la
deuxième année de la vie d'un tel organisme, cela va être
une période de rodage. Il ne peut en être autrement. De là
est venu l'autre propos que j'ai tenu tantôt à
l'effet que j'ai la conviction, en adoptant ce projet de loi, que l'an
prochain, dans deux ans et à tous les ans, nous reviendrons devant le
Parlement avec un projet de loi concernant la Communauté urbaine de
Montréal. J'ai utilisé l'exemple de la charte de la ville de
Montréal et je pourrais donner l'exemple de toutes les
municipalités de la périphérie de Montréal qui
presque chaque année sont venues devant le comité des bills
publics et des bills privés. Le ministre n'a jamais prétendu que
c'était une solution miracle, mais il fallait poser un geste...
M. HYDE: Personne n'a prétendu cela.
M. BERTRAND: ... il fallait adopter une loi, et il a pris la
responsabilité le gouvernement l'a appuyé de
soumettre ce projet de loi.
M. HYDE: Mais, M. le Président, je n'étais pas rendu
à la question. J'espère que le premier ministre va attendre la
question que je voulais lui poser et qu'il pourra nous donner une
réponse satisfaisante. J'allais justement poser la question: Comment se
fait-il que le gouvernement, devant l'ampleur du problème que tout le
monde reconnaît, voudrait nous demander d'adopter cette loi dans un
délai de trois semaines après le dépôt, la
publication de la loi? Après toutes les études qui ont
été faites durant des années, toutes les lois qui ont
déjà été adoptées la Loi de la corporation
métropolitaine de Montréal, qui n'a pas été une
grande réussite.
Et là, aujourd'hui, une semaine avant Noël, quelques jours
avant la fin de nos travaux sessionnels, on nous demande d'examiner en
comité plénier une loi très compliquée. C'est une
loi sur laquelle les réactions des maires qui sont venus devant la
commission des Affaires municipales pour nous faire valoir leurs points de vue,
le seul message unanime qu'on avait de ces messieurs, c'était:
Donnez-nous le temps d'étudier cette loi, d'étudier ses
implications. J'ai une question très précise que je voudrais
poser au premier ministre; je l'avais posée au ministre, mais je ne
considère pas que j'ai eu une réponse suffisante. Où est
l'urgence d'adopter cette loi aujourd'hui? Quel est l'inconvénient d'en
suspendre l'étude et de voter la loi dans deux mois, peut-être
trois mois? A ce moment-là, même si, comme disait le maire
Drapeau, on n'aura jamais l'unanimité, au moins, dans un temps
raisonnable, on pourrait avoir l'opinion des gens qui ont eu le temps
d'étudier les implications, de nous soumettre des suggestions
basées sur des chiffres et sur des études faites sur ce projet de
loi. Alors, quelle est l'urgence d'aujourd'hui? Quel est l'Inconvénient
de sus- pendre l'étude et d'amener la loi dans deux ou peut-être
trois mois?
M. BERTRAND: Au lieu de me poser cette question-là, si le
député de Westmount avait posé une question précise
sur le bill, cela aurait peut-être accéléré les
procédures.
M. HYDE: Je l'ai posée trois fois.
M. BERTRAND: Le ministre a déjà, en deuxième
lecture, donné la base de ce projet de loi. Deuxièmement, les
consultations qui ont eu lieu, les rapports qui ont été faits,
les études, et, si mon souvenir est bon, il a dû montrer aux
membres de la Chambre la brique de documents qui attestaient des consultations
qui ont eu lieu, des mémoires qui ont été
présentés. Je pense que, dans le fond, ceux qui disent qu'ils
sont pour, ils sont contre! Et, pour ne pas montrer qu'ils sont contre, ils
disent: Remmettez-le donc! Si le gouvernement le remettait, ils arriveraient
encore et ils diraient; On est pour, vous savez, mais on est contre telle
modalité ou tel aspect du bill. Il faut qu'un gouvernement prenne ses
responsabilités. Il a accepté d'aller devant la commission des
Affaires municipales pour discuter de nouveau avec les maires, cela a
été accompli. Nous sommes devant la Chambre pour adopter le
projet de loi. Vote.
DES VOIX: Vote! Vote!
M. HYDE: Le premier ministre me donne exactement la même
réponse que le ministre. Au moins, il y a la solidarité
ministérielle. Sur l'article 112, est-ce que le ministre est prêt
à considérer la suggestion qui a été faite par le
procureur de certaines des municipalités, M. Viau? M. Viau nous a
conté sa petite histoire, concernant l'enfant qui est né et
à qui faut apprendre à marcher...
M. BERTRAND: J'étais à mon bureau et j'ai entendu cette
remarque et ces propos.
M. HYDE; Bon, le premier ministre est au courant.
M. BERTRAND: Au moment où M. Viau disait ça, je me suis
dit en mol-même: C'en est un autre qui veut essayer de retarder le projet
de loi.
M. HYDE: II n'était pas question du tout, M. le premier ministre,
de retarder le projet de loi. M. Viau, je crois, parlait à ce
moment-là des pouvoirs et il faisait exactement les mê-
mes représentations. Je ne voudrais pas reprendre toutes les
remarques qui ont été faites par le député de
Robert-Baldwin, il y a quelques instants, mais au lieu de donner tous les
pouvoirs prévus à l'article 112, pourrait-on commencer avec
quelque chose, commencer à marcher avant d'essayer de courir?
Le ministre a-t-il étudié la possibilité de se
rendre à cette demande unanime des maires des municipalités?
Commencer avec quelque chose un peu restreint pour, ensuite comme disait
le premier ministre, on va faire des changements annuellement ajouter
d'autres pouvoirs pour clarifier certains aspects de la loi? Le ministre
serait-il prêt à éliminer, pour le moment, certains des
alinéas de l'article 112?
M. LUSSIER: Nous avons étudié ce cas de juridiction et de
compétence que nous devons donner à la communauté urbaine
de Montréal afin qu'elle accomplisse un travail efficace.
M. HYDE: Même pour le service de la police? Là aussi.
M. LUSSIER: C'est une réponse totale et complète.
M. HYDE: Sur la question de la police, les maires
intéressés étaient unanimes si je ne me trompe pas, M. le
Président, à 112k) « La coordination et, le cas
échéant, l'intégration des services de police etc..
» Est-ce que ça a été enlevé? Je m'excuse si
ça a été enlevé.
M. BERTRAND: C'est ça, la coordination, l'intégration.
M. SEGUIN: ... la coordination de la police. On ne joue pas sur les
mots.
M. HYDE: Le sous-article k) reste-t-il dans le projet, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): En autant que je sache, il est
encore là.
M. HYDE: Alors, toutes les représentations étaient
à l'effet que cet aspect-là pourrait être laissé de
côté au début quitte à l'amener plus tard, l'an
prochain, ou dans deux ou trois ans.
Le ministre pourrait-il nous dire simplement...
M. BERTRAND: S'ils n'en veulent pas, ils viendront nous voir et nous
l'enlèverons. Si la communauté urbaine elle-même, si
l'organisme créé comme gouvernement métropolitain n'en
veut pas, il viendra. Mais, il faut toujours, comme on l'a dit tantôt, si
on ne veut pas avoir un organisme fantôme et fantoche, si on veut avoir
quelque chose qui fonctionne, il faut toujours que ç'ait des pouvoirs.
La Commission de Montréal métropolitain, on sait quelle sorte
d'organisme ç'a été, ç'a été un corps
sans âme.
M. HYDE: Au moins avec la Commission de Montréal
métropolitain, on avait commencé.
M. BERTRAND: C'était un cadavre.
M. HYDE: C'est ça, on avait commencé avec quelque chose,
on a essayé de donner d'autres pouvoirs, on a essayé d'amener
d'autres amendements.
M. BERTRAND: Cela n'a jamais marché.
M. HYDE: Comment le premier ministre peut-il croire qu'avec ce bill
ça va être une plus grande réussite?
M. BERTRAND: C'est parce qu'ils ont plus de pouvoirs.
M. HYDE: Le premier ministre devrait peut-être faire attention, il
veut dire que, par ce bill, le gouvernement va donner un pouvoir presque
illimité à Montréal pour régler toutes les
affaires.
M. BERTRAND: Non.
UNE VOIX: Le rêve de M. Drapeau.
M. BERTRAND: Vous discutez du principe de la loi. Ce qui me frappe,
c'est que vous êtes favorables au principe, et dès que vous
trouvez des articles qui appliquent le principe, vous êtes contre. Ou on
est pour ou on est contre. Qu'on cesse de se dandiner à droite et
à gauche.
M. HYDE: M. le Président, Je n'avais aucunement l'intention
d'intervenir sur l'aticle 112. C'est simplement que le premier ministre
lui-même a commencé à discuter du principe et à
parler du problème qui existe depuis 25 ou 30 ans, et j'aurais
simplement voulu lui poser une question...
M. BERTRAND: Vous l'avez posée.
M. HYDE: ... espérant que je pourrais avoir une
réponse...
M. BERTRAND: Vous me l'avez posée.
M. HYDE: ... un peu plus complète, un peu plus raisonnable que
celle qui a été donnée par le ministre lui-même.
M. BERTRAND: Je sais qu'aucune des réponses ne donnera
satisfaction au député de Westmount. Aucune de mes
réponses, ni aucune des réponses du ministre des Affaires
municipales ne sera de nature à procurer un peu de jouissance et
à donner satisfaction au député de Westmount,
M. HYDE: M. le Président, le premier ministre parle du
député de Westmount; il est vrai que mon comté s'appelle
Westmount. Mais je dois dire que probablement moins de la moitié de mes
électeurs se trouvent dans la ville de Westmount. Le plus grand nombre
est dans la ville de Montréal.
M. BERTRAND: J'espère bien que le député ne me
blâmera pas de l'appeler le député de Westmount, comme il
m'appelle le député de Missisquoi.
M. HYDE: Exactement. Peut-être suis-je un peu sensible. J'avais
senti que le premier ministre parlait du député de Westmount,
parce que Westmount a été contre.
M. BERTRAND: Non, non.
M. HYDE: Je dois dire, M. le Président...
M. BERTRAND: Je ne peux pas dire M. Hyde...
M. HYDE: Vous n'en avez pas le droit.
M. BERTRAND: ... parce que ce n'est pas parlementaire.
M. HYDE: Vous n'en avez pas le droit. M. ROY: Vous avez le Westmount
facile.
M. HYDE: Oui, le député de Joliette va bien nous aider
à éclaircir les problèmes auxquels nous devons faire face.
Alors, c'est assez. Si on est prêt à l'adopter comme cela, je n'ai
pas d'objection.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté sur division?
M. BERTRAND: Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, le premier ministre disait
tout à l'heure: Le gouvernement est prêt à prendre ses
responsabilités. Le gouvernement considère-t-il vraiment
l'élimination de la pollution de l'air comme une responsabilité
municipale?
M. BERTRAND: M. le Président, nous en avons parlé
tantôt. Je pense que le député n'était pas en
Chambre quand j'en ai parlé avec le chef de l'Opposition. Nous avons
reconnu que c'était un problème. La ville de Montréal
dépense actuellement de l'argent dans ce domaine-là. Je pense
bien que, s'il y a des études à faire au sujet du problème
de là pollution de l'air, ceux qui sont sur les lieux sont mieux en
état de les faire que nous.
M. LUSSIER: Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Au point de vue du service de santé que
Montréal donne à ses citoyens, ne croyez-vous pas qu'il y a une
large part de responsabilité de la part du gouvernement provincial
là-dedans?
M. BERTRAND: C'est une chose qui pourrait être discutée
avec la Communauté urbaine de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste, mais vous dites que le gouvernement prend
ses responsabilités.
M. BERTRAND: La ville de Montréal a déjà un service
et il y a d'autres municipalités de la périphérie qui en
ont.
M. SAINT-GERMAIN: Vous dites que le gouvernement prend ses
responsabilités, mais il reste que vous remettez le tout à la
communauté.
M. BERTRAND: Des subventions seront versées en vertu de la
loi.
M. SAINT-GERMAIN: Cest entendu. Prenez le service de la police; qu'y
a-t-il d'urgent dans le service de la police actuellement? Pourquoi l'inclut-on
là? Il me semble absolument évident que le gouvernement
provincial, au lieu de prendre ses responsabilités et de renflouer
l'économie de Montréal, va chercher par la police chez les
citoyens des municipalités environnantes... C'est là qu'est toute
l'importance du bill. Je crois sincèrement que la seule raison pour
laquelle le gouvernement est si pressé de voter cela avant la fin de la
ses-
sion, c'est pour permettre, par le biais de la communauté, de
faire payer par les citoyens de la région le coût du service de la
police de Montréal. C'est ainsi qu'on va renflouer les coffres de la
ville de Montréal. Cela me semble absolument évident. C'est pour
cette raison que je dis que le gouvernement ne prend pas ses
responsabilités à ce point de vue là. Il remet ses
responsabilités.
Comment voulez-vous que, dans des conditions comme celles-là,
vous puissiez avoir la collaboration des citoyens des localités
environnantes en vue du succès de la communauté urbaine? Pour
avoir une communauté urbaine vivante qui aura du succès et qui
sera un actif, il n'agit pas de lui donner des obligations ou des pouvoirs; ce
serait trop simple.
Il s'agit là de former des cadres et d'avoir une
législation telle que cette communauté puisse faire face avec
efficacité à ses obligations et à ses devoirs. Cela sera
ça, le barème du succès ou de l'Insuccès de la
communauté. Cela ne sera pas la quantité d'obligations ou la
quantité de pouvoirs qu'elle aura. Cela serait la façon avec
laquelle elle va faire face à ses obligations.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec son amendement. Article 113. Article
112, sur division, oui. Article 113. Adopté. Article 114, il y a
amendement.
M. PAUL: Enlever l'alinéa e.
M. LE PRESIDENT: Remplacer les neuf premières lignes par le texte
suivant.
M. LUSSIER: L'alinéa e.
M. BERTRAND: Faire disparaître l'alinéa e.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec l'amendement. A l'ordre! Article 114
avec l'amendement, adopté? Sur division.
M. SAINT-GERMAIN: Qu'est-ce qu'on entend exactement par les loisirs
à caractère régional?
M. LUSSIER: En fait de loisirs municipaux, un parc ou une
activité municipale qui a un caractère plurimunicipal devient une
activité qu'on peut dire régionale. C'est dans cette
optique-là que ça peut tomber sous l'autorité de la
communauté urbaine. Et lorsque le transfert se fera, si le conseil en
décide ainsi par une majorité de votes, dans un règlement
ou dans une résolution on spécifiera exactement quelle sera la
responsabilité de la communauté urbaine dans le domaine des
loisirs régionaux. C'est uniquement pour que des loisirs qui sont
actuellement locaux, des parcs qui sont actuellement locaux et qui peuvent
servir à deux, trois ou quatre municipalités puissent servir
à de nombreuses municipalités et être administrés
par la communauté urbaine dans ce cas. Mais ce sont des juridictions, au
point de vue des loisirs et de la récréation, que les
municipalités assument déjà, et ces
responsabilités-là sont juste portées au niveau
régional. Ce ne sont pas de nouvelles, mais c'est donné à
une autre autorité, parce que cette autre autorité
répondrait mieux aux obligations de ces loisirs régionaux.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. SEGUIN: Dans le même ordre d'idée, on sait, et je pense
qu'on le sait dans tout le pays, que la ville de Pointe-Claire possède
une des trois piscines intérieures de 50 mètres qui existent au
Canada, la seule qui existe dans l'Est du pays. C'est une fonction existant au
niveau municipal, local, cette piscine de 50 mètres ouverte douze mois
par année et qui pourrait être considérée par la
communauté comme étant au niveau de la région ou de la
communauté. Est-ce que vous nous dites que la communauté pourrait
ft un moment donné décider de s'accaparer de cette
piscine-là pour la mettre au service de l'Est du Québec? Vous ne
voyez pas d'objection à ce que ça se fasse?
M. LUSSIER: Absolument pas.
S'il y a entente avec la municipalité qui possède
ça et si elle dit: Moi je pense que c'est régional, le conseil de
la communauté urbaine dit aussi: Je pense que c'est régional.
Tout le monde adopte une résolution à l'effet que c'est
régional et tout le monde s'entend.
M. SEGUIN: Tout le monde, vous parlez de la majorité. La
majorité du conseil ou la majorité de l'exécutif, c'est
ça que vous voulez dire quand vous dite tout le monde?
M. LUSSIER: Oui. C'est un règlement approuvé, comme on le
disait tout à l'heure. Tout le monde s'entend, et selon la
définition de tous et chacun du mot régional, si ça tombe
dans cette définition ça passe à l'administration de la
communauté urbaine.
M. TREMBLAY (Montmorency): II y a sûrement un danger dans cette
régionalisation des loisirs. C'est que certaines municipalités
ont fait des efforts financiers considérables pour
se donner des services de loisirs qui n'existaient pas dans d'autres
municipalités. Je crois qu'il ne peut y avoir qu'une raison pour
laquelle les loisirs puissent être de caractère régional.
C'est que ces municipalités se sont mis sur les épaules des
capitalisations énormes auxquelles elles doivent faire face, et elles ne
le peuvent pas. Je pense que c'est la seule raison pour laquelle les
municipalités pourraient espérer que ces services de loisirs
puissent être régionalisés. Maintenant, il peut survenir ce
qu'on appelle une certaine discrimination parce que Je conçois que la
Communauté urbaine de Montréal connaîtra très
rapidement des problèmes financiers considérables puisque les
objectifs à atteindre et la compétence étant tellement
vastes, il y aura des problèmes financiers à régler. Je
crains que certaines municipalités dont la situation financière
est bonne ne puissent capitaliser, elles aussi, pour améliorer ces
services de loisirs parce qu'elles auront à répondre à ce
moment-là à d'autres impératifs, à des
priorités qui auront été fixées en fait par la
communauté urbaine elle-même. Ces municipalités pourront
à ce moment-là souffrir d'une certaine discrimination et ne
pourront obtenir ces services qu'elles désirent et qu'elles sont tout
probablement sur le point de donner à leur population à cause de
la capitalisation énorme que ça va demander.
Ces loisirs à caractères régionaux, je pense qu'ils
devraient être régis par des normes et par des critères
assez sérieux afin d'entrer les services de loisirs dans cette
présente loi. Je pense que j'y reviendrai aussi pour Québec.
Certaines municipalités sont bien organisées et elles auront
à partager ces services qu'elles donnaient à leur population avec
une population beaucoup plus vaste. J'ai l'expérience personnelle dans
certaines localités, surtout dans le domaine scolaire, qu'en fin de
compte, pour faire bénéficier toute une région de services
déjà établis et déjà payés
préalablement par une municipalité en particulier, il pourra y
avoir une certaine discrimination. Je demanderais donc au ministère de
prévoir peut-être des mécanismes qui lui permettront d'agir
avec justice dans ce sens afin d'éviter que la capitalisation des uns
soit payée par les autres tout en donnant aux autres qui auront à
payer un service qui sera adéquat ou tout au moins comparable à
ceux qui existent déjà.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 114 adopté tel
qu'amendé.
M. SAINT-GERMAIN: Relativement à la question sur le
problème du taxi que le chef de l'Opposition avait posée ce
matin...
M. LUSSIER: Je lui ai répondu. Adopté. Le vote.
M. TREMBLAY (Montmorency): ...le service de protection contre
l'incendie.
M. SAINT-GERMAIN: II me semble qu'on n'a pas répondu à
cette question du chef de l'Opposition.
M. LESAGE: La question du taxi, oui. Je voudrais bien savoir quelles
sont les raisons qui ont amené le ministre à changer
d'idée. Pourquoi propose-t-il l'amendement qui a pour but de retrancher
le sous-paragraphe e) qui se lit comme suit: « la réglementation
et le contrôle de l'industrie du taxi »? Quand j'ai lu le projet de
loi, j'étais en Chambre. J'ai dit: Enfin, les municipalités de
l'île de Montréal vont être obligées de s'entendre
sur cette question qui a présenté dans le passé tout
l'aspect d'un problème aigu, problème aigu qui a
entraîné de la violence en certains cas. Il est clair que si la
Communauté urbaine de Montréal se voit forcée par le
projet de loi de régler le problème du taxi sur l'île de
Montréal, toute la question de Murray Hill va y passer. C'est ça
qu'il faut. Il faut que ça se règle, cette question-là,
une fois pour toutes.
Tout le monde est convaincu qu'il faut que ça se règle.
Qu'est-ce qui a pu convaincre le ministre qu'il fallait laisser aller les
choses dans le statu quo et enlever ou supprimer le sous-paragraphe e) de
l'article 114? C'est un des problèmes les plus aigus à
Montréal.
M. LUSSIER: M. le Président, on y a pensé. Les raisons que
le chef de l'Opposition amène, ce sont des raisons qui,
évidemment, nous ont fait nous aussi bien réfléchir, et
nous avons inscrit, à un de ces moments donnés, sur un canevas du
projet de loi, cet article-là: Réglementation et contrôle
de l'industrie du taxi.
Lorsque nous avons commencé à discuter avec les gens qui
sont assez au fait, nous nous sommes aperçu que le problème
n'était pas assez mûr pour que nous puissions prendre une
décision. Nous l'avons enlevé de notre canevas, mais je ne sais
pas de quelle façon, ce brouillon s'est rendu chez l'imprimeur, qui l'a
imprimé sans que nous voulions que ça apparaisse à cet
article.
Simplement pour donner... Oui c'est ce qui est arrivé, en
fait...
M. LESAGE: Le ministre est après donner...
M. LUSSIER: D'abord, dans l'avant-projet, cela n'y était pas, ni
dans aucun des rapports
que nous avions antérieurement. Cela n'a pas été
discuté avec les gens de la ville de Montréal. Cela n'a pas
été discuté avec les villes de banlieue, ce contrôle
des taxis. Après l'avoir inscrit nous avons décidé, bien
avant d'aller Jusqu'au bout avec cet article-là, de faire certaines
analyses. Comme je le mentionnais tout à l'heure, par exemple dans la
ville de Londres, lorsqu'un taxi est métropolitain, les banlieues n'ont
plus ou à peu près pas de taxi parce qu'une fois que le taxi de
la banlieue s'en va dans le centre ville, il ne revient pas, il fait des
voyages dans le centre-ville, il y a la question des contrôles, le nombre
de permis. Nous avions l'intention bien arrêtée d'étudier
en profondeur, lorsque le temps sera venu de le proposer, lors des prochains
amendements qui seront apportés à cette loi. Mais actuellement on
ne peut pas être assez sûr, soit de l'inclure dans une fonction de
premier temps, ni d'une fonction de deuxième temps. On peut...
M. LESAGE: Monsieur...
M. LUSSIER: ... demander à la communauté urbaine de bien
vouloir étudier ce problème et d'en faire un rapport au
comité exécutif.
M. LESAGE: Oui, mais c'est ce que...
M. LUSSIER: Cela on peut le lui demander. Mais on ne peut pas
l'émettre dans une des fonctions de compétence, soit de premier
ou de deuxième temps. Qu'on émette un voeu, que la
communauté urbaine étudie ce problème du taxi à
l'intérieur de son territoire et que le comité fasse rapport au
conseil et que le conseil, à cette époque, adopte un
règlement ou une recommandation qui vienne jusqu'au
lieutenant-gouverneur en conseil, là-dessus, je pense bien que nous
serions d'accord. Mais les inclure dans les fonctions de premier ou de
deuxième temps, je ne pense pas.
M. LESAGE: M. le Président, l'article 114 ne constituerait qu'une
incitation à la communauté urbaine d'étudier le
problème. La communauté urbaine n'est pas obligée
d'adopter un règlement. Je vais relire l'article 114 lentement pour le
ministre.
M. LUSSIER: On peut le lire, nous aussi.
M. LESAGE: « La communauté peut, par règlement de
son conseil adopté à la majorité des membres de ce conseil
présent à une assemblée spéciale convoquée
à cette fin, cette majorité devant comporter le vote affirmatif
d'au moins la moitié des représentants de la ville de
Montréal et d'au moins la moitié des représentants des
autres municipalités de son territoire, décréter que la
communauté aura, à compter d'une date à être
déterminée par le lieutenant-gouverneur en conseil il
intervient juridiction sur l'ensemble ou une partie des matières
suivantes: e)... » Je ne répète pas.
M. le Président, c'est une incitation à la
communauté urbaine à étudier le problème en
profondeur, pas autre chose, parce qu'il n'y a absolument rien à
l'article 114 qui oblige la communauté urbaine à adopter tel
règlement concernant la réglementation et le contrôle de
l'industrie du taxi dans quelque délai que ce soit. Mais c'est une
incitation à l'étude.
Il me semble que le moins que nous puissions faire ici, c'est de
demander aux intéressés d'étudier la question en
profondeur. Par l'article 114, nous ne faisons pas plus que cela.
M. LUSSIER: Je ne crois pas, M. le Président. Ce n'est pas une
incitation; c'est une juridiction qu'on leur donne. Cette juridiction, la
communauté urbaine la prendra lorsqu'elle la votera, mais c'est une
juridiction à l'article 114.
M. LESAGE: M. le Président, nous n'accordons pas la
compétence à la communauté urbaine. Ce que nous faisons,
c'est d'accorder à la communauté urbaine le pouvoir d'exercer la
compétence. Contrairement à ce qui est dit à l'article
112, nous n'obligeons pas la communauté urbaine à exercer la
compétence.
M. LUSSIER: Immédiatement.
M, LESAGE: Ni Immédiatement, ni plus tard, en vertu de l'article
114. Je dis que cela constitue une incitation pour les membres du conseil et de
l'exécutif de la communauté urbaine à étudier le
problème en profondeur. C'est tout ce que cela fait. L'article 114
n'impose aucune compétence; il donne le droit à la
communauté urbaine d'exercer la compétence. Encore, ne peut-elle
l'exercer qu'avec l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil, il me
semble que c'est clair. Les explications du ministre à l'effet que
c'était sur un canevas et que cela a été imprimé
par inadvertance ne m'impressionnent pas du tout. Ce sont des arguments
qui...
M. BERTRAND: Le ministre a voulu être extrêmement
honnête.
M. LESAGE: ...viendraient prouver les allégations de plusieurs de
mes collègues de ce côté-ci, à l'effet que le bill a
été mal préparé.
M. LUSSIER: Ce sont des balivernes.
M. LESAGE: Enfin, Je n'Insiste pas; je dis cela en passant. Mais Je
voudrais bien que le ministre étudie au mérite ce que veut dire
exactement l'article 114.
M. LUSSIER: Oui, nous l'avons étudié.
M. LESAGE: Par l'article 114, la Législature demande à la
communauté urbaine d'étudier l'opportunité
d'acquérir la compétence dans les domaines mentionnés aux
paragraphes a) à e) inclusivement. Si la communauté urbaine
décide de ne pas exercer la compétence, personne ne peut lui en
faire de reproche. Si elle décide d'exercer la compétence dans ce
domaine, elle doit adopter un règlement, examiné en profondeur
par l'exécutif et voté par le conseil de la communauté.
Mais, pour que ce soit exécutoire, il faut que la date soit fixée
par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Alors, pourquoi l'enlever, surtout quand il s'agit d'un problème
aigu, difficile? D'abord, il faut commencer à l'étudier.
M. BERTRAND: Le ministre soumet son opinion peut ne pas
être acceptée par le chef de l'Opposition qu'il est
préférable de l'enlever, pour le moment...
M. LESAGE: Oui, mais il doit y avoir des raisons pour cela.
M. BERTRAND: ... quitte à y revenir, si on le juge à
propos.
M, LESAGE: Est-ce que ce sont encore des pressions de l'hôtel de
ville de Montréal?
M. BERTRAND: Non.
M. LESAGE: Alors, s'il n'y a pas de pression, laissez-le.
M. COURNOYER: Est-ce qu'on présume que les pressions ne doivent
venir que de l'hôtel de ville de Montréal?
M. LESAGE: Ou d'autres hôtels de ville, je ne sais pas.
M. COURNOYER: Il y en a peut-être eu d'autres.
M. LESAGE: J'aimerais bien savoir s'il y a eu des pressions pour foire
enlever ce sous-paragraphe.
M. BERTRAND: II n'y a pas eu de pressions. C'est tout.
M. LUSSIER: Il n'y a pas eu de pressions pour le faire enlever. Je vous
ai dit que l'article 114 donne à la communauté urbaine une
juridiction dans les domaines qui sont énumérés aux
articles. La communauté urbaine s'en prévaudra...
M. LESAGE: Si elle le veut.
M, LUSSIER: ... lorsqu'elle le décidera.
M. LESAGE: Et si elle le décide.
M. LUSSIER: C'est une juridiction; ce n'est pas une incitation à
l'étude, pas du tout.
M. LESAGE: Vous pouvez le traduire comme vous le voudrez.
M. LUSSIER: Ce sont des juridictions, au contraire. Si vous lisez
à l'article 115...
M. LESAGE: Vous le traduisez en médecin; moi, je le traduis en
avocat.
M. BERTRAND: C'est très complexe.
M. LESAGE: C'est justement parce qu'il est complexe que je veux qu'il
soit étudié.
M. LUSSIER: Cela s'explicite davantage, lorsque vous lisez l'article
115. Aussitôt que la communauté urbaine assume ces juridictions de
deuxième temps, les municipalités qui les possédaient, par
le fait même, les perdent.
Ce ne sont pas des pouvoirs d'étude. Ce ne sont pas des
incitations à l'étude, ça.
M. LESAGE: Bien oui.
M. LUSSIER: Ce sont des juridictions très claires et très
nettes. Ce sont des compétences et des juridictions.
M. LESAGE: M. le Président, c'est inutile. Je perds ma salive. Le
ministre refuse de comprendre ou fait exprès...
M. LUSSIER: Ah, bien, c'est parce que c'est...
M. LESAGE: ... pour faire semblant qu'il ne comprend pas.
M. LUSSIER: Alors, adopté.
M. LES AGE: Ah bien, non. Si le ministre veut le prendre sur ce
ton-là, cela ne fera plus, il me semble que c'est clair que la
communauté urbaine n'adoptera pas de règlements si le
problème n'est pas réglé à la satisfaction des
intéressés, il faut le vote de 50% des représentants des
villes de banlieue et 50% des représentants de Montréal pour
qu'un règlement soit adopté touchant le problème du taxi
à Montréal.
Il faut 50% de chaque groupe. C'est clair qu'il va falloir qu'ils
étudient, qu'ils se consultent, qu'ils trouvent les moyens de le
régler. C'est ça que j'appelle de l'étude. Cela va
précéder l'adoption du règlement. Et le règlement,
il ne peut pas entrer en vigueur tant et aussi longtemps que le
lieutenant-gouverneur ne l'a pas approuvé en fixant une date
d'entrée en vigueur, il me semble que vous avez là toutes les
précautions nécessaires et qu'il est temps qu'on donne un coup,
au moins une incitation j'appelle ça une incitation pour
que se règle ce problème épineux. Problème
épineux qui a fait couler le sang à Montréal. Le ministre
le sait.
M. LUSSIER: Ce n'est pas à cause de ça que le sang a
coulé à Montréal. Et, en plus de ça, c'est que ce
que le chef de l'Opposition devrait comprendre...
M. LESAGE: Bien, la révolte des taxis.
M. LUSSIER: ... c'est que même les juridictions de deuxième
temps sont des juridictions que la communauté urbaine peut exercer. Je
pense bien que ceci, les gens l'admettent. Mais, actuellement, nous ne sommes
pas fixés de telle façon que nous puissions affirmer que
l'industrie du taxi doive devenir une juridiction métropolitaine. C'est
pour ça que nous ne l'inscrivons pas ni dans la fonction de premier
temps ni dans la fonction de deuxième temps. C'est clair.
M. LESAGE: Vous aimez mieux la pagaille! Alors, à moins que mes
collègues aient autre chose à dire, adopté sur
division.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté...
M. LESAGE: Bien, c'est-à-dire, il y a un amendement, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté tel qu'amendé.
M. LESAGE: Non, nous votons contre l'amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Contre l'amendement.
M. LESAGE: C'est contre l'amendement que nous votons et non pas contre
l'article.
M. BERTRAND: Pas contre l'article.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 115. Adopté?
Adopté. Article 116.
M. SEGUIN: Pour la personne qui sera nommée par la
communauté comme étant le commissaire à
l'évaluation, est-ce que le principe ou la politique indiquée en
d'autres articles s'applique également ici? Que cette personne ne pourra
pas être l'évaluateur en chef d'une ville, mais qu'elle devra
être exclusivement, entièrement, à temps plein et
uniquement au service de la communauté?
M. LUSSIER: Oui, elle devient un chef de service.
M. TETLEY: M. le Président, ce sujet, j'avais l'intention de le
soulever à l'article 359. Je ne veux pas de délai indu pour
l'article du bill, mais l'article 359: « Les membres du bureau de
revision des estimations de la ville de Montréal deviennent membres
permanents du bureau de revision de la communauté. » Est-ce
que...
M. LUSSIER: Ce n'est pas du tout la même chose. Le commissaire et
le bureau de revision, ce sont deux choses différentes. Le commissaire,
lui, fait l'évaluation. C'est lui qui est responsable, il l'a soumet au
conseil qui l'homologue, et les gens qui ont des plaintes à faire
passent devant le bureau de révision. Le commissaire et le bureau de
révision, ou les réviseurs, ce sont des entités
complètement différentes.
M. TETLEY: Oui, d'accord, j'accepte ça. Bon, je vais poser la
même question à l'article 359.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Alors, article 116, adopté?
Adopté.
M. BERTRAND: Article 117.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 117, adopté? Article
118?
M. LUSSIER: Il y a un amendement à l'article 118.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 118.
M. BERTRAND: Est-ce que vous l'avez, l'amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Oui, je l'ai ici.
M. LUSSIER: Enlever dans l'avant-dernière ligne...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 118, enlever dans
l'avant-dernière ligne duder-nier alinéa, « sans qu'il soit
besoin d'un avis de motion ». Article 118, adopté tel
qu'amendé.
M. SEGUIN: M. le Président, ne prenons pas de course. A l'article
118, vers la fin du premier alinéa on lit: « Le conseil homologue
ce rapport, avec ou sans modification, dans les deux mois qui suivent sa
réception ». Dans le texte anglais: « The Council shall
homologate such report, with or without amendments, within two months...
» Dans le texte anglais on semble indiquer que le conseil aurait le
pouvoir d'amender. Le conseil n'a pas le droit également d'amender un
rôle d'évaluation tel qu'il est présenté. J'ai lu
les deux textes et en lisant le texte de langue anglaise J'ai eu l'impression
que le conseil avait le droit d'approuver avec amendement.
M. LUSSIER: Ici, ce n'est pas le rôle d'évaluation qui peut
être amendé, ce sont les critères et les normes...
M. SEGUIN: Homologuer le rapport.
M. LUSSIER: Oui, c'est le rapport sur le critère et les normes
pour faire une évaluation uniformisée et une évaluation
normalisée. La communauté urbaine a l'obligation de
préparer...
M. SEGUIN: Du moment que...
M. LUSSIER: ... les critères et les normes. Ce service fera un
rapport au conseil, et le conseil pourra amender ce rapport traitant des normes
et des critères pour faire l'évaluation.
M. SEGUIN: J'ai une inquétude, et c'est assez sérieux.
Allons-nous passer à un système ou à un conseil de
gouvernement métropolitain ou conseil exécutif appelez le
comme vous voudrez qui pourrait à un moment donné
lé- galement faire de l'interférence, proposer un changement,
modifier des rapports du bureau d'évaluation? Si tel en est le cas, je
ne suis pas du tout d'accord. Il ne faut pas qu'il y ait de juridiction du
conseil là-dedans.
M. LUSSIER: Ce n'est pas ça.
M. BERTRAND: Les principes, normes et modalités.
M. LUSSIER: La communauté urbaine, pour ce qui est de
l'évaluation, va nommer un commissaire à l'évaluation. Ce
commissaire à l'évaluation aura deux fonctions au début.
Il fera l'uniformisation des rôles, comme ça se fait actuellement
par la commission métropolitaine de Montréal et,
deuxièmement, il préparera des critères et des normes pour
faire une évaluation normalisée pour toute l'île. Ces
normes, avant d'être appliquées dans toute l'île, devront
être acceptées par le conseil de la communauté avant que
l'on puisse procéder à l'évaluation normalisée.
Mais, à ce moment-là, le conseil peut dire: Telle norme, c'est
d'accord. Par exemple, supposons que la machinerie n'est pas
évaluée. Ce sera au conseil à se prononcer s'il accepte,
oui ou non, la machinerie dans ses critères sur ce principe-là et
les évaluateurs et le commissaire feront l'évaluation
normalisée avec les critères et les normes acceptés par le
conseil.
Mais, l'évaluation elle-même, une fois faite, le conseil ne
peut pas l'amender comme telle.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté avec amendement.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, ne croyez-vous pas que lorsque
le commissaire aura fait accepter les normes et les critères servant de
base à l'évaluation totale et qu'il aura vu à ce que
l'évaluation soit homogène dans toute l'île, c'est
là ce qui réellement devrait être centralisé au
niveau de la communauté et exclusivement ce qui devrait être
centralisé au niveau de la communauté urbaine? Il y a beaucoup de
municipalités qui ont leur propre commissaire à
l'évaluation et qui ont des bureaux très efficaces. Croyez-vous
que centraliser tout le travail de l'évaluation sera plus efficace?
M. LUSSIER: Il n'est pas question de centraliser
l'évaluation.
C'est l'évaluation uniformisée, l'évaluation
normalisée. Un peu plus loin dans le projet de loi, vous avez des plans
d'intégration. Le plan d'intégration peut se faire pour tous les
évalua-
teurs, soit qu'on les réunisse sous un même toit ou qu'ils
restent dans des locaux différents.
M. SAINT-GERMAIN: Les évaluateurs, comme vous le dites,
seront-ils logés sous un même toit ou s'ils vont demeurer
où ils sont? De toute façon, ils seront sous
l'autorité...
M. LUSSIER: C'est la communauté urbaine qui décidera cela
par un règlement.
M. SAINT-GERMAIN: ... si vous voulez, exclusive de la communauté
urbaine dans leur ensemble.
M. LUSSIER: Si vous posiez une question un peu plus précise, nous
pourrions vous répondre d'une façon précise.
M. SAINT-GERMAIN: Je veux dire que tous ceux qui s'occuperont
d'évaluation, dans les diverses municipalités, seront
régis par un organisme et par une autorité unique.
M. LUSSIER: Lorsque le commissaire à l'évaluation aura
fait adopter ces normes et critères...
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. LUSSIER: ... l'évaluation devra se faire selon ces normes et
critères dans toutes les municipalités.
M. SAINT-GERMAIN: Très bien.
M. LUSSIER: Le commissaire va vérifier si les rôles sont
bien faits selon les normes et les critères adoptés par le
conseil de la communauté urbaine; sinon, il peut les faire recommencer
et les corriger. Après cela, la communauté urbaine peut faire un
plan d'intégration de tout ce service-là. C'est la
communauté urbaine qui, à ce moment-là, décidera de
quelle façon les services peuvent être le mieux rendus, le plus
efficacement et au meilleur coût. Ils feront le règlement dans ce
sens-là.
En résumé, on peut faire une évaluation
normalisée en gardant chacun dans sa ville, ou en intégrant tous
les services d'évaluation qui existent, dans toutes les villes de
l'île de Montréal, sous un même toit. Ces gens-là
tombent sous l'autorité unique du commissaire et de la communauté
urbaine. C'est la communauté urbaine, pour cette dernière
partie-là, qui décidera, dans son plan d'intégration,
comment elle voudra procéder pour faire des évaluations
normalisées.
M. SAINT-GERMAIN: II pourrait arriver, par exemple, qu'une ville
enparticulier conserve son propre bureau d'évaluateurs, qu'elle continue
à payer ses employés et que ses employés demeurent sous
l'autorité locale. Je parle non pas de ce qui regarde les normes et les
critères d'évaluation...
M. LUSSIER: Cela pourrait..
M. SAINT-GERMAIN: ... mais des conditions de travail. Ils sont
considérés comme des employés locaux, si vous voulez. Cela
pourrait arriver si la communauté juge à propos...
M. LUSSIER: Cela peut se produire, et c'est le conseil de la
communauté qui va décider.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 118? Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: L'article 118 est adopté avec les
amendements.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui. Article 119?
M. LUSSIER: Oui, pour l'article 119.
M. LE PRESIDENT: Article 119 adopté. Article 120? Adopté.
Article 121?
M. SEGUIN: J'aurais une question ici qui se rapporte plutôt au
côté financier que directement à l'évaluation.
M. LUSSIER: Je ne vous entends à peu près pas, ici.
M. SEGUIN: Article 120, adopté. Je reviendrai un peu plus loin
lorsqu'on parlera de finances.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 121? Adopté.
Article 122? Adopté. Article 123? Adopté. A l'article 124, il y a
un amendement.
M. LUSSIER: Vous avez le bon?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ajouter, à la fin du
paragraphe e), les mots suivants: « A cette fin, l'évaluation de
chaque propriété est censée modifier... »
M. LUSSIER: Ce n'est pas cela.
M. LE PRESIDENT: Enlever l'alinéa 1.
Alors, article 124 tel qu'amendé, adopté. Article 125, il
y a amendement également. Adopté avec les amendements?
M. LUSSIER: Article 125, un instant là, il y a un nouveau
texte.
M. SEGUIN: II y a un amendement à 125.
M. LE PRESIDENT: Celui qu'on a déjà eu qui
entraînait à la 12e ligne, après d), les mots... ça
c'est disparu.
Alors article 125, adopté. Article 126, adopté.
M. LESAGE: Pardon, il est remplacé. M. LUSSIER: Article 126 est
remplacé.
M. LESAGE: L'article quiremplace est beaucoup plus long.
M. LUSSIER: Vous l'avez, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Oui, alors le nouvel article est adopté?
Article 127, adopté.
M. LESAGE: Adopté. C'est la procédure, n'est-ce pas?
M. LE PRESIDENT: Article 128, adopté. M. LESAGE: Article 129.
M. LE PRESIDENT: Article 129, adopté. Article 130,
adopté.
M. SEGUIN: Article 130, pourriez-vous donner l'explication sur le
changement de 3 à 5? Dans l'article 130, on fait un changement majeur.
On porte de trois ans à cinq ans la composition des nouveaux
rôles. Pourquoi?
M. LUSSIER: Selon les spécialistes, les estimateurs
professionnels que nous avons consultés, c'est que les rôles de
routine faits à tous les trois ans sont souvent de l'argent
gaspillé presque inutilement. Il est bien dit, cependant, dans le texte
de loi, les articles subséquents, que dans un endroit ou dans un secteur
où il y a eu beaucoup de transactions immobilières, où il
y a beaucoup de construction, où les prix changent, que
l'évaluation peut se faire au bout de trois ans. Il est aussi
prévu qu'à chaque année il y a des revisions du rôle
d'évaluation. Mais, lorsqu'on parle de cinq ans, c'est le grand
rôle qui est complètement refait, de fond en comble, à
neuf. Mais, à l'Intérieur de ces cinq ans-là, il peut y
avoir encore un grand rôle de refait dans des circonstances
spéciales ou encore, à tous les ans, des revisions pour
l'ajuster, pour éviter des dépenses qui ne seraient pas
nécessaires de faire à tous les trois ans.
M. SEGUIN: C'est que présentement le rôle s'ajuste, comme
vous le savez, il est renouvelé à tous les trois ans. Dans
beaucoup de secteurs, surtout en banlieue, nous voyons qu'il y a une
augmentation d'environ 5% chaque année. C'est dire qu'au rôle de
trois ans il y a une augmentation de 15% au rôle. Si nous attendons cinq
ans, il faudra ajouter 10%; ça fera une augmentation de 25% à
tous les cinq ans. Entre temps, je pense qu'on perd des revenus absolument
nécessaires aux municipalités en ne faisant pas les ajustements
plus rapidement qu'aux cinq ans.
M. LUSSIER: Lorsqu'on parle d'une augmentation de 5%, vous venez de
reviser votre rôle si vous l'augmentez de 5%.
M. SEGUIN: Non, c'est revisé.
M. LUSSIER: Lorsqu'on fait un grand rôle, c'est que l'estimateur
doit aller chez le propriétaire prendre des mesures, inspecter de fond
en comble, prendre tous les détails nécessaires et là,
faire un calcul complètement nouveau comme si jamais une
évaluation n'avait été faite de ces bâtisses ou de
ces immeubles.
M. SEGUIN: D'après le projet de loi, vous continuez à
garder les bureaux ou les divisions d'estimateurs ou d'évaluateurs dans
les différentes municipalités. Le projet de loi dit que ces
divisions-là seront maintenues, alors qu'on le fait à tous les
trois ans. C'est avantageux de le faire au point de vue des finances, au point
de vue du financement de la ville, si vous voulez, au point de vue des
emprunts. Vous nous retardez à cinq ans là-dessus,
M. LUSSIER: Dans la défintion, c'est une révision de
rôle. Ce n'est pas refaire un grand rôle que de l'augmenter de 3%
ou de 4%.
M. SEGUIN: C'est à la suite de l'article 129, et à 129, on
parle du rôle d'évaluation.
M. LUSSIER: De toute façon, on parle de la même chose, mais
pas dans les mêmes termes, on s'entend.
M. SEGUIN: Je ne saurais accepter que c'est
à cause de la quantité de travail, le surplus ou le
surcroît de travail qu'on propose de porter ça de 3 à 5
ans. Est-ce qu'on a eu des consultations avec les estimateurs?
M. LUSSIER: Ce n'est pas ce que j'ai dit. M. SEGUIN: C'est ce que j'ai
compris.
M. LUSSIER: Question de finance. Dans des endroits, la plupart du temps,
c'est à tous les trois ans. Quand c'est une ville qui progresse
normalement, cinq ans, nous dit-on, selon les experts qu'on a consultés
le sous-groupe de travail sur l'efficacité du travail au
ministère, est en train de préparer lui aussi des normes et des
critères On nous dit qu'à tous les trois ans,
systématiquement, souvent ce sont des sommes d'argent qui sont
dépensées inutilement, qu'à tous les cinq ans, un
ménage de fond en comble, un grand rôle, d'accord, ça peut
s'Imposer, mais que ça n'exclut pas que des endroits qui progressent
vite, où il y a beaucoup de transactions, où il y a un dynamisme
dans cette économie, l'évaluation, le grand rôle se fasse
au bout de trois ans et, en plus, la loi permet une révision du
rôle d'évaluation. Si vous constatez dans votre
municipalité qu'en général il y a eu une augmentation de
5%, vous pouvez augmenter à 5% par an. Vous pouvez le faire. C'est ce
qu'on appelle une révision. Ce n'est pas le grand rôle que vous
faites dans ce temps-là.
M. SEGUIN: J'ai dépassé tout ça. Je le comprends
tout ça. Il n'y a pas de difficulté à comprendre ce qu'est
un rôle d'évaluation, qu'un rôle d'évaluation est
normalement préparé à tous les trois ans, qu'à
chaque année il y a des ajustements, mieux que ça, à tous
les mois il y a des ajustements. Mais je dis ceci qu'on reconnaît dans la
banlieue de Montréal qu'il y a normalement, depuis quelques
années, une augmentation en valeur de 5%. Avec le rôle fait
à tous les trois ans, c'est qu'au bout de trois ans, nous avons
normalement sur nos rôles une augmentation au travers du secteur de 15%.
Si nous attendons cinq ans, employant le même pourcentage annuel, soit 5%
par année, ça veut dire qu'il y aura au rôle où il
n'y aura pas eu une modification durant une période de cinq ans, un
changement de 25%.
Entre-temps, pendant deux années, par exemple, en partant du 15%
d'augmentation jusqu'au 25%, on aura perdu des valeurs sur lesquelles on
pourrait emprunter. Avec l'état du marché, aujourd'hui, qui ne
s'améliorera certainement pas, alors qu'on est obligé d'emprunter
à près de 10%, s'il faut qu'on tarde pour ces valeurs à
faire les emprunts, on paiera 12%.
M. LUSSIER: Lisez l'article 131. Vous avez la réponse à
toutes les questions et ce que je vous al expliqué. Vous avez des
inquiétudes encore?
M. SEGUIN: Bien, les inquiétudes, c'est assez simple. SI on a des
arrérages dans tout ça, bien, on ne trouvera pas le moyen de le
faire en trois ans.Il y aura toujours des excuses. Je préfère une
loi qui dirait: Tous les trois ans. C'est catégorique. De toute
façon, consultez vos experts là-dessus.
M. LUSSIER: Bien, je les ai consultés, mon cher monsieur.
Qu'est-ce que vous voulez?
M. SEGUIN: Bon.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 130, adopté.
L'article 131?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 132?
Adopté. L'article 133?
M. LUSSIER: II y a un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un nouvel article 133.
M. LUSSIER: J'avais fait un premier amendement et il y en a un
deuxième aussi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le deuxième, on ne l'a
pas.
Alors, le nouvel article 133, adopté. L'article 134?
Adopté. L'article 135? Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 136? Adopté.
L'article 137?
M. BERGERON: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 138?
M. BERGERON: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 139?
M. BERGERON: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: A l'article 139, M. le Président: « Le bureau de
révision est constitué d'au moins six membres permanents, dont un
président et le nombre de vice-présidents fixés par le
règlement ainsi que du nombre de membres nécessaires à son
bon fonctionnement ».
Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité que la
représentation permanente à ce bureau de révision ait
quelque peu rapport au territoire c'est-à-dire qu'il y ait, pour la
région est, au moins un permanent, de même que pour la
région ouest, etc?.
M. LUSSIER: Avec le vote pondéré.
M. SEGUIN: Le seul attachement que j'y mets, c'est que vous savez ce qui
se produit au bureau de révision. C'est le réviseur ou le
régisseur qui s'y connaît le plus au point de vue territorial et
qui connaît le plus le milieu où il se trouve qui est dans la
meilleure position pour rendre un bon jugement au sujet de l'appel qui est fait
devant lui.
Je me demande s'il ne serait pas important que ce bureau de
révision comprenne des individus qui pourront parler des
différents secteurs avec connaissance de cause, soit parce. qu'ils
l'habitent, soit parce qu'ils le connaissent mieux que d'autres. Je pense qu'il
y aurait une garantie, ici, pour le citoyen, la compagnie ou la corporation qui
aura a paraître devant ce bureau de révision.
M. BERGERON: Adopté?
M. TETLEY: M. le Président, j'attendais la réponse
à la question du député de Robert-Baldwin. En effet,
l'article 139 réfère au bureau de révision et l'article
359 note que les membres du bureau de révision des estimations de la
ville de Montréal deviennent des membres permanents du bureau de
révision de la communauté. Donc, cela est un exemple où
des employés d'une municipalité vont devenir quand même
employés ou salariés de la communauté urbaine. Je voudrais
savoir du ministre si c'est la politique du gouvernement que des personnes
occupent en même temps deux postes, un poste à la
communauté urbaine et un autre poste dans une ville, comme la ville de
Montréal ou n'importe quelle ville qui fait partie de la
communauté urbaine.
M. LUSSIER: M. le Président, je m'excuse, c'est que je n'ai pas
saisi toute la question. C'est ma faute, parce que j'étais à
converser avec M. le ministre de la Justice.
M. TETLEY: M. le Président, je vais répéter ma
question. Vous vous souvenez sans doute, M. le ministre, de l'amendement que
vous avez apporté à l'article 91.
M. LUSSIER: Oui.
M. TETLEY: L'article 90, je crois.
M. LUSSIER: A l'article 90 qui vaut pour l'article 90 et l'article
91.
M. TETLEY: C'est cela, à l'effet qu'aucun chef de service ou
membre d'une commission ne peut être en même temps employé
d'une ville appartenant à la communauté urbaine.
M. LUSSIER: D'accord.
M. TETLEY: Mais, voici un cas où les membres du bureau de la
révision des estimations de la ville de Montréal deviennent
membres permanents du bureau de la révision de la communauté. Je
me demande si nous, les législateurs, devons adopter un tel
règlement aujourd'hui.
M. LUSSIER: M. le Président, c'est qu'il existe à la ville
de Montréal un bureau de révision où il y a des
réviseurs qui sont engagés d'une façon permanente. Toute
la révision passe tout de suite à la communauté
urbaine.
Il est bien évident, comme les autres fonctionnaires de tous les
échelons, que personne ne doit perdre son emploi, d'autant plus que ce
sont des gens qui occupent un poste d'une façon permanente et depuis
très longtemps et que la loi protège les estimateurs dans ce
sens-là. Je pense bien qu'il ne serait pas acceptable que des gens qui
occupent ces postes, qui ont cette compétence, qui ont cette habitude,
perdent leur poste et que d'autres soient engagés à leur
place.
C'est la raison pour laquelle les membres permanents du bureau de
revision de la ville de Montréal passent en bloc à la
Communauté urbaine de Montréal.
M. TETLEY: M. le ministre...
M. LUSSIER: Ils ne cumulent pas deux emplois. Vous me
référiez aux articles 90 et 91; ils demeurent uniquement à
l'emploi de la communauté urbaine. Ils ne sont plus du tout à
l'emploi de la ville de Montréal.
M. TETLEY: Et il n'y aura aucune révision
faite à Montréal? Qui va faire la révision du
rôle de Montréal? De la ville?
M. LUSSIER: Non, non, il n'y aura plus de bureau de révision
à la ville de Montréal. Le bureau de révision, il en
existera uniquement un sur l'Ile de Montréal, et il sera sous la
juridiction de la Communauté urbaine de Montréal.
M. TETLEY: Donc tous les réviseurs de banlieue vont perdre leur
place?
M. LUSSIER: Des réviseurs permanents, est-ce qu'il y en a
ailleurs qu'à la ville de Montréal?
M. TETLEY: Je crois que non.
M. LUSSIER: Et le bureau de révision de la communauté
urbaine peut aussi s'adjoindre des membres à temps partiel. Ces
réviseurs, pour faire l'ouvrage, seront aussi sans doute engagés
à temps partiel, comme ils le sont la plupart du temps par les
municipalités de banlieue.
M. TETLEY: Bon. M. le ministre, je partage entièrement votre
opinion au sujet de cet article et de la révision. C'est un
progrès qu'il n'y aura qu'un bureau de revision sur l'Ile.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 139, adopté?
M. SEGUIN: Sur division. Je prétends que soit que le nombre soit
augmenté ou qu'on donne considération aux autres.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division, article 139,
adopté. Article 140, adopté? Adopté. Article 141,
adopté? Adopté. Article 142, c'est un nouvel article. C'est
ça? « Les membres permanents et à temps partiel du bureau
sont nommés par le conseil. »
M.LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): « Leur
rémunération est fixée par le lieutenant-gouverneur en
conseil et payée par la communauté. »
M.LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le nouvel article est
adopté. Article 143, adopté? Adopté. Article 144, nouvel
article.
M.LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les membres permanents du bureau
ont droit à la pension contributoire ou non déterminée par
le lieutenant-gouverneur en conseil. »
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le nouvel article 144
adopté; article 145, adopté; 146, adopté; article 147,
adopté.
M. SEGUIN: Dans le cas de ces divisions... M. PAUL: Sur division?
M. SEGUIN: Non, j'ai dit dans le cas des divisions mentionnées
à l'article 147, qui s'occupe ou qui est responsable des nominations?
Est-ce par avis public? De quelle façon pro-cède-t-on pour nommer
ces personnes? « Le règlement constituant le bureau de
révision doit pourvoir à l'établissement du nombre de
divisions nécessaires... Chaque division peut être
constituée d'un ou de trois membres permanents... »
M. LUSSIER: L'article 147?
M. SEGUIN: Il y a 3 membres permanents à chacune des divisions.
Comment sont nommés ces gens-là? Est-ce le bureau de
révision, que vous avez mentionné à l'article
précédent, qui a la responsabilité?
M. LUSSIER: Je vous entends très mal.
M. SEGUIN: A l'article 147, il s'agit de division. Certaines divisions
sont constituées d'un ou de trois membres permanents ou temporaires du
bureau. Veut-on dire que ce sera parmi les six qu'on puisera ces membres pour
qu'ils fassent un travail divisionnaire ou encore engagera-t-on d'autres
individus sur une base permanente qui, eux, siégeront dans une division?
Si oui, de quelle façon embauche-t-on ces individus? Qui est responsable
de l'embauchage?
M. LUSSIER: Ce n'est pas oui, c'est non. M. SEGUIN: Si ce n'est pas oui,
c'est non!
M. LUSSIER: Ce n'est pas oui, c'est non. La réponse est non.
M. SEGUIN: Ce n'est pas la responsabilité du bureau de
révision central.
M. LUSSIER: Voici, vous avez posé plusieurs questions dans la
même.
M. SEGUIN: Il y a des membres permanents dans les bureaux de division,
tel qu'indiqué à 147. Qui est responsable de l'embauchage de ces
membres permanents qui travailleront dans ces divisions-là?
Est-ce la communauté locale?
M. LUSSIER: Le conseil de la communauté.
M. SEGUIN: Le conseil de la communauté. C'est dire qu'encore ici,
comme dans l'article précédent, au bureau de révision, il
y a six membres permanents de Montréal qui siègent. Dans la
division, le groupe majoritaire du gouvernement de la communauté est
encore responsable ici de la nomination dans les divisions des personnes de son
choix.
M. LUSSIER: C'est le conseil.
M. SEGUIN: C'est le conseil, avec la majorité de
Montréal.
M. LUSSIER: Oui, mais avec le droit de veto, avec le 50%, etc.
M. SEGUIN: D'accord.
M. LUSSIER: Que voulez-vous, nous ne changerons pas le
système!
M. SEGUIN: C'est évident.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division?
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 147 adopté sur
division. Article 148?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 149?
Adopté. Article 150? Adopté. Article 151? Adopté. Article
152? Il y a un amendement. Ce n'est pas tout à fait clair.
M. LUSSIER: « Jour et des ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): « Pour et des »?
M. LUSSIER: Non, enlever « jour et des ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 152, adopté avec
l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté avec l'amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 153?
Adopté. Article 154? Adopté. Article 155? Adopté. Article
156? Adopté. A l'article 157, il y a un amendement: Ajouter dans la
deuxième ligne du premier alinéa, après le mot «
interroger », les mots « sous serment ».
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ajouter à la fin de
l'alinéa suivant: « Les témoins entendus sont
assermentés par le secrétaire ou le secrétaire adjoint
». C'est cela?
M. LUSSIER: C'est bien cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 157 adopté, tel
qu'amendé. Article 158? Adopté. Article 159? Adopté.
Article 160? Adopté. Article 161? Adopté. Article
162?Adopté. Article 163, un nouvel article.
M. LESAGE: M. le Président, je ne comprends pas très bien
pourquoi la communauté ferait le recensement des habitants de son
territoire ce qui comporte une dépense considérable
alors qu'il est toujours loisible d'avoir recours au recensement
fédéral qui se tient tous les dix ans, soit en 1951, 1961 et
1971, à toutes les décennies dont le dernier chiffre est 1.
M. PAUL: Est 1. Et revise.
M. LESAGE: Alors qu'il y a, à toutes les décennies
où le nombre final est 6, un dénombrement au moins.
Ce n'est pas un recensement complet, mais un dénombrement de la
population par municipalité à travers le Canada. C'est tous les
cinq ans, donc, que nous pouvons nous fier sur des dénombrements
fédéraux. D'ailleurs, dans toutes nos lois provinciales, nous
avons modifié la rédaction de nos lois toutes les fois que nous
nous référons au recensement pour parler de dénombrement
afin de nous baser sur les chiffres les plus récents, chiffres qui sont
établis tous les cinq ans. C'est une dépense considérable,
le recensement. Alors, pourquoi?
M. LUSSIER: C'est que les municipalités, en fait, même si
elles ne sont pas obligées, le font pour obtenir des statistiques au
point de vue
inventaire et administration. Cela ne coûte pas plus cher, une
fois que l'estimateur est rendu au domicile, de s'informer combien il y a de
personnes. C'est très important et il se développe...
M. LESAGE: Comment se fait-il que...
M. LUSSIER: Je n'ai pas fini de répondre. C'est une des raisons,
ce n'est pas la seule raison. D'abord c'est au point de vue des données
statistiques, c'est pour aider les municipalités. Elles aiment obtenir
ces statistiques pour prendre des décisions dans le quotidien et le
pratique des choses. Les municipalités le font, et cet article-là
aussi avait été mis avant que le vote pondéré soit
instauré par un amendement dans cette loi. Cela permettait, au bout de
huit ans, de donner une nouvelle représentation et aux villes de
banlieue et à la ville de Montréal. Mais c'est important au point
de vue des données statistiques. C'est important aussi pour
vérifier, même avec le vote pondéré. Avec le vote
pondéré, l'arrêté en conseil se fie sur le
répertoire des municipalités, des populations et il serait, je
pense bien, une excellente affaire aussi, en même temps que le grand
rôle se fait. Nous n'avons pas l'intention ici de demander aux
municipalités un recensement en dehors de la période où le
grand rôle est fait
M. LESAGE: Je ne crois pas me tromper grandement en disant qu'il y
a...
M. LUSSIER: Pourtant il l'était avant que le vote soit
pondéré.
M. LESAGE: ... toujours eu disparité entre, d'une part, les
chiffres du recensement fédéral pour une ville donnée et
les chiffres de population dont se réclame la même ville
donnée.
Prenons la ville de Québec, par exemple. Entre les
dénombrements fédéraux, d'année en année,
les autorités municipales ou d'autres donnent des chiffres de la
population, qui démontrent des augmentations considérables chaque
année. Lorsque survient, au bout de cinq ans, le dénombrement
fédéral suivant, il y a un dégonflement. Je crois que les
normes et critères des dénombrements municipaux ne sont pas les
mêmes que les règles et critères des recensements ou
dénombrements fédéraux.
M. LUSSIER: Puis-je faire une proposition? Comme je l'ai dit tout
à l'heure le nouvel article 163 avait été écrit
avant que le vote pondéré soit accepté. Nous pourrions
cependant garder le premier paragraphe: « La communauté peut faire
des règlements pour prendre des recensements des habitants » et
biffer le deuxième alinéa: « le comité doit à
tous les huit ans... » On peut biffer ça mais garder le premier
alinéa parce qu'il est passablement sûr que les
municipalités, avec le vote pondéré, vont vouloir faire
peut-être de temps à autre un recensement pour être bien
sûres qu'elles ont le nombre de votes auxquelles elles ont droit.
M. LESAGE: Il faudrait être bien sûr que le recensement soit
fait par la communauté et non pas par chaque municipalité.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Parce qu'on voit d'ici le danger qu'il y a si le recensement
est fait par chaque municipalité suivant des normes et critères
qui peuvent être différents. Les normes et critères choisis
par une municipalité peuvent être tels que la municipalité
en retirerait un avantage à cause du vote pondéré.
M. LUSSIER: Tel que nous le lisons et tel que nous l'avons
rédigé, je pense bien qu'il est assez clair que la
communauté ne peut pas déléguer cette
responsabilité. La communauté peut faire des
règlements.
M. LESAGE: D'accord. La communauté peut faire des
règlements pour prendre un recensement des habitants de son territoire
en vue de constater leur nombre. C'est clair. Au point de vue de
l'interprétation juridique, si la communauté peut faire des
règlements pour prendre un recensement des habitants de son territoire,
je ne sais pas si on peut interpréter ça comme un pouvoir
délégué à chacune des municipalités
malgré que la communauté ne voudrait pas déléguer
à chaque municipalité. C'est clair, elle n'aurait aucun
intérêt même si le texte en l'étirant, pouvait
être sujet à une telle interprétation. Mais nous ne
voudrions pas admettre que l'intérêt des membres de la
communauté est là pour empêcher qu'on lui donne cette
interprétation qu'on pourrait qualifier de tirée par les cheveux.
En enlevant le deuxième paragraphe, je crois que...
M. LUSSIER: « Doit à tous les huit ans », on peut
enlever ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Jusqu'à la fin?
M. LUSSIER: Oui, jusqu'à la fin.
M. LESAGE: Alors, qu'est-ce qui arrive de l'article 163? Le
schéma d'aménagement?
M. LUSSIER: II devient l'article 164 mais, après cela, il y en a
deux autres qui vont être...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 163 et 164...
M. LUSSIER: Les articles 163 et 164 deviennent l'article 164. Les
anciens articles 163 et 164 deviennent le nouvel article 164.
M. LESAGE: Un instant. C'est le deuxième alinéa du nouvel
article 163 seulement qui est enlevé?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui.
M. LUSSIER: Et le troisième aussi.
M. LESAGE: Et le troisième également.
M. LUSSIER: On conserve uniquement le premier alinéa.
M. LESAGE: Oui, très bien. Et l'article 164...
M. LUSSIER: On ajoute au second alinéa un second alinéa
comme suit: l'article 164...
M. LESAGE: Mais l'article 163 que nous avons, où le
retrouvons-nous?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 163 et 164
deviennent un seul article sous le numéro 164.
M. LUSSIER: L'ancien article 163 devient l'article 164.
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Et l'ancien article 164 disparaît Cela ne fait
plus...
M. LESAGE: Ah, il disparaît.
M. LUSSIER: ... qu'un article. C'est-à-dire que l'article n'est
pas biffé, c'est simplement le chiffre 164 qui est enlevé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Et on ajoute un autre
alinéa.
M. LUSSIER: Et on ajoute un autre alinéa.
M. LESAGE: Bon. Est-ce que je pourrais vérifier? Je voudrais
être sûr que je comprends. Parce que tout à l'heure nous
arriverons au bill de Québec. Je voudrais être sûr que les
concordances y sont, s'il y a lieu. L'article 163 est devenu l'article 164.
Alors il y a cet alinéa avec quatre sous-paragraphes.
M. LUSSIER: C'est bien ça.
M. LESAGE: Le deuxième alinéa du nouvel article 164, c'est
le texte de l'article 164?
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Mais, alors il faudrait lire à droite: Nouvel article
164; ajouté, un troisième alinéa.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
M. LESAGE: C'est ça que je ne comprenais pas.
M. LUSSIER: Tout le monde est d'accord.
M. LESAGE: Oui, mais à la condition de changer second pour
troisième.
M. LUSSIER: Vous avez raison.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, les articles 163 et 164
devenus l'article 164...
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, relativement au
règlement de zonage qui existe dans chacune des municipalités qui
vont être affectées maintenant, est-ce que les
municipalités perdent nécessairement le droit de faire leur
zonage, excepté...
M. LUSSIER: Dans le troisième alinéa, nous avons
répondu à cette question que vous lisez dans les notes de Me
Lacroix.
Au local, il n'y a rien de changé; au zonage, il n'y a rien de
changé au local. La communauté urbaine n'a aucune juridiction sur
le zonage.
M. SAINT-GERMAIN: Jusqu'à quel point les...
M. LUSSIER: Totalement. Le zonage demeure une juridiction exclusive de
la municipalité locale.
M. SAINT-GERMAIN: C'est clair, je vous remercie.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Articles 163 et
164 devenus article 164 avec troisième alinéa, adopté.
Article 165.
M. SEGUIN: A l'article 165, au deuxième paragraphe, soit celui
qui est indiqué par premièrement, Je suggérerais qu'on y
apporte le même amendement qu'on a apporté plus tôt: «
Publié dans un quotidien circulant sur son territoire. » Je
demanderais qu'on y inclue un quotidien de langue anglaise et de langue
française.
M. LUSSIER: Très bien. Cela a été oublié. M.
SEGUIN: Dans le même article 165...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Une fois; dans un journal anglais
et une fois dans un journal français.
M. SEGUIN: Dans les deux. Encore à l'article 165...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un instant, s'il vous
plaît.
Article 165 avec amendement, adopté?
M. SEGUIN: Article 165?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui.
M. SEGUIN: Non, j'ai d'autres commentaires sur l'article 165.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je m'excuse.
M. SEGUIN: Ici, il s'agit d'une assemblée dite d'information
seulement, contrairement à ce que nous connaissons de la Loi des
cités et villes ou de la législation qui existe dans nos villes
présentement; c'est que, lorsqu'il s'agit de planification,
d'utilisation ou d'affectation du sol, le citoyen a le droit et le
privilège de se présenter à une assemblée publique
pour faire part à cette assemblée...
M. LUSSIER: Des modifications au zonage. M. SEGUIN: Mais voici,
si...
M. LUSSIER: Ici, c'est simplement consultatif, il n'y a rien
d'obligatoire dans ce schéma d'aménagement.
M. SEGUIN: Permettez-moi de continuer et vous verrez où Je veux
en venir. A ce moment-ci, le citoyen peut se présenter devant cette
commission, faire ses commentaires au sujet d'un changement qu'on voudrait
faire sur le plan d'ensemble. On dit: Et il a le droit d'écouter ou
d'entendre ce qu'on veut faire.
Mais il n'y a aucune procédure à ce moment-ci qui peut se
prendre. On dit ailleurs dans le bill que les règlements de zonage tels
qu'ils existent présentement dans les municipalités seront
respectés.
Dans les municipalités, le citoyen a le droit et le devoir de se
présenter devant une assemblée publique lorsqu'il y a un
changement de zonage. Si la communauté décrète un
changement dans un secteur qui englobe partie d'une municipalité ou
autre, la municipalité elle-même a le privilège de garder
à l'intérieur de son territoire son zonage. Le citoyen peut se
plaindre. Est-ce qu'à ce moment-là, il a préséance
sur la communauté?
M. LUSSIER: La communauté ne change pas le zonage, jamais. Elle
n'a aucun pouvoir de changer le zonage.
M. SEGUIN: Bien, je regarde, M. le ministre...
M. LUSSIER: C'est consultatif. Cela n'a aucun pouvoir
exécutoire.
M. SEGUIN: Je prends le texte anglais de l'article 163 et Je lis:
« Development plan. (1) The assignment of land and the approximate
occupation densities; (2) the approximate routes of the main traffic
thoroughfares; (3) the nature and approximate location of urban installations;
(4) the nature, location and approximate routes of public utility services.
» Tout ça, c'est dans le domaine de la planification, de
l'utilisation du sol. Si ce n'est pas ça, renseignez-moi. Etpuls, plus
bas, on dit: « Avant d'adopter, de modifier ou d'abroger un
règlement relatif à son schéma d'aménagement, la
communauté doit: lo, publier... 2o, tenir à la date, à
l'heure, à l'endroit mentionnés dans l'avis, par l'entremise
d'une commission qu'elle constitue, une audience publique, qu'elle ajourne
autant de fois que nécessaire, pour entendre les représentations
des intéressés. » Ces intéressés se
présenteront devant la communauté ou devant cette commission
à cause de certains changements relatifs àl'af-f ectation du sol,
le tracé approximatif de voies de circulation, la nature et
l'emplacement approximatif des équipements urbains ou encore,
comme on dit, au point de vue des services d'utilité publique. Il
se peut fort bien, et c'est quasi certain, que dans chaque cas ces changements
affecteront un zonage local, à moins qu'on passe en dehors de toutes les
municipalités. Il faut être logique.
M. LUSSIER: Est-ce que je peux répondre tout de suite?
M. SEGUIN: Je n'ai pas fini. Je n'ai pas terminé.
M. LUSSIER: Cela n'affecte pas le zonage comme tel, c'est-à-dire
que ce n'est pas parce que la communauté urbaine va adopter ce
règlement que le zonage par le fait même va changer dans la
localité.
Il est évident qu'il peut arriver qu'un zonage dans une
localité ne corresponde pas au schéma de l'aménagement de
la communauté urbaine, mais le schéma de la communauté
urbaine n'a aucun pouvoir pour changer un zonage dans une municipalité.
Ce que nous espérons fortement au début avec ces articles, c'est
que la municipalité locale change son zonage, lorsque la
communauté urbaine aura passé son règlement
entérinant le schéma d'aménagement du territoire de l'Ile
de Montréal.
Mais le schéma d'aménagement, comme tel, et le
règlement n'obligent pas, ne changent pas en fait le zonage
existant.
M. SEGUIN: M. le ministre, je regrette de prendre encore le temps de
cette Chambre pour quelque chose de très élémentaire, un
problème qui se présente au moins une fois par mois chez moi,
sans communauté urbaine et strictement au niveau local. Si la
communauté urbaine, d'après son droit de réglementer, par
exemple, sur des voies intermunicipales on a mentionné tous ces
systèmes-là, je n'y reviendrai pas décide de passer
une route, un chemin à travers un secteur qui, dans une
municipalité de banlieue, est présentement résidentiel,
cette rue ou ce boulevard que l'on passera change toute la nature du zonage
local et le zonage local, à ce moment-là, pourrait devenir
commercial ou autre.
Maintenant, le citoyen n'a aucun commentaire à faire au niveau de
la communauté sur le projet de cette route; il ne peut pas s'opposer, il
peut aller entendre, voir les plans et les examiner; chez lui, il est roi et
maître, c'est dire que, dans sa municipalité, même si le
conseil municipal veut accéder à la demande de la
communauté, et qu'on fait les changements nécessaires pour
laisser passer cette route, les citoyens, au nombre de 40, peuvent se
présenter et demander un référendum, et le
référendum décidera si oui ou non ça ne passera
pas, puisque ça modifie le zonage local, le fait de le passer.
Alors, qui a préséance, est-ce la communauté?
M. LUSSIER: La communauté urbaine ne fait pas de route et ne
décidera pas de passer une route à telle place. Connaissez-vous
le rapport de Vandry, Jobin, etc., qui a été fait pour
Québec?
M. LESAGE: Voulez-vous que j'aille le chercher à mon bureau?
M. LUSSIER: Non, je veux seulement donner un exemple. Ce sont des
ingénieurs conseils qui ont fait une étude des voies de
circulation du Québec métropolitain.
Ils ont proposé des tracés approximatifs d'autoroutes et
de routes principales. Ce rapport de Vandry et Jobin, c'est un schéma
d'aménagement routier. Ce n'est pas eux qui le font, ce n'est pas eux
qui vont exproprier mais las municipalités où ces routes
passeraient et les ministères concernés doivent normalement s'en
inspirer lorsqu'ils construiront ou qu'ils auront à faire
l'aménagement physique de leur territoire.
C'est là qu'est la différence. Le rapport Vandry n'oblige
pas le ministère, le gouvernement ou les municipalités à
faire cela. Excepté que c'est une « moses » de bonne affaire
que les municipalités et les ministères puissent savoir qu'il
existe un grand schéma d'aménagement pour pouvoir s'y conformer
le mieux possible et faire travailler tout le monde dans le même
sens.
M. SEGUIN: Je n'ai aucunement contredit le ministre par ce que j'ai dit
tout à l'heure. Si on prépare un schéma, si on
prépare un plan, il me semble qu'on doit le préparer dans le but
de le remettre à ceux qui ont le pouvoir de le mettre en
exécution, si le plan est acceptable, il me semble que c'est normal et
juste. Le ministre vient de me dire: Un tel a préparé un plan.
Cela ne veut pas dire nécessairement que la ville allait l'adopter; je
le sais. C'est entendu que la ville n'est pas obligée de l'adopter si
elle ne le veut pas, mais pourquoi préparer des plans si ce n'est pas en
vue de l'expansion et du développement?
J'ai attiré l'attention du ministre sur le fait que
l'administration locale et les droits des citoyens au niveau local viendront en
conflit avec les projets de la communauté. Je défendrai le
droit du citoyen. On semble passer outre, soit qu'on ne comprenne pas le
problème qui existe ou que Je m'exprime très mal en
l'expliquant.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec son
amendement. Article 166?
M. LUSSIER: Pardon! Oui, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 166, il y a un
amendement. Remplacer dans la troisième ligne du paragraphe
sixième « l'impression » par « la confection
».
M. LUSSIER: C'est bien cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 166 adopté avec
l'amendement?
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, qu'est-ce qu'on entend par
l'exploitation d'un système central de traitement des données? Il
est entendu, je pense bien, que tout cela est...
M. LUSSIER: C'est de la mécanographie.
M. SAINT-GERMAIN: ... de la mécanographie. Bon.
Y aurait-il lieu de prévoir que c'est le système
mécanographique de la ville de Montréal qui va passer sous la
juridiction de la communauté urbaine?
M. LUSSIER: C'est le plan d'intégration qui va décider.
C'est le conseil de la communauté qui votera son plan
d'intégration qui va décider.
M. SAINT-GERMAIN: Je sais bien que c'est le conseil qui va
décider, mais comment voulez-vous que le conseil, dans le contexte
donné, puisse choisir une autre possibilité?
M. LUSSIER: C 'est sa décision, c'est sa
responsabilité.
M. SAINT-GERMAIN: Je sais bien que d'autres villes se servent de la
mécanographie, et ces villes-là ne sont pas assez
considérables pour imposer leur point de vue ou leur système ou
leur façon de travailler à une ville comme Montréal. C'est
encore une des choses, à mon avis, qui inquiètent un peu les
municipalités de banlieue. Et qu'est-ce qui va arriver après
ça, si toutes les données sont centralisées? La ville de
Montréal va avoir pratiquement un pouvoir de contrôle sur toutes
ces données.
M. LUSSIER: Vous êtes traumatisés par toutes ces
affaires-là dans la ville de Montréal. C'est qu'il y a
actuellement des appareils de mécanographie que des villes
possèdent qui ne travaillent que le tiers, le quart ou le
vingtième de ce qu'elles devraient travailler. Ce qui est en train de se
produire, c'est que des municipalités se dotent de mécanographie
d'une façon très différente les unes des autres sans
uniformisation. D'autres aussi, comme je le disais tout à l'heure,
possèdent des appareils et ne s'en servent qu'au cinquième, qu'au
quart de leur capacité. Alors, ce qui va s'ensuivre, ça va
être plus d'efficacité à meilleur compte. Et ceci, c'est
une recommandation du rapport Lemay. On s'est aperçu, par exemple sur la
rive sud, qu'il y avait une multitude de municipalités qui sont en train
de s'équiper différemment...
M. SAINT-GERMAIN: Mais il faudrait tout de même...
M. LUSSIER: ... au point de vue des statistiques, données,
comptabilité, études, ça compliquait beaucoup les
affaires. C'étaient des dépenses énormes pour les
contribuables.
M. SAINT-GERMAIN: Il faudrait tout de même que chaque
municipalité conserve certaines données pour sa bonne
administration.
M. LUSSIER: Une fois que les données vont être faites par
le centre des données, c'est-à-dire le centre de
mécanographie, elles vont être retournées à chacune
des municipalités concernées.
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. LUSSIER: C'est une économie de temps, d'argent et c'est une
augmentation d'efficacité.
M. SAINT-GERMAIN: Je pensais simplement que si ces données
n'arrivent pas à temps, par exemple, quelquefois les gens se plaignent,
les mères disent: Nous n'avons pas nos allocations familiales, nous ne
les avons pas reçues. Ou les étudiants disent; Nous n'avons pas
reçu nos bourses, nous n'avons pas reçu nos prêts. S'il y a
une erreur, on appelle au ministère. Il y a une erreur qui s'est
glissée dans la mécanographie; le cas a été
corrigé mais là, c'est dans la mécanographie, on aura
ça dans trois semaines, dans un mois, ou le chèque sera
envoyé trois mois après. Je pense à cette situation,
à cette qualité de services, s'il fallait que le centre
mécanographique de l'île de Montréal, de la
Communauté
urbaine donne ce même service aux municipalités, il serait
bien difficile au conseil de savoir au jour le jour ou du moins à
chacune de leur assemblée où on en est avec le budget, où
on en est avec les dépenses et ça pourrait, je crois, devenir un
inconvénient grave.
M. LUSSIER: Je pense bien qu'on peut dire en plus que si les centres de
données sont moins nombreux, ça va fonctionner mieux parce que le
personnel, c'est un personnel tout à fait spécial,
extrêmement compétent, bien entraîné, qui ne fait
à peu près que ça, et plus cette centralisation va se
faire, meilleurs les employés vont être et la machinerie va servir
encore plus. Personne n'a discuté de ça, tout le monde
était bien content, bien heureux d'avoir cela. Ils ont trouvé qu
c'était très logique.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 166 avec
l'amendement. Article 167?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 168. Je constate qu'il
est six heures, les travaux du comité sont suspendus jusqu'à huit
heures.
Reprise de la séance à 20 h 4
M. FRECHETTE (président du comité plé-nier): A
l'ordre, messieurs. Alors, l'article 168, pollution de l'air.
M. TETLEY: M. le Président, au sujet de l'article 168 (1),
puis-je suggérer un amendement: Il faut que le bill soit
rédigé de sorte que la communauté urbaine ait le droit de
prohiber tout incinérateur. Je connais très bien une
municipalité où, finalement, après des années
d'études faites par des avocats, des ingénieurs, etc, on a
adopté un règlement afin que tout incinérateur soit
prohibé dans une maison d'appartements ou dans un édifice
à être construit.
M. LUSSIER: Est-ce que le député demande que nous
prohibions les incinérateurs?
M. TETLEY: Oui. La communauté n'a aucun droit d'adopter un
règlement prohibant un incinérateur, lorsque je lis l'article
168. Il y a bien des municipalités, même sur l'île de
Montréal, qui prohibent, à l'heure actuelle, les
incinérateurs.
M. LUSSIER: Mais, pour quelles raisons voulez-vous que nous prohibions
les incinérateurs?
M. TETLEY: Pour quelles raisons? Pour éviter la pollution de
l'air. C'est le seul moyen. Nous avons demandé l'opinion d'experts dans
la municipalité dont je parle, et ils nous disent tous que tout
système a des difficultés ou ne fonctionne pas parfaitement.
Finalement, nous avons adopté un règlement prohibant tout
incinérateur, il faut donner ce droit, à mon avis, à la
communauté urbaine.
M. LUSSIER: Quand vous parlez des incinérateurs, sont-ce des
incinérateurs à l'intérieur des maisons
d'appartements?
M. TETLEY: Oui.
M. LUSSIER: Ou si ce sont aussi des incinérateurs pour
brûler les déchets de tout le monde, des incinérateurs
municipaux, publics?
M. TETLEY: Ah non, dans un appartement.
M. LUSSIER: Des incinérateurs dans des appartements peuvent
être prohibés par le règlement de construction d'une ville.
Nous n'avons pas besoin de l'insérer ici. Dans les règlements de
construction de n'importe quelle ville, cela peut être prohibé, et
nous retrouvons...
M. TETLEY: Mais pourquoi l'article 168 1, si, tout simplement,
les municipalités s'occupent du problème?
M. LUSSIER: Dans l'article 168, comme vous le savez, on les permet, mais
on les réglemente, on ne les prohibe pas; mais si la municipalité
veut les prohiber, elle peut toujours, un peu plus loin, dans les normes de
construction, les prohiber par l'article 188: « La communauté
peut, par règlement, établir des normes minima relativement
à la construction de bâtiments, etc.,...» Alors, elle peut,
dans son règlement de construction, empêcher, dans certains
secteurs, qu'il y ait des incinérateurs dans les appartements, mais
c'est assez...
M. TETLEY: Quel article? M. LUSSIER: Article 188.
M. SEGUIN: Voici M. le Président, je pense que ce que le
député de Notre-Dame-de-Grâce suggère, c'est qu'on
donne l'autorisation à la communauté de légiférer
en ce sens. Dans l'article 188, on dit que la municipalité ou les
municipalités peuvent... Si on est sérieux, au point de vue de
réglementation antipollution, il me semble qu'il faut faire de ce
programme, de cet effort, un effort maximum. Je pense, même si elles ne
s'en servent pas au début, qu'il serait bon de donner à la
communauté l'autorisation de pouvoir, sur tout leur territoire,
légiférer sur cette question d'incinérateurs, parce que
nous avons beaucoup plus d'incinérateurs dans les maisons d'appartements
que nous avons de cheminées d'industries qui font la pollution de
l'air.
Tout ne se réduit pas simplement à cette simple expression
d'empêcher la fumée.
Lorsqu'il y a de la pollution, il y a des éléments qui
font la pollution, qui contribuent à la pollution de l'air et qu'on ne
peut pas voir. Alors, des grillages, tous ces systèmes-là ne
diminuent en rien la pollution. Je pense qu'il s'agirait de donner
l'autorisation d'avoir des pouvoirs, qu'ils s'en servent ou non tout de suite,
ce n'est pas important. Qu'on leur donne le droit à la grandeur de leur
territoire.
M. LUSSIER: Oui, si c'est le pouvoir de réglementer, la
communauté urbaine le possède à l'article 188. A l'article
168, premièrement, les municipalités peuvent réglementer
les incinérateurs.
M. SEGUIN: Oui, mais je pense qu'il s'agit d'être
spécifique. Je sais qu'au règlement de construction il est
possible que certaines municipalités ou que la communauté
introduisent ces mesures dans la réglementation. Je pense que la
suggestion est tout à fait valable et bien à propos à ce
moment-ci, en particulier lorsqu'il s'agit de mesures à prendre contre
la pollution de l'air. Qu'on mette une section ou une ligne, quelque chose, un
paragraphe, pour autoriser, dès ce point-là, la communauté
de pouvoir légiférer là-dessus, il s'agit simplement de
suspendre peut-être un article pour quelques minutes, le temps de
rédiger ce qu'il faut pour l'y introduire. C'est parce que c'est
à la grandeur...
M. LUSSIER: Par l'article 188, la communauté urbaine peut
réglementer et empêcher de bâtir des incinérateurs
dans des maisons à appartements. Par l'article 168, la communauté
peut réglementer les incinérateurs déjà
bâtis, déjà existants et déjà,
utilisés, de telle façon qu'ils ne polluent pas l'air. Je pense
que c'est complet.
M. SEGUIN: Vous savez, je suis très sérieux quand je dis
ça. C'est que ce sont ces maisons à appartements avec les
incinérateurs...
M. LUSSIER: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui n'a pas été
sérieux?
M. SEGUIN: Non. Ce sont surtout ces appartements et on en a qui
s'appellent des « high rise ». Il s'en est bâti en
quantité dans la région de Montréal et ce sont eux qui,
réellement, avec les incinérateurs dans ces appartements, dans
ces immeubles, contribuent le plus à la pollution de l'air, beaucoup
plus que la cheminée d'une petite industrie quelconque. Cela peut
être contrôlé assez facilement.
M. LUSSIER: Par l'article 168, premièrement, vous l'avez, ce
pouvoir que vous réclamez. Cela est dans la loi.
M. SEGUIN: Puis-je suggérer au ministre que les légistes
regardent cet article, parce que je pense qu'un bon avocat...
M. LUSSIER: Un bon avocat. Est-ce qu'on peut les considérer
comme...
M. BERTRAND: II y a toutes sortes d'avocat. Il y a des avocats «
ratoureux ».
M. SEGUIN: C'est pour ça que j'ai spécifié j'ai mis
un qualificatif. J'ai dit un bon avocat.
M. BERTRAND: Ils sont tous bons. Vous pourrez toujours en trouver un qui
prétendra que l'opinion de son confrère n'est pas bonne.
M. SEGUIN: Cela se dit pour les architectes et les urbanistes, et
peut-être les médecins.
M. LUSSIER: Je les consulte depuis tout à l'heure, et avant et
encore actuellement, et on m'affirme que tout existe dans la loi pour
répondre à vos inquiétudes. Vous pouvez être certain
que tout est couvert.
M. SEGUIN: Je suis entièrement satisfait.
M. BERTRAND: Il est satisfait jusqu'à ce qu'il y ait un jugement
qui vienne renverser l'opinion de ces avocats.
M. SEGUIN: C'est ça. C'est pour ça que je voulais que ce
soit plus spécifique.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté, 168.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LUSSIER: II y a un amendement à l'article 169.
M. SEGUIN: Je pense que je manquerais, M. le Président, si je ne
disais pas, à ce moment-ci, que je crois que tout ce
problème-là a un aspect provincial, fédéral et
municipal.
M. LUSSIER: Nous prenons bonne note. M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'amendement serait le suivant;
Ajouter à la fin de la deuxième ligne « sous réserve
des dispositions du code de la route » retrancher l'alinéa 8 et
renuméroter les alinéas 9 et 10 qui deviennent 8 et 9».
Alors 169, amendé, adopté.
M. SEGUIN: Un instant. Vous avez mentionné, M. le
Président, 169, tel qu'amendé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
M. SEGUIN: Je cherche la section quia rapport à la
synchronisation.
M. LUSSIER: Article 169, neuvièmement, synchronisation. Page 44a)
en haut.
M. SEGUIN: On sait que cette signalisation synchronisée n'existe
pas présentement à Montréal, et on donne à la
communauté le pouvoir d'apporter ça à toute la
communauté. C'est dire qu'il y a possibilité, avec cette
majorité montréalaise et à l'exécutif et au
conseil, dans les villes de banlieue, qui pour dix ou quinze ans à venir
n'ont réellement pas besoin de se système, qu'on soit
appelé à contribuer pour convertir le système de
circulation de Montréal. Ceci n'a pas pu être fait jusqu'à
présent à cause du grand coût.
Est-ce qu'on a des estimations, des chiffres pour nous dire comment cela
peut nous coûter pour convertir, dans la ville de Montréal
seulement, le système de signalisation sur les grandes artères ou
sur les rues principales, en un système synchronisé?
M. LUSSIER: Cela ne se fera pas du jour au lendemain, il va falloir de
nombreuses études encore et des analyses. Cela va faire partie des
budgets, de règlements d'emprunts qui vont aller à
l'exécutif, qui vont aller aussi au conseil. Si les maires trouvent que
ça n'a pas de bon sens ou que ça coûte trop cher, il n'y a
rien qui les oblige à s'engager la-dedans. Ils ont simplement les
pouvoirs, s'ils veulent s'en servir, et aucun délai n'est fixé.
S'ils trouvent que ça ne tient pas debout ou qu'ils ne peuvent pas s'y
engager pour différentes raisons, ils ne sont pas obligés. C'est
un pouvoir que les municipalités peuvent utiliser si elles sentent
qu'elles ont les finances et qu'il y a un besoin évident.
M. SEGUIN: Je comprends.
M. LUSSIER: C'est seulement un pouvoir qu'elles peuvent utiliser ou non,
selon leur volonté, il reste toujours qu'au conseil la majorité
doit voter en faveur pour que ça soit adopté.
M. SEGUIN: Toujours la majorité, c'est là qu'est la
crainte. A Montréal, c'est le cas de le dire, cela fait 20 ans qu'on
parle de synchroniser.
M. LUSSIER: Si Montréal vote pour, c'est Montréal qui va
être le plus durement frappée au point de vue financier.
M. SEGUIN: Avec une bonne assistance de la part des municipalités
de banlieue qui, elles, sont appelées à payer leur part des
dépenses de la communauté. Voyez-vous, c'est toutes ces
choses-là, M. le ministre, l'accumulation des dépenses,
l'accumulation de ce que ça coûtera. Depuis 20 ans qu'on en parle
et on n'a pas pu le faire à cause du coût.
M. LUSSIER: Il n'y a aucun délai d'imparti.
M. SEGUIN: C'est une des mesures de premier ordre, dans le premier
palier de la juridiction du gouvernement métropolitain. Si
Montréal veut s'en charger exclusivement, bien, qu'ils y aillent, qu'on
procède; personne ne discute ça.
M. LUSSIER: Bien...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. SEGUIN: Un balayage.
M. LE PRESIDENT: Adopté, l'article 170?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 171?
M. SEGUIN: Article 171, adopté.
M. SAINT-GERMAIN: « La communauté peut par
règlement, établir des normes. »
Les services intermunicipaux, je suppose bien, d'aqueduc et
d'égout vont être construits aux frais de la communauté
urbaine.
M. LUSSIER: Pas nécessairement. Ils peuvent être construits
par la communauté urbaine et ils peuvent être construits par des
municipalités s'il y a une entente entre deux municipalités. Les
ententes continuent d'exister entre municipalités pour bâtir un
système d'aqueduc et d'égout qui peut servir à deux
municipalités ou à plus de deux.
M. SAINT-GERMAIN: Alors chaque municipalité va probablement
conserver son personnel ou la majeure partie de son personnel.
M. LUSSIER: Je ne crois pas, M. le Président, mais ce sont des
plans d'intégration qui vont tout prévoir ça. Elles ne
conserveront pas toutes leur personnel. Nous pensons que tous les égouts
et aqueducs intermunicipaux vont être dorénavant sous la
juridiction de la communauté, vont être construits par la
communauté urbaine qui va les entretenir et qui en réclamera le
coût uniquement à ceux qui en bénéficient, mais que
les égouts et aqueducs demeurent locaux purement et simplement,
là la municipalité locale conserve sa juridiction et continuera
à faire les travaux et à cotiser ses gens en conséquence,
c'est-à-dire ceux qui bénéficient de ces
travaux-là.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT: Article 172, il y a des amendements...
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Remplacer dans la deuxième ligne du premier
alinéa les mots « à la communauté » par les
mots « comité exécutif ».
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Remplacer dans la première ligne du 2e
alinéa le mot « 60 » par le mot « 15 ».
M. SEGUIN: J'apprécie ce changement, M. le Ministre, 60 jours
c'était exagéré; 15 jours c'est beaucoup mieux.
M. LE PRESIDENT: Remplacer dans la 2e ligne du 2e alinéa les mots
« la communauté » par les mots « le comité
exécutif ».
M. SEGUIN: C'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Remplacer dans la première ligne du 3e a
inéa les mots « la communauté » par les mots «
le comité exécutif »...
M. SEGUIN: La même chose.
M. LE PRESIDENT: ... et remplacer dans la 2e ligne du 3e alinéa
le mot «elle » par les mots « le conseil ».
Adopté?
M. SEGUIN: Même chose, adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 173 a également un amendement.
Ajouter, dans la 15e ligne de l'alinéa b), « ou non »
après « périodique ». Adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
M. SEGUIN: Avec l'amendement.
M. LE PRESIDENT: Article 174, adopté. A l'article 175, il y a un
amendement. Ajouter dans la 4e ligne après le mot « Québec
» les mots « et de la Régie des eaux du Québec
». Adopté tel qu'amendé.
M. SEGUIN: J'aurais un commentaire ici. Il me semble que le droit
devrait être donné à toute municipalité de faire
établir contradictoirement la valeur des actifs que l'on entend
ache-
ter. On donne un pouvoir d'achat, mais on ne donne aucun
privilège à une municipalité de faire valoir son
côté. Je pense qu'il peut y avoir danger ici que la
communauté vienne s'emparer... Il me semble qu'il y a deux
côtés à ces choses-là et qu'il est...
M. LUSSIER: Si elle n'est pas satisfaite, elle peut aller à la
Régie des eaux. Veuillez vous référer à 354. Alors,
vous avez compris, 234 à 237, ça répondrait à votre
question. Nous sommes rendus à 175. Audience devant la commission.
M. SEGUIN: C'est possible. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté, avec l'amendement.
Article 176.
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 175 qu'on vient d'adopter, j'aurais eu une
question à poser. Est-ce que le ministère des Affaires
municipales a fait une étude des coûts que pourrait comporter
l'acquisition, comme le dit l'article, aux conditions fixées par le
règlement, des réseaux ou des conduites maîtresses
d'aqueducs et des conduites maîtresses d'égout qui appartiennent
à une municipalité et qui desservent le territoire de plus d'une
municipalité?
M. LUSSIER: C'est à la communauté urbaine de faire la
chose d'autant plus que ces conduites, qui sont déjà
installées et qui servent, sont déjà cotisées et
que, même si elles passaient de villes qui les possèdent à
la communauté urbaine, les cotisations demeureraient les
mêmes.
Ils sont déjà en train d'être payés. Ils sont
déjà cotisés, ces équipements-là. Tout ce
qui changerait, ce serait le propriétaire. Au lieu d'être une
ville, ce serait la communauté urbaine.
M. SAINT-GERMAIN: Mais est-ce que le coût, les
amortissements...
M. LUSSIER: Cela ne change pas.
M. SAINT-GERMAIN: ... seraient payés avec la même entente,
ou si cela deviendrait...
M. LUSSIER: Oui, oui, la même entente.
M. SAINT-GERMAIN: ... commun... Cela ne deviendrait-il pas commun
à toute la communauté urbaine?
M. LUSSIER: Non, cela ne devient pas com- mun. Uniquement à ceux
qui s'en servent et qui en bénéficient.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
l'amendement.
M. LUSSIER: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 176?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 177?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 178?
M. SEGUIN: Bien, l'article 178, je ne vois pas d'objection. L'article
179, M. le ministre, si on veut les prendre ensemble, je voudrais avoir une
explication, qu'est-ce que ça veut dire, l'article 179 en
particulier?
M. LUSSIER: Cela veut dire que vous faites affaires avec des citoyens,
qui font affaires avec des villes, excepté qu'ils ne font pas affaires
avec le citoyen ou des citoyens...
M. SEGUIN: Non.
M. LUSSIER: ... ils font affaires avec une ville.
M. SEGUIN: Dans des villes en banlieue, dans des secteurs en banlieue,
il peut être possible, par exemple, qu'une industrie s'installe. Pour des
raisons financières, pour des raisons économiques, il n'est pas
possible de fournir à cette usine un service d'égout
régulier, c'est-à-dire le service de la communauté. Alors,
on pourrait dans certaines municipalités, cela existe, ce n'est
pas un rêve, c'est quelque chose qui existe demander à
cette industrie-là d'installer un système privé
d'épuration, un puits sep-tique amélioré. Mais il faudra
quand même prendre le résidu de ce puits et le traiter ou
l'envoyer dans un système. Si on ne peut pas négocier avec une
personne à ce moment-ci, la personne étant la corporation...
M. LUSSIER: Qui ça qui ne peut pas négocier avec...?
M. SEGUIN: « La communauté ne peut recevoir directement
d'autres personnes que d'une municipalité... »
M. LUSSIER: C'est ça. Alors, la municipalité, elle,...
M. SEGUIN: Servirait d'intermédiaire?
M. LUSSIER: Non. Je continue votre exemple. Cette usine qui donne un
traitement primaire à ces égouts ou à ces eaux
usées va les déverser dans un égout municipal. Cet
égout municipal peut aller se déverser dans un égout
intermunicipal. L'entente doit se faire entre la communauté urbaine et
la municipalité. Le type, les propriétaires de l'usine ont
affaire à la ville et la ville a affaire à la communauté
urbaine.
M. SEGUIN: C'est qu'il peut y avoir des cas...
J'ai un exemple en tête à ce moment-ci: Une usine
installée avec ses propres facilités pour disposition des
égouts. La ville en question ne peut pas recevoir, c'est dire qu'il n'y
a pas d'égout dans ce coin-là, cela coulerait excessivement cher
pour se rendre... Alors, elle ne peut pas passer par la municipalité ou
par les services de la municipalité. Il faudrait qu'elle s'adresse
directement...
M. LUSSIER: A la municipalité. M. SEGUIN: ... à la
communauté.
M. LUSSIER: Non, à la municipalité, et la
municipalité prend des dispositions avec la communauté. Je pense
qu'il est très important que la communauté ne fasse affaire
qu'avec les municipalités...
M. SEGUIN: Oui, oui.
M. LUSSIER: ... et que la municipalité ne fasse affaire qu'avec
les individus et les industries dans son territoire.
M. SEGUIN: Oui, cela...
M. LUSSIER: Cela évite pas mal de complications, même si
cette usine-là se déversait dans un conduit communautaire.
M. SEGUIN: Je ne discute pas. Je voulais simplement une clarification
sur cette question d'individu et de municipalité, parce qu'il y a des
cas d'exception où, par exemple, cela devient très difficile,
même pour la municipalité...
M. LUSSIER: Que l'individu ou l'industriel aille voir sa
municipalité et la municipalité, elle contactera la
communauté.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 180?
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, au sujet de l'article
180, je vois les mots « sans le consentement de la communauté
». Ceci est pour la région de Montréal, mais nous vivons
aussi l'expérience dans la région de Québec. Nos
municipalités fournissent l'eau nécessaire à la
municipalité voisine, lorsqu'elle manque d'eau, lorsqu'il y a incendie
ou un bris d'aqueduc quelconque. Alors, je me demande, en définitive
pourquoi ce consentement nécessaire de la communauté, surtout
dans les cas d'urgence, parce que cela va amener une source de complications
considérables. Sans qu'il existe d'entente écrite, si vous
voulez, entre ces municipalités, c'est une collaboration
réciproque qui pourrait exister. Si cela n'existe pas à
Montréal, cela existe à Québec, et cela se fait
automatiquement. Si une municipalité voisine a besoin d'eau pendant une
journée, deux jours ou dix jours même cela s'est fait
pendant trois ou quatre mois à certains hivers ces
municipalités, sans frais supplémentaires et sans autre entente
écrite lui fournissent de l'eau à titre de bon voisinage et
à titre de service.
Je pense que cela se répète, cet article-là, pour
la communauté urbaine de Québec. Je pense bien qu'on crée
des complications inutiles vis-à-vis d'un problème qui, dans un
certain cas, n'existe pas, c'est-à-dire qu'il faut avoir le consentement
de la communauté urbaine pour donner de l'eau à une
municipalité voisine qui en a un besoin urgent. Je pense bien que si le
consentement est exigé par la loi, la communauté est
obligé d'y référer, alors que, par relations de bon
voisinage, ce service était rendu automatiquement et cela, depuis des
décades, par exemple, dans notre région. A Montréal, je
pense que cela doit exister aussi.
M. LUSSIER: M. le Président, c'est uniquement une mesure de
contrôle. La communauté urbaine possédant toutes les
conduites maîtresses doit savoir qui s'abouche sur ses conduites
maîtresses ou secondaires. Elle n'a pas besoin de toujours demander
à la communauté urbaine une permission. Cet article-là est
uniquement inséré dans le texte de la loi pour que la
communauté urbaine exerce un contrôle et sache ce qui se passe au
point de vue de l'addition de réseaux d'aqueduc ou d'égouts.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais, là, je pense que c'est un cas
où on complique énormément les choses. Cette collaboration
intermunicipale existe et je pense bien que c'est inutile.
M. LUSSIER: J'en prends bonne note.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): J'espère que vous en tiendrez compte
pour la communauté urbaine de Québec, parce que je vais soulever
la question.
M. LUSSIER: Oui, c'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 181, adopté.
A l'article 182, il y a un amendement qui serait le suivant; Ajouter,
à la fin, l'alinéa suivant: « Ces règlements
requièrent l'approbation de la Régie des eaux du Québec.
» C'est cela?
Article 182, adopté tel qu'amendé?
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 182, M. le Président, je vois, au
troisième paragraphe, que la communauté aura la
responsabilité de déterminer d'une façon équitable
le prix de l'eau qu'une municipalité vendra à sa voisine. Alors,
comment...
M. LUSSIER: Vous ne lisez pas bien, là. « ...
établir un tarif pour la fourniture aux municipalités des
services d'eau et de réception des eaux-vannes ». C'est ça
que vous voulez...
M. SAINT-GERMAIN: C'est ça.
Alors si Montréal vend de l'eau, par exemple, à une
municipalité environnante, c'est la communauté qui va fixer le
tarif, qui va fixer le coût...
M. LUSSIER: Pour les futurs contrats et toujours avec l'approbation de
la Régie des eaux.
M. SAINT-GERMAIN: Comme Montréal va jouer un rôle
énorme dans l'administration de la communauté, il serait tout de
même curieux que la communauté puisse servir aussi à
établir les tarifs...
M. LUSSIER: Oui, mais ce n'est pas Montréal qui contrôle la
Régie des eaux et puis dans la communauté urbaine, les
municipalités de banlieue ont des pouvoirs de contrôle. Elles ont
le pouvoir de décider et participent au vote, etc. Je pense qu'il ne
faut pas voir Montréal comme une bête noire dans tout
ça.
M. SAINT-GERMAIN: Bien il ne faut pas se le cacher, vous savez, c'est
toujours la même question. Montréal aura certainement un gros mot
à dire dans l'administration et si...
M. LUSSIER: Bien, la régie existe en plus. La régie
demeure toujours là.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cet article complique en définitive la
vie intermunicipale parce que je n'en vois pas la nécessité. Je
pense que toutes les municipalités ont des ententes sinon
écrites, au moins tacites qu'en fait les services d'eau sont fournis,
lorsque cela s'impose, à une municipalité voisine. La
communauté urbaine, dans ce cas-ci, va alourdir l'administration et
puis, si on établit des tarifs et si on adopte des
réglementations, cela ne pourra que coûter beaucoup plus cher
parce qu'on va ajouter un mécanisme administratif à cette
collaboration intermunicipale qui existe déjà. Les ententes sont
faites, elles existent. Alors, cet article 182 vient fixer de nouvelles normes
quant au prix de l'eau et tout probablement qu'entre municipalités, on
fixera des tarifs égaux pour tout le monde. Donc, ceux qui,
actuellement, paient bon marché pour ces services d'eau des
municipalités voisines auront à payer, en fait, le coût qui
sera prescrit à ce moment-là par le règlement et par la
loi. Je pense que cela va compliquer...
M. LUSSIER: Non, cela va être facilité.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... la vie intermunicpale tout simplement, M.
le ministre.
M. LUSSIER: Non, je crois que ça va être facilité
parce qu'à la communauté urbaine il y aura des gens qui vont
savoir exactement ce que la régie pense de tous ces problèmes et
lorsque cela viendra à la régie, les dossiers seront très
bien faits et très bien préparés, mieux qu'ils ne le sont
sans doute actuellement. Cela va faciliter les choses et les affaires vont
s'expédier beaucoup plus rapidement parce que les dossiers vont
être mieux faits.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais cela existe actuellement entre des
municipalités, et je pense bien que nous avons des services qui sont
assez compétents en cette matière. Ces services et cette
collaboration existent déjà. On ne vient que compliquer enfin la
situation...
M. LUSSIER: Cela peut être votre opinion, mais nous pensons
exactement le contraire.
M. TREMBLAY (Montmorency): Bien, je ne sais pas, peut-être
qu'à Montréal, la situation est différente de
Québec. Ici, même s'il survient quelques conflits, parfois, dans
l'ensemble la vie n'est pas compliquée par des règlements qui
nous obligent à faire des choses qui alourdissent le mécanisme
administratif purement et simplement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 183, il y a
également un amendement. Enlever dans la premiere ligne le mot «
ne ». Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Alors la communauté peut s'engager...
M. LUSSIER: Peut s'engager.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
A l'article 184, il y a également un amendement. Remplacer les
trois dernières lignes du deuxième...
M. LUSSIER: Un instant, s'il vous plaît. A l'article 183, il
faudrait enlever le mot « de » à la quatrième ligne,
« ou s'engager ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, à 184, l'amendement
serait le suivant, je les lis parce qu'on en a eu plusieurs et il ne faut pas,
nous remplaçons les trois dernières lignes du deuxième
alinéa par ce qui suit: « renouveler un contrat pour la collecte
des ordures sans que le mode de disposition de ces dernières ne soit
approuvé par la communauté. »
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 185?
M. TREMBLAY (Montmorency): A 184, M. le Président, est-ce qu'il
existe...
UNE VOIX: Article 185.
M. TREMBLAY (Montmorency): Article 184.
M. SAUVAGEAU: Article 185. Article 184, c'est adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): On n'a pas commencé à discuter
185 encore, vous allez vite. Est-ce qu'il existe des projets d'entente pour la
disposition des ordures à Montréal actuellement?
M. LUSSIER: Des projets d'entente, à ma connaissance, il n'y en a
pas.
M. TREMBLAY (Montmorency): Il n'y en a pas, très bien, merci. Il
n'y a pas de projet?
M. LUSSIER: Des projets de chicane, il y en a.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, non, vous voyez mal la situation, c'est
très péjoratif, ce que vous dites là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 185? Adopté,
185?
M. TREMBLAY (Montmorency): Les services de santé, M. le
Président, ne serait-il pas temps que vous dégagiez les
municipalités et les communautés urbaines des services de
santé? Je pense que c'est une responsabilité provinciale, et je
pense que le gouvernement provincial devrait, soit le ministère de la
Santé, s'occuper exclusivement des problèmes de santé. A
Montréal comme ailleurs, c'est une charge additionnelle qu'ils ont
à payer et c'est une injustice en fait, pour les contribuables de
Montréal qu'ils aient à payer des services de santé alors
qu'ailleurs dans la province ils n'ont pas à payer ces services de
santé.
Je ne vois pas ce que vient faire le service de santé dans la
communauté urbaine de Montréal. C'est la même chose pour
Québec. Pourquoi affliger ces municipalités, alourdir
l'administration de ces municipalités avec un service de santé?
Pourquoi le gouvernement provincial ne prendrait-il pas tout simplement
à sa charge ces services de santé comme ça existe
d'ailleurs en milieu rural ou dans les autres régions du Québec?
Ces services de santé, Montréal les administre très bien,
soit, mais c'est une charge très lourde pour cette communauté
urbaine, pour cette grande municipalité que nous allons créer; et
de plus, les municipalités de banlieue auront encore à payer
davantage pour des services qui ne sont pas strictement de la juridiction
municipale, qui devraient être sous juridiction strictement provinciale.
Je m'oppose à ce que les municipalités aient à
s'occuper
de ces services de santé. Cela devrait être le provincial
qui s'en occupe. Cela signifie c'est un phénomène de
déconcentration, probablement que vous allez confier à
toutes les futures communautés urbaines du Québec les
mécanismes de la protection, les services de santé, et ceux qui
n'ont pas à s'en occuper présentement auront cette charge
additionnelle pour l'avenir. C'est une politique qui va s'établir
à l'échelle de la province de cette façon-là. Les
trois communautés urbaines, je pense que c'est une
responsabilité...
M. LUSSIER: Bien, avez-vous vérifié?
M. TREMBLAY (Montmorency): ... provinciale et je vous demande, à
titre de médecin, ce que vous en pensez et aussi à titre
d'ex-maire d'une municipalité de banlieue. Qu'est-ce que vous en pensez,
et est-ce bien, la juridiction des municipalités actuellement, surtout
au moment où on est à la veille de passer une loi qui va donner
l'assurance-santé et qui généralise les services de
santé? Pourquoi ce ne serait pas sous juridiction et
responsabilité provinciales?
M. LUSSIER: Tout d'abord, ça existe uniquement pour la
Communauté urbaine de Montréal.
Cela n'existe pas dans les autres communautés urbaines...
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais Québec ça...
M. LUSSIER: Oui, mais vous m'avez posé une question. Cette
question a été maintes fois débattue, et les principaux
points sont ceux-èi. C'est qu'un milieu aussi urbanisé que
l'île de Montréal a besoin de règlements d'hygiène,
d'une application de ses règlements d'hygiène qui dépasse
les normes qu'on peut appliquer dans d'autres milieux de la province de
Québec. A cause de ceci...
M. LESAGE: C'est pour l'article 186 cet argument. Je voudrais bien qu'on
m'explique en détail de quelles normes il peut s'agir lorsque nous
sommes à l'article 185. A l'article 186, le ministre s'en souviendra, il
s'agit de l'inspection des aliments, et nous avons discuté de cette
question à la commission des Affaires municipales. Je suis intervenu
pour expliquer que les normes à Montréal et à
Québec étaient plus sévères qu'ailleurs, que cela
avait été établi comme ça et qu'il y avait des
inspecteurs de la province, mais qui étaient chargés de faire
respec- ter les normes pour les aliments dans toute la province. Pour
Montréal et Québec, les exigences, à cause de la
concentration de la population, étaient plus grandes, qu'il était
normal que ce soit étendu à toute la communauté. Toute
cette explication que je viens de donner, qui est une répétition
brève de ce que j'avais dit à la commission, est couvert par
l'article 186. Je voudrais savoir quels sont les services de santé
couverts par l'article 185 et que l'on veut étendre à toute la
communauté? Il ne s'agit clairement pas là de l'inspection des
aliments, ce qui est couvert spécifiquement par l'article 186.
M. LUSSIER: C'est la communauté elle-même qui va
définir dans son règlement les devoirs et pouvoirs des
fonctionnaires et prescrire les conditions selon lesquels ces services...
M. LESAGE: Oui, mais c'est quoi? UNE VOIX: C'est l'article 186.
M. SEGUIN: Quels services, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce qu'on a
fait?
M. LESAGE: Quels services la communauté, avec la majorité
des représentations de Montréal, va-t-elle pouvoir imposer aux
municipalités de banlieue? C'est ça, la question. A l'article
186, nous comprenons très bien, mais à l'article 185 nous ne
savons pas de quels services il s'agit? Combien ça va coûter?
M. LUSSIER: En fait, nous nous référons surtout à
l'article 427 de la Loi des cités et villes, commission
d'hygiène: « Le conseil peut faire des règlements sur la
commission d'hygiène et maladies contagieuses et infectieuses, des
inspections et la saisie des produits et des denrées, la
salubrité, inspection des glacières, salubrité des
maisons, vidanges et fosses d'aisance, conduites non hygiéniques,
établissements et industries insalubres et nuisibles, animaux atteints
de maladie contagieuse, bain et cabinet d'aisance publics, etc., égouts,
fossés et cours d'eau. » Elle peut tout réglementer
là-dessus et voir à ce que ces règlements soient
observés.
M. LESAGE: Est-ce que la ville de Montréal a un tel service en
vertu de règlements adoptés? Quel est son budget par année
à ce chapitre?
M. LUSSIER: Le service de santé?
M. LESAGE: Oui, oui, en dehors des services d'inspection des
aliments.
M. LUSSIER: En dehors d'eux?
M. LESAGE: Oui, oui. Cela exclut les services d'inspection des aliments
qui sont nécessaires.
M. LUSSIER: Je ne sais pas si, dans mes notes, je les ai
complètement séparés, mais dans les budgets de la ville de
Montréal, ils ont...
M. LESAGE: C'est pour avoir une idée du coût
additionnel.
M. LUSSIER: Une minute, je cherche dans mes notes. Le budget de 68/69 de
la ville de Montréal prévoit des dépenses de l'ordre de
$4,500,000 pour différentes sortes de services. Il y a le district
sanitaire, le nursing, la démographie, les maladies contagieuses, la
tuberculose, l'aide à l'enfance, l'hygiène dentaire, les
inspections des aliments, les divisions des laboratoires et le contrôle
médical.
M. LESAGE: Cela coûte combien dans les autres villes, ville par
ville?
M. LUSSIER: Ville par ville?
M. LESAGE: Oui, combien? Quelles sont les autres villes de l'île
de Montréal qui ont ces services, et ça coûte combien dans
chaque ville?
M. LUSSIER: En tout dans les autres villes. J'avais ces
détails-là, je ne sais pas si je les ai dans la paperasse que
j'ai ici, mais je pourrai vous donner ça demain...
M. LESAGE: Demain, oui. Alors on peut suspendre l'article 185.
J'aimerais savoir aussi quelles sont les villes de l'île de
Montréal, les municipalités de l'île de Montréal
où il existe un service des unités sanitaires du ministère
de la Santé. Combien y en a-t-il de ces villes? Quel est le coût
annuel à la province, et de quelle façon la province a-t-elle
l'intention de rembourser la communauté par suite du fait qu'elle sera
déchargée de ce fardeau? En d'autres termes quelle sera
l'équivalence financière que paiera le gouvernement provincial
à la communauté en vertu des mêmes règles qui
permettent au gouvernement provincial de réclamer l'équivalence
du gouvernement fédéral?
M. LUSSIER: La subvention de fonctionnement, qui est de $3, couvre les
frais supplémentaires et pour la police, et pour le service
d'inspection.
M. LESAGE: C'est la subvention, oui, mais c'est seulement pour trois ans
ça, ce n'est pas une équivalence du genre de celle que nous, du
Québec, nous réclamons du fédéral. Quand nous
réclamons l'équivalence fiscale ou financière c'est tout
le temps que durent les programmes. Ce n'est pas seule ment une subvention
d'établissement ou de fonctionnement pour deux ou trois ans. Ce sont des
cadeaux de Grecs, que le ministre veut faire.
Alors je pense que le ministre est mieux d'aller aux sources ce
soir.
M. LUSSIER: Des Grecs. Ah non je les ai tous ces chiffres-là.
M. LESAGE: On va suspendre 185, 186, 187. Quand nous aurons des
réponses nous verrons.
M. LUSSIER: Je les ai à mon bureau tous ces
chiffres-là.
M. LESAGE: Oui, oui, c'est ça.
M. LUSSIER: Là vous voulez savoir quelles sont les villes
où existent une unité sanitaire...
M. LESAGE: J'ai donné une série de questions, je pense
qu'elle est facile à trouver aux épreuves du journal des
Débats.
M. SEGUIN: J'ajouterais, M. le Président, que le but de cette
demande de la part du chef de l'Opposition est que le ministre puisse examiner,
avec ses conseillers, la possibilité et l'avantage de définir
dans cette loi, à l'article 185, ce en quoi doit consister un service de
santé municipal. Nous voulons une définition, une description, un
énoncé, si vous voulez, définissant ce que le
système municipal doit être, afin qu'on puisse bien distinguer,
sans contradiction, sans difficulté, distinguer ce
système-là de l'assistance provinciale disponible.
M. LUSSIER: C'est la communauté urbaine qui va définir
exactement ce qu'elle entend par service de santé, comment elle veut
l'organiser.
M. SEGUIN: Je suis intéressé.
M. LESAGE: C'est la majorité de la ville de Montréal qui
va donner les standards à la minorité représentant les
autres municipalités. Or, c'est $4 1/2 millions, le coût de ce
service à la ville de Montréal, et pour les municipalités
de banlieue, il y a certainement une partie du coût de ces services qui
est défrayé par le gouvernement de la province, via les
unités sani-
taires. Je pense que c'est là une équation dont nous
devons avoir toutes les données avant de pouvoir prendre une
décision en toute connaissance de cause sur cette section 8
intitulée: Services de santé.
M. LUSSIER: Votre réponse, vous la trouvez de nouveau à
l'article 354 sur la composition du conseil.
M. SEGUIN: Non, c'est trop facile, ça. Une
référence à 354 dit que la communauté provoque. Il
s'agit, à ce moment-ci, de définir le produit, une fois le
produit, le coût définis, nous serons alors en mesure de savoir si
nous en avons pour notre argent. Cest simple, très simple, puisqu'il y a
toutes les études dont vous avez parlé. Vous avez fait des
études, on a tous les « surveys » on a tous les rapports, on
a toute l'information qu'il nous faut, on procède, le temps de discuter
est fini, il faut passer à l'action. Donnez-nous des chiffres
là-dessus, les services de santé.
M. LUSSIER: On vous donne des chiffres, on vous donne des
renseignements, on vous donne tout...
M. SEGUIN: Vous nous renvoyez à l'article 354.
M. LUSSIER: ... vous ne voulez pas les accepter, vous les mettez
toujours en doute et vous fouillez trop.
M. LESAGE: Le ministre est injuste. Il ne nous a pas donné un
seul chiffre ce soir, depuis que nous avons commencé à le
questionner.
M. LUSSIER: Depuis le début, oui.
M. LESAGE: Mais depuis tantôt, soyons de bon compte. Le ministre
dit qu'il a ces chiffres-là à son bureau. Nous ne lui demandons
pas le don d'ubiquité. Il pourra nous donner ça demain matin,
à l'ouverture du comité, à onze heures.
M. LUSSIER: Oui, c'est ce que j'ai dit M. LESAGE: Très bien.
M. TETLEY: Pour ajouter aux remarques de l'honorable chef de
l'Opposition, lorsque nous avons posé des questions à M.
Saulnier, président du comité exécutif, il n'avait pas de
réponse exacte au sujet des coûts des services communautaires que
la ville de Montréal donne à la communauté ou à la
province; Je crois qu'il est très important de savoir combien ça
coûte, à part l'inspection des vaches et des aliments aussi,
l'inspection des restaurants, dans toutes les villes. N'oubliez pas que, sur
lîlïe Bizard, il n'y a pas, je suis certain, d'inspection de
restaurants; dans d'autres municipalités, il y a tout un service. Il y a
des municipalités qui ont un système de médecins qui
visitent les écoles. Je connais une municipalité qui a un
psychiatre aux frais de la municipalité. Est-ce que ça tombe dans
les dépenses de la communauté? Certaines municipalités
n'ont aucun service, d'autres en ont beaucoup et ont un budget
élevé. Donc, il faut savoir, avant de voter ces
articles-là, le coût de ces services.
M. SAINT-GERMAIN: ... limiter le nombre d'employés et de
fonctionnaires qui sont au service de la ville de Montréal dans ce champ
de compétence, et aussi le nombre d'employés au service des
unités sanitaires et qui sont au service du ministère de la
Santé. En fait, en pratique, ces articles veulent simplement dire que
les quelques centaines d'employés et de fonctionnaires qui sont
actuellement au service de la ville de Montréal vont être en
charge de la communauté. C'est ça que ça veut dire. En
plus, on sera obligé de remplacer les services que le provincial retire
en se retirant de ce champ d'action à la grandeur de la
communauté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Articles 185, 186, 187, suspendus.
Article 188? Adopté. Article 189, adopté.
M. LESAGE: Ce sont les normes de construction.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 190.
M. HOUDE: M. le Président, sur l'article 190, je voudrais que le
ministre nous donne au moins quelques explications parce qu'à la lecture
de ces trois articles-là il apparaît, et je ne suis pas le seul,
je sors d'un congrès qui s'appelait le Congrès des sports, qui a
eu lieu en fin de semaine et qui a duré quatre jours. Il a
été fortement question de ces trois articles-là. La
conclusion c'est qu'il semble que le gouvernement devient de plus en plus
cohérent dans son incohérence concernant le domaine du loisir,
des parcs, de la récréation, de la jeunesse et des sports. Alors,
je voudrais au moins quelques explications, et j'aurai peut-être d'autres
questions à poser au ministre concernant les juridictions et la
politique du gouvernement dans ces domaines.
II y a d'autres ministres qui parlent actuellement d'unifier, de
centraliser ce que l'on réclame depuis à peu près dix ans
au Québec vis-à-vis de ces secteurs. Actuellement, voilà
qu'en plus de sept ou huit paliers d'autorité déjà
existants, sans compter six ou sept ministères déjà
existants qui touchent à ce secteur-là, voilà qu'on
crée un futur gouvernement, un futur palier. Quand je dis palier
d'autorité, M. le ministre, c'est que je pense aux commissions scolaires
locales, régionales, cela fait deux; les CEGEP, cela fait trois; le
provincial, cela fait quatre; le fédéral, cela fait cinq, le
fédéral-provincial exemple parc Forillon cela fait
six. Là, on ajoute un septième et un huitième gouvernement
qui, en plus du municipal, aura également juridiction en matière
d'équipements. Ajouté à cela, parallèlement
à ces paliers d'autorité, eh bien, il y a encore cinq, six et
sept ministères différents qui, d'une façon quelconque,
ont des pouvoirs, des pouvoirs je dis bien, directement impliqués, si
vous voulez, dans ce champ d'action du sport, de la jeunesse et des
loisirs.
M. LUSSIER: Ce sont uniquement des loisirs intermunicipaux au niveau de
l'île de Montréal. Prenez le mot « régional »
comme « intermunicipal » ou « loisirs intermunicipaux
». Là, si vous lisez l'article 191: « Est chargé de
l'entretien d'exploitation des parcs... » C'est uniquement.
M. HOUDE: C'est cela qui existe.
M. LUSSIER: ... la structure, c'est ce qui existe. Mais, comme je
l'expliquais pour les bibliothèques, je pense qu'au lieu de dire
bibliothèques régionales on devrait peut-être dire
bibliothèques intermunicipales. On s'entendrait peut-être mieux,
mais on est dans les loisirs. Il y a des parcs, il y a des activités de
loisirs municipaux et, à cause de l'ampleur ou de la petitesse d'une
ville, ce serait beaucoup mieux que cela serve deux, trois ou quatre
municipalités. C'est dans ce sens d'étendre un service municipal
d'une municipalité à plusieurs. Cela devient des loisirs
intermunicipaux. Si une ville a 7,000 ou 8,000 de population, elle ne peut pas
se payer un directeur des services ou de la récréation de la
même façon...
M. SEGUIN: M. le Président... M. LUSSIER: Pardon?
M. SEGUIN: ... excusez-moi, M. le ministre. Est-ce qu'il y a une
municipalité sur l'île de Montréal qui n'a pas un directeur
de récréation pour sa municipalité?
UNE VOIX: Hampstead.
M. SEGUIN: Est-ce qu'il y a une municipalité qui n'en a pas?
M. LUSSIER: Laissez-moi finir. J'ai dit une municipalité qui a
6,000 de population; si elle veut organiser son service de loisirs ou de
recréation, comparativement à une ville qui possède
20,000, 25,000, 30,000 ou 50,000 de population, cela lui coûte beaucoup
plus cher per capita pour organiser un service de la récréation
qu'une ville populeuse comme je l'ai mentionné. Alors, il devient
peut-être extrêmement intéressant pour deux, trois, quatre
ou cinq villes de se grouper au point de vue des loisirs ou de faire
administrer ses services de loisirs intermunicipaux par la communauté
urbaine. Alors, c'est dans ce sens-là que le mot « loisir »
est ici employé. Ce sont des loisirs municipaux. C'est une structure
qu'on donne, régionale ou intermunicipale, aux loisirs. Il ne faut pas
voir d'autre chose que ça. Cela n'interfère pas du tout avec la
politique intergouvernementale des loisirs ou celle d'autres ministères.
Pas du tout; au contraire, on essaie plutôt de donner une structure, un
récipient pour ces politiques. Cela n'interfère pas du tout, du
tout.
M. SEGUIN: Le ministre semble parler de ces loisirs et de ces
récréations comme une espèce d'enrégimentation
où il s'agirait de créer, à la grandeur de l'île,
tout un système de récréation. On a même
parlé de loisir intermunicipal. Qu'est ce qu'un loisir intermunicipal?
C'est beau, mais qu'est-ce qu'un loisir intermunicipal? C'est le terme que vous
avez employé. Qu'est-ce que cela veut dire?
M. LUSSIER: Un service de récréation...
M. SEGUIN: On va s'amuser à travers la frontière, quoi? Je
ne le sais pas.
M. LUSSIER: Non.
M. SEGUIN: Non, mais expliquez un peu ce que vous voulez dire. On en a
parlé en commission, M. le ministre. Des questions ont été
posées par le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. LUSSIER: Comparez-le avec un service d'incendie.
M. SEGUIN: Un service d'incendie dans les loisirs?
M. LUSSIER: Non, j'ai dit comparez cela avec un service d'incendie, si
vous le voulez bien.
Est-ce que nous voulons nous entendre ou non? Est-ce que nous voulons
discuter pour rien ou si nous voulons nous entendre?
M. SEGUIN: Vous savez bien que je veux m'entendre avec le ministre; je
cherche depuis deux jours à m'entendre avec lui, c'est le
problème.
M. LUSSIER: Et vous dites cela sans rire? M. SEGUIN: Sans rire.
M. LUSSIER: Pour faire changement, vous commencez à rire.
M. GRENIER: Vous manquez de sérieux. M. TETLEY: M. le
ministre...
M. SEGUIN: Ah, je n'ai pas fini! Je pensais que le ministre avait une
réponse à me donner. Je pensais que vous aviez un commentaire
à faire, je n'ai pas fini.
M. LUSSIER: Disons que vous voulez installer un terrain de jeu qui va
servir pour trois ou quatre municipalités comme on regrouperait ou
fusionnerait un service d'incendie pour trois ou quatre villes, c'est
exactement le même ordre politique.
M. SEGUIN: Nous reviendrons à cette question de
l'aréna.
UNE VOIX: Une bonne question.
M. SEGUIN: Mais l'exemple d'un terrain de jeu qui servirait à
deux ou trois municipalités, cela n'existe pas dans l'Ile de
Montréal parce que la structuration des différentes
municipalités, le service des loisirs des différentes
municipalités et la planification des municipalités font que
leurs terrains de jeu, leurs centres de récréation, leurs centres
de loisirs sont à l'intérieur des communautés. Il n'y a
pas de frontière entre elles. Il n'en existe pas tel que vous les
décrivez.
M. LUSSIER: Oui, mais supposons qu'on admette qu'il n'en existe pas,
est-ce que cela ne devrait pas exister?
M. CHOQUETTE: Un loisir intermunicipal?
M. LUSSIER: C'est un regroupement, en fait, des services de
récréation...
M. CHOQUETTE: Soyez donc plus spécifique, aussi.
M. GRENIER: Ce n'est pas nécessairement une salle ou une
patinoire...
M. CHOQUETTE: Non, mais cela illustre un peu l'esprit dans lequel ce
projet de loi est conçu, n'est-ce pas?
M. LUSSIER: Voyons donc!
M. CHOQUETTE: C'est que ce sont des vues de l'esprit. On ne cherche pas
à résoudre des problèmes réels, des situations
réelles. Ce sont plutôt des conceptions générales
qu'on s'est formées au ministère des Affaires municipales.
M. LUSSIER: Très bien. UNE VOIX: Adopté.
M. CHOQUETTE : Non, pensez-vous que mes collègues vont me
permettre d'adopter un article comme celui-là aussi rapidement?
M. SEGUIN: Nous avons entendu dire, M. le ministre, devant la commission
permanente...
M. LUSSIER: Pardon?
M. SEGUIN: ... des Affaires municipales, à l'occasion des
rencontres de la semaine dernière en réponse à une
question du député de Notre-Dame-de-Grâce qui demandait au
président du comité exécutif de Montréal si ce
système ou ce privilège de faire la suveillance et d'obtenir le
contrôle sur la récréation et les parcs au niveau
régional pouvait comprendre un projet de jeux olympiques, si cela
pouvait comprendre le parc Angrignon, si cela pouvait comprendre la
continuation de Terre des Hommes, comme réponse, si je me souviens bien,
par le ministre et par le président de l'exécutif: Non, ce n'est
pas dans la loi.
M. LUSSIER: Les jeux olympiques, non?
M. SEGUIN: Ce n'est pas spécifié, mais votre article est
très, très vague là-dessus. Lorsque la communauté a
obtenu compétence sur ces dernières matières... On a
parlé de parcs, de centres de loisirs et autres équipements de
loisirs qui sont à caractère régional, c'est très
vague et on a dit: Non, ce n'est pas là-dedans et
immédiatement... Il n'y a pas de finance, il n'y a pas d'allocation, il
n'y a rien
de cela. Mais il ne faudrait pas être bien savant en affaires
municipales pour savoir qu'immédiatement la ville de Montréal
et je dis bien la ville de Montréal obtient contrôle
sur toute l'île au point de vue de centres de récréation,
de centres de loisirs, de tous les équipements et de tout ce qui peut en
dépendre et qu'elle a le droit et l'autorité de créer des
centres reconnus comme régionaux. C'est une gymnastique assez facile
pour qui a agrandi le plancher sur lequel on peut agir au point de vue de
revenus, parce qu'immédiatement on a l'évaluation pour l'Ile
entière qui est rendue au service de la ville de Montréal et de
la communauté qui est contrôlée par la ville de
Montréal.
Que représentent ces $15 millions, $20 millions, $25 millions,
$30 millions qu'on va pouvoir emprunter sur la base de cette évaluation
pour faire fonctionner tous ces services régionaux? Vous savez, il y a
une gymnastique qui se fait, ici, sous la couverture. On se demande où
on va avec tout ça, parce qu'on ne nous donne pas d'explication claire.
Ce n'est pas défini, ce n'est pas clair dans l'article. On laisse
à la communauté le soin de tout décider.
M. LUSSIER: Vous n'avez pas envie de dire que les jeux olympiques, ce
sont des loisirs régionaux ou intermunicipaux?
M. SEGUIN: C'est quasi interplanétaire de nos jours, les jeux
olympiques.
M. LUSSIER: Ce n'est pas intermunicipal, si c'est
interplanétaire.
M. SEGUIN: Bien, ne jouons pas sur les mots.
M. LUSSIER: On ne joue pas sur les mots, voyons donc!
M. SEGUIN: Ce n'est pas régional, Terre des hommes?
M. LUSSIER: D'abord sur Terre des hommes, voici mon opinion.
M. SEGUIN: Le parc Angrignon, l'île Sainte-Hélène,
le parc Lafontaine.
M. LUSSIER: Je dois dire ici que c'est une fonction de deuxième
temps. Pour que la communauté commence à établir des
loisirs régionaux, il faut qu'elle la fasse passer du deuxième au
premier temps. Cela prend l'accord de la majorité des gens des
municipalités de banlieue de Montréal pour que cela passe au
premier temps. Après cela, il faut qu'il y ait deux autres
règlements, l'un pour décréter que c'est régional
là, vous avez toujours tous les recours ensuite, pour
dépenser, cela prend encore un autre règlement, ça prend
un budget. Alors, ce n'est pas une affaire qui se passe comme ça.
M. HOUDE: M. le Président, est-ce que le ministre me permet une
question? Le ministre est-il au courant que son gouvernement a
dépensé à peu près $500,000 au cours de
l'année qui se termine pour toutes sortes d'enquêtes, toutes
sortes d'études: Il y a eu des congrès à la dizaine, il
n'y a pas un champ d'action actuellement au Québec, toute proportion
gardée, qui a reçu autant de publicité et pour laquelle le
gouvernement a dépensé autant d'argent en études, en
mémoires, en cahiers, en tout ce que vous voulez. Est-ce que le ministre
a consulté, ne serait-ce qu'un ou deux des personnages à l'emploi
du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports qui sont
censés être des spécialistes dans ce domaine-là?Qui
avez-vous consulté pour décider de créer un
huitième palier d'autorité en matière de sports, de
jeunesse et de loisirs? C'est ça que je voudrais savoir.
M. LUSSIER: Cela ne change rien à leur action. Cela la facilite,
parce que...
M. HOUDE: Non, cela la multiplie.
M. LUSSIER: ... c'est municipal et intermunicipal. Tout ce que nous
faisons, nous autres, c'est de donner le contenant et ce sont eux qui
s'occupent du contenu.
M. LESAGE: Cela multiplie les mécanismes et les paliers
d'autorité.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Tous ces articles, de 190 à 194, pour quelle
raison ne les enlèverait-on pas tout simplement du projet de loi? Comme
le ministre vient de le dire, l'établissement de ces services
communautaires, c'est de second temps. C'est inclus dans l'article 114. Alors,
pourquoi ne pas laisser à la communauté, qui va avoir tout le
temps voulu, d'ailleurs, le soin d'étudier ce problème, tout
simplement? Lorsque le besoin va se faire sentir de régionaliser, si
vous voulez, ces services, il va falloir que la communauté, comme le
ministre l'a dit, fasse de ces articles, qui sont
actuellement une question de second temps, une question de premier
temps. Alors, ce laps de temps-là, sera amplement suffisant pour que la
communauté étudie la question et qu'elle fasse rapport à
la direction. Le gouvernement aura le résultat des études de la
communauté. La communauté pourra faire l'estimation de ses
besoin, etc. Tous ces articles sont toujours une question de second temps.
Alors, ce n'est pas nécessaire que ce soit dans la loi.
M. LESAGE: Pourrais-je poser des questions assez précises au
ministre, pour que je comprenne bien le sens des articles de cette section 10,
intitulée « Loisirs et parcs »?
Est-ce qu'il sera loisible à la communauté, par un vote
majoritaire, suivant les mécanismes de vote prévus, de
décréter que le Jardin botanique de Montréal, le Golf
municipal de Montréal doivent être considérés comme
des parcs communautaires, à caractère régional, pour me
servir des mots employés dans l'article 190?
M. LUSSIER: Lorsque sera passé la fonction de premier temps,
c'est la communauté.
M. LESAGE: Laissez-moi le premier temps et le deuxième temps, je
prends l'article 190, moi; « La communauté peut, par
règlement soumis à l'approbation du ministre, déterminer
les parcs, centres de loisirs et autres équipements de loisirs qui sont
à caractère régional. » Est-ce que ça couvre
le Golf municipal de Montréal et le Jardin botanique?
M. LUSSIER: Si la communauté urbaine, par règlement,
décrétait que c'est un parc régional dans ce sens-ci et
que ça reçoit l'approbation et du ministre et du
lieutenant-gouverneur en conseil, c'est possible.
M. LESAGE: Bon, deuxièmement, est-ce que le parc qui a
été aménagé sur une des îles de Terre des
Hommes, où il y a un peu de faune aquatique, je crois j'ai vu des
gens, il y avait des lacs où les gens pouvaient pêcher
...
M. COURNOYER: A côté du pont Victoria.
M. LESAGE: C'est ça. C'est sur l'île Notre-Dame, je crois.
On l'appelle le parc...
M. COURNOYER: Notre-Dame.
M. LESAGE: Notre-Dame. Est-ce que ce parc pourrait, dans les mêmes
conditions, être décrété à caractère
régional, en vertu de 190, suivant les mécanismes que vient de
mentionner le ministre?
M. LUSSIER: A mon avis, si le conseil décrète où
sont présentes les banlieues et où les banlieues votent ou ont
droit de veto, si ces gens là le décident, je pense que oui.
M. LESAGE: Bien, le veto est de 50%. M. LUSSIER: C'est 50%.
M. LESAGE: C'est donc dire que la majorité au conseil de la
communauté pourrait, sujet à l'approbation de 50% du vote
pondéré des représentants des villes de banlieue au
conseil, pourrait décréter que le Golf municipal, le Jardin
botanique et le Parc Notre-Dame seront, à l'avenir, pour leur entretien,
leurs améliorations, à la charge de la communauté urbaine.
Je comprends bien?
UNE VOIX: C'est ça.
M. LESAGE: Et le ministre croit que c'est juste?
M. LUSSIER: Je crois que c'est juste, parce que c'est la
communauté urbaine où sont présentes les banlieues, c'est
le conseil qui va décider, les banlieues ont le droit de veto et les
banlieues...
M. LESAGE: Le veto est relatif.
M. LUSSIER: Si tout le monde est d'accord, pourquoi cela ne
deviendrait-il pas un parc régional, dans ces conditions?
M. LESAGE: Si tout le monde est d'accord. M. LUSSIER:
Démocratiquement.
M. LESAGE: Un instant, si la majorité est d'accord, sujet au veto
de 50% du groupe représentant les banlieues par un vote
pondéré.
Alors, on peut mettre à la charge des municipalités de
banlieue, par le vote majoritaire du conseil sujet à ce veto relatif,
des parcs dont l'entretien est assez coûteux, et je pense bien que le
parc Notre-Dame ne sert pas beaucoup aux citoyens des municipalités de
banlieue, il sert beaucoup plus aux visiteurs qui visitent Terre des
Hommes.
M. LUSSIER: Ils n'ont simplement qu'à ne pas l'accepter.
M. LESAGE: C'est 50%.
M. LUSSIER: Et, comme je vous l'ai dit, le lieutenant-gouverneur aussi
doit approuver ce
règlement qui décrète que c'est un parc
régional.
M. LESAGE: ... par le ministre actuel des Affaires municipales, je n'ai
pas trop confiance. J'aime mieux essayer d'analyser quelle est la valeur du
veto dans ce cas-ci.
Il y a des grosses municipalités, Verdun, Saint-Laurent et
combien de grosses municipalités faut-il pour avoir 50% du vote
pondéré à Montréal? Le ministre a dû analyser
ça.?
M. LUSSIER: M. le chef de l'Opposition a insisté pour le vote
pondéré; là, vous venez dire que...
M. LESAGE: Je ne critique pas, je demande. M. LUSSIER: ... vote
pondéré n'estpas...
M. LESAGE: Je ne critique pas, je demande.
M. LUSSIER: Le vote pondéré n'est pas...
M. LESAGE: Je demande: Quel est le minimum de villes de l'île de
Montréal, en dehors de Montréal, nécessaire pour atteindre
le chiffre de 50% du total des votes pondérés pour les
municipalités de banlieue? Quel est le minimum? Prenez les plus
grosses.
M. LUSSIER: Non, on vous a passé...
M. LESAGE: Le ministre doit être capable de me
répondre...
M. LUSSIER: ... on vous a passé des statistiques ce midi, vous
les avez autant que moi, on vous a tout donné ça.
M. LESAGE: Au lieu de faire les calculs moi-même, est-ce que je ne
pourrais pas le demander au ministre: Il doit avoir la réponse toute
prête; d'ailleurs, ses officiers peuvent me la donner dans la minute. Les
plus grosses, c'est quoi, Saint-Laurent? Verdun?
UNE VOIX: Montréal-Nord.
M. LESAGE: Il en faut combien? Combien, en faut-il et quelles sont-elles
pour faire 50%?
M. LUSSIER: M. le chef de l'Opposition...
M. LESAGE: Le total, c'est... M. le Président, je vais le faire,
le calcul, du moment que le ministre ne veut pas s'en donner la peine, je vais
le faire, si vous voulez bien suspendre quelques minutes; je vais le faire
moi-même.
M. BERGERON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Mégantic avait
demandé la parole.
M. BERGERON: M. le Président, à l'article concernant les
loisirs et les parcs, il est vrai en effet que depuis un an , en particulier,
le Haut-Commissariat fait des efforts que je pourrais qualifier de surhumains
pour rendre accessibles à toute la population les loisirs au
Québec. Je ne vois pas pourquoi l'Opposition se plaindrait du fait que
la communauté pourrait par règlement, soumis à
l'approbation du ministre, déterminer les parcs, centres de loisirs et
autres équipements de loisirs qui sont à caractère
régional.
Nous tentons au Haut-Commissariat, par la méthode de persuasion,
de faire en sorte que nous ayons, dans des secteurs donnés, une
collaboration étroite entre différentes municipalités qui
ne sont pas trop éloignées et qui, par leur situation
géographique, pourraient avoir des services communs. Or, ici dans le
bill 75, nous avons précisément inscrit ce vers quoi nous tendons
au Haut-Commissariat. Nous ne voulons pas d'abord parce que nous n'en
avons pas les moyens multiplier les services. Cette
coopération-là, nous la souhaitons, non seulement entre les
municipalités, mais aussi entre les commissions scolaires et les
municipalités. Alors, Je ne vois pas pourquoi la communauté
urbaine de Montréal ne ferait pas les mêmes efforts qui se font
actuellement au Haut-Commissariat pour permettre à un plus grand nombre
de citoyens de régions contiguës d'utiliser les mêmes
services qui peuvent exister dans le domaine des loisirs et des parcs.
Je pense que ce sont là des domaines où, à cause de
nos problèmes financiers, nous devons au départ tâcher de
récupérer le plus de gens possible si nous voulons
réellement démocratiser les loisirs et les sports au
Québec. Je pense que c'est précisément dans cet esprit que
le Haut-Commissariat travaille depuis un an lorsque nous implantons que
ce soit des centres de loisirs, que ce soit des arénas ou autres
services qui touchent aux loisirs et aux sports c'est
précisément dans le sens de l'article 190 que le
Haut-Commissariat travaille depuis un an.
M. HOUDE: M. le Président, je conseillerais au
député, délégué au Haut-Commissariat de
consulter le ministre délégué; il vient de dire exactement
le contraire de ce que le ministre disait encore hier soir.
Ce n'est pas une question de philosophie, ce n'est pas une question de
savoir qu'il faut démocratiser; c'est une question de juridiction et
vous venez de dire le contraire de votre ministre.
M. BERGERON: M. le Président, le député de Fabre
est complètement malhonnête dans les propos qu'il vient de tenir.
Je n'ai absolument pas parlé de philosophie; j'ai tout simplement
dit...
M. CHOQUETTE; J'invoque le règlement. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. BERGERON: ... que l'article 190 était
précisément dans le sens du travail que nous accomplissons.
M. CHOQUETTE: Apparemment, le député de Mégantic ne
sait pas ce que ça veut dire « à l'ordre », M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CHOQUETTE: Il devrait retirer le mot « malhonnête »
employé à l'égard du député de Fabre et de
ses propos.
M. BERGERON: D'accord. Je me soumets volontiers à la suggestion
de l'honorable député d'Outremont pour dire que le
député de Fabre a mal interprété le sens de mon
intervention. Je n'ai jamais parlé de philosophie du haut-commissariat.
J'ai dit que, dans les faits, le haut-commissariat tentait de réussir
à amener une municipalité et une commission scolaire à
collaborer pour qu'il n'y ait pas de multiplication des services. Depuis
toujours au Québec, en particulier dans le domaine des loisirs, vous
aviez une commission scolaire qui disposait de locaux qui étaient
employés peut-être à 20%, alors que la municipalité
devait, de son côté, réinvestir des sommes fabuleuses pour
l'organisation des loisirs. Or, c'est toujours le même contribuable qui
paie. Pour la première fois depuis 1968, un gouvernement s'est
penché sur ce problème-là. Je ne pense pas que le
député de Fabre puisse dire que l'article 190 va à
l'encontre de ce que souhaite le haut-commissariat, c'est-à-dire qu'il y
ait un regroupement de municipalités pour que nous n'ayons pas une
multiplication de services sur un même territore. C'est tout simplement
ça.
M. HOUDE: M. le Président, tout ce que je veux dire...
DES VOIX: Vote.
M. HOUDE: ... au député une minute, on va avoir le
temps de parler, quand même c'est que actuellement
ç'a été annoncé, c'est écrit partout
le gouvernement s'apprête, dit-on, à la prochaine session à
créer justement un ministère. Peu importe le nom; ça peut
être tourisme ou récréation. Le ministre a
déclaré que c'était probablement ce nom-là qu'il
porterait.
Ce n'est pas là qu'est la question. Le problème n'est pas
de savoir s'il faut, oui ou non, regrouper les services ou s'il faut, oui ou
non, favoriser une population, utiliser certaines cours d'école ou
ouvrir les gymnases 24 heures par Jour, sept jours par semaine. Je pense que
tout le monde est d'accord. On n'est plus à cette
étape-là. Actuellement, il y a des paliers d'autorité trop
nombreux au Québec. Le gouvernement est d'accord. La preuve qu'il est
d'accord, c'est qu'il y en a parmi les ministres qui veulent unifier, qui
veulent, à un moment donné, une direction unique pour
employer le mot à mot du ministre Loubier, dimanche, à
l'hôtel Bonaventure, au deuxième congrès des sports
au moment où ça s'amorce, ça, où il y a un embryon,
si vous voulez, de direction qui s'appelle le haut-commissariat qui est
susceptible de devenir un ministère; au moment où il semble y
avoir une entente parmi les gens du sport et des loisirs; au moment où
le gouvernement crée des fédérations et des
confédérations les unes à la suite des autres; au moment
où on a dépensé un demi-million pour des études
j'ai posé la question au ministre pourquoi créer un
palier d'autorité de plus et qui a-t-il consulté dans ce
domaine-là?
UNE VOIX: Votez contre.
M. LUSSIER: Etes-vous en faveur du regroupement des services de
récréation municipaux ou contre?
M. HOUDE: D'abord, ce n'est pas à mol de donner les solutions;
deuxièmement...
M. LUSSIER: Non, mais je vous demande votre opinion.
M. GARDNER: Répondez.
M. HOUDE: Ce n'est pas làqu'estle problème; c'est un
problème de juridiction.
M. LUSSIER: C'est ça le problème.
M. HOUDE: C'est un problème de juridiction.
M. LUSSIER: Non, c'est le regroupement des services de
récréation.
M. HOUDE: Bien, lisez l'article au complet. Vous leur donnez même
le pouvoir de créer d'autres parcs de réinvestir de
l'équipement, d'immobiliser, au moment où eux travaillent pour
essayer de coordonner les efforts, par exemple, entre commissions scolaires,
campus scolaires et activités de toutes sortes.
M. LUSSIER: Regroupement des services de récréation
municipaux.
UNE VOIX: M. le Président, c'est une partie, ça. Lisez
l'article.
M. LUSSIER: Regroupement des services municipaux de
récréation.
M. HOUDE: C'est une partie, ça.
M. LUSSIER: Et si ces gens-là veulent en créer d'autres,
quand ce sera regroupé, c'est bien leurs affaires, ça. C'est la
responsabilité des membres de la communauté urbaine.
M. BERGERON: Si le député de Fabre me le permet, le
haut-commissariat accorde depuis un an des subventions d'immobilisation. Or,
précisément, une des raisons, une des conditions fondamentales
pour que le haut-commissariat accepte de subventionner une municipalité
dans l'immobilisation en ce qui concerne les sports et les loisirs au
Québec, c'est précisément que le conseil municipal doit
assumer une participation pécuniaire dans la réalisation du
projet. Je ne vois donc pas du tout en quoi le député de Fabre
s'oppose à ce que la communauté urbaine, si elle veut
réellement avoir un rôle positif, doit, je pense, elle aussi,
avoir possibilité d'agir de sorte qu'elle puisse recevoir, par
l'entremise du haut-commissariat, des subventions pour ses projets
d'immobilisation. L'une des raisons sine qua non pour qu'une
municipalité ou pour qu'une région obtienne une subvention
d'immobilisation, c'est précisément que cette municipalité
ou cette région devra contribuer dans une proportion d'environ 66 2/3%
au projet de l'Immobilisation concernée, il n'y a donc rien de contraire
à la politique du haut-commissariat dans ce que mentionne l'article
190.
DES VOIX: Vote.
M. GARDNER: On ne passera pas la veillée sur cette
affaire-là.
M. LESAGE: Est-ce que le député d'Arthabaska désire
prendre la parole?
M. GARDNER: Simplement pour dire au chef de l'Opposition qu'on ne
devrait pas passer la veillée sur cet article. Qu'on demande le vote.
Certains députés ont demandé le vote actuellement.
M. LESAGE: Le député d'Arthabaska n'a qu'à faire
comme il a fait ce matin, à briller par son absence.
M. GARDNER; Est-ce que beaucoup de députés de l'Opposition
ne brillaient pas également par leur absence?
M. LESAGE: Comme question de fait, le gouvernement a été
défait en comité ce matin et un des responsables en est le
député d'Arthabaska.
M. BERGERON: Le même article est revenu et vous n'en avez
même pas eu connaissance.
M. LESAGE: Egalement le député de Mégan-tic.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
M. BERGERON: Pardon?
M. LESAGE: Ces députés devraient tenir compte du fait que
le whip note toutes ces absences et les rapporte au premier ministre, et
ça compte énormément lorsqu'il s'agit de nommer les
ministres.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
Vraiment j'aurais cru que tout ce problème avait
été réglé ce matin.
M. LESAGE: Le député de Sherbrooke, président du
comité, n'a eu aucune mauvaise note à son dossier, j'en suis
sûr.
UNE VOIX: II était présent.
M. LESAGE: Oui. J'ai fait les calculs; il suffirait que six
municipalités donnent leur vote avec la ville de Montréal pour la
reconnaissance, comme parc régional, d'un des trois parcs que j'ai
mentionnés, pour que le veto ne puisse être appliqué. C'est
donc dire que Montréal, avec Montréal-Nord, Lachine,
Saint-Laurent, LaSalle, Verdun ou, à la place de Saint-Léonard,
si l'on veut, Mont-Royal, Outremont ou Westmount, n'importe quelle de ces
quatre,
mais une seulement représente suffisamment de votes pour
empêcher tout veto des 22 autres municipalités. C'est pour cela
que lorsque nous avons étudié la question de veto en commission
en bas, j'avais mentionné que le système du vote
pondéré ne devait pas s'appliquer, ni au quorum ni au veto.
Je l'ai bien mentionné en commission et lorsque le journal des
Débats, rapportant les discussions qui ont eu lieu en bas, aura
été imprimé, je me ferai un plaisir d'en faire parvenir un
exemplaire avec ma carte au ministre pour lui rappeler jusqu'à quel
point j'ai insisté pour que le veto, comme le quorum, soit exercé
sur une base individuelle par représentant de municipalité et non
pas suivant un vote pondéré.
M. LUSSIER: M. le Président, ce matin ou hier, quand cet
amendement du vote pondéré a été proposé,
c'est revenu ce matin, nous en avons...
M. LESAGE: Oui, j'ai posé des questions. J'ai demandé si
c'était bien ce que j'avais suggéré en commission.
M. LUSSIER: On vous a dit que si le vote, en plus d'être
pondéré devait être repris municipalité par
municipalité, cela devenait extrêmement complexe et ce
n'était pratiquement pas applicable.
M. LESAGE: C'est l'opinion du ministre.
M. LUSSIER: Je vous ferai remarquer que vous avez insisté, et que
le vote pondéré a des avantages et des désavantages. Vous
en avez mentionné un, vous. Mais je veux vous faire remarquer aussi, M.
le Président, que pour qu'une fonction de deuxième temps passe au
premier temps, c'est un vote par unité de ville. Alors, ce qui veut
dire, M. le Président, que pour que ça passe de deuxième
temps au premier temps, il faut que ce soit 50% des municipalités
présentes qui votent en faveur. Ce n'est pas le vote
pondéré pour que ça passe du deuxième au premier
temps. Cela, on est à l'article 114.
M. le chef de l'Opposition a raison uniquement à l'article 190,
c'est-à-dire que pour que le règlement, dès que c'est une
fonction du premier temps pour que le règlement puisse être
adopté, cela prend 50% des gens présents au vote
pondéré. Mais 50% au vote pondéré, Montréal
peut obtenir...
M. LESAGE: Elle a 1,460,000 de population.
M. LUSSIER: ... a 1,001,460 votes, plus le nombre de votes que M. le
chef de l'Opposition...
M. LESAGE: C'est 727 votes.
M. LUSSIER: ... 726, 362...
M. LESAGE: Pardon? cela fait 727 votes.
M. LUSSIER: Si vous additionnez ces deux-là, cela fait un bon
paquet de monde qui est d'accord. Mais je tiens à faire remarquer...
M. LESAGE: Non, pardon, 727 votes ce sont les votes de toutes les
municipalités de banlieue.
M. LUSSIER: Mais là si vous dites que Montréal...
M. LESAGE: Ce qu'il vous faut, c'est la moitié...
M. LUSSIER: ... cela voudrait dire que Montréal, dans sa grande
majorité, serait en faveur, plus le minimum de 50% des villes de
banlieue, cela fait déjà un bon paquet de monde qui est en
faveur...
M. LESAGE: Oui, mais il peut y avoir quand même...
M. LUSSIER: ... d'un règlement...
M. LESAGE: ... 22 municipalités qui ne seraient pas d'accord et
cela passerait quand même.
M. LUSSIER: Non, parce que pour que ça passe du deuxième
temps au premier temps, cela prend 50% des municipalités. Ce n'est pas
le vote pondéré là pour passer du deuxième au
premier temps.
M. LESAGE: Oui, mais la déclaration qu'un tel parc...
M. LUSSIER: Après ça, quand vous retombez à
l'article 190...
M. LESAGE: Mais quand on décide... M. LUSSIER: ... et qu'un tel
parc soit...
M. LESAGE: ... qu'un tel parc, là c'est le vote
pondéré qui vaut.
M. LUSSIER: Oui. Mais après ça, cela prend aussi...
M. LESAGE: C'est ça que je dis.
M. LUSSIER: ... l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil et il
peut le refuser aussi.
M. LESAGE: Disons que l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil,
cela m'impressionne moins.
M. LUSSIER: Ce sont tous des freins qui existent, et si on veut...
M. LESAGE: C'est moins démocratique.
M. LUSSIER: ... être bien objectif et bien honnête, il faut
évidemment qu'on les mentionne, qu'on n'appuie pas et qu'on ne parte pas
uniquement d'un, dans le processus d'une étape, mais qu'on parle de
toutes les étapes pour que les gens qui ont à être
renseignés ou qui vont écouter ou lire ces choses puissent
être bien renseignés.
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que nous pouvons savoir quel
est le coût de l'entretien des parcs à la ville de Montréal
pour une année, la dernière année? Cela va nous donner une
idée de la charge financière qui peut être imposée
aux autres municipalités. C'est le genre de questions...
M. LUSSIER: Alors, adopté?
M. LESAGE: Non! C'est le genre de questions qui me semble bien ad rem.
Le premier ministre, cet après-midi...
M. LUSSIER: Les budgets de la ville de Montréal...
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît.
M. LUSSIER: ... vous devez les posséder autant que je les ai
à mon bureau. Vous pouvez les consulter autant que je peux les
consulter.
M. LESAGE: M. le Président...
M. LUSSIER: Ce sont des budgets divulgués en public.
M. LESAGE: ... le premier ministre nous a dit que le ministre nous avait
donné tous les chiffres pertinents, tous les renseignements dont nous
avions besoin. Je dis que je n'ai pas ce chiffre.
Je voudrais savoir, premièrement, quel est le coût
d'entretien, de fonctionnement des parcs de la ville de Montréal, y
compris le parc Notre-Dame situé sur Terre des Hommes?
Deuxièmement, quel est le coût, pour chaque
municipalité de banlieue, de l'entretien de ses parcs? Lorsque nous
aurons ces chiffres, nous serons en mesure de calculer quelle est la charge qui
pourrait être imposée par la communauté aux
municipalités de banlieue en vertu de ces articles.
M. LUSSIER: Voyons donc, M. le Président!
M. LESAGE: C'est un calcul que les fonctionnaires du ministre peuvent
faire.
M. LUSSIER: Vous avez un bureau bien organisé, qui peut vous
donner ces chiffres-là bien facilement, et ce n'est pas
nécessaire...
M. LESAGE: M. le Président, je suis chef de l'Opposition et je
n'ai pas la responsabilité de l'administration des Affaires de la
province. Ce n'est pas moi qui présente ce projet de loi. C'est le
ministre, et je trouve inconsidéré, de la part du ministre, de
donner de telles réponses. Ce n'est pas à nous à faire les
calculs, c'est au ministre.
M. LUSSIER: M. le Président, il n'y a rien
d'inconsidéré là-dedans. On nous demande le coût de
l'entretien de tous les parcs de la ville de Montréal. Voyons doncl cela
ne deviendra jamais des loisirs régionaux, tous les parcs de la ville de
Montréal, c'est impossible. Il peut y avoir certains parcs, c'est
possible qu'ils deviennent des parcs régionaux, c'est possible pour
certains parcs. Mais qu'est-ce que cela va donner d'avoir le coût total
de l'entretien de tous les parcs de la ville de Montréal? Cela ne
donnera rien. Cela n'avancera pas plus.
M. LESAGE: Certainement, cela nous permettra d'étudier l'ordre de
grandeur du fardeau.
M. LUSSIER: M. le Président, lorsque M. le chef de l'Opposition
dit que c'est inconsidéré de répondre comme cela, je pense
que ce n'est pas la réponse qui est inconsidérée.
M. LESAGE: Je dis que c'est inconsidéré de nous
répondre que c'est à nous de trouver les chiffres.
M. LUSSIER: C'est tout publié, c'est public, vous les avez.
M. LESAGE: Alors, vous devez les avoir, si c'est publié.
M. LUSSIER: Oui, je les ai chez moi, mais pourquoi...
M. LESAGE: Que ce soit...
M. LUSSIER: Est-ce le ministre qui doit avoir tous les chiffres ici et
qui va vous donner cela à mesure, que je vais sortir cela comme d'un
gosier et que...
M. LESAGE: Certainement, c'est au ministre à justifier...
M. LUSSIER: Est-ce que j'ai une machine IBM pour sortir tous les
renseignements, et qu'en pesant sur un bouton, je vais vous donner cela?
M. LESAGE: C'est au ministre à justifier chacune des clauses de
son projet de loi.
M. LUSSIER: Oui, certainement, mais...
M. LESAGE: Les questions que je pose sont des questions directes.
M. LUSSIER: ... A quoi est-ce que cela va avancer que vous sachiez le
coût total de l'entretien de tous les parcs de la ville de
Montréal dans l'étude de ce projet de loi-là?
M. LESAGE: Certainement.
M. LUSSIER: Cela ne vous avancera pas du tout.
M. LESAGE: Oui, M. le Président, parce que cela nous donnera au
moins...
M. LUSSIER: Pas du tout.
M. LESAGE: Le ministre vient de poser une question, est-ce que je
pourrais y répondre? Cela nous donnera au moins...
M. LUSSIER: La communauté va prendre ses responsabilités,
c'est elle qui va voter des budgets.
M. LESAGE: Je n'ai pas parlé de vote.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'or- dre! A l'ordre! Je vois
qu'il y a deux opinants qui sont debout à la fois. Je demande à
l'honorable ministre de terminer son intervention et ensuite l'autre opinant
donnera son point de vue.
M. LUSSIER: Je déposerai demain matin comme document le budget de
la ville de Montréal.
M. LESAGE: M. le Président, je dis que c'est au ministre qu'il
appartient de donner des réponses, parce que c'est à lui à
justifier les articles dont il propose l'adoption. Je dis que pour que nous
puissions avoir une idée de l'ordre de grandeur de la charge qui sera
imposée à la communauté urbaine par une décision
majoritaire de déclarer parcs régionaux...
M. LUSSIER: On déposera cela demain matin.
M. LESAGE: ... les parcs de la ville de Montréal, il nous faut
les chiffres.
M. SEGUIN: M. le ministre, les chiffres que vous nous dites que nous
possédons me disent ceci...
M. LUSSIER: Ce n'est pas le budget de la ville de Montréal que
vous avez dans les mains 11.
M. SEGUIN: ...C'est le service récréatif et communautaire.
Je suppose que le service récréatif doit comprendre les parcs. Je
vois ici, dans ce volume, la somme de $16,559,469, soit des dépenses per
capita de $12.40. Advenant le cas où la ville de Montréal
voudrait se décharger de sa responsabilité pour une partie de ce
montant de $16 millions on a mentionné certains parcs, je n'y
reviendrai pas, j'ai mentionné aussi que la ville de Montréal
dépensait $12.41 per capita si la ville de Montréal
portait de ces frais et de ces charges à la communauté, je
verrais par exemple une ville comme Ville Mont-Royal...
M. GRENIER: Revenez donc au bill 75. Ce serait peut-être plus
intéressant. C'est un article de théorie et vous êtes en
train de tomber dans des questions qui n'ont pas de rapport avec l'article
190.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
M. LESAGE: Est-ce que le député de Frontenac est
sérieux?
M. GRENIER: Pardon?
M. LESAGE: Est-ce que le député de Frontenac est
sérieux?
M. GRENIER: Oui.
M. LESAGE: Nous voulons savoir quelles peuvent être les
implications budgétaires de l'application de l'article 190.
M. GRENIER: Oui, mais le ministre vient de vous répondre.
M. LESAGE: Non, nous n'avons pas eu de réponse.
M. GRENIER: Oui, il vous a répondu, en vous disant que
c'était inutile de penser que tous les parcs...
M. LESAGE: Non, nous n'avons pas eu de réponse.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! A l'ordre! A
l'ordre!
M. SEGUIN: Aussitôt qu'on commence à aborder les
coûts et la finance et qu'on parle des questions d'ordre
général, cela semble choquer le gouvernement. Je ne voudrais
choquer personne. Je voudrais vous dire tout simplement ceci: Si la ville de
Montréal décidait de passer une partie de ses dépenses de
récréation et de services communautaires, tel que
mentionnés ici...
M. LUSSIER: Il ne faut pas s'imaginer que la ville de Montréal va
décider que ce seront des parcs régionaux demain, ça.
M. SEGUIN: Je vous donne un exemple, si vous voulez me permettre de
terminer.
M. LUSSIER: Vous dites des faussetés là, et vous les dites
sciemment.
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
ministre n'a pas le droit de dire ce qu'il vient de dire. Cela m'est
arrivé une fois de dire ça en Chambre et je n'ai pas besoin de
vous dire que j'ai dû me rétracter.
M. LUSSIER: Quelle chose?
M. LESAGE: Bien de dire qu'il disait une fausseté sciemment.
C'est absolument antiparlementaire. J'ai déjà été
obligé de retirer une telle affirmation. Le ministre, j'en suis
sûr, va retirer ses paroles.
M. SEGUIN: Les chiffres que je donne...
M. LESAGE: Laissez-le donc retirer ses paroles, pour une fois.
M. LUSSIER: Bien, est-ce qu'il veut continuer?
M. LESAGE: Un instant.
M. LUSSIER: M. le Président, je me rends de bonne grâce. Il
n'a pas dit ces choses sciemment, mais sachant fort bien qu'elles
n'étaient peut-être pas exactes.
M. SEGUIN: Les références, on les trouvera, pour la ville
de Montréal, aux pages 26 et 27 de l'analyse budgétaire,
municipalités du Québec, année financière 69/70,
bureau de la statistique, ministère de l'Industrie et du Commerce.
La ville dépense présentement $12.41 per capita. Advenant
une situation où la ville de Montréal ferait déclarer par
la communauté que ces parcs deviennent des parcs régionaux, il
faudrait se rappeler que la ville de Mont-Royal qui, elle a un budget
toujours à la même page et dans le même volume de
$802,650 pour les mêmes services, récréatifs et
communautaires, à ce moment-ci, en décembre 1969, dépense
le montant de $36.95 per capita.
Je prendrai ma propre ville pour illustrer le fait. A la même page
du même volume, services communautaires et récréatifs,
$421,048, soit $15.31 per capita. Je pense que si vous passez par les
différentes municipalités de banlieue qui pourraient recevoir une
nouvelle charge au point de vue de la récréation, ce serait
quasiment injuste d'y penser, pour la simple raison que ces
municipalités dépensent déjà plus que la ville de
Montréal pour le même service. Il y a une question de justice ici.
Montréal, qui ne pale que $12.41, voudrait se décharger d'une
responsabilité sur d'autres municipalités qui, elles,
déjà paient plus et, dans un cas celui de la ville de Mont-Royal
trois fois plus. Je n'ai pas touché aux autres municipalités.
DES VOIX: Vote! Vote!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. TETLEY: Cela fait une demi-heure que je veux tout simplement noter au
ministre que sa réponse à la question du chef de l'Opposition est
en contradiction flagrante avec la réponse de M. Saulnier.
M. Saulnler a dit que l'Expo n'entre pas dans le bill 75 et vous avez
déclaré qu'il est bien possible que l'Expo puisse être
comprise dans le bill. Lorsque vous avez dit: Nous avons toutes les
réponses et tous les chiffres, voici un exemple où il y avait une
erreur grave et flagrante.
M. COURNOYER: J'ai entendu le député parler de
l'affirmation à l'effet que l'Expo pouvait devenir un parc
régional. Il a été déclaré que le parc
Notre-Dame de l'île Notre-Dame pouvait devenir un parc régional
par décision conforme à la loi, mais pas que l'Expo pouvait
devenir... Je ne fais que reprendre la déclaration du ministre.
M. TETLEY: J'accepte ça, mais si le ministre a raison, si le parc
qui se trouve sur l'île Notre-Dame, le parc qui se trouve sur l'autre
île, l'île Sainte-Hélène et le parc qui se trouve sur
l'île Ronde, si ces trois îles sont assujetties au bill 75, c'est
dire que l'Expo l'est parce que l'Expo couvre ces trois îles.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le vote a été
demandé. Que les membres du comité qui sont en faveur de
l'adoption de l'article 190 veuillent bien se lever.
Que ceux qui sont, contre veuillent bien se lever.
Adopté.
M. LESAGE: Nous sommes toujours dix. Il y a des fluctuations de l'autre
côté, mais nous, nous sommes toujours 10.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 191.
UNE VOIX: Adopté.
M. LESAGE: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 191,adopté sur
division. Article 192.
M. LESAGE: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 192, adopté sur
division. Article 193.
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 194.
M. LUSSIER: Au lieu de dire régional, il faudrait dire, si on n'a
pas d'objection, intermunicipal, dans le titre et dans l'article ainsi
qu'à l'article 114, si vous le permettez. Les bibliothèques
intermunicipales au lieu des bibliothèques régionales.
M. LESAGE: Article 194? Non, 114.
M. LUSSIER: Oui, parce qu'à l'article 114...
M. LESAGE: C'est dans l'article général, ça.
M. LUSSIER: Oui, c'est dans l'article général.
M. LESAGE: Ce que vous appelez le premier temps ou le deuxième
temps?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 194, adopté avec
les amendements. Article 195. Adopté. Article 196.
M. CHOQUETTE: M. le Président, sur l'article 196, je voudrais
faire une intervention qui nécessairement porte sur la création
d'un conseil de sécurité publique, mais il est évident
qu'à l'occasion de mon intervention sur cet article 196, je
déborderai peut-être le cadre de la création de ce conseil
de sécurité publique. Je tenterai de rester dans les limites,
évidemment, des règlements mais tout de même, M. le
Président, je pense qu'il me faudra faire un exposé assez complet
de cette question. En effet, Je pense que quand nous parlons de
lacréation d'un conseil de sécurité publique, nous sommes
dans la partie la plus critique, la plus difficile, la plus complexe du projet
de loi.
Si je dis ça, c'est non seulement à cause des
conséquences financières qui vont résulter de la
création de ce conseil, puisque l'on sait que, sur le budget total
prévu de $70 millions, qui sera celui que nous a énoncé le
ministre, celui de toute la communauté urbaine, il y a $50 millions que
le ministre a affectés en quelque sorte au fonctionnement de ce conseil
de sécurité et de la politique de coordination et,
évidemment, d'intégration des forces policières. Par
conséquent, les conséquences financières résultant
de la création de ce conseil de sécurité publique sont
très considérables. En plus de ça, M. le Président,
dans la période que nous vivons actuellement, force nous est de
reconnaître que lorsque nous parlons de l'intégration ou de la
coordination des forces policières, nous touchons un sujet vraiment
impor-
tant pour la vie sociale de la métropole, du Québec et du
Canada et pour toute la société québécoise. Je n'ai
pas besoin de rappeler l'importance qu'a, dans la vie de tous les jours,
l'action de la police à tous les niveaux à Montréal,
puisque nombre de déclarations d'hommes publics portent tant sur le
combat que l'on doit livrer aux éléments de la pègre, aux
éléments interlopes de la société, et que, d'un
autre côté, nous savons que notre force policière de la
métropole a été obligée de faire face à tous
les problèmes qui résultent des manifestations ou même
encore d'activités subversives qui ont existé à
Montréal et dans les villes environnantes.
Par conséquent, tant au point de vue financier qu'au point de vue
de la vie politique du Québec, nous touchons vraiment, ici, je pense,
l'une des parties les plus importantes du projet de loi. Nous avons
déjà énoncé, nous, de ce côté de la
Chambre, notre approbation de la création en principe d'une
communauté urbaine; mais nous avons fait des réserves très
importantes quant aux pouvoirs qui devaient appartenir à cette
communauté urbaine, quant à l'expérience que l'on devrait
vivre avec cet organisme que l'on crée et quant aux dangers et aux
risques financiers que comporte le projet de loi présenté par le
ministre des Affaires municipales dans l'état actuel des choses.
Maintenant, il ne va pas de soi que la coordination, et même
l'intégration des forces policières à Montréal,
soit une nécessité. Il ne va pas de soi que l'intégration
des forces policières je ne dis pas la coordination, je dis il ne
va pas de soi à Montréal et dans les villes de banlieue
soit un impératif dans la situation actuelle. Le député de
Mégantic semble quelque peu sceptique devant cette déclaration
parce que, évidemment...
M. BERGERON: Surpris.
M. CHOQUETTE: ... peu instruit qu'il est de la situation
montréalaise, ne connaissant pas particulièrement le domaine
policier, il raisonne un peu comme les gens qui pensent superficiellement que
le fait d'intégrer les forces policières à Montréal
va régler automatiquement les problèmes très profonds et
très difficiles que nous avons au point de vue du contrôle du
crime, au point de vue des manifestations et au point de vue des
activités subversives.
M. GRENIER: On vous a déjà vu critique financier pour le
ministère de la Voirie!
M. CHOQUETTE: Or, il se trompe... et le député de
Frontenac, par ses observations saugrenues...
M. GRENIER: ... très politique...
M. CHOQUETTE: ... ne vient, le député de Frontenac.
M. GRENIER: ... voyez le journal des Débats de 1967.
M. DE MERS: Sherlock Holmes.
M. CHOQUETTE: ... avec ses observations saugrenues ne vient absolument
rien ajouter aux débats, et ses interruptions ne m'empêcheront pas
de poursuivre mon raisonnement...
M. GRENIER: Non, parce que vous en avez pour trois quarts d'heure.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je veux donc répondre en
quelque sorte à ceux qui s'imaginent que l'intégration des forces
policières à Montréal va régler tous les
problèmes que nous avons, ou va au moins nous avancer
nécessairement vers la solution de ces problèmes-là. Mon
principal argument, c'est une déclaration du chef de police de la
Sûreté du Québec, M. Saint-Pierre, qui s'est exprimé
sur cette question au colloque sur l'administration de la justice tenu
très récemment à la maison Montmorency. Je vais citer
textuellement ce que M. Saint-Pierre a dit à ce sujet: « Comment
cette coordination doit-elle se faire? Plusieurs ont certainement des
idées sur le sujet. » « Déjà, il y a un projet
de communauté urbaine de Montréal, de Québec et de Hull.
Déposer le projet de loi, c'est déjà un grand pas de fait.
Personnellement, je ne suis pas au courant des modalités. J'en ai pris
connaissance dans les journaux, je ne crois pas à la
nécessité de l'unification des forces policières. Au
contraire, j'y verrais de grands dangers.
Est-ce que le député de Mégantic a compris?
M. BERGERON: Continuez.
M. CHOQUETTE: Bon, peut-on s'imaginer toutes les forces
policières en grêve?Ces corps policiers pourraient garder leur
autonomie tout en étant sous la juridiction d'un conseil de
sécurité publique qui pourrait intervenir dans des cas d'entraide
lors des manifestations ou autres urgences, il parle de coordination et non
d'inté-
gration. Je continue, il pourrait certainement exister une
intégration quelconque de certains services, à savoir
sécurité, crime organisé, vols à main armée,
etc., mais ces communautés urbaines seront insuffisantes. Il faut penser
à tous les corps policiers de la province. Par conséquent, nous
avons ici une déclaration que je qualifierais de nuancée; je
pense que c'est le terme le plus objectif que je puisse trouver en rapport avec
la déclaration du chef Saint-Pierre sur la question de la coordination
ou de l'unification des forces policières à Montréal. Je
dis donc que le projet de loi, qui est fait, qui est bâti pour mener
nécessairement à l'unification des forces policières, ne
comporte pas les mêmes nuances que la déclaration de la plus
grande autorité policière dans la province...
M. BERGERON: C'est bien...
M. CHOQUETTE: ... parce que, quand on regarde le projet de loi tel qu'il
est rédigé, tel qu'il est présenté par le ministre
avec les amendements qu'il nous a dit vouloir y apporter, il mène
directement et inévitablement à la coordination des forces
policières. Je dis que, par conséquent, le ministre est en avance
en quelque sorte ou devrais-je dire qu'il est présomptueux,
impétueux en somme dans la solution du problème qu'il recherche
en précédant en quelque sorte la pensée et l'opinion,
à qui je donnerais beaucoup de crédibilité, du chef
Saint-Pierre, opinion que je viens de citer.
Par conséquent, M. le Président, quand je vois le ministre
s'engager dans ce projet de loi et engager en quelque sorte toutes les
administrations municipales dans le processus de l'unification des forces
policières, je dis: Nous demandons à voir. Nous mettons en
question non seulement cette espèce d'insistance vers l'unification,
mais le fait que le conseil de sécurité publique, à qui
l'on demande de faire les recommandations à ce sujet-là, ce
conseil de sécurité publique est un organisme, est une commission
de la communauté urbaine que l'on crée par le projet de loi. En
somme, on demande à des employés permanents de la
communauté urbaine de faire un rapport sur l'étendue de leurs
pouvoirs éventuels dans le domaine policier, c'est-à-dire dans le
domaine du contrôle de la police au niveau régional à
Montréal. On demande donc à des gens qui sont
intéressés dans le développement de leurs propres pouvoirs
de faire les recommandations nécessaires à ce sujet.
Je dis que cela est très dangereux, parce qu'il me semble
naturel, même sans leur prêter aucune mauvaise foi, et tout en leur
prêtant la plus entière bonne foi, il me semble que ces
gens-là auront une propension naturelle à se donner les pouvoirs
les plus étendus possibles.
Je dis donc que ce que nous aurions dû avoir, ce n'est pas la
création d'un conseil de sécurité publique dans
l'état actuel des choses, mais nous aurions dû avoir, en dehors du
projet de loi présenté par le ministre, une commission
indépendante nommée pour faire rapport au ministre et faire des
recommandations dans le domaine législatif. A la lumière de ces
recommandations de gens qui ne seraient pas intéressés comme
employés ou fonctionnaires de la future communauté urbaine, eh
bien nous aurions pu, comme législateurs, ajouter, si nécessaire,
les pouvoirs de coordination de la communauté urbaine dans le domaine
policier. A ce moment-là, nous aurions été beaucoup plus
sûrs que les recommandations faites par des personnes impartiales
auraient correspondu aux nécessités de la poursuite de la lutte
contre le crime. Je m'excuse, je n'ai pas...
M. BERGERON: Est-ce que le député d'Outremont me
permettrait une question?
M. CHOQUETTE: Sans doute.
M. BERGERON: Est-ce que le député d'Outremont oublie le
rôle que doit jouer la commission de police, qui existe en fait?
M. CHOQUETTE: Il n'y a pas de commission de police régionale
à l'heure actuelle, il y a une commission de police municipale.
M. BERGERON; Bien oui.
M. CHOQUETTE: Bien oui, ça n'est pas la même chose du tout.
Bien, on en crée deux d'abord, je ne l'oublie pas.
Si le député de Mégantic me permet de continuer mon
raisonnement, je dis ceci: Maintenant, au point de vue financier, il est
évident que le projet d'Intégration auquel mène
directement le projet de loi comporte des conséquences
financières considérables. J'ai déjà dit que $50
millions du budget total de $70 millions étaient en quelque sorte
reconnus comme devant servir à payer le coût du service de police
intégré. Or, l'intégration des différentes forces
policières, c'est bien connu, va comporter un accroissement du
coût, parce qu'il est inévitable que les policiers de toutes les
municipalités revendiqueront ou exigeront à plus ou moins
brève échéance les conditions de travail qui
prévalent dans la municipalité où se trouve la meilleure
convention collective.
Si par exemple, la meilleure convention collective, au point de vue des
conditions de travail, c'est Montréal, eh bien, à ce
moment-là, il est sûr, il est inévitable, il est
prévu, et je pense que tous les policiers de Montréal le
prévoient à l'heure actuelle, qu'ils voudront
inévitablement s'aligner sur les conditions de Montréal.
Par conséquent, même le budget du ministre des Affaires
municipales, lorsqu'il nous parle de $50 millions comme étant le
coût intégré des forces policières, même ce
budget de $50 millions, à mon avis, ne rend pas compte de la
réalité telle qu'elle existera dans deux ans, dans trois ans et
ainsi de suite.
Ce seront donc les contribuables de toutes les municipalités de
la banlieue comme de Montréal qui seront appelés
évidemment à payer le coût de cette intégration dont
on ne sait pas si elle sera avantageuse et efficace sur le plan policier, comme
Je l'ai dit tout à l'heure, qui seront appelés à payer la
note, la facture. On peut se demander si, en définitive, on aura
résolu en quelque sorte le problème que l'on cherche à
résoudre au fond par ce projet de loi, c'est-à-dire les
difficultés financières de la ville de Montréal, parce que
tout le monde sait à l'heure actuelle que l'un des principaux objets de
ce projet de loi, c'est de régler la situation financière de la
ville de Montréal qui, dit-elle, provient d'un coût trop
élevé pour l'administration de son service de police. On peut
donc se demander si, par le stratagème que l'on emploie dans ce projet
de loi, on n'empirera pas la situation de tout le monde sans
véritablement améliorer la situation de la ville de
Montréal.
Maintenant, quant à la situation propre de la ville de
Montréal, ce mémoire publié par les municipalités
de banlieue et qui a été cité à la commission
parlementaire des Affaires municipales a établi que la ville de
Montréal avait 2.78 policiers par 1,000 habitants, tandis qu'une ville
comme Toronto a 1.64 policier par 1,000 habitants. Si on prend la moyenne de
policiers pour toute l'île de Montréal, c'est 2.37 policiers par
1,000 habitants, de telle sorte qu'il est évident, à l'heure
actuelle, que Montréal possède une proportion beaucoup plus
importante de policiers par 1,000 habitants que n'importe quelle autre ville
canadienne et bien plus que les municipalités environnantes.
Les causes de cet état de choses peuvent être multiples.
Cela peut évidemment résulter, comme je le soumets, du fait que
la police de Montréal est obligée d'accomplir en grande partie
les fonctions que devrait normalement remplir la Sûreté du
Québec, puisque l'on sait que la police de Montréal, par le moyen
de sa sûre- té, fait l'enquête dans tous les domaines,
criminel, etc., et que la Sûreté du Québec ne s'en
mêle que très peu.
En Ontario, la situation est différente; la Sûreté
de l'Ontario a une plus grande responsabilité que n'a ici celle du
Québec; par conséquent, ça libère quelque peu les
autorités municipales de Toronto de ces fardeaux, de ce coût. Cela
peut résulter évidemment de la lutte contre le crime qui est
peut-être plus difficile à Montréal, je ne sais pas, dans
ce domaine-là, nous sommes dans le domaine impondérable. Cela
peut résulter du fait que nous avons sûrement eu des
activités révolutionnaires ou subversives à
Montréal et, par conséquent, cela a imposé une tâche
additionnelle à la force policière de Montréal. Tous ces
facteurs existent et peuvent contribuer justement à cette proportion
élevée de policiers. Mais, est-ce que, pour résoudre ce
problème de la ville de Montréal, que je reconnais, il est
nécessaire de foncer en quelque sorte dans l'intégration des
forces policières avec tous les risques que cela comporte, sans avoir
les recommandations requises et dans les conditions où nous le propose
le projet de loi?
Il serait si simple pour le gouvernement, pour le moment, de ne pas
créer ce conseil de sécurité publique, mais d'instituer
une commission indépendante pour faire des recommandations au
Parlement.
Pour alléger le fardeau financier de la ville de Montréal,
le gouvernement devrait cependant lui verser la subvention qu'il a l'intention
de donner à toute la communauté urbaine. En d'autres mots,
pourquoi le gouvernement ne donne-t-il pas tout simplement la subvention de $8
m illions par année qu' il veut consacrer a la communauté urbaine
de Montréal, à la ville de Montréal pour la libérer
en quelque sorte de son problème financier, pour le moment? Quand nous
aurons un rapport du conseil de sécurité publique, nous serons en
mesure de réviser la situation et de voir jusqu'à quel point la
coordination doit se faire, jusqu'à quel point l'intégration peut
être nécessaire.
Pour le moment, on nous demande de voter à l'aveuglette. On nous
demande de voter sans avoir les données nécessaires du
problème. Au fond, c'est pour régler le problème financier
de la ville de Montréal qui résulte de la situation que j'ai
décrite tout à l'heure, c'est-à-dire de son plus grand
nombre de policiers. Mais elle résulte également
d'événements récents que l'on connaît,
c'est-à-dire des conditions plus avantageuses que la ville a
été amenée à donner à ses policiers à
la suite de la sentence arbitrale rendue par le Juge Primeau, si je me
rappelle bien. Contre cette sentence, il y a eu, évidemment, un
mouvement de protestation, le 7 octobre, comme on le sait également,
à la suite de quoi la ville a consenti des conditions nettement plus
avantageuses à ses policiers que ce qui était prévu
à la sentence arbitrale.
Alors, sans porter de jugement sur tout ce qui s'est produit, parce que
tel n'est pas mon propos, on doit reconnaître qu'il y a un
problème financier pour la ville. Mais est-il nécessaire de
régler le problème financier de la ville de Montréal en se
lançant dans une opération dangereuse ou imprévue, tant au
plan policier qu'au plan financier ou au plan administratif, en y embarquant
toutes les banlieues où la situation est relativement satisfaisante,
à ce que je sache, dans le domaine policier? Je n'ai pas entendu dire
qu'il y avait des malaises qui existaient dans les forces policières des
villes de banlieue.
En somme, M. le Président, sans allonger inutilement mon
intervention, je dis qu'on cherche peut-être à accomplir trop de
choses à la fois par la création de ce conseil de
sécurité publique. Au fond, on crée toutes les conditions
requises à l'existence d'un gouffre financier qui, à la fin, ne
profitera pas à la ville de Montréal. En admettant que
l'opération unification, telle que dictée, en somme, par le
projet de loi, telle qu'inspirée par le projet de loi, serait
coûteuse, eh bien, évidemment, les contribuables de banlieue
seront obligés de payer la facture. Cependant, les contribuables de la
ville de Montréal ne s'en tireront pas si bien qu'on peut le leur
laisser croire à l'heure actuelle. C'est ça le grand danger de
procéder en quelque sorte, dans cette partie du projet au moins,
à créer toutes les conditions requises à un
désastre financier et à un désastre sur le plan de
l'aide.
M. le Président, je voudrais bien, à ce moment-ci,
dissiper toute ambiguïté sur la question de la justice fiscale. Si
la ville de Montréal remplit une fonction qui devrait être
normalement répartie sur l'ensemble des municipalités, je serais
le dernier et, de ce côté-ci, je pense que personne ne le
prétendrait à dire qu'il faudrait perpétuer
nécessairement cet état de choses et faire
bénéficier les gens des banlieues d'avantages indus vu la
situation des contribuables de la ville de Montréal.
Par conséquent, je suis persuadé qu'à long terme la
politique de la justice fiscale s'impose. Mais je ne voudrais pas que, sous
prétexte d'arriver à cette justice fiscale, on crée des
administrations complexes, des paliers supérieurs de gouvernement, avec
des pouvoirs éten- dus, que crée cela au nom de la justice
fiscale et qu'en définitive tout cela représente, dans quelques
années, au lieu d'un coût prévu de $70 millions, un
coût de $100 millions, de $130 millions et ainsi de suite. A ce
moment-là, au fond, on aurait desservi tous les intérêts
des citoyens de Montréal.
M. le Président, je vous dirai personnellement que, si le
gouvernement donnait suite à la proposition que je fais,
c'est-à-dire d'éliminer le conseil de sécurité
publique et tout le chapitre sur le conseil de sécurité publique,
et si le gouvernement instituait une commission qui lui ferait des
recommandations, indépendamment de la communauté urbaine, et si
le gouvernement, au lieu de donner la subvention à la communauté
urbaine, la donnait à la ville de Montréal pour la
dépanner pour le moment, personnellement, dans l'ensemble, je serais
favorable au projet de loi. Je voterais même pour, malgré que
J'aie voté contre en deuxième lecture, et mon motif principal de
voter contre en deuxième lecture, c'est essentiellement ce
problème qui, à mon avis, surgit de la création de ce
conseil de sécurité publique.
Evidemment, je ne dis pas que je n'aurais pas quelques critiques
à formuler à l'égard du projet de loi à certains
endroits. Je trouve que les explications données par le ministre ont
été insuffisantes ou enfin peu satisfaisantes, mais au total, je
pense que tout le monde admet que cela nous prend une communauté urbaine
à Montréal et un conseil régional.
Par conséquent, si on trouvait que cette façon de
procéder est pratique et que, dans un laps de temps raisonnable, on
pourra apporter une solution au problème de l'action policière et
également au problème financier qui résulte de la
situation que nous connaissons actuellement et que l'on pourrait apporter une
solution à cela, relativement à court terme, mais à la
lumière de recommandations de personnes versées en la
matière, à ce moment-là, je pense que le projet de loi
aurait une certaine allure, serait, en quelque sorte, présentable, et
qu'il pourrait être acceptable, malgré les réticences que
l'on pourrait formuler à son égard.
J'ai, évidemment, des critiques à formuler à
l'égard de tous les autres articles, je n'entre pas dans les
détails, mais une chose qui me frappe c'est justement de désigner
un juge comme président de cette commission de sécurité
publique. Il me semble absurde de désigner un membre de la magistrature
pour devenir, en quelque sorte, le chef de police de Montréal et de sa
région. C'est la confusion la plus entière entre le domaine
judiciaire et le domaine exé-
cutif. Qu'on laisse le travail policier s'accomplir par les policiers,
et qu'on laisse le travail Judiciaire s'accomplir par les juges.
Ma critique, évidemment, ne serait peut-être pas valable si
la commission que l'on créait pour faire des recommandations dans ce
domaine-là était une commission indépendante de la
communauté urbaine de Montréal, mais tant que c'est une
commission de la communauté urbaine, à ce moment-là, il me
semble que c'est violer des principes qui font qu'en réalité, on
ne confond pas le judiciaire et l'exécutif. Et c'est
déprécier un peu la magistrature, je pense, en définitive,
puisque au fond on aura fait de ce magistrat un super-chef de police.
M. le Président, par conséquent, je suggère que
l'article 196 et les articles qui suivent jusqu'à l'article 241 soient
tout simplement biffés du projet de loi.
UNE VOIX: Voyons, un peu de sérieux, un peu de
sérieux.
M. LUSSIER: Vous en faites une proposition? Vous demandez le vote?
M. HYDE: Des commentaires, M. le ministre.
M. LUSSIER: J'ai parlé à l'honorable député
d'Outremont.
M. HYDE: Des commentaires du ministre.
M. GRENIER: Pas de commentaires àfalre. C'est son projet qu'il a
apporté, c'est tout.
DES VOIX: Vote.
M. TETLEY: M. le Président...
M. CHOQUETTE: Le ministre est debout, est-ce qu'il va parler ou s'il ne
parlera pas?
M. LUSSIER: Demandez-vous le vote ou si vous ne le demandez pas?
M. CHOQUETTE: Non, j'ai exposé mon point de vue. Alors, est-ce
que vous en avez un, vous?
M. LUSSIER: Vous avez été très bien. Vous avez fait
un excellent discours.
M. CHOQUETTE: Continuez comme cela, vous allez très bien,
vous-même.
M. LUSSIER: C'est très bien? Bon. Alors, allez vous reposer.
M. GRENIER: Cela a été long, pas mal long.
M. LUSSIER: Les villes de banlieue, lorsqu'elles ont
présenté leur mémoire au premier ministre et à mol
et aussi qu'elle l'ont rendu public, ont insisté
énormément que, pour le service de police, il y ait une
commission de police. Parce qu'il existe déjà la commission de
police du Québec, nous ne pouvons évidemment appeler cet
organisme que ces gens nous demandaient du nom de commission de police. Nous
pensons que c'est un nom qui est bien choisi, parce qu'il n'y a pas uniquement
la police qui peut être coordonnée, et peut-être
intégrée, mais qu'il existe aussi le service des incendies. C'est
pourquoi nous avons pensé que la meilleure façon de l'appeler,
serait sans doute le Conseil de sécurité publique de la
communauté urbaine. Si on réfère au mémoire
à la page 18, les maires, article 42, on suggère la coordination
des services et des équipements de communications pour la police et la
constitution d'une commission de police métropolitaine. Il est bien
évident que les services de police de l'île de Montréal,
dans leur forme actuelle et de la façon qu'ils fonctionnent, ne peuvent
pas demeurer tels quels. Le rapport sur la criminalité de la commission
Prévost suggérait, lui aussi, dans une de ses recommandations,
qu'il se forme, et que le gouvernement forme le plus tot possible, une
commission de police ou qu'il forme un corps policier à la dimension de
l'île. Ce conseil de sécurité aura pour tâche, tout
d'abord, d'étudier les besoins et les problèmes policiers de la
communauté et de recommander les mesures susceptibles d'assurer aux
citoyens la meilleure protection policière possible, il a trente jours,
à compter de la nomination de son président, pour prescrire des
normes de coordination de tous les services de police de la communauté
urbaine. Jusqu'à ce que ces normes entrent en vigueur, tous les corps
municipaux de police de la communauté sont tenus de se prêter une
assistance immédiate en cas d'urgence, sur toute l'étendue du
territoire, si l'un des chefs municipaux de police en fait la demande.
Lorsque la chose est nécessaire, pour la sécurité
du public, le conseil peut permettre aux policiers d'une municipalité
d'agir dans toutes les villes de la communauté. Dans la mesure où
la chose est nécessaire à la fourniture à l'ensemble de la
population de la communauté d'une protection policière efficace
et de qualité, au plus bas coût possible, le conseil de
sécurité publique doit, après étude,
préparer un plan
d'intégration partielle ou totale des forces policières
des villes de la communauté et prévoir les étapes de cette
intégration. Ce plan est soumis pour approbation à la
communauté.
Il doit être transmis à la Commission municipale du
Québec, qui tiendra des audiences publiques et fera rapport aux
autorités provinciales qui, en définitive, doivent approuver tout
plan d'intégration avant qu'il entre en vigueur.
Je pense bien, M. le Président, qu'en énumérant les
fonctions qu'aura à remplir ce conseil de sécurité
publique, nous répondons à une urgence, actuellement, au point de
vue de la protection, de la sécurité des citoyens de l'île
de Montréal. La criminalité n'a pas de frontière. La mafia
opère surtout à la grandeur des zones très
urbanisées et ces zones très urbanisées sont
divisées, scindées en une multitude d'autorités
policières; il faut absolument qu'il y ait une autorité
policière régionale au tout début, pour aider les
municipalités à donner une entraide aux municipalités,
servir de plaque tournante à cette entraide policière qui doit
exister au niveau de l'île.
Elle doit, de plus, préparer des rapports après des
études minutieuses et bien fouillées, préparer des
rapports pour le conseil de la communauté urbaine de telle façon
que ce conseil de la communauté urbaine puisse prendre une
décision afin que si la protection publique la meilleure possible et au
plus bas coût possible doit se faire par une intégration partielle
ou totale, les élus du peuple de la communauté urbaine puissent
prendre une décision en toute connaissance de cause. Il n'est pas dit
dans ce projet de loi qu'il y aurait nécessairement cette
intégration, mais cette chose se fera après que le conseil de
sécurité... Et, de par sa composition, vous voyez que ces gens
sont de différents milieux de l'administration publique et que ce sont
des gens qui, en occupant ces fonctions sont au courant d'une multitude de
faits. Le rapport sera fait de telle façon que nos édiles seront
bien renseignés pour prendre la décision finale dans ce domaine.
C'est après les représentations des maires de banlieue surtout
que nous avons cru très utile et très nécessaire de former
un conseil de sécurité pour la communauté urbaine, afin
d'accorder une protection accrue à ces gens, à ces concitoyens de
l'île de Montréal à un coût inférieur.
M. SEGUIN: M. le Président, le ministre vient de nous faire une
déclaration et je lui demande de vouloir bien élaborer un peu.
Une meilleure protection ou une protection supérieure pour toute
l'île à un coût inférieur. Pourriez-vous expliquer,
s'il vous plaît, coût infé- rieur? Et c'est demandé,
comme vous l'avez dit, par les maires de banlieue?
M. LUSSIER: C'est dans le mandat textuel du conseil de
sécurité de faire des études et des analyses en profondeur
et de suggérer dans son rapport quelle est la forme idéale de
coordination ou d'intégration partielle ou totale des corps de police
sur l'fle. Est-ce une uniformisation? Est-ce une unification? Est-ce une
intégration? Ou devrions-nous laisser les corps de police tels quels?
Est-ce par telle norme ou par tel critère que nous aurons un corps de
police efficace dans toute l'île ou coordonné uniquement? Ou
est-ce que c'est de cette façon que ce sera au meilleur coût pour
la meilleure protection? C'est ce que vont déterminer les études
et le rapport que soumettra le conseil de sécurité au conseil de
la communauté urbaine.
M. SEGUIN: Les municipalités de banlieue ont toujours
prétendu et je n'ai pas entendu d'arguments contraires que
leurs forces policières ou la sécurité dans chacune des
municipalités concernées était efficace. C'est entendu, on
entend les généralités. Tout ce service que
Montréal donne, et on spécifie des cas. Une fois, une voiture est
allée à tel endroit; une autre fois, c'est telle autre chose qui
s'est présentée. Mais les municipalités, quand elles ont
comparu à la commission permanente des Affaires municipales, n'ont
jamais prétendu que dans les municipalités de banlieue on
manquait d'efficacité. Le contraire n'a jamais été
prouvé. On n'a jamais mentionné le contraire, si ce n'est que le
président de l'exécutif a fait de grands éloges du corps
policier de Montréal. Mais il y a une chose à remarquer, c'est
que le même raisonnement pourrait se répéter dans la quasi
totalité des municipalités de banlieue. Une municipalité
à ce moment-ci, par exemple, se dit entièrement et plus que
satisfaite du service de police que cette municipalité possède,
du service de circulation, du service de détection, du service de
secours sur eau ce que n'a pas Montréal du service
d'empreintes digitales ou de photographie, du service de sauvetage en cas de
n'importe quelle catastrophe, Montréal n'a pas ce service-là.
Ce service dont je vous parle représente 70 individus qui donnent
ce service, un service personnel aux citoyens de cette
municipalité-là, en plus du service général.
Service d'ambulance, dans tous les départements, dans tous les milieux,
dans tous les services qu'on peut attribuer à la police; ce service
existe, et le montant que ça coûte, c'est $600,000. Vous dites ou
les chiffres qu'on a produits disent que
cette même municlpalité-là et les autres, en
proportion de grosseur et d'efficacité, etc., auront à doubler le
montant pour ce service de sécurité. Au lieu de $600,000, aux
contribuables de cette ville-là il en coûtera $500,000 de plus.
Pourquoi, quelle est l'efficacité additionnelle qu'on va donner?
Qu'est-ce qu'on va apporter de plus à la sécurité du
citoyen? Est-ce que la veille du jour de l'An, quand le gars ne sera pas
capable de conduire sa voiture, cette nouvelle police ira le chercher et le
conduira chez lui pour éviter des accidents? Cela existe dans cette
municipalité.
M. LUSSIER: Un service de quartier, ça!
M. SEGUIN: Non, non pas un service de quartier, mais un service
municipal. Non, que le ministre dise « service de quartier », non.
Service municipal dans la banlieue.
M. LUSSIER: C'est de la garderie.
M. GRENIER: C'est du « nursing », ça.
M. SEGUIN: C'est un service qui s'obtient pour $600,000, mais que nous
ne pourrons pas avoir pour $1.2 millions après qu'on aura payé le
supplément.
M. LUSSIER: C'est du transport en commun.
M. SEGUIN: En plus de ça, on ne permettra pas à cette
municipalité-là et à d'autres qui sont efficaces dans
cette sécurité publique chez eux, qui ont un corps de police, un
service de police monté spécifiquement pour leur
municipalité, pour le service des gens qui contribuent à leur
salaire, on ne lui permettra pas de garder le même nombre, parce que ce
sera disproportionné au nombre qu'il y a à Montréal, par
exemple. Alors, on transférera sans doute ces gens-là dans la
métropole, on diminuera le service de banlieue et on doublera le prix.
Non, on peut rire, ceux qui rient ne connaissent pas la situation. Tout
à l'heure, lorsqu'on a pris un vote sur un autre article, il y avait
trois députés, en face, qui venaient de la région de
Montréal. Les autres ne s'y connaissent en rien dans la situation.
M. GRENIER: Voyons donc!
M. GARDNER: On n'est pas si « niaiseux » que ça
après tout, hein?
UNE VOIX: Vous parlez ex cathedra.
M. GRENIER: Ecoutez, vous n'êtes pas si fin que ça, parce
que vous êtes de Montréal.
M. TETLEY: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TETLEY: M. le Président, est-ce que le ministre me permet une
question? Avez-vous consulté les juges? Vous allez nommer un juge comme
président de votre conseil de sécurité publique, et je
pose la question pour la raison suivante: Les juges ont décidé
récemment à une réunion qu'ils étaient
complètement contre l'idée...
M. LUSSIER: Contre quoi?
M. TETLEY: ... que les juges s'occupent de l'administration des
arbitrages, des commissions, etc. Les juges ont déclaré qu'ils
devaient s'occuper des procès à la cour. Je voudrais savoir, si
vous adoptez cette loi, et surtout l'article 199, si vous aurez un
président?
M. COURNOYER: Je peux répondre à cette question en
invoquant ce qu'on a dit l'autre jour, à savoir que la Commission des
accidents du travail aurait dû continuer d'être
présidée par un juge et pour autant... Pardon?
M. BLANK: Pas par un juge, par un avocat. UNE VOIX: Un juge en
puissance.
M. COURNOYER: ... un homme de loi, et, en fait, l'homme de loi en
question est un juge, il a toujours été un juge depuis des temps
immémoriaux jusqu'à la modification, et même c'est encore
un juge présentement.
M. BLANK: Toutes les autres commissions, ce ne sont pas des juges?
M. COURNOYER: II y a d'autres commissions qui ne sont pas des
commissions de police et qui sont aussi présidées par des juges
et dont le travail, comme juge, est de présider ces commissions.
M. TETLEY: Exactement, vous avez touché le problème,
à votre commission de travail, le juge agit comme un juge; ici il agit
comme administrateur. Le juge en chef Challies de Montréal...
M. COURNOYER: Disons que je m'excuse.
Je ne vols pas encore en quoi le juge, président de la Commission
des accidents du travail, n'agit que comme juge.
Il est président d'une commission d'administration et il a aussi,
comme le disait le chef de l'Opposition, certains points de droit à
régler et à décider. Mais, d'abord et avant tout, c'est un
administrateur de la commission que je sache.
M. TETLEY: Donc, même à la Commission des accidents du
travail ou ici, si vous avez raison, ils ne s'occupent que de l'administration
ou de quelque question de droit. Les juges ont décidé à
une réunion des juges du Canada qu'ils étaient
complètement contre cela et je vois dans ce bill...
M. LUSSIER: Oui.
M. TETLEY: ... un autre exemple d'un juge qui doit agir comme
administrateur. Comme l'a dit le député d'Outremont, c'est contre
le système de la division des pouvoirs exécutifs entre
l'administration et la justice. Ici, vous allez nommer quelqu'un comme juge qui
doit agir en dehors de ses vraies fonctions. Vous brisez le grand
système de la division des pouvoirs et aussi vous allez convaincre un
juge d'agir comme administrateur contre son gré.
M. GARDNER: Adopté.
M. LUSSIER: J'ai consulté M. le ministre de la Justice et nous en
avons discuté à maintes reprises. Ici, dans « La
société face au crime les principes fondamentaux d'une nouvelle
action sociale de la commission d'enquête sur l'administration de la
justice », on peut lire: « La situation québécoise en
matière de morcellement policier est même si ridicule que le
gouvernement doit envisager une action draconienne. Nous fournirons dans un
prochain rapport des précisions sur la réforme qui s'impose.
» Dans ce volume-ci, ils disent qu'il faut que ce soit
régionalisé absolument. « Cette mesure ne constituera,
d'ailleurs, à notre avis, qu'une première étape dans la
création de corps policiers professionnels requis pour la nouvelle
action sociale que l'on pourrait envisager au seuil plus élevé.
Ceux qui voudront, une fois de plus, brandir la menace de l'Etat policier
feront bien de se souvenir que l'Angleterre a passé, il y a belle
lurette, une loi interdisant aux agglomérations de moins de 200,000
habitants de former leur propre corps policier. » Tout ceci pour dire que
la commission recommande très fortement la formation de corps policiers
régionaux métropolitains.
M. TETLEY: Pardon, je crois que le rapport dont vous avez fait mention a
suggéré aussi que les juges s'occupent de la justice.
M. LUSSIER: A quelle page?. Moi, je n'ai lu ça nulle part.
M. TETLEY: Je ne puis pas certain, mais je crois que c'est une des
recommandations.
M. LUSSIER: A quel endroit?
M. CHOQUETTE: M. le Président, le député de
Saint-Jacques, dans son argumentation tout à l'heure, faisait allusion
à la Commission des accidents du travail. Il disait: La Commission des
accidents du travail est un organisme administratif qui rend des
décisions, n'est-ce pas, judiciaires ou quasi judiciaires. Mais la
situation d'un président de la Commission des accidents du travail qui
est juge et d'un président du conseil de sécurité publique
qui serait juge n'est pas la même du tout. On va l'admettre. Les deux
situations sont entièrement différentes. Dans le premier cas,
celui de la Commission des accidents du travail, c'est un tribunal qui rend des
adjudications sur les indemnités à être accordées
à des accidentés du travail. A ce moment-là, je n'ai
aucune objection à ce qu'il ait en quelque sorte la double fonction,
c'est-à-dire judiciaire et administrative.
Mais, lorsque l'on arrive dans le domaine policier et qu'il s'agit de la
lutte contre le crime ou contre des activités révolutionnaires ou
subversives puisqu'au fond je pense bien que ce sont les objectifs que
cherche à atteindre le projet de loi et, en particulier, cette
section-là du projet de loi il me semble très ambigu de
mettre au sommet de la pyramide administrative qui n'est pas judiciaire
du tout, parce que ce juge n'a pas de jugement à rendre un membre
de la magistrature.
A ce moment-là, on fait de ce juge, qui est censé
être impartial, qui est censé avoir une attitude aussi impartiale
à l'égard de la poursuite que de la défense dans n'importe
quelle matière, l'élément actif de la poursuite contre le
crime. On lui fait jouer un rôle, au fond, qui ne lui incombe pas du
tout.
Mais, je dois reconnaître que, si on créait une commission
indépendante du projet de loi et qui ne serait pas permanente pour
simplement faire des recommandations quant à la structuration de la
future force policière régionale, à ce moment-là,
je n'aurais pas, en soi, d'objection à ce que ce soit un juge parce
qu'au fond il serait là simplement de passage pour faire des
recommandations au gouvernement sur le plan de la législation future
quant à la coordi-
nation de l'action policière dans la région. C'est
très différent comme situation. Je ne comprends pas que le
ministre ne semble pas apprécier la distinction qui s'impose entre ces
deux situations-là. Ce que je crains c'est qu'en définitive, on
pourra peut-être adopter le projet de loi, mais peut-être qu'on ne
trouvera pas de juge pour accepter de devenir le futur chef de police. A tel
point que ce n'est pas simplement une question de faire des recommandations
à la future communauté urbaine, cette commission de
sécurité publique organise...
M. GRENIER: Pensez donc à M. Wagner, il va être en
vacances, lui. On fera accepter M. Wagner, il sera probablement en
vacances.
M. CHOQUETTE: La crécelle a parlé. M. GRENIER: On verra
ça le 17 Janvier.
M. CHOQUETTE: Tout simplement, le rôle de ce conseil de
sécurité publique est ambigu. C'est un organisme qui appartient
à la communauté, qui dirige l'action policière, fait des
recommandations et même à qui l'on donne des pouvoirs en quelque
sorte dictatoriaux, au moins dans la phase initiale, le ministre doit
l'admettre. Les articles 2.10 et 211 rendent impératives à la
communauté l'acceptation des recommandations faites par le conseil de
sécurité publique, c'est absolument impensable. Je ne comprends
pas le ministre de proposer des articles comme ceux-là. Je ne comprends
pas même, c'est vrai que ce sont les fonctionnaires, et ils sont bien
obligés de suivre les ordres, les rédacteurs du projet de loi
d'être capables de coucher des choses comme ça par écrit
parce que c'est la violation fondamentale du principe démocratique,
c'est-à-dire que c'est le conseil ou l'exécutif de la future
communauté urbaine qui devrait normalement adopter ses propres
règlements, et non pas se faire dicter sa conduite par un conseil de
sécurité publique nommé par le ministre des Affaires
municipales.
M. LUSSIER: Sur un point de règlement, je pense bien qu'il vient
d'attaquer de pauvres rédacteurs, de pauvres légistes...
M. CHOQUETTE: Je le plains, parce que je le vois continuellement autour
du ministre.
M. LUSSIER: ... qui se sont dévoués corps et âme
pour rédiger le mieux possible tous ces articles de loi. Je pense bien
qu'ils ne méritent pas ces reproches que le député vient
de leur adresser, et j'espère bien que c'était uniquement pour
les taquiner qu'il a prononcé ces paroles à leur endroit. Je ne
voudrais pas...
M. CHOQUETTE: Non, non.
M. LUSSIER: J'espère qu'il va faire amende honorable.
M. GRENIER: A genoux.
M. CHOQUETTE: J'ai beaucoup d'admiration pour le rédacteur du
projet de loi. J'admire sa patience. Je l'ai vu continuellement à
côté du ministre depuis que le projet a été
présenté, et toujours, il est en train de souffler au ministre
les réponses qu'il faut donner, toujours il vient à sa rescousse.
J'ai été en mesure de constater jusqu'à quel point c'est
un homme profond, intelligent, renseigné. Le ministre a donc de la
chance d'avoir un fonctionnaire aussi fidèle et loyal près de
lui...
M. LUSSIER: C'est la caractéristique d'un bon administrateur
d'être bien entouré.
M. CHOQUETTE: ... même s'il est obligé de suivre les
diktats du ministre des Affaires municipales. C'est la raison pour laquelle il
a été obligé d'écrire ça.
M. LUSSIER: Chacun son tour.
M. CHOQUETTE: Enfin, de toute façon, ce n'est pas lui qui a la
responsabilité, c'est le ministre. J'espère que le ministre ne
voit pas Jusqu'à quel point cette partie est absolument inconcevable.
Quand j'ai vu la rédaction projetée de l'article 233, c'est
presque aussi scandaleux puisque, d'après la rédaction
projetée de l'article 233, me dit-on, la future commission n'aura
même pas le loisir de recommander la simple coordination, et elle va
être obligée de mener directement à l'intégration.
Alors, c'est vraiment pénible d'être obligé de commenter un
projet de loi qui offre des carences comme celui que nous présentons
actuellement.
M.LUSSIER: Adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
UNE VOIX: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 196, sur division.
L'article 197? A l'ordre!
M.LUSSIER: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 197?
M. SAUVAGE AU: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté? L'article 196, sur
division; l'article 197 aussi? Oui.
L'article 198,il y a un amendement.
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Parlant sur l'amendement, M. le Président, est-ce que
le ministre a reçu des représentations du comité
intermunicipal des associations de pompiers de l'île de Montréal
quant à la composition du conseil de sécurité
publique?
J'ai entendu le ministre, tout à l'heure, faire une relation
assez intime entre les services de police et les services de pompiers. C'est
sans doute se basant sur cette relation intime qui existe que ce comité
intermunicipal des associations des pompiers de Montréal a
représenté que le conseil de sécurité devrait
comprendre deux personnes versées en matières de
protection-incendie dont la tâche consisterait à prendre, avec le
président du conseil de sécurité, toutes les
décisions relatives à la protection-incendie; également
à prendre, avec le président et les autres membres du conseil,
les décisions portant sur les questions qui concernent à la fois
des services d'Incendie et de police. Je viens de lire textuellement la
recommandation qui a été faite au ministre.
M. LUSSIER: Alors, deux choses à répondre à cette
question. Tout d'abord, le conseil de sécurité peut s'adjoindre
des experts qui vont l'aider à compléter ou à faire les
études nécessaires afin de recommander une coordination, et
l'intégration peut suivre après. Je réfère, pour
répondre à cette question, à l'article 353; « A
compter de l'entrée en vigueur d'un règlement adopté par
la communauté en vertu des dispositions du paragraphe c de l'article
114, la communauté et le conseil de sécurité publique,
auxquels devront être ajointes deux personnes versées dans la
prévention et le combat des incendies, pourront aux fins de créer
un service des incendies, etc.. » Alors, c'est prévu à
l'article 353 qu'aussitôt que le conseil de sécurité
décide de l'Intégration des incendies deux personnes
compétentes et versées dans le domaine des incendies sont
immédiatement adjointes. Le conseil de sécurité s'augmente
de ces deux personnes-là en plus. Je pense que les remarques qu'a faites
le chef de l'Opposition sont couvertes par les dispositions de cette loi.
M. LESAGE: C'est-à-dire par l'intention; beaucoup plus par
l'intention que par la lettre.
M. SAUVAGEAU: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
l'amendement.
L'article 199, il y a également un amendement.
M. LESAGE: C'est la méthode de nomination du quatrième
membre.
M. LUSSIER: Quatrième membre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Le directeur de la Sûreté du
Québec et le directeur de la police de Montréal, est-ce qu'on
s'est assuré qu'ils avaient le temps de remplir ces
obligations-là?
M. LUSSIER: Je m'excuse, Je n'ai pas entendu la question.
M. SAINT-GERMAIN: J'ai dit: Est-ce qu'on s'est assuré que le
directeur général de la Sûreté du Québec et
que le directeur du service de la police de la ville de Montréal avaient
le temps de faire ce travail en surcroît de leurs tâches
quotidiennes?
M. LUSSIER: Je pense bien que votre chef a donné une excellente
réponse à une objection semblable. Ils ont dit: Si vous voulez
que quelque chose soit exécuté bien et rapidement,
con-fiez-là à l'homme le plus occupé de cette ville.
UNE VOIX: Bon, c'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. CHOQUETTE: Cela c'est une trouvaille, cela répond à la
question du député de Jacques-Cartier.
UNE VOIX: C'est le chef de l'Opposition qui l'a dit.
M. CHOQUETTE: Non, mais cela, c'est vraiment...
M. SAUVAGEAU: Vous dites que ce n'est pas brillant.
M. CHOQUETTE: C'est pertinent comme réponse, c'est lumineux,
comme d'habitude, de la part du ministre des Affaires municipales.
M. COURNOYER: C'est une réponse inspirée, M.
Choquette.
M. CHOQUETTE: Inspirée par...
M. COURNOYER: Par le chef de l'Opposition.
M. CHOQUETTE: Oui, de temps à autre, le ministre des Affaires
municipales comprend des réparties intelligentes du chef de
l'Opposition, mais quand il vient pour les resservir, il les sert à tort
et à travers au mauvais endroit.
M. BERTRAND: Il n'est pas capable de faire cela, il est trop bon.
M. CHOQUETTE: Mais sur cette question, j'insiste vraiment sur le
président choisi parmi les juges des Sessions de la paix. L'article 199
nous dit qu'il y aura quatre membres de ce conseil de sécurité
publique, trois chefs de police en définitive, le chef de la
Sûreté du Québec, le chef de la police de Montréal
et un chef de banlieue. Ces trois personnes auront pour président un
juge de la cour des Sessions de la paix qui sera à temps plein le
président du conseil de sécurité publique.
Par conséquent, les trois chefs de police, qui seront
occupés à vaquer à leurs occupations habituelles,
normalement, peuvent seulement consacrer une partie de leur temps à leur
travail au conseil de sécurité publique.
Par conséquent, l'homme qui va vraiment diriger, c'est le juge de
la cour des Sessions de la paix. Je ne vois pas qu'il soit normal que ce soit
un juge qui soit en permanence le directeur, le coordonnateur, l'organisateur
de l'activité policière à Montréal. Je pense que
c'est une erreur.
M. LUSSIER: M. le Président, je pense bien que M. le
député a le droit de faire une hypothèse, mais ceci est
purement et simplement une hypothèse qu'il y aurait uniquement le juge
qui va travailler, les décisions vont...
M. BLANK: II a dit que les autres n'auraient pas le temps, ils ont leurs
fonctions à la ville de Montréal, à la Sûreté
du Québec ou dans les municipalités. Comment peut-il donner son
temps...
M. LUSSIER: Toutes les consultations nécessaires ont
été faites et je sais que toutes ces personnes qui sont
mentionnées, qui vont faire partie ex officio de ce conseil de
sécurité, ont été consultées. Ces gens
peuvent consacrer le temps nécessaire à étudier, à
prendre de bonnes décisions. Et il y a un individu dans le conseil de
sécurité qui est permanent, c'est le juge, le président du
conseil de sécurité. Mais, les autres aussi vont participer
à la décision, et c'est le président qui va, en fait, voir
à ce que ces décisions soient exécutées. Mais, les
autres membres vont faire un travail très important et nous savons que
ces gens, après consultation, seront capables de rendre les
services...
M. BLANK: J'ai une suggestion pour le ministre, je connais un avocat qui
a déjà été chef de police, il n'est pas à
Montréal maintenant, mais il n'est pas loin, Pacifique Plante.
M. CHOQUETTE: Mais tout à l'heure, le ministre, par son
exposé, prouvait justement le point que l'Opposition essayait de
développer.
Nous ne critiquons pas le directeur de la Sûreté du
Québec ou le chef de police de Montréal de ne pas passer tout
leur temps au conseil de sécurité. La critique ne provient pas de
ça. Nous n'allons pas les critiquer d'avance pour ça. Ce que nous
critiquons, c'est le fait que le dépositaire de l'autorité
policière à Montréal, en somme, sera un juge.
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas le dépositaire. Le
dépositaire de l'autorité pour le conseil de
sécurité, ce seront tous les membres du conseil de
sécurité. Tous les membres.
M. CHOQUETTE: Les autres sont secondaires.
M. SAUVAGEAU: Voyons donc!
M. LUSSIER: Il y a la commission de police en plus de ça. Il va y
avoir des adjoints qui vont faire des études pour le conseil de
sécurité. Des gens du conseil de sécurité vont
prendre des décisions et c'est le président qui va voir à
ce qu'elles soient exécutées de même que les gens qui
composent le conseil de sécurité. Mais c'est surtout,
évidemment, le président qui va voir à l'exécution
des résolutions et à la rédaction des rapports, etc.
M. CHOQUETTE: Mais comment un juge peut-il être juge et policier
à la fois?
M. LUSSIER: C'est surtout une fonction administrative.
M. CHOQUETTE: Mais c'est assez policier. C'est le coordonnateur...
M. LUSSIER: Cela lui prend des notions extrêmement étendues
dans tous les domaines. Nous croyons aussi que le président d'un
organisme semblable doit être à l'abri de nombreuses pressions et
posséder une sécurité d'emploi comme un juge peut en
posséder une. On a référer souvent à ce qui se fait
à Toronto dans l'organisme métropolitain. Or, il existe à
Toronto une commission de police métropolitaine et sur cinq membres, il
y a trois juges.
UNE VOIX: Qui sont les deux autres?
M. LUSSIER: Je pense donc que nous ne faisons pas fausse route, comme le
député veut nous le faire croire.
M. SAUVAGEAU: Adopté.
M. SEGUIN: Je ne voudrais pas critiquer le fait que ce soit un juge qui
soit président, mais je voudrais faire le commentaire suivant Comment le
conseil de sécurité pourrait-il faire enquête sur la police
de Montréal, par exemple? C'est déjà arrivé. Ou sur
son chef, à la suite d'une plainte, alors qu'il se présente, il
me semble, un conflit d'Intérêts. On en a parlé.
M. LUSSIER: Je ne comprends pas.
M. SEGUIN: Est-ce que le ministre a des... Nous avons cette commission
de sécurité, avec toutes ses responsabilités, et puis le
président, comme on l'a dit, est un juge. Je n'ai pas de commentaire
à faire. Si c'est un juge, c'est un juge. Je laisse mes collègues
qui sont plus expérimentés et plus connaissants là-dessus
en discuter. Mais on nomme, par exemple, le directeur de police de la ville de
Montréal. Pour le directeur Saint-Pierre, c'est une autre question, il
fait partie d'un autre corps de police, soit la Sûreté du
Québec. Mais dans le cas du directeur Gilbert, il est le directeur. Mes
commentaires s'appliquent également au quatrième membre que vous
voulez nommer, un chef de banlieue. La même observation peut se faire.
Est-ce que le ministre prévoit la procédure à suivre dans
le cas où à la suite d'une plainte ou pour quelque raison que ce
soit, on doit faire une investigation, par exemple, sur la police de
Montréal, sur le chef de la police de Montréal...
M. LUSSIER: C'est la commission de police provinciale qui s'occupe de
ça.
M. SEGUIN: Cela passerait immédiatement à la
commission?
M. LUSSIER: Immédiatement.
M. SEGUIN: Cette commission de sécurité n'aurait aucune
juridiction dans ce domaine.
M. LUSSIER: Non.
M. SAUVAGEAU: Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: II y a un autre facteur aussi qu'on doit mentionner.
Le directeur de la police de Montréal est responsable, naturellement
à l'exécutif de la ville de Montréal, et voilà que
l'exécutif de la ville de Montréal va jouer un rôle
prépondérant au niveau de la communauté. On fait faire des
études au directeur Gilbert.
Je trouve qu'on place le directeur dans une situation un peu difficile
au point de vue politique. Les autorités de la ville de Montréal
nous ont fortement laissé savoir qu'elles voulaient l'intégration
des forces de police ou, du moins, que les coûts en soient communs.
Alors, si le directeur Gilbert allait avoir une politique ou des points de vue
différents de l'exécutif de la ville de Montréal, j'ai
bien l'impression qu'on le placerait dans une situation un peu difficile. C'est
tout de même curieux qu'un homme ait à étudier une
politique qui devrait être, à mon avis, tout à fait
indépendante de l'autorité actuelle de la ville, comme de celle
de la communauté.
M. LUSSIER: M. le Président, je pense bien que le directeur de la
police est bien protégé. Il y a la Commission de police de
Québec. Comme ce seront quatre individus qui feront le rapport,
ça deviendra un rapport non personnel. C'est un rapport que le
comité exécutif peut garder pour lui seul, si ça peut
compromettre certaines personnes au point de vue du travail. Mais, je ne pense
pas que le directeur de police soit placé dans une situation, qui soit
à son désavantage.
M. SAINT-GERMAIN: Il reste, en fait, qu'il peut avoir une politique et
des points de vue qui ne conviennent pas nécessairement aux
autorités de la ville, actuellement. Je crois qu'en fait c'est une
situation très anormale.
M. LUSSIER: C'est votre opinion.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. CHOQUETTE: Comme le disait le député de
Jacques-Cartier, ce conseil de sécurité publique va subir un peu
la critique des journaux et du public. Le juge passera dans le paquet avec tout
le monde. C'est bon, d'après vous?
M. LUSSIER: C'est beaucoup mieux que ce soit quatre têtes et
quatre paires d'épaules qui supportent ça qu'un individu seul.
Les décisions seront prises par quatre têtes et le fardeau de
toute cette organisation-là sera supporté par quatre paires
d'épaules. C'est beaucoup mieux, à mon avis.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté avec
amendement. Article 200? Adopté. Article 201, adopté. Il y a un
amendement à l'article 202. Adopté, avec l'amendement. Article
203, adopté?
M. SEGUIN: Il y a un amendement à l'article 203.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, il y a un amendement. Alors,
adopté avec l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 204 est adopté. L'article 205...
M. SEGUIN: Un instant. M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 206, adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 207 est adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 208, adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. SEGUIN: Un instant, s'il vous plaît. M. LUSSIER: Adopté.
M. SEGUIN: Un instant, s'il vous plaît. M. LUSSIER: Un instant,
d'accord.
M. SEGUIN: Moi, j'aime le principe de l'article, j'espère qu'il
sera appliqué.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 209.
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 208...
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... on parle de mesure de coordination et des aspects
financiers. Est-ce que le conseil de sécurité aura tout de
même pour tâche d'étudier l'efficacité des corps
policiers?
M. LUSSIER: Oui. C'est inclus là-dedans.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce qu'il pourra, je donne un exemple
pratique dans certains endroits, donner des billets de stationnement,
par exemple? Cela pourrait être...
M. LUSSIER: Cela va être étudié.
M. SAINT-GERMAIN: ... fait très facilement par les services
auxiliaires de la police; il y a beaucoup moins de frais.
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que ces choses-là...
M. LUSSIER: Cela va être étudié, parce que ça
relève uniquement de la gendarmerie, et ça peut être
séparé, peut-être, du service policier actuel.
M. SAINT-GERMAIN: D'accord.
M. LUSSIER: Oui, oui, tout étudier ça.
M. SAINT-GERMAIN: On va étudier, par exemple, au point de vue du
travail de bureau, dans certains corps de police, ce travail se fait par des
policiers...
M. LUSSIER: C'est dans leur mission.
M. SAINT-GERMAIN: ... au lieu de se faire par simplement des
secrétaires.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. SAINT-GERMAIN: Tout cela va être étudié?
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 208 est adopté; l'article
209?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 210?
M. CHOQUETTE: A l'article 210 et à l'article 211 nous arrivons
à des mesures qui sont imposées par le conseil de
sécurité publique à la communauté urbaine. Est-ce
que le ministre a des explications à donner à ça? Je veux
dire...
M. LUSSIER: L'article 210?
M. CHOQUETTE: ... ça me paraît une procédure
tellement anormale...
M. LUSSIER: Oui.
M. CHOQUETTE: ... tellement extraordinaire.
M. LUSSIER: Ce sont des mesures essentiellement temporaires. Dans les
premiers 30 jours, la coordination se fait entre chefs de police qui
s'appellent. C'est uniquement de cette façon-là que l'entraide,
au point de vue...
M. CHOQUETTE: Ils ne s'appellent pas actuellement?
M. PAUL: Ils ne se parlent même pas actuellement.
M. LUSSIER: Ils n'ont pas le droit d'y aller...
M. PAUL: L'honorable député est sans doute au courant
qu'il y a actuellement à Montréal le service Radcom,
inauguré le 16 septembre, qui centralise les activités
policières. Disons qu'il y a déjà un point de
départ de coordination d'activité et de service.
M. LUSSIER: Actuellement on l'appelle comme ça. Mais un corps de
police n'a pas de juridiction sur le territoire de l'autre corps de po- lice.
Avec cette loi-ci, quand un chef de police appelle un autre chef de police, par
le fait même, l'autre corps de police a juridiction pour aller dans le
territoire de l'autre et lui prêter main-forte. Durant les premiers
trente Jours, ça va se faire comme ça, mais il est bien
évident que c'est assez rudimentaire comme formule d'entraide. Le
conseil de sécurité, dans les premiers trente jours, devra
fabriquer des normes et critères pour la coordination provisoire. C'est
le conseil de sécurité qui va devenir la plaque tournante.
Lorsqu'un chef de police ou une municipalité aura besoin d'entraide
policière, il appellera ces gens-là. Il y aura des normes, une
procédure d'établie, de quelle façon ça doit se
faire. Les gens sauront de quelle façon le conseil de
sécurité va agir, de quelle façon, il va donner son
approbation, l'entraide va se faire, et c'est lui qui va décider de la
quantité des effectifs qui doit aller à tel endroit, de quelle
façon, alors ça ne sera pas laissé uniquement entre deux
chefs de police, de deux municipalités qui se parlent pour
bénéficier l'un ou l'autre d'une entraide policière. C'est
le conseil de sécurité qui va faire des normes et des
critères d'une façon provisoire. Dans les trois mois suivants, le
conseil de la communauté urbaine peut adopter des règles et des
critères définitifs de la coordination de cette entraide
policière. Ce sont uniquement des choses temporaires et c'est pour
ça qu'on doit homologuer parce que, ces premiers règlements pour
la coordination provisoire doivent passer par le comité exécutif,
qu'ils aillent au conseil de la communauté; ça peut prendre de
nombreux jours, de nombreuses semaines avant que ça puisse avoir force
de règlement. C'est la raison pour laquelle nous voulons de la
rapidité en plus de l'efficacité pour que ce
règlement-là provisoire entre en fonction le plus tôt
possible, mais c'est uniquement provisoire. Et c'est inscrit comme ça
dans la loi.
M. CHOQUETTE: Mais c'est anormal.
M. LUSSIER: Mais c'est tout à fait provisoire, c'est juste pour
commencer.
M. LE PRESIDENT: Article 211. M.LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 211, adopté.
M. LESAGE: Nous avons fait une excellente journée. Nous avons
adopté cent articles.
M. LUSSIER: Cela finit mieux que cela a commencé.
M. PAUL: Il est onze heures.
UNE VOIX: Article 211, onze heures.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): M. le Président, j'ai
l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas fini de
délibérer et qu'il demande la permission de siéger
à nouveau.
M. LEBEL (président): Quand siègera-t-il? A la prochaine
séance?
M. PAUL: Demain matin, à dix heures, il y aura réunion de
la commission parlementaire permanente des engagements financiers, à la
salle 81-A. Il est bien probable qu'il y aura une entente pour l'ajournement de
cette séance.
M. LESAGE: L'entente est déjà faite.
M. PAUL: A onze heures demain, la Chambre se réunira sous
l'autorité de l'honorable ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche.
UNE VOIX: Cela va aller mal.
M. LESAGE: Est-ce qu'il a des instructions précises de se coucher
tôt et de se lever à bonne heure?
M. PAUL: L'honorable ministre sera prêt à répondre
à toute question.
UNE VOIX: Pertinente, non pernicieuse.
M. PAUL: L'honorable premier ministre sera absent demain et
moi-même je serai absent. Alors, l'honorable ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche va discuter avec l'honorable député
de Drummond et l'honorable chef de l'Opposition de la stratégie à
adopter pour hâter l'étude du projet de loi de l'honorable
ministre des Affaires municipales.
M. le Président, je propose l'ajournement de la Chambre à
demain matin, onze heures.
M. LE PRESIDENT: La Chambre s'ajourne à demain matin, onze
heures.
(Fin de la séance : 23 h 4)