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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
Messages du Conseil législatif:
« Conseil
législatif, le 23 juillet 1964. « Le Conseil législatif
informe l'Assemblée législative qu'il a voté sans
amendement les bills suivants: Bill No 39 intitulé: « Loi des
agents de réclamations; « Bill No 43 intitulé: « Loi
du financement des investissements universitaires 1964; « Bill No 49
intitulé: « Loi de la contestation des élections
provinciales ».
Attesté:
Henri Fiset greffier du Conseil législatif ». «
Conseil législatif, le 23 juillet 1964. « Le Conseil
législatif informe l'Assemblée législative qu'il a
voté, avec des amendements qu'il la prie d'agréer, les bills
suivants: Bill No 42 intitulé: « Loi de la Régie des eaux
du Québec; « Bill No 44 intitulé: « Loi modifiant la
Loi des accidents du travail.
Attesté:
Henri Fiset greffier du Conseil législatif ».
M. LESAGE: Pour ce qui est du Bill 44: « Loi modifiant la Loi des
accidents du travail », il s'agit d'un amendement de rédaction
seulement à l'article 7 où il est question des rapports des
médecins.
Aux 6e, 7e et 8e lignes, on lit, dans le texte tel qu'il a
été transmis au Conseil législatif: ... « dans les
six jours, de leurs premières constatations, traitements et
recommandations ». Le Conseil législatif suggère de
remplacer cette rédaction par la suivante: ... « de leurs
constatations, traitements et recommandations dans les six jours du premier
traitement de la consultation ou de l'examen ». Je propose
l'agrément de la Chambre à cet amendement au Bill 44.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LAPORTE: Quant au bill 42: « Loi de la Régie des eaux
», il n'y a qu'un seul amendement qui est très simple et auquel
avait fait allusion le député de St-Jacques. A l'article 17, qui
prévoit la procédure pour l'établissement d'un aqueduc, on
ajoute le paragraphe suivant; « Une personne ne peut cesser d'exploiter
un système d'aqueduc ou d'égout, sans la permission écrite
de la Régie ».
M. LESAGE: Alors, M. le Président, je propose l'agrément
de la Chambre à cet amendement du Conseil législatif au Bill
42.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. BELLEMARE: M. le Président, un terrible désastre s'est
abattu sur une des paroisses de mon comté. A St-Luc-de-Vincennes, hier,
un terrible ouragan a balayé la paroisse et a causé des dommages
considérables. Je demanderais au ministre de l'Agriculture s'il y aurait
possibilité qu'il demande à ses officiers de faire enquête
et, s'il y a lieu, de dédommager les sinistrés. J'offre à
tous ces gens mes sympathies très profondes et l'assurance de ma plus
loyale collaboration.
M. COURCY; Je réponds oui.
M. GABIAS: M. le Président, sur une question de privilège.
Il s'agit du journal « Le Soleil », du mercredi 22 juillet 1964,
à la page 3, où l'on dit ce qui suit: « La deuxième
sensation a été produite par M. Amédée Bellemare
lui-même, témoin-clé de Me Gabias, qui a
déclaré qu'il a agi par vengeance, et que sa déclaration
assermentée de 1960, dont Me Gabias a fait état dans son
accusation contre l'honorable René Hamel, a été
dictée par lui-même dans le bureau légal de Me Gabias,
à Trois-Rivières, où il a vu l'associé de M.
Gabias, Me Laperrière, mais il dit n'avoir pas rencontré le
député de Trois-Rivières en cette circonstance.
Si nous nous référons, M. le Président, au «
Journal des débats », à la page R/32 page 1.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député
réfère, il dit au « Journal des débats »,
c'est le compte-rendu...
M. GABIAS: Le compte-rendu.
M. LE PRESIDENT: ... des procédures devant le comité.
M. GABIAS: C'est ça, oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais demander au député
de Trois-Rivières d'essayer d'expliquer sa question de privilège
sans être obligé de référer aux travaux qui sont
devant le comité, parce que la Chambre ne peut pas en prendre
connaissance.
M. GABIAS: Voici, M. le Président, une première
inexactitude de cet article, il n'y a jamais eu de déclaration
assermentée de la part de M. Amédée Bellemare en 1960. La
première déclaration assermentée a été
donnée le 12 juin 1962, dans une cause de faillite, au Palais de justice
de Trois-Rivières. Deuxièmement, lorsqu'il est question de
vengeance, il s'agit d'une réponse donnée par M. Bellemare
à la suite d'une déclaration de l'honorable René Hamel en
date du 24 octobre 1962...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Est-ce que je pourrais demander
encore une fois au député de Trois-Rivières d'essayer.
J'aimerais, premièrement, savoir la nature de la question de
privilège qu'il voudrait amener devant la Chambre, mais, surtout, je lui
demande encore une fois d'expliquer sa question de privilège sans
être obligé de référer aux travaux qui sont
actuellement devant un comité de la Chambre.
M. GABIAS: C'est qu'on fait dire que la déclaration
assermentée a été donnée dans mon bureau
légal, ce qui est absolument faux. On fait dire qu'il s'agit d'une
déclaration assermentée de 1960, ce qui est absolument faux. Et
je ne comprends pas qu'un journaliste d'expérience, comme M. Henri
Dutil...
M. LAPORTE: M. le Président, j'invoque le règlement...
M. GABIAS: ... puisse...
M. LAPORTE: M. le Président, le député de
Trois-Rivières a évidemment le droit de soulever une question de
privilège, et il doit le faire strictement en conformité avec les
règles de cette Chambre. Il lui est permis de présenter les
motions qu'il voudra, les déclarations, mais d'aucune façon qui
ne puisse nous entraîner dans un débat. Qu'il fasse les mises au
point qu'il juge à propos de faire, rétablir les faits, mais
qu'il...
M. BERNATCHEZ: C'est ce qu'il fait.
M. LAPORTE: ... fasse des commentaires sur un journaliste...
M. BERNATCHEZ: C'est vous qui faites des commentaires.
M. LAPORTE: ... qu'il fasse des commentaires sur un journaliste qui a
écrit la chose, sur le journal qui l'a publiée, c'est absolument
contraire aux règlements, précisément, parce qu'une
question de privilège ne doit pas susciter de débat.
M. BERNATCHEZ: La vérité... c'est pas un débat,
c'est la vérité.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
Je crois que je devrais essayer de distinguer peut-être entre une
question de privilège et une déclaration qui aurait l'effet de
rétablir les faits. Et l'article 195 dit que tout député
qui soulève une question de privilège peut conclure par une
motion ou se borner à réclamer. Jusqu'à ce moment-ci, je
n'ai rien devant moi qui indique que le député de
Trois-Rivières a l'intention de présenter une motion. Alors je
conclus qu'il se borne à réclamer quelque chose pour
rétablir les faits.
M. GABIAS: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Deuxièmement, s'il se borne à
réclamer, ses paroles ne doivent se référer à aucun
sujet qui prête à discussion et nul débat ne peut
s'ensuivre. Alors, encore une fois, je pense que le député de
Trois-Rivières voulait rétablir les faits, voulait dire que telle
déclaration n'est pas vraie. Alors je crois qu'il vient de le faire et
s'il n'y a pas autre chose à ajouter, je ne voudrais pas qu'il commence
à discuter quelque chose qui pourrait prêter à
discussion.
M. GABIAS: Ces déclarations étant fausses, je demanderais
que le journaliste les rectifie.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: M. le Président, question de rectification. Puisque le
député de Trois-Rivières a dit que M. Dutil ou le
journaliste du « Soleil » avait faussé les faits lorsqu'il a
déclaré...
DES VOIX: Il n'y a pas de débat.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: Ce n'est pas un débat, M. le Président.
M. GABIAS: J'aurai le droit de répondre, M. le
Président.
M. LESAGE: J'ai posé au témoin Bellemare la question
suivante...
DES VOIX: Il n'a pas le droit.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: ... « Etes-vous allé de votre propre chef au
bureau de M. Gabias? Réponse: Oui. »
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. LOUBIER: Il n'y a pas de
débat sur ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. C'est mon devoir de demander au
premier ministre la même chose que je viens de demander au
député de Trois-Rivières; en essayant de rétablir
des faits, d'éviter d'amener devant la Chambre les affaires qui sont
actuellement devant un comité de la Chambre et dont la Chambre n'a pas
été saisie.
M. GABIAS: M. le Président, serait-il possible de rappeler aux
journalistes qui commentent les événements qui se passent devant
le Comité des privilèges et des élections de ne pas
préjuger sur les décisions des membres du comité et de ne
pas commenter les faits à leur façon pour ce qui se passe devant
ce comité.
Je crois, M. le Président, que la même règle que
l'on applique habituellement à l'encontre de procédures devant
une commission formée en vertu du chapitre 9 des statuts refondus du
Québec ainsi que les mêmes règles qui s'appliquent sur un
procès dans une Cour de justice doivent également s'appliquer
pour les événements qui se passent présentement devant le
Comité des privilèges et des élections.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de
Trois-Rivières vous a fait une demande, je ne sais pas si...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je comprends que le député de
Trois-Rivières m'avait posé une question?
M. JOHNSON: A demandé à vous d'avertir les journalistes
qu'on devrait considérer...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. Tout ce que je pourrais dire...
c'est évident que la seule chose que je pourrais faire c'est d'attirer
l'attention de tout le monde, y compris les journalistes, sur les termes de nos
lois.
Affaires du jour.
M. GABIAS: M. le Président, je vous faisais cette
demande-là parce que vous m'avez rappelé à l'article
56...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. GABIAS: ... l'autre jour et je pense qu'on peut le rappeler
également aux journalistes.
M. LE PRESIDENT: C'est bien. C'est la même loi. Affaires du
jour.
M. LESAGE: Numéro 33.
M. JOHNSON: M. le Président, j'avais posé hier une
question au ministre des Terres et Forêts qui est sans doute
préparé à nous donner une réponse.
M. CLICHE: Je viens de parler au Capitaine Gagnon qui m'assure avoir
communiqué avec les autorités de Terre-Neuve et recevoir des
rapports contradictoires. De Terre-Neuve on prétend qu'il y a un feu, un
petit feu au sud-ouest de Labrador City.
Par contre des avions de Québecair qui circulent au-dessus de cet
endroit-là nous rapportent qu'il n'y a pas de feu. A tout
événement le capitaine Gagnon envoie un Canso le plus tôt
possible circuler sur les lieux et voir si réellement il y a feu et s il
y a feu bien voir à l'éteindre.
M. BELLEMARE: Les gens de Terre-Neuve sont bien toujours pareils.
M. CLICHE; J'espère qu'on va satisfaire les gens de
Terre-Neuve.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. LESAGE: No 33.
M. LE PRESIDENT: 43?
M. LE SAGE: No 33.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. Gërin-Lajoie propose la
troisième lecture du bill No 58: « Loi modifiant la loi concernant
les écoles d'architecture et des beaux-arts ». Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée. Troisième lecture.
M. LESAGE: No 34.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose la troisième lecture du bill
No 56: « Loi modifiant la loi des produits laitiers ». Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, les témoignages au
comité des privilèges et des élections sont beaucoup plus
longs que nous ne le croyions dans notre optimisme, peut être, je suis
sur qu'avec le nombre de témoins qui sont assignés à date
pour aujourd'hui il n'y a aucun espoir de terminer l'audition des
témoins, avant dix heures ce soir, même plus, je suis convaincu
que nous devrons continuer demain matin et même peut-être demain
après-midi; peut-être, nous en déciderons. Le comité
sera libre d'en décider à midi et demie, demain.
M. BERTRAND (Missisquoi): On en discutera.
M. LESAGE: Alors, je propose l'ajournement de la Chambre à neuf
heures trente demain matin de façon à ce que le comité
puisse siéger à dix heures.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée. La Chambre est ajournée à demain matin à
neuf heures et demie.