(Onze
heures trente minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Santé, Accessibilité aux soins et
Santé publique des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services
sociaux pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe de
cinq heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la
secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par M. Lévesque
(Chapleau); Mme Lavallée (Repentigny), par M. Lévesque (Chauveau); M. Ciccone
(Marquette), par M. Benjamin (Viau); Mme Sauvé (Fabre), par Mme Nichols
(Vaudreuil).
Santé, Accessibilité aux soins
et Santé publique
Discussion générale
Le Président (M.
Provençal)
: Merci beaucoup. L'étude de ce
portefeuille sera divisée en trois parties pour permettre la présence en salle des représentants des organismes
visés par ces crédits. De 11 h 30 à 13 heures, le ministre sera accompagné des représentants
de la Régie de l'assurance maladie, de 14 h 30 à 16 h 15,
il sera accompagné des représentants de l'Institut national d'excellence en
santé et services sociaux, et, de 16 h 30 à 18 h 15, il
sera accompagné des représentants de l'Institut national de santé publique et
du Commissaire à la santé et au bien-être. Pour chaque partie, nous allons
procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et le ministre par blocs
d'une durée variant entre 14 et 20 minutes pour permettre à chaque groupe
d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les
questions et les réponses.
Je suis maintenant
prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Mme la députée de Maurice-Richard,
je vous cède la parole.
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. Là, vous me
permettrez, comme on passe outre les remarques
préliminaires aujourd'hui, quand même de prendre le temps de saluer le
ministre, de saluer aussi ses vaillantes équipes, je pense que le mot
est faible, qui l'accompagnent au quotidien mais qui l'accompagnent
aujourd'hui, ainsi que le député de la...
bien, premièrement, mon collègue de Viau, qui m'accompagne aujourd'hui, ainsi
que le député de la deuxième... et porte-parole de la deuxième et de la
troisième opposition, également, qui seront ici pour nos échanges.
D'entrée de jeu,
j'aimerais qu'on aborde la question de la vaccination, je pense que c'est
vraiment le sujet qui nous occupe tous depuis plusieurs mois, je dirais. La
campagne de vaccination va bien, semble aller bien jusqu'à maintenant, ce sont des très bonnes nouvelles,
c'est encourageant, ça donne de l'espoir à la population d'éventuellement
sortir de cette pandémie, de retourner à une certaine normalité. J'en
profiterais, je saisirais l'occasion pour remercier les centaines, les milliers
de vaccinateurs aussi, qui sont sur le terrain de nombreuses heures par jour
pour permettre le succès de cette campagne, des gens aussi qui sont... dont ce
n'était pas le métier premier, la vocation première, et qui reviennent, qui
viennent mettre l'épaule à la roue, qui viennent donner un coup de main et qui,
certainement, nous aideront, comme société, à sortir de cette crise. Puis j'en
profite pour les remercier, vraiment, du fond du coeur.
Ce que je voudrais
demander au ministre... parce que les Québécois rêvent au 24 juin, là,
c'est vraiment une des dates qui a été encerclée sur les calendriers de
l'ensemble des Québécois, je voudrais que le ministre puisse réitérer
l'objectif qu'il s'est fixé en termes de vaccination de la population pour
cette date.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé :
Très bien. M. le Président, écoutez, vous rappellerez d'enlever mon masque
de temps en temps parce qu'on finit par oublier qu'on a ça.
J'aimerais avant tout
remercier aussi la députée de Maurice-Richard, je dirais,
de son introduction. Puis je pense que c'est important non seulement de saluer
les collègues qui sont ici aujourd'hui pour l'exercice des crédits, mais aussi
de remercier les collègues qui sont ici, du ministère. Parce que, cette
bataille-là, on la fait tous ensemble, M. le Président, puis je ne
voudrais pas les nommer chacun, là, mais c'est rendu presque une petite famille
que l'on a ensemble depuis quelques mois. Puis j'apprécie beaucoup aussi les
commentaires que la députée de Maurice-Richard vient de
faire par rapport à l'équipe, puis je pense que c'est très apprécié des deux
côtés de la Chambre, ça fait que c'est très apprécié.
Sur la question de la vaccination, peut-être
revenir sur l'objectif qu'on a depuis le début, c'est de maximiser le nombre
optimal de personnes le plus rapidement possible, M. le Président. Et,
lorsque le premier ministre a pris l'engagement, le 13 mars
dernier, c'était un engagement, à ce moment-là... lorsqu'on regardait le
24 juin, c'était un engagement assez, assez exigeant, je vais le dire
comme ça, parce qu'on savait que, l'objectif, c'était d'avoir vacciné 75 %
de notre... ce qu'on appelle de notre clientèle cible.
Puis, pour
bien l'expliquer, parce que je pense que c'est important de revenir à quel est
notre objectif du 24 juin, lorsqu'on prend la population totale du
Québec, on va dire environ 8,5 millions de personnes, la première chose qu'il
faut enlever de cette population-là, c'est
les personnes de 18 ans et moins. Alors donc, on enlève déjà presque
1,2 million de personnes, donc, de notre cible potentielle, et,
notre cible potentielle, on la prend à 75 % de la population, et c'est comme ça qu'on est arrivés aux 5,3 millions
de personnes qu'on vise pour le 24 juin. C'est sûr que c'est toujours lié
au nombre de vaccins que nous recevrons entre aujourd'hui et le
24 juin, mais, jusqu'à maintenant, il n'y a rien qui nous porte à croire,
au contraire, qu'on ne sera pas capables de répondre à cet objectif-là en
fonction des vaccins que nous avons de disponibles, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit :
Bien, justement, juste une question de précision. Parce que, la conférence de
presse à laquelle vous faites référence, quand le premier ministre s'est
engagé, ce qu'il disait, puis c'est juste pour le clarifier, là, il
disait : Bien que tous les Québécois qui... ce qu'il a dit, là,
c'est : On prévoit que tous les Québécois qui vont vouloir être vaccinés vont avoir reçu une première dose le 24 juin.
Hier, ce qu'il a dit, c'est : 75 %, pas des Québécois, mais 75 % des personnes éligibles, donc
75 % des gens qui peuvent être vaccinés, qui seront vaccinés pour le
24 juin. Donc là, je veux juste être sûre de bien comprendre :
Est-ce que l'engagement initial du premier ministre, qui était : tous les Québécois qui souhaitent être vaccinés
pourront être vaccinés le 24 juin... est-ce que c'est toujours ça,
l'objectif, ou là ça a changé hier avec 75 % des gens éligibles?
M. Dubé : Alors, M. le
Président, là, pour être très clair, là, l'objectif n'a pas du tout changé. Ce
que le premier ministre a dit, et ça n'a pas changé : On ne peut pas
vacciner en ce moment les personnes qui ont moins que 18 ans, c'est... en
ce moment, là, ce n'est pas possible. Et ce n'est pas possible parce qu'il n'y
a pas encore, en ce moment, soit de
recommandation de la Santé publique pour le faire... Il y a des études qui sont
en cours en ce moment, en collaboration avec les fabricants, pour être
capables, on l'espère, le plus rapidement possible, lorsque ça va être... on va
avoir la capacité de le faire, et notamment avec une opinion de la Santé
publique, d'être capables de vacciner les
plus jeunes. Puis ça, je pense qu'on aimerait ça le faire aussi. Mais, en ce
moment, l'engagement du premier ministre n'a pas changé, on est toujours
à vacciner le nombre maximum de personnes, et j'ai fait référence à la
clientèle qui est visée.
Mme Montpetit : Donc, peut-être
juste par un oui ou non, pour qu'on sorte de cette discussion-là de façon
claire, parce qu'hier... on comprend que les jeunes ne sont pas éligibles à
l'heure actuelle, mais hier il n'a pas dit : 75 % de la population du
Québec, il a bien dit : 75 % des gens éligibles, donc il a bien
dit : 75 % des gens qui sont éligibles à la vaccination seront
vaccinés, ce n'est pas du tout la même chose. Donc, peut-être qu'il y a eu un
lapsus dans la formulation.
Donc, je la repose, répondez-moi par un oui ou
un non : Est-ce que, 100 % des gens qui sont éligibles et qui
souhaitent être vaccinés, l'objectif, c'est qu'ils le soient d'ici le
24 juin?
M. Dubé : Alors, je pense avoir
répondu, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit :
Bon, bien, il y a une ambiguïté qui demeure, je pense, vous avez une
opportunité d'y répondre, je laisserai le ministre répondre à cette
question-là. Mais je pense que c'est important de savoir si l'engagement
qui a été pris, du 24 juin pour 100 % des Québécois éligibles qui
souhaitent être vaccinés, est toujours là, donc je lui laisserai l'opportunité
si, plus tard, il souhaite répondre par oui ou par non. Je pense que, comme ça,
ça nous... ça rassurerait l'ensemble des Québécois que, le 24 juin, nous
serons vaccinés tel qu'il avait été promis par le premier ministre.
Ça m'amène aussi à parler de la question de
l'échéancier de la deuxième dose. On a entendu Dre Tam, là, dans les derniers jours, qui disait qu'on pouvait
s'attendre à un retour à la normale. Il y avait un certain enthousiasme,
modéré, mais un certain enthousiasme par rapport à un retour à la normale cet
été dès lors que 75 % des Canadiens auraient reçu une première dose
puis 20 % auraient reçu une deuxième dose. Donc, est-ce que, un... premièrement,
je voudrais savoir si le ministre partage le
même type d'analyse, là, que fait la Dre Tam. Et est-ce qu'on pourrait
s'attendre... est-ce qu'il y a un échéancier qui est déjà convenu au
niveau de la deuxième dose pour ce 20 % là, entre autres, là?
• (11 h 40) •
M. Dubé : Alors, écoutez, M. le
Président, on fait, encore une fois, toutes nos évaluations en collaboration avec la Santé publique. Où est le Dr Arruda?
Le Dr Arruda est là, mais j'aimerais répondre que, concernant la
deuxième dose... puis ça, je pense qu'on a été très, très clairs, puis je veux
rassurer la population, puis Dr Arruda pourra compléter, si la députée de Maurice-Richard veut le faire, mais l'engagement que nous avons
pris lorsqu'on a eu les recommandations de la Santé publique sur la deuxième
dose... je pense que la Santé publique a fait preuve d'un leadership assez
incroyable au niveau canadien. On se rappelle comment c'était délicat, là, dans
nos premiers mois, lorsqu'on n'avait pas de vaccin, puis il fallait prendre des
décisions importantes, notamment avec les CHSLD. Alors
donc, moi, j'aimerais dire qu'on va respecter nos engagements, nos engagements
de vacciner toutes les personnes qui en ont besoin au niveau de la deuxième
dose, dans les engagements de 112 jours, ou mieux, que nous avons pris.
Et c'est d'ailleurs pour ça que je terminerais
là-dessus, puis je l'offre à la députée de Maurice-Richard,
de pouvoir consulter M. Arruda... Dr Arruda, si elle veut. Mais vous
n'êtes pas sans savoir, M. le Président, qu'à tous les jours on publie un
tableau de bord, qui est sur les réseaux sociaux, qui est fait par Santé Québec
et qui montre que notre objectif minimum pour la deuxième dose, c'est
500 000 doses pour le 24 juin. Alors, on a un objectif, tout à
l'heure que je parlais, de 5,3 millions de doses pour l'objectif du
75 % de la population, encore une fois, c'est un objectif à battre, et,
deuxièmement, pour toute la question de la deuxième dose, le calcul du
112 jours nous établit à un minimum de 500 000 personnes, ce que
nous allons aussi réaliser d'ici le 24 juin.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre... Mme la députée, excusez, de Maurice-Richard.
Mme
Montpetit : Je vous remercie. Est-ce que ce serait réaliste? Parce que
moi, je veux juste bien comprendre l'échéancier. On a tous hâte de
sortir de cette pandémie-là. On le sait, que, tant que les deux doses... tant
qu'on ne sera pas complètement vaccinés — hein, on s'entend qu'on est partiellement
vaccinés avec une première dose, complètement vaccinés, en tout cas, on
le souhaite, avec une deuxième dose — est-ce qu'il serait réaliste,
parce que, là, je n'ai pas entendu de réponse par rapport à la question de
l'échéancier, est-ce qu'il serait réaliste de penser, par exemple, que tous les
Québécois recevront leur deuxième dose, par exemple, pour la fête du Travail?
Est-ce que, sur le calendrier, c'est une autre date sur laquelle on pourrait...
est-ce qu'il y a un objectif que le ministre s'est fixé, là, pour la
distribution de cette deuxième dose? Je sais qu'il y a beaucoup de... il y a
une certaine proportion de gens qui l'ont reçue, dont les travailleurs de la
santé, entre autres, c'est en cours dans les CHSLD, il y a des gens qui ont
leur rendez-vous pour cet été, donc j'imagine qu'il y a un calendrier,
justement, il doit y avoir une date butoir, là, qui est fixée. Est-ce que, la fête du Travail, pour une deuxième dose pour tous
les Québécois, c'est un échéancier qui est réaliste?
M. Dubé : Bien, je pense que,
M. le Président, sur la deuxième dose, l'engagement qu'on a pris, là, je
le dis, c'est de respecter nos 112 jours, qu'on a fait. On a mis une date
pour le 24 juin en fonction des arrivages de vaccins qu'on a pour cette
période-là. On le sait, qu'il y a eu une augmentation, mais en deçà ou plus
loin que ça, pour le moment, on aime mieux être prudents puis on reviendra en
temps et lieu, quand ça sera le temps, confirmer d'autres dates. Mais, pour le
moment, M. le Président, on va se limiter à ça.
Mme Montpetit : Est-ce que c'est
réaliste de penser qu'avant Noël on aura une deuxième dose au Québec? Je pense que, si on attend tous de savoir à quel
moment on va sortir de cette crise... Les approvisionnements en vaccins
sont quand même assez stables, là, il y a des... on a des indications assez
claires aussi sur les approvisionnements qui vont arriver au cours des
prochaines semaines, des prochains mois. Est-ce que l'automne... je veux dire,
est-ce qu'il y a une date, une approximation? Je comprends que le ministre ne
veut pas s'avancer, là, sur ce niveau-là... ou il peut nous en dire un peu
davantage sur à quel moment on pourra penser qu'on sera tous vaccinés avec deux
doses.
M. Dubé : Bien, écoutez, la
meilleure réponse que je pourrais donner aujourd'hui, M. le Président,
c'est : le plus tôt possible. Je pense que tout le monde a intérêt à être
capable d'être vacciné le plus rapidement possible, incluant la deuxième dose. Et je pense que les Québécois vont comprendre
aujourd'hui que, la seule raison pour laquelle je me permets d'attendre, il y a plusieurs facteurs, il y a le facteur
du nombre de vaccins, de quelle façon vont agir les variants au cours
des prochaines semaines. Je pense qu'il y a tellement de facteurs, on n'a pas besoin
de rentrer dans le détail de ça.
Par contre,
ce que j'aimerais dire à la population... ce que j'ai expliqué, hier en point
de presse, M. le Président, à des journalistes qui posaient
exactement la même question, j'ai dit : Commençons par s'assurer qu'on
finit la vaccination de la première dose avec les vaccins disponibles. Il nous
reste quand même une population... une portion de la population qui est importante à vacciner d'ici le 24 juin, on
va faire les annonces appropriées, je l'ai dit, au cours des prochains
jours. En ce moment, la priorité porte sur nos maladies chroniques dans la
catégorie 8, on a ajouté les personnes handicapées dans cette même
catégorie là, on a eu une très bonne réaction de la population. On est en train
de finaliser la prise de rendez-vous pour la catégorie 9 avec les services
essentiels. Alors, lorsqu'on aura terminé cette prise de rendez-vous là, on
pourra refaire le point. C'est ce que j'ai expliqué, M. le Président,
hier.
Et, lorsqu'on aura plus d'information, bien, à ce
moment-là, on pourra revenir à la population en général avec des engagements.
Mais ma réponse, elle est simple, c'est : le plus tôt possible.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme
Montpetit : Oui. Toujours
sur le même sujet aussi, j'aimerais ça... Puis je ne sais pas si c'est le ministre ou si c'est Dr Arruda qui
pourrait nous éclairer sur la question du niveau de vaccination, en fait, qu'il
faudrait atteindre pour avoir une certaine immunité collective, là. Il y a
plusieurs éléments qui sont sortis dans les derniers... il y a beaucoup de
chiffres, là, qui circulent. On entendait Dre Quach, entre autres, la
présidente du Comité consultatif national de
l'immunisation, qui parlait de 87,5 %
de la population, incluant notamment les jeunes, on a l'Institut Pasteur,
qui parle plutôt de 90 %. Est-ce qu'on a des indications, en fait, de
l'objectif qui est visé en termes de vaccination, en fait, de la population
québécoise, là, pour avoir cette... pour atteindre cette immunité collective?
M.
Dubé : Bien, peut-être, M. le Président, c'est une très bonne
question, puis je pense que, si la députée n'a pas d'objection, c'est quelque
chose qu'on pourrait demander à...
Le Président (M. Provençal)
: ...consentement pour pouvoir donner la parole? Oui, consentement,
M. le ministre? Oui. Alors, M. Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Bonjour. Horacio Arruda, directeur national de
santé publique — est-ce
que... je ne sais pas si vous m'entendez, le
micro est ouvert? O.K. — et sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et Services
sociaux.
La question est
bonne, la réponse précise est difficile à donner. On sait que pour... c'est
variable selon les types de virus ou de
bactéries. Mais c'est sûr que, le minimum, puis ça dépend de quelle immunité
collective on parle, en termes, vraiment, là, d'une immunité très forte
ou pas... je vous dirais, là, que, le 85 % et plus, c'est
probablement plus à ce niveau-là qu'on peut faire. On aurait déjà des effets à
75 % et plus, mais il faut comprendre aussi que, tant que la population
des jeunes ne serait pas vaccinée, il y aurait là des populations, je vous
dirais, et qui naissent à chaque année, qui pourraient éventuellement continuer
à faire de la transmission. Ça dépend aussi de quels effets on veut mesurer en
termes d'immunité collective. Mais moi, je vous dirais, là, que ça doit être,
minimum, 75 %, et probablement autour, de... entre 85 % puis
90 %.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit :
Si vous me permettez de sous-questionner : Le 75 % ou le 85 %
auquel vous faites référence, juste pour qu'on se comprenne bien, c'est... vous
le basez sur 100 % de la population ou vous le basez, à l'heure actuelle,
justement, sur les 16 ans et plus, ça?
M. Arruda
(Horacio) : On le base sur le 100 % de la population, mais
des 16 ans ou... sur le 100 % de la population, parce que les gens en
dessous de ça... Mais ça va dépendre de ce que vous voulez atteindre comme
immunité collective. Je veux dire, si on veut faire disparaître le virus ou
qu'il n'y ait vraiment plus aucune éclosion, à ce moment-là, ça prend des taux
beaucoup plus élevés. Si on est capables de vivre, entre guillemets, avec des
éclosions, par exemple en milieu scolaire, mais qu'il n'y a pas d'impact sur la
population en général parce que la majorité des gens sont vaccinés, à ce
moment-là, le niveau peut être plus bas.
Mme
Montpetit : Il me reste du temps, hein, si je ne me trompe pas, M. le
Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, oui, oui.
Mme
Montpetit : Oui. Pardon, ça file vite des fois. Non, je vous pose la
question, Dr Arruda, parce que Dre Quach, justement, quand elle fait
référence à 87,5 %, elle souligne clairement, justement, qu'il y a quand
même 20 % de la population, qui sont les enfants, qui, à l'heure actuelle,
ne sont pas éligibles. Là, on verra si ça changera ou pas. Mais, justement, si,
d'aventure, les enfants ne pouvaient pas être vaccinés, je comprends que ce
chiffre d'immunité devrait être beaucoup plus élevé?
M. Arruda
(Horacio) : Pour le reste de la population, oui, en effet.
Mme
Montpetit : Et ça pourrait représenter... Excusez-moi, moi, je ne suis
pas une experte en immunité collective, donc, comme directeur de la santé
publique, si vous pouvez nous éclairer sur ces questions-là, ça serait très
apprécié.
• (11 h 50) •
M. Arruda
(Horacio) : Oui, mais il faut comprendre, là, qu'actuellement
ce sont des estimés basés sur différents
modèles qui sont faits, puis on n'a pas vraiment la donnée, là, comme telle.
Comme par exemple, on le sait, que, pour la rougeole, pour avoir une immunité
collective, ça prend des couvertures vaccinales atteintes à 95 %, pour
d'autres maladies, c'est moindre que ça, mais, dans les faits, notre objectif
va être de vacciner le maximum de personnes.
L'autre élément qu'il
faut prendre en considération, j'ai rarement vu une couverture vaccinale à
100 % dans les populations, il y a toujours une proportion des gens qui
refusent la vaccination ou pour lesquels il y a des contre-indications, ça fait
que le 100 % n'est pas atteignable. Mais je vous dirais que, le Québec,
historiquement, par rapport à plusieurs pays, notamment, dans le monde, a des
taux de couverture vaccinale qui sont parmi les premiers rangs, à part dans certaines sous-populations,
mais, globalement, le Québec atteint
des couvertures vaccinales assez élevées.
Et,
à date, si on regarde les couvertures vaccinales récemment atteintes au Québec,
ça allait avec la proportion d'âges, les gens qui ont 80 ans avaient
80 % de couverture vaccinale. Donc, on a quand même des taux très élevés
au Québec comparativement à d'autres territoires, notamment la France, par
exemple, ou ailleurs.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la députée.
Mme
Montpetit : Non, mais vous faites bien de le souligner, effectivement,
historiquement, non seulement on a des bons taux de vaccination, mais on a eu
des bonnes campagnes de vaccination aussi, donc on est contents de voir que
cela suit encore la donne.
Bien, je continuerai dans mon
prochain... parce que j'avais d'autres questions sur la question de la
vaccination, là, je ne voudrais pas
le commencer pour 30 secondes puis ne pas avoir de réponses, donc je
poursuivrai dans le prochain bloc. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M.
Dubé : C'est une très bonne question
de la députée, puis j'aimerais ça lui donner une réponse additionnelle,
que je n'ai peut-être pas pensé de lui donner, rapidement.
Le Président (M.
Provençal)
: 15 secondes.
M. Dubé :
O.K.
Mme
Montpetit : Je vais revenir sur le sujet, de toute façon, si vous le
souhaitez.
M. Dubé :
Vous allez revenir? Je vous donnerai la réponse tout à l'heure. Très bien.
Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais maintenant céder la
parole au député de Gouin pour les 14 min 40 s suivantes. M. le
député.
M.
Nadeau-Dubois : Merci beaucoup, M. le Président. Je vais profiter
du fait, avec le consentement du ministre, bien sûr, que M. Arruda, le Dr Arruda
était déjà en
train de nous parler pour lui poser quelques
questions, en saluant, bien sûr, l'ensemble des collègues
présents.
Dr Arruda,
il y a eu tout un imbroglio, certains diraient même une saga, dans les dernières
semaines au Québec, au sujet
des tests de qualité de l'air dans les écoles. Au mois de janvier dernier, le ministre
de l'Éducation a affirmé, je cite, que «les protocoles de tests de CO2
effectués dans nos écoles ont été établis conjointement avec la Santé publique
et ils sont validés par celle-ci». Fin de la citation. Depuis cette
déclaration-là, il y a des articles qui sont parus dans les médias, à Radio-Canada
notamment, il y a eu les rectificatifs d'émis par le ministère de la Santé et
des Services sociaux, des rectificatifs,
également, émis par l'INSPQ, et même, tout récemment, le ministère de
l'Éducation, lui-même, s'est amendé et a reconnu, en entrevue, que les
protocoles de tests de CO2 n'avaient pas été, à proprement parler,
établis conjointement avec la Santé publique ni validés par la Santé publique
mais qu'il y avait eu certains commentaires d'envoyés et d'intégrés. Ça, c'est
déjà ce qu'on sait, puis le ministre de l'Éducation, lui-même, a reconnu ces
faits-là, que je viens d'énoncer.
Moi,
j'aimerais savoir : Quand vous avez eu connaissance des déclarations du
ministre de l'Éducation à l'effet que
la Santé publique avait établi conjointement et validé les protocoles de tests
de CO2, quand vous avez pris connaissance de ces
déclarations-là, alors que c'est inexact, comment vous avez réagi?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, toujours consentement pour... (panne de son)
...Allez-y, M. Arruda.
M. Dubé :
Dr Arruda, si vous voulez répondre.
M. Arruda
(Horacio) : Est-ce que je dois me renommer? Non?
Le Président (M.
Provençal)
: Non.
M. Arruda
(Horacio) : Bon. Bonjour. Écoutez, il faut comprendre que ce
n'est pas personnellement moi qui a
travaillé le dossier avec le ministère de l'Éducation. Ça s'est fait notamment
avec le Dr Richard Massé, qui
travaillait le dossier en lien avec d'autres ministères dans le cadre
aussi du groupe de travail qu'ils avaient fait. Ils avaient des experts, à l'Institut
national de santé publique, qui ont effectivement commenté le document, là.
Moi, quand j'ai
entendu ça, là, je n'ai pas fait d'interprétation, là, de nature... sur le
coup, je n'ai pas fait d'interprétation de nature à vérifier le niveau de collaboration
qu'il y avait eu lieu. Mais les équipes m'ont effectivement dit qu'ils avaient
reçu une documentation, qu'ils avaient commenté la chose. Et moi, j'ai
interprété que probablement que les gens ont... le ministre a dû dire :
Bien, comme il y a eu des discussions entre eux, ça a été comme validé, là. Mais je suis resté à ce niveau-là. Mes équipes, ce qu'elles m'ont dit, c'est qu'ils avaient effectivement fait des commentaires, qu'ils n'étaient pas sûrs que tous avaient été
intégrés, mais certains avaient été intégrés, et, bon, j'en suis resté
là, là, pour le moment.
M.
Nadeau-Dubois : Avez-vous eu des échanges avec le Dr Massé sur
cette question-là, puisque c'est lui qui s'occupait du dossier?
M. Arruda (Horacio) :
Dr Massé m'a effectivement signifié ce que vous avez déjà mentionné
tantôt, qu'effectivement les gens avaient reçu le document, et qu'ils
avaient fait des commentaires, et qu'ensuite le ministère de l'Éducation est parti avec les commentaires et a
établi son protocole dans ses milieux.
M. Nadeau-Dubois : Mais là il y a
une version qui circule publiquement, qui dit : La Santé publique a donné
son imprimatur, a donné sa bénédiction à un protocole. Le Dr Massé et
vous, je présume, savez que ce n'est pas exactement
ce qui s'est passé, vous me dites que vous en avez discuté avec le
Dr Massé, donc, à ce moment-là, est-ce
qu'il y a des communications entre vous et/ou le Dr Massé et votre équipe
vers le ministère de l'Éducation pour dire : Un instant, ce n'est pas exactement
ce qui s'est passé? Est-ce que vous communiquez avec le ministère ou avec un
membre du gouvernement pour les informer que vous n'avez pas approuvé le
protocole, puisque c'est ce qui est affirmé publiquement puis que ce n'est pas
le cas?
M. Arruda (Horacio) : Le Dr Massé
est rentré en contact avec le sous-ministre à l'Éducation pour lui dire qu'il avait effectivement fait des commentaires
mais qu'il n'était pas nécessairement convaincu que tous les commentaires
avaient été pris en considération. Mais il faut aussi que vous sachiez que les
gens de Santé publique ne sont pas des experts
en ventilation. Juste, si vous me permettez, là, je ne veux pas dire qu'ils
n'ont aucune expertise, là, mais d'ailleurs, dans le comité
interministériel sur la ventilation qui a été présidé par Dr Massé, on
s'est adjoint des ingénieurs et d'autres
types d'éléments, ça fait que, c'est là où je peux vous dire... Et là je pense
que le sous-ministre a effectivement informé le Dr Massé qu'une
proportion des commentaires avaient été introduits, mais pas tous.
M. Nadeau-Dubois : Puis, à partir du
moment où, donc, le sous-ministre à l'Éducation est informé du fait que vous
n'avez pas approuvé et validé mais plutôt seulement soumis certains commentaires,
comment est-ce que vous ou le Dr Massé avez réagi au fait que, par la
suite, dans l'espace public, le ministère de l'Éducation a continué à marteler
que les protocoles avaient été établis conjointement et validés avec la Santé
publique?
M. Arruda (Horacio) : Je
pense qu'après que le Dr Massé a parlé avec le sous-ministre le message a
été ajusté, là, c'est ma compréhension. Mais là, si vous me demandez exactement
quel jour, combien d'heures, je ne m'en souviens plus, là.
M. Nadeau-Dubois : C'est que j'essaie...
La Santé publique dispose, en pleine crise sanitaire, d'une énorme crédibilité
et d'un énorme poids moral, et c'est une bonne chose, parce que c'est vers la
Santé publique que les Québécois, Québécoises se tournent quand vient le temps
de modifier leurs comportements pour se protéger contre le virus. Puis je pense
que vous êtes conscient à quel point la voix de la Santé publique, elle a une
énorme valeur et que son indépendance à l'égard du pouvoir politique est partie
intégrante de sa crédibilité. Les gens vous écoutent à titre de docteur, autrement
dit, et vos équipes également.
Là, on a un ministre de l'Éducation qui affirme quelque
chose à propos de la Santé publique, dit que vous avez approuvé un geste qu'il
pose. Or, depuis, on sait que c'est inexact, que c'est beaucoup plus compliqué
que ça. Ça fait que, moi, ma question, c'est : À ce moment-là, vous,
quand, vous, vous réalisez, avec le Dr Massé, que le ministre de
l'Éducation engage votre crédibilité sur un protocole qui a, par ailleurs, été
sévèrement critiqué, ça ne vous dérange pas? Vous n'avez pas un inconfort, un
malaise de voir que votre parole est engagée par un ministre dont, par
ailleurs, vous ne relevez pas, le ministre de l'Éducation, qui dit : Oui,
oui, oui, ils sont tous d'accord avec ce que je fais? C'est ça qu'il dit, au
fond, le ministre, puis vous, vous savez, avec le Dr Massé, que ce n'est
pas exactement ça, puis c'est plus compliqué, puis ce n'est pas comme ça que ça
s'est passé. À ce moment-là, vous ne ressentez pas un malaise, vous n'êtes pas
indisposé par le fait que votre parole, comme ça, est engagée par quelqu'un
d'autre que vous?
• (12 heures) •
M. Arruda (Horacio) :
...comprendre, bon, il y a un certain inconfort, on peut se le dire. Mais il
faut comprendre aussi que, comme je l'ai dit, l'autre élément où qu'il faut que...
la position de la Santé publique par rapport à toute la question de la
ventilation s'est faite dans un comité tripartite, avec des experts du MEQ, de
la CNESST puis du ministère de la Santé, ça fait qu'on n'est pas dans un champ,
si vous comprenez, où on a toute l'expertise.
Donc, notre input a été donné, le choix a été fait, peut-être,
différemment de prendre certains commentaires et d'autres pas. Donc, je
vous dirais que, dans ce contexte-là, puis avec tout ce qui est à gérer dans le
contexte actuel de la pandémie, c'est un élément pour lequel c'était peut-être
une compréhension différente. Et je ne sais pas jusqu'à quel point, très
honnêtement, puis je ne suis pas allé faire cette analyse-là, jusqu'à quel
point le ministre était conscient, a peut-être entendu dire que la Santé
publique l'avait vu puis qu'il a interprété qu'il l'avait approuvé.
M. Nadeau-Dubois : L'INSPQ, elle, a
senti le besoin, comme institution, d'émettre un rectificatif très clair, hein, il y a quelques semaines, je cite leur
rectificatif : «L'INSPQ n'a jamais été sollicité par le ministère de l'Éducation pour valider ou
commenter officiellement son protocole de mesure de CO2 dans les
écoles.» Fin de la citation. Donc, L'INSPQ a...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Soulanges.
Mme Picard : ...invoquer
l'article 211 sur l'avis de pertinence, M. le Président, si je...
M. Nadeau-Dubois :
Non, non. M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, ça va, ça va.
Mme Picard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, monsieur...
M. Nadeau-Dubois : Merci. Donc...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Arruda.
M. Nadeau-Dubois : Juste terminer ma
question.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Nadeau-Dubois : L'INSPQ a senti
le besoin d'émettre un rectificatif formel et clair et, c'est le moins qu'on
puisse dire, jamais été sollicité par le ministère de l'Éducation. Pourquoi est-ce
que la Santé publique n'a pas senti bon, par votre voix ou celle du
Dr Massé, d'émettre la même rectification puisque, de toute évidence, l'INSPQ
ne souhaitait pas être associée à un protocole qu'elle n'avait pas validé? Pourquoi
vous et le Dr Massé n'avez pas posé un
geste similaire puisque votre crédibilité aussi était engagée par... appelons
ça les déboires que vivait à ce moment-là le ministre de l'Éducation
dans les médias?
M. Arruda (Horacio) : Parce
que, je vais vous dire, on était... très honnêtement, là, je ne suis pas dans
le champ qui correspond à ma grande expertise, si on aurait parlé de d'autres
types de mesures sur lesquelles j'aurais eu des positions plus nettes, franches
et tranchées, par exemple en la vaccination ou d'autres éléments, l'impact
aurait été plus grand. Et donc, dans ce contexte-là, ni moi ni Dr Massé on
a pensé que c'était nécessaire, l'institut ayant exprimé... parce qu'eux ont
des experts qui travaillent dans le domaine des aérosols plus que nous.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Donc, vous
ne l'avez pas fait en public, je le comprends. Est-ce qu'en privé vous ou le Dr Massé avez demandé au ministre de
l'Éducation ou à un autre membre du gouvernement de cesser d'associer la
Santé publique à ce protocole que vous n'aviez pas validé?
M. Arruda
(Horacio) : Je veux dire, moi, vous comprendrez que je travaille
au niveau de l'administratif, O.K.? Ce que je peux vous dire, c'est que
Dr Massé et moi-même, on a parlé au sous-ministre à l'Éducation pour lui
dire qu'on n'avait pas validé, là, le document mais qu'on avait commenté le document, simplement.
Vous comprendrez que je ne fais pas de travail avec les autorités politiques,
ce n'est pas mon mandat.
M.
Nadeau-Dubois : Parfait.
Donc, vous avez communiqué que le protocole n'avait pas été validé. Par la
suite, le ministre a fait les déclarations qu'il a faites. Et ça, je ne
vous en tiens pas rigueur, ce n'est pas vos déclarations à vous, mais je pense
que c'est intéressant parce qu'on vient de clarifier, là, la séquence des faits
dans cette histoire-là. Ce que je retiens de notre conversation, c'est qu'il y
a eu communication entre vous, le Dr Massé et le sous-ministre de
l'Éducation à l'effet que le protocole n'avait pas été validé par la Santé
publique. Je note par ailleurs que, par la suite, le ministre de l'Éducation a
continué à l'affirmer publiquement, y compris sur le plancher du salon bleu.
Merci beaucoup, Dr Arruda. On aura
l'occasion de poursuivre notre conversation plus tard, cet après-midi.
J'aimerais poser quelques questions au... En fait, non, je n'ai pas assez de
temps, il me reste seulement deux minutes, j'aborderai un autre enjeu plus
tard.
Dr Arruda, à votre avis, cette histoire-là,
là, qui a choqué quand même pas mal de monde au Québec, là, les tests de qualité de l'air qui, de toute évidence,
ont été mal faits, là, c'est ce que tout le monde constate, est-ce que, selon
vous, ça a abîmé un peu la crédibilité de la Santé publique?
M. Arruda (Horacio) : Il
faudrait poser la question à la population, ou etc. Mais je pense que, compte
tenu de toutes les interventions qu'on fait dans le domaine de la COVID-19, qui
nécessitent, je vous dirais, des expertises, et
quand je regarde les résultats qu'on atteint actuellement au Québec en termes
de troisième vague, sans minimiser ce qui est arrivé à la première vague, là,
ni à la deuxième, je pense que ça ne... j'espère que ça ne nuira pas à la
crédibilité de la Santé publique puis que les gens vont avoir confiance là-dessus.
M. Nadeau-Dubois : C'est ce que je
souhaite, moi aussi. C'est ce que je souhaite, moi aussi, et c'est ça que je trouve triste dans cette histoire, que votre
parole ou celle de votre organisation, dans le fond, là, ait été utilisée pour
défendre des décisions politiques qui, par ailleurs, avaient été prises sans
vous. Moi, c'est ça, ce qui me dérange. Puis ça ne me dérange pas juste parce
que j'ai l'impression qu'on m'en a passé une petite vite, ça me dérange parce
que je me dis : Ça fait mal, ça, à la crédibilité puis à l'indépendance de
la Santé publique, ce qui est tellement important en pleine pandémie, qu'on
puisse avoir cette conviction qu'il n'y a personne qui utilise politiquement la
crédibilité de la Santé publique pour défendre des affaires qui n'ont rien à
voir avec la Santé publique. Ça fait que je suis content, Dr Arruda,
qu'on ait eu cette conversation-là ensemble, je pense qu'il y avait encore
certaines zones d'ombre à éclairer, nous les avons éclairées ensemble, et je
vais m'arrêter ici, M. le Président, puis, le reste de mon enveloppe de temps,
je l'utiliserai à bon escient un peu plus tard.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Alors, nous poursuivons avec
l'opposition officielle. Mme la députée de Maurice-Richard,
s'il vous plaît, pour 19 min 55 s.
Mme
Montpetit : Je vous
remercie, M. le Président. Je ne sais pas si le ministre voulait, d'entrée de
jeu, compléter. Moi, je continuerais sur les questions de vaccination
puis j'aurais peut-être continué d'échanger avec le Dr Arruda sur
l'immunité. Donc, est-ce qu'il voulait ajouter quelque chose tout de suite ou
plus tard?
M. Dubé : ...juste vous donner, M.
le Président, donner... pour la députée, là, dans les statistiques que l'on suit, là, je donnerais trois pourcentages qui sont
importants, là. Pour la catégorie d'âge de 80 ans et plus, on a déjà
plus de 91 % de la population de vaccinée en date
d'aujourd'hui, là, en date du 29 avril. Pour la population de 70 à
79 ans, c'est 91 % aussi.
Puis, pour la population de 60 à 69, c'est 74 %. Alors donc, je veux juste
vous dire qu'on... puis on va suivre ces pourcentages-là au fur et à
mesure que les catégories d'âge avancent, mais c'est pour donner un objectif,
c'est pour donner une situation assez intéressante de la population en ce
moment.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Montpetit : Ah! je vous
remercie. Bien, merci, M. le ministre. C'est des informations, effectivement,
qui sont publiques, on les avait, on les suit attentivement, nous aussi, de
notre côté, on est bien contents que ce soit partagé
à tous les jours. Nous, ce qui nous intéresse aussi, c'est les objectifs,
c'est-à-dire est-ce qu'on va les rencontrer pour le 24 juin puis
est-ce qu'on va les rencontrer pour la deuxième dose. Donc là, la question de
la deuxième dose n'est toujours pas très claire.
Mais je
voudrais revenir à la question de l'immunité, puis je comprends bien, là,
Dr Arruda, qu'il y a plusieurs variables qui entrent en ligne de
compte, mais, tu sais, je vais citer Dre Quach là-dessus, qui a quand même
une opinion assez... c'était quand même assez arrêté, là, sur la... Bon, je
vais la citer, là, je pense, ça va être plus simple pour nos échanges, mais
elle disait que «les enfants représentent quand même 20 % de la
population, et, si on parle d'une couverture à atteindre autour de 87,5 %,
mathématiquement, on ne s'en sort pas. Si on veut que les enfants puissent
retrouver, eux aussi, une vie à peu près normale, la vaccination va jouer son
rôle là aussi [...] parce qu'il y a des risques de complications. Ils
maintiennent quand même la transmission.»
Donc, moi, ce que je voudrais, ce que je
voudrais voir avec vous, si c'est... qu'est-ce qui est prévu si d'aventure,
justement, la vaccination... si on avait de bonnes nouvelles, à savoir que les
vaccins peuvent être utilisés pour les 12 à 16 ans. Est-ce qu'il y a un
plan de contingence qui a été fait à ce niveau-là pour s'assurer que la
vaccination soit faite rapidement? Est-ce qu'on pourrait se lancer le défi, si
la science le permet, entre autres, que tous les élèves du secondaire soient
vaccinés deux ou trois semaines avant la rentrée scolaire, justement, pour
prévenir encore plus des éclosions puis ne pas revivre les scénarios de
fermeture, et de refermeture, et de refermeture des écoles qu'on vit depuis
un an, avec tous les enjeux qu'il y a sur la réussite éducative, entre
autres? Je pense qu'on parle autour de 350 000 élèves au secondaire,
si mes chiffres sont bons. Est-ce que c'est quelque chose qui est prévu? Là, je
comprends qu'on n'a pas l'information, mais encore faut-il être prêt à réagir
assez vite si de bonnes nouvelles devaient arriver, là.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : ...passer la parole au
Dr Arruda, là, je pense qu'il est important de mettre en perspective ce
que j'ai répondu tout à l'heure, M. le Président, là. Je pense qu'on a un
premier travail à faire, c'est de vacciner les gens avec la première dose en
fonction des vaccins qui sont disponibles, et ça, pour ça, on a été très clair,
on va respecter et même battre nos objectifs pour le 24 juin. On a été
très clair là-dessus.
De demander, en ce moment, au Dr Arruda,
qui n'a pas plus les chiffres en termes de vaccins, l'opinion de la Santé
publique... Pour nous, c'est de s'assurer qu'on vaccine, dans le bon ordre, les
populations vulnérables, comme on le fait
depuis le début. Alors, je voudrais juste qu'on fasse la répartition des rôles,
et, en ce moment, très clairement... la question, je lui ai répondu tout
à l'heure, à la députée de Maurice-Richard, on a été très
clair : en ce moment, notre focus,
c'est de vacciner pour une première dose les gens d'ici le 24 juin, et,
deuxièmement, de respecter notre engagement sur la deuxième dose par
rapport à ceux qui ont des délais dans les différents groupes d'âge. Plus que
ça, pour le moment, je pense que ça serait de faire des hypothèses qu'on n'est
pas prêt à faire pour le moment.
Le Président (M.
Provençal) : Merci. Est-ce que vous voulez que le
Dr Arruda complète, Mme la députée?
Mme Montpetit : Bien, je n'ai pas
vraiment entendu de réponse à la question que j'ai posée. Donc, peut-être que
si le Dr Arruda peut compléter, oui.
M. Dubé : ...de vaccins qui vont
rentrer, M. le Président. Alors, c'est ça que je dis, de ne pas mettre le
Dr Arruda dans une position de... de demander des questions et des
réponses qu'il ne peut pas... parce que ce n'est pas au
niveau du nombre de vaccins que l'expertise du Dr Arruda est demandée.
L'expertise de la Santé publique, c'est les catégories de population qui
doivent être vaccinées en fonction des vaccins disponibles. On n'a pas cette
information-là pour une visibilité qui dépasse le mois de juin. Donc, je veux
être très clair qu'on peut poser la question au Dr Arruda, mais de ne pas
le mettre dans une situation à répondre à une question qu'il n'a pas les
données nécessaires pour répondre.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va.
Mme Montpetit : Bien, si son
expertise, c'est les catégorisations, on peut y venir, là. Dans le tableau qui
a été déposé, dans l'ordre de priorisation, la catégorie 11, c'est les
jeunes. Donc, j'imagine qu'il a une opinion sur cette question-là. Ça fait partie des catégories de priorisation qui ont été
émises dès le départ, là, les 11 catégories prioritaires. Les
jeunes en font partie. Je présume qu'il y a une réflexion qui est avancée.
Parce que, si je peux me permettre, le niveau d'anticipation du gouvernement
dans la crise, depuis le début de la pandémie, on ne peut pas dire que c'est nécessairement
la force du gouvernement. On l'a souligné à plusieurs reprises, là, d'être un
peu tout le temps deux pas en retard, deux trains en retard sur la
planification. Donc, je... la rentrée scolaire, c'est en septembre, on est déjà
rendu au mois de mai. Je comprends qu'il y a une variable, à l'heure actuelle,
qui reste à confirmer, mais je veux juste savoir est-ce qu'il est envisageable,
si d'aventure... Est-ce qu'il serait planifié de faire cette vaccination-là
avant la rentrée scolaire pour ne pas se retrouver encore avec une situation
d'éclosion, comme on attend toujours, notamment, les tests rapides dans les
écoles?
Le Président (M. Provençal)
: Et là vous adressez votre question à M. le ministre?
Mme Montpetit : Bien, à
Dr Arruda, si c'est possible.
M. Dubé : ...M. le Président, avec
plaisir, là, je vous le dis, si le Dr Arruda veut répondre, mais j'ai mis
en contexte l'information qui est disponible
en ce moment par rapport à ça. C'est à lui de décider s'il veut répondre ou
pas.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Arruda, je vous cède la parole.
M. Arruda (Horacio) : Bien,
je veux juste vous mentionner qu'on suit de très, très près les homologations des vaccins, parce que, pour pouvoir donner un
vaccin à l'ensemble de la population, il faut que le vaccin soit homologué
pour des âges. On sait que le Pfizer est en processus d'homologation pour de 12...
etc. Puis effectivement avec mon équipe et l'Institut national de santé
publique, nous discutons des scénarios où, si le vaccin est disponible, et
c'est là que le point du ministre est
important, là, parce que c'est... tout est dépendant de la quantité de vaccins,
il pourrait y avoir, effectivement,
une campagne de vaccination notamment des élèves de 12 à 16 ans, là,
potentiellement avant la rentrée scolaire. Mais c'est des choses qu'on
regarde et qu'on anticipe.
Mme Montpetit : Merci. Puis est-ce
que, pour atteindre les taux d'immunité dont vous nous parliez tout à l'heure, dans le scénario que... dont vous...
auquel vous faites référence, ça prend en considération... il faudrait que les
jeunes soient vaccinés?
M. Arruda (Horacio) : Oui.
Mais là l'autre élément, si vous me permettez, sur lequel il faut faire
attention, là, il n'y a pas une seule variable qu'il faut regarder, il faut
regarder l'épidémiologie telle qu'elle va se présenter au Québec, parce que,
tout dépendamment des groupes, etc., il va falloir regarder aussi tout l'impact
des nouveaux variants sur la réponse vaccinale. Donc, il y a encore beaucoup,
je vous dirais, d'inconnu pour avoir un scénario précis. Ça, je tiens à vous le
dire, parce que les gens essaient de simplifier les choses à une couverture
vaccinale, une dose, une couverture
vaccinale, deux doses, mais est-ce qu'on va avoir des nouveaux variants? Quelle
va être la réponse épidémiologique?
Où vont être les éclosions? Quels groupes seront les plus touchés? Quels
groupes seront hospitalisés? Tout ça va être pris en considération dans
notre processus de décision.
Mme
Montpetit : Je ne me sens
pas personnellement visée par votre commentaire. Je n'essaie pas de simplifier.
Comme vous le savez, j'ai eu le plaisir de travailler...
M. Arruda (Horacio) : Ah non,
mais ce n'était pas à vous, là, ce n'était pas à vous que je m'adressais.
Mme Montpetit : Non, non, non, je
sais, je sais.
M. Arruda (Horacio) : Mais on
entend beaucoup les gens essayer de trouver une réponse unique, là, ça n'a pas
rapport à vous du tout, du tout.
Mme Montpetit : J'entends bien. J'ai
eu le plaisir de travailler en épidémiologie pendant quelques années puis je
sais très bien à quel point il y a des variables très compliquées dans les
évaluations qui sont faites de la suite des
événements. Les questions que je vous pose, c'est... Comme directeur de la
santé publique, vous avez des
informations auxquelles nous n'avons pas accès comme opposition,
auxquelles nous n'avons pas accès comme grand public, et je pense
que votre responsabilité, comme directeur de la santé publique et comme
ministre, c'est d'essayer de nous tracer les contours des hypothèses et des
scénarios sur lesquels vous travaillez.
Vous
savez, on les a demandés à plusieurs reprises, d'ailleurs, ces scénarios et ces
hypothèses. Et, en ce sens-là, je sais que ce n'est pas une vérité
absolue, mais je suis certaine que vous avez certaines indications en ce sens.
Parlant de... Combien
il me reste de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Il vous reste
10 minutes, Mme la députée.
Mme
Montpetit : Parlant d'hypothèses aussi, j'aimerais vous entendre, puis
là je ne sais pas si ce sera le ministre, peut-être Dr Arruda, sur la
question de la troisième dose aussi. Puis là je le sais, qu'il y a plusieurs
variables qui entrent en ligne de compte : la durée de l'immunité, les
variants, la modulation de l'épidémie, et je sais que ce n'est pas... On ne
vous demande pas d'avoir une boule de cristal non plus, mais j'aimerais ça que
vous puissiez nous informer un peu de ce que vous avez comme information
sur est-ce qu'une troisième dose, c'est une forte probabilité ou c'est une
hypothèse farfelue. Est-ce que... le fait que ça pourrait devenir un vaccin
saisonnier, est-ce que c'est une hypothèse
forte ou c'est une hypothèse molle, comme on dit en sciences, parfois? Si vous
pouvez nous éclairer là-dessus, ce serait gentil.
M. Dubé :
Je n'ai pas d'enjeu, je voudrais juste dire que je trouve ça intéressant qu'on
soit en train de parler de la troisième dose alors qu'on est encore dans la
première, mais je vais laisser le Dr Arruda commenter.
Mme
Montpetit : ...j'ai parlé de la troisième dose, mais...
M. Dubé :
C'est ce que j'ai dit. C'est ce que je viens de dire.
Mme
Montpetit : ...je veux dire, je pense que c'est important. Tu sais, je
vous parlais du principe d'anticipation, moi, j'aime bien être un pas en
avant dans ces questionnements-là. Il faut voir venir un peu.
M. Arruda
(Horacio) : Pour ce qui est de la... Je ne vais pas me
renommer, je m'excuse, parce que j'ai des anciens réflexes, avant il fallait se
renommer. Pour ce qui est de la troisième dose, Pfizer a sorti de la
documentation comme quoi ils considéraient
que, potentiellement, ça prendrait une troisième dose. Moi, je vous dirais que
c'est possible, parce que ça se peut que ce virus-là ne disparaisse pas
complètement.
La question : Ça
va-tu être avec le même vaccin ou avec un vaccin adapté à des nouveaux
variants? Ça, c'est un autre élément dont on ne connaît pas. Ça va dépendre
aussi, je vous dirais, de la circulation mondiale, parce qu'on a beau... Je
veux dire, il y a des pays, comme en Afrique, où il y a beaucoup de gens qui ne
sont pas vaccinés. Il pourrait y avoir, à ce moment-là, l'émergence de nouveaux
mutants qui vont nécessiter une autre vaccination, parce qu'on pourrait avoir
des variations.
Est-ce que le
coronavirus va changer autant que l'influenza? C'est probablement... peu
probable, mais tout est possible. Ça fait que je vous dirais, là, pour ne pas
dire que c'est peu probable et farfelu, puis c'est très, très, très probable,
je vais couper la poire en deux. Mais vous savez, moi, j'ai une phobie des
prédictions, là, parce qu'à chaque fois que j'ai dit un chiffre on me l'a
reproché quelques mois plus tard. Mais je vous dirais que c'est encore assez
tôt, puis il va falloir vraiment voir les dynamiques des pays qui ont été
touchés avant nous pour voir comment est-ce que ça peut réémerger. Mais ça
pourrait ralentir puis réapparaître dans trois, quatre ans à cause d'une
nouvelle souche très, très différente, qui
émergerait de l'Afrique, par exemple, puis qui pourrait... je dis l'Afrique ou
de n'importe où ailleurs au monde.
Mme
Montpetit : Parfait. Merci.
M.
Dubé : ...c'était une très bonne question de la part de la députée de Maurice-Richard. Moi, ce que j'aimerais rassurer la
population, là, c'est qu'avec les questions... On a toutes les ressources pour
vacciner lorsqu'on aura les vaccins. On l'a
vu, on est rendus à 12 000 vaccinateurs,
12 000 vaccinateurs. On a bien préparé le plan de la deuxième
vague. S'il y avait d'autres choses à préparer, on va s'ajuster, comme on l'a
fait pour les vagues antécédentes.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Mme la députée.
• (12 h 20) •
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le ministre. Je suis touchée qu'on
soit passé de rires quand je posais une question sur la troisième dose à «c'est
une excellente question». On progresse. On progresse.
Toujours sur la
question de la vaccination, une des questions particulières qu'on a posées
comme opposition officielle, puis je vous
réfère à la question 452, page 120 du volume 3, c'était sur la
vaccination par catégorie d'emploi des professionnels de la santé. Ça
aussi, en termes de rapidité d'action, les résultats sont là aujourd'hui, mais
je n'ai pas de félicitations à faire au gouvernement à ce niveau-là, ça fait
quand même plusieurs mois qu'on demande des actions rapides au niveau de la
vaccination, notamment dans les CHSLD. On a vu à Lionel-Émond, puis on vous a interpelé à plusieurs reprises sur la question du
dépistage et de la vaccination des travailleurs dans le réseau de la santé, on
a eu des éclosions, on a eu des décès dans ce CHSLD là, entre autres, parce que
le taux de vaccination était très bas.
Je suis contente de voir que le décret... qui
finalement a été adopté par le gouvernement, tardivement, je le répète, mais
que ça semble être un incitatif positif, c'est une bonne nouvelle.
Mais
j'aimerais quand même que le ministre puisse nous éclairer sur certaines
données de ce tableau-là, à savoir qu'il y a des régions... Parce qu'il nous
donne souvent une donnée globale, jusqu'à maintenant, sur le taux de
vaccination des travailleurs de la santé. Et, dans le tableau, il y a quand
même des régions, par exemple l'Estrie, Laurentides, Lanaudière, Montréal, on
est à... puis Laval aussi, où on est à 45 % de vaccination pour les
infirmières auxiliaires, on est à 46 % pour les préposés aux
bénéficiaires. C'est des chiffres qui sont très bas. Et on a d'autres régions
où les chiffres sont plus élevés.
Donc là, la donnée
qui est communiquée publiquement jusqu'à maintenant, c'est toujours une moyenne
nationale. Donc, déjà, j'aurais une première
demande à faire, si les tableaux qui ont été donnés peuvent être réactualisés,
peut-être, à la lumière du décret et si, justement, on pouvait se faire
communiquer... si les données régionales par corps
d'emploi, aussi, pouvaient être
déposées. Mais, plus spécifiquement, là, j'aimerais bien que le ministre puisse
nous expliquer comment ça se fait que, par exemple, au CIUSSS de Laval,
on est à 45 % de vaccination pour les préposés aux bénéficiaires puis
46 % pour les infirmières auxiliaires. C'est très, très bas, là. C'est un
exemple, il y a d'autres régions comme ça, mais celle-ci, c'est extrêmement
bas. Est-ce qu'il y a un phénomène particulier sur lequel il veut attirer notre
attention? Est-ce qu'il y a des interventions particulières qui ont été faites
également?
M. Dubé :
Bon, bien, il y a plusieurs éléments à la question de la députée, M. le
Président, puis je vais essayer de les prendre une par une. Premièrement,
allons à la conclusion tout de suite, là, c'est évident que, depuis l'arrêté
qui a été finalisé après avoir discuté avec les syndicats, pour avoir leur
appui pour être capable d'augmenter la vaccination des employés, il faut se
souvenir que bien de nos employés... puis ça, c'est important, je pense, de le
préciser pour que la population comprenne, c'est que, lorsqu'on a commencé à
faire la vaccination des travailleurs de la santé, qui s'est faite en parallèle
avec notre première vaccination, c'est-à-dire celle des CHSLD, c'était la
première fois, quand même, qu'on avait accès à la vaccination, puis il y avait
beaucoup de gens qui, c'est tout à fait normal, se posaient des questions, pas
juste dans la population, mais dans nos travailleurs de la santé. Puis il y a
beaucoup de travailleurs de la santé qui, en période de questionnement, à ce
moment-là, ont décidé de prendre un peu de recul. Et c'est ce qui explique que,
dans certaines régions, et particulièrement sur l'île de Montréal, il y a eu
des personnes qui ont décidé de ne pas se faire vacciner dans la première
phase.
Ce qui est maintenant
important de réaliser, c'est qu'après ces discussions-là, après avoir obtenu
l'appui des grandes centrales syndicales de nous aider et de le faire
correctement, depuis l'arrêté ministériel qui a été émis le 10 avril, on a...
puis on l'a publié récemment, il y a eu une hausse de 20 % au cours des
10 derniers jours. Et ça, pour moi, c'est la meilleure nouvelle, parce
qu'après avoir été capable d'avoir ces discussions-là avec les syndicats, c'est
maintenant, de façon importante... on a
75 % du personnel infirmier qui est vacciné. Et ça, pour moi, c'est la
bonne nouvelle.
Oui, je pense qu'il y
a eu une discussion avec le personnel. Puis je dirais juste que, dans les
derniers jours, dans les derniers jours,
spécifiquement aujourd'hui, il y a plus de 8 000 personnes du
personnel de la santé qui ont pris un
rendez-vous pour la vaccination. Donc, je pense que d'être capable d'avoir eu
cette discussion-là avec notre personnel, qui avait commencé très tôt dans un processus de vaccination qui n'était
pas connu, avec toutes les incertitudes que ça comporte, qu'on soit
rendu aujourd'hui avec 75 % de notre personnel qui est vacciné du côté du
personnel infirmier, puis que, deuxièmement, on a encore autant de rendez-vous
qui se prennent ces jours-ci pour se faire vacciner, ce que nous, on appelle
dans la deuxième phase de la santé, parce qu'on avait dit qu'on faisait le
personnel de la santé en deux phases, donc je pense que c'est une très, très,
très bonne nouvelle. C'est un record, en fait, qu'on a depuis les derniers
jours.
Alors donc, moi, je
répondrais... Puis je pense que la population qui s'était posé des questions
pourquoi on avait ces enjeux-là avec nos employés... Je pense que les
travailleurs de la santé l'ont démontré, qu'avec maintenant l'information qui est disponible, avec les vaccins
qui sont disponibles, on est capable d'augmenter de façon importante, c'est
plus que 20 % au cours des deux dernières semaines. Donc, on est très
contents des résultats, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme Montpetit :
Je vous remercie. Bon, j'entends le ministre qui parle des infirmières, mais, par
exemple, si on parle des préposés aux
bénéficiaires, qui sont aux premières loges, qui sont même, par exemple, dans les CHSLD, beaucoup plus en contact avec les résidents en
CHSLD que les infirmières, moi, ce que je note du tableau qui nous a été fourni
par le ministère, c'est qu'en Mauricie on est à 52,3 % de vaccination des préposés
aux bénéficiaires, en Estrie, on est à
49,2 %, à Montréal, on est à 47,8 %, en Outaouais, on est à
42,5 %, à Laval, on est 45,6 %. Là, vous noterez qu'il n'y a
pas une donnée, sur les régions que je vous ai partagées, qui est en haut de
50 %.
Moi, c'est des
données qui... Puis entendez-moi bien, là, je suis contente de voir que les
données globales, générales s'améliorent, mais ça, c'est des données qui
demeurent inquiétantes. Là, j'entends encore là un chiffre global qui nous est
donné. D'entrée de jeu, ce que j'ai noté, c'est que c'est sûr que, si on prend
une région comme la Côte-Nord, où il y avait déjà 80 % des infirmières qui
étaient vaccinées, puis qu'on met tout ça dans le même bain, ça ne nous donne
pas un portrait régional très précis ni un portrait par milieu très précis.
Parce que ce qui est
inquiétant aussi, c'est... si ça s'est amélioré, par exemple, dans certains
milieux de soin mais qu'on n'a pas vu une amélioration, par exemple, auprès des
plus vulnérables dans les CHSLD, je pense qu'il faudrait être vigilant sur ces
questions-là, et on avait vu beaucoup, beaucoup de réticence à ce niveau-là.
Donc, je voudrais juste être sûre que, si le ministre a des données qui sont
plus à jour que celles qui nous ont été partagées, il s'engage à les déposer.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais demander au ministre
de répondre un petit peu plus tard parce que, compte tenu du temps, je vais
céder, maintenant...
Mme Montpetit : ...
Le Président (M. Provençal)
: Il pourra vous répondre par la suite. M. le député
des Îles-de-la-Madeleine, s'il vous plaît, 14 min 25 s.
M. Arseneau : Merci, M. le Président.
M. le ministre, chers députés, collègues, tous les membres de l'équipe
ministérielle, je vous remercie d'être là. Heureux d'y être.
Avant d'aborder les questions spécifiques à la
pandémie, j'aimerais revenir sur une annonce que le ministre a faite ce matin
et qui a eu l'heur de plaire à certains en région, il s'agit du dépôt de la
Politique de déplacement des usagers, donc de la révision et donc des
indexations. Je vais en profiter pour dire qu'on est heureux de voir que le
ministre a déposé cette nouvelle politique là. C'est une bonne nouvelle, c'est
une amélioration majeure, et elle était attendue
depuis... nous, on y travaille depuis deux ans, on sait qu'elle n'avait
pas été revue depuis une dizaine d'années.
J'ai quand même un bémol sur les montants qui
seront versés maintenant en indemnité pour le déplacement des patients, des
malades. On voit une augmentation de 75 $ par jour à 108 $ pour les
hôtels, alors que le Conseil du trésor, pour
les fonctionnaires, a une fourchette entre 126 $ et 138 $ selon qu'on
soit en basse ou en haute saison. Pour l'accompagnateur, on a majoré de
façon importante, là, de 20 $ à 46 $ par jour, c'est intéressant.
Pour le kilométrage, on passe de 0,13 $
du kilomètre à 0,20 $ du kilomètre, alors que pour les fonctionnaires,
pour leurs déplacements pour le travail, c'est 0,49 $ du kilomètre.
Alors, j'aimerais savoir d'où vient le rationnel
derrière ce calcul-là qui donne à penser au ministère que les malades des
régions peuvent payer moins cher pour leur essence ou pour leurs hôtels ou
encore qu'ils ont davantage les moyens que les fonctionnaires de se déplacer.
• (12 h 30) •
M.
Dubé : M. le Président, je vais répondre. Premièrement, je suis très
heureux de voir que le député apprécie que
la question qu'il nous avait posée il y a quelques mois... Vous vous souvenez,
hein, ce n'est pas la première fois que le député revient avec cette demande-là. C'est un dossier qui n'avait
pas été réglé, en fait, depuis 10 ans, effectivement, ça remonte à
2011, que les précédents gouvernements n'avaient pas adressé. Je m'étais engagé
de l'adresser, ce n'est peut-être pas le bon mot, mais de nous en occuper, puis
je trouvais que l'opportunité, aujourd'hui, là, après tous les délais qu'on a eus de... on a eu l'autorisation
dans les derniers jours, donc j'étais content de pouvoir vous le présenter,
parce que je pense que c'est important pour notre population.
C'est quand même un remboursement, puis je pense
qu'on peut faire toutes les comparaisons que vous voulez, je pense que ce qui
est important, maintenant, pour moi, comme principe, puis mes antécédents au
Trésor me donnent à penser que... je pense que ce qui étaient les principaux
problèmes de bien des dossiers dans les anciens gouvernements, dans les gouvernements précédents, c'est peut-être de ne
pas faire l'indexation. Parce que, si on laisse une loi ou un règlement
qui n'a pas l'indexation, c'est là qu'on se crée des problèmes.
Alors, est-ce que vous me dites qu'on aurait pu
aller plus haut pour certains? Moi, je pense que c'est toujours ce qu'on va
demander, mais ce que j'aimerais, c'est... que ça soit pour les frais d'hôtel
qui ont été, vous l'avez bien dit, augmentés de façon substantielle, lorsque je
regarde l'augmentation pour les frais de kilométrage, etc., je pense qu'on
devrait regarder pour s'assurer qu'il y aura... Par contre, pour le
kilométrage, c'est 50 % d'augmentation qu'on a eu. Ce qu'il faudrait être capables de faire, M. le Président, puis je
vais répondre, c'est être capables, maintenant, d'avoir une indexation
qui nous permette d'être capables de faire ces choses-là.
Donc, est-ce
que c'est parfait? Je dis souvent : Ce n'est pas 100 % parfait, mais
je pense que c'est 100 % meilleur. Puis moi, j'apprécie beaucoup le
questionnement que vous avez eu sur ça, et le suivi. On va continuer à
s'améliorer, mais à respecter nos engagements, que j'avais pris avec le député,
de revenir et de régler le point.
Le Président (M. Provençal)
: ...M. le député.
M.
Arseneau : Merci. Merci, M. le ministre. Dans le communiqué de ce
matin, on parle aussi de téléconsultation qu'on va vouloir encourager.
Moi, je ne voudrais pas de réponse à cette question-là, mais je voudrais quand
même mettre en garde le ministère de ne pas créer un système à deux vitesses,
où les gens, plutôt que se déplacer pour aller voir des spécialistes, soient
contraints à la téléconsultation sans qu'il y ait un protocole extrêmement
rigoureux pour s'assurer que les bons soins soient accordés aux personnes qui
vivent en région. Donc, si vous voulez, 30 secondes, réagir à ça, parce
que moi, je voudrais vraiment qu'on s'assure qu'on ne fasse pas les frais de la
téléconsultation dans les régions.
M. Dubé : C'est un excellent point,
M. le Président. Moi, j'ai eu une rencontre pas plus tard que... on est mercredi, je pense, c'est lundi, avec la direction
la FMOQ. Puis je vois que Mme Savoie hoche de la tête, là. On a dit qu'on
était en train de mettre en place des barèmes très clairs pour la télémédecine.
Alors donc, votre point est excellent. La raison pour laquelle on l'a dit dans
le communiqué : c'est vrai que ça aide beaucoup que certains de vos
concitoyens puissent faire de la télémédecine, mais il faut s'assurer qu'il y a
un équilibre entre le genre de télémédecine qu'on peut faire... Alors, on en a
sensibilisé, et ça va faire partie... notamment, des collègues du Trésor qui
s'occupent de la négociation avec la FMOQ.
M. Arseneau :
Merci. Merci beaucoup. Je voudrais aborder maintenant la vaccination.
Évidemment, on a débattu du fait que les
employeurs, maintenant, certains grands employeurs peuvent déployer des
campagnes de vaccination, et le gouvernement s'en est félicité. Par
contre, comme employeur, le gouvernement ne voit pas comme étant une bonne
solution de permettre un congé, là, de quatre heures, par exemple aux
enseignants, pour aller se faire vacciner. Une solution à ça pourrait être la
mise en place de cliniques mobiles, comme il s'en est déployé dans les
quartiers de Montréal qui étaient le plus
durement touchés, comme ça se fait en Nouvelle-Écosse, comme ça se fait en
Saskatchewan. Est-ce que c'est une mesure que vous avez envisagée ou que
vous pourriez envisager pour les lieux d'éclosion comme les écoles, par
exemple, qu'on veut ouvrir dans la région de Québec, pour accentuer la
vaccination?
M. Dubé : Bien, je vous dirais que
la réponse, de façon générale, c'est oui. Il faut faire attention que ces méthodes-là, que ça soit des cliniques mobiles
ou... d'accommoder le plus de personnes possible. Je pense qu'on partage
la même opinion, d'être capable d'en faire le plus possible.
Concernant la vaccination des employés, je peux
vous dire qu'en tant qu'employeur, là, le gouvernement a même, au cours des derniers jours, assoupli les
règles. Parce que les règles qui avaient été initialement indiquées par le
Trésor pour la fonction publique étaient peut-être un peu sévères, assez
restrictives, puis on a demandé, justement à cause
des questions qui ont été posées... de demander au Trésor pour
que la fonction publique ait des règles beaucoup plus souples, et ce que nous allons faire du côté du
réseau de la santé aussi. Il faut trouver cet équilibre-là.
Mais le principal point, M. le Président, pour
répondre au député, c'est : avec l'arrivée massive des vaccins au mois de
mai, là, à partir de la semaine prochaine, du 3 mai, on va être capables
d'augmenter aussi le nombre de rendez-vous qui vont se faire. Puis je vous
donnerais un exemple. Pas plus tard que ce matin, en discussion avec nos P.D.G., M.
le Président, on leur a demandé de
rebalancer la prise de rendez-vous pour les week-ends, ce qui va permettre, justement, aux
employés, de façon générale, d'être capables d'avoir plus de rendez-vous
disponibles au niveau des week-ends, puis je pense que ça va faire... alors le
soir et les week-ends pour que les gens puissent en tenir compte dans leur
horaire.
Et ça, plus on va vacciner une portion jeune de
la population... parce qu'au début, rappelez-vous, on avait des gens qui
étaient à la retraite, etc., mais là plus on va descendre dans la population
qui, elle, a 18 à 55, 60 ans, qui est la
population qui travaille... il faut ajuster nos horaires de vaccination, et
c'est exactement ce que nous avons demandé à nos P.D.G.
dans les derniers jours.
M. Arseneau : D'accord. Maintenant,
j'aimerais aborder la question des tests de dépistage rapide. On a eu les
informations, là, dans les... suite au questionnement qu'on avait fait au ministère,
là, moins de 1 % des tests de dépistage rapide ont été utilisés.
J'aimerais savoir si le gouvernement envisage l'utilisation de ces tests
rapides là dans les régions critiques. Bon, on voit, là, que, dans le
Bas-Saint-Laurent, là, la situation est devenue de plus en plus alarmante, sur la Côte-Nord, dans certains milieux
de travail, dans les écoles aussi. Est-ce qu'on continue de fermer la
porte, au gouvernement, à l'utilisation des tests rapides?
M. Dubé : Bien, écoutez, je pense
qu'on a... puis le je dis, là, de façon très transparente, là, en collaboration
avec la Santé publique, je pense que la
situation ou la stratégie sur les tests publics a beaucoup évolué,
particulièrement dans les derniers
mois. Puis, je pense... Puis, si je faisais une espèce de résumé de ce qui
s'est passé dans les derniers mois, il
y avait peut-être, au début, une approche qui était excessivement... qui était
centrée sur un processus excessivement rigoureux que la Santé publique exigeait de ceux qui allaient faire les
tests rapides pour nous, que ça soit les entreprises ou que ça
soit les gens qui voulaient.
Alors, je vous
donne l'exemple des entreprises. On a eu plus d'une centaine d'entreprises,
M. le Président — je m'excuse,
c'est à vous que je devrais m'adresser — on a eu plus d'une centaine d'entreprises
qui ont levé la main pour pouvoir utiliser les tests rapides. Et ce
qu'on a senti, après une discussion avec les entrepreneurs, c'était vraiment
qu'ils nous disaient : Oui, on comprend, mais on doit avoir quand même une
certaine agilité de la façon dont on veut l'appliquer, au bon moment, lorsqu'il
y a des éclosions.
Alors, suite à des discussions qu'on a eues avec
la Santé publique, on s'est ajustés. Puis là je vous dirais que, maintenant,
plusieurs de ces tests rapides là sont rendus dans les entreprises. Ça va être
beaucoup plus que ce que l'on soutient depuis le début. Je pense, c'est plus de
130 entreprises qui sont venues. Donc, on va être beaucoup plus
collaborateur de la façon dont ils doivent le faire pour augmenter
l'utilisation des tests rapides.
M.
Arseneau : Merci. Il reste
peu de temps. Je vais aborder le sujet des agences de placement privées. Dans
les informations qu'on a demandées au ministère, on a réussi à obtenir des
données sur les montants mais pas les montants les plus actualisés,
c'est-à-dire que, pour 2019-2020, on parle de 456 millions de dollars qui
ont été dépensés pour avoir recours à des agences de placement privées. Et ça,
c'est 40 % d'augmentation par rapport à l'année précédente. Et tout ça, c'est avant la pandémie. Est-ce qu'on peut avoir le chiffre pour le montant de l'année de pandémie qui s'est
terminée le 31 mars? Parce que, s'il y a une augmentation, encore une
fois, de 40 %, et peut-être davantage, en temps de pandémie, là, on parle d'une somme qui pourrait approcher le milliard de dollars. Est-ce que c'est de l'argent
public bien dépensé? Donc, est-ce qu'on peut avoir le chiffre, d'une
part? Puis est-ce qu'on continue dans cette voie-là?
M.
Dubé : M. le Président, le chiffre de 2020-2021, là, pour l'année qui
se termine le 31 mars, va être disponible en juin. Alors, moi aussi, j'ai bien hâte de l'avoir, pour être honnête,
parce que ce n'est pas pour rien qu'on a fait un arrêté spécifique
là-dessus, parce que moi, je trouvais que la situation avec l'utilisation des
agences n'était pas tenable.
Il
faut revenir un petit peu en arrière, si vous le permettez, rapidement, là,
parce que vous n'avez pas beaucoup de temps.
Mais il y avait vraiment une culture de mobilité qui avait été faite par le
gouvernement précédent. Et la culture de mobilité puis la culture
d'agences, c'est-à-dire de sources extérieures, ne riment pas avec contrôle des
infections. Alors, c'est pour ça qu'on a fait un arrêté très clair.
Maintenant, il faut
comprendre qu'on ne peut pas retourner le bateau, le paquebot en quelques mois.
Alors, c'est pour ça qu'on a mis des éléments très clairs. Il a fallu s'ajuster
aussi, comme vous savez, parce qu'en région c'est
encore plus difficile, vous le savez, là. Je pense à la Côte-Nord, certaines
régions. Mais je vous dirais qu'aussitôt que les chiffres vont être
disponibles... Puis, moi, ce que j'ai demandé à la sous-ministre puis à son
équipe, c'est de nous donner, sur une base
mensuelle, l'évolution de l'utilisation des... Alors, quand on aura les données
pour la dernière année, on les
communiquera, mais je vous dis qu'on va suivre ça de très, très proche pour
voir la baisse de l'utilisation des agences de placement.
• (12 h 40) •
M.
Arseneau : Mais ma question
est : Est-ce que le ministre reconnaît qu'on crée, en quelque sorte, un régime
à deux vitesses entre les employés du privé puis les employés du public et que
ces sommes-là seraient bien mieux dépensées pour appuyer les employés du
secteur public qui se dévouent à une carrière et qui sortent du métier à pleine
porte? On l'a vu, qu'il y avait des baisses importantes, là, 43 % des
effectifs de la FIQ qui ont démissionné. Est-ce
qu'on va agir? Au-delà d'avoir les chiffres, est-ce qu'il y a un plan de match
pour ramener ces sommes-là au public?
M. Dubé :
La réponse, c'est oui. Puis on a discuté au cours des derniers mois, avec un
plan de match très clair pour être capable d'avoir cet... un retour qui va
faciliter l'intérêt pour les gens qui ont quitté pour les agences de placement de
revenir dans le réseau. Puis vous allez voir qu'on... Et, c'est ça, quand je
dis qu'il faut faire ce monitoring-là, de voir comment la baisse des agences va
se faire dans chacun des établissements pour être capable de récupérer des
employés qui veulent maintenant revenir dans le réseau de la santé.
M.
Arseneau : Est-ce qu'ultimement on peut envisager, M. le Président,
l'abolition du recours à des agences?
M. Dubé :
Je pense qu'on a une première étape, là, d'avoir mieux encadré, d'avoir, avec
des pénalités... Je pense qu'on a fait une grosse étape, puis il y a un message
très, très clair qui a été passé, mais, en même temps, ce qu'on ne veut pas,
c'est des bris de service. Puis je vous dirais, M. le Président, là-dessus,
c'est pour ça qu'on a dû s'ajuster un peu dans certaines régions. Mais notre
objectif, c'est de diminuer de façon considérable, importante l'utilisation des
agences.
M. Arseneau :
Est-ce qu'en même temps on va rehausser, en même temps, la valorisation... axer
sur la valorisation du service public et, évidemment, les salaires et les
conditions de travail?
M. Dubé :
Bien, c'est ce qu'on fait, M. le Président, je vous dirais, c'est ce qu'on fait
tous les jours. Puis je vais laisser ma collègue au Conseil du trésor
travailler sur la négociation avec notre réseau de la santé.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Avant de terminer ce
premier bloc d'échange et de céder la parole à la députée de Maurice-Richard
pour les 18 min 30 s qu'il reste, j'aimerais... Il y a des gens
ici qui ont oublié de fermer leurs cellulaires, puis ça devient dérangeant.
Merci. Mme la députée.
Mme
Montpetit : Merci, M. le Président. Bien, j'invitais le ministre un
peu plus tôt... s'il peut déposer, en fait,
les tableaux mis à jour avec les niveaux de vaccination par corps de métier,
par milieu et par région également, parce que les tableaux qu'on avait datent d'avant le décret. Donc, il a mis de
l'avant un chiffre global, là, sur les améliorations, mais on voudrait la mise à jour. Donc, je ne sais
pas s'il peut s'engager à nous déposer ces tableaux-là de façon plus précise, là.
M. Dubé :
M. le Président, la réponse est oui.
Mme
Montpetit : Parfait. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ce que je comprends, c'est qu'on va... (panne de son) ...reçu le document,
on le transmet. Merci.
Mme
Montpetit : Merci. Et est-ce que... Merci, c'est très apprécié. Est-ce
qu'aussi, pour aujourd'hui, vous pourriez nous communiquer le niveau de
vaccination le plus récent, en fait, en CHSLD, pour les infirmières et pour les
préposés aux bénéficiaires? Parce que j'entendais tout à l'heure, s'il y avait
un chiffre quand même assez global qui a été communiqué... Donc, en termes de
transparence, je ne sais pas si vous avez les chiffres entre les mains ou si
quelqu'un dans vos équipes peut nous partager ce chiffre.
M. Dubé :
Bien, aussitôt que je vais avoir le chiffre disponible, M. le Président, je
vais le communiquer.
Le Président (M.
Provençal)
: ...de vous le transmettre.
Mme
Montpetit : Donc, il ne sait pas, à l'heure actuelle, en CHSLD, quel
est le niveau de vaccination? Parce que, je pense, ça a été une grosse nouvelle
hier qui a été communiquée sur l'amélioration...
M. Dubé :
Ce que j'ai dit, M. le Président, là, pour être très clair, là, on a communiqué
ce matin certains pourcentages — ça, je peux m'assurer qu'ils sont corrects,
on les a même mis sur les réseaux sociaux ce matin — notamment
pour la catégorie 1 des travailleurs de la santé. Alors, lorsque les
autres documents vont être disponibles, je vais les communiquer.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Donc, il y a un engagement. On valide les chiffres et on vous...
le ministre s'est engagé à les transmettre.
Mme
Montpetit : Parfait. Puis, pour que ce soit bien clair, ce sont des
chiffres par milieu, par région et par corps de métier. Donc, on veut juste
bien comprendre, être capable de faire une évaluation, parce qu'un des enjeux,
je le répète, c'était le niveau de vaccination dans les CHSLD. Donc, je
m'attends à ce qu'on nous communique clairement les chiffres des pourcentages
de vaccination, notamment pour les infirmières, infirmières auxiliaires,
préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD, et non un chiffre global, là. On veut
juste s'assurer que l'amélioration de la
vaccination se reflète bien dans les endroits où ça va être d'autant plus
important qu'on ne revoit pas des éclosions, comme c'est le cas depuis
quelques semaines.
J'aimerais...
J'entendais mon collègue tout à l'heure qui parlait d'imbroglio puis je me
disais : Ah! bien, peut-être qu'il va aborder la question du passeport
vaccinal, parce que ça aussi, il y a eu un certain imbroglio. Puis, je pense,
c'est la moindre des choses qu'on pourrait dire à ce niveau-là, parce que, là,
il y a un débat public qui se fait autour du
passeport vaccinal pour donner l'accès à des lieux. Il y en a qui disent que
c'est un passeport vers la liberté, d'autres qui disent que c'est
discriminatoire.
Là, on se rappellera
que le ministre a un petit peu lancé ça sur un coin de table, de façon un peu
légère, je vais dire. Mais, bon, il s'est fait poser la question, donc il y a
répondu dans un point de presse. Il y a eu un petit peu de rembobinage dans les
jours qui ont suivi, mais la dernière fois qu'on a eu un échange sur cette
question-là, c'était justement ici le 30 mars, lors des crédits
provisoires, où le ministre avait été questionné sur ses intentions par rapport
au passeport vaccinal. Puis, en gros, ce qu'il nous avait dit, c'est... bien,
je vais le citer, ce qu'il nous disait, c'est : «Notre objectif, ça va être d'écouter les recommandations de la Santé
publique. Nous allons suivre les recommandations de la Santé publique.»
Le surlendemain,
janvier, février, mars, 31 jours, donc, le surlendemain, le
1er avril, le comité d'éthique de l'institut de la santé publique émettait
un avis qui, somme toute, bon, avait quand même plusieurs bémols, là, par
rapport à la mise en place du vaccin. Il y avait plusieurs «caveats», là, dans
l'avis, mais, de façon générale, il donnait une recommandation somme toute
positive à la mise en place du passeport. Donc là, bien, j'aimerais profiter de
l'occasion déjà, suite à cet avis, pour voir, si la réflexion du... comme il
attendait l'avis de la Santé publique — à moins que ce n'était pas
cet avis-là, mais là il y en a un de la Santé publique — si la
réflexion du ministre par rapport au passeport immunitaire ou vaccinal a
évolué.
M. Dubé :
M. le Président, j'aimerais peut-être être certain, là, qu'on parle des bonnes
choses. Je pense qu'il faut faire... je l'ai expliqué plusieurs fois, mais ça
va me faire plaisir de prendre un peu de temps pour l'expliquer, il faut faire
la différence entre la preuve vaccinale puis un passeport vaccinal, parce que la
preuve vaccinale, et c'est ça que je me suis engagé à faire avec la
sous-ministre à la Santé au cours des dernières semaines, c'est de s'assurer
que les citoyens, au cours de l'été,
lorsqu'on va avoir avancé durant la... dans la vaccination... Parce que ça
prend deux doses pour avoir la vaccination complète avec la plupart des
vaccins. Donc, je fais la différence entre ce qu'on appelle un certificat ou
une preuve vaccinale versus le passeport lui-même.
L'engagement
que nous avons pris, puis j'avais dit pour la fin avril, j'avais des
rencontres... j'ai des rencontres cette semaine, là, avec la
sous-ministre pour voir où on est rendus dans cette preuve vaccinale qu'on
aimerait soumettre aux Québécois de façon digitale. Parce que, quand on sort de
la vaccination, là, il y a plus de... presque 3 millions de personnes, on
va l'atteindre aujourd'hui, là, 3 millions de personnes qui ont été
vaccinées au Québec, là, depuis le début. Et ça, on va atteindre le chiffre
magique de 3 millions, mais, malheureusement, à chaque fois qu'on sort du
processus, on reçoit une feuille de papier. Alors, nous, ce qu'on veut, c'est
être capables de passer au XXIe siècle puis d'avoir une preuve vaccinale
numérique. Bon, l'équipe de Mme Savoie travaille là-dessus. Je vais avoir
une présentation là-dessus cette semaine. Et je la vois qui hoche la tête, ça
veut dire que c'est oui. Alors, ça, c'est la première étape.
Ce que j'ai dit, M.
le Président, quand j'ai référé à la Santé publique, c'est que, maintenant,
qu'est-ce qui peut être fait comme utilisation de ce passeport vaccinal là,
puis je peux penser... puis les gens le comprennent parce que les gens qui
voyagent, à titre d'exemple, ont déjà eu besoin d'avoir leurs passeports santé,
leurs carnets santé lorsqu'ils voyagent dans certains pays. Et ça, on a déjà ça
à l'intérieur du carnet de santé de la Santé publique, qui est géré en ce
moment par la RAMQ.
Alors, le débat, il y
aura un débat, puis j'avais pris cet engagement-là lors d'un questionnement
qu'on avait eu ici, M. le Président, à savoir... et c'est pour ça que je pense
qu'il faut s'en remettre à la Santé publique, nous, c'est de voir, quand est-ce
qu'il pourrait être utilisé. Et c'est là que, pour moi, on est un peu trop tôt
dans le débat, parce qu'on n'est pas rendu
là. Je comprends que ça intéresse beaucoup de Québécois, moi, le premier, mais,
M. le Président, pour le moment, il n'y a pas d'imbroglio du tout, là,
c'est très clair. Puis on doit livrer la marchandise sur la preuve vaccinale,
et c'est ça qu'on est en train de faire.
Maintenant,
je veux faire la différence aussi... puis je terminerais, parce que, si le
Dr Arruda peut commenter, ça sera à lui de commenter, mais il faut
toujours faire la différence entre l'opinion ou un avis de l'INSPQ et l'avis de
la Santé publique. Puis ça, ce n'est pas la
première fois qu'il faut le mentionner. L'INSPQ est une source de
référence pour la Santé publique, mais, lorsqu'elle fait des recommandations, c'est toujours au choix de la Santé publique de tenir
compte de ces recommandations dans l'évolution de sa pensée. Alors, si jamais,
pour répondre à la question de la députée, que... Moi, j'ai précisé ce qu'on
s'attend en termes de preuve vaccinale. Je pense que c'est très clair, là, je
pense que j'ai clarifié les choses. On va avoir ça, et, quand j'aurai eu des
détails, je les communiquerai au cours des prochaines semaines. Mais, en même
temps, s'il y avait des questions par rapport opinion de l'INSPQ qui a été émise versus celle de la Santé publique, je pense
que ce serait au Dr Arruda de répondre à la question, s'il veut le faire.
• (12 h 50) •
Mme
Montpetit : Je pense que le débat, il n'est pas autour de ça
s'appelle-tu un passeport vaccinal, un passeport immunitaire, une preuve
vaccinale, là, le débat, il n'est vraiment pas sur la nomination de l'objet, ou
de l'électronique, ou du bout du papier. Le débat, il est sur est-ce que c'est
dans la volonté du ministre d'utiliser, ou pas, une preuve vaccinale pour
donner accès à des lieux. Le débat, il est tout là, et c'est là-dessus que l'on
souhaite savoir où il loge. Ça fait déjà depuis le 26 février, ça fait quand
même deux mois, qu'il a évoqué son intention de travailler là-dessus. Il m'a
dit qu'il y avait des gens, dans son équipe, qui travaillaient là-dessus. Encore
faut-il, j'imagine, avoir un objectif sur ce qu'il veut en faire. Moi, ce qui
m'intéresse, ce n'est pas tant la forme que ça va prendre que ce qu'il veut
faire avec ça.
Donc, moi, ce que je
veux savoir, c'est est-ce qu'il a l'intention d'utiliser le passeport vaccinal
pour... est-ce qu'il a l'intention de recommander que cette preuve vaccinale,
je vais l'appeler la preuve vaccinale, ça semble plus simple pour le ministre
si on utilise ce terme-là... pour que les Québécois aient accès à des lieux, par
exemple des restaurants ou des lieux de spectacle, durant l'été. C'est ça, le
fond du débat.
Et là le ministre
doit nous éclairer là-dessus parce qu'il y a un débat qui est en train de
prendre forme où tout le monde a une opinion. Effectivement, je suis d'accord
avec lui que pas tout le monde est en train de parler de la même chose, mais ça, je dois lui dire que c'est un
peu sa responsabilité de venir
clarifier de quoi il parle, de quoi on parle puis c'est quoi, ses
intentions. Parce que tout ce qui traîne se salit, hein, vous le savez, M. le
Président, et là on est un peu dans cette situation-là, et on aimerait ça
savoir la suite des choses, là.
M. Dubé :
Alors, M. le Président, je pensais que j'avais été clair, là, mais je vais être
encore plus clair. Sur la preuve vaccinale, c'est ce que je m'étais engagé en
février, lorsque j'ai eu la question, l'équipe de Mme Savoie me revient
cette semaine pour voir où on en est rendus pour être capables d'avoir cette
preuve vaccinale là de façon digitale le plus rapidement possible.
Quant à l'utilisation
qui pourrait être faite un jour, éventuellement, d'un passeport vaccinal, c'est
ce que j'ai demandé à la Santé publique, de nous revenir avec des recommandations
pour être certains qu'on suit... comme j'ai expliqué
au député de Gouin au cours des dernières rencontres qu'on a eues là-dessus,
de s'assurer que la Santé publique nous ferait des recommandations sur
l'utilisation de cette preuve vaccinale là. Alors, on n'est pas rendu là, pour
être très clair. Je pense que c'est important de faire ce débat-là avec une
vision, une analyse de ce qui se fait au niveau mondial, etc. C'est le rôle de la Santé publique. Il y a eu un premier
avis qui a été émis par l'INSPQ, je l'ai mentionné tantôt. C'est à la
Santé publique de nous revenir avec une recommandation pour être capable
d'alimenter le débat mais de façon ordonnée et d'avoir toutes les bonnes
données de ce qu'on devrait faire avec ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme
Montpetit : Bien, je demanderais au ministre s'il attend... il a
demandé ces recommandations-là pour quelle date.
M. Dubé :
Je pense que, M. le Président, la Santé publique a déjà pas mal de demandes sur...
Je pense que tout le monde réalise tout ce qu'ils ont à faire ces temps-ci. Je
pense que je vais attendre de voir quand est-ce qu'ils peuvent nous répondre,
le plus rapidement possible, mais je pense qu'ils font tellement un bon boulot
sur plusieurs sujets, on leur demande
plusieurs recommandations plusieurs fois par semaine, je vais les laisser nous
revenir lorsqu'ils sont prêts à faire ces recommandations-là.
Mme Montpetit :
Peut-être que Dr Arruda pourrait nous indiquer l'avancement de ses travaux
sur ce dossier. Je pense que c'est un dossier important. Encore ce matin,
c'était dans les médias. Et c'est inquiétant de voir à quel point il se
polarise aussi. Il y a beaucoup d'enjeux à ce niveau-là. Donc, peut-être que,
Dr Arruda, on pourrait lui donner la parole pour voir à quel point les
réflexions avancent de son côté.
M. Dubé :
Aucun problème.
Le Président (M.
Provençal)
: Excellent. M. Arruda,
s'il vous plaît.
M.
Arruda (Horacio) : Les réflexions sont commencées et se
poursuivent, et je tiens à vous dire
qu'actuellement ce qui nous importe le plus, c'est d'augmenter la
couverture vaccinale dans la population québécoise. Ça, c'est
la chose la plus importante, parce qu'on pense, très honnêtement, que ce qui va
nous permettre de nous libérer un peu plus, c'est l'atteinte de hauts taux de
couverture vaccinale dans la majorité des strates.
Ce qui est très clair,
comme quand on voyage puis qu'on nous demande un vaccin pour la fièvre jaune
dans tel pays, il va falloir émettre ce qu'on appelle la preuve vaccinale, là,
qui va être le fait que j'ai reçu deux doses valides, etc. Quant à
l'utilisation de ce qu'on appelle un passeport, entre guillemets, qui nous
permettrait d'avoir accès à certains services ou à d'autres comme tels, on est
en train de regarder les expériences internationales. Il y a énormément
d'enjeux éthiques. Même dans l'avis d'éthique de Santé publique, il y a une
balance où les avantages versus les inconvénients ne sont pas si élevés que ça,
les avantages par rapport aux inconvénients.
Moi, je pense que l'orientation actuelle, à
court terme, je ne dis pas que ça ne va pas évoluer comme tel, ça serait que,
si c'est utilisé, ça va être dans une utilisation assez marginale, et non pas
comme un passeport qui va... pour toutes sortes de raisons, ce n'est pas
confirmé, nécessairement, que les gens sont protégés, nécessairement, ça peut
être utilisé à mauvais escient par certains groupes, puis etc.
Ça serait-tu un incitatif à la vaccination?
C'est une question qu'on peut se poser comme telle. Mais, d'entrée de jeu, là,
quand je fais le tour avec mes équipes des discussions qu'on a récemment, la
tendance à aller vers ça, elle n'est pas là. On pense qu'il y a d'autres
priorités plus importantes, à mon avis, qui est de rendre la vaccination accessible, et éviter aussi d'augmenter les
inégalités de santé. En termes opérationnels, c'est très important, là, il y en
a qui ont eu des vaccins il y a très longtemps, d'autres qui vont les
avoir après. Donc, on va pénaliser des personnes qui vont l'avoir après par
rapport à d'autres, là.
Ça fait que, dans le fond, je pense qu'on
s'enligne actuellement, là... je vous dirais, là, on va suivre la littérature,
on va regarder les données probantes. S'il y a des données probantes qui nous
démontrent que ça atteint des objectifs,
c'est une chose, mais je pense qu'on surestime, à mon avis, ce que ça peut
faire, et je pense qu'on sous-estime les effets pervers, et tous les
enjeux d'opérationnalisation, et la mauvaise utilisation que ça pourrait
apporter au niveau de certains groupes.
Mme Montpetit : Je vous remercie.
C'est très clair pour moi. Merci, M. le Président. Ce serait terminé.
Le Président (M. Provençal)
: Il vous reste trois minutes. Ça va? Alors, on arrête.
Compte tenu
de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
14 h 30. Merci beaucoup de votre collaboration et de votre
contribution à cette première partie.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
(Reprise à 14 h 32)
Le Président (M. Provençal)
: Au départ, je veux mentionner que, compte tenu que Mme la
députée de Maurice-Richard a désiré reporter un trois
minutes de son dernier bloc d'échange ce midi à cet après-midi, j'aurais besoin
du consentement des membres afin que l'on poursuive les travaux au-delà de
l'heure prévue. Ça me prend un consentement pour ajouter un trois minutes, s'il
vous plaît. Ça va? Merci beaucoup.
Nous allons reprendre nos travaux. Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet
Santé, Accessibilité aux soins et Santé publique des crédits budgétaires du
portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice financier 2021‑2022.
Nous accueillons maintenant les représentants de
l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux. Mme la députée
de Maurice-Richard, la parole est à vous.
Mme Montpetit : Merci, M. le
Président. Rebonjour, tout le monde. J'aimerais débuter ces échanges sur la
question du délestage, la question du délestage des chirurgies. Vous m'avez
entendue, au cours des derniers mois, intervenir à plusieurs reprises sur mes
inquiétudes concernant les conséquences du délestage puis surtout porter les
préoccupations des gens qui sont affectés par les reports, les annulations de
ces chirurgies. On sait qu'à l'heure actuelle on est à près de
150 000 Québécois qui sont en attente d'une chirurgie. Une des
données importantes, je trouve, qui illustrent bien les effets, les
conséquences du délestage, entre autres, c'est de voir qu'avant la pandémie il
y avait 3 700 Québécois qui attendaient depuis plus d'un an pour une
chirurgie. Aujourd'hui, on est à près de 19 000 personnes qui
attendent depuis près d'un an. C'est cinq fois plus.
Donc, on comprend... bien, un, on comprend
évidemment les préoccupations importantes de ces gens sur les effets que ça
peut avoir sur leur santé, mais surtout le stress que ça peut entraîner puis
les conséquences au niveau de leur vie professionnelle, de leur vie sociale, de
leur vie économique également.
J'aimerais poser quelques... On avait envoyé des
questions... On est ici pour une étude de crédits, n'est-ce pas, hein, M. le
Président? Le ministre nous a répondu à plusieurs reprises, bon, dans la
dernière année, qu'il y avait un plan, qu'il y avait des ententes qui étaient
mises en place avec notamment des... avec le secteur privé. Il nous a parlé de
ces ententes-là à quelques reprises. J'aimerais qu'il m'explique la raison pour
laquelle à la question... puis là je l'invite peut-être à prendre son cahier,
là, à la question 441. On a posé plusieurs questions sur le délestage. La
question 441, page 98 du troisième cahier de l'opposition, on a
demandé les sommes qui avaient été dépensées dans le secteur privé pour le rattrapage des chirurgies, des services de
radiologie également, et on a refusé de nous communiquer cette
information.
Donc, j'aimerais que le ministre puisse nous
expliquer pourquoi cette information n'a pas été communiquée aux oppositions
dans le cadre des crédits actuels.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le ministre.
M.
Dubé : Merci, M. le Président. Donc, tout d'abord, j'apprécie beaucoup
le fait que la députée de Maurice-Richard reconnaisse que c'est un enjeu très important,
toute la question des chirurgies, et aussi qu'elle reconnaisse qu'il y avait déjà beaucoup de personnes en
attente même avant le début de la pandémie. On avait, pour être exact, là,
118 000 chirurgies qui étaient en attente avant la pandémie,
c'est-à-dire avant le mois de mars 2020.
Donc, c'est sûr que la pandémie a affecté le
nombre de chirurgies en attente. C'est tout à fait compréhensif, même si, et je
le partage avec les Québécois, c'est vraiment une préoccupation de notre
gouvernement de trouver des solutions. Mais j'ai bien expliqué aussi, puis je
pense que c'est important que la population comprenne bien, l'enjeu est de...
On est rendus à la troisième vague, puis, à chaque fois qu'on pense qu'on peut
reprendre le dessus sur les chirurgies, bien, on a fait face à une deuxième
vague puis à une troisième vague, dans laquelle on est encore présentement. Donc, moi, j'ai toujours dit, et je
l'ai répété, parce que j'ai eu cette question-là plusieurs fois, M. le
Président, qu'il fallait bien comprendre qu'on devait stabiliser la
situation pour être capables de commencer à gruger dans notre nouvelle liste d'attente, parce qu'on a une
situation où on est encore dans la pandémie puis on fait encore du délestage.
Bon, pour revenir à la question par rapport aux
chirurgies privées, je pense que je dois remercier les gens de l'équipe ici,
particulièrement M. Coubat et le Dr Opatrny, d'avoir été capables
dans le contexte de la pandémie de faire des ententes avec le privé pour nous
aider à minimiser l'impact du délestage, qui est nécessaire. Puis, pour les
Québécois qui nous écoutent, le délestage, on ne le fait pas par plaisir, mais
on a été obligés de prendre du personnel infirmier, du personnel de soins et
des médecins qui ne peuvent pas traiter les patients de façon courante...
doivent se concentrer sur les patients COVID. Alors donc, c'est ça qui nous
arrive avec le délestage. Donc, ce qu'on a fait avec les cliniques privées, je
pense qu'on a réussi... puis on le communique, cette information-là, dans notre
sommaire à toutes les semaines, qu'on a réussi à améliorer nos pourcentages.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...veut peut-être clarifier sa
question ou aller...
Mme Montpetit : Je pense que ma
question était très claire, là. J'ai laissé du temps au ministre pour venir au
fait. J'ai posé... On est dans un exercice ici de reddition de comptes des
dépenses du gouvernement. Ma question, elle est très claire. Nous avons posé la
question suivante : Les sommes qui ont été dépensées dans le secteur privé
pour le rattrapage des chirurgies. Le gouvernement a refusé de nous communiquer
cette information-là.
Donc,
j'aimerais savoir, là... Le ministre se targue régulièrement d'être
transparent. J'aimerais qu'il m'explique, un, comment ça se fait qu'il a
refusé de communiquer une information si importante, mais surtout qu'il la
dépose.
M. Dubé : ...je vais répondre.
Peut-être, je n'ai pas été assez vite, là, M. le Président, ça fait que
j'y viens, puis merci de m'aider à répondre correctement.
Alors, ce que j'allais répondre, c'est qu'on
estime... puis je pense que les Québécois vont comprendre qu'on est en
négociation avec des entrepreneurs, avec des cliniques privées, puis de
communiquer les... ce qui a été négocié de façon publique, je pense que les
gens comprennent qu'on ne peut pas aller là. Ce qu'on peut dire, par exemple, aujourd'hui... puis je l'ai déjà mentionné, et je
peux le préciser, que les 25 ententes que l'on a avec différentes
cliniques, là — il
y en a à peu près 25, ententes — le montant, là, l'estimation
de ce que ça coûte sur une base annuelle en ce moment, c'est 40 millions. Et ce 40 millions là n'inclut pas
le salaire des médecins, qui, eux, sont rémunérés par la RAMQ, on
s'entend bien, là.
Donc, je veux juste mentionner que ce n'est pas
une question de manque de transparence, au contraire. Je vous le dis, le
chiffre, là, on le communique, c'est 40 millions, ce que ça coûte. Mais de
donner le détail des contrats, je pense que les gens vont bien le comprendre
qu'on ne peut pas faire ça dans un contexte de négociation.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit : Je suis
désolée, on ne jouera pas sur les mots ici. On est dans un exercice de reddition
de comptes du gouvernement. Ce qui nous réunit aujourd'hui, là, pendant près de
six heures, c'est justement l'étude des dépenses
qui ont été faites par le gouvernement. C'est une question d'imputabilité. C'est une question de transparence.
Il n'a jamais été question de donner le détail
des ententes. La question, elle est très simple. Je ne veux pas savoir les
montants qui ont été provisionnés pour le futur, je demande les sommes qui,
dans l'exercice 2020‑2021, ont été
dépensées pour faire du rattrapage de chirurgies et de services de radiologie.
Soit que vous avez l'information,
vous la communiquez, soit malheureusement je devrai vous dire, effectivement,
que vous ne respectez pas l'exercice de reddition de comptes qu'on est en train
de faire à l'heure actuelle.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je vais
continuer ma réponse. Je tiendrais à préciser que ce n'est pas que mes
collègues au ministère ont refusé l'information, ce que j'allais expliquer,
c'est qu'elle n'est pas encore disponible. Les ententes qui
sont faites, M. le Président, sont faites avec les établissements. Et, quand
cette information-là va être disponible, elle va être communiquée.
Le Président (M. Provençal)
: Je tiens à souligner qu'il y a encore une sonnerie puis de
la vibration de cellulaire. Si je peux
mettre la main sur le cellulaire, vous allez... il va disparaître. S'il vous plaît. Merci. Excusez-moi, M. le ministre, mais...
M. Dubé : Non, il n'y a pas de problème.
Mais...
Le Président (M. Provençal)
: ...je pense que c'est pour l'ensemble
des gens dans la salle.
M. Dubé : C'est parce que,
juste pour préciser ma pensée, puis je pense que la... c'est important, là, que
tout le monde comprenne bien, on a un exercice qui se finit le 31 mars. On
est au mois d'avril. Les établissements vont faire leur rapport de tout ce qui
a été négocié durant l'année. Et, lorsque ce rapport-là est publié, bien, on va
avoir le détail de ce qui peut être
communiqué. Puis ce qui est communiqué habituellement... ce n'est pas que cette information-là est refusée, là, ce n'est
pas une question de transparence, elle n'est pas encore
disponible. Puis, lorsqu'elle sera disponible... bien, je peux dire que
l'estimé qui est fait de... c'est 40 millions.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit : Bien, honnêtement,
je trouve ça inacceptable. Je trouve ça inacceptable qu'on n'ait pas cette
information-là, malgré qu'elle soit partielle.
J'ai été à
votre place. J'ai été ministre. Il y a des informations qui sont présentées
parfois, dans de la reddition de
comptes, qui peuvent être partielles parce que les informations ne sont pas
complétées, parce que les bilans ne sont pas terminés par les sociétés d'État, notamment quand j'étais ministre
de la Culture. Là, c'est le cas avec les établissements.
Mais honnêtement, qu'il n'y ait aucune, aucune
information qui soit communiquée sur les dépenses qui ont été faites, sur les
sommes qui ont été engagées par le gouvernement pour faire du rattrapage au
niveau des chirurgies, de la radiologie, honnêtement, je n'appelle pas ça de la
transparence.
La question qui suit dans cet exercice-là, la
question 445 : Nombre d'interventions qui ont été reportées à cause du délestage. Cette information n'est pas
disponible non plus. J'imagine que le
ministre a également une réponse à nous fournir?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, est-ce que... Il ne faudrait pas prêter
d'intentions au ministre, par exemple. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, je pense que le
principe, M. le Président, est très, très simple, là. J'ai expliqué qu'on est
passés d'une liste d'attente où il y avait 118 000 personnes au début
de la pandémie, c'est-à-dire en mars 2020, on est rendus en ce moment à
148 000. Il y a donc eu un nombre malheureusement important de personnes
qui sont en attente d'une chirurgie. Ce qui est important pour nous, puis je
pourrai le communiquer, c'est d'être capables de montrer qu'à l'intérieur des
personnes qui attendent depuis plus que six mois on a été capables de garder
cette entente-là à l'intérieur de six mois.
Alors donc, oui, il y a eu une augmentation des
délais de l'ensemble de la liste d'attente, mais je pense que la
collaboration... Puis peut-être... je ne sais pas si... je peux même offrir...
Je ne sais pas si le Dr Opatrny... Oui, excusez-moi si je me retourne. Si
jamais la députée de Maurice-Richard veut avoir plus de
détails sur l'intérieur de ce 148 000
là, moi, je n'aurais aucun problème à le partager, parce qu'encore une fois on
a beaucoup de transparence, puis, je pense, c'est une
question qui... Mais moi, j'aime mieux... mon rôle, c'est de m'assurer que le
grand principe, c'est qu'on minimise ce 148 000 là le plus possible. Mais,
si jamais la députée voulait avoir du détail de comment se compose cette
information-là, moi, ça me ferait plaisir de rendre la docteure, si elle le
veut, là, disponible pour expliquer un peu
qu'est-ce qu'on a réussi malgré tout, malgré les circonstances de la pandémie,
avec l'aide des cliniques privées, comment on a réussi à limiter le...
Alors donc, je l'offre, si la députée de Maurice-Richard veut utiliser le Dr Opatrny pour poser des
questions spécifiques.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Montpetit : Non, je... M. le
Président, je vais vous faire le même commentaire que j'ai fait dans les trois
derniers exercices qu'on a faits avec le ministre. On est ici, il y a des
heures de travail qui sont investies, il y a une préparation qui est faite, on
s'attend à ce que les crédits budgétaires qui nous sont fournis soient
complets, avec des réponses, et qu'on ait des réponses à nos informations, et,
si on ne les a pas en temps réel quand on les demande, que le ministre les ait.
Donc là, on comprend que ça va nous parvenir
éventuellement, un jour, a posteriori, quand on sera dans une autre discussion.
Mais moi, je m'attends à ce que ces informations-là... c'est des informations
qui sont extrêmement, extrêmement importantes. Les enjeux du délestage sont
importants, on se serait attendus à avoir des informations précises, non pas
sur le nombre où on est rendus, sur le nombre qui ont été reportés, sur les
sommes qui ont été investies aussi, de façon précise, pas
dans le détail pour chaque entente, ce n'est pas la question qui est posée.
Mais je pense que la moindre des choses... les Québécois ont le droit de savoir
comment l'argent public est dépensé, et ça, c'en fait partie. Et ça,
honnêtement, ce n'est pas acceptable.
Sur cette question-là
aussi, sur le retard de... Vous me permettrez, M. le Président, sur la question
du retard de dépistage, il y a un des éléments aussi sur lequel peut-être que
le ministre pourra me répondre, à cet élément-là aussi, sur le dépistage des
cancers. Là, je vais... Ils sont... Honnêtement, c'est une situation, moi, qui
me préoccupe beaucoup. Mais une des données qui nous a été communiquée aussi
dans les questions qu'on a posées, on constate qu'au niveau des mammographies
il y a le tiers des mammographies qui n'ont pas été faites en 2020. On se rappelle
quand même que la mammographie, c'est le seul examen de dépistage qui permet de
réduire le nombre de décès qui sont attribuables au cancer du sein. Il y a
320 000 mammographies qui ont été faites l'année d'avant, il y en a
200 000, là. Donc, on est vraiment au tiers de moins l'année qui vient de
passer.
Donc
là, un, clairement, ça prend un plan de rattrapage. Donc, qu'est-ce qu'entend
faire le ministre là-dessus? Parce que ça aussi, les oncologues sont
très clairs, c'est le seul test de dépistage. Et le fait de détecter de façon
précoce les cellules cancéreuses dans le cancer du sein, c'est ce qui fait la
différence sur la qualité du pronostic pour la suite, là.
Donc, est-ce que le
ministre peut nous informer des sommes qui sont investies pour faire ce
rattrapage-là et de quelle façon il entend le faire, également?
M.
Dubé : ...M. le Président,
j'aimerais... Parce qu'effectivement
la question du cancer du sein est un élément excessivement important
pour nous. C'est dans nos priorités avec le cancer du poumon puis avec le
cancer du col de l'utérus. Mais je ferais la
même offre à la députée de Maurice-Richard, qu'elle puisse parler directement, pour
certaines statistiques spécifiques, avec le Dr Opatrny, qui est
probablement la mieux placée pour répondre à ces questions-là de façon
spécifique, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la députée, vous
acceptez? Alors, consentement que madame... Je vais vous demander de vous
nommer, s'il vous plaît, et de donner la réponse à la question.
Mme Opatrny
(Lucie) : Oui. Bonjour. Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe à la
Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et
pharmaceutiques au ministère.
Alors, comparé aux
chirurgies de cancer qui ont demeuré stables malgré la pandémie, effectivement,
le volet dépistage a été diminué. Pour ce qui concerne le dépistage de cancers
de sein, on a eu, depuis une année, à peu près 250 000 mammographies
qui ont été faites versus, l'année précédente, 333 000 à peu près qui ont
été faites, alors une diminution, comme la députée a mentionné.
Alors, pendant la
première vague, les centres de dépistage ont été fermés. On ne comprenait pas
trop la... comment ça... en tout cas, la pandémie, la transmission, etc. Mais,
pendant la deuxième et troisième vague, il n'y a jamais eu un arrêt de l'offre
de services en dépistages, qui se font majoritairement à l'extérieur des
hôpitaux.
Alors, toutes les femmes
ont reçu leurs lettres et toutes les femmes éligibles sont invitées et
encouragées à venir faire leurs mammographies. Mais une grande partie de cet
écart-là, ce n'est pas que l'offre de services n'est pas au rendez-vous, mais
c'est que les femmes qui ont reçu les lettres n'ont pas nécessairement répondu
et ne se sont pas présentées pour leur dépistage.
Alors, le volet ici,
pour le dépistage en mammographie, c'est vraiment d'encourager les femmes qui
ont reçu la lettre, qui sont éligibles, de se présenter pour passer leurs
mammographies.
Mme
Montpetit : Dans quel délai? Parce que l'information que vous me
communiquez... Je pense qu'effectivement, au départ, il y avait des inquiétudes
au début de l'automne dernier, là, qui avaient été soulevées. Est-ce que je comprends que les personnes qui
voudraient faire une mammographie, faire le rattrapage... On parle quand même de 100 000 mammographies qui n'ont
pas été faites l'année dernière, là. Dans quel délai ces mammographies-là peuvent
être rattrapées cette année?
Mme Opatrny
(Lucie) : Il n'y a pas un enjeu en termes d'imagerie, où les
mammographies sont faites, il n'y a pas un enjeu en termes de places. L'enjeu,
c'est vraiment d'encourager les femmes qui ont reçu la lettre. Alors, toutes les femmes qui sont éligibles l'ont reçue,
c'est de prendre rendez-vous. Alors, les plages sont disponibles, et c'est
plus d'encourager les femmes qui l'ont reçue
à l'avoir. Alors, il n'y a pas d'enjeu de capacité pour la mammographie.
• (14 h 50) •
Mme
Montpetit : ...quel délai elles peuvent prendre rendez-vous? Est-ce
qu'en dedans d'une semaine quelqu'un qui
souhaiterait prendre rendez-vous pour une mammographie peut y avoir accès dans
le contexte de la troisième vague?
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, il y a toujours eu, même avant la pandémie, des
différentiels d'une région à l'autre en
termes de délai pour les mammographies. On parle maintenant du premier
rendez-vous et non pas, si jamais il y a une anomalie, d'avoir d'autres
visites plus pointues et spécialisées.
Alors, en termes de
délai, c'est pas mal l'équivalent des délais avant la pandémie, mais je n'ai
pas les données pour savoir de façon régionale quelles sont les données si une
femme appelle. La direction de cancérologie nous informe que c'est comme en
temps normal.
Mme Montpetit : Et donc, en temps
normal, c'est un délai qui est de quel ordre?
Mme
Opatrny (Lucie) : En termes de semaines.
Mme Montpetit :
Une semaine, trois semaines, six semaines, 12 semaines? C'est juste pour
avoir un ordre de grandeur pour savoir de quoi il en est, là. On verra les
données régionales par la suite, mais on parle de... Là, vous faites un appel aux femmes d'aller se faire dépister.
On parle de quel ordre de grandeur? Puis semaines, ça peut être... c'est
vaste. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un d'autre, sinon, qui a l'information,
mais je pense que c'est vous qui êtes responsable de ce dossier-là, à ma
connaissance, là.
Mme Opatrny
(Lucie) : Effectivement. Je ne peux pas vous donner cette réponse
comme ça, mais peut-être, dans les minutes qui suivent, l'équipe peut le
chercher, et je peux le fournir.
Mme Montpetit :
Bien, ce serait apprécié. Pourriez-vous nous donner également votre
appréciation de la situation pour les coloscopies? Je comprends qu'il y a près
de 70 000 coloscopies non plus qui n'ont pas été faites l'année
dernière, ce qui a des implications aussi, en termes de santé, qui sont
importantes. Pourriez-vous nous tracer... Pouvez-vous nous tracer le même
portrait au niveau de la situation puis au niveau des délais également pour
pouvoir faire ce rattrapage-là?
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, effectivement, pour la colonoscopie, il y a également
un retard. Ici, la situation est plus difficile, et le plan de rattrapage, il
faut se faire autrement, parce que c'est une procédure qui est faite largement
dans les établissements, qui ont besoin des équipes formées pour le faire.
Alors, la situation de colonoscopies est malheureusement plus complexe que pour
celui de rattrapage de mammographies.
Alors, en termes de
réalisation, il y a eu 76 % de... un taux de 76 % réalisé, comparé
aux années antérieures. Et l'année antérieure qui... c'est à peu près
208 000 versus à peu près 275 000 tests qui ont été faits. En
termes des rattrapages, il y a eu plusieurs différentes interventions,
incluant, quand il n'y avait pas assez d'infirmières, des médecins qui
s'aidaient entre eux pour faire les colonoscopies. Aussi, il y a quelques
ententes avec les CMS pour faire les colonoscopies. Et en termes... juste avant
la troisième vague, il y a eu quand même un retour vers un taux mensuel des
colonoscopies égal à à temps normal.
Maintenant, en termes
de... votre question pour le plan de rattrapage, alors, le plan suit pas mal le
même parcours que celui de reprise d'activités en chirurgie, qui est que ça
prend vraiment la troisième vague de se calmer pour reprendre... non seulement
reprendre, mais aussi aller plus que 100 % dans le taux de colonoscopie.
Alors, le plan de reprise de cette activité-là va aussi être mesuré plus en
termes de plusieurs mois...
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la sous-ministre, il y
aurait peut-être une...
Mme
Montpetit : Excusez-moi. Bien, je pense qu'il ne reste pas énormément
de temps. Je veux juste savoir, là, vous nous dites, donc les... c'est
beaucoup... c'est plus compliqué au niveau du rattrapage pour la coloscopie.
Là, j'aimerais ça voir le niveau d'inquiétude qu'on doit avoir avec cette information-là,
à savoir que je pense que le dépistage précoce est aussi un enjeu pour certains
cancers via la coloscopie, par exemple le cancer, entre autres... bien, en
tout cas, certains cancers.
J'aimerais ça vous entendre là-dessus, là, faire du rattrapage sur une chirurgie versus
faire du rattrapage sur du dépistage de cancer. Est-ce qu'il n'y a pas une
priorité qui devrait être mise là-dessus?
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, tel qu'une priorité... Quand on a des délais pour...
ou délestage en chirurgie, c'est des pathologies qui sont connues et qui sont
en attente, mais ça ne veut pas dire que c'est moins important de, comme vous
le mentionnez, avoir le dépistage pour trouver des cancers qui peuvent être
asymptomatiques mais présents. C'est le but d'un dépistage.
Alors, le fait que
nous ne sommes pas rendus à 100 % de nos activités est effectivement un
problème, parce qu'on peut avoir des cancers qui sont présents et non pas
trouvés. Alors, c'est... Et souvent on a déjà entendu, par exemple, le
président des associations d'hématologues, oncologues parler du fait qu'il y a
en lien avec ça des cancers qui peuvent être
manqués. Alors, effectivement, c'est important d'avoir une reprise également
pour le volet dépistage.
Mme
Montpetit : Et, bien, vous avez raison, on a entendu à plusieurs
reprises le président des hémato-oncologues... l'Association du cancer a
soulevé des inquiétudes très importantes sur les conséquences de ces délais. Je
comprends que vous nous dites que c'est important de faire un rattrapage, mais,
pendant ce temps-là, j'entends aussi qu'il y a des gens qui pourraient avoir
des cancers sur lesquels il va y avoir du retard sur le dépistage, avec les
conséquences que l'on connaît. Puis les deux... C'est quand même à escient
aussi que j'ai choisi d'avoir un échange avec vous sur ces deux types de
dépistage, la coloscopie, la mammographie, qui sont tous deux des exercices de
dépistage, dans le fond, justement, pour dépister de façon précoce, pour avoir
des chances de... que ce soit de survie mais même de rémission qui sont plus
importantes.
Donc, encore là, mon
but n'est pas d'être alarmiste ou catastrophiste, mais ça ne me rassure pas ce
que j'entends, ça ne me rassure pas du tout, puis je pense que les gens qui...
Est-ce qu'on doit
s'attendre à avoir une hausse de cancers? Parce que le président de
l'association des hémato-oncologues, c'est ce qu'il soulignait, de dire : Il
y a des moments où, si on attend trop, bien, la différence entre quelqu'un que
l'on peut soigner, et avoir une rémission de 98 % dans le cas d'un cancer,
versus quelqu'un qui va être rendu en stade trois ou quatre, parce qu'il y a
des cancers qui progressent très rapidement... bien, ça peut faire toute la
différence, justement, sur la rémission de la personne, là.
Mme Opatrny
(Lucie) : Oui. Je me permets à répondre à la première question de
délai de mammographie. C'est de trois à huit semaines, dépendamment d'où
sommes-nous au Québec. Alors, juste là-dessus.
Pour la colonoscopie,
à vrai dire, je n'essaie pas d'être rassurante, parce que ça nous inquiète également
de comprendre qu'en lien avec les ressources qui doivent être données aux
patients qui ont le COVID, qui sont hospitalisés
pour le COVID... dans ce temps-là, on ne peut pas faire en même temps d'autres traitements. Et ce n'est pas que chez nous. C'est vu vraiment
sur un niveau mondial, les spécialistes en cancer qui sonnent l'alarme, et on
le partage.
On a plusieurs
scénarios pour regarder le rattrapage. Bien sûr, il faut attendre que la
troisième vague se calme, qui inclut de regarder des ouvertures de salle plus
longues en soirée et en fin de semaine pour faire ce rattrapage-là, pour effectivement
aller chercher et dépister et, par la suite, traiter des cancers de côlon.
Mme Montpetit :
Combien il me reste de temps?
Le Président
(M. Provençal)
: ...
Mme Montpetit :
Ah! bien, simplement savoir : Dans vos scénarios, quand est-ce qu'on
retourne à 100 % du dépistage pour ces deux cancers?
Mme Opatrny
(Lucie) : ...plusieurs scénarios, jusqu'à cinq, parce que...
dépendamment de combien d'heures de plus en soirée et/ou en fin de
semaine on peut ouvrir, avec les réalités de la main-d'oeuvre, ça dépend de la
durée de rattrapage.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors, je vais
maintenant passer la parole au député de Gouin.
• (15 heures) •
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Je vais... Je ne parlerai plus de ventilation parce que
je ne voudrais quand même pas qu'on dise que ça m'obsède ou que je suis un
obsédé, là. Franchement, je n'aimerais vraiment pas qu'on dise ça.
Plus sérieusement,
j'aimerais parler, en fait, d'une autre obsession, non, mais, plus
sérieusement, d'un autre sujet important, celui du recours aux cliniques
privées durant la pandémie. J'ai quelques questions pour le ministre pour faire
suite à celles que j'ai posées la dernière fois qu'on s'est prêtés, lui et moi,
à cet exercice de reddition de comptes. D'abord, est-ce que j'ai bien entendu,
tantôt, si j'ai entendu que le ministre a dit qu'il y a maintenant
25 ententes avec des cliniques de santé privées au Québec dans le cadre de
la pandémie?
M. Dubé :
Oui, tout à fait.
M.
Nadeau-Dubois : Oui. J'aimerais que le ministre me dise combien il y a
actuellement de cliniques de soins de santé privées actives au Québec.
M. Dubé :
Bien, je pense vous avoir déjà répondu là-dessus. Parce que ce qui est assez
difficile, lorsqu'on regarde l'ensemble des cliniques privées, il faut être
capable... puis je pourrais demander au Dr Opatrny, qui a fait pas mal de
travail là-dessus avec son équipe, M. le Président, là, mais de faire attention
de ne pas compter toutes les cliniques privées qui n'ont pas un lien, disons,
direct avec le genre de chirurgies auxquelles on a besoin. Ça fait que c'est pour ça que je veux être prudent dans ma
réponse. Mais peut-être que le Dr Opatrny peut... On a fait une
analyse assez approfondie de ça, là,
pour en arriver avec ces ententes-là. Alors, je ne sais pas, peut-être,
si vous pouviez, M. le
Président, autoriser Dr Opatrny à nous donner un petit peu de...
Le Président (M.
Provençal)
: ...est-ce que vous pourriez
avoir une réponse précise au député de Gouin?
M. Dubé :
Puis ça me permettra peut-être de continuer après avec les réponses. Mais je
voulais juste être sûr que la base du nombre de cliniques, mais appropriées,
pour les questions que vous aurez par la suite, du député, M. le
Président... qu'on donne la chance au Dr Opatrny de...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Mme la sous-ministre, s'il
vous plaît.
Mme Opatrny
(Lucie) : On est pas mal au «sweet spot» de ce qu'on peut penser que
les CMS peuvent nous offrir. Je m'explique. Même si on fait, par exemple, une
procédure orthopédique dans une clinique, sur 100 patients avec cette problématique-là,
il y a peut-être la moitié qui peuvent être faites là, et l'autre moitié, de
toute façon, avec le même diagnostic, il va falloir les faire à l'hôpital à
cause que, dans le CMS, on ne veut pas que le patient ait une comorbidité a ou
b, ou ils ne peuvent pas avoir un médicament a ou b. Alors, on ne peut pas...
même pour un diagnostic x, on ne peut pas tous les faire en CMS.
Alors, les établissements
nous disent qu'avec le volume d'ententes qu'ils ont avec les cliniques privées
pour le moment, ils ont des fois même de la difficulté à remplir une liste
opératoire avec le type de cas qui peuvent être faits dans la clinique. Le
reste, il va falloir les faire de toute façon avec les exigences et
l'accréditation des cliniques à l'hôpital.
M. Nadeau-Dubois :
J'imagine que, par CMS, le Dr Opatrny parle de centres médicaux
spécialisés. C'est le bon acronyme, oui?
Mme Opatrny (Lucie) : Exact.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Combien y en
a-t-il au Québec?
M. Dubé : ...
M.
Nadeau-Dubois : Bien, c'est parce que,
selon... la liste que nous avons trouvée, à jour, parle de 59 centres
médicaux spécialisés au Québec. Est-ce que c'est le bon chiffre?
M. Dubé : C'est le chiffre qui est
sur le site Web.
M. Nadeau-Dubois : Donc,
59 centres médicaux spécialisés et 25 ententes signées. On parle donc
d'ententes qui ont été signées avec une quarantaine de pour cent, 42 % des
centres médicaux spécialisés au Québec.
M. Dubé : Je pense... Excusez-moi.
Puis, juste pour... parce que je veux donner le maximum d'information à mon
collègue, là, on parle ici d'ententes et non de cliniques. Il faudrait faire la
différence entre le nombre d'ententes qui ont été faites avec les cliniques.
M.
Nadeau-Dubois : O.K. Donc, est-ce qu'on pourrait me donner le nombre
de cliniques avec lesquelles il y a eu des ententes?
Mme Opatrny (Lucie) : ...ententes
avec 11 cliniques.
M. Nadeau-Dubois : O.K. Donc, il y a
eu 11 CMS de mis à contribution sur 59. Et, si mes informations sont
exactes, il y a des régions dans lesquelles il n'y en a pas eu. Je sais
notamment qu'en Estrie il y a trois CMS. Selon mes informations, il n'y a eu
aucune entente de signée en Estrie. Il y a un CMS au Bas-Saint-Laurent, aucune
entente de signée, et un CMS dans les Laurentides, aucune entente de signée.
C'est des régions qui sont impactées comme toutes les autres par la pandémie et
le délestage. Pourquoi, dans ces régions-là, n'y a-t-il aucune entente avec des
cliniques privées?
M. Dubé : ...commencer la réponse,
puis, si jamais ce n'est pas suffisant, M. le Président, on pourra toujours
donner accès... Mais je pense qu'il est important de dire qu'on a souhaité en
avoir le plus possible, parce que c'était ça, l'objectif. On a réussi à aller
chercher à peu près une amélioration de 15 % de notre production. Si on
avait pu aller en chercher 20 % ou 25 %, on l'aurait fait, mais...
Juste peut-être pour répondre, au début, au
député, je pense qu'il faut s'assurer qu'ils ont la capacité, premièrement, ces
cliniques-là, de prendre du monde supplémentaire, ça, c'est la... ça semble un
peu de base, mais qu'il y ait des capacités professionnelles. Il faut s'assurer
aussi que... pour les chirurgies qu'on a besoin, ils peuvent avoir le
personnel, mais est-ce que c'est le personnel qui a la formation nécessaire
pour faire la colonoscopie ou pour faire la cataracte, ou peu importent les
opérations qu'on veut? Souvent, ils peuvent avoir les deux, c'est-à-dire avoir
le potentiel de le faire, mais qu'ils n'ont peut-être pas l'équipement
spécialisé pour le faire. Puis là on peut penser... pour une question d'une
cataracte, ça prend non seulement des spécialistes, mais ça prend l'équipement.
Et il y a certaines installations qui ne sont pas intéressées à faire certaines
chirurgies pour des raisons d'expertise, ou pour des raisons où ils n'ont pas
assez de personnel pour le faire.
Alors, je pense que... et je veux juste qu'on
comprenne bien, puis je peux vous laisser poser les questions, là, mais c'est
arrivé dans certaines régions où il y avait des cliniques, puis, après
discussion avec l'équipe de Dr Opatrny, ou pour les raisons que je viens
d'expliquer, on n'était pas capable, pas parce qu'on ne voulait pas aller dans
certaines régions, mais c'est que ces cliniques-là, privées, n'avaient soit pas
les ressource, soit pas l'équipement, ou, je veux dire, l'intérêt de faire ce
genre de clinique-là ou d'opération-là à ce moment-là.
M. Nadeau-Dubois : Avec combien de
cliniques privées est-ce qu'il n'y a pas eu d'entente par manque d'intérêt de
la part des cliniques?
M. Dubé : Écoutez, juste pour qu'on
se comprenne bien, M. le Président, là, puis je vais vous regarder, c'est
difficile de... mais, quand je dis «manque d'intérêt», c'est d'avoir la
capacité de le faire, là. On se comprend bien, là. Je ne veux pas jouer sur les
mots, mais c'est vraiment une capacité d'avoir les ressources, l'équipement,
l'expertise nécessaires pour être capables de dire : Écoutez, on peut vous
aider puis on peut le faire de la bonne façon. Alors, je pense que c'est pour
ça que j'ai fait cette précision-là avant de...
M. Nadeau-Dubois : La dernière fois
qu'on a eu la conversation, le ministre et moi, on m'a parlé d'une dizaine de
cliniques qui avaient refusé des ententes pour des raisons de volume souhaité
ou parce que le prix proposé n'était pas intéressant. Est-ce que ce chiffre-là
est toujours valide aujourd'hui?
M.
Dubé : Oui. On a... Puis, encore une fois, qu'on se comprenne bien,
là, il faut trouver un équilibre correct entre la capacité de payer des
citoyens et d'être capable aussi d'avoir... J'aurais aimé qu'on en signe beaucoup
plus, mais, à un moment donné, dans une situation donnée, il y a des cliniques
qui voulaient chercher certains prix puis qui, pour nous, n'étaient pas
acceptables dans les circonstances. Déjà, moi, je suis excessivement content
qu'on ait réussi à avoir 25 ententes, mais je crois que...
Puis vous me direz
sûrement que, bien, on aurait pu les obliger, mais, quand... parce que vous
m'avez déjà répondu ça la dernière fois qu'on en a parlé, mais je pense
qu'obliger des gens dans des cliniques à faire ce qu'ils ne veulent pas faire,
ou d'aller à l'encontre de leur expertise ou de leur équipement, ou pour toutes
les raisons que je viens d'expliquer...
Je pense qu'on a
réussi à trouver l'équilibre, M. le Président, entre trouver le bon nombre de
cliniques qui pouvaient nous aider au bon moment dans les types de chirurgies
qu'on avait besoin. Puis je pense que c'est cet équilibre-là qu'on a réussi.
Et, si... Mais je continue de dire que la meilleure façon pour nous, c'est de
retourner le plus rapidement possible à
notre système public, puis, pour ça, bien, il faut être capable de mieux
contrôler la pandémie, et c'est ce qu'on fait.
M.
Nadeau-Dubois : On arrive, je pense, on arrive vraiment à ce qui est
le coeur du débat, M. le Président. Le ministre me dit : Forcer des gens à
faire quelque chose qu'ils n'ont pas le souhait de faire, ce n'est pas une
bonne idée. Je lui soumettrais que, dans le cas du personnel qui travaille dans
le réseau public, on a les a forcés allègrement, dans la dernière année, à faire
toutes sortes de choses, à commencer par du temps supplémentaire obligatoire,
que ces gens-là n'avaient pas envie de faire.
Quand on est en
situation de crise sanitaire et qu'on gouverne par décrets, ce qui, dans plein
de situations, est la bonne manière de gouverner, soit dit en passant, parce
que c'est vrai qu'on n'a pas le temps de tataouiner quand il y a une pandémie,
je suis d'accord avec ça...
M. Dubé :
...ce point-là.
M.
Nadeau-Dubois : Non, non, mais sur certaines choses, sur certaines
choses, tout à fait. Quand vient le temps d'imposer le port du masque, on l'a
fait par décret, par exemple. C'est normal, c'est la bonne chose à faire. Ce qui me surprend, c'est d'entendre le ministre
dire : Dans le cas du... Bien, en fait, le ministre me dit : On n'a
pas voulu tordre le bras des cliniques privées, ça aurait été une mauvaise
idée. Je ne comprends pas cette timidité. En tout cas...
• (15 h 10) •
M. Dubé :
Ce n'est pas les mots que j'ai utilisés.
M.
Nadeau-Dubois : Le ministre m'a dit qu'il n'a pas souhaité forcer des
cliniques à contribuer, alors que celles-ci ne le souhaitaient pas, ou nous a
dit aussi : Il y a des cliniques qui ont chargé trop cher, on n'a pas pu
s'entendre avec elles. Je lui soumets que le gouvernement du Québec n'a pas eu
cette réserve-là puis cette timidité-là quand est venu le temps de suspendre
l'ensemble des conventions collectives qui avaient été dûment négociées avec le
personnel du réseau public. Dans ces cas-là, les conventions ont été suspendues,
et il n'y a pas eu d'hésitation.
Donc, moi, ma
question, c'est : Pourquoi, quand les négociations avec ces cliniques-là,
cette dizaine de cliniques là ont achoppé... pourquoi le ministre n'a pas
utilisé les pouvoirs que lui conféraient l'état d'urgence sanitaire pour
décréter que ces cliniques devaient contribuer à notre effort de guerre
collectif contre la COVID-19? Pourquoi?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé :
Bien, je pense avoir déjà répondu, mais ça va me faire plaisir, M. le Président,
de revenir. Il faut faire la différence
entre une relation d'un employeur à un employé et la relation du gouvernement avec des fournisseurs. Je m'excuse, mais les employés des
cliniques privées ne sont pas les employés du gouvernement, ce sont les
employés de ces employeurs-là. Alors, on est allé, je crois, au maximum de ce
qu'on pouvait faire avec des employés qui travaillent dans le privé, qui ont
accepté de travailler dans des conditions qui y sont propres, qui ont décidé de
travailler dans le privé plutôt que dans le public. Et, nous, les choix qu'on a
faits, c'est d'essayer de trouver cet équilibre-là avec les gens pour être
capables d'aller chercher le maximum de ce que les cliniques pouvaient, tout en
respectant la relation d'emploi de ces gens-là avec leur employeur, qui est un
employeur privé.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Je dois vous dire
qu'il y a quelqu'un qui s'amuse encore avec son cellulaire et que c'est très
dérangeant. Alors, s'il vous plaît, fermez vos cellulaires. Sinon, je vais m'en
occuper.
M.
Nadeau-Dubois : Voulez-vous
suspendre, M. le Président, pour que ça ne prenne pas trop de mon temps?
Le Président (M.
Provençal)
: C'est vraiment dérangeant
pour les gens ici, dans la salle.
M.
Nadeau-Dubois : Alors, je poursuis, M. le Président. On me dit :
Il y a eu 11 cliniques sur 59 qui ont été mises à contribution. Est-ce que le ministre ou la Dre Opatrny
peuvent me donner une estimation de ce que ça représente comme
pourcentage, comme proportion des capacités médicales disponibles et
appropriées? Est-ce que ça représente 50 %,
75 % des capacités médicales
appropriées qui ont été, donc, utilisées par le public par le biais de ces
ententes-là?
M. Dubé :
...Dr Opatrny répondre à ça, mais je voudrais juste... Pour être certain
qu'on se comprend bien sur notre désir de transparence, est-ce que vous
demandez un chiffre global ou vous y allez par chirurgie? Parce qu'on est...
c'est assez difficile de... Vous comprenez un peu ce que je veux dire, M. le
Président, là, il faut... ce n'est pas qu'on ne veut pas répondre, mais vous me
demandez... on compare des cataractes, on regarde ce qu'on fait en termes de
colonoscopie, c'est assez difficile de répondre à cette... Je veux juste peut-être
préciser votre question pour donner la chance au Dr Opatrny de vous donner
une réponse.
Ce que j'aimerais vous dire, juste, M. le
Président, là, pour être bien clair, prenez le chiffre du nombre de... le
nombre de dollars pour l'année 2021‑2022, je vous ai parlé tout à l'heure
de 40 millions, puis on parle d'à peu près 240 millions pour l'estimé
de l'année 2021‑2022, l'année qui vient de commencer. Ça fait que ça vous
donne une idée, là, que c'est 40 millions en 2021‑2022 puis à peu près 240 millions
pour l'année en cours. Puis je veux juste vous dire : On parle de
milliards en chirurgies qu'on fait à l'intérieur du réseau, là. Alors donc, je
veux juste...
M.
Nadeau-Dubois : Non, mais ma
question, c'est l'estimation générale des capacités
médicales appropriées, là, qui ont été mobilisées par les
25 ententes signées par le ministère. Si vous voulez me le donner par
nombre de chirurgies, je vais le prendre. Si c'est par actes médicaux, si c'est
par corps de travail de personnel, je vais prendre le chiffre qui me sera
offert.
M. Dubé : ...laisser Dr Opatrny
avec les réponses qu'elle a là, là, pour les statistiques si...
Mme Opatrny (Lucie) : Oui. Alors, en
termes... pour les ententes, en ce moment, quand nous regardons le volume par
semaine qui est fait dans le réseau versus la plus-value des CMS, évidemment,
ça dépend du délestage cette semaine-là, mais ça ajoute à peu près 10 % à
12 %, pour le moment, à notre capacité par semaine de chirurgies. Alors
ça, c'est le volume avec les ententes signées en ce moment. En termes de la
plus-value, si j'ai compris, d'avoir plus d'ententes, on a perdu déjà plusieurs...
du personnel précieux du public vers les centres privés.
M. Nadeau-Dubois : Je pense... Je
veux juste, pour qu'on utilise bien notre temps... Je pense, ma question a
peut-être été mal comprise. Ça arrive, c'est correct. Ma question, ce n'était
pas combien ça ajoute en pourcentage au réseau public, c'est : Par rapport
à ce qui était disponible dans le secteur privé, quelle est la proportion qui a
été mobilisée par les 25 ententes?
Mme
Opatrny (Lucie) : En plus-value pertinente, c'est très peu. C'est
quasi zéro, en ce moment, de qu'est-ce qu'on pourrait chercher, pertinent.
M. Nadeau-Dubois : Je ne comprends
pas la réponse. Quelques zéros?
Mme Opatrny (Lucie) : Il y a, en ce
moment, avec ce que les... le type de chirurgies qui peut être fait dans les
centres privés, on n'a pas beaucoup dans nos listes d'attente. Ce qu'on a
besoin, c'est d'être capable de faire plus de volume chez des personnes plus
malades, qui peut juste se faire dans le public.
M.
Nadeau-Dubois : Je veux
juste répéter ma question. Ma question, c'est : Par rapport à ce qui était
disponible comme capacité médicale dans le secteur privé, des capacités
qu'on pouvait utiliser qui étaient pertinentes, quelle est la proportion qui a
été mobilisée pour le public par les 25 ententes qui ont été signées?
Mme Opatrny (Lucie) : Est-ce qu'on
parle du pourcentage des infirmières, des préposées, parce qu'il n'y a pas de
médecin qui... Alors, le pourcentage de... Alors, de toutes les infirmières qui
travaillent dans le réseau privé, quel pourcentage nous avons utilisé, c'est
ça, la question?
M. Nadeau-Dubois : Comme je
vous disais, vous pouvez me le donner en termes de personnel, ça peut être en
nombre de chirurgies. J'essaie d'avoir une idée de la proportion des capacités
médicales au privé qui ont été utilisées puis qui ont été mobilisées par les
25 ententes.
Mme Opatrny (Lucie) : Je ne sais
pas, M. le ministre, si quelqu'un d'autre dans l'équipe a des informations sur
les RH dans les centres qui ne sont pas publics, pour donner un pourcentage.
Le Président (M. Provençal)
: ...répondre à la question.
M. Dubé : C'est ce que je ferais. Parce
que je comprends la question, mais je voudrais juste m'assurer qu'on peut vous donner la réponse. Alors, on va prendre
le temps nécessaire puis on va vous revenir. Je comprends votre question, mais je ne pense pas qu'on est en
mesure de répondre à ça aujourd'hui.
M.
Nadeau-Dubois : Parfait. Merci beaucoup. Vos deux, trois rappels au téléphone, là, ça m'a pris du temps,
ça, M. le Président. Mais j'ai un autre bloc, je poserai mes questions un peu
plus tard.
Le Président (M. Provençal)
: On revient maintenant avec la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit :
Merci, M. le Président. On espère que l'enjeu du téléphone est réglé. Moi, j'en
viens à me projeter... Puis j'ai beaucoup apprécié l'échange, qui s'ajoute au
nôtre, sur les ententes avec les centres de services, sur les sommes, sur
quand... J'en reviens à ça, mais, dans un exercice de reddition de comptes, de transparence,
je pense qu'il serait de bon aloi de communiquer rapidement. Puis, encore là,
il n'est pas question de rentrer dans des détails
de confidentialité d'entente, puis on comprend qu'il peut y avoir certains
enjeux, mais je pense que les Québécois
ont droit de savoir ces informations-là sur les vitesses de rattrapage, sur les
délais, sur les ententes, sur les sommes dépensées,
sur le plan. Quand on parle au ministre de son plan, là, ça fait partie des éléments
qu'il doit nous communiquer avec transparence, là, pour la suite des
choses, puis rapidement.
J'aimerais aborder un
peu ce qui nous attend suite au 24 juin. On a eu un échange, là, ce matin,
sur le gros x, qui est sur les calendriers, de la date de vaccination. Je le
mentionnais ce matin, là, on a entendu la Dre Tam, un petit peu plus tôt
cette semaine, qui est sortie avec, oui, je dirais, c'est ça, un certain
enthousiasme pondéré, alors qu'elle est... En tout cas, elle ne nous avait pas
habitués à ça, je dirais, dans les derniers mois, avec raison, là, je pense que
la situation est inquiétante, mais ça ajoute encore plus à la crédibilité puis
à l'espoir que peut faire naître cette sortie, où, elle est venue nous expliquer
que... bien, elle est venue nous expliquer, en fait, les objectifs à atteindre
pour espérer un retour à la normale. Donc, selon ce qu'elle a mentionné... Dans
le fond, ce qu'elle disait, c'est : Une levée des restrictions serait
possible pour juillet-août. Déjà, j'aimerais entendre le ministre de la Santé
sur cette question-là spécifique. Puis le reste de mes questions porteront sur
le plan de déconfinement, aussi, par la suite, là.
• (15 h 20) •
M. Dubé :
Écoutez, M. le Président, je comprends beaucoup l'insistance de la députée de Maurice-Richard de pouvoir savoir ce qui va se passer en juillet
et août, mais je comprends aussi beaucoup que c'est la question que les Québécois
se posent. Je l'ai bien expliqué aussi hier en point de presse, M. le
Président. Je pense qu'il y a quatre journalistes qui se sont essayés de quatre
façons différentes pour poser la même question, et j'ai répondu que nous avons
demandé, en accord avec la Santé publique, au cours des derniers jours, étant
donné qu'il y avait une certaine stabilité... Puis je dis bien... je parle de
l'optimisme prudent que le premier ministre a utilisé, hier, en point de
presse, l'optimisme prudent de dire qu'au cours des prochains jours, ce qu'on
est en train de faire avec la Santé publique, c'est de regarder qu'est-ce qui
pourrait se passer dans ce qu'on appelle toujours un éventuel retour à une
certaine normalité. Je rappellerais aux
citoyens qui nous écoutent aujourd'hui... puis je trouve que la question est
très à propos, mais on n'est pas prêt à y répondre tout de suite.
Hier, ce qu'on a
annoncé, particulièrement dans les zones d'urgence, comme à Québec,
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et
l'Outaouais, particulièrement pour Québec, Chaudière-Appalaches, ce sont
certains allègements aux mesures. On n'est pas du tout en termes de
déconfinement. Et je pense qu'il faut s'assurer, puis on l'a bien vu, qu'on va
avoir une approche qui est vraiment prudente et par étapes. Alors, quand on dit
qu'on n'est pas prêt, en ce moment, à donner, pour le moment, des étapes...
Puis je le comprends, là, que c'est la question des Québécois, en ce moment, de
regarder qu'est-ce qu'on va faire en juillet, août. On a tous hâte d'être sur
les terrasses, on a tous hâte d'avoir une qualité de vie qui va être un
semblant de retour à la normale, mais aujourd'hui, pour les raisons que j'ai
expliquées un petit peu plus tôt ce matin, ce n'est pas à propos de le faire,
parce que je pense qu'on ferait miroiter des choses qu'on ne serait pas capable
de livrer.
Puis je pense qu'en
ce moment notre focus doit être sur le contrôle de la troisième vague, comme
nous avons réussi à le faire. Et je pense qu'il faut continuer, pendant ce
temps-là, à vacciner les gens, comme nous le faisons. Puis je vous confirme, M.
le Président, je vous avais dit... là, on m'a envoyé un petit texto il y a
quelques minutes pour dire qu'on a atteint le 3 millions de Québécois
vaccinés aujourd'hui. Je pense qu'en ce moment notre focus, il est sur la
vaccination, en attendant d'avoir une indication de la Santé publique sur le
plan pour les prochains mois.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme
Montpetit : Bien, bien respectueusement, je pense qu'il y a peut-être
une différence entre faire preuve d'un jovialisme débridé et de déconfiner à
tout vent et d'avoir un plan pour la suite, un plan de déconfinement. On l'a vu, il y a quand même plusieurs pays qui s'y
préparent. Je pense que, jusqu'à maintenant, depuis un an, la pandémie, elle a quand même suivi une courbe
épidémiologique, je vais dire, normale, avec une première vague qui a été
suivie, à l'automne, d'une deuxième
vague. Je pense que les experts l'avaient prévue. Ils nous parlaient d'une
troisième vague, et ils nous parlent d'une, probablement, quatrième vague, plus
faible, mais qui pourrait être là aussi à l'automne. C'est un cycle qui
est quand même, selon les experts, assez prévisible ou normal.
Là, ce qu'on entend,
je cite Dre Tam, mais je pense qu'il y a plusieurs autres experts aussi
qui nous disent qu'on peut s'attendre, dès la mi-juillet, dès le mois d'août, à
une situation qui pourrait être apparentée un peu à l'été dernier, en plus dans un contexte où on est
vaccinés, ce qui amènerait encore davantage de mesures barrières. Je ne sais
pas si on peut l'appeler ainsi. Puis on l'a vu, c'est ça, il y a plusieurs pays
qui ont déjà des plans de déconfinement.
Puis ce que les
experts répètent constamment, c'est... ils soulignent constamment l'importance
de la prévisibilité. Puis là ça, c'est les échanges qu'on a eus depuis un an
avec le gouvernement, où ils nous disent tout le temps : On n'a pas de boule de cristal. On sait que vous n'avez pas
de boule de cristal, on est très au courant de ça. Puis ce n'est pas... on ne leur demande pas d'être
Mesmer, là, ce n'est pas la demande qui est faite. Mais je pense qu'encore là
il y a une différence entre avoir une boule de cristal et avoir un plan, en
fonction de... puis là on revient toujours à la question des scénarios épidémiologiques des différentes situations.
Donc, moi, j'aimerais que le ministre nous explique c'est quoi, les
prochaines étapes pour lui, à partir du 1er juillet, à partir du
24 juin, 1er juillet.
Je
veux juste vous rappeler qu'il y a... ça ne fait pas longtemps, là, il y a
quelques semaines, le premier ministre sortait en disant : Les
65 ans pourront retourner souper ensemble. Là, des fois, on a l'impression
que ça fait très longtemps, là, on perd un peu la notion
du temps, là, mais je pense que c'était comme au mois de mars, là. Ça fait un mois que le premier ministre a dit ça dans un
point de presse : Dans les prochaines semaines, les 65 ans, on
retourne souper ensemble, et tout. Bon, ça, j'appellerais ça du jovialisme
débridé. Moi, ça, je trouve que c'était peut-être un peu malheureux
comme... un peu enthousiaste comme sortie. Là, ce qu'on demande, ce n'est pas
des impressions. J'ose espérer qu'il travaille, à l'heure actuelle, sur certains
scénarios. Donc, c'est un peu ce que je demande au ministre, là : C'est
quoi, les prochaines étapes? À quoi on peut s'attendre pour cet été, dans un
scénario qui est réaliste?
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, je pense que vous ne serez pas surpris de ma
réponse, parce qu'effectivement on travaille sur différents scénarios, puis
c'est pour ça qu'on travaille avec la Santé publique. Je pense que j'aimerais
rappeler aux Québécois qui nous écoutent, là, puis prendre juste le temps nécessaire
pour le faire, là : on fait un point de presse, au moins un, si ce n'est
pas deux points de presse par semaine, on consulte une multitude d'experts, qui
nous viennent de l'INSPQ, qui nous viennent de l'INESSS, dont M. Boileau
qui est là aujourd'hui, on a une multitude d'experts qui nous permettent de
mettre à jour différents scénarios. Je pense qu'il est important de voir que
les Québécois savent qu'on travaille sur différents scénarios, mais qu'en ce
moment, comme je l'ai expliqué...
Puis
je trouve ça intéressant que la
députée fasse référence à la prévisibilité, puis, dans le fond, on sait, il y avait une troisième vague,
puis c'est facile, on devrait savoir. J'aimerais ça demander à l'Ontario s'ils
s'attendaient de voir la situation qu'ils ont présentement. Et je pense que
c'est pour ça qu'il faut rester prudent, M. le Président, en ce moment. Les
variants, on l'a dit depuis le début, c'est vraiment difficile. Le
Dr Arruda nous avait prévenus, lorsque les
variants rentrent, on rentre dans une autre guerre. On a réussi, jusqu'à maintenant,
et je pense que... Moi, je regarde mes collègues de l'Ontario. Ils font
face, en ce moment, à une situation très difficile. Ce n'était pas prévisible,
et en ce moment ils ont des difficultés, et je partage leurs difficultés.
Alors, pour nous, en
ce moment, c'est de s'assurer, et je le répète, qu'on contrôle bien la troisième
vague, que, pendant ce temps-là, on vaccine.
Et je pense que les Québécois répondent bien à la vaccination. Et, à ce moment-là, lorsqu'on serait en mesure de donner plus
d'information, lorsqu'on aura une meilleure stabilité au niveau de la troisième
vague, je pense que les Québécois seront prêts à recevoir les bonnes nouvelles.
On va y travailler pour être prêts, mais, en ce moment, je le répète, c'est un
petit peu trop tôt.
Mme
Montpetit : Dans un
scénario, puis je ne sais pas si c'est, peut-être, Dr Arruda qui
pourra me répondre.... Là, je comprends qu'il y a des scénarios qui sont
évoqués sur lesquels la Santé publique travaille. Moi, ce que j'aimerais
entendre, c'est : dans un scénario, par exemple, optimiste... Prenons-en
un, je ne veux pas nécessairement la
panoplie, on peut prendre le pessimiste si le ministre veut prendre le
pessimiste. Mais prenons le scénario optimiste, parce que ce qu'on entend, justement,
c'est pour ça que je réfère à Dre Tam, ce qu'on entend des experts, c'est
qu'on peut penser qu'on aura un peu d'oxygène cet été. Est-ce qu'on pourrait
entendre, dans un scénario optimiste, qu'est-ce que ça veut dire, justement, ce
qui a été déclaré cette semaine, qu'on pourrait revenir, justement, à une
certaine normalité cet été? Est-ce que ça veut dire le maintien des mesures
barrières? Est-ce que ça veut dire un été qui est relativement comme l'été
dernier? Est-ce que les gens peuvent s'attendre à pouvoir partir en vacances au
Québec, faire comme ils ont fait l'été dernier, s'ils veulent aller en
Gaspésie? À quoi on peut s'attendre, à ce niveau-là, dans un scénario, par
exemple, optimal?
M. Dubé :
En fait, M. le Président, puis je suis certain que les gens qui nous suivent de
très près, là, savent qu'à toutes les semaines on republie les données de nos
experts, jeudi matin, comme à toutes les semaines, on va avoir les données qui nous viennent de l'INESSS,
avec le Dr Boileau et son équipe, qui est ici aujourd'hui, si les gens ont des questions spécifiques, et on a aussi les
statistiques qui nous viennent... les prévisions qui nous viennent de l'INSPQ,
en collaboration avec différents professeurs de l'Université Laval et de l'Université
McGill.
Alors, je pense que
ces scénarios-là varient grandement entre les scénarios optimistes et
pessimistes, et c'est pour ça, une des raisons, qu'en ce moment, lorsqu'on ne
sait pas si on va avoir une adhésion forte, ou moyenne, ou faible, il est impossible, pour le moment, d'avoir
une visibilité sur ce qui va se passer dans trois, quatre, six, huit semaines.
On a de la difficulté à regarder qu'est-ce qui va se passer dans deux à trois
semaines. Puis c'est pour ça que je répète la situation de l'Ontario. Demandez
à l'Ontario s'il y a un mois ils pensaient qu'ils allaient avoir la situation
qu'ils ont aujourd'hui.
Alors, de demander
d'avoir des scénarios détaillés pour ce qu'on va faire pour les Québécois au
mois de juillet, je pense que les Québécois comprennent que la situation est
difficile à prévoir, qu'on se fie beaucoup à nos experts. Et on publie ces
résultats-là, M. le Président, à toutes les semaines. Les journalistes ont la
chance de pouvoir poser des questions, et je pense que c'est notre façon d'être
transparents, d'avoir mis ces études-là mises à jour une fois par semaine, avec
nos experts, qui nous viennent soit de l'INESSS, qui sont basés sur les
chiffres réels, ou avec l'INSPQ, qui sont basés sur des tendances que l'on peut
voir avec certains scénarios de contacts.
Alors,
je pense, M. le Président, je vais répéter, malheureusement, qu'on
travaille sur cette analyse-là, mais on n'est pas prêt en ce moment à donner de faux espoirs aux Québécois. Mais
en même temps je pense qu'ils comprennent très bien que notre focus
passe sur le contrôle de la troisième vague, et c'est ce que nous faisons présentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci, M. le ministre. Mme la
députée.
Mme Montpetit : Bien, je saisirais
peut-être au bond... Le ministre parlait d'adhésion. Là, je ne sais pas s'il référait à l'adhésion aux mesures sanitaires,
selon les projections de l'INSPQ, mais moi, je voudrais lui parler d'adhésion
par rapport à la vaccination. Est-ce qu'ils ont des
prévisions sur la proportion de gens qui pourrait refuser de se faire vacciner?
Est-ce que ce genre de modélisation a été faite... ou d'évaluation à l'interne
a été faite?
• (15 h 30) •
M. Dubé :
À ce moment-là, je pourrais passer... Parce qu'effectivement c'est une très
bonne question aussi. Je pense que, dans le cas des études qui sont faites avec
l'INSPQ... L'INSPQ a fait des études ou des... pardon, des sondages récemment,
et, je pense... si le Dr Arruda pouvait m'aider avec ma mémoire, je ne me
souviens pas du... mais il y avait eu une augmentation assez importante, M. le
Président, de... ou peut-être, Mme Savoie, vous pouvez m'aider dans ça?
Une voix :
...
M. Dubé :
Oui. Alors, peut-être, je laisserais répondre, parce que je ne me souviens pas
du chiffre exact. Mais, au cours des dernières semaines, il y a eu une
progression importante du nombre de personnes qui voulaient se faire vacciner.
Alors, peut-être, si vous me permettez, je demanderais...
Le Président
(M. Provençal)
: Madame, bonjour.
Mme Savoie
(Dominique) : Dominique Savoie, sous-ministre.
De mémoire, là, les
gens qui hésitaient à se faire vacciner avaient passé de 20 % à 10 %,
donc il y avait une amélioration de l'adhésion à la vaccination observée dans
le dernier sondage de l'INSPQ.
Mme Montpetit :
Puis c'est un sondage qui a été fait...
Mme Savoie (Dominique) : Ah! là je ne pourrais pas vous dire les
caractéristiques du sondage, là, mais il y avait une belle amélioration.
Mme Montpetit :
O.K. Je vais poser la question avec beaucoup de précaution par rapport au décès
de la dame, hier, avec le vaccin AstraZeneca : Est-ce que vous vous
attendez, justement... puis c'est peut-être tôt, mais vous vous attendez
à ce que ça ait quelles conséquences, justement, par rapport à l'adhésion sur
la campagne de vaccination? Ou comment vous allez y réagir? Parce qu'on entend
les préoccupations puis les inquiétudes importantes, là, depuis la nouvelle,
hier, vous vous attendez que ça ait quelles conséquences, justement? Est-ce
qu'on peut... Est-ce que vous vous attendez à un ralentissement au niveau de la
campagne de vaccination? Est-ce qu'il y a des gestes qui vont être posés,
justement, pour informer adéquatement, pour rassurer? Qu'est-ce qui va être
fait?
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, je pense que... Voulez-vous que...
M. Dubé :
...je vais y aller après, par exemple.
Mme Savoie
(Dominique) : On n'a pas remarqué de baisse dans la prise de
rendez-vous qu'on peut observer à tous les jours. Donc, il n'y a pas de baisse
dans la prise de rendez-vous actuellement, au moment où on se parle.
Pour ce qui est de
l'AstraZeneca en particulier, l'information est disponible, lorsqu'on reçoit le
vaccin, sur toutes les conséquences possibles et sur les effets à surveiller,
ça fait que, ça, je pense qu'on essaie d'être le plus transparents possible. Ça
fait que, pour le moment, on n'est pas capables de vous dire qu'on a vu une
baisse, là, on a passé presque plus de 80 % des doses d'AstraZeneca, de
mémoire, là, qu'on avait à notre disposition, avec les rendez-vous à venir,
incluant, là.
M. Dubé :
...répondu. Puis je pense que tous les Québécois partagent les condoléances que
nous avons faites hier avec la famille, qui ont été exprimées par le
Dr Arruda. Donc, je pense qu'on peut en profiter pour offrir encore une
fois nos condoléances à la famille.
Le Président (M.
Provençal) : Mme la députée.
Mme Montpetit :
Oui. J'aimerais aussi... Je ne sais pas si c'est l'INESSS ou l'INSPQ qui pourra
y répondre, au ministre, là, s'il a
l'information. Mais, comme on parle, justement, de l'après, là, moi, c'est
aussi ça qui m'intéresse, là, quand
on parle du plan de déconfinement, mais j'aimerais savoir quels mécanismes qui
ont été mis en place, justement, pour faire le suivi de l'immunité
vaccinale, parce qu'on a eu des échanges sur le pourcentage, mais, au-delà de
ça, comment on fait pour faire le suivi?
Qu'est-ce qui a été mis en place, exactement, à l'interne, là, pour faire le
suivi de cette immunité-là?
M. Dubé :
Bien, peut-être que je demanderais au Dr Arruda de commencer, puis c'est à
lui de voir s'il veut avoir une réponse complémentaire avec M. Boileau, de
l'INESSS.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Arruda, s'il vous
plaît.
M. Arruda (Horacio) : Horacio Arruda, directeur national de santé
publique au ministère de la Santé et
Services sociaux.
L'enjeu, avec la
question, je veux dire, de l'immunité ou de l'impact de la vaccination sur les
éclosions, ça doit se faire par des études
qu'on appelle des études d'analyse d'efficacité vaccinale sur le terrain sur la
base des éclosions comme telles. Ça, ça va se faire à travers des
travaux qui sont faits à l'institut. L'enjeu des études sérologiques, etc.,
c'est qu'on n'est pas capables encore de faire la relation entre la présence
d'anticorps puis la véritable immunité, là. Ça, c'est un des enjeux. Il y aura
aussi, peut-être, des études qui seront faites au niveau de la recherche, soit
ailleurs dans le monde, soit ici, pour être en mesure de l'estimer.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
Mme Montpetit :
De quelle façon sont faits... Quand vous dites les suivis sérologiques, là,
pouvez-vous nous informer un peu plus? Parce que je sais qu'il y a certaines...
puis je reviendrai sur la question des tests rapides au niveau du dépistage
plus tard, mais je sais qu'il y a quand même certains pays qui ont fait des
achats massifs aussi pour faire le suivi au niveau immunitaire. Je présume que,
vu l'utilisation des tests rapides au Québec jusqu'à maintenant, ici ce n'est pas dans les intentions de l'utiliser de cette
façon-là? Si oui, bien, répondez, faites-m'en mention, mais, sinon, de
quelle façon c'est fait, concrètement, ce suivi-là?
M. Arruda (Horacio) : Pour les sérologies pour
l'immunité, bon, il y a des études qui sont faites, pancanadiennes, dans
lesquelles participe le Québec, il y a, notamment, avec le Dr Menzies, qui
est à McGill, il y a aussi des études qui sont faites par Héma-Québec sur la
base des dons de sang. C'est sûr que ça sélectionne une population, mais ça
donne un indice, quand même, de la proportion de la population qui aurait pu
être infectée parce qu'ils ont des anticorps.
Par contre, ce que ça ne donne pas, et c'est là qu'est l'enjeu, c'est la
protection à long terme, là, parce qu'on ne sait pas jusqu'à quel point une sérologie positive veut
nécessairement dire aussi une protection à long... Il n'y a pas nécessairement de corrélation entre le type
d'anticorps qu'on va détecter dans la sérologie et l'immunité de la personne.
Mme
Montpetit : Et, ce suivi-là, à long terme, il est fait de quelle
façon? Sur la...
M. Arruda
(Horacio) : Sur la base d'études, de recherches et d'études
spécifiques qui sont faites.
Mme
Montpetit : O.K. Parfait.
M. Dubé :
M. le Président, juste pour...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M.
Dubé : La députée a posé une bonne question tout à l'heure sur
AstraZeneca, puis je voulais revenir là-dessus. Daniel Paré, là, vient de m'indiquer, par texto, qu'on a près de
12 000 rendez-vous de pris aujourd'hui avec AstraZeneca, donc
on est à peu près au niveau normal qu'on a connu dans les derniers jours.
Mme
Montpetit : C'est d'excellentes nouvelles. Merci. Aussi, sur la
question du suivi, là, je n'ai pas le nom, je
suis désolée, sous les yeux, mais du plan de surveillance, en fait, du virus,
au niveau du criblage puis du séquençage, là, je sais qu'il y a des
changements qui ont été faits, là, le criblage a été diminué de 50 %.
Premièrement, j'aimerais que vous nous disiez, au niveau du séquençage,
qu'est-ce qu'il en est, et c'est quoi, les suivis qui sont faits, justement, au
niveau de la mutation du virus, par exemple, puis qui vont être faits à long
terme, là, parce qu'il y a quand même un montant assez important qui a été
donné aussi pour ce plan national de surveillance, là, j'aimerais ça que vous
puissiez nous indiquer de quelle façon. Parce que je pense que ce qu'on entend,
c'est qu'il pourrait vivre encore bien longtemps, et muter, et changer, et
qu'il faudra faire des suivis étroits aussi, là, donc, si vous pouviez nous
éclairer sur les suivis que le Québec va faire, ce serait apprécié.
M.
Dubé : ...partie de la question, M. le Président, je vais la
prendre, parce que, sur la question du séquençage, je vais laisser le
Dr Arruda...
Il y a quelques semaines,
effectivement, j'avais annoncé que, dans certaines régions, étant donné les
enjeux de dépistage qu'on avait, on allait... puis on avait une très bonne
idée de ce qui se passait au niveau des variants, qu'on avait diminué, je dis
bien dans certaines régions, le pourcentage de criblage, parce qu'on savait
qu'on était déjà rendus à 100 % pour la plupart. On est revenus depuis ce
temps-là, puis je n'ai pas eu la chance d'en parler parce que je n'avais pas eu
la question, mais on est revenus à 100 % de criblage partout. Alors donc,
ça, c'est la première bonne nouvelle. Parce qu'on est capables maintenant de
s'assurer, étant donné... puis là on parle, par exemple, au niveau du variant
du Brésil, mais non seulement, celui de l'Inde, là, qui s'est présenté à nous
de façon plus récente. Donc, j'aimerais juste expliquer que nous sommes revenus
à un pourcentage de criblage de 100 % partout pour tenir compte maintenant
de notre capacité de le faire.
Maintenant, sur le
séquençage, je ne sais pas, le Dr Arruda pourrait sûrement parler des
nouveaux variants pour répondre à la question.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Arruda.
M.
Arruda (Horacio) : Essentiellement, ce que j'aimerais dire
aussi en premier, c'est qu'indépendamment du criblage et du séquençage, actuellement,
les équipes de santé publique — dans le contexte où il y a du variant de
façon significative, notamment du variant britannique, qui est le variant le
plus commun — font
une intervention sur tous les cas comme si c'étaient des variants. Donc, on
fait ce qu'on appelle une approche unifiée, là, c'est-à-dire, c'est une
intervention très agressive qui va même isoler des contacts de contacts, là,
pour être capables... On considère que c'est un variant dès le départ, bon, le
criblage vient confirmer et vient donner, à peu près, je vous dirais, le taux
de proportions qui sont des nouveaux variants. Et le séquençage est là et va
continuer à se faire, il se fait autour de 15 % des souches, 15 % à
20 %, le séquençage va continuer. Le séquençage, lui, il est fait sous des
conditions aléatoires, premièrement, pour détecter l'émergence d'une nouvelle
souche qui pourrait arriver au Québec, on pourrait avoir une souche québécoise,
et puis... et donc, ça, ça va continuer, parce que, s'il y a une souche qui
émerge dans un territoire, on va la détecter comme ça, par échantillonnage.
Il y a aussi ce qu'on
appelle une approche ciblée de séquençage sur les gens qui reviennent de
voyage, par exemple. C'est comme ça que, récemment, on a identifié des variants
indiens, notamment, et les gens ont été mis en quarantaine dès le départ, tout
s'est bien passé, il n'y a pas eu de répercussion. Donc, sur certaines
clientèles, dans certains événements supertransmetteurs, par exemple, un
événement où on aurait vraiment une transmission très, très élèvée, alors là,
ces souches-là sont séquencées.
Donc, il y a une
partie aléatoire pour détecter les variants, et ça, ça va être un programme, je
pense, qu'on va continuer pendant quelques années, en tout cas tant que la
souche va risquer de muter ou de circuler, et il y a des programmes de criblage
pour l'intervention à court terme, mais, actuellement, elle nous aide à
identifier la quantité, à peu près, et des programmes ciblés dans des
situations qu'on considère comme étant potentiellement indices de variants,
comme les retours de voyage, les cas hypertransmissibles.
• (15 h 40) •
Mme
Montpetit : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Il ne reste plus de temps. Ça
va?
Mme
Montpetit : Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Nous en sommes maintenant
avec la troisième opposition. Le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Merci, M. le Président. M. le ministre, j'aimerais avoir un
éclaircissement sur la contribution du gouvernement fédéral au budget de la
santé. Dans les cahiers qui nous ont été transmis cette année, lorsqu'on demandait à savoir quels étaient les transferts
fédéraux, on nous dit que, pour l'année 2020‑2021, c'est un montant de
6 799 000 000 $, pour
l'année 2020‑2021. Et pourtant, dans les cahiers de l'an dernier, pour la
même année 2020‑2021, il était inscrit dans les cahiers que les
transferts canadiens en matière de santé étaient de l'ordre de
9 424 000 000 $. Est-ce
que vous pouvez nous expliquer d'où vient cette différence de 3 milliards
de dollars entre les chiffres de l'an passé et ceux de cette année, pour
la même année 2020‑2021?
M. Dubé :
Alors, écoutez, je suis loin d'être un expert en termes de finances publiques,
là, puis j'en ai un qui est derrière moi, qui s'appelle M. Coubat, qui
pourrait vous expliquer encore beaucoup mieux que moi la... C'est vraiment une
question, M. le Président, de présentation entre l'argent qui est rentré
et les allocations qui ont été faites. Parce qu'on a essayé, cette année,
autant dans les crédits que dans les documents du ministère des Finances, d'être le plus proches de ce qui a été publié par
le ministère des Finances maintenant, de reprendre presque exactement ce
qui a été fait au niveau des crédits. Alors, si le président me le permet, pour
répondre spécifiquement à votre question, je pense qu'on pourrait demander à
M. Pierre-Albert Coubat de...
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement?
M. Dubé :
Si ça vous va, M. le député.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Alors, consentement du ministre. Alors, monsieur, vous vous nommez.
M.
Dubé : Même,
vous citez les pages où il y a, tu sais, «et si des réconciliations
additionnelles sont nécessaires, on...» Alors, je vais laisser
M. Coubat...
M. Arseneau :
Et, en même temps, c'est une question complémentaire, c'est qu'évidemment...
les chiffres pour la même année changent d'une publication à l'autre, ça, c'est
ma première question. Mais la deuxième, c'est que, cette année, on ne nous
fournit pas le chiffre pour cette année, alors que, l'an dernier, on le
fournissait, donc c'est la deuxième question : Quels sont les transferts
attendus pour cette année?
M. Dubé :
Je comprends très bien votre question, mais je pense que c'est une question de
présentation, ça fait que je vais laisser M. Coubat, s'il est d'accord
avec moi...
Le Président (M. Provençal)
: Je vais vous demander de vous nommer, votre fonction, et
répondre.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : ...je vais peut-être enlever mon masque. Bonjour, M. le
Président. Bonjour, Mmes et MM. les membres de la Commission de la santé
et des services sociaux.
Écoutez, au niveau des transferts canadiens en
santé, c'est vraiment une question qui est travaillée davantage par nos
collègues du ministère des Finances, là, naturellement, à laquelle on
collabore, donc je vous invite, là, à poser cette question-là au ministère des
Finances. Mais naturellement on pourra revenir, là, en collaboration avec nos
collègues des Finances. Ce que je peux par contre mentionner, c'est, comme vous
le savez, que les transferts canadiens en santé représentent 22 %, là, des
dépenses des provinces en moyenne et que le Québec, dans le fond, plaide pour
une augmentation, là, de ces transferts-là à hauteur de 35 % des dépenses
en santé et services sociaux des provinces.
Peut-être, les cas, là, puis ça va être à
valider, là, la réponse entre ce qui était inscrit dans les documents, là, du
ministère des Finances et ceux de cette année, c'est bien des transferts
ciblés. On a des transferts ciblés, par exemple, au niveau de la santé mentale,
au niveau du soutien à domicile, au niveau de la dépendance, donc, qui font
l'objet d'ententes spécifiques avec des montants, là, prévus, là, pour
certaines années. Donc, est-ce que c'est ce volet-là, là, qui expliquait une
partie, là, de l'écart que vous nommez? Ça peut se valider. Mais pouvez-vous me
renommer la page en question, là, où cet écart-là apparaît?
M.
Arseneau : Bien, en fait, ce que j'ai, là, ici, pour le cahier de
cette année, les cahiers de cette année 2020‑2021, c'est la...
Pardon?
M. Dubé : Parlez-vous des cahiers de
Finances ou des crédits du Trésor?
M. Arseneau : Des crédits de la
Santé, oui, c'est ça.
M. Dubé : Des crédits... Je veux
juste comprendre, oui.
M. Arseneau : Je n'aurais pas changé
les interlocuteurs.
M. Dubé : Allez-y, allez-y.
M. Arseneau : Non, c'est en Santé
qu'on a posé les questions. Et la réponse n° 64, je
n'ai pas la page exactement, peut-être qu'on pourra la trouver, là, mais la
réponse n° 64, dans les cahiers, identifie un chiffre, pour
2020‑2021, de 6,8 milliards. Puis, quand on compare l'année d'avant, c'est
3 milliards d'écart. Ce n'est pas rien, là, c'est comme important comme
différence. Et surtout on n'a pas la réponse pour cette année, l'année
passée, on avait la réponse pour l'année qui allait débuter, cette année, on
n'a pas cette réponse-là. Alors, est-ce que ça diminue d'une année à l'autre,
est-ce que ça augmente? Quelle est, en somme, la contribution fédérale à
laquelle on s'attend pour cette année aussi, puis quelle était celle à laquelle on
s'attendait l'année passée, et qu'est-ce qu'on a véritablement obtenu?
C'est ça, l'ensemble de ma question, mais, si on
ne peut pas y répondre maintenant, on n'a pas à passer plus de temps, est-ce
qu'on pourrait s'engager à y revenir plus tard?
M. Dubé : ...votre temps, là. Mais
il faut bien comprendre... Puis on a aussi Daniel Desharnais qui s'occupe des relations fédérales. Mais je vous dirais
rapidement, puis on va vous revenir, à... si la question n'a pas été répondue,
mais ce que je dirais, M. le Président,
c'est qu'on compare un estimé pour 2021‑2022 qui tient compte d'une hypothèse
de pandémie pour quatre mois seulement, alors je pense que l'essentiel... puis
là, si je me trompe, M. Coubat me donnera quelques coups derrière ma tête,
mais il y a cet impact-là.
Alors, je pense qu'au lieu de ne pas bien
répondre à votre question, maintenant qu'on comprend la page à laquelle vous
référez, laissez-nous quelques minutes pour voir si on peut aller chercher
cette réponse-là.
M. Arseneau : Oui. Mais juste une
précision, là, c'est dans l'année de pandémie, effectivement, là, c'est...
M. Dubé : Celle qui s'est terminée
en mars 2021, oui.
M.
Arseneau : C'est ça, 2020‑2021, effectivement, c'est l'an dernier, à
peu près à la même date, le gouvernement du Québec, selon ce que je
comprends, disait : Je m'attends à recevoir 9,4 milliards de dollars
en 2020‑2021. Et là, cette année, on regarde
pour l'année 2020‑2021, on inscrit 6,8 milliards, donc il y a un
3 milliards de différence. Est-ce que ça veut dire qu'on a eu
3 milliards de moins du fédéral? C'est ça, la question qui se pose.
Et l'autre question, c'est : L'année
passée, on avait fait une anticipation de 9,4 milliards, cette année, dans
les réponses qu'on obtient, on n'a aucune anticipation pour l'année courante, est-ce
qu'on peut en avoir une?
M. Dubé : Je pense qu'à ce
moment-là — la
question, en tout cas, me semble très claire — je pense, pour ne pas vous
faire perdre de temps, je demanderais à M. Coubat de réfléchir à ça puis
vous revenir avec une réponse bien précise à votre question.
M. Arseneau : Excellent. D'accord.
Merci. Donc, je vais aborder une autre thématique, celle qui est très criante dans le domaine... dans le secteur de la
santé, pour les professionnels de la santé, c'est celle du temps supplémentaire
obligatoire. Vous vous
souviendrez que la CAQ avait promis, s'était engagée à abolir le temps
supplémentaire obligatoire des
infirmières, si elle était portée au pouvoir. Et les conditions de travail,
évidemment, ne se sont pas améliorées pour les infirmières pendant la
période qu'on traverse encore aujourd'hui, celle de la pandémie. Et j'aimerais
discuter de ce que dépense le gouvernement en matière de temps supplémentaire
obligatoire, parce que, lorsqu'on pose la question sur le temps supplémentaire
obligatoire, on nous dit : On n'a pas cette donnée-là, on a une donnée
générale sur le temps supplémentaire en général, on parle d'un montant de
769 millions de dollars pour 2019‑2020. Est-ce qu'on peut avoir des
chiffres plus récents pour la dernière année, d'une part, ou est-ce que c'est
en juin qu'on les aura, un peu comme dans la question précédente? Et ma
deuxième question, c'est : Est-ce que le gouvernement, lui, a cette information-là, à savoir combien il dépense
en temps supplémentaire obligatoire par rapport au temps supplémentaire
régulier?
M. Dubé : O.K. Vous allez peut-être
moins aimer ma réponse, mais je pense que vous l'anticipez : pour l'année
qui vient de se terminer, à moins que M. Coubat me surprenne... mais qu'on
n'aura pas l'information avant le mois de juin. Là, je suis un peu comme vous,
des fois, je trouve ça long, moi aussi, là, d'être obligé d'attendre après
cette information-là, mais peut-être que je peux juste laisser à M. Coubat
le soin de répondre, M. le Président, parce que je ne voudrais pas vous
induire en erreur là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Ça me va. Allez-y.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Oui. Donc,
peut-être juste... Là, on parlait du temps supplémentaire obligatoire?
M. Arseneau : Oui.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Oui.
Donc, effectivement, ça, c'est des informations qui sont traitées de façon
manuelle, qui sont en train d'être systématisées dans nos systèmes ressources
humaines, paie, donc ma collègue Josée Doyon pourra compléter, au besoin, là,
la façon dont le temps supplémentaire obligatoire est compilé. Il n'est pas traité dans les rapports financiers des établissements, c'est vraiment des données qui sont suivies dans les rapports
de paie et dans les systèmes de gestion des ressources humaines des établissements.
Et, je vous dirais, on a actuellement un projet
d'harmonisation de nos systèmes ressources humaines et paie, pour lequel on
prévoit aller en appel d'offres très prochainement, pour avoir vraiment les
mêmes bases et les mêmes données comparables pour l'ensemble des établissements
du réseau public de la santé et des services sociaux et des établissements
privés conventionnés. Donc, ça va nous permettre d'avoir vraiment quelque chose
de fiable, parce qu'actuellement c'est beaucoup des suivis et des prises en
considération manuelles qui sont faits sur la base de redditions de comptes de
chaque établissement. Donc là, on va avoir vraiment des systèmes qui, à partir
de la paie, vont suivre de façon systématique
le temps supplémentaire obligatoire. Mais ma collègue Josée Doyon pourrait
compléter, au besoin.
• (15 h 50) •
M. Dubé : ...poser la question
peut-être à Mme Doyon, qui fait un... c'est elle qui a travaillé sur la
mobilité, c'est elle qui a travaillé sur les agences de placement, alors je
pense qu'elle connaît très bien les enjeux, peut-être lui donner... si vous
permettez, M. le Président, qu'on puisse... elle fait un boulot incroyable
avec des systèmes qui sont vieillots, on va dire ça comme ça.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement? Consentement. Alors, vous vous nommez avec
votre titre, s'il vous plaît.
Mme Doyon (Josée) : Oui, bonjour.
Josée Doyon, sous-ministre adjointe à la gestion de la main-d'oeuvre.
Effectivement,
la notion de temps supplémentaire obligatoire n'est pas une notion définie dans
les conventions collectives, contrairement à la notion de temps
supplémentaire. Donc, ce que mon collègue M. Coubat évoquait tout à l'heure, à l'effet que le temps supplémentaire
obligatoire n'est pas capté par les systèmes de paie, donc non disponible
dans nos bases de données, est effectivement vrai.
Par contre,
quand la CAQ est arrivée au pouvoir, et compte tenu de l'engagement qu'ils
avaient pris d'enrayer le temps supplémentaire obligatoire, on a lancé,
dans les établissements, une cueillette de données manuelle qui se fait de
façon quotidienne, dont les résultats sont transmis, là, au ministère. Avant la
pandémie, je vous dirais qu'on... Là, je n'ai pas des... je n'ai pas les
pourcentages puis je n'ai pas les chiffres, on pourrait vous les fournir, là,
parce qu'on les a. Mais, juste avant la pandémie, on était rendus à des taux
vraiment marginaux de temps supplémentaire obligatoire, là, qui étaient
vraiment dans des situations exceptionnelles, où, lorsqu'un employé qui doit
commencer son quart de travail à 15 h 30
appelle à 15 h 10 pour se décommander, pour dire qu'il est malade,
donc, le temps qu'on trouve quelqu'un d'autre, bien, ça se pourrait
qu'il y ait un temps supplémentaire obligatoire de deux, trois heures, le temps
que quelqu'un d'autre soit appelé en renfort et arrive sur place.
Par contre, ce qui était beaucoup déploré, là,
par les partenaires syndicaux, notamment, c'était l'inscription du temps
supplémentaire obligatoire directement dans les horaires, quand on fabrique les
horaires quelques semaines à l'avance. Ça, c'était pratiquement enrayé, je vous
dirais, moins de 1 % des heures totales travaillées qui étaient faites
comme ça. Avec la pandémie, et la succession des vagues, et les taux
d'assurance salaire qui ont augmenté, et différentes raisons qui ont accentué,
je dirais, la pénurie de main-d'oeuvre, évidemment, ça s'est exacerbé.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le
député.
M. Arseneau :
Merci. Donc, cette information-là, à l'heure actuelle, elle est compilée, elle
est disponible, et j'imagine... Mais là ma question se tourne vers le
ministre : Puisque, juste avant la pandémie, selon ce qu'on vient d'apprendre, on était à à peine 1 %, l'étape
suivante, de l'abolir, est-ce que le gouvernement maintient son engagement
envers les infirmières, et est-ce qu'on a un
échéancier pour arriver à ne plus imposer de temps supplémentaire obligatoire?
M. Dubé :
Je ne sais pas si M. Lehouillier n'est pas loin, ou s'il n'est pas là
aujourd'hui, ou il était là ce matin, M. Lehouillier, qui est notre
sous-ministre qui est responsable, là, puis il travaille beaucoup avec...
Mme Doyon travaille avec lui.
C'est sûr qu'en ce
moment, dans les négociations avec la fédération des infirmières,
vous pouvez imaginer que c'est un point qui est très important pour la FIQ,
puis qu'on s'est engagés à respecter. Alors, je peux vous dire que ça fait partie d'un élément de négociation
important, de notre responsabilité et de notre engagement, comme employeur,
alors c'est pour ça qu'on voulait, premièrement, être capables de le mesurer.
Je pense que ça aide beaucoup nos discussions qu'on a avec la FIQ en ce moment,
M. le Président, mais je vous dirais que j'espère que ça pourra faire
partie des ententes qu'on pourra... que ma collègue au Trésor pourra finaliser
dans les prochaines semaines.
M. Arseneau :
D'accord. Mais c'était aussi notre préoccupation, c'était de voir si on veut
obtenir... Si on veut mettre en oeuvre une nouvelle politique, une nouvelle
façon de faire, encore faut-il documenter la situation actuelle. Et là ce qu'on
apprend, c'est que la documentation est là.
M. Dubé :
...Mme Savoie, qui est le grand général de tous les sous-ministres, que
vous pouvez... à qui vous pouvez poser des questions aujourd'hui, sait très
bien que c'est le genre de documentation hebdomadaire, quand ce n'est pas bimensuel, qu'on veut avoir. Et vous
avez un bel exemple ici de ce qu'on a fait pour le temps supplémentaire obligatoire.
M. Arseneau :
...Mme Doyon a dit qu'elle pourrait déposer ces documents-là, est-ce que
ce sera rendu disponible à la commission?
M.
Dubé : Bien, ce qu'on va
voir, on va voir ce qui est disponible, parce que je peux vous dire, en ce
moment, qu'on n'a pas fait des résumés
encore de ça, parce qu'on est à l'étape maintenant d'aller chercher
cette information-là, manuellement, de la mettre dans des tableaux de
bord, qui sont... Puis, je vais vous dire, on a besoin, un peu comme on a fait pour la main-d'oeuvre indépendante, de
mettre ça dans un format qui... Lorsque ça va être disponible, vous pouvez
être certain qu'on va le rendre disponible.
M. Arseneau :
D'accord. Merci. Il me reste combien de temps?
Le Président (M.
Provençal)
: Trois minutes.
M. Arseneau :
Trois minutes.
Le Président (M.
Provençal)
: Un petit peu moins.
M. Arseneau :
J'aimerais profiter du temps qu'il me reste dans ce bloc-ci pour aller un peu
plus loin que le temps supplémentaire obligatoire et, encore une fois, pour les
infirmières, d'aborder la question qui est épineuse, là, celle de
l'arrêté 007 qui est en vigueur depuis plus d'un an, là, suite au
déclenchement des mesures d'urgence liées à la pandémie, à l'adoption d'un
décret. Est-ce que vous estimez, M. le ministre, qu'à l'heure actuelle
cette mesure-là est toujours nécessaire? Est-ce qu'il est toujours utile, compte
tenu des impacts que ça a sur le moral des troupes sur le terrain, de la
difficulté des infirmières à composer, là, avec leur obligation de travail,
professionnelle mais aussi familiale, la
question des vacances, là, qui va survenir incessamment pour l'été, là? Est-ce
que vous êtes... Est-ce que vous pouvez faire preuve d'ouverture et
donner une échéance pour lever cet arrêté ou l'abolir?
M. Dubé :
Peut-être pour... dans le respect du temps que vous avez, je vais juste faire
deux commentaires, deux commentaires. Le premier, c'est sûr que notre position
aujourd'hui sur l'arrêté 07, elle est très différente de ce qu'on avait au début de la pandémie. Suite à des
demandes que nous avons eues, notamment de la FIQ, on a aménagé, grâce à
l'équipe de M. Lehouillier... — puis tantôt, je le cherchais, mais il est
aux crédits avec le premier ministre, alors donc on a réparti les tâches
entre les personnes clés, ici. Et ce que je vous dirais, c'est qu'on a modifié
beaucoup l'arrêt 007, depuis... je dirais, particulièrement dans les deux,
trois mois, les trois derniers mois, surtout avec des demandes spécifiques de la FIQ, pour s'assurer, et ça, maintenant, c'est
très clair, que chacun de nos P.D.G. doive justifier une demande spécifique de faire l'utilisation de
007. Et ça, je pense que, maintenant... puis d'ailleurs Mme Bédard, là, je
m'excuse de la nommer, a apprécié que cette méthode-là se fait
maintenant, que, oui, dans... puis c'est ma deuxième réponse, dans certaines circonstances, il y a vraiment un manque de main-d'oeuvre, puis on utilise le 007. Mais, vraiment, les P.D.G. doivent nous prouver qu'il n'y a pas d'autres solutions pour
être sûrs qu'il n'y a pas de rupture de services.
Alors, si... Je vous dirais que c'est mes deux
réponses. On a modifié énormément, moi, j'ai très hâte qu'on puisse arrêter...
On en a parlé, moi, j'en parle régulièrement avec M. Lehouillier, avec
Mme Doyon et Mme Bédard, qui était celle qui a
été très vocale là-dessus, alors je vous dirais, rapidement, là, qu'on est
là-dessus. Mais il y a eu un changement majeur entre un arrêté 007 très
général, d'application générale, mais maintenant très spécifique à des régions
et à des situations propres. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, nous allons compléter cette partie avec la députée de Maurice-Richard.
• (16 heures) •
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. Je voudrais aller
vraiment sur un tout autre sujet. Bien, «un tout autre sujet», ça touche encore
la pandémie, donc ce sera... c'est un tout autre sujet que mon prédécesseur,
mais c'est un sujet qu'on n'a pas... Je n'ai pas entendu le ministre, notamment,
l'aborder au cours des derniers mois, mais ce n'est pas quelque chose dont on a
discuté beaucoup, que les autorités publiques ont mis de l'avant beaucoup, puis
c'est la question des effets à long terme de la COVID.
On
voit, là, on a entendu parler, qu'il y a certaines personnes qui ont reçu un diagnostic
positif de la COVID-19 qui
peuvent ressentir des symptômes plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
parfois, après la fin de la maladie, notamment de la fatigue intense, de
l'essoufflement, des douleurs aux articulations, des douleurs à la poitrine,
des troubles du sommeil. Là, ce n'est pas... il y a plusieurs symptômes qui
sont répertoriés. Et, bien, on voit qu'il y a de plus en plus de voix qui
s'élèvent, dans le fond, pour demander un meilleur suivi des personnes qui sont
atteintes de la COVID longue, je vais
l'appeler ainsi, là, je pense que c'est le mot qui est reconnu pour l'instant,
puis il y a plusieurs voix aussi qui notent que, bien, à cause du manque
d'information sur la maladie, les personnes qui sont atteintes ont de la
difficulté, justement, à recevoir des soins adéquats, notamment auprès des
médecins de famille.
Ce qu'on voyait
dernièrement, en février, l'OMS disait que c'est à peu près une personne sur
10, qui est atteinte de la COVID qui va avoir des symptômes de la COVID longue
par la suite, là, 10 % des gens atteints, donc c'est quand même un nombre substantiel de Québécois qui pourraient se
retrouver dans cette situation-là et qui sont déjà, en fait, dans cette situation-là, devrais-je dire.
Et même l'OMS a exhorté les décideurs, les autorités publiques de venir soutenir davantage les patients qui
en souffrent sur le long terme.
On
a vu aussi, le mois dernier, un médecin oncologue, qui est enseignant à la
Faculté de médecine de Harvard, qui a publié, justement, une étude sur
la COVID longue dans Medicine Nature puis qui est venu, en plus, ajouter
à ces données-là que les gens qui ont eu la COVID mais, en plus de ça, qui ont
été hospitalisés, il y a au moins le tiers de ces personnes-là qui voit sa
santé affectée de façon durable, avec des atteintes permanentes à différents
organes puis des problèmes d'ordre, notamment, aussi, psychologique.
Là, ce qu'on voit,
dans le fond, c'est que, dans les différentes études qui sont faites, les
chercheurs sont... constatent, arrivent au constat que les gouvernements
devraient se préoccuper davantage de la situation puis surtout réfléchir à des
moyens pour venir prendre en charge davantage les patients, non seulement les
informer, parce que, comme je le dis, ce
n'est vraiment pas un sujet... On lisait la revue de presse, là, je ne peux pas
dire qu'il y a beaucoup d'articles qui ont été consacrés à cette
question-là, mais je n'ai surtout pas entendu ni le premier ministre ni le ministre de la Santé en parler durant les nombreux points de presse qu'ils ont faits au
cours de la dernière année, alors que ce qu'on comprend, c'est qu'il y a
quand même probablement 10 % des gens atteints qui ont ces symptômes-là.
Donc,
j'aurais plusieurs questions pour le ministre
de la Santé à ce niveau-là, sur
comment... En fait, qu'est-ce qui a
été fait jusqu'à maintenant pour venir, justement, soutenir les patients qui
sont dans cette situation et qui se retrouvent confrontés avec la COVID
longue, avec des symptômes, là, à long terme de la COVID?
M. Dubé :
Écoutez, M. le Président, deux choses, je pense qu'il y a beaucoup de... je
vais donner à la députée la chance, là, de choisir les intervenants, mais,
premièrement, l'INESSS... Parce que c'est un dossier qu'on suit quand même de
très proche, là, la question de la COVID longue, je sais qu'il y a maintenant
trois cliniques de COVID longue qui se sont spécialisées dans les services aux
citoyens qui, malheureusement, ont contracté le virus, mais qui en ont des
effets à long terme, là, d'où l'expression. On a, je le répète,
M. Boileau, ici, qui est responsable de l'INESSS, qui a publié... puis
d'ailleurs cette information sur les symptômes sont en ligne, ils sont quand
même bien expliqués sur le site de l'INESSS.
Maintenant, peut-être
avec Dr Opatrny, je pense qu'au lieu que je rentre dans les symptômes...
bien, je pense que la question est plus de savoir qu'est-ce que nous avons fait
jusqu'à maintenant. Donc, on peut parler peut-être des cliniques. Je
laisserais, si vous êtes d'accord, M. le Président... ou si c'est d'intérêt
pour la députée de laisser Mme Opatrny parler de nos actions qu'on a
faites, parce que c'est une question qui nous préoccupe à long terme.
Mme
Montpetit : Oui, absolument. Oui, parce qu'en fait, pour en revenir à
la question des crédits, puis là je... Bien,
on est dans un exercice de crédits budgétaires, n'est-ce pas? Encore là, dans
la question qu'on a posée sur les montants qui ont été dépensés pour
cette question-là au cours de la dernière année, au cours de
l'exercice 2020‑2021, là, depuis un an en pandémie, la seule réponse
qu'on a... le seul montant qui aurait été dépensé durant l'année par le
ministère de la Santé, c'est un montant de 100 000 $ qui a été
octroyé à l'IRCM, à l'Institut de recherches cliniques de Montréal, pour faire
un... puis ils pourront nous en dire davantage, je pense, c'est une clinique
qui est dédiée non pas à soutenir les patients mais à faire une biobanque pour
venir faire de la recherche. Mais, premièrement, ce que j'aimerais avoir comme
réponse, c'est... l'information qu'on a, c'est qu'il y a bien que
100 000 $ du MSSS qui a été consacré pour la question de la COVID
longue.
M. Dubé :
...Dr Opatrny, puis, au besoin, on pourra aller plus en détail. Je vais
laisser...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Mme la sous-ministre, s'il vous plaît.
M. Dubé :
Merci.
Mme Opatrny (Lucie) : Alors, il y a effectivement
trois cliniques qui regardent la question de COVID long, et les trois sont dans
une optique de recherche. Alors, les sommes, le financement du ministère est
vers l'Institut de recherches cliniques de Montréal pour le COVID long dans une
optique de recherche. La vision du ministère en lien avec le COVID qui touche
les Québécois partout sur le territoire et dans un contexte que jusqu'à
10 % des patients peuvent avoir un syndrome à plus long terme en lien avec
le COVID, c'est plus de voir comment produire un guide destiné à tous les
cliniciens, tous les médecins de famille pour être en mesure de prendre en
charge les personnes qui vont souffrir du COVID long.
Alors, en lien avec ça, le 12 avril de
cette année, l'INESSS a produit une mise à jour des connaissances sur les
signes et symptômes de COVID long, rapidement, mais ils ont eu aussi un mandat
d'élaborer une revue de la littérature, un guide destiné aux cliniciens, puis
de recenser différents modèles d'organisation des soins pour cette clientèle.
Alors, en ce moment, c'est en élaboration avec l'INESSS, mais le but, vraiment,
à l'extérieur des cliniques de recherche que nous avons mentionnées, c'est de
comment outiller tous les cliniciens en lien avec les symptômes que les
patients peuvent avoir à long terme.
Mme Montpetit : Les cliniques de recherche
auxquelles vous faites référence, vous faites référence à trois cliniques
de recherche, je comprends qu'il y en a deux qui ne sont pas soutenues par le
MSSS à l'heure actuelle. La clinique de COVID longue de Sherbrooke est une
initiative locale. Ce qui est écrit dans les crédits, là, puis je reviens
vraiment aux crédits, ce que je comprends, c'est que le MSSS consacre
100 000 $, à l'heure actuelle, qui ont été octroyés. Est-ce que c'est
la seule dépense qui a été faite en lien avec la COVID longue?
Mme Opatrny (Lucie) : Ceci est ma
compréhension.
Mme Montpetit : Parfait. Et, dans le
cas de l'IRCM, ce que je comprends, c'est que les fonds ont été utilisés à des
fins d'infrastructures, d'infrastructures de recherche.
Mme Opatrny (Lucie) : Je crois que
c'est mon collègue Daniel Desharnais qui a les informations détaillées pour
l'IRCM.
M. Dubé : Juste pour préciser, là,
il faut faire la différence entre les fonds qui sont mis pour partir ces
cliniques-là versus les fonds qui sont pour les honoraires des médecins. Je
pense qu'il faut juste faire attention de ne pas
dire que c'est les seuls montants qui sont mis sur la clinique longue, parce
que les honoraires des médecins passent quand même par les honoraires de
la RAMQ. Mais peut-être que je ne sais pas, M. Desharnais...
Mme Montpetit : C'est une bonne
question. Est-ce qu'il y a des médecins présentement dans les cliniques
auxquelles vous faites référence?
M. Dubé : Oui. Alors donc, c'est
pour ça, j'aimerais ça laisser M. Desharnais répondre à la question, parce
qu'il faut faire vraiment la différence entre les fonds pour partir la clinique
versus les fonds d'opération qui sont fournis par le ministère et dont la
responsabilité vient des établissements. Mais peut-être que M. Desharnais
peut donner des précisions là-dessus.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, consentement?
Vous allez vous nommer, s'il vous
plaît, avec votre fonction.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Bonjour. Daniel Desharnais, sous-ministre adjoint à la Coordination réseau et
ministérielle et aux Affaires institutionnelles.
Effectivement, pour l'année financière,
100 000 $ a été octroyé à l'IRCM, et un autre 100 000 $ est
prévu pour 2022‑2023 également pour soutenir l'IRCM. Ça ne veut pas dire que,
s'il y a seulement un investissement de 100 000 $, il n'y a pas
d'autres activités qui se font au niveau de la COVID longue, notamment, à
partir des centres de recherche, différents centres de recherche. Et ça ne veut
pas dire... Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de soutien du ministère que ces
projets-là ne sont pas financés autrement, notamment par des fonds, des fonds
de recherche autres ou des fondations.
Mme Montpetit : Le ministre faisait
référence à des médecins. M. Desharnais, vous pourrez peut-être répondre à
ma question au niveau de l'Institut de recherches cliniques de...
médicales : Est-ce qu'il y a des médecins qui prennent en charge à l'heure
actuelle des patients? À ma connaissance, c'est de la recherche et des
biobanques qui sont en place pour faire de
la recherche, il n'y a pas de suivi, il n'y a pas de prise en charge de patient
qui est faite au niveau du suivi des symptômes, là.
M. Desharnais (Daniel) : C'est de la
recherche clinique, donc il y a des patients qui sont pris en charge, qui sont
suivis.
Mme Montpetit : Qui sont suivis?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, qui sont suivis, oui, c'est des patients qui sont
référés à l'IRCM. Là, je n'ai pas le détail parce que je ne suis pas dans le
projet, mais ce que je comprends, c'est que oui, effectivement, il y a des
patients avec des problématiques particulières qui sont suivis par des médecins
sur certaines problématiques. Mais effectivement c'est plus des activités de recherche,
mais c'est de la recherche clinique.
• (16 h 10) •
Mme Montpetit : Mais ma
compréhension, c'est ça, c'est de la recherche clinique de biobanques pour
faire des suivis, donc ce n'est pas de la
prise en charge comme on l'entend, là, parce qu'on parle... il y a quand même
10 %... puis c'est vraiment pour
en revenir à ça, je pense qu'il y a deux aspects, là, il y a l'aspect
recherche et il y a l'aspect prise en
charge de patients. Là, ce qu'on voit, à l'heure actuelle, c'est qu'il y aurait
déjà 900 personnes qui se sont déclarées être en attente pour voir
un médecin pour être suivies.
Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est :
Qu'est-ce qu'on fait? Les malades, ils vont où, à l'heure actuelle? Les gens
qui se retrouvent dans cette situation-là, c'est quoi, le plan du gouvernement?
Là, je comprends qu'on a parlé d'un guide qui est en train d'être développé par
l'INESSS pour être envoyé aux médecins de famille, mais là les gens, là, aujourd'hui,
là, présentement, ceux qui sont en attente, qui ont ces symptômes-là, ils vont
où pour avoir des soins, justement? Est-ce qu'il y a des endroits particuliers
qui sont prévus à cet effet-là?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je
pourrais compléter. On m'a donné l'information qu'effectivement l'IRCM, ils
font du suivi au niveau des patients qu'ils reçoivent. Donc, il y a un suivi
clinique qui est fait. Ça ne veut pas dire aussi, pour les patients qui, dans
le cadre des activités de recherche, auraient besoin d'un suivi médical, qu'il
ne peut pas être orienté à son médecin, également, pour effectuer un suivi en
fonction des recommandations qui pourraient être faites par l'IRCM.
Mme Montpetit : Parfait. Ma question
était plus large que sur l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Je
vous remercie. Donc, je vais me réadresser au ministre. Qu'est-ce qui est prévu
pour prendre en charge les patients qui ont la COVID longue, à l'heure
actuelle? Est-ce qu'il y a un plan à l'interne, au niveau du ministère, à part
le document dont il a été question, qui... puis c'est une très bonne
initiative, là, je ne la remets pas en question, d'informer les médecins de
famille, mais qu'est-ce qui est prévu? Parce que c'est une problématique qui
est quand même très importante aussi, de ce
qu'on en comprend. Il ne faudrait pas que ces gens-là se retrouvent livrés à
eux-mêmes, là.
M. Dubé : Écoutez, je vais répondre,
là. Je pense qu'il est très, très clair pour nous que notre vision est, en ce
moment, de bien comprendre la problématique avec les cliniques longues, c'est
pour ça qu'on a passé par les instituts de recherche, peut-être que le Dr Opatrny
peut compléter. On en a parlé, notre vision, puis on en a parlé beaucoup avec, justement, la Fédération des
médecins spécialistes et des omnis, de s'assurer que cette connaissance-là
qui est, en ce moment, développée au niveau des instituts de recherche est
passée aux différentes expertises, aux fédérations de médecins, autant la FMSQ
que la FMOQ. Notre objectif, c'est de travailler... de répandre cette
connaissance-là le plus rapidement possible autant au niveau des GMF, pour les
omnis, que pour les spécialistes. Je ne sais
pas si l Dr Opatrny veut compléter, mais notre vision, là, elle est très
claire : avoir le plus de recherches possible en ce moment sur les
grands symptômes. C'est ce que nous avons fait, c'est ce que nous allons
continuer de faire avec l'institut de recherche, mais c'est de passer cette
information-là le plus rapidement à nos deux fédérations de médecins.
Dr Opatrny, est-ce que je...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la sous-ministre, s'il vous plaît.
Mme Opatrny (Lucie) : Alors, effectivement,
la vision, c'est vraiment de trouver les façons d'outiller tous les médecins, surtout les médecins de famille, de suivre leurs patients avec des symptômes. La recherche, c'est de
voir quels sont les symptômes, à quelle hauteur puis est-ce qu'il y a des traitements spécifiques à donner ou est-ce que c'est juste un support et observation qu'il faut
donner.
Alors, pour le
moment, en absence des traitements spécifiques, la vision n'est pas d'avoir des
cliniques spécialisées mais plus
d'outiller les médecins de suivre les symptômes neurologiques,
cardiovasculaires, respiratoires, etc.
Mme
Montpetit : Donc, j'entends
que l'objectif, c'est de soutenir au maximum le
développement des connaissances sur les effets à long
terme via ce type de clinique, entre autres.
Donc, deux questions : Combien il y a de
projets de recherche à l'heure actuelle qui sont financés? Et est-ce qu'il est
dans l'intention de développer de nouvelles cliniques? Parce que, là, il y en a...
je comprends qu'il y en a trois qui sont
dans certaines régions, donc qui voient des patients de ces régions-là. On
voyait hier, entre autres, une demande pour la région de Québec. Est-ce
qu'il est dans l'intention de développer une nouvelle clinique, dont à Québec,
là?
M. Dubé : Écoutez, comme j'ai dit tout
à l'heure... puis, encore une fois, là, parce qu'on a la chance d'avoir le
Dr Boileau, je veux juste revenir sur le mandat qui a été donné à
l'INESSS. M. Boileau est le responsable de ce bel institut là que nous
avons. On a un mandat qui est en élaboration avec eux, justement, pour regarder
toute la littérature, pour regarder quel
pourrait être le guide qui serait donné aux cliniciens dont je parlais tout à l'heure, ceux qui sont sur la première ligne.
Alors,
si jamais il y a des questions spécifiques, là... Je pense
qu'on a bien parlé de la vision avec Dr Opatrny. Je pense qu'on a très
bien défini ce qui est en train de se faire avec l'institut de recherche. Donc,
je ne sais pas si vous avez des questions plus spécifiques que vous pourriez
demander au Dr Boileau, mais je pense qu'on a répondu à l'essentiel de vos
questions.
Mme Montpetit : Respectueusement, je
pense que mes questions étaient très
spécifiques : Combien il y a de projets de recherche à l'heure actuelle
qui se font sur la COVID longue?
M. Dubé : Ce que je pourrais vous
dire...
Mme Montpetit : Et, quand vous me
parlez de vision, est-ce qu'il est dans l'intention de développer d'autres projets de cliniques post-COVID?
L'IRCM traite seulement... tu sais, je veux dire, est à Montréal.
L'autre est à Sherbrooke, par
exemple. Est-ce qu'il pourrait y avoir un intérêt à faire de la recherche dans une région comme
Québec ou comme le Saguenay, parce que les gens pourraient avoir des
particularités différentes?
M. Dubé : Non, je vais répéter, M.
le Président.
Mme Montpetit : Donc, c'est quoi, le
plan de contingence à ce niveau-là, s'il y a du développement de nouvelles
cliniques, là?
M. Dubé : O.K. Je vais juste
répéter, M. le Président, ce que j'ai dit. Je pense qu'avec le mandat qui a été
donné à l'INESSS de préparer le guide, de faire... la vision qu'on a, ce n'est
pas d'aller tellement dans des cliniques spécialisées
mais, le plus rapidement possible, de passer l'information, lorsque le guide aura été terminé, à nos cliniciens.
Je pense que c'est très clair qu'on va laisser l'INESSS finir son travail
pendant qu'on fait... justement, les trois cliniques qui vont nous aider à
voir sur le terrain ce qui se passe. Alors, moi, pour le moment, je pense qu'on
a donné les réponses en termes de vision puis du travail qui est fait, là, par
l'équipe de M. Boileau en ce moment.
Mme Montpetit : Donc, l'INESSS est
en train de faire un projet de recherche pour identifier les symptômes, c'est
ce que je comprends.
M. Dubé : Excusez-moi, M. le
Président, je n'ai pas compris la question.
Le Président (M. Provençal)
: ...fait un projet de recherche
présentement pour identifier les symptômes.
M. Dubé : Bon, peut-être qu'on
pourrait demander à M. Boileau.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
Mme Montpetit : Bien, c'est parce
que ma compréhension, là... je ne veux pas mettre des mots, mais c'est parce
que, j'imagine, ça doit être une revue de littérature, là. Ce que je veux
savoir, à l'heure actuelle, c'est combien il y a de projets de recherche. Je ne
sais pas comment le formuler plus clairement, M. le ministre. Combien il y
a de projets de recherche qui sont faits auprès de patients québécois pour
évaluer les symptômes de la COVID longue puis évaluer surtout le niveau de
Québécois qui ont ce genre d'effets là, à long terme?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. Desharnais.
M. Dubé : Moi, je pensais à
M. Boileau, mais, en tout cas...
M. Desharnais (Daniel) : Bien, on a,
les deux, une partie de la réponse.
M. Dubé : O.K. Parfait. Alors, si on
en a deux qui peuvent répondre, c'est encore mieux.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que c'est M. Desharnais? Oui?
M.
Desharnais (Daniel) : En
fait, je n'ai pas le nombre de projets de recherche qui sont faits. C'est sûr,
par contre, que l'INESSS travaille sur des guides pour la prise en
charge, et elle va faire une revue de la littérature des projets de recherche
qui se font, tant au Québec qu'à travers le monde. Je pourrais laisser
M. Boileau compléter.
Mme Montpetit : Vous pouvez
compléter, M. Boileau. Ma question, elle est vraiment à l'effet, là...
j'imagine qu'il doit y avoir quelqu'un dans l'équipe, ici, qui sait le niveau
de recherche qui se fait auprès de patients québécois sur la COVID longue,
vraiment pas une revue de littérature, là, une recherche chez les Québécois
pour voir le niveau... à quelle prévalence
ce genre de symptômes là se trouvent. Est-ce qu'il y a un suivi, auprès de
cohortes, qui est fait? On me fait signe que oui de la tête, peut-être
qu'on peut m'en dire plus, là. Mais c'est ça que je veux savoir, en fait, c'est
de quelle façon le ministère a pris ça en charge pour s'assurer qu'on fasse un
suivi sérieux, étroit, rigoureux de ce qui se passe au
Québec, présentement, et du nombre de Québécois qui pourraient être affectés de
ce genre de symptômes.
Le Président (M. Provençal)
: Il y a consentement pour M. Boileau, je pense. Et
vous allez vous nommer et votre fonction, s'il vous plaît, pour répondre à la
question de Mme la députée.
M. Boileau
(Luc) : Très bien. Alors,
mon nom est Luc Boileau, je suis le président-directeur général de
l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux. Donc, je
peux répondre?
Une voix : ...
M. Boileau
(Luc) : Effectivement, il y
a d'abord beaucoup de cliniciens qui sont exposés à des cas de COVID longue,
et l'ensemble de ces informations ne sont pas, d'une façon générale, captées
partout. Mais il y a certains centres, et vous l'avez nommé, qui sont
dédiés maintenant à faire de la recherche sur les cas de COVID longue.
Il n'en demeure pas moins qu'à l'INESSS nous
avons, depuis le 11 mars 2020, tous les cas qui sont infectés par la COVID.
Donc, on a la cohorte complète des personnes qui, malheureusement, ont été
infectées par la COVID et on est capables de
suivre non seulement... c'est-à-dire, de regarder leurs antécédents, mais de suivre
leur évolution sur le plan clinique et des services, là,
qu'ils requièrent dans... selon une série de critères qu'il serait ici un peu
exagéré d'allonger.
Mais chose
certaine, c'est que nous sommes en mesure, à partir, oui, des expériences étrangères, mais aussi des
expériences captées ici sur le terroir québécois, de pouvoir proposer des
guides de pratique pour la prise en charge des patients souffrant de COVID
longue. Mais longue, là, il y a plusieurs étapes dans le «longue», là, ce n'est
pas nécessairement 10 % qui suivent à
très long terme. Mais, de toute façon, on n'a pas un recul plus que d'à peu
près un an et quelques mois de ces
cas-là, au grand maximum. Alors, on est à travailler avec les meilleurs experts
au Québec en ce sens, qui ne sont pas
juste à l'INESSS, ce sont surtout des cliniciens dans le milieu, dans les
milieux académiques, en même temps que de capter l'information qui est
transmise sur une base plus internationale autour de ça.
Mais à votre
question, est-ce qu'on est capable de mesurer cela ici, au Québec, pour
l'ensemble de la cohorte?, oui. Pour, maintenant, des objectifs très
spécifiques, allant chercher de la documentation médicale surspécialisée sur
des cas, il y a des projets dans au moins trois centres universitaires à cet
effet. Donc, c'est l'amalgame des deux qui va faire en sorte que le ministère
de la Santé, qui nous convie à travailler là-dessus, veut s'assurer — et,
je pense, on va réussir ça — qu'on
accompagnera non seulement les cliniciens, mais les patients eux-mêmes et leurs
proches dans cette progression-là. Les données vont s'accumuler, puis je pense
qu'on va aller vers l'excellence. C'est ce qui est souhaité, c'est ce qui nous
est demandé.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Nous allons maintenant suspendre les travaux, le
temps de laisser les personnes des organismes concernés de céder rapidement
leurs places aux personnes des organismes suivants.
Je vous remercie de votre collaboration et
suspends les travaux pour environ 10 minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Provençal)
: Nous sommes maintenant avec les représentants de l'Institut
national de la santé publique du Québec et du Commissaire à la santé et au bien-être
et poursuivons les échanges entre les groupes d'opposition et le ministre.
Avant de céder la parole à la députée de Maurice-Richard, j'ai besoin de votre consentement, puisqu'on a commencé à 16 h 32, pour qu'on puisse
avoir un deux minutes additionnel pour terminer nos travaux. Consentement?
Merci beaucoup. Alors, Mme la députée, à vous la parole.
Mme
Montpetit : Merci beaucoup, M. le Président. On a parlé beaucoup de la transparence du
gouvernement au cours des...
bien, de la dernière année. Je vous dirais qu'on n'a pas donné la note... Bon,
j'allais dire : On a donné à plusieurs reprises la note d'échec au gouvernement
de la CAQ pour sa transparence dans la gestion de la pandémie depuis le début.
À plusieurs reprises, on a fait des demandes à divers égards, puis force est de
constater que le niveau de transparence n'est pas... n'est souvent pas celui
qu'on souhaiterait.
Je veux vous rappeler, sur la question des avis
de la Santé publique... puis là, je fais un petit caveat, là, pour ne pas retomber dans le même échange avec le
ministre que la dernière fois : je ne parle pas des scénarios de l'Institut national de santé publique qui
sont publiés le vendredi sur le site Internet. Ça, je suis bien au courant que
c'est publié et public, mais ce n'est pas de ça qu'il est question. Je fais
référence à la question des avis de la Santé publique. Vous vous rappellerez qu'on les a demandés souvent, on les a demandés
très souvent l'automne dernier. On a eu le plaisir d'échanger avec
Dr Arruda au mois de décembre sur ces scénarios-là.
Puis je veux prendre le temps, quand même, de
mentionner que ce n'est pas une question d'acharnement ou de lubie, il
y a des conséquences, hein, à toute
cette pandémie-là, je pense, je n'ai pas besoin d'entrer dans tous les détails
des conséquences sanitaires, évidemment,
mais des conséquences économiques, des conséquences sur la santé mentale, sur les entreprises, sur les PME, sur la réussite
éducative. Un jour, on pourra prendre la pleine mesure de toutes ces
conséquences-là, mais il y a eu des conséquences.
Puis vous savez que
c'est la raison pour laquelle on a demandé à plusieurs reprises, puis on
continue de le demander, d'avoir une enquête publique, d'avoir une enquête
indépendante pour justement s'assurer non seulement de bien cerner les
décisions qui ont été prises, et les conséquences de ces décisions-là, et la
façon dont elles ont été prises pour s'assurer... L'idée n'est pas de pointer
du doigt, mais l'idée est d'en tirer des enseignements, de s'assurer d'avoir un
cadre de fonctionnement optimal, si d'aventure il devait y avoir une autre
pandémie. On n'est pas à l'abri de ça, malheureusement, et même au contraire.
Je pense que les gens peuvent être fâchés ou déçus de certaines décisions qui
ont été prises ou de certaines erreurs qui ont été commises, mais je pense que,
certainement, ils ne pardonneraient pas qu'on n'apprenne pas, collectivement,
des décisions et de la gestion de l'actuelle pandémie.
Donc, c'est la raison
pour laquelle, justement, pour faire ce genre d'évaluation, on a demandé
l'enquête publique. Bon, on ne partage pas l'opinion du gouvernement, puis ça,
vous le savez, sur le fait que cette enquête-là, cette demande-là, elle est
répondue par l'enquête de la Commissaire à la santé et au bien-être. Puis on ne
remet pas... pour être bien claire, on ne remet pas du tout en question la
qualité ou la pertinence de l'enquête qui est faite, mais c'est une enquête qui
est ciblée, et qui ne répond pas à la question de l'indépendance et du côté
public qu'on demande, et qui ne fait pas l'analyse non plus de toutes les
décisions politiques, notamment, qui ont été prises. Donc, juste pour faire le
point sur cette question-là.
Pour revenir à la question
des avis, vous savez, on l'a demandé à plusieurs reprises puis on est passé
d'un premier ministre qui nous disait : Il n'y a aucun avis, il n'y en a
pas, il n'y a pas d'avis écrit, ce n'est que des discussions qui se font comme
ça, un peu à l'emporte-pièce, tous les matins... Après ça, je crois, je ne
voudrais pas le mal citer, mais je... Ah!
non, c'est le ministère, je
pense, c'est Dr Arruda, quand on
s'est rencontré, au mois de décembre, il nous disait : Bien, évidemment,
il y a des avis. Puis je ne me serais pas attendue à une autre réponse d'un
directeur national de la santé publique.
Et
par la suite, quand il y a eu des demandes d'accès, là, c'était : Il y a
des milliers de pages, il y a des milliers de pages, ça va prendre une
éternité rendre ça disponible. Parce que le premier ministre s'était engagé
fermement à rendre publics ces avis. Et on a finalement reçu, bon, c'est sûrement
une coïncidence, la veille d'un congé de circonscription, un vendredi soir, à
16 h 30, je pense, 14 avis, 14, 14 avis. Donc, oui, c'est toujours
surprenant quand on les reçoit par hasard la veille d'une période où on ne peut
pas questionner le gouvernement, mais je ne voudrais pas prêter d'intentions,
donc je n'en rajouterai pas là-dessus, mon point n'est pas là, de toute façon,
le fait est qu'on n'en a reçu que 14.
Donc, je me sens
obligée de revenir là-dessus parce que, de deux choses l'une, tu sais, on va
s'entendre que la pandémie, elle n'a pas été gérée avec 14 avis de la Santé
publique, là. Ça, je pense qu'au nombre de décrets, au nombre de décisions qui ont été prises, certainement, il y en a
d'autres. Mais je trouve ça... je ne sais pas si «insultant» est le bon
mot, puis vous me direz si ce n'est pas parlementaire, mais que, dans ce
dossier-là, on soit passé d'il n'y en a pas, à il y en a plein, à il y en a
trop, à finalement on vous en fournit 14. Tu sais, je me dis, tu ne peux pas
être à moitié enceinte, tu ne peux pas être à moitié transparent. Soit tu es
transparent, tu déposes tout, soit, bien, je suis un petit peu obligée de dire
qu'il y a du «pick-and-choose» qui a été fait, puis là ça m'amène un peu de
suspicion à me dire : Comment ont été choisis ces 14 avis là et par
qui ils ont été choisis? Parce que je ne pense pas qu'on les ait mis dans un pot puis qu'on s'est dit : Tiens, on
va en piger 14 au hasard, puis c'est ceux-là qu'on va envoyer à l'opposition.
Donc, il y a dû avoir la main invisible qui est passée et qui en a fait le
choix.
Et en plus de ça,
bien, depuis le dépôt de ces avis, bien, il y a encore plein d'autres décisions
qui ont été prises par le gouvernement, et il n'y a toujours pas de nouveaux
avis non plus qui ont été soumis.
Donc, bien, un, je
voudrais voir, le ministre, s'il entend remédier à cette situation, s'il
entend... Parce que je l'entends puis, tu
sais, je l'entends souvent dire, justement, que la transparence, pour lui,
c'est quelque chose d'extrêmement important. Donc, je pense, c'est quelque
chose qui lui tient à coeur, et qu'il veut se coller cette étiquette, et c'est très,
très bien, mais je pense qu'encore il faut que les bottines suivent les
babines, comme on dit.
Donc, est-ce qu'il
entend nous rendre l'ensemble des... l'ensemble des avis publics et aussi les
avis... les avis, pardon, de la Santé publique et ceux qui ont été... ceux qui
ont été rédigés, qui ont été émis sur les décisions gouvernementales qui ont
été prises dans les dernières semaines depuis le dépôt desdits 14 avis.
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé :
Oui. Très bien, M. le Président. Bien, premièrement, il y a plusieurs
composantes à l'énoncé de la députée et des questions. Alors, je vais essayer
de diviser ça peut-être en trois blocs. Mais j'aimerais en profiter... parce
qu'on a des bonnes nouvelles aujourd'hui. J'ai parlé tantôt comment la
vaccination va très bien. Alors, demain, en termes de transparence, on va faire
une autre annonce très importante pour la vaccination populaire, à compter de
demain après-midi.
Une voix :
...
M. Dubé :
Alors donc, je pense que ça serait important de.... Oui, pardon.
Mme
Montpetit : C'est important de répondre à la question.
Le Président (M. Provençal)
: ...on est dans l'étude des crédits.
M. Dubé : Oui,
oui, mais je prends...
Mme Montpetit : Ce n'est pas des
annonces gouvernementales, hein?
M. Dubé : Je prends la balle au
bond, en termes de transparence : inviter les gens à nous écouter demain
midi parce qu'on va avoir une annonce importante sur la vaccination en général
de la population.
Maintenant, sur les trois blocs, je pense que...
pris le temps de bien poser la question, alors je vais prendre le temps de bien y répondre, M. le Président. Premièrement, je pense que nous avons la chance aujourd'hui
d'avoir Mme Castonguay, qui est la Commissaire à la santé, à qui a
été confié le mandat. Et j'aimerais offrir à la députée de Maurice-Richard cette occasion aujourd'hui de lui poser toutes les questions
quant à l'indépendance de la Commissaire à la santé pour conduire l'enquête
qui lui a été donnée par le premier ministre. Alors, je pense, c'est une
occasion en or de poser les questions pour s'assurer que le mandat qui a été
donné à Mme Castonguay, en qui nous avons pleine confiance, peut être
donné. Ça, c'est mon premier point, puis ce sera à la députée de pouvoir le
faire.
Deuxièmement, M. le
Président, concernant toute la question
de la... des avis de la Santé publique, effectivement, on a publié 14 avis qui portaient sur les
éléments plus importants qui ont été décidés par la Santé publique, de publier les avis tels qu'ils avaient été demandés. Et je
dirais tout simplement qu'encore
une fois, si jamais
la députée veut poser des questions
spécifiques sur la façon dont la Santé publique a décidé de publier ces avis-là,
sur quelle base, sur quelle... la sélection des avis qui avaient été
identifiés comme importants, qui avaient eu un impact sur les différentes
étapes de la pandémie... Puis j'aimerais aussi rassurer et la députée et les
gens de l'opposition qu'on va continuer de publier les différents avis
importants. Je pense que c'est l'engagement que nous avons pris au niveau de la
transparence.
Donc, trois blocs, de très bonnes nouvelles qui
continuent de rentrer de notre côté, l'opportunité de discuter avec
Mme Castonguay, qui fait, depuis qu'elle est arrivée, je le dis, depuis maintenant
un an, un travail fantastique. C'est un
dossier qui est très difficile, elle avance bien dans son dossier, puis je
pense que ça serait important de donner cette opportunité-là à la députée
de Maurice-Richard et, en plus, de poser les questions appropriées au Dr Arruda pour
la question des avis. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Montpetit : Je vous remercie, M.
le Président. Bien, juste pour informer, je pense que le ministre est au
courant, parce que c'est une information qui est publique, l'opposition
officielle a eu l'occasion de répondre à l'invitation avec diligence de la
Commissaire à la santé et au bien-être. On a eu déjà des échanges auxquels on a
eu l'occasion de poser nos questions et
répondre aux siennes également dans l'exercice qu'elle est en train de faire.
Donc, je vous remercie de la proposition.
Par contre, j'accepterais avec... Bien, je vous
salue, Mme Castonguay, ceci dit, pardon, contente de vous voir ici. Je saisirais l'opportunité pour avoir un
échange avec le Dr Arruda, toujours sur la question des avis de santé
publique. Dans une des réponses qui
ont été faites aux questions de l'opposition officielle, on a demandé le nombre
d'interventions qui ont été faites en vertu de la loi n° 54,
en vertu de la Loi sur la santé publique, en 2020‑2021, ça nous indique qu'il y a 283 demandes d'avis qui ont été
transmises au ministère de la Santé et des Services sociaux, dont
195 demandes d'avis concernant
des décrets. Est-ce que vous êtes en mesure de m'indiquer combien de ces
195 décrets concernaient des décrets en lien avec la COVID-19, avec
la gestion de la pandémie?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Arruda.
M. Arruda (Horacio) :
Écoutez, il faudrait que je fasse les...
Mme Montpetit : Est-ce qu'il est
possible qu'il y en avait plus que 14?
M. Arruda (Horacio) : Non,
mais des demandes d'information sur les décrets, ce sont souvent des éléments
d'opérationnalisation de l'interprétation du décret, donc ce ne sont pas ce
qu'on considère comme étant des avis de santé publique.
Je voudrais peut-être clarifier qu'est-ce que
j'entendais par des avis de santé publique. C'est vrai que dans la première
vague, il y a eu moins d'interventions écrites, parce que les décisions se
prenaient au jour le jour, puis, comme je
l'ai dit, on ne faisait pas une revue de littérature pour nous amener à tel
type de décision. Quand on a voulu rendre
publics les avis de santé publique, il y a énormément d'éléments qui étaient du
style opérationnel. Mais c'étaient des grandes décisions qui ont eu lieu
par rapport, probablement... la création des différents paliers, les mesures
qui étaient à l'intérieur des paliers. Je donnais, par exemple, les
recommandations qu'on faisait par rapport à certains types de milieux, et
autres. Ça, c'était considéré comme étant des avis.
Il y a eu toute une série de documents, je vous
dirais, là, qui ne sont pas... que moi, je ne considérais pas que c'était un
avis, parce que c'étaient des découlants d'avis qu'on donnait en termes
d'interprétation. Les gens nous appelaient, par exemple... Vous savez, là, le
diable est dans les détails, puis, même nous, quand on conceptualise un élément avec les équipes puis qu'on donne une
orientation qui se met dans un décret, bien, il y a toujours
des questions d'interprétation. Est-ce que ça couvre tel
secteur? Est-ce que ça ne couvre pas tel secteur? Bien, ça,
c'était... pour moi, ce n'était pas... je ne considérais pas ça comme étant un
avis, je considérais comme étant une analyse pour être capable d'être en
cohérence de l'équipe par rapport aux décisions.
Parce
que vous ne pouvez pas vous imaginer la quantité de questions qu'on a eues, des
fois par courriels, des fois officiellement, comme des demandes, mais c'était
vraiment ça. Et, quand j'ai eu à trier ce qui était des avis ou ne l'était pas, des fois, il y avait, avant même
l'avis final, ce qu'on appelle des documents où il y avait certaines
orientations qui étaient là pour fins de discussion, mais ce n'était pas
l'avis final, c'était un état de la situation vers quoi on s'en allait en
termes de planification.
Ça fait que, là, il y
a des avis que... Vous avez eu les avis qui ont été faits antérieurement, qui
ont été rendus publics, il y a en 14. Et là
il y en a d'autres qui s'en viennent, là, qui sont celles qui sont associées
aux décisions qu'on a eu à prendre récemment, notamment en lien avec les
couvre-feux, les mesures d'urgence, les régions en mesure d'urgence, ce que ça
devait contenir, les mesures d'urgence, ou autres. Tout ça, c'est en train de
s'en venir.
Mme
Montpetit : Bien, vous avez parlé de la création des avis, notamment,
qui n'avaient pas été rendus publics à
l'époque, là. J'entends, vous avez fait un tri à travers ce qui, à votre avis,
paraissait un... ce qui était un avis, ce qui n'en était pas, là. Moi,
je ne veux pas tomber dans des discussions d'interprétation, mais je vais
essayer de le faire le plus clairement possible. Ce qu'on a comme information à
l'heure actuelle, là, c'est qu'il y a des avis qui ont porté... en vertu de la Loi sur la santé publique, il y a des avis qui
ont porté sur 195 décrets durant l'année 2020-2021. Combien de
ces décrets concernaient la pandémie, dans les avis qui ont été donnés en vertu
de la Loi sur la santé publique?
M. Arruda
(Horacio) : Bien, écoutez, à moins que je ne comprenne pas bien
la question, il devait... Les avis, mais là, entendons-nous, là, c'étaient des
recommandations ou des interprétations d'avis beaucoup plus... Je pense que
j'ai de la misère à comprendre votre question.
Mme
Montpetit : Moi, je... Non, il n'y a pas de souci.
M. Arruda
(Horacio) : Je suis vraiment désolé, là.
Mme
Montpetit : Non, non, il n'y a pas de souci. C'est justement, on va
essayer... on va s'assurer de se comprendre.
À la question 101, page 194, là, je ne sais pas si vous avez vos
crédits, je ne vois pas beaucoup de cahiers de crédits, mais peut-être
qu'ils sont dans... vous les avez de façon électronique, à la page 101...
à la page 194, là, question 101, la réponse... la question, elle est
simple. On a posé la question suivante : Le nombre d'interventions qui ont été faites par le ministre de la Santé et des
Services sociaux en vertu de
l'article 54 de la Loi sur la santé publique. Spécifier les
dossiers dans lesquels il est intervenu, les dates, les avis fournis.
Le
nombre d'interventions qui ont été faites en 2020‑2021, 283 demandes
d'avis ont été transférées au ministère
en vertu de la Loi sur la santé publique. Il y a...
M. Arruda
(Horacio) : Ce sont les avis de l'article 54.
Mme
Montpetit : Les demandes d'avis ont porté sur 195 décrets. Ça,
c'est l'information qui est inscrite dans
les cahiers de crédits qui nous ont été fournis par le ministère.
Donc, il y a des avis qui ont été fournis sur... il y a des demandes d'avis qui ont été faites par le gouvernement sur 195 décrets. Combien d'avis qui ont été fournis
concernaient... étaient en lien avec la gestion de la pandémie?
M. Arruda
(Horacio) : Dans ma compréhension, l'an dernier, je vais vous
le dire très honnêtement, les décrets dont
on parle ici sont les décrets par rapport à la Loi de santé publique. Vous
savez que le ministre de la Santé
est le principal conseiller du gouvernement dans les éléments de santé. L'article 54 fait que tout ministère
extérieur au ministère de la Santé qui dépose un projet de loi, qui
dépose une orientation...
Mme
Montpetit : Dr Arruda, là, juste pour qu'on se comprenne, là, là,
je dis... prenez votre cahier, peut-être, ou demandez à quelqu'un, ou peut-être
que le ministre pourrait intervenir pour vous aider, là, mais dans les réponses
qui ont été faites : Les demandes d'avis
ont porté sur, effectivement, 20 projets
de loi — ça, c'est bon, on a compris — 17 projets
de règlement, 51 documents d'orientation des politiques, des stratégies,
des plans d'action, des programmes, des directives, là — ça,
on a bien compris ça — 195 décrets.
Moi, ce que je veux
savoir, c'est, sur ces 195 décrets, combien d'avis ont été donnés en
regard de la gestion de la pandémie.
M.
Arruda (Horacio) : Je pense que ce n'est aucun, mais il
faudrait que je fasse une vérification pour être sûr, avec mon équipe,
là. Je pourrais vous redonner l'information précise.
• (16 h 50) •
Mme
Montpetit : D'accord. Vous allez nous revenir d'ici la fin des...
M. Arruda (Horacio) :
Je vais demander à mes gens. C'est-tu inscrit...
Une voix :
...
M. Arruda (Horacio) :
Avez-vous l'information?
M.
Dubé : Oui, certainement.
M. Arruda
(Horacio) : Excusez-moi, là, parce que je n'ai pas...
M. Dubé :
On est une grande équipe.
Le Président (M.
Provençal)
: Madame.
Mme Savoie
(Dominique) : Oui, M. le Président. Les 195 décrets concernaient
l'entrée en vigueur de lois, pour cinq,
l'entrée en vigueur de règlements, pour 51, l'approbation de documents
d'orientation, pour 19. Pour la délivrance de certificats d'autorisation de projets, 12, le financement
d'organismes, de projets ou de services, pour 81, et l'approbation
d'ententes de service ou de partenariat, pour 23.
Mme
Montpetit : Parfait. Est-ce que l'ensemble des avis que vous avez émis
en regard de la pandémie ont été rendus publics? C'est vous qui avez choisi
ceux... les 14, là, qui ont été rendus publics, c'est la totalité des avis
écrits que vous avez émis comme directeur de la santé publique?
M. Arruda
(Horacio) : Il y a d'autres avis qui sont plus récents qui vont
être rendus publics sous peu.
Mme
Montpetit : Qui vont être rendus sous peu à quel moment?
M. Arruda
(Horacio) : Dans les prochains jours.
Mme Montpetit :
Qui concernent l'ensemble des décisions qui ont été prises depuis...
M. Arruda
(Horacio) : Ce que je considère comme étant des avis, effectivement,
depuis le début de la deuxième ou troisième vague.
Mme
Montpetit : Merci beaucoup, c'est apprécié. Merci de votre temps,
Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : ...merci, Mme la sous-ministre.
Mme
Montpetit : Non, mais ça arrive, ça arrive. Il me reste combien de
temps, M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Il vous reste
3 min 40 s.
Mme
Montpetit : Parfait. Bien, je vais commencer... j'ai une question
concernant les tests rapides. Vous savez que c'est un dossier que j'apprécie
beaucoup, puis je le compléterai probablement sur le bloc, mais je vais faire
une question simple, puis après ça on pourra communiquer... Le ministre, ça lui
permettra de réfléchir, sur le prochain bloc, sur ses intentions par rapport à
l'utilisation des blocs rapides.
Mais on voyait, là,
dernièrement, là, parce qu'on parlait de la suite, là, qu'est-ce qui va arriver
cet été, on voyait, à Barcelone,
5 000 personnes pas vaccinées qui ont assisté à un concert à
l'intérieur. Six personnes testées — les gens sont tous testés avec des
tests rapides — six
qui sont identifiées avec la COVID. Oh! on les isole. Puis qu'est-ce qu'on se rend
compte un mois après, c'est qu'il n'y a pas eu d'éclosion, pas de
contamination. Est-ce que ce ne serait pas
une formidable façon de redonner un peu d'oxygène aux Québécois puis de
redonner un peu d'oxygène au milieu de la culture?
Donc, j'aimerais bien
entendre le ministre, si c'est le genre de projet pilote qu'il entend mettre en
place, parce que je lui rappelle qu'il reste 4 millions de tests rapides à
écouler dans les six prochains mois.
M.
Dubé : C'est une belle occasion, M. le Président, de revenir sur toute
la question des tests rapides. Je pense que notre gouvernement a
démontré, dans les derniers mois, puis je dirais, dans les derniers mois,
particulièrement sur la question des tests
rapides, lorsqu'on a eu les mises à jour de la Santé publique... de regarder
comment, maintenant, forts de l'expérience qu'on avait de la deuxième
vague et de la troisième vague qui étaient en évolution, de voir comment on avançait en termes de cette vision-là
des tests rapides, qu'on a toujours dit qu'ils étaient complémentaires à
notre stratégie de tests qu'on appelle les tests conventionnels de PCR.
Alors donc, je pense
que je résumerais, en ce moment, pour la députée, puis je pense que... je sais
que c'est une question qui l'intéresse puis je pense que c'est aussi, pour
nous, important de voir comment l'évolution des derniers mois s'est faite de ce
côté-là. Je pense, premièrement, que, dans le... autant pour la question des entreprises,
puis je donne cet exemple-là, puis je reviendrai sur les travailleurs de la
santé...
Une voix :
...
M. Dubé :
Pardon?
Mme Montpetit : Il me reste très peu de temps. Ma question,
elle est simple, je veux juste savoir : Est-ce que vous avez
l'intention... est-ce que c'est dans les cartons de faire un projet pilote du style de celui qui a été fait à Barcelone?
M. Dubé :
Bien, j'y viens, là, j'y viens, parce que je pense qu'il est important de
regarder trois grandes catégories : ce qu'on fait pour les entreprises, ce
qui nous a fait évoluer beaucoup, puis je pense que les entreprises nous ont
aidés, ce qu'on a fait avec nos travailleurs de la santé puis ce qu'on peut
faire maintenant avec la population en général, notamment avec les enfants dans
les écoles. Alors, c'est certain qu'à chaque fois qu'on développe ces
différents projets là... et, l'évolution, on va regarder aussi avec la Santé
publique, on va regarder aussi avec le Dr Opatrny est-ce qu'il y a des
éléments qui fait que maintenant, de façon complémentaire, on pourrait avancer.
Alors, moi, j'ai bien
vu ce qui s'est passé en Espagne, j'ai vu ce concert-là aussi. J'ai la chance
de voir... de suivre avec notre équipe, ici, là, l'ensemble de l'équipe,
qu'est-ce qui se passe sur une base mondiale. On travaille beaucoup avec
l'INSPQ pour voir une veille technologique, Mme Damestoy est avec nous
aujourd'hui. C'est un des mandats qu'on leur a demandés, de regarder comment on
pourrait évoluer sur une base de veille internationale. Alors, c'est sûr que
des éléments comme on a vus à Barcelone où il y avait 5 000 personnes...
Et je pense que les taux de positivisme qui ont été développés au cours de ces
analyses-là sont très encourageants.
Donc,
on veut passer à une autre étape avec les tests rapides. Puis je pense que, dans les prochaines semaines, on va être capables de regarder
comment on peut s'améliorer et continuer, je le répète, d'être en avant de la
parade avec les meilleures pratiques mondiales. Ce qu'on a fait, les gens
reconnaissent aujourd'hui qu'on a fait un effort incroyable en termes de
dépistage grâce à nos laboratoires. Je pense qu'on peut faire la même chose
puis s'assurer qu'on a les meilleures pratiques mondiales en termes de
dépistage, incluant l'utilisation des tests rapides.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci, M. le ministre. À ce
moment-ci, je vais céder la parole à la deuxième opposition. M. le député de
Gouin, à vous.
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. J'aimerais, pour commencer ce
bloc, m'adresser aux représentants ou représentantes de l'INSPQ, avec le
consentement du ministre.
M. Dubé :
Avec plaisir, ils sont là pour vous.
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement.
M.
Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bonjour. J'aimerais vous demander si
c'est l'intention de l'INSPQ de produire des données sur les impacts du
couvre-feu sur les populations les plus vulnérables ou les plus marginalisées.
Hier, en commission
parlementaire, la commission des droits de la personne et de la jeunesse du
Québec a formulé cette demande-là. Je me
demandais si l'INSPQ avait cette intention, donc, de documenter l'impact du
couvre-feu sur les populations vulnérables et marginalisées. Dans mon
esprit, ça peut faire partie du mandat d'une institution comme l'INSPQ, qui
pourrait s'intéresser aux impacts d'une mesure sanitaire particulière comme
celle-là sur ces groupes de la population québécoise.
M. Dubé :
...avant de passer la parole à Mme Damestoy, j'aimerais ça aussi qu'elle
puisse... Parce que je fais souvent référence à l'INSPQ, pour connaissance du
député, mais aussi des autres collaborateurs de l'INESSS. Je pense, par
exemple, aux universités McGill ou Université Laval, avec les contacts, ce qui
a été fait pour les analyses avec Google. Je
pense qu'il est important de bien expliquer comment vous utilisez aussi les
autres services qui viennent de vos
partenaires, comme les différentes universités. Je ne veux pas nommer de nom de
professeur, parce que je veux faire
attention, mais, je pense, c'est important de donner au député la profondeur
des analyses qui est faite par l'INSPQ.
Le Président (M.
Provençal)
: ...de vous nommer, madame,
avec votre fonction.
Mme
Damestoy (Nicole) : Bonjour. Je suis Nicole Damestoy,
présidente-directrice générale de l'Institut national de santé publique.
Alors, bonjour.
M.
Nadeau-Dubois : Sur la question, madame.
Mme Damestoy
(Nicole) : À ma connaissance, nous n'avons pas de travaux à cet égard
ni présentement ni à court terme.
M.
Nadeau-Dubois : Quand vous entendez la commission des droits de la
personne et de la jeunesse du Québec exprimer le souhait qu'il y ait un travail
de documentation sur cette question-là, comment vous réagissez?
Mme Damestoy
(Nicole) : Bien là, ça va me donner l'occasion de vous expliquer ce
que c'est que l'Institut national de santé publique. Donc, on est une
organisation à vocation scientifique, dont notre principal mandat est de
soutenir la décision du ministre et des autorités régionales de santé publique
avec les données les plus à jour pour qu'ils puissent les prendre en
considération quand ils ont des décisions de santé publique à faire. Et donc on
répond aux demandes qui nous sont faites. Donc, si un mandat nous était confié
pour répondre à une telle question, bien, à ce moment-là, on prendrait... on
engagerait des travaux à cet égard.
M.
Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.
Mme Damestoy
(Nicole) : C'est vraiment la dynamique avec laquelle nous travaillons
depuis le début de la pandémie. C'est en lien avec notre mission.
M.
Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Je me tourne donc tout naturellement
vers la personne qui peut donner un tel mandat, le ministre de la Santé, qui
nous fait le plaisir de sa présence aujourd'hui.
La
commission des droits de la personne et de la jeunesse, hier en commission
parlementaire, a dit explicitement que
la demande avait été faite, donc, par la commission, de collecter davantage de
données sur, en général, les impacts de
la pandémie sur les populations vulnérables et marginalisées, et plus
particulièrement sur les impacts d'une mesure, le couvre-feu, sur ces
populations-là. Est-ce que le ministre a l'intention de donner suite à cette
demande de la Commission des droits de la
personne et donner ce mandat, donc, aux gens de l'INSPQ pour documenter cette
question qui m'apparaît importante?
• (17 heures) •
M. Dubé :
M. le Président, j'apprécie la question. Je pense qu'il y a plusieurs aspects,
mais j'aimerais rappeler, juste avant de
répondre, qu'un peu plus tôt aujourd'hui j'ai fait référence à... le rappel...
j'ai rappelé qu'il y avait eu une sortie, entre autres, de l'INSPQ sur
un sondage dans la population pour montrer l'adhésion au couvre-feu. Puis ça, je pense que c'est important de la rappeler à la population, que ce sondage-là a démontré clairement une adhésion,
je pense, qui était à la hauteur de 72 %, 73 %. Ça fait que je pense
que c'est important, parce que, vous l'avez bien dit, si on veut que la
population continue d'avoir ce respect-là des mesures sanitaires, qui a été le
succès notamment dans la grande région de Montréal, je le dis, là, puis qu'on
est à la situation qu'on vit en ce moment, c'est beaucoup en appréciation à ce
qui a été fait dans la population, puis je pense, c'est important, puis c'est
pour ça qu'on avait demandé notamment à l'INSPQ de conduire cette analyse-là.
Donc, ceci étant dit, je pense qu'il est important pour les gens qui nous regardent aujourd'hui de rappeler cette adhésion-là
qu'il y a aux mesures sanitaires, dont le couvre-feu.
Bon, maintenant, à
votre question, moi, j'ai eu la chance, puis vous m'aviez... ça avait été une
très bonne suggestion, vous m'aviez suggéré d'aller rencontrer, par exemple,
dans certaines populations des... pour aller voir qu'est-ce qui se passait sur
le terrain dans certaines régions. Puis je me souviens, j'ai eu la chance
d'aller avec une... la députée du Parti libéral pour aller rencontrer des gens
qui sont dans des situations... je vais le dire, situations défavorables, soit,
par exemple, des nouveaux immigrants qui n'ont pas encore tout à fait toutes
les certifications qu'ils ont besoin, puis je pense que c'est important d'aller
plus loin. Moi, j'ai fait... j'ai demandé...
M.
Nadeau-Dubois : Je ne veux pas bousculer le ministre, mais c'est mon
dernier bloc, j'ai peu de temps, ça fait que, dans le fond, ma question,
c'était : Est-ce que lui, il est prêt à donner ce mandat à l'INSPQ, juste
de documenter la question pour voir, le couvre-feu, quels sont ses impacts sur
les populations vulnérables, les populations marginalisées comme celles
auxquelles il fait référence?
M. Dubé :
Bien, écoutez, j'allais y répondre, excusez-moi. Mais, en ayant... quand on est
allés faire cette rencontre-là... Puis j'ai eu la chance de parler aux gens
d'ACCESSS, que vous connaissez bien, à votre suggestion. On est en train de
regarder avec qui on pourrait faire ces analyses-là, parce que les gens
d'ACCESSS qu'on a rencontrés nous ont donné beaucoup cette...
Alors, c'est souvent...
et c'était mon point tout à l'heure, puis je termine là-dessus, on veut
s'assurer que... si ce mandat-là était donné à l'INSPQ, qu'est-ce qu'on cherche
exactement puis quels sont les partenaires de l'INSPQ qui pourraient travailler
sur ça. Donc... Parce qu'en ce moment on voit qu'il y a une très grande
différence... puis je termine, avec les analyses qu'on fait de Google, avec les
déplacements, avec la variation, avec la vaccination versus où sont les
éclosions, il y a des analyses très intéressantes qui se font en ce moment.
Alors, je pense qu'on va... Oui, on est intéressés à le faire, mais il faut
trouver les bons partenaires, qui connaissent bien le terrain puis qui
pourraient supporter les analyses plus approfondies de l'INSPQ.
M. Nadeau-Dubois :
Donc, je ne mets pas des mots dans la bouche du ministre si je comprends qu'il
n'exclut pas du tout de faire cet...
M. Dubé :
...qu'il va pouvoir... Tout à fait, M. le député... M. le Président, je
m'excuse. Mais j'aimerais le rassurer, le député, que je suis très ouvert à ces
suggestions-là, on l'a vu, là. Puis mes rencontres que j'ai eues avec ACCESSS,
les rencontres que j'ai eues à la clinique qu'ils appellent une clinique
éphémère dans Montréal-Nord ont été très instructives, puis on va continuer,
avec les P.D.G., de le faire.
M.
Nadeau-Dubois : J'aimerais avoir l'avis du Dr Arruda sur cette
question-là, puisqu'il l'a souvent expliqué dans ses communications depuis le
début de la pandémie... puis je trouve que c'était important juste pour
pédagogiquement expliquer c'est quoi, la santé publique, là, ce n'est pas juste
le contrôle de la transmission du virus, là. La Santé publique a un mandat de
s'assurer de la santé générale, de la santé mentale, de la santé
populationnelle des Québécois et des
Québécoises. Puis ça, ça inclut toutes sortes de facteurs, notamment une
attention particulière envers les inégalités de santé, envers les déterminants
sociaux de la santé puis l'impact que les conditions socioéconomiques,
les conditions de vie des gens ont sur leur santé globale.
Dans cette perspective-là, comme directeur
national de la santé publique, est-ce que le Dr Arruda trouve pertinente la demande formulée par la commission
des droits de la personne et de la jeunesse de documenter davantage, d'aller chercher plus de données sur les impacts
particuliers du couvre-feu sur les populations plus vulnérables, plus
marginalisées, qui ont des conditions de vie plus difficiles, puis pour
lesquelles souvent le couvre-feu représente, disons, une contrainte plus dure à
négocier que pour les gens qui ont des meilleures conditions de vie?
M. Arruda
(Horacio) : Si vous me permettez, bon, vous avez bien exprimé
le rôle de la Santé publique, qui n'est pas
seulement un contrôle de microbes et de maladies infectieuses, elle doit
prendre en compte tous les déterminants de la santé. On a des fortes
préoccupations par rapport, comme le dit notre ministre, aux clientèles plus
vulnérables ou celles qui sont défavorisées
et qui vont avoir souvent plus d'impacts, plus d'augmentation de la maladie,
donc avoir même des approches adaptées pour ces gens-là.
Maintenant, je vous
dirais que votre question doit faire partie aussi d'une analyse complète, à mon
sens, de quels sont les facteurs, pas seulement le couvre-feu, mais quels sont
les facteurs de nos propres restrictions qu'on a mises en place sur ces
clientèles-là. Moi, je pense que ça, c'est un élément important, puis ça fait
partie des leçons qu'on va devoir faire, parce qu'on a pris des décisions dans
une perspective de contrôler une épidémie, maintenir un système de soins
adéquatement, mais il va y avoir des effets collatéraux, et, moi, à mon avis,
ils doivent être documentés. Et je pense qu'il n'y a pas seulement le
couvre-feu comme élément qui doit être regardé, mais beaucoup plus toute une
série de mesures qu'on a mises en place pour le bien, je vous dirais, des gens
actuellement, mais qui risquent d'avoir des effets qui vont être aussi
différenciés selon les types de clientèles.
M.
Nadeau-Dubois : Donc, si je comprends bien, il faut documenter sur
plus d'enjeux que le couvre-feu. Je suis à 100 % d'accord, notamment parce
qu'il y en aura d'autres, des pandémies, il faut apprendre de fois en fois pour
ne pas que ce soit toujours les mêmes qui vivent plus sévèrement les
conséquences, on s'entend. Mais donc, sur le couvre-feu en lui-même, je
comprends que le Dr Arruda me dit : Oui, c'est pertinent de
documenter l'impact du couvre-feu sur les populations plus vulnérables, plus
marginalisées.
M. Dubé :
...un exemple, peut-être, si vous me permettez.
M.
Nadeau-Dubois : Non, mais juste une réponse là-dessus, par oui ou par
non, pour que j'aie bien compris la réponse.
M. Arruda
(Horacio) : ...documentation adéquate pour nous aider à prendre
des meilleures décisions puis voir les effets. Mais, indépendamment même de la COVID-19,
on a des préoccupations sur l'état de santé des gens les plus vulnérables dans
notre société. Et on pense que les déterminants de la santé, c'est une chose à
travailler, indépendamment, même, de la COVID-19.
M.
Nadeau-Dubois : Parfait. Mais donc je comprends...
M. Dubé :
...votre question est à propos, mais j'aimerais dire, M. le Président, rapidement,
c'est qu'on a démontré qu'on
avait cette sensibilité-là. Rappelez-vous au début de la vaccination, on a fait
une exception très rapidement pour l'itinérance. On a fait... C'était exactement...
On a discuté avec la Santé publique pour être capable de dire : Est-ce qu'on pourrait aller plus rapidement
pour trouver... Même si ce n'était pas initialement dans les visées de la Santé
publique, on a dit : Est-ce que vous pourriez faire une exception? C'est à
eux de décider. Mais l'itinérance est un bel exemple de ce que vous demandez.
M.
Nadeau-Dubois : Disons que, dans le cas du couvre-feu, l'itinérance
est peut-être un moins bon exemple des
préoccupations du gouvernement pour les gens les plus vulnérables. Ça a pris,
dans le cas du couvre-feu, les tribunaux. Mais n'embarquons pas
là-dedans, là, on va se chicaner, ça ne sera pas le fun, puis ça ne me tente
pas. Ça fait que...
M. Dubé :
...du côté de la vaccination, par exemple.
M.
Nadeau-Dubois : Parfait. Mais là vous avez parlé d'itinérance, M. le
ministre, tu sais, c'est une balle donnée, là, je n'ai pas le choix. Mais, pour
ce qui est...
M. Dubé :
...
M.
Nadeau-Dubois : J'aimerais continuer avec le Dr Arruda.
J'aimerais l'entendre sur une recommandation qui a été formulée récemment par
les CDC aux États-Unis, je pense, une autorité quand même sur plusieurs enjeux de santé publique, le Dr Arruda sera d'accord
avec moi. Les CDC ont recommandé que les employeurs offrent un temps de congé payé pour se faire vacciner. C'est une
recommandation, donc, des CDC aux États-Unis. Il y a 125 professionnels
de la santé, notamment plusieurs médecins, la Dre Borgès Da Silva, le
Dr Vadeboncoeur, le Dr Alex Carignan, le Dr Quoc Dinh Nguyen, le
pharmacien Olivier Bernard, tous ces gens-là ont également fait cette
proposition comme professionnels de la
santé, pas comme politiciens. Ce n'est pas des gens qui font de la politique.
Comme professionnels de santé, ils
disent : Il faut lever toutes les barrières économiques à la vaccination.
J'aimerais savoir ce que le Dr Arruda
pense de cette proposition des professionnels de la santé et des CDC
américains. Est-ce qu'il est d'accord ou en désaccord avec cette recommandation
de permettre du temps de vaccination sur les heures de travail sans perte de
salaire?
M. Arruda (Horacio) :
Premièrement, il faut comprendre que le contexte américain est très différent
du nôtre en termes de société, là, et d'inégalités sociales de santé. En tant
que personne de santé publique, tout élément qui va diminuer les barrières à la
vaccination, c'est quelque chose avec lequel on ne peut pas être en désaccord.
Là, la question à savoir, c'est : Est-ce que cette mesure-là est nécessaire
chez nous, compte tenu de la bonne proportion des gens qui vont se faire
vacciner au Québec, comparativement à d'autres endroits dans le monde? Là, il
faudrait que j'aie des discussions plus approfondies. Je ne suis pas en mesure
de vous dire non ni oui, là, parce que vous me demandez... La question, c'est
de voir... il y a peut-être, pour certains secteurs... mais il y a peut-être
aussi toutes sortes d'autres stratégies pour aller rejoindre les personnes, parce
qu'il y a une proportion des gens qui sont un noyau dur, qui vont toujours
refuser la vaccination, il y a, ce qu'on appelle, certains indécis. Puis il y a
des approches aussi, on a quand même une accessibilité à la vaccination qui est
assez étendue dans le temps, puis etc. Puis je pense qu'il faudrait le voir.
Moi, je pense que ça ne serait pas une mesure à appliquer partout, je parle de
ma première réaction à votre question, là, mais peut-être dans certaines situations
particulières. Mais il faut voir aussi quels seront les foyers, à mon avis, de
résistance à la vaccination, mieux les comprendre et voir si c'est un facteur
économique qui fait ça.
• (17 h 10) •
M. Nadeau-Dubois : Bien, merci,
monsieur... merci au Dr Arruda. Les opinions, dans la vie, ce n'est pas
obligé d'être tranché, hein, des fois, ça peut être nuancé, c'est ce que
j'entends. C'est très correct. J'entends qu'il y a une réflexion qui est toujours en cours. Ça me réjouit de savoir que la
réflexion se poursuit du côté de la Santé publique.
Il n'y a pas juste la pandémie dans la vie quand
même. J'ai un dernier sujet que j'aimerais aborder avec le ministre : la
réforme Optilab, que son parti s'était engagé en campagne électorale à
renverser. Finalement, ça ne se passe pas exactement tel que promis en
campagne, notamment à l'IUCPQ, l'Institut universitaire de cardiologie et de
pneumologie de Québec.
Le
29 mars dernier, le ministre a dit dans les médias qu'il y avait eu des
rencontres et que ces rencontres — je
cite — visaient
à «s'assurer que la proposition qui avait été acceptée par les deux parties, et
par Optilab et par l'institut, était d'aller de l'avant». Fin de la citation.
Plus tard, il répond, il dit : Les médecins qui ne sont pas à l'aise vont
devoir vivre avec — je
cite — «parce
qu'on a trouvé un terrain d'entente qui était acceptable aux deux parties». Fin
de la citation. J'en conclus donc qu'il y a
eu entente entre l'IUCPQ et Optilab. Le ministre peut-il rendre
publique cette entente?
M. Dubé : Bien, écoutez, je pense
que la... ce que j'aimerais faire le point, là, parce que vous avez plusieurs commentaires,
puis je sais qu'il n'y a pas grand temps, la première chose, c'est que je pense
qu'on est tout à fait l'approche contraire à
l'ancien gouvernement, c'est-à-dire de faire du mur-à-mur avec Optilab. On a décidé
de prendre le meilleur d'Optilab, mais aussi d'être flexibles, comme on
l'a montré avec l'IUCPQ.
Bon, on a annoncé plusieurs changements, mais je
pense que le plus grand changement fait la présence... avec le
Dr Bourgouin, qui nous explique qu'il a trouvé un terrain d'entente. Bon, maintenant,
comme vous savez, en négociation, puis vous connaissez bien ça, c'est toujours
difficile d'avoir... l'ensemble des personnes qui sont dans cet organisme-là,
d'avoir un accord à 100 %. Moi, je pense que je me fie beaucoup au
Dr Bourgouin, qui est capable, en ce
moment, d'avoir trouvé des zones de rapprochement entre ce qu'on veut faire
avec un Optilab qui est beaucoup plus performant maintenant... Puis je
le répète souvent, la qualité du dépistage que l'on réussit en ce moment au
Québec est tributaire de toute la
transformation qui a été faite chez Optilab. Puis effectivement elle a commencé
avec l'ancien gouvernement. On lui a donné plus de flexibilité. Et
l'IUCPQ est un bon exemple de ça. Mais c'est sûr, c'est sûr que le Dr Bourgouin a un dossier à régler, à
finaliser avec l'institut. Puis je pense qu'on va le laisser travailler pour
s'assurer qu'on trouve une bonne solution.
M. Nadeau-Dubois :
Dernière question très rapide, M. le ministre : Si c'est si formidable,
Optilab, là, pourquoi avoir promis de l'abolir en campagne électorale?
M. Dubé : Parce que je pense, M. le
député, que ça a beaucoup évolué, quand l'approche mur à mur qui était
préconisée par l'ancien gouvernement et celle que l'on fait... Dans certaines
approches, comme l'institut, on a dit qu'on pouvait avoir une approche hybride.
C'est de s'entendre avec eux comment on peut faire cette différence-là, puis c'est un très bel exemple de ne pas faire du
mur-à-mur et de tenir compte de certaines circonstances particulières,
comme à l'institut à Québec.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Alors, je vais
recéder la parole à l'opposition officielle. Mme la députée, à vous la
parole.
Mme Montpetit : Je vous remercie, M.
le Président. Je vais revenir sur... je vais aller sur un dossier qui est aussi
important, c'est... on va sortir un peu de la pandémie, mais pas tant que ça
non plus, encore une fois, parce que tout est dans tout, comme on dit, donc je
vais parler de l'accès aux médecins de famille, donc, qui est forcément aussi
un enjeu dans un contexte de pandémie, mais, plus largement, constamment.
Vous vous rappellerez que notre gouvernement, le
gouvernement libéral, là, de M. Couillard, quand on est arrivés au
pouvoir, en 2014, il y avait 66 % des Québécois qui étaient inscrits
auprès d'un médecin de famille, ce qui laissait près de 2 millions de
Québécois, là, sans prise en charge. En quatre ans, le taux de prise en charge
a dépassé 80 %, là. En quatre ans, c'est 1,1 million de Québécois qui
ont été pris en charge par un médecin de famille. Vous savez, là, c'est un...
on en faisait une obsession de s'assurer qu'on avance dans cette direction-là,
que les Québécois soient pris en charge, aient accès à un médecin de famille.
Là,
le gouvernement, évidemment, qui est arrivé avec des promesses électorales
assez importantes, le gouvernement de la CAQ, en disant : Les Québécois
auront accès à un médecin de famille en 36 heures... L'ancienne ministre de la Santé caquiste qui, en juin 2019,
dit : Bon, bien, la cible — là, on était à 80 % — la cible sera dorénavant que
95 % des Québécois soient pris en charge par un médecin de famille, aient
leur propre médecin de famille. Elle a dit, là... elle disait, à cette
époque-là... elle dit : «En Ontario, on est à 95 %. À terme, dans
notre mandat, on aimerait que ce soit 95 % des Québécois qui soient pris
en charge par un médecin de famille.» Force est de constater que c'est quand
même... c'est ambitieux. La raison pour laquelle c'était moins élevé que...
c'était 80 %, 85 %, l'objectif, parce que ce n'est pas tout le monde
qui souhaite ou qui a besoin d'être pris par un médecin de famille, mais, bon,
ils s'étaient fixé l'objectif de 95 %.
Là, ce qu'on voit
avec les derniers chiffres, c'est que, bien, non seulement on n'avance pas,
mais on recule sur la prise en charge et sur l'accès aux médecins de famille.
Là, on voit qu'en janvier 2018 c'était un peu plus de 400 000 Québécois qui étaient en attente d'un médecin de
famille, alors qu'à la fin de 2020 ils étaient près de 700 000.
Je ne veux pas faire
de débat sur la question des chiffres, mais il y a des engagements importants
qui ont été pris par le gouvernement actuel, et non seulement on ne s'en va pas
dans la bonne direction par rapport à ces engagements-là, on recule sur l'accès
aux médecins de famille par rapport à ce qui était en place avant leur arrivée.
Donc là, moi,
j'aimerais ça avoir un échange avec le ministre sur, un, comment il compte
atteindre les objectifs auxquels son gouvernement s'est engagé, qu'il nous
explique de quelle façon il va se rendre à ce 95 %, si c'est toujours l'objectif qu'il vise, comment il
va faire ça et comment il va s'assurer qu'on aille dans cette direction-là,
parce qu'il y a de plus en plus de Québécois à l'heure actuelle qui sont en
attente d'un médecin de famille. Et je suis certaine que les autres élus
doivent se retrouver dans une situation qui est similaire. Moi, je revois... ça
fait sept ans que je suis à l'Assemblée
nationale, je revois une situation où, quotidiennement, on a des courriels, des
appels de citoyens qui sont à la recherche d'un médecin de famille,
alors que cette situation-là s'était grandement améliorée. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, là, globalement, ce que je dirais, c'est que je
partage beaucoup les commentaires que la députée vient de faire. Ce que
j'aimerais dire peut-être pour s'assurer qu'on est sur la même longueur d'onde puis que les Québécois comprennent
bien qu'on est préoccupés par cet aspect-là... parce que ça demeure un
engagement très important du premier ministre et qu'il m'a demandé de nous
assurer que nous allons livrer la marchandise, mais je pense qu'aussi les
Québécois comprennent bien qu'on est encore dans la troisième vague, puis, à chaque fois que j'ai la chance, avec
Dr Opatrny et avec M. Lehouillier, de parler aux différentes
fédérations, particulièrement avec la FMOQ, on leur rappelle les
engagements qu'on veut avoir une prise en charge plus grande.
J'aimerais... Donc,
c'est vraiment un engagement et une préoccupation de notre part, parce que,
souvent, la réponse qu'on entend de nos médecins, c'est : Oui, mais on est
en situation de pandémie. Je comprends, mais tout le monde est en situation de pandémie, puis je pense que le Dr Godin,
en ce moment, fait des efforts, puis on va le laisser travailler.
Mais, deux choses, on
a quand même ajouté plus de 200 000 patients depuis l'arrivée de
notre gouvernement. Alors donc, il y a
200 000 patients supplémentaires, mais c'en prend plus que ça parce
qu'on a un enjeu, le dénominateur croît,
c'est-à-dire : Le nombre de Québécois est en croissance. Donc, il faut en
avoir plus que 200 000, et ça, on a partagé ça clairement avec la
Fédération des médecins. Mais, en attendant, on travaille sur des mesures
structurantes.
Je pense que la
pandémie nous a appris, puis je pense que tout le monde le reconnaît, qu'on
pouvait faire une meilleure utilisation de la télémédecine. Il y a un an, avant
la pandémie, M. le Président, il n'y avait personne qui pensait qu'on pourrait
faire plus de 1 million de consultations par le téléphone, et ça, c'est
aussi important pour les patients qui sont avec un médecin de famille, mais
ceux qui n'en ont pas. Alors, je pense qu'il y a des choses qui nous permettent aujourd'hui, de façon temporaire,
de travailler pendant qu'on veut qu'il y ait plus de prises en charge.
• (17 h 20) •
La
deuxième chose sur laquelle on travaille, qui va avoir un effet structurant, on
vient de finir une négociation très importante avec les médecins de
famille sur ce qu'on appelle le hub du RVSQ pour le Rendez-vous santé. Alors
donc, on a mis en place les nouvelles conditions pour lesquelles tous les GMF,
les GMF du Québec vont devoir, au renouvellement de leur contrat de GMF,
s'entendre avec nous pour que tous les rendez-vous des médecins soient mis sur
le hub en question, pour que, maintenant, les patients qui n'ont pas un médecin
de famille... puissent répondre, dans un délai de 36 heures, à une demande
d'un patient, par exemple, qui n'aurait pas de médecin de famille. Donc, on le met en place, à compter de cette entente-là
qui s'est terminée la semaine passée, pour s'assurer que, pendant qu'on
demande aux médecins de famille de faire plus de prises en charge, ce qui est
notre objectif, d'être capables d'offrir aux citoyens des rendez-vous à
l'intérieur de 36 heures parce que, malheureusement, ils n'ont pas encore
de médecin de famille.
Alors, ça, c'est une
entente qui est très récente, qu'on vient de finaliser — j'apprécie
énormément le travail qui a été fait par Dr Opatrny puis son équipe — avec
les médecins de famille pour mettre ça en place. Ça fait partie des nouvelles
ententes de GMF qui sont signées maintenant avec... on a plus de 800 GMF
au Québec. Alors, je pense que ça, pour nous, ça va nous permettre d'avoir une
façon de travailler avec eux, en attendant que l'augmentation, qui est, en ce moment, à 81 %, revienne avec
nos objectifs qu'on a pris, qui étaient de 83 % pour la fin de l'année.
Alors, il y a des choses sur
lesquelles on travaille à très court terme, puis il y a des choses qu'on
travaille qui sont structurantes. Je pense que le hub avec RVSQ, qu'on
pourra expliquer au cours des prochaines semaines, est très, très important. Donc, on aura un déploiement progressif de ça dans
la prochaine année, puis on tiendra au courant la population à quelle vitesse
on inscrit chacun des GMF, là, dans les prochains mois.
Mme
Montpetit : Qu'est-ce qui est prévu dans ces ententes qui sont signées
avec les GMF pour s'assurer du respect du 36 heures? Je comprends qu'il
doit y avoir des... Est-ce qu'il y a des pénalités qui sont reliées à ça? Je
veux dire, les médecins sont des travailleurs autonomes. Est-ce que c'est dans
les contrats qui sont signés avec les GMF? Qu'est-ce qui est prévu pour
s'assurer du respect?
M. Dubé : Mais
là je pourrais peut-être laisser, M. le Président... si Dr Opatrny peut
répondre plus spécifiquement aux questions, parce que je pense que c'est
vraiment une entente importante. Il reste des choses à attacher ensemble, mais
le principe avec la FMOQ, avec l'équipe du Dr Godin, c'est d'en arriver
avec le lien avec les GMF. Alors, moi, si vous le permettez, je pense que le
Dr Opatrny... mais je veux aussi remercier M. Lehouillier, qui a fait un élément excessivement important dans
cette négo-là. Alors, si vous êtes d'accord ou la députée est d'accord.
Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, Mme la sous-ministre,
s'il vous plaît.
Mme Opatrny
(Lucie) : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, s'il vous plaît.
Mme Opatrny
(Lucie) : O.K. Alors, le programme GMF, qui est un programme
structurant qui aide les cliniques avec différents aspects de financement, et
il y a des différentes nouveautés, dans ce programme-là, qu'on s'est entendu
avec la FMOQ d'inclure pour rehausser l'offre, alors, par exemple, d'avoir
leurs patients qui sont inscrits, d'avoir les liens concrets avec les urgences
pour avoir... pour revenir et retourner les P4, P5 inscrits chez eux de
l'urgence vers leur clinique. Également, comme le ministre a mentionné, un intégrateur,
un hub, qui va faire en sorte que ça va aider les médecins qui travaillent dans
un GMF de comprendre, quand eux autres regardent leur clinique, bien, quel est
l'écart entre l'offre et la demande par jour ou par semaine pour être capable
de moduler selon les besoins de leur clientèle ce qu'ils offrent, puis...
Alors, la question
était, je crois, s'il y a une pénalité, mais c'est plus... on ne le voit pas
comme ça, on voit plus que c'est une offre et une aide pour l'organisation de
GMF, un outil que le GMF utilisera pour optimiser l'offre qu'il donne. Alors,
c'est sûr que, pour participer au programme GMF et d'avoir tout le support et
le financement qui vient avec, c'est de participer aux différents éléments,
incluant le hub.
Mme
Montpetit : Je suis désolée, Dre Opatrny, je pense, je vais être
obligée de vous demander de me l'expliquer davantage. Ce que... je ne veux pas
vous mettre des mots dans la bouche, là, mais, dans le fond, ce que vous
soulignez, c'est un manque d'efficience dans l'organisation des médecins, puis
vous allez venir les soutenir davantage dans leur organisation de travail pour
des gains de productivité. Est-ce que c'est... Je ne veux pas... Je ne suis pas certaine que j'aie bien saisi de quelle
façon on va se retrouver avec 800 GMF, demain, qui vont pouvoir répondre
en 36 heures à la demande des patients. Je veux juste comprendre, puis
dans quel délai ça va se faire également, là.
M. Dubé :
Je vais répondre en... des principes, parce que c'est important de bien comprendre,
là, puis j'apprécie, encore une fois, la question. La question était de savoir
comment on peut rendre disponible... Parce qu'on a un enjeu qu'il n'y a pas
assez de patients qui ont un médecin de famille, puis on le sait qu'à court
terme c'est un enjeu, on le sait, on en a fait 200 000 de plus dans la
liste, mais il faut faire plus avec la croissance de la population,
particulièrement dans certaines régions.
Alors, la grande
entente, le principe qu'on a convenu avec la FMOQ, c'est que, maintenant, les
médecins qui sont dans des GMF vont mettre leurs rendez-vous, l'ensemble de
leurs rendez-vous disponibles sur le hub. Alors donc, la bonne nouvelle, c'est
qu'un Québécois qui est dans une région, qui est au Saguenay, qui est à
Montréal, qui est à Québec, qui n'a pas de médecin de famille, peut aller sur
le hub, aller sur cet intégrateur-là, pas uniquement Rendez-vous santé, mais
sur les autres, maintenant ils sont... un peu comme on le fait avec... le
meilleur exemple que M. Bouchard nous avait donné, en TI, c'était le
principe de Trivago, vous savez, vous voulez une chambre d'hôtel, vous allez
sur Trivago, et on vous réfère à différents hôtels en fonction de vos besoins.
C'est un peu la même chose avec
l'intégrateur. Vous voulez un rendez-vous de médecin, vous allez vouloir aller
sur cet intégrateur-là, et on va vous référer à la clinique qui est la
plus proche de chez vous. Ça, c'est notre objectif pour que les Québécois qui
sont sans médecin de famille puissent être capables d'avoir ce service-là,
d'avoir un rendez-vous en dedans de 36 heures. Ça, c'était le grand
principe.
Maintenant, ce qu'on
a dit, maintenant qu'on a préparé, au cours des derniers mois, la partie
informatique, technologique de ça, M. le Président, maintenant que ça, c'est
réglé, on a convenu d'une stratégie de déploiement qui va faire que l'essentiel
des 800 GMF, d'ici le mois de décembre, vont être intégrés. On va
commencer par certaines régions où c'est plus facile de le faire. Donc, je
pense que c'est un... je le répète, là, c'est un élément excessivement
structurant, puis moi, je remercie la Fédération des médecins, qui nous a
permis d'arriver à cette entente-là. Et le hub est intégré, maintenant, dans
une des exigences des contrats de GMF.
Mme
Montpetit : Donc, l'objectif de 36 heures, je comprends que c'est
seulement pour les personnes qui n'ont pas de médecin de famille.
M.
Dubé : Non, parce que... puis c'est une très, très bonne question,
parce qu'on s'est rendu compte avec le temps, on s'est rendu compte avec le
temps, M. le Président, qu'il y a bien des gens qui ont un médecin de famille
mais qui ne sont pas capables de le rencontrer. Alors, ça, c'est beau l'avoir...
parce que, je le dirais, là, gentiment, l'ancien gouvernement avait donné beaucoup
de primes pour la prise en charge, mais il n'y avait pas de prime pour le
service. Alors, je pense qu'il fallait travailler sur les deux. Alors, autant
les médecins... autant les patients qui ont un médecin de famille ou ceux qui
n'en ont pas vont devoir se faire répondre à l'intérieur de 36 heures.
Mme
Montpetit : ...en place, à quel moment on peut s'attendre à ce que
tous les Québécois qui veulent avoir un accès en 36 heures puissent
l'avoir?
M. Dubé :
Je n'ai pas compris.
Mme Montpetit :
Ça se fera dans quel délai? À quel moment cet engagement-là va être réalisé? On
met un x sur le calendrier à quel moment?
M. Dubé :
Bien là, premièrement, il faut s'entendre avec... on vient de s'entendre avec
la FMOQ sur ce grand principe là, M. le Président. Là, notre prochaine étape,
c'est de s'entendre avec la FMOQ sur la stratégie de déploiement, parce qu'on a
plus de 800 GMF à faire au cours de la prochaine année. Alors là, on est
en train de finaliser ça avec la FMOQ. J'ai une rencontre, encore une fois,
cette semaine avec le Dr Godin, Mme Savoie, toute l'équipe de
Dr Opatrny. Et je pense qu'avec la négociation qui se fait en parallèle
avec le Trésor sur les négociations avec la FMOQ, on va être capables de
développer, dans les prochaines semaines, une stratégie de déploiement, puis on
reviendra, mais notre engagement, il est très clair, c'est d'avoir les GMF pour
la fin de l'année.
Mme
Montpetit : Toujours sur le même sujet, là, de l'accès à un médecin de
famille, avec la question du vieillissement de... je ne ferai pas un long laïus
sur la question du vieillissement de la population, là, mais on sait à quel
point, justement, ça vient mettre une pression additionnelle sur les services
de santé. On a entendu souvent les médecins de famille, justement, venir dire à
quel point ça les amène à avoir des consultations, puis c'est très normal...
avoir des consultations qui sont peut-être plus longues, justement, parce que
ce sont des personnes qui peuvent avoir une multitude de comorbidités, entre
autres. Est-ce que c'est dans l'intention, justement... Parce que j'essaie de voir comment le ministre
entend répondre à cette hausse de demandes. Est-ce que c'est dans ses
intentions, entre autres, d'augmenter les admissions en médecine?
• (17 h 30) •
M. Dubé :
Bien, écoutez, ça, c'est une préoccupation très importante parce qu'il faut
discuter avec nos médecins pour s'assurer... Puis je pense que le
Dr Opatrny pourrait m'aider un peu dans ça, mais c'est facile de prendre
des patients, mais il faut s'assurer que toutes les catégories de patients sont
pris en compte, pas juste les... je dirais, les plus faciles. Alors, c'est sûr
qu'il y a eu beaucoup de discussions là-dessus, puis je pense que
Dr Opatrny pourrait donner des précisions. Parce que moi, j'avais cette
préoccupation-là que c'est beau prendre en charge des patients, mais, avec le
vieillissement de la population, avec les maladies chroniques, avec certaines
populations spécifiques... Je pense que le Dr Opatrny peut donner un peu
notre vision de ce côté-là, si vous le permettez. C'est une très bonne question,
mais, je pense, ça serait important...
Mme Montpetit :
Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est l'intention, c'est la vision du ministre. Il
y a des tables sur lesquelles, effectivement, il y a certainement des représentants
de son équipe qui siègent pour venir négocier les politiques doctorales, là. Ça
reste que le ministère... le ministre a l'aval sur ces politiques doctorales
là. Donc, je voudrais savoir, moi, son intention à lui. Je suis certaine que ça
fait partie des éléments qu'il a déjà évalués. Est-ce qu'il a l'intention de revoir
les admissions dans les prochaines politiques doctorales qui sont en discussion
présentement, là?
M. Dubé :
O.K. Mais ça, c'est une autre question, M. le Président.
Mme Montpetit :
Non, c'est la même question, parce que les politiques doctorales, c'est les
admissions en médecine dans les facultés. Ça détermine le nombre de médecins.
C'est la même question formulée différemment.
M. Dubé :
Non, je comprends très bien. O.K., pas de problème, je vais aller tout de suite
sur... la réponse est oui, on est en train de regarder ça, c'est prévu dans le
plan triennal, au niveau de savoir combien de médecins. Je vais vous dire
que... je ne ferai pas de politique aujourd'hui, là, mais il va y avoir une augmentation
assez importante du nombre de médecins, contrairement à ce qui s'est fait dans
les dernières années.
Mme Montpetit :
...il y a eu des hausses, mais on ne fera pas de politique là-dessus. Donc, maintenant,
ça, c'est clair. Est-ce qu'également... dans les politiques postdoctorales,
est-ce que c'est dans l'intention de revoir la répartition entre les médecins
spécialistes puis les médecins de famille?
M. Dubé :
Je n'ai pas compris, excusez-moi.
Mme Montpetit : Pour la politique postdoctorale, si l'objectif... Parce que
moi, je veux savoir aussi... C'est bien de les entrer au niveau
doctoral, la question, c'est : On les forme en quoi? Donc, est-ce qu'au niveau de la répartition...
M. Dubé :
Écoutez, c'est deux... peut-être que je pourrais passer la parole au Dr Opatrny,
parce que, sur ça, on est en réflexion dans ça. Alors, peut-être que,
Dr Opatrny...
Mme Opatrny (Lucie) : Alors, en
termes d'admissions en médecine, il y a eu plusieurs discussions,
effectivement, avec toutes les parties prenantes, et il y a 139 étudiants
de plus qui sont censés de commencer au mois de
septembre, versus les cohortes antérieures. Et là les discussions avec...
multiples parties prenantes sont en discussion de voir quelles devraient
être les hausses pour les années à suivre, quelles sont, aussi, les capacités
des facultés de médecine, etc. Alors, ça, c'est en discussion, mais déjà une
hausse pour le mois de septembre.
En termes de la distribution, ça a déjà été
55 % spécialistes et 45 % médecins de famille. Ce ratio-là, depuis
quelques années, est renversé, et maintenant c'est 55 % de finissants qui
sont en médecine famille versus 45 % de postes octroyés en médecine
spécialisée. Alors, en lien avec les hausses en doctoral, oui, les nombres, en
total, vont augmenter.
Mme Montpetit : Oui, les nombres
absolus vont augmenter. Ma question, c'était : Est-ce qu'au niveau des
proportions... Je sais qu'à chaque fois il y a des discussions sur les
politiques postdoctorales, à voir comment on maintient le pourcentage entre la
médecine spécialisée puis entre la médecine familiale. Ma question, ce n'est
pas en nombre absolu, c'est de savoir est-ce que le ratio, le pourcentage, il y
a des discussions pour qu'il soit révisé, est-ce qu'il y a des intentions de la part du ministre pour augmenter le ratio
en faveur, par exemple, de la médecine de famille, pour former plus de
médecins de famille à la sortie des facultés de médecine.
Mme Opatrny (Lucie) : Alors, il y a
des pénuries quand même, non seulement en médecins de famille, mais aussi des
pénuries dans d'autres spécialités, qui sont vues dans le réseau. Alors, c'est
toujours de trouver le bon équilibre et de
voir comment mieux donner les services en médecine en général. Alors, c'est une
discussion, bien sûr, avec le ministre, pour son orientation, nourrie
aussi avec toutes les parties prenantes dans le réseau, les facultés, le FMOQ,
FMSQ, les étudiants résidents, la population, etc.
M. Dubé : Parce que, juste un point
additionnel qui est important dans ça, je pense que, lorsqu'on regarde... on
est en train de faire des ajustements, il faut regarder aussi non seulement de
choisir le nombre, mais d'être sûrs qu'ils vont avoir la bonne formation. Puis,
souvent, le problème, c'est qu'on avait la formation à l'université, mais on
n'avait pas la formation pour faire l'entraînement, par exemple, dans les GMF
ou dans les cliniques spécialisées. Alors donc, c'est tout ça qu'on est en
train de regarder.
Mme Montpetit : Oui, c'est parce que
ce n'était pas le sens de... Merci pour l'éclaircissement, mais ce n'est pas...
Moi, ce que je veux savoir, c'est, justement, les orientations du ministre, là,
on y faisait référence, là, sur le pourcentage. Je ne parle pas d'où ils vont
être formés. Ça, c'est un autre domaine. Le pourcentage... Est-ce que vous avez l'intention de revoir la proportionnalité
médecins spécialistes versus médecins de famille? Je comprends qu'il y en a
un peu plus qui rentrent, comme à chaque
année. Il y a toujours une certaine hausse, là. Ça fluctue selon les décennies,
selon les besoins du terrain. Après ça, sur les politiques postdoctorales,
est-ce que vous maintenez 55 % en médecine familiale, 45 %, ou vous
avez l'intention de revoir ce ratio-là à la hausse, par exemple, pour les
médecins de famille? C'est quoi, vos orientations que vous donnez à votre...
M. Dubé : On va revoir le
pourcentage, mais il est encore trop tôt pour le dire. On est en train de
travailler là-dessus.
Mme Montpetit : Mais je comprends
qu'il y a des échanges en ce moment là-dessus. C'est des échanges qui sont en
continu, les politiques postdoctorales. Donc, j'imagine que vous devez avoir
une idée. Ça fait un an que vous êtes
ministre, vous avez eu des échanges là-dessus, est-ce que vous avez l'intention
d'augmenter le nombre de médecins de famille au Québec? Parce que, si
vous augmentez les étudiants, ça ne répond pas à la question, on ne sait pas en
quoi ils sortent. Moi, ce que je veux savoir, c'est est-ce que vous augmentez
les médecins de famille, oui ou non?
M. Dubé : M. le Président, je
comprends très bien la question. Quand je suis à l'aise de répondre puis que
les décisions sont prises, je le fais. Je dis qu'on est en réflexion sur cet
aspect-là, et, quand on aura pris les décisions appropriées... Mais on est très,
très à l'aise dans la réflexion que l'on fait présentement.
Le
Président (M. Provençal)
: Bien. Merci. Je vais maintenant
donner la parole au député des Îles-de-la-Madeleine. 17 min 20 s.
M. Arseneau : Merci beaucoup, M. le
Président. J'aimerais y aller avec une série de questions sur divers thèmes d'intérêt
en matière de santé, certains suivis également sur des discussions qu'on a pu
avoir dans le passé. Je commencerais avec le remboursement des appareils à
pression positive pour les personnes qui souffrent d'apnée du sommeil. Il y a déjà
des engagements qui ont été faits par le gouvernement. La dernière fois qu'on
en a parlé, c'était en commission parlementaire suite au dépôt d'une pétition.
On nous a dit qu'un rapport avait été déposé en début d'année puis qu'il était maintenant
en révision. Est-ce que le rapport final, c'est pour bientôt? Est-ce que les remboursements,
surtout, c'est pour bientôt, M. le ministre?
M. Dubé :
Bien, écoutez, quand on avance à la vitesse que je souhaite sur certains
dossiers, je vous le dis... Je pense que les frais de déplacement en sont un
bon exemple. On n'a pas pu avancer à la même vitesse sur la question des... Malheureusement,
pour les gens qui souffrent d'apnée du sommeil, tel qu'on appelle dans le
jargon, donc, on m'a expliqué, là, parce que... lorsque j'ai fait la révision
des dossiers que vous suivez particulièrement, que les recommandations finales
vont être présentées dans les prochaines semaines. Alors, je sais que je vais
vous revoir au salon bleu dans les prochaines semaines, alors continuez de
poser la question. Je pense que cette question-là est très à propos, parce que
j'ai compris qu'il y avait quand même une bonne partie de la population, je
pense qu'on parle de jusqu'à 10 % de la population, qui subit, je dirais,
certains symptômes à différentes gravités de...
Alors, je
sais que les gens de la RAMQ sont là-dessus. La présentation du groupe de
travail, on a promis ça pour printemps 2021. Le printemps, c'est
jusqu'au mois de juin. Alors, je m'engage à respecter cet engagement-là de...
M. Arseneau : Juste pour bien
comprendre, la présentation de recommandations serait pour le printemps.
M. Dubé : Oui, c'est ça, tout à fait.
Exactement.
M.
Arseneau : Donc, la mise en
oeuvre des recommandations, on peut s'attendre à ce que ce soit à
l'automne?
M. Dubé : Bien, écoutez, la minute
qu'on a un positionnement, vous savez comment ça fonctionne, là, on va avoir
une recommandation. Moi, après ça, on a une discussion à l'interne avec
l'équipe de sous-ministres puis on s'en va
au Conseil des ministres avec une recommandation. Ça fait que j'aimerais ça qu'on puisse agir le
plus rapidement possible,
parce qu'effectivement c'est un engagement qu'on a pris de trouver une solution
là-dessus, là, mais il va falloir trouver
aussi de quelle façon on finance ça exactement dans nos programmes de santé.
Mais moi, j'ai demandé d'avoir une autre recommandation avant le début
de l'été, pour être très clair.
• (17 h 40) •
M. Arseneau : Très bien. Autre
dossier, celui-là de grande importance, on l'a abordé tout à l'heure, la
question de l'accès à un médecin de famille. Lorsqu'on était en campagne
électorale, la CAQ avait promis un médecin de famille pour tous. Quand
Mme McCann vous a précédé, à un certain moment donné, il y a un plan qui a
été déposé avec un objectif révisé à 85 %, si je me souviens bien. Où en
est-on aujourd'hui? Est-ce que l'objectif, il est maintenu à 85 %, et dans
quel échéancier?
M. Dubé : Bon. Alors, aujourd'hui,
là, comme je vous ai... j'ai mentionné tout à l'heure à votre collègue, là, les
résultats qu'on a à la fin mars, donc pour l'année qu'on vient de terminer,
sont à peu près à 81 %. Je pense que le chiffre exact, là, c'est
80,8 %. Alors, ça veut dire qu'on est en deçà de l'objectif qu'on s'était
fixé, du 82 %. Mais on s'était fixé 83 % pour l'année qui s'en vient,
c'est-à-dire... L'enjeu, puis je l'ai bien expliqué aussi, c'est que, oui, on a
ajouté des patients qui sont maintenant... mais il y a une population
grandissante qui va plus rapidement que le nombre de patients qu'on ajoute à la
liste, ce qui fait qu'en ce moment... puis je pourrai vous soumettre un tableau
qui l'explique, là, mais on n'est pas capables d'atteindre, en ce moment,
l'objectif de 83 %, à très court terme. Alors donc, en ce moment, on
n'atteint pas notre objectif.
Alors, c'est pour ça qu'on a fait des
discussions. Puis je ne veux pas prendre trop de votre temps, là, mais c'est
pour ça que j'expliquais qu'en ce moment on a décidé d'avoir des mesures
temporaires, non seulement celles que j'ai expliquées, avec le hub... pour être
capables, au moins, que les gens qui n'ont pas de patient... qui n'ont pas de
médecin de famille, je m'excuse, puissent le faire. Alors, c'est pour ça qu'on
a une stratégie en parallèle avec ce que j'ai expliqué au niveau du hub, mais
on continue à travailler avec la FMOQ, parce qu'on veut respecter notre
engagement de 83 % cette année.
M. Arseneau : M. le Président,
j'aimerais savoir également si, dans la stratégie du ministre et du ministère,
l'on a tenu en compte les recommandations du rapport de la Vérificatrice
générale d'octobre dernier, qui estimait que la situation ne s'est pas
améliorée, malgré les sommes importantes investies pour favoriser, là, l'accès
à un médecin, dans la rémunération de ces médecins-là et les conditions en
général.
Les recommandations de la Vérificatrice générale,
il y en avait trois, principalement. Je vous les rappelle : obtenir des données de qualité nécessaires à une
mesure adéquate de l'accès aux services de première ligne, une meilleure
information à la population, respecter les exigences légales concernant, là,
les rendez-vous, tout ça. Est-ce que ces recommandations-là ont été retenues
par le ministre? Est-ce qu'elles ont été mises en oeuvre?
M. Dubé : Tout à fait. Puis
d'ailleurs c'est pour ça, j'apprécie, parce qu'à chaque fois qu'on parle avec
la FMOQ, on n'est pas loin des recommandations du VG. Et je reviens sur... Pour
être très pratique, M. le Président, là, c'est pour ça que la discussion sur le
hub dont j'ai parlé tantôt, donc une prise de rendez-vous centrale, faisait
partie de nos discussions avec la FMOQ, pour être capable, justement, de bien
mesurer comment les patients sont capables d'avoir
un rendez-vous, par exemple à l'intérieur de 36 heures. Alors, oui, les
recommandations du VG, on les accepte et on va les mettre en place. Le
hub, la mise en place du hub, dont j'ai discuté tout à l'heure, inscrit à
l'intérieur des contrats de GMF, fait exactement partie de la façon de répondre
aux recommandations de la VG.
M. Arseneau : Mais j'aimerais savoir
aussi qu'en est-il des indicateurs, qui, selon la Vérificatrice générale, n'étaient pas suffisants pour avoir une
appréciation correcte de la situation. Est-ce qu'on a travaillé sur les
indicateurs?
M.
Dubé : Tout à fait. M. le Président, l'exemple que je donnais tout à
l'heure : c'est beau avoir un médecin famille, mais, si on n'est pas
capable d'avoir... de le rencontrer puis que ça prend six mois ou un an pour
avoir... Alors donc, il y avait des indicateurs qui étaient de dire : Il y
a tant de patients qui ont un médecin de famille, mais on n'est pas capable de répondre. C'était un des éléments où la VG a
dit : Écoutez, trouvez une autre façon de mesurer ce qu'on appelle
la prise en charge, parce qu'on n'est pas capable de donner un service de
qualité. Alors, c'est exactement ça qu'on est en train de mettre ensemble, et
c'est pour ça qu'il y a eu beaucoup de discussions avec la FMOQ, où on a trouvé
ce terrain d'entente là, que le 36 heures devient un des indicateurs les
plus importants pour s'assurer d'un service de qualité aux Québécois.
M. Arseneau :
Le 36 heures pour avoir accès à un rendez-vous.
M. Dubé :
Avoir accès à un rendez-vous à l'intérieur de 36 heures.
M. Arseneau :
D'accord. Et, pour ce qui est de l'attente moyenne, à un moment donné, on
parlait, c'est en octobre dernier, là, de 477 jours pour obtenir un
médecin de famille. Est-ce que ça, on a progressé là-dessus?
M. Dubé :
Bien, écoutez, pour avoir un médecin de famille, comme j'ai expliqué tout à
l'heure, en ce moment, c'est très long. On a des gens qui attendent, comme vous
dites, plus qu'un an, et même, une fois qu'ils l'ont, ils n'ont pas le service.
Alors donc, c'est pour ça qu'on... je répète ce que j'ai dit, on souscrit
totalement aux recommandations de la VG, pour s'assurer qu'on va avoir des
indicateurs, maintenant, et une façon de les suivre, parce que c'est beau avoir
un indicateur, mais, moi, ce que je veux être capable, c'est de...
Puis c'est pour ça
que, nos 40 premières cliniques, qui sont déjà installées, là, qui ont
fait partie du projet pour s'assurer qu'on avait une bonne entente avec la
FMOQ, maintenant, on le sait, comment on va être capable de mesurer le
36 heures. On est capable, on a déjà commencé avec le hub qui a été mis en
place. Donc, c'est sûr qu'au fur et à mesure que les GMF vont s'installer on va
être capable de bien le mesurer.
M. Arseneau :
...de négociation avec la FMOQ, l'un des objets de la négociation, corrigez-moi
si je me trompe, c'était la révision du mode de rémunération. Est-ce que ça
fait partie des discussions? Est-ce qu'on a avancé? Parce que, pas plus tard
qu'à l'automne... bien, en fait, l'automne 2019, c'était avant la
pandémie, le premier ministre lui-même avait brandi la menace d'une loi
spéciale. Est-ce qu'on est toujours dans cette dynamique-là, là, où on a de la difficulté
à s'entendre?
M. Dubé :
On ne le souhaite pas, mais il n'y a rien d'exclu. Je pense qu'on a développé
une très, très bonne discussion avec la FMOQ dans les derniers mois, malgré la
pandémie. L'entente qu'on a eue sur le GMF, sur le hub est bonne. Je pense
qu'il faut essayer de trouver un terrain d'entente pour la prise en charge. Je
rappelle que le Trésor est responsable de la négociation avec la FMOQ. C'est
sûr qu'on travaille avec eux, mais je pense qu'on est dans une dynamique de collaboration
en ce moment.
M. Arseneau :
Mais est-ce que vous envisagez pouvoir obtenir une entente, justement, pour la
révision, là, du mode de rémunération avant la fin de votre mandat, avant la
fin de l'année, avant la fin de la présente session?
M. Dubé :
Je vais vous dire, on travaille très fort, là. Je pense que la capitation reste
quand même un élément que ma prédécesseure, Mme McCann, avait mis comme objectif.
Je vous dirais que le principal indicateur pour s'assurer qu'une capitation, c'est-à-dire
un mode de facturation hybride, à l'acte et un engagement de prise en charge pour un nombre de patients, ça reste dans nos
projets, et je vais laisser nos gens du Trésor avancer sur cette discussion-là.
Nous, on s'occupe de l'opération, en ce moment, et non de la négociation.
M. Arseneau :
Pour boucler la boucle de ce chapitre-là sur les médecins, un autre engagement
de la CAQ, un engagement électoral, était celui de mettre fin à l'incorporation
des médecins pour dégager des sommes et ensuite les investir dans les services
de soins à domicile. Est-ce que c'est encore sur la planche à dessin?
M.
Dubé : Bien, ce qui est sur la planche à dessin puis qu'on a déjà
livré la marchandise, c'est l'augmentation des soins à domicile. J'apprécie beaucoup la question, là, parce que...
Je vais mettre de côté la partie négociation avec la FMOQ, parce que ça, je laisse ma collègue le
faire en ce moment, puis je ne rentrerai pas dans des éléments spécifiques
de négociation que le Trésor fait. Mais, sur la question des soins à domicile,
vous savez qu'on a mis des sommes très importantes,
puis non seulement... l'an dernier, donc, l'année qui vient de se terminer, on
avait une augmentation des soins à domicile d'à peu près 10 %, ce
qui est énorme.
M. Arseneau :
... sur l'incorporation des médecins.
M. Dubé :
Non. Je vous ai répondu, puis je n'ai peut-être pas été assez clair, c'est dans
les mains du Trésor, puis je vais les laisser faire la négociation sur
l'ensemble des points.
M. Arseneau : O.K. Merci. Si on
parle maintenant des médecins et des médecins spécialistes, concernant les travaux de l'Institut de la pertinence, il y
avait toute la question des primes et de la récupération de 240 millions
de dollars, là. On en est où, dans la récupération
de ces sommes-là? Est-ce qu'il y a des primes qui ont été effectivement
abolies? Est-ce qu'on a réinjecté des fonds dans les services, là?
M. Dubé :
Oui. Alors, moi, je pense, c'est un dossier qui avance très bien. J'ai eu la
chance cette semaine de parler avec le Dr Oliva, qui est le nouveau
président de la FMSQ, donc la Fédération des médecins spécialistes, et, bien, c'est un changement de passation de
pouvoirs, là, si je peux le dire, avec Dre Francoeur, qui avait fait un
excellent boulot. Dr Oliva m'a
confirmé, j'étais avec plusieurs collègues, qu'il souscrivait au principe de
l'Institut de la pertinence. Alors,
on va discuter avec le Dr Oliva puis son équipe, entre autres
Dr Legault, de comment on va fonctionner, mais, jusqu'à maintenant,
avec l'Institut de pertinence qui a été mis en place, avec M. Cotton et
ses collaborateurs, M. Foisy, on va continuer de livrer la
marchandise sur l'Institut de la pertinence.
M. Arseneau :
M. le Président, je ne trouve pas la réponse du ministre très convaincante.
Quand on nous dit qu'on souscrit au principe puis qu'on va arriver avec des
résultats, ça indique donc qu'à ce jour il n'y a pas de résultat à présenter.
M. Dubé :
...les résultats ont été clairement... qui ont été réalisés malgré la pandémie,
il faut comprendre aussi que les médecins
spécialistes ont suivi... ont eu une baisse de rémunération importante cette
année, parce qu'il y a plusieurs médecins spécialistes liés au délestage
qui n'ont pas eu... ils n'ont pas eu la chance de faire les opérations qui étaient prévues en raison du délestage. Mais
il est très clair de la part du Dr Oliva, je veux être très, très clair là-dessus, là, qu'il souscrit non seulement
au principe de l'Institut de pertinence, mais qu'on va s'assurer qu'on va
livrer la marchandise sur les objectifs qui ont été fixés par son prédécesseur,
Dre Francoeur.
M. Arseneau :
Évidemment, pour les gens qui nous écoutent, là, les gens ont été scandalisés
par plusieurs des primes qui étaient offertes. Est-ce qu'il y a des primes qui
ont été abolies?
• (17 h 50) •
M. Dubé :
Oui, il y a des primes...
M. Arseneau :
Combien?
M. Dubé :
Là, je ne pourrais pas vous donner le détail spécifique des primes, mais il
faut regarder dans l'ensemble, quand je vous dis que ce qu'on donnait... Le
principe de l'Institut de la pertinence, c'était de s'assurer que des actes ou
des primes qui n'étaient pas nécessaires devaient être... mais discutées. Parce
que ce qu'on fait, c'est qu'on a un
représentant du ministère, on a un représentant de la fédération et il y a un
conseil de direction, qui est mené par
M. Cotton, donc qui est indépendant du ministère et qui est en train de
regarder chacun de ces éléments pour livrer les objectifs qui ont été
donnés.
M. Arseneau :
D'accord. Autre sujet, si vous permettez, M. le Président, il me reste trois
minutes, j'aimerais revenir sur le dossier Optilab, et plus spécifiquement en
lien avec l'IUCPQ. Le ministre a mentionné qu'il y avait une entente, et
pourtant, encore hier, il y a un facilitateur, là, qui était présent et qui a
déposé une proposition aux médecins de l'IUCPQ. Comment peut-on dire qu'il y a
une entente alors qu'il y a des gens qui s'activent à tenter de rapprocher les
parties et à faire des propositions qui ne font pas l'unanimité à l'heure
actuelle?
M. Dubé :
Bien, écoutez, je l'ai expliqué tout à l'heure à votre collègue, là, je pense
qu'avec le Dr Drouin il y a une discussion à faire avec l'institut. Je
pense qu'on a réussi à trouver des terrains d'entente. Je pense que, lorsqu'on
est en négociation, il est normal... Puis je le comprends, qu'il y a des gens
qui veulent prendre une position publique pour... en pensant que ça va
faciliter les discussions, mais, moi, ma théorie, mon approche, c'est de
laisser les gens qui négocient en ce moment trouver le terrain d'entente qui,
selon moi... Mais c'est sûr que, dans toute organisation... Puis je l'ai dit tout
à l'heure à notre collègue le député de Gouin, on ne veut pas faire une
approche mur à mur avec Optilab. On a trouvé, dans certains cas, comme c'est le
cas de l'institut, qu'il fallait trouver des voies de passage pour réaménager,
surtout l'aspect régional à Québec, dans Optilab. Encore une fois, je pense
qu'on est en train de trouver des terrains d'entente. Je vais laisser les gens
qui sont en place, là, finaliser ça.
M. Arseneau :
Pourquoi changer une formule qui fonctionne et qui fait la fierté des Québécois
à travers l'ensemble du pays, à travers le monde? L'autonomie administrative et
décisionnelle permet une performance supérieure de l'IUCPQ. Est-ce que vous
niez cette capacité de l'IUCPQ de fournir, de livrer la marchandise? Et, quand
on sait que ce qui est proposé dans la centralisation de certains tests de
laboratoire, c'est un nivellement par le bas, c'est une baisse d'efficacité,
c'est un retard aussi dans la livraison des résultats des tests en laboratoire,
donc une perte de performance, comment est-ce qu'on peut arriver à dire que
cette formule-là fonctionne?
M.
Dubé : J'apprécie beaucoup, M. le Président, les points que le député
amène, mais il y a toujours deux côtés à
une médaille. Alors, quand je parle d'information, l'approche hybride permet,
dans certains cas, d'avoir une meilleure performance sur certains types
de tests. Alors, moi, je le répète, là, je vais laisser les deux parties
négocier pour finir l'entente qui devrait être conclue.
M. Arseneau :
Parce qu'en fait je vois que la discussion va se terminer là parce que le
ministre... mais je vous mets quand même au défi. Je voudrais mettre au défi le
ministre, lorsqu'il y aura entente, parce qu'actuellement il n'y a pas entente,
c'est ce qu'on comprend, là, parce que la négociation se poursuit, de prouver
que le nouveau modèle est supérieur que le précédent. Et ça, c'est le défi que
je vous lance, parce que l'information qu'on a, effectivement, c'est qu'en perdant le contrôle administratif et
décisionnel, on va perdre de l'efficacité et de la performance, et ce
serait absolument inacceptable si une telle chose se produisait à l'IUCPQ.
M. Dubé : Je suis d'accord avec
vous, puis c'est pour ça qu'il faut avoir une formule hybride qui va chercher
le meilleur de chacun des scénarios.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Nous
allons compléter notre après-midi de travail avec la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Bien oui, on finit
avec moi aujourd'hui, et j'ai une dernière question, bien, plusieurs questions, en fait, M. le Président. La première
sera sur la région des Laurentides, notamment sur l'hôpital Saint-Jérôme.
Vous l'avez peut-être vu, je sais que vous avez quand même beaucoup de membres
députés élus des Laurentides, dans la région
il y a une coalition qui est sortie de façon assez virulente, cette fin de
semaine, demandant au gouvernement et spécifiquement au ministre de la
Santé des actions concrètes.
La Coalition
Santé Laurentides, qui a été formée à l'initiative du conseil des préfets et
des élus des Laurentides, 105 organisations
et individus ont donné leur appui, compte sur l'adhésion des MRC des
Laurentides, 61 municipalités, 23 organismes communautaires, neuf
chambres de commerce de la région, des élus, des médecins, du personnel hospitalier et ambulancier, des organismes communautaires,
des gens d'affaires, des personnalités publiques, deux anciens députés
de la CAQ. On a presque failli avoir un député de la CAQ, le député de Saint-Jérôme,
mais il s'est retiré de la Coalition Santé
Laurentides la veille de son lancement parce que... il faudra lui poser la
question, mais peut-être que, comme député de Saint-Jérôme,
finalement, il n'était plus en accord avec l'agrandissement de l'hôpital. Il
faudra lui poser la question. Mais vous comprendrez que c'est une mobilisation
d'envergure, vraiment d'envergure. Les gens dans la région sont tannés, sont vraiment
tannés du fait que l'hôpital de Saint-Jérôme, là, il a 40 mois de retard,
là.
Puis, juste pour vous faire une petite mise...
je ne veux pas dire à niveau, là, mais la région des Laurentides, là, c'est une des régions qui a une des plus
fortes croissances démographiques, vieillissement très important aussi. C'est
une région... il y a 54 000 personnes qui sont en attente d'un
médecin de famille. Ils savent que, dans un horizon d'à peu près 15 ans, ça va
être une des régions qui va compter un territoire... sur son territoire le
contingent le plus important de personnes âgées. Donc, il y a beaucoup,
beaucoup d'enjeux qui sont reliés à ça.
Sous notre gouvernement, puis là je ne veux pas
tomber... l'idée n'est pas de tomber dans des comparatifs, mais je vais juste...
parce que je m'attends au message du ministre qui parle de l'incurie des gouvernements
précédents, en tout cas, à chaque fois
qu'on lui pose des questions sur l'avancement des dossiers d'infrastructure...
mais, moi, ce qui m'intéresse, c'est «what's next», là, qu'est-ce qui va se
faire dans ce projet-là. En 2016, nous, le gouvernement, on avait commencé une réforme sur les
investissements, justement, qui était axée sur les patients — puis
là je vous en reparlerai — pour
venir amener une certaine règle d'équité pour la région, parce qu'effectivement
il y avait une disparité entre les investissements puis les besoins, mais on
avait surtout, aussi, inscrit au PQI l'agrandissement puis la modernisation du
plus gros hôpital de la région, l'hôpital de Saint-Jérôme, qui devait se faire
pour 2023.
Là, on comprend que c'était une priorité pour le
nouveau gouvernement. Le premier ministre est allé dans la région, il a reconnu
l'urgence de réaliser les travaux. Il y a des travaux qui ont été annoncés,
finalement, par la prédécesseure du ministre, mais plus 2023, pour 2028 ou
2030. Et là, finalement, le projet n'a pas été mis dans le projet de loi
n° 66. Il ne faisait pas partie des 181 chantiers d'infrastructure.
Il a 40 mois de retard. Donc, vous comprendrez que les gens dans la région
sont très préoccupés, très préoccupés. Donc, je vais donner l'opportunité au
ministre de répondre à cette coalition.
M. Dubé : Bon, M. le Président,
il y a plusieurs éléments à la question. Puis je suis content de voir que le
Parti libéral s'intéresse aux Laurentides maintenant, ce que nous faisons
depuis que nous sommes au pouvoir.
Mme Montpetit : Je savais que
ça allait donner ça.
• (18 heures) •
M.
Dubé : Alors, j'aimerais dire, premièrement, qu'il est important, M.
le Président... que l'arrivée graduelle, là, d'une quarantaine de nouveaux médecins omnipraticiens dans la région
va pouvoir... Puis ça, c'est très concret, là, c'est ce qu'on a fait
depuis qu'on est là, il y a une quarantaine de nouveaux professionnels qui sont
là. Ça, je pense que c'est important.
Puis, dans la question des projets immobiliers,
M. le Président, on a fait des avancées, on a investi des montants importants,
que ça soit au niveau du modulaire... particulièrement dans la région de
Saint-Jérôme.
Pour ce qui est de l'intérêt de la population...
Puis moi, je salue cette coalition-là qui s'est mise en place, parce que je pense qu'il est important de rester
très, très proche du terrain et d'avoir le pouls de la population. Puis moi,
je n'ai aucun problème à avoir une discussion avec cette coalition-là. Mais ce
que j'aimerais rassurer la population... Puis on s'est assuré, avec le PQI qui
vient d'être déposé par ma collègue la présidente du Conseil du trésor, on
s'est assuré qu'on avait les ressources nécessaires pour faire ce projet majeur
là, pas en 2030, pas comme il vient d'être mentionné. On va respecter les
échéanciers qu'on s'est donnés. Et je crois qu'il est très important pour nous
de faire correctement. Moi, je me suis rendu déjà
quelques fois à l'hôpital de Saint-Jérôme depuis que je suis en poste pour bien
comprendre la situation.
Puis ce que
j'aimerais... si la députée veut plus de détails, j'ai mon collègue, ici, Luc
Desbiens, qui fait un travail excellent avec
le ministère, qui pourra répondre à des questions spécifiques, comment on
avance dans le projet qui a été mis en place.
Mais j'aimerais
respecter... j'aimerais expliquer aussi, juste pour terminer avant de passer la
parole à M. Desbiens, si la députée le
veut bien, qu'on n'avait pas besoin de mettre le projet de Saint-Jérôme dans le
p.l. n° 66 parce qu'on n'avait pas besoin des
critères. Alors donc, il n'y a pas une question d'expropriation, il n'y a pas
une question d'environnement, on est capable
de faire... de respecter nos engagements envers la population de Saint-Jérôme
sans avoir le projet d'hôpital dans le p.l. n° 66, donc ce n'est pas parce
qu'il n'est pas sur notre radar.
Puis, encore une
fois, je le répète, M. le Président, si... M. Desbiens, qui est ici,
qui travaille activement sur le projet de l'hôpital de Saint-Jérôme, sera là
pour répondre à des questions spécifiques.
Mme
Montpetit : Bien oui, parce que la question, essentiellement, c'est
sur les échéanciers, donc je vais le répéter : Il y a 40 mois de
retard accumulé sur le projet, donc on parle de quels échéanciers qui vont être
respectés, exactement?
M. Dubé :
M. Desbiens?
Mme Montpetit :
Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, il y a consentement. Vous vous nommez et vous donnez votre fonction,
s'il vous plaît.
M. Desbiens
(Luc) : Bonjour. Luc Desbiens, sous-ministre adjoint, Infrastructures,
équipements médicaux, logistique et approvisionnement, au ministère de la Santé,
bien sûr.
Alors, le dossier de
l'hôpital de Saint-Jérôme a été annoncé à l'étude en août 2018, juste avant le
changement de gouvernement, et puis le projet, évidemment, se déroule. Nous
sommes à l'étape du dossier d'opportunité, c'est une étape importante, le
dossier d'opportunité, c'est l'étape de planification initiale du projet, à
savoir qu'est-ce qu'on va faire, quels sont les liens de proximité qu'on va
avoir besoin dans le nouvel... dans l'agrandissement, dans les changements de lien entre les différents
services qu'on va avoir à rénover. Évidemment, l'hôpital de Saint-Jérôme
a beaucoup de choses... beaucoup de désuétude, on pourrait dire ça, mais il y a
quand même beaucoup d'argent qui a été investi dans les dernières années,
environ plus de 100 millions qui a été investi depuis 2018, là, à
l'hôpital de Saint-Jérôme pour améliorer en attendant d'avoir le projet majeur.
Pour les Laurentides aussi, il y a eu beaucoup d'autres investissements, à
Saint-Eustache et, également, au niveau des maisons des aînés dans cette
région-là.
Au niveau de
l'échéancier, évidemment, la COVID, des fois, a le dos large, mais,
effectivement, il y a eu beaucoup de retard,
en tout cas du retard dans le travail. Les gens des établissements, pour faire
un dossier d'opportunité, ça prend plusieurs rencontres avec le corps
médical, ça prend plusieurs rencontres avec les directions des services
techniques, etc., pour faire avancer le dossier, et on comprendra que, pendant
la pandémie, ce n'était pas le temps de faire
des rencontres avec les différents corps médicaux pour faire avancer le projet,
donc le projet a pris effectivement un peu de retard dans le cadre de la
pandémie. Mais tout le monde est à l'oeuvre actuellement, également à la SQI,
évidemment, qui est la gestionnaire de projet, qui travaille fort à faire
avancer le projet. Et puis c'est ça.
Mme
Montpetit : Donc, en termes d'échéancier, le projet va être livré en
quelle année, en tenant compte des retards que vous évoquez?
M. Desbiens
(Luc) : C'est difficile de déterminer un échéancier sans avoir une
solution immobilière. Donc, actuellement, on travaille sur la solution
immobilière, donc en ne sachant pas trop encore la façon que va... les nouveaux
bâtiments vont être construits, c'est très difficile de déterminer un
échéancier très, très stable. Ce qu'on est capables de dire, c'est que le DO
est prévu en 2022.
Mme
Montpetit : Le quoi, pardon?
M. Desbiens
(Luc) : Le dossier d'opportunité, donc le premier document, là, qui va
permettre de passer de l'étape étude à l'étape...
Mme
Montpetit : Oui. Non, non, je comprends. Je n'avais pas compris le
«DO». Oui, absolument.
M. Desbiens
(Luc) : Excusez-moi, 2022, été 2022.
Mme
Montpetit : Donc, passé 2022, on n'a aucune idée de ce qui
arrive, c'est ce que je comprends? Il n'y a pas d'échéancier, faute de...
M. Desbiens (Luc) : Bien, il faut
savoir un peu les solutions immobilières puis qu'est-ce qu'on va mettre en
place à Saint-Jérôme avant de déterminer est-ce que ça va être un 12 mois
de construction, est-ce que ça va être un 18 mois de construction, est-ce que
ça va être un 24 mois de construction ou un 36 mois de construction.
Nous sommes, là, à définir la solution immobilière pour y arriver.
Mme
Montpetit : Je vous remercie beaucoup,
c'est limpide. Puis ce n'est rien contre vous, mais vous comprendrez, M. le
ministre, que... puis ce n'est pas du tout la faute de monsieur, mon commentaire
n'est pas là, mais ce n'est rien pour rassurer les gens de la Coalition Santé
Laurentides. Donc, vous proposiez de les rencontrer, je vous invite, certainement... comme ils ont été très vocaux dans les
derniers jours et que leur demande, elle est importante, je pense que ça
sera important d'aller peut-être les rassurer, mais là je comprends qu'il n'y a
peut-être pas d'éléments pour le faire, faute d'échéancier plus clair.
Un autre dossier sur
lequel j'aimerais vous entendre...
M. Dubé :
Juste rappeler, M. le Président, que mon cabinet a rencontré la coalition
en question dans les derniers jours.
Mme
Montpetit : Un autre dossier sur lequel j'aimerais vous entendre,
c'est concernant l'Hôpital Fleury. L'ex-ministre de la Santé est venue faire
une annonce, il y a plus d'un an déjà, sur la mise à l'étude du projet de modernisation de l'urgence de l'Hôpital
Fleury, donc j'aimerais avoir un suivi sur cette mise à l'étude : Est-ce
qu'elle est avancée, est-ce qu'elle est terminée? Et quelles sont les
prochaines étapes pour l'Hôpital Fleury?
M.
Dubé : Moi, je demanderais à M. Desbiens, si on peut parler de...
Vous êtes bien parti, alors je vous laisse aller sur l'Hôpital Fleury,
M. Desbiens.
M. Desbiens
(Luc) : Malheureusement, je n'ai pas le détail sur l'Hôpital Fleury,
je vais devoir faire des vérifications et vous revenir avec la réponse, je suis
désolé.
Mme
Montpetit : Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre? C'est parce que vous
ne l'avez pas en main, c'est ce que je comprends, là?
M. Desbiens
(Luc) : C'est parce que je ne l'ai pas en main, effectivement. Il y a...
Mme
Montpetit : Parfait. Est-ce que vous pourriez, effectivement, me
revenir? Ce serait apprécié.
M. Desbiens
(Luc) : Pas de problème, ça va me faire plaisir.
Mme
Montpetit : Parfait. Merci. Sur ce, je passerais la parole à ma
collègue de Vaudreuil, s'il vous plaît. Je vous remercie.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Nichols :
Bonjour, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Nous attendons votre
question.
Mme Nichols :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, chers collègues. Oui, j'avais
une question. Moi, je vous amène dans une
autre région, M. le ministre, je vous amène en Montérégie-Ouest. Je vous
amène dans probablement un des plus beaux comtés, le comté de Vaudreuil,
où les citoyens sont assez préoccupés par des enjeux, parce qu'on le
sait, on n'a pas encore l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges. Donc, nos citoyens se
déplacent. Nos citoyens se déplacent, entre
autres, à Valleyfield, se déplacent à Anna-Laberge, hein? Montérégie-Ouest,
c'est surtout les deux gros hôpitaux vers lesquels sont dirigés vers... nos citoyens.
J'en profite pour saluer, là, ma collègue de Soulanges, qui est présente, puis elle
est au courant aussi, là, des enjeux, souvent c'est les mêmes citoyens qui
s'adressent à une et à l'autre.
Donc, la situation
est inquiétante. Elle est inquiétante entre autres, bien, depuis la dernière
année, mais particulièrement depuis novembre 2020, et plus récemment, là,
depuis le mois de mars dernier. Même qu'il y a un communiqué qui a été diffusé
le 5 avril dernier par le CISSSMO qui disait que la direction doit
modifier l'offre de services, particulièrement en obstétrique, puis tout ça est
occasionné par le manque de personnel. C'est 60 % du personnel soignant
des deux hôpitaux de la Montérégie-Ouest qui sont absents du travail pour
différentes raisons, donc ce n'est pas juste des raisons COVID, là, c'est des
raisons, évidemment, là... épuisement, maternité, départ à la retraite. Mais je
pense que ça va un petit peu plus loin que ça.
Parce que, vous... Je
suis certaine que vous êtes au courant, là, évidemment, parce que j'ai vu des
correspondances, là, circuler, entre autres, là, des médecins. Les médecins,
ils nous écrivent, les médecins, ils lèvent le
drapeau, les médecins. Évidemment, ils font un excellent travail, là, mais ils sont
épuisés, ils sont à bout de ressources. Même,
il y a une citation d'un médecin, le médecin indique devoir parfois conseiller
à ses patients diverses alternatives, par exemple, aller dans des
cliniques privées pour des prélèvements. Il dit même que ceux qui sont suivis
en Ontario ont un meilleur service, pourtant on vit dans le même pays. Là,
c'est sûr que, l'Ontario, avec les lignes, c'est d'autre chose, là, mais, nous,
l'hôpital de Hawkesbury, là, c'est souvent la direction que prennent nos citoyens
parce que ça déborde de partout.
Mais là ma préoccupation puis la préoccupation des citoyens tant de Vaudreuil, de Soulanges, c'est : Qu'est-ce qu'on va faire, là, les femmes
enceintes ne peuvent plus accoucher dans leur région? Il y a des ententes. Ce
qu'on a compris, c'est qu'on a voulu faire des ententes avec la
Montérégie-Centre, ça n'a pas fonctionné, avec le CSUM, ça n'a pas fonctionné.
Là, on a une entente avec l'Ouest de Montréal, mais il reste que les citoyens
appellent au bureau, surtout les citoyennes, en tout cas, au comté de
Vaudreuil, ça appelle, elles sont inquiètes, elles sont inquiètes.
Donc, M. le
ministre, qu'est-ce qu'on peut... comment on peut rassurer nos gens? Ou, en
fait, je vais utiliser le terme, là, mais c'est quoi, le plan de match pour
rétablir les services pour la population de Vaudreuil et Soulanges?
• (18 h 10) •
M.
Dubé : Très bien,
M. le Président. Puis j'aimerais dire à la députée
que je partage beaucoup ses préoccupations, parce que, pour moi, la
Montérégie-Ouest, comme vous savez, me tient à coeur aussi, on est dans la même
région, alors... Pour moi, j'ai eu... Puis j'ai eu la chance et je me suis
donné comme mandat, clairement, d'aller sur place. Comme vous savez, il y a un
petit peu plus qu'un mois je me suis rendu... même ça fait un petit peu plus
que ça, le temps passe tellement vite, là, mais je me souviens avoir rencontré
l'équipe de direction. On a plusieurs initiatives qui sont en cours en ce
moment.
Puis je vais me
permettre de dire : Entre autres, avec mon collègue le ministre délégué à
la Santé, on a des discussions, là, assez actives sur la question au niveau des
naissances entre l'Hôpital le Suroît, je pense, vous êtes très au courant du
dossier, ce qui peut se faire de façon intérimaire pour protéger, entre autres,
la population de Valleyfield... mais s'assurer aussi qu'on aura une vision à long
terme de ce qui peut être fait à Vaudreuil-Soulanges. Alors, ça, je pense
au nouvel hôpital, ça, c'est en discussion en ce moment. Puis je pense que je
vais laisser le Dr Carmant...
Moi,
ce qui m'a beaucoup préoccupé, c'est la question de la main-d'oeuvre. La question de la main-d'oeuvre, pour moi... quand je suis allé sur place, on a
mis des sommes importantes, notamment à Anna-Laberge, notamment Anna-Laberge, et au Suroît, la même chose, pour de l'équipement supplémentaire, mais, malheureusement, le personnel n'a pas suivi. J'ai constaté de mes yeux, Mme la... Oh! M. le Président, je m'excuse, je vais regarder,
M. le Président, mais j'ai constaté, de mes yeux, vu qu'il y avait
des événements... des investissements qui avaient été faits pour des nouvelles
facilités, tel qu'il nous avait été demandé par la direction, et on n'avait pas
le personnel pour combler ces salles d'opération là. À mon avis, c'est
inacceptable. Alors donc, il y a vraiment un enjeu de main-d'oeuvre.
Alors
donc, ce que, moi, j'ai demandé, on a confié une analyse exhaustive, en
collaboration avec la sous-ministre, ici. On a envoyé une équipe, qui
nous a fait des recommandations sur les changements qu'on aurait à apporter
puis, je vais le dire comme ça, là, pour aider l'équipe de gestion à avoir une
gestion beaucoup plus optimale que ce qu'on a connu dans les derniers mois. Je
pense qu'il y a des directions générales qui ont mieux passé à travers la
pandémie et je crois qu'il est important, pour nous, de s'assurer que... les
commentaires, qui nous sont venus des médecins, mais des patients, que vous
êtes en train de mentionner, je les ai entendus aussi. J'ai rencontré personnellement
plusieurs des médecins lors de ces rencontres-là que j'ai eues, et le rapport
qui nous a été présenté va nous inciter à faire des changements importants,
qu'on communiquera en temps et lieu. Mais on est très actifs dans ce dossier-là
parce qu'il y a plusieurs éléments qu'on doit optimiser dans les prochaines
semaines.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, Mme la...
Mme Nichols :
Bien, je sens la préoccupation, là, de part et d'autre, cependant je n'entends
pas le plan de match. On va... Bien, c'est
60 % des employés qui sont manquants, qui ne sont pas là, je ne sens pas,
je n'ai pas compris, dans votre réponse, c'était quoi, le plan de match, on va
faire quoi pour recruter. C'est sûr que, quand il va y avoir le nouvel
hôpital, là, j'imagine que le recrutement va être facile, va être attrayant,
mais, le nouvel hôpital, ce n'est pas pour tout de suite, là, bien que ça suit
l'échéancier, puis j'en suis bien contente. Mais présentement on fait quoi? C'est 60 % qui manquent sur le terrain, donc
on recrute où? On fait quoi? On fait de la formation où, ça sort des cégeps?
J'ai un beau plan
pour vous aussi, là. J'ai un centre d'études collégiales à Vaudreuil-Dorion,
là, que vous pourriez pousser sur votre collègue pour que ça voie le jour. J'ai
plein de bonnes suggestions à vous faire.
M. Dubé :
...ouvert... Excusez-moi encore. Je suis très ouvert aux suggestions de la
députée, que je connais bien. Mais
j'aimerais vous dire, là... puis j'attendais de voir comment allait se dérouler
l'après-midi, parce qu'on n'est pas
toujours en contrôle, mais on vient d'émettre un communiqué qu'il y a eu un
changement à la direction de Montérégie-Ouest, à compter d'aujourd'hui,
suite au rapport qui a été déposé. Alors, des fois, il faut poser des gestes
qui sont difficiles, on vient d'en poser un cet après-midi suite au rapport qui
a été déposé.
Alors, c'est sûr
qu'on va travailler maintenant avec une direction intérimaire,
Mme Verreault, avec qui on a travaillé au cours des derniers mois dans
différents dossiers, ça, je pense que c'est une grosse décision qui vient d'être prise. Alors, c'est sûr qu'avec
Mme Verreault, qui prend la direction intérimaire du centre de la
Montérégie-Ouest... va discuter avec nous au cours des prochaines
semaines le plan de match dont vous parlez. Parce que, pour nous, il était
important de faire un changement à la barre de la direction de
Montérégie-Ouest, c'est ce que nous avons fait suite à ma visite, que j'ai eue il y a un petit peu plus qu'un mois.
Puis je vous annonce, que le... on m'annonce, là, que le communiqué
vient d'être mis en ligne. Alors donc, la décision est prise, il y a un
remplacement de la direction du centre de Montérégie-Ouest.
Mme Nichols :
Et je présume que le recrutement de la main-d'oeuvre ou, du moins, rapatrier la
main-d'oeuvre sera une priorité?
M. Dubé :
Bien, écoutez, c'est pour ça que, lorsqu'on a entendu tous les commentaires,
puis, je le dis, là, tous nos P.D.G. ont vécu une année, on dit annus
horribilis, je vais vous faire... en latin, là, je ne devrais pas trop
m'aventurer, là, je suis certain que je vais faire... une année difficile, on
va dire ça comme ça, et donc, bien, je crois qu'il était important, dans le cas
de Montérégie, je le répète, là, Mme la députée, de faire ces changements-là,
qui ne sont jamais faciles. Je pense qu'il y a eu des efforts qui ont été faits
par cette équipe de direction là, puis je veux le reconnaître, mais, des fois,
c'est bon de faire des changements, puis, dans ce cas-ci, c'était approprié de
le faire.
Mme Nichols : Merci. Ne sortez
pas votre latin, là.
M. Dubé : ...je m'en excuse. Je
prends l'engagement de ne pas répéter cette audace.
Mme Nichols :
Toujours en Montérégie-Ouest ou toujours dans les plus beaux comtés de
Vaudreuil-Soulanges, j'ai une autre problématique, ou, enfin, on a une
autre problématique, là, qui concerne, entre autres, la maison des soins palliatifs. La maison des soins palliatifs,
je le sais, que vous connaissez la situation, c'est très préoccupant, autant
dans la gestion de l'offre des services,
puis ça... Vous le savez, hein, la maison des soins palliatifs, là, c'est un
service qu'on donne aux citoyens, tu sais, c'est un... c'est des gens
qui sont en fin de vie, puis, la Maison des soins palliatifs de
Vaudreuil-Soulanges, là, c'est boiteux.
On comprend qu'il y a un conflit, mais je crois
sincèrement... puis je ne veux pas rentrer dans le coeur du conflit, mais ça prend sincèrement une
intervention, une intervention pour que ça bouge, puis que ça bouge à
l'avantage des citoyens tant du comté de Vaudreuil, du comté de
Soulanges. Il y a 12 lits, à la Maison des soins palliatifs de
Vaudreuil-Soulanges, il y en a cinq qui sont ouverts. Le financement est quand
même là pour les 12 lits. Il y aurait une possibilité de 16 lits,
disons-le, là, avec la population, il y aurait une possibilité de 16 lits.
Mais définitivement il y a un conflit, il y a eu des modifications à l'entente,
voilà 10 mois, puis ça ne fonctionne toujours pas mieux.
Alors, je me demandais quel genre de petit coup
de pouce qu'on pourrait donner à la maison des soins palliatifs, puisque c'est
un service direct à nos citoyens, à nos familles.
M. Dubé : Bien, écoutez...
Le Président (M. Provençal)
: Rapidement, parce que le temps est écoulé, alors...
M. Dubé : Bien, je... Non, mais
je veux répondre. J'essaie de me tenir loin des conflits et médecins. Je vais laisser le... Je comprends, mais vous comprendrez
aussi qu'avec l'arrivée de Mme Verreault, là, je vais laisser prendre
acte de la situation et de nous revenir avec des recommandations spécifiques,
d'accord?
Document déposé
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci. En terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements
de l'opposition. C'est un document qui concerne spécifiquement la RAMQ.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux à jeudi 29 avril, à 11 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet Santé et Services sociaux des
crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux. Je remercie
tout le monde pour leur contribution et leur collaboration. Bonne fin de
soirée.
(Fin de la séance à 18 h 17)