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(Neuf heures et demie du matin)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
M. LESAGE: « A », pour M. Lévesque.
M. LE PRESIDENT: Pour M. Lévesque, M. Lesage propose la
première lecture d'une Loi concernant l'Hydro-Québec. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
M. LESAGE: M. le Président, il n'y a que doux articles,
trois articles à cause de l'article entré en vigueur, mais
deux articles à ce bill. Le premier a pour objet de déclarer
valide le règlement et l'arrêté en conseil par lesquels
l'Hydro-Québec et la province ont donné suite à
l'engagement de garantir les dettes obligataires de certaines compagnies
mentionnées au règlement et à l'arrêté
ministériel, et l'article 2 abroge les dispositions concernant la
pétition de droit, c'est-à-dire qu'il sera possible de poursuivre
l'Hydro-Québec, sans avoir à procéder par pétition
de droit. D'ailleurs, j'ai déjà fait état de mon intention
de proposer la même chose, lorsque nous reviserons à la prochaine
session le Code de procédure civile. Je commence dès maintenant
par l'Hydro-Québec.
M. BERTRAND (Missisquoi): Excellente mesure.
M. LESAGE: Maintenant, si on veut bien me le permettre, je voudrais en
proflterpour déposer les copies de l'ordre en conseil et du
règlement qui sont mentionnés à l'article 1 du Bill 66 qui
est prêt. J'en al ici deux copies. Si le chef de l'Opposition croit qu'il
a besoin de plus qu'une copie, j'aimerais à ce qu'il me le dise
maintenant afin que je... Trois?
M. le Président, nous avons en appendice des faits.
M. LE PRESIDENT: La motion de première lecture est
adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: Ah! je vous demande pardon, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture à la prochaine
séance.
M. LESAGE: M. le Président, nous avons en appendice l'avis de
deux lois: une modifiant les tribunaux judiciaires et l'autre modifiant la
division territoriale. J'ai des épreuves, ce qu'on appelle
communément des galées, pour l'Oppositon. Je n'en ai qu'une de
chaque. Des galées, ça ne vient pas à la tonne.
M. JOHNSON: Est-ce que le premier ministre a l'intention d'appeler une
première lecture aujourd'hui?
M. LESAGE: Non, mais...
M. JOHNSON: Non, mais on aurait pu avancer...
M. LESAGE: Les bills seront prêts pour distribution lundi.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LESAGE: Mais je veux mettre à la disposition de l'Opposition
une copie de chaque bill dès aujourd'hui, à cause de la fin de
semaine.
M. JOHNSON: Merci.
M. LESAGE: Il y a un autre bill qui est prêt, qui sera
distribué, qui sera prêt pour distribution lundi et dont j'ai une
épreuve en main. Il s'agit du bill 67: « Loi sur la discrimination
dans l'emploi ». Je demanderais la permission, le consentement unanime de
la Chambre pour qu'il soit considéré qu'avis de ce bill a
été donné en appendice aujourd'hui et si j'ai ce
consentement, nous pourrons avoir la première lecture dès lundi,
distribuer le bill qui sera prêt, et j'ai ici une épreuve du bill
pour l'Opposition.
M. JOHNSON: Je remercie le premier ministre, je me demandais quoi faire
en fin de semaine. Mais, si c'était une manière d'avancer les
travaux, nous n'aurions pas d'objection à faire une exception à
la procédure, et faire la première lecture.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas nécessaire, parce que je ne suis pas
en mesure de distribuer les projets de loi.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LESAGE: Non, mais je serais en mesure
de le faire lundi. Ce que je fais c'est que je mets dès
maintenant à la disposition de l'Opposition ce que j'ai en main,
quoi.
M. JOHNSON: Merci.
M. LE PRESIDENT: Ce que je pourrais dire, c'est que si on acceptait la
motion de première lecture, on ne pourrait pas procéder avec la
deuxième lecture avant que la distribution ne soit faite. Alors, si
c'est...
M. LESAGE: Je n'ai pas demandé ça, M. le Président.
Tout ce que j'ai demandé, c'est le consentement unanime que l'on
considère ce bill comme étant inscrit aux avis de motions et
questions.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Anniversaires
M. LESAGE: M. le Président, hier j'ai fait un oubli, je veux en
demander pardon à celui qui en est l'objet, c'était hier
l'anniversaire de naissance du député de Rouville. Le
député de Rouville est en cette Chambre depuis 1960. Il a
été un des parlementaires actifs depuis ce temps. Quant à
nous, il a été un conseiller précieux en matière
d'agriculture. Nous sommes très heureux de l'avoir en Chambre. Je ne
pense pas qu'il y ait d'ennemis, au contraire, il n'y compte que des amis, et
tous se joindront à moi, j'en suis sûr, pour lui offrir nos
meilleurs voeux à l'occasion de cet anniversaire, et pour lui demander
de présenter nos hommages a son épouse.
Et c'est aujourd'hui l'anniversaire du député de Wolfe,
qui est quelque peu plus jeune que le député de Rouville.
Personnellement, j'ai connu le député de Wolfe depuis son
élection en 1962, je n'ai qu'à me féliciter de toutes les
relations que j'ai eues en Chambre avec lui, et en dehors de la Chambre. Je
l'ai toujours considéré comme un parfait gentilhomme, et je pense
que c'est le meilleur, c'est le plus beau compliment que je puisse lui faire.
Je lui demande de présenter à son épouse nos hommages, et
à lui, d'accepter nos voeux d'une fructueuse carrière, quel que
soit l'endroit où cette carrière se poursuive.
M. JOHNSON: M. le Président, je m'étais
préparé, hier, à offrir mes voeux au député
de Rouville, mais j'ai pensé que je laisserais passer d'abord le premier
ministre.
M. LESAGE: Je regrette la presse des événements
d'hier.
M. JOHNSON: Je le connais depuis très longtemps, le
député de Rouville. Nous étions des contemporains à
l'université, alors que nous organisions des associations qui devaient
sauver le monde ou, en tout cas, régler tous les problèmes de
l'univers. Et à ce moment là, j'avais une affinité
particulière avec le député de Rouville qui était,
comme moi, le fils d'un bleu bien connu.
J'ai toujours suivi avec intérêt la carrière
agronomique du député de Rouville, jusqu'au moment,
évidemment, où il a décidé de bifurquer à la
politique, et il a bien fallu que nos voies, à ce moment-là,
prennent des directions différentes. J'ai gardé pour le
député de Rouville une grande estime, même si je n'ai
jamais réussi à lui prouver que je l'aimais assez pour lui
éviter d'entrer dans la politique. Mais le député de
Rouville, il est vrai, est un ami et un copain de tous les membres de cette
Chambre et c'est avec beaucoup de plaisir que je lui offre aujourd'hui, en mon
nom personnel et au nom de mes collègues, nos voeux de santé et
de bonheur. Et nous le prions d'offrir à son épouse nos hommages
et des hommages tout à fait sincères à ses enfants dont
l'un est un brillant étudiant.
C'est aussi l'anniversaire d'un député de l'Union
nationale, le député de Wolfe. Jeune, mais qui a
déjà plusieurs oeuvres à son crédit: pour
l'Information du premier ministre, il est, quoique jeune encore, père de
huit enfants et les indiscrets disent que ce n'est pas fini.
Le député de Wolfe est l'une des acquisitions à
l'équipe que j'ai l'honneur de diriger, puisqu'il est arrivé ici,
en 1962, avec neuf autres députés nouveaux. Le
député de Wolfe est l'un des travailleurs les plus
acharnés que je connaisse. Il n'y a rien qui soit laissé à
l'improvisation dans son travail. Comme député, il se multiplie
en faveur de ses électeurs, comme peu de députés savent le
faire.
J'aimerais offrir à M. le député de Wolfe nos
meilleurs voeux de santé et, à sa charmante épouse,
à cette mère de famille dépareillée, et à
cette kyrielle de beaux enfants, des hommages de tous les députés
de cette Chambre.
M. BOULAIS: M. le Président, je tiens d'abord à remercier
sincèrement l'honorable premier ministre de cette province des souhaits
qu'il m'a offerts ainsi qu'à ma famille et à mon épouse.
Je tiens aussi à remercier le chef de l'Opposition des quelques
remarques obligeantes, gentilles, charmantes, et des souvenirs de mes jeunes
années, de nos jeunes années.
Cela me fait penser, lorsque le chef de
l'Opposition disait que nous avions quelque chose de commun, que nos
deux pères étaient des conservateurs, ça me fait penser
à une petite anecdote qui s'est passée un jour devant, je crois,
le député de Bagot dans une assemblée contradictoire
à Rouville.
Un électeur me dit, parce que Marieville, où avait lieu
l'assemblée contradictoire est le lieu de naissance de toute notre
famille, l'électeur me dit: « Tu n'as pas peur, Boulais, de faire
revirer ton père dans sa tombe? » Je lui ai répondu ceci,
et d'ailleurs je crois que le député de Bagot s'en rappelle:
« Si je le fais retourner dans sa tombe c'est signe que je l'ai
enterré du mauvais côté. » Je tiens donc à lui
offrir mes remerciements et soyez assurés que je transmettrai à
mon épouse et à mes enfants les hommages de cette Chambre.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, à mon tour, je viens
remercier bien sincèrement le chef de l'Opposition pour les bonnes
paroles qu'il a eues à mon égard, ainsi que le premier ministre,
qui se sont permis de me transmettre leurs meilleurs voeux ainsi que ceux des
membres de cette Chambre. Donc, je les remercie tous sincèrement et, je
pense bien, que l'un des plus beaux compliments que je puisse recevoir c'est
celui d'être un gentilhomme parce que j'ai toujours
considéré avoir des adversaires politiques et non des ennemis. Je
transmettrai certainement les hommages que vous m'avez donnés à
mon épouse, ainsi qu'à ma famille, et je vous remercie
infiniment.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai une question de
privilège qui n'est peut-être pas très grave puisque
ça concerne un éditorial. Il s'agit de « L'Evénement
» de ce matin, particulièrement du 2e paragraphe. Evidemment, les
journalistes, j'ai toujours considéré que les
éditorialistes ont bien le droit d'avoir des opinions de commenter des
attitudes d'un homme politique. C'est l'essence même de la liberté
de presse. Mais il me semble que nous devons à la vérité,
et l'éditorialiste sera certainement le premier à faire la
correction, de donner des faits exacts et je voudrais relever
particulièrement le 2e paragraphe où l'éditorialiste,
parlant de la Loi des prêts aux étudiants, loi
fédérale, dit ceci; « Bien qu'à caractère
autonomiste, l'enseignement relevant des provinces, cet aspect du projet
de loi ne concerne pas le Québec. Ce dernier a déjà
affirmé sa volonté d'opter en faveur de sa propre administration
de prêts aux étudiants. Il recevra en retour des
dégrèvements fiscaux de l'ordre de $12,500,000. »
Je sais bien que le premier ministre et le ministre des Finances
particulièrement seraient heureux de recevoir $12,500,000, mais je pense
que l'éditorialiste a fait là une erreur grossière, une
erreur grave au point de vue de l'interprétation de la portée de
ces lois, de la Loi des prêts aux étudiants.
M. GERIN-LAJOIE: C'est un gros capital.
M. JOHNSON: Je n'aurais pas relevé cet article, ou cette partie
de l'article, si on n'était pas parti de faits erronés pour en
arriver à des conclusions qu'on est bien libre d'adopter, même si
elles m'assomment, mais qui ne sont pas justes parce que les prémisses
sont fausses.
M. le Président, ce n'est pas plus grave que ça. Il y a
d'autres éditoriaux qui ont fait des erreurs et...
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: ... je me demande s'il serait dans l'ordre de relever des
erreurs dont je puisse être victime dans certains journaux qui ne cachent
pas leurs sympathies, qui vont ailleurs que chez nous.
M. LESAGE: M. le Président, je n'ai rien à ajouter, sinon
que de dire que, évidemment, il y a une erreur de chiffres dans le
journal. J'ai parlé, quant aux prêts aux étudiants, d'une
compensation financière qui pouvait aller jusqu'à $700,000; mais
que je calculais être, pour l'année qui commence le 1er septembre,
d'environ $400,000. L'erreur provient du fait qu'on pense sans doute aux
allocations scolaires. Si ç'eût été une compensation
fiscale équivalente à $12,500,000, ou à peu près,
si notre loi n'avait pas été amendée pour que les
paiements soient faits pendant les 12 mois de l'année au lieu de 10
mois, mais pour 12 mois de l'année nous évaluons
l'équivalence fiscale à $15,000,000 environ, évidemment,
je ne peux pas... et non à $12,000,000.
M. JOHNSON: M. le Président, en l'absence du ministre de
l'Industrie et du Commerce peut-être que le premier ministre pourrait
nous donner la réponse à une question que se pose la population
de la province ce matin. L'usine anticipée ou annoncée, l'usine
de pneus serait établie d'après les informations publiées
à environ cent milles de Montréal.
M. LESAGE: Pardon? Dans un rayon de cent milles de Montréal.
M. JOHNSON: Dans un rayon de cent milles
de Montréal. Est-ce que Bécancour dans le comté de
Nlcolet est un site considéré ou que l'on examine en vue de
l'établissement de cette industrie?
M. LESAGE: M. le Président, le chef de l'Opposition est aussi
capable que moi de calculer la distance à vol d'oiseau entre le centre
de la cité de Montréal et Bécancour.
M. JOHNSON: Cela tombe juste.
M. LE PRESIDENT: Affaires du Jour.
M. JOHNSON: M. le Président, même si nous avons eu un
débat sur le sujet, Je soumets que nous avons droit de nous
enquérir des nouvelles qui se seraient développées depuis
ce débat, et concernant l'aciérie québécoise. Et ma
question est la suivante: Est-ce qu'on peut encore espérer qu'il s'en
établira une?
M. LESAGE: Oui, M. le Président.
M. JOHNSON: Deuxièmement, le gouvernement contemple-t-il de
participer à son financement ou d'en faire le financement au
complet?
M. LESAGE: Je n'ai pas de commentaires à faire, M. le
Président.
M. JOHNSON: Une autre question, M. le Président. La question du
site est-elle décidée?
M. LESAGE: Non, M. le Président.
M. JOHNSON: Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Affaires du Jour.
M. LESAGE: No 6.
M. LE PRESIDENT: Question de M. Allard.
M. ARSENAULT: M. Allard demande quels sont les noms, prénoms et
adresses des directeurs...
M. LESAGE: Lu et répondu.
M. ARSENAULT: Lu et répondu. M. LESAGE: No 7.
M. PINARD: Question de M. Allard, lu et répondu.
M. LESAGE: No 8, question de M. Bellemare, lu et répondu. No
17.
M. HAMEL (St-Maurice): Lu et répondu.
M. LESAGE: No. 20.
M. COURCY: Lu et répondu.
M. LESAGE: No. 28.
M. ST-PIERRE: Lu et répondu.
M. LESAGE: No 33.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. Pour M. Lévesque, M. Lesage
propose qu'à sa prochaine séance la Chambre se forme en
comité plénier pour prendre en considération la
résolution relative au bill No 66, intitulé: « Loi
concernant l'Hydro-Québec ». Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, je propose l'ajournement de la
Chambre à lundi à trois heures. Nous continuerons notre travail
au comité des privilèges et élections. Il est possible
même que nous siégions cet après-midi; le comité en
prendra la décision en temps utile.
Lundi, en Chambre nous étudierons les lois afin que nous
puissions les envoyer au Conseil législatif tout de même et nous
entreprendrons l'étude des lois dans l'ordre dans lequel elles
apparaissent au feuilleton. Si par hasard nous finissions l'études de
toutes les lois qui apparaissent au feuilleton, eh bien nous commencerons
l'étude des crédits du secrétaire de la province.
DES VOIX: Ah!
M. LE PRESIDENT: La motion d'ajournement sera-t-elle adoptée?
Adoptée. La Chambre est ajournée à lundi après-midi
à trois heures.