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(Dix heures quatre minutes)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
M. PAUL: Est-ce qu'il serait possible de réserver à
l'Opposition et au gouvernement, le droit de revenir sur cet article un peu
plus tard avant la suspension de nos travaux, parce que nous aurons des
changements à apporter à la liste des membres de la commission du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. LE PRESIDENT: Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
M. BERTRAND: A.
Bill 88 Loi abrogeant la loi du
secrétariat
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose la première
lecture de la Loi abrogeant la loi du secrétariat et modifiant d'autres
dispositions législatives.
M. BERTRAND: Ce projet a pour but, d'abord, d'abolir le
Secrétariat de la province; deuxièmement, d'instituer au
ministère des Affaires culturelles le poste de conservateur des archives
nationales du Québec; troisièmement, de prévoir que les
corporations présentement constituées par lettres patentes du
lieutenant-gouverneur délivrées sous le grand sceau seront
désormais constituées par lettres patentes du ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives
délivrées sous le sceau du ministère dont il est
titulaire. Le ministre de la Justice deviendra reglstraire du Québec;
l'éditeur officiel du Québec, le service de la polycopie et le
service de la traduction du Secrétariat provincial passera à
l'Assemblée nationale. Les fonctions de Secrétaire de la province
relativement aux corporations seront dévolues au ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives.
M. LE PRESIDENT: La motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture à la prochaine
séance ou à une séance subséquente.
M. LESAGE: Dois-je comprendre que la deuxième lecture,
d'après l'entente que j'ai eue avec le premier ministre, doit avoir lieu
à la même séance?
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Il serait peut-être bon que le premier ministre fasse
part de la conversation que nous avons eue quant aux travaux de la
journée.
M. BERTRAND: Ce matin, immédiatement après nos travaux, la
période de questions, la commission des Affaires municipales
étudie, en bas, le projet de loi de la Communauté urbaine de
Montréal. Cet après-midi, à 15 h 30, c'est le projet de
loi no 72, Loi concernant l'organisation scolaire de Montréal, en
commission. Ce soir, je crois que, de nouveau, la commission des Affaires
municipales continuera l'étude et la terminera probablement
du projet de la loi de la Communauté urbaine de Montréal
à la commission des Affaires municipales.
Par contre cet après-midi en Chambre, à trois heures, nous
examinerons le projet de loi créant le ministère des
Communications et également le projet de loi numéro 88 dont je
viens de lire les notes explicatives.
Il y aura également séance ce matin de la Commission du
Tourisme, de la Chasse et de la Pèche pour l'examen du projet de loi sur
la conservation de la faune. Cette commission peut sans doute siéger
à la salle du Conseil législatif...
M. LESAGE: Salle 81... M. BERTRAND: Salle 91. M. LESAGE: Salle 91.
M. BERTRAND: Salle 91, immédiatement après l'ajournement
tantôt.
M. LESAGE: Bien voici, je suggère que le projet de loi concernant
le Tourisme, la Chasse et la Pêche soit référé
à la commission après la deuxième lecture.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Alors, la Chambre pourrait continuer à siéger
ce matin, disposer de la deuxième lecture du projet de loi du ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le projet de loi pourrait
être référé à la commission pour étude
article par article.
M. BERTRAND: M. le Président, il y a le projet de loi à
l'article numéro 10 dont on pourrait appeler la deuxième lecture
et le référer à la Commission des bills privés et
publics.
Bill privé
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose la deuxième
lecture de la Loi concernant les propriétés « Cité
Concordia Limitée ». Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. BERTRAND: Et référée à la Commission des
bills privés et publics.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. BERTRAND: Maintenant, affaires du jour. M. LE PRESIDENT: Affaires du
jour.
Conférence constitutionnelle
M. Jean-Jacques Bertrand
M. BERTRAND: M. le Président, je crois de mon devoir de dire
quelques mots sur la conférence constitutionnelle canadienne. Bien
entendu, je n'essaierai pas de dresser un bilan de ce que nous avons accompli
au cours de cette réunion qui s'est tenue à Ottawa les 8, 9 et 10
décembre. Je sais que beaucoup de ceux qui nous observent au
Québec et ailleurs restent plutôt sceptiques sur les
résultats éventuels de nos travaux. Je comprends leur impatience
et je leur concède volontiers que la nouvelle constitution n'est pas
pour demain matin. Cependant, l'utilité de ces rencontres ne se mesure
pas nécessairement au nombre ou à la portée des accords
formels qui ont pu y être conclus. L'important, c'est' plutôt le
chemin que nous avons réussi à parcourir vers une meilleure
compréhension de nos problèmes et de nos attitudes
réciproques.
Or, j'ai de bonnes raisons de croire qu'à ce point de vue,
même si c'est lent, nous avons fait certains progrès
réels.
Des journaux ont fait remarquer à plusieurs reprises,
spécialement au cours de la journée de lundi, que le
Québec s'est trouvé à peu près seul à
défendre certaines positions. C'est là un phénomène
qui n'est pas nouveau et dont il ne faut pas trop se scandaliser puisqu'il ne
fait que refléter la position du Québec au sein de la
fédération canadienne. Je ne pense pas que le Québec doive
s'excuser d'être différent des autres provinces, pas plus que les
autres provinces n'ont à s'excuser d'être différentes du
Québec et même très différentes les unes des
autres.
A un moment donné, M. le Président, j'ai donné
l'exemple suivant à savoir que l'établissement d'un régime
des rentes au Canada et d'un régime des rentes québécois
n'empêche pas le Québec ou les Québécois
d'être aussi Canadiens que les autres. Cela a été
gagné de haute lutte et, à un moment donné, je crois que
le Québec a eu raison de protester contre le désir
manifesté par le gouvernement central de prendre la priorité dans
ce domaine et de nous enlever ce que nous avions gagné lors de
l'amendement à l'article 94 a de la constitution canadienne.
Les diversités culturelles ne sont pas les seules dont il faille
tenir compte. Il y en a bien d'autres qui tiennent, par exemple, à
l'évolution historique, à la géographie, au climat, aux
richesses naturelles, à la superficie et au chiffre de la population.
Or, ce sont là autant d'éléments qui contribuent à
l'identité et à la richesse de notre pays. Il nous faut donc une
constitution canadienne capable d'harmoniser ces différences,
plutôt que de les supprimer. C'est pourquoi, dans les diverses
propositions que nous avons faites jusqu'à maintenant, nous avons
essayé de tenir compte des besoins et des aspirations de toutes les
provinces, et pas seulement du Québec. Nous ne croyons pas au moule
unique. Nous ne voulons pas imposer aux autres ce que nous demandons pour nous.
Nous croyons en conséquence que le principe de la
délégation des pouvoirs devrait être utilisé
davantage. Nous préconisons un système de gouvernement
suffisamment souple pour permettre des options très diverses et qui
consacre en même temps le droit d'être différents et qui
admet plusieurs façons, également légitimes, d'être
Canadiens.
En agissant comme si nos différences n'existaient pas, en faisant
semblant de ne pas les voir, nous ne réglerions aucun problème.
Nous risquerions, au contraire, d'aggraver l'incompréhension dont
certains se font déjà un argument pour mettre en cause
l'existence même de notre pays.
M. le Président, je garde la conviction qu'en y mettant, de part
et d'autre, suffisamment de patience, de ténacité, d'imagination
et d'ouverture d'esprit, nous arriverons à nous donner une constitution
parfaitement adaptée aux besoins de l'ensemble du pays comme de chacune
de ses parties contractantes.
M. Jean Lesage
M. LESAGE: M. le Président, ces conférences
fédérales-provinciales constituent toujours des épreuves
pour tous ceux qui y participent. Ces conférences demandent une somme de
travail et une préparation extraordinaires. Elles demandent aussi, de la
part de ceux qui y participent, de la patience, beaucoup de patience, du
courage, de la détermination, de l'ouverture d'esprit, beaucoup
d'ouverture d'esprit. Veuillez croire que lorsque je suivais par bribes
seulement, lors du résumé qu'on donnait tous les soirs à
Radio-Canada, lorsque je suivais à la télévision des
extraits des films qui avaient été pris au cours des
séances de la journée, je me rappelais des souvenirs de
situations semblables. C'est avec énormément de sympathie et de
compréhension que je suivais d'esprit et de coeur chacun des
participants qui voulait faire valoir les vues de ceux qui l'ont élu et
en même temps qui cherchait à faire comprendre ses points de vue a
ses collègues du gouvernement canadien et des gouvernements des autres
provinces.
Je sais que c'est frustrant. C'est extrêmement frustrant. C'est
peut-être plus frustrant pour le Québec. Pour les
représentants dû Québec, c'est sûrement plus
frustrant, ce n'est pas peut-être, c'est sûrement plus frustrant
pour les représentants du Québec que pour les autres. Parce que,
trop souvent, on a l'impression, malgré tous les efforts qu'on y met, de
frapper un mur d'incompréhension.
Pour ma part, j'ai déjà multiplié les efforts
pendant six ans. J'ai fait, à l'automne 1965, une tournée des
provinces de l'Ouest expressément pour tenter de faire comprendre le
point de vue du Québec, non seulement à ceux qui avaient charge
des gouvernements, mais à la population de ces provinces
elle-même. Si je voulais dire que f ai été pleinement
satisfait de cette tournée que j'ai faite, je ne dirais pas la
vérité. J'ai été frustré. Je comprends les
sentiments du premier ministre.
Mais il a raison de dire que, malgré tout, il ne faut pas se
décourager, il ne faut pas abandonner la partie, il ne faut pas faire de
coup de tête, comme il y en a trop qui veulent en faire dans le
Québec. Parce que, ce que nous devons viser, c'est le bien ultime de la
communauté québécoise. Ce bien ultime réside
je ne crois pas qu'on ait même réussi à faire un
commencement de preuve du contraire dans la participation du
Québec à la fédération canadienne.
Le premier ministre, tout à l'heure, a voulu faire preuve
d'optimisme, il a bien fait, il est vrai que ce que j'ai vu des séances,
ce que j'ai pu lire des comptes rendus, ne m'a pas enthou- siasmé, mais
il est fort possible, probable même, qu'au cours des deux heures
où les premiers ministres se sont rencontrés avant la fin de la
conférence, en dehors des médias d'information et de
publicité, des échanges beaucoup plus fructueux soient
survenus.
Vous me permettrez bien, M. le Président, d'exprimer, à la
lumière de mon expérience, une opinion personnelle. Cette
opinion, c'est que l'ouverture des conférences
fédérales-provinciales des premiers ministres,
particulièrement dans le domaine constitutionnel, l'ouverture aux
médiums d'information et de publicité a été,
à mon sens, une erreur.
Je ne veux pas parler de linge sale, mais il est une expression bien
connue, c'est qu'on ne lave pas son linge sale en public, cela n'aide pas.
Il y a des opinions ce n'est pas du linge sale, je pense que la
comparaison est très mauvaise mais il y a des opinions
divergentes, il y a des choses à faire comprendre aux collègues,
et c'est vrai pour chacun des participants.
Or, quand l'on veut convaincre, quand l'on veut d'abord s'assurer que
l'interlocuteur va bien nous comprendre, il ne faut pas en même temps
être préoccupé de ce que penseront des arguments qu'on
utilise ceux qui sont restés derrière nous et qui nous
surveillent.
Je pense que, M. le Président, si l'on veut être efficace,
il est nécessaire de revenir au système des séances
à huis clos, laissant tout de même la liberté aux
participants de s'adresser aux médiums d'information par la suite, comme
ça se faisait autrefois. Je vous dis que, si les séances de la
conférence fédérale-provinciale du 31 mars et du premier
avril 1964, ici à Québec, avaient été
télévisées, avaient été ouvertes aux
médiums d'information et de publicité, je doute fort que nous
eussions pu établir notre propre régime de rentes.
M. le Président, je ne veux donner de leçon à
personne, mais si l'on veut être efficace il faut être capable
d'employer tous les moyens utiles. Or quand on est préoccupé de
la réaction de ceux qui nous suivent, qu'ils soient partisans ou
adversaires, humainement il est impossible d'être totalement
efficace.
Je m'excuse de cette digression un peu longue, mais il y a longtemps que
je songe au problème et il y a longtemps que j'y
réfléchis. J'ai pensé que je devais donner devant le
premier ministre et devant mes collègues le résultat de mes
réflexions et des conclusions auxquelles j'en suis venu sur la
façon de procéder aux conférences
fédérales-provinciales.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'AhuntsIc.
Questions et réponses
Référendum sur la question
constitutionnelle
M. LEFEBVRE: M. le Président, ma question s'adresse au premier
ministre. Je crois qu'elle est urgente et d'Intérêt public parce
qu'il s'agit de dissiper une équivoque créée dans
l'opinion par les déclarations du jeune ministre des Affaires
intergouvernementales. J'aimerais savoir si le premier ministre approuve la
déclaration qui a été faite par le ministre des Affaires
intergouvernementales et notamment celle qui est rapportée dans l'Action
d'hier.
Il y en a également une autre du même style qui est
rapportée dans Le Devoir d'aujourd'hui. J'aimerais citer au premier
ministre un paragraphe de cet article: « Le ministre a expliqué
que le gouvernement projetait de faire adopter par le Parlement
québécois un mécanisme de consultation afin que le peuple
québécois puisse exprimer sa volonté sur
différentes questions importantes par voix de référendum
ou autres. M. Masse a précisé qu'une fols ce mécanisme
adopté le gouvernement pourra voir si la majorité des citoyens
québécois est en faveur ou non de l'Indépendance. «
Si la majorité des Québécois l'est, alors le gouvernement
devra la faire, sinon il exercera selon lui une dictature. »
Or, M. le Président, je sais bien que ce n'est pas le moment des
débats, mais je crois que cette question est suffisamment importante
pour que nous demandions au premier ministre de clarifier la position du
gouvernement sur ce point. Je me permettrais de préciser ma question de
la façon suivante. J'ai deux questions, en fait.
M. BERTRAND: Je les ai entendues.
M. LEFEBVRE: Si le premier ministre me permet, j'ai lu la
déclaration sur laquelle je fonde mes deux questions.
Premièrement, est-ce l'intention du gouvernement, oui ou non, d'adopter
le mécanisme de référendum pour sonder l'opinion des
Québécois sur la question de l'indépendance?
Deuxièmement et la deuxième est plus importante que la
première si le gouvernement jugeait à propos de faire une
telle consultation, le gouvernement se commettrait-Il lui-même
vis-à-vis de la question ou est-ce que...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je dois faire remarquer à l'honorable
député d'Ahuntsic que la dernière partie de sa question
n'est pas re-cevable parce qu'elle est hypothétique; elle commence par
une condition. Quant au reste, je m'en remets à l'honorable premier
ministre.
M. BERTRAND: M. le Président, je vais répondre d'abord
quant aux mécanismes. Premièrement, il y a à l'heure
actuelle devant la Commission parlementaire de la constitution un projet de loi
sur les référendums. Deuxièmement, j'ai déjà
dit qu'il n'y aurait pas de référendum avant les prochaines
élections.
Troisièmement, que les prochaines élections nous
permettraient de constater quel est le pouls de la population
québécoise à l'endroit des options politiques.
Quatrièmement, J'ai toujours déclaré que le
mouvement de l'Union Nationale, s'il est nationaliste, n'était pas un
mouvenemt séparatiste. Le mécanisme du référendum
pourra être utilisé quand la commission parlementaire de la
constitution en aura fini l'étude, et, s'il y a lieu, y apporter des
amendements. Le projet de loi sur les référendums s'appliquera
à tout sujet qui pourrait être d'importance pour le peuple du
Québec.
Est-ce que ça répond suffisamment à l'une des
questions du député d'Ahuntsic?
M. LEFEBVRE: Je remercie le premier ministre, et je constate qu'il se
désolidarise des déclarations équivoques de...
M. BERTRAND: Deuxièmement, M. le Président, le ministre
d'Etat délégué à la Fonction publique et ministre
des Affaires Intergouvernementales m'a montré ce titre-là hier.
Il m'a dit que ce n'était pas ce qu'il avait dit, que tout simplement il
avait déclaré que, si la population le voulait, c'est à
elle d'opter. Je répète que l'Union Nationale, si elle est un
mouvement politique nationaliste, n'est pas un mouvement
séparatiste.
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre a fait certaines
déclarations en ce qui touche la loi des référendums; je
pense qu'il a peut-être oublié de nuancer. Il a dit: Nous allons
faire cl, nous allons faire ça.
M. BERTRAND: Le comité parlementaire de la constitution.
M. LESAGE: Oui, mais il n'en viendra pas nécessairement à
la conclusion que le premier
ministre a mentionnée; je voulais faire la nuance, c'est
tout.
M. BERTRAND: Ah bien voici, je pense que les parties ou les participants
aux travaux de la commission parlementaire de la constitution...
M. LESAGE: Très bien.
M. BERTRAND: ... feront valoir leurs idées. Comme je l'ai dit
déjà, il s'agit d'une loi très importante, et je demandais
la coopération de tous. Nous n'avons pas d'idée
préconçue. Nous avons soumis un projet qui constitue un document
de travail.
M. LESAGE: C'est parce que Je demandais si les tendances du ministre des
Affaires municipales à devenir un rouleau compresseur
commençaient à déteindre sur le premier ministre.
M. BERTRAND: S'il y en a un qui manifeste de la douceur en cette Chambre
et, à ce qu'on m'a dit, à la commission des Affaires municipales,
c'est le jovial ministre des Affaires municipales.
M. LESAGE: Il y a des rouleaux compresseurs, vous savez, qui sont
très bien polis et qui paraissent très doux.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! L'honorable député de
Jacques-Cartier.
Grève à la compagnie Daly &
Morin
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, j'aurais une question à
poser au ministre du Travail, mais, en son absence, je m'adresse au premier
ministre, relativement à cette longue grève qui dure depuis
déjà au-delà de quatre mois chez Daly à Morin
à Lachine. Puis-je demander au premier ministre si le ministère
du Travail a été averti que la compagnie devait fermer ses portes
pour déménager en Ontario?
M. BERTRAND: Je prends note de la question de l'honorable
député et je m'enquerrai auprès du ministère du
Travail afin de lui répondre, si possible demain, peut-être cet
après-midi.
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre doit avoir sur
son pupitre un télégramme d'un M, Jean-Noël Godin.
M. BERTRAND: Je l'ai peut-être là-bas.
M. LESAGE: Il est dans son bureau sans doute, parce que j'ai reçu
la copie de ce long télégramme ce matin et c'est la source
j'ai passé une copie du télégramme que j'ai reçu au
député de Jacques-Cartier et c'est la source...
M. BERTRAND: C'est dans le même sens que...
M. LESAGE: C'est l'occasion de sa question. La question du
député de Jacques-Cartier est basée sur ce long
télégramme. C'est une copie d'un télégramme
envoyé au premier ministre.
M. BERTRAND: Sans aucun doute, ce télégramme a dû
être également transmis au ministre du Travail ou au
ministère du Travail. J'en prendrai connaissance à mon retour
tantôt.
M. SAINT-GERMAIN: Monsieur le Président, Je sais pertinemment que
les grévistes ont essayé, comme la compagnie, je suppose, de
rencontrer le ministre du Travail, du moins quelques fois. Tout le monde
connaît l'état de santé du ministre du Travail et je
comprends qu'il n'ait pu peut-être consacrer à ce problème,
dans ces conditions, le temps, dont il aurait pu disposer normalement. Est-ce
que le premier ministre pourrait aussi s'informer, si des dispositions ont
été prises au ministère du Travail pour essayer de
résoudre d'une façon Immédiate, ou du moins pour essayer
de rentrer en contact d'une façon Immédiate avec les
employés comme avec la compagnie, afin que l'on puisse conserver cette
industrie à Lachine?
M. BERTRAND: Je prends note de la question et j'essaierai de fournir une
réponse cet après-midi à trois heures ou demain matin
à la reprise des travaux parlementaires.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
Maladie du ministre du Travail
M. CLICHE: Est-ce que le premier ministre pourrait nous donner ses
commentaires sur le fait que les journaux ont mentionné la
démission du ministre du Travail. Est-ce exact?
M. BERTRAND: Non. Comme on le sait, le ministre du Travail est
entré à l'hôpital il y a déjà une quinzaine
de jours, il en est sorti samedi dernier et il doit me revoir aujourd'hui. Je
pense que ses médecins sont beaucoup plus confiants qu'ils ne
l'étaient. Son état de santé va s'améliorer et je
ne crois pas du tout que le ministre du Travail, comme on le connaît,
avec
son courage et sa détermination, suivant les nouvelles qui
auraient été données dans les journaux, ne
démissionne. Le ministre du Travail continuera ses activités.
M. LESAGE: Avec votre permission, Monsieur le Président, je
voudrais revenir aux motions non annoncées et proposer que le nom de M.
Lévesque (Bonaventure) soit substitué au nom de M. Lacroix sur la
liste des membres de la commission du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Avec votre permission, je voudrais revenir aux motions non
annoncées pour demander que les noms de M. Grenier, M. Leduc
(Laviolette) et M. Théorêt soient substitués à ceux
de MM. Beaudry, Flamand et Gagnon comme membres de la commission du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. LESAGE: Si je comprends bien, nous allons procéder maintenant
à la deuxième lecture du projet de loi j'appelle ça
les fauves mais c'est la conservation de la faune et aussitôt
après deuxième lecture, il y aura suspension de la séance
jusqu'à trois heures cet après-midi?
M. BERTRAND: A trois heures.
M. LESAGE : II y aura référence de ce projet de loi
à la commission du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. PAUL: Peut-être aussi y aurait-il lieu de faire une motion pour
que l'article 404 de nos règlements, qui prévoit qu'aucun
comité spécial ne peut siéger pendant que la Chambre
siège, soit suspendu pour que la Chambre puisse continuer à
siéger.
Cela va se présenter peut-être et pour la commission du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et pour la commission des Affaires
municipales et, peut-être aussi, pour la commission de l'Education.
M. LESAGE: Mais, ce ne sont pas des comités spéciaux, ce
sont des comités permanents.
M. PAUL: Permanents. M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: C'est absolument nécessaire, M. le Président, que
l'autorisation soit donnée à la Chambre...
M. LESAGE: Oui, en effet, je me souviens qu'il y a une règle qui
dit que les règles s'appliquant aux comités spéciaux
s'appliquent aux comités permanents.
M. PAUL: C'est ça, mutatis mutandis. M. LESAGE: Celles des
comités permanents. M. PAUL: L'article 468. M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée? Adopté.
L'honorable député de Matane.
Vol à main armée à la Caisse
populaire
M. BIENVENUE: Ma question, M. le Président, s'adresse au ministre
de la Justice. Je voudrais la faire précéder d'une très
brève remarque pour sa compréhension. Je suis informé que
la Caisse populaire des fonctionnaires, qui a été victime, hier,
d'un vol a main armée considérable, est reliée, pour fins
d'alarme, au poste des pompiers de Québec, qui ont été les
premiers à accourir sur les lieux. Mais, les bandits n'avaient rien
allumé, et étaient partis.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu c'est une suggestion et une
question, à la fois, que je pose au ministre de la Justice qu'un
système soit organisé pour relier cette succursale au poste de la
Sûreté provinciale qui est situé ici même, dans
l'édifice A, et qui l'a appris en même temps que le reste de la
population de Québec.
M. PAUL: Je prends note de cette excellente suggestion de l'honorable
député de Matane. Disons que je vais demander à mon
collègue, le ministre des Travaux publics, d'entrer en communication
avec les administrateurs de cette caisse pour voir s'il y aurait
possibilité d'établir un tel système d'alarme.
M. le Président, la commission des Affaires municipales va
immédiatement se réunir; et, en Chambre, nous allons passer
à l'étude en deuxième lecture de l'article 5.
Bill 78 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche propose la deuxième lecture de la Loi de la conservation de
la faune.
M. Gabriel Loubier
M. LOUBIER: M. le Président, le lieutenant-gouverneur a pris
connaissance de ce bill et il en recommande l'étude à la
Chambre.
M. le Président, la nouvelle loi de la conservation de la faune
est attendue au Québec, je dirais, depuis 20 ou 25 ans, parce que depuis
1937, je pense, il n'y avait pas eu de refonte de la loi, il n'y avait pas eu
d'amendement essentiel d'apporté. Je pense que, le contexte
socio-économique ayant tellement changé, nous nous devions
d'époussetter cette loi, de la rendre plus moderne et de faire en sorte
qu'elle colle au contexte de 1970.
La Loi de la conservation de la faune fait suite à des
préoccupations, à des principes de base et au but ultime que
l'Etat se propose d'atteindre dans notre société moderne. Elle a
été Inspirée par deux principes moteurs,
générateurs de toute la loi. L'un est le principe de la
démocratisation et de l'accessibilité aux richesses naturelles
renouvelables par tous les Québécois, indépendamment du
rang social ou du degré de fortune des Québécois. Il y
à un droit fondamental pour un citoyen québécois à
part entière d'avoir accès à ces richesses naturelles
renouvelables et de pouvoir bénéficier, en fait, des richesses
qui appartiennent au peuple et qui doivent être utilisées par le
peuple.
S'il faut démocratiser, s'il faut rendre accessible au plus grand
nombre possible et à tous les Québécois l'accès
à nos richesses naturelles renouvelables, il n'en demeure pas moins un
autre principe, qui est aussi impératif que celui de la
démocratisation, c'est le principe de la protection de notre patrimoine
faunique. Parce que, M. le Président, il faut que la
génération actuelle bénéficie, qu'on soit
cultivateur, ouvrier, médecin ou collet blanc, de ces richesses
naturelles renouvelables; mais il faut aussi que les générations
futures puissent également jouir de ces droits et de ces
privilèges; c'est pourquoi, simultanément, nous mettons autant
d'emphase sur le deuxième principe, qui est celui de la protection et de
la conservation de notre patrimoine faunique. Parce qu'au moment où nous
voulons démocratiser, au moment où nous voulons rendre ces
richesses accessibles, au moment où nous voulons nous dégager de
cette formule moyenâgeuse et poussiéreuse, je le
répète, des clubs privés, on serait surpris d'apprendre
que seul le Québec a conservé cette formule anachronique qui est
contraire aux droits fondamentaux des citoyens et contraire aux
privilèges de tous les citoyens, seul le Québec a conservé
cette formule de clubs privés qui reçoivent une catégorie
de personnes x, mais qui sont limités, dans leur accès, à
des privilégiés.
Il ne faut pas non plus être injuste à l'endroit des
locataires de clubs privés, il ne faut pas dire que ces gens-là
n'ont pas rendu service à la faune, il ne faut pas condamner ces gens,
il ne faut pas prétendre, qu'ils se sont arrogé des droits, non,
c'était dans la conception, c'était, à ce
moment-là, pour le plus grand bien de la protection et de la
conservation et l'Etat ne pouvait pas, il ya 10, 15, 25 ou 30 ans, assumer
financièrement la protection, la conservation; il ne pouvait pas non
plus, dans le contexte sociologique de 1930, 1940 ou 1950, rendre accessibles
à tous les Québécois ces richesses naturelles
renouvelables, parce que les semaines de travail n'étalent pas les
mêmes, parce que le contexte socio-économique n'était pas
du tout le même.
Mais, en 1970, il faut que ces deux fils conducteurs, ces deux principes
majeurs, démocratisation et, simultanément, protection de notre
territoire soient insérés, contenus dans la philosophie de la
loi, et c'est ce que nous avons dans la nouvelle loi de la conservation de la
faune.
M. le Président, je pense qu'il y aurait lieu, pour ceux qui
seraient effrayés par la sévérité des sanctions,
pour ceux qui croiraient que le gouvernement ou le ministère sort le
gourdin d'une façon un peu sadique, que ces gens-là songent que
si les Québécois ont un droit naturel que l'on doit consacrer
dans un texte de loi, à avoir accès à ces richesses
naturelles renouvelables, il faut également songer à prendre des
mesures pour que chacun des Québécois prenne conscience de cette
richesse qui ne doit pas se détériorer par le manque de
conséquence, le manque de prudence, le manque d'éducation, le
manque de civisme de plusieurs de nos pseudosportifs qui se conduisent comme
des primitifs lorsqu'ils tombent en forêt, qui se conduisent
littéralement comme des sauvages lorsqu'ils sont sur nos lacs ou nos
rivières, il faut que la loi donne une telle
sévérité par ses sanctions, que l'on force les
Québécois, ceux qui ne veulent pas comprendre par esprit de
civisme, ceux qui ne veulent rien entendre par le souci de la pro-
tection et de la conservation pour les autres, il faut sortir des
sanctions telles qu'ils n'auront pas le goût de récidiver. C'est
regrettable qu'on soit obligé de leur inculquer ce civisme et cette
éducation à coups de bâton, quand on vit dans une
démocratie, quand on vit dans une population qui se prétend
civilisée; c'est dommage, je le répète, d'avoir recours
à autant de sévérité, mais nous n'avons pas le
choix. Avec l'expérience du passé, nous n'avons pas le choix et
nous voulons donner la même part de justice que nous donnons pour
démocratiser, pour que tous les Québécois puissent avoir
un accès à la vie au grand air, aux sports de la chasse et de la
pêche, Il faut également donner la même mesure de justice et
d'équité pour ceux qui se font prendre à transgresser les
lois, de sorte qu'avec cette loi, que ce soit un professionnel, que ce soit un
député, que ce soit un cultivateur, que ce soit un ouvrier, ce
seront les mêmes sanctions pour tous et chacun, avec la même
sévérité pour tous et chacun.
L'histoire et l'expérience nous prouvent qu'il est facile pour
l'homme d'affaires, pour le professionnel, pour les gens fortunés de
payer une amende de $200, de $300 et de payer les frais également. On le
fait avec un sourire à ce moment-là; mais le petit cultivateur,
le petit ouvrier, et même les assistés sociaux ne sont pas
capables à ce moment-là financièrement, du moins plusieurs
d'entre eux, de payer l'amende de $200 et $300. Alors, qu'est-ce qui arrive?
Ces gens-là se ramassent en prison, alors que celui qui est
fortuné, du bout des doigts paie l'amende allègrement et il s'en
tire toujours à très bon compte. Eh bien, avec la loi actuelle,
que ce soit un professionnel, un homme d'affaires ou une personne
fortunée, elle se ramassera au même endroit que celui qui n'a pas
un sou en poche.
A ce moment-là, M. le Président, nous donnerons la
même mesure d'honnêteté, de justice et
d'équité à tous les citoyens encore une fols je le
répète parce que nous voulons que tous les citoyens soient
égaux dans l'accessibilité; ils seront égaux
également devant les tribunaux, dans la sévérité de
la loi.
M. le Président, il est bon de le souligner aux membres de cette
Chambre, moi-même, j'ai été sidéré par la
somme fantastique qui circule pour la pratique des sports de la chasse et de la
pêche. Cela fait circuler actuellement, au Québec, au-delà
de $200 millions. Dans l'Industrie, par exemple, des pourvoyeurs de chasse et
de pêche, le chiffre d'affaires de l'an passé a été
d'au-delà de $60 millions.
Quand on songe qu'au saumon pour la pêche sportive, actuellement,
rapporte au-delà de $1,500, fait circuler au-delà de $1,500, un
seul saumon, eh bien, on se rend compte que ce n'est pas simplement un moyen de
loisir, un instrument de récréation, mais que ça rejoint
véritablement une réalité économique qui devient de
plus en plus importante pour le Québec, à l'heure que nous
traversons.
Les loisirs de la chasse et de la pêche et l'accessibilité
à nos parcs, c'est devenu une industrie formidable dans le
Québec. A preuve, ceci: Juste dans l'industrie de la moto-neige,
au-delà de 11,000 employés gagnent directement leur vie et
ça rejoint indirectement 35,000 Québécois qui retirent des
revenus, via l'Industrie de la moto-neige, la pratique de ce sport en
forêt et un peu partout.
Or, sans vouloir me laisser aller à un grand discours pour vanter
les mérites de la loi, j'aimerais également que les membres de
l'Assemblée nationale sachent ceci: Que cette loi est le fruit de
rencontres, de consultations avec, par exemple, la Fédération
québécoise de la faune; avec, par exemple, des groupes de
biologistes qui se recrutent tant à l'université qu'au
gouvernement ou dans l'entreprise privée. C'est également le
fruit de consultations avec l'Association des pourvoyeurs en chasse et
pêche au Québec. C'est le fruit, également, de
consultations et de conseils des chroniqueurs de la vie au grand air, les
chroniqueurs de chasse et de pêche. Enfin, ce n'est pas une loi
improvisée. En fait, ce n'est pas une loi qui est le fruit de caprice ou
de l'imagination frivole de qui que ce soit, c'est une loi qui, depuis un an a
été examinée de toutes sortes de façons. C'est une
loi dans laquelle vous retrouvez des concepts avec lesquels tous ces
gens-là, qui représentent tout de même des centaines de
milliers de sportifs au Québec, ont jonglé. Nous sommes
arrivés à accoucher de la Loi de la conservation de la faune qui,
Je pense, correspond à notre véritable contexte moderne sur le
plan socio-économique et qui, en même temps et je le
répète en terminant donne justice à tout le monde,
à tous les Québécois, sur le plan de la
démocratisation et de l'accessibilité, mais également
donne la même part de justice sur le plan des sanctions, parce que nous
avons, et je le répète, le principe moteur deuxième, mais
aussi important que le premier, nous avons le souci de la conservation, de la
protection. Nous ne voulons pas que le Québec vive la même
tragédie que différents pays européens; nous ne voulons
pas que le Québec vive la même tragédie que certains
états américains.
Nous devons y appliquer de la sévérité, de
l'équité, de la justice pour tous. Ceux qui seraient
tentés nous y reviendrons en comité
de penser que la loi est trop sévère, n'auront qu'à
étudier la législation du Nouveau-Brunswick. Ils n'auront
qu'à étudier les législations que l'on retrouve dans
plusieurs états américains dont, par exemple, l'état du
Maine et d'autres états dont je ne me souviens pas des noms.
Il faut être moderne, il faut être démocrate, mais il
faut également avoir le souci de la conservation de ce patrimoine, dont
la richesse est encore formidable au Québec. Nous voulons que les
membres de l'Assemblée nationale puissent avoir le loisir de poser
toutes les questions. Je regrette, et je le dis honnêtement... Je parlais
ce matin avec l'un de mes collègues de l'Opposition, et il est vrai
qu'il aurait été préférable que le bill soit
soumis, depuis quelques mois à l'attention de tous les membres de
l'Assemblée nationale. Cela a été physiquement impossible,
juridiquement extrêmement difficile, parce que nous avons
été obligés, même encore hier, de faire certains
amendements mineurs, amendements de concordance, par exemple avec le
ministère des Terres et Forêts.
Nous avons été obligés de l'accoucher d'une
façon un petit peu plus rapide que nous l'aurions voulu. J'invite les
députés de l'Opposition en comité; les hauts
fonctionnaires du ministère sont à leur disposition pour
répondre à toutes les questions qu'ils désirent poser.
Cette loi revêt une importance primordiale, non seulement sur le plan
social, mais sur le plan économique pour le Québec. M.
Gérard-D. Levesque
M. LEVESQUE (Bonaventure): M. le Président, j'ai
écouté avec beaucoup d'attention l'exposé du ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la pêche, alors qu'il a
présenté ce projet de loi à l'étude des membres de
cette Chambre. Je voudrais tout d'abord me dire entièrement d'accord
avec lui, lorsqu'il souligne l'importance d'un accès aussi
général que possible aux richesses naturelles du Québec,
particulièrement dans le domaine de la faune. Je suis également
d'accord et je le souligne encore davantage avec l'importance de
plus en plus grande de la protection et de la conservation de ces
richesses.
Je sais, ayant été titulaire du ministère de la
Chasse et des Pêcheries de 1960 à 1962, combien nous partagions
cette opinion et combien nous avons voulu apporter notre modeste contribution
à la protection et à la conservation. Je me rappelle en
particulier, que nous avons voulu revaloriser tout le coprs des gardes- chasse
et des gardes-pêche. Nous avons voulu que ces gens soient choisis d'une
façon plus sévère, qu'une école de gardes-chasse et
de gardes-pêche puisse les mieux préparer à connaître
les lois de la chasse et de la pêche et en même temps les
préparer à travailler avec le public, à lui faire
connaître, non pas seulement les lois et les règlements, mais
l'esprit de ces lois et de ces règlements.
Je crois que, depuis quelques années, on a vu une
amélioration sensible dans ce domaine. Par contre, en même temps,
on a vu une augmentation des heures de loisir.
On a vu la construction de routes d'accès en forêt, et on a
vu en même temps une invasion de plus en plus grande par le public de nos
territoires de chasse et de pêche. C'est pourquoi je crois que le
principe de cette loi est excellent, c'est-à-dire d'apporter plus de
protection et d'encourager la conservation de nos richesses naturelles.
Je crois, de plus, qu'il y a dans cette loi une simplification, parce
qu'on a voulu fondre deux lois, celle de la chasse et celle de la pêche,
dans une seule, mais au point de vue de la technique de la loi, je crois qu'on
doit être très prudent. Le ministre a mentionné que ce
n'est pas une loi improvisée, que le projet de loi a été
l'objet d'études de la part de plusieurs corps intermédiaires, en
plus des légistes et des fonctionnaires du ministère, mais je
crois qu'il faut se rappeler que la Loi de la chasse, chapitre 202 des Statuts
refondus du Québec, et la Loi de la pêche, chapitre 203 des
Statuts refondus du Québec 1964, comportaient 154 articles, alors que,
dans le projet de loi que nous avons devant nous aujourd'hui, nous en
retrouvons 85.
Je ne dis pas que les autres articles ont disparu. Ils ont
été fondus jusqu'à un certain point dans cette loi, mais
je crois qu'il est important que nous puissions retrouver les dispositions qui
étaient nécessaires à l'application des deux lois
précédentes. Il est donc important, pour l'Opposition en
particulier, d'avoir des explications et de voir s'il y a concordance entre les
deux lois et de voir également en quoi le nouveau projet de loi apporte
des articles nouveaux, ce qu'il y a de droit nouveau, autrement dit, dans cette
refonte. Je suis donc heureux que le gouvernement ait accepté notre
suggestion de référer, après la deuxième lecture,
à la commission parlementaire du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche l'étude de ce projet de loi. Je ne ferai simplement qu'une
référence; j'aurai l'occasion de revenir devant la commission
parlementaire avec plus de questions et, en même temps, en de-
mandant certains détails qui semblent m'échapper à
la lecture du projet de loi 78; je me bornerai, à ce moment-ci, à
me poser des questions sur l'extrême sévérité de la
loi.
Je suis d'accord qu'il faille prendre les moyens pour cesser ou faire
cesser ou diminuer du moins le braconnage, et particulièrement une
certaine forme de braconnage. J'attirerai simplement l'attention de cette
Chambre sur le fait que l'on place dans un même article plusieurs genres
d'infraction avec des pénalités d'emprisonnement dès la
première offense. Tout en respectant le désir du gouvernement
et du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en
particulier de donner des dents à cette loi, je crois cependant
qu'il faut garder une certaine mesure, et, lorsque, par exemple, on commet une
offense technique, beaucoup plus technique que celle, par exemple, qui
consiste à braconner d'une façon réellement condamnable
il y aurait peut-être lieu d'être prudent.
Si je comprends bien la loi, on sera plus sévère pour
certaines offenses techniques dans le domaine de la chasse et de la pêche
qu'on ne l'est dans le droit criminel, et j'aurai l'occasion, lors de
l'étude en commission, de faire certaines représentations
à ce sujet. Je voulais simplement attirer l'attention du gouvernement
sur l'Importance de garder une mesure et de garder en même temps, dans
les pénalités, une certaine relation avec les autres parties de
notre droit, afin qu'il y ait une certaine concordance dans la
sévérité des pénalités. Je songe en
particulier à l'emprisonnement dès la première offense
pour des cas qui semblent ne pas mériter une telle
sévérité.
Pour terminer, je dirai que je suis d'accord avec le principe de la loi.
Je suis d'accord avec l'opportunité de simplifier la loi, de la fondre
dans un texte moins lourd; mais si f avais encore une réserve à
faire, c'est qu'il semble que, dans ce projet de loi, on fasse
disparaître un nombre important de dispositions que l'on prévoit
remplacer par des règlements. Il est peut-être plus facile de
remettre ainsi la réglementation à l'autorité du
lieutenant-gouverneur en conseil. Il est peut-être plus pratique de le
faire parce que ces règlements changent de temps à autre mais, en
même temps, il est assez difficile pour les membres de cette Chambre de
pouvoir constater quels sont les changements lorsqu'on ne dépose pas, en
même temps que la loi, les règlements que l'on prévoit
édic-ter en remplacement des articles des lois
précédentes, articles qui disparaissent dans la refonte. Je crois
qu'il y a là un danger, d'une part, et certainement un manque de
données pour que la Chambre puisse se prononcer en toute connaissance de
cause.
Je le répète, beaucoup d'articles des lois de la chasse et
de la pêche disparaissent. On me répondra: On y verra par
arrêté en conseil. De cette façon, on pourra modifier plus
facilement, et de temps à autre, les règlements, mais par contre,
aujourd'hui, alors qu'on nous présente ce projet de loi, on ne nous fait
pas part en même temps des règlements qui viendront combler les
lacunes que l'on retrouve dans la refonte, cette refonte étant ce projet
de loi 78. J'espère que le ministre pourra nous rassurer à ce
sujet. Je vois que la présente loi entrera en vigueur à la date
qui sera fixée par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil. Je
comprends fort bien cette disposition, parce qu'on devra procéder
à la rédaction d'un règlement qui serait de nature
à remplacer les lacunes qui se retrouvent maintenant dans la
refonte.
M. LOUBIER: II y en a?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je pense que le ministre était sorti
pour un instant. J'ai mentionné que, dans la refonte, on ne retrouve pas
plusieurs dispositions des lois précédentes de la chasse et de la
pêche.
On semble vouloir suppléer à cela en donnant au
lieutenant-gouverneur en conseil des pouvoirs de réglementation accrus,
de sorte que l'on pourra plus facilement modifier les règlements de
temps à autre selon les besoins, sans venir devant cette Chambre pour
modifier la législation. C'est très pratique. Mais, par contre,
nous laissons disparaître des dispositions de la Loi de la chasse et
celles de la Loi de la pêche sans savoir quels sont justement ces
règlements qu'édictera le lieutenant-gouverneur en conseil,
à moins que le ministre ait tout ça de prêt, mais il ne l'a
pas dit dans son discours de deuxième lecture.
J'aurai certainement l'occasion de revenir à la charge au cours
des études de la commission. De toute façon, peut-être que
le ministre voudra nous éclairer dans sa réplique.
M. Gilles Houde
M. HOUDE: M. le Président, Je voudrais à mon tour apporter
quelques remarques à ce projet de loi et comme mon collègue, le
député de Bonaventure et le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, ajouter moi aussi, comme sportif en tous cas, que je suis
très heureux du principe de cette loi.
Je voudrais cependant ajouter qu'en plus de la chasse et de la
pêche, il y aura d'ici quel-
ques années, sinon quelques mois, des centaines de milliers de
nouveaux citoyens qui envahiront de plus en plus nos forêts, nos lacs et
nos rivières. Bien sûr, le ministre a donné des chiffres
concernant les chasseurs, les pêcheurs. Mais je pense qu'il faut ajouter
à cela, c'est une raison de plus pour laquelle la loi est très
importante à mon avis, les milliers de citoyens qui de plus en plus
s'adonnent à des activités presque nouvelles au Québec. Je
pense à l'escalade, à la varappe et à l'alpinisme. Je
pense surtout à l'orientation en forêt et je prédis que,
d'ici quelques années, une des activités les plus populaires que
nous retrouverons dans nos forêts, autour de nos lacs et de nos
rivières, ce sera le ski touristique ou si vous voulez, le ski de
promenade. La descente de rivières également permettra à
des milliers de citoyens d'envahir, encore une fois, nos forêts, nos lacs
et nos rivières. Il va sans dire que tout le monde est au courant
également du phénomène moto-neige qui a déjà
commencé a accaparer les loisirs de plusieurs centaines de milliers de
Québécois.
Cest donc dire, M. le Président, que la faune et la flore
également seront de plus en plus menacées. Positivement on peut
dire que la loi protégera la faune, certes; mais aussi cette loi aura
l'avantage de protéger le citoyen en lui procurant ou en lui permettant
d'augmenter de plus en plus ses plaisirs futurs, à savoir ceux par
exemple de mieux connaître la faune, de mieux connaître et
d'être mieux protégé par cette loi lorsqu'il circulera en
forêt.
Un deuxième point, j'aimerais mentionner que les experts
attendent cette loi depuis longtemps. J'ai eu l'occasion, la semaine
dernière, de converser avec M. Pageau qui est le président de la
Fédération de la faune et c'est lui-même qui me
déclarait que, dans certaines régions du Québec, en
particulier au nord de Montréal, le braconnage est tellement fort que,
s'il n'y avait pas de lois avec des dents, de lois sévères, d'ici
une dizaine d'années, le gibier, la faune en général,
aurait complètement disparu de ces régions.
Je suis également heureux que dans cette loi on prévoit
une augmentation des agents de la conservation. Je souhaite même, M. le
Président, qu'on puisse en saison en augmenter le nombre. Surtout dans
les régions où les agents doivent quitter une activité
pour en entreprendre une autre. Je ne suis vraiment pas un expert dans le
domaine de la chasse et de la pêche, mais on m'a donné un exemple,
celui du lac Saint-Jean, où autour du 15 du mois d'août, les
poissons, la ouananiche en particulier, fraient et à partir de cette
date-là, les gardes-pêche doivent s'en aller en forêt pour
commen- cer à surveiller les chasseurs qui s'adonnent à la chasse
à l'orignal.
C'est justement pendant ce déplacement, si vous voulez, de
gardiens ou de gardes d'une activité sportive, la pêche, vers une
autre activité sportive qu'il se passe une quantité presque
incroyable, dit-on, de braconnage.
D'autre part, je crois, comme éducateur en tout cas, que la loi
ne suffit pas, qu'il faut également et nous y reviendrons en
comité, lorsqu'on parlera des gardes ou des agents de la conservation
au ministère, prévoir de l'équipement. Selon
certains experts, on résume la situation comme ceci. On dit:
L'équipement des braconniers est presque toujours plus moderne et plus
en avance sur l'équipement de nos gardes-chasse et de nos
gardes-pêche. Ainsi, par exemple, les experts de la
Fédération de la faune croient qu'il est presque essentiel au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la pêche j'ignore
si cela se fait que, pour surveiller, par exemple, la chasse ou le
braconnage que font certains pseudo-sportifs, comme le disait le ministre
tantôt, à l'aide de motos-neige, il faudrait absolument que
certains gardiens puissent utiliser des hélicoptères, par
exemple. On m'a même rapporté que, dans certaines régions,
un des grands sports favoris était de s'amuser à épuiser
le gros gibier en le faisant sortir de ses ravages. On m'a même
montré une photo d'une femelle d'orignal épuisée, dans la
neige profonde, sur le dos de laquelle était montés quelques
pseudo-sportifs pour se faire photographier.
Et bien, je pense que ce ne sont pas des sportifs. J'espère que
cette loi va, en même temps, avoir un effet positif et que ceux qui font
l'utilisation des motos-neige comprendront que la faune est quand même
une des richesses les plus extraordinaires que nous ayons au Québec.
Un quatrième point, je crois que cette loi ne suffit pas,
également, si on ne prévoit pas je ne l'ai vu nulle part
dans le texte une importance à accorder à
l'éducation par des cours en conservation. Il y a dans certains pays,
comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie, et certains Etats un
état que je connais mieux, celui de la Floride par exemple des
cours à l'école fort bien organisés dans le domaine de la
conservation. Ayant vécu et étudié dans l'état de
la Floride en éducation physique, je me souviens, les premières
fois cela nous amusait, cela nous faisait rire un peu, nous les
étudiants de pays étrangers, d'assister dans les « High
Schools » à des cours de pêche. On voyait sur les terrasses,
à l'extérieur, sur les campus des professeurs d'éducation
physique qui, avec des cibles un peu comme les cibles du tir à l'arc,
ensei-
gnaient aux enfants le lancer léger avec des plombs,
naturellement il n'y avait pas d'hameçon ou de cuillère
on enseignait la précision. On voyait, également, dans les
écoles, les agents de conservation, en collaboration avec les
professeurs d'éducation physique et d'éducation sportive, qui
organisaient des cours en conservation. Alors, je crois qu'il y a ici au
Québec des associations, comme la Fédération de la faune,
qui, depuis déjà quelques années, essaient auprès
du ministère de l'Education d'obtenir qu'il y ait quelques heures, au
moins à l'élémentaire, de cours dans le domaine de la
conservation. Quant à moi, je favoriserais une telle politique. Je pense
que, comme l'éducation civique, comme l'éducation politique
c'est d'ailleurs une des recommandations du rapport Parent tout
enfant, dans son cours du primaire au secondaire, devrait avoir, au moins une
fois dans sa vie, quelques heures de cours sur des notions concernant la
conservation.
Je crois également que le ministère d'ailleurs cela
relève maintenant de lui par le Haut-Commissariat à la jeunesse
et aux sports devrait intensifier ses efforts, par des cours en
conservation, pour aider à faire mieux connaître ce genre de loi
et les pratiques de la conservation, aider peut-être d'une façon
concrète les colonies de vacances. Ce sont quand même là
des milliers d'enfants qui, au cours de l'été, vivent en
forêt.
Ils sont déjà rendus dans l'habitat naturel pour y
acquérir une connaissance de la faune; peut-être le
ministère pourrait-il avoir une équipe volante de
spécialistes qui pourraient, à un moment donné, sur une
rotation de trois ou quatre acres par région, se fixer comme objectif,
en trois ans ou quatre ans, de faire la tournée complète des
colonies de vacances ou des troupes scoutes qui campent dans le voisinage
immédiat de ces camps et encore là, aider par des projections,
les jeunes à mieux connaître nos forêts et notre faune.
Je souligne en passant qu'il y a une initiative de ce genre dans le parc
du Mont-Tremblant. Je sais que lorsque les campeurs de cette région
utilisent les facilités du parc du Mont-Tremblant, les officiers du
ministère se font un plaisir de prendre à leur charge, par
exemple, les enfants d'un camp. Ceux de mon camp y sont allés l'an
passé pour trois jours et une journée complète leur a
été consacrée par les officiers du ministère, pour
des projections de films et des notions concernant la faune. Bien sûr, je
crois que le ministère devrait aider, d'une façon peut-être
encore plus tangible, les quelques associations qui se spécialisent dans
le domaine des sciences naturelles. Je crois que le ministère devrait
peut-être, par un autre secteur, et je l'ai mentionné
tantôt, contribuer à mettre sur pied une politique de formation de
cadre. C'est excessivement difficile, le ministre doit présentement en
savoir quelque chose, de trouver des jeunes gens ou des jeunes filles avec un
minimum de qualifications dans le domaine de la conservation et dans le domaine
des sciences naturelles. Il y a des camps très spécialisés
dans ce domaine-là, et je pense au camp des jeunes explorateurs dans la
région du Saguenay-Chicoutimi, un camp extraordinaire où les
jeunes se spécialisent dans l'étude de la faune et de la flore.
Si le ministre pouvait, à un moment donné, pour aider ces
milliers de futurs citoyens qui iront en forêt, intensifier un peu les
efforts du ministère dans le domaine de la formation des cadres, nous
pourrions plus facilement, ceux qui s'occupent d'associations de jeunes,
obtenir les services de spécialistes.
Je voudrais souligner également que je n'ai pas retrouvé
dans la loi, quoique la loi, si je l'ai interprétée je ne
me souviens plus de quel article ce qui permettra au ministre de fixer
des périodes dans l'année pour tel genre ou tel genre de chasse
de gibier. Je veux souligner que cela a été amorcé,
je pense que cela existe encore une période de l'année
où la chasse est réservée exclusivement à ceux qui
utilisent les flèches et l'arc, le tir à l'arc. Je sais que, dans
beaucoup de pays, dans beaucoup d'états américains, c'est une
activité fort populaire. Soit dit en passant, c'est beaucoup plus
sportif de réussir à abattre un orignal ou un chevreuil avec une
flèche et un arc qu'avec un immense fusil tout organisé. Je pense
que cela devrait être prévu; cela a déjà
été fait au Québec. J'espère que le ministre a
l'intention de continuer à réserver des périodes de
l'année strictement pour les chasseurs au tir à l'arc.
Je conclus en disant que, pour la faune, bien sûr, on a une loi
importante. Le service de la conservation est mis sur pied on a des
agents de la conservation on augmente même leur nombre et
même les policiers de la sûreté deviennent des agents de la
conservation. On exige de plus dans la loi, des critères pour les
pourvoyeurs. On veut protéger la faune, mais aussi le chasseur; on
impose des amendes sévères et même l'emprisonnement en cas
d'infraction grave; tout ça, j'en suis; tout ça me rend optimiste
quant à l'avenir de cette richesse naturelle. Je termine, en demandant
au ministre, puisque c'est à ce même ministère qu'on a une
section jeunesse, de bien vouloir hâter je sais que c'est dans ses
projets une loi également qui pourrait s'interpréter, loi
non
pas pour protéger la faune, cette fois-ci, mais pour
protéger tous les enfants vivant en groupes en dehors du milieu
familial. Aucune loi de ce genre n'existe au Québec; alors, maintenant
qu'on a mieux protégé les animaux, je souhaite que le même
ministre verra à déposer cette loi pour mieux protéger les
enfants qui vivent en dehors du milieu familial, je le répète, en
groupes plus d'un certain nombre de jours. Je sais qu'aux Etats-Unis, on a
fixé le nombre de jours à cinq, et cela serait grandement
apprécié de la part de tous les citoyens du Québec.
M. Henri-L. Coiteux
M. COITEUX: M. le Président, seulement quelques mots. J'avais
pensé que c'était une bonne loi. A voir le ministre ce matin se
promener, être inquiet, voltiger...
M. PAUL: Ah non!
M. COITEUX: ... on se demande s'il est inquiet pour sa loi ou...
M. PAUL: M. le Président, je crois que l'honorable
député n'a pas le droit de prêter de tels motifs au
ministre, parce qu'il va voir constamment ses conseillers qui lui disent:
Regardez là, on vient de dire quelque chose d'intéressant,
surveillez ça.
M. LOUBIER: M. le Président, si le député de
Duplessis savait quel est l'objet de ma colère, je pense qu'il rirait
davantage, parce que mon apparence de nervosité n'a aucunement trait
à la loi telle qu'elle est présentée.
M. COITEUX: Je prends la parole du ministre, M. le Président. Je
n'ai que quelques remarques à taire, qui seront brèves,
d'ailleurs. J'en aurai d'autres en comité. Mais je crois que les
quelques remarques que j'ai à faire se doivent d'être dites en
deuxième lecture.
La loi est excellente et le ministre aprouvé, depuis deux ou
trois ans, qu'il est très actif, qu'il veut aller de l'avant. Mais,
malheureusement, dans ce domaine, le ministre des Finances ne marche pas au
même tempo que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, si bien que, malgré ses beaux projets qui, en principe,
sont excellents, le résultat obtenu est souvent contraire à ce
que préconise le ministre. Je m'explique.
On fait des lois en principe je suis d'accord pour qu'on retire
certains baux privés mais, le résultat, dans notre
région par exem- ple, M. le Président, c'est que depuis trois ans
on a créé des parcs soi-disant provinciaux, le parc de
Port-Cartier, entre autres, il y a quatre ou cinq ans, je me rappelle
très bien, pour être amateur moi-même, que les gens de la
région commençaient à parler de chasse à l'orignal
au début de juin, continuaient à en parler le soir au club de
golf, avec le résultat que dans l'économie régionale
d'aucuns en profitaient pour s'acheter un canot, des tentes
c'était devenu une industrie régionale qui rapportait quelques
centaines de milliers de dollars aux intéressés. Pourquoi? Parce
qu'à ce moment-là, il n'y avait pas de parcs régionaux. Il
y avait tout de même, par l'entremise des clubs privés, une
certaine protection. Je suis d'accord avec le fait qu'on ait formé des
parcs provinciaux régionaux. Le principe est excellent, mais le
résultat, tout de même, est que le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, avec un excellent programme n'a simplement pas
l'argent nécessaire pour le rendre efficace.
Actuellement, l'on parle de chasse à l'orignal, par exemple. Si
le ministre veut bien se donner la peine d'étudier les statistiques, il
constatera que dans notre région, en 1967, il s'est tué quelque
300 orignaux, en 1968, quelque 175 et en 1969, dans le soi-disant parc
protégé provincial, 322 chasseurs ont réussi à
abattre 8 têtes.
Alors, à ce moment-là, on se doit de poser des questions,
même si le principe de la mise en marche a été
donné, je crois que le ministre n'a simplement pas les outils qu'il faut
pour protéger adéquatement la faune. Et l'on parle de fermeture
pour deux ou trois ans, pour y remédier. Ça ne corrigera pas la
situation si le ministre n'a pas les moyens de mettre des protections plus
efficaces. Cela donnera cinq semaines de plus aux braconniers pour
opérer, tout simplement.
Nous avons un parc chez nous où l'hiver on protège le parc
provincial durant le temps de la chasse à l'orignal pour six semaines et
dès l'instant où la période de chasse est terminée,
on enlève tous les gardes-chasse, ces surveillants
supplémentaires. Et l'hiver, Dieu sait que ces fameux skidoos vont
jusqu'à 75 et 80 milles à l'intérieur. Je crois que la loi
devrait contenir certaines dispositions pour que le ministre puisse, aux points
stratégiques, conserver, tout comme l'été, des gardiens
aux barrières et exiger de ces gens qu'ils aient un permis de
circulation afin qu'on ait un contrôle.
Je crois que cette formule seulement sera de nature à faire
augmenter le gros gibier dans notre région infiniment plus vite qu'une
restriction complète de chasse. Que le ministre s'in-
forme. Je ne veux viser personne, je ne lui en tiens aucunement compte
parce que je sais que dans un territoire comme le nôtre, qui
représente une province, l'équipement de protection n'est pas le
dixième suffisant pour protéger adéquatement notre faune
nordique, suivant les principes préconisés par le ministre. Quand
on sait, par exemple, que certains règlements empêchent un
garde-cahsse qui a une patrouille de quelque 300 milles à faire en
canot, que le gouvernement lui fournit un moteur, mais si ce moteur-là
fait défaut, un règlement ridicule ne permet pas au garde-chasse
qui en a deux de pouvoir s'en servir et d'envoyer ses frais au
gouvernement.
On préfère le laisser chez lui, comme je l'ai vu cet
été, pendant la période de la pêche au saumon,
plutôt que de lui permettre de prendre ses propres moteurs, Johnson ou
hors-bord, pour faire sa patrouille. Si le garde-chasse n'est pas
nécessaire durant le temps de la pêche au saumon, je ne vois pas
son utilité en d'autres temps. Je sais que le ministre n'est pas
responsable d'un pareil règlement de fou, mais si un pareil
règlement, au point de vue de la protection, est supérieur
à l'efficacité d'une patrouille, à ce moment-là je
pense que le ministre se doit d'étudier ces détails de
façon à donner à son idée de protection de la faune
l'efficacité qu'elle se doit d'atteindre.
Je pourrais citer d'autres exemples en quantité. J'en
réserve quelques-uns pour le ministre, très amicalement
d'ailleurs, lors de la discussion en commission. Je crois qu'il faut que le
gouvernement songe à donner à ses inspecteurs l'équipement
nécessaire pour pouvoir protéger la faune et combattre
efficacement le braconnage d'hiver qui se fait sur une échelle
inouïe actuellement, inouïe! On a mentionné des chiffres
fantaisistes. J'ai ri lorsqu'on m'a dit qu'à un endroit sur la
côte nord il s'est tué 150 orignaux l'année
dernière. Par les résultats de la chasse cette année, je
suis presque porté à croire que c'est vrai.
Va-t-on blâmer les gardes-chasse en place? Non, on va blâmer
le ministre des Finances, tiens, qui ne veut pas donner l'équipement
nécessaire au ministre de la Chasse et de la Pêche pour
protéger adéquatement nos forêts, il faudrait un service
d'hélicoptères; il faudrait que les gardes-chasse soient munis,
comme les braconniers, de skidoos pour pouvoir les poursuivre, il faudrait
qu'on ait, aux points stratégiques, des barrières et qu'on impose
des pénalités, comme on en impose dans la loi, pour ceux qui
l'enfreignent. Si un skidoo est pris à transporter de l'orignal pendant
des périodes défendues, qu'on saisisse son véhicule. Je
crois que cet angle-là, dans un territoire comme le nôtre, a
été oublié.
Je demande au ministre de faire pression il aura mon appui
pour se procurer l'équipement nécessaire pour protéger
adéquatement ce qui demeure encore vierge au point de vue de la faune
dans nos territoires du Québec.
M. Glendon Brown
MR. BROWN: Mr. Speaker, I would Uke to say a few words on this
conservation Bill. I think, as my confreres have already said, we all agree
with the principle that something should be done and that it is urgently needed
that something should be done about the Fish and Game Laws of this Province of
Quebec.
It is nice to see this type of a law come in. However, I do not want to
talk too long but, at the same time, I believe that the law covers certain
aspects of the situation, but there are many aspects that it does not cover,
that are most necessary. For instance, we have been talking about minorities
and people rights for the last two or three months here and our native people
of Quebec, the Indians and the Eskimos, who were the people that were here
before we stole the land from them, are not even mentioned in this law. It
seems only logical that while we are talking of people rights, we should
consider the rights of the Indians and the Eskimos of the Province of Quebec
when we draw up a law that leads down who should hunt, where they should hunt
and how they should hunt, because these people have had in the past treaties
made, relative to their rights, and it seems to me only logical and simple that
we should, in this law, place the rights of our native tribes, of our native
people who, we all know, that we have been posted on those rights that they
used to have, that we should at least have them in the Bill.
In talking of the law, generally speaking, we are talking of a bill that
is supposed to regulate an empire. The Province of Quebec, in its entirety, is
over 500,000 square miles. It is a greater piece of land than the New England
states of the United States; it is almost as large as the whole continent of
Europe and we have a diverse situation occurring in our wild life that 500 or
600 miles separated, there is no comparison. We have a wild part of the
Province that we have to patrol, but we also have large areas of private lands
that should be considered in this law.
The way it is at this time and there has been in the past, the minute
that a hunter buys a licence, he feels that he has paid his fees to the
Province of Quebec to go anywhere in the Province and hunt and fish as
he feels right, and even in some cases to spoil the land by discarding his
garbage ; there should certainly be the rights of individuals dealing with a
hunting licence and what it means, and there should be written into the hunting
licence or in a pamphlet that would be given with a hunting licence the fact
that these people do not have the right to encroach on private lands whatsoever
in the Province of Quebec without permission. This is most important.
Now, the other thing that I find that is not covered here, that my
« confreres » have not covered in what they have already mentioned,
is the fact that, today, many young people in the whole have no experience
whatsoever with a rifle. They have never been trained. In the older days and
the days of the pioneers, it was only natural that everybody in the land knew
what a rifle or a gun was and knew how to handle it. Today with our expanded
population, many many young people run a gun or acquire a gun and go out
hunting without any check upon their capabilities whatsoever.
It is fundamental that in this law that we are drawing up, there should
be some type of test to anybody that acquires a hunting licence, that they
should be able to show the officers of the Government that they know how to
handle a very dangerous rifle. This has surprised me that this fundamental is
not in the law. Dealing with safety, with a 303-rifle or a shot gun with slugs
in, young people and other people too, can rent them; they have so many rounds
of ammunition; and if, at the week-end of their hunting, they have not shot
that ammunition off they intend to shoot anyway, and many of these projectiles
that are fired, as we all know, carry seven eight miles and carry
dangerously.
There is a mention in here of a conservation officer and there are two
types of conservation officers, those that are paid and those that are not
paid. There is absolutely no coverage given in this Bill for a conservation
officer who is not paid. We will say that a game warden is sworn in by a
conservation officer, and he goes out and is shot or killed or suffers an
accident. If the Government plans andthey do plan within the law
to utilize volunteer forces to patrol the hunting areas of this Province of
Quebec, the very least they can do they say in here there is no salary
the least they can do is spell out a certain amount of security for
those persons that are giving their time for the State.
This world of hunting and fishing and game wardens and conservation
officers is another world. It is a world where some officers take off after a
car that they feel has been poaching of jack-lighting, they are travelling at
great speeds, they often make mistakes and, in this law, there should be a
method, a machinery to correct these mistakes. I know and I am sure every
Member of this Assembly knows of, be-sides, certain injustices that have
occurred not because the game wardens wanted them to occur, but in the hurry
and hustle and bustle of driving over roads at 60 and 80 miles an hour, trying
to capture violators; often times, an innocent victim is caught in the meshes
of the law and because of perhaps a lack of training with the game wardens in
the past, they have been taken to Court, they have suffered damages and they
will suffer damages in the future. There should, in this law, be some type of a
board that people that have been discriminated against, that have had an
injustice perpetrated, should be able to go to immediately for help. It is not
an easy thing to do to patrol and look after poachers, men who are trying to
break the law, but, at the same time, in this law, we should go to every extent
we possibly can to protect the innocent victim, and we should set up that
machinery now, not five years from now. Finally, in the law that is written up
actually, as it would appear in the law, we are taking stronger measures to
protect animals than we are taking for human beings. As the law is written out,
and as the Minister has explained, there would be more action against the
poachers or somebody that has perpetrated an injustice in hunting than we
presently use against traitors and rioters.
There was a Bill of Rights signed at Runnimede some years ago, where the
public insisted that a King John should guarantee these rights to the people of
England. And our Constitution and British of North America Act are based on
this Bill of Rights. While everything that was done at Runnlmede, not
everything, but many things that were done at Runnimede are contravened in this
Law, here, and I think that we must look at this most carefully and we see that
justice prevails and that we do not do away with the fundamental rights of
citizens of this Province in our zeal to captivate a poacher, or a smuggler or
a jack-lighter.
M. Kenneth Fraser
MR. FRASER: I have just a few remarks to make on this Bill. I am
favorably impressed by the principles expressed in the Law, which defines
clearly the rights and duties of hunters in the wild life of the Province and
those who protect them.
One item which seems to me to have been forgotten, that is the
protection of private property from the damage caused by hunters who trespass
on farm land, farm land being the case in Huntingdon County. Many hunters from
outside the County come on weekends and shoot everything that move, songbirds,
cows, and even people.
I would like to draw to the attention of the Minister a case in
Hemmingford a couple of years ago, where a man was walking in his bush with his
dog and he was shot accidentally by hunters and died as a result of this.
These men were not found guilty of any act, but they were hunting on
private property without permission. May I suggest to the Minister that, after
article 17 or 18, a phrase be added saying that no person shall hunt on private
property unless he has received a written permission from the owner? I also
suggest that the conservation officers be authorized to confiscate the guns of
any hunter who does not have this written permission.
Unless we give our conservation officers authority to protect the rights
of farmers or any property owner, there is nothing that will stop these hunters
from running over private property and doing great damage. Thank you.
M. LOUBIER: M. le Président, deux mots. Le premier, c'est que je
ressens que le projet de loi, dans ses principes et dans son économie
générale, est bienvenu chez les membres de l'Opposition. Je sens
également que tous les opinants ont manifesté leur approbation
sur l'ensemble de la loi, en faisant certaines réserves sur
différents articles. Pour répondre d'abord au
député de Bonaventure, je lui dirai que les règlements ne
seront connus, évidemment, que lorsque la loi sera approuvée et
que, dis que la loi aura eu sanction du lieutenant-gouverneur, nous aurons
alors présenté également nos règlements.
Deuxièmement, le député de Duplessis a gentiment
taquiné mon collègue du ministère des Finances en
l'invitant à se montrer beaucoup plus généreux pour le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Par amitié pour le ministre des Finances et à cause de la
grande confiance que je lui manifeste, je lui transmettrai cette invitation
pressante du député de Duplessis qui ira rejoindre mes
invitations répétées au sujet de cette
préoccupation à l'effet d'avoir des sommes d'argent plus
considérables pour accélérer le tempo de la protection, de
la conservation et des aménagements.
Il a mentionné que, dans sa région, on avait, l'an
passé, affirmé que plus de 150 têtes avaient
été abattues. Il a dit qu'il avait été
lui-même un peu médusé par la fantaisie de ces chiffres et
que par la suite, à cause de la diminution alarmante du cheptel dans sa
région, il s'interroge sur la valeur de ces chiffres et que,
peut-être, il est vrai que 150 têtes ont été
abattues. Je lui dirai, sans le confirmer, qu'il est possible qu'un nombre
aussi considérable ait été abattu, cela ne me surprendrait
pas. C'est pourquoi nous devons, au même moment où nous faisons de
la publicité par les médiums d'information, la
télévision, des fascicules, etc., ce qui est nouveau depuis deux
ans, au moment où nous nous sommes alliés avec la
Fédération de la faune pour donner des cours de
sécurité et de maniement des armes, cours qui ont
été reçus, jusqu'à maintenant, par 25,000
chasseurs, et nous pensons que l'an prochain nous rejoindrons au moins 50,000
chasseurs. Nous leur donnons un certificat de compétence, lequel
deviendra obligatoire en 1971 pour tous les chasseurs du Québec qui
veulent se procurer un permis de chasse. Ils devront passer des examens de
sécurité en forêt sur le maniement des armes, etc., sinon
ils n'auront pas leur permis de chasseur.
Nous avons également rejoint plusieurs écoles avec la
Fédération de la faune par des petits fascicules, des petites
brochures, pour inciter les jeunes au civisme; nous avons également
adopté d'autres mesures de publicité pour répandre un
certain climat de civisme et d'éducation. Mais, c'est impossible,
impensable et illusoire de croire que nous pourrons obtenir pleinement
satisfaction de la conduite des chasseurs et des pêcheurs juste par des
mesures aussi charriantes et élégantes que la publicité et
les rappels au civisme.
C'est pourquoi nous devons avoir une loi aussi sévère. Je
pense que le braconnier qui se sera fait prendre une fois, qui doit payer $300,
aller faire un petit tour au « violon », ne trouvera pas cela
drôle. La deuxième fois, $500 et encore la prison; cela sera
beaucoup moins drôle. C'est un moyen, je le dis, très dur, brutal,
mais nous n'avons pas le choix.
Or, M. le Président, mon collègue, le député
de Berthier, me mentionnait que le député de Brome avait
soulevé certaines interrogations sur les carences du bill, par exemple
à l'effet qu'il n'y avait rien de prévu pour ceux qui chassaient
sur les terrains privés. Je dirai au député de Brome que
c'est prévu, premièrement, dans le code criminel;
deuxièmement, cela est prévu dans le code civil, il est inutile
de glorifier ce projet de loi avec des hors-d'oeuvre qui sont
déjà dans d'autres lois qui ont priorité sur la
présente loi.
Les droits des Indiens et des Esquimaux, M. le Président, c'est
un problème délicat, le député de Brome le sait, il
y a des rencontres depuis toujours, sous tous les gouvernements, pour tous les
ministres avec les Esquimaux et les Indiens. Ils sont même allés,
l'an passé, Jusqu'à demander $5 milliards, parce que les terrains
leur appartiennent, le Québec est à eux.
Disons que je n'ai pas voulu toucher à ce problème d'une
façon précise, dans le texte de la loi, quitte à nous
donner une ouverture par les règlements à arriver avec des
dispositions concernant ces cas marginaux qui sont importants, mais qui
demeurent marginaux dans le contexte de toute la loi.
Alors, j'ai la mime nervosité et htte que les membres de
l'Assemblée nationale de discuter du bill, article par article, et je
sais que leurs suggestions seront constructives et de nature à
améliorer les imperfections que l'on pourrait retrouver dans le
bill.
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche propose que je quitte maintenant le fauteuil...
Projet de loi référé à la
Commission de la chasse et de la pêche
M. PAUL: Je regrette, M. le Président, c'est avec beaucoup de
plaisir que parfois nous vous voyons quitter le fauteuil, ce qui nous permet de
progresser dans nos travaux; mais, là, nous vous inviterions
plutôt à suspendre les travaux de la Chambre après que les
honorables députés auront convenu que ce présent projet de
loi concernant la faune, portant le numéro 78, soit
référé à la commission de l'Assemblée
nationale, la commission du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, avec tous les pouvoirs accordés ordinairement aux
commissions, mais avec une instruction spéciale, à savoir que le
rapport soit fait avant la prochaine session, session devant être
interprétée comme prochaine séance. Si possible, M. le
Président. Je profite de l'occasion pour informer les membres de la
commission que celle-ci va immédiatement se réunir à la
chambre 91-a.
M. LOUBIER: Ah bon.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Je propose la suspension des travaux de la Chambre
jusqu'à trois heures cet après-midi.
M. LE PRESIDENT: La Chambre suspend ses travaux jusqu'à trois
heures, cet après-midi.
Reprise de la séance à 15 h 1
M. LEBEL (président): A l'ordre, messieurs!
M. LESAGE: M. le Président, avant que ne soit appelé le
premier ordre du Jour, pourrais-je avoir le consentement unanime de la Chambre
pour revenir à l'article « motions non annoncées
»?
M.BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Je propose que les noms de messieurs Pinard et Mailloux
soient substitués à ceux de messieurs Lévesque
(Bonaventure) et Maltais (Saguenay) sur la liste des membres de la commission
permanente des Richesses naturelles.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Délégation des
optométristes
M. LESAGE: M. le Président, làjevais demander encore plus
d'indulgence et un consentement...
M.BERTRAND: Accordé.
M. LESAGE: ... peut-être plus difficile à obtenir, mais je
présume et de votre bonté et de la compréhension de mes
collègues. Nous avons, dans les galeries, environ 250
optométristes qui se sont rendus en délégation ce matin au
ministère de la Santé pour faire valoir leur point de vue quant
à l'étendue du régime d'assurance-santé que le
gouvernement se propose de soumettre à la Chambre.
Leur inquiétude est la suivante elle est bien
compréhensible : Est-ce que les services des optométrlstes
seront couverts par le projet de loi d'assurance-santé que le
gouvernement entend soumettre à l'Assemblée nationale? Je
comprends que le ministre de la Santé n'est pas présent parce
qu'évidemment la période des questions a eu lieu ce matin. C'est
pour cela d'ailleurs que je dois demander l'indulgence, mais je me permettrai
de demander au premier ministre, étant donné l'Importance de la
question, il doit être au courant, quelles sont les intentions du
gouvernement sur ce sujet.
M. BERTRAND: Je crois, M. le Président, que le chef de
l'Opposition n'a pas besoin de prêcher l'indulgence, il pose devant la
Chambre un problème très important. Je puis assurer le chef de
l'Opposition, comme les personnes qui sont présentes dans les galeries
qui représentent ces optométrlstes du Québec, que ce
problème est sérieusement examiné. Si le ministre de la
Santé était ici, il pourrait nous dire, je le dis à sa
place, que le problème a été porté à
l'attention du conseil des ministres tout dernièrement, et une
décision doit être bientôt prise.
Nous comprenons facilement quelle peut-être l'inquiétude
des optométristes du Québec, et Je tiens à leur dire que
le gouvernement n'est pas insensible à cette inquiétude et qu'ils
peuvent avoir confiance.
M. LAFRANCE: M. le Président, puis-je ajouter qu'il ne s'agit pas
surtout, en ce qui concerne le député de Richmond, de la
profession, mais des assistés sociaux qui sont victimes de cette
situation.
M. BERTRAND: C'est justement cela. Cela pose un problème social
au Québec, et en même temps, un problème pour l'exercice
d'une profession. Ces deux éléments de cet important
problème nous préoccupent, et nous prendrons la décision
la plus sage dans les circonstances.
M. LESAGE: C'est presque une Invitation du premier ministre aux
optométristes à accentuer leur pression...
M. BERTRAND: Ce n'est pas une invitation à accentuer leur
pression, au contraire, mais il est heureux que le chef de l'Opposition ait
saisi l'occasion de leur visite pour me permettre d'indiquer, à ces
représentants de la profession des optométristes, que ce
problème fait l'objet d'un examen soigneux, à la loupe, et avec
des verres qui me viennent de chez les optométrlstes.
M. PAUL: Pourrais-je avoir la permission de revenir aux motions non
annoncées pour demander que les noms de MM. Bertrand, Hamel et Pierre
Roy soient substitués à ceux de MM. Dozois, Gauthier (Roberval)
et Murray, comme membres de la commission des Richesses naturelles?
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. BERTRAND: Le bill 87.
Bill 87 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose la deuxième
lecture de la Loi du ministère des Communications. L'honorable premier
ministre.
M. BERTRAND: Mon seul discours en deuxième lecture, c'est que
l'honorable lieutenant-gouverneur de la province, ayant pris connaissance de ce
projet de loi, en recommande l'étude à la Chambre.
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre nous a
laissés sur notre appétit. Pour-rais-je lui demander
d'élaborer un peu plus longuement, s'il y a lieu, au cas où les
pouvoirs qui seront donnés au ministre aient quelque chose à
faire avec la question des satellites?
M, BERTRAND: Je serai plutôt prêt tantôt, en
comité plénier, à chacun des articles, à indiquer
exactement la portée du projet de loi.
Je dois dire au chef de l'Opposition que les derniers jours et les
dernières semaines en particulier m'ont privé du grand plaisir
que j'aurais eu de préparer un long discours là-dessus; je serai
plus à l'aise en comité plénier, pour répondre aux
questions que le chef de l'Opposition voudra bien me poser, même sur les
satellites.
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture...
M. LESAGE: Un instant, M. le Président, le député
de Bonaventure demande si le leader du gouvernement ne donnerait pas l'ordre
des travaux des commissions de la Chambre pour cet après-midi.
M. BERTRAND: Oui.
M. PAUL: Cet après-midi, M. le Président, nous avons
l'intention d'étudier ce projet de loi dont nous sommes
déjà saisis; ensuite, le bill 88, Loi abrogeant la loi du
secrétariat et modifiant d'autres dispositions législatives. Si,
par hasard, la commission du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait
terminé l'étude du bill 78, Loi de la conservation de la faune,
nous pourrions l'entreprendre ce soir.
Après une conversation avec l'honorable député de
Bonaventure, nous avons raison de croire que, si le rapport n'est pas produit
à six heures, il le sera probablement dans le cours de la
soirée.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je crois qu'il est possible que le rapport
soit prêt avant six heures.
M. PAUL: Merci.
M. BERTRAND: On procède avec célérité.
M. LESAGE: Allez travailler.
UNE VOIX: Nous ferons bonne chasse.
M. BERTRAND: Bonne chasse!
M. PAUL: Bonne chasse!
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture du bill 87
sera-t-elle adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose que je quitte
maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en comité
plénier pour l'étude du projet de loi 87.
Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre.
M. BERTRAND: Je pourrai donner quelques détails tantôt sur
les satellites quand nous serons rendus à l'exercice des pouvoirs,
à l'article 3.
M. CLICHE: C'est bien.
M. BERTRAND: M. le Président, j'aurais bien aimé, cet
après-midi, que le sous-ministre adjoint, Me Yvon Côté,
soit présent.
Mais, comme on le sait, il est allé représenter le
Québec à la réunion de l'Union internationale des
télécommunications où M. Kierans a été
choisi président. M. Côté doit revenir demain ou
après-demain.
M. LESAGE: Oui. Il est en orbite.
M. BERTRAND: II doit revenir au Québec, à ce qu'on m'a
dit, demain ou après-demain. Quoi qu'il en soit, f essaierai de fournir
à la Chambre le plus de renseignements possible. Je voudrais dire au
départ...
M. LESA.GE: M. Côté avait-il reçu des directives du
gouvernement de voter en faveur de M. Kierans?
M. BERTRAND: II était libre d'agir suivant sa conscience. Je ne
crois pas qu'il y ait eu de vote.
M. le Président, ce projet de loi créant le
ministère des Communications répond à deux fins: d'abord,
nous croyons à un aspect constitutionnel du problème. Le
Québec a certes une juridiction à exercer dans le domaine des
communications, ce monde de l'avenir, ce monde de l'électronique.
Nos conseillers juridiques, au ministère des Affaires
intergouvernementales, nous ont fortement recommandé l'adoption d'un tel
projet de loi.L'on sait que le gouvernement d'Ottawa, dans l'exercice de sa
juridiction, a lui-même créé un ministère des
Communications. Nous n'en voulons pas du tout au gouvernement d'Ottawa de
l'avoir fait, mais nous croyons que le gouvernement du Québec a certes
une juridiction dans certains domaines. C'est pourquoi nous indiquons à
l'article 3, on le notera tantôt, « que le ministre devra dans le
cadre de la compétence du Québec », donc dans l'exercice de
notre juridiction.
On note, par exemple, au sujet de la télédiffusion par
câble, que le Conseil de la radiotélévision canadienne a
annoncé son intention, il y a déjà plusieurs mois, de
réglementer tous les aspects de la télédiffusion par
cable, y compris des programmes d'origine locale. Je cite un passage de cet
avis public: « Un système de cable peut aider au
développement d'une identité communautaire par des productions
locales. Il peut aussi assister les autorités provinciales et locales
dans leurs services éducatifs. Il peut participer à
l'enrichissement de la vie culturelle du milieu en télédiffusant
les films canadiens, les programmes éducatifs et d'autres films
présentant un intérêt particulier, réalisés
pour le public, mais non montrés dans les salles de cinéma de la
région.
La programmation locale doit être un complément aux
programmes déjà télévisés ou montrés
dans les salles commerciales et non pas entrer en « compétition
» avec ces services. »
Les programmes d'origine locale ne passeront pas par les ondes
hertziennes, mais uniquement par le câble. Il ne s'agit donc pas
là de ce que l'on peut appeler de la radiocommunication. Par
conséquent, il ne s'agirait pas là, de l'aveu de nos conseillers
juridiques, d'un domaine qui relèverait de la compétence
fédérale, puisque le gouvernement fédéral a une
juridiction qui s'applique surtout à ce que l'on appelle le domaine des
ondes de radio. Jusqu'à maintenant, me dit-on, les entreprises
d'antennes communautaires se sont contentées, dans la plupart des cas,
de rediffuser des programmes déjà dans les airs. C'est pourquoi
ces entreprises ont pu être assujetties à la loi
fédérale sur la radiodiffusion.
Mais, dès que ces entreprises font du circuit fermé, elles
tombent, de l'aveu de nos conseillers juridiques au ministère des
Affaires intergouvernementales, pour cette partie de leur activité, sous
la compétence des provinces, comme toute autre entreprise de
communication par cible, c'est-à-dire les compagnies de
téléphone ou de télégraphe.
Or, le circuit fermé deviendra beaucoup plus important que la
retransmission de programmes radiodiffusés. C'est pourquoi il est
important d'occuper ce champ qui est le nôtre. On nous indique que cela
est d'une extrême importance, surtout de nos jours. J'ai bien
l'impression, M. le Président, que, même si, à
l'état embryonnaire, les communications étaient reliées au
ministère des Transports, la création du ministère des
Communications amènera de nombreux développements, et voici
pourquoi.
Il n'y a aucun doute que les progrès techniques
réalisés dans le domaine de l'électronique ont
donné de nouvelles dimensions aux activités de l'homme. Nous
sommes donc dans un champ d'activité qui est appelé à se
développer énormément dans les années qui viennent.
Donc, première raison, exercer notre compétence et exercer, dans
le domaine de notre juridiction, nos droits et nos devoirs.
Deuxièmement, nous avons en vue d'effectuer une meilleure
coordination de tous les moyens qui existent à l'heure actuelle dans le
domaine de l'inventaire, d'abord en procédant à un inventaire de
tous les moyens qui existent à l'intérieur des différents
ministères. La plupart des réseaux gouvernementaux que l'on
retrouve, par exemple, groupés, à l'heure actuelle, sont sous la
juridiction non pas du ministère des Transports et des Communications
mais du ministère des Travaux publics. Nous avons de la
radiocommunication entre plusieurs parties du Québec,
particulièrement des endroits où la communication par
téléphone est inexistante. Ces réseaux des
ministères sont ceux de la Voirie, des Terres et Forêts, de
l'Industrie et du Commerce, du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et
il y a également les réseaux qui ont été
établis par la protection civile.
La protection civile possède le réseau de
radiocommunication le mieux structuré. En effet, on compterait 31
municipalités organisées par le truchement de la protection
civile qui
sont équipées d'un poste FM. Le but serait de donner le
maximum de services en cas d'urgence, telle que conflagrations, inondations. Le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, utilisant les
canaux de la protection civile, a élaboré un projet de plusieurs
centaines de milliers de dollars et augmenté pour autant le nombre et le
rayonnement de ces stations de radiocommunication.
A travers tout cela, le gouvernement du Québec ne possède
aucun organisme central, régissant l'ensemble de ces communications. De
tous les services qui sont établis dans chacun des ministères,
chaque ministère a ainsi adopté sa propre solution, d'où
la multiplicité de réseaux. Aucun de ceux-ci ne possède
une capacité ou une étendue suffisante pour répondre d'une
manière satisfaisante aux besoins d'un autre service du gouvernement.
Dans le domaine des communications, d'abord l'inventaire, deuxièmement,
la coordination de tous ces réseaux est le problème majeur du
gouvernement.
D'abord, on remarque les inconvénients que l'on note;
l'équipement dans les différents ministères n'est pas
uniforme, les fréquences utilisées ne sont pas les mêmes,
l'usage conjoint des réseaux n'a pu être réalisé, la
centralisation de l'entretien n'existe pas.
Cest donc dire qu'à l'aspect constitutionnel du problème
se greffe également l'idée d'une meilleure coordination de tout
ce qui existe, d'abord au sein du gouvernement. On verra aussi que par la loi
nous pourrons rejoindre les organismes qui relèvent directement ou
indirectement du gouvernement par le truchement des subventions.
Donc, constitution, coordination, efficacité, voilà les
buts que nous poursuivons. Maintenant, comment vient se greffer
là-dedans le problème du satellite ou des satellites? On en a
parlé, f y réponds immédiatement; si on a des questions
à poser, on pourra le faire. Le domaine des communications est complexe.
Les communications par satellites à l'heure actuelle sont régies
par un organisme bona fide qui s'appelle l'Union internationale des
télécommunications. Les membres de cet organisme sont des pays
dûment reconnus. Tous les pays, même ceux qui sont situés
derrière le rideau de fer et qui observent les règlements
établis par l'UIT, en font partie.
Il y a un autre organisme, qui s'appelle Intelsat, né
après la deuxième guerre mondiale, pour la coordination des
communications internationales par satellites. Seuls les pays membres des
Nations Unies peuvent faire partie d'Intelsat. La France et le Canada font
partie de cet organisme. L'année 1969 a donné lieu à
plusieurs rencontres des pays membres d'Intelsat. Quel a été le
rôle du Québec jusqu'à présent? J'ai
déjà eu l'occasion d'en parler. Il n'y a aucun doute que le
Québec s'est intéressé à ce problème,
d'abord dans des communications et avec l'autorité centrale, le
gouvernement d'Ottawa, et également avec le gouvernement
français.
Nous en avons déjà parlé lors de l'étude de
mes estimations budgétaires, surtout à la suite du voyage de mon
collègue, le ministre de l'Education, à Paris, quand il avait
été question d'un satellite franco-québécois qui
s'ap-pellait Memini.
A ce moment-là, j'avais dit que tout ce qu'il y avait,
c'était d'abord une étude conjointe entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement de la France au sujet de ce projet, mais que
cela n'allait pas plus loin. En toute circonstance, J'ai bien affirmé
que le Québec entendait coopérer, d'abord et avant tout, avec le
gouvernement canadien dans ce domaine. Je dois dire que des rencontres ont eu
lieu à plusieurs reprises entre M. Jacques Gauthier, entre autres, qui
était conseiller technique auprès du Conseil exécutif et
des représentants du ministère des Communications à
Ottawa, ainsi que M. Bergeron, ancien sous-ministre adjoint au ministère
de l'Education.
Donc, de ce côté, aucune décision n'a
été prise. Tous ces projets sont à l'étude. Le
gouvernement du Québec ne s'est engagé qu'à
procéder à une étude avec le gouvernement français,
étude qui n'est pas encore complétée. Donc, on n'a pas
besoin de s'inquiéter, mais il est certainement bon que le gouvernement
du Québec s'intéresse de très près à tous
ces problèmes afin qu'il soit en mesure d'assumer pleinement et
entièrement toutes ses responsabilités.
MME KIRKLAND-CASGRAIN; M. le Président, ayant été
responsable de ce ministère pendant environ une année et demie,
certaines questions me viennent à l'idée en écoutant les
remarques du premier ministre. A l'époque où je dirigeais ce
ministère, nous avons tenté de planifier tous les services
donnés au ministère des Transports et des Communications. Il n'y
a pas de doute que l'accent, à l'époque, était mis sur la
question des transports, tant et si bien que la Régie des services
publics voyait diminuer de plus en plus son travail.
En écoutant le premier ministre, je n'ai pas pu m'empecher de
penser que ce ministère serait un joli ramassis de choses qui venaient
soit des Travaux publics, de la Défense civile et d'autres
ministères qui ont été men-
tlonnés. Je ne vois pas jusqu'à quel point on va
réussir à coordonner et à améliorer les services
qu'on prétend vouloir améliorer.
Par exemple, on dit qu'à la Défense civile il est bon que
ce soit coordonné. Je pense qu'il faut avoir suivi les travaux qui se
font à ce ministère pour se rendre compte que ça doit
relever, pour une bonne part, du ministère de la Justice. Il y a une
question qui me vient à l'idée, en particulier...
M. BERTRAND: Si le député de Marguerite-Bourgeoys me le
permet. Je conviens avec elle que l'organisation comme telle de la protection
civile relève du ministère de la Justice, mais je parle de tout
ce qu'il y a à l'Intérieur de communications par fils, par
câbles et de l'organisation que nous avons dans plusieurs
ministères, il n'y a aucune coordination. M. Côté, depuis
qu'il a été nommé sous-ministre adjoint au
ministère des Transports et des Communications, s'occupe activement de
cela, il m'a dit qu'il y avait des situations à corriger. J'ai
donné quelques notes tantôt à ce sujet-là. Il faut
absolument qu'il y ait un ministère pour coordonner toutes ces
activités.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne puis pas m'empêcher de croire, vu
l'importance que l'on prétend donner aux communications, à
l'heure actuelle, qu'il doit y avoir d'autres ministères des
Communications dans d'autres provinces canadiennes. Pourtant, à la
lumière des renseignements que j'ai obtenus, l'Ontario qui,
sûrement, ne peut pas être accusée de donner de mauvais
services de communications, n'a pas de ministère des Communications. Je
ne sais pas si le premier ministre pourrait m'éclairer sur ce point.
M. BERTRAND: Je crois que le problème est à l'étude
au gouvernement depuis certainement un an. Que les autres provinces n'en ait
pas, ce n'est pas vilain que le Québec en ait. On reconnaît que
nous avons une juridiction dans ce domaine-là. Pour ce qui est des
communications par câbles, par télégraphes,
téléphones, nous avons une juridiction à exercer.
D'ailleurs, elle était comprise. C'était le ministère des
Transports et Communications. Nous voulons dégager du transport la
notion de communications, le véhicule qui est utilisé n'a rien
à faire avec ce que l'on appelle à proprement parler le transport
par terre, par eau ou par air. Ce n'est pas du tout du même genre de
véhicule que nous parlons. Dans un cas, nous parlons de
téléphone, de télégraphie, de transmission par
câbles, ce n'est pas du tout le même domaine.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Puisqu'on parle de téléphone,
peut-être que le premier ministre pourrait nous donner des renseignements
Quel est le nombre de compagnies de téléphone au Québec
qui tombent sous la juridiction de la Régie des services publics?
M. BERTRAND: Toutes, à l'exception, je pense, de la Compagnie de
téléphone Bell du Canada qui est une compagnie à charte
fédérale, il y en a combien en tout? Attendez un peu. Je pense
que j'ai un renseignement. Je n'ai pas le nombre, mais je sais qu'il y en a
certainement... Bell Téléphone tombe sous la juridiction du
fédéral. C'est une compagnie à charte
fédérale. Combien y en a-t-il: Il y a certainement une
cinquantaine de compagnies de téléphone.
M. LESAGE : Oui, mais je pense bien qu'au point de vue du volume
d'affaires, au point de vue des abonnés, au point de vue des territoires
couverts, la Compagnie de téléphone Bell...
M. BERTRAND: La Compagnie de téléphone Bell compte...
M. LESAGE: ... l'emporte sur l'ensemble des autres.
M. BERTRAND: ... plus de cinq millions de téléphones en
service dans le Québec et l'Ontario.
M. LESAGE: Est-ce que vous savez le nombre de téléphones
des autres compagnies dans le Québec?
M. BERTRAND: La compagnie de Québec Téléphone
dessert plus de 126,000 abonnés et ses immobilisations dépassent
les $100 millions. Elle est sous le contrôle de la Régie
provinciale des services publics.
Quant aux autres, malheureusement, je ne sais pas, mais c'est un chiffre
que je pourrai fournir au député de Marguerite-Bourgeoys.
Je pourrai lui donner un chiffre plus exact que celui que j'ai
risqué tantôt sur le nombre de compagnies. Je sais que, dans mon
territoire, dans ma région, chez nous...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Surtout le nombre de personnes desservies par ces
compagnies, parce que je comprends que le nombre de compagnies peut être
très impressionnant, mais il n'y a pas beaucoup de personnes.
M. BERTRAND: Je ne vous blâme pas. f aimerais mieux donner le
nombre de compagnies de téléphone. J'essaierai de donner le
chiffre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN; Le nombre de personnes desservies par ces
compagnies.
M. BERTRAND: C'est ça, le nombre de personnes.
M. LESAGE: M le Président, j'aimerais bien que le premier
ministre nous explique pourquoi il est devenu nécessaire de créer
deux ministères distincts. Il y a, à l'heure actuelle, un
ministre des Transports et Communications; il y a un sous-ministre des
Transports et Communications qui s'occupe plus particulièrement du
transport, c'est M. Verreault, et il y a, en charge de la division des
communications, un sous-ministre adjoint, qui est M. Côté.
M. BERTRAND: M. Yvon Côté.
M. LESAGE: M. Yvon Côté. Pourquoi est-il nécessaire
d'avoir deux ministres ou encore de diviser plus profondément la
personnalité du ministre actuel?
M. BERTRAND: Non, on ne la divise pas, on en fait deux, on fait deux
ministères au lieu d'un.
M. LESAGE: Non, mais je pense que le premier ministre comprend
très bien...
M. BERTRAND: Je comprends très bien.
M. LESAGE: ... l'image de style que j'ai utilisée. Pourquoi
diviser plus profondément la personnalité du député
de l'Islet? C'est ce que Je veux dire. Qu'est-ce que ça donne d'avoir
deux ministères, alors que c'est facile d'avoir deux divisions du
même ministère? Nous l'avons présentement. Je vous avoue,
M. le Président, que le premier ministre ne m'a pas donné de
raisons qui puissent me convaincre de la nécessité de la
procédure.
M. BERTRAND: Pour, disons, mettre l'accent sur l'importance...
M. LESAGE: A moins qu'il veuille nommer un autre ministre; cela, c'est
une autre affaire.
M. BERTRAND: D'abord, il y a un ministère qui va
disparaître tantôt,...
M. LESAGE: Oui, mais il pourra en disparaître d'autres aussi.
M. BERTRAND: ... le Secrétariat provincial. C'est pour mettre
l'accent sur l'importance des communications.
M. LESAGE: C'est une question de prestige, alors!
M. DEMERS: C'est ça.
M. BERTRAND: Sans aucun doute. C'est une des raisons.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... volume de travail.
M. BERTRAND: ... dans un domaine...
M. LESAGE: II y a un député qui s'est empressée de
dire: C'est ça.
M. BERTRAND: ... où il nous faut affirmer la compétence
constitutionnelle du Québec. Y a-t-il un de mes députés
qui vous a fait un clin d'oeil?
M. LESAGE: Quand j'ai dit: Alors, c'est une question de prestige? le
député de Saint-Maurice a dit: « Cest ça ».
Est-ce que le député de Saint-Maurice est
intéressé?
M. DEMERS: Ah oui!
M. LESAGE: Au moins, M. le Président, nous avons des
députés qui sont francs et qui ne se gênent pas pour
exprimer des désirs et des ambitions fort légitimes.
M. BERTRAND: II y a beaucoup d'honnêteté et de franchise
chez le député de Saint-Maurice.
M. LESAGE: Ses ambitions légitimes se font valoir.
M. BERTRAND: J'ai donné tantôt, dès le début
de mes remarques je pense que le chef de l'Opposition était
absent la raison de l'exercice accru de notre compétence
constitutionnelle dans ce domaine.
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: Cest là une des raisons fondamentales.
M. LESAGE: Question de prestige.
M. BERTRAND: Une des raisons fondamentales.
M. CLICHE: Je fais miennes les remarques faites par le
député de Louis-Hébert et chef de l'Opposition à
l'effet qu'il n'y avait pas nécessité de la formation d'un
deuxième ministère
pour donner à la juridiction que l'on veut exercer autant
d'efficacité de coordination, tel que le premier ministre l'a
mentionné ou veut qu'il soit octroyé à ce
ministère-là, à ce domaine-là. Je vois, dans les
statuts qui régissent le ministère des Transports et
Communications, que l'on accorde la juridiction de la transmission de messages
télégraphiques et téléphoniques au ministère
des Transports et Communications, principalement au sous-paragraphe d du
paragraphe 3, premier article.
On accorde au ministère des Transports et des Communications la
juridiction suffisante, à mon point de vue, pour donner au ministre,
peut-être pas en totalité, la juridiction qui échoit
présentement au gouvernement concernant le domaine des ondes. Il
faudrait peut-être amender la loi pour confirmer de façon
définitive que cette juridiction-là est accordée au
ministère des Communications.
On aurait pu le faire par un amendement. Je répète
là les arguments du chef de l'Opposition, arguments que je voulais
utiliser moi-même. On aurait pu amender la loi des transports et
communications pour confier au présent ministre des Transports et des
Communications toute la juridiction dont il aurait besoin pour donner à
son ministère autant d'efficacité qu'il le faut pour que l'on
voie, avec toute la diligence possible, aux communications dans la province de
Québec.
Encore une fois, je ne vois pas l'utilité d'amender la loi de
cette façon. Je pense qu'on devrait, au ministère qui existe
présentement, nommer peut-être un sous-ministre additionnel et lui
donner tous les pouvoirs et surtout les montants d'argent nécessaires
pour qu'il en fasse un succès. On veut procéder d'une autre
façon, par la formation d'un nouveau ministère. C'est la
décision du gouvernement; il a le droit de prendre cette
décision-là et cette responsabilité-là, mais, tout
à l'heure, à l'occasion d'une question du chef de l'Opposition,
le chat est sorti du sac puisqu'on a avoué que c'était une
question de prestige, une question d'efficacité et qu'il s'agissait
d'exercer une juridiction spéciale.
M. BERTRAND: Non, c'est-à-dire...
M. CLICHE: La question de prestige est probablement celle qui a
compté le plus, puisque, sans doute, une série d'officiers, au
ministère des Transports et des Communications, et peut-être
d'autres qui sont intéressés à occuper le poste de
ministre, ont fait les démarches voulues pour que ce soit un
ministère, et un ministère important, avec un budget assez
éle- vé. On a voulu avoir un nombre de fonctionnaires suffisant
pour que le ministère soit reluisant et pour que le ministre ait
suffisamment de prestige auprès de ses confrères et des
électeurs de son comté et pour qu'il puisse aller dialoguer
à l'étranger avec le titre ronflant de ministre des
Communications.
Je pense, encore une fois, que ce n'est ni nécessaire, ni utile,
dans les circonstances. Je pense que cela représentera pour le
gouvernement de la province une augmentation inutile de dépenses par le
fait qu'on va augmenter inutilement le nombre des fonctionnaires qui,
présentement, font le travail. Je pense que ce n'était pas, de la
part du premier ministre, des fleurs adressées au présent
ministre des Transports et des Communications que de dire qu'on voulait plus
d'efficacité. Cela voudrait dire qu'on en manque présentement.
J'ai compris qu'on impliquait qu'il manquait d'efficacité
présentement à ce ministère-là, puisqu'on a dit: On
aura plus d'efficacité et on pourra exercer une juridiction que l'on
n'exerce pas présentement.
Je pense que le ministre actuel des Transports et des Communications,
même s'il est venu près d'intervenir à la suite de mes
remarques, pourrait exercer cette juridiction si on lui donnait les
compétences nécessaires à son ministère. Si on lui
donnait un budget suffisamment élevé, je pense qu'il pourrait le
faire. Là, on exempterait cette loi actuelle et les dépenses
exigées par la création d'un nouveau ministère.
Je dis donc que le premier ministre ne nous a pas convaincus de la
nécessité d'un nouveau ministère pour exercer cette
juridiction toute spéciale.
M. BERTRAND: M. le Président, on a été
excessivement injuste. On l'a été avec le sourire aux
lèvres; c'était beaucoup plus par taquinerie à l'endroit
de mon collègue, le ministre des Transports et des Communications. C'est
lui-même qui, m'en parlant, me disait que c'était un domaine
auquel, personnellement, il pouvait s'Intéresser, mais pas plus qu'il ne
le fallait. Ce n'est pas tout le monde qui, dans ce domaine-là, se sent
à l'aise, y compris celui qui vous parle.
Nous sommes dans un domaine qui est un peu spécialisé, un
domaine tout à fait nouveau. Nous sommes beaucoup plus tournés,
quand nous établissons et que nous voulons développer ce
ministêre-là, vers l'an 2000 que vers l'an 1970. Il n'y a aucun
doute.
Je tiens à dire au député qu'il y a non seulement
la question de prestige, je ne la nie pas; la question d'efficacité, il
le sait, il a été au ministère des Terres, il sait comment
on a, au
ministère des Terres et Forêts, un système de
communication à l'intérieur du Québec, il en existe dans
tous les ministères, il faut mettre de l'ordre là-dedans, de la
coordination.
M. CLICHE: Oui, mais le premier ministre admettra qu'on a mis de l'ordre
depuis une dizaine d'année. Il y a toujours un ministère qui
intervient et qui veut mettre de l'ordre dans ci ou dans ça, mais je
pense que dans les communications on en a mis de l'ordre depuis bien des
années.
M. BERTRAND: On a énormément encore à
accomplir.
M. CLICHE: Je pense qu'on peut difficilement en mettre plus qu'il y en a
là. Si on en met un peu plus qu'on en met là, ça va
devenir un peu un sujet de désordre.
M. BERTRAND: Il n'y aura plus de communication. Nous avons à
l'heure actuelle, par exemple, toute une série, non d'organismes, mais
de services qui ne relèvent pas du ministère des Communications.
Tout ça est centralisé au ministère des Travaux publics,
téléphone, télégramme, telex, centrex, interphone,
et il y a tout le vaste domaine de la télétransmission des
données.
M. CLICHE: Le premier ministre admettra que c'est laissé à
la juridiction des Travaux publics pour maintes raisons; la principale, c'est
qu'il faut que le ministère ait des employés qui soient capables
de faire les travaux nécessaires pour l'installation d'une série
d'appareils.
M. BERTRAND: Le ministre des Travaux publics a été celui
qui m'a dit dernièrement encore: Tout ce que j'ai de personnel dans ce
domaine-là, ça relèverait beaucoup plus d'un
ministère distinct. Ce personnel-là, bien entendu,...
M. CLICHE: Je sais...
M. BERTRAND: ... sera à l'intérieur des cadres du
gouvernement, sera transféré au service du ministère des
Communications.
M. CLICHE: Evidemment, si c'est le premier ministre qui lui parlait du
projet de loi, il n'a pas dû avoir énormément à
faire pour convaincre le ministre des Travaux publics. Cela venant du premier
ministre, il a dû être convaincu assez rapidement. Mais, je pense
qu'on va être obligé d'employer toute une série de nouveaux
fonctionnaires pour faire des travaux, à ce ministère-là
et également aux Travaux publics, parce que ça relève du
domaine de l'amélioration des lieux, domaine de la réfection,
etc. Ce sont généralement les mêmes employés qui
vont travailler aux Travaux publics et au ministère des Communications.
Cela va être un parfait mélange.
M. BERTRAND: On ne multipliera pas le nombre d'employés, soyez-en
sûrs, plus qu'il n'en sera besoin. Ce n'est pas notre but de
développer un ministère à la course. Nous allons partir
avec ce que nous avons, procéder aux inventaires, aux recherches. Nous
allons le développer avec les années.
M. SEGUIN: Les commentaires du premier ministre m'inquiètent un
peu, parce qu'on a si peu de précisions, de détails sur
l'inventaire ou sur les équipements et les choses du genre qu'on peut
avoir au point de vue de la télécommunication. J'abonde un peu,
pour le moment, dans le sens de mes deux collègues qui ont
mentionné qu'ils ne trouvaient pas qu'il y avait réelle ment
matière à créer un ministère. Pour le moment, je
pense que je suis d'accord avec eux.
Le premier ministre a mentionné tout à l'heure qu'il y
aurait juridiction par ce nouveau ministère sur les
télécommunications, sur les communications, soit par cable, soit
par fil. On a aussi posé une question...
M. BERTRAND: ... celles qui sont reliées aux ondes hertziennes,
qui relèvent à ce moment-là du gouvernement d'Ottawa.
M, SEGUIN: Le premier ministre comprendra sans doute la raison ou
l'importance de la question ou de mes commentaires; c'est qu'il y a
probablement dans la province de Québec, à ce moment-ci, quelque
cent compagnies, une centaine...
M. BERTRAND: J'ai demandé des chiffres. Nous aurons les chiffres
dans quelques minutes.
M. SEGUIN: En tout cas... D'ailleurs, ce chiffre-là sera
très difficile à établir, de même que le nombre de
clients ou de personnes qui sont déservis par ces circuits. Cela peut
varier de 10 à 20, 25, 50 et 100 personnes par compagnie; ce sont des
compagnies rurales à fil ouvert, monté sur des poteaux de
clôture. Enfin, il n'y a absolument rien de technique...
M. BERTRAND: Il reste encore plusieurs compagnies.
M. SEGUIN: ... là-dedans. Il s'agit de raccorder des fils, puis
on établit une communication avec des batteries ou des piles. Alors,
pour les trois quarts de ces compagnies-là, pas besoin de juridiction,
ni d'administration, ni de grandes connaissances techniques. C'est
réparé par le cultivateur du coin, un des actionnaires de ladite
compagnie.
M. BERTRAND: Cela a diminué. Il y a eu des fusions de ces
compagnies-là. Même dans ma région, il n'y a plus de
compagnies de broche à foin.
M. SEGUIN: Pendant que je vous parle, M. le premier ministre, sans doute
il se fait d'autres fusions, juste à ce moment-ci ça se fusionne
régulièrement, on le sait, Quebec Telephone, Bell
Telephone...
M. BERTRAND: Ces grosses compagnies ont acheté les plus
petites.
M. SEGUIN: Sauf le ministère qui, lui, se divise.
M. BERTRAND: Le ministère va dominer tout ça.
M. SEGUIN: Lorsqu'il s'agit de compagnies, un grand nombre de ces
petites compagnies se raccordent aux grandes compagnies, en l'occurrence,
mentionnons de ces grandes compagnies, Bell Canada, Québec
Téléphone. Il y a raccordement. La compagnie Bell, par exemple,
qui possède une charte fédérale et dans la province de
Québec et dans l'Ontario, a certains contrôles sur la compagnie
Avion, de Terre-Neuve, et aussi une bonne part de contrôle dans les
provinces Maritimes, soit à l'Est du Canada. Nous savons que des tarifs
et des taux sont établis par le gouvernement fédéral pour
desservir les petites compagnies, c'est-à-dire des arrangements, un
arrangement commercial, des contrats qui se signent entre la grosse compagnie
et les petites. S'il y a juridiction fédérale, dans un cas, Bell
Canada, des tarifs et des taux sont établis, et que c'est un
ministère ou une section ou une division de communication de la province
qui est responsable des taux et des tarifs pour la petite compagnie, est-ce
qu'il y a déjà eu...
M. BERTRAND: A ce moment-là, c'est la régie des services
publics.
M. SEGUIN: Dans ce cas-ci, on n'a pas eu d'entente aucune, soit au point
de vue du raccordement ou d'échange de services. A ce moment-ci, il n'y
a rien d'établi là-dessus? Il n'y a pas eu de pourparlers ni de
discussion, s'il y avait chengement de tarifs ou de taux? Je parle au point de
vue de la compagnie strictement territoriale, provinciale.
M.BERTRAND: Quand il s'agit d'une compagnie d'ici, du Québec, qui
est vendue, ou disons, qui veut vendre son réseau à la compagnie
Bell Téléphone, je crois qu'une approbation doit être
donnée par la Régie des services publics, et l'examen des taux en
est fait.
M. SEGUIN: Oui, une fois la transaction faite ou durant le stade de la
transaction, certainement, ce sera fait. Mais disons que nous avons des petites
compagnies qui sont, elles, indépendantes. Nous avons à
côté Bell Canada, régie par le tarif pour l'Est du Canada,
d'après sa charte fédérale et d'après les
commissaires du transport à Ottawa. Aussitôt qu'un
ministère sera responsable du contrôle, de par sa régie des
tarifs, des petites compagnies, il faudrait qu'il y ait une entente entre la
grosse compagnie et la petite. Est-ce qu'à ce moment-ci on a entrepris
des pourparlers ou des discussions au sujet de ces rencontres, des taux, est-ce
qu'il y aura augmentation?
M. BERTRAND: La Compagnie de téléphone Bell du Canada,
à plusieurs reprises, m'a fait dire qu'elle était prête
à coopérer entièrement dans ce domaine.
M. SEGUIN: Je pense bien. Je pense qu'il n'y a pas de doute.
M. BERTRAND: Du côté de Québec
Téléphone, le même problème ne se pose pas, parce
que Québec Téléphone est sous le contrôle de la
Régie des services publics du Québec.
M. SEGUIN: Oui, on s'entend bien. Maintenant, pour le
téléphone, on pourra peut-être y revenir. Lorsqu'il s'agit
de contrôler ou d'avoir juridiction et contrôle sur ce qu'on a
appelé un circuit fermé, ça peut s'appliquer à des
organisations telles que Cable-Vision, on peut en nommer plusieurs. Est-ce que
le contrôle que ce ministère aurait sur ces réseaux serait
de l'ordre tarifaire seulement ou est-ce que le contrôle existerait sur
le contenu de la programmation, etc?
M. BERTRAND: Pas sur le contenu. Sur le contenant, sur le
véhicule lui-même.
M. SEGUIN: Est-ce qu'il y aurait juridiction sur les normes de
construction, les spécifications de construction de ces circuits, ou si
ça demeure encore au niveau de la municipalité ou de la
région dans laquelle l'installation est faite?
M. BERTRAND: L'an dernier, un amendement a été
adopté, je crois, à la Loi des cités et villes dans ce
sens.
M. SEGUIN: Oui, qui donnait juridiction aux municipalités.
M. BERTRAND: Certains ont mis en doute la constitutionnalité, je
ne crois pas qu'il y ait eu de causes devant les tribunaux, il y a des avocats
qui mettent en doute la constitutionnalité de l'amendement que nous
avons apporté l'an dernier à la Loi des cités et villes.
Je dois donc dire que, pour le moment, avec notre projet de loi, tant par le
projet de loi que par la juridiction de la régie, nous ne touchons pas
à ce domaine.
M. SEGUIN: Il y a d'autres points aussi, non au point de vue
constitutionnel mais sur le point de réglementation des communications,
c'est reconnu de façon internationale surtout au Canada.
Lorsque le ministère des Transports et des Communications,
d'Ottawa donne une charte de communication, c'est sous cette grande
responsabilité du grand secret quant à ce qui se passe sur ces
réseaux. Je me demande si ce nouveau ministère, en
établissant soit des normes ou des contrôles sur les
réseaux de sa juridiction, verra à établir aussi ces
spécifications que doit respecter tout employé, toute personne
qui aurait à toucher, à manipuler ou à réparer ces
circuits qui sont d'ordre strictement personnel et confidentiel, pour autant
que le contenu est concerné, il y a déjà, dans les grands
réseaux, cette garantie pour la personne qui en fait usage.
M. BERTRAND: Je ne peux pas... M. SEGUIN: J'espère que...
M. BERTRAND: ... quant à moi, garantir la
discrétion...
M. SEGUIN: Pas vous, mais j'espère que le ministère en
question le fera.
M. BERTRAND: ... de ce côté-là, mais il y a
certainement lieu que ces personnes-là res- pectent le caractère
de confidentialité de ce qu'ils peuvent saisir à l'occasion des
travaux, parfois, qu'ils sont appelés à faire dans la
réparation des lignes, des câbles, etc.
M. SEGUIN: Nous y reviendrons, M. le ministre. Je ne veux pas retarder
le progrès, à ce moment-ci.
M. BERTRAND: Très bien.
M. CLICHE: Une dernière question à poser. Est-ce que le
premier ministre peut nous donner une idée du nombre de fonctionnaires,
actuellement au ministère des Transports et des Communications, qui
seraient mutés au ministère des Communications?
M. BERTRAND: Un instant, il n'y aura aucune augmentation du nombre, pour
le moment. Ils vont être transférés, tout simplement, au
ministère des Communications, il y a le sous-ministre qui a deux
employés de secrétariat; le sous-ministre adjoint. Nous
prévoyons, pour objectif et plan, génie, équipe
pluridisciplinaire, une dizaine de spécialistes dans ce
domaine-là et cinq employés de secrétariat. Combien vont
être mutés? Combien en avez-vous, à l'heure actuelle, qui
s'occupent de communications? Il y en a, à l'heure actuelle,
peut-être cinq ou six.
M. CLICHE: Plusieurs des Travaux publics?
M. BERTRAND: Au Travaux publics, combien en avez-vous?
M. RUSSELL: Une dizaine aux Travaux publics.
M. LESAGE: Ce ne sera pas un ministère très populeux!
M. BERTRAND: Nous avons l'intention d'organiser une direction
générale de la recherche et du développement, un service
de la normalisation et un service d'équipement électronique.
C'est à l'état embryonnaire à l'heure actuelle. Je l'ai
dit tantôt...
M. CLICHE: Oui.
M. BERTRAND: ... c'est beaucoup plus axé vers l'an 2000 que vers
l'an 1970.
M. LESAGE: Si je comprends bien, le projet de loi, c'est surtout pour
tenter de ranimer l'enfant assez anémique du député de
l'Islet.
M. BERTRAND: Le ministre est un homme qui a toujours
modéré ses transports!
M. LESAGE: Ah, on le sait! Le député de l'Islet a une
famille de deux enfants...
M. BERTRAND: Il y a, à l'heure actuelle...
M. LESAGE: ... un qui est gros, joufflu et en bonne santé et
l'autre qui est anémique!
M. BERTRAND: ... au 30 juin 1969, 52 compagnies sous la Régie des
services publics et 241,103 appareils téléphoniques. Quinze de
ces compagnies-là sont appelées à disparaître; elles
vont être absorbées par d'autres compagnies, soit par
Québec Téléphone ou par la Compagnie de
téléphone Bell.
M. LESAGE: La compagnie Dorchester ou des Alléghanys
existe-t-elle encore?
M. BERTRAND: Elle a été achetée, apparemment, par
une compagnie américaine, il y a, à l'heure actuelle...
M. LESAGE: Jos D. s'est vendu?
M. BERTRAND: ... au nom de la Compagnie de téléphone Bell
du Canada, 2,165,902 appareils téléphoniques. Ce sont les
chiffres à la fin de l'année 1968. Quant à ceux de la
compagnie Québec Téléphone, je les ai donnés
tantôt.
M. CLICHE: Une autre question. La Régie des transports demeurera
sous la juridiction du ministre des Transports, alors que la Régie des
services publics ira au nouveau ministère.
M. BERTRAND: Au nouveau ministère, et nous verrons...
M. CLICHE: Y a-t-il d'autres régies qui vont tomber sous la
juridiction du nouveau ministère?
M. BERTRAND: Non. La Régie des services publics, qui s'occupait
de ces problèmes-là, conserve sa juridiction. Nous ne touchons
pas du tout à ses pouvoirs pour le moment, car il faut que le
sous-ministre, M. Côté, procède davantage à l'examen
de tous ces problèmes auxquels il s'est appliqué depuis son
entrée en fonction le 15 octobre 1969. Il est dans la pleine
période de défrichement.
MR. HANLEY: Mr. Speaker, I have a very serious problem on
communications. I do not know whether I am in order or not, but I must explain
it briefly and tell you the problem I have had on Saturday night concerning
local communications within the Province.
First of all, the CPR has been amalgamated in the communication system
of telegrams to the CNR. And on Saturday night I had a call from a family who
were without food. I called the Montreal Police Special Department for
emergency food. Monday was a holiday. In order to get action on Tuesday
morning, I sent a telegram at 7 p.m., Monday night, hoping it would arrive
there at 9 a.m., Tuesday morning. At 2 o'clock, Tuesday afternoon, the telegram
was not in the Welfare Office of the City and the Province, and it was not in
the Unemployment Insurance Office, on Gault Avenue, in Verdun.
It was an urgent case whereas the children went to school on a Monday
morning without food. And I have the records here on communications, a marriage
between CP and CN. And only at 3 o'clock, Tuesday afternoon, did the CN
Telegraph phone the Unemployment Insurance, never delivered the telegram, and,
at 3 o'clock, on Tuesday afternoon, « le Bien-Etre social » had not
received the telegram concerning this family without food.
Pardon me, I just want to continue to show the communications are
not...
MR. BERTRAND: I am not pleading guilty.
MR. HANLEY: No, it is not your problem, it is a problem of
communications.
MR. BERTRAND: It is not mine.
MR. HANLEY: No, no. I am only bringing you an example of the
communications that, since the CN, a Crown Company, has taken over CP, there is
no interest in communications. My telegram should have arrived at 9 a.m. at the
Welfare Office in Montreal, and at the Unemployment Insurance Office in Verdun
to settle a problem of poverty. It never arrived at 2 p.m. the same afternoon.
When I called up the Welfare, I had to have $50 delivered by messenger from the
Welfare to the party concerned, because the communications did not arrive.
MR. BERTRAND: So the lack of communications has permitted the Member
from St. Ann to exercice his good spirit of charity.
MR. LESAGE: That is the only thing he wanted us to know.
MR. HANLEY: No, no, it Is not the question. The question is, within the
Province of Quebec, whether the communication is by telephone or telegraph, if
the system is bad, if CPR has given up the communication field to the CNR and
your people will suffer, I think we should investigate and I am giving you a
concrete example: the telegram was never delivered, it was telephoned at 2 p.m.
in the afternoon. The telegram and I repeat to the Welfare
Department was only delivered at 3 p.m. on the afternoon of Tuesday when it
should have been delivered at 9 a.m. phoned in the day before. A family without
food. Now, are we going to sit by and allow communications to be controlled by
Ottawa, a Crown Company, that is not to him to give charity and service to our
people.
This, I have on record, I do not know how to investigate, but I can tell
you this...
MR. BERTRAND: And you may refer with your record to me or to Mr.
Kierans.
M. HANLEY: M. l'ancien ministre...
M. LAFRANCE: Cela ne relève pas de la compétence
provinciale. Le député est complètement hors d'ordre.
MR. BERTRAND: You may send your record to the attention of Mr. Kierans
in Ottawa or you may send it to me and I will send it to him.
M. LAFRANCE: Vous pouvez aussi l'envoyer à M.
Lévesque.
M. HANLEY: M. le Président...
M. BERTRAND: Because both CPR and CNR, les deux compagnies Pacifique
canadien et Canadien national ont installé, depuis plusieurs
années, des réseaux de communication utilisés pour leurs
propres besoins et d'autres qu'ils louent à des entreprises commerciales
ou à des organismes privés.
So that falls under the authority of Mr. Kierans in Ottawa.
MR. HANLEY: No, Mr. President. My family was a Quebec family without
food. I was using a communication system within the Province of Quebec that did
not function. As a Quebec member of Parliament, don't you think that I should
bring it to the attention of the Prime Minister and that an action should be
taken... avec le ministre du Bien-Etre social? J'ai une famille...
M. LAFRANCE: M. le Président, il faut que le député
se conforme aux règlements comme les autres. Ce n'est pas le moment de
soulever sa question. Ce n'est pas l'endroit non plus.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je pense que l'honorable
député de Sainte-Anne sait fort bien lui-même que nous
sommes peut-être un peu en dehors de l'ordre, étant donné
qu'il a lui-même fait une réserve au tout début de son
intervention, s'interrogeant à savoir s'il était dans l'ordre ou
non.
Je dois émettre une opinion à ce moment-ci pour lui dire
que j'ai, non seulement l'impression, mais la certitude qu'il est hors d'ordre
et je le rappellerais tout de suite au bill 87.
MR. HANLEY: But what does the law do...? MR. BERTRAND: I am taking note
of it.
MR. HANLEY: It is not a note, Mr. Prime Minister...
MR. BERTRAND: I cannot settle that today.
MR. HANLEY: I want you to settle a principle that they should not allow
the CPR...
MR. BERTRAND: Those telegraph and telephone companies who are
incorporated in Quebec fall under the authority of our government.
MR. LESAGE: It is more than that. It is the Constitution that says that
telegraph lines and telegraph systems are under the federal jurisdiction.
MR. BERTRAND: Sure!
MR. LESAGE: And so unless we change the Constitution, the member is out
of order.
MR. BERTRAND: I cannot... You know how much it is difficult to draw up a
new constitution. Just look at the old one. You should see, it is... In this
case, it falls under the Ottawa Jurisdiction.
MR. LAFRANCE: Just ask Mr. Le'vesque.
MR. BERTRAND: Maybe, if you want to change it, you prepare a memorandum
that I shall present to the next federal-provincial conference.
MR. LESAGE: Mr. Chairman, I sincerely believe that the Prime Minister
should go further in that and that at, the next federal-pro-
vincial conference on constitutional matters, he should bring with him
the member for Sainte-Anne and give him the floor, so that he tells all that
the telegraph systems should be under the Jurisdiction of the provinces and
that the constitution should be amended immediately, accordingly.
MR. BERTRAND: Are you in favor of that?
MR. HANLEY: Mr. Prime Minister, if there is one family involved in
poverty and if the communications are of Ottawa's responsibility, the lack of
communications for one family, yes, I would be very happy to bring this to the
attention of Ottawa.
MR. BERTRAND: I thank you very much.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre!
MR. HANLEY: But what...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! A l'ordre! Je m'excuse
d'intervenir à nouveau, mais je dois le faire. L'honorable
député de Sainte-Anne profite de l'étude de ce projet de
loi pour discuter vraiment d'un problème de bien-être social.
M. HANLEY: Non, non...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! A l'ordre! Je soumets
respectueusement que ce n'est pas le temps de le faire. Le projet de loi que
l'on étudie, c'est celui du bill 87, qui s'appelle Loi pour créer
un ministère des Communications.
M. HANLEY: M. le Président, ce n'est pas une question de
bien-être social, c'est la question des communications dans la province
de Québec.
M. BERTRAND: Le député de Sainte-Anne s'est rendu compte
qu'à l'occasion de la dernière conférence
constitutionnelle canadienne les communications sont difficiles avec
Ottawa.
MR. HANLEY: Très bien. My second question now, this is
international. I do not know whether I am in order or not. M. Juneau, in
Ottawa, of the Commission of Radio and Television, has given a threat that he
may prohibit the transmission of American programs into Canada and Quebec. Am I
in order, now? Communication, transmission. Whether it is Bell, whether it is
cable T.V. Am I in order or not? If I am In order, I want to say that I hope
that the Quebec Government will not stand idly by and I know you will not, Mr.
Prime Minister, but I hope not and I do not think that Mr. Juneau should threat
cable T.V. companies in Quebec, who are transmitting, as an example, AFL
football from the United States into Quebec and Canada. My people have been in
touch with me because they read the proposed threat of Mr. Juneau, who is going
to bar all transmissions from the United States into Canada.
If we, in Quebec, want to see AFL ou NFL football or an American
program, is Mr. Juneau going to tell us in Quebec what we should or we should
not see? This is a question I hope I am in order with, Mr. President.
MR. BERTRAND: I am taking it in good note. Article 1.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, bill 87, article 1,
adopté.
M. LESAGE: Un instant. M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 1,adopté, article
2?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 2, adopté, article
3.
M. LESAGE: A l'article 3, M. le Président, j'attire l'attention
du premier ministre sur le paragraphe d).
M. BERTRAND: Le paragraphe c)
M. LESAGE: Le paragraphe d) comme dans dentiste.
M. BERTRAND: Oui, obtenir...
M. LESAGE: « Le ministre doit,dans le cadre de la
compétence du Québec: établir des services de
communications pour l'ensemble des ministères du gouvernement et
coordonner ces services ainsi que les services établis par les
organismes publics ».
Est-ce que l'on ne se trouve pas à donner, par le langage
utilisé, une compétence au ministre sur les communications, dans
les municipalités, au niveau municipal, au niveau des commissions
scolaires et même...
M. BERTRAND: ... il s'agit, pour l'instant, de coordination...
M. LESAGE: Oui, je comprends, mais quand on veut coordonner, il faut
être en mesure d'imposer certaines règles.
M. BERTRAND: Oui, mais pour la coordination de ces services, non pas
quant à l'établissement de ces services.
M. LESAGE: Mais, si on donne les pouvoirs de coordination, on donne les
pouvoirs de décider que telles et telles choses doivent être
faites par tel ou tel organisme public en vue de la coordination.
M. BERTRAND: Oui, à cela, il n'y a aucun doute.
M. LESAGE: Alors, cela veut dire que le ministre aurait le pouvoir
il me semble que c'est explicite de donner des instructions des
directives qui seraient obligatoires même aux universités, qui
sont des organismes publics.
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Je trouve que c'est peut-être aller un peu loin, et
qu'il vaudrait beaucoup mieux dire: De coordonner ces services avec les
services établis.
M. BERTRAND: Le grand problème là-dedans...
M. LESAGE: Oui, mais qu'il ne donne pas d'ordre à des gens qui
franchement n'ont pas d'ordre à recevoir d'un ministre en
particulier.
M. BERTRAND: Je sais que le chef de l'Opposition comprend très
bien le but que nous poursuivons.
M. LESAGE: Oui, c'est pour ça que je suggère de remplacer
les mots « ainsi que » par le mot « avec ». On donne
juridiction au ministre, à ce moment-là, sur les services de
communications qui dépendent du gouvernement, l'on vous dit: Vous les
coordonnez avec les autres, mais pas coordonner les autres avec les services du
gouvernement.
Ce sont là des pouvoirs beaucoup trop étendus.
M. BERTRAND: Oui, nous pouvons l'amender. C'est le but que nous
recherchons, une bonne coordination...
M. LESAGE: Je sais.
M. BERTRAND: ... entre nos services et ceux qui peuvent être
établis par d'autres organismes.
M. LESAGE: Je le sais, je le sais très bien. Il faut toujours
être prudent.
M. BERTRAND: On remplace tout simplement les mots « ainsi que
» par le mot « avec ».
M. LESAGE: C'est une tentation bien naturelle, pour les
rédacteurs de loi, de toujours en mettre plus que moins. Cest plus
sûr et c'est facile...
M. BERTRAND: Mais cela n'a pas été fait...
M. LESAGE: ... de convaincre implicitement le gouvernement d'accepter de
telles rédactions.
M. BERTRAND: Quelquefois ils vont plus loin que...
M. LESAGE: Le rôle de l'Opposition est de surveiller.
M. BERTRAND: ... là où l'on veut aller, très
souvent.
M. LESAGE: Clairement.
M. BERTRAND: Les mots « ainsi que » sont remplacés
par le mot « avec ». Le chef de l'Opposition a-t-il d'autres
remarques?
M. LESAGE: Non. Cest une des choses qui engagent la réputation
des fonctionnaires.
M. BERTRAND: Quatre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 4, adopté. Article
5?
M. LESAGE: Un instant. Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 5?
M. LESAGE: Les articles 5, 6 et 7, ce sont les dispositions que l'on
retrouve dans...
M. BERTRAND: Toutes les lois constitutives d'un ministère.
M. LESAGE: ... toutes les lois constitutives d'un ministère.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 8?
M. LESAGE: Pour l'article 8 c'est la même chose. Neuf
également.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 9adopté.
M. LESAGE: Article 10.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 10 adopté.
M. LESAGE: L'article 11, on le retrouve de plus en plus.
M. BERTRAND: Dans toutes les lois également de ce
caractère-là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 11 adopté. Article
12?
M. LESAGE: L'article 12 est normal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 13?
M. LESAGE: L'article 13 est de concordance. M. BERTRAND: C'est cela.
M. LESAGE: Je pense que le député d'Abitibi-Est a fait les
vérifications.
M. BERTRAND: L'article 14 aussi est de concordance. Ils sont tous de
concordance. Maintenant, je ne veux pas aller plus vite qu'il ne le faut. Le
chef de l'Opposition m'a parlé d'un trou ce matin, nous l'avons
trouvé.
M. LESAGE: Il y a un trou entre l'article 18 et l'article 19.
M. BERTRAND: L'article 18 est bien puisqu'il réfère
à la loi des ministères.
M. LESAGE: Entre les deux articles, il y a un trou.
M, BERTRAND: Non, non. L'erreur est dans l'article 19.
M. LESAGE: Non.
M. BERTRAND: C 'est l'article 2 de la Loi de la Régie des
transports.
M. LESAGE: M. le Président, pourrais-je attirer l'attention du
premier ministre sur le fait qu'il s'agit vraiment d'un trou et qu'on doit
avoir un article 19 qui va se lire comme suit: L'article 1 de la Loi du
ministère des Transports et Communications, Statuts 1964, chapitre
227.
M. BERTRAND: Oui, mais il y est. Nous l'avons dans l'article 15.
M. LESAGE: Excusez-moi. Entre l'article 18 et l'article 19 on doit avoir
un article qui se lira comme suit: « L'article 1 de la Loi de la
Régie des transports, Statuts refondus 1964, chapitre 228, est
modifié en y retranchant les mots « et communications » dans
les première et deuxième lignes ».
M. BERTRAND: Ils l'ont oublié.
M. LESAGE: C'est cela que j'ai dit. Il y a un trou.
M. BERTRAND: Vous avez raison.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelquefois il y en a de trop, et parfois pas
assez.
M. LESAGE: Là, ce n'était pas assez. M. BERTRAND: Et puis
l'article 19...
M. LESAGE: C'est clairement un article qui a été
oublié dans la transcription.
M. BERTRAND: C'est cela. Cela arrive, surtout à ce temps-ci.
M. LESAGE: Evidemment.
M. BERTRAND: L'avez-vous, M. le Président?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je vais essayer de voir.
M. LESAGE: Si l'on veut, on pourrait se rapprocher du
Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 1 de la Loi de la
Régie des transports...
M. LESAGE: L'article 1 de la Loi de la Régie des transports
(Statuts refondus 1964, chapitre 228) est modifié en y retranchant les
mots « et communications »...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Dans les premier et
deuxième paragraphes.
M. LESAGE: Non, dans les première et deuxième lignes.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Dans les première et
deuxième lignes, je l'ai. D'accord ça va.
M. BERTRAND: Ensuite...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est l'article 19.
M. BERTRAND: C'est l'article 19...
M. LESAGE: C'est l'article 19 qui devient l'article 20 purement et
simplement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est cela.
M. LESAGE: Cela va pour le jste.
M. BERTRAND: Cela va comme il faut après, parce que nous sommes
entrés dans la Loi de la régie.
M. LESAGE: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 20?
M. BERTRAND: Les autres, c'est de la concordance quant à la Loi
de la Régie des transports.
M. LESAGE: Si vous voulez, je sais que le député
d'Abitibi-Est a vérifié; alors, je voudrais lui demander...
M. BERTRAND: Oui, parfait
M. LESAGE: J'ai fait seulement une vérification rapide, hier
soir...
M. BERTRAND: C'est ça. M. LESAGE: ... etj' ai vu ce
trou-là. M. BERTRAND: Je l'ai vérifié avec... M. LESAGE:
Je n'en ai pas vu d'autres.
M. BERTRAND: ... le secrétaire général et nous
avions trouvé une des omissions à l'article 19.
M. LESAGE: Cest de la concordance jusqu'à 36.
M. BERTRAND: Ah oui, jusqu'à la fin. M. LESAGE: Bien 36, c'est
transitoire. M. BERTRAND: Ah oui.
M. LESAGE: Ce n'est pas de la concordance.
M. BERTRAND: Juste en attendant.
M. LESAGE: C'est une disposition transitoire.
M. BERTRAND: Article 36. Toutes les ordonnances qui avaient
été adoptées demeurent en vigueur.
M. LESAGE: II faut renuméroter chaque article, M. le
Président.
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): M. le Président, j'ai
l'honneur de faire rapport que le comité a adopté le bill 87 avec
des amendements qu'il vous prie d'agréer.
M. LEBEL (président): L'honorable premier ministre propose que
les amendements soient maintenant lus et agréés. Cette motion
sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. BERTRAND: Troisième lecture, M. le Président.
Troisième lecture
M. LEBEL (président): De consentement unanime de la Chambre,
l'honorable premier ministre propose la troisième lecture du projet de
loi 87. Cette motion sera-t-elle adoptée?
MR. HANLEY: No, I am going to maintain very briefly, I am going to ask
the Prime Minister, yes I am, to object to Ottawa's authority. The Canadian
Broadcast Commission is an authority that could be taken away from Quebec... I
will be very brief.
MR. BERTRAND: I am taking good note of the protest mentioned by the
honourable Member for St-Anne.
MR. HANLEY: I have been advised by...
M. LESAGE: M. le Président, sur un point d'ordre. Autant, tout
à l'heure, je me suis opposé en comité à ce que le
député de Sainte-Anne fasse un long discours sur le sujet des
communications, autant à ce moment-ci, je crois qu'il peut, en vertu de
notre règlement, parlant du contenu du bill, c'est-à-dire des
communications dans le Québec, réclamer le transfert de la
juridiction sur le système télégraphique d'Ottawa à
Québec. Il est parfaitement dans l'ordre.
MR. HANLEY: Just very briefly, Mr. President.
M. BERTRAND: Je n'ai pas d'objection. Je suis prêt à
seconder la proposition du chef de l'Opposition pour appuyer la demande que je
trouve fort raisonnable du député de Montréal-Sainte-Anne
et que vous lui accordiez quelques minutes.
MR. HANLEY: I want to say a word on the transfer of jurisdiction from
Ottawa to Quebec. Am I in order, now, Mr. President?
MR. PRESIDENT: Yes, go on.
MR. HANLEY: I want the transfer of jurisdiction from Ottawa to Quebec
concerning communications of the telegraph system that is not functioning
properly in Quebec by the CN Telegraph, a Crown company. They have failed to
exercise a problem which I had brought to their attention through a telegram.
They have failed by more than 24 hours, no. 1. They have left a family
poverty-stricken because they have failed in their duties to deliver a
communication within the Province of Quebec within a reasonable time. I would
ask the Government to ask for that transfer of jurisdiction.
Second request to the Government of Quebec. Ottawa has threatened
Quebecers against the transmission of television programs from the United
States to Canada and Quebec. I would ask the Government to insist that such
jurisdiction should be transfered to the Province of Quebec if we, in the
Province of Quebec, are interested in the transmission of television programs
from the United States, we should be entitled to such programs, and I hope, at
the next Conference, that the Government of the Province will insist on a
transfer of such jurisdiction. We have an example, a Quebec family has been
left poverty-stricken because of the laxity of a Federal Government's Crown
company. If it had been a Provincial issue, there would have been no laxity,
and a family would not have been left poverty-stricken. This is a serious
problem. I do not give a telegram to a Federal authority and I do not ask my
Government to pay for that telegram because it is a poverty case, and I do not
want to have the Federal authority not deliver the telegram, to telephone the
telegram ten hours later than it should have, and this is why I think we have a
good reason to fight for the jurisdiction of communications, radio and
television programs, from Ottawa to Quebec, and I ask the Government to take a
note on facts that I am bringing before this Assembly today.
MR. BERTRAND: Thank you.
M. LE PRESIDENT: La motion de troisième lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. BERTRAND: Bill 88, Loi abrogeant le secrétariat.
Bill 88 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose la deuxième
lecture de la Loi abrogeant la Loi du secrétariat et modifiant d'autres
dispositions législatives.
M. BERTRAND: Vous avez le projet?
M. LESAGE: Oui, et nous l'avons examiné.
M. BERTRAND: Oui, il doit y avoir...
M. LESAGE: II faudrait bien que le premier ministre fasse sa
prière.
M. BERTRAND: Le lieutenant-gouverneur ayant pris connaissance du
présent projet de loi en recommande fortement l'adoption par cette
Chambre.
Voilà le long discours que j'avais à prononcer sur cet
important projet de loi que je suis heureux de soumettre à la Chambre,
en l'absence de l'honorable député de Matapédia. Mais je
sais où il est, par exemple, il est probablement en route pour la
Louisiane où il s'en va avec un autre de mes collègues
représenter le gouvernement du Québec.
M. LESAGE: II est rendu. Ils sont partis le 5 ou le 6 décembre et
doivent revenir le 15. Le député de Matapédia a
été un titulaire de ce ministère qui a vu lentement
s'effriter
ses pouvoirs. L'effritement s'est accentué constamment depuis
I960, au point que la compétence du secrétariat de la province
était devenu une agglomération assez hétéroclite
d'ailleurs de juridictions sur des affaires administratives mineures.
Il y a certainement lieu, comme le propose le premier ministre par son
projet de loi, de redistribuer ces compétences dans les divers
ministères où elles seront exercées d'une façon
beaucoup plus appropriée, il reste donc, M. le Président, en
acceptant la deuxième lecture du bill, c'est-à-dire le principe,
à étudier en comité plé-nier la mécanique
des transferts, ce qui est, je vous l'avoue, assez fastidieux.
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE : Mais, nous devons le faire. C'est un bill qui a
au-delà de 100 articles et il faudra bien l'examiner. Mais, pendant ce
temps-là, M. le Président, vous pourrez vaquer à d'autres
occupations, et vous en remerciez sans doute le ciel.
M. BERTRAND: Nous communiquerons avec vous, M. le Président,
lorsque nous serons prêts.
M. CLICHE: J'aurais une observation à faire avant que l'on passe
en comité, avant que la deuxième lecture soit adoptée.
Peut-être pour rappeler des souvenirs au sujet de personnalités
qui ont occupé le poste de Secrétaire de la province, notamment
depuis que je suis député, depuis 1960. Je veux parler du
député de Terrebonne, M. Lionel Bertrand, qui a été
Secrétaire de la province pendant maintes années et qui
était fortement convaincu de l'importance du ministère qu'il
occupait. Je me souviens des lois qu'il présentait à chaque
année et de l'importance, encore une fois, du prestige qu'il
s'attribuait, à juste titre, parce qu'à ce moment-là le
secrétariat avait certainement plus de juridiction et de pouvoirs qu'il
n'en a maintenant.
Le député de Terrebonne était souvent l'objet de
remarques de la part des députés de l'Opposition. On le
taquinait, notamment sur la première attribution qu'il avait, lui, comme
secrétaire, et toutes les personnalités qui ont occupé le
poste de Secrétaire de la province ont eu la même. Il était
gardien du Grand Sceau de la province. Je me souviens qu'on le taquinait, et
qu'il a été l'objet d'une série de remarques dans les
journaux et même de caricatures concernant le Grand Sceau. On faisait des
jeux de mots à ce sujet-là, il n'en reste pas moins que le
député de Terrebonne, l'honorable Lionel Bertrand, a
occupé ce poste avec beaucoup d'honneur, qu'il y a donné tous ses
talents et qu'il a certainement aidé grandement sa province.
Aujourd'hui, le poste n'est pas aussi important qu'il l'était. On a
réduit les attributions du Secrétaire de la province. Je
comprends, et j'admets que le poste doit maintenant faire l'objet de la
présente loi.
M. BERTRAND: M. le Président, je n'ai pas l'intention de parler
sur le projet de loi. Je voudrais, étant donné que nous avons,
cet après-midi, beaucoup de jeunes visiteurs dans les galeries, leur
dire que, s'ils voient que la Chambre est vide ou à peu près, ce
n'est pas parce que les députés ne sont pas dans le parlement. Au
moment où nous parlons ici, il y a deux commissions qui
siègent.
Premièrement, la commission de l'Education, où l'on
procède à l'étude du projet de loi 62 sur l'organisation
scolaire dans l'île de Montréal. Cette commission siège au
rez-de-chaussée, à la salle 81-A. On discute là, cet
après-midi, d'organisation scolaire.
Deuxièmement, il y a une autre commission parlementaire, celle
relative au Tourisme, à la Chasse et à la Pêche, qui
étudie le projet de loi qui s'intitule Conservation de la faune. Cette
commission, composée, comme celle de l'Education, de plusieurs
députés, tant du côté de l'Opposition que du
côté ministériel, siège à la salle 91 au
rez-de-chaussée également.
C'est donc dire que, si les banquettes sont vides ici, il y a beaucoup
de députés qui siègent à l'heure actuelle dans deux
autres locaux à l'intérieur du Parlement.
Je tenais à faire ces quelques remarques parce que, trop souvent,
l'on dit que les députés sont absents alors qu'ils sont ou en
Chambre ou dans des comités ou à leur bureau où des
électeurs, des électrices viennent les voir.
M. CLICHE: On pourrait ajouter, pour que l'on comprenne bien le travail
qui est fait par les députés à ces commissions ou
comités, que l'on étudie les lois qui sont soumises ici en
première lecture à l'Assemblée nationale, ensuite en
deuxième lecture et en troisième lecture. Pour qu'on
procède plus rapidement, on étudie dans, des salles
séparées, certains projets de loi où des
personnalités de la province, des organismes peuvent venir
témoigner, donner leur point de vue, et, à la suite de toutes les
observations, de l'étude faite en comité, le projet de loi
revient à l'Assemblée nationale pour être
étudié à nouveau, changé, amendé puis
adopté finalement.
M. BERTRAND: Merci. Alors deuxième lecture.
M. LE PRESIDENT: Alors la motion de deuxième lecture sera-t-elle
adoptée?
M. BERTRAND: Adopté. M- LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre propose que je quitte
maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme en comité
plénier pour l'étude du projet de loi no 88. Cette motion
sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Comité plénier
M. SAUVAGEAU (président du comité plénier): A
l'ordre!
M. BERTRAND: Article 1.
M. LE PRESIDENT: Bill 88, article 1, adopté. Article 2,
adopté.
M. BERTRAND: Article 3, M. le Président...
M. CLICHE: J'ignore si c'est à cet article-là ou à
un autre que l'on pourrait, selon les règlements, parler du nombre des
employés qui sont en fonction au nouveau secrétariat...
M. BERTRAND: Oui, le...
M. CLICHE: Qu'est-ce qu'il advient de tout le personnel, des
fonctionnaires supérieurs, etc?
M. BERTRAND: Un instant.
M. LESAGE: Qu'est-ce qu'on va faire avec M. Douville et avec M.
Darveau?
M. BERTRAND: M. Douville et M. Darveau. M. Darveau s'en ira au
ministère de la Justice comme sous-ministre; il va être
chargé de la Régie des loyers, des changements de noms, des
lettres patentes, des reglstraires. C'est pour ça qu'il s'en va
là.
M. LESAGE: M. Gravel et toute la division des compagnies...
M. BERTRAND: M. Gravel n'est plus là.
M. LESAGE: Oui, oui, M. Gravel et toute la division des compagnies vont
au ministère des
Institutions financières, compagnies et coopératives.
M. BERTRAND: Au ministère des Institutions financières,
compagnies et coopératives.
M. LESAGE: Oui. Et le fonctionnaire qui est responsable des
coopératives, c'est...
M. BERTRAND: Ils sont déjà au ministère des
Institutions financières, compagnies et coopératives.
M. LESAGE: Ils sont déjà au ministère des
Institutions financières, compagnies et coopératives,
M. BERTRAND: M. Lambert assume la direction des coopératives.
M. LESAGE: II est déjà chez M. Maltais.
M. BERTRAND: M. Lambert est déjà là. M. Douville
occupera le poste d'archiviste...
M. LESAGE: ... qui est créé par la loi.
M. BERTRAND: C'est ça. Conservateur des archives.
M. CLICHE: Je pense que c'est peut-être l'occasion de leur rendre
hommage à ces deux fonctionnaires supérieurs, M. Douville et M.
Darveau...
M. BERTRAND: Oui. Deux excellents fonctionnaires.
M. CLICHE: ...pour l'excellent travail qu'ils ont fait...
M. BERTRAND: Deux excellents fonctionnaires.
M. CLICHE: ... dans l'exercice de leurs fonctions...
M. BERTRAND: Et c'est pourquoi nous avons voulu...
M. CLICHE: ... dans le meilleur intérêt de la province.
M. BERTRAND: ... leur donner des fonctions équivalentes à
celles qu'ils occupaient.
M. LESAGE: Mes relations avec messieurs Douville et Darveau, qui
étaient déjà des hauts
fonctionnaires lorsque f ai assumé mes fonctions en 1960, ont
toujours été excellentes. Je n'ai eu qu'à m'en
féliciter. J'ai travaillé d'une façon assez intime avec M.
Darveau à la rédaction de certaines lois.
C'est un homme qui a toujours eu beaucoup de travail, mais, quand on
veut que quelque chose soit fait, c'est souvent aux gens qui ont le plus de
travail qu'il faut le confier.
Tout ce que nous avons confié à M. Darveau pour la
préparation de la législation était toujours très
bien fait. Un homme aussi difficile que M. Louis-Philippe Pigeon aimait
beaucoup travailler avec M. Darveau. C'est déjàbeaucoup dire.
M. PAUL: Oui, mais pour autant que M. Darveau ne le dise pas.
M. BERTRAND: C'est une excellente recommandation pour M. Darveau.
M. LESAGE: Oui, en effet.
M. BERTRAND: Maintenant, à la fin de l'article 3...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 2, adopté.
M. BERTRAND: ... on remplacerait, aux cinquième et sixième
lignes, les mots « le secrétaire de la province, » par les
mots « le procureur général. »
M. PAUL: C'est ce qui a trait au statut...
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre a parfaitement
raison. C'est pour la disposition des surplus de personnel.
M. BERTRAND: C'est ça. Bien oui.
M. LESAGE: Je trouvais que c'était imposer au
lieutenant-gouverneur en conseil un travail qu'on peut laisser à la
discrétion d'un ministre, comme c'était à la
discrétion du Secrétaire de la province, surtout que, pour le
moment, cela ne changera pas la personne humaine qui occupe les fonctions.
M. PAUL: On a aussi M. Darveau qui s'en viendra au ministère de
la Justice...
M. LESAGE: C'est ça.
M. PAUL: ... qui est parfaitement au courant de toute l'administration
et de la disposition de ces surplus.
M. LESAGE: C'est raisonnable.
M. CLICHE: Quant à M. Douville, quelles vont être ses
fonctions exactement?
M. PAUL: Si vous examinez la loi, vous verrez, à l'article 24,
qu'il va y avoir la création d'un poste de conservateur des archives
nationales. Je viens justement de laisser MM. Douville et Darveau . Je me
sens quasiment en conscience de justifier mon absence de la Chambre, ce qui
n'arrive pas souvent , Je veux joindre mes compliments à ceux qui
ont été offerts par l'honorable premier ministre et par
l'honorable chef de l'Opposition a l'endroit de MM. Douville et Darveau. Ce
sont des fonctionnaires d'une grande minutie de travail, d'une
ponctualité exemplaire. M. Darveau est un juriste toujours
disposé à nous aider et nous avons en lui un légiste qui
connaît à peu près par coeur tous les statuts. Pour une
référence rapide, pour une interprétation de la loi, je
crois que M. Darveau n'a pas son pareil.
Quant à M. Douville, il a accompli son travail avec beaucoup
d'énergie, beaucoup de minutie également. Je crois que nous
devions, en quelque sorte, assurer un certain prestige à ces deux hauts
fonctionnaires. C'est pourquoi M. Darveau viendra comme sous-ministre, gardant
toute cette section du secrétariat où il y a un aspect judiciaire
ou parajudiclaire: la Régie des loyers, par exemple, les changements de
noms et autres problèmes semblables. Quant à M. Douville, je
crois que, si l'on tient compte de sa carrière d'écrivain et du
goût qu'il a toujours manifesté pour les archives, il sera tout
à fait heureux à son nouveau poste. D'ailleurs, il était
tout à fait heureux quand l'honorable premier ministre l'a pressenti de
cette nomination éventuelle qui pourrait devenir sienne.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 3, adopté, tel
qu'amendé. Article 4?
M.BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 5? Adopté. Article 6?
M. BERTRAND: A l'article 6, nous pouvons commencer l'examen; c'est le
bureau de l'éditeur officiel du Québec. J'aurai, au paragraphe c)
de l'article 137 que l'on retrouve dans cette section 6, deux amendements.
D'abord, l'article 137 c): « les documents et annonces; » nous
pouvons faire disparaître les mots « et annonces, » document
étant un terme au sens assez générique.
M. LESAGE: M. le Président, si le premier ministre me
permettait...
M. BERTRAND} Oui, oui.
M. LESAGE: ... je voudrais faire une vérification rapide des
articles 135 et suivants...
M. BERTRAND: Parfait.
M. LESAGE: ... pour les comparer avec les articles 20 et suivants de la
Loi du secrétariat que nous venons d'abroger par l'article 1.
L'article 136, est-ce nouveau?
M. PAUL: Il relève maintenant, M. le Président, de
l'Assemblée nationale. C'est nouveau.
M. LESAGE: Oui, c'est pour ça qu'on l'appelle le bureau de
l'Editeur officiel,...
M. PAUL: Le bureau de l'Editeur officiel du Québec.
M. LESAGE: C'est une nouvelle appellation qui n'existe pas
présentement?
M. PAUL: Je n'ai pas compris.
M. LESAGE: C'est une nouvelle appellation pour un nouvel organisme qui
n'existe pas comme tel maintenant?
M. PAUL: Ici à l'Assemblée nationale, il n'y a pas de
service, alors ce sera le bureau de l'Editeur officiel. Ce sera comme si
c'était un service sous le contrôle d'un ministre, mais ce sera un
service sous le contrôle du président de l'Assemblée
nationale.
M. LESAGE: Evidemment, Je ne veux pas fendre les cheveux en quatre,
mais, en vertu de 137, l'Editeur officiel du Québec sera chargé
par le paragraphe b) de faire imprimer et publier un journal officiel connu
sous le nom de la Gazette officielle du Québec.
Or, la Gazette officielle du Québec publie beaucoup plus les
décisions de l'exécutif que les décisions
législatives. Mais, enfin.
M. PAUL: Dans ce même article 137, M. le Président, il y a
une coutume commerciale qui a été établie, c'est que
l'Editeur officiel du Québec vend les volumes, et il n'y a jamais eu
aucun texte de loi qui l'a autorisé à le faire. Alors, nous
proposerions d'ajouter, après le paragraphe c), le paragraphe suivant:
« L'Editeur officiel du Québec est chargé de la vente des
publications du gouvernement et en fixe le prix. » Et le prix est
fixé suivant le coût d'impression.
M. LESAGE: Ce serait un paragraphe d)? M. PAUL: Non, ce serait un
alinéa... M. LESAGE: Un alinéa.
M. PAUL: ... après le paragraphe c). Pour confirmer un
état de fait ou un usage qui existe. Tel pouvoir n'a jamais
été donné déjà par la loi.
M. LESAGE: Alors, le ministre voudrait-il relire?
M. PAUL: Oui. Après de plus, cet article pourrait comporter
l'addition de l'alinéa suivant: « L'Editeur officiel du
Québec est chargé de la vente des publications du gouvernement et
en fixe le prix. »
M. LESAGE: Dit-on fixe ou détermine?
M. PAUL: Bien, détermine... si vous aimez mieux
détermine!
M. LESAGE: Il faudrait demander ça au député de
Chicoutimi.
M. PAUL: Il est peut-être dans la faune.
M. LESAGE: Le député de Chicoutimi est dans la faune?
M. PAUL: Il est peut-être au comité de la faune.
M. LESAGE: Parmi les fauves.
M. PAUL: Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas.
M. CLICHE: Le député de Chicoutimi a des idées
fixes; alors, il serait en faveur de cet amendement.
M. PAUL: Il n'y a pas d'amendements à a) b) c).
M. LESAGE: Très bien.
M. PAUL; Ah oui, on enlève les mots « et annonces
».
M. LESAGE: Pardon?
M. PAUL: A c) il faut biffer « et annonces ». « Les
documents » est un terme générique qui couvre tout. Je
viens Justement de laisser MM. Darveau et Douville; les deux, M. Douville, en
sa qualité, il est un expert en imprimerie, et M. Darveau, avec toute
l'expérience de juriste qu'il possède, tous les deux m'assurent
que les documents couvrent tout.
M. LESAGE: Bien sûr!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Alors, « et annonces » est
biffé.
M. PAUL: Met-on « détermine » ou « fixe
»? M. LESAGE: Comme vous voudrez.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 137, adopté avec
amendement.
M. LESAGE: Quand on dit détermine, ça peut peut-être
permettre de faire des ventes à rabais, des ventes d'occasion.
M. PAUL: Oui, c'est moins sûr que fixe. On va garder le mot fixe.
Nous allons nous fixer sur ce terme.
M. LESAGE: A 138...
M. PAUL: A l'article 138, on nous dit qu'on devrait peut-être
garder le mot « annonce » à cause de l'expression anglaise
« all advertisements ». Il semblerait que cela n'ait pas la
même portée ou la même interprétation.
M. LESAGE: Ilya des lois qui disent, par exemple, que telle chose doit
être annoncée dans la Gazette officielle. C'est sans doute pour
cela que l'on trouve ici le mot « annonce ».
M. PAUL: C'est pour cela qu'ici on nous a conseillés de garder le
mot « annonce », même si on le faisait disparaître
à c) de 137.
M. BERTRAND: Pour qu'il y ait similitude de textes entre l'article 137
et 138, je pense qu'au lieu d'amender le paragraphe c) de 137 dans le sens
qu'on indiquait tantôt, on serait mieux de dire « les documents,
annonces et avis ». Autrement, dans les deux cas le mot « document
» n'aura pas le même sens.
Je pense qu'il est préférable de laisser c) comme il est,
mais en le modifiant pour dire « les documents, annonces et avis »
pour qu'il y ait de la concordance avec 138.
M. LESAGE: M. le Président, si vous me permettez. Evidemment, ce
n'est pas une affaire bien importante, mais les annonces, avis et documents
auxquels on se réfère à l'article 138 se rapportent
à 137b) et non à 137c).
M. BERTRAND: Oui, admis. Mais, d'autre part...
M. LESAGE: Pour la raison que j'ai donnée tantôt, il faut,
à l'article 138, étant donné qu'il mentionne la Gazette
officielle, inscrire « annonces et avis », parce que le texte des
lois requérant des publications parlent quelquefois d'annonces,
quelquefois d'avis. L'article 137b) est relié à l'article 138,
mais non pas l'article 137c).
M. PAUL: Voici, nous avons peut-être un peu plus
d'expérience dans l'interprétation et l'analyse des textes. Pour
le commun des mortels, ne serait-ce pas plus facile si nous avions les
mêmes expressions...
M. BERTRAND: La même formulation. M. PAUL: ... à c) de
l'article 137.
M. LESAGE: Evidemment, je n'entends pas faire un casus belli, mais il
est sûr qu'à c) on veut couvrir tout. Il suffit d'un mot, «
document ». Tandis que dans l'article 138, on veut couvrir le genre de
publications qui sont exigées par des lois dans la Gazette officielle,
et c'est pour cela qu'il faut se référer aux termes
employés dans ces lois. Or, dans les lois, on emploie quelquefois le mot
« annonce » et quelquefois le mot « avis ». C'est la
seule raison de l'utilisation des trois termes à l'article 138.
M. MALTAIS (Limoilou): A l'article 137c), il est question de publication
et il est question de publication à l'article 138 également.
M. LESAGE: Non, pardon. Ce sont les documents dont le
lieutenant-gouverneur en conseil requiert la publication et non pas les
lois.
M. BERTRAND: En fait, on pourrait le laisser tel quel.
M. LESAGE: Ce n'est pas un casus belli.
M. BERTRAND: Non, en fait on pourrait le laisser tel quel.
M. LESAGE: On pourrait le laisser comme cela.
M. BERTRAND: Oui.
M. LES AGE: Malgré que le mot « annonce » dans
l'article 137c) est une redondance Inutile. Enfin!
M. PAUL: On ferait disparaître l'amendement de l'article 137.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): On laisse « et annonces
»?
M. BERTRAND: « Et annonces ».
M. PAUL: « Et annonces » à l'article 137c).
M. LESAGE: Franchement, notre institution coûte trop cher la
minute pour perdre notre temps sur ces détails.
M. BERTRAND: Oui. Article 138. M. LESAGE: D'accord.
M. BERTRAND: Article 139. A-t-on des remarques à faire sur les
articles 138, 139, 140, 141, 142?
M. LESAGE: Non. Ce sont, dans des termes plus appropriés, les
mêmes dispositions que l'on retrouve aux articles 20 à 29 de la
Loi du Secrétariat.
M. BERTRAND: Article 7?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 6 adopté, tel
qu'amendé. Article 7?
M. LESAGE: C'est la Loi de l'exécutif. C'est de la concordance.Il
faut faire disparaître de la Loi de l'exécutif la mention du
ministère du Secrétariat.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT; Article 7, adopté?
M. LESAGE: Article 7, un instant, s'il vous plaît. Bien 7, c'est
la Loi de l'exécutif.
M. BERTRAND: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 8?
M. LESAGE: Article 8, la Loi des employés publics.
M. CLICHE: C'est également pour faire disparaître le nom du
Secrétariat de la province.
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté.
M. LESAGE: C'est pour la prestation des serments.
M. LE PRESIDENT: Article 9?
M. LESAGE: Article 9, c'est la même chose que l'article 6.
M. BERTRAND: Même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 10?
M. LESAGE : Un instant, il faudrait demander au député de
Richmond si nous avons le droit de faire ça. C'est la loi de la morale
publique.
M. LE PRESIDENT: Adopté, en attendant. M. LESAGE: Un instant. M.
BERTRAND: Article 11?
M. LESAGE: Le ministère de la Justice, la morale.
M. PAUL: C'est intéressant, cette partie-là, M. le
Président.
M. LESAGE: Article 11, adopté. Le cinéma. La loi du
cinéma. Les Affaires culturelles seront chargées du
cinéma.
M. LE PRESIDENT: Article 12?
M. BERTRAND: Du cinéma en plein air.
M. LESAGE: Avez-vous objection à envoyer le cinéma aux
Affaires culturelles?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 13?
M. BERTRAND: La même chose, concordance. Article 14. Article
15.
M. LE PRESIDENT: Article 14, adopté. Article 15, adopté.
Article 16, adopté.
M. BERTRAND: Article 17.
M. LE PRESIDENT: Article 17, adopté. Article 18,
adopté.
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: Article 19.
M. LE PRESIDENT: Article 19, adopté.
M. BERTRAND: Cela réfère à l'Office du film.
M. LESAGE : Oui, un instant, là. C'est pour confier l'Office du
film au ministère. Ce sont les articles 33 et suivants de la Loi du
Secrétariat abrogée par l'article 1. Je crois que c'est plus
élaboré que les articles 33, 34 et 35 de la Loi du
Secrétariat.
L'article 22 remplace les articles 33 et 34 de la Loi du
Secrétariat. L'article 23 remplace l'article 35. C'est mot à mot,
alors ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 22 Article 23.
M. LESAGE: Oui,oui.
M. LE PRESIDENT: Article 24, il ne vous reste plus...
M. LESAGE: Non, non, là, nous établissons les archives
nationales.
M. LE PRESIDENT; On ne les adopte pas.
M. LESAGE: Non, non, c'est du nouveau, ça.
M. LE PRESIDENT: C'est toujours sur... M. LESAGE: Article 24 et
suivants.
M. LE PRESIDENT: ... l'article 19, les sous-amendements.
M. LESAGE: Oui, c'est l'amendement à la Loi des Affaires
culturelles.
Mais, quand nous arrivons à l'article 24 proposé de la Loi
des Affaires culturelles, c'est nouveau. Les deux articles
précédents remplaçaient trois articles de la Loi du
Secrétariat, et c'est le même langage, la même
rédaction. Mais, ici, c'est nouveau, c'est la création des
archives nationales dont le directeur, avons-nous appris il y a quelques
instants, sera M. Douville.
M. PAUL: En pratique, il existe actuellement deux endroits où se
trouvent des archives, au ministère des Affaires culturelles et au
Secrétariat. Depuis quelques années, disons cinq ou six ans, le
ministère des Affaires culturelles s'en va dans une voie concernant les
archives et le Secrétariat de la province également dans une
autre voie. Alors, à ce moment-là...
M. LESAGE: Est-ce que c'était réellement divergent?
M. PAUL: Non, mais disons que c'était dans la législation
ou dans l'application. Je crois qu'ici avec une définition, un endroit
bien déterminé où seront conservées les archives,
je crois que ça convient que ce soit au ministère des Affaires
culturelles.
M. LESAGE : Je suis bien d'accord. M. PAUL: Alors, c'est nouveau.
M. LESAGE: D'ailleurs, du temps de M. Athanase David, plusieurs
fonctions du ministre des Affaires culturelles étaient remplies par le
Secrétaire de la province. Je me souviens de la distribution des
prix.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis son successeur.
M. LESAGE: A ce point de vue, oui, dans ce domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, le prix David.
M. LESAGE: D'ailleurs, le député d'Abitibi-Est mentionnait
tout à l'heure M. Lionel Bertrand, l'ex-Secrétaire de la
province. C'était un de ses titres de gloire d'être un successeur
de M. David.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui ça?
M. LESAGE: M. Lionel Bertrand, qui a été Secrétaire
de la province de 1960 jusqu'à ce qu'il soit remplacé par le
député de Matapédia.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Malheureusement.
M. CLICHE: La juridiction actuelle du ministère des Affaires
culturelles concerne les archives historiques seulement, c'est ça?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour répondre à la question du
député d'Abitibi-Est, les archives du Québec,
actuellement, qui sont sous la responsabilité du ministre des Affaires
culturelles étaient des archives dites historiques. On donnait au mot
« historique » une connotation peut-être un peu restrictive,
en ce sens qu'on s'attachait davantage à conserver des documents
anciens, c'est-à-dire des documents qui remontaient à une
époque qu'on fixait arbitraire-
ment à 100 ans ou 150 ans, etc. Or, la nouvelle philosophie des
archivistes est différente eu égard à toutes les
recherches que l'on doit faire, par exemple dans le domaine économique,
politique, social, etc. Il est devenu essentiel que nous conservions tous les
documents administratifs, par exemple, si ces documents sont de nature à
servir à l'histoire sociale, économique, ainsi de suite. C'est
donc pour cette raison que les archives du Québec, en fonction de cette
nouvelle philosophie de l'archivistique, vont avoir un champ d'action beaucoup
plus large. C'est ce qui explique les modifications qui sont apportées
aujourd'hui à la loi par le ministre de la Justice et par le premier
ministre tout à l'heure, parce qu'il faut que tous les documents,
considérés selon l'optique ancienne comme des documents
d'archives, soient tous réunis et qu'une seule personne en ait la
responsabilité, afin qu'ultérieurement, année après
année, à mesure qu'on peut ouvrir des documents, qu'on peut les
rendre publics, ils servent aux chercheurs. C'est ainsi que tout document peut
devenir un document d'archives. Je vous en donne un exemple.
Il y a quelque temps, on nous a prévenus que certains documents,
nécessaires à l'histoire économique du Québec, des
documents de faillites, menaçaient d'être détruits. Nous
avons immédiatement pris contact avec les responsables des
ministères. Nous avons recueilli ces documents qui peuvent servir
à l'histoire économique du Québec. Alors, l'orientation
des archives, en résumé, c'est une orientation,
évidemment, historique, mais tout document d'intérêt public
peut devenir ultérieurement un document d'histoire.
M. CLICHE: Dois-je comprendre que tout le personnel, au
secrétariat de la province, affecté aux archives, va
nécessairement être muté au ministère des Affaires
culturelles?
M. PAUL: C'est ça.
M. CLICHE: La réponse, c'est quoi? Oui?
M. PAUL: Oui. Tout ce qu'il y a d'archives au secrétariat s'en va
au ministère des Affaires culturelles.
M. LESAGE: M. le Président, pour la rédaction de ces
articles 24 à 34 inclusivement, que l'on propose d'inscrire à la
Loi du ministère des Affaires culturelles, est-ce qu'on s'est
inspiré de l'expérience des lois françaises?
M. PAUL: M. le Président, tout à l'heure j'ai parlé
de deux ministères qui s'occupaient des archives, et j'ai parlé
de voies, à un moment donné.
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: Alors, disons que la rédaction de ces articles, c'est la
fusion des deux projets de loi qui avaient été
préparés, l'un par le secrétariat et l'autre par le
ministère des Affaires culturelles. A ce moment-là, on a
marié les deux textes pour en avoir un qui soit acceptable.
M. LESAGE: Alalumière d'expériences respectives des
deux.
M. PAUL: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur recommandation de...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 25?
M. PAUL: Je vous répète, M. le Président, que cette
partie de notre législation, c'est sur la recommandation du
ministère des Affaires culturelles.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Alors, les articles 25, 26, 27, 28, 29,
30...
M. LESAGE: Jusqu'à 34 inclusivement.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): ... 31,
M. PAUL: Un instant.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Pas les articles. Article 19
toujours.
M. LESAGE: Les numéros que vous donnez, M. le Président,
sont des numéros d'articles de la Loi des Affaires culturelles, et non
pas du projet de loi.
UNE VOIX: L'article 32 de 19.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 32 de l'article 19.
M. LESAGE: C'est-à-dire que l'article 19 est adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Non, non. L'article 32 de l'article 19,
il y a quelque chose.
M. LE SAGE: Ah bon.
M. CLICHE: Est-ce qu'il y a un amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): C'est de ça qu'ils parlent.
M. CLICHE: Ah bon. L'article 19?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 32 de l'article 19.
M. PAUL: L'article 32, M. le Président, c'est-à-dire
l'article 19, mais on a adopté, tout à l'heure...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Oui.
M. PAUL: ... les articles 24 et 25, jusqu'à l'article 32.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Jusqu'à l'article 32.
M. PAUL: A l'article 32, il y aurait lieu d'ajouter, à la
première ligne, « la signature du conservateur ou d'un adjoint
autorisé par le ministre ». A un moment donné, le
conservateur peut être malade alors qu'on aurait besoin de certification,
de signatures...
M. CLICHE: Conservateur avec C majuscule.
M. PAUL: Ah, je ne sais pas, M. le Président, c'est tellement
beau que ça mérite des grandes lettres.
M. BERTRAND: « Ou d'un adjoint autorisé par le ministre.
»
M. PAUL: II parle de la grande lettre de conservateur.
M. CLICHE: Pendant un certain temps, c'était M. Faribault.
M. PAUL: Alors, « ou d'un adjoint autorisé par le ministre
».
M. CLICHE: Alors, l'amendement c'est «ou d'un adjoint...
M. PAUL: « Ou d'un adjoint autorisé par le ministre
».
M. CLICHE: ... autorisé.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): « La signature du conservateur ou
d'un adjoint autorisé par le ministre ». Adopté?
M. CLICHE: C'est « d'un adjoint » ou « de l'adjoint
»?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): « Ou d'un adjoint ».
M. TREMBLAY (Chicoutimi): « D'un adjoint », parce qu'il peut
y en avoir plusieurs.
M. CLICHE: Oui, très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 32, y a-t-il d'autres
amendements?
M. BERTRAND: Dans le deuxième alinéa, « toute copie
ainsi signée », au lieu de « qu'il a signée
».
M. CLICHE: En vertu de cette signature...
M. PAUL: M. le Président, le paragraphe 2 pourrait se lire comme
suit: « Toute copie ainsi signée équivaut devant tout
tribunal à l'original même de tout document ou toute copie
paraissant être revêtu de telles signatures est censé...
»
M. CLICHE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Bon. Les articles 33 et 34. L'article
19, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. PAUL: C'est l'article 32 qui est amendé. M. LE PRESIDENT (M.
Sauvageau): Non, non. M. LESAGE: Non, c'est l'article 19.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 19 a été
adopté.
M. PAUL: Cest ça, l'article 32 dans l'article 19.
M. CLICHE: Articles 32, 33, 34.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 19, tel qu'amendé,
adopté. Article 20. Adopté?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Pourquoi au ministre des
Institutions financières, compagnies et coopératives? Il s'agit
d'une décision...
M. BERTRAND: II y a eu beaucoup d'amendements, là.
M. LESAGE: ... du tribunal du travail et on devait remettre une copie
authentique de la décision au Secrétaire de la province, parce
que la Gazette officielle du Québec était de sa
compétence. Pourquoi passer par ce ministère? Evidemment, je ne
parle pas de la personnalité du ministre, là; je parle de la
compétence du ministère. Pouquoi passer par le ministère
des Institutions financières, compagnies et coopératives pour
faire publier dans la Gazette officielle une décision du tribunal du
travail dissolvant une association de travailleurs?
Les associations de travailleurs relèvent du ministre du Travail
et de la Main-d'Oeuvre, non pas du ministre des Institutions
financières.
M. BERTRAND: Non, mais c'est parce que... Voici ce que dit l'article et
cela a été amendé, par exemple.
M. LESAGE: Oui, oui, je l'ai devant moi.
M. BERTRAND: S'il s'agit de syndicats professionnels, une copie
authentique de la décision est transmise au secrétaire de la
province...
M. LESAGE: Oui, c'est ça.
M. BERTRAND: ... qui en donne avis dans la Gazette officielle.
M. LESAGE: Oui, mais c'était bien compréhensible parce que
l'éditeur de la Gazette officielle relevait du secrétaire de la
province.
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Il va relever maintenant de l'Assemblée nationale.
Alors, pourquoi faire des détours au ministère des Institutions
financières? Je vous avoue que je n'y comprends rien.
M. PAUL: C'est parce que l'Implication regarde le ministère des
Institutions financières, mais pas en tant qu'éditeur officiel.
C'est plutôt dans le but de centraliser les documents qui affectent les
corporations ou les syndicats. Je crois que l'article 66 de la loi
traite...
M. LESAGE: Oui, mais les syndicats professionnels ne relèvent
aucunement du ministère des Institutions financières. Ce sont les
syndicats coopératifs. Or, ici il s'agit de syndicats de travailleurs. A
mon sens, cela devrait être au ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, si l'on veut être logique.
M. CLICHE: Un peu pour la même raison que l'article suivant...
M. LESAGE: Bien oui.
M. CLICHE: On remplace les pouvoirs qu'avait le secrétaire de la
province, c'est-à-dire qu'on les transporte au ministre du Travail
plutôt...
M. LESAGE: Parce qu'il s'agit de la Loi des accidents du travail.
M. BERTRAND: Dans le cas des accidents de travail, à l'article
66...
M. LESAGE: Bien oui.
M. CLICHE: Evidemment, cela relève du ministre du Travail, mais
dans le cas d'un syndicat professionnel...
M. BERTRAND: Et dans le cas d'un règlement, article 66, c'est la
publication du règlement qui n'a pas été
désavouée.
M. LESAGE: Bien, oui, alors cela va relever du ministre...
M. BERTRAND: Les règlements de la Commission des accidents du
travail seront publiés dans la Gazette officielle aussitôt
après leur entrée en vigueur.
M. LESAGE: Je ne vois pas pourquoi, à l'article 20, on ferait le
détour par le ministère des Institutions financières. Je
pense qu'on devrait purement et simplement le laisser au ministre du Travail
qui est responsable, qui en a connaissance...
M. PAUL: Est-ce qu'on pourrait laisser en suspens cet article-là?
Il y a certainement une justification qu'on va essayer de vérifier pour
la donner.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 20, suspendu. Article 21?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 22? Adopté.
M. LESAGE: Est-ce que les fauves qui siègent à la salle 81
ne sont pas en train de bouleverser cette loi des clubs de pêche et de
chasse?
M. BERTRAND: Non, mais on va toujours garder le nom du ministère
et la personne qui en remplit les fonctions.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 22?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît, à l'article 22, je
voudrais bien voir qu'est-ce qu'on fait, là...
M. CLICHE: Alors la Loi des clubs de chasse et de pêche,
désormais va relever du ministre des Institutions financières,
compagnies et coopératives?
M. BERTRAND: Oui.
M. CLICHE: Est-ce que c'est ça? Oui. C'est ça?
Curieux.
M. LESAGE: Mais est-ce que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche est consentant?
M. BERTRAND: Ah oui!
M. LESAGE: Ce n'est pas un homme qui se laisse dépouiller
facilement.
M. BERTRAND: C'est un homme qui est très conciliant, je pense
que, si ce sont des nouvelles responsabilités, il va les accepter.
M. LESAGE: Oui, mais cela a peut-être été
rédigé alors qu'il était à Paris. Il ne sait
peut-être pas qu'on l'a dépouillé.
M. BERTRAND: Non, Je pense que cela a été fait avant son
départ. Il a insisté pour que cela le soit avant qu'il parte.
M. LESAGE: Alors, il tient absolument à se débarrasser
comme il le dirait lui-même, de ce paquet de troubles.
M. BERTRAND: Oui.
M. CLICHE: Oui, mais pour la bonne administration et le contrôle
des permis accordés, il me semble que cela devrait demeurer au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. LESAGE: Pourquoi? Bien je trouve que c'est compliquer
l'administration pour rien.
M. BERTRAND: Bien, ce sera tout centralisé à la même
place.
M. LESAGE : Mais non, ce ne sera pas centralisé à la
même place, parce que...
M. PAUL: Tout ce qui regardera les corporations, les compagnies,
coopératives...
M, LESAGE: Oui, mais les clubs de chasse et de pêche, c'est une
institution bien différente, bien spéciale et c'est
réellement...
M. PAUL: Oui, je comprends...
M. LESAGE: C'est réellement le ministre qui peut
délimiter, déterminer les territoires de chasse et de pêche
et...
M. PAUL: Les associations elles-mêmes, les membres.
M. LESAGE: Oui, mais pourquoi faire ça à deux endroits,
alors qu'à l'heure actuelle ça se fait à la même
place? Je ne vois pas...
M. CLICHE: En d'autres termes, la loi prévoit une
formalité pour l'émission d'un permis. Et on demande que ce soit
une requête d'au moins cinq personnes, et on donne la juridiction au
ministère du tourisme.
M. LESAGE: Je ne crois pas qu'il y ait lieu de changer.
M. CLICHE: Parce que c'est lui qui émet le permis, c'est tout
simplement une demande d'émettre un permis.
M. PAUL: Mais, une fois ces clubs-là en fonctionnement, à
ce moment-là ils ont des rapports à produire, ils peuvent
peut-être avoir besoin de faire accepter des règlements. A ce
moment-là, il est normal que le tout soit centralisé au
ministère...
M. LESAGE: Ce n'est pas le ministre des Institutions financières
qui va décider si le règlement disant qu'on ne peut pas prendre
plus que 20 truites par jour dans tel lac...
M. PAUL: Non, non!
M. BERTRAND: Non, ce ne sont pas ces règlements...
M. PAUL: Ce sont des règlements administratifs.
M. BERTRAND: Ce ne sont pas les règlements du ministère
comme tel, mais beaucoup plus les règlements adoptés par les
clubs.
M. LESAGE: Le député de Limoilou n'a pas envie
d'être obligé de déterminer le nombre de truites qu'on peut
prendre dans le lac d'un club?
M. PAUL: Il aime tellement la pêche qu'il ne serait jamais
à son ministère.
M. CLICHE: Voyez-vous, pour la révocation d'un permis, il faut
faire la preuve qu'il y a eu infraction, etc. Il faudra s'adresser au
ministère des Institutions financières pour faire la preuve que
la Loi de la chasse et de la pêche a été violée
à maintes reprises.
M. MALTAIS (Limoilou): Non, mais ceci se fait couramment au
ministère de la Santé; lorsqu'il s'agit d'une incorporation, par
exemple, il y a communication entre les deux ministères; ça se
fait couramment.
M. LESAGE: Disons que...
M. MALTAIS (Limoilou): Nous obtenons les informations du
ministère concerné et ensuite nous procédons...
M. LESAGE: Lorsqu'il s'agit d'une corporation publique d'hôpital,
c'est différent.
M. MALTAIS (Limoilou): Oui mais.
M. BERTRAND: Je pense qu'il est bon d'exercer une surveillance
là-dessus par le truchement d'un ministère qui est
organisé à ces fins.
M. LESAGE: Eh bien! Le député de Bellechasse ne viendra
pas nous reprocher de ne pas l'avoir défendu!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 22, adopté.
M. BERTRAND: Article 23.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 23.
M. BERTRAND: C'est de la concordance. Article 24.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 23,adopté. Article
24.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 24, adopté. Article 25,
adopté.
M. LESAGE: Oui.
M. CLICHE: Dans la même veine.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 26, adopté.
M. LESAGE: Tant pis pour le député de Bellechasse.
Article 26, un instant: l'article 26, c'est la Loi des compagnies, il
s'agit partout, je crois bien, de remplacement d'articles, 1 et 2.
M. CLICHE: Là, il s'agit d'une demande très bien
fondée, il n'y a pas d'erreur, là. L'administration de la Loi des
compagnies tombe sous la juridiction du ministre des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives, cela va de soi.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Lesa-ge, adopté?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît.
M. PAUL: Pouvons-nous revenir à l'article 20?
M. LESAGE: Bien, finissons les compagnies d'abord.
Quelle est la source du nouveau texte de l'article 2 de la Loi des
compagnies, dans l'article 26 du projet de loi?
Est-ce que ç'a été suggéré par M.
Gravel: Il n'est plus à la division des compagnies? Qui est
là?
M. PAUL: C'est Me Roch Rioux.
M. LESAGE: Ce n'est pas M. Rioux que nous voyons ici en Chambre?
M. PAUL: Non.
M. LESAGE: C'est M. Claude Rioux, que nous voyons souvent ici, un des
légistes. M. Roch Rioux.
M. PAUL: Oui, c'est ça. M. LESAGE: Où est-il?
M. MALTAIS (Limoilou): C'est lui qui est le directeur du service.
M. LESAGE: Est-ce un avocat ou un notaire? M. MALTAIS (Limoilou): Un
avocat.
M. LESAGE: C'est un avocat? Je n'en ai jamais entendu parler. De
Québec?
M. CLICHE: Il est au ministère depuis quelques années.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y adesgens qui sont modestes. On ne parle
pas toujours d'eux.
M. LESAGE: Oui. Est-ce lui qui a recommandé cette
rédaction?
M. PAUL: C'est le ministre au lieu du lieutenant-gouverneur.
M. LESAGE: Je comprends. Oui.
M. PAUL: Pour délivrer les lettres patentes.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 26,adopté. On revient
à l'article 20.
M. PAUL: Voici, M. le Président...
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Nous sommes toujours dans
la Loi des compagnies. Article 27.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 27, adopté?
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. A l'article 3 de la loi,
le mot « ministre » désigne le ministre des corporations et
de la protection des consommateurs. Qu'est-ce que c'est? Est-ce un
ministère fédéral?
M. MALTAIS (Limoilou): C'est une erreur. Vous avez la mauvaise
feuille.
M. LESAGE: Je regrette, M. le Président. J'ai le texte qui m'a
été remis sur les instructions du premier ministre et je lis
bien: L'article 27: L'article 3 de ladite loi(la Loi des compagnies ) est
modifié en ajoutant, après le paragraphe 6, le suivant:
septièmement, « le mot ministre » désigne le ministre
des corporations et de la protection des consommateurs. »
M. BERTRAND: C'est le premier texte.
M. PAUL: Ce n'est pas le même texte. J'ai ici: « Le mot
« ministre » désigne le ministre des Institutions
financières, compagnies et coopératives. »
M. LESAGE: Ah, très bien. M. le Président, puis-je
demander au premier ministre si le texte que je viens de lire est une
indication d'un autre chambardement ministériel?
M. PAUL: Je crois que le chef de l'Opposition...
M. LESAGE: Un instant! J'ai posé la question au premier ministre;
c'est lui qui chambarde les ministères.
M. BERTRAND: On avait cru qu'on pourrait Immédiatement changer le
nom du ministère des Institutions financières, compagnies et
coopératives. J'ai dit: Non, pas pour le moment.
M. LESAGE: Ah, très bien.
M. BERTRAND: C'est pour cela que la première épreuve
portant ce nom-là. Quand je l'ai vu, j'ai dit: Corrigez cela et
envoyez-en une deuxième. Je pense que le chef de l'Opposition
était passablement au courant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'allais lui porter le mien.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 27, adopté. Article 28,
adopté. Article 29?
M. LESAGE: Un instant. Oui. Articles 29 à 36, adoptés.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Articles 27 à 36,
adoptés.
M. LESAGE: Le troisième alinéa. Cela va.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 36, adopté. Article 37,
adopté. Article 38? Adopté. Article 39? Adopté.
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 40? Adopté. Article 41?
Adopté. Article 42? Adopté. Article 43? Adopté. Article
44? Adopté. Article 45? Adopté. Article 46? Adopté.
Article 47? Adopté. Article 48?
M. LESAGE: Un instanttOul, c'est la troisième partie, parce que
nous avons passé la 1ère partie de la Loi, la 2e partie de la Loi
des compagnies, et là...
M. BERTRAND: Là, c'est la 3e partie.
M. LESAGE: C'est le début de la 3e partie.
M. BERTRAND: Troisième partie avec des amendements.
M. LESAGE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 48, adopté. Article 49, adopté.
Article 50, adopté.
M. LESAGE: Ce sont des formules, ça. M. LE PRESIDENT: Article
51... M. LESAGE: Articles 51, 52.
M. LE PRESIDENT: Article 51, adopté. Article 52, adopté.
Article 53, adopté. Article 54, adopté. Article 55,
adopté. Article 56, adopté. Article 57, adopté.
M. LESAGE: Jusqu'à 66 inclusivement
M. LE PRESIDENT: Article 58, adopté. Article 59, adopté.
Article 60, adopté. Article 61, adopté. Article 62,
adopté. Article 63, adopté. Article 64, adopté. Article
65, adopté. Article 66, adopté. Article 67...
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Pourrais-je
suggérer, M. le Président, au ministre des Institutions
financières de faire imprimer en tiré à part...
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: ... la Loi des compagnies telle que modifiée depuis
1964; elle a été modifiée depus 1964 à deux
reprises, certainement à une reprise. Et telle que nous la modifions
maintenant.
M. BERTRAND: C'est ça. Je pense que ce serait important.
M. LESAGE: Ce serait important pour les praticiens.
M. BERTRAND: Bonne chance!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand vous serez au Sénat, vous allez
être obligé de faire ça tout le temps.
M. LESAGE: Ce n'est pas le Sénat; j'ai dit pour les
praticiens.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, pratiquez, puis le Sénat.
M. LE PRESIDENT: Article 67, adopté.
M. LESAGE: Ici vous allez « m'endurer » encore. Vous allez
me souffrir encore.
M. BERTRAND: On va vous « endurer » encore au
Québec.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 71...
M, LESAGE: C'est la Loi des pouvoirs spéciaux des compagnies. Un
instant. Article 67.
M. LE PRESIDENT: Article 67.
M. LESAGE: Pouvoirs corporatifs spéciaux. Même chose qu'un
amendement il y a quelques minutes. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 68.
M. LESAGE: Là, c'est le conservateur des archives. L'article 2 de
la Loi de la preuve photographique. Cela va.
M. LE PRESIDENT: Article 68, adopté. Article 69.
M. LESAGE: Oui, c'est la même loi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 70.
M. LESAGE: Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESAGE: Les compagnies étrangères.
M. LE PRESIDENT: Article 71.
M. LESAGE: Une minute, c'est la Loi des compagnies
étrangères. Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 72. Adopté.
M. LESAGE: Même chose.
M. LE PRESIDENT: Article 73, adopté. Article 74...
M. LESAGE: Une autre loi. Un instant. L'article 74, je voudrais qu'on me
l'explique. Cela va aller plus vite que si je fouille moi-même.
Ce que je veux, c'est l'explication du dernier membre de la phrase
« à l'exception de la section 6 ». Clairement, c'est la
section intitulée « Les compagnies minières
constituées hors de la province ». Adopté. Pas besoin
d'explications.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. 75?
M. LESAGE : Vous savez fort bien que vous ne nous ferez pas adopter le
bill 75 ici en Chambre.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): C'est parce que vous avez dit: Bill 74,
adopté.
M. LESAGE: Je voulais en profiter pour vous faire un compliment sur la
façon excellente dont vous présidez la commission des Affaires
municipales. C'est un bill difficile.
M. BERTRAND: Très bien.
UNE VOIX: Un autre jeune homme d'avenir!
M. LESAGE: C'est le chiffre 75 qui m'y a fait penser.
M. BERTRAND: Article 76. M. LESAGE: Cela va.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 77?
M. LESAGE: Compagnie de fidéicommis. M. LE PRESIDENT (M.
Sauvageau): Adopté?
M. LESAGE: Un instant. Avant d'aller aux évêques, nous
pourrions peut-être revoir l'article 20.
M. PAUL: C'est qu'en vertu de la Loi du secrétariat les syndicats
qui voulaient se former étaient obligés d'en faire la demande au
Secrétariat de la province. Lors de cette création du
ministère des Institutions financières, le secrétariat
avait gardé ce secteur de la Loi des syndicats professionnels.
Aujourd'hui, puisqu'il n'y a plus de secrétariat, à l'article 20,
il faut bien qu'on remplace le secrétariat par un autre
ministère. C'est le ministère des Institutions
financières. Si nous nous référons à l'article 105
de la loi, nous verrons que l'article 23 de la loi est modifié...
M. LESAGE: C'est l'article 23 de la Loi du ministère des
Institutions financières, qui donne compétence au
ministère des Institutions financières sur la Loi des syndicats
professionnels. Alors, l'explication est à l'article 105.
M. BERTRAND: C'est ça. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 20, adopté. Article 78,
les évêques?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les évêques.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 78, adopté. Article
79?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 80?
M. LESAGE: C'est de concordance. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 81.
Adopté.
M. LESAGE: Vous comprendrez que nous repassons, dans le moment, toutes
les lois corporatives.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Qu'il s'agisse de cimetières ou
d'évêques, il faut y penser.
M. BERTRAND: Cela équivaut à un véritable
cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut tous passer par le
cimetière.
M. LESAGE: Les articles sont presque toujours des
répétitions d'articles précédents.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 82, adopté. Article
83?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 84?
M. LESAGE: Cela va, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 85.
M. LESAGE: Là, ce sont d'autres sortes de cimetières.
C'était la Loi des compagnies de cimetières; maintenant, c'est la
Loi des cimetières catholiques romains.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. M. LESAGE: Même
phraséologie.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 86, adopté. Article
87?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. L'article 88?
M. LESAGE: Ah oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. L'article 89?
M. LESAGE: Oui, sans enthousiasme, il est question de
cimetières.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. L'article 90?
M. LESAGE: Oui, en traînant.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. L'article 91?
Adopté?
M. LESAGE: Les bureaux d'enregistrement?
M. BERTRAND: Oui. Le ministre de la Justice avait des rapports...
M. LESAGE: Oui. M. PAUL: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M, Sauvageau): Adopté. L'article 92?
M. LESAGE: Oui, oui.
M. PAUL: Nous avons là, M. le Président, une des raisons
pourquoi la présence de M. Darveau devient nécessaire au
ministère de la Justice...
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: ... avec toute l'expérience administrative qu'il
possède.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 92, adopté. L'article
93?
M. PAUL: Ce sont les pouvoirs réslduaires qui existent
déjà dans la Loi du Secrétariat.
M. CLICHE: Auparavant, qui avait juridiction dans des matières
qui n'étaient pas déjà assignées à un
ministère?
M. PAUL: C'est justement le secrétariat de la province, qui
était considéré comme étant le ministère
résiduaire et quia donné naissance à beaucoup de
prestigieux ministères, si on se réfère à toute
l'histoire, entre autres au ministère des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le ministre qui fait le prestige.
M. LESAGE: Je ne vois pas l'utilité de la modification
apportée par l'article 93. Je crois que l'article 3g) de la Loi...
M. PAUL: C'est beaucoup plus administratif qu'autre chose.
M. LESAGE: ... du ministère de la Justice donne
déjà...
M. PAUL: C'est beaucoup plus administratif qu'autre chose.
M. LESAGE: ... les garanties que toute compétence
résiduaire peut lui être accordée.
M. PAUL: C'est beaucoup plus, M. le Président, au point de vue
administratif...
M. LESAGE: Oui, je comprends. M. PAUL: ... qu'autre chose. M. LESAGE:
Oui, j'ai compris.
M. PAUL: Je peux donner un exemple assez frappant.
M. LESAGE: D'accord.
M. PAUL: Il y a quelques années, la ville de Montréal
passe un règlement pour défendre la vente de la viande de cheval,
il y avait quelqu'un qui possédait une boucherie bien organisée
de 30 employés. Du soir au lendemain, il s'est trouvé dans le
chemin. Alors, cela a fait le tour du ministère de la Santé, cela
a fait le tour de tous les ministères, et cela a finalement abouti au
secrétariat. Aucun ministère ne voulait toucher à
ça, et ils disaient...
M. LESAGE: Il a été promené de Charybde en
Scylla.
M. PAUL: C'est ça. M. Darveau est venu à bout d'entrer en
communication avec les autorités municipales pour trouver une formule
pour ne pas mettre carrément dans le chemin cet individu qui avait
bâti un commerce.
M. LESAGE: Oui, comme le ministre de la Justice va détenir le
Grand Sceau, en vertu de l'article suivant, je me demande si cela ne lui donne
pas tous les pouvoirs suffisants? Parce que c'est le ministre de la Justice qui
va devenir le Grand Sceau, détenir, pardon, pas devenir, détenir
le Grand Sceau.
M. PAUL: Je l'ai déjà, M. le Président, le Grand
Sceau.
M. LESAGE: Pardon?
M. PAUL: Je l'ai déjà, le Grand Sceau, en ma
qualité de secrétaire.
M. LESAGE: Oui, mais, M. le Président, c'est bien difficile pour
moi de ne pas le mentionner parce qu'il y a un ex-secrétaire de la
province qui est encore député et il se l'est fait servir
à toutes les sauces, le Grand Sceau. Que le ministre de la Justice fasse
attention...
M. PAUL: Oui, mais aujourd'hui, c'est le gros Sceau.
M. LESAGE: ... de détenir le Grand Sceau.
M. BERTRAND: Mais il y a pire que ça. Il y a déjà
un sous-secrétaire de la province, un sous-ministre qui entra un jour
avec le Grand Sceau, à l'occasion de l'assermentation d'un ministre, il
s'était fait dire par un ancien premier ministre: « L'un portant
l'autre ».
M, LESAGE: Excellent!
M. PAUL: Voici, M. le Président, c'est la même clause. Nous
la retrouvons à l'article 3, au neuvièmement de la loi du
secrétariat.
C'est pourquoi on a voulu garder cet article 9, au cas où il y
aurait une certaine difficulté d'application, on l'a pris pour l'envoyer
au ministère de la Justice. Cest textuellement ce qu'on peut relire
à l'article 9, troisièmement, de la Loi du
secrétariat...
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 93,adopté. Article
94.
M. LESAGE: L'article 94, serons-nous invités au
déménagement du Grand Sceau?
M. PAUL: Attendez un peu, le gardien du Grand Sceau. Ce qui
m'inquiète, c'est que le chef de l'Opposition semble beaucoup
s'intéresser au Grand Sceau. Je dois consulter...
M. LESAGE: Cela a tellement fait l'objet d'excellentes histoires,
d'excellentes historiettes comme celle que vient de nous raconter le premier
ministre.
M. CLICHE: Pourquoi?
M. LESAGE: Nous avons tous reconnu les personnages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tous les gouvernements ont eu leur sot!
M. CLICHE: Pourquoi ne pas dire « sous le Sceau de la province
»? Pourquoi employer le qualificatif?
M. PAUL: Le Grand Sceau? C'est le cas de dire qu'on fait un grand saut
aujourd'hui.
M. le Président, je me demande si, tout simplement, ce ne serait
pas mieux de garder le mot « Sceau » sans mettre le « grand
» devant, ou le « gros ».
M. LESAGE: Pardon?
M. PAUL: II faut le garder parce qu'il va y avoir tout un
problème de concordance.
M. LESAGE: Absolument.
M. CLICHE: Concordance avec le ministre actuel ou avec les textes?
M. PAUL: C'est pour faire la liaison dans l'histoire.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 94,adopté. Article
95.
M. LESAGE: C'est la Loi du ministère de la Justice. Cest un
nouvel article?
M. PAUL: Cela vient de la Loi du secrétariat.
M. LESAGE: Ah, c'est un des articles de la Loi du secrétariat
M. PAUL: C'est ça. On a cru plus prudent de me confier le Grand
Sceau.
M. LE SAGE: Oui. Pour le registraire du Québec, est-ce que c'est
puisé, tous les articles à partir de l'article 98...
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 96, adopté.
M. LESAGE: A partir de l'article 97.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 97, adopté. Article
98.
M. LESAGE: Un instant. A partir de l'article 97, je crois, le
registraire du Québec, c'est à quel article de la loi...?
M. PAUL: Quatre et suivants de la Loi du secrétariat.
M. LESAGE: Quatre et suivants. Oui, l'article 17 de la Loi du
ministère de la Justice correspondra à l'article 4, c'est
ça?
M. PAUL: C'est ça.
M. LESAGE: Article 17f) correspond à l'article 5? Non, ce n'est
pas ça. Si le ministre me donnait les correspondances, ça irait
plus vite, il doit les avoir.
M. PAUL: On va essayer de le faire. Cela semble correspondre, l'article
17f), à l'article 7 de la Loi du Secrétariat.
M. LESAGE: C'est ça. Article 17g). Article 17h) correspond
à l'article 7. Article 17i)...
M. PAUL: A l'article 8.
M. LESAGE: A l'article 8. La rédaction est changée, mais
cela veut dire la mime chose. Article 17j)...
M. PAUL: A l'article 9.
M. LESAGE: Article 17k),c'est l'article 11...
M. PAUL: C'est ça, l'article 11. Article 17-1)...
M. LESAGE : Bon, de toute façon, c'est normal. Article 17-1)
c'est l'article 14. C'est le lieutenant...
M. PAUL: C'est à l'article 16; l'article 17-1) correspond
à l'article 16.
M. LESAGE» Oui, c'est ça. L'article 17n)... M. PAUL:
Article 17m)?
M. LESAGE: Article 17n), n, comme dans « nanane ».
M. PAUL: C'est peut-être un nanane pour finir...
M. LESAGE: C'est une disposition dont j'ignorais l'existence. C'est le
lieutenant-gouverneur en conseil qui doit réglementer la qualité
et le format du papier?
M. PAUL: C'est la répétition de l'article 13 de la Loi du
Secrétariat...
M. LESAGE: Je comprends, mais je dis que c'est un article dont
j'ignorais la teneur. Je ne savais pas que c'était le
lieutenant-gouverneur en conseil qui devait réglementer la
qualité du papier utilisé pour les documents...
M. BERTRAND: Ce devait être fait depuis longtemps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ignoriez l'existence même...
M. LESAGE: Terrible! Terrible!
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 98, adopté?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 99?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît.
M. HYDE: M. le Président, ce sera très court. Je regrette
que je n'aie pas été capable de suivre tout le long de ce bill,
surtout en comité, mais la nature de ce bill crée des
problèmes pour les légistes comme chercheurs.
Je me demande si le ministre pourrait, avec ce bill en particulier,
demander à nos légistes, à ceux qui préparent
l'index des statuts, pour l'année, s'ils ne pourraient pas faire un
effort spécial, avec un bill tel que celui-là, pour que l'index
indique par exemple: Registraire du Québec, avec une
référence à ce bill; nous avons l'Office du film du
Québec, nous avons les ar-
chives nationales, et dans le cas de l'Editeur du Québec, nous
pourrions avoir une référence.
M. PAUL: Je pourrai transmettre la demande aux légistes et
spécialement à l'Editeur officiel du Québec qui pourra
essayer de simplifier les références pour que, d'un autre
côté, celui qui a des recherches à faire puisse être
immédiatement informé, avec le minimum d'efforts, des changements
qui ont été apportés par ce projet de loi numéro
88.
M. LESAGE: Alors, je voudrais bien que le ministre des Institutions
financières n'oublie pas ma demande d'Impression de la Loi des
compagnies.
M. MALTAIS (Limoilou): Oui sûrement. M. BERTRAND: Je lui demande,
moi aussi. M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 99.
M. LESAGE: Oui, j'ai vérifié 99, 100, 101, 102.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 99, adopté, article 100
adopté, article 101 adopté, article 102 adopté, article
103.
M. LESAGE: Un instant. Pourrait-on m'expliquer pourquoi le changement
prévu à l'article 104?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Est-ce que l'article 103 est
adopté?
M. LESAGE: II est adopté, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 103 adopté, article
104.
M. LESAGE: On modifie l'article 11 de la Loi du ministère des
Institutions financières, et je me demande pourquoi. Je ne comprends pas
pourquoi. Est-ce à cause de la nouvelle Loi de la fonction publique? Si
on le change là, il faudra le changer dans toutes les lois du
ministère. Je n'ai aucune idée de la raison du changement
à moins que ça ne soit la nouvelle Loi de la fonction publique.
Alors, si on le fait pour cette loi-là, il faudra le faire pour toutes
les autres lois. Si c'est nécessaire de le faire.
M. PAUL: Le nouveau ministère des Insti- tutions
financières devient excessivement chargé, c'est-à-dire
qu'il y a beaucoup...
M. LESAGE: Ce n'est pas une raison pour le changement de l'article
11.
M. PAUL: Veut-on dire par là que les employés du
Secrétariat...
M. LESAGE: Non, ça ne peut pas vouloir dire ça.
M. BERTRAND: Pour utiliser la nouvelle formule.
M. LESAGE: Oui, mais si on le fait pour la Loi du ministère des
Institutions financières, pourquoi ne le fait-on pas pour les
autres?
M. BERTRAND: C'est un changement de formulation, c'est tout. Cela ne
veut pas dire que nous sommes obligés de le faire pour les autres
lois.
M. PAUL: II semblerait que, dans les autres lois, il y aurait un texte
déjà inscrit. Ce serait pour standardiser...
M. BERTRAND: C'est une nouvelle formulation.
M. PAUL: On pourrait peut-être les laisser en suspens pour
quelques minutes, M. le Président.
M. LESAGE: C'est l'explication de l'article 104, c'est tout.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): L'article 104 est en suspens. Article
105?
M. LESAGE: Article 105. Ce sont les nouvelles charges du
ministère des Institutions financières.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 106?
M. LESAGE: Ah, mon Dieu! C'est dans la Loi du Secrétariat,
encore. Il n'y a que trois articles dans la Loi du Secrétariat: Les
articles 30, 31 et 32.
M. PAUL: Les articles 106, 107 et 108 sont les références
aux articles 30, 31 et 32.
M. LESAGE: Oui, ce sont les articles 30, 31 et 32.
M. BERTRAND: C'est cela.
M. LESAGE: Je suis rendu bien plus loin que cela.
M. BERTRAND: C'est la reproduction fidèle. M. LESAGE: Je suis
à l'article 111.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Articles 106, 107, 108...
M. PAUL: Vous ne nous le dites pas, vous prenez les devants.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): ... 109, 110,adoptés.
M. LESAGE: Les articles 110 et 111 sont des dispositions
transitoires.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 111, adopté.
M. LESAGE: Article 112. C'est le transfert des fonctionnaires.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 112, adopté.
M. LESAGE: Article 113, c'est le transfert des crédits.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 113,adopté. Article
114?
M. LESAGE: C'est encore transitoire pour les arrêtés
ministériels.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 115?
M. LESAGE: Cela, c'est: Trop fort ne casse pas. C'est au cas où
on en aurait oublié.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Adopté. Article 116?
Adopté.
M. PAUL: Article 104.
M. BERTRAND: A première vue, ]e crois que c'est une nouvelle
formulation conforme à celle qui a été utilisée
dans la loi créant le ministère de la Fonction publique.
M. LESAGE: Je n'ai pas compris.
M. BERTRAND: Je pense que c'est un changement dans la formulation.
M. LESAGE: A l'article? M. BERTRAND: Article 104.
M. LESAGE: Je sais que c'est cette formulation qui est suivie
maintenant. Il arrive qu'en vertu de la nouvelle loi de la Fonction publique
les ministres peuvent faire des nominations.
M. BERTRAND: Oui.
M, LESAGE: Ce n'est pas nécessairement le lieutenant-gouverneur
en conseil. Je me demande si ce n'est pas ça qui est la raison. Dans le
fond, c'est ça, ma question.
M. BERTRAND: C'est la raison que je viens de donner qui est la bonne.
C'est une nouvelle formulation, mais qui ne dérange pas du tout
l'ancienne, excepté qu'étant donné que nous apportions ces
changements à certains ministères nous adoptons la nouvelle
formulation.
M. LE PRESIDENT: Article 104, adopté? M. PAUL: Adopté.
M. SAUVAGEAU (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que votre comité a
adopté le bill 88 avec des amendements qu'il vous prie
d'agréer.
M. LEBEL (président): L'honorable premier ministre propose que
les amendements soient maintenant lus et agréés. Cette motion
sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. BERTRAND: Troisième lecture. Troisième
lecture
M. LEBEL (président): De consentement unanime, l'honorable
premier ministre propose la troisième lecture du projet de loi 88. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESAGE: J'espère que les légistes vont vérifier
attentivement.
M. PAUL: M. le Président, avec la permission de la Chambre, je
voudrais revenir à la période des motions non annoncées,
pour que le nom de M, Roy, qui avait été désigné
cet après-
midi pour remplacer M. Murray, soit substitué à celui de
M. Jean Cournoyer.
M. LESAGE: Non, soit remplacé par... M. PAUL: C'est
ça.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. LESAGE: Mettez des noms en anglais.
M. BERTRAND: Je pense que ce soir nous pourrons entreprendre
l'étude de la Loi de la conservation de la faune ici en haut. Vous vous
êtes entendus?
M. LEVESQUE (Bonaventure): En comité plénier.
M. LESAGE: II y a un vote sur division, et je voudrais bien attirer
l'attention du premier ministre sur un fait. Je ne pourrai pas être en
Chambre ce soir. Je devrai être à la commission des Affaires
municipales pour l'étude du bill 75.
Le député de Bonaventure me rapporte que, dans les cas
d'infraction à la loi de la conservation de la faune que
l'emprisonnement est imposé dès la première offense. Je
dis que c'est aller bien loin, et Je demanderais au premier ministre de bien
vouloir examiner ce point. De notre côté, nous sommes tellement
convaincus que c'est trop sévère de prononcer une sentence
d'emprisonnement obligatoire dès la première offense que nous
avons dû voter sur division à la commission du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Je demanderais au premier ministre de bien vouloir
examiner ce point.
M. BERTRAND: J'en prends note. J'ai donné l'autre jour la liste
des projets de loi. Je dois dire au chef de l'Opposition que nous aurons deux
projets de loi de moins.
M. LESAGE: Quelle belle nouvelle!
M. BERTRAND: Caisse d'épargne et associations
coopératives.
M. LESAGE: Ce n'est pas nécessaire?
M. BERTRAND: II nous reste donc les projets de loi qui sont inscrits au
feuilleton: Loi de la Communauté urbaine de Montréal, Loi de la
Communauté urbaine de Québec, la Communauté
régionale de l'Outaouais, Loi de la conser- vation de la faune, Loi du
travail, les lois dont avis est donné au feuilleton: Loi sur les
loteries et courses, une petite Loi des infirmiers, 1e dépôt de la
loi des chiros, fusion de Québec-Les Saules. Apparemment...
M. LESAGE: C'est nouveau. Ce n'était pas sur la liste. Pourquoi
cette fusion doit-elle être approuvée par législation?
M. BERTRAND: Ce ne sont pas deux territoires contigus.
M. LESAGE: Je comprends. C'est la réponse à la question
que je me posais.
M. BERTRAND: II y a le fonds de pollution dont j'ai déjà
parlé; les enfants naturels, c'est remis au mois de février; les
amendements au code civil. Il y aura le projet de loi concernant la
Législature, et projet de loi privé concordé, un bill sur
l'affaire de l'électricité et du gaz...
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: On en a déjà parlé.
M. LESAGE: Entendu.
M. BERTRAND: Alors, disons que nous approchons de la fin de nos
travaux.
M. LESAGE: C'est demain vendredi. J'es-pere que le premier ministre
pourra nous nourrir de quelques projets pour la fin de semaine.
M. BERTRAND: Je pense que demain nous aurons la Loi sur les
loteries...
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: ... qui va être imprimée, du moins nous
l'aurons en.gallée demain matin. Vous l'aurez pour la fin de la
semaine...
M. LESAGE: Disons...
M. BERTRAND: ... de même que la Loi modifiant la Loi des
infirmières.
M. LESAGE: ... M. le Président, pour ce qui est de la Loi des
loteries et courses, j'en ai eu une copie dactylographiée, mais je n'ai
pas eu le temps de la regarder.
M. BERTRAND: Oui. Maintenant, vous aurez le projet de loi en
gallée demain matin.
M. LESAGE: Et pour les infirmiers et infirmières?
M. BERTRAND: Pour les infirmiers et infirmières, c'est
très court. Nous l'aurons également demain matin.
Espérons que la commission des Affaires municipales terminera ce
soir ses séances et que nous pourrons continuer demain en Chambre
l'étude de ce projet de loi.
M. PAUL: M. le Président...
M. LESAGE: Je ne sais pas, M. le Président, si le ministre des
Affaires municipales sera prêt à procéder avec
l'étude du bill 75 en Chambre demain. Il y a passablement de
modifications à envisager à son projet de loi, des modifications
assez complexes.
M. BERTRAND: II est prêt. M. LESAGE: Assez complexes! M. BERTRAND:
Il est prêt. M. LESAGE: C'est déjà fait? UNE VOIX:
Déjà fait. M. GOSSELIN: Il y en a pas mal.
M. BERTRAND: Ce qui est possible pour lui, c'est déjà
fait. Ce qui est impossible se fera.
M. LESAGE: A la condition que cela devienne possible. Nous sommes
prêts à lui faciliter la tâche, mais je serais surpris que
tout soit prêt dès demain.
M. LUSSIER: Il y a peut-être certaines discussions ou certaines
décisions qui peuvent se prendre ce soir. Mais, à moins de
changements plus ou moins importants, demain, il y a des amendements qui seront
prêts à être apportés.
M. LESAGE: Ils sont prêts à être
déposés dès demain? Siégerons-nous à 10 h 30
demain matin?
M. PAUL: Nous pourrions peut-être ne siéger ce soir
qu'à huit heures quinze. Il y a seulement la Loi de la faune ce soir, et
demain matin dix heures trente.
M. LE PRESIDENT: La Chambre suspend ses travaux jusqu'à huit
heures quinze ce soir.
Reprise de la séance à 20 h 17
M. FRECHETTE (président): A l'ordre, messieurs!
Bill 78
M. SHOONER: M. le Président, j'ai l'honneur de vous faire rapport
que la commission permanente du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche a adopté tous les articles de la Loi de la
conservation de la faune.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ce rapport sera-t-il
adopté? Adopté.
M. BERTRAND: Alors, je fais motion, M. le Président, pour que
nous allions en comité plénier.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adopté.
Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre, messleursl
M. BERTRAND: Quel est le numéro du projet de loi?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): No 78.
M. LEVESQUE (Bonaventure): M. le Président, je crois que le
comité s'était entendu pour demander l'adoption de tous les
articles, sauf ceux qui ont trait à certaines peines.
M. BERTRAND: Si le député me permet, n'y a-t-il pas eu des
amendements qui ont été apportés?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, en effet
M. BERTRAND: Je crois qu'il serait préférable que nous
examinions quand même tout le projet, même si la commission l'a
fait. Nous devons, en comité plénier, reprendre article par
article.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est exact
M. BERTRAND: ...et je crois que nous devons le faire.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors bill 78, article 1.
M. BERTRAND: Article 1, M. le Président. M. LE PRESIDENT (M.
Fréchette): Adopté?
M. BERTRAND: Un instant. Y a-t-il eu des amendements
proposés?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, il y a un amendement à l'article
la).
M. BERTRAND: Article la). Un instant. Je vais vous donner l'amendement,
M . le Président, à l'article la). L'article la) se lirait comme
suit: « Agent de conservation: toute personne visée aux articles 5
et 6 ainsi que tout agent de conservation nommé en vertu de l'article 3
».
Maintenant, à l'article 1, on me représente qu'il n'y a
pas d'autre amendement.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non, c'est exact.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un instant, là.
M. BERTRAND: A l'article 2 également, il n'y aurait pas
d'amendement.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non. Le prochain amendement arrive à
l'article 5.
M. BERTRAND: A l'article 5. Un instant. On va permettre au
président de parapher chacun des articles.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Et d'inscrire l'amendement,
aussi.
M. BERTRAND: Article 3, adopté. Article 4, adopté. A
l'article 5, nous aurons un amendement. L'article 5 actuel serait
remplacé par le suivant: « Sont agents de conservation
donnez-le donc à M. le Président, il y a eu des amendements, ne
vous y fiez pas trop en vertu de leurs fonctions, le directeur, les
directeurs adjoints et les membres de la Sûreté du Québec,
»
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, si je comprends bien,
l'article 5 du projet de loi est biffé complètement.
M. BERTRAND: Il est remplacé par celui que vous avez sur la
feuille d'amendement.
Je ne crois pas qu'il y ait d'autre amendement jusqu'à l'article
20.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, les articles 6 à
20, adoptés?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. BERTRAND: Maintenant, l'article 20 actuel serait modifié en
remplaçant le premier alinéa par le suivant: « La chasse
est interdite pendant la nuit, sauf si elle est faite uniquement au moyen d'un
piège ». Vous l'avez sur votre feuille, celui-là, M. le
Président. C'est seulement le premier alinéa qui est
remplacé par celui dont je viens de donner la lecture. Le
deuxième alinéa demeure tel qu'il est dans le projet de loi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, 20 amendé,
adopté.
M. BERTRAND: L'article 21, M. le Président, peut être
adopté tel quel.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 21, adopté;
article 22.
M. BERTRAND: Article 22, article 23, article 24.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Articles 22, 23,24,
adoptés. Article 25.
M. BERTRAND: A l'article 25, il y a un amendement. D'abord, dans le
paragraphe c), nous supprimons les mots: « d'un bateau ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, ça se lirait:
« Tirer un coup de feu d'un véhicule ou d'un aéronef.
»
M. BERTRAND: Oui, et les mots « d'un bateau »
disparaissent.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Et il faut faire
disparaître la virgule après le mot « véhicule
». Adopté. Article 26.
M. BERTRAND: L'article 26 demeure tel quel.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 26, adopté.
M. BERTRAND: L'article 27 demeure tel quel; 28, également.
L'article 29.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Articles 27, 28, 29,
adoptés. Article 30.
M. BERTRAND: A l'article 30, il y aura un amendement. Nous ajoutons,
après les paragraphes a) b) c), le paragraphe d), qui se lirait comme
suit je le lis bien lentement : « D'utiliser un moyen
artificiel autre que des lunettes d'approche, permettant de déceler
à distance la présence d'un animal. »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 30,adopté avec
amendement. Article 31.
M. BERTRAND: L'article 31 est adopté tel quel.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 31, adopté.
M. BERTRAND: L'article 32, maintenant, « nul ne peut chasser,
gêner ou troubler dans ses ravages. » Nous avons ajouté les
mots « gêner ou troubler ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord? Adopté.
M. BERTRAND: Article 32, adopté. Article 33, adopté.
Article 34, adopté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela va jusqu'à 43, je crois.
M. BERTRAND: Vous pouvez adopter tous les articles jusqu'à
43.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Jusqu'à 43.
M. BERTRAND: Un instant. Quand nous serons rendus au titre de la section
8, il faudra faire disparaître des mots et en ajouter.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, on y est.
M. BERTRAND: Le titre de la section 8 se lirait comme suit: Jardins
zoologiques, établissements de pisciculture, aquariums, et il faudrait
biffer les mots « et musées d'histoire naturelle » pour les
remplacer par les mots suivants: « et laboratoires de sciences naturelles
». C'est un accommodement.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est cela.
M. BERTRAND: Ce sont des relations de bon voisinage.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Cet amendement au titre est
adopté aussi.
M. BERTRAND: II faudrait à ce moment-là, dans l'article
43...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Changer les mêmes mots.
M. BERTRAND: ... biffer les mots « musées d'histoire
naturelle » et les remplacer par les mots « laboratoires de
sciences naturelles ». Dans l'article 44, vous avez la même chose
dans l'alinéa b).
M. LOUBIER: Je m'excuse auprès de mes collègues, et
auprès du premier ministre en premier lieu, de ce léger retard et
contretemps.
M. BERTRAND: Cela me permettra peut-être tantôt de soumettre
un amendement
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 44, adopté avec
amendements.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 45, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 45, adopté.
Article 46?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 47. M. LE PRESIDENT: ...46 aussi,
article 47...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 48. Article 49.
M. LE PRESIDENT: ... article 48, article 49.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. Article 49 aussi. Il y a un
amendement à 50.
M. LE PRESIDENT: Article 50.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Il y a deux amendements à l'article
50.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. LOUBIER: L'article 50, avec l'amendement dont nous avions
discuté cet après-midi à la commission du Tourisme, se lit
comme suit: « Le lieutenant-gouverneur en conseil détermine par
règlement, sur recommandation du ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche et du ministre des Terres et Forêts, les parties du
territoire du domaine public sur les-
quelles le ministre peut donner à bail des droits exclusifs de
chasse ou de pêche. »
Deuxième paragraphe: « Sous réserve des dispositions
de la Loi des Terres et Forêts (chapitre 92 des Statuts refondus de 1964)
ces baux sont consentis pour une période n'excédant pas dix
années moyennant un loyer annuel déterminé suivant les
normes prescrites par les règlements et payable d'avance sous peine de
nullité du bail. La tacite reconduction ne s'applique pas à ces
baux ». Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LOUBIER: Alors l'article 51 disparaît tel qu'entendu.
M. LE PRESIDENT: L'article 51 disparaît complètement.
M. LOUBIER: Et le numérotage, eh bien, il faudrait prendre...
M. LE PRESIDENT: L'article 52 devient l'article 51.
M. LOUBIER: C'est ça. Et les articles de 52 à 60 pour le
régler globalement pour ne pas revenir à chaque article en disant
nouvel article, etc. On pourrait simplifier en disant les articles 52 à
60 deviennent les articles 51 à 59.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. LOUBIER: Alors le 52 original devient 51, 53 devient 52, 54 devient
53, 55 devient 54, 56 devient 55, 58 devient 57, 59 devient 58 et 60 devient
59.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que tous ces articles-là sont
adoptés?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté jusqu'à 60 qui devient
59. Et 61 disparaît.
M. LE PRESIDENT: L'article 61 disparaît aussi.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Disparaît pour le moment; on le
retrouvera tout à l'heure, peut-être. Je ne sais pas si le
ministre a pris une décision.
M. LOUBIER: Peut-être.
M. BERTRAND: Où sommes-nous rendus maintenant?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'original 61.
M. LEVESQUE (Bonaventure): L'article 61 original disparaît.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Il disparaît? Bon,
d'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et l'article 62 devient 60.
M. LOUBIER: C'est ça. A l'article 62, il y a un changement.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un instant. L'article 62 qui devient 60 est
adopté?
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 63 qui devient 61. Adopté?
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 64 qui devient 62?
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que le ministre veut que je
répète le même discours? Non, c'est à l'article
suivant.
M. LOUBIER: Oui. Alors, à l'article 64 qui devient 62, il y a
l'amendement suivant, à la fin du paragraphe. Le chiffre $200 est
remplacé par $100, pour une première infraction. Cela va?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui. $25 à $100 pour la
première infraction. Est-ce qu'on voudrait lire l'amendement?
M. LOUBER: Cela se lirait comme suit, si le député de
Bonaventure me le permet: « ... en outre du paiement des frais, d'une
amende de $25 à $100 pour une première infraction et, au cas de
récidive dans les deux ans de la première infraction, d'une
amende de $100 à$200. » C'est tel qu'il avait été
entendu cet après-midi.
Or, l'article 65 qui devient 63...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Il va falloir changer beaucoup de
numéros ici, dans l'article qui est devenu 62. Il y a un numéro
de concordance, là. Si vous vouliez nous donner le texte de l'amendement
à l'article 62; nous en
avons perdu des bouts. De $25 à $100 pour une première
infraction et, en cas de récidive dans les deux années de la
première infraction, une amende de $100 à $200.
M. LOUBIER: Maintenant pour la concordance, avec la permission du
président. Or, l'article 64, devenu l'article 62, est modifié en
remplaçant, dans la troisième ligne, les mots et nombres 54 ou 62
par les mots et nombres 53 ou 60.
Maintenant, Je vais proposer un amendement...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je m'excuse, Je ne voudrais pas
intervenir dans le travail des membres du comité, sauf que vraiment on
en perd des bouts tellement ça va vite.
M. BERTRAND: Oui, il ne faut pas aller trop vite.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): On est vraiment un peu
égaré. Alors, à l'article qui est devenu 62, quels sont
les chiffres qui faut biffer ou changer?
M.LOUBIER: Voici, « les articles 52 à 60,... »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, 52 à 60 au lieu
de...
M. LOUBIER: «...deviennent les articles... » Un instant.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non, non.
M. BLANK: Les articles 54 ou 62 deviennent 53 ou...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ou 60. M. BLANK: Oui, 60.
M. LOUBIER: Bon, voici, « l'article 64, devenu l'article 62,...
»
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
M. LOUBIER: « ... est modifié en remplaçant dans la
troisième ligne... »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui.
M. LOUBIER: « ... les mots et nombres 54 ou 62... »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Par...
M. LOUBIER: « ... par les mots et nombres 53 ou 60. »
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Là, ça va.
D'accord, merci.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, l'article 62, adopté. Article
63.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ici que Je fais mon discours?
M. LOUBIER: Non, voici, je pense que je vais aller au devant des
désirs manifestés par l'Opposition cet après-midi et je
réponds également à un voeu exprimé par le caucus
des députés que nous avons tenu ce soir. Au nouvel article 63, il
y a l'amendement suivant...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LOUBIER: Je pense qu'il correspond aux désirs exprimés
par l'Opposition et également aux voeux exprimés par le caucus
à l'effet que...
M. LESAGE: C'est dur!
M. LOUBIER: Napoléon Bonaparte disait un jour: Ce ne sont pas les
épreuves qui abattent un homme, c'est la façon de les
supporter.
M. LESAGE: Arrangez-vous pour ne pas vous laisser abattre, surtout par
vos collègues qui veulent violer la Loi de la conservation de la
faune.
M. LOUBIER: Ah, je pourrais citer un exemple d'un de mes
collègues qui a fait une infraction dernièrement et qui est venu
payer son amende de $200 au ministère.
M. LESAGE: Et vous auriez voulu qu'il prenne le chemin de la prison
dès la première offense? Je comprends que le caucus...
M. LOUBIER: Disons que, moi-même, en vertu d'une disposition d'un
article, j'aurais pu difficilement pratiquer le sport de la chasse
sans m'exposer (article 26). Il aurait été difficile pour
moi, sans m'exposer à aller en prison, de pratiquer ce sport que j'aime
bien. Je le dis en toute candeur, fort de mes faiblesses, d'ailleurs.
M. le Président, le nouvel article 63 est modifié dans le
sens suivant: « Quiconque contrevient aux dispositions des articles 19,
20, 22, 24 à 26, 31, 32, 33, 52 de la présente loi...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non, 51.
M. LOUBIER: ... 51 dis-je - de la présente loi commet une
infraction et est passible, pour une première infraction, en outre du
paiement des frais, d'une amende de $300 à $500 ou d'un emprisonnement
d'au plus trois mois ou des deux peines à la fois... »
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et le ministre continue.
M. LOUBIER: Alors, je relis avec votre permission. « Quiconque
contrevient aux dispositions des articles 19, 20, 22, 24 à 26, 31, 32,
33 ou 51 de la présente loi commet une infraction et est passible, en
outre du paiement des frais, pour une première infraction, d'une amende
de $300 à $500 ou d'un emprisonnement d'au plus trois mois ou des deux
peines à la fois...
M. LEVESQUE (Bonaventure): « Et pour toute récidive...
»
M. LOUBIER: ... et pour toute récidive je pense que
ça correspond...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Continuez.
M. LOUBIER: « ... et, pour toute récidive dans les deux
ans, d'une amende de $500 à $1500 et d'un emprisonnement d'au plus six
mois ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors adopté tel
qu'amendé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors le président a pris note que le
« et » au bas de la page est devenu « ou ».
Alors, je tiens simplement à dire ceci, c'est que je reconnais,
encore une fois, le désir très louable du ministre de prendre
toutes les dispositions possibles afin de faire échec au braconnage et
de servir la cause de la conservation et de la protection de la faune. Par
contre, le ministre s'est rendu à nos représentations, et je lui
en sais gré.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 66 devenu
l'article 64, adopté.
L'article 67 devenu l'article 65, adopté. L'article 68 devenu
l'article 66, adopté. L'article 69 devenu l'article 67, adopté.
L'article 70 devenu l'article 68, adopté. L'article 71 devenu l'article
69, adopté. L'article 72 devenu l'article 70, adopté. L'article
73 devenu l'article 71, adopté.
M. LOUBIER: Un instant. L'article 72 devenu l'article 70 est
modifié, en remplaçant, dans la septième ligne, le nombre
69 par le nombre 67. Ça va?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article adopté,
tel qu'amendé?
M. LEVESQUE (Bonaventure): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 73 devenu l'article 71,
adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un instant. Je crois qu'ici on arrive
à une situation un peu semblable à celle qui se produisait
à l'ancien article 65 devenu l'article 63, que nous avons amendé,
en enlevant pour la première offense l'emprisonnement. Alors, est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de faire la concordance à l'article 73 devenu
l'article 71?
M. LOUBIER: D'accord. Il pourrait être modifié de la
façon suivante, à la sixième ligne, après la phrase
suivante: D'une amende de $300 à $600...
M. LEVESQUE (Bonaventure): A $500.
M. LOUBIER: A $500, oui. ... ou d'un emprisonnement d'au plus trois
mois, ou des deux à la fois et pour toute récidive, etc.
L'article demeure le même. Et, à la fin, d'au plus six mois.
D'accord?
M. LEVESQUE (Bonaventure): D'accord. Il y a quelques changements dans
les chiffres. Je ne sais pas si le président a bien saisi.
M. LOUBIER: On les lui envoie.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 73 devenu
l'article 71 tel qu'amendé, adopté? Adopté. L'article 74
devenu l'article 72, adopté? Adopté. L'article 75 devenu
l'article 73, adopté? Adopté. L'article 76 devenu l'article 74,
adopté? Adopté.
Article 77, devenu 75, adopté. Article 78, devenu 76,
adopté. Article 79, devenu 77, adopté. Article 80, devenu 78,
adopté. Article 81, devenu 79, adopté. Article 82, devenu 80,
adopté. Article 83, devenu 81, adopté. Article 84, devenu 82,
adopté.
M. LOUBIER: Une minute.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ne vous choquez pas,
Monsieur!
M. LOUBIER: Comme Elisabeth dirait: « At-tendez-r-un instant
».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je l'ai, l'amendement.
M. LOUBIER: L'article 84, devenu l'article 82, est modifié en
remplaçant, dans la sixième ligne, le nombre «80 »
par le nombre «78 ». Adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 85, devenu
83, adopté.
M. LOUBIER: Non.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non. Le ministre des Terres et Forêts
a-t-il des commentaires à faire ce soir?
M. LOUBIER: Ladite loi est modifiée en insérant,
après l'article 84, devenu l'article 82, un nouvel article 83 comme
suit: La Loi des Terres et Forêts (Statuts refondus 1964, chapitre 92)
est modifiée en insérant, après l'article 41, une section
2a) et un article 41a) comme suit: La section 2a) est titrée « La
réserve des trois chaînes. » 41 a): L'article depuis le
premier juin 1884, les ventes, concessions, les octrois gratuits des terres
publiques sont sujets à une réserve en pleine
propriété en faveur du domaine public du Québec de trois
chaînes en profondeur des terres bordant les rivières et les lacs
non navigables du Québec. « A compter du premier Janvier 1970, les
ventes, concessions, les octrois gratuits des terres publiques sont sujets
à une réserve en pleine propriété en faveur du
domaine public du Québec de trois chaînes en profondeur des terres
bordant toutes les rivières et tous les lacs du Québec. «
Cependant, le ministre des Terres et Forêts peut réduire la
profondeur de la réserve ou y renoncer ou la vendre s'il s'agit de la
vente d'îles ou de terrains de peu d'étendue ou s'il le
considère dans l'intérêt public. »
M. LEVESQUE (Bonaventure): Nous avions fait deux remarques cet
après midi. Premièrement, nous voulions savoir pourquoi le
ministère des Terres et Forêts sentait le besoin d'apporter cet
amendement et, deuxièmement, pourquoi modifier une loi qui concerne un
autre ministère dans celle du ministère dont nous étudions
certaines dispositions législatives.
Je crois qu'il est très mauvais, surtout pour ceux qui cherchent
ensuite à lire et à comprendre l'ensemble des lois d'un
ministère que d'avoir à référer ou à essayer
de trouver et souvent ne pas trouver les dispositions législatives d'un
ministère qui se trouvent dans un autre texte de loi.
On m'a dit qu'on nous donnerait des explications ce soir.
M. GOSSELIN: J'ai donné certaines explications cet
après-midi alors que nous étions à étudier le
projet de loi devant la commission. Les plus plausibles que je puisse
répéter ce soir sont à peu près les mêmes que
cet après-midi. C'est par pure incidence que nous avons profité
de la modification ou de cette nouvelle loi de la faune pour y insérer
cet article qui, je l'admets, alourdit en quelque sorte le projet de loi de mon
collègue, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Cependant, on a un très grand nombre de décisions et de titres
à régulariser au ministère des Terres et Forêts.
La loi n'étant pas claire antérieurement, on doit, au
préalable, pour obtenir la classification d'un cours d'eau, pour savoir
s'il est navigable ou non, faire appel à un juge de la cour pour le
déterminer. Or, on prétend que, par cette modification, on pourra
supprimer cette procédure et hâter, en quelque sorte,
l'émission des lettres patentes ou encore clarifier certains titres qui
sont déjà en suspens depuis plusieurs années. Je dois dire
à l'honorable député qu'au cours de la refonte de la Loi
du ministère des Terres et Forêts nous verrons à ce que
tout soit replacé dans l'ordre et que cela revienne chez nous.
Une autre incidence qui est survenue au début, c'est que,
lorsqu'on se référait à l'émission de certains
baux, puisque le ministère de la Chasse et de la Pêche n'avait
droit d'émettre que des baux de chasse et de pêche, la coutume a
voulu qu'au cours des années on n'ait pas respecté le
règlement en totalité et qu'il y ait eu des constructions.
Certaines sont précisément construites à
l'intérieur de la réserve des trois chaînes qui borde les
lacs. Là encore on éprouvait certaines difficultés
à clarifier la situation. Je ne sais si les arguments ou les raisons que
j'apporte suffisent pour clarifier
la situation, mais j'admets avec le député qu'en quelque
sorte nous ne nous trouvons pas tout à fait chez nous à
l'intérieur de cette loi. Nous allons rectifier ceci dès la
prochaine session. Mon collègue aurait peut-être d'autres
explications à donner.
M. LOUBIER: Si le député de Bonaventure me permet, il y a
également un autre motif qui a présidé à la
décision d'insérer cet article dans la Loi de la conservation de
la faune. On retrouvait cette prescription-là uniquement dans la Loi de
la pèche et nulle part ailleurs: article 7, chapitre 203. On ne la
retrouvait pas ailleurs, il fallait tout de même reproduire cet article
parce qu'autrement tout tombait, il fallait le reproduire dans notre
présent texte parce qu'autrement cette prescription, cette provision,
n'avait plus aucune valeur et n'était plus en vigueur.
Deuxièmement, le ministre des Terres et Forêts vous l'a
signalé rapidement tout à l'heure, il est juridiquement
impossible de définir ou de différencier les eaux navigables des
eaux non navigables.
La troisième raison et le député de Fabre
avait touché juste cet après-midi c'est un moyen de rendre
plus accessibles nos rivières et nos lacs et de permettre aux sportifs
ou aux adeptes de la vie au grand air d'éviter tous les
embêtements... Par exemple, il signalait le fait que, lorsque ceux qui
pratiquent le canotage arrivent à un barrage, ils sont obligés de
prendre leur canot et de faire un détour dans la forêt II y avait
toujours à ce moment-là les embêtements de la menace
d'insécurité ou du refus du propriétaire ou de celui qui
se prétendait propriétaire de les laisser passer sur ce terrain
pour reprendre la rivière.
Or, c'est un exemple concret que le député a donné,
on peut l'étendre à tout ce qui a trait à la vie au grand
air, à la vie en plein air et à l'accessibilité, encore
une fois, pour tous les Québécois à ces rives de nos
rivières et de nos lacs au Québec.
M. LE VESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le dernier article de la loi, c'est 84?
M. LOUBIER: Oui. M. le Président, je tiens à remercier
tous les députés ministériels et de l'Opposition qui ont
participé à l'étude de ce projet de loi. Le tout s'est
déroulé d'une façon sérieuse. Les suggestions que
j'ai reçues, de part et d'autre, ont été constructives et
inspirées par une honnêteté intellectuelle que je tiens
à souligner devant les membres de l'Assemblée nationale.
Evidemment, c'est un peu difficile pour celui qui vous parle d'accepter
l'amendement à l'ancien article 65 qui est devenu 63 mais je le fais,
considérant que je ne dois tout de même pas être le seul
à avoir le pas dans tout le régiment. Les députés
des deux côtés de la Chambre ont fait des représentations
et ont plaidé d'une façon telle qu'il aurait été
difficilement acceptable que le titulaire du ministère tienne d'une
façon aveuglément rigide à l'énoncé qu'il
avait fait préalablement.
Or, en ce qui me concerna, M. le Président, je pense que c'est
agir avec dignité et dans le respect des droits des
députés de faire en sorte que cette modification n'aille pas
à l'encontre des objectifs que nous voulons atteindre. Cela adoucit,
ça humanise davantage. Disons qu'en ce qui me concerne je n'ai pas le
tempéramment hitlérien et que, peut-être, un jour ou
l'autre, au cours de pensées nostalgiques sur ma vie politique, il me
viendra à l'esprit que mes collègues m'ont sauvé d'un
absolu qui aurait pu améliorer davantage la loi, mais, d'autre part, qui
aurait pu être préjudiciable à la dignité des
sportifs et des Québécois.
M. LE VESQUE (Bonaventure): Qu'il me soit permis, tout simplement, de
dire, au nom de mes collègues et en mon nom personnel, que c'est en
toute objectivité que je partage les sentiments du ministre. Nous avons
été très heureux de collaborer à l'adoption de
cette loi et nous espérons que, même avec ces modifications, elle
atteindra les buts que nous poursuivons tous.
M. HOUDE: M. le Président, au cours de l'étude de ce
projet de loi, le ministre a mentionné à plusieurs reprises
l'importance d'apporter une assez forte publicité à ce projet de
loi. Je pense que tout le monde, y inclus les hauts fonctionnaires était
d'accord. On a constaté aujourd'hui que les membres de la tribune de la
presse étaient fort occupés à d'autres endroits. A cause
de l'actualité politique qui se déroule aujourd'hui, on risque
peut-être que ce projet soit noyé un peu. Etant donné
l'importance pour la population de connaître ce projet de loi, je
souhaite, en terminant, que le ministre prenne les dispositions
nécessaires pour le faire connaître justement aux milliers de gens
qui, comme je le disais cet après-midi, sont de plus en plus nombreux
à fréquenter nos forêts, nos lacs et nos rivières,
il ne s'agit pas seulement de chasseurs ou de pêcheurs. Je pense, encore
une fois, aux adeptes de la moto-neige, de la varappe, du ski, de l'alpinisme
et, en particulier, de l'orientation en forêt qui devient de plus en plus
une activité populaire au Québec.
M. LOUBIER: En terminant, si vous me permettez, je m'excuse
auprès des hauts fonctionnaires. Je les remercie de leur collaboration
depuis le début. Il y en a qui travaillent depuis un an à cette
refonte, et je les félicite de leur travail et de leur performance. Je
répète publiquement que mes génies ont fait du bon
travail.
M. THEORET: Avant de terminer l'étude en comité, j'ai
participé activement toute la journée à cette étude
et f ai apprécié l'atmosphère qui a régné
à la commission permanente du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Je voudrais seulement, en terminant, signaler l'appui que j'ai eu
de deux associations importantes, non seulement de mon comté, mais de
l'Outaouais, l'Association récréative de Gatineau, qui compte
plus de 600 membres, et la Société de chasse et pêche
laurentienne, qui compte aussi quelque 500 ou 600 membres. Ces deux
associations ont fait parvenir des télégrammes à mon
bureau, appuyant le bill que nous avons étudié aujourd'hui. Je
crois que, pour le plus grand bien des fédérations, de tous les
clubs, nous rendrons service aux sportifs du Québec.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): M. le Président, j'ai
l'honneur de faire rapport que le comité a adopté le bill 78 avec
des amendements qu'il vous prie d'agréer.
M. LEBEL (président): L'honorable ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche propose que les amendements soient maintenant lus
et agréés. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: De consentement unanime, l'honorable ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche propose la troisième lecture
du projet de loi. Cette motion sera-t-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE (Bonavanture): Adopté.
M. BERTRAND: Je crois que nous avons, pour le moment,
épuisé une partie des lois qui sont au feuilleton. Il y a en
appendice la Loi sur les loteries et courses. J'ai transmis une copie du bill
sur épreuve au chef de l'Opposition, également la Loi modifiant
la loi des infirmières. Quant aux autres lois, nous les aurons
probablement lundi et mardi. Entretemps, l'étude sur le projet de loi de
la Communauté urbaine de Montréal se poursuit en comité
à la salle 81A. Nous pourrions peut-être ajourner nos travaux
à demain matin, 10 h 15. Immédiatement après la
période de questions, nous pourrions ajourner nos travaux, si la
commission des Affaires municipales n'a pas fini de siéger, aller en bas
et attendre la clôture des travaux de cette commission pour revenir en
Chambre dès que nous aurons terminé en bas.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Quel serait le menu dans un cas ou dans
l'autre?
M. BERTRAND: Demain matin, nous pourrons probablement adopter je
me suis entendu avec le chef de l'Opposition le projet de loi modifiant
la Loi des infirmières, après la période des
questions.
M. PAUL: Après, nous prendrions le bill 75, si c'est fini en
bas.
M. BERTRAND: Si c'est fini en bas, la Loi de la communauté
urbaine de Montréal. Ajournons les travaux à demain matin, 10 h
15.
M. LE PRESIDENT (M. Lebel): La Chambre ajourne ses travaux à
demain matin, 10 h 15.
(Fin de la séance: 21 h 4)