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(Onze heures de la matinée)
M. PAUL (Président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre, messieurs
!
Présentation de pétitions. Lecture et
réception de pétitions. Présentation de rapports de
comités élus. Présentation de motions non
annoncées. Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
M. JOHNSON: D.
Bill no 84
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires culturelles propose
la première lecture d'un bill intitulé, Loi concernant la Place
Royale à Québec.
M. LAPORTE: Explications.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce projet de loi vise
à autoriser le ministre des Affaires culturelles à mettre en
place le dispositif nécessaire à l'aménagement de la Place
Royale à Québec.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LAPORTE: Cela éclaire la Chambre!
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
Affaires du jour.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
Questions et réponses
Sous-traitants de l'Hydro-Québec
M. LESAGE: M. le Président, le ministre du Travail pourrait-il
nous tenir au courant de l'état des négociations dans le conflit
qui oppose deux sous-traitants d'Hydro-Québec au complexe
Manicouagan-Outardes et leurs employés membres de la CSN?
M. BELLEMARE: Je remercie le chef de l'Opposition de m'avoir
prévenu de sa question. D'abord, pour ce qui est des Comptoirs
forestiers, les parties s'entendent sur les $10 par semaine à accorder
au début. On ne s'entend pas sur une augmentation de 5% offerte par les
Comptoirs forestiers pour les deux autres années. L'union demande $8
tandis qu'on en offre $3. Dans l'autre partie, pour la troisième
année, les Comptoirs forestiers offrent 3%,c'est-à-dire à
peu près $3.50 et l'union demande $6. Voilà pour les deux, mais
j'espère que surcela on pourra finir par s'entendre peut-être
aujourd'hui ou d'ici quelque temps. Maintenant...
M. LESAGE: Juste une question. Est-ce que l'on s'est entendu sur la
réduction des heures de travail?
M. BELLEMARE: Il n'y a pas de problème sur ça...
M. LESAGE: Pas de problème.
M. BELLEMARE: ... pour les Comptoirs forestiers.
M. LESAGE: D'accord. On s'est entendu sur la réduction des heures
de travail.
M. BELLEMARE: Jusqu'à présent sur ça il n'y a pas
de problème. Il y en a, par exemple, dans le conflit de Cordner, Hubert
& Bond.
M. LESAGE: Cordner, Hubert & Bond.
M. BELLEMARE: Là, M. le Président,c'est un conflit
beaucoup plus grave. Il est déclenché depuis minuit hier soir, et
on est obligé, je pense, aujourd'hui de faire évacuer tous les
hommes qui sont là, excepté ceux qui sont dans les roulottes. La
compagnie de l'Hydro-Québec a une organisation qui pourvoit à
l'alimentation de ces gens-là pour tout de suite. Mais le conflit est
grave parce qu'il y a, je pense, une marge extraordinaire entre ce qui est
offert présentement, le contrat d'abord de trois ans qui est
demandé par la compagnie Cordner, Hubert & Bond.
L'union dit: Non, un contrat de deux ans. La compagnie est prête
à payer $6 d'augmentation par semaine, $3 d'augmentation pour chacune
des deux autres années subséquentes par année, donc $12 au
total. La demande de l'union, pour la première année, c'est $20
par semaine d'augmentation et pour l'année suivante $9 pour les
premiers six mois et $3 pour les autres derniers six mois, contrat de
deux ans. C'est une augmentation de $32 par semaine pour un contrat de deux
ans.
M. LESAGE: 78%,
M. BELLEMARE: 67%.
M. LESAGE: 67%.
M. BELLEMARE: 67% d'augmentation. Alors c'est un conflit qui prend des
proportions difficiles dans la médiation, dans la conciliation. Les
parties sont assez éloignées. Nous avons
délégué un conciliateur chevronné ce matin. M.
Lafleur était déjà en place, nous en avons demandé
un autre pour essayer de rapprocher les parties et continuer les discussions.
Il y a aussi d'autres points en litige, celui des heures de travail, celui
aussi des congés payés, mais ça, je pense, ce serait
facile. Mais l'écart entre les parties, ce sont les demandes syndicales
au sujet du salaire horaire.
M. LESAGE: Evidemment, Cordner, Hubert & Bond ont, de
l'Hydro-Québec, le contrat pour la nourriture et le logement des hommes
qui n'ont pas leur famille, qui ne logent pas dans les roulottes du lac
Louise.
M. BELLEMARE: Non, non.
M. LESAGE: Le ministre a déclaré qu'on avait
commencé à évacuer...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire qu'on m'a dit qu'on évacuerait
ce matin.
M. LESAGE: Ce matin? M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre sait à quel rythme les 5,000
employés ou les 6,000 employés qui sont actuellement au travail
ou qui étaient au travail hier dans les complexes doivent quitter les
lieux?
M. BELLEMARE: Je n'ai pas de détail quant à ce
sujet-là, c'est une responsabilité de l'Hydro de le faire. Je
n'ai pas, moi, à entrer dans ce domaine-là, je suis le ministre
du Travail qui voit aux relations de travail et à la médiation,
s'il est possible de l'appliquer.
M. LESAGE: Bien, nous siégeons au comité des régies
gouvernementales, je poserai la question au président de l'Hydro.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Mercier.
Pourparlers financiers à Paris
M. BOURASSA: M. le Président, je voudrais poser une question au
ministre des Finances. Les journaux ont parlé de pourparlers de nature
financière à Paris, au cours de son séjour à cet
endroit. Pourrait-il confirmer ou démentir ces rumeurs et, s'il les
confirme, pourrait-il dire si on peut s'attendre à des résultats
concrets à la suite de ces pourparlers financiers à Paris?
M. DOZOIS: M. le Président, le député de Mercier
m'avait prévenu de sa question, je l'en remercie.
Je dois déclarer tout d'abord que ce voyage que j'ai
effectué était un voyage personnel, un voyage de repos qui m'a
été bénéfique et ce voyage, qui avait un
caractère absolument privé, ne m'a permis cependant de
séjourner à Paris que quelques heures. Certaines personnes ayant
appris ma présence à Paris sont entrées quand même
en contact avec moi et nous avons dû continuer des pourparlers qui
étaient déjà entamés et qui me permettent
d'espérer que, peut-être très bientôt, nous pourrons
effectuer des transactions financières sur le marché
européen, en particulier sur le marché français.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. L'honorable député de
Matane.
M. Jean Bienvenue
M. BIENVENUE: M. le Président, je me lève sur une question
de privilège et je le fais précisément au moment où
je vois dans la galerie M. Paul Cliche, chroniqueur au journal Le Devoir. M. le
Président, je suis chatouilleux lorsque l'on m'impute des mobiles, et je
le suis davantage lorsque ces mobiles sont mal fondés. Je lisais dans le
Devoir de ce matin, dans un article de la première page qui a trait
à certains incidents qui se sont passés hier ici en cette
Chambre, je lisais ce que je relis maintenant: « Jusqu'ici, M. Aquin
siégeait à la même banquette que le député
libéral de Matane, M. Jean Bienvenue. Il a changé de place avec
le député d'Ahuntsic, M. Jean-Paul Lefebvre. » etc.
Et je saute au paragraphe qui m'intéresse particulièrement
et qui me chatouille davantage « M.
Bienvenue a eu hier un comportement bizarre envers M. Aquin. Au
début de la séance, il s'est bien gardé d'aller s'asseoir
à sa banquette pour ne pas voisiner M. Aquin qui donnait un peu
l'impression d'être un pestiféré parmi la troupe
libérale. M. Bienvenue n'a réintégré son
siège que lorsque M. Lefebvre a remplacé M. Aquin.
»etc.
M. le Président, je pense que M. Cliche qui est ici connaît
mal le député de Matane. Depuis longtemps en effet, j'ai
dépassé cet âge, je dirais puéril, où l'on
s'arrête à des procédés aussi bas ou aussi mesquins
ou aussi infantiles que ceux de ne pas s'asseoir à côté de
quelqu'un à telle et telle occasion. Si M. Cliche, M. le
Président, avait observé davantage le député de
Dorion au cours de la présente session, comme il l'a fait hier, il se
serait aperçu qu'à chaque fois que le député de
Dorion a pris la parole en cette Chambre, je n'étais pas assis à
ses côtés et pourtant il siégeait comme
député de l'Opposition libérale comme moi.
C'est à la demande expresse une fois de plus comme il
l'avait fait tout l'hiver c'est à la demande expresse du
député de Dorion que je me suis assis ailleurs pour lui donner
plus d'espace pour les fins de la déclaration qu'il avait à faire
et si le député de Dorion était ici, M. le
Président, il dirait ce que je dis là, j'en suis sûr.
En conséquence, je demande à M. Cliche de se faire un
devoir c'est le temps de dire un devoir de donner à ma
mise au point la même publicité qu'à la situation que j'ai
voulu corriger.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail.
Grève de l'Hydro-Québec
M. BELLEMARE: M. le Président, je voudrais corriger une
information que j'ai donnée à la Chambre il y a deux minutes
quant à la grève de Cordner, Hubert & Bond. Le sous-ministre,
ce matin, avec le conciliateur qui était là, M. Lafleur, m'avait
donné un mémoire que j'ai ici en main qu'ils étaient
sortis à minuit, mais ils ne sont pas sortis. Ils ne sont pas encore en
grève. C'est une excellente nouvelle, ils ne sont pas en grève
et...
M. LESAGE: Ils ne sont pas encore en grève?
M. BELLEMARE: Non. Ils ne sont pas sortis. Bien j'avais le document ce
matin qui me disait qu'ils étaient sortis à minuit, je tenais
à répondre. Ils ne sont pas sortis. Même, plus que
ça, le sous-ministre qui vient de m'appeler projette une rencontre
probablement demain à Québec.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
Concours de peintures
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais féliciter le
gouvernement d'avoir permis que soit organisé un concours de peintures
et de fresques dans le comté de Louis-Hébert pour les enfants qui
fréquentent nos colonies de vacances à Québec. Cela a
été un très grand succès et la clôture qui
entoure le site du Grand Théâtre de Québec a servi à
ces exercices. Des prix ont été accordés. Je désire
féliciter sincèrement tous ceux qu'y ont participé, tous
ceux qui ont mérité des prix grâce à leur art et
à leur travail. Je voudrais en terminant demander au premier ministre si
je dois conclure de tout ça que cette clôture maintenant servira
d'exposition permanente.
M. JOHNSON: Je puis d'abord assurer le chef de l'Opposition que
ça ne servira pas aux échanges culturels évidemment, point
de départ. Deuxièmement, je veux féliciter le chef de
l'Opposition qui voit loin et qui veut au moins sauver son comté en
cultivant les jeunes électeurs qui voteront pour lui un jour, et je
voudrais lui dire que, pour ma part, j'ai trouvé extrêmement
sympathique l'initiative. C'est presque une chose à montrer à nos
visiteurs, quand on sait que l'âge des enfants qui ont
exécuté ces oeuvres sur chacun des panneaux est plutôt bas.
Je n'ai pas exactement les chiffres, mais on m'a dit qu'ils sont très
jeunes. Je voudrais donner de nouveau l'assurance que le gouvernement songe
à construire... prend les mesures nécessaires à...
M. LAPORTE: Que faire en un gîte à moins que l'on ne
songe?
M. GERIN-LAJOIE: C'est un long songe. M. JOHNSON: Le rêve...
M. LAPORTE: Cela devient un rêve en effet, cette
affaire-là.
M. JOHNSON: Le rêve des libéraux pendant six ans sera
traduit en réalité par l'Union Nationale en moins de temps.
M. LESAGE: Ce n'est pas exact de dire que c'est six ans.
M. LAPORTE: Cela bouge à part ça.
M. JOHNSON: Le ministre des Affaires culturelles qui m'accompagnait
à Frêdéricton a donné des détails sur un
projet dont il a été question entre les premiers ministres dans
le domaine des échanges culturels, et il a annoncé que nous
aurions éventuellement un festival auquel seraient invitées
à participer toutes et chacune des provinces, individuellement et
collectivement, et ce chaque année.
Ce festival se tiendrait non seulement à Montréal, mais,
dès qu'il sera prêt, dans le Grand Théâtre de
Québec si possible. Nous avons bien l'intention je suis
très heureux de l'annoncer de satisfaire ce besoin de la ville de
Québec. Il reste, évidemment, encore quelques petites
complications dans la revision des plans.
M. LAPORTE: Il reste à le construire. Le Grand
Théâtre
M. JOHNSON: Non, il reste à construire sans gaspiller d'argent,
sans mégalomanie en adaptant, évidemment, le style aux besoins de
la population, en faisant là une construction dont la ville de
Québec et la province seront fières, mais dont l'organisation
fonctionnelle ne coûtera pas inutilement des millions de dollars de plus.
On sait que lorsqu'on laisse les architectes galoper, ils peuvent facilement
nous entraîner à des dépenses considérables. Ce
n'est pas un reproche que je fais aux architectes. Ils ont le désir de
créer de très belles oeuvres, de s'élever quelquefois des
monuments et de se préparer des médailles dans des concours
internationaux, mais c'est le devoir du gouvernement de voir à ce que
les fonds du public soient dépensés le mieux possible sans
gaspillage, tout en respectant certaines normes qui,
évidemment,s'imposent, surtout pour une ville comme Québec.
Je suis très heureux que le chef de l'Opposition me fournisse
cette occasion de dire à cette Chambre combien tous nos visiteurs, chefs
d'Etat ou chefs de gouvernement, sont heureux de visiter la ville de
Québec et combien ces gens sont enthousiasmés de la ville de
Québec et de sa population. Il fait chaud au coeur d'entendre tous les
compliments que l'on fait et les éloges que l'on distribue tant à
la population de la ville de Québec et des environs qu'à cette
ville elle-même sur son caractère tout à fait
intéressant. Moi, ça me fait plaisir, en tout cas, d'entendre nos
visiteurs s'extasier et je crois que tout Québécois est fier et
le sera davantage de sa capitale.
M. LESAGE: Personne n'est plus fier de Québec, la capitale, et de
sa ville que celui qui vous parle et c'est justement parce que j'en suis fier
que je voudrais voir s'exécuter le plus rapidement possible les travaux
de construction qui sont en plan. Je voudrais demander au premier ministre s'il
serait correct pour moi de conclure de ce qu'il a dit que les demandes de
soumissions qui ont été faites et les soumissions qui ont
été produites seront annulées parce que le gouvernement a
décidé de changer les plans du Grand Théâtre?
M. JOHNSON: Le ministre m'informe qu'il espère que les
dernières solutions seront connues le 16. Des modifications ont
été faites.
M. LESAGE: Il n'y a pas eu de nouvelles demandes de soumissions?
M. JOHNSON: Il y aura de nouvelles demandes.
M. LESAGE: Il y aura de nouvelles demandes?
M. JOHNSON: Des revisions avant. Le ministre pourrait
peut-être...
M. RUSSELL: Oui, voici. Il y a eu plusieurs réunions... (Coup de
tonnerre).
M. LESAGE: Il va falloir que le ministre sorte sa voix de tonnerre,
parce que l'orage...
M. RUSSELL: Il y a eu plusieurs réunions. Il va y avoir une
dernière revision à la réunion des professionnels, mardi
prochain, à la suite de quoi les revisions de prix seront
demandées aux trois plus bas soumissionnaires. Et on leur donnera huit
jours pour donner leur prix et pour faire procéder avec les derniers
prix.
M. LESAGE: Est-ce que les conditions ordinaires de demandes de
soumissions seront respectées, c'est-à-dire le secret et
l'ouverture en même temps?
M. RUSSELL: Il y a eu des modifications majeures qui dépassent
10% du coût total des soumissions et la pratique courante est qu'on prend
les trois plus bas soumissionnaires, on leur demande de reviser leurs prix avec
des modifications... (Coup de tonnerre)
M. LAPORTE: Le gouvernement est nerveux!
M. GERIN-LAJOIE: L'équipe du tonnerre vous tombe dessus.
Surveillez-vous!
UNE VOIX: Cela ne dure pas, hein?
M. RUSSELL: Comme les modifications représentent plus que 10% du
montant total, on demande toujours aux trois plus bas soumissionnaires de
reviser leurs prix et de nous donner leurs prix.
M. LESAGE: Est-ce une revision globale des prix ou une revision sur
certains articles?
M. RUSSELL: Ce sont des revisions globales, mais sur des articles
majeurs.
M. LESAGE: Sur les mêmes plans?
M. RUSSELL: Sur les mêmes plans, avec certains changements qui
sont demandés, qui ont été apportés aux plans.
M. LESAGE: Et le ministre dit que ces soumissions revisées
devront être produites par les trois plus bas soumissionnaires, à
quelle date?
M. RUSSELL: Je crois que c'est le 15. C'est la dernière
réunion, mardi prochain. La date fixée est mardi prochain pour la
dernière réunion des professionnels.
M. LESAGE: C'est le huit.
M. RUSSELL: Le huit et, huit jours après, l'ouverture des
soumissions revisées.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de D'Arcy McGee.
Examens scolaires
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'adresse ma question à
l'honorable ministre de l'Education. Est-ce que le ministre peut fournir
à cette Chambre des explications sur le retard dans la production des
résultats des examens d'un grand nombre d'enfants anglophones de la
province? Je lui demande, en même temps, s'il est au courant du fait que
ceux d'entre eux dont les efforts n'auront pas été
couronnés par un succès complet seront obligés de se
soumettre à des examens supplémentaires d'ici à peine
douze jours et n'auront pas grand temps pour étudier en
préparation.
M. BERTRAND: Le député de Robert-Bald- win m'a
donné tantôt avis de cette question et il a été
entendu avec lui le député de D'Arcy-McGee ne le savait
pas qu'étant donné que le sous-ministre qui s'occupe
particulièrement de ce problème est, à ce moment-ci,
absent, à Vancouver, M. Yves Martin, je me procurerai les renseignements
pour les lui fournir dès le début de la semaine prochaine.
M. GOLDBLOOM: Je remercie le ministre. M. LE PRESIDENT: Affaires du
jour.
M. JOHNSON: M. le Président, pourrions-nous appeler l'article 24,
3e lecture du bill 76.
Bill no 76
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Education propose la 3e
lecture du bill 76, Loi modifiant de nouveau la Loi de l'instruction publique.
Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. JOHNSON: M. le Président, les travaux de l'Hydro du
comité des régies gouvernementales à caractère
commercial ou industriel qui entend ce matin les représentants de
l'Hydro ne sont pas terminés. Il est possible que ces travaux
débordent au-delà de l'heure à laquelle nous ajournons
généralement, soit 1 h 00 p.m. et je crois qu'il serait plus
prudent d'ajourner la Chambre à la semaine prochaine, si l'on veut vider
le sujet...
M. BERTRAND: Il y a un dîner.
M. JOHNSON: Il y a aussi l'accueil à l'aéroport de
l'Ancienne Lorette à 2 h 00 p.m. et ensuite, ce soir, un dîner
d'état en l'honneur du premier ministre de la Jamaïque. Il y aura
du conseil des ministres cet après-midi, demain et lundi, et lorsque les
honorables députés reviendront, ils auront un menu tout
préparé, bien présenté. Dans l'intervalle, nous
enverrons des échantillons au bureau du chef de l'Opposition pour qu'il
puisse déguster d'avance certains des projets de loi.
M. LESAGE: Quels projets de loir
M. JOHNSON: Ceux qui apparaissent ici, la plupart de ceux qui
apparaissent ici.
M. LESAGE: Les deux qui apparaissent au nom du ministre de la
Justice?
M. BERTRAND: Bien, voici...
M. JOHNSON: Si on veut, relativement au projet de loi qui apparaît
à l'article b, il s'agit d'accorder des dispositions
législatives, d'autres lois à ces dispositions que nous avons
prévues dans un bill actuellement devant le Conseil législatif et
auxquels certains honorables membres sont en train d'apporter des amendements.
On voudrait y apporter des amendements. C'est un travail assez complexe mais,
quant à 981 0, il faut attendre que le Conseil en ait disposé
dans un sens ou dans l'autre au cas où des modifications que nous
accepterions ici viendraient évidemment en conflit avec ce que nous
prévoyons dans ce projet de loi intitulé, Loi modifiant certaines
dispositions législatives concernant les placements des biens.
M. LESAGE: Quand le conseil doit-il siéger? Est-ce que le premier
ministre est au courant?
M. JOHNSON: Je regrette, je ne pourrai pas donner ce renseignement. Si
on veut attendre quelques secondes, j'aurai le renseignement Avec un peu de
coopération de tous les membres de cette Chambre nous pourrons
probablement la semaine prochaine disposer de la presque totalité des
lois, sinon de la totalité.
M. LESAGE: La Loi modifiant la loi de la Régie des alcools
va-t-elle plus loin que de mettre en oeuvre les recommandations de la
commission Smith?
M. JOHNSON: Oui, il y a certains petits rajustements ici et là,
des amendements. Dès qu'ils seront prêts je vous enverrai les
épreuves. Ce n'est pas compliqué, cependant.
M. LESAGE: Non, je comprends. Si je comprends bien, on veut donner suite
aux recommandations ou à certaines recommandations du rapport Smith.
M. BERTRAND: En partie, pour certains amendements.
M. JOHNSON: C'est l'un des buts du bill. Le Conseil législatif,
m'informe-t-on, siège cet après-midi à trois heures.
M. LESAGE: Cet après-midi?
M. JOHNSON: A trois heures. Il est possible que nous ayons une
réunion du comité des bills privés ou publics mercredi ou
jeudi prochain relativement à deux projets de loi concernant la
Corporation de Prêts et de Revenu. L'Opposition sera avertie en temps et
lieu. Le minis- tre de l'Education m'informe qu'il y aura aussi une loi
concernant la régionale Maisonneuve, régionale située dans
l'île Laval.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, dans quel but? M. JOHNSON: Juste une question de
terrain.
M. BERTRAND: Question de terrain, question de...
M. JOHNSON: De zonage, d'expropriation, d'achat de gré à
gré, le ministre de l'Education connaît bien le
problème.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le premier ministre peut nous dire si c'est
l'intention du gouvernement de faire étudier le bill 67 la semaine
prochaine? Est-ce que ce sera compris dans le programme?
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. GERIN-LAJOIE: Le premier ministre nous avait annoncé avant la
suspension de dix jours qu'il y aurait vraisemblablement des amendements
proposés par le gouvernement.
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le gouvernement est en mesure de nous donner
les amendements avant la fin de semaine pour que nous puissions les
étudier?
M. JOHNSON: Je ne le crois pas, non. Mais le ministre serait
disposé, il vient de m'en informer, à faire part à cette
Chambre des amendements projetés, à les distribuer au moment
où il fera le début de sa réplique. Ils sont assez
difficiles à formuler ces amendements. Il y a déjà un
travail considérable de fait là-dessus.
Maintenant il nous arrive un contretemps extrêmement fâcheux
pour nous, surtout fâcheux pour celui qui en a été la
victime. M. Pagé, c'est le cas de le dire, s'est réveillé
à l'hôpital, comme on dit chez nous. Il dormait dans sa voiture en
arrière se fiant au chauffeur et, quand il s'est réveillé,
il était couché dans un lit d'hôpital, dans le comté
de Chambly, une jambe fracturée. Alors je crois qu'il sera de retour ces
jours prochains. Disons que c'est un contretemps drôlement fâcheux
pour lui et pour nous. Alors nous aurons...
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, au sujet de la marche des
travaux de la Chambre je pense bien que c'est dans l'ordre que
les députés puissent parler simplement quelques
mots à la suite desquels le premier ministre voudra peut-être
intervenir de nouveau. Au sujet du bill 67, je pense que je me dois de
souligner que le gouvernement place cette Chambre dans une situation vraiment
difficile pour ne pas dire intolérable. Nous sommes au cours d'un
débat sur le projet de loi, le gouvernement nous a déjà
annoncé qu'il aurait des amendements à soumettre et des
amendements, si j'ai bien compris, substantiels. D'ailleurs, des
éléments très importants sont survenus depuis la
suspension du débat, en particulier la lettre de Son Eminence le
Cardinal-Archevêque de Montréal au premier ministre qui a
été rapportée dans les journaux. Alors il parait tout
à fait déraisonnable de proposer à cette Chambre que le
débat continue en partant du point où il s'est
arrêté la dernière fois, avec le bill tel que nous l'avons
devant nous alors que le gouvernement nous dit: Bien, quand vous aurez fini de
parler, on aura des amendements à soumettre, des amendements
substantiels. Je pense bien que le gouvernement devrait tenir compte de la
situation, prendre des dispositions pour nous donner le texte des amendements
ou la substance le plus tôt possible pour que les membres de cette
Chambre ne soient pas appelés à faire des discours ou des
interventions, à proposer des amendements absolument dans le vide.
M. JOHNSON: Je comprends que le député de
Vaudreuil-Soulanges n'aime pas donner des coups d'épée dans
l'eau, mais normalement ces amendements viennent en comité
plénier. Je n'ai pas d'objection, quant à moi, à ce qu'ils
soient connus, même distribués, avant même que l'on entame
si on veut...
M. GERIN-LAJOIE: Il y a d'ailleurs des précédents, le
gouvernement actuel et l'ancien gouvernement ont déjà
procédé de cette façon. Sur le bill 21, c'est ce qui est
arrivé, le gouvernement nous a donné les amendements qu'il se
proposait de faire.
M. LESAGE: Dans le cas du code du travail.
M. JOHNSON: Alors, disons que nous les ferons parvenir en temps utile,
en tout cas assez tôt pour permettre à certains
députés de laisser leur discours dans leur pupitre plutôt
que de les prononcer.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que nous voulons tous être efficaces et
discuter vraiment des projets du gouvernement et non pas de choses qui sont
déjà de côté.
M. JOHNSON: Alors mardi, onze heures ou trois heures?
M. LESAGE: Onze heures. M. JOHNSON: Onze heures. M. BERTRAND: Onze
heures.
M. JOHNSON: Cela va.
M. LE PRESIDENT: De consentement unanime, la Chambre ajourne ses travaux
à mardi prochain à onze heures de la matinée.