(Neuf
heures trente-cinq minutes)
Le
Président (M. Reid) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires,
ce que je vais faire moi-même.
Développement durable
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Développement durable, Environnement et Lutte contre les
changements climatiques pour l'exercice financier 2014‑2015.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Non, M. le Président, il n'y a pas de remplacement.
Discussion générale
Le
Président (M. Reid) :
Alors, puisque nous avons débuté nos travaux à 9 h 35 et qu'une période de 2 h 30 min doit être consacrée à l'étude de ces crédits cet
avant-midi, y a-t-il consentement pour que nos travaux soient poursuivis
jusqu'à l'heure prévue, c'est-à-dire... au-delà de l'heure prévue, c'est-à-dire
jusqu'à 12 h 5, pour faire un total de 2 h 30 min? J'ai le
consentement? Merci.
Avant
de poursuivre nos travaux, je vous informe du temps approximatif qu'il reste à
chaque groupe parlementaire pour
l'étude des crédits : le gouvernement a environ 1 h 15 min;
l'opposition officielle a environ 35 minutes; et le deuxième groupe
d'opposition a environ 40 minutes.
Aujourd'hui,
nous débutons avec une intervention du deuxième groupe d'opposition pour un
bloc de 23 minutes. Je reconnais le député de Nicolet-Bécancour. M. le
député, vous avez la parole.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bon matin, tout le monde,
bon matin, M. le ministre. Je voudrais juste revenir... Hier, quand je vous ai parlé du moratoire sur la
perchaude puis vous m'aviez informé qu'il y avait un rapport qui était sur le site Internet, là, juste pour... moi, ce
que je faisais allusion, puis je ne dis pas qu'il n'est pas sur le site
Internet, là, mais c'est les travaux
du comité de suivi et de concertation... Stratégie d'intervention pour l'avenir
du lac Saint-Pierre.
Une voix :
...
M.
Martel :
Non, mais moi, j'aimerais juste savoir...
Le Président (M.
Reid) : ...M. le ministre.
M. Heurtel : Merci, M. le Président. Bonjour à tous. Pour
répondre à la question du comité, notre compréhension, c'est que ce comité-là, c'est un comité en continu
qui est présidé par M. le sous-ministre adjoint, M. Gaudreau, responsable
de ce dossier-là, et c'est un comité auquel participent plusieurs différents
ministères. Il n'y a pas de rapport à livrer, là, au niveau de ce comité-là.
Alors, c'est un comité qui travaille de façon continue. Si on parlait du
rapport sur le lac Saint-Pierre par contre, alors le document qui est sur le
site Internet, auquel je faisais référence hier, c'est Le lac Saint-Pierre — Un
joyau à restaurer, qui fait un bilan des travaux. Mais, si justement vous
voulez avoir plus d'informations sur ce que fait le comité, on pourra
certainement trouver une façon de vous tenir informé, Mais, comme je vous dis,
c'est un comité de travail qui est un comité en continu, et il n'y a pas
nécessairement, là, d'échéance ou de rapport prévus dans les travaux de ce
comité-là.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : M. le Président, pourquoi je posais cette
question-là, puis pourquoi que... c'est que vous comprendrez que le moratoire de la pêche sur la perchaude,
c'est une activité qui est très, très appréciée par beaucoup de citoyens de la
région mais aussi des environs. Puis il y a
beaucoup de scepticisme par rapport aux études qui ont été faites notamment
sur les stocks de perchaudes dans le lac
Saint-Pierre. Moi, mon but, ce n'est pas de remettre en question le moratoire
ou des choses comme ça, mais ce que
je voulais savoir, c'est que... est-ce qu'on va donner une information
peut-être un peu plus sécurisante par rapport aux études qui ont servi à
décréter le moratoire?
Et est-ce que
le ministre peut envisager, s'il y a de l'information nouvelle, de mettre fin
au moratoire de la pêche à la perchaude?
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
• (9 h 40) •
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, je comprends la préoccupation
du député concernant le moratoire sur la pêche à la perchaude.
Ce
que je dois vous dire, c'est que, depuis la réorganisation entre les
ministères, là, ça, ça devient spécifiquement un dossier qui relève du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Alors, le comité auquel on faisait référence tout à l'heure, évidemment c'est un comité sur lequel
évidemment siège le ministère de l'Environnement, mais il y a également
le ministère des Forêts, de la Faune et Parcs et d'autres intervenants. Ce que
je peux vous dire, c'est que toutes les questions
relatives à la levée ou non du moratoire ainsi que les études spécifiques, là,
sur la perchaude, vous comprendrez, ça,
c'est parti depuis le 23 avril au ministère
de la Forêt, de la Faune et Parcs.
Alors, c'est ce genre de distinction maintenant, c'est
comme la... Ce qui est faune va dans l'autre ministère, l'habitat en
général va rester au ministère de
l'Environnement.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Vous
comprenez que ce n'est pas simple, même pour vous, là, qui débutez. Imaginez
pour le citoyen, en bout de piste. Je
veux juste vous raconter une petite chose, puis là je ne le sais pas, si ça
vous concerne ou si ça concerne la Faune, mais j'aimerais ça sincèrement
que vous regardiez cette situation-là.
Il y a un moratoire
dans le territoire du lac Saint-Pierre, O.K., qui dépasse un petit peu... qui
va à peu près jusqu'à Trois-Rivières. Même si le lac Saint-Pierre est terminé là, ça va à peu près
jusqu'à Trois-Rivières. Les citoyens de Sainte-Angèle-de-Laval, qui est sur la rive sud du fleuve
Saint-Laurent, partent avec leurs chaloupes, ne peuvent pas pêcher la perchaude devant chez eux, mais ils s'en
vont de l'autre côté du fleuve, dans la rivière Saint-Maurice. L'autre bord d'un pont, là, ils ont le droit de pêcher là.
Il s'en va pêcher, il pogne de la perchaude, il revient, il se fait arrêter, on
saisit son embarcation. Il n'a pas le droit d'être en possession de perchaudes
sur le lac Saint-Pierre.
Moi,
je trouve que déjà c'est très contraignant pour eux autres de ne pas pouvoir
pêcher devant chez eux. Je ne sais
pas si le ministre peut regarder ça de façon... mais on avait eu des
réponses très, très plates par
rapport à ça. Il me semble que ce n'est pas si compliqué, là, de
régler ça pour que les citoyens puissent avoir satisfaction. Ça fait que je
vous le soumets. Je ne sais pas si ça
vous concerne directement, mais je trouve que c'est le genre d'application qui peut discréditer un paquet de choses, là.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. M. le
ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Ce que je pourrais donner comme
élément de réponse au député, c'est que, un, je comprends la problématique, là, qui est soulevée. Ce que je peux
faire, c'est certainement la porter à l'attention du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs,
et je dirais aussi au député, M. le Président, qu'il pourrait aussi entamer
un dialogue directement avec le ministre et
le ministère pour avoir plus de détails et puis exposer le cas dont il fait
état ce matin.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Martel : Juste pour clore ce dossier-là... C'est parce que
je comprends que ce n'était pas votre gouvernement qui était en place,
mais on avait écrit directement au ministère et, sérieusement, on avait eu une
réponse très, très plate, là. Ça fait que c'est pour ça que je vous le rappelle
aujourd'hui, mais ça va me faire plaisir d'en parler à votre collègue ministre.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Heurtel : Comme je vous dis aussi, comme complément d'information,
peut-être aussi parler aux agents de la faune aussi, directement, et pour avoir vraiment tous les éléments de
contexte, tous les éléments d'information, là, pour avoir une vision
globale du dossier.
Le Président (M.
Reid) : Merci. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Merci. On passe à un autre registre. Au niveau de la stratégie maritime, pêche
et biotechnologie maritime, M. le Président, votre projet Saint-Laurent... Pardon. Je veux dire, votre stratégie maritime
comprend un volet consacré au développement de la pêche — je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce... je
ne comprends pas, hein? — un volet consacré au
développement de la pêche durable et des biotechnologies marines. En effet,
vous avez promis — c'est à
la page 37 de la stratégie
maritime — qu'afin
de soutenir l'industrie de la pêche et de l'aquaculture, «cette industrie
créatrice de richesse et de fierté en
raison de la réputation enviable des produits de la mer québécoise», votre
gouvernement libéral «accompagnera nos pêcheurs commerciaux dans
l'obtention [d'un certificat] de pêcheries reconnues comme étant "durables
et bien gérées" dans le cadre du programme [maritime] Stewardship
Council».
Concrètement, comment
allez-vous faire ça?
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Heurtel : Encore une fois,
la question, je la référerais au ministère
des Forêts, Faune et Parcs, M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
Merci.
M.
Heurtel : Le MAPAQ. Pardon. Corriger; c'est le MAPAQ qui a la
responsabilité de ce dossier-là. Pardon.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Merci. On va changer de sujet, mais ça fait... Fonds vert, programme d'action
sur les changements climatiques.
Dans nos questions écrites, nous souhaitions
connaître l'état d'avancement du plan d'action québécois sur les changements climatiques 2013‑2020. Au
31 mars 2014, incluant les dépenses pour 2012‑2013, 2013‑2014 et les
prévisions budgétaires pour 2014‑2015 — c'est la question n° 36 aux pages 72,
73 — vous nous
avez répondu que, «pour l'année 2013‑2014, les dépenses comptabilisées
au PACC 2006‑2012 ont été de 67,6 millions, incluant les dépenses d'amortissement. Les prévisions de dépenses pour
l'année 2014‑2015 se chiffrent quant à elles à 46,5 millions — portion ministérielle.» Maintenant, le plan annuel de gestion des dépenses, page
53, affiche une augmentation de près de 166 millions du Fonds vert pour 2014‑2015, et vous y justifiez
cette hausse par la mise en oeuvre du plan d'action 2013‑2020.
Donc, est-ce
que je dois comprendre que la mise en oeuvre du PACC 2013‑2020 coûtera environ
120 millions cette année si on calcule 166 millions par
rapport à 46?
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Le 166 millions, c'est un
agrégat des sommes du PACC 2013‑2020 et des sommes résiduelles qui
n'avaient pas été dépensées dans le cadre du PACC 2006‑2012. Alors, c'est comme
ça qu'on arrive à 166 millions.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Martel : D'accord. Si on va maintenant au plan d'action de simplification réglementaire
et administrative du ministère 2012‑2015... Le précédent ministre des
Finances et de l'Économie, le député de Rousseau, a annoncé, le 24 janvier 2013, la création d'un comité
de suivi sur la mise en oeuvre des 63 recommandations du rapport du Groupe de
travail sur la simplification réglementaire
et administrative. Quatre recommandations de ce rapport touchaient
spécifiquement le ministère du
Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Votre
ministère s'était alors engagé à mettre en application les quatre
recommandations concernant la réglementation et les formalités administratives
en environnement. L'une d'elles était de poursuivre l'harmonisation des
pratiques liées à l'application de la législation environnementale dans les
directions régionales.
Parmi les
cibles rattachées à cet objectif, on compte la révision du cadre d'application
de la Loi sur la qualité de l'environnement en fonction de l'exercice
d'harmonisation des règlements — loi n° 89 — et
diffusion de ce cadre d'application sur
Internet. L'échéance pour atteindre cette cible était de 2013‑2014, et le
nouveau cadre a effectivement été mis
sur Internet en juillet dernier. On compte aussi parmi les cibles la reproduction
d'outils mobiles d'inspection pour les
inspecteurs et la mise en place d'une formation sur la Loi sur la qualité de
l'environnement et ses règlements à l'intention des nouveaux analystes.
L'échéance
des cibles est de 2014‑2015. J'aimerais donc savoir où vous en êtes dans
l'atteinte de celles-ci mais aussi pour les autres objectifs dont la
réalisation est attendue cette année.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
• (9 h 50) •
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, au niveau de la
simplification réglementaire administrative, puis on en a parlé un peu hier, c'est clairement un de nos
objectifs au niveau du ministère. Alors, ce que je peux dire spécifiquement,
sur le plan de simplification, c'est que nous
poursuivrons les efforts en matière de simplification réglementaire et administrative. Nous souhaitons faciliter le
quotidien des entreprises pour se conformer aux exigences environnementales,
sans toutefois porter atteinte à la rigueur de notre réglementation.
Alors, il y a un plan d'action du ministère qui
a été préparé et décrit. Il décrit très bien, là, ce que le ministère compte faire pour répondre aux recommandations du
Groupe de travail sur la simplification réglementaire et administrative. Ainsi, des efforts seront consacrés afin d'uniformiser le processus de
traitement des dossiers des demandeurs d'autorisation environnementale.
Nous entendons doter le ministère d'un processus visant à améliorer le soutien
aux demandeurs d'autorisation dans le cadre
de la préparation de la demande d'autorisation et revoir le site Internet afin
de rendre accessibles, en ligne,
l'ensemble des documents requis pour se conformer à la réglementation ainsi que
des formulaires prévus pour effectuer une demande d'autorisation. Alors,
depuis décembre 2012, M. le Président, nous travaillons avec un comité
consultatif composé de représentants du milieu des entreprises, qui ont pu
partager leurs expériences, ce qui a permis d'élaborer ce plan d'action ministériel.
Ce que
j'ajouterais à ces éléments de réponse, M. le Président, c'est que, dans
contexte de la commission permanente de
révision des programmes, nous allons également voir cet exercice-là comme une
opportunité aussi de poursuivre et d'approfondir l'exercice de
simplification. On parle notamment des outils mobiles d'inspection dont le
député faisait allusion tout à l'heure. On
prévoit mettre ça en oeuvre durant l'année 2014‑2015. Il y a aussi le fait que,
quand on regarde au niveau de
l'ensemble, il y a un comité aussi qui se penche sur le BAPE, puis voir comment
certains procédés au niveau de BAPE peuvent être modernisés. Ça, également, on
prévoit avoir les recommandations de ce comité au cours de l'année 2014‑2015 et voir comment on peut mettre
en application certaines de ces recommandations que nous attendons. Mais, d'une façon encore plus générale, je crois
qu'il y a un exercice important à faire au niveau d'une révision, de fond en
comble, des procédés du ministère, au niveau de l'application concrète de
certains règlements, et pour voir comment on peut aller chercher une meilleure efficacité, une meilleure
efficience, et voir comment on peut réduire les délais de réponse, dans
certains cas. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Reid) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Juste pour bien comprendre, là... Parce que, dans votre plan d'action de
simplification réglementaire et administrative,
vous avez des objectifs. Vous avez des cibles. Vous venez de faire allusion à
des objectifs. Mais, la cible, on
dit : Dépôt d'un processus de soutien aux demandeurs, par exemple,
d'autorisation pour réduire les délais de délivrance des autorisations. Mais moi, j'aimerais ça que
vous soyez un petit peu plus précis par rapport à qu'est-ce qu'on cible dans
ce processus-là.
C'est quoi
qu'on vise, essentiellement? Puis quand est-ce qu'on peut avoir de... quand
est-ce qu'on peut s'attendre, plus précisément, au dépôt de ce
rapport-là?
Le Président (M. Reid) : Merci,
M. le député de Nicolet-Bécancour. Je passe la parole au ministre.
M.
Martel : ...délai
d'autorisation, là.
M. Heurtel : Pardon. M. le Président...
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Heurtel : ...je crois que... J'ai
cru entendre le député parler des délais d'autorisation, c'est bien exact?
Quand on parle des délais d'autorisation, ça,
c'est quelque chose sur lequel on compte se pencher durant la prochaine année, donc 2014‑2015,
je suis d'accord qu'il
faut préciser les cibles. Hier, on a
parlé, dans le cadre de diverses questions,
M. le Président, de la nécessité
de se doter d'objectifs de performance, d'être capables de mesurer et d'avoir
des tableaux de bord. Alors, dans le
contexte de la commission permanente de révision des programmes qui doit avoir
lieu au cours de la prochaine année, nous
allons en profiter justement pour nous permettre d'avoir des objectifs beaucoup
plus clairs et de pouvoir quantifier quelles
sont nos cibles. Et ça va donc se faire au courant de la prochaine année, puis
on pourra justement, d'ici la fin de la prochaine année... pouvoir vous
remettre ces objectifs-là.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour, en vous adressant à
la présidence.
M.
Martel :
Si on veut améliorer les délais éventuellement, est-ce que vous avez une idée,
actuellement, là... c'est quoi, les délais moyens?
Le Président (M. Reid) : M.
le député de Nicolet-Bécancour, votre question est terminée?
Une voix : ...
Le Président (M. Reid) : Oui.
M. le ministre.
M. Heurtel : Alors, il y a plusieurs
types d'autorisation, là, dans la législation puis la réglementation. Alors, dépendant du type d'autorisation, il y a
différents types de délai. Alors, je ne peux pas répondre à cette question-là.
Alors, si le député pouvait être plus
précis dans sa question, on pourrait peut-être voir. Si on regarde
dans un ensemble, on a une moyenne
qui tourne autour de 48 jours. Mais, encore
une fois, ça dépend du type
d'autorisation, ça dépend de la complexité du dossier. Ça dépend aussi de la rapidité. Souvent, des fois, on voit...
puis je vais préfacer en disant que je suis tout à fait d'accord avec la prémisse qu'il faut améliorer le
temps de réponse et les délais dans certains types d'autorisation, tout à fait d'accord. Cela dit, dans plusieurs cas, ce qu'on
s'aperçoit... Puis, depuis que j'ai été nommé ministre, j'ai vu ça, parce
qu'il y a plusieurs députés, peu importe la formation politique, qui sont venus
me voir pour me parler justement de cas, dans leurs comtés respectifs,
où les délais d'autorisation semblent causer problème.
Dans certains cas, lorsqu'on fouille, on
s'aperçoit, des fois, et il faut le reconnaître, que parfois la faute réside partiellement du côté du promoteur. Parfois, les
dossiers sont incomplets. Il y a des délais de réponse à des questions qui
sont posées par le ministère. Alors, ça, il
faut toujours aussi prendre ça en compte. Mais, dans l'ensemble, il est clair
qu'au niveau des différents types de
délai d'autorisation, alors, ce qu'on peut faire... notamment au niveau des
technologies de l'information, au
niveau de la simplification des procédés, il y a un travail à faire. Et ça,
c'est déjà des discussions que j'ai eues avec le ministère, et déjà on a
commencé à travailler sur des pistes de solution. Mais on est au début, là, on commence. On est à l'étape, là... si vous me
permettez, M. le Président, là, l'étape défrichage, trouver les meilleures
pistes. Et aussi, par rapport aux
autorisations, ce qu'il faut voir, c'est que des fois il y a peut-être d'autres
procédés qui prennent beaucoup de
temps à divers fonctionnaires, qui les empêchent de consacrer du temps aux
autorisations. Alors, des fois, ça n'a rien à voir avec le processus
d'autorisation, des fois c'est quelque chose de tout à fait parallèle. Alors
là, ce qu'on doit faire, c'est
véritablement moderniser notre régime de procédés. Il faut bien comprendre que
la Loi sur la qualité de l'environnement
a été adoptée en 1972, et, depuis ce temps-là, il y a eu une série de lois, de
réglementations qui n'existaient pas
nécessairement dans les années 70, dans les années 80 ou même dans les années
90, qui se sont rajoutées. Et des fois il y a peut-être des redondances,
il y a peut-être des superpositions de réglementations qui alourdissent le
fardeau. Il y a peut-être aussi des procédés qui peuvent être modernisés.
Alors là, que ça soit
avec le BAPE, que ça soit dans l'ensemble du ministère, nous allons nous
affairer à voir comment on peut nous rendre
beaucoup plus efficaces et réduire les délais, mais, et d'une autre façon
aussi, être beaucoup plus efficaces,
puis c'est dans ce contexte-là qu'on veut travailler et amener des propositions
à la commission permanente de révision des programmes.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Nicolet-Bécancour, il reste une minute. Voulez-vous que je l'ajoute à votre
prochain bloc ou...
M.
Martel :
Non.
Le Président (M.
Reid) : Non? Allez-y.
M.
Martel :
Mais ça va être assez court.
Le Président (M.
Reid) : D'accord.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Je comprends la réponse du
ministre, mais j'aimerais ça, juste s'il pouvait... éventuellement, là,
quand le travail sera plus avancé, qu'on ait une indication, une espèce de
tableau, c'est quoi, la situation actuelle,
et qu'est-ce qu'on vise parallèle à ça. Moi, je pense que ça serait un
stimulant pour le ministère mais pour les citoyens aussi de savoir où
est-ce qu'on s'en va, exactement.
Le Président (M.
Reid) : Oui, 30 secondes.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Bien, je suis tout à fait d'accord avec la suggestion
du député puis je le remercie pour sa
suggestion. Encore une fois, je fais référence... on a eu une longue discussion
avec le député de Jonquière hier
notamment sur le rapport du Vérificateur général, où j'ai parlé longuement de
notre nécessité puis notre engagement à
développer des outils de meilleure gestion, donc. d'avoir des indicateurs de
performance, avoir des outils de suivi, avoir des livrables, avoir des
tableaux de bord. Et c'est clair que, dans ce genre d'exercice là, on va se
doter... et on a déjà commencé la conversation avec le ministère. Le ministère
voit ça d'un très bon oeil. Puis il faut se doter d'outils de gestion plus
modernes puis toujours viser à s'améliorer, puis c'est ça qu'on va faire.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant passer au
bloc gouvernemental.
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : J'espère que ce n'est pas l'intervention qui était
prévue.
M. Heurtel :
Est-ce une espèce protégée?
• (10 heures) •
Le Président (M.
Reid) : Alors, je reconnais maintenant le député de Mégantic
pour une intervention.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Je
m'excuse, M. le Président, il y a des amateurs qui me jouent des tours, et, malheureusement,
il n'est pas dans cette commission-là, en plus. Je ne sais pas quand est-ce
qu'il a fait ça, l'enfant. Combien de temps on dispose, M. le Président?
Le
Président (M. Reid) : C'est le dernier des grands blocs qu'on
avait hier, jusqu'à 22 minutes. Ensuite, on va passer à des blocs de 17
minutes pour le reste de la matinée.
M.
Bolduc
(Mégantic) : 17 minutes. O.K. Merci.
Le Président (M.
Reid) : Là, 22 minutes ce matin.
Une voix :
Là, c'est 22.
M.
Bolduc
(Mégantic) : C'est 22, là? O.K. Je vais essayer d'être
raisonnable.
Le Président (M.
Reid) : Allez-y. Vous avez la parole, M. le député.
M.
Bolduc
(Mégantic) :
Bien, je voudrais vous souhaiter bonjour, M. le Président. M. le ministre,
chers collègues, je m'excuse encore une fois, il y a des enfants au
parlement ce matin, j'imagine.
Écoutez,
tout d'abord, je voudrais parler des événements de Lac-Mégantic ce matin. Le
soir du 5 juillet, vers la fin de la
soirée, un incendie d'apparence mineur a lieu sur une des locomotives de MMA,
dans le secteur de Nantes, sur la voie principale, ferrée, et la brigade
d'incendie de la municipalité de Nantes avait été appelée sur les lieux pour éteindre l'incendie, et, pour ce faire, étant
donné qu'on avait affaire avec des injecteurs de locomotive, les locomotives
qui étaient en opération ont été arrêtées pour
pouvoir vaincre l'incendie, et un employé de la MMA avait été appelé pour
sécuriser le convoi ferroviaire.
Pour
des raisons dans lesquelles je ne m'embarquerai pas, là, le convoi ferroviaire
a été mal sécurisé. Et je dois vous
dire que la municipalité de Nantes est située à environ 500 pieds
d'altitude au-dessus de la ville de Lac-Mégantic, et la gravité, faisant son effet, a fait que le
convoi ferroviaire est parti tout doucement vers la ville de Mégantic et,
autour de 1 heure du matin, il s'est
ramassé à tout près de 100 kilomètres-heure au centre-ville de Mégantic,
et les locomotives ont passé droit,
mais les 72 wagons de pétrole qui étaient derrière les locomotives ont déraillé
en plein centre-ville et ont déclenché
un incendie et une marée de feu qui a fait un désastre, vraiment, humain,
économique et environnemental qui n'avait
jamais été vu auparavant au Canada. En moins de deux minutes, plus de 47
personnes ont perdu la vie, dont plus de
la moitié étaient dans une discothèque qui était à quelques dizaines de mètres
des événements, et beaucoup de résidences...
où le pétrole a complètement engouffré les résidences pour s'en aller
directement dans le lac et la rivière, et
on s'est ramassés avec un incendie majeur qui a pris plus de quatre jours à maîtriser.
Des centaines de milliers de litres de
pétrole se sont retrouvées dans le lac, la rivière, et un territoire de 50 à
100 acres du centre-ville de Lac-Mégantic a été complètement dévasté.
Donc, durant la
période de la crise et des flammes, là, qui étaient très violentes, plus d'un
tiers de la ville de Lac-Mégantic a été
évacuée, donc, tout le secteur en aval, si l'on veut, des vents dominants vers
l'est. 2 000 personnes ont été
évacuées, et il y a eu un... je dirais, un support extraordinaire qui a été
fait par les différents ministères. Nous avons eu la chance d'être en
période estivale, et la polyvalente qui était disponible a permis d'héberger
des centaines et des centaines de résidents,
et, le service de cafétéria, etc., on a entretenu plus de 300 repas à chaque
jour qu'il servait les gens, et
heureusement que les familles et la proximité du milieu ont permis de retenir
ces gens-là dans notre région pour aider de tous les bords et tous les
côtés.
Donc,
il va sans dire que cette tragédie humaine et environnementale est encore
aujourd'hui dans les enjeux du jour.
Comme vous le savez tous, la semaine prochaine sera en fait le premier anniversaire de la situation. Et ce que moi, je veux vous parler un peu ce matin,
c'est un peu ce qui s'est passé sur le plan environnemental, parce que, comme
la plupart d'entre vous le savez, plus de 40
kilomètres de la rivière Chaudière qui est la source d'alimentation pour les
villes de Saint-Georges, Sainte-Marie
et de Lévis se sont ramassés soudainement sans approvisionnement d'eau, et ils
ont dû recourir à des sources
alternatives relativement rapidement pour permettre à leur population de
s'abreuver en eau potable. Et,
naturellement, des mesures d'urgence ont été entreprises pour s'occuper de la
rivière, s'occuper du lac et de s'assurer aussi que les sols et que la nature du développement de la contamination
au centre-ville de Lac-Mégantic... allaient se poursuivre le plus
rapidement possible pour essayer de contraindre, si on veut, l'ensemble du
territoire qui avait été contaminé.
Je
dois vous expliquer un peu que, dans le centre-ville de Mégantic, le système
d'égout et d'aqueduc qui était en place
et naturellement les excavations qui ont eu lieu avec ça ont été des sites de
prédilection pour l'écoulement souterrain des pétroles. Et, malheureusement, il y avait eu aussi, précédemment,
des vieux réseaux dont on n'avait pas les plans, qui ont fait que beaucoup du pétrole qui avait été répandu a circulé de
façon que j'appellerais un peu surprenante dû à ces anciens réseaux qui
étaient laissés là, et donc on ne disposait d'aucune façon de savoir comment le
comportement et comment l'écoulement pouvaient se produire, ce qui a compliqué
la vie à beaucoup de gens, dans tous les sens.
Heureusement,
une fois qu'on a éteint les flammes des wagons et du pétrole, il a été possible
pour la vaste majorité des évacués de
retourner dans leur domicile. Et, dans les semaines subséquentes, je dirais,
les quelques centaines qui restaient ont été retournées dans leur
domicile, à l'exception de ce que je qualifierais la zone sinistrée.
Donc,
pour moi, c'est un peu l'état de la situation qui s'est passée à Lac-Mégantic.
Ce que moi, je voudrais savoir de
vous, M. le ministre, ce matin, c'est est-ce que vous pourriez nous faire une
mise à jour un peu de la situation telle que votre ministère l'a vue et
où vous en êtes avec la situation actuelle à Lac-Mégantic.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député de Mégantic. M. le ministre.
• (10 h 10) •
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. D'entrée de jeu, je voudrais
souligner le travail exceptionnel du député de Mégantic dans ce dossier-là. Depuis le 6 juillet, il a été sur le
terrain, près de ses concitoyennes et de ses concitoyens. Il a fait un travail énorme. Il suit le dossier de très
près. Il est toujours à l'affût de trouver des solutions et d'aider sa
communauté, et c'est un exemple, en
tout cas pour moi, du genre de député qu'on voudrait tous être. Alors, je
voudrais, M. le Président, quand même...
je crois qu'il faut souligner ce travail acharné qui perdure depuis presque un
an maintenant et je crois qu'il faut
le reconnaître, d'autant plus que le député de Mégantic coordonne les efforts
du comité interministériel qui a été créé par notre gouvernement justement pour qu'on ait une action véritablement
coordonnée par rapport à l'ensemble du dossier de Mégantic. Alors, il y a plusieurs différents ministères. J'ai
l'honneur de participer à ce ministère... à ce comité-là, pardon, avec notamment le ministre des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire. Je ne vous ferai pas toute la
liste, là.
Il y a plusieurs
différents ministres et plusieurs différents ministères qui sont impliqués. Ça
prend un effort énorme de la part de notre
gouvernement puis ça montre à quel point notre gouvernement prend très au
sérieux la question de la relance de Lac-Mégantic. Il ne faut pas
oublier non plus la rivière Chaudière parce que les impacts aussi de cet
incident-là sont, malheureusement, allés encore plus loin que la région
immédiate, là, de Lac-Mégantic.
Alors,
ceci dit, pour ce qui est de la question du député, alors, il faut aussi
souligner le travail énorme... Il y a énormément de différents ministères qui sont impliqués,
mais je saisis l'occasion pour reconnaître le travail des employés du ministère de l'Environnement qui, encore une fois, depuis le 6 juillet
dernier, ont fait un travail énorme et d'arrache-pied. Il y a
même des fonctionnaires qui ont déménagé dans la région pour être capables de
suivre le dossier de plus près et de faire
le travail qu'il faut, parce que c'est un travail qui est quotidien, pour lequel
on peut difficilement prendre congé. Et moi, je l'ai vu de mes yeux. Je suis allé à Lac-Mégantic, je suis allé
en Beauce également pour suivre les différents travaux de décontamination de la rivière Chaudière, et le
travail qui a été fait par l'équipe du ministère
de l'Environnement et qui
continue d'être fait par l'équipe du ministère de l'Environnement est colossal.
Alors,
voici, en termes de mise à jour, ce qui a été fait. Alors, premièrement, la mise en place des mesures pour confiner les hydrocarbures sur le site du déversement, alors
24 tranchées de récupération des hydrocarbures, 32 puits de pompage en continu. Au niveau de la
caractérisation environnementale exhaustive, on parle de 320 tranchées d'exploration, 116 forages,
82 puits d'observation. Il y a eu la caractérisation des 39 bâtiments
résidentiels, commerciaux et institutionnels non incendiés dans la zone
sinistrée. Il y a eu le pompage et la décontamination de plus de
72 millions de litres d'eau contaminée
en provenance du site — 72 millions
de litres; la décontamination et le recyclage des wagons impliqués dans
l'accident; la décontamination des bâtiments et matériaux endommagés ou
détruits et acheminement vers les centres autorisés;
décontamination de la rive du lac Mégantic et de la marina; installation d'un
égout de déviation des eaux de pluie
en amont du site et collaboration avec la ville pour la décontamination et la
reconstruction des réseaux d'égout du secteur;
l'excavation des sols sous l'emprise de la voie ferrée pour la reconstruction
des conduites municipales et de la nouvelle
rue Papineau; construction de trois plateformes d'entreposage temporaire des
sols contaminés, d'une capacité de 75 000 mètres cubes; mise en fonction d'un
nouveau système de traitement des eaux huileuses pour la période hivernale
et de dégel; transport de près de
60 000 mètres cubes de sols contaminés aux sites des plateformes;
installation et rodage de trois technologies de traitement des sols
contaminés.
Comme vous pouvez le
voir, il y a énormément de travail qui a déjà été accompli. Malheureusement, il
reste encore beaucoup de travail à faire,
mais le travail se poursuit. En date du 30 avril 2014, le ministère avait
dépensé 57 586 208,82 $
en lien avec l'accident ferroviaire du 6 juillet dernier. Ce montant
inclut à la fois les salaires des employés du ministère qui ont travaillé sur le dossier, les frais de déplacement
de ceux-ci et les contrats octroyés pour des services techniques et professionnels autant pendant les
interventions d'Urgence-Environnement dès les premières heures suivant
le déraillement que, par la suite, pour l'exécution de l'ordonnance à la place
des personnes visées.
Pour la rivière
Chaudière maintenant, les actions proposées par le comité expert pour 2014‑2015
afin de poursuivre le travail entamé et de
répondre aux objectifs suivants : alors, il y a la mise à jour du portrait
de la contamination des sédiments par
les hydrocarbures pétroliers, il y a documenter la toxicité des sédiments de la
rivière, déterminer les tronçons de
la rivière où le niveau de contamination des sédiments pose un risque pour
l'écosystème, cerner les enjeux environnementaux
des différentes méthodes de nettoyage des sédiments et élaborer un plan
d'intervention et assurer un suivi
environnemental de la rivière. Un suivi environnemental de la rivière Chaudière
sera exercé aussi longtemps que nécessaire.
Ce suivi permettra, le cas échéant, de réagir rapidement et de poser les
actions qui s'imposent. Encore là, au niveau
de la rivière, M. le Président, on parle de plusieurs années de travail, on ne
peut pas voir la rivière comme un tout. Dépendant du niveau de contamination, du type de contamination,
dépendant des secteurs de la rivière, il faut s'assurer qu'on utilise la
bonne méthode de décontamination aux bons endroits.
Actions
qui ont été ou seront réalisées. Alors, il y a un suivi de la qualité de l'eau
de la rivière qui a été réalisé en période
de crue printanière afin de documenter l'impact de la crue sur la remise en
suspension des hydrocarbures. Il y a une
caractérisation printanière de 12 plaines inondables, six en amont et six en
aval du barrage Sartigan, qui a été réalisée afin de documenter la possible contamination de ces terres lors des
crues. Il y a une caractérisation hâtive des sédiments, après la crue printanière, dans quelques secteurs
problématiques, en 2013, qui a été réalisée afin de vérifier rapidement
si les niveaux élevés de contamination constatés en 2013 y sont toujours
présents, et ce, en vue de déterminer si des travaux de nettoyage doivent être
réalisés à ces endroits en 2014. À cet effet, le plan recommande l'élaboration
d'un plan d'intervention pour diminuer prioritairement le niveau de
contamination des sédiments dans les zones fortement contaminées si la
caractérisation hâtive démontre une contamination encore importante en 2014.
À l'été 2014, une
caractérisation d'envergure des sédiments sera réalisée. Celle-ci couvrira les
prises d'eau potable, les sédiments dans le
lac Mégantic et ceux de la rivière Chaudière entre le barrage du lac Mégantic
et la ville de Saint-Joseph. Cette caractérisation vise notamment à
identifier la ou les méthodes d'intervention à appliquer, lorsque requises,
dans un secteur donné de la rivière Chaudière.
Dès
les premiers jours, le ministère s'est assuré que des mesures soient mises en
place pour contenir et récupérer le
pétrole déversé à Lac-Mégantic et assurer l'étanchéité du site de Lac-Mégantic,
notamment le déploiement de nombreuses estacades dans le lac Mégantic et
la rivière Chaudière; la mise en place de bouchons dans les réseaux d'égout
afin de contenir le pétrole sur le site;
déviation et emmagasinement temporaire — on parle de quelques semaines dans ce
cas-ci — de
pétrole vers l'usine de traitement des eaux usées de Lac-Mégantic afin de
contenir le pétrole et éviter le déversement
dans la rivière Chaudière; forage et creusage de puits et de tranchées de
récupération du pétrole; réalisation de
travaux de caractérisation afin d'identifier l'ensemble des points de rejet à
la rivière Chaudière; le déploiement d'équipes de camions de pompage afin de récupérer le pétrole; la mise en service
d'usines mobiles de traitement des eaux huileuses; l'établissement
d'objectifs de rejet rigoureux des eaux traitées; la mise en place d'un suivi
toxicologique des eaux rejetées dans la
rivière Chaudière; le contrôle et la réduction des débits de la rivière
Chaudière au barrage de Mégantic; la construction
d'un bassin d'urgence de plusieurs milliers de litres afin de contenir les eaux
huileuses en période de pluie abondante
et de dégel; la mise en place d'un système de traitement des eaux huileuses en
période... pardon, oui, en période hivernale
et de dégel; le déploiement d'un réseau d'interception des eaux huileuses du
site et des stations de pompage afin de capter toutes les eaux de
Lac-Mégantic et les acheminer vers un système de traitement.
À
ce jour, M. le Président, c'est plus de 70 millions de litres d'eau
huileuse qui ont été pompés et décontaminés. Alors, les experts du ministère le confirment, le site de Lac-Mégantic
est étanche. Je pourrais continuer, M. le Président, mais je préfère
m'arrêter ici, voir s'il y a des suivis à la question.
Le
Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que, M. le député de Mégantic, vous voulez
continuer sur cette période de questionnements?
Une voix : On a terminé notre
temps?
Le Président (M. Reid) : Non,
il reste quatre minutes.
Une voix : Il reste combien?
Une voix : Quatre minutes.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre, vous voulez continuer?
• (10 h 20) •
M.
Heurtel : Si je peux poursuivre, M. le Président, je veux juste
m'assurer... vu la longueur de la question et de la réponse.
Au niveau
aussi de la présence sur le terrain, je veux prendre aussi l'occasion de
reconnaître aussi le travail du précédent
gouvernement, nous poursuivons le travail qui a été entamé. Je crois que c'est
important de dire que le précédent gouvernement a fait un travail
remarquable dans des circonstances très difficiles. Et il faut aussi
reconnaître que l'ensemble des Québécois et
Québécoises, peu importe l'affiliation politique, peut être fier de la façon
dont nous avons tous et toutes réagi
à cette catastrophe. Et, depuis notre arrivée aux affaires le 23 avril,
nous en avons fait une priorité au ministère,
comme je l'ai dit, de poursuivre le travail, mais aussi moi-même, comme
ministre... Le travail qui doit être fait non seulement à Lac-Mégantic,
mais le long de la rivière Chaudière demeure et reste une priorité.
Et donc ce
qu'on a fait quand même depuis, c'est de s'assurer qu'on demeure présents sur
le terrain. Alors, il y a eu quelques
activités qu'on a faites. Notamment, le 12 mai, au parc Place du Château, à Sainte-Marie, on s'est déplacés,
et on a fait un état de situation des
travaux de décontamination de la rivière Chaudière, et on a fait une
conférence. D'abord, on a fait une
présentation au niveau technique. Les fonctionnaires du ministère étaient
présents, et on a vraiment démontré tout
le travail qui avait été fait et le travail qui restait à faire d'un point de
vue technique avec les élus locaux, notamment, bon, le député de Mégantic.
Le député de Beauce-Nord était également présent. Il y a eu le maire de
Sainte-Marie, la mairesse de Lac-Mégantic,
le maire de Saint-Georges et aussi des représentants du maire de Lévis qui
étaient présents pour cette présentation technique qui a été suivie
d'une conférence de presse. Et je dois dire, M. le Président, que cette
activité-là a reçu l'aval et des expressions de satisfaction de la part de tous
les élus présents, qui démontre encore une
fois que notre gouvernement non seulement voit ce travail-là comme une
priorité, mais est présent également sur le terrain.
Nous avons profité de cette occasion pour
présenter le rapport du comité d'experts sur la contamination résiduelle de la rivière Chaudière par les
hydrocarbures pétroliers, qui justement faisait la liste de quelques
engagements que nous prenons pour la
suite des travaux, alors notamment mettre à jour le portrait de la
contamination des sédiments par les
hydrocarbures pétroliers, documenter la toxicité des sédiments de la rivière,
déterminer les tronçons de la rivière où
le niveau de contamination des sédiments pose un risque pour l'écosystème,
cerner les enjeux environnementaux des différentes
méthodes de nettoyage des sédiments et élaborer un plan d'intervention, puis
assurer un suivi environnemental de la rivière.
Je
terminerai, M. le Président... également
que nous avons été présents à
Lac-Mégantic le 28 mai dernier pour une séance d'information avec les
citoyens. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant passer à six blocs
de 17 minutes pour terminer l'avant-midi, et je passe la parole au
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Merci, M. le Président. Alors, je souhaite bonne journée à tous et
toutes qui sont ici, autour de la
table. Je voudrais revenir, M. le
Président, sur le projet d'oléoduc de TransCanada Énergie. On en a discuté hier
avec le ministre. Je voudrais poursuivre un petit peu plus la réflexion.
D'abord, on sait que le projet d'oléoduc de
TransCanada, à ce que je comprends, le ministre pourra me le confirmer dans sa réponse, sera inclus dans
l'étude environnementale stratégique globale sur les hydrocarbures dont le
rapport final est prévu pour l'automne 2015. Par ailleurs, dans un deuxième
temps, le ministre nous a confirmé hier qu'il
y aura un bureau d'audiences publiques sur l'ensemble du projet du pipeline qui
couvre à peu près 700 kilomètres, là,
au Québec, là, de la frontière canadienne jusqu'à la... la frontière, oui,
canadienne, de l'Ontario, jusqu'à la frontière du... encore du Canada,
mais du côté du Nouveau-Brunswick, incluant évidemment le terminal de Cacouna.
J'aimerais
qu'il me confirme également que cette procédure d'audiences publiques du BAPE
est bel et bien sous l'égide de
l'article 2, paragraphe j, du Règlement sur l'évaluation et l'examen des
impacts sur l'environnement. Et j'aimerais qu'il nous dise de façon un peu plus précise... Hier, il est resté dans
le vague à cet égard. J'aimerais qu'il précise l'échéancier de ce Bureau d'audiences publiques. Je comprends
que le Bureau d'audiences publiques, M. le Président, est une entité indépendante, mais quand même, à partir du moment
où le mandat est donné par le ministre, on doit avoir une idée de l'échéancier avec lequel va travailler le BAPE, parce que
j'aimerais aussi que le ministre nous dise à quel moment il prévoit plaider la
position du Québec devant l'Office national de l'énergie qui a à prendre une
décision sur ce projet d'oléoduc.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M.
Heurtel : M. le Président, on va vérifier au niveau de l'article 2j, là, mais pour les autres questions
on revient, je crois, presque mot
pour mot, aux questions qui ont été posées hier. Je serais tenté de réviser, de
revoir ces réponses-là puis de référer le député à ces réponses-là.
Ce
que je dois dire, c'est que, pour ce qui est de l'échéancier, si le député est
familier avec la procédure d'évaluation et d'examen des impacts environnementaux, les délais sont, surtout au
début, largement influencés par la recevabilité de l'étude d'impact, et on est à l'intérieur de ce processus-là
présentement. Alors, il est très difficile pour moi de préciser un délai spécifique puis le point de départ parce qu'après la recevabilité de l'étude
d'impact, là, il y a des délais fixes qui sont prévus par la législation, et donc ce sont ces délais-là qui vont
s'appliquer. Cela dit, tant et aussi longtemps qu'on n'a pas passé à
travers le processus de recevabilité de l'étude d'impact, on ne peut pas avec
précision déterminer un échéancier, là,
exact. Puis, encore une fois, les échéanciers, après cette étape-là,
normalement, sont clairement définis.
Alors, à ce stade-ci,
je ne peux pas aller plus loin en termes d'échéancier, d'autant plus qu'après
ça — puis
le député semble le reconnaître, M. le
Président — le BAPE
est maître de ses procédures. Et donc ce n'est pas le ministre qui va ensuite dire : Bon, bien il y a tel
délai, tel échéancier. Ce n'est pas le ministre qui va imposer au BAPE des
délais dans ce contexte-là, c'est le BAPE qui va être maître de sa
procédure.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Mais le ministre peut-il nous dire qu'en est-il de
l'étude d'impact, parce que je comprends que c'est le point de départ de
l'affaire, là. Mais, si on n'a pas l'étude d'impact... plus on attend l'étude
d'impact, plus on repousse les délais.
Alors, ça serait important qu'on ait rapidement l'étude d'impact. Alors, est-ce
qu'il va pousser dans ce sens-là, M. le Président, pour avoir l'étude
d'impact?
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Heurtel :
Oui, M. le Président.
M. Gaudreault :
Mais encore?
M. Heurtel :
Mais encore? C'est qu'on l'attend pour le mois d'août.
M. Gaudreault :
Pour le?
M. Heurtel :
Mois d'août.
M. Gaudreault :
Pour le mois d'août?
M. Heurtel : Oui.
M. Gaudreault :
Ça veut dire que, dès que vous allez avoir l'étude d'impact, vous allez
mandater le BAPE?
M. Heurtel :
...ça dépend. Encore une fois, il faut que l'étude d'impact soit recevable. Si
on a des questions supplémentaires, s'il y a
des imprécisions, s'il y a des questions, il faut l'approfondir. D'abord, il
faut recevoir l'étude d'impact, et
puis après ça il y a une période de 45 jours au niveau de l'information, puis
ça, c'est des délais de rigueur, mais...
M. Gaudreault :
Et l'étude d'impact va porter sur l'ensemble du projet.
M.
Heurtel : Bien, l'étude, oui, on en a parlé hier. On a parlé qu'il y
avait l'étude d'impact concernant l'ensemble du projet et l'étude d'impact
spécifique sur le port. Alors, ces deux études-là vont faire l'objet de ce qui
va être transmis au ministère.
Encore une fois, je
le rappelle, M. le Président, c'est important de le rappeler, tout cela est en
vertu d'une entente qui a été conclue entre
le promoteur et le précédent gouvernement. Alors, je rappelle encore une fois
au député de Jonquière que toutes ces
questions-là par rapport au délai et l'empressement d'aller de l'avant, tout ça
a été cadré déjà dans une entente qui a été conclue entre le promoteur
et le précédent gouvernement. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Je voudrais que le ministre nous parle de ce
qu'il sait des échéanciers du côté de l'Office national de l'énergie, et des auditions de l'Office national de
l'énergie, et de son délai, quand il rendra sa décision. On parle d'un
délai d'une quinzaine de mois, on parle de l'automne 2015.
Est-ce que le ministre peut nous préciser un peu
plus les délais de l'Office national de l'énergie?
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Heurtel :
J'ai la même information que le député au niveau des délais de l'ONE.
M.
Gaudreault : O.K.
Bien, écoutez, je sais qu'on en a parlé hier, vous allez me
dire ça, là, mais je veux m'assurer que
le ministre est bien conscient qu'on a des enjeux très importants.
Ce que je comprends du ministre, c'est qu'il souhaite que le BAPE procède à son travail, à ses
audiences, qu'il y ait aussi l'évaluation environnementale stratégique pour se positionner sur l'ensemble
de l'oeuvre, de l'oléoduc. Est-ce que c'est cela?
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Juste pour être bien clair, nous... Je vais essayer de suivre le député. Nous,
ce qu'on veut, là... Premièrement, c'est que le projet TransCanada soulève énormément
de questions, notamment, d'acceptabilité sociale, au niveau
de la protection de l'environnement. D'un point
de vue, également,
économique aussi, est-ce que les retombées vont être celles qui sont
prévues? Il faut regarder le projet dans son ensemble.
Alors,
c'est pour ça qu'on veut aller de l'avant avec un BAPE. On trouve ça fondamental. Alors, on n'a jamais remis
en question l'idée qu'il doive y avoir un BAPE sur le projet
TransCanada. Et le processus est entamé, et on va faire tout ce qu'on peut faire pour s'assurer... et on
est très conscients justement de l'échéance puis du mur qui est... les
auditions que sont les auditions de
l'ONE. On est tout à fait conscients de ça, qu'on a cette espèce d'échéance
là, et c'est pour ça qu'on veut aller
le plus rapidement possible et s'assurer qu'on ait le maximum d'informations et le maximum de réponses à nos questions d'ici ce processus-là, qu'on comprend... Là, on
m'a donné d'autres informations. On prévoit des audiences publiques qui
débuteraient au mois de mai 2015, mais on... de l'ONE, pardon, et qui devraient...
M. Gaudreault :
Qui débuteraient?
M. Heurtel :
Mai 2015 pour l'ONE, pour les audiences publiques de l'ONE. Mais ça, ça va se
poursuivre, ce n'est pas juste au mois de mai, là. On prévoit notamment que ça
va se poursuivre jusqu'à l'automne même 2015.
Alors, on va
justement faire en sorte... et on est tout à fait conscients qu'on a besoin
d'avoir le maximum d'informations, et qu'on
veut aussi que le BAPE puisse faire son travail sur le projet, et qu'on ait
l'information à temps pour informer
la position du gouvernement du Québec lors des audiences de l'ONE. Alors, ça,
c'est clair qu'on a le même objectif
là-dessus. On doit comprendre aussi que, de notre interprétation, il est aussi
de l'intérêt du promoteur d'aller vite, parce qu'on va soupçonner que le promoteur veut que le projet se réalise.
Et donc le promoteur s'est soumis lui-même volontairement à la procédure québécoise d'examen, d'évaluation des
impacts, et conséquemment on va faire ce travail-là aussi. Puis les
études d'impact que fait présentement le promoteur vont servir non seulement
pour le projet, la phase québécoise, mais l'ensemble du projet. Il doit faire
le travail de toute façon pour se rendre à l'ONE.
Là,
pour la deuxième partie de la question, je crois, aussi, c'est que ce
travail-là qui va être fait par le BAPE, bien c'est un travail aussi qui va nécessairement, aussi, informer
l'évaluation environnementale stratégique globale. Alors, on va
certainement, au niveau de l'EES globale, en tenir compte.
M.
Gaudreault : ...M. le Président, l'évaluation environnementale
stratégique, le ministre nous dit... son objectif, c'est d'avoir un rapport final à l'automne 2015,
mais je comprends que, si la décision de l'ONE est aussi à l'automne 2015,
il devra ne pas attendre... il ne pourra pas
attendre, c'est-à-dire, le rapport final de l'évaluation environnementale
stratégique pour que le gouvernement du Québec aille plaider, si on veut, la
position du Québec à l'ONE parce qu'il risque d'y avoir un conflit
d'horaire.
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Je crois comprendre la question du député.
Il faut quand même
distinguer les processus. Quand on parle de l'évaluation environnementale
stratégique globale, cet exercice-là, c'est
pour nous permettre de nous donner une vision d'ensemble sur la filière des
hydrocarbures et alimenter notre réflexion pour un éventuel régime
législatif d'encadrement de l'ensemble de l'exploitation des hydrocarbures au Québec. Alors, on va se servir...
puis ça, je ne veux pas refaire la nomenclature, là, mais il y a énormément
de travail fait, beaucoup d'études, beaucoup de rapports dans plusieurs
domaines et d'autres rapports à faire. Il y a notamment le BAPE sur le gaz de
schiste qui doit terminer en novembre. Ça, c'est un autre exemple de travail à
être complété, qui va alimenter l'EES
globale. Mais le travail que le BAPE va faire sur TransCanada, au fur et à
mesure qu'il va se faire, ça
va alimenter l'EES globale.
Alors, ça, il faut distinguer ça du
travail du BAPE spécifique sur le projet TransCanada, qui va servir notamment... Je dis «notamment» parce qu'il a plusieurs fonctions, ce BAPE là, mais
il va servir notamment à informer la position du gouvernement du Québec
par rapport aux audiences sur le projet spécifique devant l'ONE.
M.
Gaudreault : Est-ce que le ministre souhaite que le BAPE, ou
l'évaluation environnementale stratégique, ou les deux évaluent l'impact du projet de TransCanada sur les gaz à effet
de serre? Parce que moi, je ne suis pas convaincu que l'ONE va en tenir
compte.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Heurtel : Je partage...
c'est un moment historique depuis hier... mais je partage le point de vue du
député de Jonquière là-dessus par
rapport à l'ONE. Alors, la réponse, c'est : Au niveau de l'EES globale, il
y a spécifiquement, dans le mandat,
la considération de l'impact sur l'émission de GES de la filière dans son ensemble,
donc des différents projets. Alors,
c'est une préoccupation qui est intégrée. Et ça, je dirais, je trouve... en
tout cas, je suis assez content de voir ça, on a intégré, dans
l'ensemble de notre plan d'action, la considération de l'impact du développement
de la filière des hydrocarbures sur l'émission de gaz à effet de serre et donc
sur les changements climatiques.
M. Gaudreault :
Donc, il y a deux procédures, au fond : il y a la procédure du Québec,
dont on parle depuis tout à l'heure, le BAPE,
l'étude environnementale stratégique, le règlement sur l'évaluation et l'examen
des impacts de l'environnement, mais il y a la procédure fédérale de
l'Office national de l'énergie.
Au final, qui prend
la décision?
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre, en quelques secondes.
M.
Heurtel : En quelques secondes, au final, je vais vous dire qu'il va y
avoir une décision de l'Office national de l'énergie, il va y avoir une position du gouvernement du Québec, et,
à ce moment-là, je vous dirais qu'après ça, s'il y a divergence, il va y avoir un travail qui va devoir être fait parce
qu'encore une fois on va s'efforcer à défendre les intérêts du Québec. Puis je vous référerais
notamment au projet Northern Gateway où il y a eu une décision du gouvernement
fédéral, mais, comme vous pouvez le voir,
dans Northern Gateway, le dossier semble loin d'être terminé. Alors, comme
dans Northern Gateway on voit qu'il y a
encore des problèmes d'acceptabilité sociale, il y a des provinces, notamment
une province qui a un sérieux problème avec
le projet... il y a des problèmes majeurs au niveau autochtone également
dans ce projet-là, et, malgré le fait qu'il
y a eu une décision fédérale, le dossier ne semble pas être clos. Alors, ce que
je peux vous dire, c'est que, même si
on est dans une situation totalement hypothétique, le fait qu'il y aurait une
décision de l'Office national de l'énergie ne clora pas le dossier, à
moins que nous soyons totalement en accord.
Le Président (M.
Reid) : M. le député, il reste encore une minute.
M. Gaudreault :
Il me reste encore une minute. Ah mon Dieu!
Le Président (M.
Reid) : Oui, oui. Je me suis trompé d'une minute.
M.
Gaudreault : O.K. Je comprends la position du ministre. Je
trouve qu'on a évolué depuis hier. Je pense que la nuit a porté conseil au ministre. Maintenant, je voudrais savoir si
le ministre a l'intention déjà, bien, en tout cas, de... un, il nous l'a dit tantôt, mais je voudrais qu'il
nous le redise, là, de pousser la machine pour avoir, le plus rapidement
possible, les études d'impact, mandater le
BAPE. Et, deuxièmement, est-ce qu'il a des avis juridiques ou des études, des
analyses juridiques sur ce risque de divergence entre la compétence fédérale et
la compétence du Québec en matière d'environnement sur un projet quand même
d'envergure?
Le Président (M.
Reid) : Là, c'est vrai, M. le ministre, qu'il reste à peine
quelques secondes.
M. Heurtel :
Il reste à peine quelques secondes?
Le Président (M.
Reid) : ...
M. Heurtel :
Bien, je référerais le député de Jonquière au député de Marie-Victorin sur la
question des avis juridiques. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Je passe
maintenant, pour un bloc gouvernemental de 17 minutes également, la
parole au député de Dubuc.
• (10 h 40) •
M. Simard :
Merci, M. le Président. M. le Président, en avril 2011, notre gouvernement
dévoilait son Plan d'action 2011‑2020 sur
les véhicules électriques. Voulant faire du Québec une société à l'avant-garde
de la mobilité durable en Amérique du
Nord grâce à l'utilisation de l'hydroélectricité, ce plan d'action sur les
véhicules électriques constituait un
élément clé de nos efforts visant à changer nos habitudes en matière de
transport, l'objectif ultime étant de créer une chaîne de déplacements
en transport individuel et collectif alimentés à l'électricité.
Au
total, le gouvernement du Québec annonçait son intention de consacrer
250 millions de dollars au déploiement et à l'utilisation des véhicules électriques et au développement de la
filière industrielle dans les prochaines années. Ce plan intégré prévoyait des initiatives pour
encourager les Québécois à se trouver... pardon, à se tourner vers les
véhicules électriques, accélérer
l'arrivée de ces véhicules notamment par le développement d'infrastructures de
recharge, appuyer les sociétés de
transport pour qu'elles optent pour l'électricité comme source d'énergie,
appuyer la fabrication de produits et
de composantes de véhicules électriques afin que le Québec devienne un acteur
de classe mondiale de cette nouvelle industrie.
Pour atteindre ces
objectifs, le premier plan d'action incluait 20 nouvelles mesures additionnées
aux huit déjà existantes. Ma question, M. le
Président, pour M. le ministre : Que compte faire le gouvernement en ce
qui concerne la filière électrique? M. le ministre.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député de Dubuc. M. le
ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Lors de son discours inaugural, le premier ministre a
eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet et
soulignant que le développement durable encourage l'excellence et qu'il est
source d'innovation. Cette vision que
je partage est qu'il ne faut pas voir le développement durable comme un frein
au développement, mais comme le catalyseur d'une meilleure croissance.
En
ce sens, notre gouvernement a clairement indiqué vouloir maintenir le projet
d'électrification des transports lancé
en 2011 par le précédent gouvernement libéral et poursuivi par le gouvernement
du Parti québécois. C'est grâce au plan d'action sur les véhicules
électriques 2011‑2020 de notre formation politique, plan d'action reconnu comme
ayant des incitatifs parmi les plus
audacieux en Amérique du Nord, que le Québec s'est lancé dans cette filière.
Notre plan d'action sur les véhicules électriques marque un point de départ
vers un changement important dans les habitudes de déplacement des Québécoises
et des Québécois. Grâce à nos politiques, le Québec respectera ses objectifs
fixés sous Kyoto, et notre leadership en
développement durable s'appliquera aussi au secteur des transports qui comptait
pour 42,5 % des émissions de GES
en 2010. Les consommateurs aussi y ont trouvé leur compte grâce au rabais à
l'achat d'un véhicule électrique, en vigueur depuis le
1er janvier 2012. Ce rabais peut aller jusqu'à 8 000 $ pour
un véhicule entièrement électrique. Au total, c'est 253 consommateurs qui ont
bénéficié du rabais à l'achat dans le premier trimestre de 2012.
L'inauguration du
circuit électrique en mars 2012 constitue une initiative majeure dans le
déploiement de l'infrastructure de recharge
nécessaire pour soutenir l'arrivée des véhicules électriques rechargeables au
Québec. En date du
19 juillet 2013, le réseau compte maintenant près de 200 bornes de
recharge, ce qui en fait le premier circuit de recharge public au
Canada. Depuis son inauguration, 42 partenaires privés et institutionnels se
sont joints au circuit électrique. Hydro-Québec
et ses principaux partenaires, l'AMT, RONA, Metro et Les Rôtisseries St-Hubert,
visent l'expansion du circuit afin
qu'il couvre et desserve un plus grand nombre de régions du Québec. «Je vous
dirais que nous sommes dans le top 3
mondial derrière le Japon et les Américains», comme était cité l'ancien
ministre de l'Environnement, M. Daniel Breton, en entrevue au Journal
de Montréal le 16 juin 2014.
Nous devons rappeler
à l'opposition que ce sont les politiques et la vision de notre gouvernement
qui ont contribué au succès du développement
de cette filière. D'ailleurs, les ventes de voitures électriques sont en
croissance au Québec. À l'heure actuelle,
il s'en vend, en moyenne, entre trois et quatre chaque jour, dans la province.
À ce rythme, la barre des 3 000
véhicules en circulation sera dépassée, si ce n'est déjà fait. En date du 31
mars 2014, 2 835 Québécoises et
Québécois possédaient une voiture électrique. Puisque le secteur des transports
compte maintenant pour 42,5 % des gaz
à effet de serre émis au Québec, l'électrification des transports et les
véhicules électriques offrent un potentiel important pour améliorer
encore davantage le bilan environnemental du Québec et consolider sa position
en tant que leader du développement durable au Canada et en Amérique du Nord.
Le
plan d'action sur les véhicules électriques 2011-2020 s'appuyait sur quatre
grands axes : informer les Québécois et les encourager à se tourner vers les véhicules électriques et
hybrides; préparer le développement des véhicules électriques notamment sur le plan de l'infrastructure de
recharge; voir à ce que l'électricité soit de plus en plus utilisée comme
source d'énergie en matière de
transport collectif en soutenant les sociétés de transport et autres
organisations actives en transport collectif;
appuyer la filière industrielle des véhicules électriques afin qu'elle
développe et fabrique des produits innovants lui permettant de se
démarquer à l'échelle mondiale. Grâce à notre vision d'avenir, le développement
de la filière industrielle a eu un excellent
départ. Suite à l'annonce du plan d'action, nous avons annoncé une multitude
d'aides financières concrètes qui ont
accru le développement de la filière : 16 millions de dollars à la
compagnie Bathium, de Boucherville, le
25 mars 2011; 7,4 millions de dollars à Phostech Lithium pour
l'implantation de son usine à Candiac, sur la Rive-Sud de Montréal, le 8 avril 2011. Dans le cadre de la
Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation de 2010, nous avons
annoncé le lancement du projet mobilisateur
de l'autobus électrique, un projet de 73 millions de dollars dont le
gouvernement a contribué à la hauteur de 30 millions de dollars le
7 mars 2012.
En ce qui concerne
notre vision future, tel que le premier ministre l'a annoncé, nous allons
poursuivre notre objectif visant à faire du
Québec un leader mondial dans ce secteur d'avenir, la mise en oeuvre de la
Stratégie d'électrification des
transports 2013-2017 faisant suite au plan d'action sur les véhicules
électriques 2011-2020. Dotée d'un budget de 516,1 millions de dollars pour les quatre années financières,
2013-2017, la stratégie s'articule autour de quatre axes : faire rapidement une plus grande place au transport
électrique, tirer parti du savoir-faire électrique du Québec, bâtir l'avenir
autour d'une filière industrielle forte et
performante et faire de l'État québécois un modèle à suivre. Le ministère
collabore à la mise en oeuvre de
cette stratégie qui est sous la responsabilité du ministère des Transports du
Québec. La stratégie s'appuie sur la
force du Québec en tant que grand producteur d'hydroélectricité, une source
d'énergie propre et renouvelable, ainsi
que sur les particularités du vaste territoire québécois où 43 % des
émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur des transports. Près de 96 % de l'électricité québécoise
est d'origine hydroélectrique. Ainsi, le Québec dispose d'énergie propre et renouvelable et d'un réseau
robuste et fiable pouvant alimenter 1 million de véhicules électriques dès
maintenant. En 2010, le secteur du transport
était à l'origine de 43 % des émissions de gaz à effet de serre du Québec.
L'utilisation des véhicules électriques de promenade coûte, en moyenne, sept
fois moins cher que celle d'un véhicule à combustion.
Au
final, le Québec possède tous les atouts nécessaires pour devenir un chef de
file en matière d'électrification des transports, et le ministère
participera activement à faire en sorte que cet objectif devienne réalité.
Je
peux également ajouter, M. le Président, qu'une autre municipalité se joint au
circuit. Alors, j'apprends que la municipalité
de Sainte-Marcelline-de-Kildare vient de se joindre au circuit électrique
depuis hier. Merci, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Je reconnais maintenant le député de Dubuc. Oui, vous
avez un complément?
M. Simard : ...M.
le Président, supplémentaire au ministre. Peut-être qu'étant donné que ça ne fait
pas tellement longtemps que M. le
ministre est en poste, mais peut-être qu'il pourrait avoir la réponse des gens
qui l'entourent. On dit ici que, bon,
il y a eu 30 millions d'investis par le gouvernement dans le transport
électrique dans les dernières années. Je
sais qu'il y a eu beaucoup de projets pilotes, parce qu'on sait pertinemment
que ça prend nécessairement des véhicules pas tellement lourds, ça prend
aussi une technologie au niveau des batteries. On a indiqué qu'il y avait eu
beaucoup d'investissements au niveau des batteries.
Est-ce que le
ministre a une information — je
sais que c'est un détail, là, mais ça pourrait peut-être intéresser les gens qui nous écoutent — à l'effet que ces projets-là avancent rondement,
M. le Président? C'est une question qui peut-être pourrait informer la population qui aurait le goût de
s'acheter des véhicules électriques ou encore un autobus électrique
peut-être, je ne sais pas.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député de Dubuc. M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Ce qu'on peut faire, c'est s'engager à revenir auprès
du député avec des éléments de suivi, là, sur chacun des projets. On pourrait
déposer ça auprès de la présidence, au secrétariat.
Le Président (M.
Reid) : La secrétaire pourrait le faire parvenir à tous les
membres de la commission.
M.
Heurtel : C'est ça. Alors, on va s'engager à déposer des éléments de
suivi sur ces différents projets là et on pourra justement informer
l'ensemble de la commission.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. Je reconnais maintenant le
député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président, chers collègues de l'Assemblée
nationale, membres de votre équipe, M. le ministre, qui, je pense, ont fait un
travail énorme pour pouvoir nous permettre d'avancer dans les travaux de la commission.
Vous
me permettrez, M. le ministre, de vous parler d'un sujet qui m'est très cher.
Votre ministère, le ministère du Développement durable, et de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques, c'est un ministère qui a des mandats sur le territoire et les
ressources. L'entretien avec les communautés autochtones qu'il a à faire est
d'une importance primordiale. De
nombreuses relations sont donc essentielles avec votre ministère, entre autres,
on peut penser, dans le cadre de
dossiers tels que l'encadrement administratif relié à la Convention de la Baie
James et du Nord québécois, la Convention
du Nord-Est québécois, les consultations dans le cadre de projets d'évaluation
environnementale et d'autorisation de
projets pouvant concerner les Premières Nations ou affecter le territoire
qu'ils revendiquent, la création et la mise en valeur des aires protégées, la construction et l'entretien de barrages,
la gestion intégrée des ressources en eau, les ententes de diverses natures en cours de négociation
actuellement avec les Premières Nations, par exemple les Innus et les
Attikameks.
Par ailleurs, M. le
Président, de très nombreux de projets de développement partout au Québec sont
assujettis à l'une ou l'autre des quatre
procédures d'évaluation environnementale qui sont distinctes, pour lesquelles, à des
degrés divers, les autochtones
doivent être consultés, doivent être consultés, très important,
et même participer. C'est leur voeu. Et je crois qu'ils sont actifs dès
qu'ils sont sollicités. De plus en plus, ils prennent leur place de façon très
claire. Le territoire sur lequel se déroule le projet oriente le choix de la
procédure. Trois de ces procédures sont associées au milieu nordique et au
milieu méridional. Pour les gens qui habitent en territoire nordique, ils
disent «au sud», tout simplement, parce
que le milieu nordique, on le sait,
quand on parle... puis là je vais me
permettre un petit aparté vers le
Plan Nord, 72 % du territoire québécois, c'est un territoire immense qui
regroupe quatre nations autochtones, les Innus, les Inuits, les Cris et évidemment, de ce côté-là, les Cris de la Baie James
dans le territoire Eeyou Istchee, qui ont été partie prenante, entre autres, au niveau de la signature
de la Convention de la Baie James, les Inuits qui sont dans le Nunavik,
donc le territoire qui a des particularités aussi très, très spécifiques.
Il est évident qu'il
y a des besoins d'identifier des stratégies, des façons de travailler avec ces
nations-là, puisqu'elles vivent chacune dans
un territoire qui aussi a des spécificités par rapport à l'ensemble du Nord.
Les procédures d'évaluation et d'examen
des impacts de l'environnement au Québec méridional s'appliquent sur les
territoires qui ne sont pas couverts. On a défini celles du Nord.
J'aimerais, M. le
ministre — dans
le cadre de vos fonctions, vous avez à, donc, établir des relations avec les différentes communautés — que vous nous élaboriez un peu plus en
détail chacune des façons dont vous travaillez avec ces communautés-là.
Le
Président (M. Reid) : Oui. M. le ministre, comme il reste une
minute, souhaitez-vous que nous additionnions cette minute à votre
prochain bloc pour...
M.
Heurtel : Peut-être, si ça ne s'offusque pas le député, on pourrait
revenir parce que c'est une question assez substantielle, puis je
voudrais y donner justice.
Le Président (M.
Reid) : Ça va, M. le député?
M.
Bourgeois : Oui, j'aurai, monsieur...
Le Président (M. Reid) : Oui,
d'autres questions, j'imagine.
M. Bourgeois :
Bien, à tout le moins, des petits compléments. Merci.
Le
Président (M. Reid) :
Oui. Merci. Alors, nous allons garder ce temps pour le prochain bloc. Nous
allons passer maintenant au bloc du deuxième groupe d'opposition. Alors,
je passe la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Une question
par rapport aux BPC à Pointe-Claire. Votre prédécesseur au poste de ministre de
Développement durable, de l'Environnement,
et de la Faune et des Parcs annonçait, en décembre 2013, un resserrement
de la gestion des matières contenant des BPC
au Québec. Lors de l'annonce, le ministre soutenait que le nouveau programme
d'inspection entourant les BPC permettrait, premièrement, d'assurer un meilleur
suivi de la présence des matières contenant
des BPC sur le territoire québécois; deux, de superviser leur transfert vers un
site autorisé; et, trois, de restaurer un
sentiment de sécurité mis à mal par les événements récents. Cette modification
survenait suite à l'affaire de Pointe-Claire l'été dernier, où des BPC toxiques étaient entreposés, alors que le
gouvernement du Québec était au courant de la situation et n'avait pas
cru bon d'alerter la population.
J'ai trois
questions que je vais vous poser en rafale, là. Selon votre site Internet, une
soixantaine d'inspections devait être réalisée pour avril 2014.
Ont-elles été réalisées? Et combien d'irrégularités ont-elles été constatées?
Je me demande comment vous avez pu faire
pour mener ces inspections si aucun dollar n'avait été dépensé pour ce
programme spécifiquement... zéro dollar de dépensé en formation pour ce
programme spécifiquement au 31 décembre 2014. Je voudrais savoir aussi quelles sont les dépenses
liées à ce programme pour l'année 2014‑2015. Et combien y a-t-il de sites
à inspecter au Québec et combien
d'inspections sont prévues cette année? Mais je peux les reprendre, là, graduellement.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. M. le ministre.
M. Heurtel : C'est une rafale de
plus de trois questions, ça, M. le Président, alors je vous demanderai votre
indulgence ainsi que celle du député.
On va
commencer par le nombre d'irrégularités. Alors, de septembre 2013 à avril 2014,
on répertorie 198 interventions qui ont été effectuées jusqu'à
maintenant, et le programme se poursuit en 2014‑2015.
Alors là, M.
le Président, est-ce qu'on peut juste y aller une rafale à la fois? Alors, le
prochain point, c'était... la prochaine question, c'était...
M.
Martel : ...
M. Heurtel : Alors là, on a signalé
le nombre d'irrégularités. Ensuite...
Le Président (M. Reid) : Oui,
allez-y, M. le député.
M.
Martel :
C'est-à-dire, juste pour que je comprenne bien, le chiffre que vous venez de
mentionner, est-ce que c'est le nombre
d'inspections ou d'irrégularités? Parce que je demandais les deux :
Combien d'inspections puis, dans les inspections, combien
d'irrégularités?
M.
Heurtel : Alors là, pour le chiffre de 198, on parle de 198
interventions. Là, pour le nombre d'irrégularités, je vais demander
votre indulgence.
(Consultation)
M.
Heurtel : Alors, de mars 2013... non, d'avril, pardon, d'avril 2013 à
début juin 2014, on a répertorié six irrégularités parmi les
198 inspections.
• (11 heures) •
M.
Martel : Ensuite,
quand on a fait des recherches, on s'apercevait qu'il n'y avait aucun dollar
qui avait été dépensé en formation. Moi, je me...
Une voix : ...
M.
Martel : Comment?
Une voix : ...
M.
Martel : Oui. Bon,
je vais passer tout de suite à l'autre. Je voudrais savoir, en 2014‑2015,
quelles sont les dépenses liées à ce programme.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Heurtel : Excusez-moi, M. le
Président, j'essayais de trouver les éléments de réponse sur la formation.
M.
Martel : Bien, vous
pouvez y aller.
M.
Heurtel : Alors, sur la
formation, il faut comprendre que nos inspecteurs avaient déjà
reçu des formations en BPC. Je veux dire, le phénomène des BPC ne s'est pas
révélé avec l'incident de Pointe-Claire. Alors, les inspecteurs étaient déjà formés dans ce domaine-là. Alors, il faut
bien, quand même, préciser cela. Alors, ça n'a pas nécessité de formation
additionnelle, outre évidemment les
formations, en continu, de perfectionnement. Alors là, si je pouvais, M. le
Président, demander ensuite la prochaine question...
Le Président (M. Reid) : Oui.
Allons-y.
M.
Martel : Les
dépenses qui sont prévues au programme en... Là, peut-être je peux regrouper
ça, là : Les dépenses qui sont prévues
en 2014‑2015, et combien qu'il y a de sites à inspecter au Québec, puis combien
vous prévoyez faire d'inspections cette année?
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
(Consultation)
M. Heurtel : Excusez-moi, M. le
Président. Alors, au niveau des coûts, il nous est difficile d'isoler les coûts
spécifiques des inspections parce que ça
fait partie du budget global d'inspection, ca fait partie, parce qu'on fait...
Nos inspecteurs inspectent beaucoup
plus que juste les sites de BPC. On parle, je crois, de près de
30 000 inspections, là, par année.
Alors, on ne peut pas isoler, on n'a pas l'information, là... on isole
spécifiquement le coût de ces inspections-là. Ça fait partie du budget
régulier des inspections annuelles que fait le ministère.
Au niveau de
la prochaine année, la cible, alors, on a un indicateur ciblé, dans ce
contexte-ci, M. le Président, de 137 inspections.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Martel :
Oui. Merci, M. le ministre, pour les réponses. On va aller dans un autre
volet. Dans les questions qui vous
avaient été demandées au préalable, je pense, ça vient de l'opposition
officielle, on disait que les coûts totaux engendrés et prévus pour le transfert des responsabilités du
secteur faune et parcs vers le ministère de Forêts, Faune et Parcs... vous
avez répondu que le coût était moins de
1 000 $. J'ai de la misère à comprendre ce chiffre-là. C'est comme si
c'était zéro. 1 000 $ et moins, comment vous pouvez expliquer
ça?
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Heurtel : Bien, le
1 000 $, ultimement, se résume à des frais de papeterie, M. le
Président. Parce que, le secteur Faune et
parcs, au sein du ministère, ce qu'on a fait, justement, et j'ai même participé
à certaines de ces discussions-là avec
le ministre, c'est qu'au lieu de faire des dépenses qu'on jugeait inutiles de
déménagement on a préféré laisser les équipes
en place, où elles étaient. Elles peuvent continuer à travailler. Et de toute
façon ça favorise une certaine efficacité, parce que, comme on l'a vu lors des... J'ai perdu mon fil. Excusez-moi.
Alors, ce qu'on voulait éviter, c'étaient des frais de déménagement inutiles. Et, comme on l'a
vu — c'est
ça, mon fil — lors des
questions précédentes, quand vous parliez notamment du moratoire sur la pêche à la perchaude, vous voyez comment
il y a des cas où il y a des chevauchements entre Faune et Environnement, il y a des dossiers communs, il y a des
comités. Alors, dans ce contexte-là, il y avait surtout une
préoccupation de maintenir une certaine forme d'efficacité en laissant les
équipes où elles sont.
Alors, dans
ce cas-ci, je trouve qu'on a fait preuve justement de retenue et de réserve.
Et, par souci d'efficacité financière, on a décidé de laisser les
équipes là où elles étaient. Et c'est pour ça que les frais sont si minimes.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Je comprends, mais 1 000 $, sincèrement, ça ne m'apparaît vraiment
pas gros, quand on pense juste à des
cartes d'affaires ou des inscriptions sur les portes. Mais je prends votre
réponse, là, c'est... mais je reste quand même un petit peu surpris du
1 000 $.
Peut-être la dernière question que je vais vous
poser... bien, j'en ai d'autres, mais... Au fil du temps, il y a eu beaucoup de... comment je pourrais dire ça... Dans
les bureaux régionaux, les ressources du ministère de l'Environnement ont beaucoup diminué au fil du temps. Moi, quand
je regarde... par exemple, j'étais collé sur Nicolet, là, et, sur une période
peut-être de 10 ans, 15 ans, il y a vraiment
eu beaucoup... il y avait beaucoup moins d'employés dans les bureaux régionaux.
Moi, j'aimerais ça savoir c'est quoi, la
tendance, peut-être des 10, 15 dernières années, de la proportion des employés
dans les bureaux régionaux versus le national, et c'est quoi, les projections
pour les années à venir.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, pour les postes, les
effectifs, alors, on distingue les effectifs en poste central versus les effectifs en poste région.
Alors, pour 2013‑2014, on avait 1 083 postes au central qui représentaient
55 % des effectifs versus, en 2013, 1 069 postes qui
représentaient 54 % des effectifs et, en région, en 2013‑2014, on avait 898 postes qui
représentaient, donc, 45 % des effectifs et, en 2012‑2013, 897 postes qui
représentaient 46 % des effectifs. Alors, vous pouvez voir qu'au niveau des régions il y a même eu, d'une
année à l'autre, une augmentation de postes d'un poste, alors, on est
passés de 897 à 898. Est-ce que ça répond à la question, M. le Président?
M.
Martel :
Bien, c'est-à-dire...
Le Président (M.
Reid) : Allez-y.
M.
Martel :
...à moitié. Moi, je parle peut-être les 10 dernières années et...
M. Heurtel :
...
M.
Martel : Non, non, non, mais je ne m'attends pas à ce que
vous ayez la réponse aujourd'hui. Ce que je veux dire, puis je souhaiterais que le ministre soit sensibilisé par rapport
à ça, c'est qu'il y a beaucoup de frustrations en région par rapport aux
services régionaux puis c'est comprenable. Quand on regardait l'appareil, puis
c'est ça que je faisais allusion tantôt,
voilà une dizaine d'années, il y avait beaucoup de ressources dans les
ministères régionaux, puis aujourd'hui on a beaucoup plus centralisé.
Est-ce que vous
comptez améliorer cette situation-là pour faire en sorte peut-être qu'il y ait
un peu moins d'employés au niveau du central et un peu plus en région?
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Certainement, je partage la préoccupation du député.
Cependant, c'est important de noter que, par exemple, au niveau du personnel
des inspections, ça, ce chiffre-là ne bouge, à toutes fins pratiques, pas depuis
plusieurs années. On se situe toujours autour de 200, 285 inspecteurs.
Le
service est maintenu. Et ce que nous devons nous efforcer de faire... puis je
reviens encore à... je crois, c'était lors
de notre dernier échange ou un échange précédent, en tout cas... Quand on parle
au niveau de l'efficacité des procédés, aussi, nous comptons beaucoup là-dessus, notamment à travers le travail
qu'on a déjà entamé en prévision de la Commission de la révision
permanente des programmes. Ce qu'on veut faire, que ça soit notamment par
rapport à votre question précédente sur les
délais de réponse, sur l'ensemble... je crois qu'on peut aller chercher des
gains en efficacité aussi au niveau des procédés qui va améliorer le
service en région.
Mais
on est très conscients de la situation. On doit aussi comprendre qu'on est dans
un cadre budgétaire qui a des défis importants. Mais c'est clair que
pour nous le service en région est très important, puis on entend le maintenir
et l'améliorer. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Pardon?
Le Président (M.
Reid) : M. le député... votre nom de comté.
• (11 h 10) •
M.
Martel : O.K. Par exemple, les services qu'il y a... Je vais
vous parler un petit peu de cours d'eau verbalisés, là. Moi, ce que je constatais au fil du temps, c'est
qu'il y avait... quand je discutais avec des collègues des autres régions,
il y avait des applications très, très
différentes. Nous, on réussissait à quand même bien s'entendre avec le bureau
régional chez nous, mais il y a
d'autres bureaux qui demandaient automatiquement un certificat d'environnement
pour chacune des interventions qu'il devait y avoir au niveau des cours
d'eau.
Ça
fait en sorte que, d'une région à l'autre, les applications étaient
différentes, les attentes du ministère sont très différentes, et, sincèrement, la gestion des cours d'eau au niveau du municipal, c'est vraiment compliqué. On va se chicaner; par
exemple : Est-ce que ce cours d'eau là, c'est un cours d'eau verbalisé?
C'est très compliqué.
Moi,
je souhaiterais que le ministre de
l'Environnement devienne un
partenaire des municipalités à cet effet-là. Souvent, le type de relation qu'on voit, c'est beaucoup
plus de prendre la municipalité pour une éventuelle personne qui ne respecte pas les règles que d'un partenaire. Je
vous soumets ça, M. le ministre. Je ne sais pas si c'est quelque chose que vous avez déjà discuté à vote ministère. Mais je pense
qu'il y aurait un beau défi à relever pour votre ministère pour essayer d'harmoniser tout ça parce que
c'est vraiment un problème,
la gestion des cours d'eau, pour les MRC au Québec.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Je prends bonne note du commentaire-question du député.
J'en profiterais pour
dire que, un, oui, c'est déjà sur nos planches à dessin, cette situation-là que
le député décrit. J'en profiterais
d'ailleurs pour dire que mon adjointe parlementaire, la députée de Vaudreuil,
qui est responsable de l'ensemble du
dossier, bon, de la Politique nationale de l'eau mais également des dossiers
reliés, justement, à la gestion des cours d'eau par les municipalités,
par les MRC... Je souligne d'ailleurs que la députée de Vaudreuil a une vaste
expérience dans ce domaine-là, dans le domaine municipal, elle connaît très
bien ce milieu-là et ce domaine-là pour y avoir oeuvré pendant plusieurs
années. Et donc je vais compter sur son expertise et son travail dans ce
dossier-là pour justement approfondir un partenariat que, je dois dire...
existe déjà avec les municipalités et les MRC.
Tout est perfectible, M.
le Président, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'encore une fois c'est sûr
qu'au niveau des procédés, au niveau de
l'efficacité, au niveau du traitement des demandes, au niveau aussi de
l'harmonisation, des fois, des
différents procédés... Parce que, des fois, on se retrouve avec un processus...
un procédé, pardon, municipal, un procédé MRC, un procédé du ministère
de l'Environnement. Des fois, le MAPAQ est impliqué, des fois d'autres
ministères peuvent être impliqués. Il y a certainement des améliorations à
faire au niveau de dédoublements ou de superpositions,
là, de réglementations. Et, comme je l'ai dit d'ailleurs en réponse à des
questions précédentes, le travail est
déjà entamé, la députée de Vaudreuil travaille déjà sur ces dossiers-là. Et
nous allons aussi profiter de la Commission de la révision permanente des programmes pour justement nous donner un
nouvel élan pour rendre nos procédés et nos processus plus efficaces.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : Merci. Merci, M. le député, pour son
excellente question. Le bloc est terminé. Merci pour le ministre pour sa
réponse.
Je voudrais
maintenant revenir au bloc et à la question du député d'Abitibi-Est. Peut-être
le député d'Abitibi-Est veut-il relancer sa question.
M. Bourgeois : Oui.
Le Président (M. Reid) : Oui.
M.
Bourgeois : J'aurais quelques éléments complémentaires compte tenu du
temps qui nous est alloué. Donc, pour
revenir sur la question autochtone... D'ailleurs, j'ai fait une omission, M. le
Président, j'ai omis de mentionner une nation
autochtone qui est impliquée au niveau du Plan Nord, les Naskapis de... voyons...
pardon, c'est parce que le nom est un peu long à dire, Kawawachikamach,
qui sont, eux, dans le secteur est, tout près de Schefferville.
Évidemment,
il y a un fait qui est très clair, c'est que, de façon générale, les nations
autochtones, leurs relations avec le
gouvernement, elles expriment des positions qui portent sur les objets
suivants : premièrement, le processus de consultation, les accommodements dans ce processus-là pour s'assurer
qu'elles soient consultées de façon adéquate, donc, sur le territoire; deuxièmement, les retombées
économiques issues des projets. Et là on peut parler d'une pléiade d'attentes,
que ce soit au niveau de redevances, que ce
soit au niveau de leur implication, dans le projet plus spécifiquement en cours
de réalisation, soit au niveau de la main-d'oeuvre ou au niveau de... parce que
maintenant ces communautés-là, ces nations-là
ont aussi une capacité de réalisation dans le territoire avec des entreprises.
Donc, ils veulent aussi se positionner en lien avec ces projets-là, le
suivi environnemental qui sera assuré pendant et après la réalisation du
projet.
Donc, ils ont
des attentes aussi pour être impliqués
dans le cadre de la réalisation du projet, dans son suivi et... quand
on parle de suivi, dans plusieurs projets on va parler d'ententes qui vont
s'échelonner sur des périodes de 20, 25 ans, donc, d'être présents, de
s'approprier la dynamique, et d'en faire partie, et d'être capables aussi d'en
diffuser l'information appropriée. M. le Président, aussi ils ont
des préoccupations au
niveau de la cogestion du territoire.
Ces territoires-là, ils les habitent, ils veulent être
partie prenante de ce qui se réalise dans leurs territoires.
Et, finalement,
la conservation du territoire. Quand on habite un territoire,
on veut y vivre et on veut assurer la pérennité
de notre population sur ce territoire-là. Donc, ces objets animent beaucoup
les préoccupations. Et j'aimerais savoir, M. le ministre, si vous pourriez nous présenter comment votre ministère
compte... pardon, aborde ces questions-là.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député d'Abitibi-Est. M. le ministre.
M. Heurtel : Merci, M. le Président,
puis je remercie le député pour sa question.
Puis je peux dire d'emblée que les relations
avec les Premières Nations et les Innus constituent une phase très importante
de notre action au ministère. J'ai déjà eu plusieurs rencontres avec le ministre responsable des Affaires autochtones
évidemment à ce sujet-là. J'ai même eu
l'honneur de rencontrer des dirigeants de certaines communautés autochtones
du Québec depuis le début de mon mandat et j'entends bien poursuivre ce
dialogue-là.
Alors, déjà,
on peut vous dire, M. le Président, que nous, au ministère, on prend très au
sérieux la question des relations
avec les Premières Nations et les Innus et on entend continuer le dialogue, et
intégrer les commentaires et les positions, et les voir comme des
parties prenantes dans le développement du Nord québécois.
Ensuite,
quand on parle des positions qui sont effectivement évoquées par les
autochtones dans les discussions qui prennent
place entre eux et le ministère, les actions du ministère en la matière se
sont, donc, développées pour permettre leur prise en compte. Ainsi, le
ministère a établi et systématisé ses façons de faire au regard de la
consultation des communautés autochtones sur
les projets assujettis à l'évaluation environnementale du Québec méridional. Le
processus de consultation et le rôle
des intervenants ont été précisés et diffusés au sein des équipes concernées.
Tous les projets déposés dans le
cadre de l'évaluation environnementale font maintenant l'objet d'une analyse
quant à l'obligation de consulter les
communautés autochtones. Près d'une vingtaine de consultations autochtones sont
menées en continu sur divers projets. Ce
faisant, les relations avec les représentants des communautés autochtones
impliquées dans des consultations se renforcent et se développent
progressivement.
Par ailleurs, mentionnons qu'en milieu nordique
les procédures d'évaluation environnementale applicables comprennent déjà la consultation et la participation
des nations autochtones concernées. Le ministère participe aussi, en collaboration avec le SAA, à adapter son processus
de consultation aux particularités des communautés autochtones pour mieux prendre en compte leurs réalités. Ceci peut
se traduire par des processus de consultation spécialement adaptés à une
communauté ou même par des projets pilotes.
De plus, des travaux visant la coordination interministérielle applicable
aux consultations autochtones menés dans le cadre des
évaluations environnementales sont amorcés avec différents ministères afin d'assurer la cohérence, la
continuité et la collaboration lors de diverses actions gouvernementales liées
à ces consultations.
• (11 h 20) •
Les
spécialistes en matière de consultation autochtone du ministère participent de
façon soutenue et continue aux réunions du groupe interministériel de
soutien sur la consultation autochtone dont les travaux conduisent notamment à définir, par l'élaboration de fiches de
positionnement, les positions gouvernementales au regard des jugements de la
Cour suprême du Canada en matière de
consultation autochtone. Ces mêmes spécialistes ont participé à l'élaboration
d'un document gouvernemental
d'information à l'intention des
promoteurs, concernant les relations avec les communautés autochtones
dans le cadre de projets de mise en valeur des ressources naturelles.
Rappelons
qu'au Québec il existe quatre procédures d'évaluation
environnementale distinctes pour lesquelles, à des degrés divers, les autochtones sont consultés
ou participent directement. Le territoire sur lequel se déroule le projet oriente le choix de la procédure à appliquer.
Trois de ces procédures sont associées au milieu nordique, et une, au milieu
méridional.
Les
procédures d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et le milieu social s'appliquent aux territoires couverts par la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Deux processus
d'analyse peuvent s'exercer, soit :
au nord du 50e parallèle, sur les territoires de la convention, le territoire
Kativik; l'évaluation environnementale des projets de ce territoire est régie
par le chapitre 23 de la convention et par la section III du
chapitre II de la Loi sur la qualité de
l'environnement. La vérification
de l'assujettissement et de l'analyse environnementale des projets soumis à
cette procédure est assumée par la convention de la qualité de l'environnement
Kativik, qui transmet ses décisions à l'administrateur
provincial pour la mise en application. La convention est composée de cinq
représentants du Québec et quatre représentants de l'Administration
régionale Kativik. Le sous-ministre en titre du ministère, qui agit comme administrateur provincial de la convention, émet
les directives d'études d'impact et les autorisations suite aux décisions
de ce comité nordique.
Au sud du 55e
parallèle, sur les territoires de la convention, le territoire, donc, de la
Baie James, l'évaluation environnementale
des projets de ce territoire est régie par le chapitre 22 de la convention
et par la section II du chapitre II de la Loi sur la qualité de l'environnement. La vérification de
l'assujettissement des projets est effectuée par le Comité d'évaluation, le COMEV, composé de six
représentants, dont deux du Québec, deux du Canada et deux de l'Administration
régionale crie. Le COMEV prépare aussi les
directives pour la réalisation des études d'impact des projets assujettis. Ces
projets sont soumis pour analyse et recommandations au Comité d'examen, le
COMEX, composé de trois membres québécois et
deux membres cris. Le sous-ministre en titre du ministère, qui agit comme
administrateur provincial de la convention,
émet les directives d'études d'impact et les autorisations suite aux
recommandations de ces comités nordiques. Maintenant, la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement dans la partie Nord-Est québécois, la région de Moinier, est régie par la Convention
du Nord-Est québécois. Ce territoire est celui qui est visé au deuxième alinéa de l'article 31.9 de la LQE. L'évaluation
environnementale de ces projets est régie par le Règlement sur l'évaluation
et l'examen des impacts sur l'environnement
dans une partie du Nord-Est québécois. La liste des projets assujettis
correspond à l'annexe A de la Loi sur la qualité de l'environnement, alors
que les modalités d'information et de consultation sont celles en
vigueur dans le Québec méridional.
La
procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement au Québec
méridional s'applique à tout le territoire du sud du Québec qui n'est
pas couvert par les autres procédures. Les projets, s'ils sont visés par la
liste présentée dans le Règlement sur
l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement, sont analysés en
vertu des articles 33.1 et suivants
de la section IV.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement. La consultation
des communautés autochtones est
effectuée, le cas échéant, selon un processus défini par le ministère et
harmonisé à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement.
Par
ailleurs, en matière d'évaluation environnementale, le ministère applique un
canevas de consultation spécifique aux
communautés innues — là, vous
allez la prononcer mieux que moi, M. le Président, ou certainement le député,
mais je n'essaierai même pas parce que je vais manquer de respect — d'Essipit
et de Natashquan, défini dans le cadre des négociations
territoriales globales découlant de l'entente de principe d'ordre général. De
plus, le ministère collabore à la négociation
d'ententes bilatérales sur la consultation et l'accommodement notamment sur les
projets assujettis à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement du Québec méridional. C'est le cas notamment avec les Micmacs
de la Gaspésie et les Algonquins de Pikogan
ou de Lac-Simon, où des processus de consultation sont en voie d'être définis.
Dans
le dossier des aires protégées, le ministère souhaiterait impliquer très tôt les communautés
autochtones dans le processus de création. Voici sept exemples que nous
envisageons.
Premièrement, ajuster
l'actuelle stratégie sur les aires protégées pour faire une place encore plus
grande à la consultation et l'implication en
amont des nations autochtones dans les travaux de planification; associer les
autochtones à la sélection des territoires
en adaptant les critères pour mieux prendre en compte leurs valeurs, leurs
préoccupations et leurs besoins de
protection du territoire et des ressources; intégrer leurs connaissances
dans le choix et la caractérisation des
territoires à protéger; convenir, au préalable, d'un canevas
de consultation et, le cas échéant, réaliser conjointement la consultation avec leurs communautés; associer
les autochtones au choix des statuts juridiques de conservation afin de permettre, au besoin, le maintien d'activités de
prélèvement répondant à la satisfaction de besoins culturels et économiques
ainsi qu'aux besoins d'alimentation; faire
preuve d'ouverture en ce qui concerne le partage des données sur le territoire,
sur les ressources de la flore et sur l'eau ainsi que sur les écosystèmes pour
établir des bases communes de discussion et de concertation; et mettre
en place des projets pilotes de conservation pour mieux définir des critères de
conservation répondant aux attentes et aux
besoins des populations concernées afin de mieux intégrer les
préoccupations des différentes parties et faire progresser les approches
territoriales de conservation. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Est.
M. Bourgeois :
M. le Président, dans cette même foulée, j'aimerais peut-être entretenir M. le
ministre concernant le COMEX. Vous en
avez fait mention dans votre façon d'intervenir auprès des communautés
autochtones. Le COMEX, de par son rôle, joue, dans le fond, un rôle très
important dans le développement des futurs projets, a été mis à contribution
dans la réalisation et le
développement des projets, par exemple, comme tout récemment, celui de
l'Eastmain-1-A—Rupert—Sarcelle.
Je salue la
nomination, M. le ministre, que vous avez faite, celle de M. André Boisclair
comme conseiller spécial à la lutte
aux changements climatiques. Je pense qu'aussi là-dessus on peut en parler un
peu au niveau des changements climatiques,
au niveau de ce que ça implique. Vous savez, ce territoire-là, il est tellement
vaste qu'il y a des effets tout à fait
particuliers qui se produisent. On est au solstice d'été depuis le 21 juin.
C'était d'ailleurs la fête nationale des autochtones qui a été célébrée un peu partout sur le
territoire. Évidemment, cette fête-là, elle est célébrée. C'est vraiment une
particularité que les nations
autochtones ont reconnue. Le solstice d'été, c'est une fête qui est là depuis
bien longtemps mais qui permet d'exprimer,
dans le fond, toute la réalité de vivre dans l'ensemble du territoire et
d'associer aussi la notion de climat. On s'entend, on va tomber
maintenant dans le retour, graduellement, vers le solstice d'hiver. Donc, cette
journée-là de célébration, elle est très
importante pour les différentes nations autochtones, mais aussi elle confirme
que justement la nature, le climat
vient influencer le quotidien de l'ensemble de ces nations là. On comprend, par
exemple, que, dans le territoire, juste dans le territoire du Plan Nord,
il y a des différences majeures en termes de conditions climatiques, en termes d'heures d'ensoleillement. Je vais juste
vérifier, j'ai un tableau qui peut nous donner un petit indice là-dessus, qui
est assez intéressant, pour, dans le fond,
permettre à la population aussi de situer un peu l'ampleur de ce que ça
représente.
Je vous cite, dans différentes localités qui
sont touchées par la réalisation du Plan Nord, ce que ça veut dire, la
différence. Dans la journée du solstice d'été, exemple, à Sept-Îles, il y a...
on parle au niveau du mois de juillet, au 21
juillet... pardon, 21 juin, 16,24 heures d'ensoleillement dans la journée.
Si on va vers Matagami, on est à 16,20 heures d'ensoleillement. Bon, de ce côté-là, vous allez
me dire, il n'y a pas beaucoup de différence. Évidemment, on est sur la
ligne sud du projet du Plan Nord.
Mais moi, tout à l'heure, quand je vais reprendre la route pour me diriger
vers mon comté, ce que ça fait, je vais bénéficier d'environ une heure
d'ensoleillement de plus.
• (11 h 30) •
Une voix : ...
M. Bourgeois : Je vais me rendre de
clarté, comme le dit si bien le député de Fabre. Et, si j'irais plus loin, probablement que je pourrais encore avoir un peu plus de clarté, parce que,
dans les faits, si j'irais jusqu'à
Inukjuak, qui, malheureusement, n'est
pas desservie par une route, j'aurais 18 h 20 min
d'ensoleillement et, un peu plus encore au nord, à Povungnituk,
18 h 52 min.
C'est des
effets qui sont non négligeables dans... On le sait, l'ensoleillement, ça a une
influence sur le tempérament. C'est
connu que, les travailleurs qui vont dans le Grand Nord travailler dans les
périodes hivernales, le mois de novembre a un effet assez brutal sur leur tempérament... novembre et décembre,
parce qu'on est jusqu'à une période d'ensoleillement qui est beaucoup
plus limitée et qui cause, à ce moment-là, des effets un peu difficiles sur le
tempérament.
Le
Président (M. Reid) : M. le député d'Abitibi-Est, je vais devoir
vous interrompre, et vous pourrez continuer dans le dernier bloc que
nous aurons dans 17 minutes.
M.
Bourgeois : Ça va me faire plaisir, parce que, pour le bénéficie de
l'ensemble, je pense que c'est important qu'on situe bien qu'est-ce
qu'il en est.
Le
Président (M. Reid) : C'est très intéressant, mais nous allons
devoir passer au bloc de l'opposition officielle, le dernier bloc, et je
donne la parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
M. le Président. Écoutez, je vais faire un peu de chauvinisme en parlant d'un
dossier très important dans ma circonscription, qui interpelle le ministère de
l'Environnement, c'est le dossier de la compagnie
A.D.O. Métal qui compte 4 800 tonnes métriques de sols contaminés sur
son terrain, 206 700 kilogrammes de matières résiduelles.
C'est une
entreprise qui faisait affaire dans les années 50, 60, les années 70, qui
est laissée à l'abandon avec un site fortement contaminé. C'est des
terres qui sont contaminées notamment par des BPC, des HAP, du pétrole, des métaux, et je vous dirais que, par osmose, d'une
certaine manière, ça se répand dans le ruisseau des Chasseurs qui est juste
à côté. C'est une entreprise délinquante qui
ne donne pas de réponse aux nombreux avis du ministère. Beaucoup de citoyens
dans ma circonscription sont inquiets parce
que le ruisseau contaminé coule vers la rivière aux Sables. Je peux vous dire
que moi, je passe souvent devant cette
entreprise. Et ce n'est vraiment pas beau du tout à voir et c'est très
inquiétant pour le ruisseau
Chasseur... le ruisseau des Chasseurs, pardon. Le ministère a envoyé des très
nombreux avis qui ont été ignorés par cette entreprise délinquante, de
sorte que, et le ministre pourra me le confirmer, ce que nous avons appris par
la direction régionale du ministère, c'est
que le 7 juillet prochain, c'est le délai final pour qu'A.D.O. Métal
puisse réhabiliter les sols. Est-ce
que le ministre peut me dire, en date d'aujourd'hui, 27 juin, si le
ministère a reçu son plan de réhabilitation de cette entreprise
délinquante? Sinon, je comprends qu'il reste encore quelques jours avant le
7 juillet.
Mais,
considérant quand même l'expérience négative avec cette entreprise-là, est-ce
que le ministre a déjà un plan pour
le lendemain de ce délai? Que va-t-il faire pour la réhabilitation des terres?
A-t-il l'intention de charger éventuellement l'entreprise, les coûts,
ainsi de suite?
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, je remercie le député pour sa
question. Je comprends l'importance qu'elle revêt pour lui, son comté et
ses concitoyennes et concitoyens.
Au moment où on se
parle, on n'a pas reçu ledit plan qui est exigé par l'ordonnance qui a été signifiée
le 23 mai dernier. Alors, ils ont en effet
un délai de 45 jours, de la signification, là, de cette ordonnance-là. Si, à la
suite de ce délai-là, on n'a toujours
pas obtenu satisfaction, en
vertu de la loi, le ministère
est en droit de faire effectuer les travaux et ensuite de passer les
recours judiciaires pour se faire rembourser l'ensemble des frais reliés aux
travaux. Nous avons pleinement l'intention de suivre ce dossier de près et de
faire exécuter la loi dans les meilleurs délais.
Alors
là, vous comprendrez qu'on a quand même ce délai encore à respecter, mais,
advenant qu'il y a un non-respect, de
la part de l'entreprise, de ce dernier avis, c'est un peu l'avis de la dernière
chance, là, on va passer aux actes et on va faire faire les travaux
nécessaires pour réhabiliter le site.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, je veux comprendre. Si, admettons, le
7 juillet, il n'y a pas le plan qui est déposé par la compagnie, par le propriétaire du site, à quoi
on peut s'attendre, là, comme délai d'intervention de la part du ministère?
Une fois qu'on a constaté que, le 7, il n'y
a pas de plan qui est déposé par A.D.O. Métal, est-ce que, dès le lendemain,
le 8 — ça me ferait un très beau cadeau de
fête — le
ministère embarque immédiatement sur le terrain pour décontaminer, là,
manu militari?
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, je prends bonne note que la
date du 8 juillet est une date importante. Alors, je comprends que
le député est un Cancer, c'est bien ça?
M. Gaudreault :
Oui.
M. Heurtel :
Nous avons au moins ça en commun. Alors, pour ce qui est de la suite des
événements, alors, qu'arrive-t-il si l'ordonnance n'est pas respectée?
Alors,
spécifiquement, je vais citer l'article 113 de la loi : «Lorsque quiconque
refuse ou néglige de faire une chose qui lui
est ordonnée en vertu de la présente loi, le ministre peut faire exécuter la
chose aux frais du contrevenant et en
recouvrer le coût de ce dernier, avec intérêts et frais.» Alors, ça, c'est la
disposition législative qui nous permet d'agir dès le 8 juillet. Et donc, conséquemment, vu l'ampleur des travaux,
il est certain que nous devrions procéder par voie d'appel d'offres pour faire exécuter lesdits travaux.
Alors, qui dit appel d'offres... vous comprendrez, M. le Président, le député
comprendra qu'il y a un certain délai relié
aux appels d'offres. Mais ce que je peux vous dire, c'est que le ministère
travaille avec célérité. On me dit
que déjà on est en préparation desdits appels d'offres. Alors, on ne partirait
pas de zéro le 8 juillet, c'est-à-dire
qu'on pourrait enclencher très rapidement le processus d'appel d'offres, on ne
partirait pas, tu sais, les plans et
devis, etc. Les documents nécessaires sont déjà en préparation. Alors, dans un
espace-temps le plus efficace possible, passer à la période d'appel d'offres, et on pourrait raisonnablement
croire qu'on pourrait débuter les travaux dès l'automne.
M. Gaudreault :
Évidemment, j'attire l'attention sur le fait que, bon, on a déjà entamé l'été,
alors, le temps qu'il y ait les appels
d'offres, tout ça, s'il y a de l'excavation à faire, du traitement de sols, il
faut que ça soit quand même assez
rapidement, avant la période de gel. Et, je dois vous dire, c'est une
inquiétude très présente dans ma circonscription. Je vais suivre ça de très près parce que c'est un
endroit où je vais, je passe devant à vélo très régulièrement. Alors,
j'enverrai des photos au ministre au fur et à mesure que les travaux
avanceront ou n'avanceront pas.
Maintenant, à partir
de ce cas précis qui se trouve chez moi, ça m'amène à peut-être un peu l'effet
inverse de l'entonnoir, là, du cas précis vers un cas plus général. On a posé
la question particulière n° 71, dans les questions de l'opposition officielle, sur l'état de situation
sur la révision de la Politique de protection des sols. Le cas d'A.D.O. Métal
est carrément ça. La réponse qui nous a été
fournie, c'est : «Une refonte de la réglementation permettra d'alléger et
simplifier l'application du cadre réglementaire auprès des entreprises.»
Moi,
je peux en témoigner justement avec ce cas d'A.D.O. Métal, là, où c'est quand
même assez long, parce que moi, je
peux vous dire : Cette entreprise-là est abandonnée, à toutes fins
pratiques. Le site, à tout le moins, est abandonné depuis très longtemps. Là, ça se répand dans la rivière... dans le ruisseau, c'est-à-dire, qui lui-même coule dans la rivière aux Sables.
Alors, c'est quoi,
les délais, les échéanciers que se sont donnés les employés du ministère et le ministre
pour alléger, simplifier l'application du cadre réglementaire sur les sols contaminés, la réhabilitation pour
qu'il ait un peu plus de mordant et qu'on puisse rapidement,
là, avant qu'il y ait des dommages, je dirais, qu'on ne peut corriger ou qui
sont trop lourds... C'est quoi, les échéanciers pour cette réforme-là?
• (11 h 40) •
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Comme c'est le cas depuis le début de nos
travaux hier, le député de Jonquière
remarquera que la question d'efficacité au niveau
de l'application des règlements et des lois a été soulevée, là, à
plusieurs différentes instances.
Il est clair que, dans ce cas-ci, le
cas particulier que mentionne le député de Jonquière n'est pas un cas
isolé. Je peux vous dire que, depuis
que je suis en fonction, plusieurs cas semblables ont été portés à mon
attention, et je sais que le ministère
est très conscient du fait que cette procédure-là, encore une fois, c'est un
autre exemple d'une procédure qui, au
tout début, lorsqu'elle a été adoptée, avait tout son sens, et les objectifs évidemment
sont encore tout à fait valables, mais cependant il y a un ajout de réglementation, et de délais, et de
nombre de cas qui fait en sorte que la procédure mérite d'être revue et
rendue plus efficace.
Alors,
ce que nous voulons, c'est réduire... notre objectif, là, c'est réduire le
transfert d'un passif environnemental aux
générations futures. Alors, ce qu'on a comme intention, c'est de déposer une
nouvelle politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés,
accompagnée d'un plan d'action 2014-2018. Alors, on a l'intention, donc,
de déposer ce plan prochainement, M. le Président, et ce plan va proposer 20 actions permettant notamment
de stimuler la réhabilitation des
terrains contaminés et privilégier le traitement par rapport à l'enfouissement.
Nous irons atteindre des objectifs
quantifiables, comme par exemple, à savoir des objectifs de réduction du nombre de
terrains contaminés, soit de
stations-services abandonnées, ou appartenant à de petits propriétaires ou des
terrains résidentiels contaminés par le mazout. Une refonte de la
réglementation permettra également de regrouper les dispositions réglementaires
actuelles et en alléger et simplifier l'application auprès des entreprises. Par
exemple, les exigences en matière
d'entreposage de sols contaminés prévues au Règlement sur l'enfouissement des
sols contaminés et au Règlement sur le stockage et les centres de transfert de sols contaminés seront
harmonisées et présentées dans un même règlement. Le projet de modification réglementaire est à l'étape de
rédaction juridique par la Direction des affaires juridiques du ministère.
Alors,
je pourrais élaborer davantage, mais je crois que le député comprend qu'on est
sur le cas, et on a pleinement l'intention
d'agir et de gérer cette problématique-là, là, avec un plan d'action, là, détaillé avec
des objectifs et des cibles de performance. Merci.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Jonquière, avec un peu plus de cinq
minutes.
M.
Gaudreault : Oui.
Alors, merci. On va suivre ça évidemment de très près parce que les cas, malheureusement, se multiplient ou risquent
de se multiplier sur ces questions d'entreprises abandonnées, de terrains, je
dirais, vacants très contaminés.
Un
peu dans le même sens mais sur une autre question, celle concernant, là, le
Règlement sur le prélèvement des eaux
et leur protection, on a compris que ça a été annoncé, un projet de règlement,
dans le cadre de la fameuse annonce du
30 mai sur le plan d'action sur les hydrocarbures, et ça a été répété aussi dans
le budget du 4 juin. Donc, je voudrais en
savoir un peu plus sur l'état de la situation. Quand ce projet de
règlement sera-t-il adopté? Parce
que, là, il y a
l'enjeu d'Anticosti. Est-ce que les
forages prévus à Anticosti seront soumis à ce prochain règlement? Si oui, il y a
un enjeu de délai, là, assez serré. Alors, je voudrais savoir ça, d'une
part.
Deuxièmement, est-ce
qu'il y a, dans le projet... j'allais dire «dans le pipeline de réflexion du ministre,
qui va conduire au projet», des
compensations financières possibles pour les agriculteurs, pour les
municipalités? Je ne veux pas que le ministre
se prononce sur la situation présentement à Restigouche, qui est devant les tribunaux, mais
comprenez qu'en toile de fond il y a
ça, et c'est très questionnant parce
que, là, on a des minimunicipalités
face à des mégaentreprises. Alors, qu'en est-il sur l'état de situation
pour ce projet de règlement?
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Alors, il faut bien distinguer. Par rapport à
Anticosti, là, il y a plusieurs éléments,
là, à la question. Par rapport à Anticosti, ce qui est prévu cet été, ce ne sont
pas des forages mais des sondages stratigraphiques.
Il y a quand même une distinction importante. Un sondage
stratigraphique est considéré vraiment... on appelle
ça communément du carottage, et, donc, ce n'est pas aussi, disons, invasif, et il n'y a
pas de conséquence environnementale aussi impressionnante que dans le cas de
forages. Alors, c'est important de bien distinguer.
Et donc, bien que je
ne peux pas présumer d'un règlement qui n'est pas encore en vigueur, là, dans
ce cas-ci je doute que du simple carottage
aille jusqu'à enclencher l'application du règlement qui vise spécifiquement, là, des cas de forage et d'exploitation liés notamment,
là, près de sources d'eau potable. Alors, pour ce qui est du délai, nous espérons pouvoir avoir un règlement en vigueur très prochainement. Nous sommes
engagés à le faire rapidement. Nous sommes conscients qu'il y a plusieurs municipalités au Québec qui attendent ce
règlement-là. Nous travaillons d'arrache-pied, là, présentement pour finaliser le processus
d'adoption d'un projet de règlement et nous espérons pouvoir arriver au terme
de ce processus rapidement.
Vous
comprendrez qu'étant donné que nous ne sommes pas à l'étape finale, là,
d'adoption du règlement je vais m'éviter,
là, de commenter, là, sur des dispositions spécifiques de ce règlement-là. Mais
il est clair que ce que nous avons comme
objectifs, entre autres, avec ce règlement-là, c'est justement de stabiliser la
situation et de clarifier la situation pour
que justement l'ensemble des municipalités du Québec puissent avoir un cadre
réglementaire uniforme et puissent savoir
à quoi s'en tenir et qu'également les promoteurs de différents projets
d'exploitation peuvent également savoir à quoi s'en tenir. Mais il est clair que notre objectif, c'est, d'abord et
avant tout, la sécurité du public par rapport à la préservation des
sources d'eau potable, et ce règlement-là, je suis confiant, va atteindre cet
objectif. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière, avec
une minute.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, je reste sur ma faim, là, sur un
élément en particulier. Je ne demande pas au ministre de me donner le
détail de son futur règlement. Mais est-ce que la question des compensations
financières pour les agriculteurs et/ou les
municipalités, c'est quelque chose... au moins, est-ce que c'est un scénario
qui est envisagé à ce stade-ci? Est-ce que ça fait partie de son analyse ou il
l'a exclue totalement, M. le Président?
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Heurtel : M. le Président, merci.
Je m'excuse, j'avais oublié cet élément-là dans la série de questions du député, là. Ce n'était pas une omission
volontaire. Le concept général d'indemnisation est en effet quelque chose qu'on
voudrait voir dans un éventuel règlement.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le ministre.
M. Gaudreault : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M. Reid) :
C'était terminé.
M. Gaudreault : Ah! c'est
terminé. Bon.
Le Président (M. Reid) : Oui.
Merci, M. le député de Jonquière. Nous allons passer au dernier bloc, un bloc gouvernemental,
et je passe la parole au député d'Abitibi-Est pour qu'il termine sa question.
M. Bourgeois : Merci, M. le
Président. Donc, évidemment, je vais revenir sur le sujet du...
Une voix : ...
M. Bourgeois : ...18 h 20 min.
Une voix : ...
• (11 h 50) •
M. Bourgeois : Ah! parfait, oui,
mais justement sur l'éclairage, donc cet aspect-là du climat qui est très important — oui,
vous suivez très bien ma présentation — mais aussi parce
que la nomination de M. Boisclair
comme conseiller spécial à la lutte
aux changements climatiques est quand
même quelque chose d'important. Il
était déjà dans un poste important au niveau du
COMEX.
J'aimerais d'ailleurs que, de ce côté-là, vous nous précisiez
certains éléments au niveau du COMEX, mais je peux vous proposer
peut-être un carnet de voyage pour M. Boisclair, puisqu'il s'occupe de ce
territoire-là de façon toute particulière,
et aussi c'est un territoire qui est sujet à être le premier touché au niveau
des changements climatiques. C'est d'ailleurs
le commentaire que nous font beaucoup les Inuits du Nunavik qui vivent, eux,
cette réalité-là des changements climatiques.
Donc, on pourrait, dans le fond, s'assurer que M. Boisclair... Puis, dans
un passé un peu récent, moi, on me demandait d'être présent sur le
territoire pour être bien au fait de la réalité que vivent les gens du
territoire pour être capable de mieux la
traduire auprès des différentes instances puis être capable à ce moment-là de
s'assurer que les décisions gouvernementales
vont être en lien avec cette réalité-là, et les aspirations, et les attentes
des gens qui habitent le territoire.
Donc, mon
carnet de voyage, M. le ministre, très simple pour M. Boisclair. Je
l'inviterais donc, dans un premier temps,
à aller du côté est, donc à aller dans la communauté innue de Mingan et
rencontrer également les gens de Havre-Saint-Pierre, les Nord-Côtiers,
qui sont actuellement dans le cadre de la réalisation d'un projet très
important d'Hydro-Québec, le projet de la
Romaine. Donc, il y a eu, de ce côté-là, des démarches. Je pense que ça serait
intéressant pour lui de voir les gens
de ces communautés. Après ça, je l'enverrais un peu plus au nord rencontrer les
gens de Schefferville et les Naskapis
de Kawawachikamach aussi pour connaître cette réalité-là, avec toute la
dynamique de la fosse du Labrador.
C'est évidemment un secteur où il va y avoir des démarches parce qu'il y a des
projets importants qui sont pressentis pour ce territoire-là.
Par la suite,
on va transiter vers l'ouest du territoire, un premier arrêt dans le secteur de
Chibougamau, camp minier reconnu, qui a, malheureusement, dans les
dernières années, vu ses mines fermer — la dernière en titre, c'est
celle de Troilus — mais qui actuellement vit beaucoup d'espoir
par rapport à des projets fort importants. On n'a qu'à penser au niveau
du projet de Stornoway, le projet diamantifère, qui va permettre d'ailleurs à
M. Boisclair d'aller rencontrer la communauté
crie de Mistissini qui entretient un voisinage très important avec les Jamésiens.
Et donc les Cris d'Eeyou Istchee, les
Jamésiens ont appris à travailler ensemble, entre autres, quand il y a eu des
audiences publiques dans d'autres projets. Et donc il y a des attentes,
encore là, de pouvoir continuer ce travail-là, de pouvoir bénéficier des retombées de ces projets-là, d'être partie
prenante de la... je dirais, la définition en termes de comment ça va se passer
dans leurs territoires.
Après coup, je l'inviterais à aller un petit peu
plus au nord pour mieux se saisir des enjeux que vivent les communautés. Il y a une particularité, entre
autres, aux confins de la rivière grande baleine, M. le Président, on a deux communautés de deux nations qui sont
là : la communauté Whapmagoostui, qui est la communauté crie qui est la
plus au nord de leur territoire, et la
communauté de Kuujjuarapik, qui, elle, est la communauté qui est la plus au sud
du territoire du Nunavik. Donc,
encore là, s'imprégner de cette réalité-là, des attentes. On a sait qu'il y a
déjà eu à l'époque le projet Grande-Baleine
qui avait fait rêver plusieurs en se disant : Ça va être la prochaine Baie
James, ça va être ça. On n'est pas là, mais quand même il y a des réalités que
ces gens-là vivent, il faut s'en imprégner. Il faut aussi voir c'est quoi,
dans le concret, qui
se passe. Et, s'il lui reste un peu de temps... Et là, je l'avise tout de
suite, on ne va pas là pour une journée,
on va là pour prendre le temps d'être avec les gens. D'ailleurs, peut-être que
vous allez prendre rendez-vous avec certains; ils ne seront pas là, ils
vont être partis à la pêche, ils vont être partis pratiquer des activités
traditionnelles parce que ça fait partie de
leur vie. Et, je le dis, ce n'est pas juste une spécification au niveau des
communautés autochtones, les
allochtones qui habitent le territoire aussi profitent de ce terrain-là, de ce
grand terrain de jeu, de ce territoire-là qui leur appartient et auquel
ils sont très attachés.
Donc,
finalement, je l'invite peut-être à aller à Salluit ou à Quaqtaqpour être
capable de vraiment connaître ce qu'il en est aux confins nord du
territoire du Nunavik.
Après
avoir fait ce court voyage, il pourra probablement vous aider encore mieux dans
votre mandat au niveau de la lutte
des changements climatiques parce qu'il va rencontrer des gens qui vont lui
dire ce qu'ils ont vécu, comme nation,
parce que le transfert de l'information se fait de façon orale. Vous ne
trouverez pas nécessairement d'écrits de la part de ces communautés-là; quoique maintenant ça se fait. Mais la
pratique ancestrale, c'était ça, c'était comme ça qu'on communiquait sur
le territoire, et je pense que c'est important de respecter, hein, d'être avec
les maîtres de trappe de chacun des...
d'être capable d'être accessible auprès des maîtres de trappe pour s'imprégner
de cette réalité-là, de comment le savoir se transfère.
Nous,
notre savoir, il se fait par le biais de structures, d'organisations, dont,
entre autres... je comprends, et vous me
corrigerez, que le COMEX a une responsabilité de recommander à l'administrateur
provincial concerné, qui pourrait être
vous, je crois, M. le ministre, ou votre sous-ministre, donc, d'autoriser ou
non des projets et, le cas échéant, dans quelles conditions. Le Comité d'examen a-t-il également la responsabilité de
tenir des consultations publiques lors d'examens des études d'impact sur l'environnement et sur le milieu, au niveau
social? M. le ministre, pouvez-vous nous expliquer c'est quoi, le COMEX, pour le commun des mortels,
et quel est le rôle de ce comité-là, puis en quoi il est comparable avec
le BAPE? Est-ce qu'il va rester un peu de temps?
Le Président (M.
Reid) : Bien, on va essayer de laisser un peu de temps au
ministre. Merci, M. le député d'Abitibi-Est. M. le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Est-ce que je pourrais vous
demander, en effet, de combien de temps nous disposons?
Le Président (M.
Reid) : Environ sept minutes.
M.
Heurtel : Sept minutes. Très bien. Merci, M. le Président. Alors,
votre question, M. le député, est une question d'actualité à laquelle je
me ferai un plaisir de répondre.
Votre compréhension
du rôle du COMEX est très bonne, et il est effectivement possible de comparer
cette procédure d'évaluation environnementale à celle du Bureau d'audiences
publiques en environnement.
Effectivement,
il faut savoir qu'au Québec il existe, comme je l'ai dit précédemment, quatre
procédures d'évaluation environnementale
distinctes. Le territoire sur lequel se déroule le projet oriente le choix de
la procédure à appliquer, et trois de ces procédures sont associées au
milieu nordique, et une, au milieu méridional. Le chapitre II de la Loi sur la qualité de l'environnement prévoit des
dispositions particulières d'évaluation environnementale applicables au
territoire de la Baie-James et au
Nord québécois, soit au sud du 55e parallèle, et ce, en conformité avec les
dispositions prévues dans la Convention de la Baie James et du Nord
québécois et la Convention du Nord-Est québécois conclues avec les nations autochtones des régions nordiques. La
procédure d'évaluation environnementale propre à ces régions se distingue,
entre autres, par une participation active des autochtones cris, inuits et
naskapis qui y habitent.
La
Convention de la Baie James et du Nord québécois constitue un pacte social et
économique entre, d'une part, le
gouvernement du Québec, Hydro-Québec, la Société d'énergie de la Baie James et
la Société de développement de la Baie-James
et, d'autre part, le Grand Conseil des Cris du Québec, représentant les Cris de
la Baie James, et l'Association des Inuits du Nord québécois,
représentant les Inuits du Nord québécois. Le gouvernement du Canada est
également signataire de la convention.
Signée le 11 novembre 1975, la convention a été entérinée par les Cris et les
Inuits à la suite de référendums
tenus dans les communautés autochtones. La convention s'appuie sur deux
principes directeurs d'égale importance : d'une part, je cite, «le
Québec a besoin d'utiliser les ressources de son territoire, de tout son
territoire à l'avantage de toute sa
population»; d'autre part, le gouvernement du Québec doit, et je cite,
«reconnaître les besoins des autochtones,
tant des Cris que des Inuits, dont la culture et le mode de vie diffèrent de la
culture et du mode de vie des autres Québécois». La convention cherche
donc à harmoniser ces deux principes.
• (12 heures) •
Je
vous rappelle que la présence autochtone dans ces régions remonte à environ
4 000 ans. Les Cris, les Inuits et les Naskapis maintiennent en
grande partie un mode de vie traditionnel basé sur la chasse, la pêche et le
piégeage. Autrefois nomades, ils sont
maintenant établis dans des villages permanents. La population crie qui
comptait 7 000 membres en 1977 comprend aujourd'hui près de
13 500 membres répartis dans neuf villages. Au cours de la même période,
la population inuite est passée de 4 900 à plus de 9 000 personnes, et on compte 15 communautés
inuites dispersées le long des côtes.
Par ailleurs, dans la partie est du territoire, on trouve près de 800 Naskapis
installés au village de Kawawachikamach. Je vois, M. le Président, que le député approuve la prononciation. J'en
suis fort aise. Aussi, plus de
20 000 non-autochtones vivent
actuellement sur le territoire, concentrés principalement dans des
agglomérations situées sur la lisière sud. L'économie de ces dernières
repose principalement sur la mise en valeur des ressources naturelles.
Les régimes de protection de l'environnement
définis par la convention, enchâssés dans le chapitre II de la Loi sur la qualité de l'environnement, assurent
aux autochtones de ce territoire une participation privilégiée au processus
d'évaluation
environnementale dans le but de leur permettre, entre autres, de protéger leurs
droits et garanties établis en vertu
de la convention. Cette participation est obtenue par le truchement de
mécanismes de consultation et de représentation à l'intérieur desquels les Cris et les Inuits tiennent un rôle
important. Deux comités et une commission ont été institués pour effectuer l'évaluation et l'examen des
projets de développement dans le champ de compétence du Québec. Le Comité
d'évaluation, le COMEV, est un organisme tripartite Québec-Canada-Cris chargé
de l'évaluation préliminaire et de l'élaboration
des directives pour les projets situés au sud du 55e parallèle. Le Comité
d'examen, COMEX, est un organisme bipartite
Québec-Cris chargé de l'examen des projets situés au sud du 55e parallèle. Et
la Commission de la qualité de l'environnement
Kativik, CQEK, formée de représentants du Québec et de la communauté inuite,
est chargée de l'évaluation préliminaire et de l'examen des projets
situés au nord du 55e parallèle.
Le COMEX est composé de trois membres québécois
et de deux membres cris. Les membres québécois sont nommés par le Conseil des ministres. Comme mon collègue l'a mentionné
plus tôt, M. Boisclair est président du COMEX depuis décembre 2013. La
procédure d'évaluation de l'organisme est la suivante. Lorsqu'un projet est
assujetti à la procédure d'évaluation et
d'examen des impacts sur l'environnement et le milieu social prévue au chapitre
II de la Loi sur la qualité de
l'environnement, l'initiateur du projet doit rédiger une étude d'impact et la
transmettre à l'administrateur provincial
de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, soit le sous-ministre
du Développement durable, de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. À la suite de la
réception de l'étude d'impact d'un
projet situé dans le territoire régi par la convention et situé au sud du 55e
parallèle, le COMEX analyse le projet et peut recommander de demander à
l'initiateur des recherches ou des études supplémentaires concernant le projet.
Le COMEX peut également consulter
publiquement les communautés touchées par le projet. Enfin, il recommande ou
non d'autoriser le projet.
Ainsi, il est
juste de faire un parallèle avec le mandat du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement, car ce mandat s'inscrit quant à lui dans la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement au Québec méridional,
donc, couvrant les projets qui ne sont pas couverts par les autres procédures.
Le Président (M. Reid) : En
terminant, M. le ministre.
M.
Heurtel : En terminant, M. le Président. Bref, le BAPE s'applique aux
projets dans la partie sud du Québec, alors que le COMEX a juridiction
pour les projets au sud du 55e parallèle, sur les territoires de la Baie-James.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ça
conclut le bloc gouvernemental. Avant de passer à la mise aux voix, je voudrais souligner que nous avons fait un record.
Je voudrais féliciter tout le monde : personnel parlementaire, parlementaires eux-mêmes,
fonctionnaires. Nous avons accompli quelque chose qui ne s'est jamais vu,
d'après M. Léopold Gaudreau, qui a 30 ans d'expérience, nous avons fait 12
heures pour la défense des crédits de l'Environnement. Ça ne s'est jamais vu au
Parlement du Québec. Félicitations à tout le monde!
Adoption des crédits
Le temps
alloué à l'étude des crédits budgétaires relevant du portefeuille Développement
durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques pour
l'exercice 2014‑2015 étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix. Ainsi, le programme 1, Protection de l'environnement, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
M. Gaudreault : Sur division.
M.
Martel : Sur
division.
Le
Président (M. Reid) :
Adopté sur division. Le programme 2, Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Gaudreault : Sur division.
M.
Martel : Sur
division.
Le
Président (M. Reid) :
Adopté sur division. Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements
climatiques pour l'exercice financier 2014‑2015 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Gaudreault : Sur division.
M.
Martel :
Sur division.
Documents
déposés
Le
Président (M. Reid) : Adopté sur division. En terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et la
commission ayant accompli son mandat ajourne ses travaux sine die. Merci, bonne
fin de semaine à tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 5)