Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mardi 4 mai 2021
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Vol. 45 N° 80
Ministère de l'Éducation, volet Condition féminine
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Intervenants par tranches d'heure
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Maccarone, Jennifer
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Melançon, Isabelle
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Charest, Isabelle
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Labrie, Christine
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Charest, Isabelle
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Melançon, Isabelle
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Perry Mélançon, Méganne
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Charest, Isabelle
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Maccarone, Jennifer
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Perry Mélançon, Méganne
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Melançon, Isabelle
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Labrie, Christine
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Labrie, Christine
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Charest, Isabelle
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Maccarone, Jennifer
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Melançon, Isabelle
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Kelley, Gregory
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Charette, Benoit
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Perry Mélançon, Méganne
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Charest, Isabelle
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Perry Mélançon, Méganne
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Maccarone, Jennifer
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Boutin, Joëlle
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Melançon, Isabelle
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Labrie, Christine
10 h (version révisée)
(Dix heures)
La Présidente (Mme Maccarone) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe de deux
heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Boutin
(Jean-Talon); Mme Sauvé (Fabre) est remplacée par M. Kelly (Jacques-Cartier);
Mme St-Pierre (Acadie) est remplacée par Mme Melançon (Verdun); et
Mme Dorion (Taschereau) est remplacée par Mme Labrie (Sherbrooke).
Condition féminine
Discussion générale
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci beaucoup. Pour l'étude de ce volet, la ministre sera accompagnée des
représentants du Conseil du statut de la femme. Nous allons procéder aux
échanges entre les groupes d'opposition et le ministre par blocs d'environ 10 à
20 minutes pour permettre à chaque groupe d'écouler graduellement son
temps de parole. Le temps d'échange inclut les questions et les réponses. La
mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est
alloué, à midi.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échanges de 19 min 25 s. Je vous rappelle que la longueur des
réponses doit être proportionnelle à la longueur des questions. Mme la députée
de Verdun, la parole est à vous.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je tiens à vous saluer. Permettez-moi aussi de saluer la
ministre, les gens qui l'accompagnent du ministère ou encore de son cabinet. Me Cordeau,
du Conseil du statut de la femme, bonjour. Je veux saluer la députée de Jean-Talon
et les députés des oppositions officielles qui vont faire cette étude des
crédits avec nous.
Importante étude des crédits, je dois le
rappeler, Mme la Présidente, parce que 2020 a été une année somme toute très
difficile pour les femmes, les femmes du Québec, parce que c'est de ça dont il
est question aujourd'hui, mais les femmes, c'est sur la planète. Cette pandémie
a rendu, malheureusement, la situation des femmes encore plus précaire. Et moi,
je vais tenter, aujourd'hui, de comprendre comment on fonctionne maintenant au gouvernement
du Québec.
Il y a eu des annonces dans les dernières
semaines, et je voudrais mettre en lumière, quand même, et le rappeler, là, en
2019, la ministre de la Condition féminine avait reçu un mandat du premier
ministre de faire la coordination, dans le fond, de tout ce qui s'appelait les
plans en violence conjugale. Ça, c'était en décembre 2019, à la suite d'une
série de féminicides qui avaient eu lieu. Il y a eu le budget du 10 mars
2020, où on a annoncé des sommes, et je l'avais dit, à ce moment-là, là, que
c'était bien, que c'était un bon début, 120 millions de dollars dans le
budget pour, justement, les maisons d'hébergement.
Mais ce 120 millions de dollars là...
Et ça, on en a discuté aux derniers crédits ensemble, au mois d'août, il n'y
avait pas d'argent pour créer de nouvelles places dans les maisons
d'hébergement. Au mois de décembre, il y a un <comité...
Mme Melançon : ...les
maisons
d'hébergement.
Mais ce 120
millions
de dollars là... Et ça, on en a discuté aux derniers crédits ensemble, au mois
d'août, il n'y avait pas d'argent pour créer de nouvelles places dans les
maisons d'hébergement. Au mois de décembre, il y a un >comité
transpartisan, dont fait partie notamment aussi la députée de Sherbrooke, la
députée de Joliette, la ministre et moi-même, qui avons déposé un plan avec 190 recommandations,
qui s'appelle Rebâtir la confiance.
Début 2021, on apprenait que l'argent
qui a été annoncé au budget de 2020 n'était pas descendu dans les maisons
d'hébergement et on a posé des questions, comme opposition, pour savoir où
est-ce qu'on en était. Il y a eu plus d'une dizaine de féminicides dans les
quatre premiers mois de l'année, cette année. Et quelle ne fut pas notre
surprise de voir qu'au budget de 2021 il n'y avait que 24,5 millions de
dollars pour les maisons d'hébergement. Puis on se rappelle que les maisons
d'hébergement n'étaient pas très contentes à la sortie d'une rencontre avec la
ministre de la Condition féminine avant le budget.
Mais ce qui est encore plus surprenant, c'est
que, le lendemain du budget, le premier ministre disait qu'il était fâché, qu'il
était fâché de voir que, dans le fond, l'argent n'était pas descendu, qu'il
était fâché de voir qu'il n'y avait pas d'argent, probablement, dans le budget.
Puis il a dit : Si c'est nécessaire, il y aura des montants. Force est de
constater qu'il y avait des besoins puisque, lorsqu'il a dit qu'il était fâché,
le premier ministre, tout de suite, il a annoncé qu'il nommait la vice-première
ministre en charge de la coordination pour la violence conjugale.
Alors, moins d'un mois après, le 23 avril,
la vice-première ministre a annoncé 223 millions de dollars, que j'ai
applaudi, Mme la Présidente, pour, justement, la violence conjugale en moins
d'un mois. Ma question est assez simple, là : Pourquoi il n'y avait rien
dans le budget?
Mme Charest : Oui, bonjour,
Mme la Présidente. À mon tour aussi de saluer tout le monde dans ce premier
tour. Mon équipe, évidemment, merci pour tout le travail que vous avez fait
pour la préparation. Bonjour aux oppositions.
Dans un premier temps, je vais aller aussi
dans le même sens que ma collègue de Verdun en disant que l'année 2020 a
été une année très difficile, particulièrement pour les femmes, dans un
contexte de pandémie. On a vu toutes les fragilités être exacerbées avec un
contexte de crise. Puis on le sait, dans un contexte de crise, ce sont les
femmes, souvent, qui font les frais de ces situations-là, et, bon, évidemment,
la pandémie n'a pas fait exception dans ce <contexte-là...
Mme Charest : ...être
exacerbées avec un contexte de crise. Puis on le sait, dans un contexte de
crise, ce sont les femmes, souvent, qui font les frais de ces situations-là,
et, bon, évidemment, la pandémie n'a pas fait exception dans ce >contexte-là.
Maintenant, si on se réfère plus précisément,
bon, à toutes les démarches qui ont été faites pour améliorer le financement
des maisons d'hébergement, je dois vous dire, Mme la Présidente, que je suis
extrêmement fière de tout ce qui a été fait dans la dernière année, de mon
équipe, de ma part mais aussi de toute l'équipe gouvernementale qui a pris ce
dossier très, très au sérieux.
Tellement pris au sérieux qu'on a annoncé
425 millions de dollars en un an, 425 millions de dollars pour
augmenter les services, pour augmenter les places en maison d'hébergement pour
les femmes en contexte de violence conjugale, pour augmenter, évidemment,
toutes les ressources qu'on met en place. Donc, 425 millions de dollars, évidemment,
c'est du jamais vu. C'est même... en fait, il n'y a rien qui est proche de ça.
Il y a eu un plan d'action pour contrer les violences conjugales en 2018 par le
précédent gouvernement avec une enveloppe de 89 millions de dollars.
Alors, nous, on vient d'ajouter 425 millions de dollars.
Maintenant, si on se réfère au contexte du
120 millions de dollars qui a été annoncé l'an dernier avec le budget pour
rehausser le financement des maisons d'hébergement, on l'a dit, il y a eu des
délais qui étaient inacceptables. D'une part, par contre, il faut comprendre
que les crédits ont été approuvés à la fin de l'été, donc, évidemment des
délais qui ont été nécessairement occasionnés par la pandémie.
Puis ensuite, il y a des délais aussi qui
ont été occasionnés du fait que... Ce qui était très clair, c'est qu'il fallait
s'asseoir avec les maisons d'hébergement, avec les regroupements pour vraiment
voir comment les sommes allaient être allouées. Donc, c'était un travail qui
était fait conjointement. Donc, des discussions avec les regroupements des
maisons d'hébergement, on en a aux deux semaines dans la dernière année. Donc,
un travail avec le MSSS, évidemment, pour comment les sommes allaient être
allouées. Donc, ce qui avait été entendu avec les maisons d'hébergement, c'est
la nécessité de consolider les services, de donner des ressources pour tous les
services qui sont donnés pour les femmes en situation de violence conjugale.
Alors, c'est ce qui a été fait. Tout le travail, là, de concertation a été fait
avec les maisons d'hébergement.
Et par la suite, effectivement, il y a eu
des délais pour que les sommes descendent dans les milieux. Des délais qu'on
disait qui étaient inacceptables mais qui ont été réglés. Et puis en plus,
bien, on a évidemment ajouté d'importantes sommes au budget... pas au budget
mais dernièrement avec 223 millions.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Melançon : Bien, je
me vois un peu surprise de voir que la ministre dit qu'ils ont mis beaucoup,
beaucoup d'efforts, elle et son équipe. Je n'en doute pas <sur une...
Mme Charest : ...qui
ont
été réglés. Et puis en plus, bien, on a évidemment ajouté d'importantes sommes
au budget... pas au budget mais dernièrement avec 223 millions.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Melançon : Bien,
je me vois un peu surprise de voir que la ministre dit qu'ils ont mis beaucoup,
beaucoup d'efforts, elle et son équipe. Je n'en doute pas >sur une base
personnelle, là, je n'en doute pas, mais quand même, à la question des
renseignements généraux, la question 124, la question était de savoir
combien il y a eu de rencontres pour assurer le suivi et le développement de la
mise en oeuvre du Plan d'action gouvernemental en matière de violence
conjugale 2018‑2023. Et la réponse : il y en a eu une seule. Comment
la ministre peut-elle expliquer cela?
Mme Charest : En fait,
des rencontres, on en a à peu près à toutes les semaines avec les différents
ministères, avec mes homologues. Est-ce que ce sont des rencontres officielles?
Non. Ce qu'il est important, par contre, de constater, c'est les résultats.
Alors, moi, je pense que de dire qu'en un an... 425 millions de dollars
pour contrer le fléau ou le phénomène des violences conjugales, je pense que ça
montre que les efforts ont été là, les efforts ont été là de la part de toutes
les instances du gouvernement, et qui font en sorte qu'on a des résultats qui
vont, ultimement, aider les femmes dans les milieux.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
• (10 h 10) •
Mme Melançon : Vous en
conviendrez quand même, Mme la Présidente, qu'il est surprenant de savoir
qu'avec la crise qui a sévi il y a eu une seule rencontre officielle inscrite
dans le registre du Secrétariat de la condition féminine. Et le
223 millions de dollars, c'est parce que la vice-première ministre, quand
même, là, a mis tout son poids pour aller obtenir ces sommes-là après le budget,
où il y avait des sommes qui étaient à moins de 10 % des demandes des
maisons d'hébergement.
Est-ce que c'est toujours la ministre de
la Condition féminine qui est en charge des plans pour la violence conjugale?
Mme Charest : Oui, en
fait, il y a un travail de concertation pour la mise en place des différents
plans d'action. Donc, il y a un travail du Secrétariat à la condition féminine.
Pour différentes actions aussi, on est en lien avec le MJQ, avec évidemment la
Sécurité publique, mais, si on parle plus précisément du plan qui a été déposé
dernièrement, le 223 millions, donc, c'est de concertation avec la
Sécurité publique. Et, si on parle du plan pour le comité d'experts, donc, c'est
avec le MJQ, mais, oui, on est sur tous les suivis, là, de ces différents plans
là.
Mme Melançon : Vous êtes
partenaire ou responsable?
Mme Charest : Bien, dans
les mesures... dans les différents plans, il y a des mesures qui s'adressent à
tous les ministères. Donc, les ministères sont responsables de leur mise en
place des différentes mesures. Maintenant, nous faisons un suivi, nous assurons
le suivi, donc des rapports seront produits. <Et...
Mme Charest : ...dans
les
différents plans, il y a des mesures qui s'adressent à tous les ministères.
Donc, les ministères sont responsables de leur mise en place des différentes
mesures. Maintenant, nous faisons un suivi, nous assurons le suivi, donc des
rapports seront produits. >Et donc chaque ministère est responsable de
sa mesure, et nous, on assure le suivi de ce plan-là.
Mme Melançon : Mais, si
on a une question, par exemple, en violence conjugale, à qui est-ce qu'on
l'adresse? Est-ce que c'est à vous ou c'est à la vice-première ministre?
Mme Charest : Bien, vous
pouvez me l'adresser à moi, et on pourra ensuite faire le suivi approprié pour
avoir la réponse nécessaire.
Mme Melançon : Mais
aujourd'hui, parce qu'on n'a pas beaucoup de temps aujourd'hui, Mme la
Présidente, aujourd'hui, là, lorsque nous aurons des questions, est-ce que
c'est à vous qu'on les pose ou on doit prendre les questions puis les envoyer
du côté de la vice-première ministre?
Mme Charest : Bien, comme
je vous dis, pour les différentes mesures spécifiques à chaque ministère, c'est
les ministères qui sont responsables de la mise en place de leurs mesures.
Mme Melançon : Mais le
travail d'une ministre de la Condition féminine, c'est transversal, ce serait à
vous de vous assurer que les sommes, par exemple, vont descendre, que l'argent...
que tout sera au rendez-vous. Est-ce que c'est vous ou est-ce que c'est la
vice-première ministre qui allez être en charge? Parce qu'il y a quand même une
responsabilité ministérielle ici. Moi, je veux savoir à qui est-ce qu'on
s'adresse.
Mme Charest : Bien, je
vous ai répondu de... pardon, Mme la Présidente, j'ai répondu à plusieurs
reprises : Chaque ministère est responsable des mesures qui sont propres à
leur ministère. Mon rôle au Secrétariat à la condition féminine, c'est un rôle
de coordination, donc de faire en sorte que les actions, les mesures sont
alignées, qu'évidemment... la mise en application des différentes mesures, mais
chaque ministère est responsable de sa mesure.
Mme Melançon : Aux
crédits, l'an passé, en août passé, j'avais posé la question à la ministre à
savoir combien il manquait de places dans les maisons d'hébergement au Québec.
Est-ce qu'on a une idée, aujourd'hui, combien il manque de places dans les
maisons d'hébergement?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...on entend des bruits de fond, alors on va vous demander, s'il vous plaît, de
fermer les notifications sur vos appareils électroniques, s'il vous plaît. Mme
la ministre.
Mme Charest : Bien, en
fait, c'est une question qui est très pertinente et c'est d'ailleurs la raison
pour laquelle on a donné le mandat à ma collègue députée de Lotbinière...
Lotbinière-Frontenac, oui — je pense que je ne peux pas dire son nom,
j'aurais dit son nom, ça aurait été plus simple — de vraiment faire
le portrait des différentes nécessités, ou des manquements, ou des places, et à
quels endroits ils sont nécessaires.
D'ailleurs, au point de presse qu'on a eu
la semaine dernière, la question était directement posée aux regroupements des
maisons d'hébergement, aux fédérations aussi, et elles ne sont pas capables de
chiffrer directement le nombre de places qui sont nécessaires. Donc, c'est pour
ça qu'il doit y avoir un recensement très serré d'où est-ce qu'on a des besoins,
<parce...
Mme Charest : ...était
directement
posée aux regroupements des maisons d'hébergement, aux fédérations aussi, et
elles ne sont pas capables de chiffrer directement le nombre de places qui sont
nécessaires. Donc, c'est pour ça qu'il doit y avoir un recensement très serré
d'où est-ce qu'on a des besoins, >parce qu'évidemment on veut, d'une
part, donner les services aux bons endroits et utiliser judicieusement les
sommes qui nous sont attribuées.
Mme Melançon : Donc, dans
les 163 places qui ont été annoncées le 23 avril dernier par la
vice-première ministre du Québec, c'est 163 places sur combien de
manquantes? On ne le sait pas. Mme la Présidente, si c'est 163 places
sur 5 000, on est très loin du parcours qu'on doit entreprendre rapidement.
Si c'est 163 places sur 200... mais là on me dit qu'on a annoncé
163 places sans savoir exactement le nombre de places requis.
On le sait, puis la députée de Gaspé, qui
est ici aujourd'hui, a déjà déposé une motion, justement, en disant :
Bien, on sait il y a combien de refus, là, on le sait, qu'il y a plus de
10 000 refus à chaque année dans les maisons d'hébergement, puis on
sait que tout ça a été exacerbé avec la dernière année de pandémie, parce qu'en
confinement, là, on sait que la violence augmente. Donc là, on me dit, aujourd'hui,
qu'on a annoncé 163 places sans savoir combien de places il manquait dans
le réseau.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, bien,
en fait, ce qui est important de noter, c'est que tout ce plan qui a été fait a
été fait conjointement avec les maisons d'hébergement, et ça répond à
100 % de leurs demandes, donc, avec les maisons d'hébergement, celles qui
sont sur le terrain, celles qui savent quels sont les besoins.
Parce qu'il faut comprendre que les
demandes ne sont pas nécessairement uniquement des demandes de places en
hébergement, il y a des demandes de services. Parce que les maisons
d'hébergement, là, elles ne font pas que donner des services d'hébergement, elles
donnent des services d'accompagnement, elles donnent, bon, toutes sortes de
services qui sont donnés pour aider les femmes. Donc, ce qu'on a fait, c'est
qu'on s'est concerté avec les maisons d'hébergement, avec les différents
regroupements pour voir quels sont les besoins. Et on répond, avec ce 223 millions
là, à 100 % de leurs demandes.
Donc, maintenant, ce qu'on veut faire pour
la suite des choses, c'est de s'assurer qu'on va justement attribuer des places...
Là, on fait... en fait, c'est 487 places qui seront données dans les trois
prochaines années, là, donc on veut s'assurer d'avoir vraiment les ressources
nécessaires au bon endroit. Donc, il y a un travail qui doit être fait parce
que même les regroupements, même les fédérations, même les maisons
d'hébergement ne sont pas capables de chiffrer précisément combien de places et
où sont nécessaires. Donc, ce travail-là est absolument nécessaire et il sera
fait par ma collègue la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Melançon :
Mme la Présidente, j'aimerais connaître quelles ont été les demandes
budgétaires faites au ministre des Finances par la ministre de la <Condition...
Mme Charest :
...précisément combien de places et où sont nécessaires. Donc, ce travail-là
est absolument nécessaire et il sera fait par ma collègue la députée de
Lotbinière-Frontenac.
Mme Melançon :
Mme la Présidente, j'aimerais connaître quelles ont été les demandes
budgétaires faites au
ministre des Finances par la ministre de la >Condition
féminine pour obtenir plus de places pour les maisons d'hébergement.
Mme Charest : Merci, Mme
la Présidente. En fait, ces demandes budgétaires là sont faites par le
ministère de la Santé et de la Sécurité... pas de la Santé et de la Sécurité,
mais le ministère de la Santé. Alors, c'est au ministère de la Santé qu'il
faudrait poser la question parce que ce sont eux qui sont responsables du
financement des maisons d'hébergement.
Mme Melançon : Donc, la
ministre n'a pas fait de demande.
Mme Charest : La ministre
fait des demandes concernant les budgets qui lui sont attribués, évidemment.
Par contre, évidemment, j'ai fait des... j'ai eu des discussions avec mes
collègues sur ce qu'on doit mettre en place puis où est-ce qu'il y aurait des
besoins, mais les demandes budgétaires pour le financement des maisons
d'hébergement, ça appartient au ministère de la Santé.
Mme Melançon : Je suis un
peu surprise, je suis un peu surprise de savoir que la ministre n'a pas fait de
demande quant aux maisons d'hébergement, surtout que les maisons d'hébergement
se sont tournées sur une base assez régulière, là, à la ministre de la
Condition féminine. Je suis extrêmement surprise.
Quant aux 163 nouvelles places,
est-ce qu'on sait où elles seront déployées actuellement et dans quelles
régions elles seront déployées?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il nous reste une minute...
• (10 h 20) •
Mme Charest : Oui, bien,
encore une fois, le portrait sera fait, là, avec ma collègue de
Lotbinière-Frontenac sur les places, exactement où elles seront attribuées.
Mais revenons juste sur le financement ou
sur les demandes budgétaires. Je m'explique mal comment la collègue députée de
Verdun est offensée du fait que les demandes budgétaires... malheureusement,
elle sait comment ça fonctionne, là, on demande les demandes budgétaires qui
nous sont attribuées. Alors, même si je fais des demandes dans tous les
ministères puis à tous les chapitres, malheureusement, les demandes sont... les
budgets qui me sont attribués.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il vous reste 17 secondes, Mme la députée.
Mme Melançon : Bien, je
suis extrêmement surprise parce que le travail de la ministre de la Condition
féminine devrait aller dans tous les ministères, c'est ça, le travail de la
ministre de la Condition féminine. Et je m'aperçois qu'elle n'a pas fait ces
demandes-là, je suis surprise.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la députée. Nous allons procéder au prochain bloc avec la
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Sherbrooke,
pour une période de 10 minutes.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. C'est très rare qu'on a l'occasion d'avoir un vrai dialogue au
sujet de la condition féminine, donc je suis très contente de pouvoir en
discuter avec la ministre.
La dernière fois, c'était le 10 mars
à l'occasion d'une motion du mercredi lors de laquelle j'avais formulé quelques
demandes à la CAQ pour qu'on s'assure d'éviter <que les...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...députée de Sherbrooke, pour une période de 10 minutes.
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. C'est très rare qu'on a l'occasion d'avoir un vrai dialogue
au sujet de la condition féminine, donc je suis très contente de pouvoir en
discuter avec la ministre.
La dernière fois, c'était le
10 mars à l'occasion d'une motion du mercredi lors de laquelle j'avais
formulé quelques demandes à la CAQ pour qu'on s'assure d'éviter >que les
inégalités entre les hommes et les femmes se creusent. Et, ce jour-là, la CAQ
avait refusé de s'engager à investir dans la création de logements abordables,
dans la création de places en CPE et de places en hébergement pour victimes de
violence. Et depuis, ça vient d'être discuté, on a réussi, l'opposition, la
mobilisation populaire, à faire changer d'idée la CAQ sur la création de places
en hébergement. Alors, je ne perds pas espoir pour le reste.
On vit, en ce moment, une crise du
logement importante, qui précarise particulièrement les femmes. On vit aussi
une crise dans le réseau de service de garde, qui précarise aussi
particulièrement les femmes. Et moi, je m'attends de la ministre de la
Condition féminine qu'elle convainque son gouvernement d'investir dans ce qui
réduit les inégalités entre les hommes et les femmes.
Et d'ailleurs ce n'est pas juste moi qui
s'attends à ça, c'est la mission de la ministre. La loi lui confie notamment la
responsabilité de veiller à la progression effective de cette égalité. Donc, ça
dépasse largement ce qui se passe au Secrétariat à la condition féminine, ça
touche tous les autres ministères. Et moi, ce que je constate<, c'est
que...> et ce que les groupes féministes constatent sur le terrain, c'est
qu'on n'est pas en train, en ce moment, d'assister à une progression effective
de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Alors, j'aimerais que la ministre
s'explique là-dessus. Est-ce qu'elle va être la première ministre de la
Condition féminine sous laquelle il y aura eu un recul de l'égalité entre les
hommes et les femmes?
Mme Charest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Merci, ma collègue, pour la question. Heureuse, évidemment,
d'échanger aussi aujourd'hui.
Ça me fait sourire, le préambule de dire
qu'on ne voulait pas s'engager dans les logements, on ne voulait pas s'engager
dans les places des garderies, on ne voulait pas s'engager pour faire en sorte
que l'égalité entre les hommes et les femmes soit améliorée. Bon, il y a
plusieurs choses qui ont été mises en place par mes collègues, notamment au
MAMH, pour justement avoir des logements abordables, pour avoir enfin des
places qui, on le sait, là, n'ont pas été livrées dans les dernières années,
dans les années du gouvernement libéral. Donc, on a un gros, gros retard à
combler.
Ma collègue ministre au MAMH fait un
travail remarquable. On a investi des sommes aussi très importantes pour faire
en sorte qu'on va livrer 15 000 logements. Donc, il y a eu deux
ententes qui ont été faites de la part de ma collègue avec le gouvernement
fédéral, donc, des ententes historiques dans le domaine de l'habitation. Du
point de vue des garderies aussi, un travail colossal a été fait par mon
collègue pour, <justement...
Mme Charest :
...logements.
Donc, il y a eu deux ententes qui ont été faites de la
part de ma collègue avec le gouvernement fédéral, donc, des ententes historiques
dans le domaine de l'habitation. Du point de vue des garderies aussi, un
travail colossal a été fait par mon collègue pour, >justement,
restructurer le réseau pour donner des places pour les familles, pour les
enfants et ultimement pour que les femmes puissent retrouver le milieu du
travail.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Labrie : Moi, ce ne
sont pas des questions qui me font sourire du tout, là. Je ne sais pas si la
ministre prend le temps de regarder ce qui se passe dans la cour de ses
collègues aussi, mais ça la concerne, comme ministre de la Condition féminine.
Cette année, dans le budget, c'est 500 logements sociaux qui sont prévus.
Juste à Sherbrooke, juste, juste, juste à Sherbrooke, il y a 800 ménages
sur la liste d'attente. Donc, ce n'est pas satisfaisant, ce qui est prévu dans
le budget, d'aucune façon ça ne peut être satisfaisant.
Les places en service de garde, j'aimerais
ça rappeler à la ministre que, malgré tout le travail qui est fait par le
ministre de la Famille, malgré toutes leurs annonces de création de places,
malgré le déblocage des annonces libérales qui ne s'étaient jamais réalisées,
malgré les mesures pour former des éducatrices, là, à ce jour, la CAQ, elle est
incapable de s'engager à ce qu'il y ait plus de places à la fin de leur mandat
qu'à leur arrivée. Ce qu'on voit, c'est une perte nette de milliers de places.
Et le gouvernement n'est même pas assez confiant des mesures qu'il met en place
pour s'engager à minimalement compenser les milliers de fermetures et pour
qu'on retourne à ce qu'il y avait avant leur élection, c'est-à-dire 42 000 personnes
sur la liste d'attente. Là, on est à 51 000, aujourd'hui.
Donc, je ne sais pas si la ministre, elle
est en mesure de prendre l'engagement qu'il y ait plus de places dans le réseau
à la fin du mandat qu'à leur arrivée, même ne serait-ce qu'une seule place de
plus à la fin de leur mandat qu'à leur arrivée, mais, en ce moment, il n'y a
personne au gouvernement qui a pris cet engagement-là, donc, pour moi, c'est un
recul.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Donc, évidemment, encore une fois, on a hérité d'un réseau
qui a été mis à mal pendant de nombreuses années. On a juste à se rappeler des
11 000 places qui dormaient sur les tablettes du ministère quand on
est arrivés au pouvoir.
Donc, maintenant, le plan de mon ministre
est très ambitieux, très agressif, parce qu'il faut effectivement faire en
sorte que les places soient attribuées, soient produites. Donc, pas plus tard
qu'il y a quelques semaines, mon collègue annonçait 64 millions pour
former et augmenter la main-d'oeuvre qualifiée dans le réseau, a annoncé aussi
des allègements bureaucratiques pour faire en sorte, justement, de pouvoir
récupérer des milieux familiaux. Parce qu'on sait à quel point c'était
difficile, le contexte de la pandémie a fait en sorte qu'on a perdu énormément
de places dans le réseau en milieu familial. Donc, des allègements, des
incitatifs aussi pour faire en sorte d'avoir plus d'éducatrices <formées...
Mme Charest : ...récupérer
des milieux familiaux. Parce qu'on sait à quel point c'était difficile,
le contexte de la pandémie a fait en sorte qu'on a perdu énormément de places
dans le réseau en milieu familial. Donc, des allègements, des incitatifs aussi
pour faire en sorte d'avoir plus d'éducatrices >formées, spécialisées. Donc,
un allègement aussi pour la construction des CPE, et tout, donc, un travail
ambitieux, un travail colossal qui doit être fait. Et évidemment notre rôle
sera là aussi pour l'accompagner.
Une autre chose qui a été aussi mise en
place pour aider les femmes, dans un contexte de pandémie, à retrouver le
milieu de travail, c'est une mesure pour bonifier l'aide des haltes-garderies.
Donc, on met en place des mesures, on met en place des moyens pour faire en
sorte d'aider les familles.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Labrie : C'est
peut-être un plan ambitieux selon la ministre, mais visiblement ce n'était pas
assez ambitieux pour qu'elle puisse être à l'aise aujourd'hui de s'engager à ce
qu'il y ait une place de plus en service de garde à la fin de leur mandat qu'à
leur arrivée. C'est un recul, et la ministre le porte, elle aussi, sur ses
épaules.
Je vais lui parler d'équité salariale, un
autre sujet qui devrait aussi la préoccuper comme ministre de la Condition
féminine. Il y a des plaintes en équité salariale qui n'ont pas été réglées
depuis 2010, des plaintes qui concernent 100 000 femmes du secteur
public. Là-dessus, il y en a 60 000 pour lesquelles tout le monde s'entend,
même le gouvernement, sur l'échelle salariale qui devrait être appliquée. Il y
a une reconnaissance formelle du gouvernement que ce n'est pas la bonne
échelle.
Mais on n'a quand même pas commencé à les
payer décemment parce que le gouvernement attend d'avoir réglé toutes les
plaintes. Et on parle orthophonistes, audiologistes, techniciennes en
administration, bibliothécaires, hygiénistes dentaires, secrétaires d'école,
techniciennes en service de garde, assistantes techniques en pharmacie,
auxiliaires en santé et services sociaux, préposés aux bénéficiaires, des
dizaines de milliers de personnes, des femmes, essentiellement, qui ne sont pas
payées au bon échelon en ce moment. Il y a des gens là-dedans qui attendent
depuis plus de 10 ans.
Est-ce que la ministre peut s'engager à ce
que son gouvernement règle enfin les plaintes en équité salariale avant la fin
de leur mandat?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme Charest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Donc, on a la chance, au Conseil du trésor, d'avoir une
personne titulaire de ce mandat qui était aussi ministre, qui avait mes
fonctions avant, donc une femme qui est, évidemment, très préoccupée par ces
enjeux, donc, qui a une oreille attentive à toutes nos discussions mais qui a
déjà un biais favorable dans ces enjeux-là. Donc, évidemment, les travaux se
poursuivent avec ma collègue au Conseil du trésor.
Mais il y a une chose que je trouve très
importante puis qu'on a entendue dans les derniers jours de la part du
gouvernement et du premier ministre quand ils parlaient... bon, on est dans un
contexte de négociation de conventions collectives, et qu'ils nommaient très
précisément vouloir cibler quatre secteurs, quatre secteurs qui sont <évidemment...
>
10 h 30 (version révisée)
<
Mme Charest : ...a
entendu, dans les derniers jours, de la part du
gouvernement et du
premier
ministre, quand il parlait, bon, on est dans un contexte de négociation de
conventions collectives, et qui nommait très précisément vouloir cibler quatre secteurs,
quatre secteurs qui sont >évidemment à prédominance féminine. Donc, on
parle des infirmières, des enseignantes, des préposées aux bénéficiaires et des
intervenantes en DPJ. Donc, pour moi, ça, je pense que ça illustre très
clairement la grande préoccupation du gouvernement pour l'égalité, pour faire
en sorte que les femmes soient reconnues à leur juste valeur. Et ça, je pense
que, comme je le dis, là, c'est un message très clair de la position du gouvernement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Il vous reste 15 minutes, Mme la députée,
15 secondes — excusez-moi — Mme la députée.
Mme Labrie : J'aurais
aimé ça.
La Présidente (Mme Maccarone) :
15 minutes, ça aurait été bon.
Mme Labrie : J'aurais
aimé ça. Je n'ai pas le temps. Donc, je n'ai pas entendu d'engagement formel.
Parce que le travail, il est terminé. Il y a déjà une reconnaissance de ça
devrait être quoi, l'échelon qui s'applique à ces personnes-là. Est-ce qu'il y
a un engagement de procéder?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la députée. Nous allons procéder au deuxième bloc de l'opposition
officielle avec Mme la députée de Verdun pour une période de
19 min 25 s
Mme Melançon : Merci, Mme
la Présidente. Alors, concernant le Plan d'action spécifique pour prévenir les situations
de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des
victimes 2020-2025, je vous amène donc dans les demandes de renseignements
particuliers de notre groupe d'opposition, à la question 44.
On a demandé de décliner le 180 millions
dans la liste des mesures mentionnées. Il y en a pour 145 millions. Moi,
je me demande, il manque 35 millions. Il est où, le 35 millions
manquant?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Charest : Oui. En
fait, je n'ai pas le tableau sous les mains. Il faut comprendre qu'il y a
différentes mesures qui relèvent de différents ministères, là. Et peut-être
qu'on pourra nous sortir le tableau pour...
Mme Melançon : Bien,
regardez, Mme la Présidente, je vais laisser le temps, peut-être, à la ministre
de recevoir le tout. Nous allons noter de notre côté. Puis j'aimerais qu'on
puisse avoir des réponses, parce qu'à l'intérieur, là, de la façon dont ça nous
a été présenté — puis j'invite peut-être son équipe à aller voir
directement, là, à la page qu'ils nous ont fournie — il y en a
véritablement pour 145 millions.
Moi, ce que j'aimerais aussi savoir, c'est,
dans ce plan d'action là, est-ce que c'est tout de l'argent neuf ou il y a des
sommes qui sont... qui proviennent de d'autres programmes qui ont réaménagés?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Bon,
écoutez... Donc, en fait, il y a... Dans le 180 millions, il y a des
mesures qui appartenaient à différents ministères. Donc, c'est de l'argent neuf
pour ce <plan d'action...
Mme Charest : ...
Donc,
en fait, il y a... Dans le 180 millions, il y a des mesures qui
appartenaient à différents ministères. Donc, c'est de l'argent neuf pour ce >plan
d'action là. Donc, 180 millions, comme je vous le disais, qui relèvent de
différents ministères. ...le tableau, si vous me permettez, là, pour pouvoir...
Mme Ferembach, si...
Mme Melançon : Bon, je
vais passer à une autre question, parce qu'on est quand même à l'étude des
crédits. Donc, si on peut avoir les tableaux tout près, là... Vous allez voir,
je vais continuer dans ceux-là. Donc, préparez les cahiers pour la ministre
parce que, comme on est à l'étude des crédits, j'aimerais ça qu'on puisse bien
détailler les sommes qui viennent des fonds publics.
Mme Charest : ...c'est juste
pour dire, là, il s'agit effectivement de l'argent neuf, là, dans le
180 millions.
Mme Melançon : Les
180 millions, c'est tout de l'argent neuf?
Mme Charest : Oui,
180 millions d'argent neuf, oui.
Mme Melançon : Parfait.
Donc, où est le 35 millions? Dans le fond, c'est ça, ma question. Et je
vais vous laisser obtenir la réponse.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Est-ce que ma...
Mme Melançon : Bien,
j'aimerais entendre la ministre là-dessus.
La Présidente (Mme Maccarone) :
O.K. C'est bon.
Mme Melançon : Je pense
que vous êtes mieux positionnée. Puis, comme ça, bien, on l'aura bien retenu.
Moi, j'ai, Mme la Présidente, une autre
demande parce qu'on a fait une demande d'accès à l'information dans le
ministère parce que, dans ce plan d'action là, là, spécifique, il y a des
actions qui sont prévues par le ministère de la Famille. Et quand on a demandé
au ministère de la Famille où ils en étaient rendus, bien, ils nous ont référés
au Secrétariat de la condition féminine, en disant que, dans le fond, c'était
la Condition féminine qui était responsable, bien qu'on voie que ce soit marqué
ministère de la Famille dans le plan d'action. Alors, moi, j'aimerais savoir :
Est-ce que c'est vous ou c'est au ministère de la Famille que les
actions 7 et 8, là, du plan sont destinées?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : C'est au ministère
de la Famille que...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Melançon : Ah! O.K.
Donc, là, on est en train de jouer à la maison des fous dans Astérix, Mme la
Présidente. On l'a d'écrit formellement par le ministère de la Famille. Alors,
je comprends que les actions 7 et 8, là, sont inactives depuis un an
puisque, du côté du ministère de la Famille, il n'y a rien, et on nous réfère
du côté du secrétariat, où on nous dit que c'est au ministère de la Famille. Je
vais m'arrêter là, je pense. Je pense que c'est mieux comme ça.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Melançon : Donc, on
reviendra...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Parfait. Mme la députée.
Mme Melançon : ...on
reviendra peut-être avec les réponses pour le 35 millions.
L'impact de la pandémie sur les femmes. Il
y a des études, donc, qui ont prouvé que la pandémie a eu un impact important,
là, sur les femmes. Le gouvernement a déposé un plan d'action le 8 mars,
un plan d'action qui veut corriger le tir, dans le fond, hein, sur les impacts
qu'a eus la pandémie <sur les femmes...
Mme Melançon : ...Il y
a des études, donc, qui ont prouvé que la pandémie a eu un impact important,
là, sur les femmes. Le gouvernement a déposé un plan d'action le 8 mars,
un plan d'action qui veut corriger le tir, dans le fond, hein, sur les impacts
qu'a eus la pandémie >sur les femmes. Et dans ce plan d'action, je dois
vous dire que les constats, comme le disait Mme Posca de l'IRIS, les
constats sont bons, mais les actions sont plutôt timides. Et j'étais surprise
d'entendre le ministre des Finances dire que, dans le fond, les impacts ne sont
pas plus grands chez les femmes, que ce n'est pas genré. Pourtant, dans le Plan
d'action pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie, on
dit l'inverse.
D'ailleurs, j'aimerais revenir à ce plan
d'action là et aux sommes à la question 45 dans le même cahier que je
montrais à votre équipe tout à l'heure, là. On pose la question suivante :
Le gouvernement du Québec lançait le Plan d'action pour contrer les impacts sur
les femmes en contexte de pandémie. Veuillez nous indiquer, pour chacune des
24 actions prévues dans le plan, pour la réalisation de ce plan, nous
indiquer les sommes déjà prévues dans les budgets et les nouvelles sommes. La
réponse du secrétariat est la suivante : La mise en oeuvre des actions est
en cours grâce à des crédits autofinancés.
Donc, ce qu'on apprend, c'est que le
8 mars, les sommes, donc ce qui a été annoncé, devaient s'autofinancer. Ce
n'était pas de l'argent neuf. C'est ce qu'on comprend.
Mme Charest : Au Secrétariat
à la condition féminine, c'était des sommes autofinancées. Pour les autres ministères,
ça pouvait varier.
Mme Melançon : Je n'ai
pas entendu la fin, pardonnez-moi. Pour les autres...
Mme Charest : Ça pouvait
varier pour les autres ministères.
Mme Melançon : Ça pouvait
varier pour les autres ministères. Donc, ce que je comprends, c'est que pour le
gouvernement de la CAQ, là, il n'y a aucun investissement supplémentaire pour
contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie.
Mme Charest : Je m'excuse,
je n'ai pas entendu la question. Mais notamment dans les nouvelles actions avec
du nouvel argent, le 3,5 millions pour les haltes-garderies, c'est du
nouvel argent.
Mme Melançon : De
nouveaux argents, O.K. Mais pour le secrétariat, il n'y a pas d'argent nouveau.
Mme Charest : Dans le
plan, c'était de l'autofinancé. Est-ce qu'il y avait de l'argent nouveau...
Une voix
: ...
Mme Charest : Oui, il y
en avait. Il y en a avec le nouveau budget, notamment le 1 million de
dollars pour l'ADS, c'est du nouvel argent, donc dans... qui provient du
nouveau budget, du dernier budget.
Mme Melançon : O.K. Donc,
je cherche juste à comprendre, là, parce que le secrétariat nous répond que la
mise en oeuvre des actions est grâce à des crédits autofinancés, et là on me
dit qu'il y a des nouveaux argents. Je suis un peu <étonnée, là, qu'il y
ait...
Mme Melançon :
...Donc,
je cherche juste à comprendre, là, parce que le secrétariat nous répond que la
mise en oeuvre des actions est grâce à des crédits autofinancés, et là on me
dit qu'il y a des nouveaux argents. Je suis un peu >étonnée, là, qu'il y
ait une contradiction ici. Donc, j'imagine que c'est pour l'année 2021,
les nouveaux argents du budget.
Mme Charest : Oui, 2021. Il
y a des crédits de l'an passé, et là, dans les nouveaux crédits, c'est du
nouvel argent.
Mme Melançon : O.K. On va
y arriver. On va y arriver, Mme la Présidente. Le Plan d'action pour contrer
les impacts sur les femmes en contexte de pandémie, il y a les services de
garde. Et, tout à l'heure, la députée de Sherbrooke en a parlé, là, le
premier... Du côté de la démarche, là, qui est faite par la ministre auprès du
collègue de la Famille pour corriger le tir, ce n'était pas clair, là, tout à
l'heure, là. Je ne suis pas certaine qu'il y a... Tu sais, j'entends :
Oui, mais là c'est au ministre de faire ces choses. Moi, ce que j'aimerais
savoir, c'est : Est-ce que la ministre a écrit ou demandé des avis au
ministère de la Famille? Parce que, comme le disait la députée tout à l'heure,
c'est 51 000 places, donc, actuellement qui sont en attente. Et
j'aimerais savoir qu'est-ce que la ministre a fait comme demande au ministre de
la Famille.
• (10 h 40) •
Mme Charest : Bien, dans
tout le contexte des travaux qu'on fait avec les différents collègues,
évidemment, l'enjeu des places en garderie est au coeur de nos préoccupations.
Donc, une des mesures qui résultent de nos discussions sont les
3,5 millions de places en haltes-garderies. Donc, évidemment, ça fait
partie des travaux qui sont en cours, des différents outils aussi qu'on met en
place. Et là, bon, on parle plus de violence conjugale, donc des travaux qui
sont faits aussi avec le ministre de la Famille.
Mon jeu de coordination ou mon jeu de
leadership aussi s'inscrit dans toutes les discussions qu'on a au Conseil des
ministres, où on fait valoir l'importance des places en services de garde.
Donc, évidemment, je suis l'alliée de mon ministre à la Famille pour faire en
sorte que ces considérations-là sont prises en compte au Conseil des ministres.
Alors, c'est un travail constant qui s'opère dans toutes nos rencontres, dans
toutes nos discussions et dans tous nos plans d'action.
Mme Melançon :
L'opposition officielle a demandé à plusieurs reprises, dans le fond, une prime
COVID. Et j'aimerais savoir... Pour justement les éducatrices en service de
garde, j'aimerais savoir ce qu'en pense la ministre de la Condition féminine.
Mme Charest : Bien, si je
ne m'abuse, il y a une prime qui avait été versée au début de...
Mme Melançon : Non.
Mme Charest : Il y avait
des incitatifs financiers ou il y a eu des choses, là, des mesures financières
qui avaient été versées.
Mme Melançon : Non.
Mme Charest :
<Attendez
que...
Mme Melançon : ...
savoir
ce qu'en pense la ministre de la Condition féminine.
Mme Charest : Bien, si
je ne m'abuse, il y a une prime qui avait été versée au début de...
Mme Melançon : Non.
Mme Charest : Il y
avait des incitatifs financiers ou il y a eu des choses, là, des mesures
financières qui avaient été versées.
Mme Melançon : Non.
Mme Charest : >Attendez
que... Bref, encore une fois, là, dans les différents travaux qu'on fait, on
veut vraiment faire en sorte, encore une fois, de déployer rapidement des
places. À titre de députée, aussi, je peux vous dire que je fais des travaux,
aussi, avec ma circonscription, justement, pour faire en sorte, parce qu'on le
sait, hein, il y a des places qui sont disponibles en milieu familial qui ne
sont pas comblés parce qu'on l'a vu, hein, il y a des femmes qui ont remis leur
clé puis qui ont dit : On ne veut plus opérer un service de garde en
milieu familial. Donc, à ce titre-là, et avec plusieurs députés aussi, nous
faisons des travaux, justement, pour essayer de trouver des places, en fait
d'ouvrir des places et de trouver des personnes qui sont intéressées à prendre
en charge ces milieux-là. Alors, encore une fois, plein de travaux qui sont faits
sur le terrain pour améliorer la situation.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Je vous
dirais que, peut-être, s'il y avait eu la prime COVID, elles n'auraient pas
fermé, ces places en milieu familial. Cela étant dit, je comprends que la
ministre n'est pas au courant de la prime COVID. Donc, elle ne peut avoir
vraiment fait d'interventions directement avec le ministre de la Famille. Il
n'y a pas d'écrits, il n'y a rien en ce sens-là, j'imagine.
Mme Charest : Je n'ai pas
d'écrits à ce sens-là, non.
Mme Melançon : D'accord.
C'est surprenant, par exemple, Mme la Présidente, parce que la ministre a
rencontré l'AQCPE, donc l'association des centres de la petite enfance du
Québec, pas plus tard que le 1er décembre, puis il devait y avoir des
suivis qui devaient être faits. Donc, je comprends qu'il n'y a pas eu d'écrits
et je comprends qu'il n'y a pas eu de demandes comme ça de la part de la
ministre de la Condition féminine vers le ministre de la Famille.
Je sais que la ministre a reçu en mars
dernier une lettre de la Ligue des droits et libertés. C'est concernant la
situation à la prison Leclerc. Est-ce que la ministre est au fait de ce
qui se passe actuellement à la prison Leclerc?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, Mme la
Présidente, en fait, ça aussi, c'est un dossier qui est mené par ma collègue à
la Sécurité publique. Oui, on est au fait de la lettre et des échanges qu'il y
a eu. On a fait un suivi avec la ministre de la Sécurité publique. C'est elle
qui est en charge du dossier et c'est elle qui le prend en charge, mais on est
au <fait de la situation...
Mme Charest : ...
à
la Sécurité publique. Oui, on est au fait de la lettre et des échanges qu'il y
a eu. On a fait un suivi avec la ministre de la Sécurité publique. C'est elle
qui est en charge du dossier et c'est elle qui le prend en charge, mais on est
au >fait de la situation.
Mme Melançon : Quel genre
de suivi a été fait? Parce que la ministre vient de dire qu'il y a eu des
suivis qui ont été faits. Est-ce qu'il y a des échanges avec le cabinet de la ministre
de la Sécurité publique là-dessus?
Mme Charest : Oui, absolument,
il y a eu des échanges qui ont été faits avec... Oui.
Mme Melançon : D'accord.
Parce que, dans la lettre de ce matin, de la Ligue des droits et libertés, on
apprend qu'à la lettre qui a été... qui n'a pas été adressée, qui a été envoyée
directement à la ministre de la Condition féminine, il n'y a pas eu de réponse,
puisqu'ils n'ont reçu que de réponse de la sous-ministre associée à la direction
générale des services correctionnels. Là, il y a une situation qui est
difficile, actuellement, à la prison Leclerc, là. J'imagine que vous avez lu Le Devoir,
comme moi, Mme la Présidente, où on voit qu'il y a des problèmes avec notamment
les soins de santé qui peuvent être offerts aux femmes. Devant la gravité de la
situation, moi, j'aimerais savoir si la ministre est d'accord de mettre sur
pied une mission d'observation indépendante sur l'incarcération des femmes à la
prison Leclerc.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Encore une fois, c'est un dossier qui appartient à ma collègue.
Donc, je vais laisser ma collègue gérer son dossier. Par contre, évidemment, on
fait... on suit la situation de près et on va continuer de suivre la situation
de près. Et voilà.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Melançon : Bien là,
il est question de la condition des femmes dans une prison québécoise.
J'imagine que la ministre est interpellée par la situation, là, par ce qui se
passe à l'intérieur des murs de la prison Leclerc, actuellement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Évidemment, on est toujours interpellé par les situations
qui touchent les femmes dans toutes les situations qu'elles peuvent être, que
ce soit en milieux carcéraux, que ce soit dans des maisons d'hébergement, que
ce soit en itinérance, que ce soit dans tous les contextes possibles. Encore
une fois, mon travail, c'est un travail de coordination, de concertation,
d'alliée pour faire en sorte justement que ces préoccupations-là se rendent au
bon porteur de dossier. Le bon porteur de dossier, dans ce cas-là, est ma collègue
ministre de la Sécurité publique. Alors, encore une fois, je porte le dossier,
j'appuie les discussions, je fais un suivi et, oui, tout à fait, je suis
préoccupée par cette situation-là.
Mme Melançon : Ça serait
intéressant d'avoir une réponse peut-être à la Ligue des droits et libertés sur
ce sujet-là de la part du cabinet de la ministre, parce <qu'ils n'ont pas
eu de...
Mme Charest : ...publique.
Alors,
encore une fois, je porte le dossier, j'appuie les discussions,
je fais un suivi et, oui, tout à fait, je suis préoccupée par cette
situation-là.
Mme Melançon : Ça
serait intéressant d'avoir une réponse peut-être à la Ligue des droits et
libertés sur ce sujet-là de la part du cabinet de la ministre, parce >qu'ils
n'ont pas eu de réponse. Et, ce qui est aussi troublant, c'est de savoir qu'à
chaque question actuellement, on nous dit : Bien ça, ce n'est pas moi, c'est
l'autre ministre. Mais je comprends, je comprends qu'il y a des sommes qui sont
ailleurs. Moi, j'aimerais sentir du côté de la ministre de la Condition
féminine, dans le fond, un peu de... plus de suivis. C'est comme si, à partir
du moment où ce n'est pas sur son bureau parce que c'est rendu ailleurs, puis
allez voir ailleurs. Puis je veux juste vous rappeler, là, que le ministère de
la Famille nous répond que c'est à la Condition féminine de répondre. La
Condition féminine nous envoie au ministère de la Famille. J'aimerais juste
savoir, Mme la Présidente, avant que le bloc se finisse, parce que je vous ai
vue m'indiquer qu'il restait peu de temps, est-ce qu'on a une réponse au
35 millions qui n'est pas ventilé à la question 44?
Mme Charest : En fait, en
premier lieu, je voudrais juste répondre par rapport à la lettre dont la
collègue fait mention, c'est une lettre sur laquelle j'étais en copie. Donc, ce
n'était pas une lettre qui m'était adressée personnellement.
Mme Melançon : Non, vous
étiez... Elle vous était adressée, Mme la ministre. Je l'ai ici. Je peux la
déposer pour la commission.
Mme Charest : Bien, s'il
vous plaît, faites-le. Parce que, moi, ce que j'ai comme information, c'est que
j'étais en copie. Mais bref, il y a quand même un suivi qui est fait auprès de
ma collègue.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Si vous pouvez, envoyez le document, Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Melançon : Oui, elle
sera envoyée.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Melançon : Sur le
35 millions, est-ce qu'on a la ventilation?
Mme Charest : Bien, en
fait, moi, j'ai... Là, c'est sûr, c'est mon document de travail, mais j'ai les
sommes totales de la ventilation, là. Est-ce que vous voulez que je vous les
dise de visu?
• (10 h 50) •
Mme Melançon : Oui, s'il
vous plaît. S'il vous plaît, parce qu'on ne les a pas dans la note.
Mme Charest : Bon, alors :
service juridique d'urgence... Woups! pardon... on a 8,4 millions;
aide-mémoire pour les services policiers, 0,2 million; rehaussement des
financements des maisons d'hébergement, 50 millions; consolider le
financement des actions inscrites au plan d'action, 82 millions; bonifier
le programme d'amélioration des maisons d'hébergement, 6 millions;
consolider les cellules d'intervention rapide, 5 millions; outiller les intervenants
des centres d'hébergement, organismes communautaires Familles, 1,3 million;
trousse virtuelle, 0,3 million; Programme d'aide financière d'urgence,
16,2 millions; étendre à quatre régions supplémentaires le Service
d'évaluation des conjoints, 1,8 million; outils spécifiques...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, merci. Merci, collègue. Nous allons procéder au prochain bloc avec le
troisième groupe d'opposition, avec la députée de Gaspé, pour une période de
9 min 25 s
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Je salue à nouveau
également au micro les équipes de la ministre, et également les députés
collègues de l'opposition, et la députée de Jean-Talon.
Alors, on a parlé énormément de violence
conjugale dans les derniers mois. C'était nécessaire de le faire parce qu'avant
même qu'on parle de déconfinement <dans cette crise...
Mme Perry Mélançon :
...
également au micro les équipes de la ministre, et également les
députés collègues de l'opposition, et la députée de Jean-Talon.
Alors, on a parlé énormément de
violence conjugale dans les derniers mois. C'était nécessaire de le faire parce
qu'avant même qu'on parle de déconfinement >dans cette crise, les
groupes appréhendaient énormément, là, la violence dans les foyers, que ça
allait augmenter avec le déconfinement et surtout que les demandes allaient
exploser au niveau des maisons d'hébergement. Et, malgré ça, il a fallu
attendre quand même jusqu'en mars 2021 pour que vraiment la situation soit
prise plus au sérieux, qu'on parle d'urgence d'agir et, finalement, qu'on ait
attendu un peu l'aval de la population. Souvent, la CAQ fonctionne comme ça, là.
O.K., le sujet... les gens sont assez mobilisés derrière un sujet, et là ça
justifie d'injecter des sommes additionnelles.
Tout de même, j'ai salué, là, la décision
d'augmenter les budgets. Le premier ministre lui-même a reconnu la lenteur du
système de livrer les 120 millions sur cinq ans du budget 2020‑2021.
Ça a pris plus d'un an avant que les maisons d'hébergement puissent toucher les
sommes. Je vais peut-être commencer par demander justement en date d'aujourd'hui
combien de régions ont reçu le financement du 120 millions comme tel.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Elles ont
toutes eu le financement, là, du 120 millions.
Une voix
: De la
première année.
Mme Charest : De la
première année, là, évidemment, là. Pas le 120... Ils n'ont pas tout eu pour
les années subséquentes, là. Mais une chose par contre que j'aimerais juste
ajouter en fonction du préambule, je pense que c'est faux de dire qu'on a
attendu d'avoir les manifestations du public ou les pressions. Je pense que le
180 millions qu'on a injectés l'année passée étaient déjà des sommes
historiques qui n'avaient jamais été octroyées auparavant pour rehausser le
financement des maisons d'hébergement et pour cibler les violences conjugales.
Donc, 180 millions qui ont été ajoutés l'an passé.
On a rajouté un 22 millions aussi,
mais en sachant très bien que, et avec la confirmation du ministre des Finances,
que ce n'était pas une fin en soi, le budget. Puis le 223 millions qui a
été ajouté dernièrement le prouve. Donc, évidemment, c'est un dossier qui nous
préoccupe au plus haut point, de sorte que 425 millions ont été ajoutés en
un an.
Mme Perry Mélançon : Si
on revient aux 120 millions, Mme la Présidente, il y a 24 millions
qui étaient prévus pour des mesures d'urgence, là. Donc... Et même jusqu'ici,
le 5 mars dernier, on apprenait qu'il y avait seulement 5,5 millions
des 24 qui avaient été envoyés aux maisons. Donc, d'où ma question, là, de
m'assurer qu'en date d'aujourd'hui la totalité du 24 millions a été
décaissée pour les maisons d'hébergement parce que, je vous dis, le 5 mars
dernier, seulement deux des 17 régions administratives avaient reçu le
financement alloué.
Mme Charest : Bien, en
fait, on va tout rétablir un petit peu les faits, là. Je pense qu'il y a une
méconception de ce qui était le fonds d'urgence et qu'est-ce qui était le
rehaussement du financement. Donc, il y a eu un fonds <d'urgence qui a
été...
Mme Perry Mélançon : ...millions
a été décaissé pour les maisons d'hébergement parce que, je vous dis, le
5 mars dernier, seulement deux des 17 régions
administratives
avaient reçu le financement alloué.
Mme Charest : Bien, en
fait, on va tout rétablir un petit peu les faits, là. Je pense qu'il y a une
méconception de ce qui était le fonds d'urgence et qu'est-ce qui était le
rehaussement du financement. Donc, il y a eu un fonds >d'urgence qui a
été donné au mois d'avril, donc 2,5 millions, par le MSSS, qui a été versé
pour, vraiment, pour la situation de la COVID, pour des mesures sanitaires,
pour des chambres d'hôtel si c'était nécessaire, pour l'adaptation de
différents milieux pour la COVID. Ensuite il y a eu un accord Canada-Québec de
17,5 millions, encore une fois pour des fonds d'urgence, donc des sommes
qui ont été versées.
Maintenant, il y a eu le rehaussement du
financement des maisons d'hébergement, qui a été dans les crédits budgétaires
de l'an dernier. Donc, comme je vous le disais, au mois d'août on a eu l'approbation
des crédits budgétaires. Ensuite on a eu tout un travail qui a été fait avec
les maisons d'hébergement pour s'assurer de déployer puis d'avoir des ententes,
là, pour voir comment on va attribuer ces sommes-là, un travail qui s'est fait
sur quelques mois. Puis ensuite, il y a eu effectivement, là, à partir du
moment où on s'est entendus, les maisons d'hébergement et le MSSS, sur la façon
d'utiliser ces sommes-là, il y a eu des délais, des délais qu'on a acquiescé
qui n'étaient pas acceptables.
Maintenant, et là je n'ai pas la date
officielle du moment où les maisons d'hébergement ont toutes eu leur
financement, mais on a eu les lettres des CISSS et des CIUSSS que les montants
avaient été versés.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Avant de vous donner la parole, Mme la députée, juste un petit rappel de
fermer les sonneries de vos appareils électroniques, s'il vous plaît.
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. D'ailleurs justement, parlant du rehaussement
des maisons d'hébergement d'urgence, c'est un 92 millions qui a finalement
été annoncé le 23 avril dernier. La ministre de la Sécurité publique a
même mentionné que, ces sommes-là, ça n'allait pas prendre un an avant qu'elles
soient descendues aux maisons d'hébergement, mais maximum un mois. Un mois,
c'est très rapide. On est déjà à deux semaines, là, de cette annonce, ça va
être un défi. Est-ce qu'on est en mesure de savoir combien, en termes de
pourcentage ou en termes de maisons d'hébergement, qui ont déjà reçu leur part
du financement?
Mme Charest : Oui. Bien,
en fait, encore une fois il y a eu un travail, il y a eu une rencontre qui a eu
lieu la semaine dernière entre les maisons d'hébergement et le MSSS. Donc, on
est encore sur le calendrier d'un mois. Donc, d'ici le 24 mai, on devrait
avoir reçu les sommes, d'ailleurs, sur le terrain.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Puis
est-ce qu'on sait comment ça sera distribué? Les régions, etc.
Mme Charest : C'est du
travail qui a été fait avec le MSSS, là, et les maisons d'hébergement, là. Donc,
je ne sais pas le détail, malheureusement, je ne suis pas responsable de ce
financement.
Mme Perry Mélançon : Et
quand la ministre a dit que le plan a été... bon, correspond, là, à l'ensemble
des besoins des maisons d'hébergement et de leurs demandes, est-ce que ça tient
compte du financement à 100 % des places existantes non subventionnées?
Est-ce que ça correspond à la création de places? Il y a des <projets en
cours...
Mme Charest : ...
de
ce financement.
Mme Perry Mélançon :
Et quand la ministre a dit que le plan a été... bon, correspond, là, à
l'ensemble des besoins des maisons d'hébergement et de leurs demandes, est-ce
que ça tient compte du financement à 100 % des places existantes non
subventionnées? Est-ce que ça correspond à la création de places? Il y a des >projets
en cours, dont je parle, autant de première que de deuxième étape. Est-ce que
tout ça, ce sera réalisé rapidement?
Mme Charest : Oui. En
fait, le plan a été vraiment travaillé de concert avec les maisons, avec les
regroupements, avec, bon, avec les acteurs du milieu pour faire en sorte
justement, d'une part, d'améliorer les services externes, d'améliorer aussi les
conditions de travail. Et ça, ça a été fait beaucoup dans le premier
180 millions, là, bien, 120 millions pour les maisons d'hébergement,
ensuite pour développer des places en maison de deuxième étape, première étape
et tout ça, consolider les places existantes qui n'avaient pas de financement.
Alors, c'est tout un travail qui a été fait, là, avec les différents acteurs du
milieu.
Mme Perry Mélançon : Pour
aller justement peut-être sur le sujet des femmes et de l'habitation, bon, on
sait que les logements abordables et sécuritaires, c'est difficile d'accès pour
tout le monde, et particulièrement pour les femmes qui essaient de quitter un
conjoint violent. Dans le nombre de logements sociaux actuellement disponibles,
bon, on parle que c'est insuffisant, évidemment, et, dans la Stratégie
nationale sur le logement, il y avait quand même un 25 % minimum des
investissements qui devaient être dédiés à des projets pour cibler les besoins
particuliers des femmes, des filles et de leur famille. Est-ce que, dans le
cadre de l'entente signée avec le gouvernement fédéral, le gouvernement compte
respecter cette cible de 25 %?
Mme Charest : Oui. Encore
là, j'ai la chance d'avoir une collègue qui est très préoccupée au ministère de
l'Habitation pour le sort des femmes et l'accès aux logis, aux logements et
tout ça. Donc, évidemment, tous les besoins des femmes en situation de
vulnérabilité, pour l'accès aux logements sociaux, sont pris en compte. Encore
une fois, des travaux qui se poursuivent avec ma collègue pour faire en sorte
que les femmes puissent avoir accès aux logements.
Mme Perry Mélançon :
Puis, quand on parle d'accès aux logements, est-ce qu'on peut avoir une
précision, quel type de projet, à quelles femmes sont-ils attribués? Puis
est-ce qu'on a une idée du nombre de places réservées, par exemple, pour créer
des unités dans les maisons de deuxième étape? Est-ce que tout ça est chiffré?
Parce qu'on connaît les besoins, mais on ne connaît pas les...
Mme Charest : Oui. Bien,
on a un chiffre de 487 places, là, qui seront déployées dans les trois
prochaines années. Maintenant, il y a aussi, bon, des annonces qui s'en
viennent très bientôt, là, pour le programme de soutien au logement, pour aussi
les places en maison d'hébergement. Alors, ça va se faire, là, dans une très
brève échéance, là.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il vous reste une minute, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon :
Donc, toujours... Et ça, ça respecte la cible de 25 % de l'entente avec le
fédéral, dans la Stratégie nationale?
• (11 heures) •
Mme Charest : Oui... Bien
oui! Bien, en fait, les <discussions, encore une fois...
>
11 h (version révisée)
<17845
Mme Charest :
...pour aussi des places en
maison d'hébergement. Alors, ça va se faire,
là, dans une très brève échéance.
RLa Présidente (Mme Maccarone) :
Il vous reste une minute,
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon :
Donc,
toujours... Et ça, ça respecte la cible du 25
% de
l'entente avec le fédéral dans la stratégie nationale, tout ça?
Mme Charest : Oui.
Bien, en fait, les >discussions, encore une fois, là, sont avec le
fédéral, avec ma collègue, mais, très certainement, son objectif, c'est de
faire en sorte de donner des places pour les femmes.
La Présidente (Mme Maccarone) :
30 secondes, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon :
30 secondes. Bien, je vais y revenir, mais j'entendais dans la réponse de
la ministre à une question précédente que l'effort qui avait été fait du côté
de la ministre responsable de la Condition féminine était les haltes-garderies,
finalement, qui est un service occasionnel, là, il faut quand même le préciser.
Alors, je voulais savoir si le Conseil du statut de la femme s'était penché sur
une étude, le manque de places dans les CPE, ce que ça a sur... les impacts sur
la femme, comme tel.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Malheureusement, le bloc est terminé.
Mme Perry Mélançon : Je
vais y revenir.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Alors, nous allons procéder au prochain collègue. Alors, la députée de Verdun,
pour une période de 19 min 25 s.
Mme Melançon : Merci.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais qu'on revienne rapidement sur le
plan, donc sur le 222,9 millions de dollars. Il y avait une annonce qui
avait été faite, d'un premier 92 millions de dollars, le 23 avril, il
y a eu un 20 millions qui a été annoncé la semaine dernière par la
vice-première ministre. Il reste donc 111 millions. À quel moment le reste
du plan va-t-il être annoncé?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Bien,
en fait, les annonces se font à vitesse grand V, donc incessamment que les… ça
devrait être fait. Mais, la semaine prochaine, il devrait y avoir déjà des
annonces pour les maisons d'hébergement de deuxième étape. Et, encore une fois,
là, on est à vitesse grand V pour ces annonces-là.
Mme Melançon : Donc,
d'ici la fin de l'année, on aura le plan complet, là, qui sera annoncé.
Mme Charest : Oui, on
devrait avoir tout ça… Oui.
Mme Melançon : Et, comme
le disait tout à l'heure une collègue, la vice-première ministre a assuré que,
d'ici un mois, les sommes annoncées étaient pour être descendues, rendues aux
maisons. Cependant, j'ai un petit questionnement. À partir du moment où… Je
demandais tout à l'heure, les 163 places qui étaient pour être créées, à
partir du moment où on ne sait pas où elles seront créées, comment l'argent va-t-elle
pouvoir descendre dans un mois?
Mme Charest : En fait,
les places qui sont créées, on a déjà toute la liste, et ce sont... On a les
projets, et tout ça, là, des 163 places qu'on... soit qu'elles sont...
soit que c'étaient des places qui n'étaient pas financées, soit que c'est des
places qui sont en construction. Donc, on a les projets, là, ils sont... Mais,
pour le reste des places, et des prochaines sommes, et tout ça, ce qu'on veut,
c'est vraiment d'avoir un portrait très précis d'où est-ce qu'on a des besoins
et où est-ce qu'il faut déployer des ressources. Alors, c'est pour ça qu'il y a
un travail <qui se fait, de recensement...
Mme Charest : ...on a
les projets, là, ils sont... Mais, pour le reste des places, et des prochaines
sommes, et tout ça, ce qu'on veut, c'est vraiment d'avoir un portrait très
précis d'où est-ce qu'on a des besoins et où est-ce qu'il faut déployer des
ressources. Alors, c'est pour ça qu'il y a un travail >qui se fait, de
recensement et de discussion de ma collègue. Mais, les 163 places, on les
a, là, on a le tableau des places, là.
Mme Melançon : Je vais
revenir, là, parce que, là, c'est un peu confondant, parce que tantôt j'ai posé
cette question-là directement à la ministre, qui m'a dit : Bien, ça, c'est
la députée de Lotbinière-Frontenac qui va travailler là-dessus. Moi, j'aimerais
savoir : Dans le fond, les 163 places, on sait où est-ce qu'elles
seront, par région et par maison d'hébergement, c'est ce que je comprends?
Mme Charest : Oui,
absolument. Puis peut-être... Acceptez-vous que... Parce que...
Mme Melançon : Non,
mais... Non, parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, Mme la ministre. Moi,
j'aimerais ça...
Mme Charest : O.K.
Parfait. Mais oui. Oui, oui, les 163 places, on sait où elles sont
attribuées.
Mme Melançon : Parfait.
J'aimerais bien qu'on puisse, peut-être, déposer, auprès de la commission, la
liste des 163 places. J'aimerais bien que ça puisse être déposé, je pense
que ça va intéresser toutes les collègues. Et ce sera intéressant que nous
puissions l'avoir, parce qu'on ne l'avait pas à l'intérieur des demandes qui ont
été faites. Ça, c'est la première chose.
Et, tout à l'heure, Mme la Présidente,
lorsque j'ai posé la question quant à la ventilation, dans le fond, des
montants, du 180 millions de dollars, la ministre a commencé à me faire
une liste. J'aimerais bien qu'on puisse nous déposer aussi toute la
ventilation, parce que la demande a été faite à l'intérieur des renseignements
particuliers du premier groupe d'opposition, et on ne le trouvait pas. Je ne
veux pas être plate, là, mais je trouve qu'il y a un petit manque de
transparence ici, parce que ce qu'on nous a fourni, seulement, c'est la
ventilation pour les 145 millions, pas pour 180 millions de dollars.
Donc, ce serait intéressant que nous puissions recevoir ça. Je trouve ça
dommage qu'on ait à le faire par écrit parce que... Et ici je veux saluer le
travail d'Isabelle Paquet, qui est ma recherchiste, et de Florence Thivierge,
qui ont toutes fait ces demandes-là, puis malheureusement les réponses ne sont
pas complètes. Donc, ce serait intéressant que nous puissions recevoir, auprès
de la commission, ces informations, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Acceptez-vous, Mme la ministre, de déposer ces documents?
Mme Charest : Oui, tout à
fait. Mais peut-être juste une précision. Il faut comprendre que plusieurs de
ces mesures appartiennent à d'autres ministères. Donc, nous, ce qu'on a fait, c'est
un plan, on a mis les informations des grandes mesures. Maintenant, je
comprends que c'est un gros travail de recherche de la part aussi de toutes les
équipes. D'ailleurs, on a eu une année record de 262 questions cette année.
Alors, évidemment... Mais c'est sûr que plusieurs des
questions s'adressent à d'autres ministères.
La Présidente (Mme Maccarone) :
...acheminer les documents à notre secrétaire, s'il vous plaît.
Mme Charest : Absolument.
Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Je vais
être encore surprise, Mme la Présidente, de ce que vient de me répondre la
ministre de la Condition féminine. Quand on annonce <un plan de
180 millions...
Mme Charest : ...
mais
c'est sûr que plusieurs des questions s'adressent à d'autres ministères.
La Présidente (Mme Maccarone) :
...acheminer les documents à notre secrétaire, s'il vous plaît.
Mme Charest :
Absolument. Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Je vais
être encore surprise, Mme la Présidente, de ce que vient de me répondre la
ministre de la Condition féminine. Quand on annonce >un plan de
180 millions, bien, on est supposé de ventiler 180 millions. Puis je
comprends qu'il y a peut-être d'autres ministères, mais, d'après moi, là, dans
le 145 millions, là, il y a de l'argent qui venait aussi des autres ministères.
Mme Charest : Bien, encore
une fois, je vous dis que ce qui avait été... ce qui a été... c'étaient les
grandes lignes du plan d'action. Maintenant, on va déposer le document et… à la
satisfaction de tous.
Mme Melançon : Il y a un
comité d'experts en violence sexuelle. Vous le savez, on a travaillé sur ce
grand document qui est Rebâtir la confiance, qui est un document dans
lequel il y a plus de 190 recommandations qui ont été faites par un comité
qui a été porté par Julie Desrosiers et Mme Elizabeth Corte, que je
remercie sincèrement pour leur travail, elles et tous les membres du comité.
J'apprenais, à l'intérieur des
renseignements particuliers, à la question 78, que la ministre responsable
de la Condition féminine a mandaté, donc, le Conseil du statut de la femme pour
réaliser une étude complémentaire au Comité d'experts sur l'accompagnement des
victimes d'agressions sexuelles et de violence conjugale dans le but d'accroître
l'expertise et le développement des connaissances en matière de violence.
Est-ce que la ministre peut nous dire de quoi il s'agit comme mandat?
Mme Charest : Bien, oui,
tout à fait. En fait... Puis, en plus, on a la chance d'avoir la présidente,
qui pourra peut-être plus élaborer là-dessus. Donc, d'une part, il y avait un
recensement qui a été fait pour voir les différentes mesures qu'il y avait à
travers le monde, et tout, ensuite un recensement aussi de la perception des
victimes à l'égard du système juridique. Mais on a la présidente, donc je lui
laisserais la parole.
Mme Melançon : Non, non,
je voulais juste savoir le mandat que vous avez donné.
Mme Charest : Et, ce
rapport, comme comité d'experts, on l'a dans nos documents. Donc, vous avez le
rapport, à titre de membre de ce comité transpartisan, vous aviez le rapport de
ça.
Mme Melançon : Parfait.
Et le comité transpartisan, il est toujours en vie?
Mme Charest : Bien, en
fait, le comité transpartisan... Évidemment, on a vu, avec les dernières
semaines, toute l'urgence qu'on a mise sur les différentes actions qui ont été
déployées pour faire en sorte de contrer les différentes violences conjugales.
Maintenant, la vice-première ministre a eu le <mandat d'assurer le...
Mme Charest : ...
qu'on
a mise sur les différentes actions qui ont été déployées pour faire en sorte de
contrer les différentes violences conjugales. Maintenant, la vice-première
ministre a eu le >mandat d'assurer le déploiement de ces mesures-là,
donc, en fait, une action qui va directement dans le sens des recommandations. D'ailleurs,
les deux coprésidentes, Mme Corte et Mme Desrosiers, ont été très
satisfaites de cette nouvelle structure qui fait en sorte de mettre en application
les recommandations, mettre aussi en application les différentes mesures qui
sont portées par le gouvernement.
Bon, c'est sûr que le comité transpartisan
avait aussi un rôle avec le comité d'experts. Le comité d'experts a rendu son
rapport. Les dernières semaines, bon, comme je vous disais, le travail s'est
fait davantage sur le terrain avec les différents ministres. Alors, pour le
moment, c'est dans cette optique-là qu'on travaille.
• (11 h 10) •
Mme Melançon : Est-ce que
le comité existe toujours? Est-ce que vous allez avoir besoin encore de
l'expertise des différentes députées?
Mme Charest : Pour le
moment, on se concentre sur le travail dans les différents ministères puis
porté par la vice-première ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Melançon : Donc, la
réponse, c'est oui ou non?
Mme Charest : La réponse,
pour le moment, est : On travaille avec la vice-première ministre, donc on
considère que le mandat du comité transpartisan a été rendu avec le dépôt du
rapport et avec les différentes rencontres qu'on a eues par la suite.
Mme Melançon : Donc, la
réponse, c'est non, Mme la Présidente. C'est ce que je comprends. Parfait.
Concernant l'ADS… Parce que la ministre,
dans son plan d'action sur les impacts de la pandémie sur les femmes, là, de
23 millions, a dit qu'il se pratiquerait un peu plus d'ADS. À l'intérieur
du plan, ce que la ministre disait : «"Ce n'est pas un plan qui a été
élaboré pendant un an ou deux ans", admet la ministre de la Condition
féminine, en entrevue téléphonique, pour justifier le caractère approximatif du
document...» Ce n'est pas ce que je cherchais. «Je ne peux pas vous dire que
présentement on peut dire que l'ADS sera pratiquée partout, mais on travaille
dans ce sens-là, pour faire en sorte de tenir en compte les impacts
différenciés selon les sexes.» Ça, c'était la citation de la ministre.
Moi, j'aimerais savoir pourquoi, sur le
projet de loi n° 59 sur la CNESST, pourquoi il n'y a pas eu d'ADS qui a
été faite.
La Présidente (Mme Maccarone) :
…
Mme Charest : Oui. Merci,
Mme la Présidente, encore une fois, pour la question. Donc, en ce qui concerne
tout le dossier de l'ADS, je pense que… Bon, d'une part, on se souvient qu'il y
a eu une <stratégie égalité qui a été...
Mme Melançon : …
pourquoi
il n'y a pas eu d'ADS qui a été faite.
La Présidente (Mme Maccarone) :
…
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente, encore une fois, pour la question. Donc, en ce qui
concerne tout le dossier de l'ADS, je pense que… Bon, d'une part, on se
souvient qu'il y a eu une >stratégie égalité qui a été faite par le
précédent gouvernement, qui a été poursuivie, qui est venue à échéance, d'ailleurs,
le 31 mars, qu'on prolonge. Et on a adopté la même posture quant à l'ADS,
donc c'est dans un travail un petit peu plus pragmatique et plus ciblé.
Maintenant, il est bien clair que le
gouvernement reconnaît l'importance de prendre en compte les effets
différenciés selon les sexes et l'intersectionnalité aussi, de sorte que, dans
le dernier budget, on a alloué des sommes de 1 million de dollars
justement pour améliorer l'accompagnement du Secrétariat à la condition
féminine auprès des différents ministères, pour aussi développer des offres de
formation, pour aussi aider les différents ministères, les gestionnaires, les
professionnels, pour adapter les outils, parce que ça aussi, c'est un enjeu,
d'avoir des outils de mesure pour pouvoir justement utiliser comme il faut
l'ADS et, bon, aussi… des bonnes pratiques, et tout.
Il faut se rappeler aussi que, là, on s'en
va, là, dans une consultation pour la prochaine stratégie, mais les travaux… Il
y a eu un comité de travail qui a été mis sur place l'an dernier au forum
égalité. Donc, les travaux… On a un comité de travail qui se penche justement
pour avoir de meilleurs outils pour pouvoir mieux l'utiliser. Donc, les travaux
sont déjà commencés.
Mme Melançon : Parce que
le Conseil du statut de la femme, et je salue sa présidente, qui est avec nous
aujourd'hui, s'est dit vraiment préoccupé par le projet de loi n° 59.
D'ailleurs, ils ont déposé mémoire et étaient présents le 19 janvier 2021,
sur le projet de loi n° 59, se disaient préoccupés, donc, par la rédaction
du projet de loi et l'effet de leur portée sur les femmes. Par exemple, les
maladies féminines ne figurent pas dans les maladies professionnelles, les
emplois majoritairement féminins sont classés comme étant à faible risque, et
le Conseil du statut de la femme recommandait justement de revoir cela,
d'exiger aux travailleuses domestiques un nombre d'heures déterminé pour
bénéficier de la protection de la loi. Bref, du côté du Conseil du statut de la
femme, là, on a émis beaucoup de préoccupations. J'aimerais savoir si la
ministre avait écrit directement au Conseil du statut de la femme pour avoir
son avis sur le projet de loi n° 59.
Mme Charest : Oui. En
fait, dans un premier temps, je pense que vous omettez
la plus grande conclusion du Conseil du statut de la femme sur le projet de loi
n° 59, c'est que ça représente une avancée historique pour les femmes.
Alors, on a la présidente. Si vous voulez l'entendre de sa propre bouche, elle
pourrait vous en parler. Mais la première conclusion du <Conseil
du statut de la femme, c'est…
Mme Charest : …vous
omettez la plus grande conclusion du Conseil du statut de la femme sur le
projet de loi n° 59, c'est que ça représente une avancée historique pour
les femmes. Alors, on a la présidente. Si vous voulez l'entendre de sa propre
bouche, elle pourrait vous en parler. Mais la première conclusion du >Conseil
du statut de la femme, c'est qu'enfin un projet de loi, qui a tardé, hein, on
le sait, ça fait plus de 40 ans que ça aurait dû être révisé, faisait en
sorte qu'on allait maintenant pouvoir protéger 94 % des femmes
travailleuses, alors qu'on protégeait 25 % des femmes. Donc, ça représente
une avancée. Les secteurs de la santé, de l'enseignement, entre autres, sont
pris en compte, du travail domestique aussi, donc des milieux, évidemment, à
grande prédominance féminine. Alors, je peux lui céder la parole, elle pourra
vous le dire d'elle-même.
Mme Melançon : Non, ça
va. Moi, je veux savoir si la ministre a demandé au Conseil du statut de la
femme, si elle a fait des demandes par écrit concernant son avis sur le projet
de loi n° 59 et le projet de loi n° 84.
Mme Charest : Bien, en
fait, l'avis du projet de loi n° 59 est là. Le Conseil du statut de la
femme a participé aussi aux commissions. Donc, j'ai accès à toutes… Je n'ai pas
eu besoin de demander un… par écrit au Conseil du statut de la femme leur avis,
qui est disponible.
Mme Melançon : D'accord.
J'aimerais savoir si… Combien de temps me reste-t-il, Mme la Présidente? Quatre
minutes. J'aimerais savoir si la ministre connaît Le Phare des affranchiEs.
Mme Charest : Oui, c'est
un projet qu'on soutient. Mme Ferembach, c'est un projet qu'on soutient?
Oui, tout à fait.
Mme Melançon : Parfait.
Et ce projet-là, donc, juste pour ceux et celles qui nous écoutent, c'est un
magnifique projet, qui est soutenu notamment par le directeur général de
l'association en hôtellerie du Québec, donc Xavier Gret, et qui est pour
contrer l'exploitation sexuelle des mineurs en collaboration, donc, avec
l'industrie touristique. Comme la ministre connaît déjà le projet, j'aimerais
savoir si elle va faire des représentations auprès de son collègue ministre du
Travail pour que cette formation soit enfin reconnue et offerte dans le milieu
de travail.
Mme Charest : Bien, il
faudrait, en fait, que… Spécifiquement sur le dossier, sur les formations, et tout,
je pourrai m'informer. Malheureusement, je n'ai pas toute l'information. Mais,
s'il y a des représentations à faire auprès de mon collègue, bien entendu, je
les ferai.
Mme Melançon : D'accord.
Puis, par le fait même, ce serait intéressant qu'elle puisse faire des
représentations aussi auprès de la ministre du Tourisme. Comme on est avec
l'association d'hôtellerie du Québec sur ce projet-là, je pense qu'il serait
vraiment très intéressant que nous puissions mettre cette
formation-là qui peut sauver des vies, qui peut changer des vies, et surtout,
oui, qui a été financée, mais qui… Avec la pandémie, malheureusement, le projet
n'a pas pu déployer ses ailes autant <qu'on l'aurait souhaité…
Mme Melançon : ...
cette
formation-là qui peut sauver des vies, qui peut changer des vies, et surtout,
oui, qui a été financée, mais qui… Avec la pandémie, malheureusement, le projet
n'a pas pu déployer ses ailes autant >qu'on l'aurait souhaité. Alors,
j'aimerais que la ministre puisse s'engager à avoir une discussion, justement,
avec ses collègues à ce sujet.
Mme Charest : …
Mme Melançon : Concernant
les crédits… J'aimerais qu'on puisse revenir rapidement sur les crédits. Il y a
eu des coupures dans les crédits du Secrétariat de la condition féminine, et
j'aimerais connaître pourquoi il y a des coupures dans les crédits. Je
préannonce presque ma question, Mme la Présidente, parce qu'en deux minutes je
ne suis pas certaine, donc je vais inviter les gens, peut-être, à sortir les
documents pour la ministre. Mais le Programme de soutien financier à des
initiatives en matière d'égalité entre les femmes et les hommes, en 2020‑2021,
là, c'était 10 260 000 $. On sait qu'il y a un petit peu moins
d'argent, là, qui a été utilisé, soit 9 286 000 $. Est-ce qu'on
sait qu'est-ce qu'il advient de l'autre million qui n'a pas été dépensé?
Mme Charest : Oui, bien,
en fait... Oh!
La Présidente (Mme Maccarone) :
...une minute, Mme la ministre.
Mme Charest : Ah! En ce
qui concerne les crédits, bon, je vous ai dit tantôt que la Stratégie égalité,
la stratégie violence sexuelle terminait au 31 mars. Donc, on a prolongé
pour deux ans. Donc, on sait que, dans une fin de stratégie... Bon, les appels
de projets se font habituellement plus en début de stratégie que vers la fin. Maintenant,
ce que je peux... Puis je peux rassurer, parce que c'est probablement là où va
la question, il n'y aura pas de bris de service. Donc, que ce soient les tables
de concertation, et tout ça, on s'est assurés d'avoir du financement pour ces initiatives-là.
Maintenant, dans le budget, par contre,
les sommes qui ont été données pour les haltes-garderies, entre autres, pour...
bien, ne font pas partie du budget, donc, évidemment, ça vient... sont
coordonnées par le Secrétariat à la condition féminine, donc ne figurent pas
dans le budget, mais, en soi, là…
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Charest : …c'est des
appels de projets qu'il y a de moins mais qui avaient été faits en début de stratégie.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Nous allons procéder au prochain bloc avec la députée
de Sherbrooke, pour 9 min 30 s.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Quand on a déposé le rapport du comité transpartisan, ce qu'on
avait toutes dit, c'était que c'était le début d'un grand chantier et qu'on
était enthousiastes de le faire ensemble. Et la ministre elle-même avait nommé
que c'était le travail du comité transpartisan qui commençait à ce moment-là.
Je pense que la population s'attendait qu'on travaille ensemble. Et moi,
personnellement, je trouvais que c'était <la meilleure manière...
Mme Labrie : …dit,
c'était que c'était le début d'un grand chantier et qu'on était enthousiastes
de le faire ensemble. Et la ministre elle-même avait nommé que c'était le
travail du comité transpartisan qui commençait à ce moment-là. Je pense que la
population s'attendait qu'on travaille ensemble. Et moi, personnellement, je
trouvais que c'était >la meilleure manière de s'assurer que les
changements qui découlent du rapport vont être durables dans le temps, parce
que, quand toutes les formations politiques y travaillent ensemble, évidemment qu'on
s'assure que les gouvernements successifs ne vont pas juste détricoter ce qui a
été fait par les gouvernements précédents.
Donc là, je m'explique mal ce que je viens
d'entendre dans l'échange entre la ministre et ma collègue de l'opposition
officielle. J'avais demandé très rapidement, après l'annonce à Tout le monde
en parle de la formation d'un comité formé de différents ministres, présidé
par la vice-première ministre, que le comité transpartisan puisse rencontrer ce
nouveau comité là. C'est une rencontre qui n'a jamais eu lieu. Et là j'ai cru
comprendre, des propos de la ministre, que finalement elle venait de tirer la
plug.
Est-ce que la ministre vient nous annoncer
ce matin que son gouvernement a décidé de larguer officiellement le comité
transpartisan puis de travailler tout seul de son côté pour mettre en oeuvre le
rapport?
Mme Charest : Mme la
Présidente, le mandat du comité transpartisan était effectivement de… bien,
d'une part, d'émettre des recommandations, ce qui a été fait. Honnêtement, je
considérais effectivement que le travail commençait pour le comité
transpartisan à la remise du rapport, et pour la suite des choses, et, d'une
part, dans la priorisation des actions, parce qu'il y avait
190 recommandations, qui, évidemment, touchent plusieurs sphères qui sont
assez complexes, et un des objectifs, c'était justement d'avoir une vue
d'ensemble pour pouvoir procéder à la priorisation. Donc, moi, je voyais notre
comité comme un comité-conseil qui allait aiguiller ou faire en sorte qu'on
puisse mettre de l'avant les différentes recommandations pour accélérer les
travaux.
Maintenant, il y a eu quand même un peu de
travail partisan qui a été fait dans les dernières semaines, avec le contexte,
notamment une motion qui a été faite, qui priorisait une recommandation, de la
part de la députée de Sherbrooke, qui fait… puis une recommandation qui n'a
jamais été priorisée par notre comité transpartisan. Donc, d'une part, on veut
travailler de façon transpartisane, mais, d'autre part, on y va de façon
partisane dans différentes initiatives de… Bon.
Et là on a vu ce qui est arrivé, le mandat a été donné à la vice-première ministre, qui, je
le disais tantôt, va exactement dans le sens des recommandations… de certaines
recommandations du comité transpartisan pour faire en sorte, justement, que <la
supervision…
Mme Charest : ...
le
mandat a été donné à la vice-première ministre, qui, je le disais tantôt, va
exactement dans le sens des recommandations… de certaines recommandations du
comité transpartisan pour faire en sorte, justement, que >la supervision
de ces mises en application de ces recommandations-là soit faite dans un
contexte où on peut vraiment déployer les actions puis avoir une portée beaucoup
plus importante, donc d'être au MCE. Alors, on va dans ce sens-là. Et, comme je
vous disais, à l'évolution du dossier et à l'ampleur de la situation exacerbée
par la pandémie, bien, la vice-première ministre a pris en charge le plan
d'action, et c'est dans ce sens-là qu'on travaille présentement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Labrie : Juste peut-être
en guise de rappel, toutes les formations politiques étaient conjointes sur la
motion que j'avais déposée à ce moment-là, à l'exception du gouvernement. Et puis
il n'était pas question de prioriser, il était question de confirmer que cette recommandation-là
serait mise en oeuvre, une recommandation, d'ailleurs, qu'on avait toutes
appuyée, la ministre elle-même, dans le sens où, le rapport, on l'avait endossé
pleinement. Donc, je me surprends que ce soit utilisé aujourd'hui pour
justifier de tirer la plug sur le comité.
L'engagement de réaliser les 190 recommandations,
ce n'est même pas nous qui l'avions pris, le comité, c'est le premier ministre
lui-même qui a pris cet engagement-là en premier. Ça a été lui le premier à
dire : On va les mettre en oeuvre, les 190 recommandations. Donc, ça
m'apparaissait normal de vérifier que certaines de ces recommandations-là en
particulier allaient être mises en oeuvre. Je m'étais étonnée que, même pas
24 heures après que le premier ministre ait pris cet engagement-là,
finalement, ce soit seulement la CAQ qui soit contre la motion que je
demandais.
Donc, je... personnellement, je suis très
déçue. Je pense qu'on travaillait bien ensemble. Je trouvais ça... Je trouvais
qu'on travaillait de manière durable ensemble parce qu'on s'assurait que les
décisions qui étaient prises, elles allaient être maintenues dans le temps
parce qu'elles avaient l'appui des quatre formations politiques. Donc, je suis
désappointée par la suite des choses.
Je vais poursuivre sur l'analyse
différenciée selon les sexes. C'est quelque chose qui relève du secrétariat.
Donc, j'espère, sur ce dossier, être en mesure d'avoir des réponses de la ministre,
hein, qui nous réfère allégrement à ses collègues. Donc, la mise en oeuvre
d'analyses différenciées selon les sexes, ça relève du secrétariat. Et puis là
ce qu'on constate dans les documents fournis par le gouvernement, c'est qu'il y
a seulement eu quatre analyses différenciées selon les sexes faites dans la
dernière année, trois pour des plans d'action, une pour la réforme du droit de
la famille, aucune pour des projets de loi, pas même pour des projets de loi aussi importants que la réforme de l'IVAC, santé et sécurité
du travail, pas d'analyse différenciée pour le budget ou pour les plans...
les mesures de relance. Et la CAQ s'est simplement engagée à faire de la
sensibilisation auprès des ministères, mais ça, c'est dans le mandat du
secrétariat depuis très longtemps. C'était déjà là en 2006, en fait. Ça fait
que ça fait 15 ans, là, que <le secrétariat...
Mme Labrie : ...aussi
importants que la réforme de l'IVAC, santé et sécurité du travail, pas
d'analyse différenciée pour le
budget ou pour les plans... les mesures
de relance. Et la CAQ s'est simplement engagée à faire de la sensibilisation
auprès des
ministères, mais ça, c'est dans le mandat du secrétariat
depuis très longtemps. C'était déjà là en 2006, en fait. Ça fait que ça fait
15 ans, là, que >le secrétariat sensibilise les ministères.
Donc, j'aimerais savoir s'il va y en avoir,
du changement là-dessus, ou si la CAQ va simplement se contenter de faire comme
les libéraux faisaient avant elle. Est-ce que la ministre, elle peut s'engager,
par exemple, à déposer un projet de loi pour baliser les contextes dans
lesquels on va imposer une analyse différenciée selon les sexes ou, mieux
encore, une analyse intersectionnelle? Est-ce qu'il va y avoir des contextes où
ça va éventuellement devenir obligatoire de le faire?
Mme Charest : Oui. Bien,
encore une fois, je pense que le dernier budget dénote clairement notre volonté
d'utiliser cet outil-là, de sorte qu'on a attribué un montant de 1 million
de dollars justement pour l'accompagnement. Je vous ai parlé tantôt du comité
de travail qui est mis en place depuis l'an dernier, il y a déjà une rencontre
qui a eu lieu avant Noël et il y a encore des travaux. On a, évidemment,
différents organismes sur le terrain et ministères pour justement faire en
sorte de l'application... d'une meilleure application et de meilleurs outils
pour le mettre en place.
Alors, les travaux sont en cours, qui vont
très certainement orienter la prochaine stratégie égalité. Alors, je m'engage à
ce que les travaux continuent et évoluent. Et, encore une fois, je le dis, on a
déployé des ressources financières pour aider le Secrétariat à la condition
féminine pour pouvoir justement accompagner les différents ministères.
Mme Labrie : Donc, si je
comprends la réponse de ma collègue, on reste dans une approche identique à
celle qui prévalait dans les 15 dernières années et on continue de juste
se contenter de la sensibilisation pour l'analyse différenciée selon les sexes.
Mme Charest : Bien, en
fait, je n'ai pas l'impression que ce que j'ai dit, c'était ça. En fait, j'ai
nommé que nous avions des ressources financières pour aider le secrétariat dans
la... pour remplir ce mandat-là. J'ai dit qu'on avait un comité de travail qui
était... qui avait le mandat, justement...
Mme Labrie : Sauf qu'il
n'y aura aucune circonstance où ça va être obligatoire de procéder à cette
analyse-là.
Mme Charest : Bien là, je
ne peux pas vous dire les résultats de ce comité-là à cette étape-ci. Je vous
dis qu'on est dans les travaux pour voir comment l'application se fera, quels
outils on utilisera et comment on va le déployer. Alors, je pense que je peux
m'engager sur ces travaux, et c'est ce que je fais, puis on continue. Mais,
encore une fois, je réitère que nous avons des sommes financières dans le
budget pour nous aider dans ça.
La Présidente (Mme Maccarone) :
30 secondes, Mme la députée.
Mme Labrie : La ministre
a nommé elle-même la stratégie pour l'égalité. Est-ce qu'elle peut s'engager à
ce que les organismes soient impliqués dans l'élaboration de la nouvelle
stratégie?
• (11 h 30) •
Mme Charest : Absolument.
Les organismes sont déjà impliqués dans… Ils étaient au dernier forum, ils font
partie des différentes tables ou comités de travail. Alors, c'est clair que
les… Et il y aura des consultations aussi qui vont commencer au <printemps.
Alors, c'est sûr, sûr qu'ils vont faire...
>
11 h 30 (version révisée)
<17889
Mme Labrie :
...impliqués dans l'élaboration de la nouvelle stratégie?
Mme Charest :
Absolument, les organismes sont
déjà impliqués dans... ils étaient au
dernier forum, ils font partie des différentes tables ou comités de travail,
alors c'est clair que les... Et il y aura des consultations aussi qui vont
commencer au >printemps, alors c'est sûr, sûr qu'ils vont faire partie
des stratégies.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) :
5 secondes.
Mme Labrie : Est-ce que
la ministre peut nous dire c'est quoi, son échéancier pour déposer la nouvelle
stratégie?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Il va falloir qu'elle réponde au prochain bloc. Alors, on va céder la parole à
la députée de Verdun pour le prochain bloc de 19 min 45 s.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. J'indique immédiatement que je ferai les
10 premières minutes et que mon collègue, qui est avec moi aujourd'hui
pour l'étude des crédits, pourra poser certaines questions directement à la
ministre. Alors, je demande à ce qu'on me fasse signe après 10 minutes,
parce que parfois on commence à poser des questions puis le temps file.
Je veux revenir, donc, sur les crédits de
la Condition féminine. Donc, le programme disposait de 10,2 millions
l'année dernière. Cette année, là, c'est 3,6 millions de moins pour le
programme à la Condition féminine. Parce que l'argent, là, pour les
haltes-garderies dont on parle, là, ne provient pas de la Condition féminine
mais de la Famille, comme le disait tout à l'heure la ministre. Alors, je veux
juste savoir pourquoi est-ce qu'on a coupé à la Condition féminine
3,6 millions de dollars.
Mme Charest : Oui, bien,
en fait, comme je vous disais, là, il y a deux actions qui sont sous la
responsabilité du Secrétariat à la condition féminine, là, dans le Plan
d'action pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de pandémie, qui
sont de 1,3 million de dollars, qui ne figurent pas dans les crédits de la
Condition féminine. Donc, la diminution du budget est de l'ordre de
2,6 millions, plutôt.
Maintenant, aussi il faut considérer les
sommes qui ont été attribuées à d'autres ministères qui sont en lien avec la
stratégie violences sexuelles et égalité, donc il y a 8,4 millions qui
sont attribués à d'autres ministères qui sont coordonnés par le Secrétariat à
la condition féminine. Il y a aussi les haltes-garderies, là, je ne sais pas si
je me répète, là, donc c'est 11,9 millions de dollars qui sont directement
en lien avec la stratégie violences sexuelles et égalité, qui n'apparaissent
pas dans les budgets mais qui, quand même, sont des actions qui sont portées
par le Secrétariat à la condition féminine. Et là s'ajoutent évidemment, bon,
toutes les autres mesures qui vont directement en lien avec le plan d'action
violence conjugale, le 223 millions, avec, bon, toutes les autres sommes
qui ont été dévolues.
Mais, encore une fois, ce qu'il est
important de dire, c'est que, malgré le fait que les stratégies viennent à
échéance, elles ont été prolongées, et il n'y aura pas de bris de service.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée <de...
Mme Charest :
...conjugale,
le 223 millions, avec, bon, toutes les autres sommes
qui ont été dévolues.
Mais, encore une fois, ce qu'il est
important de dire, c'est que, malgré le fait que les stratégies viennent à
échéance, elles ont été prolongées, et il n'y aura pas de bris de service.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée >de Verdun, je veux juste préciser que nous n'avons
pas reçu votre document pour le dépôt, alors il faut l'envoyer avant la fin de
séance.
Mme Melançon : Ce sera
fait, Mme la Présidente. Le Programme de soutien financier à des initiatives en
matière de violences sexuelles, pour ces crédits-là, là, il y avait un... les
crédits disponibles, là, passent à 5 millions. C'est une diminution de
1,5 million de dollars. Pourquoi une diminution, alors que les sommes
avaient été entièrement utilisées l'année précédente?
Mme Charest : Bien, encore
une fois, on est dans la fin de la stratégie, donc ce qui était important,
c'était de s'assurer que les différents services qui étaient soutenus étaient
continués. Donc, il n'y a pas de bris de service. Maintenant, il n'y a pas
d'appel de projets parce qu'on est dans la continuité de la stratégie, mais, ceci
étant dit, on sait toutes les initiatives qui sont faites en violence
conjugale, en égalité aussi, avec les différents plans d'action. Alors, voilà.
Mme Melançon : Donc, au
total, là, pour l'année dernière, la Condition féminine disposait de
18,1 millions de dollars, puis, cette année, ce sera de 13,1 millions
de dollars. C'est un écart quand même de 5 millions de dollars. Ce n'est
pas du petit change, là, c'est beaucoup d'argent. Donc, je comprends qu'il y a
une diminution importante des crédits à la Condition féminine cette année.
Mme Charest : En fait,
j'ai dit tantôt, là, que, dans les crédits, ce qu'on voit, ce qui apparaît,
c'est 3,9 millions de dollars de moins. Cependant, il y a deux actions qui
sont sous la responsabilité du Secrétariat à la condition féminine de
1,3 million de dollars. Donc, si on fait le calcul, c'est
2,6 millions de dollars, la diminution.
Ceci étant dit, il y a quand même d'autres
actions qui sont dans les crédits des autres ministères mais qui sont
coordonnées par le Secrétariat à la condition féminine, on parle de 11,9 millions
de dollars. Donc, on ne le voit pas, ce chiffre-là, dans le budget du Secrétariat
à la condition féminine, cependant ce sont des actions, des crédits qui sont directement
en lien avec la stratégie violences sexuelles et égalité.
Mme Melançon : Ça,
pourtant, Mme la Présidente, c'était sous sa responsabilité. Parce que, depuis
le début de l'étude des crédits, là, on se fait dire : Bien, ça, ce n'est
pas chez nous, ça, c'est à la Santé, puis ça, c'est à la Famille, puis ça,
c'est à la Sécurité publique, puis ça, bien, c'est la vice-première ministre, mais
là le 5 millions en moins, c'était à la Condition féminine, ça, je veux
être claire là-dessus.
Je suis aussi surprise, donc, d'apprendre...
Bon, pour le comité partisan, on le voit, là, on a vu qu'il y avait un comité
transpartisan qu'on <vient de...
Mme Melançon : ...la
vice-première
ministre, mais là le 5 millions en moins, c'était à la Condition féminine,
ça, je veux être claire là-dessus.
Je suis aussi surprise, donc, d'apprendre...
Bon, pour le comité partisan, on le voit, là, on a vu qu'il y avait un comité
transpartisan qu'on >vient de transformer en comité partisan. Ça, c'est quelque
chose que je retiendrai de cette étude des crédits. Qu'il y a aussi une
diminution des crédits à la Condition féminine, ça aussi, je me rappellerai de
cela pour ces crédits. Je me rappellerai aussi qu'au budget on a manqué une
très belle occasion pour les maisons d'hébergement, on a...
Puis je veux juste le dire, là, ce n'était
pas un oubli, pour les maisons d'hébergement. Ce n'était pas un oubli parce
qu'il y avait 24,5 millions de dollars, puis on a dû attendre le lendemain
du budget pour que ça commence à bouger. Moi, ça, là, ça me surprend encore aujourd'hui,
ça me désole. Puis ça me désole de voir que le ministre des Finances, pour lui,
il l'avait dit, là : Bon, la pandémie, ce n'est pas tant genré que ça,
puis, s'il y a des besoins, bien, on sera là. Je pense qu'on a manqué une très,
très belle occasion, du côté de la ministre de la Condition féminine, d'aller
voir le ministre des Finances, d'aller faire entendre son point.
D'ailleurs, tout à l'heure, j'ai fait des
demandes à savoir quelles avaient été les demandes qui ont été faites par la
ministre de la Condition féminine au ministre des Finances, et on m'a
clairement dit qu'il n'y en avait pas eu, de demande budgétaire faite par la
ministre de la Condition féminine, puisque ce n'était pas à elle de faire ce
travail-là. Moi, là, aujourd'hui, ça me surprend, ces réponses-là.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Mme la
Présidente, ce que je vais vous dire que moi, je retiens de cette étude de
crédits, c'est qu'en un an on a ajouté 425 millions de dollars pour
contrer la violence conjugale. 425 millions de dollars, quelque chose qui
n'a jamais, jamais, jamais été fait. Ça, c'est le travail de concertation, de
leadership de tout un gouvernement qui s'est dit : C'en est assez, il faut
agir. Ce que le gouvernement libéral n'a pas fait, ce que... Le rehaussement du
financement des maisons d'hébergement, dans les 15 dernières années, était
anémique. On a ajouté 65 % de financement pour les maisons d'hébergement.
Moi, c'est ce que je retiens aujourd'hui.
C'est le résultat, c'est la finalité... en
fait, ce n'est pas la finalité parce qu'il reste encore beaucoup de choses à
faire, mais ça, pour moi, c'est un grand, grand... un énorme succès, parce que
ce qu'on veut, c'est de faire en sorte de contrer les féminicides, de donner
des ressources aux femmes victimes, de donner des ressources aux hommes
violents. Alors, on a agi comme jamais, jamais ça n'a été fait par le passé.
Et, pour moi, ça, c'est un grand pas en avant, et je pense qu'on a raison
d'être fiers <de ce...
Mme Charest : ...c'est
de
faire en sorte de contrer les féminicides, de donner des ressources aux femmes
victimes, de donner des ressources aux hommes violents. Alors, on a agi comme
jamais, jamais ça n'a été fait par le passé. Et, pour moi, ça, c'est un grand
pas en avant, et je pense qu'on a raison d'être fiers >de ce grand pas
en avant. Je rappelle : 425 millions de dollars qui ont été ajoutés
en un an.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
• (11 h 40) •
Mme Melançon : Et ce que
je dirais à la ministre en terminant, c'est que j'ai salué les sommes qui ont
été apportées, mais malheureusement je ne pourrai pas dire que je saluerai le
leadership qui a été fait de la part de la ministre de la Condition féminine, parce
que, si le leadership avait été fait au moment approprié, on l'aurait eu à
l'annonce du budget.
Et, en ce sens-là, je dois vous dire que
j'ai beaucoup de déception quant aux non-réponses à l'étude des crédits d'aujourd'hui.
Et je me demande sincèrement si on saisit bien, actuellement, toute l'importance
qui se joue avec la pandémie, là, sous nos yeux pour la suite des choses pour
la condition féminine. Même pas... J'ai eu plein de non-réponses et je trouve
ça effectivement malheureux qu'on en soit là actuellement.
Alors, sur ce, et j'invite les gens, pour
faire peut-être un petit préambule à mon collègue... un livre qui s'appelle Soeurs
volées, que j'invite la ministre à lire si elle ne l'a pas lu, d'Emmanuelle
Walter. C'est juste un préambule, parce que je vais céder la parole, si vous le
permettez, à mon collègue. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la députée. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très content d'être ici parmi vous. Je
regarde autour de la salle, il y a beaucoup de femmes ici présentes, dans la
salle, un bon signe de l'avenir de la fonction publique, mais aussi je pense
que... des élus ici, à l'Assemblée nationale.
Mais j'ai une question. La ministre parle
qu'elle est fière du 425 millions de dollars. Alors, une question pour la
ministre : Quel pourcentage est réservé pour les femmes autochtones du
Québec?
Mme Charest : Oui, merci,
Mme la Présidente. Merci, bienvenue au collègue dans cette discussion. D'abord,
on se souvient que le Plan d'action gouvernemental pour le développement social
et culturel des Premières Nations et des Inuits est l'entité qui prend en
charge les différentes initiatives et démarches qu'on fait pour les Premières
Nations et les Inuits. Donc, dans le 223 millions qui a été annoncé, il y
a 25,8 millions qui a été... qui est accordé pour les populations
autochtones.
Maintenant, il y a un travail qui se fait
de façon constante de la part du Secrétariat à la condition féminine pour
déployer des ressources, des mesures qui sont <culturellement...
M. Charette : ...pour
les
populations autochtones.
Maintenant, il y a un travail qui se
fait de façon constante de la part du Secrétariat à la condition féminine pour
déployer des ressources, des mesures qui sont >culturellement adaptées.
Donc, il y a des choses qui ont été annoncées dans les différents services
qu'on met pour les hommes autochtones en contexte de violence conjugale, entre
autres. Il y a différentes démarches qui sont évidemment portées par mon collègue
au Secrétariat aux affaires autochtones mais qui avec... bon, sur lesquels on
est aussi très engagés et qu'on travaille très fort, donc : le comité Femmes
autochtones, sur lequel on travaille très étroitement avec les différentes
organisations autochtones, et aussi toute la démarche de travail collaborative
qu'on a, là, pour justement, là, trouver des mesures, là, adaptées.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. M. le député.
M. Kelley
: Alors,
Mme la Présidente, les chiffres parlent, et parlent très clairement. Oui, je
suis d'accord avec la ministre quand elle dit : Bien, ce n'est pas une
année facile pour les femmes, mais imaginez-vous d'être Inuit ou, quand même,
quelqu'un des membres d'une communauté des Premières Nations, où on est déjà
isolé, puis maintenant, avec la pandémie, tout est fermé.
Puis on sait des chiffres, c'est clair.
Les femmes autochtones représentent 4 % de la population du Canada, mais
les femmes ont constitué au moins 11 % des victimes des homicides aux
mains d'un partenaire. On sait que la violence est plus importante chez les
femmes autochtones que les non-autochtones.
Alors, j'ai entendu 25 millions, mais,
dans ce montant-là, c'est aussi une population en croissance. Il y a beaucoup
des femmes, des jeunes femmes au sein de ces communautés-là. Alors, je veux
savoir si la ministre pense que, présentement, les sommes allouées pour lutter
contre les violences conjugales et les violences envers les femmes autochtones
est suffisante pour changer la situation au Québec?
Mme Charest : Bien,
merci, Mme la Présidente, pour la question. Je pense que ce qui est important
dans toute l'approche qu'on a dans le travail avec les populations autochtones,
c'est vraiment d'y aller d'une approche collaborative encore une fois, des
actions qui sont portées par mon collègue au Secrétariat aux affaires
autochtones, des tables sur lesquels, évidemment, le Secrétariat à la condition
féminine aussi travaille.
La situation en contexte autochtone,
évidemment, je pense que le mot d'ordre dans tout ce qu'on déploie puis dans
tout ce qu'on met en place, c'est qu'il faut le faire en... bien, avec eux, et
avec elles, et pour elles. Donc, évidemment, nous, directement au Secrétariat à
la condition féminine, on a des appels de projets, des financements qui sont
directement <versés...
Mme Charest : ...puis
dans
tout ce qu'on met en place, c'est qu'il faut le faire en... bien, avec eux, et
avec elles, et pour elles. Donc, évidemment, nous, directement au Secrétariat à
la condition féminine, on a des appels de projets, des financements qui sont
directement >versés pour soutenir les différentes initiatives.
Mais, maintenant, il y a encore tout un
travail de collaboration qui est en place pour mettre en place les différentes
mesures. Et bien sûr que ça va prendre plus que 24 millions pour pouvoir
changer la situation, mais c'est un travail qui se fait à différentes étapes. Et
là c'est un premier pas dans la bonne direction, mais je suis tout à fait
consciente qu'on n'aura pas enrayé la situation et réglé le tout pour le
moment.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. M. le député.
M. Kelley
: La ministre
parle de collaboration. Bien d'accord. Qui est contre la collaboration? Quand
les questions étaient posées concernant fournir la liste des rencontres avec
des représentants autochtones, la réponse que l'opposition a reçue : Ces questions
sont non pertinentes à l'exercice des études des crédits. C'est plus tard dans
les documents, il y a un petit peu plus d'information concernant les
rencontres, mais je n'ai pas vu nécessairement un rythme des rencontres qui
était aussi important pour me dire qu'il y a vraiment une volonté de collaboration.
On ne peut pas toujours juste jeter ça
dans la cour du SAA. Ils n'ont pas des ressources pour faire ça. Ça, c'est une
réalité, c'est écrit dans le rapport de la commission Viens. Ça prend des
actions partout, dans le gouvernement, dans chaque ministère, chaque secrétariat,
et c'est criant. Et, quand même, j'ai fait ça en août, j'ai posé des questions,
suivi des rapports de la commission Viens, suivi du rapport sur les enfants et
les femmes assassinées ou disparues. C'est quoi, les actions que le secrétariat
a prises? Qui fait le suivi au sein du secrétariat? Puis on a eu une
discussion, on ne sait pas, on regarde ça.
Mais encore je veux poser la question
parce que, dans les documents qu'on a reçus où qu'on a posé des questions :
Allez voir le ministre des Affaires autochtones, puis je sais, demain, quand je
pose des questions, il va dire : Bien, prochaine fois, allez poser des
questions à la ministre responsable du Secrétariat à la condition féminine.
Alors, je veux juste savoir qui, au sein de votre équipe, est responsable pour
le suivi de ces rapports-là, qui travaille à temps plein pour vraiment faire
des liens avec des différents groupes, communautés, Premières Nations et Inuits
du Québec et s'assurer qu'il y a une vraie collaboration et il y a des
consultations qui, comme je dis, sont plus constantes, sont plus fréquentes.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, bien,
en fait, plusieurs rencontres ont été faites avec les communautés autochtones
au cours de l'année, dans un premier temps, dans le contexte d'urgence de la
pandémie, dans aussi la mise en place du plan d'action pour femmes COVID, là.
Maintenant, il y a une coordonnatrice aussi qui a été embauchée pour le comité Femmes
autochtones, donc, un suivi qui se fait pour justement s'assurer d'un suivi,
d'un échange constant aussi mais de l'évolution du dossier.
Mais, encore une fois, je pense que
l'approche collaborative est <nécessaire...
Mme Charest : ...
embauchée pour le comité Femmes autochtones, donc, un suivi qui se fait pour
justement s'assurer d'un suivi, d'un échange constant aussi mais de l'évolution
du dossier.
Mais, encore une fois, je pense que
l'approche collaborative est >nécessaire, et encore une fois aussi le
travail avec mon collègue le ministre responsable du Secrétariat aux affaires
autochtones est primordial. C'est lui, le premier point de contact, mais
évidemment on est en étroite collaboration et constante aussi. Puis, encore une
fois, là, il y a un poste de coordonnatrice qui a été embauchée pour le comité Femmes
autochtones.
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député.
M. Kelley
:
Combien de temps qu'il reste, madame?
La Présidente (Mme Maccarone) :
1 min 30 s.
M. Kelley
:
Parfait. Je vais poser maintenant une question qui est plus en lien avec le
portrait, le profil de diversité au sein du secrétariat. J'ai remarqué qu'il
n'y a aucun anglophone qui travaille au sein du secrétariat. On représente
10 % de la population du Québec, mais il n'y a aucune personne chez vous,
c'est votre secrétariat, qui vient... qui est issu de la communauté
d'expression anglaise. Je sais, Mme la ministre, vous venez d'un comté où il y
a une population anglophone qui... probablement environ 30 %, 40 % de
la population, si je me souviens très bien, de Brome-Missisquoi, c'est environ,
là.
Alors, je veux savoir s'il y a des
démarches qui vont être prises, parce qu'il y a... Comme je dis, c'est
important d'avoir une fonction publique qui représente bien la diversité de
notre société. J'ai vu qu'il y a une autochtone qui travaille au sein de votre
secrétariat, c'est une bonne nouvelle, mais encore il faut pousser loin d'avoir
une bonne représentation de tous les différents peuples du Québec partout dans
la fonction publique. Alors, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Maccarone) :
En 30 secondes.
Mme Charest : Oui, bien,
absolument, je pense que la diversité est une valeur importante. Maintenant,
bon, pour la façon que les postes sont attribués, peut-être que la
sous-ministre associée pourrait répondre davantage, mais il y a aussi une
grande représentation féminine au sein du Secrétariat à la condition féminine.
Ceci étant dit, aussi au Conseil du statut de la femme, je pense qu'une
attention particulière aussi est portée pour la diversité.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Charest : Maintenant,
je prends note de votre commentaire, M. le député.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Nous allons procéder au dernier bloc de la députée de Gaspé pour
9 min 35 s.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Je vais consacrer les premières minutes au plan pour
contrer les effets de la COVID sur les femmes. J'aurais aimé entendre des
réponses plus claires à l'effet qu'on allait intégrer plus systématiquement
l'analyse différenciée selon les sexes dans les prochaines actions
gouvernementales soit liées à la relance économique ou à tout autre projet qui
vient du gouvernement. Ça prend plus qu'une sensibilisation puis une
incitation, on l'a bien démontré... les collègues l'ont bien démontré.
Puis, quand on parle de dossiers très
importants pour être en mesure d'analyser les impacts sur les femmes, c'est
évident que je ne peux pas passer sous <silence les...
Mme Perry Mélançon :
...ou
à tout autre projet qui vient du gouvernement. Ça prend plus
qu'une sensibilisation puis une incitation, on l'a bien démontré... les
collègues l'ont bien démontré.
Puis, quand on parle de dossiers très
importants pour être en mesure d'analyser les impacts sur les femmes, c'est
évident que je ne peux pas passer sous >silence les effets, finalement,
qui sont sentis sur les femmes et leur place dans le marché du travail quand on
voit qu'il y a 51 000 enfants en attente d'une place 0-5 ans.
Alors, il y a le mouvement Ma place au travail qui vient encore de lancer une
nouvelle initiative pour la fête des Mères. On ne veut pas de fleurs, on veut
des places en garderie, je les comprends.
Et il y a une action : mettre en
valeur la contribution essentielle des femmes en contexte de pandémie. Je me
demande comment on peut mettre en valeur la contribution des femmes si elles ne
peuvent même pas retourner au travail.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Juste avant de vous céder la parole, Mme la ministre, je veux juste partager
avec les collègues que j'autorise le document qui a été déposé par la députée
de Verdun. C'est maintenant disponible sur le Greffier. Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, bien,
merci, Mme la Présidente. Peut-être une chose que j'aimerais préciser par
rapport au Plan d'action pour contrer les impacts sur les femmes en contexte de
pandémie. Une chose qui est intéressante de voir, c'est que nous sommes la
seule province qui avons eu une initiative comme celle-là au Canada. Donc, je
pense que ça dénote la place que le gouvernement accorde... ou l'importance de
la place des femmes dans tout l'univers gouvernemental. Donc, évidemment, des
mesures, là, que... des mesures, des actions qui étaient vraiment à courte
échéance pour avoir des réponses rapides à une situation qui était... qui est
encore plus problématique dans un contexte de pandémie. Alors, je pense que ça,
c'est intéressant de le noter, la seule province au Canada à avoir fait un plan
d'action comme celui-là.
Maintenant, concernant les places en
garderie, bon, il y a une mesure, dans ce plan d'action là, qui vient aider
avec les haltes-garderies, mais évidemment je pense qu'on en a fait état
tantôt, de tous les travaux qui sont faits par mon collègue à la Famille pour,
justement, déployer rapidement des places en milieu familial, entre autres,
mais aussi alléger toute la structure bureaucratique pour faire en sorte qu'on
ne fasse pas que promettre des places en garderie et ne jamais les livrer,
comme ça a été le cas auparavant, mais vraiment de concrètement pouvoir donner
des places pour les enfants pour que les femmes puissent, effectivement, réintégrer
le marché du travail.
Mais une autre chose aussi, par contre, et
il y a quand même des choses intéressantes qui se font au Québec... Et
d'ailleurs le gouvernement fédéral, bien, nous cite en exemple pour... dans les
différentes initiatives.
Mme Perry Mélançon :
...Présidente. Bien, en fait, là, c'est parce que j'entendais la ministre
parler, là, dans son rôle de députée, qu'elle aidait les gens de son comté de
Brome-Missisquoi, là, pour essayer de trouver des solutions, là. Moi, ce que je
veux savoir, c'est si la ministre de la Condition féminine, elle est en
rencontre formellement avec le ministre de la Famille <pour...
Mme Perry Mélançon : ...bien,
en fait, là, c'est parce que j'entendais la ministre parler, là, dans
son rôle de députée, qu'elle aidait les gens de son comté de Brome-Missisquoi,
là, pour essayer de trouver des solutions, là. Moi, ce que je veux savoir,
c'est si la ministre de la Condition féminine, elle est en rencontre
formellement avec le ministre de la Famille >pour parler des impacts.
C'est quoi, les objectifs de la ministre?
Comment on peut atteindre, finalement, une meilleure accessibilité au marché du
travail pour toutes les femmes qui, présentement, sont dans la rue assez
régulièrement — un gros mouvement qui est mis en branle pas dans le
temps des libéraux, dans le temps de la CAQ? Alors, je veux savoir quelles
représentations formelles sont faites auprès du ministre de la Famille.
Mme Charest : Oui, bien,
en fait, il y a des représentations qui se font de façon constante et
évolutive, et de la part de mon cabinet, et de la part... bien, de ma part,
auprès du ministre pour, justement, faire en sorte de déployer le plus
rapidement possible ces places-là. Donc, il y a vraiment un travail constant
qui fait en sorte qu'ultimement on va pouvoir les déployer, ces places-là. Puis,
encore une fois, je rappelle, il y a quand même quelque chose qui a été fait,
qui est issu de nos discussions qui ont eu lieu à l'automne, pour pouvoir,
justement, là, rapidement déployer des mesures pour aider les femmes dans le
contexte de la pandémie, donc les places dans les haltes-garderies. Et, encore
une fois, là, il y a plusieurs discussions qui sont faites avec mon collègue,
qui sont faites aussi dans le contexte de la formation des éducatrices aussi,
alors plusieurs choses qui sont faites.
Mme Perry Mélançon : Une
des raisons principales, bien, parmi les raisons qui expliquent ce manque
flagrant de places qui s'est creusé encore, là, sous le gouvernement de la CAQ — il
y avait 42 000 places <à l'arrivée... >manquantes à
l'arrivée de la CAQ, maintenant il y en a 51 000, je le rappelle — il
y a une question aussi de conditions salariales, Mme la Présidente. Et, en ce
sens-là, l'APTS a lancé encore une campagne qui s'appelle Payée au féminin pour, justement, dire que
les augmentations salariales du personnel professionnel et technique de la
santé et des services sociaux se retrouvent toujours en dessous de l'inflation.
Et donc, moi, je veux savoir, étant donné
que c'est les femmes qui sont majoritaires dans le secteur public, est-ce que
la ministre a rencontré les grandes centrales syndicales en matière de santé et
de services sociaux, dans les dernières années, pour discuter de cet enjeu-là?
Mme Charest : Oui, bien,
on a eu des rencontres notamment avec le G13, il y a quelques semaines, et avec
différents organismes. Tantôt, je vous parlais des négociations qui sont en
cours et ce que le premier ministre affirmait dernièrement, notamment les
quatre secteurs qu'il voulait prioriser dans les négociations, qui sont
l'éducation... en fait, les infirmières, les enseignantes, les préposées aux
bénéficiaires et les intervenantes en DPJ. Donc, je pense que ça, ce sont des
secteurs qui sont très largement féminins, qui font en sorte, évidemment, que
ça <va...
Mme Charest : ...
l'éducation...
en fait, les infirmières, les enseignantes, les préposées aux bénéficiaires et
les intervenantes en DPJ. Donc, je pense que ça, ce sont des secteurs qui sont
très largement féminins, qui font en sorte, évidemment, que ça >va
améliorer la situation, c'est largement féminin et avec beaucoup, beaucoup de
personnel dans ces milieux-là. Alors, évidemment, il y a encore beaucoup de
tables de négociation qui sont en cours présentement, et, voilà, ma collègue
travaille sur ces dossiers.
Mme Perry Mélançon : Et
sur ces tables de négociation, Mme la Présidente, est-ce que, dans les négos
qui sont toujours en cours, la ministre, elle en parle avec la collègue au
Conseil du trésor? Est-ce qu'elle s'est déjà assise même avec premier ministre
aussi pour faire des revendications sur l'importance de payer dignement nos
travailleuses?
Mme Charest : Encore une
fois, je réitère toutes les discussions qu'on a et les démarches qui sont
faites au Conseil des ministres. Je vous rappelle que la présidente du Conseil
du trésor avait mes fonctions auparavant, donc, évidemment, elle est déjà très,
très au fait, donc le discours se fait très facilement. Donc, on peut avoir ces
discussions, et je le fais de façon très constante. Puis en plus, bon, c'est
quelqu'un avec qui j'échange de façon très, très régulière, avec le premier
ministre aussi. Puis, encore une fois, je peux vous assurer qu'avec les
discussions au Conseil des ministres c'est une préoccupation qui est partagée
par l'ensemble du Conseil des ministres.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : On a
vu aussi, durant la pandémie, que la conciliation travail-famille-études pour
certains, c'est presque impossible, surtout avec, justement, les femmes qui
doivent garder les enfants à la maison, faire l'école à la maison. On a vu
toutes sortes de situations vraiment très, très désolantes. Beaucoup demandent,
dont la Coalition pour la conciliation famille-travail-études... recommandent
au gouvernement qu'on mette en place une loi-cadre pour promouvoir et soutenir
la conciliation famille-travail-études. Est-ce que la ministre envisage cette
possibilité-là?
• (12 heures) •
Mme Charest : Effectivement,
la conciliation famille-travail-études n'a pas été... en fait, a été très
difficile pour les femmes cette année. On a vu les statistiques à quel point
les femmes ont eu la charge... le nombre d'heures pour la charge, bon, que les
enfants ne soient pas à l'école ou dans les services de garde, et tout ça. Donc,
évidemment, les filles ont... les filles, les femmes ont été très interpelées.
Maintenant, différentes mesures sont mises en place pour justement aider la
conciliation famille-travail-études. Alors, on continue les travaux à cet
effet-là.
Mme Perry Mélançon :
Est-ce que la ministre pense que ça doit être encadré, que ça doit être une loi
qui, justement, met tout ça sur pied? Parce qu'il y a beaucoup de travail à
faire, et ça doit être fait de façon le plus encadrée possible.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Et malheureusement le <temps est écoulé. Alors...
>
12 h (version révisée)
<17845
Mme Charest :
…alors, on continue les travaux à cet effet-là.
Mme Perry Mélançon :
Est-ce que la ministre pense que ça doit être encadré, que ça doit être une loi
qui, justement, met tout ça sur pied, parce qu'il y a beaucoup de travail à
faire et que ça doit être fait de façon le plus encadré possible?
RLa Présidente (Mme Maccarone) :
Et malheureusement le >temps est écoulé. Alors, parce que nous avons
pris un léger retard, je demande le consentement des collègues d'extensionner
la commission pour à peu près deux minutes pour terminer la mise aux voix. Consentement?
Merci beaucoup. Alors, merci, Mme la députée.
Adoption des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet
Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille Éducation étant
presque écoulé, conformément à l'entente du 13 avril 2021, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix de ces crédits par appel nominal. Pour
la mise aux voix du programme 7, intitulé Condition féminine,
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le
gouvernement, Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon :
Contre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Les crédits de ce programme sont donc adoptés. En terminant, juste un
petit rappel de ne pas oublier de déposer les cahiers de renseignements, juste
avant de suspendre nos travaux. Alors, merci aux collègues.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30, où elle entreprendra l'étude du
volet Immigration, francisation, diversité et inclusion des crédits budgétaires
du portefeuille Immigration, francisation et intégration. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 01)