Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mardi 3 mai 2022
-
Vol. 46 N° 32
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Éducation, volet Condition féminine
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
-
D'Amours, Sylvie
-
Melançon, Isabelle
-
Charest, Isabelle
-
Massé, Manon
-
-
Massé, Manon
-
Charest, Isabelle
-
D'Amours, Sylvie
-
Melançon, Isabelle
-
-
Melançon, Isabelle
-
D'Amours, Sylvie
-
Charest, Isabelle
-
Lecours, Isabelle
-
Charbonneau, Francine
-
-
Charest, Isabelle
-
D'Amours, Sylvie
-
Melançon, Isabelle
-
Perry Mélançon, Méganne
-
-
Melançon, Isabelle
-
D'Amours, Sylvie
-
Charest, Isabelle
-
Poulin, Samuel
-
Blais, Suzanne
-
Picard, Marilyne
-
Lachance, Stéphanie
-
Lecours, Isabelle
-
Dansereau, Suzanne
16 h 30 (version révisée)
(Dix-sept heures)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations avec les citoyens reprend
ses travaux. La commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet
Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice
financier 2022-2023. Une enveloppe de 2 h 30 min a... est
allouée pour l'étude de ces crédits. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac);
M. Polo (Laval-des-Rapides) par Mme Melançon (Verdun); Mme Labrie (Sherbrooke)
par Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) et M. Bérubé (Matane-Matapédia) par Mme
Perry Mélançon (Gaspé).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pour l'étude de ce volet, nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs...
17 h (version révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 12 à 20 minutes
pour permettre à chaque groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le
temps d'échange inclut les questions et les réponses. La mise aux voix de ces
crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit à 19 h 30.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour une... pour un premier
bloc d'échange. Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être
proportionnelle à la longueur des questions. Je vous demande de vous adresser à
la présidence. Mme la députée de Verdun, la parole est à vous.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je comprends que les blocs sont de… autour de 20 minutes?
La Présidente (Mme D'Amours) : Environ.
Je vais vous dire le temps. C'est 20 minutes pour vous, là, présentement.
Mme Melançon : Parfait.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ça me fait plaisir de vous retrouver.
Permettez-moi de saluer la ministre, ses équipes, Mme Cordeau, ça me fait
plaisir, chers collègues de la banquette, bien sûr, ministérielle et des
oppositions. On va prendre un peu de temps aujourd'hui… c'est ce qui est bien,
je le dis souvent, là, avec l'étude des crédits, parce que, des fois, on veut
entrer un peu plus dans le détail. Puis ça fait longtemps, quand même, qu'on n'a
pas… qu'on n'a pas discuter ensemble.
Et je lancerais la conversation, si vous
le permettez, Mme la Présidente, avec la FTQ-Construction. On a vu, la semaine
passée, une histoire d'horreur, là, qui a été rapportée dans La Presse
sous la plume d'Émilie Bilodeau, et qui nous souligne à quel point, bien,
malheureusement, il y a quelqu'un qui a pu briguer, je vais le dire comme ça,
la présidence de la FTQ-Construction et qui, malheureusement, n'avait pas un
dossier tout à fait net, on va dire ça ainsi. D'ailleurs, c'est une décision,
là, qui avait été rendue par la Commission des lésions professionnelles. Je ne
sais pas si la ministre a vu quand même ma sortie et le communiqué de presse
que nous avons émis, sur lequel, moi, je demandais à ce qu'il puisse y avoir
une enquête indépendante.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, à mon tour de saluer... de saluer, bien, mes
collègues et évidemment les équipes qui sont ici puis qui ont travaillé à
cette... à cette préparation de ces échanges qui sont importants.
Effectivement, c'est assez particulier comme contexte, hein, le contexte de la
FTQ-Construction, dans une situation où on essaie tellement de faire en sorte
que les femmes accèdent à ce milieu-là, où on dit : Les syndicats sont là
pour protéger les employés, et là on se retrouve qu'à la tête d'un syndicat c'est
quelqu'un qui a agressé une employée. Alors, je trouve ça absolument aberrant.
Et mon collègue au Travail s'est aussi prononcé à cet effet-là.
Maintenant, pour la suite des choses, je
sais qu'il a été en contact avec la FTQ. Je sais qu'il y a eu démission suite à
ces contacts. Pour la suite des choses, je vais laisser mon collègue se
prononcer là-dessus, mais je joins ma parole à la vôtre en disant que ça n'a
pas de bon sens, ce qui s'est passé. Et ça n'a pas de bon sens qu'une entité
syndicale aussi... aussi forte, aussi imposante puisse laisser faire une
situation comme celle-là, parce que c'est... ça n'a pas de bon sens.
La Présidente (Mme D'Amours) : …Mme
la députée.
Mme Melançon : Moi, j'ai
entendu Daniel Boyer. J'ignore si la ministre l'a entendu au micro de Paul
Arcand la semaine passée.
Mme Charest : Oui. Bien,
ce qu'on me dit, là… puis je m'excuse, j'ai beaucoup de choses qui se passent
dans les derniers jours. Donc, ce que... ce que j'en comprends, de la
situation, c'est que mon collègue attend des réponses, et il va voir quels
gestes seront à poser. Alors, ça n'exclut pas une enquête ou... Donc, on verra
la suite des choses, là, mais, encore une fois, je réitère que ça n'a pas de
bon sens ce qui s'est passé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame…
Mme Melançon : Et j'aimerais
simplement savoir, de la part de la ministre, si elle a entendu Daniel Boyer au
micro de Paul Arcand vendredi.
Mme Charest : Non, je
suis désolée, je n'ai pas entendu Daniel Boyer au micro.
Mme Melançon : Je l'invite
quand même à aller écouter cette entrevue.
Mme Charest : Oui, tout
à fait.
Mme Melançon : Parce qu'à
un moment donné il faut prendre la parole des gens, là, mais, moi, de savoir qu'il
n'y a personne à la FTQ qui était au courant des agissements, quand même, de M. Grondin,
moi, ça me surprend. Et c'est pour ça que je demande, dans le fond, une enquête
indépendante. Tu sais, la FTQ-Construction, c'est quand même l'État dans l'État,
on le sait. Et je pense qu'une enquête indépendante, en ce sens-là, serait
vraiment nécessaire puis peut-être même... Et là je pose la question, parce que
je sais qu'il y a quand même des gens de la FTQ-Construction qui siègent dans
différents différents comités, <notamment...
Mme Melançon :
...FTQ-Construction
qui siègent dans différents différents comités, >notamment du côté de...
pardonnez-moi.
Une voix : ...
Mme Melançon : Merci. Ah!
oui, c'est ça, on est toujours avec l'abréviation, puis c'est ce que j'essaie
de minimiser. Mais moi, j'aimerais savoir, du côté des nominations qu'il peut y
avoir à l'intérieur des organisations dont vous êtes responsable, Mme la
ministre, est-ce qu'on a envoyé quand même un mot d'ordre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Charest : Il y a eu
effectivement une lettre qui a été envoyée à nos… à nos sociétés pour... bien,
en fait, pas en lien avec cette situation-là, là, mais, tu sais, pour inclure
les femmes dans leur… dans la gouvernance, et tout ça. Donc, je pense que, déjà
là, en ayant des femmes dans la gouvernance, peut-être qu'une situation comme
celle-là ne serait pas arrivée. Maintenant, il n'y a pas eu de missive, là,
particulière qui a été faite suite à cette situation-là.
Mme Melançon : Parce que,
comme le gouvernement nomme quand même des gens de la FTQ, FTQ-Construction
dans différents comités, moi, je pense qu'il y a, là aussi, une poignée à
étudier. J'invite la ministre peut-être à en faire part au ministre du Travail.
D'ailleurs, est-ce que vous avez eu des échanges, durant la fin de semaine,
avec le ministre du Travail?
Mme Charest : En fait,
on a… on s'est vus hier, on a passé du temps ensemble, puis on en a discuté… on
en a discuté, effectivement, et je prends bonne note de vos recommandations.
Puis, encore une fois, il est à obtenir des réponses par rapport à ce
dossier-là, puis on verra la suite des choses, mais je prends bonne note de vos
recommandations.
Mme Melançon : Du côté
du Conseil du statut de la femme, il y a des membres de la FTQ qui siègent
autour de la table?
Une voix : ...
Mme Melançon : Il faut
donner le consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon,
madame, je dois avoir le consentement.
Mme Charest : ...de la
commission pour que... Oui? Oui, parfait. Alors, est-ce que Mme Cordeau...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement? Parce que c'est moi qui dois le demander, Mme
la ministre.
Mme Charest : Ah!
Excusez-moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
dois vous demander si vous consentez à ce que madame prenne la parole. Donc,
est-ce que j'ai le consentement? Merci. Allez-y, madame, avec votre nom et
votre titre, s'il vous plaît.
Mme Cordeau
(Louise) : Bonjour. Louise Cordeau, présidente du Conseil du
statut de la femme. Pour répondre à votre question, Mme la députée, au niveau des…
du Conseil du statut de la femme, les nominations, vous le savez, les membres
proviennent de différentes… de différentes organisations de la société. Et, au
niveau syndical, ce sont les organisations syndicales qui se consultent entre
elles pour qu'il y ait... pour que ce soit parfois la CSN, parfois la FTQ,
parfois, par exemple, d'autres associations syndicales, qu'ils puissent siéger
au sein du Conseil du statut de la femme. Alors, ce n'est pas nécessairement
des nominations de la FTQ. Ça peut être une nomination de la FTQ, mais ça peut
être une nomination aussi qui... d'une représentante qui provient d'une autre
organisation syndicale.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, merci. Donc, je soumettais ça ici parce que je pense qu'il faut... ça
prend plusieurs têtes pour pouvoir réfléchir à une problématique comme
celle-là. Je ne pense pas être la seule, je pense que la ministre aussi a
trouvé ça terrible, ce qu'on a pu lire, alors je la remercie. Rapidement,
j'aimerais qu'on puisse parler de la ligne téléphonique 1 833 rebâtir.
J'imagine que la ministre connaît bien cette ligne-là, cette ligne
téléphonique?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Je suis
désolée, je ne connais pas la ligne 833 rebâtir.
Mme Melançon : D'accord.
La ligne 1 833 rebâtir, c'est une ligne téléphonique qui donne des
conseils en aide juridique pour les victimes de violence conjugale et de
violence sexuelle, Mme la Présidente, et c'est une ligne qui… je crois, avec la
pandémie, les deux dernières années, avec le rapport qu'on a déposé, Rebâtir
la confiance, je pense que ça a toute sa place. Mais j'aimerais demander à
la ministre : Comment se fait-il que cette ligne-là ne soit pas 24 heures
sur 24, sept jours sur sept?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Charest : Bien, en
fait, je vais peut-être prendre cette question-là en délibéré, là, parce que je
n'ai pas la réponse pour le moment.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Verdun.
• (17 h 10) •
Mme Melançon : C'est une
ligne qui est superimportante puis honnêtement, je vais le dire, là, c'est un
apport superimportant, surtout pour les victimes qui nous écoutent, qui ont
besoin d'avoir des conseils juridiques avant d'aller porter plainte, même à la
police, hein, ça nous prend… ça nous prend de l'information. Parce qu'il faut
que les victimes puissent savoir dans quel processus elles entrent lorsqu'elles
vont au poste de <police...
Mme Melançon :
...faut
que les victimes puissent savoir dans quel processus elles entrent lorsqu'elles
vont au poste de >police. D'ailleurs, la ministre doit être bien au fait
de ça, lorsqu'on a travaillé le rapport Rebâtir la confiance, c'était ce
que les victimes nous disaient, nous demandaient. Je trouve ça terrible, mais
je vais être obligée de le dire, Mme la Présidente, là, il y a une ligne pour
le signalement contre la maltraitance animale qui, elle, est de 24 heures
sur 24, sept jours sur sept. Puis celle pour les victimes de violence sexuelle
puis de violence conjugale, bien, c'est de 8 h 30 à 4 h 30,
puis il y a une boîte vocale. Est-ce que la ministre trouve ça acceptable?
Mme Charest : Bien, en
fait, il y a deux entités, hein, il y a SOS Violence conjugale, qui reçoit les
appels 24 heures sur 24, et là on parle de la ligne qui offre des
consultations juridiques gratuites. Donc, il y a quand même un service très
important qui est fait dans cet… dans ce service-là, il y a eu
7 673 consultations. C'est un service qui est financé à la hauteur de
3 millions par année. Donc, je pense que c'est un service qui est bien
utilisé, qui est bien opportun, mais, encore une fois, je rappelle que le
service d'urgence, là, qui est SOS Violence conjugale, lui, est disponible
24 heures sur 24, sept jours sur sept.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je tiens
quand même à demander à la ministre : Est-ce que des conseils juridiques...
Parce que SOS Violence conjugale, ce n'est pas nécessairement des conseils
juridiques. Donc, si, moi, je suis victime de viol, puis que je décide d'aller
au poste de police, puis qu'il est minuit le soir, puis que j'ai besoin d'avoir
un conseil juridique avant d'aller... Parce que, vous le savez, là, quand on a
fait le rapport Rebâtir la confiance ensemble, là, les victimes disaient :
Je suis arrivée là-bas, mais, si on m'avait dit tout le processus, si on
m'avait expliqué ce que ça impliquait, lors de ma première déposition, il y a
des choses que j'aurais faites différemment. Là, je comprends que cette
ligne-là, là, il va falloir qu'elle attende à 8 h 30 le lendemain
matin. Est-ce qu'on... est-ce que la ministre aurait de l'ouverture pour qu'on puisse
revoir les heures pour les victimes?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, en fait, il y a plusieurs mesures, hein, qui
ont été mises en place, justement, pour améliorer l'accompagnement des victimes
à différents niveaux. Donc, on sait évidemment que les CALACS puis les CAVAC
sont là pour aider les victimes, puis... mais l'accompagnement aussi, qu'il se
fasse par... Puis on a vu avec l'instauration du tribunal spécialisé, on a vu
avec la formation des intervenants, on voit qu'il y a plusieurs mesures qui sont
en… qui ont été mises en place pour faire en sorte, justement, d'améliorer
l'accompagnement.
Le service juridique, le 4 heures de
service juridique gratuit, est une mesure, mais je pense qu'avec toute la
brochette de mesures qu'on met en place, bien, on vient sécuriser. Mais, encore
là, on continue de travailler pour faire en sorte que les femmes soient prises
en charge, puis qu'elles puissent passer à travers ce processus-là, qui est
évidemment complexe et difficile, de la meilleure façon possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : D'accord.
Je tiens juste à rappeler... Puis c'est pour ça que j'étais un peu surprise,
parce que l'annonce a été faite dernièrement, là, sur la ligne 1 833 rebâtir.
J'espère que les victimes qui sont à l'écoute pourront aller chercher ces
conseils juridiques là. Il y avait quand même une citation de la ministre, c'est
pour ça que j'étais surprise de voir qu'on ne savait pas de quoi... mais je
comprends, là, que ça fait bien des choses pour la ministre à… bien, à savoir
aussi, là. Je comprends qu'on ne sait pas... Puis c'est moi qui ai les
questions, ça fait que vous n'avez pas nécessairement les réponses entre les
mains.
Mme Charest : ...question
sur la FTQ. J'étais encore dans la construction, j'étais… Je suis désolée.
Bien, j'ai effectivement la tête pleine, j'avoue.
Mme Melançon : Mais il y
a quand même un lien à ce moment-là… puis, Mme la Présidente, vous allez voir,
là, vous n'aurez pas besoin de nous chicaner, parce que les échanges, tu sais,
c'est cordial, mais il y a quand même un lien là, parce que la victime de M.
Grondin, de la FTQ-Construction, est encore en choc post-traumatique, puis
c'est des victimes de violence sexuelle au travail. Puis, pour moi, ça, c'est
là-dessus qu'on doit travailler puis c'est pour ça, je pense, qu'on est là
aussi aujourd'hui pour qu'on puisse travailler tout le monde ensemble.
Concernant... je vais parler de
l'émancipation des femmes, parce que, les deux dernières années, disons-le, là,
ça a été difficile pour la condition des femmes. On l'a vu en pandémie, on l'a
vu... C'est principalement les femmes qui ont... bien, qui sont restées à la
maison avec les enfants, quand la garderie était fermée, puis quand les écoles
ont fermé, puis quand un enfant était malade parce qu'il avait la COVID. Je
pense qu'on l'a tous vécu de près ou de loin.
Le recul des femmes sur le marché du
travail m'interpelle <principalement...
Mme Melançon :
...qu'on
l'a tous vécu de près ou de loin.
Le recul des femmes sur le marché du
travail m'interpelle >principalement, bien sûr, parce que, bien, je suis…
je suis porte-parole aussi en matière de pénurie d'emplois. Et actuellement on
le voit, là, pour le nombre de femmes… et là, je vais citer le Conseil du
statut de la femme, Mme Cordeau, vous allez être contente, quand même, là,
on le voit, le nombre de personnes actives sur le marché du travail, quand on
pense aux femmes, on voit qu'on a perdu quand même 27 000 femmes sur le
marché du travail, comme personnes actives sur le marché du travail. On en a
retrouvé 15 000. Les garçons, les hommes, on en avait perdu 17 000,
on en a retrouvé 34 000. Donc, les femmes avant qu'elles reviennent, c'est
beaucoup plus long. Moi, j'aimerais savoir, de la ministre, qu'est-ce qu'on
entend faire pour aller chercher ces filles-là qui ne sont pas de retour encore.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, il y a... sur plusieurs plans, on agit.
D'abord, on s'est engagés à compléter le réseau de service de garde. Donc, ça,
je pense que c'est une façon, évidemment, importante de faire en sorte que les
femmes vont pouvoir plus rapidement retrouver leur emploi puis leur... bien,
leur place sur le marché.
Il y a eu différentes mesures aussi qui
ont été… qui ont été faites par mon collègue au Travail, qu'on parle de la
requalification et qu'on parle de la formation, l'alternance travail-emploi qui
peut favoriser aussi. Il y a une belle mesure aussi, qui va être annoncée sous
peu, qui fait partie de la stratégie qu'on met en place, la stratégie égalité,
pour les personnes aux études. Donc, évidemment, on est encore en train de
travailler, mais ça devrait être annoncé bientôt. Donc, de différentes façons,
on fait en sorte de donner accès au marché du travail aux femmes, puis... Et on
continue dans ce sens-là, mais je pense qu'il y a quand même des choses
intéressantes qui ont été mises en place.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je vais
faire quelque chose que je ne fais pas souvent, Mme la Présidente, je vais
télégraphier quand même une question, donc les équipes de la ministre pourront
être prêtes, là. On va parler, tantôt, des garderies, parce que la ministre
vient de... vient de dire qu'on avait des belles annonces. Puis, il n'y a pas
plus tard que quelques minutes à peine, le ministre a dit, il ne s'engage pas à
avoir à répondre aux objectifs qu'il s'est fixés pour 2025. Ça, c'est
inquiétant pour les femmes qui nous écoutent actuellement. Donc, j'inviterais
les équipes de la ministre peut-être à aller fouiller ce qui a été dit du côté
de la Famille, parce que je pense que ce n'est pas les réponses que s'attendent
à obtenir les femmes qui sont, actuellement, à la maison, qui ne peuvent pas
retourner au travail parce qu'elles n'ont pas de place en garderie. Ça, c'est
terrible, là, en 2022, être là.
Et je vais citer Isabelle Paquet.
Connaissez-vous, Mme la ministre, Isabelle Paquet? Isabelle Paquet, c'est la
femme extraordinaire qui est assise à ma gauche, qui attend un deuxième enfant,
puis ça va lui coûter 112 $ par jour pour avoir une place en service de
garde. Quand ça coûte 112 $ par jour, pour deux enfants, à un moment
donné, ça se peut qu'on se pose des questions, à savoir : On retourne-tu
au travail ou si on reste à la maison avec les petits? Et, pour moi, ça, on
n'appelle pas ça de l'émancipation pour les femmes. En 2022, c'est malheureux,
mais c'est vraiment le cas. Je trouve ça terriblement dur pour ces femmes qui
ont fait des études, qui doivent rester à la maison, qui vont laisser de côté
leur souveraineté économique, qui vont dépendre de leur chum. Puis après ça de
retrouver un poste, avec les années ou les mois qui auront été perdus, c'est
très coûteux pour les femmes. Alors, on pourra y revenir, tout à l'heure, lorsqu'on
parlera des places en garderie.
Mais, pour moi, et pas uniquement pour
moi, là, je sais que vous avez rencontré Ma place au travail, j'ai entendu
l'entrevue qui a été donnée par Myriam Lapointe....Gagnon-Lapointe, je
m'excuse, Lapointe-Gagnon ou Gagnon-Lapointe, je m'excuse, Myriam, à Deux
hommes en or, je... Ce que je comprends, c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup
de réception, lors de la rencontre entre vous et l'organisation, puis on
souhaite vous entendre un peu plus, comme ministre de la Condition féminine,
sur ce sujet-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : …Mme
la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Charest : En une
minute. Bien, en fait, je peux… je peux vous dire qu'effectivement j'ai
rencontré Ma place au travail et j'ai offert ma <collaboration...
Mme Charest :
...je
peux vous dire qu'effectivement j'ai rencontré Ma place au travail et j'ai
offert ma >collaboration. Et, depuis ce temps, je n'ai pas eu de demande
d'autres rencontres. Alors, je pense que je travaille avec Ma place au travail
comme je travaille avec toutes les autres organisations qui sont nos
partenaires. Et j'ai aussi confié un mandat au Secrétariat à la condition...
pas au secrétariat, au Conseil du statut de la femme, justement, pour vérifier,
pour voir quel en est... avoir un état de situation plus complet de ce qu'il en
est, mais aussi de voir à des pistes de solutions. Donc, je pense que le
travail collaboratif est là et je vais continuer de travailler comme je le fais
avec tous les autres partenaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Prochaine intervention. Maintenant, je vais céder la parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour une durée de 20 min 21 s.
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde, très heureuse... Je vais poursuivre sur le
même thème pour continuer d'approfondir cette dure réalité que vivent plusieurs
familles, au Québec, mais principalement des femmes, on le sait bien,
c'est-à-dire de ne pas avoir de place. D'ailleurs, au 31 décembre 2021... là,
je ne sais pas si les chiffres sont sortis pour le nouvel inventaire, mais
c'était 51 761 enfants qui étaient inscrits sur la liste, La Place 0-5.
Puis, oui, je pense que c'est un constat, on va tous s'entendre là-dessus,
c'est vraiment problématique. La situation est critique, puis on le sait
qu'elle est critique particulièrement pour les poupons. Ça s'est empiré, je le
sais, c'est un long parcours douloureux que d'avoir une place en service de
garde pour les femmes, et ce n'est pas un phénomène juste là, c'est un
phénomène qui date.
Ceci étant dit, présentement, on vit une
situation vraiment particulière. Qu'est-ce que vous répondez, Mme la ministre,
à ces femmes qui attendent ces places-là, alors qu'elles voient que ça
s'empire, pour aller faire ce que nous avons besoin qu'elles fassent,
c'est-à-dire retourner sur le marché du travail? Qu'est-ce que vous avez à dire
à ces femmes-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Bien, de la même façon que quand j'ai rencontré Ma place au
travail, je pense que l'engagement que le gouvernement a pris à compléter ce
réseau-là... Puis vous l'avez dit, Mme la députée, que ce n'est pas… ce n'est
pas un problème qui date d'hier, hein? Je pense que peut-être que ça a été un
choix gouvernemental ou de société, à une certaine époque, de stagner un peu
dans ce besoin-là de créer des places puis de compléter le réseau. Maintenant,
nous, on s'est engagés à le compléter, on s'est engagés dans un grand chantier.
Puis tantôt la députée de Verdun disait, bon, que le prix pour une personne
était exorbitant, et tout ça, puis que ça ne valait pas la peine de
retourner... Tu sais, ça, ça fait partie d'un… d'un des six axes du Grand
chantier, évidemment, de faire en sorte qu'il y ait une équité financière pour
les familles.
Maintenant, si je me réfère à ma
situation, dans mon comté, on a vu... puis il y a des choses, on voit, là, que
ça évolue. On voyait aujourd'hui, dans le journal, qu'il y avait plus
d'inscriptions pour les éducatrices. Donc, ça, c'est un constat vraiment très
important, parce qu'évidemment, si on veut avoir des services de garde, il faut
avoir aussi des éducatrices. Donc, on a mis des moyens pour faire en sorte
qu'il y ait enfin plus... stopper l'hémorragie, mais faire en sorte que ça
augmente. Donc, si on se réfère... si je me réfère à mon comté, on a eu des
annonces, et tout, on va passer d'une situation où on avait, dans
Brome-Missisquoi, 92 % de couverture, on aura, en 2024, 103 % de
couverture. Dans La Haute-Yamaska, on avait 88 %, on va passer à
102 %. Et ça, c'est avec tous les travaux qui sont en place pour faire en
sorte, justement, de compléter le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Massé : Pouvez-vous me
dire en quelle année ça va arriver, ça?
Mme Charest : C'est pour
2024. Ce sont...
Mme Massé : Pour 2024. Donc,
Mme la Présidente, vous voyez comme moi qu'un des enjeux... Et je comprends
qu'il y a du rattrapage à faire, là, je n'en suis pas, mais l'enjeu, c'est que,
présentement, il y a des ménages qui sont privés d'un salaire parce que... Puis
ce salaire-là s'avère, très majoritairement, on aura les chiffres, j'imagine,
sous peu, très <majoritairement…
Mme Massé :
...très
majoritairement, on aura les chiffres, j'imagine, sous peu, très >majoritairement
des femmes. Et ces femmes-là en perdent leur autonomie financière, certes, mais
ça crée des situations de stress énorme sur les épaules des familles. Et Ma
place au travail, que vous avez rencontré, demande, depuis des mois, une aide d'urgence
pour les femmes qui sont forcées à rester, pas qui font le choix de rester à la
maison, là, qui sont forcées de rester à la maison parce qu'il n'y a pas de
place en garderie, en service de garde.
Le ministre de la Famille, lui, trouve que
la meilleure... et je le cite, là : «La meilleure stratégie pour régler le
problème, ce n'est pas de payer les gens pour rester à la maison, c'est de
faire tout ce qu'on peut, de dépenser chaque dollar, alors qu'on est… alors
qu'on a… pour favoriser la création de places sur le terrain.» Je pense que ces
femmes-là qui sont prises à la maison, pas parce qu'elles veulent être à la
maison, elles veulent aller travailler, elles vous disent : Nous, on a
besoin d'une aide d'urgence, parce que, sinon, ça devient juste trop dur sur
nos épaules.
Est-ce que, comme ministre de Condition
féminine, vous considérez, comme votre collègue ,que ce n'est pas féministe,
ça, d'aider des femmes qui s'appauvrissent parce qu'elles ne peuvent pas
retourner sur le marché du travail?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, je pourrais parler de différentes mesures qui ont été
mises en place, justement, pour faire en sorte que la situation s'améliore
rapidement. Il y a, évidemment, l'allègement des mesures ou des étapes pour
pouvoir mettre en place des services de garde, il y a... Maintenant, on sait qu'il
peut y avoir une localisation temporaire. Donc, assez rapidement, on peut
mettre en place un service de garde, les municipalités peuvent le faire aussi,
en milieu familial.
Je réfère encore à ma situation de
députée, puis je suis désolée, parce que c'est plus mes dossiers de députée, et
non de ministre, on a travaillé très fort avec le RSG, avec les municipalités
pour faire en sorte de développer des milieux familiaux pour pouvoir,
évidemment, accueillir les enfants. Donc... Puis tantôt je parlais des
éducatrices aussi. Il y a des choses qui ont été faites pour faire en sorte,
justement, qu'il y ait une formation puis une combinaison formation et travail.
On a augmenté le salaire aussi des éducatrices, ce qui fait en sorte qu'il y en
a qui se sont réinvesties dans le milieu. Alors, on travaille sur plusieurs
plans.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Massé : Oui, oui, j'en
concède, Mme la ministre. Ceci étant dit, ces femmes-là... Parce qu'on sait que
c'est particulièrement critique pour les parents de poupons, que ces
ménages-là, ces femmes-là s'appauvrissent, vivent des stress importants. Et d'ailleurs
on avait suggéré, on vous avait suggéré de considérer ces femmes-là comme ayant
une contrainte temporaire à l'emploi, puisque c'est vraiment la définition même
du fait de : Tu veux aller travailler, mais tu ne peux pas aller
travailler parce qu'il n'y a pas de place en service de garde. Il y en aura
sous peu, parce qu'on aura des éducatrices, parce qu'on a réinvesti le réseau,
même si le 100 % n'est pas dans toutes les régions en 2024, mais c'est
dans deux ans. Et, pendant ce temps-là, ces femmes-là ont la contrainte temporaire
de ne pas pouvoir aller travailler, et donc elles ont besoin d'un revenu d'appoint,
pas pour les payer pour rester à la maison, mais juste pour les aider à
rencontrer leur obligation de la famille. Est-ce que c'est quelque chose que la
ministre considère?
Mme Charest : Bien, encore
une fois, je vais...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Encore une fois, je vais vous référer aux travaux que j'ai demandés
au CSF, au Conseil du statut de la femme, justement pour nous orienter, pour
nous aiguiller, d'abord, en ayant un état de situation puis en ayant aussi des
pistes de solution. Alors, est-ce que ce sera la piste qui sera envisagée? Je
pense qu'on va le documenter comme il faut, puis ensuite ça va aider la prise
de décision.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Massé : Merci. Vous avez
donné ce mandat-là, et il devrait aboutir quand? Je ne veux pas vous mettre
dans l'eau chaude, Mme Cordeau, mais j'ai de l'intérêt, parce que, si on me
répond «2024», je vais capoter. Donc, est-ce qu'il y a un échéancier, Mme la
ministre?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Il n'y a pas d'échéancier
pour le moment. Le mandat vient d'être donné, puis on pourra... je pense qu'on
pourra voir quelle est l'ampleur des travaux, mais assurément on vous tiendra
au courant.
• (17 h 30) •
Mme Massé : Bien. Alors, je
veux juste comme réitérer, là, ça fait un an que ces femmes-là nous disent...
17 h 30 (version révisée)
15
421
Mme Massé : ...juste
comme réitérer, là, ça fait un an que ces femmes-là nous disent : On
«choke», on n'y arrive plus. Ça crée des situations familiales terribles. On le
sait que c'est parce qu'il y avait un déficit de places, que le...le métier d'éducatrice
n'était pas valorisé, on le sait. Tout ça, on sait ça. Mais ça... ces femmes-là,
elles nous disent : On a besoin d'un revenu d'appoint. Et moi, je pense
que dans une situation comme celle-ci, c'est la moindre des choses qu'on
pourrait reconnaître à ces femmes-là, c'est que l'erreur n'est pas de leur
bord. Ce n'est pas parce qu'elles ne veulent pas retourner travailler, ce n'est
même pas parce qu'elles n'ont pas l'emploi. Dans certains cas... l'exemple
était donné ici, mais dans plusieurs cas les ingénieures, les infirmières, les
éducatrices sont attendues par leur employeur, sont obligées de rajouter un
deuxième congé sans solde à la suite de leur congé de parentalité.
Alors, je me dis : Il me semble qu'on
a là... Puis, Mme la ministre, je compte sur vous. Ce n'est pas... Ce n'est
pas un privilège qu'on fait à ces femmes-là, c'est qu'on est en 2021... 2022,
pardon, on est en... C'est encore pire en 2022. On est en 2022, et il en
revient... il en retourne de l'autonomie des femmes. Alors, les femmes ont
besoin de vous comme alliée, on a besoin de vous entendre là-dessus, pas juste
répéter qu'il y avait... il manquait de places, puis que vous êtes...
17
845
Mme Charest : Puis
ça, je ne l'ai même pas dit?
15
421
Mme Massé : ...mais
aussi de dire : On reconnaît qu'actuellement il y a 51762 enfants, qu'en
2024 il va en rester pas mal moins, on l'espère, mais qu'entre-temps il y a des
femmes qui ont besoin de leur gouvernement du Québec. Et moi, comme payeuse de
taxes, là, je suis prête à les soutenir, puis je pense qu'on est plusieurs
Québécois et Québécoises, des grands-mamans, des frères, des sœurs qui se
disent : Oui, oui, oui! C'est à ça que ça sert, les impôts, soutenir
durant les moments difficiles. Et moi, je pense... Je ne veux pas mettre de
pression sur Mme Cordeau. Mais, si vous attendez ça, moi, je pense qu'il y
a déjà des femmes qui sont capables de vous lever le «flag» puis de dire :
Regardez, voici, c'est ma deuxième demande de congé de... sans solde. Je suis
en train de vous démontrer que je ne veux pas que vous me payiez à rester à la
maison, mais je veux que vous me compensiez.
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
17
845
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, je pense que je... je sauterais sur l'occasion
pour dire qu'on n'attend pas ça, parce que, la preuve, on s'est engagés à
compléter le réseau. L'an dernier, Ma Place au travail a rencontré mon collègue
ministre de la Famille, ils ont émis une liste de recommandations, toutes ces
recommandations-là ont été... ont été mises en place.
Alors, maintenant, évidemment, on... il y
a d'autres revendications qui... ça a évolué, mais la chose est qu'on a quand
même pris l'engagement de compléter le réseau. Les choses avancent. Je ne dirai
pas qu'il n'y avait pas de places avant, puis il aurait fallu le faire avant,
parce que je fais partie de la génération qui n'avait pas de places en garderie,
puis c'est ma mère qui a gardé mes enfants. Alors, je comprends tout à fait
quelle est la situation pour ces femmes-là et, encore une fois, je continue le
travail, j'ai donné le mandat au SCF. On continue le travail aussi avec le
ministre de la Famille, avec le Conseil du trésor, avec en fait toutes les
entités, parce que je peux vous garantir qu'autour de la table du Conseil des
ministres, c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à cœur.
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
15
421
Mme Massé : Mme
la ministre, on attend des résultats, pas des places en garderie, j'entends, je
les vois, des revenus des femmes. C'est le bout, ça, sur lequel vous pouvez
peser très, très fort de tout votre poids, puis je peux mettre le mien, si vous
voulez. À deux, on devrait y arriver.
J'aimerais aborder une autre dimension,
ceci étant dit, parce que vous n'êtes quand même pas la ministre de la Famille.
Quoique des fois, quand j'entends le ministre de la Famille dire : On n'est
pas pour payer des femmes... des... On n'est pas pour payer les gens pour
rester à la maison, aïe! les cheveux me dressent, là. C'est sûr, ce n'est pas
ça qu'on veut. Mais, bref, je voulais aller sur la question de la violence
conjugale. Il nous reste, grosso modo, huit minutes. Dans les 190 recommandations
de Rebâtir la confiance, bien sûr, plusieurs sont en chantier, on a cru
lire qu'on parle de 60 %, grosso modo. J'aimerais vous parler
spécifiquement des rendez-vous manqués dans les derniers temps, et qu'il me
semble que <je ne vous ai pas...
Mme Massé :
...des
rendez-vous manqués dans les derniers temps, et qu'il me semble que >je
ne vous ai pas entendue sur cette question-là, Mme la ministre, et ça me fait
de la peine, notamment sur la question du p.l. n° 15.
Dans le projet de loi n° 15, on avait un rendez-vous historique.
Premièrement, la commission Laurent nous disait : En matière de violence
conjugale, il faut mettre un cadre là-dessus. Déjà, la... les expertes qu'on a
entendues sont venues nous dire : C'est essentiel de s'assurer que la
violence conjugale soit reconnue, et pas seulement comme un motif de
compromission comme les autres, là, mais soit reconnue comme étant dangereuse
pour les enfants, même si le parent violent, principalement les hommes, ne
touche pas aux enfants. Il y a là...
Il a complètement manqué le rendez-vous.
Le ministre responsable, on lui a expliqué ça de tous bords tous côtés... pas
nous autres, les expertes, puis après ça, nous, on a repris ça pour s'assurer
que dans le projet de loi n° 15, on... on reconnaisse que, pour les
enfants... c'est important de protéger les enfants, bien sûr, ça, on l'a
reconnu, mais de reconnaître que la violence conjugale a des impacts, et même,
lors d'une rupture, ça devient un niveau de dangerosité encore plus grand si
l'enfant est chez le parent violent, alors que dans les faits ça met en danger
la femme et l'enfant.
Alors, je ne vous ai pas entendue
là-dessus, Mme la ministre. Vous pouvez me dire quelque chose. Parce que sinon,
j'ai tout de suite une autre question, parce qu'on a un autre rendez-vous, et
celui-là, je ne veux pas qu'on le manque. Ça fait que sur le p.l. n° 15, est-ce que vous avez essayé de convaincre le
ministre responsable, de dire : Écoute, c'est fondamental, là, c'est
fondamental, celle... il en retourne de la protection des femmes?
Mme Charest : Oui, merci.
Merci, chère collègue. Évidemment, il y a des représentations qui ont été
faites auprès de mon collègue, d'ailleurs des amendements qui ont été apportés,
hein, qui intègrent les concepts d'exposition à la violence conjugale, d'abord
quant à la reconnaissance à l'exposition à la violence conjugale, qui est un
motif qui évidemment compromet la sécurité et le développement de l'enfant. Il
y a aussi des précisions qui ont été apportées quant à l'application de ce
changement-là et l'interdiction pour les parents de refuser... ou de se
soumettre à une évaluation quand il y a l'exposition à la violence conjugale.
Maintenant, on continue à travailler, puis
avec le SCF, puis avec le MSSS, pour s'assurer de la cohérence de ces... du
dossier puis des actions qui sont faites à la fois en violence conjugale et en
protection de la jeunesse. D'ailleurs, il y aura une prochaine rencontre, là,
très bientôt du SCF avec les regroupements des maisons d'hébergement où la DPJ
sera là, donc, justement pour assurer une cohérence dans les actions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Massé : Bien,
écoutez, je pense qu'on était rendus à une étape, surtout en matière de
protection de l'enfance, à reconnaître clairement... Oui, vous le dites, là,
comme motif de compromission, ça a été reconnu, mais comme n'importe quel
autre. On était rendus à l'étape de... de clairement se dire qu'un parent
violent ne peut pas avoir la garde. Pourquoi? Parce qu'il utilise ça pour
poursuivre le contrôle. C'est ça que nous apprennent les expertes en matière de
violence conjugale. Ce n'est pas une perte de contrôle, c'est une prise de
contrôle. Et donc, quand le parent violent a la garde... Parce qu'on ne l'a pas
clairement dit, notamment dans ce projet de loi là, que quand on parle de
motifs de compromission, on vient aussi inscrire que le parent violent ne peut
pas avoir la garde partagée ou complète, on protège l'enfant, on protège la
femme et on... Mais ça, on ne l'a pas écrit. On ne l'a pas écrit, alors que les
groupes étaient venus nous dire : C'est important de l'écrire.
Alors, prochain rendez-vous, p.l. n° 2. Ça tombe bien, on va revisiter le droit de la famille,
et dans le droit de la famille les mêmes représentations nous ont été faites,
avec les groupes, les expertes que vous me dites que vous allez rencontrer sous
peu pour la protection de la jeunesse. Ils vont encore vous parler d'aliénation
parentale, ils vont tout vous redire ce qu'ils nous... ce qu'on vous dit en
fait comme féministes depuis des années. Mais là, il y a le projet de loi
n° 2. Est-ce qu'au niveau du projet de loi n° 2 on va vous entendre
un petit peu plus, pour ne pas qu'on répète ces erreurs-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
• (17 h 40) •
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, dans ce dossier-là aussi, on fait des
représentations auprès de... bien, je fais des représentations auprès de mon
collègue et, bien, il y a des <choses...
Mme Charest :
...dossier-là
aussi, on fait des représentations auprès de... bien, je fais des
représentations auprès de mon collègue et, bien, il y a des >choses qui
vont évoluer, puis on est dans les travaux. Alors, on verra la suite, là, mais
je peux vous dire qu'il y a des choses qui évoluent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, il vous reste 57 secondes.
Mme Massé : Shoot! On n'a pas
le même compteur. C'est plate, hein?
La Présidente (Mme D'Amours) :
...donc, pas de mérite.
Mme Massé : Écoutez, je... Bien,
on se reparlera de... du p.l. n° 2, puisque vous
faites des représentations. Moi, je voulais juste porter à votre attention que
les... les actions qui ont été posées dans le cadre de Rebâtir la confiance
s'occupent des femmes, entre autres lorsqu'elles ont été... l'agresseur a été
judiciarisé : le tribunal, le bracelet. Moi, j'aimerais qu'on commence à
se préoccuper du... de l'expérience de Philadelphie, hein, qui est aussi une
des recommandations, 28, le modèle Philadelphie, qui nous permettrait, là, de
s'occuper de toutes les femmes qui depuis des années se font refuser l'accès à
la justice à cause des biais sexistes. Je pense qu'on est rendu là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Prochaine intervention, Mme la députée de Verdun, pour une durée de
20 min 31 s
Mme Melançon : Bien, je vais
continuer, je vais faire du pouce sur ce que la... la députée de... vient de
mentionner, notamment sur le projet de loi n° 15 et
le projet de loi n° 2. Dans les questions... Dans le
cahier des... d'étude de crédits 2022-2023, dans la demande des
renseignements particuliers de l'opposition officielle, on apprend en P46 qu'il
n'y a pas eu d'ADS produite pour le projet de loi n° 15
et le projet de loi n° 2. J'aimerais savoir pourquoi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, ça me donne l'occasion de parler des travaux qu'on fait
pour l'ADS, puis il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place, il y a
beaucoup de travaux, hein, qui sont en évolution. D'ailleurs... puis... faire
un retour sur... un petit peu sur le contexte, je pense qu'on a vu avec le
budget qu'on se donne des moyens pour pouvoir agir puis on se donne les... des
moyens, au Secrétariat à la condition féminine, pour faire en sorte justement
d'avoir les ressources pour pouvoir appliquer, ou créer des outils, ou faire de
la formation et tout ça, donc, pour pouvoir appliquer l'ADS, puis en fait l'ADS+,
parce qu'on travaille aussi sur l'intersectionnalité. Alors, on a pu, avec les
nouveaux crédits... mais on va pouvoir en... avoir deux nouveaux ETC, de sorte
qu'on va avoir trois personnes qui vont être dédiées justement à cette... à
l'application de l'ADS, mais aussi à l'application dans les... dans le gouvernement.
Alors, voilà. Oui, j'ai fini? O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Mais ma
question était la suivante : Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'ADS pour le
projet de loi n° 15 et le projet de loi n° 2?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Il y a eu une
ADS sur le projet de loi n° 2 qui a été... et il y a
des discussions encore avec le Secrétariat à la condition féminine, avec nos
expertes en la matière, avec les ministères de différentes façons.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien là, il y
a quelque chose qui ne fonctionne pas, parce que dans les demandes de
renseignements particuliers on nous dit qu'il n'y en a pas eu d'ADS, ni pour le
15 ni pour le 2.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, Mme la
Présidente. Mais, pour le projet de loi n° 2, ce
n'est pas listé encore, parce que c'est encore en travail. Donc, ensuite, quand
tout sera fait, ce sera listé, là.
Mme Melançon : D'accord.
Est-ce que vous... engagez à nous donner les résultats de ces travaux?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : De quels
travaux vous faites référence?
Mme Melançon : De l'ADS.
Mme Charest : Bien, des
travaux qu'on est en train de faire, absolument, on est... Bon. Il y a... Sur
plusieurs plans, sur plusieurs réformes, sur plusieurs politiques qu'on a
travaillés, on a fait des formations, on a fait... Bon. On se souvient, avec le
travail pour l'élaboration de la stratégie égalité, on avait un comité
consultatif sur l'ADS, donc, qui s'est rencontré à plusieurs reprises, qui...
qui font en sorte, évidemment, de nous donner des nouvelles orientations en ADS+
puis qui vont faire en sorte aussi... Puis là, on est en train de travailler
l'offre de services pour justement pouvoir déployer des formations, de
l'accompagnement, pour pouvoir avoir des outils, concevoir les outils, et ça,
bien, dans les prochains mois on va pouvoir <vous rendre ça...
Mme Charest :
...avoir
des outils, concevoir les outils, et ça, bien, dans les prochains mois on va
pouvoir >vous rendre ça disponible et vous donner tout ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je suis
quand même surprise des réponses de la ministre, puisque dans le cahier d'étude
des crédits 2022-2023, demandes de renseignements particuliers du groupe
d'opposition officielle, à la P46, notre question était la suivante : «Les
analyses différenciées selon les sexes, donc ADS, produites pour projet de loi
no 1, projet de loi no 2, projet de loi no 15, projet de loi
no 24 et projet de loi no 92». Nous, on nous inscrit qu'il n'y en
avait pas, de demandes d'ADS qui avaient été faites ou produites pour ces
projets de loi là.
Mme Charest : Oui. Mais,
encore une fois, là, sur plusieurs plans, sur plusieurs politiques, là — je
peux vous en nommer : Plan d'action gouvernemental pour les proches
aidants, Politique gouvernementale de prévention en santé publique, le Plan
d'action gouvernemental en matière d'action communautaire, la réforme du droit
de la famille, le règlement... — donc il y a eu des plans, il y a eu
des accompagnements d'ADS avec notre personnel au SCF. Puis, encore une fois,
on travaille à notre offre de services, on a des ressources, enfin, pour
pouvoir justement accompagner les différents ministères. Alors, on continue les
travaux dans ce sens-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Mais, Mme
la Présidente, ce n'est pas la question que j'ai posée à la ministre, puis elle
me répond sur d'autres affaires. Donc, je vais changer de rubrique, parce que
clairement elle ne veut ou pas répondre ou elle n'a pas les... les réponses,
mais clairement ce n'était pas ça, mes questions, et — je pense que
je peux vous prendre à témoin là-dessus — on a fait une liste de
questions, et je vais laisser probablement sur les réseaux sociaux les réponses
qui auront été fournies, parce que les gens vont pouvoir constater que ce n'est
pas ce qu'on nous a répondu, et, si on ne peut pas se fier à ce qu'on nous
répond à l'intérieur des cahiers, on a une... on a un fichu problème, Mme la
Présidente.
Il y a une pétition qui a été déposée
demandant 10 jours de payés pour les victimes de violence conjugale. J'aimerais
savoir ce que la ministre de la Condition féminine en pense.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Bien,
en fait, il y a beaucoup de choses qu'on met en place pour accompagner les
victimes, pour aider les victimes. Bon. On a vu encore... Je pense, c'est hier
qu'on annonçait le fonds d'urgence pour que les femmes sortent du milieu, un
nouveau fonds... en fait une nouvelle région qui pouvait avoir le fonds
d'urgence. Donc, encore une fois, je pense que le gouvernement a été au
rendez-vous pour faire en sorte de donner des moyens, des ressources pour les
femmes qui sont dans des situations de violence conjugale, on parle de
951 millions qui ont été investis de différentes façons. Donc, je pense
qu'on peut dire qu'on est au rendez-vous et qu'on fait en sorte justement de
donner des moyens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Melançon : Est-ce
que, Mme la Présidente, la ministre est d'accord avec cette demande de
10 jours payés pour les victimes de violence conjugale, oui ou non?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée... Mme la ministre, pardon.
Mme Charest : Mais, Mme
la Présidente, je dirais oui à toutes les mesures, tout l'argent nécessaire
partout. Tu sais, tout ce qu'on veut... nos objectifs, là, c'est de faire en
sorte que les femmes ne soient pas dans un milieu de violence conjugale, ne
soient pas dans une situation de précarité, qu'elles aient les moyens de se
libérer de... de cette horreur. Alors, encore une fois, on met plusieurs moyens
en place, plusieurs ressources, plusieurs formations, plusieurs intervenants, on
a agi, puis je le répète, puis ce n'est pas pour se vanter de ce qu'on a mis en
place, mais 951 millions pour faire en sorte que les femmes soient
sécurisées, qu'elles sortent de cette horreur, comme je le disais. Alors, on
est au rendez-vous, on continue de travailler pour faire en sorte de faire
avancer les choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
• (17 h 50) •
Mme Melançon : Ces
sommes-là ne donnent pas de temps aux femmes pour aller se chercher un nouveau
loyer, pour pouvoir sortir les enfants de la garderie. Parce que la triste
réalité, encore aujourd'hui, malheureusement, des femmes qui sont victimes de
violence conjugale, c'est que c'est elles qui doivent quitter le nid familial,
c'est elles qui doivent sortir les enfants.
Puis je me rappelle d'avoir fait un
discours — vous étiez là, Mme la Présidente — lorsque
j'avais témoigné de quelqu'un qui est proche de moi qui a vécu cette
situation-là, puis je vous ai vue émue, parce que je l'étais tout autant, puis
aujourd'hui, là, je prends la parole, c'est à elle à qui je pense, puis elle,
là, elle ne l'a pas eu, le temps. Puis lui, là, monsieur, là, qui a tapé sur madame,
là, bien, lui, lundi matin, savez-vous il était où? Il était à la job, puis la
vie était belle. Il n'en avait pas, de problème, alors que madame, <madame...
Mme Melançon :
...savez-vous
il était où? Il était à la job, puis la vie était belle. Il n'en avait pas de
problème, alors que madame>, madame était sur son lit d'hôpital en train
d'attendre une chirurgie, parce qu'il lui a arraché les oreilles. C'était ça,
la triste réalité.
Ça fait que 10 jours pour ces
femmes-là, qui ont besoin de se refaire un nid, de faire des boîtes, de pouvoir
quitter ce lieu dégoûtant de violence, je pense que ce n'est pas trop.
J'aimerais simplement savoir si la ministre compte être avec nous, avec bien
sûr les membres du Parti libéral du Québec. Je sais que Québec solidaire sera
là, je sais que le PQ sera là, parce qu'on l'a fait de façon transpartisane, ce
dépôt de pétition là. Est-ce que la ministre sera là le 2 juin avec nous?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je rappelle qu'il y a un fonds d'urgence qu'on est en
train... qu'on met en place plusieurs moyens, plusieurs ressources.
La députée de Verdun décrit l'horreur. On
la connaît, on le sait. C'est d'ailleurs pourquoi on a agi et, je le répète,
c'est pourquoi on met en place plusieurs ressources, plusieurs moyens pour
faire en sorte que ça ne se reproduise pas, ces situations-là, donc je tiens à
le rappeler. Et je la sens, sa douleur, je la vis, sa douleur aussi quand elle
parle de ça. Donc, je pense que notre bilan parle par lui-même, tout ce qu'on a
fait, et on va continuer, parce que ce n'est pas fini, puis c'est... On ne peut
pas arrêter là. Donc, on va continuer d'être au rendez-vous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme
la ministre. Il y a un collectif, La Voix des jeunes compte. J'aimerais savoir
si la ministre a eu des rencontres avec le ministre de l'Éducation à ce
sujet-là dernièrement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Oui, on a eu des rencontres à ce sujet-là. On a discuté,
puis on discute beaucoup du rôle du protecteur de l'élève, parce
qu'effectivement il faut travailler sur... sur le mandat, sur les outils, sur
la formation, sur l'autorité, sur toutes les ramifications du rôle du Protecteur
de l'élève, parce que c'est nécessaire. Puis, dans mes autres dossiers puis
dans le sport, quand je suis arrivée en place, pour moi, la priorité, c'était
de faire en sorte que nos athlètes évoluent dans un milieu sain et sécuritaire.
Donc, j'ai mis en place l'officier indépendant des plaintes, et mon collègue
s'inspire de cette ressource-là justement pour les travaux qu'il fait pour le protecteur
de l'élève.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Malheureusement,
là, on a vu les entraîneurs de basketball à Saint-Laurent, on a vu l'école
secondaire des Sources, où il y a une directrice, là... ou la direction,
devrais-je dire, aurait conseillé à la victime de ne rien dire. Il y a trois
jeunes qui ont été arrêtés à Châteauguay pour avoir agressé plusieurs jeunes
filles. Ce n'est sûrement pas le rôle du protecteur de l'élève à ce moment-ci.
Moi, ce que je veux savoir, là, et là je parle au nom de Kenza, de Theryanne,
je parle aussi au nom de Clorianne et de Mélanie Lemay, qui est co-coordonnatrice
du collectif, là : Est-ce que vous entendez donner... faire quelque chose
avec un projet de loi pour éviter les violences sexuelles au primaire et au
secondaire autre que le protecteur de l'élève? Parce que ce n'est pas de ça
dont il est question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je pense que vous avez mis... la députée de Verdun a mis le
doigt sur l'élément clé de cette grande problématique, c'est d'avoir un lieu
pour dénoncer, d'avoir un lieu sécuritaire pour dénoncer, parce que ces
élèves-là ont dénoncé, et ils n'ont pas été entendus, n'ont pas été écoutés, donc...
et, encore une fois, en s'inspirant de ce que j'ai fait dans le milieu du
sport, où les élèves vont avoir une place où ils vont se sentir en sécurité
pour dénoncer, je pense que c'est ça, la grande priorité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je vais
changer complètement de sujet. Mais je comprends que le collectif, là, n'aura
pas de réponse. Ça fait quatre ans que ces jeunes filles-là attendent, qu'elles
travaillent très, très fort, je les salue. D'ailleurs, je leur ai remis une
médaille de l'Assemblée nationale pour saluer le travail et le courage, parce
que ce sont des jeunes filles qui ont commencé à militer, elles avaient
14 ans, là elles en ont 18. Après quatre ans, donc après un mandat
complet, on comprend qu'il n'y a rien qui a avancé sur ce sujet-là.
J'aimerais savoir si la ministre de la
Condition féminine croit qu'il y a des cas de stérilisation forcée au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la <ministre.
Mme Melançon :
...féminine
croit qu'il y a des cas de stérilisation forcée au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la >ministre.
Mme Charest : Il y en a
probablement, oui, en effet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Melançon : J'aimerais
savoir sur quoi elle se base pour dire cela.
Mme Charest : Bien, je
me base sur des articles, sur des écrits que j'ai lus, et... oui, voilà, et je
pense que dans le cadre, là, du plan d'action santé bien-être des femmes, le
MSSS a nommé qu'il voulait se pencher sur le dossier. Alors, évidemment, ce
sont les travaux du MSSS, mais oui, ça existe effectivement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Comment
la ministre peut-elle expliquer que la ministre de son gouvernement à la Santé
a écrit à Jane Philpott : «Bien qu'il n'y ait pas de cas recensé au Québec
jusqu'à maintenant, il s'agit d'une problématique qui nous préoccupe au plus
haut point.»?
Mme Charest : Je vais
juste réitérer que le MSSS, dans le Plan d'action en santé et bien-être des
femmes, a dit qu'il voulait approfondir les connaissances et se pencher sur le
dossier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je trouve
ça quand même particulier, parce qu'il y avait eu une invitation de la part des
gens du gouvernement fédéral pour pouvoir s'asseoir, tout le monde ensemble,
pour pouvoir régler cette problématique-là, pour pouvoir en parler, échanger,
trouver des pistes de solution, et la seule chose que la ministre de son
gouvernement, donc qui est l'actuelle ministre de l'Enseignement supérieur... a
écrit à la ministre fédérale en stipulant qu'il n'y avait pas de cas au Québec.
Je trouve ça quand même fort. Ceci explique peut-être cela, là, de savoir qu'il
y a un nouveau ministre de la Santé, mais je trouve ça quand même troublant.
Moi, j'aimerais savoir si la ministre de la Condition féminine a des échanges
actuellement avec le ministre de la Santé à ce sujet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.
Encore une fois, je vous rappelle que le Secrétariat à la condition féminine
travaille sur plusieurs fronts, sur plusieurs dossiers avec les différents
ministères pour différents sujets. Je rappelle aussi qu'il y a une table de
travail avec les femmes autochtones, parce que ça touche souvent les femmes
autochtones, malheureusement, et donc on poursuit les travaux dans ce sens-là
et on continue d'épauler, d'appuyer les réflexions de nos collègues.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : La
ministre en a fait mention, elle a parlé du Plan d'action en santé et bien-être
des femmes pour 2020-2024. Moi, j'aimerais juste savoir... parce que là, il y a
beaucoup, beaucoup de travail à faire, là, on le voit, moi, j'aimerais savoir
comment la ministre peut expliquer que pour le Plan d'action en santé et
bien-être des hommes, de 2017 à 2022, il y avait 31,5 millions de
dollars sur cinq ans et que pour le Plan d'action en santé et bien-être des
femmes, pour 2020-2024, il n'y a que 21,5 millions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bon. On sait que ce plan-là était attendu. Encore une
fois, bon, on a pu le concrétiser il n'y a pas tellement longtemps, et encore
dans ce sens-là, on continue les travaux avec les collègues pour faire avancer
les choses.
Mme Melançon : Non, mais
moi, ma question, c'est de savoir : Comment se fait-il qu'il y a quand
même près de 10 millions de différence entre les deux plans?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bien, en fait, je référerais aux différentes actions qu'on
met en place de façon globale pour faire en sorte d'améliorer la situation des
femmes, bon, que ce soit... Je reviendrai sur tout ce qui est mis en place pour
contrer les violences sexuelles, les violences conjugales. Donc, évidemment, on
sait que ce sont les femmes qui sont les plus touchées, donc qui sont les
plus... bon, qui bénéficient de... «qui bénéficient», ce n'est pas le bon mot,
parce que ce n'est pas... Ces sommes s'adressent principalement aux femmes.
Donc, dans l'ensemble, il y a beaucoup de choses qui sont faites pour aider la
situation des femmes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée
• (18 heures) •
Mme Melançon : Mais il y
a quand même une différence de 10 millions de dollars dans un plan
d'action. Là, je ne parle pas des plans pour les femmes victimes de violence
conjugale, je ne parle pas... je ne suis pas là-dedans...
18 h (version révisée)
Mme Melançon : ...je ne
parle pas, je ne suis pas là-dedans. Il y a quand même 10 millions de
différence entre le plan pour les hommes puis le plan pour les femmes, de plan
d'action, là, avec les objectifs, avec... Moi, je veux comprendre pourquoi il y
a 10 millions de différence entre ces deux plans.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, on est en élaboration d'une stratégie égalité qui sera
dévoilée bientôt, et il y aura peut-être, probablement, des choses concernant
la santé des femmes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, pour 1 min 15 s.
Mme Melançon : Bien, moi, je
veux... je vais revenir, puisqu'il me reste très peu de temps, là, mais j'aimerais
ça savoir si la ministre est d'accord avec l'idée de convertir des CPE, des
services... pardon, des places en garderies privées en places à 8,70 $.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Moi,
je pense qu'il faut travailler sur l'offre en général puis faire en sorte... On
parlait de... on veut des résultats, là, ce qu'on veut, ce sont des résultats,
puis de faire en sorte que, justement, les femmes et les enfants aient des
places, les familles aient des places en garderie et qu'on puisse en avoir pour
notre compte.
Mme Melançon : O.K.
Parce que, du côté du Parti libéral du Québec, Mme la Présidente, nous, ce qu'on
a proposé pour qu'on ait des... justement, des résultats à court terme, très
court terme, pas attendre en 2024, pas attendre qu'il y ait des filles qui sont
à la maison, actuellement, puis qui ne peuvent pas retourner sur le marché du
travail, mais qu'elles puissent retourner rapidement, avec des places à 8,70 $,
pour ne pas payer 112 $ par jour, comme ce sera le cas pour Isabelle
Paquet, pour nous, des conversions, ce serait rapide. Le RQAP aussi, le mettre
sur 18 mois, je pense que c'est une belle solution à envisager.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je me tourne vers la députée de
Lotbinière-Frontenac pour une durée de 12 min 13 s. La parole
est à vous.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Bon, bien, je voudrais saluer la
ministre, son équipe, les députés des oppositions et mes collègues du
gouvernement. Moi, c'est certain que je veux parler de violence conjugale. Ça
fait un peu plus d'un an maintenant, là, qu'il m'avait été donné le mandat sur
la violence conjugale. D'ailleurs, je tiens à remercier la ministre et aussi
son cabinet pour le support qui m'a été offert pendant plusieurs mois, parce
que j'ai travaillé pendant plusieurs mois là-dessus. J'ai fait des rencontres,
là, d'au moins 70...
(Interruption)
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ... — excusez-moi — au
moins 70 organismes pour faire un portrait de qu'est-ce qui se passe au
niveau des maisons d'hébergement, qu'est-ce qu'elles ont besoin puis qu'est-ce
qu'on peut améliorer.
Donc, moi, j'avais fait le constat, là,
que, tu sais, c'est certain qu'il fallait augmenter leur financement, aux
organismes. J'avais aussi vu que, bien, le manque de main-d'oeuvre était aussi
une de leurs embûches. Puis le fait que les dames qui travaillent dans les
maisons d'hébergement doivent travailler sept jours/semaine, 24 heures sur
24, bien, c'est peut-être moins attrayant, donc c'était important de leur
donner du budget pour rehausser les salaires. J'avais aussi noté qu'il manquait
de places dans les premières étapes, les maisons de première étape d'urgence, à
Montréal et toute la couronne de Montréal, donc en Outaouais, Lanaudière et la
Rive-Sud. Il manquait aussi de places en maison de deuxième étape pour les
femmes qui avaient besoin de sécurité, là, plus longtemps. Et j'avais remarqué
aussi qu'il y avait un goulot concernant, là, les logements. Parce qu'après que
les femmes peuvent partir de la deuxième étape, quand elles sont prêtes, bien,
il manquait de logements. Et puis souvent les femmes étaient discriminées parce
que soit qu'elles avaient trop d'enfants, soit qu'elles étaient des femmes
immigrantes ou <autochtones, donc...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) :
... trop d'enfants, soit qu'elles
étaient des femmes immigrantes ou >autochtones, donc c'était difficile
pour eux de trouver des logements abordables puis qui étaient disponibles, là,
pour les familles.
Donc, je sais qu'il y a eu beaucoup de
choses de faites et j'étais contente de voir le budget. Puis je suis aussi
particulièrement contente que, oui, il y a eu beaucoup de rapports en violence
conjugale, sur tous les thèmes aussi. Pour les enfants, il y a eu le rapport de
la commission Laurent, il y a eu le rapport sur la violence... l'exploitation
sexuelle des mineurs, excusez-moi. Puis je suis vraiment très contente, parce
qu'il y a eu des rapports, mais ils n'ont pas été tablettés. Ça fait que, ça,
je suis vraiment très, très fière, parce que, tu sais, dans le passé, il y a eu
beaucoup de rapports qui ont été tablettés, et puis ça, ça me faisait un petit
peu peur, là, tu sais, de me lancer en politique, parce que je n'avais pas le
goût qu'on fasse ça. Donc, je suis très fière de ça. Et bien, Mme la ministre,
j'aimerais ça que vous me parliez de ce qui s'est fait, de l'argent qui a été
investi pour contrer la violence conjugale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, dans un premier temps, vous allez me permettre de
remercier la députée de Lotbinière-Frontenac pour le travail terrain. Merci
d'avoir relevé avec brio le mandat qu'on vous a donné, parce que ces travaux-là
étaient importants. Ils sont encore importants, on est encore en train de... On
a un comité pour... justement avec le MSSS, là, pour les places en hébergement.
Mais les travaux que vous avez faits, évidemment, ont servi, puis vous avez
parlé du budget, puis... donc ont servi, justement, à faire nos demandes
budgétaires puis à appuyer ces demandes-là. Donc, on a pu, encore une fois,
avoir du rehaussement du financement pour les maisons d'hébergement. Vos travaux
ont servi aussi pour l'élaboration de la stratégie intégrée violence sexuelle,
violence conjugale. Donc, on est en élaboration. Mais évidemment ce que vous
avez pu rapporter sur le terrain, bien, nous sert énormément, alors merci pour
ce travail-là.
Effectivement, il y a beaucoup de travaux
qui ont été faits, et je dois remercier aussi les regroupements, l'alliance,
parce que je pense qu'on... En fait, depuis... puis je ne peux pas témoigner
pour ce qui se faisait avant, là, mais très certainement depuis que je suis en
place, on a travaillé de façon collaborative pour faire en sorte, justement, à
la fois amener des places en maison d'hébergement, mais aussi amener du
personnel, des ressources, parce que ça, ça a été nommé. Donc, on a vraiment eu
un travail qui a fait en sorte que ça a abouti. On voit le rehaussement de
financement, à terme, là, après le budget, là, depuis 2019, ce sera 80 %
de rehaussement de financement pour les maisons d'hébergement, 80 %. Donc
évidemment, tu sais, on sait à quel point c'était problématique, par le passé,
alors je pense qu'on s'est vraiment affairés pour travailler pour les premières
étapes, pour les deuxièmes étapes, mais pour la suite aussi. Et ça, c'est un
travail qui a été fait aussi avec notre collègue au MAMH.
Donc je pense que vous avez raison d'être
fière du travail que vous avez fait, mais je pense qu'on a raison, là, d'être
fiers du travail qu'on a fait aussi, tout le monde, collectivement, pour en
arriver là. Puis encore une fois je veux remercier les regroupements, je veux
remercier l'alliance, je veux remercier, en fait, tous les partenaires qui le
font toujours de façon constructive, hein puis le SCF. Puis on nous le nomme
souvent à quel point on est une référence puis on est une ressource pour faire avancer
les dossiers, faire aboutir les choses, alors ça, j'en suis évidemment très,
très contente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (18 h 10) •
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, moi, je voulais aussi... Ici, on est,
tu sais, à la Condition <féminine, mais...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) :
... Bien, moi, je voulais aussi...
Ici, on est, tu sais, à la Condition >féminine, mais c'est vrai que, tu
sais, quand j'ai parlé qu'il manquait de logements, tout ça, j'ai collaboré
aussi avec le ministère des Affaires municipales, la ministre Andrée Laforest,
puis on a ajouté des PSL, on en a ajouté 100. Puis aussi il y a un nouveau
programme, là, pour construire des logements abordables plus rapidement, et donc
ça, je suis très fière de ça.
J'aimerais savoir, Mme la ministre,
concernant la sensibilisation, l'éducation en ce qui a trait à la population,
aux intervenants qui travaillent auprès des victimes, qu'est-ce qui a été fait
puis qu'est-ce qui va être encore fait, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.Merci,
Mme la Présidente. La sensibilisation et la prévention, évidemment, ce sont des
éléments hyperimportants. Je pense qu'on se souvient tous de la campagne de
sensibilisation qu'on a vue l'an dernier, qui était très poignante. On a vu
aussi les résultats de ces campagnes-là, qui ont amené à plus de dénonciations
et plus de dénonciations pas seulement par les victimes, mais aussi par les
familles des victimes, de sorte qu'il y a une prise de conscience collective de
ce qu'est le phénomène de violence conjugale, et qui... Il y a une prise de
conscience, aussi, de... c'est l'affaire de tous et un constat que ce
qu'auparavant on pouvait juger, peut-être, un comportement qui était étrange ou
bizarre, bien là, on a le déclic de se dire : Bien, c'est peut-être un cas
d'une femme qui est isolée par son conjoint violent, puis ça sonne une cloche,
puis on va peut-être agir. Donc, cette campagne-là, ces campagnes-là ont fait
en sorte, je pense, d'avoir un éveil collectif et avoir aussi, je pense, une
responsabilité partagée sur comment on va agir comme société pour faire en
sorte de contrer ce phénomène-là.
La prévention, évidemment, il y avait des
actions qui étaient faites auprès des jeunes, entre autres, mais il y a encore
des choses qui doivent être faites. Et évidemment il y a la refonte du cours
Éthique et culture religieuse, qui est le cours Culture et citoyenneté
québécoise, où la notion de rapports égalitaires, bon, de relations saines fait
partie du cursus. Et je pense que ça, c'était vraiment un lieu où on peut
apprendre à nos jeunes qu'est-ce que c'est qu'une relation saine puis qu'est-ce
que c'est qu'on doit s'attendre d'une relation amoureuse. Alors, ça, je pense
que c'est quelque chose sur lequel on doit continuer à travailler, on continue
à travailler, mais je pense que c'est vraiment... Une fois qu'on a travaillé
beaucoup dans l'urgence, puis de faire en sorte que les femmes sortent de ces
milieux-là, bien, là il faut travailler à la fois sur la prévention, sur la
sensibilisation puis sur les conjoints violents aussi. Mais il y a encore
beaucoup, beaucoup de travail à faire, mais il y a des avenues qui nous
permettent de faire ce travail-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, il vous reste 40 secondes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, 40 secondes, bien... Vous en avez
parlé tout à l'heure, des hommes violents. Par le passé, tu sais, on s'occupait
plutôt des victimes, mais je veux juste dire que c'est important aussi de
s'occuper des hommes violents, parce que, bien, ils sont à l'origine de toute
cette problématique-là. Donc, il ne faut pas oublier ça. Donc, important.
La Présidente (Mme D'Amours) : 10 secondes,
Mme la ministre.
Mme Charest : Je suis
tout à fait d'accord.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Donc, prochaine intervention, je reviens à la députée de Verdun, pour
une durée de 20 min 21 s.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. Bien, comme le permet l'article 213, est-ce qu'il m'est
possible de poser une question à la députée de Lotbinière-Frontenac, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais... Est-ce que j'ai besoin du consentement? C'est à la discrétion de la
ministre. C'est ça, je me posais comme question. Est-ce que, Mme la ministre,
vous êtes d'accord? J'ai votre consentement?
Mme Charest : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Est-ce que la députée accepte?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Ce n'est
pas méchant, là, il ne faut pas voir quoi que ce soit. Mais, quand même, c'est
un <mandat...
Mme Melançon :
...
méchant, là, il ne faut pas voir quoi que ce soit. Mais, quand même, c'est un >mandat
qui a été donné à la députée. On n'a pas vu rien, on n'a pas vu de rapport, il
n'y a rien qui n'a paru nulle part. Le rapport a été déposé où?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Ça a été déposé auprès du Conseil des
ministres, je crois, hein, c'est ça, le rapport?
Mme Charest : Oui.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Oui, oui.
Mme Melançon : C'est au
Conseil des ministres qu'il a été déposé. Est-ce qu'il est public?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Non, je ne crois pas qu'il est public, non,
sinon, on l'aurait annoncé.
Mme Melançon : D'accord,
d'accord. C'est un peu... c'est quand même... c'est un peu surprenant. Parce
que, là, on en parle ici, entre vous, je vais dire ça comme ça, mais nous
autres, on n'a pas été informés. Il y a un mandat qui a été donné et à vous et
au député de Chauveau, alors on n'a pas eu aucune trace de rien, rien, rien du
tout. J'imagine que, dans vos vérifications, vous savez le nombre de places
manquantes, actuellement, dans les services d'hébergement?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, c'était quelque chose de quand même
compliqué à savoir combien il y a de places manquantes, parce qu'on avait un
problème de données et de... on avait de la misère à savoir combien il y a de
places, combien qui sont en construction, tout ça. Donc ça, c'était une
problématique. Et... Je ne me souviens plus de votre...
Mme Melançon : Est-ce
qu'on a le chiffre? Parce que ça a beau être une problématique, mais j'imagine
que vous étiez là pour pouvoir faire...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, il y a un comité, un comité de travail
qui se penchait sur la question. Mais, tu sais, moi, j'ai fait des constats,
tout à l'heure je vous en ai parlé, des constats, puis j'avais proposé des
pistes de solution qui ont été déposées au Conseil des ministres.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, la
question sera donc à la ministre : Est-ce que la ministre entend rendre
publics ces rapports?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Excusez-moi,
c'est très difficile, hein, d'évaluer le nombre de places, parce que ça évolue
et ça bouge. Par contre, ce qu'on constate, là, de façon très claire, c'est que
Montréal, Outaouais sont deux régions qui sont plus problématiques. Maintenant,
il y a un comité, comité sur le manque de places, qui est chapeauté par le MSSS,
et les regroupements aussi en font partie. Donc, ces travaux-là continuent,
mais ce n'est pas évident de trouver le nombre exact de manque de places.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je vais
reposer ma question à la ministre, je crois qu'elle était en discussion, c'est
pour ça que... Ce n'était pas la question. Ma question, c'était pour les
rapports : Est-ce qu'ils vont être rendus publics?
Mme Charest : En fait,
le mandat de ma collègue était de faire rapport au gouvernement, donc elle a
fait rapport au gouvernement. Et comme je le disais tantôt, les travaux ont
servi au gouvernement pour les demandes budgétaires, entre autres, et pour
l'élaboration de la stratégie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Melançon : Donc, le
gouvernement n'entend pas rendre publics ces rapports?
Mme Charest : Non, ce
sont des travaux qui servaient au gouvernement, donc non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais simplement revenir. Parce que, tout à l'heure, la
ministre parlait d'un état de situation sur les places en garderie, qui a été
commandé du côté du Conseil du statut de la femme. Encore une fois, cela
n'apparaissait pas à l'intérieur du cahier des questions qui ont été posées
pour l'étude des crédits au Conseil du statut de la femme. À la
question 69, la question était la suivante : Nous souhaitions savoir
la liste des mandats confiés au Conseil du statut de la femme depuis le 1er avril
2021. Et la réponse, c'est : «Aucun mandat n'a été confié au Conseil du
statut de la femme au cours de cette période.» J'aimerais savoir pourquoi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Le mandat
a été confié le 26 avril, et ne ce n'est pas pour faire état des places en
garderie, hein, c'est vraiment pour faire état de la situation des femmes dans
un contexte de manque de places en garderie, donc c'est...
Mme Melançon : Je
voulais faire court, là, parce qu'on manque quand même de temps. Mais, quand
même, moi, ce que j'aimerais savoir, c'est que... Le regroupement Ma Place au
travail a eu un an, il y a quelques semaines à peine, et ce que je comprends,
c'est qu'on a attendu une année avant de donner un mandat au Conseil du statut
de la femme. Ça me surprend.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, j'ai rencontré, au mois de mars, Ma Place au
travail, cette année, mars 2022, donc, quelques semaines après, j'ai donné
mandat au Secrétariat à la condition féminine.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : <
Merci...
Mme Charest :
...quelques
semaines après, j'ai donné mandat au Secrétariat à la condition féminine.
La Présidente (Mme D'Amours) :
>
Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Charest : Au Conseil
du statut de la femme. Excusez.
Mme Melançon : On avait
compris, vous êtes toute pardonnée. Mais quand même, je trouve ça surprenant
parce qu'un an après la création de Ma Place au travail, ça a pris un an avant,
quand même, qu'on réalise l'urgence. Ça a pris un an avant qu'on puisse donner
un mandat comme celui-là à Mme Cordeau, qui, je tiens à le rappeler... Et
je tiens à la féliciter, puisqu'elle a été renommée et qu'elle a accepté un
nouveau mandat. Mais quand même, je trouve ça surprenant. Moi, j'aimerais ça
savoir pourquoi, pendant une année entière, il n'y a eu aucun mandat qui a été
confié au conseil.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, je vous rappellerais que l'an dernier, Ma place au
travail, mon collègue à la Famille, des recommandations avaient été émises. Ces
recommandations-là ont été rencontrées. Maintenant, Ma Place au travail a
sollicité une rencontre avec moi au mois de mars. Quelques jours suivants, je
les ai rencontrées, je leur ai dit que j'allais travailler en collaboration
avec elles. Quelques semaines plus tard, j'ai donné le mandat au Conseil du
statut de la femme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Et je
rappellerai qu'il n'y a pas d'échéancier pour ces dossiers-là.
Mme Charest : Le mandat
vient d'être donné, on va voir... la présidente du CSF va prendre acte de son
mandat et élaborer un peu... pas un peu, va élaborer un plan de match, et on
pourra donner une date d'échéance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais ça vous parler d'un cas, Mme la ministre. J'amène
ici le cas d'une femme qui s'appelle Pascale Demers. Et Pascale était, jusqu'à
récemment, la secrétaire — non, il est ici, merci — ...était la secrétaire du ministère
de la Culture et des Communications du Québec. Pascale est devenue enceinte de
son deuxième enfant et a donné naissance, le 31 janvier 2019, à un beau
bébé en santé. Pascale Demers a dû appeler au ministère, à la fin du mois de
juin 2019, parce que la directrice de la garderie, là où elle devait avoir une
place pour son poupon, lui a téléphoné pour lui dire qu'il y avait plus de
place à la pouponnière.
Je vous fais une longue histoire courte,
là, parce que j'ai devant moi l'éphéméride de Pascale Demers, mais je peux vous
dire que Pascale Demers s'est fait appeler pour se faire dire qu'elle n'était
plus secrétaire du ministère de la Culture et des Communications, parce qu'elle
a appelé au ministère pour dire : Moi, là, j'ai un problème, je n'ai peut-être
pas de place en garderie, je n'ai peut-être pas de place en garderie cinq jours
par semaine, est-ce que c'est possible que je revienne à deux ou à trois jours?
Vous savez ce que le ministère de la Culture et des Communications a fait? Ils
l'ont changée de poste. Et là on est en 2019.
Cette fille-là m'a donné la permission, et
je tiens à la remercier, et c'est très courageux, ce qu'elle a fait, de vouloir
parler haut et fort pour le nombre de femmes qui perdent leurs postes parce
qu'elles donnent naissance à un enfant, parce qu'elles n'ont pas de place en
garderie pour revenir puis qu'elles se font congédier sous d'autres prétextes
ou qu'elles se font changer de place sous d'autres prétextes.
Moi, j'aimerais savoir... Et devant moi,
là, j'ai vraiment le dépôt de la plainte à la Commission de la fonction
publique. Ça a été reconnu, là, que ce qui s'est passé au ministère de la
Culture et des Communications, c'est jugé inacceptable. Moi, j'aimerais savoir
si la ministre va accepter de rencontrer Pascale Demers pour qu'elle puisse
parler de ce qu'elle a vécu, de la façon dont elle a été traitée par le
gouvernement du Québec dans cette affaire-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bien, je suis très désolée pour la situation de
Mme Demers. Je peux effectivement la rencontrer, mais ce qui est
important, bien... Puis je pense qu'elle a fait la bonne chose, elle a utilisé
les recours qui sont en place pour des situations comme celles-là. Ce que je
peux <vous dire, Mme...
Mme Charest :
...
recours qui sont en place pour des situations comme celles-là. Ce que je peux >vous
dire, Mme la Présidente, c'est que, de par ma position, je reçois beaucoup de
lettres de cas spécifiques de personnes. Et mon rôle, moi, c'est de faire en
sorte, justement, d'aiguiller les personnes, les organismes ou les différentes
entités qui ont des problématiques, de les aiguiller vers les bonnes ressources
pour, justement, faire en sorte que cette... sortir d'une situation qui est
inacceptable. Alors, voilà. Bon, je vois que Mme Demers a utilisé les
recours qui étaient en place et je regrette qu'elle ait eu avec cette
situation-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Ce qui me
désole le plus, pour Pascale Demers, c'est qu'elle n'a pas pu retrouver son
poste, parce qu'elle a déposé sa plainte quelques jours trop tard auprès de la
commission. On est en 2022, puis Pascale Demers n'a pas pu retrouver son poste.
Non seulement je trouve ça navrant, mais je trouve ça choquant, la façon dont
le ministère et dont le gouvernement du Québec a traité cette femme-là. Et j'espère
que vous allez pouvoir la rencontrer. Ça me fera plaisir, là, je parlerai avec
votre directeur de cabinet, on pourra organiser quelque chose rapidement,
rapidement, s'il vous plaît. Parce qu'honnêtement des histoires comme
celle-là... Et Pascale veut prendre la parole, justement, pour éviter qu'il
puisse y avoir d'autres femmes dans cette situation-là. D'ailleurs, en lien
avec ça, j'aimerais connaître de la ministre le nombre de rencontres officielles
qu'elle a eues avec le ministre du Travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Melançon : Durant la
dernière année.
Mme Charest : Le nombre
de rencontres officielles?
Mme Melançon : Officielles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, on se rencontre toutes les semaines au Conseil des ministres, il est
assis direct à côté de moi. On se texte régulièrement, on a des échanges
fréquents, donc on se rencontre quand même assez régulièrement pour différents
travaux et différentes fonctions.
Mme Melançon : Il y a un
agenda, là, quand même. J'imagine que la ministre doit avoir des rencontres
officielles avec le ministre du Travail pour parler des problématiques en
travail pour la condition féminine.
Mme Charest : Bien, le
travail avec les collègues se fait de façon continue, se fait de façon aussi à
différents niveaux avec, évidemment, nos fonctionnaires qui rencontrent aussi
les ministères concernés dans différentes problématiques. Mais nous, on privilégie
la façon... on s'encontre quand on a besoin de se parler, et ça, on le fait
très fréquemment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Pour moi,
ce n'est pas rassurant, cette réponse-là, Mme la Présidente. Parce que faire
une rencontre alors qu'il y a plein de monde autour, en mangeant un petit
sandwich pas de croûte, pas sûre que c'est ça qui est le plus optimal pour des
dossiers, Mme la Présidente. Moi, j'aimerais savoir, avec le plus grand sérieux
du monde, là, s'il y a eu des rencontres officielles au sujet du travail, au
sujet de la pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce qu'il y a des rencontres
officielles à l'agenda de la ministre, oui ou non?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Encore une
fois... Merci, Mme la Présidente. Nous travaillons de façon continue avec les
différents collègues, et voilà, c'est notre façon de fonctionner.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Charest : C'est
quand même troublant de savoir... Puis, l'année passée, j'avais posé des
questions, puis souvent la ministre me répétait : Mais ça, ce n'est pas
mon dossier, je ne peux pas répondre, ça, ce n'est pas mon dossier, je ne peux
pas répondre. Honnêtement, il faut qu'à un moment donné... Puis c'est dur
d'avoir le Secrétariat à la condition féminine, là, et j'en conviens, parce que
c'est un ministère qui est horizontal. Mais encore faut-il qu'on puisse s'asseoir,
des moments, pour avoir des discussions sur des sujets bien établis,
préétablis, où on va avoir une rencontre de travail pour pouvoir faire avancer
un sujet. J'aimerais simplement savoir le nombre de rencontres de travail
officielles qu'il y a eues avec le ministre du Travail ou encore avec le
ministre de la Famille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
• (18 h 30) •
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je pense que ce qui est important, ce sont les résultats. Et
on voit, par le bilan des actions qui ont été faites, que les résultats sont
là. Encore une fois, le contact avec mon collègue à la fois au Travail, à la
Famille, à la Santé, ma collègue à la Sécurité publique, en fait, tous les
collègues, on travaille en collégialité, on avance les dossiers. Ce n'est pas nécessairement
une rencontre qui est à l'agenda...
18 h 30 (version révisée)
Mme Charest : ...on avance les
dossiers. Ce n'est pas nécessairement une rencontre qui est à l'agenda, mais
souvent on va se rencontrer dans notre bureau, pas devant une petite sandwich
pas de croûte, et c'est comme ça qu'on avance les dossiers, et le bilan en fait
foi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je suis
estomaquée, «le résultat en fait foi». Il y a des milliers de femmes
actuellement qui ne peuvent pas retourner au travail parce qu'elles n'ont pas
de place en garderie, et ça, c'est un résultat positif pour la ministre de la
Condition féminine. Il y a des milliers de femmes, actuellement, qui ne
peuvent... qui dépendent de leur chum à la maison, parce qu'elles ne peuvent
pas retourner au travail, et ça, c'est un résultat positif pour la ministre. Je
le répète, là, moi, quand je parle... et là je ne parlais pas des maisons d'hébergement,
je parle du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale pour savoir
qu'est-ce qu'on fait avec les femmes, actuellement, qui ne peuvent pas avoir de
place en services de garde. Et la ministre me dit qu'actuellement tout va bien.
Mais, honnêtement, je comprends Myriam
Gagnon Lapointe de se fâcher de temps en temps, puis de dire : Bien là,
non, ça ne marche pas. Il y a des filles, moi, qui m'écrivent actuellement, là,
puis qui me disent : Je suis désolée, là, mais je ne suis pas capable d'arriver.
Parce que moi, le RQAP est terminé, je n'ai pas de place en garderie actuellement.
Puis, s'il y a des places, c'est à 82 $ par jour, je ne suis pas capable d'arriver,
je dois rester à la maison. Puis là l'hypothèque qu'on payait à deux, on n'est
plus capables d'arriver, avec l'inflation qui arrive, on n'est plus capables d'arriver,
avec les hausses des taux d'électricité, je ne suis plus capable d'arriver.
Moi, je ne comprends pas qu'on n'ait... qu'on ne soit pas en mesure de dire :
Il y a eu des rencontres de travail sur lesquelles on a travaillé de façon
assidue sur un sujet pour tenter de trouver des solutions, où on me dit :
Bien oui, on se voit au Conseil des ministres, là, on se voit. Mais, tu sais,
je pourrais... Moi, si la ministre me demande la dernière fois qu'on s'est
rencontrées, je vais dire : Bien oui, on s'est vues au salon bleu jeudi
passé, là, on s'est vues. Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas ça, une rencontre
de travail pour moi, Mme la Présidente.
Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est les
rencontres officielles avec le ministre du Travail, avec le ministre de la
Famille, j'ai besoin de savoir : Est-ce qu'il y en a eu, des rencontres de
travail, sur ces sujets-là, spécifiquement, avec des objectifs à atteindre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, je réitère que, sur plusieurs niveaux, que ce soit mon
équipe au cabinet, avec les équipes de mes collègues et moi avec mes collègues
aussi, plusieurs rencontres se font pour travailler des dossiers. Bon, on parle
de... on parle beaucoup des places en garderie, on parle du RQAP, on parle
évidemment de Ma Place au travail. Je rappelle que tous ces ministres-là ont
rencontré ces organismes-là. Mon collègue au Travail, d'ailleurs, est en
travail directement avec eux... avec elles, présentement, pardon. Et nous
échangeons régulièrement sur ces enjeux-là, sur... On se parle des rencontres
qu'on a eues, aussi, des choses qu'on veut avancer. Et d'ailleurs, de mon côté,
j'ai donné le mandat au Conseil du statut de la femme pour pouvoir faire
évoluer le dossier, pour pouvoir avoir des données, pour pouvoir avoir des
faits, pour pouvoir avoir des recommandations aussi.
Alors, nous travaillons tous ensemble cet
enjeu-là, parce qu'on veut faire évoluer, avancer la situation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
40 secondes, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, je vais
vous dire, Mme la Présidente, pour moi, ce n'est pas une réponse, donc. Puis je
regardais, là, puis je vais y aller rapidement, là, mais, dans l'agenda,
transparence, la ministre, dans la dernière année, un an pile-poil, là, du 4 mai
2021 à aujourd'hui, a fait 25 rencontres, activités répertoriées en
Condition féminine. Ça, c'est une rencontre aux deux semaines. Moi, ce que j'ai
besoin de savoir à ce moment-ci, et je venais vraiment chercher une véritable
réponse, Mme la Présidente, c'était de savoir combien de fois elle a rencontré
ses collègues pour des sujets aussi importants. On trouve la ministre muette.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Le temps étant écoulé, nous allons procéder à la prochaine intervention. Je
vais céder la parole à la députée de Gaspé pour une durée de 20 min 21 s.
À vous la parole.
Mme Perry Mélançon : Merci...
Mme Perry Mélançon : ...Mme
la Présidente, Mme la ministre, mesdames, monsieur, ça me fait plaisir de vous
retrouver. Je veux rentrer rapidement dans le vif du sujet. Aujourd'hui, il y a
eu beaucoup de réactions concernant un dossier majeur qui se passe aux
États-Unis, mais je veux nous garder vraiment sur le plancher canadien. Il y a
eu, à la Chambre des communes, une motion importante qui a été déposée par le
Bloc, qui se lit comme suit : «Que la Chambre des communes réitère que le
corps de la femme n'appartient qu'à elle seule et reconnaisse son libre choix
en matière d'avortement pour quelque raison que ce soit.»
Assez simple, comme libellé, et,
malheureusement, le Parti conservateur du Canada s'y est opposé, a donc fait
rejeter la motion. Qu'est-ce que ça vous dit, pour vous, Mme la ministre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, bonjour et bienvenue. Moi, je suis convaincue
que si cette motion-là avait été déposée au salon bleu, on l'aurait tous
appuyée, et ça, ça me réconforte. Et de voir, je pense, de voir les réactions
aujourd'hui de toutes parts, puis c'est...
Mme Melançon : ...
Mme Charest : Merci.
Mme Melançon : ...non,
mais il faut l'applaudir quand c'est le temps.
Mme Charest : Oui. Et je
ne comprends pas, je ne comprends pas qu'en 2022, au Canada, on soit encore à
s'abstenir de se prononcer pour le droit des femmes, pour le droit de décider.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
que... Je vais vous regarder, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
Mme la députée de Verdun...
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on doit se sentir menacés au Québec par de tels comportements à la Chambre
des communes, un parti de droite? On voit qu'il y a une montée de la droite
aussi au Québec. Est-ce que, pour vous, il y a des drapeaux rouges? Qu'est-ce
qu'on doit faire pour protéger ces droits-là? Je pense qu'on a quand même une
responsabilité et j'imagine que la ministre de la Condition féminine se sent interpelée
par la question, donc, de voir qu'on est dans deux mondes à part, là, le Canada
qui vient de battre la motion au fédéral puis, au Québec, qu'on vient d'adopter
cette motion à l'unanimité, la motion que j'ai déposée cet après-midi, ça
envoie un drôle de message. Donc, qu'est-ce qu'on doit faire pour protéger nos
droits?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, je pense, encore une fois, le signal le plus
clair, le plus fort qu'on ait pu faire, c'est de l'appuyer à l'unanimité. Les
droits, on constate que, malgré qu'on pense qu'ils soient acquis, ne le sont
pas nécessairement. Donc, d'avoir cette prise de position aujourd'hui au
Québec, je pense que c'est un grand signal et je pense qu'il faut rester à
l'affût aussi qu'il pourra y avoir... qu'on ne peut pas juste s'asseoir sur le
fait qu'un droit est acquis, il faut continuer d'en parler, d'en discuter.
Mais, quand même, avec cette motion-là, le débat ou l'ouverture de ce débat-là
n'est pas acceptable, n'est pas...
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Je vais maintenant arriver à mon deuxième point, qui est aussi dans l'actualité
depuis quelques semaines. On a appris que la Maison de Sophia, dans les
Laurentides, était gravement menacée par un manque de financement de 230 000 $.
C'est la seule ressource qui offre ce type de service d'hébergement destiné aux
femmes en difficulté sur tout le territoire des Laurentides. Je sais que plusieurs
de vos collègues ministres ont été interpelés, mais vous également, et on n'a
pas eu aucun son de cloche depuis récemment. Il y a même un concert-bénéfice
qui s'organise ce dimanche, des gens très mobilisés - vous savez, la
communauté, elle est vraiment, vraiment mobilisée — sur cet enjeu-là.
Le premier ministre a dit de la Maison de Sophia qu'il y avait des graves
problèmes de reddition de comptes pour justifier, en fait, l'inaction du
gouvernement.
Moi, je pense qu'il y a des miracles qui
se font avec ces services-là, les ressources qui travaillent d'arrache-pied. Il
manque certainement de ressources financières, donc on peut croire que,
parfois, c'est difficile aussi au niveau administratif, mais je trouve que le
reproche est assez indécent en soi. Donc, je voudrais peut-être savoir
qu'est-ce que vous, vous en pensez, de cette déclaration-là? Est-ce que vous
vous situez à la même place, que c'est un <problème...
Mme Perry Mélançon : ...vous
en pensez, de cette déclaration-là? Est-ce que vous vous situez à la même
place, que c'est un >problème de structure interne, l'administration qui
ne fait pas son travail comme il faut?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, d'une part, il y a peut-être un contexte qu'on
peut nommer concernant la Maison de Sophia. Leur financement venait d'un fonds
fédéral, hein, qui... donc, qui n'a pas été... bien, c'était le programme Vers
un chez-soi, là, ils ont perdu leur financement. Maintenant, moi, ma grande
préoccupation dans ce dossier, c'est de faire en sorte que les femmes ne soient
pas... ne se retrouvent pas en bris de service, ne se retrouvent pas à la rue.
Donc, dans un premier temps, ce qui a été fait, c'est de s'assurer que,
justement, il y avait un prolongement des baux pour faire en sorte qu'on
pouvait garder les quatre logements qui étaient utilisés jusqu'à l'an prochain.
Maintenant, le CISSS travaille pour
s'assurer qu'il y ait une continuité des services, et mon collègue Dr Carmant
rencontre l'organisation cette semaine. Donc, on est en action dans ce
dossier-là. Mais, encore une fois, là, ma préoccupation, c'est de s'assurer que
les femmes ne se retrouvent pas en bris de service et qu'elles ne se retrouvent
pas à la rue, et c'est là-dessus qu'on travaille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : En tout
respect, Mme la ministre, moi, si j'étais dans vos chaussures, là, ma priorité,
ce serait que ces femmes-là n'aient pas encore à quitter un milieu dans lequel
elles sont confortables présentement. Puis c'est par rapport à leur témoignage
que, moi, je pose la question ici. Je pense que c'est important qu'on fasse le
tour du sujet, parce que ces femmes-là, c'est leur repère, c'est leur place,
elles et sont confortables avec, aussi, les travailleuses, les gens avec
lesquels elles font affaire et qui coordonnent tous les services de la Maison
de Sophia. Donc, ce n'est pas juste de relocaliser, là. Moi, je trouve que
c'est là où il faut éviter à tout prix qu'elles se retrouvent dans la rue, mais
il faut éviter à tout prix que la Maison de Sophia ferme les portes, je pense.
Donc, est-ce que vous êtes prêts à aller
chercher ce 230 000 $? On ne parle pas 6 millions, là, 230 000 $ pour sauver des
services qui ne sont pas du tout, en ce moment, offerts par d'autres centres.
Ce n'est pas le même service.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci...
Mme Charest : Merci, Mme
la Présidente. Bien, je vais juste réitérer que ma grande préoccupation, là,
c'est la situation des femmes. Donc, je sais qu'il y a des accompagnements qui
sont faits. depuis plusieurs années, par le CISSS, et je sais que mon collègue
à la Santé rencontre l'organisme. Alors, je réitère qu'on va s'assurer que les
femmes ne restent pas à la rue et qu'elles soient dans les meilleures
situations possibles.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
que je dois en comprendre qu'on va abandonner la Maison de Sophia?
Mme Charest : Mme la
Présidente, je viens de dire que le Dr Carmant va rencontrer l'organisme.
Mme Perry Mélançon : Mme la
Présidente, ce que la ministre a dit, c'est qu'elle allait s'assurer que les
femmes ne soient pas à la rue puis qu'elles allaient avoir les services. Est-ce
qu'on va sauver la Maison de Sophia? C'est ça, la question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci
Mme la Présidente. Je réitère, le docteur... le ministre à la Santé travaille
avec l'organisme, donc on verra la suite des choses. Mais je ne dis pas qu'on
met fin à l'organisme, je ne dis pas... Par contre, ce que je dis, c'est qu'on
s'assure qu'il n'y a pas de bris de service.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. La rémunération horaire moyenne des femmes au Québec se
situe à 26,98 $, ce qui représente 91,9 % de la rémunération des
hommes qui se situe, elle, à 29,36 $. Malgré qu'il y a eu des révisions de
la loi en 2009, et plus récemment en 2019, il y a encore d'importantes
iniquités salariales à l'emploi, parce que la loi, plusieurs groupes le disent,
manque de mordant. Je dirais même que la situation qui est la plus aberrante
par rapport à cette loi, c'est que le gouvernement, comme employeur, a lui-même
certains écarts. Et il y a plusieurs milliers de plaintes, en fait, qui sont en
traitement au service des enquêtes de la CNESST pour le maintien, en 2010 et
2015.
Si je donne un exemple, la Fédération des
syndicats de l'enseignement, il y a des enseignantes qui ont dû faire des
plaintes pour iniquité salariale, et 5 300 plaintes sont encore... à
l'heure actuelle, et on parle de l'exercice de 2015. Donc, le gouvernement, <je
rappelle...
Mme Perry Mélançon :
...à
l'heure actuelle, et on parle de l'exercice de 2015. Donc, le gouvernement, >je
rappelle, a voté en faveur de ma motion sur le renforcement de la Loi sur
l'équité salariale le 24 novembre dernier. Alors, je voudrais savoir où en
est avec ces milliers de plaintes pour discrimination salariale six ans plus
tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, dans un premier temps, parce qu'on parle du
dossier d'équité salariale, je vais vous dire une chose qui m'a beaucoup... qui
m'a rendue fière cette année, ce sont toutes les négociations que ma collègue
au Conseil du trésor a faites dans des dossiers, dans des métiers, dans des
professions à prédominance féminine, des négociations historiques dans des
milieux comme l'enseignement, comme pour les infirmières, les éducatrices, pour
les préposés aux bénéficiaires. Alors, ça, je pense que c'est un... ça démontre
à quel point on veut agir puis on veut faire en sorte de résorber cet écart-là
entre les hommes et les femmes, et je pense qu'on est sur la bonne voie. Et je
pense que des négociations et les plus de 1 milliard de dollars qui ont
été investis dans ce sens-là en témoignent.
Maintenant, on a, au Secrétariat à la
condition féminine, on a mandaté une équipe de recherche pour analyser le
phénomène de sous-valorisation des emplois à prédominance féminine.
Mme Perry Mélançon : Ce
n'est pas la question, Mme la Présidente, pas du tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
moi qui peux juger du... Oui, exactement, c'est moi qui peux en juger. Et Mme
la ministre est encore dans son temps. Vous avez pris 1 min 30 s...
Mme Perry Mélançon : La
valorisation des professions à caractère féminine, c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
à moi à juger si la réponse, elle est bonne ou pas, et elle n'a pas terminé
encore son temps pour sa réponse. On peut-tu laisser Mme la ministre terminer
sa réponse, s'il vous plaît? Mme la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, en fait, je réponds de ce que je fais, parce
qu'évidemment on est à l'étude de mes crédits, alors je vous parle de ce qu'on
fait pour faire en sorte, justement, de tendre vers l'équité salariale.
Alors...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Je
vais donner un exemple. En Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, dans le domaine des
services sociaux, on parle de l'APTS ici, le gouvernement ne donne pas
l'exemple. Il y a actuellement 30 dossiers qui ne sont pas réglés en
matière d'équité salariale, des emplois en diététiste, nutritionniste, il y a
cinq dossiers non réglés; des orthophonistes, il y en a 17; assistant-chef des
archives, un; chef d'équipe aux archives, un; hygiénistes dentaires, six. Ce
n'est peut-être pas beaucoup pour certaines personnes, 30 dossiers non réglés
en Gaspésie, c'est quand même une bonne proportion. Est-ce qu'on trouve que ces
délais-là sont raisonnables? Est-ce qu'on pourrait faire meilleur exemple au
gouvernement puis régler ces dossiers-là? Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que
ça soit réglé rapidement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je peux vous parler des travaux qui
sont menés pour, justement, pour la mise en oeuvre des réflexions et du rapport
qui a été fait en 2019. Il y a des travaux de recherche qui s'étalent du
printemps 2020 au printemps 2023. Il y a un guide de consultation
aussi des partenaires gouvernementaux, patronaux et syndicaux qui est en cours,
là, jusqu'à l'été 2024. Il y a aussi un compte rendu des positions des
partenaires gouvernementaux, patronaux et syndicaux à la suite des
consultations qui s'échelonnent jusqu'à l'automne 2024, et analyses et
recommandations en vue de potentielles modifications législatives qui devraient
être à l'hiver, printemps 2025.
• (18 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Donc
là, j'essaie de comprendre un peu le processus, là. Mais concernant les
milliers de plaintes, il y en a que ça fait six ans, il y en a que ça fait
depuis plus de 11 ans. Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que ce soit en
termes de mois plutôt qu'années, là, que ça soit réglé? Parce qu'on en a... je
le rappelle, là, on s'est engagés, tous partis confondus, à renforcer la Loi
sur l'équité salariale, on pourrait au moins essayer de régler ce qui est en
suspens. Mais là je ne veux pas avoir encore des réponses moins précises, donc
je vais passer à un autre appel.
Présentement, il y a un dossier qui
retient beaucoup notre attention, c'est celui du climat de travail qui est dit,
là, malsain et toxique à l'organisation SOS Violence conjugale. Ça fait
plusieurs mois qu'il y a ce climat-là qui régnerait au sein de l'organisation.
On le sait, la ministre a dit que c'était une situation préoccupante...
Mme Perry Mélançon : ...grave,
là, compte tenu des allégations qui sont soutenues, mais n'entend pas
intervenir davantage dans le dossier. Sachant que la CSQ représente des
employés... qui représente des employés, considère que le gouvernement n'en
fait pas assez, peut-être que j'aimerais ça savoir pourquoi on ne souhaite pas
intervenir de votre côté ou du gouvernement, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Mais il y a deux choses qui m'interpellent dans ce
dossier-là, puis c'est un peu paradoxal par rapport à l'intervention de la
députée de Gaspé, avec la Maison de Sofia, c'est que là elle souhaite une
intervention de l'autre sens, mais, en tout cas, bref, tu sais, l'autonomie
d'une organisation. Mais là où il y a aussi quelque chose qui me préoccupe,
c'est qu'on a à faire avec un syndicat qui est établi, qui a des ressources,
qui a des moyens, qui a des processus qui sont en place dans des cas de litiges
comme ceux-là, et c'est vers là où on les a orientés, parce qu'ils m'ont
contactée, ils m'ont contactée en mars... ou, en tout cas, en octobre, et c'est
vers là que je les ai dirigés. Donc, un syndicat établi, qui connaît les
procédures, qui connaît les processus, s'en remet au gouvernement pour régler
un litige.
Alors, nous avons offert un
accompagnement, avec le ministère du Travail, pour, justement, utiliser ces
recours-là pour... Puis je pense que la députée de Gaspé disait qu'il y avait
peut-être apparence de climat malsain et toxique, il y a une situation aussi,
on se rappelle qu'on est en négociation dans ce contexte-là. Alors, voilà, je
réfère encore aux processus qui peuvent être utilisés dans ce sens-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est parce que, tantôt, la Maison de Sophia, on m'a sorti comme justification
que c'était un financement fédéral. Mais là je vois bien, là, qu'il y a
1,5 million qui a été subventionné à l'organisme en 2021-2022. Donc, je
pense que, oui, il y a une certaine responsabilité à avoir du côté du
gouvernement quand il s'agit de climat jugé malsain. Plusieurs témoignages,
plusieurs personnes sont sorties, ont fait plainte, et qu'on parle quand même
de SOS Violence conjugale qui est censée travailler avec des victimes de
violence de toutes les formes, donc, il y a quand même, oui, il y a apparence
de gros litige.
Donc, est-ce qu'on peut s'attendre à ce
que la ministre en nomme un, médiateur ?
Vous parliez de certains outils. Est-ce qu'on parle d'enquête, de médiation ? Qu'est-ce qui est priorisé,
là ?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Bien,
encore, je rappelle que... Et je pense qu'il faut faire abstraction du... de ce
que l'organisme fait. Puis on se rappelle que SOS Violence conjugale fait... a
un service essentiel pour les victimes de violence conjugale, violence
sexuelle. Maintenant. il y a une chose qui me préoccupe, encore une fois, hein,
il y a un processus, il y a des procédés, par plainte, par grief. Et je pense
que les syndicats sont tout à fait au fait des ressources et des moyens qui
sont en place. Il n'y a pas de plainte, il n'y a pas de grief dans ce
dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé, pour 1 min 45 s
Mme Perry Mélançon : Compte
tenu du temps, je vais y aller sur le dossier des violences conjugales,
justement, peut-être plus en profondeur, parce que la ministre de la Sécurité
publique a repris le dossier de la violence conjugale pour le plan d'action. On
a annoncé 223 millions de dollars sur cinq ans, et là-dedans on
promettait de créer 163 nouvelles places, puis de créer 313 postes
d'intervenantes. Donc, comme on est dans les crédits, peut être qu'on pourrait
nous dire, à ce jour, est-ce que ces 163 nouvelles places ont été créées ? Dans quelles régions ? Et qu'est-ce qui en est pour
les 313 intervenantes ?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. En
fait, en MH1, il y a 171 places qui ont été créées. Les régions, par
contre, je ne les ai pas...
Mme Perry Mélançon : C'est
des nouvelles places, ça, des 163, là...
Mme Charest : Oui,
créées ou consolidées, pardon. En MH2, il y a 32 places qui ont été
livrées, il y en a... Il y a 23 projets qui sont en développement pour
239 unités, les... et 296 ETC qui ont été... qui ont été...
Mme Perry Mélançon : ...on
est quand même proche du compte. Mais, sur les 171 nouvelles places et
places consolidées, combien en sont des nouvelles des 163 qui avaient été
promises, là ? Où en
sommes-nous?
La Présidente (Mme D'Amours) : ...secondes,
Mme la ministre.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on <pourrait avoir...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
...secondes, Mme la ministre.
Mme Perry Mélançon :
Est-ce
qu'on >pourrait avoir...
Mme Charest : Il
faudrait demander à la Santé. C'est la Santé qui a ces chiffres-là, de...
Mme Perry Mélançon : On
peut la mettre en charge de nous revenir là-dessus. C'est-tu un oui, ça?
Mme Charest : On peut
vous revenir là-dessus.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
C'est tout le temps que nous avions pour ce bloc d'échange. Maintenant, je me
tourne vers l'opposition officielle, pour la députée de Verdun, pour une durée
de 20 min 5 s.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Ça vient de tomber, là, il y a une heure environ, la
FTQ-Construction fait fi de la demande du ministre du Travail, parce que je ne
peux pas le nommer ici, là. Moi, je veux savoir, j'aimerais beaucoup que la
ministre puisse faire entendre sa voix aujourd'hui, dans les médias, sur ce
sujet-là. Est-ce que c'est possible qu'on puisse... Puis moi, là, je suis prête
à vous donner mon idée, là, moi, je l'avais demandée, l'enquête. Là, je
comprends qu'on a une fin de non-recevoir. Je suis prête à être avec vous, Mme
la ministre, sur ce combat-là, mais ça prend une enquête. Est-ce qu'on peut
entendre la ministre de la Condition féminine sur ce sujet, parce que là, c'est
de la condition des femmes dont il est question?
J'imagine une femme, là, qui appelait à la
CCQ, dernièrement, pour dire : Moi, là, j'ai été agressée sexuellement,
par quelqu'un, là, sur un chantier quelconque. C'est un peu difficile de dire,
de la CCQ, dire : Appelle ton syndicat, il va se charger de ça. Moi, je
pense que la relation de confiance est passée de pas beaucoup à plus pantoute.
Oui, je pense qu'on est d'accord là-dessus. Est-ce que la ministre s'engage à
exiger haut et fort une enquête indépendante?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je m'engage haut et fort à avoir une rencontre
formelle avec mon collègue. Je ne devrais pas rire, ce n'est pas drôle du tout,
et... Mais je vais très certainement, dans les plus brefs délais, rencontrer
mon collègue puis voir comment on va faire avancer le dossier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : En tout
respect, Mme la Présidente, pour la ministre, ce qu'elle doit exiger
rapidement, ce n'est pas une rencontre avec le ministre du Travail, c'est une
rencontre avec la FTQ et elle doit être à cette rencontre-là. Elle doit mettre
son poing sur la table. Elle doit faire entendre la voix des femmes. C'est
vraiment dans son mandat. Est-ce qu'elle s'engage à être aux côtés du ministre
du Travail pour la future rencontre avec la FTQ?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Dans un premier temps, je vais rencontrer mon
collègue, et on verra la suite des choses. Mais je m'engage à travailler très
fort ce dossier-là, parce que je suis d'accord avec la députée de Verdun, ce
n'est pas acceptable comme situation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je suis
contente de voir, quand même, que le gouvernement a suivi ma proposition de
vendredi dernier, demander une enquête. Moi, ce que je me demande, au moment où
on est... où on en est aujourd'hui, c'est quelles seront les poignées du
gouvernement. Et je presse le gouvernement de demander une rencontre avec M.
Boyer, et je réinvite la ministre à aller écouter M. Boyer, en entrevue avec
Paul Arcand, qui disait que personne à la FTQ ne savait pour M. Grondin. Je ne
sais pas pour la ministre, qui a dû lire l'article, quand même, de Mme Bilodeau
dans La Presse, est-ce qu'elle croit que personne à la FTQ n'était au courant
de la situation de M. Grondin?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Encore une fois, c'est bien noté, d'aller voir...
d'aller écouter l'entrevue de M. Boyer, et je réitère mon engagement à me
pencher de façon très significative avec mon collègue dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Je vais quand même reposer la question à la ministre : Est-ce que la
ministre croit, oui ou non, que personne n'était au courant à la FTQ pour le
dossier de M. Grondin?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je pense que mes croyances ne sont pas pertinentes
dans ce dossier-là. Je pense qu'il faut aller au fond des choses, d'aller
trouver les réponses, et on verra la suite des choses.
• (19 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : D'accord.
Mme la Présidente, j'ai déjà fait un panel avec la ministre auprès de femmes,
politique et démocratie. Je ne sais pas si la ministre se souvient, là, il y
avait un panel où il était question de la parité. Est-ce que la ministre a eu
le temps de regarder le projet de loi n° 896 que le député...
19 h (version révisée)
Mme Melançon : ...de LaFontaine
et moi-même avons déposé pour la parité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Pas dans les
dernières semaines, je dois vous avouer, je... non, je n'ai pas, dernièrement,
vu ce projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Melançon : C'est un
projet de loi qu'on a déposé, Mme la Présidente, à quelque part à l'automne, et
je voulais simplement savoir si la ministre... Parce que je me rappelle, lors
de l'échange que nous avions eu avec Femmes, Politique et Démocratie, la
ministre avait dit : Moi, une loi venant encadrer la parité, j'y crois
plus ou moins. C'est grosso modo, là, vos paroles, où vous n'étiez pas super à
l'aise avec un projet de loi pour venir encadrer le tout. Je veux juste savoir :
Est-ce que c'est encore la position de la ministre de la Condition féminine?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, je pense qu'une chose qui me réjouit beaucoup
dans le dossier de la parité, c'est de voir à quel point les partis politiques
sont engagés, et je pense, c'est de leur responsabilité, ils se sont engagés à
avoir la parité dans les candidatures aux prochaines élections. Alors, ça, je
pense que ça reste une responsabilité des partis. Et, à voir les candidates qui
se présentent aux prochaines élections, je pense qu'on est vraiment sur la
bonne voie.
Puis peut être que je vous amènerais aussi
sur un rapport qui a été remis en 2018 sur la Commission des relations avec les
citoyens, sur la place des femmes en politique, qui n'avait pas retenu la
recommandation des quotas mais qui plutôt prônait la valorisation, la formation
puis l'adaptation du milieu. Et de voir et de constater à quel point il y a une
évolution, puis on l'a vu avec les dernières élections qu'on a un nombre record
de femmes qui sont en… qui qui sont en politique, on l'a vu avec les élections
municipales, parce qu'on pensait que peut-être que ça allait... ça allait
stagner parce que c'est... disons que le milieu municipal, c'est là où c'était
encore plus problématique. Alors, ça, moi, je trouve ça vraiment réjouissant et
je pense que c'est la meilleure façon de valoriser, mais aussi d'adapter le
milieu pour faire en sorte que les femmes soient de plus en plus interpelées,
intéressées par la politique. Alors, on a évidemment toutes et tous un rôle à
jouer, et je pense qu'on le joue du mieux qu'on peut. On devient des modèles
pour les filles, pour les femmes pour se présenter en politique, et je pense
que c'est une bonne façon de faire évoluer les choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Moi, je
continue à croire qu'un projet de loi sur la parité, c'est une bonne façon
parce que, tout à l'heure, vous avez mentionné qu'il y a certains... que tous
les partis politiques se sont engagés. Ce n'est pas tous les partis politiques,
Mme la ministre. Peut-être qu'il y en a un qu'on oublie. Mais est-ce que la ministre
croit qu'un projet de loi parité pourrait être une bonne idée à ce moment-ci?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Mais, moi, je pense qu'un parti qui ne s'engage pas
dans la parité va en payer le prix électoral parce que je pense qu'on est rendu
là comme société. On veut avoir un gouvernement, un Parlement qui nous
représente comme femmes, mais même aussi d'avoir la diversité pour faire en
sorte de faire avancer les choses autrement, et je pense qu'on est tout à fait
sur la bonne voie, encore une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Sur la
bonne voie sans nécessairement avoir un projet de loi?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, en fait, je pense qu'avant 2018 c'était encore
plus opportun parce qu'on n'était pas dans la même situation, et là on voit que
les choses progressent. Alors, je continue à dire que je pense que c'est de la
responsabilité des partis d'offrir des candidatures paritaires, et je vois, et
je constate que c'est bien observé parce qu'on voit à quel point les femmes
sont au rendez-vous. Alors, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : On a
parlé tout à l'heure, puis c'est la députée de Gaspé qui parlait de la montée
de la droite, quand même, je ne pense pas qu'il n'y ait personne d'entre nous,
puis je ne veux pas vous mettre des mots dans la bouche, là, mais je ne pense
pas qu'il n'y ait personne d'entre nous ici qui pensait qu'on était pour
remettre le droit à l'avortement en cause en 2022. Jamais, hein? C'est fragile,
puis je pense que c'est la même chose pour la parité des femmes ici, à l'Assemblée
nationale. Je pense que c'est fragile. Et je pense qu'on va devoir encadrer
rapidement... rapidement pour nous assurer… Puis là je vois plein de femmes du
côté de la <banquette…
Mme Melançon :
...rapidement
pour nous assurer… Puis là je vois plein des femmes du côté de la >banquette
ministérielle, je trouve ça le fun, je sais qu'il y en a qui quittent et je
leur souhaite vraiment la... la meilleure pour la suite, mais je sais aussi que
ça demeure excessivement fragile et pour la démocratie québécoise, mais... et
aussi pour la place des femmes dans l'avancement. Puis là je regarde
Mme Cordeau, parce que je sais que c'est un combat de tous les instants, je
sais que ça fait des années que vous êtes impliquée, puis vous avez vu, là, il
y a des creux de vague. Woups! Ça remonte. Woups! Ça va redescendre. Puis je
pense qu'il faut se prémunir contre ça. C'est pour ça que le projet de loi n° 896 avait été mis au jeu. Malheureusement, le
gouvernement n'a pas cru bon l'appeler, et je vois que la ministre de la
Condition féminine n'a pas tellement changé sa position, mais je garde espoir,
je garde espoir, d'ici la fin du mandat, de la voir changer d'opinion sur un
projet de loi qui pourrait, bien sûr, venir faire avancer et assurer une place
dans les formations politiques pour les candidatures féminines
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Charest : Mme la
Présidente, je pense que... Puis, encore une fois, tu sais, tantôt, je parlais
du rôle qu'on a comme… bien, comme modèle ou, en fait, comme représentation, et
je pense que le fait qu'on ait plus de femmes dans tous les partis maintenant,
on a un poids aussi, parce que je pense que ça en revient de la responsabilité
des partis, et de dire que le parti pour lequel je milite se doit d'être
paritaire ou offrir la parité dans les candidatures. Alors, on a toutes et tous
à travailler dans ce sens-là, et je pense que la société est rendue là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : J'aimerais...
Mais d'abord, merci, merci à la ministre, et je réitère, j'espère pouvoir la
faire changer d'avis d'ici la fin des travaux ou la fin de la présente session
pour qu'on puisse adopter un projet de loi en parité, je pense que ce serait
nécessaire pour l'ensemble de la société québécoise. Puis je le dis avec
beaucoup d'espoir, pas nécessairement pour nous qui sommes ici actuellement
comme élues, je pense à ma cocotte qui a 11 ans, puis je pense à mon grand
qui a eu 16 ans dimanche, à qui j'essaie de lui inculquer justement toute
la notion de l'équité puis de l'importance du respect. Lui puis sa soeur, là, le
respect, des fois, c'est… comme dans toutes les familles, probablement, alors…
Mais quand même, c'est pour pouvoir tenter d'offrir à nos filles l'espoir de
dire : Je ne me poserai pas des questions.
Puis vous êtes une femme, vous avez été
approchée par une formation politique, puis toutes les filles qui sont ici,
puis je m'excuse, les gars, je vais parler aux filles quelques secondes, là,
mais c'est toujours plus long de convaincre une fille. Puis tantôt j'entendais
justement la députée de Lotbinière, tu sais, dire : Oui, j'ai hésité avant
de faire de la politique. Puis des fois, c'est un peu plus long pour les
filles, puis c'est vrai, c'est vrai. Moi, je dis toujours que c'est comme au
golf... Jouez-vous au golf, Mme la ministre? Oui, hein?
Mme Charest : Quand il
faut.
• (19 h 10) •
Mme Melançon : O.K.
Bien, vous allez comprendre ce à quoi je fais référence. Une fille, là, qui
frappe sa balle de golf, puis qu'elle la perd dans le bois, elle va toujours
être 20 verges en arrière parce que... mais sa balle était plus en avant,
mais elle est moins... elle est moins… elle se pense moins bonne qu'elle ne
l'est, dans le fond. Mais le gars qui perd sa balle dans le bois, lui, il est
50 verges en avant de sa balle parce que, lui, il pense qu'il a frappé
bien fort sa balle de golf puis qu'il pense qu'elle est pas mal plus loin. Je
dis ça avec un sourire, mais c'est vrai, les filles, pour les amener en
politique, c'est plus long, plus de réflexion. En politique municipale, c'est
la même chose aussi, hein, souvent, c'est plus long pour pouvoir aller chercher
des candidatures. Donc, c'est pour ça que je le mettais au jeu.
Mais je veux arriver avec l'idée de la Commission
spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, là. Le Grand Prix du Canada
s'en vient. Moi, j'aimerais bien savoir comment la ministre compte protéger les
jeunes filles, parce que, là, je tiens juste à le dire, là, il y avait une
pandémie, puis là, bien, le Grand Prix va revenir, puis avec le Grand Prix, des
fois, il revient la «mononquitude», là. Il y a des hommes qui vont revenir à
Montréal juste pour pouvoir aller chercher, mettre la main sur des jeunes
fugueuses. Je veux juste <savoir...
Mme Melançon :
...aller
chercher, mettre la main sur des jeunes fugueuses. Je veux juste >savoir
qu'est-ce que… qu'est-ce qu'entend faire la ministre pour protéger les jeunes
filles du Québec à l'approche du Grand Prix de Montréal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci. Je
ne sais pas si vous vous souvenez, au mois de février, il y a eu une campagne,
quand même assez choquant, je pense que ça, ça a été... d'un père, un père
d'une fille victime, qui a quand même eu… qui a quand même eu pas mal de vues,
1,4 million de vues. Donc, je pense que ça, ça... Une campagne de
sensibilisation comme celle-là et, encore une fois, assez poignante, mais amène
un éveil collectif. Et ça, ça va un petit peu dans le sens aussi de tout ce
qu'on fait pour contrer les violences sexuelles, les violences conjugales,
mais… Et là de nommer l'agresseur puis de dire que c'est… c'est le problème, il
ne faut pas que… il ne faut pas perpétuer ça, donc, je pense que c'est vraiment
une façon de faire avancer les choses.
On sait que dans le rapport... dans le
plan gouvernemental, là, puis le rapport de la Commission spéciale sur
l'exploitation sexuelle des mineurs, il y a deux mesures qui… de la
responsabilité du Secrétariat à la condition féminine. Il y a le programme Lueur
qui, effectivement, là, fait en sorte de produire, pour les établissements
d'hébergement touristique puis pour les compagnies de transport aussi, un
financement pour pouvoir justement sensibiliser puis informer sur la
problématique de l'exploitation sexuelle. On collabore aussi avec le ministère
du Tourisme pour que dans les demandes... dans les formulaires de demande de
financement que les organismes touristiques font, au Tourisme, qu'il y ait
aussi des questions sur les pratiques ou les mesures de sensibilisation et de
formation qu'il y a. Il y a aussi des liens qui amènent vers la formation Lueur,
là, pour… qui est faite, qui est offerte par Le Phare des affranchiEs.
Donc, il y a des choses qui sont faites justement avec l'industrie pour former,
pour sensibiliser, pour allumer une étincelle de leur responsabilité qu'ils ont
à avoir dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Charest : Et peut-être
juste pour revenir sur… sur la place des femmes, parce que... Est-ce que j'ai
encore le temps ou c'est fini?
La Présidente (Mme D'Amours) : 10 secondes.
Mme Charest : J'ai
10 secondes. Ah! trop tard.
Une voix : …
Mme Charest : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien,
d'ailleurs, vous parlez du programme Lueur puis du Phare des affranchiEs, je
tiens à saluer Xavier Gret, qui travaille très, très dur avec Le Phare
des affranchiEs et le programme Lueur. Donc, si je comprends bien, les
sommes... parce que la formation n'était pas reconnue justement pour le
programme Lueur. Est-ce que maintenant le programme est reconnu à l'intérieur… à
l'intérieur du temps réservé pour de la formation, pour les maisons, pour les
hôtels? Est-ce qu'il est reconnu par le ministère du Tourisme?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Bien, de notre
côté, il y a une somme de 450 000 $ qui a été...
Une voix : …
Mme Charest : Oui, il faudrait
qu'on précise la question, là, mais, nous, on finance...
Mme Melançon : ...déposer à
la commission...
Mme Charest : Parfait.
Mme Melançon : ...si on a la
réponse, tout simplement. J'apprécierais.
Mme Charest : Super. Oui. Mais,
par contre, on sait, hein, dans le plan d'action, là, de… pour la Commission
spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, il y a la mise en place d'un
programme de soutien à la mission globale pour les organismes en exploitation
sexuelle. Puis ça, là-dessus, on y collabore, puis il devrait y avoir des
annonces prochainement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
1 min 24 s, Mme la députée.
Mme Melançon : Ça va être
très vite. Dans le fond, dans les Demandes de renseignements généraux de
l'opposition officielle au secrétariat, à la question 44, tout sondage ou
enquête d'opinion réalisés par le ministère, l'organisme doit, donc, indiquer :
date, nature, questions posées, les réponses, les firmes retenues, les coûts.
Là, on sait qu'il y a eu un abonnement au logiciel de sondage SurveyMonkey pour
469 $, mais on sait surtout qu'il y a eu un sondage fait par Léger
Marketing pour 41 500 $. J'aimerais savoir quel… c'était quoi, ce
sondage-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Des voix : …
Mme Charest : Est-ce que Mme Ferembach peut répondre à la question?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oui.
Mme Charest : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
J'ai besoin du consentement. Est-ce que j'ai le consentement pour que <madame...
Mme Charest :
O.K.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
J'ai besoin du
consentement.
Est-ce que j'ai le
consentement
pour que >madame puisse prendre la parole?
Mme Melançon : Bien sûr,
consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame, veuillez vous identifier, s'il vous plaît, votre nom et votre titre.
Mme Ferembach (Catherine) :
Oui. Mon nom est Catherine Ferembach, sous-ministre associée au Secrétariat
à la condition féminine. Là, je parlais à mon équipe pour m'assurer que je dise
la bonne chose, donc c'est les deux sondages, hein, qu'on parle. En fait, on
fait ça depuis quelques années, on fait des sondages sur la perception des
Québécois et Québécoises sur l'égalité entre les femmes et les hommes.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Ferembach (Catherine) : Je
n'avais pas le droit de parler?
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
terminé. Le bloc étant terminé, donc, je suis maintenant prête à entendre la
prochaine intervention qui sera faite par le député de Beauce-Sud, pour une
durée de 11 min 45 s, s'il vous plaît.
M. Poulin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je tiens à saluer mes collègues, évidemment, et c'est un
plaisir pour moi de participer à cette étude de crédits qui concerne évidemment
le portefeuille du Secrétariat à la condition féminine. Alors, salutations à la
ministre, à la brigade qui l'accompagne et évidemment à nos collègues députées.
Ça prenait un certain courage, Mme la
ministre, pour dire, dès votre entrée en mandat, qu'il fallait que les hommes
puissent faire partie de la solution. On a abordé la question au cours des
dernières secondes, mais on avait beaucoup regardé vers les groupes de femmes
qui... Heureusement, nous avons bonifié ne serait-ce que les maisons
d'hébergement et les groupes de femmes, mais il fallait un certain courage pour
dire aux groupes d'hommes : Vous faites partie de la solution, puis on va
vous donner des responsabilités, puis on va vous donner des mandats pour que
vous puissiez rejoindre le maximum d'hommes à travers le Québec. Ça va d'hommes
victimes à des hommes qui sont des alliés, à des hommes violents aussi, bien
évidemment, à travers tout le mandat que vous avez de lutte pour la violence
conjugale. Je sais même que le député de Chauveau, qui est un collègue
extraordinaire, a été un porte-parole précieux, dans notre gouvernement, pour s'assurer
de financer ces groupes-là qui sont très importants.
Maintenant, on en est où avec les
résultats pour ces groupes-là? Est-ce qu'on réussit à rejoindre tous les hommes
que l'on souhaite? Est-ce qu'on réussit à avoir les ateliers, l'information, la
sensibilisation que l'on souhaite auprès de ces groupes d'hommes là? Parce
qu'on le disait tout à l'heure : On ne réussira jamais à faire tous les
efforts que l'on souhaite en termes de violence conjugale si on ne réussit pas
à rejoindre ces hommes-là.
Alors, j'aimerais vous entendre : Est-ce
que c'est efficace? Est-ce que les formations sont données? Est-ce que, malgré
la pandémie, ça a été extrêmement difficile de pouvoir rejoindre aussi la
population où elle se trouve, alors est-ce qu'on a quand même réussi à
rejoindre des groupes d'hommes à travers les sommes qu'on a annoncées?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Merci au collègue d'être là. Effectivement, hein, les hommes
font partie de la solution, font partie souvent de la problématique, mais… malheureusement,
mais ils font aussi partie de la solution. Alors, on doit travailler en
prévention, on doit travailler en sensibilisation. Tantôt, je faisais référence
à la campagne de sensibilisation où ce sont les hommes qui parlent, hein, puis
c'est… Patrice Michaud? Non, c'est Patrice Robitaille?
Une voix : ...
• (19 h 20) •
Mme Charest : Robitaille.
Michaud, il chante; Robitaille, il joue. Et ça, je pense que c'est une prise de
conscience qui était tellement importante qui faisait en sorte de dire :
Il faut prendre en charge les hommes violents. Il faut que les hommes violents
reconnaissent aussi, parce que ça aussi, ça fait partie de la première étape de
la guérison ou de... en tout cas, je ne sais pas trop comment on doit
l'appeler, mais, en tout cas, de faire en sorte d'avancer. Puis enfin on donne
des moyens financiers puis des ressources. Puis il y a encore beaucoup de
travail à faire. Mais là ce qu'on constate, c'est que les groupes d'hommes
violents font partie des tables de discussion, font partie des cellules
d'intervention, font partie des regroupements qu'on a. Il y a eu une ouverture
aussi parce que quand… je vous dirais, quand je suis arrivée en place, c'était
assez fermé, hein, on parlait de violence conjugale, on parlait de violence
sexuelle, les groupes qui travaillaient avec les hommes violents étaient plutôt
exclus. Alors là, on a évolué, et ça, c'est… très certainement, ça va faire
avancer le dossier, puis ça va amener des… ça va amener des solutions, puis ça
va amener des façons de faire différentes qui, je pense, va se répercuter de
façon positive dans le dossier de la violence sexuelle, de la violence
conjugale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Et il faut le
rappeler, hein, les <hommes...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...de
Beauce-Sud.
M. Poulin : Et
il
faut le rappeler, hein, les >hommes, il y a des services pour eux, on a
parlé d'À coeur d'homme, on peut parler de SOS Violence conjugale,
qui peuvent aussi agir auprès des hommes dans ces situations-là. Alors, ces
organismes-là ont les outils, ont l'argent et sont disponibles rapidement pour
eux. Et, comme ministre de la Condition féminine, il faut aussi le rappeler,
parce qu'on s'adresse à eux, comme vous disiez, on fait partie du problème,
mais on fait aussi partie de la solution. Alors, ce sera important de suivre,
dans les prochains mois, le nombre d'hommes que nous allons rejoindre avec ces
sommes financières là et de pouvoir en mesurer pleinement l'impact parce que,
somme toute, c'est une première, ces investissements massifs là.
Je veux vous parler aussi, Mme la
ministre, de femmes en politique. On en a parlé dans les dernières secondes,
évidemment, c'est un engagement que même nous, comme hommes, on a, d'avoir
davantage de femmes en politique. Puis là gardez le «tape», là, si une femme se
présente contre moi, vous allez pouvoir dire clairement : Samuel appuie
une candidature féminine. Mais c'est important parce que ça part, d'abord et
avant tout, de nous d'encourager des femmes à venir en politique. Évidemment,
on n'a peut-être pas le même chemin que toutes les formations politiques, mais
on a quand même été au rendez-vous en termes d'investissement pour les
différents groupes. Il y aura une élection dans les prochains mois au Québec.
Il y a eu aussi une élection municipale, hein, c'est important de le dire, il y
a eu beaucoup plus de femmes qui se sont engagées, ne serait-ce que comme
conseillères, ne serait-ce que comme mairesses. Puis ça, bien, il faut se
féliciter de ça, collectivement, puis dire : Plus de femmes ont fait le
choix de s'impliquer en politique, puis ça, c'est le meilleur résultat qu'on ne
peut pas avoir. On est en étude de crédits, on vient rendre des comptes des
sommes financières qu'on a investies, bien, là, on a un résultat assez probant
parce qu'il y a eu plus de femmes qui s'est… engagées en politique.
Maintenant, est-ce qu'on a des objectifs
pour les prochaines élections au Québec et même pour les prochaines élections
municipales, parce que ça se prépare déjà au niveau de la formation, au niveau
de l'aide? Alors, quels sont nos souhaits? Quels sont nos objectifs? On met
beaucoup de sommes, quand je dis beaucoup, parce qu'on souhaite également
beaucoup de… plus de représentation et plus de femmes en politique. Alors,
est-ce qu'on a des objectifs? Et de quelle façon on compte en inciter dans les
prochaines semaines, des femmes, à se lancer en politique également?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, tantôt, je voulais faire du pouce sur ce que la députée de
Verdun disait, puis c'est drôle parce qu'on a des enfants du même sexe, du même
âge à peu près, là. Moi, ma fille a 12 ans, et je prends un grand plaisir
à l'amener avec moi et à constater à quel point elle est allumée sur le fait
politique. Et ça ne me surprendrait pas qu'à un moment donné elle soit
candidate.
Et ça, ça me ramène à dire, tu sais,
d'adapter le milieu pour faire en sorte que ce soit plus... j'ai juste un
anglicisme, que ce soit plus attrayant pour les femmes pour venir en politique
puis de travailler justement sur le milieu. Donc, il y a des travaux qui se
font avec Femmes, Démocratie et Politique...
Une voix : …
Mme Charest : …Politique et Démocratie
et avec la FMQ aussi… la FQM… il est rendu 19 heures, je mélange toutes
les... et justement pour… que ce soit de la formation, du mentorat, pour… pour
arriver à recruter des femmes, parce que la députée de Verdun en parlait aussi,
à quel point c'est plus difficile d'aller recruter les femmes. Alors, je pense
que ça, ce sont des travaux qui font en sorte qu'on va faire avancer la
situation.
Vous parliez des élections municipales,
puis ça, moi, ça m'a beaucoup réconfortée, surtout au sortir de la pandémie, on
aurait pensé que... Tu sais, on disait que les femmes en ont eu lourd sur les
épaules à cause de la pandémie, puis, malgré ça, elles se sont investies en
politique. Alors, ça, c'est un signe, et puis il y a beaucoup de jeunes femmes
qui s'investissent, puis là on voit des mairesses de grandes villes, donc je
pense qu'on est sur la bonne voie, on continue. Puis encore une fois, puis là
je peux parler pour notre parti politique, on s'est engagé à avoir, à présenter
une parité dans les candidatures, les autres partis se sont engagés aussi. Et
maintenant, évidemment, on va appeler aux électeurs à élire en parité
peut-être. Je ne sais pas s'ils auront ce réflexe-là d'y penser, mais, très
certainement, il faut faire en sorte que le milieu soit plus attrayant pour les
femmes, pour qu'elles s'y investissent et qu'elles y restent aussi. Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, 2 min 45 s.
M. Poulin : Oui, puis c'est
important, ce que vous dites, parce que des femmes en politique, il faut
également qu'elles soient candidates dans des comtés où elles ont de réelles
chances de l'emporter. Et ça, c'est important de le signifier. J'ai une belle
brigade de collègues avec moi autour de la table. Bien, ça vient démontrer que
ça prend aussi un leadership d'hommes qui sont des chefs de parti puis qui
croient à ça. Et les dernières <élections...
M. Poulin :
...qui
sont des chefs de parti puis qui croient à ça. Et les dernières >élections
municipales, bien, ont prouvé que les sommes qu'on a investies ont porté fruit.
Et là, maintenant, bien, tout ce qu'il faut faire, c'est continuer d'avancer, c'est
continuer qu'à la prochaine élection municipale, dans quatre ans, il y ait
encore plus de femmes. Et évidemment vous êtes toutes des modèles, donc ça
incite aussi des femmes à se lancer en politique.
Je terminerai, Mme la ministre, très, très
rapidement, sur la suite des choses qu'il faut donner à ça. Est-ce que, selon
vous, il faut continuer à rehausser les sommes financières pour ces
organismes-là? Les ententes, j'imagine, sont de trois ans ou à peu près. Alors,
est-ce qu'il faut en faire davantage? Est-ce qu'il faut investir plus auprès
des organismes et surtout de s'assurer qu'ils puissent rejoindre le maximum de
femmes dans toutes les régions du Québec et aussi de jeunes femmes en
politique? Parce que c'est l'objectif que nous avons.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, encore une fois, je pense que les sommes financières qui…
aident, justement, donnent des moyens, donnent des ressources, donnent...
améliorent les façons de faire pour, justement, aller recruter puis adapter, on
revient tout le temps sur adapter le milieu, c'est important. Alors, oui, on va
continuer de financer puis… des initiatives, puis on continue de s'engager dans
cette démarche-là, parce que notre objectif est très clair, on veut que les
femmes réinvestissent le milieu.
Puis je pourrais vous parler aussi dans
mon autre chapeau parce que, dans le sport aussi, on a besoin de plus de
femmes, parce qu'on le sait que c'est une problématique pour les jeunes filles
qui laissent le… qui délaissent le sport, puis ça a des impacts sur leur vie
après puis sur leurs habitudes de vie. Alors, je pense que les milieux qui sont
historiquement masculins doivent être investis des femmes, il faut donner des
moyens financiers, donner des ressources pour que les filles s'y plaisent, s'y
retrouvent, s'y investissent, puis ça va faire changer les choses, très
certainement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
30 secondes, M. le député.
M. Poulin : Bien, c'est vrai
pour le sport, hein, évidemment. Puis je sais qu'on y met tous et toutes beaucoup
d'efforts. C'est le cas dans les sièges, les conseils d'administration des
sociétés d'État aussi, là, je ne crois pas qu'on a abordé la question, mais on
a un devoir de représentativité féminine sur les sociétés d'État. Et je sais
que vous vous y attardez dans le processus de nomination au Conseil des
ministres, mais il faut continuer de pouvoir le faire puis il faut inciter
aussi des femmes à déposer leur candidature aux emplois supérieurs. Notre
gouvernement a nommé beaucoup de femmes pour la première fois dans certaines
fonctions. Ça, ça incite des femmes à se lancer en politique puis investir les
lieux de pouvoir par la suite, puis ça, c'est des gestes extrêmement concrets
qu'il faut faire. Ça dépasse les crédits, ça dépasse les sommes financières
qu'on y met, c'est des exemples probants. Alors, il faut continuer, Mme la
ministre. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci beaucoup. Le temps alloué à l'étude du volet Condition féminine des
crédits budgétaires du portefeuille Éducation étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 7, intitulé Condition
féminine, est-il adopté? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : J'aimerais,
s'il vous plaît, qu'on puisse y aller par un appel nominal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
: Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, les crédits étant adoptés... Avant de terminer... Et je dépose les
réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 4 mai 2022, à 15 heures, où elle
entreprendra l'étude du volet Aînés et Proches aidants des crédits budgétaires
du portefeuille Santé et Services sociaux. Merci infiniment, tout le monde.
(Fin de la séance à 19 h 30)