(Quatorze heures cinquante-neuf
minutes)
La
Présidente (Mme Chassé) :
Bon après-midi, tout le monde. Alors, nous reprenons nos travaux. Je
demande...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) : Oui,
c'est important, la jeunesse. Et je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie ou la vibration de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille du Conseil
exécutif pour l'exercice financier 2019‑2020.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Je
vous écoute.
• (15 heures) •
La Secrétaire : M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee) est remplacé par M. Benjamin (Viau); Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé), par Mme Rizqy (Saint-Laurent); M. LeBel (Rimouski),
par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Jeunesse
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la Présidente. Nous allons débuter par les remarques
préliminaires puis nous allons procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps
qui leur est alloué cet après-midi, vers 18 heures.
Remarques
préliminaires
Nous débutons donc les remarques préliminaires. M.
le premier ministre, vous disposez de 12 minutes.
M. François
Legault
M. Legault : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Ça fait qu'on... je suis
content d'être ici avec vous cet après-midi, content d'être ici avec les députés des différentes formations
politiques, parler du sujet... pourquoi on fait de la politique, dans le
fond. Si on fait de la politique, c'est pour l'avenir, c'est pour les jeunes.
Donc, un sujet très important.
Donc, aujourd'hui,
on va parler des crédits de la Jeunesse. Comme on en discutait tantôt, pendant
un certain temps, il y avait un
ministre de la Jeunesse, hein? Dans une ancienne vie, dans un ancien parti,
j'ai déjà été ministre de l'Éducation et de la Jeunesse, et donc j'avais
eu la chance d'organiser, à l'époque, le Sommet du Québec et de la jeunesse, en
2000, avec... beaucoup, beaucoup de mois. Je
pense qu'on avait travaillé au moins un an à la préparation du sommet avec
les différents groupes qui représentent les
jeunes. On entend souvent parler des jeunes qui représentent les étudiants, la
FECQ, la FEUQ, bon, aujourd'hui, c'est un peu plus dispersé, mais il y avait
aussi, bon, les jeunes de la FTQ, les jeunes des différents groupes
communautaires. Puis il y avait un groupe aussi qui s'appelait, à l'époque,
Force Jeunesse, qui était représenté par
celui qui est aujourd'hui mon directeur de cabinet, Martin Koskinen. Et donc
c'est un groupe qui a défendu l'interdiction des clauses orphelines.
Et, au Sommet
du Québec et de la jeunesse, comme vous pouvez vous imaginer, dans les sommets,
il y a beaucoup, beaucoup de demandes
qui arrivent dans plusieurs domaines, mais on avait réussi, en 2000, à se
mettre d'accord, tout le monde, pour
qu'on prenne un engagement sur trois ans d'augmenter le budget de l'éducation
de 500 millions de dollars par année.
Donc, la première année, on parlait de 200 millions, deuxième année,
300 millions, troisième année, 500 millions de façon récurrente. Et c'étaient en plus des coûts
de système, parce que les fameux coûts de système, ce que ça permet,
c'est de garder les mêmes services.
Actuellement, à l'Éducation, par exemple, les coûts de système sont autour de
3 %, 3,5 %. Donc, on le sait, dans le budget qui a été déposé,
il y a eu une augmentation de 5,1 % pour l'éducation. Donc, ça couvre amplement les coûts de système. Mais
malheureusement, quand on regarde les quatre dernières années, il y a des
années où on n'a pas couvert les coûts de système.
Donc, ça veut
dire, concrètement, il y a eu des coupures Et puis, bien, les gens se
rappellent peut-être de mes échanges un
peu durs avec le premier ministre de l'époque, à qui je demandais d'éviter des
coupures pour les services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Malheureusement, je n'avais pas
réussi à obtenir cette promesse. Puis effectivement, dans le dernier mandat, il y a eu des coupures de
services auprès des enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Ça,
c'est quelque chose que je ne pardonnerai
jamais à M. Couillard. Il me semble que c'est le dernier endroit... Même
si on parle d'équilibrer le budget,
c'était ça un peu qui était à l'époque la réponse de M. Couillard, on
n'équilibre pas un budget sur le dos des services aux enfants qui ont des
difficultés d'apprentissage, les jeunes, dans le fond, qui sont les plus
vulnérables. Au contraire, il faut en faire plus pour ces jeunes pour leur
donner le potentiel d'aller au bout de ce qu'ils sont capables de faire.
C'est pour ça que je suis tellement fier, mais
tellement fier, d'avoir réussi à convaincre un neuropédiatre de Sainte-Justine, spécialiste auprès des enfants qui
ont des difficultés, de faire de la politique. Pas facile, faire de la
politique. Aujourd'hui, ce docteur est rendu
ministre délégué à la Santé et Services sociaux. Il est en train de développer
un système de dépistage. Parce qu'on
le dit souvent, là... il y a un livre célèbre qui s'appelle Tout se joue
avant six ans. Les services qu'on peut
donner avant six ans sont beaucoup plus efficaces que les mêmes services qu'on
donne après six ans. Donc, si on dépiste à deux ans, à trois ans, à quatre ans, puis qu'on commence à donner des
services avec des orthophonistes, des spécialistes, on vient multiplier les chances que ces enfants
réussissent, qu'ils ne se découragent pas, qu'ils ne soient pas pris
éventuellement à doubler une année, à
perdre leurs amis puis, en bout de ligne, attendre l'âge de 16 ans pour
quitter l'école sans diplôme.
Donc, il faut
agir tôt. On va mettre en place d'abord un système de dépistage. Ça va
commencer par les médecins de famille puis ça va se poursuivre avec des spécialistes
dans le réseau de la santé. Et je sais qu'il y a un profond désaccord ici sur les maternelles quatre ans, mais
moi, je pense que c'est important d'offrir les meilleurs services possible. Il y a
un enfant sur quatre qui a des difficultés
d'apprentissage. Si on veut que ces enfants-là aient la chance, dans leur vie,
d'aller au bout de leur potentiel, il faut
leur donner des services. Ça veut dire des enseignants, ça veut dire des
orthophonistes, ça veut dire, dans
certains cas, des psychologues, des travailleurs sociaux, des spécialistes
qu'on retrouve dans nos écoles primaires. Je comprends que certains vont continuer de préférer utiliser le système
de garderie puis les CPE, mais, dans beaucoup
de cas, les enfants ont besoin de services professionnels, ont besoin
d'enseignants.
C'est sûr, le
ministre de l'Éducation est en train de regarder pour améliorer la formation
des enseignants pour que les
enseignants soient plus en mesure d'agir auprès des jeunes enfants qui ont des
difficultés d'apprentissage. Donc, il va continuer à avoir des améliorations de ce côté-là, mais on ne peut pas dire qu'on va
faire autrement que tout le monde entier, là. Malheureusement, au Canada, c'est le Québec qui a le plus faible
taux de diplomation. En Ontario, on a réussi à augmenter les taux de diplomation en commençant l'école à
quatre ans. La moitié des États aux États-Unis, on commence à quatre ans. En France, on commence à trois ans. Dans la
plupart des pays en Europe, on commence à quatre ans. Donc, il est temps
que le Québec offre l'école à quatre ans.
Évidemment,
il y a des gens qui, comme c'était arrivé avec la maternelle cinq ans, qui ont
peur de ça, qui se disent : Non,
non, non, ce n'est pas une bonne idée, c'est trop jeune. Il faut comprendre,
qu'on parle d'une maternelle
quatre ans ou une maternelle cinq ans, on apprend en jouant. Donc, l'important, c'est que les enfants apprennent le plus rapidement
possible leurs lettres, leurs
chiffres, apprennent à lire un peu. C'est une clé pour ensuite réussir dans
toutes les matières. Donc, les enfants.
Ensuite, les
jeunes, bien, c'est notre plus grande richesse, les jeunes. Et ce qu'on a
besoin, si on veut garder nos jeunes au
Québec... Tantôt, on avait des
crédits avec les représentants de la communauté anglophone. Bien, c'est sûr que
les jeunes de la communauté anglophone sont encore plus mobiles pour
aller travailler à New York, à Boston, à San Francisco, ailleurs où il y a des emplois qui sont bien payés, qui demandent des
défis énormes. Puis, bien honnêtement, je regarde mes deux gars de 25, 26 ans, de plus en plus, les
jeunes sont ouverts, et, je le disais tantôt, quand j'ai emmené mes deux
gars à San Francisco, j'avais peur qu'ils
restent là parce que c'est effectivement attirant, des places comme la Silicon
Valley, de voir les grandes
universités américaines, de voir... Bon, on est rendus bons en intelligence
artificielle à Montréal, mais il y a encore du travail à faire dans le numérique, il y a encore du travail à faire dans
le manufacturier innovant, il y a encore du travail à faire pour robotiser nos entreprises. Puis ce
qu'il y a de beau là-dedans, avec la robotisation, c'est que les jeunes, au
lieu d'avoir des emplois qui sont plus
manuels, bien, ont des emplois où ils se servent de leur tête. Donc, ils
programment des robots, ils
programment des ordinateurs. Et donc c'est important, c'est probablement ce
qu'il y a de plus important, offrir, donc, à nos jeunes les opportunités
d'emploi.
• (15 h 10) •
J'ai donc
décidé, comme ça s'est fait après que j'ai été ministre de la Jeunesse, de
garder la tradition que ça soit le premier
ministre qui soit le ministre responsable de la Jeunesse, mais j'ai choisi un
adjoint parlementaire exceptionnel, hein, le député de Beauce-Sud. Je le sais qu'il a déjà milité au Parti
libéral, mais il a quand même beaucoup de qualités, beaucoup de qualités. C'est un gars qui a de l'énergie
comme ce n'est pas possible, il a tous les talents, il anime à peu près tout
ce qui s'appelle groupe en Beauce-Sud.
D'ailleurs, on l'appelle le Gregory Charles de la politique, hein? Puis, si
vous regardez, il a même une
ressemblance avec Gregory Charles. Bon, c'est plus politique que la musique,
là, mais, quand même, moi, je l'aime
beaucoup. Puis, il est en train de rencontrer les différents groupes jeunes au
Québec pour voir comment on peut mieux motiver
les jeunes, mieux garder nos jeunes au Québec, être capable, donc, de relever
les défis du marché de l'innovation, être sûr aussi d'en avoir le plus
possible qui choisissent d'entreprendre.
Vous savez, depuis la création de la CAQ, il y a
sept ans, on avait proposé de mettre en place un cours d'entrepreneurship dans toutes les écoles secondaires. Bon, le Parti
libéral en a fait un bout. Eux autres, ils ont appelé ça un cours d'économie. On est en train de le regarder
pour que ça soit économie et entrepreneurship. Parce que je vous donne
mon exemple, là, moi, il n'y avait pas
d'entrepreneur dans ma famille. Donc, je me suis inspiré des Bernard Lemaire,
des Bernard Lamarre, des gens qui
avaient entrepris, et ça m'a donné le goût d'entreprendre. Mais, moi, ce que je
voudrais, c'est que les jeunes aient
ce plaisir-là d'entreprendre. C'est un grand moment dans notre vie quand on
réussit à démarrer une entreprise.
La Présidente (Mme Chassé) : ...moins
d'une minute.
M. Legault : Il me reste moins
d'une minute.
La Présidente (Mme Chassé) : Je
sais, dans votre envolée...
M. Legault :
Je le sais, je le sais, parce que, là, je pourrais vous parler d'Air Transat,
avec les employés, le vol qui part à
l'heure. Un grand moment dans ma vie, avec la naissance de mes deux fils, bien
sûr, mais un grand moment. Puis j'aimerais
ça que les jeunes... et puis on a des mesures dont on pourra sûrement discuter
pendant les trois heures pour aider à ce qu'il y ait plus de jeunes qui
entreprennent. Pour moi, c'est important, ça prend des jeunes devant la parade.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
me fait vraiment plaisir. Merci, M. le premier ministre.
J'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle, le député de Viau, si je
comprends bien, à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de huit minutes.
M. Frantz
Benjamin
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente, M. le premier ministre. Donc, je salue l'ensemble des
élus qui sont présents avec nous,
particulièrement, j'ai ma collègue la députée de Saint-Laurent, donc, qui
interviendra aussi durant ces échanges.
Je dois vous
dire avant tout, M. le premier ministre, j'aime bien le ton avec lequel vous
avez choisi d'ouvrir cette séance.
Pour moi, qui suit à mon premier mandat à l'Assemblée nationale, je vous dirais
que ce ton-là change par rapport à d'autres commissions où j'ai été, où
le ton n'était pas tout à fait pareil.
Une voix : ...
M. Benjamin :
...par rapport à votre gouvernement, l'actuel gouvernement. Comme je vous l'ai
dit tout à l'heure, je trouve ça une
excellente idée que vous ayez choisi de garder cette tradition toute libérale,
donc qui est celle d'assumer vous-même,
comme premier ministre du Québec, le dossier des jeunes. Je pense que c'est
une... Comme je le dis, je tiens à
vous féliciter. C'est un des messages puissants qu'on envoie aux jeunes
Québécoises et aux jeunes Québécois lorsque le premier ministre porte
lui-même ce dossier-là.
Je suis
député de la circonscription de Viau, l'une des circonscriptions les plus
jeunes du Québec. Et j'en profite pour
remercier le chef par intérim du Parti libéral du Québec, M. Arcand, en me
confiant le dossier Jeunesse, car c'est un dossier... Je vous ai entendu parler tout à l'heure du Sommet du Québec
et de la jeunesse. J'y ai participé plus jeune et j'aurais long à
raconter sur cette expérience. Ça a été une belle expérience pour moi.
Aujourd'hui,
ce que je souhaite évidemment non seulement pour moi, pour l'ensemble aussi des
collègues qui sont là autour de la table, c'est que nous puissions
échanger. Nous sommes là, des élus, représentants du peuple, pour poser des
questions, pour interroger, pour comprendre aussi par moment certaines
orientations.
Je dois tout
de suite saluer deux ou trois mesures, je crois, qui est dans votre dernier
budget. Je crois que ce sont des mesures qui correspondent à ce que j'ai
entendu au cours des dernières semaines, lors de mes rencontres avec différents
groupes. Mais par contre j'ai quelques interrogations sur certaines
orientations, mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
Avant de vous
laisser l'opportunité, M. le premier ministre, de parler du bilan du Parti
libéral, laissez-moi faire un petit
bout de chemin là-dessus. Pour ce qui est du bilan du Parti libéral du Québec
en matière Jeunesse, je vais me contenter d'en parler de trois, trois de plusieurs de nos réalisations. Nous avons
reconduit une politique québécoise de la jeunesse qui était venue à échéance suite à une grande
consultation nationale auprès des différents
groupes jeunesse. Et cette reconduction de la politique jeunesse a été saluée par l'ensemble de nos
partenaires. Nous avons adopté la loi n° 693, la Loi modifiant
la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, afin de favoriser la présence des jeunes au sein des conseils d'administration des sociétés
d'État. Nous avons aussi financé le créneau Carrefour jeunesse.
Voilà là
quelques-unes de nos réalisations dans ce dossier-là. Nous aurons l'opportunité
d'y revenir tantôt. Donc, pour le
moment, je tiens aussi à souligner l'importance aussi... Au cours des dernières
années, M. le premier ministre, avant d'être élu comme député, j'étais un conseiller municipal. J'ai passé les neuf
dernières années dans la circonscription la plus jeune de Montréal à rencontrer des jeunes Montréalaises et
Montréalais, des jeunes Québécoises, des jeunes Québécois, et à leur
parler de rêve, d'histoire, de travail, de
persévérance. Et, au nom de ces jeunes aussi, j'aurai quelques questions à vous
poser tout à l'heure. Donc, je m'arrête ici. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien, c'est noté. Votre temps sera réalloué à un bloc d'échange respectif.
Je cède maintenant la parole à la
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Taschereau,
pour vos remarques préliminaires pour un maximum de deux minutes.
Mme Dorion : Je n'aurai pas de
remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Chassé) :
Votre temps sera réalloué. Je vous cède la parole maintenant à la porte-parole
du troisième groupe d'opposition, Mme la députée de Gaspé, pour vos remarques
préliminaires, pour un maximum de deux minutes.
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci. Pas de remarques préliminaires de mon côté non plus,
ne serait-ce pour prendre le temps de
saluer tous les collègues du groupe qui forme le pouvoir et effectivement,
également, les collègues de l'opposition. Et effectivement on partage ce même avis avec le
premier ministre, je partage l'avis qu'il a un adjoint très, très actif,
que j'apprécie également. Et donc c'est un plaisir de collaborer avec les
collègues. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Bravo de vous être adressée à la présidence! Vous êtes rendue une
championne. Les temps seront réalloués aux blocs d'échange respectifs. Je vous
remercie.
Discussion
générale
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. M. le député de Viau, la parole est à vous.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Je comprends très bien, M. le premier ministre, que,
depuis le 1er octobre dernier, vous avez un agenda...
La Présidente (Mme Chassé) :
...vous adresser à la présidence.
M. Benjamin : ...merci...
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
me fait plaisir.
M. Benjamin : ...que M. le
premier ministre a un agenda de premier ministre. Donc, évidemment, agenda bien
chargé. Par contre, sur le site Transparence, les activités publiques de son
agenda débutent le 29 janvier dernier. On n'y retrouve aucune rencontre
avec des organismes jeunesse entre le 29 janvier 2019 et le 11 avril
2019, jusqu'à présent d'ailleurs. Aucune
rencontre aussi émise à la section des acteurs non gouvernementaux. Alors, ma
question pour M. le premier ministre : Avez-vous rencontré des
organismes jeunesse, des groupes jeunesse?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Viau. M. le premier ministre, la parole est à vous.
M. Legault :
Oui. Même moi. Écoutez... Et, quand on rencontre des gens du milieu de
l'éducation, on rencontre des jeunes
ou des gens qui travaillent avec les jeunes. Quand je vais dans mon comté de
L'Assomption, bien, il y a des organismes communautaires, comme les
carrefours jeunesse-emploi, que je rencontre.
Je sais que ce n'est pas toujours sur l'agenda.
On est en train de raffiner, un peu comme le faisait l'ancien gouvernement, cet agenda pour donner plus de
détails sur mes activités. Je peux vous dire que je ne chôme pas. J'ai
pas mal d'activités à chaque jour. Puis il y a eu des groupes qui ont été
rencontrés, qui n'étaient peut-être pas des groupes spécifiquement pour les jeunes, mais où il y avait des jeunes. Et, pour
l'instant, je me suis beaucoup préoccupé d'éducation puis d'économie. Puis, quand on parle d'économie,
quand on rencontre des investisseurs potentiels, bien, c'est certain,
là, que ça concerne les jeunes.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le premier ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Je comprends très bien, M. le premier ministre, que
voyez-vous occupiez de beaucoup de dossiers. Vous avez aussi un adjoint
parlementaire qui est...
La Présidente (Mme Chassé) : On
s'adresse à la présidence. Allez-y.
M. Benjamin : Oui. Vous avez un
adjoint parlementaire... M. le premier ministre a un adjoint parlementaire...
La Présidente (Mme Chassé) :
Ah! on y est arrivé.
M. Benjamin :
Bon, alors, moi, ma question, M. le premier ministre, donc, pour M. le premier ministre,
Mme la Présidente : Avez-vous rencontré des organismes jeunesse,
comme premier ministre porteur du dossier Jeunesse?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre
• (15 h 20) •
M. Legault :
Oui. Pour l'instant, l'adjoint parlementaire, mon adjoint parlementaire
me dit qu'il en a rencontré une cinquantaine,
O.K.? Donc, pour l'instant, j'ai confié ça à lui, mais, quand je rencontre des
jeunes qui viennent me parler d'environnement, je ne sais pas si vous
appelez ça un groupe jeunes...
La Présidente (Mme Chassé) : On
s'adresse à la présidence.
M. Legault :
Mme la Présidente, je ne sais pas si on doit appeler ça des groupes jeunes,
mais donc j'ai rencontré des jeunes plus que des groupes jeunes. Mais ça
viendra.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le premier ministre. M. le député.
M. Benjamin : Merci,
Mme la Présidente. Donc, alors, j'espère beaucoup, parce que je pense aussi,
dans la foulée de mes remarques
préliminaires, c'est un message important que le premier ministre envoie
lorsqu'il rencontre des groupes jeunes aussi, donc. Et ça, c'est un
message très important.
Ma deuxième question,
Mme la Présidente, portera sur un dossier... Donc, que vous avez octroyé, M. le
premier ministre, 2 millions de dollars supplémentaires annuellement au
Créneau carrefour jeunesse. Mais, en crédits jeunesse, il y a seulement 500 000 $ de plus. Cette bonification
mentionne aussi que ces crédits seront versés au ministère du Conseil
exécutif. Pourquoi ne retrouvons-nous pas le même montant dans les crédits? Où
allez-vous chercher cette différence?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, effectivement, il y a une augmentation de 500 000 $
au budget de la jeunesse. On a donc
un budget, au Secrétariat de la jeunesse, qui s'élève à 46 millions de
dollars. Il y en a à peu près 35 qui sont au secrétariat, puis il y en a un 10, millions, qui se retrouve dans
d'autres ministères, entre autres, deux projets importants. Je parlais tantôt d'entrepreneurship jeunesse. Donc,
7 millions pour ouvrir des nouveaux campus de l'École des
entrepreneurs du Québec et 3,9 millions pour la formation, Collège
Macdonald, à Sainte-Anne-de-Bellevue.
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Legault :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui?
M. Benjamin :
Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Chassé) : Je vous écoute.
M. Benjamin :
...la question que j'ai posée, c'est : Pourquoi ne retrouvons-nous pas le
même montant dans les crédits pour les carrefours jeunesse...
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député. Est-ce que la question est
claire, M. le premier ministre?
M. Legault :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Allez-y.
M. Legault :
Est-ce que vous permettez que le secrétaire général réponde? Parce qu'il y a un
fonds de suppléance de 2 millions, là, c'est là que ça se retrouve.
C'est très technique, là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Est-ce que les membres consentent à ce que M. le
secrétaire général...
M. Legault :
...Ouellet...
La
Présidente (Mme Chassé) : ...prenne la parole? Et je vous invite
à vous présenter. Est-ce que vous consentez?
Une voix :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Je vous invite à vous présenter. Allez-y.
M. Ouellet
(Yves) : Merci. Yves Ouellet, secrétaire général du
gouvernement.
Oui,
c'est un aspect technique, vous avez raison. Dans les crédits au Conseil
exécutif, vous avez le 500 000 $ de base. La différence, le 1,5 million, il est au
Fonds de suppléance. Donc, les crédits existent, ils sont là. Ils vont être
versés en cours d'année. Donc, il n'y a pas d'enjeu monétaire. Les fonds
sont identifiés, sont provisionnés.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le secrétaire général.
M. Ouellet
(Yves) : Ça me fait plaisir.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le député.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. M. le premier ministre, lorsque vous n'étiez encore
qu'un premier ministre désigné...
La Présidente
(Mme Chassé) : On s'adresse à la présidence.
M. Benjamin : Oui, c'est ce que
je fais.
La
Présidente (Mme Chassé) : Ce n'est pas facile, hein?
M. Benjamin :
Oui, c'est ce que je fais.
La Présidente
(Mme Chassé) : On va y arriver, on va y arriver.
M. Benjamin :
Lorsque M. le premier ministre n'était...
La Présidente
(Mme Chassé) : Et voilà.
M. Benjamin :
...qu'un premier ministre désigné, lors de son voyage à Erevan, dans le cadre
du Sommet de la Francophonie, il
avait annoncé un montant de 4,5 millions, le 4,5 pour les jeunes
entrepreneurs. Donc, j'aimerais que M. le premier ministre nous explique, donc, ce montant-là annoncé, qu'on
retrouve dans les crédits. Et pourquoi seulement les jeunes entrepreneurs et pas d'autres jeunes?
Est-ce que vous avez choisi seulement de parler qu'aux jeunes
entrepreneurs? Pourquoi seulement les jeunes entrepreneurs?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, effectivement, là, ça a été, je pense, peut-être même la première annonce
que j'ai faite. J'étais, à l'époque,
premier ministre désigné. Donc, au Sommet de la Francophonie, j'avais demandé
qu'on dégage un nouveau montant d'un
peu plus que 4 millions de dollars pour aider les jeunes de la
francophonie à entreprendre, donc, des échanges, entre autres, à l'intérieur des pays de la francophonie.
Donc, c'était un nouveau programme, initiative entrepreneuriale,
4,6 millions de dollars.
Pourquoi
l'entrepreneurship? Parce que je pense que c'est un domaine dans lequel il faut
investir davantage pour être capable d'aider les jeunes, entre autres, à
ouvrir leurs horizons. La francophonie offre — entre autres, je pense à l'Afrique — des opportunités extraordinaires. On peut,
grâce à la francophonie, développer des relations. C'est la même chose avec la France. Actuellement, quand on parle
d'affaires, le Québec a pas mal tous ses oeufs dans le même panier. 70 %
des échanges commerciaux sont avec les
États-Unis. Donc, il y a une opportunité, pour des jeunes entrepreneurs, de
regarder pour des projets avec les autres pays de la francophonie. Donc,
c'était une annonce que j'ai faite, qu'il va être géré par Les Offices jeunesse
internationaux du Québec.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Dans le dernier budget, vous accordez, M. le premier
ministre, 3,5 millions de dollars par année, pour une période de cinq ans,
à l'organisme Place aux jeunes en région. Selon votre communiqué de presse du 27 mars dernier, cette somme servira pour
les 83 municipalités régionales de comté. Notre modèle de financement, qui vous a inspiré puisque nous
accordions les mêmes sommes, soit 3,5 millions sur trois ans... donc
vous avez choisi de le faire sur cinq ans
pour desservir les 56 des 83 MRC. Que le financement soit sur trois ans ou
cinq ans, comment est-ce que le même
montant annuel annoncé par le ministre des Finances pourra desservir les
27 MRC supplémentaires?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Effectivement, notre adjoint parlementaire est en train de revoir ce programme,
revoir aussi toute la place des
carrefours jeunesse-emploi. Et donc il y aura des annonces en cours d'année
pour bonifier. Pour l'instant, on a reconduit,
effectivement, des programmes qui existaient, le temps de voir là où sont les
priorités, les ajustements qu'il y a à apporter.
Donc, effectivement, on ne peut pas parler d'une augmentation, on parle de
reconduire des budgets annuels au même niveau qui existait avant.
La
Présidente (Mme Chassé) : Savez-vous quoi? Je vais vous
laisser... je trouve que le ton est bon, je vous laisse faire vos
échanges de façon plus fluide. Allez-y.
M. Benjamin :
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mais, si jamais le ton monte, je vais... hein? Je vais resserrer un peu.
M. Benjamin :
Mais vous comprendrez, M. le premier ministre, que le montant que vous aviez
annoncé sur cinq ans, c'est pour desservir
beaucoup plus de MRC. Je comprends mal comment vous allez faire, puisque, nous,
notre annonce antérieurement, c'était le
même montant sur trois ans, le même montant par année sur trois ans. Vous,
c'est le même montant sur cinq ans, mais beaucoup plus de MRC. Comment
vous allez faire si vous n'acceptez pas de bonifier cette enveloppe-là
davantage?
M. Legault :
On m'explique que le financement actuel de 3,5 millions par année va
rester et que c'est un financement additionnel de 3,5. Donc, effectivement,
là...
M. Benjamin : C'est une
bonification, alors.
M. Legault : ...il y avait peut-être une confusion parce
que c'était le même montant. Mais effectivement l'ancien financement reste en place pour les cinq
prochaines années, mais on ajoute un financement additionnel de
3,5 millions, donc qui vont permettre de toucher plus de MRC. Donc,
on double le budget. C'est extraordinaire!
M. Benjamin : Écoutez, donc, je pense que l'organisme Place aux
jeunes, qui est un des organismes, d'ailleurs, que j'ai eu la chance de rencontrer... donc je crois que c'est une bonne
nouvelle. Et d'ailleurs, en entrée de conversation, j'avais parlé de deux ou trois mesures, je crois, qui
étaient des bonnes mesures, et celle-là... celle-ci, je crois, est une bonne
mesure.
Ma prochaine question, M. le premier ministre,
donc va toucher... En fait, notre prochaine question, puisque je vais laisser la parole à ma collègue députée de
Saint-Laurent d'aller avec vous sur le terrain d'un dossier que vous
connaissez bien depuis cette semaine, je crois, le Fonds des générations.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, j'invite maintenant la députée de Saint-Laurent à prendre la parole.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste huit minutes au bloc, pour votre information.
Mme Rizqy : Deux minutes?
La Présidente (Mme Chassé) :
Huit, huit minutes.
Mme Rizqy :
Merci, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je remercie évidemment le premier
ministre ainsi que le député de
Beauce-Sud, avec qui j'ai le grand plaisir aussi d'être au Cercle des jeunes
parlementaires. C'est toujours agréable.
Tantôt, lors des remarques préliminaires, le
premier ministre a fait référence à Martin...
Une voix : Il est ici.
Mme Rizqy :
Oui, oui, je sais, je reconnais... Koskinen, merci. Habituellement, c'est avec
mon nom qu'on a de la difficulté,
mais, bon, de temps en temps ça peut être une autre personne. Et je reviens sur
un rapport de 2001 qui avait été cité
par Martin Koskinen où est-ce qu'on faisait référence des Fonds des générations
où est-ce que l'argent devait être mis dans
ce fonds pour l'équité intergénérationnelle. Alors, maintenant, j'aimerais
savoir : Est-ce que le M. Koskinen de Force Jeunesse est toujours à l'affût de qu'est-ce qui
se passe avec Force Jeunesse? Parce qu'à Force Jeunesse ils auraient
bien aimé que les milliards restent dans le Fonds des générations.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Je redonne... C'est ça, est-ce que je
redonne la parole au premier ministre ou je...
Mme Rizqy : Je vous ai vu vous
asseoir...
La Présidente (Mme Chassé) :
...je demande le consentement à ce que... M. le premier ministre. Allez-y.
• (15 h 30) •
M. Legault :
Effectivement, Force Jeunesse, le premier président de Force Jeunesse, c'était
François Rebello, qui a été député de
la CAQ. Le deuxième, c'était Martin
Koskinen, qui est... D'ailleurs, vous devez probablement savoir que
son surnom, c'est Koskidette, hein? Martin Koskidette, parce que le sujet dont
il aime le mieux parler, c'est la dette, donc réduire la dette.
Je veux en
venir sur le Fonds des générations, parce
que j'ai entendu le Parti libéral, là, nous reprocher d'utiliser le Fonds des générations pour
rembourser la dette. Il y a comme deux théories qui s'affrontent sur la
gestion du Fonds des générations. Il y a une théorie, un camp, qui dit : Plutôt que
de rembourser la dette, qui nous coûte, disons, 3 %, 4 % par année,
on est mieux de placer le Fonds des générations à la Caisse de dépôt puis faire
du 7 %. Donc, ce sera plus avantageux de placer l'argent que
d'utiliser le Fonds des générations pour réduire la dette.
Moi, je ne
suis pas d'accord avec ça, surtout qu'on a eu... Non, mais on a eu des marchés
haussiers pendant plusieurs années.
On n'est pas à l'abri d'une correction boursière. Là, on peut bien dire :
On espère faire un rendement de 7 %, mais ça pourrait aussi être
une correction de 10 %, puis on perdrait 10 % de 10 milliards
qu'il y a dans le Fonds des générations.
Donc, étant
donné que c'est de l'argent pour les jeunes, c'est de l'argent pour l'avenir,
c'est de l'argent, finalement, qui
sert ou qui devrait servir à rembourser la dette, je trouve ça un peu spécial
que le Parti libéral nous reproche d'utiliser le Fonds des générations
pour rembourser la dette, parce qu'il faut se rappeler, c'était là pour ça.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le premier ministre. Oui, allez-y.
Mme Rizqy : ...savoir, est-ce que Martin Koskinen, qui était
au Fonds des générations, qui a écrit un rapport en 2001, est-ce qu'il a consulté son équipe? Est-ce
que le premier ministre Legault a consulté Force Jeunesse avant d'aller
et... pratiquement vider le Fonds des générations? Je veux savoir : Ils
ont été consultés?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. M. le premier ministre, ou est-ce que je...
M. Legault :
Monsieur... Est-ce que vous êtes d'accord pour que M. Koskidette réponde?
La Présidente (Mme Chassé) : Je
consens, oui. Alors, on consent...
Mme Rizqy : ...savoir si le premier ministre... J'aimerais
savoir si... Oui, oui, mais est-ce que... Ma question... Non seulement
M. Koskinen, mais aussi le premier
ministre, est-ce qu'ils ont consulté
Force Jeunesse? Je vous écoute, il y
a consentement.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Donc, il y a consentement pour que M. Koskinen prenne la parole. Je
vous invite à vous présenter, M. Koskinen, pour tous nos
citoyens...
Mme Rizqy : Tout le monde sait
qui vous êtes.
La Présidente (Mme Chassé) :
...pour tous nos citoyens qui nous écoutent.
M. Koskinen
(Martin) : Martin Koskinen,
directeur de cabinet. J'ai été à Force Jeunesse au début des
années 2000. Donc, je ne me considère
plus jeune, première chose. Donc, j'ai été président de Force Jeunesse. À
l'époque... Je veux juste rappeler,
c'était de rembourser la dette. Jamais, quand on a pris position dans le débat,
qu'on souhaitait qu'il y ait un outil financier où on plaçait de l'argent puis qu'on le mettait dans les
marchés financiers. Le but, c'était de dire : Il faut rembourser la dette pour l'équité entre les générations. Donc,
je suis un peu surpris, moi aussi, que... Je comprends, l'inquiétude des jeunes, c'est qu'on ne rembourse pas la dette et/ou qu'on cesse de
verser des fonds, des sommes au Fonds
des générations. Mais on va continuer
à financer le fonds, mais il y a eu un décaissement pour rembourser la dette.
Donc, c'est une bonne chose. Je pense que... Bien, je ne ferai pas de politique,
mais c'est une bonne chose.
Donc, est-ce
qu'on est toujours d'accord sur les modalités entre les jeunes...
les jeunes, et tout? Peut-être pas, mais le principe, c'était de
rembourser la dette.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. Koskinen. Mme la députée de Saint-Laurent. Oui.
Mme Rizqy : Je comprends qu'ils n'ont pas rencontré Force
Jeunesse avant d'aller de l'avant et je comprends aussi en lisant un rapport qui a été signé par
M. Koskinen que les fonds ainsi capitalisés devraient être assez
importants pour que les rendements, les retraits amortissent les hausses
du budget de la santé à partir de 2015 ou 2020. Donc, on voit qu'il y avait
aussi autre chose et non seulement rembourser la dette.
Mais, en
parlant de thèses qui s'affrontent, à laquelle M. le premier ministre fait
référence, il a dit : D'un côté, il y a des groupes d'experts qui disent qu'on pourrait laisser l'argent et
faire des rendements de l'ordre de 7 %.
Après ça, il a dit : Je ne suis pas d'accord. Donc, juste être
sûre, l'autre groupe qui s'affronte, c'est vous, M. le premier ministre?
M. Legault : Non.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Quand on
parle à des économistes, là, on en a rencontré une dizaine, il y a comme
vraiment deux camps : il y a ceux qui
veulent qu'on utilise le Fonds des générations pour rembourser la dette puis il
y a ceux qui préfèrent qu'on laisse
l'argent placé à la Caisse de dépôt. Mais, si on pousse la logique d'investir à
la Caisse de dépôt à 7 %, mais
pourquoi ne pas emprunter 50 milliards à 3 % puis le placer à
7 % à la Caisse de dépôt? Je veux dire, la logique, à un moment donné, c'est de se demander : Quand
va-t-on rembourser la dette? Est-ce que le Fonds des générations, on le
garde pour les 25 prochaines années?
Quand va-t-on rembourser la dette? On a créé un Fonds des générations pour
rembourser la dette, donc quand rembourse-t-on la dette?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Rizqy : Je vais continuer
là-dessus. J'aimerais savoir si vous parlez justement des rapports. Moi, j'ai
eu l'occasion de lire celui de la chaire en fiscalité et en finances publiques. De
quel autre rapport vous faites référence? Si vous en avez, pouvez-vous
les déposer?
M. Legault : C'est des
rencontres individuelles, il n'y a pas eu de rapport comme tel de fait, mais il
y a eu des rencontres de faites avec des
économistes. Puis c'est la simple logique de dire : On a un Fonds des générations pour rembourser la dette, remboursons la dette
avec le Fonds des générations.
Mme Rizqy : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Simplement vous indiquer qu'il reste moins de deux minutes au bloc.
Mme Rizqy : D'accord. Lorsqu'il y a eu des rencontres avec les groupes
jeunesse, quelles ont été les trois priorités des jeunes lorsque vous
avez eu des rencontres sur le terrain, les trois grandes priorités des jeunes,
selon vous?
M. Legault : Oui. Lorsque je rencontre des jeunes, les trois
priorités... C'est certain que l'éducation, c'est une priorité importante. Pendant longtemps,
puis je me rappelle, en 2000, on parlait beaucoup des frais de scolarité à l'université.
Maintenant, la réussite scolaire, c'est important. Donc, première priorité, l'éducation. Deuxième priorité, des emplois à valeur ajoutée intéressants, stimulants, c'est sûrement
la deuxième priorité. La troisième priorité quand on rencontre des jeunes, disons, autour de 30 ans, c'est la
famille, comment faire pour m'aider à avoir deux, trois, enfants pour que
j'arrive financièrement, donc aider
financièrement les familles. Je dirais que ce sont les trois priorités que
j'entends le plus quand je rencontre des jeunes.
Évidemment, il y en a une autre qu'il ne faut
pas oublier, l'environnement. L'environnement, mais ça me fait toujours
plaisir, quand je rencontre les jeunes, dire aux jeunes que, sur 60 État
et provinces en Amérique du Nord, on est les
meilleurs. On a les GES par habitant les plus bas grâce à l'hydroélectricité. Puis maintenant mon objectif, ce serait d'aider nos voisins à être
aussi bons que nous autres.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le premier ministre. Pour 20 secondes.
Mme Rizqy : Vous avez posé les trois grandes priorités, ça a
pris du temps, vous avez vu mon visage puis vous avez décodé qu'effectivement c'était l'environnement, parce que nous avons marché avec les jeunes, et
c'est vrai que c'est important. Lorsque vous faites référence à la dette, il y a
aussi la dette écologique, et qu'en est-il, dans votre plan d'action, pour la dette écologique?
Est-ce qu'on aurait dû utiliser le Fonds des générations pour justement
s'assurer que la dette écologique...
La Présidente (Mme Chassé) :
...la réponse pour le prochain bloc, votre prochain bloc. Je vous remercie.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de la seconde opposition. Mme la députée de Taschereau,
pour votre bloc d'échange, la parole est à vous.
Mme Dorion : Merci, Mme la
Présidente. Je suis... Oui, c'est ça, vous avez peut-être...
Des voix : C'est au
gouvernement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Hé! Wow! Fantastique! C'est bon. Je cède maintenant la parole... je suis prête
à reconnaître une première intervention de la part du parti formant le
gouvernement pour un premier bloc d'échange. M. le député de Beauce-Sud, la
parole est à vous. Allez-y.
M. Poulin : Merci infiniment,
Mme la Présidente. On dispose de combien de temps?
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous disposez de 15 minutes.
M. Poulin : 15 minutes, c'est
parfait. Alors, M. le premier ministre, c'est un bonheur d'être avec vous cet après-midi, à la veille de ce long congé, pour
parler de notre plus grande richesse naturelle, la jeunesse. Bien
évidemment très heureux également d'être
votre adjoint parlementaire, on se connaît depuis plusieurs années. Et, je sais
une chose, lorsqu'on se rencontre
depuis plusieurs années, lorsqu'on parle de la jeunesse, lorsqu'on parle
d'éducation, votre passion est continue, elle est intense, et c'est un
bonheur de bâtir avec vous à ce niveau-là.
Je veux
saluer également mon collègue député de Viau, que j'ai eu la chance de
rencontrer également pour discuter des
dossiers jeunesse. Je sais que ça lui tient à coeur, et on bâtit ensemble et on
travaille ensemble à ce niveau-là. Je pourrai revenir sur certains éléments dans les prochaines minutes. Je veux
saluer la députée de Saint-Laurent, très content de vous retrouver à nouveau. Vous avez parlé
d'environnement, j'y reviendrai aussi dans les prochaines minutes, parce que la
stratégie d'action jeunesse libérale, elle a
oublié l'environnement, il n'y a aucun axe sur l'environnement dans la
stratégie jeunesse. Alors, on aura la chance d'y revenir.
Je veux
saluer également la députée de Québec solidaire, avec qui j'ai eu la chance
également de parler de jeunesse et de
culture. C'est une priorité que le premier ministre partage, que le premier
ministre et moi partageons. Alors, on aura la chance d'en parler, effectivement, de culture. Ça ne se retrouvait
pas non plus dans la stratégie d'action jeunesse libérale, la culture.
Alors, c'est des éléments qu'on pourra ajouter, certainement.
Et je veux
bien évidemment saluer la députée de Gaspé, avec qui j'ai des échanges
continus, entre autres, sur les régions.
La place des jeunes en région, c'est extrêmement fondamental. Et on discute non
seulement des régions, mais également
de toute la place des jeunes en politique, à quel point que c'est important. Et
je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles on s'est tous et
toutes engagés en politique.
Et je tiens
également de nouveau à souligner que le Parti québécois, lorsqu'il a été au
pouvoir de 2013 à 2014, a eu un
adjoint parlement qui s'appelait Léo Bureau-Blouin, qui fut fort actif comme
adjoint parlementaire de la première ministre à l'époque, Mme Marois, donc a fait une grande tournée à travers le
Québec. Et, depuis ce temps-là, bien, ça a été un peu plus tranquille.
Alors, on tente de remettre le tout en branle assez rapidement.
• (15 h 40) •
On pourra parler, bien entendu, de divers sujets, entre autres d'éducation, de citoyenneté, de jeunes en région, mais je tiens à parler du Secrétariat à la jeunesse,
hein, qui est fondamental. Le premier
ministre, vous avez été ministre
de la Jeunesse, bien évidemment
vous l'êtes encore aujourd'hui, et le Secrétariat
à la jeunesse existe depuis le début
des années 80, dispose d'un
budget, bon an, mal an, là, d'autour d'entre 45 et 53 millions. Mais il y a une année où le budget au Secrétariat à la jeunesse a été parmi les plus bas, et c'est en
2015-2016 : 38 millions de
dollars pour la jeunesse québécoise.
Ça s'est poursuivi en 2016-2017, 38 millions, 2017‑2018, 39 millions.
Ça a été à 45 millions en 2018‑2019, juste avant les élections, puis un gouvernement de la CAQ a permis d'atteindre ça à 53 millions. Alors, la jeunesse, là, celles et ceux qui les ont coupés,
c'est le gouvernement libéral. Et ça, c'est le bilan du Secrétariat à la
jeunesse.
Et nous, ça n'a pas pris de temps, M. le premier
ministre, hein, six mois en poste, on rajoute des investissements historiques
de 45 millions de dollars pour la jeunesse québécoise. Et je sais que vous
avez eu de la misère à le trouver, parce
qu'on a été le chercher dans un fonds puis on a dit : Ça, là, ça va aller
pour la jeunesse québécoise, pour le retour des jeunes en région. Je salue les gens de Place aux jeunes en région, qui
sont aux côtés de notre gouvernement aujourd'hui. Je salue également les carrefours jeunesse-emploi,
qui sont avec nous, parce qu'on a réinvesti dans les carrefours
jeunesse-emploi avec le carrefour créneau,
la mesure pour lutter contre le décrochage scolaire. Bien évidemment, on pourra
revenir sur les carrefours jeunesse-emploi
plus tard et la transformation extrêmement difficile, encore une fois, qui a
été faite par le gouvernement libéral
en 2015, où les CJE n'ont plus été au service de tous les jeunes du Québec,
mais sont devenus des prestataires de services du ministère de l'Emploi,
et ça, ce sont les gens sur le terrain qui nous en parlent. Donc, on pourra y
revenir, bien évidemment.
Sur une note
un peu plus calme, parce que j'ai accumulé dans les dernières minutes, bien
évidemment, la jeunesse, ça doit être
une priorité d'un ensemble du gouvernement. Je salue les professionnels du
gouvernement du Québec qui sont avec
nous, l'équipe du Secrétariat à la jeunesse, qui fait un travail formidable,
mais ça touche à la fois le ministère de l'Éducation, le ministère de la Santé, le ministère de l'Environnement,
le ministère de la Culture. On ne peut pas faire ça tout seul, ça doit être une grande priorité. C'est
pour ça que le premier ministre, en même temps, parle à ses ministres et
me parle, bien évidemment, pour s'assurer que tous et toutes, on puisse
travailler ensemble pour atteindre nos objectifs.
Il y a
différentes priorités qu'on s'est données. Premièrement, les jeunes en région,
le retour des jeunes en région, qui
est fondamental. L'égalité des chances. C'est un mot qu'on a beaucoup entendu
parler au courant des dernières années en politique, l'égalité des chances, mais ça doit toujours nous guider, que
ce soit l'accès au système d'éducation, l'accès à un emploi, l'accès à une sorte d'égalité qui va faire
en sorte que tu aies toutes les ressources dans la vie pour atteindre tes
rêves et tes objectifs. Et ça, c'est une
priorité pour notre gouvernement. Bien entendu, la citoyenneté. Je ne peux pas
accepter le taux de participation,
lors des dernières élections provinciales au Québec, qui était bas pas juste
pour les jeunes, qui était bas pour
tous les groupes. Alors, on a un défi, on a un devoir, les
125 parlementaires, de faire en sorte que les jeunes s'intéressent davantage à la politique, s'impliquent davantage
et, du moins, qu'ils puissent aller voter. Alors, on a un défi de
confiance également avec notre jeunesse de
prouver que les gestes que nous posons, que les actions que nous posons ont
réellement des impacts et ont réellement, finalement, une... sont réellement le
reflet de leurs intérêts, bien évidemment.
Le premier
ministre et moi, on se parle presque à tous les jours. Donc, il est très au
courant, effectivement, de toutes les
rencontres que je tiens avec les groupes jeunesse, une cinquantaine de groupes
jeunesse que j'ai rencontrés, puis on n'a pas terminé, bien évidemment,
et je lui donne rapport de ce que l'on fait. Et je dois vous dire une
chose : les gens sont contents du
dialogue que nous avons, de l'écoute que nous avons, du fait que nous les
impliquons dans le projet de loi que nous allons déposer sur la réforme
du mode de scrutin.
On les a
impliqués également en vue du budget. Le ministre des Finances a même rencontré
Force Jeunesse, sauf erreur. Et moi,
je les ai rencontrés à plusieurs reprises. J'étais encore, samedi dernier ou il
y a deux semaines, à... oui, on s'est vus,
Mme la députée de Saint-Laurent, où j'ai pris la parole, justement, et où j'ai
pu saluer les investissements jeunesse de notre gouvernement. Et
d'ailleurs Force Jeunesse a émis un communiqué sur le budget de la CAQ.
Écoutez, c'est superintéressant. Ils
disent : Budget 2019 : des promesses remplies pour la relève.
Et ça dit : «Force Jeunesse salue plusieurs investissements à l'endroit des jeunes [...] favorables à l'équité
intergénérationnelle...» On salue le 5,1 % en éducation, puis je sais que, premier ministre, vous vous êtes battu
pour ça. Puis on a vu les résultats, il y a des investissements de
1 280 000 000 $ sur six
ans en environnement. C'est majeur, ce qu'on fait en environnement. Ça, c'est
Force Jeunesse qui le dit. 75 millions investis d'ici 2024 visant à
favoriser l'employabilité des jeunes et la relève entrepreneuriale. Encore une
fois Force Jeunesse qui le dit. Et je cite
le président, à qui je parle régulièrement, Daye, je l'appelle par son prénom
parce qu'on se parle presque à tous
les jours, il dit : «[Le] budget contient plusieurs mesures favorables
pour les jeunes et la relève, ce dont nous
nous réjouissons.» Qu'est-ce que vous voulez de plus? Moi, honnêtement, le
communiqué de Force Jeunesse, j'étais ébahi de le rencontrer... de le
voir.
Puis je vous
parlerai plus tard du communiqué de Place aux jeunes en région. Oui,
effectivement, ils ont émis des doutes
sur la dette, mais le premier ministre vous a répondu. Puis d'ailleurs,
regardez, je vais y aller tout de suite sur le Fonds des générations. Le premier ministre, tout à l'heure, a dit que
j'ai milité au Parti libéral du Québec. Je dis souvent que j'ai lu des livres dans la vie, puis, à un moment
donné, ça a fait en sorte que la CAQ... j'ai rejoint la CAQ à un moment
donné. Et là... Mais j'étais là, dans le
congrès des jeunes libéraux, quand on a voté pour le Fonds des générations.
Puis, je me souviens, au micro, les
gens disaient : Ce fond-là doit servir à rembourser la dette. C'était ça,
l'esprit du Fonds des générations, et rien d'autre.
Alors, si le
Parti libéral dit : Il faut laisser une dette aux générations futures, il
faut être clair de la façon dont on le dit. Mais, moi, lorsque j'étais avec les gens de Force Jeunesse, la semaine
dernière, ils m'ont dit : Vous vous dirigez dans la bonne direction pour cette fameuse équité
intergénérationnelle, parce que n'oublions pas une chose, lorsqu'on baisse
et on diminue la dette, on recommence à
pouvoir rêver dans ce qu'on souhaite, entre autres en matière d'éducation,
entre autres en matière de culture, entre autres en matière
d'entrepreneuriat pour nos jeunes. Alors, de baisser notre dette, ça nous donne
des moyens aussi de rêver et d'avancer.
Alors, moi,
au-delà de ça, malgré certains scepticismes qui sont mis de l'avant, il n'en
demeure pas moins que nous posons, je
crois, les bonnes actions. Je reviendrai plus tard sur le communiqué du réseau
des carrefours jeunesse-emploi et sur celui de Place aux jeunes en
région.
M.
le premier ministre, vous avez parlé d'entrepreneuriat, qui est un sujet hyper
important, de permettre à nos jeunes de
se lancer en affaires, de brasser les affaires, parce qu'on sait que créer la
richesse, c'est aussi ça. On a différentes mesures que notre gouvernement a proposées. Je me permets
de vous parlez de l'École d'entrepreneurship de Beauce, entre autres, qui est une école — M. le premier ministre n'est pas
surpris — unique au
Québec, qui permet non seulement à des entrepreneurs
qui ont des années d'expérience de pouvoir enseigner à d'autres qui sont déjà
en affaires... Et, entre autres, dans
notre budget, on permet à des jeunes défavorisés, qui n'ont pas nécessairement
accès au milieu entrepreneurial, que leurs parents, leur mère, leur
frère, leur soeur n'est pas dans le milieu entrepreneurial, de pouvoir passer
du temps à l'École d'entrepreneurship. Et,
pour moi, c'est une mesure qui lie, là, vraiment l'égalité des chances. Ça,
c'est un geste extrêmement concret.
Alors,
j'aimerais qu'on puisse échanger ensemble, entre autres, sur l'accès à
l'entrepreneuriat, cette volonté-là. Je sais également que le gouvernement est dans une refonte pour Investissement
Québec. Alors, il y a une volonté également que nos jeunes puissent
avoir accès à des outils en affaires également. Alors, j'aimerais vous entendre
à ces différents sujets.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre
M. Legault : Oui. Bien, premièrement, avant de parler d'entrepreneurship puis des écoles d'entrepreneurship, je veux quand
même revenir sur la dette parce que, là, j'ai entendu tantôt quelque chose de
nouveau de la part de la députée de Saint-Laurent.
Elle a laissé entendre que le 10 milliards du Fonds des générations devrait être utilisé
pour l'environnement, donc pour
investir, entre autres, dans le transport en commun. Je ne sais pas si c'est
dans sa plateforme dans la future course à la chefferie, mais ça rejoint la plateforme de Québec solidaire. Effectivement, on a un
désaccord, Québec solidaire et nous. Québec
solidaire voudrait qu'on utilise le 10 milliards du Fonds des générations
pour investir dans le transport en commun plutôt que de pour rembourser la dette. C'est une discussion à avoir,
c'est la position de Québec solidaire, là. Maintenant, c'est la position de la candidate à la chefferie
du Parti libéral, la députée de Saint-Laurent. C'est quand même
surprenant.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. M. le premier ministre.
Mme Rizqy :
Bien, deux choses, madame. Un, il me prête des intentions. Deux, il me met des
mots dans ma bouche.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Bien entendu?
M. Legault : Je suis content
que la députée de Saint-Laurent nous confirme qu'elle aussi elle souhaite que
le 10 milliards soit utilisé pour
rembourser la dette. Je suis content qu'elle vienne d'apporter cette précision,
que ce ne sera pas utilisé pour
l'environnement, pour le transport en commun, mais bien pour l'objectif pour
lequel ça a été mis en place, donc
pour rembourser la dette. Donc, on s'entend parfaitement bien, c'était une
bonne mesure, c'était une bonne chose, quand vous étiez au Parti libéral du Québec, de mettre de l'argent de côté
pour rembourser la dette plutôt que d'investir, puis là on pourrait choisir dans quel domaine, l'éducation,
le transport en commun, bon, à la façon de Québec solidaire. Mais là, en
tout cas, on va avoir des bonnes discussions. J'ai hâte à la prochaine...
La Présidente (Mme Chassé) : On
revient à la question du député de Beauce-Sud.
• (15 h 50) •
M. Legault : On revient à la
question du député de Beauce-Sud sur l'entrepreneurship. Durant la campagne électorale... d'ailleurs, dans la dernière année,
je pense que je suis allé trois fois à l'École d'entrepreneurship, dont une
fois, c'était pour rencontrer des étudiants
qui sont là. Bon, il y a effectivement des entrepreneurs connus, comme Marcel
Dutil, comme Charles Sirois, comme Jean
Coutu, qui vont régulièrement là-bas, et ça change une vie. C'est ce qu'ont dit
des jeunes et des moins jeunes qui
ont fréquenté l'École d'entrepreneurship de Beauce, ça change une vie, mais ça
coûte cher. C'est ça qu'il faut quand même avouer, ce n'est pas
accessible à tout le monde.
C'est pour ça
que je me suis engagé durant la campagne électorale, puis on le livre dans le
budget actuellement, de dire, bien, à
des jeunes qui n'ont pas les moyens d'aller à cette école : On va leur
payer les frais, donc on va investir 1 million de dollars.
Mais on n'est pas arrêté là. On a aussi annoncé 7 millions pour des
nouveaux campus de cette école. Donc, oui, c'est beau, la Beauce, mais il n'y a pas juste la Beauce au Québec.
Il y a d'autres régions qui méritent d'avoir une école qui prend modèle
sur la Beauce, hein? Parce que la Beauce, il reste que c'est vrai que c'est le
pays des entrepreneurs.
Je me
rappelle, dans une ancienne vie, j'étais sur le conseil d'administration de
Culinar, qui avait les petits gâteaux Vachon.
Puis là je ne me rappelle pas quel anniversaire on fêtait, mais ça se passait à
l'aréna. Et là à peu près tout le village était là pour célébrer la
fierté de cette entreprise. Donc, il y a vraiment un sens de
l'entrepreneurship, pas juste quelques entrepreneurs,
même les travailleurs, on appelle ça
l'intrapreneurship, là, se sentent partie prenante de ce qui se passe
dans l'entreprise.
Il y a un
autre montant aussi, 3,9 millions de dollars, pour le campus du collège
Macdonald. Ça me fait plaisir, là. Moi,
j'ai passé 31 années de ma vie à Sainte-Anne-de-Bellevue, dans
l'Ouest-de-l'Île, et c'est là qu'est le collège Macdonald. C'est extraordinaire, extraordinaire ce qui se passe
là-bas. Et donc, d'avoir une école d'entrepreneurship qui s'installe là-bas,
ça va s'adresser plus à la communauté de
langue anglaise, parce que, dans l'Ouest-de-l'Île, la majeure, encore, partie
des gens qui y habitent sont des
anglophones. Il y a le cégep John-Abbott qui est là puis il y a Macdonald, qui
est la partie agriculture. Donc, d'installer une école
d'entrepreneurship là-bas, je trouve que c'est une très bonne idée.
Donc,
évidemment, je pourrais vous parler longtemps d'Investissement Québec. On a
annoncé aujourd'hui qu'un homme
extraordinaire, qui a été président de PricewaterhouseCoopers, qui a accepté de
devenir président d'Investissement Québec... Et là, vous allez le voir dans les
prochains mois, il va y avoir une attitude beaucoup plus agressive. Quand
des jeunes et des moins jeunes vont avoir
des projets pour démarrer des entreprises ou faire grandir des entreprises,
bien, ils n'auront jamais été aussi bien servis...
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste moins d'une minute.
M. Legault : ...que par la
nouvelle équipe d'Investissement Québec.
Donc, oui,
l'entrepreneurship, c'est important. Il faut, au Québec, retrouver le goût du
risque. Puis le goût du risque, ça
veut dire : parfois, il y a des échecs, parfois, il y a des bons coups. L'important,
essayer d'avoir plus de bons coups que d'échecs,
mais il faut arrêter d'avoir peur du risque. Il faut retrouver le goût du
risque, il faut retrouver l'ambition, puis ça s'applique d'abord à nos
jeunes entrepreneurs.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Pour 40 secondes.
M. Poulin : Bien, merci, M. le
premier ministre, puis je pense que ça démontre l'importance que, oui, on a un Secrétariat à la jeunesse, mais que la jeunesse,
ça se passe dans tous les ministères, que c'est une responsabilité qui
concerne tout le monde et que, oui, on a une stratégie d'action jeunesse avec
certains éléments, avec certains points. Il manque l'environnement et la culture. L'entrepreneurship est là,
l'entrepreneuriat est là. Heureusement, il y est. Nous, on le bonifie six mois
après notre élection. Et je pense que ce que le premier ministre vient
d'exprimer, ça démontre des gestes...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant.
M. Poulin : ...extrêmement concrets qui ont été mis en place.
On pourra revenir aux carrefours jeunesse-emploi un petit peu plus tard
et on va revenir sur la dette, peut-être, même. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Beauce-Sud. Je vous ai fait faire un petit saut tantôt,
mais là c'est vraiment rendu à votre tour.
Je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de la seconde opposition pour un premier bloc d'échange. Mme la
députée de Taschereau, la parole est à vous.
Mme Dorion : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. C'est un grand moment de joie pour moi, aujourd'hui, parce que j'ai la chance inouïe de pouvoir poser des
questions directement à mon premier
ministre sur la jeunesse. Mais je
me suis dit : Tant qu'à lui poser des
questions sur la jeunesse, pourquoi je n'en profiterais pas pour lui poser des
questions de la jeunesse? Alors, sur
Internet, j'ai fait un appel à tous, j'ai demandé aux jeunes de 35 ans et
moins de m'écrire les questions qu'ils
aimeraient poser au premier ministre. On a eu au-dessus de 1 000 réponses. On les a colligées, on
les a ramassées, puis j'ai gardé celles qui étaient les plus populaires,
celles qui étaient les plus intéressantes.
Donc, je
propose... C'est des questions relativement courtes. Je propose qu'on y aille
question courte, réponse courte, là, dans le respect des temps
impartis...
La Présidente (Mme Chassé) :
Quoiqu'à un moment donné ça devient un peu... Je vais ramener ça vers moi...
Mme Dorion : On vous fait
confiance.
La
Présidente (Mme Chassé) : ...mais, tant et aussi longtemps que ça
se fait d'une façon conviviale, on va y aller sur cette façon-là.
Mme Dorion : Ça va être très,
très, très convivial.
La Présidente (Mme Chassé) :
Fantastique!
Mme Dorion : Donc, est-ce que
le premier ministre est prêt?
M. Legault : Je suis prêt,
comme disait Jean Charest.
Mme Dorion :
O.K. Alors, première question. Évidemment, on ouvre les guillemets si ça dit
directement «vous», mais c'est... Donc,
première question : À Infoman, vous avez dit que, si la science
n'était pas de votre bord, sur le projet de troisième lien, vous étiez
prêt à changer d'idée. Avez-vous changé d'idée sur l'idée de changer d'idée?
M. Legault : Bon, tout est
question d'équilibre, hein? Et puis je suis certain que la députée de
Taschereau va — j'espère, en
tout cas — de temps en temps de l'autre côté, à Lévis, dans Chaudière-Appalaches. Ces gens-là ont de la difficulté, quand ils viennent à Québec, et il
y a effectivement deux ponts qui
sont, je ne sais pas qui a eu cette idée-là, là, mais un à côté de l'autre. Et, oui, on s'est engagés à
réaliser un troisième lien parce
que, quand on est dans Chaudière-Appalaches, là, on ne peut pas
mettre le transport en commun partout. Il n'y a pas le volume suffisant pour y
arriver.
Évidemment, il y a aussi
un projet de transport structurant à Québec, un projet de tramway, puis on
appuie ce projet-là, on a même inscrit 1,8 milliard dans le budget. Donc, tout est question d'équilibre. Il faut être capable aussi de parler de covoiturage, il faut être capable de
dire qu'est-ce qu'on fait dans les régions qui ont moins de densité.
Donc, on est toujours
d'accord avec un troisième
lien, et par contre
ce que j'ai dit à Infoman, c'est que moi, je suis ouvert à
regarder toutes les études.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le premier ministre. Allez-y. On y va. «Let's go.»
Mme Dorion : Je ne renchéris
pas parce que je veux en passer le plus possible.
Comment avez-vous
accueilli l'appui décomplexé à la Coalition
avenir Québec, lors des dernières
élections, de la grande majorité des animateurs des radios privées de Québec?
M. Legault : Oh! sujet délicat. Les animateurs de radio de Québec.
Bon, je ne sais pas s'il y a un sous-entendu dans la question de la députée
de Taschereau. Évidemment,
on ne peut pas empêcher un coeur d'aimer, là. Je sais qu'il y en a beaucoup qui nous aiment.
Donc, je ne voudrais pas commencer, là, à... Il faudrait que j'en parle un par
un, mais il y en a qui ont des
très bonnes idées.
La Présidente (Mme Chassé) :
Poursuivez.
Mme Dorion : Que pensez-vous de
la haine qui se propage actuellement au Québec dans la foulée des débats
soulevés par les projets de loi sur l'immigration et la laïcité?
M. Legault : Bon, bien, je suis content qu'on aborde le sujet
de la laïcité, parce
qu'on peut le regarder d'un point de vue
ou de l'autre. Actuellement, moi, je sens chez la majorité des Québécois une
volonté qu'on interdise les signes religieux pour les personnes en
autorité.
Mme Dorion : La question est de
voir sur la haine qui se propage. Que pensez-vous que...
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, la question est claire. M. le premier ministre. Allez-y.
M. Legault : Oui, bien,
écoutez...
Mme Dorion : Ce n'est pas une
question sur la laïcité.
M. Legault :
Oui. Écoutez, il y a un désaccord. Donc, il y a des gens qui ne souhaitent
pas... qui sont minoritaires, qui ne
souhaitent pas qu'on interdise les signes religieux. De façon exceptionnelle,
ça se transforme en haine, mais, de l'autre côté, puis là Québec solidaire oublie ce côté-là, il y a beaucoup de
Québécois qui insistent pour qu'on interdise les signes religieux pour les personnes en autorité. Donc,
l'idée, c'est de rassembler les Québécois, de trouver un compromis, de
ne pas se placer aux extrêmes, comme le fait Québec solidaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui.
Mme Dorion :
Je ne voulais pas le faire, je vais quand même rajouter une question là. Est-ce
que je comprends que, pour le premier ministre, la seule haine qu'il
voit se situe du côté des manifestations contre le projet de loi n° 21?
M. Legault :
Non. Ce que je dis, c'est que ce sont des extrêmes, des exceptions, et il y en
a des deux côtés. Mais ce n'est
jamais bon d'être aux extrêmes. Il faut essayer de rassembler les Québécois
puis être au milieu. Et j'aimerais ça voir Québec solidaire faire quelques compromis, plutôt que de dire :
Tout le monde a le droit, même les policiers, de porter des signes
religieux, d'essayer de faire quelques compromis, comme le faisait Françoise
David.
Mme Dorion : Une autre question
qui n'est pas pire, c'est une question que le premier ministre va
reconnaître : Acceptez-vous que le Québec devienne souverain après avoir
offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique
dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre.
M. Legault :
Écoutez, j'ai passé la journée d'hier entre le chef du PQ et le chef du Parti
libéral, deux vieux partis, on va
être d'accord là-dessus tous les deux, qui ont passé les 50 dernières
années à se chicaner sur la place du Québec dans le Canada. Honnêtement, là, les Québécois sont rendus
ailleurs. Ils veulent qu'on leur parle d'environnement, d'économie, de l'éducation, de santé, mais pas de la place du
Québec dans le Canada, là. Donc, je veux lui donner un conseil :
N'embarquez pas dans le jeu des deux vieux partis.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, Mme la députée.
• (16 heures) •
Mme Dorion :
Être à la tête du Québec, c'était-u ce que tu pensais que c'était ou ce n'était
pas ça que c'était?
M. Legault :
C'est une grande responsabilité, être à la tête du Québec. Le Québec, c'est une
nation. Donc, on a une responsabilité,
quand on est à la tête de cette nation, de défendre ce qu'on est comme nation.
Donc, ça commence par le français, ça
commence par nos valeurs, mais aussi, évidemment, de donner des services à la
population, surtout ceux qui sont les
plus vulnérables, les jeunes enfants qui ont des difficultés, les aînés, et s'assurer
aussi qu'on se donne les moyens de
nos ambitions. Donc, pour moi, ce n'est pas en contradiction. Quand on dit
créer de la richesse, mais aussi donner des services de qualité, bien,
c'est ma responsabilité, je l'assume.
Mme Dorion : Qu'est-ce qui
alimente votre flamme intérieure?
M. Legault :
Bien, les gens vont dire, évidemment,
là, il y a... Quand on a lancé la CAQ, et puis Martin était
là, on avait quatre documents,
quatre priorités : l'éducation,
pour moi, c'est important, surtout les jeunes qui ont des difficultés d'apprentissage, la santé, offrir, entre autres,
des médecins de famille à tout le monde, l'économie, donc être capable
d'offrir des emplois de qualité à nos jeunes
pour ne pas qu'ils s'en aillent ailleurs, puis on avait la culture, donc
défendre notre culture, notre langue,
ce qu'on est. Puis aujourd'hui, bien, j'ajouterais l'environnement, parce
qu'effectivement l'environnement, c'est
une priorité. Mais n'oublions jamais de dire qu'on est les meilleurs en
Amérique du Nord quand on parle des gaz à effet de serre, des émissions
de gaz à effet de serre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme Dorion :
Seriez-vous pour un projet de loi, s'il était bien ficelé, qui interdirait
l'obsolescence programmée?
M. Legault :
Je pense que c'est une bonne idée de se pencher sur ce dossier. Ça me choque,
effectivement, si j'ai un rasoir, et
puis que je me rends compte, après quelques années, qu'il n'est plus bon, puis
que ça coûte moins cher en acheter un
neuf... ou un ordinateur. Donc, oui, c'est quelque chose qu'on doit regarder.
Il faut être réaliste, là. On est 8 millions d'habitants dans une planète qui a des milliards de personnes.
Donc, il faut juste être réaliste, mais, oui, je pense, c'est une bonne
idée.
Mme Dorion : Pourquoi le plan
écologique de la Coalition avenir Québec est-il moins ambitieux que celui de
l'épicerie Metro?
M. Legault :
Je ne sais pas, je sais que je vais chez Metro parce que c'est le seul épicier
qui est encore québécois, donc je
vais chez Metro, mais on a un plan qui est ambitieux. Moi, je pense
qu'évidemment on nous jugera à nos résultats. Moi, je prétends que, durant les quatre prochaines années, il n'y aura
jamais un gouvernement qui aura autant investi dans le transport en commun. Actuellement, il y a
13 milliards de réservés, et c'est seulement un début, là, on va s'en
aller plus vers 20 milliards.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Oui.
Mme Dorion : Allez-vous
renégocier l'entente sur la rémunération des médecins, comme promis en campagne
électorale?
M. Legault :
Absolument. C'est tellement choquant, ça, que le gouvernement libéral ait donné
une augmentation qui place les
médecins spécialistes à un salaire plus élevé que nos voisins, alors que les
médecins de famille, les infirmières, tous les autres Québécois, quand
on se compare avec l'Ontario puis le reste du Canada, on est en bas.
Donc, oui, il
y a une étude qui a été donnée à une firme indépendante. On devrait avoir des
résultats, là, dans les prochains
mois. Et puis on va discuter puis on va négocier. Mais je n'accepterai pas que
les spécialistes gagnent 1 milliard de dollars de trop. Les
libéraux, c'était un gouvernement de médecins. Nous, on n'a pas un gouvernement
de médecins.
Mme Dorion :
L'épuisement étudiant atteint des sommets incroyables : anxiété,
dépression, détresse psychologique, conditions de travail et de stages
souvent minables et peu de services en psychologie accessibles. Comment
inverser cette tendance?
M. Legault :
Beaucoup de réponses. D'abord, agir tôt, très important. Souvent, le stress
commence chez les jeunes quand ils
prennent un retard, puis ensuite ils redoublent une année, puis, bon, ils
perdent leurs amis, puis là il y a un stress important. Donc, commencer
à aider les jeunes très tôt.
Offrir des
services : psychologie, psychiatrie. Il y a beaucoup à faire de ce
côté-là. On l'a dit beaucoup dans les derniers
jours, la santé mentale, ça a été la grande négligée du réseau de la santé dans
les 25 dernières années. Donc, il faut y investir, il faut avoir accès à des services de façon
rapide, via les écoles, parce que c'est là qu'ils sont, nos jeunes, au moins
jusqu'à l'âge de 16, 18 ans. Donc, il faut investir de ce côté-là.
Mme Dorion :
Ici, j'ai une question... je fais juste vous rappeler que c'est une question
d'un jeune qui nous a écrit, donc ce
n'est pas... Vous êtes l'auteur de l'étude des finances d'un Québec souverain
écrite en 2005, vous vouliez prouver au peuple québécois que l'indépendance est économiquement rentable. Vous
avez fait une tournée du Québec dans les écoles, dans les cégeps. Vous parliez du déséquilibre
fiscal, de pourquoi on se fait avoir dans le Canada — il n'avait pas mis le verbe avoir, c'est moi qui ai un peu changé — donc, de pourquoi on se fait avoir dans le
Canada. Vous partagiez votre rêve d'indépendance et vos aspirations aux
jeunes du Québec, vous avez allumé, vous avez inspiré des milliers d'entre eux à y croire et à y travailler. Je suis l'un d'entre
eux. Votre principal argument aujourd'hui pour avoir abandonné le projet
est de dire que les Québécois n'en veulent pas. La question : Si
l'indépendance remontait dans les sondages, redeviendriez-vous indépendantiste?
M. Legault :
Oui. Écoutez, actuellement, effectivement, la raison principale qui m'a amené à
mettre ça de côté, c'est le fait que
les Québécois n'en veulent pas. À un moment donné, il faut prendre acte que les
Québécois n'en veulent pas. Ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, bien,
c'est une question de priorité. Lorsque j'ai fait le document sur les finances
d'un Québec souverain, le Québec recevait
4 milliards par année de péréquation. On est rendu qu'on en reçoit
13 milliards. Donc, à 4 milliards,
on était capable de dire : On va s'arranger, mais, à 13 milliards,
là, il y aurait un impact financier important. Donc, il faut être
capable, là, de se dire : La priorité, pour plusieurs années, c'est de
créer de la richesse, éliminer cet écart de richesse avec nos voisins.
La
Présidente (Mme Chassé) : Simplement vous mentionner qu'il reste
moins de trois minutes au bloc. Allez-y.
Mme Dorion :
Parfait. Mais la question, c'était... Je vais juste reposer la question :
Si l'indépendance remontait dans les sondages, redeviendriez-vous
indépendantiste avec nous?
M. Legault :
Bien, écoutez, j'ai 61 ans. Pour la durée, disons que je fais trois,
quatre mandats, je ne pense pas, pendant ces trois, quatre mandats, qu'il y aura de référendum. Je suis même convaincu
qu'il n'y en aura pas. Mais les plus jeunes pourront faire leur choix.
Mais ça ne sera pas moi qui va travailler sur ce dossier-là.
Mme Dorion :
Même si vous avez 93 ans, rendu là, là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Dans 32 ans. Dans 32 ans.
M. Legault :
Laissez-moi prendre une retraite pour me reposer, rendu à 93 ans.
Mme Dorion :
Mais vous allez quand même aller voter.
M. Legault :
J'ai ma mère qui va avoir 91 ans, là, donc ça me rend confiant que
peut-être que je pourrais aller à quatre, cinq mandats, là, mais ce serait
vraiment le maximum.
Mme Dorion :
Non, mais, en tant qu'électeur, rendu là, là, 93 ans, tranquille, vous
allez voter au référendum si c'était quelque chose... Est-ce que ça vous
retoucherait si ça relevait dans les sondages dans la faveur populaire?
M. Legault :
Honnêtement, actuellement, là, puis on a eu des échanges avec le chef de
l'opposition officielle, on a un
écart de richesse de 15 %, 20 % avec le reste du Canada. C'est
vraiment, pour moi, mon obsession, et il va falloir investir en
éducation. Puis actuellement je ne sens pas, dans un avenir prévisible, que les
Québécois vont en faire une priorité.
Mme Dorion :
Il me reste une minute...
La Présidente
(Mme Chassé) : 1 min 30 s.
Mme Dorion :
1 min 30 s? Une petite dernière. Les thérapies de conversion
sont encore légales, au Québec. Avez-vous l'intention de les rendre illégales?
La
Présidente (Mme Chassé) : Thérapies de conversion? Voulez-vous
expliquer les thérapies de conversion pour tout le monde?
Mme Dorion :
Donc, les thérapies de conversion sont des thérapies qui sont faites pour
guérir les homosexuels de leur homosexualité.
La Présidente
(Mme Chassé) : «Oh my God!» O.K. Merci.
M. Legault :
Bien, écoutez, je pense qu'à un moment donné il y a des gens qui sont
homosexuels, puis ce n'est pas une question de thérapie, là. Bon,
sortons de là, là.
Mme Dorion :
...rendu illégal dans plusieurs endroits. Donc, est-ce que ça pourrait être
quelque chose qui pourrait être fait au Québec?
M. Legault : Je suis ouvert à
ça.
Mme Dorion :
Merci beaucoup d'avoir voulu répondre à l'exercice.
M. Legault : Ça me fait
plaisir.
Mme Dorion : Ça a été un grand
plaisir.
La
Présidente (Mme Chassé) : Mais vous savez que c'est votre dernier
bloc, donc le peu de temps qui vous restait n'est pas reporté. Vous avez
40 secondes si vous voulez vous exprimer. Allez-y donc.
Mme Dorion :
Ah! j'ai 40 secondes. Bien, j'en ai peut-être une dernière. Hi, là! Vite,
vite, vite. Ah! tiens, celle-là, elle est le fun.
La Présidente (Mme Chassé) : 30
secondes.
Mme Dorion :
Craignez-vous une mobilisation pour le climat qui puisse dépasser en ampleur
celle de 2012 pour les frais de scolarité?
M. Legault :
Je ne pense pas qu'on puisse comparer les deux. Et les frais de scolarité,
c'était pour les universités québécoises.
Là, on a vraiment un défi à la grandeur de la planète. Et j'aimerais que Québec
solidaire m'aide à exporter plus d'hydroélectricité
pour remplacer du charbon, du nucléaire, du gaz chez nos voisins. C'est ça, la
plus grande contribution qu'on pourrait faire à notre planète.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Merci,
Mme la députée de Taschereau. Je reconnais maintenant le porte-parole... pardon, je vais y arriver, une première
intervention du parti formant le gouvernement pour un second bloc
d'échange, encore M. le député de Beauce-Sud, la parole est à vous. Allez-y.
M. Poulin :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci à la députée de Taschereau. J'ai
trouvé ça rafraîchissant comme
moment. C'était vraiment agréable et à répéter. Votre cheffe l'a fait aussi un
peu hier, votre co-porte-parole l'a fait un peu hier, puis j'ai beaucoup aimé la formule. Donc, merci de nous
permettre de vivre ces beaux moments-là en politique. C'est toujours
très agréable.
Et ça m'amène
à parler, entre autres, d'un prochain sujet, c'est la citoyenneté, l'importance
que nos jeunes s'engagent et s'impliquent en politique. La députée de
Saint-Laurent, tout à l'heure, faisait référence au Cercle des jeunes parlementaires. On est une douzaine de moins de
35 ans. Ça demeure très peu, sur 125 parlementaires, qu'on est une
douzaine de moins de 35 ans. Quand on
est à moins de 40 ans, là, on monte à une dizaine de plus, donc ça aide à
représenter le tout. Mais il y a une
chose qui est sûr et certain, c'est qu'il va devoir réfléchir, M. le premier
ministre, à de quelle façon on va faire pour attirer les jeunes en
politique. C'est sûr que ça passe par des gestes, très souvent, qui sont
concrets.
Je pense que
l'un des premiers gestes, c'est de tenir nos promesses, et ça, je pense qu'on
est au rendez-vous à ce niveau-là.
Mais c'est sûr que, lorsque, comme citoyens du Québec, on regarde les nouvelles,
on regarde l'actualité, ce n'est pas toujours pour des bonnes raisons et
ça ne donne pas toujours le goût de s'engager ou de s'impliquer en politique.
Je travaille
présentement avec la FQM, c'est peut-être un semi-scoop que je vous dis, pour
créer l'aile jeunesse de la Fédération québécoise des municipalités,
parce qu'ils sont une force de frappe incroyable, hein? Ils sont dans plus de 1 000 municipalités à travers le Québec
où souvent on a des jeunes qui sont dans les conseils municipaux et qui
souhaitent avancer, qui souhaitent
progresser, qui souhaitent collaborer davantage à l'économie du Québec, donc...
à l'économie, aux idées du Québec
plutôt. Alors, le but, c'est de réussir à réunir tous les jeunes élus
municipaux à travers le Québec, qui se retrouvent
dans toutes les régions, alors, je pense à la Côte-Nord, je pense à Gaspésie,
je pense en Chaudière-Appalaches, de dire : On va se voir, on va se
parler puis on va essayer de propulser ça encore plus loin.
• (16 h 10) •
On a un rendez-vous hyper important au Québec, c'est en 2021, avec les élections municipales. Il va falloir augmenter les candidatures jeunesse aux élections municipales de 2021. Et on est déjà en train de réfléchir, au
Secrétariat à la jeunesse, pour voir de quelle façon on va réussir à
promouvoir la venue de jeunes en politique, parce que c'est souvent une des
meilleures façons de débuter, hein, parce
que non seulement le temps est un peu moindre, mais ça nous permet d'avoir un
impact dans notre municipalité pour
un festival, pour un agrandissement, pour la construction d'un quartier
résidentiel, pour poser des gestes pour un parc. Alors, ça permet de
voir que nos idées et que nos actions peuvent réellement avoir un impact.
Alors, il y
aura un renouvellement, je pense, à voir en 2021 pour faire en sorte qu'il y
ait plus de jeunes en politique, tout comme on l'a fait au courant des
dernières années pour plus de femmes en politique. Si on est capables d'avoir
de jeunes femmes, bien, c'est encore une bien meilleure nouvelle. Alors, il
faut travailler, à ce niveau-là, de façon extrêmement concertée.
C'est sûr que
notre Secrétariat à la jeunesse, depuis notre entrée en fonction, il y a
certains éléments de la Stratégie d'action
jeunesse qu'on a continués, qu'on a bonifiés, il y en a d'autres qu'on a mis en
place, bien évidemment. Au cours des derniers
mois, on a lancé un appel de projets locaux, entre autres, pour permettre à
tout groupe jeune à travers le Québec de venir nous rencontrer au secrétariat et de dire de quelle façon on peut
avoir un impact dans notre municipalité. On a reçu plus de 400 projets à travers le Québec,
c'est énorme. Avec des barèmes extrêmement spécifiques, on en a choisi 70,
et je dois vous avouer que, sur le terrain,
les gens sont contents. On en a d'ailleurs sélectionné dans le comté de
Taschereau, les gens sont très, très
contents. Du côté de Gaspé également, je pense à ma collègue, où on a supporté
des projets touchant à la jeunesse. Alors, ça, c'est des exemples extrêmement concrets, où il faut
faire confiance à notre jeunesse sur place pour se prendre en main, pour
créer des forums pour pouvoir se parler, pour pouvoir avancer.
Tout ça
m'amène, madame la... M. le Président... bonjour, M. le Président. Très content
de vous voir, très, très content de
vous voir, surtout que je sais que c'est un sujet qui vous passionne, compte
tenu de vos années dans les carrefours jeunesse-emploi. Alors, je veux
parler des carrefours jeunesse-emploi. On a annoncé une bonification du budget
pour la portion carrefour créneau. Je me
permets, M. le Président, de refaire un historique des carrefours
jeunesse-emploi, qui a été fondé il y
a plusieurs années. C'était à l'époque de Jacques Parizeau, entre autres, où
son épouse, Lisette Lapointe, avait vu une formule des carrefours jeunesse-emploi et elle avait dit au premier
ministre M. Parizeau : C'est ça qu'il faut avancer, c'est ça
qu'il faut créer au Québec.
Les CJE sont
plus de 110, 120... je dirais, entre 110 et 120 à travers le Québec, qui sont
dans les MRC. On a rarement une
organisation jeunesse au Québec qui est autant déployée, qui est autant
présente, qui a autant un impact. Et moi, j'ai travaillé dans les carrefours jeunesse-emploi, j'ai été agent
d'immigration pour Place aux jeunes en région, j'ai été chargé de projets aux carrefours jeunesse-emploi, j'ai
travaillé à voir de quelle façon on pourrait avoir un meilleur impact. Et
là, maintenant, le fait qu'on est au
gouvernement, qu'on est au Secrétariat à la jeunesse, ça va nous permettre de
dire comment on peut les amener
encore plus loin. Et moi, j'ai rencontré le Réseau des carrefours
jeunesse-emploi et le Collectif autonome des carrefours jeunesse-emploi,
qui d'ailleurs, initialement, avait été fondé dans ma région, et j'ai
dit : On va travailler ensemble. Et ils ont signé une déclaration commune,
il y a quelques semaines, pour dire : On va vous proposer, au gouvernement, ce qu'on voit pour l'avenir des
carrefours jeunesse-emploi, parce que les dernières années ont été
extrêmement difficiles.
Je vous
invite à faire le test, à la maison, à prendre le téléphone et à dire :
Moi, comme jeune, je veux me faire faire un C.V. dans un carrefour jeunesse-emploi. Il y en a qui vont
dire : Oui, je te prends. Et d'autres vont vous dire : Bien,
écoutez, je ne peux pas vous prendre. Compte
tenu des nouvelles règles qui ont été imposées en 2015, vous devez absolument
être prestataire d'aide sociale.
Alors, on a
dénaturé ce que peut être les carrefours jeunesse-emploi. Et, si la jeunesse
est une priorité au Québec, ça veut
dire que chaque jeune qui vient cogner à ta porte, on le prend, on s'en occupe
puis on l'amène encore plus loin. Et c'est pour ça qu'on est en discussion avec le réseau et avec le collectif pour
imaginer le carrefour jeunesse-emploi, oui, de l'avenir, mais aussi de
l'année prochaine puis des prochaines années pour réussir à dire que tous les
jeunes du Québec, ils ont réellement un
carrefour, ils ont réellement un endroit pour pouvoir se développer et pouvoir
avancer encore plus loin. Et, bien
entendu, il faut juste se rappeler une statistique qui, moi, quand je suis
arrivé au Secrétariat à la jeunesse, m'a ébahi, là, très négativement. Il y a 200 000 jeunes au Québec qui ne
sont ni au travail ni aux études. Et ma première question a été de dire : Ils sont où? Et c'est encore une
question qu'on se doit de se poser comme parlementaires, de dire, des jeunes
qui ne sont ni au travail, qui ne sont ni
aux études... et de voir de quelle façon, oui, on peut les raccrocher au réseau
scolaire, parce que la diplomation
doit demeurer une priorité. Bien entendu, on travaille beaucoup sur au-delà de
du diplôme. Une fois qu'on a la
diplomation, on essaie de créer le meilleur climat pour que notre jeune puisse
réussir. Mais, d'abord et avant tout, il
faut réellement les raccrocher au réseau scolaire. Et les carrefours
jeunesse-emploi, avec la mesure carrefour créneau, que le gouvernement
de la CAQ vient bonifier aujourd'hui, ça va permettre de raccrocher des jeunes
dans le réseau scolaire. Il y a des
directions d'écoles qui appellent dans les carrefours jeunesse-emploi,
disant : Il y en a un qui vient
de décrocher, occupe-toi-z-en, et ça permet de les raccrocher.
Alors, des
fois, de sortir du réseau scolaire, ça aide énormément. C'est pour ça
aussi qu'on a des mesures comme Québec volontaire qui sont financées par le Secrétariat à la jeunesse, qui permet à des jeunes de vivre une expérience
de volontariat, là, c'est loin d'être des
vacances, à l'étranger. Et, lorsqu'ils reviennent, ils réintègrent le marché du travail
ou encore ils réintègrent le réseau
scolaire, parce que l'expérience à l'étranger leur permet de
reprendre... de redevenir maître de leur vie. Et, nous, c'est ce qu'on
souhaite, bien évidemment.
Une autre
mesure, en parlant des carrefours
jeunesse-emploi, qui est hyper
importante, c'est Place aux jeunes en région.
J'ai été agent de migration pour Place aux jeunes en région et j'ai ramené, à peu près,
là, 18 jeunes en une saison dans
la MRC des Etchemins, qui est une MRC des plus dévitalisée au Québec.
Mais ce que je faisais, là, je m'assurais que le conjoint, ou la conjointe, ou la personne, du moins, puisse avoir un
emploi, que sa conjointe ou son conjoint puis en avoir un. Je m'occupais de la place en garderie. Je
m'assurais qu'on puisse avoir une place partout. J'ai même négocié un
prêt à la banque pour s'assurer que ça passe
pour la maison. Et là ils revenaient vivre dans leur municipalité, parce que, souvent, ils avaient quitté il y a plusieurs
années, mais ils revenaient vivre à l'intérieur de la localité.
Et ça permet
à des MRC à la grandeur du Québec de recommencer à rêver, de recommencer à se
dire : Nos jeunes reviennent. Et
vous savez quoi aussi, M. le premier
ministre? Quand les jeunes familles
reviennent, bien, les aînés, des fois, ils
reviennent parce qu'ils veulent être proches de leur famille, ils
veulent être proches des petits-enfants. Alors là, on réussit à recréer un climat dans nos municipalités au Québec. Et il
y a un mot, moi, que je regrette, en politique
québécoise, qu'on prononce
très peu souvent, c'est le mot de la ruralité, parce que, oui, il y a
les régions, il y a les régions du Québec, on en parle, mais il
y a aussi la ruralité, les municipalités de moins de 1 000 personnes,
qui ont des défis importants, de sauvegarder l'école de village, de sauvegarder le poste à essence,
l'épicerie. C'est ça, faire de l'occupation du territoire. Mme la députée
de Bellechasse le sait très bien, parce qu'on le vit dans Les Etchemins
ensemble, on le vit d'ailleurs dans Bellechasse.
Donc,
quand on investit des sommes comme celle-là de 17,5 millions, un ajout
supplémentaire, ça nous permet de ramener
ces jeunes-là. Et moi, M. le premier ministre, je sais que vous êtes un homme
de chiffres, bien, ça va nous permettre, à terme, là, de ramener plus de 2 600 jeunes en région par année. Parce que,
là, on va avoir 83 MRC à la grandeur du Québec qui vont être desservies par Place aux jeunes en
région. D'ailleurs, je peux vous donner quelques nouvelles régions
qui seront desservies. Je ferai un point de
presse plus tard, mais je peux vous en donner quelques-unes, ça me fera
plaisir, entre autres, la région de Portneuf, la région de la
Côte-de-Beaupré qui sera desservie. En Côte-Nord, la MRC Sept-Rivières et la MRC Minganie. Donc, ça, c'est d'autres très bonnes
nouvelles. Dans les Laurentides, la MRC des Pays-d'en-Haut, en Montérégie,
le Haut-Richelieu, également, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, le Fjord-du-Saguenay. Il y
avait une image pendant des années au Saguenay—Lac-Saint-Jean qui était utilisée par les politiciens
où on disait : Un autobus de jeunes par semaine qui quitte la région. Vous vous souvenez de ça?
C'était l'image qu'on avait mise dans la tête des gens. Et c'est un peu
là où Place aux jeunes vient intervenir, vient cibler ces jeunes-là et les
ramène en région.
Et
les statistiques sont intéressantes. Une fois qu'on les ramène,
là, 43 % deviennent
propriétaires. Alors, ça, c'est important, parce que l'accès à la
propriété est également un défi pour notre génération. 52 % s'impliquent
dans leur communauté, font des bénévolats.
95 % sont en emploi, alors c'est quasi une totalité, et 25 % des
jeunes ont influencé des proches à migrer en région, alors incité leurs
amis, leur famille à venir s'installer.
Alors,
ce sont d'autres excellentes nouvelles de l'impact que Place aux jeunes en
région peut avoir. Et, pendant des années,
ils ont vécu de l'incertitude avec les différents gouvernements. Eh bien, nous,
je suis fier de dire qu'on les a signés pour cinq ans. Puis on leur a dit : Non seulement on croit aux
régions, on croit au retour des jeunes en région, et on s'assure, bien
évidemment, que ces services-là puissent être donnés.
Et,
en même temps, c'est salué par les carrefours jeunesse-emploi. Moi, j'ai le
communiqué. Il y a tellement eu des beaux
communiqués cette journée-là, entre autres, bien, celui de Place aux jeunes en
région, pas besoin de vous dire qu'ils sont
hyper contents, où ils disent : «Oeuvrant depuis près de 30 ans
auprès des jeunes de 18 à 35 ans, les montants annoncés aujourd'hui
confirment le rôle primordial de Place aux jeunes en région dans le
développement socioéconomique des collectivités.» Et il tient également à
saluer l'engagement de notre gouvernement envers les régions.
J'ai
un autre communiqué, de presse, cette fois-ci du Réseau des carrefours
jeunesse-emploi. Je salue Alexandre Soulières,
d'ailleurs, leur directeur général, qui est là-bas, qui est une personne avec
qui j'ai fait de la politique à une certaine époque. Et Alexandre a émis un communiqué de presse qui disait à quel
point que non seulement le budget était merveilleux, et à quel point qu'il avait un impact pour
l'avenir des carrefours jeunesse-emploi. Alors, ça, c'est un exemple probant
aussi que les gens du réseau sont satisfaits des actions de notre gouvernement
après toutes ces années d'incertitude et après toutes ces années, souvent, de
mauvaises nouvelles.
Alors,
M. le premier ministre, il y a quelque chose sur laquelle vous nous avez
habitués, sur laquelle vous insistez, c'est,
bien entendu, de créer des choses qui sont structurantes, qui ont un impact,
qui ont un résultat. Et, oui, il y a eu des sommets, vous en avez parlé, du
sommet de la jeunesse, il y a
eu des tables, il y a eu des consultations, je pourrai y venir plus tard, parce que
les jeunes veulent être entendus, veulent être consultés. Mais, j'aimerais vous
entendre sur cette volonté-là que les
carrefours jeunesse-emploi, oui, non seulement ont un impact, et sur la façon dont on peut
réussir toujours à créer ce climat-là
qui va faire en sorte que nos jeunes puissent revenir en région. Et j'imagine
que vous allez nous parler d'Internet haute vitesse, parce que Dieu sait
que c'est quelque chose que les jeunes en région souhaitent également.
• (16 h 20) •
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre, il reste moins de trois
minutes au bloc.
M. Legault :
Trois minutes!
La Présidente
(Mme Chassé) : Moins de trois minutes, oui.
M. Legault : Bon, ce n'est pas grave. Je trouvais ça intéressant, puis, je pense, tout le monde constate comment on est chanceux d'avoir le
député de Beauce-Sud dans notre équipe, là. Ça nous motive. En tout cas, moi,
ça me motive, de l'entendre.
Il y a plusieurs
sujets qui ont été couverts. Bon, Place aux jeunes en région, j'ai eu l'occasion, de ma longue carrière politique, de faire beaucoup d'activités, et avec Place aux jeunes en région. Puis, c'est
vrai que c'est un défi de ramener nos jeunes
en région. Évidemment ça passe par des emplois de qualité en région.
Encore là, moi, j'invite tout le monde à regarder le salaire moyen par région. Vous allez voir, il y a
des écarts importants. Il faut travailler davantage
dans certaines régions qui sont dévitalisées, où il y a des industries
qui ont disparu, donc l'emploi.
Carrefour
jeunesse-emploi, bien là vous touchez quelque
chose qui me fait plaisir, parce que,
comme député, puis je pense ici, là,
je ne veux pas mettre des mots dans la bouche de personne, mais les carrefours
jeunesse-emploi sont adorés, sont
aimés par à peu près tous les députés. Pourquoi? Parce qu'on a comme deux réseaux. Il y a un réseau
plus traditionnel, qui est
Emploi-Québec, il y a les carrefours jeunesse-emploi où, là, c'est moins
traditionnel, où on prend le jeune comme il est et on lui donne des services. Évidemment, dans les dernières années,
malheureusement, il y a eu des coupures de services, alors qu'il faut
augmenter les responsabilités, augmenter les budgets.
Et j'aimais bien quand le député de Beauce-Sud
disait : À l'école, quand un jeune décroche, bien là, systématiquement,
on les connaît, ceux qui décrochent. Donc,
est-ce qu'on ne peut pas envoyer systématiquement ces noms-là aux
carrefours jeunesse-emploi? Ça se peut qu'ils refusent de se faire aider, mais
il faudrait qu'il y ait ce lien.
Une voix :
...
M. Legault :
Il reste moins d'une minute. Donc, évidemment, il y a comme... quand on reçoit
un jeune, disons moins de
25 ans, bien, il y a deux possibilités : on le convainc de retourner
aux études ou on le convainc de prendre un emploi. Puis prendre un
emploi, ça veut dire, par exemple, être capable non seulement d'aider à
préparer un C.V., mais aider aussi à faire de la recherche d'emploi.
Donc,
il y a un rôle à donner au carrefour jeunesse-emploi. Il faut le rapprocher du
réseau de l'éducation, mais il faut
que, systématiquement, là... ça ne se peut pas qu'un jeune passe de l'école à
l'aide sociale, là. Il faut qu'il passe de l'école, s'il décroche, s'en
va au carrefour jeunesse-emploi, puis là il y a des gens qui l'aident à leur
façon.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Ça
termine le bloc d'échange du parti formant le gouvernement. Je cède maintenant... je reconnais une intervention de la
part de l'opposition officielle pour le second bloc d'échange. M. le
député de Viau.
M. Benjamin : ...combien de
temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez 17 minutes.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
18 minutes qu'on me dit...
M. Benjamin : 18, merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bien, justement, allez-y.
M. Benjamin :
Vous savez, le premier ministre et moi, nous avions convenu, Mme la Présidente,
de commencer ces échanges sur un ton
cordial, mais je pense que son adjoint parlementaire a un peu...
malheureusement, n'a pas respecté ces consignes,
puisque je constate dans ce... dans plusieurs de ses déclarations, ce sont des
déclarations que je considère comme à l'emporte-pièce. Et je précise.
Lorsque...
La Présidente (Mme Chassé) :
...débat fluide entre les différents protagonistes.
M. Benjamin : Non, je préfère
m'adresser à vous, je préfère m'adresser à vous.
La
Présidente (Mme Chassé) : Mais, sinon... alors, c'est ça, si on y
va de façon plus intense, on s'adresse à moi. Parfait. Merci. Excellent.
M. Benjamin : Oui, voilà. Absolument. Vous savez, moi
aussi, j'ai rencontré beaucoup d'organismes jeunesse, et le maître mot qui revenait, Mme la
Présidente, c'est que ce que nous
souhaitons pour le prochain budget, c'est qu'on puisse reconduire. Donc, si
des groupes nous affirmaient qu'ils voulaient qu'on reconduise des financements...
La Présidente (Mme Chassé) :
...
M. Benjamin : ...les groupes...
La Présidente (Mme Chassé) :
Les groupes, pardon.
M. Benjamin : ...qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a rien qui a été fait avant. Et ce que je constate, ce que
l'adjoint parlementaire du premier ministre aurait dû préciser aussi, nous
avons en quelque sorte maintenu la table pour cette bonification, parce que
c'est de bonification dont il s'agit ici, dans plusieurs des mesures, dont
trois d'entre elles que j'ai saluées.
Ceci étant
dit, M. le premier ministre parlait tout
à l'heure des carrefours
jeunesse-emploi. Je connais très bien
ce réseau-là puisque j'ai siégé personnellement sur le conseil d'administration
d'un carrefour jeunesse-emploi pendant trois
ans. C'est un carrefour, effectivement, au cours des... qui a connu des années
difficiles, mais que nous avions financé. Et on est très heureux de voir
aussi le financement des carrefours jeunesse-emploi.
Mais, vous
savez, dans le parcours d'un jeune, Mme
la Présidente, il y a
des jeunes qui vont lâcher l'école, qui vont aller au carrefour jeunesse emploi, mais il y en a d'autres, pour
toutes sortes de raisons, qui n'iront pas au carrefour jeunesse-emploi. Et ces jeunes-là, ce sont ces jeunes-là
qui se retrouvent parfois dans les maisons de jeunes. Ce sont ces jeunes-là
qui se retrouvent comme des jeunes itinérants. Et, comme le ROCAB, qui est le
regroupement des organismes, donc, autonomes
jeunesse... le ROCAJQ, pardon, je constate que ces jeunes-là, qui sont dans la
rue, ont été oubliés dans le cadre de ces crédits.
Je veux
aborder un dossier qui me touche beaucoup avec le premier
ministre. Comme élu municipal
dans ma vie antérieure, j'ai beaucoup
travaillé sur un enjeu qui est important pour moi, c'est un enjeu qu'on appelle
le profilage, le profilage social, le
profilage racial. M. le premier
ministre, est-ce qu'on vous a déjà parlé de ce que c'était, ce que c'est, le
profilage social et le profilage racial?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bon, on a beaucoup parlé, dans les
derniers mois, d'immigration. Mais il
faut aussi parler des difficultés
que vivent certaines communautés plus que d'autres. Et effectivement c'est
inacceptable de voir les taux de chômage
dans la communauté noire, par exemple. Donc, il
y a comme, d'une certaine façon,
chez... encore, malheureusement, certains
employeurs, un peu de racisme, et il faut être capable
d'intervenir. Que ça soit le carrefour jeunesse-emploi ou Emploi-Québec,
là, l'emploi, c'est la première chose.
Quand on parle de profilage racial, évidemment,
on va parler des policiers aussi, le travail des policiers. Je pense que,
de plus en plus, les corps de police, en tout cas, les deux importants, SPVM et Sûreté
du Québec, sont sensibles à s'assurer, puis je sais qu'il y a parfois encore des
problèmes, mais à s'assurer
qu'il n'y ait pas de profilage racial dans les interventions des
policiers.
Donc, il y a du
travail à faire de sensibilisation à plusieurs niveaux. Et, pour moi, c'est un
sujet qui doit être prioritaire au Québec.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Oui, M. le député
de Viau.
M. Benjamin :
Cela me porte à vous parler d'un dossier, d'un projet de loi, M. le premier
ministre, projet de loi sur le
cannabis. Lorsque vous avez, M. le premier ministre, un projet de loi qui
touche en particulier des jeunes, lorsque vous avez, M. le premier
ministre, des représentants des municipalités, je pense, entre autres, à la
municipalité de Gatineau, lorsque vous avez
l'ensemble des directeurs de santé publique, lorsque vous avez une ville comme
la ville de Montréal, tout ce beau
monde là viennent vous dire, chacun... lorsque vous avez le Barreau du Québec,
qui viennent vous dire chacun, dans leur mémoire respectif, que votre
projet de loi sur le cannabis, si adopté tel que présenté, porte de forts
risques qu'il puisse y avoir du profilage social et du profilage racial,
qu'est-ce que vous répondez à ces gens-là?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Bien, écoutez, ce qu'on propose, en tout cas, le changement le plus important
qu'on propose, et puis je suis
tellement à l'aise avec ça, c'est de porter l'âge légal de 18 à 21 ans.
Ça, c'est le plus grand changement. Et on a un médecin avec nous qui nous
dit : C'est confirmé que, chez les jeunes, la consommation de cannabis
peut entraîner des problèmes graves comme la
schizophrénie. Pour moi, on n'a pas le droit de continuer à vendre légalement
du pot, du cannabis, à des jeunes de
18 ans. Il faut augmenter l'âge. Ensuite, il faut protéger nos enfants,
puis c'est peut-être à ça que fait
référence le député de Viau, interdire dans les lieux publics la consommation,
là, la fumée, le cannabis, qui peut avoir des effets négatifs sur les
enfants.
Je
ne sais pas où le député de Viau voit
le risque plus grand de profilage racial, puisqu'on aurait une interdiction
dans les lieux publics pour tout le monde. Donc, le message serait clair. Et moi, je pense qu'il est temps, au Québec,
qu'on envoie un message clair aux
gens. Puis moi, comme premier
ministre, je veux donner un message
clair : S'il vous plaît, les jeunes, pour votre avenir, ne consommez pas de cannabis. C'est ça qu'on veut
passer comme message. Mais peut-être que le député de Viau pourrait préciser sa
question.
• (16 h 30) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Absolument. M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Avec plaisir, M. le premier ministre. Comme vous, je suis même prêt à porter ce
message avec vous : Les jeunes,
ne consommez pas le cannabis. Je suis prêt à porter ce message avec vous. Mais,
lorsque vous avez un projet de loi
qui fait en sorte qu'il sera interdit de fumer dans les lieux publics,
pratiquement, les seuls lieux qu'il resterait à fumer, c'est les personnes qui sont propriétaires. C'est ce que
nous ont dit l'ensemble des municipalités, dont, d'ailleurs, l'Union des
municipalités du Québec. Donc, quelqu'un qui
est locataire... Et, souvent dans les portraits sociodémographiques que
dressent la plupart des directions de santé
publique, la consommation du cannabis, dans les milieux socioéconomiquement
particuliers, faibles, défavorisés, il y a
des enjeux. Donc, le risque de profilage de ces personnes-là, des personnes qui
se retrouvent dans des milieux
socioéconomiquement défavorisés, donc, est beaucoup plus accru qu'ils se
fassent attribuer des contraventions. Et qui dit contraventions dit par
la suite, un peu plus tard, éventuellement, des risques de judiciarisation.
Donc,
l'enjeu est réel. Et je ne suis pas le seul, M. le premier ministre, à le dire.
Le mémoire du Barreau du Québec le
dit, le mémoire des directeurs, de l'ensemble des directeurs de la Santé
publique le disent. Quand vous avez 15 directeurs de Santé publique au Québec qui viennent vous dire
qu'il y a un enjeu réel que de stigmatiser une catégorie de jeunes,
donc, je crois que vous, qui portez le dossier des jeunes, de tous les jeunes
du Québec, vous avez une responsabilité à regarder cet aspect-là.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Actuellement, le ministre délégué à la Santé est en train d'examiner les
propositions qui ont été faites par
l'UMQ, par les groupes qui sont venus en commission parlementaire. Je suis
d'accord qu'on a des questions à se poser,
en particulier dans les milieux défavorisés, dans les milieux où il y a
beaucoup de locataires, parce que, bon, quand on est propriétaire, on peut fumer du cannabis chez soi. Quand on est
locataire, on ne peut pas fumer si le propriétaire ne veut pas. Donc, où
peut-on fumer le cannabis? Donc, il y a effectivement un enjeu.
Vous
avez sûrement remarqué, par contre, je pense qu'il y a 72 % des
municipalités qui veulent l'interdiction de fumer du cannabis dans les lieux publics. Donc, il faut
essayer de travailler à l'intérieur de cette contrainte-là. Mais je sais
que c'est un problème que le ministre
délégué à la Santé m'a mentionné. Il essaie de travailler sur des pistes de
solutions pour que les personnes qui
sont dans des milieux défavorisés, en particulier les locataires, qu'on puisse
essayer de trouver une solution. Donc, on y travaille, et je suis
conscient de ce défi.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Oui.
Alors, je vais céder la parole, il y a un enjeu qui est important pour nous,
c'est l'enjeu qu'abordait l'adjoint
parlementaire du premier ministre sur la citoyenneté. Donc, on aura des... sur
les élections, notamment. Donc, je cède la parole à ma collègue députée
de Saint-Laurent.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Mme la députée de Saint-Laurent, il vous
reste huit minutes dans le bloc.
Mme Rizqy :
Merci. Avant d'entrer sur ce sujet, j'aimerais juste revenir lorsqu'on parlait
d'environnement. D'entrée de jeu, le
premier ministre a parlé qu'il a fait un voyage avec ses garçons à San
Francisco. Rapidement, est-ce qu'il y a eu quelque chose de particulier
pour que vos enfants, vous craigniez qu'ils restent à San Francisco?
M. Legault :
La Silicon Valley. L'endroit, d'abord, il y a comme... si on parle
d'intelligence artificielle, si on parle de technologies de l'information, si on parle d'innovation, bien, c'est
un peu la Mecque de l'innovation, hein? Les grands joueurs du numérique de ce monde, il y en a
beaucoup qui viennent de la Californie. Donc, je sais que ça intéresse
beaucoup mes deux garçons. Donc, moi, ce que
je veux, puis je sais qu'on est bien partis à Montréal avec l'intelligence
artificielle, c'est d'être capable d'offrir des défis à nos jeunes à Montréal,
qu'ils ne soient pas obligés d'aller à San Francisco.
Mme Rizqy :
Moi aussi, j'ai eu l'occasion de me rendre à San Francisco. Oui, effectivement,
il y a des grandes compagnies, des géants du
Web qui ne paient toujours pas d'impôts, hein? Et l'autre affaire, moi, qui m'a
aussi frappée, c'est qu'en matière
d'environnement San Francisco, c'est zéro déchet. Et quand que je vous parlais,
tantôt, d'environnement, on peut
tourner ça à la blague, mais je vous invite à avoir une sensibilité que je vous connais, que je sais que
vous êtes capable d'avoir, parce que,
présentement, nos jeunes, lorsqu'ils marchent dans la rue, c'est une chose,
mais, d'autre part, c'est que, récemment,
il y a un nouveau terme qui a été développé : l'écoanxiété. Je vous mets
ça... Ce n'est pas une question, j'aimerais juste que vous le gardiez en tête parce qu'évidement c'est un enjeu que,
je vous le dis, ne peut pas être partisan. On a besoin de tout le monde
pour travailler ensemble. Et...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...
Mme Rizqy :
Comment?
La Présidente
(Mme Chassé) : L'écoanxiété?
Mme Rizqy :
Oui, madame.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Bien entendu.
Mme Rizqy :
Alors, maintenant, tantôt, un sujet qui a été abordé par le député de Beauce-Sud,
la représentation jeunesse au niveau municipal, j'en suis et je pense que c'est
une excellente idée, et j'aime aussi pour qu'on prêche par l'exemple. M. le premier ministre, vous avez
été, je crois... Vous, dans votre formation politique, il n'y a pas
d'investiture, donc vous êtes quand même
une personne qui est aux commandes puis qui aime prendre des décisions. Puis
ça, c'est votre réputation, hein?
Alors, en bas de 35 ans, comment ça se fait que vous n'avez pas été en
mesure d'avoir plus de candidats lors de la dernière élection?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bon, d'abord, une première remarque sur la
Californie. J'invite la députée de Saint-Laurent à aller regarder
les chiffres. Je ne sais pas, probablement qu'elle sait, mais, quand on regarde
les GES par habitant, le Québec
est meilleur que la Californie. Donc, je
veux juste qu'on garde ça en tête, là, on est très bons au Québec,
même meilleurs que la Californie. Je voulais juste dire ça.
Maintenant,
pour ce qui des investitures, effectivement, la CAQ est un jeune parti.
Éventuellement, il y aura des conventions
ou il y aura des votes des militants, des membres de chacune des
circonscriptions qui vont choisir leur candidat. C'est difficile après seulement sept ans, là, on n'a pas l'ancienneté du
Parti libéral. Donc, éventuellement, oui, il y aura des
investitures. Ma préoccupation, ma préoccupation...
Mme Rizqy :
...
M. Legault : ...ma préoccupation lors de la dernière campagne
électorale, ça a été beaucoup, puis je suis tellement fier de ça,
d'avoir eu 50 % des candidats qui étaient des candidates. Ça, là, c'est
une grande fierté. Puis les gens ne s'attendaient pas à ça de la CAQ. Pour
toutes sortes de raisons, là, non fondées...
Mme Rizqy : Je peux vous en donner quelques-unes, raisons, mais c'est correct. Mme la
Présidente, ma question...
La
Présidente (Mme Chassé) :
...députée de Saint-Laurent désire qu'on recentre sur la question. Allez-y,
je vous écoute.
Mme Rizqy : Oui, exactement. De deux choses, premièrement, je
suis contente que vous parliez de la Californie puis moi aussi, je peux vous
dire : On est fiers. Mais je vous trouve un peu timide lorsqu'il est temps
de vanter les legs libéraux en matière d'environnement, parce que vous
n'êtes pas sans savoir que c'est le Québec
puis la Californie qui se sont entendus pour le marché du carbone. Ça,
vous le savez. Mais, si on revient, puis ma
question était très précise, c'était vous qui étiez aux commandes avec
Mme Legault, Brigitte, pour faire la sélection des candidats lors
de la dernière campagne. Je pense qu'il faut aussi prêcher par l'exemple.
Pourquoi vous n'avez pas été en mesure
lors de la dernière campagne, alors que c'était vous qui pouviez choisir
l'ensemble de vos candidats, d'avoir des
jeunes de moins de 35 ans?
M. Legault : Bien, c'est un défi qui est commun à tous les
partis politiques. Effectivement, Mme Legault, que vous connaissez bien, je n'irai pas plus loin, avait un
défi important de convaincre des jeunes d'accepter la politique. Tantôt,
le député de Beauce-Sud en parlait, il y a beaucoup
de cynisme du côté des jeunes à l'égard de la politique. Pendant
50 ans, le grand débat à toutes les
élections au Québec, c'était : Est-ce que je suis souverainiste
ou fédéraliste? Puis honnêtement c'est un
débat qui intéresse le chef du Parti
libéral, qui intéresse le chef du Parti québécois, mais qui n'intéresse pas les jeunes. Et je pense, en tout cas, j'ai confiance qu'en 2022 il y aura plus de
jeunes qui vont s'intéresser aux nouveaux enjeux, aux nouvelles préoccupations, aux nouveaux débats
qu'on a commencé à vivre en 2018, c'est-à-dire de parler d'éducation, de parler d'économie, de parler de culture, parler
d'environnement. Je pense que les jeunes voyaient la politique comme
étant la vieille chicane PQ-Parti libéral : Est-ce que je suis souverainiste ou pas souverainiste? Je pense que
c'est en train de changer, puis ça va nous aider à attirer plus de gens.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre... Oui, allez-y
Mme Rizqy : Mais je vais avoir une petite question plus
spécifique, parce que je le sais que l'avant-dernière campagne, lorsque la question vous a été
posée : Pourquoi vous n'avez pas été en mesure d'avoir plus de femmes?,
vous avez après ça donné clairement une directive. Vous voulez avoir plus de
femmes, vous avez fait preuve de leadership, puis honnêtement je vous félicite, je suis très contente de cela. Mais, à la
dernière campagne, est-ce que vous avez eu le même leadership pour aller
solliciter des candidatures des jeunes de moins de 35 ans?
La Présidente
(Mme Chassé) : Il reste moins de deux minutes au bloc.
M. Legault : Regardez, le meilleur exemple, là, il a fallu que
je travaille fort avec le candidat... On pourrait parler de votre
candidature, mais ça, je pense, ça vous mettrait dans une position difficile...
oui.
Mme Rizqy :
Pardon? Pardon?
• (16 h 40) •
M. Legault : Mais je veux parler du député de Beauce-Sud.
Je veux parler du député de Beauce-Sud, mais je pourrais parler aussi de plusieurs
autres jeunes qui sont dans notre équipe. Je ne me suis pas amusé à faire le
nombre de jeunes qu'il y a dans chaque parti.
Une voix :
On est dans l'âge moyen, je pense.
M. Legault :
Je pense qu'on est dans la bonne moyenne. Mais on a un défi, puis effectivement
je prends bonne note de la proposition de la députée de Saint-Laurent.
Je vais faire des efforts en 2022, en 2026 et en 2030 pour avoir plus de
jeunes.
Mme Rizqy :
Merci. Et, pour terminer...
La Présidente
(Mme Chassé) : Il reste une minute. Oui?
M. Benjamin :
Un dossier sur lequel je pense que...
La Présidente
(Mme Chassé) : Il vous reste un peu plus d'une minute, M. le
député de Viau.
M. Benjamin :
Un peu plus d'une minute? Un dossier sur lequel je pense, M. le premier
ministre, que vous n'avez pas à
attendre jusqu'à 2022, vous pouvez agir dès maintenant, un mot que vous aimez
beaucoup. Je vais vous citer un de vos
députés, qui a eu à dire : «Malheureusement, ça va toucher moins de
sociétés d'État que ma formation politique aurait voulu. On va être à une vingtaine de sociétés
d'État. [Nous,] on voulait l'étendre — c'est votre député qui parle — que ça touche plutôt une soixantaine de sociétés d'État. Je ne m'explique pas
encore aujourd'hui pourquoi on a refusé, du côté gouvernemental, [un] amendement qui viendrait élargir et multiplier
[...] la portée de cette loi...» Ce député, c'est l'actuel ministre de
l'Éducation.
Et
ma question pour vous : Votre gouvernement trouvait que nous n'allions pas
assez loin avec notre projet de loi. Pourquoi
ne pas déposer un projet de loi pour imposer qu'il y ait un jeune de
35 ans et moins non seulement pour les sociétés d'État, mais pour
l'ensemble des C.A. des organismes du gouvernement du Québec?
La
Présidente (Mme Chassé) : En moins de 20 secondes, M. le
premier ministre.
M. Legault :
On me dit que l'âge moyen des candidats de la CAQ était de 44 ans, alors
qu'au Parti libéral c'est 48 ans.
Une voix : ...
M. Legault : 2014. Mais je veux
revenir sur la question du député de Viau.
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant. Cinq secondes.
M. Legault : Je vais revenir
tantôt avec une réponse complète.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Je suis maintenant prête à
reconnaître une intervention du parti formant le gouvernement pour un
troisième bloc d'échange. M. le député de Beauce-Sud, la parole est à vous.
M. Poulin :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'ai hâte que la députée de Gaspé parle.
J'imagine que ça s'en vient, hein?
Une voix : ...
M. Poulin :
Ça s'en vient? Ça ne devrait pas être très long. C'est la seule intervenante
qui n'a pas encore pris la parole, alors j'ai bien hâte qu'on puisse
échanger à ce niveau-là.
Effectivement, sur les conseils
d'administration, probablement que le premier ministre... C'était quoi, ma
terminaison?
Mme Perry Mélançon : ...si le
collègue de Beauce-Sud peut me laisser son temps...
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est bon, j'aime ça.
M. Poulin : Ah oui? O.K. C'est
bon. Parfait. Bien, laissez-moi y réfléchir. Bien, peut-être que j'irai vers
une minute. On pourra regarder ça. Mais on
ne veut pas trop créer de précédents. C'est pour ça, c'est pour ça. Mais merci
beaucoup pour ce bel échange.
Donc, je
voulais revenir sur deux, trois éléments qui sont hyperimportants.
Effectivement, M. le député de Viau, il y a eu des bonnes choses qui ont été faites dans le passé, là. Je le
dis, puis vous me connaissez, je suis le gars le moins partisan
possible, à mes heures. Donc, c'est important de le souligner et...
Une voix : ...
M. Poulin :
À mes heures, effectivement, et là on est dans mes heures, ça tombe bien. Et,
entre autres, sur les conseils d'administration
des sociétés d'État, l'ancien député de Sainte-Rose, M. Habel, je peux le
nommer par son nom maintenant, Jean
Habel, avait été très actif pour s'assurer que les sociétés d'État puissent
avoir des jeunes de moins de 35 ans sur leurs conseils d'administration. Et c'est quelque chose
qui non seulement était une loi, mais que notre gouvernement a fait des efforts considérables depuis notre arrivée en
place où on a lancé un massif appel de candidatures jeunes pour s'assurer
de recevoir une banque de jeunes
administrateurs qu'on va pouvoir, donc, recommander pour être sur les sociétés
d'État. Cette banque-là, de noms, est
rendue à plus de 400 noms de jeunes que nous avons reçus. Donc, ça nous
permet d'avoir une banque de moins de 35 ans.
Et, depuis notre arrivée en fonction... Vous
comprenez qu'à chaque fois qu'on arrive pour des nominations de sociétés d'État il y a des dates limites pour
chacun des postes, alors c'est assez complexe, mais en date du 28 février
2019, ce sont les chiffres les plus récents, il y a 21 jeunes de
35 ans et moins qui siègent présentement sur des conseils
d'administration. C'est une hausse nette, là, de trois par rapport au
31 mars 2018. Alors, on est quand même dans les augmentations à ce
niveau-là.
Il y a des
sociétés d'État qui n'ont pas de jeunes de moins de 35 ans sur leurs
conseils d'administration. Et là c'est un message, là, aux
professionnels du gouvernement, aux professionnels des sociétés d'État, il y
aura un tour de roue nécessaire et un effort
nécessaire pour faire en sorte que certaines sociétés d'État puissent, je
dirais, dans un délai à court terme...
de nommer des jeunes de moins de 35 ans sur les conseils d'administration.
Alors, sachez que c'est une volonté que l'on souhaite poursuivre. Et,
bien évidemment, on sait que, lorsque ces jeunes décident de s'impliquer sur
des conseils d'administration aux sociétés
d'État, par la suite non seulement ça devient un outil dans la vie, mais ça
permet également de pouvoir mieux connaître l'appareil gouvernemental,
de mieux connaître les outils dans lesquels on se trouve. Alors, là-dessus, je
pense que nous allons demeurer extrêmement proactifs.
Avant de
passer à mon prochain sujet, c'est parce que je suis tombé sur un communiqué de
presse que je trouvais tellement
intéressant, du 14 mars 2018, concernant le Fonds des générations. Et
c'est un communiqué qui avait été signé par l'actuel député de Robert-Baldwin, le ministre des Finances, donc,
de l'époque, et l'ancien premier ministre du Québec, Philippe Couillard,
et où ils se réjouissaient de rembourser la dette à même le Fonds des
générations. Ils disaient : «À compter de la prochaine année financière, le Québec
commencera à rembourser sa dette, à raison de 2 milliards [...]
par année, grâce à une partie des sommes accumulées dans le Fonds des
générations depuis sa mise en place en 2006.
«[...]Au
cours des cinq prochaines années, [...]2018‑2019 [...] 2022‑2023, une somme de 10 milliards...» Que
nous, on a devancé bien évidemment.
Et, dans ce même communiqué, qui était signé par le collègue
député de Robert-Baldwin, on
disait :
«La loi sur
la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations prévoit
que le Fonds des générations
ne peut servir qu'à une seule chose, soit le
remboursement de la dette.» Alors, ce sont le gouvernement libéral, il y a à
peine un an, qui se félicitait de rembourser
la dette à même le Fonds
des générations. Alors, je pense que,
chose dite, chose claire, c'est très bien dit.
Maintenant,
j'aimerais parler d'un sujet que je crois que c'est le député
de Viau ou la députée de Saint-Laurent...
a abordé tout à l'heure concernant la détresse psychologique que certains
jeunes vivent, la députée de Saint-Laurent. J'ai rencontré, comme je le disais, plus d'une cinquantaine de groupes
jeunesse, et c'est revenu souvent sur le sujet, entre autres concernant une rencontre que j'ai eu avec la
Fédération étudiante collégiale du Québec, sur le stress, l'angoisse qui est vécue par certains étudiants au niveau
collégial. Bien entendu, je suis passé par là, mes amis sont passés par
là. On est conscient que dans les
moments charnières d'une vie, au moment où on est en remise en question,
où on veut s'orienter, où on veut faire un choix professionnel, où on a
des cotes R à remplir pour avoir accès éventuellement à un programme à
l'université, il y a un stress qui est bien au rendez-vous.
Notre gouvernement va continuer de supporter différents outils. Je pense à Forces Avenir au niveau des bourses, je pense à tout le
climat qu'on peut faire en sorte pour que nos jeunes puissent avoir accès au
réseau collégial et, par la
suite, bien entendu, au réseau universitaire, mais il faut certainement se pencher sur la question de la santé de nos jeunes. Entre autres, ma collègue ministre
de la Santé a annoncé la mise en
place d'un forum jeunesse... pas un forum jeunesse, plutôt, mais un forum sur la santé mentale des jeunes qui va se
tenir en mai prochain, ça a été annoncé, la date du 13 mai, qui va nous
permettre ensemble, collectivement,
de trouver des pistes de solution rapides, et ça, le premier ministre, je sais
que vous aimez ça, rapides, attachés
avec l'argent, qui vont nous permettre de voir de quelle façon on peut rentrer
dans nos cégeps, dans nos universités,
même au réseau secondaire et voir de quelle façon on peut appuyer les jeunes
rapidement, qui ont besoin d'aide, qui vivent un stress très difficile.
Alors, à ce niveau-là, on va être au rendez-vous.
D'ailleurs,
il y a des statistiques intéressantes, là. On estime que, parmi les jeunes de
15 à 24 ans, 36,1 % ont un niveau élevé de détresse psychologique. C'est incroyable! Moi, je n'en reviens
pas. Alors, il faut trouver des solutions. Et c'est encore pire chez les jeunes femmes, qui ont une détresse
psychologique à la hauteur de 45,1 %. On ne peut pas demeurer
insensible face à ces statistiques-là, et
c'est, entre autres, pour ça qu'on a mis en place un forum rapidement, avec des
experts, des travailleurs sociaux, des infirmières, des proches aidants,
des médecins, pour discuter de cet enjeu-là.
Et ça m'a amené rapidement, comme adjoint
parlementaire au premier ministre à la Jeunesse, à aller voir notre ministre des Aînés et des Proches aidants,
Marguerite Blais, pour s'assurer que, dans la prochaine politique sur les
proches aidants que la ministre va mettre en
place, il puisse y avoir une section pour les jeunes proches aidants, parce que
ce n'est pas la même réalité. Lorsqu'à 35 ans tu dois arrêter de
travailler pour prendre soin de ta blonde ou de ton chum qui a à peu près le
même âge que toi, ça hypothèque parfois ta vie pour plusieurs années.
Alors, ce
n'est pas, des fois, la même réalité, ce n'est pas le même appui que l'on peut
donner et, très rapidement, la ministre
des Aînés et des Proches aidants m'a dit : Oui, on va le faire. On a un
axe santé également dans la stratégie jeunesse, on va rentrer à l'intérieur de tout ça les jeunes proches aidants et on
va s'assurer, avec nos organismes communautaires, avec les gens qui sont sur le terrain, que quelqu'un
qui doit faire un choix de mettre de côté sa carrière pour prendre soin
d'un être proche puisse pouvoir le faire à n'importe quel âge. On est en train
de réfléchir à tout ça.
Également, on
a... et lancé au courant des derniers jours une campagne concernant
l'hyperconnectivité, qui est un sujet
qui est venu des experts d'abord et avant tout, entre autres avec
l'organisation Capsana. En politique, on est un très, très, très mauvais exemple sur le temps qu'on
passe sur notre cellulaire. Honnêtement, je pense qu'on est dans le
groupe cible, parce qu'on passe trop de
temps sur notre cellulaire, on est très, très, très connectés. Mais, ça amène
des enjeux de décrochage scolaire, ça
amène des enjeux également où nos jeunes. Certains sont connectés sur les jeux
vidéo souvent, en arrivant à la maison, toute la soirée. Alors, c'est un
enjeu de santé publique qu'il faut également s'attarder.
Sauf que,
dans tous les cas, ce que nous, on a souhaité faire, c'est de le faire avec les
jeunes et pour les jeunes. Ce n'est
pas tenter d'être paternaliste, loin de là. Et une phrase qu'on se répète
souvent au Secrétariat à la jeunesse, c'est : Faire confiance à notre jeunesse. Et, quand on touche
aux enjeux de santé publique, il faut leur faire confiance. Il y a des
frères, des soeurs, des gens qui sont
membres de familles qui disent : Ce n'est pas normal qu'un proche chez
nous passe autant de temps sur des jeux vidéo et que, maintenant, ses
études en paient le prix.
• (16 h 50) •
Alors, moi,
je suis extrêmement préoccupé. J'en ai discuté avec la ministre de la Santé, le
ministre délégué à la Santé publique, qui est déjà très impliqué au
niveau de la jeunesse, pour voir de quelle façon on peut travailler. Puis d'ailleurs, sur l'hyperconnectivité, Capsana,
pourquoi on leur a fait confiance, pourquoi on a donné 2,5 millions, entre
autres, c'est eux qui avaient fait la campagne, le défi J'arrête, j'y gagne!,
qui est une campagne qui... on en entend parler, qui a maintenant 10 ans,
je pense, et, entre autres, le Défi Santé, dont plusieurs autour de la table
participent.
Alors, M. le
premier ministre, j'aimerais vous entendre. On a parlé tout à l'heure bien
entendu du cannabis, mais je pense
qu'on... en tout cas, j'ai bien entendu votre appel à ce que notre jeunesse ne
puisse pas consommer cette drogue, mais j'aimerais également voir dans quelle vision vous souhaitez inscrire le
fait que, premièrement, notre jeunesse ait tous les outils, entre autres au niveau de la santé
mentale, et de voir de quelle façon... parce qu'on peut parler des violences
sexuelles, de l'exploitation sexuelle
également chez nos jeunes. Je vous ai parlé de la politique nationale des
proches aidants. Alors, je pense,
c'est important, même pour des jeunes qui nous écoutent peut-être puis qui se
disent : Ça ne va pas dans mon salon. Qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour moi?
Qu'est-ce que le premier ministre, qui a la responsabilité de la
Jeunesse, donne comme directives à ses gens pour s'assurer que je puisse avoir
tous les outils pour réussir?
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent, merci. M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui, oui. Bien, écoutez, d'abord, effectivement, on a une députée de
Repentigny, quand on parle de violence sexuelle, que ça soit, bon,
beaucoup de jeunes femmes, mais aussi des jeunes hommes qui sont pris avec des proxénètes, qui sont pris avec des gens, là,
qui... on me racontait, là, qu'ils sont même prêts à tatouer les jeunes filles
ou les jeunes hommes qui leur appartiennent,
et c'est plus répandu qu'on pense. Et avec le policier, là, qui est notre
député de Vachon, il n'est pas là, on
a, avec la députée de Repentigny, mis en place un groupe qui va avoir une
commission parlementaire, qui va écouter les différents intervenants,
d'abord pour voir le problème, ensuite apporter des solutions. Mais c'est un
problème très grave qu'on voit, là, on a vu des reportages à la télévision, là,
qui sont importants.
Je
veux revenir peut-être sur la question des sociétés d'État, parce
qu'actuellement... bon, d'abord, je suis d'accord avec notre ministre de l'Éducation qu'il faudrait
étendre le nombre de sociétés d'État qui sont assujetties à la loi, là,
qui oblige à avoir des jeunes sur le conseil d'administration. Mais on me dit
qu'actuellement il y a six sociétés d'État importantes
qui ne respectent pas la loi. Donc, ça veut dire que l'ancien gouvernement ne
s'est pas assuré... Puis ce n'est pas
les moindres, là. Actuellement, à la Caisse de dépôt, il n'y a aucun
représentant jeune sur le conseil d'administration, chez Investissement Québec, aucun représentant
jeune, Régie de l'assurance maladie du Québec, aucun représentant jeune,
Société du Centre des congrès de Québec,
aucun représentant jeune, Société du Grand Théâtre de Québec, aucun
représentant jeune, Société du Palais des congrès de Montréal, aucun
représentant jeune.
C'est
quand même, là, inquiétant de voir qu'on a adopté en bonne et due forme une loi
puis qui exigerait pourtant que ces
sociétés d'État aient sur leur conseil d'administration un jeune. Or, le
gouvernement libéral n'a pas respecté la loi dans ces six sociétés d'État. Donc, évidemment, la première chose qu'on
va faire, ça va être de respecter la loi, s'assurer que les sociétés d'État qui sont assujetties à cette
loi, bien, respectent la loi. Puis, deuxièmement, on va étudier,
effectivement, là, il y a une cinquantaine
de sociétés d'État, il y en a plus que la moitié qui ne sont pas assujetties à
la loi. Est-ce qu'on ne pourrait pas
en ajouter, des sociétés d'État où on exige d'avoir un représentant jeune?
Parce que c'est une bonne opportunité pour
les jeunes, d'abord, de prendre de l'expérience, de voir aussi à... quand il
s'agit de prendre des décisions... puis là je vous nommais des sociétés d'État, c'est des sociétés d'État qui ont un
impact sur notre société. Donc, d'être capable d'avoir la vision des préoccupations de la jeunesse sur
les actions qui sont posées par ces sociétés d'État. Donc, il est temps
que, un, on respecte la loi, deux, qu'on
étende la loi des sociétés d'État, là. Je suis content qu'on rappelle cette
demande qui avait été faite par l'actuel ministre de l'Éducation
lorsqu'il était dans l'opposition.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le député de Beauce-Sud, il reste deux
minutes au bloc. Allez-y.
M. Poulin :
Effectivement, pour faire du pouce sur ce que le premier ministre dit, il va
falloir y réfléchir, certainement, et je
pense qu'on peut réussir à le faire à court terme. Et le défi également qu'on
a, oui, ça nous prend des jeunes sur
les conseils d'administration, mais on se doit, comme société également, de
dire :Ce n'est pas juste mettre des jeunes pour mettre des jeunes. Notre volonté, c'est de les écouter.
C'est de leur donner des mandats précis à l'intérieur de ces conseils d'administration là qu'ils vont
pouvoir mener à terme. Oui, il faut plus de jeunes en politique, la députée
de Saint-Laurent l'a bien signifié tout à
l'heure. Moi, le premier ministre du Québec a signé mon bulletin de candidature
en 2014, j'avais 21 ans, ça prenait du
courage, faire ça quand même, dans Beauce-Sud. Puis il fallait se battre. J'ai
eu 38 % des voix, il fallait le
faire. Puis là je ne vous dirai pas le score que j'ai eu cette année, mais ça a
bien été. Ça fait que c'est la preuve que les jeunes en politique...
Une voix :
Presque soviétique...
M. Poulin :
Presque soviétique, 63 %. Mais c'est la preuve que les jeunes en
politique, il y a de la place pour eux. Il suffit qu'ils investissent
sur les lieux de pouvoir, il suffit qu'ils s'impliquent sur les conseils
d'administration, qu'ils présentent leur candidature aux élections municipales
en 2021. Ça s'en vient, préparez-vous. Lancez votre campagne de bonne heure.
Alors, notre volonté,
là, c'est de s'assurer que ces jeunes-là puissent, bien entendu, avoir les
espaces qui sont nécessaires. Et je peux
vous dire une chose, le Secrétariat à la jeunesse compte lancer... on va le
faire avec la FQM, avec la Commission
des jeunes élus de l'UMQ également, que j'ai rencontrée, et on va essayer de
trouver une façon que les mêmes défis
qu'on s'est donnés pour la place des femmes en politique, on puisse se le
donner également pour la place des jeunes. Tant mieux si ce sont des jeunes femmes. Et c'est une volonté qui est
ferme, et on va trouver des outils pour pouvoir le faire. Ça va passe par les conseils
d'administration, par la politique municipale et, bien entendu, pour les
élections de 2022.
La Présidente
(Mme Chassé) : Il reste 30 secondes à votre bloc. On le
reporte?
M. Poulin :
Je peux le reporter, merci.
La Présidente
(Mme Chassé) : Alors, maintenant je reconnais une première
intervention au troisième groupe d'opposition pour son bloc d'échange. Mme la
députée de Gaspé, la parole est à vous.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Je pense que je sais pourquoi le collègue de Beauce-Sud
a hâte de m'entendre parler, parce qu'il
sait qu'il y aura... il y a des fortes chances que je parle de région. Mais,
avant d'y aller avec ce sujet-là,
j'aimerais revenir à une priorité qui a été mentionnée souvent, là, par les
jeunes au premier ministre lorsqu'il a rencontré des groupes de jeunes.
Alors, on parle ici de l'éducation. On a effleuré le sujet tantôt, mais
j'aimerais quand même entendre le premier ministre, là, sur sa vision puis sur
des engagements qu'il a concrètement par rapport aux compensations des stages.
Actuellement,
il y a une majorité d'étudiants qui s'appauvrissent à tous les ans parce qu'ils
n'ont pas assez de temps pour avoir
un travail à temps partiel et pour pouvoir effectuer leurs
40 heures/semaine pour les stages. Et le premier ministre, bien, il nous dit souvent que la jeunesse
représente l'avenir, qu'il veut remettre de l'argent dans les poches des
Québécois. Alors, j'aimerais savoir, les
77 % de stagiaires qui ne reçoivent aucune forme de compensation
actuellement pour les stages effectués à la fin de leur session,
j'aimerais savoir, finalement, le premier ministre, qu'attend-il pour mettre
fin à ce contexte d'appauvrissement et d'endettement des étudiants et qui, je
le rappelle, font partie des classes les plus pauvres de notre société.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente. Bon, d'abord, je suis content d'annoncer, je ne sais
pas si elle le sait, mais que, pour
la deuxième fois, je vais aller en Gaspésie la semaine prochaine. Je sais que
la dernière fois on s'était vus. Donc j'aurai
l'occasion, effectivement, là, d'aller discuter de défis qui sont importants en
Gaspésie, entre autres défis de l'emploi. Ce n'est pas parce qu'on était contre la cimenterie puis parce qu'on est
contre le gaspillage d'éoliens, alors qu'on est en surplus d'électricité, ce n'est pas parce qu'on
est contre ces projets-là qu'on est contre la Gaspésie. On est contre le
gaspillage. Comme je le répète, là-bas, il est temps qu'on aide nos
entrepreneurs, entre autres, nos jeunes entrepreneurs.
Mme Perry
Mélançon : ...revenir sur les régions plus tard.
M. Legault :
Je reviens sur les compensations pour les stages.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui.
M. Legault :
On a effectivement, puis le ministre de L'Éducation, je sais que c'est un sujet
qui est important pour lui, on va
annoncer que certains stages vont être compensés. On est en train d'évaluer. Le
critère qu'on utilise, c'est de dire :
Est-ce que, lorsqu'un jeune fait un stage, est-ce qu'il remplace un emploi?
Est-ce qu'il est capable d'avoir une activité qui fait qu'on a besoin de moins d'employés? Si c'est le cas, bien, il
devrait y avoir rémunération. Il y a d'autres cas où les stages, c'est plus des difficultés, ou des enjeux,
ou des défis additionnels pour l'organisation qui reçoit le stagiaire,
mais, quand ça remplace un emploi, le stagiaire devrait être payé. Donc, je
sais que...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Legault :
...c'est un dossier important. Il y a un budget réservé dans le budget qui a
été déposé. Maintenant, on devrait être en mesure, prochainement,
d'annoncer, là, une proposition. Évidemment, on ne pourra pas tout régler les
problèmes la première année...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Legault :
...donc on a pris l'engagement de mieux rémunérer les stages sur la durée du
mandat, mais il y aura un geste de posé prochainement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci.
Mme Perry
Mélançon : Votre «prochainement»...
La Présidente
(Mme Chassé) : Allez-y.
• (17 heures) •
Mme Perry
Mélançon : ...est-ce qu'il y a quand même un échéancier approximatif,
là, actuellement? Parce que je sais
que toutes les associations des cégeps sont vraiment mobilisées là, maintenant,
et demandent à ce que ce soit une priorité, là, en matière d'éducation.
Donc, juste nous dire rapidement, là, si vous avez une idée de quand ce sera
fait.
M. Legault :
Dans l'année en cours, là. Donc, actuellement, vous savez, l'année en cours,
c'est 1er avril au 31 mars. Donc,
il y aura, étant donné qu'il y a des sommes de réservées du 1er avril au
31 mars, donc il y aura des annonces de faites pour cette
période-là.
Mme Perry
Mélançon : Et, en ce qui a trait aux mesures compensatoires, moi, je
dis souvent qu'il faudrait essayer de compenser d'une certaine manière
les familles qui envoient leurs enfants dans les villes universitaires. Chez
nous, il n'y a pas d'université. Donc, c'est
un coût énorme pour les familles, de pouvoir envoyer leurs enfants dans les
universités. Et puis souvent, en plus, ces jeunes-là ne reviennent pas. On dit
donc : On perd nos cerveaux, là, dans les régions.
Alors, clairement, pour
nous, qu'il y ait une forme de crédit d'impôt pour soutenir ces familles-là, ce
serait un engagement qu'on aimerait voir se
concrétiser dans votre mandat, là. Je sais que ce n'est pas prévu pour le
budget 2019‑2020, mais j'aimerais quand même savoir si c'est
quelque chose qu'on pourrait discuter ensemble très prochainement.
M. Legault :
Oui. Écoutez. On le sait qu'on a un système généreux de prêts et bourses. On le
sait que, quand on parle, par
exemple, un étudiant de la Gaspésie qui s'en vient à Montréal, la partie des
frais de scolarité, c'est la petite partie, la grosse partie, c'est de se loger et puis d'être capable de subsister
pendant la période des études. Donc, c'est quelque chose qu'on pourra regarder. On a déjà beaucoup de
promesses électorales. Je veux m'assurer qu'on remplisse toutes nos
promesses électorales, mais c'est un sujet qu'il faudra éventuellement
regarder.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
Mme Perry
Mélançon : Merci. Alors, Mme la Présidente, j'aimerais continuer sur
le sujet des régions auquel je faisais
mention tout à l'heure. Quand on a demandé des renseignements particuliers, là,
on nous a répondu, à notre question de
préciser quels sont les incitatifs présentés pour attirer les jeunes en région
et les prévisions pour 2019‑2020, on nous a simplement répondu : Place aux jeunes en région. Je pense que c'est
de l'ordre de 3,5 millions qui étaient annoncés. Donc, je ne vois
pas de précision sur les incitatifs.
Je vais
donner quelques réponses déjà au premier ministre pour parler un peu de la
manière dont on doit miser pour le
retour des jeunes. Ça passe par la dynamisation du territoire. Ça passe aussi
par la bonification puis la mise sur pied de programmes, que ce soit de formation professionnelle ou de programmes
collégiaux. Ça passe aussi par une offre adéquate de transport en commun, notamment d'essayer de
réduire drastiquement les coûts des billets d'avion, parce qu'il n'y a
pas de jeunes qui proviennent d'autres
régions qui ont envie de payer, bien, nous non plus, en fait, là, mais de payer
des coûts faramineux pour pouvoir
sortir de la région quand bon nous semble. Alors, ça, c'est clairement un frein
au retour des jeunes. Ça passe aussi
par le renforcement des industries de deuxième et de troisième transformation.
Ça passe aussi par pallier à la crise du logement. Chez nous, ce n'est
pas compliqué, il n'y a pas aucun logement de disponible pour accueillir les nouveaux arrivants. Ça passe aussi par le refus de
tout projet d'hydrocarbures, parce que les gens qui choisissent la
Gaspésie comme ville d'accueil, je peux vous
garantir qu'ils ne le font pas pour le maigre potentiel économique que nous
font miroiter les compagnies de l'extérieur. Donc, ils viennent pour la
qualité exceptionnelle de l'environnement, qui est unique chez nous.
Bref, il y a
beaucoup de travail à faire, et j'aimerais savoir si le premier ministre
s'engage à développer des mesures concrètes,
donc pas seulement pour Place aux jeunes, dont je reconnais le travail, mais
encore... Donc, on veut en entendre plus de votre part.
M. Legault :
Écoutez, c'est un sujet, effectivement, qui est beaucoup discuté au caucus de
la CAQ. Comme vous pouvez vous
imaginer, là, il y a beaucoup de députés de la CAQ qui viennent des régions. On
a ce sujet-là presque chaque semaine.
Il y a
plusieurs choses qu'on va annoncer prochainement. D'abord, la réforme
d'Investissement Québec. On veut un
Investissement Québec pour chacune des régions du Québec. Puis on veut des
moyens pour chacun des Investissement Québec
des régions en fonction des besoins. Je reviens à ce que je disais tantôt. Si
on regarde les taux de chômage, mais surtout
les salaires moyens, il y a des régions qui ont besoin de plus d'aide qu'ailleurs.
Donc, ça veut dire qu'Investissement Québec,
quand il vient le temps de donner pas seulement un prêt, mais ça peut être
parfois une subvention, parfois investir dans du capital-actions, mais il faut qu'il soit encore plus ouvert
quand c'est une région qui en a plus de besoin. Donc, vous allez voir, là, dans les prochains mois, un
Investissement Québec se déployer dans chacune des régions du Québec. Il
y aura aussi un conseil d'administration avec des gens d'affaires de la région,
parce que ce sont souvent ces personnes-là qui connaissent des projets
éventuels.
On est en
train de se pencher aussi sur les CLD, parce que, malheureusement, il y a eu
des coupures d'à peu près 50 % des budgets dans les CLD. Je trouve
que ce n'était pas une bonne idée, parce que d'aider, parfois donner juste un 10 000 $, un 20 000 $ à un
jeune pour démarrer son projet, ça crée des emplois en région. Donc, il va y
avoir une série de mesures qui vont
être annoncées. Mais moi, je l'ai déjà dit, je vais avoir un compteur des investissements
région par région. Donc, on a
effectivement mis en place au comité exécutif, là... on suit les projets,
s'assurer que ça avance un peu plus vite, toutes les autorisations qui sont nécessaires un peu partout, qu'il y
ait moins de bureaucratie, donc qu'on puisse, surtout dans les régions
qui en ont besoin, en faire plus.
Évidemment,
on a pris l'engagement aussi, là, puis le président du Conseil du trésor
travaille là-dessus, 5 000 emplois de la fonction publique qui vont être transférés dans les régions. Donc,
on est en train d'examiner ça ministère par ministère pour transférer 5 000 emplois. On va y
aller par attrition. Donc, c'est ça. Évidemment, je pourrais vous parler
d'Internet haute vitesse. Il est
temps que ça se règle. On a pris un engagement que tout le monde vont y avoir
accès d'ici quatre ans. Donc, on a... Le député d'Orford travaille très
fort là-dessus avec le ministre de l'Économie, avec la ministre déléguée au
Développement régional. Donc, ça, là, ça va se faire aussi, puis c'est très
important pour les régions.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme Perry
Mélançon : Pas beaucoup
d'engagement sur ce que j'ai mentionné, là, dans mon
préambule, sur toutes les belles
suggestions que j'ai faites, mais, quand
même, je sais que le premier ministre a pris des notes. Donc, j'imagine qu'on aura l'occasion d'y
revenir. Bien, j'entendais parler...
M. Legault : Mme la Présidente.
Une voix : ...
M. Legault : Oui, Mme
la présidente, je veux peut-être
juste dire une chose. Bon, on a bonifié le financement des cégeps en
région. C'est un début. Deuxièmement, les billets d'avion, je l'ai dit, si c'est nécessaire,
je vais aller moi-même négocier avec Air Canada, parce que
ça n'a pas de bon sens qu'ils chargent plus de 1 000 $, là. J'aurais aimé ça charger ça sur les vols de Paris, mais on va...
M. Bonnardel, M. le ministre des Transports est en train d'en discuter
pour réduire le prix des billets d'avion en région. Je voulais juste
vous dire ça parce que vous avez mentionné, là, ces deux sujets-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez une réponse.
Mme Perry
Mélançon : Bien, en fait, oui. Bien, je suis contente d'entendre quand
même ces réponses-là. Puis je me
rappelle, à la première visite du premier ministre, effectivement, il avait
mentionné que la Gaspésie, il l'avait dans la mire aux prochaines élections. Donc, moi, je me permets de dire que je
fais mon travail de députée puis qu'on aura des engagements aussi par le
travail que je fais en tant que députée.
M. Legault : C'est bon. Et tout
le monde est bienvenu à la CAQ.
Mme Perry Mélançon : Ah! ça, je
ne prends pas ça pour une invitation formelle.
La Présidente (Mme Chassé) : Je
vous invite à poursuivre.
Mme Perry
Mélançon : Alors, bien, j'ai très peu de temps devant moi. Donc là, je
voulais parler d'Investissement Québec, mais on en a parlé quand même
rapidement. Je veux juste mentionner qu'il y a 82 millions encore, de
l'année dernière, qui étaient octroyés à
des... des sommes octroyées pour les produits raffinés de pétrole, de charbon,
d'industries chimiques. Donc, seulement
1,5 million pour l'agriculture et la pêche, un secteur très important dans
ma région, notamment. Je pourrais
faire la ventilation, mais je ne le ferai pas. Juste dire que ce serait bien
qu'on essaie de rééquilibrer un petit peu en termes d'industrie, là, qu'il y ait vraiment des sommes qui soient
octroyées qui soient considérables dans chacun des Investissement Québec
qui verront le jour. Rapidement...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, allez-y.
Mme Perry Mélançon : Deux
minutes?
La Présidente (Mme Chassé) :
Deux minutes, oui.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Bien, un sujet que j'aurais aimé pouvoir vraiment
parler plus en profondeur, la santé mentale de nos jeunes. Que ce soit
au niveau secondaire, au niveau collégial, on sait qu'il y a des rapports qui
nous mentionnaient que les jeunes... Par
exemple, près du tiers des jeunes présentaient un niveau élevé de détresse
psychologique. Même chose pour ceux qui
souffrent de troubles anxieux. Donc, on peut penser aux jeunes dans le domaine
de la santé ou de l'enseignement aussi. Ce n'est pas seulement au niveau
scolaire.
Alors,
comment le premier ministre peut nous expliquer... Bien, qu'est-ce qu'il
prévoit investir dans l'année, pour l'année
actuelle, vraiment en termes d'argent, là? Je veux savoir, parce qu'il
disait : Il faut investir. Mais on est à l'étude des crédits, donc
une somme, là. On veut des réponses.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez 1 min 15 s. Allez-y.
• (17 h 10) •
M. Legault :
Bon, j'essaie d'y aller rapidement. D'abord, en agriculture, on a annoncé un
nouveau programme pour aider à
financer les investissements pour de l'équipement en agriculture. C'est très
important dans beaucoup de régions. Et on
peut développer des nouvelles industries. Je pense, entre autres, au boeuf,
puis je voyais Bernard Lemaire, qui était rendu avec
1 500 boeufs, là, et on pourrait en faire mieux au Québec.
La forêt, important aussi, on veut mettre en
place un régime forestier où on va accorder des droits de coupe sur trois ans plutôt que de le faire à chaque année.
Ça permet une meilleure prévisibilité pour les entreprises qui veulent
investir, que ce soit dans des scieries ou ailleurs.
La santé
mentale, effectivement, bien, on a des spécialistes, on a mis un budget, là, je
pense que c'est 100 millions, si
je me souviens bien, pour des spécialistes additionnels dans les écoles. Il
faut effectivement prendre acte de ça, là, qu'il y a beaucoup
de jeunes qui vivent beaucoup d'anxiété, dans certains cas des problèmes de
santé mentale. Donc, ça prend des spécialistes,
travailleurs sociaux, psychiatres. Donc, des spécialistes, il en
manque dans les écoles, et ça fait partie du budget, là, qu'est en train
de répartir le ministre de l'Éducation.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Ça termine le bloc d'échange. On a eu une série de réponses à vos questions
en rafale. Je reconnais une intervention au parti formant le gouvernement pour
son quatrième bloc d'échange. M. le député de Beauce-Sud, vous poursuivez?
M. Poulin : Oui, absolument.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Poulin : Pour combien de
temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez 15 minutes.
M. Poulin : Parfait, super. Bien, merci beaucoup. Très intéressant, effectivement, les questions de la députée
de Gaspé concernant les régions du Québec. Le premier
ministre a ciblé très clairement
des enjeux qui se doivent d'être mis en place pour s'assurer... tu sais, on pense à Internet haute vitesse, on pense, bien entendu, aux centres universitaires
en région, c'est important. Si on veut
démarrer des cohortes également dans les centres universitaires en région pour
s'assurer qu'ils ne vont pas toujours dans
les grands centres, bien, il va falloir travailler sur le financement des
centres universitaires. Je sais que le ministre de l'Éducation est au
travail à ce niveau-là.
Également,
l'appel de projets locaux qu'on a fait, c'est 70 projets qu'on a financés
à la grandeur du Québec. Et d'ailleurs,
quand je regarde les statistiques, on en a financé plus en région qu'à
Montréal. Alors, on a réussi, d'une certaine façon, à aller dans toutes les régions, et c'est le cas pour la députée
de Gaspé où trois projets qui ont été financés dans la région... Alors,
c'est des gestes extrêmement concrets qu'on compte continuer de financer, bien
évidemment.
Lorsque je
suis arrivé au Secrétariat à la jeunesse, je me suis demandé combien
d'organismes on finançait, combien de
groupes on finançait, et c'est facilement plus de 200 ententes que nous
avons, au Secrétariat à la jeunesse, avec différents groupes. Bien évidemment, je ne vais pas toutes
vous les énumérer, mais, avec les actes de la Stratégie jeunesse, on
parle d'entrepreneuriat, on parle de
Secondaire en spectacle, on parle de l'Association québécoise de prévention du
suicide, hein? Malgré que les données
peuvent demeurer positives puis que l'association fait un travail
extraordinaire, c'est la journée qu'on prend
quelque chose pour acquis que les risques peuvent être au rendez-vous. Alors,
on continue de les financer de façon assez considérable;
Le défi
OSEntreprendre, c'est aussi le Secrétariat à la jeunesse. L'Institut du Nouveau
Monde aussi, qui existe depuis plusieurs
années. J'ai participé à l'école d'hiver qui se tenait du côté de Québec, où on
a échangé sur le thème de l'environnement. Et j'étais avec Dominic Champagne, justement. On a eu un grand plaisir à
discuter des enjeux environnementaux. Force jeunesse, bien entendu, que
nous appuyons, le Réseau du sport étudiant du Québec. On n'a pas parlé de sport
encore, M. le premier ministre, mais ça
passe beaucoup là aussi, le raccrochage scolaire. Et je sais que vous avez une
vision à ce niveau-là. Donc, j'imagine qu'on pourra en parler.
Fusion
Jeunesse aussi. Connaissez-vous Fusion Jeunesse? C'est assez incroyable, hein?
Ils ont fait un festival de la robotique
récemment, du côté de Québec, où on a des étudiants qui sont venus passer une
journée à faire des robots. C'est fantastique,
vraiment, et ça permet d'avoir des projets dans les classes, des projets
intégrateurs qui permettent aux jeunes de bâtir un projet formidable. Moi, vraiment, je n'en suis pas revenu, et
j'étais déçu qu'ils ne m'aient pas invité, et j'ai mentionné que, la
prochaine fois, nous souhaitions être invités, parce que c'est fantastique, ce
qu'ils font, je n'en suis pas revenu.
Alors, bien
entendu, la fondation Capsana, dont j'ai parlé tout à l'heure, où nous avons
financé la campagne sur l'hyperconnectivité,
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie, l'ITHQ, hein, qui est une société qui
relève du gouvernement du Québec, où
on travaille avec eux pour s'assurer que nos jeunes aient le goût de se lancer
dans l'industrie touristique. On sait
qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre qui est fort importante. Et d'ailleurs
j'invite l'ensemble de mes collègues, lorsqu'ils sont à Montréal, à aller à l'ITHQ. On n'y va pas assez souvent. On
devrait aller manger à l'ITHQ, dîner, souper, dormir là. Moi, j'y vais régulièrement et j'adore ça. Mme la
députée de Les Plaines, vous y allez aussi? C'est formidable! Alors,
moi, j'invite les gens à passer du temps à l'ITHQ. En plus c'est très, très
bien situé.
Le premier
ministre en a parlé tout à l'heure, la Fédération de la relève agricole du
Québec aussi, hein, parce que nos agriculteurs
ont des défis fort importants. On pourrait parler de l'industrie du porc, de
l'industrie laitière, qui ont des défis importants, mais c'est sûr qu'un
jeune qui veut se lancer en agriculture de nos jours, il y pense deux fois,
compte tenu des défis qu'il y a au niveau du
financement, compte tenu de l'exigence que ça exige d'être un agriculteur
également. Et on est en train de
développer un programme de mentorat aussi, à la grandeur du Québec, pour que
des agriculteurs d'expérience puissent
aider des agriculteurs plus jeunes, aller passer une heure ou deux sur la ferme
et à dire : Écoute, je sais que c'est difficile, je sais que tu manques de monde, je sais que c'est exigeant,
mais on va tout faire pour pouvoir t'appuyer, pouvoir t'aider. Moi, je peux vous le dire, là, j'ai
rencontré régulièrement la Fédération de la relève agricole, puis on va être
proactifs, au Secrétariat à la jeunesse, pour pouvoir les aider, les appuyer.
C'est notre garde-manger, hein? Il faut se rappeler ça régulièrement. Alors, à
ce niveau-là, on sera au rendez-vous.
Il n'en
demeure pas moins que lorsque j'ai parcouru la Stratégie d'action jeunesse, en
2016-2021, qui est une bonne stratégie, je l'ai dit, il manquait deux
éléments hyperimportants, puis je sais, M. le premier ministre, que vous voulez
les ajouter : la culture. C'est
évident, comme société, si on souhaite se propulser encore plus loin, si
on souhaite faire en sorte que nos
jeunes aient également le goût du Québec, le goût de la langue française, le goût de la culture, de nos pièces de théâtre, de nos films québécois, on se doit absolument de faire en sorte
de créer des projets culturels qui sont structurants. Et on pourra parler d'entrepreneuriat culturel. Je
sais que ça vous tient à coeur. Vous m'en avez parlé en disant :
Occupe-toi-z-en puis regarde ce qu'on
peut faire à ce niveau-là. Mais il faut permettre à nos jeunes de se lancer
dans le domaine des arts. J'ai rencontré l'ADISQ, entre autres, l'Union des artistes pour voir de
quelle façon on peut rendre ça encore plus attrayant. Et on aura les prix Reconnaissance Jeunesse du premier ministre, qui vont se tenir en mai prochain, d'ailleurs je vous
invite à venir y assister le 15 mai
prochain, et on a invité comme présidente d'honneur la comédienne Debbie
Lynch-White, qui est, pour moi, un
exemple parfait de jeune femme des régions — elle est
du Bas-Saint-Laurent, si je ne me trompe pas — qui a
roulé sa bosse, avec les défis que ça
comportait, qui est devenue une des actrices les plus populaires à la grandeur
du Québec, entre autres le film La
Bolduc, qui est un film incroyable, que je vous invite à regarder. Moi, je
l'ai écouté deux fois et j'en parle à
tous mes collègues, là. Ils disent : Tu as un TOC. Oui, j'ai un TOC, mais
il est vraiment bon, ce film-là, qui nous raconte également toute
l'histoire du Québec à travers la Bolduc, hein, et la place des femmes dans la
société, comment Thérèse Casgrain, qui a un
rôle dans ce film-là, se comporte. Alors, vraiment, c'est un film
hyper-important et qui, comme jeune, pour moi, m'a interpellé sur
également l'histoire du Québec et la culture.
Alors, M. le premier ministre, parlons-en, de
culture. Je sais que ça vous passionne et qu'il va falloir poser des gestes
concrets. Ce n'était pas dans la Stratégie jeunesse. Il va falloir y travailler
rapidement.
M. Legault :
Oui. Donc, oui, effectivement, je le disais tantôt, quand on a lancé la CAQ,
quatre priorités, dont la culture.
Et, je le rappelle régulièrement à la ministre de la Culture, moi, je
m'attends, dans les quatre années de notre mandat, à ce qu'on pose des gestes de culture. D'abord, la
culture, c'est ce qu'on est. Oui, la culture chez les jeunes en
particulier, mais la culture aussi comme objet de fierté, de beauté, de bonheur
de vivre. Donc, c'est important d'y investir.
J'ai demandé,
par exemple... Bon, j'aime beaucoup, moi, les programmes Secondaire en
spectacle puis Cégeps en spectacle. Est-ce qu'on est capable d'amener ça
à un niveau encore plus élevé, que ça soit diffusé, que ça soit montré, que les gens... Les gens écoutent beaucoup une
émission qui s'appelle La Voix le dimanche soir, et on voit que des
jeunes, bien, on en a plein, de jeunes avec
du talent. Est-ce que dans nos écoles secondaires, nos cégeps, on ne pourrait
pas faire plus encore à la grandeur du Québec?
Le député de Beauce-Sud le disait tantôt, c'est
un engagement qu'on a pris puis un engagement qu'on va respecter, dans toutes les écoles secondaires du Québec, on va ajouter
cinq heures par semaine. Ça, ça veut dire que les autobus jaunes, là, vont partir une heure plus
tard qu'actuellement. Puis essentiellement c'est pour faire trois choses :
de l'aide aux devoirs, des sports et des
arts. Donc, techniquement, là, le tiers du cinq heures additionnel, ce sera
pour des activités artistiques. Et
moi, je suis convaincu que le sentiment d'appartenance va s'améliorer pour les
jeunes d'aller à leur école secondaire,
de faire de la musique, faire du théâtre, apprendre à écrire, même chose du
côté des sports, donc faire autre chose que les matières plus
traditionnelles.
Peut-être
qu'il y a un sujet que le député de Beauce-Sud a touché tantôt qui est
hyperimportant, entre autres pour les
régions, puis je veux y revenir, parce que ça fait trop longtemps qu'on en
parle, c'est Internet haute vitesse. Dans le dernier budget, il y a 400 millions. Mais, dans le fond, le
400 millions, c'est 1,2 milliard parce qu'il y a trois participants...
Là, on est en train... Il y a le député
d'Orford qui est en train de regarder ça MRC par MRC. Et ce qu'on veut faire...
Bon, déjà, il y a un programme du
gouvernement fédéral qui est disponible, qu'on n'utilise pas suffisamment, il y
a le 400 millions du
gouvernement du Québec puis il y a l'utilisateur. Donc, on peut dire à une
entreprise privée : Combien ça me coûte? Vous pourrez charger à
l'utilisateur, mais vous ne pourrez pas charger à l'utilisateur plus que les
tarifs des grandes villes.
• (17 h 20) •
Donc, il faut
être capable, par exemple en Gaspésie, que l'utilisateur... Évidemment, ils
vont payer l'équivalent de ce qui est
payé dans les grandes villes, on ajoute le 400 millions du gouvernement du
Québec, on ajoute 400 millions du gouvernement
fédéral, 1,2 milliard, là, on va être capable d'en faire un grand bout.
Puis, s'il en manque... Le député
d'Orford, là, la commande, c'est
clair : Je veux qu'à l'élection de 2022 tous les Québécois soient
branchés. Donc, on est en train de recenser,
MRC par MRC, combien il y a de maisons qui ne sont pas servies parce
qu'aujourd'hui, autant au niveau personnel qu'au niveau des entreprises, c'est comme l'électricité il y a 50,
60 ans, c'est absolument nécessaire. Et on est en retard. On est en retard. Ça aurait dû être fait depuis cinq
ans, depuis 10 ans. Ça n'a pas été fait. C'est dans le mandat actuel.
Donc, ce sera un gouvernement de la CAQ qui aura branché 100 % des
Québécois. Puis ça, ça va être très important.
Il y a toutes sortes de projets aujourd'hui. On
parlait tantôt de San Francisco, Californie, il y a des petites entreprises qui sont devenues des grandes
entreprises avec des idées. Et puis il faut aller visiter les maisons, entre
autres, à Montréal, Notman, pour aller voir,
là, des jeunes qui sont là, qui sont ensemble puis qui ont toutes sortes
d'idées, là. Allez passer quelques
heures à la Maison Notman, à Montréal. Vous allez voir, là, vous allez sortir
de là vous-même, là, un peu, hein, excité, parce qu'il y en a, à
Montréal, des gens, des jeunes qui ont des idées. Maintenant, il y en a aussi
dans les régions, mais il y a un prérequis : ça prend Internet haute
vitesse. C'est un must. On est en retard. On va le faire.
M. Poulin : Bravo!
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre.
Simplement vous indiquer qu'il vous reste à peu près
4 min 30 s à votre bloc.
M. Poulin :
Oui, puis tout ce que vous venez de dire là, M. le premier ministre, là, c'est
l'égalité des chances.. C Ce n'est que ça. C'est de dire que chaque jeune au
Québec puisse avoir accès aux mêmes chances que n'importe qui partout où
il se trouve sur le territoire. Vous l'avez
dit : Ça prend des investissements, ça, c'est bien évident, il faut mettre
l'argent aux bons endroits pour s'assurer
que les jeunes puissent y avoir accès. Puis, en matière de culture, il est
évident que, si tu as accès à Internet haute vitesse, tu peux aussi
consommer plus de culture québécoise sur Internet.
J'en parlais
avec la députée de Saint-Laurent, lors d'une rencontre, encore une fois, qu'on
a eue récemment sur la place des
produits québécois au niveau du numérique, à quel point que c'est important.
Oui, il y a Netflix, mais Netflix, c'est une plateforme qui n'est pas d'ici, hein? Il faut
se dire ça. Mais on a des plateformes québécoises, actuellement, qui
méritent d'avoir tout l'espace nécessaire. Il faut aller où les jeunes sont.
C'est, entre autres, le cas de Vidéotron, qui a fait une production 100 % québécoise, Les
honorables, qui est, encore une fois, très bonne, que j'invite les gens à
écouter à la maison, avec beaucoup de jeunes acteurs, et qui a été
écoutée par beaucoup de jeunes Québécois parce qu'elle était facilement
accessible.
Alors, il va
falloir faire la réflexion sérieuse en matière de culture pour s'assurer que
les produits québécois, surtout sur lesquels les jeunes se trouvent, ils
soient au rendez-vous.
Quand Télé-Québec — puis ça n'a pas été
facile, j'en parlais avec l'Union des artistes — a dit : On
remastérise Passe-Partout puis on en fait un succès, puis c'est devenu un
succès, la nouvelle mouture de Passe-Partout, avec de jeunes Québécois, des jeunes acteurs, et qui fait en
sorte que c'est écouté par les jeunes familles québécoises, ça, là, c'est la
meilleure façon de promouvoir notre industrie culturelle puis de promouvoir les
métiers en matière de culture. Alors, il va falloir donner un solide coup de
barre à ce niveau-là, puis ça va prendre effectivement des investissements qui
soient au rendez-vous. Puis on sera là, bien entendu, au Secrétariat à la
jeunesse.
M. Legault : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste trois minutes au bloc...
M. Legault : Bien, je peux
peut-être y aller, oui, de dire...
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, M. le premier ministre.
M. Legault :
...je pense, c'est une bonne idée, effectivement. On a, grâce à M. Landry,
hein, réussi à devenir bons aussi
dans les jeux vidéo, et que ce soit Ubisoft, que
ce soit une compagnie québécoise
comme Behaviour, à Montréal, qui est
bonne... Bon, je vois mes gars qui jouent beaucoup à Fortnite, là. Il faudrait trouver quelque chose de québécois.
Je trouve que peut-être, des fois, c'est
trop d'heures qu'ils passent là-dessus, mais bon, on est capables, puis on a de
la créativité à Montréal, puis on devrait mettre l'accent sur, bien, ce
qui intéresse nos jeunes, ce qui intéresse nos jeunes. Puis Investissement Québec, quand il y a un jeune qui a
une idée, puis là, bon, un de mes fils m'expliquait, là, il prend une
partie de ce qui existe déjà, il l'améliore,
il le revend, puis là il y a quelqu'un d'autre qui l'améliore encore. C'est
extraordinaire, ce qui se fait actuellement.
Il faut encourager nos jeunes qui entreprennent. Puis dans les jeux vidéo, dans
tout ce qui est culture, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à
faire.
M. Poulin : Absolument.
M. Legault : On est bons.
M. Poulin : Il faut continuer.
La Présidente (Mme Chassé) : On
va reporter le reste du temps au prochain bloc, au dernier bloc. Merci.
M. Poulin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci. Je reconnais maintenant une intervention de la part de l'opposition
officielle pour votre dernier bloc d'échange. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Déjà, ça passe
vite.
La Présidente (Mme Chassé) : La
parole est à vous, en commençant.
M. Benjamin : Il reste combien
de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez 15 minutes dans votre bloc.
M. Benjamin : 15 minutes.
Alors, je vais la partager...
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez 17 min 20 s dans votre bloc.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
L'ajustement se fait live.
M. Benjamin : Alors, écoutez, j'aimerais revenir sur les enjeux
de participation jeunesse, de
citoyenneté. Je pense que c'est
quelque chose de trop important. Tout à l'heure, je faisais une citation, je
citais l'actuel ministre de l'Éducation, mais M. le premier ministre, je
n'avais pas terminé ma citation. Je ne l'avais pas encore complétée. J'aimerais
bien la compléter. Alors, l'actuel ministre de
l'Éducation, il dit ceci : «À compter de 2018, soyez [...] certain qu'il
va être encore amélioré.» C'est ce que nous avait annoncé l'actuel ministre de
l'Éducation. Vous comprendrez que...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...je ne pense pas que ça soit clair. Recommencez,
je vous en prie.
M. Benjamin :
Alors, l'actuel ministre de l'Éducation, il a dit, à propos de la loi : «À
compter de 2018, soyez [...] certain
qu'il va être encore amélioré.» Voilà. Alors, vous comprendrez que, maintenant,
ça fait un peu plus de six mois que vous
êtes aux commandes, que les résultats se font attendre. Et on aimerait bien
avoir les résultats et on vous encourage, moi, je vous encourage à aller
plus loin.
Sur
les enjeux de la culture, vous en avez parlé tout à l'heure, et puis c'est
quelque chose de très, très important aussi pour moi, il y a... et je trouve ça très bien d'ailleurs qu'il puisse y
avoir... et que vous puissiez insérer la culture dans une stratégie jeunesse québécoise. Je pense, entre
autres, à cette belle expérience, vous avez évoqué un partenaire, l'Union
des artistes, un partenaire avec lequel il y
a eu un beau projet, donc, dans un arrondissement que je connais bien, c'est le
bien, l'Union des artistes avec le Cirque du
Soleil, le programme Parcours Scène, qui a permis, au cours des
10 dernières années, à des
dizaines de jeunes de pouvoir non seulement bénéficier d'une première
expérience de scène, mais de pouvoir avoir une expérience
professionnelle. Et ça, je pense que c'est intéressant, c'est important. Mais,
si vous parlez d'insertion de la culture dans la stratégie, je m'attendais à ce
que le premier ministre en parle dans ses remarques préliminaires, puisque, vous savez, la politique jeunesse 2016‑2021...
j'aimerais ça que le premier ministre nous dise quelles sont ses intentions
pour le renouvellement de la politique
jeunesse. Est-ce qu'il y a des démarches qui sont déjà en cours pour le
renouvellement de cette politique? Est-ce qu'il y a des travaux, est-ce
qu'il y a un chantier qui est en cours?
L'autre élément que
j'aimerais aborder aussi dans cette première intervention, M. le premier
ministre, c'est quelque chose qui me... Vous
savez, j'ai fait personnellement quelque sept campagnes électorales déjà,
c'est-à-dire incluant ma campagne au
provincial, j'inclus aussi mes campagnes au niveau municipal et mes campagnes
au niveau scolaire aussi. J'en ai
fait sept, je les ai toutes gagnées. Mais, durant la campagne électorale, M. le
premier ministre, vous avez fait une déclaration qui est venue me
chercher, qui est venue me chercher parce que je l'ai trouvée blessante. Je
vous dis. Mes parents ont choisi le Québec,
mes parents ont choisi le Québec particulièrement pour le fait français. Et
cette langue-là, c'est la mienne autant que la vôtre et c'est une langue
que j'adore, pour laquelle je travaille depuis de nombreuses années à la
partager, et c'est une langue que je respire, cette langue-là.
Je
veux vous soumettre deux statistiques. Après, je vais vous poser une question.
En 2016, 94 % des Québécoises et des
Québécois déclarent être en mesure de soutenir une conversation en français.
L'éducation préscolaire et l'enseignement primaire et secondaire en
français ont fait des gains considérables depuis l'adoption de la Charte de la
langue française, particulièrement sur l'île de Montréal. En 2015, 90 %
des élèves fréquentaient une école de langue française.
La
question que j'ai le goût de vous poser, M. le premier ministre : Est-ce
que vous seriez prêt à réaffirmer que vous avez peur que vos
petits-enfants ne parlent pas français?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre.
• (17 h 30) •
M. Legault :
Bien, je suis content que la question soit posée, parce que c'est peut-être un
des endroits où il y a la plus grande
différence entre le Parti libéral puis la CAQ, protéger le français. L'année
dernière, sur les 50 000 nouveaux arrivants, il y en avait 53 % qui ne parlaient pas français. Puis
on sait, l'expérience des 10 dernières années, que la majeure partie des adultes qui arrivent ici sans parler le
français ne suivent jamais de cours de français, n'apprennent jamais le
français.
Donc,
ça devient mathématique. Certains peuvent dire : C'est inquiétant d'ici
25 ans. D'autres peuvent dire : Non, non, ça devrait être inquiétant d'ici 50 ans. Peu importe, ça
devient une question mathématique. On ne peut pas dire : Il y a 50 000 personnes qui s'ajoutent,
donc, au bout de 10 ans, c'est un demi-million, qui s'installent surtout à
Montréal, la moitié ne parle pas
français. Nous, ce qu'on propose, puis je sais que le Parti libéral n'est pas d'accord avec ça, c'est de dire à tous les nouveaux arrivants : On va vous
donner des cours de français gratuits puis on va vous donner trois ans pour
réussir un test de français. Puis, honnêtement, là, si quelqu'un a des difficultés d'apprentissage, bien, on fera
une exemption. Mais toute personne de bonne foi qui suit des cours de
français pendant trois ans devrait être capable de réussir un test de base en
français.
Or,
le Parti libéral dit : C'est
effrayant! Nous, on est contre ça, les tests de français. Et ça, je pense que,
tant que le Parti libéral ne
comprendra pas l'importance de protéger le français dans un océan anglophone,
tant que le Parti libéral ne comprendra pas ça puis pendra ça à la
légère...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Legault :
...en disant : Vous m'insultez, bien...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant, s'il vous plaît.
M. Legault :
...le Parti libéral restera avec un appui de 10 % seulement chez les
francophones.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, M. le député de Viau, allez-y.
M. Benjamin :
Je vais répéter ma question, M. le premier ministre. Comme vous, je crois qu'il
faille absolument être vigilants.
Comme vous, je crois qu'il faut travailler davantage pour la protection et la
valorisation du français. Donc, on s'entend là-dessus. Maintenant, la question que
je vous pose : Est-ce que vous êtes prêt, à la lumière des statistiques
que je viens de vous soumettre, est-ce que
vous êtes prêt à faire cette affirmation que vous avez peur que vos
petits-enfants ne parlent pas français à la lumière des statistiques
venant de l'Office québécois de la langue française que je viens de vous
soumettre?
M. Legault :
Absolument. Et c'est là qu'on a la plus grande différence. Le Parti libéral
pense qu'on ne doit pas s'inquiéter,
hein, malgré le rapport qui a été déposé il y a quelques jours par l'Office
québécois de la langue française où on montre
que, de plus en plus, les commerces accueillent de façon bilingue les
Montréalais en particulier. Quand on voit que de plus en plus qu'à la maison le nombre de francophones n'augmente pas,
quand on voit que la moitié des nouveaux arrivants ne parlent pas français, oui, le français est
vulnérable, oui, il y a un risque que nos petits-enfants ne parlent plus
français ou, en tout cas, ne puissent pas vivre en français, en
particulier à Montréal.
Et,
de ce côté-là, bien, il y a deux approches. Il y a l'approche libérale, qui est
plus une approche incitative, de dire : On va inciter les jeunes, surtout les nouveaux arrivants, à apprendre le
français, puis il y a une approche, oui, qui est plus coercitive, celle qu'on propose, de dire : Il
y aura des tests de français obligatoires. Ça fait peur au Parti libéral
d'entendre ça, de dire : Les nouveaux
arrivants devront obligatoirement réussir un test de français dans les trois
premières années. Les libéraux disent...
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Oui, merci.
M. Legault :
...non, je n'en veux pas.
M. Benjamin :
M. le premier ministre, je pense que vous venez de contredire votre ministre de
la Culture, responsable de la Langue française, puisqu'elle a affirmé à
plusieurs reprises qu'elle ne croyait pas dans la coercition, contrairement à
ce que vous venez d'affirmer. Et je poursuis...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, poursuivez. Allez-y.
M. Benjamin :
Je vous rappelle, M. le premier ministre, que l'administration, un des
programmes qui fait la fierté de votre gouvernement actuellement, c'est
l'ancien gouvernement libéral qui l'a mis. C'est un programme qui donne des résultats, c'est le programme de jumelage
linguistique, qui permet à des jeunes — justement, nous sommes dans le
dossier jeunesse — d'université
de pouvoir entrer en contact avec des commerçants et de pouvoir partager leur
amour du français, accompagner ces personnes-là.
Donc,
cet enjeu-là... Et je pense que, quand je vous entends, M. le premier ministre,
parler de Montréal, ce n'est sûrement
pas le Montréal que je connais. C'est un Montréal que je connais très bien,
comme le fond de ma poche, j'y ai travaillé,
j'y vis et je voyage de nord en ouest... du sud au nord, donc, alors, partout.
Vous comprenez ce que je veux dire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excusez. J'ai essayé de suivre.
M. Benjamin :
Les quatre points de l'horizon. Bon, alors, ce que je veux vous dire, M. le
premier ministre, je pense que les statistiques que nous avons devant
nous commandent, commandent, que nous puissions avoir une approche responsable dans nos déclarations, c'est-à-dire
commandent que nous soyons, oui, vigilants, mais pragmatiques,
commandent que nous ne soyons pas
alarmistes. Et je trouve, puisque vous venez de réitérer cette déclaration, à
savoir que vos petits-enfants peuvent
ne pas parler français, je trouve cette déclaration alarmiste, M. le premier
ministre. Je suis d'accord avec vous, cette
langue, il faut la protéger, il faut la promouvoir. Mais, cependant, ce n'est
pas dans des déclarations comme ça qu'on va pouvoir améliorer les
choses. Je pense que c'est alarmer les gens pour rien.
Donc, je vais
poursuivre sur les questions et j'ai une question et sur l'enjeu de la
participation citoyenne.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, on vous écoute.
M. Benjamin :
J'entendais tout à l'heure l'adjoint parlementaire du premier ministre évoquer
le forum, le forum sur la santé
mentale des jeunes. Et il disait, et c'était... son argumentaire était parfait
jusqu'au dernier mot, «rapide». Bien, je regrette, il y a des enjeux sur
lesquels on ne peut pas aller rapidement, des enjeux de... Les situations
d'urgence, il faut y aller rapidement. Mais
il y a des enjeux... Quand ça fait des années qu'on nous demande une
consultation... Et je vous entendais
même évoquer, faire la nomenclature des groupes qui seront consultés. J'ai
même... Je ne vous ai pas entendu parler des jeunes. Et, souvent, ce que j'ai remarqué, plusieurs projets de loi,
je peux en citer, le projet de loi sur le cannabis, combien de groupes de jeunes, à part la Fédération
étudiante collégiale qui a participé sur ces audiences, tandis que c'est un
projet de loi qui concerne au premier chef
les jeunes? La participation des jeunes commence par les écouter, commence par
la prise en compte de leurs besoins. Ce
n'est pas seulement... Oui, les conseils d'administration, c'est important,
mais je pense qu'il est beaucoup plus
important d'écouter les jeunes. Et l'appel que je fais aujourd'hui, c'est qu'il
puisse y avoir un réflexe jeunesse dans l'ensemble des dossiers que vous
abordez, de vous assurer, de vous assurer d'une participation équitable des
jeunes, surtout dans des dossiers qui les concernent. Je vais... Il ne reste
pas beaucoup... Bien sûr, allez-y.
M. Legault :
Bien, je veux peut-être...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Allez-y, M. le premier ministre.
M. Legault :
Oui. Bien, je veux commenter les propos du député de Viau, parce que c'est
inquiétant, ce que je viens
d'entendre. Puis je veux revenir sur le français. Le député de Viau m'accuse
d'être alarmiste. Moi, je l'accuse d'être jovialiste. Je pense qu'il vaut mieux être trop préoccupé que de laisser
aller. Quand je vois, là, dans le rapport qui a été déposé il y a quelques jours, qu'on est passé de
84 % d'utilisation du français comme langue d'accueil à 75 %,
d'entendre du Parti libéral dire que la CAQ est alarmiste, on vient de
voir tout le problème du Parti libéral.
Et je veux
revenir sur une déclaration qui est fausse. La ministre de la Culture est parfaitement
d'accord avec la coercition pour ce
qui est des tests de français. Là où on a un différend avec le Parti québécois,
c'est sur l'application de la bureaucratie
dans les entreprises de moins de 25 employés. Il faut comprendre, là,
actuellement, la loi 101 s'applique pour les entreprises de moins
de 25 employés. Le Parti québécois veut ajouter de la bureaucratie. Puis
d'ailleurs je voyais la vice-présidente de
la FCEI dire : On est d'accord avec la CAQ, on ne peut pas ajouter de la
bureaucratie. Donc, la ministre de la Culture n'a jamais dit qu'elle
était contre la coercition pour ce qui est des tests de français.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. En terminant.
M. Legault :
La CAQ demande qu'on mette en place, on en discute actuellement avec Ottawa,
des tests de français obligatoires pour tous les nouveaux arrivants.
Pour moi, là, c'est de la lucidité.
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant, M. le premier ministre.
M. Legault :
C'est de la lucidité. Puis le Parti libéral, qui pense que le français n'est
pas vulnérable en Amérique du Nord, là, est complètement à côté de ses
pompes.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
je vais être assez rapide.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Oui, je vous écoute. Allez-y. Il reste 3 min 30 s.
Mme Rizqy :
Bien évidemment, on veut évidemment protéger le français. Et j'aurais tellement
aimé, lorsque je me suis levée en
Chambre pour rappeler à l'ordre l'Université de Montréal, qui donnait des cours
en anglais à une classe de
francophones, avoir l'appui aussi du gouvernement de la CAQ. Mais je veux
continuer. Vous avez voyagé en France. Le
premier ministre est allé en France. Il parle des maternelles quatre ans. Sur
les maternelles quatre ans, j'aimerais juste avoir : Oui ou non,
pendant que vous étiez en France, avez-vous visité une classe de maternelle
trois ans?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre.
M. Legault :
Écoutez, j'ai lunché avec Emmanuel Macron, mais je n'ai pas visité de
maternelle quatre ans. Mais j'en ai visité au Québec, des maternelles
quatre ans.
Mme Rizqy : Parfait. Merci,
je...
M. Legault : Non, mais j'en ai
visité, au Québec, des maternelles quatre ans.
Mme Rizqy :
Ma question est en France. Ma question est en France. Je vous remercie, Mme la
Présidente, parce que le temps file...
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme Rizqy :
...puis je veux juste comprendre, parce que vous nous donnez souvent l'exemple
de la France, mais vous n'avez pas
visité le modèle français alors que vous étiez en France. Mais est-ce que vous
connaissez le test PISA qui est mené par l'OCDE?
M. Legault : Oui.
Mme Rizqy : Parfait. Quand
est-ce que la France nous a déclassés?
• (17 h 40) •
M. Legault :
Bon, dans le test PISA, on a des bons résultats. Dans le décrochage scolaire,
on a des mauvais résultats. Donc, on
présente moins d'étudiants rendus en secondaire IV et V, ce qui fait qu'on
réussit mieux dans PISA, sauf pour la Finlande. La Finlande nous bat. Et
la Finlande commence plus jeune l'école, il y a un suivi dès l'âge de trois
ans.
Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, je vous écoute.
M. Legault : ...je ne sais pas
à quoi veut en venir la députée de Saint-Laurent...
Mme Rizqy : Me laisser poser
mes questions.
M. Legault :
...mais elle est contre la maternelle quatre ans, là, ça va la suivre toute sa
vie. Puis je sais qu'elle est jeune...
La Présidente
(Mme Chassé) : Mais on va l'écouter.
M. Legault :
...elle est jeune, elle n'a pas fini de faire de la politique.
Mme Rizqy :
Si vous me permettez, Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre.
Mme Rizqy :
...je vais continuer mes questions, je me réapproprie mon temps de parole. Si
vous me permettez, Mme la Présidente, là, je pense que le temps...
M. Legault :
Mais on lui dira : En 2019, vous étiez contre la maternelle quatre ans.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Allez-y. Allez-y.
Mme Rizqy : Si vous permettez, je n'ai jamais été contre la maternelle quatre ans, mais je suis contre le dogmatisme. Si vous faites référence à la France et que vous
ne vous présentez pas dans une maternelle trois ans pour prendre des
exemples, pour concrètement... après ça,
nous dire que la France fait mieux que nous, alors que, dans le test de l'OCDE,
de PISA, c'est le Canada qui fait mieux que la France...
Mais je vais
continuer. Dans le cas des maternelles quatre ans, agir avant six ans, j'en
suis, mais, concrètement, pourquoi que le budget — puis là je sais que
vous voulez faire des arbitrages — est plus élevé que pour déployer les maternelles quatre ans, mais qu'il n'y a pas une... toutes proportions pour aider le ministre délégué à la Santé pour que le suivi soit fait après? Parce qu'on
peut le faire et de façon plus précise. Maintenant qu'on sait qu'il n'y a pas d'espace, puis qu'il n'y
a pas d'enseignants, puis que les
éducateurs, on va les piger dans les centres de petite enfance et services de garde, et que, maintenant, on va même piger des enfants dans les CPE, est-ce qu'il ne vaut pas mieux de reculer, et de laisser les gens dans les
CPE, et de faire un service de complémentarité?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le premier ministre, il vous reste
30 secondes pour répondre à la question.
M. Legault : Donner des services dans les écoles à des enfants
de quatre ans, c'est le plus beau projet de société qu'on ne puisse pas imaginer. Je n'en reviens pas
que la députée de Saint-Laurent s'oppose à la maternelle quatre ans,
je n'en reviens pas. On n'est pas obligé de
visiter des classes dans tous les pays du monde pour regarder les chiffres.
Prenez juste l'Ontario, c'est un moins
grand voyage, ça va vous coûter moins cher. Allez en Ontario,
vous allez voir, les résultats sont meilleurs qu'au Québec...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Legault : ...puis il
y a des maternelles quatre ans. C'est une évidence. C'est une évidence. Puis
pourquoi il n'y a pas
d'espace?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci...
M. Legault :
Bien, c'est à cause de l'héritage libéral, qu'il n'y a pas d'espace à court
terme.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre.
Mme Rizqy :
Rapidement, juste une petite dernière question avec consentement.
La Présidente
(Mme Chassé) : C'est terminé. Le bloc est terminé.
Mme Rizqy :
Mais, avec consentement, on pourrait, s'il veut prendre une dernière question.
La Présidente (Mme Chassé) : Y a-t-il consentement pour poursuivre le bloc? Alors, il n'y a
pas de consentement. Merci.
Je reconnais une intervention
de la part du parti formant le gouvernement pour son dernier bloc d'échange.
Vous avez 16 minutes. M. le député de Beauce-Sud, la parole est à vous.
M. Poulin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et je suis convaincu que le premier
ministre, s'il souhaite y
revenir, il pourra y répondre, parce que
c'est un sujet important où d'ailleurs, lorsqu'on est sur le terrain, on parle à la population,
ils sont très contents de voir l'arrivée de
la prématernelle quatre ans. Et moi, j'ai même des appels, à mon bureau de
comté, qui disent : Pourquoi je n'en ai
pas dans ma municipalité? Pourquoi il n'y en a pas à tel endroit?
Je dis : Inquiétez-vous pas, ça s'en vient. C'est une volonté que
nous avons de l'offrir partout à travers le Québec.
Je
souhaite revenir sur certaines questions extrêmement légitimes du député de Viau sur
ce qui s'en vient et sur l'importance d'impliquer les groupes jeunesse.
On les rencontre souvent. Malheureusement... bien, malheureusement, je ne peux
pas dire ça, je ne suis pas ministre, là, mais, en tout cas, bon, mon agenda
n'est pas public, O.K.? Donc, ça fait en sorte que je ne suis pas soumis au trait de la transparence.gouv.qc.ca. Mais sachez que, si vous verriez mon agenda, puis, si
vous voulez, on peut le regarder ensemble,
vous allez voir que j'en vois beaucoup, des groupes jeunesse, et que je fais
rapport au premier ministre sur les
souhaits de cette jeunesse-là. On l'a fait, entre autres, en vue du projet de loi sur la réforme du mode de scrutin. Et je pense que j'accepte bon an,
mal an 70 % des invitations qui me sont faites en termes de
représentation. Je vous le disais, on
finance 200 ententes, c'est beaucoup de monde à rencontrer, beaucoup de
monde à voir, mais on tente d'être
extrêmement présents sur le terrain parce que la meilleure façon de faire de la
politique, chers collègues, c'est d'être sur le terrain, de parler à nos
gens, de les écouter, surtout sur ce qu'ils souhaitent. Alors, là-dessus, on
est extrêmement au rendez-vous.
Je ne sais si
vous vous souvenez, M. le député de Viau ou Mme la Présidente, là, je vous
interpelle, lorsque j'ai été nommé
adjoint parlementaire au premier ministre, je vous ai écrit que ce serait le
fun qu'on se voie. Et on s'est vus, n'est-ce pas? On s'est vus avec la députée de Taschereau et la députée de Gaspé.
Et je vous avais soumis une grande préoccupation que j'avais, c'est sur
justement comment on va faire, comme politiciens — je vais prendre ça
dans sa globalité — pour
consulter régulièrement les jeunes, mais pas toujours les mêmes jeunes. Vous
savez ce que je veux dire par là. Sur le souhait
qu'on consulte des jeunes qui n'ont pas souvent la parole, qui se retrouvent
dans à peu près toutes les régions du Québec,
sur leur souhait de ce qu'un gouvernement peut ressembler, sur ce que nous, on
peut faire comme gouvernement en
matière d'éducation et sur d'autres sujets. Puis vous m'aviez dit, ainsi que
les autres collègues, que c'est vrai, il faut trouver une façon, un
mécanisme de consulter les jeunes régulièrement.
Je suis en
discussion avec les forums jeunesse, qui ont été abolis sous le gouvernement
libéral, pour voir de quelle façon on peut voir à un meilleur outil, à
des meilleurs mécanismes. Effectivement, dans la réflexion qu'on a sur les
carrefours jeunesse-emploi présentement, est-ce qu'on ne pourrait pas intégrer
une façon rapide de consulter les jeunes rapidement
sur des enjeux spécifiques? On a, au gouvernement, des perspectives jeunesse
qui nous permettent de rassembler des
jeunes rapidement sur des thèmes. On l'a fait, entre autres, sur le cannabis,
mais on pourra le faire sur d'autres sujets, bien évidemment. Alors,
là-dessus, on veut être extrêmement précis.
Mais c'est un
dialogue qui est constant. Ce n'est pas juste de tenir un forum une journée. Ce
n'est pas juste de faire comme il y a
au fédéral, d'avoir un comité consultatif sur la jeunesse puis de s'assurer
qu'il n'y ait pas de résultats, parce que l'objectif, c'est que, si on a des jeunes, c'est de les écouter, c'est
d'avoir une piste d'atterrissage, c'est d'avoir des sommes financières qui sont relevées. Alors, c'est sûr
qu'il faut arriver avec des objectifs. Puis, lorsque je rencontre des jeunes,
je leur dis : Moi, si on vous écoute, là, c'est parce qu'on a une piste
d'atterrissage puis on sait exactement où on s'en va.
Ça m'amène à
vous parler de ce qui s'en vient. Bien évidemment, au courant des prochaines
semaines, on fera des annonces sur la
façon dont on souhaite consulter ces jeunes Québécois là, entre autres dans les
régions du Québec, sur les projets
également qu'on souhaite doter la société. On le fait, d'ailleurs, avec les
intervenants sur le terrain. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est
que la culture va en faire partie. On en a parlé abondamment.
Et je ne voudrais pas terminer ces études de
crédits Jeunesse, les premiers de notre gouvernement, sans parler d'environnement. Ça n'en faisait pas partie, de la
Stratégie d'action jeunesse, l'environnement. Alors qu'on est à quelques
heures des journées de la terre, alors que
la jeunesse québécoise nous dit, et elle ne dit pas au gouvernement de la CAQ, elle dit à la
société, elle dit aux gens d'affaires, elle dit à l'ensemble des
individus : L'environnement est une priorité. Alors, dans la mesure
où la jeunesse québécoise nous envoie ce message-là, on a tous la
responsabilité de s'y intéresser.
Il y a des formations politiques qui ont mis
l'environnement dans leur programme il n'y a pas tellement longtemps. Et ça,
c'est dommage, parce que ça aurait dû être fait bien avant. Ça aurait dû être
dans la Stratégie d'action jeunesse sous l'ancien gouvernement. Mais ce que je
peux annoncer, c'est que ça fera partie des priorités du Secrétariat à la
jeunesse.
Maintenant,
il faut le faire de façon intelligente. Il faut consulter. Il faut le faire de
façon pragmatique pour arriver à des
résultats. Le premier ministre en a parlé, les chiffres du Québec
sont bons. Il faut juste se demander quels pas il nous reste à faire pour que ça aille davantage... Il
faut prendre les gens où ils sont et les amener encore plus loin. Alors, il
faut le faire avec nos groupes jeunesse. Il
faut le faire avec nos entreprises. Il faut le faire avec nos institutions
scolaires aussi. Ce n'est pas toutes
les institutions scolaires qui ont des comités environnementaux avec un plan extrêmement spécifique. Alors, il faut parler d'environnement dans les
écoles pour sensibiliser.
Il faut parler à nos parents puis à nos
grands-parents aussi, qui ont aussi des défis à être conscients des enjeux environnementaux. Et les meilleurs porte-parole pour eux, ce sont la jeunesse québécoise. Je sais que mon collègue le ministre de l'Environnement, avec qui je travaille en étroite collaboration, déposera un plan, au
courant des prochaines semaines, qui vise
justement à lutter contre les changements climatiques. Et
c'est sûr que la jeunesse devra faire partie intégrante de ce plan-là
pour voir de quelle façon on pourra facilement, concrètement, par des outils,
collaborer.
Je pensais,
entre autres, aux crédits d'impôt qu'on a prolongés pour les voitures
électriques. C'est important, ça, entre autres, pour les jeunes en région qui n'ont pas un transport en commun
du jour au lendemain, qui n'auront pas le choix de se tourner vers un véhicule pour pouvoir se déplacer.
Mais il va falloir penser peut-être à des incitatifs pour nos jeunes qui achètent un premier véhicule électrique puis voir
de quelle façon on peut les appuyer davantage, parce que, s'ils l'ont une fois, ils risquent de l'avoir toute
leur vie. Alors, on aura quand même réussi à établir quelque chose de fort
intéressant.
Mais c'est
sûr que les jeunes seront consultés. Ça, je peux vous le dire. C'est un
engagement de notre gouvernement. Et
bien évidemment qu'on compte le faire dans toutes les régions du Québec, et je
vais tendre la main aux partis d'opposition pour être au rendez-vous, pour me soumettre leurs idées. Et moi, je suis
convaincu que la jeunesse, ça peut être une responsabilité collective avec le moins de partisanerie possible parce
que si on commence à être trop partisan, notre jeunesse va décrocher, puis on
n'atteindra pas les objectifs qu'on s'est donnés d'une meilleure implication
citoyenne, de plus de jeunes en
politique municipale puis plus de jeunes en politique provinciale. On oublie ça
si on commence à être trop partisan. Mais il faut dire les faits aussi.
Il faut dire les faits lorsqu'ils sont au rendez-vous.
Alors, M. le premier ministre, on est à quelques
heures du Jour de la Terre. On est au travail en matière d'environnement. Alors, je veux vous entendre sur
votre vision à ce niveau-là, de quelle façon on peut impliquer la
jeunesse, de quelle façon on peut être
pragmatique. C'est un mot important en politique lorsqu'on arrive pour la mise
en place de politiques publiques. Alors, j'aimerais vous entendre sur le
sujet.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le premier ministre.
• (17 h 50) •
M. Legault :
On est chanceux, au Québec, d'hériter du choix qui a été fait par des premiers
ministres, des gouvernements, dans
les 50 dernières années, d'avoir choisi l'hydroélectricité. En fin de
semaine, on fêtait le 75e anniversaire d'Hydro-Québec. J'entendais comment on est venu près de choisir le
nucléaire, hein? C'était, à une certaine époque, un grand débat,
l'hydroélectricité versus le nucléaire. Imaginez-vous aujourd'hui si on avait
fait le mauvais choix.
Donc, on a
fait le bon choix, et je me souviens d'avoir eu des longs débats avec Philippe
Couillard, Philippe Couillard qui disait : L'hydroélectricité,
c'est une énergie du passé. Et je ne peux pas être plus en désaccord avec lui
que ça. L'hydroélectricité, c'est une
énergie, là, qui est importante pour le prochain siècle. Puis j'avais des premiers ministres, anciens premiers ministres libéraux comme Jean Charest qui étaient d'accord
avec moi là-dessus, donc en désaccord avec Philippe Couillard, pour dire : L'hydroélectricité, ça
va être utile puis c'est peut-être la future batterie du nord-est des États-Unis. Parce que, quand j'ai
rencontré Charlie Baker, qui est le gouverneur du Massachusetts, le Massachusetts utilise le gaz, hein? Ça a changé tout le portrait, l'arrivée aux États-Unis
du gaz de schiste. Bon, nous, on a fait le choix, au Québec,
de ne pas toucher au gaz de schiste.
Mais, quand je parle avec le Massachusetts, mon compétiteur, donc le compétiteur de l'hydroélectricité, c'est le gaz de schiste, qui est disponible à bas coût. Puis on
dit : Ce bas coût, malheureusement, est peut-être là pour
30 ans, 40 ans. Mais on prend des décisions qui sont pour plus que
30 ans, 40 ans.
Moi, je suis
convaincu qu'à moyen terme puis à long terme l'hydroélectricité... puis là, il
y a du potentiel. On peut construire
des nouveaux barrages au Québec. Il y a un projet extraordinaire, à
Terre-Neuve, qui s'appelle Gull Island, puis Terre-Neuve est prête à s'associer avec nous dans ce projet-là. Pour
l'instant, il y a des surplus d'électricité. Donc, soyons prudents, il faut
trouver des clients avant d'aller chercher plus de capacité. Mais ayons aussi
de la vision.
J'ai eu la
chance hier de parler avec le nouveau premier ministre de l'Alberta, Jason
Kenney, qui évidemment en a profité
pour me parler de pétrole. J'en ai profité pour lui parler d'hydroélectricité.
Puis je sais qu'il a des bons contacts avec le premier ministre de l'Ontario. Donc, je lui ai demandé de plaider en ma
faveur. L'Ontario s'apprête à investir 20 milliards de dollars dans la rénovation de centrales
nucléaires. Puis on n'a toujours pas trouvé une solution pour les déchets
nucléaires. Et Jason Kenney me disait :
Je vais en parler, entre autres, au ministre de l'Énergie, là, qui est... c'est
tous les mêmes, hein, ces
conservateurs-là. Que ça soit en Ontario, ou que ça soit en Alberta, ou que ça
soit au fédéral, c'est tous des amis. Mais ce serait la plus grande
contribution qu'on ne puisse pas faire à la lutte contre les changements
climatiques, que tout le nord-est de
l'Amérique du Nord profite de l'hydroélectricité pour remplacer du nucléaire,
pour remplacer du charbon, pour remplacer
du gaz. Puis du gaz, bien, il n'y en aura pas pour toujours, du gaz. C'est une
énergie fossile qui est là temporairement, même chose avec le pétrole, alors que l'hydroélectricité, c'est
renouvelable. Ça ne coûte pas cher, c'est renouvelable puis ça
s'accumule.
Ça, c'est
l'autre chose aussi, parce que le Parti libéral, le Parti québécois, dans les
10, 20 dernières années, ont choisi d'aller vers l'éolien. Bon, c'est vrai que le coût de l'éolien a baissé.
Le coût de l'éolien est rendu très accessible. Mais il y a toujours un problème avec l'éolien et le
solaire, c'est l'accumulation, la puissance qu'on n'est pas capables
d'accumuler parce que, bon, pour l'instant,
on n'a pas inventé de batterie qui est capable d'accumuler. Puis ça, c'est le
grand défi qu'on a quand on parle
d'environnement. Oui, les autos électriques, mais avez-vous pensé comment, au
Québec, on émet de GES avec les
camions, avec les autobus? Évidemment que, si on a de la misère à avoir une
bonne portée pour une auto, ce n'est peut-être
pas demain matin qu'on va avoir une batterie qui va être capable de fournir un
camion, fournir un autobus. Mais c'est là-dessus qu'il faut travailler,
puis il y a des entreprises québécoises, comme Lion, qui travaillent à
développer l'autobus électrique, le camion électrique.
Et l'autre
chose qu'on doit faire, puis j'en parlais dans le Projet Saint-Laurent, on a la
chance d'avoir cette autoroute gratuite,
là, qu'est le Saint-Laurent, puis nous, au Québec, on est les champions du
camion. Puis, quand on compare avec des projets comme Marco Polo puis
quand on va à Hambourg, en Allemagne, on est en retard du côté du train et du
bateau. Il y a le bateau, là, quand on
regarde, par tonne transportée, combien on émet de GES, le mieux, c'est le
bateau. Après, c'est le train, après, c'est le camion. Bien là, on est
dans une situation où nous, on est champions du camion, alors qu'on a un
fabricant de trains.
Il est temps qu'on exige du contenu local quand
on fabrique des trains. Ça n'a pas de bon sens, ce qu'a fait le gouvernement libéral, de dire le REM va être
construit en Inde. Écoutez, là, on est-u naïfs? C'est quoi, le problème,
là? Les États-Unis, quand ils font
construire des trains, ils exigent 60 %, 70 % de contenu local. Donc,
il est temps, les quelques trains qu'on
fait, que ce soit pour Via Rail ou autre, que ça soit pour le train électrique
de Montréal, bien, qu'on en fasse une partie localement. Ça ne veut pas
dire nécessairement Bombardier, hein? Ça peut vouloir dire Alstom, mais Alstom,
on lui dit : Vous allez en faire une partie au Québec.
Puis le
bateau, le bateau. Quand on lit la petite histoire du Québec, il y a eu une époque
où il arrivait des gros bateaux, puis
ensuite on mettait ça sur des petits bateaux. Puis là, bien, il y a des beaux
projets. Il y en a un beau à Québec, il y en a un beau à Contrecoeur. Là où il y a des terrains, on
amène des gros bateaux avec des containers, on débarque les containers, on les embarque sur des petits bateaux ou sur des
trains. On est en retard dans les trains. Bon, ça relève du fédéral, pas
toujours simple. On a
comme une espèce de duopole, CN, CP, les marchandises ont priorité, il y a les
passagers. Il y a beaucoup de choses
à faire. Donc, les ports, même chose, il y a une direction pour chaque port.
Donc, il y a une direction pour le port de Montréal avec un plan, il y
en a une autre pour Québec, il y en a une autre pour Sept-Îles, etc.
Il est temps
qu'on se donne un plan en transport où on va transférer une partie du transport
de la marchandise vers le train, donc
du camion vers le train, puis du train vers le bateau. Et ça, ça n'a pas été
fait, là, ça n'a pas été touché. On a comme copié un peu le programme en
le nommant d'un nouveau nom...
La Présidente (Mme Chassé) : 30
secondes, M. le premier ministre. 30 secondes.
M. Legault :
...hein, avec des ZIP, qu'on a appelées, les zones industrialo-portuaires,
difficile à dire, mais la prochaine étape,
c'est le transport. Là, on est bons en hydroélectricité, on est bons sur le
chauffage de nos maisons. La prochaine étape, c'est le transport, le train, le bateau, des camions électriques. Donc,
si on veut être fiers de ce qu'on laisse à nos jeunes, oui, c'est important, l'environnement, mais il faut le
regarder d'une façon pragmatique, au-delà des discours. Passer à
l'action.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
M. Legault : Avoir des
résultats. C'est ça qu'un gouvernement de la CAQ va faire.
Adoption des crédits
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le premier ministre. Le temps
alloué à l'étude du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif étant presque écoulé, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Le
programme 5, intitulé Jeunesse, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Chassé) : Le
programme 5 est... voyons, adopté, est adopté sur division.
Document déposé
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignement de l'opposition.
Et je tiens à
vous remercier pour les échanges constructifs. Je vous en félicite, parce que
ça va contribuer à attirer davantage de jeunes en politique. Bravo à
vous!
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au lundi 29 avril, où elle
entreprendra l'étude du volet Aînés et Proches aidants du portefeuille
Santé et Services sociaux.
Merci. Joyeuses Pâques à tout le monde! Merci à
vous.
(Fin de la séance à 17 h 59)