Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mardi 3 mai 2022
-
Vol. 46 N° 30
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Famille, volet Famille
Aller directement au contenu du Journal des débats
10 h (version non révisée)
(Dix heures quinze minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) :
À l'ordre et s'il vous plaît. Ayant
constaté le quorum, je...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...déclare
la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte. La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Famille des crédits
budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2022-2023.
Une enveloppe de 4 h 45 a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Bérubé (Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Hivon
(Joliette).
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. L'étude de ce volet sera divisée en deux parties, soit ce matin, de
10 h 15 à 12 h 30, et demain en soirée, de 9 h 15
à 21 h 45. Ce matin, nous allons procéder à une discussion d'ordre
général par bloc d'environ 20 minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
leur est alloué, soit demain vers 21 h 45.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervenante de l'opposition officielle pour le premier bloc
d'échanges. Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être
proportionnelle à la longueur des questions. Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, collègues. Bonjour, M. le ministre. Mme la
Présidente, j'aimerais remercier toute l'équipe de M. le ministre pour leurs
travaux en ce qui concerne ces crédits. Je sais que ça représente énormément
d'heures de travail. Puis juste pour vous dire que c'est grandement apprécié de
notre part, parce que je comprends qu'on a posé beaucoup de questions, puis les
réponses sont fort intéressantes, ça fait que c'est apprécié. Puis je comprends
aussi que nous avons les équipes de Retraite Québec et le curateur qui est avec
nous aussi, ça fait que je veux aussi les remercier de leur présence et de leur
travail.
Alors, on va commencer, Mme la Présidente.
J'aimerais parler avec M. le ministre en ce qui concerne la création de places.
La création de places, parce qu'on a constaté, suite à l'étude des cahiers de
crédits, qu'en décembre 2020, le 31 décembre 2020, il y avait
51 073 enfants sur La Place 0-5 ans. Puis, rendu au
31 décembre 2021, on a constaté qu'il y a maintenant près de
52 000 enfants sur la liste d'attente sur La Place 0-5 ans. Ça
fait un écart de 688 enfants de plus sur la liste d'attente en un an.
C'est une augmentation de 20 %. Puis, lors de la dernière campagne
électorale, le 25 août 2008, la CAQ avait écrit, dans son communiqué de
presse, que «la maternelle quatre ans libérera 50 000 places à
contribution réduite en garderie et permettra de considérablement diminuer les
listes d'attente pour les parents». Mais, comme je viens de faire un exposé, il
y a quand même une explosion en termes de nombre de places. Alors, est-ce que
le ministre peut nous expliquer pourquoi la liste d'attente a augmenté de
20 % malgré l'implantation de la maternelle quatre ans?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, d'abord, je salue ma collègue, mes collègues
qui sont ici. Et j'en profite aussi pour saluer mes autres collègues qui sont
tous et toutes présents pour l'étude de crédits, entre autres l'équipe du
ministère de la Famille, qui est presque toute féminine ce matin, il faut le
souligner. Donc, merci pour tout le travail. Les organismes aussi dont on a la
responsabilité sont là, donc merci beaucoup.
En fait, peut-être juste une précision.
Quand vous parlez d'une augmentation de 20 %, il n'y a pas eu
d'augmentation de 20 % depuis l'année dernière, là, en termes d'enfants
qui sont inscrits au guichet unique.
Mme Maccarone : La liste
d'attente a augmenté de 20 % malgré l'implantation des maternelles quatre
ans. C'est ce qui est écrit dans les cahiers que nous avons reçus, c'est là où
on a vu l'écart. Ça fait que je veux savoir comment que le ministre se sent
aujourd'hui étant donné que c'est depuis son arrivée en poste qu'il y a eu une
croissance.
• (10 h 20) •
M. Lacombe : Bien,
évidemment que si la députée de Westmount-Saint-Louis a des questions sur le
développement de la maternelle quatre ans, je ne suis pas le bon ministre pour
répondre à ça. Ce que je peux vous dire, c'est que, de notre côté, il y a
effectivement une augmentation des enfants qui sont sur la liste d'attente. Et
je pense que cette augmentation-là, elle est due à deux choses. D'abord, le
ralentissement de la création de places qui a eu lieu entre, je dirais, 2014 et
2018, donc on a eu un creux de places qui ont été annoncées qui fait en sorte
que, dans les années subséquentes, c'est clair qu'on ressent ce creux de vague
là. Ça a été comme ça dans toute l'histoire du réseau. Donc, on peut être
d'accord ou pas avec mon analyse, c'est un fait, c'est comme ça, c'est
mathématique. Donc, ça a créé une augmentation du nombre d'enfants inscrits au
guichet unique, jumelé avec le départ de plusieurs responsables de services...
M. Lacombe : ...de garde
éducative en milieu familial qui... ces départs-là ont causé, évidemment une
perte de milieux familiaux, donc des enfants qui ont dû être réinscrits à la
place 0-5, le guichet unique.
Mme Maccarone : C'est dommage
que le ministre dit que ce n'est pas ici qu'on va pouvoir avoir une réponse,
parce que ça reste que c'est le premier ministre qui a quand même mis son siège
en jeu en ce qui concerne l'implantation de maternelles quatre ans. Puis on a
beaucoup jasé de ça en ce qui concerne l'impact sur le réseau de la famille et
le réseau de la petite enfance. Alors, la réalité, c'est que la maternelle
quatre ans n'a pas eu un effet positif sur la place 0-5 ans. On a quand
même eu une croissance d'un nombre de places qui sont inscrits sur le 0-5 ans
et non une décroissance. Alors, on a eu l'effet inverse malgré que la
maternelle quatre ans, ça s'est déployé un peu au fur et à mesure à travers la
province.
M. Lacombe : Bien, je ne vois
pas comment on peut arriver à cette conclusion-là. C'est-à-dire, je pense que
je viens clairement d'expliquer pourquoi il y a eu une augmentation du nombre
d'enfants inscrits au guichet unique. On peut débattre de ça ou pas, mais il
reste que je vous ai donné deux raisons qui, selon moi, expliquent ça.
Maintenant, je ne pense pas qu'on peut
raisonnablement dire que la création des maternelles quatre ans a nui ou que ça
a fait en sorte qu'il y a plus d'enfants. Évidemment, si la maternelle quatre
ans n'avait pas été là, si nous n'avions pas mis le pied sur l'accélérateur
pour créer davantage de classes de maternelle quatre ans... Parce
qu'actuellement il y a des tout-petits, là, de quatre ans, en beaucoup plus
grand nombre, qui occupent des places dans le réseau scolaire à quatre ans.
Bien, si ça n'avait pas été le cas, la liste d'attente aujourd'hui, serait
encore plus grande. Donc, je ne vois pas vraiment comment on peut dire que ça a
eu un impact négatif, là, ce serait un peu hasardeux.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
moi qui a dit... ce n'est pas nous qui a dit que la maternelle quatre ans va
avoir un impact sur la place des 0-5 ans, c'est votre gouvernement qui l'a
dit. Votre gouvernement a expressément dit que c'était la maternelle quatre ans
qui allait libérer 50 000 places. Alors, d'où l'importance de l'avoir dans
notre réseau de l'éducation. Ce que je fais le constat, c'est qu'évidemment,
c'était une promesse non tenue parce que l'impact n'a pas eu lieu dans la place
0-5 ans, malgré que la maternelle quatre ans, ça s'est déployé. Ça fait que,
pour moi, c'est un enjeu, c'est important parce qu'on a quand même dit que
c'était pour avoir un effet positif. Puis, dans le fond, c'est l'inverse...
Qui amène aussi des questions que j'ai
pour le ministre en ce qui concerne le bilan de création de places. En février
2019, le ministre avait promis 13 500 places pour février 2022. Ça ne
s'est pas réalisé. Et, il y a un an, le 16 février 2021, alors que les
13 500 places auraient dû être livrées, le ministre s'était engagé ici, en
Chambre, à ce que la majorité de ces 13 500 places soient réalisées cette
année. Ça aussi, c'est une promesse qui n'est pas réalisée. Le 6 mai 2021,
lors de l'étude de crédits, ça fait un an presque, et mettre sous permis 5 000 à 7000 places. C'est
aussi une autre promesse pas réalisée. Alors, ce qu'on constate, encore une
fois, suite à la lecture des documents qui ont été déposés dans les cahiers de
crédits, que le bilan net, c'est 896 places de plus pour les familles
seulement l'année passée. Puis on fait la comparaison avec le 1ᵉʳ avril
2021 et le premier... le 28 février 2022. Puis juste la semaine dernière,
quand on a posé la question... quand j'ai posé la question au ministre au Salon
bleu, il a dit qu'il allait faire maintenant 10 000 places juste cette
année. Alors, ce que je veux comprendre, c'est comment il va faire ça, étant
donné qu'il y a eu beaucoup de promesses, beaucoup de chiffres, beaucoup de
choses qui ont été annoncées pour le public et dans le fond, il n'y a rien qui
s'est réalisé en lien avec ses promesses.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
Mme la Présidente, si vous me le permettez, je déposerais les chiffres au
31 mars. Parce que, comme à l'habitude, dans toutes les études de crédits,
les chiffres sont au 28 février. On a des chiffres plus récents pour
conclure l'année au 31 mars. D'ailleurs, le mois de mars, qui a été le
meilleur mois en termes de création de places depuis bien, bien longtemps, donc
ça fait quand même une bonne différence. Donc, en toute transparence,
évidemment, je déposerais ces données-là, si vous le permettez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que... M. le ministre, est-ce que vous les déposez pour un point d'information
ou si vous voulez que ce soit public?
M. Lacombe : Bien, c'est
comme vous voulez, là, moi...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
vous.
M. Lacombe : Moi, c'est
plutôt pour le bénéfice des collègues. J'ai des copies papier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous le déposez pour information aux collègues?
M. Lacombe : Oui. Oui, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Merci. Et vous l'adressez...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...la
commission, s'il vous plaît, pour qu'on puisse le partager aux collègues.
Merci.
M. Lacombe : Parfait.
Excellent. On va vous déposer ça. Sinon, sur la création de place en tant que
telle, on a vraiment eu une excellente année avec 3200 places qui ont été
créées. C'est vrai que je parle de places subventionnées, c'est vrai que
l'objectif qu'on s'était fixé était de 5000. C'est l'objectif qui était
d'ailleurs public dans Le grand chantier pour les familles, là, que... dans le
plan d'action que j'ai présenté en octobre dernier. Donc, effectivement, on n'a
pas atteint la cible qu'on s'était nous-mêmes fixée, par contre, je pourrais
vous dire plusieurs choses à ce sujet là.
D'abord, je pense qu'au cours de l'été, on
sera en mesure de rattraper beaucoup de ces places-là parce que les gens sur le
terrain, eux-mêmes, nous ont dit au cours des derniers mois, avec les vagues
subséquentes de la pandémie qui sont arrivées, que c'était dur. Ils ont pris la
peine de m'écrire. Ils ont pris la peine de m'écrire au cabinet. Ils m'ont
adressé une lettre pour me dire : Ça va vite, vous nous demandez d'aller
vite, on a besoin de ralentir un peu parce que c'est difficile sur le terrain
actuellement. Donc c'est pour ça que je reviens souvent en disant : On
peut bien critiquer le gouvernement en lui disant : Le gouvernement
n'atteint pas ses cibles, mais quand on fait ça, on vient aussi dire aux gens
sur le terrain qu'ils ne travaillent pas assez vite à notre goût et qu'on veut
qui travaille plus vite. On est capables de le faire, je pense, de façon
respectueuse et c'est ce qu'on fait actuellement.
Mme Maccarone : Sauf que la
question se pose parce que la ministre vient de dire que ça va... c'est très
difficile. Le réseau lui demande d'aller plus au ralenti parce qu'on ne peut
pas... ça fait que c'est la raison qu'on n'a pas pu mettre à l'oeuvre le
5000 places, mais il vient de faire une promesse de 10 000 places. Ça fait
que si c'était difficile pour 5000, qu'est ce qu'on va faire pour le 10 000?
M. Lacombe : Bien, en fait...
puis je veux corriger une autre chose parce que la députée de Westmount Saint
Louis, effectivement, la semaine dernière, a dit : Le ministre vient de
nous promettre ça, là, vient de sortir ça de son chapeau. Moi, je pense qu'elle
n'a peut-être pas lu Le grand chantier pour les familles, parce qu'à la
page 22, tableau numéro trois, la cible, la cible, elle est là. Donc, on
n'a rien inventé, on n'a rien décidé la semaine dernière. La cible, elle est
là. Maintenant, est-ce qu'on devra s'ajuster? Peut-être. On verra bien. Mais ce
que je peux vous dire, c'est que le réseau lui-même, actuellement, nous dit que
ça va vite et c'est ce qui explique le décalage dans l'objectif. Donc, moi, je
pense que cet été, on sera capable de rattraper les quelques centaines de
places qui nous manquaient pour atteindre l'objectif du 31 mars.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que la
ministre a l'intention de déposer une autre révision de son Grand chantier?
M. Lacombe : Pas pour
l'instant parce que, comme je viens de le mentionner, pendant que vous
cherchiez dans le grand chantier, je disais..
Mme Maccarone : Oui, je l'ai.
La raison, c'est juste un oui ou non, la raison de la question. Ça fait que si
c'est non, c'est juste...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...demander
vous adresser à la présidence. Ce n'est pas en discussion, là, on est dans les
crédits, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Puis je
pense... oui...
Mme Maccarone : C'est parce
que mon habitude quand on est en crédits, c'est que c'est plus fluide quand on
parle.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
ce n'est pas... L'habitude qu'on a ici, dans ma commission, Mme la députée...
Puis là, vous allez vous adresser à la présidence, s'il vous plaît.
M. Lacombe : C'est comme vous
voulez, Mme la Présidente. Oui. Ça fait que la raison de la question, Mme la
Présidente, c'est parce que dans le Grand chantier du ministre, il parle aussi
de 5000 places. Je l'ai lu, mais il parle aussi de 5000 places, ça
fait que ce n'est pas réalisé, les 5000 places. Ça fait que si on parle
maintenant de 10 000, c'est quand même 10 500, alors, je présume que la
ministre va quand même déposer une révision encore parce que la cible de 5000
n'a pas été réalisée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, j'allais dire, la députée de Westmount, saint Louis me dit que je
dois répondre par oui ou par non. Je pense qu'on n'est pas dans un tribunal,
puis je vais me donner le privilège de prendre...
Mme Maccarone : C'est une
question de gestion de temps, Mme la Présidente. C'est juste que j'ai très peu
de minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous demanderais, s'il vous plaît, de prendre la parole quand je vous la
donnerai.
Mme Maccarone : Avec plaisir,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
moi qui calcule le temps et je vous dis que je suis vraiment à calculer le
temps de vos réponses, comme... de vos questions comme de vos réponses. Alors,
s'il vous plaît, adressez-vous à la présidence et je fais signe au ministre
quand le temps est écoulé et vous avez le loisir de prendre tout le temps qu'il
vous faut pour la question.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Alors
je vais céder la parole au ministre. S'il vous plaît, en terminant.
M. Lacombe : Donc on a
l'occasion au cours des prochaines semaines de rattraper le retard, c'est ce
que les gestionnaires nous disent sur le terrain. Donc je pense qu'on sera en
mesure de rattraper le développement de ces quelques centaines de places qui
nous manquent pour atteindre l'objectif qu'on s'était fixé au 31 mars.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (10 h 30) •
Mme Maccarone : C'est
sûrement parce que la cible n'est pas bonne, alors si c'est quelques centaines,
c'est quand même intéressant. Je pense que ce serait important d'avoir une mise
à jour puis quand on parle de la création de places, j'aurais aussi besoin
d'une explication. Si on regarde juste, pour que les gens nous suivent, le
RPPLQ-13, on dit qu'il y a un bilan net en milieu familial de
moins1 537 places. Le RPPLQ-150, une fermeture de 7273 places en
milieu familial, et le RPPLQ-149, une ouverture...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...de
4837 places. Alors, ceci représente une différence entre fermetures et
ouvertures de -2436 places et non le 1537 places tel qu'indiqué dans
le tableau qui a été fourni aussi dans les crédits. Est-ce que le ministre peut
expliquer pourquoi l'écart?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Si je
comprends bien ce que la députée de Westmount-St-Louis veut démontrer, c'est
que lorsqu'on prend en compte les pertes en milieu familial et qu'on les met en
relation avec les gains qu'on fait en créant des places subventionnées en
installation, donc dans une garderie ou dans un CPE, le bilan, effectivement,
est moins intéressant. C'est une évidence, Mme la Présidente. Mais en même
temps, je vous soumets que ce n'est pas comme ça que ça a été calculé dans le
passé ni sous les précédents gouvernements ni sous le nôtre parce que le milieu
familial est un enjeu auquel on doit s'attaquer. Et dans les six derniers mois,
on l'a vu, on a réussi à renverser la vapeur, donc c'est une bonne nouvelle,
maintenant on gagne des places plutôt que d'en perdre, et il faut faire le même
travail en installation. Parce que, je le disais souvent, on pourra créer
autant de places qu'on veut en installation, si on en perd plus, on ne sera pas
plus avancés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est
pas ça, la question, Mme la Présidente, je suis vraiment dans les cahiers de
crédits. Dans le tableau, dans les RPP, LQ13, on indique qu'il y a -1537, quand
on parle de la différence entre fermetures et ouvertures. Mais quand on regarde
les autres pages, dans les crédits, le 13, le 150 et le 149, on voit que, dans
le fond, la différence entre la fermeture et l'ouverture, c'est -2436 places
et non le 1537 tel qu'indiqué dans la RPP, LQ13, alors je veux que le ministre
nous explique pourquoi.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est
une bonne question, là, on est peut-être dans des plus fins calculs, on est en
train de vérifier ça. Je vais y revenir, parce que, là, elle nous sort beaucoup
de chiffres de... la collègue nous sort beaucoup de chiffres de plusieurs
fiches, là, on va mettre ça en relation puis je vais lui revenir avec ma réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui,
bien, j'attends, évidemment, j'aimerais beaucoup avoir l'explication parce que
c'est quand même les crédits puis c'est dans les cahiers de crédits. Puis quand
on fait nos recherches, bien, évidemment, on a vu que c'est quand même un écart
assez important. Puis C'est bizarre qu'il y a une grande différence entre les
chiffres dans les différentes places dans les cahiers.
Je veux aussi, pendant que l'équipe du
ministre fait les recherches pour nous expliquer cet écart, je veux mieux
comprendre ce qui se passe avec les places poupons. Parce qu'on a perdu
beaucoup de places en poupons, selon ce qu'on a lu dans, encore une fois, dans
les crédits. On a perdu, dans le fond, ce qu'on a vu, 2009 places poupons
en 2019 et 2020 et 2020-2121. Puis nous savons que la crise en pénurie de
places frappe particulièrement la place poupon. Alors, comment est-ce que le
ministre peut expliquer ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Ce sont les
pertes en milieu familial.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oui,
puis je dirais que c'est logique, mais comment est-ce que le ministre, d'abord,
peut expliquer qu'il y a quand même 114 places poupons de moins en 19-20
et 20-21 dans les CPE? C'est quand même 114 places de moins, selon des
données qui sont disponibles ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
Une voix : ...
M. Lacombe : Bon, oui, c'est...
ça me surprendrait beaucoup, là, qu'il y ait des places officielles, là, qui
aient disparu. Ce qu'on me glisse, c'est que c'est une question administrative.
Donc, évidemment, pour l'ensemble du réseau, vous comprendrez que c'est
microscopique, ce nombre de places là, on parle fort probablement de tolérances
administratives qui sont...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Lacombe : ...qui sont
Données dans certains cas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous sommes maintenant à la prochaine intervention. Et je cède la parole à la
députée de Sherbrooke pour 18 minutes.
Mme Labrie : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre et son équipe.
M. Lacombe : Des vieux
poupons.
Mme Labrie : On est le 3 mai
aujourd'hui, techniquement, des données mises à jour au 30 avril devraient
être disponibles, j'aimerais savoir dans combien de temps on va savoir le
nombre de parents qui sont sur la liste d'attente à la Place 0-5 ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, le
portrait, pour avril, de création de places, en fait, là, je ne l'ai pas
encore, ça prend un certain... On a besoin d'un certain délai pour le produire.
Pour ce qui est des lectures, des mises à jour, on travaille...
M. Lacombe : ...très fort pour
être en mesure non pas d'avoir des portraits seulement à deux occasions dans
l'année, mais pour être capable d'avoir des portraits qui sont... qui sont en
continu. Donc, c'est... On est en train de travailler là-dessus. Alors, je me
fais... Je me fais dire que je dois vous céder la parole.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Merci. Et donc
le nombre de parents qui sont sur la liste zéro à cinq ans, qui attendent une
place en ce moment, quand est-ce qu'on va avoir la mise à jour en date du
30 avril?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Il devait
effectivement y avoir une... C'est intéressant que vous posiez la question. Ça
me permettra de... de vous le glisser, de vous informer de ça si j'ai le temps
de le faire, mais on devait effectivement faire une lecture à la fin du mois d'avril
et on a décidé de ne pas procéder à cette lecture-là qui, je vous le dis tout
de suite, historiquement, est toujours plus basse. Donc, ce n'est pas une
lecture avec laquelle on se compare parce que, si on se comparait avec, on
serait gagnant. Je vous le dis tout de suite, la lecture, elle est toujours
plus basse, mais on a décidé d'éviter de mettre nos équipes là-dessus pendant
plusieurs semaines parce que c'est plus qu'une simple opération informatique.
Il faut faire un travail qui est assez considérable et de consacrer ce
travail-là plutôt à travailler pour qu'on soit en mesure, dès l'automne
prochain, d'avoir des données qui sont... qui sont mises à jour à chaque mois
plutôt qu'à deux fois par année.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Ça m'amène à une
question que je n'avais pas préparée. Je ne m'attendais pas à cette réponse là.
Quand le ministre parle de l'automne, il parle de quand exactement? Est-ce
qu'au moment de la campagne électorale, les citoyens vont savoir où en est la
liste d'attente sur la place zéro cinq ans ou ça va aller après parce que
l'automne, ça peut s'étirer jusqu'en décembre, là, pour certaines personnes.
M. Lacombe : Bien, comme je
vous dis, je pourrais faire de la politique avec... Depuis que je suis élu, là,
depuis 2018. depuis que je suis au ministère de la Famille, j'aurais pu très
bien faire de la politique avec les lectures du mois d'avril parce qu'elles
sont toujours plus basses que la lecture précédente. Donc, ce serait facile,
par exemple, à ce moment-ci, de faire une lecture, dire on est bon en fait, à
la veille de la campagne électorale, en plus. Regardez comme on est bon, on a
réussi à faire baisser la liste d'attente, mais on n'a jamais fait ça parce
que, statistiquement, ça ne veut rien dire. Donc, non, on ne fera pas cette
lecture-là. Et par la suite ça ira donc... avril, la lecture ira au
31 décembre prochain.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, on n'aura
pas de données plus à jour dans les prochains mois que celles qui datent du
31 décembre dernier. C'est ce que j'entends aujourd'hui de la part du
ministre, là, il n'y aura pas de mise à jour pour les citoyens pour savoir où
on en est rendus sur la liste d'attente à la place 0-5 ans. Il n'y aura
pas de nouvelles informations avant décembre prochain.
M. Lacombe : Exact, mais je
veux juste... pour que vous compreniez bien, là, qu'il n'y a aucun motif
politique derrière ça, là. Par exemple, en avril 2021, vous connaissez les
chiffres de la place 0-5, mais là vous allez l'air d'en douter, mais je vous
donne les chiffres d'avril 2021. On était à 43 000. On était à 43 000. Mais avez vous déjà
entendu me péter les bretelles en me disant qu'on était bons, qu'on avait
réussi à baisser la liste d'attente? Non, parce que statistiquement, ça veut ne
rien dire. On compare toujours la lecture de décembre sur la lecture de
décembre qui est plus représentative. Donc, ce serait facile, avril 2022,
probablement que si on suit le courant, on est peut-être à 43 000, 44 000, ce serait facile de dire : Bien,
regardez comment on est bons, on a réussi à faire baisser la liste d'attente.
On était à 51 000 il y a
six mois, on est à 43 000 maintenant. N'est-ce pas extraordinaire? Mais on ne
fera pas ça parce que ce ne serait pas représentatif. Donc, plutôt que de faire
travailler les équipes là-dessus, de toute façon, on les fait travailler sur un
modèle qui sera beaucoup plus performant puis qui nous donnera des données à jour
beaucoup plus rapidement.
Mme Labrie : Je me permets
d'exprimer que je trouve ça quand même douteux d'attendre aussi longtemps avant
d'avoir une mise à jour. Je comprends ce que le ministre me dit, que la lecture
d'avril est très différente, pour plein de raisons, de celle de décembre. Je
l'entends, mais ça va faire quand même une très longue période sans avoir de
mise à jour. Pour les citoyens, je pense que ça aurait été pertinent de mettre
à jour publiquement ces données-là.
Je vais y aller avec des questions sur les
éducatrices dont on a besoin pour compléter le réseau. La ministre se
félicitait ce matin que les inscriptions en technique d'éducation à l'enfance,
pour la première fois en huit ans, sont plus élevées que la dernière... que l'année
précédente. Par contre, avec cette augmentation-là, on estime que ça comble
1 % de l'objectif que le gouvernement s'est fixé pour trouver les
18 000 éducatrices dont on a besoin pour compléter le réseau. Donc,
j'aimerais savoir, compte tenu des inscriptions actuelles dans les cégeps,
est-ce que le ministre estime que sa cible de compléter le réseau en 2024-2025
est toujours réaliste.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (10 h 40) •
M. Lacombe : Bien, je pense
que oui. Encore une fois, je pense qu'il faudra s'adapter si on a besoin de
s'adapter. Je le disais, j'avais l'occasion...
M. Lacombe : ...et je
pourrai peut-être la déposer aussi, là, l'AQCPE, le Conseil québécois des
services éducatifs à la petite enfance, dans ce cas-ci, m'écrivaient une
lettre, en février, où ils nous disaient : «La pandémie a exigé et
continue de requérir des adaptations continuelles, le réseau des CPE est
fatigué. Depuis quelques mois, nous constatons que plusieurs gestionnaires quittent
en raison d'épuisement. Bien que la volonté d'offrir de nouvelles places soit
toujours au cœur des préoccupations des administrateurs et gestionnaires de
CPE, nous devons admettre que la situation ne nous permet pas de réaliser, dans
le temps imparti, l'ouverture de nouvelles places prévue dans quelques mois,
ainsi que celles à venir.»
Donc, c'est... Il est là, d'après moi,
l'enjeu, bien plus que l'enjeu de main-d'œuvre. Donc, c'est pour ça, je
dis : On devra peut-être s'adapter. Pour l'instant, moi, je pense qu'on
serait capable de rattraper ce retard au cours des prochains mois, au cours de
l'été, d'ici cet automne. Et je pense que ce qu'on voit dans les inscriptions
au cégep, bien, c'est un renversement de vapeur qui va continuer de prendre de
l'ampleur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Donc, si
j'entends bien le ministre, à ce jour, lui, avec les informations dont il
dispose, il est plus inquiété par la capacité du réseau, compte tenu son
épuisement, à construire des nouvelles infrastructures de CPE que par la
capacité de recruter suffisamment d'éducatrices qualifiées pour ouvrir ces
places-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je ne
dirais pas que je ne suis plus inquiété qu'en ce qui a trait à la main-d'œuvre,
mais je dirais que j'ai quelque chose de tangible pour me... qu'il y a une
lumière rouge qui s'allume sur mon tableau de bord, là, parce qu'on me l'a
communiqué de façon très, très, très claire. Maintenant, pour la main-d'œuvre,
la raison pour laquelle je suis peut être moins tranchant sur cette
question-là, c'est que vous voyez les chiffres de ce matin, c'est encourageant.
Si, ce matin, on assistait encore à une baisse d'inscriptions, je pense que, là,
il faudrait se poser de sérieuses questions. Là, c'est encourageant. Puis je
fais juste glisser très rapidement, les inscriptions au DEC en éducation à
l'enfance, c'est un des moyens, c'est un des outils parce qu'il y en a vraiment
toute une liste, comme la reconnaissance des acquis, ou encore l'alternance
travail-études pour l'attestation d'études collégiales, pour ne nommer que ces
deux-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui,
effectivement, c'est une des manières de recruter des éducatrices. Par contre,
c'est la formation qui amène le plus de qualifications, c'est la formation la
plus longue, donc c'est celle qu'on devrait... c'est celle à laquelle on
devrait avoir le plus recours, là, si on veut maximiser la qualification des
éducatrices. Moi, je dois dire que je ne suis pas tellement rassurée. Je suis
contente de voir qu'on a arrêté de baisser, mais 1 % seulement de
l'objectif que le ministre s'est fixé pour les prochaines années, moi, ça ne me
rassure pas. Encore hier, je recevais un message de parents qui me disent
qu'ils ont une place en CPE et que régulièrement, plusieurs fois par mois, ils
reçoivent des messages de leur CPE pour leur dire qu'ils ne pourront pas
envoyer leurs enfants parce qu'ils manquent d'éducatrices. Moi, quand je vois
ça, que même nos services... les parents qui ont déjà une entente de services
avec un CPE, leur service est compromis, j'ai quand même de la difficulté à
imaginer, avec le taux d'inscription actuellement des cégeps, qu'on va être
capables d'offrir une place à chaque enfant en 2024-2025. Le ministre, lui, est
ce qu'il est confiant d'y arriver en 2024-2025?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, moi,
je suis confiant, oui, mais je pense que tout est relatif. On assiste à une
hausse au SRAM, Service régional d'admission Montréal, de 17 %. Au Service
régional d'admission de Québec, on parle d'une hausse de 22 %. Au Service
régional d'admission du Saguenay–Lac-Saint-Jean, c'est une hausse de 106 %
des inscriptions. Donc, si ce n'est pas rassurant, moi, honnêtement, je pose la
question dans quelle proportion ça l'aurait été. 50 %, 100 %? Je
pense qu'il faut aussi raisonnablement regarder ça en se disant : Bien, on
assiste, pour la première fois depuis huit ans, à un renversement de vapeur.
L'année prochaine, on souhaite que la tendance se poursuive et ça démontre que
les gestes qu'on a posés ont un effet. Ça, c'est la partie du gouvernement.
Mais quand je parle de travail d'équipe, c'est aussi tous les gestes qu'on a
posés avec le réseau, le travail que le réseau a fait. Donc, je pense aux
gestionnaires, je pense aux syndicats aussi, je pense à tous ceux qui y ont
travaillé. Ça fait en sorte que, maintenant, il y a de l'optimisme puis il y a
un mouvement qui n'était pas là dans les années précédentes, qui fait en sorte
que, bien, on est en train de renverser cette vapeur-là puis que, oui, moi, je
pense qu'on va y arriver.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui. Bien,
bien honnêtement, je serais probablement plus rassurée si le taux d'abandon de
ce programme-là n'était pas aussi élevé, parce qu'il est très élevé, le taux
d'abandon des étudiants qui s'inscrivent en technique d'éducation à l'enfance.
Mme Grenon parle qu'il y en a à peine une sur deux qui termine ses études
en cinq ans. Donc, si on reste dans ces données-là, il n'y a pas de quoi
festoyer, je vous dirais, là, aujourd'hui...
Mme Labrie : ...donc,
moi, j'entends qu'il n'y a pas de révision de l'échéancier, pour le moment, où
le gouvernement prévoit compléter le réseau. En ce moment, c'est encore le même
échéancier 2024-2025 - on me corrigera, mais c'est ce que j'ai compris.
Est-ce qu'il y a d'autres incitatifs qui vont être mis en place pour accélérer
le recrutement, ou bien on va attendre de voir si les incitatifs qui sont là
nous permettent d'y arriver?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, il y
a déjà beaucoup de mesures, puis je pense honnêtement que ça vaut la peine
peut-être de les rappeler. Il y a l'amélioration des conditions de travail, qui
est un peu sous-jacente à toutes ces mesures-là. Il y a le programme de bourses
au DEC, donc ça a eu un effet, je pense, entre autres, sur la hausse des
inscriptions. Il y a la prime pour le maintien ou le retour du personnel
éducateur retraité. Il y a le COUD, donc le parcours travail-études en
alternance, où je vous rappelle les jeunes, ou les moins jeunes - je le dis souvent
- sont non seulement payés pour travailler au CPE ou à la garderie, mais aussi
15 $ dollars de l'heure pour étudier au cégep en éducation à l'enfance. Il
y a la reconnaissance des acquis, qui est gratuite, pour laquelle on paie, où
les milieux ont des budgets aussi pour libérer le personnel. Il y a notre
campagne de valorisation, qui est sous-jacente. Il y a une formation nouvelle
qui a été mise sur pied, le DEC en soins... le DEC en TEE intensif sur lequel
on travaille, les services de certification de la qualification, le recrutement
des travailleurs étrangers, donc il y a un bouquet de mesures.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, oui,
je reconnais que ce sont des mesures pertinentes, là, mais il n'y en a pas de
nouvelle en chantier. Dans le fond, on regarde celles-là aller pour voir le
résultat que ça va avoir. C'est ce que je comprends de la réponse du ministre.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait, parce qu'elles ne sont même pas toutes débutées encore. Donc, il y en a
certaines qui commencent ou, en fait, qui commencent à l'heure où on se parle.
Mme Labrie : O.K. Moi,
je ne le sais pas... je vais dire que je suis plus pragmatique. Le ministre ne
sera peut-être pas d'accord, mais j'ai des doutes sérieux sur la capacité de
livrer les places en 2025, là. Il y a les indicateurs que le ministre nous
nomme lui-même : le réseau est fatigué, c'est difficile pour les
gestionnaires, en ce moment, de porter ces projets-là, même si le ministère les
soutient de plus en plus, il y a un épuisement. Il y a le recrutement de
personnel qualifié qui pourrait rendre très difficile de livrer ces places-là.
Moi, la cible de 2024-2025, en ce moment, je n'y crois pas. Là, on ne saura pas
si la liste d'attente, elle augmente ou elle diminue avant plusieurs mois. Mais
le fait est qu'entre les dernières lectures qu'on avait, là, on voyait une
tendance à la hausse de cette liste d'attente là.
Donc, le résultat, c'est qu'en ce moment
les chiffres les plus récents qu'on a, c'est qu'il y a plus de 50 000 familles
qui attendent une place, donc des dizaines de milliers de parents qui attendent
une place, qui sont loin d'être certains qu'ils vont pouvoir en obtenir une
dans les prochaines années. Moi, je vois beaucoup de détresse de ces
parents-là. On a proposé une mesure d'aide d'urgence financière temporaire pour
ces parents-là, pour les aider à se sortir la tête de l'eau, une mesure qui est
demandée par les parents depuis plus d'un an déjà. Là, la donne qui a changé depuis
la dernière année, c'est que l'augmentation de l'inflation s'est vraiment
accentuée, c'est de plus en plus difficile pour ces familles-là d'arriver, la
crise du logement s'est accentuée aussi, encore plus difficile pour ces
familles-là d'arriver.
J'aimerais que le ministre nous dise
qu'est-ce qu'il pense de ça, lui, de voir des femmes perdre leur autonomie
financière, avoir autant de difficultés à arriver. J'aimerais comprendre
comment il se sent par rapport à ça, les femmes qui attendent des années avant
d'avoir une place et qui voient leur situation empirer pendant ce temps-là et
puis qui perdent, en ce moment, leur autonomie financière puis l'espoir de
pouvoir retourner travailler.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (10 h 50) •
M. Lacombe : Bien, c'est
sûr qu'on tend vers une société où cette situation-là n'existera plus, ou, en
tout cas, où elle sera marginale, et je pense que ça, c'est en marche depuis
1997. J'ai envie de vous dire, malgré tout ce qu'on entend, Mme la Présidente,
malgré tout ce qu'on peut entendre, la situation, elle s'améliore depuis 1997,
quand on regarde tout le chemin qui a été parcouru. Donc, par exemple, en 1998,
80 % des enfants n'avaient pas de place dans un service de garde éducatif
à l'enfance, si on regarde aujourd'hui, en 2022, la situation, elle est loin,
loin, loin de ressembler à ça. Donc, oui, on a parcouru du chemin, et la
situation, elle s'améliore, donc c'est faux de dire qu'on régresse, on avance.
On avance, quand on regarde ça avec un pas de recul puis qu'on regarde... Quand
on regarde la courbe. Mais c'est clair qu'il faut continuer de travailler,
c'est la raison pour laquelle on a déposé.... J'ai déposé le grand chantier
pour les familles, c'est un plan d'action, vous le savez, cinq virgule...
M. Lacombe : ...neuf
milliards de dollars sur les cinq prochaines années pour qu'on soit capable d'y
arriver, puis le réseau lui-même nous le dit. Vous savez, souvent, je rencontre
des gens dans le réseau qui sont là depuis avant ma naissance, qui me
disent : Moi, je suis là depuis 35 ans dans le réseau. Puis qui nous
disent : Il y a eu l'effervescence qu'on a sentie en 1997 et là,
maintenant, on sent la même chose, ça ne nous n'était pas arrivé d'aussi
longtemps qu'on se souvienne. Donc moi, je pense qu'on est sur la bonne voie et
je fais plus que le penser, on est sur la bonne voie. Est-ce que ça va être
réglé demain matin? La réponse., c'est : Non, assurément pas comme en
1997, quand ce chantier-là était lancé, personne ne s'attendait à ce que ce
soit fini l'année d'après. Mais les gens comprenaient que ça prendrait un
moment. Les gens comprenaient que ça prendrait aussi une certaine flexibilité à
un moment pour une transition, puis c'est ce qu'on est en train de proposer aux
Québécois. Je pense qu'ils le comprennent bien aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Mais à part
de leur dire qu'on est sur la bonne voie, qu'est ce que le ministre a à dire à
ces femmes-là qui ont perdu leur autonomie financière, qui ont l'impression
d'avoir étudié pour rien, qui sont en ce moment aux prises avec une
augmentation du coût de la vie très importante, alors qu'elles ont perdu leur
revenu? Qu'est-ce que le ministre a à leur dire, à part qu'on est sur la bonne
voie pour que, dans plusieurs années, pour les femmes qui ne sont même pas
enceintes encore, on ait réglé le problème pour elles? Celles qui vivent le
problème en ce moment, qu'est ce que le ministre leur dit?
M. Lacombe : Bien, je
leur dis que tout ce qu'on fait, c'est pour que nous soyons, puis je m'inclus
encore une fois là-dedans, nous soyons la dernière génération à avoir vécu ça.
Parce que ce qu'elles vivent là, je l'ai vécu il y a quelques années à peine et
je le comprends très bien parce que je l'ai vécu moi-même. Donc, s'il y a bien
quelqu'un qui est... En fait, s'il y a bien un ministre de la Famille. Je
pense, qui peut être solidaire de ce que ces personnes-là vivent principalement
des femmes, vous avez raison, mais aussi des hommes qui subissent les impacts
de ça, bien, je peux lever la main, là, parce que je la comprends très, très
bien. Vous savez... j'ai eu déjà l'occasion de le dire, là, mais il n'y a pas
si longtemps, en 2015, là, j'étais en train de terminer mon bac, pas de place
en garderie, et je devais prendre six, sept cours par session pour être capable
d'arrive, puis c'était difficile. Puis ma conjointe, à cette époque-là,
essayait de s'occuper des enfants. Je ne savais pas comment j'allais pouvoir commencer
à travailler aussi. Je le connais, ce sentiment-là, mais on n'a pas de baguette
magique. C'est impossible. Et ce n'était pas en 1997, puis ça ne l'est pas
aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
bloc étant terminé, je reviens à la députée de Westmount Saint Louis pour
environ 18 minutes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci.
Ça fait qu'on va renchérir sur la même conversation. Est-ce que le gouvernement
a réellement étudié la possibilité de prolonger le RQAP et, si oui, est ce
qu'il y a des avis qui ont été produits?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien
d'abord, il y a un geste qui a été posé, là, il faut le dire, parce que Ma
place au travail avait une demande qui allait comme suit, soit : Prolonger
le RQAP jusqu'à 18 mois ou créer une aide temporaire d'urgence. Donc ça,
c'était une demande qui était à choix multiples. Et dans notre cas, bien, on a
effectivement permis que le RQAP puisse être pris sur... les prestations
puissent être prises sur 18 mois, en permettant... c'est sûr, qu'il y a
une diminution des prestations, mais en permettant le travail à temps partiel,
par exemple, une journée par semaine jusqu'à concurrence de la pleine
prestation. Donc, c'est plus que quelque chose qui a été étudié, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Mais la
demande, ce n'est pas ce que le ministre de l'Emploi a quand même déjà annoncé
qu'ils vont pouvoir utiliser le RQAP pour une période prolongée de six mois.
Là, ce que les parents cherchent, c'est une aide d'urgence. Ça fait que, moi,
ce que je cherche à savoir : Est ce que le ministre a évalué les coûts
d'avoir une extension, mettons, de six mois du RQAP pour les parents qui sont
inscrits sur la Place zéro cinq ans pendant qu'ils sont en attente d'une place
dans les réseaux de la petite enfance?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je vous
soumets qu'on a déjà répondu à cette demande-là qui s'est par la suite
transformée en demande de prestations d'urgence. Donc, les parents nous ont
dit... Bien, Ma place au travail qui ne représente pas tous les parents, mais
qui en représente une partie, nous a dit : Bien, nous, merci pour ça, mais
ça ne nous convient pas. Donc là, maintenant, la demande, c'est d'avoir une
prestation d'urgence, et, nous, on en a fermé la porte, on a fermé la porte à
ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Est-ce
que la ministre a évalué les coûts?
M. Lacombe : Bien, e
n'est pas au ministère de la Famille de faire ça parce que vous savez, le RQAP,
d'abord, il n'est pas géré par le ministère de la Famille, il est sous la
responsabilité du ministère du MTESS, le ministère du Travail, de l'Emploi, de
la Solidarité sociale. Et en plus de ça, il y a une discussion importante à
avoir, patronale-syndicale, parce que ce n'est pas...
M. Lacombe : ...cette
caisse-là, elle n'est pas gérée par le gouvernement, donc ça veut dire, si on
accède à cette demande-là, des cotisations supplémentaires pour tous les
travailleurs du Québec. Donc, il y a un enjeu, là, et pour les employeurs
aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Sauf que
le ministre est quand même ministre de la Famille, ce n'est pas juste pour les
services de garde. Est-ce que le ministre a eu au moins une rencontre avec son
collègue pour discuter de l'enjeu et de la proposition de faire une extension
de la RQAP pour une période de six mois pour les femmes ou les pères qui sont
toujours en attente d'une place dans le service de la petite enfance?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Évidemment,
je ne répondrai pas en déclinant mon agenda ici, mais ce que je peux vous dire,
c'est qu'on a répondu à la demande qui nous a été faite au départ, c'est-à-dire
d'allonger le délai du RQAP, 18 mois. Et pour la prestation, clairement,
on a fermé la porte. Donc, j'assume complètement cette prise de position là qui
est une prise de position gouvernementale. Et pour le RQAP, s'il fallait aller
plus loin que ce qui est actuellement proposé, bien, ce serait un travail qui
devrait être fait conjointement entre les syndicats, par exemple, et la partie
patronale parce que je le répète, ça voudrait dire une augmentation de
cotisations pour les employeurs, mais aussi tous les employés qui cotisent
partout au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, ce
que j'essaie de comprendre, Mme la Présidente, c'est que, est-ce que ç'a été
évalué avant de fermer la porte?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
pense que, là, j'ai été clair, là. Je pense que je suis en train de vous
expliquer clairement que ce n'est pas le gouvernement qui évalue ça, en fait,
qui est responsable de ça, ce sont les gestionnaires du RQAP, et ce n'est
certainement pas le ministère de la Famille. Maintenant, je pense que j'ai été
clair, là. On a toute une série de mesures pour soutenir les parents, mais
celle-ci n'en fait pas partie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
que la RQAP est sous la responsabilité du gouvernement, alors je trouve la
réponse étrange. Moi, ce que je constate, basé sur les réponses que j'ai
reçues, c'est que ça n'était pas étudié. Ça fait que, dans le fond, c'était
juste un non. Ça fait qu'on a fermé la porte même avant d'étudier la cause
alors pour voir si c'était une mesure d'urgence qui aurait pu être mise en
place pour aider, entre autres, les femmes qui sont toujours en attente d'une
place, puis je comprends qu'il y a des conversations à avoir pour savoir
comment qu'on pourrait l'implanter. Moi, ce que je voulais savoir, c'est est ce
que ces rencontres ont eu lieu? C'est complexe, oui. Mais, moi, ce que
j'entends, c'est qu'il n'y a pas eu une rencontre ou une réunion pour jaser de
ça, pour développer un avis pour... C'est dommage parce que je sais que...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, on va terminer avec Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que le ministre a dit qu'il y a eu une rencontre. Quand est-ce qu'il a
rencontré son collègue pour parler de ça?
M. Lacombe : Je n'ai pas
dit ça non plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : J'ai choisi
de ne pas répondre.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
votre réponse, M. le ministre?
M. Lacombe : En fait, ce
que je vous dis, c'est que je ne déclinerai pas mon agenda ici, je pense que ce
n'est pas le but de l'exercice, mais que sur la fin de la question, j'ai
répondu, puis c'est-à-dire on a fermé la porte à une aide d'urgence, et il y
aura des crédits du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale. Et si la collègue de Westmount—Saint-Louis veut poser des questions à
ce moment-là sur la gestion RQAP, du comité de gestion, etc., elle pourra le
faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ma
question, c'est de savoir si le ministre de la Famille a fait des
représentations pour son réseau auprès de son collègue pour s'assurer que ces
femmes-là qui sont en attente des places dans le réseau de la famille, si la
ministre a fait des représentations pour elles auprès de son collègue.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, si vous saviez, je n'ai fait que ça de mes semaines. À part m'occuper
de mes propres enfants, de ma circonscription, c'est seulement ce que je fais
mes semaines, travailler au mieux-être des familles québécoises. Donc, vous
pouvez être certain qu'à chaque fois que j'ai l'occasion de militer en ce sens
là, puis d'aller chercher des sommes, je le fais. Mais encore faut-il que la
solution soit juste, que la solution soit viable aussi. Parce que je pose la
question à la députée de Westmount—Saint-Louis : À combien est-ce que
c'est raisonnable? Comment on détermine les gens qui ont une place ou qui n'en
ont pas? Comment on dit aux gens qui vont devoir payer pour ça car ils n'ont
jamais reçu ça, mais qu'eux devront payer pour ça? Est-ce qu'on fait la même
chose à ceux qui n'ont pas de médecin de famille, ceux qui ont peu de place en
CHSLD? Il y a beaucoup de questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (11 heures) •
Mme Maccarone : Le point
ici, Mme la Présidente, c'est qu'il faut évaluer, il faut évaluer avant de
prendre une décision. Puis ce qu'on constate, c'est que ce n'était pas fait. Il
n'y avait pas d'évaluation qui a été faite. On a juste dit non et puis, ça,
c'est dommage parce qu'on a trouvé que la proposition mérite au moins une
discussion. Est-ce que la ministre a eu ou son équipe a eu la réponse en ce qui
concerne l'écart dans la différence entre la...
11 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...fermeture
et l'ouverture de places dans le milieu familial dans les tableaux qui ont été
fournis dans les cahiers?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, Mme la
Présidente. En fait, juste une parenthèse, parce que la députée de
Westmount-Saint-Louis me met des mots dans la bouche. Je tiens juste à dire que
je n'ai pas répondu à sa question. Donc, elle ne peut pas dire que j'ai dit
blanc ou noir, je n'ai pas répondu.
Deuxièmement, il y a peut être... Oui, on
a la réponse à cette question, qui est technique, là, qui relève, je pense, du
moment où les données sont comptabilisées. Si elle le souhaite, notre
sous-ministre adjointe, ici, au ministère de la Famille, Danielle Dubé, sera en
mesure de répondre.
Mme Maccarone : Non merci. Je
souhaite que le ministre réponde, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Ah! Bien, je
viens de vous répondre, alors.
Mme Maccarone : Bien, comment
expliquez-vous la différence, l'écart dans ce qui a été fourni dans la RTPLQ 13
et la différence avec le 150 et le 149? Parce que c'est quand même un écart
assez important en ce qui concerne la création de places.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Ce sont des...
Ce sont des... pas des enjeux, mais ce sont des éléments, là, disons, plutôt
techniques ou administratifs qui font en sorte qu'il peut y avoir une
différence. Par exemple, on parle: s'il y a une RSG qui est suspendue deux fois
pour une courte période et qu'elle revient dans la même année ou non, les
places seraient comptées deux fois dans le total des mouvements. Donc, c'est
sûr qu'il peut y avoir des différences, là, mais c'est plutôt technique. Donc,
je comprends que la députée souhaite une réponse de ma part. Je pense que les
gens vont comprendre que ce n'est pas moi qui fais ces calculs-là au jour le
jour. Mais c'est la réponse que je peux lui donner, avec toute ma bonne foi et
ma bonne humeur.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Je souhaite
toujours une réponse de notre ministre, Mme la Présidente. Ça fait quatre ans
depuis qu'il est en poste, alors on ose espérer qu'il est en mesure de nous
répondre. C'est quand même un écart de 900 places. C'est important, juste pour
des raisons administratives.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
pourrais vous donner une image: c'est un peu comme un autobus en mouvement. Il
y a des clients qui entrent, il y a des clients qui sortent, des passagers qui
rentrent ou qui sortent, mais à la fin on calcule le nombre de passagers qui
arrivent à la destination. Je pourrais l'imager comme ça. Je trouve que c'est
une très bonne image.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre... Est-ce qu'il y a quand même un nouveau tableau, quelque chose qui
peut expliquer l'écart? Parce que, quand on a vu dans les cahiers... dans la
fiche qui est fournie sur le tableau 13 puis l'écart, est-ce qu'il y a quand
même une révision de ces chiffres-là que le ministre peut déposer?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, on vient
de déposer effectivement des chiffres à jour, là.
Mme Maccarone : O.K. Puis,
lors de notre dernier échange, le ministre nous avait dit qu'il y a... Quand
j'ai partagé qu'il y avait quand même 114 places de moins que l'année
précédente en ce qui concerne les places pour poupons dans le réseau des CPE,
il a dit que c'est des raisons administratives. Comme quoi?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : C'est une
explication encore une fois assez technique, mais il y a une réalité dans le
réseau qu'on appelle - est-ce que je peux le dire comme ça? - les «vieux
poupons», ou en tout cas, où on donne parfois certaines tolérances
administratives, là, pour une question d'âge qui est vraiment sur la ligne, et
ça fait en sorte qu'il peut y avoir à la fin une variation comme celle-là. Mais
des pertes de places dans un CPE, des pouponnières qui ferment, vous comprenez,
ça n'arrive pas. On parle donc vraiment dans ce cas-ci du fait que, bon, il
peut y avoir une minime, minime variation. En pourcentage, là, je n'ai pas fait
l'exercice, mais ça doit être très, très, très fragmentaire, là. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
une...114 places, il me semble, c'est quand même important comme chiffre, c'est
la raison qu'on le soulève. Mais merci de l'explication. Puis, quand on parle
du milieu de travail, je sais que le milieu de travail, je parlais... Est-ce
que le ministre pense qu'évidemment le milieu de travail, c'est une solution en
ce qui concerne la création de places?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Vous voulez dire
la création de places en milieu de travail?
Mme Maccarone : Oui.
M. Lacombe : Bien, je pense
que oui. Oui.
Mme Maccarone : D'abord, la
raison pour la question, c'est: Pourquoi qu'il y a une... Pourquoi d'abord
est-ce qu'il y en a moins? Parce qu'encore une fois, quand on a fait l'étude
dans les cahiers qui ont été fournis par l'équipe du ministre, on constate
qu'il y en a moins, il y a moins d'installations. Ça fait que, si on regarde
les chiffres de 31 mars 2019, il y avait 378 installations en milieu de travail
qui représentaient quand même 22 000 places, puis, en 31 mars 2020, 372
installations en milieu de travail. Alors, il y a six installations de moins en
un an, et on n'en parle pas, de ceci, dans le Grand Chantier. Alors, est-ce que
le ministre peut nous expliquer pourquoi ces fermetures, si ça fait partie de
la solution?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, la...
M. Lacombe : ...de six
milieux, encore une fois, je pense qu'on peut dire qu'elle est vraiment
fragmentaire, là. Donc, chaque milieu qui est perdu, évidemment, c'est un
milieu de trop, on ne voudrait pas que ça arrive. Mais je pense que, dans ce
cas-ci, ce qui est important, c'est de regarder l'horizon vers lequel on veut
aller, donc notamment avec le projet pilote qu'on a... Parce que ces
fermetures-là pourraient résulter, par exemple, de fermetures de garderies ou
de... donc, oui, de garderies qui étaient installées en milieu de travail. Mais
avec des mesures comme celles qu'on a annoncées... Parce que, tantôt, la
députée de Westmount-Saint-Louis me demandait si, selon moi, c'était une
solution : certainement. Avec la mesure comme celle qu'on a annoncée de
garde communautaire, là, donc par une RSGE mais en communauté, bien, on pense
qu'on va être capables de rejoindre beaucoup de milieux de travail.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
que là on sait que la liste d'attente est en croissance, on a un bilan qui n'a
pas été réalisé, on fait face à des fermetures et, maintenant, on a moins de
places en milieu de travail. Puis ce n'est pas comme dans les milieux familiaux
où on parle de six enfants, là on parle de 162 places de moins. Alors,
c'est pour ça que je voulais avoir une explication en ce qui concerne la
fermeture et s'il y a un plan pour s'assurer que ça ne se reproduit pas étant
donné que ça va faire partie des solutions.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
encore une fois, c'est clair qu'il peut y avoir peut-être certaines fermetures,
je pense notamment à des garderies non subventionnées. Mais l'important, c'est
de regarder le total de places, à la fin de l'année, qui sont créées, qui sont
perdues aussi. Donc, ça, on l'a déjà fait. Et, moi, c'est vraiment là-dessus
que je mets le cap. En même temps, la députée de Westmount-Saint-Louis dépeint
le portrait de façon très, très sombre. Bon, on est à quelques mois des
élections, je comprends, mais, en même temps, ce n'est pas du tout le portrait
que nous et ce n'est pas du tout le son de cloche que nous, on a sur le
terrain. On nous dit plutôt que ça n'a jamais bougé autant depuis 25 ans
dans le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
vrai que c'est une image qui est sombre, mais c'est une image qui est quand
même exacte en ce qui concerne les informations que nous avons reçues. Ça fait
qu'on n'invente rien, la liste d'attente est en croissance, on a un bilan qui
n'a pas été réalisé, plusieurs fois des promesses qui ne sont pas tenues. On
parle beaucoup de fermetures. Là, on vient de constater qu'il y a moins de
places en milieu de travail. Et aussi on a eu des fermetures des garderies.
Alors, encore une fois, je ramène le ministre dans les cahiers qui ont été
fournis parce que c'est écrit à l'affiche RPPLQ-49 que 32 garderies
ont été fermées, délocalisées ou déménagées. Mais, dans la liste fournie en
annexe, il y a 23 garderies qui ont fermé et quatre déménagements, qui
fait un total de 27. Alors, est-ce que c'est vraiment 32 garderies ou
est-ce que c'est une erreur?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : On va
vérifier, Mme la Présidente. Parce qu'encore une fois, quand on croise des
données comme celles-là puis on les compare, on va prendre le temps. Vous
doutez bien, là, que je n'ai pas cette réponse-là sur le bout des doigts. On va
vérifier, puis je vais revenir avec une réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Aucune
donnée ici n'est croisée, c'est vraiment dans la même réponse dans les cahiers,
ça fait qu'on a le document puis on a l'annexe qui suit. Ça fait que l'écart
est là, dans cette place-là, parce que... Puis la raison de la question, Mme la
Présidente, c'est parce que, si le ministre dit que c'est vraiment
32 garderies, bon, bien, le nombre de places qui a fermé doit être beaucoup
plus que le 1 008 qui est quand même soulevé dans les cahiers qui nous ont
été déposés. Alors, s'il y a un écart ou un changement, ce serait bien de
savoir si le ministre a l'intention de déposer une annexe qui est révisée avec
les 32 garderies parce qu'actuellement c'est marqué 27.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien,
c'est ça, comme je viens de dire, on va vérifier, puis je vous reviens avec la
réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
• (11 h 10) •
Mme Maccarone : Oui.
Pendant que l'équipe du ministre fait des recherches, je veux aussi revenir,
aussi, par rapport aux sanctions en cas de fermeture. On a eu l'échange assez
régulièrement lors du débat sur le projet de loi n° 1 ou la loi 1.
Alors, ce que je veux savoir, et j'avais posé la question à plusieurs reprises,
c'est : Combien de sanctions pénales ont été données en 2021 et 2022 à des
services de garde, mettons, pour des fermetures sauvages? C'était la question
que j'avais posée lors du débat sur le projet de loi. Et le ministre, nous
avons dit que ce serait une belle question pour l'étude des crédits. Alors, je
suis ici avec la question, Mme la Présidente. Combien de sanctions
administratives...
Mme Maccarone : ...ont été
donnés en 2021-2022.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, je suis
en train de sortir le document, Mme la Présidente. Je vous reviens dans
quelques secondes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui.
Excusez-moi, Mme la Présidente, j'aurais dû dire des sanctions pénales. Mais on
peut avoir peut-être les deux, parce qu'on comprend qu'il y a quand même une
différence. Parce que, comme j'ai dit, ça fait trois ans depuis qu'on pose les
questions, puis on a augmenté les sanctions, comme Mme la Présidente est au
courant, parce qu'elle a siégé comme présidente lors du débat du projet de loi,
mais ce qu'on a constaté, c'est qu'il n'y a toujours rien qui est appliqué.
Alors, je voulais savoir si ça, c'était quand même... on a quand même des
données là-dessus. Surtout qu'on sait, juste cette semaine, j'ai reçu des
courriels des parents qui disaient que la garderie La Méduse à Loretteville
ferme à deux semaines d'avis. Alors, ça fait beaucoup de parents qui sont
désespérés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup. Je suis maintenant prête à entendre un intervenant du côté
ministériel. Et je cède la parole à la députée de Bellechasse, s'il vous plaît,
pour environ 10 minutes.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, permettez-moi de saluer les collègues assis en face de
nous. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à toute l'équipe qui est ici. Ce matin,
je m'en venais puis j'avais des questions en rafale, Mme la Présidente, pour le
ministre, et un événement fortuit est arrivé et m'a fait changer un peu ma
visée. Je vous raconte, j'étais, bien avant le chant du coq, avec une de mes
filles qui se lavait les mains et elle avait écrit sur la main des mots. Une
fille du secondaire, je me suis posé la question : Mais qu'est-ce que
c'est? Alors là, pensant que c'était peut-être des réponses d'examens, je lui
ai demandé : Mais qu'est-ce que tu as d'écrit sur ta main? Et elle m'a dit :
C'est écrit «Crème glacée chez Lorraine». Là, j'ai dit : Mais pourquoi
«Crème glacée chez Lorraine»? Elle m'a dit : Hier, j'étais à l'école,
j'avais une très mauvaise journée, j'étais en classe, puis j'ai écrit «Crème
glacée chez Lorraine». Lorraine, ça a été une gardienne, ça a été une PNR, ça a
été une RSG, ça a été tout ça, et je la salue si elle nous écoute, ce qui me
surprendrait, mais quand même. Bonjour, Lorraine Lemay. Donc, c'était la
personne qui s'occupait de mes enfants lorsque je travaillais à l'extérieur et
qu'ils étaient petits. Je vous ai déjà raconté que, dans les années 2000,
j'avais dû arrêter de travailler parce que je ne trouvais pas de place en
service de garde, mais, un jour, j'ai trouvé un service de garde en milieu
familial, et c'était Lorraine.
Donc, on est ici, on étudie les crédits,
on se pose des questions, on pose beaucoup de questions parce qu'on veut
savoir. Mais cet événement qui est arrivé juste, tout juste ce matin, avant
d'arriver ici, m'a fait réaliser à quel point ces femmes, parce que ce sont
majoritairement des femmes, sont importantes et ont une importance qui est
souvent sous-estimée dans la vie de nos enfants. Quand je regardais ça, je
réalisais à quel point, 10 ans plus tard, même un peu plus, Lorraine était
encore aujourd'hui une personne significative au point d'être un support moral
dans des événements difficiles dans la vie d'une adolescente. Donc, on voit
l'importance que ça a.
Et, M. le ministre, là, vous vous demandez
où je m'en vais avec ça. Mais, bien entendu, j'avais fait le choix, à l'époque,
de me diriger vers un milieu familial. Donc, j'ai fait garder mes enfants en
milieu familial. Et, quand je regarde, aujourd'hui, donc, les chiffres, puis je
regarde, là je suis remontée en 2014, le milieu familial a subi de lourdes
pertes en termes d'effectifs au fil des ans. Puis je réalise ou, en fait, je le
savais, mais ces événements-là m'ont fait réaliser encore plus comment c'est
important aussi, parce que c'est un choix de plus pour les parents. Puis ce que
j'aimerais savoir, M. le ministre, là...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...présidence,
s'il vous plaît.
Mme Lachance : Pardon. Oui,
Mme la Présidente. Ce que j'aimerais que M. le ministre m'explique,
c'est : Le milieu familial, qui a subi des lourdes pertes, c'est quoi, les
actions que vous avez posées? Puis où on s'en va? Comment ça va?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien, moi, je
pense que ça va beaucoup mieux, en tout cas. Quand je suis arrivé en poste,
c'est effectivement quelque chose qui m'a tout de suite donné des cauchemars.
C'est-à dire, c'est un peu comme si on essayait de... c'est un peu l'exemple
que je donne souvent, c'est un peu comme si, en arrivant, on voyait la
baignoire qui se vidait, on ouvre le robinet, parce que là il faut la remplir,
il faut créer plus de places, mais le bouchon continue d'être retiré, donc
là...
M. Lacombe : ...on perdait
plus de places à chaque année. Donc, plutôt que de se remplir, même si le
robinet coulait, même si on l'a ouvert à pleine capacité, bien, le bain se
vidait. C'est vraiment le meilleur exemple, je pense, que je peux donner pour
imager ça.
Donc, clairement, quand on est arrivés en
poste, il fallait trouver une solution de renverser la vapeur, et je pense
sincèrement que la première façon d'agir là-dessus... puis je fais quand même
le pas de recul pour en parler parce que c'est primordial dans l'équation, mais
c'était d'augmenter leur rémunération. Vous savez, les RSG, les RSGE maintenant,
ce ne sont pas des employés, ce ne sont pas des salariés, ce sont des
travailleuses autonomes, donc elles ont des subventions pour chacun des enfants
qu'elles reçoivent, et ces subventions-là, bien honnêtement, elles n'étaient
pas assez élevées. Donc, clairement, ces femmes-là ne gagnaient pas assez. Et
d'ailleurs, je me rappelle, au début, je le disais et là, ce n'était comme pas
habituel, là, qu'un ministre de la Famille dise haut et fort comme ça :
Bien, c'est vrai qu'elles ne gagnent pas assez. Je peux vous dire qu'il y a des
gens qui trouvaient ça un peu bizarre que je dise ça puis ils pensaient que je
ne devais pas le dire, mais moi, j'y croyais. Puis, effectivement, on est allés
chercher les sommes nécessaires pour être capables d'effectuer non pas une
augmentation normale de leurs subventions, mais un rattrapage historique. Puis
ça a résulté, donc, par une augmentation de plus de 30 %. Puis ça, je suis
très, très fier de ça.
Puis je pense que le meilleur indicateur,
c'est le syndicat avec qui on en a fait l'annonce, c'est un syndicat avec qui
les négociations avaient été plutôt dures, rappelons-nous, ou, en tout cas, ce
n'est pas des négociations que j'ai apprécié vraiment. Mais à la fin, le
syndicat lui-même est venu nous dire, par la bouche de sa présidente :
C'est historique, on ne croyait plus au père Noël, mais là, on y croit, c'est
vraiment quelque chose qui vient changer la donne. Donc, je pense que
c'était... puis c'était mérité parce qu'il n'y a pas grand monde ici, autour de
la table, qui ferait le travail que ces femmes-là font, c'est-à-dire être toute
seule à la maison, dans la plupart des cas, à s'occuper de six enfants, par
exemple, dont souvent un poupon ou un enfant, aussi, qui a des difficultés.
Donc, il fallait augmenter cette rémunération.
On l'a fait, mais par la suite, ce qu'elles nous ont aussi dit, c'est :
Notre quotidien est compliqué. Donc, en plus de s'occuper des enfants, bien, il
faut s'occuper de la paperasse, il faut s'occuper de tout ça, puis on a aussi
agi là-dessus. Je serai plus bref sur ce point là, mais on a aussi agi
là-dessus, notamment en déposant un projet de règlement, dans les dernières
semaines, qui a été rendu public - en fait, je pense, même, la semaine dernière
ou la semaine d'avant - où on vient clairement dire : Bien, on coupe dans
la paperasse qu'elles ont à remplir, on coupe aussi dans ce qui leur est
demandé. Puis la ligne était mince entre faciliter leur quotidien et tomber
aussi dans une déréglementation qui viendrait affecter la santé, la sécurité,
la qualité. Donc, on a vraiment été aux aguets, là, pour ne pas traverser cette
ligne-là, puis je pense qu'honnêtement on y est arrivés. En tout cas, on verra
les commentaires sur le projet de règlement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente, M. le ministre, ça a été des mesures qui ont été mises en place,
dans le fond, pour remettre sur les rails le milieu familial, qui avait eu...
Puis quand on regarde, ça a commencé en 2014, et ça, ça a été, ma foi, assez
impressionnant de voir, dès le début, comment ça descendait rapidement. Là,
est-ce qu'on est, maintenant, à un niveau qui est plus stable? Est-ce qu'on
fait des gains? On en est où?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. C'est sûr que si on regarde le portrait de cette année, ça peut être
tentant. Disons qu'il y a des gens qui voudraient talonner le gouvernement
puis, peut-être, mal le faire paraître, pourraient prendre, évidemment, le
chiffre global de l'année, qui est factuel, c'est-à-dire, il y a encore une
perte de milieux familiaux cette année. Mais je pense qu'on doit mesurer
l'efficacité des mesures qu'on a annoncées et mesurer le progrès en partant, la
mesure du moment où on en a fait l'annonce, puis où tout ça est entré en
vigueur.
Donc, si on retourne - je dis six mois, ça
fait un mois, je dis ça, donc disons sept mois en arrière - et qu'on commence à
regarder ça, bien, dans ces deux derniers trimestres, on a été en mesure, dans
le premier, de stabiliser la situation, puis dans le deuxième, de renverser la
vapeur. Évidemment, je ne ferai croire à personne que tout ça est solide et que
c'est sans équivoque. On est vraiment partis vers l'espace avec tout ça, là, mais
c'est encore fragile. Mais la bonne nouvelle, c'est que c'est quand même
notable, là, parce qu'effectivement, depuis début 2014, on n'avait pas
assisté à ça... depuis 2015, en fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, pour 2 minutes.
• (11 h 20) •
Mme Lachance : 2 minutes?
Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais y aller brièvement. Lorsque... il y a
plusieurs...
Mme Lachance : ...Quelques
années de ça, nous avions eu une discussion sur le guichet unique. Si vous vous
souvenez, je vous disais, à l'époque, il y avait les gens du littoral qui
n'étaient pas inscrits sur le guichet unique parce que ou elles n'étaient pas
inscrites ou elles s'étaient inscrites, mais de toute... en tout cas, ça nous
créait une difficulté en termes de données au niveau du guichet unique. Vous
n'aviez pas les données en temps réel, il y avait quand même certaines
difficultés. Moi, ce que j'aimerais savoir, le guichet unique, actuellement, a
été mis sur la table pour du travail, du remodelage, vous en êtes où avec le
guichet unique?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien,
ça va bien, ça va bien, dans le dossier du guichet unique, parce qu'on
travaille avec les gens du guichet, donc je pense que ça, c'était... De la
place 0-5, donc de la coopérative Enfance famille plus précisément. C'est
vrai que les parents avaient des récriminations. C'est vrai que je pense qu'on
est capables de faire encore mieux. Mais il faut quand même souligner que les
gens qui sont là, ce sont des professionnels qui ont quand même réussi à bâtir
l'outil, il faut le dire, là, le plus performant dont on s'est doté dans les
25 dernières années. Et elles sont parties de plusieurs guichets
régionaux, ont réussi à fusionner ça, à avoir l'outil qu'on a maintenant. Mais
je pense qu'on est tous d'accord pour dire : Il faut se lancer, à partir
de cette expertise-là, de ce bilan-là, vers quelque chose qui sera encore
beaucoup plus agréable pour le parent à utiliser, qui sera encore plus utile
pour le ministère de la Famille pour être capable de bien gérer ces données-là.
Puis on est en discussion avec la coop, on ne fait pas sans eux, on a besoin
d'eux. Puis moi, je tenais, je tenais à ce qu'on travaille avec eux autres puis
qu'ils joignent notre équipe pour qu'on soit capables d'arriver à mettre ça à
terme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Maintenant, je vous avise que le document du ministre Évolution, la
réalisation du développement des places par région 2021-2022 est sur
Greffier. Et je suis prête à entendre à nouveau la députée de
Westmount-ST-Louis pour environ 18 minutes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui,
merci. Est-ce que le ministre a les réponses par rapport aux deux dernières
questions lors de notre dernier bloc ensemble?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, on me
glisse qu'effectivement, bon, le Parti libéral a de bons recherchistes, je la
regarde à l'instant, parce qu'il y a effectivement une coquille ou une erreur,
là, si vous préférez. Il manque donc cinq garderies non subventionnées dans la
liste des déménagements. Donc, c'est... je dirais, ce n'est pas un enjeu, là,
au sens de la gestion, mais c'est vrai que dans un tableau, il y a une erreur.
Donc, on s'engage à vous transmettre la version... on s'engage à transmettre à
la députée de Westmount-saint-Louis une version corrigée.
La Présidente (Mme D'Amours) : merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Dans la
version corrigée, est-ce que le ministre peut nous dire ici ça représente
combien de places? Parce que si on dit que c'est... Actuellement, c'est marqué
1008, mais c'est sûr que ce serait plus que 1008 places.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, on va
vous transmettre ça... On va transmettre ça à la députée de
Westmount-Saint-Louis, ou, enfin, à la commission, j'imagine, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme...
Mme Maccarone : Mais le
ministre n'a pas la réponse actuellement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : On va
remettre ça à jour, c'est vrai qu'il y a une erreur puis on va la redéposer à
la commission.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Et en ce
qui concerne les sanctions pénales?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, donc
en ce qui concerne les sanctions pénales, là, est-ce que vous voulez vraiment
le portrait, j'allais dire en anglais, là, mais est-ce que vous voulez vraiment
le portrait complet ou vous voulez par certaines catégories, par exemple, de...
Mme Maccarone : Bien,
est-ce que le ministre peut nous dire combien?
M. Lacombe : Parce que,
par exemple, sur les fermetures inopinées cette année, on me dit qu'il n'y a
aucun dossier, il n'y a aucun dossier qui a été référé au DPCP parce qu'il n'y
a rien qui a été référé en enquête cette année. Donc, je sais que d'habitude,
c'est là-dessus que vous me questionnez, là.
Mme Maccarone : Bien,
pénales et administratives, ça fait que peut-être si le ministre peut faire la
ventilation entre les deux?
Une voix : ...
M. Lacombe : Pour les
fermetures inopinées ou vous voulez dire pour tous les motifs?
Mme Maccarone : Bien,
tous les motifs, mais si le ministre veut nous dire au moins pour les
fermetures sauvages, oui, mais est-ce qu'il y a un chiffre global qui existe?
M. Lacombe : Bien, pour
les fermetures inopinées, comme je vous dis, il n'y a aucune sanction pénale ou
de dossier qui a été référé en enquête cette année. Donc, ça, je pense qu'on a
déjà une partie de la réponse...
M. Lacombe : ...puis sinon,
pour les sanctions pénales, peut-être que je peux faire un chiffre total, là,
il y en a 79, dossiers, qui ont été transmis au DPCP pour tous les... pour tous
les motifs plutôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oui, bien, le
ministre sait la raison que je pose la question. C'est parce que, comme j'ai
dit, nous avons quand même augmenté les pénalités. Mais on continue... on a
l'impression qu'on ne continue pas toujours à les appliquer. Et comme j'ai dit
lors de notre dernier échange, ça fait juste cette semaine que j'ai reçu des
messages en ce qui concerne la garderie La Méduse à Loretteville qui ferme ses
portes avec un avis de deux semaines. Alors, les parents sont désespérés. Puis
en espérant que maintenant on a une loi en place, puis on a augmenté les
pénalités, qu'elles seront appliquées aussi.
Je veux revenir sur... encore une fois,
c'est malheureux, mais... puis je sais que le ministre a dit qu'on est en train
de peinturer un portrait, mais c'est quand même la réalité de ce qu'on a reçu
dans les informations, dans les cahiers qui sont fournis par le gouvernement.
Parce que, là, on parle, encore une fois, l'augmentation sur la liste
d'attente, des promesses non tenues en ce qui concerne la création de places, on
parle des fermetures. Et maintenant on parle aussi de risques de fermetures...
Ce qui est écrit dans les crédits, on sait qu'il y a cinq CPE situés dans les
locaux des centres de services scolaires qui ont eu des avis d'éviction en 2021
et 2022. Alors, est-ce que le ministre pour nous dire c'est lesquels et quels
sont... le nombre de places qui ont suivi ces fermetures?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
Mme Maccarone : Si ça aide,
Mme la Présidente, c'est leur... c'est la fiche RPPLQ55.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
peut-être vous dire que c'est une situation dont on est au courant. C'est une
situation sur laquelle on travaille aussi avec le ministère de l'Éducation.
Puis évidemment, on ne laissera aucun CPE comme ça sur le trottoir. On va agir
en équipe gouvernementale pour nous assurer que lorsqu'il y a un enjeu comme
celui-là... Parce que c'est vrai que, parfois, les écoles peuvent avoir besoin
de cet espace-là, puis qu'évidemment, bien, pour eux, c'est impensable d'aller
dans un pavillon qui est plus loin, alors que le CPE, lui, pourrait faire ça.
Donc, quand c'est le cas, bien, effectivement, peut-être que ça nécessitera des
déménagements. Maintenant, il y avait aussi certaines mésententes entre des CPE
qui sont des OBNL qui avaient des retards, par exemple dans le paiement des
loyers au Centre de services scolaires de Montréal. Il y a des travaux qui ont
eu lieu aussi à ce niveau-là. Il faut comprendre que tout ça est hors du
périmètre du gouvernement. On parle d'OBNL dans un cas, dans l'autre cas, on
parle des centres de services scolaires. Donc, on est vraiment au travail. Mais
je veux juste rassurer tout le monde, on ne parle pas de fermetures qui s'en
viennent. Dans tous les cas, dans tous les cas, on va s'assurer d'être capables
d'appuyer les gestionnaires pour arriver à la meilleure solution.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est que ces
CPE ont quand même reçu un avis d'éviction. Alors qu'est-ce que le ministre a
fait pour s'assurer une relocalisation et éviter les fermetures?
M. Lacombe : Bien, un avis
d'éviction, ce n'est pas un huissier qui vient sortir vos meubles, là. Tu sais,
je veux juste être clair, là, parce que les gens qui entendent ça se disent
peut-être que ça veut dire qu'ils doivent quitter demain matin, ce n'est pas le
cas. Donc oui, dans plusieurs cas, il y a des CPE qui ont reçu un avis du
Centre de services scolaires de Montréal pour leur dire qu'ils devraient
quitter leurs locaux. Mais une fois que ça, c'est signifié, bien, nous,
effectivement, on va travailler avec eux et on travaille, en fait, déjà avec
eux pour nous assurer qu'ils puissent être relocalisés. Dans certains cas, ce
sera en location, dans d'autres cas, ce sera en construction. Mais dans tous
les cas, on va s'assurer que la transition se fasse bien. Parce qu'à la fin,
vous comprenez qu'on ne peut pas jouer le ministère de l'Éducation contre le
ministère de la Famille ou vice versa. Donc, on est plutôt dans une logique de
collaboration.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
du tout le but de l'intervention, c'est de connaître ça va être quoi, le plan
de match du ministre pour accompagner ces cinq CPE qui font face à la fermeture
suite à une éviction. Je comprends tout à fait, il y a une date qui serait
écrite sur l'avis qu'ils devront recevoir. Mais c'est quoi, les mesures
d'accompagnement? Parce qu'on sait, comme, par exemple, le ministre doit être
au courant, il y en a au centre-ville de Montréal, un CPE qui a dû se déplacer
d'une l'école. Puis, malheureusement, ils n'ont pas trouvé une autre place.
Alors, c'est un CPE qui est fermé ou risque d'être fermé à plus long terme.
• (11 h 30) •
M. Lacombe : Bien, peut-être
que la députée de Westmount—Saint-Louis peut nous donner le nom de ce CPE là
pour que je comprenne bien de quoi elle nous parle, là. Mais sinon, il n'y a
clairement pas de plan de match global pour tous ces CPE là qui ont chaque...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...une
situation différente. Dans chacun des cas, on regarde ça, puis on s'assure
qu'il puisse être relocalisé parce que, contrairement à ce que la députée de Westmount—Saint-Louis
vient de dire, il n'y a pas de risque de fermeture. Il y a effectivement un
risque de relocalisation, mais on ne parle pas d'un risque de fermeture. C'est
très, très, très différent. C'est le même principe que si vous êtes locataire
et qu'on vous dit : Bien, le propriétaire veut reprendre le logement, on
n'est pas en train de dire que vous allez sur le trottoir, puis que vous
deviendrez des sans-abri. On est en train de vous dire : Bien, vous devrez
aller ailleurs. Mais, dans le cas des CPE, on s'assure avec eux d'être capables
de les relocaliser.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Est-ce
que le ministre s'engage à déposer la liste des cinq installations?
M. Lacombe : Bien, je
l'ai, la liste des cinq installations. Julie, tu l'avais près de toi. Si la
députée veut connaître le nom de ces CPE-là, je pense qu'on... Est-ce qu'on
peut les partager?
Une voix : ...
M. Lacombe : Est-ce
qu'on peut les partager? Parce que, là, c'est... parce que tout ça est
contractuel, il faudrait juste vérifier. Mais oui, nous, on connaît leur
identité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Bien, je
veux juste dire, Mme la Présidente, c'est quand même des OBNL, ça fait qu'il me
semble que c'est de l'information qui devrait être publique parce qu'ils sont
financés par le réseau public alors.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : O.K. Bon,
bien, regardez, là, j'ai la liste ici : le CPE Tournesol du Fjord, CPE
Trotte menu, donc ils ne sont pas à Montréal ces deux-là, sinon on a le Centre
de la petite enfance Cartierville qui est au Centre de services scolaires de
Montréal. On a le Centre de la petite enfance Ami Soleil et le Centre de la
petite enfance Alexis le Trotteur. Qui est dirigé par Guy Arseneault.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
M. Lacombe : Il va être
surpris que je nomme son nom.
Mme Maccarone : Il me
reste combien de temps dans mon bloc, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : 8 min
45 s.
Mme Maccarone : Huit
minutes, O.K. M. le ministre, j'aimerais vous ramener dans votre grand chantier
parce que je veux mieux comprendre combien sont des nouveaux crédits. On me dit
qu'il y a quand même 5,9 milliards d'ici 2025-2026. On a 45 mesures. Ça
fait que combien sont des nouveaux crédits.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Bien, en fait, il n'y a pas... il n'y a pas, je veux dire, de
cachette, là, c'est écrit dans le sommaire. Oui, c'est écrit. Un investissement
global de l'ordre de... Bien, c'est parce qu'il y a une version mise à jour,
là.
Mme Maccarone : Oui,
tout à fait.
M. Lacombe : Donc, 5,9 milliards de
dollars sur 2025-2026 sont consentis à cet effet, dont 4,3 milliards pour
de nouvelles mesures.
Mme Maccarone : Mais
combien sont des nouveaux crédits pour cette année, que le ministre est allé
chercher de l'argent de la ministre du Conseil du Trésor cette année? Parce
qu'il y a une différence entre les nouvelles mesures et du nouveau crédit. Ce
n'est pas la même chose. Ça fait que, moi, ce que je veux avoir clair pour tout
le monde qui nous écoute : How much is new money et combien c'est du
nouveau argent qui est venu cette année?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le Ministre.
M. Lacombe : Dans le
cadre du plan d'action que j'ai déposé, je viens de le mentionner, là, il y a
de l'argent pour des nouvelles mesures. On est à 4,3 milliards de
dollars. Ensuite, bien là, vous comprendrez que, dans le budget du ministère de
la Famille, il n'y a pas une colonne grand chantier pour les familles. La
raison pour laquelle on a mis ce document-là en circulation puis qu'on l'a
présenté, c'est justement pour que les gens n'aient pas à se taper nos colonnes
de chiffres puis qu'ils comprennent de façon beaucoup plus intelligible c'est
quoi le plan de match, combien ça coûte, puis qu'est ce qui coûte quoi. Donc,
c'est pour ça qu'on le fait comme ça. Maintenant, ce qu'il faut que vous
regardiez, c'est la variation de notre budget pour constater qu'effectivement,
cette année, il y a une augmentation qui est importante. C'est comme ça qu'on
peut le ventiler.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que c'est ça. Ça fait que, nouvelles mesures, comme j'ai dit Mme la Présidente,
ça n'égale pas des nouveaux crédits. Ce que je veux savoir, objectif un, créer
suffisamment de place pour répondre aux besoins de familles. On a dit, dans le
budget 2021-2022, c'est 29,3. Alors, qu'est-ce qui est de là dedans qui
est du nouveau crédit, nouvel argent?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je vais
donner deux choix à la députée de Westmount—Saint-Louis, soit de consulter le
cadre financier à la page 50 où, par exemple, quand on parle de création
de places, on le voit, on le voit année par année jusqu'à 2025-2026. Il y a le
total aussi qui est là. Donc, on peut regarder ça. Et là, si elle me dit :
Bien, ce n'est pas nécessairement juste des nouveaux crédits. J'ai entendu ça
dans le micro, bien, je...
M. Lacombe : ...je peux
alors vous dire que le deuxième choix qui s'offre à elle, c'est de regarder
l'augmentation du budget qu'on a. Donc, vous voyez que nos crédits
budgétaires 2022-2023, donc pour l'année qui commence, s'établissent à
3 497 000 000. Et, si vous regardez par rapport à l'année
dernière, c'est une hausse de 11,4 %. Donc, c'est plus de
350 millions, 356,7 millions de dollars supplémentaires dans le
budget du ministère de la Famille. Donc, je pense que vous voyez bien que ce
n'est pas cosmétique.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que le ministre vient de faire l'exposé qu'il peut répondre à la question parce
qu'il a les documents devant lui, ça fait qu'on va aller à l'objectif 2.
Est-ce que le ministre peut nous dire combien c'est des nouveaux crédits? Parce
qu'il y a quand même les cahiers pour contribuer à une plus grande équité
financière entre les familles, pour objectif 3. C'est quoi, les nouveaux
crédits pour accroître l'efficacité du réseau pour mieux le développer? C'est
quoi, les nouveaux crédits pour, objectif 4, consolider le milieu
familial? C'est quoi, les nouveaux crédits? Comme je dis, ce n'est pas la même
chose, quand on parle des mesures, on parle des nouveaux crédits. Puis le
ministre a dit qu'il peut faire le calcul. Ça fait que j'aimerais entendre,
pour tous ces objectifs, incluant celui, le numéro 5, assurer la présence
d'une main-d'oeuvre qualifiée en nombre suffisant. C'est quand même un montant
substantiel en ce qui concerne la mesure. Mais je veux savoir les nouveaux
crédits qui sont attribués dans le budget. Ça fait que, peut-être, on peut
commencer avec le 1 à 5 parce que j'ai des questions spécifiques pour le 6.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
vais le répéter, Mme la Présidente, mais la façon dont le budget est structuré,
il n'est pas structuré de cette façon-là. S'il l'était, j'imagine bien que la
députée de Westmount-Saint-Louis l'aurait dans ses tableaux. Il n'est pas
structuré comme ça, le budget du ministère de la Famille n'est pas structuré
sur la base du plan d'action qu'on a mis en oeuvre. C'est-à-dire, on a nos
budgets, on a nos crédits qui nous sont octroyés. Là, vous le voyez, cette
année, c'est une augmentation de 11,4 %, 356,7 millions de
dollars. Donc, c'est considérable. Et, à l'intérieur de ces crédits-là, bien,
nous, évidemment, il y a des montants qui sont consentis à nos différentes
mesures. Pour que ce soit plus intelligible, on a déposé ça dans le cadre
financier. D'ailleurs, on aurait pu ne pas en mettre dans ce document-là. Moi,
je tenais à le faire que les gens voient bien où on investit leur argent. Mais
je prends, par exemple, une mesure comme la mesure numéro 2 :
Contribuer à une plus grande équité financière entre les familles, bien, vous
comprenez que, là-dedans, il y a des sommes qui ne relèvent pas du ministère de
la Famille en tant que tel, qui relèvent, par exemple... en fait, qui sont
attribuables à la hausse du crédit d'impôt, qui est de
221 millions de dollars par année. Donc, ça, ce n'est pas des crédits
qui sont donnés au ministère de la Famille, mais c'est quand même, néanmoins,
de l'argent qui est investi dans le cadre du grand chantier.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Sauf que
ça reste que c'est sous sa responsabilité, ça fait partie de son grand
chantier, puis c'est pour ça que je voulais savoir combien de nouvel argent est
investi. Parce que ce n'est pas la même chose, comme je dis, par rapport à une
mesure. Puis, pour l'objectif 6 : Remettre l'égalité des chances au
coeur de notre action, on constate que le budget est zéro. Pour remettre l'égalité
des chances au coeur de notre action, on dit que, dans le grand chantier, c'est
un geste sans précédent, mais sans précédent, sans aucun investissement. Alors,
est-ce que le ministre peut nous expliquer comment c'est possible?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, en
fait, dans la mesure 6 : Remettre l'égalité des chances au coeur de
notre action, je vous réfère à la page 50 du Grand chantier pour les
familles, qui est notre plan d'action pour compléter le réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance, la version mise à jour en février 2022, parce
qu'on l'a mise à jour après la mise à jour budgétaire pour inclure notamment le
crédit d'impôt et... en tout cas... et la fin des négos. Si vous allez là, à la
page 50, vous voyez, c'est 51,6 millions de dollars qui sont
consentis pour cette mesure-là. Et je veux juste souligner, encore une fois,
qu'on ne peut pas calculer ça de la façon dont nous le propose la députée de
Westmount-Saint-Louis. Globalement, on ne peut pas le faire parce qu'il y a des
sommes qui relèvent de d'autres ministères, par exemple du ministère du
Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale ou des Finances, par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
dans le cadre financier que j'ai ici, c'est vraiment zéro pour 2021-2022. Ça
fait que je ne sais pas où ça sort, le chiffre que le ministre vient de...
M. Lacombe : Au bout de
la ligne.
• (11 h 40) •
Mme Maccarone : Oui,
mais, au bout de la ligne, c'est le total. Moi, je parle de cette année, je
parle... C'est quand même, quand on dit que c'est un...
Mme Maccarone : ...ça
fait partie de nos objectifs, mais ça risque... au moins pour la première
année, il n'y a aucun investissement, mais on dit que ça fait partie d'un geste
qui est sans précédent, mais sans précédent, sans investissement, c'est
difficile à expliquer parce que c'est quand même un zéro ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, en 20 secondes.
M. Lacombe : Bien, je
peux répondre, en fait, en moins que ça. Vous parlez de cette année. Donc, vous
ne l'aviez pas précisé, mais, puisque vous-même le précisiez, on est en
2022-2023, puis c'est 12,4 millions de dollars. C'est bien écrit,
page 50. Et, au total, en 2025-2026, c'est un cumulatif de
51,6 millions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Prochaine intervention, je vais céder la parole à la députée de Joliette pour
environ 18 minutes.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, salutations au ministre et à toute son
équipe, et à mes collègues, bien entendu.
Je veux débuter en abordant la question de
la mise à jour économique, qui est venue bonifier, là, le crédit d'impôt pour
les garderies privées non subventionnées de 220 millions de dollars.
J'avais alerté le ministre à l'époque, à savoir que, selon nous, c'était
vraiment une mesure qui ne donnerait pas les effets escomptés, au contraire,
qui pourrait être délétère et cristalliser l'existence de ce système à
multiples vitesses. Je l'avais mis en garde face au fait que les garderies
risquaient simplement d'augmenter leurs tarifs face à la difficulté de
recruter.
Est-ce que le ministre reconnaît que c'est
exactement ça qui est arrivé et qu'il y a une très grande proportion de
garderies privées qui ont augmenté leurs tarifs au cours des derniers mois?
M. Lacombe : Il y a
certainement, Mme la Présidente, beaucoup de garderies qui ont fait ce
choix-là, et je vous dirais que ça a permis, notamment, d'éviter leur
fermeture. Donc, je pense qu'à la fin, lorsqu'on prend le parti du parent et
qu'on regarde ça, on a permis de sauver de la fermeture des dizaines, sinon des
centaines de garderies non subventionnées en mettant à la disposition des
Québécois cette bonification du crédit d'impôt.
Mme Hivon : En fait, le
ministre reconnaît explicitement que ce qui était véhiculé dans la mise à jour
économique, à savoir que ce serait un gain pour les parents dans leurs poches,
ce n'est pas du tout ce qui se produit. Et lui-même semble voir ça positivement
en disant : Dans le fond, ça évite des fermetures, mais ce n'est pas le
parent qui, lui, est capable de voir une différence dans ses poches, et il y a
toujours une différence énorme entre ceux qui ont accès à une place à tarif
fixe versus ceux qui doivent se tourner vers une garderie non subventionnée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Encore une
fois, je demanderais aux collègues de ne pas me mettre des mots dans la bouche,
parce que je n'ai pas reconnu explicitement que ce qu'on disait était faux. Au
contraire, l'objectif à ce moment-là, avec les données qu'on avait, qui était
le tarif moyen payé, donc, c'était de nous assurer qu'on puisse rétablir une
équité. Par la suite, s'il y a des garderies qui font ce choix de gestion là en
regardant leurs finances et en se disant qu'elles doivent augmenter leurs
tarifs, bien, elles ont le droit de le faire. Si ça peut éviter la fermeture, je
pense que c'est une bonne nouvelle, à la fin, pour les parents. Parce qu'une
fermeture de garderie, c'est, dans tous les cas, le pire scénario.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, ce qui
me surprend simplement, c'est que... je remercie le ministre pour sa candeur,
mais c'est simplement ce double discours. Parce que, quand ça a été présenté en
novembre, jamais on n'a dit : Ça va être une mesure pour aider les
garderies privées à rester ouvertes. Ça a été présenté comme une mesure pour
réduire l'inéquité entre les parents qui avaient accès à une place à tarif
unique versus ceux qui devaient se tourner vers une garderie privée.
Et je vais amener le ministre sur le fait
que, là, non seulement ce qu'on avait anticipé, c'est-à-dire que ce n'est pas
les parents qui verraient la différence, mais bien les garderies qui
augmenteraient leurs tarifs... Elles ont leurs raisons, évidemment. Elles sont
face à une pénurie grave, donc elles doivent rémunérer pour essayer d'avoir des
éducatrices convenablement, justement, les personnes qui viennent travailler
chez elles. Mais il y a une inéquité qui est extrêmement grave et qui est même
accentuée avec ce choix-là comme politique publique. Puis le ministre a
sûrement vu ce matin, là, un article de Geneviève Lajoie : L'aide pour
frais de garde défavorise les familles à faible revenu.
Donc, quand on regarde, si on est à
40 $, ce qui est extrêmement rare qu'on a encore des garderies à
40 $, mais c'était l'hypothèse de la mise à jour économique, ça fait une
différence de 1,30 $ par jour pour une famille à faibles revenus 30 000$,
40 000$, mais, pour une famille qui gagnerait 175 000$, ça faisait une
différence de 16,85 $ par jour. C'est encore pire avec des tarifs qui sont
maintenant augmentés pour la plupart des faibles revenus, il faut qu'ils paient
davantage que ce qu'ils payaient avant, parce que ça ne vient pas éliminer
cette distorsion-là, et, pour les autres, qui ont de forts revenus, eux, ils
sont récompensés.
Alors, comment le ministre peut-il cautionner une
telle politique publique de crédit d'impôt qui vient...
Mme Hivon : ...ajouter
une couche d'iniquité par rapport à un système qui est déjà très inéquitable
avec ces multiples vitesses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Je fais un pas parce que je vais commencer par répondre à ce que
vous avez dit en préambule, lorsqu'on a fait la mise à jour économique,
évidemment, on se base sur la situation qui... on s'est basés sur la situation
qui prévalait à ce moment-là. Puis effectivement, avec les données qu'on avait,
le tarif moyen, l'objectif, c'était de faire en sorte que tout le monde puisse
être amené vers un tarif de 8,50 $. Évidemment, on devait se baser sur le
tarif moyen, c'est ce qu'on a fait. C'est la bonne façon de faire les choses en
sachant que tout ça est temporaire parce qu'on a l'intention d'aller vers une
conversion de plus en plus de places non subventionnées en places à 8,70 $,
maintenant.
Pour la suite, bien, ça me surprend quand
même un peu d'entendre le discours de la députée de Joliette parce que les
chiffres qu'elle nous donne, ce n'est pas le tarif qui est payé par les gens
qui ont tel ou tel salaire. Ce n'est pas le tarif final qui est payé, par
exemple, par une famille dont le revenu est de 40 000 $, donc, une famille
qui n'a vraiment pas beaucoup d'argent ou une famille dont le revenu est de
175 000 $. On parle de l'économie. On parle de l'économie, donc c'est
clair que, dans une optique où on dit : On veut ramener tout le monde vers
un tarif de 8,70 $, bien, ceux qui payaient déjà très près de 8,70 $,
je vous dis, par exemple, 9 $ ou 10 $, leur économie, elle est moins
grande. Ceux qui payaient, en raison de leur salaire, un tarif de 15 $, de
20 $ par jour, bien, c'est sûr que leur économie, elle est plus
importante, au même titre que si on avait un réseau, aujourd'hui, 100 %
subventionné en CPE... pardon, comme le souhaite la députée de Joliette, bien,
il y a certains parents, évidemment, très, très fortunés, qui en auraient plus
pour leur argent que des parents qui paient déjà beaucoup moins d'impôts parce
que leur revenu est moins élevé.
Donc, je ne sais pas trop où est le
problème là-dedans. L'important, c'est que le plus de Québécois possible paient
le moins cher possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, le
problème là-dedans, s'il faut que je l'explique au ministre, c'est que c'est
une politique publique qui crée une iniquité supplémentaire. Je veux bien qu'on
dise un crédit d'impôt, évidemment, par sa nature même, va affecter
différemment des gens selon leurs revenus. Mais le fait est que le choix même
du crédit d'impôt crée cette iniquité-là, tellement que dans certaines
garderies, dont celle qui est rapportée ici dans l'article, La Villa
Montessori, on en est rendus à instaurer un système de péréquation parce qu'il
y a des parents qui n'arrivent plus à payer le tarif, à être capable de payer
le tarif vu qu'on a dû augmenter pour essayer de garder des éducatrices
qualifiées. Alors, le ministre nous dit : Bien, c'est normal. Je suis
surprise qu'il trouve ça normal que quand on regarde les tableaux, ça fait une
économie, là, de 1,30 $ si on était dans une garderie à 40 $. Mais
pour la majorité qui sont à 60 $, 65 $, notre famille à faibles
revenus, elle, elle va devoir payer de plus, 7,50 $ par jour, 8,70 $
par jour, 8,72 $, si elle est à 40 000 $, 7,50 $, si elle est
à 50 000 $. Le ministre trouve ça normal que l'effet de son crédit
d'impôt, c'est d'augmenter le paiement pour les revenus qui ont... pour les
familles à revenus modestes. Lui, il est d'accord avec cette orientation-là de
son gouvernement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, Mme
la Présidente, je suis obligé de vous dire que c'est une bien mauvaise façon de
dépeindre ça. Parce que, faisons encore un pas de recul, prenons une garderie
dont le tarif, encore une fois, on dit, ça a probablement augmenté, mais avec
les chiffres qu'on a, entendons-nous sur une base de calcul de 40 $ par
jour. Ça, c'est la base...
Mme Hivon : Il n'y en a
presque pas à 40 $ par jour.
M. Lacombe : ...bien,
c'est la base sur laquelle vous... la députée de Joliette se base, là, pour me
donner ses chiffres, ça fait que je vais prendre la même qu'elle. Donc, à
40 $ par jour, la mesure qu'on a mise en place dans une garderie non
subventionnée à 40 $ par jour, c'est de dire on va ramener tout le monde
vers le tarif de 8,70 $.
Donc, c'est clair que ceux dont le revenu
est plus petit, leur bénéfice, leur économie à la fin est moins important que
ceux qui ont un salaire qui est beaucoup plus important. Mais je veux juste
vous souligner l'incohérence peut-être de cette position-là, qui est défendue
par la députée de Joliette, c'est que si on allait dans le sens où elle le veut
et qu'on convertissait cette garderie-là, demain matin, cette même garderie où
les parents aujourd'hui paient 40 $, bien, les parents demain paierait 8,70 $.
On est dans la même logique, les parents qui ont un revenu de 175 000 dans
cette garderie-là, leur économie, en ayant accès à une place à 8,70 $,
serait beaucoup plus importante que ceux qui ont un plus petit salaire.
Donc, on ne peut pas comparer ça comme ça,
on ne peut pas voir ça comme ça. Évidemment, il y en a pour qui l'économie est
peu importante, mais l'important, c'est que l'action du gouvernement ne fasse
pas en sorte qu'on désavantage les plus démunis en venant augmenter leur tarif.
Ça, ce n'est pas du tout ce que le gouvernement a fait, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (11 h 50) •
Mme Hivon : C'est
l'effet tout simplement de la mesure. Le ministre, est-ce qu'il peut nous
confirmer...
Mme Hivon : ...le montant
global en crédit d'impôt pour la fréquentation de garderies privées non
subventionnées qui est consacré par l'État. Le chiffre qui circulait, c'était
700 millions. Je voulais savoir, en incluant la bonification de
220 millions de la dernière mise à jour économique, à quelle hauteur se
situe ce montant-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Puisque la
députée de Joliette a profité du début de sa question quand même pour faire
référence à la question précédente, je souligne encore une fois que ce n'est
pas du tout l'effet de notre mesure, d'augmenter les tarifs. Le crédit d'impôt,
au contraire, je vois la députée de Sherbrooke qui rit, l'augmentation des
tarifs, les propriétaires vous diront : Bien, c'était prévisible parce
qu'on a augmenté le salaire des éducatrices. Je pense qu'on est d'accord pour
dire que c'était une bonne idée, il fallait le faire. Donc, les propriétaires
de GNS, dans certains cas, se disent : Bien là, je dois augmenter. Je ne
pense pas qu'on peut dire que de bonifier le crédit d'impôt, ça mène à une
augmentation des tarifs. Je pense que la façon qu'il faut voir ça, c'est, le
gouvernement, plutôt que de rester les bras croisés en attendant de convertir,
dit : On va investir 221 millions de plus par année pour nous assurer
que, bien, dans le meilleur des cas, les parents paient le plus possible un
tarif qui se rapproche de 8,70 $, et que, là on l'a vu, si certains
propriétaires décident d'augmenter leurs tarifs, bien, il n'y ait pas un choc
trop important pour les parents.
Donc, je pense que c'est une excellente
mesure puis Je ne pense pas qu'on peut se faire blâmer d'investir ça pour que
les parents, à la fin, évite un choc tarifaire ou, dans le meilleur des cas,
paient moins cher. Le crédit d'impôt, effectivement, de mémoire, ça, ça relève
davantage du ministère des Finances, mais il était à 700 millions de
dollars par année. Par contre, ça comprenait aussi, évidemment, les crédits
d'impôt qui sont réclamés pour des services autres que les services de garde
éducatifs à l'enfance, donc pour les camps de jour, par exemple, et on vient de
le bonifier de 221 millions. Ça fait qu'il faudrait que je vérifie, il est
rendu à combien, mais on...
Mme Hivon : si on peut
avoir le chiffre d'ici la fin des crédits, là.
M. Lacombe : Bien, c'est
ce que je pensais, je pensais qu'on était à 900, on est à 911,7 millions.
Mme Hivon : 911,7. Merci
beaucoup pour le chiffre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la...
M. Lacombe : Donc, ce
qui inclut des crédits d'impôt pour autres choses, là, que des services de
garde éducatifs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Hivon : Donc, si on
les exclut, on serait autour, selon les estimations du ministre, de
700 millions pour spécifiquement les services de garde.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Le ministère des
Finances a de meilleurs outils que nous pour calculer ça, mais je dirais, là...
je veux... en marchant sur... Bien non, en fait, je ne m'avancerai même pas, je
ne m'avancerai pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, moi,
j'invite le ministre à vraiment aller chercher cette information-là parce que
je pense que c'est des vrais choix de société qui sont devant nous. Le ministre
nous dit d'une part : Ah, on a bonifié le crédit d'impôt de
220 millions, c'est un choix qui a été fait par le gouvernement, on voit
les effets, je dirais, contre-productifs de ça. Et le ministre nous dit :
Oui, mais c'est temporaire, mais il n'a pas été mis de manière temporaire, le
crédit d'impôt, il est là et ça cristallise ce système-là à multiples vitesses,
ça cristallise des hausses de tarifs et ça fait en sorte que les familles à
plus modestes revenus, elles n'ont d'autre choix, si elles n'ont pas de places
à tarif unique, d'aller vers des garderies de piètre qualité qui offrent des
tarifs plus bas et donc elles sont doublement désavantagées. Alors, je pense
qu'on est loin de la meilleure politique publique.
Et, moi, j'invite le ministre à savoir
c'est quoi, ce montant-là, parce que 700 millions, si l'investissait dans
la conversion - puis on va venir à ce sujet de la conversion - bien, il serait
capable d'aller vers un réseau où la qualité va être au rendez-vous, où
l'accessibilité va être au rendez-vous et l'universalité va être au
rendez-vous.
Donc, je veux savoir... Là, on sait que le
ministre est dans un projet pilote de 3 500 places de conversion, il
y en a à peine la moitié qui ont été faites depuis 2020. Est-ce qu'il convient
avec moi que cet argent-là, ce 700 millions là en crédit d'impôt serait
beaucoup mieux investi pour convertir les places privées en place de CPE et
donc assurer une qualité équivalente et une accessibilité équivalente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
d'abord, encore une fois, je veux corriger ce que la députée de Joliette nous
dit d'entrée de jeu dans sa question, quand elle dit que la mesure du
gouvernement de bonifier le crédit d'impôt a des effets délétères. Mme la
Présidente, prenons un pas de recul, ça n'a aucun sens de dire ça, prenons un
pas de recul. Si le gouvernement n'avait pas fait ça, qu'est-ce qui se serait
passé? Réfléchissons à ça. Si nous n'avions pas bonifié le crédit d'impôt de
221 millions, comme on l'a fait, quelle serait la situation actuelle des
garderies non subventionnées? Quelle serait la situation actuelle des parents
dont les enfants fréquentent les garderies non subventionnées? Et là si la
députée de Joliette me dit : Bien, plutôt que de faire ça, vous auriez dû
convertir. Bien, Mme la Présidente, je vous annonce que ce ne serait pas encore
terminé, ce serait loin d'être terminé. Donc, qu'est-ce qu'on fait dans...
17
927
M. Lacombe : ...dans
l'intervalle, qu'est ce qu'on fait ?
On les laisse fermés ? On
dit aux parents : Vous continuez de payer plus cher ? Donc, moi, j'ai beaucoup de misère à suivre ce
raisonnement-là. C'est comme si le crédit d'impôt, c'est le diable parfois pour
le Parti québécois. Mais moi, je pense que c'est une mesure qui est nécessaire
parce que sinon il y aura des fermetures. Et dans le meilleur des cas, s'il n'y
a pas de fermeture, le parent paiera cher de toute façon. Donc c'est une mesure
qui est nécessaire. Maintenant, oui, il faut aller vers la conversion. La
députée de Joliette veut que je dise que ce serait mieux investi dans de la
conversion. Je ne laisse... Ce n'est pas... Ce n'est pas une cachette, mais je
pense qu'elle va aimer la fin de ma réponse, là, ce n'est pas une cachette,
j'ai déjà dit, je pense, qu'on doit avoir un réseau 100 % subventionné.
Donc un n'empêche pas l'autre. On a ce crédit d'impôt là qui est là. Pendant ce
temps là, on travaille sur la conversion. Ce n'est pas un investissement, c'est
un crédit d'impôt, hein, il faut le dire. Et tout l'argent qui nous est donné,
on s'en sert pour... pour contribuer à l'avancement du réseau.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Hivon : Bien, en
fait, c'est que le ministre fait un choix. Il dit : On est face à une
situation qui n'a un sens. Il ne dit pas ça comme ça, là, il pourra le dire
dans ses mots, avec de multiples vitesses. Puis c'est tellement compliqué,
c'est tellement injuste qu'on essaye de minimiser l'injustice, mais en
maintenant les multiples vitesses et en disant par ailleurs : Bien, on va
éventuellement essayer d'éliminer certaines vitesses. Mais le fait, c'est qu'il
a annoncé le crédit d'impôt, on voit les effets aujourd'hui, mais il n'y a pas
donné d'échéancier pour dire, d'ici cinq ans, comme nous, on le propose, un
projet de conversion en CPE sur cinq ans, ce qui m'apparaît raisonnable, le
ministre n'a jamais dit ça. Puis quand il se fait poser des questions, notamment
la semaine dernière pour d'autres articles, il a dit : Ah! Je n'ai pas
d'échéancier. Pour l'instant, c'est ça. C'est compliqué, vous savez.
Donc, il n'a pas dit : Je prends le
taureau par les cornes. On est à la croisée des chemins. On bonifie le crédit d'impôt,
mais c'est vraiment temporaire parce qu'on déploie la conversion massive. Donc,
je pense que le ministre peut comprendre pourquoi, dans l'oeil du public, dans
l'oeil des parents, c'est de dire on fait un choix de maintenir les garderies
privées, on bonifie le crédit d'impôt, on investit 700 millions par année
là-dedans, ce qui est quand même le cas. Et pendant ce temps là, bien, la
conversion, il y en a 1 700
qui ont été faites. Donc, je ne sais pas comment le ministre peut présenter ça
autrement. Pourquoi il ne se donne pas un échéancier de conversion du réseau ? Il y a 70 000 places en garderie
privée. C'est quoi son échéancier de conversion ?
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : Mme
la Présidente, je reviens encore parce que c'est important. La députée de
Joliette peut bien me répéter, ça ne deviendra pas vrai pour autant. La
situation qu'on connaît actuellement, elle n'est pas liée au fait que le
gouvernement a bonifié le crédit d'impôt. Elle est liée au fait que le
gouvernement a augmenté le salaire dans les CPE, dans les garderies
subventionnées, puis en milieu familial. C'est pour cette raison-là que les
garderies non subventionnées actuellement augmentent leurs tarifs. Donc, la
députée de Joliette peut le répéter dix fois, ça ne deviendra pas vrai pour
autant. La raison pour laquelle il y a une augmentation des tarifs dans le
secteur privé non subventionné, c'est parce que nous, comme gouvernement, on a
fait le choix d'augmenter le salaire des éducatrices, ce que le Parti québécois
n'a pas fait lorsqu'il était au pouvoir entre 2012, puis 2014, ce que le Parti
libéral non plus n'a pas fait.
Nous, on a fait ce choix-là. Peut-être
qu'ils sont en désaccord avec eux. Peut-être qu'ils trouvent que c'est une
politique délétère comme ils viennent de nous le dire. Nous, on pense que c'est
une bonne chose. Maintenant, pour contrer ces effets-là, notamment, bien, on a
une bonification de crédit d'impôt. Elle se révèle utile, cette augmentation là
du crédit d'impôt... du crédit d'impôt pour combattre, ce n'était pas
l'objectif de départ, mais elle se révèle utile pour combattre l'augmentation
des tarifs. On évite des fermetures. On fait en sorte que les éducatrices
puissent être mieux rémunérées parce que les tarifs ont été augmentés. Donc,
oui, on est capables de mâcher de la gomme puis de marcher en même temps. On
l'a prouvé depuis le début du mandat. On va continuer de convertir des places.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Hivon : Vous me
permettrez, Mme la Présidente, de simplement dire qu'à mes yeux c'est comme si
on est devant une plaie béante, un système qui ne fonctionne pas. Puis le
gouvernement dit : On va mettre des diachylons pour que ce soit un peu
moins pire, sans s'attaquer au fond... au fond du problème. Mais en terminant
mon bloc, je veux juste savoir, est-ce que le ministre a les chiffres, de
combien, le pourcentage des garderies qui ont augmenté leurs tarifs ? Est-ce que c'est une enquête
qu'il fait ?
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre, en 20 secondes.
17
927
M. Lacombe : Ce
n'est pas une donnée qu'on a, mais je veux juste souligner, en prenant le temps
équivalent à la question que dans le monde de la députée de Joliette, son plan
de match, visiblement, elle l'a déjà dit, ça aurait été la conversion tout en
CPE. Ça, elle ne le dit pas souvent, ce qui aurait pris plusieurs, plusieurs,
plusieurs mois pendant lesquels elle n'aurait pas augmenté le crédit d'impôt,
ce qui aurait causé des dizaines et des dizaines de fermetures. Ça n'a pas été
notre choix.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Prochaine intervention. Maintenant, je reviens à la
députée de Westmount Saint-Louis pour environ 18 minutes.
• (12 heures) •
17
911
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je veux ramener le ministre à son tableau synoptique dans
son grand chantier où on parle... Parce que lors de notre dernier échange, on a
parlé de tous les objectifs puis on a parlé de ce qui a été mis comme mesures.
Et moi, ce que je cherche, c'est de mieux connaître c'est quoi, les nouveaux
crédits, alors de nouveaux argents qui est venu pour renchérir et supporter
tous ces objets...
12 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...là, on voit
qu'il y a quand même 45 actions. Est-ce que le ministre s'engage à déposer
tout le budget qui est attribué par action, ainsi que les nouveaux crédits qui
sont attribués à chacune des 45 actions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
Mme Maccarone : Par année, si
possible.
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas comme ça que le budget est construit. Donc, vous comprenez, là, on a déjà
beaucoup de données qui ont été demandées par les partis d'opposition. Donc, je
pense que nos équipes du ministère sont bien plus utiles à travailler au
développement du réseau qu'à reproduire ces données-là dans la forme, là, que
demande la députée de Westmount, alors qu'il y a déjà beaucoup, beaucoup de données
qui existent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce que je ne comprends
pas, la réponse du ministre, parce que c'est quand même un grand chantier qui a
été développé. Ils disent qu'il y a besoin de ceci pour terminer leur réseau.
Il me semble quand il a développé puis qu'il a écrit toutes les actions, il a
quand même pensé à un budget qui serait attribué à chaque action, pour rentrer
dans le budget qui est alloué ou bien dans les nouveaux crédits qui sont
alloués à chaque année. Comme... ce serait intéressant, je pense, de savoir
combien d'argent sera budgété pour l'action 40 pour prioriser l'accès aux
services de garde éducatifs aux enfants vivant dans un contexte de précarité
socioéconomique. Combien de budget est réservé pour mieux soutenir les enfants
handicapés? Combien de budget est mis de côté pour poursuivre le déploiement du
dossier éducatif de l'enfant? Ça fait que ce que je souhaite, puis je comprends
que la ministre n'a pas ces chiffres sur ceci aujourd'hui, c'est pour ça que je
demande si le ministre s'engage à fournir aux membres de la commission un
budget ventilé par action avec les nouveaux crédits par année. Puis si le
ministre dit qu'il ne peut pas fournir les nouveaux crédits, bien, au moins le
budget, parce que ça fait quand même partie de la gestion, puis, je présume, la
façon qu'il a bâti son grand chantier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je pense
que c'est déjà très bien ventilé, là. Vous avez nos six mesures année par année
avec le total de l'argent qui est investi et vous avez l'augmentation de nos
crédits, aussi, très très clairement là, qui sont de plus de 357 millions de
dollars cette année. Donc je pense que... et on a même, de façon très, très
proactive, indiqué dans notre 5,9 milliards de dollars qui est
investi dans le cadre du Grand chantier, combien sont destinés à financer de
nouvelles mesures. Donc, je l'ai dit, c'est 4,3 milliards pour ces
nouvelles mesures-là. Donc, ça, c'est dans le sommaire. Donc je pense que d'une
part le document, le plan d'action est assez complet, que dans tout ce qu'on a
déposé... écoutez, je ne sais pas il y avait combien de fiches, là, demandées
par l'opposition, mais il y en avait assurément beaucoup. On a répondu à toutes
ces questions-là. Là, je pense que l'objectif, ce n'est pas de reproduire de
nouveau de nouveaux documents, mais c'est, pour la suite, se concentrer sur la
création de places puis le financement de nos nouvelles installations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Le ministre
parle d'objectifs, moi, je parle d'actions, puis c'est pour ça que je demande
si le ministre déposera quand même la ventilation. On a les six objectifs, mais
on a 45 actions, puis de savoir combien de budget est alloué pour chaque
action, comme mesure 11, on va... pour la conversion, combien, par année,
est réservé dans le budget pour faire ceci? Est-ce que le ministre s'engage à
quand même fournir ces informations aux membres de la commission?
M. Lacombe : Je pense que je
viens de répondre, puis il y a des éléments, évidemment, là, qui sont
facilement repérables un peu partout dans nos documents. Il y a des éléments,
effectivement, qui sont... qui peuvent être jumelés, pour lesquels c'est
difficile... parce qu'au-delà de la mesure qu'on souhaite mettre en place, elle
peut être jumelée avec... dans un même budget, avec d'autres éléments. Mais les
chiffres totaux qu'on a donnés sont les bons, puis on les a même ventilés par
objectif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
dommage, je constate que, tu sais, je sais que... je présume que cette
information existe déjà, ça fait que par mesure de transparence j'aurais voulu
l'avoir pour tout le monde, parce que comme je dis, pour bâtir tous les
objectifs, on a quand même devoir de chiffrer toutes les actions. Alors il va
falloir qu'on trouve l'information par un autre moyen. Mais je suis persuadée
que ça existe.
M. le ministre, je veux revenir un peu sur
les places manquantes parce que je suis préoccupée par les chiffres, que,
encore une fois, il y a un écart à l'intérieur de ce qui était fourni dans nos
cahiers. Ça fait que... puis je veux juste ramener le ministre au sujet de ce
qu'on parle pour que ça soit clair pour tout le monde...
Mme Maccarone : ...moi, je
parle uniquement des enfants qui n'occupent pas déjà une place dans un service
de garde éducatif à l'enfance reconnu. Ça fait que, si on regarde le RPPLQ-68,
c'est exactement ce qui est fourni. Puis la raison de cette question, Mme la
Présidente, c'est parce que... il me fera plaisir de partager le tableau...
c'est que, si on regarde le tableau, en ce qui concerne le nombre de places qui
sont manquantes, il y a un écart avec la liste d'attente. Puis là on a fait la
comparaison d'exactement la même date de l'année, alors on parle de la liste
d'attente au 31 décembre 2021, en comparaison avec le nombre de places
manquantes en services de garde au 31 décembre 2021. Ça fait que j'ai des
questions qui sont quand même précises, parce qu'on comprend que chaque région
est spécifique et différente.
Alors, je veux donner l'occasion au
ministre de répondre pour chaque région qu'il est écrit ici sur le tableau, Mme
la Présidente. Alors, comment le ministre peut expliquer aux 5 578
familles qui attendent une place en services de garde dans la
Capitale-Nationale que son ministère estime qu'il manque 3 628 places en
ce moment. Et encore une fois, je répète qu'on parle des services de garde
éducatifs à l'enfance reconnus. Ça fait que ce n'est pas des enfants qui sont
inscrits ailleurs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, honnêtement, là, je lève mon chapeau à la députée de
Westmount-Saint-Louis d'avoir fait un tableau comme ça, et d'y avoir mis
beaucoup d'efforts, mais la réponse, elle est très simple. On parle des enfants
de moins de neuf mois, donc, qui sont... qui, depuis toujours, là, ne sont pas
comptabilisés, comme lorsque son parti formait le gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça qui est écrit dans les crédits, malheureusement. Ça fait que c'est une
réponse que je ne comprends pas, parce qu'on a demandé aussi la ventilation par
tranche d'âge d'enfants, et ça ne correspond pas à ce que nous avons, en termes
d'écart, entre la liste d'attente puis le nombre de places qui doivent être
créées. Ça fait que j'ai posé la question pour la Capitale-Nationale, on n'a
pas eu de réponse. Je peux poser la question encore pour une autre région :
Comment le ministre peut expliquer aux 3 412 familles de sa région, en
Outaouais, que son propre ministère estime qu'il manque 2 332 places?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
peut-être une précision pour dire, au bénéfice de tout le monde, là... je pense
que ça pourra peut-être répondre à une partie de la question, mais le nombre
d'enfants en attente n'est pas le nombre d'enfants qui... n'est pas le nombre
de places dont on a besoin, demain matin, sur le terrain. Donc, je ne sais pas
si ça répond un peu à la question? C'est-à-dire, c'est la raison pour laquelle,
en ce moment, on a dit «on va développer 37 000 nouvelles places» alors
qu'il y a 51 000 enfants, pourtant, qui attendent sur la liste d'attente,
parce que, justement, on retranche, là, certains des enfants qui n'ont pas
besoin de cette place-là tout de suite, sinon on se retrouverait avec un
surplus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Je veux quand
même aller par région, Mme la Présidente, parce que j'entends ce que le
ministre, il dit, mais ça m'amène au bout de... le questionnement, parce que je
veux mieux comprendre comment que la ministre va expliquer aux 8 622
familles de Montréal en attente d'une place que son ministère estime qu'il
manque seulement 95 places, d'expliquer aux 9 445 familles de la
Montérégie qui attendent une place que son ministère estime qu'il manque
4 711 places actuellement, comment que le ministre de la Famille peut
expliquer aux 4 111 familles des Laurentides qui attendent toujours,
aujourd'hui même, une place en services de garde que son ministère estime qu'il
manque 2 774 places, et aux familles de Laval, 1 668 familles
attendent une place, alors que son ministère estime qu'il manque zéro place à
Laval.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. La question était longue, est à l'angle, ça fait que je peux faire
une longue réponse, je pense.
Mme Maccarone : Oui, allez-y.
Réservez-moi juste un peu de place pour ma dernière question, ce qui en est
avec ça, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, puis... On
verra, mais... bien, en fait, non, ma question va être courte : Quand la
députée de Westmount- Saint-Louis a dit «alors que son ministère dit qu'il
manque plutôt», est-ce que vous pouvez me donner la référence de ça, parce que
j'essaie de...
Mme Maccarone : Oui, c'est le
RPPLQ-44.
• (12 h 10) •
M. Lacombe : Donc, vous...
M. Lacombe : ...le
RPPLQ 44, les données qui sont là-dedans...
17
911
Mme Maccarone : ...avec
le RPPLQ 68.
17
927
M. Lacombe : D'accord.
Est ce que vous me permettez...
17
911
Mme Maccarone : On a
travaillé fort. On n'a pas gaspillé le travail de votre gang, là.
17
927
M. Lacombe : Non. En
tout cas, là, je ne ferai pas d'autre commentaire, là, mais je trouve que vous
avez... en tout cas, c'est ça.
17
911
Mme Maccarone : M. le
ministre.
17
927
M. Lacombe : Cette
somme-là de travail aurait été utile en 2014 puis 2018.
17
911
Mme Maccarone : Bien,
Mme la Présidente, c'est quand même gratuit, là. Tu sais, je n'ai pas attaqué
le ministre. Je veux vraiment mieux comprendre ce que lui-même nous a fourni
comme informations. Parce que l'écart entre... tu sais, on parle de
1668 familles à Laval en attente d'une place, zéro place, qui était
estimée par son ministère... je peux partager encore, tu sais, il y a une
différence, le rouge, là, c'est les gens qui sont sur la liste d'attente. Le
bleu, ça, c'est ce qu'on dit en ce qui concerne les places manquantes, il y a
un écart assez important. Puis, encore une fois, je répète, Mme la Présidente,
ça, c'est des parents qui ne sont pas dans les places connues, ce n'est pas
dans le réseau subventionné.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : C'est
vrai que ce n'était pas fin. Je n'aurais pas dû dire ça, vous n'étiez même pas
là entre 2014 puis 2018 parce que je pense que, si elle avait été là, là, bien,
il y aurait moins d'enfants qui manqueraient de moins de place. Vous auriez dû
utiliser de votre influence à ce moment-là.
Mais, blague à part... C'était un
compliment. Mais, blague à part, je comprends, là, maintenant la distinction,
c'est pour ça que je voulais voir sur quels documents il se basait pour dire
ça, c'est deux concepts très différents, là. Le nombre d'enfants qui attendent
sur la liste d'attente dans une région, donc, c'est une chose. Ensuite, le seul
ministère évalue le nombre de places, à l'heure où on se parle, qui sont
manquantes pour être capable de répondre à cette demande-là. Donc, évidemment,
disons, là, que je vous donne un... je ne peux pas vous donner de... peut-être
parce que je n'ai pas les deux tableaux devant moi, là, mais dans un cas fictif
où, dans une région, il y aurait 1 000 enfants
sur la liste d'attente et qu'on dirait : Bien, on a besoin seulement de
500 places, bien, c'est parce qu'on a attribué 500 places déjà qui
sont en ce moment en train de se réaliser. Donc ces places-là ne sont pas
occupées par des enfants, mais les places, elles ont été données, par exemple à
un CPE ou à une garderie, ils sont en cours de développement. Donc, ce sont des
places dans l'immédiat qui ne sont pas comblées, vous comprenez, mais ce ne
sont pas des places qu'on doit attribuer. Donc, la distinction, elle est là. Et
quand on ajoute bien sûr toutes les places qu'on a attribuées dans le lot de
janvier, dans le lot de février, dans le lot du mois de mars dernier, bien, ces
chiffres-là tendent à abaisser beaucoup. La liste d'attente ne baisse pas, mais
le nombre de places nécessaires dans chacune de ces régions-là baisse,
inévitablement.
17
911
Mme Maccarone : Merci.
Mme la députée.
17 911 Mme Maccarone : Oui, je
répète, Mme la Présidente, ces enfants n'occupent pas déjà une place dans un
service de garde à l'enfance reconnu. Puis je comprends ce que la ministre, il
dit, que, oui, peut être, ça peut changer, mais nous, on a fait la comparaison
de décembre, le 31 décembre, avec 31 décembre. Je sais que tout le
monde veut voir le beau tableau, là, et c'est le 31 décembre au
31 décembre. Ça fait qu'on peut faire la comparaison du 31 janvier au
31 janvier, fin février avec fin février, puis je présume que ça se peut
que le rouge et le bleu, ça va changer un peu, mais ça reste que la question
qui tue, c'est : Comment le ministre peut nous expliquer que son ministère
estime qu'il manque, encore une fois, dans les informations qui nous ont été
fournies, le RPPLQ 44, actuellement, il manque 26 699 places, mais, d'un autre côté, il
affirme qu'il manque 38 places pour confirmer son réseau. 38 000, oui, je n'ai pas dit 1 000? En tout cas, 38 000 places pour compléter
son réseau. Ça fait que je vais répéter, comment le ministre peut nous
expliquer que son ministère estime qu'il manque 26 699 places, mais, de
l'autre côté, il affirme qu'il manque 38 places pour confirmer son réseau?
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : Bien, d'abord,
il y a une différence entre le portrait actuel puis le portrait projeté. Quand
on parle du portrait projeté, on prend en considération toutes les places qu'on
annonce. Donc, par exemple, 2021, 26 699. Si on projette à 2024, là, on parle
de la même lecture, donc, du 31 décembre 2021, 7083. Par contre, il faut
quand même nommer quelque chose d'important. On a octroyé 4 176 places en janvier,
963 en février, dans le lot de février, 2 093
en mars. Donc, évidemment, on retranche toujours ces places-là du nombre total
parce que...
M. Lacombe : ...à la fin, ce
qui est important, c'est qu'on ait suffisamment de places en chantier pour être
capables de répondre à la demande. Donc il y a une distinction fondamentale
entre le nombre d'enfants inscrits en attente d'une place et le nombre de
places qu'on comptabilise, nous, dont on a besoin de prévoir le développement.
Plus on en annonce, plus ce chiffre-là baisse. Et quand ces places-là sont
mises sous permis, quand il y a des inaugurations de CPE ou de garderies, bien,
là, le nombre d'enfants en attente sur le guichet unique, là, c'est à ce
moment-là qu'il baisse. Donc, c'est sûr que dans l'intervalle, vous pouvez
voir, pendant que les places sont en construction, qu'il y a une différence.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça ne
fonctionne pas pour moi, la réponse. Je suis désolée, M. le ministre, c'est
parce que ça ne répond pas à ma question. Ça reste que ce qui est annoncé, le
38 000 places pour compléter son réseau, ne correspond pas avec les
informations que nous avons reçues à ce jour qui disent qu'il y a à peu près
27 000, ça fait qu'il y a un écart assez important. Moi, je propose, en ce qui
concerne ce qu'on a soulevé par rapport à la liste d'attente, des enfants qui
sont en attente, là, qui n'est pas dans le réseau reconnu, qu'il nous manque
51 places... 51 000, oui. 51 000. Je ne sais pas pourquoi que je dis
ça tout le temps. 51 000, j'oublie les zéros, hein, ça fait que oui, 51 000
places. C'est ça la réalité.
Ça fait qu'on a beaucoup de chiffres, puis
on... écoute, on parle beaucoup des chiffres quand on parle du ministère de la
Famille, on parle de 13 500, on parle de 4 000 à... de 5 000 à 7 000,
on parle maintenant de 10 000. On dit qu'il nous manque 38 000, ici il nous dit
qu'il nous manque des places, à peu près 27 000. Mais pour vrai, les personnes,
les enfants qui sont en attente, il y a 51 000 places que nous avons
besoin à développer en moins de cinq ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, Mme la
Présidente, j'ai déjà répondu, là, je veux dire, il faut retrancher de ce
nombre-là les enfants qui sont avec leurs parents pendant leur congé du Régime
québécois d'assurance parentale. Donc, quand on parle de 51 000 enfants qui
sont en attente sur le guichet unique, ce n'est pas le nombre de places qu'on
aurait besoin demain matin sur le terrain. Donc, quand on le prévoit, il faut
retrancher ces enfants-là. Donc, c'est effectivement ce qu'on fait, ce qui nous
démontrait au moment où on a présenté le Grand chantier, parce que je vais me
baser sur les mêmes données que la députée de Westmount-Saint-Louis, qu'on
avait besoin de 37 000 nouvelles places. Maintenant, si elle veut me donner
un... parce que tantôt elle me donnait des chiffres, là, précis, pour certaines
régions, bien, on peut refaire l'exercice, là, maintenant que j'ai la fiche
dont elle me parle, puis ça me fera plaisir de lui répondre, là, plus
exactement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, pour dix secondes.
Mme Maccarone : Bien, c'est
vos chiffres. C'est vos chiffres, ça fait que c'est...
M. Lacombe : Bien, moi, je
les comprends, mais si vous avez des questions, je peux répondre.
Mme Maccarone : Comme j'ai
dit, je répète, on parle quand même du 31 décembre. Je ne comprends pas la
réponse du ministre. Je constate qu'il nous manque 51 000 places à
développer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Nous sommes maintenant rendus au dernier bloc et c'est le côté
ministériel pour dix minutes. Je vais céder la parole à la députée de
Soulanges.
Mme Picard : …qui sont ici,
qui accompagnent M. le ministre. Moi, j'avais une petite question parce que
quand j'ai regardé le tableau sur le plan d'action et tout le chantier famille
que vous proposez, je me suis arrêtée sur la réforme qui était nécessaire,
l'encadré réforme nécessaire, puis il y a un énoncé qui m'a surprise puis
j'aimerais avoir un petit peu plus de détails. L'énoncé, c'est les objectifs
que s'est fixés le Québec lors de la création du réseau en 1997 n'ont pas tous
été atteints. Donc ma question, ça serait de savoir quel était l'état du réseau
lors de votre arrivée au gouvernement, M. le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Bon, j'ai
combien de temps, Mme la Présidente, pour répondre à ça?
Mme Picard : 12 minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Tout
votre temps, monsieur.
• (15 h 20) •
M. Lacombe : Bien, là, c'est
parce que c'est ça, c'est quand même une bonne question, mais je vais résumer
simplement en disant qu'on peut faire toute la gymnastique qu'on veut pour
essayer de présenter ça d'une autre façon, mais demandez à n'importe quel
acteur du réseau, ils vont tous ou à peu près vous dire la même chose. Entre
2014 et 2018, principalement, là, dans ces quatre années-là, il y a eu un
ralentissement marqué parce qu'il n'y a eu aucun appel de projets. Donc, ça
fait en sorte qu'entre 2014 puis 2018, il a continué d'avoir des mises sous
permis. Donc là, souvent, on se fait dire : En 2014, en 2015, en 2016, il
en ouvrait, des places. Effectivement, parce que le Parti québécois, qui avait
été là juste avant, avait mis...
M. Lacombe : ...tellement
de places en circulation que ces places-là se sont réalisées entre 2014 puis
2018. Mais, étant donné qu'il n'y a pas eu de nouvelles annonces entre 2014 et
2018, bien là, nous, le début de mandat a été dur parce que là, il n'y avait plus
rien dans le pipeline, il fallait repartir la machine complètement. C'est un
choix budgétaire qui a été fait, entre 2014 et 2018, avec lequel on peut être
d'accord ou pas - moi, vous savez, je suis en désaccord avec - mais quand on
est arrivés, on a décidé de relancer la machine. Donc, c'est... J'aurais eu
besoin de plus de temps que ça, mais grosso modo, c'est un résumé très, très,
très résumé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Picard : Merci
beaucoup pour votre réponse. Je voulais aussi vous entretenir, dans le plan
d'action, sur l'onglet numéro six qui est de favoriser le développement de plus
petites installations dans nos petites communautés. Je vous explique :
Chez moi, j'ai la municipalité de Très-Saint-Rédempteur qui a un peu plus de
10 000 habitants. Puis cette municipalité-là, en fait, aimerait avoir
une garderie, et tout ça. Donc, quand j'ai vu «soutenir le développement des
CPE dans les petites communautés, j'ai pensé à eux. Donc, je voulais savoir
quelle était votre vision pour les petites communautés dans votre plan
d'action.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Lacombe : Deux choses
à ce sujet là : D'abord, oui, il y a cette volonté-là de pouvoir permettre
de plus petites installations. Je pense, bien, la députée de...
Mme Picard : Soulanges.
M. Lacombe : ...Soulanges,
Vaudreuil-Soulanges?
Mme Picard : Juste
Soulanges.
M. Lacombe : Non,
Soulanges, oui, c'est ça. Excusez-moi - mon Dieu - j'ai comme eu un petit blanc
de mémoire parce que j'allais l'appeler par son prénom. Mais il y a
effectivement des endroits où c'est nécessaire, donc la députée de Soulanges
nous donne un exemple, mais je pense aussi, par exemple, à la Gaspésie qui a
parfois cette réalité-là. Moi, je suis très, très ouvert à ça, puis c'est plus
que de l'ouverture. On l'a effectivement mis là-dedans, on est en train de voir
comment on peut adapter nos règles budgétaires pour être capables de permettre
ça.
Donc là, je pense qu'il faut que j'arrête
de parler, là, mais si la députée de Soulanges veut que je continue, elle peut
me poser une autre question, puis je peux continuer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Picard : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais avoir plus d'informations, si possible, sur...
M. Lacombe : Mais
honnêtement c'est parce que... Je pense que, pour l'avenir du réseau, là... Je
vous donne une autre image, là : En 1997, il y avait comme un mur blanc,
là, devant les gens qui construisaient le réseau. Donc, ils pouvaient peinture
ça, là, au rouleau, puis ça y allait, là, ils pouvaient peinturer ça en faisant
de la conversion, en faisant des nouvelles installations, les besoins étaient
là, partout. Ceux qui font un peu de peinture à la maison savent que peinturer
au rouleau, c'est pas mal plus facile que de faire des retouches ou du
découpage. Là, on est plutôt dans cette période-là où on doit y aller de façon
beaucoup plus structurée, là, sur les endroits, les poches où il manque parfois
de places, et donc les petits CPE peuvent répondre à ça. Je pense, par exemple,
à un CPE, dans un centre plus urbain, d'un secteur rural qui dirait :
Bien, moi j'ai besoin peut-être de faire l'acquisition d'un petit bungalow, qui
est situé à 1 heure de route de mon installation principale, pour
desservir une toute petite communauté, et, bien, ça pourrait être une
installation satellite, par exemple. Ça, dans mon esprit, c'est un exemple de
ce qu'on pourrait puis de ce qu'on devrait faire.
Ensuite de ça, il y a aussi la possibilité
- quoique ça ne remplace pas les petits CPE - mais c'est complémentaire de
permettre aux RSG d'offrir leurs services en communauté, donc que ce soit dans
une entreprise, dans un local municipal. Donc, on peut être d'accord ou pas
avec ça, mais, moi, je pense que c'est important d'avoir ça dans notre coffre à
outils aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Picard : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Picard : Mon autre
question est encore sur le grand chantier. Il y a plusieurs intervenants qui
ont demandé à créer un nouveau droit à des services de garde. J'aimerais
avoir... En fait, est-ce que vous pouvez expliquer comment ce droit est
délimité, puis...
M. Lacombe : Bien là,
ça, c'est une excellente question sur laquelle je pourrais partir, là, pendant
longtemps. Parce que, vous savez, on s'est beaucoup fait pour reprocher, dans
les derniers mois, de ne pas avoir concrétisé ce droit à avoir une place, alors
que ce droit-là, il est déjà inscrit dans la loi, de la même façon qu'il est
inscrit dans la Loi sur la santé et les services sociaux, le droit de recevoir
des soins. Il est là, la loi, elle est écrite à peu près de la même façon.
D'ailleurs, les légistes, là, lorsqu'on travaillait là-dessus, m'expliquaient
très, très, très clairement que ces lois-là sont un peu comme un petit frère
puis une petite soeur, là, sont écrites pas mal de la même façon. Et on nous
disait : Bien, l'universalité, dans le monde de...
M. Lacombe : ...l'éducation.
Ça devrait être la même chose dans les services de garde, comme si on voulait
faire du du mur-à-mur puis dire : Bien, la solution de l'éducation doit s'appliquer
aussi en petite enfance, alors que notre réseau, il est fondamentalement
différent parce qu'il n'est pas opéré par l'État. C'est un réseau qui est
entièrement privé. Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, c'est un réseau qui
est opéré par des gestionnaires d'OBNL, par des travailleurs, des travailleuses
autonomes, nos RSGE et par des entreprises, nos garderies, qu'elles soient
subventionnées ou pas.
Et donc essayer, prétendre, dire que,
bien, on peut appliquer le même droit qu'on a dans le secteur de l'éducation, à
mon sens, ce n'est pas la bonne... ce n'est pas la bonne avenue. Et nous, on a
donné des dents à ce droit-là. On l'a fait vivre. On l'a concrétisé de la même
façon que le droit au Québec d'être soigné, d'avoir des soins, en respectant
les particularités de notre réseau. Puis d'ailleurs, les gens sur le terrain,
là, ils nous le disent, là, on peut voir la revue de presse, ils disent :
Pour la première fois, ce droit-là se concrétise. Donc, moi, je pense qu'on n'a
pas du tout raté la cible. Au contraire, on a rempli notre objectif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Beauce-Sud, pour trois minutes.
M. Poulin : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, M. le ministre et votre brigade. Très heureux de
m'adresser à vous aujourd'hui. On a effectivement annoncé plusieurs nouveaux
projets au Québec au cours des dernières semaines et des derniers mois. Et il y
a tous les enjeux qui concernent la paperasse et les délais de construction qui
préoccupent les promoteurs. Entre l'annonce qui est fait par le gouvernement du
Québec, qui est une annonce qui très souvent était attendue, souhaitée depuis
déjà plusieurs mois, sans compter les délais d'attribution qui ont été rapides,
il n'en demeure pas moins que c'est une nouvelle étape après ça qui s'ouvre,
qui est la construction, les délais qui sont occasionnés, mais également les
enjeux administratifs qui sont reliés pour un promoteur de projet.
Ça a été une de vos préoccupations, je le
sais. Vous avez même déposé un nouveau cadre lors des dépôts de projets pour
s'assurer que ce soit davantage allégé. Il y a également toutes les étapes
administratives qui ont été changées. Ça a été bien accueilli par le milieu,
mais on a quand même eu une certaine impression qu'il y a des délais qui
peuvent être difficiles pour les promoteurs de projets et aussi le souhait
qu'on souhaite ouvrir ces places-là le plus rapidement possible. L'AQCPE, les
promoteurs ont ce souhait-là et on sait que les parents l'attendent. Alors,
dans un contexte extrêmement particulier, la postpandémie, on le sait, avec la
rareté des matériaux, avec les délais de construction, comment on se positionne
là-dedans ? Et déjà,
parce que ça fait déjà quelques mois que vous aviez déposé une révision du
cadre réglementaire et de la façon dont on le fait, est-ce que vous voyez déjà
des gains d'efficacité à ce niveau-là ?
Des projets, par exemple, qui auraient pris un an et demi qu'on est capable de
réaliser, exemple, en huit mois ?
Alors, de quelle façon on réussit à obtenir ces gains d'efficacité là avec les
changements qu'on a fait, mais surtout dans un contexte de pandémie qui, on le
sait, ne serait-ce que, bon, les maisons des aînés, ne serait-ce que les
écoles, ne serait-ce que nos hôpitaux, amènent des délais qui sont fort
importants ?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : C'est sûr
que notre réseau n'y échappe pas. Ça, c'est clair, là, je veux dire. Ce serait
une insulte à l'intelligence de tous les membres de la commission de dire que,
nous, on n'a aucun... aucun de ces enjeux-là. Donc, effectivement, la
construction, c'est aussi un enjeu pour nous. Par contre, j'ai envie de dire
que, simultanément, on raffine aussi nos processus, on raffine la façon dont on
travaille. Je pense notamment à l'entente très innovante qu'on a signée avec
l'Association québécoise des centres de la petite enfance, où le ministère de
la Famille travaille directement avec l'AQCPE sur des projets de CPE
préfabriqués. Donc, quand on vous parle de parfois centraliser certaines
décisions, parfois en décentraliser, mais pour nous assurer qu'à la fin non
seulement on a un résultat plus rapide, mais aussi un processus plus simple,
bien ça, c'est un bon exemple.
Donc, je pourrais vous nommer ça. Je
pourrais nommer le fait qu'on est en train aussi de revoir le programme de
financement des infrastructures, qu'on est en train de travailler sur d'autres
mesures aussi, sur lesquelles je ne peux pas trop m'avancer aujourd'hui, mais
qui vont faire en sorte que ça va être plus... Ça va être plus simple.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Donc, avant de suspendre, je comprends que le
ministre s'est engagé à déposer... à transmettre aux membres une version
corrigée d'un document à partir des informations colligées par son équipe.
Alors, aussitôt que c'est prêt, le déposer au secrétariat pour qu'on puisse en
faire la distribution aux membres.
Et maintenant, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30, où elle entreprendra
l'étude du volet Lutte contre le racisme, des crédits budgétaires du
portefeuille Environnement et lutte contre les changements climatiques.
Merci...
(Fin de la séance à 12 h 30)