(Onze heures)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
bonjour à vous tous et à vous toutes. Nous avons le quorum, maintenant, donc je
déclare la séance de la Commission des transports ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice
financier 2022‑2023. Une enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour
l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par
Mme Guillemette (Roberval);
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Lemieux (Saint-Jean); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Discussion générale
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les réponses et les questions. Je vous dis aussi que
je vais calculer les questions, les réponses en termes de temps, là, pour que
vous ayez un équilibre entre les questions et les réponses.
Alors, M. le député de Pontiac, vous avez la
parole.
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Ça va bien?
Des voix : ...
M. Fortin : Bon, très bien. Peut-être, d'entrée de jeu, peut-être, Mme la ministre,
après les salutations habituelles à tout le monde qui est ici, peut-être
pouvez-vous nous présenter les gens qui sont immédiatement avec vous, là, et
qui pourraient vous aider ce matin?
Mme Rouleau : Oui, avec
plaisir. Je suis d'abord accompagnée de ma directrice de cabinet, Catherine
Émond; directeur adjoint du cabinet, Mario Lapointe; spécialiste en maritime,
Mélissa Laliberté; attachée de presse, Catherine Boucher; Vickie Courchesne,
qui s'occupe de ce qui s'appelle... bien, de ce qui s'appelle, de ce qui est la
métropole; Carole Tremblay, adjointe; nos
sous-ministres, M. Jérôme Unterberg, M. le sous-ministre Frédérick
Bouthillette et Mme Valérie Maltais, avec
tous les titres qui leur sont dévolus parce qu'ils occupent des fonctions, là,
qui touchent tout le transport, l'électrification, les travaux routiers,
etc.
M. Fortin : Vous avez une équipe très expérimentée. Nous, on nous avait
confirmé que les gens de la CDPQ Infra étaient ici, ce matin, avec vous.
Mme Rouleau : Les gens de CDPQ
Infra ne sont pas avec nous ce matin.
M. Fortin : Et pourquoi?
Mme Rouleau : Ils ne sont pas
là.
M. Fortin : Mme la Présidente, dans le cadre de nos travaux, nous
avions prévu que les gens de la Caisse de dépôt
infrastructures seraient ici, ce matin, pour l'étude de crédits. Alors, je ne
sais pas comment on peut se gouverner en conséquence, mais ça nous avait
été indiqué lors du partage des temps crédits, et, ce matin, on était préparés
à poser des questions assez serrées aux gens de la CDPQ Infra suite aux
décisions qui ont été prises hier. Je vous avoue que ça m'apparaît non pas un
simple oubli, mais ça m'apparaît particulièrement problématique que les gens ne
soient pas ici aujourd'hui, ce matin.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous permettez à M. le
député de Matane de dire quelque chose?
M. Fortin : Bien sûr.
M. Bérubé : Mme la Présidente,
dans la même veine que mon collègue de l'Outaouais, nous avions prévu poser des
questions. Il est habituel que toutes les organisations apparentées à un
ministère soient présentes. Donc, ils ont peut-être fait le choix de ne pas
venir ou on leur a demandé de ne pas venir, mais, en ce qui nous concerne, je vais proposer que l'étude des crédits se tienne à un autre
moment, quand ils seront là. Alors, en conséquence, je vais quitter cette
salle, Mme la Présidente, et je vais refuser de participer aux crédits.
Mme Rouleau : Mme la
Présidente, juste...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Juste vous
mentionner que les gens de CDPQ Infra sont actuellement avec la session dédiée
aux Finances et seront, cet après-midi, avec le ministre des Transports.
M. Fortin : Mme la Présidente, l'entente qui a été négociée avec tout
le monde, c'est que les gens de la Caisse de dépôt, c'est-à-dire M. Émond,
son équipe de direction seraient avec les gens des Finances et que les gens de
la CDPQ Infra seraient ici aux crédits Transports. Alors, Mme la Présidente, si
ce n'est pas le cas, on pourra trouver un autre moment, mais c'est entièrement
inapproprié que les groupes négociés ne soient pas ici ce matin, alors que
c'est le plus gros dossier dont tout le monde parle en ce moment.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la ministre, est-ce que vous aviez confirmé que le CDPQ Infra allait être
présent ce matin? Est-ce que c'était dans l'avis?
Mme Rouleau : Ça avait été confirmé,
mais ils ne sont pas là.
M. Fortin : Bien, ce n'est pas une négociation ici, sur la place
publique, en commission, là. C'était l'entente qui était négociée. Je seconde
l'action de mon collègue de Matane, nous ne pouvons pas participer à l'étude
des crédits dans ces conditions.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Beauharnois.
M. Reid : ...l'autre session sur les
transports, la CPDQ Infra va être présente cet après-midi.
M. Fortin : Ce n'est pas l'entente négociée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
ce qui avait été convenu, c'est que la Caisse de dépôt et de placement du
Québec serait présente lors de cette étude de crédits.
Je vais suspendre quelques instants pour avoir
quelques consignes de la part du secrétariat, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 05)
(Reprise à 11 h 06)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de la situation, nous allons maintenant procéder au bloc qui a été
prévu pour le gouvernement. Alors, vous avez, au gouvernement,
14 min 40 s. Je vous cède... je cède la parole à M. le député de
Beauharnois.
M.
Reid : Merci, Mme la Présidente. Je vais saluer mes
collègues de la partie de l'opposition. Chers collègues et toute l'équipe qui est présente, merci d'être là.
Je ne pensais pas prendre la parole si rapidement. Habituellement, la
table est mise, puis on part les discussions.
Mme la ministre, bien entendu, on va parler d'un
dossier qui m'est cher, on en a parlé quelques fois, donc on va parler de
vision maritime du Québec. On a travaillé ensemble à préparer un beau projet qui
s'appelle Avantage Saint-Laurent, qui
s'inspire, en fait, du livre qui a été publié par le premier ministre, en 2013,
qui était Cap sur un Québec gagnant, qui s'intitule Le Projet Saint-Laurent.
Et, à travers ça, bien entendu, le premier ministre nous présente sa
vision du Québec, nous présente sa vision de
ce qu'est le Saint-Laurent, de ce que représente cet outil stratégique pour le
Québec, pour son développement. Puis, bien entendu, le Québec, comme on le sait
aujourd'hui, s'est développé grâce à ce magnifique fleuve qui traverse le
Québec au complet.
On a lancé,
en juin 2021, avec quelques mois de retard, donc, qui ont été causés par ce que
l'on appelle la pandémie, on a lancé
l'Avantage Saint-Laurent. On était tous fébriles de voir enfin apparaître ce
beau projet, donc, auquel j'ai participé avec certains collègues qui
sont présents, dont mon collègue ici. Et elle était attendue par les acteurs du
milieu, par la communauté maritime du
Saint-Laurent. Et, bien entendu, depuis juin 2021, les choses ont évolué, ont
avancé, je l'espère.
Est-ce que vous pouvez nous présenter un bilan
du déploiement de la stratégie Avantage Saint-Laurent, de l'état d'avancement
des travaux, ce qu'elle contient, donc, nous dresser un portrait du projet,
donc, du projet d'Avantage Saint-Laurent, mais également d'où on en est
actuellement, en 2022?
Mme Rouleau : Oui, bien, merci
beaucoup. Merci infiniment, M. le député. Puis je salue mes collègues qui sont
ici aujourd'hui. Merci de votre présence, de votre travail constant au sein des
commissions. Puis effectivement on a eu le plaisir de...
avec certains d'entre vous qui avez des comtés, des circonscriptions qui
longent le fleuve, de se... d'avoir de nombreuses rencontres dans l'élaboration
de cette vision maritime qu'est Avantage Saint-Laurent. Et effectivement, après
une consultation qui s'est faite tout le long du Saint-Laurent, dans chacune
des zones portuaires longeant le Saint-Laurent, et rencontres avec toutes les
parties prenantes, on a créé cette vision maritime qui est Avantage
Saint-Laurent, puis je pense que le nom est bien choisi aussi, qui est
constituée globalement d'un budget, là, sur cinq ans, de
926 millions de dollars, près de 1 milliard de dollars, qui se
déploie en trois grandes orientations et en 12 mesures. On a voulu quelque
chose, là, qui soit bien organisé, qui fasse en sorte que, vraiment, le fleuve
Saint-Laurent puisse être un puissant vecteur de développement économique,
social et environnemental.
Alors, parmi ces trois grandes orientations, on
veut doter le fleuve Saint-Laurent d'infrastructures portuaires modernes et compétitives. On veut assurer, sur le
Saint-Laurent, une navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, c'est quelque chose de très important, et d'offrir
aux communautés maritimes toutes les possibilités de développement qui
sont prometteuses et durables par le fleuve Saint-Laurent.
Alors, dans
ces trois grandes orientations, on a donc 12 mesures. Dans cette
orientation de doter le Saint-Laurent d'infrastructures portuaires
modernes et compétitives, on a notamment un budget conséquent de
300 millions de dollars, dans le
PQI, 100 millions servant les... un programme et 200 millions pour la
relance économique, dont 55 millions qui ont été attribués au port
de Montréal, à la société portuaire de Montréal, pour le développement, là, le
premier coup d'envoi du port de Contrecoeur, donc l'agrandissement du port de
Montréal. On a aussi déjà annoncé 22,5 millions de dollars pour le
port de Trois-Rivières, pour la création d'un nouveau quai et des améliorations
portuaires. Puis il y a plusieurs projets, là, qui sont actuellement en analyse
dans le cadre de la relance.
Pour la... d'assurer sur le Saint-Laurent une
navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, on investit dans le corridor économique intelligent. C'est le
coeur de cette stratégie maritime, de cette vision maritime d'avoir un fleuve Saint-Laurent doté d'outils efficaces pour
la protection de l'écosystème, et améliorer toutes les activités
maritimes et portuaires qui font partie de... qui sont un élément de richesse
du Québec, et aussi de s'assurer de cette protection de l'écosystème en investissant auprès des... d'organisations comme l'INRS,
l'Institut national de recherche scientifique de...
• (11 h 10) •
Une voix : ...
Mme Rouleau : Sept-Îles, bon, de
Sept-Îles, et qui... ou encore Fonds d'action Saint-Laurent, pour mettre en place des programmes, là, d'atténuation, ou encore
avec Québec Maritime, qui regroupe les chercheurs des différentes
universités pour s'assurer de la protection du fleuve et de l'interaction entre
les activités maritimes.
Et puis finalement, bien, assurer sur le
Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse, bien, c'est aussi
d'investir dans les biotechnologies marines, parce que le fleuve Saint-Laurent
regorge de richesses qu'on peut développer, qui permettent à nos régions
d'avoir du développement économique durable qui va servir à ces régions.
M. Reid : ...économique intelligent,
quelque chose d'extrêmement intéressant. Bon, vous avez... vous l'avez
mentionné, mais, en gros, qu'est-ce que ça signifie? Qu'est-ce que ça
représente? On parle actuellement des voitures autonomes, donc qu'il n'y a pas
de conducteur. Est-ce qu'on se dirige vers... Là, c'est ça qu'on fait dans...
on va dans l'avenir. Est-ce qu'on se dirige,
éventuellement, vers les bateaux où il n'y aura plus de pilote? Qu'est-ce que
c'est derrière le corridor économique intelligent? Qu'est-ce que ça
représente en termes de développement prochain et futur ?
Mme Rouleau : Bien
là, aujourd'hui, on est à constituer cette organisation du corridor économique
intelligent avec les différentes parties
prenantes. Il y a eu des consultations importantes. C'est une... et le corridor
économique intelligent, c'est une gouvernance multipartite, donc
l'industrie et le gouvernement en font partie. Et ce qui est souhaité, c'est ce
que vous avez nommé. On est rendu, là, avec les voitures autonomes. Bien, à un
moment donné, c'est ce qu'on aura, ce sont des navires qui seront autonomes et
qui seront, donc, guidés par, par exemple, des bouées intelligentes, et sur
tout le parcours du Saint-Laurent, mais en lien avec d'autres grands ports
européens ou américains, par exemple, parce
qu'il y a ce travail qui se fait avec les différentes instances aussi. C'est
un... c'est vraiment de manière mondiale, on s'en va dans cette
direction, puis nous, au Québec, bien, on est un leader dans cette avancée.
M. Reid : Merci
beaucoup pour ce point. Bien entendu, dans le... Avantage Saint-Laurent, il y a
beaucoup d'argent qui est investi, et vous l'avez mentionné, qui est
prévu pour ce magnifique projet. On sait qu'au Québec il y a une vingtaine de
ports, là, qui sont répartis tout le long du Saint-Laurent. Je ne les nommerai
pas, vous les connaissez probablement plus que moi. Chacun à leur façon, ils
font une différence, permettent de développer la chaîne d'approvisionnement. On en parle énormément, actuellement, avec tout ce
qui s'est passé au cours des 24 derniers mois.
Ce sont des ports de juridiction fédérale,
provinciale, privée et même municipale, comme le port de Valleyfield, qui est unique en son genre. Il est
de juridiction municipale, et je me permets de faire une petite
publicité, c'est le plus grand des petits ports,
c'est son thème. Ceci dit, écoutez, l'an dernier, on parle de tout près de
900 000 tonnes de marchandises
manutentionnées seulement qu'au port de Valleyfield, à peu près 120,
125 navires par année qui y accostent. Et, en 2019, on a annoncé un
investissement de 36 millions de dollars, là, qui est une entente
tripartite entre le fédéral, le provincial et le municipal, donc, pour
l'agrandissement des quais, parce que cet investissement-là était nécessaire,
parce que les bateaux, actuellement, sont plus grands qu'ils étaient. Donc, ça
prend plus de place pour faire en sorte d'accueillir ces bateaux-là, mais faire
en sorte que le port soit plus compétitif.
Au niveau des autres ports, des infrastructures
portuaires, bien entendu, on a investi des sommes importantes dans plusieurs
ports, au Québec, pour assurer la chaîne d'approvisionnement, comme je l'ai
mentionné, pour être davantage compétitif. La
compétition, elle est sur la côte Est américaine, elle est dans les Grands
Lacs, en partie. De quelle façon Avantage Saint-Laurent peut nous aider à
répondre à ces besoins à court terme, moyen terme ?
Mme Rouleau : Bien, ce qui est
certain, là, c'est qu'on a un fleuve Saint-Laurent et différentes zones
portuaires, des régions portuaires avec des ports. On a une vingtaine de ports
qui sont... qui ont des activités importantes. Tout le long de cette
consultation, qui a eu lieu en 2009, mais qui... Ce qui persiste, c'est la
synergie et la complémentarité entre les différents ports qui ont développé des
expertises, pour plusieurs, et qui peuvent, en fait, offrir... Le fleuve Saint-Laurent peut offrir toute une gamme de
services portuaires par rapport à nos compétiteurs. On est aussi en lien avec les Grands Lacs. On travaille
aussi avec les Grands Lacs, parce qu'en fait, dans notre zone, on parle
du Saint-Laurent et des Grands Lacs, qui sont... qui représentent, là, une
force économique extrêmement importante.
Alors, le fleuve Saint-Laurent et les ports,
toute la... cette industrie maritime et portuaire, autant en termes de navigation que d'activités de logistique, est en
train de se redévelopper, je dirais, par les investissements. Puis je
voudrais donner comme exemple l'acquisition
des quatre ports du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, des ports qui appartenaient
au gouvernement fédéral et qui ont été cédés
au Québec, où on a créé la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent,
Gaspésie, quatre ports qui auraient pu agir
chacun de manière autonome et individuelle, mais, par la création de cette
société, ils joignent leurs forces
ensemble pour doter le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie d'une
nouvelle offre, une... de nouveaux services qui, assez rapidement, vont porter fruit pour cette région et qui
viennent s'ajouter à la force maritime du Saint-Laurent.
M. Reid : Une autre idée
originale, là, du... d'Avantage Saint-Laurent, qui existe déjà, mais le but,
c'est de le favoriser, de développer davantage, c'est de favoriser l'accès au
fleuve grâce au transport collectif. On parle beaucoup de transport collectif,
actuellement, des personnes par voie maritime. On sait que ça existe déjà à
Montréal, mais on oublie que le Québec s'est construit à partir et autour du
fleuve, comme je le mentionnais en introduction, puis que Montréal est une île,
comme Salaberry-de-Valleyfield est une presqu'île... est une île.
Là, ici, on va parler de navette fluviale, mais
ça, c'est... J'aimerais vous entendre sur... Bien entendu, on connaît le
concept de navette fluviale, mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus avec ça?
Est-ce qu'on peut en faire davantage la promotion pour que ça s'étende à
d'autres régions que Montréal? Puis en sous-question... Bien, je vais vous
laisser répondre puis je reviendrai en sous-question avec un autre projet qui
ressemble à la navette fluviale.
• (11 h 20) •
Mme Rouleau : Bien,
c'est... vous avez raison en disant que, tu sais, le Québec est né du fleuve.
C'est une voie navigable très
importante qui a permis, là, de créer notre nation, créer le Québec. Et on
l'utilise beaucoup pour le transport des marchandises, bien sûr, mais on
a un peu oublié que le fleuve pouvait servir pour le transport des personnes, courtes distances, notamment. Et c'est pour ça
que, dans Avantage Saint-Laurent, on a intégré un chapitre sur les
navettes fluviales, et un budget afférent
pour le développement et la réalisation des navettes fluviales, notamment dans
la région métropolitaine, mais aussi pour le Québec. Il y a d'autres
navettes fluviales de ce type qui peuvent être développées.
M. Reid : Est-ce qu'il me reste
encore un peu de temps, Mme la Présidente, ou...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
il vous reste 15 secondes, si vous voulez...
M. Reid : 15 secondes.
Bien, écoutez, on va revenir sur d'autres sujets. Merci beaucoup...
Mme Rouleau : Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, je cède la parole
maintenant au deuxième groupe d'opposition, le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, vous avez 12 min 13 s.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais d'abord être solidaire de mes collègues des autres
oppositions et dénoncer l'absence de la CDPQ Infra aujourd'hui. C'est une
décision assez étonnante de votre part, d'autant plus que la CDPQ siège dans la
salle d'à côté et qu'on a appris, ce matin, une information qui n'était pas celle que le premier ministre nous a donnée hier,
à savoir que, les études du REM de l'Est qui allaient être transférées
au gouvernement, il allait y avoir une facture qui était accompagnée de ça, de
100 millions. Hier, à la conférence de presse,
à laquelle vous assistiez, Mme la ministre, le premier ministre a dit qu'il n'y
avait aucun coût, là, qui était prévu pour le rapatriement, dans le
giron public, du REM de l'Est.
Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce que le premier
ministre hier n'avait pas toutes les informations, nous a induits en erreur?
Qu'est-ce qui se passe avec ces 100 millions là?
Mme Rouleau : Bien, vous savez, le
gouvernement a déjà... avait donné le mandat à la CDPQ d'évaluer la possibilité
de... quelles étaient les options pour le transport collectif structurant dans
l'est de Montréal. Il y a eu cette proposition intéressante du REM de l'Est.
Des études ont été réalisées pour arriver à cette conclusion du REM de l'Est, et
toute la facture architecturale qui va avec le REM de l'Est, un projet qui
demeure extrêmement important pour l'est de Montréal et la région
métropolitaine. Ce qui a été annoncé hier, essentiellement, c'est que...
M. Leduc : Ce n'est pas ça, ma question,
de ce qui a été annoncé hier. C'est : Pourquoi il n'était pas question
d'avoir des sommes hier, puis là, aujourd'hui, on apprend qu'il y a
100 millions?
Mme Rouleau : Ce
que le premier ministre a mentionné hier, c'est qu'il n'y avait pas de
pénalité. Alors, il y a des études, il y a du travail qui a été
effectué, et le gouvernement va acquérir l'ensemble de ces études, et de ces analyses... et de l'ensemble de ce qui a été fait
par CDPQ Infra pour le REM de l'Est. Alors, il y a déjà... dans les
discussions entre le gouvernement et CDPQ Infra, et ça date de l'origine du
REM, il y a, dans le transfert d'information, une facture, là, qui est
associée, mais il n'y a pas de pénalité.
M. Leduc : Est-ce qu'il y a d'autres
surprises comme ça qui s'en viennent? Par exemple, qu'est-ce qui va se passer
avec les réserves foncières qui avaient été bloquées par la Caisse de dépôt et
de placement? Est-ce qu'elles vont vous être transférées automatiquement ou
est-ce qu'il va y avoir un coût? Parce que, là, dans le fond, la caisse
devenait, en quelque sorte, une propriétaire foncière. Est-ce qu'elle va vous
facturer quelque chose? Est-ce qu'il y a d'autres coûts comme ça qui s'en
viennent, qu'on n'a pas connaissance aujourd'hui?
Mme Rouleau : Il n'y a pas de
surprise prévue. Une surprise est souvent imprévue, mais il n'y a pas de
surprise prévue, M. le député. Il y a eu, hier, une décision très importante de
poursuivre les travaux pour que le REM de l'Est se réalise. Alors, c'est le REM
de l'Est qui va se réaliser sur la base de ce qui a été déjà effectué, puis on
poursuit le travail pour que le tracé soit finalisé.
M. Leduc : Je comprends. Et donc,
plus précisément, au-delà des surprises, qu'est-ce qui va se passer avec les
réserves foncières qui avaient été prises par la Caisse de dépôt? Est-ce
qu'elles vont, toutes les réserves foncières, être transférées automatiquement
à la SQI, j'imagine, ou au gouvernement?
Mme Rouleau : Bien, tout va être
analysé, mais je vous rappelle que, dans ce groupe de travail, qui a été
constitué dès hier et qui s'est mis au travail dès hier, le ministère des
Transports du Québec est présent et pourra prendre en charge des aspects, mais
il faut d'abord voir l'ensemble du dossier puis faire les analyses, mais on...
Le gouvernement est présent.
M. Leduc : Par exemple, les réserves
foncières qui sont utilisées pour la portion qui est laissée tomber, là, la
portion qu'on appelle centre-ville, qui incluait, étrangement, Hochelaga-Maisonneuve,
c'est toujours un peu étrange, là. Est-ce qu'on est au centre-ville? Est-ce
qu'on est à l'Est? Mais vous êtes bien au courant, Mme la ministre, du projet
de Ray-Mont Logistiques, qui soulève beaucoup de grogne dans mon quartier, et
qui avait jusqu'à 35 %, 40 % de son terrain qui était saisi par CDPQ
Infra pour le projet du REM de l'Est. Est-ce que cette prise de position
publique, cette possession publique du terrain ne pourrait pas être transférée
au gouvernement pour essayer de faire un dénouement heureux au chapitre de
Ray-Mont Logistiques?
Mme Rouleau : Bien, comme vous le
savez, il y a plusieurs projets qui sont dans ce secteur-là, des projets importants, le REM de l'Est, Ray-Mont Logistiques,
le... Hydro-Québec avec son poste de... j'oublie toujours le nom...
Une voix : ...
Mme Rouleau : ...de transformation,
merci, le poste de transformation d'Hydro-Québec, le prolongement de L'Assomption,
le viaduc du port de Montréal, il y a plusieurs projets dans le secteur. Puis
ce qu'on cherche à faire, puis je suis certaine que nous allons obtenir votre
appui là-dedans, c'est de faire en sorte que chacun de ces projets puisse bien atterrir, si je peux me permettre
l'expression, et bien intégrer dans le milieu, évidemment, en
collaboration avec la population. Et là,
aujourd'hui, là, là où nous en sommes, par exemple, avec le REM, c'est... le
groupe d'action, qui vient d'être constitué, qui est piloté par la RTM,
avec le MTQ, avec la STM, avec la ville de Montréal, se sert de ce qui a été
déjà réalisé. On enlève une partie qui ne fait pas consensus, on garde tout le
reste, et là on va aller de l'avant. Alors, ces questions-là...
M. Leduc : Oui, mais ce n'est pas
ça, ma question, Mme la ministre.
Mme
Rouleau : Ces questions-là, M. le député, seront analysées
par le gouvernement pour s'assurer, là, que tout...
M. Leduc : Je vais reposer ma
question de manière beaucoup plus pointue. Est-ce que c'est possible d'imaginer que la réserve de terrains qui avait
été faite par la CDPQ Infra sur l'emplacement de Ray-Mont Logistiques
puisse demeurer dans le giron public?
Mme Rouleau : Alors, vous me
permettrez de vous dire, encore une fois, que c'est ce groupe de travail qui va
faire les analyses, puis les décisions seront prises, mais ce qu'on cherche, ce
qu'on veut, et ça a été spécifié hier aussi, c'est que, dans le secteur de...
tout ce secteur, on veut la meilleure intégration possible.
M. Leduc : Parfait. Parfait, c'est
bien clair.
Mme Rouleau : Alors, on pourra
répondre plus tard à cette question-là, mais aujourd'hui on veut laisser... je
veux laisser ce groupe...
M.
Leduc : La marge de manoeuvre.
Mme Rouleau :
...faire son travail.
M. Leduc : Parfait,
bien compris. Dans l'annonce d'hier, ce qui était clair, donc, c'était à partir
de Dickson, là, que le projet jusqu'au centre-ville était laissé de côté. Pour
le reste, on le gardait à peu près tel quel puis on prolongeait. Vous le savez,
les gens dans Bourget, une circonscription qui est entre nos deux
circonscriptions, dans l'est, étaient particulièrement inquiets, parce qu'ils
avaient un problème du tracé aérien sur Sherbrooke que la caisse avait descendu
sur Souligny. Ça demeurait un problème de tracé aérien. Et là ça repasse dans
le giron public, très bien, mais est-ce qu'on a encore un problème de tracé
aérien? Est-ce que, dans votre lecture de ce qui s'en vient, une fois que ça revient
dans le giron public, il y aura encore un tracé aérien sur l'avenue Souligny et
du Buisson, un quartier purement résidentiel?
Mme Rouleau :
Bien, les quatre objectifs qui ont été spécifiés par le premier ministre,
hier, et par la mairesse aussi pour... dans la reprise du leadership pour la
réalisation du REM de l'Est, c'est que le REM de l'Est soit bien connecté au
réseau structurant actuel, qui s'appelle le métro, qu'il y ait une très bonne
intégration du REM de l'Est dans Mercier, notamment dans Mercier-Est, qu'il y
ait l'évaluation de la prolongation vers Lanaudière et l'évaluation de la
prolongation vers Laval. Ce sont les quatre éléments qui ont été...
M. Leduc :
Mais ma question, c'est l'aérien. Est-ce que l'aérien demeure dans Bourget?
Mme Rouleau :
Bien, encore là, je vais me permettre de vous dire, à l'heure actuelle, là,
ce que le groupe d'action utilise, c'est le tracé qu'on a, c'est le REM de
l'Est...
• (11 h 30) •
M. Leduc :
Donc, oui, l'aérien demeure, pour l'instant, la principale...
Mme Rouleau :
Oui. Le REM de l'Est, il est aérien.
M. Leduc :
Bon, bien, j'espère que les gens de Souligny et de du Buisson en prennent
bonne note.
Mme Rouleau :
Mais il y a une partie souterraine aussi qui est prévue.
M. Leduc :
Bien sûr, qui fait moins de chicanes, je pourrais dire, mais la partie
aérienne, donc, est toujours un problème sur Souligny, c'est bien noté.
Dernière question,
peut-être, dans le temps qui m'est imparti, si on fait l'analyse collective et
surtout la vôtre que la Caisse de dépôt n'est pas le bon acteur pour mener à
terme le projet du REM de l'Est, n'est non plus, donc, par définition, pas le
bon acteur pour le mener à Lanaudière, pas le bon acteur pour le mener à Laval,
pourquoi diantre est-il le bon acteur pour le prolonger à Longueuil?
Mme Rouleau : Dans cette décision qui a
été prise, il était impératif que les parties prenantes soient vraiment
bien arrimées ensemble. Il appert qu'il y a 85 % du tracé qui fait
consensus. Il y a une partie qui causait énormément de préoccupations, de
désagréments, de discussions, de frictions, c'est la partie centre-ville et la
partie dans votre comté. Alors, n'allant
plus au centre-ville, la Caisse de dépôt dit : Pour nous, là, ça ne marche
plus sur le plan d'affaires. Le plan
d'affaires de la Caisse de dépôt, ça ne fonctionne plus, donc on préfère ne pas
poursuivre cette démarche-là. Nous, on reprend la démarche entièrement.
Le gouvernement du Québec et la ville de Montréal, conjointement, disent :
Nous prenons le REM de l'Est et nous poursuivons le travail.
M. Leduc :
Donc, vous avez pleinement confiance à la caisse pour prolonger le REM
jusqu'à Longueuil?
Mme Rouleau :
Et la caisse va poursuivre son travail avec le REM de l'Ouest, qui est
presque en...
M. Leduc :
Malgré le cafouillage, là, sur le REM de l'Est?
Mme Rouleau :
Il n'y a pas de cafouillage. Il n'y a pas de cafouillage, la Caisse de
dépôt fait très bien son travail et réalise les projets qu'elle a à réaliser.
Là, il y avait... La Caisse de dépôt n'avait plus d'intérêt à poursuivre le
travail, ce... le travail du REM de l'Est, s'il ne se rendait pas directement
au centre-ville. Et ce que nous, nous décidons,
ce que nous avons dit, c'est que le REM de l'Est va se connecter. On va
s'assurer des meilleures interconnexions avec le réseau structurant
actuel parce que ça manquait un peu. Là, ça ne manquera plus.
M. Leduc :
Je comprends.
Mme Rouleau :
On va bien brancher sur le réseau pour permettre la meilleure mobilité
possible pour l'est de Montréal et la région métropolitaine.
M. Leduc :
Il me reste peu de temps, je pense, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Il vous reste une minute...
M. Leduc :
Une minute. Une dernière question, je vous laisserai élaborer, Mme la
ministre, on va jouer à j'aurais dû donc dû. Sachant comment ça se termine,
cette saga, si on vous replace, il y a un an et demi, au moment de l'annonce du
REM puis du mandat que vous donnez à la caisse, qu'est-ce que vous auriez fait
différemment?
Mme Rouleau :
C'était le 15 décembre, le 15 ou le 16 décembre...
M. Leduc :
2020, oui.
Mme Rouleau :
Le 15 décembre 2020, c'était une très, très, très belle annonce que
nous faisions pour l'est de Montréal. Il y a eu depuis énormément de travail,
énormément de consultations, il y a eu beaucoup de discussions, il y a eu
beaucoup d'adhésion aussi à ce projet qui est indispensable pour l'est de
Montréal. Alors, aujourd'hui, il y a une évolution, le gouvernement du Québec
assure la population que le REM de l'Est sera réalisé conjointement avec la
ville de Montréal. Et, je pense bien, vous avez vu la conférence de presse
hier, la mairesse de Montréal est vraiment engagée à ce que le REM de l'Est se
fasse.
M. Leduc : Donc,
aucune erreur de votre part, tout s'est bien passé comme dans les plans?
Mme Rouleau :
Il n'y a pas d'erreur. Il n'y a pas d'erreur...
M. Leduc : Vous
feriez exactement la même chose dans la même séquence?
Mme Rouleau :
Bien, il n'y a pas d'erreur, il y a...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...alors votre portion est terminée, M. le député.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Avant
de suspendre, parce que je vais devoir suspendre... avant de suspendre, Mme la ministre, est-ce que vous vous
étiez engagée à ce que CPDQ Infra serait à cette commission ce matin?
Mme Rouleau :
Ce n'est pas très clair qu'il y a eu cet engagement. Personnellement...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'accord, alors...
Mme Rouleau :
...je n'ai pas discuté avec la Caisse de dépôt pour leur présence. On m'a dit,
à un moment donné : Peut-être qu'ils seront là, peut-être qu'ils ne seront
pas là. Alors, pour moi, c'était dans l'ordre du peut-être.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, CPDQ Infra est à la salle d'à côté. Nous allons
suspendre. Je vous invite à voir si vous pouvez les inviter.
Mme
Rouleau : Mais, si je peux
me permettre, puisqu'ils ne sont plus impliqués dans ce... dans le REM de
l'Est, peut-être est-ce la raison pour laquelle ils ne sont pas présents.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 36)
(Reprise à 11 h 42)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos
travaux. Donc, nous reprenons nos travaux, nous en étions à un bloc d'échange
des oppositions.
Comme je constate
qu'aucun groupe d'opposition n'est présent et que l'entente de la 42e
législature prévoit que, et j'ouvre les guillemets, «le temps non utilisé par
un groupe parlementaire d'opposition est réparti parmi les autres groupes d'opposition en proportion de leur
poids relatif au sein de la commission», le temps est donc réputé écoulé.
Je suspends donc les
travaux jusqu'à 15 h 30 cet après-midi. Merci de votre attention.
(Suspension de la séance à
11 h 43)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
bon après-midi.
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Bon après-midi à tous et à toutes. La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice financier 2022‑2023.
Une enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ces crédits cet
après-midi.
Alors, M. le secrétaire, des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Boutin
(Jean-Talon); Mme Melançon (Verdun) est remplacée par Mme Nichols
(Vaudreuil); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue est remplacée par Mme Dorion (Taschereau);
et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par
M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions
et les réponses. Je comprends ici que le groupe formant le gouvernement propose de prendre les quelques minutes de retard
d'ouverture dans leur enveloppe de temps. J'ai besoin d'un consentement.
Ça va?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
Alors, première intervention, je cède la parole au député de Pontiac pour
environ 16 minutes.
M. Fortin : 16 minutes?
Le Président (M. Tremblay) : Oui.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Bonjour. Bonjour, chers
collègues, M. le ministre, vos équipes, que je salue, tous et toutes. Je sais
que vous avez de très bonnes équipes avec vous, alors je suis certain qu'on
aura droit à toute leur expertise et des réponses très complètes et détaillées.
Commençons par, je pourrais dire, l'éléphant
dans la pièce, mais l'éléphant sous le fleuve, peut-être, le troisième lien.
Là, j'ai essayé de comprendre votre explication, un peu plus tôt, là, sur le
PPM. Est-ce que votre point principal, tantôt, c'était de dire : Ce n'est
pas un indice? C'est-tu ça que vous essayiez d'expliquer tantôt, à la période
des questions?
M. Bonnardel : Mais premièrement, M.
le député, je n'ai jamais mentionné que c'était un indice. J'ai toujours dit
que c'était un comparatif.
M. Fortin : D'accord. Je peux me rallier.
M. Bonnardel : Puis ce comparatif,
vous m'avez entendu tantôt le mentionner. Est-ce que vous niez le fait qu'il y
a deux ponts interrives à Québec, qu'il y a un déficit d'infrastructures qui a
été nommé par le fédéral voilà quelques mois déjà? Donc, quand on compare... Je
n'irai pas jusqu'à faire ce que le fédéral a fait, là, parce qu'il a comparé
plusieurs, plusieurs régions, aux États-Unis aussi, mais près de nous, chez
vous, M. le député de Pontiac, il y a 1,3 million de personnes, il y a
cinq liens, et le fédéral souhaite en bâtir un sixième et le payer. Donc, je
pense que personne ne peut nier le fait présentement qu'il y a un déficit
d'infrastructures entre les deux rives.
M. Fortin : Mais indice, comparatif, appelez ça comme vous voulez, là,
O.K., vous avez fait un document avec trois
tableaux, justement, en comparant le nombre de ponts par million dans la région
métropolitaine de Québec, qui compte
820 000 habitants — je
me fie à votre tableau — et
à Montréal, pas dans la région métropolitaine de Montréal, à Montréal.
Vous avez oublié la population de chaque côté des ponts. Alors, est-ce que
votre tableau tient toujours ou il a besoin d'être mis à jour pour être
efficace? Parce que je ne peux pas croire...
M.
Bonnardel : On a ajouté Montréal. Montréal est une île. Bon,
on parle de liens, là, qui ressemblent beaucoup plus entre Québec et
Lévis, entre Québec et la Rive-Sud, à celui de l'Outaouais, mais on voulait
quand même montrer, à Montréal, la situation comme telle des infrastructures
qui sont là. Mais je pense que, et je répète... puis je vous répète, est-ce que
vous niez le fait que le fédéral confirme qu'il y a un déficit
d'infrastructures à Québec, que nous avons deux ponts qui datent, un qui a plus
de 120 ans d'âge, l'autre qui a plus de 50 ans, où on entreprend des
réparations importantes pour être capable d'assurer la pérennité du pont
Pierre-Laporte dans les prochaines années?
Et vous connaissez la
problématique de congestion, de saturation du réseau depuis les
20 dernières années. Ce pont a été conçu pour recevoir
90 000 véhicules-jour. On en est à 126 000, aujourd'hui, c'est
plus que le tunnel Louis-Hippolyte-La
Fontaine, quotidiennement, et on prévoit, sans tunnel, dans un horizon d'ici
2036, 143 000 véhicules-jour.
M. Fortin : Oui, mais le comparatif de pont par million, là, revenons à
la base de ce tableau-là que vous nous avez soumis, là, que votre ministère,
votre gouvernement, notre gouvernement, là, a soumis à la population. Vous avez
comparé la région métropolitaine de Québec, le nombre de ponts dans la région
métropolitaine de Québec à Montréal, qui est une île. Ça fait du sens, ça,
selon vous?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce que je
vous dis. On a montré Montréal parce qu'on voulait indiquer, à Montréal, la
situation comme telle et le portrait.
M. Fortin :
Oui, mais...
M.
Bonnardel : Mais je vous répète... écoutez, je vous répète
une chose, là : Sur ce document, vous ne pouvez pas dire le
contraire, il y a un déficit d'infrastructures quand on regarde la situation à
Québec. Et c'est exactement ce que vos amis du fédéral ont confirmé voilà
quelques mois déjà, M. le député de Pontiac. C'est exactement ce qu'ils nous
ont confirmé.
M. Fortin : Mais là vous comparez... Vous me dites : Il y a
2,4 ponts par million, à Québec, puis il y en a 8,7 à Montréal parce qu'il
y a 18 ponts et tunnels. Vous coupez de moitié la population de Montréal,
hein, parce qu'il y a quatre point quelques millions dans le Grand Montréal,
vous en comptez seulement deux. Vous prenez 18 ponts et tunnels, là, vous
me parlez de la Rive-Nord, de la Rive-Sud, vous mélangez un paquet d'affaires
puis vous pensez que c'est un bon indice de
comparaison, ça, de comparer Montréal et Québec, que c'est normal? Parce qu'à
ce niveau-là, moi, je peux prendre... je peux faire ce qu'Infoman
a fait puis regarder Sainte-Anne-de-la-Pérade, là, qui se retrouve avec
965 ponts par million. Ça ne fait pas de sens, cette affaire-là, c'est
illogique.
M. Bonnardel : M. le député, ce sont
des comparatifs à des fins de vulgarisation, là. Il ne faut quand même pas
exagérer, là, O.K.? Je vous écoute, là, vous pouvez faire...
M. Fortin : Mais c'est un peu mon point.
M.
Bonnardel : Si vous voulez faire 20 minutes là-dessus, je n'ai aucun
problème, je vais vous répéter la même chose. Ceux qui vivent à Québec,
présentement, là... Personne à Québec et sur la Rive-Sud ne va nier le fait que
depuis l'arrivée du pont Pierre-Laporte, voilà 52 ans, qu'il y en a deux,
et qu'il y a eu du développement à l'ouest, qu'il y a deux ponts vieillissants,
puis qu'aujourd'hui on doit répondre à une chose, au Réseau express de la
Capitale, pour être capables d'augmenter l'attractivité du transport collectif,
sécuriser le réseau et de donner une option additionnelle aux camionneurs qui
ne peuvent que passer présentement seulement sur le pont Pierre-Laporte.
M. Fortin : Je ne vous parle pas du REC, je vous parle d'un document
sur le tunnel Québec-Lévis.
M. Bonnardel : Oui, bien, c'est
une combinaison de tout ça.
• (15 h 40) •
M. Fortin : Je vous parle de votre document sur le tunnel Québec-Lévis.
Vous avez choisi de l'isoler, là, vous avez choisi d'en parler à l'extérieur du
Réseau express de la Capitale, je fais la même chose que vous. Alors, je fais
juste vous dire que votre comparatif, il est bidon, ça ne tient pas la route.
Je peux comparer Stockholm, qui est un paquet d'îles. Là, vous me comparez ici
Montréal, qui est une île, puis vous comparez ma région, l'Outaouais. Vous
savez ils vont où, les ponts, en Outaouais? Ils vont à Hull. Vous savez c'est
quoi, Hull? C'est une île, l'île de Hull,
alors vous nous comparez deux îles avec Québec. Ça ne marche pas, votre
affaire, ça ne tient pas la route. Puis c'est pour ça que, c'est vrai... c'est vrai que les gens à Infoman
l'ont ridiculisé, mais ils l'ont ridiculisé parce que c'est ridicule.
Alors, si c'est sur ça que vous vous basez, oui,
j'ai des réticences, oui, il y a un paquet de monde qui va avoir des
réticences. Mais vous me dites : Il y a d'autres choses, ce n'est pas
juste ça. Parfait. O.K. On va regarder c'est quoi,
le reste des choses. Je vais prendre ce que le maire de Québec soulève en ce
moment. Et là vous l'avez vous-même... en novembre, là, le premier
ministre se disait convaincu de pouvoir rallier le maire Marchand au projet du
troisième lien et a promis de partager les études et les analyses du
gouvernement du Québec à ce niveau-là. Alors là, ça, c'était en novembre.
Novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, on est en mai, six mois plus
tard... sept mois plus tard, est-ce que vous êtes en mesure de nous donner ces
analyses-là du gouvernement du Québec?
M. Bonnardel : Quand la
modélisation sera terminée, qu'on sera habiles à donner ces informations au
maire de Québec, on le fera avec grand plaisir.
M. Fortin : Oui, mais le problème dans ce que vous venez de dire, là,
c'est qu'on va attendre la modélisation entre vos deux modèles, le modèle
tunnel géant, plus gros tunnelier au monde, puis le modèle bitube, comme vous
le nommez. Le premier ministre nous a dit : Le ministre des Transports est
en train de refaire ses analyses, hein, pour savoir
combien de voies on a besoin. On ne sait pas si on a besoin de deux voies, on
ne sait pas si on a besoin de quatre voies, on ne sait pas si on a besoin de
six voies. Ça, c'est le premier ministre du Québec qui dit : Le ministre
des Transports, vous, est en train de refaire son analyse de besoins.
Est-ce qu'on...
Maintenant que vous avez choisi un certain nombre de voies, c'est parce que
cette analyse-là, elle a été complétée,
c'est parce que vous êtes confiant que les besoins et votre solution vont bien
ensemble. Alors, est-ce qu'on peut...
Est-ce que vous pouvez convaincre tout le monde autour de la table et
dire : Voici ce sur quoi on se base?
M. Bonnardel :
Bien, sur quoi on se base? Premièrement, le maire de Québec a dit au Journal
de Québec aujourd'hui qu'il était prêt à attendre au dépôt du dossier
d'affaire en 2025. Maintenant, j'ai dit, voilà trois semaines déjà, qu'il y
aurait une mise à jour annuelle, que je donnerais toutes les informations aux
journalistes, et à vous, les élus, et à la population de Québec et québécoise,
toutes les infos.
Maintenant, je répète
ce que j'ai souvent, souvent, souvent dit : Sécuriser le réseau, ça veut
dire quoi? Un vieux pont, le pont de Québec,
qui a une gestion dynamique, sur ce pont, qui ne permet pas de transport de
marchandises, qui a plus de 120 ans d'âge, si on part sur... premier
horizon, 1904. Le pont Pierre-Laporte, il en a 50, ans, personne ici ne peut
prédire ou prévoir la durée de vie du pont Pierre-Laporte. Et on va tout faire
au ministère des Transports, parce qu'on entreprend des travaux pas juste
palliatifs... Entreprendre des travaux pour s'assurer d'augmenter la longévité
de ce pont, c'est ça, l'objectif. Maintenant, pont construit pour recevoir
90 000 véhicules jour, et ça, depuis 1990, est arrivé au point de
saturation. Aujourd'hui, c'est un pont qui reçoit 126 000 véhicules
jour. Et la période de pointe, de 1997 à 2017, personne ne peut le nier, est
passée de deux à trois heures. Sécuriser le réseau, permettre... donner
une option additionnelle pour le transport de marchandises et augmenter
l'attractivité du transport collectif : trois objectifs du REC.
M. Fortin : O.K. Là, vous venez de me dire : On va avoir une mise
à jour annuelle. Est-ce qu'il va y en avoir une avant la campagne électorale?
M. Bonnardel :
Bien non, je viens de la faire.
M. Fortin : Donc, il n'y aura aucun chiffre, aucune donnée, aucune analyse,
rien de plus qui va être mis sur la place publique d'ici la campagne
électorale?
M.
Bonnardel : J'ai dit qu'il allait y avoir une mise à jour annuelle.
J'ai fait une mise à jour importante voilà trois semaines déjà. Donc, la
prochaine mise à jour aura lieu au printemps prochain.
M.
Fortin : En tout respect, vous n'avez pas
fait une mise à jour, vous avez changé votre projet. Et, à partir de ça, vous
n'avez pas donné de chiffres, vous n'avez pas donné d'analyses
gouvernementales, à savoir pourquoi. Alors, ce n'est pas une mise à jour, là.
M.
Bonnardel : Mais pourquoi... M. le député...
M.
Fortin : Mais pourquoi vous êtes...
M.
Bonnardel : On est passés... Bien oui, mais c'est ça, on est passés
d'un projet qui était à six voies à quatre voies. Le défi, et le but, est
de répondre aux trois besoins que je viens de vous mentionner, qui n'ont pas
changé... et qui n'ont pas changé. Et la modélisation, nécessairement, change
parce qu'on passe de six à quatre voies, et c'est le travail qu'on fait
présentement avec nos experts, nos firmes. Vous avez déjà été ministre des
Transports pendant un court laps de temps, vous savez très, très bien comment
cela fonctionne.
M.
Fortin : Oui, je sais effectivement que,
pour arriver avec un projet, ça nous prend des analyses, ça nous prend des chiffres. Alors, ce que je ne comprends
pas, c'est si les chiffres, si les analyses, si les données
correspondent à la solution que vous mettez de l'avant, pourquoi vous ne nous
fermez pas la trappe collectivement en disant : Bien, voici les données, c'est moi qui a raison. Si vous
avez des données qui justifient votre solution, mettez-les sur la place
publique. Il me semble, c'est évident que vous le feriez, si vous en aviez.
M.
Bonnardel : Bien, M. le député, les premières données que nous avions
lors du premier tracé, quand on parle d'acceptabilité sociale...
Une voix :
...
Le Président (M.
Tremblay) : Je m'excuse. M. le député de Pontiac, d'abord, juste un
petit rappel pour les appareils
électroniques, là, pourriez-vous valider, s'il vous plaît, que ce soit fermé?
Par ailleurs, je vous invite à un débat cordial. Sinon, vous pourrez
vous adresser directement à moi, mais je vous fais confiance, vous êtes un
parlementaire aguerri. Ça va?
M.
Bonnardel : Ce que je répondais rapidement, M. le Président,
acceptabilité sociale, on a présenté un premier projet, on a revu ce projet
parce qu'il y avait des inquiétudes, autant du maire à l'époque que des gens
dans Saint-Roch, à la sortie Charest, à la sortie sur
Dufferin-Montmorency. On a répondu aux gens en leur disant : O.K., on
retourne à la table, on regarde qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer le
projet. C'est exactement ce qu'on a fait et là on a poussé plus loin la
dynamique pour être capables d'avoir un projet qui répond aux trois principaux
besoins que je viens de mentionner.
M.
Fortin : O.K. Le maire de Québec a encore
des questions, hein? Ce matin, là, il posait des questions : Ça va être
quoi, ce projet-là? Sur quoi il s'appuie? Quels sont ses fondements? Quelles
sont les études? Alors là, aujourd'hui, là,
à «quelles sont les études», à part celles que vous avez citées, du
gouvernement fédéral, vous n'avez pas d'étude du gouvernement du Québec
pour répondre aux questions du maire Marchand.
M.
Bonnardel : M. le député, vous savez très bien qu'il existe une
modélisation qui a été faite sur la première portion. Maintenant, on est
retournés à la table à dessin, donc on a redemandé à nos firmes de travailler
sur la nouvelle modélisation, sur la nouvelle mouture. Alors, je l'ai
mentionné, je serai transparent jusqu'au bout, à la mise à jour l'an prochain, j'informerai la population et les
parlementaires sur l'état de situation et l'état d'avancement du projet,
pour être capable d'en arriver à déposer le dossier d'affaires en 2025. Et,
comme le maire mentionnait, d'ici là, on sera assurément capables de lui donner
des infos, mais sinon, ce sera à la mise à jour.
M.
Fortin : Mais c'est un peu fou, M. le
Président, là, on arrive avec une solution puis, après ça, on va donner les
besoins. Il me semble qu'on mesure les besoins avant d'arriver avec la
solution, mais, si c'est l'approche du ministre des Transports, c'est son
choix.
Vous avez mentionné,
dans l'univers des autres choses qui peuvent être faites pour améliorer la
mobilité dans la région, là, vous avez mentionné que la gestion de voies
dynamiques sur le pont Pierre-Laporte, c'était trop cher. Combien ça coûte?
M. Bonnardel :
Je n'ai jamais dit que c'était trop cher.
M.
Fortin : Pardon?
M.
Bonnardel : J'ai déjà dit que c'était une problématique structurelle
sur le pont. C'était une idée qui amènerait, premièrement, à refaire... à
revoir la possibilité... les approches nord et sud, pardon, de la tête des
ponts doivent être revus parce que les deux...
M.
Fortin : Il faut déjà que ce soit revu?
M.
Bonnardel : Bien, il faut que ce soit revu, ça, c'est certain. Et la
structure comme telle du pont pourrait ne pas permettre d'avoir un, excusez
de le dire en anglais, un «zipper», comme on pourrait l'imaginer ou on l'a déjà
vu, une structure de béton qui définirait une voie, une voie comme telle.
M.
Fortin : 25 novembre 2021, à
Radio-Canada, ICI Québec : «Le ministre des Transports du Québec n'a pas l'intention d'élaborer un projet de voie
réversible sur le pont Pierre-Laporte. Selon [lui], cette solution
nécessiterait des investissements trop importants...» Est-ce que vous les avez
mesurés, ces investissements-là?
M.
Bonnardel : C'est des investissements importants. C'est des
investissements qui nous amènent à ce que... Puis je vous le dis franchement,
là, je vous le dis franchement, là, structurellement, le pont pourrait ne pas
recevoir. Donc, ça pourrait nous amener à de nombreuses années avant d'être
capable de s'assurer, par des experts, que le pont pourrait recevoir cette
structure comme telle qui définirait une voie, une voie réservée. Mais au-delà
de tout ça, ça n'empêche pas et ça ne règle
pas le problème de saturation de ce pont, là, et ça n'augmente pas
l'attractivité du pont comme tel. Le
tunnel Québec-Lévis va nous permettre d'aller chercher un nombre de véhicules x
sur le pont Pierre-Laporte et de le transférer dans le tunnel
Québec-Lévis dans une certaine mesure. Donc, c'est une possibilité qu'on a
regardée, mais qu'on ne poussera pas plus loin.
M.
Fortin : Mais là où on est d'accord, c'est
que ça nécessite des investissements importants. Là où on est d'accord, c'est qu'il faut faire des travaux sur
la tête des ponts. Mais quand vous me dites que c'est des
investissements trop importants, là, vous
arrivez avec une solution, une solution unique qui est un projet de
7 milliards, peut-être plus, on verra
avec le temps. Alors, quand vous me dites : C'est trop important comme
investissement, la voie réversible, bien, j'ai des questions. Versus
7 milliards, c'est combien, ça, cet investissement trop important là?
M.
Bonnardel : Vous savez, ça ne réglera pas le problème du TC, ça. Ça ne
réglera pas le problème du TC à long terme. À long terme, on a besoin d'un lien
additionnel pour être capable de boucler la boucle du transport collectif. À
court terme, cette idée pourrait répondre aux besoins de l'ouest, mais présentement
l'attractivité à l'ouest ne fonctionne pas. Il y a des gens qui partent en
autobus dans les pôles centraux de Lévis pour se rendre à l'Université Laval ou
autres et ça leur prend 45 minutes à une heure. Donc, ils font quoi?
Ils prennent leur véhicule. Ils prennent leur véhicule, c'est aussi simple que
ça. Et ça ne répond pas à trois choses que je dis souvent : la durée, le
coût et le confort. Donc, il faut s'assurer d'avoir un lien additionnel pour
être capable de répondre aux besoins d'attractivité du transport collectif
entre les deux rives.
M.
Fortin : O.K. Alors, ce que j'aurai
compris du premier bloc, c'est qu'on n'aura pas de données, on n'aura pas de
chiffres. On n'a rien d'ici l'élection, puis vous n'avez pas de données à
savoir combien ça coûte pour une voie dynamique, une gestion de bois dynamique
sur le pont Pierre-Laporte. Parfait.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député de Pontiac, le temps est écoulé. Petit rappel pour les réalités
sanitaires, pour les collaborateurs qui sont à l'arrière de la salle, on vous
invite à porter le masque, s'il vous plaît. Seulement... vous le retirez
seulement si vous avez à intervenir. Merci.
Pour la prochaine intervention, je reconnais Mme
la députée de Taschereau pour environ 12 minutes.
Mme Dorion : Merci, M. le Président.
On a entendu le ministre dire qu'il fallait égaliser le développement, tu sais,
que là le développement sur la Rive-Sud est plus à l'ouest puis il fallait
égaliser ça un peu à l'est. C'est quoi, ça, si ce n'est pas de l'étalement
urbain?
M. Bonnardel : Vous savez, le
discours de l'étalement urbain, voilà quelques années, quand je suis arrivé, on
parlait d'occupation du territoire.
Mme Dorion : Donc, c'est positif,
pour vous, l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Aujourd'hui, c'est de
l'étalement urbain. Je l'ai mentionné, la tendance des urbanistes et des
architectes, présentement, est de densifier. On le voit sur
l'autoroute 30. On le voit sur Guillaume-Couture présentement à Lévis, le
maire de Lévis l'a mentionné. On va le voir le long du tramway. Je pense que la
députée qui habite dans Saint-Roch va peut-être voir des tours ou des
mini-tours qui vont pousser, parce que c'est une tendance qui est importante
présentement, sur la grande portion des axes des trajets de transport
collectif. Donc, comme je l'ai mentionné, bien, le développement s'est fait à
l'ouest dans les dernières années.
Mme Dorion : Mais ça reste... Merci.
Je voudrais juste qu'on reste un peu dans les mêmes temps, si possible, question, réponse. Donc, le ministre a
dit qu'il fallait égaliser le développement plus à l'est, sur la Rive-Sud,
pour égaliser par rapport à l'ouest qui est assez développé en termes de
banlieue. Donc, si ce n'est pas de l'étalement urbain, c'est quoi? Est-ce que
c'est de l'étalement urbain? Est-ce que le ministre le reconnaît?
M. Bonnardel : Premièrement, je l'ai
déjà mentionné, il existe des règles importantes au ministre des Affaires
municipales pour refuser ou autoriser l'augmentation du périmètre urbain, là.
Mme Dorion : Mais ce n'est pas ça,
ma question.
M.
Bonnardel : Non, mais je vous dis ce qui se passe
présentement. Donc, vous supposez qu'il pourrait y avoir...
Mme Dorion : Je vous demande si vous
êtes d'accord que c'est de l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Non, vous supposez
qu'il pourrait y avoir de l'étalement urbain. Moi, je vous dis qu'il existe des
protections.
Mme Dorion : Donc, ce ne sera pas de
l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Il existe des
protections au MAMH et pour protéger les terres agricoles. Personne, personne
dans ce gouvernement a dit qu'on allait, du jour au lendemain, bulldozer les
terres agricoles et que soudainement les périmètres urbains allaient augmenter.
Mme Dorion : Mais ce n'est pas ma
question. Ce n'est pas de savoir si c'est bulldozé.
M.
Bonnardel :
Personne n'a dit ça, là.
Mme
Dorion : Est-ce que le ministre reconnaît qu'égaliser le
développement qui, en ce moment, est à l'ouest vers l'est, égaliser,
est-ce qu'il reconnaît que ça
s'appelle de l'étalement urbain? Si vous dites... si le ministre dit :
L'étalement urbain, ce n'est pas si grave que ça puis c'est juste une
mode, que ce n'est plus bon... mais il devrait reconnaître, donc : Oui,
c'est de l'étalement urbain, puis je ne suis pas gêné, puis je le dis. Est-ce
que c'est de l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Vous savez, Mme la
députée, il y a peut-être une famille dans votre comté qui, pour elle, aller
vivre dans une tour avec ses enfants ou ses deux enfants, ça ne lui convient
pas. Elle pourrait peut-être se dire : Moi, j'aimerais avoir mon lopin de
terre à l'est de Lévis, dans Bellechasse ou autre. Et ça, vous êtes... On est
qui? On est qui pour dire à une famille...
Mme Dorion : Mais moi, je n'ai rien
dit à la famille. Je demande au ministre si c'est de l'étalement urbain ou pas,
son projet d'égaliser à l'est. Oui ou non, c'est-tu de l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Alors,
je vous dis aujourd'hui qu'il existe des règles pour protéger les territoires.
Mme Dorion : Ah! ça a l'air...
Est-ce que c'est un enjeu épineux en ce moment pour votre gouvernement, le
concept d'étalement urbain?
M. Bonnardel : Pas du tout.
Mme Dorion : Pas du tout. Alors,
pourquoi est-ce que le ministre n'est pas capable de dire : Oui, en fait,
le projet, c'est d'étaler à l'est?
M. Bonnardel : Mais je viens de vous
répondre qu'il est vrai, puis je l'ai mentionné, que les 50 dernières
années, l'ouest a reçu ou a eu un développement extrêmement important, extrêmement
important, et qu'il y a eu une forme de déséquilibre du côté de l'est de Lévis.
Et je vous répète, et je redis la même chose, il y a des familles pour qui
habiter dans une tour, ça ne convient pas. Donc, donner la possibilité un
jour à certaines villes ou villages d'étendre leur périmètre — j'ai
dit «possibilité», là — ce
sera au MAMH et futur gouvernement de définir cela.
Mme Dorion : Bon, en tout cas, il
n'y a pas de réponse. On comprend qu'il n'y a pas de réponse. Je comprends.
Merci pour le patinage. C'est quand même...
M. Bonnardel : Non, je vous réponds.
Je vous réponds exactement ce qu'il en est.
Mme
Dorion : C'est comme quand on se fait ghoster sur Internet.
Pas de réponse, c'est une réponse. Donc, merci.
M. Bonnardel : Ça, c'est votre
opinion à vous, là.
Mme Dorion : C'est mon opinion, oui,
effectivement. Donc, puisqu'il y aura de l'étalement urbain sur la Rive-Sud
suite à l'ajout d'une autoroute nord-sud dans la grande région de Québec,
puisqu'il y aura de l'étalement urbain, il y
aura aussi augmentation du parc automobile dans la grande région de Québec.
Qu'est-ce qu'on va faire pour loger ces voitures-là du lundi au
vendredi, le jour, au centre-ville?
M. Bonnardel : Premièrement, il n'y
a personne qui a parlé d'étalement urbain.
Mme Dorion : Pardon?
M. Bonnardel : Personne qui a parlé
d'étalement urbain.
Mme Dorion : Ah non? Personne n'a
parlé d'étalement urbain?
M.
Bonnardel : Non, il
n'y a personne qui a...
Mme Dorion : Mon Dieu! mais on est
dans un roman d'Orwell. M. le ministre...
M. Bonnardel : Et là vous dites...
Mme Dorion : Est-ce que M. le
ministre peut quand même arrêter de mêler le monde avec du non-dit, là? On
n'est pas dans une maison des fous ici.
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse. Je m'excuse, Mme la députée, c'est...
Mme Dorion : Moi, je m'excuse. Je
vous le demande.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
moi qui préside.
Mme Dorion : Bien, allez-y.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
moi qui préside. Je le réitère, je nous invite à un débat qui est cordial. Si on n'est pas en mesure de l'assumer en face,
vous pouvez vous adresser à moi directement pour interpeler le ministre.
Je vous le demande en tout respect, Mme la députée, on reste sur un ton
cordial, on pose des questions, on laisse le temps au ministre de répondre. C'est
la même chose des deux côtés. Je vais continuer à être vigilant jusqu'à la fin.
Mme Dorion : Bien, moi, je veux vous
dire, M. le Président, puisqu'on... Parlons-nous. Vous me demandez qu'il y ait
un ton cordial. J'ai un ton, disons, énergique, mais, en ce moment, je ne suis
pas en train d'insulter ni de sortir de la cordialité, mettons, si on en lisait
la définition dans le dictionnaire. Mais je vous demande... Vous êtes le
président. Le ministre, il est très loin de ne pas répondre à la question, il
est en train de faire un embrouillamini de mots qui ne
signifient absolument rien, puis qui fait en sorte que ces débats, ici, à
l'Assemblée nationale, perdent toute valeur,
finalement, aux yeux des gens qui nous écoutent. Là, vous... Répondez-moi à
moi, c'est à vous que je parle.
Le Président (M. Tremblay) : Écoutez,
Mme la députée...
Mme Dorion : Vous êtes le président,
vous êtes...
Le Président (M. Tremblay) : Oui, je
suis conscient que je suis le président, Mme la députée, et je pense qu'on est
dans le domaine de l'interprétation, là.
Mme Dorion : Bon. Mais alors,
interprétons.
Le Président (M. Tremblay) : Je vous
invite à poser une question au ministre en regard avec le sujet, puis M. le
ministre a le rôle de répondre à la question.
Mme Dorion : Je comprends.
Le Président (M. Tremblay) : On
continue le débat sur les études de crédits, comment on fait depuis le début,
mais on reste calme et cordial en tout respect.
Mme
Dorion : D'accord. Moi, je suis calme et cordiale, et je
vous demande, en tout respect, M. le Président, de me permettre de
cuisiner un peu le ministre, s'il fait exprès de ne pas répondre à la question.
Bon, je vais continuer.
Le Président (M. Tremblay) : Essayez
de ne pas mettre trop d'épices, s'il vous plaît.
Mme Dorion : D'accord, on va y aller
un petit peu plus... on va y aller avec un petit peu moins d'épices épicées. Donc, on n'a pas parlé d'étalement
urbain. Donc, c'est ça, la dernière réponse, on n'a pas parlé d'étalement
urbain.
M. Bonnardel : Vous souhaitiez
que... vous répondre pour les véhicules. Vous m'avez posé une question en me
disant : Il va y avoir...
Mme Dorion : Oui. Donc, mais là,
puisque vous me dites qu'il n'y a pas d'étalement urbain, qu'on n'a jamais
parlé d'étalement urbain, ma question est un petit peu difficile à poser, parce
que c'est sûr que toutes ces voitures qui arriveront au centre-ville ne
trouveront pas de place où se stationner, vont arriver dans un trafic au
centre-ville qui est déjà là, à moins que le ministre ne soit d'avis qu'il faut
bulldozer, justement, des parties du centre-ville pour pouvoir faire de la
place à ces voitures-là. Alors, si ce n'est pas ça son projet... je suis sûre,
ce n'est pas ça, son projet. Si ce n'est pas ça, c'est quoi, son projet
pour accueillir toutes ces nouvelles voitures?
M. Bonnardel : Bien, premièrement,
M. le Président, la députée a déjà... Québec solidaire a déjà essayé de faire des publicités en mentionnant que,
soudainement, il allait apparaître 50 000 nouveaux véhicules dans
Saint-Roch. Ces véhicules, M. le Président, présentement, sont déjà sur
le réseau. Il n'arrivera pas 50 000 nouveaux véhicules dans
Saint-Roch, ils sont déjà sur le réseau. Ils arrivent de l'ouest. Ils arrivent
de l'ouest parce qu'il y a deux principaux ponts pour y répondre. Et je dirais
une chose à la députée, son chef, lui, qui dit moi, je suis pour...
Mme Dorion : Ça, là, on est en étude
de crédits, c'est moi qui pose les questions.
M. Bonnardel : ...pour le
prolongement, je suis pour le prolongement de l'autoroute 20. À Rimouski,
ils ont dit : Moi, je veux prolonger la 20...
Mme Dorion : O.K. J'ai une autre
question, M. le Président.
M. Bonnardel : ...mais quand c'est
le temps d'avoir un lien additionnel pour Québec, là, ça fonctionne plus.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre. À l'ordre, s'il vous plaît! Mme la députée.
Mme Dorion : J'aimerais savoir
combien de sondages ont été commandés par le gouvernement, qui comportent au
moins une question sur le troisième lien, et combien ça a coûté au total.
M. Bonnardel : Bien, pour le
gouvernement, je n'en ai aucune idée. Mais celui que j'ai en main, c'est celui
de la Chambre de commerce de Lévis et qui date de moins d'un an.
Mme Dorion : Donc, aucun sondage
commandé par le gouvernement?
M. Bonnardel : Je ne peux pas
vous dire. Je n'ai pas d'information là-dessus.
Mme Dorion : Est-ce
qu'on pourrait rechercher cette information-là, s'il vous plaît?
M. Bonnardel : Je pourrais
peut-être être capable de vous trouver ça.
Mme Dorion : Oui? Merci, ce
serait gentil.
M. Bonnardel : Mais celui de
l'année...
Mme Dorion : Et combien ça a
coûté aussi, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : ...de voilà huit
mois était plus que positif pour le Réseau express de la Capitale.
Mme Dorion : Le «voilà huit
mois» est important.
Le Président (M. Tremblay) : Souhaitez-vous
qu'on suspende, Mme la députée, pour les documents? Ce n'est pas nécessaire?
Parfait, on continue. On poursuit.
Mme Dorion : Si on peut les
chercher pendant les...
M. Bonnardel : Bien, je peux
répondre, M. le Président, pour notre ministère des Transports, il n'y a pas de
sondage.
Mme Dorion : Donc, aucun
sondage n'a été commandé par le gouvernement du Québec en général pour le ministre
des Transports.
M. Bonnardel : Au ministère des
Transports, il n'y a pas de sondage.
Mme Dorion : Quels montants ont
été dépensés par le ministère, au total, en études de faisabilité, études environnementales, études géologiques ou études
d'évaluation des besoins, donc tout ce qui est études, là, pour voir...
M. Bonnardel : Il y a
325 millions qui ont été dédiés à la planification en 2019, donc c'est
amplement suffisant pour entamer et déjà entamer des forages qui ont été faits
l'année passée et qui seront faits aussi cet été pour se préparer au dépôt du
dossier d'affaires.
• (16 heures) •
Mme Dorion : Parfait. Ces
325 millions là ont été dépensés?
M. Bonnardel : Pas totalement.
Mme Dorion : Pas complètement?
M. Bonnardel : Bien non, on en
a assez pour être capables...
Mme Dorion : Mais est-ce qu'on
sait combien ont été dépensés jusqu'à maintenant?
M. Bonnardel : On ne peut pas
donner cette information pour le moment.
Mme Dorion : C'est quoi, la
définition, pour le ministre, du trafic induit?
M. Bonnardel : Bien, vous m'avez
déjà posé, Mme la députée...
Mme Dorion : Comme je n'avais
pas eu de réponse, je me réessaie.
M. Bonnardel : ...cette
question en Chambre. Alors, écoutez, je ne vous dirai pas... je n'embarquerai
pas sur la définition que vous souhaiteriez avoir de moi, mais je vous répète
une chose : les besoins sont importants, je vous dirais... C'est
particulier de Québec solidaire d'avoir deux discours, parce qu'à Québec ce
n'est pas bon...
Mme Dorion : Là, on n'est pas
dans la réponse, M. le Président.
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
pas bon d'avoir un troisième lien, mais c'est bon de prolonger
l'autoroute 20 quand on va se déplacer en région.
Mme Dorion : C'est l'étude de
crédits, c'est des questions des députés de l'opposition.
M. Bonnardel : Donc, c'est
contradictoire, légèrement, de la part de Québec solidaire.
Le Président (M. Tremblay) :
Je vous invite à... d'une part et d'autre.
M. Bonnardel : Non, mais je lui
poserais la même question. S'ils veulent prolonger l'autoroute 20, ce
n'est pas du trafic induit...
Mme Dorion : On est en étude
des crédits. Vous êtes ministre, c'est vous qui répondez aux questions, c'est
l'opposition qui pose des questions. Je veux dire, c'est une des phases de
base. Merci.
Le Président (M. Tremblay) : On
poursuit. Mme la députée de Taschereau, on poursuit. Merci.
Mme Dorion : Je pense qu'il y a
plusieurs ministres qui devraient se le rappeler que leur job, c'est de
répondre aux questions.
Le Président (M. Tremblay) : Je
ferai le message.
Mme Dorion : Merci.
Alors donc, je reviens sur les questions de mon collègue de Pontiac. C'est
quoi, précisément, la problématique structurelle sur le pont
Pierre-Laporte? Pourquoi ce n'est pas possible? Si ce n'est pas possible,
pourquoi vous ne rendez pas ça public? Je vais commencer comme ça.
M. Bonnardel : Bien,
premièrement...
Mme Dorion : Bien,
je parle de pourquoi ce n'est pas possible, là, de faire des voies... En tout
cas, vous comprenez.
M. Bonnardel : ...les
approches sont... ne permettent pas d'avoir une voie en dynamique sur le pont Pierre-Laporte.
On va entamer des travaux puis on va annoncer, dans les prochains mois, des
travaux importants à la tête des ponts, du côté de l'avenue des Hôtels, pour
être capables d'avoir une voie qui va améliorer l'attractivité et réduire le
délai des gens qui partent en bus et qui
vont rentrer sur le pôle principal, qui est celui du tramway de Sainte-Foy.
Donc, là-dessus, il y aura des travaux importants qui seront annoncés
dans les prochains mois.
Donc, je répète, structurellement, c'est une
problématique sur le pont Pierre-Laporte. Et deuxièmement, l'approche des deux
ponts, l'approche du pont, nord et sud, ne permettent pas... ne permettrait
pas, pour le moment, d'avoir cette gestion dynamique sur le pont
Pierre-Laporte. Et ça ne réglerait pas le transport collectif, comme je le
mentionne depuis des mois, sinon des années.
Mme Dorion : Est-ce que je
comprends que le seul problème pour faire ça, des voies réversibles, c'est que
les voies à la sortie, à l'entrée, ne peuvent pas permettre l'accueil ou la
sortie de plus de voies, dans le fond, c'est ça? Ce n'est pas le pont en tant
que tel, là, qui n'est pas capable d'avoir...
M. Bonnardel : Bien,
structurellement, le pont, oui, a un... oui, il y a un problème. L'entrée
nord-sud, elle n'est pas configurée pour recevoir ça. Troisièmement, le réseau
municipal est déjà saturé dans ce secteur. Vous n'imaginez pas les travaux
qu'on a à faire et qu'on fait présentement sur la Henri-IV et autres pour les
prochaines années. Donc, c'est un réseau municipal qui est extrêmement,
extrêmement saturé
Donc, vous verrez la suite, là, dans les
prochains mois pour l'approche Sainte-Foy qu'on va annoncer. Parce qu'au-delà
du tunnel, pour la portion centre-ville—centre-ville, il ne faut pas
négliger le fait que les gens qui sont à l'ouest se disent : C'est bien
beau, là, mais jusqu'à quel point je vais avoir un gain de temps? Donc, ce gain
de temps, à la tête des ponts, on est en train de le préparer et on va
l'annoncer pour s'assurer que les gens qui vont prendre le bus, qui vont
prendre les voies réservées sur Guillaume-Couture, vont être capables d'entrer
facilement jusqu'au pôle Sainte-Foy.
Mme Dorion : C'est très intéressant, ce que dit... ce que vous
dites. Ce que dit le ministre, c'est que, dans le fond, il n'y a pas de place sur le réseau municipal pour
accueillir une voix de plus. Alors, où est-ce qu'on va la prendre, la
place, sur le réseau municipal pour
accueillir quatre voies de plus ou deux voies de plus, là, selon votre nouveau
projet de bitube?
Il n'y a pas de place sur le réseau municipal
pour accueillir une voie de plus à Sainte-Foy, mais il y aurait de la place sur
Henri-IV puis à toutes les sorties qui sont au centre-ville? Parce que moi,
quand je voyage, là, j'arrive de Beauport, par exemple, je connais du monde à
Beauport, quand... des fois, j'y vais en auto, hein? J'ai une automobile, je
n'en ai pas honte, je l'utilise de temps en temps. J'arrive, je reviens avec
mon auto, puis, à l'heure du trafic, c'est jam-packed à l'est, là, ça fait
qu'on a de la misère à monter à la colline parlementaire, et tout.
Donc,
pourquoi est-ce que c'est un argument, quand il s'agit de faire des voies
réversibles sur le pont? Ah! bien, le réseau
municipal ne peut pas les accueillir. Puis là cet argument-là, on le balaie, on
n'y répond pas, on fait comme si je n'avais
pas posé la question. Il n'y a pas de place, sur le réseau municipal, pour une
autoroute supplémentaire à deux voies qui va en plus ajouter de
nouvelles automobiles à cause de l'étalement urbain que le ministre appelle de
ses voeux.
M. Bonnardel : Bien,
il y a une différence, parce que, du côté de Pierre-Laporte, on va avoir une
sorte de Y qui va amener les gens sur le réseau autoroutier, pas sur le
réseau municipal. Je le disais en préambule, on a répondu aux inquiétudes des
gens dans Saint-Roch, on a répondu à la...
Le Président
(M. Tremblay) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui?
Le Président (M. Tremblay) : Le
temps est écoulé. Le prochain bloc, la prochaine intervention au député de
Pontiac, pour environ 16 minutes.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Alors là, de ce que j'ai
compris jusqu'à maintenant, là, l'indice du... le comparatif, pardon, il
ne faut pas dire... On a compris ça, il ne faut pas dire «indice du pont par
million», il faut dire «comparatif». On a compris que la ministre responsable
de la Capitale-Nationale, elle, elle ne l'utilisera pas, cet argument-là. On a
compris qu'on n'aura pas de données d'ici à la campagne électorale. On a
compris, puis on n'aura pas de données non plus sur, exactement, pourquoi... ce
qui a été mesuré sur le pont Pierre-Laporte. On a compris qu'on ne saurait pas... qu'on ne saura pas combien ça va coûter,
combien ça coûterait, cette fameuse voie réversible sur le pont
Pierre-Laporte.
Là, je veux questionner le ministre sur... Et je
comprends également du ministre, de l'intervention de la députée de Québec
solidaire, qu'il ne pense toujours pas que ça va causer de l'étalement urbain.
Alors, je veux comprendre son concept d'étalement urbain, parce que, lorsqu'il
a fait la présentation de sa deuxième mouture des tunnels, il nous a dit : Nous, ce qu'on a besoin, c'est un
rééquilibrage, parce que tout le développement sur la Rive-Sud s'est
fait dans l'ouest. Alors là, ça veut dire quoi, un rééquilibrage? Est-ce qu'une
ville a besoin d'être symétrique, selon vous?
M. Bonnardel : Bien, M. le
Président, la ville de Lévis... Puis je vais vous lire ce que le maire a
dit : «La ville veut également protéger son territoire agricole — c'est
ce que je mentionne — et
mettre en valeur l'agriculture, qui est au coeur de la vie des Lévisiens. Avec
la construction d'un éventuel troisième lien, M. le maire assure que les terres
agricoles qui sont situées dans le périmètre où le tunnel aboutira seront
préservées.»
J'ai déjà dit qu'il y avait eu beaucoup,
beaucoup de développement à l'ouest, personne ne peut nier ça, parce que les
deux principaux ponts étaient là. Et, soit dit en passant, plusieurs collègues
ou ex-collègues du député de Pontiac souhaitaient... Puis c'est bizarre,
quelques mois avant l'élection de 2018, il y a un de ses anciens collègues qui
disait : «Quand on regarde à long terme, à Québec, c'est impossible d'être
contre un troisième lien. C'est fondamental, ça en prend un.» Le député de
Vanier, Patrick Huot. La ministre déléguée aux Transports disait : Nous
voulons un troisième lien...
M. Fortin : O.K. Ce n'est pas ça, ma question. On est loin de la
question, là, M. le Président. On est loin de la question.
M. Bonnardel : ...routier qui
améliorera la fluidité aux heures de pointe dans la région de Québec, et je
pourrais en lire d'autres.
M. Fortin : O.K. Mais là ma...
M. Bonnardel : Donc, le besoin,
vous, déjà, votre parti politique le confirmait en 2018. Aujourd'hui, ça
confirme que vous n'avez plus beaucoup de députés à Québec pour défendre ce
projet.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre...
M. Fortin : Avant-hier, vous disiez que ça prenait un REM à Montréal.
Alors, quand même, là... Hier, vous vouliez appeler ça un REM, quand même...
M. Bonnardel : Bien, il va y en
avoir un.
M. Fortin : ...mais aujourd'hui vous ne pouvez plus, la Caisse de dépôt
vous dit que vous ne pouvez pas appeler ça un REM, oubliez ça. Mais ce que je
veux dire au ministre, là, c'est que, là, il nous parle d'un concept de
rééquilibrage, comme s'il fallait que le développement soit exactement pareil
dans l'est et dans l'ouest. Qui dit ça? Il n'y a pas une ville, au Québec, qui
est comme ça. Regarde, pensez à d'autres villes, pensez à Sherbrooke, dans la
région pour laquelle vous êtes le ministre, il y a pas mal plus de
développement à l'est... ou à l'ouest du centre-ville de Sherbrooke qu'il y en
a à l'ouest, ou au nord, ou au sud. Les villes ne sont pas faites
symétriquement, puis il n'y a pas de raisons pour lesquelles on devrait vouloir
que ce le soit. Là, vous me dites : Oui, mais l'étalement urbain, là, inquiétez-vous pas, la ville de Lévis veut
protéger les terres agricoles. L'étalement urbain, ce n'est pas juste
d'empiéter sur les terres agricoles, là. D'accord là-dessus?
M. Bonnardel : Bien, tout à
fait, je l'ai mentionné que le MAMH avait des pouvoirs pour autoriser ou non l'augmentation des périmètres urbains. Mais je
répète la même chose, la tendance, présentement, est à la densification.
Tout le monde, tout le monde, tout le monde va le confirmer. Regardez le Dix30,
à Montréal, des tours incroyables se sont bâties le long du REM et qu'on risque
de voir, peut-être pas de la même ampleur, au tramway, mais on va en voir. On en voit sur Guillaume-Couture, présentement, aussi.
Mais à la fin, à la fin, la possibilité d'une ville ou d'un village d'étendre
son périmètre, si le ministère des Affaires municipales l'autorisait, et je dis
bien si... parce qu'il y aura toujours des familles, un jour, qui vont se
dire : Moi, une tour, habiter dans un quatrième ou un 12e, ça ne me
convient pas, je souhaite m'établir dans un environnement agricole plus
paisible, plus rural. Alors, c'est ça, le choix, peut-être, que certaines familles feront et c'est le choix ou la
possibilité que fera le ministère des Affaires municipales pour étendre
ou non ces périmètres.
M. Fortin :
S'il n'y a pas d'enjeu avec des terres agricoles, là, pourquoi l'UPA, elle
appelle le... elle nomme le projet de troisième lien un projet du passé, selon
vous, s'il n'y a aucune inquiétude à avoir?
M. Bonnardel : Bien, premièrement,
je vous lis ce que le maire de Québec lui-même a dit. Vous savez très, très
bien, comme ancien membre, comme conseil... au Conseil des ministres, qu'il
existe des règles pour protéger le territoire agricole, la CPTAQ. Vous le savez
très, très bien, très, très bien.
M. Fortin :
O.K. Mais vous venez de me dire ça...
M. Bonnardel : Puis, du jour au
lendemain, là, ce n'est pas vrai que la CPTAQ autorise ad nauseam des terres,
pour soudainement voir des projets immobiliers de 300, 400 portes. C'est
très, très, très rare.
M. Fortin : Là,
vous venez, M. le ministre, de me dire : Il y a beaucoup de monde qui
s'est établi dans l'ouest parce que les ponts sont là. Alors, que c'est que
vous pensez qui va arriver, s'il y a un pont vers l'est? Vous l'avez accepté
vous-même, ce constat-là : on a construit une route, on a construit des
ponts, les gens se sont établis là-bas, ça a créé de l'étalement urbain par là.
Alors, s'il y a un pont dans l'est, le centre, appelez ça comme vous voulez,
est-ce qu'il ne va pas y avoir de l'étalement par là aussi?
• (16 h 10) •
M.
Bonnardel : Je vous l'ai
déjà mentionné, les règles existent. Dans cinq ans, 10 ans, 15 ans,
20 ans, personne ne peut
prétendre est-ce qu'il y aura 1 000 personnes... Je le souhaite. On
prévoit une augmentation de la démographie, c'est certain. Je pense que
c'est... si je ne me trompe pas, c'est 100 000 personnes et plus, dans un
horizon de 20 ans. Ces gens vont s'établir où? Sûrement le centre-ville de
Québec, le long du tramway, possiblement, dans Saint-Roch, possiblement, le
choix de le faire à Lévis, s'ils le veulent, dans Bellechasse, dans Beaumont.
Alors, je suis qui, moi, comme ministre, pour
dire aux gens, du jour au lendemain : Bien, vous devez vous établir, parce
que la tendance est à la densification, autre que d'aller vivre, s'ils le
souhaitent, et d'acheter leur lopin de terre? Bien, c'est ça que l'avenir va
nous dire.
M. Fortin :
O.K. Bien, vous ne pouvez pas me dire que ça va freiner l'étalement urbain.
Vous ne pouvez pas dire ça, que ça va freiner l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Mais en quoi...
M. Fortin :
C'est vous qui avez dit ça, c'est votre gouvernement qui a dit ça.
M. Bonnardel : En quoi on va
empêcher certaines villes ou villages d'augmenter leur population de 40,
50 personnes? En quoi?
M.
Fortin : Est-ce que la
ministre des Affaires municipales vous a consulté pour son projet sur
l'aménagement du territoire qui s'en vient?
M. Bonnardel : Absolument,
absolument.
M. Fortin :
Puis c'est la vision que vous lui avez partagée, ça, que... Moi, je suis qui
pour bloquer les gens qui veulent s'établir ailleurs?
M. Bonnardel : Bien, vous êtes qui,
vous, pour dire aux familles...
M. Fortin :
C'est ça que vous lui avez dit?
M. Bonnardel : Vous êtes qui? On est
qui?
M. Fortin :
Est-ce qu'à ce moment-là vous lui avez dit : La densité, c'est une mode, à
ce moment-là? Est-ce que vous pensez que ces idées-là...
M. Bonnardel : C'est une... oui,
oui, c'est une tendance.
M.
Fortin : ...vont être
reflétées dans le document du gouvernement du Québec pour l'aménagement du
territoire?
M.
Bonnardel : Dans 20 ans,
25 ans, personne ne peut prétendre à quoi ça va... Oui, la tendance de la
densification existe. Elle existe depuis, certainement, cinq à 10 ans. La
suite sera quoi? On ne le sait pas. Il existe des règles...
M. Fortin :
Mais vous êtes le décideur public.
M. Bonnardel : ...il existe des
règles pour protéger ces terres, ces développements.
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse, M. le ministre, M. le député de Pontiac, s'il vous plaît, par respect
pour les gens qui prennent des notes, qui suivent, je nous incite à...
M. Fortin : Le
problème, M. le Président...
Le Président (M. Tremblay) : ...une
certaine cohérence puis à une cordialité dans le débat. On continue à tour de
rôle, s'il vous plaît, dans le respect.
M. Fortin : Le
problème, M. le Président, c'est que le décideur public, là, c'est le ministre
des Transports, c'est sa collègue des Affaires
municipales. Ce sont eux qui doivent mettre en place des politiques publiques
pour, justement, s'assurer d'un aménagement du territoire qui est sain.
Alors, quand le ministre des Transports nous dit aujourd'hui qu'il n'y a pas de
problème avec l'étalement... c'est ça qu'il est en train de dire, là, qu'il n'y
a pas de problème avec l'étalement. Est-ce que c'est vraiment ça qui reflète la
politique et les priorités du gouvernement du Québec? Est-ce que c'est ça qui
va être dans le document sur la politique d'aménagement du territoire proposée
par sa collègue?
M. Bonnardel : Bien, je vous l'ai
mentionné, M. le député, c'est l'occupation du territoire.
M. Fortin :
Bien, voyons!
M. Bonnardel : C'est l'occupation du
territoire, et ces mesures, mesures que le gouvernement possède dans ses lois
et ses règlements, permettent ou non d'augmenter le périmètre urbain. Toutes
les villes du Québec, là, peu importe, là, souhaitent augmenter leur capacité
fiscale dans une certaine mesure. Ils veulent une densification, avec des
touristes, ils veulent développer pour avoir des projets pour que les familles
viennent s'établir. Donc, ça, c'est l'équilibre
qu'on a à trouver entre la densification et le développement futur de certaines
villes et villages qui souhaitent prendre de l'expansion. C'est
l'équilibre qu'on doit trouver. Au bénéfice de qui? Des familles.
M.
Fortin : Est-ce que ça
reflète l'esprit général de la Politique de mobilité durable de votre
gouvernement, ça?
M. Bonnardel : Absolument.
M. Fortin :
Parce que cette politique-là, là, je suis pas mal sûr qu'elle ne favorise pas
l'étalement urbain. Je suis pas mal sûr qu'elle fait en sorte de, justement,
peut-être favoriser cette mode-là, comme vous l'appelez, de la densité, pour limiter, pour diminuer les
déplacements des gens. C'est ça, l'idée. Vous l'avez vantée 50 fois, si ce
n'est pas une fois, cette politique-là, mais elle vise justement à faire en
sorte qu'il y a moins de déplacements.
M. Bonnardel : La Politique de
mobilité durable, que vous connaissez bien, là, dit qu'il faut donner à
70 % des gens la possibilité de se déplacer en transport collectif pour
leur donner d'autres moyens, que ce soit le Bixi, que ce soit le transport
collectif, voies réservées, que ce soit le taxi ou l'Uber, peu importe, leur
donner des possibilités, la trottinette, même. Donc, ce sont des choix qu'on
doit leur donner, à ces gens, pour être capables de les amener, je le dis
respectueusement et poliment, à changer leurs comportements. S'ils ont un
deuxième véhicule à la maison, de le laisser là pour utiliser le tunnel Québec-Lévis
et d'être capables de traverser plus rapidement que de le faire présentement,
avec le fer à cheval qu'ils connaissent.
M. Fortin : Oui, mais le problème avec ce que vous proposez, là... vous
dites : Moi, je suis qui pour empêcher une petite famille de s'établir à
Saint-Charles-de-Bellechasse, par exemple? C'est ça que vous avez dit tantôt,
là, on a parlé de la MRC de Bellechasse, mais je vais utiliser
Saint-Charles-de-Bellechasse. Vous leur dites ça. C'est quoi, le mode alternatif que vous leur proposez? Vous leur dites,
essentiellement, là : Bien, vous irez... prenez votre voiture, vous irez jusqu'au stationnement
incitatif puis, après ça, vous embarquez dans le transport en commun.
C'est ça?
M. Bonnardel : Bien, la Politique de
mobilité durable dit qu'il faut donner des options aux automobilistes qui
peuvent habiter près d'un stationnement incitatif ou d'aller chercher une voie
réservée. Ici, le vélo qu'on peut... le Bixi, comme on le connaît, que Québec a
déjà implanté, veut implanter, que Lévis va implanter aussi, bien, c'est des options additionnelles qu'on va donner à ces
familles pour être capables de laisser l'auto à la maison, d'augmenter l'attractivité
du transport collectif et d'avoir une offre de transport actif qui va être
améliorée.
M. Fortin : Les mots sont les bons, M. le Président, mais ils ne sont
pas dans le bon ordre. Ils ne sont pas utilisés correctement. Ils sont utilisés
dans une façon qui ressemble à la façon de penser quand c'était le ministère de
la Voirie. Ça n'a pas de sens. Les seules voies qu'ils
ont enlevées, dans le projet de tunnel, c'est les voies réservées permanentes. Pouvez-vous m'expliquer ça? Les seules
voies que vous avez enlevées, c'est les voies réservées permanentes.
Pourquoi?
M.
Bonnardel : Premièrement, on a décidé d'aller chercher puis de
retenir trois objectifs, que j'ai mentionnés maintes et maintes fois. Le
premier, c'est de garder l'attractivité du transport collectif et de s'assurer
qu'on va aller chercher un maximum de personnes interrives, autant ceux de
Québec qui veulent aller du côté du pôle Desjardins que ceux de Lévis qui
veulent traverser à la colline parlementaire ou aller plus dans D'Estimauville,
ou autres.
Premier défi : attractivité du transport
collectif en gestion dynamique des voies, c'est ce qu'on a mentionné, pour être
capables de donner, pendant des périodes importantes, une voie réservée à ceux
qui vont utiliser le transport. Aux
camionneurs, c'est la même chose. Ils ont une option présentement, et, si le
pont Pierre-Laporte fermait pour des raisons x ou on ferme une voie,
c'est Trois-Rivières, leur autre option. Donc, une option additionnelle en
gestion dynamique, c'est ce qu'on va étudier aussi et sécuriser le réseau...
aussi simple que de sécuriser le réseau.
M. Fortin : Vous n'avez pas répondu à la question. Pourquoi vous avez
choisi d'enlever les voies réservées permanentes? Ça, ça vous appartient, O.K.?
Là, je vais vous poser une question bien simple, là, puis j'aimerais ça avoir
une réponse bien simple. La première mouture du projet, le gros tunnelier, là,
à ce moment-là, quand vous l'avez proposé, en 2021, c'était quoi, l'échéancier
pour qu'il soit complété, la date, complété, à ce moment-là? 2030, si je me
souviens bien?
M. Bonnardel : Non, on avait dit...
on a reporté d'un an, donc c'était 2031. Là, c'est à 2032.
M. Fortin : O.K. Mais là vous avez reporté d'un an entre les deux?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fortin : Oui, O.K. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'on est deux ans
plus tard, alors qu'il y a juste un an qui s'est écoulé dans votre échéancier?
M. Bonnardel : Bien, il y a eu
plusieurs travaux qui ont été faits. Premièrement, il y a le tunnel
Québec-Lévis, on est retournés à la table à dessin. Ce qu'on souhaitait
aussi... Puis je reviens avec ce qui est notre plan, notre vision. Cette vision
est importante. On a retravaillé, renégocié aussi avec l'ancienne
administration municipale, pour être capables de revoir la colonne vertébrale
du Réseau express de la Capitale, qui est le tramway. Initialement,
souvenez-vous, là, qu'il y avait une option jusqu'à Charlesbourg. Le pôle
d'emploi que je considérais puis qu'on considérait, à Québec, le plus important
était celui vers D'Estimauville. Ça fait que ça a été des négociations qui
étaient longues. Et tout le travail, aussi, d'être capables de répondre au...
toute la périphérie de Québec, de répondre aussi à Guillaume-Couture, la 116,
bien, c'est un travail qui était de longue haleine et qui nous amène
aujourd'hui... et qui nous a amenés à déposer, donc, cette mise à jour voilà
trois semaines déjà.
M. Fortin : Ce n'est pas ça, ma question. En 2021, vous avez annoncé un
projet qui devait se terminer en 2030. Un an plus tard, vous avez annoncé un
projet qui se terminait deux ans plus tard. Pourquoi ça... pourquoi un an de
délai vous a causé deux ans de retard?
M. Bonnardel : Non, c'est un
an... Le travail a continué, là, nos équipes ont continué le travail. On est
retournés à la table à dessin puis on a annoncé aux gens de Québec qu'on
reportait d'un an la réalisation et la livraison de ce projet.
M. Fortin : O.K. Si je vous donne deux choix : votre projet de tunnel, c'est un
projet de centre-ville à centre-ville ou c'est un projet d'autoroute à
autoroute, qu'est-ce que vous choisissez?
M. Bonnardel : J'ai
déjà en tête votre sous-question. Vous savez, on avait un tracé A,
initialement, qui passait à la pointe
de l'île, et l'attractivité du transport collectif sur cet axe était beaucoup
moins fort. On avait demandé à nos équipes de travailler sur un tracé B,
qui était centre-ville—centre-ville.
Pour moi, le centre-ville—centre-ville,
c'est les points... les pôles d'emploi les plus importants, pôle Desjardins,
colline, pôle Saint-Roch, et c'est là, quand on a eu le tracé que notre firme a
travaillé, qu'on a mis de côté le tracé A.
Donc, pour nous, c'était indéniable que
l'attractivité du transport collectif était importante et de donner une option
sur le réseau autoroutier, donc l'accès à la 20 sur le Y, du côté de Québec,
pour Dufferin-Montmorency et Laurentienne, qui vont nous amener à donner une
option additionnelle et sécuriser le réseau dans le futur.
M. Fortin : O.K. Vous savez que vous avez donné un contrat, jusqu'à maintenant, vous
en avez donné d'autres, là, mais vous
avez... un contrat pour des services professionnels pour effectuer des sondages
géotechniques en milieu terrestre et marin
reliés au projet du tunnel Québec—Lévis. Et ça, ce contrat-là, c'est un contrat de
12 millions que vous avez donné, pour lequel il y a un excédent de
coûts de 4,2 millions. Est-ce que c'est possible d'avoir, un, les
résultats et de se dire qu'avec un excédent de coûts, pour un premier contrat,
de 30 %, ça n'augure pas bien pour le reste des choses, là?
M. Bonnardel :
Il y a d'autres contrats qui vont être signés dans les prochaines semaines.
M. Fortin : Oui. Est-ce qu'on peut avoir les résultats de ce
contrat-là?
• (16 h 20) •
M.
Bonnardel : Non, vous comprendrez que vous aurez les résultats
lorsque le dossier d'affaires sera dévoilé, parce qu'on aura des
études... pas des études, mais des forages à faire aussi, excusez.
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse, le temps est écoulé. La parole, pour la prochaine intervention, est
au député de Matane-Matapédia, pour 12 minutes. Merci.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. M. le ministre, c'est un plaisir de poursuivre nos échanges de tout
à l'heure. Alors, j'ai bien compris, de vos réponses, ce qu'il ne faut pas dire
pour avoir une réponse. Alors, lors de votre conférence de presse, vous vous en
souvenez, vous étiez là, je vous ai reconnu, en tout cas, vous étiez avec la
vice-première ministre, vous avez parlé de ponts par millions. Je n'ai pas
dit «indicateur», ponts par millions, un comparatif, je reprends vos mots. J'ai
posé la question à la vice-première ministre, elle ne s'en souvient pas, aucun souvenir de ça. Elle était là, elle pense qu'elle
était là, elle ne s'en souvient pas. Elle a dit : Si vous le voyez, posez-lui
la question. Ce moment est venu. Alors, vous
avez fait une présentation d'un tableau comparatif de ponts par millions
avec Québec et avec ailleurs. Pouvez-vous nous le déposer pour le bénéfice de
la commission?
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas le document avec moi, là.
M. Bérubé : Il y a certainement quelqu'un qui l'a, avec vous,
autour. Je peux même vous pointer la personne.
M. Bonnardel : Peut-être
que le député de Pontiac peut nous le déposer. Il l'avait, tantôt, dans les
mains, je l'ai vu.
M. Bérubé : Mais, M. le
Président, je ne sais pas, j'ai presque envie de pointer quelqu'un. Je suis pas
mal sûr que quelqu'un l'a, derrière le ministre, alors je l'invite à se
manifester. Il y a quelqu'un qui l'a à quelque part.
M. Bonnardel : Bien, vous
souhaitez quoi, M. le député?
M. Bérubé : Le dépôt.
M. Bonnardel : Pourquoi?
M. Bérubé : Ça, c'est moi qui
décide. Vous décidez à votre cabinet, moi, je décide les questions, ici.
M. Bonnardel : Je vais répondre
à vos questions, alors. Bien là, on ne l'a pas, le document.
M. Bérubé : Vous ne l'avez pas?
Le
Président (M. Tremblay) : M. le député, c'est la prérogative du ministre de
déposer ou non un document.
M. Bérubé : Le plus tôt
possible. Si quelqu'un l'a, qu'il se manifeste. Écoutez, M. le Président, c'est
une étude des crédits, on se prépare pendant des semaines, on fait des
questions. Il me semble que c'est un dossier, quand même, d'actualité. J'aurais
pensé que ça existe à quelque part. À tout le moins, est-ce que le ministre
peut me l'envoyer dans les plus brefs délais ou quelqu'un de son équipe?
J'aperçois Mme Filion qui est là. Quelqu'un peut me l'envoyer? J'aimerais
beaucoup. Comme ça, on pourrait le regarder.
Bon, c'est l'idée de qui, ça, ponts par
millions? Qui qui est arrivé avec cette idée-là, en disant : Ce serait bon
pour le point de presse?
M. Bonnardel : M. le Président,
c'est un comparatif qu'on a indiqué dans le document, qui confirme, puis je
pense que le député de Matane ne peut pas dire le contraire, qu'il y a deux
liens entre Québec et la Rive-Sud, hein...
M. Bérubé : Ce n'est pas ma
question. Qui?
M. Bonnardel : M. le Président,
je vous confirme et je répète ce que je vais répéter et continuer de répéter...
M. Bérubé : Il peut bien
répéter, mais ce n'est pas ma question.
M. Bonnardel : ...il y a deux
ponts qui relient les deux rives, avec 820 000 de population.
M. Bérubé : Ce n'est pas ma
question. M. le Président, c'est une mesure dilatoire.
Le Président (M. Tremblay) : Je
vous invite à reformuler, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Je
l'avais bien formulé la première fois. C'est l'idée de qui, au cabinet ou au
ministère, d'arriver avec une présentation qu'ils ont choisi de
présenter, qui est ponts par million? Je veux savoir qui. Est-ce le ministre
lui-même? Est-ce le sous-ministre? Est-ce quelqu'un du cabinet? Je veux dire,
il y a quelqu'un qui a eu cette idée-là.
M. Bonnardel :
Ce n'est pas du tout d'intérêt public. C'est un comparatif, c'est tout.
M. Bérubé :
Ça, c'est à moi de juger, M. le Président.
M. Bonnardel :
Bien, ça, je vous répète que ce n'est pas d'intérêt public...
M. Bérubé :
Ce n'est pas d'intérêt public? Vous savez quoi? On va finir par le
découvrir. D'accord.
Le coût, maintenant.
Quand j'ai questionné la vice-première ministre, je lui ai dit : Écoutez,
ça me surprend que vous n'écoutiez pas, ce
n'est quand même pas une petite annonce, c'est un projet qui peut aller jusqu'à
10 milliards de dollars. Vous ne
vous en souvenez pas? D'accord. Bon, 6,5 milliards, selon vous, c'est
quand même beaucoup d'argent. Est-ce que c'est une catastrophe?
M. Bonnardel :
Non, ce n'est pas une catastrophe.
M. Bérubé :
O.K. Vous savez que votre collègue de La Peltrie, lui, il trouve que c'est
une catastrophe? 4 milliards, c'est une catastrophe. Puis, si vous ne le
partez pas avant l'élection, c'est encore pire. Dans l'échelle de catastrophe, il y a le coût puis il y a... pas de
pelletée de terre. Alors, ça va coûter cher comme pelletée de terre. Il
dit : 4 milliards, c'est une catastrophe. Moi, je l'ai noté,quand il
l'a dit.
Alors, est-ce que
c'est dans vos prix? La question a déjà été posée du maximum. On ne le sait
pas. Ce qui m'amène à la question suivante, deuxième
document que j'aimerais qui soit déposé, le dossier d'opportunité du
projet de troisième lien ou tunnel, bon, le dossier d'opportunité qui existe
dans ce ministère.
M. Bonnardel :
Il n'y a pas de dossier d'opportunité, M. le Président, à l'article... On a
utilisé l'article... qui nous amène directement au dossier d'affaires. Donc, il
n'y a pas de dossier d'opportunité.
M. Bérubé :
Je repose ma question. Ça serait embêtant d'en trouver un. Est-ce qu'il
existe un dossier d'opportunité, au ministère des Transports? Est-ce que
quelqu'un dans cet aréopage a vu un dossier d'opportunité puis, un jour,
pourrait dire : M. Bérubé, il y en avait un, dossier d'opportunité?
M. Bonnardel :
Non, pas à ma connaissance.
M. Bérubé :
Pas à votre connaissance. Ça sera votre déclaration?
M. Bonnardel :
Tout à fait.
M. Bérubé :
Veuillez noter que le ministre a dit qu'il n'y en avait pas. D'accord.
L'avenir dure longtemps. O.K. On a parlé du coût. Moi, ce que je veux démontrer
avec le troisième lien, je ne questionne pas l'engagement du gouvernement,
c'est le choix qu'ils ont fait, ils ont été élus avec ça, ils en ont fait la
promotion. Ils ont pris le relais d'une grande mobilisation, à Québec, qui a
été faite par certaines radios, une en particulier, ils ont foncé là-dedans.
C'est leur choix. Et là, moi, ce qui m'intéresse, c'est la gestion de ça, le
coût, l'échéancier et tout ça.
Je le dis parce que
je suis un député du Bas-Saint-Laurent. Et, quand j'entends des ministres
dire : C'est un projet pour l'Est-du-Québec, bien, je dis : Pardon?
Projet pour l'Est-du-Québec? Je peux-tu vous dire qu'en fin de semaine, là, je
regardais ça puis je me disais : O.K., nous, il nous manque le train, ce
n'est pas réglé; l'autobus ne vient pas souvent; l'avion, on va en parler
tantôt; Société des traversiers, je salue M. Lafaut qui est là. On va
avoir beaucoup à discuter, mais ce n'est pas pour l'Est-du-Québec. Là, en fin
de semaine, là, si j'avais à parier qu'est-ce qui était le plus sûr entre la traverse
d'un ours polaire de la Côte-Nord à chez nous ou le traversier F.-A.-Gauthier,
je n'étais pas sûr de la réponse. Je vous le dis, là. Donc, c'est pour ça que
c'est important pour nous.
O.K., donc, pour le
troisième lien, veuillez noter que j'ai demandé deux choses. J'ai demandé le
document comparatif de ponts par million,
j'espère qu'on l'aura pour le bénéfice de la commission, pas seulement pour
moi; et le dossier d'opportunité, je retiens, ça a été dit qu'il n'y en
a pas. D'accord, à suivre.
Maintenant, sur le
dossier du transport aérien, le ministre m'a invité, c'était dans ma
circonscription... Au début, j'ai dit : 500 $, ça a bien de l'allure.
Le ministre l'a retwitté, son équipe l'a retwitté, son personnel l'a retwitté.
Mais, comme Alexandre Duval de Radio-Canada et comme d'autres journalistes, on
s'est mis à regarder ça. Là, les questions qui vont arriver au 1er juin,
c'est le bureau du député qui va recevoir les questions, et Pascan Aviation, et
d'autres. Alors, je suis d'avis que ça prendrait une deuxième conférence de
presse pour répondre aux questions qui n'ont pas été répondues dans la
première.
Je donne un exemple.
Est-ce que le ministre peut nous garantir que, dans un vol... je vais prendre
l'exemple d'un vol Mont-Joli—Saint-Hubert. Toutes les personnes qui veulent
avoir accès à un billet de 500 $ peuvent l'avoir ou il pourrait y avoir,
dans l'avion, des gens avec un billet qui vont au-delà de 500 $?
M. Bonnardel :
C'est des billets à 500 $ qui seront dans l'avion, parce que tous les
touristes et les Québécois pourront bénéficier d'un vol à 500 $. Et vous
dites... Et oui, vous étiez présent, puis je pense que vous avez vu les
commentaires de l'UMQ, de la FQM, de Jonathan Lapierre...
M.
Bérubé : Oui, ils
ont changé pas mal...
M.
Bonnardel : ...tout
le monde s'est réjoui.
M. Bérubé : Non, plus
maintenant.
M. Bonnardel : Ah non?
M. Bérubé : Ils n'osent pas
vous le dire parce que vous êtes le ministre, mais à moi, ils me le disent
parce que je suis dans l'opposition. Ils ne veulent pas tous être candidats,
là-dedans, là, il y en a qui ont des choses à dire. Donc, moi, je vous dis
que... Vous avez parlé de premier arrivé, premier servi, puis ça a été...
Alors, pourquoi on dit premier arrivé, premier servi, s'il y en a pour tout le
monde, des billets de 500 $? Ça vient d'où, ça?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, cette offre à 500 $ va augmenter, on va stimuler la demande,
et va nécessairement améliorer l'offre, et c'est ce qu'on souhaite. Au final...
M. Bérubé : Moi aussi, absolument.
M.
Bonnardel : Je pense que vous le mesurez très bien. Autant à
Mont-Joli, qu'à Gaspé, qu'aux Îles-de-la-Madeleine, il y a plusieurs
dessertes qui ont un service minimal, depuis la pandémie, et ce service minimal,
bien, on l'a assuré avec des investissements puis un programme d'urgence, on va
l'appeler ainsi, un programme d'urgence pour être capable de supporter ces
dessertes et ces transporteurs. Et je reste convaincu, malgré le 500 $,
que, si nous avions... si nous avons une problématique sur une desserte X, où
la fréquence n'est pas adéquate, l'horaire n'est pas adéquat, nous pourrons
aller au ministère avec un appel d'offres pour améliorer la desserte comme
telle.
M. Bérubé : O.K. Je propose au
ministre... parce qu'on va le savoir rapidement, les gens vont pouvoir me dire : Je n'envisageais pas de prendre
l'avion, je vais le prendre parce que c'est 500 $, par exemple, ou parce
qu'il y a une liaison dont l'horaire me convient. C'est la seule façon
de vérifier si ça fonctionne. Puis la pérennité, il faut que ça dure. Le
ministre aurait pu faire le choix de TREQ, aurait pu faire le choix de
Régionair, d'avoir des structures un peu coopératives qui assurent, tu sais,
sur une longue période, une gestion un peu plus locale. Le problème qu'on a
là... Tant mieux pour le prix, mais c'est toujours bien l'État québécois, à
plus de 250 millions, qui va financer la différence entre Pascan et le
montant qui est à amortir.
Autre demande de document. J'aimerais avoir l'entente
entre le ministère des Transports et les transporteurs sur les coûts qui vont
être donnés à Pascan et à tous les autres, parce que ça, on ne le sait pas.
M. Bonnardel : Bien, M. le député,
vous avez déjà été au gouvernement, là, vous savez très, très bien que c'est
des ententes confidentielles qu'on ne dévoilera pas.
M.
Bérubé : Confidentielles avec notre argent? On n'a pas la
même conception du bien public, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, M. le député,
écoutez...
• (16 h 30) •
M. Bérubé : J'en fais la demande.
M. Bonnardel : Ce n'est pas juste un
défi, c'est de s'assurer de bien dépenser les sous. On a des sommes que le
premier ministre nous a accordées, à la hauteur de 261 millions de
dollars...
M.
Bérubé : Bien,
voyons donc!
M.
Bonnardel : ...et
avec la demande qui va augmenter, bien, nécessairement, l'offre aussi devra
être et sera améliorée dans le futur. Si on a des avions pleins, bien, je pense
que les transporteurs auront l'embarras du choix pour acheter d'autres avions.
M. Bérubé : M. le Président, ça ne
tient pas la route. Si je suis le gouvernement du Québec et j'achète des
masques de protection pendant la pandémie, je peux dire : C'est avec un
privé, ça ne regarde pas... dès qu'il y a un privé,
ça ne vous regarde pas. Ça ne fonctionne pas. J'en fais la demande formelle,
O.K.? Puis je ne veux pas télégraphier au département d'accès à
l'information du ministère, qui est parfois tatillon, qu'on veut ce
document-là.
Moi, je veux savoir
c'est qui, les gagnants. Je pense qu'il n'y a pas juste les gens qui vont
descendre à 500 $ qui vont gagner. Il y a des gens qui vont faire beaucoup
d'argent. D'ailleurs, ils s'en vantent déjà, sachez-le. Alors, l'entente, tous
les Québécois vont payer pour ça. Moi, j'aimerais qu'elle soit rendue publique
puis je suis pas mal sûr que mes collègues de la
commission aimeraient la voir aussi. J'en fais une demande formelle. S'ils ne
veulent pas le donner, j'aurai déjà une première indication sur le caractère
sensible de cette information.
L'autre
donnée... est exclu, à l'origine, les non-Québécois qui habitent en territoire
canadien, pas les touristes, mais on exclut, par exemple, quelqu'un qui
quitte de l'aéroport de Mont-Joli pour aller à Fermont. Est-ce vrai?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, les dessertes qui existent déjà dans
le programme, le PRTA, le plan de rabais de tarifs aériens, des gens dans vos
régions et ceux plus au nord profitent de rabais de 30 % à 60 %.
Donc, une partie de ces gens profitent déjà d'un rabais ou de billets en bas de
500 $. Donc, ça, là, ça ne change pas, là. Ça ne change pas. Le 30 %
à 60 %...
M. Bérubé :
Il reste un an encore.
M.
Bonnardel : ...il reste. Le 3 000 $, qui était le plafond
pour ces gens, saute, saute complètement.
M. Bérubé : On
est à 500 $.
M.
Bonnardel : Non, non. Les gens avaient le droit de dépenser ou
d'obtenir des billets seulement pour 3 000 $, l'année passée ou
présentement, là, jusqu'à l'annonce du nouveau programme.
M. Bérubé : Oui,
jusqu'à concurrence de...
M.
Bonnardel : Donc, après 3 000 $, rendez-vous médical,
familial, peu importe...
M. Bérubé : Excédentaires.
M.
Bonnardel : ...il fallait qu'ils paient le prix complet, tu sais.
Donc...
M. Bérubé : D'accord,
mais j'ai entendu que le ministre souhaitait que ça ne favorise pas ce qu'il
appelle le «fly-in/fly-out». Je suggère au ministre que ça peut apparaître
comme une mesure intéressante, mais, quand il faut tenir compte d'une
main-d'oeuvre qui est très précieuse, qui provient essentiellement du sud du
Saint-Laurent, qui provient de la Matanie, de Rimouski, de la Gaspésie, de la
Matapédia, soyez sensibles à ça. Parce que, si vous n'aviez pas les fiers
travailleurs et travailleuses du sud du Saint-Laurent qui vont travailler dans
le Nord, au mont Wright, à Fermont, etc., ça vous place dans une drôle de
situation. Je peux vous dire qu'ils ne sont pas de bonne humeur. Peut-être
qu'ils n'ont pas raison. Si c'est le cas, donnez-moi un argumentaire, je vais
leur donner. Mais je vous invite à être sensible à ça, parce que...
Le Président (M.
Tremblay) : M. le député, le temps est écoulé.
M. Bérubé : Je
reviendrai plus tard.
Le Président (M.
Tremblay) : Prochaine intervention, M. le député de Pontiac, pour
16 minutes.
M.
Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Je
veux continuer sur l'aérien, sur la politique que vous avez annoncée il y a,
quoi, quelques semaines maintenant. Là, hier, vous avez vu ce qu'Air Canada a
annoncé pour... hier ou avant-hier, là, pour les vols Rouyn-Montréal?
M.
Bonnardel : Rouyn-Montréal? Excusez-moi, non.
M.
Fortin : Non? Vous avez manqué ça?
M.
Bonnardel : Oui.
M.
Fortin : O.K. Donc, est-ce qu'il va y
avoir... Vous ne savez pas s'il va y avoir une diminution des vols
Rouyn-Montréal au cours des prochains mois?
M.
Bonnardel : Bien, premièrement, dans le programme, ce qui est prévu,
c'est que... Il y a déjà des dessertes qui existent, que vous connaissez, où il
y a plus qu'un transporteur, pour ne pas les nommer, là, que ce soit Air
Creebec, Air Inuit, Air Liaison, PAL Airlines, Air Canada, Pascan. On va
négocier, vous comprendrez, avec plus qu'un transporteur quand il y a deux ou
peut-être trois transporteurs sur une ligne x. Si nous avons un problème sur
une desserte avec un seul transporteur, ou pas de transporteur, ou à peu près
pas de transporteurs pour assurer une fréquence ou une desserte plus que
minimale, on va être capables d'aller... on souhaite aller en appel d'offres
pour donner une desserte qui va être adéquate aux gens des régions.
M. Fortin : O.K. Je vais juste... Je vais prendre le temps, là, parce
que le ministre ne semble pas savoir à quoi je faisais référence, là. Hier, Air
Canada a sorti la nouvelle qu'il sera dorénavant impossible de partir en avion avec Air Canada de Rouyn-Noranda vers Montréal et revenir la
même journée. Impossible. Ils vont annuler ces vols-là. O.K.? Donc, avec les
heures de vol qu'ils vont offrir maintenant, ce ne sera plus possible de faire
ça.
Comment, avec une
politique... Il me semble que la politique que vous avez annoncée avait deux
objectifs : réduire les prix, augmenter l'offre. La première chose qu'on
apprend, c'est qu'il y a des compagnies qui réduisent leur offre. Est-ce que ça
demeure un succès, selon vous, cette politique-là? Est-ce que... Pourquoi il
n'y a pas eu de négociation autour du maintien d'une certaine offre pour
s'assurer que les gens puissent avoir accès à des vols?
M. Bonnardel :
Mais là vous nommez Air Canada, mais il n'est pas dit que PAL Airlines ou
Air Liaison ne va pas compenser.
M. Fortin : Il n'est pas dit, mais il n'est pas dit non plus.
M. Bonnardel :
Il n'est pas dit, oui, mais là on ne peut pas...
M. Fortin : Ce que les gens de Rouyn savent aujourd'hui, c'est qu'ils
perdent cette possibilité-là.
M. Bonnardel :
Mais oui, mais il n'y a pas juste Air Canada sur Rouyn présentement. Il n'y a
pas juste Air Canada. Donc, mon ambition, notre ambition, c'est de s'assurer,
puis je le répète, d'avoir des dessertes adéquates pour les régions du Québec,
et on a plus qu'un transporteur. Il n'y a pas juste Air Canada, il y en a
d'autres, et tous les transporteurs canadiens qui ont un permis de Transports
Canada pourront bénéficier de l'aide qu'on a annoncée.
M. Fortin : Oui, mais pourquoi ne pas avoir négocié au moment de votre lancement,
là, ou avant votre lancement? Vous
avez eu plusieurs années que vous avez travaillé là-dessus. Vous avez un comité
qui s'est penché là-dessus. Pourquoi ne pas avoir assuré, négocié, vous
être entendu avec les compagnies aériennes sur une certaine offre minimale?
M. Bonnardel : Chaque transporteur, M.
le député, a son plan d'affaires, là. Et, si une société décide de moins
desservir, pas de l'abandonner, de moins...
il est très possible qu'une autre société arrive et dise : Bien, moi, je
vais compenser.
M. Fortin : Puis il est très possible que ça n'arrive pas.
M. Bonnardel :
Bien, si ça n'arrive pas, on va aller en appel d'offres.
M. Fortin : Juste s'il n'y a plus aucun transporteur?
M. Bonnardel :
Et voilà.
M. Fortin : Alors là, pour cette diminution-là, là, vous n'allez pas
aller en appel d'offres?
M. Bonnardel :
Donnez-nous le temps de terminer les modalités, là. Il nous reste un mois
pour déterminer tout ça, terminer ça et surtout d'aller chercher de l'intrant,
là, d'aller chercher de l'information, le nombre de vols, le nombre de
passagers qui vont utiliser ces vols. On sait présentement le nombre de
Québécois qui utilisent le PRTA. Nécessairement, je le souhaite, ça va être en
augmentation. Puis, avec tout ça, on va être capables d'évaluer, puis les
transporteurs aussi avec nous vont évaluer les besoins, offre, demande, et je
reste persuadé qu'avec ce programme sur cinq ans ça va nous permettre d'avoir
une baisse de prix et une augmentation de l'offre.
M. Fortin : Mais tout le monde l'espère, qu'il va y avoir plus de monde
que les gens qui se servent du PRTA parce que le PRTA, ce n'est bon que pour
les gens des régions pour les compenser financièrement. Ce n'est pas un
programme pour quelqu'un qui est à Montréal qui veut aller faire du tourisme en
Gaspésie. Et ça, vous le savez déjà. Alors, nécessairement, il devrait y avoir
plus de gens qui s'en prévalent.
Mais
là où vous avez un enjeu, c'est : si on perd de l'offre de services quand
même, le service n'est pas meilleur.
M. Bonnardel :
Bien, M. le député, je vous le répète, après la publication du programme,
on aura toute la latitude, toute la latitude pour s'asseoir, regarder l'offre
comme telle que les sociétés nous donnent présentement et de dire : O.K.,
avec cette offre présentement et la demande qui risque d'augmenter, on va être
capables de s'ajuster dans les prochaines semaines, les prochains mois. Alors,
il faut se donner le temps, là.
M. Fortin : C'est un peu... C'est exactement la même chose que dans le
dossier du troisième lien. On arrive avec la solution puis, après ça, on va
mesurer les besoins, après ça, on va vous donner les chiffres sur les besoins
et savoir s'il faut faire autre chose. C'est une approche complètement à
l'envers.
Mais je veux
essayer... quand même essayer de comprendre ce que le ministre nous dit, là.
Là, il nous dit : Je vais aller en appel d'offres, s'il y a réduction de
services. C'est bien ça?
M. Bonnardel :
Ou s'il n'y a plus de service.
M. Fortin : S'il n'y a plus de service.
M. Bonnardel :
Ou s'il y a moins de services.
M. Fortin : Alors, des villes où il n'y a pas de service?
M. Bonnardel :
Pas du tout.
M. Fortin : Non. Alors, vous ne le ferez pas pour Gatineau?
M. Bonnardel :
Je vous l'ai déjà mentionné, M. le député.
M. Fortin : Non, mais vous ne le ferez pas.
M. Bonnardel :
Vous êtes un ancien ministre des Transports qui vous-même n'avez même pas
été capable d'attacher une société aérienne pour développer Gatineau.
M. Fortin : Mais le PRTA était différent. Le PRTA ne servait pas à ça.
M. Bonnardel :
Alors, ce que je vous dis aujourd'hui... puis je pourrais prendre
Sherbrooke, c'est chez nous.
M. Fortin : Bien oui, vous pouvez.
M. Bonnardel :
Je vais prendre Sherbrooke. Alors, ce qu'on doit faire, c'est de s'assurer
de pérenniser les dessertes qui existent présentement. Et si, si, s-i, une
société aérienne décidait, un jour, de développer Sherbrooke, de développer Gatineau, elle lève la main, on a les
équipes au ministère qui vont s'attarder et s'assurer de travailler avec
eux.
M. Fortin : Mais vous ne ferez pas d'appel d'offres pour ça?
M. Bonnardel :
Non.
• (16 h 40) •
M. Fortin : O.K. Ce n'est pas un plan de tourisme régional, ce que vous
proposez. Je suis désolé, là. C'est peut-être un plan pour desservir certaines
régions, mais ce n'est pas un plan de tourisme.
Alors, quand vous
dites aux gens de Québec qu'eux vont pouvoir aller à Gaspé pour 500 $,
mais que vous dites aux gens de Gatineau : Bien, vous, vous allez devoir
conduire jusqu'à Montréal, laisser votre voiture dans le stationnement là-bas,
puis ça va coûter... puis après ça vous irez... Un vol de 500 $, là, c'est
une autre affaire, mais ce n'est pas la même chose.
M. Bonnardel :
Écoutez, on peut débattre sur le côté isolement de Gatineau, là...
M. Fortin : Vous pouvez en débattre très certainement. Vous pouvez
faire ça, sauf que vous êtes en train...
M. Bonnardel :
Vous êtes à deux heures de Montréal. Le transport collectif interurbain
existe présentement.
M.
Fortin : Sauf que...
Le Président
(M. Tremblay) : Je m'excuse...
M. Fortin : Sauf que...
Le Président (M. Tremblay) : À
l'ordre! Je nous invite à y aller à tour de rôle dans la cordialité. Merci. On
poursuit.
M. Fortin : Le problème, c'est que vous êtes en train de dire que c'est
un plan de tourisme puis là vous êtes en train d'exclure le secteur du tourisme
de Gatineau. Vous pouvez nier la chose, si vous voulez, mais la ministre du
Tourisme était avec vous à l'annonce. Alors, ce n'est pas juste une annonce
pour le transport.
Dernière question sur
ce sujet-là. Est-ce que j'ai bien compris que tous les billets... de votre
échange tantôt avec le député de Matane, là, que tous les billets de ces
vols-là, des vols identifiés, vont être 500 $?
M. Bonnardel :
Oui, parce que les touristes pourront en bénéficier, les Québécois pourront
en bénéficier et les Canadiens pourront en bénéficier, donc ceux qui vont
réserver à 500 $. Les seuls qui n'auront pas le tarif à 500 $, c'est
les gens d'affaires.
M. Fortin : Bien, comment vous allez le savoir, que c'est des gens
d'affaires?
M. Bonnardel :
C'est des sociétés à numéro, réserves, personnes morales. Écoutez, on met
en...
M. Fortin : Vous savez ce que je fais, moi, quand je viens à
l'Assemblée en avion... quand je venais à l'Assemblée en avion? Ce que je
faisais, essentiellement, et c'est ce que l'Assemblée nous demande de faire,
c'est de réserver nous-mêmes notre propre billet puis ils nous remboursent
après. Les sociétés font la même affaire.
M. Bonnardel : C'est ce qu'on
est en train d'établir puis de vérifier dans nos modalités.
M. Fortin : O.K. Parce que votre plan, en ce moment, ça ne
fonctionnerait pas. Un employé de compagnie aurait accès, lui aussi, à
500 $.
O.K. Je m'en tiens à ça. Vous le savez qu'il
faut le régler, c'est toujours bien ça.
M.
Bonnardel : Tout à
fait.
M. Fortin : Je
vais passer la parole à ma collègue de Vaudreuil.
Le Président (M. Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Trois dossiers, trois dossiers du comté de
Vaudreuil, mais évidemment, là, qui touchent beaucoup plus que le comté de
Vaudreuil. Ça touche aussi Soulanges, ça touche Beauharnois, ça a des grands
impacts dans Soulanges et dans Beauharnois.
D'abord, le pont de l'Île-aux-Tourtes. Le pont
de l'Île-aux-Tourtes, la construction a été reportée. Elle était prévue 2021 à
2024, est reportée en 2024. On sait qu'il y a de l'entretien, là, des travaux,
là, permanents en dessous du pont qui coûtent une fortune puis on a remarqué
aussi que les voies de transport en commun ont été retirées du nouveau plan du
pont de l'Île-aux-Tourtes.
Alors, ma première question, ça concerne le pont
de l'Île-aux-Tourtes. Pourquoi la construction est reportée? Pourquoi les deux voies sont enlevées? Puis, si
vous me permettez, je vais y aller en rafale puis je vais vous laisser
répondre dans l'ordre que vous voulez. Donc, voilà pour le pont de
l'Île-aux-Tourtes. Puis on se rappelle, là, que le pont de l'Île-aux-Tourtes, là, c'est 75 % du commerce
entre l'Ontario, le Québec puis les États-Unis, donc c'est
superimportant.
L'autoroute 20, seule autoroute à travers
le Canada où il y a des feux de circulation, donc c'est un boulevard urbain sur sept kilomètres. Le premier ministre,
dans la campagne électorale de 2018, avait promis de refaire l'autoroute 20,
d'enlever les feux de circulation puis en
faire une autoroute ou sinon en faire une voie de contournement.
Contrairement à ça, vous proposez de
rajouter un feu de circulation sur l'autoroute 20 à la hauteur de
Vaudreuil-Dorion, là. C'était déjà assez terrible quand le pont de
l'Île-aux-Tourtes a été fermé, c'était hypercompliqué sur l'autoroute 20.
Puis on parle d'un sept kilomètres, là, puis
on parle, sur l'autoroute 50, d'un tronçon de 96 kilomètres, là, que
vous venez d'autoriser, puis c'est... Je pense que vous avez reçu aussi
la lettre du maire de Vaudreuil-Dorion à laquelle je fais, entre autres, là,
entre autres, référence.
Donc, est-ce que vous avez... Parce que c'est la
quatrième fois que je viens aux crédits, puis, l'année passée, vous m'aviez dit
que les voies de contournement, par phase, I et II, là, c'était quelque chose
qu'on pouvait regarder ensemble. Mais malheureusement, là, le dossier n'a pas
cheminé.
Et la troisième chose, superfacile, un petit
projet pilote au coin de... à l'intersection de la 30 puis la 40, direction est, c'est du lignage au sol pour
permettre... Puis ça, c'est surtout pour les citoyens, entre autres, là, de
Beauharnois qui vont prendre l'autoroute 40, là, c'est de la congestion le
matin. Un lignage au sol, puis ça a été fait, là, la ville vous a aussi déposé
un projet, là, à cet effet là, ça dégorgerait l'ensemble de l'autoroute 30
vers la 40.
M. Bonnardel : Bien, je vais
peut-être vous demander de revenir sur les derniers, là. Je vais essayer de...
Là, vous m'avez parlé du retard sur le pont de l'Île-aux-Tourtes à 2024. Il n'y
a personne qui a parlé d'un retard à 2024 parce que le projet est dans la loi
sur l'accélération des projets, dans la LACPI, là, p.l. n° 66,
puis on a gagné 18 mois. Là, je vais vous confirmer le début des travaux.
Deuxièmement, entre voie réservée et utilisation
de l'accotement bus, UAB, c'est l'UAB qu'on a privilégiée, qui va nous permettre de répondre aux mêmes, mêmes
besoins en termes de circulation sur le pont de l'Île-aux-Tourtes. Donc, il y aura une UAB, l'acronyme qu'on utilise,
là, au ministère des Transports, qui est utilisation accotement bus, qui est un peu la même chose que le pont Champlain
présentement. Donc, ça, c'est les deux principaux points, là, que vous m'avez posés pour le pont de l'Île-aux-Tourtes,
là. Et je vous... début des travaux pour le pont de l'Île-aux-Tourtes, c'est
2023.
Mme Nichols : Parfait.
Autoroute 20?
M. Bonnardel : Votre question était?
Mme Nichols : L'autoroute 20,
c'est un tronçon de sept kilomètres avec des feux de circulation. Vous avez
l'intention d'ajouter un feu de circulation. On a proposé des phase I, phase
II, des voies de contournement. Il y a plein de solutions. Les terrains sont
déjà expropriés, appartiennent déjà au ministère, superfacile. Les plans
existent, là. Pourquoi... Il reste juste le go.
M. Bonnardel : Ça, c'est une sorte
de... est-ce qu'on peut dire boulevard urbain, miniboulevard urbain, là, sur
cette portion...
Mme Nichols : Seul
tronçon à travers le Canada où c'est un boulevard urbain.
M. Bonnardel : ...sur cette portion
d'autoroute que j'ai déjà utilisée maintes et maintes fois? On étudie présentement, mais on regarde la situation au ministère des Transports. Je ne peux pas vous donner d'échéancier
précis sur... du jour au lendemain. Est-ce que le boulevard urbain va donner
une autoroute en bonne et due forme? Vous comprendrez qu'avec la configuration
des routes transversales, des lumières, il y a un énorme, énorme travail. Puis
je sais que c'étaient des demandes que les élus municipaux m'ont... vous ont
faites, là, nous ont faites, au ministère, et que les élus de Montréal aussi
m'ont faites dans ce coin. Donc, je n'ai pas d'échéancier à vous donner
présentement, mais c'est un projet qui est regardé.
Mme Nichols : Il y a des plans...
C'est parce que c'est la quatrième année, là, que je viens aux crédits pour
vous présenter, entre autres, là, ces dossiers-là. Mais il y a des plans qui
ont été déposés. Les terrains sont expropriés. Est-ce qu'on peut avoir... puis
ça a été une promesse, là. Ça a été une promesse électorale, là, du premier
ministre, le parachèvement de l'autoroute 20. Donc, est-ce qu'on est
capables d'avoir un échéancier ou du moins un début de quelque chose, là?
M.
Bonnardel : On est... On va présenter, là... il y a une table
d'échange, là, qui est en place, là, puis on va être capables de
présenter un plan de match, si je peux dire ainsi, là, ou un plan de travail de
l'étude d'opportunité, là, dès le printemps 2022.
Mme Nichols : Le projet pilote au
coin de la jonction de la 30 puis la 40 est quelque chose de superfacile, là,
c'est du lignage au sol. Vous avez les plans, puis, si je ne me trompe pas, il
était aussi, là, dans les projets que vous aviez proposés, mais il n'y a rien
de fait. Ça fait quatre ans. Ça pourrait rapidement régler un engorgement
monstre le matin vers la 40 est.
Puis je vous rappelle, là, il y a quatre voies
sur la 40 est puis il y a deux voies en une voie sur l'autoroute 30, là,
qui passe, là, de Beauharnois vers, là, la... vers la 40.
M. Bonnardel : Écoutez, vous me
posez une bonne question. Je vais vérifier avec la direction territoriale et la
direction comme telle pour voir pourquoi ça n'a pas été fait, parce que je l'apprends.
Mme Nichols : Mais c'est outes des
bonnes questions parce que c'est toutes...
M. Bonnardel : Absolument. Non, mais
c'est du terrain, là.
Mme Nichols : Je suis très flattée
que vous trouvez mes...
M. Bonnardel : Ça, c'est du vrai
terrain, ça, là, là.
Mme
Nichols : C'est toutes des bonnes questions, mais c'est
surtout tous des dossiers qui sont bien documentés, parce qu'année après
année on vient ici les présenter, chercher des réponses. Ce n'est jamais les
mêmes réponses. Les élus écoutent vos réponses. Donc, je sais que vous recevez
plein de lettres, là, suite à votre passage aux crédits, où on vient poser des questions sur le pont de
l'Île-aux-Tourtes, on vient poser des questions sur l'autoroute 20,
sur les projets pilotes, mais, année après année, ce n'est jamais les mêmes
réponses, mais le dossier est documenté.
M. Bonnardel : 30 et 40, là, je vous
reviens dès demain avec une réponse.
Mme Nichols : Ça, c'est un dossier
facile à régler.
M. Bonnardel : Mais, à ma
connaissance, c'est la première fois que vous me l'indiquez, là, mais j'y
reviens très rapidement, demain.
Mme Nichols : Très bien. Je veux
juste revenir, là, sur le pont l'Île-aux-Tourtes. C'est quoi, le coût, là, des
travaux en permanence...
M. Bonnardel : Annuel?
Mme Nichols : ...annuellement, sous
le pont?
M. Bonnardel : Je vais vous revenir
avec l'information. Outre les réparations majeures, ou vous voulez que je vous
donne les réparations majeures qui ont été faites?
Mme Nichols : Non, mais il y a...
Bien, on le sait, là, il y a de l'entretien...
M. Bonnardel : Les travaux
palliatifs, là, si je peux les appeler ainsi, là.
Mme Nichols : Les
travaux pour qu'on puisse encore passer sur le...
M. Bonnardel : Assurer le maintien,
assurer le... le maintien de la...
Mme Nichols : Assurer le maintien
fragile de ce pont-là.
M. Bonnardel : Je vais vous donner
ça.
Le Président (M. Tremblay) : ...M.
le ministre, vous vous engagez à déposer les documents?
M. Bonnardel : Ah! oui, oui.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. On poursuit.
Mme Nichols : Parfait. Puis
relativement au tracé du nouveau pont, du pont de l'Île-aux-Tourtes, est-ce que
c'est le... Le tracé, là, qui est déposé, est-que c'est le dernier tracé? Parce
qu'il y a eu plusieurs ébauches. Est-ce que c'est celui-là sur lequel vous
allez vous fier...
M. Bonnardel : À ma connaissance...
Mme Nichols : ...avec les UBA, là,
qu'on...
M. Bonnardel : Les UAB.
Mme Nichols : Les UAB, même chose.
M. Bonnardel : Et, à ma
connaissance, il n'y a pas de changement sur ce que vous avez lu, à moins qu'on
m'informe du contraire, là, mais il n'y a
pas de changement. Je regarde la sous-ministre, on me confirme le tout.
C'est ça.
• (16 h 50) •
Mme Nichols : Parfait. Est-ce que...
Le Président (M. Tremblay) : Mme la
députée, le temps est écoulé. Pour la partie gouvernementale, M. le député de
Bourget.
M. Campeau : Combien de temps?
Le Président (M. Tremblay) : Pour
environ 10 minutes.
M. Campeau : Merci. M. le ministre,
je voulais vous parler de la ligne bleue du métro, mais avant, je ne suis pas
capable de m'empêcher d'en parler, le sens du mot «étalement urbain». Je suis
très sensible à ça, là. Les gens qui me connaissent savent que je suis fatigant
quand je parle d'environnement. J'ai l'impression, là, qu'avec le télétravail,
l'achat local et les voitures électriques, ce n'est plus tout à fait la même
définition que c'était. Alors, si je suis quelqu'un qui demeure à Joliette puis
qui travaille à Montréal, là, puis qui fait ça à tous les jours, j'appellerai
ça... Aïe! Il est loin. C'est-tu de l'étalement urbain? Si je déménage à
Joliette, je travaille localement et j'achète localement, ça peut dire la même
chose.
Alors, c'est toujours difficile à décider. On
peut bien parler de densification. J'en ai vu beaucoup en Chine puis en Inde,
puis je ne pense pas que c'est le modèle qu'on veut avoir. Alors, j'ai
l'impression que cet équilibre-là, entre densifier, avoir un bon service, c'est
ça qu'il faut chercher comme équilibre, et il n'est pas facile à chercher.
Tantôt, on parlait de la symétrie est-ouest à
Québec. On doit-tu avoir du monde à... Des fois, on se demande : Il est
où, l'est? Il est où, l'ouest? Bien, à Montréal, c'est assez facile parce qu'il
y a la rue Saint-Laurent, ça fait qu'on dit l'ouest puis on a dit l'est, c'est
plus simple.
Et, s'il y a une place où on peut dire qu'il y a
beaucoup de monde qui demeure, c'est l'est de Montréal, et le transport en commun est déficient depuis très,
très, très longtemps. En fait, on a annoncé, justement, à la
bibliothèque d'Anjou, il y a... au mois de mars, la construction de la ligne
bleue. Il y a un journaliste qui était là, qui a fait une blague, et j'avoue que je l'avais trouvée bonne
pas mal parce qu'il n'avait pas 35 ans puis il a dit : Moi, je n'ai
jamais vécu ça, la ligne bleue, mais, depuis
que je suis né, il ne s'est rien passé. Alors, ça a été drôle comment il l'a
sorti, mais j'avoue en même temps que, bien avant que la CAQ existe, je
trouvais que c'était un chef-d'oeuvre d'allers-retours où je ne voyais pas
d'action. C'était un chef-d'oeuvre de ciseau puis de ruban d'inauguration, puis
je ne voyais pas d'action.
Alors, ma question : Pourriez-vous, pour le
bénéfice de tout le monde, parce qu'on a beau le répéter, je pense qu'ici on a peut-être une meilleure audience,
redéfinir un peu plus le projet, le nombre de stations, où elles sont
situées, d'abord? Puis ensuite j'aurais deux sous-questions.
M. Bonnardel : Bien, premièrement,
vous avez vu l'annonce qui a été faite par le premier ministre hier, de revoir
le projet du REM de l'Est. Juste en amont, il faut mesurer aussi l'importance
de l'annonce de ma collègue qui est ministre de la Métropole, qui a annoncé le prolongement de la ligne
bleue, qui était attendu depuis des années, sinon des décennies. Et
cette ligne bleue, bien, va augmenter l'attractivité du transport collectif, va
nécessairement amener plus de gens à prendre le métro, mais aussi l'approche
qu'on avait et qu'on a toujours avec cette portion de transport collectif sur
l'est de Montréal, sur le nord vers Marie-Victorin, une portion aussi vers
Lanaudière, donc un peu plus au nord, pour répondre à ceux qui sont vers
Repentigny, Pointe-aux-Trembles, Repentigny, même Mascouche, même du côté de
Laval. Donc, ça fait partie du plan de décongestion que nous avons déposé voilà
quatre ans déjà.
Sur le plan de décongestion, soit dit en
passant, on avait un concept de voies réservées que nous avons déjà commencé à
travailler et à annoncer, que ce soit l'autoroute 20, côté Rive-Sud,
Beloeil, l'autoroute 30, qu'on a annoncé voilà quelques semaines déjà,
l'autoroute 15. Donc, c'est des engagements extrêmement importants qui
font la promotion du transport collectif et qui amènent... qui vont amener
Montréal à un autre niveau, là, qui vont mener Montréal à un niveau extrêmement
important en termes d'offres de transport collectif dans les prochaines années.
Et c'est le travail qu'on va faire avec les différents partenaires, la STM, la
ville de Montréal, le RTM et le MTQ.
M.
Campeau : Il y a beaucoup de gens qui se sont posé la
question, en particulier, je parle franchement, M. le ministre, de la ligne bleue. Pourquoi, cette
fois-ci, on va l'annoncer puis on est sûrs que ça va aller de l'avant?
Qu'est-ce qu'on a fait de plus pour que les gens y croient? Parce que je pense
qu'il y a un déficit de croyance, si on veut, là, étant donné que ça fait tant
d'années. Qu'est-ce qu'il y a de spécial cette fois-ci qui va donner confiance
aux gens?
M. Bonnardel : Bien, en partant, M.
le député puis aux gens qui nous écoutent de Montréal, quand tu peux déjà dire
aux gens qu'on s'en va en appel d'offres pour le tunnelier, ce n'est pas juste
une petite pelle, là, c'est le tunnelier qui s'en vient.
Donc, j'ai vu, pendant mes 15 dernières années à
l'Assemblée nationale, beaucoup, beaucoup, beaucoup de ministres d'anciens
gouvernements dire : Ça s'en vient. La ligne bleue, on va la réaliser. La
ligne bleue, on va la faire. Ça ne s'est jamais réalisé.
Aujourd'hui,
je suis fier, au nom de ma collègue, de dire que cette ligne bleue, enfin,
après des décennies, a reçu le financement autorisé par le premier
ministre, et on va de l'avant pour être capable de répondre aux besoins de ce
secteur un peu plus à l'est aussi, oui, de l'île de Montréal, qui était
orphelin, on peut le dire ainsi, depuis un certain nombre d'années, que vous
connaissez bien, M. le député.
M. Campeau : Il y en a plusieurs qui
ont parlé de la hausse des coûts qui avait eu lieu, étant donné l'espacement
dans le temps, et la ministre déléguée aux Transports a mentionné que les coûts
avaient monté de façon exorbitante. Alors, qu'est-ce qu'on a fait pour garder
le même nombre de stations? Puis le coût s'est replacé. De quelle façon on a
procédé pour arriver, justement, à ce concept?
M. Bonnardel : Bien, tous les
acteurs importants de la STM, de la ville, du ministère se sont assis ensemble
de façon, je dirais, assez urgente, voilà des mois, des mois déjà, pour se
dire : Ça ne tient pas la route, l'explosion de certains coûts que nous
avions. Et dans les circonstances, bien, la collègue, encore une fois, a mis de
l'avant un comité, pas juste d'experts, mais un comité d'urgence, je vais le
dire ainsi, à ma façon à moi de le voir, là, un comité d'urgence qui,
rapidement, a pris les choses en main et qui aura pu revoir les modalités de a
à z de la construction, des devis, ici et là, mais d'être capable toujours d'en
arriver à un objectif, c'était d'avoir les cinq stations qui répondaient aux
besoins initiaux, autant que la ville de Montréal avait identifiés que la STM
avait identifiés.
Donc, là-dessus, on peut se réjouir de voir que,
oui, il y a eu quand même une augmentation entre le montant original versus le
montant final. Mais je pense qu'on a réussi à trouver un équilibre adéquat pour
répondre à la capacité de payer des Québécois, mais aussi pour donner aux
Montréalais une offre de transport collectif et un prolongement de la ligne
bleue qui est important pour eux.
M. Campeau : Il y a un autre édicule
qui a été ajouté à Anjou, en fait, c'est un beau mot que j'ai trouvé, parce que
je ne savais pas qu'on appelait ça comme ça, un édicule, là, mais c'est une
nouvelle sortie qui a été rajoutée à Anjou qui, si j'ai bien compris, va
permettre, justement, d'aller l'autre côté de la 25. Ça, ça a l'air majeur pour
les gens d'Anjou, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : Bien oui. Puis je le
mentionne, là, puis je fais le même raisonnement, le défi, c'est d'augmenter
l'attractivité. Qu'on soit avec le tramway de Québec, qu'on soit avec le
tramway de Gatineau, ou qu'on soit à Montréal, ou qu'on soit sur la Rive-Sud,
le défi de chaque gouvernement puis surtout d'un ministre des Transports, c'est
d'augmenter l'offre de services, en termes d'attractivité de transport
collectif, dans la Politique de mobilité durable en transport actif. Dans les
circonstances, tout ce qu'on peut faire pour aller chercher plus de gens qui
vont possiblement laisser un véhicule à la maison, peut-être même le... on
souhaite le deuxième et possiblement, même, le premier, et qui vont se déplacer
du point a en vélo, en Bixi, ou en trottinette, ou autre pour se rendre au
métro, bien, ça répond à notre Politique de mobilité durable, qui est de
réduire les délais de déplacement entre le point a et le point b et de leur
donner des choix, des choix qu'ils peuvent voir de visu, que ce soit le métro,
que ce soit le bus, que ce soit le vélo en partage.
M. Campeau : ...du président de la
STM, Éric Alan Caldwell, qui mentionnait que la ligne bleue, c'est un peu plus
de 25 600... 25 000 usagers supplémentaires en période de pointe pour
la section prolongée et, au total, c'est 25 tonnes de GES
de moins par heure de pointe. Ça me semble une quantité assez importante au
niveau... Donc, ça aura un effet environnemental évident.
M.
Bonnardel : Bien, c'est un effet environnemental extrêmement
important parce que le besoin en transport collectif... C'est vrai que
l'achalandage a été moindre depuis deux ans, mais je reste convaincu que, sur
un horizon d'un quinquennat, de cinq ans, on va être capables d'aller
rechercher l'achalandage que nous avions en prépandémie.
Puis, quand vous parlez de GES, bien, je ne peux
pas m'empêcher de vous exposer un peu le portrait puis les objectifs et
l'ambition autant de mon collègue qui est ministre de l'Environnement que du
PEV, du Plan pour une économie verte qu'on a déposé voilà quelques... que lui a
déposé voilà quelques mois déjà, qu'on a fait une mise à jour voilà quelques jours déjà, où on a exposé une
politique gouvernementale au gouvernement, où on va s'assurer que, d'ici 2030, 100 % des véhicules de la flotte
gouvernementale soient électrifiés, 25 % des camionnettes le soient,
100 % des véhicules lourds d'ici 2040. L'objectif aussi d'électrifier les
autobus scolaires, qui sont à 65 %, les bus urbains à 55 %, donc,
c'est des objectifs extrêmement ambitieux. Les véhicules légers,
1,6 million de véhicules que nous, on souhaite voir sur nos routes du
Québec d'ici 2030...
• (17 heures) •
Le Président (M. Tremblay) : M. le
ministre, le temps est écoulé.
M.
Bonnardel : Ah!
Désolé.
Le Président (M. Tremblay) : Le
temps est écoulé. Merci, M. le député de Bourget. La parole est à vous, M. le
député de Pontiac, pour 16 minutes.
M. Fortin : Très bien. Merci. Merci, M. le Président. Je veux... C'est
votre dernière étude de crédits, M. le ministre, avant la fin du mandat de
votre gouvernement. Je veux qu'on revienne sur vos engagements électoraux, là,
le plan de décongestion qui avait été présenté par votre collègue, aujourd'hui
ministre de l'Environnement, à l'aube des dernières élections. O.K.? Alors, si
vous le permettez, là, je vais vous lire certains passages de votre plan de
décongestion. J'aimerais des mises à jour sur ce qui a été fait.
Tout d'abord, page 10 de votre plan proposé en
2018 : «La Coalition avenir Québec propose de mettre en place des
incitatifs fiscaux pour favoriser le covoiturage.» Est-ce que vous avez mis en
place ces incitatifs?
M. Bonnardel : Des incitatifs fiscaux
pour améliorer le covoiturage, vous savez, ce qui a été...
M. Fortin : C'est votre promesse.
M.
Bonnardel : ...ce qui a été un des premiers mandats, ça a été
de changer le transport rémunéré de personnes, qui a été le projet de
loi n° 17, de s'assurer qu'on puisse avoir un environnement d'affaires
différent de ce que le Québec a connu dans les 50 dernières années. Et
là-dessus, c'était de revoir les règles, les règlements aux taxis, aux Uber,
aux Lyft de ce monde, aux Eva de ce monde, aux véhicules qui sont... aux
Communauto de ce monde. Alors, c'est le travail qu'on a fait avec le projet de
loi n° 17 voilà trois ans déjà.
M. Fortin : O.K., je vais demander au ministre, là, d'avoir des
réponses courtes, parce que son plan, il était ambitieux, il était long, il y
avait bien des mesures, puis je vais essayer de passer à travers autant de
mesures que possible. Est-ce que vous avez
rempli votre engagement, c'est-à-dire mis en place des incitatifs fiscaux pour
favoriser le covoiturage, oui ou non?
M. Bonnardel : Vous savez, il y a eu
une pandémie, M. le député, un an après. O.K.?
M. Fortin : Ah! Ah!
M. Bonnardel : Bien non, mais,
écoutez, on peut rire, là, on peut dire : Oui, la pandémie...
M. Fortin : Non, non, mais en quoi ça...
M. Bonnardel : ...la pandémie a le
dos large. Il y a eu, pendant deux ans, une baisse d'achalandage dans le
covoiturage, une baisse d'achalandage majeure dans le transport collectif. On a
donné près de 1,8 milliard aux sociétés de transport pour être capable de
supporter ces sociétés, de ne pas les abandonner. C'est vrai, vous pouvez me
dire : Ah! la pandémie a le dos large. Bien, on a eu deux ans de pandémie
où ça a été extrêmement compliqué, où les gens ont été à la maison, majoritairement.
M. Fortin : O.K. Puis, pendant ces deux années-là, le ministre des
Finances en a proposé toutes sortes, d'incitatifs fiscaux. À chaque budget
qu'il présentait, là, il y en avait, des incitatifs fiscaux. Il n'y en a pas
pour le covoiturage. C'est ce que vous me confirmez aujourd'hui?
M. Bonnardel : Il y a le projet de
loi n° 17 qui a été...
M. Fortin : Non, ce
n'est pas la question.
M.
Bonnardel : ...qui a été déposé, où il y a eu l'aide qui a été donnée
aux transports collectifs aussi pour supporter ces sociétés.
M.
Fortin : Non, ce n'est pas ma question.
Vous passez deux pages sur l'ensemble de votre programme, là, pour dire :
On va... c'est important, il faut s'assurer que les gens font du covoiturage,
on peut avoir un impact majeur sur la décongestion de nos systèmes routiers, et
il faut faire un incitatif. C'est votre promesse. La CAQ propose de mettre en
place des incitatifs fiscaux pour le covoiturage. Je comprends qu'il n'y en a
pas.
M.
Bonnardel : Bien, spécifiquement, vous savez, il y a eu de l'argent
qui a été donné dans le portefeuille des Québécois, puis la...
M.
Fortin : Ah! ce n'est pas ça, ma question.
M. Bonnardel :
Oui, mais, je veux dire, le 500 $ qui a été donné aux gens...
M.
Fortin : C'est un incitatif au
covoiturage.
M.
Bonnardel : Oui, mais les gens peuvent se servir de ces sommes pour
utiliser le transport collectif ou le transport en covoiturage.
M.
Fortin : Bien, voyons! Bien, voyons!
M.
Bonnardel :
Bien oui, mais ça... Les gens qui nous écoutent...
M.
Fortin : O.K. Je continue.
M.
Bonnardel :
Les gens qui nous écoutent reçoivent de l'argent ou vont recevoir de l'argent.
Ils dépensent les sous comme ils le souhaitent.
M.
Fortin : Je continue, page 11, «des
places pourraient aussi être réservées dans les stationnements incitatifs pour
les voitures servant au covoiturage». Est-ce qu'il y a plus de places réservées
au covoiturage dans les stationnements incitatifs?
M.
Bonnardel : Ça, je n'ai pas les chiffres exactement, s'il y a autant,
ou plus de place, ou moins de places. Il faudrait que j'aille vérifier.
M.
Fortin : Alors, O.K., c'était votre
engagement, vous ne le savez pas. Ça va. Je continue : «La création de
lignes d'autobus express reliant les pôles des stationnements incitatifs dans
les banlieues et les stations du REM contribuera à la décongestion des routes.»
Alors, est-ce qu'il y a plus de lignes d'autobus express entre les pôles de
stationnements incitatifs et les stations du REM ou de transports en commun ces
jours-ci?
M.
Bonnardel : J'ai souvent répondu que, pour améliorer l'attractivité,
puis dire aux gens : Prenez le bus pour vous rendre du point a au point b,
ça prend un réseau qui répond à ces besoins. Et le réseau, ce que vous ne direz
sûrement pas, c'est tout le concept de voies réservées qu'on a mis en place,
qui est le réseau métropolitain de voies réservées qu'on a déjà commencé à
annoncer, autant pour la 30, la 20, que la 15. Il y en aura d'autres. Et
nécessairement, si on veut avoir, un jour, des bus qui vont partir du point a
au point b, dans des axes dédiés pour eux, soit en UAB ou en une voie réservée,
bien, ça va prendre un réseau métropolitain.
Donc, en premier
lieu, il faut que je sois capable de donner des... un réseau qui va répondre
rapidement, qui va réduire le temps que les gens vont passer dans le bus pour
que l'attractivité soit meilleure.
M.
Fortin : Alors, la réponse, c'est non.
O.K. Alors, je continue. Là, vous venez de faire référence aux voies réservées
sur la 30. Vous aviez pris, comme engagement électoral, que ces voies réservées
là seraient complétées à la fin de votre mandat, sur la 30. Est-ce qu'elles
sont complétées?
M.
Bonnardel : Vous le savez, M. le Président, la 30 est à refaire
complètement...
M.
Fortin : Mais c'était votre engagement.
M.
Bonnardel : ...parce que les infrastructures... bien, pas les infras,
mais la base même de cette autoroute date de plusieurs, plusieurs, plusieurs
décennies. Donc, la décision qu'on a prise, c'est de... pardon, c'est de
refaire complètement cette portion de route... d'autoroute entre
l'autoroute 20 et l'autoroute 10, qui est une portion quand même de
13... 12, 13 kilomètres, si je ne me trompe pas, par coeur, et qui va avoir une
voie dédiée au transport collectif pour se connecter au REM du côté Rive-Sud.
M.
Fortin : Alors, les voies n'ont pas été et
ne seront pas aménagées d'ici la fin du mandat. Alors, je continue dans votre plan, M. le ministre. Il faudra
également développer des voies réservées sur la Rive-Nord,
autoroutes 13, 15, 19, 25, 440, 640. Je commence par la fin, la 640,
est-ce qu'il y a des voies réservées?
M. Bonnardel : M. le député, vous
pouvez faire la nomenclature au complet, là. Tantôt, la 30...
M. Fortin : Bien, je le sais, mais, à chaque fois, ça va être long.
M.
Bonnardel : ...tantôt, la 30, si vous lisez comme il faut, on
a dit que nous allions débuter les travaux. Débuter les travaux, c'est
différent de livrer les voies réservées, là. Donc, débuter des travaux, on va
le faire. Du côté de la Rive-Nord, on a annoncé la 15. C'est un... Le réseau
métropolitain de voies réservées, M. le député, là, vous avez été ministre des
Transports, c'est ambitieux. C'est ambitieux.
M. Fortin : Oui, mais pourquoi vous proposez un document qui dit :
Nous, on va mettre des voies réservées sur la 13, la 15, la 19, la 25, la 440,
la 640 et, sur la Rive-Sud, sur la 20 et la 116, si vous me dites, aujourd'hui,
là, c'est trop ambitieux, cette affaire-là? Juste la 30, c'est ambitieux.
M.
Bonnardel : Non, mais je ne vous dis pas... Premièrement,
est-ce que je vous ai dit que ce n'était pas réalisable?
M. Fortin : Mais c'est un plan sur quoi, sur 10, 12, 16, 20 ans?
C'est quoi, votre...
M. Bonnardel : Bien, M. le député,
vous avez été ministre des Transports, là, vous savez très, très bien comment
de temps que ça peut prendre pour... juste la 30, là, juste préparer la 30.
Quand tu prends la décision de refaire la structure, la base même de
l'autoroute, de la refaire en béton, d'avoir une voie dédiée, de se connecter
au REM, un instant, là, vous savez très bien que ça ne se fait par en deux ans.
Donc, quand tu proposes des voies, c'est sur un horizon de temps, là, un
horizon de temps.
M. Fortin : O.K. Alors, la 640, c'est pour quand, les voies réservées?
M. Bonnardel : Oui,
l'horizon 2030. Excusez-moi, j'aurais dû vous le dire, oui.
M. Fortin : Pardon?
M. Bonnardel : Sur un
horizon 2030.
M. Fortin : Ça, c'était sur un horizon 2030.
M. Bonnardel : Exactement.
M. Fortin : Ce n'est pas indiqué nulle part dans votre plan, ça, nulle
part.
M. Bonnardel : Bien, je vous le dis,
là, c'est 2030.
M. Fortin : Là, vous me dites, là, d'ici 2030, il va y avoir des voies
réservées sur tout ça, si vous êtes reportés au pouvoir.
M. Bonnardel : C'est ce qu'on
souhaite mettre en place.
M. Fortin : O.K. Avez-vous commencé sur la 640? Pour la 640
spécifiquement, avez-vous un échéancier?
M. Bonnardel : M. le député, on a
annoncé la 15, là. On n'est pas rendus encore à la 640.
M. Fortin : Bien non, mais là vous vous présentez aux Québécois avant
la campagne puis vous leur dites : Moi, je vais faire des voies réservées
sur la 13, la 15, la 19, la 25, la 440, la 640. Juste sur la Rive-Nord, là, je
vais faire tout ça. Puis, après quatre ans, vous me dites : J'ai annoncé
la 25...
M.
Bonnardel : La 15.
M. Fortin :
...pardon, la 15. That's it. C'est tout, là. Vous n'avez pas annoncé aucune
autre de ces routes-là. Vous n'avez pas donné d'échéancier. Vous n'avez pas
dit : Oui, on va commencer à telle date, on va finir à telle date. Vous
n'avez pas... Tout ce que vous dites, c'est : J'en ai annoncé une.
M.
Bonnardel : Le réseau métropolitain de voies réservées englobe
des routes sur la Rive-Sud, sur la Rive-Nord, des portions à l'est, à
l'ouest. C'est important et ambitieux comme... Donc, vous dire... Puis vous le
savez très bien vous-même, pour avoir été assis à cette
chaise pendant moins d'un an, ou un an, que
d'annoncer le début des travaux, sur un horizon de deux ans, trois ans, pour
l'ensemble de ces routes, il faut se donner un horizon. Puis cet horizon, on se
l'est donné sur une période de 30 ans... pas 30 ans, pardon, 2030,
pour réaliser et mettre en place des voies réservées sur ces portions de route.
M. Fortin : O.K. Mais même sur votre horizon 2018‑2030, là, vous
avez déjà le tiers du temps de fait, là, puis vous avez annoncé une seule...
annoncé, là, une seule de ces six routes-là. Alors, la prochaine, c'est
laquelle?
M. Bonnardel : M. le député...
M. Fortin : Non, mais vous n'êtes même pas capable de me dire sur
laquelle vous travaillez pour annoncer la prochaine?
M. Bonnardel : Vous savez,
l'autoroute... On va prendre la 19, parce qu'en 15 ans à l'Assemblée
nationale, j'ai dû voir votre gouvernement — je vais être poli — au
moins trois fois, au moins trois fois, annoncer : La 19 s'en vient. Oui,
oui, la 19, on va la réaliser; la 19, on va la construire. Jamais. Jamais.
• (17 h 10) •
M. Fortin : Bien, savez-vous quoi? Savez-vous quoi?
M. Bonnardel : Attendez, je
n'ai pas fini. Je n'ai pas fini. Vous n'avez jamais, jamais réalisé... et
s'assurer, excusez de le dire ainsi, qu'il y ait des pépines qui apparaissent
pour la 19, puis on l'a fait.
M. Fortin : Bien, je le sais que vous aimez ça les pépines, vous allez
en mettre...
M. Bonnardel : Oui, oui, mais
avouez, avouez...
M. Fortin : ...sur le bord de l'autoroute, à Lévis, là, pour nous dire
qu'il y a quelque chose qui se passe.
Le Président (M. Tremblay) : S'il
vous plaît! À tour de rôle.
M. Bonnardel : M.
le député, on débute les travaux de la 19 en 2021, la 15 débute cet été. Il y a
une capacité, là... Vous savez très,
très bien qu'on ne peut pas commencer 12 autoroutes à voies réservées en
même temps, là, pendant la même saison estivale. Il y a une capacité,
là, que les entrepreneurs peuvent prendre, là. Donc, déjà là, de commencer la
30, commencer la 20, la 15, d'avoir des gens sur la 19... commencer votre 50,
M. le député, soit dit en passant...
M. Fortin : Pardon?
M. Bonnardel : ...hein, du côté
de L'Ange-Gardien.
M. Fortin : Pardon?
M. Bonnardel : Bien, c'est ça.
M. Fortin : On va en reparler. Je vais finir avec votre plan, puis on
va en reparler après. O.K., je continue sur votre plan : «L'augmentation
de la fréquence des autobus reliant le centre-ville de la métropole à Joliette
et à Beauharnois doit également figurer parmi les priorités.» Est-ce que vous
avez augmenté la fréquence des autobus reliant le centre-ville à Joliette ou
Beauharnois?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, le REM n'est pas en fonction complètement. Deuxièmement, Exo va
refaire ses circuits, va travailler certains circuits. Et, quand le REM sera
terminé, notre combinaison ou notre offre sera réalisée, et là on pourra
s'asseoir avec Exo pour être capables de voir quels circuits on doit améliorer,
quels circuits on doit répondre pour s'assurer d'augmenter l'attractivité et
d'amener, sur la colonne vertébrale qui est le métro, qui est le REM, le plus
de gens possible.
M. Fortin : Je continue dans votre plan, parce que ça, c'est un autre
non, il n'y a rien qui a changé à Joliette et Beauharnois : «Une réflexion
sur l'aménagement intérieur des autobus est aussi nécessaire pour les rendre
sécuritaires et confortables.» Est-ce que c'est fait?
M. Bonnardel : Bien, on a
devancé nos... bien, vos anciennes priorités pour s'assurer d'avoir des bus 100 %
électriques. L'horizon 2030, si je ne me trompe pas, est bien de 65 %
de ces autobus électriques. Puis on est fiers de dire que ces bus, on le
souhaite, seront majoritairement construits au Québec, au Canada, et que,
là-dessus, je reste convaincu qu'avec l'arrivée de ces nouveaux bus, et on a
fait une annonce, il y a un appel d'offres de 1 200 de ces bus, là, qui a
été fait voilà quelques jours, sinon quelques semaines déjà, bien, les gens
pourront voyager dans des bus flambant neufs et 100 % électriques très
bientôt.
M. Fortin : Vous avez une section complète sur l'exploitation du réseau
ferroviaire. Je vous cite : «Il est possible d'augmenter l'offre de trains
et l'achalandage sans avoir à investir massivement dans les infrastructures.
Pour ça, il faut d'abord améliorer les incitatifs à utiliser le service,
augmenter la fréquence, offrir une meilleure étendue
de la plage horaire, offrir une meilleure qualité globale du service, prolonger
certaines lignes.» Et là je cite la fin : «Une enveloppe budgétaire
doit être prévue par le gouvernement pour appuyer les municipalités dans ces
efforts.»
Alors, sur les lignes ferroviaires, est-ce que
cette enveloppe budgétaire là a été transférée aux municipalités? Et est-ce que
les services sont effectivement meilleurs selon tous ces critères-là que vous
aviez énumérés dans votre plan de décongestion?
M. Bonnardel : Bien, premièrement,
l'arrivée du REM de l'Ouest a été... est extrêmement importante pour ce secteur
de Montréal. L'arrivée du REM de l'Est et la portion additionnelle que nous
allons étudier pour la portion Rive-Nord
qui... Soit dit en passant, il y a le Train de l'Est qui passe sur cette
portion où on va devoir travailler aussi avec Exo pour être capables de
s'assurer d'avoir une attractivité importante. Présentement, c'est certain
qu'Exo subit des contrecoups, dans une certaine mesure, parce qu'elle n'avait
plus accès au tunnel Mont-Royal comme tel, donc, elle devait faire un détour.
Donc, c'est
un travail qu'on va devoir faire, incluant, je dis, Exo dans tout ça, pour être
capables de s'assurer qu'on va avoir un réseau, dans son ensemble, qui
va répondre à l'ensemble... qui va répondre à l'objectif des municipalités et
surtout du ministère et de ses partenaires.
M. Fortin : Mais tout ce que vous me citez là, vous le saviez au moment
où ça a été écrit, ça. Alors là, je vous en
lis une dernière à propos de votre plan à vous, là, parce que, jusqu'à
maintenant, je ne peux vous dire qu'il y en a beaucoup, des engagements,
là-dedans, qui ont été réalisés. Peut-être que vous avez fait d'autres choses,
peut-être que vous avez trouvé d'autres priorités, mais dans ce que vous avez
proposé aux Québécois à la dernière campagne électorale, je ne peux pas vous
dire que vous en avez fait énormément.
Alors, une petite dernière pour vous. Le plan
prévoit conséquemment de faire de la Société de transport de Laval, avec la
participation de La Tuque, un centre d'excellence en transport collectif.
C'était votre engagement. La mission
fondamentale de ce centre d'excellence qui recevra un financement dédié sera le
développement de nouvelles pratiques en transport collectif. Alors, il
est à quelle hauteur, ce financement dédié là?
M. Bonnardel : On travaille
là-dessus, M. le député. On travaille là-dessus.
M. Fortin : Horizon 2030?
M. Bonnardel : Écoutez, le...
du premier ministre dit que nous avons réalisé plus de 90 %, mais il est
certain que vous prenez les systèmes un peu plus... les points plus
problématiques. Moi, je vous dis que ce n'est pas oublié, qu'on y travaille, et
là-dessus, la ville de Laval aura aussi, dans les prochaines semaines, de
belles annonces à faire.
M. Fortin : Le problème, c'est que je ne prends pas les points
problématiques, je prends les points liés aux transports, puis ils semblent
tous être problématiques. Soit vous avez changé vos orientations, soit vous
nous dites : Bien, la pandémie a fait en sorte qu'on n'a pas pu donner des
incitatifs financiers. Celle-là, je vous avoue, celle-là, elle passe de
travers, parce que le covoiturage, vous aviez raison quand vous disiez, à
l'époque, c'est une possibilité de décongestionner. C'est une possibilité de
faire en sorte qu'il y a moins de véhicules sur nos routes. C'est une
possibilité pour aider les gens à se déplacer plus rapidement. C'est tout vrai,
ça, mais vous avez promis un incitatif financier pour ces gens-là. Tout le
monde avait fait le choix de mesures, hein? Nous, on avait promis la gratuité
dans les transports en commun pour certaines clientèles.
Vous aviez promis des incitatifs pour le
covoiturage puis vous ne l'avez pas fait. Un incitatif financier, là, ce n'est
pas une mesure bien, bien, difficile, ce n'est pas une voie réservée. Vous me
dites : C'est compliqué, faire des voies réservées, il y a une capacité
limite qu'on est capable de faire. Mais, pour un incitatif financier, là, c'est
de trouver l'argent, de mettre la ligne dans
le budget puis de s'assurer que c'est dans le discours du ministre des
Finances. Après ça, les gens peuvent en bénéficier. Alors, celle-là, je ne
comprends pas. Toutes les autres, peut-être que vous avez une bonne raison, une
bonne excuse, mais celle-là, je ne la comprends pas. Un incitatif financier
pour le covoiturage, c'est la base de la
base. C'est facile à faire. Vous pouvez le faire demain matin. Si vous allez
convaincre, puis je vais y aller avec vous, convaincre le ministre des Finances
de le faire, ça peut se faire comme ça.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député, le temps est écoulé. Merci. Mme la députée de Taschereau, la parole
est à vous pour 12 minutes.
Mme Dorion : Merci, M. le
Président. Le ministre des Transports dit : Moi, je veux laisser des
options au monde, puis on l'a entendu souvent répéter : Je suis qui, moi,
pour dire au monde comment vivre, pour leur dire où aller vivre. Le ministre
défend l'étalement urbain en disant : Tout le monde ne peut pas habiter
dans une tour. Je pense que ça démontre sa méconnaissance des centres urbains.
Les centres urbains, ce n'est pas juste des tours, il y a toutes sortes de
types de bâtiment, il y a toutes sortes de types de quartier.
À Québec, dont on parle beaucoup, hein, quand
on... question du transport depuis quatre ans, la majeure partie de la ville de
Québec, ce n'est pas des tours au centre-ville, c'est des logements de trois
étages, quatre étages. Ça commence à se densifier, dans
certains quartiers, ça monte assez haut. Il n'y a personne qui chiale contre ça
en ce moment. Par contre, ce n'est pas tout le monde qui veut habiter loin des
centres-villes. En ce moment, il y a une crise du logement. Il y a des gens qui ne peuvent pas habiter au centre-ville
et qui ne peuvent pas habiter loin des centres-villes parce qu'ils n'ont
pas les moyens.
Alors, quand le ministre dit : Moi, je veux
donner des options aux gens, option de laisser leur deuxième auto dans la cour,
option de prendre le transport en commun, option d'habiter où ils veulent,
est-ce qu'il est au courant qu'il y a du monde qui n'ont pas l'option d'habiter
loin des centres, qui n'ont pas l'option de s'acheter une automobile? Quand le
ministre dit : Moi, là, j'ai pitié de ceux qui sont pris dans le trafic
puis qui vont perdre, des fois, 45 minutes le matin, est-ce que le ministre
sait combien de temps ça prend pour quelqu'un qui habite à Charlesbourg, proche
du terminus du zoo, dans la 801, le matin, à l'heure de pointe, entre le
terminus du zoo et le centre-ville? Il sait combien de temps ça prend, quand
quelqu'un est pris dans le trafic entre la Rive-Sud puis le centre-ville?
Est-ce qu'il sait combien de temps ça prend pour quelqu'un qui n'a pas le choix
de s'acheter une automobile, qui habite à Charlesbourg, à l'heure de pointe,
quand c'est «jam-packed» dans la 801, combien de temps ça prend entre le
terminus du zoo puis le centre-ville? Il l'a-tu, la réponse?
Puis sinon, s'il ne l'a pas, la réponse, est-ce
qu'il peut m'expliquer pourquoi la CAQ et son ministère, en ce moment, parlent
à une seule classe de citoyens, ceux qui ont le choix, en disant : Je veux
leur laisser le choix, puis les autres, ceux qui n'ont pas le choix, bien,
qu'ils mangent de la... et je ne finirai pas ma phrase.
M. Bonnardel : C'est totalement
faux, ce que vous dites, parce que la ministre des Affaires municipales l'a
mentionné maintes et maintes fois, il y a des endroits au Québec où il manque
de logements, dont chez nous, à Granby. Et la ministre a annoncé un plan
ambitieux en termes de millions, de dizaines de millions de dollars pour être
capable rapidement de donner aux municipalités, aux offices municipales ou
autres, aux organismes sans but lucratif, de bâtir et de monter rapidement des
édifices à logements de huit, 12, 16, 24. Parce que, présentement, tout le monde est d'accord, le processus pour être
capable de lever et de couler une fondation pour ces 12, 24,
48 logements, c'est beaucoup trop long, beaucoup trop long.
Donc, ce n'est pas vrai que je les oublie, parce
que je sais que ces gens ne peuvent nécessairement pas ou n'ont pas la voiture,
ne travaillent pas le l'autre côté, puis qui n'ont pas la volonté d'aller vivre
du côté... l'Est de Lévis. Mais cette densification, que ce soit par des tours
x, des duplex ou des quadruplex, répond à une certaine... à des demandes de la
population.
Mme Dorion : C'est vraiment
trop long de construire des logements. C'est vraiment trop long de construire
des logements. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre en construction, on le sait,
ça prend du temps. À quel point est-ce que ça va aider la pénurie de
main-d'oeuvre en construction, la construction d'un troisième lien?
M. Bonnardel : Bien,
je pense que chaque secteur de la construction a ses capacités, sa volonté
d'aller du côté de contrats publics,
d'aller du côté de contrats pour des hôpitaux, des maisons des aînés, des
écoles, des logements sociaux.
Mme Dorion : C'est
ça, la réponse. Il n'y aura aucun impact sur la pénurie de main-d'oeuvre en
construction.
• (17 h 20) •
M. Bonnardel : Mais là c'est
parce que vous êtes en train de faire un lien parce qu'on fait... on passe, du
jour au lendemain...
Mme Dorion : Oui. Est-ce qu'il
va y avoir un impact, selon le ministre, est-ce qu'il va y avoir un impact sur
la construction en général, si on construit un troisième lien?
M. Bonnardel : Mme la députée,
là, ce que vous dites, là, c'est qu'on arrête tous les travaux du ministère des
Transports du jour au lendemain, parce que c'est...
Mme Dorion : Non, non, il n'est
pas commencé, le troisième bien. Oui, oui, je dis depuis le début : Il
faut arrêter les travaux sur le troisième lien, effectivement. Moi, ce que je
demande au ministre, c'est : Est ce qu'il pense qu'il va y avoir un impact
sur la pénurie de main-d'oeuvre en construction avec ce projet-là?
M. Bonnardel : Qu'est-ce qui
vous dit que les travailleurs sur Henri-IV, présentement, ne travailleraient
pas sur le tunnel Québec-Lévis dans 10 ans?
Mme Dorion : Puis il n'y aura
pas de problème, il n'y aura plus jamais de problème ailleurs sur Henri-IV.
M.
Bonnardel : Bien, c'est parce qu'il y a d'autres secteurs de
construction plus dédiés peut-être à l'immobilier, aux infrastructures
comme telles, où il y a des employeurs qui ont des employés x. Est-ce qu'il y
aura un manque d'employés dans cinq ans,
10 ans? C'est déjà compliqué, difficile. Il n'y a personne qui peut
contredire ça, là.
Mme Dorion : O.K. Parfait.
Merci. Est-ce que le ministre, qui connaît le temps de trafic à l'heure de
pointe entre la Rive-Sud et le centre-ville, connaît le temps que ça prend
entre le terminus du zoo et le centre-ville dans la 801, maintenant qu'on est
assuré qu'il n'y aura pas de tramway dans les prochaines années entre
Charlesbourg et le centre-ville? Combien de temps ça
prend, à l'heure de pointe, de se rendre en transport en commun au centre-ville
pour quelqu'un qui part au terminus du zoo, M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien,
s'il n'y a pas de voies réservées comme telles sur le chemin, c'est
certainement trop long...
Mme Dorion : La 801 est-tu sur
une voie réservée?
M. Bonnardel : Non, non, c'est
ça que je vous dis, s'il n'y en a pas comme tel, c'est déjà compliqué dans le
trafic. Donc, je n'ai pas le temps précis de ce déplacement, mais, pour
beaucoup de gens, c'est peut-être déjà trop long. Donc, si...
Mme Dorion : Alors, pourquoi
est-ce qu'il n'y a pas de tramway qui va à Charlesbourg?
M. Bonnardel : Bien, parce
qu'on a pris la décision avec l'administration de l'époque, ça ne fait pas très
longtemps, mais M. Labeaume comme tel, de se connecter sur des pôles
d'emploi qui étaient plus importants, qui étaient du côté D'Estimauville.
Mme Dorion : Donc, ce que vous
avez à dire aux gens...
M. Bonnardel : Est-ce qu'une...
Attention, attention, mettez-moi pas des mots dans la bouche. Est-ce qu'un jour
nous n'irons pas avec la ville de Québec sur une portion phase 2 ou 3,
appelons-la comme on veut, du côté de Charlesbourg, c'est des choses qui seront
étudiées dans le futur.
Mme Dorion : Je demeure avec
l'impression qu'il y a deux classes de citoyens, parce qu'il y a des gens...
M. Bonnardel : C'est faux, ça.
Mme Dorion : Bien, attendez,
attendez. Pourquoi est-ce que le fait que les gens n'aient pas d'autres choix
que de prendre la 801, par exemple, ce n'est pas un enjeu pour le ministre et
qu'il a, en même temps, défendu tellement de fois le choix d'autres citoyens
qui ont déjà le choix en ce moment et qu'il milite pour leur choix, alors que
le choix des citoyens qui n'ont pas les moyens de s'éloigner du centre-ville ou
d'avoir une automobile ne fait jamais partie de ses diatribes, de ses défenses
devant les médias, tout ça?
M. Bonnardel : Bien là, vous
ciblez les gens de Charlesbourg, je le comprends. Je le comprends, c'est un
secteur que vous connaissez bien, que je connais bien aussi, j'habite
Saint-Roch tout comme vous, Mme la députée. Mais on a fait le choix d'avoir une
colonne vertébrale d'ouest en est, de Le Gendre jusqu'à D'Estimauville.
Ça, c'est la première phase, la première portion de la colonne vertébrale qui,
avec toutes les voies réservées, les UAB qu'on propose dans le Réseau express
de la Capitale, va nous permettre de connecter les gens sur la colonne
vertébrale qui est le tramway, autant du côté de la périphérie que du côté de
la Rive-Sud.
Mme Dorion : Est-ce que les
experts... Le ministre fait souvent... en fait, dès que quelqu'un lui pose une
question sur le troisième lien ou sur le REC, il se lève, puis il fait le même
speech, on dirait, appris par coeur, avec la même petite carte. Ça fait
plusieurs questions en Chambre que c'est toujours la même chose. Donc, je n'ai
pas besoin nécessairement de le réentendre aujourd'hui, mais je veux
savoir : L'idée des voies réservées sur des autoroutes, des élargissements
d'à peu près chacune des autoroutes de la ville à Québec, est-ce que ça vient
des experts en transport en commun à Québec ou est-ce que ça vient juste du
bureau du ministre?
M. Bonnardel : Je vous vois
venir. Ce que vous souhaitez, vous, comme députée, comme parti politique, c'est
de faire un vol de voie.
Mme Dorion : Comment? Un vol de
voie, oui.
M. Bonnardel : Un vol de voie.
Vous, ce que vous vous dites, c'est qu'il y a trop...
Mme Dorion : Non, non, ce n'est
pas de ça que je parle. Non, ce n'est pas de ça que je parle, M. le ministre.
M. Bonnardel : ...votre
arrière-pensée...
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse, je m'excuse. À l'ordre!
Mme Dorion : Là, il me fait...
il me prête des intentions.
Le Président (M. Tremblay) : À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! Moi, j'accueille bien... je vis bien avec
l'intensité du débat, là.
Mme Dorion :
Je ne parle pas de vol de voie.
Le Président (M. Tremblay) : Il y a une prérogative de construire des
questions, il y a une prérogative d'y aller avec des réponses, mais on y
va à tour de rôle, dans le respect. Il y a des gens qui travaillent à prendre
des notes. On a besoin de cohérence pour suivre le débat. Je vous invite à y
aller à tour de rôle, dans le respect. Merci.
Mme Dorion :
Moi, ce que je veux savoir, ce n'est pas... je ne veux pas entendre une
répondre qui me dit ce que moi, je pense supposément. Je veux savoir ce que...
d'où vient l'idée des voies réservées sur des autoroutes élargies à Québec un
peu partout, parce que je sais que ça ne vient pas des experts du RTC et je
sais aussi d'expérience qu'il n'est pas, là, le besoin. Le besoin, il est à
l'heure de pointe sur le réseau 800-807. Il est là, le besoin. C'est là
qu'il y a huit autobus qui se font la file un après l'autre, qui ne peuvent
plus avancer, qui sont pognés comme des chenilles, là, puis que c'est... tout
est bloqué, et que les gens, devant ça, prennent leur voiture à la place, et
c'est bien normal, et que là il y a du trafic un peu partout à Québec, au
centre-ville puis à l'extérieur. Ça vient d'où, cette idée-là? Est-ce que ça
vient...
M. Bonnardel :
Vous êtes peut-être la seule à l'Assemblée nationale qui considérez que des
voies réservées, que ce soit pour connecter Charlesbourg sur la 1re Avenue,
que ce soit Beauport, que ce soit de la Faune...
Mme Dorion :
Ça vient d'où, cette idée-là? C'est ça, ma question.
M. Bonnardel :
Vous êtes peut-être la seule à considérer qu'une voie réservée...
Mme Dorion :
Je ne veux pas savoir il y en a combien, je veux savoir ça vient d'où,
l'idée.
M. Bonnardel :
...que le gain de temps...
Le Président
(M. Tremblay) : Je réitère, à tour de rôle.
M. Bonnardel : ...le gain de temps, M.
le Président, ne soit pas important. C'est la première fois...
d'entendre ça de Québec solidaire...
Mme Dorion :
Le besoin, il n'est pas là.
M. Bonnardel :
...de se questionner sur des voies réservées, ce n'est pas bon. Parce que
c'est un peu ça, la sous-question, le sous-entendement de Québec solidaire,
c'est : des voies réservées, il ne faudrait pas en faire. Il ne faudrait
pas en faire.
Mme Dorion :
Ça, c'est... Il vient de dire «sous-entendement», c'est me prêter des
intentions, je m'excuse.
Le Président
(M. Tremblay) : À l'ordre! M. le ministre, s'il vous plaît!
Mme Dorion :
C'est n'importe quoi. Elle vient d'où, l'idée? Elle vient d'un rêve du
ministre...
Le Président
(M. Tremblay) : Non, je m'excuse. À l'ordre! À l'ordre! Il y a
président qui préside. Il y a un débat. On se calme, s'il vous plaît! On
continue. La parole est à la députée. Je ne voudrais pas en venir à suspendre.
Sinon, on peut suspendre quelques minutes, peut-être prendre un café.
M. Bonnardel :
Pause santé dans deux minutes.
Le Président
(M. Tremblay) : On reviendra.
M. Bonnardel :
Mais, M. le Président, vous le savez, le rêve, là... j'ai le même rêve...
Mme Dorion :
Il a dit : La parole est à la députée. Excusez, c'est moi, la députée.
M. Bonnardel :
Ah! bien, allez-y, je vais répondre par après.
Le Président
(M. Tremblay) : Allez-y, Mme la députée.
Mme Dorion : O.K. Donc, le besoin, il
n'est pas là. Alors, elle vient d'où, l'idée? Juste savoir elle vient
d'où, c'est qui, qui a sorti ça, là, dans le
ministère, autour du ministre. Est-ce que c'est le ministre lui-même? L'idée
d'élargir les autoroutes pour mettre
des voies réservées, alors que le besoin est dans le réseau 800-807 à
l'heure de pointe, elle vient d'où?
M. Bonnardel : C'est quoi ça,
le besoin n'est pas là? Ça fait qu'à Montréal, faire un réseau métropolitain,
une voie réservée, c'est bon...
Mme Dorion : Je
ne parle pas de Montréal, je parle de Québec, M. le ministre, là. Je suis
désolée, là, mais...
M. Bonnardel : ...mais,à
Québec, pour une ville qui a été bâtie pour... puis tout le monde va être
d'accord, pour une ville qui a été bâtie pour l'automobile, pour Mme la
députée, il faut répondre à Charlesbourg. Mais je lui dis que 1re Avenue,
on y répond, mais tout le reste, ah non!
Mme Dorion : Bon, vous êtes
vraiment expert, vraiment bon.
M. Bonnardel : Là, on oublie
Beauport, on oublie de la Faune, Neufchâtel, on oublie Val-Bélair.
Mme Dorion : Bien non!
M. Bonnardel : Tous ces gens,
là, vous, vous ne méritez pas de voie réservée ou d'UAB pour être capable
d'augmenter d'attractivité. Il faut répondre à madame juste pour Charlesbourg.
Mme Dorion : Bon, voilà, le
ministre traduit très bien, là, et prouve très bien, en ce moment, comment il
travaille pour une seule classe de citoyens au Québec, et c'est ceux qui ont
les moyens.
Bon, passons à la question suivante. Ça fait des
mois que les organismes en transport adapté, partout au Québec, dénoncent le
manque de financement et le retard de paiement des programmes...
Une voix : ...
Mme Dorion : Là, lui, il a-tu
la parole?
Le Président (M. Tremblay) : Mme
la députée, il y a une question de règlement ici.
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : Parfait.
Merci, M. le député.
Mme Dorion : Je vais faire
attention. Je vais faire attention.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
Mme la députée. On poursuit.
Mme Dorion : Merci. Ça fait des
mois que les organismes en transport adapté, partout au Québec, dénoncent le
manque de financement et le retard de paiement des programmes. Ils attendent
ça, et ça fait mal. Les gens qui ont besoin du transport adapté nous appellent
pour nous dire que le manque de services a des impacts sur leur liberté, que la
pandémie est presque finie, en tout cas, pour presque tout le monde, sauf pour
eux autres, parce qu'ils ne peuvent pas sortir de chez eux, ils sont confinés à
la maison. Moi, je rappelle les paroles du ministre : Je suis qui, moi,
pour dire aux gens comment vivre. Bien, ces gens-là sont pognés chez eux puis
ils ne peuvent pas sortir. Ils ne sont pas en train de faire le choix entre le
vélo, l'automobile, la mobylette, le pont ou le transport en commun, ils sont
pognés chez eux puis ils ne peuvent pas sortir.
Moi, j'aimerais savoir quand est-ce que le
ministre va verser l'argent qui est dû aux organismes, qu'est-ce qu'il compte
faire pour bonifier les services, parce qu'en ce moment ça ne fait que se
réduire. Et même les chauffeurs de taxi disent : Depuis la loi qu'ils ont
passée, il n'y a aucun incitatif pour nous, même ceux qui voulons continuer à
le faire, parce que c'est trop mauvais comme incitatif. En ce moment, il manque
d'argent. Il y a eu de l'argent de promis, il n'est jamais arrivé. Qu'est-ce
qui se passe?
M. Bonnardel : Bien, les
paiements, là-dessus, vous avez raison, puis je suis entièrement d'accord avec
vous, on doit faire mieux. On doit faire mieux, on doit aller plus rapidement
parce qu'on a pris un certain retard. Donc, je m'y attarde, on s'y attarde pour
être capable de répondre le plus vite possible aux sommes de 2020‑2021, qui
n'ont pas été versées à ces organismes qui attendent haut et fort et qui
disent... et qui m'ont écrit, qui nous ont écrit, qui vous ont écrit :
Est-ce qu'on va recevoir ces sommes?
Donc, que ce soit de l'opposition ou que ce soit
même de la partie gouvernementale, je m'engage, et je vous le dis aujourd'hui,
là, on y travaille très, très fort et vite, présentement, pour y répondre et
d'être capable de régler cette portion de financement de 2020‑2021, qui n'est
pas payée complètement.
17
917
Le Président (M. Tremblay) : Merci, M. le ministre. Le
temps est écoulé. M. le député de Pontiac, pour 16 minutes.
15
383
M.
Fortin : Tantôt, vous avez fait référence
au concept de vol de voie. Je veux comprendre ce que vous voulez dire par ça,
là. C'est quoi, votre définition d'un vol de voie?
M.
Bonnardel : Bien, un vol de voie, c'est que, sous votre ancien
gouvernement, si je ne me trompe pas, il y a une portion d'autoroute où,
un jour, le ministère des Transports a décidé de... bien, prendre un deux
voies, prendre l'autoroute 20, par exemple, et de
faire un vol de voie, donc, vole la voie de droite ou la voie de gauche, qui
est nécessairement la voie de droite... est volée aux automobilistes pour en
faire une voie dédiée.
15
383
M. Fortin : O.K.
Puis ça, vous y faites référence de façon négative, là. Vous y avez fait
référence de façon négative.
M. Bonnardel : Bien, je n'ai pas
l'intention... Tout à fait, je n'ai pas l'intention de faire de vol de voie.
15
383
M.
Fortin : Vous n'avez pas l'intention de
faire ça?
M. Bonnardel : Non.
15
383
M.
Fortin : Est-ce que vous avez appuyé le
projet de tramway à Gatineau? Vous y avez fait référence tantôt.
M. Bonnardel : Pourquoi je
n'appuierais pas le projet de Gatineau?
15
383
M.
Fortin : Bien, parce que ça vole des
voies, selon votre définition.
• (17 h 30) •
M. Bonnardel : Je ne saisis pas, là.
15
383
M.
Fortin : Parce que ça prend des voies qui
sont, en ce moment, utilisées par l'automobile pour les transformer en voies
dédiées au tramway. Le long du boulevard du Plateau, le long du boulevard
Alexandre-Taché, le long du chemin d'Aylmer, c'est ça que ça fait.
M. Bonnardel : Non, là, là, j'ai...
15
383
M.
Fortin : Alors, vous me dites, c'est
négatif, ça?
M. Bonnardel : Bien, si c'est comme
le tramway de Québec, écoutez, là, sur un réseau comme tel, si la municipalité
décide que c'est le lien qu'elle veut utiliser ou prendre, bien...
15
383
M.
Fortin : Oui, mais vous m'avez dit que ce
n'est pas une bonne affaire. Vous venez de dire : Il ne faut pas faire ça,
moi, je ne veux pas faire ça.
M. Bonnardel : Non, non, mais
attendez, il y a une différence entre le réseau municipal puis le réseau
autoroutier, là.
15
383
M.
Fortin : Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien, voyons. M. le
député, vous avez été ministre des Transports, là.
15
383
M.
Fortin : Mais vous me dites...
M. Bonnardel : Sur une autoroute qui
reçoit 100 000 véhicules-jour, il y a de tout une différence entre
10 000 véhicules-jour puis un réseau municipal, puis je donne un
chiffre, là, de 4 000
ou de 5 000 ou de 3 000 véhicules-jour,
là. Et là, s'il y a une combinaison de tramway versus automobiles ou non, je ne
sais pas, là... je ne sais pas, je n'ai pas
le tracé en tête à Gatineau. Dites-moi pas, là, que je n'appuie pas Gatineau.
On appuie Gatineau depuis le début puis, soit dit en passant, on aurait
besoin de votre aide, peut-être, pour que le fédéral s'engage.
15
383
M.
Fortin : Non, mais on vous a proposé de
vous faire une lettre, vous nous avez dit de la déchirer en pleine Chambre.
Alors là, on va se garder une gêne, quand même, là. Ce que vous nous dites là,
c'est que le concept de prendre une voie qui est existante puis d'en faire une
voie de transport en commun, ça peut marcher sur le réseau municipal, mais on
n'acceptera jamais ça sur nos réseaux à nous autres, c'est ça?
M.
Bonnardel : Bien, il y a une différence entre la ville puis le
réseau autoroutier du MTQ, là. Moi, si la ville...
15
383
M.
Fortin : Non, mais vous avez qualifié ça
de «vol de voie». Vous l'avez fait de façon tout à fait négative. Vous avez
dit : Moi, je ne ferais jamais ça.
M. Bonnardel : C'est ça, moi, je
vous réponds... Bien, moi, je vous réponds, pour le réseau autoroutier, on ne
fera pas ça.
15
383
M.
Fortin : O.K., mais ça ne vous dérange pas
que les municipalités le fassent.
M. Bonnardel : Si la municipalité
décide qu'elle veut le faire, elle le fera.
15
383
M. Fortin : Mais
pourtant, la rue partagée, ça semblait un vrai problème, ça.
M.
Bonnardel : Elle le fera. Comme je vous le mentionne...
15
383
M.
Fortin : Oui, mais là, aujourd'hui, vous
dites ça, mais il y a quelques semaines, quelques mois, ce n'était pas ça
pantoute, là, c'était : On va accepter le projet tant que ce n'est pas une
rue partagée, une mauvaise rue partagée, il ne faut pas faire ça.
M.
Bonnardel : Il y a une différence entre le réseau municipal puis le
réseau... Puis avec les données de modélisation que la ville peut avoir ou que
Gatineau peut avoir, il faut être capable de mesurer l'impact, autant pour la
portion de tête des ponts de véhicules qui vont apparaître sur le réseau
municipal... je dis bien «apparaître», pourraient apparaître. Il faut être
capable de l'étudier.
15
383
M.
Fortin : Alors, est-ce que...
M.
Bonnardel : Donc, la portion de Gatineau que vous me posiez tantôt,
là, je ne l'ai pas par coeur.
15
383
M.
Fortin : ...est-ce que votre gouvernement
va faire la même chose à Gatineau qu'ils ont fait à Québec, c'est-à-dire se
mettre les deux mains dans le projet puis dire : Non, nous, on ne veut pas
cette rue-là, on veut celle-là, non, nous, on ne veut pas aller là, on va aller
là, ou est ce que vous allez laisser la ville de Gatineau faire le travail
d'eux-mêmes, contrairement à ce que vous avez fait à la ville de Québec?
M.
Bonnardel : Je pense qu'on peut supporter et aider la ville de
Gatineau, tout comme la Société de transport de l'Outaouais.
15
383
M. Fortin : Ma question est : Est-ce que vous allez laisser la
ville...
M.
Bonnardel : On va laisser l'autonomie, tout à fait, tout à fait, tout
à fait.
15
383
M.
Fortin : O.K., mais c'est quoi, la
différence? Pourquoi, à Québec, vous vous mettriez les deux mains dedans, puis
vous décideriez : Moi, je veux aller à D'Estimauville puis je ne veux pas
aller à Charlesbourg, tandis qu'à Gatineau, vous ne feriez pas ça?
M. Bonnardel :
Non, non, la seule chose que j'ai
mentionnée... Attention. La seule chose que j'ai mentionnée, c'est que
j'étais inquiet de l'arrivée de véhicules sur le réseau autoroutier sur cette
portion. C'est tout.
15
383
M.
Fortin : Non, non, mais c'est ça que vous
avez fait à Québec, là. À Québec, vous avez dit : Il faut que ça se rende
à D'Estimauville. À Charlesbourg, c'est peut-être moins important. La ministre
responsable de la région a joué dans le tracé pour l'ouest de la ville. Est-ce
qu'à Gatineau vous allez laisser la ville indépendante de cette ingérence-là du
gouvernement du Québec?
M.
Bonnardel : Tout à fait, tout à fait.
15
383
M.
Fortin : Pourquoi? C'est quoi, la
différence entre Québec puis Gatineau?
M.
Bonnardel : Écoutez, là, on est un bailleur de fonds important, là. La
ville de Québec va proposer un tracé... bien, qui a déjà proposé un tracé, puis
on est à l'étape très préliminaire présentement, là. Vous le savez, là, il n'y
a pas de financement d'attaché du côté fédéral, là. On a... Nous sommes dans
l'entente bilatérale intégrée, qui est équivalente à 8 % du taux
d'achalandage de l'ensemble des sociétés de transport, ce qui équivaut, si je
ne me trompe pas, à 173 millions pour Gatineau, sur un projet qui va
coûter beaucoup, beaucoup plus cher que ce qui avait été prévu voilà trois ans
déjà, qui était évalué à 2,1 milliards, si je ne me trompe pas non plus.
Donc, je pense que
oui, on va donner autonomie, mais comme bailleur de fonds... et de souhaiter
que le fédéral lève la main, parce que, présentement, on attend.
M.
Fortin : Oui, ça, on est tous d'accord. On est tous d'accord,
mais...
M.
Bonnardel : On est d'accord, vous et moi, M. le député. Alors, quand
on aura le plan, là, qui sera complètement attaché, que le financement sera là,
je pense que, sérieusement, on va pouvoir s'attarder au tracé comme tel et se
dire : Est-ce que vous répondez aux besoins, aux besoins des principaux
pôles? Je pense que c'est des questions, premièrement, que le ministère peut
poser et qu'on va poser.
M.
Fortin :
Wo!
Wo! Wo! Il y a un instant, là, vous m'avez dit : Non, non, la ville
va être indépendante, ils vont faire tout ce qu'ils ont besoin de faire.
M.
Bonnardel : Oui,
bien, c'est des questions qu'on... je pense que...
M. Fortin : Là, vous nous dites :
Bien, rendus à ce moment-là, le financement va être tout attaché, là, on va se
poser des questions.
M. Bonnardel :
Non, mais attendez, là. S'il y a
un bureau de projet qui se crée, puis qui va se créer, parce que le
ministère est présent, là... Le ministère est présent, donc c'est juste normal
qu'on puisse lever la main, répondez-vous à ceci ou à cela, et de donner toute
l'autonomie possible à la municipalité. C'est aussi simple que ça, là.
M.
Fortin : Est-ce que vous y croyez, à
l'autonomie municipale?
M.
Bonnardel : Bien, absolument...
M.
Fortin : Bien, vous avez voté contre.
M.
Bonnardel : ...absolument. Donc, on va travailler... parce que, sur le
bureau de projet, le ministère est présent, et c'est normal que, comme
principal bailleur, on puisse minimalement lever la main et se questionner.
M.
Fortin : O.K. Vous l'avez regardé, ce projet-là.
Est-ce qu'il y a un pôle qui n'est pas desservi en ce moment, selon vous?
Est-ce qu'il y a quelque chose...
M.
Bonnardel : Non, je ne peux pas vous définir, présentement. C'est trop
préliminaire.
M.
Fortin : Non? O.K. Mais pourtant, la ville
est bien arrêtée, là, dans le tracé souhaité, là.
M.
Bonnardel : Oui, mais vous savez, du côté d'Ottawa, là...
M.
Fortin : Oui, de l'autre côté, je vous
le... je vous le concède.
M. Bonnardel : ...vous connaissez très,
très bien la problématique, là. Il y a le souterrain, pas le souterrain, là.
Donc...
M.
Fortin : Oui, de l'autre côté, mais du
côté québécois, là, ça semble quand même bien arrêté, là.
M.
Bonnardel :
C'est ça. Donc, c'est...
M. Fortin : Il y a eu beaucoup de travail qui a été fait à ce niveau-là. Mais moi,
ce que je veux savoir, comme député,
c'est : Est-ce que vous allez laisser la ville de Gatineau faire ses
affaires de façon indépendante? Là, vous m'avez dit oui au début. Après
ça, c'était moins certain. Je veux juste m'assurer, là, vous n'allez pas jouer
dans le tracé.
M.
Bonnardel : Vous savez, M. le député, c'est une gouvernance qui est
conjointe, là. On est sur le bureau de projet, là, donc on travaille autant
avec la ville de Québec qu'avec la ville de Gatineau, et plusieurs autres
villes peut-être, un jour, pour... et c'est ce qu'on va faire pour la portion
de l'est. Donc, c'est une gouvernance qui est conjointe,
et c'est juste normal, comme principal bailleur de fonds, de lever un petit peu
la main puis dire : Avez-vous pensé à ceci? Avez-vous pensé à cela?
C'est juste respectueux.
M.
Fortin : O.K. Mais jamais vous n'allez
dire à la ville de Gatineau : Je refuse de signer un décret, si vous ne faites pas des changements à telle, telle,
telle partie? Parce que c'est ça que vous avez fait dans le dossier de
Québec, là. Vous avez dit publiquement... La
position de la Coalition avenir Québec, c'était : nous ne signerons pas
les décrets si le concept de rue partagée est encore là. Vous ne ferez
pas ça à Gatineau? Vous n'allez pas garder ça au-dessus de leur tête, là, de
dire : Le gouvernement du Québec ne signera pas le décret, si vous ne
changez pas le tracé?
M.
Bonnardel : Il n'y a aucune raison qu'on se rende là.
M.
Fortin : O.K. Parce que je veux éviter, à
Gatineau, le psychodrame de Québec.
M.
Bonnardel : Il n'y a aucune raison qu'on se rende là.
M.
Fortin : Non? O.K., parfait. Excellent.
Espérons qu'il n'y en aura jamais.
M. Bonnardel :
C'est clair, c'est clair.
M.
Fortin : Et espérons que vous allez respecter le concept
d'autonomie municipale.
M.
Bonnardel :
Tout à fait.
M.
Fortin : Très bien. C'est un engagement, comme tous les
engagements qu'il y avait dans votre plateforme électorale, mais là
c'est un engagement pour la ville de Gatineau.
M. Bonnardel : C'est
un projet qui est important, celui de Gatineau.
M. Fortin : Même s'il y a vol de voie, comme vous dites.
M. Bonnardel : C'est différent entre
le municipal et l'autoroutier.
M. Fortin : O.K. On va rester dans le transport en commun quelques
minutes, là. Le collègue de Montréal, tantôt, a fait référence... et j'oublie
le nom de sa circonscription, je m'en m'excuse...
M. Campeau : Bourget.
M. Fortin : Bourget. Pour l'instant. Jusqu'à tant que votre projet de
loi soit adopté, ça s'appelle Bourget. Il nous a parlé du métro, de la ligne
bleue. Dans votre fameux plan de décongestion, vous avez dit : Le
gouvernement libéral s'était engagé à réaliser le dossier d'affaires devant
mener, d'ici 2026, à la concrétisation du projet. La CAQ est en faveur de
la mise en service prévue pour 2026. Elle entend s'assurer que les budgets et
l'échéancier soient respectés. Alors là, on est rendus à quoi, comme
échéancier? 2029, si je ne me trompe pas?
M. Bonnardel : Je vais vous
confirmer ça dans quelques instants.
M. Fortin : O.K. Mais ce n'est pas 2026.
M. Bonnardel : Bien là, on est en
2023 très bientôt.
M. Fortin : C'est ça, c'est ça. Oui, quasiment.
M. Bonnardel : Le tunnelier va
arriver. Il y a beaucoup, beaucoup de boulot encore à faire.
M. Fortin : Bien, moi, je vois 2029, là. Dans Le Journal de Montréal,
à tout le moins, là, c'est 2029.
M. Bonnardel : C'est prévu en 2029.
M. Fortin : O.K. Donc, en quatre ans, le projet a été repoussé de trois
ans.
M.
Bonnardel : Bien, M. le député, vous le savez déjà, de votre
côté, quand vous étiez ministre des Transports, il y avait eu
dépassement de coûts à la hauteur, si je me souviens bien, de
500 millions de dollars. On est retournés... pas à la table à dessin,
parce que l'objectif... comme mon collègue de Bourget le disait tantôt,
l'objectif a toujours été de réussir ce projet et de livrer les cinq stations.
Maintenant, il y avait eu plus que de l'inflation, là. Il y avait eu une
explosion de coûts, là, assez importante sur ce projet. Autant la ville de
Montréal y croyait, y croit, puis que, nous aussi,
on y croyait. Ma collègue a mis un comité en place, d'urgence, je vais
l'appeler ainsi, pour être capables, rapidement, de s'assurer de... de
réduire les coûts, mais d'avoir une livraison qui était celle qu'on a faite là,
voilà quelques jours déjà, donc un prolongement sur cinq stations, sur, à peu
près, six kilomètres.
M. Fortin : O.K. En 2029.
M. Bonnardel : En 2029.
M. Fortin : O.K. Autre engagement, pour le métro, là, dans votre plan
de décongestion, vous aviez promis de construire des ascenseurs dans toutes les
stations de métro pour les personnes à mobilité réduite. Il y en a combien qui
ont été construits, de ces ascenseurs-là, dans les stations de métro, au cours
des quatre années?
M. Bonnardel : Ça fait partie des
projets d'infrastructures, là, de la STM. Je n'ai pas le nombre d'ascenseurs
précis qu'ils ont commencés, ou en planification, ou en réalisation, mais, si
vous me permettez, je vais essayer d'aller vous trouvez ça, vous le donner
avant 18 h 30. Sinon, ce sera déposé.
M. Fortin : O.K., très bien. Tantôt, le président de la Caisse de dépôt
nous a dit, essentiellement : Le nom «REM», là, le REM, ça appartient à la
Caisse de dépôt, ça. Hier, votre gouvernement, votre premier ministre a insisté
pour que le projet de l'est se nomme toujours le REM de l'Est. Est-ce que vous
allez acheter le nom à la Caisse de dépôt? C'est-tu ça, votre intention?
M. Bonnardel : Je n'ai jamais eu
vent qu'il fallait, ou que je devais, ou que nous devions acheter le nom «REM».
Mais écoutez, pour moi, là... je n'ai pas la réponse à la question...
M.
Fortin : Mais ça appartient à la Caisse de dépôt. C'est ce
que le président de la Caisse de dépôt a dit aujourd'hui.
M.
Bonnardel : Écoutez, ce sera...
M.
Fortin : Alors, est-ce qu'on va continuer d'appeler ça le REM
ou on va passer à d'autres choses?
• (17 h 40) •
M. Bonnardel :
...prématuré, pour moi, de vous
donner une réponse adéquate là-dessus. Je n'ai pas la réponse.
M. Fortin : O.K. Mais je veux quand même vous relancer sur
l'investissement de ce projet-là, parce que là, vous allez vous retrouver avec
un projet qui, en grande partie, était financé par la Caisse de dépôt, n'est-ce
pas, et qui, là, va être financé par le gouvernement du Québec et, dans une
certaine portion, par le gouvernement fédéral. Vous avez fait de la place dans
le PQI... Vous allez faire de la place dans le PQI, j'imagine, pour ça?
M.
Bonnardel : Ah! bien, c'est certain que, dès l'an prochain, ce sera le
travail de la ou le président du Conseil du
trésor de s'assurer qu'il y ait des sommes adéquates là, qui seront réservées pour la planification de
ce projet.
M. Fortin : Est-ce
que ça va être un projet jusqu'à Charlemagne, Repentigny, Laval, tous les
scénarios évoqués hier, ou si vous allez faire le projet
Pointe-aux-Trembles en premier?
M. Bonnardel :
Non, bien, il est prématuré,
là... Je pense que, là, il faut se donner la chance de travailler. Il y
a déjà eu une première rencontre, hier, qui a été faite entre les différentes
instances. On va se donner le temps, là, de s'asseoir, de travailler ensemble
puis de définir quels seront les travaux qui seront entrepris en premier.
M.
Fortin : O.K., mais là il n'y a rien de
fait, là, pour Charlemagne, Le Gardeur, Repentigny? Il n'y a rien, il n'y a
aucun travaux qui ont été faits, là, aucune étude, aucun... il n'y a rien, là?
M.
Bonnardel : Absolument.
M.
Fortin : O.K. Mais il y en a qui ont été faits. Il y en a, pour
100 millions, qui ont été faits pour le tronçon Pointe-aux-Trembles, le
tronçon Montréal-Nord. Correct? C'est vrai?
M.
Bonnardel : Bien, tout ce qui est la portion que vous connaissez déjà,
là, de la... du REM de l'Est, là.
M.
Fortin : Oui, c'est ça. Mais là ce que
vous me dites, c'est que vous allez attendre de faire les études pour
Charlemagne, Le Gardeur, Repentigny, Laval avant de procéder pour les stations
pour lesquelles vous avez déjà dépensé 100 millions?
M.
Bonnardel : Bien, écoutez, là, il serait logique... On a déjà des
montants... pas des montants, mais des travaux, des intrants qui ont été faits
sur la portion centre-ville, qui a été mise de côté, la portion souterraine
Marie-Victorin, la portion aérienne sur Sherbrooke, et, avec ça, on va
travailler... puis comme ma collègue l'a mentionné puis que le premier ministre
l'a mentionné, d'harmoniser ce réseau avec celui de la STM, et demander à la
RTM aussi, mais à notre ministère, mon ministère, de s'assurer de répondre aux
besoins des gens de la Rive-Nord, comme eux le souhaitent, qui se disent
orphelins depuis un certain nombre d'années.
M.
Fortin : Je reviens à ma question de base,
parce que, pour le monde de Montréal-Nord, pour le monde de
Pointe-aux-Trembles, c'est inquiétant, ce que vous dites là. Est-ce que vous
allez attendre d'avoir un plan complet pour
Repentigny, pour Laval avant de procéder à la construction de ce réseau-là pour
des gens de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Nord?
M.
Bonnardel : Il est prématuré, M. le député, là... Écoutez, là, on a eu
une rencontre... une annonce, une rencontre, la journée même ou le lendemain,
là... la journée même. Donc là, donnez-nous quelques semaines, quelques mois,
pour s'asseoir, prendre les informations que la caisse va nous donner,
s'asseoir avec les principaux joueurs, que vous connaissez déjà, et d'évaluer
la suite des choses. Mais on l'a mentionné, et tout le monde le sait, il y a un besoin côté Rive-Nord. Il y a des gens qui
se disent orphelins dans ce secteur, et je veux y répondre.
Présentement, il y a le train de l'est, du côté de Mascouche, qui y répond,
puis qui n'y répond pas, parce que, bon, c'est... tu sais, il n'y a pas une
énorme attractivité pour les raisons de temps comme telles.
M.
Fortin : Qu'il n'y ait pas d'échéancier
pour les gens de Repentigny, là, je peux comprendre, c'est un projet évoqué publiquement, pour la première fois,
hier, il n'y a jamais personne qui en a parlé avant au gouvernement du Québec. Mais là, pour la partie
Pointe-aux-Trembles, là, là, je comprends que tout est mis sur «hold», on
attend le reste.
M.
Bonnardel : Non, non, non.
M.
Fortin : Non? Parce que...
M. Bonnardel : Non, non, il n'y a
rien qui est mis... il n'y a rien qui est mis sur le «hold», là. Je vous ai
dit, là, on va chercher les informations que la caisse nous a données. On en a
beaucoup, beaucoup, on va travailler avec ça. Mais ça ne
veut pas dire qu'on ne peut pas travailler sur l'autre portion aussi, qu'on
souhaite développer, là. Mais on a de l'intrant, là, comme ça, là, comme ça,
pour la portion de l'est de Montréal. On va y travailler, on va s'assurer de
répondre aux besoins de la STM, de la ville puis de l'ARTM, dans une certaine
mesure. Le MTQ va être partie prenante de tout ça... et de s'assurer aussi, en
aval, par la suite, de faire le travail qui va répondre aux aspirations des
gens de la Rive-Nord et de Laval.
M. Fortin : Là, vous ajoutez, là... vous regardez tout ce qui est
autour de Pointe-aux-Trembles, de Montréal-Nord,
hein, nord vers Laval, est vers Repentigny, Charlemagne, Le Gardeur, et là...
mais vous oubliez Rivière-des-Prairies. Il y a-tu une raison pour
laquelle vous semblez, comme gouvernement, si opposé à avoir une station qui se
rend à Rivière-des-Prairies? Ça va être un
peu la seule place, là... si je regarde tout ce que vous avez nommé comme
communautés, là, dans les derniers jours, ça va être un peu la seule place où
il n'y en aura pas. Pourquoi?
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député de Pontiac, vous m'excuserez, le temps est écoulé. Juste avant de
poursuivre, il y a peut-être trois minutes, quatre minutes, dans
l'intervention, il a été question de documents, de validations puis de
documents, potentiellement, à déposer. M. le ministre ou, sinon, M. le
député de Pontiac, de quels documents... C'est en lien avec... juste pour me
rafraîchir la mémoire.
M. Fortin : Oui, bien, le ministre pourra les retrouver exactement, là.
Je suis certain qu'il a déjà passé la commande à son équipe, là. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay) : Ça va
pour le dépôt des documents? Vous allez... à la commission?
M.
Bonnardel : Est-ce que...
je peux-tu proposer une pause santé, M. le Président? On prendra le deux
minutes sur notre temps puis on revient rapidement. C'est-tu légal de faire ça
en crédits?
Le Président (M. Tremblay) : Est-ce
qu'il y a consentement pour prendre une pause de quelques minutes... deux
minutes? Il y a consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : Oui, il
y a consentement. Une pause.
On reprend dans quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux. La parole est au député de Matane-Matapédia, pour
environ 12 minutes.
M. Bérubé : Merci, M. le Président.
Avec la permission du ministre, j'aimerais m'adresser au P.D.G. de la Société
des traversiers du Québec.
M. Bonnardel : ...
M. Bérubé : Très bien. Alors, M.
Lafaut, bonjour.
M. Bonnardel : Un petit instant, il
va prendre le micro ici.
Le Président (M. Tremblay) : On a
besoin du consentement. Ça va? J'ai le consentement.
M. Bérubé : Très bien. Pendant que
M. Lafaut s'installe, je vous parle de l'unique lien qui existe...
Le
Président (M. Tremblay) : ...M. le député. Je vous invite à vous présenter,
s'il vous plaît, à vous nommer, juste avant de débuter. Je m'excuse, M.
le député.
M. Lafaut (Stéphane) : Oui, bonjour. Stéphane Lafaut, P.D.G. de la Société des
traversiers du Québec.
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
M. le député.
M. Bérubé : Je suis prêt. M. le
Président, l'unique lien entre Matane et la Côte-Nord, c'est la traverse Matane—Baie-Comeau—Godbout,
avec le traversier F.-A.-Gauthier, qui, on en conviendra, a sa part de
problèmes depuis un certain nombre d'années. Le problème, c'est qu'il n'y a pas
vraiment d'alternative. Il n'y a pas un pont qui est
proche, il n'y a pas de projet de pont non plus, il n'y a pas de desserte
aérienne automatique de la Société des traversiers du Québec lorsqu'on n'est
pas capables de traverser.
Résultat des courses, voici ce qui se passe dans
mon bureau de circonscription. De nombreux travailleurs et travailleuses qui
doivent se rendre à Fermont, soit à Sept-Îles, dans le Nord-du-Québec,
m'appellent et m'écrivent, en panique, en me
disant : Le traversier ne traverse pas encore. Qu'est-ce qui se passe? 10
heures de contournements de routes
vers Québec, perte de temps, perte de revenus, hébergement, coûts de repas,
coûts d'essence. Rien de tout ça n'est remboursé. Si vous avez acheté
votre billet, on va vous rembourser. Le problème, c'est que ça arrive très
souvent.
Alors, ma
première question, c'est... j'aimerais qu'on puisse me donner, si M. Lafaut a
ça, depuis 2018... je vais prendre le
1er octobre 2018, c'est cette administration... le nombre de fois, le
nombre de traversées que le F.-A.-Gauthier n'a pas pu effectuer.
M. Bonnardel : ...juste avant, M. le
député, là, il faut être réalistes, et je vous confirme que ça a été compliqué
avec le F.-A.-Gauthier, dès notre arrivée. Maintenant, il faut...
M. Bérubé : Mais j'ai une question
très concrète.
M. Bonnardel : Non, je le sais, mais
avant, il ne faut quand même pas demander... il faut quand même... 2018 à 2021,
vous n'aurez pas un résultat qui va vous convenir puis qui... vous allez
dire...
M. Bérubé : Laissez-moi donc le soin
de juger. J'ai posé ma question. Merci.
Le Président (M. Tremblay) : M. le
député, la parole est à vous.
M. Bérubé : Pour M. Lafaut?
Le Président (M. Tremblay) : Oui.
M. Lafaut (Stéphane) : Alors, M. le Président, je ne peux pas répondre à cette
question-là, je n'ai pas les données avec moi. Je peux parler des données de la
dernière année financière, mais c'est tout, là. Mais je pourrai déposer, plus
tard, les données demandées.
M. Bérubé : O.K. Alors, j'ai la
réponse : beaucoup trop souvent. C'est ça, la réponse, et, au bureau de
circonscription, on se le fait dire. Alors, j'aimerais avoir, du
1er octobre 2018 jusqu'à aujourd'hui, le nombre de fois que le
traversier n'a pas pu traverser et les raisons. Ça peut être des raisons
climatiques, de gros temps, comme ça peut être des raisons mécaniques. On est
capables de séparer les deux. J'aimerais aussi avoir la liste complète des
frais encourus par la Société des traversiers du Québec pour entretenir le
F.-A- Gauthier depuis son arrivée au Québec, depuis qu'il est en fonction,
excluant évidemment, ce qui est normal, par exemple, la cale sèche au chantier
Verreault, de Les Méchins, donc l'addition de tout ça.
En septembre 2019, il est arrivé quelque
chose. En fait, bien avant ça, le Parti québécois a toujours demandé qu'il y
ait une enquête sur la conception du F.-A.-Gauthier, qu'est-ce qui s'est passé
en Italie, comment il a été surveillé, ce chantier, et la Coalition avenir
Québec a toujours dit non, de son arrivée au pouvoir jusqu'en septembre 2019. Pourtant, dans l'opposition, le
député de Nicolet, sympathique député, lui, le demandait. Ça a changé au
pouvoir. Qu'est-ce qui est arrivé? L'émission Enquête... et, à
l'émission Enquête, on a appris beaucoup de choses que nous, on
soupçonnait, sur ce qui s'est passé avec le traversier au chantier Fincantieri,
en Italie. J'ai l'impression que... pour
avoir revu encore récemment... j'ai l'impression que le P.D.G. aussi a appris
des choses. Il y a une image assez
parlante, il y a deux personnes, l'impression qu'elles n'avaient pas tout dit
au P.D.G. Vous n'êtes pas obligé de
répondre à ça, M. Lafaut. Mais, résultat des courses, le lendemain, le
ministre annonce qu'il y aura une enquête sur le F.-A.-Gauthier, puis on
a salué, c'était nécessaire.
Quelques questions courtes, juste pour me les
rappeler. Pourquoi on n'a pas poursuivi Fincantieri?
M.
Lafaut (Stéphane) : Bien, M.
le Président, on a regardé nos différentes options, et puis, pour les bris qui
avaient été encourus par le F.-A.-Gauthier, dans le cas, bien précis, des
propulseurs, la STQ avait des assurances. On ne peut pas poursuivre une
compagnie X qui est... alors qu'on a reçu compensation par des assureurs... par
nos assureurs.
M. Bérubé : Mais, M. le Président,
je suggère au P.D.G. et au ministre que les assurances ne couvraient pas tout. Une simple analyse que j'ai faite, il y a
plusieurs années, nous a démontré qu'il y avait déjà pour 60 millions de
bris de tous genres, et des notes de service
qu'on a obtenues nous indiquent qu'il y a plein d'éléments qui n'ont pas été
assujettis à l'assurance. Donc, ma question, qui pourra faire l'objet d'un
dépôt de documents également : Il y a certainement des éléments qui
n'étaient pas couverts par l'assurance, M. le P.D.G.? Je pose la question à
travers vous.
17
917
Le Président (M.
Tremblay) : ...suggestion ou une question?
M. Bérubé : Bien, non, je veux la
liste complète des frais encourus par l'État qui n'étaient pas couverts par
l'assurance, de l'arrivée au Québec jusqu'à aujourd'hui.
17
917
Le Président (M.
Tremblay) : Parfait. Monsieur...
M. Lafaut (Stéphane) :
Bien, on pourra arriver avec les frais. Si on parle de l'arrivée au Québec du
navire, à partir de sa construction — c'est ce que vous voulez — je
pourrai fournir aussi une liste. Ça va nous prendre un peu de temps à ramasser
tout ça. Je dois cependant vous avouer que, dans le rapport de la Vérificatrice
générale du Québec, il y avait une liste des frais qui ont été compilés. Une
partie est en lien directement aux bris, et une autre partie aux services que
l'État a décidé de donner, qui était un choix de société.
17
917
Le Président (M.
Tremblay) : ...comprendre que les documents sont déjà publics ou...
M. Bérubé : Pas à jour. Ils ne sont pas
à jour, là.
M. Lafaut (Stéphane) :
Dans le cas de l'histoire de l'enquête de la Vérificatrice générale, les
documents sont publics. C'était dans le rapport d'enquête de la Vérificatrice
générale.
17
917
Le Président (M.
Tremblay) : O.K. Je veux que les choses soient claires avant qu'on...
M.
Bérubé : Elles le sont, mais elles ne sont pas mises à
jour. C'est ce que le P.D.G. nous dit. Jusqu'aujourd'hui, il est arrivé d'autres problématiques, donc il y
aurait une mise à jour à faire des documents qui sont fournis en annexe
de l'enquête de la Vérificatrice générale du Québec, qui a commencé... en fait,
qui a été annoncée en septembre 2019. Donc, j'aimerais avoir ça, savoir on
est rendus où avec la facture. O.K.
Le ministre le sait, je lui ai déjà dit, l'idée
d'un navire de relève est une très bonne idée. On n'avait pas ça avant. Donc,
un navire qui peut faire le travail quand le premier navire n'est pas en mesure
de le faire, alors, on en a eu un. Je n'étais pas aux crédits de transports
l'an dernier, je n'ai pas pu poser la question, mais je veux le vérifier. Le
gouvernement a quand même fait un choix, il a acheté un navire de relève
terre-neuvien, qui s'appelle l'Apollo. Je veux juste valider des données.
Est-il juste de dire que ce navire de relève a coûté, à la Société des
traversiers, autour de 3,5 millions de dollars?
M. Lafaut (Stéphane) :
M. le Président, c'est exact. 3,6 millions, pour être plus précis.
M. Bérubé : D'accord. Est-il juste
de dire qu'il a navigué, au plus, 17 jours?
M. Lafaut (Stéphane) :
Il a entièrement raison, M. le Président.
M. Bérubé : Est-il juste de dire
qu'il a été vendu pour une somme inférieure à 2 $?
M. Lafaut (Stéphane) :
En fait, il a été vendu à la corporation, la Société Apollo de Godbout, qui
voulait en faire un récif, pour 1 $.
M.
Bérubé : Donc, 1 $,
veuillez noter que le P.D.G. confirme, 1 $. Donc, de 3,5 millions,
17 jours de navigation, vendu 1 $, pour le couler pour en
faire un récif. Qu'est-ce que vous avez appris là-dedans?
M.
Bonnardel : Premièrement, c'est un navire qui naviguait. Il
naviguait. Vous étiez le premier à m'interpeler en me disant : Ça
prend un bateau...
M. Bérubé : Pas lui.
M. Bonnardel : ...ça prend un
bateau. Et, je m'excuse, là, on ne va pas sur Kijiji puis on ne trouve pas des
bateaux comme ça.
M.
Bérubé : C'est dans
le...
M.
Bonnardel : Donc,
la direction de l'époque nous avait dit : Il existe un bateau, à Terre-Neuve,
qu'on pourrait utiliser pour un court laps de temps. Et quand je dis «court»,
c'était très, très court, là, avant d'arriver... avant de voir le Saaremaa
arriver, là, donc... et vous connaissez la suite.
M. Bérubé : O.K. J'ai
l'impression que ce n'est pas sur Kijiji, celui-là, c'est dans le «deep Web»,
hein, mais très profond. D'ailleurs, c'est là qu'il s'en va, très profond comme
corail.
M. Bonnardel : Attendez un
instant, là. C'est important de savoir que Transports Canada nous avait donné
les autorisations de naviguer, O.K.?
M. Bérubé : Je sais tout ça.
Bien, vous ne les avez pas poursuivis non plus...
• (18 heures) •
M. Bonnardel :
Ils nous avaient donné les autorisations de naviguer. C'est important de
dire ça.
M. Bérubé :
Bien, on a perdu 3,5 millions. O.K.
M. Bonnardel :
Pour servir Matane-Godbout.
M. Bérubé :
Je suis d'accord avec ça. Maintenant, ma proposition, pour la suite, une
fois que je vous ai dit qu'il y a trop de personnes qui attendent, qui font le
détour... Vous êtes venu à Matane une fois, sur cet enjeu-là, annoncer un
investissement dans le tourisme, vous vous souvenez, sur la Côte-Nord, Matane,
pour faire la promotion de la destination
Matane—Baie-Comeau.
Comme c'est l'État qui opère, je vous suggère la chose suivante.
Évidemment, quelqu'un qui ne peut pas
traverser, vous remboursez son billet, mais, comme il n'y a pas d'alternative,
je vous propose d'établir une grille, comme on le fait, par exemple,
pour quelqu'un qui doit fréquenter un établissement de santé qui est loin de
chez lui.
Je vous propose
d'établir une grille qui inclut l'essence pour faire... pour contourner jusque
sur la Côte-Nord, une nuitée, des repas, tout ce qu'on peut faire pour que la
personne puisse se rendre, puis, encore là, on ne peut pas compenser le
10 heures de route. C'est la moindre des choses, c'est un genre
d'assurance, si vous ne pouvez pas traverser pour des raisons, minimalement,
mécaniques. Tu sais, je ne fais pas... je ne prendrais pas «Act of God», disons, là, le gros temps, là, quoiqu'avec le
Camille-Marcoux on n'en manquait pas tant que ça. Moi, je vous fais
cette... vous n'êtes pas obligé de me répondre maintenant, mais je vous fais
cette suggestion-là, que ce serait très apprécié.
Alors, le camionneur,
lui, qui se dit : Moi, je dois être à Sept-Îles demain, en fin
d'après-midi, s'il faut qu'il contourne par Québec il est capable de calculer
facilement, avec son «logbook», son kilométrage, son essence, un coucher. Comme
ça, ça met de la pression sur la Société des traversiers, en disant : Ce
n'est pas le privé qui l'opère, mais, si c'est le public qui choisit de
l'opérer, on va vous aider. Et c'est une mesure fantastique, qui ne coûtera pas
si cher que ça, compte tenu de ce qu'on perd en termes de temps. Je vous en
fais une suggestion, c'est la première que je vous fais, puis je pourrais vous
la documenter davantage. Mais je me fais vraiment le porte-parole de ma région,
en vous disant : Ce genre de politique d'assurance là, ce serait très bien
vu. Je vous invite à y travailler.
L'autre... et, selon
les bris mécaniques qu'on a... puis c'est frustrant, c'est encore arrivé il y a
quelques jours. Là, le navire, il a... quoi, il navigue depuis cinq ans, à peu
près, six ans, un petit peu plus, dans ces eaux-là, c'est le cas de le dire. Il
doit faire 40 ans, comme le navire précédent. Je ne sais pas si on va
faire 40 ans comme ça, avec un navire qui est plus ou moins adapté à la
traverse du Saint-Laurent, qui n'est pas simple. Je vous fais la suggestion
suivante. C'était une erreur, que je ne vous attribue pas, évidemment. Quand ça
a été lancé, par M. MacMillan, si je ne me trompe pas, on ne savait pas
que ça allait donner ça. Mais là on peut décider de le «tougher», comme on dit.
D'ailleurs, je pense que vous avez dit ça, qu'il va falloir le garder pendant
40 ans. Ça ne marchera pas.
Vous allez investir
6,5 milliards, au minimum, pour un troisième lien à Québec. Je ne vous
rembarque pas dans le troisième lien. Pour
200 millions, vous êtes capables d'avoir un nouveau traversier pour
l'unique lien entre Matane et la
Côte-Nord, fait au Québec, cette fois-là. C'est à la fois nationaliste, c'est
pratique, et ça marque une considération à l'égard de deux régions dont on n'entend pas tant parler que ça en matière
de transport : le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie — je
les mets ensemble — et
la Côte-Nord.
C'est ma deuxième
suggestion. Si vous avez de la misère à vendre le coût de 200 millions, je
vais vous aider. Et je suis sûr que les Québécois vont comprendre, il y en a
500 000 qui ont fait le tour de la Gaspésie l'an dernier. Moi, je suis capable
de vous aider à vendre cette somme-là, puis on serait capables de le faire au
Québec. Je sais qu'il y a des ententes internationales qui nous obligent à
ouvrir, mais moi, je pense qu'on le vendra le prix qu'il coûte. Il vaut le prix
que quelqu'un est prêt à payer. Vendons le F.-A.-Gauthier, puis on va s'en
faire un qui va nous rendre fiers, hein? J'ai entendu ça de votre premier
ministre : Il faut être fiers. Bien, lui, il va nous rendre fiers.
Le Président
(M. Tremblay) : M. le député, le temps est écoulé. Sur ces belles
paroles, j'invite maintenant le député de Pontiac à poursuivre, pour
15 min 30 s, s'il vous plaît.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Je vais vous permettre de
répondre à ma dernière question tantôt : Pourquoi le projet de transport
en commun, que je ne veux pas appeler le REM, là, parce que je ne voudrais pas
devoir de l'argent à la Caisse de dépôt, là, mais pourquoi... Vous avez parlé
de Repentigny, vous avez parlé de Charlemagne, vous avez parlé des dessertes
existantes, Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord, Laval. Pourquoi pas
Rivière-des-Prairies?
M. Bonnardel :
M. le député... M. le Président, ce comité, là, va travailler sur le tracé,
le tracé futur, va être capable de séquencer des travaux, des échéanciers, rabattement
sur le réseau déjà existant, ce qu'on a déjà parlé. Donc, c'est quatre points
sur lesquels ce comité va travailler. Est-ce que vous pouvez nous donner le
temps de bien faire les choses, et, je vous le répète, rien ne sera retardé.
Les intrants que nous allons recevoir de CDPQ Infra seront importants. C'est
avec ça qu'on va commencer à travailler pour répondre aux besoins de l'est de
Montréal, du centre de Montréal, et de la Rive-Nord, et de la rive... Laval et
Rive-Nord, pardon.
M.
Fortin : Mais ça fait longtemps que tout
le monde vous parle de Rivière-des-Prairies, et il n'y a aucun... de ne même
pas le nommer hier, là, vous les avez exclus complètement en nommant tout le
monde sauf eux...
M. Bonnardel : Ils
ne sont pas exclus, là. Ils ne sont pas exclus, là. Il y a quatre organisations
qui vont y travailler, là. Je n'ai jamais mentionné... Ma collègue n'a
jamais mentionné que Rivière-des-Prairies, du jour au lendemain... Alors, le
besoin va être étudié. On va prendre le temps de le faire. Et, comme je vous le
mentionnais tantôt, tracé, séquence des travaux, échéancier et rabattement sur
le réseau, c'est quatre points sur lesquels le comité va travailler.
M. Fortin : O.K.
Là, vous parlez ouvertement, là, de prolonger le REM à l'extérieur de l'île, à
l'est. À l'ouest, là, vous êtes en train de préparer un projet pour le
pont de l'Île-aux-Tourtes, ma collègue vous en a parlé tantôt, qui ne pourrait
pas accepter un REM.
M.
Bonnardel : Faux.
M.
Fortin : Alors, est-ce que le projet de
l'Île-aux-Tourtes comprend une possibilité d'inclure un REM sur ce pont-là?
M. Bonnardel : Ça, c'est vrai, avec les emprises... Les emprises
sont déjà disponibles pour le pont de l'Île-aux-Tourtes. Si, un jour, il
y avait phase additionnelle, il serait possible de bâtir un autre pont à côté.
M.
Fortin : Un autre pont à côté des
emprises, O.K., mais le pont actuel ne pourrait pas accueillir le REM.
M.
Bonnardel : Ne recevra pas le REM, tout à fait.
M.
Fortin : Il n'y aurait pas d'emprise dans
le milieu comme sur le pont Champlain.
M.
Bonnardel : Tout à fait.
M.
Fortin : Pourquoi pas?
M.
Bonnardel : Parce qu'on a fait le choix d'avoir des UAB sur ce pont.
M.
Fortin : O.K., c'est votre choix, vous
l'avez fait. D'accord, je comprends. Je ne comprends pas, mais je vous entends,
O.K.
Tantôt, vous avez
fait référence à l'Outaouais, O.K., on va en parler. Là, quand vous êtes venu
annoncer la programmation routière dans notre région, là, votre collègue nous a
vendu ça comme une annonce historique, hein? Vous
avez sûrement vu ses gazouillis, c'était partout dans les articles de journaux,
tout le monde se posait la question : Ça va être quoi, cette
annonce historique là? Et là vous êtes arrivé en Outaouais et vous avez annoncé
222 millions, ce qui est la deuxième plus petite enveloppe que vous avez
annoncée cette année de toutes les régions. Alors, des journées historiques
comme ça, peut-être qu'on pourrait s'en passer, mais je veux bien comprendre,
dans le projet de la 50, une affaire. Le
projet qui est en construction en ce moment, M. le Président, vous convenez que
c'était annoncé avant que vous arriviez au pouvoir.
M.
Bonnardel : Est-ce que vous parlez de la portion Ange-Gardien?
M.
Fortin : La portion qui est en
construction en ce moment.
M. Bonnardel :
Ah! bien, vous le savez très,
très bien, c'est des portions qui prennent énormément de temps, soit dit
en passant.
M.
Fortin : Parfait.
M.
Bonnardel :
Donnez-moi juste 30 secondes. Vous êtes à peu près... Vous êtes les seuls à
avoir levé la main en disant que les glissières de sécurité n'allaient pas
faire le travail. C'est un projet pilote qui a été mis en place, et aujourd'hui
il y a des gens qui nous écoutent et qui ont eu la vie sauve grâce à ces
glissières. Puis je me retiens pour ne pas vous dire ce que votre collègue de
La Pinière m'a dit en pleine Chambre, voilà trois ans, qu'on allait tuer des
gens, mais on a sauvé la vie des gens.
M.
Fortin : Bien, vous vous retenez ou pas,
là.
M.
Bonnardel : Bien, je vous le dis, là. Je vous le dis parce que c'est
trop... ça vient me chercher.
M.
Fortin : O.K., mais les glissières, là,
c'est vous. Je vous l'accorde, c'est vous, là, mais, à ce moment-là, quand vous
êtes arrivé au pouvoir, la construction devait commencer en 2020. Elle a
commencé cette année. Alors, les glissières que vous avez installées en 2020,
c'était une solution pour... jusqu'à ce que la construction soit complétée.
Est-ce que vous êtes d'accord que le projet a été repoussé de deux ans pendant
votre mandat?
M. Bonnardel : M. le député, regardez,
là, on ne rentrera pas sur vous étiez où, vous, à votre dernière année, comme
ministre des Transports, versus les
glissières. Moi, les glissières, ce qui était important, là, c'est qu'il y a
trop d'accidents.
M.
Fortin : Non, non, ce n'est pas ça, ma
question.
M.
Bonnardel : Puis il fallait sécuriser puis de s'assurer de commencer
les travaux le plus rapidement possible. Il y a eu des travaux qui ont été
faits, et là on commence officiellement les travaux comme tels.
M. Fortin : O.K., mais les travaux étaient déjà annoncés. Cette
partie-là, elle était déjà annoncée, on est d'accord là-dessus, vous et moi, là, quand vous êtes arrivé
au pouvoir. L'autre partie, la prochaine, celle de Lachute-Mirabel, O.K.,
celle-là, les études avaient déjà été amorcées. Là, vous avez enclenché le
processus. C'est ça?
M. Bonnardel :
Bien, c'est ça. On va y aller par
différentes phases, vous vous souvenez, comme on annonce, là.
M. Fortin : O.K., mais, encore là, les études avaient été
amorcées. Il y avait déjà... Ça avait déjà été commencé, disons, et vous
avez poursuivi le processus. C'est très bien. C'est très bien.
M. Bonnardel :
Oui, mais, M. le député, n'essayez pas de...
M.
Fortin : Vous avez fait votre part.
M.
Bonnardel : Oui, bien, c'est ça. On a annoncé ce que vous n'avez
jamais annoncé.
M.
Fortin : Non, non, ce n'est pas vrai, mais
c'est correct.
M.
Bonnardel :,
O.K., c'est beau.
M.
Fortin : On peut dire que c'est faux d'un bord et l'autre, là,
mais vous avez poursuivi le processus. C'est une bonne affaire.
M.
Bonnardel : Mais on a surtout accéléré le processus avec le p.l. n° 66, la fameuse LACPI, qui nous a permis de devancer des
projets.
M.
Fortin : Ah! parfait, j'en viens, au 66, mais je veux juste
terminer sur la 50. Les autres parties, là, que, vous nous dites, on va faire
ça dans 10 ans, O.K., là, qu'est-ce que vous avez commencé sur ces
parties-là? Qu'est-ce qui est amorcé? Qu'est-ce que vous avez fait comme
travaux, là, de votre côté, là-dessus?
M. Bonnardel : Bien, c'est
certainement... avant-projet, conception. On va arriver à la planification un
jour. Donc...
M. Fortin : O.K. Tout ça est amorcé, là?
M. Bonnardel : Bien, on y va par étapes.
Écoutez, là, on a un échéancier. Donc, ce qui est prévu en 2027‑2028,
bien, vous savez combien de temps ça peut prendre, là, avant d'en arriver à la
phase réalisation, là.
M. Fortin : Oui, oui. Alors, dites-moi pour quelle étape vous avez... pour quelle
portion, là, vous avez amorcé l'avant-projet.
M. Bonnardel :
Ah! je n'ai pas ça devant moi. Je n'ai pas ça devant moi, mais je pourrais
vous donner l'ordre établi ou à peu près, là, des différentes phases, là, que
vous avez vues sur la carte comme telle.
M. Fortin : L'ordre établi avec là où vous êtes rendus dans...
M. Bonnardel :
Dans l'état d'avancement.
M. Fortin : J'aimerais ça, alors, à la commission...
M. Bonnardel :
Si on est capables de vous donner ça, je vais vous le donner, oui.
M. Fortin : À la commission, s'il vous plaît.
• (18 h 10) •
M. Bonnardel :
Oui, oui, absolument.
M. Fortin : Oui, très bien, merci. Merci. C'est un engagement du
ministre, je l'apprécie.
O.K., là, je veux comprendre quelque chose par
rapport à l'Outaouais, puis ça s'applique à d'autres régions, là. J'ai fait l'exercice. Je vais utiliser ma
région comme exemple parce que je la connais davantage, puis j'ai un
collègue qui est autour de la table, je suis certain que
ça va l'intéresser aussi. Là, j'ai regardé les programmations routières 2020,
2021, 2022, O.K., celles que vous avez annoncées pendant les trois dernières années.
Je vous sors un projet dans le comté du député, le comté de Gatineau. Je
pourrais en prendre un chez nous. Je pourrais dans le comté de Papineau, là. Il
y en a, des projets comme ça, dans chacun des comtés, O.K., et ce n'est pas un
gros projet, là, ce n'est pas un projet compliqué.
2020, vous avez inscrit la réfection de ponceaux
sur le chemin du Lac-Cayamant entre les chemins Lafond et Montagne, O.K.? Là, vous avez inscrit que
c'était... les travaux étaient prévus pour 2021‑2022. Dans la programmation
d'après, le même projet inscrit, activités,
travaux prévus en 2022‑2023. La programmation cette année, le même
projet, réfection du même ponceau, là,
activités prévues, 2023‑2024. Qu'est-ce qui se passe, là? Puis là il y en a
un, projet comme ça, dans mon comté, il y en a eu un dans celui du
ministre responsable, il y en a un dans celui du député de Gatineau.
M. Bonnardel : Donc, c'est un
projet qui est resté en planification pendant trois ans...
M. Fortin : C'est un projet qui n'a pas bougé pantoute pendant...
M. Bonnardel : ...qui est resté
en planif. Il y a des...
M. Fortin : Oui, mais vous avez dit à la population : On va faire
ces travaux-là.
M. Bonnardel : Bien oui, c'est
sur... d'habitude, c'est sur deux ans. Donc, une première année, vous avez la
réalisation ou la planification. Si c'est en planif, ça veut dire que ça va
être réalisé l'année suivante. Ça, vous vous souvenez assurément de ça.
M. Fortin : Oui, oui, mais c'est marqué dans vos tableaux, ça, à la
même place.
M. Bonnardel : Si c'est resté
trois ans à la même place, je n'ai pas la réponse à votre question. Je vais
être capable d'aller la chercher rapidement.
M. Fortin : Mais le problème, c'est qu'il n'y en a pas un, projet comme ça, en
Outaouais, il y en a pas mal, là.
M. Bonnardel : Bien,
l'Outaouais, il y en a peut-être aussi...
M. Fortin : Non, mais il y en a partout. Il y en a partout.
M. Bonnardel : Bien oui, il y
en a peut-être, puis là les raisons possibles, là, sont multiples, là,
ingénierie, plan et devis, n'importe...
M. Fortin : La COVID?
M. Bonnardel : Non, mais
main-d'oeuvre, j'en ai... Il y a plein, là, que je pourrais vous donner
peut-être, peut-être, mais là je ne veux pas m'exposer à une réponse que je ne
connais pas.
M. Fortin : O.K., mais ce n'est pas normal, ça, là, là.
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
pas normal, vous savez...
M. Fortin : Bien, ce n'est pas normal, parce que le montant que vous
avez annoncé, le 222 millions que vous avez annoncé cette année, là, ce
même projet là, il se retrouve dans le 222 millions que vous avez annoncé
cette année. Il se retrouve dans le montant que vous avez annoncé l'année
d'avant puis l'année d'avant. Alors, une région qui réussit moins de projets,
là, se fait recycler le même argent à chaque année.
M. Bonnardel : Oui, vous savez,
M. le député, vous avez été ministre un an, vous avez eu quatre ministres des
Transports pendant quatre ans chez les libéraux, et le taux de réalisation,
pendant ces quatre années, chez vous, n'a jamais dépassé 90 %.
M. Fortin : O.K., puis aujourd'hui, c'est quoi?
M. Bonnardel : Il dépasse
90 %.
M. Fortin : Ah oui?
M. Bonnardel : Oui. Donc...
M. Fortin : Vous direz ça aux gens dans ces régions-là.
M. Bonnardel :
Regardez, non, non, mais je ne vous dis pas que c'est parfait. Ce n'est pas
parfait. On est toujours condamnés à faire mieux au ministère des Transports.
Maintenant, on améliore nos processus. Notre taux de réalisation s'améliore grandement. Maintenant, il y a des impondérables.
Ces impondérables... Au ministère, vous le savez, là, on a annoncé
4,7 milliards de travaux quand je suis arrivé puis, cette année, on a
annoncé 6,7 milliards de travaux.
M. Fortin : Ça s'améliore, sauf pour les projets au Lac-Cayamant, à
Otter Lake, à Ripon.
M. Bonnardel :
Ça, c'est... Il ne faut pas juste... Non, non, là, il ne faut pas juste
cibler l'Outaouais, là. Il ne faut pas cibler l'Outaouais, là.
M. Fortin : Non, non, mais il y en a d'autres. Il y en a d'autres, là,
mais, pour ces gens-là, on repassera. Là, vous avez mentionné l'avancement des
projets. Là, vous avez une grève sur les mains. Les ingénieurs sont en grève.
Alors, il y a un paquet de projets, il n'y a pas juste ces trois-là, il y en a
un paquet qui n'avance pas en ce moment. Lequel vous inquiète? Quel projet vous
inquiète en ce moment?
M. Bonnardel :
Il pourrait y avoir plusieurs projets qui pourraient nous inquiéter.
M. Fortin : Bien, il y en a déjà, je n'en ai aucun doute, là. Moi, j'ai vu le pont
Dubuc, entre autres, mais il y a des projets qui sont retardés.
M. Bonnardel :
Il est certain que présentement... Présentement, écoutez, là, je ne veux
pas parler au nom de ma collègue au Trésor, là, mais il est certain qu'on est
tous conscients, tous conscients qu'on est dans une saison des travaux qui,
officiellement, commence, là, avec la période de dégel, là, qui n'est pas la
même, là, nord, sud, là. On est dedans. Donc, c'est certain que, là-dessus, je
reste convaincu que ma présidente ou notre présidente du Conseil du trésor, est
bien, bien, bien au fait de la situation des ingénieurs, et autres, et autres,
et autres, et de s'assurer qu'on soit capables de débuter nos travaux puis de
réaliser le plus possible nos travaux, mais je suis conscient que la situation
pourrait être compliquée.
M.
Fortin : Mais il y a des projets qui sont
mis sur pause en ce moment, là.
M.
Bonnardel : Je vous dis qu'on va attendre de voir les négociations,
là. Je ne veux pas intervenir au nom de ma collègue. Ce n'est pas mon boulot.
M.
Fortin : Non, je ne vous parle pas des
négociations. Je vous parle de l'impact sur l'avancée des travaux, l'impact qui
fait que les ingénieurs ne sont pas là.
M.
Bonnardel : On donnera le portrait en temps et lieu.
M.
Fortin : C'est quoi, les temps et lieux?
Est-ce que, le 1er juin, vous allez nous dire : Je ne pourrai pas faire
ça, ça, ça, cette année?
M. Bonnardel :
Bien, M. le député, vous avez été ministre des Transports pendant un an.
Vous savez très bien comment ça fonctionne.
On est dans une période importante où les travaux débutent. Donc, moi, je fais
confiance aux deux parties. Je reste convaincu et persuadé qu'on sera capables
de s'entendre de part et d'autre et d'être capables d'en arriver à répondre aux
besoins puis aux travaux qu'on a dans notre machine.
M.
Fortin : Je vous trouve, et je le dis
gentiment, là, mais je vous trouve un peu passif, là, de dire : Je fais
confiance à ma collègue, je ne m'avance pas trop sur les négociations. C'est
parce que ça a tout un impact, là : Saguenay, deux projets mis sur pause,
Chaudière-Appalaches, quatre projets reportés à l'an prochain à cause de la
grève des ingénieurs. Déjà, il y a des projets qui sont reportés à l'an
prochain. Bitume Québec nous parle d'un désastre à venir cette année, si ce
n'est pas réglé tout de suite, là. Je vous trouve un peu laisser-faire dans
cette approche-là. Je ne veux pas vous... Je veux juste juste souligner le
fait, là, qu'il y a un empressement, il y a une urgence à ça. C'est des projets
que les gens attendent, qu'ils veulent, que ce soit pour des projets pour la
sécurité, pour l'amélioration de leurs dessertes. C'est des projets qui,
souvent, ne peuvent pas attendre, qui ont peut-être déjà attendu trop
longtemps, comme d'autres projets qu'on a mentionnés tantôt. Alors...
M.
Bonnardel : Je suis, M. le député, le premier conscient de la
situation, et vous comprendrez que je ne vais pas commencer à négocier devant
vous, devant mes collègues, devant...
M.
Fortin : Je ne vous demande pas ça.
M.
Bonnardel : Je le sais, mais je suis conscient de la situation et je
serai capable de vous donner le portrait en temps et lieu, s'il y a lieu.
M.
Fortin : O.K. En deux minutes, parce que
c'est à peu près le temps qui reste, l'avancement des projets liés au projet de
loi n° 66... Là, je regarde, là, ce que vous nous avez dit de faire, c'est
d'aller voir sur votre site Internet. En
réponse aux demandes en crédits, vous avez dit : Allez voir sur le site
Internet. Il y a à peu près les deux tiers, si ce n'est pas les trois quarts, des projets qui sont nommés ici...
J'en nomme un... réaménagement de la 293, reconstruction de la 132, le
prolongement de la 25, l'amélioration de la 125, le contournement de Saint-Lin—Laurentides.
Il y en a un paquet, là, pour lesquels il n'y a aucune mesure d'accélération
qui a été appliquée.
Est-ce que le projet de loi n° 66 n'avait
pas été vendu à tout le monde comme un... Au sortir des premières phases de la
pandémie, là, il faut peser sur l'accélérateur, il faut relancer l'économie.
Là, on est à peu près un an et quelques plus
tard, puis il n'y a aucun avancement dans à peu près deux tiers de ces
projets-là. Ça, c'est vos documents. Ça, c'est vos documents à vous.
M. Bonnardel : Oui. Je n'ai pas la
liste complète, mais la grande majorité de ces projets ont bénéficié de la
LACPI et bénéficié, donc, d'une réduction ou d'une amélioration, devrais-je
dire, du temps qui avait été prévu, puis ça, ça varie entre trois, 18 et même
24 mois, là.
M. Fortin : Bien, je vous le dis, si c'est le cas, M. le ministre, je
vous dirais que les réponses que vous nous avez données pour la préparation des
crédits et les documents qui sont publics sur votre site Internet sont très,
très, très en retard. Alors, dans vos mises à jour, là, que vous promettez, je
vous suggérerais de donner une mise à jour pour l'aménagement d'une voie
réservée sur la 10, sur la reconstruction du pont qui enjambe la rivière
Batiscan, sur l'ajout de la construction de
l'autoroute 35. C'est tous des projets qui, à ce que je vois, étaient nommés,
mais non pas...
M. Bonnardel : La mise à jour sera
faite en juin.
M. Fortin : Ce sera fait...
M. Bonnardel : En juin.
M. Fortin : ...en juin? Très bien. Alors, M. le Président, je pense
qu'il me reste à peu près 15 secondes. Je veux juste dire en toute fin, là,
j'apprécie le ministre, j'apprécie l'exercice auquel il s'est livré
aujourd'hui. Cependant, je ne crois pas que,
pour le dossier principal qu'on a discuté, le troisième lien, le maire Marchand
va être rassuré. Moi, je ne suis pas rassuré puis je lui suggère de se
trouver un autre comparatif que le pont par million. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Tremblay) : Merci, M. le député. Pour la partie
gouvernementale, M. le député de Beauharnois pour environ 10 minutes.
• (18 h 20) •
M. Reid : 10 minutes? Merci
beaucoup. Salutations, chers collègues. M. le ministre, bonjour, heureux
de vous voir ici aujourd'hui. C'est une bonne journée pour vous.
Bien, écoutez, on va... Moi, je vais... On va
parler de quelque chose qui est plus local. On a parlé de la région de
Vaudreuil-Soulanges tantôt, on va parler de la route 201 dans le comté de
Beauharnois, plus précisément à Salaberry-de-Valleyfield. C'est une belle
petite histoire qui s'est bien, bien terminée. Comme vous le savez, en 2012, il
y a eu l'ouverture de l'autoroute 30, qui est une voie de contournement qui a
été construite pour contourner Montréal,, et, avec l'arrivée de l'autoroute 30,
bien entendu, il y a un péage qui a été installé dans le comté de Soulanges, à
Les Cèdres plus précisément, ce qui fait en sorte que...
D'ailleurs, tout le monde était content de
l'arrivée de l'autoroute 30, parce qu'enfin la Montérégie-Ouest pouvait avoir
accès à la Rive-Sud plus rapidement, et ça a été bénéfique au niveau du
développement économique, notamment dans la région de Vaudreuil-Soulanges, région
de Beauharnois, Châteauguay, ainsi de suite. Mais plus localement, la route
201, donc, qui traverse... enfin, qui traverse trois comtés, qui traverse le
comté de Soulanges, donc, qui part de l'Outatouais, et qui va jusqu'à la
frontière américaine, qui traverse le comté de Soulanges, le comté de
Beauharnois et le comté de Huntingdon, de mes deux collègues, en fait, de la
région...
L'autoroute 30 étant construite, étant ouverte,
un flot de circulation sans précédent s'est... a accouru pour circuler sur cette
belle route, et l'impact que ça a eu, bien entendu, ça a amené un flot de
véhicules impressionnant dans les régions de la Montérégie-Ouest. Je parlais de
développement économique, ainsi de suite, mais, pour la portion du comté de
Beauharnois ou, plus précisément, à Valleyfield, il y avait une portion de la
route 201, qui est à peu près six, sept kilomètres avec des feux de
circulation, qui, je pense, n'avait pas été regardée dans la conception de l'autoroute 30, à savoir une étude d'impact, à
partir du moment qu'il y a des routes, qu'il y a un péage, qu'est-ce que
ça peut avoir... parce qu'il y a toujours des voies de contournement puis il y
a toujours des camionneurs qui trouvent des trucs pour contourner les péages,
comme des automobilistes, mais l'impact a été pas mal plus majeur dans le... à
Salaberry-de-Valleyfield parce que les camionneurs ont décidé de contourner le
péage. On parlait d'à peu près 2 $ et quelques
par essieu à ce moment-là, et ce que ça a créé, c'est une augmentation
importante de camions sur cette route-là.
Le débit
journalier moyen annuel sur le pont Monseigneur-Langlois, donc, qui traverse le
fleuve entre la 20 et la 30, là, pour vous situer, c'est à peu près
35 000 véhicules par jour. Là-dessus, on calculait à peu près 11 % de
camions qui prenaient la route 201. Alors, ça, c'est 4 000 camions par
jour qui empruntaient un tronçon pour contourner l'autoroute... le péage de
l'autoroute 30, qui empruntaient un tronçon d'à peu près sept kilomètres pour éviter le péage, et ça, ça
a eu un impact important sur la région. Ça a eu un impact sur les citoyens qui
habitent Salaberry-de-Valleyfield. Ça a eu un impact pour les commerces
parce qu'il y a un pôle commercial important dans cette portion-là à Salaberry-de-Valleyfield. Ça a eu un impact qui fait
en sorte que les clients évitaient ces commerces-là, donc, allaient ailleurs, dans d'autres régions. On
parle de Vaudreuil, entre autres. Donc, ça a eu des impacts importants.
Ça a eu des
impacts aussi sur la route. C'est une route... La 201 n'a pas été prévue pour
un débit de circulation à cette hauteur. Donc, ça a eu un impact sur les
infrastructures. La route... la qualité de la route a été pas mal abîmée. En fait, il y a quelques interventions qui ont été
faites au cours des années pour patcher, je vais le dire comme ça,
patcher la route, mais le MTQ, à ce moment-là, avant 2018, ne faisait pas...
c'était très, très, très long, des accidents...
Et, bon, il y a eu deux interventions qui ont
été faites par la municipalité, à ce moment-là, par la MRC, puis on a convenu,
à cette époque, de dire : Bon, O.K., il y a des camions qui passent, ils
peuvent y aller sur deux voies, on va tout
simplement faire en sorte que les camions, entre 7 heures le matin et
7 heures le soir, soient... puissent circuler seulement sur la voie de droite, alors, de chaque
côté. C'est une route à quatre voies, la route 201... Monseigneur-Langlois.
Alors, c'était super... c'était quand même
une avancée importante à ce moment-là, mais il demeure qu'il y avait
encore bien, bien, bien des camions, puis ce n'était pas une avancée si
significative que ça.
On a essayé d'interdire la circulation à une
voie, puis il y a eu quelques tentatives qui ont été faites, puis la portion
dont je vous parlais, à savoir l'interdiction de circuler à gauche, en fait,
c'était un projet pilote qui avait été lancé en 2016, ainsi de suite, mais un
projet pilote qui s'est étiré, étiré. Il n'y avait jamais de décision. Je
parlais de la qualité de la route tantôt, on parle d'ornières, on parle de
sillons, des roulières, en fait, dans le langage, des sillons qui ont été
causés par les poids lourds, mais il y a un mot que je n'ai pas trouvé, c'est
des boudins. Il y a des roulières, mais il y
a des boudins aussi qui sont apparus. Ça faisait en sorte que c'était dangereux
de circuler en voiture, puis quelqu'un qui a une voiture sport, il avait
des chances de rester pris au coin de la rue parce que le fond accotait sur
l'asphalte.
Bon, 2018 est arrivée, puis c'est une des
raisons pourquoi je me suis lancé en politique, parce que je trouvais ça
inacceptable que rien ne se passe sur ce bout de rue... de route là, puis, bien
entendu, ça a été en engagement. On a commencé à travailler, là... Dès le
lendemain de l'élection, on a commencé à travailler là-dessus. J'ai travaillé
de concert avec la municipalité pour essayer de voir s'il y avait des solutions
qui... de meilleures solutions qui pouvaient être apportées pour restreindre la
circulation de trafic lourd, là, qui emprunte cette route importante chez nous.
Et, bon, vous êtes venu faire un tour chez nous
à un moment donné, une visite dans le comté. C'est à ce moment-là qu'on a
visité le port de Valleyfield puis on a eu la chance de déjeuner, un petit
resto qui est juste sur le bord de cette route-là, puis j'ai été chanceux cette
journée-là, M. le ministre, il y a des camions qui passaient, des camions qui
passaient. Puis, pour vous donner une image, à l'heure de pointe, soit vers le
nord ou vers le sud, la 201, puis j'ai des
photos, si jamais vous voulez les voir, bien, il pouvait y avoir jusqu'à 1,5
kilomètre de camions derrière... un derrière
l'autre qui attendaient, donc, pour éviter le péage, ce qui faisait en sorte
que les citoyens qui voulaient accéder à leur maison, à leur quartier
étaient pris avec cet enjeu-là. C'était l'enfer. C'était l'enfer, c'était même
intenable.
Donc, vous êtes venu chez nous. C'est à partir
de ce moment-là, là, que les travaux ont commencé. Il y a eu une belle
collaboration avec la ville de Salaberry-de-Valleyfield là-dessus pour trouver
une solution, là, qui était... qui pouvait être gagnante-gagnante pour tout le
monde. Je salue d'ailleurs le travail qui a été fait avec le maire et son
équipe et surtout aussi le travail du MTQ en région, là, les bureaux de
Châteauguay. Donc, je pense, c'était lors de votre visite... je ne me souviens
plus la date précise, mais vous avez annoncé, en fait, qu'il y aurait une
interdiction de camionnage qui serait adoptée sur cette route-là, là, à partir
d'une date x. Donc, c'était le 1er juillet 2021. Donc, on a... Vous avez
décrété que les camions... qu'il y avait une interdiction de circulation pour
les camions en transit entre 7 heures le matin et 19 heures le soir,
sept jours sur sept.
M. le ministre, vous ne pouvez pas savoir le
bonheur que ça a fait aux citoyens de Salaberry-de-Valleyfield, le bonheur de
ne plus avoir à subir l'impact de ces nombreux camions là qui font la route
souvent de l'est du Québec ou des Maritimes vers Toronto ou ailleurs. Les
citoyens ont retrouvé une quiétude. On peut circuler sur la route, et c'est le
fun. C'est le fun pour les commerçants, c'est le fun pour tout le monde et
c'est agréable. Et, M. le ministre, ça n'a rien coûté. Ça a coûté des panneaux,
c'est à peu près tout, hein?
M. Bonnardel : Un déjeuner.
M. Reid : Oui, déjeuner, mais
c'était vraiment... En fait, c'est quelque chose qui a changé... Puis j'en
entends parler chez nous. Puis il y a un quartier au complet qui était enclavé.
Donc, ça les a aidés.
Même, pour le maire de Salaberry-de-Valleyfield,
qui est ancien conseiller de l'ancien député de Beauharnois, pour lui... En fait, c'est la proposition... c'est la
position que la ville avait préconisée, puis je vais me permettre de le citer suite à cette annonce-là. Il
dit : «Je ne peux que me réjouir de cette future mise en application — là,
c'est au moment de l'annonce — dit
le premier magistrat. Je remercie chaleureusement tous les acteurs au sein du
gouvernement qui ont contribué à cette prise de position. Les citoyens et les
commerçants de Salaberry-de-Valleyfield en seront les grands gagnants.»
Et c'est
vrai. Encore mieux, la présidente de la chambre de commerce qui dit :
«Nous voyons depuis plusieurs années les répercussions économiques que
le transport de transit de masse a pu créer auprès de plusieurs commerces.
Cette nouvelle mesure assurera définitivement un avenir prometteur pour l'accès
aux commerces avoisinants et la sécurité des citoyens qui veulent y avoir
accès.»
M. le ministre, je voulais vous féliciter pour
cette petite mesure qui n'a rien coûté et qui a eu un impact extrêmement
important chez nous. Vous savez, avec la...
Le Président (M.
Tremblay) : En conclusion, M. le député de Beauharnois.
M. Reid : En conclusion, bien, en
fin de compte on a réduit la circulation des camions de près... de plus de
60 %, et je vous remercie beaucoup, puis les citoyens du comté de
Beauharnois sont très contents.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député de Beauharnois. Le temps...
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : C'est
noté, c'est noté.
Adoption des crédits
Collègues, le temps alloué à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Transports étant pratiquement écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Alors, le programme 1, intitulé Infrastructures
et Systèmes de transport, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Tremblay) : Adopté
sur division.
Le programme 2, intitulé Administration et
Services corporatifs, est-il adopté? Adopté sur division.
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Tremblay) : Adopté
sur division.
L'ensemble
des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice financier 2022‑2023
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (18 h 30) •
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Tremblay) : Adopté
sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des oppositions.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mercredi 4 mai, à
15 heures, où elle entreprendra l'étude du volet Environnement et
Lutte contre les changements climatiques des crédits budgétaires du
portefeuille Environnement et Lutte contre les changements climatiques. Merci
pour la précieuse collaboration, excellente soirée.
(Fin de la séance à 18 h 31)