(Quinze heures quatorze minutes)
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Environnement et Développement
durable (suite)
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
du volet Environnement et Développement durable des crédits budgétaires du
portefeuille Développement durable, Environnement, Faune et Parcs pour l'exercice
financier 2013‑2014.
Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Richard
(Îles-de-la-Madeleine) sera remplacée par M.
Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue); Mme L'Écuyer
(Pontiac), par Mme James (Nelligan); et M. Caire (La Peltrie), par M.
Marcotte (Portneuf).
Discussion générale
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci. Alors, nous allons procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, 20 minutes incluant les questions et les réponses. Alors, puisque
nous avons débuté nos travaux à 15 h 14 et qu'une période de trois
heures doit être consacrée à l'étude de ce volet cet après-midi, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà
de l'heure prévue, soit jusqu'à 18 h 14? Est-ce que j'ai le
consentement?
Des
voix : Consentement.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Consentement. En terminant, je vous
invite, aux fins de l'exercice de l'étude des
crédits, à poser de courtes questions et donner de courtes réponses. C'est
beaucoup plus intéressant, ça permet d'aller... C'est plus dynamique et ça
permet de couvrir un peu tous les volets.
Alors,
avant de poursuivre nos travaux, je vous informe du temps approximatif qu'il
reste à chaque groupe parlementaire pour l'étude
des crédits de ce volet : pour le gouvernement, environ 1 h 10
min; pour l'opposition officielle, environ
1 h 35 min; pour le deuxième groupe d'opposition, environ 11 minutes.
Alors, pour le premier bloc d'échange, nous allons du côté de l'opposition
officielle, et je cède la parole à Mme la députée de Nelligan.
Mme James : Alors, merci, Mme la Présidente. J'aurais,
avant même de commencer l'échange proprement
dit… Je ne sais pas si ça compte sur mon temps ou non. Le ministre s'est
engagé, lors de notre dernière séance, de déposer l'inventaire québécois des gaz à effet de serre avant mardi. Si je me
fie à... on n'a pas le verbatim officiel du ministre, mais, à la dernière minute, vérification, l'inventaire
n'était toujours pas publié. Alors, c'était afin qu'on puisse aussi
avoir une discussion là-dessus cet
après-midi, là. Je pense que c'était assez clair dans mes propos à ce
moment-là. Alors, je me demandais si le ministre... si vous aviez eu
copie ou c'est moi qui a manqué de quoi, là, mais ce n'est certainement pas sur
le site, de ce que j'ai vu à 3 heures.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Oui. Mme la députée de Nelligan, pour
ce qui est des documents, lorsque les
documents sont envoyés à la commission, la commission les reçoit et les
répartit à tous les membres. Dans le cas présent,
la commission n'a pas reçu le document que vous souhaitez, donc je dois m'adresser
au ministre. Est-ce qu'il y a un document que vous souhaitez déposer, ou
qui a été envoyé, et à qui? Ou publié sur le site, qu'on me dit?
M.
Blanchet : Merci, Mme la Présidente.
Non seulement me ferai-je un plaisir de déposer le document, mais j'aimerais
pouvoir en faire une présentation sommaire, puisque ça semblait être un enjeu
important.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord.
M.
Blanchet : Alors, je procéderai
ainsi, si vous n'y avez pas d'objection.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la
députée de Nelligan.
Mme James : En fait, je n'ai pas demandé de la
part du ministre de faire de présentation sommaire. Ce que j'ai bien dit, puis je
semble avoir été assez claire jeudi passé, avec tout le respect, que je
souhaitais, telle qu'est... dans non seulement
la coutume ou ce qui a été fait dans le passé, qu'on procède au dépôt de ce
dépôt-là. Normalement, c'est fait au mois de novembre ou au mois de
décembre.
Lors
de notre échange, Mme la Présidente, la semaine passée, le document n'était
toujours pas déposé. Et moi, je souhaitais... Et le ministre a bel et bien
dit, et j'ai bien vérifié, que le document, afin de bien collaborer
avec les collègues, sera déposé avant
mardi, et ce n'est pas fait. Moi, je ne veux pas que le ministre me fasse de
présentation, je suis capable de lire
très bien le français pour moi-même. Et j'aurais bien aimé avoir accès au
document avant le début des projets, tel que le ministre s'est engagé à
le faire, jeudi dernier en après-midi.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord. M. le ministre,
est-ce que vous voulez faciliter nos travaux en déposant ce document, quitte à
ce que vous puissiez revenir là-dessus puis le présenter, à un moment donné,
dans votre intervention?
M.
Blanchet : Je
compte effectivement revenir là-dessus et le présenter, puisque nous sommes
dans un exercice de reddition de comptes, qui n'est pas destiné seulement à Mme la députée
de Nelligan, mais à l'ensemble de la population du Québec. Donc, je me ferai un plaisir et un devoir
d'en faire une présentation sommaire. Cela dit, oui, j'ai le document
ici, alors je peux bien le remettre à quiconque vous me désignerez à cet effet.
Document déposé
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Bon. Alors, M. le ministre, vous le déposez à la
commission. La commission va le répartir, le
distribuer à tous les députés, incluant Mme la députée de Nelligan. Je vous
remercie de votre collaboration.
M.
Blanchet : Et il
sera, dans les prochaines minutes, disponible sur le site Internet du
ministère, de telle sorte que tout le monde
pourra effectivement le consulter.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien.
M. Blanchet : C'est un document qui est suffisamment important pour ne
pas être l'objet d'une intervention à caractère abusivement partisan.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord.
• (15 h 20) •
M.
Blanchet : Cela
dit, aussi, je porte à l'attention de la commission et des gens qui nous écoutent
que ces inventaires-là ont toujours été déposés quelques années après l'année
concernée. Donc, c'est l'inventaire 2010 que nous déposons aujourd'hui, et, comme l'année
dernière, la dernière fois, ça a été l'inventaire 2009. Donc, c'est un
processus qui est normal. En 2010, les émissions totales de gaz à effet de
serre au Québec...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Attendez, M. le ministre, si vous permettez, parce qu'il
y avait une question qui avait été soulevée relativement au non-dépôt du document. Vous avez
répondu à ça puis vous l'avez fait avec élégance en déposant le
document.
Maintenant, nous allons commencer l'étape des échanges
proprement dits. Vous permettez que je cède la
parole à Mme la députée de Nelligan pour
vous poser une question, puis vous y répondrez comme vous vous voudrez. Mme
la députée de Nelligan.
Mme
James : Merci,
Mme la Présidente. En fait, ce n'était pas du tout une question à ce que les
documents soient déposés pour la députée de
Nelligan personnellement, contrairement à ce que le ministre vient d'affirmer,
c'est une question qui est fondamentale. Le
ministre semble réitérer ce point-là. Alors, j'aurais pensé, tel qu'il s'est
engagé… Puis c'est lui-même, il n'y a
personne qui lui a forcé de le faire. Et on pourra tous, chacun des membres de
l'Assemblée, aller relire les galées
des propos qui ont été prononcés par le ministre, qu'il allait les déposer
avant mardi. Et pourquoi c'est un
sujet ou une question qui est importante? Effectivement, ça nous permet de voir
l'état de la situation lorsqu'on
parle des changements climatiques afin de savoir où on veut aller, est-ce que
les progrès ont été faits ou pas, est-ce qu'on a reculé, c'est quoi, l'état
de la situation.
Maintenant,
ce n'est pas vrai que je vais permettre au ministre… ou, par votre entremise,
M. le ministre, de profiter du temps, je vais dire, des citoyens, qu'on va
poser des questions sur un certain nombre de sujets pour pouvoir faire
le bilan de cet inventaire-là, alors que cet inventaire-là aurait dû être à la
disposition de l'ensemble du public avant 3 heures aujourd'hui.
Ceci
étant dit, Mme la Présidente, je veux tout de suite poursuivre ma lignée de
questions au ministre. Face à l'engagement
de son gouvernement de vouloir justement... puis c'est, d'une certaine façon,
lié au bilan que je n'ai toujours pas
vu et que la population n'a toujours pas vu, de l'engagement du gouvernement de
vouloir, évidemment, atteindre la cible
de moins 25 %... Mme la Présidente, je pense qu'en début de question j'ai
eu la chance de faire le commentaire, à tout le moins, avant l'arrivée du député de Mercier, sur le fait que le
gouvernement ou le ministre réitérait l'engagement du ministre de respecter le moins 25 %, mais on
a toujours zéro indication de la part de personne à comment il allait le
faire. On sait qu'il voulait un budget, il
voulait l'annoncer. On sait également qu'il n'y a pas forcément de budget
supplémentaire en transport collectif pour y arriver. Alors, ma première
question pour le ministre, tout simplement, je vais lui donner l'occasion d'y
répondre : Son moins 25 %, il va y arriver de quelle façon?
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, Mme la députée de Nelligan. Je
cède la parole à M. le ministre.
M. Blanchet : Tant à l'échelle locale qu'à l'échelle
internationale, la réduction des gaz à effet de serre est unenjeu extrêmement
important et très significatif. Nous sommes à préparer un plan qui va nous
permettre d'atteindre une cible
beaucoup plus ambitieuse que ce que le gouvernement précédent a même osé
envisager. Et, lorsqu'on va le déposer, les mesures claires, concrètes
et valables vont le contenir.
Je ne déposerai pas le plan quant à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement du Québec à l'horizon
2020, aujourd'hui, à la reddition de comptes de l'étude des crédits. Et ce sera
un plan, ce sera un ensemble de mesures, un ensemble de calculs des
différents secteurs dans lesquels on peut effectivement intervenir. Ça passera essentiellement par le programme, par le plan d'action
sur les changements climatiques, qui contient d'ailleurs des données des budgets et en termes d'électrification des
transports et en termes de transport collectif, ce à quoi j'avais d'ailleurs
répondu en donnant les chiffres lors de notre dernière séance.
Il
me semble important toutefois de partir de là où on est pour savoir là où on
va, d'où l'importance de faire effectivement
un retour sur l'inventaire en date de l'année 2010, qui va nous faire état d'un
certain progrès, un progrès plus
significatif, si on se compare à la moyenne canadienne, mais c'est nettement
insuffisant parce que les enjeux auxquels on est confrontés en matière de changements climatiques, ça ne se passe
pas strictement à l'intérieur des frontières du Québec, c'est un phénomène planétaire. Et le progrès qui se fait chez
nous est insuffisant, et, en comparaison avec ce qui se fait ailleurs…
ailleurs est dramatique.
Les émissions de gaz à effet de serre
sont en progression. C'est une problématique qui risque de nous faire passer ce fameux cap de deux degrés d'augmentation de la
température moyenne à l'échelle planétaire qui ferait en sorte que, selon les modèles et selon les experts, on s'expose
à un phénomène, comment dire, d'effets en cascade, une perte de contrôle
complète. Et on s'expose aussi à arriver à cette situation, à subir les effets
de, comment dire, d'une
gestion imprudente de la sincérité de certains gouvernements occidentaux, en
particulier de certains États nordiques parce
qu'au même moment où tout le monde fait état d'une préoccupation et se donne
bonne haleine en utilisant le mot «changements climatiques» et en
prétendant faire des plans, il y a certains États — et on soupçonne qu'il y en a qui sont tout près de nous — qui ont plutôt l'oeil sur les conséquences ou certaines
conséquences des changements climatiques qui
auraient pour effet de rendre plus accessibles des ressources naturelles dans
le Grand Nord.
Ça implique une vigilance d'autant plus importante puis une
pression d'autant plus importante à l'échelle internationale
que malheureusement on ne peut pas faire à la mesure de ce qu'on voudrait
puisque nous sommes encore et malheureusement
une province canadienne dont la voix internationale passe par le gouvernement
du Canada. On a vu, d'ailleurs, dans certaines conférences où le
gouvernement du Canada a eu le prix Fossile en matière de changements climatiques, on a vu l'ancien premier ministre du
Québec pratiquement faire les corridors de la conférence en espérant
avoir un peu de visibilité parce que, dans les endroits où ça se passait pour
vrai, il n'avait pas accès. C'est les limites du système dans lequel nous
sommes présentement.
Pour en venir à ce bilan, donc à ce... en fait, ce n'est
pas un bilan sur l'émission de gaz à effet de serre, c'est autre chose.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors, je vais vous rappeler, M. le
ministre, ce n'est pas parce que je veux vous empêcher de parler, mais, si vous voulez que
ça soit comme on a dit, des questions courtes, des réponses courtes, je vous inviterais à la concision. Alors, allez-y,
mais soyez concis pour que Mme la députée de Nelligan ainsi que les
autres députés puissent vous poser des questions.
M. Blanchet : Le but est d'essayer de donner un
maximum d'informations dans la plus grande densité possible parce que le
temps nous est quand même compté. Je vous laisse juge de... Vous allez voir,
là, si je fais des grandes phrases qui
ne contiennent aucune information, vous me le direz. Mais je n'ai pas cette
habitude-là. J'essaie de donner un maximum d'informations au bénéfice
des gens qui pourraient s'intéresser à ce qu'on fait, au-delà du volet parfois
partisan.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Je veux juste vous rappeler qu'on a
déjà passé pratiquement la moitié du temps, puis il y a juste une question qui a été
posée. Donc, faites l'effort de la concision, je sais que vous en êtes
capable.
M.
Blanchet : Je vais vous donner
quelques données à très court terme.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
Allez-y.
M. Blanchet : En fait, dans un temps, là, aussi
bref que possible. En 2010, les émissions totales de gaz à effet de serre au Québec se chiffraient à 82,5 mégatonnes.
C'est 10,4 tonnes par habitant. Ça représente 11,9 % des émissions canadiennes, et ça, c'est très révélateur, parce
que 11,9 % des émissions canadiennes, ça révèle que les Québécois
émettent, toutes proportions gardées, beaucoup moins de gaz à effet de serre
que les provinces canadiennes. D'ailleurs, l'ensemble canadien atteignait
692 mégatonnes.
Le secteur qui produisait le plus d'émissions de gaz à effet
de serre est évidemment, au Québec, celui des
transports. Pourquoi est-ce que c'est celui
des transports? Parce qu'au Québec nous avons surtout des productions
énergétiques qui ne créent pas d'émissions
de gaz à effet de serre. Elles ont d'autres conséquences environnementales,
mais elles ne créent pas d'émissions
de gaz à effet de serre. Par le transport, on inclut toutes les formes :
aérien, routier, maritime, ferroviaire, hors route. Ça atteint
35 mégatonnes, 42,5 % des émissions totales.
Le transport routier, c'est 78 % des émissions du
secteur transport, et, dans le secteur transport... et on y reviendra parce que je
ne veux pas prendre trop de temps, à votre demande, Mme la Présidente, mais
30 % des émissions du secteur transport sont dans le transport
lourd. Vous voyez déjà que, dans la politique que nous allons mettre en place
pour atteindre l'objectif de moins 25 % — puis je pourrai, si la députée le souhaite, donner
quelques précisions d'où en est notre démarche — dans cette politique, nous allons cibler certains
éléments très clairs. Le transport lourd va devoir en être un, dont la solution, d'ailleurs, ne peut pas être
l'électrification parce que ça ne s'applique pas au transport lourd.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci.
M. Blanchet : Alors...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci beaucoup. Alors,
Mme la députée de Nelligan.
• (15 h 30) •
Mme
James : Oui, Mme
la Présidente. Parce que, écoutez, le ministre est parti un peu sur un discours
en parlant de l'inventaire, alors que ma question était toute simple. Parce que, j'imagine…
Moi, je l'ai entendu, pas luipersonnellement,
mais j'ai entendu son prédécesseur, j'ai entendu la première ministre, j'ai
entendu le Parti québécois répéter à maintes reprises qu'ils
souhaitaient arriver à ce moins 25 %, mais sans aucun début de
commencement de comment ils allaient
arriver… ou toucher à cet objectif-là. Et encore aujourd'hui, je n'ai pas... Je
n'ai pas demandé au ministre de
déposer son plan, là. Mais, à un moment donné, il faut commencer à donner une
indication, notamment aux citoyens, sur où est-ce qu'on veut aller avec
ça.
Et
j'ai pu aborder la question du transport collectif la semaine passée. Mais moi,
je veux revenir plusspécifiquement à une annonce qu'il a faite avec le ministre de l'Enseignement
supérieur la semaine passée, je l'entendais annoncer un 6,5 millions. Ma question... Et, si je ne m'abuse, le
ministre m'a confirmé... parce que je le lui ai demandé : Mais là,
le financement pour ça, j'imagine, arrive du Fonds vert? Je crois qu'il m'a
confirmé que c'était bien le cas. Est-ce que
c'est le cas, que ce financement du 6,5 millions pour annoncer la recherche
est bien transféré du Fonds vert au fonds de recherche sous la
responsabilité de votre collègue aux enseignements supérieurs? Je veux juste
avoir la confirmation de cette information.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, Mme la députée
de Nelligan. Alors, M. le ministre, question précise, réponse précise.
M. Blanchet : Oui, Mme la Présidente. Deux questions, si j'ai bien
entendu. Je me permets de mentionner qu'en
neuf ans il n'y a pas eu de plan de réduction des émissions de gaz à effet de
serre par le gouvernement précédent. Alors,
après à peine plus de deux mois en poste, vous me permettrez de prendre le
temps nécessaire pour déposer quelque chose qui sera complet, qui sera
pertinent. Ma réflexion, à l'heure actuelle, va sur l'intensité du défi parce
que… Et d'ailleurs j'en ai parlé dans mon
intervention d'ouverture, il pourrait y avoir des milieux scientifiques qui
émettraient des doutes parce que le
défi est énorme. Mais, parce que les milieux scientifiques veulent encourager
la démarche,endossent notre volonté
d'atteindre un cap de moins 25 % à l'horizon 2020, les doutes n'ont pas
été émis, mais tout le monde
reconnaît, le défi est énorme. Le défi est énorme et se passera, je peux vous
dire ça, dans la réflexion qu'on a en deux
temps : dans un premier temps, un ensemble de mesures à relativement court
terme sur un horizon de quelques années, et par la suite on va dégager des avenues. Il devra y avoir un débat
parce qu'il va y avoir... Ça ne se fera pas... ça ne se fera pas sans sacrifice collectif, sans décision
collective forte, et c'est vrai pour le Québec, c'est vrai à l'échelle
internationale.
À
la deuxième question de la ministre, les galées qui ont été relus ne l'ont pas
été au complet parce que j'avais donné une
réponse exhaustive sur la question des 6,5 millions. Comme c'est toujours
le cas, le Plan d'action sur les changements
climatiques implique des transferts de fonds qui viennent évidemment du Fonds
vert vers d'autres ministères dans la mesure où ces autres ministères
remplissent une mission cohérente en termes de réduction d'émissions de gaz à
effet de serre. Donc, c'est beaucoup le ministère des Transports, le ministère
des Ressources naturelles et un peu d'autres ministères selon les plans qui
sont déposés et selon les décrets qui sont adoptés avec la vision.
D'ailleurs, nous allons procéder bientôt au dépôt du
deuxième PACC, c'est ainsi qu'on l'appelle au
quotidien. Donc, c'est bien de là que viennent les sommes. Il y a déjà dans le
plan d'action sur les changements climatiques...
Mme James : La réponse...
M. Blanchet : J'aimerais avoir la possibilité de répondre à la question,
là, je...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord. Alors, la...
M. Blanchet : On est ici en reddition de comptes, on a trois heures, on
a le temps de se donner des réponses complètes. Donc...
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord. Mais donnez des réponses courtes pour... J'aime
que l'atmosphère soit dans l'harmonie, vous le savez. Donc, pour permettre...
M.
Blanchet : Il y avait deux questions,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non, non, je comprends. Mais j'aimerais
que les questions soient courtes, les réponses
soient courtes et précises. Comme ça, on va aller rondement, puis tout le monde
va être satisfait. Alors, je vous ai entendu...
M.
Blanchet : Il peut y avoir des
moments courts et précis...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
...concluez, s'il vous plaît, sur la réponse que vous avez donnée.
M. Blanchet : Donc, j'en étais rendu à dire qu'il y
a déjà régulièrement, à même le PACC, des sommes qui sont remises pour de la recherche. Et j'étais extrêmement
content de pouvoir réinvestir des sommes supplémentaires en recherche parce
que, pour atteindre le cap de moins 25 % à l'horizon 2020, il va nous
prendre... il va nous falloir des données
scientifiques, des données scientifiques complètes, et donc il y a des mandats
de recherche qui doivent être faits qui, dans les circonstances
actuelles, arrivent comme une bouffée d'air frais pour les milieux.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord. Merci beaucoup, M. le
ministre. Mme la députée de Nelligan.
Mme
James : Oui, Mme la Présidente.
Normalement, les questions sont... et les réponses doivent être proportionnelles aux réponses. Je constate, le
ministre aurait pu répondre tout simplement oui à la deuxième question.
Et, à la première question...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la
députée, je m'excuse, vous pouvez...
Mme James : Mais, en tout cas, c'était... Je
faisais simplement... Vous allez me permettre de faire le commentaire, il en a fait pendant 10 minutes.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Oui, mais je veux quand même... Même
si on n'est pas satisfaits d'une réponse, il faut la considérer comme étant donnée.
Maintenant, je conçois que, de votre part, vous trouvez que le ministre prend trop de temps. C'est vrai, mais il a le
temps de répondre à ces questions. Alors, je vous invite toujours à la
concision.
Mme James : Ah! Je vais tout simplement
poursuivre. Mme la Présidente, j'ai deux choses. Première des choses, le ministre a parlé que le gouvernement antérieur
n'avait pas de plan. Bien, je vais juste lui montrer... J'imagine qu'il a déjà vu ce document. C'était le plan d'action,
justement, des changements climatiques qui a été déposé par legouvernement antérieur. Mais je ne veux pas m'attarder
là-dessus, Mme la Présidente. C'est lui le ministre duDéveloppement durable en ce moment. Et je lui ai
posé la question très précise afin de savoir si le 6,5 millions de
dollars qu'il a annoncé avec son collègue
était bel et bien de l'argent du Fonds vert. Il m'a répondu que oui. Je
comprends que la réponse à cette question, c'est oui.
Alors,
ma question très précise. Je le réfère à la page 14 du document. Parce qu'à
ce moment-là le gouvernement libéral antérieur avait bel et bien étalé le
financement des investissements prévus. Et je vois bien qu'il y avait 1,8 million à la colonne de l'innovation,
recherche et développement et 2,9 millions au niveau de la
connaissance et le savoir, qui a été
annoncé. Alors, je comprends qu'il a recyclé cette partie-là avec son collègue,
la semaine passée, quand il a fait le
transfert du fonds à un autre, mais, en ce qui concerne le reste de l'argent,
moi, je me pose la question très
clairement. Compte tenu que le financement était déjà prévu dans l'ensemble — parce que ça a été déposé au budget antérieur des
enveloppes prévues à la page 14 — est-ce qu'il a coupé différents programmes? C'est
lesquels? Ou sinon, l'argent, est-ce que ça vient du consolidé ou quelqu'un d'ailleurs?
Parce qu'il était déjà prévu dans des investissements dans le tableau 3
de la page 14 du document. C'est ma question.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre, est-ce que vous avez accès au même document à la page donnée?
M.
Blanchet : J'ai accès à tout ce dont
j'ai besoin, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très
bien. Alors donc, juste pour qu'on parle de la même chose. Allez-y pour votre
réponse.
M. Blanchet : Je suis sous l'impression — mais vous me corrigerez — qu'il se peut que les réponses soient un peu plus longues que
les questions, parce que le ministre est en reddition de comptes et non pas la
députée de l'opposition. Et donc je suis là pour ça. J'espère pouvoir le
faire de façon aussi complète que possible, mais cette réponse-ci sera
particulièrement courte. C'est de la réallocation des soldes du PACC 1.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien.
Mme James : …donc, bien, c'est-à-dire, j'avais
déjà compris ça, Mme la Présidente. C'est la reconduction, puisque ça, justement,
c'est du premier PACC, c'est du financement qui était déjà prévu, déjà investi.
Alors, si l'argent est déjà prévu à
soutenir des investissements prévus, s'il a annoncé un 6,5 millions, il l'a
pris d'où, de quelle enveloppe? Parce que
c'était déjà dédié à d'autres personnes, à d'autres fins. Puis c'était bien
mérité, là. Il n'y a personne qui remet ça en question. Mais moi, je veux comprendre. Il a fait une annonce en grande
pompe avec son collègue. Le 6,5 millions, là, bien on veut savoir qui ne l'a plus, là. Qu'il ne
l'a plus, là, cet argent-là? Soit qu'on l'a recyclé ou on a coupé quelqu'un
d'autre. Là, les citoyens, reddition de comptes, ils veulent savoir.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci. Moins d'une
minute, M. le ministre.
M.
Blanchet : Mais
la façon dont ça se passe, j'aimerais ça que ça dure trois jours. On va
beaucoup s'amuser. Réallocation des sommes non utilisées du PACC 1 font partie du PACC 2.
Et donc il y avait évidemment des sommes non utilisées. Aucun citoyen ne
partira en larmes parce qu'on lui a coupé quoi que ce soit, je vous le promets,
Mme la Présidente. Et je me permets de
mentionner que, s'il faut revenir trois fois sur la même question, vous devriez
peut-être me laisser plus de temps pour répondre.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Bien, vous savez, M.
le ministre, moi, je calcule le temps. On est rendus déjà à 22 minutes.
M. Blanchet : Non, non, je ne parle pas de maintenant, je parle en
général, tu sais.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Ah oui, oui.
M.
Blanchet : J'essaie
de donner des réponses complètes. Ça évite de revenir trois fois sur la même question, puis on peut passer à la question suivante pour
de vrai.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord. Bon. Alors, je vais tout simplement vous
demander d'être dans un esprit de collaboration. Ce n'est pas nécessaire de jeter la pierre à
personne. Je veux que ça se passe dans l'harmonie. Ça va très bien. Mais on a la contrainte du temps
parce qu'évidemment chaque enveloppe est dédiée à un groupeparlementaire et j'ai le devoir de la gérer en
toute équité. Je passe au groupe parlementaire du gouvernement. Vous
avez une enveloppe de temps de 17 minutes. Vous avez la parole, M. le député de
Repentigny.
• (15 h 40) •
M.
McKay : Merci,
Mme la Présidente. Avant d'aborder ma question sur le lac Saint-Pierre, je
voudrais peut-être seulement rappeler à la
députée de Nelligan que les données qu'elle cite d'un document budgétaire du
régime libéral permettaient d'atteindre seulement un tiers de l'objectif que ce
gouvernement-là s'était fixé en termes de réduction de gaz à effet de serre.
En ce qui concerne le
lac Saint-Pierre, j'ai eu l'occasion d'accompagner M. le ministre vendredi
dernier à Trois-Rivières, à l'Éco-Salon du
Lac-Saint-Pierre, et on a passé une très agréable soirée parce que, d'une part,
c'est un salon qui mérite d'être
connu, que personnellement je ne connaissais pas. Je n'avais jamais eu le
plaisir d'y aller puis je peux
confirmer que ça vaut effectivement le détour. Et il faudra qu'on s'assure
de... que je m'assure, moi, personnellement, en tout cas, de retourner à chaque année. Parce que le lac Saint-Pierre,
ça constitue un très important écosystème du fleuve Saint-Laurent. Donc,
c'est un joyau qui appartient à l'ensemble des Québécoises, des Québécois. Et
cet écosystème, Mme la Présidente, est d'une
telle envergure qu'il n'y a pas moins de deux organisations internationales qui
en ont reconnu ses particularités.
Alors,
d'abord, en 1998, il y a la Convention de Ramsar qui a placé le lac
Saint-Pierre sur la liste des milieux humides d'importance internationale. Et,
plus récemment, quand même, à l'an 2000, le lac Saint-Pierre a été reconnu par l'UNESCO et il fait maintenant partie des
réserves mondiales de la biosphère. Donc, nous avons définitivement, au Québec, de quoi être fiers de ce joyau et des
reconnaissances internationales que ça nous apporte. Mais naturellement
le corollaire de ça, c'est que nous avons la
très grande responsabilité de maintenir et de mettre en valeur de façon
durable les caractéristiques naturelles qui donnent au lac Saint-Pierre cette
notoriété internationale qu'il a acquise.
Et, lorsqu'on prend connaissance des données sur la
qualité de l'eau du lac Saint-Pierre, lorsqu'on sait qu'il y a un moratoire sur la
pêche à la perchaude qui a dû être établi, lorsqu'on voit la diminution
progressive des baux commerciaux pour
la pêche dans le lac Saint-Pierre, bien tout ça... et la mesure des stocks
notamment de perchaude, là, pour lesquels le moratoire a été impliqué, tout ça, ça sonne une alarme sérieuse sur l'état
et la qualité du milieu, des écosystèmes, de la biodiversité de ce
milieu-là, qui est franchement unique. C'est un milieu très diversifié puis qui
présente une grande diversité biologique. Alors, il s'agit juste d'aller un peu
sur le lac Saint-Pierre. Moi, j'ai la chance d'avoir été élevé à proximité du lac. Bien, parce que ma marraine
avait un stand à patates frites à Pointe-du-Lac, alors j'y allais
régulièrement. Et le mari de ma marraine...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : ...raison.
M. McKay : Pardon?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : C'est une très bonne
raison d'y aller.
M. McKay : Bien, disons que, oui, c'était une
bonne raison d'y aller. Et, maintenant que malheureusement elle est décédée, je
cherche encore des occasions pour pouvoir y retourner. Parce que, par sa
situation géographique ethydrographique,
le lac Saint-Pierre, c'est aussi le point de convergence de plusieurs
tributaires, hein? Il y a trois rivières qui se déversent dans le lac Saint-Pierre. Puis ce sont des rivières qui
proviennent de bassins versants où il y a d'importantes activités
humaines, agricoles et industrielles qui contribuent à fragiliser, je vous
dirais, la situation du lac Saint-Pierre puis de son archipel. Il y a des
magnifiques îles aussi.
Alors,
il semble qu'il soit urgent d'agir. Et, dans le fond, on a la possibilité...
Puis j'aimerais entendre le ministre nous présenter sa vision là-dessus, qu'il a eu l'occasion
d'élaborer notamment lors de l'Éco-Salon du Lac-Saint-Pierre, vendredi dernier. Parce que moi, ce que j'ai
entendu de sa part, il me semble qu'il y a tout le potentiel pour faire de
ce qui est actuellement un problème, disons, avec la situation urgente du lac
Saint-Pierre... Mais l'avantage d'un problème, c'est que ça... Par définition, un problème, ça a une solution. Alors, s'il n'y
avait pas de solution, ce n'est plus un problème, c'est un fait. Alors là, on a un problème, donc il y a une
solution, et j'aimerais ça que le ministre de l'Environnement nous
présente les différents éléments, là, sur lesquels il travaille actuellement
avec plusieurs partenaires, je crois, aussi.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien. Merci, M.
le député de Repentigny. M. le ministre.
M.
Blanchet :
Merci, Mme la Présidente. Merci, pour la question, à mon collègue de
Repentigny. Effectivement, vendredi a été une activité particulièrement
intéressante, je vais essayer de la placer dans un contexte un peu plus
large. Lorsque je suis arrivé en poste, on m'a
rapidement parlé du problème de la population de perchaudes au lac Saint-Pierre.
Aux yeux de certaines personnes, ça peut
avoir l'air un peu dérisoire, mais il faut se mettre dans la position des
riverains du lac Saint-Pierre et en
particulier des pourvoyeurs et des pêcheurs sportifs et même des pêcheurs
commerciaux pour qui une ressource aussi importante commençait à être
dans un état, je vais dire… je dirai insuffisant parce qu'il y a effectivement
débat sur place.
Dans un
premier temps, faisons un constat : le volume des prélèvements de
perchaudes était passé, dans les années 80, de 300 tonnes à environ 12 tonnes
dans les années récentes, donc évidemment la chute était dramatique. Personne, même à l'intérieur des débats régionaux,
ne nie l'essence de ça. Il y aurait sûrement des chiffres un peu
différents qui pourraient être évoqués par
les acteurs, mais personne ne nie ça. Et, d'entrée de jeu, j'ai précisé et je
précise encore aujourd'hui que les
pêcheurs ne sont pas responsables du déclin. Il y a un ensemble de
considérations environnementales complexes qui sont responsables du
déclin non pas seulement de l'habitat de la perchaude, mais bien de l'ensemble
des écosystèmes du lac Saint-Pierre.
Un moratoire avait été imposé en mai 2012 par le dernier
ministre du Développement durable du
gouvernement libéral. C'était une décision
sage, mais c'était une décision insuffisante. Et, on me le confirmera ou non,
mais semble-t-il même que le gouvernement libéral avait l'intention de
lever ledit moratoire, ce qui aurait eu, aux yeux de tous les biologistes, un effet catastrophique sur la
population de perchaudes. Mais je n'ai pas voulu me limiter à ça. Il m'a
semblé qu'on n'avait pas un problème qui se
limitait à la capacité de l'industrie de la pêche sportive et de la pêche
commerciale à retourner pêcher mais bien un constat. Autrement dit, le problème
n'est pas tellement la perchaude. La perchaude est le symptôme d'un problème
beaucoup plus large. Le lac Saint-Pierre, cette espèce de ventre, de renflement
du fleuve Saint-Laurent qui a une valeur écologique tellement importante qu'effectivement
deux organismes internationaux, dont l'UNESCO — quand même, ce n'est
pas rien — lui ont donné une
reconnaissance…
Le
plan qu'on a proposé suppose que tous les partenaires, tous les acteurs qui
sont... et il y a de nombreux groupes autour
du lac, se regroupent, développent une compréhension et déploient les moyens.
Je vous donne quelques détails
supplémentaires. Les diagnostics sur la situation du lac Saint-Pierre sont
insuffisants. Il y en a. Il y a ce que les affluents amènent, comme le disait mon collègue de
Repentigny, parce qu'après tout, et on s'entendra, la rivière Saint-François,
la rivière Richelieu et particulièrement la
rivière Yamaska sont des porteurs de polluants, de pesticides de façon
significative, et ça, bien ça arrive dans le
fleuve avec, en plus, des dépôts à l'embouchure des rivières. Il y a les… je vais dire, les rejets
des usines d'épuration d'eau de la région de Montréal, qui arrivent par le
fleuve, qui ont un impact très significatif. Il y a un phénomène de plus en plus grave de cyanobactéries, donc, qui a
des effets sur les pourtours du lac. Il y a évidemment une activité industrielle locale, bref, un
ensemble de facteurs auxquels s'ajoute le réchauffement climatique et
auxquels s'ajoute une baisse du niveau de l'eau. Et donc, dans un milieu donné,
lorsqu'il y a un apport de polluants de toutes natures et une réduction du
volume d'eau, bien il y a une densification des polluants avec évidemment un
impact sur l'ensemble des écosystèmes.
Tous
ces paramètres-là mis ensemble appellent une connaissance. Et, à l'heure
actuelle, lorsqu'on parle de chiffres ou d'impacts, notamment sur la pêche à la perchaude,
les pourvoyeurs et les pêcheurs ont une vision qui est beaucoup appuyée sur leur expérience. Et on ne peut pas
nier que c'est pertinent, là. 20 ans, 30 ans ou 40 ans de connaissance d'un
milieu donné, c'est très significatif. Et il y a aussi la vision des
biologistes, en particulier les biologistes du ministère, qui arrivent avec
leur approche scientifique. Ces deux visions-là ne sont pas exactement au même
point.
• (15 h 50) •
La première étape
était donc de faire en sorte qu'on puisse arriver avec un assortiment de
connaissances scientifiques qui fassent
consensus parce que, tant qu'on n'est pas d'accord sur le diagnostic, il est
très difficile d'aller de l'avant. On
a donc déjà déployé — et j'ai obtenu ce soutien du ministère
de mon collègue Pierre Duchesne — une première somme de
100 000 $ à laquelle je vais demander aux CRE, aux MRC, aux
municipalités de contribuer pour augmenter ce budget-là de façon
significative, de telle sorte qu'on puisse aller en appel d'offres, des appels
d'offres indépendants, des appels d'offres qui vont nous permettre d'avoir une
connaissance qui ne soit pas tributaire des différents acteurs qui ont débattu jusqu'à maintenant. Avec ça, on aurait une
première étape. On aura un diagnostic sur l'état du lac Saint-Pierre, et ça ne
se limite pas à la situation de la perchaude, c'est l'ensemble des enjeux du
lac Saint-Pierre.
Dans
un deuxième temps, identifier qui sont les joueurs. Il y a des associations de
pêcheurs, des associations de pourvoyeurs, il
y a évidemment déjà des tables de concertation, il y a la biosphère du lac
Saint-Pierre, qui a déjà un mandat de sensibilisation, il y a les
municipalités, les MRC, bref, il y a un nombre très significatif. Lorsqu'on les
a rassemblés — et
j'ai l'impression qu'ils étaient tous là vendredi dernier — ça
faisait une grosse réunion, ça faisait
beaucoup de monde. Et ces gens-là sont tous
appelés à participer, mais à participer sans créer une structure lourde avec
une charte infinie, mais bien un consensus.
Ce
que j'ai dit aux gens de la région sur la partie «qui sont les acteurs qui vont jouer dans le film?», ce que je leur ai dit, c'est : L'autorité du ministre
responsable de la Faune, l'autorité du ministre responsable de l'Environnement
et l'autorité du ministre régional, qui sont
sous le même chapeau présentement, je la leur remets à la condition qu'ils
travaillent de façon consensuelle. S'il y a débat ou conflit, bien le
gouvernement devra prendre ses responsabilités et intervenir, mais j'espère, j'espère
sincèrement que, de façon consensuelle, ils vont dire : O.K., voici vers
où nous voulons aller.
Et
ça, ça nous amène au troisième aspect. Je dis souvent, et il faut le dire avec
davantage d'insistance quand on parle de développement durable : On a la volonté
que ce qu'on fait rapporte plus que ça coûte. Là, on va dire : En
environnement, ça ne se peut pas. En
environnement, ça se peut. Un milieu comme le lac Saint-Pierre peut générer des
retombéeséconomiques très
significatives, que ce soit par la pêche à la perchaude, que ce soit par l'écotourisme,
que ce soit par des centres d'interprétation,
il y a un ensemble d'idées qui existent déjà, qui circulent déjà, qui nous
permettraient de générer des retombées
économiques avec la restauration des écosystèmes du lac Saint-Pierre. Ça ne se
fera pas en deux semaines, mais ça va se faire sur une période qui
devrait nous permettre de sentir des résultats même à relativement court terme.
Évidemment,
les pêcheurs nous demandent : Quand est-ce qu'on va recommencer à pêcher
la perchaude? Je n'ai pas pu leur donner la nouvelle qu'ils espéraient puis mettre une date
là-dessus. Il se peut même… je ne pense pas que c'est ce qui va arriver, mais il se peut même que ça n'arrive
pas si on ne réussit pas à rétablir les populations. Pour rétablir les
populations, il faut rétablir le milieu dans lequel elles se reproduisent,
elles se perpétuent.
Et donc ce sont des enjeux qui sont importants, mais
aussi dont on espère faire un modèle, un modèle, parce qu'on veut prendre l'état navrant du lac Saint-Pierre et
en faire un modèle de concertation et de développement durable en s'assurant que, parce que les projets auront de
retombées économiques, ils pourront être financés sur la base des
retombées économiques. Et la région de la Mauricie — on ne le nie pas personne — qui a subi l'effet de décisions responsables et nécessaires du gouvernement mais
qui l'ont touchée plus particulièrement que d'autres régions, puisse bénéficier notamment, à cet égard-là, du fonds de
diversification de 200 millions. Que ce soit bien clair, là, je ne
décide pas à la place de la table de
diversification, mais, si des projets ont un effet de diversification
économique et sont dans la région,
ils devraient théoriquement au moins pouvoir déposer à la table de
diversification et certains d'entre eux, peut-on espérer, auront ainsi un soutien. Voici un mode potentiel de financement
pour une activité et un projet de concertation et de développement
durable dont j'espère que ça pourra être un modèle pour d'autres secteurs ou d'autres
enjeux à travers le Québec.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre.
M. le député de Repentigny, il reste à peu près deux minutes.
M.
McKay : Deux
minutes. Bien, juste rapidement, la modernisation des barrages publics, parce
que, l'an dernier, à l'étude des crédits, j'avais posé une question concernant, bon, la
surveillance des barrages en particulier, et ça semble avoir donné de bons résultats. Je me demandais, M.
le ministre, si vous avez l'intention de poursuivre la modernisation des
barrages publics. Je vais tout simplement rappeler que, dans le fond, toute la
gestion des barrages est sous la responsabilité
du Centre d'expertise hydrique, qui est, donc, une unité de gestion qui est
sous la responsabilité du ministre de l'Environnement.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci. M. le ministre.
M.
Blanchet : C'est
une question intéressante, qui a un poids marqué dans les régions du Québec
parce que le nombre...
Encore ce matin, un collègue est venu me voir avec un barrage désuet dans une
région, et c'est effectivement la responsabilité
du ministère de l'Environnement d'essayer de suivre le rythme des constats de l'existence
de ces barrages délabrés. Et il y a
des cas énormes, je pense au barrage des Quinze, en Abitibi, qui est dans un
état préoccupant et qui va nécessiter des investissements de l'ordre de
près de 80 millions afin de s'assurer... Tu sais, c'est un énorme barrage avec une route, et c'est quelque chose qui est à
la fois impressionnant et qui demande beaucoup d'attention. Et, parce
que ça ne sert pas à une production d'énergie
de quelque nature, ça relève en effet du ministère de l'Environnement.
Donc, il y a déjà des sommes qui sont
prévues pour faire ça, et elles sont là depuis, d'ailleurs, plusieurs années,
mais, pour des raisons qui m'échappent,
les gestes n'ont pas été posés par le gouvernement précédent, mais il y a
peut-être d'excellentes raisons à ça.
Nous sommes en train de mettre en place le plan d'action, de telle sorte que ça
puisse, à très court terme, se réaliser,
afin, un, que l'ouvrage solidifié dure beaucoup plus longtemps et ne coûte pas
plus cher à réparer si on le faisait ultérieurement et de maintenir un
niveau de sécurité adéquat pour la population de la région.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre.
Alors, on va passer du côté du gouvernement.
Une voix
: …
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
De 20 minutes.
Mme James : Merci. Merci encore, Mme la Présidente. Alors, évidemment,
j'aurais aimé poursuivre mes questions sur
les changements climatiques. Et je reviendrai, je pense que j'ai un autre, même
deux autres blocs de prévus, je reviendrai là-dessus. Mais je ne veux
pas m'empêcher de poser des questions peut-être sur d'autres sujets.
Bien,
dans un premier temps, en fait, le ministre a eu la gentillesse de présenter
tout le… bien, une bonne partie des gens qui étaient avec lui et que je resalue
cet après-midi. Par contre, je me demandais : Est-ce que Geneviève
Tardy travaille toujours au sein de votre cabinet?
M. Blanchet : Bien, il me fait plaisir de vous présenter Geneviève
Tardy.
Mme
James : Bien,
bonjour, bonjour. Est-ce que c'est la même Geneviève Tardy de liberaux.net?
Petite question que je vous pose. Oui?
M. Blanchet : C'est la même.
Mme
James : Bien, la
raison que je pose la question, c'est parce qu'on peut lire sur ce site, à l'époque,
puis je l'ai moi-même constaté, que «le
gouvernement Charest refuse de publier la liste des entreprises qui possèdent
un terrain contaminé au Québec et qui
refusent de payer pour [faire les travaux de décontamination]». Alors, je me demandais si vous aviez… — aux dernières
nouvelles, j'ai vérifié, je n'ai pas vu — si vous aviez l'intention
de publier cette liste?
M. Blanchet : Intéressante question, laissez-moi consulter ma
sous-ministre.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : ...ministre, allez-y.
Mme James : Oui, allez-y. Oui, oui, allez-y, consultez.
(Consultation)
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : ...
Mme James : …tout mon temps. Je veux leur donner le temps de répondre,
mais...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Non, mais je pense que
le ministre a la réponse.
Mme James : Ah! O.K., désolée.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M. Blanchet : Il y a une liste sur le site Internet du ministère.
Certains éléments n'y figurent pas parce qu'il y a encore des terrains pour lesquels on en est à travailler à
identifier qui sont les propriétaires. Parce que, pour préciser le passif environnemental, c'est effectivement des
sites, des endroits qui sont contaminés et pour lesquels il faudrait
revenir dans le temps pour identifier qui sont les responsables et essayer de
trouver des gens pour prendre la responsabilité et financer la restauration et la décontamination des sites. Dans un
certain nombre de cas, évidemment, on ne les trouve pas, et donc ça définit un passif environnemental, plus
ce qui est évidemment lié de façon très directe à l'action gouvernementale.
Donc, il y a une liste existante qui est
publique, elle ne contient pas l'entièreté des données parce que, lorsqu'on n'a
pas identifié ou lorsqu'il y a des
procédures, parfois il y a certaines restrictions quant à la publication, mais
il y a effectivement une liste qui est publique.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée.
Mme
James : Donc, je
veux juste, afin de bien comprendre… Parce que, là, je sens avoir compris qu'il
y avait une
partie de l'information, mais que vous n'aviez pas toute l'information parce
que c'est dans la procédure. Qu'est-ce qui
est disponible pour... Est-ce qu'on a une liste préliminaire qui est là ou que
vous avez vous-même, c'est-à-dire, publiée depuis que vous êtes en poste? Je veux juste avoir une idée. Parce que
je n'ai pas vu cette information. Je voudrais juste...
M.
Blanchet : Il y
a une liste qui contient tout ce qui n'est pas objet de motif à
non-divulgation, l'exemple étant, comme je vous disais, lorsqu'on est en train d'essayer
d'identifier les propriétaires d'un site, il y a des situations où on ne
lève pas le drapeau en leur disant :
Dépêchez-vous, allez vous cacher. Il faut identifier les responsables, essayer
de leur faire prendre la
responsabilité de la décontamination. Dans le cas contraire, ça devient
effectivement un passif dont le gouvernement
pourrait être appelé... interpellé par les municipalités puis les endroits où
ça se trouve, là. Et ça, il y en a, il
y en a presque autant sinon davantage que des cas de barrages désuets, des
municipalités qui approchent le ministère de l'Environnement en disant :
Écoutez, j'ai tel, tel site qui est contaminé, on ne peut pas l'utiliser.
• (16 heures) •
D'ailleurs, il y a un programme qui s'attarde
à la décontamination, qui est ClimatSol, qui mérite un rafraîchissementmais qui s'attarde à
rendre de nouveau utilisables et accessibles des sites, des terrains, en
particulier en milieu urbain. Parce qu'à
ce sujet-là j'ai eu une rencontre avec des représentants de l'est de Montréal,
récemment parce que c'est un obstacle au développement de l'est de
Montréal, un ensemble de terrains qui ne peuvent pas être décontaminés à cause
des paramètres actuels du programme.
Mme
James : Donc, je
comprends les obstacles. Je veux juste confirmer. Cette liste-là, elle est
publiée depuis toujours? Depuis combien de
temps? Depuis quelque temps?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, on permet la
consultation au ministre.
Mme
James :
Peut-être donner la chance... je veux juste donner l'opportunité aux gens de
peut-être y réfléchir, à moins que vous aviez
la réponse tout de suite… puis me revenir.
M. Blanchet : On est en train de prendre l'information pour la
transmettre.
Mme James : Ah.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord.
(Consultation)
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M.
Blanchet : Donc,
la pratique à cet égard-là n'a pas changé. Les sites orphelins pour lesquels on
est en recherche de propriétaire, on ne le rend pas public évidemment pour ne pas les
inviter à se pousser, parce qu'on essaie de les rattraper.
Mme James : Donc, ce n'est pas public.
M. Blanchet : Pardon? Les sites orphelins.
Mme James : Les sites orphelins, donc ce n'est pas...
M. Blanchet : Les sites orphelins. Le passif environnemental ne se
limitant pas aux sites orphelins, il y a un ensemble
de sites dont on connaît bien sûr la localisation, les propriétaires ou que le
gouvernement a simplement identifiés parce qu'il y a un traitement. D'ailleurs,
à titre informatif, le passif environnemental du gouvernement en 2006 était de 468 millions de dollars, et, en 2011, il
était passé à 3,2 milliards de dollars. Donc, j'imagine que la gestion du
passif environnemental n'a pas été nécessairement exemplaire au cours des
dernières années.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord. Mme la députée de Nelligan, est-ce que ça va?
Vous pouvez poser...
Mme James : Juste une dernière question. Donc, les informations dont
on a fait référence dans le site Web libéraux.net, ces informations-là ne sont toujours pas
disponibles. Est-ce que j'interprète... Je ne veux pas interpréter vos
propos, là. C'est le cas? Parce que vous n'avez pas les informations, c'est ça
que je comprends.
M. Blanchet : Répétez ça, s'il vous plaît, ce n'est pas clair.
Mme
James : Je veux
m'assurer que j'ai bien compris. Parce que, là, vous m'avez parlé de sites
orphelins, vous m'avez parlé de certaines informations qui ne sont pas disponibles. Je
comprends tout ça, je veux juste m'assurer... Puis je vais y aller par moi-même plus tard, lorsque j'aurai
l'occasion de le faire, mais, au moment où on se parle, pour les raisons
que vous avez évoquées, les entreprises qui possèdent un terrain contaminé et
qui refusent de payer, ces informations précises ne sont pas disponibles sur le
site du ministère.
M. Blanchet : Les sites orphelins pour lesquels nous sommes en démarche
pour identifier ou — comment dire? — inciter, forcer les propriétaires à intervenir ne sont pas
listés sur le site du ministère.
Mme James : O.K. Je vais passer à un autre sujet. Je veux en profiter,
on aura... Mme la Présidente, on a eu l'occasion
à quelques reprises, dans les derniers mois, de parler souvent, comme
législateurs... le ministre, son prédécesseur, son gouvernement ont
beaucoup parlé du BAPE. Et je crois avoir vu même le président, qui est présent
avec nous cet après-midi... On aura, à d'autres
occasions, vous comprendrez, Mme la Présidente, l'opportunité de revenir là-dessus,
mais j'aimerais, dans un premier temps,
profiter de la présence du président... mais de poser la question très
directement au ministre : Compte tenu
de tout ce qu'on a pu lire et entendre, sans rentrer — ce n'est la place — dans les détails, quels
sont les communications actuellement, quel est le protocole de communications
qui a lieu entre lui et son cabinet et le BAPE? Et qui
particulièrement au BAPE? Est-ce que c'est le président? Est-ce que c'est le
vice-président avec ses commissaires? Est-ce
qu'il a établi une telle... De façon générale, s'il peut nous expliquer... J'imagine
qu'il a réfléchi à la question. S'il peut nous dire comment ça marche…
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M. Blanchet : Les interventions que nous avons et les communications que
nous avons avec le BAPE se limitent à ce qui
est prévu par la loi et par le règlement lorsque nous avons des demandes à
faire au BAPE. Par contre, Mme la
Présidente, je dois avouer qu'à la salle La Fontaine, la semaine dernière,
j'ai donné la main au président du BAPE. Par contre, j'ai veillé à avoir des témoins pour être certain qu'on ne
donnerait pas lieu à un autre cirque pitoyable comme celui auquel on a
eu droit au cours des derniers mois.
Mme James : Mme la Présidente, moi, je...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Un instant. On reste
calme. On reste calme. La question a été...
Mme James : ...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la députée, on est... Je m'adresse aux deux. On est
sur une question de demande d'information. Le
ministre a donné une réponse. J'apprécierais qu'on ne prête pas d'intention et
qu'on poursuive dans la même veine. Allez-y, Mme la députée de Nelligan.
Mme
James : Ah oui,
je le fais… je le fais tout à fait correctement, je crois, Mme la Présidente,
en ce qui concerne les questions légitimes qu'une députée ou un député puisse ou souhaite
poser en ce qui concerne l'indépendance, toute la question de transparence ou la façon de
fonctionner au niveau de nos bureaux. Pour moi, ce n'est pas une farce, ce
n'est pas une joke, je ne le fais pas pour perdre le temps à personne. C'est
une question sérieuse que je pose au ministre, et j'aimerais avoir une réponse
sérieuse. Lorsqu'il parle de communications, je veux savoir si, lui
personnellement… est-ce que les membres de son cabinet...
M. Ferland : J'ai une question de règlement, s'il vous plaît.
Mme James : ...communiquent avec les gens du BAPE et de quelle
façon...
M. Ferland : J'ai une question de règlement, Mme la Présidente. L'article
35...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Oui, M. le député d'Ungava.
M.
Ferland : D'Ungava.
L'article 35, Mme la Présidente, dit très bien, clairement, que la députée peut
poser des questions, on est ici pour ça, mais
elle n'a pas à interpréter les réponses du ministre à sa guise. Alors, c'est ce
qui est en train de se passer présentement.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Non, ça, c'est... l'article
ne s'applique pas dans le cas précis. Mme la députée pose ses questions, et j'ai
demandé et interpellé les deux pour dire : Je ne veux pas de procès d'intention.
Questions-réponses, ça va bien aller. Concluez sur votre question, Mme la
députée.
Mme
James : Oui,
oui, Mme la Présidente. Mais vous me permettez de dire, puis je le dis en toute transparence aux collègues, moi, je ne pensais d'aucune
façon offusquer personne, pas le ministre, en posant la question. Encore une
fois...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Allez-y avec votre
question, Mme la députée.
Mme
James : ...je la
répète, même : J'aimerais savoir, entre lui et... que ce soient le
président, le vice-président, les commissaires, quel est le protocole d'intervention?
Comment ça fonctionne entre lui et les membres de son cabinet et le
BAPE? Comment ça se fait? Comment ça se fait depuis qu'il est en fonction?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Bien. Votre question
est posée. Merci beaucoup, Mme la députée de Nelligan. La réponse, M. le
ministre, sur le protocole de communication entre le ministre, son cabinet et
le BAPE.
M.
Blanchet : Il y
a essentiellement deux personnes au sein de notre organisation — parce qu'ils ne sont pas
tous au cabinet — qui interviennent auprès des gens du BAPE. Il y a Martin
Blanchette, qui est responsable de ce dossier-là au cabinet, qui intervient essentiellement auprès de M.
Beaudet, qui est le directeur général et secrétaire au niveau du BAPE, et la sous-ministre s'occupe des échanges
administratifs. Ça se fait tout à fait dans les règles. Et je signe régulièrement des lettres qui sont des demandes au
BAPE d'initier des évaluations environnementales. Alors, voilà, ça se
fait avec — comment dire? — un respect absolu de l'indépendance du BAPE, dont je suis
convaincu, d'ailleurs, Mme
la Présidente, qu'il survivra davantage à l'épreuve du temps que l'arrivée de l'ancien
président du BAPE dans la même firme d'avocats que l'ancien premier
ministre.
Mme James : Donc, alors, je comprends... Regarde, les commentaires du
ministre...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée,
poursuivez sur le sujet.
Mme
James : ...c'est
fait pour me piquer au vif, mais ça ne marchera pas. La question était toute
simple. Je ne voulais pas inciter le ministre à se fâcher d'aucune façon. Alors, de ce
que je comprends, ce qu'il me dit, c'est bel et bien l'attaché politique responsable du dossier qui
communique avec le BAPE ainsi que la sous-ministre qui communique. Alors, il n'y a pas d'autres communications, le
ministre me confirme cet après-midi, à 4 h 8, 16 h 8, ce
19 février ou 20... 19 février 2013, qu'il n'y a pas d'autres
communications qui se font entre lui ou les membres de son cabinet et les
membres du BAPE. Je veux juste en avoir la confirmation du ministre.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre,
confirmation?
M.
Blanchet : J'ai
de la difficulté à trouver une façon de répondre qui est à la hauteur de la
question. Évidemment, j'ai répondu à ce que
sont les relations entre le BAPE et notre ministère et je garde pour jeudi les
réponses sur la sainte inquisition pas très haut de gamme politique à laquelle
on a prêté...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre…
M. Blanchet : ...on a soumis un collègue...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre, par
respect à notre institution et à nos collègues...
M. Blanchet : C'est bien de respect à notre institution dont je parlais,
Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Oui, très bien. Alors donc, vous confirmez la réponse,
la réponse est donnée. Poursuivez, Mme la
députée.
Mme
James : Donc,
Mme la Présidente, je veux juste être bien, bien, bien claire, là. Le ministre
a le droit de ne pas aimer les questions que
je pose. Je comprends que le processus...
M. Ferland : ...interprétation, s'il vous plaît.
Mme James : Non, excusez-moi, là, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : ...
Mme James : ...j'ai laissé parler le ministre, je vais prendre mon
tour. Merci.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Ne rajoutez pas, s'il
vous plaît.
M. Ferland : Question de règlement. Non, mais est-ce qu'elle peut
écouter ce qu'on dit aussi, là?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Oui, très bien, très
bien, juste un moment, s'il vous plaît.
M. Ferland : Je comprends qu'elle est dans tous ses états, là, mais
je...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le député de
Nelligan, je vous donne la parole...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Pour le moment, pour
le moment, c'est la présidente qui parle.
Mme James : C'est d'Ungava.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Pardon, M. le député d'Ungava.
Excusez-moi. S'il vous plaît! Ça allait bien...
M. Ferland : ...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : …ça allait bien, et je
veux que ça se continue bien. D'accord? Nous sommes à l'étude des crédits. L'opposition,
comme tous les autres députés, ont le droit de poser des questions, et le ministre d'y répondre. Et
je veux que ça se fasse dans le respect du règlement et le respect des uns les
autres, s'il vous plaît. Alors, M. le député d'Ungava, vous avez une
question de règlement encore? Vous n'avez pas confiance en la présidente pour
diriger nos travaux?
M. Ferland : J'ai une confiance extrême en la présidence. C'est pour ça
que je m'adresse à vous, Mme la Présidente, pour que vous vous adressiez à la
députée de Nelligan pour qu'elle accepte aussi puis qu'elle considère les
réponses du ministre...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien.
• (16 h 10) •
M. Ferland : ...et que, si elle a d'autres questions à poser, qu'elle
les pose...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord.
M. Ferland : ...mais sans les interpréter. C'est l'article...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors, c'est parfait, c'est parfait. On va continuer.
Allez-y, Mme la députée de Nelligan. Votre
question.
Mme
James : Merci,
Mme la Présidente. Et vous me permettez de faire... malgré les commentaires qui
ont été faits
de l'ancien président puis le premier ministre, malgré tous les commentaires
qui ont été faits des questions que j'ai posées au ministre, je ne me suis jamais... puis j'invite les collègues
à relire les galées... fait aucun commentaire négatif sur sa façon de
fonctionner, sur le protocole de communication, d'aucune façon. Je lui ai tout
simplement... Puis je me demande pourquoi, là, ça le pique tant que ça.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée de
Nelligan...
Mme James : La question que je repose, que j'ai posée...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : ...s'il vous plaît!
Mme
James : Mme la
Présidente, je m'adresse à vous. À travers vous, la question que j'ai posée, c'était
afin de savoir les façons ou la façon que le
ministre et son entourage communiquaient avec le BAPE, compte tenu, Mme la Présidente, de l'importance qu'on lui accorde en
tant qu'institution, évidemment, Mme la Présidente, mais aussi par le biais — puis c'est la question que je
pose au ministre au moment où on se parle — de toute la question de modernisation du BAPE.
Alors, je peux sortir les articles, là, si vous voulez,
Mme la Présidente, mais, à quelques reprises, j'ai entendu, je crois bien,
le ministre, son prédécesseur parler de modernisation du BAPE. Alors, je
demandais, comme question préalable, comment se font ces communications
de façon générale. Le ministre, de ce qu'il vient de... je comprends, vient de me confirmer que c'est par le biais de son attaché
politique seulement, ainsi que la sous-ministre, et les lettres qu'il
signe que les communications se font. Alors, tout ce que je
souhaite savoir maintenant : Dans ce processus, qui, j'imagine, est déjà lancé, de
modernisation du BAPE, non seulement comment se fait... où sommes-nous rendus
et qui a le contrôle de tout ça au niveau de la modernisation? C'est la
question très précise. Puis je ne crois insulter personne, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord. Alors donc,
la modernisation du BAPE, M. le ministre.
M.
Blanchet : Ce n'est
pas l'entièreté de la question. Je vais revenir sur l'entièreté de la question.
Que ce soit par courriel, téléphone, lettre, sémaphore, code morse, message de fumée, si
notre ministère a des relations courtoises, formelles et dans le respect de l'indépendance du BAPE à
avoir avec les gens, et les acteurs, et les intervenants du BAPE, nous
allons le faire. Nous ne tomberons pas dans le piège puéril de commencer à
soumettre chacune de nos actions, pourtant tout à fait respectueuses de l'indépendance du BAPE, à cette espèce de, Dieu
merci, faux tribunal, sinon je ne pourrais pas répondre à la question, à
laquelle ils ont voulu donner lieu et qui va commencer ce jeudi. Alors...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Monsieur...
Mme James : Bien, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Un instant, s'il vous
plaît, Mme la députée.
M. Blanchet : Pour rassurer Mme la députée...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre...
M. Blanchet : ...je ne suis pas du tout fâché...
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le ministre...
M.
Blanchet : ...mais je ne crois pas
que...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non.
M. le ministre...
M. Blanchet : ...les institutions gouvernementales
ou l'Assemblée nationale doivent nécessairement servir à ce genre d'exercice — et je peux le dire avec le sourire, si ça fait plaisir à
la députée ou à Mme la Présidente — à ce genre d'exercice qui est indigne de nos institutions.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
député... M. le ministre, si vous faites référence à l'ordre de l'Assemblée qui nous a conduits à une audition qui
va avoir lieu prochainement, attendez qu'on y arrive puis vous ferez vos
commentaires. Pour le moment...
Des
voix : ...
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Pour le moment, des questions sont posées sur
le BAPE et sa modernisation. J'apprécierais que les échanges...
Une
voix : ...
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le député d'Ungava, s'il vous
plaît! J'apprécierais que les échanges se fassent dans le respect. Ça reste sur le sujet,
sur la pertinence, et puis je ne veux pas qu'on aille dans d'autres
avenues. Mme la députée de Nelligan, s'il vous plaît, pour votre question.
Mme
James : Pour la dernière minute.
Puis, encore une fois, Mme la Présidente, vous...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Il
reste trois minutes.
Mme James : Il me reste trois minutes. Vous avez
tout à fait raison, vous avez… on aura d'autres occasions. Et la lignée de
questions que j'ai posées, ce n'était pas du tout en lien avec ça. J'aurai d'autres
questions à ce moment-là. Je voulais
profiter de la présence, justement, du BAPE pour à la fois déterminer, O.K.,
les communications se font de quelle façon,
afin de voir la modernisation. Et je ne l'ai pas inventé, ce terme-là, le
gouvernement actuel l'a évoqué à plusieurs reprises. Ça veut bien dire quelque chose. Vous avez entamé un processus
sûrement avec le BAPE là-dessus. Mais c'est quoi? Ça veut dire quoi? La ministre des Ressources naturelles elle-même
disait qu'il fallait que tous les projets passent... là. On n'est pas contre, mais on veut savoir : La
modernisation du BAPE, ça veut dire quoi? Qu'est-ce qui se passe? C'est tout.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci pour votre question. M. le
ministre, la modernisation du BAPE.
M. Blanchet : Est-ce que j'ai le droit de féliciter
ma collègue pour une question constructive? La
modernisation du BAPE est une réflexion qu'on a entreprise effectivement...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît!
M.
Ferland : …
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il
vous plaît! Vous n'avez pas la parole, M. le député d'Ungava. S'il vous plaît!
Une
voix : ...
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il vous plaît, M. le député d'Ungava,
j'ai besoin de votre collaboration. S'il vous
plaît!
Mme
James : …
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la députée de Nelligan, vous n'avez
pas la parole. S'il vous plaît! Alors, il me
reste 1 min 30 s. Je l'accorde au ministre pour sa réponse. S'il vous plaît!
M. Blanchet : Vous êtes trop aimable, Mme la
Présidente. Alors, il y a effectivement une réflexion en cours pour la modernisation du BAPE. J'ai mandaté la
sous-ministre pour former un comité qui réfléchit. Et je vais vous donner deux
des orientations qui me préoccupent particulièrement. Je souhaite que, par tous
les moyens, on mette un terme à cette espèce
d'opposition qui existe depuis, croit-on, toujours entre l'environnement et le
développement économique.
La notion de
développement durable a fondamentalement comme objectif de rendre le
développement économique compatible avec l'environnement. Ce fondement-là,
peut-être, peut mieux s'inscrire dans la façon dont on voit le BAPE. Et, ce qui me préoccupe, c'est, d'une part, des
gains d'efficacité, donc que le BAPE puisse intervenir, traverser le
processus, et je ne présume pas de ce que
sera la teneur du comité, mais intervenir plus rapidement, rendre des
décisions, formuler des
recommandations. Parce que le BAPE formule des recommandations au ministre, qui
prend les décisions par la suite. Donc,
peut-être trouver une façon de le faire plus vite, plus efficacement, au
bénéfice des entreprises ou des communautés qui ont des projets et qui souhaitent aller de l'avant. Ça, c'est un
gain d'efficacité, et ça, c'est un thème qu'on a de façon obsessive dans
la plupart des dossiers.
L'autre volet, c'est peut-être… Et ça avait
déjà été demandé. Peut-être que, dans certains cas, le BAPE devrait avoir les dents
un peu plus longues. Peut-être que le BAPE devrait avoir la latitude d'être un
peu plus sévère, avoir des moyens qui
lui permettent d'obtenir mieux, plus vite, avec plus d'acuité l'ensemble de l'information.
C'est une institution à laquelle le
dossier des gaz de schiste a donné une confiance populaire remarquable, et nous
devons tous nous appuyer sur cette confiance.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, je vais du côté du gouvernement. Vous
avez une enveloppe de temps de 17 minutes. M. le député d'Ungava.
M.
Ferland : ...plaisir, Mme la
Présidente, de...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : J'aime
ça quand vous souriez.
M.
Ferland : Bien, je souris toujours.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Bon.
M. Ferland : Même dans mes envolées, je souris
toujours, c'est très important. Je n'ai pas mes vraies lunettes, donc ça va être difficile, mais je vais…
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Je
vous prête les miennes?
M. Ferland : Oui. Avec plaisir, Mme la Présidente.
Alors, je salue bien sûr M. le ministre, avec les gens de votre cabinet, les gens
aussi de la fonction publique, les gens qui vous accompagnent. On sait que ces
gens-là travaillent très fort pour
non seulement la préparation des crédits dans lesquels on est en train de
travailler aujourd'hui, mais tout au long de l'année, bien sûr, là, dans les différents dossiers. Alors, je vous
salue, Mme la Présidente, bien sûr, mes collègues et les collègues d'en
face également, de l'opposition et du deuxième groupe d'opposition officielle.
Alors, c'est un plaisir. On termine, c'est la
dernière semaine des crédits. Je vais en surprendre plusieurs, je vais aller directement
à la question. Habituellement, on me dit tout le temps que c'est long, mais...
Parce qu'on vient d'assister malheureusement,
tout à l'heure, à un préambule de la commission de jeudi, à laquelle on va
assister. On a découvert la plupart
des questions qui seront posées. Mais, j'imagine, le ministre a déjà eu ces
questions-là. Donc, il y aura l'exercice formel jeudi après-midi, en cette même commission, Mme la Présidente,
vous savez, et on pourra, j'imagine... le ministre aura tout le loisir de répondre aux membres de la
commission, jeudi après-midi, à toutes ces questions-là, en espérant
bien sûr que ça ait une fin le plus
rapidement possible, parce qu'on assiste malheureusement, présentement, Mme la
Présidente, à un genre de cirque, parce qu'on a notre ancien ministre, collègue
qui est toujours avec nous, et on persiste encore à vouloir refaire un peu le
procès. Mais, ceci étant, jeudi, nous aurons l'occasion… — parce que je fais partie de cette commission-là — jeudi après-midi, nous aurons l'occasion de répondre et
de questionner le ministre, et les membres de
l'opposition bien sûr le feront. D'ailleurs, c'est déjà commencé.
•
(16 h 20) •
Alors, M. le ministre, toujours dans la foulée du passif
environnemental, je pense que c'est très important, ma collègue de Nelligan l'avait soulevé au début de tout, dans sa période
de questions, malheureusement elle a bifurqué un peu, mais quand même. Mais il reste que le passif
environnemental, c'est important, surtout… bien, pour l'ensemble du Québec, mais, vous connaissez, M. le ministre… Mme la
Présidente, bien sûr, la circonscription, la région, la circonscription
que je représente, et même pour l'ensemble du Québec, du territoire québécois.
Il y a plusieurs terrains au Québec — vous en avez fait
mention, il y a eu des questions de posées tout à l'heure là-dessus — qui sont contaminés par des résidus des activités du
XXe siècle, et le gouvernement est aux prises avec un passif environnemental
important.
Alors,
en 2013, aujourd'hui, Mme la Présidente, avec les connaissances scientifiques
et l'importance de la densification urbaine,
je pense qu'il serait plus qu'intéressant, dans un premier temps, de régler rapidement
la situation du passif
environnemental actuel et, bien sûr, bien sûr, Mme la Présidente, dans un
deuxième temps, d'empêcher, d'empêcher autant que faire se peut que de
nouveaux passifs apparaissent.
Alors, Mme la Présidente, ma question au ministre
est très simple. J'aimerais que le ministre nous dise, de un, de quelle façon il considère que le passif
environnemental au Québec est préoccupant et, deuxièmement, nous parle des
pistes d'action qu'il entend mettre de l'avant pour améliorer la situation.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le député d'Ungava. M. le ministre.
M. Blanchet : Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est
effectivement une question qui est préoccupante.
C'est une question qui est d'autant plus préoccupante que la décontamination de
sites, en particulier dans les territoires du Nord-du-Québec,
pourrait s'avérer un exercice extraordinairement coûteux et on est dans un
contexte financier qui ne nous donne
pas énormément de latitude pour le faire, pourtant, en particulier, alors que l'attention
de tout le monde — et le
gouvernement précédent ne l'avait pas inventé — l'attention de tout
le monde, à l'échelle planétaire, se tourne vers des ressources auxquelles on
veut avoir accès désormais, même si elles sont davantage au nord parce qu'évidemment
il y a des zones qui ont été moins touchées par d'autres par le développement
ou l'exploitation minière.
Dans
le passé… Et on a un passif environnemental très élevé à l'heure actuelle, mais
qui n'est pas totalement dû bien sûr à l'industrie minière. Les évaluations du
passif environnemental qui est lié à l'industrie minière, ça se promène entre
700, 800 millions, 1,2, 1,3 milliard, selon qui a fait l'estimation. Et c'est
révélateur de pratiques éminemment discutables
qui ont eu cours pendant trop d'années au Québec, où une société minière — et,
encore une fois, une société minière avec des moeurs douteuses peut affecter la
réputation de l'ensemble des sociétés minières, dont la plupart sont de bons
citoyens — une société minière ou une
autre peut cesser ses activités et fermer puis repartir sous un autre nom. Et ce
processus-là a fait en sorte qu'il y a des sites miniers qui sont gravement
contaminés et qu'on ne peut pas laisser — comment dire? — entacher,
rendre dangereux ou affecter la santé des différents milieux et des écosystèmes du Nord québécois.
Une fois que le
constat est fait, il y a des questions à se poser. Et je vous le dis très
candidement, il y a des recommandations qui
nous sont faites. Il y a des groupes qui nous rencontrent, il y a des groupes
de pression qui travaillent activement
sur la question du passif environnemental, qui formulent des suggestions que je
prends en considération avec le plus
grand sérieux, tout en devant tenir compte de notre environnement financier. Et
ça nous amène à la réflexion sur, d'une
part, comment on va le faire pour le passif, mais aussi comment on va s'assurer
que, dans la perspective où, à l'heure actuelle,
le Québec veut s'orienter vers davantage de développement nordique et, avec
nous, veut s'orienter vers davantage de
développement nordique effectué, fait de façon qui soit cohérente, de façon qui
assure que ce soit le Québec pour tous et
le Nord pour tous, donc que tout le monde y trouve son compte, qu'il y ait des
royautés d'emblée, d'entrée de jeu, que les Québécois ne voient pas des sociétés minières, comme ça s'est revu
récemment, partir avec des volumes considérables de minerai sans payer
de royautés. Quand environ la moitié des sociétés minières ne paient pas de
royautés, on a un problème avec le système. Déjà, c'est une variable
fondamentale.
Une
autre variable importante, et ma collègue aux Ressources naturelles travaille
là-dessus, je n'irai pas dans le détail de ce qui relève de sa juridiction, mais va
veiller à ce que les considérations, les réserves qui doivent être
créées par les sociétés minières en vue de
la restauration des sites soient beaucoup plus importantes et beaucoup plus
coercitives. Et là on ne pourra pas nous
dire... parce que c'est un discours qui a lieu à l'heure actuelle avec, je dois
le dire, c'est déplorable, bien
souvent avec la complicité de l'opposition officielle, on nous dit qu'on nuit à
l'économie du Québec si on veut établir, et pas à l'encontre des sociétés minières, ou des sociétés pétrolières,
ou des sociétés gazières, mais en collaboration, en consensus avec ces entreprises, des mécanismes qui
vont nous permettre justement d'éviter d'avoir un impact environnemental
négatif et de laisser un passif en arrière. C'est une mesure : qu'une
société qui viendra extraire de la richesse
du sol du Québec devra partir en faisant le ménage de façon simplement
courtoise et étant entendu que ça aura été pris en considération dans
les planifications financières de ces sociétés-là.
Je pense que, pour l'avenir, c'est définitivement l'approche.
Je pense que de façon générale, lorsqu'en amont
ou en aval d'un projet on prend des mesures
de protection environnementale, on va chercher l'acceptabilité sociale. Et
tous les projets ont besoin de l'acceptabilité
sociale. Donc, la clarification des règles, comme le fait ma collègue dans
d'autres secteurs voisins, comme nous
travaillons à le faire, dans certains cas, au cours des prochaines semaines,
est à l'avantage du développement
économique. Et on doit être... le ministère du Développement durable doit être
un partenaire des milieux et des
projets à caractère économique. En revanche, évidemment, on demande une
collaboration et l'acceptation d'une responsabilité par les sociétés en
question.
Et il faudra, dans le cas de la décontamination, il
faudra se donner une échelle de temps, il faudra dire : À coup de tant par année. Et là il y aura la question de qui
paie et comment on le fait. Et c'est une réflexion qu'on va devoir entreprendre. Je vous avouerai, puis je l'ai dit à
plusieurs reprises, et ça aurait pu colorer plusieurs de mes réponses à
date, au bout d'un peu plus de deux mois, j'ai
la prétention d'avoir assimilé un nombre significatif de dossiers importants.
Il en reste quelques-uns pour
lesquels je suis en réflexion, très bien entouré pour ce faire, d'ailleurs,
mais je suis en réflexion afin non pas
d'arriver avec des approches à court terme, mais bien d'arriver avec une vision
qui soit au service de l'ensemble des Québécois
et qui soit au service d'une vision qui ne soit pas une vision urbaine des
régions, comme on a vu dans l'actualité récente, dans quelques dossiers,
une vision qui soit respectueuse de l'économie des régions et qui soit une
vision, permettez-moi la redite, de développement vraiment durable. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre.
Alors, M. le député d'Ungava.
M. Ferland : Combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Il vous reste sept
minutes, sept, huit minutes.
M. Ferland : Merveilleux, merveilleux. C'est
beaucoup de temps. Alors, merci, M. le ministre, pour la réponse. Et aussi, en
même temps, bien, c'est important pour les gens qui nous écoutent, c'est là qu'on
voit l'importance un peu de... quand
on laisse le temps à la réponse, pour donner non seulement des... oui, avoir la
réponse, mais aussi d'expliquer aux gens qui nous écoutent. Parce qu'entre
nous on le sait très bien, et on le dit souvent, nous, des fois, on va poser une question, peut-être
que déjà on connaît... pas nécessairement la réponse, mais on est dans notre
quotidien. Mais, pour les gens qui
nous écoutent, et il y en a beaucoup, alors c'est important de laisser le temps
au ministre d'apporter certaines clarifications,
même si parfois, Mme la Présidente, ça peut nous sembler lourd, long et non
pertinent. Mais quand même, je pense
que c'est important d'accorder au ministre le temps de donner toutes les
réponses... la meilleure réponse possible à nos questions.
Alors, dans la même... Parce que vous l'avez
abordée... Mme la Présidente, le ministre l'a abordé de façon directe, toute la
question du développement nordique, Le Nord pour tous. On sait, Mme la
Présidente, que, l'automne dernier, notre
première ministre a annoncé dans son discours d'ouverture, discours inaugural,
la mise en place d'un secrétariat au développement
nordique, un peu, qui va jouer le rôle, autrement dit, et le ministre l'a
abordé un petit peu, qui va jouer le rôle un peu de coordination entre
chacun des ministères, dont le ministère de l'Environnement et du Développement
durable, donc, et le ministère des
Ressources naturelles, le ministère des Transports, les différents ministères
qui ont à intervenir… le ministère de
la Santé — j'en nomme quelques-uns — qui ont à intervenir de façon régulière sur cet immense territoire,
alors… Et votre ministère, M. le ministre, bien sûr, est un ministère
important, important pour le... de s'assurer d'un développement cohérent, d'un développement de façon ordonnée, si on
veut, et dans le respect des populations, dans le respect bien sûr de l'environnement, dans le respect des populations,
parce qu'on sait très bien qu'il y a une présence significative autochtone et il y a des... que ce
soit sur la Côte-Nord ou chez nous, dans ma circonscription, mais aussi
des Québécois qui vivent sur ces
territoires-là, chez nous, qu'on appelle les Jamésiens ou, sur la Côte-Nord,
les Nord-Côtiers.
Alors, j'aimerais, M. le ministre... Ma
question est, de façon plus précise… Parce qu'on assiste présentement à une effervescence du
développement minier qui est due, vous le savez très bien, Mme la Présidente
aussi, due à la montée du prix des métaux.
Ce n'était pas dû à l'ancien Plan Nord, là, c'était dû à la montée du prix des
métaux. Mais on assiste présentement
à un développement accru, donc d'où l'importance de votre ministère d'assurer
une présence. Alors, ma question est
la suivante : Est-ce que, M. le ministre, votre ministère, de quelle...
est-il présent sur cet immense territoire? Et, étant donné que le territoire immense et grand, est-ce que les
minières... On entend toutes sortes de choses qui se disent : Bon, bien les minières se surveillent elles-mêmes
et que le ministère ne se déplace pas... ne se déplace que sur des
plaintes. Alors, M. le ministre, j'aimerais vous entendre là-dessus, peut-être
apporter des clarifications. Et de quelle façon le ministère intervient sur cet
immense territoire-là?
•
(16 h 30) •
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le député d'Ungava. M. le ministre.
M.
Blanchet : Il y a une réponse à la
question de mon estimé collègue d'Ungava qui est très technique, effectivement, un niveau de présence... à laquelle
je peux répondre en parlant, par exemple, de l'ouverture du bureau de Chapais, mais on l'a fait la semaine dernière,
donc je n'irai pas dans le détail. C'est un projet, qui avait été initié par
le gouvernement précédent, auquel on donne
suite, qui devrait évidemment faciliter la présence des gens de notre
ministère.
Mais la question que vous soulevez fait l'objet
d'une préoccupation chez nous, la préoccupation d'être capables, autant en termes d'inspection, en termes d'accompagnement,
parce que je pense que l'accompagnement prévient les difficultés, qu'en termes, comme on en parlait la semaine dernière, en
termes de faune, d'être en mesure d'assurer
un niveau de présence significative, efficace, sur un territoire qui est
énorme, qui est plus grand que la France, donc on parle quand même d'un
énorme territoire.
Évidemment, du jour au lendemain, s'il
fallait avoir la même densité de présence qu'on a dans les secteurs du sud, on n'aurait pas
les moyens de faire ça, moyens logistiques, moyens financiers. Mais, Dieu
merci, ce n'est pas ce dont il s'agit.
Il s'agit de secteurs assez faciles à circonscrire. Une société minière
entreprend un projet dans un endroit donné, mais, à cet endroit donné là, il va y avoir une pression sur l'environnement
par la simple activité économique de la société minière elle-même, mais bien sûr par la présence humaine. La présence
humaine peut parfois venir avec des comportements qui, en termes environnementaux, sont incertains
et aussi en termes… et on en parlait, en termes de chasse, en termes, disons-le,
de braconnage. Et donc il faut assurer. On ne peut pas... même si ce n'est pas
le seul sens du terme, on ne peut pas
prétendre protéger un territoire si on ne se donne pas les moyens pour le protéger.
C'est une préoccupation à moyen terme.
Il y a des pistes de solution, mais ces
pistes de solution qui impliquent une vision consensuelle avec les partenaires du
développement nordique. Et, dans la mesure où la consultation n'a pas encore eu
lieu, je serais très malavisé d'aller formuler des propositions
publiquement. Mais il y a des réflexions qui nous permettraient que les
ressources soient déployées, que ce soit en termes d'inspection, en termes de
vérification, en termes d'accompagnement, en termes d'émission de certificats.
Parce qu'encore une fois c'est un enjeu qui revient tout le temps, les délais
pour l'émission des certificats et… je
reviendrai là-dessus après, mais l'écart culturel entre l'entrepreneur et l'agent
du ministère. Donc, de se donner ces
moyens-là. Il y a, je crois, des solutions qui pourraient être mises en place
au rythme où se développera, le cas échéant, l'activité économique au
Nord.
Mais, pour en revenir à ça, il y a un enjeu
important — je pense qu'il ne me reste pas beaucoup de secondes — souvent, c'est la compréhension mutuelle, la vision d'un
entrepreneur. Pour un entrepreneur, il y a une opportunité d'affaires qui se voit en termes économiques... J'ai été
entrepreneur pendant 20 ans, je sais comment on peut trouver les contraintes administratives lourdes,
contrariantes. Donc, il y a une vision de vouloir avancer, de se donner
un échéancier qui, parfois, ne tient pas
suffisamment compte… — avant d'avoir beaucoup d'expérience,
et dans le secteur minier aussi, c'est international — qui
ne tient pas toujours suffisamment compte de ce que pourraient être les demandes en termes de vérification, en termes d'évaluation
environnementale ou en termes de certitude avant l'émission des certificats d'autorisation.
Et donc je pense qu'on
doit se donner des outils pour rapprocher la culture de nos deux univers,
encore une fois, pour que les gens du ministère soient des collaborateurs, des
accompagnateurs qui devraient, dès le début, être impliqués dans le processus d'une entreprise qui
veut s'implanter, à qui elle peut dire : Écoutez, j'ai tel, tel, tel
projet, qu'est-ce que je fais? Dès les
études de préfaisabilité, on doit avoir une fluidité dans nos communications
parce qu'on a vu des dossiers… On a
vu des dossiers où il y avait des attitudes cow-boy un peu, puis il faut jouer
un peu plus dur. Puis on a vu des dossiers où c'était simplement une
incompréhension, et, dans ces dossiers-là, on pourrait, on pourrait être plus
efficaces, être plus rapides...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Terminé.
M. Blanchet : ...être de meilleurs collaborateurs économiques.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre. Alors, je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Nelligan. Pour ce bloc, je précise qu'il y a
une enveloppe de temps de 15 minutes que je vais partager entre l'opposition
officielle, pour 13 minutes, et le deuxième
groupe d'opposition, pour 11 minutes. Et, après, on revient au temps
normal. Alors, Mme la députée de Nelligan, pour 13 minutes.
Mme James : D'accord. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Avant que
vous puissiez céder la parole à mon collègue
de Portneuf, merci de me permettre de poursuivre mes questions. Et, Mme la
Présidente, lors du dernier bloc, j'ai
bien écouté les réponses longues du ministre et, de l'entendre dire... Je crois
qu'il a bien qualifié la commission qui aura lieu plus tard, d'inquisition.
Mme la Présidente, vous allez me permettre de bien préciser que je suis
obligée… Je crois — je ne veux pas insister sur cette question — que peut-être le ministre pensait soit me viser
personnellement, mais je suis obligée de lui
dire que, s'il est bel et bien là jeudi, en commission, c'est parce que ses
collègues ministériels ont proposé, notamment le député de Repentigny… Et je
lui fais référence. Paul Journet, là, il ne parlait pas de la députée de
Nelligan. C'est le député de Repentigny qui a fait la proposition à ce que le
ministre soit présent jeudi, en commission parlementaire sur la question du
BAPE. Alors, s'il veut...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée...
Mme James : ...proposer les questions...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée de
Nelligan.
Mme James : Oui, oui. Non, mais je tenais juste...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la députée de Nelligan, je vais vous appeler à la
pertinence. O.K.?
Mme James :
Absolument.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Nous sommes sur l'étude
des crédits.
Mme James : Absolument.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Vous allez avoir
amplement le temps de discuter de l'autre mandat.
Mme James : Absolument.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, vous avez fait
votre point, s'il vous plaît, j'aimerais vous entendre sur les crédits.
Mme James : Et j'arrive à ma question, Mme la Présidente. Mais je
pouvais, vous comprendrez... Vous comprendrez que je ne pouvais pas laisser le
commentaire du ministre passer.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée de
Nelligan…
Mme James : Il a bien fait des commentaires pour me viser et j'entendais
bien me défendre.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée de
Nelligan…
Mme James : Alors, sur la question... Alors, sur la question très
précise que j'ai...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Vous n'avez pas besoin
de faire un appel au règlement.
Mme James : Sur ma question...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il vous plaît, ça va bien se passer si tout le monde
respecte le règlement.
Mme James : Je pose ma question, Mme la Présidente. Je pose ma
question, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
Allez-y, je vous écoute.
Mme James : Ma question très précise : Le
ministre a parlé de modernisation du BAPE et d'un comité qu'il a mandaté... la sous-ministre a chapeauté… sur toute la question de
modernisation. J'aimerais savoir qui sont les
membres de ce comité de modernisation.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
Mme la députée de Nelligan. M. le ministre.
M.
Blanchet : Je suis en défaut,
probablement par lacune intellectuelle de ma part, de comprendre le lien entre
l'introduction et la question.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Bon...
M.
Blanchet : Mais c'était extrêmement
distrayant.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Je compte toujours sur votre
collaboration, M. le ministre. La question, c'était
par rapport à la composition du comité de modernisation du BAPE. Allons-y.
M. Blanchet : Oui. Alors, les représentants du
MDDEFP seraient : la sous-ministre en titre, Mme Diane Jean, qui me fait le plaisir d'être à ma droite; le
sous-ministre adjoint, Jacques Dupont; la directrice générale de l'évaluation
environnementale, Marie-Josée Lizotte; et la directrice des affaires
juridiques, Monique Rousseau. Le BAPE pourrait déléguer son secrétaire et
directeur général de l'administration, M. René Beaudet, et une autre personne.
Mme
James : Donc, essentiellement, si j'ai
bien compris, c'est les sous-ministres et le secrétaire général du BAPE qui
sont sur le comité. C'est juste pour résumer.
M.
Blanchet : Dans notre réflexion, il
est possible que le président y participe aussi. Et je n'exclus pas des
changements à ce plan-là. Mais c'est là où en est notre réflexion aujourd'hui.
Mme James : Dans un premier temps, est-ce que
vous pouvez déposer la liste des personnes qui y sont? Et est-ce que vous avez l'intention
de rendre public le nom des changements qui pourraient apparaître sur le nom
des personnes qui pourraient éventuellement, selon vos dires, être
membres du comité de modernisation?
M. Blanchet : La liste que je viens de décrire est
dans la transcription de... alors, j'imagine que c'est public. Puis, pour le deuxième aspect : Est-ce que je veux
rendre tout ça public?, dans un souci de transparence, j'aurais envie de vous
dire oui. Et la question c'est : Est-ce qu'à chaque fois qu'on va avoir
une réunion du comité, je vais téléphoner à la députée de Nelligan pour lui
rendre compte du travail du ministère? Ça pourrait ne pas arriver.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très
bien. Un instant. Merci, merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée de
Nelligan...
Mme
James : Bien, c'est parce que c'est
un commentaire...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : On
reste... on reste dans le sujet.
Mme James : Je suis habituée des commentaires du
ministre, là, mais c'est simplement afin que, que ce soit la députée de Nelligan
ou que ce soit n'importe quel autre député… puisse suivre les travaux
importants de modernisation. Si le
ministre pense qu'il est plus gros que l'Assemblée nationale, ça lui
appartient, mais il a quand même une job à faire ici.
Alors, Mme la Présidente, je
souhaitais savoir, tout simplement, si le ministre... pas le procès-verbal, pas
le... Je ne voulais
pas savoir à chaque fois que le comité se rencontre. Je veux tout simplement
savoir si le ministre entend nous dire, lorsqu'il nomme… parce qu'il a évoqué lui-même la possibilité de nommer
d'autres personnes au sein de ce comité-là, s'il pourrait prendre, ici
même, l'engagement, en toute transparence, de bien informer les membres de l'Assemblée
nationale, tout simplement.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très bien. Alors, la question, M. le
ministre, relativement à la composition future
du comité de modernisation du BAPE.
•
(16 h 40) •
M. Blanchet : Pour faire ça, il faudrait que la
députée de Nelligan me fasse l'immense plaisir de me dire sous quelle forme je devrais faire ça, parce que ça
pourrait changer. Alors, si une personne donnée participe à une réunion aujourd'hui, pas la semaine d'après, ou le comité
dit : On aimerait ça consulter un éthicien, on aimerait ça consulter
un scientifique, j'imagine qu'on n'appellera
pas... même si on peut avoir le réflexe d'appeler des commissions
parlementaires sous tout, rien, n'importe
quoi, on n'aura pas la possibilité d'appeler une commission parlementaire à
chaque fois. Donc, sous quelle forme
la ministre souhaiterait qu'on communique les variations quotidiennes de la
composition du comité?
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la députée de Nelligan, soyez plus précise.
Mme James : Mme la Présidente, là, je pense
que... Je vais être précise, là. Je pense que c'est important de ne pas banaliser ni de
ridiculiser la chose. Ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement, que ce
soit ce gouvernement ou un gouvernement antérieur, forme un comité. Puis
c'est tout à fait normal que la population, incluant les députés, puisse savoir
qui sont les membres. La question que j'ai demandée... Et ça peut se faire de
la façon que le ministre le souhaite, il
peut le déposer à l'Assemblée, il peut le faire par son biais du site Internet
du ministère. On veut juste savoir qui
sont les gens qui auront ce mandat assez important, chargés de ce mandat de
moderniser le BAPE, là. Ce n'est pas rien,
là. Ce n'est pas une virgule. À moins que ça ne veut rien dire, le mot «modernisation». Si c'est le cas, bien, je vais changer à un autre sujet, mais ils ont accordé
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'importance là-dessus.
M.
McKay : Question de règlement, Mme la
Présidente. L'article 36, là... L'article 35. La députée impute des motifs…
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non,
non.
M.
McKay : Absolument.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non, non. M. le député. Mme la
députée pose sa question. Il n'y a pas de
motif dans sa question. Et le ministre répond, et ça va bien. Alors, s'il vous
plaît...
M.
McKay
: …
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il vous plaît! Il n'y a pas de
motifs qui sont imputés dans la question de
Mme la députée. Elle a expliqué la raison de sa question, mais elle n'a pas
imputé de motif.
M.
McKay : Mais qu'est-ce qui donne le
plaisir que le ministre peut avoir...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non,
non. Mais, M. le député de Repentigny...
M.
McKay : ...à ce qu'elle utilise un
mot ou un autre?
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le député de Repentigny, vous êtes
un député d'expérience. On est dans l'étude des crédits, je veux absolument qu'on
recentre notre discussion sur le sujet qui est l'étude des crédits puis
qu'on arrête de faire des appels au règlement à gauche et à droite parce que...
M.
McKay : Merci de rappeler la députée
à l'ordre.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : S'il vous plaît! S'il y a quelqu'un
qui va être rappelé à l'ordre, soyez assuré que je vais le faire, quand c'est nécessaire. Mais
je suis généralement flexible parce qu'il faut laisser les gens s'exprimer
dans le respect du règlement. Et donc, M. le ministre, vous avez la parole pour
répondre à cette question.
M. Blanchet : J'ai envie de répondre par une
question, mais ça va exposer mon point. On a des comités de travail sur des
questions relatives aux transports, on a des comités de travail sur le caribou
forestier, on a des comités de travail sur
les mines, on a des comités de travail sur quoi... sur le pétrole, sur le
règlement sur l'eau, on a des comités de travail. On a des comités de travail sur... Le ministère de
l'Environnement est un ministère transversal, donc on touche à peu près tout.
Est-ce que je dois informer la députée de Nelligan de la
composition changeante et variable au quotidien de chaque réunion, de chaque comité de travail au sein du ministère de l'Environnement?
Ou se prête-t-on à un exercice où on essaie de pointer une institution
nécessaire qui a la confiance de la population, crédible, dont on travaille de
façon normale dans un comité, que je ne
nomme pas, moi-même d'ailleurs, puisque c'est la sous-ministre qui en est
responsable? Est-ce qu'on essaie de mettre
de l'attention sur quelque chose où on pense avoir fait un petit peu de millage
politique? Est-ce qu'on peut revenir à des questions sérieuses? La
sous-ministre va former un comité, on va en être informés. S'il y a lieu, ça me fera plaisir de communiquer
ça. Mais, encore une fois, j'ai l'impression — comment
dire? — que ça ne l'intéresse pas. On
fait de la politique ici.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le ministre, dans ce cas-là, là,
on ne prête pas d'intentions à personne. D'accord?
D'accord? Je viens de faire un commentaire qui s'applique à tous. D'accord?
Deuxièmement, M. le ministre, je veux que vous compreniez
que n'importe quel député membre de cette commission qui vous pose une question
qui implique un dépôt de document ou un transfert d'information ultérieur, cette information, elle va à tous les membres de
la commission et non pas à une personne en particulier, même si c'est cette personne-là qui vous adresse la question.
Donc, soyez assuré que, que la question vienne de gauche, ou de droite,
ou d'ailleurs, la réponse, elle est publique et vous la donnez parce que vous
estimez que c'est dans l'intérêt public que vous rendrez publique cette
information. Maintenant, je vous donne le soin de poser une question.
Mme
James : Merci, Mme la Présidente. C'est
drôle d'entendre les collègues parler de prêter des intentions, j'ai plutôt l'impression
que c'est l'inverse.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Restez concentrée sur
le sujet.
Mme
James : Alors,
je reste concentrée, justement. Juste simplement, j'ai écouté la réponse du
ministre et, juste pour le rassurer, le rassurer, je ne lui demandais pas que ce soit de me
donner personnellement ou à ma formation politique l'ensemble de tous les comités, de toutes les
séances, de tous les membres, et tout, et tout, et tout, là. Ma question...
Et je pense avoir été très claire sur les raisons, notamment parce que la
ministre des Ressources naturelles, lui-même, son prédécesseur le député de
Sainte-Marie—Saint-Jacques ont accordé une
importance particulière sur cette question de modernisation. D'une certaine
façon, on a même l'impression... pas l'impression, on peut bien comprendre que
le gouvernement souhaiterait même ouvrir ou
élargir le mandat du BAPE. Je ne suis pas contre. Alors, c'est tout à fait
normal qu'on puisse savoir qui sont les gens qui seront chargés de veiller à
des changements potentiels.
Alors,
je comprends, de la voix du ministre… C'était plus ou moins clair, mais
sûrement qu'il va vouloir préciser ses propos, qu'il va nous dire qui sont les… — pas le procès-verbal, je rappelle, là — qui sont les membres du
comité puis, s'il y a des changements,
comment on va y procéder. Est-ce que le ministre, sur la question de
modernisation, compte tenu que son
collègue souhaite que tous les projets miniers, entre autres, y passent, puis
je n'ai rien contre, là… est-ce qu'il
y a un échéancier? Est-ce qu'il y a des recommandations qui vont venir par la
suite face à la modernisation du BAPE? J'aimerais l'entendre sur :
Il s'agit de quoi et on va où avec ça?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien. M. le
ministre, toujours sur la modernisation du BAPE.
M.
Blanchet : Donc,
je réitère… D'abord, je veux bien, mais je ne peux pas dire à cette auguste
assemblée qui siégera au comité parce que ça va changer d'une fois à l'autre. D'où ma
question qui est inférée par la première partie de ma réponse, à savoir : Comment pourrait-on
souhaiter que je communique cette information-là lorsqu'on va tenir les
fameuses réunions et, puisque tous les
sujets sont importants, devra-t-on le faire à tous les égards? Donc, vous
comprenez très bien le fond de ma réponse. Mais je n'ai pas de problème
de transparence. Et je souligne qu'évidemment c'est un comité qui est sous la
juridiction de la sous-ministre et c'est un comité qui, comme notre vision du
BAPE, n'a rien de partisan.
Pour
ce qui est de la modernisation, je ne présume pas du résultat d'une réflexion
avant d'avoir réfléchi. Donc, je ne peux pas
dire de quoi va accoucher ce comité-là. Je peux seulement dire que j'ai deux
préoccupations, dont la sous-ministre et
toute notre équipe sont informées, une préoccupation de peut-être donner
davantage de mordant, de capacité d'aller chercher, de traiter l'information
afin de faire des recommandations plus nettes, même si je n'ai pas de plainte à
formuler par rapport au travail du BAPE en général.
Et, l'autre élément, est-ce qu'on est capables — et
il y a toujours moyen de le faire, et on le fait au ministère pour les certificats d'autorisation, on le fait sur
plusieurs éléments — est-ce qu'on est capables
aussi, dans une perspective de favoriser, d'encourager le développement
économique, est-ce qu'on est capables de faire des gains d'efficacité, de
procéder dans un peu moins de temps avec un résultat encore meilleur, compte
tenu de l'âge de l'institution? Il y a toujours
moyen de faire des petites améliorations. Je ne présume pas de ce avec quoi le
comité va nous revenir, mais j'ai bon
espoir que ce sera un gain à tous les égards, en termes de contenu et en termes
de qualité de l'information, en termes de
qualité des recommandations et en termes de participation, d'accompagnement au
développement économique du Québec.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci beaucoup. Alors,
il reste moins d'une minute. Mme la députée de Nelligan.
Mme
James : ...pas
le temps de... Je veux juste avoir une précision. Le ministre a-t-il bel et
bien dit qu'il n'y avait pas de plainte
particulière par rapport au fonctionnement du BAPE? C'est ça?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre, une
courte réponse, s'il vous plaît.
M.
Blanchet : Je
serai encore plus clair. J'ai un grand respect pour l'institution qu'est le
BAPE, perfectible comme toute chose, mais j'ai un grand respect pour l'institution.
Et le dossier du gaz de schiste a été très révélateur. Les Québécois ont confiance au BAPE et ils veulent qu'on s'en
remette au BAPE sur un grand nombre de questions, ce qui doit être fait
en harmonie avec notre volonté de développement économique.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci beaucoup. Alors,
maintenant, je vais céder la parole à M. le député de Portneuf, pour un temps
de parole de 11 minutes. M. le député.
M. Marcotte : Un grand merci, Mme la Présidente. Alors, comme c'est
court, 11 minutes, je me fie sur votre collaboration,
M. le ministre, pour avoir... Je vais vous poser quelques questions très
courtes, alors j'espère avoir un retour aussi court également que la question comme telle. Et, d'entrée de jeu,
j'aimerais vous parler de biométhanisation, et, pour ce faire, je vous réfère à la question particulière n° 37, que je retrouve dans le
livre de l'opposition officielle. M. le ministre,
ma question est la suivante. Et j'ai pris connaissance du tableau. Il y a six
projets actuellement...
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : À quelle page, vous
avez dit? Quelle page?
M. Marcotte : C'est la page 1 de 1 de la question particulière n° 37.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
Allez-y.
M.
Marcotte : Est-ce que ça va? O.K.
Alors, à la lecture du tableau, M. le ministre, ce que j'apprécierais savoir… D'abord, je réalise qu'il n'y a aucun
versement qui a été fait en termes de projets entre le 1er avril 2012
et le 30 novembre 2012. Ma
question est la suivante. Comme les municipalités seront contraintes évidemment
de mettre en place pour 2014 ces
usines, j'apprécierais savoir quels sont les montants qui sont prévus pour la
réalisation de l'objectif que vous avez pour 2014 à l'endroit des
municipalités.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre.
(Consultation)
M.
Blanchet : Les montants qui sont à la
feuille que vous avez sont les montants qui ont déjà été versés. Maintenant, la
question que vous soulevez — bon, je vais être
très compact — la question que vous
soulevez est extrêmement importante parce
que le programme de biométhanisation, dans le contexte budgétaire, avec le
volume de demandes qu'on avait, avec
le type de paramètres qu'il contenait, présentait des contraintes importantes
pour un certain nombre de municipalités.
On est dans une réflexion, et je ne peux pas
aller dans le détail parce qu'il y a des choses qui vont passer par des décisions prises
par le Conseil des ministres, mais on est dans une réflexion qui permet, d'une
part, d'assurer le financement à long terme du programme, d'assurer la
réalisation des projets qui sont déposés et d'assurer une souplesse dans le type de procédés qui seront utilisés dans des
municipalités peut-être un peu moins grandes. Et j'ai même une réflexion
qui nous permettrait de donner accès à un type de financement pour des projets
spécifiques pour de toutes petites municipalités. Donc, on élargit l'assiette
et on assure le financement du programme de biométhanisation selon des
paramètres que je dois d'abord présenter ailleurs.
M.
Marcotte : Je comprends que ce
sera...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci.
M. le député.
M.
Marcotte : Oh! Je m'excuse, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) :
Allez-y, allez-y, M. le député.
M. Marcotte : Je comprends, M. le ministre, qu'en
fait, aux termes de certaines usines, ce sera adapté à la réalité d'un milieu concerné. C'est ce que vous semblez
dire.
M.
Blanchet : Nous avons augmenté la
souplesse dans l'application du programme afin de...
M.
Marcotte : Excellent.
M. Blanchet : ...favoriser le développement de
certains projets, qui d'ailleurs se sont adaptés. Bon. Il y a eu des projets qui ont eu
des changements significatifs. On a seulement à penser au projet de la ville de
Québec qui est un cas très, très particulier parce que c'est des sommes
vraiment importantes. Le montage financier initial, compte tenu du plafonnement du financement fédéral, ne fonctionne
plus, donc on est obligés de revoir un certain nombre de paramètres. Et, comme je l'ai expliqué ailleurs, je cherche
une solution la plus accommodante possible pour la ville de Québec parce
que l'ajout du traitement des boues usées me
semble très louable. Il faut voir si on est capables de le faire
maintenant, si on ne replace pas ça dans le
temps. Bref, ça sera une collaboration étroite avec la ville de Québec. J'ai eu
une conversation là-dessus avec le maire de Québec récemment.
M.
Marcotte : Très apprécié…
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci.
M. le député.
M. Marcotte : Merci, Mme la Présidente. Très
apprécié, parce que, dans le fond, c'était ma deuxième question, M. le ministre, à l'endroit de la ville de
Québec.
Maintenant, on est conscients d'un autre phénomène, celui
qui touche principalement les gaz et le compost actuellement. Est-ce que vous avez élaboré une solution globale afin de
trouver des débouchés et des marchés intéressants actuellement au niveau du compost puis au niveau
du gaz de ces usines-là? Est-ce qu'il y a des études qui ont été faites?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
M.
Blanchet : Écoutez, RECYC-QUÉBEC a une
table de concertation avec tous les intervenants, mais je me permettrai de
faire état un peu plus d'une réflexion à cet égard-là aussi. Et là j'utilise le
mot «réflexion» souvent, mais on est un gouvernement
encore jeune, on est en train d'établir des orientations sur la base des enjeux
auxquels on est confrontés. C'est d'ailleurs un exercice absolument fascinant à
faire, d'avoir vraiment le traitement de ces dossiers-là à envisager.
Il y a eu d'ailleurs un débouché important.
Il y a eu récemment une avancée technologique chez Gaz Métro dans la capacité d'absorption
des gaz. Ça ne veut pas dire que tout le monde va se ploguer sur le réseau de
Gaz Métro, ce n'est pas ce que
je veux dire. Mais il y a un écart dans la qualité du gaz qui est produit dans
la biométhanisation à partir des déchets
organiques et évidemment les approvisionnements réguliers de Gaz Métro, et
donc il y avait des problèmes de compatibilité
qui sont sur le point d'être surmontés. Est-ce que ça veut dire une solution
globale? Je pense qu'on n'est pas là.
La meilleure solution dans l'usage, c'est
parfois des usages locaux, c'est parfois des modèles comme ce qui se fait tout près de ma circonscription, dans mon ancienne
circonscription, où, par exemple — mais c'est autre
chose, mais c'est un usage de proximité — un site d'enfouissement utilise les gaz pour produire de
l'électricité, ça, c'est une chose, mais la
simple chaleur de cette production-là sert à alimenter des serres de tomates,
80 000 plants de tomates. Il y a
des usages, soyons créatifs, il y a des usages, et il y a un projet pilote qui
est en préparation, incidemment chez nous parce que c'est là qu'il a été
présenté, pour utiliser la biométhanisation des lisiers aussi pour produire des
gaz avec un usage immédiat de proximité.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
député de Portneuf.
M. Marcotte : Merci, Mme la Présidente. Alors, M.
le ministre, je reviens sur jeudi dernier, je vais faire un petit retour sur les
milieux humides. D'abord, on avait demandé à votre ministère de nous fournir
des données sur les permis qui avaient été émis, ce qui était en
suspens, également ce qui était rejeté, en attente, et, à venir jusqu'à
maintenant, on n'a reçu aucune nouvelle de votre ministère là-dessus. Je ne
sais pas... À moins que, Mme la Présidente, vous ayez des données.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Non.
Les données que nous avons sont les données qui nous sont soumises.
M.
Blanchet : Mme la Présidente, bien,
si c'est le cas, je m'en excuse. Fort simplement, je n'étais pas sous l'impression que c'était une demande formelle.
Cela dit, on fera sortir l'information très rapidement, on vous l'acheminera
directement. Mais je n'avais pas, et mes
gens n'avaient pas compris ça. Mais ce n'est pas quelque chose de
compliqué à obtenir. Alors, on se fera un plaisir de vous le transmettre.
M.
Marcotte : ...j'apprécie.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : O.K. Donc, la voie de transmission, c'est
le secrétariat de la commission qui
redistribue à tous les députés. Continuez, M. le député de Portneuf.
M. Marcotte : Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, je fais, Mme la Présidente et M. le ministre également, un dépôt d'un
article, et j'en ai parlé la semaine dernière lors de la commission, un article
qui a été publié le 14 mars 2012 dans
le journal La Presse suite à un jugement qui a été rendu par le
juge Martin Dallaire dans le cas d'un producteur de canneberges. Vous êtes sûrement au fait de ce
dossier-là. Le producteur a obtenu l'annulation d'une directive du
ministère du Développement, du MDDEP, sur la protection des milieux humides.
Par ailleurs, Mme la Présidente et M. le
ministre, je vais vous déposer un autre document — mais je m'en sers pour fins de questions, là — un autre document qui est au niveau du Courrier
parlementaire, ici. Et on voit que... en
tout cas, ce que je réalise, c'est que le
projet de loi n° 71
apportait des mesures correctives et des compensations de dernier recours. Alors,
ici, le Courrier parlementaire cite ceci : «Le projet de loi n° 71 […] est une mesure
législative "correctrice"...»Et votre critique, à l'époque, au niveau du…
péquiste, là, le député de Repentigny, «a dit comprendre le caractère urgent de cette proposition législative "temporaire"
et qui vient "colmater une brèche"». Un petit peu plus loin, il dit :
«C'est toutefois "un plasteur sur une plaie
béante".»
Ma question, M. le ministre : Est-ce qu'on
utilise aujourd'hui toujours le même plasteur ou si vous avez un intérêt à savoir qu'un comité pourrait être mis en place
pour tenter de légiférer davantage dans ce que je vous ai exposé la semaine dernière, lorsqu'on parle des critères de
tout ce qui se passe au niveau du fonctionnement du ministère? Dans le fond, sachez que ce qu'on souhaite, c'est que
votre ministère soit efficace à ce niveau-là, et c'est ce que tout le
monde souhaite également, alors. Puis je vous offre toujours notre
collaboration là-dessus.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le député de Portneuf. M. le ministre.
M. Blanchet : Il s'agit effectivement d'une loi
correctrice et temporaire. Nous sommes en train de préparer une intervention législative beaucoup plus élaborée qui se
fera dans l'esprit de gains d'efficacité, encore une fois. Donc, le plasteur pourra être décollé à court terme.
Pour votre référence à la question précise du dossier de la canneberge,
nous sommes en appel sur ce dossier-là, donc vous comprendrez que je ne puisse
pas commenter.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très
bien. Il reste deux minutes, M. le député.
M.
Marcotte : Ah, il me reste deux
minutes? Alors, M. le ministre, lorsque vous dites «à court
terme», qu'est-ce qu'on doit comprendre? Le «quand», le
fameux «quand».
M. Blanchet : Vous savez...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M.
Blanchet : ...il
est toujours difficile de mettre une date de tombée sur la préparation d'un
projet de loi. La qualité d'un projet de loi est plus importante que le moment
où on va le déposer. Il y a des interventions d'urgence parfois. Je
pense que c'est une préoccupation
importante, mais qui ne se classe pas dans l'urgence. Donc, je me refuserais à
vous donner un moment précis, d'autant plus que vous et moi, on pourrait
convenir du nombre d'interventions législatives qui doivent être envisagées au
cours des prochains mois par notre ministère.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Très bien. Une petite
minute.
M. Marcotte : Il reste une minute?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Une minute.
M.
Marcotte : M. le
ministre, lorsqu'on est dans le court, on peut avoir quand même une vision à
long terme de ce que vous allez proposer.
Est-ce qu'on peut en connaître les issues?
• (17 heures) •
M.
Blanchet : Il
est définitivement trop tôt pour ça. Puis je vous dirai que l'ensemble des
processus législatifs... Parce que vous amenez cette question-là qui est
très préoccupante, les milieux humides en général, bien que... quoiqu'on
n'a vraiment pas le temps, mais, hier, j'ai
rencontré des gens qui arrivaient avec des pistes de solution vraiment,
vraiment intéressantes. Cela dit, je vous
dirais que, dans la séquence de l'ensemble des interventions réglementaires et
législatives qu'on doit faire, la nouvelle
urgence repousse l'urgence d'avant, là, et donc c'est un processus qui ne me
permet pas ni de vous donner le
contenu ni de vous donner de date précise. J'en suis désolé. Mais tout le monde
qui nous regarde vont voir le nombre de dossiers qui sont tous plus
urgents les uns que les autres, alors c'est dans un... Évidemment, on parle difficilement, dans notre cas, d'un avenir de
plusieurs années parce qu'on ne sait jamais à quel moment on aura peut-être
le bonheur d'obtenir le mérite d'un mandat majoritaire.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, merci beaucoup,
M. le ministre. Ça termine ce bloc-là. Je vais aller du côté du gouvernement.
Je reconnais Mme la députée de Mirabel. Nous sommes dans un bloc de 17 minutes.
Mme la députée.
Mme
Beaudoin :
Merci, Mme la Présidente. Les citoyens du Québec et en particulier les
riverains de lacs sont très préoccupés par la santé de leurs lacs. On a eu malheureusement un
épisode malheureux concernant l'invasion dans les lacs par les algues
bleu-vert, et les gens ont, à ce moment-là, eu recours à une mobilisation sans
précédent, fort heureusement. On a vu plusieurs associations de protection des
lacs se former. On sait que ces gens-là, ce sont des bénévoles, ce sont des gens qui n'ont pas toujours les outils pour se
défendre. Dans certaines régions même, on n'a même pas accès au réseau
Internet.
Mais,
étant donné que c'est une préoccupation qui est devenue de plus en plus grande
et que la population du Québec est très
préoccupée par la qualité de l'eau des lacs, disons qu'on est d'accord avec ces
regroupements-là. Nous, dans les
Laurentides et dans toutes les régions, on s'est aperçus qu'il y avait quand
même une volonté, là, de remédier à cette
situation-là. Il existe un réseau de surveillance volontaire des lacs. Et j'aimerais
savoir, M. le ministre, quels sont les objectifs
de ce réseau-là et de quelle façon votre ministère va aider la participation
citoyenne pour la surveillance des lacs?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, Mme la députée
de Mirabel. M. le ministre.
M.
Blanchet :
Intéressante question, d'autant plus intéressante que j'ai un cas très récent
que je peux soumettre à votre attention.
Effectivement, les comités... le Réseau de surveillance volontaire des lacs, c'est
effectivement un mouvement ou une initiative
qui est toujours citoyenne, et, à cet égard-là, c'est révélateur. Et c'est très
sain, et c'est une saprée bonne nouvelle que les citoyens qui sont les
riverains des lacs se les approprient, et veulent s'impliquer, et veulent poser
un ensemble de gestes. Leur appartenance...
D'ailleurs, j'ai une note ici qui me dit qu'on a
accueilli dans le réseau le 700e lac. C'est très significatif, c'est très significatif de la
volonté des gens de ces associations de riverains. C'est un grand succès. Ça
nous révèle cetteappropriation-là.
Et ils ont souvent les mêmes défis. Il y a des défis de choix collectifs — moteurs, pas moteur,
grosseur des moteurs — mais il y a des
défis qui sont purement environnementaux. Le premier qui nous vienne à l'esprit
est évidemment le défi des cyanobactéries. Les cyanobactéries sont récurrentes.
Et d'ailleurs leur heure de gloire était il y a quelques années où on ne
parlait que de ça, mais ce n'est pas parce qu'on en parle moins que le
phénomène s'est résorbé. Il y a des endroits où c'est un problème très, très,
très significatif.
J'étais dimanche...
samedi, samedi, j'étais à Roxton Pound, tout près de Granby, où je rencontrais
des citoyens qui sont très impliqués dans la
protection du lac Roxton, qui est affecté, attaqué par un certain nombre, comment dire, de défis environnementaux parmi
lesquels les cyanobactéries, mais évidemment les rejets des milieux agricoles, la proximité des résidences, un réseau d'égout
qui n'est pas complet sur le pourtour du lac, bref une situation assez complexe. Le niveau d'engagement et d'implication
de ces citoyens-là est très significatif. Parfois, la forme d'aide qu'on
peut leur donner, elle est très locale, hein? Je pense que, lorsqu'un dossier
de ce type-là... Moi, je l'ai fait d'ailleurs notamment comme député. Il y a
des petits moyens qu'on a comme député qu'on peut faire pour les aider.
Cela
dit, nous, comme gouvernement ou comme ministère, notre intervention en est une
essentiellement d'accompagnement. Et je vous
dirais que ce n'est peut-être pas toujours suffisant. On ne peut pas commencer
à créer des programmes
quotidiennement. Ce n'est pas toujours suffisant. Parce qu'il serait bien que,
comme gouvernement ou comme ministère,
on soit davantage capables de donner des moyens lorsqu'on accompagne une
initiative citoyenne en protection de l'environnement,
en particulier en ce qui a trait à nos lacs. Dans cet esprit-là, je vous dirais
qu'il y a une ouverture aux suggestions,
mais il y a une reconnaissance de la nécessité que les ancrages de ces
regroupements-là restent locaux, restent dans les communautés et que des
interventions pointues soient faites sur la base...
Tu sais, les études sont faites sur la base de l'investissement
des communautés, c'est les gens eux-mêmes qui
le font par une mise en commun financière, que ça reste sur la base de cette
initiative-là. Mais, dans certains cas précis, je pense qu'il y a lieu d'aller plus loin, en particulier, d'ailleurs,
sur le dossier des cyanobactéries, où l'approche est une approche préventive mais qui malheureusement, dans
certains cas, ne nous permet pas de faire des réparations — si je peux les appeler
comme ça — dans certains plans
d'eau qui sont particulièrement affectés.
Et il existe des technologies qui ont été mises à l'étude
et qui permettent de disposer, croit-on — il y a des tests à faire de façon plus avancée — de
disposer des cyanobactéries. Et j'ai l'oeil vers ces technologies-là pour être capable de donner un
coup de main supplémentaire aux lacs qui sont affectés par ce danger-là.
Malheureusement, ça ne se fera pas en quelques
semaines parce qu'il faudra valider la pertinence des technologies en question.
Mais ce serait un atout supplémentaire. On a la responsabilité d'explorer
toutes les avenues.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Mme la députée de
Mirabel.
Mme
Beaudoin :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je voudrais remercier le ministre pour son
intérêt à cette cause. Et je suis certaine que
les gens qui nous écoutent vont être très sécurisés par vos propos.
Dans un autre ordre d'idées,
j'aimerais vous parler de toute la question de la gestion des matières
résiduelles. Vous savez, la population
désire et veut ardemment une saine gestion des matières résiduelles au Québec.
Malheureusement, il y a beaucoup de
gaspillage. Il y a beaucoup de camions qui se dirigent vers les sites d'enfouissement.
On espère qu'il y ait de moins en moins de gaspillage.
Je pourrais simplement vous donner un exemple, là, un
bref exemple, là. Chez nous, on a une régie
intermunicipale, Argenteuil—Deux-Montagnes,
qui dessert en principe quatre municipalités et villes, dont la ville de
Lachute, le village de Saint-André-d'Argenteuil,
de Saint-Placide et de Brownsburg-Chatham. Et cette régie devait desservir ces quatre municipalités et cette ville-là… ces trois
municipalités et cette ville-là. Et, par la suite, on a vu qu'on envoyait
tous les déchets de Montréal, une partie de
Laval, une partie de la Rive-Sud vers ce site-là, alors qu'on ne respectait pas
le décret. Alors, les gens se
mobilisent quand ils voient qu'il n'y a pas une saine gestion. On a dénoncé le
manque de transparence de l'administration de cette régie-là. Et on voit
que la population se préoccupe beaucoup d'une saine gestion.
Moi, j'aimerais
savoir, M. le ministre, comment le gouvernement compte soutenir le
développement d'une économie verte, c'est-à-dire
de quelle façon vous allez soutenir, appuyer les entreprises pour qu'elles
adoptent des pratiques durables dans la gestion des matières résiduelles
et de quelle façon également vous allez appuyer les villes et les municipalités, qui sont des acteurs importants. Et
il faut aussi une surveillance accrue parce qu'il y a souvent un manque de transparence, il y a des abus. Évidemment, on
veut arriver à avoir une meilleure gestion, autant que possible, au
Québec.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci, Mme la députée
de Mirabel. M. le ministre.
• (17 h 10) •
M.
Blanchet : La
question est extrêmement complexe. C'est une des plus compliquées à gérer parce
qu'elle fait intervenir
d'abord des procédures qui sont devant les tribunaux, sur lesquels je ne ferai
pas de commentaires, bien sûr. Dans
un autre cas très médiatisé, un référendum auprès de la population de
Drummondville, sur le site d'enfouissement de
Saint-Nicéphore, donc, encore une fois, je ne souhaite pas intervenir dans le
processus, étant bien sûr entendu que, le rapport du BAPE étant public,
il peut contribuer à la réflexion des citoyens avant le vote. Mais j'ai
plusieurs inquiétudes.
Vous
savez, la seule solution ultime à la question des déchets, c'est de ne pas en
faire, mais on n'est pas rendus là, c'est d'en recycler une grande partie, tous, si on
était capables, c'est de réutiliser. Ce sont les règles de base en
matière environnementale. Mais on a encore le contenant qu'on met sur le bord
du chemin avec des matières avec lesquelles on considère, à ce stade-ci, au
niveau technologique, au niveau de nos décisions politiques, qu'il n'y a rien à
faire.
Et là
il y a une discussion puis il y a une réflexion que les gens doivent faire; celle-là, elle n'est pas
que chez nous. Dans certains cas, il y a eu des abus grossiers d'entreprises qui administraient
des sites d'enfouissement et dont l'intérêt
purement pécunier faisait en sorte que des règles environnementales pourtant
claires n'étaient pas respectées, des contrats
de… qui établissaient qui allait amener quoi dans quelle région n'ont pas été respectés,
des règles sanitaires, tant et si
bien que cette industrie-là, dont on a évidemment besoin, a, pendant un certain
temps, eu une fâcheuse réputation — sans compter que le déchet, par nature, n'est pas
exactement un voisin souhaité — et ça complexifie
le traitement du dossier.
Tant
et aussi longtemps que nous sommes des producteurs de déchets, nous avons la
responsabilité de les gérer. Et ça, il faut que ça atterrisse à quelque part.
Et donc, personne ne les voulant, on a affaire parfois — puis je ne présume de rien, en tout cas pas de cas particuliers — on
a affaire parfois au fameux syndrome du «pas-dans-ma-cours». Ce que je me permets d'établir clairement ici, c'est
que le «pas-dans-ma-cours» n'est pas une doctrine environnementale. Le «pas-dans-ma-cours», c'est :
Moi, ça ne me tente pas, pouvez-vous le mettre chez quelqu'un d'autre? Au
niveau environnemental, la seule doctrine
valable, c'est la réduction. Et bien sûr, au niveau environnemental, l'autre
élément important, c'est l'exemplarité des
comportements des entreprises qui gèrent les sites d'enfouissement, leur
soumission à des règles qui sont sévères,
qui devraient peut-être parfois l'être davantage et qui doivent faire en sorte
qu'effectivement on produise de moins en
moins de matières qui n'ont plus de vie possible dans l'état actuel des
connaissances. Ça fait que ce n'est pas quelque chose de simple.
Moi, je tends à sensibiliser, je tends
à maximiser les activités de récupération, de réutilisation, de recyclage, de sensibilisation à bien des égards. Je tends à
construire avec les acteurs de cette industrie, qui est très importante, qui
doit devenir une industrie à caractère davantage environnementale que de
creuser un trou puis mettre ce qu'on veut oublier dedans, à avoir avec ces
gens-là une relation à la limite de la complicité, là, pour qu'on se comprenne
bien puis qu'on travaille ensemble, parce que nos enjeux... Puis les Québécois
sont de très grands producteurs de déchets. Malgré — on en parlait la semaine dernière — malgré une importante réduction dans la production de
déchets per capita au Québec, il reste que les Québécois sont de grands producteurs de
déchets. Et nous sommes les premiers responsables de la réduction de
notre production de déchets. Ultimement, la solution, elle est là.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre. Il reste cinq
minutes. Mme la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin : Merci, Mme la Présidente. C'est un
sujet fort important. M. le ministre, est-ce que vous avez un modèle? Je ne
sais pas, certains pays ont quand même réussi à réduire sensiblement les
déchets, ils ont eu une saine gestion des matières résiduelles. Est-ce
que vous avez fait une étude ou quoi que ce soit à ce sujet-là?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci.
M. Blanchet : Je vous dirais candidement : Pas
encore parce que le temps ne s'est pas présenté de façon suffisante. Mais c'est
une excellente idée, c'est une excellente approche que d'aller voir ce que
certains pays européens en particulier, certaines villes américaines aussi ont fait en matière de gestion des
matières résiduelles. Il y a des exemples épouvantables puis il y a des exemples exceptionnels, il faut s'inspirer
des deux. Je sais qu'il y a des cas au Japon, je sais qu'il y a des cas
en Californie, je sais qu'il y a des cas en Europe du Nord où ils ont des
pratiques remarquables dont on pourrait s'inspirer, en effet. Jusqu'à
maintenant, je vous avouerai très candidement que le temps m'a manqué pour
prendre connaissance de tout ce qui se fait partout.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord. Merci. Alors, il vous reste
environ quatre minutes… enfin moins de quatre
minutes.
Mme
Beaudoin : M. le ministre, est-ce qu'il
existe quand même des subventions que vous allouez pour aider les villes, les
municipalités à réduire le nombre de déchets?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre, les subventions?
(Consultation)
M.
Blanchet : Donc, il existe
effectivement des programmes. J'en regarde le détail pour vous donner une
réponse aussi précise que vous pourriez le souhaiter. Effectivement, les
programmes qui existent, bon, ça, ça va bien, c'est qu'il y a des programmes au
niveau de la collecte sélective qui existent de telle sorte de maximiser et il
y a des programmes qui sont des programmes avec des partenaires du gouvernement
et du ministère afin de non seulement de maximiser, mais d'améliorer le
traitement et de faire en sorte qu'au niveau des municipalités les coûts soient
le mieux absorbés possibles.
Je vous donne évidemment le programme
de compensation sur les matières résiduelles, sur le recyclage, qui est présentement en
application et qui est présentement l'objet de consultations parce qu'on a
découvert que, dans le volume de matières
confiées au recyclage, si je peux m'exprimer comme ça, il y avait environ
15 % de matières qui n'étaient pas des matières recyclables. Et ça
posait un problème parce qu'on arrivait, cette année, à l'année où Éco
Entreprises devait compenser les
municipalités à 100 % pour le traitement des matières recyclables. Et on s'est
rendus compte que, puisqu'il y avait
des matières qui n'étaient dans aucun des répertoires identifiés, aucun des
types de matière identifiés et compensés par Éco Entreprises, bien, évidemment, les municipalités ne voulaient
pas en prendre la charge financière, Éco Entreprises ne voulait pas en
prendre la charge financière, et nous avons édicté une réglementation qui
partage présentement à 50-50, finalement, donc 7,5 %-7,5 %, cette charge
orpheline, cette charge dont personne ne veut.
Au terme de la réflexion, au terme de la
consultation en cours, il pourrait arriver qu'il y ait des propositions parce que l'objectif, encore une fois, n'en est pas
simplement un de gestion, l'objectif en est un de réduction, et il faut faire
porter le poids de la réduction qu'on souhaite à ceux qui en sont responsables.
Il faut tendre — et ça, l'image, on l'a
utilisée plusieurs fois déjà — il faut tendre à réduire le poids relatif de l'emballage
par rapport à celui du produit emballé, et ça,
ce serait déjà un acquis très significatif en matière d'environnement.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Oui, il reste une
minute.
Mme Beaudoin : Est-ce que vous prévoyez, M. le
ministre, augmenter le nombre d'inspecteurs pour le futur? Parce que souvent les gens ne savent pas où s'adresser.
Ils font des plaintes, mais ils disent qu'il n'y a pas assez d'inspecteurs qui
contrôlent la gestion ou les sites d'enfouissement.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre, pour une minute… moins d'une minute.
M.
Blanchet : Oui, je pense que notre
problème n'en est pas un de nombre d'inspecteurs à cet égard-là. Il y a peut-être, dans les pratiques, dans les
protocoles, dans l'efficacité, dans la façon de préparer les rapports, il y a
peut-être des améliorations à
apporter, mais on ne sent pas la nécessité d'avoir davantage d'inspecteurs pour
cet enjeu-là précis. Lorsqu'il y a un
enjeu, ils peuvent y aller. Après ça, c'est peut-être davantage dans la
documentation ou dans la relation avec
le site qu'il y a des améliorations à apporter dans les moyens qu'on se donne
comme gouvernement pour intervenir, dans les moyens qu'on donne à ces
inspecteurs-là. Mais ce n'est pas une question de nombre.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très bien. Alors, ce bloc étant
terminé, je vais aller du côté de l'opposition
officielle pour une enveloppe de temps de 20 minutes.
Mme James : Merci, Mme la Présidente. Dans un
premier temps, j'étais intéressée à entendre l'échange entre la députée de
Mirabel... sa dernière question, en fait, sur le nombre d'inspecteurs. Je
comprends que le ministre répond qu'il n'y
aurait pas un besoin. De toute façon, je crois avoir compris, la semaine
dernière, que ça n'aurait pas été possible, avec le gel qui a été imposé par le Trésor. De toute façon, je ne pense pas
que ça aurait été une possibilité pour le ministre. Si j'ai tort,
sûrement qu'il va me corriger.
Mais, pour ce bloc, j'aimerais commencer, Mme
la Présidente, en lui posant la question suivante. Sans doute que le ministre, comme vous l'êtes, Mme la Présidente, est
bien conscient que, depuis le 1er janvier, il y a les entreprises qui sont
soumises quand même à une double taxation. Ils ont, effectivement... ils
doivent acquitter la redevance sur les
hydrocarbures qui est facturée par les distributeurs de carburant en même
temps. On sait maintenant qu'ils doivent aussi être soumis au «cap-and-trade». Alors,
compte tenu que cette double taxation existe depuis déjà quelque temps, on est le 19 février, comment ça se fait qu'on
n'a pas corrigé la situation?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre.
M. Blanchet : J'aimerais juste réentendre le
dernier petit bout parce qu'on m'a donné un document relatif à ça en même temps, mais peut-être les trois dernières
secondes, là.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très
bien.
Mme
James : C'était de comprendre la
question, plutôt? C'est ça?
M.
Blanchet : Oui.
Mme James : C'est de comprendre... Pourquoi vous
n'avez pas réglé la situation? Est-ce que vous
êtes en voie de la régler? Qu'est-ce qui se...
M.
Blanchet : ...ce que vous appelez la
double taxation.
Mme James : De la double taxation. Je fais
référence à la double taxation, c'est-à-dire la redevance ainsi que le «cap-and-trade» qui s'applique actuellement
depuis le 1er janvier aux entreprises.
Des
voix : …
•
(17 h 20) •
M.
Blanchet : ...O.K., ma petite lumière
est là. Je peux rassurer ma collègue de Nelligan, il n'y aura à aucun moment de double facturation. Il y aura un
remplacement d'une mesure par l'autre, des modalités de remboursement,
ça fera partie d'une loi omnibus qui va amener un ensemble de mesures. Mais il
n'est pas question de faire coexister les systèmes,
il est question de remplacer un système par l'autre. Parce qu'évidemment on
le sait, on en a parlé à quelques reprises — et d'ailleurs le gouvernement précédent avait aussi
travaillé sur ce projet-là — qu'on a fait le choix, au Québec, de s'associer
avec la Californie pour créer un marché du carbone de 50 millions de
personnes. L'idée étant que les gens s'y
inscrivent avec un certain enthousiasme, il faut qu'on s'assure de ne pas
imposer un poids indu à ces entreprises-là.
Donc, la progression, la transition vers le
modèle du système de plafonnement et d'échange des droits d'émission, que ma collègue a appelé le «cap-and-trade», est un
système qui est bien meilleur pour l'avenir environnemental du Québec. Et, on l'espère, parce que c'est l'entente
qu'on a avec le gouverneur... avec le gouvernement, pardon, et mon autre
moi-même californien, c'est de convaincre d'autres
États et des provinces du Canada de participer à cette bourse, de telle sorte qu'on puisse en maximiser l'effet et les
impacts et envisager sur le long terme ce qui sera incontournable, c'est
des harmonisations réglementaires avec d'autres territoires, d'autres
juridictions qui ont fait ce choix-là mais qui sont présentement autant en Asie qu'en Europe avec des variations
réglementaires significatives. Il faudra travailler en termes d'harmonisation. Mais le grand rêve d'une bourse
du carbone, plutôt que d'arriver à un seul moment partout, va simplement
s'implanter par la progression territoriale
d'un ensemble de modèles qui vont progressivement s'intégrer les uns aux
autres.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
James : Oui.
Oui, merci, Mme la Présidente. Évidemment, c'est clair, puis j'ai eu l'occasion
de même poser la question au ministre à l'Assemblée
nationale, nous étions d'accord évidemment avec la bourse du carbone. Mais effectivement, depuis le 1er janvier, c'est en
vigueur, alors qu'au moment où on se parle les entreprises doivent
acquitter la redevance sur les
hydrocarbures. C'est le cas, je lui rappelle, le gouvernement antérieur, afin
de justement s'assurer que les deux situations ne soient pas... soient
en transition et pas en même temps, on avait déjà prévu une modification
législative — puis je l'ai devant moi,
là, l'article 73 — concernant la mise
en oeuvre de certaines dispositions du discours du budget.
Évidemment,
on comprend qu'il y a eu des élections, qu'il y a eu changement, mais c'est
quand même depuis le mois de septembre que le gouvernement est en place. Puis, dans un contexte
évidemment où on a une vision, on savait, à un moment donné, qu'on s'en allait vers la bourse du carbone, je ne
comprends toujours pas pourquoi le ministre, que ce soit par le biais d'un projet de loi… évidemment,
il pourrait le faire, pourquoi le ministre ou le gouvernement accepte à
ce que ces deux régimes — faute
de trouver un autre terme, Mme la Présidente — soient
en vigueur en même temps. Parce que c'est le
cas. Une transition, c'est une après l'autre. Mais là ils sont tous les deux là
en même temps.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
M.
Blanchet : Une
transition, c'est de passer de l'un à l'autre. Évidemment, comme gouvernement,
on ne veut pas
qu'il y ait, à quelque moment que ce soit dans le processus, un vide, un espace
auquel les entreprises ne sont assujetties à aucun des deux systèmes. Aucune entreprise n'a encore fait de
versement de redevances cette année. Et, s'il arrivait, s'il arrivait qu'une
entreprise ait fait des versements qui ne soient pas compatibles ou qui ne
soient pas dus en vertu du système qui sera
implanté, dans le projet de loi omnibus on prévoira des mesures de
remboursement de ces sommes-là.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : C'est bon. Merci, M.
le ministre. Mme la députée.
Mme James : Mais en même temps, lorsqu'on parle de cette situation-là,
Mme la Présidente, le ministre est sûrement conscient, on l'a sûrement informé
que ça impose justement, cette taxe-là, 20 millions par année pour les entreprises, ce n'est pas rien, là. Alors, les
modifications législatives doivent être adoptées avant que la Régie de l'énergie
approuve les nouveaux tarifs. Qu'est-ce que vous allez faire pour assurer que
ça ne soit pas le cas, là? Ce n'est quand même
pas une situation qui est hypothétique, ça a eu des conséquences quand même
importantes pour des entreprises. Je suis consciente que le ministre est
au courant de ça, là.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Oui, M. le ministre.
M. Blanchet : La réponse, c'est qu'il n'y aura aucune charge
supplémentaire aux entreprises qui soit due à la gestion du programme et que
toutes les dispositions sont des dispositions et des applications qui découlent
du discours du budget.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Bien. Mme la députée
de Nelligan.
Mme
James : Donc, je
dois comprendre que la Régie de l'énergie ne va pas approuver, va approuver les tarifs? Qu'est-ce qui va faire en sorte que le souhait du
ministre soit une réalité?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
Consultation.
(Consultation)
M.
Blanchet : Si la
teneur du projet de loi l'implique, il y aura effectivement des mécanismes de remboursement qui seront établis, comme la tarification,
par la Régie de l'énergie, en effet.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Oui.
Mme James : Ils vont devoir débourser puis là ils vont être
remboursés? C'est ça?
M. Blanchet : Notre réponse à ça est que ça pourrait arriver. On passe d'un
système à un autre. Et je comprends que,
dans la vision idéale d'un monde dont on n'a pas à assumer la responsabilité,
ça s'exprime bien, mais il est
possible, il est possible que ça se produise. Et, parce qu'on sait qu'il est
possible que ça se produise, il y a d'emblée, dans le projet de loi omnibus, des mécanismes qui nous assurent que les
entreprises vont être remboursées si ça se présentait.
Mme
James : Mais là c'est parce que... Je
comprends des propos du ministre, là, Mme la Présidente, que ça pourrait arriver, mais j'ai de la misère à
comprendre… Pourquoi ne pas prendre les moyens ou pourquoi le
gouvernement n'a pas pris les moyens justement pour assurer que ça ne se
reproduise pas? Là, on ne parle pas, dans ces cas-là, des entreprises… des Rio
Tinto de ce monde, là. C'est quand même un impact qui serait sérieux. Puis, s'il
y a moyen... Puis, sans présumer de la collaboration du
deuxième parti d'opposition, on aurait été et on demeure tout à fait prêts à collaborer avec le gouvernement afin d'assurer qu'une
telle situation ne se produit pas. Là, je ne comprends pas pourquoi
juste attendre puis de rembourser par la suite, c'est ce qu'il semble dire, le
ministre, là.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
M.
Blanchet : Je m'en voudrais de couper
la ficelle, là, mais la probabilité d'intervention réelle de ce type de situation est faible parce que les entreprises n'ont
pas à acheter de droit avant la fin de l'année courante. Donc, c'est une
situation qui, pour l'instant, est purement hypothétique et qui nous donne
largement le temps, en termes législatifs, d'intervenir.
Donc, on admet la possibilité, mais les dispositions existent pour qu'autant
que possible ça ne se produise pas. Et la transition, on la prévoit de
façon tout à fait harmonieuse. On est à l'écoute des joueurs à cet égard-là. Donc, je veux bien qu'on insiste sur un
risque, mais il est tellement hypothétique que je ne pense pas qu'on ait
affaire à un phénomène significatif, même pour les entreprises.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord.
Mme la députée de Nelligan.
Mme James : Je veux bien adhérer à la thèse du
ministre, là, mais c'est parce qu'ils vont devoir, les entreprises, payer pour
le gaz naturel, là. Ils vont devoir, là, c'est en vigueur. Ça fait que je ne
comprends pas pourquoi le ministre dit que c'est hypothétique comme
thèse. Ils vont devoir débourser, là.
M. Blanchet : Ce dont je dis qui est hypothétique,
c'est l'hypothèse d'un chevauchement qui ferait en sorte qu'il faudrait faire un remboursement. La transition d'un
à l'autre n'est pas hypothétique. Nous allons de l'avant. Je suis convaincu que
ça fait l'affaire de l'opposition officielle. Ce qui est hypothétique, c'est
les cas sur lesquels on insiste depuis six ou sept minutes, de gens qui
auraient payé en double. Et la seule réponse que je peux dire, c'est qu'il est vraisemblable que ça ne se produise pas. Si ça se
produisait pour une question administrative quelconque, on a déjà prévu un mécanisme de remboursement. Donc, je n'ai
aucune inquiétude par rapport au poids relatif de ce phénomène-là. Donc,
la transition n'est pas hypothétique. Le
passage d'un système à l'autre n'est pas hypothétique. L'implantation de la
bourse n'est pas hypothétique. Je pense qu'on a matière à célébration ici.
Mme James : Je veux juste la dernière partie, pas
la matière à célébration… Parce que je pense, puis j'insiste sur ce
point-là, les entreprises — puis vous
allez m'interrompre si je me trompe, là — ont à payer indirectement… puis je crois bien que c'est par le biais de Gaz Métro, ont à
payer la redevance sur les hydrocarbures qui est facturée par les distributeurs
de carburants, n'est-ce pas? N'est-ce pas? Ils ont à payer le… n'est-ce pas?
Puis ça implique...
M.
Blanchet : Ils ont...
Mme James : …ça implique 20 millions de
dollars par année potentiellement pour eux. C'est le cas actuellement. Est-ce qu'on se suit?
M. Blanchet : Sur la base de quatre versements, ce
phénomène-là existe, en effet. Ce dont je vous assure, c'est qu'il n'y aura pas de chevauchement sauf cas très,
très exceptionnels. Et d'ailleurs, les émissions de cette année sont payables en 2015. Donc, je pense qu'on a un… — comment dire? — une période
tampon qui est tout à fait significative et
qui devrait nous permettre de gérer la situation, si situation il y a, de façon
tout à fait harmonieuse.
Mme
James : Votre intention, c'est de...
à la fin de ça, vous n'adopterez pas de projet de loi pour pouvoir, justement... Compte tenu que la bourse du carbone
est en place, est-ce que vous allez proposer un projet de loi justement
pour la retirer ou pas?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
M. Blanchet : C'est forcément par le biais d'un
projet de loi, ce que je pense avoir déjà indiqué, c'est un projet de loi omnibus qui découle du discours sur le
budget.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la
députée de Nelligan.
Mme
James : Pardon?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Mme la
députée de Nelligan, vous avez la parole.
•
(17 h 30) •
Mme James : Oui. J'aimerais poser une question au
ministre sur un autre sujet. À la fois, votre collègue, mais surtout votre collègue des Ressources naturelles a
très précisément indiqué sa volonté de vouloir faire un BAPE pour chacun des projets miniers dans une déclaration.
Je crois l'avoir lu dans les journaux récemment. Pour le projet Matoush
particulièrement, est-ce que vous avez l'intention de faire un BAPE à ce
sujet-là?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M. Blanchet : Il n'y a aucune décision de prise par
rapport à l'hypothèse qu'il y ait un BAPE pour chaque projet minier, et il n'y
a pas de décision de prise par rapport à l'imposition, la demande d'un BAPE sur
le projet dit Matoush. Il y a par
contre une réflexion et il y a une certitude qu'il doit y avoir des évaluations
environnementales. La forme que ça prendra, c'est un dossier éminemment
délicat, c'est un dossier qui interpelle des sensibilités locales et
régionales, qui implique plusieurs acteurs,
incluant les premières nations, la communauté des Jamésiens et évidemment la
compagnie Strateco. Nous souhaitons avancer dans ce dossier-là avec une
prudence qui est dictée par le respect. Et il n'y a pas de décision finale de
prise. Cela dit, dès que ce sera le cas, évidemment la population sera la
première informée de ce que sera la décision du gouvernement et du ministère.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci.
Mme James : ...que le ministre n'a pas pris de
décision là-dessus, s'il y aura un BAPE ou non, mais le ministre est conscient
évidemment qu'il a le pouvoir de le faire, de demander un BAPE sur ce projet,
tel qu'il l'a déjà fait sur, entre autres,
les gaz de shale, et que sa collègue des Ressources naturelles a évidemment
exprimé très précisément sa volonté, soit
que ça se fasse. Mais, de ce que je comprends, le ministre n'est peut-être pas
sur le point… mais la décision n'est pas prise. Vous allez prendre votre temps afin de revenir avec ça. Ce n'est
pas dans les prochains jours qu'on va vous entendre faire une annonce
là-dessus, sans vouloir présumer de votre agenda, là. Ce n'est pas en ce
sens-là, c'est de savoir s'il y a une orientation gouvernementale qui s'en
venait ou pas.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Je
vous remercie. M. le ministre.
M. Blanchet : Deux choses à cet égard-là, Mme la
Présidente. Dans un premier temps, il ne peut pas y avoir de BAPE à proprement parler sur le cas précis de Matoush
parce que c'est couvert par le COMEX, qui est une autre institution qui régit ce genre de dossier là pour les régions nordiques.
En revanche, s'il y a BAPE et si une décision doit être prise par notre
ministère par rapport à une demande de BAPE, c'est sur un BAPE générique sur l'ensemble
de la filière nucléaire.
Comme je l'ai dit la semaine dernière, le
Québec ne peut pas faire l'économie d'une évaluation environnementale on ne peut plus sérieuse sur l'ensemble
de la filière nucléaire, dont bien sûr le projet Matoush fait partie. C'est une
décision qui n'est pas prise, la forme n'en est pas prise. Et on ne peut pas
être insensible parce qu'encore une fois le gouvernement,
le ministère est dans une position de devoir arbitrer des situations parfois
complexes. C'est un enjeu de développement
économique sous une forme où l'ensemble du Québec pourrait avoir des
préoccupations, mais c'est un enjeu
qui représente une — comment dire? — une
zone de tension locale qui est assez significative pour qu'on la traite avec énormément de prudence.
Donc, je peux vous dire que nous avons, l'ensemble
des acteurs, des gens de notre gouvernement et de notre parti, nous avons une
préoccupation sur la filière nucléaire. On doit faire une réflexion qui est
très sérieuse, une réflexion qui n'est pas partisane, une réflexion qui
passera par une institution qui pourrait être le BAPE, mais nous n'en sommes
pas à annoncer cette décision-là parce que ça pose des enjeux de terrain sur
lesquels on veut se pencher, et je ne présume pas, donc, du résultat final.
Comme je l'ai dit au député de Mercier la
semaine dernière, nous avons une sensibilité qui, chez certains d'entre nous, dont moi — je le dis très candidement — se rend jusqu'à l'inquiétude. Et donc, avant d'aller de l'avant
dans des projets
uranifères, il doit y avoir un consensus et une évaluation environnementale
au-dessus de tout doute quant à ses résultats, parce que c'est une
décision qui ultimement doit être une décision collective.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
James : Oui. Mme la Présidente, c'est
que moi, je ne voudrais... d'aucune façon j'oserais contredire le ministre, là, mais je l'inviterais quand même de
relire quand même la loi constituante sur justement les pouvoirs du
BAPE. Puis je lui rappelle, ou je l'informe,
ou juste de lui dire qu'effectivement il n'y a rien dans la loi qui l'empêche
de faire un BAPE sur ce sujet-là s'il
a fait le choix de le faire. Il n'y a rien qui l'empêche de le faire. Puis, en
écoutant sa réponse, il parlait justement de tension, il me semble,
compte tenu de tout ce que j'ai entendu à la fois de sa part et de son
gouvernement, que ça aurait été une façon pour lui d'assurer une consultation
justement de la population. Est-ce que le ministre est d'accord avec ça?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
M. Blanchet : Dans un premier temps, la Convention
de la Baie James établit que c'est le COMEX qui fait les évaluations
environnementales dans cette région, et donc le BAPE n'y intervient pas. Dans
un deuxième temps, est-ce que je comprends que la députée et le Parti
libéral sont favorables à un BAPE générique sur l'uranium?
Mme
James : C'est moi qui vous ai posé la
question sur vos intentions… au ministre. Je suis bien au courant de la
convention. Ma question...
Une
voix
: ...
Mme James : ...ma question, c'est de savoir tout simplement quelles
étaient vos intentions. Alors...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre. Un instant, Mme la députée.
M. Blanchet : ...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Votre question est
posée, le ministre va y répondre.
M.
Blanchet :
Écoutez, c'est un enjeu qui est extrêmement important. Si un joueur politique
comme l'opposition officielle adopte une position... Moi, c'est ce que j'ai compris de vos
propos. Si vous me dites que ce n'est pas le cas, c'est une précision que tout le monde appréciera, là,
mais c'est ce que j'avais compris. Moi, par contre, j'avais déjà répondu
à la question, puis on m'a reproché d'être
trop précis dans un certain nombre de cas. Sur celle-là, là, je pense que j'ai
été très, très, très précis où j'en étais
dans la réflexion, et, si le Parti libéral souhaite prendre une position, bien
ça contribuera à notre réflexion et bien sûr à celle des gens de la
région nordique.
Mme James : Mme la Présidente, ça allait bien, hein? Ça allait bien. Si le...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : S'il vous plaît, ça va
bien quand on collabore, quand on collabore.
Mme James : Oh oui, ça va bien. Si le ministre veut venir dans l'opposition,
retourner à...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, Mme la députée
de Nelligan, pose les questions, continue.
Mme
James : Si le
ministre veut retourner dans l'opposition officielle poser des questions, ça
nous ferait bien plaisir de le faire. Ma question quand même a été très précise sur sa
volonté. Mais, compte tenu qu'il me reste à peu près une minute, je veux tout simplement lui poser une
question très facile mais assez précise sur le plan environnemental — et je précise, sur le
plan environnemental. Pouvez-vous m'expliquer la différence entre un projet de
minicentrale et celui de Val-Jalbert sur le plan — et je précise — environnemental?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : M. le ministre.
M.
Blanchet :
Chaque projet a ses spécificités environnementales. La raison pour laquelle le
projet Val-Jalbert est allé de l'avant et d'autres
projets ont été compromis, c'était le niveau d'avancement du projet de
Val-Jalbert, tout simplement. Encore une fois, sur cette question-ci, si vous
avez une position du Parti libéral à nous exprimer, je suis tout ouïe.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Bon. Alors donc, ça
termine le bloc des 20 minutes. Je vais aller du côté du gouvernement. Nous avons une enveloppe de temps de 17 minutes. Et
je reconnais M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. M. le député.
M.
Chapadeau :
Merci, Mme la Présidente. M. le ministre, collègues de l'opposition et
collègues, moi, je veux vous amener sur une crise, là, qu'à Québec plus
particulièrement mais au Québec, là, on a entendu parler l'été dernier,
la légionellose. Selon les rapports, les derniers rapports qu'on a pu
consulter, là, il y a eu 181 cas de maladie en raison de cette bactérie-là et 13 décès qui ont été constatés. Selon le même
rapport, c'est une crise majeure ici, dans la région, dans la Capitale-Nationale. Et, selon le rapport,
là, qu'il a été possible de consulter, là, c'est dû à une tour de
refroidissement d'un édifice, là, situé dans la Basse-Ville de Québec.
Donc, ma question :
M. le ministre, quelle a été la participation du ministère du Développement
durable, de l'Environnement, de la Faune
pour résoudre la crise, cette crise-là qui a sévi l'été dernier? Et l'autre
question : Est-ce que votre ministère contribuera à l'élaboration
de solutions pour éviter que ça se reproduise?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Blanchet : Oui. Bien, d'abord, mes salutations à mon collègue de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue, qui participe pour la première fois à nos crédits. J'espère
que vous les trouvez distrayants. Cela dit, ne nous distrayons pas de la
question qui est on ne peut plus sérieuse.
Le
ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des
Parcs a été effectivement fortement impliqué
dans la crise… mais, à l'époque, il n'y avait pas le fonds, là, mais il a été
fortement impliqué dans la crise
parce qu'il dispose d'expertise précise en termes d'identification de cette
bactérie. 181 cas, 13 décès, la crise la plus importante à ce jour, en effet, sur la planète, donc on ne peut
pas — comment dire? — négliger l'importance de cet enjeu-là.
C'est
une bactérie qui est d'autant plus dangereuse qu'elle est présente
naturellement dans l'environnement donc difficile
à anticiper, difficile de voir à quel moment elle va intervenir. Maintenant, on
sait très bien que c'est dans les tours de refroidissement qu'elle...
dans ce cas-ci, en tout cas, et de telle sorte que, parce que sa présence et
parce que — comment
dire? — son impact a procédé de la présence dans une tour de
refroidissement, il y a toute une opération de
mise en place de dépistage et d'identification.
Et notre ministère a joué un rôle
significatif parce que nous avons l'expertise pour — comment
dire? — mandater,
identifier et accréditer des laboratoires
pour faire l'identification et les tests sur les différentes tours de
refroidissement selon
les territoires, selon le type d'immeuble qui est identifié. Ça reste un
partenariat qui va se faire en continu parce que, bien sûr, c'est le genre de situation qu'une fois
que tu l'as vécue il y a de la prévention, il y a une sensibilité et il y a
une espèce de crainte, hein, il y a une
espèce de crainte qui demeure partout où ça pourrait se manifester.
Dans
les éléments de plan d'action, il y a évidemment : développer et
consolider une expertise purement scientifique,
qui devrait toujours être la base de nos interventions; travailler sur un
processus d'accréditation, comme je vous
le mentionnais, de telle sorte que les laboratoires qui sont en mesure de
procéder à l'identification de la présence de la bactérie soient
adéquatement encadrés pour un niveau de sécurité supplémentaire, et donc il y a
des contrôles interlaboratoires à faire; il
faut augmenter la capacité d'analyse; il faut ajuster les programmes
éventuellement en cours de route pour être sûrs qu'on est toujours à
date; et il faut maintenir la présence d'un comité d'experts sur cet enjeu, et
évidemment, là, ça se fait avec une démarche de consultation en continu.
Donc, c'est une expertise pointue qui est
présente au sein du ministère mais qui a joué un rôle significatif dans sa collaboration
avec la Santé publique et avec l'identification et l'accréditation des
laboratoires. Je pense, je pense, d'autres pourraient sûrement vous donner des précisions en
termes purement de santé publique, mais qu'à l'heure actuelle des mesures
rassurantes ont été mises en place pour que ce genre de crise ne se produise
pas.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre. M. le député
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : Merci, M. le ministre. Effectivement,
c'est ma première participation. Mais je suis très content d'y participer
parce qu'il y a un paquet de sujets que j'ai appris cet après-midi, là,
concernant le travail du ministère, le travail
que vous faites au travers du ministère et je suis quand même... Je tiens à
vous féliciter, là, ça fait très peu longtemps que vous êtes à la tête de ce ministère-là, et les réponses sont claires,
très claires, donc. Peut-être qu'il y a des gens qui ne les entendent
pas, mais les réponses sont claires, et c'est fort apprécié.
Vous avez tantôt parlé, à la réponse... à une
réponse, là, que vous avez donnée la députée de Nelligan concernant toute la
question du marché du carbone. J'aimerais que vous reveniez là-dessus, là, qu'on
puisse échanger par rapport d'abord
aux revenus qui seront générés, qui sont anticipés ou qui seront générés par la
mise en oeuvre, là, du système de plafonnement
et d'échange, et peut-être aussi, vous nous l'avez abordé brièvement, par
rapport au partenariat. Où vous en êtes par rapport au partenariat? Qu'est-ce
qui se fait et les acteurs, là, qui font partie, là, de ce partenariat-là? Donc, si vous pourriez peut-être...
Vous nous l'avez abordé brièvement avec la députée de Nelligan, là, mais
vous avez peut-être une opportunité d'approfondir
là-dessus, parce que je pense que c'est important. Il y a beaucoup de
gens qui nous écoutent, là, qui, comme moi,
se posent des questions par rapport à ça et par rapport à toute cette question-là
du marché du carbone.
La Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. le ministre.
M. Blanchet : Le système de plafonnement et d'échange
des droits d'émission est une très belle réalisation, mais je la mets, je le dis en toute candeur, là, je la
mets dans les réalisations de la société québécoise. Cette démarche a été initiée par le gouvernement précédent. Nous sommes
dans la foulée, à quelques ajustements près, nous sommes dans la foulée de ce qui a été entrepris, et j'en fais une
démarche. Puis, au bénéfice des gens qui nous écoutent, lorsqu'un
nouveau gouvernement entre en place, il ne
saborde pas l'entièreté de ce qui existait, Dieu merci! Les ministères
continuent d'exister et assurent une
continuité, mais, sur certaines grandes orientations, il peut y avoir des
différences. Lorsqu'on n'est pas d'accord
sur des points précis, un nouveau gouvernement va implanter sa vision de ce qui
doit être fait. Mais, dans le cas de ce
système-là, de la bourse du carbone, nous sommes dans la foulée, à quelques
détails près, nous sommes dans la foulée.
C'est une démarche qui n'a pas un rayonnement
public majeur parce que c'est très complexe et pourtant c'est très important
comme phénomène. La suite de la démarche, c'est bien sûr d'abord des tests qui
vont être faits dans les prochains mois
et, après ça, ça va être le début de l'implantation à proprement parler, dans
laquelle les entreprises vont être tenues d'acheter. Outre le niveau plancher actuel en deçà duquel les crédits
vont être donnés aux entreprises, les entreprises vont être obligées d'acheter les excédents, et, en
2015, évidemment tous les secteurs de distribution, de commerce et de
raffinage des hydrocarbures qui vont devoir intervenir et participer
financièrement.
Nous avons... Vous savez, au niveau purement
technique et réglementaire, les ministères... l'équivalent du ministère en Californie
suit l'intense complexité du phénomène. Mais, sur un plan politique — parce
que l'enjeu du réchauffement climatique est un plan, est un enjeu politique
international, planétaire — sur le plan politique, le fond
de la démarche, et on en a parlé beaucoup lors de notre rencontre au mois de décembre, le fond
de la démarche est de convaincre d'autres joueurs d'adhérer à ce
système-là parce qu'il est à la fois, croit-on, plus efficace et plus
économique que les simples systèmes de taxation.
Alors, on essaie d'en faire un
exemple. Bien sûr, ça ne s'inscrit pas facilement dans du très court terme,
mais on essaie
d'en faire un exemple qui va convaincre. Et, bon, on a l'oeil sur certains
territoires en particulier, des gens qui suivent déjà de plus près les
travaux. La Colombie-Britannique, le Manitoba suivent déjà de plus près les
travaux, Certains États américains, en
particulier dans l'Ouest, suivent les travaux. Des États du Nord-Est américain
ont aussi un système comparable, mais
seulement au niveau de l'hydroélectricité. Mais évidemment il y a une oreille
ouverte, et, s'il y a une oreille
ouverte, on va aller les voir, ils sont géographiquement tout près de nous.
Donc, il y a un exercice de conviction et de séduction à faire.
Les revenus auxquels vous référez sont des
revenus qui ne sont pas une constante. On est un peu tributaires, sans s'être exposés au
danger tel que ça s'est manifesté en Europe, on est un peu tributaires du
succès que ça va avoir. En Europe, à
titre d'exemple, ils n'ont pas mis de prix plancher comme nous on l'a fait, qui
est à 10,70 $, je vous dirais, de mémoire. Et donc ça ne peut pas être en bas de ça. Donc, on
ne peut s'exposer à une chute dans la valeur, comme le connaît le marché
du carbone européen à l'heure actuelle, qui
discrédite significativement une démarche qui, sur le fond, reste tout à
fait louable. Et ce qui se produit, c'est
que chaque nouvelle version d'un système de plafonnement et d'échange qui
apparaît dans une quelconque juridiction,
que ce soit en Chine qui est en train de s'en monter un, ou que ce soit au
Japon, que ce soit en Australie…
Bref, il y a plusieurs juridictions qui s'équipent d'un mécanisme de ce type-là
présentement. Bien, chaque nouveau mécanisme qui se met en place s'inspire
des bons coups et des erreurs de celui qui était là auparavant. On s'est inspirés — on a pris soin d'éviter certains des enjeux — des difficultés auxquelles l'Europe a été confrontée, ce qui nous assure que ça ne peut pas s'écraser
financièrement. On est sûrs d'un certain rendement.
Maintenant,
à quel niveau, on est tributaires de l'activité économique, on est tributaires
du nombre d'entreprises touchées, on est tributaires du volume, à certains
égards? Et cet argent-là, d'ailleurs, il
est important de le mentionner, s'en va totalement… C'est comme ça qu'on va financer le
plan d'action sur les changements climatiques. C'est comme ça qu'on va
financer notre transition vers de moins en moins d'émissions de gaz à effet de
serre et l'atteinte du cap de moins
25 % pour 2020 sur la base de calcul de 1990. Et, encore une fois, c'est
un défi qui est énorme, c'est un défi presque épeurant quand on regarde l'enjeu et qui implique qu'indépendamment de
toute l'activité parlementaire, là, des fois, on s'enferme entre nous, puis on dit : O.K., cet aspect-là, on va le
ramasser comment? On va aller chercher ça comment?
Et ça va des très gros enjeux, comme je le mentionnais.
Le transport lourd. Le transport lourd est un enjeu très significatif parce
qu'il est... 30 % des émissions relatives au transport, c'est le transport
lourd. Et ça, ça ne passera pas l'électrification.
Donc, quelles sont les alternatives? Et c'est un point important. Et ça va à l'autre
extrême, à chaque fois qu'on nous
présente quelque chose, qu'est-ce que ça va couper dans les émissions? C'est
important. Chaque petite affaire, la multiplication des petits
programmes et des petites idées pourrait peut-être nous aider.
Et il y a une menace aussi, un danger dans ça, c'est
que... Je lisais, d'ailleurs, un texte dans un journal ce matin, qui disait :
Non, non, la solution n'est pas l'électrification. Et ça m'a déçu un peu parce
que… Parce qu'il y a une limite. Parce
qu'on a dit que le cap, l'horizon, c'est 2020, bien c'est comme si les
démarches à plus long terme ne devenaient plus pertinentes, c'est comme
s'il ne fallait plus s'attarder à ce qui allait affecter les enjeux de
réchauffement climatique après 2020 parce qu'on
en a fait l'année étalon de notre propre objectif. Or, les enjeux vont demeurer
existants après. Et, si jamais l'électrification
des transports devait donner son plein rendement en termes de réduction de nos
émissions de gaz à effet de serre après 2020, ce n'est pas moins
pertinent pour ça. Ça reste très pertinent.
De la
même manière que la recherche ne donne pas de résultat. Quand on évalue le coût
par tonne, on dit : Comment ça nous a
coûté de réduire d'une tonne les émissions de gaz à effet de serre dans tel,
tel, tel secteur?, bien, la recherche
paraît éminemment mal parce que l'activité de recherche à proprement parler ne
réduit pas du tout les émissions de
gaz à effet de serre aujourd'hui, mais elle est ce qui va nous mettre dans la
meilleure position possible pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre sur le moyen et sur le long terme.
Donc, ce n'est parce qu'on s'est mis un horizon 2020 qu'il faut négliger des éléments qui n'ont pas l'air
d'être rentables en termes d'émissions de gaz à effet de serre à court terme, mais qui, sur le plus long terme, sont des
choix très, très responsables. Et j'en prends évidemment pour exemple
notre volonté d'électrification des transports.
• (17 h 50) •
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci, M. le ministre. Alors, il reste moins... une
minute et quelques... quelques poussières.
M. Chapadeau : Une minute?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Oui. Allez-y.
M. Chapadeau : Bien, dans la minute qu'il reste... Je pensais qu'il
restait six... cinq minutes, là, ou...
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Bien, on est déjà
presque à 13 minutes de…
M. Chapadeau : O.K. Bien écoutez, vous avez abordé la question des gaz à
effet de serre, les changements climatiques,
là. J'avais quelques questions par rapport à ça. Mais pouvez-vous nous dire
quels secteurs de l'économie québécoise, là, seront particulièrement
interpellés pour qu'on soit au rendez-vous, là, du pacte 2013‑2020?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
M. Blanchet : D'emblée, on va parler des transports. Et ça, je relis les
chiffres : 42,5 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec sont relatives aux transports. Et, dans ça, d'ailleurs,
la portion qui est relative strictement à notre conduite automobile à
nous n'est pas, par voiture, ce qu'il y a de plus significatif parce que les
voitures sont de plus en plus performantes,
tellement performantes qu'il y a des réflexions qu'on faisait qui doivent être
reprises sur comment on intervient
sur le transport des particuliers. Mais le transport lourd est un enjeu
important. Les secteurs industriels sont un enjeu important. Les
secteurs industriels qui font encore usage de mazout sont un enjeu extrêmement
important.
L'agriculture est un enjeu important aussi
parce que, vous savez, la proverbiale flatulence bovine qui a meublé une grande
partie du dernier mandat, c'est évidemment lié aux enjeux de l'agriculture, qui
sont autour de 7 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec.
Donc, c'est des enjeux majeurs. C'est des enjeux qui demandent l'application, l'imagination de politiques sur le moyen terme.
Vous savez, quand on voit des chercheurs établir ou trouver des mélanges
alimentaires pour les bovins qui réduisent…
je ne veux pas être coloré inutilement, mais qui réduisent les
éructations, qui réduisent les rapports parce qu'il y a
davantage de gaz à effet de serre émis comme ça que par l'autre extrémité de la
bête… Tu sais, il y a de la recherche intelligente qui se fait, qui fait en
sorte qu'on va être capables de réduire ça.
La biométhanisation des lisiers est une autre
façon exceptionnelle de le faire. Pourquoi? Parce qu'on prend, plutôt que d'aller
creuser sous les maisons des gens qui ne veulent pas pour faire de la
production ou de l'extraction de gaz de schiste, on prend le lisier… dans
la même région, d'ailleurs,
on prend le lisier animal
et on peut en faire des gaz qui sont utilisés.
Donc, on en capte le méthane, on en capte les gaz. Et le méthane est un des
pires gaz à effet de serre.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci
beaucoup. Je précise que le temps de parole du gouvernement a été ramené à 15
minutes à cause du temps résiduel. Alors, j'entreprends le dernier bloc de 20
minutes. Il est à l'opposition officielle.
Mme James : Bien, Mme la Présidente. Pour ce
dernier bloc, Mme la Présidente, j'aimerais d'abord commencer par poser une
première question au ministre face à un décret qui a été publié par son
gouvernement le 6 février dernier, il y
a environ deux semaines, puis c'était vraiment à propos d'un 4 millions de
dollars qui était destiné à Éco Entreprises afin de gérer leur programme
de récupération hors foyer. Le ministre sans doute est au courant que le
gouvernement antérieur, le gouvernement
libéral avait confirmé que 100 % des coûts de récupération des matières
résiduelles allaient être à la charge
des entreprises. Donc, on doit comprendre que, si Éco Entreprises Québec n'est
pas en mesure de faire payer les
entreprises puis ils réclament un 4 millions de la part du ministère ou de
RECYC-QUÉBEC plus précisément, c'est parce qu'ils ne sont pas en
moyen... ils n'ont pas les moyens de payer.
Alors,
ma question est assez simple. On veut quand même parler de rigueur budgétaire.
En tout cas, je ne comprends pas. Comment se
fait-il qu'on donne 4 millions aux entreprises pour gérer un programme qui
devait être à la charge des
entreprises, alors qu'on fait des coupures à nos universités, etc.? Est-ce que
le ministre peut nous expliquer cette décision-là? Puis pourquoi ne pas
simplement mettre en place une consigne sur le milliard de bouteilles d'eau
consommées au Québec chaque année, par exemple?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Blanchet : Plusieurs questions en une. Dans un
premier temps, le fameux 4 millions n'a absolument aucun rapport avec le programme
de compensation. Le programme de compensation est un programme par lequel, à
partir de maintenant, effectivement,
par une décision du gouvernement précédent, 100 % des coûts de
récupération sont assumés par Éco Entreprises, qui compense les municipalités
par volume. Et donc l'enjeu actuel là-dessus, c'est la disposition d'environ 15 % des matières qui sont des
matières dites orphelines parce qu'elles ne rentrent dans aucune des
catégories couvertes par Éco Entreprises. Ça, c'est une chose.
Le 4 millions est un programme qui est
mis en place, qui a d'ailleurs créé une confusion dans certains groupes environnementaux,
qui remplace une somme qui avait été prévue, qui était de 6 millions, par
le gouvernement précédent, mais
finalement, pour des raisons qui nous échappent, cette somme-là n'a jamais été
versée. C'est 4 millions qui est versé, mais c'est versé pour la récupération hors foyer, c'est-à-dire que,
complètement à l'écart, autre chose que le programme des bacs qui sont
ramassés devant les maisons, il y a, dans les lieux publics du Québec, dans les
parcs du Québec en particulier, beaucoup de
matière dont une grande partie est recyclable, et c'est mis pêle-mêle,
évidemment, comme on le faisant
auparavant chez nous, dans les poubelles. Et donc il y a un programme qui est
destiné, auquel le gouvernement est bien heureux de donner ces
sommes-là, qui est géré par une société, en fait, par... c'est Éco
Entreprises aussi...
Une
voix : ...
M. Blanchet : ...c'est Éco Entreprises aussi qui le
fait, qui va faire en sorte de d'abord faire des tests et d'implanter un système
de récupération des matières dans les parcs publics. Donc, ce sont deux
phénomènes complètement différents.
Et,
de mémoire, le troisième aspect de la question portait sur? Sur la consigne.
Écoutez, sur la consigne, on a annoncé une
réflexion. Et, encore une fois, je ne veux pas… puis je pense avoir été correct
à cet égard-là, là, je ne veux pas
jeter la pierre aux prédécesseurs de notre gouvernement. Il m'est apparu, à la
réflexion, que la simple augmentation de
la consigne de 0,05 $ à 0,10 $ était davantage un autre de ces...
bon, on parlait tout à l'heure d'un plasteur, c'était un peu ça, c'était un plasteur face à des groupes de
pression, des groupes de pression qui, à l'analyse, étaient très, très,
très précis. Ça faisait quelques heureux, d'autres moins heureux, et il y avait
un vaste débat. Le milieu environnemental, d'ailleurs, n'était pas du tout
unanime sur cet enjeu-là.
Et la réflexion élémentaire que moi, j'ai
faite assez rapidement là-dessus, c'est : Est-ce qu'on peut appuyer notre décision sur la
base de données scientifiques? Et donc on en est à avaliser le contenu, le
schéma d'une étude qui va être effectuée
par des universitaires de façon indépendante et qui va nous donner des modèles
comparatifs dans la gestion des différents
modes de consigne, des comparatifs avec ce qui se fait à l'étranger, d'ailleurs,
de telle sorte qu'on ait une politique qui soit la plus cohérente
possible. Je ne promets pas que le résultat de ça va être quelque chose de
particulièrement spectaculaire; ce n'est pas ça, le but. Ça peut aller d'un
plate statu quo à une révolution. On ne présume pas du résultat de l'étude.
Ce que je peux vous dire, c'est qu'il
y a des choses à peu près évidentes. La consigne telle qu'on l'entendait avant de l'appliquer
aux canettes, c'est une consigne de réusage, donc celle qui se fait avec les
bouteilles, les bouteilles consignées de
Coca-Cola ou de... bon, je ne veux pas nommer des marques, mais de boissons
gazeuses ou de bière. Et ça, c'est un énorme
succès auquel il faut adhérer. Pourquoi? Parce que c'est un réusage. Donc, à
tous les égards environnementaux, c'est ce qu'il y a de plus
souhaitable.
Quand c'est appliqué, par exemple, à des
canettes, bien c'est simplement une canalisation prioritaire d'une matière recyclable. Est-ce que c'est valable?
Est-ce que ça ne l'est pas? Je ne pense pas qu'on va arriver à 1-0, mais
c'est une réflexion qui nous semblait différente dans son essence même. Et
évidemment on reçoit des recommandations de gens
qui voudraient qu'on ajoute des matières en termes de consigne. C'est une
réflexion qu'on doit faire, mais, si on le fait puis si on alourdit un processus, on devra être certains qu'en
termes d'impact environnemental et en termes de poids économique on aura
le même... on aura le meilleur résultat possible.
Et finalement, rapidement, sur les consignes
de bouteilles d'eau, l'application d'une consigne au sens où on l'entend sur la canette
ou sur la bouteille… une bouteille d'eau serait la caution de l'usage d'une
bouteille d'eau. Et, s'il y a un problème que je pense qu'on a et que
les océans de la planète ont, c'est la multiplication des bouteilles d'eau.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : D'accord.
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Nelligan.
Mme
James : ...j'ai une autre question
là-dessus, mais le temps ne me permettra pas de continuer, ça sera peut-être à une autre occasion. Mais c'est parce
que je ne voulais pas manquer l'opportunité, Mme la Présidente, de poser
des questions au ministre sur le Fonds vert.
Au dernier bloc, jeudi dernier, j'ai effleuré le sujet avant que notre
collègue de Mercier se présente en commission.
En
fait, à la lecture puis en faisant une petite recherche bien... très rapide,
Mme la Présidente, on peut lire que l'augmentation, depuis la création du Fonds
vert, a toujours été en augmentation sur le plan des dépenses, sauf cette
année. Dans le premier bloc de questions aujourd'hui, on posait une question...
je posais la question au ministre sur son objectif de 25 %.
Un,
est-ce que le ministre reconnaît que, dans ses prévisions, il y a justement,
pour la première fois depuis la création du Fonds vert… qu'on est en... pas en
augmentation, au contraire, on est en baisse par rapport aux années précédentes, depuis la création du fonds, alors
que les objectifs du ministre, du gouvernement sont encore plus
ambitieux...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre...
Mme
James : ...sur le plan des
changements climatiques?
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
•
(18 heures) •
M. Blanchet : Dans un premier temps, je dirais que
les résultats qu'on observe dans les dépenses faites par le Fonds vert sont aussi des résultats qui sont
attribuables au gouvernement précédent.
Dans un deuxième temps, je
mentionnerai que c'est en partie dû au fait que le PACC 1 arrive à terme, donc ça peut avoir eu un impact.
Et, dans un troisième temps, je préciserai
à Mme la députée que je peux l'assurer que les fonds qui demeurent ne sont pas
périmés, ils ne retournent pas au fonds consolidé parce qu'évidemment, comme
nous le savons, le Fonds vert a des revenus autogénérés qui demeurent au
Fonds vert et qui sont affectés selon des programmes précis et des objectifs précis à caractère environnemental.
Donc, il n'y a pas de crainte à avoir quant à la vocation dans l'usage
des sommes et même, je dirais, quant aux causes de ce phénomène-là.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Mme la députée.
Mme James : Bien, j'espère que ce ne sera pas
périmé, Mme la Présidente, compte tenu que c'est dans la loi, que ça doit rester. Alors, je n'apprends rien de
nouveau à ce sujet-là. Mais, même avec le transfert ou avec le fait qu'on est à terme avec le PACC 1 — puis je comprends que le ministre va changer ou présenter
un nouveau... un plan sur le changement
climatique — on constate quand même… Puis j'imagine qu'il va
le présenter cette année dans ses prévisions 2013-2014. Les prévisions prévues
sont plus basses que les années précédentes.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
votre question?
Mme
James : Est-ce que c'est... Je veux
juste m'assurer que c'est bel et bien le cas.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre.
Mme
James : Est-ce que je me trompe?
M.
Blanchet : Il y a eu une réduction
des revenus. Il y a une réallocation des sommes résiduelles. Il y a effectivement…
mais, comme Mme la députée le dit, pas de sommes qui peuvent aller aux crédits
périmés. Il y a une réélaboration des
nouveaux programmes. Il y a des discussions avec les ministères concernés quant
à l'utilisation de ces sommes-là. C'est un projet... c'est un programme
qui fonctionne bien. C'est un programme qui peut avoir connu une variation
momentanée qui pourrait être imputable au fait que la fin d'un cycle, la fin du
cycle du PACC 1 a provoqué certains
ralentissements. Et effectivement, bien, ça permettra qu'il y ait une somme qui
est bien au-delà de 100 millions de dollars qui soit réallouée au PACC 2, lui donnant une base de travail
initiale qui est fort intéressante et à partir de laquelle, d'ailleurs,
on va financer les premiers éléments en termes d'électrification et en termes de
transport collectif pour… des éléments qui seront identifiables au PACC 2.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
James : Mais je
fais le lien avec ça, avec le plan d'action antérieur, là, et l'annonce — puis ça ne vient pas
englober le total du Fonds vert, Mme la Présidente — du montant, là, parce qu'effectivement on voit très
clairement qu'il y a quand même une baisse
par rapport aux… précédentes. Puis, à la fin du dernier bloc, je prends et je
cite en exemple ce qui était prévu au
niveau de la recherche, il y avait quand même, à la fin du PACC 1 — parce que, là, je
comprends que le ministre va annoncer son
deuxième PACC — un
1,8 million qui était
prévu pour l'innovation, recherche,développement, un 2,9 millions, connaissance
et savoir, que, j'imagine... bien, pas j'imagine, est consacré ou était
consacré pour la recherche également, mais... et ces montants-là sont
transférés.
Je pose la question au
ministre : En ce qui concerne le reste, est-ce qu'il est allé chercher ça
ailleurs dans le plan antérieur? Ce n'est pas des sommes qui sont périmées, c'étaient
des sommes qui étaient déjà prévues au niveau des investissements puis ils vont
se rendre jusqu'à la fin du PACC 1. Alors, c'est quoi, le plan, là?
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
M. Blanchet : Ça me fait plaisir de le faire, mais je vais répéter les
réponses que j'ai données aux mêmes questions
à 3 heures, cet après-midi. Les sommes qui ont été affectées au programme de
recherche, qu'on a remises au ministère
de mon collègue Pierre Duchesne, sont des sommes qui viennent d'un résiduel qui
va être réalloué au PACC 2, mais nous
sommes allés prendre ces montants-là là. Il s'agit donc d'un supplément de
quelques millions par rapport à ce qui était déjà anticipé, mais il
y en avait déjà eu de fait.
Donc,
c'est effectivement une annonce dont on est particulièrement contents.
Pourquoi? Parce que, si on a les objectifs, au Québec, de réduire nos émissions de
gaz à effet de serre de 25 % à l'horizon 2020 — on le saura pour l'avoir
dit quelquefois — bien il va falloir se donner des moyens. Et les moyens,
ce ne sont pas que des moyens financiers, même
si bien sûr on s'attend à ce que les revenus
du Fonds vert soient croissants, c'est aussi des moyens en termes de
connaissance, des moyens en termes de science, des moyens en termes de
recherche.
Donc,
je suis particulièrement content de cette collaboration-là avec mon collègue
Pierre Duchesne, qui d'ailleurs a retourné la politesse, si je peux le faire
ainsi, parce qu'il a bien voulu participer au programme de recherche qu'on
met en place pour les écosystèmes du lac Saint-Pierre à hauteur de
100 000 $. La contrainte momentanée qu'on a sur certains secteurs
névralgiques, si on peut la réduire par des initiatives de ce type-là, bien c'est
tant mieux.
Et je précise aussi un
élément, c'est qu'évidemment le Fonds vert ne finance pas que le PACC, le Fonds
vert finance d'autres éléments :
changements climatiques, bien sûr, mais matières résiduelles au fonds général.
Il y a d'autres interventions qui passent par le Fonds vert.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : D'accord.
Mme
James : Je
comprends bien tout ça, là. Je n'avais pas besoin de toute la pédagogie face à
tout ça, Mme la Présidente. Ma question, je
vais essayer d'être encore plus claire. Quand on parle que ce soient des
montants périmés ou résiduels, tel que le
ministre l'exprime, c'étaient des montants, quand même, qui étaient prévus
pour, par exemple, l'agriculture, pour les
agriculteurs. Alors, quand le ministre dit qu'il a pris cet argent-là puis qu'il
l'a envoyé chez son collègue, chez
les étudiants, chez la recherche, ce n'est pas l'argent qui était destiné à
personne, ce n'était pas l'argent qui dormait
pour personne, c'était l'argent qui était destiné… entre autres, je cite en
exemple les agriculteurs. Donc, il y a une coupure nette qui se fait au sein de ces gens-là. Moi, je tenais à ce
que ça soit précisé. Si le gouvernement — je ne juge pas ce
choix-là — si le gouvernement a
fait ce choix-là, ce qui me semble être assez clair, qu'il l'assume.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Alors, M. le ministre.
M.
Blanchet : Mme
la Présidente, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise d'autre que ce que j'ai
dit plusieurs fois? Il y a des sommes du plan d'action sur les changements
climatiques, la première version, la première mouture qui finissait au 31 décembre 2012, qui n'ont pas été
dépensées. Si je la prends, là, je ne l'enlève pas à quelqu'un, il ne l'a
pas pris, il ne l'a pas dépensé, cet
argent-là. Donc, il est là, il ne s'en va pas dans le fonds consolidé, tout le
monde est content de ça. Donc, il
reste et il s'en va toujours à la même mission, qui est le plan d'action sur
les changements climatiques. Et il y a une partie des sommes non
utilisées par quelqu'un — je
ne les ai pas enlevées à personne, il n'y a personne en larmes nulle part — il y a une partie de ces sommes-là qui ont été
affectées à une mission qui nous apparaît, dans les circonstances, cruciale,
qui est la mise en place de programmes de recherche pour nous aider dans l'atteinte
de nos objectifs pour contrer les
changements climatiques. Il n'y a personne qui n'a rien perdu nulle part. Mais,
pour les 10 minutes qui restent, je peux répondre à ça encore à
répétition.
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Merci beaucoup, M. le
ministre. Mme la députée.
Mme James : Alors, Mme la Présidente, très
clairement, je comprends très bien, là, le sens des sommes périmées, le sens de l'argent
dans le fonds, mais, contrairement à ce que le ministre affirme — puis j'aimerais ça qu'il le dise, là, si c'est bel et
bien le cas — que l'argent qui était dans le fonds,
prévu, comme il dit, pour la transition, ce n'était pas l'argent qui dormait
là, qu'il ne destinait à personne, c'était l'argent qui était quand même prévu,
entre autres — puis il ne m'a pas contredit sur
ce fait-là — pour l'agriculture, qui n'était
pas dépensé. Mais je suis convaincue, je suis convaincue, en allant voir ces partenaires-là, en leur demandant
si, notamment dans un contexte où le gouvernement souhaite augmenter, souhaite augmenter l'objectif prévu pour la
réduction des GES… que cet argent-là va servir. Donc, on doit en
conclure que c'est des sommes qui ne seront plus disponibles pour ça parce que
le gouvernement a fait un autre choix.
Mais ma question — parce
qu'il ne me reste que cinq minutes — pour le ministre est assez,
assez précise. À la lecture d'un article... Puis c'est quand même très important, là, parce
qu'on n'a pas eu évidemment le plan du ministre sur comment il va atteindre le 25 %. Mais le
ministre des Transports, dans le Journal de Montréal, n'a jamais fermé
la porte... Puis je ne referai pas un
laïus sur l'importance du transport collectif, je pense que l'ensemble des
collègues sont d'accord avec nous sur l'importance du transport
collectif, notamment à sa contribution à réduire les gaz à effet de serre. Ma question, c'est que le ministre, dans l'article du
Journal de Montréal, n'a jamais fermé la porte, afin de financer le
transport collectif, à une nouvelle taxe. Il disait : On peut être
créatifs. Moi, je voudrais entendre de la bouche du ministre qu'il nous
confirme — je pourrais avoir effleuré
la question la semaine dernière — qu'effectivement ce n'est pas dans les intentions d'imposer une
nouvelle taxe aux citoyens pour augmenter le financement pour financer son
plan.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre.
•
(18 h 10) •
M. Blanchet : Je dois encore repréciser. Il n'y a
pas de fonds périmé au PACC, ça n'existe pas. Donc, le terme utilisé n'est pas
bon. Il y a des sommes qui n'ont pas été dépensées, qu'elles soient en
agriculture, en gestion des matières résiduelles,
quelles que soient... Il y en a effectivement, dans ces secteurs-là, qui n'ont
pas été dépensées. Ces sommes-là sont réallouées sur le PACC 2. Donc,
elles n'ont été prises dans le budget de personne, c'est de l'argent pas
dépensé qui s'en va à la suite d'un
programme similaire où on dit : Bien, on le prend là. Il n'est pas affecté
à personne, cet argent-là, il est affecté à une mission, il est affecté
à un objectif, et on respecte évidemment cet objectif-là.
En ce qui a trait à la réflexion de mon collègue des
transports, bon, d'abord préciser au bénéfice... Parce que, plusieurs fois, notre collègue de Nelligan a dit
qu'elle comprenait bien, elle comprenait bien. Fort bien. Mais notre
exercice est destiné au public, donc, si
parfois on précise des choses, je pense que ce n'est que louable. Ce que mon
collègue a dit est une réflexion qui
me semble intéressante, il a dit qu'il ne fermait aucune porte, il a dit qu'il
ne fermait aucune des avenues possibles. Parce que le Fonds vert va
financer, à hauteur de 200 millions de dollars, l'électrification — évidemment, de la
recherche a priori — l'électrification et les technologies
vertes. Il n'y a rien qui dit qu'il va n'y avoir que ça qui va être utilisé comme
argent. Donc, il y aura probablement d'autres sources de revenus. Et, si mon
collègue a une réflexion sur quelles seraient les autres sources de
revenus, par contre, je suis dans l'obligation de deux choses : un, m'offrir,
à moi, le plaisir de lui en parler, savoir
ce que sont ses idées; deux, inviter ma collègue à lui poser la question, à
lui, parce que moi, je ne suis pas le ministre des Transports...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : M. le
ministre, alors il reste moins de deux minutes. Mme la députée de Nelligan.
Mme James : Dans moins de deux minutes, Mme la
Présidente, je vais tout simplement poser la question. Je sais qu'il y avait un comité aviseur qui était en place
pour le premier plan d'action de changements climatiques afin d'évidemment consulter. Et je me demandais si le
ministre avait l'intention de poursuivre cette même forme de
consultation avec ce même comité-là ou non, avant d'annoncer son nouveau plan.
Je terminerais là-dessus.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Alors,
M. le ministre.
M. Blanchet : Évidemment, le plan va être… En fait,
il y a déjà des consultations, on parle à
beaucoup de monde. Le plan va être l'objet d'une
consultation aussi large que possible afin d'arriver avec des mesures, encore
une fois, très consensuelles parce que le consensuel porte sa propre énergie lorsque l'ensemble
d'une société va dans une direction.
Et
je comprends, je me permets de comprendre que, de nos échanges, malgré un
contexte qui est celui du parlementarisme,
on doit, c'est le mandat, chercher les lacunes au bénéfice de la collectivité dans
l'action du gouvernement, je pense que, sur le fond des activités en matière
de changement climatique, on n'est pas très loin. On met l'accent sur là
où on n'est pas d'accord ou parfois sur les tempéraments, mais on n'est pas
très loin sur le fond des choses. Et je suis convaincu
que tous les partis à l'Assemblée nationale voudront s'inscrire et participer à
ce consensus sur les actions que le gouvernement va mener en matière de
changements climatiques.
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : ...30
secondes.
Mme
James : ...
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Le
comité aviseur.
M.
Blanchet : Évidemment, il y a un
comité aviseur.
Mme
James : Le comité aviseur qui était
déjà en place sera consulté, c'est le même?
M.
Blanchet : On ne se crée pas l'obligation
d'avoir le même comité aviseur.
Mme James : Non, non, ce n'est pas la même obligation, mais je posais
la question, tout simplement.
M.
Blanchet : Bien, autrement dit, il y
a de sacrées bonnes chances que ce ne soit pas tout le même monde.
Mme James : Donc, on ne sait pas.
Adoption des crédits
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Très bien. Alors donc, cela effectivement met fin au
temps alloué à l'étude des crédits. Le temps alloué à l'étude du Développement durable,
Environnement, Faune et Parcs étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix. J'ai toujours besoin de votre
collaboration, c'est un moment très important. Le ministre, j'ai besoin de son attention
aussi parce qu'il est intéressé à faire voter ses crédits. Alors donc, on
procède à la mise aux voix.
Le programme 1,
intitulé Protection de l'environnement et gestion des parcs, est-il adopté?
Des voix : …
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Adopté sur division.
Le programme 2, intitulé Bureau d'audiences publiques sur l'environnement,
est-il adopté?
Des voix : …
Adoption des l'ensemble des
crédits
La
Présidente (Mme Houda-Pepin) : Adopté sur division. L'ensemble des crédits budgétaires
du portefeuille Développement durable,
environnement, faune et parcs pour l'exercice financier 2013‑2014 est-il
adopté?
Des voix : ….
Documents déposés
La Présidente (Mme
Houda-Pepin) : Adopté sur division.
Alors, en terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition, également les deux articles
qui ont été soumis par M. le député de Portneuf.
La commission ayant
accompli son mandat, j'ajourne les travaux à demain, mercredi 20 février, à 16
h 30.
Merci
de votre collaboration et bonne soirée.
(Fin de la séance à
18 h 14)