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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. LE GREFFIER: J'ai l'honneur de mentionner à la Chambre que
l'Orateur est absent. I have the honour to mention to this House that Mr.
Speaker is absent.
M. BEDARD (président suppléant): Présentation de
pétitions.
M. LALONDE: M. le Président, je propose, secondé par M.
Crépeau, que les articles 615 et 616 du règlement soient
suspendus et qu'il me soit permis de présenter la pétition de la
cité de Montréal demandant l'adoption d'une loi modifiant la Loi
concernant la Commission de transport de Montréal, et que cette
pétition soit maintenant présentée, lue et
reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. DIONNE: M. le Président, pour M. Brown, je propose,
secondé par M. Blank, que les articles 615 et 616 du règlement
soient suspendus et qu'il lui soit permis de présenter la
pétition de « The Montreal Amateur Athletic Association »
demandant l'adoption d'une loi modifiant sa charte et que cette pétition
soit maintenant présentée, lue et reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. GODBOUT: M. le Président, j'ai l'honneur de proposer,
secondé par le député de Québec-Centre, que les
articles 615 et 616 du règlement soient suspendus et qu'il me soit
permis de présenter la pétition de Philippe Drapeau et autres,
demandant l'adoption d'une loi concernant la succession de Joseph Drapeau et
que cette pétition soit maintenant présentée, lue et
reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
Lecture et réception de pétitions. Présentation de
rapports de comités élus.
M. CREPEAU: M. le Président, j'ai l'honneur de présenter
le premier rapport du comité spécial institué pour
étudier la Loi de la contestation des élections provinciales.
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
La question esquimaude
M. JOHNSON: M. le Président, M. Laing, député de
Colombie et ministre des Affaires du Nord, aurait déclaré
à Ottawa ce qui suit: « Je tiens à réaffirmer que
l'autorité suprême, relativement aux Esquimaux, continuera de
reposer entre les mains du Fédéral. »
J'aimerais-savoir, du ministre des Richesses naturelles, que veut dire
exactement cette affirmation de monsieur Laing et, deuxièmement,
est-elle partie de la convention à laquelle on est venu samedi
dernier?
M. RENE LEVESQUE: Alors, M. le Président, après avoir
passé 7 ou 8 heures à négocier ou à discuter samedi
dernier, avec trois ministres fédéraux, le député
de Jacques-Cartier, ministre d'Etat, et votre serviteur en sont arrivés
à un texte incorporant essentiellement des principes
généraux qui devraient guider l'accord mutuel des deux parties en
discussion, les principes généraux qui devraient guider tout
accord de transfert, et aussi l'établissement d'un comité de
travail pour mettre ces principes généraux sur papier, de
façon pratique et réalisable.
Il est entendu que monsieur Laing, en parlant de l'autorité
suprême, veut dire simplement une chose que la Chambre aura l'occasion de
juger, parce que les documents seront déposés, de toute
façon, aussitôt après que le Conseil des ministres les aura
vus, mais veut dire une chose tout simplement, c'est ce pouvoir
évidemment suprême de légiférer que, je pense,
(aucun interprète jusqu'ici, en tous cas, que nous avons
consulté, n'a pu démentir) ce pouvoir qui a été
reconnu au gouvernement fédéral, le pouvoir de
légiférer qui a été reconnu au gouvernement
fédéral par le jugement de la Cour Suprême en 1939. Alors,
il est évident que pour enlever ce pouvoir, y compris l'avis des
interprètes constitutionnels du Québec, pour l'enlever, il
faudrait l'amendement à la constitution ou un nouveau jugement.
Or, il ne s'agissait pas de ça du tout, il ne s'agit pas encore
de ça. C'est une autre question qui peut faire partie de tous les cas
contentieux qu'on voudra entre Québec et Ottawa; mais il s'agit, dans le
cas présent, d'obtenir d'Ottawa, peut-être d'une façon plus
éclairée et plus réfléchie que ce qui a
été fait en 1949 pour Terre-Neuve, d'avoir exactement ce que
Terre-Neuve a obtenu, c'est-à-dire l'administration normale de domaines
concernant les Esquimaux, qui sont des domaines provinciaux partout ailleurs
dans la province, c'est-à-dire l'administration des choses
économiques, de l'éducation
et de la santé, c'est tout.
Pour ce qui est des amendements à la constitution, il est
évident que ce n'était pas notre mandat, et que ce n'est pas non
plus ce à quoi on s'attendait.
M. JOHNSON: Le ministre s'attend-t-il de pouvoir nous communiquer des
documents officiels un peu plus tard au cours de la semaine?
M. RENE LEVESQUE: Bien, si le chef de l'Opposition a lu le
communiqué conjoint, (plus ou moins baroque dans son dernier paragraphe,
on a été obligé de le rédiger vite) qui a
été publié samedi soir, il est entendu qu'aussitôt
que ça aura été présenté, ces textes
partiels, qui sont à toutes fins pratiques les cadres très
généraux d'une entente de transfert, seront déposés
ici. Aussitôt qu'ils auront été vus par le Conseil des
ministres, et à Ottawa et à Québec, ils seront
déposés ici. Ils seront publiés de toute façon,
qu'ils soient ou non ratifiés.
Vol d'armes à Shawinigan
M. JOHNSON: M. le Président, le procureur général
a-t-il des nouvelles à nous communiquer relativement au vol
perpétré dans un arsenal de l'Armée canadienne à
Shawinigan?
M. HAMEL (St-Maurice): Ma réponse est: je n'ai pas d'autre
nouvelle depuis la dernière fois que j'en ai parlé à cette
Chambre.
M. BELLEMARE: C'est impertinent.
M. JOHNSON: Relativement aux cagoulards, M. le Président, le
ministre a-t-il d'autres nouvelles à nous communiquer?
M. HAMEL (St-Maurice): Il y en a quatre qui attendent leur
procès, les autres sont recherchés.
UNE VOIX: C'est clair. M. LAPALME: Numéro 30. Vente de
terres
M. BERNATCHEZ: Une minute s'il vous plaît. J'ai une question
à poser au ministre de l'Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture est-il au courant qu'une vingtaine de
cultivateurs du comté de Mégantic, soit des paroisses
Ste-Anastasie et de Lyster, sont menacés de voir leurs
propriétés vendues par le Conseil de comté à la
suite d'une réclamation du ministère de l'Agriculture faite au
Conseil de comté à cause de travaux de drainage?
UNE VOIX: Le comté de Mégantic.
M. COURCY: M. le Président, depuis environ 10 ans,
peut-être quelques années de plus, les députés de
l'Union nationale, la veille des élections, disaient au conseil du
comté ou au conseil de paroisse: « Ne payez pas...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. COURCY: Vous demandez une question?
M. JOHNSON: M. le Président, l'article concernant les questions
est clair. La question doit être posée de façon à ne
soulever aucun débat, mais la réponse également. Quand on
porte une accusation, j'allais dire, aussi peu intelligente, on
peut s'attendre à des réponses, M. le Président.
UNE VOIX: Il n'a rien dit encore.
M. COURCY: M. le Président, je recommence. Contrairement à
ce que faisait l'Union nationale suivant les lois et les règlements du
ministère de l'Agriculture, nous avons fait parvenir à chacun des
conseils municipaux, à chacun des conseils de comté, les comptes
dus depuis nombre d'années au gouvernement de la province, lesquels
comptes, d'après les informations que nous avons de ces mêmes
comtés municipaux, de ces mêmes conseils de comté,
semblaient être enlevés dans les livres du gouvernement par la
parole du candidat ou du député de l'Union nationale.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai une autre question à
poser au ministre de l'Agriculture,...
M. COURNOYER: Au nom de tous les autres conseils de comté.
M. BERNATCHEZ: ... est-il au courant qu'une vingtaine de cultivateurs
par l'intermédiaire de M. Octave Gosselin et de M. Elphège
Boissonnot de Ste-Anastasie, ont remis au député du comté
de Mégantic une requête priant le ministre de l'Agriculture et de
la Colonisation d'étudier leur demande à savoir de leur venir en
aide après étude du problème? Est-ce
que le ministre pourrait me dire s'il a reçu la requête
présentée par les intéressés?
M. COURCY: M. le Président, je reçois des requêtes
à peu près semblables de tous les comtés de la province
à qui nous avons fait cette réclamation. Chacune de ces
requêtes sera étudiée et nous leur disons que nous sommes
prêts à prendre entente avec chacun des groupements.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai une autre question à
poser au ministre de l'Agriculture. Le ministre de l'Agriculture sait-il que
les intéressés n'ont pas eu de nouvelles, aucune réponse
à leurs démarches et qu'ils sont sommés par les
autorités du conseil de comté de voir à prendre position,
à savoir de payer avant le 11 mars, parce qu'après cette date
leur propriété, leur ferme sera yendue par le conseil de
comté.
M. COURCY: Le député vient justement de le dire, le
conseil de comté a fait parvenir des lettres à des individus.
C'est leur responsabilité d'après la loi et d'après les
règlements que nous avons.
M. BERNATCHEZ: Une autre question, M. le Président, au ministre
de l'Agriculture. Pourrait-il nous dire pour quelle raison il n'a pas
donné de réponse à la requête qui lui a
été présentée, si présentation il y a eu,
par l'intermédiaire du député de Mégantic? Les
cultivateurs, c'est facile à comprendre...
M. LAPORTE: A l'ordre, à l'ordre, M. le Président.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: A l'ordre, messieurs.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai posé une question au
ministre...
M. LAPORTE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. JOHNSON: On a un nouveau vice-premier ministre?
M. LAPORTE: Non, mais on a un député qui pose des
questions qui sont hors d'ordre. Ce n'est d'ailleurs pas nouveau de l'autre
côté de la Chambre.
M. JOHNSON: Il y a un vice-premier ministre pour faire ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. LAPORTE: M. le Président, en vertu de l'article 114, je pense
que c'est clair, les questions ont pour but de demander des renseignements et
non pas d'en donner. Deuxièmement, il n'y a aucune urgence dans ce que
demande actuellement le député...
M. JOHNSON: Ah non?
M. LAPORTE: ...et ses questions pourraient être inscrites au
feuilleton. Troisièmement, le règlement interdit les questions
successives qui veulent dire la même chose.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de Chambly a
invoqué le règlement à l'article 114 et, au soutien de
cette intervention, il dit que, deuxièmement, il n'y a pas d'urgence. Je
pense que vous devriez considérer qu'il y a urgence puisque,
d'après la déclaration du député de
Lotbinière, déclaration non contredite, il...
M. LAPORTE: Non contrôlée.
M. JOHNSON: ...est question de la vente imminente de 20 terres de
cultivateurs dans une seule paroisse par suite des exactions du ministre de
l'Agriculture sur les instructions...
M. LAPORTE: Tut! Tut!
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: A l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: ... probablement du ministre du Revenu.
M. COURCY: M. le Président,... DES VOIX: A l'ordre.
M. LE PRESIDENT: J'ai entendu la question posée par le
député de Lotbinière jusqu'au moment où il allait
lui-même énoncer des faits. Je crois que le ministre a entendu la
question. S'il veut y répondre immédiatement...
M. COURCY: C'est justement par souci de l'ordre au sein de mon
ministère et pour respecter une loi que nous avons fait cette demande
aux conseils municipaux qui sont les responsables. Que les conseils municipaux
se tournent à leur tour auprès du cultivateur qui a signé
un acte d'accord et qu'il a accepté à l'avance sous sa signature
de payer sa contribution, sa part qui
est due pour les dits travaux, eh bien, à ce moment, je crois
qu'il est logique que le ministère de l'Agriculture, d'ailleurs comme
tous les autres ministères, si nous voulons mettre de l'ordre dans
l'administration, fasse appel au remboursement.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai une question à poser
au ministre de l'Agriculture. Je demande au ministre de l'Agriculture s'il a
pris connaissance, s'il a répondu ou s'il répondra à la
requête des cultivateurs intéressés avant le 11 mars, date
après laquelle les propriétés seront vendues par le
conseil du comté? C'est cela que je veux savoir.
M. COURCY: M. le Président, je regarderai. Je ferai revenir le
dossier et si je n'ai pas répondu...
M. JOHNSON: Ah!
M. COURCY: ... je réponds immédiatement que cette question
relève du conseil de comté ou du conseil municipal.
M. BERNATCHEZ: M. le Président... UNE VOIX: J'ai une question
à poser.
M. BERNATCHEZ: ... je pose une nouvelle question au ministre de
l'Agriculture, et si vous ma permettez, je vais lui donner quelques
explications.
DES VOIX: Non.
M. BERNATCHEZ: Non!
M. BRISSON: Il ne comprend pas.
M. BERNATCHEZ: Le ministre de l'Agriculture a-t-il reçu une
requête d'une vingtaine de cultivateurs lui exposant leur situation et
demandant de faire une étude particulière de cette requête
avant la date indiquée?
M. COURCY: M. le Président, c'est par centaines que les
requêtes entrent au bureau. Si le député veut me
donner...
UNE VOIX: Répondez donc à la question.
M. COURCY: Ne vous excitezpas! M. le Président, ils s'excitent,
ils sont nerveux. C'est curieux...
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: A l'ordre, messieurs.
M. COURCY: Si le député, M. le Président,...
M. JOHNSON: Jamais autant que le député de
Mégantic.
M. COURCY: ... veut me donner le nom de la paroisse, je vais faire le
relevé immédiatement.
UNE VOIX: C'est ça. Ce n'est pas malin ça.
M. BERNATCHEZ: Oui, M. le Président, je. désire fournir au
ministre de l'Agriculture les renseignements suivants: il s'agit des
intéressés dans l'amélioration du cours d'eau
Gosselin-Moisan des paroisses de Ste-Anastasie, de Lyster...
DES VOIX: A l'ordre!
M. COURCY: De quelles paroisses?
M. BERNATCHEZ: M. le Président, voyez comme les gens de l'autre
côté de la Chambre sont intéressés lorsqu'il s'agit
de discuter des problèmes concernant l'agricuiture.
M. COURCY: De quelles paroisses, s'il-vous-plaît?
M. BERNATCHEZ: Il s'agit, M. le Président, du cours d'eau
Gosselin-Moisan...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... situé dans les paroisses de Lyster et
Ste-Anastasie, comté de Mégantic.
M. COURCY: Très bien. Merci.
M. BERNATCHEZ: Là, 20 cultivateurs
intéressés...
M. COURCY: Très bien, j'en ai assez.
M. BERNATCHEZ: ... ont soumis au ministre une requête exposant
leur situation.
M. COURCY: M. le Président, est-ce que le député de
Lotbinière a dit à ce conseil municipal de ne pas payer, qu'il
arrangerait ça?
DES VOIX: C'est ça! C'est ça!
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: A l'or-
dre, à l'ordre.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je réponds à la
question du ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Je n'ai pas dit
aux cultivateurs de Mégantic de ne pas payer que nous arrangerions
ça, mais j'ai dit aux cultivateurs de Mégantic: « Si vous
avez présenté une requête à votre
député, et que ce dernier s'est chargé de la transmettre
au ministre de l'Agriculture, il me semble que la décence la plus
élémentaire, c'est d'avoir une réponse, et je vais poser
la question au ministre en votre nom en Chambre.
M. COURCY: M. le Président, je n'ai pas de leçon de
décence à recevoir du député de
Lotbinière.
UNE VOIX: , Je ne suis pas sûr.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: A l'ordre messieurs! Affaires du jour.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre a dit, à un
moment donné, que les requêtes seraient étudiées au
mérite, et qu'il essaierait de trouver une solution. Est-ce que, dans
l'éventail des solutions, il y a la possibilité d'une
réduction, ou même d'une annulation de la créance?
UNE VOIX: Vous ferez payer ça par le candidat de l'Union
nationale.
M. COURCY: En temps et lieu, M. le Président, et chacun des cas
sera étudié à son mérite.
M. JOHNSON: Mais est-ce que, dans un cas quelconque, je n'en
spécifie aucun, on peut même espérer qu'il y ait une
réduction?
M. COURCY: M. le Président, je suis en train de régler,
avec cette affaire là, les traîneries de l'Union nationale.
UNE VOIX: Ah!
M. JOHNSON: M. le Président, le. ministre sera peut-être
surpris d'apprendre que les travaux qui font l'objet de l'intervention du
député de Lotbinière, ont été
effectués depuis 1960.
DES VOIX: Ah, Ah!
M. COURCY: Le chef de l'Opposition sera peut-être malheureux
d'apprendre que, depuis 1945,...
M. COURNOYER: Dites-lui que ce n'est pas vrai.
M. COURCY: ... dans 50% des comtés de la province...
M. JOHNSON: Non!
M. COURCY: ... à chacune des élections, le candidat de
l'Union nationale, ancien député, s'en allait avertir les
conseils de comtés de ne pas payer, qu'il arrangerait ça.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Al'ordre! M. JOHNSON: M. le
Président...
M. COURCY: ... et ils ne l'ont jamais arrangé, parce qu'ils n'ont
jamais amendé la loi.
M. JOHNSON: M. le Président, vous avez permis au ministre...
DES VOIX: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Al'ordre messieurs!
M. JOHNSON: ... vous avez permis au ministre de taire une
intervention...
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT; Al'ordre! Il est évident qu'on
s'éloigne beaucoup de la période des questions et qu'on entame
plutôt une discussion, même un débat, au sujet de cette
question agricole. Alors si on veut en faire un débat, les
députés savent qu'ils ont droit de le faire en vertu d'une
motion, mais il n'est pas permis, à ce stade-ci des procédures,
d'entamer un débat. J'appelle les affaires du jour.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai une question à poser
au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation est-il au courant que son ministère,
depuis 1960, a exécuté des travaux d'amélioration dans le
cours d'eau Gosselin-Moisan de Ste-Anastasie et Lyster, comté de
Mégantic? Alors, c'est précisément de quoi il s'agit: des
travaux exécutés depuis 1960 par l'actuel ministre de
l'Agriculture.
DES VOIX: A l'ordre!
M. COURCY: M. le Président, si le député
veut une réponse, qu'il me donne la chance d'aller chercher
l'information.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Affaires du jour.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, est-ce que le ministre de
l'Agriculture pourrait me donner le montant global des réclamations,
pour toute la province, à l'item en question?
M. COURCY: Non. DES VOIX: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Al'ordre! Ce genre de question...
M. COURCY: Sur le feuilleton.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: C'est une question évidemment de
celles qui doivent être inscrites au feuilleton par avis de question. Ce
n'est pas d'intérêt public immédiat de poser de telles
questions, le député le sait et il y a déjà toute
une série de questions à peu près similaires au feuilleton
et je suggère au député de suivre la même
procédure.
Affaires du jour.
Institut Prévost
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre de la Santé
voudrait-il nous informer relativement à l'enquête tenue à
l'institut Prévost. Où en sont rendues les choses?
L'enquête est-elle terminée? Le rapport a-t-il été
déposé et quand sera-t-il rendu public?
M. COUTURIER: L'enquête est peut-être terminée, le
rapport n'a pas été déposé encore.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Affaires du jour.
M. LAPALME: Numéro 30.
Comité des subsides
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: M. Lapalme propose que je quitte maintenant
le fauteuil et que la Chambre se forme de nouveau en comité des
subsides. Cette motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEAUPRE (Président du comité plénier): Affaires
culturelles, article numéro 4.
M. LAPALME: M. le Président, je voudrais ajouter quelques
renseignements à ce qui a été dit hier sans vouloir
reprendre un débat, il s'agit simplement d'une rectification.
Premièrement j'avais référé le chef de l'Opposition
au livre intitulé « Israël, terre de promesses » je
croyais que le livre avait été distribué, mais il n'a
même pas encore été acheté par le ministère,
mais demande en a été faite, Je ne sais pas à quel moment
il pourra être distribué. En second lieu lorsqu'il a
été question de « Vie des arts », je n'ai pas
donné un renseignement détaillé, ce renseignement le
voici: une subvention complémentaire de $4,800 s'ajoutant à
$5,200 en abonnement a été proposée par le
ministère à la Trésorerie, le 5 février. Nous
attendons l'autorisation de la Trésorerie.
Et enfin, sur un sujet qui fait l'accord de tout le monde, je voudrais
simplement apporter un témoignage. Il s'agit de la langue
française dont le chef de l'Opposition et celui qui parle en ce moment
ont évoqué la détérioration chez nous et en France.
Je suis convaincu que nombre de députés ont du lire dans «
Le Devoir » de ce matin, une dépêche de Paris
intitulé « De la défense de la langue française
à la revue des Folles Bergères ». Je crois qu'il vaut la
peine de, je ne dirais pas jeter cet article dans le débat, mais
d'apporter le témoignage d'un Français. En réalité
on pourrait intituler l'article en tant que la langue est concernée,
« les Français vus par les Français ». J'avais
précisément hier cité René Etiemble dans un article
publié dans la revue « Réalité » dans lequel
il écrivait toute une page avec le style actuel des journaux
français.
L'article d'aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas lu, vaut la peine
d'être revu. Emus par l'altération, sinon la dégradation du
parler de Voltaire M. Etiemble, professeur à laSorbonne dénonce
le péril dans un livre récemment paru au titre significatif:
« Parlez-vous français? » l'ouvrage publié à
dessein dans la collection populaire des livres de poche intéresse
48,000,000 de Français quelque 120,000,000 de francophones. Le nouveau
français qui fait transpirer d'indignation l'auteur, est appelé
par. celui-ci le « sabir atlantique » un composé
d'anglomanies et d'américanofolies. D'ailleurs, René Etiemble
appelle cette même langue écrite dans les journaux français
de l'heure le babélien, ... babel...
M. BELLEMARE: Ah, « Babélien ».
M. LAPALME: Le nouveau français qui fait transpirer d'indignation
est appelé par celui-ci le « sabir atlantique ». Pour
renforcer sa thèse,
qui est aussi une défense et illustration de la langue
française à l'image de Malherbe et de ses amis de la
Pléiade, M. Etiemble cite de nombreux exemples et conte cette histoire;
« Papa et Toto sont devant le petit écran de
télévision. Fascinés, ils écoutent le
présentateur: « Un hold-up a eu lieu ». « Papa,
ça veut dire quoi un oledup? » (Evidemment, tout le monde a
compris qu'il s'agit d'un hold-up, que l'on prononce en France un oledup, comme
on dit un léadère pour un « leader ».) Le
présentateur poursuit; « Nous étions en plein suspense.
» (Le mot anglais « suspense » que tous les critiques de
cinéma emploient.) Et alors Toto dit: « Mais qu'est-ce que c'est
qu'un suspense? » « Maintenant, c'est l'évocation toujours,
en franglais, d'une course à pied; « en athlétisme indoor
». (« Indoor », c'est écrit couramment dans tous les
journaux français, ça.) Toto s'inquiète auprès de
son père; « Qu'est-ce que c'est qu'indoor? »... Il ne suffit
pas de dénoncer le mal, ii faut encore lui trouver remède. M.
Etiemble rend responsables de la diffusion du « sabir atlantique »
la presse, la radio, la télévision, suggère, puisque la
langue de Rabelais, en raison de sa verdeur, est interdite sur les ondes
officielles, d'étendre cette interdiction au franglais. « La
question est posée à M. André Malraux, ministre de la
Culture. »
Nous faisons souvent des affirmations, mais il est bon, je crois, que de
temps à autre, on puisse citer des experts en linguistique
français qui viennent dénoncer un état de choses dans un
pays comme la France. Il n'est donc pas surprenant que nous ayons à
dénoncer nous aussi un état de choses. Je ne veux pas ouvrir un
débat, c'était simplement un témoignage étranger
que j'apportais. Je voudrais maintenant que l'on revienne à l'article et
j'espère que les grandes manifestations d'éloquence d'hier soir
vont faire place à une étude sereine du budget du
ministère des Affaires culturelles.
M. TALBOT: M. le Président, est-ce que les mêmes
corruptions se trouvent dans les autres langues européennes, langue
allemande, langue italienne?
M. LAPALME: La, je ne sais pas. L'Anglais ne s'en plaint pas tellement;
quant à l'Allemand, je n'en sais rien.
M. JOHNSON: Mais est-ce que les Anglais ne sont pas un peu plus ouverts
à la corruption qu'autrefois dans leur langue?
UNE VOIX: Ils sont plus gueuleurs!
M. LAPALME: S'ils ne sont pas plus, quoi?
M. JOHNSON: Mais je pense qu'on se plaint, dans certains milieux
anglais, d'une corruption, de l'envahissement de l'américain, de
l'anglais à l'américaine.
M. LAPALME: Ah, par l'américain, oui, ah oui. Il y a une
dénonciation générale en Angleterre contre
l'américain.
M. JOHNSON: Et contre l'envahissement de la langue par
l'américain. Même la langue américaine est en train de se
corrompre, si l'on veut, le mot est un peu fort. On me rapporte par exemple
que, dans une compagnie canadienne qui fait affaires partout aux Etats-Unis, il
y a de très fortes pressions des directeurs régionaux de l'Ouest
américain et du Sud-Ouest pour utiliser l'épellation
écourtée de certains mots. M. le Président, je pense que
le ministre serait intéressé à prendre note de ce fait.
Non que ça corrige notre problème, mais nous nous sentons moins
malheureux de constater qu'il y en a d'autres, dans d'autres milieux, qui sont
aussi malheureux que nous. Et on insiste beaucoup, dans certaines parties des
Etats-Unis, pour employer l'épellation écourtée de
certains mots comme « nite » au lieu de « night », et
à l'avenant, au point où on fait pression au siège social
de la compagnie à Montréal pour que, dans les circulaires, on
utilise cette épellation écourtée.
M. le Président, je ne voudrais pas prolonger le débat sur
ce point, mais le député de Montmorency aurait une question
à poser.
M. GERVAIS: M. le Président, en marge du franglais de certains
journaux parisiens, est-ce que le ministre se proposerait d'offrir certaines
bourses aux journalistes français, pour venir apprendre la langue
parlée dans « La belle province » ?
M. LAPALME: Ah, je n'ai pas cette prétention.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le sous-article 2 est adopté? Le
musée Laurier, nous étions rendus là hier soir, nous
parlions de St-Lin.
Est-ce que le sous-article 2 serait adopté?
M. JOHNSON: Est-ce qu'on est passé de Laurier à M.
Duplessis hier soir?
M. LE PRESIDENT: Nous étions rendus à l'article 2.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on s'est rendu au Cap-de-la-Madeleine?
M. LE PRESIDENT: Le musée Provencher, sous article 3
adopté?
M. TALBOT: Qu'est-ce que c'est que le musée Provencher?
UNE VOIX: C'est à Cap-Rouge, ça.
M. LAPALME: Ce sont, (celui-là et les trois suivants), ce sont
des vieilles maisons canadiennes qui ont été achetées par
la Commission des monuments historiques. Leur principal mérite
réside, d'abord dans l'architecture de la maison, dans
l'intérieur de la maison, il y avait de vieux meubles, des meubles qui
font partie de ce qu'on appelle le mobilier ancien du Canada français;
il y a là un gardien, n'importe qui peut y entrer.
M. LE PRESIDENT: L'article 3 est adopté?
M. LAPALME: Le plus important est l'hôtel Chevalier.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4? Sous-article 4
adopté?
M. BELLEMARE: Pourquoi l'hôtel Chevalier a-t-il une augmentation
si considérable de $9,000?
M. LAPALME: L'hôtel Chevalier, c'est la plus belle des maisons que
nous ayons, je crois, du moins à la Commission des monuments
historiques, et probablement dans la ville de Québec en tant que le
régime français soit concerné, Situé en bas,
près de Notre-Dame des Victoires, l'hctel a coûté
énormément cher à cause des achats que nous avons
été obligés de faire afin de le dégager; alors il y
a donc eu le coût de l'hôtel, à ce moment-là, plus le
coût des propriétés qui peu à peu, dégageront
tout l'ensemble. Ensuite, il y a eu les réparations à
l'intérieur, c'est assez intéressant. La réfection est
d'ailleurs terminée,... elle n'était pas terminée, oui je
confonds deux maisons! Dans la moment, l'augmentation exigée, qui part
de $2,400 à $11,000, provient du fait qu'il faudra 4 gardiens à
42 heures par semaines, parce qu'il faut qu'il soit bien gardé, bien
protégé. C'est un hôtel qui va être
utilisé.
M. BELLEMARE: Est-il complètement meublé
présentement?
M. LAPALME: Trois-quart meublé, il n'était pas
complètement meublé la dernière fois que j'y suis
allé. On veut le meubler avec du mobilier de style canadien.
M. LE PRESIDENT: Article 5 adopté. 3. Archives de la
province.
M. TALBOT: Qui est archiviste de la province?
M. LAPALME: M. Weilbrenner.
M. GERVAIS: Combien d'employés aux archives de la province?
M. LAPALME: Ah, aux archives, un instant. 14 plus 3 gardiens. M.
Weilbrenner archiviste, M. Roland Auger, conseiller technique, M. Antoine
Pelletier, bibliothécaire, M. Fleury, technicien, une technicienne, une
secrétaire, une technicienne, un technicien, un commis, un commis, une
assistante-bibliothécaire, Mlle Robitaille, une technicienne, une
technicienne, une commis dactylo, et trois gardiens.
M. TALBOT: Qu'est-il advenu de M. Antoine Roy qui était...
M. LAPALME: Il est muté au secrétariat.
Nous avons besoin d'un bibliothécaire et de trois conseillers
techniques, c'est-à-dire de trois archivistes à $6,000 par
année. Par conséquent, notre demande au budget était de
$99,870. nous en avons fait un compte rond de $100,000,
M. TALBOT: Vous allez payer tous ces archivistes-là avec le
$9,000 supplémentaire? Est-ce que le ministère va payer tout son
nouveau personnel avec le $9.000 supplémentaire?
M. LAPALME: Non, ce n'est pas avec le $9,000 supplémentaire;
parce que le député de Chicoutimi fait sans doute allusion au
budget de l'année précédente, et au budget de cette
année?
M. TALBOT: Oui.
M. LAPALME: Bon, il y a eu des départs; on a eu une
période sans archiviste; j'ai nommé hier les personnes qui
étaient parties, par exemple, qui n'ont pas été
remplacées comme M. Ouellet; au autre je crois et le total s'explique
très facilement. Le personnel que nous avons à l'heure actuelle,
$60,400, les gardiens, $67,000. Si nous prenons les augmentations statutaires,
les rémunérations d'étudiants et les reclassifications,
nous atteignons $75,000 et si
nous demandons un bibliothécaire et trois conseillers techniques
nous avons un ajouté de $18,000 ou $24,000, nous atteignons, $99,870;
alors le décalage qui s'opère, en apparence, est dû
principalement à des gens qui sont partis; et il est possible
qu'à la fin de l'année prochaine, nous ayons un nombre
inférieur, avec une ou deux personnes de moins peut-être.
M. LE PRESIDENT: L'article 3 adopté. Article 4,
bibliothèque.
M. TALBOT: Sur l'article 3, je vois qu'on demande une augmentation
considérable pour l'achat de livres et documents historiques. Est-ce que
le ministère a des achats spéciaux en vue, ou bien si c'est
simplement parce qu'il veut, à l'avenir, acheter plus?
M. LAPALME: Non. Aux archives, tout d'abord, nous avons
été un grand nombre de mois sans archiviste. La demande avait
été faite à la Commission du service civil et nous avons
dû attendre assez longtemps. Pendant cette absence, il n'y a pas eu
d'achat de livres ou de documents historiques, en sorte que la dépense
au moment où je parle, la dépense payée, je ne sais pas
à combien ça s'élèvera exactement le 31 mars, le
dépense à ce titre n'a été que $2,252,
c'est-à-dire au 1er janvier 1964. Il n'y avait pas d'archiviste depuis
le 1er avril, là je parle de l'an dernier.
Quant à cette année, il s'agit de microfilms, et de se
pourvoir d'archives en France et à Ottawa. Archives du Québec,
salaires, traitements, bibliothèque, achat de livres et collection de
livres, d'incunables, et de canadiana rares; achat de documentation, divers,
historique, biographique, généologique, achat de photographies et
de microfilms, et de fonds particuliers offerts occasionnellement, et de
recherches dans différents bureaux d'archives; les frais de rapport ou
les frais d'impression du rapport annuel des archives de la série des.
inventaires, et le reste.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4, adopté?
M. DOZOIS: M. le Président, article 4, bibliothèque
St-Sulpice. Le ministre peut-il nous dire s'il est satisfait de la
fréquentation, et de l'utilité pour le gouvernement de maintenir
la bibliothèque St-Sulpice. Ne vaudrait-il pas mieux conclure une
entente avec la ville de Montréal pour que cette bibliothèque
soit intégrée dans le système des bibliothèques
municipales de la ville de Montréal? Je pose la question. Je n'ai pas de
suggestion à faire, mais j'aimerais avoir la réaction du ministre
qui a sans doute étudié cet aspect du problème de la
bibliothèque St-Sulpice.
M. LAPALME: C'est une question d'ailleurs qui a été
discutée encore récemment. Je ne sais pas qui j'ai
rencontré de la ville, je ne sais pas, je ne me rappelle pas exactement
si j'en ai parlé avec un fonctionnaire, ou bien avec le président
du comité exécutif, ou avec le maire, je ne sais pas qui m'a
parlé de ce problème. Je n'ai pas l'intention de faire une
digression là-dessus, je ne suis pas prêt à donner une
opinion.
La fréquentation de St-Sulpice est de 60,000 à 70,000
personnes par année. Les locaux sont insuffisants. Nous avons
été, je ne sais pas combien de temps, sans bibliothécaire
cette année. M. Georges Cartier, qui vient de l'UNESCO, a
été nommé seulement le 13 novembre 1963, mais n'est
entré en fonction que le 10 février, il y a quelques jours; alors
que la demande avait été faite à la Commission du service
civil depuis le 16 avril 1963. Il est très difficile à l'heure
actuelle de trouver des bibliothécaires. La ville de Hull, la
régionale de Hull, ne peut pas en trouver.
A l'heure actuelle nous retenons même une subvention pour la
régionale, parce que nous ne voulons pas que ça parte simplement
avec des amateurs; nous exigeons qu'ils aient un bibliothécaire avant
d'entreprendre cette grande chose, et on n'en trouve pas. De même qu'il
est très difficile de trouver des conservateurs de musées, par
exemple. C'est un monde spécialisé, au sujet dequel il n'y avait
presque pas de demandes depuis quelques années; mais maintenant,
à travers toute l'Amérique du Nord, on en demande; et même
des Canadiens français s'en vont dans ce domaine aux Etats-Unis.
La situation de la bibliothèque St-Sulpice n'est pas dans une
situation satisfaisante dans le moment. On sait que nous donnons un montant
considérable (on y verra tout à l'heure) à la
bibliothèque municipale de Montréal, précisément
à cause des services qu'elle dispense dans d'autres quartiers de la
ville. Que faudra-t-il en faire exactement? Je ne serais pas prêt
à me prononcer, mais la question est intéressante.
M. DOZOIS: Quel est le salaire que vous payez au nouveau
bibliothécaire?
M. LAPALME: $10,200.
M. TALBOT: Comment s'appelle-t-il?
M. LAPALME: M. Georges Cartier.
M. GERVAIS: Le ministre a dit que les conservateurs de musées
sont rares. Quel traitement offre-t-U aux conservateurs de musées?
M. LAPALME: J'ai eu la liste. Je l'ai eue dans les mains, mais je ne
sais pas où la retrouver.
M. TALBOT: Quelles qualifications exige-t-on pour un conservateur de
musée?
M. LAPALME: Ah! Bien là, il faudrait que j'aie la liste
d'éligibilité de la Commission du service civil. On ne peut plus
prendre d'amateurs. Il faut que ce soit des gens qui aient des qualifications
bien déterminées, des cours de bibliothéconomie ou comme
conservateur de musée, évidemment, il faut qu'il y ait du...
Je m'interromps, c'est $9,600. La question du député de
Montmorency, relativement aux conservateurs de musées, le salaire est de
$9,600.
M. TALBOT: Est-ce qu'il se donne dans la province des cours de formation
des conservateurs de musées?
M. LAPALME: De bibliothèque, oui. Il y a. des cours de
blbliothéconomie.
M. TALBOT: Oui, je le sais.
M. LAPALME: Pour les conservateurs de musées, il n'y a pas de
cours là-dessus.
M. TALBOT: Je sais qu'en Europe, par exemple, en France
particulièrement, il y al'école du Louvre qui conduit souvent
à ça. Il n'y a rien de pareil dans la province de
Québec.
M. LAPALME: M. Morisset est passé par là.
M. LE PRESIDENT: Adopté, article 4.
M. TALBOT: Est-ce que l'on donne des bourses pour essayer de former des
conservateurs de musées?
M. LAPALME: Je dois dire qu'à l'heure actuelle, le
ministère des Affaires culturelles n'était pas autorisé
à donner des bourses. Je ne sais pas si le ministère de
l'Education en donne, ce sont des bourses de perfectionnement ça.
M. TALBOT: Quel est le nombre des volumes dans la bibliothèque
St-Sulpice?
M. LAPALME: S'il ne paraît pas dans le rapport, je suis absolument
incapable de répondre. Je ne me rappelle pas.
M. JOHNSON: Il ne paraît pas.
M. LAPALME: Je pourrais donner les renseignements un peu plus tard, dans
le moment je ne l'ai pas.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. JOHNSON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 5, « Inventaire d'oeuvres d'art
».
M. TALBOT: Qui est-ce qui s'occupe de l'inventaire des oeuvres
d'art?
M. LAPALME: Le directeur de... Quelle est la question posée
par...?
M. TALBOT: J'ai demandé qui est-ce qui s'occupait
particulièrement de l'inventaire des oeuvres d'art? Est-ce que c'est
encore M. Moris set?
M. LAPALME: Bien il y a, disons, deux ans, c'était le fils de M.
Morisset. Comment s'appelle-t-il? Son prénom? Jean-Paul Morisset qui est
rendu maintenant au musée d'Ottawa et à l'heure actuelle,
payé cependant par le musée au titre « musée
». A l'heure actuelle le directeur de l'inventaire des oeuvres d'art est
M. Gérard Morisset.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TALBOT: Où en est rendu cet inventaire et qu'est-ce qu'on
propose d'inventorier cette année?
M. LAPALME: Pour l'instant je ne pourrais pas me rendre beaucoup plus
loin que ce qu'il y a dans le rapport par exemple. Si le député
de Chicoutimi me le permet, plutôt que de relire toute une belle liste
qui est assez fastidieuse, je pourrais en faire faire des copies et les
déposer...
M. TALBOT: Sûrement.
M. LAPALME: ... même si nous avons terminé la discussion
des estimations budgétaires. Alors on va faire faire des copies et en
remettre au chef de l'Opposition et au député de Chicoutimi, s'il
vous plaît.
M. TALBOT: Et je vois qu'il y a sous ce poste « inventaire des
oeuvres d'art », il y a des traitements pour $32,000. Est-ce que c'est un
service social du musée ou du ministère?
M. LAPALME: Du minisière.
M. TALBOT: Du ministère. Et alors, M. Morisset qui s'occupe
à l'heure actuelle de cet inventaire est-il payé...
M. LAPALME: Non, il est payé par le musée. Il est
payé sous le titre « musée » parce qu'il était
directeur du musée.
M. TALBOT: Je veux dire, est-ce que ça lui donne double
salaire?
M. LAPALME: Non, non, le même salaire. M. TALBOT: Le même
salaire.
M. LAPALME: Oui et c'est la raison pour laquelle il y a un
assistant-conservateur à l'heure actuelle. Un conservateur adjoint dans
la personne de M. Claude Picher au musée.
M. TALBOT: Pour permettre à M. Morisset de s'occuper plus
spécialement de l'inventaire des oeuvres d'art?
M. LAPALME: C'est ça.
M. LE PRES1DENT: Adopté. « Archéologie ».
M. TALBOT; Qu'est-ce que comprend cette section, «
archéologie »?
M. LAPALME: Je donnerai quelques renseignements sur le personnel. Le
directeur en est M. Albert Gérin-Lajoie, depuis 1961. Il y a un
conseiller technique en la personne de M. Michel Gaumcnd, une technicienne en
la personne de Mme Juliette Tessier, une sténo et on prévoit un
technicien additionnel au salaire de $3,600 avec des reclassifications
prévues, des augmentations statutaires, la demande du ministère
était de $24,310, elle apparaît au budget pour $25,000. Une
employés, Mlle Ginette Rousseau, sténographe, a depuis
démissionné.
Quant au service lui-même, bien mon Dieu, ja voudrais d'abord
référer au rapport que je n'ai pas besoin de lire, au rapport se
terminant au 1er avril 1963. Quant à l'année en cours il me
faudrait lire les rapports trimestriels du service d'archéologie pour en
donner une idée. Ce service était d'abord à l'hôtel
Chevalier; il a depuis été déménagé au
ministère des Affai- res culturelles, boulevard de l'Entente.
Ce service s'est occupé de photographie. Il a amassé
environ 200 pages d'inventaire de postes et de factures de marchandises de
XVIIe et XVIIIe siècle. Ils ont accumulé environ 150
références concernant les navires du régime
français.
Ils ont acquis du matériel pour la mise en valeur de
pièces ethnologiques ou archéologiques. Ils sont entrés en
contact avec le fils d'Aristide Beaugrand-Champagne, un amateur averti, qui, au
cours des années 1930, faisait faire des fouilles à un site
iroquois, à Lanoraie, et ceci a valu au Service de l'archéologie
de nombreuses pièces dont aucune n'avait été
décrite ou illustrée jusqu'à maintenant. Ils ont poursuivi
leurs efforts pour mettre à jour les vestiges de la bourgade d'Hochelaga
et il reste deux possibilités à explorer dans ce domaine. Ils
cataloguent les spécimens trouvés il y a environ un siècle
et dispersés sur deux continents, spécimens évidemment sur
lesquels ils peuvent mettre la main, et certains de ces spécimens qui
furent découverts ici au Canada ont été transportés
plus tard dans des musées américains où le Service de
l'archéologie est obligé d'aller en prendre connaissance.
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre me permet? Est-ce que ce sont ces
même gens-là qui, avec les archéologues de
l'université de Sherbrooke, ont fait des fouilles durant les deux
étés à Batiscan?
M. LAPALME: C'est justement en collaboration avec le Service de
l'archéologie mais ce n'est pas le Service de l'archéologie qui a
fait les fouilles sur le prétendu site de Carillon dont il avait
été question.
M. BELLSMARE: Non, mais à Batiscan?
M. LAPALME: Sherbrooke et le Service de l'archéologie, ce sont
des choses qui marchent ensemble.
M. BELLEMARE: Les objets trouvés...
M. LAPALME: L'abbé Boulet, de Trois-Rivières est
subventionné par le Service de l'archéologie.
M. BELLEMARE: Mais c'est en collaboration avec le Service de
l'archéologie et de l'université de Sherbrooke qu'ont
été trouvées là des oeuvres de plusieurs
siècles...
M. LAPALME: Mais le Service de l'archéologie...
M. BELLEMARE: Est-ce que ces objets-là sont transportés ou
conservés dans un musée à Sherbrooke?
M. LAPALME: Je crois que si, oui. Par exemple, parmi les travaux du
Service de l'archéologie, il y aura à un moment donné
démolition d'un mur de soutènement et on s'apercevra en allant
faire les fouilles, qu'il s'agissait d'un mur qui avait été
érigé pour créer une terrasse pour l'assiette de la ruelle
des Fortifications, etc.
Maintenant, des causeries furent présentées par les
membres: devant des clubs intéressés à
l'archéologie. Je crois avoir dit tout à l'heure qu'on avait
amorcé des fouilles à Lanoraie. On y a mis à jour de la
poterie, des trous de pieux, des restes d'animaux et de poissons, de
mollusques, etc. Il est question du séminaire de Trois-Rivières,
du Service de l'archéologie de la Mauricie. C'est un premier rapport
ça, en juillet 1963.
Je pourrais continuer ici avec le rapport de juillet octobre
1963. On a participé à des travaux de fouilles à
St-Romuald et Ile Jésus, à Pointe Nord-Est (je crois qu'on en a
parlé dans les journaux à ce moment-là), Red Mill, la
maison des Jésuites de Sillery, à Old Fort, à Odanak,
à Pointe-du-Lac, au lac Abitibi. « A St-Romuald se trouve un site
préhistorique. A l'Ile Jésus, nous avons fourni à deux
reprises une direction aux efforts de la Société historique de
l'Ile Jésus pour chercher les traces de la prise de possession, au nom
de la Compagnie de Jésus, par Montmagny en 1638, et pour résoudre
le problème que causaient les vestiges d'une structure découverte
au cours de la première tranche des travaux. « A Red Mill, c'est
sur l'ancienne place du fleuve maintenant désertique...
M. BELLEMARE: C'est ça, c'est Batiscan et Red Mill.
M. LAPALME: Il y a environ un demi-siècle, oui...
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LAPALME: ... dû à l'épuisement du sol, il y a
environ un demi-siècle, par la culture et le pâturage. Nous avons,
au cours de trois voyages, apporté toute l'assistance technique dont
nous disposions à l'équipe du musée de
l'archéologie et du Centre des études universitaires de
Trois-Rivières. Tiens!
M. BELLEMARE: Ah! DeTrois-Rivières.
M. LAPALME: ... Universitaires de Trois-Rivières...
M. BELLEMARE: Oui, ça existe.
M. LAPALME: Non, mais « universitaires ».
M. BELLEMARE: Cela existe.
M. LAPALME: « De plus nous avons, avec, la collaboration de nos
collègues d'Ottawa, organisé une fin de semaine à laquelle
les amateurs de la région furent conviés. Le mois dernier
(ça devait être en juillet) M. Michel Gaumond se rendait à
Old Fort, près de la rivière St-Au-gustin sur la Côte-Nord,
pour donner suite à une information voulant que le fort de Courtemanche
de 1701 ait été mis à jour au cours de travaux de voirie.
Il semblerait que si fort il y a eu, il était de très faible
importance n'ayant été occupé qu'un ou deux ans.
»
Enfin à Pointe-du-Lac, il y a eu également
là...
M. BELLEMARE: A St-Maurice.
M. LAPALME: ... un travail d'archéologie. « A Odanak, nous
tentons de trouver le premier village de ce nom qui avait duré jusqu'en
1705. Les débuts sont inconnus et une fouille à cet endroit nous
en apprendrait long sur la date de la fondation et aussi sur l'organisation
d'un village d'Abénakis du XVUe siècle. Au lac Abitibi, nous
avons visité un emplacement qui a été un des grands
carrefours de la traite et aussi un poste de frontière important,
dernier relai pour les postes anglais de la Baie James, à la fin du
XVIIe siècle. »
Enfin tous ces rapports, que je ne veux pas lire tout au long
apparaîtront dans le rapport de l'année financière
actuelle.
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que c'est dans le rapport du
ministère des Affaires culturelles?
M. LAPALME: Oui.
M. TALBOT: Dans le prochain?
M. LAPALME: Il y a seulement trois pages et demie dans le rapport qui a
été déposé pour la fin de 1963 mais le rapport de
l'an prochain sera plus long, parce que nous recevons des
rapports trimestriels qui seront inclus dans le rapport lorsque
l'année sera terminée.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Article 6, adopté. Article 7:
Astronomie.
M. TALBOT: Pour quelle raison cette diminution appréciable
à cet item?
M. LAPALME: Un instant.
M. TALBOT: L'année dernière il y avait un budget de
$38,150 et cette année le ministère ne demande que $20,000.
M. LAPALME: C'est parce que cette année ne se
répétera pas le phénomène de l'an dernier à
savoir l'éclipsé.
UNE VOIX: Ah!
M. BELLEMARE: L'éclipsé du gouvernement.
M. CADIEUX: L'éclipsé de l'Opposition. M. TALBOT: Qui
s'occupe de ce Service? M. LAPALME: M. Paul-Henri Nadeau. M. TALBOT: Quel est
son salaire?
M. LAPALME: Est-ce qu'il fait autre chose en plus? Non? $5,500.
M. TALBOT: Et combien d'autres employés?
M. LAPALME: Un technicien à $3,800; un commis à $2,650.
Budget total avec reclassification et augmentation est de $15,613.; demande
$16,000.
M. TALBOT: C'est au poste des traitements qu'on avait $25,000
l'année dernière? Est-ce qu'il s'agissait de traitements
temporaires, de personnes engagées à cause de
l'éclipsé?
M. LAPALME: Les astronomes sont très rares. Je ne sais pas, mais
il me semble avoir vu une annonce de la Commission du service civil, à
Ottawa, il y a peu de temps. Je ne sais pas s'il y a eu une demande d'un autre
côté mais il y a eu une demande d'Ottawa on en demandait je ne
sais pas combien. On n'a pas pu trouver le personnel dont il aurait eu besoin
à l'occasion.
M. TALBOT: Est-ce service qui s'occupe de l'observatoire de la tour
Martello sur le parc des Champs de Bataille?
M. LAPALME: Il ne faut pas confondre avec la Société
d'archéologie qui est une affaire indépendante. La tour Martello,
c'est ça.
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministère accorde des octrois
spéciaux à ceux qui dans les collèges secondaires, par
exemple, chez les Pères Franciscains ont des services d'astronomie,
parce que les Pères Franciscains ont toute une organisation.
M. LAPALME: Oui je sais qu'il y a des endroits... il y a une bonne
organisation.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il y a des octrois spéciaux
attribués pour...?
M. LAPALME: Pas à ma connaissance. Dans la liste des subventions
je ne crois pas qu'il y en ait.
M. BELLEMARE: Est-ce possible qu'ils en obtiennent s'il y avait des
demandes?
M. LAPALME: Il y a toujours une possibilité.
M. GERVAIS: Est-ce qu'il y a des liens entre ce département du
ministère et ces stations indépendantes d'astronomie? Est-ce
qu'il y a certains liens organiques... des échanges de
données?
M. LAPALME: Il faudrait que je lise tous les rapports pour montrer les
liens que le service a avec les autres organismes du même genre. En
réalité le lien intermédiaire c'est la
Société royale d'astronomie.
M. BELLEMARE: Parce que lors de l'éclipse de l'automne dernier,
c'est le service d'astronomie des Trois-Rivières qui a dirigé un
peu toutes les autres équipes de Radio Canada et des autres postes
d'astronomie du Canada ou d'ailleurs qui sont venus, même du Japon et des
Etats-Unis. C'est justement ce service d'astronomie des Trois-Rivières
qui avait la responsabilité d'organiser les voyages.
M. LAPALME: Ah, il nous manque beaucoup de choses en astronomie. Il nous
faudrait un planétarium.
M. BELLEMARE: Ah oui!
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Adopté.
M. BELLEMARE: Vous avez bien des députés qui voyagent dans
la lune, ça vous rendrait service.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: Adopté 7. Article 8,
délégation culturelle.
M. TALBOT: Qui est en tête de la délégation
culturelle à Paris? Est-ce que c'est toujours M. Elle?
M. LAPALME: M. Robert Elle.
M. TALBOT: Combien de fonctionnaires comprend la
délégation culturelle?
M. LAPALME: M. Robert Elie, délégué culturel, M.
Jean Hamelin, conseiller technique; Mlle Françoise Deslauriers,
bibliothécaire, M. Charles Temerson officier
spécial,(évidemment il est à temps partiel). A
prévoir, un conseiller technique en remplacement de M. Charles
Delloye.
M. JOHNSON: M. Giroux est-il de ce nombre?
M. LAPALME: Il appartient au ministère de...
M. JOHNSON: L'Industrie et du Commerce.
M. LAPALME: ... de l'Industrie et du Commerce.
M. GERVAIS: Quel est le salaire de M. Elie?
M. LAPALME: $11,200 mais il y a des allocations diverses à chacun
des membres: frais de séjour, variation de l'indice et le reste. Les
allocations diverses actuelles s'élèvent en tout à
$27,000. Je passe par dessus les augmentations statutaires et les
reclassifications pour arriver à une réserve pour variation de
l'indice de $3,000 pour le personnel.
M. TALBOT: Et dans le cas de M. Elie, par exemple, que représente
l'allocation de séjour?
M. LAPALME: Je l'ai déjà donné. Cela varie
très peu d'une année à l'autre. Ce serait long, je ne sais
pas si je l'ai ici. Temerson, $11,105... c'est l'allocation spéciale
pour M. Elie.
M. TALBOT: $11,105 d'allocations spéciales à part son
salaire $11,200?
M. LAPALME: Oui. Tout ceci est basé ( je crois que c'est la
même chose pour le ministère de l'Industrie et du Commerce), tout
ceci est basé sur le service diplomatique canadien en
général.
M. TALBOT: Les mêmes salaires?
M. LAPALME: Je ne dirai pas que ce sont les mêmes salaires, mais
je veux dire les mêmes proportions.
M. JOHNSON: Les mêmes allocations? M. LAPALME: Les mêmes
proportions.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on se sert de l'indice préparé par
Ottawa sur le coût de la vie? Je' sais qu'Ottawa a établi un
indice avec base de 100 pour Ottawa, ce qui s'applique évidemment dans
toutes les délégations, dans toutes les ambassades et les
haut-commissariats sous sa juridiction mais...
M. LAPALME: Cela varie.
M. JOHNSON : Cela varie évidemment avec chaque endroit.
M. LAPALME: Oui. Mais ça n'est pas nous qui avons
préparé, ce n'est pas le ministère des Affaires
culturelles qui, à l'époque, n'était
représenté que par une personne, ce n'est pas nous qui avons
préparé les norme. Cela a été préparé
à ce moment-là au ministère de l'Industrie et du Commerce,
et je me rappelle tort bien que la discussion, la base de la discussion
était précisément le service diplomatique
fédéral à New York, à Paris ou à
Londres.
Quelle était la proportion des allocations,qui peuvent
paraître très élevées pour le commun des mortels,
Ici, mais tout ceux qui vont à Paris, de 6 mois en 6 mois, nous disent
que ça devient de plus en plus fantastique le coût de la vie. Et
si l'on songe par exemple que l'on doit donner une allocation
considérable à M. Elle, nous avons le droit de nous poser la
question à savoir combien paye-t-il pour un logement à l'heure
actuelle? Ce ne sont pas des choses à être criées sur les
toits, mais il doit payer $600 à $700 par mois? $900 par mois qu'il paye
le loyer à Paris, et ce n'est pas un appartement princier qu'il a.
M. BELLEMARE: Pour le franc lourd.
M. LAPALME: Ah, à ces moments-là le dollar et le franc
sont lourds, l'un et l'autre.
M. JOHNSON: M. Hamelin, quel est son salaire?
M. LAPALME: M. Hamelin, c'est $8,400. M. JOHNSON: Son allocation?
M. LAPALME: Il n'y a pas eu encore, non, il doit y avoir une
prévision pour ça, mais il n'y a pas eu encore d'allocation de
payée à M. Hamelin, parce qu'il vient d'entrer seulement en
fonction.
M. BELLEMARE: Son allocation va être inférieure
évidemment?
M. LAPALME: M. Frégault me fait remarquer que l'allocation
équivaut à presqu'autant que le salaire dans tous les cas,
M. JOHNSON: Quelle est la fonction et le titre de M. Hamelin?
M. LAPALME: Bon, attendez un peu là. C'est parce que là il
s'est écrit des choses sur lui que Je vroudrais bien rectifier. Ces
gens-là moi, je considère que j'ai à les défendre,
au même titre que j'ai considéré que je devais
défendra Robert Elle. Il s'est écrit deux articles absolument
folichons, l'un sous la signature de...
M. JOHNSON: Bien oui.
Défense de MM. Elie et Hamelin
M. LAPALME: ... Willie Chevalier, et l'autre sous la signature de M.
Lorenzo Paré, deux personnes que je connais presque intimement. C'est
incroyable d'écrire des choses semblables sans se renseigner. Je ne peux
pas croire que le seul fait d'être journaliste donne une grâce
d'état, et permet, dans l'espace d'une demi-heure, dans les 24 heures,
de mettre de côté des travaux qui ont été accomplis
pendant 2 ans. Nous qui, tant de l'Opposition que du côté du
gouvernement, avons connu des problèmes continuels sur lesquels nous
passons des heures et des heures et des jours et des semaines, le chef de
l'Opposition le sait autant que moi, qui nous faisons entourer de conseillers
techniques de part et d'autre pour essayer de nous éclairer, nous nous
prononçons quelquefois rapidement quand nous sommes absolument
obligés de le faire, mais quand il s'agit de dénigrer un poste...
Moi,ce sont des choses qui me dépassent.
Qu'est-ce que ça peut me faire à moi que l'on me critique,
moi, je suis là pour ça. Mais que quelqu'un soit nommé
à un poste représentatif comme celui de la province de
Québec, et qu'avant qu'il ne soit rendu, on mine le terrain sous ses
pas, eh bien je proteste. M. Hamelin, moi. je ne le connaissais pas. Pour moi,
c'était un critique littéraire. Tout ce que je sais, c'est que M.
Robert Elle a demandé de l'aide, et que la vie à Paris, ça
n'est pas tout à fait la vie à Montréal. Il n'y a pas de
vie qui ressemble à la vie de Paris dans le monde.
On nous a demandé une bibliothécaire, Mlle Deslauriers.
Mlle Deslauriers, nous a dit M. Elie avant qu'elle ne soit nommée, j'en
ai absolument besoin, pas nécessairement d'elle, mais j'ai besoin d'une
bibliothécaire. Parce qu'enfin, il faut tout de même que la
délégation générale ait un embryon de
bibliothèque à Paris, où on vient demander des
renseignements sur le Canada sur la province de Québec et le reste. Il
faut une bibliothèque, il faut que ça soit fait en ordre et avec
ordre.. Mais Mlle Deslauriers, elle, n'est pas que bibliothécaire, elle
fait les relations extérieures en même temps. Et tous sont
obligés, tous les fonctionnaires sont obligés de faire les
relations extérieures et s'il est une ville ou ça compte, c'est
Paris. Où ça se passe en déjeuners, en dîners, en
rencontres, en invitations.
Or, elle reçoit une invitation par exemple de la
bibliothèque nationale, de Mlle Douillant, qui est nomade de la
bibliothèque nationale, elle est reçue par elle, en arrivant,
elle est reçue ailleurs. Il faut bien qu'elle rende les invitations. Eh
bien, Robert Elie nous dit: mais est-ce qu'il ne serait pas possible que le
ministère rembourse Mlle Deslauriers? Voici une employée, comme
tous les autres qui sont là, qui ne se contente pas de donner das heures
de travail considérable et de travailler avec intensité et avec
foi, mais qui, en plus, débourse de son argent. Je donne le cas de Mlle
Deslauriers, simple bibliothécaire, mais quand j'arrive au cas, (et je
pourrais bien en raconter un moi, ici, de Robert Elie, auquel j'ai
demandé: voulez-vous me faire un agenda d'un mois de votre travail.
C'est ici presque heure par heure, je me demande si ceux qui ont
critiqué M. Hamelin donnent la moitié du travail que Robert Elle
faisait, et peut-être la moitié du travail que va faire
Hamelin.
Et voilà que je reçois une lettre (je n'aime pas beaucoup
citer les lettres des fonctionnaires et j'aspère qu'on m'exemptera de la
citer tout
au long parce que les fonctionnaires nous écrivent dans l'espoir
que leurs lettres ne seront pas jetées dans le public; autrement, les
fonctionnaires ne nous écriront plus, ceux qui ont été
ministres le savent). Mais quand je lis une lettre du 11 février de
Robert Elie qui commence ainsi: « Puisqu'il faut justifier la
présence à Paris de M. Hamelin... ». Voici un homme
débordé de travail et dont la première ligne de la lettre
indique jusqu'à quel point il peut, à ce moment-là,...
« Puisqu'il faut justifier la présence de M. Hamelin à
Paris... Les relations culturelles avec la France peuvent être
multipliées à l'infini et, grâce à la
présence de M. Hamelin auprès du délégué
culturel, la section culturelle devra faire au moins deux fois plus de travail.
Moins de trois semaines après son arrivée à Paris, M.
Hamelin a déjà écrit trois articles importants pour des
revues françaises; « L'art et la littérature au Canada
français », « Panorama du roman canadien français
», « Nouveaux aspects de la littérature canadienne
française ». «Il a entrepris les démarches
nécessaires pour réaliser le projet de revue de la
délégation, préparation... » (La revue dont je
parlais tout à l'heure, mais Robert Elle n'est pas capable de tout faire
et sans compter que tous les visiteurs canadiens qui s'en vont là
pensent que le délégué général, que le
délégué culturel, que M. André Giroux sont
là pour dresser des itinéraires de voyage!)
Je reviens à la lettre de M. Elie: « Réunions avec
les autres secteurs de la délégation, correspondance avec des
publications canadiennes, ententes avec l'imprimeur. Chacun des numéros
de cette revue se composera d'articles déjà parus dans des
publications canadiennes et visara à donner une vue plus juste de la vie
culturelle et économique au Canada français.
Elle s'emploiera particulièrement dans ses chroniques à
signaler la parution de tous les ouvrages de valeur. Cette revue s'adressera
à tous les amis du Canada français, aux bibliothèques, aux
éditeurs, aux marchands de tableaux, à de nombreux journaux et
revues. M. Hamelin a également pris contact avec le jury du prix de
poésie Max Jacob, l'un des plus prestigieux de France, dans l'espoir
d'attirer leur attention sur un poète canadien français. Il
partagera avec le délégué général la
tâche de recevoir de nombreux visiteurs et de répondre à
toute demande d'information d'ordre culturel. » « Messieurs Elie et
Hamelin chercheront à multiplier les contacts avec les critiques des
journaux et des revues et à les alimenter sur la vie culturelle au
Canada français. Grâce à la présence de M. Hamelin,
le délégué pourra consacrer plus de temps à la
réalisation d'autres projets déjà amorcés, tels
l'établissement d'un dépôt du livre canadien et sa
diffusion dans tout le monde francophone. Il reste à préciser
l'entente qui a été conclue avec le représentant du
ministère des Affaires culturelles du Québec et de France et tout
mettre en oeuvre pour donner suite; échanges d'expositions, visites de
troupes dramatiques, participations aux festivals. » Ah, j'en passe, je
ne crois pas être obligé de convaincre...
M. BELLEMARE: Qui a écrit ça?
M. LAPALME: C'est une lettre de Robert Elie.
M. BELLEMARE: Robert Elie, parce qu'à un moment donné,
vous avez un passage de MM. Elie et Hamelin.
M. LAPALME: Oui, mais de temps en temps, évidemment, je passais
rapidement, au lieu de dire « je », je disais « M. Elie
». Et dans la publication des débats, il sera assez difficile de
distinguer entre la citation mot à mot du texte et ce que j'ai dit, moi,
que j'ai intercalé. Je ne tiens pas à ce que la lettre soit
publiée « in extenso ». Mais est-il nécessaire
réellement d'aller plus loin dans la défense, premièrement
de Robert Elle qui a dit; « Je n'en peu plus, je suis seul, j'ai besoin
d'aide. » Le malheur, c'est que le mal qui a été fait, quel
que soit le journal qui reproduirait les paroles que je viens de prononcer, on
ne pourra pas le défaire.
M. JOHNSON; On a découvert ça, nous, dans bien d'autres
cas.
M. LAPALME: Il y a jusqu'au cardinal.
M. JOHNSON: Ah oui, je ne suis plus seul dans ce cas-là!
M. LAPALME: Etudier les choses avant d'écrire n'importe quoi et
venir se renseigner.
M. BELLEMARE: C'est très bien.
M. LAPALME: Mais ce que je trouve de pire au moins ici on est sur les
lieux, on peut se rencontrer face à face avec ceux qui écrivent),
quand c'est à l'étranger, pour utiliser l'exemple que j'ai
donné tout à l'heure, aller miner d'avance le terrain sous les
pas de celui qui s'en va représenter son pays, bien moi, je trouve
ça... M. le Président, je n'emploierai pas un mot anti-
parlementaire.
Voici, je veux citer un exemple. Voici une réquisition qui a
été signée le 20 février, copie pour la
Trésorerie: « Le Conseil de la trésorerie est prié
d'autoriser le ministère des Affaires culturelles à octroyer
à MM. Yvon Thiboutot et Pierre Chatillon une subvention de 4,800 francs
(nouveaux francs), laquelle subvention devra être expédiée
directement à M. Robert Elie, conseiller culturel, qui la remettra, s'il
y a lieu, en temps utile. Cette subvention serait utilisée aux fins
suivantes: préparation du spectacle de poésie canadienne
intitulé: « Arpents de neige », préparé par
messieurs Thiboutot et Chatillon au studio des Champs-Elysées de Paris.
Ce spectacle sera sur invitation; la soirée permettra de réunir
des critiques, des gens de théâtre qui exercent une
véritable influence à Paris », et le reste. Je passe toutes
les raisons qui font que nous demandons cette somme-là.
Bien, ça ne se fait pas tout seul ça et ce ne sont pas
ceux qui, dans nos journaux, daubent sur le dos de ceux qui nous
représentent là-bas, qui les font ces choses-là qui
prennent des semaines et des semaines de travail. Ma défense à
moi, elle peut être très faible, mais la défense des autres
j'entends la faire forte et je suis convaincu que tout le monde dans cette
Chambre partage mon opinion.
M. BEAUPRE (président suppléant du comité des
subsides): 8, adopté?
M. JOHNSON: Non! A part M. Elie et M. Hamelin, il y a un poste pour
remplacer M. Delloye?
M. LAPALME: A prévoir,
M. JOHNSON: Est-ce qu'on a institué un concours?
M. LAPALME: C'est $8,400, le poste à prévoir. Est-ce qu'on
le cherche à Paris ou au Canada, je ne me rappelle pas. On le cherche au
Canada? Cela, c'est dans le domaine de la peinture.
M. BELLEMARE: C'est le fameux rapport que vous aviez reçu? A la
suite de l'imbroglio de votre voyage surprise?
M. LAPALME: Je n'ai pas besoin d'explications.
M. BELLEMARE: Vous n'avez pas fait de rapport.
M. LAPALME: Oh oui, j'en ai parlé assez souvent.
M. JOHNSON: Quelles seraient les principales fonctions de ce conseiller
technique?
M. LAPALME: Dans le domaine de la peinture, qui est un domaine bien
particulier, M. Elie a des connaissances. M. Elie a été un de
ceux qui a su discerner la valeur de certains peintres alors qu'ils
étaient inconnus; mais M. Elie ne prétend pas être un
spécialiste en matière de peinture, et c'est le domaine
peut-être le plus important de notre culture à l'heure actuelle,
en tant que l'extériorisation de nos talents se fait à
l'étranger. C'est la peinture, c'est dans la peinture que nous sommes
des maures à l'heure actuelle, si nous en sommes. Or, organiser des
expositions de peinture, c'est quelque chose de tout à fait particulier:
entrer en contact avec tout le monde de la peinture, le monde international de
la peinture. M. Elie dit, moi, j'ai besoin de quelqu'un pour faire ça;
il s'agit d'en trouver un.
M. DOZOIS: Pas nécessairement un peintre.
M. LAPALME: Comment, ça peut être un critique d'art, oh
non, pas un peintre. Je ne dirais pas que le peintre est exclu, mais je crois
qu'il ne faudrait pas que ce soit un peintre.
M. JOHNSON: Un ancien peintre.
M. LAPALME: Parce qu'un peintre s'expose à nous « exposer
» ses goûts.
M. JOHNSON: Un homme dont les passions sont un peu éteintes, en
tous cas, si c'est un peintre.
M. LAPALME: Ou du moins, « peinturlurées ».
M. JOHNSON: M. le Président, inutile de vous dire que nous avons
beaucoup de respect pour M. Robert Elie. Quant à moi, en tous cas, je
sais qu'il fait là un travail consciencieux, et avec une rare
compétence. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous avions
tellement confiance en lui, qu'il avait été nommé
directeur de l'école des Beaux-Arts dans le temps de l'honorable Yves
Prévost. Quant à M. Hamelin, je n'ai pas l'honeur de le
connaître, mais je me souviens de ces articles qui ont été
écrits à l'occasion de sa nomination.
Il y a peut-être de la part du département un peu de
négligence dans la publicité, avant la nomination. Pour le faire
connaître à ce moment-là
peut-être devrait-on convoquer uns conférence de presse du
ministre ou du sous-ministre...
M. LAPALME: Nous avons remis des communiqués.
M. JOHNSON: ... des requêtes...
M. LAPALME: Nous avons remis... il y a eu soit rencontres du
sous-ministre, ou soit remise du communiqué dans lesquels tout
était indiqué. Il y a de ces journaux, qui n'en ont pas dit un
mot.
M. JOHNSON: Vous savez M. le Président, il y a tellement de gens
du « Devoir » qui ont été siphonnés dans le
service civil depuis 1960, dans les commissions de toutes sortes, qu'il peut y
avoir une espèce de préjugé, du moment qu'on voit un autre
bonhomme du « Devoir », cette pépinière
d'indépendants, recevoir une nomination. Encore une fois, je ne connais
pas M. Hamelin, je lisais ses articles et je le trouve compétent, en
autant qu'un avocat en politique peut être juge compétent en telle
matière, mais je voudrais dire, ici, que le gouvernement peut compter
sur la coopération de l'Opposition afin de rehausser, si possible, le
prestige de nos représentants.
A moins que nous ayons quelque chose d'extrêmement grave et bien
établi, nous allons continuer de ne pas critiquer nos
représentants à l'extérieur. Il me fait très
plaisir de dire au ministre, publiquement, que je n'ai aucun motif de critique.
Je suis bien à l'aise, j'avais des motifs de critique contre la maison
elle-même; la façon dont on avait procédé à
sa décoration, la procédure qu'on avait utilisée dans les
transactions, mais ce sont des...
M. LAPALME: Cela, c'est l'administration.
M. JOHNSON: ... voyages du Club de Réforme et du sous-Club de
Réforme, l'inauguration, toast au Champagne et toast au jus d'orange;
ça ce sont des problèmes, je pense bien, secondaires, les aspects
secondaires qui ne diminuent pas, j'espère, le prestige de nos gens
là-bas. Et je le répète, M. Elie, nous le
considérons tous comme un homme compétent, quant à M.
Hamelin, le ministre nous dit qu'il est compétent, tant mieux, nous
serons très heureux l'an prochain...
M. LAPALME: Je ne le connais pas, moi.
M. JOHNSON: ... de prendre connaissance des réalisations qu'il
aura accomplies, à l'accomplissement desquelles il aura
contribué, et nous comptons sur le ministre pour nous faire un rapport
en temps et lieu.
Maintenant, est-ce que je comprends que M. Hamelin travaillera
également avec M. Lussier? Quel est l'organigramme...
M. LAPALME: Non, la partie culturelle relève uniquement de
l'attaché culturel et de son adjoint.
M. JOHNSON: On lisait dans un rapport là, que M. Hamelin serait
appelé avec la délégation à recevoir des...
M. LAPALME: Evidemment, ils sont obligés, comment dirais-je,
c'est comma l'ambassadeur: l'ambassadeur n'y est pas, il y a quelqu'un à
l'abassade qui va recevoir à sa place. L'attaché culturel d'une
ambassade peut fort bien se limiter dans sont champ d'activités, mais si
le hasard fait que, ce jour-là, c'est lui qui est le personnage le plus
important, il sera bien obligé de jouer le rôle au moins
administratif ou de représentation de l'ambassadeur. Mais le travail de
messieurs Elie et Hamelin consiste en un travail purement culturel.
Ils n'ont pas à voir à l'administration de la maison, ils
n'ont pas à voir à la partie économique parce qu'il y a un
attaché commercial, c'est M. Lussier qui a la direction de l'ensemble.
Tout le personnel est payé par l'Industrie et le Commerce, sauf
l'attaché culturel et ceux qui font partie de ce service.
M. JOHNSON: Quelles sont les relations, je ne parle pas des relations de
fait, mais des relations de structure, entre monsieur Lussier d'une part et
monsieur Elie d'autre part?
M. LAPALME: Monsieur Elie fait rapport directement au ministère
des Affaires culturelles. Monsieur Lussier fait rapport directement au
ministère du Commerce et de l'Industrie. Si nous avons une chose, nous,
que nous considérons d'ordre général, nous l'adressons
à notre délégué culturel en le priant de soumettre
le tout au délégué général.
M. GERVAIS: M. le Président, le ministre a dit qu'il ne
connaissait pas monsieur Hamelin. Pourrait-il nous expliquer alors comment
s'est faite la nomination de monsieur Hamelin? Je ne le sais pas.
M. LAPALME: Aht mon Dieu! Je ne le connais pas. C'est comme monsieur
Daignault que je ne connaissais pas. C'est comme monsieur Weilbrenner que je
connaissais pas. Monsieur
Hamelin, je savais où il écrivait... M. GERVA1S: Ah
oui?
M. LAPALME: ... ça m'était arrivé de le rencontrer,
de lui donner la main dans un événement social à
Montréal, mais j'ai réellement fait sa connaissance après
que j'eus appris que la Commission du service civil l'avait
désigné. Il est venu me voir à mon bureau, faire
connaissance avec le ministre.
M. GERVAIS: Est-ce qu'il y a eu un concours de la Commission du service
civil?
M. LAPALME: On a eu beaucoup de demandes, mais je ne sais pas s'il y a
eu concours. Non, il n'y a pas eu de concours.
M. GERVAIS: C'est peut-être la raison justement de certaines
critiques amères qui peuvent avoir été faites?
M. LAPALME: Ah non! La critique qui a été publiée
dans un journal en particulier intitulé « La grenouille et le
boeuf », ça n'avait rien à faire avec un concours de la
Commission du service civil. Non, J'aime mieux ne pas en parler.
M. LOUBIER: S'il n'y a pas eu de concours au Service civil, de quelle
façon l'a-t-on désigné ou en se basant sur quoi?
M. LAPALME: On fait une réquisition a la Commission du service
civil et celle-ci nous dit, comme dans le cas des sténos: «
Trouvez-en, nous n'en trouvons pas, nous. » Alors ils nous disent:
« Qui, croyez-vous, pourra remplir une situation semblable? » On
leur dit enfin: « Quelqu'un qui est versé là-dedans.
» Alors on établit des contacts par l'intermédiaire de
monsieur Frégault. Quelques fois, quelqu'un vient offrir ses services.
Alors de toutes les personnes qui ont offert leurs services, (ici. j'ouvre une
parenthèse), le nombre de personnes qui ont demandé à
aller à Paris, soit pour les Affaires culturelles ou pour l'Industrie et
le Commerce, c'est fantastique); alors, le nombre de personnes qui ont offert
leurs services, des personnes de toutes catégories...
M. JOHNSON: Mais, c'est une bonne occasion de faire un concours?
M. LAPALME: ... était assez considérable. Alors nous avons
soumis que, parmi les personnes dont nous avions les noms, monsieur
Hamelin nous paraissait celui qui était le plus
qualifié.
M. JOHNSON: Sans concours?
M. LOUBIER: Mais, voici de temps en temps...
M. LAPALME: Monsieur Elle est venu au Canada pour ça.
C'était au mois de février l'an passé, là quand il
est venu avec monsieur Lussier.
M. LOUBIER: Je comprends queleministre dise: « Nous avons cru bon
de nommer monsieur Hamelin ». Mais cependant qui a dit que monsieur
Hamelin serait l'envoyé culturel à Paris?
M. LAPALME: Lorsque monsieur Elie est venu au Canada, au mois de
février l'an dernier, (nous l'avons fait venir, lui et monsieur
Lussier), nous avons demandé au Commerce et à l'Industrie de
faire venir monsieur Lussier et nous, nous avons fait venir monsieur Elie, il y
a un an de ça, pour des questions qui étaient importantes dont
quelques-unes étaient urgentes et, depuis déjà un certain
temps, monsieur Elie disait: « Moi, je ne pourrai pas suffire à la
tâche ». Quand il est venu chez nous au ministère exposer la
situation et nous a priés de faire nommer le plus tôt possible un
conseiller technique, nous lui avons dit que nous avions des noms (je vais
regarder ces noms-là) et il a exprimé lui, pour travailler avec
lui, le désir d'avoir monsieur Hamelin.
M. LOUBIER: Très bien. Merci.
M.BELLEMARE: M. le Président, le ministre a parlé tout
à l'heure du peintre Delloye.
M. LAPALME: Delloye, ce n'est pas un peintre, c'est un critique.
M. BELLEMARE: Un critique oui, justement l'affaire de «
Québec vu par M. Delloye ». Est-ce que le ministre peut nous dire
qui va le remplacer?
M. LAPALME: Non, non, ce n'est pas encore décidé. Je ne
sais pas par qui le remplacer.
M. JOHNSON: Est-ce qu'un ancien député, un
député qui démissionnerait, pourrait espérer avoir
la nomination?
M. le Président, les journaux rapportaient que, à la suite
ou à l'occasion de la visite de M.
Pearson en France, trois accords culturels avaient été
signés ou élaborés. Ici, je cite « L'Action »,
quotidien catholique, du 23 janvier 1964; c'est une dépêche
datée de Paris et créditée à Reuter: « Au
cours d'une réunion de la Commission des affaires
étrangères de l'Assemblée nationale, le ministre des
Affaires étrangères, monsieur Couve de Murville, en a
dressé la liste suivante: lo La France admettrait un certain nombre de
Canadiens à son Ecole nationale d'administration à Paris; 2o le
Canada offrira un nombre considérable de bourses aux étudiants
canadiens désirant poursuivre leurs études en France et aux
étudiants français désireux de venir faire des
études au Canada; 3o la France organisera des cours techniques pour de
jeunes canadiens dans diverses industries.
Ma première question, M. le Président, est-ce que c'est
là le résultat du travail de M. Elle ou si c'est un travail qui
doit réellement être porté au crédit de M. Garneau
le conseiller culturel?
M. LAPALME: Cela ne relève pas de la délégation en
tant que l'attaché culturel est concerné. Et j'ajouterai rien
qu'un mot, si ça peut intéresser le chef de l'Opposition; c'est
que le montant total au sujet duquel on a fait tellement de bruit
s'élève à $250,000. Le montant total pour l'accord.
M. JOHNSON: Oui.
M. LAPALME: Il s'agit de l'accord à l'occasion de la visite de M.
Pearson.
M. JOHNSON: Il y en a trois accords. M. LAPALME: Les échanges,
là?
M. JOHNSON: Oui. Il y a d'abord l'admission des Canadiens à
l'école nationale d'administration à Paris. Deuxièmement
des bourses aux Canadiens et des bourses aux Français.
Troisièmement, des cours techniques pour des jeunes Canadiens dans
diverses industries en France.
M. LAPALME: Bon. Il s'est certainement trouvé quelqu'un qui a eu
le sens de la publicité, mais évidemment le seul fait de la
visite de M. Pearson à Paris était suffisant pour qu'il y ait eu
de la publicité au Canada. Mais je vais résumer. Ici j'ai un
texte devant moi. « Le gouvernement canadien a décidé
d'inaugurer dans le contexte du développement du « biculturalis-me
» j'aime beaucoup le mot qu'on est obligé de mettre entre
guillemets un projet d'échange culturel avec les pays de la
communauté culturelle française ». J'interromps pour
rappeler l'expression « la communauté » ah! il y a à
peu près 25 pays de langue française dans le monde. Donc il ne
s'agit pas d'échange ou d'entente avec un pays, la France, il s'agit de
quelque chose qui va concerner tous les pays de langue française. Le
projet en question envisage en plus d'échanges de bourses, des
échanges culturels avec les pays francophones, des échanges
culturels avec tous les pays francophones, particulièrement la France,
la Belgique et la Suisse.
Une affectation de fonds au montant annuel de $250,000 est prévue
à cette fin. C'est ça qui a fait les gros titres. De ce montant,
une somme de $200,000 pourvoierait à l'octroi d'une cinquantaine de
bourses d'études et de recherches destinées aux ressortissants
français, belges et suisses et $50,000 serviraient à des
échanges artistiques; musique, théâtre, ballet, peinture.
$50,000 pour tous les pays de la francophonie.
Eh bien si nous envoyons Mme Yvette Brind'Amour en Europe, ça va
nous coûter à nous seuls, rien que pour un petit voyage, $48,000.
On peut s'imaginer ce qu'ils vont faire avec le $50,000 pour 25 pays de langue
française. Comme quoi la publicité peut-être une chose
inouïe!
M. JOHNSON: Est-ce que ce serait un cas ou...?
M. LAPALME: C'est pour ça que, parlant devant un auditoire de
langue anglaise, à ce moment-là j'ai utilisé le mot que
l'on emploie en langue anglaise, pour nous, ça veut dire « peanuts
».
M. JOHNSON: Il reste, M. le Président, que dans l'opinion du
ministre c'est un coq, ou un geai qui se serait paré des plumes d'un
paon. C'est M. Pearson qui, lors de sa visite en France, se fait l'objet d'une
très belle publicité et on doit déplorer que la
délégation et le service de M. Elie n'ait pas une aussi bonne
publicité.
M. LAPALME: Non, certainement pas. Si le chef de l'Opposition
m'interrompt, je vais donner un autre exemple de ce que c'est que ces grands
gestes magnanimes. L'exposition de peintres qu'il y a eu au musée
Galliéra a été payée pour les 5/6 par la province
de Québec. Le gouvernement fédéral a fourni 1/6. Je n'ai
pas voulu aller à Paris, j'ai délégué M.
Frégault qui a prononcé un discours, les journaux de la province
de Québec n'ont pas même indiqué qu'il était
présent. Non seulement il n'ont pas rapporté son discours. Tout
était au nom du gouvernement fédéral alors
que nous étions pour les 5/6 responsable de l'exposition.
Et dans l'affaire de Bordeaux le gouvernement fédéral
n'avait rien eu à faire mais quand je suis arrivé là, j'ai
eu l'impression que c'est nous qui n'avions pas dépensé un sous
alors que le gouvernement fédéral n'était là que
pour la représentation.
M. GERVAIS: Cela ne veut pas dire que le fédéral a un
meilleur système de publicité que le provincial.
M. LAPALME: Est-ce que ça ne veut pas dire que le gouvernement
fédéral s'achemine vers la création d'un ministère
des Affaires culturelles?
M. JOHNSON: Fort possible, M. le Président, et avec surtout les
projets récents de bourses, on en voit poindre certaines structures.Je
ne sais pas si c'est l'occasion d'en parler, le premier ministre est revenu
à la Chambre. Je me suis retenu de poser la question au début de
la séance, mais je crois que l'occasion serait bonne de demander au
premier ministre ce qu'il pense de la réponse de M. Pearson, hier,
à la Chambre alors que sur une question du député de
Joliette-l'Assomption-Montcalm, M. Pearson a été
catégorique lorsqu'on lui a demandé s'il allait renoncer au
projet d'aide aux étudiants, puisque la province de Québec estime
qu'il constitue une intrusion dans le domaine de l'éducation, M. Pearson
a répondu, (c'est le commentaire du journal) sèchement: «
Non. »
M. LAPALME: Maintenant, si le chef de l'Opposition me le permet,
j'aimerais beaucoup mieux qu'il parle, (nous avons abordé ceci comme
étant un tout et un ensemble), de la question des bourses à un
autre item qu'aux Affaires culturelles, nous n'en avons pas. Je suis bien
prêt à parler de la somme de $50,000 qui sert à des
échanges. Mais sur la question des bourses là, à ce
moment-ci, que le gouvernement fédéral peut accorder dans
n'importe quel domaine, je crois que ça devrait aller dans
l'étude des prévisions du ministère de la Jeunesse, de
l'Education.
M. JOHNSON: Dans l'étude de quel département?
M. LAPALME: Je crois que l'étude des bourses...
M. JOHNSON: Oui.
M. LAPALME: ... quelles qu'elles soient, devrait être faite au
moment où on passe à la discussion des prévisions
budgétaires de l'Education ou de la Jeunesse.
M. JOHNSON: Le ministre a raison. Cependant, j'entends le ministre avec
beaucoup d'intérêt protester contre l'embarras que lui crée
le fédéral dans certains domaines.
M. LAPALME: Je ne dirais pas qu'il me crée de l'embarras.
M. JOHNSON: Bien, disons qu'il occupe toute la place, qu'il tire toute
la « couverte » au point de vue publicité, et c'est un peu
le pot de fer. Et quand je me rappelle certains discours du ministre lorsqu'il
était dans l'oppo-sision, M. le Président, il me semble que le
ministre doit se dire; « Je comprends donc maintenant ce que voulait dire
le gouvernement du temps, lorsqu'il ne voulait pas laisser Ottawa entrer sur
nos plates-bandes. » Il se rend compte, aujourd'hui, que du moment
qu'Ottawa entre dans un domaine, il devient encombrant, il est un peu difficile
à tasser, il nous crée des problèmes, parce qu'il est plus
gros, et mieux organisé.
M. le Président, je ne sais si c'est l'endroit. Je pense que je
vais réserver ça pour le poste des subventions, mais il se pose
avec le gouvernement fédéral et son Conseil des arts, un
problème dont le ministre est certainement conscient, et dont nous
aurons l'occasion de discuter tantôt...
M. LAPALME: Problème de?
M. JOHNSON: Avec le Conseil des arts. Il semble que le Conseil des
arts...
M. LAPALME: Ah! Le Conseil des arts, je vais dire un mot lorsque, nous
arriverons à subventions, 13.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LE PRESIDENT; Article 8...
M. TALBOT: Il n'y a pas, nous a dit le ministre, de bourse donnée
par le ministère des Affaires culturelles. Tout relève du
ministère de la Jeunesse.
M. LAPALME: Pas encore.
M. TALBOT: Mais lorsqu'il s'agit de bour-
ses accordées, disons, à. des artistes, est-ce que le
ministère des Affaires culturelles a son mot à dire à ce
moment-là pour recommander ou pour...
M. LAPALME: Non.
M. TALBOT: Pas un mot?
M. LE PRESIDENT: Article 8, est-il adopté? Adopté. Article
9: Service des monuments historiques.
M. TALBOT: Qui est le directeur de ce service?
M. LAPALME: M. Sylvio Dumas, salaire; $9,000 par année.
M. TALBOT: Il y a combien d'employés au service?
M. LAPALME: M. Dumas, Mlle Larocque, Mlle Paré, M. Charland, Mlle
Villeneuve, Mme Ferland, M. Jean Morissette, M. Kenneth Marcher, M. Lucien
Bacon, ça fait 9. Demande faite à la Commission du Service Civil,
une; un agent technique, que l'on peut appeler un inspecteur, ça ferait
10 employés. Et également à prévoir, la mutation de
M. Paul Gouin... la commission des monuments historiques et service des
monuments historiques, ce n'est pas la même chose... alors, M. Paul
Gouin, qui est payé présentement par le Secrétariat,
$10,400. Notre budget, avec les augmentations, les reclassifications,
augmentations statutaires, augmentation de personnel et reclassifications,
s'élève à $43,900. Nous demandons dans notre budget
$45,000.
M. TALBOT: L'année dernière, on avail obtenu à ce
poste-là $49,900. Il faut comprendre que tout ce montant n'a pas
été employé?
M. LAPALME: Postes prévus non requis.
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce que les monuments qui ont
été achetés par la province à
Ste-Anne-de-la-Pérade et à Batiscan, relèvent du
ministère des Affaires culturelles?
M. LAPALME: Un instant, vous allez voir qu'il y en a plusieurs.
M. BELLEMARE: Il y en a deux qui ont été achetés
l'an passé, et qui apparaissent aux réponses qui ont
été données par le ministère, et qui devaient
servir à des lieux de camping; en particulier l'endroit...
M. LAPALME: Ah non! Cela n'a...
M. BELLEMARE: ... du manoir d'Honoré Mercier et de l'ancien
presbytère de Batiscan qui ont été achetés
pour...
M. LAPALME; Cela, c'est le Tourisme.
M. BELLEMARE: Mais on m'a répondu à ce moment-là
que c'était sous la Juridiction et l'administration des Affaires
culturelles. Alors, cette année, je reviens avec ma question pour savoir
qui est responsable d'abord et qu'est-ce qui va se faire?
M. LAPALME: Le député de Champlain a bien dit
Ste-Anne-de-la-Pocatière?
M. BELLEMARE: Ste-Anne-de-la-Pérade.
M. LAPALME: Ste-Anne-de-la-Pérade, pardon.
M. BELLEMARE: Le manoir de Honoré Mercier, ils appelaient
ça autrefois le manoir... de Tourouge c'était son nom.
M. LAPALME: Je trouve ici Ste-Agnès, Ste-Anne-de-Bellevue,
St-Antoine-de-Tilly.
M. BELLEMARE: Cela a été acheté d'un monsieur
Ivanhoé Brouillette pour la somme de $25,000. Le vieux
presbytère, $40,000 qui appartenait à l'ancien ingénieur
du fédéral, des Travaux publics.
M. LAPALME: Je ne trouve pas cet édifice dans la liste que nous
avons, liste des monuments et lieux historiques classés du
Québec. J'ai un vague souvenir qu'il s'agissait du Tourisme.
M. BELLEMARE: D'abord il s'agit de Batiscan, c'est un vieux
presbytère qui doit dater de 200 ans au-delà.
M. LAPALME: Je ne l'ai pas non plus.
M. BELLEMARE: Et dans ce presbytère sont bien conservés
les objets qui ont daté du début de la colonie, qui sont
gardés là en musée. Les terrains ont peut-être
été achetés, c'est ça que je voudrais savoir. S'il
y a eu quelque chose de fait pour mettre à la disposition du public
on m'a dit que c'étaient les Affaires culturel-
les, quand j'ai posé ma question qui s'occupait
particulièrement de ce domaine est-ce qu'il va se faire quelque
chose cette année au point de vue « camping », est-ce qu'il
va se faire des développements? Est-ce que le vieux presbytère
est resté sous l'administration des Affaires culturelles, et les «
campings », les terrains adjacents sont restés à l'Office
du Tourisme?
M. LAPALME: Dans la liste que j'ai, ni Batiscan, ni
Ste-Anne-de-la-Pérade n'apparaissent.
M. BELLEMARE: Ce sont des monuments historiques.
M. LAPALME: Nonmais, c'est qu'il y a aussi le Tourisme qui a
acheté des endroits historiques.
M. BELLEMARE: Ils ne sont pas sous le contrôle des Affaires
culturelles?
M. LAPALME: Ils ne sont pas sous notre contrôle. Alors, il
faudrait vérifier ça. A tout événement s'il y a une
correction à faire plus tard, je la ferai. Il s'agit de consulter la
commission à la suite des questions qui sont posées par le
député de Champlain.
M. BELLEMARE: On m'a donné les chiffres de ça.
M. TALBOT: Le ministre a parlé tout à l'heure de
propriétés qui auraient été achetées
à St-Antoine de Tilly. J'ai cru comprendre... qu'est-ce qu'on a
acheté?
M. LAPALME: Je parle de propriétés achetées de tout
temps, n'est-ce-pas. Je ne parle pas de propriété achetées
cette année.
M. TALBOT: Non mais, qu'est-ce à St-Antoine de Tilly qui tombe
sous la juridiction du ministère?
M. LAPALME: A St-Antoine de Tilly - ah non, ce n'est pas acheté
ça. Cela est la liste des monuments et lieux historiques classés
du Québec, classés.
M. BELLEMARE: Bon, qui n'appartiennent pas à la province.
M. LAPALME: Classés. St-Antoine de Tilly est classé mais
c'est la liste des propriétés de la Commission des monuments
historiques que je voudrais avoir.
M. BELLEMARE: Ah bon! Mais là je...
M. TALBOT: Qui est-ce qui fait le classement? Est-ce le Service des
monuments historiques?
M. LAPALME: Il y a la Commission n'est-ce-pas, disons par exemple que la
Commission en vertu de la nouvelle loi, c'est l'organisme consultatif et c'est
l'organisme qui fait les recommandations et le Service lui, c'est l'ensemble
des fonctionnaires qui mettent en application les recommandations de la
Commission ou qui soumettent à la Commission des cas qu'ils ont dans les
mains pour recommandation.
M. TALBOT: Par exemple, disons dans le cas de St-Antoine de Tilly, qui
est-ce qui a fait le classement? C'est la Commission...
M. LAPALME: Bien je ne sais pas moi. Non, à ce
moment-là... St-Antoine de Tilly... ça dépend de
l'année. St-Antoine de Tilly a été classé il y a
déjà non c'est tout récent ça. St-Antoine de
Tilly a été classé le 28 mai 1963, ceci est fait à
la demande de la Commission. Et il y a entente et ensuite arrêté
ministériel.
M. BELLEMARE: Qu'est-ce qui a été classé dans
St-Antoine de Tilly?
M. LAPALME: C'est l'église. M. BELLEMARE: Ah!
l'église.
M. TALBOT: Est-ce qu'on peut savoir si le manoir à St-Antoine de
Tilly a été classé...?
M. LAPALME: Un instant. Je n'ai pas compris.
M. TALBOT: Il y a un manoir à St-Antoine ie Tilly, le manoir
Dionne, je pense, qui est encore habité d'ailleurs. Est-ce qu'il a
été classé comme monument historique?
M. LAPALME: Alors, comprenons-nous. La liste que j'avais en main et qui
est très longue, c'est une liste de monuments historiques classés
mais appartenant à des individus, à des particuliers. «
Commission des Monuments historiques. Liste des immeubles appartenant à
la Commission. Il y a à Berthier, la chapelle Cuthbert; à
Chambly, la maison St-Hubert; à Lacolle, le Blockhaus; à
Montmagny, le manoir Couillard-Dupuis; à Québec, la maison
Bertrand Chenaye-de-la-Garenne, l'hôtel Chevalier, la maison
Faucher, la maison Pagé, la maison Côté, la maison
Fargues, la maison Fornel, la maison Jacquet et la maison attenante, la maison
Légaré; à Sabrevois, la maison Mercier; à
St-Gré-goire-le-Grand, le moulin à vent; à Ste-Foy, la
maison Routier (encore un musée) et à St-Pierre de L'Ile
d'Orléans, la vieille église ».
M. GERVAIS: M. le Président, est-ce que dès le moment
où la Commission des monuments historiques prend possession d'une
propriété, la Commission entretient immédiatement cette
propriété-là?
M. LAPALME: Ah bien, immédiatement! ça dépend des
fonds que nous avons. Parce que nous avons des fonds qui sont
distribués, en grande partie, là où il y a des
propriétés qui n'appartiennent pas à la Commission. Une
église a été classée comme monument historique. A
partir de ce moment-là, évidemment, on ne peut y toucher sans
notre assentiment, et si on veut faire une réparation qui affecte
l'architecture, et si la Commission s'y oppose, et que la Commission impose par
la suite ses plans, cela coûte plus cher à la Fabrique que si elle
faisait des réparations comme ça, sans plan, sans l'aide d'un
architecte.
Alors, il arrive souvent que, pour faire la réparation d'un
immeuble appartenant à un particulier, du moment que cet
immeuble-là a été classé, que la Commission verse
des montants quelquefois qui semblent considérables. Par exemple, la
maison Murray qui a subi un incendie rue St-Jean. Pour empêcher sa
destruction, nous avons payé un montant considérable pour qu'elle
soit rebâtie dans sa partie incendiée. Quand il s'agit d'une
propriété qui appartient à la Commission comme
l'Hôtel Chevalier, là évidemment, nous assumons tous les
frais, de réfection et le reste. Et il peut arriver qu'une maison ait
été achetée par la Commission mais que nous attendions un
an ou deux avant d'en faire la réfection parce que nous utilisons
ailleurs les sommes d'argent que nous avons, à aider ceux qui sont
propriétaires de monuments historiques.
M. GERVAIS: A ce sujet-là, M. le Président, j'aimerais
attirer l'attention du ministre sur une petite chapelle de procession qui se
trouve en face de ma demeure à St-Nicolas et qui a été
classée comme monument historique. Il y avait, dans cette chapelle, des
chandeliers qui avaient je crois, une valeur artistique; lors du
déneigement des rues, les portes se sont ouvertes sous la pression de la
neige. Je suppose qu'un spécialiste en art antique est passé qui
a fait dispa- raître les chandeliers et la chapelle est à peu
près vide actuellement.
On se demande justement à qui appartient la chapelle, qui est
devenue le paradis des chauves-souris l'été. La paroisse non plus
que la municipalité ne s'en occupent.
J'ai téléphoné une fois au ministère et on
m'a dit qu'on était supposé envoyer un ingénieur pour la
réfection de la chapelle. Je trouve que c'est dommageable qu'on ne
puisse pas entretenir au plus tôt un monument qui a été
déclaré historique.
M. LAPALME: A quel endroit se trouve-t-il? M. GERVAIS: A St-Nicolas,
comté de Lévis.
M. LAPALME: Ah, c'est vrai, il y en a là: chapelle..
M. GERVAIS: Vieille chapelle de procession qui date de 1760 et
quelque...
M. LAPALME: Il est même écrit ici qu'il s'agit de chapelles
de procession et orfèvrerie. Bon, on va garder cela pour le service des
monuments historiques.
M. GERVAIS: On a beaucoup de chapelles.
M. LAPALME: Cela a été classé le 6 décembre
1961.
M. GERVAIS: C'est ça, il n'y a personne qui soit venu l'inspecter
encore.
M. LAPALME: Merci au député!
M. BERTRAND (Missisquoi): Le ministre veut-il m'accompagner durant
quelques minutes? Nous allons nous rendre à L'He-aux-Coudres.
M. LAPALME: Ah mon Dieu, s'il fait le même voyage que moi, il va
s'en souvenir.
M. BERTRAND (Missisquoi): L'an dernier, j'ai parlé au ministre
que à l'occasion d'une visite là-bas à l'Ile-aux-Coudres,
j'étais allé visiter la maison Bouchard où il y a un vieux
moulin à vent, une vieille maison qui date du début de la
colonie, et le ministre m'avait dit que c'était considéré
comme un monument historique, que l'on devait y commencer des travaux de
réfection, de conservation, et qu'un montant avait même
été mis à la disposition en vue d'y effectuer les
réparations urgentes. Quelles réparations y a-t-on faites et
est-ce qu'elles sont ter-
minées ou si on envisage de dépenser d'autres sommes
d'argent? Sans doute que le ministre, au cours de son voyage
l'été dernier, a eu le temps de se rendre à la maison
Bouchard pour visiter la vieille maison et le vieux moulin à vent.
M. LAPALME: Oui, c'est ça, il y a plus que ça, il y a des
chapelles des procession, il y a la maison Bouchard, il yalamaisonLeclerc,il y
a le moulin à vent des Gagné et il y a, dans la paroisse
St-Louis, des objets divers qui sont tous classés monuments historiques.
A la maison Bouchard, il y a eu une somme de $1,507.50, et à la maison
Bouchard également, une autre dépense de $852.50.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'il y a d'autres montants
prévus pour des dépenses cette année? D'après les
renseignements que j'ai obtenus, il y aurait encore beaucoup de travaux
à effectuer à la maison Bouchard, de même qu'aux deux
moulins à vent?
M. LAPALME: Le souvenir que j'en ai, c'est qu'il y a encore des travaux
à faire, mais je ne sais pas là, je ne voudrais pas m'avancer.
Cela fait six mois de ça.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'il y a eu un estimé des
réparations qui devaient être faites?
M. LAPALME: Les estimés des réparations s'élevaient
à environ $2,300 ou $2,500.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'il n'y en a pas d'autres?
M. LAPALME: Je suis sous l'impression, de mémoire, il faudrait
que j'aie le directeur du Service ou bien M. Gouin pour qu'ils me donnent des
détails précis... de mémoire, il me semble que oui, il me
semble qu'il y a d'autres réparations à faire, là.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'on entend dépenser de
l'argent cette année pour ça?
M. LAPALME: Non, il n'y a pas d'argent, disons, d'affecté
spécialement à la maison Bouchard ou le moulin Desgagnés.
Il y a un montant total. Dans l'ensemble des besoins, on voit apparaître
des chiffres ou des estimations pour les dépenses à faire sur
toute une série de monuments historiques. Mais si, au cours de
l'année, une dépense de $20,000, $30,000 ou $40,000 doit
être faite à un endroit non prévu, à ce
moment-là on est obligé de couper la liste des
améliorations qu'on doit faire sur les divers monuments historiques de
la province. Je ne sais pas comment je pourrais m'expliquer. Ce serait comme
aux Travaux publics, par exemple, où on prévoit bâtir tant
de ponts, et à un moment donné, subitement, il y a un pont qui
s'écroule, on est obligé d'engloutir trois ou quatre millions.
Bien là, à ce moment-là, la liste des ponts peut bien
demeurer la même, mais n'empêche qu'il y en aura un qui aura
été enlevé pour payer le coût de celui qui sera
détruit. Alors, c'est la même chose. Ce n'est pas absolument
rigide l'estimé que la commission fait, parce qu'à la fin de
l'année, il est assez rare qu'elle puisse réparer ou payer les
réparations nécessaires dans chacun des immeubles
classés,
M. BERTRAND (Missisquoi): Je pense que le ministre, (j'ai visité
moi-même l'endroit, et le député de Charlevoix l'an dernier
l'avait rappelé également au ministre), je pense qu'il peut
considérer les réparations, là, comme exigeant des
dépenses urgentes qui s'imposent en vue de préserver cette
vieille maison, ce vieux moulin à vent qui comptent parmi les plus
anciens dans la province de Québec.
M. LAPALME: Je me rappelle qu'il y a eu des réparations de faites
il y a un an ou plus. A un moment donné, on a eu des appels d'urgence,
il s'est agi de trouver des gens un peu spécialisés dans ce
travail de l'ancien temps. Il pleuvait dans une des maisons, je me rappelle de
ça, il pleuvait dans une des maisons.
M. BELLEMARE: M. le Président, pour revenir aux questions que
j'ai posées tout à l'heure au ministre des Affaires culturelles,
en 1962, dans les procès-verbaux...
M. LAPALME: Est-ce que le député de Champlain me
permettrait de lui donner un renseignement qu'il a demandé tout à
l'heure?
M. BELLEMARE: Oui, oui.
M. LAPALME: Le presbytère de Batiscan a été
acheté par le Tourisme, d'un M. Décarie, et le manoir Madeleine
de Verchères également par le Tourisme.
M. BELLEMARE: Oui, mais dans la réponse qui m'a été
donnée à ce moment-là, on a bien dit « le terrain
sera aménagé en terrain de camping (très bien), pour les
touristes et les voyageurs. Le manoir sera mis à la disposition de la
Commission des monuments historiques », et il ne figure pas sur la liste,
comme
d'ailleurs le vieux presbytère non plus. A la réponse
qu'on m'a donnée, on dit; « Sera mis à la disposition de la
Commission des monuments historiques... »
M. LAPALME: Il est encore au Tourisme.
M. BELLEMARE: C'était en 1962.
M. LAPALME: Il est encore au Tourisme.
M. BELLEMARE: J'attire l'attention du ministre des Affaires culturelles,
parce que cette propriété, qui appartient maintenant à la
province, si elle n'est pas entretenue, d'abord le vieux presbytère,
là où se trouvent des reliques d'un passé qui, pour nous,
est pertinent et surtout précieux, je dis que ça va se
détériorer.
M. LAPALME: Bien alors, je demanderais au député de
Champlain de revenir à la charge quand le Tourisme passera.
M. BELLEMARE: Ah, c'est lui qui a toute... M. LAPALME: Le Tourisme.
M. BELLEMARE: Même pour l'entretien de ces choses-là?
M. LAPALME: Nous, on n'a rien dans nos dossiers concernant cette
maison.
M. BELLEMARE: Pourquoi avoir répondu à ce moment-là
que ça appartenait à la Commission des monuments historiques?
M. LAPALME: Bien, je ne sais pas, moi, qui a répondu. S'ils
avaient l'intention de nous la passer, peut-être que depuis ils ont voulu
l'utiliser pour le Tourisme.
M. BELLEMARE: Réponse de M. Bertrand dans les deux cas, qui dit
que les terrains seront aménagés en terrains de camping pour les
touristes et voyageurs. « Le manoir sera mis à la disposition de
la Commission des monuments historiques. »
M. LAPALME: « Sera mis », on ne l'a pas.
M. BELLEMARE: Oui, mais quand j'arriverai au ministère du
Tourisme, ils vont me dire: « Adressez-vous aux Affaires culturelles.
»
M. LAPALME: Le député de Champlain me rappellera ça
quand viendront les...
M. BELLEMARE: Tout d'un coup, vous êtes parti à Paris?
M. LAPALME: ... Quand viendront les prévisions budgétaires
du Tourismes, le député me fera signe, je serai en Chambre pour
saisir l'occasion.
M. BELLEMARE: De vous faire remettre vos biens.
M. GODBOUT (président suppléant du comité des
subsides): Article 9, adopté?
M. TALBOT: Non. Il y a sur l'Ile-aux-Grues, je pense, en face de
Montmagny, un vieux manoir qui aurait été autrefois un pavillon
de chasse de M. de Montmagny. Est-ce que ce manoir a été
classé? Est-ce qu'il appartient aux Affaires culturelles?
M. LAPALME: Je ne vois rien qui porte ce nom. Je vois la Maison
Bouchard, la Maison Leclerc, le Moulin à vent Desgagné.
M. TALBOT: Là, je ne parle pas de l'Ile-aux-Coudres. Je parle de
l'Ile-aux-Grues.
M. LAPALME: Oh! A l'Ile-aux-Grues. M. TALBOT: Je parle de
l'Ile-aux-Grues.
M. LAPALME: Liste des monuments, et lieux historiques classés.
Dans l'Ile, non.
M. LESAGE: Je sais qu'il y a une plaque de la Commission
fédérale des sites et monuments historiques sur l'ancien pavillon
de chasse en question.
M. TALBOT: Je crois qu'il serait important...
M. LESAGE: Evidemment, il y a plusieurs années que je suis
allé à l'Ile-aux-Grues, mats je sais qu'il y a une plaque. J'ai
moi-même présidé la cérémonie lorsque la
plaque a été posée.
M. LAPALME: Est-ce qu'il appartiendrait au gouvernement
fédéral?
M. LESAGE: ... il y a purement et simplement une plaque
déposée.
M. TALBOT: J'ai été moi-même à
l'Ile-aux-Grues il y a quelques années. J'ai visité le manoir, il
est en assez mauvais état et je crois que si on veut le sauver, il
serait bon que la province l'achetat, et voit à sa conservation. Je
pense que c'est...
M. LESAGE; Cela appartient encore à une famille Boulanger, dans
le temps ça appartenait à une famille Boulanger, des gens qui
étalent loin d'être riches d'ailleurs.
M. TALBOT: Je ne sais pas. Ils n'étaient pas riches et je sais
qu'à ce moment-là, ils étaient fiers de leur manoir. Ils
auraient été heureux de le vendre à la province, mais je
sais qu'il y a entre autres choses, dans ce manoir, une vieille
cheminée, très belle, et avec des vieux chenets, avec les
armoiries de Louis XIV.
M. LOUBIER: Si le premier ministre le permet...
M. LESAGE: J'avais moi-même, devant le refus de la commission des
sites et monuments historiques provinciales dans le temps, j'avais
moi-même, alors que j'étais ministre fédéral,
député de Montmagny, tenté de convaincre la commission
fédérale d'acheter, de devenir propriétaire de ce vieux
pavillon de chasse, et le plus que j'avais pu obtenir de la commission, c'est
qu'on y installe une plaque pour reconnaître l'endroit comme un monument
historique.
M. LOUBIER: Je pense que le manoir actuellement appartient à une
famille Dancause.
M. LESAGE: De l'Ile?
M. LOUBIER: Oui, justement, et d'après les informations que
j'aurais eues, je suis allé à la chasse aux oies
dernièrement, l'automne dernier, et d'après les informations que
j'ai eues,
M. LESAGE: Le député est plus chanceux que moi, ça
fait plusieurs années que je n'ai pas pu y aller.
M. LOUBIER: D'après les informations que j'aurais reçues
à l'époque, c'est que le manoir serait en vente, maintenant, il y
a quelques...
M. LESAGE: Il était à vendre il y a dix ans. UNE VOIX: Il
l'est encore.
M. LESAGE: M. Dancause a dû l'acheter de la famille Boulanger
à laquelle le député de Chi- coutimi et moi faisions
allusion.
M. LOUBIER: Et je sais qu'actuellement...
M. LESAGE: Mais M. Dancause, s'il s'agit du même M. Dancause
auquel, je pense, a plus le moyen de la garder.
M. LOUBIER: Je sais qu'actuellement il y a eu des démarches
d'effectuées pour en faire un hôtel, justement pour les chasseurs,
si la province voulait en acquérir la propriété.
M. RUSSELL: M. le Président, quel est l'augmentation du nombre de
monuments depuis deux ans?
M. LAPALME: L'augmentation du nombre de monuments historiques depuis
deux ans? achetés ou classés?
M. RUSSELL: Achetés et classés.
M. LAPALME: Oh là, est-ce que le député a dit
depuis deux ans?
M. RUSSELL: Depuis deux ans oui.
M. LAPALME: Alors, je ne sais pas si le rapport le mentionne, je peux
donner ceux du 1er avril de l'an dernier au 26 février de cette
année. Classés, dans Compton, l'hôtel de Ville,, à
l'Ile-aux-Coudres, le moulin Desgagné, à Québec la maison
Gagné, à Québec la maison Poirier, à Québec,
la maison Daigle, à Québec la maison Giguère, à
Québec, la maison Théonas, rue de la Fabrique, à
Québec la maison Mercier, à Québec la maison Murray Adams,
à Québec Notre-Dame-des-Victoires, deux emplacements, la place
royale, à Ste-Scholastique, Seigneurie des Sulpiciens, et il faut
ajouter à ceci depuis la sanction de la loi. Déclaration de
l'arrondissement historique du vieux Québec, de l'arrondissement
historique du vieux Montréal et de l'arrondissement historique du vieux
Sillery. Maintenant, quant aux monuments qui appartiennent à la
commission, j'en ai donné toute la liste tout à l'heure, je peux
toute la répéter avec les dates.
M. RUSSELL: Non, le nombre seulement.
M. LAPALME: Propriétés de la commission: 14.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est depuis deux ans l'augmentation, ou est-ce
que c'est le total des biens?
M. LAPALME: C'est le total. Depuis deux ans, qu'est-ce qu'il y a eu? La
maison St-Hubert à Chambly, le 9 juin 1961, le manoir Couillard-Dupuis
à Montmagny, le 1er mai 1962, la maison Faucher à Québec,
le 28 septembre 1961, la maison Côté à Québec le 17
juillet 1961, maison Fornel qui a été achetée à la
fin de 1960, la maison Légaré qui a été
achetée à Québec en juillet 1960. Ce sont les plus
récentes.
Dans le rapport il est dit ceci: au cours de l'année se terminant
le 1er avril 1963, la Commission a classé, comme monuments ou sites
historiques ou artistiques, neuf immeubles, soit trois maisons, un calvaire, un
moulin à vent, une église et le reste.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre nous dirait-il quelle
est la ligne de démarcation entre les activités du
fédéral et du provincial quand il s'agit des monuments
historiques? On a entendu le premier ministre, par exemple, nous rappeler qu'il
avait obtenu l'apposition d'une plaque sur un monument à
l'Ile-aux-Grues. On voit ça. Quelques fois c'est le
fédéral...
M. LESAGE: Alors voici, j'avais suggéré...
M. JOHNSON: Oui, Quelques fois c'est le fédéral qui prend
possession d'un immeuble ou d'un site et le déclare monument historique
et d'autres fois c'est le provincial. Y a-t-il une entente, une
coordination?
M. LAPALME: Je ne connais pas la loi fédérale. Je ne sais
pas si la loi fédérale permet de classer des monuments
historiques, mais ce que je sais, c'est que le gouvernement
fédéral achète des maisons, par exemple, le
musée...
M. TALBOT: Est-ce que le gouvernement fédéral
achète les maisons?
M. LAPALME: Mais oui, par exemple, on parlait du musée Laurier
à Arthabaska. Eh bien, le musée Laurier à St-Lin, le
gouvernement fédéral a cheté la maison natale de
Laurier.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'établir une
certaine coordination ou est-ce que ça ne ferait pas partie d'une saine
planification de prévoir les activités de ces deux pouvoirs, le
pouvoir fédéral et le pouvoir provincial? Je ne sais pas si on
devrait laisser le fédéral entrer sans restriction dans ce
domaine-là. Je ne connais pas exacte ment les pouvoirs de la loi
fédérale. Le premier ministre pourrait nous le dire...
M. LESAGE: Bien, je puis le dire.
M. JOHNSON: ... cela a été son boulot pendant quelques
années.
M. LESAGE: Cela a été mon boulot, oui, Je puis le dire. Il
faut que ça soit un monument historique qui soit considéré
par la Commission fédérale des sites et monuments historiques
comme un site, ou, encore, un édifice d'importance historique nationale.
Et il est clair que, pour ce qui est de la province de Québec, comme
c'est vrai aussi pour les autres provinces, je ne sais pas si dans les
autres provinces il y a des commissions des monuments historiques provinciales
partout, je sais qu'il y en a en Ontario, mais du moins pour ce qui est
du Québec, il est clair que la Commission des sites et monuments
historiques de la province de Québec se porte acquéreur d'un
beaucoup plus grand nombre d'édifices et de sites historiques dans le
Québec que la Commission fédérale.
M. TALBOT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce que son
ministère a fait pour la conservation du vieux Québec depuis la
passation de la loi de l'année dernière?
M. LAPALME: Le député de Chicoutimi voudrait-il
répéter sa question? Je ne voudrais pas confondre entre
l'arrondissement historique et le vieux Québec.
M. TALBOT: J'ai demandé si le ministre pourrait nous dire ce que
son ministère, le ministère des Affaires culturelles, a fait pour
la préservation du vieux Québec depuis la loi...
M. LAPALME: Depuis l'adoption de la loi...
M. TALBOT: ... que nous avons passée l'année
dernière?
M. LAPALME: Bien depuis ce temps-là, il y a eu un
arrêté ministériel passé suivant le
procédé voulu par la loi: publication dans « La Gazette
Officielle », et le reste. Il y a eu l'arrêté
ministériel décrétant quelles étalent les limites
de ce qu'on appelle le vieux Québec, à l'intérieur duquel,
comme le député le sait, rien ne peut être fait à
ces édifices, tous considérés historiques, sans le
consentement de la Commission des monuments historiques.
Le vieux Sillery a également été
délimité et depuis, évidemment, il y a eu Montréal.
Maintenant à Québec, nous allons être obligés
d'agrandir le périmètre de ce qui va constituer
l'arrondissement historique parce qu'on s'est aperçu après
coup qu'en n'allant pas assez loin, au bas de la falaise, il suffirait de
n'importe quel immeuble qui pourrait gâter toute la partie non seulement
scénique ou panoramique mais historique de la ville de
Québec.
Alors, à l'heure actuelle, les ingénieurs ou les
arpenteurs, je ne sais pas exactement quels sont ceux qui font ce travail, sont
en train de dresser une carte nouvelle et, plus tard, nous serons
obligés de suivre le même procédé, savoir:
publication de la nouvelle description du vieux Québec et ensuite
l'arrêté ministériel, en sorte qu'il y aura une sorte de
mur, que je voudrais plus que symbolique, de protection du vieux
Québec.
Le Service des monuments historiques, et ici je parle bien du service, a
travaillé presque uniquement depuis ce temps-là, en tant que les
arrondissements sont concernés sur les plans des trois endroits que je
viens de mentionner. A Montréal, par exemple, il y a encore, de la part
de certains organismes, des protestations sur la ligne qui a été
établie, sur les plans que nous avons dressés, mais le service
n'a pas encore eu le temps de commencer le véritable travail
d'embellissement si l'on veut. Pensons aux enseignes lumineuses.
M. .TALBOT: Est-ce que des dispositions ont été prises
pour au moins en faire disparaîtres quelques-unes?
M. LAPALME: Bien, pas encore parce qu'il va s'agir d'une
véritable expropriation, à moins qu'il y ait accord. Alors on
enlèvera une enseigne, il faudra en poser une autre et nous voulons que
l'architecture indique quel doit être le genre d'annonce dans un cas
comme celui de la rue St-Louis, par exemple.
M. TALBOT: Je sais que pour la rue St-Louis, je pense que c'est depuis
l'année dernière, s'est installée dans une des belles
maisons de la rue St-Louis, une buanderette, ce qu'il est convenu d'appeler une
buanderette. Ce n'est pas très joli et ce qui ne fait pas très
vieux.
M. LAPALME: Au sujet des enseignes nouvelles, ah oui, il y a ceci. Il y
a toutes les enseignes qui étaient posées là avant mais,
à l'heure actuelle, on ne peut pas en poser sans la permission de la
commission et toute nouvelle enseigne est étudiée à
l'heure actuelle dans tout le secteur historique. Mais le gros travail va
consister à descendre les monstruosités qu'il y a là,
à uniformiser la couleur de la lumière.
M. LOUBIER: Etant donné qu'on a...
M. LAPALME: Je crois que le principe est décidé, ce sera
la lumière blanche.
M. TALBOT: Non, j'ai dit: « Il y a du pain sur la planche.
»
M. LAPALME: Ah! j'avais compris une lumière blanche.
M. LOUBIER: Etant donné qu'on a, à toutes fins pratiques,
paralysé les modifications qu'on pourrait apporter aux
édifices...
M. LAPALME: Non, ce n'est pas paralysé.
M. LOUBIER: Bien voici, c'est qu'on est obligé de soumettre les
modifications de la restauration que voudraient faire les propriétaires
à la Commission des monuments historiques,
M. LAPALME: Ils étaient obligés de le faire quand
même à l'hôtel de ville avant.
M. LOUBIER: Oui mais à ce moment-là est-ce que la
ministère prévoit, par exemple, des octrois pour le
propriétaire qui voudrait soit agrandit ou mettre un étage de
plus à sa maison alors qu'on voudrait qu'il conserve la même
façade, dans le même style? Est-ce que le ministère
prévoit des octrois permettant au propriétaire de respecter le
style des monuments historiques?
M. LAPALME: Si quelqu'un arrive et veut élever sa maison de deux
étages, non, on ne le permettra pas mais si quelqu'un veut faire une
restauration de l'immeuble, oui.
M. LOUBIER: Vous allez le permettre. Maintenant si quelqu'un
possédant une maison ians ce district-là voulait en faire des
bureaux, au lieu de la garder comme maison privée, familiale, est-ce
qu'à ce moment-là, si l'on veut agrandir, le ministre permettrait
un octroi lui facilitant de conserver le style?
M. LAPALME: Non, non. Supposons qu'il s'agisse d'une maison
réellement historique et d'un ensemble historiques de vieilles maisons,
et quelqu'un à un moment donné veut en faire des bureaux, la
condition essentielle c'est de conserver l'extérieur de la maison,
l'architecture. L'intérieur c'est une autre chose. Mais comme il veut en
faire une maison de
rapport à ce moment-là et non pas apporter quelque chose
au monument historique, là à ce moment-là il ferait le
reste à ses frais. Mais si quelqu'un a un immeuble qu'il veut restaurer
en le gardant dans le sens de l'histoire, à ce moment-là il y a
des subventions comme celles que j'ai mentionnées tout à
l'heure.
M. LOUBIER: Mais s'il reste une partie de terrain au bout de cette
maison-là et qu'on veut en faire une rallonge?
M. LAPALME: Bien là, évidemment chaque cas est
étudié par la Commission des monument? historiques.
M. LOUBIER: Il y a possibilité, à ce moment-là, que
les propriétaires obtiennent un octroi après étude?
M. LAPALME: Il est des accommodements, même avec le ciel.
M. LE PRESIDENT: Article 9 adopté. Article 10: «
Conservatoires de musique ». 1-Montréal: $472,000.
M. JOHNSON: Oui, les professeurs des conservatoires en ont, à un
moment donné, appelé au premier ministre. Ils avaient attendu
assez longtemps, disaient-ils. Est-ce que la situation est
régularisée?
Les journaux nous rapportaient, sous la signature de Mlle Lysiane
Gagnon, ce qui suit ( « La Presse », Montréal, 18
décembre): « Les professeurs des conservatoires de musique et
d'art dramatique réclament justice auprès du premier ministre
Lesage. Un dialogue a été amorcé déjà. Il
semble s'être interrompu par suite de l'indigence administrative de
certains services du gouvernement, soit le Conseil de la trésorerie et
la Commission du service civil. »
M. LESAGE: Evidemment, quand il s'agit de faire des reclassifications
assez souvent très compliquées, ça ne peut pas se faire du
jour au lendemain parce qu'il faut établir des comparaisons, dans le cas
du conservatoire, avec les professeurs dans d'autres domaines et ça ne
peut pas se faire du jour au lendemain. Cela doit passer par les mains du
président du Conseil de la trésorerie qui a
énormément de travail. Je pense que le chef de l'Opposition le
sait.
Il y a des fois que ça retarde un peu mais je pense que les
salaires au conservatoire, c'est tout réglé à la
satisfaction de tout le monde.
M. JOHNSON: Est-ce que ç'a été réglé
récemment?
M. LESAGE: Oui, récemment. C'était fin de janvier,
début de février.
M. LAPALME: Ah! les cinq derniers. M. LESAGE: Oui, oui, c'est
réglé. M. JOHNSON: Tant mieux.
M. LESAGE: Mais il ne faudrait pas me demander le salaire de chacun. Je
sais que c'est réglé, et ça l'air que c'est à la
satisfaction de tout le monde.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions, à
Montréal?
M. JOHNSON: Qui est le directeur du Conservatoire, à
Montréal?
M. LAPALME: Le directeur du Conservatoire, parce qu'il n'y a qu'un
conservatoire, c'est M. Leduc. Il est directeur de Montréal. A
Québec, c'est M. Raoul Jobin.
M. TALBOT: Mais Québec n'est qu'une section de Montréal.
C'est ça qu'on doit comprendre?
M. LAPALME: Non, c'est le Conservatoire de la province de Québec.
Le directeur pourrait être à Québec aussi bien qu'à
Montréal. Il y a une section à Montréal, et une section
à Québec.
M. TALBOT: Est-ce que le directeur du Conservatoire de Québec,
par exemple, est sous la juridiction du directeur de Montréal, M.
Leduc?
M. LAPALME: Oui. Demain ça pourrait être le directeur de
Québec qui pourrait être le premier, et celui de Montréal
sous sa juridiction.
M. TALBOT: Il y a combien de...
M. LESAGE: Au sujet des salaires là, je voudrais bien dire que,
pour ce qui est des professeurs au Conservatoire qui ne sont pas à plein
temps, les taux horaires sont encore à l'étude.
M. TALBOT: Il y a encore des professeurs à l'heure. C'est
ça?
M. LESAGE: Oui, évidemment je parle de mémoire, mais je
pense que oui.
M. TALBOT: Mais, est-ce que, petit à petit, on ne s'achemine pas
vers des professeurs à plein temps...
M. LESAGE: Un grand pas a été fait de ce
côté-là.
M. LAPALME: Combien y en a-t-il? 40? 50?
M. LESAGE: Oui, il y a eu un grand pas de fait de ce
côté-là.
M. LAPALME: Je pense qu'il y en a 46 à l'heure actuelle, à
plein temps, alors qu'il y en avait cinq ou six, je crois, qui étaient
à plein temps.
M. LESAGE: C'est ça. C'est ça qui a été
réglé. C'est parce que je voudrais bien qu'on ne se
méprenne pas sur ce que j'ai dit. C'est cette question-là qui a
été réglée récemment. C'est que la plupart
des professeurs sont devenus des professeurs à plein temps, suivant une
nouvelle échelle de salaire; mais il en reste encore à un taux
horaire et, je crois, d'après mon souvenir, que cette question-là
n'est pas définitivement réglée.
M. TALBOT: D'ailleurs, ces professeurs à taux horaire, je pense
que ça coûte aussi cher, sinon plus, parce qu'il faut leur payer
souvent des dépenses de voyage. Je sais qu'un temps il en venait
même de Chicago, une journée ou deux par semaines. Il fallait
payer des dépenses de voyage, et les frais de séjour, et puis
leur salaire à l'heure. Cela coûtait très cher.
M. LAPALME: Il y aura toujours quand même des professeurs à
salaire horaire parce qu'il y en a qui n'enseignent que deux ou trois heures
par semaine.
M. JOHNSON: L'année dernière, M. le Président, on
avait fait voter $776,900 à ce poste No 10. Cette année, on nous
demande de voter $844,000, moins contribution du gouvernement du Canada,
$340,000, soit un montant net de $504,000. En quoi consiste cette contribution
du gouvernement du Canada, et en vertu de quelle entente?
M. LAPALME: Au ministère du Travail, à Ottawa, il y a ce
que l'on appelle la direction de la formation technique et professionnelle.
Evidemment, tout ceci relève d'une loi; en vertu de cette loi, il est
loisible d'aller recouvrer une partie considérable de l'argent
voté par le gouvernement fédéral pour l'enseignement
technique et professionnel, et on a accepté le Conservatoire comme
étant une des institutions reconnues. La proportion sera en moyenne,
parce qu'il y a des barèmes et des variations, si je me souviens bien,
dans le pourcentage, la contribution fédérale sera en moyenne de
40%.
M. JOHNSON: Quelle est cette loi?
M. LAPALME: La loi concernant l'enseignement technique et
professionnel.
M. JOHNSON: Passée en quelle année?
M. LAPALME: Un instant. Le seul document que j'ai ici, moi, c'est la
lettre qui nous a été envoyée le 22 janvier 1964, par M.
E.-A. Fournier, de ce département que j'ai mentionné tout
à l'heure, et dans laquelle il nous dit que le ministère donne
son approbation pour un conservatoire de musique et d'art dramatique à
Québec et à Montréal. Et vous noterez que l'approbation
porte sur l'ensemble des cours donnés au conservatoire, soit les cours
et nouveaux postes secondaires, soit les cours de perfectionnement permettant
à des adultes de se préparer à un emploi
rémunérateur.
Il est entendu que l'autorisation fédérale prend effet le
1er avril 1963, de sorte que toutes les dépenses courantes du
présent exercice financier sont partageables à 50%, selon les
termes de l'entente; mais comme je le disais tout à l'heure, la moyenne
va s'établir, dans notre cas à nous, à 40% de contribution
fédérale, ce qui serait la même chose que pour
l'enseignement technique du ministère de la Jeunesse, sauf que nous
avons découvert qu'il y avait un moyen dans la loi d'aller recouvrer
pour un conservatoire cette somme de 40%.
M. JOHNSON: Est-ce que c'est en vertu d'une entente?
M. LAPALME: Oui, c'est en vertu d'une entente.
M JOHNSON: Signée par qui? Le ministre des Affaires culturelles
d'une part et un ministre d'Ottawa?
M. LAPALME: Ce n'est pas par nous, c'est par le ministère de la
Jeunesse,
M. JOHNSON: Une entente signée ...?
M. LAPALME: Un instant, je me suis trompé là. La lettre
que j'ai reçue de M. Fournier, ce n'est pas un employé du
ministère du Travail à Ottawa. C'est le ministère de la
Jeunesse qui fait les transactions mais ceci relève à Ottawa du
ministère du Travail, formation technique et professionnelle.
M. JOHNSON: Mais c'est une entente, ça, entre le ministère
de la Jeunesse et Ottawa?
M. LAPALME: La lettre que j'ai de M. Fournier est du 22 janvier.
M. BELLEMARE: Ah, quelle misère! M. TALBOT: De cette
année?
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre ne fait pas partie d'un gouvernement
qui avait promis de mettre fin aux plans conjoints?
M. BELLEMARE: C'est fatiguant, hein?
M. LAPALME: Le premier minitre a déjà dit ce que nous
pensions des plans conjoints. Pendant ce temps-là, pour autant que je
suis concerné, tant que cela durera je m'arangerai pour que les autres
ne s'enrichissement pas à nos dépens.
M. JOHNSON: Oui bien, le premier ministre et son parti déclarent
qu'ils ne veulent pas des plans conjoints. C'est...
M. LESAGE: M. le Président, est-ce je vais recommencer à
exposer la politique du gouvernement pour la quatrième fois depuis le
début?
M. JOHNSON: Non, mais est-ce que le premier ministre va cesser de signer
des plans conjoints alors qu'il veut faire croire qu'il veut en sortir?
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre n'a signé
aucun plan conjoint. J'ai expliqué à plusieurs reprises la
politique du gouvernement sur la question. Je n'ai pas l'intention d'y revenir
cet après-midi. Le chef de l'Opposition peut pérorer tant qu'il
le voudra...
M. JOHNSON: M. le Président, voici un gouvernement qui parlait
contre les plans conjoints Voici un premier ministre qui disait, à
l'occasion du règlement Fleming-Barrette concernant les
universités, que c'était un recul pour l'autonomie,
c'était la brèche la plus grave qu'on n'avait jamais
opérée dans le mur de l'autonomie provinciale. Il arrive au
pouvoir et il s'en va à Ottawa, à une conférence
fédérale-provinciale, armé du Rapport Tremblay. Il
dépose le Rapport Tremblay disant: « C'est ça notre
politique, celle que nous voulons exécuter et appliquer dans la province
». Ensuite, les ministres commencent à signer des ententes avec
Ottawa.
Il y en a un qui a été franc, qui ne s'est pas
caché et avec sa candeur qui nous fait pardonner bien des choses, ce
ministre a dit: « Amenez-en des plans conjoints, on aime ça des
plans conjoints ». Lui, M. le Président, il a été
franc, ouvert. Le premier ministre lui, passe son temps à dire: «
On n'en veut pas. » Le ministre de la Jeunesse passe son temps à
dire: « C'est mauvais. » Mais, à tout bout de champ on signe
un nouveau plan conjoint. Voici que nous découvrons, cet
après-midi, qu'à la faveur d'un de ces plans conjoints le
fédéral est entré maintenant dans les écoles
pré-conservatoires de musique. Il était déjà dans
les chemins d'accès aux forêts. Il est déjà
installé de par le gouvernement actuel, dans le domaine de
l'hospitalisation. Il est entré, avec le gouvernement actuel dans la
Voirie, toujours en vertu de lois fédérales et dans les deux
derniers cas, passées du temps où le premier ministre actuel
était ministre à Ottawa. Il est déjà entré
dans les parcs nationaux que nous appellions nous, parcs nationaux, qu'on a
dû débaptiser et rebaptiser sous le nom de parcs provinciaux afin
de laisser la place à Ottawa pour prendre à lui seul le vocable
« nationaux » quand il s'agit des parcs.
M. le Président, voici que nous découvrons maintenant que
M. Pearson est rendu dans la musique, dans la formation des musiciens.
M. COURNOYER: C'est important dans sa position de faire de la
musique.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on veut de cette façon en venir à
rétablir l'harmonie entre l'aile provinciale et l'aile
fédérale du parti libéral?
M. HAMEL (St-Maurice): On ne sait jamais.
M. JOHNSON: En consacrant $340,000 à l'Ecole
pré-conservatoire de musique ainsi qu'au Conservatoire de musique et
d'art dramatique.
La partie d'art dramatique, quand je regarde le premier ministre, je
puis vous affirmer ici, en tout sérieux, que le gouvernement actuel n'en
a pas besoin de ça, n'a pas besoin de subventions du
fédéral pour faire de l'art dramatique. Le premier ministre est
un expert. Il
peut donner des leçons à toute cette province, non
seulement en cette Chambre et humblement je reconnais que je suis un des
élèves du premier ministre.
Quant à la musique, je ne sais pas si le gouvernement devrait
s'immiscer jusque là-dedans.
M. le Président, l'âme française ne sera pas
détériorée demain matin parce que le fédéral
a donné quelques dollars. Comme le premier ministre l'a
déjà déclaré assez récemment,
c'était à la conférence fédérale-provinciale
personne d'entre nous ne prétend dans Québec que la
présence du fédéral dans un domaine particulier qui est de
compétence provinciale va mettre en danger l'âme française,
la survivance de la nation canadienne française.
Mais, disait le premier ministre en subtance tous ces envahissements,
cette succession ou cette série d'envahissements, bien ça finit
par faire un portrait, un petit peu modifié de notre personnalité
et c'est précisément la répétition de ces
empiètements du fédéral dans le domaine provincial qui
finiront par faire de l'état de Québec, un conseil municipal. M.
le Président, ça n'est pas ce que le premier ministre a dit.
M. LESAGE: Non, je n'ai pas dit ça.
M. JOHNSON: Mais c'est subtantiellement...
M. LESAGE: J'avais des termes plus choisis.
M. JOHNSON: C'est ce que ça voulait dire M. le Président,
je ne m'attendais pas de découvrir cet après-midi une autre
intrusion fédérale dans le domaine des provinces mais...
M. LESAGE: Continuez vous allez bien. Je vais aller travailler durant ce
temps-là.
M. JOHNSON: ... est-ce que le premier ministre va laisser à son
voisin de me répondre.
M. LESAGE: J'ai du travail à faire.
M. JOHNSON: M. le Président, je sais que le premier ministre
n'est pas à l'aise. Il se sauve, il se sauve devant Ottawa. Il se sauve
devant Ottawa M. le Président. Tout ce qu'il tente de sauver, c'est sa
face et la face de son gouvernement vis-à-vis ses plans conjoins. Non,
la population commence à en avoir assez de cette attitude du
gouvernement fédéral et provincial qui, d'une part, prêche
contre les plans conjoints, M. le Président et d'autre part ramasse
ça et se bourre les poches.
M. BELLEMARE: Une attitude d'amphibie.
M. JOHNSON: Comme dit le député de Champlain, c'est une
attitude amphibie. Le gouvernement provincial prêche la vertu et pratique
le vice dans le domaine de l'autonomie. Le gouvernement provincial prêche
la sobriété dans le domaine des relations fédérales
et pourtant pratique l'intempérance. C'est une attitude contradictoire
d'un bout à l'autre et je ne suis pas surpris moi que le
fédéral s'enhardisse au point de répondre comme M. Pearson
a répondu hier en Chambre au sujet des bourses. Non, sèchement,
« non, nous n'avons pas l'intention de changer nos plans relativement aux
bourses d'étudiants » et M. Pearson et les fonctionnaires
fédéraux ont un petit peu raison de raisonner de même.
M. Pearson se souvient qu'il a été, qu'il a reçu
l'appui enthousiaste, public, solennel et officiel du premier ministre de la
province de Québec pour lui permettre d'arriver au pouvoir et M. Pearson
sait bien lui, ou ses fonctionnaires le savent, que récemment le
gouvernement provincial a signé une entente qui lui permettait d'aller
chercher $340,000 dans un domaine qui, jusque là, était
évidemment chasse gardée du gouvernement provincial.
M. Pearson et ses fonctionnaires savent bien le fond de la pensée
des libéraux. M. Pearson dans le secret de son cabinet doit se dire,
laissons parler M. Lesage, M. Lévesque et les autres contre les plans
conjoints, mais nous, nous savons que chaque fois que nous leur
présentons un ils le signent à deux mains. Ils sont heureux de le
signer quand c'est aussi clair que dans le cas de cette loi concernant les
conseils municipaux. M. le Président, je ne sais pas ce qu'en pense le
ministre des Affaires culturelles, mais je crois qu'il était bien de mon
devoir à ce moment-ci d'attirer l'attention de la population, sur une
autre intrusion du fédéral dans un domaine de compétence
provinciale.
M. LAPALME: Une chose que je pourrais dire, la seule chose que je peux
dire c'est que j'aime mieux administrer moi le $340,000 venant du
fédéral dont une partie a été prise dans la
province de Québec que de le laisser administrer par un futur
ministère des Affaires culturelles à Ottawa.
M. JOHNSON; Cela est vrai, M. le Président et c'est vrai dans
tous les domaines. Si ça peut être vrai dans tous les domaines,
bien dépêchons-nous M. le Président de laisser à
Ottawa toute la perception des taxes puis ensuite on
fera comme le premier ministre a fait à la dernière
conférence, on se mettra à genoux puis on dira: «
Vouiez-vous s'il-vous-plaît nous en donner, on est mal pris au point de
vue éducation, au point de vue santé et au point de vue de
voirie, on a besoin d'argent.
M. le Président, c'est tout à fait incompatible, tout
à fait incompatible avec la dignité élémentaire que
doit avoir un gouvernement quand il s'agit d'administrer dans un domaine qui
est de sa compétence à lui et non pas de la compétence du
fédéral. Ce n'est pas en acceptant ces octrois qu'on va
convaincre Ottawa que son conseil des arts est un organisme
inconstitutionnel.
Ce n'est pas en buvant à la source fédérale des
argents mis à la disposition des Canadiens pour des oeuvres de ce genre,
M. le Président qu'on va convaincre Ottawa qu'on n'aime pas ça.
On passe son temps à dire, il ne faut pas, il ne faut pas que le
fédéral entre dans des domaines de la juridiction
provinciale.
On passe son temps à dire, il faudrait avoir de meilleures
sources de revenus mais en attendant, nous ne perdrons pas des argents dont une
partie a été perçue dans la province de Québec. Il
va falloir à un moment donné prendre une position, une position
ferme. Il va falloir à un moment donné dire à Ottawa,
même si on est privé de $340,000, on va s'en priver pendant un an
ou deux, mais vous allez vous tasser. Nous allons imposer des droits, nous
allons imposer des taxes que nous avons le droit d'imposer en vertu de l'Acte
de l'Amérique du Nord britannique et c'est Ottawa qui devrait se reculer
au lieu de Québec qui doit toujours se plier.
M. BEDARD (président du comité des subsides): Article 10,
adopté. Article 11: Service des bibliothèques.
M. BERTRAND (Mlssisquoi): L'école préconservatoire
là. L'an dernier, on avait parlé dans le rapport, d'une
enquête dans plusieurs régions en vue de l'organisation et de la
fondation d'écoles. Est-ce qu'il y aura des écoles de
fondées, d'organisées dans la province?
M. LAPALME: En fait, il y en a. Il y a Trois-Rivières et
Val-d'Or. A Trois-Rivières, l'engagement a été fait du
directeur du pré-conservatoire, son nom c'est M. Cajensky, et à
Val-d'Or c'est M. Gagnon.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que l'on va ériger un
édifice?
M. LAPALME: Nous attendons, à Trois-Ri- vières. Qu'est-ce
que nous attendons pour la bâtisse là, je crois que Mme Rousseau a
même entré des meubles avant que le contrat soit signé.
M. BELLEMARE: A St-Jean-des-Piles...
M. LAPALME: Non, mais je veux dire le directeur du Conservatoire, M.
Leduc, s'est rendu à Trois-Rivières pour trouver un immeuble. Il
en a trouvé un, qui ferait l'affaire pour une période
relativement restreinte. Je ne sais pas lequel, quelle rue? Laviolette? Et
à l'heure actuelle il s'agit d'une affaire qui intéresse le
ministère des Travaux publics et la Trésorerie. Je ne sais pas si
la Trésorerie a sanctionné l'affaire ou l'achat, le contrat n'est
pas encore signé; mais je crois que Mme Rousseau a déjà
entré des meubles dans cet immeuble, même après qu'on
l'eût avertie que la bâtisse n'était pas encore à
nous. Je n'ai pas vu l'édifice.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est une femme qui est très
active.
M. LAPORTE: Ce n'est pas un achat, c'est une location. A Val-d'Or, si
mon souvenir est fidèle, c'est un immeuble qui nous est fourni par la
commission scolaire.
M. TALBOT: Sur quoi se base-t-on pour établir ces écoles
pré-conservatoires?
M. LAPALME: Sur les rapports de M. Wilfrid Pelletier et de M. Leduc, sur
des auditions.
M. TALBOT: Est-ce que des enquêtes sont faites dans les
différentes régions?
M. LAPALME: Oui, il y aurait même, si nous avions suffisamment
d'argent, il y aurait même lieu d'en ouvrir à un ou deux autres
endroits. Des conversations particulières que j'ai eues avec M.
Pelletier, je me rappelle ceci: c'est qu'il avait trouvé qu'il y avait
de magnifiques voix dans la région de Trois-Rivières.
M. BELLEMARE: Ah oui, ah oui.
M. TALBOT: Est-ce qu'on doit comprendre que le ministère n'en
ouvrira pas cette année, n'ouvrira pas cette année de nouvelles
écoles pré-conservatoires?
M. LAPALME: Je m'excuse, je demandais un renseignement.
M. TALBOT: Je demande au ministre si on
doit comprendre, d'après sa réponse, que cette
année, pour l'année qui vient, il n'y aura pas de nouvelles
écoles pré-conservatoires qui seront ouvertes dans la
province?
M. LAPALME: On a des fonds simplement pour deux professeurs titulaires,
et des fonds également... un instant... autres dépenses: des
fonds pour des professeurs qui, sans être des professeurs titulaires,
seront appelés de Montréal ou de Québec à se rendre
à Val-d'Or et à Trois-Rivières.
M. TALBOT: Pour les deux écoles qui sont...
M. LAPALME: Pour les deux écoles, cette année il ne peut
pas y en avoir d'autres.
M. TALBOT: Il n'y en aura pas d'autres cette année?
M. LAPALME: Il n'y en aura pas d'autres cette année.
M. TALBOT: Est-ce qu'il se fait des études dans d'autres
régions?
M. LAPALME: Ah, nous n'aurions que le choix. Le député de
Chicoutimi sait bien ce que je veux dire.
M. TALBOT: Pas question d'en ouvrir une au Royaume du Saguenay?
M. LAPALME: Probablement des deux côtés du fleuve.
M. TALBOT: Rimouski et..., il n'y a rien de décidé
encore.
M. LAPALME: Non, là nous n'avons pas de fonds pour le faire.
M. TALBOT: Ah, je comprends, mais les études ne sont pas encore
terminées, on ne sait pas où ces écoles-là
seront...
M. LAPALME: Ah oui, je dirais qu'elles sont en cours, qu'on est bien
près des conclusions. Je serais presque prêt à en nommer
une, les auditions ont été faites et puis, à
première vue, il semble bien qu'il y a matière à deux
écoles préparatoires, ou deux préconservatoires, dans au
moins deux régions.
M. TALBOT: Mais les endroits ne sont pas fixés dans ces
régions?
M. LAPALME: Non, mais le député de Chicoutimi brûle
énormément.
M. BELLEMARE: M. le Président, dans « Subventions »,
à l'article 7 de cet item 10, c'est marqué: « Y compris
subventions ». Mme Rousseau et M. Cajensky ont organisé des cours
de musique durant l'été, comme Mme Rousseau avait organisé
avec les Jeunesses musicales, au Mont Orford, toute une série de cours
qui se sont donnés et qui se donne encore présentement durant
l'été; ils sont à construire, à St-Jean-des-Piles,
un théâtre en plein air.
M. LAPALME: Ah, c'est de ça dont le député voulait
parler tout à l'heure?
M. BELLEMARE: Oui. Un théâtre en plein air où il se
donne des concerts et où il se donne aussi des cours durant les vacances
par M. Cajensky et par Mme Rousseau; un c'est le théorique, par Mme
Rousseau, et puis la pratique par Cajensky. Et ils sont à construire
quelque chose qui va sûrement atteindre les chiffres de $35,000 ou
$40,000. Je ne sais pas si déjà le ministre a été
prévenu, pressenti, ou s'il a reçu une demande d'octroi
quelconque, mais je suis sûr que le ministre accordera sa bienveillance
attention à ce projet, qui est à la fine fleur de la musique bien
développée dans notre région.
M. LAPALME: Je ne sais pas si le projet a été soumis, je
ne crois pas que M. Frégault soit au courant non plus. Il ne pourrait y
avoir que M. Pelletier peut-être, dans le moment M. Pelletier, on sait
que...
M. BELLEMARE: Il est malade.
M. LAPALME: Bon, il est malade. Les subventions dont il est question ici
à l'article mentionné là, 7 de 10, c'est ça 7 de
10, sont des subventions aux élèves. Il y en a là pour un
montant de $1,000; ce sont des récompenses, ce sont les frais
d'exercice, ce sont des conférences et des cours que l'on paie, et les
réparations d'instruments.
M. BELLEMARE: C'est justement sur ça que je demande au ministre
si quelque chose est prévu pour ces cours de musique qui sont
donnés à St-Jean-des-Piles durant l'été.
M. LAPALME: Je ne vois rien qui soit prévu spécifiquement
pour cela, mais il faur drait qu'on en fasse une demande au moins.
M. BELLEMARE: Ah oui, très bien!
M. TALBOT: Sous l'item: subventions, est-ce qu'il y a quelque chose de
prévu pour les Jeunesses musicales?
M. LAPALME: Oh, ce n'est pas là, le $12,000?
M. TALBOT: Ce n'est pas là?
M. LAPALME: Oh non, les Jeunesses musicales reçoivent, au titre
de subventions générales, un montant très
élevé: $75,000. Les Jeunesses musicales, c'est dans subventions,
lorsque nous arriverons aux subventions,
M. TALBOT: Bon.
M. LE PRESIDENT: 10 adopté. Article 11: « Service des
bibliothèques du Québec ».
M. BELLEMARE: M. le Président, à l'article des
bibliothèques publiques, je serais heureux de connaître la
réaction du ministre concernant certains détails. Dans le rapport
annuel du ministère des Affaires culturelles, à la page 135, on
trouve le total des subventions 1960-1961, 1961-1962, 1962-1963. En 1960-1961,
il y avait dans la province 99 bibliothèques qui recevaient des
subventions de $140,500. Chose assez extraordinaire, en 1961-1962, c'est rendu
à 84 bibliothèques qui ont reçu $322,350 et, en 1962-1963,
il y a 77 bibliothèques qui reçoivent $374,000.
Si je peux m'expliquer un peu, je voudrais savoir d'abord pourquoi cette
diminution et cette augmentation de prix quand je vois les recommandations qui
ont été faites par le comité qui avait été
chargé spécialement, à la Commission des
bibliothèques publiques, de soumettre un rapport de leur activité
le 30 mars 1962. On y disait, par exemple, dans les notes et les
recommandations qu'Us lui ont fait parvenir, de ne fournir des octrois qu'aux
bibliothèques desservant des populations de plus de 3,500 habitants, et
non pas aux bibliothèques paroissiales.
Si je regarde d'abord l'item recommandation de la Commission des
bibliothèques de ne pas accorder des octrois aux populations qui ont
moins de 3,500 habitants, vous avez dans le rapport des municipalités,
je prends le canton Forestville par exemple qui a retiré $1,000, Gagnon
qui a retiré $700, Knowlton qui a retiré $500, Lanoraie,
Lennoxville et vous avez ici par exemple Montmorency, $1,500. Je suis
très heureux pour ces municipalités-là qui ont
retiré des montants de la province, mais je suis surpris de constater
que la bibliothèque muni- cipale du Cap-de-la-Madeleine, qui comprend
actuellement une population de pas loin de 30,000 habitants, a reçu en
1960 $500, en 1961 $6,000 et en 1962-1963, la bibliothèque municipale du
Cap-de-la-Madeleine n'a rien reçu.
Je ne demanderai pas au ministre pourquoi la bibliothèque du
Cap-de-la-Madeleine qui est ouverte n'a rien reçu pour les années
1962-1963, mais je serais heureux que le ministre réponde d'abord
à ma première question: pourquoi les bibliothèques ont
baissé de 99 en 1960-1961 à 77 en 1962-1963; pourquoi ensuite,
suivant la recommandation de la Commission des bibliothèques, on ne
devait pas accorder d'octroi aux municipalités n'ayant pas 3,000
âmes et qu'on en retrouve plusieurs de celles-ci dans le livre et que la
cité du Cap-de-la-Madeleine en 1962-1963 n'a pas retiré l'octroi
demandé?
M. LAPALME: Je ne veux pas répondre en tant que le
Cap-de-la-Madeleine est concerné. Là il faudrait que j'aie toutes
les minutes...
M. BELLEMARE: Le ministre pourrait peut-être me donner cette
information-là un peu plus tard, concernant l'octroi de la
bibliothèque du Cap-de-la-Madeleine?
M. LAPALME: Voici, pour le Cap-de-la-Madeleine oui. J'ai peu de choses
à ajouter sinon que la Commission des bibliothèques, je ne dirai
pas qu'elle est reine et maîtresse, mais elle est formée on sait
comment: par la loi, et qu'il y a ensuite également le Service des
bibliothèques qui, lui, fait le travail d'administration et tout.
M. BELLEMARE: Ce sont deux services différents?
M. LAPALME: Oui, la Commission des bibliothèques et le Services
des bibliothèques c'est comme la...
M. BELLEMARE: C'est M. Napoléon Leblanc qui est
président?
M. LAPALME: M. Leblanc, c'est ça. Et le directeur du Service des
bibliothèques, c'est M. Gérard Martin.
La Commission des bibliothèques...
M. BELLEMARE: Il est secrétaire en même temps de la
Commission des bibliothèques.
M. LAPALME: Oui. Alors la Commission des bibliothèques a fait des
études. Il n'est que de lire le rapport de la période qui se
termine en 1963,
pour constater que la commission procède sur une base
scientifique, et il vaudrait la peine, si certains cas pouvaient être
rendus publics sans que ça dérange qui que ce soit, de voir
quelles sont les délibérations de la commission, comment on
discute à ce sujet-là. La commission établit des
normes...
M. BELLEMARE: Cinq cents!
M. LAPALME; Oui, il y a plus que ça aussi.
M. BELLEMARE: Eh bien oui, 12.5% du budget...
M. LAPALME: Ce qui est important, et ceci nous ramène dans tout
le problème de la subvention, du moins dans les cas qui nous
intéressent aux Affaires culturelles, c'est de réellement
créer les bibliothèques qui sont de vraies bibliothèques
publiques.
Il y en a dans le moment dont on m'a laissé le cas entre les
mains, la Commission et le service des bibliothèques m'ont laissé
le cas entre les mains, on ne sait pas, si la loi nous permettra d'agir ou non?
Il s'agit de bibliothèques considérables qui, elles, ne sont pas
des bibliothèques publiques, qui appartiennent à des
organisations privées, pour ne pas dire plus.
Mais pour en venir aux bibliothèques publiques, prenons le
chiffre de cette année, par exemple, et ce n'est pas terminé,
prenons par exemple la dernière liste de subventions que nous avons
rendue publique. On a versé, oh! à quelle date était-ce
ça? Le 14 février, il venait d'être versé à
ce moment-là une somme totale de $543,018 sur l'année courante.
Quel sera le montant définitif payé? Je l'ignore. Depuis il est
passé d'autres réquisitions devant mes yeux, que j'ai
signées, qui sont à la Trésorerie.
Alors, vous avez tout de suite là, un montant d'un demi million
qui a été payé à 34 bibliothèques
municipales et à 43 bibliothèques d'association.
M. BELLEMARE: Le même nombre de bibliothèques que
l'année passée?
M. LAPALME: Oui, ça c'est un tableau. Cela, ça veut dire
qu'avec un nombre défini suivant des normes, mais un montant accru pour
le total, nous allons finir par avoir des bibliothèques qui sont
réellement des bibliothèques publiques...
M. BELLEMARE: Même si elles sont paroissiales?
M. LAPALME: ... il y a des efforts considérables qui sont faits
à l'heure actuelle et les vraies bibliothèques publiques que nous
avons, on peut les compter sur les doigts de la main. Par exemple, une des plus
belles, une des dernières, une des plus récentes,
évidemment Trois-Rivières est bien organisée, mais une des
plus récentes, c'est Hull. Et c'est dommage que dans des cas comme
ça, par exemple, que les services de radio et de
télévision qui devraient rendre réellement des services
publics plutôt que de photographier tellement de petits incendies ou de
choses enfin sans aucune importance, il est regrettable que les services
publics de télévision et de radio n'aient pas montré ce
que les gens de Hull ont fait. Ce ne sont pas les Affaires culturelles qui ont
fait ça, c'est Hull. De toutes les villes de la province, Hull enfin n'a
jamais passée pour être à la pointe de la culture, la ville
de Hull. Or, on vient d'ériger une bibliothèque publique,
moderne, sobre, qui n'a coûté que $300,000. J'ai été
surpris de voir que ça n'avait coûté que ça.
On a érigé une bibliothèque là. La
subvention de Hull cette année, tant pour la construction que pour
l'entretien de la bibliothèque, pour le personnel, la subvention
payée par le ministère des Affaires culturelles, va
s'élever aux environs de $31,000, je crois, ou $35,000, je ne sais pas
exactement. C'est une vraie bibliothèque publique, elle n'a pas encore
atteint le taux normal, disons, de deux ou trois volumes par habitant, je crois
que le pourcentage est de 0.8 ou 0.9, pas 1%, pas un volume par tête
d'habitant, mais ça ne fait rien, nous avons là plus qu'un
embryon de bibliothèque. Nous avons une véritable
bibliothèque publique.
Et la Commission des bibliothèques est contre la dispersion
d'octrois minimes distribués à de petites bibliothèques
qui n'ont que des romans de Delly ou enfin du roman rose et des choses comme
ça. On veut que les choses deviennent réellement des choses
valables.
C'est ainsi, par exemple, je me rappelle un député qui,
dès le début, avait demandé une subvention pour une
bibliothèque dans sa région. C'est vrai que la
municipalité dans le coin faisait un effort, elle bâtissait une
bibliothèque. La Commission a dit « non », vous allez
commencer par nous montrer que les habitants de la municipalité en
veulent une bibliothèque. Et je crois que cette année, pour la
première fois, cette municipalité va recevoir une subvention.
On ne peut pas faire entrer de la culture dans le gosier des gens
malgré eux. Et pour réussir quelque chose là où les
gens en veulent, il ne faut pas que nous allions disperser l'argent du public
là où ça ne rapportera presque rien.
Alors peu à peu, j'ai bien espérance que dans, disons, 5
ans, si l'exemple est peut-être une chose qui est suivie par d'autres
avec intérêt, j'ai bien espérance que d'ici 5 ans, celui
qui sera ministre des Affaires culturelles à ce moment-là pourra
dire; nous avons réellement 15 ou 20 vraies bibliothèques
publiques dans la province de Québec. Dans le moment, nous avons des
embryons, à l'exception de quelques-unes, dont Trois-Rivières
qui, avec Montréal, est la plus importante.
Maintenant, cette politique-là, moi, je l'approuve, mais ce n'est
pas moi qui la fait. La Commission était là pour étudier
ça et nous avons des techniciens qui sont là et qui prennent leur
rôle au sérieux, et j'approuve cette politique qui, dans le
moment, à mon point de vue, donne des fruits, elle rapporte des
fruits.
M. BELLEMARE: M. le Président, Je suis bien heureux moi aussi de
constater ce ferment nouveau et parce que du temps de l'honorable monsieur
Prévost, celui-ci, pour répondre aux besoins, avait
déjà fait une loi qui est dans les statuts et déjà
il avait commencé à mettre de l'ordre.
Mais la Commission des bibliothèques, M. le Président, a
recommandé au ministre des Affairée culturelles de ne pas donner
d'octrois aux bibliothèques qui seraient érigées dans des
municipalités qui n'ont pas au moins 3,500 de population.
Quand je regarde le rapport qui est fait cette année, je vois de
nombreux noms. Je vois des noms de villes ayant reçu des octrois comme
Forestville, Gagnon, Knowlton, Lanoraie, La Malbaie, Lennoxville, je vois des
noms, Montmorency, Plessisville, je vois plusieurs noms où il
apparaît des octrois.
M. LAPALME: Je serais obligé dans un cas comme celui-ci, le
député l'admettra, d'aller fouiller dans les résolutions
de la commission pour savoir pourquoi. Mais on tient compte à certains
moments il y a une certaine flexibilité dans les normes on
tient compte à certains moments de la situation géographique, ou
même de l'isolement. Est-ce que le député n'a pas
cité un endroit de la Côte-Nord?
M. BELLEMARE: Gagnon, oui. Cela j'admets ça. Comme la commission
des bibliothèques faisait aussi remarquer au ministre qu'il ne devait
pas non plus subventionner les bibliothèques paroissiales, ça ne
rentre pas dans le cadre. Bon et si je me réfère au rapport qui
nous est soumis, je vois ici: L'Abord-à-Plouffe, bibliothèque
paroissiale, un octroi. Je vois ici:
Lauzon, bibliothèque paroissiale, un octroi. Je vois ici:
bibliothèque de l'Immaculée Conception, un octroi de $1,500;
bibliothèque de Notre-Dame du Très-Saint-Sacrement, un octroi de
$4,000. Bibliothèque de St-Pierre-Apôtre, un octroi de $500. Ici
je vois la bibliothèque paroissiale de St-Jean-Port-Joli et, M. le
Président, dans les recommandations qu'a faites la commission justement
qui doit fournir les grandes lignes de la politique du ministère, elle a
d'abord recommandé un minimum de 3,500 de population par patelin, par
région, par ville, par municipalité et de ne pas subventionner
les bibliothèques paroissiales.
M. LAPALME: Dans chacun des cas, je peux obtenir les explications de la
commission...
M. BELLEMARE: Non, ce n'est pas nécessaire.
M. LAPALME: ... et les fournir au député. M. BELLEMARE:
C'est simplement...
M. LAPALME: Mais je veux rappeler que la commission ne veut pas non plus
détruire des bibliothèques paroissiales.
M. BELLEMARE: Non, non, mais seulement, je voudrais dire au ministre
que, quand il existe une municipalité, une ville comme le
Cap-de-la-Madeleine qui est en bonne organisation dans sa bibliothèque
municipale et qu'on regarde en 1960 ils ont eu un octroi, en 1961 ils ont eu un
octroi et en 1962-1963, ils n'ont pas reçu d'octroi. Pourquoi ne
l'ont-ils pas donné au Cap?
M. LAPALME: Ah! non, le député de Champlain si vous me le
permettez. M. Frégault me rappelle quelque chose, les détails
nous échappent. A un moment donné il y a eu un chèque qui
a été envoyé au Cap-de-la-Madeleine, le chèque a
été retourné, il y a eu une mésentente et je ne
sais pas, l'histoire on ne la sait pas mais il y a eu un chèque à
un moment donné d'émis qui est revenu. Je ne sais pas ce qui
s'est passé.
M. BELLEMARE: Vous n'en aviez pas envoyé trop toujours?
M. LAPALME: On n'en envoie jamais trop!
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre me fournira ces
explications-là, privé ment, je n'ai pas d'objection?
M. LAPALME: Très bien.
M. BELLEMARE: Est-ce que les barèmes qui ont été
établis à ce moment-là en 1962 par la commission des
bibliothèques publiques qui était de $0.05 per capita, ça
c'était la base, $0.05 per capita plus 12 1/2 du budget. Des octrois de
12 1/2...
M. LAPALME: Je croyais avoir les dernières
réglementations, parce qu'il y a eu des changements au mois de
décembre. Je les cherche dans les dossiers, je ne les ai pas ici. Je les
avals demandé avant d'entrer, avant de commencer la discussion. Il y a
des barèmes qui sont changés.
M. BELLEMARE: Ah! bon. Alors il y avait $0.05 per capita plus 12.5% du
budget plus $200 ou $100 par bibliothe'caire qualifié, il y avait
ça en plus.
M. LAPALME: $1000
M. BELLEMARE: C'est $1,000 aujourd'hui. Ah! bon. Cela c'est plus
encourageant aussi pour les municipalités surtout celles qui
développent...
M. LAPALME: Pour le Cap, évidemment, il y a plus que 3,000 de
population. Là, je ne sais pas ce qui s'est passé, on va le
demander à la commission, je ne me rappelle pas.
M. BELLEMARE: Alors, est-ce que le ministre pourrait en même temps
me fournir les barèmes nouveaux de $0.05 per capita, 12.5% du budget
plus les employés qualifiés.
M. LAPALME: Alors les normes, les explications pour le
Cap-de-la-Madeleine, puis deux, trois municipalités qui ont
été mentionnées tout à l'heure comme Gagnon. Bien
Gagnon ça s'explique, Vous avez mentionné quoi donc?
M. BELLEMARE: La bibliothèque paroissiale, par exemple, de
l'Immaculée-Conception, de St-Pierre Apôtre,...
M. LAPALME: Des exemples comme ça.
M. BELLEMARE: ... de Notre-Dame-du-Très-St-Sacrement,
Montréal.
M. LAPALME: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 11, adopté?
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre, (c'est juste pour finir), est-ce
que le ministre m'a répondu quant aux 99 bibliothèques en 1960
qui sont aujourd'hui à 77. Est-ce que sa réponse est comprise en
disant: « Nous voulons plutôt centraliser nos bibliothèques
»?
M. LAPALME: Oui, oui, c'est que la commission a jugé à
certains moments que certaines bibliothèques subventionnées ne
méritaient pas d'être appelées des bibliothèques
puis cet argent-là...
M. BELLEMARE: Ou plutôt ils les ont centralisées
comme la Mauricie.
M. LAPALME: Dans des cas il y a...
M. BELLEMARE: Il existe quand même un certain nombre de
bibliothèques paroissiales qui, dans notre région, sont en vogue,
mais elles sont centralisées dans une régionale à qui on
octroie par exemple $45,000 en Mauricie pour subsister. C'est la St-Jean
Baptiste qui a pris l'initiative de régionaliser les
bibliothèques, elles sont demeurées quand même mais elles
comptent seulement pour une parce c'est...
M. LAPALME: A cause de la régionale.
M. BELLEMARE: ... une bibliothèque régionale qui a des
subsidiaires dans plusieurs municipalités. Là elle
reçoivent $45,000.
M. LAPALME: En réalité à Trois-Rivières il y
en a deux. La municipale subventionnée, la régionale.
M. BELLEMARE: Oui, la régionale.
M. LAPALME: Hull a sa bibliothèque et il y a une régionale
en formation. C'est le mime principe.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. DOZOIS: M. le Président, j'aurai l'occasion à l'item 13
à l'item subvention de parler plus longuement du musée des
Beaux-Arts de Montréal.
Mais à l'item « bibliothèques » je voudrais
attirer l'attention du ministre des Affaires culturelles sur la
bibliothèque du Musée des Beaux-Arts. J'exposerai plus longuement
tout à l'heure la situation financière du Musée des
Beaux-Arts; j'ai ici le rapport annuel. Mais il me semble que ce serait un
moyen d'aider da-
vantage le Musée des Beaux-Arts en donnant un octroi pour sa
bibliothèque, une bibliothèque hautement
spécialisée, surtout des livres qui portent sur l'art
évidemment. Et il me semble, lorsque je regarde la liste des dons
à certaines bibliothèques, même à Montréal,
qu'il y aurait lieu de donner un octroi à la bibliothèque du
Musée des Beaux-Arts. J'apprécierais que le ministre examine la
situation particulière de cette bibliothèque. Et tout à
l'heure j'aurai l'occasion, à l'item 13, d'exposer les besoins, du moins
partiellement, du Musée des Beaux-Arts de Montréal.
M. LAPALME: Je note la suggestion.
M. BERTRAND (Missisquoi): M. le Président, je renvoie le ministre
à la page 118 du rapport du ministère. Premièrement,
« travaux en cours, ». On parle de synthétisation, des lois
et des modes de distribution des subventions. Au paragraphe 2, on dit: «
A la suite d'une étude qui est faite des lois des bibliothèques
dans les autres provinces du Canada, le service élaborera un projet de
réglementation complémentaire à la Loi des
bibliothèques publiques du Québec. » Ce projet est-il
à point? et est-ce qu'une réglementation complémentaire
à la Lci des bibliothèques publiques du Québec va
être soumise?
M. LAPALME: Oui. Il y a une réglementation qui, à l'heure
actuelle, est utilisée par la commission elle-même pour sa propre
directive mais qui n'a pas subi ce que j'appellerais la sanction de
l'arrêté ministériel. Nous n'en avons pas besoin
d'ailleurs.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'on aura l'intention, à ce
moment-là, d'amender la Loi des bibliothèques publiques du
Québec de manière à insérer dans la loi justement
la réglementation de manière que le public connaisse clairement
quelle est la réglementation qui est accessoire à la Loi des
bibliothèques publiques du Québec, de manière à ce
que ça devienne statutaire?
M. LAPALME: M. Frégault me fait remarquer que les normes varient
très souvent de ce temps-ci.
M. BERTRAND (Missisquoi): Très souvent.
M. LAPALME: Il faudrait constamment amender la loi. Je pense à
certaines municipalités. Même restons ici autour de Québec.
Ste-Foy, un jour, passe devant le comité des bills publics (il y a
seulement quelques années de ça). On demande: « Quelle est
la population de Ste-Foy? » On répond; « 12,000. »
Combien y-a-t-il de population à Ste-Foy à l'heure actuelle?
40,000? 43,000? Et Sillery?
Prenons les municipalités autour de Montréal. Dans le
moment, nous n'avons pas voulu par exemple, et la commission y aurait tenu
parce que ça lui aurait donné une sorte de valeur de loi, faire
passer sa réglementation par le Conseil des ministres afin d'avoir une
sorte de diplôme qui s'appelle: arrêté ministériel.
Non, nous ne sommes pas pour revenir à chaque fois avec des choses qui
ne concernent que l'administration d'un ministère et non pas de tout le
gouvernement en entier.
La réglementation, c'en est une qui doit indiquer la ligne de
conduite de la commission et des services et, selon les besoins, on peut, du
moment qu'on obtient la majorité nécessaire à la
commission, la modifier. Cela pourrait se faire dans des endroits où
tout est stable, où Tien ne bouge. Mais, tout à coup on a un cas
qui va se présenter, important. On est bloqué par ça. Je
ne veux pas prolonger mes considérations mais j'en ai un, par exemple,
à la mémoire. Je disais tout à l'heure: « Je vais
être obligé de le décider, en regard de la loi. » Il
reste la commission à ce moment-là, c'est assez divisé. Je
ne sais pas trop quoi faire. Ce cas m'a été soumis
récemment. Si nous étions aux prises avec une législation
absolument rigide, ça ne servirait absolument à rien
d'étudier le cas parce que je ne pourrais pas passer au travers.
M. BERTRAND (Missisquoi): Non, mais c'est parce que le ministre constate
justement ici la difficulté du problème des subventions. Je me
rappelle quand il était de ce côté-ci où l'on
parlait toujours de subventions statutaires et on faisait de grands reproches
au gouvernement d'exercer dans plusieurs cas, j'en conviens, une
discrétion que l'on doit continuer parce que l'on constate qu'il est
souvent absolument impossible, impraticable de mettre dans un texte de loi tous
les critères, toutes les conditions, tout ce qui pourrait servir de base
à une subvention. Mais il y a quand même, je pense, des
critères généraux qui peuvent être
insérés dans la loi. Quitte...
M. LAPALME: Evidemment, il y a dans la loi le principe, mais...
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui.
M. LAPALME: ... c'est la commission qui n'est pas composée de
fonctionnaires. Ce ne sont pas des fonctionnaires les membres de la commission.
C'est la commission qui édicté des règlements et quand une
municipalité ou un organisme s'adresse à elle, elle donne la
même réponse qu'elle a pu donner à l'organisme
précédent.
M. BELLEMARE: Oui, mais il y a le service, par exemple. Il y a la
commission mais il y a le service.
M. LAPALME: Oui, il y a le service, ça c'est
l'administration...
M. BERTRAND (Missisquoi): Composé de fonctionnaires!
M. LAPALME: Mais les problèmes de subventions à des
bibliothèques publiques sont discutés par la Commission
elle-même tandis que le service ne groupe que les fonctionnaires. Ce ne
sont pas eux qui décident. C'est la Commission qui décide. Et
elle décide...
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que la Commission a, à l'heure
actuelle des règlements?
M. LAPALME: Ah oui, elle a des règlements.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce qu'on peut en avoir des copies?
M. LAPALME: Certainement. Est-ce qu'on n'a pas dit qu'on les donnerait
au député de Champlain tout à l'heure?
M. BERTRAND (Missisquoi): Parfait. M. BELLEMARE: Pardon?
M. LAPALME: Mais est-ce que je n'ai pas dit tout à l'heure qu'on
ferait transcrire les règlements de...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire les barèmes.
M. LAPALME: Enfin, toute la réglementation, tout.
M. BELLEMARE: Très bien.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'était la première question. La
deuxième c'est que, parmi les travaux en cours, on parle d'une
enquête sur la lecture. « Nous travaillons à mettre au
point, dit le Rapport, un projet d'enquêtes socio-culturelles sur la
lecture dans la province. » Est-ce que ce projet-là est
élaboré, est-ce que l'enquête socio-culturelle sur la
lecture doit avoir lieu?
M. LAPALME: Justement parmi les noms qui ont été
mentionnés hier, de ceux qui ont quitté le Service...
C'était précisément M. Sa-vard, sociologue, qui
était chargé de cette enquête. Il est parti pour une
rémunération supérieure. Si je me souviens bien, il n'a
pas été remplacé.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le projet d'enquête est
abandonné?
M. LAPALME: Bien, le projet n'est pas abandonné, c'est le
fonctionnaire qui nous a abandonnés. Il s'agit d'en trouver un autre.
C'est toujours la même chose. On demande à la Commission. La
Commission dit: « Personnel excessivement rare à trouver à
cause des salaires, à cause de ci. » Ils sont demandés
partout aujourd'hui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Cela m'a l'air que le ministre des Affaires
culturelles a des problèmes avec la Commission du Service civil. Depuis
le début de ses crédits....
M. LAPALME: J'en ai avec la Commission...
M. BERTRAND (Missisquoi): ... à chacun des postes, c'est toujours
le même problème.
M. LAPALME: Le député de Missisquoi ne doit pas se
méprendre. Nous avons toujours des problèmes avec la Commission
du Service civil, ça c'est vrai. Mais nous avons des problèmes
pour trouver du personnel compétent dans ce domaine tout à fait
spécialisé. Cela, c'est difficile. Nous parlerons tout à
l'heure d'un musée d'art moderne à Montréal. Trouver un
conservateur de musée à l'heure actuelle c'est si difficile que
le Musée des Beaux-Arts de Montréal a été
obligé de laisser partir M. Turner pour Philadelphie. Il faut qu'ils
s'en trouvent un maintenant là, eux. Je me demande si on ne sera pas
tous les deux sur le marché du travail tout à l'heure, le
Musée des Beaux-Arts de Montréal et nous, pour en trouver un.
Alors il y a des spécialistes dans ces domaines-là
aujourd'hui. Dans ces domaines qui viennent de s'agrandir prodigieusement
depuis la guerre, il y a des spécialistes, c'est vrai,
mais de plus en plus rares. Et à certains moments la Commission
nous dit: « Si vous êtes capables d'en trouver un, trouvez-le, on
vous le nommera. » Puis c'est nous qui nous mettons en quête d'un
spécialiste en telle ou telle matière. C'est difficile à
trouver, un conservateur de musée, un spécialiste en
bibliothèque, un sociologue, un directeur de conservatoire, un
archiviste.
Ce sont des postes très difficiles à remplir à
l'heure actuelle et si de temps en temps nous allons puiser dans le
réservoir fédéral, ça n'empêche pas que le
fédéral tente lui aussi de venir puiser dans notre
réservoir humain à nous et d'essayer de nous enlever. Dans
certains cas il a réussi mais dans d'autres cas nous avons
réussi, nous, parce qu'il n'y a qu'un tout petit groupe d'hommes et dans
ces quelques spécialités il est assez curieux de constater qu'il
y a des Canadiens français qui occupent, dans des universités ou
des institutions importantes, des postes excessivement importants aux
Etats-Unis.
M. LE PRESIDENT: Article 11, adopté,
M. TALBOT: Ce que vient de dire le ministre, il me semble...
M. LAPALME: On vient de me dire que c'est un Canadien français,
M. Grondin, qui occupe un des postes les plus élevés dans la
bibliothèque publique de la ville de New-York. Alors je pense bien que
le ministère des Affaires culturelles ne serait pas capable d'aller le
chercher. J'imagine à peu près ce qu'il doit gagner.
M. TALBOT: Mais ce que vient de dire le ministre à mon sens devra
l'inciter à demander un droit de regard sur l'obtention des bourses.
Il sait lui, dans son ministère, les besoins qu'il a et il
pourrait lorsque les bourses sont accordées dire tâchez d'en
donner à M. Untel, untel, qui serait, qui se destine à devenir
chef de conservatoire ou à devenir bibliothécaire, ou
conservateur du musée, tâchez de leur donner des bourses pour que
je puisse moi avoir du personnel dans un an, dans deux ans, dans trois ans. Il
me semble que le ministre devrait avoir un droit de regard là dans une
partie de ce domaine-là toujours.
M. LAPALME: Ça serait peut-être encore mieux si j'avais les
bourses elles-mêmes.
M. JOHNSON: Ah, pourquoi pas?
M. TALBOT: Pourquoi pas? Qu'est-ce qui s'objecterait à
ça?
Si un ministère qui peut juger du bien-fondé d'une bourse
c'est bien le ministère des Affaires culturelles. Et, est-ce que le
ministre pourrait nous dire si les bibliothèques du Québec
peuvent participer aux fondations Carnegie et à quelles conditions?
M. LAPALME: Je n'y vois pas d'objection mais... il y avait la
bibliothèque de Montréal.
M. TALBOT: On sait que dans les provinces anglaises, je ne sais pas dans
le Québec, mais je sais que dans les provinces anglaises, il y a des
bibliothèques qui obtiennent des montants considérables des
fondations Carnegie.
M. LAPALME: Bien évidemment je ne verrais que la
bibliothèque de Montréal. Quant à nous évidemment,
nous ne sommes pas pour aller à Carnegie pour nous.
M. TALBOT: Non, non, mais on peut inciter à un moment
donné les bibliothèques à le faire si elles rencontrent
les conditions.
M. BELLEMARE: M. le Président, ma dernière question,
(c'est que je ne voudrais pas importuner le ministre) mais tout à
l'heure nous avons discuter d'octrois, je voudrais bien qu'il soit bien entendu
que lorsque l'on parle de 77 bibliothèques dans la province de
Québec, c'est 77 bibliothèques qui ont été
octroyées parce qu'il doit y avoir beaucoup plus de bibliothèques
que ça, dans le rapport il en est figuré à peu près
236 pour 1962, il y en a eu 77 qui ont reçu des octrois mais
actuellement ça doit être quoi, le ministre pourrait
peut-être nous dire à peu près 250, 245
bibliothèques dans la province?
M. LAPALME: J'avais le chiffre l'autre jour, quand je suis allé
à Hull, je m'étais fait donner quelques chiffres. Je l'avais dans
la tête, je ne me rappelle pas exactement le chiffre.
M. BELLEMARE: En 1962 c'était 236 bibliothèques. Il y en a
eu 77 à ce moment-là qui ont été
octroyées.
M. LAPALME: En tous les cas, on donnera au député tous les
renseignements qu'il veut. Je sais ce qu'il veut.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'à la commission des bibliothèques
il y a eu des changements tantôt au personnel. Il y avait à ce
moment-là M. Leblanc qui était le président, M. Louis
Bisson qui
était le vice-président, c'est lui qui a organisé
la bibliothèque de Hull.
M. LAPALME: M. Leblanc, Miss Amelin, le père Desrochers, M.
Gérard Payer, M. Maurice Séguin et M. André Vachon. Il y a
rotation dans la ... il y a rotation, il y a des noms qui sont disparus.
M. BELLEMARE: Le père Edmond Desrochers?
M. LAPALME: Oui, M. Jean-Charles Bonenfant était sur la
Commission, il n'y a plus, M. Bisson n'y est plus...
M. BELLEMARE: M. Allison?
M. LAPALME: Il n'y est plus, il est parti. On procède par
rotation, est-ce trois ans.?
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre me fournira aussi la liste en
même temps?
M. LAPALME: Ah tout, tout ce qu'il voudra.
M. BELLEMARE: C'est parce que ça ne parait pas dans le rapport.
Tout ce que tu voudras, même un octroi pour le Cap.
M. LE PRESIDENT: Littéraire et scientifique.
M. GERVAIS: Est-ce qu'il y a rotation également d'un jury
à l'autre, d'une année à l'autre ou si ce sont les
mêmes jurés chaque année?
M. LAPALME: On change. Ah on change. Quelquefois il peut y en avoir un
qui sur le jury demeure mais naturellement c'est unjury différent.
M. GERVAIS: Est-ce que le ministère recrute ces jurés
exclusivement dans la province de Québec ou s'il peut aller en chercher
ailleurs au Canada français?
M. LAPALME: Non, les jurés on les prend seulement dans la
province de Québec mais les concurrents de langue française
peuvent venir de tous les coins du Canada.
M. LE PRESIDENT: 12 adopté? Article 13 Subventions?
M. DOZOIS: M. le Président, je voulais parler au chapitre des
subventions de la subvention de la province au Musée des Beaux-Arts
de
Montréal. La province a donné je crois, l'an dernier,
$50,000. La situation du musée des Beaux-Arts, M. le Président,
à Montréal est celle-ci comme vous, le savez, c'est une
entreprise privée. Québec n'a pas de musée à
Montréal, il y en a un à Québec et je vois que le budget
prévoit des crédits de l'ordre de $300,000 environ pour le
Musée de Québec.
Ce qui ne comprend pas, je crois, l'entretien des bâtisses,
l'électricité, etc., etc. Alors que, à Montréal,
nous avons la bonne fortune de posséder un musée, qui a grande
réputation, et qui, en somme, est à la disposition du public et
ne coûte à la province que $50,000 par année. Je lis, ici,
dans le rapport annuel de ce musée, qu'il y a eu l'an dernier 179,000
visiteurs; on cite également le nombre d'oeuvres d'art exposées,
le nombre d'expositions, etc., et l'on signale encore, et Je voudrais lire ce
paragraphe à l'intention de la Chambre, celui-ci: « 82 guides
dé langue française et de langue anglaise ont fourni leur service
à 17,938 visiteurs du musée, dont 14,316 enfants. Notre
satisfaction au sujet de ce dernier chiffre n'est assombrie que par un seul
fait: alors que la Commission des écoles catholiques a reconnu cette
activité comme un supplément valable de son programme, et a
envoyé au musée 12,460 enfants, presque tous de langue
française, la Commission des écoles protestantes n'a
manifesté officiellement que peu d'intérêt à
l'égard de ce programme, si l'on considère que 921 enfants
seulement nous sont venus de ces écoles. »
Il serait trop long, évidemment, M. le Président, de vous
énumérer tout le bien que fait ce musée dans la ville de
Montréal. On peut Juger de son importance lorsque l'on regarde l'actif,
et que l'on constate que la valeur comptable des objets d'art et des immeubles
est de $4,100,000, et la valeur comptable du reste de l'actif, déduction
faite du déficit, est de $1,960,000, soit un total qui dépasse
$6,000,000. Et lorsque l'on songe que cet actif a été bâti
grâce aux dons généreux de citoyens éminents de
Montréal, on réalise quel effort les citoyens de Montréal
ont fait pour encourager leur musée.
Mais la situation financière est, je ne dirai pas critique, mais
donne quand même à réfléchir si l'on
considère que, l'an dernier, les recettes se sont élevées
à $292,000 et que les dépenses ont atteint $411,000 laissant un
déficit de $118,000. Les recettes proviennent de souscriptions de
membres, car il y a des membres, différentes catégories de
membres au musée des Beaux-Arts, des dons de compagnies, des dons
d'individus, de revenus sur des dotations
qui ont été faites au musée des Beaux-Arts, et
$15,000 de recettes au comptoir, J'ai cette partie en anglais seulement;
« Sales desk, Museum hall, etc., net: $15,390 ». Il y a un octroi,
$30,000, de la cité de Montréal; $50,000 de la province et
différentes activités pour $38,000.
Or, le musée des Beaux-Arts de Montréal a un
déficit d'opérations pour l'an dernier de $118,000. Je me
demande, considérant le fait que la province supporte dans son entier
les dépenses occasionnées par le musée de la province dans
la ville de Québec, si la province ne devrait pas supporter un peu plus,
une part un peu plus grande des dépenses, ou du moins du déficit
d'opérations de ce musée.
Je ne veux pas faire l'éloge, (je pense que le ministre des
Affaires culturelles connaît peut-être encore mieux que moi le
musée des Beaux-Arts de Montréal et tout le bien qu'il a
apporté à la population,, et depuis quelques années,
à notre jeune population) de ce musée qui est un corollaire, je
pense, à l'éducation de nos enfants qui fréquentent nos
collèges et nos écoles à Montréal. J'estime que
c'est du devoir de la province de venir en aide au musée des Beaux-Arts
d'une façon un peu plus généreuse qu'il le fait dans le
moment, tout en reconnaissant que, depuis quelques années, l'octroi
à ce musée a été augmenté
considérablement. Mais j'estime qu'il est temps d'augmenter quelque peu,
pour aider ce musée qui est alimenté uniquement par des dons et
des contributions des Montréalais.
M. LAPALME: M. le Président, quand j'ai commencé à
parier du musée des Beaux-Arts en cette Chambre, je me rappelle que la
contribution était à zéro. Peu à peu, elle est
montée à $10,000 et le reste, et finalement est arrivée
à $50,000.
Aujourd'hui, devant les chiffres qui apparaissent dans le rapport du
musée, dans le rapport qu'on vient de recevoir il y a quelque temps, en
entendant ou en lisant ces chiffres-là, je ma dis que le musée
des Beaux-Arts est dans une situation meilleure que celle du ministère
des Affaires culturelles, et surtout du musée de la province. Voici
pourquoi, c'est que, moi, je n'ai pas le droit de faire de déficits, et
M. Morisset n'a pas le droit de faire de déficits dans notre
musée, tandis que le musée des Beaux-Arts, lui, fait un
déficit considérable, et il vient nous demander à nous de
le payer. C'est là qu'est le problème, parce que, dans le moment,
on donne un montant de $50,000 par année au musée des Beaux-Arts,
dont il peut disposer comme il veut pour acheter des oeuvres d'art, alors que
nous, le musée de la province, nous n'avons pour l'achat d'oeuvres d'art
que $35,000.
Où est le problème? Cela me fait penser ça quand on
nous demande de financer presqu'entièrement en $40 ou $50 ou $60,000
l'école nationale de théâtre du Canada, alors que nous
avons notre conservatoire d'Art dramatique.
M. DOZOIS: M. le Président, je dois faire remarquer au ministre
que dans les déficits que j'ai signalés, qui sont
occasionnés par un excédent des dépenses sur les revenus,
il n'y a aucun montant consacré pour l'achat d'oeuvres d'art. $411,000
c'est seulement des frais d'administration.
M. LAPALME; Non, mais c'est ce que je veux dire, évidemment nous
aussi, M. le Président, si nous achetions des oeuvres d'art pour
$100,000 par année, mon budget serait crevé là. Seulement
moi, ça ferait longtemps que j'aurais été
arrêté...
M. DOZOIS: C'est pas la cause du déficit,
M. LAPALME; Mais voici, je vais donner un exemple: par exemple il se
donne des cours d'art, au musée des Beaux-Arts, alors que nous avons une
école des Beaux-Arts. Alors nous entrons en compétition à
un moment donné avec les institutions que nous nous devons d'encourager;
mais si notre encouragement prend des proportions telles que ça
dépasse l'oeuvre que nous accomplissons nous-mêmes dans nos
propres institutions, ça devient une chose excessivement dangereuse,
J'aimerais beaucoup être capable de donner, à même le
budget que j'ai, pour le musée des Beaux-Arts, être capable de
donner à Montréal, au musée des Beaux-Arts de
Montréal, institution privée, une somme de $100,000. Mais,
même sans notre contribution, le musée des Beaux-Arts a.
reçu une dotation de $1,200,000 ou $1,500,000, mettons ça
simplement à 5 pour cent, pour acheter uniquement des oeuvres d'art, il
a tout de suite dans ce domaine-là, le musée des Beaux-Arts peut
acheter plus d'oeuvres d'art que je peux en acheter, moi, pour le musée
de la province. Alors un moment donné, c'est bonnet blanc, c'est blanc
bonnet, on se doit de supporter le musée des Beaux-Arts, ça c'est
vrai. Si j'étais capable de leur donner $100,000, je les leur donnerais,
mais dans le moment, en face de la situation, qu'est-ce que c'est en
réalité que nous demande le musée des Beaux-Arts? Il nous
demande de subventionner son déficit qui vient d'être fait
là, le déficit doit être de $200,000 ou $300,000, global
pour l'année, je crois que ça été de
$200,000...
M. DOZOIS: $118,000 pour l'année.
M. LAPALME: Oui, mais ce qu'il y avait d'accumulé
là...
M. DOZOIS: Ils ont un emprunt de banque de $175,000.
M. LAPALME: Bon, ça arrive pas mal aux chiffres que je donnais.
Alors ça vient que ça crée, non seulement des
problèmes financiers pour celui qui est appelé à
répondre à des exigences comme celles-là, mais ça
devient peut-être un problème de conscience. Moi, je ne sais plus
exactement ce qu'on doit faire à ce moment-là.
M. GERVAIS: Un conflit d'intérêt peut-être?
M. LAPALME: Comment?
M. GERVAIS: Un nouveau conflit d'intérêt?
M. LAPALME: Ce n'est pas un conflit d'intérêt. Ah non, le
député veut me faire parler là.
M. TALBOT: Est-ce que le ministre estime que ce montant de $1,800,000
qu'il demande, au titre « subvention », est suffisant? Est-ce que
le ministre estime que c'est suffisant pour répondre aux besoins qui lui
sont soumis?
M. LAPALME: La réponse est « non ».
M. LESAGE: C'est évident que c'est « non » parce que
nous sommes limités, parce qu'il y a une limite à la
taxation.
M. TALBOT: Quelles sont les principales subventions que le ministre
donnera cette année, à même ce montant de $1,800,000?
M. LAPALME: On parle de l'année courante. Je crois que ça
doit apparaître dans le rapport si mon souvenir est fidèle,
ça fait longtemps que je l'ai lu.
M. TALBOT: Je demande pour l'année prochaine, à même
ce montant, je demande au...
M. LAPALME: Bon, je ne parlerai pas de l'année prochaine parce
que nous nous basons...
M. TALBOT: Sur l'année passée?
M. LAPALME: ... sur ce que nous avons fait l'an dernier, et sur les
demandes que nous avons, et sur celles, plus nombreuses qui vont venir encore,
par exemple, dans le domaine des subventions du Canada français en
dehors de nos frontières.
M. TALBOT: Cela, ça comprend toutes les subventions qu'accorde le
ministère?
M. LAPALME: Oui, sauf quelques item ici et là, des subventions
qui n'ont pas l'importance de celles-ci. Les subventions, les grosses
subventions, au total, ce sont celles qui apparaissent sous le titre «
subvention », $1,800,000. Après ça, les
bibliothèques, du côté des subventions il y a quelque chose
là, $800,000. $1,800,000 plus $800,000, ça fait $2,600,000. Le
total des subventions en gros, il y en a un peu plus que ça, mais
ça ce sont les deux gros item.
A l'heure actuelle, au moment où je parle, non pardon,
c'était le 25 février. Le 25 février, il y avait un total
de payé de $942,000, et depuis ça a considérablement
augmenté.
M. TALBOT: Est-ce qu'il y avait un montant d'engagé à ce
moment-là? Ou de pas payé?
M. LAPALME: Non, des monstants engagés, c'est-à-dire ce
sont des dossiers dont la marche se fait assez lentement; depuis le 25
février, c'est monté à $1,082,000 à peu près
$1,100,000. La semaine prochaine, il y en aura d'autres. Je sais qu'il est
passé des demandes de subventions encore ces jours-ci. Le
député de Chicoutimi me demande quelques-unes des grosses
subventions? Prenons par exemple...
M. TALBOT: Des grosses subventions, oui.
M. LAPALME: ... l'Académie de musique de Québec $15,000;
l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences
$40,000; l'Association des universités de...
M. TALBOT: L'Académie de musique de Québec, ce sont des
prix d'Europe?
M. LAPALME: Oui. L'Association des universités entièrement
ou partiellement de langue française qui était de $50,000
auparavant, nous l'avons réduite à $35,000 parce que la France ne
s'est rendue qu'à $30,000.
M. JOHNSON: Six heures et deux minutes. M. LESAGE: Adopté? M.
BELLEMARE: Non.
M. LE PRESIDENT: La séance du comité est suspendue
jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 8 hp.m.
M. BEDARD (président du comité des subsides): Article 13
adopté.
M. LAPALME: Au moment de l'ajournement, M. le Président, Je
répondais à une question du député de Chicoutimi
qui me demandait de lui donner les noms des organismes auxquels on avait
accordé les subventions les plus importantes durant la présente
année financière à venir jusqu'à aujourd'hui.
Je reprends au début: Académie de munique de
Québec: $15,000; l'Association canadienne pour l'avancement des sciences
(ACFAS) $40,000; l'Association des universités entièrement ou
partiellement de langue française: $35,000.
M. BELLEMARE: Justement le député de Chicoutimi
arrive.
M. LAPALME: Oui, bien je suis exactement rendu au point où j'en
étais lorsqu'à eu lieu l'ajournement. Je disais à ce
moment-là que la. subvention qui avait donné naissance à
l'Association internationale des universités de langue française
avait été d'abord de $50,000 et que nous avons supporté
à nous seuls cette association mondiale et que par la suite la France,
après beaucoup de tergiversations mais grâce à
l'intervention de l'ambassadeur, avait décidé de verser un
montant qui est, je crois, de $30,000.
Le Théâtre Club comme tel: $11,500; le Festival d'art
dramatique du Canada: $11,000. Nous étions jusqu'à maintenant la
seule province à subventionner le Festival d'art dramatique national. Je
ne crois pas que d'autres provinces nous aient suivis. Le Festival
international du film de Montréal: $35,000; les Grands Ballets canadiens
ont reçu trois versements: le 1er, $10,000, le 2e, $25,000 et le 3e
$43,000, ce qui fait $78,000.
Il y aurait un mot à dire à ce sujet, c'est que les Grands
Ballets canadiens qui, de l'opinion des experts
désintéressés venant de l'étranger, se classent en
premier alors que le « National Ballet Theatre » de Toronto se
classe en troisième après Winnipeg, les Grands Ballets canadiens,
à l'occasion de l'inauguration, comment dirais-je, manquée de la
Place des arts, avaient fait des préparatifs qui leur avaient
coûté excessivement cher et en particulier ils avaient retenu les
services d'une grande vedette internationale, Rosala Hightower. Les Grands
Ballets canadiens sont la seule troupe du genre à faire quelque chose de
canadien français dans te domaine de la danse. Nous avons
considéré que nous ne pouvions pas permettre la disparition de la
troupe de Mme Chiriaeff d'où la raison du dernier versement de $43,000
qui porte à $78,000 le montant que la province a donné. Alors que
la troupe de Mme Sylvia Franca de Toronto reçoit du Conseil des arts
d'Ottawa la somme de $75,000, Mme Chiriaeff ne reçoit que $35,000.
UNE VOIX: D'Ottawa?
M. LAPALME: D'Ottawa. Québec a donné $78,000.
M. TALBOT: Sur quoi Ottawa base-t-il ce genre de subvention?
M. LAPALME: Le député de Chicoutimi me pardonnera si je
lui déclare que je n'ai pas à discuter les raisons qui m'ont
été données privément et qui n'ont rien à
voir avec l'art ni avec l'absense de l'art. Et je suis assez
étonné de voir que nous ayons dans la province une troupe qui se
classe première d'après l'avis des juges de réputation
internationale, alors que nous avons une troupe de cette envergure, la seule
dans laquelle se trouvent en grand nombre des Canadiens français, je
suis étonné de voir qu'une troupe venant d'ailleurs reçoit
tellement d'appui de la province de Québec dans les villes principales
de la province. Ce n'est pas du chauvinisme, je prêche pour
nous-mêmes.
L'Institut scientifique franco-canadien a reçu $10,000. Je
m'interromps pour remarquer que je ne donne présentement que les
subventions dépassant $10,000, il y en a $7,000, $8,000; tout à
l'heure, si on me pose des questions, je répondrai. Les Jeunesses
musicales du Canada, $75,000. Je me demande s'il y a une autre province qui
donne quelque chose aux Jeunesses musicales, je ne crois pas.
M. BERTRAND (Missisquoi): Non. M. LAPALME: $75,000 par année. M.
BELLEMARE: Ce n'est pas gros.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est bien mérité.
M. LAPALME: Non, je sais. La maison des étudiants canadiens
à Paris, ce que l'on appelle la maison canadienne de la cité
universitaire, une seule province verse pour cette maison, la province de
Québec, comme toujours, $20,000.
M. TALBOT: Ontario ne verse pas là-dessus, non?
M. LAPALME: Bien, moi, la dernière fois que je suis allé
à Paris, et que le directeur de la maison m'a demandé d'augmenter
la subvention, il m'a dit que nous étions la seule province. Je ne sais
pas si, depuis, Ontario a versé qulque chose.
M. BELLEMARE: Qui est directeur, maintenant, de la maison canadienne
à Paris.
M. LAPALME: M. Raymond Tanghe, depuis la démission de M.
Eugène Cloutier, il y a environ un an, c'est-à-dire en juillet
dernier, je crois. Le Musée des Beaux-Arts, de Montréal, dont a
parlé le. député de St-Jacques, (et d'ailleurs je
suis très simpathique, malgré ce que J'ai dit, à la cause
du Musée des Beaux-Arts, et je le répète si j'avais
$100,000 je les leur donnerais) $50,000.
M. DOZOIS: Oublieriez-vous le $15,000 donné à la Galerie
Denyse Delrue?
M. LAPALME: Je crois que ça va venir tout à l'heure.
M. DOZOIS: Bien, vous parlez du Musée des Beaux-Arts. C'est dans
le même chapitre, dans le même groupe.
M. LAPALME: Non, je suis dans les subventions, je crois que je vais y
arriver! Que le député réserve sa question au cas
où je ne le mentionnerais pas. Le Musée des Beaux-Arts de
Montréal, $50,000; Musée du Séminaire de Joliette,
$10,000; Orchestre Symphonique de Montréal, premier versement, $25,000;
Orchestre Symphonique de Québec, premier versement, $25,000; Orchestre
Symphonique de Québec, deuxième versement, $25,000.
M. TALBOT: Il y en a combien de promis pour l'année dans les deux
cas, le cas de Montréal et le cas de Québec.
M. LAPALME: Québec, il y a une raison particulière,
à cause du déficit. Il y a $50,000 de subvention, comme telle,
plus $28,000 par année, pendant trois ans, pour amortir le
déficit.
M. DOZOIS: Montréal c'est...
M. LAPALME: Montréal, c'est $50,000, je crois.
M. DOZOIS: Dans votre rapport, c'est $50,000 ici.
M. LAPALME: Pour l'an dernier, oui. Mais je parle des montants
versés durant l'année courante. Le sixième Salon du livre
de Montréal, $22,500; La Société des festivals de
Montréal également a un autre montant de $25,000; Le
théâtre de l'Egrégore, le premier versement a
été de $15,000, le second de $10,000 et sans, qu'il y ait
d'engagement écrit ou autres, nous avons pris une entente pour des
versements qui s'échelonneront, au cours de l'année, pour la
préparation de la saison prochaine, des montants peu importants, je ne
sais pas si c'est de $5,000 ou de $10,000 de plus qui doivent venir à
l'Egrégore, $5,000; c'est un théâtre d'avant-garde comme on
le sait. Il y a eu un premier versement pour le théâtre
d'été de La Marjolaine, de $3,000; Le Théâtre de
Quatre Sous, $20,000; Ah! J'ai donné un petit montant je m'excuse. Le
Théâtre du Nouveau Monde a reçu un premier versement de
$25,000. Le Théâtre du Rideau Vert, un premier versement de
$10,000 et un deuxième de $20,000. Je n'ai pas besoin de faire
l'éloge du Rideau Vert qui, à l'heure actuelle, peut être
considéré comme la seule troupe permanente. On a trouvé la
formule. Le député de St-Jacques était là l'autre
soir?
M. DOZOIS: En effet.
M. LAPALME: « La Guerre de Troie n'aura pas lieu ».
J'espère qu'elle n'aura pas lieu ici non plus, et que je pourrai
terminer mes prévisions budgétaires. Il y a beaucoup de
théâtres. Le Théâtre Lyrique de Nouvelle France,
(c'est ici ça) « Les Pêcheurs de perles. », $18,000.
Le théâtre universitaire canadien, je ne m'étendrai pas
là-dessus, c'est assez important, $15,000.
Alors, après avoir donné tous les montants au dessus de
$10,000, nous arrivons à un montant payé, au 20 février,
de $922,000. Qu'on me permette de continuer toute la liste des subventions.
L'Office de la langue française a une petite subvention, ce n'est
rien. Dans l'aide à la publication il y a un montant qui n'est pas
élevé, $3,000. Les services du Canada français d'outre
frontière, bien il me semble avoir donné le chiffre l'autre jour,
je crois que c'était $143,000. Ici, c'est incomplet parce qu'il y a eu
des versements depuis que cette liste a été faite,..
M. BELLEMARE: Je pense bien qu'on est pas mal renseigné sur les
gros montants.
M. LAPALME: Oui, un instant, je regarde ce qu'il y a, ce qui reste.
M. BELLEMARE: Ah bien, ce sont des petits montants dites-vous!
M. LAPALME: Ah oui, les chiffres que j'ai ici sont inférieurs
à ceux que j'ai donnés. J'ai eu des chiffres plus récents
quand nous avons discuté service par service parce que, par exemple, je
vois ici que le résumé donnait ceci, que le montant des
subventions s'élevait à $942,000, que le Service du Canada
français d'outre frontière s'élevait à $80,000
alors qu'il s'élève à $143,000. Alors j'ai donné
des chiffres plus récents, en détail.
Maintenant, je ne sais pas si on a des questions à me poser
pour...
M. BELLEMARE: Que représente le pourcentage de ce montant de
$900,000 sur le budget total du ministère des Affaires culturelles?
M. LAPALME: Bien je ne sais pas là, le budget de cette
année?
M. BELLEMARE: $5,000,000.
M. LAPALME: Avec les contributions bien la dépense faite par le
ministère, avec l'argent de la province plus l'argent du
fédéral, est de $6,000,000.
M. BELLEMARE: Oui, cette année,
M. LAPALME: Bon. C'est l'argent qui va passer par le ministère et
qui va être distribué. Tout de même on l'aura quand
même; les organismes l'auront cet argent. Le montant global est de
$6,115,000 et en gros, la demande des subventions pour l'année qui s'en
Yient est de $1,800,000 en subventions d'ordre général et de
$800,000 ou $900,000 par les bibliothèques. Est-ce que c'est $800,000?
$800,000. Cela fait $2,600,000 en subventions plus de petites subventions
éparsès comme on l'a vu au cours de la discussion.
M. BELLEMARE: 50% du budget va en subventions.
M. LAPALME: A peu près 45%.
M. DOZOIS: M. le Président, dans le rapport annuel du
ministère, à la page 151 il y a une liste...
M. LAPALME: A la page quoi?
M. DOZOES: Page 151, en-tête « Art plastique ». Il y a
Galerie DenyseDelrue $15,000 et Galerie La Huchette $3,000 et Galerie Zanetln $
3,000 et également le Musée des Beaux-Arts de Montréal
$50,000, est-ce que le ministre pourrait nous dire pourquoi ces octrois
à des galeries qui sont des galeries privées en somme?
M. LAPALME: C'est parce que ce sont des galeries qui s'engagent, ( par
exemple je pense à la Galerie Delrue ) c'est une galerie qui s'engageait
à exposer les oeuvres de nos jeunes peintres, de nos peintres inconnus
c'est-à-dire que cette galerie se trouvait à se
spécialiser dans le genre le plus difficile; et, dans un pays comme le
nôtre, il leur était absolument impossible de vivre. Alors comme
cette galerie était ouverte à tous les jeunes auxquels
l'entrée de certaines galeries était interdite nous avons
tenté quelque chose sur la recommandation du Conseil des Arts et
finalement le dernier montant qui a été versé, je crois
que c'est un montant de $5,000 a été insuffisant et je crois
qu'elle a fermé ses portes.
C'est la même chose dans le cas de deux autres galeries. C'est
pour leur permettre de survivre, de rester ouverte. Je ne sais pas si c'est une
politique qui doit être continuée et la Galerie et
nous-mêmes avons manqué notre but ou notre coup dans le cas de la
Galerie Denyse Delrue et dans un autre cas nous demandions à ce
moment-là l'organisation d'un service de recherches parce qu'enfin je ne
peux pas demander à M. Frégault d'aller se promener dans les
galeries partout pour voir si c'est vrai qu'elles existent et si c'est vrai
qu'elles exposent. Nous avions demandé les services d'un enquêteur
et pendant que nous faisions la demande du service d'un enquêteur nous
avons perdu une somme de $3,000 avec une petite galerie de Québec.
M. DOZOIS: M. le Président, je suis très sympathique
à la Galerie Denyse Delrue, c'est une galerie que je connais. J'y suis
déjà allé plusieurs fois mais il me semble qu'il n'y a pas
de proportion entre l'octroi de $15,000 à une galerie qui est une
entreprise privée, à but lucratif et l'octroi de $50,000 pour le
Musée des Beaux-Arts, qui est une entreprise sans but lucratif, qui vit
des dons des citoyens, des contributions de ses membres et qui a un
déficit considérable comme je l'ai signalé cet
après-midi. Peut-être que le ministre avait d'excellentes raisons,
des raisons qu'il a fait valoir tout à l'heure qui sont peut-être
des raisons valables...
M. LAPALME: J'ai suivi la recommandation du Conseil des Arts, et j'ai
trouvé que c'était
justifiable de tenter un essai dans ce domaine; parce que les peintres
ne sont pas capables, les jeunes peintres, les inconnus, ne sont pas capables
d'aller exposer au Musée des Beaux-Arts.
M. DOZOIS: A ce comptelàM.le Président, les galeries qui
appartiennent à des entreprises privées, je pense bien, à
ce compte là qu'elles auraient toutes droit à des octrois.
M. LAPALME: Non, non, parce qu'ilya des galeries qui vivent richement,
et qui ne faisaient pas le commerce que nous voulions qui soit fait à ce
moment-là. Nous voulions une ouverture pour tous nos jeunes peintres qui
ne trouvaient place nulle part, ou qui étaient dans une situation telle
que, quand ils parvenaient à pénétrer dans une galerie,
ils étaient obligés de laisser une grande grande partie du revenu
qu'ils pouvaient retirer de leurs peintures, et s'apercevaient, surtout, que
leurs peintures étaient cachées, que personne ne les voyaient, et
que l'on mettait de l'avant seulement les peintres qui se vendaient très
chers, et dont quelques-uns fabriquent en série, comme on le sait.
M. DOZOIS: M. le Président, je connais plusieurs galeries
à Montréal, je pourrais peut-être même dire une
dizaine, qui mettent de l'avant des jeunes peintres inconnus, et qui
mériteraient également l'aide du ministère des Affaires
culturelles, au même titre que ces galeries.
M. LAPALME: Non, non, on marche d'après un budget. Certaines
galeries que je connais, qui sont riches et très riches, et qui gardent
pour elles-mêmes des collections qu'elles ne vendent pas, on ne peut pas
leur avancer de l'argent, mais on prend les galeries...
M. DOZOIS: J'en connais moi aussi qui sont très riches, de ces
galeries! Elles n'ont sûrement pas besoin d'octrois; elles font
suffisamment de profits au cours d'un an pour, peut-être, faire vivre des
dizaines d'artistes qui pointent à l'horizon. Mais il y a d'un autre
côté, à Montréal, de nouvelles galeries, il y en a
un grand nombre, c'est très en vogue depuis quelques années, et
qui poussent des nouveaux peintres, des jeunes peintres, des peintres inconnus,
et qui mériteraient, j'imagine, au même titre que ces galeries,
d'être aidés. M. le Président, je trouve qu'il n'y a pas de
comparaison entre un octroi de $15,000 à une entreprise privée,
qui existe pour faire de l'argent, qui est une entreprise avec but lucratif, et
donner seulement trois fois plus, ou un peu plus que trois fois plus, à
une entreprise comme le Musée des Beaux-Arts.
M. LAPALME: Le député de St-Jacques n'a pas besoin de
s'effrayer, parce que c'est une tentative qui a été faite, la
galerie Dutil était à but lucratif, et tellement lucratif, que
ça a fait faillite.
M. DOZOIS: Oui, mais ça n'est pas de leur faute... ils anticipent
des bénifices quand même.
M. LAPALME: Ça n'existe plus là.
M. JOHNSON: Est-ce que ces subventions-là, ont été
données, après la recommandation du Conseil des Arts?
M. LAPALME: Oui.
M. JOHNSON: Dans le cas de la galerie Delrue, dans le cas de...
M. LAPALME: Oui, dans le cas de la galerie Denyse Delrue, elle
demandait, la deuxième fois qu'elle est arrivée au
ministère, elle a demandé une subvention beaucoup plus
élevée; et à ce moment-là, nous ne croyions pas
qu'elle pourrait survivre, nous, si la subvention, telle qu'elle,
n'était pas acceptée. Le Conseil des Arts a jugé bon de
réduire la recommandation à un moment de $5,000, et
évidemment $5,000 ne faisait que pour boucher un coin du tableau,
puisqu'on parle de peinture.
M. JOHNSON: Et la même recommandation a été faite
aussi pour la Huchette, et l'autre.
M. LAPALME: La Huchette, je ne me rappelle plus si c'était une
recommandation du Conseil des Arts, suivant le Conseil des Arts.
M. JOHNSON: Et Zanetin? La galerie Zanetin?
M. LAPALME: Zanetin, ça, ça existe encore. C'est un petit
montant ça $2,000 ou $3,000?
M. JOHNSON: $3,000.
UNE VOIX: Zanetin, c'est où ça?
M. LAPALME: Québec.
M. JOHNSON: M. le Président, il ne semble pas y avoir des
critères statutaires pour les octrois du ministre.
M. LAPALME: Non.
M. JOHNSON: J'ai entendu moi, de grandes thèses sur les octrois
statutaires, la nécessité de statufier les octrois. M. le
Président, je ne veux pas.
M. LAPALME: Il faudrait que je ressorte mes anciens discours pour dire
de quels octrois je parlais, ça serait long.
M. BELLEMARE: Vous avez raison, on peut vous en envoyer quelques-unes.
La meilleure entre autres,
M.JOHNSON: Pour l'année qui vient, est-ce qu'un montant est
prévu pour « Vie des arts », entre autres?
M. LAPALME: Pour « Vie des arts », je l'ai dit cet
après-midi, là j'ai jeté ma note, nous avons
demandé une subvention additionnelle; était-ce de $4,500 ou de
$5,500?$4,800, une subvention additionnelle, à ajouter à une
autre de $5,000,
M. JOHNSON: $5,200, pour faire un total de $10,000, et cette subvention
additionnelle de $4,800 est au Conseil de la trésorerie depuis le 8
février. Mais pour l'année 1964-1965, est-ce que c'est $10,000 ou
$5,000 qu'on a l'intention de donner?
M. LAPALME: Ce n'est pas encore décidé parce qu'en vertu
de la loi, nous devons de tout organisme qui fait une demande exiger le budget
de l'année précédente et les prévisions
budgétaires de l'année qui s'en vient.
M. JOHNSON: Le ministre veut dire le bilan de l'année
précédente.
M. LAPALME: C'est-à-dire le budget des dépenses de
l'année précédente et les prévisions
budgétaires de l'année qui s'en vient. Il se peut que nous
donnions plus à « Vie des arts », ça dépend. .
M. LE PRESIDENT: 13, adopté?
M. JOHNSON: Non, est-ce que c'est ici qu'on devait parler du Conseil des
Arts?
M. LAPALME: Oui, c'est ici. Si le chef de l'Opposition me le permet,
J'ai promis aux membres du Conseil des Arts de faire une déclaration
à la suite de la dernière réunion qui a été
tenue à Montréal, il y a quelques temps, et à la- quelle
j'assistais.
Voici un texte revisé: « Quatorzième session
Montréal, 15 février 1964. Du voeu du Conseil des Arts exposant
les conditions et les éléments essentiels de son existence
future. » Signé du président, ce texte est, si je puis
ainsi dire, le procès-verbal de la séance du 15 février
à laquelle j'assistais et ceci a été adopté d'un
commun accord. lo 1) Etant donné que le Conseil des Arts du
Québec est composé de personnes qui, par leur profession
individuelle, sont déjà vouées à l'avancement des
arts et de la culture dans notre milieu; 2) Le ministre des Affaires
cultuelles, en créant le Consseil des Arts, a manifesté qu'il
avait besoin d'un organisme qui serait son aviseur et son conseiller et ceci
malgré l'expansion future des structures et du personnel du
ministère. 2o Le Conseil des Arts tient à réaffirmer sa
volonté: 1) de poursuivre sa tâche; 2) d'aider le ministre en
s'acquittant d'une manière spécifique des fonctions suivantes: a)
de sa propre initiative, conseiller le ministre sur toute question se
rapportant à une politique culturelle générale pour le
Québec; b) exprimer ses conseils et ses avis sur la politique de
subventions du ministère. Le ministère assume seul
dorénavant la responsabilité des subventions.
Périodiquement, il informe le Conseil des subventions qu'il a
accordées. Le Conseil formule ses commentaires sur celles-ci et soumet
son opinion sur la meilleure politique à suivre en ce domaine; c)
accepter la responsabilité de tâches particulières qui lui
sont demandées par le ministère, telle que par exemple, en ce
moment, celle de l'assurance-édition. 3o II en sera ainsi à la
condition que le ministre reconnaisse effectivement ces responsabililité
du Conseil et que réciproquement il accepte et que le ministère
accepte les propositions suivantes: 1) Que le ministre assiste personnellement
aux sessions du Conseil aussi souvent que possible et au moins quatre fois par
année. 2) Que le ministre, dans toute la mesure du possible, informe ou
prévienne ou consulte le Conseil ou le bureau du Conseil avant de
prendre des décisions impor-
tantes engageant la politique du ministère 3) Que l'on inclue
dans le texte final de la constitution du Conseil les dispositions suivantes:
a) le Conseil des Arts comprendra un bureau de direction composé de six
membres, soit le président, deux vice-présidents, un
secrétaire et deux autres membres. Les trois premiers seront
désignés par le ministre et les trois autres seront nommés
par le Conseil; b) le Conseil jouira des services d'un fonctionnaire du
ministère. Ce fonctionnaire, dans l'exercice de ses tâches pour le
Conseil, est en contact direct avec le secrétaire du Conseil de qui il
reçoit les directives et les indications nécessaires. 4) Que le
sous-ministre et l'ensemble du ministère collaborent dans toute la
mesure du possible avec le Conseil en lui fournissant tous les renseignements
ei l'aide qui lui sont nécessaires dans l'ex-ercice normal de ses
fonctions et en lui communiquant les explications dont il peut avoir
besoin.
Alors je m'arrête en particulier sur deux textes de cette
déclaration. La première, c'est que nous avons
éprouvé des difficultés insurmontables dans le cas des
subventions. Le Conseil s'était réuni au mois de juin, il s'est
réuni au mois d'octobre. De juin à octobre il n'y avait eu aucune
recommandation du Conseil et je me rappelle qu'en octobre, alors que j'ai
passé toute une matinée avec les membres du Conseil à
discuter précisément de ces cas-là, nous avions aux
environs de 107 demandes de subventions dont au moins 50 pour cent
étaient urgentes.
Ei nous recevions des plaintes à l'effet que les organismes ne
pouvaient eux non plus faire leur propre budget sans savoir quelle serait la
subvention du ministère. Alors à la dernière séance
du Conseil, qui a eu lieu le 15 février, nous avons exposé les
difficultés incroyables dans lesquelles nous nous trouvions du fait que
depuis le mois de juin nous n'avions pas eu une seule recommandation du Conseil
qui avait discuté d'autres choses que des subventions, et j'avais
été obligé, moi, de prendre les cas urgents et de les
décider de moi-même, sans attendre le Conseil.
Il faut compter en plus sur le fait qu'une fois que les recommandations
du Conseil avaient été faites, avant qu'elles nous parviennent il
s'écoulait un certain temps, à ce moment-là il fallait que
nous préparions le dossier avec toute la documentation pour l'envoyer au
Conseil de la Tré- sorerie, il fallait que nous attendions la
décision du Conseil de la Trésorerie qui nous revenait
finalement, et enfin de compte il fallait attendre encore l'émission du
chèque. Nous ne pouvions pas permettre que les demandes de subventions
trafnent sur nos bureaux pendant six mois. Les membres du Conseil se sont
ralliés à cette décision qui a été prise
après une journée de délibérations, toute une
journée; un samedi, de 9 heures à 6 heures du soir, le Conseil a
pris la décision qui est transcrite maintenant dans les minutes du
Conseil lui-même.
Il a été convenu cependant, pour que le Conseil se tienne
au courant de notre politique de subventions, et pour qu'il puisse à son
tour formuler une politique à la lumière de ces subventions
elles-mêmes, telles que nous les accorderions, il a été
convenu que nous devrions envoyer au Conseil le dossier ou du moins le texte de
la décision que nous avions prise relativement à chaque
subvention, en donnant les explications nécessaires. Comme j'ai
demandé au Conseil de se réunir au moins tous les trois mois,
tous les trois mois le Conseil aura devant lui la liste des subventions telles
qu'elles auront été accordées par le ministère. Il
lui sera permis de voir où nous allons et de dire si, dans son opinion,
nous agissons bien ou mal, en sorte qu'une fois ces recommandations faites
à la suite d'une rencontre, d'un ou de deux jours, nous saurons
exactement pour la période qui suivra les autres mois dans quel sens
nous devons nous diriger, si le Conseil approuve ou n'approuve pas la ligne de
conduite que nous avons tenue.
Enfin, nous voulons que le Conseil des Arts étudie des
idées, mette de l'avant des idées poussées dans le domaine
de la culture et n'éparpille pas son temps ou ses études sur une
multitude de petites subventions alors qu'il faut, au fur et à mesure
que le ministère renforce ses structures, une politique
générale dans un certain nombre de domaines auxquels nous n'avons
pas encore touché. Il est vrai que nous n'avons pas les moyens
financiers d'y toucher, mais nous voudrions que les membres du Conseil qui
appartiennent à peu près à toutes les disciplines de la
culture fassent comme certains autres organismes, certains conseils
d'orientation, et nous arrive, je le répète, avec des
idées poussées, des études poussées sur certains
sujets.
Enfin, lors de la première réunion du Conseil, j'avais
pris comme politique, moi, que je ne devais pas être présent
à ces séances-là. Je ne voulais pas que le ministre
apparaisse comme étant quelqu'un qui surveillerait ces messieurs et qui
voudrait que tous ces desiderata soient acceptés. Alors, j'avais dit;
« Messieurs,
je ne reviendrai pas devant vous sauf si vous le désirez, je n'ai
pas l'intention d'intervenir dans vos décisions. »
Aujourd'hui que les membres du Conseil, après,
particulièrement, la séance d'octobre et la séance de
février, ont appris un peu ce qu'est le mécanisme administratif,
ce qu'est un budget, parce qu'il m'a fallu pour certains d'entre eux expliquer
ce qu'est un budget.
Aujourd'hui que les membres du Conseil commencent à comprendre
que dans un ministère on ne fait pas exactement toujours ce que l'on
veut et qu'il y a telle chose que la loi, et qu'il y a telle chose qu'un budget
et puis on me demande d'assister si c'est possible à toutes les
séances, mais au moins à quatre d'entre elles. Cela ne sera pas
bien difficile parce que cette année il y en a eu quatre, je crois, j'ai
assisté à deux d'entre elles. Alors ça me fait plaisir d'y
aller, je n'ai aucune objection. Je m'en étais jusqu'ici abstenu pour
qu'on n'interprète pas ma présence comme étant une sorte
de coup de force au sein du Conseil. Le Conseil m'a demandé de rendre
public cette prise de position et du Conseil et du ministre. J'ai
demandé au président qui me l'a apporté ce matin le texte
signé par lui, je l'ai remis à la presse et voilà, il me
semble que j'ai fait justice.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre a accepté cette politique, si
j'ai bien compris?
M. LAPALME: Oui, je l'ai acceptée.
M. JOHNSON: . Une politique qui, à certains endroits, prend des
allures, des tournures d'ultimatum. Je pense surtout au paragraphe 3.
M. LAPALME: Quant à ça on pourrait dire ultimatum de part
et d'autre parce que dans le paragraphe B, le ministre retire les subventions
du Conseil.
M. JOHNSON: Est-ce que la loi qui établit le ministère, M.
le Président, donnait le pouvoir, je cherche le statut, les deux
volumes...
M. LAPALME: Non, le Conseil des arts conseille le ministre.
M. JOHNSON: Il faisait des recommandations. Le ministre se souviendra
que c'est l'Opposition qui avait suggéré au ministre un
amendement à son bill lorsqu'il a créé le ministère
des Affaires culturelles pour donner réellement l'autorité au
ministre au lieu du Conseil des arts.
M. LAPALME: Je n'étais pas ici quand le bill a été
présenté. Je me rappelle simplement qu'il y a eu un amendement
à la Loi de l'assurance-édition.
M. JOHNSON: Le gouvernement est tellement contre les choses statutaires
que même les statuts disparaissent, M. le Président. Les deux pour
l'année 1960-1961.
Mais, le ministre doit avoir un peu plus confiance aujourd'hui au
Conseil des arts, est-ce qu'il s'attend qu'il y ait autant de démissions
cette année ou si ce document semble régler lé
problème, le vice fondamental?
M. LAPALME: Je ne le sais pas. Je ne veux pas nommer de noms, il y en
avait un ou deux qui ont dit, bien si nous n'avons pas l'étude des
subventions, nous sortons du concret et moi, eh bien, ça
m'intéresse un peu moins, mais enfin sans qu'il y ait eu vote, ça
été la décision du Conseil au cours de la séance
à laquelle j'assistais.
M. JOHNSON: M. le Président, jevois...
M. LAPALME: Est-ce que le chef de l'Opposition voudrait me permettre
d'ajouter ceci?
M. JOHNSON: Oui.
M. LAPALME: C'est que je parle, par exemple, je parle d'initiative prise
par le Conseil. En matière de politique culturelle, le Conseil avait
exprimé, il y a au delà d'un an de ça, dès le
début, avait exprimé le voeux que nous ayons un ou des organismes
de recherches. C'est de là, par exemple, je parle du rôle positif
du Conseil, c'est de là qu'est née la direction
générale des arts et des lettres avec, non seulement un service
de recherche, mais service du théâtre, service de la musique, les
5 services que j'ai mentionnés au cours de la discussion sont nés
à la suite d'une demande du Conseil des arts qui ne s'était pas
exprimé de la façon dont nous nous exprimons maintenant dans le
budget ou dans la loi, si on veut, mais qui était exprimé d'une
façon générale. Je donne un des exemples.
M. JOHNSON: J'aillais dire, M. le Président,
précisément que depuis la création d'une direction
générale des arts et lettres, avec ses onze services, on doit
avoir beaucoup moins du Conseil das arts ou du moins, le rôle de celui-ci
doit être considérablement modifié.
Un Conseil des arts ou un Conseil consultatif quelconque, qui n'a pas de
secrétariat, qui
n'a pas de service de recherches, qui n'a pas de personnel en assez
grand nombre, M. le Président, ça devient infailliblement un
groupe qui estampille des décisions, et c'est une attitude qui
répugne à des gens intelligents, à des gens qui se croient
capables de faire un peu plus que ça.
M. le Président, on s'aperçoit que ces messieurs du
Conseil des arts ont une haute et légitime opinion de leur importance,
puisqu'ils se proclament, dès le premier paragraphe, comme des gens qui,
par leur profession individuelle, sont déjà voués à
l'avancement des arts et de la culture dans notre milieu. Et je comprends que
ces gens-là, M. le Président, ne veuillent pas se contenter du
rôle d'estampiller des décisions.
M. LESAGE: Adopté.
M. JOHNSON: J'espère que cette convention, entre le ministre et
le Conseil des arts, que ce traité de paix, puisque c'en a l'air d'un,
ce concordat, entre le ministre et le Conseil des arts, assurera une
année de paix et de prospérité dans le domaine des arts et
des lettres, et surtout enlèvera au ministre bien des soucis que des
démissions répétées ont dû certainement lui
occasionner au cours de l'année dernière.
M. BELLEMARE: M. le Président, puisque nous sommes dans les arts
et les lettres, et surtout dans ce particularisme de la distribution des
subventions, les attributions du ministre vis-à-vis du Conseil des arts,
je voudrais savoir si le ministre a accordé à la Canadian
Railroad Association, $25,000? Cela apparaît aux comptes publics,
à la page 120. Est-ce un organisme culturel?
M. LAPALME: C'est un musée situé à Delson. C'est
une chose qui remonte à déjà deux ou trois ans et,
à ce moment-là, (c'est un musée de chemin de fer) et
à ce moment-là, la. province d'Ontario était prête
à accueillir, avec des propositions très favorables, ce
musée qui serait unique en son genre au Canada. C'est une
décision qui, à l'époque, fut prise après
étude par le Conseil des ministres lui-même. Il n'y avait pas de
Conseil des arts, et je crois que nous avons encore une demande pour
l'année.
Ils ont construit un édifice et...
M. BELLEMARE: Il n'y a rien ici en 1962. Dans le rapport du
ministre...
M. LAPALME: De 1962-1963? M. BELLEMARE: Il n'y a rien.
M. LAPALME: Est-ce qu'il y aurait une année au cours de laquelle
on n'en aurait pas donné? Leur demande pour 1963-1964 est
présentement devant la trésorerie. Elle a été
signée.
M. BELLEMARE: Pour 1962-1963, il n'y en a pas.
M. LAPALME: En 1962-1963 il n'y en a pas? Je suis très surpris
moi, j'ai pourtant le souvenir qu'on leur a donné quelque chose depuis
deux ans ou trois ans. De mémoire, je dis au député de
Champlain que j'ai l'impression qu'ils en ont eu en 1962-1963. C'est curieux,
je suis très surpris de voir que ça n'apparaîtrait pas.
M. BELLEMARE: C'est dans les comptes publics 1962-1963, mais ce n'est
pas dans le rapport du ministre.
M. LAPALME: Ah! bien ce n'est pas dans le rapport.
M. BELLEMARE: Non, ce n'est pas dans le rapport.
M. LAPALME: C'est ça que je ne comprends pas qu'il ne soit pas
dans le rapport.
M. BELLEMARE: Mais ça l'est dans les comptes publics
1962-1963.
M. LAPALME: Bien alors s'ils sont dans les comptes publics...
M. BELLEMARE: Oui, mais c'est justement. Est-ce qu'il y a
déjà eu un autre paiement qui...
M. LAPALME: Je ne me rappelle pas si c'est le deuxième, si nous
sommes rendus au deuxième ou au troisième.
M. BELLEMARE: Est-ce que la province est...
M. LAPALME: Ah! oui on l'a ici à la page 153 dans le bas de la
page, « Canadian Railroad Historical Association ».
M. BELLEMARE: Très bien, monsieur. UNE VOIX: C'est bien
ça.
M. BELLEMARE: Est-ce que c'est quatre paiements?
M. LAPALME: Non, non, non, c'était un par année.
M. BELLEMARE: Pendant quatre ans, $100,000?
M. LAPALME: ... si mon souvenir est fidèle, il n'y a pas eu de
chiffre limite fixé, disons $100,000.
M. CARON: Des octrois annuels.
M. LAPALME: Mais je crois que le versement annuel, ah! ça fait
longtemps que j'ai discuté ça avec eux, il me semble que
ça fait trois ans... Le versement annuel, que nous avons accordé
depuis disons deux ans ou trois ans, est basé sur le coût total de
l'entreprise.
M. BERTRAND (Missisquoi): Si le ministre me permet, à la page 34
du rapport, là ou le Conseil des arts du Québec fait part de ses
activités, on lit que, et je cite « A la suite de discussions
qu'il avait d'abord provoquées dans chacune de ces commissions, il a
soumis au ministère, au début de l'hiver 1963, un mémoire
intitulé « Quelques conditions et éléments d'une
politique culturelle pour le Québec ». Ce document offre le
résultat d'une première réflexion' sur les principes et
les critères qui devraient étayer une politique gouvernementale.
» Est-ce que ce rapport-là a été rendu public, ou
est-ce qu'il peut l'être?
M. LAPALME:. Ah! bien là jenele sais pas. Il faudrait que je
demande la permission du Conseil des arts. Je ne le crois pas. C'est un rapport
que je ne connais pas par coeur, mais je me rappelle certains des
éléments dont l'un, le principal, n'était pas de ma
compétence, ni de ma juridiction et...
M. BERTRAND (Missisquoi): De quelle juridiction était-il?
M. LAPALME; Par exemple, un centre de recherche scientifique. Et il
était question également de former des comités de
recherche, etc. et d'où est né par la suite la Direction
générale des arts et des lettres et il y avait deux ou trois
autres éléments que je ne me rappelle pas, que je ne veux pas
citer, mats au sujet desquels il n'y avait pas controverse de notre part.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le ministre considère ce
rapport-là comme un rapport confidentiel?
M. LAPALME: Bien, il faudrait que je le relise. Je ne me rappelle pas.
D'abord, il serait décent de ma part de commencer par demander aux
membres du Conseil s'ils veulent le rendre public. Mais je ne crois pas,
à moins qu'ils en soient avertis, que les membres du Conseil voudraient
que leurs rapports soient rendus publics parce que s'ils ne sont pas
rédigés de façon à être rendus publics...
M. BERTRAND (Missisquoi): Le ministre n'a pas d'objection à leur
demander?
M. LAPALME: Non, pas d'objection.
M. TALBOT: C'est justement dans ce rapport du Conseil des Arts que le
président nous apprend que c'est le Conseil qui, en 1963-
1964,s'était chargé de la préparation du budget des
subventions. Est-ce que pour l'année 1964- 1965, le budget que nous
étudions, c'est encore la Conseil des Arts qui a préparé
le budget?
M. LAPALME: C'est nous.
M. LOUBIER: M. le Président, je crois bien que le ministre des
Affaires culturelles va me réconforter et faire taire le sentiment de
crainte que j'ai eu en regardant les subventions. Je vois à un moment
donné qu'on a octroyé aux « Apprentis sorciers » la
somme de $600. Je savais qu'on voulait créer un climat de liberté
illimité dans la province mais de là à aller encourager la
sorcellerie... je demande au ministre des Affaires culturelles de nous
éclairer. Quel est ce groupement? Et quelqu'un de mes amis qui voulait
faire le malin disait: « Peut-être que c'est une filiale de la
Fédération libérale et c'est pour cela, qu'on encourage
les « Apprentis Sorciers ». »
UNE VOIX: C'est pour chercher les responsables des faux billets.
M. LAPALME: C'est une troupe de théâtre amateur bien connue
à Montréal. Et je trouve que la subvention n'est pas assez
élevée.
M. LOUBIER: Ah! Ce n'est pas un groupement qui favorise la
sorcellerie?
M. DOZOIS: M. le Président, l'automne dernier les journaux de
Montréal nous ont appris qu'il y avait eu une entente entre le
gouvernement de la province et l'administration de la cité de
Montréal pour se partager le déficit, je crois, de la Place des
Arts. D'après les journaux, ce déficit s'élevait à
$1,250,000 et la vil-
le s'engageait à payer $625,000 et la province $625,000. Est-ce
qu'il y a eu entente?
M. LAPALME: Si le député de St-Jacques veut s'adresser au
premier ministre parce que ça c'est une question qui échappe
à ma compétence.
M. DOZOIS: Je m'adressais au ministre des Affaires culturelles parce que
je voulais lui demander si le paiement de ce montant était prévu
dans son budget, si les journaux nous ont bien renseignés à
l'époque.
M. LESAGE: Nous nous sommes entendus, moyennant certaines conditions, M.
Drapeau et M. Saulnier d'un côté, et mes collègues, les
ministres des Affaires municipales et des Richesses naturelles, pour amander la
loi concernant la Corporation Sir-Georges-Etienne-Cartier. Etant donné
que la ville de Montréal a l'intention de garantir un emprunt pour un
montant qui n'est pas encore définitivement déterminé et
que, d'un autre côté, la ville de Montréal et le
gouvernement, le tout sujet évidemment à l'approbation des
Chambres, ont décidé de garantir à 50% chacun le paiement
des déficits, nous nous sommes entendus pour que des amendements soient
apportés à cette loi de façon que et la ville de
Montréal et le gouvernement de la province aient un contrôle
budgétaire sur l'administration de la Place des Arts.
Je suis très activement engagé dans des pourparlers tant
avec M. Saulnier d'un côté, puisque c'est avec lui que j'ai
discuté de l'affaire, qu'avec M. Louis Lapointe, le président de
la corporation. Et effectivement, le député de St-Jacques
comprendra que je ne puis en dire plus ce soir, si j'ajoute que ce sujet est un
des item de l'agenda du Conseil des ministres qui siégera demain
matin.
M. DOZOIS: Il y aura une loi spéciale de
présentée?
M. LESAGE: Je le crois. Il faudra, oui. Je le crois bien.
M. DOZOIS: Mais ce montant n'est pas dans le budget encore?
M. LESAGE: Bien non, parce qu'il faut tout de même
l'autorité législative. D'ailleurs ce n'est une nouvelle pour
personne que, à la fin de la session, nous avons l'habitude de
présenter un premier budget supplémentaire pour tenir compte des
décisions de la Législature au cours de la session.
M. JOHNSON: M. le Président, puisque nous parlons de la Place des
Arts, puis-je demander au ministre sans, évidemment, critiquer ce
qui se fait actuellement, on n'en est qu'au début, qu'il
surveille de très près l'opération de la Place des Arts
à Montréal de façon à en arriver à une
politique qui permettrait au plus grand nombre de personnes de
bénéficier de cette magnifique institution. Je ne sais pas quelle
formule il faudra prendre, la municipalisation, la nationalisation ou la
subvention.
M. LESAGE: Je viens de dire quelle serait la formule. Ce sera soumis
à la Chambre en temps et lieu.
M. JOHNSON: ... ou peut être la participation au déficit,
je ne le sais pas. Mais quelle que soit la formule, il me semble que l'objectif
devrait être de permettre l'accessibilité la plus grande
même aux bourses les plus modestes. C'est une magnifique occasion de
donner au peuple même aux gens qui n'ont pas de gros revenus, des
occasions de se cultiver.
M. le Président, je remarquais en lisant rapidement la liste des
subventions et en écoutant le chapelet récité par le
ministre tantôt que la plupart des subventions vont à des
organismes à Montréal et à Québec et
occasionnellement dans quelques autres villes de la province.
M. LAPALME: Il y a beaucoup d'autres endroits.
M. JOHNSON: Oui, mais pas tellement en grand nombre, M. le
Président. Il faudrait, (et c'est peut-être ça un travail
qui devrait venir du Conseil des arts ), il faudrait en arriver à rendre
accessible la culture partout dans la province et au plus grand nombre donc
à un prix modique. Les occasions de culture doivent être
multipliées dans les coins les plus reculés de la province. Et
dans le cadre d'une telle politique, je crois, M. le Président, qu'on
serait justifié de ne pas oublier les organismes modestes, les efforts
qui se font dans nos régions rurales. Je sais, M. le Président,
que pour certaines personnes ça n'a pas d'importance mais je ne partage
pas cet avis. Les fanfares par exemple dans nos petites villes, c'est important
sur le plan local et c'est important pour créer un climat de culture. Il
y a par exemple dans une petite ville de mon comté une fanfare qui doit
avoir 75 ou 80 ans qui vit des sacrifices de ceux qui en font partie et de la
générosité de la population et du conseil municipal. Il
arrive que le conseil municipal est essouflé. Et dans le passé
cette fanfare a reçu des subventions de la pro-
vince, je pense que depuis quelques années...
M. LAPORTE: Après 75 ans il est normal qu'ils soient
essouflés,
M. JOHNSON: M. le Président, c'est utile ces fanfares-là
et le minisire ne devrait pas rire.
M. LAPORTE: Je ne ris pas, je suis essouflé.
M. JOHNSON: Quand le premier ministre est arrivé à
Baie-Comeau pendant la dernière campagne électorale qui se
faisait sous le slogan da « Maîtres chez nous » la fanfare
à Hauterive, à l'avion qui est venu l'acquérir a
entonné tout de suite, « Bonhomme, bonhomme, tu n'es pas
maître dans ta maison quand nous y sommes ».
M. le Président, il y a dans plusieurs de nos
municipalités et je pense, par exemple dans la petite ville de.
Disraëli comme dans la ville d'Acton Vale, il y a une fanfare là
qui fonctionne depuis des aimées, peut-être 50 ans, à
Disraëli et là comme chez-nous les ainés ont ouvert des
classes de solfège pour initier les jeunes à la musique et pour
évidemment assurer le recrutement de la fanfare et la relève
lorsque les aînés disparaissent.
C'est dans une petite ville comme Acton Vale. C'est l'une des seules
occasions qu'a la population d'entendre dès pièces, d'entendre de
la musique de bon goût et je crois que ces fanfares sont
nécessaires, elles jouent un rôle utile et il ne faudrait pas les
mettre de côté sous prétexte qu'elles n'ont pas de
réputation provinciale, nationale ou internationale. Dans le milieu
artistique comme dans le milieu sportif, M. le Président, il faut qu'il
y ait bien des milliers de joueurs qui jouent au « hockey » pour
produire des étoiles comme celles dont nous sommes fiers dans nos
équipes de « hockey ». Il en va ainsi dans le domaine
artistique. Il faut que toute la population, un très grand nombre de
gens dans la province puissent participer à des activités
artistiques pour que créant ce climat favorable nous puissions produire
de grands artistes dans divers domaines.
Et, j'en profite, M. le Président, pour rappeler au ministre que
cette année le congrès dès fanfares aura lieu dans le
comté de Bagot à Acton Vale et je serais tellement honoré
de voir que le ministre des Affaires culturelles accepterait d'être
présent, mais au moins qu'il soit...
M. LAPALME: Silence, il va chanter.
M. JOHNSON: ... on pourra lui passer le bâton, M. le
Président, pour diriger ce qu'ils appellent la « Masse Band
» en imitant les Français, mais si le ministre ne peut pas
être là en personne,qu'il soit là présent par un
octroi convenable pour permettre une manifestation qui intéresse un
très grand nombre de petites villes de la province qui
délèguent à ces congrès leurs fanfares.
Je sais que le ministre, même s'il est député
d'Outremont aujourd'hui, a vécu dans un milieu non pas rural, mais dans
une petite ville, et û sait l'importance qu'il y a d'encourager dans ces
petites villes les manifestations artistiques, fussent-elles des manifestations
que je pourrais qualifier peut-être d'élémentaires, des
manifestations qui n'ont pas le cachet que Montréal et Québec
peuvent donner à ce genre de manifestations mais qui ont quand
même une très grande utilité sociale. Je ne sais pas s'il a
une politique à ça sujet-là?
J'aimerais aussi l'entendre nous exposer si, oui ou non, il a une
politique pour subventionner les chorales dans les régions rurales et
dans les petites villes, s'il a une politique pour subventionner des concours
d'art dramatique. Il y avait autrefois dans certaines régions, une entre
autres que je connais très bien, des petites troupes locales et, une
fois par année, nous avions un concours sur la base régionale et
il sortait de là quelquefois des vocations artistiques. Je comprends
qu'aujourd'hui on a des moyens plus efficaces d'encourager le
développement de l'art dramatique, mais il reste quand même que
j'aimerais entendre le ministre l'an prochain nous exposer une politique de
démocratisation ou d'accessibilité de l'art, de la vie artistique
à tous les coins et à tous les milieux de la province de
Québec.
M. LAPALME: Et de culture populaire.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est peut-être plus exact
comme terme, la culture populaire...
M. LAPALME: Et de culture populaire, ai-je dit.
M. JOHNSON: ... mais il me semble que le Conseil des Arts pourrait
s'appliquer à ça plutôt qu'à critiquer une ou deux
subventions ou à faire le chien de garde sur certains aspects du budget,
rôle beaucoup moins important depuis qu'on a une Direction
générale des arts et des lettres. On semble avoir là un
groupe d'hommes qualifiés pour seconder le sous-ministre qui devait
porter seul le poids terrible de toutes ces responsabilités. Alors le
ministre me promet sans doute de soumettre cette demande au Con-
sell des Arts pour tâcher de nous en fournir un rapport l'an
prochain.
M. LAPALME: Je ne sais pas si le chef de l'Opposition a le temps de
corriger ses textes ou de les faire corriger, je parle des textes qui
apparaissent dans le Journal des débats, moi je n'ai pas le temps. A
tout événement, le chef de l'Opposition peut être certain
que les membres du Conseil des Arts recevront ce texte compréhensible ou
non, qui apparaîtra dans les débats et qu'ils pourront en tirer
leurs conclusions sans que je sois obligé defaireun dessin.
M. GAGNON: M. le Président, aux comptes publics 1963 (page 120),
il apparaît qu'un octroi de $2,000 aurait été versé
au groupe anthropologique et sociologique pour l'étude des
communautés de Gaspé.
Evidemment, je sais que $2,000 de travail ne peut pas être connu
aux quatre coins de la province mais, par ailleurs, personne dans la
région de Gaspé n'a entendu parler de ce groupe. Je ne sais pas
si le ministre pourrait nous donner des informations susceptibles
d'éclairer la population.
M. LAPALME: C'est un groupe de professeurs de la faculté des
Sciences sociales de l'université de Montréal qui sont
allés faire une étude sociologique en Gaspésie et qui nous
ont demandé de défrayer leurs frais de séjour
là-bas.
M. GAGNON: Alors, l'étude a porté probablement sur la
population, quelque chose comme ça ou...
M. LAPALME: Ah oui, sociologique, ce sont les conditions de vie...
M. GAGNON: Ah oui, c'est parce que personne n'en a entendu parler.
M. LAPALME: Ah non, mais ça ne fait pas de bruit non plus,
ça! Quand un groupe sociologique pénètre dans une
région, il ne s'annonce pas, il faut qu'il prenne les choses telles
qu'elles sont, d'une façon imprévue.
M. GERVAIS: M. le Président, est-ce que les membres
démissionnaires du Conseil des Arts ont été
remplacés?
M. LAPALME: Non, c'est le Conseil des Arts, après la prise de
position que l'on sait qui a demandé maintenant je ne dirais pas de
remplir les cadres, mais de faire de nouvelles nominations, parce que le nombre
des membres n'est pas déterminé. Mais on nous a demandé de
compléter ce qu'on pourrait appeler les cadres parce que, à
l'heure actuelle, quand il y a des absences trop nombreuses, bien, les
présences sont moins nombreuses que si on avait une proportion plus
élevée. Si on avait un chiffre plus élevé, la
proportion des présences serait plus élevée.
M. GERVAIS: M. le Président, le ministre a mentionné tout
à l'heure que le Conseil avait tenu quatre séances au cours de
l'année. C'est exact?
M. LAPALME: Je crois que c'est quatre, ça ne doit pas
dépasser cinq. Est-ce que j'ai le chiffre des séances?
M. GERVAIS: Est-ce qu'il y a un règlement relatif au nombre
minimum de réunions du Conseil par année?
M. LAPALME: Non: il n'y a pas de minimum de fixé. J'avais
demandé qu'il y ait au moins quatre réunions par année
à partir d'avril 1963, avec la dernière réunion dont je
viens de parler, il y a eu cinq réunions. Es nous avaient demandé
qu'il y en ait au moins quatre par année et, dans le texte que j'ai
remis tout à l'heure, il est demandé que le ministre assiste
à au moins quatre des réunions du Conseil. Jusqu'à
maintenant, ça ne sera pas très, très difficile si les
choses continuent comme elles vont.
M. GERVAIS: Est-ce que le ministre considère que quatre
séances par année, c'est un nombre de séances susceptible
de pouvoir élaborer une véritable politique?
M. LAPALME: Cela dépend. Le Conseil est bien libre, comme il le
faisait pour différentes choses, de former des comités, des
sous-comités, si on veut, des sous-conseils, qui seront chargés
d'étudier certaines questions et, après ça, de faire
rapport au Conseil. Au bout de trois mois, le Conseil se réunit. Il peut
y avoir un projet très important qui aurait été alors
étudié par certains de ses membres délégués.
Le Conseil pourrait prendre une décision ou enfin faire des
recommandations suivant les recherches qui auront été faites par
quelques-uns d'entre eux.
M. GAGNON: M. le Président, pour continuer dans l'esprit de ma
question de tout à l'heure, du fait que le groupe a reçu une
subvention du gouvernement, je ne sais pas s'il doit trans-
mettre au ministère des Affaires culturelles ou au gouvernement
une copie ou le rapport qu'il a préparé relativement à
cette étude sociologique?
M. LAPALME: De mémoire, je ne le sais pas. Nous recevons des
centaines de demandes de subventions et les subventions accordées sont
assez nombreuses. C'est une chose qui s'est déroulée, ça,
il y a déjà joliment longtemps parce que le rapport est pour
l'année qui s'est terminée le 1er avril de l'an dernier, en 1963.
Je ne me rappelle pas exactement. Mais nous avons des demandes pour les
organismes d'ordre culturel ou semi-culturel, si on peut employer ce mot. Nous
avons des demandes de subventions qui consistent simplement, comme dans ce
cas-ci, à payer les dépenses d'un groupe qui va faire de la
recherche ou à payer simplement les frais de l'organisation d'un
congrès, d'un petit congrès. Par exemple celui de droit
comparé: dernièrement un professeur de droit de langue
française a pris part à des congrès de droit
comparé. II a rencontré des gens auxquels il a essayé, si
je puis me servir de l'expression, de vendre le Code civil de la province de
Québec. Des professeurs américains ont été
intéressés par cela et également intéressés
parce qu'il y a en Louisiane, encore aujourd'hui, des restes de droit
français. Alors, on est venu me dire: « Le droit fait partie de la
culture générale. Est-ce que vous ne pourriez pas nous donner une
petite subvention qui nous permettrait de faire venir à Québec
des professeurs américains, des professeurs de langue anglaise du Canada
et des professeurs de langue française pour que nous puissions avoir un
colloque, duquel résulteront probablement des études qui seront
publiées dans des revues de droit de langue anglaise, de façon
à faire connaître le droit civil de la province de Québec?
»
Alors, je n'ai pas besoin, moi, d'un rapport immédiat
là-dessus. Je me fie à la sincérité et au
sérieux des personnes qui sont venues me trouver. Et je crois que dans
le cas que je viens de citer, par exemple, parce qu'il est tout frais à
ma mémoire, j'ai eu une preuve de la sincérité de celui
qui l'a organisé parce qu'il vient de m'envoyer une lettre me disant
qu'il me remettrait $75 sur la somme de $500 qu'on lui avait accordée
pour le congrès qui a eu lieu à Québec. Mais je ne lui
demande pas un rapport. Evidemment, lui, il m'écrit, il me dit ce qui
s'est passé, il me dit ses espoirs.
Il y a différents organismes qui reçoivent de petites
subventions de $500, $800 ou $1,000, comme ça, qui font des
études et on nous demande purement et simplement de défrayer ces
études. Habituellement, des équipes comme celles-là
travaillent pendant les vacances.
M. GAGNON: Je remercie monsieur le ministre. Evidemment c'est une
étude sociologique sur les communautés de la Gaspésie.
Alors, je ne sais s il y a eu un rapport de produit, mais je crois que
ça serait bien qu'un rapport soit peut-être exigé du
ministère des Affaires culturelles. Je n'ai aucun doute, l'étude
a probablement été faite, mais ça nous servirait de savoir
quelles ont été les conclusions relativement à cette
étude sur les communautés dans une région très
économiquement pauvre.
M. LE PRESIDENT: L'article 13 adopté?
M. TALBOT: Ah, mais en écoutant cette discussion sur la budget du
ministère des Affaires culturelles, j'ai constaté, comme tous les
membres de cette Chambre probablement, que le ministère attachait une
grande importance à la peinture, à la peinture canadienne. Il a
raison, en somme, parce que c'est certainement un de nos moyens de culture.
Ceci ressort particulièrement de l'étude des subventions que nous
étudions actuellement, et je me demande comment il se fait nue les
écoles de beaux-arts de la province ne relèvent pas du
ministère des Affaires culturelles?
M. LAPALME: La question s'adresse au chef du gouvernement beaucoup plus
qu'à moi. Le député de Chicoutimi, et là
maintenant, M. le Président, je m'adresse au premier ministre, le
député de Chicoutimi me demande pourquoi l'école des
Beaux-Arts ne relève pas du ministère des Affaires culturelles.
Qu'est-ce que vous voulez que je dise, M. le Président, pendant que le
premier ministre est là?
M. BELLEMARE: Ah, c'est l'arbitre.
M. TALBOT: Mais il me semble, M. le Président, qu'il serait
logique que le ministère des Affaires culturelles, qui a
déjà les conservatoires, ait aussi sous sa directive les
écoles de Beaux-Arts, puisqu'il est appelé ensuite à
récompenser les peintures, à faire des expositions, il me semble
qu'il serait juste, qu'il serait légitime qu'il ait les Beaux-Arts pour
orienter la culture.
M. LAPALME: Peut-être que le ministre de l'Education va finir par
trouver son budget trop gros, puis, qu'à un moment donné, il
laissera tomber comme ça, en passant, l'école des Beaux-Arts et
l'école d'Architecture, enfin.
M. LESAGE: M. le Président, évidemment, c'est une question
qui a fait l'objet de nombreuses discussions au Conseil des ministres, et ceux
qui sont en face de moi, et qui ont siégé au Conseil des ministre
savent que le premier ministre doit souvent concilier...
UNE VOIX: Ah!
M. LESAGE: ... les divers points de vue, UNE VOIX: Réconcilier
les ministres? M. LESAGE: Non, les points de vue, et...
M. BERTRAND (Missisquoi): Le premier ministre médiateur.
M. LESAGE: ... il a semblé aupremier ministre que le consensus
était, jusqu'à maintenant, que la responsabilité devait
demeurer au ministère de la Jeunesse. Cela ne veut pas dire que ce sera
là pour l'éternité, mais dans le moment c'est la
situation.
M. JOHNSON: Oui, M. le Président, ça m'a l'air que c'est
le premier ministre qui a donné son vote prépondérant.
M. LESAGE: M. le Président, je ne sais pas si dans le temps de
l'Union nationale il y avait des votes au Conseil des ministres, mais
évidemment...
M. BERTRAND (Missisquoi): On n'a pas le droit...
M. LESAGE: ... qu'il n'y en avait pas, mais je puis dire sans
dévoiler les secrets du Cabinet...
M. BERTRAND (Missisquoi): Le secret!
M. LESAGE: ... qu'il n'y a jamais de vote au Conseil des ministres.
M. BERTRAND (Missisquoi): Vous n'avez pas le droit de dire
ça.
M. LESAGE: D'ailleurs, tout le monde sait qu'on ne peut pas avoir de
vote; tous les ministres doivent être d'accord, et si un ministre n'est
pas d'accord, il n'y a qu'une chose qu'il puisse faire, c'est de
démissionner.
M. JOHNSON: M. le Président, voyez comme le premier ministre est
habile: le ministre de la Jeunesse dit, moi, je veux garder les éco-
les, l'école des Beaux-Arts, et du moment qu'il y a eu une personne qui
n'était pas de cet avis, entre autres, le ministre des Affaires
culturelles, on n'a pas passé l'école des Beaux-Arts au ministre
de la Jeunesse.
M. LESAGE: M. le Président, je comprends qu'à
l'école à laquelle est allé le député de
Bagot, ce n'est pas comme ça que ça se passait, on ne discutait
pas, c'est le boss qui parlait, et c'était ça.
M. BERTRAND (Missisquoi): On est lié par le secret, on ne peut
pas vous répondre.
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre sait que nous
sommes liés par le secret. Il devrait avoir la gentilhommerie de ne pas
porter d'accusation en l'air. Sans révéler aucun secret, M. le
Président, je vous dirai que le bras de M. Duplessis était
d'autant plus doux, dans le Cabinet, qu'il était dur à
l'extérieur; il était aussi facile de causer, de discuter avec
lui à l'extérieur, qu'il était difficile pour les
libéraux de dialoguer avec lui en Chambre.
M. LESAGE: M. le Président, tout le monde a toujours su que le
député de Bagot était le petit St-Jean Baptiste.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que j'ai l'air d'un mouton?
M. le Président, la province, moi je serais tranquille, et la province
s'en porterait mieux, si le premier ministre actuel était aussi
démocratique que l'était le premier ministre d'autrefois, au
Cabinet des ministres.
M. LAPALME: Les prévisions budgétaires, s'il vous plait,
M. le Président.
M. JOHNSON: Mais il reste un fait, c'est que quand il s'est agi des
écoles d'agriculture, on a laissé ça au ministère
de l'Agriculture; quand il s'est agi des écoles, des centres
d'apprentissage, le ministre de la Jeunesse voulait les incorporer, et le
ministre du Travail du temps a gagné son point. Doit-on, M. le
Président, conclure que le ministre des Affaires culturelles n'est pas
assez vigoureux, n'a pas su plaider son affaire, n'a pas su...
M. LAPALME: Une question?
M. JOHNSON: Oui, est-ce que le ministre a été mou?
M. LAPALME: Sur cette question-là, les
personnes intéressées, connaissant les choses, ont dit que
c'était de l'enseignement, et que ça devait relever du
ministère de la Jeunesse, devenu le ministère de l'Education.
Les professeurs des diverses écoles, les principaux, et d'autres
qui n'appartenaient pas à ces écoles, ont dit: nous
considérons que ceci relève de l'enseignement. C'est tout.
M. JOHNSON: Aux écoles d'agriculture, il s'agit d'enseignement
aussi, et c'est pourtant le ministre de l'Agriculture qui a gardé sa
juridiction.
M. LAPALME: Il est assez difficile de faire passer les écoles
d'agriculture dans le système de ce que l'on appelle l'éducation
nationale. En France, ça ne fait pas partie de l'éducation
nationale.
M. JOHNSON: Ah non, en France, c'est un des paradoxes d'un
système centralisé, et on sait que c'est l'objet de très
grandes discussions en France depuis toujours, la coordination des divers
secteurs. Mais je reviens, M. le Président, aux prévisions du
ministre. Je vois ici à la page 152 de son rapport, la liste des
subventions concernant le service du Canada français d'outre
frontières. Il ya entre autres une subvention de $1,000 à la
société des Artisans, est-ce que c'est le nom d'une
société autre que la société des...
M. LAPALME: C'est pour un concours de français; c'était
pour un concours de français en Nouvelle Angleterre. Nous avons
versé la somme aux Artisans qui ont servi d'intermédiaire dans
cette chose, ce sont eux-mêmes les Artisans, qui en ont été
les organisateurs. La somme de $1,000 a servi à des distributions de
prix aux gagnants.
M. JOHNSON: Alors la Société des Artisans organise des
consours en Nouvelle-Angleterre, et le gouvernement a donné à la
Société cette subvention...
M. LAPALME: Oui, c'est arrivé. Il y a quelques subventions comme
ça, que nous passons soit par la Société St-Jean-Baptiste,
soit par le Conseil de la vie française, et le reste, quand nous ne
voulons pas passer directement dans certaines choses, dans certaines provinces,
dans certains états, nous ne voulons pas passer directement dans ce qui
pourrait être considéré comme de l'éducation.
M. JOHNSON: M. le Président, la subven- tion de $25,000 à
Canadian Railroad Historical Association, le détail a été
donné à un homme spécialité dans ce domaine? M. le
Président, une revue s'est plainte, dans les journaux; c'est la revue
« L'Action nationale », du fait que la subvention qu'elle avait
demandée a été refusée, alors qu'on semblait
très généreux envers d'autres revues qui n'auraient pas
encore du moins, les mêmes services, les mêmes états de
service à la cause. C'est « L'Action nationale », on le sait
par la voie de son directeur, qui a protesté du fait que cette
subvention avait été refusée, une modeste subvention qui
aurait marqué le 50e anniversaire d'une revue qui a tout de même
son utilité, et une très grande influence.
M. CREPEAU: Adopté.
M. LAPALME: Un commentaire?
M. JOHNSON: « L'Action nationale ». Oui, à vous.
M. LAPALME: Le ministère a transmis au Conseil la demande; le
Conseil en a pris connaissance et il a rendu la décision suivante, je
transcris littéralement le texte: « Le Conseil des arts estime que
le ministère des Affaires culturelles, agissant au nom du gouvernement
du Québec, ne doit pas subventionner des revues de « combat
politique ». »
Et en 'partant de là, le Conseil, les membres en ont
discuté longuement d'ailleurs, en partant de là, le Conseil
décidant que la revue « L'Action nationale » était
une revue de « combat politique », il nous faudrait
nécessairement par la suite accepter de subventionner, disons, «
La Revue socialiste » ou bien donc, demain, le parti libéral du
Québec aurait pu faire une revue qui, au lieu d'être un journal,
serait appelée « La Réforme », l'Union nationale
aurait pu publier une revue qu'elle aurait pu appeler d'un autre nom, le
mouvement séparatiste nous aurait demandé de subventionner sa
revue. Nous ne pouvons pas nous engager, a dit le Conseil des arts, dans des
promesses de subvention, ni donner des subventions à des revues de
« combat politique ».
M. JOHNSON: M. le Président, je ne sais pas quels sont les
critères utilisés par le Conseil des arts pour établir si
une revue est de « combat politique » ou non, mais je note qu'on a
donné une subvention à la revue « Maintenant », qui
était très agressive récemment, sur des problèmes
politiques, et la revue « Liberté » qui, elle aussi, ne
manque pas d'agressivité en
politique. Le ministre les connaît.
M. LAPALME: Si je suis le conseil du Conseil des arts,
premièrement quant à la revue « Maintenant », je dis
qu'il s'agit d'une revue qui n'est pas inféodée à un
idéal politique particulier pour lequel on peut être appelé
à voter; d'autre part, si la revue « Liberté »
devient une revue à caractère, à idéologie
politique bien claire, bien nette, à ce moment-là, le
ministère ne pourra pas la subventionner, c'est entendu.
M. JOHNSON: M. le Président, depuis quand « L'Action
nationale » est-elle inféodée à un parti politique
pour lequel on doit voter? Le ministre des Affaires municipales est membre du
bureau de direction, il a été directeur, il correspond encore;
monsieur Laurendeau est le président, je crois, de la revue. Mais on est
bien porté à penser par exemple que la revue « Maintenant
» et la revue « Liberté » rencontrent beaucoup plus
les sympathies idéologiques de certains membres du Conseil, et de
certains membres influents du Conseil.
M. LAPALME: Il y a des membres du Conseil qui appartiennent à
l'école, à l'idéologie politique de monsieur
François-Albert Angers. Il en est d'autres, certainement un ou deux, qui
partagent les idées émises par au moins une des revues, soit
« Liberté » ou « Maintenant »,..
UNE VOIX: L'agriculture.
M. LAPALME: ... mais le conseil dit: « C'est une revue de «
combat politique » et si vous partez de là, vous serez
obligés de subventionner « La Revue socialiste », la revue
du R.I.N., la revue du Parti libéral, la revue de l'Union nationale,
ça va devenir une chose qui n'aura pas de sens ». Cela a
été l'opinion du Conseil et le président, je crois, en a
discuté privément avec monsieur Angers. Je suis bien sûr
que monsieur Angers n'admet pas l'opinion du président. Quant à
moi, qu'est-ce que cela me fait de suivre une recommandation du Conseil, de
dire versez à « L'Action nationale », versez à la
revue « Liberté », versez à la revue «
Maintenant », ou versez à « Vie des Arts »,
personnellement ça ne me fait rien. Je n'essaie pas d'épouser un
point de vue, je donne une opinion qui me paraît, cependant, logique.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre pouvait renverser la
recommandation, pouvait malgré la recommandation, verser la subvention.
Le ministre voudrait-il me dire si, dans le cas de la revue «
Liberté », il y a eu une recommandation du Conseil des arts?
M. LAPALME: Dans le cas de la revue « Liberté », la
demande a été faite en novembre ou décembre, alors qu'il
n'y avait eu aucune recommandation pour aucune revue depuis le mois de juin.
Alors, c'est le ministre qui a décidé.
M. JOHNSON: Alors dans le cas de « Maintenant » c'est une
recommandation négative que le ministre a suivie, et dans le cas de la
revue « Liberté », il n'y avait pas de recommandation ni
positive, ni autrement.
M. LAPALME: Non, le Conseil ne s'était pas prononcé, il ne
l'avait pas étudié.
M. JOHNSON: Alors c'est le ministre qui doit porter seul la
responsabilité de la subvention à la revue « Liberté
» comme à la revue « Maintenant ».
M. LAPALME: Je pensais à une autre revue. M. Frégault me
dit que la recommandation avait été faite par le Conseil pour la
revue «liberté».
M. JOHNSON: Pour la revue « Maintenant ». M. LAPALME:
« Maintenant » aussi.
M. JOHNSON: M. le Président, je voudrais parler du Rapport
Bouchard mais sous un aspect qui n'a pas été traité dans
cette Chambre et qui relève de l'item en discussion, du moins je le
crois.
Le Rapport Bouchard dans la première partie, comme on le sait,
traite du manuel scolaire destiné aux écoles publiques et nous
avons eu de nombreuses occasions d'en parler en cette Chambre et je n'y reviens
pas, sauf pour rappeler au ministre qu'il y aurait lieu probablement de
continuer l'enquête sur cette partie, pour laisser au moins aux personnes
qui se prêtendent lésées, le droit de se faire entendre et
de s'expliquer. Comme a fini par l'écrire l'éditorialiste de
«La Presse » « sous cet aspect le Rapport Bouchard est un
déni de justice », disait M. Pelletier.
Mais je voudrais demander au ministre ce qu'il a l'intention de faire
relativement aux recommandations contenues dans la deuxième partie; le
commerce du livre de langue française dans la province de Québec?
On sait que le Rapport Bouchard a été provoqué par une
demande présentée dans un mémoire le 19 avril 1962 au
ministre des Affaires culturelles par le Conseil supérieur du livre,
lequel mémoire expose entre autres choses que la situation du
commerce du livre ou de la librairie dans Québec est d'une
gravité telle qu'on est sur le point de faire faillite dans plusieurs
institutions du genre.
M. le Président, je crois que certains aspects du Rapport
Bouchard, l'aspect « déni de justice » pour employer les
termes de M. Pelletier, ont fait oublier l'autre aspect, l'autre
problème traité dans ce rapport; le problème des
librairies, de la survie des librairies. Je ne sais pas ce que le gouvernement
a l'intention de faire mais je crois qu'il est très important qu'on
apporte une solution et une solution immédiate (le terme s'explique,
évidemment, selon les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons),
une solution qui ne doit pas tarder de plus de trois ou quatre mois à
cet état de crise que nous constatons et que M. Bouchard a
constaté dans le commerce de librairie.
Je n'ai pas à convaincrele ministre, je l'espère du moins,
de l'importance de la librairie dans notre vie culturelle. Il faut non
seulement aider celles qui ont réussi à s'organiser mais il faut
aussi aller plus loin et provoquer la fondation de librairies, l'ouverture de
librairies un peu partout dans la province. M. le ministre des Affaires
culturelles voudrait peut-être nous informer à ce moment-ci de ses
plans et je puis l'assurer immédiatement que nous serons heureux de
collaborer, à la condition que la solution adoptée en soit une
que nous trouvions adéquate.
M. LAPALME: Le Chef de l'Opposition comprendra qu'à ce moment-ci
je me taise parce qu'il s'agit d'une décision gouvernementale et,
même si j'ai déjà en ce qui me concerne une opinion tout
à fait personnelle, comme je ne l'ai pas encore soumise au gouvernement,
bien la simple solidarité ministérielle et la simple
décence m'empêchent d'aller plus loin pour l'instant.
M. JOHNSON: Mais le ministre peut tout de même...
M. LAPALME: Ce sera par un acte officiel que le gouvernement
répondra.
M. JOHNSON: Mais le ministre peut quand même pour donner
l'assurance qu'il pousse ou qu'il va pousser afin que le gouvernement s'en
occupe ou a l'intention de s'en occuper dans l'immédiat.
M. LAPALME: Oui.
M. JOHNSON: Je ne croyais pas que la situation était à ce
point sérieuse, critique, mais j'ai eu des informations des sources les
plus auto- risées. Je comprends que les librairies, quelque soit leur
statut civil, sont d'accord. Je comprends qu'ils s'entendent entre eux pour
suggérer certains remèdes, qu'il n'est pas question, lorsqu'il
s'agit du commerce delibrairie, de ces problèmes soulevés dans la
première partie, de problèmes relativement aux communautés
qui sont dans ce commerce et qui se sont déclarées prêtes
à s'incorporer et à suivre les recommandations. Je comprends en
somme qu'il y a à sortir de ce rapport complet un chapitre qui concerne
un groupe de personnes qui s'entendent, qui ont besoin d'une solution à
leurs problèmes et qui peuvent compter, je l'espère, sur le
gouvernement et certainement sur l'Opposition.
Le premier ministre est en Chambre, il pourrait peut-être donner
un encouragement ou créer un espoir et ça aiderait
peut-être ces gens-là auprès de leur gérant de
banque. C'en est rendu à ce point-là.
M. LESAGE: M. le Président, le ministre des Affaires culturelles
vient de dire qu'il va soumettre un mémoire au gouvernement avec des
propositions précises auxquelles il a bien songé. Et comme je
n'ai pas reçu ce mémoire évidemment je suis dans la
même situation dans laquelle il se trouve et il m'est impossible de faire
des commentaires.
M. LE PRESIDENT: Article 13, adopté. Article 14: Musée
d'art moderne Montréal, $100,000...
M. JOHNSON: Non, non. Ne bougez pas là, Non, mais avant de finir
13, le ministre voudrait-il nous dire quelles sont ses relations avec le
Conseil des Arts du Canada?
M. LAPALME: Ah! Je les ai reçus très bien l'autre soir au
nom du ministère et de la province au Château Bonne-Entente. Et le
Conseil des Arts du Canada est complètement différent de ce que
nous avons ici. Nous avons un ministère avec 20 ou 21 services. Eux, ils
ne sont qu'un groupe chargé de distribuer des subventions. Nous essayons
autant que possible de ne pas faire double emploi ou mauvais emploi des fonds.
Il arrive que dans plusieurs occasions le Conseil des Arts nous demande:
« Est-ce que vous allez subventionner tel organisme? » Nous
répondons: « Non. » Il arrive que, dans ces circonstances,
le conseil canadien refuse à son tour. Dans d'autres cas, le Conseil des
Arts a dit: « Nous allons subventionner telle oeuvre pour tel montant si
vous êtes prêts à verser un montant semblable. » Les
relations ne sont pas
mauvaises. Je ne dirais pas qu'elles sont dangereuses.
M. JOHNSON: Est-ce qu'elles sont stériles, M. le
Président, ou fécondes, ces relations. Il est un domaine
où le Conseil des Arts semble s'immiscer d'une façon assez, je ne
voudrais pas dire, inquiétante, le mot est un peu fort, mais d'une
façon surprenante. C'est le domaine du roman. Il me semble à
première vue, le ministre doit avoir réfléchi à ce
problème-là beaucoup plus que le chef de l'Opposition, il me
semble à première vue qu'il y a moins d'inconvénients
à ce qu'Ottawa subventionne dans le domaine des arts plastiques, qu'il
subventionne la peinture, la musique, le ballet, mais lorsqu'il s'agit du
roman, lorsqu'il s'agit de la production littéraire...
M. LAPALME: Ah! Le chef de l'Opposition parle des romans
subventionnés par le Conseil des Arts à Ottawa?
M. JOHNSON: Oui,
M. LAPALME: Ah bon! Cela me fait plaisir.
M. JOHNSON: M. le Président, il me semble que dans ce
domaine-là le Conseil des Arts ne devrait pas être trop
libéral. Il me semble que le gouvernement provincial s'il admet la
nécessité du Conseil des Arts et s'il n'a pas l'intention de le
bouder, s'il n'a pas l'intention évidemment de s'y opposer et d'en faire
une question de principe, si le gouvernement actuel continue de vouloir
utiliser tout ce qu'il y a moyen d'utiliser des montants d'argent d'Ottawa, il
me semble que le ministre des Affaires culturelles devrait inciter le Conseil
des Arts à s'occuper de subventions en peinture, par exemple, et en
musique un peu plus. Quitte au Conseil des Arts d'Ottawa de sortir de ce
domaine de la production littéraire. Et que le Conseil des Arts
provincial, que le ministre des Affaires culturelles de la province de
Québec, lui, gardent jalousement le contrôle sur ce domaine afin
que nos gens ne s'habituent pas à se fier à Ottawa pour le
développement de notre production littéraire.
M. LAPALME: Lors de la rencontre que nous avons eue ici, j'ai dit
à M. Bussiêres et possiblement à M. Peter Dwyer qui parle
un français presque parfait et qui sont les... ah! si ce n'était
pas imprimé et reproduit dans les journaux, je dirais ce que je pense,
qui sont les...
M. TALBOT: Dites-le donc.
M. LAPALME: ... non pas le Conseil des Arts, non, ne disons pas
ça, mais qui sont la cheville ouvrière du Conseil des Arts, que
je ne comprenais pas que le Conseil des Arts du Canada subventionne le
roman.
Tout à l'heure, je me préparais à en parler avant
que le chef de l'Opposition en parle, et à ce moment-là, il y
avait un éditeur dans cette Chambre, comme spectateur, que je connais
très bien et il aurait probablement sursauté. Je ne connais pas
de gouvernement, d'institution qui subventionnent le roman. Il y a seulement le
Conseil des Arts du Canada. Et j'ai demandé à M. Bussiêres
s'il pouvait me trouver un pays où l'on subventionnait le roman. Qu'on
subventionne des oeuvres difficiles, des oeuvres spécialisées,
des oeuvres qui coûtent cher, des oeuvres qui n'ont pas de public,
à même lesquelles un éditeur ne puisse pas faire d'argent,
très bien. Mais subventionner par exemple les derniers romans dont j'ai
pris connaissance, ça c'est une chose à laquelle je ne peux pas
croire. M. Bussières m'a dit: « Je suis très heureux
d'avoir votre réaction. » Mais je ne peux pas décemment
demander au Conseil des Arts de ne pas subventionner les oeuvres
littéraires parce que, à ce moment-là, on tombe toujours
dans l'éternelle discrimination de l'argent du Conseil des Arts qui s'en
irait subventionner des oeuvres littéraires de langue anglaise. Ah,
toutes les oeuvres littéraires, dit le chef de l'Opposition, très
bien, si ce sont toutes les oeuvres littéraires. Seulement, nous sommes
la seule province qui fait quelque chose dans le domaine des arts et de la
littérature.
M. JOHNSON: Non, non, mais si le ministre me permet...
M. LAPALME: C'est pour ça qu'il y a des organismes
fédéraux.
M. JOHNSON: Il me corrigera si je fais erreur mais j'apprends que le
Conseil des Arts d'Ottawa, ne subventionne pas la production littéraire
en langue anglaise...
M. LAPALME: Ah ça, je n'ai pas...
M. JOHNSON: Ni même un roman, et on fait une exception pour
Québec. Evidemment je comprends le point de vue des éditeurs, M.
le Président, il ne sont pas du tout satisfaits, je pense bien que le
ministre sait ça, de l'assurance-édition.
M. LAPALME: Ce sont eux qui l'ont demandée, et on la leur a
donnée telle quelle. Mais c'est bien plus simple de s'en aller chercher
l'argent à Ottawa tout de suite,$l, 000 pour publier un roman
plutôt que de s'en venir à l'assurance-édition, et
d'attendre de voir si le roman aura du succès, oui ou non, pour savoir
si on aura des pertes, oui ou non. Alors, après nous avoir
demandé eux-mêmes l'assurance-édition, ils sont partis et
sont allés trouver le Conseil des arts, qui fait de notre
littérature romanesque une littérature d'Etat, une
littérature subventionnée. Je trouve que ça n'a pas de
sens.
M. JOHNSON: Mais comment est-ce que cela a fonctionné
l'assurance-édition? Combien de demandes, combien de refus?
M. LAPALME: Les manuscrits soumis ont été au nombre de 27,
du mois d'août 1962 à avril 1963 et d'avril 1963 à mars
1964, 27.
M. BERTRAND (Missisquoi): L'an dernier vous en aviez eus 14?
M. JOHNSON: Est-ce que ce sont les demandes ou les...?
M. LAPALME: Ce sont les manuscrits soumis. 10 ont été
acceptés.
M. JOHNSON: Acceptés sur la recommandation du Conseil des Arts,
dans chaque cas?
M. LAPALME: Ah oui, en vertu de la Loi.
M. JOHNSON: Oui. Le ministre voudrait-il nous lire la liste?
M. LAPALME: Des acceptés? M. JOHNSON: Oui.
M. LAPALME: Louis Bilodeau, « Belle et Grave » ;
Irène De Buisseret « Kotikoti » ;
M. TALBOT: C'est un parfum ça?
M. LAPALME: Ernest Gagnon, s.j. « L'homme dici »; Richard
Joly, « le visage de l'attente » « Mémoires d'Occident
» de Yerri Kempf; Rolande Lacerte, « Les aventures de Kilukru
» « Un soi d'hiver » de Jean Pellerin; « Poursuite dans
la brume » de Jacqueline non pardon
UNE VOIX: Dans la brume?
M. LAPALME: Cela n'aurait pas dû être dit, je ne voudrais
pas que les refusés aient une mauvaise publicité de ma part.
« Fables » de Louis Landry; « Fuir» de Madame Poznanska
Parizeau; de Maurice Renard « La Dalle-aux-Moines » Cela
fait dix.
M. JOHNSON: L'assurance-édition aurait fonctionné en
faveur de 10 manuscrits, actuellement?
M. LAPALME: Oui.
M. JOHNSON: M. le Président, je n'ai pas lu assez attentivement
tout le Rapport Bouchard pour me faire une opinion définitive des
solutions qu'il propose, entre autres pour modifier la loi de
l'assurance-édition. Je présume que le ministre et le Cabinet
vont étudier cette question. Mais il semble que tout le monde admet
aujourd'hui, et M. Bouchard cite ces chiffres, que la production d'un livre
français, au Canada, coûte un tiers de plus environ, que la
production d'un livre de même qualité, je parle d'impression et de
caractère, qu'un livre canadien.
M. le Président, on sait aussi, qu'à cause de notre
situation particulière, un auteur canadien qui publie un volume est
très limité quant à son marché, quand on le compare
à son compatriote de langue anglaise qui a tout le marché du
reste du Canada, et tout le marché américain, comme marché
primaire. Evidemment, en théorie, nos livres écrits en
français pourraient avoir comme marché la France et les autres
pays francophones, mais c'est une distribution secondaire, disons que c'est au
rayon secondaire. Il faudra, si ce n'est pas avec l'assurance-édition,
il faudra en venir à trouver un moyen ou des moyens pour permettre plus
de production ici, sans étatiser.
Ce serait évidemment mauvais de commencer à
étatiser le roman. Avant bien longtemps, comme disait le
député de Champlain, il ne restera que le roman et les
prières qui ne seront pas étatisés avec le gouvernement
actuel, mais il faudra quand même trouver un encouragement à base
statutaire, un encouragement à la production.
Ici comme dans d'autres domaines, il faut une multiplicité
d'auteurs. Il faut beaucoup de production, il faut beaucoup de gens qui
écrivent pour, à un moment donné, en arriver à
créer un chef-d'oeuvre ou favoriser l'éclosion de très
grands auteurs. Combien de talents sont restés improductifs, parce que
n'ayant pas le goût du risque ou les moyens de prendre certains risques
à l'origine, n'ayant pas d'éditeur en posi-
tion de prendre ces risques, ces jeunes n'ont pas osé publier. Il
faudrait je ne sais pas, peut-être organiser des concours en plus grand
nombre, en très grand nombre, plusieurs catégories et donner des
prix généreux, peut-être pas aussi généreux
que ceux qu'on donnepour le grand concours, mais j'aimerais entendre le
ministre nous dire qu'il va instituer, s'il le faut, 10, 12, 14, 15 concours
différents, avec des jury différents pour des catégories
différentes, afin que nos jeunes auteurs puissent prendre le risque de
préparer un manuscrit et que les prix soient assez considérables
pour au moins assurer les déboursés premiers de
l'éditeur.
C'est au ministre, encore une fois, de nous faire connaître,
j'espère avant trop longtemps, une politique réellement efficace,
favorisant l'éclosion de ces talents et obviant ainsi, dans une certaine
mesure, à la situation difficile dans laquelle se trouvent nos auteurs
vivant en Amérique du Nord plutôt que vivant en France ou dans un
milieu francophone plus large.
M. LAPALME: A l'heure actuelle, évidemment, nos prix des concours
littéraires et artistiques sont non seulement les plus
élevés du Canada, mais je crois qu'il n'y a qu'un prix oui soit
peut-être plus élevé, c'est aux Etats-Unis. Les concours
littéraires et scientifiques représentent des prix d'un total de
$75,000. Des premiers prix de $4,000. Enfin chacun des deux représente
approximativement $37,5000: concours littéraire concours artistique. Ce
sont les prix assez courus.
Dans ce domaine l'encouragement à la production, dont fait partie
également l'aide à la création, voici justement un plan
sur lequel le Conseil des Arts peut faire des études poussées.
S'agira-t-il, là nous avons certaines idées là-dessus, de
faire quelque chose d'éclatant? Est-ce que nous sommes capables
d'attirer l'attention mondiale par exemple un moment donné, uniquement
par des questions de prix? Pensons au prix Nobel. Est-ce que nous sommes en
mesure, avec les producteurs et les créateurs que nous avons à
l'heure actuelle, d'aller jeter plus d'argent en prix quand on regarde, par
exemple, la production inférieure que nous avons reçue à
l'assurance édition? C'est pour ça que je dis que voici un
problème à être étudié par les membres du
Conseil des Arts, dont un grand nombre tout de même sont dans le domaine
littéraire, soit journalistique ou poétique, enfin! Quand j'ai
demandé à un moment donné: « Mais est-ce que vous,
les membres du Conseil des Arts, jugez les oeuvres sur le plan
littéraire ou bien si vous les jugez sur le plan moral? Il me semble que
sur le plan littéraire vous n'avez pas à les juger. Elles s'en
iront à l'assurance-édition, et elles seront un succès ou
un insuccès selon qu'elles seront bonnes ou mauvaises.
Il y a le plan moral, il y a les idées subversives que vous devez
éloigner de l'assurance-édition mais, pour le reste, si un livre
est bien ou mal écrit, est-ce que vous avez à le juger? Il sera
jugé par le public.
Et je me rappelle que l'un des membres les plus sympathiques du
comité chargé d'étudier pour le Conseil des Arts
quelques-unes des oeuvres soumises m'a répondu: « Si vous aviez lu
tel et tel volume, vous n'auriez pas été capable, vous non plus,
en toute conscience de dire qu'il devait être soumis à
l'assurance-édition, c'était d'une infériorité
telle qu'il fallait commencer par corriger les fautes de français. Les
simples fautes de français.
Alors, notre production n'est pas très nombreuse, très
multiple à l'heure actuelle et c'est l'an dernier, je crois (je parle
comme s'il s'agissait des moissons), l'an dernier a été une
très mauvaise année. De même qu'il y a des années
où en peinture, dans les concours artistiques, on est devant des
productions excessivement faibles.
Qu'est-ce qu'il faut faire? Les éditeurs nous avaient dit:
« On fera des miracles avec l'assurance-édition parce qu'on sera
assuré de ne pas perdre d'argent. » Et ils sont venus seulement
qu'au nombre, c'est-à-dire qu'ils sont venus seulement 27 fois, alors
qu'il s'est publié beaucoup d'autres oeuvres. On est parti et puis on
est allé demander un subside direct au Conseil des Arts, à
Ottawa, pour publier des romans et naturellement pour publier tout ce qui n'est
pas roman. C'est un des problèmes.
J'ai retrouvé tout à l'heure dans le dossier que j'avais
apporté au Conseil des Arts une note précisément sur cette
question des prix, je voulais la soumettre au Conseil des Arts; c'est un des
problèmes que, pour ma part, je veux soumettre au Conseil des Arts. Je
voudrais qu'il pousse cette idée, sinon à son extrême
limite, au moins jusqu'à un certain point pour voir ce que nous
pourrions faire pour encourager la production, la création.
Il y a une chose dont je ne peux pas parler parce qu'à l'heure
actuelle, elle n'est pas encore d'ordre public, elle pourra l'être dans
quelques temps, par exemple. Nous tentons quelque chose, une toute petite chose
pour permettre à un auteur de produire une oeuvre comme cela se fait
j'en ai dit un mot, je crois, hier comme cela se fait même
au Conseil des Arts du Canada et ailleurs, nous tentons quelque chose pour
encourager un auteur à produire une oeuvre pendant une période
durant
laquelle il sera débarrassé de soucis matériels;
période relativement courte ou relativement longue, selon la
productivité de cet auteur.
Est-ce que ceci, dans un cas, dans deux cas, dans dix cas, finira par
produire quelque chose? Je sais que pour produire une livre d'or, ça
prend des tonnes de minerai; c'est en résumé ce qu'a dit tout
à l'heure le chef de l'Opposition quand il a dit: « Pour parvenir
à faire surgir une oeuvre qui sera le chef d'oeuvre, il faudra produire
un tas de déchets. » Mais de là à tout
subventionner, je ne crois pas que nous devions procéder de cette
façon-là.
M. LE PRESIDENT: 13, adopté. Article 14: « Musée
d'art moderne Montréal: $100,000.
M. LA PALME: Est-ce que c'est le député de St-Jacques qui
m'avait posé une question?
M. JOHNSON: Oui.
M. LAPALME: Comme on le sait, le député de St-Jacques l'a
rappelé, il n'y a pas de musée dans la ville de Montréal
appartenant au gouvernement. Il n'y a qu'un musée, c'est le musée
des Beaux-Arts dont le vrai nom est en réalité: « The
Montreal Museum of Fine Arts »; aujourd'hui, évidemment, c'est
devenu bilingue. Mais... Le député en est membre, je suppose?
M. DOZOIS: Oui.
M. LAPALME: Oui, le député en est membre. Moi aussi.
M. DOZOIS: Un petit membre.
M. LAPALME: Cela m'embarrasse un peu quand ils viennent me parler de
subventions, même si on est des petits membres, comme dit le
député. Il n'y a pas de musée de l'Etat à
Montréal. Nous avons produit, nos peintres, ont produit des choses
valables dans le passé, mais la grande éclosion picturale, c'est
dans notre époque qu'on la voit et qu'on la vit; c'est la
première fois que nous avons quelques peintres qui sont à
l'échelle du monde, àl'échelle mondiale au point de vue
peinture. Alors, lapeinture contemporaine canadienne à l'heure actuelle,
elle parle plus qu'elle n'a jamais parlé dans le passé.
Comment créer un musée d'art moderne? Un musée
d'art contemporain? Je n'aime pas tellement le mot « art moderne »
parce que ce qui est moderne aujourd'hui, qu'est-ce que ça sera quand
nos fils auront notre âge?
Un citoyen de Montréal, qui part pour l'Europe d'ici quelques
temps et qui s'occupe de questions d'art et qui s'appelle le Docteur Bengle,
s'est dit que les artistes canadiens seraient certainement heureux de donner
une oeuvre s'il y avait un toit pour les abriter et surtout un toit qui les
abriterait à un endroit où le public pourrait voir leurs toiles.
Le Docteur Bengle a jusqu'à maintenant obtenu le consentement
écrit d'environ 75 peintres; il part pour l'Europe, je crois, le 7 mars,
où il rencontrera les peintres canadiens qui sont à Paris et il a
la certitude d'obtenir les signatures, c'est-à-dire de véritables
contrats, de ces peintres canadiens qui sont là-bas.
Il m'a donné il y a quelque temps une deuxième liste, qui
serait assez longue à lire, liste de peintres qui ont signé une
formule qu'il leur a présentée et en vertu de laquelle les
peintres disent simplement: « S'il y a un Musée d'art moderne
à Montréal, je m'engage à donner une de mes toiles
». C'est ce que dit le peintre.
En Europe...
M. TALBOT: Est-ce qu'on pourrait avoir quelques noms dans les
plus...?
M. LAPALME: Oui, un instant. En Europe, et là je ne mentionnerai
pas de noms, le Dr Bengle se fait fort d'obtenir en outre la signature des deux
peintres contemporains les plus prestigieux de France. Et, dit-il, si j'obtiens
leur consentement, je suis convaincu qu'une foule d'autres suivront. En sorte
que nous nous sommes fixé comme objectif ceci: avoir 100 toiles, pour
commencer un Musée d'art moderne, 100 toiles qui, grâce à
la générosité des artistes et de celui qui s'en occupe, ne
coûteraient pas un sou à la province de Québec.
Je ne suis pas allé à mon bureau depuis vendredi parce que
lundi je suis arrivé pour descendre immédiatement à la
Chambre. Je ne sais pas si j'ai une lettre qui m'attend là du maire de
Montréal, mais nous avons discuté avec le maire Drapeau et avec
le président du comité exécutif, M. Saulnier, de la
possibilité d'aller établir ce musée dans le château
Du-fresne à Montréal, la ville nous prêtant cette maison
sous forme de location pour un montant nominal.
La semaine dernière, M. Frégault s'est rendu, avec le
représentant des Travaux publics de Québec, rencontrer M. Faure,
architecte au service de la ville de Montréal, et ils ont visité
cette maison que M. Frégault d'ailleurs et moi avions visitée
auparavant deux ou trois fois pour divers usages.
M. DOZOIS: Elle appartient à Montréal?
M. LAPALME: Elle appartient à la ville de Montréal.
Evidemment telle qu'elle est, cette maison ne peut pas être
considérée comme un musée, mais c'était une
très belle maison. Elle a été occupée par les
Clercs de Ste-Croix. Enfin elle a été quelque peu
massacrée par les élèves, mais comme nous ne voulons pas
gaspiller de l'argent de l'Etat sur une telle maison qui ne pourrait pas
demeurer définitivement un musée, nous nous contentons du montant
mentionné ici pour y faire les réparations les plus urgentes et
particulièrement y installer de l'électricité de
façon à ce qu'on puisse au moins, à la lumière
artificielle, montrer les toiles d'une façon satisfaisante.
La location serait pour une période de trois ans, après
quoi, eh bien là, à ce moment les choses demeurent un peu
problématiques. Il est possible que le Palais du Québec, sur le
terrain de l'exposition, serve à la fois de Conservatoire et de
Musée d'art moderne, mais ce sont simplement là, au moment
où je parle des projets non définitifs. Je ne veux pas anticiper
sur la décision finale qui sera prise, mais le moyen premier que nous
avions de créer un Musée d'art moderne, c'était
celui-là, le seul que nous avions: l'obtention des toiles que nous ne
pourrions pas acheter pour des centaines de mille dollars, quand on sait le
prix que nous avons payé, comme je le disais hier, pour un petit Riopel:
$9,000, l'obtention des toiles gratuitement, le travail de cet homme que je
viens de mentionner et auquel je veux rendre hommage, et ensuite la ville de
Montréal collaborant avec nous et nous prêtant cet
édifice.
Nous commençons là. Il est bien évident qu'avec
disons 150 toiles un peu plus tard, nous ne pourrons pas y rester, nous serons
obligés d'en sortir. D'ailleurs la ville entend, après cette
période, utiliser le château Dufresne. Voilà pour le
commencement. Le $100,000, nous l'avons placé là parce qu'on nous
disait: « Cela vous coûtera $100,000 de réparations! »
Nous attendons toutes sortes de devis de la part des deux architectes.
Apparemment, nous serions capables de faire les réparations pour un prix
inférieur à ça et le montant qui resterait pourrait servir
à l'engagement d'un conservateur de musée. Nous cherchons un
conservateur de musée, à l'heure actuelle, sans être encore
rendu à ce musée.
Ce sont dans les grandes lignes les faits concernant le Musée
d'art moderne. Pendant que j'y suis, une lettre a paru dans les journaux
l'autre jour disant qu'un organisme de Montréal doit organiser, va
tenter cette année de réussir ce qui n'a pas été
réussi l'an dernier ou il y a deux ans, un symposium de sculpteurs au
Centre d'art, près du Chalet de la montagne, près du Lac aux
Castors, la ville de Montréal doit y participer.
Le docteur Bengle est encore l'âme dirigeante de cet organisme qui
s'appelle, je ne sais trop comment, disons, « Le Symposium de
Montréal » et il a la certitude de pouvoir faire venir ici des
sculpteurs de toutes les nations, du Japon comme de la France ou d'ailleurs,
des sculpteurs de toutes les nations qui travailleront comme ça à
ciel ouvert devant la population et qui partiront d'ici en laissant leurs
oeuvres, en ne les vendant pas, en les laissant purement et simplement.
M. DOZOIS: M. le Président, je veux juste dire un mot pour
m'associer au ministre des Affaires culturelles et rendre hommage à ce
citoyen de Montréal, le docteur Otto. Bengle, qui réside dans le
comté d'Outremont, mais qui a son bureau dans le comté de
St-Jacques. Je connais personnellement le docteur Bengle, c'est un
orthodontiste qui, depuis plusieurs année ayant le goût des belles
choses, le goût des arts, a aidé considérablement les
jeunes artistes à se produire à se faire connaître et je le
félicite de cette idée magnifique qu'il a eu d'obtenir ainsi des
artistes, des tableaux et en faire don à la province pour ouvrir un
musée d'art moderne à Montréal... C'est une belle
initiative. Je félicite le ministre des Affaires culturelles d'avoir
accéder à la requête du docteur Bengle et je m'associe au
ministre pour féliciter ce citoyen d'Outremont et de
Montréal.
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 15, dépenses diverses et
imprévus, $15,000.
M.JOHNSON: Accepté. M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 16, achat, construction et
transformation d'immeubles, y compris ameublement et équipement.
M. JOHNSON: Oui, ce centre culturel, centenaire de la
Confédération, $200,000.
M. LAPALME: C'est le pendant de l'édifice qui a été
construit à Charlottetown. Avec le montant de $200,000
évidemment, il s'agit d'établir le concours, les
règlements du concours. Il y aura là les frais d'architecte.
C'est le dé-
part évidemment, on ne peut pas dépenser cette
année, alors que rien n'est encore fait, aucun montant. C'est un
édifice qui pourra coûter environ $5,000,000.
M. LESAGE: Environ $5,000,000 à part du coût du terrain de
$1,800,000.
M. LAPALME: Alors $6,800,000 terrain et édifice compris.
Contribution de$2,800,000...
M. LESAGE: Maximum.
M. LAPALME: ... contribution du gouvernement fédéral,
est-ce que les provinces souscrivent aussi?
M. LESAGE: Oui, pour...
M. LAPALME: Le premier ministre a discuté de ces choses-là
directement avec les autorités intéressées. C'est
grâce à lui d'ailleurs que ça c'est fait, lors des
conférences interprovinciales.
M. LESAGE: Il s'agit d'un monument commémoratif de la
Confédération canadienne. J'ai déjà, je crois, fait
part à la Chambre des discussions que nous avions eues au cours d'une
réunion inter-provinciale qui a été tenue à
Halifax. Et les premiers ministres des provinces ont accepté de
contribuer pour que dans cet édifice qui sera un monument culturel avec
salle de concert, avec salles d'audition, eh bien que chaque province contribue
à la construction d'une pièce ou d'une partie de l'édifice
qui sera marquante de la province concernée.
Je me suis entendu avec le premier ministre du Canada pour que la
contribution du gouvernement canadien soit de 50% du coût jusqu'à
un maximum de $2,800,000 qui est la contribution du gouvernement canadien
à l'édifice de Charlottetown.
M. JOHNSON: D'où vient cette contribution qu'on anticipe de
$325,000? Contre quelle dépense?
M. LAPALME: Ah! ça c'est le conservatoire... Un instant.
M. LESAGE: Cela, c'est l'autre affaire,
M. TALBOT: Avant d'abandonner ce sujet, où sera situé
cet...
M. LESAGE: Attendez un peu là. En face de l'ancien hôpital
Jeffrey Hale, là où sont les quartiers généraux de
la Sûreté sur les terrains qui donnent sur la rue St-Cyrille
élargie, sur la rue Maisonneuve qui sera fermée parce que nous
avons acquis également une partie du terrain des soeurs Franciscaines et
la rue, comment s'appelle-t-elle? Non, non, le quadrilatère, c'est
St-Cyrille, Maisonneuve Turnbull...
UNE VOIX: Claire-Fontaine.
M. LESAGE: Claire-Fontaine et non Maisonneuve. Claire-Fontaine,
Turnbull, St-Cyrille et le prolongement, c'est St-Amable.
M. JOHNSON: Alors cette contribution de $325,000 du gouvernement du
Canada...
M. LAPALME: Pour le Conservatoire de musique et d'art dramatique. C'est
le Trinity Church. Les travaux que nous devons faire là pour en faire un
théâtre à l'usage du conservatoire, recevront une
contribution: 75% fédéral, en vertu de ce que nous avions
déjà parlé cet après-midi, et pour le centre
culturel, 50% du fédéral encore, des montants que cela va
coûter.
M. TALBOT: Trinity Church, est-ce ce qui appartient à l'Institut
de Québec?
M. LAPALME: Non, non, ça appartient au gouvernement. C'est sur la
rue St-Ursule, Trinity Church, c'est en descendant...
M. LESAGE: Oui, c'est ça.
M. LAPALME: ... entre St-Ursule et Ste-Geneviève.
M. BELLEMARE: En face de l'école du Sacré-Coeur.
M. TALBOT: Le gouvernement a acheté cette église?
M. LAPALME: Oui, ça fait déjà longtemps que c'est
acheté et que ça devait être transformé en petit
théâtre pour le conservatoire.
M. LESAGE: Au premier abord, j'avais fait exactement la même
erreur que le député de Chicoutimi et j'avais pensé que
c'était l'Institut canadien; mais non, c'est sur l'autre rue.
M. TALBOT: On avait pensé démolir cette église et y
élever une maison d'appartements. Je pense que le gouvernement a bien
fait de la sauver.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. le Président, le comité a adopté des
résolutions et demande la permission de siéger de nouveau.
Ville de Beaupré
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance? A la prochaine séance. M. Lesage propose que les
résolutions soient maintenant lues et agrées. Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, j'avais déclaré la
semaine dernière que des bills privés pourraient être
présentés jusqu'à aujourd'hui. Alors, M. le
Président, vous étiez absent à deux heures et trente, je
l'étais également, pour les mêmes raisons, et il y aune
pétition qui n'a pu être présentée ce midi parce que
le président et moi n'y étions pas, et n'étions pas au
courant. C'est la seule qui reste, et je demanderais la permission de revenir
à l'item « pétitions » pour donner suite à
l'engagement que j'avais pris que les pétitions pourraient être
présentées jusqu'au 3 mars.
M. BELLEMARE: La succession Drapeau? M. LESAGE: Non, je ne sais pas ce
que c'est. M. JOHNSON: Il y en a eu une. M. LESAGE: Je sais que c'est le
député de
Québec-Est. Je ne sais pas de quoi il s'agit. M. LE PRESIDENT:
Affaires du jour.
M. GODBOUT: M. le Président, j'ai l'honneur de proposer,
secondé par le député de Québec-Centre, que les
article 615 et 616 du règlement soient suspendus, et qu'il me soit
permis de présenter la pétition de la ville de Beaupré
demandant l'adoption d'une loi lui conférant des pouvoirs
spéciaux, et que cette pétition soit maintenant
présentée, lue et reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LESAGE: Pour ce qui est de la Commission des transports de
Montréal, ça devait l'être, parce que j'ai vu le
président du comité exécutif. Je pense que le
député de St-Henri l'a présentée, aujourd'hui.
M. DOZOIS: Je n'en ai pas eu connaissance.
M. LESAGE: Bien, évidemment je n'y étais pas. Je savais
que ça devait l'être. Demain, M. le Président, nous
prendrons l'étude des amendements du Conseil législatif au bill
60, et puis nous continuerons l'étude du budget du ministère de
la Jeunesse et du département de l'instruction publique, et ensuite
celui de la Voirie.
M. LE PRESIDENT: La Chambre ajourne à demain après-midi,
deux heures et demie.