Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mercredi 27 avril 2022
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Vol. 46 N° 29
Étude des crédits budgétaires du ministère du Conseil exécutif, volet Jeunesse
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Ciccone, Enrico
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Legault, François
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Massé, Manon
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Ciccone, Enrico
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D'Amours, Sylvie
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Legault, François
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Perry Mélançon, Méganne
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Poulin, Samuel
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Poulin, Samuel
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D'Amours, Sylvie
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Legault, François
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Birnbaum, David
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Ciccone, Enrico
14 h 30 (version révisée)
(Quinze heures)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille Conseil
exécutif pour l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe de 1 h 30
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Dansereau (Verchères) est remplacée par M. Skeete
(Sainte-Rose); Mme Picard (Soulanges) est remplacée par Mme Grondin
(Argenteuil); Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis) est remplacée par M. Ciccone
(Marquette); Mme Labrie (Sherbrooke) est remplacée par Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques)...
15 h (version révisée)
La Secrétaire : ...Labrie
(Sherbrooke) est remplacée Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques); et M. Bérubé
(Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Perry Mélançon.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pour l'étude de ce volet, nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 12 à 16 minutes pour permettre à chaque groupe d'écouler
graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les questions et
les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps
qui leur est alloué à 16 h 30. Donc, je suis prête à entendre le
premier intervenant, M. le député de Marquette, pour 16 min 12 s.
M. Ciccone :Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup. Bonjour
à vous, M. le premier ministre. Bonjour à toute votre équipe, aux collègues
députés qui sont ici aujourd'hui, Mme la députée de Gaspé et de...
Une voix : …
M. Ciccone :…Sainte-Marie—Saint-Jacques. Ça doit être les commotions, Mme
la députée. M. le premier ministre, d'entrée de jeu… Allez-vous nous offrir une
petite latitude, Mme la Présidente, pour qu'on puisse s'adresser cordialement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
du tout. Vous devez vous adresser à la présidence, s'il vous plaît. Merci.
M. Ciccone :Pas du tout? O.K. Donc, Mme la Présidente, je dirais au premier
ministre… Je n'ai pas besoin de faire une nomenclature de mon passé avec les
jeunes, notamment l'importance du développement jeunesse. Je partage beaucoup
celle du premier ministre également. À preuve, j'ai un jeune stagiaire qui est
avec moi, aujourd'hui, de 19 ans, qui est passionné par la politique,
Julian, qui est là avec moi aujourd'hui, qui vient passer les deux prochaines
semaines. Alors, c'est important pour moi de donner cette chance-là et je pense
que c'est important aussi pour le Québec de prendre soin de notre relève.
Ceci dit, monsieur… Mme la Présidente, je
commencerai un peu rude ce matin gracieuseté de Force Jeunesse. Je n'ai pas le
choix, article de La Presse, ce matin, Les jeunes travailleurs
craignent d'être trahis par le premier ministre. Et on en parle, bien
entendu, ici de la clause de disparité de traitement. En avril 2018, lors d'un
événement, le premier ministre — organisé par le Forum Jeunesse — avait
mentionné qu'un gouvernement de la CAQ travaillerait à modifier la Loi sur les
normes du travail pour que l'ensemble des clauses de disparité de traitement
basées sur la date d'embauche soient interdites dans les régimes de retraite
offerts par les employeurs. On parle ici de 80 régimes de retraite qui
sont visés. On parle à peu près de 15 000 jeunes. Ça, c'est en date
de 2019. J'imagine que les nouveaux chiffres ont augmenté un petit peu.
Le 5 décembre dernier... le 5 décembre
2018, pardon, l'Assemblée nationale a adopté une motion unanime pour abolir
définitivement les clauses de disparité de traitement qui persistent dans les
conventions collectives québécoises. Aujourd'hui, c'est encore près de 15 000 jeunes,
comme j'ai mentionné à un peu plus tôt, qui sont encore victimes de
discrimination, oui, le mot est fort, mais c'est le mot qu'on doit utiliser, en
étant aux prises avec des moins bonnes conditions de travail sur la seule base
de leur date d'embauche. Alors, ma première question : Est-ce que le premier
ministre a toujours l'intention de respecter sa promesse d'abolir une fois pour
toutes les clauses de disparité de traitement dans les régimes de retraite?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien, à mon
tour, je veux vous saluer, Mme la Présidente. Je veux saluer le député de
Marquette, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la députée de Gaspé. On s'est
vus la semaine dernière à Gaspé. C'est le fun de se voir à Québec. Les gens de
mon équipe, autant dans le cabinet que dans les sous-ministres, donc, très
content… incluant le «big boss» des sous-ministres, qui est juste à ma droite,
c'est M. Ouellet.
Bien, écoutez, d'abord, Force Jeunesse… J'ai
comme un lobby permanent autour de moi de Force Jeunesse. D'abord, mon
directeur de cabinet est un ancien président de Force Jeunesse. Comme vous le
savez, notre ministre de l'Éducation est un ancien président de Force Jeunesse,
et, bon, François Rebello, que je connais bien aussi, est un ancien, le premier
président de Force Jeunesse.
Donc, effectivement, c'est une demande qui
est faite depuis longtemps par Force Jeunesse. Le gouvernement libéral, le 12
juin 2018, a adopté la loi sur les normes de travail, la loi n° 21, pas la même qu'on connaît pour d'autres raisons, qui
interdit les disparités de traitement dans les régimes de retraite, les régimes
d'avantages sociaux, sauf sur celles qui étaient en vigueur au moment de l'adoption
du projet de loi, puis c'est ce que demandent les gens de Force Jeunesse, c'est-à-dire
que ça soit rétroactif. Le ministre du Travail travaille sur ce dossier-là. Ce
n'est pas un dossier simple. Les syndicats sont plutôt pour. Le patronat est
plutôt contre. Le ministre a mis en place le Comité consultatif du travail et <de...
M. Legault :
...du
travail et >de la main-d'œuvre. Il a donné un mandat et il travaille
actuellement. Il y a des discussions qui sont en cours.
Puis, pour répondre à la question
directement du député de Marquette, c'est toujours notre intention d'abolir ces
clauses de disparité, mais ce n'est pas simple. Évidemment, les deux années de
pandémie ont fait qu'il y a eu d'autres priorités à s'occuper, oui, oui, parce
que, dans l'économie, il y avait des entreprises qui étaient sur le bord de
fermer. Puis je pense que ce n'est pas juste en santé qu'il y a eu des défis,
il y en a eu aussi en économie. Donc, ça explique peut-être pourquoi le dossier
est retardé un peu, mais, je veux dire, là, il nous reste cinq mois à notre
mandat, puis c'est toujours mon intention, puis j'espère, au cours des
prochains jours, des prochaines semaines, là, d'avoir des recommandations du
comité puis qu'on puisse abolir ces clauses-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Marquette.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Vous savez, Mme la Présidente, je comprends
que la pandémie a le dos large, là, puis je comprends qu'on a été frappés
durement. Cependant, je ne sais pas si le premier ministre va être d'accord
avec moi, là, mais ça n'a jamais été aussi facile, se réunir. On pouvait le
faire en bas de pyjama, Mme la Présidente, avec un beau chandail devant un
écran puis on était capables de faire avancer les dossiers. On a été capables
de faire avancer les dossiers.
Alors, là-dessus, je n'embarque pas
nécessairement sur ce que le premier ministre a dit. Cependant, je suis content
qu'il ait mentionné que son chef de cabinet, M. Koskinen, était avec Force
Jeunesse, et le ministre de l'Éducation aussi, qu'ils ont milité en faveur, en
faveur de ça, là, en faveur de ça. Et même le premier ministre était... quand
il était dans l'opposition, il avait même proposé justement un projet de loi
puis il en a parlé.
Alors, il l'a mentionné aussi, un
comité-conseil… consultatif du travail et de la main-d'oeuvre qui était pour
produire un avis sur le mécanisme d'équivalence. Le dépôt de cet avis qui était
initialement dû pour le 31 mars 2020 a été repoussé deux ans plus tard.
Là, où est-ce qu'on est rendus avec cet avis-là? Est-ce qu'on avance? Est-ce
qu'il y a quelque chose de préparé? Est-ce qu'il va sortir? Est-ce que… Si vous
l'avez, est-ce que vous pouvez le déposer?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui, d'abord,
c'est important, là, ça s'est fait en plusieurs étapes. Le député de Marquette
a raison, à un moment donné, quand j'étais au Parti québécois, Diane Lemieux,
qui était, à l'époque, ministre du Travail, avait fait un pas dans la bonne
direction. Le gouvernement libéral, en 2018, a fait un autre pas dans la bonne
direction. Ce qui est difficile, c'est la partie rétroactive de dire : une
convention collective qui est signée aujourd'hui, d'aller jouer dedans de façon
rétroactive, ce n'est pas simple. Mais, comme je le disais, il y a un comité
qui se penche là-dessus avec des représentants du patronat puis des syndicats,
puis j'espère avoir un résultat, une proposition bientôt. Je n'en ai pas
actuellement, mais le ministre du Travail leur parle, puis on espère avoir une
proposition écrite, un rapport bientôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Merci. Alors, j'entends que le premier ministre veut régler
ce dossier-là avant la fin de ce présent mandat. Également, le ministre du
Travail affirmait, et je cite : «Pour chacun des volets qui composent mon
ministère, plusieurs dossiers retiennent particulièrement l'attention. Je
compte mener, à terme, au cours de ce premier mandat...» Puis il parle
justement de cette clause de disparité de traitement.
Alors, ce qu'on entend, j'ose espérer que
ça va se réaliser. Honnêtement, j'ose espérer que ça va se réaliser, parce que
les jeunes se mobilisent puis les jeunes cognent à nos portes, veulent notre
aide, parce que plusieurs, plusieurs vont penser que c'est moi qui pose les
questions, là, oui, je suis l'intermédiaire, mais les rencontres qu'on a avec
nos jeunes, on transmet l'information, on pose des questions. Et je vous dirai,
Mme la ministre, par votre entremise, au premier ministre, que Force Jeunesse
nous écoute. Aujourd'hui, il y a des jeunes dans les tribunes qui sont là
également. C'est important de leur enlever leur anxiété pour qu'ils puissent
avoir un avancement, comme nos prédécesseurs l'ont eu, avec de bonnes
conditions de travail.
• (15 h 10) •
Sur ce, je vais passer à un autre dossier
qui est le projet de loi n° 4, le projet de loi n° 4 qui a été… eu sa
présentation le 26 octobre dernier… le 26 octobre 2021, consultations
particulières les 18 et 19 janvier 2022, dépôt du rapport de commission le
1er février 2022, adoption du principe le 2 février 2022, et j'ai
même pris la parole sur cette adoption de <principe...
M. Ciccone :
...adoption de >principe, en matière de
présentation de la jeunesse sur le conseil d'administration. Nous sommes
heureux que le gouvernement s'inspire du PLQ et des travaux réalisés par
l'ancien député libéral de Sainte-Rose, Jean Habel, qui a présenté le projet de
loi n° 693 en 2016. C'est important qu'une place soit faite aux jeunes sur
les conseils d'administration des sociétés d'État. Quand on a vu justement le
dépôt du projet de loi n° 4, on était heureux de voir qu'on était pour
donner encore plus de place chez nos jeunes.
Alors, est-ce que le premier ministre
compte assujettir l'ensemble des sociétés d'État au p.l. n° 4
afin qu'au moins un jeune de 35 ans et moins soit nommé sur ces conseils
d'administration et que le projet de loi n° 4 puisse être adopté? Encore une
fois, je sais que j'ai beaucoup de demandes, là, mais qu'il puisse être adopté
d'ici à la fin de cette présente législature…
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Merci, Mme la
Présidente. Bon, écoutez, d'abord, il y avait deux objectifs. Le premier
objectif… Il y avait 23 sociétés d'État qui étaient sujettes à cette loi, et je
vous donne un chiffre que j'ai ici, en 2016, il y en avait quatre,
représentants. Aujourd'hui, on est rendus à 28, ce qui fait que, sur 23
sociétés d'État, il y en a 22 qui ont au moins un représentant jeune. Donc, ça
a progressé dans les dernières années. Maintenant, on a déposé, le 26 octobre
2021, la loi n° 1 pour que toutes les sociétés d'État
aient au moins un représentant jeune. Le projet de loi a été déposé. On espère
l'adopter d'ici la fin de la session. Comme le sait le député de Marquette, il
y a des discussions entre les leaders des différents partis, parce
qu'actuellement il y a beaucoup de projets de loi pour les six semaines qui
restent à la session. Donc, moi, j'espère que le projet de loi n° 4 va
être adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Et M. le premier ministre n'est pas sans savoir que, quand
il y a des projets de loi qui font l'unanimité, ce n'est pas moi qui décide, je
ne suis pas leader, je ne suis pas premier ministre, mais il me semble qu'on
pourrait les étudier rapidement parce que ça pourrait aller rondement, là, à
l'étude détaillée. Surtout ce projet de loi là, je ne pense pas que ça
prendrait énormément de temps faire le tour.
L'année passée, monsieur… Mme la
Présidente, mon collègue de Viau vous a posé cette question-là : «Combien
de jeunes, depuis les crédits de l'an passé, se sont ajoutés à un conseil
d'administration des sociétés d'État et combien en totalité?» Votre réponse,
l'année passée, M. le… Mme la Présidente : «Posez-moi la question l'année
prochaine, et on sera encore meilleurs», en parlant de la place des jeunes sur
les C.A. Alors, pouvez-vous me donner le nombre qui a augmenté depuis l'année
passée et le nombre total?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : O.K.. Donc, M.
le Président... Mme la Présidente, excusez-moi, donc, au 31 mars 2019, il y en
avait 21, au 31 mars 2020, il y en avait 23, et on est rendus au 28 février
2022, on n'a pas les chiffres, tout à fait, du 31 mars, mais, 28 février 2022,
on est rendus à 28, donc, 28 sur 23 conseils d'administration. Sur les 23 conseils
d'administration, il y en a 22 où il y a au moins un jeune. Donc, ça veut dire
97 % des conseils d'administration des sociétés d'État qui sont sujettes
au règlement ont un jeune. Maintenant, j'accueille de façon très positive ce
que vient de dire le député de Marquette. Donc, je prends pour acquis que le
leader du Parti libéral va être prêt à adopter rapidement le projet de loi n° 4.
C'est une bonne nouvelle pour moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :C'est une très bonne nouvelle parce que le gouvernement
s'est inspiré de ce qu'on a fait avant, et on l'a seulement bonifié. Alors,
c'est facile, bonifier des bons projets de loi. Alors, je le félicite au nom de
Jean Habel, également, l'ancien député de Sainte-Rose.
Mais l ne reste pas beaucoup de temps. J'ai
une petite question. Peut-être que votre adjoint parlementaire... bien… pouvez me
répondre, mais je sais que ça… l'adjoint parlementaire aimerait peut-être
répondre à cette question-là. Vous connaissez l'organisme Place aux jeunes.
C'est un des secrétariats de la jeunesse qui reçoit le plus d'argent. Je les ai
rencontrés dernièrement, vraiment, là, vraiment un organisme extraordinaire, on
va le dire, extraordinaire, le travail qu'ils font, existent depuis plus de 30
ans, sont présents pour faire de la sensibilisation dans les grandes villes de
Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, puis ils ont vraiment un service
personnalisé pour prendre des professionnels, des diplômés puis les <envoyer
en...
M. Ciccone :
...puis les >envoyer en région. La
problématique, la grosse problématique en ce moment, là, c'est qu'il y a de la
place en région. Les jeunes diplômés professionnels spécialistes veulent aller
en région. Le gros problème, vous me voyez venir comme une brique, là, puis un
fanal, là, ils n'ont pas de logement puis ils n'ont pas de garderie. Comment on
peut faire justement... Puis ce n'est pas juste Place aux jeunes en région, là,
il y a d'autres organismes également qui vivent exactement la même chose. Qu'est-ce
qu'on peut faire pour régler de façon aussi parallèle avec le logement et les
garderies pour aider nos régions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
J'ai…
M. Legault : ...le
député de Beauce, adjoint parlementaire en matière de jeunesse, compléter la
réponse. Le député de Marquette a raison. L'économie des régions va très bien.
Et je suis en train de faire une tournée de certaines régions, puis
effectivement il manque de logements, il manque de garderies. Ce qui est
important de dire, c'est que l'argent est disponible autant pour le logement
que pour les garderies, compléter le réseau des garderies. L'argent est
disponible. Maintenant, il y a beaucoup de bureaucratie. Je l'admets puis j'en
parle au moins une fois par semaine avec les personnes des différents
ministères. Il faut accélérer les processus d'approbation puis commencer les
constructions. Content qu'on ait finalement adopté le projet de loi n° 1 qui va éviter certaines étapes, là, avant de commencer
à construire des garderies, mais ce qui est important de dire, c'est que, oui,
l'argent est disponible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Le premier bloc étant écoulé, nous allons passer au deuxième bloc avec le
deuxième groupe de l'opposition, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour
12 min 9 s, s'il vous plaît.
Mme Massé : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. le premier ministre.
Aujourd'hui, j'ai décidé de faire quelque
chose d'un peu différent. Puisqu'on parle de la jeunesse, j'ai décidé de
laisser la parole aux jeunes. Et je pense qu'on s'entend tous et toutes pour
dire que c'est, entre autres, pour eux et elles qu'on est ici. Sur la centaine
de questions, parce que j'ai demandé qu'ils m'inspirent sur ce que je devrais
poser comme questions au premier ministre, il y en a une qui revenait
constamment, c'est la question de la crise du logement. Alors, ma question, la
première question que je vais adresser, Mme la Présidente, me vient d'Élizabeth,
qui souhaite que je demande au premier ministre. Est-ce qu'il a consulté des
annonces de logements à louer sur Marketplace récemment?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui, je ne
sais pas... D'abord, je salue la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Je veux
lui dire qu'avant de donner le prix d'un logement je vais être prudent cette
année. Donc, elle n'a pas à s'inquiéter.
Maintenant, je dirais que, quand on
regarde les logements, il y a des manques de logements autant pour des
logements à bas prix que des logements pour la classe moyenne, autant des trois
et demie que des cinq et demie, pour des plus grandes familles. Comme je le
disais tantôt, on a une situation qui est vraiment spéciale où, à cause de la
pandémie, il y a des constructions qui ont été reportées. Par contre, bonne
nouvelle, les mises en chantier au cours des 12 derniers mois ont
augmenté. On est passés de 54 000 mises en chantier à
68 000 mises en chantier. C'est quand même 14 000 maisons
de plus qui sont en train d'être construites.
Maintenant, les gens ont beaucoup épargné
pendant la pandémie. Il y a beaucoup d'épargne de disponible, beaucoup d'acheteurs
disponibles, et, via le jeu de l'offre et la demande, ça fait augmenter de
façon très importante le prix des logements. Donc, si je regarde, par exemple,
à Montréal, ce qu'on me dit beaucoup, c'est que non seulement il manque de
logements, mais surtout les logements sont beaucoup plus chers qu'ils l'étaient.
Bon, évidemment, il doit y avoir un respect pour les logements qui sont
existants depuis un certain nombre d'années avec le tribunal pour s'assurer que
les augmentations restent à l'intérieur de quelques pour cent, comme le
tribunal le permet, mais, Mme la Présidente, je pense, c'est important de dire
qu'on essaie actuellement, entre autres, avec le secteur privé, d'accélérer la
construction des logements.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Mme la députée.
Mme Massé : Catherine,
de son côté, m'a écrit : «Personne ne peut se loger en bas de 900 $,
1 000 $ par mois pour un logement crado, brisé, malpropre, en gros
pas viable.» Kev, lui, à 27 ans, il a une famille <de quatre...
Mme Massé :
...famille
>de quatre enfants puis il m'écrit : «Les loyers, c'est plus de 50 %
de mon revenu familial par mois, et on parle... je n'en trouve pas en bas de 1 300 $,
1 500 $, 1 800 $. Ça n'a pas de bon sens, on n'y arrive
pas.» Kev a raison que ça n'a pas de bon sens, mais le pire, c'est que ça n'arrête
pas d'augmenter. Alors, une question de Samuel : «Pourquoi admettre la
crise du logement aussi tard?»
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le premier ministre.
M. Legault : Oui, bien, on
peut avoir un long débat sur les mots. Y a-t-il une crise ou c'est un manque de
logements? Je dirais que, dans certaines régions, c'est une crise parce qu'on
est en bas de 1 % de logements vacants. Il y a d'autres régions, c'est 2 %,
3 %. Donc, on peut parler d'un manque de logements sans parler d'une
crise. Mais ce qui est important, c'est qu'il faut augmenter l'offre de
logements à peu près partout, incluant dans les régions parce qu'il y a des
gens aussi qui ont déménagé, puis il y a eu des emplois qui se sont créés. On a
un taux de chômage très bas même dans les régions.
Donc, d'un côté, on essaie d'augmenter l'offre
de logements. De l'autre côté, on aide financièrement les locataires, les
éventuels propriétaires. Bon, il y a une augmentation des salaires, quand même,
qui est importante depuis deux ans. Puis on a remis aussi de l'aide directe, je
pense, entre autres, dernièrement, en janvier 2022, 200 $ à toutes les
personnes qui gagnent moins de 50 000 $, 400 $ à toutes les
personnes qui ont plus que 70 ans. Dans le mois d'avril, on vient d'ajouter un
autre 500 $ pour tous ceux qui gagnent moins de 100 000 $. Donc,
on aide, d'un côté, à mettre de l'argent dans le portefeuille, puis, de l'autre
côté, puis c'est là que c'est le plus important, il faut augmenter l'offre, qu'il
y ait plus de construction de logements.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Parlons-en, des
revenus, Mme la Présidente. Il y a quelques semaines, le gouvernement a voté
contre une de nos motions portant sur le salaire minimum. Selon le député de
Saint-Jérôme, le salaire minimum, c'est pour des étudiants qui vivent chez
leurs parents, c'est juste un salaire complémentaire. Ça a choqué beaucoup de
jeunes. Alex m'a écrit que c'était insultant pour lui parce que ceux qui ne
sont pas aux études puis qui sont au salaire minimum, bien, ça dévalorise leur
travail, c'est comme si leur travail valait moins. Donc, je pose la question au
premier ministre. Est-ce qu'il est d'accord avec le ministre de... pardon, avec
le député de Saint-Jérôme, selon lui, que le salaire minimum, c'est juste un
salaire complémentaire?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le premier ministre.
M. Legault : Bon, d'abord, on
partage tous les deux un objectif, c'est qu'il faut augmenter le salaire moyen
au Québec, et c'est une des grandes préoccupations d'Investissement Québec, d'aider
les projets où on crée des emplois bien payés, parce qu'actuellement on n'est
plus comme il y a 10 ans ou il y a 20 ans, qu'il manque d'emplois. Il manque d'employés,
mais il y a encore des employés qui gagnent 15 $, 20 $ de l'heure, et
il faut augmenter ce salaire-là.
Maintenant, le salaire minimum, il n'y a
pas une réponse parfaite. D'abord, le salaire moyen est très différent d'une
région à l'autre. Donc, il faut être prudent d'arriver avec une mesure mur à
mur pour toutes les régions du Québec. Puis, deuxièmement, dans certains cas,
dans certains cas, le député de Saint-Jérôme a tout à fait raison. Si on prend
les dépanneurs, il y a des étudiants qui travaillent 15 heures par semaine dans
un dépanneur. Bien, si le salaire minimum augmentait trop rapidement, c'est
possible que le dépanneur serait ouvert moins d'heures puis qu'il y aurait
moins d'emplois de disponibles pour un étudiant pour qui ça vient compléter...
Donc, il y a des gens qui travaillent au salaire minimum à temps plein, mais il
y a aussi des étudiants qui travaillent au salaire minimum.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Massé : Le député de
Saint-Jérôme parlait d'un salaire complémentaire. 77 % des étudiants
universitaires sont locataires. 75 % n'ont pas d'aide de leurs parents
pour payer leur loyer. La majorité n'ont pas de prêts et bourses ni d'aide de
leurs parents pour payer leurs frais de scolarité. Alors, les jeunes qui
travaillent au salaire minimum, là, ils ne travaillent pas pour se payer des
bebelles. Ils travaillent pour payer leur loyer, leur nourriture, leur
transport. Avec des prix, actuellement, que nous sommes tous et toutes d'accord
pour dire que tout est cher, 13,50 $ ou 14,25 $ de l'heure, là, ce n'est
juste pas assez, Mme la Présidente. Alors, il y a Alla, une des questions que j'ai
reçues, qui, elle, se demandait… une question à poser au premier ministre :
«Comment explique-t-il la hausse de tous les produits alimentaires, du loyer,
de l'énergie, mais pas de nos salaires?» Et on <parle...
Mme Massé :
...et
on >parle de salaire minimum, des salaires à la base.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui, bon, d'abord,
ce qui est important de dire, c'est qu'au cours des dernières années on a
augmenté le salaire minimum de plus que l'inflation, pas mal plus que
l'inflation. Donc, ça, c'est important de le dire. Deuxièmement, je rappelle ce
que j'ai dit tantôt, pour faire face à une augmentation exceptionnelle du prix
de l'épicerie, il y a eu de l'aide ponctuelle qui a été donnée deux fois déjà
au cours de la dernière année.
Maintenant, je reviens à la question des
salaires complémentaires. Effectivement, moi, j'ai été étudiant. J'ai eu des
prêts et bourses. Les étudiants ont pas mal tous le droit à des prêts et
bourses. Ils travaillent souvent l'été, en tout cas, c'est ce que je faisais,
travailler l'été, puis une job complémentaire, donc, 15 heures par semaine,
durant la saison d'hiver.
Donc, je pense que ce n'est pas de
dégrader ou de dévaloriser qui que ce soit de dire que les étudiants,
d'ailleurs, c'est souhaitable qu'ils ne travaillent pas 40 heures par
semaine, là, mais qu'ils travaillent plutôt autour de 15 heures par
semaine. Donc, ça vient ajouter aux efforts qui sont faits des prêts et
bourses, aux salaires qu'ils ont gagnés l'été précédent, de l'aide, dans
certains cas, qu'ils ont de leurs parents.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : La majorité
n'ont pas de prêts et bourses ni d'aide de leurs parents. Je vous rappelle ça,
M. le premier ministre, mais j'ai dit que c'était la parole des jeunes. Alors,
je vais continuer. On a beaucoup parlé de l'épidémie de détresse psychologique
causée... chez les jeunes, pardon. On a moins parlé du stress et de l'anxiété
causés par la précarité financière. Andréa m'a dit : «Ce qui pèse le plus
sur ma santé mentale, la peur de ne pas avoir l'argent… de manger, de me loger,
de me transporter.» Nika, elle m'écrit : «On a tous la corde au cou quand
on est au salaire minimum. C'est impossible d'avoir un logement et être aux
études à temps plein.» Alors, un jeune homme a une très bonne question, et je
vous la pose : «Est-ce que le premier ministre reconnaît le lien entre la
détresse psychologique et la précarité d'un bas salaire minimum?»
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Bien, je
reconnais, Mme la Présidente, qu'il y a un lien à faire entre le stress lié à
la situation financière et les problèmes, éventuellement, de santé mentale.
C'est pour ça que la CAQ… La députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques était là en
2018. La CAQ était le seul parti à proposer de remettre plus d'argent dans le
portefeuille des Québécois. Je me rappelle très bien que Québec solidaire
s'opposait au fait qu'on remette de l'argent dans le portefeuille des
Québécois. Je sais que Québec solidaire a changé d'idée depuis ce temps-là. En
plus, non seulement on a respecté toutes nos promesses de remettre plus de 2 milliards
dans le portefeuille des Québécois, comme promis en 2018, mais on a aussi,
cette année, comme je le disais tantôt, envoyé des chèques de 200 $,
400 $ et 500 $ depuis le début de 2022.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour 45…
Mme Massé : Merci. Vous
avez remis de l'argent dans les poches de gens qui en avaient déjà pas mal, en
parlant notamment des taxes scolaires. Moi, je vous parle du salaire minimum.
Je ne vous parle pas d'un salaire étudiant. Je vous parle des gens qui vivent
au salaire minimum. Ces gens-là vivent avec le stress énorme de ne pas...
d'arriver à chaque fin de la semaine et de se demander comment ils vont vivre
avec leur 14,25 $ de l'heure. Le salaire viable identifié, c'est 18 $
de l'heure. Si on veut augmenter le salaire moyen, on peut l'augmenter par en
haut, oui, mais on peut l'augmenter aussi par en bas. Et c'est ça que les
jeunes sont venus nous dire, Mme la Présidente, ils sont venus nous dire :
Oui, il y a la crise existentielle de l'environnement, mais il y a celle du
coût de la vie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Nous revenons à l'opposition officielle pour une durée de
16 minutes. M. le député de Marquette, s'il vous plaît.
• (15 h 30) •
M. Ciccone :Merci beaucoup, Mme la Présidente. Suite aux questions de
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, ça m'a... la réponse du premier
ministre m'a un peu dérangé, où on voyait sa réponse… comme, sa solution, c'était
l'endettement, puis les prêts et bourses, puis… Tu sais, c'est ce que j'ai
perçu entendre. Moi, ça me dérange beaucoup d'entendre... Déjà que les jeunes
ont de la difficulté. Ce n'est pas tout le monde qui est... qui sont bien
soutenus par leurs familles. Puis là, oui, on a une aide… on peut l'offrir…
aide… ceux qui peuvent l'avoir, les prêts et bourses, mais ce n'est pas... ça
devrait toujours être un dernier recours. Puis ce que j'ai entendu, c'est... il
semblait dire que, bien, il y a toujours les prêts et bourses, là, ce n'est pas
grave…
15 h 30 (version révisée)
M. Ciccone :...bien, il y a toujours les prêts et bourses, là, ce n'est
pas hier, là. Puis ça, ça me dérange un petit peu, Mme la Présidente.
Cependant, je vais rester encore un peu
sur le — puis le premier ministre pourra peut-être ajouter à ça suite
à ma prochaine question — je veux rester sur le logement. Il n'y a
pas de... Il n'y a pas de programme pour le logement étudiant avec la Société d'habitation,
la SHQ, là, et il n'y en a pas non plus avec le ministère de l'Éducation pour
les programmes de logement étudiant. Si les résidences sont pleines, bien, les
jeunes, ils doivent aller au privé, dans des résidences privées. Puis on le
sait, là, puis on ne se fera pas de cachette que tu pars avec deux prises quand
tu es un jeune. Tu pars avec deux prises quand tu veux aller te chercher un
logement dans un édifice privé. Ce n'est pas ce qu'on souhaite. Ce n'est pas
supposé arriver, mais ça arrive. C'est la réalité, on ne se mettra pas la tête
dans le sable. On fait quoi? Qu'est-ce qu'on fait pour justement aider cette
situation-là, aider ces jeunes-là?
Parce que, oui, j'entends qu'on va bâtir,
les sous sont là, il faut prendre le temps, mais aussi je pourrais vous parler
des infirmières, des infirmières. Pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre,
Mme la Présidente, dans le réseau de la santé, le premier ministre, il a
annoncé des généreuses primes, là, des généreuses primes pour inciter les
infirmières à revenir dans le réseau de la santé. Puis aussi, ça, c'est
indirectement et directement pour aller en région également. Mais le problème,
c'est que, tu sais, ils veulent fonder une famille, ils veulent... Oui, mais il
n'y a pas de logement. Puis on ne peut pas dire : On va attendre un an
avant que les logements montent. C'est... Présentement, là, il y a des gens qui
ont besoin de soins. Il y a des étudiants qui ont besoin d'étudier. Il y a des
programmes en région. On fait quoi, là? On fait quoi, là? Je sais que ce n'est
pas facile de répondre, là. Je n'aimerais pas ça être à votre place, mais vous
avez la responsabilité. Qu'est-ce que vous faites maintenant?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien,
je suis content que le député de Marquette admette qu'il n'y a pas de baguette
magique pour construire, demain matin, des logements. Mais c'est important
quand même de dire ce qu'on a fait. Le gouvernement libéral avait annoncé 15 000 logements.
Il avait juste oublié de mettre le budget avec les 15 000 logements.
Nous, on a mis l'argent. Il y en a 8 000 de construits, puis 7 000
qui sont en train d'être construits. Ça, c'est AccèsLogis. Quand on regarde les
mises en chantier - je le disais tantôt - on est rendus à 58 000 mises
en chantier. Donc, il y a une augmentation qui est importante de ce côté-là,
mais il faut continuer de le faire.
Puis pour répondre à la question directe
du député de Marquette, le logement étudiant, c'est quelque chose qui nous
intéresse. On est ouverts à des projets de logement étudiant. Bon, je sais qu'il
y a des étudiants qui se mettent quelques-uns et vont louer un logement
régulier. J'avais ça moi-même à Sainte-Anne-de-Bellevue. Les étudiants du collège
Macdonald et de John-Abbott venaient, trois, quatre étudiants, dans le logement
au-dessus de la maison de ma mère, qui est toujours à Sainte-Anne-de-Bellevue d'ailleurs.
Et je pense qu'il faut continuer d'aider, puis il faut continuer de créer, puis
de construire des logements. Évidemment, il manque de travailleurs dans la
construction. C'est pour ça qu'on donne des incitatifs. Donc, on continue à
faire ce qu'il est possible de faire humainement.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Puis c'est comme ça que les étudiants peuvent se payer un
logement à 500 $? Tous en gang, c'est ça? Parfait. J'ai bien compris.
Mme la Présidente, je ne peux pas passer à
côté du sport. Vous comprendrez ma déformation professionnelle, le sport qui
touche les jeunes. On a vu une détresse énorme, énorme. Puis le positif dans
tout ça, c'est qu'on peut peut-être réaliser et comprendre l'importance du
sport dans notre société. On l'a vu pendant la pandémie, le sport a toujours
été l'enfant pauvre de l'Assemblée nationale. Puis même quand le Parti
québécois était là, même quand les libéraux étaient là - je ne ferai pas de
politique aujourd'hui, là - ça ne s'est pas fait à l'époque, même quand on
était là, il faut le dire. Il n'y a pas assez de financement. Et le financement
qui a été annoncé cette année, ce n'est pas assez encore. Il faut arrêter de
voir le sport comme étant un loisir, mais bien comme étant des saines habitudes
de vie, de la santé qui va jouer directement sur la première ligne et dans nos
urgences. Si on commence à penser comme ça, de coller le sport sur la santé, je
pense qu'on va être capables d'arriver à quelque chose.
Maintenant, où je veux en venir avec le
sport et la pandémie, on a vu que le premier ministre a pris une décision, puis
il l'a dit au début, il était fier de dire qu'il a pris une décision pour
garder les écoles ouvertes parce qu'il a fait la balance des inconvénients. Je
pense que lui et son groupe, la Santé publique, savaient qu'il était pour y avoir
une certaine contagion dans les écoles. Puis ça ne prend pas un scientifique
pour savoir ça. Cependant, il a décidé de garder les écoles <ouvertes le
plus longtemps possible...
M. Ciccone :
...de garder les écoles >ouvertes le plus
longtemps possible parce qu'il fallait que les jeunes socialisent, il fallait
que les jeunes continuent d'apprendre, il fallait que les jeunes continuent à
se développer également. Mais on semble avoir oublié que, dans le sport, c'est
exactement la même chose aussi. Peut-être à des degrés différents, mais ma
question au premier ministre : Est-ce que le premier ministre a fait aussi
la balance des inconvénients au niveau des bienfaits et du négatif qu'il aurait
pu y avoir? Bien, il y a eu... Parce que ça n'a pas été fait, là, bien, qu'il y
a eu avec... Pourquoi qu'il n'a pas fait le même exercice avec le sport qu'il a
fait avec les écoles?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien,
d'abord, je pense que le député de Marquette et moi, on va être tous les deux
d'accord sur l'importance du sport, entre autres, le hockey. Je ne me suis pas
rendu du tout... Moi, j'ai arrêté midget, là. Je n'avais pas le talent du
député de Marquette. Mais c'est important, le sport, tous les sports. Et une
des choses qu'on a faites depuis trois ans, c'est qu'on a ajouté cinq heures
par semaine dans toutes les écoles secondaires, cinq heures par semaine, entre
autres pour qu'il y ait plus d'activités sportives.
Maintenant, pendant la pandémie, surtout
au début de la pandémie, il y avait beaucoup d'éclosions dans les équipes
sportives. Donc, je me rappelle très bien d'avoir argumenté avec les
spécialistes de la Santé publique qui disaient : Il faut absolument
arrêter le sport parce qu'il y a trop d'éclosions dans les équipes sportives.
Ça m'a fait mal au cœur, mais comme je l'ai dit depuis le début de la pandémie,
j'ai toujours préféré suivre les recommandations des experts de la Santé
publique. Puis, dès qu'on a été capables de recommencer le sport, bien, on a
recommencé le sport. Je suis d'accord avec le député de Marquette, là, il y a
un lien à faire entre le sport et la réussite éducative, et c'est important. Je
sais que la ministre aussi, qui est responsable du Sport, via le programme
qu'on a appelé PAFIRS, a augmenté les infrastructures de façon importante pour
le sport, mais, et le gouvernement libéral et le gouvernement de la CAQ
n'avaient pas des budgets suffisants, là. Je pense qu'on a reçu cinq fois plus
de demandes que le budget qu'il y avait, qu'on avait pourtant augmenté par
rapport à ce que donnait, à chaque année, le gouvernement libéral.
Donc, il y a encore du rattrapage à faire.
Puis si jamais les Québécois me font confiance pour un deuxième mandat, je peux
vous dire qu'on va continuer d'investir dans les infrastructures sportives. C'est
important pour la santé mentale de nos jeunes, c'est important pour la réussite
de nos jeunes, c'est important pour notre société.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Je suis content que le premier ministre mentionne le
programme PAFIRS, ce qu'on a mis en place, nous, les libéraux, une entente
bilatérale avec le fédéral. Alors, c'est le fun d'entendre ça, qu'on le
poursuive encore une fois. Mais là n'était pas ma question, Mme la Présidente.
Le premier ministre parle des équipes sportives. Je comprends, là, des équipes
sportives, je comprends qu'il y avait un travail à faire, colossal, pour être
capable de prendre chaque secteur, chaque sport, puis faire l'analyse
nécessaire pour éviter de faire ce qu'on a fait pendant trois confinements
sportifs.
Le premier, je peux comprendre, là. Le
premier, là, j'étais dans mon bureau puis j'étais quasiment un député de la CAQ
parce que je défendais le gouvernement. Je disais : Non, non, non. Écoutez,
il faut les écouter. C'est ça, c'est dangereux, la pandémie. La Santé publique
est là pour nous sauver. Faites ce que le gouvernement vous dit. Le deuxième,
troisième, là, on s'aperçoit qu'il y a un travail qui aurait dû être fait pour
le deuxième puis le troisième. Parce que, pourquoi avoir confiné la nage? C'est
un sport individuel. Les sports dans des régions? Il y a peut-être des sports
qu'il y a plus de contagion, oui, mais il y en a d'autres sports, qu'il n'y en
avait peut-être pas, de contagion. Il y a des sports individuels. Il y a eu un
décret qui a été lancé où le premier ministre est arrivé à la télévision puis
il a dit : Plus de compétitions. Bien, c'est parce que Ski Québec a dit :
Bien, attention, là. C'est parce que, nous autres, on descend tout seuls,
dehors, avec un masque dans le visage, entre des piquets. On ne peut pas
arrêter ça, là. Puis cinq jours plus tard, il y a eu un nouvel arrêté
ministériel, puis ça a été changé. Bien, il y a eu une erreur qui a été faite
là.
Moi, ce que j'aurais aimé que le
gouvernement fasse, c'est cette analyse-là, après le deuxième confinement, de
dire : On va analyser tous les sports. On veut toutes les données de
toutes les régions pour s'assurer de voir s'il faut confiner à Montréal,
Québec, Sherbrooke dans un sport ou un autre. Qu'on le fasse, mais qu'on ne le
fasse pas à la grandeur, qu'on le fasse pièce par pièce. Mais je sais que ça
prend plus de travail. Pourquoi ce travail-là n'a pas été fait?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
• (15 h 40) •
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, je peux vous dire que les questions que pose le député de
Marquette, ce sont des questions que j'ai posées tout au long de la pandémie à
la Santé publique. Et il y avait toute la question des <vestiaires, il y
avait la question...
M. Legault :
...il
y avait toute la question des >vestiaires, il y avait la question... Oui,
quand on fait du ski, il n'y a pas de problème, mais si on va se réchauffer,
puis on va manger en dedans, puis qu'il y a des éclosions, bien, il faut tenir
compte de ça. C'est pour ça qu'on a essayé quand même, graduellement, d'ouvrir
certains sports, de réduire aussi le nombre de personnes dans certains sports.
Donc, j'ai essayé de pousser le plus que je pouvais sur la Santé publique, mais
en même temps, M. le Président... Mme la Présidente, je m'excuse, mauvaise
habitude, ce que nous disait la Santé publique, ce n'était pas tellement le
risque pour les enfants, c'était le risque de transmission aux parents puis aux
grands-parents. Puis ça amenait éventuellement des hospitalisations puis des
décès. Donc, il y avait comme un peu, effectivement, une solidarité à avoir
envers les aînés.
Maintenant que la pandémie est un peu plus
sous contrôle, même si elle n'est pas terminée, bien, vous avez vu que les
sports sont recommencés puis les écoles sont ouvertes. Puis, oui, il peut y avoir
des cas où des parents, des grands-parents sont infectés, mais on veut quand
même... Dans la balance des inconvénients, je pense, c'est le tour d'aider les
jeunes.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :C'est vrai que c'était la réalité aussi pour les écoles,
qu'il pouvait y avoir une transmission vers les parents, les grands-parents,
puis les gens pouvaient décéder. C'était exactement la même chose.
Moi, ma question initiale, puis moi, je
suis très réaliste, là, je veux dire, il faut protéger le plus possible. On
aime nos parents puis nos grands-parents. Puis on ne veut pas que rien ne leur
arrive. Mais moi, encore une fois, je reviens avec ma question, parce qu'on
parle de problèmes de santé mentale, décrochage scolaire, on parle de problèmes
alimentaires chez les jeunes filles, on parle de suicide, on parle d'une
panoplie de problématiques, mais qu'on ne s'était pas aperçu de ce que le sport
amenait comme bienfaits. Quand on leur a enlevé ça, on s'est aperçu qu'il y
avait une problématique.
Notre plus beau sport national... Bien,
pas notre plus beau, notre sport national, que le premier ministre adore, le
hockey, on est parti d'à peu près 105 000, 110 000 inscriptions
à 80 000, 85 000. C'est malheureux, là, c'est malheureux. Comment on
va faire pour amener les jeunes garçons, les jeunes filles à un niveau où on...
On avait un standard, on avait la quatrième plus grande association au monde,
le Québec. On pouvait se comparer à des grandes nations, c'est extraordinaire,
là, le nombre de membres.
Même chose avec le sport, avec les écoles.
Comment est-ce qu'on fait pour ramener les jeunes qui ont décroché de l'école,
qui ne reviendront plus? Comment est-ce qu'on fait pour régler les problèmes de
santé mentale chez nos jeunes? On ne peut pas attendre, là, dans deux, trois...
Ça va venir... Ça va se régler tout seul? Non, ça ne se réglera pas. Qu'est-ce
qu'on va faire, là, pour ramener ces jeunes-là sur le droit chemin,
mentalement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Oui, merci,
Mme la Présidente. Bon, d'abord, il faut faire la différence entre des enfants,
des jeunes qui sont assis dans une classe et des enfants qui jouent à un sport,
incluant le hockey. Et le hockey, il ne faut pas oublier aussi, et je sais que
le député de Marquette le sait plus que moi, quand j'étais dans les ligues de
garage, on passe du temps aussi après la game, hein? Il y en a un qui apporte
la caisse de bière, il y a les douches, mais...
M. Ciccone :...
M. Legault : Je sais que
le député de Marquette ne faisait pas ça, mais il reste que, quand même, il y a
un risque de contact dans les vestiaires puis dans les games de hockey.
Maintenant, comme le sait le député de
Marquette, on a reçu le rapport du comité de Marc Denis vendredi dernier. On
est en train de l'analyser. Moi aussi, ça me préoccupe de voir que, d'abord, il
y a moins de jeunes qui jouent au hockey. C'est ça qui amène, dans un deuxième
temps, qu'il y a moins de Québécois dans la ligue nationale. Mais l'important,
là, c'est qu'il y a moins de jeunes qui jouent au hockey. Puis ça, ça me
fatigue, c'est notre sport national. Et, oui, ça prend des infrastructures, ça
prend des coachs, ça prend, entre autres avec Jocelyn Thibault, comment, rendu
à un certain niveau aussi, on accompagne les jeunes vers éventuellement l'élite.
Mais le coeur... Puis ma plus grande
inquiétude, c'est le manque de participation, là. Il faut que les jeunes aient
du fun à jouer au hockey. Puis, malheureusement, bien, il y a des coûts qui
sont élevés. L'équipement coûte cher, les patins coûtent cher, les glaces, les
réservations de glaces coûtent cher. Donc, on devrait arriver bientôt avec des
recommandations à partir des recommandations du comité de Marc Denis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Marquette, pour 45 secondes.
M. Ciccone :Merci. Bien, un, moi, je ne buvais pas de la bière. Je n'ai
jamais joué dans une ligue de garage, M. le premier ministre, j'étais payé pour
le faire.
Ceci dit, il ne me reste pas beaucoup de
temps. Je sais que vous avez votre comité hockey. Puis je ne ferai pas de
détour, là, ça m'a... Ça m'a blessé énormément d'avoir été laissé de côté.
C'est une des premières choses que j'avais demandées à la ministre déléguée à
l'Éducation. Je lui avais dit : Il y a un problème au <hockey...
M. Ciccone :
...déléguée à l'Éducation. Je lui avais dit :
Il y a un problème au >hockey, en 2018. J'ai dit : Il faut
absolument faire quelque chose, il y a une réforme à faire. Il faut le faire,
il faut bien le faire. J'ai fait partie de plusieurs comités, depuis les
20 dernières années, gouvernementaux, partout, au niveau de la violence.
Je peux vous aider. Je peux faire quelque chose. Alors, est-ce que le premier
ministre aurait l'amabilité, puis sous embargo, de me transmettre le rapport du
comité?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je suis maintenant prête à entendre la prochaine intervenante, la
députée de Gaspé, pour 12 min 9 s. À vous la parole.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Donc, à mon tour de saluer M. le premier ministre,
l'ensemble des collègues de la banquette du gouvernement et de ceux des
oppositions, évidemment. Je vais aller dans le vif du sujet parce que le
premier ministre disait que c'était plaisant de se voir aussi dans nos
circonscriptions. C'est vrai, j'ai eu l'occasion de parler avec lui à Gaspé. Eh
bien, j'aimerais ça qu'il vienne tous les mois parce qu'on a des nouvelles puis
des nouveaux engagements avec ça, notamment dans le domaine de l'habitation. Ce
qui a été dit était quasiment de l'ordre du coup de baguette magique, mais... Ou
en tout cas, je me suis posé la question : Est-ce que c'est une promesse
électorale ou est-ce que c'est un engagement du gouvernement? Des fois, à ce
stade-ci du mandat, on ne le sait plus trop.
Mais c'est un passage obligé de parler de
logement étudiant pour la jeunesse. Parce qu'évidemment, quand on parle de
crise du logement, bien, ça concerne surtout les personnes les plus vulnérables.
Et nos jeunes étudiants, ils sont vulnérables au niveau financier et au niveau
de tout le stress que ça occasionne d'être un jeune qui est en train de se
développer, puis qui est aux études, et puis qui a des gros engagements, donc,
financiers. Le logement est une des dépenses les plus grandes pour nos
étudiants. Donc, moi aussi, j'ai envie de savoir c'est quoi les options que le
premier ministre mettra sur la table. Mais je veux vraiment qu'on se consacre
sur le logement étudiant. Oui, ça peut être un logement modique ou abordable.
Bref, je sais qu'il y a déjà des solutions de mises en... en tout cas, en
oeuvre par le gouvernement. Mais est-ce qu'on est capable d'avoir le portrait
des besoins pour les logements étudiants? Et qu'est-ce qui sera fait pour eux
concrètement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien,
c'est intéressant ce que dit, effectivement, la députée de Gaspé parce que,
quand je suis allé à Gaspé, j'avais demandé aussi, puis j'ai eu une rencontre
avec les préfets des différentes MRC en Gaspésie, puis je leur ai posé la
question. Et certains étaient au courant, avaient la réponse, puis d'autres ne
l'avaient pas, la réponse, ou l'avaient juste pour certaines municipalités.
Parce qu'effectivement je pense qu'on voit — puis ça, c'est
relativement nouveau — qu'en Gaspésie il manque de logements. Bon,
est-ce que c'est des logements étudiants? Est-ce que c'est des trois et demie?
Est-ce que c'est des cinq et demie? Est-ce que c'est des loyers... à quel
niveau? Est-ce que c'est abordable, pas cher, des logements sociaux ou pour la
classe moyenne, pour des familles? J'ai convenu avec les préfets qu'eux vont me
revenir avec la liste des besoins. Parce que la ministre des Affaires
municipales travaille à augmenter les logements. Bon, on fonctionne avec les
offices municipaux, mais on a besoin d'avoir un inventaire plus détaillé, de la
part des municipalités, des préfets des MRC, des besoins, parce que les besoins
ont beaucoup évolué au cours de la dernière année.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui,
merci, Mme la Présidente. En 2017, on était déjà à un taux d'inoccupation de
1,7 %, je crois, à Gaspé. Donc, ce n'est pas nouveau. Et il y a déjà une
étude que je vous déposerai ou que je vous ferai parvenir pour connaître les
besoins. Gaspé a déjà fait tout cet exercice-là. Mais je ne veux pas parler de
Gaspé, je veux parler de toutes les régions du Québec, de toute la population
étudiante qui paie... qui s'endette 3,7 fois plus, la population étudiante
locataire, que ceux qui habitent chez leurs parents. Donc, c'est eux que je
vise aujourd'hui dans cette question au premier ministre pour savoir qu'est-ce
qui sera fait vraiment pour la classe étudiante, pour leur permettre d'avoir un
logement vraiment à prix, là, modique. Donc, je repose la question au premier
ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
• (15 h 50) •
M. Legault : Bien, de la
façon que ça fonctionne, c'est... Actuellement, puis ça a toujours été comme ça
avec le gouvernement du Parti québécois et le gouvernement du Parti libéral,
c'est qu'on regarde les demandes qui sont faites par les offices municipaux,
par les différents organismes. Et parmi ces demandes-là, bien, il arrive qu'il
y ait, effectivement, des demandes pour des résidences étudiantes. Donc, on est
ouverts. On a accepté, on va continuer d'accepter des demandes qui sont faites
par des organismes pour construire des résidences étudiantes. Il y a de
l'argent de disponible. Puis même, on avait prévu un estimé de l'argent, puis
est arrivé en plus l'argent du fédéral. Donc, l'argent est disponible.
Maintenant, ce qui manque, c'est des projets. Puis deuxièmement, bien, c'est
aussi le <délai avant le début de la construction...
M. Legault :
...deuxièmement,
bien, c'est aussi le >délai avant le début de la construction. La
ministre des Affaires municipales a commencé à utiliser le secteur privé,
c'est-à-dire d'aller voir le privé puis de dire : On va vous donner une
subvention pour combler la différence entre le loyer que vous auriez chargé
puis le loyer qu'on voudrait que vous chargiez. Et donc, bon, je sais qu'il y
en a qui n'ont pas aimé qu'on passe par le privé, mais c'est quelque chose
qu'on regarde pour faire encore plus, pour accélérer la création puis la
construction de logements, parce qu'actuellement c'est très long. En tout cas,
moi, je ne suis pas quelqu'un de patient, là, et le ministre des Finances non
plus. Et la construction ne se fait pas assez rapidement du côté public.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : ...pour
moi de ne pas rentrer dans ce débat-là plus, parce qu'en habitation je suis la
porte-parole et je pourrais en parler longtemps du logement social. Il y a
plein de projets déjà sur la table. L'argent est là, puis on ne comprend pas
pourquoi que ça ne se réalise pas. Mais ce n'est pas ça l'enjeu que je voulais
mettre vraiment de l'avant aujourd'hui. Donc, je veux rester sur la jeunesse
parce que c'est super de pouvoir parler de jeunesse en étude des crédits, c'est
parler de l'avenir du Québec.
Donc, je voudrais revenir, en fait, sur la
réforme du mode de scrutin parce qu'on en a parlé récemment et que c'était un
engagement écrit de trois partis. Il y a eu une entente. Il y a eu des
promesses au niveau de la Coalition avenir Québec, et c'est une demande aussi
de plusieurs groupes de jeunes. Je pense à la FECQ, je pense à l'Union
étudiante du Québec, je pense même à Force Jeunesse, entre autres, donc des
jeunes qui veulent avoir un système électoral qui ressemble... qui leur
ressemble, qui ressemble à, finalement, la volonté des Québécois, qui va
permettre aussi aux jeunes de peut-être avoir plus envie de s'impliquer, plus
s'engager en politique. Parce qu'on le sait, il y a beaucoup de cynisme. Il y a
des gens qui ne votent plus parce qu'ils ne voient même pas la différence que
ça a malheureusement dans les résultats électoraux. Donc, je pense que le débat
a déjà eu lieu. Il y a eu des ententes, des engagements. Alors, la question
sera toute simple : Pourquoi le premier ministre ne veut pas aller de
l'avant avec cet engagement-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Oui.
Mme la Présidente, c'est un grand débat, le débat sur le mode de scrutin. Et
avec mon directeur de cabinet, on a beaucoup réfléchi et regardé ce qui se fait
dans le monde en politique. Puis on voit qu'il y a une forte polarisation.
Prenez, entre autres, aux États-Unis, il y a les républicains et les
démocrates. Donc, il y aurait effectivement certains avantages à aller vers un
vote... un mode de scrutin proportionnel pour inciter les partis politiques à
travailler davantage ensemble. Donc, c'est dans ce sens-là qu'on avait pris cet
engagement de déposer un projet de loi. On a déposé le projet de loi dans les
délais qui avaient été promis.
Est arrivée la pandémie. Parce
qu'évidemment, on ne peut pas faire un changement aussi important sans aller en
discuter avec la population, puis de voir... Parce que de passer à un mode de
scrutin proportionnel, puis ce qu'on proposait dans notre projet de loi, c'est
d'un côté d'avoir 75 comtés au lieu de 125 qui étaient sous la forme
actuelle. Donc, les gens votaient pour quelqu'un d'une région ou une
sous-région, puis 50 candidats/candidates de liste. O.K. Juste expliquer
ça à M. et Mme Tout-le-monde, là, ce n'est pas simple, puis ça mérite un
débat. Il y a des gens qui disent : Ce n'est pas une bonne idée. D'autres
qui disent : C'est une bonne idée. Il y a des avantages. Il y a des
désavantages.
Est arrivée la pandémie. On n'a pas eu
l'occasion d'avoir ce débat-là. Et ce qu'on s'est rendu compte aussi, c'est que
ce n'est pas une priorité. Vous savez, quand on est en politique, on a une
série de priorités, puis il y en a qui passent devant les autres. On ne peut
pas tout faire. Il faut choisir. Puis on s'est rendu compte, en tout cas, moi,
je me suis rendu compte qu'il n'y a pas d'appétit dans la population pour cette
priorité-là. Donc, il y a d'autres dossiers. On parlait d'éducation, de
logement, de santé. Il y a d'autres dossiers qui sont plus prioritaires. Puis c'est
dans ce sens-là qu'on a fait le choix, de notre côté, de mettre de côté le
dossier du changement de mode de scrutin. Donc, ça ne sera pas dans notre
prochaine plateforme électorale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Moi,
mon avis là-dessus, en tout respect, c'est qu'il faut... Il faut voir l'avenir.
On est dans un gouvernement, on est premier ministre, on a une fonction puis a
un rôle à jouer pour l'avenir des Québécois. On ne peut pas juste être dans le
quotidien. Je comprends que la pandémie, elle a beaucoup joué dans votre
mandat, là. Je suis tout à fait consciente de ça, mais on ne peut... On ne peut
pas tasser de côté des projets de long terme en disant : Bien, je suis
obligé de gérer à la petite semaine parce qu'il y a trop de choses qui se
passent dans le quotidien, je veux dire. Sinon on ne peut plus se permettre de
rêver, Mme la Présidente. Et ça m'amène justement... Ça met la <table sur
ma prochaine question...
Mme Perry Mélançon :
...Mme
la Présidente. Et ça m'amène justement... Ça met la >table sur ma
prochaine question. Quel est le legs que veut laisser le premier ministre aux
Québécois, à la génération, présentement, là, qui aspire à un grand Québec? Et
je veux savoir c'est quoi, le legs que veut laisser le premier ministre à nos
jeunes?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien,
c'est une belle question. Et je pense qu'on devrait tous se la poser
régulièrement. Pourquoi on est en politique, puis qu'est-ce qu'on veut laisser
de notre passage en politique? Puis, pour moi, bien, d'abord, on parlait tantôt
d'éducation, je pense que c'est la priorité des priorités pour toutes les
sociétés, en particulier ici au Québec. On sait qu'entre autres, au niveau
universitaire, on a encore du rattrapage à faire. On sait qu'il nous manque
d'enseignants. Il nous manque d'infirmières. Il nous manque de gens en
technologies de l'information. Donc, il y a un lien à faire, même avec
l'économie.
Bon. La députée de Gaspé sait qu'une des
grandes frustrations que j'aie, c'est que les Québécois, malgré tous leurs
talents, bien, aient une société qui est moins riche que celle de nos voisins. Ce
n'est pas une fin en soi, être riche, c'est juste de se donner les moyens pour
offrir de meilleurs services puis une meilleure qualité de vie aux citoyens.
Donc, la première partie, éducation et économie, c'est sûrement... Ça fait
partie du legs que j'aimerais laisser.
L'autre partie, c'est que les Québécois
soient encore plus fiers d'être Québécois. Puis, dans ce sens-là, bien, je
pense que le Parti québécois et nous, on est pas mal sur la même longueur
d'onde. On a adopté puis appuyé le projet de loi n° 21 pour vraiment
défendre la laïcité. Je sais que Québec solidaire et le Parti libéral ont voté
contre l'interdiction des signes religieux pour les personnes en autorité. Moi,
je pense que la majorité des Québécois veulent qu'on défende nos valeurs. Et je
pense que, là-dessus, le Parti québécois et nous, on se rejoint. Même chose
avec la langue, le français. Je pense qu'on a tous les deux la même priorité...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Je m'excuse.
M. Legault : ...de
défendre le français. Le français sera toujours vulnérable en Amérique du Nord.
Donc, j'espère que ça fera partie de mon legs, le projet de loi n° 96.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Gaspé, pour 40 secondes.
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est ça, je veux avoir le mot final, permettez-moi, Mme la Présidente, parce
que je pense que, si on veut dire qu'on est fiers comme Québécois, il faut
aller au bout de nos ambitions. Et ça passe par l'indépendance, l'émancipation,
la liberté des Québécois dans un Québec souverain. Moi, ce que je constate,
c'est qu'on est dans un État qui pourrait, je crois, en faire beaucoup plus sur
la décentralisation vers les régions, qui pourrait être dans un système de
santé publique fort, qui pourrait offrir une place par enfant en garderie ou
CPE, qui pourrait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je suis... Merci beaucoup. Donc, je suis prête à entendre le
prochain intervenant, le député de Beauce-Sud pour 14 min 30 s.
M. Poulin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je souhaite évidemment saluer le premier ministre
qui est avec nous aujourd'hui, sa brigade, des gens exceptionnels qui nous
accompagnent. Je veux saluer, évidemment, les professionnels du Secrétariat à
la jeunesse, également la nouvelle secrétaire adjointe à la jeunesse qui est
avec nous aujourd'hui pour ses premiers crédits. Moi, c'est mes quatrièmes.
C'est sa première. Alors, c'est un plaisir de pouvoir partager ça ensemble.
Alors, merci d'être là. Évidemment, mes collègues du gouvernement, M. le député
de Marquette, je ne vous oublie pas, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et Mme la députée de Gaspé.
Aujourd'hui, c'est un moment important,
parce que les crédits du Secrétariat à la jeunesse, c'est rarement une occasion
qu'on a dans l'année de pouvoir parler des interventions qu'on fait en Jeunesse
au gouvernement. Vous savez, il y a le ministère de l'Éducation et il y a le
ministère de la Santé qui sont très actifs, mais ce pour quoi le Secrétariat à
la jeunesse existe, c'est pour combler, justement, les besoins qui n'entrent
pas directement dans les missions du ministère de l'Éducation et du ministère
de la Santé, entre autres.
C'est pour ça qu'avec le premier ministre
on a présenté, le 13 juin dernier, un plan pour la jeunesse québécoise,
qui est le plus grand, le plus ambitieux qui n'a jamais été créé. C'est
300 millions de dollars, Mme la Présidente, sur trois ans, pour des
actions en faveur des jeunes. C'est 130 initiatives, et c'est 500 000 jeunes,
au Québec, qui bénéficient des sommes qui sont investies au Secrétariat à la
jeunesse. C'est important. On a ajouté un volet sur la culture et un sur
l'environnement, entre autres, qui s'ajoutent à ceux de la santé, de
l'éducation et de la citoyenneté. Et ce qui est intéressant, et le premier
ministre s'en assure à tous les jours, c'est de s'assurer que le jeune sur le
terrain puisse voir la différence des sommes financières qui sont investies.
• (16 heures) •
Je donne quelques exemples, Mme la
Présidente, parce que c'est important. On a créé, chez nous, le premier Programme
d'aide financière pour les infrastructures jeunesse. Ça n'existait pas, ça.
Moi, je me souviens, à Amos, entre autres, il y a une maison des jeunes qui a
été atteinte par les flammes, et on n'avait pas de programme au gouvernement du
Québec pour assurer sa reconstruction. Et je me souviens, on a travaillé très
fort pour dire : Bien, dans le futur, ça nous prend un programme pour
pouvoir aider les organismes jeunesse. Et je vais vous donner quelques exemples
pour vous montrer comment c'est concret, les sommes financières dont on dispose...
16 h (version révisée)
M. Poulin : ...c'est
concret, les sommes financières dont on dispose. C'est important, quand on dit
300 millions, bien, il faut savoir que ça descend sur le terrain.
À Chandler, entre autres, Carrefour
jeunesse-emploi et Option emploi du Rocher-Percé, qui nous ont demandé de l'argent
pour refaire leur local, on a été au rendez-vous. À Montréal-Nord, Maison des
jeunes L'Ouverture. C'était une maison des jeunes dans un sous-sol de centre d'achats,
Mme la Présidente, j'ai été la visiter. Maintenant, ils sont sortis du centre d'achats,
et ont pignon sur rue, et ils ont une nouvelle maison des jeunes. À New
Carlisle également, le Committee for Anglophone Social Action, qui voulait
rénover leurs locaux, on a été au rendez-vous pour eux. À Cap-aux-Meules, sur
les îles... le CJE des Îles, qui avait besoin de tout nouveaux locaux, ils nous
ont demandé 300 000 $. On a été au rendez-vous. À Montréal, le Sommet
socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires — c'était
une demande du député de Viau, entre autres — 287 000 $ qu'on
a donnés pour réaménager leurs locaux, pour s'assurer que les jeunes de la
communauté puissent avoir un endroit pour se rassembler. Et ça, bien, c'est du
concret dans des infrastructures, dans les lieux où nos jeunes puissent avoir
de l'aide.
On a également créé le fonds mille et UN projets.
Il faut se souvenir de ça, 1 $ amassé par la communauté, le Secrétariat à
la jeunesse met 1 $. Ça nous permet d'aider... et ça, c'est important, c'est
plus de 180 projets qu'on a financés, depuis décembre 2019, avec ce
fonds-là. J'ai la liste ici, vous comprendrez que je ne la lirai pas au
complet, là, mais c'est assez important. C'est des jeunes qui se lancent en
affaires, c'est des jeunes qui ont besoin d'un lieu pour pouvoir se rassembler.
Bien, à ce niveau-là, on a été au rendez-vous, et ça, bien, ça porte la
signature de notre gouvernement.
En matière de santé mentale, on en a parlé
tout à l'heure, et le premier ministre l'a bien indiqué, on n'a pas eu de
plaisir, Mme la Présidente, au cours des dernières années avec les mesures
sanitaires, mais on s'est toujours assurés qu'aucun organisme jeunesse au
Québec ne soit coupé dans son financement et, au contraire, puisse être
bonifié. On l'a fait avec Tel-Jeunes, entre autres, que je me souviens d'être
allé visiter, pour s'assurer qu'il y a encore plus de gens sur la ligne
téléphonique lorsque nos jeunes téléphonent pendant la pandémie, qu'ils
puissent avoir un professionnel qui leur réponde. On a les Aires ouvertes,
également, qui sont en place, avec le ministre délégué à la Santé et aux
Services sociaux, pour que nos jeunes puissent avoir des lieux, pour les 12-25 ans,
pour avoir de l'aide.
L'environnement, on sait que c'est une
grande priorité pour les jeunes à travers le Québec. Il n'y a jamais un
gouvernement qui a autant investi non seulement en environnement, mais pour qu'on
parle d'environnement dans les écoles pour que nos écoles soient plus vertes,
pour qu'ils puissent avoir des plans d'action en matière d'environnement. On le
fait avec Lab22, entre autres.
Tout à l'heure, le député de Marquette a
parlé de Place aux jeunes en région. C'est vrai, vous aviez raison, c'est un
organisme formidable. J'ai vu Luc Dastous, il y a quelques semaines, où on
discutait de l'avenir, entre autres, de Place aux jeunes. C'est important,
parce que, voyez-vous, en 2018-2019, Place aux jeunes a accompagné 2 180 jeunes
à revenir en région. Grâce à nos investissements, c'est 3 520 en
2020-2021, et ça, malgré la pandémie. Et vous le saviez, hein, il y avait 50 bureaux
de Place aux jeunes à travers les régions du Québec. On est monté à plus de 80
à travers les différentes MRC au Québec. Ça, c'est des agents d'immigration, Mme
la Présidente, qui travaillent à temps plein, et dont leur job, leur obsession,
c'est de s'assurer que le jeune, oui, puisse avoir un logement, une place en
services de garde et, surtout, un emploi en région. Et on n'a pas attendu, là,
les dernières semaines pour faire ça, on l'a fait dès 2019, et ça nous permet,
aujourd'hui, d'avoir des résultats qui sont très concrets.
On n'a pas parlé des carrefours
jeunesse-emploi encore, mais, s'il y a un gouvernement qui s'est occupé des
carrefours jeunesse-emploi, c'est nous, Mme la Présidente. On les a ramenés à
la mission. Moi, je me souviens, avec le Réseau des carrefours jeunesse-emploi,
avec le collectif, c'était en juin dernier, avec notre collègue le ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, où on a signé une entente historique pour
s'assurer que les CJE ne soient plus payés seulement en fonction du fait que
les jeunes sont prestataires d'aide sociale ou non. Tous les jeunes au Québec,
maintenant, dès l'âge de 16 ans, ont accès aux services des 110 carrefours
jeunesse-emploi au Québec. Il n'y a plus d'enjeux... il y en aura toujours, des
enjeux de financement et des enjeux dont on a besoin, mais, pour l'instant, on
est capables de pouvoir répondre à la demande.
Et les CJE, c'est un carrefour qui est
important, avec tous les organismes communautaires. Ça aide les jeunes à avoir
confiance en eux lorsqu'on parle de santé mentale. Ça aide les jeunes à avoir
accès à un métier auquel ils souhaitent... souvent, parfois, même, difficile...
à portée de main. Et nous, au Secrétariat à la jeunesse, on finance carrefour
Créneau, à l'intérieur des CJE, pour lutter contre le décrochage scolaire.
Alors, c'est un autre bel exemple de sommes financières qui ont été investies.
Pour parler de culture, et on va en parler,
dans les prochaines secondes, avec le premier ministre, en termes de langue
française, mais les partenariats avec les salons du livre. Parce qu'on le sait,
hein, dans les deux dernières années, on n'a pas pu tenir les salons du livre
comme on le souhaitait. On a pu le faire, heureusement, avec le Salon du livre
de Québec au cours des dernières semaines, mais on s'est assurés que les
auteurs puissent avoir accès aux salles de classe. On s'est assurés de financer
les salons du livre, également, dans le futur, pour que plus de jeunes puissent
avoir accès dans les salons du livre dans les différentes régions du Québec,
parce qu'on sait que lire c'est important, et que ça nous permet de grandir.
Au niveau des communautés autochtones, on
n'en a pas parlé encore, Mme la Présidente, mais on a signé différentes
ententes avec les communautés autochtones, par et pour les jeunes. Quand une
communauté autochtone <dit...
M. Poulin :
...Présidente,
mais on a signé différentes ententes avec les communautés autochtones, par et
pour les jeunes. Quand une communauté autochtone >dit : Moi, j'ai
besoin d'une maison de jeunes, on doit être au rendez-vous pour les aider.
Lorsqu'une communauté autochtone dit : Moi, j'aimerais davantage faire un
projet pour leur rappeler leur histoire et leurs racines, il faut être au
rendez-vous sur le plan financier. On l'est. On a bonifié, également, ces
sommes financières là.
Et je fais un petit détour pour vous
parler de culture à nouveau, avec Télé-Québec, aussi, qui est un outil
incroyable, qu'il faut utiliser davantage. MAMMOUTH, entre autres, qui
est cette émission où les jeunes puissent voir de la culture jeunesse à tous
les jours, et d'y avoir facilement, également, accès sur le Web. Télé-Québec, d'ailleurs,
a développé une belle application, facilement accessible, où on peut voir leur
programmation. Bien, c'est important, également, pour nos jeunes.
Alors, vous dire... Et on n'a pas beaucoup
parlé du plan jeunesse, parce que c'est des bonnes nouvelles, c'est parce qu'on
est au rendez-vous, c'est parce que nos organismes sont contents, nos groupes
sont contents. On allège, nous aussi, la reddition de comptes, pour s'assurer
que ce soit plus facile pour nos organismes communautaires, et, surtout, on est
à leur écoute pour les prochaines années. C'est un plan sur trois ans, qui va
se terminer en 2024. Si les Québécois nous font à nouveau confiance, on sera au
rendez-vous, encore une fois, avec ces organismes jeunesse là, pour pouvoir les
aider et pour pouvoir les accompagner.
Alors, j'ai une question, tout de même,
pour le premier ministre. Au cours des dernières heures, on a déposé des
amendements importants en ce qui a trait au français dans le milieu collégial.
L'avenir du français chez les jeunes est extrêmement important. Vous en avez
fait allusion il y a quelques secondes à peine. C'est important aussi pour les
jeunes francophones, que les jeunes francophones prennent conscience que cette
langue-là, on ne doit pas la tenir pour acquise, qu'il y aura toujours des
enjeux, qu'on devra toujours faire en sorte que nos jeunes soient encore plus
fiers de parler français.
Et ça m'amène aussi à vous parler... Parce
que les métiers d'avenir, c'est important, on souhaite aussi que les métiers d'avenir,
au Québec, puissent davantage se parler en français. Mais qu'est-ce qu'on doit
faire de plus, entre autres, en sciences, en technologie, pour bien dire à nos
jeunes qu'il y a un avenir incroyable dans ces secteurs-là, ne serait-ce qu'au
niveau du salaire, des conditions de travail, qui sont importantes, de la
stabilité aussi, en emploi? On voit notre gouvernement faire des annonces,
entre autres, avec le ministre de l'Économie, dans différents secteurs. Elle
est où, la place des jeunes, dans ces grandes annonces économiques là? Puis
comment on fait pour pouvoir y avoir accès? Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : C'est une
vaste question, mais vous voyez la fierté que je peux avoir d'avoir un adjoint
parlementaire dynamique comme le député de Beauce...
M. Poulin : Sud.
M. Legault : Sud, à ne
pas mélanger avec le député de Beauce-Nord. Mais vous voyez toute son énergie,
puis il passe le temps que, malheureusement, j'aimerais passer, mais que je ne
peux pas passer avec tous les groupes jeunes, et je pense que c'est important.
Bon, il y a plusieurs questions. Je suis certain que, tantôt, on va parler des
cégeps, de la loi n° 96. Je pense c'est important,
encore là, de dire qu'on a été à l'écoute.
Rappelons, un petit peu, la petite
histoire. Le Parti libéral dépose un amendement, au projet de loi n° 96, pour exiger que tout le monde qui va au cégep en
anglais réussisse trois cours en français, pas «de français», en français. Bon,
le Parti libéral change d'idée, revient avec un amendement pour annuler ça.
Québec solidaire et le Parti québécois s'abstiennent, donc ne votent pas. Donc,
on a écouté, entre autres, la communauté anglophone, les ayants droit, et ce qu'on
va maintenant demander aux jeunes qui sont au cégep qui sont des anglophones,
des ayants droit, c'est de, plutôt, choisir entre trois cours en français ou
trois cours de français. Bon, là, c'est difficile de savoir où sont Québec
solidaire et le Parti québécois, puisqu'ils se sont abstenus sur le vote sur
cet amendement-là. Mais nous, je pense qu'on a été à l'écoute, entre autres,
des jeunes.
Le député de Beauce-Sud parle aussi de
certains métiers. On le sait, il nous manque de monde en santé, il nous manque
de monde en éducation, il nous manque de monde en technologies de l'information,
en ingénierie. On a mis des bourses, 5 000 $ par année, à l'université,
pour, en plus du Programme de prêts et bourses... pour convaincre plus de
jeunes d'aller dans ces domaines-là. Évidemment, le défi qu'on a, aussi, c'est
avec les filles, les femmes. Malheureusement, elles sont meilleures à l'école,
mais elles choisissent, malheureusement, moins d'aller dans le domaine des
sciences pures. Donc, il va falloir comme trouver le moyen de rendre ça
intéressant, parce que l'innovation, ça passe beaucoup par les sciences pures,
par les technologies, par l'ingénierie.
• (16 h 10) •
Donc, on doit, comme société, encourager
les jeunes, et c'est ce qu'on fait, c'est ce qu'on a discuté puis c'est ce qu'on
a annoncé dans les derniers budgets, donc, de mettre vraiment des incitatifs
financiers. On va s'assurer, aussi, que les places qu'on a besoin d'avoir dans
ces secteurs-là, qu'on les <ouvre...
M. Legault :
...vraiment
des incitatifs financiers. On va s'assurer, aussi, que les places qu'on a
besoin d'avoir dans ces secteurs-là, qu'on les >ouvre. Ce n'est pas
tellement dans notre culture, au Québec, de... d'inciter des jeunes d'aller
dans certains secteurs, mais en même temps, on le voit, dans le domaine de la
santé, il nous manque de personnel, donc il faut trouver des incitatifs pour
que des jeunes choisissent d'aller en santé, choisissent, aussi, de devenir
enseignants. C'est important, être enseignant.
On a bonifié les salaires aussi. Les
préposés aux bénéficiaires, les enseignants, les éducatrices en garderie, on a
augmenté leur salaire d'entrée de 15 %, 20 %. C'est la première fois
que ça se faisait. On a, d'un côté, donné 6 %, 7 % à l'ensemble des
employés, sur trois ans, mais on a ajouté un 15 %, 20 %, des secteurs
qui sont représentés surtout par des femmes, les éducatrices, les enseignantes,
les préposées, hein? Ceux qui ne connaissaient pas les préposées ont vu leur
importance dans ce qu'on a vécu dans les deux dernières années, entre autres,
dans les CHSLD. Donc, je pense qu'on fait des efforts pour attirer, donc
meilleurs salaires. Évidemment que plus il y aura de gens, plus les conditions
de travail vont être agréables, parce que, quand il manque de personnel, bien,
tout le monde doit travailler plus fort.
On a notre nouvelle députée de
Marie-Victorin, qui est infirmière, puis qui, là, s'est fait donner un mandat,
par le ministre de la Santé, d'aller sur le terrain, aller voir les
infirmières, aller voir les professionnels, pour voir qu'est-ce qu'on a besoin
pour améliorer leurs conditions de travail. Parce que c'est important, c'est ça,
notre objectif, c'est d'avoir des gens plus heureux, qui vont, éventuellement,
refléter ça dans les services qui sont donnés, autant dans nos hôpitaux. Il y a
tout le défi, aussi, des infirmières, qui peuvent aider, en première ligne,
dans les cliniques, dans les CLSC. Il n'y a pas seulement les médecins de
famille. Au moins une fois sur deux, le bobo, quand c'est un bobo qu'on appelle
P4 ou P5, ça peut être réglé par une infirmière, ça peut même être réglé,
souvent, par des... au téléphone.
Donc, c'est important que nos jeunes, au
moins, sachent qu'il va nous manquer... qu'il nous manque déjà de personnes.
C'est beau aussi de voir... Il n'y a pas si longtemps, on se disait : Il
manque d'emplois pour les jeunes. Là, il manque de jeunes. Ça fait que c'est un
beau problème.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le premier ministre. Maintenant, le prochain bloc, je suis prête à entendre
le député de D'Arcy-McGee pour une période de 16 minutes.
M. Birnbaum : De...
La Présidente (Mme D'Amours) : 16 minutes.
M. Birnbaum : Merci,
merci beaucoup, Mme la Présidente, et merci à l'équipe du premier ministre, le
premier ministre lui-même et ses collègues du côté de MCE et ainsi que de son
cabinet. Le premier ministre a jugé intéressant de faire une petite déviation
de son sujet, que j'imagine qu'on risque d'aborder ensemble dans les prochaines
heures. Mais je suis fier d'être ici en tant que porte-parole pour la santé
mentale, et, de notre côté... je sais que vous auriez parlé un petit peu... j'ai
entendu un petit peu, j'étais dans les autres crédits... il nous semble de mise
de parler en détail, et avec respect, avec un petit peu moins d'enthousiasme
qu'aurait abordé le député de Beauce-Sud, sur la question de la santé mentale,
et le fait que nos jeunes en ont... en aurait écopé de... et écopent toujours
les conséquences d'un deux ans qui n'aurait été jamais vu ici, et partout au
monde, sur chacun des indicateurs.
Nos jeunes, nos propres enfants, les
enfants de nos collègues sont à un âge tellement fébrile et dynamique, et
d'être en transition durant ces deux ans, je n'ai pas à dire au premier
ministre comment ça a été difficile davantage, et, sur chaque indice, on a
constaté les difficultés accrues, qui ne se guérissent pas par un vaccin, que ce
soient une première dose, une deuxième, une quatrième, ou quoi que ce soit.
Depuis le début de la crise, la consommation du tabac, de stupéfiants, d'alcool
a grimpé en flèche, et, surtout, chez nos 15 à 35 ans. L'incidence de la
dépression a monté de 28 % dans une seule année. Les admissions de jeunes en
pleine détresse aux urgences, montée en flèche de quelque 40 %.
Sur chaque mesure, et nous aurions tous
vécu ça, il y avait des signes d'alarme. Parmi mes 18 questions, au
ministre délégué, sur la santé mentale, il y avait un refus, qui a eu écho auprès
du premier ministre, de reconnaître une crise en santé mentale, qui a
accompagné, qui accompagne notre pandémie. D'appeler une chose par son nom
indique des actions, nous interpelle à mettre des ressources davantage devant
les cibles identifiées.
Je parle au patron du ministre <délégué...
M. Birnbaum :
...à
mettre des ressources davantage devant les cibles identifiées.
Je parle au patron du ministre >délégué
: Est-ce qu'en tant que responsable pour le dossier de la jeunesse le premier
ministre peut m'indiquer une, deux, trois directives, concrètes et spécifiques,
qu'il aurait... mettre devant son cabinet et devant son ministre responsable
afin de palier, comme je dis, les conséquences graves, et peut-être, qui
resteraient en pérennité, de cette pandémie pour nos jeunes?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je pense qu'on va tous être d'accord pour dire que la pandémie a
fait très mal à la santé mentale de la population, puis, en particulier, des
jeunes. C'est vrai au Québec, c'est vrai aux États-Unis, c'est vrai en France,
c'est vrai partout dans le monde. Il y a eu beaucoup de spécialistes qui ont
écrit sur le sujet.
Qu'est-ce qu'on a fait, d'abord, pendant
la pandémie? Première chose, puis on en discutait tantôt, on a gardé nos écoles
ouvertes plus longtemps, plus de jours qu'ailleurs dans le monde. Donc, ça,
c'était important. Même s'il y avait des conséquences, des risques pour les
parents, les grands-parents, on a dit : Pour la santé mentale des jeunes,
c'est important qu'ils se voient, qu'ils se côtoient, qu'ils continuent
d'apprendre, qu'ils continuent d'aller à l'école. Donc, on a gardé nos écoles,
toutes proportions gardées, plus longtemps ouvertes qu'ailleurs.
Maintenant, ce qu'on a fait aussi, c'est
qu'on a ajouté des sommes. On a annoncé un plan, un budget historique de 1 150 000 000 $,
donc, pour ajouter des professionnels, faire de la prévention dans les milieux
scolaires, intervenir dans les situations de crise. On a mis aussi beaucoup
d'argent dans les organismes communautaires qui s'occupent de santé mentale. Malheureusement,
ce n'était pas suffisant, parce qu'on n'a pas tout le personnel formé
nécessaire pour combler les postes qui ont été affichés avec ce plan-là. Donc,
ça va se faire graduellement. On a mis des primes, entre autres, je pense, dans
les DPJ. Le ministre délégué à la Santé a mis des primes pour essayer, encore
là, de créer des incitatifs, que plus de personnes reviennent dans le réseau.
Mais il manque encore de personnes. Il y a, malheureusement, encore une liste
d'attente.
Et ce que je souhaite... Puis on a mis des
incitatifs, aussi, pour que les jeunes se forment dans le secteur de la santé
mentale, mais il faut continuer d'en faire encore plus. Mais on a le même défi
qu'à peu près tous les gouvernements dans le monde.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Le premier ministre est un homme pragmatique, il le dit souvent
lui-même, et on reconnaît ses qualités comme pragmatiste. Là, est-ce qu'il peut
m'indiquer un programme qui a touché, spécifiquement, à plusieurs phénomènes?
Dans un premier temps, on parle de notre corps enseignant, qui a subi, qui
continue de subir une pression énorme, qui ont dû gérer ces transitions qu'ont
écopé nos enfants, tellement difficiles. La transition entre le secondaire et
le cégep. J'ai des gens qui attendaient la transition entre l'université et le
monde du travail. Y avait-il, à un moment donné, une évaluation, dans un
premier temps, des actions qui ne donnaient pas les résultats escomptés? À
titre d'exemple, des psychologues délestés du privé. Il y avait 25 millions de
dollars pour essayer de pallier et d'adresser ces listes d'attentes. 80 %
de ce 25 millions de dollars n'a pas été dépensé. Ça reste sur la
table, malgré les délais, qui sont de l'ordre de deux ans.
• (16 h 20) •
J'invite le premier ministre de penser à
un jeune de 18 ans en dépression, qui se trouve tout seul, peut-être dans une
famille monoparentale, qui panique, qui n'a pas les ressources devant lui, qui
va se rendre à l'école, où le prof souffre du burn-out et de la pression de
gérer cette pandémie. Est-ce que le premier ministre peut m'identifier un geste
ou deux d'évaluation, du questionnement de commandes qu'il aurait déposées,
comme le patron de son ministre délégué, pour pallier les difficultés et les
conséquences évidentes pour spécifiquement, nos jeunes, qu'ils soient 15... qui
sortent du cégep, qui sortent d'universités, dans ces circonstances jamais
vues, pour se joindre au monde du <travail...
M. Birnbaum :
...nos
jeunes, qu'ils soient 15... qui sortent du cégep, qui sortent d'universités,
dans ces circonstances jamais vues, pour se joindre au monde du >travail?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, comme le disait le député de D'Arcy-McGee, un des défis
qu'on a, puis une des raisons pourquoi tout l'argent qu'on a annoncé n'a pas
été dépensé c'est un enjeu de ressources humaines. On se retrouve dans une
situation où des postes sont affichés, mais, malheureusement, ne sont pas
toujours comblés. Mais il y a quand même des postes qui ont été comblés. Puis
il y a des projets, je peux lui en nommer quelques-uns. D'abord, le PPEP, donc
le programme des premiers épisodes psychotiques, pour les jeunes de 15 à
35 ans. Donc, on a rendu des places disponibles. On a aussi des
investissements qui ont été faits, dans la première ligne, en santé mentale, des
investissements dans un programme d'Aires ouvertes, qui est dédié aux jeunes de
15 à 25 ans, des projets de prévention de dépendances en milieu scolaire.
On a bonifié aussi les ressources pour les jeunes, leur famille, dans les RSSS.
On a, je le disais tantôt, augmenté de
20 millions le soutien aux organismes communautaires, puis il y a des
organismes communautaires qui ont été capables de rejoindre plus de jeunes pour
les aider en santé mentale. On a fait affaire aussi, dans certains cas, avec le
privé, pour aller rejoindre, aussi, plus de jeunes. Donc, on a un 35 millions
de ce côté-là. Et on a eu, évidemment, aussi, malheureusement, à mettre de
l'argent... on a mis un 25 millions de plus en prévention du suicide.
Donc, on sait que, malheureusement, il y a un taux élevé de suicide chez les
jeunes.
Donc, Mme la Présidente, je pense qu'il y
a beaucoup d'argent qui a été annoncé. Une partie a été dépensée. Une partie,
malheureusement, les postes ne sont pas encore comblés. C'est le défi qu'on a
tous, les gouvernements actuellement, de se revirer de bord puis d'avoir...
former les gens qu'on a besoin en santé mentale.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Birnbaum : ...brève
question, parce que je veux laisser le temps, pour mon collègue, de conclure.
Une autre fois, le ministre... le premier ministre se donne la tâche, le devoir
d'être pragmatique. Est-ce qu'on peut avoir son engagement... j'aurai une
heure, 1 h 30 avec le ministre délégué à la Santé mentale... son
engagement d'assurer qu'il y a des indicateurs de gestion, une évaluation
claire, et nette, et transparente sur le financement... justement, les
regroupements communautaires, un secteur qui nous a sauvés, qui a sauvé les
vies durant cette pandémie, le premier ministre le sait comme moi... est-ce
qu'on peut avoir son engagement d'assurer que ces populations précieuses et
ciblées de façon cruelle, par la pandémie, dont l'impact va perdurer... son
engagement d'insister sur une évaluation systémique, formelle, et courageuse,
et transparente sur les initiatives communautaires et l'appui du gouvernement
dans ce secteur-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, le député de D'Arcy-McGee sait que je connais depuis longtemps le
ministre délégué à la Santé, qui est responsable de la santé mentale. Il a
passé toute sa vie, entre autres, à Sainte-Justine pour s'occuper de jeunes qui
ont toutes sortes de problèmes de santé mentale. Et, à notre grande surprise,
quand on est arrivés, on n'avait pas le nombre de personnes, le nombre de
jeunes qui étaient en attente de services. Donc, on a mis ça en place.
Puis on a un suivi, parce qu'effectivement...
il n'y a pas juste la ministre de la Santé puis le ministre délégué... moi
aussi j'aime ça, avoir des indicateurs, et donc, maintenant, on est capables de
suivre le nombre de personnes qui sont en attente. Bon, ça a arrêté
d'augmenter, donc c'est déjà beaucoup, parce que les besoins ont explosé
pendant la pandémie, puis les listes d'attente se sont maintenues. Ça veut dire
qu'on a quand même fait du bon travail, mais il y a encore une liste d'attente
et il faut, éventuellement, l'éliminer. Et je peux prendre l'engagement
qu'effectivement, un, on va continuer de suivre les listes d'attente, les
indicateurs puis le ministre délégué à la Santé, là, sait toujours où me
rejoindre, et, au besoin, il m'appelle, puis on agit rapidement pour lui donner
les ressources qui sont nécessaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je reviens au député de Marquette.
M. Ciccone :...qu'il me reste, madame...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
vous reste quatre minutes.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Juste pour faire une suite, là, avec le
député de D'Arcy-McGee, à la page 38, dans les questions-réponses...
questions-réponses à la page 38 : «Quelles actions ont été entreprises par
le gouvernement dans le cadre de sa stratégie jeunesse 2016-2021, axe santé,
pour contrer l'augmentation importante du niveau de stress et <d'anxiété...
M. Ciccone :
...de sa stratégie jeunesse
2016-2021, axe santé, pour contrer l'augmentation importante du niveau de
stress et >d'anxiété chez les jeunes dans le milieu scolaire,
primaire, secondaire, collégial et universitaire?» La réponse, M. le premier
ministre : «Sommes investies à la Fédération des cégeps pour le Réseau
intercollégial des intervenants psychosociaux en 2021-2022 : 106 000 $.»
Pourquoi seulement les cégeps, alors que notre question portait sur le
primaire, secondaire, universitaire également?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le premier ministre, oui, donc.
M. Legault : Je peux
peut-être commencer la réponse. D'abord, je mentionnais, tantôt, des sommes,
là, 25 millions. C'est... ce sont des sommes qui ont été données dans les
milieux scolaires, donc ce n'est pas seulement 116 000 $ dans les
cégeps, là. Donc, il y a des programmes qui ont été ajoutés. Là, on va regarder
pourquoi on a répondu, à la question, 116 000 $, mais je peux vous
assurer qu'on parle de plusieurs dizaines de millions de dollars qui ont été
mis dans les milieux scolaires, pour les jeunes qui ont des problèmes de santé
mentale.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Beauce-Sud.
M. Poulin : ...Mme la
Présidente, puis merci au député de Marquette de pouvoir me permettre
d'échanger, je l'apprécie. En fait, probablement que la question... Parce que
le plan d'action jeunesse commence à partir de 16 ans, donc on n'est pas
dans les élèves du primaire. Ça fait que c'est peut-être juste pour ça qu'il y
a peut-être une nuance en question. Mais, vous savez, les sommes financières
investies en santé mentale, surtout dans le plan d'action en santé mentale,
sont énormes et sont du jamais-vu. Mais c'est peut-être dans... le libellé de
la question qui a donné cette réponse-là, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Moi, chez nous, j'avais 16 ans au secondaire, j'ai
terminé à 16 ans. Et universitaire aussi, universitaire, on va au-delà de
16 ans.
Il me reste deux minutes, il ne me reste
pas beaucoup de temps. Premièrement, je tiens à remercier l'équipe du premier
ministre, vous aussi, M. le premier ministre. C'est un enjeu qui était très,
très important pour moi, ça me... Notre jeunesse nous touche énormément, puis
on s'est aperçu qu'avec la pandémie ça a exacerbé les inquiétudes des jeunes.
Aujourd'hui, on sait que nos jeunes sont peut-être un petit peu différents, ils
sont élevés différemment que nous l'étions à l'époque. Je ne suis pas de la
même génération que le premier ministre, là, mais, aujourd'hui, les jeunes ont
besoin d'être encadrés, puis ils ont besoin d'être surveillés aussi, puis ils
ont besoin d'aide, ils ont besoin d'aide également, puis beaucoup, beaucoup,
beaucoup de cela, ça part à la maison, les parents. On parle beaucoup de la
jeunesse, mais, quand on parle de la jeunesse, ça part des parents également,
du soutien pour les parents. Il ne faut pas non plus oublier qu'il y a des
familles qui sont... qui sont monoparentales. Il y a des papas, il y a des
mamans qui travaillent tellement fort pour leurs enfants. Ils ont vu, pendant
les deux dernières années, leurs jeunes qui ont... qui ont eu des difficultés.
Plusieurs vont se réaliser dans les écoles, et j'en conviens. Puis je pense que
c'était important de garder les écoles ouvertes, on était d'accord avec ça.
Mais, encore une fois, je reviens... je reviens à dire que c'était important,
également, de ne pas oublier le sport aussi, puis on aurait dû faire,
justement, le même... la même analyse qu'on a faite, pour les écoles, avec le
sport.
Et, en terminant, monsieur... Mme la
Présidente ou... M. le premier ministre, je sais que c'est un fan de hockey. J'ai
parlé à mon copain, mon chum, mon ancien coéquipier Kent Hughes, qui est
directeur général du Canadien de Montréal, qui parle très bien français, soit
dit en passant, qui attend toujours vos félicitations, alors, si vous voulez
lui transmettre... félicitations publiquement, il serait très, très heureux.
Merci beaucoup, monsieur....
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup...
M. Legault : ...quelques
secondes pour féliciter Kent Hughes. Je suis très content de son travail
jusqu'à présent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
temps alloué... merci beaucoup, messieurs... le temps alloué au volet Jeunesse
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif étant presque écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Le
programme 5, intitulé Jeunesse, est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant
de terminer, je dépose les réponses aux demandes des renseignements de
l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 3 mai 2022, à 10 h 15, où
elle entreprendra l'étude du volet Famille des crédits budgétaires du
portefeuille du même nom. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 16 h 30)