(Quatorze
heures une minute)
La Présidente (Mme Chassé) : ...de la Commission
des relations ouverte. Je demande à tous de fermer leurs appareils, la
sonnerie... le mode de vibration de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie aujourd'hui afin de procéder à l'étude de crédits du
volet Immigration, francisation, diversité
et inclusion des crédits budgétaires du portefeuille Immigration, francisation,
diversité et inclusion pour l'exercice financier 2020‑2021. Une
enveloppe de quatre heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Lecours
(Les Plaines) est remplacée par M. Allaire (Maskinongé); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé) par
M. Barrette (La Pinière); Mme Dorion (Taschereau) par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); M. LeBel (Rimouski) par Mme Perry Mélançon
(Gaspé).
Immigration, francisation, diversité et inclusion
Discussion générale
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre par blocs afin
de permettre à chaque groupe d'opposition d'écouler son temps de parole, et le
temps d'échange inclut les questions et les réponses.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention du bloc de l'opposition officielle pour un premier
bloc d'échange. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci, Mme la Présidente. C'est un plaisir de
revoir nos collègues, malgré qu'on a beaucoup de distance entre nous puis on est tous à des places différentes. Alors,
merci à Mme la ministre de se joindre à nous pour discuter des enjeux que je trouve fort
intéressants, évidemment, qui sont liés, dans mon cas, dans la diversité et
inclusion.
En premier lieu, c'est sûr, j'aimerais adresser le
sujet du Groupe d'action contre le racisme, dont, Mme la Présidente, la ministre, elle est la coprésidente de ce
groupe. Ce que je trouve très intéressant, c'est que, sur le comité d'action
qui a été annoncé le 15 juin
dernier, il nous manque beaucoup d'informations par rapport au comité. Vous
avez refusé que les parlementaires
participent à votre groupe d'action. Vous avez refusé que les travaux soient
publics et transparents en faisant une commission parlementaire qui peut
être vue par le public.
Alors, malheureusement, évidemment, car il y a
très peu d'informations, j'ai des questions que j'aimerais poser pour que la population et les communautés visées par
vos travaux, et nous, comme contrôleurs de l'activité du gouvernement, puissions en savoir plus. Alors, en premier lieu,
j'aimerais savoir quels groupes que la ministre a rencontrés jusqu'à
maintenant.
La Présidente (Mme
Chassé) : Je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence.
Mme
Maccarone : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
Chassé) : Fantastique, merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez,
juste auparavant, j'aimerais, moi aussi, dire bonjour aux nouveaux députés, bien, qui se joignent à cette commission.
Je suis là aussi comme ministre du MIFI, en fait, pour la première fois.
Alors, bonjour à tous. J'aimerais aussi juste saluer le sous-ministre,
M. Dagenais, et la nouvelle secrétaire générale, Mme Marie-Claude Simard, puis c'est un grand plaisir de travailler
avec vous, et remercier aussi toute mon équipe. Ça s'arrête là pour les
préambules.
Merci pour la question, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Maintenant, bien que ça ne soit pas vraiment du
recours du MIFI, mais à titre de mon rôle de coprésidente du comité, je vais quand même
répondre en partie à la question. Ce
comité-là a été mis en place par le premier
ministre, et il nous a demandé, à
sept députés, de faire un mandat très
spécial à court terme. En fait, vous connaissez le premier ministre, il
aime avoir des réponses à des actions.
Donc, de vraiment regarder ce qui a été fait à
date, de proposer vraiment des secteurs dans lesquels on pourrait faire des actions précises, pointues et qui donneraient
un résultat, des actions qui vont bouger la barre, comme tout le temps, faire
monter l'aiguille. Et, dans ce cadre-là, on
a et on va rencontrer plusieurs groupes qui ont été établis déjà et, d'ici
l'automne, on va présenter des
actions spécifiques qui vont justement faire acte et vont faire vraiment bouger
la barre au niveau des actions contre le racisme.
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, ma question, je pense qu'elle était
assez précise. Je voulais savoir combien de groupes et experts ont été
rencontrés jusqu'ici.
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, il y a
plusieurs groupes et experts. On est divisés en plusieurs sous-groupes à l'intérieur du comité, et chacun des
sous-groupes a un agenda avec différents groupes et experts. Vous comprendrez que je n'ai pas le nombre exact,
mais il y a plus d'une cinquantaine de groupes et d'experts qui vont être
rencontrés au cours de ce travail-là.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors, qui vont être
rencontrés... Alors, ça veut dire qu'ils n'ont pas été rencontrés à date.
La Présidente (Mme Chassé) : On
s'adresse à la présidence. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Quand je dis «vont»... J'ai
dit : qui ont et qui vont être rencontrés. C'est un travail... durant tout l'été qu'on a travaillé là-dessus.
Le travail va se terminer en octobre. Donc, depuis le début et d'ici octobre, quand on va déposer la liste et nos
actions, il y aura eu à peu près une cinquantaine de groupes qui vont avoir
été rencontrés.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Quand est-ce que les
prochaines rencontres vont être faites?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci. C'est drôle parce qu'on... Bien, ce n'est pas drôle,
mais c'est assez intéressant qu'on parle du Groupe d'action contre le racisme, alors que ça n'a pas vraiment
rapport avec le ministère de l'Immigration. Mais, cela étant dit, les
groupes sont rencontrés au fur et à mesure. À chaque semaine, on rencontre
des groupes différents.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Quels groupes ont
été rencontrés à date?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme la
ministre.
Mme Girault : Merci. Écoutez, je
n'ai pas la liste des groupes avec moi, là. Ce n'est pas un des sujets que je m'attendais à discuter aujourd'hui, la liste des
groupes... soit le Groupe d'action contre le racisme, et non pas juste les
sujets qui sont relatifs vraiment au ministère de l'Immigration.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : J'entends la
ministre, Mme la Présidente, sauf j'avoue que je suis déçue de certaines
réponses. Évidemment, quand on parle
de diversité, quand on parle d'intégration, quand on parle d'inclusion, ça
tombe quand même sous la
responsabilité de la ministre. Et c'est sûr, quand on dit que nous allons
prendre la responsabilité de ce comité, c'est une occasion de discuter de ceci, entre autres, s'il y a des rencontres
qui ont été faites et des rencontres qui sont promises d'être faites, et on ne peut pas dire ça va être
quels groupes. Est-ce que la ministre peut au moins nous dire le budget qui est
octroyé à ce comité?
Mme Girault : Pour l'instant...
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente, pardon. Pour l'instant, le budget,
en fait, n'est pas encore décidé pour ce...
Le budget va être décidé au fur et à mesure qu'on va
décider de quels genres d'actions on va mettre en place. Et on est en train, justement, d'évaluer, au fur et à mesure qu'on va faire les
propositions, les actions qu'on veut mettre en place, le coût de ces actions-là, puis ensuite, par la suite, on ira
voir pour le budget.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y a des
fonctionnaires qui y participent ou appuient ce groupe-là?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme la
ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Il y a des fonctionnaires, évidemment, qui font partie de différents ministères. Il y a plusieurs ministères qui sont impliqués. On parle, entre autres, de Travail. On parle, entre
autres, du ministère
de l'Éducation. On parle du ministère de la Justice. Donc, il
y a des fonctionnaires qui vont être
impliqués, dans chacun de ces ministères-là,
une fois, encore une fois, qu'on aura ensemble, les sept, décidé quels sont
les secteurs spécifiques qu'on va
toucher, quelles sont les actions spécifiques qu'on va mettre en place et comment on veut positionner ces actions-là.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui, merci, Mme la
Présidente. Je suis... J'aimerais avoir de l'information par rapport à l'échéancier par rapport au groupe. La ministre a
dit que ce serait automne. La seule information que nous avons eue à date,
c'est vraiment le communiqué de presse qui a
été envoyé le 15 juin, en plus de ce que la ministre vient de dire avec
nous, c'était août 2020. Même que son
collègue, qui est le coprésident, le ministre délégué à la Santé et Services
sociaux, en entrevue, le lendemain du
dépôt du communiqué de presse, en entrevue avec Patrick Masbourian, il a dit
que trois mois étaient suffisants.
Est-ce que ça reste puis est-ce qu'il y aura un rapport qui sera déposé ce
mois-ci? Parce que c'est écrit : déposé dès automne 2020.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, c'est un rapport... ce n'est pas un rapport, ce
sont des actions qui vont être
proposées à l'automne. On n'a pas encore déterminé la date précise que... Ce
sera à l'automne. Dans mon livre à
moi, le mois d'août, ce n'est pas l'automne. Mais ça va être déposé durant
l'automne, tout à fait, des actions vont être prises et elles
vont être déposées à l'automne.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. Oui, Mme la
députée, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Alors, il n'y a pas
d'échéancier précis pour quand nous devrons recevoir ce rapport.
La Présidente (Mme Chassé) : Mme la
ministre.
Mme
Girault : Merci. Il n'y a
pas de dates précises qui ont été mises en place actuellement. C'est sûr que la
COVID fait en sorte qu'il y a des
déplacements de certaines choses. Ça va faire en sorte aussi qu'il y a des
commissions. On va regarder l'horaire
des commissions qui va être mis en place aussi, parce que vous comprenez que
les sept députés qui sont sur ce travail-là travaillent aussi plusieurs en
commission. Donc, ça va être fait à l'automne.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Est-ce que la ministre s'engage à nous déposer la liste de
groupes à rencontrer, comme elle n'a pas cette information sous la main?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre, est-ce que vous vous engagez à déposer la liste des groupes à
être rencontrés?
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. La liste des groupes ne sera pas déposée.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : J'ai de la
misère à comprendre le manque de transparence, Mme la Présidente, étant donné
que...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci... Westmount—Saint-Louis,
poursuivez.
Mme
Maccarone : Merci. Étant
donné que moi-même... On a eu une rencontre ensemble, les deux coprésidents,
moi-même, ma chef de ma formation politique,
pour discuter de comment que nous pouvions travailler ensemble. On avait
demandé de participer d'une façon non
partisane à ce comité. À la suite de ceci, Mme la Présidente, encore le... ça a
été refusé de participer ensemble à
ce comité. Comme je dis, je trouve que c'est malheureux puis c'est décevant de
ne pas avoir de l'information, évidemment, car le racisme systémique, le
racisme, c'est un enjeu qui affecte toute la société.
On a déposé
même une... On a envoyé une lettre, parce qu'on a eu un engagement du
gouvernement, des membres de ce comité, d'accepter des recommandations
des groupes à rencontrer. Je peux déposer la lettre, si c'est désiré par mes collègues. C'est quand même des groupes
minimaux à rencontrer. Ce n'est pas vraiment... C'est des groupes qui sont
évidemment très importants, Mme la
Présidente. Et nous, quand on a fait des suivis avec ces groupes, eux, ils ont
dit qu'ils n'ont pas été contactés
par le comité, alors des groupes, par exemple, Mme la Présidente, comme le
Conseil québécois LGBT, la Ligue des
droits et libertés, la La Ligue des Noirs, Maison d'Haïti, Congrès maghrébin du
Québec, Victor Armony, Mariam
Hassaoui et Massimiliano Mulone, qui sont les experts qui ont réalisé l'étude
sur le profilage au SPVM, l'Institut musulman de Montréal, et je
continue.
Alors, comment est-ce que la ministre explique que ces groupes-là n'ont
pas été contactés à date étant donné qu'on a un échéancier qui achève
puis ça s'en vient?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, je vous dirais qu'il reste encore beaucoup de
groupes à rencontrer et à contacter.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'on passe... On vient de passer la période
estivale. Il y a plusieurs groupes qu'on a essayé de contacter et qu'on
n'a pas encore été capables de contacter aussi.
Et, d'autre
part, j'aimerais mentionner aussi que... Mme la députée de Westmount—Saint-Louis mentionne le fait qu'on a refusé, entre guillemets, de les
rencontrer. Les premières rencontres qu'on a faites avec le Groupe d'action
contre le racisme, ça a été de rencontrer
les oppositions officielles. On les a toutes rencontrées. On leur a offert de
nous rencontrer. On a eu des
rencontres et des discussions très intéressantes avec plusieurs de nos
collègues, et de là sont ressorties plusieurs actions et plusieurs suggestions
d'actions très intéressantes aussi.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, pour préciser,
Mme la Présidente, la demande, ça a été de participer dans le comité actuellement, parce que, c'est sûr, c'est désolant
pour les groupes. À date, moi-même, j'ai rencontré 10 groupes. J'ai huit
autres rencontres qui s'en viennent.
On a 10 autres groupes à qui on attend aussi pour avoir une confirmation
de rencontre avec eux. Et ce qui est
désolant, c'est que, malheureusement, ça fait du travail supplémentaire pour
ces groupes, parce qu'il faut qu'ils nous
rencontrent, il faut qu'ils rencontrent le comité, et c'est désolant pour eux.
Et eux-mêmes, ils ont soulevé ça comme préoccupation
car ils disent que, souvent, on met sur le dos des communautés marginalisées ou
qui sont le sujet du racisme le devoir et le travail de nous instruire
par rapport aux difficultés qu'eux, ils ont.
Alors, nous,
on avait demandé de participer pleinement au comité, de faire ça plus d'une
façon transparente, de faire ça plus
d'une façon qui n'engendrerait pas la partisanerie, mais pour trouver des
solutions ensemble. Je dis souvent que je
trouve que le rôle de l'opposition, c'est d'aider le gouvernement à gouverner.
Nous aussi, nous avons des propositions à partager. C'était le début
de... le départ du comité. Alors, évidemment, rendus à ce moment-là, on n'avait
pas de recommandation à faire. Nous, notre
demande, c'était de participer pour éviter qu'on fait travailler les groupes
plus souvent, deux, trois, quatre fois.
Malgré ça,
puis qu'on sait qu'il y a plusieurs groupes qu'à date ils n'ont pas été
rencontrés ou ils n'ont pas été convoqués,
j'aimerais savoir de la part de la ministre qu'est-ce qu'il va faire, le
comité. Est-ce qu'il s'engage à recueillir des témoignages qui sont primordiaux, de ces groupes-là, s'il n'y aura
pas des rencontres? Parce que je suis préoccupée. Quand on parle de qu'est-ce qui va être la
proposition du gouvernement, ça va être quoi, les enjeux qu'ils vont établir,
si on n'entend pas tous les groupes? Puis on
ne parle pas uniquement, seulement des groupes, mais aussi les victimes.
Est-ce qu'il va y avoir des mesures qui seront mises en place pour faire
entendre la voix de ces personnes-là?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, dans le Groupe d'action contre le racisme, on a
sept députés, dont deux font partie assez explicitement des
communautés dont on parle, dans ce Groupe d'action contre le racisme. Alors,
je l'ai dit en conférence de presse et je le
répète, le racisme, moi, j'en ai vécu et j'ai une bonne idée aussi de ce qu'on
peut vivre avec des gens autour de moi. Et,
dans le cadre de ce Groupe d'action contre le racisme, on invite, et ça,
l'invitation était ouverte à tout le
monde, de nous envoyer des mémoires, de nous envoyer des suggestions, de nous
envoyer les informations que vous voudriez nous faire connaître.
Et on ne fera
pas, on l'a dit à plusieurs reprises aussi, on ne fera pas de commission sur ce
groupe-là, parce que le groupe... on
se base sur de multiples études, de multiples analyses et de multiples mémoires
qui ont été faits depuis les
dernières années. On en a une quantité vraiment impressionnante. Et, dans ces
mémoires-là, je vous dirais qu'on retire les actions spécifiques dans des secteurs stratégiques, des secteurs
porteurs et des secteurs dans lesquels on sent qu'on va pouvoir faire
bouger l'aiguille.
Maintenant,
cela étant dit, on a rencontré plusieurs groupes. Il y en a d'autres à venir.
Je pense qu'il y en a certains même
sur la liste que vous venez de mentionner. Puis, si vous voulez nous faire
parvenir la liste, ça va nous faire plaisir de la prendre en compte. Et, dans ces secteurs-là, et dans ces
listes-là, et parmi les gens qu'on rencontre, je vous dirais qu'il y a plusieurs actions spécifiques qui se
recoupent énormément. Donc, je pense
que le groupe va avoir des actions intéressantes
à délivrer au gouvernement et surtout des actions qui vont pouvoir être
mises en place et qui vont pouvoir faire bouger l'aiguille sur le sujet
dont on parle.
Document déposé
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. J'entends que la lettre a été transmise et
qu'elle sera déposée sur le Greffier pour consultation. Merci. Mme la
députée, la parole est à vous.
Mme
Maccarone : Merci. Est-ce
que la ministre s'engage à partager les mémoires qui ont été
déposés à date et envoyés au comité? Parce que,
c'est sûr, ça serait intéressant aussi, je pense, pour les
autres groupes de l'opposition, où elle en prend compte...
La
Présidente (Mme Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault :
Bien, écoutez, je n'ai pas vraiment de réponse à donner là-dessus, mais je
pourrais valider puis vous revenir.
La Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Donc, vous vous engagez à nous revenir
avec une réponse là-dessus, Mme la ministre?
Mme Girault :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien. Merci, c'est noté. Mme la députée.
Mme
Maccarone : La semaine dernière, l'Assemblée des premières nations
Québec-Labrador a annoncé... a développé son
propre plan d'action afin de s'attaquer à la discrimination et le racisme
systémique. Elle s'est dit peu inspirée par le groupe d'action et qu'il y avait peu de crédibilité car c'est
composé uniquement des membres du parti au pouvoir. Ils critiquent aussi
le fait que le gouvernement est fermé de ne pas croire au racisme systémique.
Des
centaines de recommandations, évidemment, existent uniquement sur la situation
autochtone, entre autres le rapport
sur la commission Viens. Et le gouvernement, j'ai l'impression, ne veut
pas partager la direction où il veut aller. Mais, malgré ça, le fait que le grand chef Picard lui-même se dit qu'il
est préoccupé, et il pense que le comité manque de crédibilité, et, lui-même, il n'a pas été convoqué pour témoigner au
sein du comité... J'aimerais savoir qu'est-ce que la ministre propose
pour rassurer les Premières Nations.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, je
voudrais réitérer à la députée de Westmount—Saint-Louis
que, sur le comité, siège aussi la ministre des Affaires autochtones, qui est
très au fait de toutes les recommandations des différents rapports qui sont sortis et qui travaille en étroite
collaboration avec les chefs des nations autochtones. Donc, je pense qu'on a vraiment une personne sur le
comité qui est très à l'aise dans ce domaine-là, dans ce secteur-là, et qui
aussi, de par son propre cabinet, a majoritairement
aussi des membres des communautés autochtones. Donc, tant il n'y a pas de
personnes autochtones sur le comité... mais
il n'y a pas de députés autochtones à l'Assemblée, point. Mais, en partant,
on a quelqu'un de très expérimenté
là-dedans, quelqu'un qui travaille depuis deux ans en très étroite
collaboration avec les différentes communautés autochtones.
• (14 h 20) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Avec beaucoup de respect, Mme la Présidente, je dirais qu'évidemment ça ne
rassure pas le grand chef Picard, parce que
le communiqué de presse et le rapport... Le sondage de Léger & Léger a
sorti la semaine dernière. Alors,
probablement... Je ne sais pas s'il y a un message à envoyer, mais moi, je ne
suis pas rassurée, si le grand chef
Picard, entre autres, que nous avons rencontré la semaine dernière pour
discuter de ses préoccupations, n'a pas été convoqué par le comité. Est-ce que la ministre s'engage au moins de
convoquer l'Assemblée des premières nations du Québec-Labrador pour discuter de leurs enjeux et de prendre en
conséquence le nouveau rapport qu'eux, ils
ont déposé?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci. Je peux vous assurer que les Premières Nations sont contactées par notre
groupe, parce qu'il y a des... Un de nos sous-groupes, en fait, s'occupe
spécifiquement des Premières Nations avec notre ministre des Relations aux Premières
Nations, des Relations autochtones, Mme D'Amours.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Ces sous-groupes, est-ce qu'ils sont composés des
fonctionnaires, est-ce qu'ils sont composés des députés? Ils sont
composés de qui?
La Présidente (Mme Chassé) : On s'adresse toujours à la présidence. Merci, Mme
la députée. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci. Les sous-groupes sont... Le groupe des sept, en fait,
on s'est divisés en sous-groupes pour être capables de rencontrer plus de personnes et rencontrer plus
de groupes, de rendre ça plus efficient, efficace durant le travail de l'été. Donc, il n'y a pas de
fonctionnaires qui siègent sur le Groupe d'action contre le racisme. Les
fonctionnaires sont là en support
pour prendre des notes et plus des trucs comme ça, mais il n'y a pas de
fonctionnaires qui siègent sur ce groupe-là. Ce groupe-là est constitué
de sept députés.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Et, la ministre, elle est responsable pour quel groupe?
Mme
Girault : Bien, je suis
responsable pour un des sous-groupes. Il n'y a pas vraiment
de... On n'a pas de titre sur nos
groupes, là. On est sept. On s'est divisés la tâche de rencontrer les
différents groupes, les différentes associations, tous
les membres de... les gens qu'on voulait rencontrer, la liste
qu'on a montée. Et on s'est divisés en sous-groupes pour être capables de rencontrer plus de personnes,
mais on n'a pas titré... La raison pour laquelle la personne...
la ministre des Relations autochtones s'occupe spécifiquement des groupes autochtones, c'est parce qu'elle a l'expertise de le faire,
et c'est son champ d'expertise, mais il n'y
a pas spécifiquement de groupes qui sont rencontrés par chacun, là.
C'est parce qu'elle, elle a cette expertise-là précisément.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : ...que
la ministre, elle est coprésidente, je présume qu'elle reçoit
de l'information de ses collègues qui
sont responsables des sous-groupes étant
donné que ça devrait être le cas.
Comment est-ce que la ministre propose, quand
on parle du dossier du racisme systémique, de travailler nation à nation pour
les peuples des communautés autochtones?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, actuellement... Il faut comprendre, là, qu'actuellement on est dans un processus
où est-ce qu'on est en train de rencontrer des groupes. On est
dans un mode pas d'observation, mais d'écoute.
On est là pour écouter les gens, pour comprendre leurs réalités, parce que c'est ça,
le mandat qu'on nous a donné, de
comprendre leurs réalités et de mettre ensuite des actions spécifiques en
place, de proposer des actions spécifiques en... actions qui vont être
mises en place par différents ministères. Je... tout à l'heure, le Travail, le ministère
de la Santé, le ministère
de l'Éducation. Donc, plusieurs ministères vont être touchés dans le travail de mise en
place de ces actions-là.
Maintenant,
les relations autochtones sont... je ne dirais pas coprésidées, mais sont
prises en compte spécifiquement
par le sous-ministre... par le sous-comité auquel Mme D'Amours participe.
Chacun des...
La Présidente (Mme Chassé) : En
conclusion.
Mme
Girault : Puis chacun de ces
comités-là, ensemble, après ça, on va s'asseoir puis on va regarder quelles
sont les actions spécifiques qu'on met en place pour chacun des comités.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée, il
reste moins de 45 secondes au bloc d'échange.
Mme
Maccarone : La ministre a
nommé plusieurs ministères qui sont interpelés à mettre en action probablement
des recommandations qui seront mises vers
l'avant par le comité, mais elle n'a pas parlé du budget qui sera octroyé pour
les aider à accomplir ces tâches-là. J'aimerais
évidemment entendre la ministre là-dessus, comment ce budget, ce serait
octroyé. Combien est-ce que le gouvernement s'engage à mettre vers l'avant pour
combattre le racisme systémique?
La Présidente (Mme Chassé) : Mme la
ministre, il vous reste 15 secondes.
Mme
Girault : Merci. En fait, j'ai répondu tout à l'heure, quand on a
parlé du budget. J'ai dit qu'une fois que les actions vont être proposées, c'est à ce moment-là qu'on va voir quel
genre de budget on a besoin pour mettre ces actions en place.
La
Présidente (Mme Chassé) :
C'est très bien. Merci. Ceci conclut le premier bloc d'échange avec
l'opposition officielle. Nous sommes
maintenant prêts à... Je suis maintenant prête à reconnaître une première
intervention de la première... la
deuxième opposition, pardon, pour son premier bloc d'échange. Eh boy! C'est par
là... Oui, c'est ça. Alors, M. le député de Laurier-Dorion, la parole
est à vous.
M.
Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Tout d'abord, je voudrais saluer vous et mes collègues. Ça me fait
plaisir de vous retrouver après
longtemps qu'on ne s'est pas vus. Et je voudrais également... Je profite de
l'occasion pour reféliciter, cette fois-ci en personne, Mme la ministre
d'avoir été nommée à ce ministère important pour le Québec. Je pense que l'ensemble des secteurs concernés par
l'immigration sont... On place beaucoup d'espoir dans votre nomination, surtout
en termes d'un changement de ton concernant
l'immigration, qui va faire du bien dans ces secteurs aussi névralgiques.
Écoutez,
d'emblée, vous avez dit, dès que vous avez été nommée, que vous croyez
fermement que l'immigration doit
faire partie de la solution à nos enjeux de société. Je vous cite, un article
de La Presse du 9 juillet. Et évidemment on s'attend à ce
que les gestes rejoignent ces paroles pleines de sens, là, et effectuent
quelques changements substantiels aux gestes
posés par votre prédécesseur en termes d'enlever des obstacles en immigration
au Québec, là, et, comment dire, jeter
un nouveau regard, là, sur ce domaine-là plus, comment dire, global, plus
complet. Et nous avons beaucoup d'espoir dans ce sens-là.
Et on sait que l'ancien ministre de l'Immigration
a procédé à des baisses substantielles des seuils d'immigration, et il
en découle toute une série de problèmes que nous avons traités au cours de
l'été, que ce soit en termes des délais supplémentaires
dans le programme de réunification familiale, que ce soit la réforme du
Programme d'expérience québécoise induite par la baisse des seuils
d'immigration, etc.
Donc, c'est là-dessus que j'aimerais vous
interroger tout d'abord. Et, en partant, le 14 avril dernier, le premier
ministre, M. François Legault, a dit qu'il
pourrait prendre la décision de revoir les seuils d'immigration à la baisse
encore une fois. Et pourtant, en juillet, vous avez dit, dans un... Le
9 juillet, vous avez dit qu'une nouvelle baisse des seuils d'immigration, ce n'était pas dans les cartons.
Donc, ma question est très précise. Est-ce que vous allez continuer dans
la même tendance de l'ancien ministre de l'Immigration, dans le sens de réduire
davantage les seuils d'immigration au Québec?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député de Laurier-Dorion. Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Deux choses. La première chose,
c'est que, quand on parle des seuils d'immigration...
Si vous vous souvenez, au début, quand on a parlé de baisser les seuils
d'immigration, on parlait d'une baisse temporaire
et non pas une baisse permanente des seuils d'immigration. Le but du
gouvernement, en fait, dans le cadre de ce programme-là, était de baisser les seuils de façon à faire en sorte
qu'on puisse, d'une part, essayer de... pas de régler, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de délais, mais
de diminuer, d'une part, les délais et surtout de diminuer l'inventaire
de dossiers qui est actuellement au fédéral, parce que ce qui s'est passé dans
les dernières années, il y a eu beaucoup, beaucoup
de dossiers qui ont été transférés, pour différents... pour les prochaines
actions, vers le fédéral, et ça, c'est en queue au fédéral et ça attend. Et la raison pour laquelle on voulait... Une
des raisons pour lesquelles on voulait baisser les seuils d'immigration, c'était, entre autres, d'essayer de
diminuer ces délais-là, d'une part, et, d'autre part aussi, de façon à faire
en sorte qu'on puisse aussi mieux accueillir les immigrants et mieux les aider
à s'intégrer. C'est la première chose.
Dans ce cadre-là, quand j'ai dit qu'il n'y avait
pas de nouvelle baisse des seuils dans les cartons, effectivement, il n'y a pas de baisse des seuils dans les
cartons. Au contraire, l'objectif, c'était de baisser les seuils d'immigration
puis de les réaugmenter au fur et à
mesure. Et à ce que j'ai vu à date... Ça fait quand même juste un mois et demi
que je suis là, mais, à ce que j'ai
vu à date de la planification pluriannuelle qui a été faite de l'immigration
dans les prochains dossiers, c'est qu'au fur et à mesure, oui, on va
réaugmenter les seuils d'immigration.
• (14 h 30) •
M.
Fontecilla : Tout à fait. Et donc, en...
La Présidente (Mme
Chassé) : ...on s'adresse à la présidence.
M.
Fontecilla : Effectivement, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Chassé) : Fantastique. Merci.
M. Fontecilla : ...vous avez tout à fait raison.
Excusez-moi. Et donc, Mme la
Présidente, donc, je crois comprendre
que la ministre n'entend pas modifier
les seuils déjà prévus, qui s'échelonnent jusqu'à 2022, et y compris en
tenant compte du contexte de la pandémie qui nous a affectés ce
printemps.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Bien, merci, Mme la Présidente. Effectivement, vous avez bien compris qu'il n'y aura pas de baisse des seuils d'immigration dans les cartons pour
les prochaines années. C'est évident qu'avec le COVID on a eu moins d'immigrants qui sont rentrés, de toute évidence, les frontières étaient fermées, donc, mais ça n'a pas affecté les
seuils d'immigration et ça n'affectera pas les seuils d'immigration pour
les prochaines années, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Je veux revenir, Mme la Présidente, sur les conséquences des baisses induites par la
baisse de seuils d'immigration dans
les différents programmes, là. Mais, avant d'y arriver, j'aimerais m'attarder
sur une question plus actuelle, et
donc c'est la question de la demande de régularisation des demandeurs d'asile
et des migrants à statut précaire qui
ont travaillé dans différents secteurs essentiels pendant la pandémie et qui
ont permis à la société québécoise de continuer à fonctionner. Donc, il y a eu l'annonce, vendredi dernier, si je ne me
trompe pas, d'un programme fédéral de régularisation d'un certain
nombre, une fraction de ces personnes-là, donc, avec des critères très
restrictifs.
C'est des personnes, des demandeurs d'asile, des
migrants à statut précaire, là, qui ont donné directement des soins à des personnes pendant la pandémie, soit dans des
CHSLD, les résidences pour différentes formules de résidence pour personnes âgées ou encore dans les hôpitaux. Mais
ça laisse en plan toute une série de personnes qui ont aussi travaillé dans
le milieu de la santé, comme des gardiens de
sécurité, des préposés au ménage et les gens qui peuvent avoir travaillé dans
les cuisines, etc., non pas dans les soins
directs, et aussi tous les autres gens qui ont travaillé dans les secteurs essentiels — je réitère
le mot « essentiels » — comme des demandeurs d'asile qui ont démarré
la production agricole dans nos champs, qui nous permettent de manger des produits agricoles québécois
aujourd'hui, qui ont travaillé dans les abattoirs et qui ont fait en sorte que toute la viande... ou la viande
de poulet qu'on a mangée, pendant la pandémie, a sûrement passé dans les
mains de ces personnes-là ou dans les entrepôts qui ont assuré la circulation
de la marchandise. On sait quelle est l'importance
qu'ont acquise les entrepôts, la livraison des colis pendant la pandémie. Bref, toute une série de secteurs
très, très importants pour notre société.
Donc,
on peut se demander pourquoi... et les médias nous apprennent que c'est le
gouvernement du Québec qui a adopté
une position très dure dans ce dossier-là, qui a forcé le gouvernement fédéral
à mettre en place un programme beaucoup plus restrictif de ce que le gouvernement
fédéral lui-même voulait au début et que les autres provinces canadiennes
acceptaient aussi. Donc, j'aimerais connaître
quelle est la position, dans ces négociations-là, pour ces programmes du
gouvernement du Québec.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez,
effectivement, vendredi passé, il y a un très beau programme spécial qui a été annoncé, pour les demandeurs
d'asile, pour aider à régulariser leur statut. Maintenant, ce ne sont pas tous
les demandeurs d'asile, comme vous le
mentionnez si bien, qui ont été visés par ce programme-là. Ce sont, ce qu'on a
appelé, ce que le premier ministre a
appelé, durant la COVID, nos anges gardiens, et nos anges gardiens... Ce
programme-là, c'est un programme spécial,
c'est un programme exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles, et
c'est un programme qui nous permet, en fait, de les remercier et de leur
démontrer l'appréciation qu'on a, que ces gens-là aient été, durant la période COVID la pire, nos anges
gardiens, et ils ont pris soin de nos gens vulnérables, de nos aînés, de nos
malades. C'était ceux qui étaient sur
la ligne de front, la première ligne, ceux qui étaient en contact quotidien
avec les malades et les aînés, et
ceux qui, en fait, ont pris le plus de risques, et ce sont ces gens-là qu'on
voulait spécifiquement remercier.
Ce n'est pas un programme qui s'adresse à tous les
demandeurs d'asile, je suis d'accord avec vous. Il y a beaucoup de
secteurs essentiels, on parle des poulets que vous avez mangés durant la COVID,
mais on parle de plusieurs autres secteurs
essentiels. Ce sont des travailleurs des secteurs essentiels, mais on ne vise
pas les travailleurs des secteurs essentiels. Dans ce cadre-là, ce qu'on
fait, c'est qu'on a voulu remercier nos anges gardiens et c'est dans ce
cadre-là qu'on a fait ce programme-là.
Maintenant, quand vous dites qu'on a une
négociation très dure et qu'on a forcé le gouvernement fédéral, on ne peut
pas vraiment forcer le gouvernement fédéral.
Le programme des demandeurs d'asile, c'est une responsabilité fédérale, c'est eux qui décident qui, parmi les demandeurs
d'asile... on donne le statut de réfugié. C'est une négociation qui a été
faite, et, comme dans toute
négociation, il y a des compromis qui sont faits de part et d'autre. Donc,
c'est exactement ce qui a été fait.
C'est une négociation qui a été faite d'ailleurs dans des termes très cordiaux.
Ça a été fait de façon très collaborative. On a eu une très belle démonstration, en fait, du beau travail d'équipe
qu'on peut faire avec le fédéral. Et c'est une négociation qui a amené, à mon sens, un très bon programme et
un travail... un programme très intéressant pour les demandeurs d'asile qui ont travaillé, encore une fois, sur la ligne
de front, en contact continuel, et dans un cadre où on avait un manque énorme
de ressources humaines et de main-d'oeuvre.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Laurier-Dorion, il reste cinq minutes au bloc d'échange.
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. Est-ce vrai que le gouvernement fédéral et les autres
provinces canadiennes avaient des critères
beaucoup moins restrictifs pour accéder à ces programmes-là? Et est-ce que
c'est vrai que c'est le gouvernement du Québec qui a imposé des règles
plus restrictives quant à l'accès à ces programmes-là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je vais vous dire
que c'est une négociation qui a eu lieu. On avait des règles restrictives dans certains cas, moins restrictives
dans d'autres. Je ne suis pas rentrée dans le détail de chacun des moments de négociation parce que ça a
été fait avec les différentes équipes des cabinets et des ministères et,
dans ce cadre-là, ça a été fait aussi sur
plusieurs semaines. Donc, oui, il y a du «back and forth», comme on dit en...
il y a eu du aller-retour au niveau
des différentes conditions qu'on voulait mettre, mais ça a été un travail de
collaboration, et c'est un travail vraiment de discussion et de
négociation entre les deux, hein?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député, la parole est à vous.
M.
Fontecilla : Est-ce que la ministre pourrait nous informer combien de
personnes vont être admises dans ce
programme-là? Et combien sont les demandeurs d'asile, personnes à statut
migratoire précaire en ce moment au Québec, dans l'ensemble?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député, pas certaine d'avoir compris
la question. Mme la ministre.
Mme Girault : Bien, écoutez, je pense que la question est dans
deux pans. Si vous me permettez, la deuxième partie, je vais la passer à mon sous-ministre pour le détail précis.
Mais, dans le premier cas, les demandeurs d'asile qui sont touchés par ce programme-là, on n'a pas le compte.
On ne sait pas exactement combien de demandeurs d'asile sont touchés par ce programme-là, tout simplement parce qu'un
demandeur d'asile, quand il va faire... ces CHSLD, des ressources intermédiaires et tous les gens qui les ont
engagés, ce qu'on leur demande, c'est un permis de travail. Et, quand
l'employeur a la certitude que cette
personne-là a un permis de travail, on ne demande pas à la personne son statut,
on ne sait pas s'il est réfugié ou... on ne le sait pas. L'employeur
sait qu'il a un permis de travail valide, point.
Donc, on ne peut pas savoir exactement le nombre
de demandeurs d'asile parmi les anges gardiens. Par contre, pour l'autre
question, peut-être passer la parole à mon sous-ministre, M. Dagenais.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que les membres
consentent à ce que M. Dagenais, le
sous-ministre, prenne la parole? Il y a consentement à l'unanimité. Mme la
ministre, vous consentez également, bien sûr, puisque vous le demandez.
M. Dagenais, je vous invite à vous présenter et à nous offrir une réponse
courte. Merci.
M. Dagenais (Benoit) : Merci, Mme la Présidente. Donc, Benoit Dagenais,
sous-ministre. Pour bien répondre à la
question, Mme la Présidente, est-ce que vous pourriez demander à M. le député
de préciser la deuxième partie de la question, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui. Alors, M. le député, pouvez-vous préciser? Merci.
M.
Fontecilla : ...je veux savoir combien de demandeurs d'asile il y a en
ce moment sur le sol québécois et aussi des gens à statut précaire, là,
qui ne sont pas dans le processus d'une demande de refuge politique.
M. Dagenais
(Benoit) : Merci. Mme la Présidente, si vous...
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre, la parole est à vous.
M. Dagenais
(Benoit) : Merci. Si vous me laissez quelques minutes pour... quelques
secondes pour trouver la réponse exactement, je vais vous donner le chiffre
exact, M. le député.
La
Présidente (Mme Chassé) : Alors, vous consentez à... Vous vous engagez
à nous fournir l'information lorsque vous
l'aurez et vous nous ferez signe à ce moment-là. M. le député, ça vous convient
qu'on poursuive un peu plus tard?
• (14 h 40) •
M. Dagenais
(Benoit) : J'ai déjà la réponse, Mme la Présidente, si vous le
permettez.
La Présidente (Mme
Chassé) : Oh my God! O.K. C'est très bien.
M. Dagenais
(Benoit) : ...je vous avais dit que ce n'était que quelques secondes.
La Présidente (Mme
Chassé) : Alors, allez-y.
M. Dagenais
(Benoit) : Donc, c'est environ 60 000.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. M. le député, la parole est à
vous.
M.
Fontecilla : Oui. Moi, j'aimerais savoir, Mme la Présidente, pourquoi,
par exemple, un travail de gardien de sécurité,
dans un hôpital ou dans un CHSLD, qui avait à trier l'entrée et la sortie de
toutes sortes de gens, donc on ne connaît pas l'état de santé, s'ils
avaient la COVID-19 ou pas, en quoi ce travail-là est moins dangereux que les
soins directs à des patients? Et pourquoi
ces personnes-là, comme des gardiens de sécurité, comme des préposés au ménage
dans le milieu hospitalier, n'avaient pas droit à la reconnaissance et à
la gratitude du gouvernement du Québec et du Canada?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député. J'imagine que nous revenons
à la ministre pour la réponse. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Tu sais, ce n'est pas
une question qu'ils n'ont pas le droit à la reconnaissance. Au contraire, on a beaucoup de reconnaissance
envers ces gens-là. On les remercie grandement du travail qu'ils ont fait
durant la période de COVID, mais ce qu'on a... Ce sur quoi on a statué dans la
négociation, c'est de reconnaître et de remercier,
de cette façon-là, les gens en première ligne, les gens qui étaient vraiment
sur la ligne de feu, qui étaient en contact quotidien, toutes les minutes, toutes les heures, toutes les journées,
tous les soirs, toutes les nuits de la période la pire, au niveau du COVID, alors que nous, on est
recherche active et intensive de main-d'oeuvre, des préposés, des
aides-infirmières, des
aides-soignants, des aides à domicile pour s'occuper, de façon quotidienne,
heure après heure, de nos malades et de nos aînés.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Fontecilla : Il reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Chassé) : Il reste 1 min 40 s.
M. Fontecilla : Écoutez, je veux vous poser la question tout de
suite puis peut-être, dans ma prochaine période de questions, avoir la réponse, là, mais je me questionne sur l'intérêt
national de cette décision-là. Alors, on sait qu'on a un gouvernement nationaliste, qui veille aux
intérêts de la population, de la nation québécoise, là, alors qu'on est à la
veille d'affronter une deuxième
vague, qu'il y a une pénurie quand même de main-d'oeuvre dans certains
secteurs. On le voit toujours dans le
secteur agricole, là, ou d'autres secteurs qui embauchent massivement des
personnes avec un statut précaire, des demandeurs d'asile, entre autres.
Quel est l'intérêt national de ne pas
utiliser cette main-d'oeuvre-là alors qu'elle est là, en régularisant leur statut d'immigration, en leur donnant un statut permanent? Il me semble que
l'intérêt de la société québécoise, de la nation québécoise, là, commande de régulariser le statut de ces
gens-là qui donnent des services aussi importants, là, dans nos champs
agricoles, dans les abattoirs, dans les entrepôts, en fait, dans
différents secteurs où il y a une pénurie de main-d'oeuvre.
Donc, j'aimerais que la ministre nous informe, là,
quel est l'intérêt pour la société québécoise de ne pas régulariser ces gens qui contribuent, de façon aussi
fondamentale, à notre économie pendant la pandémie et peut-être aussi pendant
une deuxième vague qui est annoncée.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre, en
15 secondes, votre réponse.
Mme Girault :
En 15 secondes? Est-ce que je peux reporter la réponse à la prochaine...
Non.
La Présidente
(Mme Chassé) : Ça sera reporté au bloc d'échange appartenant à la
seconde opposition.
Merci. Nous passons maintenant... nous revenons à
l'opposition officielle pour son deuxième bloc d'échange. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis...
M. le député de La Pinière, la parole est à vous. Allez-y.
M. Barrette :
Mme la Présidente, Mme la ministre, chers collègues, je vais rester sur le même
sujet, mais avec des questions un petit peu plus précises, pas qu'elles
n'étaient pas correctes, mais je vais l'aborder différemment.
Mme la Présidente, j'aimerais que la ministre nous
indique le nombre de rencontres qu'elle a eues pour la négociation
qu'elle a dite importante, dynamique et cordiale sur l'entente qui a eu lieu
vendredi dernier.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme...
M. Barrette :
...
La Présidente
(Mme Chassé) : Ah! allez-y.
M. Barrette :
...avec le ministre fédéral, M. Mendicino.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, M. le député. Mme la ministre, la
parole est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je vous dirais qu'il n'y a pas eu beaucoup
de rencontres avec le ministre
fédéral. Par contre, les équipes... Puis vous le savez très bien,
le ministre... pas le
ministre, mais le député de
La Pinière sait aussi comment ça se passe au niveau des discussions entre ministres, ça travaille beaucoup
au niveau des cabinets. Il
y a plusieurs rencontres qui ont
été faites au niveau des cabinets, plusieurs discussions au niveau des ministères aussi, des
différents ministères, et majoritairement avec les cabinets et les équipes des
cabinets. Et cette négociation-là s'est faite durant une bonne partie de
l'été.
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je vous invite à tenir le
temps pour la plupart de mes questions, elles seront courtes. Alors, une autre courte : Est-ce que
la ministre peut nous dire si elle a eu une seule réunion, en
personne ou au téléphone, avec le ministre fédéral?
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre,
la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, la réponse va être courte.
Oui, j'ai eu des rencontres avec... pas des
rencontres, mais des discussions, parce
qu'il n'y avait pas de rencontre, évidemment,
COVID aidant, mais j'ai eu des discussions avec le ministre fédéral,
M. Mendicino.
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Combien?
La Présidente
(Mme Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je pense que c'est trois.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. M. le député.
M. Barrette : Est-ce que la ministre peut nous expliquer
la signification, dans son esprit, du mot «ange gardien»?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez,
la signification, dans mon esprit, du mot «ange gardien», c'est la même signification que le premier ministre utilise. C'est d'ailleurs lui qui a surnommé les gens de la première
ligne, les gens qui s'occupaient de
nos aînés, qui s'occupaient de nos malades, qui étaient en première ligne, qui
les soignaient du jour 1 et qui remplaçaient une grande partie de la main-d'oeuvre
qu'on cherchait.
Donc, les anges gardiens, pour nous, c'était justement
les infirmiers, les infirmières, les soignants, les infirmières
auxiliaires, les préposés, les infirmiers, aides-soignants et les aides de
médecin à domicile.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Alors, si je comprends bien, toutes les autres catégories d'emploi ne sont pas qualifiées pour
être des anges gardiens?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, la qualification d'ange gardien, elle a été
exprimée par le premier ministre.
Je ne pense pas qu'elle fait une étude exhaustive, à savoir comment on définit
un ange gardien ou non. C'est une
façon, je pense, gentille et humaine de qualifier les gens qui
ont passé leur temps, leurs journées, leurs heures, leurs nuits à
s'occuper des patients et des malades, tout simplement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Et les autres
n'ont donc pas de rôle, donc ils ne sont pas qualifiés pour être des anges
gardiens, même s'ils étaient là pendant des heures, et des nuits, et des
fins de semaine, et ainsi de suite.
La Présidente (Mme
Chassé) : Les autres n'ont pas de... Il y a un mot que j'ai manqué.
M.
Barrette : Ils ne sont pas
qualifiés pour être des anges gardiens même si, eux aussi, ils étaient là des
jours, des soirs, des nuits, des fins de semaine.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme
la Présidente. On parle de gens qui
ont été sur la ligne de feu, qui ont été en première ligne. Je
pense qu'à titre de médecin vous
pouvez comprendre aussi qu'en première ligne c'est vraiment
les gens qui sont collés aux
patients, qui sont collés aux aînés, qui s'occupent de les soigner, de les
nettoyer, de les changer, de les... C'est ça, en première ligne, je pense qu'il n'y a pas d'autre terme, là. C'est vraiment
les pompiers qui étaient dans le feu durant la période de COVID, dans
ces institutions-là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. Puis je vous rappelle qu'on s'adresse à la
présidence. M. le député.
M. Barrette : Oui, Mme
la Présidente. Je pense que Mme la ministre a utilisé le mot, dans une réponse qu'elle a
faite à mon collègue à ma gauche de la deuxième opposition, elle a parlé de risque. Est-ce qu'elle peut nous expliquer ce
qu'elle voulait dire par risque?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, ce que je qualifie de risque, c'est le
risque d'attraper le COVID, en étant
le plus proche possible des gens puis en étant... en pouvant être atteint par
leurs expectorations, par... donc les gens qui soignaient ces gens-là.
Pour moi, les gens qui soignaient ces gens-là, je pense qu'on peut dire, puis je
pense que la population serait d'accord
là-dessus, je pense qu'on peut dire que les gens qui
soignaient, tous les jours, les patients, les aînés dans les CHSLD, dans
les RI, je pense que ces gens-là étaient vraiment à risque, plus à risque.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : On comprend bien, Mme la Présidente, que ce que la ministre
nous dit, c'est qu'il y a un risque d'attraper la COVID, donc d'être
exposé à un virus, une quantité de virus qui va rendre les personnes malades.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. M. le député de La Pinière
est sûrement beaucoup plus qualifié que moi pour parler de risque
d'attraper la COVID ou non. Moi, ce que je vous dis, puis ce n'est pas juste
moi, c'est qu'on a considéré que les gens...
je pense qu'on a raison là-dessus aussi. Si on regarde juste les rapports qui
nous ont été soumis durant la période
COVID, je pense que les gens qui sont directement en contact avec des malades
ont plus de chances d'être... surtout en contact tous les jours, à
toutes les heures, à toutes les minutes, qui font leur chiffre de travail, en s'occupant de ces gens-là, ont définitivement plus
de risques, d'après moi, d'attraper la COVID que, bien, vous et moi, assis
ici, à deux mètres de distance.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : Oui. Est-ce que la catégorisation, la sélection
par catégorie d'emploi a été l'objet d'une recommandation de la Santé
publique ou ça a été une décision, d'abord et avant tout, politique?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Je ne saurais pas
exactement vous dire. Je sais que nous, on a discuté des différentes... Il y a des discussions qui ont
eu lieu au niveau des différentes catégories d'emploi. Maintenant, ce serait
à voir.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le député.
• (14 h 50) •
M.
Barrette : La question que je pose ne peut se répondre que par oui ou
par non. Est-ce que le ministère que dirige la ministre a consulté la Santé publique avant de prendre cette
décision-là? Y a-t-il une consultation? Si Mme la ministre n'a pas la
réponse, elle est accompagnée, et je suis prêt à recevoir la réponse.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Alors, merci, Mme la Présidente. On me dit que la réponse, c'est oui.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le député.
M. Barrette :
Je voudrais avoir... qui nous dit que la Santé publique a dit plus un que
l'autre.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je sais que la Santé publique a été consultée,
on me dit que oui. Maintenant, sous quelle forme, si c'était une discussion
téléphonique ou si c'était un rapport de 50 pages, je ne peux pas vous dire, mais on va vous donner l'information. Est-ce que c'était une
discussion téléphonique ou autre? Comme dans la période COVID, il y a eu
énormément de discussions...
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme Girault :
...ça fait qu'on va trouver la réponse.
La Présidente (Mme
Chassé) : Donc, vous revenez... vous engagez à revenir avec la
réponse.
Mme Girault :
Oui... savoir.
La Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Merci. Donc, dès que vous aurez la réponse,
faites-nous signe. M. le député, je vous écoute.
M.
Barrette : Attention, la question
que j'ai posée, c'est : Y a-t-il eu une recommandation formelle de la Santé publique pour exclure, pour déterminer que, par exemple, un préposé à l'entretien n'avait pas de risque, et, à ce moment-là, lui, on ne le met pas dans la catégorie des anges gardiens à
remercier formellement par l'entente de vendredi dernier? C'est ça, ma question.
Ça se répond par un document.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, M. le député.
M. Barrette :
Alors, est-ce qu'on a encore cet engagement-là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Je me tourne vers la ministre à l'instant. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je sais que le ministère de la Santé et de la
Sécurité ont été consultés. Maintenant,
est-ce qu'il y a un document? Je ne penserais pas qu'il y ait
un document, mais je sais qu'ils ont été consultés.
Puis je veux juste reprendre quelques
paroles du député de La Pinière. Je n'ai pas dit que les gens qui n'étaient pas
en contact direct n'avaient pas de risque.
J'ai dit qu'on avait remercié... on voulait remercier, de façon particulière,
les gens qui ont pris plus de risques en s'occupant vraiment à
100 % des patients, des aînés et des gens vulnérables.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Mme la Présidente, ma question est celle-ci, va être un peu plus longue. La
ministre nous a dit clairement que le lien
du côté discriminatoire de l'octroi de la mesure est le risque. Alors, je vais
lui conter une petite histoire.
Vous
savez, il y a un médecin microbiologiste qu'on voit dans tous les médias, qui
est excellent, c'est un excellent microbiologiste,
le Dr Weiss, avec lequel j'ai fait une partie de ma carrière. Quand on a eu les
épisodes de Clostridium difficile,
Mme la Présidente, qui est une bactérie qui se transmet par le contact, on
s'est rendu compte qu'une des choses les plus importantes, à part le
lavage de main, était le nettoyage des chambres. Pourquoi? Parce qu'il y avait
plein de germes partout, partout, partout,
pas juste aux toilettes, pas juste au lavabo, sur le téléphone, sur les
barreaux de lit, sur les comptoirs, sur le sol.
N'avons-nous
pas dit, Mme la Présidente, pendant toute la période de la COVID, que les
surfaces, les contacts, le contact
main, bouche, les yeux étaient le facteur de risque de contagion, de
propagation du virus, de tout germe, mais particulièrement du virus? Comment, face à ceci, peut-on dire que les
préposés à l'entretien ménager, qui ont comme rôle de nettoyer les chambres lorsqu'elles ont à être
nettoyées, n'est pas un facteur de risque pour attraper la COVID? Est-ce que
Mme la ministre, vous pouvez me donner un éclairage... Mme la Présidente, pardon. Est-ce que Mme la
ministre pourrait nous donner
un éclairage sur cet état de fait?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Loin de moi le
désir de contredire les experts dans ce domaine-là, mais je dois vous rappeler que la raison pour laquelle
on a rentré ces professions-là, c'est... oui, ils ont mis leur santé à
risque, mais c'est pour remercier les
gens qui se sont occupés de nos aînés, de nos patients, de nos malades, alors
que, si vous vous souvenez bien,
durant la période de COVID, la pire en fait, on était en recherche active, très
active, de préposés, d'infirmiers, d'infirmières, qu'on ne trouvait pas.
On n'en avait pas. Donc, on avait des sérieux problèmes à trouver ces catégories
d'emplois là, ces professions-là
pour s'occuper de nos malades, pour s'occuper de nos gens, pour s'occuper de
nos aînés, pour s'occuper de nos gens vulnérables.
Et cette façon de faire, c'est pour les remercier d'avoir été là, d'avoir pris soin de nos
gens. C'est pour les remercier, et ça
n'empêche pas que le reste du processus demeure le même. Les gens qui ont demandé peuvent
demander l'asile quand même. Le
processus n'est pas mis à l'eau parce qu'on a ce programme-là. C'est un programme
spécial pour des gens qui ont fait quelque chose de spécial durant cette
période-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : On a de la misère à suivre, Mme la Présidente. La
ministre vient de nous dire qu'elle veut remercier, par cette mesure, des gens qui ont pris soin en
prenant des risques, parce que, s'ils avaient pris soin sans risque, je ne
pense pas qu'il y aurait de programme
spécial aujourd'hui. Alors, il y a eu des risques, hein, c'est là qu'est le
moteur, et on les exclut. Pour que
les soins non risqués soient donnés, lorsqu'un patient quitte une chambre et
qu'un autre arrive, et qu'on diminue le risque, qu'est-ce qu'on fait? Le
ménage. Et ces gens-là ont un protocole très serré à suivre.
Alors, en
quoi, sur la notion de faire un effort pendant un risque, on a le droit de
discriminer envers un sous-groupe? On ne peut pas suivre cette
logique-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Ça conclut votre question, M. le député?
M. Barrette : Oui, oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je vous dis que ce qu'on a fait avec
ce programme-là, tant le fédéral que
le provincial, c'est qu'on remercie nos anges gardiens. On remercie les gens
qui ont pris soin de nos aînés, qui
ont pris soin de nos malades. C'est une façon de les remercier. Je ne peux pas
vous en dire plus. C'est une façon de les remercier. On a voulu faire ça
pour les remercier.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien, ça conclut. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Mais, Mme la Présidente, j'entends ce que la ministre nous dit, elle nous dit que nous avons
choisi arbitrairement de remercier
une catégorie de gens qui ont pris les risques et de ne pas en remercier une
autre catégorie qui n'ont pas pris de
risque. N'est-ce pas là une manière
claire, nette, et précise pour simplement en prendre le moins possible?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Ce que je dis, j'espère que vous
l'entendrez, ce que je dis, c'est qu'on a remercié des gens qui ont pris
soin de nos gens. Oui, ils ont mis leur vie à risque, mais ils ont pris soin...
des anges gardiens qui ont pris soin. Et,
depuis le début, quand on parle des anges gardiens, on parle de qui? On parle
des gens qui sont collés sur nos
gens, qui prennent soin d'eux, qui prennent soin de nos aînés, qui prennent
soin... Et si vous avez suivi, et vous
l'avez suivi certainement comme moi et même plus que moi, quand on parlait des
anges gardiens, on montrait qui? On
montrait nos aides-infirmiers, on montrait nos infirmières, nos préposés aux
bénéficiaires, les gens qui faisaient le soin à domicile. Ce sont les gens qui prenaient soin de nos gens, prenaient
soin de nos mères, de nos grands-mères, de nos grands-pères, qui
prenaient soin. Et c'est eux, ces anges gardiens, qu'on a voulu remercier.
Je ne dis pas que les autres postes sont des
postes non essentiels, au contraire, mais ceux qu'on veut remercier dans
ce programme, ce sont les anges gardiens.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : On progresse, même ils sont rendus essentiels, c'est bien.
Maintenant, là, même les préposés, là, même
les préposés à l'entretien ménager sont rendus essentiels, nous avons
progressé. Et je fais la démonstration qu'ils sont aussi à risque comme tous les autres, mais eux,
là, on les exclut. C'est quand même extraordinaire. On a de la misère à suivre
ce raisonnement-là. Alors, moi, je donne
encore la chance, à nouveau, à la ministre de nous expliquer pourquoi elle a
fait un choix de remerciement
discriminatoire, alors que tous les autres qui sont impliqués dans la chaîne de
soins, parce que c'est un travail d'équipe, le méritent.
N'est-il pas vrai, Mme la Présidente, et je vais
demander à la ministre si elle s'en rappelle, que sa collègue à la Santé
avait même proposé de rationner les masques?
On se rappellera que, dans les institutions, il n'y avait pas de matériel de
protection, au début. Il n'y en avait pas.
Alors, imaginez le préposé à l'entretien ménager qui vient faire le ménage dans
une chambre remplie de COVID. Ah! bien là,
cette personne-là, ça vaut moins que l'autre, parce qu'elle est entrée là, elle
s'est mise à risque. Il y en a probablement
qui ont été malades, peut-être qui sont morts, mais nous, on décide qu'eux, là,
on ne s'en occupe pas.
Est-ce que vraiment, aujourd'hui, sachant cela, la
ministre maintient sa position que ce n'est pas discriminatoire?
• (15 heures) •
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, je veux juste
rappeler encore une fois que les anges gardiens,
ce sont les gens qui étaient notre personnel soignant, qui ont pris soin de nos
gens. On ne parle pas de... Quand on parle
de risques, c'est sûr que tous les gens qui ont travaillé dans le contexte de
la COVID ont pris des risques, tout le monde. Puis tous les gens... bien, quand on... On peut parler de services
essentiels et de travailleurs des services essentiels, il y en a une panoplie, de travailleurs des services
essentiels. D'ailleurs, le député, tantôt, de Laurier-Dorion nous en a fait une
liste. Il y en a une panoplie, mais
ceux qu'on remercie, avec ce programme spécial, ce sont les gens qui ont
travaillé, le personnel soignant, qui
ont pris soin... Le personnel soignant, ça dit ça, c'est... ils ont pris soin
de nos aînés. Je ne sais plus dans quelle
langue le dire ou comment le dire, mais ils ont pris soin de nos aînés. Il n'y
a rien de discriminatoire là-dedans. Ce sont les gens qui ont pris soin
de nos gens qui étaient les anges gardiens.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Bien oui, Mme la Présidente, c'est discriminatoire, parce
que la... Mme la Présidente, est-ce que la ministre va mettre sur le même pied, en termes de risques, le même
pied d'égalité, la personne à l'épicerie, le pompiste à la station d'essence et le préposé à l'entretien
ménager en CHSLD? Est-ce qu'en termes de risques dans... même si elle n'a
pas la compétence d'un médecin, d'un
officier de santé publique, est-ce que, dans son esprit, à l'évidence, le
risque, pendant la pandémie, était le
même pour un pompiste au garage, un préposé à l'épicerie que quelqu'un en
CHSLD? Est-ce que c'est la même chose, ça?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Je ne veux pas faire de
discrimination, puis ce n'est pas un programme qui fait de la discrimination. C'est un programme qui reconnaît des gens
qui ont fait un travail exceptionnel, dans un cadre exceptionnel, à titre de personnel soignant. C'est
ça que ça reconnaît, le programme. Je dirais, ça ne donne pas, comment je
dirais, un désavantage à tous les gens qui
veulent faire une demande, tous les gens qui veulent faire une demande à titre
de...
La Présidente (Mme
Chassé) : ...
Mme Girault :
Pardon?
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme
Girault : Ça n'empêche pas les personnes de continuer à faire leur
processus pour faire leur demande. C'est juste qu'on reconnaît de façon spécifique et de façon spéciale, dans un
contexte spécial, à cause de ce qui s'est passé, le travail de ces gens-là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
...un contexte spécial, pour la ministre, quelle est la nature de la
spécificité spéciale? «Spécial» veut dire
quoi? Pourquoi, à ce moment-là, hein, on n'a pas donné et fait ce programme-là
avant la pandémie? C'est tout du monde qui
vient travailler dans le réseau, là,
puis ils donnent des services, puis on est content. Puis pourquoi on n'a pas
proposé ça avant? Alors, qu'est-ce qui fait la nature de la spécificité
de la période?
La Présidente
(Mme Chassé) : Mais non... donc, ça conclut, M. le député. Mme la
ministre, allez-y.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je pense qu'à peu près tout le monde sur la
terre peut déterminer que les
derniers mois avec le COVID, avec ce qui s'est passé dans toutes nos
institutions, que ce soient les ressources intermédiaires, que ce soient les CHSLD, que ce soient les résidences
pour personnes âgées, on était dans toute une situation exceptionnelle. Je pense que tout le monde peut
spécifier ça, mais je pense que tout le monde... Puis, quand on a parlé des anges gardiens, au fur et à mesure et à chaque
fois qu'on en parlait, je pense aussi que tout le monde voyait, justement,
ces aides-soignants-là, ces infirmiers-là, qui étaient justement en charge
ou... de s'occuper de soigner nos patients.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : N'est-il pas vrai, Mme la Présidente, que la
seule et unique chose qui était le moteur de la spécificité était le risque d'être infecté et de tomber
malade? N'est-ce pas ce risque-là qui a amené tant de désertion dans le réseau?
Y a-t-il vraiment autre chose de spécial que ça?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, ce qui a amené la désertion dans le
réseau, il y a eu plein de choses qui
a amené la désertion dans le réseau. Mais entre autres, nous, ce qu'on veut
remercier, ce sont les anges gardiens, le
travail des anges gardiens. Écoutez, même si on tourne en rond 10 fois
puis qu'on répète la même chose, c'est le travail des anges gardiens
qu'on voulait remercier, qui sont les gens qui ont soigné nos aînés puis nos
malades.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : ...combien de
temps?
La Présidente (Mme Chassé) :
Trois minutes.
M. Barrette : Trois minutes. Il y a bien d'autres choses
que Mme la ministre... Mme la Présidente, Mme la ministre vient de dire
qu'il y a bien d'autres choses que le risque d'être infecté. Est-ce que la
ministre peut nous en nommer une seule autre?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, il y
a... je ne sais pas, les gens avaient peur d'être infectés, ou les gens voulaient s'occuper de leurs enfants à
la maison, ou les gens... je veux dire, il y a plein de raisons qui ont fait
en sorte que les gens ne sont pas
nécessairement rentrés travailler, je suppose. Mais, en même temps, qu'on le
regarde comme on veut, le programme
demeure le même puis le programme est spécial dans le cadre qu'il remercie les
demandeurs d'asile qui ont fait ce travail-là pendant cette période-là.
Vous disiez
tantôt : On pourrait les remercier pour avant. Bien, non, avant, on
n'était pas dans le COVID, puis on n'était
pas dans la situation actuelle, puis on n'était pas dans les zones rouges. Ces
gens-là ont travaillé dans ces zones-là à s'occuper spécifiquement de
nos malades et de nos aînés.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, allez-y.
M. Barrette : Je continue la phrase : comme l'ont fait les
préposés à l'entretien ménager, les gardes de sécurité, et ainsi de suite. Mme la Présidente, je dis que... comme autre exemple, il y avait
les gens qui restent à la maison pour leurs enfants. Bien oui, mais ça,
ça arrive à longueur d'année, là. «Spécificité», là, qu'est-ce qui a été
nouveau dans cette période-là qui a entraîné
tant d'absentéisme, que je ne critique pas, dans le réseau? La
ministre est-elle capable de me
nommer un seul critère autre que le risque d'être infecté, un seul, pas que les
enfants sont malades, ont la grippe, là, ça arrive à l'année longue, ça,
un seul qui a entraîné une perturbation du réseau, juste un?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, 1 min 30 s au bloc. Allez-y.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, qu'est-ce qui a
entraîné le... entre autres, il y avait déjà une demande accrue pour ces postes-là, il y avait déjà une pénurie de
main-d'oeuvre dans ces postes-là. Ça a juste accentué la pénurie de main-d'oeuvre. Puis ce qu'on a voulu
faire avec ce programme que je trouve... un programme très bien, moi, j'étais très contente de l'annonce de vendredi, ce
qu'on a voulu faire, c'est de remercier les gens. Mais, si vous voulez parler
des risques spécifiques, bien, je vous
inviterais à poser des questions au ministère de la Santé, qui va être
probablement beaucoup plus à l'aise de répondre et plus à même de
répondre, avec leurs experts, que moi, je peux l'être ici.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, 45 secondes.
M.
Barrette : Est-ce que la
ministre est d'accord pour admettre qu'elle a une responsabilité ministérielle?
Elle a été partie prenante de la
négociation, donc ce sont des notions avec lesquelles elle devrait être
confortable. Est-ce qu'elle est d'accord avec cet énoncé-là?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, il vous reste 30 secondes pour
répondre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, moi, je suis à
l'aise qu'on a fait le travail qu'on avait à faire, en négociation avec le fédéral, pour faire un programme qui
était intéressant et qui, surtout, avait l'objectif qu'on voulait
atteindre, qui était de remercier nos anges gardiens. Moi, je suis très
confortable avec ça.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. 12 secondes, M. le député.
M. Barrette :
En 12 secondes, je n'aurai pas de réponse.
La Présidente (Mme
Chassé) : On reporte sur le prochain bloc?
M. Barrette :
Oui.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci. Alors, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention du troisième groupe d'opposition — allo — pour
ce premier bloc d'échange. Mme la députée de Gaspé, la parole est à vous.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, pour les fins de l'exercice
et que ça n'ait pas l'air d'une discussion
de salon, je vais peut-être, des fois, regarder par là, même si je m'adresse à
vous, Mme la Présidente, toujours. Alors, salutations sincères à tous
les collègues.
Et bien sûr, moi aussi, j'en profite pour
reféliciter à nouveau la ministre, nouvelle ministre de l'Immigration. Et c'est
un bel exercice, justement, pour voir quelle
sera la hauteur de ses ambitions sur des enjeux... On sait à quel point
l'immigration, ça peut être très
complexe, c'est des gros enjeux. Et le projet de loi n° 9 du début du
mandat... Ce n'est pas toujours facile pour
une nouvelle ministre, là, de rentrer dans le travail déjà commencé d'un collègue, mais ça pourra me
permettre de voir si certains enjeux
que je considère primordiaux dans le cadre de l'intégration des personnes
immigrantes... si elle aura un peu plus d'ambition que son collègue qui
est anciennement député de l'Immigration.
Alors, principalement, bien, je voudrais commencer, bien entendu, avec
la francisation des personnes qui
arrivent au Québec. Pour nous, c'est
bien clair que c'est une priorité, même qu'on s'assumait carrément, là... c'étaient
100 % des personnes immigrantes
qui devaient avoir une connaissance du français, assez pour pouvoir s'intégrer,
et avoir un emploi, et pouvoir sociabiliser rapidement. Alors...
• (15 h 10) •
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Chassé) : ...moins fort, s'il vous plaît.
Mme Perry Mélançon : Alors, voilà. Il y a plein d'autres pays qui
ont fait ça en fonction de connaissance de la langue, les Pays-Bas depuis 2006, l'Allemagne depuis 2008,
le Royaume-Uni et l'Autriche depuis 2011. Alors, on a fait une demande d'accès
à l'information pour savoir, depuis
les cinq dernières années environ, depuis 2015, en fait, quelle était la
proportion...
La Présidente (Mme Chassé) : ...un moment. Je m'excuse, est-ce que
vous pouvez avoir la discussion à
l'extérieur ou c'est vraiment... C'est peut-être le masque, là, mais on vous entend beaucoup.
Continuez, Mme la députée de Gaspé,
oui.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Alors, demande d'accès à l'information qui nous a permis de voir qu'au Québec le nombre d'immigrants parlant déjà le français
qui ont été admis depuis les cinq dernières années est en grosse baisse. Donc, moi, ça me préoccupe énormément, là. J'ai des chiffres, ici, je peux
vous montrer, là, sous forme de tableau.
On voit qu'en 2015 on avait à peu près... Bon, on avait 58,2 % de
personnes qui arrivaient sur le territoire qui connaissaient déjà le français et, en 2019, on passe à 49,8 %, donc
moins de 50 % de ces candidats-là qui ne connaissent pas le français avant d'arriver en sol québécois. Moi,
je trouve ça extrêmement préoccupant. Vous savez que c'est une priorité
pour nous. Alors, comment la nouvelle ministre explique ces données assez
désastreuses, à mon sens?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée de Gaspé. Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Merci, Mme la députée de Gaspé. Je
vous dirais qu'effectivement vous avez
raison, dans les dernières années, avant qu'on arrive, il y avait... je n'ai
pas les chiffres que vous avez au niveau du nombre d'immigrants, mais je vous dirais que les efforts en francisation
étaient loin d'être aussi importants que ce qu'on fait depuis qu'on est
arrivés. Vous savez, pour nous, la langue française, c'est très important.
Au niveau de
l'immigration et des gens qu'on accueille ici, dépendant du type d'immigration,
là, on n'a pas nécessairement la capacité
d'imposer, je vais le dire comme ça, là, un certain niveau de connaissance du
français, parce que ça dépend dans
quel programme ils arrivent. O.K.? Il y en a, des programmes, qui sont
carrément de notre propre latitude provinciale, mais il y en a d'autres,
c'est fédéral, donc on n'a pas toujours la capacité.
Par
contre, ce sur quoi on a beaucoup de capacité et qu'on travaille énormément, c'est la francisation des gens, pour que les gens, quand ils arrivent ici, ils
soient capables d'apprendre le français. Je vous donnerais juste un chiffre.
Au niveau de la francisation, dans la
dernière année, on a rajouté 70 millions en francisation pour s'assurer, justement,
que les immigrants qui arrivent ici aient un
niveau de français acceptable. Et, dans ce cadre-là, ce qu'on a fait, c'est
qu'on a rajouté
beaucoup de professeurs de français. Et on a aussi fait en
sorte qu'on ait une mesure de la qualité de la formation qui est faite en français. Et ça, ça répond
directement au rapport de la Vérificatrice
générale, qui avait été fait
en 2017, où on disait justement
que la qualité des cours n'était pas à point et que le suivi, au niveau de la
francisation, n'était pas là non plus.
Donc, on met beaucoup d'efforts. Pour nous,
c'est très important, la francisation, et les services de francisation sont
appelés encore à augmenter encore davantage dans les prochaines années.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui, Mme
la Présidente. Alors, on dit qu'on
n'a pas la capacité d'imposer la connaissance du français avant d'arriver en sol québécois, mais j'ai fait du
recrutement à l'international, là, puis les gens qui ont vraiment la volonté de venir s'installer dans un pays où ça
parle le français, bien, ils apprennent... ils ont la volonté de l'apprendre
avant d'arriver. Puis là je ne parle pas de pays francophones, là, c'est
partout qu'on peut retrouver des gens qui ont une connaissance du français.
Et puis, pour les cours en francisation, bien,
moi, j'ai ici, dans un tableau justement du MIFI, que les cours qui ont été donnés, la participation du 1er avril
2019 au 31 mars 2020, c'est de 50 %.
Donc, du 50 % qui ne parle pas le français en arrivant au Québec, il y a seulement 50 % qui
sont allés chercher les cours en francisation. Alors, ce n'est pas des données,
là, qui nous permettent de dire que tout
l'argent qui a été mis pour donner, de façon volontaire, des cours en français,
ça donne des bons résultats, là.
Donc, j'aimerais savoir c'est quoi, la prévision
de la ministre de l'Immigration, pour 2020‑2021, de personnes
immigrantes sélectionnées et admises au Québec qui connaîtront déjà le
français.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme
Girault : Bien, écoutez, je vous dirais que, dans les différents
programmes qu'on a, puis je prends, entre autres, le programme des travailleurs, le PEQ, entre
autres, pour avoir le certificat, on a un niveau d'acceptation... de
connaissance du français qui est demandé.
Donc, c'est évident que, pour avoir leur certificat de sélection, il faut
qu'ils aient un niveau de français. Donc, ça, c'est évident que ça va
passer par là.
Maintenant, pour ce qui des cours de francisation,
effectivement, premièrement, je vous dirais qu'il y a deux ans, jusqu'à il y a deux ans, il n'y a pas vraiment de
mesure qui était faite là-dessus. Mais je vous dirais qu'on a augmenté aussi
les... pas les critères, mais les incitatifs
à prendre les cours de français. Donc, ça fait en sorte qu'on a des hausses
majeures de participants dans les
cours de francisation, soit à temps partiel ou à temps plein, puis des
hausses... on parle de 18 % à
20 %, 22 %, 24 % de plus que juste l'année précédente. Donc, on
voit que chaque année il y a une hausse majeure des cours en
francisation.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Perry Mélançon : Bien, c'est parce que ce que j'ai du mal à
comprendre, Mme la Présidente. C'est que le coût moyen, là, pour apprendre le français, là, des cours de
francisation, c'est à peu près 7 000 $ par immigrant que ça coûtera à l'État, là, alors qu'un élève qui a déjà
sa connaissance du français, bien, ça ne coûte pas grand-chose, là. Puis,
je veux dire, je reviens sur le fait que
vous avez une collègue au sein de votre parti qui l'a dit... la collègue
d'Iberville l'a dit qu'on va
l'échapper, là, s'il n'y a pas quelque chose qui est fait pour avoir des gens
qui connaissent déjà le français en arrivant, parce que sinon on les échappe
dans le système. C'est ce qu'on dit.
Alors, est-ce que soit qu'on va rendre les cours
de français obligatoires ou est-ce que la ministre s'engage à ce que dans le système Arrima, par exemple, il y ait une
façon de sélectionner des personnes en invitant des ressortissants étrangers
qui ont déjà une connaissance du français?
Qu'est-ce qui sera fait pour qu'on aille en chercher plus, davantage que moins
de 50 % à leur arrivée qui parlent déjà le français?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, pour les détails
spécifiques des programmes Arrima et de ce qui est fait, je pourrais
passer la parole à mon sous-ministre. Il va vous donner exactement les
spécificités.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. M. le sous-ministre, la parole est à vous.
M. Dagenais (Benoit) : Merci
beaucoup. Donc, vous avez raison... Mme la Présidente, Mme la députée a raison,
le système Arrima est certainement un
système qui donne la latitude, par les invitations, à déterminer les critères
que l'on veut voir respectés pour les personnes qui ont déjà déclaré
leur intérêt.
Peut-être juste vous rappeler, pour ceux qui ne le
savent pas, comment fonctionne le système Arrima. Les personnes immigrantes qui souhaitent immigrer au Québec
doivent déclarer leur intérêt, et il y en a environ 150 000 aujourd'hui
qui l'ont fait. Et par la suite, par un
système d'invitations en fonction des critères qui sont déterminés par arrêté
ministériel, effectivement, le
ministère peut déterminer ces critères. La langue peut en être certainement un.
Le critère qui est beaucoup retenu aussi, c'est celui de l'offre
d'emploi validée.
Il
faut se rappeler que toute la réforme de l'immigration est basée sur l'idée
qu'on veut avoir une immigration qui
répond aux besoins économiques, donc l'offre d'emploi validée et évidemment la
francisation. Mais il y a plusieurs autres mesures en francisation qui ont été mises
de l'avant, et on pourra en faire part, là, peut-être un peu plus tard dans
les réponses.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Oui. Alors, je vois que le temps file. Je vais procéder à
un autre... en fait, un autre gros frein à l'intégration des personnes
immigrantes qui n'a pas été réglé dans le projet de loi n° 9
qui a été adopté : reconnaissance des acquis, et accès aux ordres
professionnels, et favoriser l'emploi des personnes immigrantes.
On a quand
même vu qu'avec de la volonté, là, durant la crise de la COVID, on a été
capable de déployer des infirmières, par
exemple, qui avaient reçu leur formation ailleurs, à l'extérieur du Québec.
Alors, pourquoi est-ce qu'on a été capable d'agir rapidement? Et c'est quelque chose qu'on demande depuis
longtemps, là. Je vois même que le programme... Il y a un programme, là, Reconnaissance des compétences
et accès aux ordres professionnels. C'est un programme existant, qui est dans le but de favoriser l'intégration par des
nouvelles approches de reconnaissance des compétences, et là il y a eu même
une diminution, là, dans le budget 2020‑2021.
Donc, je
comprends un peu mal, là, les orientations du gouvernement en ce sens. Alors,
j'aimerais savoir combien seront... bien, en fait, c'est ça, comment on
va procéder à la reconnaissance des acquis, là, cette année.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Ça conclut donc votre
question. Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, reconnaissance des acquis, des compétences, c'est effectivement essentiel en intégration puis c'est
un dossier sur lequel on va travailler aussi. Le MIFI va réviser le Programme
de reconnaissance des compétences puis accès
aux ordres professionnels parce qu'il y a beaucoup de travail à faire
là-dessus. On veut favoriser des
formations d'appoint, entre autres, puis on veut s'assurer aussi que les gens
qui viennent, qui ont les
qualifications, puissent être reconnus. Et ça, dans ce cadre-là, le MIFI va travailler
en collaboration très étroite avec le
MRI, parce que le MRIF travaille aussi au développement d'ententes
internationales, justement, pour reconnaître les acquis. Ça fait que le travail va se faire des
deux côtés, là, les ententes internationales pour reconnaître les acquis,
et de notre côté, du côté du MIFI, de
notre côté, des deux côtés. Du côté du MIFI, ça va être vraiment de
travailler au niveau des qualifications au Québec, ici.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui. Donc,
bien de... En fait, si on pense aux 160 millions, là, qui a été octroyé
par le ministère de l'Immigration, là, pour
implanter des nouvelles mesures, ça, c'est du budget actuel, j'aimerais savoir,
justement, combien sera alloué à la
reconnaissance des acquis et à quel organisme on pourra octroyer des fonds pour
s'assurer que le processus de reconnaissance des acquis soit respecté.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je vais passer la parole à mon sous-ministre pour donner
les détails là-dessus.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le sous-ministre, la parole est à vous.
M. Dagenais
(Benoit) : Merci. Donc,
effectivement, comme on peut le voir, là, au budget de dépenses, à la
page 146, le Programme de reconnaissance des compétences et
accès aux ordres professionnels a subi une légère diminution. Elle s'explique particulièrement par la fin de la
stratégie d'action Ensemble, nous sommes le Québec, mais elle sera compensée,
là, par les nouveaux crédits qui seront octroyés.
Comme Mme la
ministre l'a dit, il est en révision pour deux pans. On veut favoriser les
formations d'appoint, mais on veut
surtout élargir les secteurs et pas seulement des secteurs ciblés comme
aujourd'hui. Mais n'empêche qu'il y a suffisamment
d'argent présentement pour lancer un nouvel appel de propositions. Il y a
présentement 19 projets qui sont en
cours pour un budget de 7,7 millions. C'est des initiatives pour favoriser
la reconnaissance. Donc, je ne vous nommerai pas l'ensemble des
organismes, là, mais il y a plusieurs projets en cours.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, juste un...
Mme Perry Mélançon :
...Montréal, Emploi-Québec, des projets déjà d'ampleur, là, qui ont déjà été
testés...
M. Dagenais (Benoit) : Oui,
puis...
La Présidente (Mme Chassé) :
Juste, laissez-moi...
Mme Perry Mélançon : Oui.
M. Dagenais (Benoit) : Oui, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci.
M. Dagenais
(Benoit) : Oui, absolument, l'exemple est bon, de
Qualifications Québec, qui était auparavant Qualification Montréal... joue un rôle important parce qu'on veut vraiment qu'il y ait un acteur
unique dans ce domaine. Donc, toute
l'information va se retrouver à un seul endroit. Souvent, dans la
reconnaissance des diplômes, c'était la difficulté. Donc, on pense que Qualifications Québec est
certainement un vecteur puis un organisme qui va répondre à ce besoin.
La Présidente (Mme
Chassé) : ...le sous-ministre, on ne s'interpelle pas directement. Très
bien, allez-y.
Mme
Perry Mélançon : Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, est-ce que ce
sera fait... bien là, il me reste très peu
de temps, mais est-ce que ce sera fait pour tout l'ensemble des métiers? Parce
que... pas seulement ciblés, là, comme préposés aux bénéficiaires, mais
partout, dans tous les métiers?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, merci. C'est Mme la ministre? M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. C'est exactement ça, l'objectif, puis de la
révision du programme, d'élargir le secteur. On a beaucoup travaillé, ces dernières années, avec les ordres, puis ce
programme a vraiment permis aux ordres de revoir des formations
d'appoint, revoir leur information...
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
M. Dagenais
(Benoit) : ...mais effectivement, l'objectif, c'est d'élargir aux
autres secteurs de la société.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. Pour votre éducation, c'est
qu'on tente d'avoir des temps réponse, question équivalents. Mme la députée, il
vous reste 3 min 15 s.
Mme
Perry Mélançon : O.K. Merci, Mme la Présidente. Donc, j'aimerais
savoir, en fait... Toutes ces initiatives-là vont mener, j'imagine, à une réduction des délais, là, pour pouvoir
avoir la reconnaissance des acquis. Donc, qu'est-ce qu'on s'attend, justement, avec ces projets-là en termes
de réduction des délais? Et donc c'est quoi, vos attentes, là, par rapport
au projet que vous venez de mentionner?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le
sous-ministre... Mme la ministre? Oui, M. le sous-ministre.
M. Dagenais
(Benoit) : Oui. Mme la Présidente, je pense qu'on est tous conscients
autour de la table, dont Mme la députée, que
la question de la reconnaissance des acquis, de la reconnaissance des diplômes
est une question qui interpelle
beaucoup d'acteurs, beaucoup de ministères. L'objectif est évidemment la
réduction des délais et on veut... puis on a plusieurs actions, on parle du programme, on parle de
Qualifications Québec, mais tous ces objectifs, effectivement, sont
pour réduire les délais. Donc, je pourrai vous donner d'autres actions... Vous
me faites signe...
La Présidente (Mme
Chassé) : De conclure.
M. Dagenais (Benoit) : ...de conclure. Donc, je vais conclure de cette
façon-là, mais, si Mme la députée me repose une question sur le sujet,
je vous donnerai d'autres actions dont l'objectif est de baisser les délais.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Bien, pour me donner une idée, là, en fait, 2019‑2020,
dans le programme, justement, Reconnaissance des acquis et accès aux
ordres professionnels, est-ce qu'on aurait les chiffres, Mme la ministre... Mme la Présidente, la question est à la ministre.
Combien de personnes qui ont été sélectionnées pour ce programme après
leur application? C'est quoi, le taux de succès du programme, actuellement?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Là encore, Mme la Présidente, je vais passer la parole au
sous-ministre pour ces détails pointus là, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. Je veux bien comprendre la question, parce
que le Programme de reconnaissance des
compétences et accès aux ordres professionnels ne vise pas des individus, mais
vise à financer des organismes qui ont des initiatives dont l'objectif
est de faciliter la reconnaissance des diplômes, la reconnaissance
professionnelle. Donc, des délais exacts, je ne suis pas certain de bien
comprendre la question.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien, merci. Voulez-vous préciser votre question, Mme
la députée?
Mme Perry Mélançon : Bien, en fait, on sait que les délais sont vraiment
élevés, là, pour pouvoir passer dans le
processus présentement pour la reconnaissance des acquis. Donc, j'imagine qu'on pourra en
savoir plus sur les délais. Nous, on
avait une proposition que ce soit vraiment en dedans
d'un an, là, pour que les gens puissent être tout de suite déployés sur le marché du
travail. Alors, est-ce que
ce programme-là, qui sera revu, sera... Ça sera quoi, les
délais? Est-ce que ce sera
moins d'un an?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. Ce programme participe à un effort constant pour réduire les
délais, mais il y a d'autres actions
qui... Par exemple, en prospection, on cherche de plus en plus à viser des pays où les diplômes se rapprochent le plus, en qualité, de ceux au Québec. Il y a également
l'évaluation des diplômes. Ce n'est pas tout le monde qui connaît, mais le ministère
offre une évaluation comparative des diplômes, qui facilite l'avis des
employeurs, parce que c'est un avis d'experts sur la comparaison du diplôme que la personne immigrante a en
main, pour faciliter et accélérer le délai pour qu'il y ait reconnaissance
de son diplôme. Ce sont toutes des actions qui visent à diminuer les délais.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Et, Mme
la Présidente, combien de ces actions
seront prises en charge, là, directement, dans
les régions du Québec? Ce sera quoi, la façon de faire pour que cette reconnaissance-là se fasse au bénéfice de toutes les régions?
La Présidente (Mme
Chassé) : Il reste 10 secondes au bloc d'échange, M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : C'est une très bonne question. En fait, autant
par les conseillers en immigration que par les
agents d'aide à l'intégration, il y a une régionalisation importante du ministère
présentement, et on forme nos agents dans cette
question-là.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Ceci conclut le bloc d'échange. Merci, M. le ministre. Alors, je suis maintenant prête à entendre le deuxième
groupe d'opposition pour son deuxième
bloc. M. le député de Laurier-Dorion, la
parole est à vous. Non, pardon, c'est l'opposition officielle,
je suis désolée. Je vais y arriver.
Alors, le troisième
bloc pour l'opposition officielle, et la parole est au député de
La Pinière. M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais
continuer sur ma lancée. Alors, bien, peut-être, d'entrée de jeu, est-ce
que, pendant l'intervalle, l'équipe qui accompagne Mme la ministre a des
documents à nous fournir sur la consultation faite auprès de la Santé publique
quant à la sélection des catégories d'emploi?
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. La réponse, c'est non.
M. Barrette :
...mais on s'entend qu'on va en avoir à un moment donné. On a hâte.
Alors,
Mme la Présidente, comme je disais tantôt, si on voulait remercier, avec tant
d'insistance, et d'intérêt, et d'humanité, les gens qui sont dans la
situation, par exemple, des demandeurs d'asile, et ainsi de suite, qui sont
dans nos réseaux, bien, pourquoi on ne l'a
pas fait avant? Pourquoi maintenant? Qu'est-ce qui fait, là, qu'aujourd'hui on
fait ça?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, on le fait
aujourd'hui parce que c'est une situation exceptionnelle. C'est pour ça qu'on le fait aujourd'hui, parce
que, justement, on vient de vivre la COVID, puis il y a trois mois on n'avait
pas de COVID, puis il y a six mois on n'avait pas de COVID, puis il y a un an
on n'avait pas de COVID.
Maintenant,
on vient de passer à travers la période de la COVID. Ces gens-là ont fait un
travail exceptionnel en soignant, en
prenant soin de nos gens, en étant avec nos gens et en prenant soin de nos
aînés, de nos personnes malades et de nos personnes en situation
difficile.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Le même travail avant, ça ne méritait pas... Le même travail maintenant, ça
mérite la mesure parce qu'il y a
quelque chose de plus. Est-ce qu'on va s'entendre sur le fait que le plus, on
va le dire dans le micro, c'est la COVID, le risque? Oui, non?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Actuellement, on les remercie
parce qu'ils ont fait un travail exceptionnel durant cette période-là.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, M. le député.
M. Barrette :
Mme la Présidente, Mme la ministre me disait bien gentiment qu'on tournait
autour du pot. Je pense que tout le monde a compris de quoi avait l'air
le pot. Alors, maintenant, continuons de tourner autour du pot.
Je
vais vous apprendre une autre chose. Les agents de sécurité dans les hôpitaux,
là, et dans les CHSLD, ce qu'on a vu
sur le terrain, c'était quelque chose de bien simple. Les patients qui devaient
être déplacés d'un établissement à l'autre, d'un hôpital à un CHSLD, ou inversement, pour le transit dans les lieux,
pour être sûr que personne ne soit pas en contact, on le faisait accompagner, ce patient-là, par les
agents de sécurité, à côté, là, juste à côté, à tous les jours, de quelqu'un
documenté comme étant contagieux. Ça
s'appelle un risque. C'est sûr que ce n'est pas spectaculaire, puis ça paraît
moins bien à la télévision de dire ça, hein, mais c'est la réalité.
C'est la réalité.
Certains de mes
collègues ici, autour de la table, auraient souhaité que tous les gens qui sont
des immigrants, des demandeurs d'asile, et
ainsi de suite, soient régularisés, toutes catégories confondues. Puis ce n'est
pas une critique, c'est juste un fait. Il a été choisi par les
différents gouvernements...
Et ma question est la
suivante : N'est-il pas vrai que le gouvernement du Québec a choisi de
limiter l'accès à cette mesure-là à un
sous-groupe particulier, qui était celui de la santé? Est-ce que ça, cette
affirmation-là, la ministre est d'accord avec?
• (15 h 30) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. On a décidé d'un commun
accord, à travers une négociation, M. le député de La Pinière, de
remercier les gens qui ont pris des soins. Ça fait que, oui, si on prend des
soins, ça doit être de la santé, maintien...
mais aide de maintien à domicile, ça donne des soins aussi. Est-ce que c'est
des soins qui sont dans la santé? Je
ne sais pas, là, mais aide de maintien à domicile aussi, ça donne des soins,
des gens qui ont pris soin de nos aînés et de nos personnes malades durant cette période-là. Puis oui, c'est vrai que
l'agent de sécurité l'a accompagné, mais ces gens-là ont pris soin de nos malades et nos aînés
24 heures sur 24, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes.
Et ces gens-là, qu'on a qualifiés, qu'on a nommés les «anges gardiens»,
qu'on a décidé de remercier, le fédéral et le provincial, par le programme, qui est un programme qui ne met pas
à mal le reste du processus, les gens peuvent continuer, ça se fait aussi,
de continuer à demander le statut de réfugié
par le processus normal, sauf que ce programme-là, spécifique, c'est un programme pour
remercier ces gens-là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : Est-ce que la ministre va être d'accord pour
dire, parce que ça, c'est de connaissance commune — là, je
ne sais pas si la réponse va être directe et claire — que le fédéral, lui, voulait viser beaucoup
plus large que la santé?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Je vous dirais
qu'en négociation, ça a bougé de part et d'autre. C'est ça, une négociation.
M. Barrette :
Ce n'est pas la question.
La Présidente (Mme
Chassé) : Bon, alors, merci, Mme la ministre. M. le député, votre
question.
M.
Barrette : ...je n'ai pas eu
de réponse. Alors, si la ministre me dit que, par sa réponse, ça a bougé de part et
d'autre, sans répondre à ma question,
qui était : le fédéral en voulait plus. Je suis obligé de conclure que le
fédéral a fait une concession en
rétrécissant le champ d'octroi de la mesure. Est-ce que la ministre
est d'accord avec cette affirmation-là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez,
je ne rentrerai pas dans les détails de chacun des moments de la négociation. Je sais qu'il y a eu beaucoup
de négociations et plusieurs rencontres entre les différents cabinets. Certains
ont élargi, d'autres ont rapetissé, d'autres
ont réélargi, donc il y a eu... C'est ça, une négociation, là, on modifie les balises de part et d'autre. Maintenant, on a
les balises... sont situées, sont fixées, puis c'est là-dessus qu'on les a
fixées.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Est-ce que la ministre est d'accord pour dire que le fédéral a fait une
concession au Québec en réduisant le choix des possibilités pour avoir accès à
la mesure, oui ou non?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, je vais vous dire
que le fédéral a fait des concessions, et le provincial a fait des concessions durant la négociation.
C'est ça, une négociation, c'est à ça que ça sert, et les gens à qui j'ai parlé
depuis l'annonce sont, je vous dirais, très heureux de cette reconnaissance-là.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Très bien. M. le député.
M.
Barrette : À Noël, les gens
qui reçoivent un cadeau, en général, sont contents, et ceux qui n'en ont pas ne
sont pas contents. Alors, ça, ce
n'est pas un argument. Puis pour ce qui est des... c'est ça,
les négociations, Mme
la Présidente. Je veux juste
vous rappeler et rappeler à la ministre que j'ai une légère expérience dans le
domaine de la négociation.
Alors,
Mme la Présidente, ma question suivante, elle est très simple. Quelles
concessions le Québec a-t-il faites?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je n'entrerai pas dans les concessions. D'abord,
je n'ai pas suivi le détail de
chacune des concessions, chacune des discussions qui ont été faites de part et
d'autre. Ça s'est fait sur plusieurs
semaines, puis vous n'êtes pas sans savoir qu'il y avait plusieurs dossiers en
cours aussi. Ça a été mené, très bien mené
par les équipes respectives, et nous, tant le ministre fédéral que moi, avions
des statuts réguliers, mais je vous dirais qu'il y a des concessions qui
ont été faites de chaque côté.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : N'est-il pas vrai, Mme la Présidente, que c'est le Québec
qui a insisté pour que, globalement, ça soit réservé d'abord à la santé?
Est-ce que ça, la ministre est d'accord avec cette affirmation-là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, il y a
certains secteurs, effectivement, qu'on voulait privilégier puis on voulait surtout privilégier les secteurs
qu'on considérait comme les anges gardiens, parce que, quand on a parlé des anges gardiens durant toute la période
COVID... je pense que les gens, quand on demandait à n'importe qui dans la rue,
qu'est-ce qu'étaient les anges gardiens pour
eux, d'après moi, les gens auraient probablement répondu ces emplois-là,
parce qu'on voyait ça... Ce qu'on voyait des
anges gardiens, ce sont des gens qui s'occupaient à temps plein de nos aînés
puis de nos malades.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : Mme la Présidente, il y a «certains secteurs»,
j'imagine que c'est au pluriel. À part la santé, quels sont les autres
secteurs?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, «secteurs», je parle postes.
Pour moi, secteurs, postes... C'est peut-être juste un mauvais choix de
mot, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Oui, M. le député.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, quel est le bon mot? Est-ce que le bon mot serait
«certaines catégories d'emploi»?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la ministre... Mme la Présidente. Bien, écoutez,
si ça peut vous faire plaisir qu'on appelle
ça «certaines catégories d'emploi», on va les appeler «certaines catégories
d'emploi», ou «certaines professions», ou «certains rôles».
Pour moi, bien, ces gens-là, c'était ce qu'on
considérait les anges gardiens. Bien, pour moi... pour nous, parce que ce n'est pas moi qui a négocié ça toute seule, là,
j'ai... Ça s'est fait avec le fédéral, entre le fédéral et le provincial, et le
but, encore une fois...
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme
Girault : ...c'était de remercier nos anges gardiens, de leur
démontrer de la reconnaissance et du remerciement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Par curiosité, qui était impliqué dans les négociations? Seulement des gens du
ministère de l'Immigration ou d'autres?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, il y a eu des gens du ministère
de l'Immigration, mais il y a aussi
des gens de... pas des gens, mais il y a eu des discussions avec d'autres ministères,
entre autres la Santé, là.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M. Barrette : Est-ce que le ministère
du Conseil exécutif a été impliqué?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente.
Fort probablement que le ministère du Conseil exécutif a été... a une partie
là-dedans.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M.
Barrette : «Fort probablement», est-ce qu'on peut être plus catégorique que ça, comme, genre, oui ou
non?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M.
le député.
M.
Poulin : Mme la Présidente, comme à l'article 35, on va prendre la parole des parlementaires, en tout respect, là.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Alors, on continue à tenir des propos constructifs, mobilisateurs. Est-ce qu'on
attend la réponse de la ministre là-dessus, M. le député?
M. Barrette : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien, merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Oui, ils ont été...
M. Barrette : Partie prenante.
Mme Girault : Partie prenante.
M. Barrette : Alors, moi, je pense
qu'il est de connaissance...
La Présidente (Mme Chassé) : M. le
député.
M.
Barrette : Merci, Mme la Présidente. Il est de connaissance commune que le fédéral en voulait plus. Ils ont
fait une concession. Je pense que
l'histoire, elle est assez claire. Je pense que, là, on a la confirmation qu'au
moins il a été impliqué le ministère du Conseil exécutif, le premier
ministre et son équipe, et on se
retrouve aujourd'hui avec une limitation de l'accès à un secteur, qui est la santé. Et,
dans la santé, il y a des sous-secteurs que sont les catégories d'emploi, et,
encore maintenant, là, on a de la misère à admettre que ça, ça
s'est passé parce qu'il y avait un risque induit par l'exposition à la
COVID. Bon, correct.
Comment ceux qui nous écoutent, Mme la
Présidente, comment ceux et celles qui nous écoutent, là, et c'est une question que je pose à la ministre, peuvent
faire autrement que de conclure qu'il était évident qu'il fallait remercier
tout le monde qui était en santé dans cette situation
d'immigration là et qu'on en choisisse qu'une sous-catégorie? Comment
les gens qui nous écoutent peuvent-ils conclure que ce n'est pas
discriminatoire?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M.
le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, depuis le début de la période COVID, depuis le début,
qu'est-ce qu'on fait? C'est qu'on parle de nos anges gardiens. Qu'est-ce
qu'on fait? C'est qu'on dit qu'il faut prendre soin de nos anges gardiens. Combien de fois, on a répété ça? Combien de fois? Et
là ce qu'on fait, justement, c'est qu'on prend soin de nos anges
gardiens.
Alors, je ne
pense pas que les gens qui nous écoutent, qui nous regardent... En fait, je
suis persuadée que les gens comprennent
que ce qu'on fait là, c'est justement parce qu'on voulait s'occuper et prendre soin de
nos anges gardiens qui, eux, ont pris
soin de nos gens, et ça, depuis le début de la pandémie, on... pas on travaille
ça, mais on dit ça. C'est ce qu'on dit
depuis le début de la pandémie : On veut prendre soin de nos anges
gardiens qui ont pris soin de nos gens. Donc, prenons soin de nos anges gardiens. Puis, quand le député
de La Pinière était ministre
de la Santé, je ne pense pas que les
anges gardiens, comme on les définit
là, il les mettait dans la même catégorie, ou secteur, ou appelez-le comme vous
voudrez, que vos agents de sécurité qui, eux aussi, ont un rôle
important.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Mais il y avait une forme d'interrogation dans la
réponse de la ministre. Je vais lui répondre. C'est parce que le milieu de la santé, c'est la
quintessence du travail d'équipe, et l'un ne peut pas donner les soins sans le
travail de l'autre. Et, à la
suggestion de la ministre, dans une mesure face à celle-ci, j'aurais
dit oui, pour tout le monde, parce qu'on se serait adressés aux
gens de la santé. Et pourquoi? Parce que moi, j'aurais posé une question bien
simple, ça aurait influencé ma décision facilement en faveur.
La ministre, tantôt,
n'a pas été capable de nous dire combien de personnes, à la question du député
de Laurier-Dorion, combien de personnes étaient dans cette
situation-là? La parole a été donnée au sous-ministre qui nous a répondu
environ 60 000, si j'ai bien compris, au Québec, toutes catégories
confondues, pas en santé.
Alors,
question suivante : Il y en a combien, à peu près, d'estimé en santé qui
bénéficieraient, là... admettons que, demain,
on fait un vrai, vrai, vrai geste d'humanité, là, et on reconnaît, là, que tous
les gens qui ont pris un risque, on va les
remercier, toute la gang. Moi, que je sois, là, préposé à l'entretien ménager,
là, ou gardien de sécurité, là, quand le virus, je l'attrape puis que je meurs, là, c'est moi qui est mort, c'est ma
famille qui pâtit. C'est ça, un risque. Alors, O.K., alors là, on a des
risques à géométrie variable parce qu'on a décidé que les anges gardiens,
c'était a, b, c, mais pas d, e, f.
Alors, on parle de combien de personnes, là?
Est-ce qu'on a cette information-là? Des 60 000, là, ils ne doivent pas
être dans le réseau de la santé, là. S'il y
avait 60 000 personnes dans cette situation-là dans le réseau de la
santé, là, ça veut dire qu'il n'y a
pas loin de 25 % du personnel qui serait dans cette situation-là, et
évidemment, ce n'est pas le cas. Est-ce qu'il y a un estimé qui a été
fait là-dedans?
La
Présidente (Mme Chassé) : Ça
conclut votre question? Merci, M. le député. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la
Présidente. Mais, écoutez, de la même façon... d'ailleurs, j'ai répondu
à la question tantôt aussi. De la
même façon que j'ai répondu tout à l'heure, on n'a pas d'estimé du nombre de
personnes, tout simplement parce que
les établissements, quand ils engagent quelqu'un, ils demandent à la personne
si elle a un permis de travail, et le
permis de travail, ce n'est pas écrit dessus le statut de la personne. Donc, on
ne peut pas savoir si la personne qui travaille comme, par exemple, préposé
aux bénéficiaires ou aide de maintien
à domicile fait partie de la catégorie des demandeurs d'asile. On ne le sait pas, ils ont un permis de
travail. Donc, les gens qui ont un permis de travail, l'institution, l'hôpital,
la résidence ne demandent pas s'ils sont des réfugiés ou non, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Combien de personnes sont sous un régime de permis de travail dans le réseau de
la santé?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre. M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Je n'ai pas d'information de combien de personnes
ont un permis de travail dans le réseau de la santé.
La Présidente (Mme
Chassé) : ...bien. Merci. Mme la ministre, vous désirez ajouter... M.
le député.
M. Barrette :
60 000 personnes sont dans cette situation-là sur 6,3 millions de
contribuables au Québec, Mme la Présidente.
Ce n'est pas une grosse... C'est une petite fraction, hein? Ça fait que moi, si
je prends la même fraction, juste pour le fun, là, dans le réseau de la
santé, là, on est en dizaines, centaines, n'est-ce pas, si on s'amuse à faire
une extrapolation.
Il y a une décision qui a été prise
arbitrairement, discriminatoire, sans évaluation, sans recommandation formelle.
Alors que le fédéral, dans ses négociations,
voulait faire plus, le provincial a voulu faire moins. On n'a pas regardé dans
le détail puis on ne s'est pas dit... puis
là peut-être que la ministre me contredira, j'espère que ça ne sera pas le cas,
on ne s'est pas arrêté à dire :
Coudon, là, si ça représente 200 personnes, là, est-ce que, vraiment, là,
on va s'arrêter à ça ou est-ce que, pour nous, le plus important, c'est
d'avoir le moins de gens possible qui ont la mesure?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Pour nous, le plus
important, c'est de prendre soin des gens qui ont pris soin de nos aînés, de prendre soin de nos anges
gardiens, et ça, on le dit depuis le début. Il ne faut pas avoir de surprise,
là, on le dit depuis le début qu'on
veut prendre soin de nos anges gardiens, qu'on veut remercier nos anges
gardiens. Et, depuis le début, les
anges gardiens, ce sont les gens qui ont pris soin de nos aînés, qui ont pris
soin de nos malades. C'est depuis le
début qu'on dit ça. Il n'y a pas de surprise, là. Depuis le début, on
dit : On veut prendre soin de nos gens, on veut prendre soin de nos anges gardiens qui ont pris soin...
puis on le disait comme ça : Il faut prendre soin de nos anges gardiens
qui ont pris soin de nos malades et de nos aînés. C'est comme ça qu'on
le dit depuis le début.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Il y a 6,3 millions de contribuables au Québec sur le
marché du travail ou qui ne travaillent pas, il y a 60 000 demandeurs d'asile. Peut-être qu'il y en a plus
dans le réseau, en proportion, de la santé, mais faites le calcul, là, on est dans les fractions de fractions de
fractions de pourcentage, là. Ce n'est à peu près personne, là, dans le réseau
de la santé, probablement, qui sont
dans cette situation-là, là. Mais l'argument de on veut remercier, on veut
remercier, mais pourquoi
on ne remercie pas tout le monde, alors
que la démarche de la CAQ auprès du fédéral, c'est clair que ça a été de
restreindre?
Je ne dis pas que je suis d'accord ou pas avec
le fédéral qui, lui, voulait ouvrir complètement à tout le monde. Mon collègue de Laurier-Dorion, je pense qu'il a souhaité ça, mais je ne veux pas lui
prêter des intentions. Mais là, à partir du moment où on restreint ça à la santé et qu'on ne fait pas
d'estimation, d'évaluation, au moins d'estimation... au moins ça, parce que les demandeurs d'asile, dans les permis
de travail, c'est une fraction, c'est sûr, c'est sûr, sûr, sûr. Est-ce que
la ministre a une information quantitative sur, parmi les permis de travail,
là, au Québec, qui sont donnés au Québec, combien
qu'il y en a que c'est des demandeurs d'asile? Est-ce qu'on a une information
comme celle-là? Ça aurait pu être une
façon de faire une extrapolation. Mme la Présidente, vous êtes ingénieure, vous
savez ce que je veux dire par ces calculs-là. Est-ce qu'au Québec on sait, parmi les gens qui ont un permis de travail
au Québec, combien en proportion il y en a qui sont des demandeurs
d'asile?
La Présidente (Mme Chassé) : Je
ne fais pas partie du débat. Merci, ça conclut. Merci, M. le député.
M. Barrette : Non, mais je
voulais souligner que vous aviez cette qualité-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Oui, je pense qu'on
peut avoir le chiffre de combien de demandeurs d'asile ont un permis de travail, mais, nonobstant ça, il reste que le
sujet est le même, c'est que le programme a été monté pour remercier les
anges gardiens qui ont pris soin de nos gens.
M. Barrette : Mme la
Présidente... à moins que ce ne soit pas terminé.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, je suis toujours dans l'équivalence
de temps, tel que vous me l'avez bien rappelé au début. Ça conclut votre
réponse, Mme la ministre?
Mme Girault : Mais, pour le
chiffre, je peux passer la parole à mon sous-ministre, pour le pourcentage.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le sous-ministre.
M. Dagenais
(Benoit) : Oui. Sur les
60 000 demandeurs d'asile, environ, qui sont au Québec, environ
37 000 sont titulaires de permis de travail.
M. Barrette : Très bien.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le sous-ministre. Oui, M. le député.
M. Barrette : Alors, ça en fait de moins en moins, là, à qui on
aurait dû... on aurait pu faire ce geste d'humanité là, mais on ne l'a
pas fait. C'est quand même quelque chose.
La ministre
nous a dit qu'elle a beaucoup, beaucoup, beaucoup fait référence au fait qu'on
a manqué de personnel. À un moment
donné, on a demandé aux gens de se présenter là. Ces gens se sont présentés à
ce moment-là. Oui, mais dans les
paramètres qui donnent accès, il faut avoir six mois d'expérience et puis il
faut avoir au moins 120 heures dans ce réseau-là. C'est ça, les paramètres qui ont été établis. Alors, six
mois, là, pour ceux qui sont arrivés au mois de mai, là, ils ne l'ont pas. Là, on va engager
10 000 préposés. Ça fait que ça se peut que ces gens-là ne puissent
pas venir. N'est-ce pas réaliste de considérer que les circonstances
actuelles...
La Présidente (Mme Chassé) :
...20 secondes.
M. Barrette : 20 secondes.
Les circonstances actuelles vont faire en sorte qu'encore moins de monde que potentiellement vont y avoir accès parce qu'ils
n'auront pas le six mois, puis ils ne feront pas le 120 jours parce que
les postes vont être comblés? Autre façon de limiter l'accès à ces
gens-là.
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
conclut le bloc d'échange de l'opposition officielle. Merci. Nous passons maintenant au bloc d'échange avec la deuxième
opposition. C'est le deuxième bloc d'échange. M. le député de Laurier-Dorion,
la parole est à vous.
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. On va continuer sur ce sujet, qui est quand même
important et très intéressant, là.
Écoutez, on vient d'apprendre que la décision de
ce programme-là est une décision purement politique, là, qu'il n'y a pas eu d'avis formel concernant le
niveau... L'admissibilité à ce programme-là n'a pas été définie en fonction
du risque des gens concernés, en particulier
dans le système de santé, mais en fonction d'un critère tout à fait arbitraire,
nos anges gardiens qui ont pris soin directement,
là. Alors, on pourrait se poser la question : Qui a pris soin directement
ou indirectement? Donc, les gens qui... C'est une décision avant tout
politique, là, dénuée de base objective, là.
La question qui se pose maintenant,
c'est le rôle du gouvernement du Québec, là, dans ces négociations-là, c'est
la question essentielle, là, les
négociations avec le fédéral. Moi, je questionne encore une fois la ministre à
savoir, là, si elle a donné la
commande de limiter les remerciements seulement aux anges gardiens ou les
gens... aux demandeurs d'asile qui ont donné
des soins. Est-ce que c'était la commande qu'elle a donnée à ses négociateurs
et négociatrices dans les négociations avec le fédéral?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député de Laurier-Dorion. Mme la
ministre.
• (15 h 50) •
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais juste revenir sur le fait qu'on vient
d'apprendre... On ne vient pas
d'apprendre, le député de La Pinière vient de mentionner, mais c'est la
source qu'on a eue ici, là. Moi, je vous dis que la négociation s'est faite entre le fédéral et le provincial, puis ce
qu'on voulait faire, le but, là, le but premier de ce programme, et je pense qu'on a atteint ce but-là, en fait, je
suis persuadée qu'on a atteint ce but-là, le but premier de ce programme,
c'est de remercier les anges gardiens.
Et
depuis le début, dès le début, quand on a commencé à voir les problématiques
dans ces secteurs-là, quand on a commencé
à essayer de trouver de la main-d'oeuvre, dès le début... puis le premier
ministre l'a mentionné presque à tous les points de presse, tous les
jours, quotidiennement, qu'il fallait prendre soin de nos anges gardiens. Et
c'étaient qui, nos anges gardiens? C'étaient
les gens qui donnaient les soins directs, sur la ligne de feu, à nos malades, à
nos aînés, des gens qui étaient dans
les CHSLD, dans les ressources intermédiaires, dans les maisons de santé.
C'étaient ces gens-là, nos anges gardiens.
Et, dès le départ, on voulait remercier nos anges gardiens, et c'est avec ça,
comme ça, qu'on remercie nos anges gardiens.
C'est un programme exceptionnel pour des circonstances exceptionnelles, pour du travail exceptionnel dans un
contexte exceptionnel. C'est ça qu'on fait avec ça, c'est un... on remercie.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Oui, merci. M. le député.
M.
Fontecilla : Mme la ministre nous explique beaucoup que c'est le premier ministre qui a donné
les grands paramètres publiquement, là. Moi, j'aimerais savoir, là, si
le bureau du premier ministre a été impliqué dans ces négociations-là avec le
fédéral et si c'est le bureau du premier ministre qui a imposé ces critères-là
de s'en tenir juste aux gens qui ont donné
des soins et exclure tous les autres qui ont couru et encouru des risques dans
les hôpitaux aussi.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme
la Présidente. La négociation s'est
faite entre le ministère de
l'Immigration et le ministère fédéral. C'est certain que le bureau du premier ministre en a été informé. C'est certain qu'on l'a tenu au courant. Maintenant,
c'est une négociation qui a été faite entre ministres et l'immigration, et c'est dans ce cadre-là qu'on a négocié ça, et
qu'on est arrivés avec cette entente, et qu'on est arrivés, à mon sens,
avec un très beau programme.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Fontecilla : S'il s'agit de remercier nos anges gardiens, entre
autres, des préposés aux bénéficiaires dans les
CHSLD ou dans les ressources pour personnes âgées, là, demandeurs d'asile, par
exemple, pourquoi ces personnes-là n'ont
pas été... ne peuvent pas, n'ont pas pu postuler au programme spécial mis en
place pour le recrutement des 10 000 préposés aux bénéficiaires, là, parce
qu'ils n'étaient pas... ils ne pouvaient pas répondre aux critères de résidence
permanente ici, au Québec, là? S'il s'agit de remercier, pourquoi leur
enlever la possibilité de continuer à travailler comme préposés aux
bénéficiaires, là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Je vais laisser mon
sous-ministre compléter, si jamais il a à compléter ma réponse, mais... bien, à mon sens à moi, ces
gens-là travaillent déjà comme préposés aux bénéficiaires, ils travaillent déjà
comme aide de maintien à domicile, ils
travaillent... Ils ont déjà 120 heures... parce que le programme, en fait,
s'adresse à des demandeurs d'asile
qui ont fait 120 heures entre mars et juin. D'ailleurs, le moment... mars
et le moment où ça a été annoncé, au
mois d'août, ils ont déjà leurs 120 heures, s'ils ont travaillé
quatre semaines, là. Donc, ces gens-là travaillent déjà, ont déjà des postes. Maintenant, s'il y a
une remarque additionnelle, peut-être que le sous-ministre pourrait compléter.
Ça conclut la réponse.
La Présidente (Mme
Chassé) : D'accord, merci. M. le député.
M.
Fontecilla : Est-ce que la ministre peut nous donner l'assurance que
les personnes demandeurs d'asile, par exemple,
qui travaillent comme préposés aux bénéficiaires ne seront pas déplacées par
les embauches massives qui se font dans
les... ne perdront pas leur emploi suite à l'embauche massive, là, dans les
CHSLD et ressources pour personnes âgées?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, ça ne leur enlève absolument pas la capacité de
continuer à travailler, soit comme
préposé ou infirmière, oui, d'une part. Puis d'autre part, il y a tellement
de besoins dans le réseau, ce n'est pas pour rien qu'on a lancé une initiative des 100 000 préposés aux bénéficiaires qu'on recherchait.
Il y a tellement de besoins que ces
gens-là sont déjà placés, à moins d'avoir terminé leur formation ou à peu près,
là, parce que les besoins sont criants dans le réseau.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Vous abordez le thème des
besoins, là, dans le système de santé, dans les CHSLD ou ressources pour personnes âgées, mais il y a d'autres
besoins de main-d'oeuvre dans d'autres secteurs, et même... et c'est paradoxal, malgré l'augmentation du taux de chômage,
les gens ont peur, beaucoup de gens ont peur d'aller travailler dans différents milieux à risque. Et donc, pendant la
pandémie, on a permis la continuité des activités de travail, là, dans les secteurs essentiels. Les
gens qui travaillent dans ces secteurs-là sont, par conséquent, essentiels, là.
Et
pourquoi, par exemple, dans le monde agricole, pourquoi ne pas qualifier les
ouvriers et les ouvrières qui vont travailler
dans les champs d'essentiels et leur donner un statut permanent? Est-ce que
c'est dans l'intérêt du Québec, là, d'agir de cette façon-là?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre... M.
le sous-ministre? Mme la ministre, oui?
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Oui, je vais passer la parole à mon sous-ministre.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre, la parole est à vous.
M. Dagenais (Benoit) : En fait, les travailleurs agricoles sont ici
comme travailleurs étrangers temporaires, donc saisonniers. Donc, les
besoins sont pour une partie de l'année, si ça peut répondre à votre question.
M.
Fontecilla : Tout à fait... en partie, monsieur...
La Présidente (Mme
Chassé) : Ah! pas d'échange direct.
M.
Fontecilla : Excusez-moi.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, oui. Gardez le deux mètres.
M.
Fontecilla : Je peux témoigner de gens qui, dans mon comté, Laurier-Dorion,
qui partent tous les jours à 6 heures
du matin, qui embarquent dans des autobus et s'en vont travailler dans des
champs agricoles, mais ils ne sont pas... ils n'ont pas un statut de travailleurs saisonniers temporaires. Et donc c'est, pour la
plupart, des demandeurs d'asile ou
des gens à statut migratoire précaire qui vont travailler dans les champs.
Et on sait, par ailleurs, là, qu'il y a eu... et
vous pourrez peut-être me le confirmer, M. le sous-ministre, il y a eu des...
Mme la Présidente, M. le sous-ministre
pourrait peut-être me le confirmer, il y a eu une arrivée moindre des
travailleurs saisonniers dans nos...
cette année à cause de la COVID-19, et donc il y a beaucoup d'embauches, en
tout cas, des tentatives d'embauches
qui ont été faites dans d'autres... n'importe qui, et on sait que, bon, en
général, c'est beaucoup, ces personnes-là, des demandeurs d'asile, là, qui vont travailler dans les champs ou, peu
importe, dans d'autres secteurs dits essentiels, là.
La question est : Dans une perspective de
planification des besoins de main-d'oeuvre dans une situation critique de pandémie, où plein de gens ne se présentent pas
au travail parce qu'ils ont peur... et c'est les demandeurs d'asile, là, qui, parce qu'ils n'ont pas d'autre source de revenus, vont travailler dans ces
secteurs-là. C'est des secteurs essentiels, c'est des gens, des travailleurs, des travailleuses
essentiels. Pourquoi... L'intérêt national, l'intérêt
de l'économie ne commande-t-il pas de leur donner un statut permanent?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, pour ce qui est des travailleurs temporaires, parce que
là on parle bien des travailleurs
temporaires ici, travailleurs temporaires, c'est un programme qu'on veut pour
combler les besoins de main-d'oeuvre ici, au Québec, évidemment, puis c'est très différent du programme des anges
gardiens dont on parle depuis tout à l'heure, là. Dans les travailleurs essentiels, oui, il y a
les travailleurs agricoles, mais il y
a aussi les travailleurs dans
les supermarchés, je veux dire, il y a plein de secteurs qui sont touchés et
qui sont considérés comme essentiels. Le
bioalimentaire, c'en est un, les transports, c'en est un. Donc, ça fait en
sorte qu'il y a beaucoup de travailleurs qui sont inclus dans tous
ces travailleurs essentiels là.
Maintenant,
la raison pour laquelle on ne peut pas nécessairement, au
niveau des... on ne peut pas nécessairement
leur donner un peu le statut, c'est, d'une
part, parce que le statut de réfugié, il est positionné par le Canada.
C'est le Canada qui doit, d'une part, déclarer la personne ou
donner à la personne le statut de réfugié, et ensuite, nous, on peut
sélectionner ces gens-là en fonction, bon, des besoins du marché, en
fonction de l'économie, en fonction des postes qu'on veut pourvoir dont, entre autres, en
agriculture, mais au départ, l'étape numéro un, c'est que le Canada doit...
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme Girault :
...doit donner le statut de réfugié au demandeur d'asile. Ça commence par là.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Le programme qui vient d'être annoncé fait en
sorte qu'on sort du programme d'accueil des réfugiés pour créer un nouveau programme, là, où ces
personnes-là, qui ont donné, selon les critères très restreints du gouvernement, donné des soins directs pourront postuler, et ces personnes-là
auront accès à un statut de résidence permanente.
On vit une période de crise qui commande des
actions particulières, là. L'économie doit continuer à fonctionner, et les demandeurs d'asile ont contribué, en grande
partie, à ce que l'économie québécoise, là, continue à fonctionner. Des secteurs essentiels, donc des travailleurs
essentiels. Pourquoi, s'ils sont des travailleurs essentiels, pourquoi ne
méritent-ils pas, encore une fois, de leur donner la possibilité d'avoir
accès à un statut permanent?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, M.
le député. Mme la ministre, il reste 50 secondes au bloc
d'échange.
• (16 heures) •
Mme Girault : Merci, Mme
la Présidente. Écoutez,
les demandeurs d'asile font partie d'une catégorie qui s'appelle les
réfugiés humanitaires. Et ça ne veut pas dire, parce qu'on a mis ce programme-là
en place, que tout...
(Interruption)
Mme Girault : Oh! pardonnez-moi, que tout le reste ne
fonctionne pas. Je veux dire, le programme humanitaire va fonctionner de la même façon qu'il fonctionnait avant. Donc, ils ont accès aux mêmes
processus, de la même façon, pour régulariser leur situation. Dans ce
cadre de ce programme-là, oui, on touche les anges gardiens, mais tous les
autres travailleurs peuvent continuer à
faire leur demande de statut de réfugié et éventuellement leur citoyenneté,
leur résidence permanente.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme
la ministre. Ça conclut le bloc d'échange. Nous passons maintenant
au quatrième bloc avec l'opposition officielle. La parole, elle est à la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Allez-y.
Mme Maccarone : Merci, Mme la Présidente. De retour sur le
racisme, Mme la Présidente. Je sais que le gouvernement caquiste ne veut pas reconnaître le racisme
systémique, mais il n'y a pas un groupe que j'ai rencontré à date qui ne m'a
pas parlé du racisme systémique ou me dire que ça n'existe pas. Comment
est-ce que la ministre explique ceci?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, dès le départ, on a
statué, au niveau du Groupe d'action contre le racisme, puis quand je dis «on», c'est le groupe, pas juste moi,
mais le groupe, que ce qu'on voulait mettre en place, puis c'est le mandat que le premier ministre nous
a donné, ce qu'on voulait mettre en place, ce sont des actions concrètes,
spécifiques, qui vont faire bouger l'aiguille dans la lutte contre le racisme.
La Présidente (Mme
Chassé) : Est-ce que ça conclut la réponse? Mme la députée.
Mme
Maccarone : Mais, Mme la Présidente, c'est sûr, j'aimerais que la
ministre explique ou peut-être elle peut nous dire, dans les rencontres qu'elle, elle a eues, parce qu'elles font
partie des sous-comités, comme elle a expliqué tantôt... dans les groupes qu'elle a rencontrés, j'ose
croire que les gens ont parlé du racisme systémique et non seulement du
racisme.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Dans les groupes qu'on
a rencontrés, je vous dirais, à quelques reprises, et très peu, on a parlé du racisme systémique, et,
très souvent, c'est revenu dans certains systèmes, pas de façon générale.
Et, dans tous les cas, sauf un, quand on en
a parlé, on est revenu tout de suite sur des actions spécifiques. Et les gens
avaient beaucoup de commentaires et
de suggestions d'actions spécifiques, pour les mettre en place, justement, pour
bouger l'aiguille.
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme
Girault : Donc, en conclusion, nos rencontres sont de nature privée et
ce qui va en sortir, ce sont des actions concrètes.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Évidemment, Mme la Présidente, je voulais poser la question,
mais je sais que la réponse, ça va
être : On ne veut pas partager cette information-là. C'était quels groupes
qui ont parlé du racisme systémique, étant
donné que chaque groupe que je rencontrais à date, que ça soit La Ligue des
Noirs, que ça soit dans la communauté chinoise, la communauté arabe,
maghrébine ou autres, tout le monde a parlé du racisme systémique?
Alors, j'aimerais
savoir de la part de la ministre, parce qu'elle a rencontré on ne sait pas
combien de groupes, comment est-ce que ce
groupe-là va combattre les effets sur les populations qui sont
surmarginalisées. Parce que, là, si on ne
parle pas du racisme systémique, on peut aussi parler, exemple,
des femmes noires trans du comité LGBTQ2, on peut parler des femmes autochtones. On peut parler
aussi de la communauté chinoise, étant
donné que, pendant la pandémie,
c'est sûr que c'était
une communauté qui était attaquée régulièrement, racisée à cause de l'effet du
COVID. Alors, qu'est-ce que la ministre propose pour protéger et pour
aider ces communautés?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez,
je vais vous dire que nos rencontres sont très fructueuses. Ce sont des rencontres, évidemment,
de nature privée, ça fait que je vais respecter le processus de
confidentialité. Ces gens-là se
confient à nous dans leurs échanges. Et on va publier nos actions et, dans les
actions, on va faire en sorte qu'encore
une fois on va bouger l'aiguille. Dans les actions, on va faire en sorte qu'on
ait des actions spécifiques dans des secteurs porteurs, dans des
secteurs stratégiques, pour faire en sorte de lutter contre le racisme.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Est-ce que la ministre peut expliquer comment ça se fait
que ces groupes-là, ils n'ont pas adressé l'idée de racisme systémique?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez,
quand on leur explique ce qu'on veut faire, c'est presque un momentum
que d'aller directement à quelles actions on peut mettre en place. Parce que
des mémoires, des études, de la documentation, on en a, tiens, épais comme ça, et, dans chacun de ces mémoires, de
ces études, et tout, il y a des tonnes d'actions.
Et, quand on leur demande : Mais qu'est-ce
que vous pensez qui sont les plus importantes?, ça sort directement, parce qu'à date ils n'ont pas l'impression que
toutes ces actions qui ont été publiées dans les mémoires, les analyses, les
études, à date, ont porté fruit. Donc, ils nous aident énormément, ils nous donnent énormément
de matière, justement, pour monter ces actions spécifiques là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est intéressant, Mme la Présidente. Tout le monde, sauf la CAQ, reconnaît qu'il y a du racisme systémique, mais les gens qui sont rencontrés à
date, apparemment, ils n'adressent
pas ceci, parce qu'il y a un objectif du
groupe qui est peut-être méconnu, mais apparemment il y a des actions puis il y
a des recommandations qui se sont... faites auprès de ce comité.
Alors, j'aimerais entendre la ministre sur le
définancement de la police, parce que c'est sûr et certain que ça doit faire
partie des recommandations qui ont été
proposées aux groupes contre le racisme, étant donné que chaque groupe que nous
avons aussi rencontré, eux, ils ont fait ce propos-là, le définancement de la
police pour mieux intervenir pour changer la
façon que nous... subventionner les actions sur le terrain. Alors, la position
de la ministre par rapport au définancement de la police...
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, encore une
fois, sur le Groupe d'action contre le racisme, on est actuellement à rencontrer les groupes, on est dans un mode
écoute. Ce qu'on fait maintenant, c'est qu'on écoute, on prend des notes. Ce qu'on va faire, dans
quelques semaines, ça va être de reprendre toutes ces informations-là puis
de voir, O.K., comment on se positionne.
Qu'est-ce qu'on met comme actions? Quelles sont les plus stratégiques? Quelles
sont les plus importantes? Et quelles
mesures on met en place pour s'assurer que, justement, ces actions-là portent
fruit et sont effectivement mises en
place? Et c'est ça qu'il manque beaucoup, on a plein de belles actions partout,
mais on n'a pas d'action, on n'a pas de mesure spécifique.
Ça
fait que, pour ce qui est... on va toucher probablement plein de secteurs
différents, mais, à l'instant où je vous parle, ils ne sont pas
déterminés. On est encore à rencontrer des groupes, on est encore dans l'écoute.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Merci, Mme la Présidente. Sauf qu'on est à
l'écoute, puis je comprends, puis je constate... je ne demande pas d'avoir des propositions. J'ai demandé l'opinion
là-dessus, pourquoi? Parce qu'il y a un rapport qui est sorti pour la SPVM. Chaque groupe a déposé des
mémoires, probablement pour discuter de ce sujet-là s'ils sont interpelés,
surtout les communautés noires, les
communautés autochtones, les communautés chinoises et les communautés arabes.
On a entendu des acteurs, dans chaque
communauté, qui nous ont parlé de cet enjeu-là, puis ils ont parlé de ça comme
proposition et idée.
Est-ce que c'est
possible, dans les recommandations qui seront mises vers l'avant par le comité,
que ce serait une proposition qui serait mise vers l'avant?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, il va y avoir plusieurs propositions qui vont être
mises de l'avant. Maintenant,
lesquelles exactement, je ne saurais pas vous dire aujourd'hui, parce qu'on
n'en est pas rendus là, mais c'est sûr que ça va toucher différents
systèmes.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Étant donné que
la ministre elle-même, elle a dit, à notre premier échange, qu'elle était la
victime du racisme, entre autres... je
suis désolée d'entendre ceci, mais, comme personne qui a été victime du racisme,
pense-t-elle aussi qu'il y a
certaines actions du service policier qui pourraient avoir des meilleurs
résultats, s'il y avait des interventions qui étaient posées avec des
personnes qui sont mieux formées, qui disposaient d'autres outils que peut-être
la police?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, il y a plusieurs actions qui vont être proposées,
mais les actions qui vont être
proposées vont être en fonction de la capacité, d'une part, de faire en sorte
qu'on va voir l'aiguille bouger avec
ces actions-là. Ça va être dans différents secteurs, puis lesquels, je ne peux
pas vous le dire actuellement. On
n'est pas rendus là. On est vraiment en train de collecter de l'information, de
collecter des suggestions, des témoignages des différents groupes qui viennent nous rencontrer. Et, à partir de là,
comme n'importe quelle analyse qu'on fait, on va reprendre ça, on va
regarder ce qui ressort de tout ça puis on va positionner ça dans des actions.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
• (16 h 10) •
Mme
Maccarone : Je pense que ça serait important d'en discuter par rapport
à la sécurité publique, que ça soit sur les définancements ou autres, parce que c'est la population qui s'attend
à avoir un changement. On a reçu plusieurs rapports, des rapports qui sont publics, des rapports qui
ont été émis par la communauté, par le service de police, par la ville de
Montréal, par les communautés
autochtones, puis eux, ils parlent de... il faut faire... ça prend un
changement. On ne peut pas négliger qu'il
y a des statistiques qui sont vraiment graves. Les personnes autochtones et
noires qui sont entre quatre et cinq fois plus interpelées par la police, c'est des faits. Je ne pense pas que ça prend
beaucoup de rapports pour reconnaître que ça prend un changement. 25 % des interpellations du
corps de police concernent les personnes noires, alors qu'ils représentent
moins de 10 % de la population
montréalaise. Les femmes autochtones sont 11 fois plus à risque d'être
interpelées par les femmes blanches.
Alors, est-ce
que la ministre peut au moins confirmer que le rapport qui sera déposé va
adresser les problématiques, puis de ces statistiques, ces faits, pour
s'assurer qu'il y aura une amélioration pour cette population?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je peux réconforter tout de suite la députée de Westmount—Saint-Louis en lui disant que les rapports qu'elle
parle, on les a lus nous autres aussi. On les a vus, ils sont publics, et non
seulement ils sont publics, mais il y a
plusieurs groupes qui nous ont aussi envoyé des rapports. Ça fait qu'on est
totalement au fait de ce qui est sorti, de ce qui sort à ce niveau-là.
C'est le but de ce Groupe d'action contre le racisme là, c'est de justement de partir de ce qui a été fait, parce
qu'il y en a énormément qui ont été faits, il y en a beaucoup qui ont été
proposés, et de statuer sur des actions très spécifiques.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Mme la
Présidente, ça ne serait pas une question, ça serait plus un commentaire, car
j'arrive à la fin de ma discussion
avec la ministre, c'est... Je dois réitérer que je suis déçue de ne pas avoir
de l'information que ça soit la liste
des groupes qui ont été appelés par le gouvernement de participer dans leur
comité, les groupes qui sont rencontrés à date, s'il y a du budget octroyé ou non, si... c'est quoi, les enjeux
principaux. Le manque de transparence
et de partage d'information sur un sujet qui est un sujet qui interpelle la société québécoise
en entier est désolant et même, je
dirais, surprenant. Je m'aurais
attendu d'avoir plus d'information, étant donné que, je pense, on fait tous
partie de la solution pour travailler
sur le racisme systémique et le racisme, étant donné que, pour la majorité des
personnes, c'est deux choses qui sont différentes.
Alors, je remercie la ministre pour les échanges
et vous, Mme la Présidente, pour votre belle écoute.
La
Présidente (Mme Chassé) : Donc, puisque votre bloc, il reste
11 minutes, j'imagine qu'on passe la parole au député de La
Pinière.
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Parfait. Allez-y.
M.
Barrette : Je vais quand même faire le lien, Mme la Présidente,
pendant les quelques minutes qu'il me reste... On est rendus...
La
Présidente (Mme Chassé) : 11 minutes.
M. Barrette :
Oui, merci de m'informer. On est rendus...
La Présidente (Mme
Chassé) : Mon côté ingénieur.
M. Barrette :
Pardon?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mon côté ingénieur.
M. Barrette : C'est bon. Alors, si on fait le bilan de cette
première moitié d'étude des crédits de ce ministère, force est de constater qu'il est difficile d'avoir
des réponses précises. Pourtant, Mme la Présidente, je ne vous en fais pas
le reproche, mais constatons ensemble, tous
et toutes ici, que l'étude des crédits est un moment de reddition de comptes.
C'est à ça que ça sert. Ça sert à dire à la
population, là : Voici ce qu'on a fait, et pourquoi on l'a fait, et aussi
comment on va le faire ou on l'a fait, passé, présent, futur. On n'est
pas capables d'avoir de réponse.
J'ai écouté, avec
beaucoup d'intérêt, les interventions de ma collègue, puis, écoutez, ce n'est
pas mon dossier comme tel, évidemment, mais
quand on n'est pas capable, à l'étude des crédits, de savoir qui sont les
groupes rencontrés et que la seule
réponse que l'on a : Ils sont très heureux de discuter avec nous, puis on
va faire bouger l'aiguille... C'est parce que tout le monde... on comprend tous qu'on veut tous aimer notre
prochain, là, puis qu'on veut tous vivre dans un monde parfait, et on
veut tous qu'il n'y ait plus d'hiver, peut-être pas tous, mais on... hein, on
s'entend.
Alors
là, on est en train de rater notre coup, là, pour l'étude des crédits. C'est le
moment où on est censés avoir des
réponses, puis il n'y a pas honte à répondre, il me semble. Il n'y a pas de
honte à dire : Mme la députée de Westmount, bien oui, on a rencontré tel groupe, tel groupe, tel groupe. Voici,
grosso modo, quel est l'objet des discussions. Je pense que ça aiguillerait la population, et,
malheureusement, on n'a pas ces réponses-là. Je reviens à mon sujet, celui que
j'ai débattu à date. Et c'est
extraordinaire, Mme la Présidente, là, c'est extraordinaire, il est de
connaissance commune, parce que publié à
répétition dans les médias, que ce programme-là
a été l'objet, évidemment, d'une négociation. Il est de connaissance commune, je parle
de programmes de... bon, on s'entend, là...
La Présidente (Mme
Chassé) : On revient à votre sujet.
M. Barrette :
Pardon?
La Présidente (Mme
Chassé) : On revient à votre sujet.
M. Barrette : Oui, on revient sur mon sujet, comme je l'ai dit
en introduction, que le fédéral voulait aller plus loin, que certaines des oppositions veulent aller plus
loin, je ne les critique pas, c'est leur position, acceptant le fait que le gouvernement a le droit de prendre une décision qui est celle de circonscrire le
secteur où ça s'applique, c'est le gouvernement qui a le droit. Mais, un coup qu'il a le droit, qu'il a ce droit-là, n'est-ce pas le
lieu ici pour dire : Vous allez nous expliquer la logique de votre décision, hein, et, après ça, on va débattre
du bien-fondé? Mais on n'est même pas capable de faire dire à Mme la ministre que le fédéral en voulait
plus puis que ça a été une demande du Québec d'en avoir moins de secteurs.
Il y a même eu
confusion sur la définition du mot «secteur». C'est fort. Et là, dans ledit
secteur, là, on prend un sous-groupe, et je
pense avoir fait la démonstration en long, en large, et en hauteur que le
risque existe d'abord par l'exposition.
Plus on est exposé et plus on est à risque, peu importe sa catégorie d'emploi,
et l'exposition est proportionnelle, évidemment, la quantité d'expositions, à la quantité de
virus. Et on savait, comme on le sait aujourd'hui, qu'il y en a pas mal plus dans le réseau de la santé. Il est maintenant
de connaissance commune que les premiers volumes vecteurs de la transmission
ont été dans le réseau de la santé. Ce n'est pas une critique, on le savait au
début, là, on l'a vu au début, alors...
Et rappelons-nous, parce que ça vaut la peine de
le rappeler, qu'au début on sait qu'il n'y en a pas eu, de préparation, on le sait qu'on n'avait pas de matériel. D'aucuns
disent encore aujourd'hui qu'il n'est pas disponible en quantité
suffisante. En français, Mme la Présidente, on a envoyé au combat, puis je vais utiliser le terme de la ministre,
sur la première ligne de front, une
armée de gens sans arme, la seule arme dont ils avaient besoin étant du
matériel de protection. Et ces gens-là, peu importe leur catégorie, ils
n'ont pas de risque, c'est un risque différent, c'est quelque chose.
Alors, on circonscrit
l'accès à la mesure à un secteur et, à l'intérieur du secteur, même si tout le
monde a eu un risque, on circonscrit encore
plus, et ça, ça ne serait pas discriminatoire. Et on n'a même pas pu prendre le
temps de faire une évaluation de la quantité de gens que ça prend, que
ça toucherait, alors qu'on sait très bien, très bien... Et là c'est ma question : N'est-il pas vrai que, dans ce gouvernement, on souhaite limiter à un maximum, qui peut varier dans le temps,
le nombre d'immigrants et que, par
conséquent, une des façons de ne pas atteindre ou dépasser ce maximum-là, c'est
de mettre un frein? Et là, dans la
mesure, on met un frein en circonscrivant le secteur et en circonscrivant ça à
un sous-secteur. N'est-il pas vrai que la position du gouvernement est
de ne pas dépasser un certain nombre d'immigrants?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous, et il reste l'équivalent du temps que ça
a pris pour la question, donc 5 min 40 s.
Mme Girault :
Combien de temps?
La Présidente (Mme
Chassé) : 5 min 40 s pour la réponse.
Mme Girault :
5 min 40 s. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Mais
vous pouvez en prendre moins, Mme la ministre, hein?
• (16 h 20) •
Mme
Girault : Écoutez, on va
prendre le sujet principal. Quand on parle d'immigration, c'est évident qu'il y
a un certain nombre de limitations.
C'est à ça que ça sert, une planification pluriannuelle de l'immigration, c'est
de savoir combien d'immigrants on va
avoir pour être capables de bien les accepter, les intégrer, les franciser.
C'est ça, l'immigration, ça a toujours été ça, l'immigration.
Maintenant,
le programme dont on parle, qui a été lancé la semaine passée, qui a été
présenté vendredi passé, c'est un
programme spécial. Ça n'a jamais été fait avant. Puis c'est un programme, puis je vais le répéter encore une fois, c'est
un programme qui nous aide, en fait, qui
nous montre, qui nous permet de remercier nos anges gardiens pour le travail
qui a été fait. Puis nos anges gardiens, ce sont les gens qui ont pris soin.
Oui, ils sont dans le domaine de la santé, effectivement, ils ont pris soin des
gens, ça fait que ça rentre dans le domaine de la santé.
Maintenant,
on a limité... on a diminué temporairement les seuils d'immigration, comme je
l'ai dit tout à l'heure, au
départ, justement, pour plusieurs raisons, entre autres pour accueillir mieux
les gens, pour s'occuper davantage de nos gens, pour franciser davantage nos gens, et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il y
a beaucoup d'argent qui a été mis en francisation. Les programmes ont
été mis en place, les programmes sont revus un par un. Donc, c'est pour faire
en sorte que l'immigration soit plus
efficace, qu'on soit capables aussi d'avoir des gens qui s'arriment aux besoins
de main-d'oeuvre, parce qu'on a des
pénuries de main-d'oeuvre. On en avait... On était presque à plein emploi avant
le COVID, on ne sera plus à plein emploi, évidemment, après le COVID,
mais on va quand même avoir des gros manques au niveau de certains secteurs
d'emploi.
Donc, oui, on veut aussi arrimer l'immigration avec
les secteurs d'emploi. Ça va être un autre de nos buts. Puis au fur et à
mesure, on va réaugmenter le nombre d'immigrants. Donc, c'est ça qu'on fait
dans une planification pluriannuelle. C'est
comme ça qu'on va faire la planification... qu'on a fait la planification
pluriannuelle pour trois ans, et le
plan, d'ailleurs, qui va être déposé d'ici, probablement... c'est octobre,
je crois — le plan
qui va être déposé pour octobre pour la prochaine année, donc, c'est ça
qu'on fait au niveau de l'immigration.
Puis je le répète encore une fois, mais le
programme qu'on a mis en place, ce n'était pas un programme discriminatoire. C'était un programme pour
remercier les gens qu'on voulait remercier au niveau des anges gardiens,
qui ont pris soin de nos gens. C'est tout simplement ça, et ça n'empêche absolument pas, et ça ne contrevient absolument
pas à aucun des autres programmes qui
sont en cours. Il n'y a aucune des autres façons de faire, là, aussi,
aucune des portes d'entrée non plus qui sont en cours pour les autres
catégories d'immigrants et pour tous les autres immigrants.
Donc, si je peux passer la parole peut-être au sous-ministre
pour compléter.
La Présidente (Mme Chassé) : Absolument.
M. le sous-ministre, la parole est à vous.
M.
Dagenais (Benoit) : Merci.
Oui, en fait, ça doit être déposé avant le 1er novembre, donc au mois
d'octobre. C'est le plan annuel 2020‑2021
qui va être déposé, qui doit s'inspirer, bien sûr, de la planification
pluriannuelle trois ans 2020‑2022.
Et, dans ce plan annuel, bien, il y a plusieurs choses qui vont être considérées. Il y a
certains critères, la démographie, le
français, la conjoncture, la capacité d'accueil, l'augmentation des niveaux. Parce qu'une des orientations... il faut se rappeler qu'il y avait
10 orientations dans la planification annuelle. La première orientation,
comme Mme la ministre l'a dit, c'est d'augmenter à 49 500,
52 500 en 2022, c'était la première orientation.
Peut-être,
pour rappel, la deuxième orientation, 65 %... on veut augmenter, en fait,
les travailleurs, dans la catégorie économique,
à 65 % de l'ensemble de l'immigration totale. On veut favoriser les
travailleurs et ressortissants diplômés, troisième orientation. Quatrième, arrimer l'immigration avec les besoins
du marché du travail, avec la formation en demande ou des offres d'emploi validées. Je vous parlais
qu'un des critères, de plus en plus, pour s'assurer de répondre aux besoins,
c'est de privilégier les personnes
immigrantes, les sélectionner lorsqu'ils ont une offre d'emploi validée. Donc,
c'était dans la quatrième
orientation. Accélérer l'arrivée des travailleurs économiques, c'est aussi une
des orientations, la cinquième. Appuyer les employeurs, donc augmenter
le nombre et diminuer les délais pour les employeurs, sixième orientation. La
septième, sélectionner des personnes connaissant les valeurs du Québec, les
valeurs démocratiques et des valeurs québécoises,
telles qu'exprimées par la Charte des droits et libertés de la personne.
Huitième, admettre les gens qui connaissent le français — on en a
parlé un peu plus tôt — élargir les services à ces personnes. D'ailleurs,
dans les cours que l'on offre dans plusieurs...
On offre maintenant les cours aux personnes temporaires et aux
conjoints, donc on a élargi pour répondre à cette orientation. C'est un
autre sujet, mais je le dis en passant. Admettre des gens... donc, je l'ai
dit. Encourager l'immigration de jeunes, c'était la neuvième orientation, et
poursuivre l'engagement humanitaire, la 10e orientation.
Ce sont les orientations qui ont été retenues dans la planification pluriannuelle, qui va jusqu'en
2022. Donc, le plan va s'inspirer de cette planification pluriannuelle.
Donc, j'étais dans l'augmentation des niveaux...
La Présidente (Mme Chassé) : Et
il vous reste une vingtaine de secondes.
M.
Dagenais (Benoit) : Parfait.
C'est parfait. Ça va me permettre de dire les autres éléments qui vont être
pris en considération dans l'analyse
qui est faite pour le plan de l'an prochain. Le poids démographique du Québec,
la crise sanitaire, évidemment, on va la prendre en considération...
La Présidente (Mme Chassé) : En
conclusion.
M. Dagenais
(Benoit) : ...situation économique et les capacités opérationnelles du
ministère.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le sous-ministre. Ceci conclut le bloc d'échange avec l'opposition officielle. Nous
passons maintenant au deuxième bloc d'échange avec la
troisième opposition. Mme la
députée de Gaspé,
la parole est à vous.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Alors, bien, je vais poursuivre un peu
sur la même lancée que le sous-ministre, là, par rapport aux autres enjeux. En tout cas,
on passe beaucoup de temps sur un des enjeux principaux, là,
j'en conviens, mais on parlait d'une
réduction des seuils par rapport à l'intégration
des personnes immigrantes. On a parlé de la francisation, tout ça, mais je vous ai très peu entendu parler de
régionalisation de l'immigration. Alors, c'est un sujet qui me touche
particulièrement.
Juste pour
donner quelques informations, là, on a passé... Parmi les personnes immigrantes
admises de 2008 à 2017, c'est
72,2 % qui résidaient dans la région métropolitaine de Montréal et
24,8 % qui résidaient dans d'autres régions. Alors, c'est très centré, parce que les autres régions
après Montréal, c'est la Capitale-Nationale, c'est l'Outaouais, c'est les
Laurentides, la Montérégie,
Lanaudière, bref, toutes les régions périphériques. Alors, à peu près
0,1 % de ces immigrants-là se sont rendus en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
pour la période 2008‑2017.
Alors, c'est
vraiment... Vous savez, l'immigration, bon, on parle d'immigration économique
dans ce cas-ci, ça peut être une
façon de pallier au manque de vitalité économique de... C'est une des façons,
disons, on ne peut pas seulement se
fier à ça, mais quand même... Puis l'intégration, elle est réussie. Chez nous,
les gens qui viennent s'installer, on en est fiers, on est contents qu'ils nous choisissent et on les traite avec
grand soin. Je ne dis pas que c'est le contraire en ville, mais c'est
vraiment le cas chez nous.
Alors, je
veux simplement, pour commencer, vraiment m'adresser à la ministre de
l'Immigration. On ira dans les
questions plus pointues par la suite. C'est quoi, votre vision, à ce moment-ci,
comme nouvelle ministre de l'Immigration, de la régionalisation de
l'immigration?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. C'est une question qui me fait donc plaisir. Vous savez qu'on est
un gouvernement qui est très près des régions et, pour nous, l'économie du
Québec, et particulièrement la relance économique
du Québec, ça passe par les régions. Et, pour ce faire, bien, les emplois, la
main-d'oeuvre — je
parlais de main-d'oeuvre tantôt — bien, on veut aussi l'amener
en région. Et quelle belle façon de le faire que d'amener aussi une
main-d'oeuvre immigrante en région.
Donc, juste
pour les sommes investies en immigration depuis juin 2019, ça a permis le
développement, parce qu'une des
actions qu'on veut faire aussi, c'est de mettre des bureaux du MIFI en région.
Parce que c'est bien le fun d'envoyer des
gens en région, sauf que, si tu n'as personne qui est là pour aider les
employeurs en région, aider les gens, justement, à s'intégrer en région, ça ne se fera pas. Ça ne se
fait pas d'une grande ville, il faut qu'on soit sur place. Actuellement, on est
passés, dans la dernière année, de... on va
passer dans... Actuellement, on est dans plus de 50 villes, on est dans
les 17 régions. Ça fait qu'on ne parle pas juste de Montréal puis
de Québec, on parle de 50 villes, 17 régions. On est passés de 50 à 163 employés, dont plus de 75 % sont à
l'extérieur de la région métropolitaine. Donc, vraiment, on sort. On est passés
de 21 antennes à 66, donc 45 de plus. Puis on va aussi travailler sur deux
nouvelles directions régionales pour avoir six directions régionales.
Donc, on a
vraiment beaucoup, beaucoup de déploiement qui se fait en région. On veut
répondre aux besoins des régions. Et on a aussi du très beau succès,
parce que nos conseillers sur place, bien, évidemment, ils connaissent la
région, ils connaissent l'environnement, ils
connaissent... Ils sont à proximité avec tous les OBNL qui nous aident,
justement, dans l'accueil des
immigrants. Ils sont aussi très connectés sur le marché du travail, parce
qu'ils sont autour de la table souvent dans
les chambres de commerce et tout, avec les gens de la région, parce qu'ils
demeurent là aussi. Donc, on est très, très proches des régions, on fait
beaucoup de travail au niveau de régionaliser, justement, l'immigration.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je suis heureuse d'entendre l'ajout de bureaux, une présence,
là, plus accrue en région, parce qu'on le
sait, là, avec la coupure de bureaux régionaux sous le gouvernement libéral,
c'est à peu près 95 % des nouveaux
arrivants qui s'installaient à Montréal et à Québec. Puis c'est bien difficile
de garder un nouvel arrivant en
région quand il a connu autre chose... ou, bref, qui a des décisions à prendre
par rapport à ça. Alors, même pour... une personne de région vit le même
dilemme dans sa vie.
Donc, est-ce
qu'on sait, par exemple, avec le déploiement de plus d'employés, combien,
approximativement, de gens on a
réussi à aller placer en région? Parce que notre objectif, nous, en campagne,
on l'a dit, c'est 25 % des immigrants doivent être en région. Alors, c'est quoi, la cible... bien, en fait,
combien vous en avez eu en 2019‑2020? C'est quoi, vos cibles?
• (16 h 30) •
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre? M. le sous-ministre? Mme la ministre,
allez-y.
Mme Girault : Non, bien, je vais commencer, Mme la Présidente,
oui. Je vous dirais que, bon, pour les chiffres, je vais passer la parole au sous-ministre, mais je vous dirais que
l'objectif, c'est vraiment de les amener plus en région. Puis d'ailleurs, dans le
programme... pourquoi on veut rebalancer, aussi, avec le programme Arrima,
c'est qu'avec le programme Arrima, on
peut déterminer davantage les critères. Et un des critères qui donne beaucoup
d'emphase... Arrima, c'est justement
la régionalisation de l'immigration, et, à partir de ce programme-là, on peut
vraiment faire ça. Puis pour les chiffres exacts, je vais passer la
parole au sous-ministre.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre, en quelques secondes, allez-y.
M. Dagenais
(Benoit) : Oui, merci. Je n'ai pas encore le chiffre exact de la
question précise, mais...
La Présidente (Mme
Chassé) : Quand vous l'aurez, vous nous le direz?
M. Dagenais
(Benoit) : Exactement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci pour votre engagement. Mme la députée.
Mme
Perry Mélançon : Merci. Vous avez parlé d'Arrima, justement. Est-ce
que vous vous engagez, par exemple, à
ce qu'il y ait des bonis dans une grille de sélection, qu'il y ait plus de
points attribués à des gens qui sont désireux de s'installer dans les régions? C'est de ça qu'on parle? Donc, c'est une
annonce qu'on a aujourd'hui, c'est un engagement?
La
Présidente (Mme Chassé) : Mais les hochements de tête ne s'entendent
pas, par contre. Alors, est-ce que vous voulez verbaliser votre réponse?
Mme Perry
Mélançon : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault : Oui, d'accord. Oui, effectivement, c'est de ça
qu'on parle, par exemple, d'avoir plus de pointage au niveau des gens qui veulent s'installer en
région. Mais particulièrement, Arrima, je pense que, dans tous les postes,
on cherche justement à davantage attirer les
gens en région. Parce que vous l'avez dit, la grande majorité des immigrants...
si on ne fait rien, là, tout le monde vient
s'installer dans les grands centres. Donc, ce qu'on veut faire, c'est vraiment
de régionaliser, parce qu'une fois,
effectivement, qu'ils sont arrivés dans une région, bien, ils sont tellement
bien accueillis qu'ils ne décollent plus de la région, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée, allez-y.
Mme
Perry Mélançon : Bien, autre parenthèse, parce que j'ai eu une réponse
très claire pour les points attitrés aux
régions, la francisation... quand je posais la question, tout à l'heure, c'est
que ce n'est vraiment pas dans vos plans d'avoir des points, des bonis, par exemple, pour quelqu'un qui connaît
le français. Juste pour... je sais que je change de sujet, là,
rapidement, mais c'est parce que vous avez été claire pour la
régionalisation...
La Présidente (Mme Chassé) : On se rappelle qu'on s'adresse à la présidence.
Vous pouvez la regarder, mais vous vous adressez à moi.
Mme Perry
Mélançon : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, pour ce qui est de la
francisation, on n'a pas l'intention du tout d'avoir des... que ce soit un
critère principal, là, dans la grille de sélection.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, est-ce que...
Mme Perry
Mélançon : Pour les besoins... pour ceux qui nous écoutent, ce serait
bien d'avoir une réponse, pas juste un signe de la tête.
Mme Girault :
Donc, la question, c'était que... Pardon.
Mme
Perry Mélançon : Qu'il y ait des points dédiés à ceux qui connaissent
le français, donc qu'on les choisisse en
priorité, que ça fasse partie de la sélection, qu'il y ait des points vraiment
attribués aux gens qui connaissent le français.
Mme Girault :
C'est un des critères, effectivement, que les gens doivent parler...
Mme Perry
Mélançon : Donc, il y aura plus de...
Mme Girault :
Oui, oui.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Je vous rappelle que les échanges ne se font pas
directement.
Mme Perry
Mélançon : Oui, merci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Mme la députée, allez-y.
Mme
Perry Mélançon : Donc, je vois qu'il y aura des bureaux du MIFI un
peu partout dans les régions, mais
il y a quand même des organismes qui
font un excellent travail. Je pense au SANA, par
exemple, là, chez nous en Gaspésie.
La Présidente (Mme
Chassé) : SANA?
Mme Perry
Mélançon : Bon, je ne sais pas, là, je ne peux pas... Je pense que...
Une voix :
...
Mme Perry Mélançon : C'est ça. Service d'accueil, merci, des nouveaux
arrivants, puis il y a les municipalités qui contribuent énormément. Est-ce qu'il
y a des sommes prévues, dans le budget 2020‑2021, pour soutenir toutes les
initiatives prises par d'autres organismes que le gouvernement?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je vous dirais que, dans le cadre de
nos dossiers de francisation, justement, on a des programmes, entre autres, le
PASI, si je me souviens bien, qui est le Programme d'accompagnement et de soutien à l'intégration, qui, justement,
aide au financement... aide ces organismes-là dans le cadre de toute l'organisation qu'il y a à faire pour, justement,
les cours de francisation. Ça fait que, oui, définitivement qu'il y a
des sommes là-dedans. Je pense qu'il y avait 61 millions dans le
budget 2020‑2021.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Précision, en fait, ça, c'est les agents, un peu,
d'accompagnement qui avaient été annoncés il y a... On ne parle pas de
la même chose, non. C'est vraiment des ressources dédiées aux organismes qui
ont déjà une mission puis des fonctions, là, pour l'accueil et l'intégration.
C'est à eux que l'argent a été attribué.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Oui, effectivement. Non, ce dont on parle, ce dont je vous parle,
là, c'est vraiment
des sommes qui sont allouées à des organismes qui ont des programmes
d'accompagnement puis de soutien à...
L'autre, ce dont vous parliez tantôt, les conseillers en région, ce sont des
conseillers du MIFI qui travaillent avec les gens en région. Donc, c'est vraiment
deux choses différentes. Celui-là, c'est vraiment le soutien aux organismes,
financement... c'est
hors Montréal, là, aux organismes, justement,
qui aident à l'intégration, l'accueil, l'installation, ceux qui font les
séances de groupes aussi, tout ça, là, des organismes qui font
spécifiquement ça.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. Oui, Mme la députée.
Mme
Perry Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, le 70 millions, si j'ai bien compris,
est-ce que ce sera bonifié pour le budget actuel ou est-ce que c'est vraiment
dans ce budget-ci dont on parle de cette mesure-là?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Ce budget-là, c'est le budget de 61 millions en
2020‑2021.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Oui, Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Chassé) : Il vous reste 1 min 20 s dans votre bloc.
Mme Perry Mélançon : O.K. Bien, pour rester, toujours, dans le contexte de
régionalisation de l'immigration, vous
savez que les étudiants internationaux sont une belle façon de rendre les gens jusque dans les régions puis que ça a été très, très... bon, il y a eu... ça a été bousculé,
disons, avec toutes les annonces puis le recul sur le PEQ, et tout ça. Là, en
COVID, c'est quand même un enjeu
aussi majeur pour les cégeps qui, certains, vivent de ça, là, la clientèle
internationale. Alors, est-ce que la ministre de l'Immigration travaille
ce dossier-là pour essayer de compenser les cégeps en région?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, il reste
40 secondes au bloc d'échange.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. En fait, je vous dirais
que le Québec n'a pas vraiment perdu son attractivité au niveau des étudiants étrangers. Il est encore
trop tôt pour savoir le nombre d'étudiants qui vont venir pour la session
de septembre, mais, à
date, de ce qu'on a vu, là... On continue les efforts pour attirer les
étudiants étrangers, et les Journées Québec,
entre autres, sont aussi populaires, sinon plus, même, qu'elles l'étaient avant
la période du COVID. Donc, on voit vraiment que l'attractivité est quand
même demeurée pour les étudiants étrangers, au Québec, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, Mme la ministre. 10 secondes.
Mme Perry Mélançon : ...à distance, les cours qui vont se donner à
distance et non pas physiquement, par exemple, dans les cégeps, juste
voir la formule... les gens vont...
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça termine le bloc d'échange. Gardez votre question. Merci.
Nous
passons maintenant au cinquième bloc d'échange avec l'opposition officielle, et
je comprends que la parole est au député de La Pinière. Allez-y.
M. Barrette :
J'ai une demande spéciale, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Chassé) : C'est vrai?
M. Barrette :
Auriez-vous la gentillesse de m'avertir à la borne de trois minutes
restantes?
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça va me faire plaisir.
M.
Barrette : Merci, c'est bien
gentil. Alors, je vais terminer mon sujet, parce que, tout à l'heure, quand
j'ai posé ma question, j'ai eu comme
réponse la déclinaison du plan pluriannuel, ce qui n'est pas une réponse à ma question.
Mais j'ai été intéressé de constater
que la réponse avait été le plan pluriannuel, alors que moi, j'argumente, là,
je postule que les décisions qui sont
prises sont en fonction d'un nombre limité d'immigrants. Si on me répond par le
plan pluriannuel, ça veut dire que c'est le nombre qui compte.
Alors, je pose ma question. Est-ce que, dans
l'esprit de la ministre et de son ministère, les situations d'exception qui entraînent un afflux d'immigrants reconnus, on
va dire, on va les appeler comme ça, doivent entrer nécessairement dans
le plan pluriannuel, dans le chiffre maximal visé par année?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je vais faire une réponse très courte puis je vais
passer la parole à mon sous-ministre : pas nécessairement. Puis je vais
lui passer la parole.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre.
M. Barrette :
...
La
Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce que le consentement doit être donné à chaque fois ou le consentement a
été donné, dès le départ, de pouvoir
donner... Alors, je réécoute ce que vous me dites. Allez-y. Qu'est-ce que vous
essayez de me signifier?
M. Barrette : Bien, simplement, c'est parce que je n'ai pas eu
la réponse de la ministre. J'aurais aimé entendre... Pas nécessairement,
ça veut dire quoi, pas nécessairement?
Mme Girault : Bien, c'est pour ça que je passe la parole au
sous-ministre, pour qu'il dise... pour qu'il explique dans quels cas ça
peut être tenu en compte et dans quels cas ça ne le serait pas. Ça vous va, M.
le député?
M. Barrette : Non, je n'ai pas besoin de cette réponse-là.
Alors, non, c'est que j'aimerais savoir, de la bouche de la ministre, sa vision à elle, et pas la vision de
l'appareil... ce n'est pas méchant ce que je dis là, là. Alors, je ne l'ai pas,
je ne l'ai pas, c'est la prérogative qui appartient à la ministre.
Bon,
est-ce que la ministre, à ce moment-là... Et là, si c'est le
sous-ministre qui répond, ça ne me dérangera pas. Combien, au net, en 2018‑2019, il y a eu
d'immigrants, là, qui se sont établis au Québec, qui ont leurs papiers,
qui sont en règle et ainsi de suite?
La Présidente (Mme
Chassé) : O.K., merci.
M. Barrette :
Tous programmes confondus, là, le total.
La Présidente (Mme
Chassé) : Alors, est-ce que Mme la ministre donne la parole au sous-ministre
ou...
Mme Girault :
Je vais donner la parole au sous-ministre, si ça ne dérange pas le député...
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, M. le sous-ministre, une trentaine de secondes.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. Mon équipe pourra me corriger à la centaine
près. Je crois... Puis premièrement, c'est calculé en année de calendrier. Donc, l'an passé, 2019, on est à
40 000... en bas de 41 000, et là le chiffre exact va arriver, là,
je suis sûr, assez rapidement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Donc, dès que vous aurez le chiffre...
M. Barrette :
En 2018?
• (16 h 40) •
M. Dagenais
(Benoit) : En 2019.
M. Barrette :
En 2019. Et en 2018, c'était?
M. Dagenais (Benoit) : En 2018... Là, il va falloir que je retourne dans
mon ordi ou on attend que ma collègue nous envoie le chiffre.
La Présidente (Mme
Chassé) : Lorsque vous aurez le chiffre, vous nous le signifierez,
qu'en dites-vous?
M. Dagenais (Benoit) : Donc, c'était bien 40 565. C'était la
première réponse à la question que je donnais, donc entre 40 000 et
41 000. Ça, c'est 2019 et, en 2018, 51 123.
M. Barrette :
Très bien. Et la projection pour 2020? Souhaitée, j'entends.
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, puis on se rappelle qu'on favorise les échanges...
M.
Barrette : Oui, je m'excuse.
Vous avez raison, Mme la Présidente,
de me rappeler à l'ordre. Ça fait du bien.
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça me fait tellement plaisir.
M. Barrette :
Moi aussi.
La Présidente (Mme
Chassé) : Est-ce qu'on s'en va chercher la projection de 2020?
M. Barrette :
Oui, la projection, ce qui est souhaité par la ministre.
La Présidente (Mme
Chassé) : Par la ministre. Alors, la parole est à la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Entre 43 000 et 44 500.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Très bien, excellent. Bon, alors, dans une des questions,
Mme la Présidente, qu'on a posées, la
question n° 81, dans nos demandes particulières, O.K., il est
établi que dans l'accord Canada-Québec... Je m'excuse, je vais revenir
en arrière... Non, je ne reviens pas en arrière.
Il est établi que, dans cet accord-là, on a des
transferts fédéraux de 591 millions $. Ça va? Bon, dans ces
accords-là, il y a une reddition de
comptes qui se fait, et nous ne l'avons pas. Pouvons-nous l'avoir? D'abord,
pourquoi on ne l'a pas? Et on peut-tu l'avoir?
La Présidente (Mme
Chassé) : O.K., merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je n'ai pas compris la question. Reddition de comptes
de...
M. Barrette :
Bien, le fédéral, quand on fait des transferts, en général...
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, M. le député.
M. Barrette :
...oui, je m'excuse, madame.
La Présidente (Mme
Chassé) : On vous écoute.
M. Barrette :
J'avais fait le contact visuel, mais je dois le faire verbal.
La Présidente (Mme
Chassé) : Exact aussi.
M.
Barrette : Vous avez raison deux fois, même trois fois. Alors, la
reddition de comptes, bien, normalement, elle se fait. Lorsqu'on a des transferts fédéraux, moi, quand j'étais
ministre à l'époque, on me demandait, on m'envoyait une lettre toutes les années, là : «Qu'est-ce
que vous avez fait avec cet argent-là?» Ce n'était pas écrit comme ça, là, mais c'est
une reddition de comptes. Alors, est-ce
qu'il doit... Mon point ici est qu'il y en a une, mais on n'en a pas le détail.
Pouvons-nous l'avoir? Après avoir répondu à la question, pourquoi on ne l'a
pas?
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien, merci. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Je vais passer la parole au
sous-ministre, qui a tout le détail de ces chiffres-là.
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. En vertu de l'accord dont il est question,
le ministère, notre ministère est responsable de cette reddition de comptes. Et, comme chef d'orchestre de la
reddition de comptes, on questionne les autres ministères qui sont aussi
impliqués, parce que les dépenses de notre ministère, mais également de
l'Enseignement supérieur, l'Éducation,
Enseignement supérieur, le MSSS, le MTESS sont aussi des ministères qui offrent
des services aux personnes immigrantes.
Nous n'avons pas encore tous les chiffres. Pour la dernière reddition de
comptes, nous sommes encore en attente des derniers chiffres. Donc, nous
n'avons pas encore complété la reddition de comptes de l'année dernière.
La Présidente (Mme
Chassé) : De 2019.
M. Dagenais
(Benoit) : 2019‑2020. Donc, on est sur l'année financière pour la
reddition de comptes.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Oui, M. le député.
M. Barrette :
Quand prévoyez-vous l'avoir?
M. Dagenais
(Benoit) : Très prochainement.
La Présidente (Mme
Chassé) : «Prévoyez-vous»... c'est à la présidence.
M.
Barrette : Mme la Présidente, est-ce que, très prochainement, ça veut
dire d'ici la rentrée, d'ici Noël, d'ici la fin de l'année budgétaire?
Trois possibilités, là. On peut-tu avoir un échéancier raisonnable?
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre, toujours? Oui.
M. Dagenais
(Benoit) : Oui, on va assurément l'avoir cet automne, assurément.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. M. le député.
M.
Barrette : ...la ministre s'engage à nous déposer la reddition de
comptes de cette année et de l'année dernière?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça fait plaisir.
Mme Girault : Oui, on s'engage à le déposer. Est-ce qu'on...
Oui. Est-ce que ces chiffres-là sont... Je m'excuse, là, j'ai une
question... Je vais vérifier, Mme la Présidente, puis je vous...
La
Présidente (Mme Chassé) : Que diriez-vous, justement, de vérifier
l'information et, lorsque vous l'aurez, vous nous la donnerez?
Mme Girault :
Aucun problème.
La
Présidente (Mme Chassé) : Vous vous engagez? Vous pourrez la fournir
directement au secrétariat pour qu'elle soit déposée sur le Greffier. Ça
vous va? Oui, M. le député.
M.
Barrette : ...là, j'ai de la misère avec la réponse, là. J'imagine que
celle de l'année précédente, elle doit exister, elle.
La Présidente (Mme
Chassé) : Celle de 2018‑2019, c'est ça?
M. Barrette :
Oui.
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, O.K. Mme la ministre, M. le sous-ministre?
Mme
Girault : M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Cette reddition de comptes fera partie du rapport
annuel de gestion du ministère. Donc, oui, les chiffres seront rendus
publics.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. Oui, M. le député.
M. Barrette : Mme la Présidente, les rapports annuels sont très
macro, alors que nous souhaitons avoir un petit peu plus de détails que ce que l'on retrouve dans les
rapports annuels, où je... à peu près certain — là, je n'ai pas le document ici, là — qu'on va trouver à peu près le même
paragraphe. Est-ce qu'on peut avoir une reddition de comptes plus détaillée? Et
là je postule qu'il va être très
sommaire dans le rapport annuel. On
peut-tu avoir l'engagement d'un dépôt d'une ventilation détaillée par
les catégories qui existent de ce montant-là l'année précédente...
l'avant-dernière et la dernière année?
La Présidente
(Mme Chassé) : Alors, est-ce qu'il y a un engagement pour Mme la
ministre?
Mme Girault : Mme la
Présidente, écoutez,
je vais vérifier ce qu'on peut déposer, puis effectivement il y aura un dépôt d'information.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la ministre. Donc, vous vous engagez à déposer l'information que vous aurez et à le signifier le plus rapidement possible au
secrétariat pour que ce soit déposé sur le Greffier?
Mme Girault :
Tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le député.
M. Barrette : Et là je vais avoir, je dirais, la délicatesse de
dire à la ministre que je
comprends, d'abord,
à l'avance, qu'elle hérite d'un ministère,
pour la question qui s'en vient, parce que je ne peux pas lui
donner la responsabilité du passé et d'un passé qui ne lui
appartient pas. Par contre, elle est ministre, alors là, ça vient avec.
Alors là, j'aimerais avoir, parce qu'on ne l'a pas dans les documents, là, l'évolution de... On sait que ce gouvernement-ci est arrivé en poste en
décriant tout ce qui a existé en immigration, en souhaitant qu'il y ait une régionalisation plus effective, on va le dire comme ça.
Alors,
j'aimerais qu'on puisse me démontrer le bilan des deux dernières années, là. On
est rendus à deux ans moins deux
mois, même pas, un mois et demi. Alors, quel est le bilan factuel de la régionalisation sous ce gouvernement? Je ne parle
pas du passé, là, je ne parle pas du précédent gouvernement, je parle de maintenant. Il y a
un point de départ et il y a aujourd'hui.
Où en sommes-nous? Et on aimerait avoir des chiffres.
La Présidente
(Mme Chassé) : Très bien. Donc, merci, M. le député. Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Quand vous parlez de régionalisation, on parle de régionalisation
des bureaux, régionalisation de l'immigration? De quelle régionalisation on
parle exactement?
M. Barrette :
De l'immigration, on parlera des bureaux après.
Mme Girault :
Immigration?
M. Barrette :
Oui.
Mme Girault : O.K. Je vous dirais que... petite seconde. Pour le
nombre d'immigrants en région, M. le
sous-ministre, est-ce que vous avez l'information?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le sous-ministre.
M. Dagenais
(Benoit) : En fait, il y a les chiffres de l'an passé qu'on peut vous
donner exactement, là, dans les prochaines minutes.
M. Barrette : Alors, j'aimerais ça... qu'on peut me donner ça.
Mme la Présidente, je souhaite les avoir et je souhaite les avoir avec une année de référence. Est-ce
qu'après deux ans... J'écoutais notre collègue de Gaspé qui nous faisait état
de combien... je pense, une ou deux
personnes, là, qui sont allées en Gaspésie. Là, est-ce que ça s'améliore? Ça se
détériore? Ce n'est pas mieux? Quel est le bilan? Il doit y avoir des
chiffres en quelque part.
La
Présidente (Mme Chassé) : Donc, ce que je comprends en ce moment,
c'est qu'il y a un engagement de revenir avec l'information. Dès que vous l'aurez, vous allez nous le signifier. C'est dans la session actuelle
ou c'est plus tard? Simplement pour
avoir un moment, parce qu'il n'y a
pas une obligation de l'instantanéité de remettre l'information, là.
M. Dagenais
(Benoit) : Vous allez l'avoir assurément cette session-ci.
La Présidente (Mme
Chassé) : Parfait. Donc, vous nous le signifierez à ce moment-là,
merci. M. le député.
M. Barrette : Vous comprendrez mon
étonnement, Mme la Présidente.
M. Dagenais (Benoit) : Je l'ai déjà.
M. Barrette : Ah! ça, c'est bon.
Alors...
La Présidente (Mme Chassé) : Ah!
bien, voilà. Wow! Alors, M. le sous-ministre, nous vous invitons à nous fournir
l'information.
M. Dagenais (Benoit) : Oui,
attendez. Donc, 24,5, en région.
M.
Barrette : En région, O.K. Et auparavant, c'était combien? Mettons,
dans l'année... est-ce que c'est... Bon, d'abord, juste pour qu'on se comprenne, là, est-ce que la statistique,
elle est faite sur l'année de calendrier ou l'année fiscale?
La Présidente (Mme Chassé) : M. le
sous-ministre, j'imagine.
M. Dagenais (Benoit) : Oui,
attendez-moi, j'attends cette information... Peut-être, posez votre question...
Mme la Présidente, peut-être que M. le député peut poser sa question, et
lorsque je répondrai...
M. Barrette : Bien, la question est
simple, il faut un point de référence, là.
M. Dagenais (Benoit) : Oui,
absolument.
M.
Barrette : Si c'est une année fiscale, bien, on remonte à 2017‑2018,
là, pour avoir une année complète, là, d'un gouvernement par rapport à
l'autre. Je veux voir l'évolution sous l'influence de ce gouvernement-ci.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Est-ce que vous avez l'information ou vous désirez un peu plus de temps
et...
M.
Dagenais (Benoit) : Bien, si
on veut l'historique, je vais prendre... je vais demander un peu plus de temps,
puis on vous donnera les points de référence
et les chiffres exacts au cours des dernières années pour répondre à la
question.
La Présidente (Mme Chassé) :
Fantastique. Vous nous ferez signe dès que vous avez l'information, merci. M.
le député.
M.
Barrette : Alors, Mme la Présidente, je comprends que... Il me semble
que tout le monde est surpris, là, parce qu'il me semble que c'est le
genre de choses, quand on met de l'avant tellement la...
M. Dagenais (Benoit) : ...
M. Barrette : Ah bon!
M. Dagenais (Benoit) : À chaque fois
que M. le député est surpris, j'ai la réponse.
M. Barrette : Vous voyez comment que
le stress peut faire des bonnes choses?
La
Présidente (Mme Chassé) : C'est ça. Alors, nous écoutons votre
réponse, M. le sous... Mme la ministre, c'est toujours le sous-ministre
qui intervient, je présume, en ce moment?
• (16 h 50) •
Mme Girault : Oui, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. M. le sous-ministre. N'oubliez pas qu'on s'adresse à la présidence.
Je voulais juste vous aider un peu, oui. Allez-y.
M. Dagenais (Benoit) : Oui, oui,
excusez-moi. Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, 22 % en 2018.
La Présidente (Mme Chassé) :
22 % en 2018, 24,5 % en...
M. Dagenais (Benoit) : Une
augmentation de 2,5 %, oui.
La
Présidente (Mme Chassé) :
O.K. Puis c'est les années... Moi, j'aime ça, suivre les débats, vous
comprenez, là, je suis bien intéressée. C'est... tu sais, ça finit au
31 décembre?
M.
Dagenais (Benoit) : C'est des années civiles.
La Présidente (Mme
Chassé) : C'est des années civiles. Merci.
M.
Barrette : Donc, on peut dire que le bilan est on ne peut plus
modeste. Bon, je ne sais pas si la ministre veut répondre à mon affirmation, Mme la Présidente. Est-ce que la
présidente... Mme la Présidente, la ministre est d'accord pour dire que
le bilan est modeste?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre, commentaires?
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, peut-être deux commentaires.
C'est
sûr que, quand on veut améliorer l'immigration en région, ça prend un peu de
temps, parce qu'au départ, quand on a pris le ministère... bien, pas
moi, mais quand on est arrivés au ministère, au départ, il n'y en avait pas, d'immigration en région parce que... ou il n'y en
avait pas, de facilitation d'immigration en région, parce qu'il n'y avait pas
de bureau non plus, en région, et que, d'une part... parce
que le gouvernement précédent, je pense que les régions, ce n'était pas vraiment une priorité, donc on n'avait pas de
bureau d'immigration en région — et
que, d'une part, on a augmenté, et de
beaucoup, le nombre de personnes en région. Ça va faire en sorte aussi qu'on va
aider puis qu'on va stimuler davantage les gens à venir s'installer en
région, mais ça, il faut donner le temps...
La Présidente (Mme
Chassé) : En terminant.
Mme Girault :
...au processus de se faire, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. Oui, M. le député.
M. Barrette : Vous avez remarqué, Mme la Présidente, que je
n'ai pas voulu consommer du temps inutilement en invoquant un quelconque article, parce qu'on prêtait des intentions à
l'ancien gouvernement. Je rappellerai à la ministre que le programme Arrima, c'est nous qui l'avons
mis en place, et que leur gestion n'a donné que des résultats qu'on peut
qualifier de modestes. Juste pour mettre les points sur les i.
Alors, Mme la Présidente, la ministre vient de
nous dire que le résultat est modeste parce qu'il n'y a pas de bureau en région. Bien, je regarde les réponses qu'on
nous a fournies, là, et je regarde la question n° 84,
questions particulières, puis je regarde les bureaux, là, qui sont là, dans la dernière année,
là. Écoutez, quand on regarde les dossiers traités en région,
en général, c'est un, deux, trois, zéro. Bon, évidemment, à Montréal,
c'est beaucoup plus, là, on est plus dans les dizaines, les centaines et plusieurs centaines, évidemment.
Quand je regarde ça, là, comment la ministre peut-elle expliquer, après un an, parce
que ça fait un an, qu'il y ait aussi peu de résultats?
Moi, encore une fois, j'écoutais ma collègue
de Gaspésie, là. Je pense qu'il faudrait... Je ne sais pas s'il y en avait un dans son coin. Oui, il y en avait un et ça va bien, là,
ils ont traité zéro dossier. Ça va bien. Ça va vraiment bien.
Alors,
est-ce que la ministre peut nous expliquer à quel point, là, le bilan
est si famélique, je pense que c'est le bon mot, pour un an de mise en
place de bureaux, qui ont dû coûter de l'argent? Est-ce qu'il y a une réponse à
ça?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le député. Mme la ministre. On est rendus à la réponse de la
ministre, M. le député, c'est ça? Oui, Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, d'une part, on a
quand même augmenté à 28 %, en 2020, le pourcentage d'immigration
qui se...
Une voix :
...
Mme Girault :
Pardon?
La Présidente (Mme
Chassé) : ...échanges directement entre vous.
Mme
Girault : Moi, les chiffres que j'ai, c'est 28 % en 2020, donc,
le pourcentage d'immigration. Puis je vous dirais que, comme n'importe quelle implantation de nouveau système, ça
prend un peu de temps, justement, à faire en sorte que les...
bon, que les immigrants soient installés en région, que les bureaux aussi se
positionnent en région. Il faut aussi amener les gens en région.
Ça,
ça se fait progressivement. Le système Arrima nous aide aussi à faire ça, puis,
comme vous l'avez vu, le système Arrima,
bien, on essaie de rééquilibrer, justement, entre le PEQ et Arrima, parce
qu'Arrima nous permet aussi de faire ces invitations-là spécifiquement
pour des gens qui veulent aller en région. Donc, il y a tout ça aussi, là.
Ça
fait que tout ça, ça fait en sorte que... évidemment, ce n'est pas parce qu'on
décide qu'on met des efforts et des
ressources en région que demain matin, on augmente de 50 % les immigrants
qui vont en région. Ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça, là. Ça
fait que moi, je pense qu'au fur et à mesure des mois, des années, on va voir,
justement, le pourcentage d'immigration qui
va augmenter de plus en plus en région à cause des services qu'on leur donne, à
cause aussi du support qui sont
donnés par les différents organismes, à cause des argents aussi du financement
qu'on donne à certains organismes. Donc, au fur et à mesure, on va voir,
justement, que les régions vont prendre...
La Présidente (Mme
Chassé) : En concluant.
Mme Girault : ...pour l'immigration,
vont prendre de plus en plus d'importance versus les grands centres.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. 3 min 44 s.
M.
Barrette : Merci, Mme la Présidente. Juste une question de bilan. Mme
la Présidente, là, la ministre nous a dit... elle était heureuse de nous dire qu'on était passés de... on passait
actuellement de 50... ou nous sommes passés de 50 bureaux à 163. J'ai
bien compris?
La Présidente (Mme Chassé) : Donc,
oui, Mme la ministre.
Mme Girault : Oui, juste un instant,
je vais revenir à mes chiffres, là, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bien, je pense que
c'est ça, 50 à 163. Ça, j'ai pris ça en note. Mme la Présidente, si les...
Mme Girault : Ce n'est pas les
bureaux...
La Présidente (Mme Chassé) : Vous
confirmez, Mme la ministre, les chiffres?
Mme Girault : Pardon, Mme la
Présidente, ce n'est pas des bureaux. C'est le nombre de personnes, ça.
M. Barrette : Ah! le nombre de
bureaux, il passe de combien à combien?
La Présidente (Mme Chassé) : On ne
s'interpelle pas l'un l'autre directement. Je...
M. Barrette : Je m'excuse encore
une...
La Présidente (Mme Chassé) : On va y
arriver.
M. Barrette : Je le sais.
La Présidente (Mme Chassé) : Je
sais. Mme la ministre.
Mme Girault : 50 employés à
163, pardon, et on est passés de 21 antennes à 66.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Très bien. Si les antennes ne marchaient pas avant, donc,
on doit faire un acte de foi, elles vont marcher après. Or, c'est bizarre, mais Arrima, il était là avant. Il faisait
exactement ça. Alors, pourquoi, là, aujourd'hui, là, on devrait être heureux de constater que la ministre nous dit
que ça va bien aller, parce que ça a l'air à être le commentaire de l'année,
alors qu'avant ça ne marchait pas?
Alors, moi,
je vois difficilement, là... J'aimerais que la ministre s'exprime là-dessus,
là. Là, ce que l'on constate, c'est
qu'il n'y a pas beaucoup de personnel avant. Il va y en avoir plus, tant mieux,
mais le personnel qui a eu à travailler sous l'égide de la gestion de ce gouvernement, ça n'a pas scoré fort,
fort, là. Alors, j'ai de la misère à suivre. Alors, comment peut-on... comment on va faire ça, là?
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, comme n'importe quelle implantation de nouveaux bureaux, de nouveaux employés, ça prend un peu de
temps à ce que les gens, d'abord, s'impliquent dans l'environnement, s'impliquent avec les organismes,
s'impliquent avec les entreprises.
Puis pour donner un exemple, juste avec les demandes d'accompagnement... parce que ce qu'on offre aussi
dans ces bureaux-là, c'est de l'accompagnement aux entreprises pour aider, justement, les entreprises à se positionner
sur comment accueillir les immigrants, quoi faire exactement, quoi mettre
en place. Juste en accompagnement, du 1er avril 2019 au 31 mars, on a
eu 1 069 demandes d'accompagnement par, justement,
les conseillers qui sont assis dans ces bureaux-là, pour accompagner des
entreprises qui sont en région, à savoir comment on peut faire pour les aider, un accompagnement personnalisé de
proximité, comment on peut faire pour les aider, justement, à accueillir
les immigrants.
Donc, ça,
c'en est un exemple, là, qu'on augmente vraiment de beaucoup. On compare ça à
400 quelque l'année précédente. Donc,
on voit vraiment que le fait de mettre des employés en région et des bureaux en
région, ça fait en sorte de faciliter
puis surtout d'accélérer l'accompagnement non seulement des entreprises, mais
le positionnement aussi des immigrants en région.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Mme la ministre... Mme la Présidente, pardon...
La Présidente (Mme
Chassé) : 30 secondes.
M. Barrette :
Bien, je vais peut-être attendre. Je veux faire un commentaire, mais je
reviendrai après.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien.
M. Barrette :
Est-ce que mon temps est transféré, si je fais ça?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui.
M. Barrette :
Je vais attendre le prochain bloc, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Chassé) : Fantastique, merci. Nous sommes maintenant prêts à entendre
la deuxième opposition pour son troisième bloc. Le député de Laurier-Dorion, la
parole est à vous.
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Nous savons que les demandeurs
d'asile ont un permis de travail qui a un
n° 28. Dans ce sens-là, c'est une information qui
doit être détenue par les différentes institutions de la santé. Donc, combien de personnes embauchées ont un permis de
travail n° 28? Est-ce que ce serait possible de savoir, là,
combien de personnes embauchées par le ministère de la Santé ont un
permis de travail n° 28?
La Présidente (Mme
Chassé) : On s'adresse toujours à la présidence. Merci, M. le député.
M.
Fontecilla : Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça me fait plaisir. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Bien, merci, Mme la Présidente. Écoutez, j'apprends
maintenant, là, aujourd'hui, que les permis de travail du niveau de la
santé ont un n° 28. C'est une information que je
ne...
M.
Fontecilla : ...précision, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, très bien. Vous désirez une précision à la question,
Mme la ministre?
Mme Girault :
Oui.
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, très bien. M. le député, allez-y.
• (17 heures) •
M.
Fontecilla : En fait, les demandeurs d'asile, on leur donne un permis
de travail n° 28. Donc, au ministère de la Santé, on a cette information. Chaque fois
qu'ils embauchent un demandeur
d'asile qui a un permis de travail, c'est le n° 28. Donc, il
y a moyen de compiler le nombre de
permis de travail n° 28 embauchés par le ministère de la Santé. Est-ce
que vous avez ce chiffre-là?
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien.
Soyez prudents, parce que vous êtes près l'un de l'autre, hein, alors...
Excellent. Donc, Mme la ministre, allez-y, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je viens de savoir cette
information-là, ça fait que, non, je n'ai pas le chiffre. Il faudrait
demander au ministère de la Santé. C'est eux qui ont le chiffre.
La
Présidente (Mme Chassé) : Est-ce que vous vous engagez à remettre
l'information que vous allez obtenir de la part du ministère de la Santé
ou... Bon, très bien. M. le député.
M.
Fontecilla : Oui, bien, écoutez, je pense que les demandeurs d'asile,
étant aussi de compétence du ministère de
l'Immigration du Québec, là... J'aimerais savoir si c'est possible que la
ministre demande cette information à son collègue le ministre de la
Santé.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Alors, Mme la ministre, oui?
Mme Girault :
Oui, on va le demander.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Et, lorsque vous aurez
l'information, vous la fournirez le plus rapidement possible à la
greffière pour qu'elle soit déposée sur le Greffier de façon électronique, s'il
vous plaît. Merci.
Mme Girault :
Parfait, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : M. le député, continuez.
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Merci, Mme la ministre. Je veux
juste varier un petit peu les sujets, parce
qu'il y a beaucoup de problèmes en immigration. Il y a eu beaucoup, beaucoup de
choses qui se sont passées, et le
sujet n'arrête pas de sortir, de faire les manchettes dans les journaux, et,
entre autres, dernièrement, il y a eu une manifestation des familles qui
sont concernées par les programmes de réunification familiale.
Moi-même,
dans mon bureau, je reçois des cas de demandes de réunification familiale qui
attendent depuis plus de sept mois
l'émission d'un certificat de sélection du Québec, alors que les normes du
ministère de l'Immigration du Québec, c'est
25 jours. Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi ces délais aussi étendus,
plusieurs mois? Et ça, ça s'ajoute aux délais qui vont arriver au fédéral, là. Donc, on a de plus en
plus de cas de familles qui sont séparées pendant très longtemps, ce qui est
une situation inhumaine et qui va à l'encontre de l'intégration de ces
personnes-là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, il y a des délais qui se sont allongés
au niveau de la réunification familiale. Maintenant, pour le détail du
pourquoi, je vais passer la parole au sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui. Je pense que c'est important, Mme la
Présidente, de placer quel est le rôle du Québec dans ce programme, dans
la réunification familiale. C'est vraiment, tout d'abord, une responsabilité
fédérale. Le rôle du Québec est de traiter les engagements, donc de traiter
tous les aspects financiers des engagements.
Donc, oui, effectivement, la déclaration de service du ministère est à 20 jours,
et on est bien au-delà, pour
l'instant, de ce délai, parce qu'il y
a des... On ne contrôle pas le flux de demandes qui nous est... qu'on reçoit du
fédéral, mais en aucun cas... Puis
ça, je peux l'assurer, en tout cas, dans la très grande majorité des cas, ça ne
joue en aucune façon sur le délai de
traitement de la demande au fédéral parce qu'on fait cette vérification-là à
l'intérieur du délai de vérification qui
est fait au fédéral. Puis dans les rares cas, et ils sont plutôt rares, où le
gouvernement fédéral serait prêt à émettre un visa de résidence
permanente avant que le CSQ ne soit émis, on en est informés puis on le traite
en priorité.
Donc, on veut améliorer le processus. Nos équipes
sont en train de travailler avec le fédéral pour harmoniser le flux d'information, parce qu'il vient en vagues,
et on ne le contrôle pas. On est en train de le revoir, mais en aucun cas ça ne
joue sur le délai. C'est important pour la personne qui attend la
décision du fédéral.
La Présidente
(Mme Chassé) : ...sous-ministre. M. le député, la parole est à
vous.
M. Fontecilla : Donc, si je comprends bien, Mme la Présidente, il
y a une question de mécanique qui reste à éclaircir. Par exemple, la personne qui... la famille qui est
venue à mon bureau pour demander... pour nous dire que ça fait sept mois
qu'elle attend un CSQ, parce que c'est la procédure, vous êtes en train de nous
dire que ça n'a aucune incidence sur le
traitement global, ça ne va pas retarder l'arrivée de la personne et que tout
est, finalement, dans les délais, que le fédéral contrôle...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Donc, ça conclut votre question, M. le
député?
M. Fontecilla :
Oui.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. J'imagine que c'est toujours
M. le sous-ministre? Très bien, M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Oui, Mme
la Présidente. Sept mois, c'est beaucoup.
Donc, on serait vraiment heureux de
regarder ce cas en particulier. Les délais que j'ai pour l'instant, on est
environ à 62 jours, ce qui est beaucoup trop long. On veut vraiment ramener à 20 jours... Donc, sept mois, c'est
visiblement un cas particulier, mais effectivement on est en
train de revoir le processus.
Et effectivement, malheureusement, les délais au fédéral sont excessivement longs également dans ce domaine-là. Et, quand on est informés de
la situation, si jamais il y
avait un cas où le fédéral était prêt
à prendre sa décision, où le CSQ
n'était pas émis, je vous garantis que nos équipes émettent en priorité, et ça
ne peut pas retarder le traitement au fédéral.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le sous-ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Merci,
Mme la Présidente. Qu'est-ce qui peut
expliquer ces dépassements de délais, là, les 20 jours, tel que
stipulé par les règles du ministère, à 62 jours en moyenne, si je
comprends bien?
La Présidente (Mme Chassé) : Oui, merci,
M. le député. Faites attention, là,
vous êtes vraiment prêts l'un de l'autre. M. le sous-ministre,
très brièvement. C'est toujours M. le sous-ministre, je présume? Allez-y.
M. Dagenais (Benoit) : Bien, comme je vous l'ai dit, c'est vraiment
parce qu'on reçoit ces informations... Donc, ces demandes du fédéral, je vais le dire
dans... L'information n'est pas reçue de façon constante. Et donc, lorsqu'on a des dossiers à traiter, on les reçoit dans un...
On reçoit beaucoup de dossiers à la fois. Donc, on est en train de revoir ce processus-là avec le
fédéral pour harmoniser les flux d'information entre les deux gouvernements. On a d'ailleurs
suspendu le
délai de 20 jours pour arrêter de dire aux gens qu'on va les traiter en
20 jours, pour qu'ils aient la bonne information, mais les équipes ont le mandat de l'améliorer très
prochainement pour ramener ça à un délai, comme nous nous en étions engagés,
à 20 jours.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. M. le député.
M. Fontecilla : Merci, Mme
la Présidente. Je voudrais aborder le
sujet du Programme d'expérience
québécoise, là. Donc, on sait qu'il y a
eu une augmentation assez importante
du pourcentage de personnes admises au Québec selon ce programme-là, ce qui posait un problème pour le
programme Arrima. Bon, on en a assez parlé, là. Jusqu'à quel pourcentage
vous voulez... Comment dire? Quel est le
pourcentage de personnes admises au Québec qui partiraient... seraient
acceptées selon le Programme d'expérience québécoise, le pourcentage
idéal, celui que vous voulez atteindre?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, merci, M. le député. Mme la ministre, vous reprenez la
parole? Allez-y.
Mme Girault : Oui, je vais prendre la parole. Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, le Programme d'expérience québécoise et le programme régulier des
travailleurs québécois font partie de la même catégorie des travailleurs
qualifiés dans l'immigration
économique. Actuellement, la grande, grande majorité de l'immigration
économique passe par le PEQ, par
rapport au programme régulier des travailleurs québécois... des travailleurs
qualifiés, pardon. Nous, ce qu'on veut essayer de faire, c'est de
rétablir...
Au
départ, il y a 10 ans, il y avait à peu près 5 % à 10 %, même
pas, des PEQ qui étaient sur les étudiants versus les travailleurs. Aujourd'hui, la pyramide a
complètement inversé. Donc, ce qu'on veut faire, c'est qu'on veut essayer
de rétablir... parce que c'est à travers le
Programme régulier des travailleurs qualifiés qu'on peut vraiment aller
chercher les gens qui vont contribuer
puis qui ont une offre d'emploi, qui sont prêts à venir travailler ici. Donc,
on veut essayer de rétablir ça, mais
ça, ça prend évidemment beaucoup de travail avec le fédéral, mais aussi
beaucoup de travail au niveau du PEQ, entre autres, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Fontecilla : Mme la Présidente, est-ce que Mme la ministre serait en
train de suggérer que les personnes qui travaillent au Québec, qui sont
dans le programme PEQ, contribuent moins aux intérêts du Québec?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Non, en fait, quand on regarde le PEQ, le PEQ se
divise en PEQ étudiants et PEQ travailleurs.
O.K.? Et actuellement le PEQ étudiants prend beaucoup, beaucoup plus d'emphase
que le PEQ travailleurs. Nous, ce
qu'on veut faire, c'est justement... Le PEQ travailleurs, tout à fait, ce sont
des gens qui contribuent autant que
le programme Arrima, là, mais on veut essayer de rétablir la balance entre le
PEQ étudiants et le PEQ travailleurs.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Fontecilla : Mme la Présidente, est-ce qu'il y a des travailleurs ou
travailleuses temporaires ou des étudiants...
La
Présidente (Mme Chassé) : ...les échanges étaient tellement rapides.
Ça termine le bloc d'échange avec vous.
M.
Fontecilla : C'est malheureux.
La
Présidente (Mme Chassé) : Ça a été... On revient à l'opposition
officielle pour le sixième ou septième bloc d'échange, et j'imagine
encore que c'est le député de La Pinière qui prend la parole. Allez-y.
M. Barrette :
Merci, Mme la Présidente. Le sixième. Il en restera un après, si j'ai bien
calculé.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme
Chassé) : Trois, quatre, cinq, six, bravo!
M. Barrette : Merci, ça va bien. Alors, je vais quand même
poursuivre très rapidement, là, puis je vais m'adresser à la ministre, peut-être au sous-ministre, qui a
donné une réponse qui est sans doute vraie, mais partiellement vraie,
peut-être. Peut-être, vous me le confirmerez ou non.
Mme la Présidente, ma compréhension du
fonctionnement du fédéral... Peu importe la catégorie d'immigrant, pour ce qui est de la vitesse, le délai au
fédéral... Puis là vous me corrigerez, si je me trompe, au fédéral, on peut
aller plus vite, mais, à un moment
donné, ils n'ont pas le choix de ralentir, parce qu'au Québec on a, disons...
J'allais dire «une obsession». Je
vais le dire. Ce n'est pas péjoratif, Mme la Présidente, mais on a un intérêt
tellement lourd sur le nombre, bien,
le fédéral le voit monter, le nombre, là, de résidences permanentes, là, puis
là, à un moment donné, il voit que, peu importe la catégorie, bien là,
le Québec ne voudra pas, là, en donner, un certificat, là.
Alors,
quand le sous-ministre nous dit : Oui, mais nous autres, si les
circonstances sont là, c'est sûr qu'on va lui donner, n'est-il pas vrai qu'au fédéral on sait que, quand on arrive,
mettons, au 44 000, là, arrêtez là, parce que le Québec n'en veut
pas plus?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui. Donc, c'est un commentaire? C'est une question ouverte?
M.
Barrette : C'est un commentaire, oui, mais je demande à qui voudra
bien me répondre si cette impression-là que j'ai et qu'on me relaie est
fondée.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Je vais laisser répondre le sous-ministre.
La Présidente (Mme Chassé) : M. le
sous-ministre.
M.
Dagenais (Benoit) : En vertu
de l'accord Canada-Québec, le fédéral est tenu de prendre en considération les
seuils d'immigration qui lui sont
transmis annuellement, qui respectent la planification pluriannuelle, mais qui
sont déterminés dans le plan annuel, adopté avant le 1er novembre
de chaque année.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le sous-ministre. M. le député, oui.
M. Barrette : Merci, Mme la
Présidente. Voilà une réponse qui est pas mal claire, qui montre que le moteur,
le primum movens de toute la politique
d'immigration du Québec, peu importe la catégorie d'immigrant, c'est le nombre.
Et donc les cas particuliers, bien, font
partie du nombre. Puis là, quand on connecte les petits points, là, ça fait...
bien, ça va être juste telle catégorie en santé, pas les autres, parce
qu'on n'en veut pas trop, qui nous rapproche du 44 000.
Ceci dit,
quand j'ai posé une question tantôt sur les antennes régionales, la ministre
nous a répondu qu'on avait augmenté
de 1 000, ou je ne sais pas combien, ou il y en avait eu 1 000. Quand
on regarde le décompte des accompagnements, Mme la Présidente, actuels, là, ceux qui sont les derniers disponibles,
l'immense majorité sont à Québec et Montréal, Laval, incluons Longueuil.
Il n'y en a même pas, là, à Sorel. Il n'y en a pas à... C'est comme ça, là.
Alors, Arrima
existait. C'était fait pour ça. Bon, ça fait deux ans que ce gouvernement-là
est en place. Ça fait un an qu'on met
des bureaux. Et force est de constater que la régionalisation souhaitée par ce
gouvernement-là, pour laquelle ils ont
passé des lois et ainsi de suite, il me semble que c'est clair que ça ne marche
pas. Le 1 000 qu'invoque la ministre, là, il est dans les
grandes régions.
Alors,
quelles vont être les mesures factuelles qui vont faire en sorte que ça va
marcher? Est-ce que ça va passer par empêcher
le monde de venir s'établir à Montréal? Ça ne fonctionne pas depuis deux ans.
Ça n'a pas fonctionné l'année passée.
Ce qui a été mis en place n'a donné aucun résultat, à toutes fins utiles.
Alors, pourquoi, aujourd'hui, là... Sur la base de quoi on s'exciterait pour dire : Voilà, la lumière est au bout
du tunnel? Alors, moi, je trouve que le bilan, il est... Alors, Mme la
ministre, le bilan ne laisse-t-il pas à désirer, là?
La Présidente (Mme Chassé) : Bon,
alors, Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, ça ne fonctionnait pas
parce qu'il n'y avait pas nécessairement d'emphase qui était mise sur la régionalisation puis il n'y avait pas
non plus nécessairement de financement qui était fait au niveau de la régionalisation. Ça fait qu'à
quelque part, si on espère que quelque chose fonctionne, mais on n'y met pas
d'attention puis on n'y met pas d'argent,
bien, non, ça ne fonctionnera pas. Ce qu'on fait depuis un an et demi, c'est
qu'on met... On a rajouté des
employés. On a rajouté des programmes. On a rajouté de l'aide. On a rajouté des
conseillers. Et ça va fonctionner parce que c'est l'emphase qu'on y met,
on veut régionaliser en région.
D'ailleurs,
quand on regarde les entreprises qui ont utilisé nos services en région, le
taux de satisfaction est très grand.
Puis, quand je vous dis «très grand», c'est au-dessus de 70 %, 75 %,
le taux de satisfaction sur les services qui ont été donnés par les
conseillers pour les aider, justement, à intégrer les immigrants.
Donc, il faut
commencer quelque part. Ça ne faisait pas. Donc, on n'avait pas même... Il n'y
avait même pas les gens pour le faire
en région. Donc, on commence à la base puis, au fur et à mesure, on va
augmenter. Que les résultats soient faibles
maintenant, oui, tout à fait, mais on ne peut pas commencer avec des résultats
forts, s'il n'y avait pas grand-chose avant,
là. Il faut qu'on commence quelque part. On commence quelque part puis, au
crescendo, on va monter tranquillement pour les déploiements en région.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. Oui, M. le député.
M.
Barrette : Sans le dire, j'ai la confirmation que les deux dernières
années de ce gouvernement, en termes de politique de régionalisation,
est un échec. Si on me dit : On doit commencer à quelque part, c'est parce
qu'on n'a pas commencé avant. D'insinuer
qu'avant il n'y avait pas de... bien, Arrima, c'est parce qu'il était déjà là
puis il était fait pour ça. Alors, il
a été géré puis ça n'a pas marché. Il n'y a pas de résultat aujourd'hui, puis
on commence à quelque part, puis ça va bien aller. Ça va bien aller, ça,
c'est bien important, mais force est de constater que, et la ministre nous
l'admet implicitement, les deux dernières
années, en termes de régionalisation, c'est un échec. Ce n'est pas son échec,
parce que je l'ai dit en introduction, Mme la Présidente, je ne peux pas
lui imputer le travail de ses collègues.
Maintenant, on va parler un petit peu du PEQ.
Moi, j'ai jusqu'à et demie à peu près, Mme la secrétaire?
La Présidente (Mme Chassé) : Il vous
reste 15 minutes.
M. Barrette :
15 minutes? On va parler un petit peu du PEQ, mais de façon globale, avant
d'aller dans le détail. Est-ce que le
ministère tient des statistiques réelles sur le marché du travail, liées à
l'immigration : les immigrants vont où, dans quelles régions, dans quels
secteurs d'activité, ils sont entrés par quelle porte et ainsi de suite? Est-ce
qu'il y a des statistiques précises
là-dessus : combien sont à temps partiel, combien sont à temps plein,
combien sont au chômage et ainsi de
suite? Est-ce qu'il y a, au ministère de l'Immigration, Diversité, Inclusion,
ainsi de suite, de telles statistiques? Si oui, est-ce qu'on peut en
avoir le détail pour les trois dernières années?
La Présidente (Mme
Chassé) : O.K., question précise. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je vais retourner la parole à mon sous-ministre qu'on
a...
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Mme la Présidente, on a donné plusieurs exemples
de statistiques. Peut-être, pour aider les
équipes à trouver l'information précise que recherche le député, peut-être
préciser de quelles statistiques exactement on recherche...
La Présidente (Mme
Chassé) : M. le député, quelles statistiques recherchez-vous?
M.
Barrette : Les statistiques que je recherche, ce sont des statistiques
de l'emploi, alors liées à l'immigrant. Alors, il y a différentes
catégories d'immigrants. La ministre y a fait référence à plusieurs reprises.
Il y a des immigrants économiques, des réfugiés, des demandeurs d'asile, des...
le bon mot, là... des réunions familiales, des immigrants investisseurs. Est-ce qu'il y a des statistiques
qui sont faites pour nous dire : Voici, selon la catégorie, il y en a tant
par région, il y en a tant qui sont au travail, dans le travail, qui
sont à temps plein, à temps partiel, au chômage?
La Présidente (Mme Chassé) : Pour chacune des cinq catégories que vous avez
nommées pour les trois dernières années?
M. Barrette :
Exactement. Bien, c'est ça que j'avais dit précédemment, mais ça n'avait été
bien compris, manifestement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Alors, M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Merci, Mme la Présidente. Oui, effectivement, on
a des statistiques sur, par exemple, le
taux de chômage des personnes immigrantes depuis... ceux qui sont arrivés
depuis moins de cinq ans, plus de cinq ans. Maintenant, je ne suis pas certain quel est le niveau de détail, où
vont... dans quelles catégories vont ces statistiques. Je suis en train
de faire la vérification, puis on vous revient dès que possible.
La Présidente (Mme
Chassé) : Dès que vous avez l'information, vous vous engagez à nous la
fournir...
M. Dagenais
(Benoit) : Absolument.
La Présidente (Mme
Chassé) : ...très bien, sur les trois dernières années. Fantastique.
M. le député.
M.
Barrette : ...de compréhension, pour le bénéfice de M. le
sous-ministre, j'ai bien dit par région.
N'est-ce pas que ça serait intéressant?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Qu'est-ce que vous avez dit? Vous avez dit... Ah! vous les voulez par
région.
M.
Barrette : Oui, je voulais
que ce soit clair. Je l'avais dit, mais, comme M. le sous-ministre ne l'a pas
repris, je voulais m'assurer...
La Présidente (Mme
Chassé) : O.K. Je pensais que vous disiez que vous les aviez.
M. Barrette :
Non, non, non. Je les souhaite, par exemple.
La Présidente (Mme
Chassé) : O.K., par région, O.K.
M. Barrette : La raison pour laquelle je les souhaite, Mme la Présidente, est la suivante. Les travailleurs temporaires qu'on a en
région, souvent, là, ceux à propos desquels la ministre vient de nous dire que
les employeurs sont heureux des services
rendus par le gouvernement, bien, ce
n'est pas vrai qu'ils sont tous heureux, là, mais il y en a qui sont heureux,
c'est vrai. Moi, je pense que le peu de service qui est donné par les officiers du ministère, bien, il est bon, mais il n'y en a pas
beaucoup, parce que ça ne marche pas bien.
Mais les travailleurs temporaires, souvent, sont
des gens qui sont dans des secteurs plus peut-être... je ne veux pas
les dire primaires, secondaires, tertiaires,
mais plus dans certains secteurs comme l'alimentation, ce genre de chose là.
Et c'est drôle, hein,
mais ces gens-là, ce sont des métiers, et souvent ils viennent du PEQ, et là on
vient de réduire le PEQ d'une façon
drastique. Alors, comment peut-on favoriser l'économie en région, sachant
que beaucoup de ces travailleurs-là viennent du PEQ, et
on réduit le PEQ? Cette équation-là est dure à résoudre. Est-ce qu'on pourrait
me la résoudre?
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Les travailleurs temporaires... Le programme d'immigration des travailleurs temporaires... Ils ne viennent pas du PEQ. C'est
deux programmes différents, puis le programme des travailleurs immigrants... étrangers temporaires, c'est un
programme qui est administré à la fois par le Québec puis le Canada
puis c'est un programme qui est plus complexe. Très souvent, ce
programme-là...
En fait, pour
vous donner une idée, il y a 23 000
travailleurs dans ce programme-là, puis il y en a 70 %, c'est de
l'agricole, et ce programme-là, il demande... c'est un peu complexe, là, à
gérer, dans le fond, parce qu'il demande une
évaluation d'impact sur le marché du travail, une REIMT, qui est faite à la
fois par le fédéral et à la fois par le provincial. Là, on est en train de travailler avec le fédéral
pour essayer de simplifier ce système-là, parce que c'est un programme qui demande... qui est très complexe et c'est un
programme qui touche les travailleurs temporaires. Donc, ce n'est pas...
C'est de l'immigration temporaire. Ce n'est pas de l'immigration permanente.
C'est deux programmes différents.
La Présidente (Mme Chassé) : En
concluant. Ça conclut? Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Il est possible qu'on ne se soit pas compris, puis peut-être même que moi, je
n'ai pas compris, mais ma
compréhension de la situation des temporaires passant par le fédéral, quand ils
arrivent au Québec, ils sont comptabilisés, ils sont dans le PEQ. C'est comme ça que c'est censé fonctionner. Alors,
s'ils sont dans l'environnement, à la fin, du PEQ et qu'on réduit le PEQ, on vient de... peut-être pas entrouvrir, mais
entrefermer, si vous me permettez ce
mot-là, puis ce n'en est pas un probablement, un accès à des
travailleurs. Alors, qu'on m'explique ça, là. C'est une réalité, là, ça, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la ministre.
Mme Girault :
Mme la Présidente, je réitère que le PTET, là, le programme temporaire des...
C'est quoi, donc?
Une voix : ...
Mme Girault :
Des étrangers? C'est ça. Le programme permanent... temporaire des étrangers
travailleurs, c'est ça, c'est un
programme de l'immigration temporaire. Ce ne sont pas des gens qui... ni sont
dans le PEQ ni émanent du PEQ. C'est
deux programmes différents, immigration temporaire, immigration permanente, et
l'immigration permanente, on a le PEQ
travailleurs, le PEQ étudiants, qui font partie de l'immigration permanente,
et, dans l'immigration temporaire, on
a le programme des travailleurs étrangers, et ce programme-là est régi en
partie par le fédéral et le provincial. C'est deux programmes
différents.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K., merci. Oui, M. le député.
M. Barrette : Oui. Bon, je n'en ferai pas un débat sémantique,
là, mais, à un moment donné, là, le temporaire va être PEQ, va être résident permanent, là. Les gens
qui viennent temporaires, là, en général, là, ils veulent rester, là. Ils
passent par une porte qui est cette
porte-là, et la porte, bien, ça donne ça. Bon, je reviens au PEQ. Je me suis
déjà exprimé dans les réseaux sociaux
à cet effet-là puis je suis content d'avoir l'opportunité de pouvoir avoir
cette conversation-là face à face avec
Mme la ministre, là. La ministre a dit que la décision qu'elle a prise, au
début du mois de juillet, là, de mémoire, sur le PEQ était une décision
équilibrée.
Alors,
j'aimerais qu'elle m'explique ce qu'elle veut dire par décision équilibrée,
alors que le premier ministre, et je
l'ai mis sur les réseaux sociaux verbatim, il l'a dit, là, il l'a dit il y a un
an à peu près, il a dit que les gens... bien, écoutez, le premier ministre, là, a dit qu'il avait été touché
par la chose. Bon, à moins que ça soit un effet de toge politique, il l'a quand
même dit. Ce n'est pas rien. Bien oui, mais
je ne prête pas d'intentions, Mme la Présidente. Je prends au mot ce qui a été
dit : Je suis touché. Puis moi,
je trouve que c'est fort comme phrase. Et la suite de la phrase était : Et
on va donner une clause grand-père à
ceux qui sont sur le territoire du Québec, ceux qui sont là, actuellement, dans
le programme. Et là, moins d'un an
plus tard, la ministre vient de nous dire qu'essentiellement la position du
ministre était déséquilibrée puisque la sienne, qui est plus équilibrée, ne
donne cet avantage-là, parce que c'en est un, qu'à ceux qui sont en
fin de processus, la dernière année.
Alors,
comment, d'un côté, le donner à tout
le monde, c'était la bonne chose à
faire parce que c'était touchant... Je ne ris pas de ça, là. Je trouve que c'est bien
correct, là. Moi, je suis passé par là dans ma vie, saviez-vous ça? J'ai vécu
une affaire de même. Changer les règles en
cours de route, c'est épouvantable. Je l'ai vécu, dans un autre pays, moi-même.
C'est épouvantable pour ce monde-là. Ça
scrape leurs démarches, là, c'est le cas, on peut le dire, je peux vous le
garantir. Je n'entrerai pas dans ces
détails-là. Et là on arrive puis : non, non, non, c'est fini, le premier ministre a dit ça, moi, c'est beaucoup plus équilibré que ça. C'est une décision de la ministre,
là. Ce n'est pas une décision de l'équipe précédente, c'est une décision
d'aujourd'hui. Où est l'équilibre?
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien, merci. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Si vous vous souvenez bien, et je
suis certaine que vous vous en souvenez,
lorsque le ministre a dit qu'il était touché, tout le... il a
tellement bien répondu, je trouve, avec le même ton, on parlait des programmes d'études particuliers.
On parlait de certains programmes d'études particuliers et non pas de tous
les programmes. Ce qu'on a fait avec la
dernière mouture du PEQ, c'est qu'on a inclus tous les étudiants, pas certains
programmes particuliers, pas certains programmes spécifiques. On a inclus tous
les étudiants.
Donc, ce qu'on a fait, c'est qu'on a donné
l'opportunité à tous les étudiants d'obtenir leur certificat d'expérience
québécoise, à travers le PEQ, quel que soit le programme d'études qu'ils ont
fait, et c'est là... Quand je dis que c'est équilibré,
c'est qu'on a ouvert la porte à tous les étudiants, quel que soit le programme
d'études, comparé à ce que c'était avant,
où c'étaient certains programmes seulement qui avaient été touchés à
l'intérieur de la réforme du PEQ. Donc, on a éliminé cette liste-là et on a pris tous les étudiants pour tous les
programmes, et, dans ce cadre-là, tous les étudiants pour tous les
programmes sont admissibles au PEQ et ils demeurent admissibles au PEQ.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Là, Mme la Présidente, il y a des centaines de milliers de personnes qui n'ont
rien compris, là. Alors, je vais dire
à la... Je vais poser la question suivante à la ministre, là. N'est-il pas
vrai que ce que vous avez annoncé, pour un programme spécifique, là, que vous avez déterminé, c'est ceux qui
sont à la fin qui vont avoir le CSQ, qui vont voir la méthode habituelle, mais pas ceux qui sont au
départ? C'est ça, en soi, qui est le changement incroyable de
règle, là. Alors là, là, la ministre
vient de nous dire que, non, non, non, là, le député, il n'a pas raison, ce
n'est pas ça que j'ai fait, alors que
j'ai clairement dit, là, dans ma question... c'est : Oui, mais la décision qui a été
prise, qui est censée être équilibrée, nonobstant que ça soit tous les programmes, pas les
programmes, c'est que, là, on le donne, là, à ceux qui finissent, les autres
avant, non. C'est ça qui est fait actuellement. L'injustice, elle est là.
Alors, on peut bien s'ostiner bien, bien longtemps
sur les programmes inclus, pas inclus, là, mais, pour un programme inclus, il
y a du monde qui sont ici depuis un,
deux, trois, quatre, des fois cinq ans, des fois six, dépendamment de la
longueur du programme. Là, ce qui a
été décidé, c'est que, si vous êtes à la fin, vous l'avez, les autres, année
un, année deux, vous ne l'avez pas. Ça n'a
pas été nommé «année un», «année deux», là, mais ça voulait dire ça. Alors,
qu'on ne me réponde pas : Ah!
bien, ce n'est pas ça que j'ai dit. Non, mais là, maintenant
que c'est peut-être plus clair, est-ce que j'ai mal compris
ce que vous avez dit, Mme la ministre? Mme la Présidente, est-ce
que la ministre peut nous dire que
j'ai mal compris ou non ce qu'elle a dit?
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Loin de moi de vous dire que vous avez mal
compris, M. le député. Par contre, ce que je veux dire, c'est
qu'on a... Ce qu'on veut faire avec le système d'immigration, c'est qu'on veut sélectionner des travailleurs qui sont
qualifiés. Ce qu'on a ajouté au PEQ, c'est une expérience de travail, justement,
pour que ces étudiants ne puissent
pas valider, mais puissent avoir une expérience de travail correspondante au
domaine d'études dans lequel ils ont fait... C'est tout ce qu'on a fait
avec le programme.
Et on parle depuis tout à l'heure aussi du
programme Arrima puis comment on veut sélectionner les travailleurs en fonction des besoins du marché. Bien, ça va
nous permettre aussi d'avoir un petit
peu plus de place, de jeu, avec
Arrima, pour justement
sélectionner les personnes dans les différentes régions du Québec,
mais ce qu'on demande, c'est une expérience de travail qui, à mon sens, n'est pas une expérience énorme, là, une
expérience de travail pour les étudiants qui terminent le PEQ. Oui, effectivement, ceux qui vont
terminer d'ici la fin de l'année auront nécessairement le CSQ puis
ceux qui vont terminer à partir de
janvier 2021 vont rentrer dans la nouvelle règle où ils auront à faire une
expérience de travail. C'est d'un an qu'on a demandé après un trois
ans, quatre ans ou cinq ans d'études.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci. Alors, M. le député.
• (17 h 30) •
M. Barrette : Bien là, je pense que ça ne peut pas être plus
clair. Alors, il y a donc un changement de règle en cours de route. Ça ne peut pas être plus clair que ça,
là. Alors, la ministre l'a dit dans ses mots, qui étaient, pour moi, très
clairs, oui, c'est vrai que ce n'est
pas tout le monde et c'est vrai que ceux qui sont au début vont être dans un
nouveau système, alors que ce qui
avait été promis par le ministre, nonobstant la quantité de programmes, c'est
qu'ils l'avaient, point à la ligne, d'autant... Puis c'est d'autant plus
troublant que, là, la ministre nous dit que ce n'est pas...
La Présidente (Mme
Chassé) : La ministre.
M. Barrette :
Bien, oui, la ministre nous dit...
La Présidente (Mme
Chassé) : Non, c'est parce que j'ai entendu «le ministre». C'est
pour ça.
M.
Barrette : Non, la ministre
nous dit qu'elle ne demande pas une expérience de travail exorbitante, alors
qu'elle a été obligée de reculer sur
l'expérience de travail. Alors, si elle n'est pas exorbitante aujourd'hui, elle devait être exorbitante avant,
parce que tous les observateurs ont dit que ce qui était là avant, à l'annonce,
ne donnait pas le temps à ces gens-là, les heureux élus, hein, du
nouveau programme, de faire la démarche au complet. Alors là, si ce n'est pas
exorbitant aujourd'hui... puis moi, je pense que c'est à la limite de
l'exorbitance — ça
ne se dit pas non plus, mais ce n'est pas grave — on a
reculé. Donc, c'était exorbitant. Là, ce n'est plus exorbitant, mais c'est très
limite puis ce n'est pas pour tout le monde.
Alors, je répète ma question. Où est l'équilibre
en relation avec la position du premier
ministre il y a moins d'un an?
Qu'est-ce qui justifie ça? Est-ce que, quand
le premier ministre dit une affaire, à partir de maintenant,
ça ne veut rien dire? C'est-tu ça que ça veut dire?
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Alors, Mme la ministre, il vous reste
40 secondes au bloc.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Non, au contraire, quand le premier
ministre dit quelque chose, ça veut
dire beaucoup, et, dans le cadre où il l'a dit, bien, il mentionnait, effectivement,
un programme qui, à l'époque, était une mouture où on mettait beaucoup de
spécificités sur les différents diplômes.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député, 20 secondes.
M. Barrette :
Je n'ai pas de réponse à ma question. J'espère qu'au prochain bloc...
La Présidente (Mme
Chassé) : On transfère au prochain bloc?
M. Barrette :
Oui, on transfère au prochain bloc.
La Présidente (Mme Chassé) : On transfère au prochain bloc, excellent. Alors, maintenant,
on est à la troisième opposition pour leur troisième bloc d'échange. Mme
la députée de Gaspé, la parole est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Donc, tellement de
questions qui se rajoutent au fil des discussions, mais le temps est encore très limité. Mais avant
de passer à plusieurs questions, disons, qui n'ont pas nécessairement un fil conducteur, là, je
veux revenir sur la question du français parce que je suis encore choquée, là,
de ce que j'ai entendu.
La
ministre, elle confirme qu'il y a eu une baisse, il y a eu
une baisse du nombre de personnes qu'on fait entrer au Québec d'à peu près 10 % depuis 2015. Et on mise tout sur la francisation, qui a un coût,
qui a un coût pour l'État, là. Il y a
de l'argent d'investi. On dit : Nous, c'est les cours de français qui vont
régler tout le problème. Moi, je trouve que c'est illusoire de penser
que, comme ça, avec des cours de francisation, on va régler tout le problème,
tout l'échec monumental des dernières
années, à tenter de franciser les personnes immigrantes au Québec. Vraiment, ça
va prendre beaucoup plus, beaucoup
plus d'ambition. Quand je parlais d'ambition, là, c'est le test ultime...
peut-être pas ultime, mais un premier test pour la ministre de
l'Immigration.
Alors, moi, je redemande : qu'est-ce qui sera
fait pour qu'on aille augmenter ce taux-là dès l'entrée au Québec? Et, en sous-question, est-ce qu'on va rendre
obligatoires — je veux
l'entendre de la part de la ministre — est-ce qu'on rendra obligatoires les cours
de français, si on décide de s'obstiner à ce que le gouvernement paie, pour que ces gens-là aillent
chercher une qualification en français, alors qu'on pourrait essayer de faire beaucoup
plus pour aller chercher des gens avec
une connaissance du français?
C'est encore... Je suis «stickée» là-dessus,
comme on dit, là, mais j'ai besoin d'avoir plus d'information là-dessus.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Bien écoutez,
actuellement, ce qu'on fait, par exemple, avec le PEQ,
pour avoir le certificat de sélection du Québec, le conjoint, exemple, doit prendre le
cours de français aussi, donc doit avoir un niveau de francisation aussi, pas juste la personne qui requiert le
certificat. Ensuite, on a aussi ajouté beaucoup d'aide... de
bonification à l'aide financière. Par exemple, les cours à temps complet, on a
indexé le montant qu'on leur donne. Les
cours à temps partiel, on a mis un montant par jour aussi. Ça fait que ce qu'on
fait, c'est qu'on stimule, par des incitatifs, les cours de français pour les nouveaux arrivants. Maintenant, dans les
critères, aussi, les cours de français sont là. C'est évident qu'il faut
avoir un certain niveau de français pour avoir un CSQ du Québec.
Donc,
la francisation est partout dans le processus, là. Est-ce qu'on l'a obligée?
Non, on ne l'a pas obligée, mais, en quelque part, dans tout ce qu'on a
comme critères d'analyse ou d'évaluation, le français est là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Est-ce qu'on considérerait l'obliger? Parce que,
là, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Je comprends qu'il y a des
critères à l'entrée, pas aussi robustes qu'on le souhaiterait au Parti
québécois, mais il y a des critères, il y a
des cours, l'accès, tout ça. Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Est-ce
qu'on considère renforcer les mesures
qui seront prises en termes de francisation? Que ce soit à l'entrée... mais, en
fait, moi, c'est ce que je demande, à l'entrée,
là, c'est le but de la demande aujourd'hui. Et, dans le pire des scénarios,
est-ce que les cours pourraient être rendus obligatoires pour les
nouvelles personnes arrivant au Québec?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Pour l'instant, ce
n'est pas dans l'objectif de rendre le cours obligatoire. Par contre, cela étant dit, la francisation est
excessivement importante. C'est un objectif. C'est un objectif qu'on a partout.
Les budgets sont là, les ressources ont été
mises en place. On voit une augmentation... Vous dites que les résultats ne
sont pas là, mais on voit une augmentation assez importante du nombre de
personnes dans les cours de francisation, tant les personnes actuelles que les gens... parce
que les cours de francisation étaient
offerts seulement aux nouveaux
arrivants. On les a étendus à des gens qui sont ici même jusqu'à cinq ans. Donc, on voit une augmentation
importante du nombre de personnes. Puis quand je parle... importante, je
parle de 20 %, 25 % du nombre de personnes dans les cours de
francisation. Donc, moi...
La Présidente (Mme Chassé) : En
concluant.
Mme
Girault : ...je pense qu'on a des résultats qui sont quand même
probants pour ce qui a été fait dans les derniers mois, là.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Bien,
effectivement, j'aurais besoin de précisions de la part de la ministre, parce
que moi, j'ai ici que, sur les 50 % de gens qui ne connaissent pas
le français en arrivant, à peu près seulement 50 % sont allés
volontairement suivre les cours de français. Donc, on n'a pas les mêmes
résultats, parce que, pour moi, ce n'est pas des chiffres qui sont glorifiants,
là, pour le gouvernement puis pour la CAQ.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien, O.K. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la
Présidente. Je vais passer la parole au sous-ministre... les chiffres exacts du
nombre de cours, entre autres, puis
du nombre de cours qu'on a rajoutés, à cause, justement, de la clientèle
additionnelle qu'on a.
La Présidente (Mme Chassé) : M. le
sous-ministre.
M.
Dagenais (Benoit) : Merci.
Donc, effectivement, il y a un élargissement des clientèles, des populations
qu'on accueille maintenant dans les cours de français. Pour ce qui est
des cours à temps complet, on accueille maintenant les personnes arrivées depuis plus de cinq ans, ce qui n'était pas le
cas auparavant. On accueille également les gens qui ont des permis
temporaires et leurs conjoints, puis c'est la même chose pour ce qui est du
temps partiel.
Depuis l'an dernier, c'est 5 000 personnes
de plus en une seule année qui ont suivi des cours de français par le ministère, donc on est maintenant à peu près à
35 000. L'année précédente, nous étions à 30 000. Et, en fait, on a
ajouté une session décalée pour
augmenter l'offre de services. On a réduit aussi les délais pour réussir à
octroyer un cours à ceux qui le
demandent. Donc, il y a effectivement beaucoup de mesures, là, qui sont mises
en place pour améliorer la francisation.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Bien, encore là, si on élargissait l'accès aux cours de
francisation aux gens qui sont là depuis
plus de cinq ans, et tout ça, je comprendrais vraiment l'objectif si on allait,
à la source, chercher les candidats qui ont déjà une connaissance du français, parce que là, le problème va être
perpétuel. Moi, je... on le voit, l'échec, même, il y a une collègue de la Coalition avenir Québec qui a
dit : On ne l'échappera pas... on va l'échapper encore, parce que c'est
du... ce laxisme-là, si on ne se fie pas
au rapport, justement, qu'elle a produit en 2016, bien, on va encore avoir
besoin de former puis de rendre
accessibles des cours à des gens, dans une dizaine d'années, qui n'auront pas
appris le français ou qui... volontairement, comme vous le souhaitez.
Parce que ça, c'est dans un monde idéal de Calinours, comme on dit.
Donc là, je vous regarde, mais, en fait, ma
question, elle est clairement à la présidente, pour la ministre de
l'Immigration. Qu'est-ce qu'on fait?
La Présidente (Mme Chassé) : Je vous
écoute. Je vais lui transmettre le message.
Mme Perry
Mélançon : C'est ça, mais
qu'est-ce qu'on fait, Mme la Présidente, pour ça? Parce que, là, est-ce qu'on
le voit, là, l'échec? Moi, je le vois, là,
je le sens, là. C'est quasiment comme si je recevais l'appel, là, du
gouvernement : Venez, on n'est
pas bien, bien... Ce n'est pas un enjeu qui nous importe, tu sais, c'est...
parce que vous... Je le sens. Je la sens, la ministre, là, vraiment préoccupée, mais, pour moi, ce n'est pas... on
ne prend pas les bonnes mesures, là. On ne voit pas ça, on ne le voit
pas venir, là, le problème.
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
conclut...
Mme Perry Mélançon : Bien oui. Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
...votre commentaire? Je n'entends pas de question, alors...
Mme Perry Mélançon : Oui, oui, oui,
vous avez raison. Bien, oui.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Chassé) : Bien,
d'accord. Est-ce que vous désirez commenter, Mme la ministre, ou...
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être rajouter juste quelques mesures qu'on a faites depuis...
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, M. le sous-ministre. Allez-y, oui.
M. Dagenais (Benoit) : En fait, on est passés d'un budget de
100 millions à 170 millions. Sans rentrer dans chacune des mesures, c'est déjà un geste fort. Mais là,
Mme la Présidente, où je suis d'accord avec la députée, c'est qu'il faut, à
chaque fois qu'on réforme un programme,
c'est... Au ministère, on a cette vision de francisation. À chaque fois qu'on
réforme un programme, on se demande comment augmenter le pourcentage des
personnes qui parlent français.
Un
autre élément dont on n'a pas parlé encore, c'est le parcours d'accompagnement
personnalisé. On offre des services,
maintenant, prédépart... et là ça peut répondre également à la préoccupation de
Mme la députée, parce qu'on est en
lien avec les personnes immigrantes alors qu'elles sont déjà... qu'elles sont
encore dans leurs pays d'origine, et on fait de plus en plus de collaborations avec des organismes dans ces pays pour
offrir une francisation, débuter la francisation avant même l'arrivée.
Donc, c'est un effort constant, là. En fait, c'est une mission constante qu'on a
au ministère.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien. Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme
Perry Mélançon : Donc, bien, c'est encourageant de savoir ça. Alors,
est-ce que le ministère a des cibles, justement?
Parce que, là, on est en bas de 50 % des gens qui connaissent le français
en arrivant au Québec. C'est juste la
moitié, là, des gens qu'on accueille. Alors, ces initiatives-là, est-ce que
vous avez une cible particulière pour rehausser? Et c'est quoi vos
prévisions, avec ça, pour 2020‑2021?
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la Présidente. Je veux juste ajouter
un petit commentaire là-dessus. C'est que je comprends qu'il y a 50 % des gens qui arrivent au
Québec qui ne parlent pas le français, mais ça ne veut pas dire qu'on ne veut
pas avoir ces immigrants-là. Parce
que les cours de francisation, c'est exactement ça, il y a des gens qui sont
arrivés, qui ne parlaient pas un mot
de français et qui ont, justement, acquis le français avec ces cours de
francisation là. Donc, oui, on va faire des efforts.
Puis d'ailleurs, il y a cinq journées, cinq ou six
journées de Journées Québec — c'est ça, on les appelle Journées Québec — qui vont faire du recrutement d'immigrants à
l'international, qui sont déjà planifiées pour 2020, puis ça va être des
journées virtuelles, évidemment. Puis on cible les pays où il y a des
francophones pour aller chercher, justement, des
gens qui parlent français. Mais ça ne veut pas dire, parce qu'ils arrivent ici
et qu'ils ne parlent pas français,
qu'ils ne parleront pas le français. Le parcours d'accompagnement fait
un gros morceau là-dedans, là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça conclut le bloc d'échange. Merci.
Mme Perry
Mélançon : On pourra en juger à l'étude des crédits.
La Présidente (Mme
Chassé) : On est rendus au septième bloc d'échange avec l'opposition
officielle pour conclure. M. le député de La Pinière, la parole est à
vous.
M.
Barrette : Merci, Mme la Présidente. Je ne peux pas m'empêcher de poser la question suivante : Est-ce que les Journées Québec vont bien
aller au Sénégal? Bien, c'est une question.
La Présidente (Mme
Chassé) : On ne s'interpelle pas l'un l'autre, là. Vous poursuivez.
M. Barrette :
J'ai posé ma question.
La Présidente (Mme
Chassé) : C'était une question.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Chassé) : Alors, et voilà. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, la courte réponse à une courte question,
c'est : sûrement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Et voilà, très bien. Excellent. Alors...
M. Barrette : Alors, Mme la Présidente, je n'ai pas eu ma
réponse, là, puis c'est la dernière fois que je vais la poser, là : Où est l'équilibre? J'aimerais que la
ministre m'explique sa décision. Où est l'équilibre recherché? Quand on parle
d'équilibre, là, on a tout de suite comme
image la balance, hein, la balance qui a un poids plus grand, plus petit de
chaque bord, là, puis on trouve un équilibre. Alors, avec ces images-là,
là, est-ce que, d'une façon sommaire, la ministre peut m'expliquer où elle a
trouvé l'équilibre dans sa décision sur le PEQ?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. La balance... Alors, ce que je
peux dire, c'est qu'avec les études... pas les certificats, mais un diplôme de premier, de deuxième, de troisième
cycle, on demande une année d'expérience de travail et on inclut là-dedans des stages, jusqu'à
concurrence de trois mois, des stages qui ont déjà été faits. On parle d'un an
de travail.
Ces
immigrants-là sont venus étudier ici. On passe à travers le PEQ, justement,
pour s'établir ici. C'est exactement ça qu'ils sont venus faire,
s'établir ici et contribuer à l'essor économique du Québec. Donc, on leur
demande un an, effectivement, de travail après leur...
Et pour faire
le balancier, justement, on demande aussi aux gens qui ont fait un... voyons,
un diplôme technique d'avoir un
18 mois, parce que, le diplôme technique étant plus court, bien, on veut
faire un équilibre entre les gens qui font trois ans ou quatre ans
d'études versus ceux qui en font un an et demi pour faire un 18 mois
d'expérience de travail.
Donc, ce que ça fait, c'est que ça fait juste
les aider à s'intégrer davantage puis à justement...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant.
Mme Girault : ...et à justement
expérimenter en vertu du diplôme qu'ils sont allés chercher.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci.
M. le député.
M.
Barrette : Ça sera juste un commentaire, mais qui va être simple. Et
pourtant, vous avez dit qu'il y avait trop de monde qui arrivait par le
PEQ. Là, vous nous dites que ceux qui arrivent par le PEQ, on veut qu'ils
restent. Honnêtement, là, c'est difficile à comprendre, mais je
vais passer à un autre sujet, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : D'accord.
M. Barrette : Je vais aller dans la lignée de la collègue
de Gaspé, là. À la réponse particulière de la question
n° 82, là,
sur la francisation, là, le Programme d'aide financière pour
l'intégration linguistique des immigrants, on peut dire que ça touche la francisation, là, vous avez des crédits périmés, pour l'année
dernière, de 13 millions de
dollars. C'est votre bilan, là,
ça, là. Ça fait deux ans que vous nous dites
que c'est la francisation, les régions, les bons immigrants,
bonne place, Arrima, alléluia, et
vous avez 13 millions sur 69 qui sont périmés. C'est quoi, là, vous
n'avez pas assez de professeurs? Vous n'avez pas assez d'officiers? Il y a quelqu'un qui ne fait pas bien sa job? C'est quoi? Comment
on peut périmer quelque chose
d'aussi important?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Girault : Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez,
vous avez en partie la réponse. Je vais donner la parole à mon sous-ministre
pour donner exactement les détails, mais effectivement, on note...
M. Barrette : La réponse, Mme
la Présidente, c'est quoi?
Mme Girault : Bien, c'est la...
Le sous-ministre va vous donner quelle partie de la réponse que vous avez...
M. Barrette : ...j'ai juste 13 millions
de dollars de périmés, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
J'entends que le sous-ministre va donner le reste de la réponse. C'est ce que
j'entends? M. le sous-ministre, allez-y.
M. Dagenais
(Benoit) : Donc, je pense
que c'est important de mettre en perspective, hein, l'an passé, effectivement, il y a un 13 millions, là, de surplus qui a été dans ce programme,
mais c'était une année où l'augmentation des budgets dans ce
programme était de 31,5 millions. Donc, le ministère
avait 31,5 millions de crédits de plus au cours de l'année 2019‑2020. Plusieurs aspects, là, qui peuvent expliquer ce surplus : la
bonification des programmes de subvention pour les allocations en francisation ainsi que l'élargissement des
critères d'admissibilité dont je parlais ont pris effet en juillet, alors que
les crédits ont été reçus pour
l'ensemble de l'année. Donc, c'est facile de faire une règle de trois puis de
voir qu'il y a déjà une partie de ces
budgets-là qui n'ont pas été dépensés parce que les bonifications... on ne l'a
pas dit, mais la bonification pour un cours de français à temps plein, j'y vais de mémoire, mais c'est passé de
140 $ à 188 $, je pense, maintenant. Donc, cette bonification-là
n'a pris effet qu'à partir du mois de juillet.
La Présidente (Mme Chassé) : Est-ce
que... parce qu'on a dépassé le temps, M. le député de La Pinière.
M. Dagenais (Benoit) : J'ai
d'autres explications.
La Présidente (Mme Chassé) : Est-ce
que vous désirez qu'il prolonge?
M. Barrette : Non, non, non. Je... Mais on va réaligner les
choses, là. Alors là, on parle du mois de juillet, là. Moi, je parle des
crédits périmés au 31 mars 2020, là. Là, le mois de juillet est après le
31 mars, là.
M. Dagenais (Benoit) : On parle de la même chose, là. On parle exactement de la même chose, Mme la Présidente. Je parle du mois de juillet 2019.
M. Barrette : Ah bon! Parfait.
M. Dagenais (Benoit) : Donc,
puisqu'on parle des crédits du 1er avril 2019 au mois de mars 2020,
puisque les allocations ne sont entrées en
vigueur — notamment,
là, c'est une des explications — qu'en
juillet 2019, il y a une partie de l'année... pour lesquelles on avait
des crédits, n'ont pas été dépensées.
Une autre explication...
La Présidente (Mme Chassé) : Juste
un moment, parce que ça a pris vraiment tout le temps et...
M.
Barrette : Oui, voilà. La
réalité, c'est que, quand bien même on fait une règle de trois, la proportion
d'un crédit périmé donne un crédit
périmé proportionnel. Fin de cette discussion-là. Je ne veux pas en parler
plus, là. La francisation, on a
laissé de l'argent sur la table. Alors, est-ce que, si on laisse la moitié de
13 millions, c'est plus glorieux que la totalité? Non.
Ceci étant dit, ça amène une autre question.
Alors là,
vous allez avoir de l'accompagnement additionnel, vous engagez du personnel, vous
augmentez le nombre de bureaux en
région, d'antennes et ainsi de suite. Quelle est la... Y a-t-il
une distribution régionale, asymétrique, pour la francisation? O.K., je
vais le poser différemment. Vous voulez avoir plus d'immigrants en région puis
vous voulez les franciser. Alors, par
rapport à aujourd'hui, vous devez avoir un budget
de francisation dédié non seulement à la francisation, mais par région.
Et par rapport à aujourd'hui, si on en a plus en région, il en faut plus.
Alors,
question n° 1 : Y
a-t-il aujourd'hui un budget
par région identifiable qu'on peut avoir et, deuxièmement, y a-t-il
une projection dans les crédits, par région, qui va être augmentée? Parce qu'on
nous dit depuis des heures qu'on est bons,
puis que ça va bien aller, et puis que tout le monde est content, et donc ça va
prendre de l'argent. Alors, est-ce qu'on l'a, l'un et l'autre? Y a-tu
un budget aujourd'hui? Il y en avait-tu un l'année passée? Puis, par rapport à
l'année passée, il y en a-tu un l'année prochaine qui est plus gros? On
peut-tu le voir?
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme
Girault : Merci, Mme la Présidente. Au niveau de la francisation, il y a du budget qui a été mis en
fonction des différents bureaux puis des différentes sections qu'on veut
faire dans les différentes régions, d'une part.
D'autre part,
je veux revenir sur la question des crédits périmés, parce que c'est évident
que quand on veut engager des
professeurs pour un an puis qu'on commence l'embauche en juillet ou en mars,
c'est sûr qu'en fin d'année, on n'a pas dépensé tout l'argent parce qu'on n'a pas encore embauché tout le monde.
Ça fait que c'est normal qu'il y ait des crédits périmés là-dessus, parce que les activités ont
commencé en cours d'année, alors que le budget était donné pour
l'année au complet. Je pense que c'est une règle de trois qu'à peu près
tout le monde peut comprendre, là.
Maintenant, au niveau de la francisation, oui, il y a des budgets
qui ont été statués par région parce qu'on veut faire des activités différentes par région. Les objectifs
ne sont pas encore fixés, par contre, pour chacune des régions, parce que,
justement, on commence à établir les différents bureaux dans les différentes
régions. Ça va aller en fonction de l'immigration qu'on veut amener en région. Ça va en fonction
aussi du contrôle qu'on a sur Arrima, entre autres. Donc, ça va aller...
parce que ça va aller aussi en fonction des différents éléments que vont nous apporter
les personnes qui sont en région parce
qu'eux aussi, sur place, peuvent avoir une très bonne idée de la main-d'oeuvre
nécessaire et de ce qui est requis en région.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette : Je répète, le
pourcentage d'un budget périmé demeure un budget périmé, point à la ligne. Tout
le monde comprend ça, en effet, comme tout le monde a compris ma question.
L'année
dernière, y avait-il un budget de francisation dédié par région, oui ou non? Si
c'est oui, l'année prochaine, il est
de combien? Peut-on avoir le détail de ça? Alors, j'aimerais ne pas avoir une
réponse qui est hors question... hors sujet. C'est un tableau, que je
demande, francisation par région : Outaouais, tant, Abitibi, tant,
Gaspésie, tant.
Ah! bien,
l'année prochaine, on sait qu'Arrima va être un grand succès. On ne sait pas
pourquoi ça n'en est pas un
maintenant, là, sous leur gestion, mais l'année prochaine, ça va être un grand
succès. C'est quoi, le budget? Puis là on verra bien ce qui est périmé,
pas périmé en Gaspésie. On peut-u avoir ça?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le... C'était quoi, le dernier commentaire?
M. Barrette : On peut-u l'avoir?
La Présidente (Mme Chassé) : O.K.
Oui, Mme la ministre.
Mme Girault : Merci, Mme la
Présidente. M. le sous-ministre.
La Présidente (Mme Chassé) : Oui, M.
le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Sur la question du budget, on offre des services
partout en région, mais effectivement, il
n'y a pas de budget prévu éclaté par région. Tous les efforts sont faits pour
régionaliser, d'où l'ouverture de ces antennes dont il était question,
et, dans tous les programmes, on a une vision d'augmenter les services en
région.
Je
vous donne un exemple, Mme la Présidente. Dans le programme d'aide et soutien à
l'intégration, parce que la francisation en région passe par
l'intégration, on l'aura compris, et beaucoup avec les organismes, donc on
a, avec les nouveaux budgets qui ont été
octroyés, 24 nouveaux partenaires importants dans ce programme. 23 de ces
24 partenaires sont en région. Donc, ça, c'est une façon de
régionaliser et de franciser en région.
La Présidente (Mme
Chassé) : Très bien, merci. M. le député.
M. Barrette : Bien, ce n'est pas moi qui en a parlé, là, mais
c'est le sous-ministre qui en parle, mais évidemment que ce programme-là d'accompagnement et de soutien
à l'intégration en région a 9 millions de dollars de budget périmé.
Mais ce n'est pas une question, je fais juste le noter. La porte m'a été
ouverte, j'y entre allègrement.
Il me reste
malheureusement, Mme la Présidente, seulement sept minutes. J'aimerais aborder
la question, en immigration, des règles du
Programme des immigrants investisseurs. Qu'est-ce que la ministre va faire,
l'année prochaine, avec ça? Parce que
là on comprend qu'à peu près tout est suspendu, là. Grosso modo, là, quelle est
la politique que la ministre va défendre, dans les deux prochaines
années, dans les programmes d'immigrants investisseurs? On peut-tu avoir une
réponse précise?
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, le Programme d'immigrants
investisseurs, pour différentes raisons, a
été suspendu jusqu'en mars 2021, si je me souviens bien, et, actuellement, on est en train... on a le plan de réviser complètement ce programme-là. Ça fait que qu'est-ce que ça va
devenir? Je pourrai vous le dire quand on l'aura révisé, mais on a les
plans de réviser et de revoir complètement ce programme-là.
La Présidente (Mme
Chassé) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Barrette :
Est-ce qu'il y a un budget alloué à cet item-là pour l'année prochaine?
La Présidente (Mme
Chassé) : Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je regarde mon sous-ministre.
La
Présidente (Mme Chassé) : M. le sous-ministre. Est-ce qu'on revient avec l'information? On revient avec l'information?
M. Barrette :
Moi, je sens que ça pourrait être disponible rapidement par les voies divines.
La Présidente (Mme
Chassé) : Ça arrive toujours très vite. M. le député, allez-y.
M. Barrette : Mais là je comprends qu'on n'est pas capable de
me dire si, oui ou non, il y a encore un budget alloué a cet élément-là.
Ça m'étonne qu'on ne sache pas...
La Présidente (Mme
Chassé) : Ah! on le sait. M. le sous-ministre.
M. Dagenais (Benoit) : Bien
sûr, donc, comme il est suspendu
jusqu'au 31 mars, tous les budgets sont présents pour recommencer
ce programme au 31 mars.
M. Barrette : Est-ce que la ministre, Mme la Présidente, serait disposée à nous dire ce qu'aujourd'hui elle considère
dysfonctionnel dans ce programme-là? Au
moins le négatif, sans nous dire le futur, au moins ce qu'elle considère à être
réformé nécessairement.
La Présidente (Mme
Chassé) : Oui, merci. Mme la ministre.
Mme Girault :
Merci, Mme la Présidente. Je cherche ma fiche. Donnez-moi deux secondes, je
m'excuse, là, mon système vient de me lâcher. Ça va bien, l'informatique.
La Présidente (Mme
Chassé) : Est-ce qu'on passe à une autre question puis on...
Mme Girault :
Donnez-moi deux petites secondes...
La Présidente (Mme
Chassé) : On est en mode... on est en fin de parcours. Est-ce qu'on
lui donne...
M. Barrette :
...en ligne.
Mme Girault : O.K.,
ça va, je l'ai retrouvée. C'est beau.
La Présidente (Mme Chassé) : Bravo!
Allez-y.
Mme Girault : Bien, écoutez, il y a
plusieurs choses. D'abord, toute l'utilisation des différentes sources de financement qu'on veut regarder, au
niveau aussi de tout ce qui est l'expérience pratique de gestion des investisseurs qu'on veut regarder aussi. Ça fait qu'il y a
plusieurs facettes de ce programme d'investisseurs là qu'on va revoir, qu'on
veut réviser.
Je vais
donner un exemple. Des fois, ils ont leurs réponses et... qui prend plus que
cinq ans, alors que le placement à
terme requis est sur cinq ans. Ça fait qu'il y a plusieurs petites choses. Je ne me suis pas mise, honnêtement, à
date, encore, dans ce programme-là à
temps plein, mais c'est un des programmes qu'on veut réviser pour... puis il y
a plusieurs éléments sur la table
qu'on veut revoir. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il a été suspendu, puis qu'on
veut travailler là-dessus et le revoir complètement, là.
La Présidente (Mme Chassé) : ...Mme
la ministre. M. le député.
M.
Barrette : Je comprends que... La ministre, je ne lui en tiendrai pas
rigueur de ne pas être dans le détail de tous ces éléments-là, mais est-ce
que le sous-ministre aurait une réponse plus précise? Encore une fois, je ne
tiens pas rigueur de votre réponse, Mme la ministre. Mme la Présidente,
est-ce que le sous-ministre pourrait...
La Présidente (Mme Chassé) : Oui.
Mme la ministre, est-ce que vous autorisez votre sous-ministre à...
l'information?
Mme Girault : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Très
bien. M. le sous-ministre.
M.
Dagenais (Benoit) : Oui.
Donc, en fait, je vais compléter la réponse de la ministre, qui est exactement
les enjeux que nous regardons présentement. Je pense qu'il y a
différents enjeux qu'il faut regarder dans ce programme. C'est un programme d'investisseurs, donc beaucoup
d'argent en jeu. Donc, il faut toujours, lorsqu'on met... lorsqu'on a un programme, s'assurer de sa crédibilité, donc,
et s'assurer de son intégrité. C'est un mandat qu'on se donne, évidemment.
Donc, il y aura des réflexions à l'égard de l'intégrité du programme.
Il y aura
aussi des réflexions à l'égard de la rétention. Il y a beaucoup de personnes
immigrantes qui arrivent par ce
programme, et les pourcentages de rétention, donc, de gens qui restent au
Québec sont beaucoup plus bas que dans d'autres
programmes. Donc, on regarde l'enjeu pour voir comment on peut y répondre. Et
comme je l'ai dit, à chaque fois qu'on regarde un programme, le
français... Il y a beaucoup des gens qui rentrent par le programme des
immigrants investisseurs qui ne parlent pas
français. Le pourcentage est, encore une fois, plus élevé que dans les autres
programmes. Donc, c'est un enjeu également qu'on regarde dans l'horizon
du programme...
La Présidente (Mme Chassé) : Merci.
On...
M. Dagenais (Benoit) : ...en
collaboration avec d'autres comités...
La
Présidente (Mme Chassé) : C'est terminé, c'est terminé. Je vous ai
laissé beaucoup de temps. Très bien. Oui, M. le député.
M.
Barrette : Ça ne sera pas une question, ça va être un commentaire,
parce qu'il me reste tellement peu de temps que je veux poser la dernière question, qui est très simple. Le
commentaire : j'espère qu'au ministère de l'Immigration, on réalise que, dans les immigrants investisseurs,
ce n'est pas juste de l'immobilier. Il y a des gens qui sont prêts à investir
économiquement dans une entreprise, et, actuellement, notre gouvernement se
prive de ça par sa lenteur.
Dernière
question : selon la réponse que vous avez donnée à la question n° 36, seulement 44 % des remboursements sont faits pour les dossiers déchiquetés par le
précédent titulaire de l'Immigration. Comment ça se fait que ça prend tant
de temps à les rembourser?
La Présidente (Mme Chassé) : Mon
doux! je n'ai pas très bien compris la question.
Mme Girault : Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Chassé) : Ah!
vous avez... Oui, Mme la ministre, vous avez bien compris?
Mme Girault : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) : Parce
que moi, je l'ai mal entendue. Allez-y.
Mme Girault : Oui, oui. Allez-y avec
les détails, M. le sous-ministre.
M. Dagenais
(Benoit) : Je pense savoir à quoi on réfère.
La Présidente (Mme Chassé) : En une
vingtaine de secondes.
M. Dagenais (Benoit) : Une vingtaine
de secondes? Il y avait...
Une voix : ...
• (18 heures) •
M.
Dagenais (Benoit) : 30
secondes? Il y avait 18 000 dossiers qui avaient été annoncés. Grosso
modo, il y en avait à peu près
5 000 à 6 000 qui ont déjà été traités, soit qu'ils ont été traités
dans la période de février à juin ou soit qu'ils ont été invités dans le cadre... il y a un article du
projet de loi qui prévoyait qu'on
pouvait inviter des gens. Donc, il en
restait à peu près 12 000 à
rembourser. Sur les 12 000, il y a 9 000 personnes qui ont fait une
demande de remboursement. Sur les 9 000, on en a remboursé
8 260, je pense. Donc, il en reste quelques-uns à rembourser.
La Présidente (Mme Chassé) : Et,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'à mardi le 18 août, où elle entreprendra l'étude du volet
Condition féminine, des crédits budgétaires du portefeuille Éducation et
Enseignement supérieur. Bravo, tout le
monde! Quatre heures en ligne assis, je vous félicite, excellent, à garder le
sourire, en plus.
(Fin de la séance à 18 h 01)