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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
M. LESAGE: « A ».
M. LE PRESIDENT: M. Laporte propose la première lecture d'une
« Loi concernant la ville de Montréal. » Cette motion
sera-t-elle adoptée?
M. LAPORTE: M. le Président, il s'agit de deux choses:
premièrement, de porter de 30 à 180 jours le délai pour la
nomination du directeur des services de la cité de Montréal; et,
deuxièmement, l'article 2 a pour objet de permettre à la ville
d'acquérir de gré à gré ou par expropriation les
immeubles requis pour la construction d'un secteur de la route transcanadienne
pour le gouvernement de la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: La motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture à la prochaine
séance.
M. LESAGE : M. le Président, avant que vous n'appeliez les
affaires du jour, je voudrais vous dire que je voudrais informer la Chambre
qu'au Comité des privilèges et élections, ce matin,
l'enquête a été déclarée close et que le
président du Comité, le député de
Québec-Centre, nous a déclaré qu'il serait prêt, en
vertu de l'article 447, à nous présenter un projet de rapport
vers quatre heures. Alors, à quatre heures, je demanderai la suspension
des travaux de la Chambre jusqu'à ce que les cloches sonnent pour
rappeler les députés en Chambre, pour continuer l'étude de
la législation. Si le Comité n'a pas terminé de
délibérer à dix heures moins cinq, eh bien, nous
reviendrons en Chambre pour ajourner, comme nous devons le faire en vertu des
règlements.
M. JOHNSON: M. le Président, il est de notoriété
publique que M. Filion a démissionné comme vice-président
de la Commission Parent, poste auquel il a été remplacé
par M. Monroe. Est-ce que M. Filion demeure membre de la Commission Parent, et
y a-t-il d'autres changements?
M. GERIN-LAJOIE: M. Filion demeure membre de la Commission Parent. M.
Filion, après conversation avec le président de la Commission,
m'a fait part de son désir d'être relevé d'une partie
importante de ses devoirs à la Commission Parent, étant
donné ses autres fonctions, que nous connaissons, à la
Société générale de financement, puis il a
accepté, à la demande du président et à ma demande,
de demeurer membre de la Commission avec laquelle il a travaillé depuis
le début, ayant participé à la fois aux audiences
publiques et aux délibérations de la Commission. D'autre part, M.
Arthur Tremblay, qui était membre adjoint de la Commission Parent depuis
le début, a demandé au Conseil des ministres, par mon entremise,
d'être relevé de ses fonctions au sein de la Commission à
compter de sa nomination comme sous-ministre de l'Education le 13 mai
dernier.
M. JOHNSON: A-t-il été remplacé, M. Tremblay?
M. GERIN-LAJOIE: Non, M. le Président, non.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre prévoit un rapport avant la
fin de la présente année de calendrier?
M. GERIN-LAJOIE: Le mandat de la commission a été entendu
par la Législature jusqu'à la fin de 1964, le 31 décembre,
et les rapports que j'ai obtenus à diverses reprises, encore
récemment, du président de la Commission, sont à l'effet
que nous recevrons le rapport final de la Commission avant la fin du
mandat.
M. JOHNSON: M. le Président, toujours sur le même sujet, ou
un sujet sur lequel je reviens souvent, où en sommes-nous quant à
la formation du Conseil supérieur de l'Education?
M. GERIN-LAJOIE: Eh bien, M. le Président, jusqu'à
présent, je me suis contenté de dire que mes travaux de
consultation, avant de soumettre un projet au Conseil des ministres se
poursuivaient normalement, je pense que je me dois d'ajouter, pour
l'information du public, que ma participation aux travaux de la Chambre et
aux travaux du Comité des Privilèges et Elections, m'ont
laissé évidemment très peu de moments pour me consacrer
aux consultations nécessaires avant la constitution du Conseil
supérieur de l'Education. J'avais entretenu, jusqu'à la semaine
dernière, l'espoir que le Conseil des ministres pourrait prendre une
décision à ce sujet avant la fin de la présente session,
mais la façon dont j'ai été personnellement retenu par les
travaux des comités et de la Chambre, depuis deux semaines, ne m'ont pas
permis de consacrer tout le temps que j'aurais voulu à ce sujet, et je
doute fort que la question puisse être réglée avant la fin
de la session, si elle se termine comme nous l'espérons à la fin
de la présente semaine.
M. JOHNSON: M. le Président, j'avais demandé au procureur
général s'il voulait bien déposer un rapport qui avait
été promis à cette Chambre l'année dernière.
Il s'agit du rapport des inspecteurs Healey et Auclair, dans l'affaire des faux
certificats. Est-ce que le procureur général a l'intention de le
déposer ou si...
M. HAMEL (St-Maurice): J'ai demandé au chef de l'Opposition, s'il
voulait avoir des documents, de procéder suivant les règlements
de la Chambre, c'est-à-dire de faire une motion, et la Chambre
l'acceptera ou la refusera.
M. JOHNSON: Très bien.
Tutelle à Laflèche
M. LAPORTE: M. le Président, étant donné qu'on a
posé une question sur la cité de Laflèche, je voudrais
informer cette Chambre que par un jugement de la Cour supérieure,
signé hier après-midi, cette cité est maintenant sous la
tutelle de la Commission municipale de Québec, et que dès ce
matin, la Commission municipale a nommé M. Marc Perron,
commeadmi-nistrateur délégué, en lui demandant de s'y
rendre dans le plus bref délai possible.
Pont à St-Georges
M. ALLARD: M. le Président, je voudrais demander au ministre des
Travaux Publics s'il a reçu une demande de la municipalité de
St-Georges concernant la construction ou la réfection d'un pont reliant
les deux rives. Il s'agit d'un pont d'intérêt régional, qui
a été brisé la semaine dernière, et où il y
a une circulation excessivement intense, on a fait des calculs, il y a 700
automobiles à l'heure, alors je demanderais au ministre si d'abord il a
reçu une demande et dans la négative, est-ce qu'il a l'intention
de prendre des mesures qui s'imposent étant donné la situation
actuelle?
M. ST-PIERRE: M. le Président, j'ai pris connaissance de ce que
vient de dire le député, j'en ai pris connaissance par les
journaux, j'ai vu des photographies du pont, et je crois qu'il y a plusieurs
ponts dans la province de Québec actuellement qui sont tout aussi
étroits que celui-là et qui ont besoin d'être
remplacés. Toutefois j'ai communiqué avec l'ingénieur en
chef de la division des ponts pour lui faire part de ces remarques qui ont
été faites par les autorités de la ville de St-Georges, et
je donnerai un rapport aussi tôt que possible sur ce qui arrivera.
M. JOHNSON: ... le procureur général
espère-t-il...
M. DOZOIS: Pardon! Relativement à la nomination de M. Marc
Perron, de Laflèche, le ministre des Affaires municipales pourrait-il
nous dire si M. Perron est encore administrateur à Jacques-Cartier et
à Rivières-des-Prairies, je crois? ou est-il administrateur
ailleurs?
M. LAPORTE: A Rivières-des-Prairies, non. A Jacques-Cartier,
oui.
M. DOZOIS: A Jacques-Cartier, oui.
M. JOHNSON: Le procureur général est-il en mesure de
déposer, cette semaine, le Rapport Smith relativement aux transactions
immobilières entre la Commission des écoles protestantes de
Montréal?
M. HAMEL (St-Maurice): Il est à l'impression. Nous ne l'avons pas
encore eu et le Cabinet n'a pas pu en prendre connaissance encore.
Chiropraxie
M. JOHNSON: Le Rapport du juge Lacroix concernant la pratique ou
l'admission de la chiropraxie est-il...?
M. LESAGE: L'arrêté ministériel a été
passé à la demande du juge Lacroix il y a quelque temps,
prolongeant de quelques mois son mandat. Etant donné que les
ostéopathes ont demandé, et ils ont reçu mon approbation,
de faire des représentations au juge Lacroix pour que leur cas fasse
l'objet du jugement ou enfin du rapport que doit présenter le juge
Lacroix.
Sécurité routière
M. JOHNSON: Le procureur général a mentionné la
possibilité de retenir les services d'une agence privée pour
aider la Police provinciale dans la surveillance de la circulation en fin de
semaine. Est-ce que de tels agents ont été engagés?
M. HAMEL (St-Maurice): J'ai demandé au ministère de la
Voirie, s'il décidait d'engager une agence privée, de les mettre
en contact avec la Sûreté provinciale pour qu'il y ait une
collaboration parfaite.
M. PINARD: Si je puis ajouter aux informations fournies par le procureur
général, je dois dire que, depuis le 20 juillet, l'agence
Phillips a mis ses policiers sur la route numéro 9 et peut-être
à d'autres endroits, je ne peux pas préciser, et que les
résultats obtenus jusqu'ici sont bons. Je crois que l'agence Phillips a
mis, la semaine dernière, une dizaine d'agents en service, mais M.
Phillips, dans un rapport additionnel adressé à mon sous-ministre
et également au sous-ministre du département du procureur
général, suggère d'en mettre douze autres. Il y a
également trois autos-patrouilles de l'agence Phillips, avec deux
policiers à l'intérieur de chacune de ces autos-patrouilles, pour
surveiller la route et indiquer des infractions au Code de la route à
ceux qui sont en charge, c'est-à-dire aux officiers de la
Sûreté provinciale. Les surveillants qui sont sur les chantiers
sont costumés pour bien indiquer au public voyageur qu'il s'agit d'une
chose sérieuse, qu'ils sont dûment mandatés pour faire
cette surveillance et qu'ils sont en autorité. Ils sont placés
à des endroits stratégiques. Ils sont habillés de
façon à être bien visibles. Ils portent dans leur main des
signaux qui indiquent bien qu'il y a danger et qui peuvent être vus
à unelongue distance et, en général, les commentaires qui
m'ont été faits ainsi qu'à mes officiers sont que la
situation s'est grandement améliorée.
Mais je le répète encore une fois, malgré toutes
les précautions que nous pourrions prendre, et du côté du
procureur général et du côté de la
Sûreté provinciale et du côté du ministère de
la Voirie et du côté des Travaux publics, il faut tout de
même que le public voyageur décide de respecter les lois, que les
automobiles craignent aussi bien pour leur vie que pour la vie des autres et
qu'ils décident, une fois pour toutes, de respecter le Code de la route.
Et que, même si une vitesse de 60 milles à l'heure peut être
permise sur la route numéro 9 en temps normal, cette vitesse peut
devenir extrêmement dangereuse en période de chantiers intenses
comme ceux que nous connaissons.
M. JOHNSON: M. le Président, je m'abstiendrai de faire des
commentaires, même si le ministre s'est lancé dans des
exhortations au public. Je voudrais tout simplement, me limitant à des
questions, demander au ministre des Travaux publics si ses policiers à
lui qui font la circulation ou le service d'ordre autour du Parlement ont
été requis pour assister la Police provinciale en fin de semaine?
Ces gens-là m'ont l'air compétents, m'ont l'air de faire un
excellent travail.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, même si ceux qui
s'occupent du stationnement, mes officiers qui s'occupent du stationnement ont
un costume spécial, c'est plutôt un costume de surveillant qu'un
costume de policier. Ils ne sont pas engagés dans la surveillance des
routes de la province, ils s'occupent seulement des stationnements.
M. JOHNSON: Est-ce que leur costume dénote qu'ils sont de la
même congrégation qui délègue le ministre en
Amérique du Sud?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Affaires du jour.
M. JOHNSON: Le procureur général pourrait-il nous dire si,
conformément aux nouvelles directives, beaucoup de poursuites ont
été prises, directement par la police, sans passer par le
procureur général?
M. HAMEL (St-Maurice): Je n'ai pas été informé
depuis cette décision-là.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. LESAGE: M. le Président, No 10, question de M. Majeau. La
question demande une réponse assez longue, et comme d'habitude, dans ces
cas-là, je propose que la réponse soit transformée, que la
question soit transformée en motion pour production de documents, et je
dépose le document en deux copies, dont une pour le député
de Joliette.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
Heures des séances
M. LESAGE: No 24. M. le Président, je n'ai pas de longues
explications à donner sur cette
motion. Tout le monde espère encore que nous puissions
compléter la session, terminer la session pour le soir du 31 juillet
à minuit, moi le premier parce que je dois prendre l'avion le matin le
1er août pour la conférence interprovinciale qui a lieu en
Alberta, et j'essaie par ce moyen, par cette motion, d'en arriver à ce
but.
C'est peut-être un précédent dans cette Chambre, je
l'ignore, je n'ai pas fait de recherches, mais ce n'est pas un
précédent dans une autre Chambre, où j'ai
déjà siégé, et où la Chambre siégeait
sans interruption, vers les fins de sessions, à partir de dix heures du
matin jusqu'à minuit, les députés se relayant à
l'heure du déjeûner et à l'heure du dîner, pour aller
prendre une bouchée. Et il y a toujours moyen si les travaux de la
Chambre progressent plus rapidement qu'on l'espère, bien d'avoir un
consentement unanime pour prendre tous ensemble une heure ou une heure et demie
pour luncher et pour dfner, mais c'est une procédure que je crois
justifiée dans les circonstances; les députés n'ont plus
un sou à recevoir après le 31 juillet, je comprends que ce n'est
pas une raison, ils sont payés pour l'année, ce n'est
peut-être pas une raison très valable, simplement après
tout, je pense beaucoup plus à leur famille, je ne pense pas à la
mienne, parce que moi je pars pour Jasper. Je pense à l'ouvrage que j'ai
à faire pour ma province, et je pense que je dois y être, et je
pense que je dois être en Chambre.
Si la session ne se termine pas le 31 juillet au soir, si elle ne se
termine que le 1er août au soir, je prendrai des arrangements, et
j'arriverai en retard à la conférence interprovinciale, et en
attendant le ministre de l'Education me représentera avec les
fonctionnaires qui seront membres de la délégation. Je laisse la
Chambre juge du bien fondé de cette motion, laquelle, pour ma part, je
considère absolument justifiée.
M. JOHNSON: M. le Président, nous avons, jusqu'ici, je pense
bien, fourni de nombreuses preuves de notre désir de coopérer
pour que les travaux de la Chambre marchent à une allure, non pas
précipitée, mais à une allure normale au moins.
Voici une session qui s'est prolongée au-delà du temps,
au-delà de toute autre session, du temps consacré à toute
autre session, c'est aujourd'hui la 117e séance. Dès le
début de la session, M. le Président, nous avions, de bonne
grâce, consentis à ce que la tradition soit brisée, et que
nous siégions le lundi.
Autrefois ce n'est que vers la fin de la session, dans les
dernières semaines, que la Chambre siégeait les lundis. Donc,
depuis le début, nous avons siégé le lundi. Et quant
à moi, je ne vois aucune objection à ce que l'on tente de finir
la session samedi...
M. LE SAGE: Ou vendredi, s'il y a moyen.
M. JOHNSON: ... ou vendredi soir pour plusieurs raisons.
M. LESAGE: J'ai mes réservations d'avion, mol.
M. JOHNSON: Evidemment, d'abord elle dure depuis bien longtemps;
deuxièmement, il y a probablement moyen de la terminer sans
précipiter quoi que ce soit et sans négliger notre devoir. Je
comprends que le premier ministre doive aller à la conférence des
premiers ministres des provinces du Canada. Mais je note, en passant seulement,
qu'il avait déclaré lui-même dans cette Chambre que, si la
session n'était pas finie le 1er août, il demanderait qu'elle soit
ajournée au 10 août pour être ensuite continuée.
M. LESAGE: J'ai changé d'idée.
M. JOHNSON: Il a changé d'opinion depuis, c'est,
évidemment, son droit.
M. GERIN-LAJOIE: Vous autres, qu'est-ce que vous en pensez?
M. LESAGE: C'est pour des bonnes raisons.
M. JOHNSON: C'est évidemment son droit, M. le Président.
Et ça nous...
M. LESAGE: C'est parce que j'ai pensé aux
députés.
M. JOHNSON: ... justifie, cependant, de ne pas toujours prendre au
sérieux les termes que fixe le premier ministre, l'ordre qu'il
établit pour les séances.
M. LESAGE: M. le Président, je dois soulever une objection. Je ne
crois pas que le chef de l'Opposition ait le droit de dire qu'on ne doit pas
prendre au sérieux les observations que je fais.
A un moment, les travaux de la Chambre allaient tellement lentement que
j'ai pensé que nous en avions pour jusqu'en septembre. Depuis ce
temps-là, les travaux de la Chambre se sont activés et j'ai cru
que, pour les députés et pour leur famille, il valait mieux en
finir, même si je ne pouvais pas me rendre à la
conférence.
M. JOHNSON: M. le Président, je disais donc que je ne peux pas me
fier toujours aux plans du premier ministre ni à ses pronostics. Car
j'ai bien compris, comme tout le monde, qu'il était question, si la
session n'était pas finie le 1er, de l'ajourner au 10.
M. LESAGE: Oui, mais ça ne marche plus.
M. JOHNSON: Ah bon! Le premier ministre a changé d'opinion.
M. LESAGE: Certainement.
M. JOHNSON: Le prince a changé d'opinion, M. le
Président.
M. LESAGE: M. le Président, il n'y a pas un homme... Les seuls
hommes qui ne changent jamais d'opinion sont les imbéciles.
M. JOHNSON: Il y a même des imbéciles qui changent
d'opinion, j'en suis convaincu depuis aujourd'hui.
M. PINARD: A l'ordre.
M. LACROIX: Ce n'est pas la meilleure.
M. JOHNSON: Mais il reste que nous allons coopérer pour terminer
la session. Est-il nécessaire d'imiter encore une fois Ottawa et de
siéger tout en jeûnant ou de manquer de siéger pour ne pas
jeûner? S'il faut que le premier ministre s'en tienne au
précédent qu'il a établi dans cette Chambre,...
M. PINARD: Vous apporterez votre « satchel ».
M. JOHNSON: ... soit sa présence continuelle (et ici j'insiste,
moi aussi, pour être toujours en Chambre), ce sera peut-être une
bonne cure pour nous deux.
M. LESAGE: Cela nous fera du bien à tous les deux. On a besoin de
maigrir.
M. JOHNSON: Cela nous fera perdre une couple de pouces autour de la
taille...
M. LESAGE: A la bonne place.
M. JOHNSON: ... et, j'espère, à la bonne place. Mais je
voudrais bien tout de suite vous mettre en garde, M. le Président,
contre les effets que peut avoir un jeûne forcé sur le premier
ministre et sur les autres députés. Peut- être que les
tempéraments, les caractères vont en souffrir et il faudrait que
vous soyiez bien indulgent, M. le Président, pour excuser, je vous le
demande d'avance,...
M. LESAGE: Comme d'habitude.
M. JOHNSON: ... des sorties ou des saillies de caractère dont
vous pourriez être témoin. Quant à l'Opposition, quant
à moi, en tout cas, je n'ai pas consulté tous les
collègues, nous sommes prêts à coopérer en votant
pour cette motion pour que la session finisse, si possible, vendredi sans
sacrifier quoi que ce soit de nos devoirs.
M. PINARD: Ce sera la séance de la diète.
M. LE PRESIDENT: La motion sera-t-elle adoptée?
M. LESAGE: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. LESAGE: No 27.
Bill 57
M. LE PRESIDENT: La Chambre se forme de nouveau en Comité
plénier sur le bill 57: « Loi modifiant la Loi des terres de
colonisation ».
M. BEDARD (président du Comité plénier): Je crois
que nous avions terminé 6, du moins je l'ai initiale et j'avais
demandé si l'article 7 était adopté. On a dit « non
» alors j'ai gardé l'article 7.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre s'est donné la peine de
préparer une réponse adéquate aux questions que j'ai
répétées plusieurs fois: Matane, Saguenay et Dorchester
sont-ils trois comtés qui pourront éventuellement
bénéficier de cette politique d'agrandissement des terres de 350
à 550 acres?
M. COURCY: M. le Président, comme je l'ai déjà dit
en plusieurs occasions, il est possible que ces comtés-là, un
jour, soient reconnus par le lieutenant gouverneur en Conseil comme une zone
spécifique pour permettre l'agrandissement des fermes jusqu'à 550
acres.
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il consenti à ce que l'on publie dans
« La Gazette officielle de Québec » la réglementation
du lieutenant-gouverneur en Conseil à ce sujet, évidemment.
M. COURCY: M. le Président, c'est que l'arrêté en
Conseil qui sera passé, j'en suis assuré, sera connu dans la
province.
M. JOHNSON: Comment?
M. COURCY: Par les journaux ou autres choses, parce que les journaux, en
général, dans la province sont beaucoup plus lus que simplement
juste « La Gazette Officielle » qui est distribuée seulement
à quelques exemplaires. Mieux vaut que ce soit connu publiquement par la
voix des journaux.
M. JOHNSON: Mais pour que ce soit connu par la voix des journaux, il
faut tout de même que cet arrêté ministériel soit
rendu public. La méthode classique pour rendre public un
arrêté ministériel c'est évidemment d'en demander le
dépôt en Chambre. L'autre manière de la rendre publique, de
rendre un arrêté ministériel public, c'est, pour le
ministre ou le premier ministre, de donner une conférence de presse.
Est-ce que c'est l'intention du ministre chaque fois qu'il fera désigner
une zone par un arrêté ministériel de donner une
conférence de presse ou si nous devrons attendre l'ouverture de la
session pour obtenir le dépôt des arrêtés
ministériels?
M. COURCY: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, à ce
que chaque fois qu'il y aura un arrêté du lieutenant gouverneur en
Conseil de passer à cet effet, d'avertir d'abord, ce qui se fait,
d'avertir tous nos agronomes dans la province de l'arrêté en
Conseil. C'est eux, en fin de compte, qui administrent la Loi. Nos chefs de
districts, nos inspecteurs à la Colonisation, alors, ceux qui sont les
principaux intéressés en seront avertis par les voix
ordinaires.
M. JOHNSON: Est-ce que les documents sont préparés en vue
de faire désigner une ou deux zones dès que la loi sera à
sanctionner?
M. COURCY: Non, pas encore, A mon ministère, actuellement, on
recommande la région du nord-ouest pour une fin spécifique,
l'élevage des animaux de boucherie.
M. JOHNSON: Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors 6, adopté. Article 7.
M. COURCY: Je n'ai pas d'objection à l'avoir à la grandeur
de la province comme zone reconnue aux différents endroits. Aucune
objection à ça mais ce que nous savons d'avance, c'est que cela
ne pourra marcher dans d'autres endroits de la province.
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas
fini de délibérer et demande la permission de siéger
à nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la même
séance? A la même séance. La résolution.
M. COURCY: La résolution. M. le Président, Son Excellence
le lieutenant-gouverneur ayant pris connaissance de la résolution, je
demande que nous retournions en Comité.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier la résolution relative au bill 57. Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Bill 57,
la résolution, il y en a une. Résolution adoptée?
M. JOHNSON: Est-ce que, à l'occasion de l'étude des autres
articles, le député de Lotbinière a discuté de cet
aspect? J'ai dû m'absenter pendant quelques minutes.
M. LE PRESIDENT: Oui, en étudiant l'article 1.
M. COURCY: Nous avons discuté l'ensemble des amendements.
M. LE PRESIDENT: 1 et 2 ont été étudiés
ensemble.
M. JOHNSON: Qu'il me suffise de vous rappeler, M. le Président,
que nous donnons beaucoup de latitude au ministre. Le système devient
tellement plus souple. Il pourra sans trop de formalités,
délivrer des lettres patentes et il pourra être beaucoup plus
expéditif. Evidemment, ça sera encore commode, quand arrive une
période d'urgence comme des élections partielles dans trois
comtés qui sont intéressés à l'application de cette
loi.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. JOHNSON: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, le Comité a adopté la résolution
relative au bill numéro 57.
M. HYDE (président): M. Courcy propose que la résolution
soit maintenant lue et agréée. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée. La Chambre de nouveau en Comité
plénier.
M. BEDARD (président du Comité): Article 8
adopté.
M. le Président, le Comité a adopté le bill
numéro 57, sans amendement.
M. HYDE (président): Troisième lecture. M. JOHNSON: Sur
division.
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture adoptée sur division?
Adoptée.
Bill 58
M. Cliche propose la deuxième lecture du bill numéro 58:
« Loi modifiant la Loi des terres et forêts ». Motion de
deuxième lecture adoptée?
M.JOHNSON: Oui.
M. LE PRESIDENT: M. Cliche propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier le bill 58. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. CLICHE: Alors, comme l'article premier est une
résolution,...
M. BEDARD (président du Comité plénier): Article
2.
M. CLICHE: ... on va passer à l'article 2. Et l'article 2 est un
amendement consistant à changer évidemment l'article 85 de la Loi
actuelle pour qu'il s'applique désormais aux usines utilisant le bois
non ouvré comme matière première.
M. JOHNSON: Je comprends que l'article 2 est nécessaire, à
cause de l'amendement qu'on propose à l'article 4?
M. CLICHE: C'est ça, article 4.
M. JOHNSON: Oui, très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté. Article 3.
M. JOHNSON: Article de concordance.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, c'est surtout sur l'article 4.
M. LE PRESIDENT: Article 3 adopté. Article 4.
M. BERTRAND (Missisquoi): Si le ministre me permet, est-ce que son
projet de loi, l'article 4 qui remplace l'article 86 actuel qui ne s'appliquait
qu'aux séries établies sur les terres de la Couronne et à
moins d'un mille d'une concession forestière, est-ce que ce projet a
été soumis au comité consultatif qui a été
constitué je pense, par le ministre, au ministère des Terres?
Est-ce que le projet leur a été soumis?
M. CLICHE: Oui. Voici, Il est absolument essentiel et nécessaire
que nous ayons cet article 86, tel que rédigé au projet de loi,
pour pouvoir contrôler l'établissement de nouvelles usines; non
seulement le contrôler pour le plaisir de contrôler, mais pour
assurer à ceux qui investissent dans ces compagnies-là, dans ces
sociétés-là, qu'ils soient sûrs de
l'approvisionnement de bois pour alimenter l'usine.
Le député de Missisquoi est sûrement au courant que,
lorsqu'il était ministre, et c'est encore le cas présentement,
nous recevons constamment des délégations de
sociétés forestières, d'exploitants forestiers ou des
délégations provenant de chambres de commerce, venant nous
représenter que telle industrie située à tel endroit n'a
pas suffisamment de réserve forestière pour l'alimenter à
l'année longue. On voudrait en augmenter le volume et puis nous avons
des difficultés énormes. Je crois que le temps est venu
maintenant, dans notre législation, que nous puissions prévoir
l'installation de telles usines et de façon à assurer
l'approvisionnement et garantir les prêts, les montants qui sont investis
dans ces usines-là. Incidemment, la Loi de l'Ontario, depuis longtemps,
a une telle clause, à peu près rédigée dans le
même sens, avec les pénalités y attachées.
M. BERTRAND (Missisquoi): Mais, cet article va s'appliquer à tous
ceux qui voudront construire ou exploiter une usine, n'importe où dans
la province de Québec.
M. CLICHE: Utilisant le bois non ouvré.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui.
M. CLICHE: Cela s'applique à ces usines-là.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, oui, mais partout à travers la
province de Québec.
M. CLICHE: Partout à travers la province.
M. BERTRAND (Missisquoi): Dans la région des cantons de l'Est,
par exemple,...
M. CLICHE: Partout.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... où les territoires de la Couronne
sont plutôt rares, parce que je ne crois pas, à l'exception,
peut-être, des comtés de Compton, Frontenac, dans nos
régions nous, qu'il y ait encore... il n'y a pas de terres de la
Couronne proprement dites.
M. CLICHE: Pratiquement pas.
M. BERTRAND (Missisquoi): Alors, même, prenons un exemple dans
Cowansville, Missisquoi ou dans Knowlton, comté de Brome, à
Waterloo dans celui de Shefford: une personne veut établir une scierie,
établir une usine, utilisant du bois non ouvré, alors, cette
personne-là, devra, avant d'établir cette usine, s'adresser au
ministre!
M. CLICHE: Oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Cette personne-là ne pourra pas
s'adresser, je dirais, à un organisme indépendant composé
d'ingénieurs forestiers, de gens versés en la matière, et
présenter sa demande, comme on le fait dans des cas similaires en
d'autres domaines, par exemple, pour la Régie des transports. Le
ministre comprend exactement le point que je souligne. Ce qui veut dire que ce
permis sera refusé ou agréé à la seule
discrétion du ministre des Terres ou des officiers relevant de lui.
Est-ce que le ministre trouve que ce n'est pas s'accorder à lui,
premièrement, trop de pouvoirs et, deuxièmement, est-ce que ce
n'est pas s'exposer à poser des actes arbitraires? Est-ce qu'il n'aurait
pas été plus protégé de constituer un organisme qui
aurait vu à accorder ces permis, à examiner les demandes,
à faire enquête, s'il y a lieu, à procéder à
des inventaires régionaux en vue de s'assurer que l'exploitant de
l'usine pourra trouver, auxalen-tours de chez lui ou ailleurs, la
quantité de bois non ouvré en vue, non seulement de maintenir son
usine pour un an, mais de lui donner une certaine continuité et une
certaine permanence? Est-ce que le ministre ne trouve pas que ce sont des
pouvoirs un peu trop absolus pour lui?
M. CLICHE: Le premier argument du député de Missisquoi a
été qu'il était surpris que la loi s'applique, même
lorsque le bois provient de terrains privés. Je lui dirai que,
régulièrement au ministère, nous recevons des
délégations de propriétaires d'usine, de gens
intéressés à des usines, qui s'alimentent ou devaient
s'alimenter, au départ, de bois provenant de terrains privés. Je
cite en exemple que le député de Missisquoi connaît bien,
une industrie de chez lui, l'industrie Villas, qui a pris de l'expansion, qui
est très bien administrée, qui est une excellente compagnie, qui
emploie beaucoup de monde, mais qui ne peut, maintenant, vu l'expansion que
cette compagnie a prise, vu le volume de bois accru qu'elle doit
nécessairement avoir pour fonctionner, elle doit maintenant s'adresser
au gouvernement, s'adresser à la Couronne pour obtenir les bois francs
dont elle a besoin.
Nous avons énormement de difficultés à localiser
les volumes qu'elle désire obtenir, mais c'est pour dire que, même
si, au départ, on s'approvisionne, on a l'intention de s'approvisionner
de terrains privés, nécessairement avec le temps, on en vient aux
terres de la Couronne, alors je dis que, lorsqu'on veut s'approvisionner de
terrains privés, on peut affecter également d'autres usines
déjà existantes. Et je puis donner l'assurance au
député de Missisquoi que je n'ai pas l'intention personnellement
de contrôler, ce n'est pas un contrôle que je veux avoir
personnellement, mais la loi de l'Ontario est ainsi rédigée que
c'est le ministre qui donne le permis, c'est la formule ordinaire de
l'administration d'un ministère aussi. Nous n'avons pas de régie
au ministère des Terres et Forêts accordant les droits,
décidant des concessions forestières ou des demandes qui sont
soumises généralement au ministère, de sorte que la
juridiction actuelle dans le cas, doit aller au ministre. Je ne prétends
pas que la loi des Terres et Forêts, telle qu'elle existe
présentement, est moderne et qu'elle n'est pas désuète, je
prétends même le contraire. Nous avons cette année, le
gouvernement, présenté quelques amendements que nos officiers
d'administration souhaitaient, et qui étaient absolument
nécessaires, c'était urgent de les obtenir.
Mais je veux, c'est mon intention, dès cet automne,
procéder à une refonte de la loi des terres, et je le souhaite,
dans plusieurs cas, c'est absolument désuet, ça remonte à
1920, 1921 alors que l'exploitation forestière ne se faisait pas sur la
même échelle qu'actuelle-
ment. Alors il faut absolument en venir, à un moment
donné, à une refonte comme il a été
nécessaire de refondre la loi des mines. J'ai même
déjà confié aux officiers en loi du ministère de
commencer le travail d'une refonte des lois. Actuellement, je suggère
que l'amendement, tel que présenté, doit être
accepté tel quel.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le projet a été
étudié, examiné par les différents groupements
forestiers à travers la province de Québec, et par exemple les
associations forestières. Est-ce que le ministre aurait dans son
dossier, des résolutions adoptées par ces groupements-là,
lui recommandant l'adoption d'une loi, ou d'un article à la loi, d'un
amendement à la loi du ministère des Terres, dans le sens de
celui qu'il nous soumet?
M. CLICHE: Je dis au député, il le sait lui-même,
qu'au ministère des Terres et Forêts nous avons un comité
de planification formé d'ingénieurs forestiers.
M. BERTRAND (Missisquoi): Quels en sont les membres?
M. CLICHE: M. Michel Duchesneau, qui est l'âme dirigeante du
comité, qui est ingénieur forestier, qui a fait des études
par la suite aux Etats-Unis, pour devenir docteur en génie forestier,
d'une branche quelconque, qui est âgé d'environ 35 ans,
très belle personnalité, et fait un excellent travail. Il a comme
assistant M. Dolbec, ingénieur forestier, un monsieur
Légaré, ingénieur forestier, monsieur Guay, ancien
sous-ministre est à la disposition du comité, étudie avec
eux, fait les recommandations. Nous avons des professeurs d'universités
aussi qui font également partie du comité, qui assistent aux
séances, et qui donnent leur opinion, et c'est l'opinion de ce
comité-là, c'est à la suggestion de ce
comité-là que nous apportons cet amendement. Evidemment, le
sous-ministre, M. Boutin, qui connait, qui a vécu l'exploitation
forestière lui-même, ayant été dans les affaires, et
puis qui par la suite est devenu doyen de la Faculté de génie
forestier, et ensuite depuis deux ans, sous-ministre des Terres et
Forêts, il est très en faveur lui aussi de cet
amendement-là qui est absolument nécessaire dans les
circonstances. Si vous saviez les difficultés qu'on a, les
délégations qu'on reçoit, et non seulement les
difficultés qu'on a mais les difficultés que les gens, les
industriels ont dans leur propres affaires. Il y a des localités qui
sont menacées d'extinction parce que les industries forestières
n'ont pas le volume qu'elles devraient avoir; nous faisons faire une
étude, le comité dont j'ai parlé fait une étude
à la grandeur de la province, mais actuellement, le travail a
été concentré surtout en Gaspésie parce qu'il y a
à cet endroit-là un problème plus aigu qu'ailleurs.
Vous savez, il est peut-être à la connaissance du
député de Missisquoi, nous avons fait faire une étude dans
une région du Lac St-Jean, du Saguenay plutôt et un territoire a
été réservé pour des syndicats coopératifs,
une étude intensive a été faite. Mais il faut absolument
avoir au ministère un certain contrôle sur l'établissement
des industries et c'est pour ça que nous voulons que cet amendement
là soit apporté à la loi.
Quant à des associations forestières, je n'ai pas dans mon
dossier de la part d'associations forestières des résolutions en
bonne et due forme, mais j'ai assisté au congrès des associations
forestières et je puis vous dire que cet amendement
suggéré fait sûrement l'affaire des associations et ils en
demandent bien d'autres qui pourront être incorporés à la
refonte que nous avons idée pour l'automne.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je comprends le problème, j'ai
été moi-même témoin à plusieurs reprises, en
1958, 1959, de visites à mon bureau d'exploitants de scieries qui se
plaignaient de l'approvisionnement ou du manque d'approvisionnement. Le
problème existe, il est clair, mais je me demande si le ministre en
amendant la loi du ministère des Terres et Forêts, si son
amendement n'est pas prématuré. Il s'accorde par l'article 86 un
pouvoir absolu, un pouvoir discrétionnaire. « Nul ne peut sans un
permis du ministre des Terres et Forêts... » et au moment où
il parle de faire procéder une refonte de la Loi du ministère des
Terres, refonte que personnellement j'avais amorcée, à
l'époque, en 1959, mais malheureusement dans ce domaine on a vite
réalisé que les avocats qui étaient versés dans ce
domaine étaient plutôt rares. Je ne sais pas si le ministre a
été assez heureux de trouver les confrères qui ont
accepté de s'occuper de la refonte, tant mieux.
M. CLICHE: Ce n'est pas facile.
M. BERTRAND (Missisquoi): Mais il me semble qu'il aurait dû,
étant donné qu'il a l'intention de préparer une refonte de
la loi, une mise à date, de l'adapter aux problèmes de 1964, il
aurait été préférable qu'il attende à l'an
prochain et dans ce domaine particulier de permis à accorder ou à
refuser, je pense qu'il admettra avec moi qu'il serait de beaucoup
préféra-
ble que ces permis, dans un domaine où se pose le problème
de la liberté économique, de la liberté du commerce, de la
liberté de l'industrie, il me semble que le ministre aurait
été beaucoup plus sage de créer ou de recommander la
création d'un organisme chargé spécialement à la
suite de la présentation d'une demande, de faire une enquête, de
coopérer avec leur requérant en vue de lui trouver
l'approvisionnement, tantôt sur les terres de la couronne, les terres
publiques et tantôt auprès des terrains privés. Parce que
l'on sait que d'après la loi actuelle du ministère des Terres,
les terrains privés ne relèvent pas du tout de l'application de
la loi du ministère des Terres. Le ministre le sait.
M. CLICHE: C'est exact.
M. BERTRAND (Missisquoi): Et à l'heure actuelle, il veut
s'accorder le pouvoir de refuser ou d'accorder un permis sachant bien qu'une
foule de ces scieries, par exemple, au début de leurs opérations
peuvent compter sur un approvisionnement sur des terrains privés, sur
les terrains des particuliers. A un moment comme celui-là comment le
ministre pourra-t-il refuser à celui qui demande un permis
d'établissement de sa scierie alors qu'il s'agira d'une scierie qui lui
appartient, d'un équipement qui lui appartient, d'une industrie qui est
la sienne propre et en vue de l'établir, il pourra avoir une source
d'approvisionnement pour une, deux ou trois années sur des terrains des
particuliers.
Il me semble que sa demande présentée cette année,
je le soumets, est prématurée et qu'il aurait dû attendre
la refonte de la loi du ministère des Terres et pourvoir à la
création d'un organisme chargé d'étudier le bien ou le mal
fondé de la demande de permis.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, il s'agit chez nous de plusieurs
petites scieries qui, à l'heure actuelle, peuvent avoir certaines
modifications à faire pour améliorer leur situation de
production. Et si je m'en tiens à ça, à la loi, si on veut
changer simplement une friction qui va faire marcher le « carriage
», qu'on appelle, un peu plus rapidement par quoi on va augmenter la
production, on vient en contravention à la loi. Est-ce ça?
M. CLICHE: Je dirais que ça n'affecte pas les scieries
existantes. Les scieries qui existent déjà n'ont pas besoin de
permis. Si le volume de bois qui passe à la scierie est augmenté,
bien, là, on devra obtenir un permis. Mais on en obtenait un permis,
avant, pour une scierie et je dirai au député que le nombre des
scieries dans la province, loin d'augmenter, diminue, mais quoique le volume de
bois scié augmente.
On ne peut plus procéder comme auparavant... Je vois le
député de Laviolette qui représente un comté
où il y a énormément de forêts. Il est
évident qu'actuellement, même chose dans Montmagny, il est
évident qu'actuellement le nombre de scieries augmente, bien que le
nombre d'employés de scieries augmente et le volume de bois aussi
augmente. L'outillage se modernise, il faut un volume plus important pour que
l'usine soit rentable. Alors, c'est notre but d'aider les industriels, de les
favoriser. Il y a des gens qui se lancent dans des aventures, qui obtiennent
des fonds de particuliers ou d'ailleurs, et puis après, qui nous
arrivent: « On n'a pas de bois, on n'a pas le bois voulu. Il nous faut le
bois, il nous le faut, il nous faut les réserves forestières
».
Il y a des endroits où c'est possible, il y a des endroits
où c'est impossible. Alors ça cause une série d'embarras
et puis ça peut créer des pertes financières importantes.
Il y a même des cas où nous sommes intervenus, nous, au
ministère, pour faire réduire le volume de bois utilisé,
usiné à tel endroit en particulier, pour éviter que cette
ville-là soit fermée dans cinq ans, dans sept ans, comme c'est
déjà arrivé, comme on a fermé une usine à
Rimouski, et comme on en a fermé à Matane. Alors ça prend,
de la part du ministère, un certain contrôle et puis j'ai
mentionné, encore une fois, l'article dont il s'agit.
M. RUSSELL: Mais je comprends mal qu'ici le texte, l'article dit
bien:« Ni modifier une telle usine ou sa machinerie de façon
à accroître le volume de tel bois utilisé ». Donc
ça concerne tout simplement le changement de machinerie qui peut se
faire dans un moulin ou une usine qui va augmenter sa production et, par le
fait même, fait une entrave à la loi.
M. CLICHE; Si on veut que la loi ait une portée, qu'elle ait du
sens, il faut qu'elle affecte non seulement les usines qui vont venir
s'installer à l'avenir mais également les usines qui existent
actuellement et qui vont vouloir éventuellement accroître leur
volume. Il ne faut pas être injuste à l'endroit de ceux qui
peuvent s'établir à l'avenir, à l'endroit de ceux qui sont
déjà établis. Si on veut que la loi ait du mordant,
qu'elle ait de l'effet, il faut qu'elle affecte les usines qui existent
actuellement. Vous allez prendre une usine qui va utiliser actuellement, quoi?
3,000,000 de
pieds de bois. Si, demain, elle est rendue à 15,000,000, il est
fort probable que d'autres industries aux environs vont être
affectées par ça.
Il faut qu'il y ait un contrôle pour ça, ou qu'on veuille
aller à 15,000,000. Il y a des problèmes dans le comté de
Terrebonne, il y en a à la grandeur de la province, il faut mettre de
l'ordre dans ça et puis, pour ça, il faut avoir un amendement tel
qu'on le suggère.
M. RUSSELL: M. le Président, je crois que cet amendement peut
bien valoir pour les gens qui s'approvisionnent sur les terrains de la Couronne
mais c'est une entrave à la liberté du commerce pour ceux qui
font affaire avec des bois qui viennent des terrains privés. A l'heure
actuelle, on a une multiplication de petits moulins dans la région des
Cantons de l'Est et dans d'autres parties de la province qui fonctionnent
très bien, qui vivent très bien en s'approvisionnant de terrains
privés ou même du côté des lignes américaines.
A l'heure actuelle on vient, par ce texte de loi, les paralyser, les
empêcher d'augmenter leur production.
C'est clair, je crois que c'est une entrave à la liberté
du commerce et si on veut passer une loi pour contrôler l'émission
de permis pour ceux qui vont construire une usine ou un moulin pour
s'approvisionner du terrain de la Couronne, j'en suis, mais pas, certainement,
pour contrôler ceux qui vivent, à l'heure actuelle, et qui
continueront de vivre à l'avenir en s'approvisionnant des terrains
privés et du bois qui peut venir de l'autre côté des lignes
américaines. Le ministre le sait: il y a plusieurs de ces gens-là
qui vivent aujourd'hui bien librement et qui vivent très bien et qui ont
l'espoir de s'agrandir, d'augmenter leur production.
M. CLICHE; On va être là pour les aider non pas pour les
empêcher de continuer.
M. JOHNSON: Le gouvernement paternaliste encore. M. le Président,
je ne veux pas répéter les arguments bien explicités par
le député de Missisquoi et par le député de
Shefford, mais je voudrais bien que le ministre sache que nous nous rendons
compte d'une évolution, d'un virement d'attitude dans toute la politique
du gouvernement.
Evidemment cet article 86, le ministre l'admettra, participe au
dirigisme économique. Quand il s'agit des terres de la Couronne et des
bois de la Couronne, personne ne chicanera le ministre d'émettre un
permis pour surveiller évidemment l'exploitation rationnelle, et
deuxièmement pour prévenir des conditions d'exploitation qui
favoriseraient des feux. C'est l'origine des articles 85 et 86 que nous avons
dans la loi actuelle. C'est normal que le ministre des Terres et Forêts
surveille l'exploitation des terres et forêts qui appartiennent à
la Couronne, et surveille les conditions dans lesquelles on les exploite
surtout eu égard aux dangers d'incendie. C'est pour ça qu'on
devait avoir un permis pour établir une scierie dans, et non pas une
aciérie, M. le Président, une scierie sur les terres de la
Couronne, ou à un mille des terres de la Couronne.
Mais là c'est un permis nécessité pour toute
entreprise qui utilise non seulement les bois de la Couronne mais du moment que
ça utilise du bois. C'est le contrôle parfait du ministre sur tout
ce secteur de l'économie, potentiellement, évidemment. Le
ministre va me dire: « On ne refusera pas les permis. On est là
pour aider. » Mais à un moment donné il va en refuser des
permis. Sur quoi va-t-il se baser pour refuser les permis?
M. CLICHE: Sur la possibilité forestière.
M. JOHNSON: La possibilité forestière. Estelle bien
établie? Le ministre peut-il affirmer dans cette Chambre qu'il est
satisfait que les possibilités de fourniture de bois, à
même les terres de la Couronne, sont exactement bien définies?
L'inventaire est-il complété? Un plan de développement
rationel a-t-il été mis sur papier? Est-ce qu'on sait exactement
dans le détail quelles sont les possibilités de rendement de
certaines terres de la Couronne? Est-ce qu'on est actuellement
équipé, au ministère des Terres et Forêts, pour, en
même temps, tenir compte des approvisionnements qui peuvent nous venir
des terres appartenant à des personnes ou à des corporations, des
terres détenues en somme en franc-alleu? Est-ce qu'on a un inventaire
détaillé du rendement des boisés de fermes? Non, on ne l'a
pas. Je prétends que le ministère des Terres et Forêts,
à l'heure actuelle, n'a pas en main les éléments
nécessaires pour prendre une décision intelligente et rationelle.
Evidemment, je ne lui prête pas de mauvaise intention. J'irai assez loin.
Je dirai qu'il n'a pas du tout l'intention de nuire à qui que ce soit.
Mais il reste quand même que la loi permet au ministre de dire«
non», sans donner de raison, et quand il voudra en donner, il n'a pas les
données nécessaires pour que sa raison soit réellement
bien établie. C'est une improvisation. C'est une loi qui nous arrive
dans les derniers jours de la session. C'est une loi qui n'a certainement pas
été étudiée par lesparties
intéressées. Je serais surpris de connaître les
réactions de la Chambre de commerce de la
province. J'aimerais connaître les réactions de certains
organismes qui s'occupent de l'industrie dans cette province. J'aimerais savoir
si oui ou non le Conseil d'orientation économique, a approuvé
cette mesure. Si on est pour faire du dirigisme, si le dirigisme est
nécessaire, M. le Président, il faudra bien s'y résigner
un jour, mais s'il n'est pas nécessaire, si sa nécessité
n'est pas établie, et je prétends qu'elle ne l'est pas
établie à l'heure où je vous parle, cette provision,
l'article 4 du bill en question, est un article qui ne devrait pas être
adopté.
M. CLICHE: Je répondrai au chef de l'Opposition que nos voisins,
dans les autres provinces, ont reconnu depuis longtemps, non pas l'idée
de diriger les opérations forestières dans toute la province,
mais de procéder avec méthode, de procéder avec ordre et
également ont reconnu leur responsabilité de procurer à
chaque industrie, autant que possible, l'approvisionnement forestier dont
l'industrie a besoin. Pour ça, il faut que le ministère des
Terres et Forêts ait un mot à dire lors de l'installation des
usines. Il est évident qu'on n'est pas contre l'installation d'une usine
qui a l'approvisionnement forestier nécessaire. Au contraire! Nous
sommes très heureux lorsque la chose se présente, mais nous
sommes obligés d'intervenir, en certaines situations, et non seulement
concernant les terres de la Couronne.
Je vais donner au chef de l'Opposition un cas particulier. La compagnie
Price dirige à Price, comté de Matane, une industrie, un moulin
de sciage et de planage d'une capacité de 35,000,000 de pieds de bois
par année, 35,000,000 de pieds de bois qu'elle prend, partie sur une
concession de la province, partie sur une seigneurie ou deux seigneuries
qu'elle détient dans le comté de Matapédia. Les
concessions de la province sont à l'est de Rimouski.
La possibilité forestière sur les concessions que la
province a faites à la compagnie Price est d'environ, disons, 10,000,000
par année. Je crois que c'est 7,000,000; disons 10,000,000 par
année, pour le bénéfice de la discussion seulement. Alors,
ce qui veut dire que la compagnie Price sur ses propres seigneuries va aller
couper la différence, 25,000,000. Si nous, aux Terres et Forêts,
on laisse aller la compagnie, on lui permet de couper (on lui permet!... c'est
sur ses propres terrains, elle est propriétaire du fond du terrain!) Si
on laisse la compagnie couper sur son territoire, sur ses seigneuries, le
25,000,000, il va arriver quoi? Il va arriver, dans cinq ans, dans sept ans que
Price, l'industrie à Price va fermer.
La compagnie Price est intéressée à usiner
35,000,000 au lieu de 10,000,000 ou au lieu de 25,000,000. Elle est plus
intéressée à usiner 35,000,000, c'est plus payant. Nous
sommes intervenus et nous avons dit: « volume maximum de... à
Price ». Si on était intervenu dans le cas de Matane, auparavant,
on aurait sauvé la situation à Matane.
Je ne blâme pas l'Union nationale, c'est une situation qui dure
depuis longtemps. Alors, je dis que, dans certains cas particuliers, nous
sommes obligés d'intervenir dans l'intérêt de l'industrie
même, dans l'intérêt des gens de la localité et dans
l'intérêt général, dans l'intérêt
public. Et c'est pour ça que nous demandons cet amendement-là. Il
n'y a certainement pas d'idée, au ministère des Terres et
Forêts, de faire du dirigisme d'Etat. C'est une disposition qui existe en
Ontario, qui existe ailleurs, mais c'est du bon agencement, c'est de la bonne
administration, autrement dit.
C'est ce que nous voulons continuer à faire.
M. LE PRESIDENT: Adopté. UNE VOIX: C'est clair?
M. BEDARD (Président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité n'a pas
fini de délibérer. Il demande la permission de siéger
à nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il. A la même
séance? A la même séance. La résolution.
M. COURCY: Son Excellence le lieutenant gouverneur, ayant
été informé de la résolution, en recommande
l'adoption.
M. LE PRESIDENT: M. Cliche propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier la résolution relative au bill numéro 58. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du Comité plénier):
Résolution, bill 58. Adoptée.
M. CLICHE: L'article 1 s'applique...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: Adopté.
M. CLICHE: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier):
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
Comité a adopté la résolution relative au bill
numéro 58.
M. HYDE (président): M. Cliche propose que la résolution
soit maintenant lue et agrée cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée. La Chambre de nouveau en Comité plénier.
M. BEDARD (président du Comité): Article 5
adopté.
M. LESAGE: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président le Comité a adopté sans amendement le bill
58.
M. HYDE (président) Troisième lecture. Troisième
lecture adoptée.
M. JOHNSON: Prochaine séance M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Prochaine séance. M. LESAGE: Numéro
32.
Bill 59
M. LE PRESIDENT: M. Cliche propose que la deuxième lecture du
bill numéro 59 loi autorisant l'octroi de certaines concessions
forestières. Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. BERTRAND (Missisquoi): Bien voici, j'ai une question à poser
au ministre. Pourquoi n'a-t-il pas amendé tout simplement la loi pour
prévoir une exploitation rationnelle de certains territoires forestiers
au lieu de nous soumettre le projet de loi actuel?
M. CLICHE: Bien il me semble que la loi telle que rédigée
est certainement plus claire plus précise que plutôt que de
référer à l'ancienne loi et mettre un numéro et
donner le nom du nouveau concessionnaire. On a une loi-là qui est
parfaite, pardon, qui est parfaite aussi mais qui est complète par
elle-même.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, mais je vais dire au ministre que en
vertu de sa loi de son projet de loi, il ne sera pas obligé de nous
déposer copies des arrêtés ministériels en vertu de
la loi. Sa loi n'en parle pas du tout. Le lieutenant gouverneur en conseil peut
autoriser le ministre des Terres à concéder. Tandis que l'autre
loi en parle, elle parle de copies des arrêtés ministériels
qui doivent être déposés.
M. CLICHE: Quel article?
M. BERTRAND (Missisquoi): Un instant là.
M. LESAGE: Non, non je fais venir M. Pigeon nous allons y voir.
M. BERTRAND (Missisquoi): Voulez-vous reviser un article?
M. LESAGE: Oui, oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... pour que dans les tels délais.
M. LESAGE: Je fais venir M. Pigeon.
M. LE PRESIDENT: Ce serait peut-être plus sage.
M. LESAGE: C'est en Comité, ça va aller bien mieux en
Comité ça.
M. BERTRAND (Missisquoi): Très bien. On était...
M. LESAGE: On est en Chambre.
M. BERTRAND (Missisquoi): à discuter comme si on parlait en
comité.
M. LESAGE: Bien oui, j'ai remarqué ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, la deuxième lecture est adoptée.
La Chambre en Comité plénier. Adoptée.
M. LESAGE: C'est ça.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Bill
numéro 59, article 2.
M. LESAGE: Evidemment sujet, je voudrais dire au député de
Missisquoi que la discussion peut se faire, sujet à l'ajouté d'un
article, j'attends M. Pigeon.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est ça, simplement pour qu'on ajoute
un article.
M. LESAGE: Oui, mais vous pouvez discuter en attendant.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui. Que les arrêtés
ministériels seront déposés.
M. LESAGE: Oui. Quant au reste, si vous avez des questions à
poser en attendant.
M. BERTRAND (Missisquoi): Maintenant pour le moment, il n'y a pas
d'autres concessions en vue que celle que nous retrouvons aux annexes?
M. CLICHE: C'est-à-dire comme l'ancien ministre des Terres et
Forêts le sait par expérience, il y a sûrement plusieurs
demandes soit de compagnies forestières où d'industriels
forestiers qui sont intéressés à obtenir des parcelles de
la province et à obtenir des concessions sur ces terrains-là,
mais après étude du comité dont je vous ai parlé
tout à l'heure, ce sont les besoins les plus urgents et ce sont
également les districts des régions où des terrains
peuvent être concédés. Dans la liste vous verrez deux
syndicats forestiers. Je pense bien que c'est la première fois je crois,
je crois que c'est la première fois dans l'histoire de la province de
Québec que des terrains forestiers sont concédés à
des organismes tels que des syndicats forestiers, ça part d'une
très belle initiative de la part du gouvernement.
M. BERTRAND (Missiquoi): Ce qui ne veut pas dire qu'auparavant les
syndicats forestiers n'aient pas obtenu ou n'ont pas obtenu de permis.
M. CLICHE: Les syndicats obtenaient des permis annuels, mais il y a
toujours chez ceux qui sont détenteurs de permis, une certaine
insécurité par le fait que les permis ne sont qu'annuels et ne
sont pas renouvelables, selon la loi actuelle. Je ne dis pas que c'est la
meilleure formule et quand je pensais à la refonte de la loi je
pensais à différents articles de même qu'il faut amender,
différents modes de procédés. Ainsi comme le sait l'ancien
ministre des Terres et Forêts, le volume de coupe qu'on donne, qu'on
permet à chaque année à un détenteur d'un permis
est limité à $1,500,000 pieds, c'est absolument ridicule
actuellement avec les méthodes modernes d'exploitation, d'usinage etc.
il n'y a pas, je ne crois pas qu'il y ait une usine qu'on puisse appeler usine,
qui mérite ce nom, qui puisse opérer de façon rentable
avec ce volume-là, mais c'est la loi actuelle, en tout cas ça
fera l'objet d'une refonte.
M. BERTRAND (Missisquoi): Chacune des concessions que l'on retrouve aux
annexes, a, b, c, d, e, f, un rapport a été préparé
dans chaque cas, l'inventaire de la concession a été fait, soumis
aux ingénieurs, faits par des ingénieurs forestiers de la
pratique privée, ou sous le contrôle du gouvernement?
M. CLICHE: Sous le contrôle du gouvernement.
M. BERTRAND (Missisquoi): Sous le contrôle du gouvernement.
M. CLICHE: Oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Et dans chaque cas, le ministre a un rapport
des officiers du ministère, recommandant la concession
désignée.
M. CLICHE: Il s'agit d'industries qui existent présentement, qui
n'ont pas le territoire, qui n'ont pas le volume de bois suffisant, qui veulent
une certaine sécurité, un territoire forestier. Il faut leur en
donner suffisamment pour que l'industrie puisse vivre en ne coupant que la
possibilité annuelle de la forêt. Alors, des études ont
été faites depuis au-delà d'une année par des
ingénieurs forestiers, entre autre par M. Guay, ancien sous-ministre,
qui a une connaissance parfaite de la carte forestière de la province,
qui a compilé les études des ingénieurs forestiers, des
inventaires forestiers qui ont été faits et chacune de ces
industries a besoin de ce volume de bois pour pouvoir opérer
équitablement, assurer une production annuelle convenable, permettant
d'employer plusieurs centaines de personnes à l'année.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté? Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité n'a pas
fini de délibérer, et qu'il demande la permission de
siéger à nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la même
séance? A la même séance.
M. CLICHE: Son Excellence le lieutenant-gouverneur ayant
été informé de la teneur de la résolution, en
recommande l'adoption.
M. LE PRESIDENT: M. Cliche propose que je quitte maintenant ce fauteuil
et que la Chambre se forme en Comité plénier pour étudier
la résolution. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. BERTRAND (Missisquoi): Le prix qui est indiqué pour la vente,
la concession, prix minimum de $1,000?
M. CLICHE: Oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Ce prix-là n'a pas varié
beaucoup depuis 1957, c'est un prix minimum.
M. CLICHE: C'est le prix minimum oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le ministre est en état de
nous dire, à ce moment ici, d'après les rapports des officiers,
quel prix, par exemple pour les concessions désignées aux annexes
a, b, c, nous donner les prix dans chaque cas.
M. LESAGE; M. le Président, est-ce que je pourrais
répondre dès maintenant à la question du
député de Missisquoi quant à la publication dans la
Gazette officielle. Cela n'a pas été la coutume. Je le
réfère...
M. BERTRAND (Missisquoi): Les arrêtés ministériels
étaient réputés faire partie de la loi.
M. LESAGE: C'est ça. Je le réfère à 10,
George VI, 1946.
M. BERTRAND (Missisquoi): Ils étaient déposés par
exemple.
M. CLICHE: Article 12.
M. LESAGE: On donnait purement et simplement, à l'article 1,
D'Auteuil Lumber Co. Ltd, 50 milles carrés, Dominion Shuttle Co. Ltd, 75
milles carrés, Donnacona Paper Co. Ltd, 400 milles carrés, etc,
etc, sans dire où c'était. Et l'article 12 disait: « Les
arrêtés en conseil qui seront adoptés pour donner fin aux
articles 1 et 2 dans les dix mois de l'entrée en vigueur de la
présente loi seront réputés en faire partie.
M. BERTRAND (Missisquoi): Seront réputés faire partie de
la loi.
M. LESAGE: Et je réfère également le
député de Missisquoi au chapitre 56.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, je l'ai.
M. LESAGE: De 8, IX, Elizabeth Il, où il est dit: St-Raymond
Paper Co. Ltd, 400 milles carrés, Howard Bienvenue Inc. 100 milles
carrés, Normick 100 milles carrés, la compagnie Gagnon
Ltée, 100 milles carrés, etc., la présente loi entrera en
vigueur le jour de sa sanction ». Comme amendement à X, Georges
VI, chapitre 25.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, je l'ai ici.
M. LESAGE: Or, dans le bill 59.
M. LESAGE: Chapitre 25.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je l'ai ici.
M. LESAGE: Or, dans le bill 59, nous allons beaucoup plus loin, parce
que, non seulement, à l'annexe nous donnons le nom de la compagnie, de
la société ou du syndicat, mais nous donnons également les
endroits où la concession est accordée, avec la superficie.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, ça, je le comprends très
bien, mais le premier ministre trouvera au chapitre 19 de la «Loi pour
stabiliser la petite industrie ». Or, dans ce cas-ci, c'st passablement
la même chose. Article 8: « Les arrêtés en Conseil
adoptés en vertu de la présente loi devront être
déposés à l'Assemblée législative dans les
quinze premiers jours de la session suivante. »
M. LESAGE: Bien oui, je comprends. Je viens de consulter mon conseiller
jurifique qui me dit qu'il s'est basé sur les précédents
qui ont été posés sous l'Union nationale en vertu du
chapitre 25 de 10 Georges VI, et du chapitre 56 de 8-9 Elizabeth II (ça
c'est le printemps 1960)...
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui.
M. LESAGE: ... pour bâtir son bill en donnant encore plus de
précision en donnant non seulement la superficie mais en donnant
l'endroit où est située la superficie.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui, c'est correct.
M. LESAGE: Evidemment.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est, je pense...
M. LESAGE: Si le député de Missisquoi a besoin d'avoir les
arrêtés ministériels, il sait fort bien qu'il n'a rien
qu'à faire une motion pour les avoir.
M. BERTRAND (Missisquoi): Non, non, je comprends tout ça.
Etant donné que le premier ministre dit que son conseiller
juridique s'est basé sur les lois...
M. LESAGE: Bien oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... antérieures, lois pour
prévoir une exploitation rationnelle de certains territoires
forestiers...
M. LESAGE: C'est ça.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... il a tellement peu voulu se baser sur
cette loi qu'il l'a mise complètement de côté. Il nous
présente un projet de loi qui n'a aucune référence
à cette loi que j'appellerai la loi mère.
M. LESAGE: Ce n'est pas nécessaire.
M. BERTRAND (Missisquoi): Mon point est le suivant: la Loi pour
stabiliser la petite industrie », adoptée en 1948, prévoit
à l'article 8: « Les arrêtés en Conseil
adoptés en vertu de la présente loi devront en être
déposés à l'Assemblée législative dans les
quinze premiers jours de la session suivante. »
M. LESAGE: Bien oui.
M. CLICHE: Dans ce cas-là, le nom des concessionnaires n'est pas
mentionné, non plus que la superficie qui doit leur être
accordée.
M. BERTRAND (Missisquoi): Que le nom soit mentionné...
M. CLICHE: Tandis que dans la loi, il l'est, mentionné, ainsi que
la superficie, selon l'endroit.
M. BERTRAND (Missisquoi): On n'a pas le prix.
M. LESAGE: Non, mais il y est ici.
M. BERTRAND (Missisquoi): On n'a pas le prix.
M. LESAGE: Pas moins...
M. BERTRAND (Missisquoi): Alors, ça va y être dans
l'arrêté ministériel.
M. LESAGE: Dans le cas du chapitre 25 de 10 Georges VI, je parle de
mémoire, parce que j'ai fait dans cinq minutes, le prix minimum est de
$500, si je ne me trompe pas.
M. CLICHE: $500 du mille carré.
M. LESAGE: C'est ça. Ici c'est $1,000.
M. BERTRAND (Missisquoi): Il a été augmenté a
$1,000.
M. LESAGE: Ici, il est à $1,000.
M. BERTRAND (Missisquoi): En 1957, par le chapitre 24...
M. LESAGE: Correct. Il est à $1,000 ici.
M. BERTRAND (Missisquoi): Alors vous le mettez à$l,000.
M. LESAGE: Et nous donnons la superficie nous donnons l'endroit, nous
donnons tout. Si le député de Missisquoi ou n'importe quel membre
de cette Chambre...
M. BERTRAND (Missisquoi): Je sais.
M. LESAGE: ... veut avoir des précisions, c'est bien facile.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je le sais, excepté, je voulais le
mettre dans la loi pour que le ministre soit obligé,...
M. LESAGE: Une loi très précise.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... pour nous éviter de déposer
une question au feuilleton, que le ministre soit obligé, au
début, dans les quinze premiers jours, de déposer
l'arrêté ministériel. Mais si le premier ministre ne veut
pas, je ne ferai pas de bataille, il n'y aura pas de querelle...
M. LESAGE: C'est parce qu'il va falloir...
M. BERTRAND (Missisquoi): ... intempestive autour de la question.
M. LESAGE: M. le Président, nous arrivons à la fin de la
session. Je suis de bon compte, je suis prêt à faire n'importe
quoi mais j'explique comment il se fait...
M. BERTRAND: Oui, oui.
M. LESAGE: ... qu'une telle provision n'est pas dans le projet de loi,
c'est parce qu'on s'est basé sur les deux lois que je viens de
mentionner, c'est tout.
M. BERTRAND (Missisquoi): J'ai suggéré un numéro
d'article, l'article 8 que j'ai nommé on pourrait ajouter un
article.
M. CLICHE: Il a sa raison d'être, l'article 8. Mais dans le cas
présent, ce ne serait pas nécessaire.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je sais. Mais
si on veut le mettre dans celui-là. Si on ne veut pas, je ne
ferai pas de bataille, on fera une motion à l'occasion...
M. CLICHE: C'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est parce que ce
n'était pas nécessaire.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... de la prochaine session et on demandera de
produire les arrêtés ministériels.
M. LESAGE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: La résolution est adoptée?
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre a les prix de chaque
concession?
M. CLICHE: Non, je les ai pas.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre...
M. CLICHE: Le minimum de $1,000 le mille carré.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il y a une prévision pour ces concessions
qui sont faites aux annexes a, b, c, d.
M. CLICHE: Si?
M. BELLEMARE: Il y a une prévision?
M. CLICHE: De?
M. BELLEMARE: Pour le prix de ces concessions-là?
M. CLICHE: Mais généralement ça varie entre $1,000
et $1,200, ça va jusqu'à $1,500 du mille carré.
M. JOHNSON: Les directeurs de Chibougamau Lumber, c'est qui?
M. CLICHE: Je ne les connais pas. C'est une compagnie ça de
St-Prime, comté de Roberval, ce n'est pas de Chibougamau même.
Chibougamau c'est dans mon comté, mais St-Prime c'est dans le
comté de Roberval.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: Non, est-ce que ce sont des gens sérieux, des gens
solvables, des opérateurs expérimentés?
M. CLICHE: Oui, c'est une compagnie importante.
M. JOHNSON: Avant d'inclure leur nom dans la liste, le ministre a
dû s'informer de tout ça?
M. CLICHE: Oui et le gouvernement qui a précédé le
nôtre s'en était également informé parce qu'il leur
avait déjà donné une concession.
M. BELLEMARE: Quelle année?
M. JOHNSON: Je ne les connais pas, M. le Président.
M. CLICHE: 1958.
M. JOHNSON: Chibougamau Lumber Limited...
M. BELLEMARE: En 1958.
M. JOHNSON: ... je ne les connais pas moi non plus.
M. CLICHE: Je ne les connais pas moi non plus.
M. JOHNSON: Le ministre est-il certain qu'ils ont eu une concession en
1958?
M. CLICHE: Oui, en 1947 plutôt. Une seconde.
M. JOHNSON: Est-ce que ce sont les mêmes directeurs qu'en
1947?
M. CLICHE: Oui. M.JOHNSON: Qui sont-ils?
M. CLICHE: Cette compagnie existe depuis 1947 et détient 40
milles carrés de forêt. Actuellement en vertu de la loi elle va en
obtenir 52 milles carrés de plus. L'usine est pourvue d'un
écorcheur, d'une machine à copeaux. Je n'ai pas les noms ici.
M. JOHNSON: Qui est-ce qui les a recommandés au ministre?
M. CLICHE: Président, M. Alexis Fradette, St-Prime, comté
de Roberval.
M. JOHNSON: Alexis Fradette? M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: Le vice-président? M. CLICHE: Je n'ai pas les noms.
M. JOHNSON: Le secrétaire?
M. CLICHE: Personnellement, je ne les connais pas.
M. JOHNSON: Et qui est-ce qui a recommandé cette compagnie
auprès du ministre?
M. CLICHE: La demande a été présentée il y a
quelques années et la demande a été étudiée
par les officiers du ministère qui ont suggéré qu'une
concession soit accordée à cette compagnie-là parce
qu'elle avait besoin de ce territoire-là pour assurer son existence,
pour assurer l'approvisionnement qui va lui permettre de continuer.
M. JOHNSON: La compagnie est-elle représentée par le
ministère d'avocats?
M. CLICHE: Non, je n'ai pas vu d'avocats à ce
sujet-là.
M. JOHNSON: Mais qui est-ce qui a recommandé au ministre qu'on
inclue ce nom-là Chi-bougamou Lumber Limited dans la loi, dans
la...?
M. CLICHE: Ah, j'ai reçu des mémoires de la compagnie
elle-même exposant la situation, le nombre d'employés, le volume
nécessaire pour que l'usine puisse continuer à opérer et
c'est à la suite de cette étude-là et d'ailleurs
c'était dans un territoire où nous pouvions faire une
concession.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: La Fédération des chantiers coopératifs
du Saguenay...
M. CLICHE: Oui?
M. JOHNSON:... ce sont tous des chantiers coopératifs «
bona fide » ?
M. CLICHE: Oui, oui, de la Doré et de cette
région-là...
M. JOHNSON: Le syndicat...
M. CLICHE: C'est M. Dallaire qui est venu me voir lui-même
à ce sujet-là.
M. JOHNSON: De même que le Syndicat du chantier coopératif
de Notre-Dame-de-la-Doré, c'est encore un chantier coopératif
« bona fide » ?
M. CLICHE: Oui, oui, qui existe, qui opère.
M. JOHNSON: Oui. Est-il exact que certains de ces chantiers qui portent
encore le nom de chantiers ou de coopératives ne sont plus la
propriété réellement des membres de la coopérative,
ont été vendus ou cédés ou transférés
à des intérêts privés?
M. CLICHE: Où ça?
M. JOHNSON: Dans le bout de Normandin entre autres.
M. CLICHE: Bien, écoutez-là vous me posez une question qui
est très générale. Dans notre région, je parle
d'une région que je connais, où il y a des syndicats
coopératifs depuis quatre ans, je dis que ces syndicats-là
existent encore actuellement, qu'ils ont encore tous les membres qu'ils
avaient, les membres ce sont les paroissiens, les gens de la même
paroisse, les cultivateurs, les colons. Alors la situation à Normandin,
je l'ignore. Mais dans les cas qui nous concernent, c'est une demande
présentée par ces syndicats-là appuyés par
1'U.C.C.
M. JOHNSON: Alors le ministre nous donne l'assurance que...
M. CLICHE: Ce sont de vrais syndicats coopératifs.
M. JOHNSON: Un instant, s'il vous plaît. Que la
Fédération des chantiers coopératifs du Saguenay,
ça groupe des chantiers coopératifs « bona fide »,
qui sont propriétés de coopéra-teurs.
M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: Le ministre...
M. CLICHE: Et je donne cette information suivante: c'est que la
Fédération agit pour les chantiers coopératifs de
St-Méthode, St-Prime et St-Félicien, comté de Roberval, et
je peux les donner au chef de l'Opposition, les volumes qui ont
été utilisés à chaque année par ces
syndicats-là.
M. JOHNSON: Non, ce n'est pas ma question. Ma question c'est: le
ministre s'est-il rendu compte, à sa satisfaction, que ce sont des
syndicats...
M. CLICHE: Pas sur les lieux, mais par les représentations qui
m'ont été faites.
M. JOHNSON: ... coopératifs « bona fide », encore
propriété des coopérateurs, et que ce ne sont pas des
prête-noms pour des intérêts particuliers?
M. CLICHE: Je dis que j'ai rencontré, j'ai reçu les
intéressés, j'ai reçu les mémoires et je sais, par
les représentations qui m'ont été faites par l'U.C.C, que
ce sont des syndicats qui agissent, et nous le savons, nous émettons des
permis à chaque année, et nous leur donnons un permis parce que
c'est un syndicat coopératif, qui est bien administré, qui marche
très bien.
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il une lettre de l'U.C.C. recommandant la
Fédération des chantiers coopératifs du Saguenay?
M. CLICHE: Je n'ai pas de lettre, mais j'ai reçu la visite de M.
Bouchard que...
M. LESAGE: Que tout le monde connaît.
M. CLICHE: ... qui a un titre fort imposant dans l'U.C.C.
M. JOHNSON: Maintenant, concernant le Syndicat du chantier
coopératif de Notre-Dame-de-la-Doré,...
M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: ... le ministre a-t-il une lettre de l'U.C.C. recommandant
ce chantier ou ce syndicat comme un syndicat « bona fide »?
M. CLICHE: Ah! j'ai reçu un mémoire très complet.
Je ne l'ai pas ici, je ne me souviens pas s'il y a une lettre de l'U.C.C. Mais
j'ai reçu des personnalités de l'U.C.C. à mon bureau
à ce sujet-là, encore récemment, encore la semaine
dernière. Je leur ai dit: « Ne vous inquiétez pas! Avec le
présent gouvernement, vous allez avoir une concession ».
M. JOHNSON: Pour le Syndicat du chantier coopératif
Notre-Dame-de-la-Doré, spécifiquement?
M. CLICHE: Oui, c'est un M. Dallaire qui est en charge.
M.JOHNSON: Dallaire.
M. CLICHE: Dallaire.
M. JOHNSON: Gagnon Frères...
M. CLICHE: Le syndicat a été fondé en 1945, il
comprend 240 membres...
M. JOHNSON: Je n'ai pas besoin de ça, j'ai besoin de savoir si
c'est encore les syndicats...
M. CLICHE: Mais il y en a peut-être d'autres en Chambre qui ont
besoin de ce renseignement-là?
M. JOHNSON: Peut-être, mais je ne l'ai pas demandé la date
de fondation. Je demande si, au moment où on accorde une concession, on
s'est assuré qu'il s'agit bien de syndicats coopératifs qui sont
actifs, qui sont propriété de leurs membres et qu'il ne s'agit
pas d'une couverte pour des intérêts privés?
M. CLICHE: Je l'affirme.
M. JOHNSON: Bon! Quant à Gagnon Frères, je crois que c'est
une compagnie déjà connue dans ce domaine-là depuis
plusieurs années, de même que Paradis & Fils Ltée.
Est-ce Alfred Paradis, ça?...
M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: ... qui opère à Paradis?
M. CLICHE: A Paradis même, au Paradis.
M.JOHNSON: Un nouvel opérateur?
M. CLICHE: Non, non.
M. JOHNSON: De père en fils depuis deux ou trois...
M. CLICHE: Oui, le père est décédé, il y a
quoi? une quinzaine d'années, une dizaine d'années
peut-être.
M. JOHNSON: Et Rosario Morin,... M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: ... s'agit-il d'une compagnie connue, reconnue comme
opérant dans ce domaine-là depuis longtemps, Rosario Morin?
M. CLICHE: Rosario Morin, c'est un industriel forestier depuis
près de 25 ans.
M.JOHNSON: De quel endroit? M. CLICHE: Il est de Chicoutimi.
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre a reçu une demande de M.
Joseph Girard, de Normandin, pour une concession, à la suite des deux
feux qu'il a subis depuis cinq ans?
M. CLICHE: Ah! franchement, je l'ignore, il faudrait que je reverrais
les dossiers. Je vous assure que j'en reçois des demandes!
M. BELLEMARE: Joseph Girard. M. CLICHE: Oui.
M. BELLEMARE: Il a une scierie qui est passée au feu
dernièrement...
M. LESAGE: Il en rentre des centaines tous les jours.
M. BELLEMARE: Pardon?
M. CLICHE: Il en rentre des centaines tous les jours.
M. LESAGE: Les demandes de concession ça rentre à la
centaine tous les jours.
M. CLICHE: Il y a même des cas.
M. BELLEMARE: Oui, mais là il y a un cas bien particulier,
ça emploie à peu près une trentaine.
M. CLICHE: Je dirai au député que, dans certains cas, on
rend un mauvais service à celui qui reçoit la concession si on ne
lui donne pas suffisamment ou s'il n'est pas suffisamment installé. Il
faut étudier les cas très sérieusement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. JOHNSON: D'accord. M. LESAGE:
Adoptée!
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité a
adopté la résolution relative au bill No 59.
M. HYDE (président): M. Cliche propose que la résolution
soit maintenant lue et agréée. Cette motion sera-t-elle
adoptée?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. LESAGE: Deuxième...
M. LE PRESIDENT; La Chambre de nouveau en Comité
plénier.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Article 3
adopté? Adopté.
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
Comité a adopté sans amendement le bill No 59.
M. HYDE (président): Troisième lecture? M. JOHNSON:
Très bien.
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
M. LESAGE: M. le Président, il est 4 h 5. Avant de proposer la
suspension de la séance, est-ce que j'aurais le consentement unanime de
la Chambre pour déposer une réponse à une question de M.
Dozois? C'est la question No 22. J'en ai une copie pour lui.
M. DOZOIS: Merci.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, je propose que la séance soit
suspendue jusqu'à ce que le sergent d'armes fasse sonner les cloches
pour nous rappeler ici en Chambre, soit avant six heures, soit après
huit heures mais, au plus tard, à dix heures moins dix.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée. La séance est suspendue jusqu'à l'appel de la
sonnerie.
Reprise de la séance à 8 h 23 p.m. M. HYDE
(président): A l'ordre,messieurs.
M. LESAGE: M. le Président, pour ce qui est de l'ordre de
l'étude de ce soir, je dois dire qu'à la suite de certaines
représentations reçues, le bill 62, qui est le prochain item
à l'agenda, ne sera pas étudié ce soir.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il sera retiré éventuellement?
M. LESAGE: M. le Président, je n'ai pas de commentaires à
faire, je dis que, à la suite de certaines représentations
reçues, il ne sera pas étudié ce soir. Alors le premier
item, étant donné que je dois m'absenter (je ne serai pas loin,
je serai dans mon bureau ici), sera le bill 61: « Loi concernant
L'Institut Albert-Prévost »; ensuite, ce sera l'item 36, le bill
63: « Loi du Conseil d'artisanat du Québec » et le
comité plénier sur la résolution sur le même bill;
ensuite l'item 38: « Loi concernant l'Hydro-Québec ». Etant
donné l'absence du procureur général, les item 40, 41, 42
et 43 ne seront pas étudiés ce soir, mais nous serons prêts
pour les item 44 et 45 concernant la « Loi sur la discrimination dans
l'emploi » et, si nous avons terminé avant dix heures
l'étude de ces projets de loi, nous entreprendrons l'étude des
crédits du secrétaire de la province.
M. LE PRESIDENT: 35? M. LESAGE: Item 35.
M. LE PRESIDENT: M. Couturier propose la deuxième lecture du bill
No 61: « Loi concernant L'Institut Albert-Prévost ». Cette
motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture. Adoptée.
M. LE GREFFIER: Deuxième lecture de ce bill. Second reading of
this bill.
M. LE PRESIDENT: M. Couturier propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier pour
étudier le bill. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. BEDARD (président du comité plénier): Bill No
61, article 1.
M. JOHNSON: Evidemment, le ministre, avant de proposer cette loi
à la Chambre, a dû prendre connaissance, et une connaissance
très sérieuse, du rapport de la commission d'enquête sur
l'administration de L'Institut Albert-Prévost quant à son
personnel médical et hospitalier, enquête présidée
par le juge André Régnier, juge de district, qui était
assisté de MM. Aristide Cousineau, financier bien connu, et Roland
Parenteau, un économiste de renom.
Le ministre de la Santé pourrait certainement nous indiquer en
quoi son bill déroge aux dispositions que recommandait la Commission.
Est-ce que le bill suit entièrement le rapport? Est-ce qu'il y
déroge à d'autres endroits? Je crois qu'il serait à propos
que le ministre nous donne un court aperçu sur ce sujet et nous
pourrions procéder ensuite à adopter les articles un par un.
M. COUTURIER: M. le Président, le bill que nous présentons
actuellement suit à peu près les recommandations du Rapport
Régnier. Cependant le Rapport Régnier, il faut le dire, a
dépassé dans son étude le mandat qui lui a
été confié. Parce que dans son étude, dans son
enquête, la Commission Régnier a étudié
l'administration de L'Institut Albert-Prévost et la commission
d'enquête a aussi étudié l'administration du
ministère de la Santé sur le plan psychiatrique, alors que ce
Rapport Régnier n'avait pour objet que d'étudier l'administration
de L'Institut Albert-Prévost.
Pour présenter cette loi, nous nous sommes basés sur le
rapport, sur les recommandations en partie, du Rapport Régnier. Il n'y a
pas beaucoup de changements si ce n'est, avec la loi existante, c'est que le
conseil d'administra tion est changé et le nombre des membres de la
corporation est augmenté. Et nous avons dû faire des changements
parce que deux personnes, Mlle Tassé et Mlle Lépine, qui
étaient nommées à vie sur le conseil d'administration,
Mlle Lépine est décédée depuis le Rapport
Régnier et depuis la passation du bill en 1955.
Les droits de Mlle Tassé ont été respectés
tel que le recommande le Rapport Régnier et les quelques modifications
qui ont été apportées sur le bill existant, par le bill
que nous présentons aujourd'hui. Le bill 61 sera étudié en
comité plénier.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre connaît sans doute
l'histoire de cette institution, et je crois qu'il y aurait eu lieu pour le
ministre, à l'occasion de l'article 1, de limiter
le rapport, limiter les commissaires et de rendre hommage à une
personne, à deux personnes qui ont eu l'immense mérite
d'organiser cet institut Prévost, ce sanatorium Prévost qui a
rendu d'énormes services à la population de la région de
Montréal et même à toute la province. C'est grâce au
dévouement et à la vision de Mlle Tassé si d'une petite
maison ordinaire on a enfin réussi à faire une très grande
institution, une institution renommée. Ce n'est certainement pas
l'endroit, je le crois, de mettre de nouveau devant le public les
difficultés qui ont assailli cette institution. Mais, on se rappellera
qu'au mois de juillet 1962, le gouvernement que nous avons devant nous
était en pleine euphorie d'enquêto-manies.
A ce moment-là, le gouvernement se lançait à coups
de centaines de milliers de dollars tête baissée dans toutes
sortes d'enquêtes et la publicité qui entourait ses
décisions, était tendancieuse au point où dans l'opinion
publique, toutes les institutions qui étaient l'objet d'une
enquête, étaient d'avance condamnées. Heureusement que les
rapports ont fini par nous parvenir et je songe particulièrement au
rapport sur le sanatorium Bégin où le juge Chabot a dû
admettre qu'il n'y avait aucune raison d'imputer quelque négligence que
ce soit à l'administration et aux administrateurs du dit sanatorium
Bégin.
Et, il me semble que les journaux qui ont fait une publicité
défavorable à L'Institut Albert Prévost qui ont
colporté des exagérations de certains membres du corps
médical seraient heureux de réparer le plus possible le tort
qu'ils ont pu causer aux personnes responsables de cette institution et qui ont
tant de mérite aux yeux de toute la population.
Quant à la loi que le gouvernement nous apporte aujourd'hui, il
est bien évident que c'est la province qui s'empare de L'Institut Albert
Prévost. C'est le gouvernement qui en prend aujourd'hui, toute la
responsabilité.
Ce n'est pas une surprise pour ceux qui ont vu évoluer notre
système hospitalier depuis quelques années. Dès 1960,
lorsque la Loi d'assurance-hospitalisation a été
présentée dans cette Chambre, avec mes collègues de
l'Opposition, j'ai, dans le temps, indiqué à la population,
c'était la voix qui criait dans le désert, que cette Loi de
l'assurance-hospitalisation marquait le début de l'étatisation de
toutes nos institutions d'hospitalisation dans la province de Québec.
Et, ce n'est qu'une question de temps, à moins qu'on donne un coup de
barre, pour que ce soit le gouvernement qui devienne propriétaire de
tous les hôpitaux et que ce soit le mi- nistre qui dirige tout le secteur
hospitalier de la province de Québec. S'il n'y a pas de réactions
assez vives de la part des institutions et de leurs associations, de la part du
corps médical et des professions paramédicales, nous aurons,
avant bien longtemps, dans la province de Québec, un système
complètement étatisé.
Est-il possible d'éviter une telle situation pour ce qui est du
sanatorium Prévost? Je ne le sais pas. J'incline, cependant,
après la lecture du rapport, après avoir pris connaissance de la
loi de 1955, je pense bien que j'incline, je dois avouer ici qu'il
n'était pas facile pour le gouvernement d'envisager d'autres solutions,
du moins pour le moment. Mais, j'aurais aimé d'abord qu'il y eût,
parmi les membres de la Commission, des médecins, des membres du corps
médical et j'aimerais entendre, de la bouche du ministre, l'affirmation
que son projet de loi a été discuté, non seulement au
conseil de législation des ministres, mais qu'il a été
soumis au conseil consultatif qu'il a fondé lors de l'installation de
l'assurance-hospitalisation.
Le ministre, à ce moment-là, nous a jeté de la
poudre aux yeux. Oh, pas lui autant que le premier ministre! Le premier
ministre, à ce moment-là, nous a jeté aux yeux cette
poudre: « Mais il y aura un conseil consultatif !» Et comme
L'Institut Prévost relève de l'assurance-hospitalisation depuis
1961, je crois qu'il aurait été opportun de soumettre le projet
de loi à ce conseil consultatif. Peut-être que ç'a
été fait. Si tel est le cas, j'aimerais bien entendre le ministre
nous transmettre les commentaires de ce conseil consultatif.
M. COUTURIER: M. le Président, le chef de l'Opposition nous a
parlé de l'assurance-hospitalisation? Quand le gouvernement actuel a
établi l'assurance-hospitalisation, il était convaincu que cette
mesure arrivait à son heure et donnait satisfaction à la
population qui, depuis de nombreuses années, demandait
l'établissement de l'assurance-hospitalisation. C'est une loi dont nous
sommes fiers, qui a donné d'excellents résultats et qui, à
l'heure actuelle, donne satisfaction à la population entière et
surtout à ceux qui n'avaient pas le moyen de se faire traiter dans les
hôpitaux.
Les institutions? D'abord, la question du trouble qui existait à
L'Institut Albert-Prévost n'était pas un trouble médical.
C'était un trouble existant, c'était des mésententes qu'il
y avait entre l'administration, le conseil d'administration, la corporation et
le bureau médical. Alors, quand nous avons vu que ce trouble, cette
discorde ne pouvait pas s'arranger, ne pouvait pas s'améliorer,
malgré les interventions et malgré
les tentatives de conciliation de la part du ministère de la
Santé, du Collège des médecins, il a fallu faire quelque
chose parce que l'avenir de la psychiatrie dans la province de Québec
était une question de vie ou de mort, si les discordes qui existaient
à L'Institut Albert-Prévost ne disparaissaient pas. .
Alors, nous avons formé une commission d'enquête qui a
étudié la question,parmi les membres de cette commission, il n'y
avait pas de médecins. Mais les médecins qui ont voulu se faire
entendre ont été entendus par les gens de la Commission, par le
juge Régnier et ceux qui faisaient partie de la commission
d'enquête. Alors, les médecins se sont fait entendre et ils ont
dit ce qu'ils avaient à dire et ils ont été satisfaits du
rapport qui a été fait sur le corps médical.
Le Collège des médecins n'est pas intervenu directement
parce que, là dans le temps la loi ne lui permettait pas d'intervenir.
Mais le Collège des médecins, par la bouche de son
président, surtout de son vice-président, le Bureau provincial de
médecine, par la bouche de son vice-président, s'est rendu sur
les lieux et a tenté d'amener l'accord, de concilier les parties en
cause, mais il n'a pas eu de succès.
Alors, nous avons été obligés de former la
Commission d'enquête, et la Commission d'enquête a fait son rapport
et c'est sur ce rapport que nous nous sommes basés pour présenter
ce bill, aujourd'hui. Evidemment, nous ne discutons pas des bienfaits qui ont
été apportés par l'Institut Albert Prévost, nous ne
discutons pas des qualités des personnes qui ont mis sur pied L'Institut
Albert Prévost, mais le fait existait qu'il y avait des
difficultés au sein de l'administration, celle de la corporation, et
nous avons voulu régler ces difficultés en demandant à la
Commission d'enquête de faire enquête et comme je le disais il y a
un instant, nous basant sur ce rapport, nous présentons ce bill
aujourd'hui.
M. JOHNSON: Mais, est-ce que le projet de loi que nous étudions a
été soumis au comité consultatif?
M. COUTURIER: Il n'a pas été soumis parce que ce
n'était pas une question médicale. C'était une question
médico-administrative.
M. JOHNSON: Mais qui, M. le Président, rédige pareille
loi, qui décide d'apporter une loi pareille, est-ce que ce sont
simplement les ministres, et le conseiller juridique?
M. COUTURIER: D'abord, c'est le ministre de la Santé qui a
étudié cette loi avec le directeur des services psychiatriques au
ministère de la Santé, le ministre de la Santé a
présenté ses recommandations au Conseil des ministres, le
conseiller juridique du ministère de la Santé a discuté de
la question avec les conseillers juridiques du gouvernement, et la loi a
été étudiée, ensuite, par la suite, au Conseil des
ministres, et est apportée aujourd'hui devant la Chambre.
M. JOHNSON: Mais est-ce que le ministre n'admet pas que les
médecins, les gardes-malades, les associations d'administrateurs
d'hôpitaux sont compétents pour faire des suggestions,
étudier un pareil problème, et contribuer ensemble à nous
apporter un projet de loi qui ne serait pas seulement le reflet d'une
décision du Cabinet, ou le résultat de la suggestion du ministre
de la Santé et de un ou deux de ses hauts fonctionnaires. C'est une
méthode joliment étatique de régler les
problèmes.
Evidemment que le gouvernement a le droit de faire ce qu'il fait
là, mais nous aimerions qu'on nous donne la conviction, que les
décisions en pareille matière ne sont prises qu'après
consultation des corps intermédiaires qui s'y connaissent dans ce
domaine. Le ministre me permettra de répondre très
brièvement à une affirmation qu'il a faite tantôt au sujet
de l'assurance-hospitalisation. Nous n'avons jamais combattu ce projet de loi.
Au contraire, nous l'avions promis et l'assurance-hospitalisation aurait
été instaurée. Les reproches que nous avons faits et que,
pour ma part, je continue de faire au gouvernement, c'est que cette loi a
été passée à la hâte. C'est une copie servile
d'une loi fédérale, une loi qu'on n'a pas pris la peine d'adapter
à nos circonstances, à nos conditions particulières dans
la province de Québec, ou particulières à la province de
Québec. Brièvement, le ministre admettra même ça
avec moi, on sait que dans la province d'Ontario en particulier, depuis des
décades, depuis au-delà de 75 ans, dans certains cas, la
population est habituée à ces hôpitaux communautaires,
à ces hôpitaux qui sont le fruit de l'initiative des citoyens, des
conseils municipaux et que la population là-bas est
entraînée à ce mode d'institutions. Le climat est donc
différent en Ontario de ce qu'il était ici, au moment de
l'entrée en vigueur de l'assurance-hospitalisation.
Ce n'est pas le temps de discuter au long, tout le problème de
l'assurance-hospitalisation. Je sens M. le président, que vous auriez la
tentation très forte de me rappeler à l'ordre, et je resterai
dans les limites, malgré que la tentation soit très forte de mon
côté, de me lancer
dans une critique du système tel qu'il est actuellement mis en
vigueur. Evidemment qu'il rend des services, mais il a plusieurs
déficiences dont nous parlerons en d'autres occasions.
Mais j'aurais aimé entendre le ministre me rassurer
là-dessus, me donner un peu plus d'assurance quant à la
paternité de cette loi.
M. COUTURIER: Quant à la... ?
M. JOHNSON: Quant à la paternité de cette loi. Je
comprends qu'il la revendique presque exclusivement, avec le directeur des
services psychiatriques.
M. COUTURIER: La loi concernant L'Institut Albert-Prévost est
à mon nom.
M. JOHNSON: Mais est-ce une paternité réelle ou adoptive
seulement?
M. COUTURIER: C'est une paternité partagée, comme je l'ai
dit il y a un instant, avec le conseiller juridique du ministère de la
Santé, du gouvernement, et le chef de l'Opposition tout à l'heure
disait que les administrateurs, les corps intermédiaires, auraient
dû être consultés. Les corps intermédiaires, les
corporations, les directeurs d'hôpitaux, les administrateurs
d'hôpitaux qui ont voulu se faire entendre, lors de l'enquête de
l'Institut Albert-Prévost, ils ont été entendus et c'est
sur ces recommandations, sur ces témoignages que le Rapport
Régnier, a fait les recommandations de doter l'Institut
Albert-Prévost d'une loi qui lui permettrait de fonctionner
normalement.
Le chef de l'Opposition tout à l'heure a parlé
d'initiatives de toute sorte, des corporations, des institutions. Nous n'avons
pas touché, dans la province de Québec, aux initiatives et aux
désirs des corporations. Les corporations administratives des
hôpitaux s'administrent elles-mêmes et nous respectons l'autonomie
des corporations des hôpitaux.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. JOHNSON: Non, M. le Président. Le ministre répond bien
à côté. Il dit, entre autres choses, que les
médecins, les administrateurs d'hôpitaux et autres personnes qui
auraient voulu se faire entendre étaient bienvenues à le faire
devant la Commission. Le mandat de la Commission, ce n'était pas de
préparer une loi. Le mandat de la Commission c'était de faire
enquête sur l'administration de l'Institut quant à son personnel
médical et hospitalier, et notamment sur la démission de
psychiatres, la nomination d'un directeur et d'autre personnel médical,
la cessation de l'enseignement, la démission des travailleurs sociaux,
leur emplacement, le congédiement de la directrice du « nursing
» et sur toutes autres questions qui pourraient être
indiquées par le lieutenant-gouverneur en Conseil, relativement audit
Institut Albert-Prévost.
M. le Président, il n'y a rien là-dedans qui dit: «
La Commission recommandera un projet de loi et vous êtes libres de venir
nous entendre. » Et même si tel avait été le cas,
quels sont les administrateurs d'hôpitaux, quel est le corps
intermédiaire qui se serait senti obligé en conscience, ou
répondant tout simplement à leur devoir
élémentaire, d'aller témoigner devant pareille Commission?
Non, la réponse du ministre est complètement à
côté de la question.
Ce qu'il aurait fallu, c'est la certitude que la loi n'est pas seulement
le fruit de la cogitation du ministre et de son directeur du service
psychiatrique mais que c'est une loi qui est réellement pensée
par le milieu hospitalier, le milieu médical, une loi que nous ne serons
pas obligés d'amender dans un an ou deux.
Evidemment, nous sommes ici à chaque session,
précisément, pour mettre les lois au point et en passer de
nouvelles, mais quand il s'agit d'un domaine aussi sérieux que
l'administration d'une institution comme l'Institut Albert-Prévost, je
crois qu'on doit, du premier coup, rechercher la meilleure loi possible. Or,
quant à moi, je ne me sens pas les qualifications nécessaires
pour discuter de chacune de ces clauses en toute connaissance de cause. J'ai la
modestie de le dire, M. le Président.
M. LAPORTE: Ça va être plus court.
M. JOHNSON: Et je ne reconnais pas non plus au ministre ni à
aucun député qui l'entoure cette compétence. J'aurais
aimé entendre, j'aurais aimé avoir un rapport de ces corps
intermédiaires qui s'y connaissent. Incidemment, j'ai lieu d'être
un peu inquiet quand on songe que, dans le ministère de la Santé,
il n'y a pas un seul ou il n'y avait pas, il y a quelques mois, un seul
gradué en administration hospitalière, pas un! Comment peut-on
conduire un domaine semblable, innover, créer des structures pour une
institution comme L'Institut Albert-Prévost seulement avec des
politiciens et un directeur de services psychiatriques, dont je ne discute pas
de la compétence parce que je ne la connais pas.
M. le Président, la Commission a fait enquête à la
demande du gouvernement et nous basant sur cette enquête, dans son
rapport la Commission a fait des recommandations. Nous avons suivi une partie
de ces recommandations, nous les avons étudiées et cette loi a
été étudiée par le ministère de la
Santé, les sous-ministres, le directeur des services psychiatriques dont
je connais la compétence et cette loi a été
étudiée ensuite de ça par le comité de
législation et nous sommes convaincus que cette loi que nous
présentons aujourd'hui est une loi qui va donner satisfaction à
L'Institut Albert Prévost et c'est une loi dont les résultats se
feront sentir pour plusieurs années à venir sans que nous soyons
obligés...
M. JOHNSON: Est-ce que Mademoiselle Tassé a travaillé
à la préparation de cette loi?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Mademoiselle Tassé?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Mademoiselle Tassé?
M. COUTURIER: Quelle est votre question?
M. JOHNSON: A-t-elle travaillé à la préparation de
ce projet de loi?
M. COUTURIER: Non.
M. JOHNSON: Est-ce que ça lui a été soumis?
M. COUTURIER: EUe a été, elle a rendu témoignage
devant la Commission d'enquête.
M. JOHNSON: Mais à qui est-ce que ça appartient L'Institut
Prévost? Qui est-ce qui a mis l'argent là-dedans à part
d'un octroi de la province?
M. COUTURIER: L'argent de la province se monte à un montant de
deux millions quelques cents mille dollars.
M. JOHNSON: Qu'est-ce que ça vaut comme institut aujourd'hui au
point de vue physique?
M. COUTURIER: Les crédits du ministère de la Santé
ont été étudiés.
M. LE PRESIDENT: Article 1 adopté. Article 2.
M. CREPEAU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté. Article 3.
M. JOHNSON: Un instant. Est-ce que le ministre a prolongé les
fonctions de l'administrateur qui a été nommé dès
la date de l'arrêté ministériel prévoyant
l'enquête?
M. COUTURIER: Non, l'administrateur qui a été nommé
était pour le temps de l'enquête, et dès que
l'enquête a été terminée, l'administrateur a
cessé ses fonctions.
M. JOHNSON: Qui actuellement a la responsabilité de
l'administration?
M. COUTURIER: C'est le conseil d'administration qui existe
actuellement.
M. JOHNSON: De qui est-il composé?
M. COUTURIER: Il est composé de Mlle Tassé, de Mlle Cayer,
Mme Nadeau, Mme Deshaies, Mme Lecours, Mlle Hélène Beaudoin.
C'est le conseil d'administration.
M. JOHNSON: Evidemment la loi prévoyait que seules des dames, des
personnes de sexe féminin pouvaient faire partie du bureau
d'administration. Le ministre n'a pas eu de protestations de la part du
député de Jacques-Cartier pour faire disparaître cette
prévision?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien au contraire.
M. COUTURIER: Nous avons jugé qu'il était plus sage de
faire disparaître cette disposition et nous l'avons fait
disparaître.
M. JOHNSON: Je trouve qu'on en reperd, M. le Président, au point
de vue de l'égalité des femmes et de leur prestige...
M. COUTURIER: On n'en reperd pas, mais seulement c'est mieux quand c'est
partagé.
M. JOHNSON: On en reperd, M. le Président. M. COUTURIER: L'union
des deux va bien.
M. LAPORTE: On commence à voir à notre affaire.
M. JOHNSON: Les dames lâchent la proie pour l'ombre. C'est beau
les bills 16 et les
grandes protestations d'égalité, mais ce qu'elles avaient
en exclusivité le gouvernement actuel est en train de le leur
enlever.
M. COUTURIER: Nous leur avons donné de l'aide, nous leur avons
donné du support.
M. JOHNSON: Et au nom des dames au nom des suffragettes qui sont
victimes du silence du député de Jacques-Cartier, il faut quand
même que je soulève ce point de vue, M. le Président, et
que je fasse songer au ministre... Je savais que je ferais lever le
ministre!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, L'Institut Prévost
est situé dans le comté de Jacques-Cartier et il me fait plaisir
de rendre hommage à Mlle Tassé qui est l'une des fondatrices de
cet hôpital, qui a rendu d'immenses services à la population de la
région de Montréal, de même qu'à la population de
l'extérieur de Montréal, et en dehors même de la province.
Cependant je n'avais pas crû bon d'intervenir dans ce débat
puisqu'il s'agit d'une question qui relève vraiment du ministère
de la Santé, du ministre de la Santé.
En 1'occurence je suis convaincue que le rapport du juge Régnier
nous a apporté des renseignements et des éclaircissements de
nature à nous préparer à faire face à certains
problèmes qui ont pu se poser. Encore une fois, mon intervention sera
brève, mais je tenais à rendre ce témoignage aux
fondatrices de cette hôpital, Mlle Tassé et une autre dame
décédée qui, elle aussi,...
M. JOHNSON: Garde Lépine.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... s'est dévouée pour faire un
succès de cette entreprise. Ce n'est pas la première fois que les
femmes auront démontré, à la face d'une région ou
même de la province, qu'elles peuvent réussir lorsqu'elles se
donnent entièrement à une cause qui a, comme fin et comme but, le
bien-être de leurs concitoyens.
M. LE PRESIDENT: 3 adopté?
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai été très
heureux d'entendre le député de Jacques-Cartier qui, avec une
spontanéité évidente, a rendu hommage aux responsables de
L'Institut Prévost et je croyais bien que, en mal de
sincérité, elle aurait félicité M. Duplessis, car
c'est lui qui, en 1954,...
M. COUTURIER: 1955!
M. JOHNSON: ... 1955, avait accordé ce privilège
d'exclusivité aux dames.
M. LAPORTE: Lorsque Champlain aborda sur nos rives!
M. JOHNSON: Non, bien, voici: aux dames. On l'a fait passer pour un
misogyne. On l'a fait passer pour un antiféministe...
M. LE PRESIDENT: 285.
M. JOHNSON: ... et c'est pourtant lui qui, en 1954-1955, lors de la
session, et je m'en souviens bien, lui qui avait reconnu d'une façon
efficace les qualifications des dames quand il s'agit d'administrer des
institutions aussi importantes, et il me semble que le député de
Jacques-Cartier se serait grandi en rendant hommage à celui qui a
été réellement un très grand seigneur quand il
s'agissait des dames et qui, volontiers, reconnaissait leurs mérites et
leurs capacités.
M. LAPORTE: Ah, ah. ah!
M. BEDARD (président): Adopté.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de Chambly
devrait être rappelé à l'ordre. 3 Adopté.
M. LE PRESIDENT: 3 est adopté. Article 4? Article 4
adopté. Article 5?
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5 adopté. Article 6?
M. COUTURIER: Article 6 adopté. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. JOHNSON: A 6 on paie. Est-ce que c'est une décision
unilatérale ça, ou si on a discuté avec garde
Tassé?
M. COUTURIER: Si quoi?
M. JOHNSON: Je n'ai aucun mandat de garde Tassé, mais je demande,
ici, au ministre si c'est une décision unilatérale qui a
amené cet article 7 et la détermination d'une rente, ou si c'est
une entente avec garde Tassé qui serait intervenue?
M. COUTURIER: Il a été calculé que la
pension et le logement pouvaient être évalués au
montant qui a été fixé par la loi.
M. JOHNSON: Cela ç'a été calculé
unilatéralement, péremptoirement, sans consultation.
M. COUTURIER: Nous avons consulté l'avocat de L'Institut
Albert-Prévost.
M. JOHNSON: L'avocat de L'Institut Albert-Prévost. Est-ce qu'il
est l'avocat de garde Tassé parce que ce n'est pas un privilège
de L'Institut, c'est un privilège à garde Tassé ici qui
fait l'objet, dis-je, de l'article 6?
M. COUTURIER: Cela a été fait en consultation avec
l'avocat de L'Institut Albert-Prévost et après avoir jugé
que le montant qu'on lui accordait pour sa pension et son logement était
un montant adéquat.
M. JOHNSON: Mais le ministre prétend-il que l'avocat de
L'Institut Albert-Prévost représentait garde Tassé
personnellement?
M. LE PRESIDENT: Article 6 adopté?
M. JOHNSON: Est-ce que j'ai une réponse à ma question?
M. COUTURIER: Je ne sais pas s'il représentait,... je sais qu'il
représentait L'Institut Albert-Prévost.
M. JOHNSON: M. le Président, ça ne vous effraie pas un
peu, vous un pareil procédé? Voici une institution qui a
été organisée par des individus, une institution qui a
progressée, une institution qui à un moment donné a
été l'objet, ah! bien tardivement, d'un octroi de la part du
gouvernement lorsqu'il s'est agi de l'agrandissement de L'Institut
Prévost, voici une institution qui était parfaitement autonome.
Or, du jour au lendemain, on la met en tutelle d'abord, et ensuite, quand le
rapport sort on s'en vient nous présenter un projet de loi qui chambarde
toute la structure de l'institution, qui touche à des droits acquis et
je n'ai même pas l'assurance du ministre que la personne la plus
touchée, celle que ça regarde, a été
consultée ou a été représentée, en tout cas,
par le ministère d'un avocat. C'est de l'étatisation genre
« bulldozer » qui rentre dans l'affaire sans ménagement,
sans aucune précaution, sans aucune consultation. C'est une
méthode un petit peu radicale qui a été appliquée
dans certains pays et le ministre n'aimerait pas que je fasse le rap-
prochement. Il me semble qu'en 1964, dans la province de Québec, dans
notre contexte sociologique, on devrait avoir un petit peu de manière
quand on veut étatiser, au moins qu'on y mette les formes.
UNE VOIX: Adopté.
M. COUTURIER: M. le Président, Mlle Tassé recevra son
salaire quand même, en plus de ça, nous lui donnons le montant qui
est indiqué dans la loi pour son logement et sa pension, si elle
décide d'elle même d'aller résider à
l'extérieur de l'établissement. Nous lui permettons de
résider à l'intérieur de l'établissement.
L'Institut Albert-Prévost, et si elle décide de chercher un
logement et une pension en dehors de l'établissement, nous lui donnerons
le montant indiqué par la loi mensuellement pour payer son logement et
sa pension. Elle reste avec son salaire qui était actuellement et Mlle
Tassé est au courant du bill qui est sorti depuis quelques temps et nous
n'avons pas eu de protestation de sa part.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESAGE: M. le Président, loin d'avoir reçu une
protestation, j'ai reçu une lettre de remerciement de garde
Tassé, que j'essaie...
M. JOHNSON: Bon!
M. LE PRESIDENT: ... d'envoyer chercher.
M. BELLEMARE: Bon!
M. JOHNSON: M. le Président, je vais prendre la parole du premier
ministre.
M. BELLEMARE: Le premier ministre connaît ça bien mieux que
le ministre de la Santé.
M. JOHNSON: C'est bien évident.
M. BELLEMARE: Bien oui, c'est bien évident.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs.
M. COUTURIER: La lettre de remerciement avait été
adressée au premier ministre, et puis je ne le savais pas.
M. LESAGE: Bien non, et puisjeviens de la recevoir. Je l'ai reçue
ces jours derniers. Je suis arrivé en Chambre...
M. GOSSELIN: C'est une lettre qui s'est égarée du courrier
du coeur.
M. LESAGE: ... et puis j'ai entendu le chef de l'Opposition. Je suis au
travail dans mon bureau. Moi, il faut que j'administre la province tout de
même. J'ai eu une demi-heure cette semaine.
M. BELLEMARE: Vous étiez inquiet de votre ministre de la
Santé. Vous aviez raison.
M. LESAGE: M. le Président, je suis entré en Chambre pour
une seule raison. Je voulais parler à un député, et puis
je me suis adonné à entendre le chef de l'Opposition.
M. BELLEMARE: Il n'est pas bon.
M. LESAGE: J'ai reçu hier, ou avant hier, ou il y a trois jours,
une lettre de remerciement de garde Tassé pour le sort qui lui
était réservé dans le bill présenté.
M. BELLEMARE: Très bien.
M. GOSSELIN: C'était une lettre égarée dans le
courrier du coeur du premier ministre.
M. LESAGE: Elle n'est pas égarée. J'essaie de l'envoyer
chercher...
M. GOSSELIN: ... Non mais elle n'était pas égarée
dans le courrier du coeur du premier ministre.
M. LESAGE: ... s'il y a encore quelqu'un à mes registres.
M. JOHNSON: J'espère qu'on ne perdra pas l'original.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs.
M. JOHNSON: Non, mais je remercie le premier ministre. Cela règle
le point.
M. LESAGE: Bien oui, je regrette...
M. JOHNSON: Cela fait quinze minutes que je demande au ministre s'il y a
eu consultation...
M. LESAGE: Oui, mais qu'est-ce que vous voulez? Depuis plusieurs jours
on sait où j'ai été pris. Comment voulez-vous que j'ai
communiqué à mes ministres toute la correspondance que j»ai
reçue.
M. JOHNSON: Mais je pensais que c'était le ministre qui avait
préparé la loi. C'est lui qui nous a dit ça tantôt.
C'est lui qui est censé l'avoir préparée.
M. COUTURIER: Non, M. le Président, je soulève un point
d'ordre. Je n'ai pas dit que j'avais préparé la loi...
M. BELLEMARE: Ah non!
M. COUTURIER: J'ai dit que la loi avait été
étudiée au ministère de la Santé, discutée
avec le conseiller juridique du ministère de la Santé,
discutée avec le conseiller juridique du gouvernement, et au
comité de législation.
M. LE PRESIDENT: Article 6 adopté. Article 7 adopté?
M. JOHNSON: Voici, quelle est l'idée d'annuler ou de rendre
annulables ou non avenus les actes posés entre le moment de
l'entrée en fonction du nouveau bureau de direction, et la date de la
production du rapport? On crée une espèce de « no man's
land » là. En somme, si je comprends bien l'article 7, tout ce qui
a été fait depuis la date de la production du rapport qui est le
23 mai, je crois, jusqu'à l'entrée en fonction du nouveau bureau
de direction par suite de la présente loi et dans un désert
juridique: « Les engagements et les congédiements et tous autres
actes faits par la corporation entre le jour de la production du rapport de la
commission d'enquête et avant l'entrée en fonction du nouveau
conseil d'administration suivant l'article 2 ne lient pas la corporation
». Il me semble que c'est un peu radical.
M. COUTURIER: M. le Président, il y avait une mésentente
à L'Institut Albert-Prévost. Une commission d'enquête a
été formée pour étudier cette situation. Et cette
commission d'enquête, elle n'a pas été formée
à la légère. C'est parce qu'il y avait
nécessité. C'est parce qu'il y avait mésentente. C'est
parce qu'il y avait des troubles graves au sein de l'administration. La
commission a fait son enquête, fait un rapport. Et si nous n'avions pas
mis dans la loi l'article 7, les mêmes troubles qui existaient avant la
nomination de la commission d'enquête auraient pu revenir à la
surface, parce que le même conseil d'administration, la même
corporation reprenaient leurs pouvoirs après le jour de la sortie du
rapport. Alors pour éviter que les mêmes troubles persistent,
réapparaissent, nous avons mis cet article-là. Et comme question
de fait nous sommes au courant qu'il y a eu quelques
troubles depuis la sortie du rapport jusqu'à aujourd'hui.
M. BEDARD (président du comité plénier):
Adopté? Adopté. Article 8 adopté.
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
comité a adopté sans amendement le bill No 61.
M. HYDE (président): Troisième lecture? M. JOHNSON: A la
prochaine séance.
M. LE PRESIDENT: A la prochaine séance? A la prochaine
séance.
M. LE PRESIDENT: A la prochaine séance? A la prochaine
séance.
M. GERIN-LAJOIE: 36.
M. LE PRESIDENT: M. Bertrand propose la deuxième lecture du bill
numéro 63, « Loi du Conseil d'artisanat du Québec ».
Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. PINARD: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture.
M. JOHNSON: Ah, M. le Président, je ne voudrais pas priver la
Chambre d'un bon discours par le ministre de la Chasse et de la Pêche et
du Tourisme qui a certainement, comme d'habitude bien préparé son
devoir. Maintenant, je ne voudrais pas que ce soit l'occasion pour les membres
de cette Chambre de faire une comparaison entre un ministre bien
préparé et un autre qui ne l'est pas.
M. PINARD: A l'ordre, à l'ordre!
M. JOHNSON: Alors, quant à moi, je suis prêt à
adopter le bill en deuxième lecture quitte à entendre le ministre
sur les articles.
M. PINARD: Le chef de l'Opposition a manqué l'occasion de se
taire.
M. JOHNSON: Pardon?
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: M. Bertrand propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier le bill. Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Bill 63.
Article 1.
M. MAILLOUX: Il a un bon discours de préparé.
M. JOHNSON: Mais pourquoi c'est nécessaire ça, un Conseil
d'artisanat?
M. BERTRAND (Terrebonne): M. le Président,...
M. JOHNSON: M. le Président, je voudrais compléter ma
question, ... alors qu'il s'agit d'hôpitaux, de créer un
hôpital psychiatrique on n'a pas besoin de Conseil ni rien, et lorsqu'il
s'agit d'artisanat, on passe une loi pour créer un Conseil. Moi, je ne
comprends pas la logique du gouvernement actuel qui crée toutes sortes
de Conseils pour des artisans du ciselage, du modelage, de la peinture, mais
quand il s'agit d'organiser un hôpital psychiatrique, c'est le ministre,
son chef de service psychiatrique, et puis cela finit là.
M. BERTRAND (Terrebonne): M. le Président, c'est bien simple, il
existait, dans la province depuis plusieurs années, depuis 1945, il n'y
a pas de honte à le dire, un organisme qui s'occupait de l'artisanat et
qui s'appelait l'Office provincial de l'artisanat et de la petite
industrie.
Cet organisme, au cours des années, a vécu, a rempli sa
mission, a aidé les artisans, mais ce qui est curieux, c'est que
même, si M. Beaulieu, en 1945, en annonçait la formation, et que
plus tard comme ministre de l'Industrie et du Commerce il parlait souvent de la
mission de cet Office provincial de l'artisanat et de la petite industrie, en
aucun temps, cet organisme a été légalisé par une
législation, par un arrêté en Conseil et cet organisme
n'avait pas une existence légale. Et, aujourd'hui, après avoir
structuré l'artisanat dans la province de Québec, alors que
l'artisanat est devenu l'un des cinq domaines importants du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la pêche qui comprend également
l'hôtellerie et l'artisanat, il devenait nécessairement important
de légaliser un oganisme qui, sur le plan provincial et donnant au
ministre le résultat de son expérience,
de ses constatations, de ses enquêtes personnelles, lui donner au
moins une existence légale qui depuis 1945 n'existait même pas
dans les statuts de la province de Québec.
UNE VOIX; C'est bien ça!
M. BERTRAND (Terrebonne): Parce que l'organisation du temps et le
ministre du temps avaient oublié de présenter une
législation à cet effet ou même de faire légaliser
l'Office provincial de l'artisanat au moins par un arrêté en
Conseil.
M. PINARD: Très bien, très bien!
M. BERTRAND (Terrebonne»: Il s'agit tout simplement de
légaliser ce qui a été fait dans le passé.
M. PINARD: Adopté.
M. JOHNSON; Non.
M. PINARD: Adopté. Adopté.
M. BELLEMARE: M. le Président, la Loi, ce n'est pas ça,
pas du tout, qui est devant nous présentement.
M. PINARD: Le grand artisan!
M. BELLEMARE: Le ministre a fait une rétrospective de ce qui
existait dans la province sans trop trop vouloir accorder de mérite
à tout ce qui a été fait dans le passé.
M. BERTRAND (Terrebonne): Bien non!
M. BELLEMARE: Il a été bien prudent quant aux louanges
à adresser à ceux de ses prédécesseurs qui, dans la
province, dans un temps difficile avec des moyens financiers beaucoup plus
précaires, ont fait oeuvre de bien et, lorsqu'il a mentionné le
nom de l'ancien ministre, l'honorable M. Beaulieu, il a été d'une
manière assez prudente quant aux louanges qu'il aurait pu lui
adresser.
M. BERTRAND (Terrebonne): Je m'en vais lui en faire et j'aimerais
ça que ce soit lui.
M. BELLEMARE: M. le Président, je m'en vais compléter,
pour le ministre, ce qu'il n'a pas dit.
M. PINARD: Soyez sobre.
M. BELLEMARE: La Chambre sera heureuse d'entendre un peu le bien qui
s'est fait par cette Union nationale et par ce ministre qui, dans le
passé, pendant seize années, a rendu service à la
population.
M. GERIN-LAJOIE: Il n'y a personne de votre côté? On va
applaudir, nous autres!
M. BELLEMARE: Vous êtes bien aimables. Il y a certainement de la
bien bonne volonté, M. le Président.
M. PINARD: Vive la sobriété!
M. BELLEMARE: Ah bien, écoutez-là, s'il y en a un qui est
sobre, je pense bien que c'est moi. Non, non, je ne suis pas Lacordaire.
M. PINARD: Dans les compliments.
M. BELLEMARE: Ah bon! Je pensais que vous parliez de la
sobriété ailleurs. Si le ministre me connaît, il sait
que... je ne touche pas à ça. M. le Président, je dis donc
que c'est grâce à l'initiative de l'honorable M. Beaulieu et d'un
groupe d'hommes de la province désintéressés,
bénévoles, sans vouloir se faire payer des frais de
déplacement, sans aucun sou de remboursement pour les frais de leurs
déplacements et de leurs dépenses, ont établi dans le
temps...
M. PARENT: Ils étaient remboursés.
M. BELLEMARE: ... dans la province ce que le ministre aujourd'hui
récolte, récolte de bien, récolte aujourd'hui au point de
vue d'artisanat. S'il n'y en avait pas eu de ces gens
désintéressés...
M. PARENT: Ils étaient remboursés pour leurs
dépenses.
M. BERTRAND (Terrebonne): Je soulève un point d'ordre, M. le
Président. Non, je ne crois pas que le député de Champlain
ait le droit de dire ça, parce que j'ai dit tantôt et j'ai
mentionné que c'est en 1945 que l'honorable Beaulieu, qui était
devenu ministre de l'Industrie et du Commerce, avait pensé, lors d'une
réunion à Hull, à créer un Conseil de l'artisanat
et à donner à l'artisanat un essor dans la province de
Québec, et c'est tellement vrai, que je pourrais ajouter ici...
M. BELLEMARE: M. le Président, si c'est un point d'ordre, ce
n'est pas un discours. M. le Président j'invoque le
règlement...
M. BERTRAND (Terrebonne): M. le Président, un autre point
d'ordre. Quand le député de Champlain mentionne que les membres
de l'ancien Office provincial de l'artisanat n'étaient pas payés,
bien, dans le temps, il y avait des règlements qui prévoyaient
leurs frais de dépenses comme le bill actuellement à
l'étude devant nous.
M. BELLEMARE: M. le Président, dès le début, il n'y
en a pas eu, le ministre le sait. La conférence qui s'est tenue à
Hull en 1945, au commencement de 1946, a été une réunion
pour fonder dans la province ce qu'on a appelé le Conseil d'orientation
pour la protection de l'artisanat.
M. BERTRAND (Terrebonne): Cela a pris combien de temps pour le
fonder?
M. BELLEMARE: C'est l'Union nationale...
M. BERTRAND (Terrebonne): Cela a pris combien de temps?
M. BELLEMARE: ... et je dis au ministre que le bien qui s'est fait de
1945 à 1960, pendant les quinze années de notre administration, a
été pour préparer, pour protéger, pour indiquer la
route à ceux qui dans la province ont voulu réellement former le
véritable Conseil, dont les fruits sont nombreux, mais que
récolte aujourd'hui l'honorable ministre de la Chasse, de la Pêche
et du Tourisme.
M. le Président, je dis que cette loi, que cette formation du
Conseil de l'artisanat est de la poudre aux yeux. Encore une fois, pour faire
voir à la province que durant l'Union nationale il ne se faisait rien,
quand on sait que si rien veut dire zéro, il y aurait un zéro
aujourd'hui si on n'avait pas existé en 1946 et en 1945 quand
l'honorable M. Beaulieu a fondé et a amené les instigateurs de ce
mouvement du Conseil de l'orientation d'artisanat.
M. MEUNIER: De la bile, de la bile!
M. BELLEMARE: Et voyez-en les effets aujourd'hui dans la province.
Voyez-en les effets et si, aujourd'hui, l'artisanat a pris une tournure aussi
gigantesque, aussi merveilleuse, et est devenu pour notre peuple un sujet
d'attachement, c'est parce qu'il y a eu de ces bonnes volontés, de ces
gens qui, en 1945, dans une situation difficile, où l'on ne parlait
presque pas de l'artisanat, où l'on n'avait aucune prévision pour
l'artisanat, ce sont eux qui ont voulu ramasser ces bonnes volontés et
établir ce nouveau souffle de vie qui existe, et qui depuis 1945, a
existé dans la province.
M. le Président, vous vous souvenez, pendant les années de
1939, 1940 et 1941, durant la guerre, plusieurs de nos amis assistaient, comme
moi, à la vente de ces objets de l'artisanat. Il y avait dans nos
campagnes des gens spécialisés qui ramassaient dans nos fermes de
ces belles choses de notre artisanat québécois.
M. BERTRAND (Terrebonne): Cela existait.
M. BELLEMARE: C'est à la vue de cette perte énorme, des
gens qui nous venaient d'Angleterre, d'autres qui nous venaient des Etats-Unis,
qui commercialisaient notre artisanat, et qui amenaient aux Etats-Unis pour des
centaines de mille dollars de notre artisanat québécois, qui sont
passés outre quarante-cinquième parce que, justement, ça
n'existait pas, cette protection-là.
M. BERTRAND (Terrebonne): En quelle année, ça?
M. BELLEMARE: En 1945, on a arrêté, par une
publicité bien faite, par un encouragement qu'on a donné à
l'artisanat, et qui a produit ce que le ministre trouve aujourd'hui dans la
province, des corps intermédiaires qui sont préparés, qui
sont réellement bien préparés, et qui ont rendu d'immenses
services à notre population et à l'artisanat
québécois.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 1, adopté? Article 2?
M. BELLEMARE: Pas trop vite là, je vais le lire, je vais le
relire. M. le Président, le Conseil est chargé
premièrement d'étudier. Encore un autre conseil qui va
étudier!
M. JOHNSON: Pour combien d'années?
M. BELLEMARE: Combien d'années va durer son cours? Est-ce que le
Conseil va étudier pendant plusieurs années les moyens de
développer l'artisanat dans la province? Est-ce que ces gens-là
qui vont être membres du Conseil de l'artisanat, est-ce que ce n'est pas
une insulte à leur faire, en disant qu'ils ne connaissent rien, qu'ils
vont se mettre à étudier? Il n'y a pas de danger, ils connaissent
leur affaire, et le ministre dit: « Ce Conseil est chargé
d'étudier les meilleurs moyens (ils les connaissent, les meilleurs
moyens !) pour développer l'artisanat dans la province;
deuxièmement, ce Conseil devra recommander les mesures propres à
as-
surer la coordination. » Elle existe, M. le Président.
M. RENE LEVESQUE: Il fait trop chaud, c'est trop fort.
M. BERTRAND (Terrebonne): Ce sont les mêmes mots qu'en 1945.
M. BELLEMARE: M. le Président, ce sont les mêmes mots, dit
le ministre, qu'en 1945. Mais il y a, de 1945 à 1964, il y a un espace
de 19 ans.
M. BERTRAND: Il faut étudier encore!
M. BELLEMARE: Cela a évolué! Les gens qui depuis 1900, qui
depuis 1945 ont réellement appris quelque chose, ont réellement
recommandé aux organismes de faire quelque chose, et surtout de
recommander des mesures propres à assurer la coordination des
activités.
M. RENE LEVESQUE: Attention à vous, vous allez avoir un
discours.
M. BELLEMARE: Lequel, vous? « Deuxièmement, faire rapport
de ces constatations au ministre du Tourisme et de la Chasse. »
Donc, M. le Président, étudier; deuxièmement,
recommander et, troisièmement, faire rapport. Quelle différence
qu'il y a entre recommander et faire rapport, M. le Président? Quelle
différence y a-t-il entre recommander et faire rapport?
M. RENE LEVESQUE: Les rapports, ça recommande souvent rien.
M. COUTURIER: On peut faire un rapport sans recommander.
M. BELLEMARE: M. le Président, vous voyez qu'on avait raison et
qu'on a encore raison de dire que c'est une loi d'apparat. C'est une loi de
façade, c'est de la poudre aux yeux, comme des centaines d'autres lois
qui encombrent nos statuts: des lois de façade, des lois endormeuses,
des lois pompeuses pour dire aux gens: « Nous avons fait tout ça,
nous avons mis l'artisanat en lumière. » Mais ce n'est pas vous
autres, ce n'est pas eux autres, c'est l'Union nationale qui a commencé
en 1945 à le bâtir, l'artisanat. Ces honorables messieurs vont
encore se prendre pour d'autres avec une loi d'apparence, avec une loi
où il est dit ces mêmes mots...
M. RENE LEVESQUE: Mais davantage.
M. BELLEMARE: M. le Président, on afait quelque chose depuis
1945, on n'a pas seulement fait que dire: « On organise des conseils pour
étudier, pour recommander ou pour faire rapport! » L'Union
nationale faisait beaucoup mieux que d'écrire des textes de loi, elle
réalisait des faits et c'est justement dix-neuf ans après qu'on
voit ce qui s'est fait dans la province.
M. RENE LEVESQUE: Le docteur dit que ce n'est pas bon pour la
santé, ce que vous faites là.
M. COUTURIER: Prends soin à ton coeur, François!
M. BELLEMARE: Dites-moi pas qu'il prend soin de ma santé
celui-là?
En rendant hommage à l'honorable M. Beaulieu et à toute
l'équipe de ceux...
M. LE PRESIDENT: On est rendu à l'article 2.
M. BELLEMARE: Oui, oui c'est ça. C'est ça qu'ils ont
étudié, et toutes ces aides bénévoles, ces gens
dont les noms aujourd'hui figurent en lettres d'or, à notre artisanat,
dans la province de Québec, on leur dit qu'ils ont véritablement
bien étudié, qu'ils ont véritablement bien
recommandé, et qu'ils ont véritablement fait de bons rapports,
puisqu'aujourd'hui l'artisanat québécois est en bonne
santé, et on n'avait pas besoin d'une loi d'apparat qui s'appelle la Loi
du Conseil de l'artisanat pour étudier, recommander et surtout faire
rapport.
M. PARENT: M. le Président... DES VOIX: Adopté.
M. PARENT: M. le Président, je voudrais simplement dire que le
député de Champlain n'a pas compris le sens de la loi...
M. BELLEMARE: Oh non, non. M. PARENT: Oui,
M. BERTRAND (Terrebonne): Oui, c'est vrai.
M. PARENT: Il existait, non pas dans les statuts, un office provincial
d'artisanat, qui en 1950 a créé la centrale d'artisanat pour
écouler le produit des artisans. Cette centrale d'ar-
tisanat, nous l'avons réorganisée dans sa structure
administrative et financière, mais ça, c'est la partie
commerciale de l'entreprise. Le Conseil de l'artisanat...
M. BELLEMARE: Existait.
M. PARENT: ... est prévu pour remplacer L'Office qui n'a jamais
existé légalement...
M. BELLEMARE: Cela a toujours existé pareil.
M. PARENT: ... et qui deviendra un Conseil d'orientation qui donnera
l'idée de l'artisanat au Québec.
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce l'Union nationale ou bien
le parti libéral qui l'a établi le Conseil, le véritable
Conseil?
M. PARENT: Il a établi un comité. M. BELLEMARE: Voyons
donc.
M. PARENT: C'était un comité: l'Office provincial
d'artisanat qui était créé en 1945, sans
arrêté en conseil...
M. BELLEMARE: Voyons.
M. PARENT: ... et sans loi.
M. BELLEMARE: Il n'a pas marché.
M. PARENT: Il a marché...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BELLEMARE: Comment ça se fait qu'ils ont payé des frais
de déplacement sans avoir une existence légale?
M. BERTRAND (Terrebonne): Cela se faisait comme ça.
M. PARENT: C'est certain. M. BELLEMARE: Ah bon!
M. PARENT: Vous avez voté des deniers annuellement pour
administrer la centrale d'artisanat, et c'était illégal.
M. BELLEMARE: Bon.
M. PARENT: C'est ça qui est arrivé.
M. BERTRAND (Terrebonne): Oui. M. BELLEMARE: Voyons donc.
M. JOHNSON: M. le Président, pendant que l'adjoint est debout,
qu'il ne s'asseoitpas, pourrait-il nous dire ce qui va arriver de l'artisanat
esquimau dans cette histoire-là?
M. RENE LEVESQUE: Je vais leur envoyer un mémoire.
M. PARENT: Nous travaillons en collaboration.
M. LE PRESIDENT: L'article 2 adopté?
M. JOHNSON: Est-ce que ça va couvrir aussi l'artisanat esquimau,
qui connaît de ce temps-ci une très grande vogue, le
ministre...
M. BERTRAND (Terrebonne): On va en avoir soin, on va en avoir dans
toutes nos centrales.
M. JOHNSON: Je pense que lorsque M. Laing va apprendre que le
député de Terrebonne veut s'occuper des esquimaux, le
règlement...
M. BERTRAND (Terrebonne): Oh ça ne fait rien, je peux rencontrer
M. Laing.
M. JOHNSON: ... va être facilité entre Ottawa et
Québec.
M. RENE LEVESQUE: J'attendais juste l'occasion, M. le Président,
pour faire un discours sur ce sujet. Mais je dois dire tout simplement, pour
rendre hommage à la Centrale d'artisanat qu'une très belle
exposition d'une des coopératives d'artisanat esquimau du Nord
québécois, il y a quelques mois, a été
organisée grâce à la Centrale d'artisanat à
Montréal, et c'est un bon début.
M. BELLEMARE: Il n'y avait pas de conseil? C'est très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 3.
M. BELLEMARE: M. le Président, l'article 3, est-ce qu'ils vont
faire le tour du monde aussi? Est-ce que les commissaires vont faire le tour du
monde.
M. BERTRAND (Terrebonne): Un jour ou l'autre.
UNE VOIX: Pourquoi pas?
M. BELLEMARE: Un jour ou l'autre. Parce que toutes les commissions qui
sont formées, il faut qu'elles aillent en Europe!
M. BERTRAND (Terrebonne): Mais ça, ça ne regarde pas
la...
M. BELLEMARE: Mais oui, la commission peut constituer un comité
de direction, des comités d'étude, est-ce qu'ils vont former un
comité pour aller en Europe?
M. RENE LEVESQUE: Mais ils vont aller chez les Esquimaux!
M. BERTRAND (Terrebonne): Vous avez voté lors des crédits
de mon ministère, une somme maximum de $6,000 pour le conseil provincial
de l'artisanat, pas plus que $6,000.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4 adopté?
M. BELLEMARE: Maintenant, les règlements vont être
publiés?
UNE VOIX: Ah oui.
M. BELLEMARE: Dans la Gazette officielle?
M. BERTRAND (Terrebonne): On ne cache rien.
M. BELLEMARE: Alors, dans la Gazette officielle? Mais c'est pas
là?
M. BERTRAND (Terrebonne): Cela va être publié ailleurs.
M. BELLEMARE: Non, non, une minute. Par le lieutenant-gouverneur, et
publié dans la Gazette officielle?
M. BERTRAND (Terrebonne): Approbation du lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. BELLEMARE: Oui, oui, mais publié dans la Gazette
officielle?
M. BERTRAND (Missisquoi) Et publié dans la Gazette
officielle.
M. BERTRAND (Terrebonne): Je n'ai pas d'objection à ce qu'on les
publie...
M. BELLEMARE: Bien sûr, tous les autres conseils d'ailleurs...
M. BERTRAND (Terrebonne): .. c'est le seul canal qu'on a de les rendre
publics.
M. BELLEMARE: Tous les autres conseils, commissions qui ont
été formés, publient leurs règlements dans la
Gazette officielle, après qu'ils sont acceptés par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. JOHNSON: Et la publication dans la Gazette officielle.
M. LE PRESIDENT: Les règlements.
M. BELLEMARE: Regardez le conseil de la famille.
Le conseil de la famille.
M. LE PRESIDENT: A moins qu'on fasse travailler l'autre Chambre?
M. GERIN-LAJOIE: Mettez: Ils sontpubliés dans la Gazette
officielle de Québec.
M. JOHNSON: Ils sont... d'accord.
M. BERTRAND (Terrebonne): Aucune objection à ça.
M. JOHNSON: Bien oui.
M. RENE LEVESQUE: A moins qu'on travaille au Conseil
législatif...
M. BELLEMARE: Bien oui, mais on se dit, tout d'un coup qu'ils ne veulent
pas.
M. RUSSELL: Il fait chaud, ils ne me verront pas.
M. GERIN-LAJOIE: Faites un autre alinéa.
M. LE PRESIDENT: Alors article 5 adopté avec un deuxième
alinéa qui se lit comme suit: « Ils sont publiés dans la
« Gazette Officielle » de Québec. » Article 4,
excusez-moi! Article 5.
M. BELLEMARE: De combien de membres est formé aujourd'hui le
Conseil d'artisanat qui existe?
M. BERTRAND (Terrebonne): Il n'y en a pas, on le forme.
M. BELLEMARE: Non, mais combien il y en a actuellement?
M. BERTRAND (Terrebonne): Il y en avait 15 dans l'ancienne loi.
M. BELLEMARE: Quinze, bon. M. JOHNSON: Cela va,
M. BELLEMARE: Est-ce que les même peuvent être
renommés?
M. BERTRAND (Terrebonne): Oui, mais d'un autre côté, il y a
beaucoup plus de domaines aujourd'hui dans l'artisanat qu'il n'y en avait il y
a 15 ans. Et nécessairement notre intention, c'est d'en prendre un
représentant sur le conseil de chacun des domaines.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 8 adopté.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il y a des gens de Terrebonne?
M. PARENT: Il y a des artisans dans ce coin-là aussi.
M. BEDARD (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas
fini de délibérer et qu'il demande la permission de siéger
de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la même
séance? A la même séance. La résolution...
M. BERTRAND (Terrebonne): M. le Président, son Excellence le
lieutenant-gouverneur, ayant été mis au courant des
présentes résolutions, en demande la considération par
cette Chambre.
M. LE PRESIDENT: M. Bertrand propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier pour
étudier les résolutions relatives au bill numéro 63. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du comité plénier): Bill 63,
résolution numéro 1.
M. BELLEMARE: A la résolution numéro 1, M. le
Président, il n'y a aucun montant fixe?
M. BERTRAND (Terrebonne): Il y a $6,000 que l'Assemblée
législative a votés...
M. BELLEMARE: Oui.
M. BERTRAND (Terrebonne): ... lors de mes estimations. C'est le sommet
ça, ça ne peut pas aller au-delà de $6,000...
M. DOZOIS: Combien ça coûte pour aller à Fort
Chimo?
M. BERTRAND (Terrebonne): ... pour toute l'organisation du Conseil.
M. BELLEMARE: Le député de St-Jacques demande combien
ça coûte pour aller à Fort Chimo?
M. RENE LEVESQUE: Cela dépend combien le ministère des
Transports et Communications nous charge pour les avions.
M. BELLEMARE: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 2.
M. BELLEMARE: Adoptée,
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. BELLEMARE: Juste un instant, M. le Président. Il est bien plus
vite que moi.
M. BEDARD (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions relatives au bill numéro 63.
M. HYDE (président): M. Bertrand propose que les
résolutions soient maintenant lues et agréées. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée. La Chambre se forme de
nouveau en comité plénier pour étudier le bill.
M. BEDARD (président du comité plénier): Article
9.
M. BELLEMARE: Adopté, l'article 9. Le ministre me dit que
lieutenant-gouverneur en Conseil « peut nommer ». Cela serait un
employé civil après la passation d'examens?
M. BERTRAND (Terrebonne): Oui, nécessairement. C'est bien
indiqué: « Le lieutenant-gouverneur en Conseil peut nommer,
suivant la Loi du service civil, un secrétaire permanent du conseil si
la chose s'avère nécessaire un jour ou l'autre. »
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BEDARD (président du comité plénier):
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
comité a adopté le bill 63 avec un amendement.
M. HYDE (président): M. Bertrand propose que l'amendement soit
maintenant lu et agréé. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée. Troisième lecture?
M.JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque propose la deuxième lecture
du bill numéro 66: « Loi concernant l'Hydro-Québec
».
M. JOHNSON: Enfin, on va avoir un discours.
M. BERTRAND (Missisquoi): Sortez votre discours.
M. RENE LEVESQUE: Deuxième lecture.
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture sera-t-elle
adoptée?
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier pour
étudier le bill 66. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. BEDARD (président du comité plénier): Bill 66,
article 2.
M. RENE LEVESQUE: Adopté.
M. JOHNSON: Non, M. le Président, ça serait
peut-être le temps, l'occasion pour le ministre de nous expliquer l'objet
de ce bill.
M. RENE LEVESQUE: Bien, très rapidement, M. le Président.
Enfin, on reviendra sur l'article 1 qui est évidemment une
résolution. Le seul article, donc, du bill proprement dit qui va
modifier la Loi de l'Hydro-Québec consiste à abroger la
pétition de droit pour l'Hydro-Québec.
Vous retrouvez, c'est indiqué évidemment dans les notes
qui accompagnent le projet de loi, vous retrouvez à 9 Georges VI,
chapitre 30, enfin c'est-à-dire la Loi de 1945 modifiant la Loi de
l'Hydro-Québec, les articles qui sont mentionnés dans les notes,
c'est-à-dire non qui sont mentionnés à l'article 2,
c'est-à-dire 16A.16B, 16C, et 16D. 16A est dans le coeur de l'affaire,
je le lis: « Nul recours en justice de quelque nature que ce soit ne
peut-être exercé contre la Commission c'est-à-dire contre
l'Hydro-Québec, autrement que par pétition de droit
adressée à Sa Majesté et requérant l'autorisation
d'exercer le recours désiré contre la Commission. » Le tout
s'enchaînant jusqu'à l'article « D » qui dit: «
La Commission n'est pas soumise au droit de surveillance et de réforme,
ni aux ordres et au contrôle de la Cour supérieure ou de ses juges
c'est-à-dire la formule classique de la pétition de droit.
»
Alors à mon humble avis, qui est également de toute
évidence, celui du gouvernement, la pétition de droit est en soi
une chose moyenâgeuse qui dure depuis trop longtemps. Je crois qu'elle
date, enfin les experts en Droitpourront le dire, avec plus de certitude que
moi, je crois qu'elle date du temps de la monarchie et même de la
monarchie absolue au temps où il y avait le droit divin et où il
fallait presque demander la permission au bon Dieu directement pour dire
quoique ce soit, à l'encontre ou même face à face à
Sa Majesté.
Sa Majesté moderne jusqu'en 1964 dans le Québec, a
gardé, conservé ce vieux reliquat de la monarchie de droit divin
qui s'appelle la pétition de droit. Je crois qu'à notre
époque c'est devenue parfaitement désuet, c'est devenue
désuet, et ça le devient de plus en plus, surtout depuis que le
rôle de l'Etat et de ses émanations en particulier de compagnies
publiques comme l'Hydro-Québec, à mesure que le rôle de
l'Etat s'étend continuellement et se ramifie dans tous les domaines au
point de pouvoir toucher tous les secteurs de la vie quotidienne et affecter
ainsi directement via la pétition de droit qui est quand même la
paralysie d'un droit général, affecter directement des citoyens
qui peuvent être lésés par les actions et parfois gravement
par les actions de l'Etat ou de ses créatures, comme l'Hydro, et c'est
singulièrement et particulièrement vrai dans le cas de
l'Hydro-Québec, puisque l'Hydro est une grande entreprise
économique en même temps qu'une entreprise de service publique,
c'est une entreprise économique qui par dizaine de millions, chaque
année à des tractations sous forme de contrats, d'achats avec des
particuliers ou avec des entreprises qui
peuvent être exposées à être
lésées comme par n'importe quelles grandes entreprises qui
à l'occasion, ayant beaucoup, elles-mêmes de ramifications
intérieures, de fonctionnaires, de services de directions, peut avoir
même la tentation de laisser passer le temps et d'user des citoyens qui
peuvent avoir été lésés par ces actions. La
pétition de droit pouvant servir à ce moment-là, de
camouflage un peu trop facile, ou de moyen de retarder l'action normale des
citoyens.
Alors, je crois que l'Hydro, particulièrement, doit être
mis sous la loi générale, à ce point de vue-là,
comme tout le monde, comme toutes les entreprises comparables et pour mon
humble part, je suis assez fier, sauf erreur, que ce soit l'Hydro-Québec
qui soit le premier organisme du Québec qui se débarasse de la
pétition de droit.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre n'aura pas de discussion
sur ce sujet, quant à moi, en tout cas. Il y a longtemps que j'aurais
aimé voir la pétition de droit abolie dans bien des domaines,
dans tous les domaines, sauf qu'on doit replacer dans son contexte la passation
des articles en question de 1945.
M. RENE LEVESQUE: Qui était de loi générale.
M. JOHNSON: C'était au lendemain de l'étatisation de la
Montreal Light, Heat& Power et de la Beauharnois, et à ce
moment-là il faut se rappeler, il y a déjà vingt ans de
ça bientôt, il faut se rappeler que ça gigotait, et un
moyen d'entraver le progrès de l'Hydro ça aurait peut-être
été, à ce moment-là, de permettre des poursuites
sans imposer la formalité de la pétition de droit, et c'est en
1945, ces articles ont été passés par cette
législature, et qu'on a prévu même qu'il n'y aurait aucune
saisie mobilière ou immobilière par voie de saisie
exécution, de saisie arrêt avant jugement, de saisie arrêt
après jugement ou par toute autre voie et c'est à ce
moment-là, cependant, qu'on a prévu que la commission devrait,
à même ses revenus, et ses fonds disponibles, acquitter tout
jugement rendu contre elle. On en faisait une obligation de l'Hydro.
En somme, en 1945, pour tâcher d'assurer un peu de
stabilité à cet enfant qui naissait, à
l'Hydro-Québec, le législateur du temps a édicté
ses provisions, que l'article 2 abolit et nous n'avons aucune objection
à ce que ces dispositions soient aujourd'hui abolies, mais il faudrait
se rendre compte que les créanciers ne sont pas ni mieux ni moins bien
partagés qu'autrefois. L'Hydro-Québec est une corporation de la
Couronne, ses biens appartiennent à la Couronne, et de toute
façon, même si on abolit les articles ici, ses biens restent
insaisissables, de toute façon.
J'espère que même si on ne rétablit pas l'article
qui était devenu l'article 16, on considérera que l'Hydro doit
acquitter à même ses revenus et ses fonds disponibles tout
jugement rendu contre elle.
M. RENE LEVESQUE: Bien je crois que ça va de soi.
M. JOHNSON: Je crois que ça va de soi. Ce n'est pas
nécessaire de le dire, mais le ministre a raison de se louer
d'être le titulaire d'un ministère duquel dépend, d'une
façon très minime, évidemment, très ténue,
un organisme comme l'Hydro-Québec qui n'aura plus ce privilège
désuet, moyenâgeux et poussiéreux, comme dirait le
ministre, la « pétition de droit ». Alors, quant à
moi cet article est adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté. M. le Président, j'ai
l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas fini de
délibérer, et demande la permission de siéger de
nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la même
séance? A la même séance. La résolution,
M. RENE LEVESQUE: M. le Président, son Excellence le
lieutenant-gouverneur, mis au courant des résolutions de ce bill, en
recommande la considération ou la prise en considération par
cette honorable Chambre. C'est à peu près ça? On vient de
se parler.
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier pour
étudier la résolution relative au bill No 66. Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. JOHNSON: De quoi s'agit-il?
M. RENE LEVESQUE: Bien il s'agit... Si le chef de l'Opposition permet,
je vais référer aux notes d'abord qui expliquent de façon
très concise l'essentiel. L'article 1 qui évidemment ne sera pas
incorporé à la Loi de l'Hydro mais qui est une décision de
cette Chambre s'enchaînant sur une décision de l'Hydro suivie
d'une décision du gouvernement, c'est-à-dire du
lieutenant-gouverneur en conseil. L'article 1, donc je reviens aux notes, a
pour objet de déclarer
valides le règlement et l'arrêté en conseil par
lesquels 1'Hydro-Québec et la province ont donné suite à
l'engagement de garantir les dettes obligataires des compagnies
d'électricité suivantes: il y en, avait, comme le sait le
chef de l'Opposition, pour je crois que c'est quelque $240,000,000 ou
$250,000,000: Shawinigan, Southern Canada Power, Québec Power,
St-Maurice Power Corporation qui était un morceau intégré
à la Shawinigan, la Compagnie de Pouvoir du Bas St-Laurent, la compagnie
d'électricité Gatineau, la compagnie électrique du
Saguenay, filiale de l'ALCAN, et la compagnie de pouvoir La Sarre
Limitée, toutes compagnies qui ont été acquises au moment
de la nationalisation par voie d'offre de l'Hydro-Québec l'an
dernier.
Alors l'article 1, la résolution que nous considérons veut
rendre valide un règlement de l'Hydro-Québec d'abord, No 76, en
date du 23 juin 1964, c'est-à-dire très récemment,
concernant la garantie par la Commission Hydroélectrique de
Québec, la garantie qui était impliquée par l'achat des
compagnies, des dettes obligataires des compagnies d'électricité
dont elle est devenue propriétaire. Cette résolution a ensuite
été confirmée, si on peut dire, enfin validée pour
une première fois telle que prévue, par un arrêté en
conseil que le Cabinet a approuvé, No 1304, le 8 juillet 1964,
concernant cette garantie de 1'Hydro. Et alors maintenant, comme je crois qu'il
est normal, le gouvernement propose non pas comme un c'est
évidemment clair dans le texte morceau de la Loi de l'Hydre mais
simplement comme un acte spécifique de ce parlement d'ajouter la
garantie du parlement lui-même à ces engagements du gouvernement
et de l'Hydro-Québec.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est par cet article en somme qu'on
veut ratifier ou déclarer valide un règlement de l'Hydro
daté du 23 juin 1964 et un arrêté en conseil du
gouvernement daté du 4 juillet 1964.
M. RENE LEVESQUE: C'est ça.
M. JOHNSON: Disons tout d'abord que la procédure suivie par
l'Hydro et le gouvernement surprend un peu. La session est ouverte depuis le
début de janvier. Il me semble que depuis janvier le gouvernement aurait
eu le temps de nous présenter un projet de loi pour autoriser l'Hydro
à assumer les obligations de ces compagnies expropriées si
toutefois elle n'a pas ce pouvoir et pour autoriser le gouvernement à
garantir l'exécution des obligations de l'Hydro-Québec. Au lieu
de cela, le gouver- nement laisse l'Hydro passer un règlement qu'il
croit non valide et le gouvernement adopte lui-même un
arrêté en conseil qu'il croit illégal. Est-ce qu'on avait
des raisons de procéder ainsi dans l'illégalité?
Il me semble que si le gouvernement croit son arrêté
illégal, pourquoi a-t-il allégué dans cet
arrêté les dispositions de l'article 28 de la Loi de l'Hydro? En
somme, c'est une drôle de manière de procéder que je ne
comprends pas et au sujet de laquelle le ministre voudra tantôt nous
donner des explications.
La grande question à résoudre, il me semble, c'est la
suivante: L'Hydro a-t-elle le pouvoir de garantir les dettes obligataires des
compagnies expropriées? Le gouvernement croit que l'Hydro n'a pas les
pouvoirs des compagnies formées sous la Loi des compagnies de
Québec car l'article 130-F, paragraphe F, donne le pouvoir de garantir
l'exécution des engagements des corporations dont la compagnie
détient des actions. En somme, le pouvoir que nous demande aujourd'hui
le gouvernement est un pouvoir qui est accordé par la Loi
générale des compagnies à toutes les corporations par cet
article 130-F auquel j'ai fait allusion tantôt.
En vertu de l'article 13 de la Loi de l'Hydro telle que modifiée
par 9 Georges VI chapitre 30, 1945, l'Hydro a tous les pouvoirs je cite:
« L'Hydro a tous les pouvoirs qui appartiennent
généralement aux corporations, mais il faut croire que le
conseiller juridique du gouvernement ou les conseillers juridiques qui ont
examiné les transactions entre le gouvernement, l'Hydro et les
prêteurs en sont venus à la conclusion que cette disposition
n'accordait pas tous les pouvoirs nécessaires ou ne les accordait pas
clairement de façon à permettre à l'Hydro d'endosser des
obligations, de garantir le remboursement d'obligations pour un montant
d'environ $250,000.
Il me semble, en conclusion, que le gouvernement aurait dû
procéder exactement à l'inversé. Nous demander de
clarifier la Loi de l'Hydro si c'était nécessaire et les pouvoirs
du lieutenant-gouverneur relativement aux garanties à donner pour ces
emprunts et ensuite, l'Hydro aurait passé son règlement et le
Conseil des ministres, l'arrêté ministériel. Mais
là, on fait l'inverse. L'Hydro passe le règlement qu'elle ne
croit pas valide, le gouvernement passe un arrêté
ministériel au sujet duquel il a des doutes et maintenant, il nous
demande une loi pour bénir tout ça, légaliser tout
ça, valider tout ça. Ce n'est pas la méthode habituelle de
procéder.
Il me semble que c'est de la planification
à l'envers que fait le gouvernement et que cela arrive dans le
ministère des Richesses naturelles, sous sa responsabilité, en
pleine session, une planification à l'inverse, c'est un peu comme un
cône renversé, c'est un peu instable. Et je doute fort que ce soit
le ministre des Richesses naturelles lui-même qui soit responsable d'une
telle situation. Cela doit donc être difficile d'être ministre et
d'être obligé de couvrir son premier ministre à tout bout
de champ avec des choses, des projets de lois semblables.
UNE VOIX: Adopté.
M. RENE LEVESQUE: M. le Président, je ne relèverai pas la
dernière phrase du chef de l'Opposition, sauf pour dire que je crois
qu'elle était particulièrement gratuite...
M. BELLEMARE: Qu'elle était quoi?
M. RENE LEVESQUE: Particulièrement gratuite.
M. BELLEMARE: Ah oui! Ah oui!
M. RENE LEVESQUE: C'est parlementaire j'espère?
M. BELLEMARE: Ah oui, ah oui. UNE VOIX: « Free ».
M. RENE LEVESQUE: Sauf, tout simplement pour relever deux choses,
très rapidement, la première c'est que si cela arrive si tard
dans la session, cela a été quand même déposé
il y a quelques jours, c'est que c'est venu au moment où passablement de
calculs et d'ajustements avaient dû être faits parce qu'avant que
soient précisément identifiés, repérés,
catalogués tous les obligataires de toutes les compagnies qui sont
mentionnées là avec tout ce que cela implique de détails,
cela a pris quand même, pas mal de mois. Alors, la résolution de
l'Hydro, je le sais pertinemment, est venue à peu près, enfin
quelques semaines près, au moment où elle pouvait venir et pas
plus tard. Elle pouvait difficilement venir avant d'après le nombre de
calculs et d'ajustements. Cela a pris...
M. JOHNSON: Oui, mais le pouvoir aurait pu être
donné...
M. RENE LEVESQUE: ... non, pour établir de façon certaine
cette liste-là. Maintenant, je suis d'accord avec le chef de
l'Opposition sauf qu'on a déjà fait valider des choses qui elles
aussi, je crois, auraient pu se passer de l'approbation parlementaire. Je suis
d'accord avec le chef de l'Opposition pour dire que si j'ai bien compris son
argumentation, les articles 28 et 29, enfin à l'inverse plutôt, 29
qui permet à l'Hydro d'acheter ce qu'elle a fait par offre à la
suite d'élection dont on se souvient qui lui permet d'acquérir,
de vendre, transporter, et distribuer avec l'approbation du
lieutenant-gouverneur en Conseil et pour ça d'acheter à peu
près tout ce qu'elle veut, est déjà un pouvoir suffisant
si on y ajoute celui qui est à l'article 28 où l'on dit que le
lieutenant-gouverneur en Conseil peut garantir le paiement capital et
intérêts de tous emprunts effectués par la Commission. Sauf
que quand le gouvernement garantit, il pourrait y avoir quelque
ambiguïté, il fallait être bien sûr que cela pouvait
s'appliquer à des compagnies qui avaient été acquises et
où cette garantie se trouve à passer comme on dirait en anglais
dans « second hand » jusqu'à un certain point. Cela
découle des pouvoirs de l'Hydro mais pour que ce soit parfaitement
clair, il nous a paru indiqué qu'il n'y ait pas de sous-entendu ou de
cachette, que cela pouvait prendre cette forme-là qui n'est
peut-être pas nécessaire, c'est une interprétation.
Mais dans le genre de « trop fort casse pas », c'est
sûr que ça n'ajoute rien aux pouvoirs et je ne crois pas que
ça étire non plus, je suis sûr que ça n'étire
pas les pouvoirs du Parlement. Et ça n'ajoute rien d'essentiel, si on
suit l'interprétation du chef de l'Opposition, mais à supposer
que quelqu'un puisse la contester de quelque façon que ce soit,
ça clarifie toute l'affaire.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. DOZOIS: M. le Président, en date du 15 avril j'avais inscrit
au feuilleton une question à ce sujet et, le 29 avril, le premier
ministre déposait une réponse à ma question. Je ne suis
pas pour répéter toute la question qui avait été
inscrite au feuilleton mais le troisièmement se lisait ainsi. Je disais;
« Quel est le montant des dettes obligataires dont l'Hydro-Québec
s'est rendue responsable avec la garantie de la province lorsqu'elle a pris la
direction desdites compagnies d'électricité? » Et la
réponse était celle-ci: « Le gouvernement n'a posé
aucun geste à date pour garantir les dettes obligataires des filiales de
l'Hydro-Québec qui se chiffrent à $247,640,259. » C'est un
montant approximatif, j'imagine, à ce moment-là et là
ça s'élève,
si je comprends l'arrêté ministériel, à
$249,200 quelque mille?
M. RENE LEVESQUE: Oui. Enfin, si le... M. DOZOIS: $249,296,000.
M. RENE LEVESQUE: Est-ce que le député de St-Jacques en a
une copie?
M. DOZOIS: Le chef de l'Opposition vient de me passer le rapport.
M. RENE LEVESQUE: C'est parce que je ne l'ai pas apporté ce soir,
c'est évidemment ça.
M. DOZOIS: Je voulais tout simplement m'assurer si c'était un
chiffre approximatif qu'on m'avait donné à ce
moment-là.
M. RENE LEVESQUE: Oui.
M. DOZOIS: Ce n'était pas final?
M. RENE LEVESQUE: Le député de St-Jacques sait mieux que
moi, évidemment, avec l'expérience qu'il a, que quand on a
donné le chiffre, vu que ça n'avait pas encore été
« finalisé », à ce moment-là, enfin, il y
avait des bouts qui pendaient encore pour être sûr qu'on avait
l'addition complète.
M. DOZOIS: La réponse ne disait pas que c'était un chiffre
approximatif, ça semblait être définitif. Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président le Comité a adopté la résolution relative
au bill numéro 66.
M. HYDE (président): M. Levesque propose que la résolution
soit maintenant lue et agréé. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée. La Chambre se forme de nouveau en Comité
plénier pour continuer l'étude du projet de loi.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Article 3
adopté? Adopté.
M. JOHNSON: M. le Président, si vous permettez, ce n'est pas
habituel que l'on approuve des actes de l'Hydro ou d'un autre corps tout
simplement par un règlement qui n'est pas annexé à une
loi. Il me semble que, normalement, on aurait dû annexer ledit
règlement. Autrement, de même que...
M. RENE LEVESQUE: De même que l'arrêté en
conseil.
M. JOHNSON: De même que l'arrêté en conseil.
Autrement...
M. BELLEMARE: Parce qu'il n'y a aucun recours.
M. JOHNSON: ... on valide des numéros. Cela n'a pas l'air que ce
n'est pas...
M. BELLEMARE: Quand ils vont y référer.
M. GERIN-LAJOIE: Pour les arrêtés en Conseil, il y a
évidemment des registres des arrêtés en Conseil. Il n'y a
pas de problème de ce côté-là.
M. JOHNSON: On peut bien. Oui, le député de Champlain me
fait songer à un aspect du problème qui va certainement
intéresser les deux ministres en conciliabule. Pour tous les
détenteurs d'obligations, et leur succession, les administrateurs de
leurs successions, il est très avantageux de pouvoir recourir à
un document qui parle par soi-même.
Et au lieu d'avoir à courir, à demander des extraits
officiels des règlements de l'Hydro et, ensuite, des copies authentiques
des arrêtés ministériels. Je ne veux pas retarder la
passation de la loi, mais puis-je suggérer au ministre qu'il exprime ses
propos, qu'il transmette ses propos au leader du gouvernement et au leader de
l'Opposition au Conseil législatif qui, eux, pourront décider
(ils sont certainement les deux personnes les plus compétentes dans les
deux Chambres pour apprécier cette suggestion), qui, eux, pourront
décider si, oui ou non, on devrait annexer pareille résolution,
pareil arrêté ministériel et pareil règlement de
l'Hydro à la loi que nous sommes appelés à voter.
M. RENE LEVESQUE: On fera parvenir, on avertira le leader du
gouvernement au Conseil de la suggestion du chef de l'Opposition pour qu'ils y
pensent de toute façon. Ils se prononceront, de toute façon.
M. LE PRESIDENT: 3 adopté? Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, le Comité a adopté le Bill No 66.
M. HYDE (président): Troisième lecture?
M. JOHNSON: A la prochaine séance.
M. LE PRESIDENT: A la prochaine séance? Prochaine
séance.
M. BELLEMARE: Pourquoi ne pas l'adopter?
M. JOHNSON: Parce que je voudrais examiner ça.
M. PINARD: Envoyez donc la troisième lecture! On va être
débarrassé de ça.
M. JOHNSON: Voici, peut-être que... Est-ce que le Conseil
siège demain? Est-ce que le Conseil législatif siège
demain ou jeudi?
M. LESAGE: Jeudi.
M. JOHNSON: Ils l'auront assez tôt.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. JOHNSON: Il n'y a pas d'amendement, il n'y a pas d'impression.
M. LESAGE: Alors, il est dix heures moins cinq. Tout le monde a fait une
grosse journée. Il me semble que nous pourrions maintenant ajourner.
Nous en sommes rendus, il reste la troisième lecture du Bill concernant
L'Institut Albert Prévost.
M. JOHNSON: C'est ça.
M. LESAGE: Je n'étais pas en Chambre, mais si je comprends, c'est
ça. La troisième lecture du bill de l'Hydro. Alors,
évidemment.
M. JOHNSON: Terres et forêts, 58 ici, troisième lecture,
58, c'est quoi ça?
M. LESAGE: Terres et forêts, ah oui, 58. Alors, évidemment,
il y aura d'abord les affaires courantes. Nous recevrons, sans doute, le
rapport du Comité des privilèges et élections qui a
été adopté à l'unanimité et on doit bien
s'attendre à ce qu'il y ait une ou deux motions qui suivent, motions non
annoncées.
Par la suite nous passerons les troisièmes lectures, nous aurons
décidé demain au Conseil des ministres s'il y a lieu de
procéder avec la loi amendant la Loi des hôpitaux. J'en avertirai
la Chambre dès demain à deux heures trente et par la suite, nous
continuerons avec les lois telles qu'elles sont mentionnées, y compris
les lois du procureur général, la Loi adoptée en
première lecture aujourd'hui concernant la ville de Montréal, et
puis ensuite les crédits du ministère du Secrétaire de la
province, et bien non, la ville de Québec est en avis pour
première lecture demain, d'ailleurs c'est un amendement très
simple.
M. JOHNSON: Juste la discrimination.
M. LESAGE: Et ensuite les crédits du conseil exécutif.
M. JOHNSON: Les crédits du conseil exécutif.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à deux heures et demie.