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(Trois heures de l'après-midi)
M. le Président: Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
À l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Présentation de pétitions.
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de comités élus.
Réunion du comité de la
constitution
M. Lapalme: M. le Président, à la demande des membres d'un
comité dont je dirai tout à l'heure le nom, je voudrais faire
rapport verbalement à la Chambre de la séance tenue ce matin par
ce comité formé le 7 juin par cette Chambre pour l'étude
des objectifs a atteindre pour la révision du régime
constitutionnel. Désormais, le comité sera connu sous le nom de
comité de la constitution.
Ce comité, ce matin, a élu un président et choisi
un secrétaire et un secrétaire adjoint.
Le ministre du Bien-Être social me dit de les nommer. Le
secrétaire est le sous-ministre des Affaires
fédérales-provinciales, M. Claude Morin, le secrétaire
adjoint, M. Charles Pelletier, conseiller attaché au bureau du chef de
l'Opposition. Quant au président, c'est votre serviteur.
Le comité a décidé de former un comité
directeur dont la première réunion aura lieu mercredi matin,
à 10 heures, dans les bureaux soacieux du ministère de la
Jeunesse. C'est peut-être un symbole.
En outre, ce comité a exprimé des voeux que le
président de l'Assemblée législative ne suive pas trop
à la lettre, mais en suive l'esprit, l'article qui apparaît dans
le dernier budqet supplémentaire concernant les dépenses que
l'Assemblée législative peut faire au sujet de ce comité.
Je crois que le montant prévu, si ma mémoire est fidèle,
est de $15,000.
M. Lesage: Vous en avez plus qu'il n'en faut.
M. Lapalme: Comme ce comité, le comité directeur, le grand
comité, le comité de la Chambre siégeront en dehors des
séances de la Chambre et qu'il est possible et même probable et
même certain que ce comité aura besoin, à un moment ou
à un autre, d'un expert ou de certains experts ou de certaines opinions
demandées à des personnes à l'extérieur, il
s'ensuivra que ce comité aura à encourir des dépenses et
c'est à ce moment-là, M. le Président, qu'il devra avoir
recours à vous en se fiant à votre libéralité.
M. Bertrand (Missisquoi): Le mot est bien choisi.
M. Lapalme: C'est, en grosses lettres, le rapport que j'ai à
faire au nom des membres de ce comité de la constitution.
M. Lesage: Je réserve mes droits. Je réserve les droits du
contrôleur de la trésorerie sur les dépenses.
M. Bertrand (Missisquoi): On ira en appel au Conseil des ministres.
M. Lesage: On va y voir.
M. le Président: Présentation de motions non
annoncées.
Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
M. Johnson: M. le Président, d'abord, le premier ministre a
peut-être l'intention de soumettre à la Chambre des
réponses à certaines des questions. Il a probablement des
documents...
M. Lesage: Tenez! Tout ça, et il y en a d'autres pour demain.
M. Johnson: Me réservant tantôt de faire quelques
observations, je voudrais tout de suite...
M. Lesage: Faire des observations sur quel article?
M. Johnson: Je veux dire après avoir pris connaissance des
motions accordées...
M. Lesage: Cela va aller à demain ça.
M. Johnson: ...et d'autres oui ne le sont pas; ça va aller
à demain?
M. Lesage: Cela va aller à demain. Il n'y a pas de motions
refusées.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
L'attitude du gouvernement fédéral dans
le domaine des affaires municipales
M. Johnson: Pour le moment, M. le Président, je voudrais dire au
premier
ministre...
M. Lesage: Comment dire...
M. Johnson: ...que l'Opposition est prête à collaborer avec
le gouvernement si le premier ministre le juge à propos, afin d'informer
Ottawa de cette motion unanime...
M. Lesage: Je n'ai pas pris de décision.
M. Johnson: M. le Président, on sait que d'après les
journaux de ce matin, la position d'Ottawa semble se raidir et qu'on semble
iqnorer...
M. Lesage: M. le Président, c'est une période de
questions, pas de déclarations.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais demander au premier
ministre d'être très patient. Je vais mettre ça sous forme
de question. A-t-il l'intention de faire connaître, d'une façon
non équivoque, le désir exprimé unanimement par cette
Chambre relativement à l'empiétement du fédéral
dans le domaine des affaires municipales''
M. Lesage: M. le Président, j'ai répondu à cette
question hier et il est clair que la situation, quant à moi, n'a cas
plus changé parce que je n'ai pas eu un instant depuis hier et cela
à la connaissance du chef de l'Opposition. Quant au raidissement de la
situation, de la position d'Ottawa, j'ai lu ce matin un article de journal
coiffé d'un titre oui ne reflétait pas le sens de l'article. Je
devrai d'abord lire le Hansard.
M. Johnson: M. le Président, le premier ministre a-t-il pris
connaissance d'une déclaration qui ne lie pas nécessairement,
mais qui mériterait d'être relevée, faite par Se
député de Richmond-Wolfe et reproduite dans le journal La
Tribune, édition du mardi 9 juillet?
M. Lesage: C'est évident.
M. Johnson: Il s'agit d'une déclaration du député
libéral, M. Patrick Asselin, à moins qu'elle ne soit contredite
par le premier ministre, qui pourrait évidemment laisser...
M. Lesage: Je ne lis pas la Tribune tous les jours.
M. Johnson: M. le Président, je vais invoquer la question de
privilège parce que les privilèges de la Chambre sont,
évidemment, attaqués par cette déclaration de M. Asselin
que voici. M. Asselin, député libéral de Richmond-Wolfe,
précise que ce projet, en parlant du bill C-74, se trouvait inscrit dans
le programme de M. Pearson au cours de la campaqne électorale et qu'il
avait reçu des éloges dans toutes les provinces. "M. Asselin
croit que le vent de l'autonomie qui souffle sur le Québec deDuis 1960
et la récuoération des droits réclamés par nombre
d'organismes force M.. Lesage à orendre position ferme, mais l'on
parviendra à abattre les obstacles car il ne doute pas de l'intelligence
et de la diplomatie de M. Lesage."
M. le Président, le n'ai pas...
M. Lesage: Où les privilèges de la Chambre ont-ils
été violés?
M. Johnson: M. le Président je voudrais que le
député fédéral, quel qu'il soit et quel que soit
son parti, sache que nous nous fions, nous aussi, à l'intelligence et a
la diplomatie de M. Lesage, mais qu'il y a également une volonté
clairement manifestée de tous les membres de cette Chambre oui ne doit
pas être traitée à la légère par quelque
autorité que ce soit, au fédéral.
Une voix: Très bien. Les messages.
Messages du Conseil législatif
M. le Président: Message du Conseil législatif le 10
juillet 1967. Le Conseil législatif informe l'Assemblée
législative qu'il a voté sans amendement les bills suivants: bill
no 7, Loi de l'hôtellerie: bill no 27 intitulé Loi pour
contrôler l'utilisation des subventions du gouvernement: bill no 45
intitulé Loi modifiant la Loi de l'impôt sur la vente en
détail: hill no 57 intitulé Loi des monuments historiaues: bill
no 61 intitulé Loi du financement des investissements universitaires
1963; bill no 62 intitulé Loi pour collaborer a la
célébration du centenaire de la Confédération du
Canada; bill no 64 intitulé Loi modifiant la Loi de la municipalisation
de l'électricité; bill no 63 intitulé Loi modifiant la Loi
des produits agricoles. Attesté: Henri Fiset, Greffier du Conseil
législatif.
Conseil législatif le 10 juillet 1963, ordonné.
Que le greffier reporte à l'Assemblée législative
le bill no 66 intitulé Loi octroyant à Sa Majesté des
deniers reguis pour les dépenses du gouvernement pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1964 et pour d'autres fins du service
public, et informe cette Chambre que le Conseil législatif l'a
voté. Attesté: Henri Fiset. greffier du Conseil
législatif.
Conseil législatif le 10 juillet 1963, ordonné.
Que le greffier reporte à l'Assemblée législative
le bill no 65 intitulé Loi octroyant
à Sa Majesté des deniers requis pour les dépenses
du gouvernement pour l'année financière se terminant le 31 mars
1964 et pour d'autres fins, et informe cette Chambre que le Conseil
législatif l'a voté. Attesté: Henri Fiset, greffier du
Conseil législatif.
Conseil législatif le 9 juillet 1963.
Le Conseil législatif informe l'Assemblée
législative qu'il a voté, avec un amendement qu'il la prie
d'agréer, les bills suivants: bill no 55 intitulé Loi modifiant
la Loi des cités et villes; bill no 56 intitulé Loi modifiant le
Code municipal. Attesté: Henri Fiset, greffier du Conseil
législatif.
Conseil législatif le 10 juillet 1963.
Le Conseil législatif informe l'Assemblée
législative qu'il a voté, avec des amendements qu'il la prie
d'agréer, les bills suivants: bill no 15 intitulé Loi
électorale de Québec; bill no 67 intitulé Loi modifiant la
Loi des compagnies de Québec. Attesté: Henri Fiset, greffier du
Conseil législatif.
Prise en considération
des amendements apportés
à certains bills
M. Lesage: M. le Président, voici la nature des amendements
apportés par le Conseil législatif. D'abord, au bill 67, Loi
modifiant la Loi des compagnies de Québec, l'article 47a se lisait comme
ceci: "Quand une offre d'acquisition de toutes les actions d'une certaine
catégorie a, dans les quatre mois de sa date, été
acceptée par les détenteurs des neuf dixièmes des actions
de cette catéqorie, l'offrant peut dans les six mois suivants..." Alors,
les conseillers du gouvernement ont suggéré d'enlever le
délai de quatre mois qui n'est absolument pas nécessaire. Cela se
lira par conséquent comme suit: "Quand une offre d'acquisition de toutes
les actions d'une certaine catégorie a été acceptée
par les détenteurs des neuf dixièmes des actions..." Les quatre
mois sont absolument inutiles, ils ne constituent qu'une barrière.
Évidemment, au sous-paragraphe 5 de l'article 47a, il faut ajouter "dans
le délai fixé au paragraohe 1", parce que le délai, c'est
six mois.
Au bill 56, Loi modifiant le Code municipal, à l'article 9, on
mentionnait le mot "trésorier". C'est le
"secrétaire-trésorier" qu'il faut dire. C'est une erreur
d'impression. Pardon!
M. Dozois: On avait ajouté des dispositions pour les clubs de
golf.
M. Lesage: Cela a été fait ici. C'est simplement une
erreur. On les appelle ordinairement les secrétaires-trésoriers.
Pour ce qui est de la Loi des cités et villes, M. Georges
Côté, le directeur du service du cadastre, a suggéré
que, pour faciliter la tâche des régistrateurs, le paragraphe 2 de
l'article 429a de la Loi des cités et villes -c'est l'article 11 de
notre bill - soit remplacé. Il suggérait la formule suivante: "Un
plan cadastral, accompagné d'un livre de renvoi des rues et ruelles oui
ne sont pas cadastrées, devrait être fait et déposé
conformément à la Loi du cadastre." Évidemment, ça
ne peut pas cadrer avec le langage de l'article 429a, cependant, le principe
est excellent et pour atteindre... Enfin, il s'agit de coordonner le plan du
cadastre avec le plan municipal, ce oui, à mon sens, est un but
très louable, le pense que le directeur du service du cadastre a raison
de vouloir se diriger dans cette ligne. Alors, pour atteindre le
résultat, il faudrait remplacer les paragraphes 1 et 2 par les trois
paragraphes suivants. Premièrement: "Le Conseil approuve par
résolution une description de toute rue ou ruelle ou de toute partie de
celle-ci, pour laquelle la municipalité entend se prévaloir du
présent article." Deuxièmement: "Cette description doit
être faite d'après un plan cadastrai et un livre de renvoi faits
et déoosés conformément à la Loi du cadastre."
Troisièmement: "L'original de cette description doit être
déposé au bureau du greffier de la municipalité et une
cooie certifiée par un arpenteur-géomètre doit être
déposée au bureau du régistrateur de la division
d'enregistrement où se trouvent les terrains visés." Ce qui va
grandement faciliter la procédure. Évidemment, le paragraphe 3
devient le paragraphe 4.
Maintenant, c'est plus long, la Loi électorale. D'abord,
l'article 2 est modifié. Il s'agit: "L'enfant qui s'absente de la
demeure de - c'est le texte actuel - son père ou de sa mère, avec
le consentement de l'un ou de l'autre, pour suivre un cours d'études ou
d'apprentissage, conserve son domicile chez son père ou chez sa
mère, suivant le cas." Nous avons décidé de lui donner
l'option et c'était décidé, d'ailleurs de concert... Il
s'agit d'ajouter: "Toutefois, lors d'élections générales -
et d'élections générales seulement - sa résidence
peut, à son choix, être considérée comme son
domicile. Il est réputé avoir fait ce choix s'il a requis son
inscription sur la liste de la section de vote où il réside ou
n'en a pas demandé la radiation."
L'autre amendement est à l'article 30. C'est un chanoement de
rédaction seulement à l'article 30: "Chacune des sections de vote
d'un district électoral doit être numérotée
consécutivement en commençant par le chiffre 1. "Alors, c'est un
changement de rédaction, les sections de vote d'un district
électoral doivent être numérotées, purement et
simplement. Mais ça continue, elles doivent être
numérotées consécutivement en commençant par le
chiffre 1, chanaement de rédaction.
L'autre, c'est à l'article... Ah oui, on a
passé le tour... Amendement à l'article 77,
rédaction anglaise.
Amendement à l'article 111, mais ça, ce n'est pas
mentionné là-dedans. C'est pour avertir les
députés. Amendement à la version anglaise seulement,
rédaction. 118, même chose. 160, même chose. 226, même
chose. 245, même chose. Même chose pour 257 et nous arrivons
à 281. Ah oui! C'est parce que ça pouvait être ambigu.
"À ces jours et pendant ces heures, le scrutateur de tout bureau
spécial de scrutin doit recevoir... non... "Le samedi de la semaine
précédant le scrutin général et le lundi de cette
semaine dans les autres cas." Alors, on doit répéter, pour
clarté, le lundi de la semaine du scrutin.
L'article 284, c'est de la rédaction encore. Au lieu de dire
"qu'il assignait", il faut le mettre au présent. Il y a une erreur de
temps: "qu'il assigne".
À l'article 371, ah oui, celui-là est un peu... 337,
rédaction anglaise. 371. Voici comment il se lit: "Toute personne qui
prend ou donne à louage comme lieu de réunion d'un comité
électoral ou d'une assemblée électorale une salle ou une
chambre où se débitent des boissons alcooliques et où l'on
donne ordinairement à manger et à boire pour de l'argent ou qui
sert de pareille salle ou de pareille chambre..." Alors, il fallait que ce soit
une salle où on donne à boire et à manger, ce qui veut
dire qu'on pouvait faire des assemblées dans les tavernes parce qu'on
donne seulement à boire.
Une voix: C'est ça.
M. Lesage: Alors, nous enlevons les mots "et où l'on donne
ordinairement à manger et à boire pour de l'argent",
c'est-à-dire qu'en laissant ça, par exemple, on ne pourrait pas
faire - je prends un exemple, le premier qui me vient à l'esprit - on ne
pourrait pas, durant une période électorale, faire une
assemblée dans la salle de bal du Château, où l'on donne
ordinairement à boire et à manner.
M. Dozois: C'est pour ça qu'on l'a changée, c'est la
raison.
M. Lesage: Pardon?
M. Dozois: C'est la raison qu'on a invoquée pour la changer.
M. Lesage: Mais oui, c'est un exemple.
L'article 391. Ah oui! 391 et 392. Le premier oaragraphe de 392 a
été ajouté à la dernière minute à la
suite de la réunion du comité dans le bureau, et on a fait dp ce
oui était 392, pour ne pas changer le numérotage, le paragraphe
2. Or, le deuxième paragraphe 392 se réfère à 391.
Alors, on transpose le deuxième paragraphe de 392 comme troisième
paragraohe de 391.
Une voix: Cela se réfère à la signature des
requêtes.
M. Lesage: Oui, les dons, les souscriptions, les promesses.
Une voix: Les promesses, les documents.
M. Lesage: Je n'y étais pas moi.
Et maintenant, l'article 392. À 392, on change la
rédaction, purement et simplement, la rédaction sans...
Pardon?
M. Bernatchez: C'est ça, 39?.
M. Lesage: Oui. "Se rend coupable d'une infraction à la
présente loi, punissable d'une amende et, à défaut du
paiement de l'amende, qu'il signe un document écrit qui lui est
présenté sous forme de sommation ou de réclamation.
M. Bernatchez: Quel changement fait-on''
M. Lesage: La rédaction purement et simplement. Rédaction,
je vais vous la lire: "Se rend coupable d'une infraction à la
présente loi, punissable d'une amende de $100 à $500 et, à
défaut de paiement de l'amende et des frais de l'emprisonnement d'un
à douze mois." On a tourné une phrase: "un candidat qui signe un
document écrit". C'est parce que le comité a puisé
textuellement à la loi fédérale. Or, on parle, par
exemple, de personnes ou d'associations de personnes, mais pour rendre
l'article conforme aux définitions de notre loi. personne comprend
association de personnes. Par conséquent, il faut biffer association de
personnes. Ce sont des amendements techniques.
M. Bernatchez: Le sens n'est cas changé.
M. Lesage: Pas du tout. Ce n'est que pour faire concorder l'article avec
les définitions de la loi provinciale. Maintenant, la formule 21. L'on
disait entre dix heures et midi et demi ou deux heures et demie et cinq heures
et demie de l'après-midi. Alors, on dit qu'on avait oublié entre
sept heures et dix heures du soir. Cela avait été entendu. C'est
pour concorder, c'est-à-dire que ça avait été
entendu, ç'a été un des amendements apportés aux
articles et ça n'a pas été fait dans les formules.
M. Bertrand (Missisquoi): Le ministre est sur le toit, le ministre des
Travaux
publics...
M. Bellemare: Pourtant, il n'a pas l'habitude de faire tant de
bruit.
M. Dozois: Il n'y a pas moyen de faire arrêter les travaux.
M. Lesage: Les amendements aux formules. Là, on le constate,
c'est pour qu'ils correspondent aux amendements apportés aux articles du
bill.
M. Lapalme: M. l'Orateur, faites donc arrêter ce
bruit-là.
M. le Président: À l'ordre, messieurs!
M. Lesage: La formule 28. Voyez-vous, on dit de quatre heures à
six heures et de sept heures à neuf heures du soir. Cela va bien en
français, mais en anglais, on ne dit jamais "4 o'clock to 6 o'clock in
the evening, this in the afternoon". Alors, l'on va dire, on ajoute les mots
"de l'après-midi". En anglais "in the afternoon". C'est la même
chose à la formule 29, même chose à la formule 31. La
formule 43, c'est encore pour faire correspondre aux amendements
apportés. Ce sont tous des amendements ou techniques ou de
rédaction ou des amendements dont le principe a déjà
été agréé.
M. Bertrand (Missisquoi): C'est le nouveau ça, le nouveau volume
qui nous revient à cette épaisseur-là.
M. Lesage: Oui, oui.
M. Lapalme: Ce sont les amendements qui sont là-dedans.
M. Lesage: Il y a les amendements là-dedans, puis à part
ça, ce n'est pas la sorte de papier, c'est du parchemin, c'est
l'original celui-là, l'original est toujours sur du parchemin.
M. Dozois: Je trouvais que la Loi électorale avait qrossi.
M. Bertrand (Missisquoi): Elle avait épaissi.
M. Lesage: Je l'ai ici, c'est le même.
M. Gérin-Lajoie: Elle n'a pas épaissi de l'autre
côté.
M. Lapalme: Il travaille pour l'Assemblée législative.
M. Bellemare: Il s'attendait à une augmentation de salaire.
M. Lesage: Maintenant, nos...
M. le Président: Agréez les amendements.
M. Lesage: Ah oui, excusez-moi, M. le Président. Je propose que
la Chambre agrée les amendements du Conseil législatif.
M. le Président: Cette motion est-elle adoptée? Pour tous
les bills? Adopté.
Questions au feuilleton
M. Lesage: No 1, M. Russell, réponse par l'honorable
Gérard D. Levesque. No 2, M. Gauthier, réponse par M. Levesque
(Bonaventure). No 3, M. Nadeau, lu et répondu. No 4, M. Nadeau, lu et
répondu.
M. Lesage: No 6.
M. Gérin-Lajoie: Question de M. Gabias, lu et répondu.
M. Lesage: No 7.
M. Gérin-Lajoie: Question de M. Gabias, lu et répondu.
M. Lesage: No 3.
M. Gérin-Lajoie: Question de M. Gabias, lu et répondu.
M. Lesage: No 9, M. Gabias, réponse par M. Levesque
(Bonaventure).
No 10, réponse par M. Levesque (Bonaventure).
Nos 11 et 12, le sous-ministre des Richesses naturelles m'informe que ce
serait un travail de bénédictin que d'essayer de séparer,
si vous voulez, les deux groupes de détenteurs et de
propriétaires, mais la réponse est absolument complète.
Tous les noms des compagnies y sont. Alors, réponses à 11 et 12
ensemble.
No 13, M. Gabias, réponse.
No 15.
M. Gérin-Lajoie: Au sujet du no 15, M. le Président, j'ai
eu une conversation avec l'auteur de la question, M. Gabias, et il a convenu de
retirer la question à la suite d'explications verbales que je lui ai
fournies.
M. Gabias: Jusqu'à l'an prochain.
M. Lesage: No 16, réponse par le Dr Couturier.
No 19, ce n'est pas prêt.
M. Hamel (Saint-Maurice): Elle n'est pas prête, l9, ça
retourne quelques années en arrière et ç'a
été déposé le 4 juillet seulement.
Motions pour dépôts de documents
M. Lesage: Alors, no 29, document déposé.
No 30, document déposé.
No 31, M. Russell, toujours. Excusez-moi, document
déposé.
No 32, M. Lafontaine, document déposé.
No 33, M. Lafontaine, document déposé.
No 34, M. Lafontaine, document déposé.
No 35, M. Gauthier, document déposé.
No 36, M. Gabias, document déposé.
No 37, M. Gabias, document déposé.
No 39.
M. Gérin-Lajoie: M. le Président, j'ai eu une conversation
avec l'auteur de la motion, M. Gabias, et je lui ai expliqué que le
rapport en question n'a pas encore été reçu par le
gouvernement. Alors, je comprends que l'auteur retire sa motion pour cette
année.
M. Lesage: No 40.
M. Hamel (Saint-Maurice): No 40, motion acceptée, document
déposé, M. Bellemare.
M. Lesage: No 41.
M. Gérin-Lajoie: M. le Président, M. Gervais a fait motion
pour que soient déposées sur le bureau de cette Chambre deux
copies de chacun des rapports et de chacune des dépositions
présentés à la Commission royale d'enquête sur
l'enseignement. Alors, j'ai obtenu cette documentation qui est assez
volumineuse. Je propose, M. le Président de faire ceci, sujet à
l'approbation de la Chambre. Il faudrait que la motion soit modifiée en
conséquence: qu'un seul exemplaire soit déposé dans les
archives de la Chambre ici - je le déposerai cet après-midi - et
qu'un deuxième exemplaire soit déposé à la
Bibliothèque de la Législature où ce sera plus facile pour
tous les membres de la Chambre et pour le public, au besoin, de consulter la
documentation.
M. Johnson: M. le Président, c'est l'un des moyens de
répondre à cette demande de deux copies plutôt qu'une. On
sait que la copie doit rester chez le greffier et on ne voulait pas s'exposer
à la sortir continuellement. Alors, je crois que c'est une
manière habile de répondre à notre demande. Et
j'espère qu'on sera aussi habile pour régler d'autres
problèmes.
M. Lesage: No 42.
M. Hamel (Saint-Maurice): No 42, M. le Président. Cette
question-là a embarrassé un peu les fonctionnaires parce qu'il y
a quelques semaines nous avons déjà déposé la liste
de tous les employés permanents et temporaires de la Commission des
accidents du travail qui tombent sous la Loi du service civil. Alors, je me
suis demandé si le député de Champlain ne voulait pas
avoir la liste des personnes préposées à l'entretien.
M. Bellemare: Non, voici, c'est bien simple. Pendant la période
des vacances, à la Commission des accidents du travail, à partir
du 1er mai probablement, il y a tout un lot d'étudiants et de personnes
qui sont là à titre temporaire. Et c'est cette liste-là
que je voudrais avoir.
M. Hamel (Saint-Maurice): Si c'est la liste des étudiants, je la
ferai...
M. Bellemare: Des étudiants et d'autres employés
temporaires qui, pour la période des vacances, travaillent actuellement
à la Commission des accidents du travail.
M. Hamel (Saint-Maurice): Les employés d'été
seulement?
M. Bellemare: Oui.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je vais essayer de la faire préparer.
J'avais la liste des employés temporaires qui ont été
extraits de la liste qui a été déjà produite.
M. Bellemare: Si le ministre veut la déposer, je lui en serais
reconnaissant.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je n'ai pas d'objection à la
déooser. Ce sont les employés qui relèvent de la
Commission du service civil, mais qui sont temporaires.
M. Bellemare: Oui n'ont pas obtenu leur permanence.
M. Hamel (Saint-Maurice): Qui n'ont pas obtenu leur permanence. Mais
cette liste est exposée à changer du jour au lendemain parce que,
depuis quinze jours ou trois semaines, j'ai envoyé toute une liste pour
la demande de permanence de certains employés.
M. Bellemare: M. le ministre me dit qu'on retrouve cette liste dans un
document qui a été déposé?
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est ce qu'on m'a dit, seulement dans le
document que j'ai déposé, ce n'est pas indiqué permanent
ou temporaire. La liste est indiquée par ordre alphabétique,
c'est pour éviter du travail au député de Champlain. On
sort de la liste...
M. Bellemare: Ah! M. Lesage: No 26.
M. Johnson: Est-ce qu'on est aux affaires du jour, là?
M. Lesage: Il y a longtemps qu'on est passé aux affaires du
jour.
M. Johnson: M. le Président j'ai dû m'absenter à un
moment donné. Je pense que le premier ministre sait ce que je veux dire.
Hier, je lui avais parlé, pour chacun des députes, d'une copie
des deux rapports du Conseil d'orientation économique. Il avait promis
de les faire distribuer. Deuxièmement, je pense qu'il voudrait bien
faire distribuer aussi une copie du rapport de cette commission qui a
été obligée, qui a fait l'étude du problème
du bien-être, la commission Boucher.
M. Lafrance: C'est adressé par le courrier.
M. Johnson: Ah, c'est adressé par le courrier, merci.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ah oui, c'est un gouvernement
expéditif.
M. Bertrand (Missisquoi): On ne l'a pas reçu.
M. Lesage: Alors, le numéro, je l'ai dit, c'est 26.
M. le Président: No 26, les résolutions?
M. Lesage: Pardon, no 25, dans ce cas-là.
Bill no 71 Deuxième lecture
M. le Président: M. Lesage propose la deuxième lecture du
bill no 71, Loi modifiant la Loi de la Législature et concernant la
pension des membres des deux Chambres.
M. Jean Lesage
M. Lesage: M. le Président, l'indemnité des
députés est actuellement de $10,000, soit $6700 taxables et $3300
non taxables comme allocation pour frais de représentation.
L'augmentation proposée portera l'indemnité à $15,000,
soit $10,000 taxables et $5000 non taxables comme allocation pour frais de
représentation, de secrétariat, de voyage, etc.
Ce rajustement de l'indemnité des députés est
devenu, à mon sens, je vous le soumets, M. le Président une
urgente nécessité. De nos jours, aucun député n'est
en mesure de faire face a ses obligations tant envers sa famille qu'envers ses
électeurs, avec seulement $10,000 par année dont $6700 sont
soumis à l'impôt fédéral et à l'impôt
provincial.
J'ai ici Quelques chiffres que le voudrais soumettre et qui ne laissent
aucun doute à ce sujet. Je vais citer quelques exemples.
Premièrement, celui d'un député d'un comté
strictement rural; deuxièmement. celui d'un député d'un
comté à majorité urbaine en dehors de Montréal et
de Québec: enfin, celui d'un député d'un comté
mi-urbain, mi-rural dans une région économicuement
défavorisée.
D'abord, pour le député du comté strictement rural,
le coût de sa pension et de ses repas - loyer et repas pour une session
qui dure deouis le mois de janvier jusqu'au mois de juillet - est basé
sur !s présente session: il a été établi que
ça lui a coûté $2125. Ses déplacements: il doit
voyager à cause de la situation de son comté, il doit. comme le
député de Missisquoi, voyager en automobile au lieu ce voyaqer
par train, il n'y a pas move" d'arriver autrement, ce oui veut dire que Is
passe pour le chemin de fer, pour lui comme dans le cas du député
de Missisquoi, ne lu: sert pas pour se transporter de chez lui à
Québec et retour: il doit faire les dépenses nécessaires
pour son automobile.
M. Lafrance: Transport?
M. Lesage: $1332. Le bureau, le loyer du bureau et une ou un
secrétaire à temps partiel - ça n'a pas de masculin ou le
féminin, ça? je ne le sais pas - $1040. Frais de
représentation, téléphone, télégrammes.
frais de postes, oeuvres dans le comté. cadeaux, fleurs, messes, etc.
$1900. Et les suppléments pour vêtements, c'est vrai, pour
l'épouse et pour lui, c'est une chose importante: ça compte,
ça. $500. Et il paie $502 pour son fonds de pension. Ce n'est pas de
l'argent qu'il avait dans ses poches, ça, à la fin de
l'année: ce qui fait un total de $7399.50. Vous voyez, ce qu'il lui
reste pour vivre avec sa famille? Rien.
Comté à majorité urbaine en dehors ce
Montréal et de Québec. Deuxième cas. Pension à
Québec, loyer et repas, $1925. Et l'autre était de $2125. Cela se
ressemble. Je peux aussi bien donner le troisième cas tout de suite.
C'était $1800. Lui, c'est $1800.
Une voix: Celui du rural.
M. Lesage: Celui du rural. Mais c'est pour son lover à
Québec, ses repas et ses déplacements. Les déplacements de
ces messieurs: pour le cas 2, comme pour le cas 3, ils sont obligés de
vovager en automobile ou en avion. L'avion est plus dispendieux que
l'automobile. Le service de chemin de fer n'est pas adéquat.
$1332 dans le premier cas; $1250 dans le deuxième cas et $1250 dans le
troisième cas. Bureau et secrétaire, dans le cas du
deuxième député, $1200; dans le cas du troisième,
$4800 car il s'agit d'un professionnel qui est obligé d'avoir un bureau
en dehors de son bureau professionnel et d'avoir une secrétaire en
permanence.
Frais de représentation, téléphone,
télégrammes, Doste, oeuvres locales, cadeaux, fleurs, $1120 dans
le deuxième cas: $1000 dans le troisième. Supplément pour
les vêtements du député et de l'épouse, $1000 dans
le deuxième cas; dans le troisième cas, rien. Son cas est
différent. Le fonds de pension, même montant, $502.50. Ce qui fait
que pour un député d'un comté strictement rural, ses
dépenses sont calculées à $7399.50. Pour un comté
à majorité urbaine, en dehors de Montréal et de
Québec, $7079.50. Pour un comté mi-urbain, mi-rural dans une
région défavorisée, $9352.50. C'est beaucoup plus parce
qu'il doit - à cause de circonstances que je connais; évidemment,
je ne suis pas pour le nommer - avoir un bureau comme député, le
louer et avoir un secrétaire en dehors de sa maison et de son
bureau.
Aucun de ces trois cas ne tient compte des impôts
fédéral et provincial que doit payer le député sur
son indemnité de $6700. C'est donc dire que sur $10,000, il ne reste
rien ou presque rien au député pour rencontrer ses obligations
personnelles et familiales, ses assurances, le logement, donner à manger
à sa femme et à ses enfants, les faire instruire. Il ne reste
rien. Alors, c'est la vérité et les députés de
l'Opposition le savent aussi bien que moi. Présentement, tout
député doit forcément avoir une autre source de revenu,
tout au moins pour pouvoir faire face à toutes ses obligations et tenter
de boucler son budget quand il le peut.
Certains députés doivent pratiquer leur profession;
d'autres se consacrent à leur commerce ou à leur entreprise;
d'autres, enfin, occupent un emploi quelconque dans l'entreprise privée.
Nous avons des ouvriers, comme le député de Mégantic, qui
retourne aux mines dans l'intersession pour être capable de faire vivre
sa famille. C'est autant de temps, évidemment, dont ces
députés privent, bien malgré eux, les contribuables qu'ils
représentent à la Législature. Dans certains cas, cela
peut même amener le député à ne pas être en
mesure de toujours remplir entièrement ses devoirs parlementaires par
ses absences.
Le rôle de plus en plus vaste que l'État est appelé
à jouer dans notre société, le temps de plus en plus long
que requièrent les travaux parlementaires accroissent sans cesse les
devoirs et les obligations des députés et exiqent de leur part
une présence et une action constantes. Les députés sont
ainsi forcés de délaisser leurs affaires personnelles davantage
chaque jour. Les moins fortunés d'entre eux en souffrent
énormément, c'est clair; ça les place dans une situation
difficile, souvent intenable, et les expose à toutes sortes de
tentations auxquelles ils peuvent être amenés à succomber
à cause de leurs obligations familiales ou autres. C'est un risque,
à mon sens, que ne peut se permettre de courir la démocratie.
D'autre part, plusieurs hommes de valeur, qui pourraient être un
apport précieux à notre vie politique, hésitent ou
refusent de se porter candidat parce que, disent-ils, ils n'ont pas les moyens
d'être député. Combien de fois avons-nous entendu dire
ça? Dans trop de cas, c'est malheureusement l'exacte
vérité, évidemment, autrefois, les sessions étaient
courtes et on s'était habitué - je parle d'avant 1900 et jusque
vers 1920 peut-être -à ce que ce soient les bourqeois assez bien
cotés qui soient membres de la Législature. La façon dont
nous comprenons la démocratie aujourd'hui est telle que nous
reconaissons à tous, quels que soient leurs moyens, le droit
d'être élu pour représenter ses concitoyens. Si nous
reconnaissons ce droit en droit, il faut aussi le reconnaître en fait. La
nouvelle Loi électorale que vient de voter l'Assemblée
législative vise à démocratiser davantage les
élections et a inciter les hommes les plus qualifiés à
sollicite un mandat du oeuole. Il faut que l'indemnité, au point de vue
des principes, soit telle que nous ne défaisions pas d'une main ce que
nous essayons de bâtir de l'autre. Et, pour assurer plein rendement
à la nouvelle Loi électorale sur ce point bien soécifique,
il importe que - je le répète -l'indemnité parlementaire
soit haussée a un niveau oui tienne compte des réalités de
notre temps et qui qarantisse aux députés toute la liberté
d'action dont ils ont besoin pour accomplir pleinement leur mandat.
D'ailleurs, la plupart des coros publics, des journaux, des observateurs
politiques et des organismes de toute nature réclament, depuis un temps
déjà, que l'indemnité parlementaire du
député soit haussée sensiblement afin d'éviter aux
représentants du peuple d'être constamment exposés aux abus
et à la corruption, afin également d'attirer à la vie
politique active les meilleurs hommes dont les moyens de subsistance ne sont
pas toujours, hélas, a la hauteur de leurs talents. En portant à
$15,000 l'indemnité parlementaire du député. dont
seulement $10,000 sont soumis à l'impôt, la Législature
rend justice aux représentants du peuple et s'applique à mieux
servir la démocratie. C'est ainsi que je vois la proposition que je fais
à la Chambre, M. le Président.
Quant aux conseillers législatifs, nous proposons que leur
rémunération soit portée
de $10,000 à $12,000, soit l'indemnité de $10,000 et $2000
d'allocation non taxable. Il est à noter que la partie taxable de la
rémunération des conseillers législatifs passe de $7700
à $10,0O0, mais due l'allocation non taxable est réduite de $3300
à $2000. Il est clair que les obligations des conseillers
législatifs sont beaucoup moindres que celles des députés,
qu'ils siègent moins fréquemment, que leurs frais de
déplacement sont moins élevés et qu'ils n'ont pas
d'électeurs dont ils doivent protéger et défendre les
intérêts.
Toutefois, il a toujours été une tradition constamment
suivie que l'indemnité des conseillers législatifs soit la
même que celle des députés. Cela a toujours
été suivi. Cependant, à la suite de conversations que j'ai
eues avec des membres du Conseil législatif, ils ont admis que
l'indemnité pouvait continuer d'être la même sans que les
allocations soient les mêmes, les allocations non taxables, et ça
pour reconnaître une réalité qui existe pleinement. Les
dépenses des conseillers législatifs sont beaucoup moins
élevées que les dépenses des députés et
alors, il me semble que nous conservons le principe de l'égalité
de l'indemnité, mais $2000 de dépenses au lieu de $5000, il me
semble que c'est absolument juste.
Quant à cette partie du bill qui traite de la retraite des
conseillers législatifs et de leurs pensions, n'oublions pas que les
juges des cours de juridiction fédérale sont mis à leur
retraite à l'âge de 75 ans. C'est la même chose pour les
juges des cours de juridiction provinciale. Ils touchent une pension à
laquelle ils n'ont pas à contribuer. Pour ce qui est du Sénat, un
bill a été présenté en première lecture,
à la dernière sessicn fédérale, pour mettre une
limite d'âge de 75 ans, mais il est resté en plan par la suite de
la dissolution du Parlement.
Le projet de loi prévoit actuellement des disoositions permettant
aux conseillers législatifs nommés après le 1er juillet
1963, il n'y en a pas eu le premier juillet, de bénéficier du
même système de pension que les députés,
évidemment, puisqu'ils ne sont pas nommés à vie, il serait
injuste de les nommer jusqu'à 75 ans sans prévoir qu'ils pourront
au moins avoir une pension par la suite s'ils vivent plus vieux que 75 ans. Il
prévoit également des dispositions spéciales en ce qui
touche la pension des conseillers législatifs nommés avant le 1er
juillet 1963, c'est-à-dire les conseillers législatifs qui sont
en fonction.
En vertu du système des pensions des députés, un
membre de l'Assemblée législative qui accepte de participer au
système peut obtenir une pension après avoir exercé son
mandat pendant au moins 10 ans ou 10 sessions parlementaires.
Pour les conseillers nommés après le premier juillet 1963,
le orojet prévoit un droit à la pension, si le conseiller a
accepté d'y participer: a) lorsqu'il atteint l'âge de 75 ans.
alors qu'il cesse de remplir ses fonctions en vertu de la clause de retraite
à 75 ans. Ça c'est pour les conseillers à être
nommés. b) lorsqu'il donne sa démission après 10 ans ou 10
sessions parlementaires: la même chose que le député. c)
lorsqu'il donne sa démission et prouve qu'il est atteint d'une
incapacité permanente l'empêchant de remplir ses fonctions.
La contribution est de 6% de l'indemnité plus 1 l/2% si le
député ou le conseiller désire que son épouse
puisse obtenir une pension à son décès.
Pour ce oui est d'un conseiller législatif nommé avant le
premier juillet 1963, les conseillers législatifs en exercice, il peut
obtenir sa pension: a) lorsqu'il donne sa démission après avoir
atteint l'âge de 75 ans; b) lorsqu'il donne sa démission
après 10 ans ou 10 sessions parlementaires; c) lorsqu'il donne sa
démission et prouve qu'il est atteint d'une incapacité permanente
l'empêchant de remplir ses fonctions. Parce qu'il peut y avoir des cas
assez tristes au Conseil législatif d'un homme qui peut être
encore ieune, mais qui est frappé de paralysie, oui, pendant deux ans,
ne peut pas se rendre au conseil et qui, automatiguement, perd sa situation de
conseiller. Alors, avec cela, au moins s'il prévoit, après un an,
qu'il ne pourra des assister du tout à une session, eh bien, il pourra
évidemment se prévaloir des bénéfices de la pension
tels que mentionnés ici. Et la pension est basée comme celle d'un
député. sur les contributions que la loi prévoit, comme si
la loi s'était appliquée aux conseillers actuels au moment de
leur nomination. Cependant, si un tel conseiller désire faire
bénéficier son épouse d'une pension après son
décès, il doit contribuer à raison de 1 1/2% de son
indemnité depuis sa nomination. Et le projet prévoit de plus des
cas particuliers de rachat d'années durant lesquelles un conseiller
législatif a été député à
l'Assemblée législative, mais pour ces années-là,
il doit les racheter et payer.
M. Bellemare: Pas pour celles qu'il est là.
M. Lesage: Pas pour celles du conseil, non: mais non, au conseil, les
conseillers actuels ont des droits acquis. Ils peuvent rester là
jusqu'à la fin de leurs jours s'ils veulent, mais s'ils veulent
démissionner, bien, ils peuvent obtenir une pension sans contribution.
C'est pour ça que j'ai mentionné le précédent des
juges au début de mes remarques pour bien démontrer qu'il
ne s'agissait pas de quelque chose qui sortait absolument
de l'ordinaire et je pense qu'il ne serait pas juste, pour les conseillers
actuels qui ont des droits acquis, de les faire payer pour des pensions, pour
l'obtention d'une pension, alors qu'ils auraient droit de rester là
jusqu'à la fin de leurs jours. Il me semble que je propose que
l'Assemblée législative traite avec justice les conseillers
législatifs actuels en évitant d'affecter en aucune façon
leurs droits acquis.
M. Daniel Johnson
M. Johnson: M. le Président, vous seriez sans doute
agréablement surris si je vous déclarais, au début de mon
intervention, que nous allons exiger un vote sur cette loi et que nous allons
être contre. Vous seriez tellement surpris que vous en tomberiez de votre
siège, M. le Président. Si j'avais eu la moindre
hésitation, l'exposé qu'a fait le premier ministre aurait fini de
me convaincre.
M. le Président, comme le député de Missisquoi me
le faisait remarquer tantôt, j'ai le douteux honneur d'être, au
point de vue de la séniorité dans cette Chambre, le
cinquième et le député de Missisquoi est le sixième
au point de vue de séniorité: c'est donc vous dire comment on
peut être vieux tout en étant jeune, et être jeune tout en
étant vieux. Et c'est peut-être vous dire aussi du même coup
que, parlant au nom des cinq, des quatre séniors et au nom des 89
juniors, si je me place au centre, j'ai quand même assez
d'expérience pour vous dire, M. le Président, que dans mon
ooinion, en oubliant tout intérêt personnel, ce bill est, en
principe, excellent. En comité plénier, nous pourrons voir,
étudier les montants, discuter des montants, mais le principe du bill
lui-même m'a l'air parfaitement acceptable à l'unanimité de
cette Chambre. Le premier ministre a donné des informations que je
trouve très intéressantes et qui, peut-être, rallieront
certains adversaires d'une loi pareille. J'ai beau regarder autour de moi
ceoendant, pour une fois les adversaires sont loin, ils sont en dehors de la
Chambre. M. le Président la position de député, les
responsabilités de député ont évolué comme
d'ailleurs à peu près tout dans le monde; tous ceux qui ont
étudié l'histoire politique de la province, ceux qui ont entendu
surtout nos vieux, nos devanciers nous raconter verbalement ce qu'ils
appelaient le bon vieux temps, peuvent facilement s'imaginer ce qu'était
le député il y a 60, 80 ans et peut-être même encore
il y a à peine 40 ans. Le député dans un comté,
c'était le gros marchand, c'était le gros industriel,
c'était le "gentleman farmer", c'était le seigneur ou le
descendant de seigneur, qui récoltait cet honneur et venait servir
à Québec sans indemnité; il y apportait, s'il était
frugal et s'il avait un peu de sang écossais, sa barrique de lard comme
on peut le lire dans certaines chroniques bien savoureuses sur le rôle du
député.
M. lé Président, ce député quand il avait,
dans une année, obtenu un octroi de $100 pour, une commission scolaire
de son comté, il s'en vantait pendant quatre ans et tentait de se faire
réélire avec cet exploit: et quand il obtenait $500, le
comté lui faisait une fête ou un banquet. C'était, y. le
Président, en termes peut-être caricaturaux, la situation du
député autrefois: elle a évolué, évidemment,
et de plus en plus, le député est devenu un homme
extrêmement occupé, un homme qui, surtout depuis l'initiation des
lois sociales. est. devenu une espèce de trait d'union entre tous les
gens qui avaient affaire au gouvernement, qui voulaient
bénéficier d'une loi ou qui croyaient y avoir droit, un
intermédiaire entre tous les électeurs et le gouvernement, les
divers offices du gouvernement, comme les différents
départements. Le député, particulièrement dans
cette période d'évolution rapide que nous avons connue, de 1944
à 1960, était un travailleur, fut une manière, une
espèce de travailleur social, et j'ai souvent dit, je ne crains pas de
le répéter, ce n'est pas avec l'intention d'insulter les
fonctionnaires, le l'ai souvent dit même en public, si nous avions
été fonctionnaires, nous aurions été au nombre de
cinq, six, sept ou huit. Je connais des députés, et ils sont
légions autour de moi, surtout dans le parti que j'ai l'honneur de
diriger, qui ont fait du bureau tous les jours, ou presque tous les jours,
à l'année longue, en dehors des sessions, et qui pendant les
sessions faisaient du bureau le vendredi soir, le samedi toute la
journée, toute la soirée, le dimanche après la basse
messe, avant la grand-messe, sur le perron de l'église, après la
grand-messe et jusqu'à deux, trois heures de l'après-midi, et
très souvent dans la soirée du dimanche. J'ai connu des
députés qui écrivaient, à ce moment-là,
jusqu'à une moyenne de 50, 75, 100 et même 200 lettres par
semaine, ce oui fait un total de 10,000 lettres par année, certains
députés que je pourrais nommer ici dans cette Chambre, M. le
Président. Cette période de 1944 à 1960 a
été une période d'évolution et tout le monde, je
crois bien ici, refléter l'opinion de tous mes collègues, tout le
monde est heureux de voir une autre évolution dans le rôle du
député et nous serons heureux, dans la mesure où nous
pourrons atteindre ce stade ambitionné par le parti au pouvoir comme le
parti de l'Opposition, que le député devienne de plus en plus un
législateur.
M. le Président, à mesure que s'institutionnalisent, que
s'organisent, Que se coordonnent les services que le gouvernement est
appelé à rendre de plus en plus grand
nombre aux contribuables, le député pourra, à
condition évidemment qu'on lui en donne les facilités au point de
vue recherche, par exemple, devenir de plus en plus un homme à qui on
pourra donner l'étiquette de législateur et, je crois que tous
les membres de cette Chambre souhaitent ce jour le plus proche possible.
M. le Président, les députés, autrefois, il n'y a
pas si lonqtemos, recevaient une rémunération qui était
bien inadéquate. J'ai ici un relevé sommaire qui ne remonte
qu'à 1950. En 1950 jusqu'en 1953, les députés de cette
Chambre recevaient une indemnité de $2000 et des allocations de 2000
pour un total de $4000. De 1953 à 1957, l'indemnité fut de $4000
plus $2000 d'allocation, pour un total de $6000. En 1957, l'indemnité
fut montée à $5000 et on y ajouta, on maintint l'allocation
à $2000 pour un total de $7000. En 1959, l'indemnité fut
portée à $6000 et l'allocation demeurait toujours à $2000
pour un total de $3000. C'est en 1960 que la Législature vota avec le
gouvernement diriqé par nos amis d'en face, si j'ai bonne
mémoire, l'indemnité à $6700 et fixa le montant des
allocations à $3300 pour un total de $10,000. Donc. M. le
Président, de 1950 à 1963 l'indemnité est passée de
$2000 à $6700 et les allocations de $2000 à $3300. J'ai souvent
eu l'occasion de le dire dans le passé, ce montant de $3300 pour les
allocations est nettement insuffisant dans la olupart des cas, et cette
allocation crée même des injustices si on pense à la
justice distributive.
M. le Président quant à l'attitude du public
vis-à-vis des députés, il faudrait se rappeler qu'en 1937,
par exemple, le nouveau gouvernement diriqé par celui qui fut le
fondateur de l'Union Nationale s'avisa, à cause du climat, et de bonne
foi, à cause du climat qui existait dans le temps et du chômage,
de baisser le salaire des députés ainsi que l'indemnité
des ministres, d'un montant relativement important. M. le Président, je
ne crois pas, à la lumière, je ne crois pas qu'à ce
moment-là ce fut apprécié et je puis dire en toute
tranquillité aujourd'hui, je pense bien, que l'auteur de cette mesure
était le premier à admettre devant ses collègues que
ça n'avait pas été le meilleur coup de sa vie. Il
regrettait même d'avoir pris cette mesure dans le temps.
M. le Président, je ne reprendrai pas la thèse du premier
ministre sur l'évolution du rôle du député et sur la
nécessité de rendre conforme aux principes sur lesquels nous
avons basé la Loi électorale, la présente loi, ou notre
attitude vis-à-vis de cette rémunération des
députés, qu'il me suffise de rappeler un principe qui a
été proclamé par nul autre que saint Thomas et, qui dit
ceci, en résumé: Il faut un minimum d'aisance pour pratiquer
l'honnêteté. Un minimum de sens pour pratiquer un minimum de
vertu, ça c'est un peu une citation corrompue ou distorsionnée
par certains de mes collègues qui veulent certainement blaguer. Je
crois, M. le Président, qu'en principe, il faut rechercher une
rémunération qui, dans les limites de la décence, dans les
limites de l'appréciation la plus objective possible, respecte à
la fois, la fonction, la qualité de la fonction et constitue une
rémunération adéquate pour le travail accompli. Il y aura
toujours des inéqalités, M. le Président. Il y aura
toujours des députés oui travailleront plus fort que d'autres. Il
y aura toujours des députés oui seront obligés de
travailler plus fort que d'autres pour obtenir les mêmes résultats
que ceux qui travaillent moins fort. M. le Président, c'est ce oui fait
précisément le charme de cette Chambre. Si nous étions
tous pareils, si nous avions tous le même tempérament, si nous
avions tous les mêmes attitudes, ça deviendrait ennuyant. Si nous
étions tous comme le charmant whip du Parti libéral, il n'y
aurait pas beaucoup de discours en Chambre. Si nous étions tous comme le
charmant whip de l'Union Nationale, il y en aurait beaucoup plus, M. le
Président.
M. Lalonde: Beaucoup troo, beaucoup troo.
M. Bellemare: C'est une bonne manière.
M. Johnson: Alors, vous comprendrez qu'en principe nous soyons en faveur
de l'augmentation. Quant au rôle des conseillers, je m'abstiens pour le
moment de faire quelque commentaire que ce soit, sauf que je crois qu'en
principe on a eu raison de préparer un bill qui prévoit pour les
conseillers législatifs un montant d'allocation moindre que celui qu'on
alloue aux députés, parce qu'il est bien évident qu'ils
n'ont pas les mêmes obligations. Je crois aussi qu'on a eu raison de
considérer la charge et les resoonsabilités, plutôt que les
personnes, pour établir, pour respecter, dis-je, un principe qui a
toujours guidé les législatures dans le système
parlementaire; les sénateurs et les conseillers ont toujours
été traités de la même façon que les
députés quant à l'indemnité.
Je voudrais tout simplement, avant de terminer, avant de me prononcer ou
de faire connaître mon ooinion sur ce bill, je voudrais bien, M. le
Président tout simplement jeter ici une idée oui aidera
peut-être certains publicistes qui sont de bonne foi, je n'en doute pas,
à comprendre mieux le problème. Je connais des dizaines de cas de
députés qui, après avoir servi, après avoir
oeuvré dans ce métier difficile, sont morts, insolvables. Leurs
héritiers, ont dû refuser leur succession ou au moins l'accepter
sous bénéfice d'inventaire. Et
malgré les apparences, M. le Président je puis vous dire
que de tous les hommes politiques que j'ai vus défiler dans cette
Chambre depuis 17 ans, malgré ce qui peut être oublié, il y
en a beaucoup plus qu'on le pense qui sont réduits à des stades
quelquefois voisins de la misère. Et, j'ai été
moi-même témoin de l'engagement par la province de
députés qui étaient des députés de l'autre
côté qui avaient besoin de ça cour manger, M. le
Président. Et il y a une chose que je sais, et ça s'applique a
tous les députés que j'ai l'honneur de connaître d'un
côté comme de l'autre, pour la presque totalité des
collègues, si on mettait autant d'énergie, autant de travail et
autant d'esprit de risque que nous en avons mis en politique, nous serions tous
des présidents de compagnies, du téléphone Bell, du
Canadien pacifique, du Canadien national et d'autres grosses corporations, M.
le Président. J'ai vu des hommes d'un talent formidable,
déployant une énergie considérable, qui seraient
aujourd'hui de grands seigneurs, bien considérés, bien
tranquilles, n'ayant pas à se préoccuper ni du lendemain, au
point de vue argent, ni du lendemain au point de vue de leur
réputation.
L'élément qu'on n'apprécie pas. Qu'on ne semble pas
assez apprécier quand il s'agit du député, et je le dis
encore une fois à l'intention de certains publicistes qui aiment
à faire des malices, c'est cet élément risque du service
envers le public. Plusieurs entrent dans ce métier jeunes, au moment
où ils sont auidés par l'idéal olutôt que aar un
sens pratique des réalités. Il n'y en a pas un dans ce
métier que je pratique durement, d'après l'opinion de
quelques-uns, il n'y en a pas un dans ce métier que j'ai connu
intimement depuis 17 ans qui n'a pas à un moment donné dit:
"Qu'est-ce que je suis venu faire en politique et s'il y avait un moyen
élégant d'en sortir, j'en sortirais". M. le Président il
est vrai que j'ai entendu aussi des médecins dire ça de leur
profession, j'ai entendu souvent des dentistes dire ça de leur
profession et même des avocats qui souhaitent, M. le Président que
leur ils ne prenne pas la même option que leur père. Il y a dans
tous les métiers, je pense, et dans toutes les occupations de ces
moments de découragement. Mais, il reste ce quelque chose de
spécial pour l'homme politique, c'est que ses options, ses
problèmes, ses misères, ses problèmes et ses
misères personnelles, ses erreurs et ses fautes personnelles et ceux de
ceux qui l'entourent sont sans cesse l'objet et la nature de la
publicité. Et ça, c'est un élément dont on doit
tenir compte quand on évalue la valeur morale d'un homme qui oeuvre en
politique. Et je crois qu'à la bonne réflexion, personne ne
voudra critiquer, de ce temps-ci, une augmentation qui a tout de même
l'air en relation avec le développement de la province, l'augmentation
du budget et l'augmentation des responsabilités du
député.
M. le Président je crois que ce bill est non seulement bon en
principe, mais il est un hommage, en somme, à la démocratie. Et
puis-je suggérer, en terminant, que le gouvernement étudie pour
les années à venir guelgues modifications à la loi qui
rendront encore plus démocratigue cette fonction de
député, par exemple, en exigeant que dans tous les
métiers, dans toutes les corporations, dans toutes les occupations,
instituteurs, fonctionnaires ou autres occupations du genre, le conqé
sans paie soit prévu pour tous ceux qui veulent se porter candidats sans
perte de droit, leur croit de séniorité ni dans l'union ni dans
la corporation ni sans perdre aucun autre avantage. Cela sera l'objet d'une
étude que le Gouvernement...
M. Lesage: Oui, oui.
M. Johnson: Que le gouvernement pourra étudier,
évidemment, parce qu'il doit s'attaquer. comme nous l'a annoncé
le premier ministre, à ce problème de la fonction publique.
M. le Président, à moins que mes collègues ne m'en
empêchent, le serai heureux ce déclarer qu'en principe ce bill me
semble tout à fait diane d'être étudié en
comité plénier.
M. le Président: Deuxième lecture adoptée?
Adopté.
M. le Greffier adjoint: Deuxième lecture de ce bill.
Second readina of this bill.
M. Lesage: M. le Président, Son Honneur le lieutenant-gouverneur
mis au courant des résolutions en recommande la considération
à la Chambre.
M. le Président: M. Lesage propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier? pour
étudier les résolutions relatives au bill no 71. Cette motion
sera-t-elle adoptée?
Comité plénier
M. Lesage: Il n'y a qu'un ou deux articles qui ne soient pas sur
résolution.
M. Johnson: Tout en comité, les résolutions. Tout en
résolution?
M. Lesage: Dans l'ordre du bill.
M. Bédard (président du comité plénier):
Bill no 71, article 1, adopté.
M. Lesage: Un instantl Je crois qu'il y
a une erreur. C'est aDrès le 1er. C'est correct "après
juillet" ça fait la même chose, "aDrès juillet 1963".
M. Johnson: Vous n'avez pas l'intention d'en nommer durant le mois?
M. Lesage: En anglais, c'est "the first of July". Il y a une erreur.
M. Bertrand (Missisquoi): Vous êtes mieux de mettre "après
le 1er juillet".
M. Lesage: C'est une erreur de...
M. Bertrand (Missisquoi}: Ah oui! Il y a une erreur, une omission.
M. Lesage: Est-ce que ça va être sur la copie qui va aller
au conseil?
Une voix: Oui.
M. Lesage: Il faudra attirer leur attention.
Une voix: Très bien.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 2, résolution no 1.
M. Lesage: Un instant! C'est l'article 81 de la loi. Ah oui! "Pour
chaque session de la Législature qui dure plus de trente jours, il est
accordé à chaque conseiller législatif et à chaque
député présent à cette session une indemnité
de dix mille dollars."
M. Gérin-Lajoie: M. le Président, j'aimerais dire juste un
-not ici pour apporter une précision. Je crois qu'il y a eu une grande
tendance dans le public, au cours des années passées, à
orendre le montant global de l'indemnité et celui de l'allocation de
dépenses et de dire: C'est tant le salaire du député dans
ces dernières années, dix mille dollars.
Je crois qu'il est très important, à ce stade-ci, puisaue
nous sommes à l'article 2 du bill qui remolace l'article 81 de la Loi de
la Législature, de bien insister sur le fait que c'est une
indemnité de dix mille dollars qu'il est actuellement proposé par
ce bill d'attribuer aux membres de la Législature et que l'autre montant
de cinq mille dollars est prévu par un article entièrement
distinct, l'article 87 de la Loi de la Législature, qui constitue une
allocation pour frais de déplacement et autres dépenses.
Je crois que cette distinction est très importante. Les chiffres
sont des chiffres ronds qui sont faciles à retenir, dix mille et cinq
mille, et je crois que les députés se devraient de faire leur
part pour bien faire comprendre la distinction qui existe entre les deux.
D'autre part, si on me le permet, je veux dire tout de suite
plutôt que plus loin, à l'article 87 de la Loi de la
Législature, que la somme de cinq mille dollars, comme le premier
ministre l'a souligné tout à l'heure, est loin de
représenter le montant total des dépenses réelles
qu'encourt un député dans l'exercice de ses fonctions. Les
dépenses sont de beaucoup supérieures à cinq mille
dollars. Pourquoi est-ce que le gouvernement propose de n'inscrire que cinq
mille comme allocation de dépenses? C'est tout simplement pour tenir
compte des lois existantes de l'impôt sur le revenu qui ne permettent pas
d'allouer plus qu'un tiers du montant total d'un montant attribué
à un employé sans que des factures ou des pièces
justificatives soient produites pour justifier des dépenses. Mais cela,
précisément, indique bien que si un membre de la
Législature peut établir qu'il dépense plus que 5000 dans
l'exercice de ses fonction, en dépenses acceptables par l'impôt,
frais de secrétariat, frais de déplacement, frais de
séjour dans la capitale provinciale, il courrait en réclamer la
déduction au point de vue de l'impôt sur le revenu et, par
conséquent, se faire reconnaître plus que les $5000 qui sont
prévus par un article de la loi. L'article 87, de la Loi de la
Législature.
J'ai cru que cette mise au point était importante. Même si
nous sommes au dernier moment d'une session où tout le monde est
d'accord, je pense bien que je pourrais profiter de l'occasion pour dire
combien, personnellement, je regrette et combien d'autres membres du
gouvernement regrettent que ce projet de loi ne vienne qu'au dernier moment de
la session. Mais il n'y a qu'une raison à cela; c'est que nous avons
voulu, au gouvernement, donner la priorité aux projets
législatifs qui intéressaient toutes les classes de notre
population, classe agricole, classe qui est appelée à
bénéficier de l'éducation, classe qui est appelée
à bénéficier des autres lois qui ont été
présentées et ce n'est qu'au dernier moment que nous avons ou
nous pencher sur nos propres problèmes. Mais le crois qu'il est
impprtant que le public sache bien que ce n'est en aucune façon par
désir de passer un peu en cachette ce projet de loi. Bien au contraire,
je crois qu'il est important que le public sache, que nous voulions le faire en
pleine connaissance de cause et que le public soit bien conscient des
circonstances et des raisons pour lesquelles ce projet de loi est
présenté.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Résolution no 3?
M. Lesage: Le no 3, bien, c'est pour tenir compte de la
réalité. C'est $30 par jour que l'on donne en vertu de la loi,
actuellement, pour une session de moins de
30 jours. Alors, ce sera $100.
M. Johnson: Ce n'est pas $10 par jour?
M. Lesage: Non, ça a été augmenté à
$30. C'était $10. Est-ce que le chef de l'Opposition se souvient de la
petite session de septembre 1960? C'était $10 à ce
moment-là. Cela a été monté à $30 par la
suite et on verra plus loin que la pénalité pour les jours
d'absence est également auqmentée.
M. Dozois: Mais il n'y a pas d'équivoque. C'est bien 30 jours de
calendrier, n'est-ce pas?
M. Lesage: Pardon, calendrier, oui. M. Dozois: Pas 30 jours de
séance.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. La résolution no 4?
M. Lesage: C'est l'article 5, ça.
M. Bédard (président du comité plénier):
L'article 34 de la loi, aticle 5, oui.
M. Lesage: Oui, 5, j'aimerais mieux qu'on marche...
M. Bédard (président du comité plénier):
C'est une procédure inusitée.
M. Lesage: Cela, c'est sur la déduction...
M. Johnson: Mais continuez donc. 1/7, c'est quoi, ça, M. le
Président? Est-ce qu'on anticipe que les sessions pourront durer sept
mois, mais pas plus que sept mois? Je parle de l'article 4.
M. Lesage: Oui, mais c'est l'article 4 du bill, ça.
M. Johnson: On est rendu là.
M. Lesage: Bien oui.
M. Johnson: 1/7, c'est nouveau, ça.
M. Lesage: Oui. Le dernier jour de chaque mois, on donne 1/7.
Actuellement... Un instant! C'est l'article 83? Oui, aujourd'hui, vous voyez
comment c'est. On est obligé même de manquer à la loi.
L'indemnité fixée par les articles 8) et 82 peut être
payée le dernier jour de chaque mois jusqu'à concurrence de $30
par jour de présence. C'est bien mieux 1/7.
M. Talbot: Si la session dure huit mois?
M. Lesage: Ce sera entièrement payé.
M. Talbot: Il y a aura un mois où l'on travaillera...
M. Lesage: Mais non, non. L'Opposition s'arranqera pour que ça
dure moins longtemps.
M. Johnson: Évidemment, la loi n'était pas
observée. La loi n'était pas suivie à ce sujet-là.
À ma connaissance, jamais!
M. Lesage: Mais ici, c'est raisonnable.
M. Johnson: Oui, je crois que c'est une amélioration.
M. Lesage: Alors l'article suivant, ce sont les déductions...
M. le Président: Alors, le vais prendre les articles dans le
bill.
M. Lesage: J'aimerais mieux.
M. le Président: D'accord. Alors, l'article du hill no 5.
M. Lesage: Alors, c'est la déduction, $100 pour le Conseil
législatif parce cu'i! siège beaucoup moins que nous et $50 pour
le député. Je dpis dire que j'ai l'intention de demander au
président de la Chambre à l'avenir d'appliquer la loi telle
qu'elle est.
M. Johnson: M. le Président, le...
M. Lesage: À moins que les absences ne soient justifiées
par maladie.
M. Johnson: C'est justement. À moins que les absences ne soient
justifiées.
M. Lesage: Ou encore par les fonctions officielles.
M. Johnson: Je crois qu'il faut se plier à celle-ci. M. le
Président, la maladie, ça c'est clair, mais les fonctions
officielles telles que déterminées par le premier ministre - et
j'en avais causé avec le premier ministre - je ne sais pas si... ou par
le chef de l'Opposition oui délègue un collèque à
un congrès ou à une "onction...
M. Lesage: C'est ça. C'est ainsi que je comprends ça.
C'est la règle suivie ailleurs.
M. Johnson: C'est la règle suivie ailleurs. Il y a une
jurisprudence.
M. Lesage: Il y a une jurisprudence.
M. Johnson: Alors, l'Orateur se fiera évidemment au certificat du
médecin et...
M. Lesage: Et lorsqu'il s'agit de
voyages officiels, il faudra que l'Orateur exige une déclaration
à la fin de chaque mois. Et puis, lorsqu'il s'agit de fonctions
officielles, il faudra que ce soit contresigné par le chef de
l'Opposition ou le chef du gouvernement.
M. Johnson: Alors, c'est le whip de chaque parti qui devra faire le
travail avec l'Orateur?
M. Lesage: Oui.
M. Talbot: Comment est-ce que ça fonctionne à Ottawa?
M. Johnson: À Ottawa, comment ça fonctionne?
M. Lesage: C'est une déclaration que l'on doit faire à
chaque mois. À Ottawa, ils sont payés chaque mois et puis, il
faut faire une déclaration chaque mois.
M. Johnson: Chaque député fait une déclaration.
M. Lesage: Avant de recevoir son chèque. Le chèque n'est
pas émis s'il a été absent.
M. Johnson: Est-ce que c'est exact qu'à Ottawa, on
considère qu'un député n'est pas absent s'il est dans la
capitale même s'il n'est pas en Chambre?
M. Lesage: Bien, s'il n'est pas en Chambre, mais qu'il est dans
l'édifice, mais pas s'il est dans la capitale.
M. Johnson: Oui et s'il manque un vote, c'est clair qu'il n'y
était pas ou bien si...
M. Lesage: Bien, il y a des fois où il ne veut pas voter.
M. Johnson: Quelle est la jurisprudence d'Ottawa?
M. Lesage: Il arrive qu'il ne veut pas voter.
M. Johnson: Ah! ça arrive souvent que c'est ainsi à
Ottawa!
M. Bertrand (Missisquoi): Qui le juge? Le Président?
M. Lesage: C'est le Président.
M. Bellemare: Mais en cas de feu, par exemple, s'il arrive un incendie,
le type est pris, ce n'est pas un certificat médical, ça, ce
n'est pas une délégation de pouvoir.
M. Lesage: Comment, un incendie?
Qu'est-ce qu'il veut dire?
M. Bellemare: Par exemple, quelqu'un subit un incendie, un
désastre dans sa famille...
M. Lesage: C'est une "saprée" maladie!
M. Bellemare: Ce n'est pas une maladie, ça.
M. Lesage: Bien voyons!
M. Bellemare: Ce n'est pas un certificat médical, ça.
M. Lesage: Non, non, non, ce n'est pas comme ça que ça
marche. Supposons, par exemple, qu'un député perd sa femme, il
est évident que ce n'est pas un certificat de médecin...
M. Bellemare: Bien pui, c'est ça.
M. Lesage: ... mais simplement l'Orateur. C'est comme ça que
ça se juge...
M. Bellemare: Force majeure.
M. Lesage: ... les cas de force majeure. Mais enfin, ce que je veux
dire, c'est qu'il faudrait réellement...
M. Bellemare: Ah oui! Ah oui! J'en suis.
M. Lesage: ... à cause des absences injustifiées,
être plus sévère là-dessus.
M. Bellemare: C'est très bien.
M. Hanley: Mr President, first of all, on this article, I give you the
experience of the City Council. If you check up with the City clerk, you will
see that the members of the City Council of Montreal missed to have medical
certificates when they were ill. It is a bad precedent; now, what is official
duties? When I am in the Legislative Assembly here this is a holiday for me,
this is a holiday, sittinq down and listening to debates. When I am at home, in
my office, there are 50 unemployed people or welfare cases lookinq for
problems...
M. Lesage: You are supposed to be here when the House is sittinq.
M. Hanley: Mr President, I just drew to the attention of this House.
This is a bad amendment because it is going to encourage malpractice from
doctors. It has happened before and it could happen aqain.
M. Lesage: It is.. There is no...
M. Hanley: Secondly, I am qoing to state and I am going to...
M. Lesage: On a point of order, Mr Chairman. What I have said is not in
the Act. So there is no amendment to the effect that a medical certificate will
be required. We were just discussing the fact that from now on we should be
much more severe about absenteism from the House. That is all I said. It is not
in the bill.
M. Hanley: On official duties... M. Lesage: We discussed all that. M.
Hanley: I just want to make...
M. Bertrand (Missisquoi): You should make your case to the Speaker of
the House.
M. le Président: Article 4 du bill, adopté. Article 5.
M. Lesage: Article 5. C'est la déduction, c'est ça.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 6.
M. Lesage: C'est pour ceux qui sont nommés ou élus durant
une session.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 7.
M. Lesage: Tout ce qu'il y a de changé, ce sont les montants.
Article 1. Ah! ça, ce sont les $2000 et les $5000. C'est le seul
changement.
M. Johnson: D'accord.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 8.
M. Lesage: Article 9. Bon. Là, nous entrons dans la Loi des
oensions.
M. Bertrand (Missisquoi): La Loi des pensions.
M. Dozois: ... ajouter les conseillers législatifs.
M. Lesage: Ce n'est pas prêt, ça. La consolidation est
commencée en vue de la réfonte des statuts. C'est ce que j'avais
dans les... C'est bien commencé, ça.
Article 1. Les changements, évidemment, sont d'ajouter aux
définitions de l'article 1 ce qu'il faut pour couvrir le cas des
conseillers législatifs. Quant au reste, ce qu'il y a à ajouter,
c'est: a) conseiller législatif. Bon. Et puis, le texte est
changé pour ajouter: "les membres du Conseil législatif". Dans le
cas des membres du Conseil exécutif, de l'Orateur, du Conseil
législatif, du leader du gouvernement et du leader de l'Opposition de ce
conseil, de l'Orateur et de l'Orateur suppléant de l'Assemblée
législative on voit là qu'on ajoute: "le chef de l'Opposition et
les adjoints parlementaires". Le mot "indemnité" comprend aussi "si le
titulaire de la fonction en exprime le désir sur avis adressé au
ministre des Finances, l'indemnité supplémentaire qu'il
reçoit à ce titre particulier..." Puis là, il n'y a rien
de chance par la suite.
Mais là, c'est la partie qui s'applique aux conseillers
législatifs nommés après le 1er juin 1963 parce que ce
sera les mêmes dispositions que pour les députés, comme je
l'ai dit en deuxième lecture.
Article 2. C'est simplement pour changer les mots "Assemblée
législative" par le mot "Législature" de façon à
couvrir les deux Chambres, ajouter les membres de l'Assemblée
législative et les membres du conseil.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. Lesage: Article 10. C'est l'article 3, c'est exactement la même
chose.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 11.
M. Lesage: Voyez-vous à l'article 2, par exemple, on dit: Au cas
où le conseiller législatif ou le député... On
disait: Au cas où le député seulement. L'article 11, c'est
la même chose, l'effet de l'article 4. Au lieu de dire "de chaque
député au crédit de celui qui les a fournies", ce sont les
contributions.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 12.
M. Lesage: L'article 12, c'est l'article 5 de la loi. C'est la
même, oui. C'est simplement pour tenir compte des conseillers
législatifs encore une fois.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 13.
M. Lesage: C'est la même rédaction. L'article 13, c'est
l'article 6. Même chose.
M. Bellemare: L'article 13, M. le Président.
M. Lesage: Bien oui, c'est ça. Aucune pension ne doit
excéder annuellement le montant de l'indemnité
régulière. C'est au moment où il prend sa pension.
M. Bellemare: C'est correct. On me dit
que c'est $10,000.
M. Lesage: C'est-à-dire qu'une pension ne peut pas excéder
$10,000.
M. Johnson: Non, puis il y en a qui... Pardon?
M. Lesage: Une pension ne peut pas excéder $10,000.
M. Johnson: Alors, M. le Président, si... M. Lesage: Plus...
M. Johnson: Le plafond qu'on oose et le seul qu'on pose là, si
nous comprenons bien la loi, c'est...
M. Lesage: C'est le même.
M. Johnson: L'indemnité, le total des indemnités qu'un
député a retirées au moment où il a
siégé en Chambre.
M. Lesage: C'est ça.
M. Johnson: Le plafond, je veux dire, ce n'est pas le plafond au moment
où il est battu...
M. Lesage: Non, non, c'est le montant maximal qu'il a retiré.
C'est ce que ça veut dire.
M. Johnson: Sous forme d'indemnité, à aucun moment de sa
carrière.
M. Lesage: C'est ça, c'est ça.
M. Johnson: Alors, s'il a été député adjoint
parlementaire, c'est le total des indemnités de député
adjoint parlementaire qui établit son plafond.
M. Lesage: Bien oui. Et si on veut lire le deuxième
alinéa, ça veut dire textuellement, dans le cas d'un conseiller
législatif, que tout ce qu'on fait, c'est d'ajouter le cas d'un
conseiller législatif. C'est textuellement, dans le cas d'un
député, dans la loi actuelle.
M. Johnson: Alors, le plafond, il n'y en a qu'un et il varie avec chaque
catégorie.
M. Lesage: C'est ça. Bien plus que ça, avec chaque
individu.
M. Johnson: À part ça aussi. Non, non, le plafond ne varie
pas.
M. Lesage: Bien oui, ça dépend.
M. Johnson: Parce que les uns ont été
députés, d'autres ont été députés
vice-adjoints parlementaires, d'autres ont été
députés plus vice-présidents, députés plus
ministres.
M. Lesage: Très bien, mais ce n'est pas nécessairement par
catégorie puisqu'il y en a qui peuvent avoir été
ministres, députés et ministres alors que les indemnités
étaient moindres qu'elles le sont maintenant, alors c'est
individuel.
M. Johnson: C'est individuel.
M. Lesage: C'est individuel nécessairement. Ah! Il peut y avoir
deux cas semblables, il peut y avoir trois cas semblables, mais c'est
individuel.
M. Johnson: Il y a une catégorie de cas?
M. Lesage: Ah! On n'est pas pour se chicaner sur les mots. Il est cinq
heures moins vingt et il faut que j'aille chez le lieutenant gouverneur.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. Bellemare: Le ministre de la Santé disait par section.
M. Couturier: Section.
M. Lesage: 14.
M. Johnson: 14, c'est correct.
M. Lesage: Bien c'est ce que j'ai expliqué en deuxième
lecture.
M. Bédard (président du comité plénier): 14,
adopté. Article 15.
M. Johnson: 15, c'est pareil, c'est correct.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté, article 16.
M. Lesage: C'est quoi ça? Ah oui! Cela, c'est les deux
Chambres.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 17.
M. Lesage: Si quelqu'un cesse d'être conseiller législatif,
qu'il se fait réélire député, ça arrive.
Cela peut arriver. C'est déjà arrivé au Sénat, le
juge Choquette qui s'était représenté.
M. Johnson: Ils sont rares ceux qui prennent ces risques-là.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté, article 17.
M. Johnson: 17.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 18.
M. Johnson: Très bien. Qu'est-ce qu'on change à 18?
Juste...
M. Lesage: Simplement pour tenir compte des conseillers.
M. Johnson: C'est correct. 19 c'est pareil.
M. Bédard (président du comité piénier):
Adopté, article 19.
M. Johnson: Ce qu'on change c'est... M. Lesage: Pardon.
M. Johnson: Encore là, c'est pour la concordance.
M. Lesage: La concordance, pour les conseillers législatifs
à être nommés et on verra plus loin que les conseillers
législatifs actuels pourront payer pour leur retraite, pour une pension
pour leur veuve éventuelle.
M. Bédard (président du comité piénier):
Adopté, article 20.
M. Lesage: C'est ça, c'est pour les conseillers en fonction.
M. Johnson: Le premier ministre n'a pas peur de vider le conseil avec
ça?
M. Lesage: Non, j'ai des chiffres ici.
M. Johnson: Non, non, mais il y a une partie optionnelle là.
M. Lesage: Oui, oui, mais j'ai des chiffres ici sur la pension que
retireraient les conseillers législatifs et l'encouragement à
quitter quant la pension à recevoir n'est pas très très
forte. J'ai les noms de chaque conseiller avec le montant qu'il recevrait.
M. Johnson: Pour épargner du temps, le premier ministre
voudrait-il...
M. Lesage: Non, il y en a un qui aurait plus que ça.
M. Johnson: ... m'en envoyer une copie.
M. Lesage: Pardon;
M. Johnson: Pour épargner du temps plutôt que de faire
lire, le premier ministre aurait-il objection à m'en envoyer une copie
demain?
M. Lesage: Non, je n'ai pas d'objection, mais c'est parce que je n'ai
pas fait le calcul, on peut dire les chiffres, je vais l'envoyer au chef de
l'Opposition, mais la première colonne, les chiffres qui sont là,
c'est le total des indemnités reçues par chacun et qui pourrait
servir de base. L'on devrait calculer, mais pour la pension à recevoir,
si le chef de l'Opposition veut s'en souvenir, ce serait 4 1/2%, les chiffres
mentionnés ici.
M. Johnson: C'est ça.
M. Lesage: À peu près 4 l/2%; on ne peut pas se tromper
beaucoup.
M. Johnson: Le premier ministre m'en enverra une cooie.
M. Lesage: Oui, oui. Bien c'est 4 1/2%, on ne peut pas se tromper.
M. Bédard (président du comité piénier):
Article 20.
M. Johnson: Article 20, attendez un petit peu.
M. Bédard (président du comité plénier):
14b, 14c.
M. Lesage: Ce sont les conditions que j'ai mentionnées tout
à l'heure. Voyez-vous, tout conseiller, à lie c'est tout
conseiller législatif. Pour les veuves, 14d, voyez-vous, c'est le cas
où le conseiller législatif veut faire compter pour les fins de
sa pension les années durant lesquelles il a été
député à l'Assemblée législative et alors
là, il doit payer pour faire compter ces années-là.
M. Johnson: Est-ce qu'il y a auelques conseillers qui sont dans ce
cas-là?
M. Lesage: Il y en a olusieurs, il y a le président, il y a le
leader du gouvernement, il y a le Dr Paquet, il y a M. Tardif...
M. Johnson: M. Lesage?
M. Lesage: Il y a M. Emile Lesage, c'est un cas spécial;
pardon?
M. Bellemare: Dr Auger.
M. Lesage: Dr Auger, il y a Frank Connors, il y en a plusieurs.
M. Bellemare: L'ancien ministre.
M. Lesage: Oui, oui, le Dr Paquet, je
ne sais pas si je l'ai nommé.
M. Bellemare: Oui, mais comme M. Connors, il n'a pas le droit de faire
partir ça depuis, il faut qu'il parte ça de 1958.
M. Lesage: Ah non! Ah non;
Une voix: Messier.
M. Lesage: Messier, ah non! Non, ils peuvent remonter
indéfiniment, autrement ce n'est pas juste.
M. Bellemare: Même avant l'application de la loi en 1958?
M. Lesage: Cela a été amendé, ça, c'est
disparu pour les députés; on l'a fait disparaître la
barrure de M. Duplessis, la barrière de M. Duplessis qui lui permettait
de couvrir rien que ses amis. Cela permettait de couvrir un très grand
nombre de députés de l'Union Nationale qui avaient une
majorité écrasante à ce moment-là, en 1958; on l'a
fait disparaître parce que c'était injuste.
M. Bédard (président du comité plénier): 20,
adopté. Article..
M. Lesage: Cela ne s'appliquait qu'aux députés qui
étaient députés en 1958, alors ça aurait
empêché le ministre de la Voirie et le ministre des Transports,
par exemple, qui ont été députés de 1952 à
1956, de pouvoir racheter ces quatre années-là, ce n'était
pas juste, on l'a fait disparaître.
M. Johnson: Je pensais, M. le Président, qu'on avait
amendé ça à la session de 1959-60; c'est 1960-61?
M. Lesage: Non, non, mais ce n'était pas juste, c'est
peut-être en, je ne dis pas que c'est moi qui l'ai amendé, c'est
peut-être en 1959-60 qu'on a réalisé l'injustice de
l'affaire, mais je dis que ç'a été changé...
M. Bertrand (Missisquoi): C'est vrai.
M. Lesage: Parce que c'était injuste et je donne deux cas
où ç'aurait été injuste.
M. Johnson: Cela a été changé au même moment
où on a changé...
M. Lesage: Très bien, je ne me chicane pas.
M. Johnson: On a enlevé l'incapacité, par exemple, de
certaines personnes qui recevraient une pension.
M. Lesage: Bien oui, je dis que ça a été
enlevé parce que c'était injuste et puis j'ai donné deux
exemples à l'appui.
M. Johnson: Je pense qu'on a rendu justice en 1959-60 à bien du
monde, a commencer par...
M. Lesage: Oui, oui, tant mieux, je ne suis pas obstineux, il est cinq
heures moins quart.
M. Bédard (président du comité plénier):
Alors, 20, adopté. Article 21.
M. Lesage: Il faut que ça s'applique à la présente
session, c'est clair.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 22, adopté.
M. Bertrand (Missisguoi): Rétroactivité opportune.
M. Bédard (président du comité plénier):
M. le Président, le comité a adopté les
résolutions relatives au bill no 71 ainsi que le bill no 71 avec un
amendement.
Troisième lecture
M. le Président: M. Lesage propose que les résolutions
soient maintenant lues et agréées. La motion sera-t-elle
adoptée? Adopté. M. Lesage propose que l'amendement soit
maintenant lu et agréé. La motion est adoptée?
Adopté. Troisième lecture? Troisième lecture,
adopté.
M. le Greffier adjoint: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
M. Lesage: Numéro 28. Bill no 73 Deuxième lecture
M. le Président: M. Levesque (Bonaventure) propose la
deuxième lecture du bill no 73, Loi modifiant la Loi concernant
l'Exposition universelle canadienne. La motion sera-t-elle adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Je suqgérerais qu'on aille en
comité.
M. le Président: Deuxième lecture, adopté?
Adopté.
M. le Greffier adjoint: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. le Président: M. Levesaue propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme en comité plénier pour
étudier le bill no 73. La motion est adoptée?
Adopté.
Comité plénier
M. Bédard (président du comité plénier):
Bill no 73, article 1.
M. Lesage: J'ai un amendement à apporter à l'article 1,
dont j'ai remis une copie au député de Saint-Jacques - et
ça, c'est à la demande des autorités de la cité de
Montréal et de la compagnie d'exposition, la ville de Montréal -
qui se lirait comme suit: "L'article 4 de la Loi concernant l'Exposition
universelle canadienne est modifié en remplaçant le second
alinéa par ce qui suit: "La cité de Montréal est aussi
autorisée à adopter tout règlement nécessaire pour
l'exécution des dispositions de cet accord et de toute modification qui
pourra y être adoptée, avec l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil, à emprunter les sommes requises
à cette fin et à exécuter, même en dehors de son
territoire et de l'île de Montréal, tous travaux qu'elle juge
nécessaires en vue de l'Exposition universelle canadienne de 1967." Ce
qui règle le cas, évidemment, au point de vue juridiction.
M. Dozois: Juste une seconde, M. le Président, juste une question
qui me vient à l'esprit, "...avec l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil à emprunter les sommes requises
à cette fin", c'est parce que, actuellement, la ville de
Montréal, je crois, est la seule ville de la province qui n'a pas ses
emprunts approuvés par le lieutenant-gouverneur en conseil. Ils sont
seulement approuvés par la Commission municipale.
M. Lesage: Oui.
M. Dozois: Je me demande si, pour qu'il y ait de la
continuité...
M. Lesage: Non. C'est un cas bien spécial; ils vont en dehors de
la ville. Ce n'est pas la même chose ici; ils sortent de la ville. Ils
vont emprunter pour des dépenses à faire en dehors de la ville.
Alors, je crois que dans les circonstances...
M. Dozois: Mon point était tout simplement, M. le
Président, d'ajouter... J'estime qu'il faut que le lieutenant-gouverneur
en conseil, pour ce cas spécial, approuve les emprunts, mais pour qu'il
y ait de la continuité à la Commission municipale dans les
dossiers de la ville de Montréal.
M. Lesage: Très bien. Je comprends ce que le député
veut dire; avec l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil et de la
Commission municipale.
M. Bédard (président du comité plénier):
Cela, c'est un nouvel article.
M. Lesage: Oui et l'article 1 devient l'article 2.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 1, adopté; l'article 1 du bill devient l'article 2.
M. Johnson: Oui.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 3, adopté.
M. Johnson: Gros bill, gros discours.
M. Bertrand (Missisquoi): Meilleur discours.
M. Lesage: Je voudrais bien que l'on comprenne qu'il y a eu des
discussions au sujet du bill entre les députés des deux
côtés de la Chambre.
M. Johnson: M. le Président, oui, je serais malheureux si j'avais
donné cette impression-là. Tous ces problèmes-là
ont été longuement discutés.
M. Lesage: C'est ça.
M. Johnson: Et étudiés: même le bill que nous avons
passé tantôt, ligne par ligne, et le bill que le ministre vient de
présenter.
M. Levesque (Bonaventure): D'ailleurs, ça complète le bill
no 35 qui a tout été discuté.
M. Johnson: Très bien.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. le Président le comité a adopté le bill no
73.
Troisième lecture
M. le Président: Troisième lecture? Avec l'amendement, M.
Levesque propose que l'amendement soit maintenant lu et
agréé.
M. Johnson: C'est ça.
M. le Président: Adopté. Troisième lecture,
adopté.
M. le Greffier-adjoint: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
Bill no 72 Deuxième lecture
M. le Président: M. Hamel (Saint-Maurice) propose la
deuxième lecture du bill no 72, Loi modifiant la Loi des accidents du
travail.
M. Hamel (Saint-Maurice): Appliquant la loi, je ne vois pas
l'utilité de prolonger le débat à ce moment-ci.
M. le Président; La loi parle par elle-même.
Adopté?
Une voix: Adopté.
M. le Président: Motion de deuxième lecture
adoptée? Adopté.
M. Hamel propose que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre
se forme en comité Dlénier pour étudier le bill no 72.
La motion est-elle adootée? Adopté.
Comité plénier
(M. Bédard (président du comité plénier):
Bill no 72, article 1.
M. Hamel (Saint-Maurice): II s'aqit de réduire de cinq à
trois jours la période d'attente pour que l'accident soit
compensable.
M. Bellemare: En 1955, l'Union Nationale avait pris de huit à
cinq.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 1, adopté. Article 2.
M. Bellemare: L'article 2, M. le Président, c'est un article oui,
je pense, reporte à 18 mois maintenant la période pour le travail
en dehors de la province.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il y a eu des
ententes entre les autres provinces à ce sujet-là?
M. Hamel (Saint-Maurice): II y a certaines provinces avec qui nous avons
des ententes. Je ne peux pas les détailler, mais il y a certaines
provinces avec qui nous avons des ententes. Le but de cet article-là,
c'est que vous avez des gens de Hull, par exemple, qui, à un moment
donné, éventuellement, vont avoir des travaux assez
considérables dans la province de l'Ontario. Alors, au lieu d'être
six mois, c'est 18 mois.
M. Bellemare: Vous avez le cas d'une ville de frontière,
Détroit, par exemple, avec la province de Québec, une ville des
Etats-Unis, qui est limitrophe avec le Québec.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 2.
M. Bellemare: Une minute, une minute. Pas trop vite, s'il vous
plaît.
M. Hamel (Saint-Maurice): Actuellement, nous avons des pourparlers avec
l'Ontario. On a une entente avec l'Ontario et des pourDarlers avec l'Alberta et
la Colombie-Britannique.
M. Bellemare: Mais avec les États-Unis?
M. Hamel (Saint-Maurice): Avec les États-Unis, non.
M. Bellemare: Pourquoi?
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est un peu plus difficile parce que ca
relève du droit international.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article? adopté. Article 3.
M. Bellemare: M. le Président, l'article 3, maintenant les
membres d'une famille, je comprends, vont pouvoir retirer compensation pour
plus d'un accident.
M. Hamel: L'article 11 prévoyait certaines formalités
particulières pour que...
M. Bellemare: Pourvu qu'il soit sur la liste de oaie au moment du
dépôt.
M. Hamel (Saint-Maurice): On enlève ces conditions-là. On
les met exactement sur le même pied que les autres employés oarce
que nous considérons qu'il n'est oas juste qu'un accidenté
subisse un préjudice oar suite de la négliqence de son employeur
qui est un parent ou de son imprudence.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 4, adopté.
M. Bellemare: L'article 4, là, M. le Président, si je lis
bien la loi, on est obligé de faire rapport dans les huit jours.
Maintenant, ce sera dans les deux jours ouvrables.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est ca.
M. Bellemare: On applaudit à tour de bras. C'est un amendement
qui ressemble énormément au biculturalisme qui, à cause de
l'importance de certaines compaqnies qui sont de lanque anglaise, va rendre
énormément service aux employés qui vont avoir le rapport
fait en français.
Maintenant, dans cet amendement-là, il
y a aussi, je pense, l'obligation de l'employeur de remettre...
M. Hamel (Saint-Maurice): Une copie.
M. Bellemare: ...à chaque accidenté, dans sa langue, un
rapport officiel qui va éviter sûrement des retards, mais qui va
donner la certitude que son accident a été rapporté. Parce
que je ne voudrais pas blâmer la Commission des accidents du travail,
mais en particulier dans le Nord-Ouest québécois, il y en a des
compagnies minières qui ont joué et le président de la
Commission des accidents du travail, je pense, est au courant de certaines
compagnies qui ont mis sous le bureau bien des réclamations et qui ont
causé des préjudices extraordinaires aux mineurs; je suis heureux
de cet amendement-là qui répond à un besoin.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. Gabias: M. le Président, quelles sanctions sont prévues
au cas où l'employeur fait défaut de se conformer aux
amendements?
M. Hamel (Saint-Maurice): Il y a une disposition.
M. Gabias: Oui, mais est-ce que c'est une disposition
générale?
M. Hamel (Saint-Maurice): Je pense que c'est $50 par jour. Je pense
qu'il...
M. Gabias: Si c'est la disposition générale, c'est
très bien.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 2.
M. Hamel (Saint-Maurice): Non. Il y a une sanction prévue par la
loi pour celui qui fait défaut.
M. Gabias: Cela devient très important. Évidemment, c'est
la commission seule qui a les pouvoirs de poursuivre le contrevenant et il
arrive très peu souvent que la commission intente des procédures.
Ce droit de l'employé devient souvent illusoire
précisément parce que la commission n'entreprend pas des
procédures contre les contrevenants. Alors, j'attire l'attention du
ministre sur ce point. Je sais que dans bien des cas, il y a eu retard parce
que l'employeur négligeait de faire tenir le rapport de l'accident
à la commission. Il y a également souvent retard parce que le
médecin tarde à faire parvenir son rapport médical
à la commission. Et le puni est toujours l'employé. Alors,
j'attire l'attention de ce comité: il s'agirait seulement d'un peu plus
de vigilance pour que bien des cas pénibles soient évités
et que l'accidenté ait un droit et ce droit, il devra en
bénéficier le plus tôt possible après son accident.
Je crois que la seule façon, M. le Président, d'assurer que la
Loi de la Commission des accidents du travail fonctionne avantaqeusement et
sans délai en faveur de l'employé, ce serait qu'il y ait des
sanctions rigoureuses de prévues dans le cas d'omission.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 5.
M. Gagnon: Un instant. Évidemment, j'abonde dans le même
sens que mon collègue, M. Gabias. On a tous constaté qu'il y a
bien des cas qui sont en retard à la Commission des accidents du
travail. Je ne dis pas que c'est la faute de la commission. Au contraire, je
crois que c'est celle de l'employeur. Je me demande s'il n'y aurait pas
possibilité de s'occuper dès le début de l'accident, si
c'est un cas qui relève de la Commission des accidents du travail,
quitte après à payer une rémunération qui
n'égalerait pas la rémunération qui serait fixée,
mais une moindre rémunération. La plupart des accidentés
sont des pères de famille et ce sont des journaliers qui sont
habitués à recevoir leur paie à toutes les semaines, tous
les quinze jours ou tous les mois et, dans plusieurs cas, ça va
jusqu'à trois mois et six mois avant de recevoir un sou de la Commission
des accidents du travail. Alors, je crois qu'il y a une lacune et c'est pour
ça que je désire attirer l'attention de l'honorable ministre afin
de la combler d'une façon ou d'une autre. Puis, quand il y a retard
surtout de la part des campagnies, eh bien, que les sanctions soient
appliquées.
M. Hamel (Saint-Maurice): Voici. Il arrive certains retards, mais une
chose est certaine. C'est que la Commission des accidents du travail ne peut
pas deviner l'accident. Dès qu'elle a le rapport de l'accident où
le médecin atteste que l'employé a perdu du temps, plus de cinq
jours dans le temps et plus de trois jours en vertu de la nouvelle loi,
immédiatement la commission lui fait une avance. Il arrive qu'il y ait
des retards à certains moments...
M. Gabias: Non, non.
M. Bernatchez: Deux ou trois mois.
M. Hamel (Saint-Maurice): S'il y a des délais de deux ou trois
mois, ce n'est pas la commission qui retarde. C'est parce que, à un
moment donné, le rapport médical n'a pas été
envoyé, n'a pas été envoyé à la bonne place
ou il n'est cas parvenu. Souvent aussi,
c'est ce qui arrive pour le rapport de l'accident. Maintenant, nous nous
sommes demandé comment on courrait faire pour exiger que le rapport
médical arrive dans tel délai. On a examiné ça
sérieusement et nous n'avons pas trouvé un moyen de sanction
contre le médecin qui négligerait à un moment donné
d'envoyer son rapport. À ce moment-là, la seule chose qu'on
pourrait faire, ce serait de dire: On ne vous paiera pas. Mais quand le
médecin ne fait qu'un examen, souvent il préférerait ne
pas avoir d'honoraires pour ne pas faire son rapport. Cela c'est le choix de
l'accidenté.
M. Gabias: Oui, sur ce point, M. le Président. Je suggère
que lorsqu'il s'agit d'un rapport non présenté par le
médecin, soit parce qu'il a trop d'ouvrage, soit parce qu'il est
négligent, la commission devrait ou pourrait appeler le médecin
ou la secrétaire du médecin afin de savoir si vraiment cet
accidenté s'est rendu subir son examen ou a été
soigné par le médecin. On éviterait ainsi, M. le
Président, énormément de cas pénibles. Je ne veux
pas blâmer les médecins en particulier, mais je recois toutes les
semaines des accidentés du travail qui ont à se plaindre des
délais. Je ne veux pas mettre la faute sur la commission. Très
rarement -je le dis avec plaisir à ce comité - il est très
rare que c'est la faute de la commission et je veux ici faire l'éloge,
pas du ministre, mais du personnel de la commission. Franchement, ils
remplissent très bien leur devoir, mais à cause du défaut
de l'employeur ou à cause du défaut du médecin, il arrive
que l'employé est puni alors qu'il ne le devrait pas. Alors, je
suggère ceci, M. le Président: si c'est la faute du
médecin, quelle que soit la raison à ne pas faire parvenir son
certificat médical, qu'un enquêteur de la commission communique
avec le bureau du médecin pour savoir si oui ou non l'employé a
subi son examen et ainsi la commission ne sera pas frustrée de son
argent et l'employé ne sera pas privé des compensations
auxquelles il a droit.
M. Bellemare: D'ailleurs, M. le Président, si le ministre me le
permet, je trouve que mon collègue de Trois-Rivières et le
député de Gaspé-Nord ont parfaitement raison parce que,
tout à l'heure, dans l'article 3 concernant l'article 49 de la Loi des
accidents du travail, on va justement causer un préjudice grave aux
ouvriers en permettant au médecin de ne plus envoyer de rapport à
l'employeur.
Cela va venir. On l'enlève cette année.
M. Hamel (Saint-Maurice): On va voir ça.
M. Bellemare: C'était déjà une garantie sommaire,
mais ce n'était qu'une garantie déjà pour l'employé
d'avoir au moins un rapport qui est envoyé à son employeur. Dans
l'article 9, quand on va amender l'article 49, on va enlever
complètement ça et on dira: "Le médecin n'est plus
obligé d'envoyer à l'employeur une copie de son rapport."
À l'article 8, on en parlera.
M. Hamel (Saint-Maurice): M. le Président en fait, il arrive
souvent que la Commission des accidents du travail communique avec le
médecin. Comme je dis, la commission ne peut pas devirer qu'il y a un
accident à Saint-Népomucène-les-Bains.
M. Bellemare: On va remédier à cela par le fait
même, cette année, puisqu'il va y avoir une copie à
l'employé dès l'accident.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, mais c'est possible que l'employé,
lui, n'envoie pas sa formule. Il se dit: "C'est le patron qui va envoyer ma
formule." C'est possible ça.
M. Bellemare: Ce n'est pas à l'employé. Il va en avoir une
copie.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, il va avoir sa copie, mais ce n'est pas
lui...
M. Bellemare: Mais c'est l'employeur qui va l'envoyer.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je comprends. Seulement il y a des employeurs
qui retardent pour l'envoyer et il y a des médecins qui retardent. Ce
qui arrive souvent, c'est...
M. Bellemare: Oui, mais ça va être une preuve, à ce
moment-là. justement si I'employé a en main sa copie qu'il a
reçue de son employeur, dans quinze jours. Cela va être une preuve
que l'accident est arrivé. Mais là ou je sais qu'il y avait une
preuve, une garantie additionnelle, c'est quand le médecin, lui,
était obligé par la loi d'envoyer une copie de son rapport
à Ia compagnie.
M. Hamel (Saint-Maurice): On va voir ça un peu plus loin. Mais
voici ce que je veux dire. Avant de se plaindre directement à la
commission, I'employé ne fait pas ça du jour au lendemain. Il
attend parfois trois ou quatre semaines avant de se plaindre. Il se dit: "J'ai
eu un accident." Alors, il est arrêté de travailler et il attend
trois ou quatre semaines souvent avant de se plaindre. Or, du moment qu'il se
plaint, la Commission des accidents du travail fait son enquête: "Est-ce
vrai qu'ii a eu un accident?" Elle fait venir le dossier. S'il manque quelque
chose dans le dossier, elle communique avec l'employeur. Mais si dans le
dossier, dès ce moment-là, l'on montre
qu'il y a eu une perte de temps pendant un certain temps, la commission
fait des avances, quitte à régler quand viendra le temps
définitif.
M. Gaqnon: Oui, M. le Président mais simplement une suggestion,
si vous voulez. Je ne sais pas si l'employeur avait, supposons, la formule du
rapport médical ainsi que la formule qui donne les gains de
l'accidenté, douze mois précédant l'accident. Alors,
dès qu'il y a un accident, la famille va chercher la formule et elle la
donne au médecin - la famille est intéressée
évidemment - et elle le presse de la compléter. Je crois que ce
serait une solution pour... En tant que Commission des accidents du travail,
quand on attire l'attention de la commission sur tei cas, elle fait diligence
et c'est magnifique; il faut la féliciter à ce
sujet-là.
M. Bellemare: L'article 5, M. le Président. Je trouve que le
gouvernement... On avait autrefois, en 1956, je pense, augmenté
l'allocation pour les décès de $200 à $400. Cette
année, on l'augmente à $600. Le ministre connaît les cas de
misère, les cas de détresse, les cas difficiles à
régler, pour $600, chez un entrepreneur de pompes funèbres. C'est
réellement minime. Je pense que le ministre devrait leur accorder au
moins $750 parce qu'il y a tous les autres services d'ambulance et ces
choses-là qui ne sont pas compris. Il y a bien l'allocation qu'on leur
donne en surplus, mais en ce qui concerne spécialement les entrepreneurs
de pompes funèbres... Aujourd'hui, un service de maison quelle qu'elle
soit, en bas de $750, d'après les informations que j'ai prises en fin de
semaine, on me dit que c'est quasiment ridicule avec le taux de l'argent.
M. Hamel (Saint-Maurice): M. le Président, le taux fixé
à $600 pour les frais funéraires est le double du taux le plus
élevé payé par n'importe quelle commission des accidents
du travail dans la province de Québec. C'est le double. Maintenant, il y
aurait peut-être lieu, plutôt que d'augmenter à $750, de
demander aux entrepreneurs de pompes funèbres si à $750 il n'y a
pas une certaine exagération.
M. Bellemare: Le ministre pourra faire son ouvrage. Maintenant, à
cet article-là aussi...
M. Gabias: Surtout à Shawiniqan.
M. Hamel (Saint-Maurice): D'ailleurs, ils se battent pour les avoir
à $600.
M. Bellemare: M. le Président, à cet article-là
aussi on ajoute...
M. Gabias: Est-ce que le ministre veut faire du patronage avec
ça?
M. Bellemare: ...après "les enfants invalides", à
l'article 7 du paragraphe 7, on ajoute un 7a. Celui, par exemple, de pourvoir
à un paiement d'une rente à un enfant tant qu'il sera à
l'école. Mais dans la loi elle-même des accidents de travail le
mot "école" n'est pas défini. Cela va être à
l'école jusqu'à quel âge et combien de temps?
M. Hamel (Saint-Maurice): Ah!
M. Bellemare: Si, à un moment donné, Quelqu'un
décide d'aller à l'école ou aux grandes-études, de
parfaire ses études après 22 ans, 23 ans...
M. Hamel (Saint-Maurice): On va le payer tout le temps.
M. Bellemare: Ou 30 ans s'il se spécialise.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien voici. Le but de cet amendement, c'est .
de permettre aux orphelins, à la suite d'un accident du travail, de
pouvoir poursuivre leurs études.
M. Bellemare: Je comprends ça.
M. Hamel (Saint-Maurice): Actuellement, c'est jusqu'à 18 ans.
M. Bellemare: $35.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'était $25 si la mère vivait,
$35 s'ils étaient orphelins de père et de mère. Ce que
nous voulons par cette loi, c'est que la Commission des accidents du travail
continue de payer la rente à l'enfant tant...
M. Bédard (président du comité plénier): M.
le Président le comité n'a pas fini de délibérer et
demande la permission de siéger de nouveau.
M. le Président: Quand siégera-t-il? Même
séance.
M. le Président: Faites entrer le messager.
M. l'huissier de la verge noire: M. le Président, c'est le
désir de Son Excellence le lieutenant-gouverneur que les honorables
membres de cette Chambre se rendent immédiatement à la salle du
Conseil législatif.
The Honourable the Lieutenant-Governor desires the immediate attendance
of the Members of this Honourable House in the Legislative Council Chamber.
(Reprise de la séance)!
M. le Président: La Chambre est de nouveau en comité
plénier.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 5, adopté?
M. Hamel (Saint-Maurice): Alors, dans le cas de l'article 5, M. le
Président pour ce qui est des écoles, ça va permettre
à la commission, ça va obliger la commission de payer tant que le
type suivra assidûment les cours à l'école. S'il va
à l'université, il va être payé
régulièrement.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre ne pourrait pas prendre le
même principe qu'on a, par exemple, dans la Loi de l'impôt sur le
revenu? Quant aux paiements de l'impôt sur le revenu, il y a une clause
qui dit, par exemple, qu'après un certain âge, ça devient
imposable.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bon, j'aime mieux laisser ça à
la commission; si le type est toujours dans la même classe, la commission
verra, à ce moment-là, ce qu'il fera. Et s'il y a des abus -
c'est pour permettre d'être le plus large possible - s'il y en a qui sont
rendus à 50 ans... Un enfant qui continuerait d'aller à
l'école jusqu'à 50 ans, j'ai bien l'impression que la Commission
des accidents du travail soulignerait ce fait anormal. S'il y a lieu, à
ce moment-là, de modifier la loi, on la modifiera; mais en attendant, on
veut la mettre la plus large possible.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 6?
M. Bellemare: Alors, je comprends, M. le Président, que cet
article mentionne deux choses bien distinctes: d'abord, l'incapacité
temporaire et celle-là dont il est question dans la loi et qui,
après cing ans, peut être révisée sur le
barème de l'aggravation, selon l'échelle de salaires. Quant
à l'invalidité permanente, elle n'est pas touchée,
celle-là, elle n'est pas reprise.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ah oui; Voici. Il y a deux cas qui peuvent se
présenter là; il y a d'abord le cas d'une incapacité
temporaire. Alors, s'il y a une aggravation, si on suppose, par exemple, que
l'accidenté avait une incapacité de 10%, disons, et qu'au bout de
cinq ans son incapacité, au lieu d'être de 10%, arrive à
50%, il y a une aggravation de 40%. Alors, cette aggravation de 40%, au lieu
d'être calculée comme la loi actuelle le prévoit, suivant
le salaire ou la rémunération au moment de l'accident, sera
calculée suivant la rémunération au moment où
l'aggravation a été admise par la Commission des accidents du
travail, s'il y a eu des augmentations de salaire depuis ce temps, à la
condition, évidemment, que le salaire soit plus élevé. Si
le salaire est moins élevé au moment de l'aggravation qu'au
moment de l'accident, c'est le salaire au moment de l'accident, mais si le
salaire est plus élevé au moment de l'aggravation, c'est le
salaire au moment de l'aggravation qui sert de base pour l'incapacité
temporaire.
Quant à l'incapacité permanente, c'est la même
chose, c'est-à-dire que si l'employé a eu une incaoacité
permanente de 10% au moment de son accident, sa rente est basée sur le
salaire qu'il retirait au moment de l'accident. Au bout de cinq ans,
l'incapacité permanente est aggravée parce qu'elle n'est pas
partielle, mais totale. Et. même partielle, l'incapacité
permanente, à ce moment-là, si elle est augmentée de 10%,
alors, la commission fixera l'augmentation de la rente sur le salaire au
moment...
M. Bellemare: ... qu'il gagnait...
M. Hamel (Saint-Maurice): Non, non, au moment de l'aggravation.
Seulement, elle déduira ce qu'il retire déjà en vertu de
la décision qui a été rendue au moment de l'accident. Mais
au moment de l'accident, il avait 10% d'incapacité, sa rente a
été basée sur 10% d'incapacité, disons, sur un
salaire de $25 par semaine; au bout de cinq ans, l'aggravation - ça
crée une incapacité permanente de 50% - de 50%, à ce
moment-là, va être établie suivant le salaire au moment de
l'aggravation, mais on va diminuer ce qu'il reçoit déjà en
vertu de la première décision.
M. Bellemare: S'il en retire $20, il y en avait déjà $12,
il aura $8 de plus.
M. Hamel (Saint-Maurice): Il aura $8 de plus, calculé sur le
salaire au moment de l'aggravation.
M. Bellemare: Mais ce que je comprends mal, le ministre va me
l'expliquer. J'espère qu'il va trouver la réponse juste. Comment
se fait-il qu'il peut y voir une incapacité temporaire qui peut durer
cing ans?
M. Hamel (Saint-Maurice): Cela peut arriver.
Elle est réglée...
M. Bellemare: Elle est réglée: au-dessus de 10%, elle est
réglée comptant.
M. Hamel (Saint-Maurice): On met un délai de cinq ans.
M. Bellemare: Dès qu'elle devient
réglée au-dessus de 10%, ça devient une
incapacité permanente pour la commission.
M. Hamel (Saint-Maurice): Pas nécessairement.
M. Bellemare: Bien, elle n'est plus considérée comme une
incapacité permanente parce que, au moment de l'accident, d'abord, il y
a l'incapacité temporaire qui se paie, par exemple, pour une
période de temps X, qui se chanqe, à un moment donné,
à 75% pour une période de deux mois et puis, après, de 50%
pour une période d'un mois et demi. Après vient la fixation du
taux. À ce moment-là, on établit une rente ou bien on le
paie comptant si c'est au-dessus; si c'est en dessous...
M. Hamel (Saint-Maurice): Si c'est moins de 10%.
M. Bellemare: Si c'est au-dessus, on lui établit une rente
mensuelle avec révision au bout d'un an ou de 19 mois selon le cas. Mais
elle devient, à ce moment-là, une incapacité permanente et
on ne peut pas dire, je pense, dans la loi, qu'après 5 ans, une
incapacité temporaire existe. C'est ça que je ne ne comprends
pas, qu'on puisse... Là, il y a deux choses bien distinctes. On peut,
d'après la loi, sur une aggravation, après cinq années,
rouvrir un dossier et le payer, au moment où on rouvre le dossier, cinq
ans plus tard, sur le salaire qu'il gagne et si c'est une incapacité
permanente, on peut rouvrir le dossier aussi après cinq ans, mais il est
pavé, s'il y a eu augmentation, d'après les gains qu'il
avait.
M. Hamel (Saint-Maurice): À condition que la loi paie une
aggravation.
M. Bellemare: Oui, oui, j'admets ça. Mais ce que je ne comprends
pas, c'est comment la loi peut dire qu'après cinq années il y a
encore, il subsiste encore une incapacité temporaire. Cela, je ne
comprends pas ça.
M. Gabias: Si le président me permet, l'article 6, dont il s'agit
ici, ne couvre que l'incapacité temporaire lorsqu'il y a aggravation et
qu'une personne est obligée de cesser de travailler dû à
cette aggravation. Le calcul, te! que décrit par le ministre, se fait
uniquement pour l'incapacité temporaire. En ce qui concerne
l'incapacité permanente qui va... s'il reprend un jour le travail, nous
allons retomber avec l'évaluation lors du premier accident et non pas...
Bien, c'est ce que l'article dit.
M. Bellemare: L'article 2.
M. Gabias: Je comprends que le ministre ne veut pas ça. S'il ne
veut pas ça, il va être obligé d'amender et de corriger son
article tel qu'il nous le soumet. Il peut y avoir, quant à ces
indemnités... Parce qu'il y a eu aggravation, on va pouvoir calculer ces
compensations sur le salaire plus élevé qu'il recevait au moment
de l'aggravation mais ça, c'est pour l'incapacité temporaire
seulement. Ce n'est pas pour l'incapacité permanente et je sais que le
ministre veut couvrir l'incapacité permanente également en tenant
compte de l'augmentation du salaire de l'employé, mais l'article ne le
prévoit pas et le député de Champlain a parfaitement
raison.
M. Bertrand (Missisquoi): Voici, M. le Président l'article 2 dit
ceci: Quand cette aggravation cause une incapacité permanente,
l'indemnité est basée sur les gains précédant
l'aggravation.
M. Bellemare: Précédant l'aggravation. Tandis que l'autre,
c'est à l'époque, certainement. Il y a une différence
énorme.
M. Gabias: Non, non. On sait que le ministre veut ça. Mais il va
falloir que son amendement couvre ce cas-là.
M. Bellemare: Dans le premier cas, il est question d'indemnité
relative à l'incapacité temporaire basée sur les gains du
réclamant à l'époque de l'aggravation comme s'il
s'agissait d'un nouvel incident mais payée après cinq ans, s'il
est ouvert de nouveau, sur les prix, les taux d'aujourd'hui.
M. Hamel (Saint-Maurice): La raison de la différence entre les
deux textes est celle-ci: pour ce qui concerne l'incapacité temporaire,
on se base sur les salaires des quatre semaines précédant ou
l'accident ou l'aggravation. C'est pour ça qu'on dit "à
l'époque de l'aggravation". Quand il s'agit de fixer une
indemnité permanente, là, on se base sur les articles 37, 38, 39,
on se base actuellement sur les douze mois précédant l'accident,
mais en vertu de la loi, on se basera sur les douze mois
précédant l'aggravation. En ce qui concerne l'aggravation, la
rente augmentée par l'aggravation de l'incapacité...
M. Bertrand (Missisquoi): Excédant... M. Hamel (Saint-Maurice):
C'est clair.
M. Bellemare: M. le Président d'abord, le ministre va me
répondre à ceci: Est-ce qu'il y a des incapacités
temporaires après cinq ans? Est-ce que ça existe encore?
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien, c'est possible, ça. Seulement,
nous mettons cinq ans.
M. Bellemare: Des incapacités temporaires après cinq
ans.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien, c'est possible parce que c'est
révisé autrement...
M. Bellemare: Je sais qu'il ne peut pas y en avoir après cinq
ans. La commission rappelle au bout d'un mois, d'un an ou de 18 mois et fixe
d'une manière permanente sa rente. Il ne peut pas y avoir
d'incapacité...
M. Hamel (Saint-Maurice): Voici, pour comprendre pourquoi nous mettons
le terme de cinq ans là.
M. Bellemare: C'est pour couvrir les pensions permanentes, les rentes
permanentes. C'est exclusivement pour ça. Exactement.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ce n'est pas ça qui est le but; le but
des cinq ans, c'est pour ne pas changer la base de calcul à tout bout de
champ, à tous les six mois ou même à tous les ans. Nous
changeons la base parce que d'une année à l'autre...
M. Bellemare: Oui, je comprends.
M. Hamel (Saint-Maurice): Généralement, le salaire varie
disons de 3% à peu près. Alors, on ne veut pas changer tout le
temps la base de l'indemnité quand la différence n'est pas plus
considérable que ça. Mais dans l'espace de cinq ans, il peut y
avoir une différence assez considérable, qui vaut la peine et
c'est pour ça qu'on se dit que c'est après cinq ans qu'on pourra
changer la base de calcul. Cela ne veut pas dire qu'on va attendre cinq ans
pour réviser le cas.
M. Bellemare: Le ministre parle actuellement de salaire. L'article parle
d'aggravation de la maladie. Bien oui, pour rouvrir un dossier après
cinq ans, c'est quand il ne sera plus capable de prouver qu'il y a eu
aggravation de la maladie et pour qu'il y ait un montant supplémentaire
d'accordé. C'est la différence. Même si le ministre dit que
c'est 3% sur les années précédentes, il y a aggravation de
la maladie. C'est là; si c'est prouvé, les taux seront
fixés sur les gains que va faire l'ouvrier à ce moment-là,
sur ce qu'il va gagner. Mais ce que je ne m'explique pas, c'est que dans la
loi, il y ait une indemnité temporaire après cinq années.
Cela, je ne me l'explique pas.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien l'aggravation, ça peut être
temporaire.
M. Bellemare: Pas cinq années.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien oui, mais l'aggravation, la raison
pourquoi on met cinq ans, c'est pour n'être pas, l'accidenté peut
faire réviser son cas n'importe quand, à peu près
n'importe quand.
M. Bellemare: Oui, oui, c'est correct, ça. Oui, oui, mais le
ministre le sait...
M. Hamel (Saint-Maurice): Une minute, je vais finir mes explications.
Pendant cinq ans, à n'importe quel moment, l'accidenté peut faire
réviser son cas, mais si l'accidenté veut faire réviser
son cas a la suite d'une aggravation et veut que son indemnité
résultant de l'aggravation soit calculée sur le salaire au moment
de l'aggravation, pour ce coin là particulier, il faudra que ça
vienne après cinq ans.
M. Gabias: Pourquoi ça après cinq ans?
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien, je l'ai dit tantôt, c'est parce
que la commission ne veut pas réviser chaque fois qu'il y aurait un cent
d'augmentation. La commission ne veut pas réviser toutes ses
décisions.
M. Gabias: Mais, vous ne croyez pas que ça pourrait être
injuste dans bien des cas, M. le Président.
Cinq ans, je trouve que c'est un délai qui est assez long et il y
a toujours moyen de faire rouvrir l'enquête, ça je comprends
cela,. M. le Président, mais l'accidenté ne
bénéficiera pas, à ce moment-là, de l'augmentation
de ses indemnités s'il a un salaire actuel supérieur à
celui qu'il avait au moment de l'accident. Alors tous les cas où il y
aurait aggravation avant cinq ans, ils ne bénéficieraient pas,
même s'il y a eu une augmentation de salaire, des avantages de cet
amendement là. Cela ne viendra qu'après cinq ans. Je crois que
cinq ans, je le suggère, M., le Président, est un délai
trop éloigné de la date de l'accident. Je pense qu'il serait
à l'avantage, et c'est dans l'esprit je pense bien de la commission et
de ce comité, qu'on fixe trois ans: cela me semblerait un délai
bien suffisant. Il y a peut-être bien des cas exceptionnels qui
pourraient...
Une voix: On va y penser.
M. Gabias: ... mais cinq ans, je trouve que c'est assez long.
M. Hamel (Saint-Maurice): On va y penser.
M. Gabias: D'ailleurs, il y a seulement trois ans qu'on voit les gens
d'en face puis on trouve ça long.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je comprends, je comprends,
accoutumez-vous,
ça va durer longtemps.
M. Gabias: Trois ans, trois, ans.
M. Hamel (Saint-Maurice): Seulement ça ne sert à rien de
décider ça à ce moment-ci,
M. Bellemare: Cela va être un vrai accident de travail.
M. Hamel (Saint-Maurice): Cette aggravation.
Une voix: 6, adopté.
M. Bellemare: M. le Président, je voudrais demander au ministre
simplement s'il pourrait demander au président combien il y a
d'accidentés qui bénéficient actuellement pour deux ans
d'indemnités temporaires? Il n'y en a pas, il n'y en a presque pas.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 10, adopté.
M. Bellemare: L'article 7, M. le Président je voudrais dire au
ministre, en vertu de l'article 41, là on met la base de salaire de $15
par semaine, le montant de la compensation à laquelle l'ouvrier a le
droit, à $25.
M. Hamel (Saint-Maurice): Minimum.
M. Bellemare: Minimum. Seulement, il y a le paragraphe 2 de cet article
qui dit par exemple que si le salaire hebdomadaire de l'accidenté est
inférieur à ce montant, et ça peut arriver dans bien des
cas, l'indemnité est égale au salaire.
M. Hamel (Saint-Maurice): Certain.
M. Bellemare: Mais supposons, qu'il y a un accidenté qui a une
pension, par exemple, du minimum seulement; il avait un salaire dans le temps
de $18 par semaine, alors il ne pourra pas avoir plus que $18 par semaine.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ah! mais non!
M. Bellemare: Mais là, vous allez sûrement avec cet
article-là rejoindre bien du monde, sûr, mais ii y en a plusieurs
qui ne l'auront pas.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien oui, je comprends, mais seulement, on
admettra tout de même que la Commission des accidents du travail n'est
pas pour payer plus que le salaire que le gars gagnait. On n'est pas...
M. Bellemare: Dans bien des cas, ce sont justement ces petits-
là, qui ont été estropiés, qui ont le plus besoin;
si le ministre faisait un relevé il n'en trouverait peut-être pas
des centaines, mais il en trouverait quelques-uns.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, mais actuellement, le bonhomme qui gagne,
le minimum est de $15, alors, supposons qu'il gagne $20 par semaine
actuellement, supposons qu'il gagne $20 par semaine, en vertu de la loi
actuelle, il a droit seulement à $15 parce que la loi dit que c'est 75%.
Alors, on se dit, nous autres, avec la loi actuelle, le gars qui gaqne $20 par
semaine...
M. Bellemare: Il n'aura pas le droit à plus que $20...
M. Hamel (Saint-Maurice): Il va avoir droit à $20; aujourd'hui il
a droit à $15, et puis demain il aura droit à $20 par semaine;
alors, c'est une augmentation appréciable. Oui, mais c'est un faux
principe, à mon sens c'est un faux principe de donner une prime.
M. Bellemare: Ah non!
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien, supposons par exemple que le gars
travaille et gagne $25 par semaine, si demain, étant accidenté,
on lui paie $30 par semaine...
M. Bellemare: Oui, mais si le ministre faisait le relevé, il n'en
trouverait peut-être pas des centaines, ce serait pour rendre justice
à ces petits qui n'ont peut-être pas...
M. Lesage: On va voir à l'expérience combien de cas vont
exister.
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien oui.
M. Bellemare: Oui, mais ça existe déjà, ça y
est dans les rapoorts des accidents du travail.
M. Lesage: On va le voir a l'expérience.
M. Bédard (président du comité plénier): 7,
adopté. Article 8...
M. Bellemare: Le 8, là, M. le Président, je m'oppose
à ça avec toute la vigueur possible.
M. Lesage: Je pensais que vous étiez pour le bill.
M. Bellemare: Ah oui! Je suis pour le bill, certains principes du bill
sont bons, il y a des amendements qui font certainement l'affaire de la classe
ouvrière...
M. Hamel (Saint-Maurice): Mais peut-être que si je donnais une
explication au député de Champlain ça simplifierait.
M. Lesage: C'est bien favorable.
M. Hamel (Saint-Maurice): Actuellement, M. le Président, et c'est
demandé par les centrales syndicales, numéro 31, voici ce que
disaient les centrales syndicales: L'abolition du rapport confidentiel de
l'employeur...
M. Bellemare: Confidentiel?
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien oui, mais de l'employeur pareil.
M. Bellemare: Formule S-2, S-2 soit aboli, ce n'est pas ça,
là, lui, je l'ai moi aussi.
M. Hamel (Saint-Maurice): Voici ce que dit l'article 49: "Tout
médecin, tout chirurgien, tout représentant d'un hôpital
qui a traité un ouvrier ou en a pris soin, ou qui a été
consulté à son sujet, doit fournir de temps à autre
à la commission, sans charge additionnelle, tel rapport que la
commission...
M. Bellemare: Non, non, la commission ne dit pas ça;
actuellement, elle dit: "ou à l'employeur compris dans la cédule
2"...
M. Hamel (Saint-Maurice): L'article 49 reste tel quel, sauf qu'on
enlève "l'employeur compris dans la cédule 2", on dit: "c'est un
privilège qu'a actuellement l'employeur de la cédule 2 de
recevoir le rapport médical du médecin de l'accidenté",
puis on dit: "on fait disparaître ça. L'employeur de la
cédule 2 n'a pas plus le droit que n'importe quelle autre personne de
recevoir le rapport médical de l'accidenté.
M. Bellemare: M. le Président, le ministre connaît sa loi
mieux que ça, sinon je vais être obligé de dire: Qu'il
apprenne, vu qu'il est avocat...
M. Hamel (Saint-Maurice): Bien, je ne sais pas là, je ne sais pas
lequel des deux comprend moins bien là.
M. Bellemare: M. le Président, le ministre sait que la
cédule 2, c'est l'employeur qui paie 100%, ça il sait
ça.
M. Hamel (Saint-Maurice): Cela ne change rien.
M. Bellemare: Ah! Cela change quelque chose quand l'employeur est
obligé de tout payer pour savoir ce que le médecin a
déclaré; ça c'est important, M. le Président;
ça c'est la cédule 2 où l'employeur est obligé de
payer 100%, tous les frais...
M. Hamel (Saint-Maurice): Cela ne change rien.
M. Bellemare: Cela change énormément parce qu'à ce
moment-là, l'employeur n'aura rien dans ses dossiers de la part du
médecin...
M. Hamel (Saint-Maurice): Il s'informera à la commission.
M. Bellemare: Ah oui! Ah oui! Prenez l'article 50.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, oui, l'article 50 prévoit tout
ça.
M. Bellemare: Vous allez aussi amender l'article 50, vous allez aussi
enlever a un employeur les rapports faits a la commission...
M. Lesage: Il défend le CPR. et Le CNR contre les
employés.
M. Bellemare: M. le Président, le premier ministre va-t-il
être déplaisant jusqu'à la dernière minute pour le
député de Champlain? Y a-t-il moyen dans cette Chambre qu'on
puisse discuter avec toute la sérénité possible sans avoir
toujours ces interprétations-là?
M. Lesage: Ce n'est pas une interprétation.
M. Bellemare: M. le Président. laissez donc faire le CPR et le
CNR...
M. Lesage: Bien oui, mais c'est eux que vous défendez.
M. Bellemare: La loi, M. le Président, la cédule 2 de la
loi, c'est les industries pour lesquelles les employeurs sont tenus seuls de
payer toutes les indemnités, et à ce moment-là, M. le
Président, les corporations municipales sont aussi dans ça, le
gouvernement provincial, tous ceux qui en vertu de la loi, ici, la
cédule 2, sont obligés de payer à 100%, il n'y a pas
seulement le CPR, la construction d'ateliers de wagons de chemins, la
construction d'exploitation des lignes de téléphone, la
construction d'exploitation des lignes de télégraphe, la
construction d'exploitation des bateaux à vapeur, l'exploitation d'une
compagnie de messagerie, et le reste, et le reste. Et, M. le Président,
le ministre dit: Pas besoin pour eux autres qui ont tout à payer d'avoir
un certificat médical. Je dis que ce n'est pas correct. Ces
gens-là qui, en vertu de la loi, vont être obligés de tout
payer doivent avoir au moins du médecin qui va faire rapports
à
la commission un exemplaire, M. le Président, parce que dans
l'article 50 qu'on va amender dans quelques secondes, là aussi, on prive
l'employeur de recevoir son rapport du médecin ou du praticien ou de
l'expert.
M. Hamel (Saint-Maurice): Disons, d'abord, M. le Président, que
les accidents sont payés en entier par les employeurs directement si on
veut, parce que indirectement, ça fait partie des primes du
bénéfice et ça doit être inclus dans le salaire et
l'ouvrier se trouve à payer sa part. Les accidents sont payés
directement par l'employeur d'une façon ou de l'autre,
c'est-à-dire sont payés par l'employeur tout le temps; la
différence entre la cédule 2 et la cédule 1, c'est que la
cédule 1 paie en vertu d'une cotisation, disons, chaque année. La
cédule 2...
M. Bellemare: Article 78.
M. Hamel (Saint-Maurice): La cédule 2, ils paient pareil eux
autres, mais ils n'ont pas de cotisation; la commission décide que le
CNR, par exemple, le Canadien national et le Canadien pacifique ont eu un
accident et que l'employé a droit à une rente de tant, alors
là, la Commission des accidents du travail dit au Canadien national et
au Canadien Dacifique: Vous allez payer une rente de tant à M. Untel qui
a été victime d'un accident chez vous, et là la compagnie
doit mettre de côté la réserve nécessaire pour
assurer le paiement de cette rente-là indéfiniment.
M. Bellemare: C'est ça.
M. Hamel (Saint-Maurice): La seule chose de 49, c'est qu'il dit: Nous
mettons l'employeur sur le même pied que l'employé,
c'est-à-dire que nous ne permettons plus à la Commission des
accidents du travail d'envoyer des rapports médicaux qui sont
normalement des rapports confidentiels, nous ne permettons plus à la
Commission des accidents du travail d'envoyer ça à la compagnie.
Nous disons ceci à l'article 50: Si c'est la compagnie,
évidemment, qui a besoin de payer, l'employeur qui doit payer a droit
d'avoir une certaine connaissance. Alors, nous plaçons l'employeur et
l'employé sur le même pied en disant à l'article 50: Si
vous voulez une copie du rapport ou si vous voulez une communication du
rapport, adressez-vous directement à la Commission des accidents du
travail et là, votre médecin, - parce que ce sont des rapports
médicaux et je me rappelle, M. le Président, combien de fois ici
on a entendu la défense du secret professionnel, qu'on se scandalisait
parce qu'à ce moment-là moi je demandais que les rapports soient
non pas publics, évidemment, mais que les rapports soient
communiqués à l'accidenté et je me rappelle les
scènes qu'on m'a faites, alors que nous avons fait un compromis... La
Commission des accidents du travail nous a offert un compromis que nous avons
considéré comme raisonnable à savoir que le médecin
de l'accidenté et le médecin de l'employeur pourront prendre
connaissance des documents dont ils pourraient avoir besoin à la
Commission des accidents du travail. C'est le meilleur article, M. le
Président, qu'a la loi.
M. Bellemare: M. le Président...
M. Hamel (Saint-Maurice): Il protège les gros comme le Canadien
National et le Canadien Pacifique, justement.
M. Bellemare: M. le Président, je suis ici pour faire mon devoir
et je suis ici comme mandataire de mon comté. Il y a une chose que je
resoecte, c'est mon mandat et je vais le faire avec toutes ses...
M. Hamel (Saint-Maurice): Maintenant, voici...
M. Bellemare: M. le Président, je ne me laisse pas
entraîner. Je reviens ici à l'article 49 où le ministre
dit: Rapport confidentiel. D'abord, c'est faux. Ce n'est pas un rapport
confidentiel. C'est faux. Ce n'est pas ce que l'article dit. L'article dit:
Tout médecin, tout chirurgien, tout représentant d'un
hôpital qui a traité l'ouvrier ou a pris soin ou a
été consulté au sujet d'un accidenté doit fournir
de temps à autre à la commission ou à l'employeur, sans
charge additionnelle... lesquels rapports à la commission et à
défaut de certains rapports, ces médecins, chirurgiens ou ces
représentants perdent le droit de recouvrer le coût de ces
services.
M. le Président, dans l'article 50, on va encore enlever à
l'employeur le droit de savoir pourquoi telle et telle personne a
été soiqnée par tel médecin et après
ça, M. le Président dans l'article 9, qui va amender l'article
50, on va dire, par exemple, que si le médecin de l'accidenté
veut, si l'accidenté veut avoir un rapport de la décision qu'a
prise la commission sur son cas, le médecin pourra demander un rapport
et il l'obtiendra.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est ça.
M. Bellemare: Pourquoi pas aujourd'hui commencer du bon pied et dire,
comme la loi le disait - c'était prévu - à l'article 2,
quand l'employeur paie 100%, il a le droit lui à un rapport, à
savoir pourquoi le médecin a dit qu'il était accidenté et
aussi, M. le Président, dire, par exemple, pour compléter
l'article 50, quand l'accidenté veut savoir pourquoi le médecin
de la commission a prononcé telle décision, il peut demander
à
son médecin. Le médecin le sait, mais je ne comprends pas
le ministre de vouloir enlever ça de la loi. C'est une protection pour
tout le monde, pour les corporations municipales. Les corporations municipales
qui, demain matin, sont sujettes à la cédule 2 n'auront plus rien
de la part du médecin.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ils quémanderont à la Commission
des accidents du travail.
M. Bellemare: D'accord, d'accord. Changez pas le ministre.
M. Johnson: Non, non, M. le Président, très
brièvement. Cela va éviter de me lever tantôt. Le meilleur
argument - le ministre a peut-être oublié de le donner - c'est que
dans l'avant-dernier article de la loi, on a l'intention d'abolir cette
cédule-là. Alors, à ce moment-là, on n'en aura plus
besoin.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je comprends.
M. Johnson: Seulement, je pense que le député de Champlain
a parfaitement raison; celui qui paie, que ce soit un employeur....
M. Lesage: Tous les employeurs, tout le monde.
M. Johnson: Il devrait, lui, avoir le droit de recevoir le certificat du
médecin.
M. Lesage: Il l'a par 50.
M. Johnson: M. le Président, il l'a en cassant par la
bureaucratie, en chargeant davantage de personnel, déjà
surchargé..
M. Lesage: Oh!
M. Johnson: Mais il l'a. En réponse à Ça, tout ce
qu'on fait, on prête des motifs au député disant qu'il veut
défendre les grosses corporations. Il défend le bon sens et si on
prenait les mêmes arguments, on dirait que le ministre, du moment qu'upe
centrale syndicale a écrit quelque chose, il faut absolument qu'il le
fasse...
M. Lesage: Mais non; C'est...
M. Johnson: ...sans réfléchir, sans exercer son jugement,
sans peser le pour et le contre.
M. Lesage: Ce n'est pas ce qu'ils ont dit sur le Code du travail.
M. Johnson: M. le Président, ce serait injuste de prêter de
pareils motifs au ministre.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je ne lui prête rien. Je retire ce que
je lui ai prêté, M. le Président.
M. Johnson: C'est une excellente décision. Le ministre a besoin
de tout ce qu'il a. Il n'en a pas à prêter à personne, M.
le Président.
M. Hamel (Saint-Maurice): Vous avez raison.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 9, adopté.
M. Bellemare: L'article 9, M. le Président.
M. Hamel (Saint-Maurice): À l'article 9, le médecin de
l'employeur aussi bien que le médecin de l'accidenté pourront
s'adresser à la commission pour avoir la communication des rapports. La
raison est celle-ci: il y a le rapport médical que fait le
médecin à un moment donné. Il donne l'historique. Il donne
la condition générale qui n'a pas toujours de rapports direct
avec l'accident. Il donne, par exemple, des maladies antérieures ou
quelque-chose. Pourquoi cette affaire-là serait-elle communiquée
à l'employeur, au médecin de l'employeur?
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 10.
M. Bellemare: Article 10, là, c'est $300,000 pour le service de
réhabilitation qui diSDaraît.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui.
M. Bellemare: La commission peut dépasser ce montant-là et
puis continuer.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui. M. Bellemare: Très bien.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 11.
M. Bellemare: L'article 11, M. le Président, une minute!
Une voix: Les décisions doivent être motivées.
M. Bellemare: Une minutel Vous savez par coeur, vous.
M. Lesage: Vous l'avez demandé. Les décisions de la
commission doivent être motivées. Vous ne devez pas être
contre ça?
M. Bellemare: Adopté.
M. le Président: Adopté. Article 12.
M. Hamel (Saint-Maurice): L'article 12 se réfère à
l'article 78. L'article 73 permet à la commission d'exclure de
l'application de la Loi des accidents du travail certains employeurs à
raison du nombre de personnes travaillant pour eux. On abolit ça de
façon que la commission n'ait plus le droit d'exclure des personnes
parce qu'elles n'ont qu'un employé ou deux. La raison est
celle-ci...
M. Johnson: Est-ce qu'on l'abolit tout de suite?
M. Hamel (Saint-Maurice): Non. On l'abolit sur proclamation. C'est pour
permettre à la commission de s'ajuster entre-temps.
M. Bellemare: M. le Président, le ministre est bien rapide. Dans
les recommandations que lui ont faites les grandes centrales syndicales, la
Confédération des syndicats nationaux et la
Fédération des travailleurs du Québec, - il a cité
ce document tout à l'heure. Je pourrais bien vous le citer moi aussi -
il disait, lui, que les travailleurs sont immédiatement sujets à
la loi, immédiatement. Le ministre dit: Je vais établir
ça, moi, au prorata de ma connaissance et de mes moyens et il dit, par
exemple, que toutes les industries exclues de la section 1 qui sont nombreuses
parce que ça comprend bien du monde... Vous avez d'abord trois pages et
demie de gens qui sont exclus. Vous avez après ça la section 2.
Vous avez la section 3. Vous avez la section 4, la section 5, la section 6 et
la section 7. Cela ce sont tous des gens qui sont exclus et dans certains cas,
c'est parce que les industries suivantes, par exemple, n'emploient que six
personnes. Dans d'autres cas, c'est parce qu'elles n'emploient que quatre
personnes. Dans d'autres cas, c'est parce qu'elles en emploient sept et toutes
ces choses-là, par l'article qu'ils vont abroger, l'article 78, le
ministre dit: On va pouvoir les intégrer sauf les domestiques, en vertu
de l'article 114, les domestiques et les travailleurs agricoles, mais le
ministre ne peut pas me dire aujourd'hui s'il a l'intention de les incorporer
dans la loi d'ici à un an.
M. Hamel (Saint-Maurice): Le plus rapidement possible.
M. Bellemare: L'article ne sera pas abrogé d'ici à un
an?
M. Hamel (Saint-Maurice): Possiblement, possiblement.
M. Bellemare: Ah non! Je ne peux pas croire que le ministre... Il n'est
pas sérieux.
Il peut, en vertu de la loi, de l'abrogation du paragraphe 78, changer
d'abord tous ceux qui font partie d'une cédule pour les inclure dans une
autre cédule en vertu de l'article 77 qui dit, par exemple, qu'il peut
modifier la classification des industries, établir d'autres classes
d'industries, ajouter quelques-unes à d'autres classes, etc, etc. Avec
ça, il va pouvoir, d'ici à un an, faire disoaraître toutes
ces exclusions, tous ces gens qui étaient exclus. Cela représente
dans la province certainement des centaines de milliers de personnes qui sont
exclues actuellement de la Loi des accidents du travail. Je ne le pense pas. Si
le ministre me disait: D'ici à six mois, je dis au député
de Champlain que ça va être réglé, je prendrais sa
parole, mais d'ici à trois ans, M. le Président, - et ça
va prendre ça - la commission aurait pu commencer à les
incorporer en vertu de l'article 77. Elle avait le droit de le faire parce que
la loi lui permet de faire des cédules, et au bout de trois ans, alors
qu'il n'y aurait plus de loi abrogée, arriver avec en Chambre et dire:
Maintenant le travail est fait. Nous les avons incorporés. Nous avons
régularisé la situation. Maintenant, on peut abroger l'article
78, mais il prend ça à l'envers pour faire voir au public
probablement...
M. Hamel (Saint-Maurice): Voyons! Le député de Champlain
sait bien que je ne nourris pas de desseins aussi noirs.
M. Bellemare: Sainte-Anne! Mon Dieu! Comme si je ne le connaissais pas
jusqu'à la moëlle!
M. le Président: Adopté.
M. Bellemare: Jusqu'à la moëlle, M. le Président,
jusqu'à la moëlle, qu'il est rouge. Bon! Tous les travailleurs
sujets à la loi, ça, c'est pour remplir, mais, M. le
Président, il y avait 54 recommandations. Le ministre en a pris trois
sur les 54.
M. Hamel (Saint-Maurice): Non, ce n'est pas vrai, M. le
Président. Je vais en citer quelques-unes ici qui nécessitaient
un changement à la loi. Recommandation no 18, recommandation no 54,
recommandation no 19, recommandations nos 22, 24 et 26, recommandation no 41,
recommandation no 31, recommandations nos 22 et 23, recommandation no 8,
recommandation no 53, recommandation...
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. Hamel (Saint-Maurice): Il y en a une douzaine, M. le
Président, Il y en a 17 qui ont déjà été
mises en application sans changement à la loi.
M. Johnson: Est-ce que ce sont les recommandations qu'on adopte ou
l'article? Je vais juste demander au ministre s'il a songé à
certaines conséquences de cet article 12 en corrélation avec
l'article 16? Actuellement, les compagnies qui ne sont pas assujetties, qui ne
sont pas obligées d'assurer leurs employés pour certaines raisons
que le ministre connaît, s'assurent quand même dans des compagnies
d'assurances et je suis informé que ces compagnies d'assurances de
l'entreprise privée reçoivent de ce fait une somme qu'on estime
dans les milieux professionnels de l'assurance à environ $5,000,000 de
primes par année. Les compagnies d'assurances vont donc recevoir
$5,000,000 de primes de moins. Les courtiers d'assurances qu'on vient de former
en corporation fermée reçoivent en moyenne 20% et c'est donc dire
que les courtiers d'assurances vont être privés d'un revenu
légitime de $1,000,000.
M. le Président, est-ce que ce sont les conditions que la
Commission des accidents du travail accorde par rapport aux conditions
qu'accordent les compagnies privées? Est-ce que ça justifie ce
transfert? M. le Président, personne ne va s'opposer à ce que
tous les employés soient assurés. Mais on pourrait laisser
l'option, pour les gens de la cédule 2, de s'assurer dans des compagnie?
privées. Maintenant, c'est une décision du gouvernement. C'est
une décision que le gouvernement doit prendre, il doit prendre ses
responsabilités. Mais je trouve ça un peu brutal à ce
moment-ci, au moment où précisément nos compagnies
québécoises se développent. On va leur enlever un chiffre
d'affaires qui est légitime, un profit qui est légitime et qui,
en somme, ne coûte pas plus cher à l'ouvrier et à
l'employeur que l'assurance par la Commission des accidents du travail.
M. Hamel (Saint-Maurice): M. le Président, je crois qu'en fait la
loi ne change rien quant aux pouvoirs de la Commission des accidents du travail
d'abolir la cédule 2. Au point de vue du droit d'abolition de la
cédule, je crois que la Loi des accidents du travail le permet parce
qu'il est dit ceci, à l'article 71: "Les cédules 1, 2 et 3 de la
présente loi et leur modification font partie de la présente loi
et continuent d'en faire partie aussi longtemps qu'elles n'ont pas
été abrogées par les règlements de la
commission.
Ce que nous prévoyons par les articles 12 et 16, c'est une option
pour la compagnie et pour les gens de la cédule 2. Nous prévoyons
que dans le cas où la commission décide de transférer de
la cédule 2 à la cédule 1 un employeur quelconque, on
assumera les responsabilités des accidents antérieurs, mais
à la condition que vous nous transfériez votre fonds de
réserve.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre me permettrait juste une question?
Dans l'article 2, par exemple, au paragraphe 2, il est bien entendu que c'est
pour les municipalités; je voudrais savoir si, si les
municipalités sont considérées comme employeurs au
même titre que les particuliers et soumises aux dispositions de la
présente loi quand elles exploitent une industrie
énumérée dans les cédules 1 ou 2. Est-ce que les
municipalités, par exemple, ou les sociétés de la province
font partie de la cédule 2 automatiquement?
M. Hamel (Saint-Maurice): "Sont considérées comme
employeurs au même titre que les particuliers et soumises aux mêmes
dispositions de la présente loi quand elles exploitent une industrie
énumérée dans les cédules 1 ou 2." Alors, elles le
sont - on donne l'énumération à la cédule 1 ou 2
-quand elles font ça. Elles sont considérées comme des
employeurs.
Maintenant, je crois que ce serait souverainement important que les
municipalités, particulièrement les municipalités de
moindre importance, soient sous la cédule 1.
M. Bellemare: C'est ça qu'il dit, exactement, parce qu'on
continue... a) le gouvernement, b) les corporations municipales et scolaires,
c) les commissions de services publics, d) les commissions exploitées au
service des affaires municipales. C'est ça que je voudrais savoir. Tous
ces groupements-là font partie de la cédule 2 dans la Loi des
accidents du travail à la page 50.
M. Lesage: Ils vont avoir le même choix.
M. Bellemare: Non.
M. Johnson: C'est quand on va proclamer les articles 12 et 16. À
partir de ce moment-là, il n'y en a plus d'option.
M. Bellemare: Quand ils auront tous été
intégrés par la commission.
M. Lesage: Ce n'est pas l'intention... M. le Président:
Adopté.
M. Hamel (Saint-Maurice): Elle n'a aucune conséquence. En fait,
les articles 12 et 16 n'ont pas de rapport direct avec la cédule 1 ou la
cédule 2. Le seul rapport qu'il y a, c'est que 78 prévoit
l'exclusion par le nombre et 113 prévoit l'exclusion par
catégorie d'industrie. Alors, indépendamment...
M. le Président: Alors l'article 12,
adopté. Article 13'
M. Bellemare: Article 13, M. le Président. La commission peut,
c'est ça...
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est ça.
M. Bellemare: Ah oui! Je comprends, la commission peut, mais lorsque
l'industrie est transférée d'une cédule à
l'autre...
M. Lesage: C'est l'option.
M. Bellemare: ...si l'employeur, par exemple, paie tous ses
arrérages?
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui.
M. Bellemare: Il faut que les arrérages soient payés.
M. Hamel (Saint-Maurice): Il faut un fonds de réserve
prévu pour que les paiements à venir soient transmis à la
commission.
M. Bellemare: C'est onéreux pour une industrie.
M. Hamel (Saint-Maurice): Elle a le choix.
M. Bellemare: Oui, je comprends qu'elle a le choix, mais quand elle est
déjà assurée...
M. Lesage: Je causais avec le député de Saint-Jacques en
arrière des rideaux tantôt et il disait: "Ce qu'il faudrait, c'est
donner le choix." J'ai dit que le bill donne le choix.
M. Bellemare: Le député de Saint-Jacques, c'est le
meilleur garçon de la Chambre, Mais moi, ici, comment...
M. Lesage: Non, il m'a dit qu'il faudrait qu'ils aient le choix. J'ai
dit: "Ils l'ont en vertu du bill."
M. Bellemare: M. le Président, pour une compagnie qui n'est pas
dans une cédule, par exemple, qui appartient à la cédule
1, elle est exclue de la loi, elle va tomber en vertu de l'article 78 par le
changement de cédule dans l'intégration de la commission.
À ce moment, elle est couverte parce qu'elle est déjà
assurée comme industriel dans une compagnie d'assurances. Mais à
ce moment-là, si elle veut réellement faire couvrir son accident
d'il y a deux ans par la Commission des accidents du travail pour que celle-ci
continue, il va falloir qu'elle paie tout son arrérage à la
commission. C'est ça l'option.
M. Lesage: Non.
M. Bellemare: C'est ça l'option, certainement...
M. Lesage: Fonds de réserve...
M. Bellemare: M. le Président, la loi dit: "La remise par
l'employeur à son assurance d'une réserve établie
d'après les dispositions législatives en vigueur lors de chacun
de ces accidents."
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, mais il faut maintenir tout cet
article-là. La commission peut, lorsqu'une industrie a été
transportée de la cédule 2 à la cédule 1, mettre
à la charge du fonds d'accidents les obligations découlant
d'accidents survenus avant son transport. Alors, je suppose qu'à un
moment donné, un type a un accident et il se dit: "Moi, j'aimerais mieux
être sous la cédule 1." La commission dit: "C'est correct, on va
vous transporter de la cédule 2 à la cédule 1."
Seulement...
M. Bellemare: Non, pas de la cédule 2. Il n'y est pas du tout, il
est exclu. Non, pas de la cédule 2 à la cédule 1. C'est
fait pour celui qui avait été exclu et qui va rentrer en vertu de
l'article 77 dans la corporation.
M. Hamel (Saint-Maurice): Non, qu'on lise donc l'article: "La commission
peut, lorsqu'une industrie a été transportée de la
cédule 2 à la cédule 1..." Cela me semble assez clair.
C'est clair.
M. Bellemare: Oui.
M. Hamel (Saint-Maurice): Adopté.
M. le Président: Adopté. L'article 14?
M. Bellemare: Une minute. ...transporter de la cédule 2 à
la cédule 1...
M. Lesage: Bien oui, mais ça veut dire que c'est quelqu'un qui
est actuellement sous la cédule 2 au moment de la sanction du bill.
M. Bellemare: M. le Président, une commission scolaire a, elle,
en vertu d'une assurance, couvert tous ses employés au point de vue
accidents du travail.
M. Lesage: Oui.
M. Bellemare: Elle est dans la cédule 2. À ce
moment-là, elle décide parce que la commission l'a invitée
ou qu'elle-même a décidé de faire partie de la
cédule en vertu de l'amendement à la loi par l'article 78,
l'amendement à l'article 14, non, l'article 8. A ce moment-là,
son assurance couvrait son accidenté; si la commission scolaire veut que
cet accident soit couvert par sa police
d'assurance, continue de recevoir les bénéfices de
l'assurance, il va falloir qu'elle repaie à la Commission des accidents
du travail tous les dûs.
M. Lesage: Non.
M. Bellemare: ...établie d'après les dispositions...lors
de l'accident.
M. Lesage: Ce n'est pas lors de l'accident.
M. Bellemare: Lors de ces accidents.
M. Lesage: Si je puis expliquer, M. le Président. Ce qui va
arriver, c'est ceci. La commission scolaire dont parle le député
va être obligée, évidemment, sa compagnie d'assurances, la
compagnie d'assurances de la commission scolaire, de payer des
bénéfices accrus. Si elle ne veut pas les payer, elle ne peut
faire qu'une chose: annuler la police.
M. Bellemare: Oui, c'est ça qu'elle va faire.
M. Lesage: Elle va le faire. Mais là, la comDagnie d'assurances
est obligée de transporter à la Commission des accidents du
travail la réserve qu'elle a mise de côté pour chaque
accidenté au moment où il a subi son accident et c'est la
Commission des accidents du travail qui va être chargée de payer
la différence. C'est ça l'option. Il me semble que c'est facile
à comprendre.
M. Hamel (Saint-Maurice): Et pour payer, il faut qu'elle ait les
fonds.
M. Lesage: Il faut qu'elle ait les fonds qui ont été mis
en réserve et la commission va être obligée de payer la
différence, pas la commission scolaire. C'est ça que ça
veut dire.
M. le Président: Adopté.
M. Lesage: Adopté.
M. le Président: Article 14.
M. Hamel (Saint-Maurice): Article 14. On réduit à deux ans
le contact avec les inhalations.
M. Lesage: Adopté.
M. Bellemare: Une minute. 107. Période de... Voici, M. le
ministre, c'est la silicose.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est l'article 14, la silicose.
M. Bellemare: C'est la silicose. On avait autrefois une loi qui
prévoyait cinq ans. On prévoit deux ans.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui. On réduit ça à deux
ans.
M. Bellemare: Maintenant, ce n'est pas l'intention du ministre de donner
suite aux recommandations que les associations de pompiers lui ont faites quant
aux maladies du coeur parce qu'il y a tout un article dans ces
recommandations-là, parce qu'il y a des associations de pompiers de
toute la province qui ont fait une recommandation toute spéciale pour
faire ajouter comme protection spéciale pour eux ce paragraphe quant aux
maladies du coeur.
M. Hamel (Saint-Maurice): La définition des maladies
industrielles a été considérablement élargie
et...
M. Bellemare: Mais pas là, pas quand... La requête... Le
ministre ne voudra pas nous citer l'article que j'ai ici...
M. Lesage: Le député devrait faire attention aux maladies
du coeur.
M. Bellemare: Ah oui! Ah oui; Mais une chose est certaine, je suis bien
couvert.
M. Lesage: Laissez les autres se couvrir comme il faut.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté.
M. Bellemare: M. le Président, l'article 15, le deuxième
paragraphe...
M. Hamel (Saint-Maurice): Le comité d'évaluation
formé par des employeurs.
M. Lesage: Adopté.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 16.
M. Hamel (Saint-Maurice): D'ailleurs, ça n'existe pas. Ce n'est
qu'une provocation, en fait. L'article 16 abolit l'article 113 qui
prévoit l'exclusion par genre d'industrie.
M. Bellemare: Oui, mais ça, c'est encore de... article 78,
ça. Sur proclamation.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est ça, la même discussion.
M. Bellemare: Seulement, quand la loi sera incorporée à
tous les groupements, dans deux ou trois ans.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 17.
M. Hamel (Saint-Maurice): Le député de Champlain va
être surpris de voir comment on procède avec
sévérité.
M. Bellemare: Ah oui! On va vous le demander.
M. Hamel (Saint-Maurice): Article 17. Les chapitres IV et M.
Élizabeth Il, établissaient à 75% et à 70% du
salaire la rente à laquelle un accidenté avait droit. Cet
article-là, IV et M. Élizabeth Il, se limitait aux accidents
survenus après le 1er janvier 1956. L'amendement actuel fait
disparaître cette restriction-là.
M. Bédard (président du comité plénier):
Adopté. Article 18.
M. Hamel (Saint-Maurice): Cela va permettre de continuer à oayer
pour les enfants invalides tant que dure l'invalidité.
M. Bellemare: Leur rente n'est pas soumise à la condition de
l'âge.
M. Hamel (Saint-Maurice): Quant à l'invalidité.
M. Bellemare: C'est ça.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 18, adopté.
M. Hamel (Saint-Maurice): Article 18, un, quatre et sept, c'est pour de
25 à 15; ce sont les différentes modifications comme la
réduction de la période d'attente. On ne peut pas faire ça
pour les choses antérieures.
M. Bédard (président du comité plénier):
Article 19, adopté. M. le Président, le comité a
adopté le bill no 72.
Troisième lecture
Une voix: Adopté.
M. le Président: Troisième lecture? Troisième
lecture adoptée.
M. le Greffier adjoint: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
Travaux de la Chambre
M. Lesage: Tel que je l'ai annoncé hier soir, la Chambre
siégera à 10 h 30 pour adopter les deux résolutions que
j'ai mentionnées et puis, nous siégerons au comité des
comptes publics à 11 heures. J'ai tout lieu de croire qu'il sera
possible de proroger demain après-midi, après l'entrevue que je
viens d'avoir avec les deux leaders du gouvernement et de l'Opposition au
Conseil législatif.
M. Johnson: Cela voudrait dire quatre ou cinq heures?
M. Lesage: Trois heures et demie, quatre heures, peut-être.
M. Johnson: Est-ce que nous devrons revenir?
M. Lesage: Est-ce que je puis dire entre trois et cinq? Il faut revenir
en Chambre nécessairement.
M. Johnson: Mais nous reviendrons à trois heures?
M. Lesage: Je considère qu'il serait peut-être
préférable de revenir à l'apoel des cloches,
c'est-à-dire que demain matin à 10 h 30, lorsaue nous aurons
terminé l'étude des résolutions, nous irons au
comité des comptes publics et, avant d'aller au comité des
comptes publics, je suggérerrai que la Chambre soit susoendue
jusqu'à ce que le sergent d'armes fasse sonner les cloches comme nous
l'avons fait l'autre jour.
M. Johnson: Le premier ministre me permettra - je ne voudrais pas,
demain, prendre personne par surprise - de l'en avertir ce soir. J'ai
vérifié d'autres journaux que ceux du matin et il semble que la
Chambre devrait peut-être demain faire quelque chose officiellement
à Ottawa.
M. Lesage: Je ne serai pas prêt à prendre une
décision demain.
M. le Président: Cette motion d'ajournement sera-t-elle
adoptée? Adopté. La Chambre est ajournée à demain
matin, 10 h 30.