(Quinze
heures une minute)
La Présidente (Mme Chassé) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Je vous invite à vous installer.
Bonjour, tout le monde. Merci de prendre place. Bonjour, tout le monde. Heureuse de
vous rencontrer. Je constate le
quorum et déclare la séance de la Commission
des relations avec les citoyens
ouverte. Je demande à tous ici, dans la salle, de bien vouloir éteindre
la sonnerie ainsi que la vibration de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Famille des crédits budgétaires
du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2019‑2020. Une enveloppe
de six heures a été allouée à l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Lecours
(Les Plaines) est remplacée par M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata); M. Poulin (Beauce-Sud), par M. Tremblay
(Dubuc); M. Skeete, par M. Girard (Saguenay—Lac-Saint-Jean); Mme Sauvé (Fabre),
par Mme Charbonneau (Mille-Îles); Mme Dorion (Taschereau), par Mme Labrie
(Sherbrooke); M. LeBel (Rimouski), par Mme Hivon (Joliette).
Famille
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la secrétaire. Nous allons débuter par le bloc des remarques préliminaires puis ensuite nous allons précéder à une discussion d'ordre général par
blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée aujourd'hui, ce soir, à la fin du temps qui leur est
alloué, donc vers 22 h 30.
Puisque vous
avons débuté nos travaux à 15 h 2 et qu'une période de trois heures
doit être consacrée à l'étude de ces
crédits, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de
l'heure? Non, je pense qu'on ampute de deux minutes le temps de gouvernement. Y a-t-il
consentement? Il y a consentement. Merci. On ampute. C'est la consigne que j'ai
reçue.
Remarques
préliminaires
Nous débutons
donc avec les remarques préliminaires. M. le
ministre. Bienvenue. Vous disposez de
17 minutes. La parole est à vous.
M. Mathieu
Lacombe
M. Lacombe : Merci
beaucoup. Mme la Présidente, membres de cette commission, chers collègues. C'est pour moi un plaisir de participer à cette étude des
crédits du ministère de la Famille, ma première étude de crédits. Donc, j'espère
qu'on aura de belles discussions, de bonnes
discussions qui nous permettront d'approfondir beaucoup de sujets. Je suis
persuadé qu'on aura de très bonnes occasions d'échanger sur ces
questions-là.
Donc, je
tiens d'abord à vous présenter les personnes qui m'accompagnent :
le sous-ministre au ministère
de la Famille, M. Patrick Dubé, qui est avec nous, ainsi
que son équipe qui est derrière nous, formidable équipe au ministère de la Famille; et mon directeur
de cabinet, M. Jonathan Valois, qui est ici à ma droite; ma directrice de
cabinet ajointe, aussi, Isabelle Lewis. Je
salue également mes collègues des trois groupes de l'opposition, du gouvernement, les personnes qui les accompagnent, qui
ont aussi, je n'en doute pas, fait un travail remarquable de recherche que
nécessite une étude de crédits. Et d'emblée
j'offre à cette assemblée toute ma collaboration et celle de mon équipe pour répondre avec transparence et enthousiasme, je vais dire,
à vos questions.
Mme la Présidente, depuis mon entrée en
fonction, j'ai été en mesure de prendre connaissance des actions, des mesures, des programmes qui sont sous la responsabilité du ministère de la Famille, et il y en a beaucoup,
un ministère que j'ai
appris à connaître, que je connais maintenant bien. À mon arrivée, j'ai également
été en mesure de constater que je pouvais
compter sur une équipe de fonctionnaires professionnels dédiés et
passionnés qui travaillent en faveur des enfants et des familles du Québec. Et je les comprends. À titre de ministre
de la Famille, c'est un honneur et un privilège pour moi de travailler
quotidiennement pour nos tout-petits, pour leur mieux-être et pour leur plein
épanouissement, pour qu'ils développent leur
plein potentiel et, j'ajouterais, pour qu'ils aient une chance égale de
réussir, peu importe le milieu d'où ils proviennent. C'est l'objectif
qu'on s'est donné, au gouvernement, on a pris des engagements fermes pour
soutenir davantage les familles québécoises, et nous allons les respecter, Mme
la Présidente.
Avec le budget 2019‑2020, notre gouvernement
démontre à quel point l'amélioration des services destinés aux familles québécoises
est l'une de nos priorités. Il réaffirme sa volonté d'agir tôt, de façon
concertée également pour que tous les enfants du Québec puissent
développer leur plein potentiel.
Je suis heureux de souligner que les crédits du
ministère de la Famille augmentent de 164,2 millions de dollars cette année, 6,3 % d'augmentation du budget
pour l'année 2019‑2020. 6,3 %, Mme la Présidente, j'ai envie de dire
que ce n'est pas rien, c'est loin de n'être rien, c'est la plus haute
augmentation depuis les cinq dernières années. Et on a beaucoup parlé d'augmentation, dans les médias,
relativement à d'autres ministères. Moi, je suis très fier de cette augmentation-là qui a été octroyée au ministère de
la Famille, que je dirige, une augmentation qui est principalement liée à la hausse du budget consacré aux services de
garde éducatifs à l'enfance, évidemment, ce qui confirme notre volonté de
renforcer le réseau des services de garde.
Ce nouveau
budget va nous permettre de déployer encore davantage de mesures au bénéfice
des enfants et des familles du Québec. On souhaite d'ailleurs mettre en valeur
la vision du gouvernement en la matière. Ça nous permettra de réaffirmer l'importance de la famille, de
reconnaitre l'action des partenaires, qui sont tellement importants, et de
favoriser leur mobilisation à l'égard du mieux-être des familles au
Québec et le déploiement de nouvelles mesures.
Mme la Présidente, notre gouvernement souhaite
renforcer son action en faveur des familles, notamment celles qui comptent de
jeunes enfants. Pour mieux répondre à leurs besoins, nous maintenons donc notre
engagement d'abolir progressivement la contribution additionnelle des services
de garde subventionnés et de bonifier l'Allocation famille. En décembre dernier, on a annoncé une première
mesure, soit le gel de la contribution additionnelle pour la garde d'enfant
en service de garde subventionné à compter
de 2019. C'était la première étape. Avec le budget 2019‑2020, on a annoncé
l'abolition complète de la contribution
additionnelle pour la garde d'enfant, qui se fera graduellement sur une période
de quatre ans. Dès 2019, ce sont plus
de 40 000 familles qui n'auront plus à payer de contribution
additionnelle, ce qu'on a appelé la taxe famille, et
100 000 familles qui verront leur facture diminuer, la facture de
contribution additionnelle. En 2022, la
contribution additionnelle sera abolie pour toutes les familles, ce qui
représente une réduction moyenne de leur
charge financière de 1 200 $ par année. À terme, cette mesure va
permettre de redonner près de 185 millions par année aux familles
du Québec.
Mme la Présidente, le gouvernement accorde
actuellement un supplément pour enfant nécessitant des soins exceptionnels à quelque 2 000 enfants,
un dossier dont on a beaucoup parlé. Toutefois, certains parents d'un enfant
gravement malade ou ayant une
incapacité importante ne sont pas admissibles à ce soutien financier. C'est pourquoi
des travaux ont été entrepris pour
s'assurer que l'aide gouvernementale offerte dans le cadre du supplément pour
enfant nécessitant des soins exceptionnels,
le programme SEHNSE... qu'il rejoigne un plus grand nombre de familles dont les
enfants sont lourdement handicapés.
Retraite Québec et le ministère des Finances procèdent actuellement à l'examen
de cette aide financière. Je peux vous assurer que nous agirons dès 2019‑2020,
donc on n'attendra pas à l'an prochain. Nous respecterons notre engagement, et on injectera au moins
22 millions de dollars pour les familles ayant un enfant nécessitant des
soins exceptionnels.
Par ailleurs,
on a comme objectif d'offrir à tous les enfants du Québec la chance de
s'épanouir complètement et de donner les outils aux parents, bien sûr, pour
qu'ils soient les acteurs principaux du développement de leurs enfants. Ainsi, le budget 2019‑2020 prévoit des
mesures pour offrir de l'aide supplémentaire aux parents. Je pense notamment à
une bonification de 2 millions
de dollars sur quatre ans pour le Programme de soutien financier aux
initiatives soutenant l'éveil à la lecture, à l'écriture et aux mathématiques,
un programme qui a été très populaire au ministère de la Famille, ce programme, qui offre donc une aide aux projets
admissibles qui favorisent l'acquisition de ces habiletés pour les enfants
qui sont âgés de cinq ans ou moins; une bonification, par ailleurs, de
1,2 million de dollars sur quatre ans pour le programme de soutien financier qui favorise la participation des
parents. C'est un programme qui apporte une aide financière aux projets communautaires pour rejoindre les
parents et leur offrir les moyens de participer activement au développement
de leurs jeunes enfants.
• (15 h 10) •
Mme la Présidente, je l'ai affirmé depuis mon
entrée en poste, on va soutenir le développement des services de garde éducatifs à l'enfance, on va les soutenir
activement. Notre gouvernement souhaite en assurer la pérennité et la qualité. On ne peut pas faire autrement que de constater que l'offre
actuelle de services de garde éducatifs ne répond pas aux besoins de toutes les familles québécoises,
c'est une évidence. Environ, 42 000 enfants sont présentement en attente d'une place sur le
guichet unique, La Place 0-5, et on prévoit une hausse démographique de
l'ordre de 17 000 enfants âgés entre zéro et quatre ans d'ici 2023. En 2019‑2020, le budget
consacré aux services de garde éducatifs à l'enfance atteindra donc 2 567 100 000 $, un budget
en hausse de 5,9 % par rapport à 2018‑2019. Au cours de la prochaine année, on poursuivra
donc le développement du réseau pour améliorer l'équilibre entre l'offre de places et le besoin des parents.
Cela permettra d'avoir une offre de
services diversifiée, de favoriser l'utilisation optimale des places existantes — et
je souligne le mot «optimale» — et ainsi assurer la pérennité
des services de garde et du réseau dans son ensemble.
À mon arrivée en poste, je dois le souligner,
j'ai été étonné de constater que plus de 11 000 places avaient été annoncées par le précédent gouvernement, en 2011 et en 2013, mais jamais développées, alors que, je le soulignais, et
qu'on le sait tous, il y a
des besoins, des besoins criants au Québec, partout au Québec. J'ai donc décidé
d'agir rapidement et j'ai annoncé,
le 20 février dernier, des mesures concrètes pour accélérer le développement des places en services de
garde éducatifs à l'enfance, notamment la création de
2 500 nouvelles places subventionnées, qui ont été annoncées, l'accélération,
ensuite, de près de
11 000 places, qui ne sont toujours pas réalisées, donc on faisait référence aux
appels d'offres, aux appels de projets de 2011 et de 2013,
11 000 places qui ne sont toujours pas réalisées, on mettra les
mesures pour accélérer le développement de ces places, la mise à jour prochaine
des cartes, les fameuses cartes du modèle d'estimation de la demande et de l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance — pour
assurer un meilleur portrait, il faut se baser sur des données qui sont fiables, qui sont justes — et le
lancement éventuel d'autres appels de projets pour répondre aux besoins
de garde réels sur le terrain.
Depuis six
mois, c'est donc 13 500 places qui sont actuellement en concrétisation. Ça démontre clairement notre intention
de poursuivre et d'accélérer le développement des services
de garde éducatifs à l'enfance pour
répondre aux besoins des parents du Québec.
Outre l'accessibilité des places pour répondre aux besoins des parents du Québec, la qualité des services de garde est également une priorité pour nous. C'est
pourquoi j'ai annoncé, le 12 décembre, de nouvelles dispositions pour
rehausser la
qualité éducative des services de garde éducatifs à l'enfance et favoriser la
réussite éducative des enfants qui les fréquentent. À cet effet, le Projet de règlement modifiant le
Règlement sur les services de garde éducatifs à l'enfance a été prépublié dans
la Gazette officielle du Québec. Il
découle des dispositions de la Loi visant à améliorer la qualité éducative et à
favoriser le développement harmonieux
des services de garde éducatifs à l'enfance, qui a été sanctionnée le
8 décembre 2017 et qui était
connue sous la désormais célèbre appellation du projet de loi n° 143. Par ailleurs, la majorité des mémoires déposés ont été favorables à l'adoption du projet de
règlement, les modifications concernant les éléments obligatoires que doivent
contenir les programmes éducatifs des
services de garde éducatifs à l'enfance et leur obligation, aussi, de
constituer un dossier éducatif pour chaque enfant qu'ils accueillent. Le
règlement doit être édicté au plus tard le 8 juin 2019.
En 2019‑2020,
le ministère poursuivra donc la mise en oeuvre de la Loi visant à améliorer la
qualité éducative et à favoriser le développement harmonieux des
services de garde éducatifs à l'enfance, notamment en ce qui concerne la diffusion de son programme éducatif renouvelé
ainsi que la mesure d'évaluation de la qualité, sur laquelle on pourra revenir.
Mme la
Présidente, je prévois aussi renforcer les services en petite enfance, en
collaboration avec mes collègues le ministre
de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et le ministre délégué à la Santé
et aux Services sociaux, pour favoriser la détection précoce des situations de
vulnérabilité, qui peuvent nuire, on le sait, au développement de nos enfants.
Pour ce faire, un dossier de l'enfant sera
mis en place sous la base des observations des éducatrices, qui sont des professionnelles, je le rappelle, et qui sont en
contact quotidien avec les enfants, mais aussi en utilisant les outils utilisés
par les équipes déployées par mon collègue le ministre délégué à la Santé et
aux Services sociaux.
Nous
travaillons donc à offrir le soutien le mieux adapté possible aux besoins des
enfants par la mise en oeuvre de cette
initiative qui permettra de détecter et d'observer les enfants présentant des
signes de vulnérabilité. Cette action concertée vise notamment à diminuer la proportion des enfants présentant une
vulnérabilité dans au moins un des cinq domaines de développement au
moment de leur entrée à la maternelle.
Je vous
rappellerai qu'il y a actuellement près de 28 % des enfants qui entrent à
la maternelle qui présentent une vulnérabilité
dans leur développement. Il s'agit d'une hausse, d'une triste hausse, j'ai
envie de dire, de 2 % comparativement à 2012, alors que ce
pourcentage s'élevait à plus ou moins 26 %. D'ici 2022, il faut diminuer
cette proportion à 20 %.
Le
partenariat entre les professionnels de la santé et des services sociaux et les
intervenantes des services de garde éducatifs à l'enfance sera donc renforcé,
et il s'inscrit dans les priorités de notre gouvernement, c'est-à-dire la
détection précoce des difficultés qui
sont vécues par les enfants. On va appuyer par divers moyens la détection des
difficultés des enfants et favoriser la transition, leur transition dans
les différentes étapes de leur vie.
De plus, nous
voulons prendre en compte les enfants qui ne fréquentent aucun service de garde
éducatif à l'enfance, ces enfants qui
sont hors des réseaux, c'est un phénomène dont j'ai eu l'occasion de parler à
plusieurs reprises, qui sont hors des
réseaux de services de garde éducatifs à l'enfance et hors du réseau scolaire
également. On mettra donc en oeuvre des
stratégies afin de leur offrir des services adaptés à leurs besoins. Ce sont
156 000 enfants qui sont dans cette situation. On doit faire
plus. En fait, j'ai envie de dire : On doit faire mieux pour ces enfants.
Il est
essentiel d'intervenir dès leur plus jeune âge pour accompagner les enfants
rapidement s'ils vivent des défis particuliers
ou s'ils vivent des retards de développement. On souhaite donner à chacun de
nos tout-petits les moyens de développer leur plein potentiel et
favoriser l'égalité des chances dont je parlais tantôt.
Je
travaillerai également de façon concertée... Je rectifierai peut-être le temps
de verbe. Je travaille actuellement de
façon concertée avec mon collègue le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur pour offrir aux parents le plus grand choix pour la garde de leurs enfants de
quatre ans, précisément, soit la fréquentation des classes de prématernelle
quatre ans ou encore les services de garde éducatifs à l'enfance, qui sont déjà
bien implantés.
Notre
gouvernement s'est engagé à agir tôt pour que chaque enfant puisse se
développer pleinement, notamment par
l'accès universel à la prématernelle quatre ans, qui sera un des outils. On va
respecter cet engagement et développer ces classes en collaboration avec
le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance. Le but ultime, c'est que
tous puissent avoir accès à des services de
qualité, que ce soit en service de garde éducatif ou à la prématernelle quatre
ans, pour identifier le plus
rapidement possible les difficultés que certains enfants pourraient rencontrer
et leur offrir rapidement le soutien dont ils ont besoin.
Mme la
Présidente, on entend par ailleurs améliorer le soutien offert aux organismes
qui oeuvrent auprès des familles pour
renforcer leur capacité à les accompagner de façon à ce qu'ils puissent assumer
pleinement leur rôle. Les organismes communautaires
Famille et les organismes communautaires qui offrent des services de
halte-garderie communautaire sont des
ressources précieuses. J'ai eu l'occasion de les rencontrer, d'échanger avec
eux, de brasser des idées. Elles sont
précieuses à différentes étapes de la vie des familles et lors de
situations plus difficiles également. Les parents y trouvent des lieux
d'accueil, d'entraide et d'appartenance ainsi qu'un soutien à l'exercice de
leur rôle parental. Ils peuvent aussi profiter
de plusieurs initiatives intéressantes, comme des activités parents-enfants,
des ateliers parentaux d'enrichissement, des conférences ou de l'aide aux devoirs. Il est donc important pour
notre gouvernement de bien les appuyer dans leur mission, d'appuyer ces partenaires qui offrent donc aux
familles du Québec des activités et des services qui répondent à leurs besoins
et qui contribuent à leur mieux-être.
C'est
pourquoi en novembre dernier j'ai confirmé un financement additionnel de
10 millions de dollars par année, entre
2019‑2020 et 2021‑2022, aux OCF, les organismes communautaires Famille, et aux
organismes communautaires qui offrent
des services de halte-garderie communautaire. Ce financement permettra de soutenir
leur mission directement, de renforcer
leur capacité à aider et à outiller les parents, tout en favorisant un
environnement propice à l'apprentissage des enfants.
Enfin, j'aimerais rappeler qu'un montant de
45 millions de dollars versé à la Fondation du Dr Julien sera versé
jusqu'en 2022‑2023 pour soutenir la fondation dans le développement du réseau
des centres de pédiatrie sociale en communauté
un peu partout à travers le Québec. Ils sont d'ailleurs de plus en plus
nombreux. Actuellement, 40 communautés sont reconnues par le comité de coordination dans
le cadre du partenariat entre le gouvernement et la fondation, dont la communauté atikamekw de Manawan. De ce nombre,
39 centres sont en activité et offrent des services cliniques aux enfants,
et les autres centres ouvriront
prochainement. Plusieurs communautés se mobilisent actuellement, d'ailleurs,
pour mettre en place un centre dans les années à venir.
Pour
ce qui est de la prolongation du Plan d'action concerté pour prévenir et
contrer l'intimidation 2015‑2018, pour la période 2019‑2020, je suis
persuadé qu'on aura l'occasion d'en parler plus tard. On va poursuivre la
coordination de la lutte contre
l'intimidation sous toutes ses formes, à tout âge, dans le monde réel ou le
monde virtuel. Donc, on a l'intention de
prolonger d'un an le plan qui avait déjà été mis sur pied, pour prendre le
temps de bien faire les choses en collaboration, bien sûr, avec nos
collègues des autres partis de l'opposition.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre, il vous reste une minute.
• (15 h 20) •
M. Lacombe :
Donc, une minute pour conclure. Donc, je ferai ça rapidement en vous disant,
Mme la Présidente, qu'avec le
budget 2019‑2020 on va mettre en oeuvre des mesures très concrètes pour
favoriser le développement de tous les
enfants et l'épanouissement des familles partout au Québec, des nouvelles
mesures qui viendront également renforcer notre politique familiale et
l'adapter aux nouveaux besoins des familles.
Donc, en terminant,
je tiens à souligner que cette étude des crédits constitue un exercice
important, un exercice nécessaire, et je
suis bien heureux d'y participer pour qu'on puisse avoir l'occasion de discuter
de ces dossiers qui sont tellement importants.
Donc,
je vous assure, à vous et à mes collègues de l'opposition, Mme la Présidente,
mon entière collaboration pour que les échanges se déroulent dans un
climat constructif. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Nous désirons tous la même chose. Merci
beaucoup pour vos remarques préliminaires, M. le ministre. J'invite
maintenant la porte-parole de l'opposition officielle, la députée de Westmount—Saint-Louis,
à faire ses remarques préliminaires, pour un maximum de
11 min 20 s.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Je serai quand même brève pour accorder le plus de
temps possible à nos échanges.
Premièrement, j'aimerais remercier tous les membres de la commission d'être
parmi nous aujourd'hui, surtout le ministre et son cabinet. Je
comprends, pour l'équipe du ministère, tous les travaux puis le temps accordé à
nous accompagner aujourd'hui aux études de crédits. Alors, merci beaucoup.
Merci
à mes collègues de l'opposition ainsi que mes collègues qui sont de ma
formation politique, qui sont avec nous
aujourd'hui. Et j'aimerais aussi remercier notre équipe, surtout à
Mme Florence Thivierge qui a vraiment travaillé avec un dévouement
presque inconnu pour nous épauler aujourd'hui. C'est grandement apprécié.
Juste
pour faire un petit survol sur les sujets qui nous interpellent aujourd'hui,
dans lesquels nous allons parler, c'est sûr, parler des services de garde éducatifs, ça nous tient vraiment à
coeur et surtout que nous sommes préoccupés par l'impact de la
maternelle quatre ans sur le réseau de services de garde. Et nous ne sommes pas
les seuls, Mme la Présidente. On sait que
les chercheurs, le réseau de services de garde, le réseau de l'éducation, on
sait que tout le monde sont inquiets de l'impact avec la maternelle
quatre ans. Et nous avons même entendu le ministre lui-même, lors de
l'interpellation du 22 février, que lui
aussi, il est inquiet, et on doit avouer que nous ne sommes pas rassurés, le
réseau n'est pas rassuré. Alors, nous aurons des questions là-dessus,
car l'impact sera quand même majeur.
Puis
on sait, tout le monde sait, puis je crois que tout le monde est d'accord que
nous avons un réseau de services de
garde qui est vraiment unique dans le monde, puis des gens s'inspirent de nous,
ici au Québec, pour notre réseau de CPE et services de garde, un réseau qui a vraiment fait ses preuves et que
nous croyons que le ministre doit protéger et continuer de développer.
Nous sommes aussi
grandement préoccupés par le dossier des enfants lourdement handicapés. On
s'est levés beaucoup de fois dans la
Chambre, plusieurs des députés ont parlé à leur sujet lors de leur allocution
ou interpellation sur plusieurs
projets de loi. On sait que c'est 22 millions de dollars qui étaient
promis lors de ce budget pour 2019‑2020. Je cherche encore le
22 millions de dollars. Je suis rassurée de savoir que le ministre va
aborder ce sujet avec nous aujourd'hui, que
nous allons travailler là-dessus pour cette année pour aider ces familles. Parce
que, c'est sûr, c'est des familles
qui se sentent trahies puis se sentent abandonnées. Alors, nous sommes ici pour
vraiment, ensemble, pour leur aider.
Je suis aussi
contente d'entendre que notre gouvernement aime beaucoup le recyclage, car les
annonces qu'ils ont faites pour les OCF,
c'est quand même les annonces qui ont été faites par l'ancien gouvernement du
Parti libéral du Québec, ainsi que les annonces pour le Dr Julien.
C'étaient quand même les annonces de l'ancien gouvernement. Alors, merci pour
le recyclage, c'est grandement apprécié.
Alors,
voilà, Mme la Présidente. J'ose espérer que nous aurons des échanges productifs
également et, évidemment, des réponses à nos questions et que nous
allons pouvoir agir le plus rapidement possible pour avoir le plus de questions
possible dans nos échanges. Merci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Je cède maintenant la parole à la porte-parole du deuxième groupe d'opposition,
la députée de Sherbrooke, pour ses remarques préliminaires, et ce, pour
un maximum de 2 min 50 s. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Labrie : Je n'aurai pas de
remarques préliminaires. Merci.
La Présidente
(Mme Chassé) : C'est bien noté. Vos temps seront transférés et
alloués ultérieurement. Donc, maintenant, je
cède la parole à la porte-parole du troisième groupe, la députée de Joliette,
pour ses remarques préliminaires, pour un maximum également de
2 min 50 s.
Mme Hivon : Même
chose pour moi.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, c'est noté. Donc, vos temps seront transférés et vous seront alloués
ultérieurement. Donc, je vous remercie, chacun.
Discussion
générale
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci, Mme
la Présidente. J'aimerais aborder le
sujet des garderies de Lévis. J'invite le ministre à se rendre à la fiche 39 du cahier de
renseignements particuliers de l'opposition officielle. Il est écrit qu'aucune
place non subventionnée n'a été convertie en
place subventionnée. Est-ce que le ministre confirme que l'information que nous
avons reçue est exacte?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Dans le cas des garderies de Lévis, je pense que
ce qu'il est important de mentionner, dans ce cas-là, c'est que c'est le meilleur exemple
d'une situation où le gouvernement peut être proactif pour assurer la stabilité des
enfants. Vous savez que, dans le cas des garderies de Lévis, on parle de
garderies non subventionnées, les GNS, qui étaient des garderies appartenant au même propriétaire, qui ont fermé leurs portes et qui
n'ont pas respecté non plus le préavis qui devait obligatoirement être donné en
vertu de la loi. Donc, on se trouvait devant une situation où on avait des
enfants qui pouvaient se retrouver
sur le trottoir un lundi matin, et donc on a agi. Et je ne pense pas qu'on
puisse dire qu'il s'agit de la conversion de places en tant que
telle, je pense qu'on a agi de bonne foi puis on a agi promptement.
La
Présidente (Mme Chassé) :
On a un défi ici de respecter une proportionnalité des temps question-réponse,
pour votre information, M. le ministre. Je réalloue la parole à la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors, est-ce
que ça veut dire que les informations sont fausses? Ce n'est pas clair pour moi. Est-ce qu'il y a eu
de la conversion?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait qu'est-ce
que, selon le ministre, d'abord, on peut dire que convertir des places non
subventionnées en places subventionnées équivaut à des nouvelles places?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : ...en fait.
Concrètement... Je dois attendre votre signal, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, c'est ça.
M. Lacombe : D'accord.
La Présidente (Mme Chassé) : Je
suis en train de vous donner le rythme, là, on est en train de...
M. Lacombe : On va apprendre à
danser le...
La Présidente (Mme Chassé) :
...d'apprendre à faire la danse à trois, là, finalement.
M. Lacombe : Bien, je peux vous expliquer très clairement. Le cas dont il s'agit, ce n'est pas de la conversion, ce n'est pas du tout de la conversion. On pourrait
parler de conversion, par exemple, dans un cas où on prendrait une garderie non subventionnée et où on viendrait dire au propriétaire :
Voici maintenant des places subventionnées, on transforme tout
ça maintenant en garderie subventionnée. On pourrait appeler ça de la
conversion. Dans le cas qui nous occupe, on est ailleurs, on est totalement
ailleurs, il s'agit d'une garderie non subventionnée qui a
fermé ses portes et, ensuite, un CPE qui se cherchait un local, qui avait déjà un projet, par ailleurs, un projet qui traînait depuis déjà
des années parce qu'il n'avait toujours pas eu les moyens
d'aller de l'avant. Eh bien, ce CPE là a profité de l'occasion, voyant qu'une
garderie allait fermer ses portes,
pour prendre le local, se constituer, pouvoir accueillir les enfants qui, par
ailleurs, ont pu conserver une...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...M. le ministre. Oui, merci, M. le ministre. Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
D'abord, je vous dirais que nous n'avons pas la même définition de conversion.
Parce que, quand nous allons prendre des places de garderie en CPE, puis
on va les convertir en places non subventionnées, ça reste que c'est une conversion. Ça fait que je ne comprends
pas comment qu'on peut dire que ce n'est pas du tout la même affaire.
Parce que c'est quand même clair.
M. Lacombe :
...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, pardonnez-moi. On peut clairement dire que ce n'est pas la
même chose quand la garderie ferme
ses portes. La garderie a fermé ses portes, il y a un nouveau permis qui a été
émis pour un CPE, donc on parle de deux entités complètement
différentes. On parle auparavant d'une entreprise privée qui était une garderie
non subventionnée, qui a fermé ses portes,
et un CPE a pris les locaux, tout simplement, et ça, au bénéfice, je veux le
rappeler, là, des enfants, qui ont eu
une stabilité, qui ont pu conserver le lien avec leurs éducatrices, par
exemple, et ça a évité beaucoup de maux de tête aux parents aussi.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Oui. On n'en est pas sur la même longueur d'onde, évidemment, car, pour nous,
c'est vraiment de la conversion. Puis je dirais que la grande partie des
gens qui voient ça, ils vont dire que c'est de la conversion.
Alors,
restons sur le dossier des garderies de Lévis. La réponse à notre demande à
l'accès à l'information que nous avons
reçue soulève beaucoup de questions, et j'aimerais qu'on puisse passer un peu
de temps ensemble à regarder ce dossier.
On
sait que le ministre a été particulièrement interpellé par ce dossier, et il
dit vouloir agir rapidement pour aider ces parents, qui est quand même bien.
Lors de sa première sortie à ce sujet, le ministre a dit vouloir... a dit que
la garderie contrevenait l'article 17
du règlement qui dit que le titulaire doit aviser par écrit le ministre et ces
parents dans un délai de 90 jours,
ce qui n'a pas été le cas. Dans cette fois-ci, on parle de moins d'une semaine.
Alors, est-ce que le ministre peut nous dire pourquoi le ministère n'a
pas donné une sanction à la garderie, tel que stipulé dans son règlement?
• (15 h 30) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lacombe :
C'est en cours. On a bien l'intention d'envoyer le message. On a plus que
l'intention, on envoie le message qu'on doit respecter la loi, que c'est
prévu à la loi pour une raison précise, et, oui, on a déposé une procédure.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Merci. Je suis contente de savoir qu'on va respecter la loi. Pour éviter une
rupture de service entre la fermeture
des garderies et l'ouverture des CPE, le ministère a agi très rapidement,
tellement rapidement qu'il s'est permis
de déroger à une dizaine d'articles de sa propre loi et de son propre
règlement, notamment sur les enjeux de sécurité. Est-ce que le ministre, qui a le devoir de faire appliquer sa loi et son
règlement, trouve normal de procéder de cette façon?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lacombe :
Vous savez, dans certaines situations, je pense qu'on doit faire preuve de gros
bon sens. Et là je vous assure... La
santé et la sécurité des enfants, s'il y a bien une chose dont on s'est
assurés, c'est ça. Vous pouvez être certain qu'au ministère personne ne met la
sécurité des enfants en danger. Notre but, notre mission, c'est de protéger
les enfants. Donc, effectivement, on a été
créatifs et on a fait preuve de gros bon sens. Par contre, ce qu'il faut
souligner, c'est qu'il y avait une échéance à ça. L'échéance était le
8 avril, et, à la date du 8 avril, tout est rentré dans l'ordre. Les
conditions ont été remplies. Donc, à l'heure où on se parle, tout est en
vigueur selon les normes.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci. Je crois qu'on n'est pas à une semaine de près pour s'assurer que la
sécurité de nos enfants soit quand
même une priorité. C'est sûr, quand on dit d'agir, de répondre à la loi puis de
respecter la propre loi de notre ministre,
c'est très important que lui-même garde sa parole. Ça fait que nous sommes
inquiets de ça. Puis je crois qu'on a de l'information qui est manquante dans
notre demande à l'accès à l'information. Alors, nous aimerions que vous pouviez
partager les documents dans lesquels... que
vous parliez parce que... oui, que c'est déposé ici, dans la Chambre, car nous
n'avons pas une copie de ceci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Juste un moment, Mme la députée. M. le
ministre, est-ce que vous vous engagez à
transmettre l'information demandée au secrétariat de la commission? Est-ce que
c'est clair pour vous, l'information qui est demandée?
M. Lacombe : Non. Est-ce que
vous pouvez préciser peut-être avant qu'on réponde?
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, absolument. Donc, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis,
vous faites référence à quelle documentation?
Mme Maccarone : Tous les
documents que vous avez dit que vous êtes en conformité pour faire... pour agir
rapidement, la créativité...
M. Lacombe :
Tout ce qui n'est pas protégé par la protection des renseignements personnels
pourra être partagé. Dans ce dossier-là, on a agi de la bonne façon. On
pourra le partager.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci pour votre engagement, M. le
ministre. Simplement de tenter de préciser clairement la nature des
documents qu'on demande à être déposés, ça va aider chacun à bien faire son
travail. Merci, Mme la députée. Vous pouvez poursuivre.
Mme Maccarone : Merci.
L'article 20 du règlement oblige l'établissement à s'assurer que chaque
membre du personnel de garde détient un
certificat à jour de la réussite d'un cours de secourisme. Est-ce que le
ministre trouve normal de permettre le service de garde de se soustraire
de cette obligation?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Il s'agit effectivement d'un des points qui devaient être régularisés. En même
temps, vous comprendrez que les
éducatrices qui étaient là ont suivi, pour la plupart, donc, selon les
informations qu'on a... et le délai qu'on a accordé à la garderie a été
très court, et je répète qu'à la date du 8 avril tout était conforme.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Mais, si les éducatrices les ont déjà, ils auront dû déjà le déposer à la
garderie à l'émission du permis.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Voulez-vous préciser votre question?
Mme Maccarone : Bien, c'est
clair. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est clair?
Mme Maccarone : Oui, nous
allons poursuivre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Parfait. Merci, Mme la députée. Allez-y.
Mme Maccarone :
Merci. La garderie Boîte à câlins était une installation de 62 enfants,
dont 30 poupons. Le permis que
le ministre a octroyé au CPE Montessori de Charny est un permis de
80 places. C'est donc une augmentation de 18 enfants dans la même installation, les mêmes locaux. La
demande à l'accès de l'information nous a permis de savoir qu'aucun travail
n'a été effectué dans l'installation malgré l'augmentation de capacité. Est-ce
que le ministre trouve ça normal?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Lacombe :
...que c'est une installation où il y avait déjà la capacité physique
d'accueillir les enfants, et on s'est assurés, d'ailleurs, de cette
capacité en personne lors d'une visite. Donc, tout était conforme.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Vous avez fait
une inspection pour confirmer... parce que c'est une inspection...
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre, je vous écoute.
M. Lacombe : Il
s'agit d'un inspecteur et d'un
conseiller du ministère qui ont visité l'installation pour s'assurer
que tout était conforme et que l'espace qui était disponible était l'espace
dont on avait besoin pour accueillir 80 enfants.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Maccarone :
Quand?
M. Lacombe : Pour la date
exacte... Vous voulez la date exacte? On peut vous la donner.
La Présidente (Mme Chassé) : ...la
députée. M. le ministre, pour la date exacte.
Des voix :
...
La
Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Est-ce que vous désirez revenir avec la réponse ultérieurement? Et peut-être que Mme
la députée peut poursuivre avec une prochaine question. Qu'en pensez-vous?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la députée, poursuivez avec une prochaine question.
Mme Maccarone : Merci. Nous... faites cette demande parce que
nous avons cherché les barèmes de superficie dans votre règlement, à l'article 31, et nous avons fait les calculs. Une
garderie de 62 places, dont 30 poupons, doit avoir une superficie de 208 mètres carrés. Une
installation de 80 enfants, dont 25 poupons, doit avoir une
superficie de 251,25 mètres carrés. Et ça, ce n'est pas à compter
les vestiaires, les aires de circulation, les espaces de rangement, les toilettes, les tables à langer. Alors, comment le ministre
peut expliquer que nous avons augmenté le nombre d'enfants sans effectuer
des travaux et donner l'espace nécessaire aux tout-petits?
M. Lacombe : ...
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. On va y arriver. Vous allez voir, on va devenir bons. M. le
ministre, la parole est à vous. Je comprends que vous avez une réponse sur la question
précédente.
M. Lacombe : Oui, je suis trop
enthousiaste, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est beau, l'enthousiasme. Allez-y, M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. La date à laquelle un inspecteur et un
conseiller du ministère sont allés visiter l'installation en question,
c'est le 11 mars. Pour répondre à la question de ma collègue
députée de Westmount—Saint-Louis, il faut vraiment faire
une distinction. Et là c'est important de ne pas sous-entendre quoi que ce soit. Il y a une différence entre le permis qui est octroyé et la superficie
réelle du bâtiment.
Par exemple, on peut avoir un bâtiment qui, avec sa
superficie et ses installations, pourrait, théoriquement, accueillir
80 enfants, mais qui recevrait, par exemple, un permis pour 60 places. Donc, c'est un peu l'équivalent... À la
maison, vous avez peut-être
trois ou quatre chambres à coucher. Ça ne veut pas dire qu'elles sont toutes
occupées, mais vous auriez de la place pour accueillir quelqu'un d'autre
à la maison. C'est le même principe.
Donc, il y a beaucoup
de CPE ou de garderies qui sont dans cette situation-là, qui, par la suite, parce qu'ils ont l'espace nécessaire, vont, dans le cadre d'un appel de projets pour des
places subventionnées, déposer une demande, et ça permet de développer
des places rapidement, d'ailleurs, dans ce cas-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Merci. Je trouve ça étrange parce qu'on parle de quand même beaucoup
d'espace... Pardon?
Une voix :
...
Mme Maccarone :
Oui. Alors, je trouve que c'est quand même un écart important, et que nous
n'avons fait pas nécessairement une inspection, mais peut-être une
visite. Alors, je questionne qu'est-ce que nous diraient... aux autres
partenaires qui sont peut-être en attente puis qui sont refusés d'avoir des
espaces... quand, eux, ils ont peut-être une garderie
qui pourra accommoder 80 ou 60 enfants, eux, ils se sont fait dire non.
Mais, dans ce cas-ci, c'est une garderie qui n'est pas installée pour
80 enfants, mais maintenant on a dit oui, maintenant ils ont de l'espace.
Je trouve ça étrange.
La
Présidente (Mme Chassé) : O.K. Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, vous désirez
commenter?
M. Lacombe :
Je vous dirais que c'est une bonne question. C'est une bonne question parce que
ça me permet de préciser qu'il s'agit
d'un octroi de places temporaires et qu'il s'agit de places non subventionnées.
Donc, il ne s'agit pas de places subventionnées. Il s'agit de places non
subventionnées qui ont été octroyées de façon temporaire jusqu'au 1er septembre, donc jusqu'à la rentrée
scolaire, ce qui va nous permettre de nous donner le temps et ce qui va
permettre aux CPE de se donner le
temps de régulariser tout ça et... pas de régulariser, mais plutôt d'évoluer et
puis de faire en sorte qu'ils puissent avoir la meilleure solution.
Mais
je pense que c'est important de souligner, là, dans cet exercice-là, à toutes
ces questions-là, qu'il ne faut pas être
gêné d'avoir agi de cette façon-là. Premièrement, on pouvait le faire. Et,
deuxièmement, on a répondu... Tout le monde en sort gagnant. On a répondu au besoin des enfants. La stabilité des
enfants, là, elle est importante. Il ne faut pas attendre que la garderie ferme, que les enfants soient sur
le trottoir, qu'ils changent d'éducatrice. Vous savez, la stabilité, là, c'est
un des facteurs qui favorisent le développement
des enfants. Donc, je pense qu'il faut assurer leur stabilité. Et, ensuite de
ça, on doit aussi faciliter la vie
des parents. Je pense qu'on est tous les deux parents, là. Quand on ne sait pas
où nos enfants vont aller dans la journée, ce n'est pas évident. Donc,
dans ce cas-là, je suis très fier de la façon dont on a agi.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (15 h 40) •
Mme Maccarone : Merci. C'est
sûr que je ne suis pas toujours tout en accord parce que la stabilité, oui,
c'est important, mais pas à mettre la sécurité de nos enfants en péril. Puis ça
reste que nous avons des lois, nous avons des règlements,
puis nous devons respecter les lois et règlements. Si on dit, chaque fois qu'on
a un cas particulier, qu'on va être en contravention de la loi, ça reste
à déterminer qui a le droit, qui n'a pas le droit. C'est difficile.
Mais vous
avez abordé un sujet qui nous intéresse. La demande de l'accès à l'information
nous a permis de savoir que le ministère a permis, dans une même installation,
comme vous avez mentionné, d'avoir un système à deux vitesses. Alors, c'est de l'inconnu, c'est vraiment une
première dans un CPE. Le sous-ministre autorise le CPE à déroger à
l'article 95 à la Loi sur les services de garde et offrir des
places non subventionnées dans un CPE subventionné.
Alors, dans
le CPE Montessori de Charny, le ministère a donné 78 places à contribution
réduite et deux places non subventionnées.
Dans le cas du CPE Montessori de Saint-Jean-Chrysostome, le ministère a
augmenté la capacité du CPE de 15 places non subventionnées. C'est une
première. Comment le ministre explique que son établissement de 78 enfants,
qu'ils vont payer 8,25 $ et deux
enfants vont payer 40 $ ou 50 $, et que, dans un autre, 62 vont payer
8,25 $ et 15 autres vont payer 35 $ ou 45 $?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Je suis tellement heureux de cette question-là parce qu'honnêtement ça me fait
un peu sourire qu'on parle... que le
Parti libéral me parle de système à deux vitesses aujourd'hui. Mais je dois
souligner, là... Allez poser la question aux parents, allez leur demander si, pour eux... Mme la Présidente,
allez poser la question aux parents. Est-ce qu'ils pensent que la solution qu'on a proposée, c'est une bonne
solution? Est-ce qu'ils auraient préféré que la garderie ferme? Moi, je pense qu'avoir une place pour nos enfants, c'est
une priorité quand on est parent. De pouvoir rester dans la même installation,
alors que l'installation fermait ses portes, je pense que c'est une excellente
nouvelle.
Et, je dirais
même plus, quand on fait preuve de créativité comme ça... Vous dites que c'est
la première fois. Moi, je suis fier
que ça soit la première fois. Je suis fier qu'on fasse preuve de gros bon sens.
Et je vous dirais qu'il faut qu'on fasse
plus d'exercices comme ceux-là. Il faut qu'on se casse un peu plus la tête puis
qu'on le fasse au bénéfice des enfants et des parents. Puis vous parlez d'un
système à deux vitesses. Il faut aussi comprendre qu'ultimement le parent, ce
n'est pas 40 $ ou 45 $
qu'il va payer. Peu importe la garderie privée, vous savez qu'il y a des
crédits d'impôt aussi qui existent. Donc, je pense, quand on fait le
pour et le contre, qu'il y avait beaucoup plus de pour que de contre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Toujours dans la lettre du sous-ministre au CPE, il a écrit que «je vous
rappelle que les subventions que
reçoit le CPE pour offrir des places à contribution réduite ainsi que les
contributions de base des parents versées
pour ces places ne doivent pas être utilisées autrement que pour les enfants
occupant les places subventionnées». Alors,
compte tenu que nous sommes à l'improvisation, puis on est en contravention de
la loi, puis tous les enfants seront dans
les mêmes locaux, qu'ils mangeront les mêmes repas et joueront dans les mêmes
jeux, dans les mêmes places, et qu'ils auront la même éducatrice,
comment le ministre croit que ceci est possible?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre.
M. Lacombe :
Moi, je pense que ce serait épouvantable de prétendre qu'on aurait dû laisser
ces parents-là sur le trottoir. Moi,
c'est ce que je vais vous répondre, là, puis je trouve que ça aurait été
épouvantable, je vois l'ancienne ministre de la Famille qui est ici, je ne peux pas croire qu'elle aurait pris
cette décision-là. Moi, je pense que, dans un cas comme celui-là, on doit être créatifs. Je pense qu'on a
agi de la bonne façon. Et, si c'était à refaire, on ferait exactement la même
chose au bénéfice des parents puis des enfants, exactement la même chose.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Vous voulez
reformuler votre question, Mme la députée?
Mme Maccarone :
Je vais répéter parce que ce n'est pas ça, la question. C'est écrit dans la
lettre du sous-ministre au CPE :
«Je vous rappelle que les subventions que reçoit le CPE pour offrir des places
à contribution réduite ainsi que les contributions
de base des parents versées pour ces places ne doivent pas être utilisées
autrement que pour les enfants occupant ces places subventionnées.» Comment c'est possible quand les enfants
vont partager le lieu entièrement, les repas, tout?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, la réponse, elle est claire. La contribution qui est à départager, c'est
la contribution du parent. Donc,
c'est le parent qui paie la différence. Et, dans ce cas-là, moi, je vais vous
dire que le parent devait être très heureux d'avoir cette opportunité-là plutôt qu'on lui dise : Bien, vous
savez quoi, vous n'aurez pas de place parce que la garderie vient de fermer. Puis je veux souligner à grands
traits aussi le caractère exceptionnel de cette situation-là, trois garderies,
150 enfants qui étaient touchés par
cette fermeture-là. Je pense que la moindre des choses... Et l'attente que les
parents, une attente qui est
justifiée, devaient avoir envers le gouvernement, le ministère de la Famille,
c'est de dire : Bien, qu'est-ce
qu'on peut faire pour amoindrir les conséquences? C'est ce qu'on a fait.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors, on va gérer les exceptions, puis ça va
être des premières pendant les... c'est ça, ça fait qu'on va passer au-dessus de nos crédits souvent.
La Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance prévoit que le ministre de la Famille consulte le comité consultatif sur l'offre de services de
garde éducatifs à l'enfance, notamment lorsqu'il est question de réaffectation des places, comme ce fut
le cas pour la garderie de Lévis. Est-ce que le ministre a consulté le
comité consultatif?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Lacombe :
Pour les places subventionnées, Mme la Présidente, le projet avait déjà reçu la
recommandation du comité consultatif.
Donc, pour ça, je pense que ça répond à votre question. Pour ce qui est des
places non subventionnées qui ont été
octroyées, elles l'ont été de façon exceptionnelle et de façon temporaire, je
le rappelle, jusqu'au 1er septembre. Je pense encore une fois que, dans ces circonstances-là, trois
garderies, 150 enfants, c'était une attente justifiée des parents,
et je pense qu'on a pris la meilleure décision.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je ne comprends pas parce qu'on parle vraiment de réaffectation des places.
Alors, selon la loi, on est supposés de consulter ce comité.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Donc, M. le ministre, vous désirez commenter?
M. Lacombe :
On doit faire ça avant d'avoir les places. Maintenant, comme je vous expliquais
tantôt, il s'agit d'un projet qui
avait été annoncé dans le cadre de... ou, en fait, qui avait été octroyé dans
le cadre de l'appel de projets de 2013, et ces places-là avaient déjà été octroyées. Donc, il y avait déjà la
procédure qui avait eu lieu avec le comité consultatif qui avait
recommandé ce projet-là. Maintenant, le projet était sur la glace, comme de
nombreux autres, d'ailleurs. On aura l'occasion
d'en reparler tantôt, mais ce projet-là était sur la glace, s'est retrouvé
devant une situation où une garderie privée a fermé ses portes, un local de disponible, le CPE s'en est prévalu. Le
CPE s'y est installé pour pouvoir concrétiser son projet.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Simplement vous
indiquer qu'il reste deux minutes au bloc.
Mme Maccarone : Parfait, merci.
On comprend que le ministre veut agir rapidement pour le déploiement de 2 500 places. Et maintenant qu'on est
prêts à être en contravention de la loi et des articles, est-ce que ce serait
la même chose pour l'ouverture des 2 500 places dans
lesquelles... que nous sommes en attente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Je vais me contenter de dire qu'on fera toujours de la meilleure façon, en
respectant les lois, les règlements et tout ce qui est en vigueur, et
que, dans les cas exceptionnels... Je ne pense pas qu'on peut prétendre que l'attribution de 2 500 places comme ça,
ce soit un cas exceptionnel. Dans les cas exceptionnels, par contre, comme
celui de la garderie dont on parle en
ce moment, quand on parle de quelques places de façon ponctuelle, temporaire,
exceptionnelle, bien, on n'hésitera
pas à le faire quand la santé et la sécurité des enfants n'est pas mise en jeu,
quand on peut s'en assurer. Tantôt, vous me parliez de santé et de
sécurité des enfants. Je peux peut-être...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant, M. le ministre.
M. Lacombe :
Si vous voulez, je peux vous faire la liste de toutes les précautions qui ont
été prises. Je pourrai vous la faire. Mais là je pense que ce n'est
pas... Vous n'avez pas le goût? D'accord.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Il vous reste
moins d'une minute, Mme la députée, allez-y.
Mme Maccarone :
Une dernière question. Alors, ça veut dire, dans chaque cas, si on va faire des
précédents, puis on va traiter ça cas
par cas, puis on va faire qu'est-ce qu'on a fait à Lévis, qu'est-ce qu'on va
faire dans l'éventualité où la sécurité de nos enfants est vraiment un enjeu
parce que nous n'avons pas respecté la loi? Parce que c'est sûr et certain
qu'on a mis la sécurité de nos
enfants de côté. On n'était vraiment pas à une semaine de près pour
déterminer... Je comprends que les
parents, il faut agir pour leur aider, mais ça reste que nous avons des lois
puis des règlements à respecter, vraiment, pour protéger nos enfants.
La Présidente (Mme Chassé) : En
moins de 20 secondes, M. le ministre.
M. Lacombe :
La santé et la sécurité des enfants, ce sera toujours la priorité. D'ailleurs,
on pourra vous transmettre la liste
de toutes les précautions qu'on a prises dans ce cas-là pour prendre la
décision. Par ailleurs, ensuite de ça, le gros bon sens, ce sera aussi un critère. Et, je vous dis, dans des cas comme
ça, on n'hésitera pas à le faire, et je suis très fier qu'on l'ait fait.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Je suis
maintenant prête à reconnaître une première intervention au parti formant le gouvernement pour un premier
bloc d'échange. Mme la députée de Bellechasse, la parole est à vous.
• (15 h 50) •
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, j'aimerais remercier M. le ministre pour sa présence aujourd'hui,
pour s'être prêté à ce travail des crédits, à tout le cabinet ainsi qu'à toute
l'équipe qui vous suit et qui vous accompagne
dans cette démarche. Merci d'être là. Je remercie aussi mes collègues ici du gouvernement et aussi les collègues des oppositions. Je pense que c'est un
exercice qui est intéressant pour nous, puis c'est agréable de le faire
ensemble.
Permettez-moi
aussi de vous dire que c'est... Évidemment, je ne vous cacherai pas qu'au niveau
de la famille c'est un sujet qui me
touche très à coeur. Ayant eu cinq enfants moi-même, je me sens très
concernée, vous savez, puis je crois aussi que c'est une belle occasion pour mettre de côté nos intérêts
particuliers parce que, quand ça touche nos enfants, je pense que
la partisanerie... on devrait être au-dessus de la partisanerie et travailler
et collaborer ensemble.
Vous savez, on a tous des objectifs très précis.
Nous avons à coeur le bien-être et l'intérêt des tout-petits. Nous souhaitons leur assurer des chances égales, des
chances d'atteindre leur plein potentiel. Donc, ainsi, je crois que le travail
d'équipe sera de mise. Les enfants sont tous
différents. Comme je vous le disais précédemment, en ayant eu cinq, j'ai vécu de grandes disparités entre les enfants, ayant eu un
enfant surdoué et une petite qui, à la première année, janvier, février, ne
connaissait pas son alphabet. Donc, oui, les
enfants sont vraiment tous différents, et on doit les prendre comme ils
sont, les accompagner et les aider à atteindre leur plein potentiel.
Mme la Présidente, je le souligne, tout à
l'heure, lorsque vous avez discuté, M. le ministre, vous nous avez entretenus sur
quelque chose qui m'a un
peu touchée lorsque vous avez dit qu'il y avait
156 000 enfants qui
n'étaient pas dans le réseau des
services de garde. Ça veut dire que c'est 156 000 enfants qui n'ont
pas accès aux services. C'est bien ça? À ce moment-là, ce que je vous demanderais, c'est : S'il y a
156 000 enfants de zéro à quatre ans qui ne sont pas dans les
services de garde et qu'ils ne bénéficient d'aucun service reconnu, que
pouvons-nous faire pour améliorer leur réussite éducative quand nous savons que ces 156 000 enfants
représentent... En fait, ils n'ont pas accès aux services de garde. C'est quoi,
la stratégie derrière ça?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Bellechasse. M. le ministre.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) : Ça
me fait plaisir. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
C'est assurément un défi qu'on a au Québec parce que vous savez
qu'actuellement, effectivement, il y
a une bonne proportion des enfants... À quatre ans, on parle d'à peu près 20 %
des enfants qui ne fréquentent aucun service de garde éducatif à l'enfance. Et ça, c'est un problème dans la mesure
où, souvent, ces enfants sont issus de milieux où ils peuvent être plus vulnérables, beaucoup d'enfants
aussi issus de l'immigration, donc des enfants à qui on aurait tout avantage
à donner les outils pour qu'ils puissent s'intégrer plus facilement, apprendre
la langue, par exemple.
Donc, je dirais qu'on a un grand défi devant
nous pour faire ça. Mais je pense aussi qu'avec toute l'initiative Agir tôt, qu'on a mise de l'avant avec le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux, Dr Carmant, avec le ministre
de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur, Jean-François Roberge, avec moi-même à la Famille, évidemment, on
fait obligatoirement partie de cette
initiative-là... je pense qu'avec tout ce qu'on mettra de l'avant on sera en
mesure d'agir. Et, avec toute notre
stratégie aussi qu'on met de l'avant pour aller rejoindre les enfants qui sont
hors du réseau, je suis persuadé qu'on aura l'occasion de donner plus de
services à plus d'enfants.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bellechasse, vous désirez
poursuivre?
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Merci, M. le ministre. Écoutez, je suis contente
d'entendre parler de votre plan pour
Agir tôt. Je comprends que vous avez une volonté de travailler en collaboration
avec, comme vous l'avez dit, les
autres ministères. J'ai compris aussi que, dans le plan pour Agir tôt, il sera
déployé une plateforme qui s'appelle AIDE, qui aurait comme objectif, si
on veut, de permettre une évaluation des profils de développement des enfants.
Donc, moi, ça
me parle beaucoup. Vous comprendrez que, quand on permet une orientation des
enfants vers des services requis dans
des plus courts délais, que la famille peut participer au déploiement puis que
les possibilités d'offrir des services, des simulations qui sont associés à leur
niveau de développement... je trouve que c'est extrêmement intéressant. On parle de dépistage précoce, dans un plan plus
large, avec Agir tôt. C'est dans la collaboration avec vos collègues que
vous allez pouvoir mettre en place ce plan-là.
Agir
tôt, aussi, c'est nécessairement, comme on le disait, agir ensemble. On a parlé
du ministère de la Santé avec M. Carmant.
On a parlé aussi du ministère de la Famille, des organismes communautaires
familles qui seront mis à contribution.
Ce que j'aimerais savoir, dans cette contribution-là, dans le grand défi que ça
représente, d'arrimer le déploiement des
équipes de dépistage précoce en santé avec les développements des maternelles
quatre ans et le développement continu des places en CPE, comment allez-vous
vous assurer que les réseaux soient
complémentaires puis qu'ils puissent oeuvrer au bénéfice des enfants?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Bellechasse. M. le
ministre.
M. Lacombe : Je dirais qu'il y a deux volets à ça. Si
on parle du ministère de la Famille, il y a évidemment notre relation
avec... Parce qu'on forme un trio. Donc, il y a vraiment,
je dirais, la relation qu'on a avec le ministère
de la Santé et des Services sociaux, par l'entreprise du ministre Carmant, et tout ce
qu'on a comme relations aussi avec l'Éducation,
avec le ministre Roberge.
Si
on parle de la santé et des services
sociaux, bien, évidemment,
il doit y avoir un arrimage, et le travail, il est déjà commencé,
le travail, il est déjà concret. D'ailleurs, on se rencontre, encore une fois, au cours des
prochains jours pour voir comment on peut faire en sorte que l'outil qui
va être déployé par Dr Carmant partout au Québec va pouvoir être utilisé, notamment
au bénéfice des enfants qui fréquentent les services de garde éducatifs à
l'enfance, parce qu'il faut comprendre que cet outil-là, ça va
permettre à des gens de lever la main plus facilement quand ils voient qu'il y
a un problème de développement qui se pointe le bout du nez chez nos
tout-petits, que ce soit un an, deux ans, trois ans, quatre ans. Et, à ce moment-là,
avec la plateforme, ce sera plus facile soit d'être rassuré ou d'avoir un
diagnostic ensuite pour avoir les bonnes ressources.
Donc,
il y a vraiment un travail qui se fait pour voir comment on peut mettre nos
éducatrices à contribution là-dedans parce
que, je le répète, Mme la Présidente, sur toutes les tribunes, nos éducatrices
formées, ce sont des professionnelles qui ont étudié dans le domaine du
développement des enfants, et on doit s'appuyer sur elles dans toute cette
démarche-là d'Agir tôt.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Bellechasse.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Donc, si je comprends bien, M. le ministre, cette
plateforme-là va s'inscrire dans un plan de dépistage précoce qui vise à
agir tôt afin de permettre aux enfants de bien atteindre leur plein potentiel. Ce que j'aimerais savoir aussi, dans
cette optique-là, comment... dans quelle mesure le dossier de l'enfant...
Est-ce qu'il y a une corrélation à
faire entre le dossier de l'enfant, si on veut, et puis la plateforme qui est
celle... Est-ce que c'est en lien ou
est-ce que c'est finalement deux outils très différents qui vont, dans le fond,
se suivre et permettre simplement d'avoir une vue d'ensemble?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, M. le ministre. Désolée, je voulais vous
gâter un peu. Ça s'en vient, les gâteries s'en viennent.
M. Lacombe :
C'est correct. On est ici pour quelques heures.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui.
M. Lacombe :
Ça va être assurément un outil important. Ce sera assurément un outil
incontournable, le dossier de l'enfant,
qui a été initié par le précédent gouvernement. On doit leur donner ça. L'idée,
elle est bonne. Par contre, l'idée, elle
doit être peaufinée, parce que je vous dirais que moi, j'ai été... Je pèse mes
mots, mais je suis tombé un peu en bas de ma chaise quand j'ai appris que ce
dossier-là pouvait tenir sur une feuille de papier qu'on allait remettre aux
parents à la fin de l'année, voici
les observations qui ont été consignées par des éducatrices formées, dans la
majorité des cas, des professionnelles, ça vaut de l'or, là, ça... et qu'on allait leur remettre ça sur une
feuille de papier. Moi, j'ai des enfants à la garderie et je sais ce qui arrive souvent au papier qu'on prend dans
le casier de nos enfants. Ça finit parfois dans l'auto, dans le fond de l'auto
avec des bottes pleines de bouette, puis moi, je pense que le dossier de
l'enfant mérite mieux que ça.
Donc,
on est en train de travailler à voir comment on peut le rendre encore meilleur
tout en gardant l'esprit de ce qu'il
doit être, c'est-à-dire un outil à l'intérieur duquel les observations sur le
développement des enfants vont être consignées, parce que ce sera un outil essentiel après pour la transition vers
l'école, par exemple, ou dans le cas d'un changement de service de garde éducatif aussi, pour qu'on puisse
mieux comprendre le développement des enfants. Puis, justement, si on a
à avoir affaire ou avoir recours, plutôt, à
l'outil de détection que le Dr Carmant met de l'avant, bien, ça va permettre
aussi, après, aux professionnelles de
voir dans quel environnement s'est développé l'enfant puis comment était son
développement aussi à l'intérieur de ça.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Bellechasse.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Donc, dans le fond, cet outil-là, qui est encore en
développement puis qui est encore en
train de se peaufiner, va pouvoir suivre l'enfant, et puis c'est ainsi qu'on
peut dire qu'on va agir tôt de manière à pouvoir
valider un peu ses points à développer et l'amener à avoir un potentiel de
développement plus grand. Et tout ça, si
j'ai bien compris, ça va se faire en collaboration avec les deux autres
ministères, avec M. Carmant et avec aussi le ministère de l'Éducation, par le déploiement des maternelles quatre
ans. Je pense que, dans l'optique de bien renforcer les services de garde éducatifs puis d'améliorer
leur accessibilité... Je comprends bien qu'on n'oppose pas ces services-là.
Ils sont vraiment en collaboration, si on
peut se le permettre, et puis ils vont travailler en synergie pour pouvoir
permettre aux enfants de mieux avancer.
Dans un
contexte un petit peu plus terre à terre, quand on dit... puis c'est vous qui
l'avez dit tout à l'heure, M. le ministre,
attendez, vous avez mentionné : J'ai 27 % des enfants qui
présentent un retard de développement. Donc, dans cette optique-là, on
comprend que ce genre d'outil là est essentiel pour permettre aux jeunes de
pouvoir se développer, mais est-ce que,
derrière ça... C'est 27 % des enfants qui présentent des retards avant la
première année, donc c'est quand même énorme.
On ne peut pas nier ce chiffre-là puis on ne peut pas ne pas comprendre que
c'est un pourcentage très élevé. Et, pour plusieurs parents, ça veut
dire quand même des défis de taille.
Quelle est la
stratégie, Mme la Présidente, du ministre pour diminuer ce pourcentage-là? Puis
vous avez parlé de le ramener, si ma
mémoire est bonne, à 20 %. Donc, dans la stratégie, je comprends que ça
doit s'englober, dans Agir tôt, avec les composantes qu'on vient de
discuter.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Bellechasse. M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, 27,7 %
des enfants qui présentent des vulnérabilités dans au moins une des cinq
sphères de... un des cinq domaines de développement lorsqu'ils arrivent
à la maternelle. Donc, effectivement, il faut agir, parce que ça augmente, et c'est cette tendance-là qu'il faut
renverser. Donc, nous, ce qu'on veut, c'est amener cette cible-là, dans le
meilleur des mondes, à 20 %. Mais vous avez raison qu'on doit travailler.
Et le défi,
il est de taille parce que cette question-là, d'aller rejoindre tous les
enfants qui sont hors réseau... parce que
je pense que ça, pour répondre à votre question, ce sera un des éléments
centraux de la stratégie, ce sera d'aller rejoindre les enfants qui sont actuellement hors du réseau
et, je le disais tantôt, qui sont parfois parmi les enfants qui auraient
peut-être davantage intérêt, le plus d'intérêt à fréquenter le réseau
des services de garde éducatifs à l'enfance. Je vous rappelle qu'il y en a 156 000, il y en a 156 000
au Québec. Donc, si on réussit à aller en rejoindre davantage, bien, je
prétends, on prétend qu'on arrivera,
en leur donnant des services, notamment dans les CPE et les garderies, à faire
en sorte que cette proportion-là,
d'enfants qui ont une vulnérabilité à la maternelle dans au moins un des cinq
domaines de développement, baisse. C'est ça, l'objectif.
Ensuite,
comment on y arrive? Mais là, je pense que je le disais, là, le défi, il est de
taille. Mais je dis souvent : Ce n'est
pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas le faire. Donc, il faut le
faire, c'est important de le faire, mais il faudra le faire avec des
partenaires. Et moi, je pense que les organismes communautaires ont un grand
rôle à jouer dans cette mission-là. J'ai
déjà des échanges avec eux. On est en train de regarder comment on peut
organiser ce travail-là. Je vous dirais qu'il y a beaucoup d'ouverture
parce que, souvent, les enfants qui sont hors réseau fréquentent les organismes
communautaires Famille, par exemple, les
haltes-garderies communautaires, les centres de pédiatrie sociale aussi. Donc,
comment on peut travailler davantage en
équipe pour faire en sorte que ces enfants-là aient plus de services, qu'on
baisse la proportion d'enfants qui ont des vulnérabilités à la
maternelle? Moi, je pense que c'est tout ça qu'on doit se poser comme
questions. Plus que des questions, c'est là-dessus qu'on doit agir.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. J'aurais peut-être quelques petites questions un peu
plus courtes, si on veut. Vous avez
mentionné que ça continuait d'augmenter, donc, de 27 %, on voit une
augmentation dans les dernières années. J'ai compris qu'on était partis de 20 %, on est rendus à
27,7 %. Donc, dans cette optique-là, si c'est une augmentation qui a
été constante, je crois que vous avez raison
d'être alarmé puis de vouloir travailler en collaboration avec vos collègues
pour arriver à mettre en place une stratégie Agir tôt.
Puis vous
avez parlé aussi de rejoindre les 156 000 enfants qui sont hors
réseau, si on peut s'exprimer ainsi. Est-ce qu'il y a une stratégie? Parce qu'on a parlé... oui, vous avez parlé des
organismes Famille. Les organismes Famille sont une ligne de proximité, si on veut, sont la première ligne pour
plusieurs familles. Donc, est-ce qu'il y a une stratégie qui est mise de
l'avant, avec les organismes Famille, en lien avec Agir tôt pour rejoindre les
156 000 enfants qui sont...
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Tout à
fait, tout à fait. On doit
travailler avec eux parce que... Je vais vous dire, au ministère de la Famille, on a des équipes
exceptionnelles, les fonctionnaires. D'ailleurs, je vous le dis, je suis arrivé au ministère de la Famille, j'ai été très
surpris, pas que je m'attendais à autre chose, mais j'ai été surpris devant
tant de compétences et de dévouement.
Ceci dit, on
ne peut pas faire le travail tout seuls. Aussi bons puissions-nous être, on a
besoin d'aide parce que ça fait
des années, ça fait des années que les différents gouvernements disent : On doit rejoindre les enfants qui ne sont pas dans le réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance, et on n'atteint pas l'objectif. Et là, on l'a vu, on est passé de 25 %
d'enfants qui présentent une vulnérabilité
dans au moins un des cinq domaines de développement à 27,7 %. Donc,
comment on fait pour pouvoir
atteindre ultimement une cible de 20 %, la cible qu'on s'est fixée, bien,
c'est en s'entourant des gens qui ont déjà un contact souvent avec eux.
Donc,
tantôt, je nommais les organismes communautaires Famille. Pour donner peut-être
un exemple aux gens qui nous écoutent
peut-être, pour vous donner un exemple, on parle des maisons de la famille,
notamment, qui sont dans vos circonscriptions, qui sont peut-être près
de chez vous. C'est un bon exemple d'organisme communautaire Famille. Les
haltes-garderies communautaires aussi, les centres de pédiatrie sociale, on l'a
dit tantôt, sont plus d'une quarantaine maintenant.
Souvent, les enfants hors réseau fréquentent ces organismes-là, des organismes
qui connaissent déjà bien les enfants,
qui ont des liens avec eux. Donc, on doit profiter de ce lien-là, travailler
ensemble pour faire en sorte que les enfants aient davantage de
services.
Et il
reste... j'ai envie de dire, il reste aussi de la place. Bien qu'il y ait des
besoins dans le réseau, il y a aussi une façon de créer de la place pour eux. Moi, je pense qu'on a tout à gagner
à le faire. Avec les équipes du docteur Carmant qui se mettent en place, on parle de
800 professionnels, des spécialistes qui ont été annoncés, si on conjugue
tout ça ensemble, moi, je pense qu'on a un fichu beau plan pour mettre
toutes les chances de notre côté, en tout cas.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Bellechasse, simplement vous signifier qu'il reste un peu plus de
deux minutes au bloc.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Je ne poserai pas de question, en fait, je veux juste
m'assurer que j'ai bien saisi, Mme la
Présidente. Donc, en fait, pour les prochaines années, vous allez mettre en
place Agir tôt en collaboration avec
les équipes de Lionel Carmant, qui vont compter 800 spécialistes. On va
travailler aussi avec l'Éducation. Le dossier va être mis en place pour supporter le développement de l'enfant. Je
pense qu'on peut juste trouver à quel point c'est une avancée au niveau de la famille. Je vous dirais
que j'ai hâte de voir tout ça puis je suis vraiment heureuse d'être ici pour
pouvoir en discuter avec vous. Merci. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Bellechasse.
M. le ministre, vous auriez 1 min 30 s pour commenter,
pour finaliser, si vous le désirez.
M. Lacombe :
Oui, bien, ce que je pourrais ajouter là-dessus, c'est qu'on a souvent entendu
des gens, bon, ce n'est peut-être pas
un hasard, des gens de l'opposition nous dire qu'on ne travaille pas en équipe
et que c'est brouillon, que c'est de l'improvisation.
Au contraire,
je pense que ce plan-là, ça démontre qu'il y a une cohésion entre nos trois
ministères, qu'on travaille ensemble,
qu'on travaille de façon concertée. Quand je vous parlais des
800 spécialistes que le docteur Carmant a annoncés, quand je vous parle des organismes communautaires
Famille, des haltes-garderies communautaires, des centres de pédiatrie sociale, je ne vous lance pas ça comme ça
aujourd'hui, là, Mme la Présidente. On leur a parlé, on leur a parlé à ces
gens-là. On a déjà tâté le terrain
avec eux en leur demandant : Vous faites déjà bien le travail, vous êtes
déjà en communication, en contact
avec ces tout-petits là. Comment est-ce qu'on peut s'aider mutuellement à faire
en sorte que ces tout-petits là ne fassent
pas partie des 27,7 %? Comment on peut faire en sorte qu'ils reçoivent
davantage de services et puis qu'ils n'en présentent pas, de
vulnérabilité, ou qu'ils en présentent moins quand ils vont faire leur arrivée
à la maternelle?
Je pense que
donner la chance égale à tous nos enfants, leur permettre de développer leur
plein potentiel, c'est ça, c'est de
le faire en équipe. Et, quoiqu'en disent ceux qui ne sont pas d'accord avec
nous, moi, je persiste à dire que notre plan, il est ambitieux, mais il
est réalisable. Atteindre une...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant.
M. Lacombe :
...cible de 20 % en 2022, je pense que ce serait le plus beau cadeau qu'on
pourrait faire à nos enfants.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention au deuxième groupe formant
l'opposition pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de Sherbrooke,
la parole est à vous.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre de la Famille a la responsabilité de
quelque chose de très précieux et de très fragile, hein, la petite enfance.
Heureusement, il a aussi entre les mains un outil extraordinaire, le réseau des CPE, qui offre aux enfants de moins de
cinq ans un milieu éducatif de qualité qui permet aux parents de confier
leur enfant à des éducatrices formées dans des milieux adaptés et d'avoir la
conscience tranquille.
La qualité
des CPE est reconnue par de nombreuses études et par les parents. La moitié
d'entre eux ont le CPE comme premier choix, mais malheureusement le
développement du réseau de CPE a été freiné par le précédent gouvernement. Il y a seulement le tiers des parents qui ont
accès à une place en CPE. Plus de 40 000 enfants sur la liste
d'attente, je reçois toutes les
semaines des messages de mères désespérées qui se demandent si elles vont
pouvoir retourner au travail après leur congé de maternité parce
qu'elles n'ont pas de place. Clairement, le choix des parents, il n'est pas
respecté en ce moment, puis, en plus, on s'attend à une augmentation de
16 000 enfants d'ici 2023.
Le
gouvernement veut reconnaître dans la loi le droit à une place en maternelle
quatre ans à toutes les familles qui le
souhaitent. Est-ce que le ministre de la Famille est prêt à reconnaître
également le droit à une place en CPE pour toutes les familles qui le
souhaitent? Et quel est son échéancier pour y arriver?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le ministre, la parole est à vous.
• (16 h 10) •
M. Lacombe : Je pense
que c'est une bonne question parce
que ça peut nous permettre de mettre en lumière le fait que,
contrairement à ce qu'on a entendu, le développement du réseau, on y croit. On parle de la
prématernelle quatre ans, d'universalité,
il faut comprendre que c'est le monde de l'éducation. Donc, il y a ce
principe-là d'universalité qui s'applique.
Dans
le cas des services de garde éducatifs à l'enfance, l'universalité n'était pas
à la base de la création du réseau, un
réseau qui est par ailleurs exceptionnel. Moi, je pense que, le plus beau vote
de confiance qu'on peut avoir envers le réseau des services de garde éducatifs, c'est ce qu'on est en train de
faire. C'est d'arriver au gouvernement en disant : Bien, vous savez quoi? La taxe famille, la majoration
des tarifs, la contribution additionnelle, dans les faits, bien, on va
l'abolir. Ça, c'est un vote de
confiance envers le réseau des services de garde éducatifs. Je vois la
précédente ministre de la Famille,
qui n'est pas certaine. Moi, je pense que,
quand on investit des centaines de millions de dollars dans un réseau, qu'on
aurait pu investir ailleurs, c'est la preuve qu'on y croit, à ce
réseau-là, puis qu'on pense qu'il est performant.
Quand
je vous ai annoncé également le plan d'accélération pour l'accessibilité à une
place, aussi, de dire : On va mettre les moyens sur la table pour
développer les 11 000 places qui traînent depuis...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...le ministre.
M. Lacombe :
...depuis 2011 et 2013, c'est aussi la plus belle preuve qu'on a confiance
envers ce réseau-là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, la réponse me semblait claire. Donc, le ministre
ne reconnaît pas le droit à l'universalité de l'accès aux CPE.
Donc,
le ministre a annoncé qu'il allait développer quelques milliers de places qui
avaient été promises par les libéraux et
qui n'avaient pas été concrétisées. On sait qu'un des problèmes dans la
réalisation de ces places-là c'est qu'au départ elles ont été accordées sur la base d'une contribution
de 100 %... pardon, de 50 % de la part des CPE et qu'ensuite le gouvernement a fait passer la contribution à 100 %. Donc, j'aimerais savoir
quelle contribution compte exiger le ministre pour la réalisation de ces
places qu'il a relancées.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est une excellente question, parce que le plan
d'accélération de l'accessibilité aux places en services de garde éducatifs, c'est un projet qui me tient beaucoup
à coeur. Puis, vous allez voir, ce n'est pas du vent, là, il y a des
mesures concrètes qui se trouvent à l'intérieur de ça pour effectivement faire
en sorte qu'on puisse faire du cas par cas. Et
ça, c'est important de le mentionner. Du cas par cas. Comment on peut
faire pour chacun des projets? Pour chacun des projets, comment on peut faire, et il y en a 250, projets, comment on
peut faire pour s'assurer que les projets puissent aller de l'avant? Dans certains cas, vous avez raison,
il y a une question de financement. Ce n'est pas toujours le cas, parce que
vous serez surprise d'apprendre...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...présidence. Merci.
M. Lacombe : ...Mme
la Présidente, que, dans beaucoup
de cas, il n'y avait pas d'enjeu, il n'y avait pas d'enjeu, mais les projets, voyant tout ce qui se passait,
se disaient : Il n'y a pas beaucoup d'avenir pour le réseau. Ils n'avaient pas la
poussée dans le dos nécessaire, l'encouragement pour dire : Bien, j'ai la
motivation d'aller de l'avant. Donc, déjà
ça, d'envoyer un message positif, c'est beaucoup. Ensuite...
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant, oui.
M. Lacombe : ...il y a des cas concrets où on a besoin d'agir.
Dans les cas de location, par exemple, vous savez quoi? On va payer à 100 %. Dans les cas où on
aurait besoin d'aller en achat, bien, ce sera modulé. Est-ce que
ce sera 50 %, 75 %,
100 %? On va faire du cas par cas pour s'assurer que les places soient
accessibles le plus rapidement possible. C'est l'engagement que j'ai
pris.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci d'avoir validé le pourcentage, comme je l'attendais. En ce moment, il y a
des milliers de familles qui reçoivent un crédit d'impôt pour faire garder leur
enfant dans un milieu non régi. Ils se font rembourser jusqu'à 75 % des frais de garde dans des milieux dans lesquels le
ministère n'effectue aucun contrôle de qualité. Ça crée de la confusion
pour les parents parce qu'ils peuvent penser que le milieu de garde est sous la
supervision du ministère, comme il est
cautionné par un crédit d'impôt,
alors que le ministère, lui, compte plutôt sur les parents pour porter plainte
au besoin.
Dans le milieu de
l'éducation, pour les enfants de cinq ans et plus, jamais on n'accepterait que
l'État rembourse directement les parents
pour envoyer leur enfant dans une école où on ne sait pas ce qui se passe et on
ne tolérerait pas non plus qu'un
enfant soit obligé de fréquenter une école privée parce qu'il manque de place
dans les écoles publiques, et, en ce moment, c'est ce qu'on fait pour
les enfants de moins de cinq ans.
Donc,
j'aimerais savoir quel est le plan du ministre pour mieux contrôler la qualité
de ces milieux non régis ou pour cesser de les financer via un crédit
d'impôt.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée. M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, c'est un sujet qui me préoccupe parce qu'effectivement il y
a des questions qui se posent quant au développement des enfants qui se
retrouvent dans des milieux non régis. Il faut comprendre que les milieux non régis sont effectivement des milieux
dont on n'a pas connaissance de l'existence, qui doivent, depuis l'adoption
du projet de loi n° 143,
quand même répondre à certains critères minimaux de sécurité qui ont été mis en
place. Je pense notamment aux absences d'empêchement, je pense notamment
aussi au nombre d'enfants, qui a été réglementé.
Ceci dit, ça
nous prend des outils supplémentaires. Je vous donne un exemple. Il y a une
entente qui intervenue, qui a été signée, depuis le début du mandat, entre
Revenu Québec et le ministère. Ça a été un travail de longue haleine, qui a
finalement porté ses fruits, donc pour nous permettre, en tant que ministère de
la Famille, de déceler à quel endroit il y
aurait, par exemple, des gens qui utiliseraient le crédit d'impôt dans une
proportion assez élevée pour qu'on commence à se poser des questions sur le nombre d'enfants qui sont gardés à cette
adresse-là, qui fréquentent ce milieu de garde non régi. Donc, ça, c'est un outil, par exemple, qui
nous permettrait d'intervenir de façon proactive en disant : Bien, nous,
on a des motifs de croire qu'il y a
de la garde illégale qui se passe à une adresse précise avec un prestataire
de... une éducatrice qui oeuvre dans un milieu non reconnu.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci. Donc, pas d'intention formelle par rapport à quoi faire avec ce crédit
d'impôt. Est-ce que le ministre peut au moins nous dire combien
d'enfants sont dans des milieux non régis dont les parents reçoivent un crédit d'impôt pour les frais de garde et est-ce
qu'il peut nous dire combien ça nous coûte collectivement de payer pour que des
enfants fréquentent des milieux dans lesquels on n'a absolument aucun contrôle
sur la qualité du programme éducatif ni même sur la sécurité des
enfants?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Comme je vous disais, Mme la Présidente, c'est un questionnement qu'on a, et je pense que, si vous avez
lu la revue de presse, j'ai été questionné à ce sujet-là. Pour moi, les normes
qui sont en vigueur, là, ce sont des normes
minimales. Vous savez quoi? En ce moment, là, on nous demande de repousser des
échéances, on nous demande de faire preuve de flexibilité, et je pense
que le message que j'ai envoyé, il est assez clair, c'est non. Il y a des
normes minimales à respecter. Ces normes-là,
en tant que ministre, moi, je m'attends à ce qu'elles soient
respectées. Par ailleurs... et ça, je
vous dirais que c'était inclus dans le projet
de loi n° 143,
là, sur lequel il y a des gens ici, autour de la table, qui y ont travaillé. Maintenant, est-ce qu'on peut
faire plus? Je vous donnais l'exemple des outils qu'on se donne avec Hydro... pas avec Hydro-Québec, avec Revenu Québec
pour déceler les endroits où il y aurait de la garde illégale. C'est avec des
mesures comme ça qu'on va aussi être capable d'agir.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre, Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, pour le moment, on n'a aucune idée de
combien on paie collectivement pour rembourser un crédit d'impôt à des
parents qui envoient leur enfant dans ce milieu-là. Vous ne le savez pas.
M. Lacombe : Est-ce que...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, selon les estimations qu'on a, et là c'est
certain qu'on est au travail pour... l'entente elle est très récente,
mais, selon les estimations qu'on a, ça tournerait autour de
19 000 enfants au Québec.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Éventuellement,
j'aimerais aussi savoir combien, en millions de dollars, ça coûte à l'État québécois, ces crédits d'impôt, afin d'évaluer à
quel point ce serait pertinent d'investir plutôt cet argent dans la création de
places.
Un enjeu
qu'il y a en ce moment, qui concerne directement le ministère
de Famille, c'est la grave pénurie d'éducatrices en ce moment dans plusieurs régions du Québec. Dans les CPE, c'est
courant que les gestionnaires doivent aller sur le plancher parce qu'ils ne trouvent pas de remplaçantes.
Seulement dans ma région, il y a 800 places accordées en milieu familial
qui ne sont pas disponibles parce que
les bureaux coordonnateurs n'ont pas d'éducatrice pour les offrir. En
Abitibi-Témiscamingue, même problème,
on parle de 900 places, et pourtant il y a de la demande pour ces
places-là, mais il n'y a pas d'éducatrice.
Il manque
d'éducatrices formées au point où il y a certains milieux qui doivent payer une
pénalité parce qu'ils ne réussissent
pas à trouver assez d'éducatrices formées pour se conformer aux normes, et ce
n'est pas faute de volonté de se conformer.
Et c'est un problème qui est à long terme en ce moment parce que la relève
n'est pas au rendez-vous. Au cégep de
Sherbrooke, il y avait, il y a quelques années, trois groupes de finissantes
par année. Maintenant, c'est un groupe. Les étudiantes préfèrent souvent opter pour d'autres
formations, par exemple technique d'éducation spécialisée. Et on peut
penser que le fait que, dans ce domaine-là, elles sont 5 $, 6 $
de plus de l'heure y est pour quelque chose.
J'aimerais
que le ministre me dise quel geste concret il compte poser pour améliorer les
conditions de travail des éducatrices
et revaloriser la profession. Et, plus précisément, est-ce que c'est
envisageable de revisiter les échelons, comme le propose le ministre de
l'Éducation pour les enseignants?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le ministre, la parole est à vous.
• (16 h 20) •
M. Lacombe :
D'abord, vous savez que je suis sensible à cette question de la pénurie, bien
en fait, j'allais dire pénurie, ce
n'est pas vrai, on doit parler de rareté de main-d'oeuvre parce qu'en ce moment
on a une forte croissance de l'emploi, très faible taux de chômage.
Donc, c'est les deux critères qui s'appliquent aux éducatrices. Mais vous avez
raison, et là-dessus je suis d'accord, Mme
la Présidente, avec la députée de Sherbrooke, on a tout un défi. Mais, vous
savez, ce défi-là, on le vit aussi en
éducation. On continue de construire des écoles pour offrir le meilleur à nos
enfants. On le vit aussi dans le
milieu de la santé, on construit des hôpitaux, on continue de soigner les patients.
Donc, il faut continuer de faire ce qu'on fait parce qu'on le fait bien,
mais on a un défi.
Et, pour relever ce défi-là, effectivement on
doit mettre des actions de l'avant. On est en train de travailler sur un plan d'action qu'on va déployer, des actions
qui vont s'articuler autour de certains grands défis. D'ailleurs, ça me fera
plaisir si ma collègue veut en discuter,
parce que je pense que c'est tellement un enjeu important, de redonner envie,
de redonner envie aux jeunes femmes,
aux jeunes hommes aussi, parce qu'il y en trop peu, de s'investir dans le
réseau, de devenir des éducateurs ou
des éducatrices, parce qu'en même temps le message qu'on envoyait, au cours des
dernières années, avec toutes les compressions qui ont été effectuées, ce n'était
pas un message très porteur, ce n'était pas un message d'avenir, ce n'était pas invitant pour les
étudiants, les étudiantes de s'y inscrire,
dans ces programmes. Puis on le voit, là, les données qu'on a, là, sont épouvantables, sont
épouvantables. On doit faire en sorte que les jeunes aient davantage le goût d'étudier dans ce
domaine-là. Et puis c'est... à toutes les fois que j'ai l'occasion de le faire,
d'envoyer des messages positifs sur cette
profession d'éducateur ou d'éducatrice, je le fais. Puis les messages concrets
aussi que le réseau, on est en train de le développer, je le fais
aussitôt que je peux.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je vais réitérer
ma question parce que c'est clair qu'il faut envoyer un message positif sur la profession
d'éducatrice et d'éducateur, et on n'en enverra jamais suffisamment pour
compenser les propos qu'avait tenus le premier ministre il y a quelque temps. Par contre,
j'aimerais ça avoir un moyen concret. Je vous ai posé une question vraiment claire : Est-ce que c'est
envisageable de revisiter les échelons salariaux, comme on le propose en
éducation... comme vous le proposez en éducation, en fait, le
gouvernement?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Vous savez qu'il y a des négociations qui commencent. C'est commencé avec les
responsables de service de garde en
milieu familial, ça arrivera bien assez vite aussi avec les éducatrices. Je
pense que, quand on est au gouvernement, on doit aussi faire preuve de
prudence. Je pense qu'il y a des questions qui se posent comme pour tout le monde. Maintenant, il y aura les discussions
appropriées autour de la table de négociation, mais ça n'empêche pas qu'outre
la question salariale on doit aussi
continuer de travailler, on ne doit pas se croiser les bras en pensant que
l'argent va tout régler. Assurément
que l'argent, comme dans tous les domaines, c'est un enjeu et c'est un incitatif,
mais il y a aussi autre chose, je pense à l'immigration, par exemple. On parle
beaucoup d'immigration ces temps-ci à l'Assemblée nationale, avoir une meilleure adéquation entre les milieux où on a
une rareté de main-d'oeuvre puis l'immigration qui arrive chez nous, les gens,
les nouveaux arrivants qui arrivent chez nous, au Québec. Bien, ça, ce n'est
pas la solution, mais c'est une des solutions.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. La CAQ avait
promis, en campagne, de doubler le montant disponible pour le supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins
exceptionnels en ajoutant 22 millions dès 2019, c'était dans le cadre
financier. Le ministre de la Famille
avait aussi promis que les organismes L'Étoile de Pacho et Parents jusqu'au
bout! seraient impliqués dans le
processus d'amélioration de cette mesure. Les organismes n'ont pas été
consultés encore, alors qu'on leur avait dit de s'attendre à des
nouvelles au milieu du mois de mars.
Je sais que le ministre a confié le mandat à
Retraite Québec de moderniser le programme, donc ce n'est pas nécessaire de me
le répéter, mais, visiblement, c'est plus long que prévu, et les familles n'ont
pas à payer le prix de ce délai-là. Alors,
j'ai deux questions : Quel est le nouvel échéancier pour consulter les
organismes? Et est-ce que le ministre peut s'engager à ce que les
22 millions prévus soient disponibles dès que la nouvelle version du
programme va être en vigueur pour corriger l'oubli dans le budget?
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le ministre.
M. Lacombe :
Vous savez, c'est un dossier qui me tient tellement à coeur, c'est un dossier
qui est délicat, parce qu'on parle
avec des gens dont la patience a été mise à rude épreuve, je vais dire ça comme
ça. Moi, quand je les rencontre, vous savez ce qu'ils me disent, Mme la
Présidente? On s'est fait niaiser. On s'est tellement fait niaiser! On s'est
fait envoyer dans un
ministère. Après ça on nous a dit que c'était un autre ministère. On s'est fait
niaiser. C'est ce qu'ils nous disent.
Et là, maintenant, nous, on arrive, ça fait six mois qu'on est au gouvernement,
et on comprend que leur patience a déjà atteint leur limite.
Honnêtement, je le répète, moi, je les comprends.
Donc, on a donné le mandat à Retraite Québec
effectivement de revoir le programme parce que, et je veux vraiment souligner, pour eux, ce qu'ils nous disaient,
c'est que c'était très important de revoir la façon dont le programme est
construit, vraiment très
profondément. Et donc on s'attelait à ça, ça prend du temps. Par contre, avec
tout ce qui s'est passé récemment, on
est à l'écoute. On a compris que le facteur temps, l'urgence, c'était peut-être
un facteur qui prenait plus d'espace, là, sur le tableau décisionnel...
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre...
M. Lacombe :
...donc, avant la fin de l'été, on aura un programme.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Il reste une
minute au bloc. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie :
Donc, vous avez finalement répondu à la question sur l'échéancier, merci, mais
vous ne m'avez pas répondu par rapport aux 22 millions. Est-ce que les
montants vont être rendus disponibles dès que le programme va entrer en
vigueur, donc cette année, en 2019?
Une voix :
...
Mme Labrie :
Merci.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. M. le ministre, il reste une
quarantaine de secondes au bloc. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Est-ce que je peux le reporter?
La Présidente
(Mme Chassé) : Vous pouvez le reporter. Merci. 30 secondes
seront reportées.
Je reconnais
maintenant une première intervention du parti formant le gouvernement pour un
deuxième bloc d'échange. Monsieur, madame... la parole est à... M. le député de
Dubuc, la parole est à vous.
M. Tremblay :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci à vous.
M. Tremblay : Bonjour, M. le ministre. L'équipe ministérielle,
salutations. Distingués collègues parlementaires, bonjour. Merci aux
équipes de recherche...
La
Présidente (Mme Chassé) : Je vous invite à vous mettre devant
votre micro, on a de la difficulté à capter votre voix. Allez-y.
M. Tremblay :
Oui. Ah! un peu de décalage horaire, merci. J'allais dire merci aux équipes de
recherche.
En
résumé, pour faire un portrait qui permettra sans aucun doute d'avoir davantage
d'éclairage sur la façon dont vont être ventilées les sommes additionnelles, on
a une réalité où, finalement, un gouvernement s'est engagé à faire davantage pour les familles, d'en remettre
davantage dans le portefeuille des familles. Mais on a aussi en parallèle les
ombrages de la fameuse taxe famille imposée par les libéraux. On en
ressent encore des contre-vagues.
Maintenant,
depuis décembre dernier, le gouvernement a posé trois grands gestes significatifs, des
gestes positifs politiques pour remettre l'argent dans le portefeuille des
familles. A priori, on parle d'un budget, depuis mars dernier, rehaussé, augmenté de 6,3 %. Le réseau de
services de garde va en bénéficier, ce qui me rassure. Ce que je trouve moins
intéressant, c'est cette vision-là qui me semble intégrée avec une équipe qui
parle d'agir tôt, mais qui parle de restaurer finalement toute une
dynamique inspirante pour les familles du Québec et son réseau.
Par rapport au budget
de 6,3 %, qui est du jamais vu, qui est augmenté, nous en sommes, pour
reprendre une expression. Pourriez-vous nous
exposer davantage comment vont être ventilées ces sommes-là additionnelles au
niveau de la vision que vous nous amenée?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le député de Dubuc. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Lacombe :
C'est une excellente question. Je vous reviens. Ça ne sera pas tellement long.
La
Présidente (Mme Chassé) :
...que M. le ministre cherche son information, M. le député de Dubuc, vous voulez poursuivre sur une prochaine question ou
commenter? Ah! le ministre a trouvé l'information.
M. Lacombe : Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : On y va.
M. Lacombe : Je peux commencer parce que je sais que c'est
important de donner les bons chiffres. Donc, effectivement, 6,3 %
d'augmentation. Moi, je veux le dire, là, je suis tellement fier, le budget de
la famille augmentation de 6,3 %, c'est exceptionnel. Et quand je
parlais, tantôt, d'un vote de confiance envers le réseau, je veux dire, à un
moment donné, là, on regarde ça, 6,3 %, on ne peut pas dire qu'on met de
côté le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance. Dire ça, ce
serait de la mauvaise foi. Donc, vous voyez, le budget, il augmente.
Maintenant,
pour répondre à la question peut-être un petit peu plus précise de mon collègue, par
exemple, pour les services de garde,
on parle d'une hausse de 143,8 millions
de dollars. Évidemment, les services
de garde éducatifs, c'est le gros du
budget. On parle d'une augmentation, pour ce poste budgétaire là, de 5,8 %. Donc,
c'est aussi très important comme augmentation.
Le budget
total du portefeuille est à 6,3 %. On parlait d'augmentation de budget, notamment pour notre
programme d'éveil à la lecture, à
l'écriture, aux mathématiques. Dans
ce cas-là, on parle de 500 000 $ supplémentaires. Dans le projet
pour l'implication des parents, on parle de
300 000 $. Donc, on a ajouté des sommes assez importantes au budget,
et je pense vraiment qu'on
doit être fier de ça.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. M. le député de Dubuc.
M. Tremblay : Dans un deuxième temps, M. le ministre, on parle
d'une allocation qui a été vivement applaudie, l'allocation bonifiée
pour la famille. Une allocution qui non seulement a été applaudie, mais qui
était beaucoup plus conséquente que la
précédente. Pourriez-vous éclairer davantage la population sur, finalement,
dans quelle mesure on va venir avantager nos familles par rapport à
cette allocation-là, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Dubuc. M. le ministre, la parole est à vous.
• (16 h 30) •
M. Lacombe : Vous savez qu'on était devant une certaine
iniquité, parce que les familles québécoises recevaient
davantage pour le premier enfant que pour le deuxième, le troisième et les
suivants. Donc, on est venu régler une partie de cette iniquité en disant aux familles : Bien, pour le deuxième
et le troisième enfant, il y aura une bonification. Donc, on parle de
500 $ additionnels pour le deuxième et le troisième enfant. Pour l'année
en cours, 400 000 familles qui vont bénéficier
de cette bonification, près de 900 000 enfants.
Donc, sur six ans, on estime que ce sont plus de 423 000 familles
qui vont profiter de la bonification. C'est
des sommes importantes. Quand on dit qu'on pense aux familles... Et là ça, ce
n'est pas dans le budget du ministère de la Famille, évidemment, parce que, là,
le budget aurait vraiment explosé. Mais je
pense que c'est des signaux très concrets qu'on envoie à l'effet qu'on a
l'intention de remettre davantage d'argent dans le portefeuille des Québécois,
mais des familles aussi, précisément.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. M. le député de Dubuc.
M. Tremblay : Oui, merci, Mme la Présidente. Par rapport à la
taxe famille, qui aura été, dans une certaine mesure, injuste, inéquitable, est-ce que le ministre peut
nous expliquer comment la taxe en question va disparaître? Quelle sera la
mécanique au fil des années?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Dubuc. Oui, M. le ministre, vous désirez répondre?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
(Consultation)
M. Lacombe :
Vous savez, c'est un...
La Présidente (Mme Chassé) :
Nous vous écoutons.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. C'est un engagement qu'on a pris d'abord, il faut le
préciser, sur quatre ans. Ça, c'est
important. On fait exactement ce qu'on a dit, même, je vous dirais qu'on fait
un peu plus. On avait dit qu'on
ferait ça sur quatre ans. C'est l'engagement qu'on a pris, c'est ce qu'on fait.
Donc, vous avez vu, le premier geste qui a été posé lors du point
économique, la mise à jour économique, ça a été de geler la contribution
additionnelle. On ne voulait pas envoyer un
message contradictoire. On voulait attendre au budget, mais on ne voulait pas
envoyer le message contradictoire
d'indexer une contribution additionnelle qu'on était sur le point d'abolir en
partie, complètement, ensuite, sur quatre ans. Donc, ce qu'on a fait,
c'est qu'on a gelé cette contribution.
Ensuite, lors
du dépôt du budget, ça a été très clair, le signal qui a été envoyé, on
respecte l'engagement. Donc, dans une
première étape, ce que ça représente, c'est l'élimination d'un montant de
0,70 $ par jour pour la contribution additionnelle pour le premier seuil de revenu, entre
50 000 $ et 75 000 $. Donc, ça, ça veut dire
40 000 familles, 40 000 familles québécoises qui vont payer moins. Ensuite, pour
100 000 autres familles... 40 000 familles pour qui, en
fait, la contribution additionnelle, elle est déjà éliminée. Ensuite, il y en a
100 000 autres pour qui, évidemment, la facture baisse parce que
cette baisse-là, elle va aussi
s'appliquer à eux, bien que leur contribution était plus élevée. Donc, ce sera
graduel sur quatre ans. Elle va complètement
disparaître. Quand je vous disais que c'est même plus généreux que ce qu'on
anticipait, on avait prévu une somme
de 40 millions de dollars à notre cadre budgétaire. Pour des raisons
techniques, pour s'assurer de bien faire les choses, que tout se passe
bien, on a fixé ce montant-là à 42 millions de dollars.
Donc, je
pense qu'encore une fois on fait la preuve qu'on respecte nos engagements. Et
je sais que beaucoup de partenaires nous disent qu'ils aimeraient que ce
soit plus rapide, mais, vous savez, l'engagement qu'on a pris, c'est sur quatre
ans. Et la bonne nouvelle, c'est qu'on tient nos engagements.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Dubuc, vous désirez poursuivre?
M. Tremblay : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Tremblay : Autre question. Oui, l'abolition du choc
tarifaire est une nouvelle, finalement, qui a été applaudie, qui est
constructive, à la limite. Le chantier...
La Présidente (Mme Chassé) :
Toujours devant le micro, M. le député. Ça va nous aider à bien vous entendre.
M. Tremblay : Oui? Excusez. Mon
Dieu!
La Présidente (Mme Chassé) :
Non, c'est ça. C'est vous qui allez... qui... Vous devez vous aligner dessus.
M. Tremblay : Il est ancré.
Merci, oui, parfait. Le chantier est toujours ouvert, M. le ministre, pour les
places subventionnées. Pourriez-vous nous
dire, au niveau de votre plan d'action... Pourriez-vous élaborer davantage sur
le plan d'action en ce sens, toujours pour mieux informer la population?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Oui, tout à fait, je peux élaborer avec plaisir parce que, je le disais tantôt,
c'est un plan qui me tient beaucoup à
coeur parce que... Je vous mets en contexte. Moi, j'arrive au ministère de la
Famille, et, bon, tout ça est nouveau, évidemment.
Donc là, on prend connaissance de tout ce qui se fait au ministère, avec des
gens très compétents. Je peux vous dire qu'on a toute une équipe,
notamment de sous-ministres adjointes, un excellent sous-ministre aussi.
Donc, première constatation, qui m'a jeté en bas
de ma chaise, c'est quand je regardais le tableau qui décrit l'évolution de la création de places. 2011, un
appel de projets. 2013, un appel de projets. Mais la majorité... en fait, plus
que la majorité, la presque totalité des 11 000 places qui restaient
étaient à l'étape zéro de développement. Donc, dans certains cas, c'est des places qui dormaient sur une tablette. C'était
presque la majorité, vraiment, là, des cas. Il restait quelques
exceptions. Mais 11 000 places, donc, qui dormaient là pour on ne
sait trop quelle raison, ce n'était pas trop documenté. Moi, j'ai tout de suite dit que, pour moi, c'était inacceptable, il
fallait que ces places-là aillent de l'avant. Et évidemment, bien, je me suis fait répondre qu'il y avait des
contraintes. Bien, vous savez ce que j'ai répondu? Bien, ces contraintes-là,
essayons de passer par-dessus. En fait,
faisons plus qu'essayer, travaillons pour passer par dessus. Faisons du cas par
cas.
J'ai aussi
constaté qu'on avait un inventaire de 2 500 places, qui était un
résiduel d'autres appels de projets, des places qui ne se sont pas
concrétisées, qu'on gardait pour des raisons qui pouvaient être bonnes, pour se
garder une certaine flexibilité. Mais j'ai
aussi demandé, dans un souci d'accessibilité pour les parents, pour le
développement de nos tout-petits, que
cet appel de projets là soit lancé, c'est le dernier qu'on a connu,
2 500 places, plutôt que de garder ça en inventaire.
Donc,
11 000 places qui traînaient pour plusieurs raisons, pour lesquelles
on va faire du cas par cas, je l'ai dit tantôt. Si les projets veulent aller en location, maintenant, on va payer
100 %, on va faire une entente avec eux, on va payer 100 %. Et dans le cas où ce serait un achat, parce que,
souvent, cette question-là, elle était importante, ça empêchait les projets
d'aller de l'avant, bien, on pourra,
oui, peut-être, payer 50 %, mais aussi 75 %, peut-être même
100 % aussi. Il y aura une étude approfondie
de chacun des projets. Donc, le 11 000 places puis le 2 500 places
que je viens de lancer en appel de projets, pour lesquelles il y a des
projets qui vont nous être soumis et qui vont être analysées par le comité
consultatif.
Et il faut absolument que je souligne qu'à
travers tout ça c'est aussi le changement de mentalité qui s'opère, au ministère de la Famille, sur le développement
des places. On se met au service, on se met au service des CPE qui veulent
développer, notamment. On va les
accompagner, on va faire du cas par cas, de l'accompagnement personnalisé. 40
fonctionnaires, des fonctionnaires
dévoués, qui travaillent là-dessus. Et vous savez quoi, Mme la Présidente? Ils
sont très contents de travailler là-dessus,
parce que, là, dans les directions régionales, ils ont l'impression que ça
bouge, que ça avance, qu'on leur donne les moyens d'aller de l'avant. Donc, on
met des millions de dollars sur la table pour faire en sorte que ça pourra
aller de l'avant. Puis moi, je suis très fier de ça.
On aura de la rigueur aussi. Et, quand je dis de
la rigueur, je pèse mes mots, parce que les fonctionnaires du ministère de la Famille sont rigoureux et sont
très professionnels, mais ça prend un capitaine, ça prend quelqu'un qui leur
dit que la porte, elle est ouverte pour le
développement, et qu'on leur donner les moyens de le faire, et qu'on doit doit
mettre des balises claires. Auparavant, on repoussait. Il y avait un
enjeu, on repoussait. Maintenant, les règles sont claires : deux ans, c'est le
contrat qu'on fait. Les lettres d'engagement commencent à arriver, on aura
bientôt un portrait exact de quels projets veulent aller de l'avant,
toujours, et des projets où il y aura un engagement de dire : Bien, on va
concrétiser ces places-là dans un délai de
deux ans. Et, après six mois, il y aura une vérification, et, si le projet
n'est pas assez avancé, bien, nous, on va reprendre les places.
Donc, il faut qu'il y
ait un message clair qui soit envoyé. Et je vous dirais, par ailleurs, que
cette rigueur qu'on va demander aux
promoteurs des projets, on va aussi se l'imposer au ministère de la Famille, on
va aussi leur donner les moyens,
parce que je pense que le bâton, ce n'est pas la solution, je pense qu'on doit
travailler en équipe pour concrétiser ces places-là.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc, vous vouliez avoir une information sur le temps. Il
vous reste 4 min 30 s au bloc.
M. Tremblay :
Merci, Mme la Présidente. Si vous me permettez, j'aborderais la qualité des
services de garde. Avec l'adoption
de la loi sur la qualité éducative, on parle, entre autres, de favoriser la réussite éducative et à améliorer la qualité des services de garde éducatifs à
l'enfance. En d'autres mots aussi, rehausser la sécurité dans les services de
garde éducatifs à l'enfance. On parle d'assurer la pérennité d'un réseau
éducatif de qualité.
Souvent, on parle des CPE comme étant la crème de
la crème, on en est fiers, mais les CPE demeurent... il demeure qu'ils ne sont pas nécessairement accessibles à
tous. Ma question est un peu de finalement savoir comment vous allez travailler
pour que la qualité des services de garde soit égale pour tous les services de
garde.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le député de Dubuc. M. le
ministre.
• (16 h 40) •
M. Lacombe : C'est un gros contrat, ça m'en a pris, du temps.
Mais, encore une fois, ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on ne le fera pas. Évidemment,
il y a d'excellents... Dans son ensemble, le réseau des services de garde éducatifs... C'est vrai qu'on entend beaucoup parler des CPE
parce que, bon, les CPE ont une place particulière dans le coeur des Québécois,
je pense, mais il faut aussi dire qu'il
y a d'autres types de services de garde. On pense aux garderies subventionnées, aux garderies non subventionnées, aux
milieux familiaux aussi, qu'on a tout intérêt à découvrir davantage, qui
amènent certaines particularités qui leur
sont propres, qui sont des avantages bien à eux. Maintenant, le réseau dans son
ensemble, je pense qu'il est d'une excellente qualité.
Par contre, il y a
des défis, comme dans n'importe quel réseau. Il y a des bonnes garderies, il y
a des bons CPE, il y a des moins bons CPE, il y a
des moins bonnes garderies. Donc, tout ce qu'on peut faire, on va le faire. Et
là la question, elle est
large. Donc, je pourrais parler de beaucoup de choses.
En
vrac, je pourrais vous dire qu'il y a la mesure d'évaluation de la qualité qui
se met en place, qui avait été amenée par le précédent gouvernement aussi, et tout ça, c'est en train de se mettre en branle. Donc, les
premiers pas sont en train de
s'effectuer. Et je vous dirais que le réseau accueille ça favorablement. Puis
ça, c'est intéressant. C'est intéressant, ça, parce
que ça démontre que c'est un réseau
qui est rendu là. C'est un réseau qui est rendu à maturité, qui est prêt à
s'évaluer lui-même.
Évidemment, il y a
des craintes parce que, parfois, ça peut être perçu comme un examen, comme quelqu'un
qui va venir évaluer le travail des
éducatrices. Mais l'objectif, c'est vraiment de s'assurer que la qualité soit optimale. Et ça,
on va le faire dans tous les services de
garde. On commence avec les trois à cinq ans. C'est le premier projet pilote
qui a été mis sur la table. C'est le
premier projet avec lequel on va de l'avant, mais, graduellement, on va le
faire. Ça va se rendre jusqu'aux milieux familiaux,
ultimement jusqu'aux services de garde éducatifs en milieu autochtone aussi.
Donc,
il y a la mesure d'évaluation de la qualité, il y a le rehaussement du
programme éducatif, je pourrais mentionner ça aussi, qui, maintenant, vient... il
y aura une obligation... il y a toujours
eu une obligation d'avoir un programme éducatif, mais là, maintenant, on
vient prescrire certaines choses qui doivent s'y retrouver, notamment les cinq
domaines de développement que sont...
La Présidente
(Mme Chassé) : Une minute, M. le ministre.
M. Lacombe : ...les compétences sociales, santé physique, bien-être,
développement cognitif langagier, habiletés de communication, connaissances générales,
maturité affective. Donc, on vient agir pour faire en sorte que... il y aura une flexibilité, là, sur
ce qui pourra être là-dedans, mais on dit : Il faut que ces éléments-là
s'y retrouvent.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. M. le député, il
vous reste 30 secondes.
M. Tremblay : 30 secondes. Peut-être rapidement, on parle de programme éducatif.
Il n'y a pas très longtemps, je voyais,
entre autres exemples, une caravane du Grand Défi Pierre-Lavoie qui allait dans
un milieu de garde pour des activités x. Est-ce que vous pouvez nous confirmer effectivement qu'il y a des
programmes éducatifs dans tous les services de garde?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député.
M. Lacombe :
...
La
Présidente (Mme Chassé) : ...oui, c'est... bon. Merci beaucoup,
M. le ministre. Ça met fin au bloc avec le parti formant le
gouvernement. Et je suis prête à reconnaître maintenant une première
intervention du troisième groupe de l'opposition pour un premier bloc
d'échange. Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme Hivon :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je salue le ministre et toute sa
valeureuse équipe de son cabinet et
de son ministère, bien sûr. Je sais que vous avez travaillé très fort pour
préparer cette étude de crédits. Alors, merci de tout le travail. Et ce n'est pas parce qu'on ne pose pas toutes les
questions qu'on voudrait dans les deux petits blocs que j'ai qu'on n'a
pas pris connaissance avec beaucoup d'intérêt de tout.
Alors,
pour débuter, bien, j'aimerais porter à l'attention du ministre une situation
que j'ai été appelée à commenter il y
a quelques moments, c'est-à-dire le fait que, contrairement à ce qu'on entend,
à quel point il y a une belle complémentarité et que le réseau de l'éducation et des services de garde éducatifs vont travailler
en complémentarité, à quel point, en ce moment, en fait, il y a des choses très préoccupantes qui se passent. Et
j'en veux pour preuve le fait qu'il y a une lettre qui a été, donc, transmise par une commission scolaire à
une association d'intervenantes, là, en service de garde pour justifier le
fait qu'il y a du recrutement qui se fait
carrément par les commissions scolaires et les écoles auprès de parents
d'enfants qui fréquentent des services de garde éducatifs.
Et
je veux donc porter à l'attention du ministre ce que dit cette missive, en
fait. Elle dit que c'est à la demande du ministère de l'Éducation que la commission scolaire a répondu en offrant
que le service éducatif devait joindre un large bassin de parents, et j'ouvre les guillemets, ça, c'est un extrait de la
lettre de la sous-ministre de l'Éducation : «...une demande qui a
été faite à l'ensemble des commissions scolaires de dire sans égard aux
services dont leurs enfants pourraient actuellement
bénéficier», tel que mentionné dans une lettre adressée aux directions
générales des commissions scolaires sous la signature de Mme Sylvie
Barcelo, sous-ministre de l'Éducation, en date du 21 mars.
Donc,
ça, M. le ministre, Mme la Présidente, ce que ça veut dire, c'est qu'en ce
moment les commissions scolaires ont
reçu comme consigne d'interpeller les parents dont les enfants fréquentent des
services de garde éducatifs pour combler les places en maternelle quatre ans. Alors, on sait que le ministre a
dit, d'ailleurs, dans une entrevue pas plus tard qu'en janvier, qu'il
assurait qu'il n'y aurait pas de compétition entre les deux réseaux, qu'il y
aurait une belle complémentarité. Alors, j'aimerais savoir comment il réagit.
Est-ce qu'il était au courant de cette directive du ministère de l'Éducation?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, c'est un plaisir d'échanger avec la députée de Joliette sur
cette question-là. Je sais que ça lui tient beaucoup à coeur. Donc,
c'est vraiment un plaisir d'échanger avec vous là-dessus.
Premièrement, je
dirais que ce n'est pas une directive. Je dirais que l'intention que les deux
réseaux soient complémentaires, elle est là.
Et la complémentarité, elle existe déjà, les prématernelles quatre ans existent
déjà. Ce qu'on vient dire, c'est :
Des poches de pauvreté, par exemple, il y en a partout au Québec, on ne veut
pas se cantonner à des codes postaux.
Donc, la complémentarité, elle est là. Je vous donne... à titre d'exemple, sur
les comités consultatifs, il y a des gens
des commissions scolaires qui siègent là-dessus. C'est eux qui nous donner les
recommandations. Donc, on se parle. Effectivement qu'on se parle parce
qu'il faut développer ça de la façon qui est la plus optimale.
Maintenant,
la prématernelle quatre ans, c'est un nouveau service... l'universalité plutôt
de la maternelle quatre ans, c'est
nouveau. Bien sûr qu'il faut aussi faire connaître ce service-là. Mais l'idée,
ce n'est pas de dire que la prématernelle quatre ans, c'est bien mieux
pour les enfants de quatre ans. L'idée, c'est de dire : Bien, vous voyez,
vous avez un choix maintenant. Puis,
notamment, si votre enfant de quatre ans ne fréquente pas actuellement un
service de garde éducatif, bien, peut-être
que vous serez intéressé par la prématernelle quatre ans. Même si votre enfant
est déjà dans un service de garde éducatif, peut-être que vous serez
aussi intéressé. L'important, là, c'est de donner un choix aux parents, mais de
donner ce choix-là au moment où on envoie
aussi un signal fort, là, un signal fort qu'on continue de développer le réseau
pour ne pas que les parents aient l'impression qu'on arrête d'investir
puis que le réseau va se détériorer.
Donc,
je pense qu'avec deux réseaux forts, on va arriver à faire baisser la
proportion d'enfants qui ont une vulnérabilité dans au moins un de leurs
cinq domaines de développement à 20 % en 2022.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Joliette.
Mme Hivon :
Bien, évidemment, je veux poursuivre. Donc, j'aimerais savoir si le ministre
était au courant. Je déduis de la réponse qu'il ne l'était probablement
pas, mais je ne veux pas mettre des mots dans sa bouche.
Je
lui rappelle qu'il a assuré les Québécois que les nouvelles classes seront
installées de manière à ne pas nuire aux garderies et aux CPE. Le ministre ne s'en cache pas, la dernière chose
qu'il souhaite, c'est d'avoir à conjuguer avec des fermetures de
garderies ou de CPE en raison d'une mauvaise planification de déploiement des
maternelles quatre ans. Évidemment, on
partage cet objectif-là, mais vous allez comprendre qu'on est pour le moins
inquiets, préoccupés et plutôt stupéfaits
de voir cette demande qui provient de la sous-ministre de l'Éducation pour
qu'il y ait une demande formelle de faite auprès des parents.
Donc, j'aimerais
savoir si le ministre trouve que c'est une démarche qui est acceptable d'un
point de vue de complémentarité et de respect des réseaux.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lacombe :
Moi, je suis parent de deux jeunes enfants. S'il y a bien une chose que je vais
défendre, là, c'est le choix qu'on
donne aux parents. Moi, venir me dire que je devrais faire un choix plutôt que
l'autre et que je ne suis pas assez intelligent
pour faire ce choix-là, ça me choque. Moi, je pense qu'on doit donner le choix
au parent et que le parent, il est assez intelligent, à moins que
quelqu'un dise le contraire, pour faire son propre choix.
Maintenant,
il n'y a de directive qui est donnée, ne faisons pas peur au monde, là, de dire :
On va vider les CPE pour remplir les
prématernelles. Ne sous-entendons pas qu'il y a du maraudage qui se fait. Bien
sûr qu'il faut faire connaître ce nouveau service
là. Je dis nouveau parce que, bon, ce sera universel maintenant. Mais un ne se
fera pas au détriment de l'autre parce qu'on
envoie aussi le message qu'on continue de développer. Le message, là, il est
clair, on a mobilisé des gens pour
développer le réseau. Si on ne faisait pas ça, je pourrais comprendre les
critiques de la députée de Joliette. Mais, quand on le fait d'une façon aussi flamboyante, quand on voit le budget
qui augmente de 6,3 % cette année, qu'on met des mesures sur la table, qu'on dit dans certains cas :
On va vous financer à 100 %, qu'on veut aller chercher des enfants qui
ne sont pas actuellement dans le réseau pour
leur dire : Vous savez quoi? On a de la place pour vous, venez, ça va être
bon pour vous, pour faire en sorte que vous aurez...
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre...
M. Lacombe :
...vos enfants auront un meilleur développement, je pense que, quand on
conjugue tout ça, on ne peut pas dire qu'on fait un au détriment de
l'autre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Donc, est-ce que je dois comprendre que le ministre de la Famille n'a pas de
problème avec cette démarche-là de la sous-ministre de l'Éducation, en
fait du ministère de l'Éducation?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe :
Je pense qu'on peut informer les parents. Je pense que de dire aux parents que
c'est bien meilleur pour leur enfant
de quatre ans ou de faire une campagne de maraudage active où on viendrait
tirer le parent par le bras en lui
donnant des fausses informations, par exemple, et là ce n'est pas le cas, mais,
si ce serait le cas, on s'entend pour dire que ce n'est pas ce vers quoi on veut aller, ce n'est pas ce vers quoi
on va aller. Maintenant, il faut le faire connaître, le service. Si on
veut donner un choix au parent, il faut que le parent sache que ce choix-là
existe près de chez lui.
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant, M. le ministre.
M. Lacombe : Il fera son choix
après. Moi, vous savez quoi, je lui fais confiance, au parent.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
• (16 h 50) •
Mme Hivon :
Je pense que ce serait assez facile
d'informer les parents sans aller directement viser les parents dont les enfants fréquentent déjà un service de garde éducatif. Vous-même, vous avez dit tout à l'heure que la
priorité, c'était d'essayer de rejoindre ces 150 000 enfants qui ne fréquentent aucun service de garde
éducatif. Pourquoi les énergies ne sont
pas déployées pour justement aller chercher des enfants qui ne fréquentent
aucun service éducatif plutôt que d'aller faire, entre guillemets, du maraudage, de l'intervention auprès de ceux
qui sont déjà dans un service de garde éducatif pour s'assurer que l'engagement des maternelles quatre
ans va faire en sorte qu'il va y avoir des classes avec des enfants? Parce
qu'on sait que la demande n'est pas tellement là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Moi, je pense qu'on peut faire les deux. Moi, je pense qu'on peut faire les
deux. Je pense qu'on peut informer
les parents que ce service-là existe. Est-ce que les parents qui sont déjà dans
un CPE valent moins, ont moins le droit d'avoir un choix? Moi, je pense
que les parents doivent être informés.
Ensuite, je
le répète, les parents sont assez intelligents pour faire leur choix. Et moi,
j'ai confiance. J'ai confiance, j'ai une grande confiance envers le
réseau des services de garde éducatifs. Je sais que ce qu'on fait est
exceptionnel. Et moi, je suis persuadé que
les parents vont faire leur choix. Si on avait peut-être davantage confiance
envers notre réseau, on n'aurait pas peur que les enfants se sauvent. Il
y a des parents qui vont faire le choix d'envoyer leurs enfants à la prématernelle. Peut-être que, pour eux, ce sera le
meilleur choix, et, si c'est le cas, on les encourage à le faire. Ils vont
faire leur choix, le meilleur choix pour eux, le meilleur choix pour
leurs enfants...
La Présidente (Mme Chassé) : En
terminant.
M. Lacombe : ...et moi, je suis
persuadé qu'il n'y aura pas d'exode massif parce qu'on offre, nous aussi, une
excellente prestation de service, un excellent service dans nos CPE.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je
pense que le débat, il n'est pas tant sur le choix, il est sur la grande
qualité du réseau des CPE. Je pense que vous
m'avez entendue quelquefois en parler. Je pense que l'idée, c'est de dire :
Elle est où, la logique en ce moment?
Il est où, le plan? Pourquoi des gestes comme ceux-là, d'aller, donc,
solliciter directement les parents dont les enfants sont dans des services éducatifs plutôt que de dire : On va
mettre des actions pour vraiment aller chercher les enfants qui ne
fréquentent aucun service de garde éducatif?
Alors, je veux juste comprendre comment le
ministre de la Famille, qui nous a dit qu'il n'y aurait pas de compétition,
qu'il n'y aurait pas de vampirisation, comment il peut accepter une démarche
formelle. Toutes les commissions scolaires se sont fait demander par la
sous-ministre à l'Éducation de faire une telle démarche.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Encore une fois, je ne pense pas que c'est mal de faire connaître un service
aux parents. Je pense qu'on n'ira pas
sortir les enfants de force. On n'appellera pas la police pour aller sortir les
enfants d'un CPE, là. Les parents vont faire leur choix. Je pense qu'ils
feront le meilleur choix pour leurs enfants, et ça, ça les regarde.
Maintenant,
on parle de la stratégie, on se demande pourquoi on fait ça. Vous savez, ça
fait des années qu'on suit la même
recette, ça fait des années qu'on suit la même recette, et la proportion
d'enfants qui ne fréquentent pas les services de garde éducatifs à l'enfance, elle ne baisse pas. Donc, qu'est-ce
qu'on fait? On continue de faire la même chose? Il y a déjà quelqu'un
qui m'a dit : «More of the same», ça donnera toujours «the same».
Bien, c'est un peu
ça. C'est qu'à un certain moment il faut voir qu'il y a aussi un intérêt pour
la prématernelle quatre ans, qu'il y a des
parents qui n'enverront pas leurs enfants dans un CPE ou une garderie parce que
ça ne répond pas à leurs attentes, parce que, pour eux, ils recherchent
autre chose. Nous, on fait le pari qu'avec les prématernelles on va réussir à rejoindre une proportion de ces
enfants-là. Et, si, au bout de la ligne, on réussit à rejoindre plus d'enfants,
bien, moi, je pense que ce sera une réussite, et ce sera une réussite.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Toujours sous l'angle de la complémentarité, est-ce que le ministre peut
nous indiquer s'il y a un plan de
travail de déploiement, donc, des places en maternelle quatre ans versus les
places en CPE qui va pouvoir, donc, être déposé avant le début de
l'étude du fameux projet de loi sur les maternelles quatre ans?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Lacombe :
Il y a des équipes qui y travaillent. Le sous-ministre est à mes côtés, je peux
vous dire qu'il est communication, plus
qu'en communication constante, avec son homologue à l'Éducation. Il y a un
travail conjoint qui se fait. Vous savez, on a des données, on est
capables de croiser nos données.
On
est capables, Mme la Présidente, de voir dans quels secteurs des régions, dans
quelles régions par sous-territoires, il
y a des besoins, où on est en pénurie de places dans les services de garde
éducatifs à l'enfance. On est capables de jumeler ça avec les territoires des commissions scolaires.
On est capables de dire : Bien, vous savez, sur le territoire de la
commission scolaire au
Coeur-des-Vallées, par exemple, on Outaouais, et là je vous dis un peu
n'importe quoi, mais c'est à titre d'exemple, je pourrais vous dire que, sur le territoire de la commission scolaire
au Coeur-des-Vallées, bien, il y a actuellement une pénurie de places, et donc que, si on ouvrait des
prématernelles quatre ans à cet endroit-là, ça pourrait peut-être répondre
à un certain besoin des parents, par exemple.
On
est capables de croiser ces données-là, de travailler ensemble pour voir
notamment à quel endroit on peut offrir le service. Le travail, il est
conjoint, il se fait, et puis on va de l'avant.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Merci. Un autre élément qui est inquiétant en lien avec la complémentarité dont
se targuent les deux ministres quand on les
interpelle sur le fait qu'il semble que tous les oeufs sont mis dans le seul
panier des maternelles quatre ans,
c'est le fait que, dans le projet de loi du collègue du ministre, donc, sur les
maternelles quatre ans, on indique qu'on
va abroger une partie de l'article actuel de la Loi sur l'instruction publique,
l'article 461.1, le cinquième alinéa, qui disait que «la
consultation prévue [...] vise à [assurer] de la complémentarité entre les
services éducatifs de l'éducation préscolaire
[...] et les services de garde éducatifs à l'enfance». J'aimerais savoir
comment le ministre peut-il justifier qu'alors qu'il nous parle de complémentarité la loi, le projet de loi, vient
biffer carrément de la Loi sur l'instruction publique la notion de
complémentarité.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée de Joliette. M.
le ministre.
M. Lacombe :
Je dirais que c'est une offre supplémentaire développée en complémentarité. Et
là on peut sembler jouer sur les
mots, mais ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a des incidences légales à
utiliser certains mots dans un projet de loi. Et évidemment on veut avoir la possibilité qu'il y ait une classe de
prématernelle quatre ans qui puisse ouvrir ses portes, par exemple, dans un secteur qui est déjà desservi
par des garderies ou des CPE, mais où il y aussi une demande pour des prématernelles quatre ans. Donc, si on suivait la
complémentarité au sens strict de la loi, ça nous empêcherait de faire ça.
Nous, on veut que ça soit offert partout au Québec.
Donc,
au sens de la loi, il fallait se donner les outils pour être capables de le
faire, donc c'est ce qu'on a fait. Mais, dans la vie de tous les jours, la
complémentarité, elle existe. La complémentarité, elle se traduit par le
travail d'équipe qu'on fait, elle se
traduit par le fait qu'on met nos données ensemble pour arriver au meilleur
résultat possible. Donc, oui, c'est
une offre supplémentaire qui s'installe en complémentarité. Les deux réseaux
seront complémentaires dans le sens où...
La Présidente (Mme Chassé) :
...terminant.
M. Lacombe :
...les enfants de quatre ans seront soit à la prématernelle, dans les services
de garde éducatifs, puis ils vont converger ensuite vers la maternelle
cinq ans.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Simplement vous
indiquer qu'il reste 1 min 30 s au bloc, Mme la députée.
Mme Hivon :
Je ne suis pas certaine que j'ai bien compris. Donc, le ministre ne voit pas de
problème à ce que la notion de
complémentarité qui était prévue dans la loi soit enlevée de la Loi sur
l'instruction publique au moment même où
on va déployer davantage les maternelles quatre ans. Donc, le défi de
complémentarité et de s'assurer qu'il n'y a pas de compétition est encore plus grand. Donc, le ministre de la Famille,
lui, il est confortable avec le fait qu'on retire la notion de
complémentarité de la Loi sur l'instruction publique.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, Mme la députée. M. le ministre, il vous reste bien moins
d'une minute.
M. Lacombe : La députée de
Joliette est juriste, et je suis sûr qu'elle est excellente. Donc, elle
comprend bien l'incidence que ce terme-là,
dans un projet de loi, pourrait avoir. Quand on parle d'un service qu'on rend
universel, quand on dit qu'on le rend universel au sens de la loi, on ne
peut pas dire qu'il va être en complémentarité au sens de la loi, mais on peut le développer, par contre, en
complémentarité dans les faits. Parce que la complémentarité, ça veut aussi
dire, comme je le disais, travailler
en équipe et s'assurer de choisir les meilleurs emplacements possible, de
travailler ensemble aussi après pour
s'assurer que les enfants qui convergent vers la maternelle cinq ans, bien, on
ait sensiblement les mêmes objectifs,
parfois avec des moyens différents, mais qu'on ait les mêmes objectifs de
donner une chance égale à tout le monde. C'est ça, la complémentarité.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Oui, 15 secondes, Mme la députée.
Mme Hivon :
...bien, je vais le garder pour 10 secondes, tantôt, de plus.
La Présidente (Mme Chassé) : On
transfère le cinq secondes au prochain bloc. Merci.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
intervention du groupe formant le gouvernement pour un troisième bloc d'échange.
M. le député de Chauveau, la parole est à vous.
• (17 heures) •
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi tout d'abord de saluer le ministre ainsi
que les membres de son cabinet qui l'accompagnent aujourd'hui, tous les membres du personnel, du
ministère de la Famille. Très heureux
d'être avec vous aujourd'hui. Je me permets de saluer mes collègues députés
ici, du côté ministériel. Sans
oublier évidemment nos collègues de l'opposition officielle. Merci beaucoup de
votre contribution, très intéressant de vous entendre, la députée de
Sherbrooke, la députée de Joliette. Très heureux de vous retrouver.
Et je tiens à
vous dire que ça me fait plaisir de m'exprimer sur le sujet de la famille. Je
n'ai pas le privilège d'avoir des
enfants. Donc, je ne suis pas père de famille, mais ma conjointe a une grande
fille de 21 ans. Et surtout, M. le ministre, Mme la Présidente,
surtout, ma circonscription est l'une des plus jeunes au Québec. Chez nous,
Chauveau, c'est une moyenne d'âge de
37 ans, et cette circonscription-là, écoutez, c'est le festival de la
poussette. Si vous venez faire un tour chez
nous, là, il y a des gros festivals, il y a beaucoup de récréotouristique chez
nous. Il fait bon vivre. C'est très agréable. Mais, si vous venez faire
un petit tour, là, dans le secteur de Saint Émile, Lac-Saint-Charles,
Lac-Beauport, Stoneham, Lac-Delage, c'est des jeunes familles qui y habitent.
Et je peux vous dire que c'est évident, les services éducatifs, les services de garde, les écoles primaires sont très
sollicités. On travaille fort pour améliorer les services éducatifs dans notre
territoire. Et c'est bien évident que les réformes avec lesquelles notre
gouvernement travaille actuellement, c'est très important. Au niveau du ministère de la Famille, également, vous me
permettrez de saluer deux organismes familles de mon territoire, la
Maison de la famille St-Ambroise et l'organisme R.A.F.A.L., qui travaillent
très fort pour aider nos jeunes familles.
J'ai fait
quelques constats. En fait, à vous écouter, à écouter le ministre, Mme la
Présidente, et aussi pour avoir eu le privilège de participer à
l'interpellation il y a quelques semaines, il y a des données, des chiffres,
statistiques qui m'ont frappé. Quand je vois qu'au Québec il y a
27 % — vous
en avez parlé, M. le ministre, tout à l'heure — des enfants qui présentent des retards de développement, c'est
impressionnant, c'est triste. C'est des statistiques qu'on ne voudrait pas
voir, honnêtement, puis, honnêtement,
on voudrait changer ça. Et je me rappelle que vous aviez mentionné à cette
époque-là aussi qu'un tiers des
garçons... en fait, un garçon sur trois et une fille sur cinq arrivaient à
l'école avec des retards de langage.
Donc, ça,
c'est préoccupant. Je me rappelle très bien aussi certaines chroniques que
j'avais faites sur le décrochage scolaire,
à l'époque où j'étais à la radio, et on était derniers de classe en matière de
non-diplomation. En fait, il y a une personne sur quatre, un adolescent sur quatre qui n'obtient pas son diplôme
d'études secondaires. Ça, être dernier de classe au Canada, je trouve
que c'est un bilan qui est extrêmement triste.
Et vous avez
mentionné, les collègues en ont parlé également, de certaines autres
statistiques, là, 156 000 enfants de zéro à quatre ans qui n'ont aucun service. C'est bien sûr qu'il y en
a, il y a certaines familles qui font le choix de les garder à la maison, de ne pas les envoyer en
service. C'est correct, mais il y en a certainement beaucoup qui souhaiteraient
avoir accès à ces services-là. Il y a 18 000 enfants de quatre ans
qui n'ont pas de service. Et, quand je regarde ça, aussi, il y a 30 % des enfants d'un an à trois ans
et 20 % des enfants de quatre ans qu'on n'arrive pas à rejoindre. Ça,
c'est des données,
des chiffres que vous nous avez mentionnés. Que ce soit à l'interpellation ou
que ce soit aujourd'hui, bien souvent, dans les deux cas, vous l'avez
mentionné.
Là, je veux vous
parler des maternelles quatre ans. Puis les maternelles quatre ans, je trouve
que c'est un projet emballant, intéressant parce que ça a été développé en
milieu défavorisé avant que notre formation politique soit au gouvernement. Nos collègues de l'opposition
officielle, alors au gouvernement, avaient travaillé à développer ça en milieu
défavorisé.
Je
voudrais mettre en garde, tout d'abord... les mots «milieu défavorisé», parce
que ma circonscription, en plus d'être très jeune, elle a cette chance-là,
d'être assez favorisée financièrement. On a le Lac-Beauport, notamment, vous
connaissez certainement, M. le
ministre, cet endroit-là, même si c'est favorisé... Il peut y avoir, à
l'intérieur des milieux dits favorisés, des familles un peu moins
favorisées. Et on a tendance à faire une généralisation, et ça, c'est un
élément que je voudrais souligner aujourd'hui.
Les maternelles
quatre ans, si c'était bon en milieu moins favorisé, pourquoi ça ne pourrait
pas être bon pour des milieux plus favorisés?
Comme je dis toujours, si c'est bon pour minou, c'est bon pour pitou. Alors,
j'ai de la misère à comprendre qu'il y ait autant de résistance à
l'égard de ces maternelles quatre ans. Le premier ministre en a fait un engagement assez solide, un engagement central.
Et, pour connaître le premier ministre depuis 2004, une ancienne partielle
il y a fort longtemps, le premier ministre a toujours été très, très entiché de
l'aspect éducatif.
Et c'est pour ça que,
M. le ministre, avant de vous poser la question formelle, je peux vous dire que
j'ai eu des rencontres dans ma
circonscription. Beaucoup de gens sont venus me voir au sujet des maternelles
quatre ans, des gens qui avaient des craintes que j'ai tenté, tant bien que
mal, je l'espère, de dissiper. Certaines craintes... Des gens étaient venus
me voir, notamment de CPE, qui sont venus me
vanter la qualité de leurs services, puis ils m'ont demandé d'aller les visiter,
ce que j'ai fait avec un immense plaisir... et des représentants syndicaux, des
représentants de CPE, des parents parfois inquiets
parce qu'on a entendu des choses négatives de la part de
certains membres de l'opposition, qui tentent de soulever peut-être
quelques peurs. Je tiens à le dire, M.
le ministre, mon sentiment, c'est que
la qualité des services de nos CPE... sont très bons. Par contre, ça ne
veut pas dire qu'un service complémentaire qui s'ajouterait ne pourrait pas
être positif également.
Ça fait que
pourriez-vous m'aider aujourd'hui, s'il vous plaît, à en ajouter? Moi, j'ai
vanté les services de garde tout en vantant
l'opportunité, le choix qui s'offrira aux parents avec les maternelles quatre
ans. Pourriez-vous me donner peut-être des éléments supplémentaires pour
convaincre les parents de l'importance des maternelles quatre ans?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le député de Chauveau. M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Lacombe : Vous avez raison de dire qu'il y a
des craintes qui sont alimentées par tout ce qu'on véhicule... tout ce qui est véhiculé, souvent, parfois, par l'opposition au sujet des prématernelles quatre ans. Je dirai ceci là-dessus.
Moi, je pense qu'il faut avoir confiance envers les enseignants et les
enseignantes du Québec qui oeuvrent déjà, pour certains d'entre eux, auprès des enfants de quatre ans. Donc, on parle d'un
service public. On a d'excellents services publics au Québec, notamment
dans le réseau de l'éducation. Je pense que de véhiculer que c'est comme
envoyer les enfants dans la gueule du
loup, c'est un peu grossier, et je dirais même que c'est manquer de respect
envers les enseignants et les enseignantes qui oeuvrent auprès de cette
clientèle-là.
Maintenant,
encore une fois, les parents auront un choix à faire, mais
l'important, c'est que ce choix-là, il existe. Et ce que le député de Chauveau soulignait à juste titre, c'est qu'actuellement la prématernelle, elle est offerte seulement dans les milieux
très défavorisés. Mais ça ne veut pas dire que, dans les milieux moins
défavorisés, effectivement, comme la
circonscription de Chauveau, semble-t-il, il n'y a pas des secteurs qui
ne correspondent peut-être pas à un grand code postal... mais des
secteurs où il y a des besoins plus particuliers, où il y a davantage
d'enfants, statistiquement, qui ne fréquenteront pas les services de garde
éducatifs à l'enfance, qu'on pourrait peut-être aller rejoindre avec ça.
Donc, on fait le pari
qu'en essayant... Je disais que parfois il faut changer la recette. Ça fait des
années qu'on essaie de les rejoindre, ces enfants
de quatre ans là, qui sont 20 %,
en proportion, à ne pas fréquenter les services de garde éducatifs. Il y en a qui ne les fréquenteront
jamais pour plein de raisons qui appartiennent aux parents. Encore là, c'est un
choix du parent. Mais, si on peut leur offrir une alternative, pourquoi pas? Je
pense que le parent sera assez intelligent pour faire son choix. Mais l'important, et là je reviens aux services de
garde éducatifs à l'enfance, c'est qu'on continue d'y investir, qu'on
envoie le message que les services qu'on y donne sont d'excellente qualité, que
ce sera une excellente qualité dans les
prématernelles quatre ans, mais que ça continuera d'être aussi un excellent
service qui sera reçu dans les CPE, dans les garderies subventionnées ou
non subventionnées, et dans les milieux familiaux aussi.
L'importance,
à travers tout ça, c'est de travailler en équipe, de le faire de façon
concertée. On l'entend, depuis tantôt, on
nous accuse, on nous reproche de ne pas travailler en équipe. Je ne vois pas
comment on pourrait travailler davantage en équipe. On peut toujours faire
plus, diront certains. C'est vrai, mais je vous dirais que, dans ce cas-ci, on
travaille étroitement en équipe. Moi,
je suis très encouragé. Je vous le disais, ce ne sont pas trois, quatre
fonctionnaires inconnus, dans une pièce obscure d'un demi-sous-sol à
Québec, qui travaillent là-dessus, là. Quand ce sont des sous-ministres qui se
parlent, qui ont des réunions de travail,
qui travaillent sur des éléments concrets, avec des statistiques et tout ça, je
pense qu'on peut dire qu'on travaille en équipe, puis ça se fait aussi
au niveau politique.
Donc,
je ne sais pas si ça répond à la question du député de Chauveau, mais c'est ce
que je pourrais dire là-dessus.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Chauveau,
la parole est à vous.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Oui, ça répond bien, mais je vais y aller en
complémentarité.
Il
y avait... Je comprenais très bien, des intervenantes qui sont venues me voir,
notamment la directrice du CPE Orak, situé
sur le territoire de Wendake, magnifique CPE qui intègre la culture des
Hurons-Wendat, magnifique qualité, il y a 80 places dans ce CPE
là... Il y avait des craintes. Est-ce que le gouvernement, qu'elles me
disaient, va se désengager? Est-ce que votre
gouvernement... Elle me disait : Votre gouvernement. Elle était craintive.
Elle disait, là : Est-ce que vous allez
vous désengager de nous autres? Est-ce que vous allez nous laisser tomber? Là,
là, vous voulez créer des maternelles, là, puis vider nos CPE, puis là ça va foutre le bordel, puis on a un beau
CPE dans mon coin, puis venez le voir, M. Lévesque, vous allez être touché par nos enfants. Puis les
petits enfants m'ont chanté des chansons en wendat, tu sais, c'était magnifique,
honnêtement, là. Puis j'ai dit : Mme la
directrice générale, il n'y a pas de doute, vous avez de la qualité, mais,
croyez-moi, si je me fie aux données
statistiques qu'on a, il sera assez facile, considérant le nombre d'enfants, de
remplir les places, parce que la qualité est là.
Puis, en
plus, je la rassurais en lui disant : Bien, les enfants qui sont là, de
zéro à trois ans, s'ils veulent poursuivre chez vous, ils vont pouvoir continuer à venir. Elle, elle pensait que
c'était obligatoire. J'ai tenté de démystifier un peu ce mythe-là, mais elle pensait quand même... Puis
elle craignait pour les emplois de ses collègues, ses employés, ses
éducatrices, des gens de qualité,
formés, solides. Moi, vraiment, là, je lui ai dit : Ça se voit que c'est
des gens de qualité que vous avez chez vous.
Bien, M. le
ministre, pourriez-vous répondre aujourd'hui à la directrice du CPE Orak?
Est-ce que l'intention de votre gouvernement, de notre gouvernement,
c'est de les couper puis de, finalement, arrêter d'investir dans nos CPE?
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Chauveau. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Et la réponse sera
non. La réponse, c'est qu'on ne fera pas en sorte que les CPE commencent à fermer leurs portes. On n'enverra pas de signaux
comme quoi on se désengage, pas du tout. On n'est pas du tout là. 6,3 %
d'augmentation de notre budget cette année — 6,3 %, c'est
exceptionnel — 5,8 %
pour les services de garde éducatifs à
l'enfance. On revient au tarif unique. Je le répète, c'est un vote de confiance
envers les services de garde éducatifs à l'enfance.
2,5 milliards,
c'est le budget, grosso modo, des services de garde éducatifs au Québec.
2,5 milliards, c'est énorme. On
n'est pas du tout en mode désengagement. On s'engage, au contraire, je le
disais tantôt, avec le plan d'accélération pour l'accessibilité à une place. 11 000 places, ça m'a fait tomber en
bas de ma chaise. Je veux que ça avance plus rapidement. On va faire du cas par cas. Il y a
40 personnes, des conseillers, des fonctionnaires, au ministère, qui
travaillent là-dessus. C'est leur priorité. La consigne, elle est
claire, c'est leur priorité. C'est sur le dessus de la pile à chaque jour. J'ai
communiqué avec chacun de ces projets-là par
écrit, signé des lettres. On envoie vraiment tous les signaux qu'on peut
envoyer pour dire qu'on va de l'avant maintenant.
Je peux peut-être rassurer la directrice du CPE
Orak. Plus particulièrement, on vient de me donner le document avec l'information précise. Pour la
région 03, de la Capitale-Nationale, on parle actuellement de
4 881 inscriptions sur le guichet unique. Donc, c'est beaucoup
de gens qui attendent, ça. Ensuite de ça, vous pouvez ajouter à ça la
statistique, Mme la Présidente, bien, c'est
une estimation qu'on fait, de 13 936 enfants qui sont hors réseau
dans la région de Québec. Donc, vous
avez des gens qui attendent dans la main gauche. Vous avez des enfants qui sont
hors réseau dans la main droite. Là, nous, on arrive, bon, visiblement,
il manque de places.
D'ailleurs,
quand on a mis les cartes à jour, là, la région de Québec, elle est passée du
vert au rouge. Le précédent gouvernement avait de belles cartes vertes. Je
disais il y a quelques semaines que de belles cartes vertes qui nous
disent que tout va bien, qu'il y a assez de
places pour tout le monde, ça aide peut-être le président du Conseil du trésor
à mieux dormir puis ça fait qu'on a
un ou une ministre de la Famille qui est heureux ou heureuse, mais ça ne
traduit pas la réalité puis ça fait
en sorte qu'il y a des gens qui viennent nous voir puis qui nous disent :
C'est quoi, le problème, les cartes sont vertes, mais je n'en ai pas, de
places?
Donc, la
région de Québec, c'est un bon exemple pour ça. Donc, vous avez, dans une main,
comme je le disais, près de
5 000 personnes qui attendent sur le guichet unique, dans l'autre
main, près de 14 000 enfants qui sont hors du réseau, selon ce qu'on estime. On va créer des places. Il
y a des prématernelles quatre ans qui vont arriver. Mais est-ce qu'on s'entend
pour dire qu'il y a de la place pour tout le
monde? Ces enfants-là, on veut qu'ils fréquentent des services de garde
éducatifs. On veut qu'ils fréquentent des prématernelles quatre ans. On
veut qu'ils aient des services. On veut que la proportion d'enfants qui ont une vulnérabilité dans au moins
un de leurs cinq domaines de développement baisse. On veut mettre plus de chances de leur côté. Je pense que personne ne
peut s'obstiner contre ça. Vraiment, là, quand on regarde ça, on ne peut pas
nier qu'on fait des pas dans la bonne direction puis qu'on travaille ardemment
pour donner une chance égale à tous nos enfants.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. M. le
député de Chauveau, la parole est à vous.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, évidemment, je
souhaite un territoire, dans ma
circonscription de Chauveau, mais j'imagine que c'est la même chose pour
l'ensemble des collègues, harmonieux. Moi, une crainte que j'ai, puis j'aimerais que vous m'aidiez à ce niveau-là,
M. le ministre, c'est un mot qui est souvent utilisé, un concept qui est intéressant, le mot
«complémentarité», «complémentaire». La dernière chose que je souhaite, c'est
que les écoles, les maternelles quatre ans, les enseignantes,
enseignants qui auront à offrir ces services-là, et nos excellentes éducatrices, soient à couteaux tirés, que la
direction de l'école, d'un côté, se batte pour les enfants, même chose pour les
CPE, même chose pour les autres types de services de garde... Évidemment, il y a les CPE, mais il y a le privé subventionné,
il y a les...
La Présidente (Mme Chassé) :
...M. le député, qu'il vous reste un peu moins de deux minutes.
M. Lévesque (Chauveau) : Un peu moins de deux minutes? Je serai rapide, Mme la Présidente. Les garderies privées, les
milieux familiaux, et tout, bien, je souhaite que ce soit harmonieux le plus
possible pour éviter des conflits. Comment allez-vous faire? Quels sont les types de mesures que vous allez mettre
en place pour éviter justement qu'il y
ait conflit et que les deux réseaux puissent travailler en
complémentarité? Parce que le but, c'est d'aider nos enfants, dans le fond,
à mieux se développer.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le député. M. le ministre,
une minute.
M. Lacombe : Vraiment rapidement, la
députée de Joliette,
tantôt, faisait allusion à une entrevue que j'ai donnée. Le sens de
cette entrevue-là... Et ça ne donne pas toujours ce qu'on veut, j'apprends ça,
le sens de cette entrevue-là... C'est-à-dire, vous savez, si on a une école à ouvrir puis
qu'on a le choix entre quatre emplacements, par exemple, une classe
de prématernelle
quatre ans, où est-ce qu'on va l'ouvrir? Bien, on va choisir l'endroit où ce sera davantage
complémentaire, parce qu'on n'est pas fous non plus, on ne choisira pas le
pire pour mettre des garderies et des CPE en péril quand on peut faire
autrement, hein? On s'entend là-dessus.
Donc,
il y a vraiment un travail d'équipe qui se fait. En même temps, il y en aura, des conséquences. Puis l'opposition a martelé les résultats de l'analyse
d'impact réglementaire qu'on a produite, que le ministère de l'Éducation a
produite, à laquelle on a collaboré. C'est
certain, il y aura des conséquences, notamment pour les services de garde en
milieu familial. Mais là la question
qu'il faut se poser à partir de maintenant, c'est comment on fait pour atténuer
ces impacts-là, comment on fait,
notamment pour les milieux familiaux, pour les rendre encore plus attractifs
aux yeux des parents, parce que, quand on
parle de choix du parent, ce n'est pas un voeu pieux, là, c'est quelque chose
qu'on veut faire pour vrai. Donc, il faut que le choix demeure, du
milieu familial.
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant.
M. Lacombe :
Moi, je pense que c'est là-dessus qu'on doit travailler. On doit être en mode
solution.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ça
termine le bloc du parti formant le gouvernement. Je suis maintenant
prête à reconnaître l'intervention de l'opposition officielle pour un deuxième
bloc d'intervention. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, vous poursuivez? La
parole est à vous.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre a dit tantôt que les fonctionnaires sont
rigoureux. J'étais contente de l'entendre,
Mme la Présidente, parce qu'il me semble remettre souvent en doute leur
professionnalisme. En conférence de
presse, le 20 février, le ministre a dit que les fonctionnaires avaient
dressé un portrait plutôt jovialiste du taux de couverture anticipé pour 2020‑2021... et cet après-midi de dire
que Retraite Québec avait écrit le programme sur le coin d'une table. Alors, je tiens juste à rappeler
au ministre que l'équipe qui a fait le travail sur le programme est la même
que celle qui vous accompagne aujourd'hui, des professionnels dévoués et
consciencieux.
Le
ministre aussi s'est levé ce matin à la Chambre puis il a dit qu'il a rencontré
les familles, les regroupements des familles
lourdement handicapées. Il a dit qu'il a rencontré quand... parce que nous,
quand on a regardé, à son agenda public, il n'y a rien. Alors, nous
aimerions avoir une précision, s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Lacombe :
Je vais profiter du début de mon temps de parole pour répondre à la première
partie de votre question. Vous l'avez
abordé. Ça fait que je vais prendre le temps de répondre à ça parce que j'ai
beaucoup de respect pour les fonctionnaires qui sont ici, derrière moi,
qui ont une compétence exceptionnelle. Et j'ai été à même de constater ça, là, vous voyez les cartables, là, on est passés
à travers tout ça. Je peux vous dire qu'ils les connaissent sur le bout de
leurs doigts. Ils ont des réponses à toutes les questions.
Mais,
vous savez, quand il y a un ministre, là, qui arrive en poste puis qui donne
des directives, les fonctionnaires effectuent
leur travail de façon consciencieuse, de façon rigoureuse, mais dans la
direction qui est donnée. Et, quand on donne le mandat à des
fonctionnaires de réaliser l'irréalisable en quelques semaines, je prends
l'exemple du programme SEHNSE, bien, ça
donne ce que ça donne. Les fonctionnaires font du mieux qu'ils peuvent avec les
outils qu'on leur donne aussi.
Donc, je pense
qu'avoir du respect pour nos fonctionnaires, pour la haute fonction publique
notamment, c'est de ne pas les mettre dans
cette situation-là, c'est de leur donner le temps de bien faire les choses puis
de faire en sorte que leurs
compétences vont être vraiment au service de l'État. Donc, je pense qu'on n'a
pas, vraiment pas, de leçon à recevoir en termes de respect envers la
fonction publique.
Maintenant, dans le
cas du programme SEHNSE, je voudrais souligner très simplement à ma collègue
que les événements qui se retrouvent à notre
agenda sont les demandes. Quand on parle de demandes, là, celles qui se
retrouvent à notre agenda sont celles
qui ont été sollicitées par les groupes. Dans ce cas-ci, vous voyez, on est
proactifs, c'est nous qui demandons les rencontres.
Le Président
(M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
• (17 h 20) •
Mme Maccarone :
Alors, ça veut dire que, quand le ministre a dit qu'il y a eu une rencontre,
dans le fond, il n'y avait pas eu de
rencontre. Mais maintenant vous sollicitez une rencontre... parce qu'on peut dire
que les regroupements de parents
jusqu'au bout, eux, ils ont dit qu'ils n'ont pas eu de rencontres, puis, même,
les deux rencontres qu'ils avaient cédulées
avec les autres ministères ont été abolies. Alors, on l'a ici, l'agenda, puis
on ne voit vraiment rien à l'agenda. Alors, contente de savoir qu'il y
aura une rencontre qui va se faire peut-être dans le futur.
J'aimerais
entendre le ministre, M. le Président, s'il peut nous dire comment son
gouvernement est arrivé avec le chiffre de 22 millions de dollars,
un chiffre... le calcul... comment qu'ils vont aider les familles des enfants
lourdement handicapés.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la
députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
D'abord, M. le Président, peut-être juste vous mentionner... Dans ce
dossier-là, on est tellement de bonne foi, là, on n'a tellement rien à cacher,
on est tellement proactifs que ça nous fera plaisir de vous donner plus
d'informations sur les éléments dont on ne serait même pas obligés de vous
donner, sur des... On est en communication constante
avec les groupes. Mon directeur de cabinet, là, parle aux groupes plusieurs
fois à chaque mois. On est vraiment en mode communication, et ça, je
vous dirais, ça tranche avec le précédent gouvernement, M. le Président. Ça
fait que je m'arrêterai ici sur ce sujet-là.
Maintenant, sur le
22 millions du programme SEHNSE, le soutien aux enfants handicapés
nécessitant des soins exceptionnels, vous
savez, c'est un chiffre qu'on a avancé pendant la campagne électorale. On a dit
qu'on partait de ce chiffre-là, que ça pourrait être plus. Vous savez
qu'il y a un travail rigoureux qui se fait actuellement pour arriver avec le
meilleur programme possible, tout en prenant en considération que l'élément
temps, urgence, est peut-être un facteur qu'on
avait sous-estimé, qui est peut-être plus important que ce qu'on pensait,
au-delà du critère, là, de la performance du programme. Donc, on est
vraiment en train d'arriver avec la meilleure solution, puis ça va se faire
avant la fin de l'été.
Le Président
(M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Regrettamment, ce n'est pas une réponse à ma question.
Alors, ça veut dire que vous n'avez
pas... Le ministre de la Famille n'a pas de plan. Il ne peut pas nous exprimer,
expliquer il est où, le 22 millions de dollars, comment ils ont
fait le calcul. Et je retourne encore à l'agenda. Vraiment, là, il a dit ce
matin qu'il a eu une rencontre. Alors, je
constate que, oui, peut-être, il y aura une rencontre, mais il n'y en a pas eu,
une rencontre. Alors, on a des
difficultés à comprendre. Si le ministre n'a pas la réponse, il est où, comment
qu'on a chiffré le 22 millions de
dollars, je lui demande peut-être de nous déposer le plan, M. le Président.
Comme ça, nous pourrions constater mieux comment le gouvernement agit
puis ils font leur calcul.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Alors, j'ai une demande de la
députée de Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre, est-ce que vous souhaitez
vous engager à transmettre l'information demandée à la commission sur le calcul du 22 millions de
dollars? M. le ministre.
M. Lacombe :
Non. C'est un document de travail. Puis, bien honnêtement, là, à ce moment-ci,
on est en train de revoir la façon dont on fonctionne. Et on l'a dit, on ne
s'en est pas cachés, je l'ai dit, au salon bleu de l'Assemblée nationale, qu'on était en train de revoir le
programme, qu'on partait de cette donnée-là, du 22 millions. Le premier
ministre lui-même a dit que c'était
un départ. Donc, on est en train de travailler là-dessus, puis la députée de
Westmount—Saint-Louis
aura le grand bonheur de voir le résultat de ce travail-là avant la fin de
l'été.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Maccarone :
J'aurais été contente avec juste : Non, je n'ai pas la réponse, parce que
ça reste que c'était quand même une promesse
qui a été faite pendant toute la campagne électorale. Alors, ce n'est pas une
nouveauté. Ça fait que ça doit... Et,
si c'est un document de travail puis... Alors, moi, je peux constater que le ministre,
d'abord, il n'a pas les réponses. Il ne sait pas c'est quoi. Il ne sait
pas qu'est-ce qu'on a à l'intérieur du document de travail.
Le Président
(M. Lévesque, Chauveau) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Le précédent gouvernement, lui, ne savait pas ce qu'il devait faire pour avoir
un programme efficace parce que ça n'a pas
été fait. On est en train de revoir le programme. Comprenons-nous, M. le
Président, là, on ne serait pas en train de faire cet exercice-là si le
programme, à la base, avait été conçu d'une façon optimale. On est là maintenant parce que le programme ne fonctionne
pas, ce qui fait en sorte qu'il y a des familles qui ont tout, qu'il y a des
familles qui n'ont rien et qu'il n'y a pas d'entre-deux. On est en train de
revoir ça.
Il
y a eu un engagement électoral qui a été pris, 22 millions de dollars qui
vont être ajoutés à ce programme-là. Le
premier ministre l'a dit, c'est un point de départ. Ça sera au moins
22 millions de dollars. Toutes les sommes qui ont été prévues dans le cadre budgétaire pour les
familles seront versées aux familles. Maintenant, la députée de Westmount—Saint-Louis
aimerait ça que je lui présente le programme avant que le programme soit prêt.
On va bien faire les choses. Et, je vous le dis, je ne peux pas être plus clair
que ça, ce sera avant la fin de l'été.
Le Président
(M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, M. le ministre. La
parole est à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Ce n'est pas du tout ça, ma question, M. le Président. Je voulais savoir d'où
est venu le montant du 22 millions de dollars. Je n'ai pas demandé
le plan. Peut-être, c'est une question qui va revenir après. Puis je réitère qu'on est en train de parler encore des fonctionnaires.
Si le ministre pense que... C'est le ministre, lui, qui, peut-être, va faire
une directive, mais ça reste que c'est les
fonctionnaires qui font les travaux. Alors, j'insiste qu'on prend un peu de
recul puis on fait attention aux insultes qu'on envoie... les
fonctionnaires qui travaillent pour nous puis qui nous supportent.
J'aimerais
poursuivre, M. le Président. Est-ce que le ministre peut s'engager à consulter
les groupes concernés avant de
finaliser les paramètres que nous devrons... avoir un dévoilement
prochainement, que notre gouvernement a fait avant le comité de travail
avec Retraite Québec?
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la
députée. La question est posée, M. le ministre.
M. Lacombe : Oui.
Mme Maccarone : ...le nouveau
programme soit rétroactif au 1er avril?
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
M. le ministre.
M. Lacombe :
On s'engage à ce que toutes les sommes qui étaient prévues dans le cadre
financier, 22 millions fois quatre, c'était 22 millions par
année pendant quatre ans, soient versées aux familles. C'est l'engagement qu'on
a pris.
Mme Maccarone : ...
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
M. le ministre, allez-y.
M. Lacombe : On peut bien s'obstiner sur les chiffres... ou
sur les termes, plutôt, mais moi, ce que je vous dis, c'est que, dès cette
année, le programme sera prêt, avant la fin de l'été, et que toutes les sommes
qui ont été prévues à notre cadre financier, 22 millions fois
quatre, seront remises aux familles.
Le Président (M. Lévesque, Chauveau) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Donc, pour moi, j'entends un non. Je sais que les familles veulent vraiment
avoir de la clarté. Pour eux, c'est
important. Le rétroactif, pour eux, c'est vraiment important. De dire qu'ils
vont recevoir de l'argent, mais peut-être
à partir de juillet, peut-être à partir d'août, quand le programme, ce serait
prêt, ce n'est pas la même affaire que de dire que ce serait rétroactif.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la
députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Je vais répéter, 22 millions fois quatre, c'était l'engagement dans notre
cadre financier pendant la campagne électorale. On s'est engagés à
investir cet argent-là dans un nouveau programme, et ce sera disponible aux parents. Ce sera versé jusqu'au dernier dollar, et
c'est un minimum, dans un programme qui sera annoncé d'ici la fin de l'été.
C'est l'engagement qu'on a pris. Maintenant, on peut s'obstiner sur le sens du
mot «rétroactif». Moi, je vous dis, la députée
de Westmount—Saint-Louis,
là, voudrait que je lui présente le plan avant que le plan soit prêt. On est en
train de travailler là-dessus. Je lui dis : Patience, il y a de
belles nouvelles qui s'en viennent.
Le
Président (M. Lévesque, Chauveau) : Merci beaucoup. Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
M. le Président, il me ferait plaisir de clarifier... car ça ne fait pas partie
de notre budget actuel qui a été déposé. Alors, voici l'inquiétude que je
partage avec ces familles-là pour... D'abord, c'est pour cette raison-là
que je demande, si ce serait rétroactif, où
on va trouver cet argent-là. On parle quand même de 22 millions de dollars
qu'on ne peut pas expliquer où on a trouvé ce chiffre, mais on dit qu'il y aura
de l'argent, mais ce n'est pas budgété. Alors, c'est pour cette
raison-là que je demande des précisions, monsieur... madame.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, madame, maintenant, Mme la
députée. Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Je peux répéter, là, mais je vous dirai qu'on est en train de travailler
dessus. Je vais citer un de mes collègues. Je peux bien déposer le crayon avec
lequel on va écrire le plan, là, mais le plan, on est en train de le faire.
On veut que ce soit un bon plan. Vous savez,
c'était une des critiques formulées par les parents. On parle toujours des
parents, là, avec raison. Leur
patience a été mise à rude épreuve. On a une bien meilleure relation avec ces
parents-là que le précédent gouvernement avait. Notre porte, elle est
ouverte. On est en contact constant avec eux. On prend en compte leurs commentaires. On veut
arriver avec un meilleur programme, plus généreux, plus adapté. Et on a compris
que le facteur urgence était important. On le prend en considération. Ce
sera déposé avant la fin de l'été.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Nous aussi, nous sommes en contact avec ces
familles-là. Puis je peux vous
avouer, Mme la Présidente, que ces familles-là sont plus déçues de notre
gouvernement caquiste que le gouvernement du Parti libéral du Québec,
qu'eux, c'étaient les premiers à établir un programme pour soutenir les
familles des enfants lourdement handicapés. Alors, nous aussi, on a des sons de
cloche...
La
prochaine question pour moi, Mme la Présidente... Si on se retrouve aux
renseignements généraux, A.45, votre ministère
siège sur un comité interministériel sur la simplification des démarches
d'accès aux programmes de soutien financier destinés aux enfants
handicapés. Où en sommes-nous?
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, la parole est
à vous. Est-ce que vous désirez que la députée poursuive avec une autre
question, le temps que vous trouviez votre information, M. le ministre?
M. Lacombe : Je peux
répondre. C'est un chantier qui est complexe. Vous le savez, vous avez
peut-être entendu ma collègue Marilyne Picard parler de ce dossier-là
qui lui tient particulièrement à coeur. Je pense que, d'ailleurs, dans ce dossier-là, s'il y a bien une preuve qu'on est
proactifs, ça a été d'abord la candidature de Mme Picard, et ensuite son
élection, et le travail acharné qu'elle mène depuis avec nous pour arriver au
meilleur résultat possible.
Ceci dit, je m'égare. Il y a tout un
travail à faire parce qu'il y a énormément de mesures au Québec qui s'adressent
aux personnes qui vivent avec des handicaps, réparties à travers tous les
ministères, et c'est lourd. Il y a beaucoup de travail à faire pour améliorer ce qui est fait, et on va le faire. Il y
a un comité interministériel, vous avez raison, qui commence, qui commence ses travaux. Donc, on va prendre le
temps de bien faire les choses parce qu'encore une fois on ne veut pas
faire ça trop rapidement et que ça ne donne
pas le meilleur résultat possible. On veut prendre le temps de bien faire les
choses, mais ça avance, ça commence.
• (17 h
30) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. On sait qu'il y a des délais, actuellement, dans les
traitements des dossiers pour les enfants lourdement handicapés. Comme
la révision du programme impliquera nécessairement une augmentation du nombre de dossiers, est-ce que le ministre peut nous
dire quelle analyse a fait Retraite Québec du premier programme?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Lacombe :
Je commencerai en vous disant ceci. Ça me fait sourire que la députée de
Westmount—Saint-Louis
pose cette question-là parce que, justement,
le nombre de cas qui causent des délais, c'est une des raisons pour lesquelles
il faut prendre le temps de bien faire les choses. Parce que, quand on change
de programme, il faut évaluer chacun des dossiers.
Donc, ça, c'était une des raisons pour lesquelles on disait publiquement, il y
a quelques semaines, qu'on devait prendre le temps de bien faire les
choses.
Maintenant, pour
cette question-là, qui est très précise, je suggère peut-être à ma collègue de
Westmount—Saint-Louis
qu'on puisse s'adresser directement à Retraite Québec, si elle est d'accord.
La
Présidente (Mme Chassé) : Donc, ce que je comprends, c'est que
vous vous engagez à revenir, M. le ministre? Je veux être certaine
d'avoir bien compris votre engagement.
M. Lacombe :
On a quelqu'un de Retraite Québec avec nous.
La Présidente
(Mme Chassé) : Ah! excellent.
M. Lacombe :
Puis elle sera bien meilleure que moi pour répondre à ces questions qui, vous
en conviendrez, sont très, très, très précises.
La
Présidente (Mme Chassé) : Très bien. Est-ce que les membres
consentent à ce que madame... Je vais vous inviter d'ailleurs à vous
présenter et que vous puissiez prendre la parole. Madame, votre nom, c'est?
Mme Merizzi
(Isabelle) : Isabelle Merizzi, vice-présidente, Service à la clientèle,
à Retraite Québec.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Donc, est-ce qu'il y a consentement à
ce que Mme Verizzi...
Mme Merizzi
(Isabelle) : Merizzi.
La Présidente (Mme Chassé) :
...prenne la parole?
Des
voix : Consentement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Mme Verizzi, la parole est à vous.
Mme Merizzi
(Isabelle) : Absolument. Alors, peut-être rassurer, Mme la Présidente,
les députés ici présents. Retraite Québec,
effectivement, a une équipe médicale qui veille au traitement des demandes,
autant pour le supplément pour enfant
handicapé que le supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins
exceptionnels. Notre équipe médicale est à point. On traite
10 000 demandes SEH par année, et ça comprend la première instance,
la deuxième instance et jusqu'au TAQ. Et on traite jusqu'à présent à peu près
100 nouvelles demandes SEHNSE par mois.
La Présidente
(Mme Chassé) : ...dans les acronymes, si vous désirez qu'on vous
suive.
Mme Merizzi
(Isabelle) : Oui. Supplément pour enfant handicapé, supplément pour
enfant handicapé nécessitant des soins
exceptionnels. Ce que je vous dis, donc, c'est qu'à ce moment-ci les familles,
tant pour le supplément pour enfant handicapé que le supplément pour
enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels, attendent en moyenne
entre 10 et 12 semaines, alors que notre
engagement de service est à 17 semaines. Alors, on est en deçà, ça n'a
jamais été aussi bien, alors on le
fait. Ça a été un engagement très fort. On a engagé beaucoup de professionnels
de la santé pour pouvoir mieux servir la clientèle.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Est-ce que je prononce bien votre nom de
famille? Verizzi?
Mme Merizzi
(Isabelle) : Merizzi. M-e-r-i...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merizzi. Merci, Mme Merizzi.
Mme Merizzi
(Isabelle) : Ça me fait plaisir.
La Présidente
(Mme Chassé) : Ça vous convient, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis?
Mme Maccarone :
Oui, mais j'ai d'autres questions, alors déplacez-vous pas, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Chassé) : Bon, restez là. Merci. Allez-y.
Mme Maccarone :
Vous avez dit 11 000 personnes qui reçoivent le programme
actuellement, mais, avec la réforme propos,
est-ce qu'on sait combien de plus ça va nous coûter puis combien de plus de
personnel qu'on aura besoin surtout côté médical? Parce qu'on se
comprend que c'est des médecins qui font les analyses, Mme la Présidente.
Mme Merizzi
(Isabelle) : ...actuel, il y a 40 000, près de
40 000 enfants qui reçoivent le supplément enfant handicapé et il y a près de
2 200 enfants qui reçoivent le supplément enfant handicapé
nécessitant des soins exceptionnels. Et on verra pour la suite. Je vous
laisse, le gouvernement, mais on sera présents et on répondra positivement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme Merizzi. Oui, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Est-ce que Retraite Québec reçoit des plaintes sur le programme? Puis, si oui,
c'est de quel type de plaintes?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Mme Merizzi.
Mme Merizzi
(Isabelle) : Alors, des plaintes, naturellement, on en reçoit toujours
quand on sert le public. On a une façon de voir différemment les plaintes. On
peut les voir comme quelque chose de négatif ou une façon de s'améliorer. On a décidé, à Retraite Québec, de le voir comme une
façon d'améliorer. Et je vous dirais même qu'on recherche le commentaire
constructif, alors on consulte la population et on consulte notre clientèle.
Et
on a consulté les familles également qui avaient reçu du SEHNSE, donc, du
supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels, pour
améliorer une façon de faire. Alors, on a amélioré les formulaires, notre
processus qu'on appelle l'expérience
client, chez nous, et même les lettres. Les communications qui sont adressées à
ces familles-là vont être améliorées dans le ton et également dans le
contenu.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme Merizzi. Oui, Mme la députée.
Mme Maccarone :
Ce serait prêt pour quand, le programme?
La Présidente
(Mme Chassé) : Mme Merizzi... Oui, M. le ministre, vous
prenez la parole? Allez-y.
M. Lacombe : Je pense que, là, on tombe dans le côté qui est peut-être
plus pour lequel c'est peut-être plus approprié que je réponde. On est en train de travailler avec Retraite Québec là-dessus. Encore une fois, on parle aussi aux groupes, et ça, c'est important. La
dernière fois, ça n'a pas nécessairement été le cas ou, en tout cas, peut-être
pas dans la même envergure... avec la
même envergure. On veut s'assurer que le programme qui est là va
répondre à leurs attentes, donc on va prendre le temps de bien faire les
choses. Et, à moins que vous remettiez ma parole en doute, Mme la Présidente,
moi, je vous ai dit qu'on pourrait le faire
avant la fin de l'été. C'est l'objectif, c'est la commande qu'on a donnée. Et
je pense qu'avec ce qu'on veut faire
ce sera très possible de le faire en respectant les fonctionnaires avec
lesquels on travaille puis en leur donnant le temps de bien faire les
choses.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Puis, avec le dépôt d'un nouveau programme,
est-ce que Retraite Québec a vraiment la capacité de le faire? Est-ce qu'ils ont
suffisamment de médecins et de personnel pour faire le suivi des dossiers?
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est une excellente question, et ça fait l'objet de discussions présentement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Et alors, est-ce que la révision du programme nécessitera une augmentation du
personnel, aussi, au sein de Retraite Québec?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Ça fait l'objet de discussions présentement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Merci...
La Présidente
(Mme Chassé) : On vous écoute, allez-y.
Mme Maccarone :
Merci. Merci. J'aimerais aborder quelques questions vis-à-vis le curateur.
Alors, merci à Mme...
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci beaucoup, Mme Merizzi, pour vos
interventions.
Mme Maccarone :
J'aimerais savoir, car le ministre a déposé un projet de loi, l'impact
financier du projet de loi qui était déposé.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui. Alors, merci, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre, allez-y.
M. Lacombe :
Oui. D'abord, peut-être pour mettre la table, c'est un changement important
qu'on s'apprête à faire, qui vient
vraiment changer toute la façon dont le curateur public, qui, d'ailleurs, va
changer de nom, Mme la Présidente... On
est en train de travailler là-dessus, donc, c'est vraiment un changement de
culture, un changement de philosophie. Donc, le curateur dit souvent :
C'est plus qu'un projet de loi, c'est un projet de société. C'est vrai. Donc,
on est vraiment en train de changer
tout ça, puis effectivement qu'il y aura des coûts qui sont associés à ça. Il y
a eu des demandes budgétaires qui ont
été faites, les demandes budgétaires ont été... il y a des demandes qui nous
ont été accordées. Et je vous reviens là-dessus dans quelques secondes.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Ça va permettre à la députée de préciser ou
reposer sa question?
Mme Maccarone :
Non. Pendant qu'ils font la recherche, on a une autre question. Si on regarde
les règlements particuliers, 6, on a lu
qu'il y avait quand même une étude, alors est-ce que c'est possible d'avoir une
copie de l'étude sur les attentes et les besoins des personnes
représentées par le curateur public?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre.
M. Lacombe :
J'étais en train de consulter mes collègues, donc je n'ai pas entendu la
question. Je ne sais pas...
La
Présidente (Mme Chassé) : Alors, Mme la députée, est-ce que vous
pouvez répéter votre question, s'il vous plaît?
Mme Maccarone :
Oui. Dans les renseignements particuliers, 6, on a lu qu'il y a avait quand
même une étude, une étude qui a été
faite sur les attentes des besoins des personnes représentées par le Curateur
public, et on aimerait savoir un peu davantage des résultats de ce
sondage.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Si vous souhaitez que je réponde à la question sur le budget, je peux le faire.
Ceci dit, sur la question que vous
venez de poser, encore une fois, cette question-là, pour le curateur, elle est
très précise, je vous proposerais peut-être de donner la parole à Me Marsolais là-dessus, qui pourra peut-être
répondre aussi à vos questions sur le budget. Ceci dit, je peux le
faire. C'est à votre convenance.
La
Présidente (Mme Chassé) : Donc, ce que je comprends, c'est que
vous répondez à la question sur le budget, puis ensuite on demande le consentement pour qu'une autre personne
puisse fournir une réponse complémentaire. C'est ça? M. le ministre,
vous fournissez la réponse...
M. Lacombe : Oui, oui, faisons
ça.
La
Présidente (Mme Chassé) : ...à votre budget... au budget, puis
ensuite on passera à la personne à qui vous nous référez. Allez-y.
• (17 h 40) •
M. Lacombe :
Oui. Donc, pour les sommes qui ont été allouées pour la transformation du
Curateur public, on parle d'une somme tout près de 15 millions de
dollars, 14 800 000 $, dont 800 000 $ pour l'année
zéro, là, qu'on pourrait appeler, qui est
cette année. Donc, ensuite de ça, ce sera 3,5 millions de dollars par
année. Ça va permettre au curateur de mettre
en branle cette réforme-là. Parce qu'on l'a dit la réforme sera importante,
elle va nécessiter notamment des embauches, parce qu'on change vraiment la façon, on change vraiment toute la
philosophie qui anime le Curateur public. Donc, c'est les sommes
totales, 14,8 millions de dollars, 800 000 $ pour la première
année, 3,5 millions pour les années suivantes.
La Présidente (Mme Chassé) :
...moins d'une minute au bloc, est-ce qu'on a le temps de faire intervenir...
Est-ce qu'il y a consentement pour que madame... Oui? Qui vient faire
l'intervention pour la prochaine partie?
M. Lacombe : Me Marsolais,
Curateur public du Québec.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Est-ce qu'il y a
consentement pour que Me Marsolais, Curateur public du Québec...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
... — merci — puisse
intervenir? Prenez la parole, s'il vous plaît.
Mme Maccarone :
...Mme la Présidente, puis je vais demander une autre question sur le budget,
juste très rapidement...
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, Mme la députée, avec votre question.
Mme Maccarone : Parce que,
c'est sûr, nous aussi, on trouve que c'est un projet de loi important. On sait qu'en 2012 on a essayé... on a déposé un
changement... ou 2016, on a déposé un projet de loi pour le Curateur public,
pour faire des rapports, mais chaque fois ça a resté au feuilleton. Alors, on
est contents de le revoir. Mais est-ce que ça fait partie du
budget 2019‑2020, tous ces chiffres-là?
La Présidente (Mme Chassé) : En
moins de 10 secondes, M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, c'est... Je ne suis pas certain de comprendre la question, mais, si on
nous demande si on a les sommes...
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est budgété?
M. Lacombe : Oui, c'est
budgété, oui, oui. Oui, oui.
Mme Maccarone : Oui? Parfait.
Alors...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Ça termine le bloc.
Mme Maccarone : On ne peut pas
avoir...
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous allez sûrement revenir. Alors, je suis maintenant prête à reconnaître une
intervention du parti formant le gouvernement, pour un quatrième bloc
d'échange. La parole est à...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Chassé) : Juste un moment. Oui, je vous écoute.
Mme Maccarone :
Étant donné que le Curateur public, il va quitter puis il ne sera pas avec nous
ce soir, si vous me permettez, est-ce que je peux prendre deux minutes de mon
temps de ce soir juste pour qu'il réponde aux questions?
La Présidente
(Mme Chassé) : Est-ce qu'il y a consentement à ce que deux
minutes du temps du parti formant l'opposition soient amputées par la suite?
Mme Maccarone :
Oui, c'est ça, c'est parce qu'il ne sera pas là en après-midi...
La
Présidente (Mme Chassé) : Y a-t-il consentement? Il y a
consentement que vous preniez le deux minutes là et qu'il soit amputé plus tard. Alors, allez-y, M. le Curateur
public, vous avez deux minutes pour répondre à la question. Nous vous
écoutons.
M. Marsolais
(Denis) : Alors, vous aviez deux questions. En deux minutes,
voulez-vous que je réponde à la première question ou à la deuxième question?
Mme Maccarone :
Non... O.K., les deux. S'il faut, les deux.
M. Marsolais
(Denis) : Les deux. Alors, sur le budget, alors c'est une mesure
budgétaire du budget qui a été déposé le,
quoi... c'est le 23 mars dernier, donc, une enveloppe budgétaire de
14,8 millions, comme le ministre l'a mentionné, et donc vous pouvez référer au budget qui est
public. Et, dans l'année zéro, il y a 800 000 $, c'est l'année
actuelle 2019‑2020, qui fait en
sorte que c'est en préparation du projet de loi lorsqu'il entrera en vigueur.
Puis la première existence du projet... de la loi, c'est 3,5 millions par année. Pourquoi c'est sur trois
ans par la suite? Parce qu'on escompte qu'après trois ou quatre ans il va y avoir un équilibre entre les régimes de
protection uniques, et régimes universels, de tutelle, et les mesures de
représentation. Ça, c'était votre première question?
Mme Maccarone :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Il vous reste une minute? C'est bon.
Mme Maccarone :
...des détails sur l'étude des attentes et les besoins des personnes
représentées par le Curateur public, que vous avez fait une étude.
Alors, ce serait pour avoir...
M. Marsolais
(Denis) : ...qui est en cours, qui est donné à une doctoresse, une
personne qui est docteure en... un titre
long comme ça, dont le nom m'échappe. C'est Mme Rioux, Mme Rioux, qui
est... c'est : Consultation de personnes représentées par le Curateur public pour étudier l'expérience de
représentation publique. On s'adresse à des personnes inaptes. Donc, il y a des entrevues qui vont se faire avec
une trentaine de personnes inaptes. Vous comprendrez que, lorsque la personne
qui va passer l'entrevue face à une personne
inapte... Puis ce n'est pas une question d'une demi-heure ou trois quarts
d'heure, c'est des longues entrevues
pour savoir si les services qu'on rend... lorsqu'on agit à titre de curateur
auprès de la personne, si ces
services-là sont adéquats par rapport à ces personnes-là. Alors, c'est une
longue étude, importante, pour améliorer le service qu'on donne aux
personnes inaptes.
Mme Maccarone :
Donc, ce n'est pas terminé, Mme la Présidente...
M. Marsolais
(Denis) : Non, c'est en cours.
Mme Maccarone :
...avant le dépôt du projet de loi?
M. Marsolais
(Denis) : Avant le dépôt du projet de loi?
Mme Maccarone :
Oui, c'est ça, on s'attendait peut-être à ce que le dépôt...
M. Marsolais
(Denis) : Bien, le dépôt a eu lieu il y a deux semaines, donc...
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, c'est terminé...
M. Marsolais
(Denis) : ...c'est en cours, ça va être terminé probablement lors de
l'entrée en vigueur du projet de loi.
La Présidente
(Mme Chassé) : On va compenser le temps. Vous désirez poursuivre
l'intervention?
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ça va aller? Je vous remercie. Le temps sera compensé. Merci à tous. Je
redonne... Maintenant, je reconnais
l'intervention au parti formant le gouvernement, pour un quatrième bloc
d'échange. La parole est à la députée de Bellechasse. Mme la députée.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le curateur.
Mme Lachance :
Je profiterais aussi de Me Marsolais, si vous voulez bien, pour une petite
question.
La Présidente
(Mme Chassé) : ...vous, ça nous ferait du bien.
Mme Lachance :
Je me suis faufilée, Me Marsolais, pour pouvoir profiter de votre
présence. D'abord, je vous remercie d'être présent. C'est tout à votre honneur.
Ce que je voulais vérifier, puis je vais y aller rapidement parce qu'évidemment je ne voulais pas vous retenir, ce
que je veux comprendre, c'est... Bon, vous avez parlé de l'étude qui est
en cours, mais en fait, pour bâtir cette
réforme-là, vous avez travaillé avec différents partenaires, différents
organismes. Ce que j'aimerais savoir,
Mme la Présidente, c'est savoir comment les organismes touchés par le projet de
loi... comment le travail s'est fait, puis est-ce que le projet de loi
répond à leurs préoccupations.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le Curateur public, à vous la parole.
M. Marsolais
(Denis) : Merci, Mme la Présidente. Alors, peut-être, avant de parler
des consultations qu'on a faites depuis
le mois de juillet dernier, il faut peut-être juste, en quelques minutes, dire l'objet
du projet de loi et l'objectif qu'on voulait atteindre par le projet de
loi.
Alors, c'est vraiment
une réforme importante qui change du tout au tout les régimes de protection au
Québec et qui se voulait de redéfinir les
dispositifs de protection. On voulait s'appuyer sur les réalités, réalités
d'aujourd'hui, c'est quoi, les
attentes de la population d'aujourd'hui, et on voulait surtout faire en sorte
que, dans cette mouvance-là, qu'on préserve les droits des personnes visées. Donc, l'exercice des droits civils,
c'est important. C'est une approche tout à fait différente de l'approche
qu'on avait auparavant.
Alors, pour ce faire,
bien, on avait deux choix : faire ça en vase clos puis entre nous, ce qui
n'était pas une bonne idée, ou de consulter
l'ensemble des partenaires et des groupes auxquels ce projet de loi risque de
s'appliquer. Alors, en juillet, on a
relancé les travaux de projet de loi. Souvenez-vous, vous en avez fait
référence, Mme la députée de Westmount, qu'il y avait eu le dépôt de loi
n° 45...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...présidence, M. le Curateur public.
M. Marsolais
(Denis) : Mme la Présidente, excusez-moi. Donc, il y a eu un dépôt,
projet de loi n° 96, qui est mort au
feuilleton pour toutes sortes de bonnes raisons, et le lancement... ou de
mauvaises, et donc il y a eu la relance du projet de loi en juillet 2018...
2019. À partir de ce moment-là, Mme la Présidente, on a consulté
17 groupes, entre le mois d'août et
le mois de septembre, les groupes... autant des groupes de juristes, Barreau,
Chambre des notaires, Collège des médecins, l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux et tous les autres
groupes communautaires qui sont voués à la défense des gens atteints maladie mentale, des groupes
d'aidants naturels, alors... la FADOQ. Alors, tous ces groupes-là ont été
consultés entre le mois d'août et le mois de septembre.
Et, suite à cette
consultation-là, on a, tout au long de la période entre juillet et décembre,
formé un comité de sous-ministériels entre
les quatre ministères impactés par ce projet de loi là : ministère...
MTESS, Santé, Justice et Famille, évidemment, alors... Et Famille.
La Présidente
(Mme Chassé) : ...le premier que vous avez nommé, c'est?
M. Marsolais
(Denis) : MTESS.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K.
M. Marsolais
(Denis) : Alors, tout au
long de la rédaction, de la préparation et de l'évolution de ce projet de loi là, les quatre sous-ministres concernés ont été informés de l'évolution, et on a demandé auprès d'eux s'ils avaient des commentaires ou des suggestions
à faire à l'amélioration du projet
de loi. On a aussi rencontré les
quatre ministres concernés : évidemment, le ministre de la Famille,
mais M. Carmant, la ministre Marguerite Blais et...
La Présidente
(Mme Chassé) : On les nomme par leur titre. Le ministre de la
Famille, la ministre...
M. Marsolais
(Denis) : Le ministre de la Famille, la ministre de la Justice, le ministre
de la Santé et...
La Présidente
(Mme Chassé) : Services sociaux, aux Aînés.
M. Marsolais
(Denis) : C'est ça, et les Aînés,
et Marguerite Blais... ministre de la
Santé... aux Aînés.
Moi, je retiens les noms, mais pas les
titres. Alors, il y a eu aussi ces rencontres-là pour s'enquérir, auprès
des quatre ministres, des commentaires, des suggestions pour améliorer
le projet de loi.
On a aussi
fait en sorte qu'on... à l'interne chez nous, parmi les 700 employés, on a
consulté l'ensemble des employés pour émettre leurs
commentaires à chaque étape de la rédaction du projet de loi. On avait évidemment
trois légistes du ministère de la Justice qui ont commencé à travailler, dès le mois de
juillet, pour la rédaction du projet
de loi. On a eu une deuxième ronde de
rencontres avec les 17 groupes, autour du mois de février, mars, pour
encore s'assurer que les orientations qu'on voulait donner au projet de loi, si
ça répondait encore à leurs attentes, ce qui a été fait.
Et finalement,
lors du dépôt du projet de loi, la conférence de presse, on a invité l'ensemble
des groupes à y participer. Je peux
vous dire que, parmi les 17 groupes qu'on a rencontrés, 14 groupes
étaient présents à la conférence de presse et 14 groupes ont émis
des... nous ont fourni des citations qu'on a annexées au communiqué de presse,
qui corroboraient l'ensemble, le projet
de loi. Je peux peut-être,
si vous me donnez une minute, Mme la
Présidente, en lire quelques-unes.
On a assez travaillé fort, là.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Chassé) :
...qui accepte de vous donner son temps.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente, oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous désirez l'entendre?
Mme Lachance : Oui. Prenez une
minute, je veux bien entendre.
M. Marsolais (Denis) :
Quelques-unes.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Marsolais
(Denis) : Alors, si je parle
de la COPHAN, je vais vous... Confédération des organismes de personnes
handicapées du Québec,
je cite : «À la COPHAN, nous attendons un tel projet de loi depuis 10 ans.» Si je parle de la Chambre des notaires du Québec : «La Chambre des
notaires salue l'initiative du gouvernement et de son engagement à veiller à la protection des personnes en situation
de vulnérabilité. Les notaires sont très sensibles aux difficultés
vécues par les personnes en situation
de vulnérabilité, puisqu'à chaque année ils accompagnent des
milliers de citoyens — c'est un peu long — dont certains parfois aux prises avec ces réalités. C'est donc dire
l'importance d'offrir des mécanismes, de la protection juridique appropriée. La Chambre voit d'un bon oeil que les
réformes favorisant l'accompagnement humain et l'accès à la justice soient
adoptées rapidement en ce sens et offre
toute sa collaboration pour la mise en place.» La Chaire de recherche
Antoine-Turmel sur la protection
juridique des aînés de l'Université Laval : «Nous [nous réjouissons de] la
nouvelle mesure [de protection] qui permet de fournir une assistance à
une personne majeure qui en manifeste le besoin, sans lui retirer — ce
qui est important — l'exercice de ses droits pour autant. Cette
mesure a l'avantage d'être en phase avec les orientations internationales
en matière de reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions
d'égalité pour toutes les personnes.» Je m'arrête ici, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. Marsolais. Est-ce que
vous désirez qu'il poursuivre avec les citations, Mme la députée, ou
vous voulez reprendre la parole?
Mme Lachance : Je vais
reprendre la parole. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y. La parole est à vous.
Mme Lachance :
Je suis heureuse de constater qu'on a quand même réussi à faire un certain
consensus dans le milieu, parce que
c'est quand même un projet de loi qui est extrêmement important, ça touche
quand même beaucoup de personnes.
Puis, ce que j'aimerais, Mme la Présidente, parce qu'on en parle, de ce projet
de loi là, j'aimerais ça que le ministre me trace un peu les grandes
lignes ou les mesures-phares de ce projet-là. Le ministre ou M. Marsolais,
à votre...
La Présidente (Mme Chassé) :
Convenance.
Mme Lachance : ...guise. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. M. le ministre?
M. Lacombe :
Je le disais tantôt, Mme la Présidente, c'est Me Marsolais qui dit souvent que
c'est plus qu'un projet de loi, c'est
un projet de société, et ce n'est pas banal quand on dit ça, c'est que ça
correspond vraiment à un changement de philosophie,
un changement de culture au curateur, qui, je le disais d'ailleurs, va changer
de nom. Je pense, ça illustre l'ampleur de tout ce qu'on met de l'avant.
Rapidement, je vous dresse le portrait.
Aujourd'hui... Donc, auparavant, l'ancienne structure, trois régimes de protection, le conseiller aux majeurs, qui est
un... qui était — bon, le
temps de verbe va bientôt changer — un régime qui n'était pas très populaire, qui était lourd, qui
était judiciarisé, donc, il y avait des démarches qui devaient être faites
devant les tribunaux; ensuite, la tutelle, destinée à une personne dont
l'inaptitude est partielle ou temporaire, donc, c'était le deuxième régime qui existait; et la curatelle,
qu'on connaît peut-être un peu plus, qui a un sens très péjoratif, hein, on
disait qu'on travaillait là-dessus.
On utilise souvent l'expression «tomber sur la curatelle», ce n'est pas très
élogieux, ça démontre peut-être, là,
le fait qu'on avait une vision très négative de ce que c'était, parce qu'on
était vraiment dans l'état d'esprit ou... en tout cas, ce que ça nous commandait de faire, c'était de retirer les
droits civils d'une personne sans égard à sa capacité résiduelle. Donc, ça nous enjoignait à lui retirer
tous ses droits, plutôt qu'à faire preuve de gros bon sens, de faire du cas
par cas, où est-ce qu'on pourrait se poser
la question : Bien, peut-être que la personne est capable de conserver
certains droits; quels droits est-ce que la personne peut conserver?
Donc, on est
vraiment là-dedans : conseiller aux majeurs, tutelle, curateur, curatelle.
C'étaient les trois régimes de protection
qui existaient, avec le mandat de protection qu'on connaît peut-être un peu
plus sous son ancien nom, le mandat en cas d'inaptitude.
Donc, maintenant, ce qui sera demain, si le
projet de loi est adopté, bien sûr, la grande nouveauté, c'est... Bien, en fait, peut-être commencer par dire qu'il y aura
maintenant, si le projet de loi est adopté, un seul régime de protection, une
tutelle. Ce sera une tutelle personnalisée.
Donc, dans ce cas-là, oui, il faudra s'adresser au tribunal, qui viendra se
poser la question : Quels droits
est-ce qu'on peut laisser à la personne qui sera sous tutelle? Et là je résume
parce qu'on pourrait en parler
pendant trois heures, là, la grande nouveauté... ensuite, on quitte les régimes
de protection, la grande nouveauté, c'est l'introduction d'une mesure d'assistance, et là ça vient répondre à un
besoin, une mesure d'assistance qui va permettre à des gens... Je prends
l'exemple de mon père, qui va vieillir un jour...
La Présidente (Mme Chassé) :
...est-ce que vous désiriez reprendre la parole, Mme la députée, ou je le
laisse poursuivre?
Mme Lachance : Oui. Bien, je
veux avoir le fond des choses.
La Présidente (Mme Chassé) :
Parfait.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. Continuez, M. le ministre, avec votre histoire de papa.
M. Lacombe : Mon père, qui va
assurément vieillir, puis arrivera un moment où il va peut-être se dire :
Bien, j'aurais besoin d'aide, j'aurais
besoin d'aide pour effectuer certaines opérations, certaines transactions, mais
sans qu'il y ait besoin d'avoir un
régime de protection. Donc, c'est vraiment la grande nouveauté. C'est une
mesure qui valorise l'autonomie, c'est une mesure avec laquelle on
laisse les droits à la personne, on ne délègue pas les droits. Il n'y a aucun
pouvoir décisionnel, donc, pour l'assistant,
l'assistant n'a pas le pouvoir de décider. Donc, ça, je pense que ça va être
apprécié par beaucoup de gens. On a
entendu les citations qui ont été mises de l'avant tantôt par Me Marsolais, les
groupes sont contents.
Donc, grosso
modo, c'est à peu près ça. Je pourrais, encore une fois, aller plus en
profondeur. Il y aura des filtres de protection pour éviter les cas d'abus, on
parle de 14 filtres de protection. Donc, on a vraiment le souci de bien
faire les choses. Représentation
temporaire, c'est quelque chose aussi qui va être mis sur pied. Par exemple,
vous voulez conserver vos droits, mais vous devez vendre votre maison,
vous ne vous sentez pas capable de le faire. Bien, vous pourrez avoir quelqu'un qui va vous représenter temporairement.
On vient bonifier le mandat de protection, aussi, en mettant en place des mesures pour qu'il y ait plus, justement, de
protection, notamment l'inventaire, l'inventaire qui devra obligatoirement,
maintenant, être dressé. Et puis
l'obligation aussi qu'il y ait une reddition de comptes. J'ai obligation aussi,
on y renonce, que ce soit explicitement mentionné dans le mandat de
protection.
Donc, il y a
beaucoup de choses. Je pourrais en parler longtemps, Me Marsolais aussi, mais
je pense que ça dresse, grosso modo,
les grandes lignes du projet de loi puis de ce à quoi va ressembler le Curateur
public au cours des prochaines années.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Bellechasse, vous poursuivez?
Mme Lachance : Mme la
Présidente, êtes-vous en mesure de me donner le temps qu'il me reste?
La Présidente (Mme Chassé) : Il
reste moins de 2 min 30 s au bloc avant qu'on...
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme Lachance :
Alors, on va y aller plus rapidement ou, en tout cas, de façon plus succincte,
parce que j'aimerais savoir... Vous avez parlé que la curatelle serait
remplacée par des tutelles. Comment seront traitées les personnes qui
actuellement sont sous la curatelle?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien,
concrètement, à l'entrée de la loi, les personnes qui sont actuellement sous
curatelle vont... les curatelles, en fait, vont devenir des tutelles.
Les protections dont les personnes qui sont actuellement sous curatelle bénéficient seront sensiblement les mêmes. Les
tuteurs vont avoir les mêmes pouvoirs qu'auparavant, à l'exception du pouvoir de pleine administration des biens, et ça,
c'est vraiment important de le mentionner, du bien d'autrui. Par exemple,
le tribunal devra les autoriser à vendre une
maison. Donc, ça, il faut le souligner. Il faut aussi dire que les
curatelles... les personnes sous
curatelle, là, les dossiers sont réévalués aux cinq ans. Donc, quand arrivera
le moment de la réévaluation, bien là
il y aura la question à se poser : Est-ce qu'on ne peut pas avoir une
modulation? Est-ce qu'on ne peut pas redonner des droits? Là, on devra
suivre le nouveau processus.
Mme Lachance :
Donc, dans le fond, les personnes qui sont actuellement sous la curatelle vont
systématiquement passer en transition vers la tutelle?
M. Lacombe :
Tout à fait. Il n'y aura pas...
Mme Lachance :
Exactement.
M. Lacombe :
Si le sens de votre question, c'est de savoir : Est-ce qu'il y aura un
bris de service, là...
Mme Lachance :
C'était exactement le sens de ma question.
M. Lacombe :
...il n'y aura pas de bris de service.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Une dernière petite question parce que vous...
La Présidente
(Mme Chassé) : 30 secondes.
Mme Lachance :
...30 secondes, parce que vous savez...
La Présidente
(Mme Chassé) : Avec la réponse.
Mme Lachance :
Oui, oui. Donc, bon, écoutez, moi, j'ai rencontré des gens, puis des... deux
parents qui ont eu un accident, en
fait sont décédés, les enfants se sont retrouvés seuls. Donc, ça fait partie...
c'est des événements auxquels on ne
s'attend pas, mais ça arrive et ça peut arriver à nous tous. Donc, on a regardé
avec Me Marsolais comment le milieu avait, si on veut, accueilli le projet. J'aimerais ça qu'on parle aussi, en
fait, du milieu mais du milieu davantage par les proches des personnes
inaptes et puis par les personnes concernées.
M. Lacombe :
J'aurai...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, en cinq secondes.
Mme Lachance :
Cinq secondes?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui. Bien, Mme la Présidente, je répondrai que les cinq secondes restantes ne
rendraient pas justice à l'importance de
cette question-là puis que je pourrai peut-être y revenir avec ma collègue plus
tard. Est-ce que j'ai le droit de dire ça? Pourquoi pas? Bon.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. Merci, M. le ministre.
Alors,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
19 h 30. Je vous invite à arriver à l'heure.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise à 19 h 30)
La Présidente
(Mme Chassé) : Bonsoir, tout le monde! Nous reprenons les
travaux.
Et
je vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet
Famille des crédits budgétaires
du portefeuille du même nom pour l'exercice financier 2019‑2020.
Nous
commençons à l'heure. Est-ce que je dois préciser, là, les temps... Ça va? Donc,
je suis prête maintenant à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle pour un troisième bloc d'échange. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci, Mme
la Présidente. Je vous fais référence aux renseignements généraux, 45, qui
indiquent que le ministre de la
Famille siège sur 57 comités, mais aucun ne touche la maternelle quatre
ans. Est-ce que c'est normal?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, vous avez bien entendu la question?
M. Lacombe : Oui, Mme
la Présidente. Je ne sais pas si ma collègue peut préciser à quel comité est-ce qu'elle fait référence.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Si vous regardez le numéro de fiche, le RG‑45, on
va voir, il y a quand
même 57 comités dans lesquels que le ministre
siège, mais il n'y en a aucun qui fait référence aux maternelles quatre ans. Puis, étant
donné que c'est quand même
un dossier qui est vraiment important, qui a un impact sur le réseau des services de garde, on se questionne si c'est normal que le ministre ne siège pas
sur de tels comités.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Lacombe : Et, à ça, je répondrai qu'on travaille de façon
constante, les trois ministres, ensemble, Dr Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services
sociaux, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur ainsi que moi-même,
sur le déploiement des prématernelles
quatre ans, sur tout ce qui se
rattache à ça, que nos équipes sont en contact sur cette question-là.
Je crois que,
plus tôt, je vous ai d'ailleurs donné un exemple assez éloquent quand je vous ai
parlé de données qui sont mises en commun. Mais il n'y a pas de comité à
proprement parler. Maintenant, est-ce que c'est essentiel que le véhicule à
l'intérieur du duquel on travaille
s'appelle un comité? Moi, je prétends qu'on fait le travail et qu'on le prouve
de belle façon.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors, je questionnerais à quoi ça sert, tous les
57 comités si on n'a pas besoin de siéger sur un comité sur un
sujet qui est vraiment important.
La Présidente (Mme Chassé) : Est-ce
que vous désirez que le ministre commente sur votre commentaire?
Mme Maccarone : Bien, j'aimerais savoir d'abord
si le sujet, quand on dit que c'est peut-être les ministres qui se rencontrent,
ils se discutent de quoi? Parce que, c'est
ça, on dit qu'on n'aura pas de
rencontre avec les sous-ministres, on n'a pas de rencontre avec les associations, on n'a pas de rencontre avec les gens de la communauté
pour en discuter davantage, de
ce sujet.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Donc, M. le ministre, vous désirez commenter?
M. Lacombe : Tout à
fait. Je vous dirais deux choses.
D'emblée, premièrement, je découvre un amour nouveau du Parti libéral du Québec envers les structures. Je sais que, dans le
dernier mandat, on a plutôt été habitués à autre chose, à l'abolition de structures. Et ensuite je dirais
que je découvre aussi l'intérêt du Parti
libéral pour le mur-à-mur, parce qu'on nous critique de faire du mur-à-mur, là. Dans ce cas-ci, je comprends que chaque problème, chaque sujet commande la même
solution : la création d'un comité. Écoutez, je pense
qu'il y a plusieurs façons de travailler sur un dossier. Dans ce
cas-ci, on n'a pas créé un comité, mais on travaille de façon concertée quand
même.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je pense qu'on
peut dire que la création des comités, Mme la Présidente, ça ne veut pas nécessairement dire que ces comités sont convoqués
pour avoir des rencontres. Je trouve que c'est bien d'avoir un système
rigoureux pour dire qu'on veut discuter des sujets d'importance. Mais, bref, je
vais suivre une prochaine question.
Dans un article publié dans le Journal de
Québec le 22 janvier dernier, le ministre a clairement affirmé que la maternelle quatre ans aurait un impact majeur sur
le réseau de services de garde, Mme la Présidente. Il a même parlé de fermetures de garderies ou de CPE, contrairement à
la sous-ministre, qui a affirmé le contraire, et le ministère de l'Éducation
dans son analyse d'impact.
Alors, nous,
on veut savoir... On dit que les nouvelles classes seront installées de manière
à ne pas nuire aux garderies et aux
CPE existants, mais on n'a toujours pas de réponse, Mme la Présidente. Alors,
nous aimerions savoir si le ministre a demandé au ministre de
l'Éducation de ne pas ouvrir des maternelles quatre ans près d'un CPE ou d'une
garderie.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, pour revenir sur la question du comité, je
pense que, quand on crée un comité,
la députée de Westmount—Saint-Louis
dit qu'on n'est pas obligés de le convoquer, vous me permettrez de dire
que je ne suis pas d'accord avec ça. Si on crée une structure, encore faut-il
qu'elle soit utile.
Maintenant,
sur la question de l'impact sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
écoutez, Mme la Présidente, on ne se
met pas la tête dans le sable. Et, si ma collègue de Westmount—Saint-Louis n'a pas reçu le mémo, je vous
rappellerais qu'on a produit, au gouvernement, une analyse d'impact
réglementaire, une AIR, dans laquelle il est clairement indiqué qu'il y aura des conséquences. Ça, on ne le nie
pas. D'ailleurs, si ma collègue veut en prendre connaissance, parce que ça ne
semble pas être le cas, ça me fera plaisir de la déposer.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Est-ce que vous désirez que le
ministre dépose le document auquel il fait référence?
Mme Maccarone : Non, merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
D'accord. Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Bien, je vais faire référence quand même aux propos du ministre quand il dit
qu'il n'y aura pas d'impact. Quand
même, dans le RPPLQ-155, c'est clair, c'est... Eux-mêmes, ils ont dit de
l'exposé statistique : «Le ministère n'anticipe aucune fermeture de centre de la petite enfance ni de
garderies subventionnées en raison de l'implantation [de la maternelle]
quatre ans.» Alors, on est en contravention avec les propos qui viennent d'être
faits.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, Mme la députée. M. le ministre, vous désirez commenter?
M. Lacombe :
Tout à fait. Donc, quelques précisions. D'abord, quand on connaît bien le
réseau des services de garde éducatifs à l'enfance, on comprend qu'il n'y a pas
juste des CPE dans ce réseau-là et il n'y a pas juste des garderies subventionnées. Donc, les garderies auxquelles je
faisais référence, évidemment, sont des garderies non subventionnées et les responsables de services de garde en milieu
familial. Donc, encore une fois, si la députée de Westmount—Saint-Louis avait pris connaissance de l'analyse d'impact réglementaire, elle aurait
vu que c'est écrit noir sur blanc qu'il y aura des conséquences pour ces
deux types de services de garde, mais que, par ailleurs, effectivement, il n'y
aura pas d'impact présumé... donc, ce n'est
pas ce qu'on anticipe pour les CPE et les garderies subventionnées, parce qu'au
Québec les parents accordent une
importance ou une préférence aux services de garde subventionnés,
historiquement. Donc, il y a fort à parier qu'avec le retour progressif au tarif unique sur quatre ans, notamment,
ça va aussi inciter les parents à faire le choix d'une place
subventionnée en CPE ou en garderie subventionnée. Ceci explique cela.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, je suis contente de vous confirmer que j'ai pris
connaissance de ce... étude d'impact, puis on ne parle pas une fois des
régions, pas une fois. Mais on dit qu'apparemment il n'y aura pas d'impact. Est-ce que le ministre a de l'information sur
lesquelles... que nous, nous n'avons pas par rapport aux régions puis l'impact
de maternelle quatre ans dans les régions, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Vous savez, on a une fonction publique exceptionnelle, Mme la Présidente, qui
travaille au meilleur de ses
connaissances, et elle a beaucoup de connaissances, la fonction publique, la
haute fonction publique aussi. On a produit
une analyse d'impact réglementaire, c'est le ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, on y a contribué. Vous savez, quand on produit une analyse comme ça, on se base sur les
connaissances qu'on a, sur les données qu'on a et on présume toujours, on anticipe, on évalue. Donc,
c'est certain, quand on parle du choix des parents, c'est toujours un
peu hasardeux de le faire, mais on le fait de façon rigoureuse.
Maintenant,
est-ce que la députée de Westmount—Saint-Louis remet la compétence des fonctionnaires
en doute? Je pense qu'on ne devrait
pas aller sur ce terrain-là. On l'a fait au meilleur de nos connaissances. Moi,
j'accorde beaucoup d'importance à ce
travail-là qui a été fait. Ensuite, bien, il restera à voir comment ça va se
traduire, effectivement, sur le terrain,
et, on ne se le cache pas, il y aura des ajustements à faire. Mais, vous savez
quoi? On va les faire, ces ajustements-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre.
M. Birnbaum : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, je vous écoute, M. le député.
M. Birnbaum :
Si je peux, ces études de crédits sont, dans l'intérêt des Québécois et
Québécoises qui nous écoutent, d'éclairer
sur nos actions, du côté gouvernemental, et, du côté de l'opposition, d'aller
porter les intentions et de faire en sorte qu'on enseigne. On apprend à notre
porte-parole comment se comporter. Ce n'est pas du tout dans un esprit
constructif.
Je vous invite, Mme la Présidente, d'inviter le
ministre de répondre aux questions de façon constructive. Nous sommes ici
ensemble avec une tâche partagée : de faire comprendre au public
comment...
La Présidente (Mme Chassé) :
Nous avons bien entendu, M. le député. Nous vous avons...
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Chassé) : Juste un moment! Nous vous avons bien
entendu, M. le député de D'Arcy-McGee. Laissez-moi
le temps, quand vous prenez la parole, de vous présenter. Ça va aider ceux qui
ont le désir de nous écouter de savoir qui intervient. Merci.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
J'arrive. J'en viens. Je vous écoute, M. le député de Chauveau.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci, Mme la Présidente. Juste dire à notre collègue,
qui vient d'arriver, de D'Arcy-McGee,
la commission se déroule depuis plus de trois heures. M. le ministre répond
toujours aux questions de notre collègue
de Westmount—Saint-Louis
avec un bon climat. Alors, je ne comprends pas, Mme la Présidente,
l'intervention du collègue, parce
qu'il n'était pas là avec nous précédemment. Ça se passait bien. Je ne
comprends pas l'importance de venir
souligner la non-collaboration du ministre de la Famille, alors que c'était le
cas depuis le début de cette belle étude de crédits.
La
Présidente (Mme Chassé) : Et je vais clore l'échange sur le sujet
pour l'instant. Tous se sont bien écoutés et entendus. Et nous allons
poursuivre nos débats de façon harmonieuse. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, je vous invite à poursuivre.
Mme Maccarone :
Merci. Une dernière question sur l'étude de l'impact. C'était quoi, la
contribution du ministère de la Famille à cette étude?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre, la parole est à vous.
• (19 h 40) •
M. Lacombe :
On a travaillé de façon très étroite parce qu'encore une fois comme je vous le
disais il y a des données que le
ministère de la Famille possède, que le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur ne possède pas. Donc,
ça a été très clair. On a donné le mandat,
M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur et moi, à
nos équipes respectives de travailler en collaboration pour produire ce
document-là qu'on voulait le plus rigoureux possible, et je pense que ça a été le cas, donc, notamment
au niveau des besoins dont je parlais tantôt. Donc, la réponse à cette
question-là, je l'ai donnée plus tôt.
Il y a des données qu'on a, entre autres sur les demandes de places avec les
inscriptions au guichet unique, par exemple.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme
la Présidente. On a entendu ma
collègue sur la demande de la sous-ministre de recruter
des enfants, même dans les CPE et dans les services de garde en milieu
familial, pour former les futures classes de maternelle quatre ans. Le ministre a déclaré qu'il est important d'informer les
parents par rapport à la maternelle quatre ans pour qu'ils aient un choix, qu'ils sont informés, mais que nous ne
devons pas craindre pour notre réseau de services de garde. Alors, est-ce que le ministre
a l'intention de faire la promotion de réseaux de services de garde en
complémentarité pour que les parents
sont au courant puis que la population sont au courant que ni les chercheurs ni
les spécialistes ne sont en accord avec un déploiement des maternelles
quatre ans mur à mur?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Je ne suis pas certain
de comprendre le sens de la question. Est-ce que la députée de Westmount—Saint-Louis me demande si j'ai l'intention de faire la promotion du réseau des CPE
et des garderies subventionnées ou pas?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Alors, on va l'inviter, peut-être, à reformuler sa question. Qu'en dites-vous?
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) : Mme
la députée, allez-y.
Mme Maccarone : On dit que c'est important d'informer nos parents
pour qu'ils savent qu'il y a un autre réseau disponible pour eux,
pour... qu'ils font un vrai choix. Mais, quand ils vont faire un choix, est-ce
qu'on va quand même informer les parents
puis la communauté de qu'est-ce qu'ils disent, les chercheurs, qu'est-ce qu'ils
disent, les spécialistes? Est-ce qu'on va quand même faire la promotion
de notre réseau de services de garde en complémentarité pour vraiment protéger
notre réseau et pour vraiment épauler nos parents pour qu'ils ont vraiment les
données ciblées, pour qu'ils comprennent les choix qui vont potentiellement
faire?
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent, merci. M. le ministre, est-ce que la question est plus claire?
M. Lacombe :
Tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent, allez-y.
M. Lacombe : Je suis heureux d'avoir demandé la précision
parce que je vais pouvoir vous répondre précisément. Là, il y a deux
choses. Les prématernelles quatre ans sont un nouveau service, entre
guillemets. Je sais que ça existe depuis déjà plusieurs années. Par contre c'était circonscrit dans des
territoires bien précis. Donc, je pense qu'aux yeux des Québécois, des
Québécoises, c'est un nouveau service, en quelque sorte.
Maintenant,
le réseau des CPE, je pense qu'il est assez bien reconnu. Je pense que les
Québécois et les Québécoises savent à
quel point il y a des bons services qui se donnent dans les CPE. Et la
promotion, on la fait de façon constante. On en parle tellement, de ce
beau et bon réseau là! Moi, c'est certain que j'en ferai la promotion à toutes
les fois où j'aurai l'occasion de le faire.
Maintenant,
quand le parent aura fait son choix, est-ce qu'on va revenir à la charge en lui
disant qu'il n'a pas fait le bon
choix, qu'il n'aurait pas dû choisir la prématernelle, et là on va lui donner
des arguments en faveur des CPE? Écoutez, je pense que ce serait honnêtement de
manquer de respect aux parents, ce serait de ne pas respecter leur intelligence.
Ils feront leur choix, et puis ensuite, bien, ils auront accès au service de
leur choix.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Je retourne au RPPLQ-155. «Le [ministre] n'anticipe aucune fermeture de
centres de la petite enfance ni [les]
garderies subventionnées en raison de l'implantation de maternelles quatre
ans.» Comment le ministre peut dire qu'il n'y aura pas de fermetures
lorsqu'il n'a pas fait d'analyse d'impact?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lacombe : On a déjà eu cette discussion-là, Mme la Présidente, à l'interpellation. Je m'en rappelle parce qu'à ce moment-là j'avais
répété plusieurs fois la même réponse, et ça me fait vraiment
plaisir de le refaire aujourd'hui. Quand on
me dit qu'on n'a pas fait d'analyse d'impact, il me semble que je viens tout
juste de redonner la réponse, c'est toujours le ministère qui dépose...
le ministre, plutôt, qui dépose le projet de loi qui dépose aussi l'analyse
d'impact réglementaire. Dans ce cas-ci, c'était l'Éducation. Ceci dit,
on a collaboré à l'analyse d'impact réglementaire. On n'avait pas à en produire une spécifiquement
pour le ministère de la Famille, on a collaboré à celle de l'Éducation. Donc,
moi, je peux dire, en toute honnêteté intellectuelle, là, qu'en quelque
sorte on en a produit une, on l'a faite en collaboration.
Maintenant, dans
cette analyse d'impact réglementaire, c'est aussi inscrit que le déplacement
des clientèles est incertain étant donné
l'imprévisibilité des changements de comportement des parents. Donc, je vous
disais tantôt, c'est toujours un peu
hasardeux, là, bien honnêtement, de présumer du choix des parents. On le fait
avec des professionnels au meilleur de nos connaissances, et moi, je
suis très satisfait de ce qui a été fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Oui, sauf qu'on devrait préciser que ce n'est toujours pas le ministère de la
Famille qui a fait l'étude, ce n'est
pas le ministère de la Famille qui l'a faite, c'est vraiment le ministère de
l'Éducation. Alors, on ne parle pas au nom de notre réseau de services de
garde, ce qui est inquiétant, parce que,
c'est sûr, on parle d'un réseau qui, peut-être,
veut privilégier des bénéfices pour eux, mais pas nécessairement pour le
bénéfice des autres.
J'aurais
une autre question toujours sur le même, 155. J'aimerais savoir les estimations du nombre
d'enfants qui quitteront les services de garde pour aller à la maternelle
quatre ans.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, à la question.
M. Lacombe : Oui. Mme
la Présidente, je vais répondre dans quelques
secondes, peut-être le temps de vous dire qu'encore
une fois peut-être
que la députée de Westmount—Saint-Louis n'a pas eu l'occasion d'entendre ma réponse, elle est communication avec sa collègue, mais ce n'est pas au ministère de la Famille de produire une analyse d'impact réglementaire. Je voudrais bien, là. Je
voudrais bien vous dire qu'on en a fait une spécifiquement pour le ministère de la Famille, on l'a fait
en équipe parce que c'est le ministère
de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur qui devait la produire. Donc, je ne sais pas quelle autre réponse je pourrais vous donner. En même temps, est-ce qu'on veut refaire le
travail deux fois? Je pense que
l'analyse d'impact réglementaire, elle est neutre, elle ne favorise pas
l'Éducation ou le ministère de la Famille, elle est neutre et elle donne
un sujet... elle donne plutôt un portrait assez juste.
Maintenant, pour le
réseau en tant que tel, donc, on a calculé deux scénarios, un scénario où la
prématernelle quatre ans serait populaire à
50 %, par exemple, et un scénario où elle serait populaire à 80 %.
Et, dans ces deux cas-là, je précise,
il ne s'agit pas nécessairement de cibles, il s'agit d'estimations pour qu'on
ait un point de vue objectif sur cette question-là.
Et donc, par exemple, pour le service de garde éducatif en milieu familial, on
anticipe 196 fermetures pour un scénario à 50 %, 2 317
pour un scénario à 80 %. Pour les garderies non subventionnées, c'est dans
le scénario de 80 % où il y aurait un
impact avec une fermeture de 910 établissements. Donc, ça peut peut-être
vous donner une meilleure idée. Encore une fois, toutes ces données-là
sont présentes dans l'analyse d'impact réglementaire, qui est publique.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, j'aimerais savoir si le ministre fera la conversion des 910 garderies
qui vont fermer.
La Présidente
(Mme Chassé) : Pouvez-vous répéter votre question? Je l'ai mal
entendue.
Mme Maccarone :
La conversion des 910 garderies qui vont être impactées par la maternelle
quatre ans...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée.
Mme Maccarone :
...pour les 50 % ou 80 %.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci. M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est une bonne question parce qu'il y a une préoccupation des garderies non
subventionnées qui se retrouvent avec une
possibilité de voir leurs installations fermer en raison de ce qu'on met sur la
table, du nouveau service qu'on met sur la table, des prématernelles
quatre ans universelles.
Donc,
évidemment qu'en tant que ministre de la Famille j'ai aussi la responsabilité
de faire en sorte qu'on puisse atténuer
les impacts pour les garderies non subventionnées, parce que ce sont des gens
honnêtes, des gens qui se sont lancés en affaires avec le but très noble
de développer le plein potentiel de nos enfants, je vais dire ça comme ça.
Maintenant, est-ce qu'on va se lancer dans de la conversion? La réponse rapide
à ça, c'est non.
Maintenant, est-ce
qu'on peut trouver des moyens de faire en sorte que, lorsqu'on sait qu'une
garderie non subventionnée va fermer ses
portes, bien, plutôt que de la laisser fermer ses portes, et là ça ressemble
peut-être au cas de Lévis, plutôt que
de la laisser fermer ses portes, qu'il y ait de l'instabilité pour les enfants,
que les parents se cassent la tête à savoir où est-ce qu'ils vont
envoyer leurs enfants, qu'il y ait de l'incertitude partout et qu'on alourdisse
les processus, est-ce qu'on ne pourrait pas
faciliter la transition entre la fermeture d'une garderie non subventionnée et
la création d'un CPE? Parce que vous
savez qu'on a beaucoup de projets de places subventionnées qui sont sur la
table, qu'on veut accélérer.
Donc,
est-ce qu'on peut faire ça au bénéfice de tout le monde? C'est un scénario
parmi tant d'autres qu'on est en train de regarder, mais, entre vous et
moi, je n'appelle pas ça de la conversion, j'appelle ça du gros bon sens.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Moi, j'appelle ça la conversion. C'est vraiment la conversion, de dire qu'on va
transformer ces garderies dans un autre type
de garderie. Mais j'aimerais savoir pourquoi que vous avez choisi... pourquoi
le ministre avait choisi soit le 50 % ou le 80 %. Ça vient
d'où, ce pourcentage-là?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, d'abord, parce que vous y avez fait allusion au début de votre question,
je vais quand même prendre quelques secondes pour vous dire que, non, ce
n'est pas de la conversion, parce que quelle est l'alternative? Parce que, dans tous les cas, la seule chose qui
change, c'est l'incertitude qu'on crée. Effectivement, on peut laisser la
garderie non subventionnée fermer ses
portes, faire faillite, il y a un entrepreneur qui perd tout, il y a des
enfants qui se retrouvent sur le
trottoir, il y a des parents qui se cassent la tête et il y a un ministère qui
a beaucoup de travail parce qu'il faut rattraper tout ça.
L'autre
alternative, c'est que la garderie non subventionnée va quand même fermer ses
portes, mais qu'on peut faire une
transition harmonieuse entre sa fermeture, la fermeture de ses livres, et la
création, par exemple, d'un CPE, parce que le CPE pourrait arriver quelques semaines après et reprendre le bâtiment
pour créer une garderie. Et là on vient de créer de l'incertitude pour
tout le monde.
On
doit accompagner. On doit faire du cas par cas. On doit faire du cas par cas en
se dotant quand même
d'un cadre pour s'assurer que tout
est respecté et qu'on le fait de la meilleure façon possible. Donc, quand on
nous dit qu'on fait du mur-à-mur...
c'est le contraire. On ne fait pas du mur-à-mur, on offre un service personnalisé pour que les propriétaires soient
gagnants, que les enfants soient gagnants, que les parents soient gagnants et
que le ministère de la Famille soit gagnant.
• (19 h 50) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Bien, c'est sûr, on n'est pas en accord avec la définition de «conversion»,
puis je demanderais peut-être de
demander à son chef de cabinet, qui faisait partie de la formation politique le
Parti québécois, qu'en 1998 ils ont
fait plusieurs conversions de garderies, peut-être, pour avoir une meilleure
définition de qu'est-ce que c'est, la conversion.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée. Est-ce que
j'ai compris 1998? Je voulais être certaine.
Mme Maccarone :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Parfait, merci. M. le ministre.
M. Lacombe :
M. Valois a beaucoup d'expérience. Je suis très heureux de le compter
comme directeur de cabinet, il est
d'une précieuse aide. Et je vous assure qu'il a la même définition que moi
d'une conversion, parce que, je le répète, là, l'alternative, qu'est-ce que c'est? Si on suit la
suggestion de la députée de Westmount—Saint-Louis, on laisse la garderie non subventionnée fermer. Les enfants n'ont plus
de place, sont sur le trottoir. Les parents se cassent la tête. On attend que
ça ferme pour de bon, que les enfants se soient retrouvés une place. On laisse
passer quelques semaines. Il y a un projet de CPE dans le coin, qu'est-ce qui
va arriver? Bien, il va reprendre ce local-là quelques semaines, quelques mois
après.
Est-ce qu'on
ne peut pas faire en sorte que ça se fasse en douceur, que ça se fasse de façon
concertée, au bénéfice de tout le
monde, là, des enfants, des parents, de la personne qui a aussi la garderie,
parce qu'elle pourrait, par exemple, vendre le bâtiment plutôt que de
faire faillite, puis au bénéfice du ministère aussi?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Vous indiquer
qu'il reste un peu plus d'une minute au bloc.
Mme Maccarone : Une minute?
La Présidente (Mme Chassé) : Ah
oui! C'est actif.
Mme Maccarone : Oh! mon Dieu!
On n'a toujours pas une réponse pour le 50 % ou le 80 %, d'où ça
sort, ces chiffres-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est des chiffres... c'est des données sur lesquelles on a travaillé pour se
donner deux scénarios. Encore une
fois, ce n'est pas des cibles, ce sont... ce sont des cibles qui... ce ne sont
pas des cibles, je viens de le dire, ce sont plutôt deux scénarios — voilà,
pardon — sur
lesquels on s'est appuyés pour nous donner une idée. Ça aurait pu être 40 %, 90 %. Ça aurait être
30 %, 70 %. Là, cette fois-ci, bien, on a un meilleur portrait de ce
à quoi ça pourrait ressembler. On aurait pu le faire pour de 10 % à
90 %, on a choisi de le faire pour 50 % et 80 %.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. En 30 secondes, Mme la députée.
Mme Maccarone :
Pour moi, ça sonne l'improvisation, parce qu'on fait des calculs, on fait des
analyses, mais pas basés sur des
faits. On choisit des chiffres puis on dit même qu'on aurait pu choisir
80 %, on aurait pu choisir 40 %, 20 %. Puis, c'est sûr, on dit que l'impact, c'est quand
même majeur. Alors, j'ai quand même des inquiétudes. Je pense qu'on a droit à avoir une vraie réponse. Pourquoi? Il doit
y avoir une raison pour laquelle qu'on a choisi 50 % et non 40 %.
Mais on n'a pas le temps.
La
Présidente (Mme Chassé) : Bon, vous n'aurez pas le temps de
répondre, M. le ministre, je suis désolée, parce que le bloc vient de se
terminer. Je vous remercie. Donc, je suis maintenant prête à reconnaître un
membre du parti formant le gouvernement pour un quatrième bloc d'intervention.
Mme la députée de Bellechasse, la parole est à vous.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Je vous remercie. Je vais reprendre brièvement... en
tout cas, sommairement, mais d'une manière un peu plus étoffée ce que je
disais lorsque nous avons quitté, tout à l'heure.
Donc, au
moment où nous avons quitté, je vous expliquais que certaines personnes dans
mon entourage avaient vécu des situations déplorables et que ça pouvait toucher
un peu tous et chacun. Je vous ai parlé des deux parents qui étaient décédés dans un accident, donc les enfants se
retrouvaient maintenant sans parents. Et j'ai aussi un monsieur qui a eu un
accident, le monsieur a eu un accident de
quatre roues et, lui, s'est retrouvé avec des séquelles graves. Donc, ce sont
des cas, puis des cas parmi tant d'autres.
On sait que
les valeurs d'entraide au Québec sont très grandes. Les gens sont
collaboratifs. Tous et chacun sont touchés dans ce genre de situation et
veulent collaborer. Par contre, aussi, on sait que les Québécois sont sensibles
aux risques d'exploitation que peuvent
représenter les personnes à vulnérabilité. On sent que ce projet de loi là est
un projet qui sera un tournant
important pour notre société et puis que c'est de redonner une juste
considération aux personnes à vulnérabilité. Et, si je ne m'abuse, ça
s'inscrit dans une volonté qui est beaucoup plus grande que celle du Québec,
qui est une volonté internationale.
La question
que je vous posais quand je vous ai dit... on a discuté tout à l'heure d'un peu
de ce que les groupes avaient eu
comme perceptions avec Me Marsolais, le curateur. Bien, cette question-là, dans
l'ensemble de ce qu'on voit comme projet de loi, est-ce que vous avez des indices ou des pistes de l'accueil de ce projet-là chez les personnes
qui seraient des personnes inaptes ou encore la famille ou des personnes
proches?
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
Mme la députée de Bellechasse. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Oui, la réponse à ça est oui. Et ça aurait presque l'air arrangé,
mais ça ne l'est pas, je vous rassure, et
c'est vrai. Je discutais avec le curateur, qui recevait justement
un témoignage... bon, on ne peut pas
prétendre que c'est représentatif et que c'est scientifique, mais ça illustre
bien, c'était la maman, si ma mémoire est bonne, d'une jeune femme
autiste et qui vit avec le trouble du spectre de l'autisme. Et, lorsqu'elle a
rencontré Me Marsolais, qui faisait une
présentation à ce sujet-là, elle lui a dit : Merci. Au nom de Julie,
merci. Elle lui a dit ça parce
que,
pour elle, ça venait vraiment changer complètement le rapport qu'elle entretenait avec sa fille. Parce que
vous savez que, par exemple, dans le cas d'un trouble du spectre de l'autisme, actuellement, une des possibilités, c'est que la personne soit
sous curatelle, et là on lui retire ses droits, on lui retire l'exercice de ses
droits civils, par exemple. Est-ce
que c'est la bonne chose à faire?
Bien, nous, on prétend qu'on devrait se doter d'autres outils parce que,
par ailleurs, dans certains cas, il y
a même des parents qui tentent de contourner la réglementation parce qu'ils ne
veulent pas que leurs enfants soient
sous curatelle, mais qu'en même temps leurs enfants ont besoin de soutien.
Donc, on peut avoir des parents qui tentent de se faire passer pour leurs enfants au téléphone pour essayer d'avoir
de meilleurs accès pour pouvoir leur donner un coup de main.
Donc, oui
c'est bien accueilli parce que ça vient vraiment moduler, moduler l'outil qu'on
va donner aux gens qui sont, par
exemple, aux prises avec des inaptitudes. Ça va venir permettre de moduler,
donc, en fonction de chaque cas, on va
faire du cas par cas quand on parle d'une tutelle. Ça va permettre... et
j'avais l'exemple, peut-être vous vous rappelez, Mme la Présidente, du film Gabrielle où on voyait une jeune femme
qui voulait vivre son autonomie, prendre ses décisions, mais qui vivait aussi avec des défis particuliers.
Dans un cas comme ça, c'est tout indiqué pour les nouvelles mesures qu'on
met de l'avant, où on va vraiment faire de
la personnalisation. Dans le cas d'une tutelle, c'est le tribunal qui va devoir
se pencher sur le cas pour dire : Bien, dans ce cas-ci, effectivement, on
peut... la personne peut conserver ce droit, ce droit, ce droit. En
contrepartie, elle devra être assistée pour tel autre, tel autre.
Bon, je pense que c'est très bien accueilli. En
fait, je ne pense pas, c'est très bien accueilli. Vous avez entendu Me Marsolais tantôt avec les citations des
groupes. C'est un projet de loi qui est très bien accueilli. Puis, à ce
sujet-là, je lance d'ailleurs aussi
l'invitation à l'opposition, à mes collègues. Bien honnêtement, je ne vois pas
comment on ne pourrait pas s'entendre pour ce projet de loi là. Moi, je
suis prêt à en discuter. Je suis prêt à voir avec Me Marsolais aussi,
s'ils souhaitent le rencontrer, pour leur
parler plus en profondeur des détails du projet de loi. Je pense que c'est
consensuel et qu'au bénéfice de tout
le monde au Québec qui vit avec ce genre de difficulté là on devrait pouvoir
aller de l'avant rapidement. Donc, j'en prends l'engagement, là, on veut
collaborer avec l'opposition là-dessus.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Je n'aurai plus de questions. Pour moi, c'était... je
voulais vraiment faire le tour, parce
qu'on a eu le pouls, si on veut, des organismes. Et c'était important pour moi
de voir si les bénéficiaires, utilisateurs, avaient la même perception.
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Ça me fait plaisir. Je reconnais le
député de Chauveau, qui désire prendre la parole. M. le député de
Chauveau.
• (20 heures) •
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Nous avons eu une
discussion tout à l'heure, en compagnie de M. le ministre, pour les services
qui peuvent s'offrir à la jeune enfance. Et on est toujours à la recherche des
meilleurs services possible pour nos
enfants. Et moi, j'ai beaucoup aimé comment le ministre nous l'explique. Il
nous parle des partenaires qui doivent travailler ensemble, en
collaboration, pour arriver à offrir les meilleurs services possible.
L'éducation, évidemment, la santé et les services sociaux, la famille, c'est
les principaux acteurs. Il y en a d'autres, bien
sûr, il y en a beaucoup d'autres, mais c'est des acteurs extrêmement
importants. Et ce que j'en comprends, c'est que l'important, c'est
d'offrir des services de qualité, aussi des choix, des choix aux parents. Puis
ça fait beaucoup partie, Mme la Présidente,
du discours du ministre, ma foi, depuis maintenant près de quatre heures, et la
maternelle quatre ans en est un.
Mais je veux
vous parler maintenant du plan d'accélération de l'accessibilité des places en
service de garde, parce que je suis
quand même sensible, encore une fois, aux données statistiques. Pour ceux qui se joignent à nous, on en a parlé un peu tantôt : 42 000 enfants qui
attendent sur la liste d'attente et, je ne suis pas sûr du chiffre que M. le
ministre m'a donné tantôt, je pense
que, pour la région de Québec, c'était 4 000, un petit peu plus de
4 800, hein, je ne sais pas si je l'ai bien pris en note, là, un
petit peu plus de 4 800.
Donc,
considérant le fait que... Moi, dans ma circonscription, c'est jeune, il y a
certainement beaucoup de familles qui sont en attente sur la liste. Je n'ai pas
accès aux données très locales, peut-être que vous les avez, M. le ministre,
mais c'est évident qu'il manque d'endroits.
Les maternelles quatre ans vont permettre de combler ces besoins-là. Peut-être
qu'on recrutera de nouveaux enfants qui... Parmi les 156 000, il y en a
peut-être qui aimeraient aussi avoir accès à des services, mais il y en
a certainement qui vont vouloir aussi aller dans nos CPE, les places en service
de garde.
Vous avez en
fait annoncé 2 500 nouvelles places et 11 000 places qui
avaient déjà été annoncées. Puis, je me rappelle, la députée de Westmount—Saint-Louis nous disait : Oui, oui, mais
elles ont déjà été annoncées, ces places-là. Elle a raison, elle a
entièrement raison...
La Présidente (Mme Chassé) :
...présidence, on s'adresse à la présidence.
M. Lévesque (Chauveau) : Mme la
Présidente, la députée de Westmount—Saint-Louis a entièrement raison. Il y a eu 11 000 places d'annoncées. Il
y a un seul hic, c'est que c'était en 2011 et en 2013. Peut-être que c'est très
long développer des places en garderie, peut-être que c'est très long.
Moi, je ne suis pas ministre de la Famille, je
ne l'ai jamais été, mais je voudrais... avant de poursuivre, pour comprendre le déploiement, j'aimerais savoir
pourquoi, Mme la Présidente, pourquoi, M. le ministre, ça été aussi difficile à
développer. C'est quoi, la raison qui fait qu'on n'a pas réussi à développer
ces places de 2011 et de 2013, qui ont été annoncées
par le précédent, précédent, je parle de l'époque de M. Charest — je ne peux pas le nommer par son titre, il
n'est plus député, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui? Ah bon. D'accord. Merci.
M. Lévesque
(Chauveau) : ... — l'ancien premier ministre, l'ancien premier ministre du Québec,
Jean Charest? Alors, pourquoi ces places-là n'ont pas été déployées?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Merci, M. le député de Chauveau. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Décidément, c'est une formule que j'utilise beaucoup, c'est une excellente
question, parce que c'est la question que je me suis posée quand je suis
arrivé au ministère de la Famille.
Je vous dis,
Mme la Présidente, s'il y a une chose, une chose qui a fait en sorte que je
suis tombé en bas de ma chaise, c'est
ça. Vous savez, là, on nous prépare des documents, là, et là moi, j'ai une
fiche à peu près grande comme ça qui me dit... et là ce n'est pas le bon document, mais qui me dit, sensiblement :
Voici les appels de projets, les appels de projets qui ont eu lieu au cours des années. Là, tout est
identifié : voici le nombre de places qu'on a mises au jeu, voici le
nombre de projets qui ont été
réalisés; voici le nombre de places qu'on a mises au jeu, voici le taux de
réalisation. 2011, c'est moins pire.
2013, c'est terrible, c'est terrible. Vous mettez tout ça ensemble, les places,
la plupart sont à l'étape zéro de réalisation.
Et là moi, je me demande... Bon, il est là, le
document, c'est un document comme ça. Et là vous voyez : 2011, 15 000 places; bon, le taux n'est pas si
pire, 85,9 % de réalisation. Puis là je vous entends penser, vous allez
dire que c'est bon, 85,9 %, mais
en fait pas du tout, pas du tout parce que ça fait déjà huit ans de ça. Donc,
comment ça on n'est pas encore à
100 %? 2013, c'est encore pire, on est à seulement 29 % de
réalisation depuis 2013. Donc, moi, c'est la question que je me suis
posée : Pourquoi on est rendus là? C'est la grande question que je me suis
posée.
Et là, quand
j'ai commencé à gratter un peu sous la peinture, bien là, je me suis rendu
compte que c'est parce qu'on a mis
des bâtons dans les roues de ces projets-là. Ça, c'est la première chose. On
est arrivé avec du mur-à-mur, sous le précédent
gouvernement, sous les précédents gouvernements, où on est venu imposer
certaines façons de faire, certaines exigences,
voilà, qui ont fait en sorte que les projets... parfois, on dit : Bien,
moi, je n'ai plus les moyens de continuer, ça ne fonctionne pas. Puis, dans d'autres cas, parce qu'on est en plein
travail, on fait une recension, on communique avec chacun... on a
communiqué avec chacun des projets, on s'aperçoit que, dans d'autres cas, il
n'y avait pas de problème.
La seule
raison pour laquelle ces projets-là n'allaient pas de l'avant, c'est qu'il n'y
avait pas de suivi. Il n'y avait pas
de suivi. Et l'atmosphère n'était pas à la fête, là, l'atmosphère n'était pas
en mode développement, si je peux dire, si bien que, du moment où on leur a envoyé un signal positif, bien, tout ça
s'est remis en branle. Pouvez-vous croire? Moi, je n'y croyais pas. Donc, c'est pour ça que j'ai décidé de déposer un
plan d'accélération des places. Puis, entre vous et moi, ça n'a pas assez si difficile, ce qui est encore
plus terrible. Donc, nous, on a confiance que ça ira de l'avant. On est
confiants qu'on arrivera à réparer les pots cassés.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Chauveau, vous désirez poursuivre?
M. Lévesque (Chauveau) : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Lévesque (Chauveau) : Oui, Mme
la Présidente. On me dit que... Bon, vous dites que vous avez l'intention d'accélérer le développement de ces places-là puis
vous dites : Ce n'est pas si complexe que ça. Est-ce qu'on peut présager
que ces places-là seront développées
rapidement? On peut penser que c'est réalisable rapidement? Moi, c'est la
question que je me pose, là. Si ce
n'était pas si simple ou, en tout cas, on... Il y avait peut-être
un manque de volonté politique dans l'équipe
précédente. De votre côté, M. le
ministre... Mme la Présidente, excusez-moi, comment le ministre envisage-t-il
accélérer ces places-là? Que fera-t-il de
différent pour que ce soit réalisé effectivement
plus rapidement? Parce que je vous rappelle qu'il y a quand même
beaucoup de gens qui sont en attente d'une place présentement.
La
Présidente (Mme Chassé) : Juste avant de vous donner la parole,
M. le ministre, est-ce que vous vous engagez à transmettre l'information que vous nous avez présentée, juste dans
votre interpellation précédente, au secrétariat de la commission?
M. Lacombe : Mme la Présidente,
on peut s'engager à transmettre l'information qu'il contient.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Alors, est-ce que vous vous
engagez à transmettre le tableau demandé au secrétariat de la
commission, M. le ministre?
M. Lacombe : Avec plaisir.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Donc, si on se
rappelle toujours de la question du député de Chauveau, est-ce que vous
êtes prêt à reprendre la parole, M. le ministre?
M. Lacombe : Prêt comme un seul
homme, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bravo! Allez-y.
M. Lacombe :
Parce que, et là je sais qu'en politique les apparences sont importantes, là,
il y a des gens qui peuvent se dire :
Ça a l'air trop simple. Ça ne se peut pas. Est-ce que ça va vraiment faire la
différence? Ça a l'air trop simple. Moi,
je vous dis, c'est ce qui est étonnant, c'est ce qui m'a jeté en bas de ma
chaise, oui, il suffit de volonté et de changer la philosophie dans laquelle on évolue pour dire : Bien,
maintenant, on est ouverts au développement et on va faire en sorte que
les projets puissent aller de l'avant.
Donc,
je vous donne des exemples très précis. Peut-être, complément d'information,
une des règles qui a changé en cours de route, ça a été l'obligation pour les
projets de CPE, par exemple, de financer 50 % de leurs projets. Ça, dans
certains cas, ça fait mal parce que ça fait
en sorte qu'il y a des projets qui n'ont pas pu continuer d'aller de l'avant. Et,
devinez quoi, je vous le donne en
mille, ça a été fait en 2014, dans toute la vague de compressions qui a eu lieu
et qui n'a pas épargné, disons-nous-le,
le ministère de la Famille. Ensuite, il y a eu une modulation très timide, mais
nous, on arrive vraiment avec des mesures plus concrètes, je les
mentionnais tantôt.
Par
exemple, dans le cas d'une location, on pourrait aller à 100 %. Dans le
cas d'une construction, oui, il y a le scénario
du 50 % qui est sur la table, mais on va faire du cas par cas pour voir
est-ce qu'on pourrait augmenter à 75 % mais aussi à 100 % dans certains cas. Puis, quand je vous dis que c'est
du concret, bien, il y a de l'argent, il y a de l'argent qui sera mis
sur la table. Donc, on parle de plusieurs millions de dollars qui vont être
investis pour faire en sorte que ces projets-là puissent aller de l'avant.
Parce qu'évidemment ça a un coût, mais nous, on fait le pari que ça vaut la
peine. Ça vaut la peine parce que ces
places-là, il faut les sortir, il faut les concrétiser parce que, quand elles
sont sur une tablette, il n'y a pas
de petit Québécois, de petite Québécoise qui les occupent puis qui développent
leur plein potentiel. Et, moi, ça, ça me choque.
Donc,
je veux que les places arrivent rapidement. Et on va accompagner chacun des
projets. Je vous le disais tantôt : 40 fonctionnaires, au ministère, dont c'est la priorité actuellement,
40 personnes qui, à chaque matin quand elles arrivent au bureau, c'est sur le dessus de la pile, c'est
ce qu'on leur a demandé, c'est ce qu'ils font. Ils sont très heureux de le
faire parce que ça bouge, au ministère, puis on va faire vraiment de
l'accompagnement personnalisé.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Chauveau.
M. Lévesque
(Chauveau) : Oui. Merci, Mme la Présidente. C'est bien évident, un
plan de développement, un plan d'accélération. Les besoins ne sont pas
égaux, je suppose, au Québec. Je n'ai pas vu la carte. Il doit y avoir des
régions où est-ce que c'est davantage criant.
Ces endroits-là, ces lieux-là... C'est bien beau de vouloir aider un peu tout
le monde, mais il doit y avoir des endroits où est-ce que c'est plus
stratégique. Quels sont les endroits que vous allez prioriser? Allez-vous prioriser tout d'abord des endroits en
particulier? Si oui, quels sont, disons, les critères d'attribution? Moi, ce
qui... Honnêtement, là, qu'est-ce qui fait
que peut-être qu'il y aurait des places qui pourraient venir dans mon comté ou
dans les comtés des collègues? C'est quoi,
ces critères-là qui vont faire que vous allez prioriser les premières places à
déployer? Vous en avez quand même 11 000 au départ. C'est quoi, ces
critères-là?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, M. le député. M. le ministre.
• (20 h 10) •
M. Lacombe :
C'est une bonne question parce qu'évidemment que la mécanique, elle peut
sembler complexe. Dans ce cas-ci, ce
sont des places qui ont déjà été attribuées. C'est ce que je disais tantôt,
c'est ce qui est encore plus terrible, les places, elles sont attribuées. Elles sont entre les mains, là, de
promoteurs qui n'attendent que ça, souvent, de les développer. Là, on va leur donner les moyens de le faire puis
on va le faire de façon rigoureuse avec un cadre, un échéancier serré, deux ans,
du moment où le projet se met de l'avant,
et, après six mois, première vérification, et, si ça n'atteint pas les cibles
qu'on s'est fixées, on peut reprendre les places.
Mais,
je vous le disais tantôt, on va s'imposer la même rigueur. On met les moyens
sur la table puis on sera aussi rigoureux
dans le suivi pour nous-mêmes, qu'on ne crée pas des délais aux corporations
qui sont en train de se mettre sur pied.
Ensuite,
pour les régions, donc, pour revenir à cet élément-là de la question, les
projets, ils ont déjà été autorisés, donc
ils vont voir le jour aux endroits pour lesquels ils ont reçu l'autorisation.
Donc, les endroits sont déjà définis. Par contre, il y a des projets qui
n'iront pas de l'avant...
La Présidente
(Mme Chassé) : Pour votre information, il reste 45 secondes
au bloc.
M. Lacombe :
Par contre — merci,
Mme la Présidente — il y a
des projets qui n'iront pas l'avant parce que, d'un commun accord, on va
décider de reprendre les places. Parce que l'eau a coulé sous les ponts.
Imaginez, depuis 2013, depuis 2011, il s'en
est passé, des choses, il y a des gens qui n'ont plus d'intérêt de développer
les projets. On va les reprendre, et
on va refaire un appel de projets, et là à ce moment-là il y aura des projets
d'un peu partout au Québec qui pourront être déposés. Et j'ajoute à ça, je suis persuadé qu'on pourra y revenir, mais
les 8 000 places qu'on a de disponibles pour des milieux familiaux, des garderies en milieu
familial, qui ne sont pas utilisées non plus en ce moment, on pourrait
éventuellement, aussi, reprendre ces
places-là d'une bonne façon, en faisant ça dans l'ordre, d'un commun accord, et
les redéployer ailleurs au Québec.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Il reste
seulement quelques secondes au bloc pour qu'il se termine. Alors, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention au deuxième groupe de l'opposition pour
son deuxième bloc d'échange. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à
vous.
Mme Labrie : Merci.
Par rapport aux enfants avec des besoins particuliers, on sait que c'est très
difficile en ce moment, pour les familles, de trouver une place qui
répond aux besoins de leurs enfants. Il existe une subvention pour permettre aux CPE de recevoir ces enfants, mais
elle est assez mal adaptée, en ce moment, et il semble que ça manque de souplesse. En tout cas, c'est ce qu'on me dit sur
le terrain. Un des problèmes, notamment, c'est que le soutien financier pour
accompagner ces enfants-là est établi sur un
salaire horaire de 22,71 $, alors que si le hasard fait que l'éducatrice
est en haut de l'échelle salariale, l'enfant va avoir droit à moins d'heures
d'accompagnement à cause de ça. Et ça, c'est sans compter que le réseau est tellement mal financé
que l'argent sert beaucoup trop souvent à payer les dépenses courantes des
CPE. Donc, j'aimerais savoir ce que le
ministre compte faire pour s'assurer de répondre vraiment aux besoins des
enfants à besoins particuliers.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, il y a deux éléments peut-être, là,
qui peuvent répondre à la question de ma collègue. Il y a l'AIEH, donc
l'allocation... l'allocation... et là j'ai un blanc de mémoire.
Une voix :
...
M. Lacombe :
L'Allocation pour l'intégration d'enfants handicapés, voilà. On a beaucoup
d'acronymes. Et il y a, par ailleurs,
la Mesure exceptionnelle de soutien, la MES. Dans le cas de la Mesure
exceptionnelle de soutien, on parle d'un budget de tout près de 10 millions de dollars. Vous avez raison, il
y a un barème qui est fixé pour le salaire horaire. Par contre, on est
conscients qu'il y a des besoins et on est actuellement en train de revoir
comment on peut peut-être offrir davantage.
Parce que, je pense que ce n'est une cachette pour personne, on a fait du
développement de nos enfants une priorité au gouvernement. L'éducation, c'est la grande priorité, ça commence en
petite enfance. Donc, on est en train de voir ce qu'on peut faire de
plus.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci, M. le ministre, pour votre réponse. Je vous encourage à aller de l'avant
rapidement sur ce dossier-là. Je sais qu'il y a énormément de demandes, on
parle de familles qui ont vraiment beaucoup de difficulté à trouver une place pour leurs enfants dans
d'autres types de milieux de garde que les CPE parce que ces milieux-là ne
sont pas adaptés. Donc, c'est un besoin qui
est très, très urgent. Il y a beaucoup de familles qui se retrouvent avec
aucune option devant elles, en ce moment, sachant qu'il manque de places
dans les CPE.
Le
ministère de la Famille a annoncé en février un appel de projets pour la
création de nouvelles places en CPE, en
garderie subventionnée, dont une bonne partie pour répondre aux besoins des
parents étudiants. C'est une bonne nouvelle pour beaucoup de parents étudiants. Mais par contre, un des besoins des
étudiants parents, c'est la souplesse d'horaire et aussi le temps
partiel, et, dans certains cas, la halte-garderie répond mieux aux besoins
qu'un milieu traditionnel.
À l'Université de Sherbrooke, il y a des
associations étudiantes qui travaillent à un projet de halte-garderie avec
des horaires atypiques sur le campus, mais
malheureusement ils ne trouvent aucun programme pour soutenir leur projet qui
émane pourtant d'un besoin très, très réel sur le terrain. Il y a déjà un CPE
sur ce campus-là, mais ça ne répond pas aux besoins de tous les étudiants. Donc, j'aimerais savoir si le ministre
est ouvert à rencontrer les porteurs de dossiers du projet de
halte-garderie à l'Université de Sherbrooke pour voir quel soutien le ministère
pourrait leur offrir.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Je fais une parenthèse, petite parenthèse — je m'en veux de ne pas vous l'avoir dit tantôt — pour la Mesure exceptionnelle de soutien.
Vous avez vu le cas du petit Zachary, sur lequel on a agi rapidement, Mme la Présidente. Et je peux vous
dire aussi, pour la Mesure exceptionnelle de soutien, on est en train de
revoir, je l'avais exprimé publiquement, la
façon dont on fonctionne. Auparavant, il y avait un seul appel par année pour
répondre aux besoins, et là on est en train
de voir si on pourrait en avoir deux ou peut-être trois aussi par année, deux
de façon plus officielle et une troisième, peut-être, pour les besoins
plus particuliers.
Je
ferme la parenthèse, pour vous dire que la garde à temps partiel avec des
horaires atypiques, c'est un phénomène qu'on
connaît, c'est un phénomène sur lequel on travaille. Dans le cas des
universités, moi, je vous dirais que... on parle des haltes-garderies,
les haltes-garderies communautaires, par exemple, répondent à un besoin très
précis. Mais il faut savoir qu'on travaille
aussi avec une loi qu'on doit respecter, et la loi dit que dans certains cas,
quand le service est ce qu'il est,
bien, il devient un service de garde éducatif. Et avec le véhicule... Donc là
on peut s'obstiner sur le véhicule : Est-ce que c'est mieux une
halte-garderie ou un CPE, par exemple? Mais ce que je peux vous dire, c'est que
les deux sont complémentaires et qu'avec un
CPE on peut tout aussi bien arriver à un modèle de garde atypique à temps
partiel, par exemple.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci. Donc, est-ce que vous avez de l'ouverture à rencontrer les associations
étudiantes pour discuter de ça,
comment, peut-être, on peut répondre à leurs besoins dans le cadre... Oui?
Parfait, donc je vous mettrai en contact avec plaisir.
M. Lacombe : ...prendre un café
avec mes collègues.
Mme Labrie :
Certainement. Je vais passer à un autre registre, par rapport au... le soutien
qu'on donne aux villes pour répondre aux besoins des familles. De plus en plus,
les villes s'efforcent de répondre aux besoins des familles et des aînés et, en tant que gouvernements de proximité,
elles ont un rôle vraiment important à jouer, par exemple, pour favoriser
l'inclusion des enfants à besoins particuliers dans les loisirs, les camps de
jour, favoriser la mobilité active des aînés. Et
en 2018‑2019 les sommes octroyées par le ministère de la Famille pour le développement
d'une politique familiale au sein des
municipalités étaient de 659 000 $. C'est un montant qui est
clairement insuffisant parce que, lors du dernier appel de projets, il y a seulement 75 projets qui
ont été retenus et il y en a près de 120, demandes, qui ont été refusées.
J'aimerais savoir si le ministre peut
s'engager à augmenter ces montants pour soutenir les villes qui veulent
améliorer la qualité de vie des familles et des aînés.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le ministre, votre réponse.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Effectivement, les villes offrent des services à nos tout-petits, à
nos familles. Un des exemples, je pense, ce
sont les camps de jour. Et on sait qu'avec l'arrivée des prématernelles quatre
ans ça va créer un besoin. Je pense
que je peux répondre à la question de ma collègue de cette façon-là. Parce que
c'est une forme de soutien important
qu'on peut apporter : Qu'est-ce qu'on peut faire, en collaboration avec
les municipalités, pour faire face à
ce besoin-là? Effectivement, mieux les épauler dans la mission qu'ils auront
avec nos tout-petits, qu'ils ont déjà, parce
que ça existe déjà. Je pense à Laval, à Mascouche, par exemple, à certaines
universités aussi. Donc, à ce sujet-là, on est déjà au travail, il y a
un comité conjoint qui a été créé avec l'Union des municipalités du Québec,
notamment, où il y aura des discussions. Il
faut comprendre qu'on a à peu près un an, parce qu'on verra les effets, si vous
voulez, l'été prochain. Donc, on se laisse le temps de bien faire les
choses. Mais il y a de l'ouverture des deux côtés.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci. Sur le même dossier, il y a le budget du carrefour affaires municipales
et famille qui n'a pas été augmenté ni même indexé, depuis 15 ans,
et pourtant c'est un partenaire important du gouvernement, qui contribue à
l'amélioration de la qualité de vie des familles et des aînés partout au
Québec. Est-ce que le ministre peut s'engager à augmenter le financement de cet
organisme, qui n'a pas bougé depuis 15 ans?
La
Présidente (Mme Chassé) : Est-ce que vous avez bien saisi la
question, M. le ministre? Parfait. Allez-y, prenez la parole.
M. Lacombe : Est-ce que je peux
prendre quelques secondes pour vous revenir avec une réponse plus précise?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui.
M. Lacombe : Parce qu'on parle
d'un organisme...
La
Présidente (Mme Chassé) : Et je vais en profiter, si vous me
permettez : Pouvez-vous répéter la question? Parce que moi, je ne
l'ai pas saisie.
Mme Labrie : Avec plaisir.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
Mme Labrie : Donc, le budget du
carrefour affaires municipales et famille, il n'a pas été augmenté ni indexé depuis 15 ans, et pourtant c'est un
partenaire important du gouvernement parce qu'il contribue à l'amélioration de
la qualité de vie des familles et des
aînés partout au Québec. Donc, je voulais savoir si le ministre peut s'engager
à augmenter le budget de cet organisme.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci de votre générosité.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui? Est-ce que vous désirez aller sur
une autre question, le temps qu'ils trouvent leur... Vous êtes prêt, M.
le ministre? Vous êtes prêt?
M. Lacombe :
J'aimerais donner la bonne réponse à ma collègue. Parce que, là, on conviendra
que c'est un organisme bien précis.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, on va passer à la prochaine
question pour qu'elle puisse avoir tout son temps pendant que vous
cherchez votre réponse.
M. Lacombe : Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Allez-y, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Combien de temps
il me reste?
• (20 h 20) •
La Présidente (Mme Chassé) : Il
vous reste 5 min 30 s.
Mme Labrie : Parfait. Donc, le
gouvernement a respecté sa parole d'investir 10 millions sur trois ans dans
les organismes communautaires famille. C'est une bonne nouvelle, c'est certain.
Mais est-ce que le ministre peut aussi s'engager à augmenter le
financement à la mission de ces organismes-là, notamment en ce qui concerne les
maisons de la famille?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le
ministre, une réponse à la question?
M. Lacombe : C'est exactement
ce qu'on a fait, Mme la Présidente. On a versé ces sommes-là en soutien à la
mission des organismes.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ma compréhension est que c'est un 10 millions sur trois ans. Donc, qu'est-ce qui va arriver au terme des trois années? Est-ce que c'est vraiment...
ça s'inscrit dans... c'est une augmentation du budget récurrent de ces organismes-là?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : C'est un 30 millions
sur trois ans qui est versé à la mission.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ça se maintient,
ça... Dans trois ans, ces montants seront-ils toujours là?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : On aura évidemment du travail à faire, quand on sera rendus là, mais
la bonne nouvelle... Je peux vous
dire que, quand on a annoncé qu'on maintenait ça et qu'on le faisait à la
mission, parce que, ça, c'était la nouveauté, on a eu une ovation qui a duré quelques secondes pour ne pas dire quelques
minutes. Donc, les groupes sont très,
très heureux de ça. Je pense qu'on doit faire les choses dans
l'ordre. Mais on conviendra que c'est une excellente nouvelle, 10 millions par année, 30 millions
sur trois ans, à la mission, comme ils nous le demandaient. Donc, ils sont très
heureux de ça.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce qu'on a une
réponse pour le Carrefour action municipale?
La
Présidente (Mme Chassé) :
...la réponse à la question précédente. Ça s'en vient. Bon, qu'est-ce que
vous diriez si vous alliez à votre autre question? Allez-y, Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'en pose une autre. Je vais vous amener sur la question
du RQAP. Je sais que c'est un programme
qui ne relève pas directement du ministère de la Famille, mais ça concerne la conciliation travail-famille, qui est sous votre responsabilité. Donc, j'aimerais vous questionner par rapport au rapport qui a
été fait en 2015 par le Conseil du
statut de la femme, qui avait quelques recommandations, là. Je vais les combiner. Notamment, il y avait la recommandation de mettre
en place un congé de paternité réservé supplémentaire de trois semaines pour le
père, à condition que le père soit le seul prestataire du RQAP pendant ces trois semaines, ce qui permet au père de
vraiment développer ses compétences parentales, parce qu'il est seul avec l'enfant pendant un
certain nombre de semaines. Puis il y
avait aussi la recommandation de permettre aux parents
d'étirer leur congé sur deux ans, qui avait été notamment proposée par
l'ancien gouvernement, mais qui... un projet qui est mort au feuilleton. Donc, je veux savoir si votre gouvernement compte aller de l'avant avec la mise en place de ces propositions-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Sherbrooke. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Moi, je serai toujours
militant en faveur d'une meilleure conciliation famille-travail-études. Vous
avez vu, on met la famille en premier parce que, bon, évidemment, ce n'est pas
une cachette pour personne, j'ai deux jeunes
enfants, je pense que je ne suis pas le seul dans cette situation-là,
et je suis un papa, précisément, donc je comprends à quel point c'est important.
Maintenant,
vous comprendrez aussi que mon collègue des Finances est en charge de ce dossier-là. Moi,
je suis en communication assez régulière. J'ai rencontré à quelques
reprises le Regroupement pour la valorisation de la paternité, qui ont de superbes idées, parce que je pense qu'il
reste beaucoup de travail à faire et qu'effectivement pour... On parle souvent de la
condition féminine, l'importance de faire avancer les dossiers vers l'égalité,
pour tendre vers l'égalité. Bien, je pense que, quand on permet aux hommes de jouer davantage
leur rôle de père et de prendre davantage leurs responsabilités, bien, ça
fait en sorte qu'on tend de plus en plus vers cette égalité-là. Donc, je serai toujours
un militant en faveur de ce qu'on peut faire.
Maintenant, à chacun son portefeuille, évidemment,
donc ce n'est pas au ministère de la Famille de prendre cette décision.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Est-ce qu'on a une réponse à ma question sur...
La
Présidente (Mme Chassé) :
Ah! oui, on a la réponse. M. le
ministre, 1 min 30 s,
il reste 1 min 30 s au bloc, pour votre information.
M. Lacombe : C'est une somme de 125 000 $ par année
en soutien à la mission, 175 000 $ par année au pro rata des heures qui sont données en soutien aux municipalités. Donc, le budget, vous avez raison, pourrait peut-être
être augmenté. Je dis ça parce que c'est une possibilité. Est-ce que ce
sera le cas? On a toujours des discussions avec les organismes communautaires famille. Vous avez vu d'ailleurs
que beaucoup d'organismes ont eu une augmentation, récemment, on
a revu la façon dont on les finançait. Donc,
il n'y a pas de fermeture, mais, en
même temps, on doit aussi faire avec
les sommes qu'on a.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Il reste 45 secondes, Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Pouvez-vous minimalement vous engager à indexer ces montants-là à partir de maintenant?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Je peux minimalement
m'engager à discuter avec l'organisme, que je connais,
à qui j'ai déjà parlé, évidemment, pour voir comment on peut... d'ailleurs, je vais
les rencontrer bientôt, je serai à Roberval avec eux, voir comment on peut les soutenir davantage
dans leur mission. Mais je ne prendrai pas l'engagement ici ce soir, devant vous, devant ce micro. On va
faire les choses en bonne et due forme.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. Il reste quelques secondes. On reporte au prochain bloc.
Merci. Je reconnais une intervention de la part du parti formant le gouvernement
pour un cinquième bloc d'échange. Monsieur, madame... Qui prendra la parole? M.
le député de Rivière-du-Loup, je vous donne la parole.
M. Tardif : Alors, mes premiers mots vont être pour adresser mes meilleures
salutations à la présidence. M. le
ministre, collègues, mesdames et messieurs les invités, personnel politique également.
Écoutez, il y a quelque temps, le ministre est venu en tournée
dans l'Est du Québec, et, lors de son retour sur Québec,
il a eu l'immense gentillesse et le très sens professionnaliste d'arrêter
dans une garderie, dans le comté que je représente, soit Rivière-du-Loup—Témiscouata. Le CPE où il est arrêté a un journal.
Puis vous allez voir, là, je vais aller un petit peu plus loin, puis
après ça on va arriver...
Alors,
je vous cite tout simplement le petit mot qu'ils ont marqué, avec la photo du
ministre en ma compagnie, les gens du
CPE : «Alors, c'est avec plaisir que le CPE de Rivière-du-Loup a accueilli
en ses murs le ministre de la Famille, M. Mathieu
Lacombe. Il était accompagné du député...» Alors, je vais sauter ce petit bout
là. Je reviens : «Cette rencontre a
permis aux gestionnaires du CPE de Rivière-du-Loup de discuter avec
M. Lacombe des principaux défis qui préoccupent le réseau par les temps qui courent et des projets
qui mijotent dans notre CPE.» Et je termine : «Une belle rencontre
positive et constructive avec des gens à l'écoute et bienveillants.»
C'est ça que ça a
donné, la visite du ministre, concrètement. Et ce n'est pas moi qui ai écrit
l'article, Mme la Présidente, soyez assurée
de ça. Alors, simplement pour un clin d'oeil au ministre, en disant :
Merci, ça a été apprécié, vous êtes allé sur le terrain, comme vous le
faites toujours, et nous nous retrouvons avec du concret, on parle de la vraie
vie.
Alors,
juste pour terminer sur ce petit point, ce CPE qui était né sous un autre
programme, en 1972, et, pour reprendre l'expression
consacrée, savez-vous quoi? Ça faisait 27 ans qu'ils n'avaient pas vu un
ministre de la Famille, 27 ans qu'un ministre de la Famille ne s'était pas rendu dans ce CPE. Alors, vous
comprendrez que ces gens-là étaient vraiment heureux, et je pense... et
ils étaient fiers de pouvoir s'adresser directement à leur ministre.
Ceci
dit, moi, aussi, je suis un père, mais elle a 23 ans, donc... mais je me
suis toujours intéressé, j'ai toujours pris mes responsabilités vis-à-vis ma grande fille aujourd'hui. Et il reste
que l'étude sur les crédits Famille, c'est important, à mes yeux, c'est une valeur dans laquelle j'ai
participé, à une époque. Je participe d'une façon différente, mais c'est
quelque chose qui est important, c'est quelque chose de sérieux. On
prépare le futur en agissant aujourd'hui.
Alors,
de façon plus particulière, j'ai retenu quelques sujets pour discuter ou pour
interroger, et le premier point que j'aimerais soulever consiste... les
projets de 2 500 places, 2 500 places en services de garde
subventionnés. Mon collègue de Chauveau en a
parlé, vous en avez tous parlé, mais je vais quand même revenir pour aller
chercher des spécificités.
On
me dit que près de 11 000 places subventionnées ont été octroyées en
2011‑2013. Ça n'a toujours pas été créé. M. le ministre a dit, il y a quelques
heures : C'était inacceptable. Je le cite : c'était inacceptable. Et
je suis d'accord avec. On a parlé
d'un plan d'accélération de l'accessibilité des places, et le ministre a
annoncé qu'il rajouterait 2 500 nouvelles places aux services
de garde.
La question est, pour moi : Est-ce que le
ministre se garde une marge de manoeuvre pour lancer des appels sur les projets
ciblés? Parce qu'on sait que... je suis quand même bon mathématicien, 11 000
plus 2 500, ça donne 13 500, d'accord? Parfait, on s'entend là-dessus. Puis il
y en a 42 000 qui attendent une place. Alors, moi, je vois qu'il y a comme
un manque à quelque part. C'est quoi qu'on
va... Comment on va travailler pour essayer de combler ça le plus rapidement
possible et continuer d'aller de l'avant?
• (20 h 30) •
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député de Rivière-du-Loup.
Simplement vous mentionner... Ça va me
permettre de prendre un moment pour faire un peu d'éducation. Lorsqu'on fait
une citation, on peut nommer la personne puisqu'on fait, texto, une citation, ce qui est différent de comment on
tient les propos à l'extérieur des citations, où on doit nommer les personnes
par leur titre. Alors, merci, M. le député de Rivière-du-Loup. M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous avez raison, les maths, vues comme ça,
ça peut sembler que ce n'est pas raccord, comme on dit en télé, ou que ça ne
concorde pas. Bien, faisons l'exercice. Il y a 11 000 places
qui étaient annoncées, pour lesquelles on a décidé d'offrir des mesures, là,
d'accélération dans le plan d'accélération pour l'accessibilité à une place, le
PAAP.
Ensuite de
ça, à ces 11 000 places là s'ajoutent les 1 691 places qui ont
été attribuées, qui viennent d'être attribuées en début de mandat. C'est un appel de projets du précédent gouvernement.
Quand on est arrivés, bon, il me restait à signer, pratiquement, les
lettres, là. Donc, il y a un 1 691 places qui se retrouvent là.
Et il y a un
2 500 places dont je vous parlais plus tôt, Mme la Présidente, qui
étaient des places qu'on gardait au ministère,
qui est un peu un résiduel de d'autres appels de projets. Il y a toujours des
projets qui ne fonctionnent pas ou des places qui ne sont pas octroyées
parce qu'on ne reçoit peut-être pas assez de projets conformes, qui répondent
aux exigences. Donc, il y avait un résiduel
de 2 500 places qu'on se gardait pour faire des appels, peut-être, de
projets un peu plus ciblés. Moi, j'ai demandé à ce qu'on puisse tout de suite
les rendre disponibles, les mettre au jeu, comme on dit.
Donc, tout ça
nous amène à 15 191 places. Vous avez raison, il y a
42 000 enfants qui sont en attente d'une place. Bon, là, vous pourriez dire que ça ne fonctionne
pas. En parallèle, il faut aussi dire qu'il y aura la création des
prématernelles quatre ans. Et, encore
là, c'est toujours un peu hasardeux de présumer du choix des parents, mais on
présume qu'il y a des parents qui
vont faire ce choix-là, et ça va libérer des places pour les enfants de quatre
ans, notamment dans les CPE, et, bon, il y aura une cascade.
Mais tout ça
pour dire que, si on additionne les places qui seront créées en CPE, dans le
réseau subventionné, en fait, et si
on ajoute à ça les places, notamment, en prématernelle, et éventuellement s'il
y a toujours du développement de garderies non subventionnées aussi,
bien, on arrivera, selon nous, à un certain équilibre. Mais il faudra quand
même continuer le travail pour créer des
places subventionnées aussi parce qu'il faut se rappeler que c'est ça que le
parent préfère, c'est ce que le parent recherche.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Rivière-du-Loup, vous désirez reprendre la parole?
M. Tardif : Oui, merci. Alors, je reviens cette fois-ci sur
le projet de garde subventionnée pour les parents étudiants. Alors, sur 2 500 places prévues au
total, 2 000 sont ciblées pour des projets améliorant la conciliation
famille-travail-études. Des parents
de jeunes enfants qui décident de retourner aux études, puis ils sont de plus
en plus nombreux, puis c'est une très
bonne nouvelle, doivent être encouragés, avoir des facilités pour pouvoir
concilier... Déjà qu'il est difficile de concilier travail-famille,
alors, si on parle de famille-travail-études, ça semble vraiment plus ardu à
réaliser.
Alors, ma
question est très simple là-dessus, et le ministre a quand même abordé une
partie... Je veux juste revenir sur
quels projets peuvent répondre de façon spécifique à ces jeunes familles là qui
retournent aux études, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Rivière-du-Loup. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, ce sont effectivement 2 000 des 2 500 places
qui sont ciblées pour des projets qui
vont améliorer la conciliation famille-travail-études. Donc, on parle, par
exemple, d'installations qui pourraient être situées dans un milieu d'étude. On parle de cégeps, de collèges,
d'universités ou à proximité, par exemple, de centres d'éducation aux
adultes, de centres de formation professionnelle. L'idée, c'est de permettre
notamment aux parents étudiants, là, de pouvoir poursuivre leurs études tout en
conciliant ça avec le fait qu'ils ont une famille. J'ai moi-même, Mme la Présidente, terminé mon baccalauréat avec
un bébé qui venait de naître. À six cours par session, je peux vous dire
que j'ai travaillé fort et que je comprends tellement les parents étudiants qui
sont dans cette situation-là.
Donc, je pense que ça va de soi, je vous dirais,
dans l'état où le réseau se trouve présentement, de commencer à faire des
appels de projets qui sont peut-être davantage ciblés plutôt que de toujours
lancer des appels de projets qui s'adressent
à tout le Québec, de commencer à voir de quelle façon on peut agir de façon
plus ciblée. Donc, dans ce cas-là, on
a choisi des projets pour favoriser la conciliation famille-travail-études.
Puis je dirais même que plus ça va aller, plus des appels de projets de ce type-là, il y en aura,
parce que plus on avance, plus le réseau va approcher d'un stade où il sera
à maturité.
Pour le 500 places qui vient compléter le
2 500, on parle vraiment de places qui priorisent les poupons pour
consolider le réseau. Vous savez, dans certains CPE, il manque deux places.
Donc, est-ce qu'on ne peut pas juste venir consolider,
venir boucler la boucle puis venir combler des besoins comme ça? Bien, c'est la
latitude qu'on s'est donnée avec cet appel de projets.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. M. le député de Rivière-du-Loup.
M. Tardif : Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Alors, merci beaucoup...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...
M. Tardif : Non, pas de problème. Merci beaucoup, M. le ministre. On sentait qu'il
y avait une partie, vraiment, qui
avait du vécu dedans, là, un petit peu plus, oui, ce qui m'amène maintenant à
revenir sur l'intégration — c'est un sujet qui est important aussi à mes yeux — des
enfants handicapés en services de garde.
On
sait qu'il existe des programmes, Mme la Présidente, de soutien financier pour
les familles qui ont un enfant avec un
handicap. Est-ce que les programmes sont suffisants? Ce soutien aux enfants
handicapés passe par différentes mesures, dont l'assurance que le
service de garde peut donner le maximum de services répondant aux besoins de
cette jeune clientèle. En 2018, en 2019, on
connaît l'intégration de chaque enfant... l'importance de l'intégration des
enfants dans leur milieu de vie.
Alors, l'intégration est une clé pour donner vraiment une chance égale, à mes
yeux puis, je pense, également aux yeux du gouvernement, de réussir et
de se développer ou de favoriser son développement potentiel.
On l'a dit plus tôt,
l'apport des services de garde dans le développement de nos enfants est
crucial, et il faut répondre, dans certains cas, à des besoins très
particuliers. Est-ce que le ministre peut nous indiquer la nature du soutien
disponible en services de garde pour les enfants qui ont des besoins plus
particuliers?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Il reste 2 min 30 s au
bloc d'intervention avec le parti formant le gouvernement.
M. Lacombe :
Je fais ça vite, Mme la Présidente, parce qu'on l'a quand même effleuré tantôt,
mais je peux peut-être donner un peu plus de détails. On a trois mesures.
Il
y a la mesure exceptionnelle de soutien, dont je parlais tantôt, qui avoisine
les 10 millions de dollars. On parle de 9,7 millions de dollars par année. Il y a près de
520 enfants qui en ont bénéficié en 2018‑2019. Il faut aussi savoir que le
budget a été bonifié en 2018‑2019.
Là, je vais lancer des fleurs, peut-être, au précédent gouvernement. C'était
une bonne décision parce que les enfants en avaient bien besoin. Il faut
leur donner ce qui leur revient.
Ensuite,
il y a l'allocation pour l'intégration d'enfants handicapés, qui est beaucoup
plus importante. On parle d'un peu plus de 100 millions,
101 millions précisément. Il y a 10 000 enfants qui en ont
bénéficié. La différence, c'est que, dans ce
cas-ci, on parle d'un montant qui est donné, un montant forfaitaire,
2 200 $, non récurrent, pour couvrir notamment l'achat d'équipement, par exemple, pour les
enfants qui ont des défis particuliers qui sont dans un service de garde
subventionné. La mesure
exceptionnelle de soutien dont je vous parlais, c'est plutôt pour
l'accompagnement de ces enfants-là dans leurs activités quotidiennes,
comme manger, se vêtir, se déplacer.
Donc,
voilà. Et le troisième, service de surveillance d'élèves handicapés qui sont
âgés de 12 à 21 ans, ça parle moins, là, des services de garde éducatifs,
mais c'est quand même quelque chose qu'on offre, 1,5 million octroyé en
2018‑2019 pour les projets qui ont été sélectionnés. Je peux vous donner
plus de détails si vous en voulez, mais ça fait le tour.
La Présidente
(Mme Chassé) : Il reste 45 secondes, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
• (20 h 40) •
M. Tardif :
Oui, merci. Ça va être parfait pour cette partie. Merci, M. le ministre.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. M. le ministre, est-ce que
vous désirez reprendre la parole ou le temps est réalloué à un bloc ultérieur?
M. Lacombe :
Bien, je peux peut-être compléter, si vous voulez, au bénéfice de tout le monde.
La Présidente
(Mme Chassé) : Allez-y, certainement.
M. Lacombe :
J'y vais?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, absolument.
M.
Lacombe : Donc, je vous
parlais du service de surveillance d'élèves handicapés âgés de 12 à
21 ans, 37 projets financés
en 2018‑2019, pour 1,5 million. Puis peut-être prendre quelques secondes restantes pour resouligner que la MES,
la mesure exceptionnelle de soutien,
c'est ce dont il a été question dans le cas du petit Zachary. Et vous vous
rappelez, donc, que, dans le cas de ce programme-là, on est en train de
le revoir pour qu'il soit plus flexible et peut-être plus généreux.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci beaucoup. Je suis à reconnaître maintenant
une première intervention de la part du troisième groupe de l'opposition pour son deuxième bloc d'échange. Mme la députée de Joliette, la
parole est à vous.
Mme Hivon : Merci, Mme
la Présidente. On a abordé brièvement
tantôt la question des garderies non régies, donc j'aimerais y revenir. Est-ce que le ministre
peut nous dire combien il y a d'enfants en ce moment, à partir de ses évaluations,
qui sont dans des garderies non régies?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Dans le cas des personnes
non régies — c'est
le nom qu'on leur donne dans le
jargon — qui
se présentent parfois elles-mêmes comme des garderies privées en milieu
familial, il y a beaucoup de termes,
là, qui circulent, mais il faut comprendre que, dans le cas des PNR, des
personnes non régies, la députée de Joliette en sait quelque chose, je pense qu'elle connaît bien le dossier, c'est
des personnes qui décident d'offrir des services de garde dans leur
sous-sol, par exemple, et qui ne veulent pas avoir à suivre les règles
que doivent suivre, par exemple, les éducatrices en milieu familial qui offrent des places subventionnées, et dont ne
connaît pas non plus l'existence. Donc, elles n'ont pas, ces personnes-là, à demander de permis. Évidemment,
ça pose certains défis. Le projet de
loi n° 143,
qui a été adopté, est venu amener certaines balises, un minimum, là, de
sécurité, avec quelques exigences, notamment la personne doit agir à son propre
compte. Et là je vous passe la...
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre...
M. Lacombe : Je vous évite la liste, mais, pour répondre à la question
précise, je l'ai mentionné tantôt, on évalue à peu près à 19 000... Et
là c'est très préliminaire. Les travaux sont en cours.
Mme Hivon :
Oui, je veux comprendre comment vous arrivez...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, Mme la députée.
Mme Hivon : Oui, merci. Oui, on a débattu longuement du sujet
lors du projet de loi n° 143, et notamment, par la bande,
avec la personne qui est maintenant vice-première
ministre, et je veux savoir comment
vous arrivez à ce chiffre de 19 000.
Est-ce qu'il y a une passerelle qui a été instaurée entre Revenu Québec et le ministère de la Famille? Et donc, quand vous dites
que c'est préliminaire...
La Présidente
(Mme Chassé) : Je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence.
Mme Hivon :
Mme la Présidente, quand le ministre dit que c'est préliminaire, que veut-il
dire?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord, Mme la Présidente, je pense
que la députée de Joliette et moi, on sera d'accord sur un
point. C'est une excellente nouvelle, je pense, que d'avoir ce portrait-là.
L'entente a été signée... Ça faisait 10 ans, là, qu'il y
avait du travail qui se faisait. On
ne prendra pas le crédit de ça. Mais l'entente, techniquement, a été signée quelques semaines après qu'on soit
arrivés. Je pourrais peut-être vous donner la date exacte. Et ça a permis déjà
de procéder à certains échanges.
En même temps, tout
ça est très aride. On doit s'assurer qu'on se sert des bons indicateurs. Donc,
le chiffre préliminaire serait de
19 000. En même temps, on travaille pour améliorer les indicateurs. Par
exemple, à partir de quel seuil de
revenus, pour les reçus qui sont émis, est-ce qu'on doit commencer à
s'inquiéter parce qu'on peut présumer aussi que ce n'est pas le même tarif qui est facturé à ces parents-là? Donc, on
est vraiment dans une phase préliminaire de travail, mais la bonne
nouvelle, c'est qu'on a les données.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Effectivement. Donc, je voulais savoir... Le ministre nous parle beaucoup de
l'importance d'Agir tôt — on est tout à fait d'accord avec lui — de l'importance d'augmenter la qualité des
services de garde qui sont régis. C'est
ce que faisait le projet de loi n° 143. On est tout à
fait d'accord avec ça. Mais le ministre va comprendre qu'on a un désaccord sur la question des non régis parce que
j'aimerais comprendre au nom de quel principe le ministre juge qu'alors que son gouvernement fait de l'éducation une priorité,
de l'Agir tôt une priorité, on peut maintenir des enfants dans des
milieux où il n'y a ni inspection, ni programme éducatif, ni reddition de
comptes.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, d'abord, je vous réfère à la revue de presse pour témoigner
du fait que c'est public. Et je ne m'en cache pas, là, pour moi, ce qui est sur
la table, là, pour les PNR, les normes qui sont exigées, c'est le strict
minimum. Et on ne peut surtout pas aller en dessous de ça, malgré ce qu'on nous
demande. Maintenant, moi, je n'y étais pas...
La Présidente
(Mme Chassé) : Les PMR?
M. Lacombe :
Les PNR, les personnes non reconnues, les milieux de garde non régis.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci.
M. Lacombe : Maintenant, moi, je n'étais pas autour de la table quand le
projet a été débattu, le projet de
loi n° 143. Je ne me suis pas levé non plus à l'Assemblée nationale pour voter pour. Je comprends que ma collègue
de Joliette, elle était là. Il
y a le travail qui s'est fait. Ceci
dit, ça a été adopté, et c'est ce avec quoi on travaille maintenant.
Ce qu'on peut faire, c'est s'assurer d'augmenter la qualité.
Et
là je vous cite le chiffre de 8 000
tantôt. On a 8 000 places disponibles en ce moment, là, prêtes à être
octroyées dans le milieu familial
régi. Donc, ces personnes non reconnues pourraient devenir des responsables en
services de garde. C'est là-dessus
qu'on est en train de travailler, voir comment on peut les inciter à faire le
pont puis à devenir... à faire partie du milieu régi.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Mais est-ce que le ministre, ce soir, nous confirme son intention de garder
l'existence de milieux de garde non
régis intacte ou est-ce qu'il nous annonce une intention de trouver des moyens
de faire en sorte que ces milieux deviennent des milieux régis?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, merci. M. le ministre.
M. Lacombe :
Le deuxième scénario était très bien énoncé. Je vais voter pour l'option B.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon :
Donc, le ministre souhaite que les milieux non régis deviennent des milieux
régis?
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Tout à fait.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Quel est l'échéancier qu'il se donne pour y arriver?
La Présidente
(Mme Chassé) : On s'adresse à la présidence.
Mme Hivon :
Quel est l'échéancier qu'il se donne pour y arriver?
La Présidente
(Mme Chassé) : Mais je vois l'intensité des...
Mme Hivon :
Oui, bien...
La Présidente
(Mme Chassé) : Ça va, allez-y, M. le ministre.
M. Lacombe :
Mais, Mme la Présidente, je l'ai dit tantôt, je sais à quel point ça passionne
la députée de Joliette. Honnêtement, puis en tout respect, c'est
intéressant d'échanger avec vous là-dessus. L'échéancier, candidement, là, je vous dirais que c'est tout un chantier, là. Il n'y
a pas d'échéancier qui est fixé là-dessus. Il y a beaucoup de choses dans
notre assiette présentement. Et on est en train de travailler pour avoir des
informations qui sont solides. Donc, on veut travailler
avec du solide. Ça va bien parce qu'on a maintenant accès à quelque chose pour
lequel on se posait beaucoup de questions,
et là je parle de l'entente avec Revenu Québec et de ces données-là. Donc, on
va partir de ça. Et je pense que je ne peux être plus clair que ça. J'ai
répondu clairement aux questions.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
Oui, d'accord. Autre sujet. Il y a une crainte récurrente, dans le milieu des
services de garde éducatifs, que,
pour favoriser la fréquentation des maternelles quatre ans, il y aurait une
baisse du financement spécifiquement pour les places de quatre ans dans les services de garde éducatifs. Est-ce que le
ministre peut rassurer tout le monde et dire que ce n'est pas dans les
scénarios?
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Je vous rassure complètement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon :
Merci beaucoup. On avance, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Fantastique!
Mme Hivon :
Donc, est-ce que le ministre a évalué l'impact du retour graduel au tarif
unique sur l'augmentation de la
demande pour des places, évidemment, en services de garde subventionnés à tarif
unique? Donc, je m'explique. Vu les décisions du précédent gouvernement,
il y a eu un intérêt accru, financièrement parlant, pour des familles, de
fréquenter des milieux de garde non
subventionnés, donc des garderies privées non subventionnées, compte tenu du
crédit d'impôt et du fait qu'il y
avait la taxe famille. En abolissant graduellement la taxe famille, les places
en services de garde, en CPE et en services
de garde subventionnés redeviennent plus intéressants d'un point de vue
financier. Est-ce que l'évaluation a été faite de l'impact du nombre
accru de demandes pour ces places-là?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, ça a fait
partie du calcul dans l'analyse d'impact réglementaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon :
Donc, quel est le chiffre? Si on isole ce facteur-là, combien d'éléments,
combien de places supplémentaires seraient requises?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Tantôt, je citais, là, le document en disant que c'est très difficile, là, de
présumer du choix des parents. Ceci dit, il y a un historique. On connaît la
préférence des parents pour les places subventionnées. Ça a fait partie
du raisonnement quand les calculs ont été
établis pour produire l'analyse d'impact réglementaire. Maintenant, si vous
nous demandez d'isoler cette variable-là précisément, ce n'est pas un
exercice qui a été fait. Vous comprendrez que, là, on augmente les niveaux
d'incertitude, que ça devient de plus en plus hasardeux quand on isole des
variables très précises comme celles-là.
Donc, la donnée demandée par la députée de Joliette, je ne peux pas lui fournir
parce qu'elle n'existe pas.
• (20 h 50) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Hivon :
Donc, ce que le ministre dit, c'est que l'évaluation d'impacts sur les services
de garde par la création des maternelles quatre ans universelles inclut, là...
J'ai vu cet élément-là quand j'ai lu l'analyse, mais est-ce que vous êtes
en train de nous dire que ça inclut aussi la
baisse, donc, de la taxe famille? Donc, tout ça a été mis ensemble pour arriver
aux impacts, et ça n'a pas été fait de manière séparée?
La Présidente (Mme Chassé) : On
s'adresse à la présidence. Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Pour la méthode de calcul bien exacte, je
pourrais peut-être revenir à la députée de Joliette,
mais il faut comprendre que tout ça a été fait aussi... Et je reviens à la
charge en disant qu'on produit ce genre d'analyse là en faisant des
suppositions parce que c'est ce que ça reste, des estimations, des scénarios,
avec les données qu'on a, avec les données
historiques qu'on a entre les mains. Je vous le disais, les fonctionnaires, ce
n'est pas leur premier barbecue, comme on
dit. Ils sont habitués de faire ça et ils l'ont fait de la meilleure façon
possible. Moi, j'ai une grande confiance dans ce document-là. Maintenant, si on décortique chaque variable, là, c'est
certain que le niveau d'incertitude augmente, et cette variable-là,
honnêtement, elle n'est pas isolée. Je ne pourrais pas la fournir à la députée
de Joliette.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
D'accord. Je voudrais maintenant passer au PQI. Donc, juste à la page B.26
du PQI 2019‑2029, on lit que le total
des investissements prévus pour le maintien et le développement des CPE est de
401,8 millions de dollars, donc,
pour les 10 prochaines années. Et j'ai été assez surprise de voir que
c'était un montant moindre que le gouvernement libéral, donc le gouvernement précédent, où c'était de
456 millions. Et ma surprise est d'autant plus grande que vous avez
annoncé, et c'est une bonne nouvelle, que le
financement pour les places, donc, serait moins strict, donc que vous
financeriez une plus grande part.
Donc, comment pouvez-vous expliquer une baisse du financement au PQI par
rapport au plan précédent?
La Présidente (Mme Chassé) :
...le ministre peut expliquer une baisse?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) : Bien
oui, merci. M. le ministre.
M. Lacombe :
Ça me fait plaisir de répondre à cette question-là. Le PQI, le Plan québécois
des infrastructures, est une
magnifique bibitte très difficile à saisir parce que les particularités sont
très pointues. Je pense qu'il y a beaucoup de collègues qui savent de
quoi je veux parler.
Dans le cas des centres de la petite enfance, il
y a effectivement une planification qui s'effectue. Maintenant, c'est en fonction des projets qui sont prévus de
voir le jour. Dans le cas qui nous occupe, on parle du plan d'accélération pour
l'accessibilité à une place. Je comprends, là, quand on regarde ça comme ça, on
peut se dire : Bien, voyons, ce n'est pas prévu au PQI. Mais, pour que ce soit prévu au
PQI, il faut qu'on ait la certitude que le projet va aller de l'avant. Et,
quand ce sera le cas, la somme, elle va être
rajoutée au Plan québécois des infrastructures. Ça, il n'y a pas de doute
là-dessus. Mais encore faut-il que
les projets soient déposés, et qu'on sache est-ce qu'on se dirige vers une
construction, par exemple, vers quel
type de bâtiment est-ce qu'on se dirige. Donc, il y a beaucoup de variables à
l'intérieur desquelles il faut naviguer.
Maintenant,
si ma collègue veut peut-être des réponses encore plus précises à ça, il y a un
membre de mon équipe qui pourrait lui donner.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Hivon :
Je suis plus sur le principe. C'est que je m'explique mal que le montant
baisse, alors que vous avez dit vous-même que le précédent gouvernement a
laissé beaucoup de places dormir, et donc ne les a pas construites. Donc,
comment, avec votre plan, aujourd'hui,
d'annoncer que toutes ces places-là vont être réalisées, plus
2 500 nouvelles places, on peut arriver, sur 10 ans — ce n'est pas juste pour la prochaine année,
sur 10 ans — avec un
montant moindre que dans le précédent PQI?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Il y a plusieurs variables, encore une fois. Et, si vous voulez des détails
plus précis, ça nous fera plaisir de répondre avec une experte du
ministère. Mais ce que je peux vous dire là-dessus, c'est que plus, aussi, on
se rapproche de l'équilibre dans le réseau,
plus ça fait en sorte que les investissements qu'on aura à faire à long terme
diminuent. Mais là, vous allez voir,
le PQI risque d'augmenter de façon assez spectaculaire au cours des prochaines
années avec ce qu'on a annoncé.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Ça termine le
bloc. Merci beaucoup. Je reconnais maintenant une intervention de la part du parti formant le gouvernement pour un
sixième bloc d'échange. La parole est au député de Saguenay—Lac-Saint-Jean.
La parole est à vous.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Bien, merci, Mme la Présidente. Je suis très
honoré, Saguenay—Lac-Saint-Jean,
mais c'est Lac-Saint-Jean, député de Lac-Saint-Jean.
La Présidente (Mme Chassé) :
Donc, c'est le député de Lac-Saint-Jean?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
J'en ai assez grand comme ça.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bon, excellent.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Alors, merci, Mme la Présidente. Je tiendrais à
saluer mes collègues au gouvernement, mes
collègues à l'opposition. Et je tiens à saluer M. le ministre aussi, avec tout
son personnel. Je suis très, très content de pouvoir m'entretenir sur un sujet... Quand même, la
famille... Je pense qu'on est tous touchés par ça, la famille, et on sait que la famille... bien, moi, je pense que
c'est la base de la société, encore aujourd'hui,
la société moderne. Et ça me fait plaisir de pouvoir discuter avec vous,
M. le ministre, sur certains enjeux.
Avant de
parler, là, de mes sujets, moi, c'est sûr que je vais parler des organismes
communautaires famille, et, en même temps, des haltes-garderies, et, si
on a le temps, de parler conciliation travail-famille-études. Et je sais que
vous êtes très bien placé pour comprendre
cette situation. Vous la vivez en ce moment. Mais j'aimerais revenir un petit
peu... Tout à l'heure, vous avez dit
aussi que vous passeriez chez nous, au Lac-Saint-Jean, à Roberval, bientôt.
Donc, ça va nous faire plaisir de vous accueillir puis vous montrer...
M. Lacombe : Vous allez être à
l'Assemblée nationale, je pense.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Peut-être qu'on va être là aussi, mais, en tout
cas, juste vous dire qu'on va être contents que vous veniez chez nous
parce que ça fait aussi...
La Présidente (Mme Chassé) : On
s'adresse à la présidence. C'est la façon de faire.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Bien, excusez-moi, Mme la Présidente. Comme mon
collègue de Rivière-du-Loup—Témiscouata mentionnait
tout à l'heure, on n'a pas vu souvent des ministres de la Famille venir au
Lac-Saint-Jean. Donc, on est très contents et on vous fera goûter des muffins
aux bleuets, si on peut, ou de la tarte, en tout cas.
J'aimerais
aussi, peut-être, avant de partir sur mes sujets, revenir un petit peu... On a
parlé... Ma collègue députée de Sherbrooke a parlé de la valorisation de
la profession d'enseignant. Et, moi, en tout cas, ma plus jeune va rentrer à l'Université du Québec à Chicoutimi en
enseignement, et la valorisation, bien, moi, je pense que ça part aussi
beaucoup de la
famille. Donc, je pense que c'est important aussi que nous, la famille et les
élus, on ait un message positif aussi envers cette valorisation-là de la
profession. Donc, c'était un petit commentaire que je voulais passer.
Et aussi, au
niveau des CPE, peut-être un petit retour. Moi, en tout cas, mes enfants, on
parle des années... fin 90, début 2000,
et je sais que j'aurais grandement apprécié qu'on ait la maternelle quatre ans
parce qu'on sait que les CPE, le déploiement s'est fait en 1997. On parle de
2011, mais il y a eu aussi, bien des années avant... Et je peux vous assurer
que ça n'a pas été facile et que
j'aurais apprécié grandement la maternelle quatre ans. Donc, je comprends les
familles de chez nous qui me
parlent... puis ils sont contents de pouvoir avoir la maternelle quatre ans. Ça
va être un service supplémentaire puis
ça va aider aussi les familles à détecter plus de bonne heure les problèmes
d'apprentissage chez nos jeunes. Donc, c'était un petit peu, là, les
deux points que je voulais apporter.
Donc, j'en
arrive aux organismes communautaires famille. On sait que notre société a connu
plusieurs transformations au cours
des 30 dernières années. Les enjeux ont changé. On parle de performance.
Tout va vite et nos réalités... Les parents se sentent souvent isolés ou démunis. Là, on parle du cadre familial. On
sait aussi qu'on a beaucoup de familles, des femmes et des hommes aussi,
il faut le dire, monoparentales.
Donc,
heureusement, les familles du Québec peuvent compter sur un vaste réseau
d'organismes communautaires offrant
des activités de haltes, aussi, communautaires. Ces organismes communautaires
là, on favorise beaucoup l'entraide, c'est important, quand même, de le
mentionner, et le soutien, l'écoute aussi. Puis on sait que les familles
d'aujourd'hui, des fois, ça ne prend pas
grand-chose, mais simplement un peu d'écoute pour aider les gens. Et aussi il y
a un potentiel des parents et des
familles comme premiers... dans ces milieux de vie là. Donc, c'est important.
Aussi, ils mettent en oeuvre des pratiques formelles et informelles qui tendent
à mobiliser les individus et les familles afin qu'ils fassent appel à leur
pouvoir d'agir et privilégiant des valeurs
de respect, d'écoute, d'autonomie et de confiance, contribuant à la création
des réseaux d'entraide et de
solidarité aussi, ce qui amène les familles à trouver ensemble des solutions
pour favoriser le mieux-être tout en valorisant le partage des multiples
expériences parentales.
• (21 heures) •
Donc, ces
organismes jouent un rôle important. Ils favorisent le mieux-être et ils
épanouissent aussi des familles ainsi que le développement des enfants dans
leur milieu de vie. On sait que les organismes communautaires sont créés aussi
par des gens de terrain, beaucoup de bénévoles qui travaillent là-dedans, des
gens qui connaissent le milieu aussi, qui
sont adaptés aussi à leur milieu. Ce sont des membres de la communauté
concernés, qui répondent donc en tous points aux besoins réels des
familles et de leur milieu. Donc, comme je le disais aussi précédemment, je
parlais un peu des haltes-garderies
communautaires qui découlent aussi de ces services communautaires là, puis ils
offrent un service quand même important, qui rejoint des familles de
jeunes enfants, et on sait que ces organismes peuvent avoir des missions différentes. Tu sais, ça rassemble... par la population
qu'ils desservent. Autrement dit, ces familles-là, on les retrouve dans les organismes soit qui oeuvrent en francisation, en alphabétisation ou encore dans les maisons de famille — hein,
les maisons de famille, tout le monde connaît ça — les
centres de femmes. On sait aussi qu'il
y a les centres communautaires de
loisirs, les centres d'éducation populaire, les centres de services aux nouveaux arrivants, maintenant, qui existent. Donc, c'est très important.
Donc, ces haltes-garderies-là sont des services
de soutien à l'organisme, qui viennent favoriser et faciliter la participation des familles aux différentes activités
ou programmes proposés par l'organisme, qui se déclinent sous plusieurs aspects.
Il y a des ateliers parents-enfants. Et je vais peut-être vous faire rire un peu,
mais, dans ces ateliers-là, aussi, je sais
qu'il y a des pères de famille qui apprennent comment
coiffer leur fille. Donc, c'est quand
même... Non, mais, tu sais,
c'est important.
On parle
aussi de cuisine collective, de loisirs familiaux, des supports professionnels.
Il y a des groupes d'entraide, et, bien sûr,
du bénévolat, et bien d'autres. Donc, c'est une offre, une panoplie de
services. Et c'est des services aussi qui sont de première ligne parce
que, s'ils n'existeraient pas et que le ministère de la Famille ne les
soutiendrait pas, bien, ces gens-là se retrouveraient démunis et se
retrouveraient aussi dans le système de santé. Donc, ils sont très importants.
En plus de faciliter la participation des
parents, les haltes-garderies communautaires offrent un soutien aux familles pour répondre à d'autres besoins, soit du
répit parental, de la formation à l'emploi, du travail à temps partiel ou
autonome, du dépannage d'urgence, de la recherche d'emploi et socialisation de
l'enfant. Ce n'est pas des garderies à temps
plein. On appelle ça des garderies ponctuelles. On arrive... Mettons, c'est des
blocs d'une heure ou trois heures, j'arrive, j'ai besoin d'aller chez le
médecin avec mon deuxième enfant, donc je peux me servir de ces garderies-là
par blocs. C'est des petits services de
garde. Puis on dit que c'est des capacités en moyenne de 15 enfants à la
fois. Mais ce n'est pas toujours les mêmes enfants. Tu sais, il y a du
roulement là-dedans.
M. le ministre, je sais qu'en novembre 2018 vous
avez annoncé la somme de 30 millions de dollars pour les trois prochaines
années — tout
à l'heure, vous en avez fait mention — afin de rehausser le financement
accordé à ces organismes communautaires famille là et aux organismes,
aussi, offrant des activités de haltes-garderies communautaires, donc,
qui en font partie. Moi, je sais que cette
aide-là va permettre de renforcer la capacité à soutenir et à outiller les
parents tout en favorisant un environnement propice à l'apprentissage
aussi.
Puis je peux
vous dire, Mme la Présidente, que ces organismes famille là, ils font toute une différence dans
le milieu. Je peux vous le dire. Et nous comptons sur... Puis ils ont de
l'expertise, et on compte sur leur expertise, aussi, qui nous aide à
renforcer la détection et l'intervention précoce auprès des enfants. Et moi, je
sais que ces organismes-là, dans nos circonscriptions, nous demandent souvent des fonds. Ils mettent
de l'avant des projets pour recevoir, année après année, des subventions
spéciales reliées à leurs projets.
Maintenant,
le financement va aller à la mission. Moi, M. le ministre... Mme la Présidente, c'est un
petit peu plus... vous avez parlé de l'argent au niveau de la mission, mais c'est plus au
niveau de quelle façon vous pouvez
supporter ces organismes-là pour la réalisation de l'importante mission
qu'ils ont, en termes de services, avec le ministère.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Vous avez raison que ces organismes sont importants
parce que...
Bien, je vais
peut-être commencer par vous donner les chiffres. Sur le 10 millions par
année qu'on octroie aux organismes
communautaires famille, donc le 30 millions à la mission sur trois ans, il
y a un million de dollars par année qui
est réservé spécifiquement pour les haltes-garderies communautaires, qui, par
ailleurs, sont souvent présentes dans les organismes communautaires famille. Donc, ça, c'est la première des
choses. Ensuite, la façon dont on peut les soutenir, bien, je pense que
ça, c'est une bonne façon de le faire.
Ensuite,
je dirais, l'importance de le faire, et je vais aussi dire la façon parce que
vous allez voir que les deux sont liés,
c'est de travailler aussi avec elles, les haltes-garderies communautaires, mais
aussi les organismes communautaires famille, pour atteindre des buts
communs.
Et
tantôt je vous parlais de la nécessité puis de notre désir d'aller rejoindre les enfants qui sont actuellement hors du réseau. Je vous rappelle la statistique, à quatre ans, il y en
a 20 %. Comment on peut faire
pour y arriver, même ceux qui sont plus jeunes que quatre ans? La
proportion, disons, c'est, grosso modo, entre 20 % et 30 %. Comment
on peut faire? Bien, je le disais, les
organismes communautaires famille et les haltes-garderies communautaires ont un
grand rôle à jouer, et elles sont prêtes, les haltes-garderies
communautaires, à jouer ce rôle-là, à faire partie de la solution.
Donc,
on est actuellement en train de concerter tous les acteurs pour voir comment on
peut travailler ensemble pour avoir une stratégie commune pour avoir les
outils pour aller rejoindre ces enfants-là qui sont un peu partout au Québec.
On le disait souvent, ce sont des enfants qui sont issus de milieux où ils ont
plus de chances, statistiquement, d'être vulnérables,
disons ça comme ça, ou encore issus de l'immigration, donc, où ils auraient
tout avantage à avoir accès à des services
de garde éducatifs tôt pour favoriser leur intégration à leur nouveau... à la
société québécoise, qui est leur nouvelle société d'appartenance.
Donc,
quand je vous disais que c'est une façon de les supporter et que c'est une
façon aussi qu'on peut travailler avec ces organismes-là, je pense que c'est un
bon exemple. Donc, non seulement on peut leur donner un coup de pouce pour
réaliser leur mission, mais ils peuvent nous
aider dans notre mission parce que les enfants hors réseau, souvent, peuvent
transiter par les organismes
communautaires famille ou les haltes-garderies. Vous mentionniez tantôt des
exemples d'organismes qui oeuvrent
notamment auprès de gens qui viennent d'immigrer, qui viennent d'arriver ici.
Donc, ça, c'est un bon exemple. Je pense qu'on doit vraiment travailler
avec eux.
Vous
voyez, il y en a 243, des haltes-garderies communautaires, au Québec, qui sont
reconnues par le gouvernement, et il
y a 260 organismes communautaires famille. Donc, il y a beaucoup de
partenaires potentiels. Il y a beaucoup de gens, là, sur le terrain qui peuvent tisser cette toile-là
avec laquelle on peut travailler pour aller rejoindre les enfants en réseau,
parce que, je vous le rappelle, Mme
la Présidente, l'objectif, c'est de faire en sorte que le 27,7 % d'enfants
qui commencent la maternelle avec au moins une vulnérabilité, avec une
vulnérabilité dans au moins un des cinq domaines de développement, bien,
c'est une statistique qu'on veut voir baisser au bénéfice de tout le monde.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Merci, Mme la Présidente. Je vous remercie, M. le
ministre, pour votre réponse. Vous avez
été quand même assez dans les détails, et c'est très apprécié pour les gens...
au bénéfice des gens qui nous écoutent.
Je veux aller aussi
sur la conciliation famille-travail. On en a parlé tout à l'heure, puis je sais
que vous en êtes un bel exemple. Et moi, je
sais que je connais beaucoup de femmes aussi qui sont aux études et qui ont des
enfants. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est nécessairement
toujours facile. On sait aussi que les parents qui ont de jeunes enfants ne sont pas les seuls touchés par cette réalité,
hein? C'est important de mentionner... Les travailleurs, les travailleuses
aussi, qui sont touchés par cette réalité-là, ils doivent aussi concilier
travail et responsabilités familiales découlant de leur rôle de parents, et même de grands-parents ou de proches
aidants aussi, parce que les grands-parents et les proches aidants nous
aident, aident aussi les familles à concilier travail-famille.
Dans
les faits, on définit la conciliation famille-travail-études comme la recherche
de l'équilibre entre les responsabilités
et les exigences liées à la vie professionnelle ou scolaire. Donc, ça touche tout
le monde et beaucoup de personnes.
C'est certain que le bien-être des familles et l'amélioration de leur milieu de
vie sont des priorités pour notre gouvernement.
On vous en avait fait part tout à l'heure. Tout le monde nous a entendus le
dire. Nous nous sommes fermement engagés à améliorer la qualité de vie
des familles.
Même
si les milieux de travail sont de plus en plus flexibles pour accommoder leurs
employés, c'est vrai que les entreprises, de plus en plus, sont flexibles,
l'équilibre entre la vie de famille et les horaires de travail demeure encore
aujourd'hui un grand défi pour la plupart
des familles, Mme la Présidente. C'est pourquoi il est important pour nous de
soutenir des projets qui favorisent un meilleur équilibre entre les différentes
responsabilités liées à la famille au travail ou à la poursuite d'études.
Vous en avez fait
part tout à l'heure. Et je sais que, pour favoriser un meilleur équilibre entre
les responsabilités familiales et celles qui sont liées au monde du travail ou
des études, le gouvernement du Québec a annoncé une aide totale de près de 524 000 $ pour la
réalisation de projets dans deux programmes distincts. On le sait, on a le
Programme de soutien financier en
matière de conciliation famille-travail, destiné aux milieux de travail, et on
a aussi le Programme de soutien
financier en matière de conciliation famille-travail-études, destiné à certains
milieux d'enseignement, pour aider les parents étudiants.
Alors,
ma question, Mme la Présidente. M. le ministre peut-il nous en dire plus sur
les mesures qui seront mises
de l'avant pour favoriser la conciliation famille-travail, et même études? Vous
en avez parlé tout à l'heure, donc...
• (21 h 10) •
La Présidente (Mme Chassé) : Oui, merci,
M. le député de Lac-Saint-Jean. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Oui, merci,
Mme la Présidente. Honnêtement, et là je ne tomberai pas dans des vieux souvenirs, là, mais, je
vais vous dire... mais c'était rock-and-roll, Mme la Présidente, je me
rappelle, six cours à l'université, pendant deux
sessions, avec un bébé à la maison, là. Quand je vous dis que je les comprends,
je les comprends pour vrai. Ceci dit, ce n'est pas différent de
l'horaire qu'on a maintenant à l'Assemblée nationale, mais, bon, ça, c'est un
autre dossier.
Mais il y a beaucoup d'éléments sur lesquels on
peut travailler pour agir, pour favoriser la conciliation famille-travail-études.
Mon collègue mentionnait une annonce qui vient d'être faite. Effectivement, 428 000 $, notamment,
annoncés pour 16 projets
destinés aux milieux de travail, donc ça, c'est intéressant. Comment on peut
faire, Mme la Présidente, pour favoriser
la conciliation entre la vie de famille et la vie professionnelle? Bien, comme
gouvernement, ce qu'on peut faire, à tout le moins, c'est offrir aux
entreprises ou aux organismes des outils pour promouvoir, pour favoriser la
conciliation famille-travail-études, donc 428 000 $ annoncés pour
16 projets.
On
mentionnait, donc, tantôt — donc je vais y aller rapidement — l'appel de projets de 2 000 places
pour les services de garde éducatifs
pour répondre aux besoins des parents étudiants. Donc, ça, c'est un autre bon
exemple. Projets pilotes pour la
garde horaire atypique, donc, qui vont nous permettre d'explorer, je dirais, de
nouvelles façons de mettre de l'avant des
solutions de garde, notamment pour les parents étudiants qui ont généralement
des horaires atypiques. Il y a 253 000 $ qui ont été octroyés pour quatre projets pilotes.
Donc, ça, c'est concret, un quart de million pour quatre projets pilotes, pour
voir comment on peut naviguer à travers tout ça. Je vous donne peut-être un
dernier exemple.
La Présidente (Mme Chassé) :
...à terminer.
M. Lacombe :
Dernier exemple, on a le bureau de la normalisation du Québec qui tient une
norme en matière de conciliation
famille-travail-études. Ça ne fonctionne pas, Mme la Présidente, et moi, je
veux qu'on agisse là-dessus. Je veux qu'on soit plus efficaces et qu'on
soit plus attrayants au bénéfice de la conciliation famille-travail-études.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Je reconnais maintenant une intervention au groupe de
l'opposition officielle pour un quatrième bloc d'intervention. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais... Bien, premièrement, j'ai une première à
vous annoncer. Vous serez heureuse de
savoir, Mme la Présidente, que, lorsqu'on parle de l'annonce de
22 millions de dollars pour les enfants
lourdement handicapés, que notre premier ministre, qui est aussi aux études aux
crédits, a annoncé qu'il a parlé avec le
ministre des Finances, et que ça devrait être une annonce dans les prochaines
semaines et non à la fin de l'été, alors on se devance dans nos projets
actuellement. Ça fait que c'est vraiment une bonne nouvelle.
Puis, en
parlant des annonces, j'aimerais retourner... Il y a quelques-uns de nos
collègues... ont parlé des annonces de nouvelles places. Alors, le
20 février dernier, le ministre de la Famille a annoncé la création des
nouvelles places en services de
garde, 2 500 nouvelles places subventionnées, ainsi que
l'accélération des 11 000 places subventionnées en
installations octroyées, comme c'était très clairement identifié, en 2011 et en
2013. Le ministre a aussi dit, lors d'une conférence
de presse, le 20 février dernier, qu'il avait signé 400 lettres
destinées aux promoteurs pour vérifier leur intérêt. Alors, est-ce que
le ministre peut nous déposer le bilan des réponses reçues, Mme la Présidente?
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Ce document existe. Donc, c'est un document qu'on a en main, avec lequel on fait le suivi, mais il s'agit d'un
document de travail. Je n'ai pas l'intention de déposer ça. Mais, honnêtement,
dans ce dossier-là, je vous dirais
que je ne peux pas être plus transparent que ça. Les chiffres, là, je les dis
publiquement. Lorsque je vous ai
parlé tantôt du financement, j'y vais, je le dis. Quand on parle du nombre de
projets, j'y vais, je le dis. Maintenant, il y a quand même des outils avec lesquels on travaille pour s'assurer
d'un bon suivi qu'on garde pour nous parce qu'il faut comprendre que ce
sont aussi des données très préliminaires.
Ce que je
peux vous dire, c'est qu'il y a une grande majorité de ces projets-là qui vont
aller de l'avant. Ça, c'est la bonne nouvelle. La moins bonne nouvelle, c'est
qu'on se demande pourquoi ils ne sont pas allés de l'avant avant parce
que, dans beaucoup de cas, le financement n'était même pas un obstacle. Donc,
moi, je me demande pourquoi le précédent gouvernement,
avec ses ministres de la Famille, n'a
pas fait en sorte que ça se concrétise, mais je n'ai toujours
pas de réponse à cette question-là.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mais évidemment ils ont les données, Mme la Présidente. Alors, combien de projets peuvent toujours être réalisés, d'abord?
La Présidente (Mme Chassé) :
Pouvez-vous répéter la question? J'ai mal entendu.
Mme Maccarone : Combien de
projets peuvent être réalisés à date?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : On a des données préliminaires, Mme la Présidente, que je ne vous partagerai pas aujourd'hui, et ce
serait un peu hasardeux de le faire. Par
contre, ce que je peux vous dire,
c'est que les lettres qui demandent un engagement
des promoteurs — des projets qui sont sur la glace actuellement — à
réaliser leurs projets dans les 24 prochains mois, ces lettres-là, elles sont parties déjà
depuis une semaine. Et les promoteurs, lorsqu'ils vont recevoir ces lettres-là,
ils ont 60 jours pour nous répondre.
Et
là, au terme de ce délai-là, ce sera possible pour nous d'avoir une idée plus
exacte, à savoir est-ce que les projets iront bel et bien de l'avant avec un engagement, voilà, qui a été
signé, qui est formel, ou est-ce que les projets sont abandonnés et qu'on doit remettre les
places au jeu? Donc, à ce moment-ci, les données qu'on a sont très préliminaires.
Je ne les partagerai pas. Mais il y a des données plus concrètes qui s'en
viennent, et ça me fera plaisir de les partager.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, juste pour une précision. Je pense
que j'ai mal compris parce que ça a été annoncé, le 20 février dernier, qu'il avait signé et
envoyé les lettres, mais je crois que le ministre vient de dire qu'il les a
envoyées juste la semaine dernière.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
...plusieurs étapes parce qu'on travaille fort dans ce dossier-là.
La
première étape, parce que la communication, pour moi, c'est important,
et parce que, parfois, à travers le filtre des médias, on n'arrive pas toujours
à donner autant de détails qu'on voudrait, ça a été important, pour moi, de
signer personnellement une lettre dans laquelle je m'adressais, en tant
que ministre, aux promoteurs de ces projets-là pour les informer de mon
intention de mettre en place un plan d'accélération des places. Première étape.
Ensuite
de ça, il y a eu une grande tournée téléphonique de tous les
projets pour prendre le pouls, pour voir quel était l'avancement, quelles
étaient les contraintes aussi, on travaille avec des données... quelles
étaient les contraintes, et c'est là,
je vous le disais, qu'on a été surpris d'apprendre que, dans beaucoup
de cas, il n'y en avait pas, de contraintes. Donc, moi, je me pose toujours la question. Pourquoi
les précédents gouvernements libéraux n'ont pas fait en sorte que ces
projets-là puissent avancer? Pas de réponse à cette question-là.
Et
là, ensuite, au terme de cette deuxième phase là, je vous dirais que la
troisième étape, j'y vais grosso modo, ça a été d'envoyer une lettre officielle demandant aux promoteurs, qui ont
été bien préparés à ça, de s'engager formellement à développer le projet
dans les 24 mois, et ça, on va recevoir ça au cours des prochaines
semaines.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Alors, c'est clair pour moi que, lors de la conférence de presse, quand on a
dit qu'on avait signé la lettre, la
lettre n'était pas signée parce que la lettre, évidemment, n'a pas été envoyée.
Bien, peut-être... Alors, le ministre, il dit qu'il y avait quand même
beaucoup de cas qui n'avaient pas de contraintes. Ça veut dire quoi, beaucoup?
La Présidente
(Mme Chassé) : Beaucoup qui n'avaient pas de contraintes?
Mme Maccarone :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole
est à vous. M. le ministre?
M. Lacombe : Mme la
Présidente, merci. D'abord,
je veux être clair, là, parce que je ne veux pas qu'il y ait de malentendu. J'ai effectivement signé une
lettre, en tant que ministre, là, qui est partie dans... Au moment où j'ai dit
que c'était signé et parti, c'était
parti. Ça, il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus. Et ça, ça a été fait, c'était la première étape.
Je leur ai envoyé ça en tant que ministre. Et, ensuite de ça, il y a eu
toute la collecte de données dont je vous ai parlé.
Et
la lettre suivante qui a été envoyée, bien là, évidemment, c'est le ministère,
donc c'est l'appareil administratif,
qui a envoyé ces lettres-là en demandant un engagement. Dans quatre projets sur
10, il n'y avait pas de contraintes. Quatre
projets sur 10, 40 % des projets, pas de contraintes, pas de contraintes,
c'est scandaleux, Mme la Présidente. Je trouve que ça n'a aucun bon sens. Ces projets-là avaient tous les outils pour
aller de l'avant. Il manquait juste un peu de volonté politique.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre nous a dit qu'il avait quand même les
données, mais il n'est pas prêt à les
déposer et les partager avec nous aujourd'hui. Alors, quand est-ce qu'elles
vont être prêtes, pour nous, à recevoir...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, on se prête en un exercice de transparence assez important, là. On
est questionnés, au ministère de la
Famille, pendant huit heures, je pense qu'on a toute la volonté de donner les
bonnes informations, six heures pour
les services de garde éducatifs, deux heures de plus pour la lutte à
l'intimidation. On fera ça avec plaisir. Je pense qu'on donne
l'information, qu'on est transparents.
En
même temps, il faut se garder des documents de travail parce qu'on ne peut pas
toujours travailler sur la place publique.
C'est important qu'on fasse les choses dans l'ordre. Là, j'ai envie de dire : Si on veut avoir accès à tous les documents,
bien là il faut se faire élire, il faut être
au gouvernement. Dans ce cas-ci, c'est nous qui sommes là. On
travaille. On fait de notre mieux avec nos outils. Et, encore une fois,
quand on pourra rendre ça public, on le fera avec plaisir.
• (21 h 20) •
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...pas vraiment transparent, Mme la Présidente. J'avoue que
je suis déçue de cette réponse-là. Le
ministre, aussi, a affirmé qu'il y a
aussi environ 8 000 places qui sont présentement non réparties parmi les personnes responsables d'un service de
garde en milieu familial. Et le ministre
demandait aux bureaux de coordonnateurs de contribuer à cet effort, à mettre
en oeuvre les moyens pour répartir les places subventionnées, notamment en
faisant la promotion de la garde en milieu
familial. Mais, si je fais référence, Mme
la Présidente, à RPP-84, il est écrit
que le nombre de places non réparties a donc augmenté depuis l'annonce
du ministre. Alors, est-ce que le ministre peut nous expliquer cette augmentation?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. RPP-84? Merci, Mme la
députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, d'abord, peut-être
pour reprendre, là, quelques secondes, le début de la question, quand
on parle de transparence, de toute
façon, aujourd'hui, là, je voudrais
bien vous rendre un document public, là, mais, comme je mentionnais à
la collègue de Westmount—Saint-Louis,
on attend les réponses. Donc, je pense qu'on pourra communiquer les chiffres de
façon plus rigoureuse quand on les aura.
Maintenant,
pour les places, effectivement, il y en a 8 000 qui ne sont pas occupées,
qui sont réparties à travers les bureaux
coordonnateurs du Québec. D'ailleurs, je ne me cache pas de ça. On va
épauler les bureaux coordonnateurs pour voir comment on peut valoriser davantage la garde en milieu familial parce qu'il y a
un défi, évidemment, et je vous dirais que la garde en milieu
familial a ses avantages que les CPE n'ont pas.
Je
pense, entre autres, au niveau... Je pense aux résultats de la
dernière... de l'EQPPEM, là, qui viennent d'être publiés, où on démontrait qu'au niveau de la maturité
affective, des compétences sociales, les enfants avaient de meilleures
habiletés dans ces deux matières-là
quand ils étaient dans un milieu familial. Ça, c'est des forces. C'est des
forces qu'il faut développer, qu'on doit mettre de l'avant pour faire
valoir cette option-là aux parents.
Bon, moi, je veux les
accompagner. Je veux valoriser la profession d'éducatrice, notamment en milieu
familial, et je leur ai dit. Je participais
à un événement, avec 275 membres
de bureaux coordonnateurs, où je me
suis adressé à eux en toute
transparence. Vous pouvez aller voir sur les réseaux sociaux. Ils ont apprécié
leur rencontre. On leur a donné des réponses.
On travaille bien. Et ça, je vous le dis, Mme la Présidente, au bénéfice
de ma collègue de Westmount—Saint-Louis, ça va bien avec notre
réseau. On se parle, on collabore, et ça, je vais vous dire, ce n'était pas le
cas au cours des années précédentes.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, Mme la Présidente. Je citais l'augmentation. Alors, je n'ai toujours pas
une réponse pourquoi qu'il y a une augmentation. Et une augmentation de
combien?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce que la question est bien comprise, M. le ministre? O.K.
Alors, je vous invite peut-être à répéter votre question.
Mme Maccarone : Toujours le RPP-84, le nombre de places non réparties a
donc augmenté depuis l'annonce du ministre. Alors, ce serait pour une
confirmation de pourquoi ça a augmenté puis de combien ça a augmenté.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Merci. Moi-même, je ne sais pas c'est
quoi, RPP-84, là, mais...
Mme Maccarone :
C'est les renseignements particuliers du Parti libéral du Québec, 84.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci pour l'information. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Lacombe : Le chiffre de 8 000, le nombre de 8 000
qui a été avancé était le nombre avec lequel on travaillait. Maintenant,
il peut y avoir des variations, là. On comprend que parfois on utilise des
chiffres ronds, pour reprendre cette expression-là.
Il peut y avoir une variation. Mais 8 000, c'est sensiblement le nombre
qu'on utilise quand on s'adresse aux milieux
familiaux. En même temps, ce n'est pas non plus une science exacte. On
comprend que ce n'est pas ces 8 000 places là qui pourront
être comblées. On travaille vraiment avec eux, là, je vous dirais, main dans la
main.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Ce n'est pas ça, la question.
C'est vraiment écrit en noir et blanc que le nombre a augmenté.
Alors, ce n'est plus 8 000. Est-ce que
c'est 10 000? Est-ce que c'est 11 000? Est-ce que c'est 8 500?
Puis pour quelle raison que ça a augmenté?
La Présidente
(Mme Chassé) : Le nombre a augmenté de...
Mme Maccarone :
...ce n'est plus 8 000.
La Présidente
(Mme Chassé) : Mais on fait référence à...
Mme Maccarone :
RPP-84. On fait référence toujours, oui, pour le...
La
Présidente (Mme Chassé) :
Ça va. O.K., merci. J'essaie de suivre le fil de la
conversation pour aider tous... Merci, Mme la députée.
Mme Maccarone :
Oui, les garderies en milieu familial, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Donc, allons-y, résumons, au moment de l'annonce,
8 000. Et ensuite, le 28 mars 2019, 9 400 places subventionnées,
visées par les agréments des bureaux coordonnateurs, étaient disponibles. Donc,
effectivement, il y a eu des
chiffres qui ont bougé. Maintenant, encore
une fois, on fait des ajustements. On
sait que les milieux familiaux,
historiquement, ne sont pas le premier choix des parents non plus. On
parle beaucoup des prématernelles quatre ans.
En
même temps, je leur disais : Vous savez, on aurait la même problématique
si on ouvrait 20 000 nouvelles places en CPE demain matin parce
qu'historiquement ce n'est pas la préférence des parents que leurs enfants
fréquentent des milieux familiaux. Et
c'est pour ça que je dis qu'on doit travailler sur la perception, sur les
forces des milieux familiaux, et ça, je leur ai lancé l'invitation. Et
ce que je viens de vous dire, je leur ai dit les yeux dans les yeux. On doit
travailler là-dessus. Et je vous dirais
qu'il y a de l'ouverture de leur côté. Donc, on a l'intention de travailler
avec eux parce qu'on le voit, il y a une baisse de popularité, là, les
chiffres fluctuent.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Une augmentation de 1 100 places, c'est
quand même substantiel, surtout après une annonce de vouloir baisser ce
chiffre-là.
En parlant des
annonces, encore une fois, lors de l'annonce pour les coûts, le ministre a eu
un peu de difficultés à chiffrer le 2 500 places. Un peu plus tard,
dans une entrevue à La Joute, il a parlé de 240 millions,
200 millions pour les
11 000 places et 40 millions pour les 2 500 nouvelles
places. En soirée, à 24/60, le ministre a dit : 200 millions
pour les 13 500 places.
Mais, si on fait référence à RPP-82, Mme la Présidente, le ministre parle
plutôt de 31,6 millions de dollars par année pour les 2 500 places. Alors, est-ce que le ministre
peut clarifier ça va coûter combien? Quel chiffre est le bon?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe :
D'abord, je ne sais pas si ma collègue de Westmount—Saint-Louis a eu l'occasion d'écouter l'entrevue
en question ou si elle a lu le transcript.
Si jamais elle n'a pas écouté l'entrevue, moi, je lui suggère de le faire parce
qu'elle va voir que, dans les messages, il y a peut-être eu un peu de confusion
dans la façon dont tout ça a été résumé par après. Mais vous allez voir
que, de la façon dont j'ai exprimé ça, le bon chiffre, c'est 200 millions
de dollars.
Donc,
on parle d'un 200 millions de dollars. C'est le coût récurrent de la
création de ces places-là, de ces nouvelles places, de l'accélération aussi des places. Si on prend le 13 500
places, au total, ça représente, grosso modo, un coût de 200 millions de dollars récurrent pour le gouvernement.
Donc, c'est ce qu'on doit mettre sur la table pour que ces places-là
soient offertes aux parents et que des enfants puissent les occuper.
Par
contre, il y a aussi les infrastructures. Au niveau des infrastructures, on
parle d'un 185 millions de dollars. Avec les fluctuations, les intérêts, tout ça, on peut dire qu'avec
400 millions de dollars ça donne une bonne idée de ce que le plan
d'accélération pour l'accessibilité aux places va coûter.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, vous serez contente de savoir que nous avons le verbatim de
cette entrevue-là. Alors, on l'a écouté
précieusement, avec beaucoup d'attention. Je suis toujours mêlée, Mme la
Présidente. J'ai bien entendu les propos, sauf qu'encore une fois, si je
fais référence aux documents puis aux réponses qu'on a eues du ministère, on cite le 31,6 millions de
dollars par année. Alors, cela, c'était cité pour le 2 500 places,
mais le ministre dit que ce n'est pas ces chiffres-là. Alors, est-ce que
ça veut dire que les chiffres que nous avons reçus ne sont pas bons?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, votre
répartie.
M. Lacombe :
Le 400 millions de dollars dont je parle est un chiffre global qui inclut
le coût récurrent du plan d'accélération
pour l'accessibilité aux places et des infrastructures qui y sont rattachées.
Donc, c'est vraiment le coût de tout
ça. Il faut comprendre aussi que les mesures qu'on va mettre en place pour
accélérer le développement des places, on va aussi les appliquer, par
exemple, aux places qui viennent d'être annoncées en début de mandat.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Maccarone :
J'aimerais juste avoir une précision. Le 31,6, d'abord, c'est pour quoi, parce
que, là, c'est 200, 400, mais ici ça cite vraiment 31,6 millions de
dollars par année?
La
Présidente (Mme Chassé) : Parfait. Merci d'y aller jusqu'au bout.
Comme ça, on peut tous suivre la conversation
avec vous. Merci. Oui, alors, M. le ministre, est-ce que l'information est
suffisamment claire pour que vous puissiez revenir sur la question?
M. Lacombe : Bien, je pense que
le tableau, il est clair, là. Si la députée de Westmount—Saint-Louis parle du 2 500 places, effectivement, vous voyez
le coût, il est là, 32,3 millions de dollars. Si elle veut le ventiler de
cette façon-là, elle peut le faire.
La Présidente
(Mme Chassé) : Bon, très bien. Et voilà, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
vous poursuivez.
• (21 h 30) •
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre avait annoncé une équipe de 40 personnes pour
accompagner les demandeurs de permis. Puis, si on fait référence au RP-85, Mme
la Présidente, on nous informe que l'équipe
est en poste. Est-ce que c'est des nouveaux personnels et professionnels?
Et, sinon, est-ce qu'on a laissé de
côté des postes pour se concentrer à cette nouvelle affectation?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, il ne s'agit pas de nouvelles embauches, il s'agit
évidemment de ressources qui étaient
déjà présentes au ministère, mais pour lesquels — ce sont des conseillers — ces ressources-là, le développement des places, le plan d'accélération pour
l'accessibilité aux places, est devenu la priorité. Bon, sur le dessus de la
pile à chaque matin, le signal est
très clair, c'est à ça que la priorité doit vraiment aller. Donc, on optimise
les ressources, évidemment, on optimise les politiques, et moi, je suis très,
très, très satisfait du travail. Et je vous dirais que, dans les directions
régionales, les gens sont heureux,
les gens sont heureux d'avoir cette tâche-là parce que ça faisait longtemps
qu'on n'avait pas eu une impulsion de ce genre-là pour développer le
réseau.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Moi, j'aime ça, des gens heureux, Mme la Présidente. Est-ce que le ministre
peut partager un peu l'impact, d'abord? Si c'est un transfert de poste à un
autre poste, quel est l'impact sur le ministère? Parce qu'on parle quand
même de 40 personnes, 40 postes qui ont été sûrement importants pour
le ministère, puis maintenant ils se sont transférés. Alors, quel est l'impact?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, vous savez, Mme la Présidente, il faut donner les moyens aux gens de
réaliser leur mission. Là, c'est ce
qu'on vient de faire. On vient de leur dire : Bien, voici, on vous affecte
au plan d'accélération pour l'accessibilité à une place, le PAAP, et c'est la priorité parce que, je vous l'ai dit,
on s'impose la même rigueur qu'on va imposer aux projets. Donc, on leur dit que c'est la priorité parce que
c'est leur travail quotidien de développer le réseau. Et ensuite de ça on leur dit : Bien, vous allez avoir les moyens.
Parce qu'auparavant on peut bien leur dire de développer le réseau, mais, s'ils
n'ont pas d'abord un signal clair et,
ensuite de ça, si on ne leur donne pas les moyens, je vais vous dire que ça
leur prend pas mal de temps pour développer une place quand il n'y a pas
de volonté politique et qu'il n'y a pas de moyens sur la table.
Donc, on
vient leur donner les moyens, on vient leur donner l'impulsion dont ils ont
besoin, et moi, je peux vous dire qu'ils sont très heureux de faire ce
travail-là. Moi, je suis persuadé qu'on va y arriver.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Je vous indique qu'il reste deux minutes au bloc.
Mme Maccarone :
Parfait. Alors, je vais retourner aux places disponibles versus places
occupées, puis je fais référence encore maintenant, Mme la Présidente, à RP-19.
Alors, quand on compare le tableau des places disponibles et les places occupées par région, on réalise qu'il y a
plus de disponibilités que des besoins. Comment le ministre peut expliquer ça?
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée. M. le
ministre, est-ce que vous êtes prêt à répondre à la question?
M. Lacombe :
Je prendrais quelques secondes, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Est-ce que, dans l'intervalle, vous voulez
patienter ou vous voulez poser une autre question?
Mme Maccarone :
Oui, bien, c'est ça, oui, je pense que... parce que c'est vraiment... les deux
tableaux sont recto verso, ça devrait être assez facile pour le ministre à
faire un bilan.
La Présidente
(Mme Chassé) : De trouver l'information. Excellent. Parfait.
Donc, 1 min 30 s au bloc. M. le ministre.
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Chassé) : Il reste 1 min 30 s au
bloc, M. le ministre, je voulais simplement vous indiquer le temps
restant.
M. Lacombe :
Bien, écoutez, je pense qu'en une... cette question-là mérite plus que
1 min 30 s pour pouvoir bien vous répondre, là.
Mme Maccarone :
...
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui? Oui?
Mme Maccarone :
...on peut reprendre cette question-là lors du dernier bloc...
La Présidente
(Mme Chassé) : Le prochain bloc...
Mme Maccarone :
...il aura le temps de faire ses recherches. Merci.
La Présidente
(Mme Chassé) : Bonne idée. Excellent. Donc, vous arrêtez là. On
reporte le temps. Merci.
Je
reconnais donc une intervention au parti formé par le gouvernement pour un
septième bloc d'échange. M. le député de Mégantic, la parole est à vous.
M. Jacques :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais saluer mes confrères du gouvernement qui
sont là depuis quelques heures déjà ainsi
que mes collègues de l'opposition. Ça fait plaisir. M. le ministre,
sous-ministre, directeur de cabinet, directeur de cabinet adjointe,
membres du ministère, ça fait plaisir de vous voir aujourd'hui.
J'ai
entendu dire, Mme la Présidente, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata nous disait que M. le ministre
est allé lui rendre visite dans un CPE dans sa région. M. le ministre a aussi
dit, Mme la Présidente, qu'il irait visiter Roberval — je pense que vous sentez, Mme la Présidente,
ce qui s'en vient — dans la
circonscription de Lac-Saint-Jean, de mon confrère. Et j'aimerais vraiment
inviter le ministre à venir me visiter.
M. Lévesque
(Chauveau) : C'est ma ville natale, moi.
M. Jacques :
Dans la ville natale du député de Chauveau et la mienne aussi, Lac-Mégantic.
En
fait, en fait, Mme la Présidente, il y a un beau projet qui a vu le jour suite à la
tragédie du 6 juillet 2013. Il y
a un nouveau CPE. Bien, ce n'est pas
un nouveau CPE, mais c'est des nouvelles places en CPE qui vont être
inaugurées. Dans le fond,
le CPE va ouvrir le 26 août, Mme
la Présidente, à l'ouverture de la prochaine rentrée scolaire. Donc, c'est 42 places en CPE, atypiques : pour le jour,
0-5 ans, mais, pour le soir, la nuit, les fins de semaine,
0-12 ans. Donc, on a beaucoup d'usines et
aussi l'hôpital, on peut parler de l'hôpital de Lac-Mégantic, qui a quand même 550 employés, et on a plusieurs
usines qui offrent des corps de
travail de 24 heures. Donc, on a peut-être 500, 600 employés, chez nous, qui
travaillent sur des chiffres rotatifs. Donc, on a besoin d'une garderie,
d'un CPE à heures atypiques.
Donc, je vous invite,
M. le ministre, à venir nous rencontrer le 26 août. Je crois que M. le
directeur du cabinet de M. le ministre de la Famille devrait noter en gras à
son agenda la date du 26 août 2019, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Chassé) : Je pense que le message est lancé.
M. Jacques :
C'était très clair, hein?
La Présidente
(Mme Chassé) : Maintenant, M. le député...
M. Jacques :
Oui. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, c'est très clair, M. le député de Mégantic.
Nous vous écoutons.
M. Jacques :
Donc, j'aimerais aussi m'entretenir avec vous pour... Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
tout à l'heure, a parlé un peu des
ressources de services de garde en milieu familial, et j'aimerais faire un
petit peu de pouce et d'aller peut-être un petit peu plus loin dans la
discussion qu'elle a tenue plus tôt, Mme la Présidente.
Donc, il y a eu certaines problématiques au
niveau des RSG, si on peut les appeler ainsi. Bon an, mal an, ils prodiguent, là, les services à peu près à
90 000 enfants en milieu familial. C'est 40 % de la clientèle,
environ, là, qui fréquente les services de garde subventionnés. Tout au
long de mon allocution, Mme la Présidente, je vais définir ces travailleuses
autonomes au féminin plus que... ce sont pratiquement toutes des femmes qui
opèrent ces services de garde là.
Il y a un guichet unique, pour les places en
CPE, qui existe, surnommé La Place 0-5 ans. Les milieux de garde, les RSG,
dans le fond, ont beaucoup de problèmes avec ce...
La Présidente (Mme Chassé) :
RSG.
M. Jacques :
Non, pas le RSG, mais plutôt par Place 0-5. En fait, là, ce qui arrive, là,
c'est un guichet centralisé. Les
garderies doivent, en quelque sorte, assumer la hausse des coûts engendrée par
cette nouvelle mesure. Les RSG risquent même de perdre leur subvention
si elles refusent d'inscrire leurs places au guichet.
En fait, en
fait, M. le ministre, vous n'avez pas besoin de chercher tant... Mme la Présidente,
excusez-moi. Il y avait un point en
litige, en fait, là, c'est qu'il y avait des frais initiaux de 50 $ par...
d'adhésion de 50 $ et un montant annuel de 11 $ par enfant pour chacun des RSG. À titre de comparaison, au
niveau d'un CPE, c'était 150 $ par année et 8 $ par enfant.
Par contre,
Mme la Présidente, au début d'avril, M. le ministre a annoncé qu'il suspend ces
frais d'adhésion afin de régler cette iniquité vécue par les RSG. Il s'agit
donc d'une bonne nouvelle pour ces travailleuses. Merci, M. le ministre.
Une injustice
un peu... Il y a un guichet unique aussi pour les médecins, et ce qu'ils
disaient, autant... la Fédération de
la santé et des services sociaux, qui représente une partie des RSG du Québec,
disait : Bon, bien, les médecins, eux autres, ils n'ont pas à payer pour leur guichet unique, et
nous, on a à payer pour ce guichet unique là, Mme la Présidente. Donc,
ils trouvaient ça un peu dérisoire qu'ils aient à payer. Mais il y a un bon
travail qui a été fait dans ce côté-là.
• (21 h 40) •
Dans un autre
ordre d'idées, Mme la Présidente, le manque de places en garderie représente un
enjeu important, et surtout en
région, et où on sait que les ressources en services de garde sont surtout en
région et moins dans les milieux plus
urbains. Il y a des CPE dans les milieux plus urbains. Il y a une municipalité,
dans la MRC du Granit, qui a seulement un
RSG. Il y a déjà 30 enfants qui n'ont pas de ressource pour
avoir un service de garde. Il y a des mères qui ont décidé de ne pas retourner à l'emploi, étant donné qu'elles
n'ont pas de place pour avoir... personne pour s'occuper pour leurs enfants.
On a une
région... Puis je peux parler un peu de l'Estrie, là. Ce n'est pas un problème
juste dans la MRC du Granit, c'est un
problème aussi dans la circonscription
de ma collègue de Sherbrooke. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis en a un peu parlé avec les
8 000 places. Mais, en Estrie, en fait, Carosse-Citrouille, qui est
dans la circonscription de Sherbrooke, a un déficit de 200 places,
207 places. Mais c'est des places, là, que...
La
problématique avec les RSG, c'est que c'est des personnes qui atteignent un
âge... qui sont là depuis longtemps, tu sais, puis qui sont rendues à
55 ans, 60 ans, puis ils décident de fermer leur service de garde en
milieu familial, puis il n'y a pas
vraiment de relève à ça non plus, là. Donc, il va peut-être falloir trouver une
solution pour remplacer les services de
garde en milieu familial par peut-être transformer des places qui vont rester
dans le même CPE, dans le fond, parce que c'est le même chez-nous, c'est le
même CPE, c'est le CPE Sous les étoiles qui s'occupe autant des garderies, des
RSG que des CPE, donc les garderies en milieu... CPE et ceux en RSG.
La Présidente (Mme Chassé) :
...RSG, c'est les garderies en milieu familial?
M. Jacques : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
M. Jacques : Ressource services
de garde.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ressource services de garde. Merci.
M. Jacques : Donc, dans ce contexte, les éducatrices sont
l'âme et le coeur de notre réseau de services. Vous êtes d'accord avec
ça, M. le ministre, Mme la Présidente aussi, sûrement. Elles sont importantes
pour les parents et surtout essentielles
pour les enfants. Quels gestes concrets, M. le ministre, avez-vous faits pour
envoyer un message positif à ces éducatrices?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Mégantic. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : ...Mme la
Présidente. Vous l'avez effleuré tantôt, je pense qu'il y a beaucoup de choses
à dire là-dessus. Un geste concret, je
pense, ça a été vraiment d'envoyer le message qu'on les respecte, qu'on les
respecte et que, pour nous,
l'obligation qu'elles avaient de payer pour le guichet unique, La Place 0-5,
c'est une obligation qui avait plus ou moins de sens, compte tenu, je vous
dirais aussi, des avantages que ça procure au ministère d'avoir accès à cet
outil-là pour mieux planifier, pour
mieux planifier le déploiement des places un peu partout au Québec, compte tenu
du fait que c'est bon aussi pour les
parents, c'est bon pour les parents qui ont maintenant un guichet unique. Et il
n'est pas parfait, hein, le guichet unique, La
Place 0-5, mais je pense qu'on peut l'améliorer, parce qu'on en a besoin.
Et c'est le message, notamment, que j'ai lancé lorsque je suis allé voir
les bureaux coordonnateurs il y a maintenant quelques jours. Donc, j'ai fait
cette annonce-là, il n'y aura pas de
prélèvement pour l'année 2019‑2020. Il y a les négociations avec les
responsables de services de garde en
milieu familial qui commencent, d'ailleurs. On aura l'occasion de finaliser
tout ça à cette occasion, mais je pense que le message qui est lancé, il
est très clair.
Ensuite, je
pense qu'on doit vraiment valoriser la profession d'éducatrice et on peut faire
la précision aussi d'éducatrice en milieu familial. Le terme technique
que mon collègue utilisait, «responsable de services de garde»... bon,
certaines utilisent aussi «responsable de services éducatifs en milieu
familial» pour traduire l'aspect éducatif du service qu'elles offrent. Et beaucoup d'entre elles sont formées
aussi, possèdent un diplôme d'études collégiales ou une attestation d'études
collégiales. Donc, je pense qu'un des
messages qu'on doit leur lancer, puis ça a été fait avec l'abolition des frais
qui ne seront pas prélevés en 2019‑2020, c'est qu'on les respecte.
Ensuite de
ça, c'est qu'on veut les accompagner. On veut les accompagner pour que le
réseau de service de garde en milieu familial ou ce type de services là
puisse se développer à l'intérieur du réseau. Vous savez, on le disait tantôt,
on anticipe des effets de l'arrivée des prématernelles quatre ans. En même
temps, c'est peut-être le moment de se dire comment
on peut mettre davantage en valeur ce type de services de garde, qui n'est pas
le premier choix, c'est vrai, des parents historiquement, mais qui est le
premier choix quand même de beaucoup de parents. Il y a beaucoup de parents
qui ne jurent que par la garde en milieu
familial, et c'est correct comme ça parce qu'on le disait tantôt la garde en
milieu familial a aussi ses particularités bien à elle au niveau de la
maturité affective, notamment, au niveau des compétences sociales. Et ça, c'est la fondation sur laquelle
on peut bâtir tout le reste. Ce n'est pas banal. J'ai envie de dire ça, ce
n'est pas banal, Mme la Présidente.
Donc, on doit
prendre ces forces-là et les mettre de l'avant. Donc, ça, c'est le deuxième
message que j'enverrais aux éducatrices
en milieu familial, c'est qu'on veut travailler avec elles pour voir comment on
peut les accompagner pour mieux faire connaître le service qu'elles
offrent. Et je pense aussi qu'en améliorant la formation... et ça, d'ailleurs,
elles sont très ouvertes à ça, Mme la Présidente,
voir comment elles-mêmes, là, elles peuvent être mieux formées pour faire face
aux défis que ça présente aussi
d'être éducatrice en milieu familial avec des enfants qui ont parfois des
besoins particuliers. Donc, elles
sont ouvertes à ça, voir comment on peut se pencher sur la formation. Ça, je
pense que c'est une autre piste qui est très intéressante.
Donc, il y a
beaucoup de pain sur la planche, mais le message que je leur lance, c'est qu'on
les respecte, qu'on veut les accompagner pour qu'elles puissent devenir
encore meilleures, et peut-être convaincre les parents qui ne sont pas
convaincus que c'est une option qui est valable pour leurs enfants aussi.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Mégantic.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Jacques :
Justement, Mme la Présidente, j'ai rencontré le Regroupement des centres de la
petite enfance des Cantons-de-l'Est vendredi dernier, et elles avaient... les
deux dames qui étaient là, à cette rencontre, avec moi, avaient rencontré M. le ministre dans les jours précédents
et elles étaient très, très satisfaites des réponses qu'il leur avait données.
Donc, je pense que c'est très bien d'être représenté par des personnes qui
tiennent à coeur nos enfants. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous.
M. Jacques :
Dans un autre... Bien, en continuant dans le sujet, Mme la Présidente, ces RSG
là, avec la question du retrait préventif,
les responsables de garde en milieu familial ont signé une entente, en 2018,
pour régler l'indemnisation des
retraits préventifs pour les travailleuses enceintes qui en bénéficient ou en
bénéficieront. Je pense qu'il y a des dossiers qui traînent même depuis
2010, là. Est-ce que, Mme la Présidente, M. le ministre peut nous répondre par
rapport à ça?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Et, M. le ministre, est-ce que la question est claire pour vous pour
pouvoir répondre?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. C'est un autre bon exemple. Et là je cherchais
l'information. Oui, le retrait
préventif, c'est quelque chose sur lequel on travaille. Donc, dès cet été, il y
a un régime de retrait préventif pour les responsables de services de
garde en milieu familial qui sera instauré, et ça, c'est une bonne nouvelle.
C'est une bonne nouvelle parce que c'était quelque chose qu'il fallait régler,
qui traînait depuis longtemps. Il y avait des mesures compensatoires qui
étaient mises en place depuis déjà un moment, mais, sur le fond, la question
n'était pas réglée. Là, je suis très heureux
de vous dire que la question, on est en train de la régler. Donc, elles n'auront
plus à choisir entre leur choix
professionnel ou leur désir de fonder une famille en raison, par exemple, de
considérations financières qui pourraient peut-être être un peu plus
incertaines.
Donc,
dans ce dossier-là, je ne pense pas qu'on peut dire honnêtement que le
gouvernement précédent, que les libéraux ont fait beaucoup d'efforts. La
preuve, c'est que ça ne nous a pas pris une très longue période pour régler ce dossier-là. Donc, voilà, on va régler ça. Ceci
dit, il reste encore des détails à régler. On est présentement en train de
régler ça. Il y a du travail, on s'en va en prépublication. Donc, on est
vraiment au travail dans ce dossier-là.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Oui, M. le député de
Mégantic, allez-y.
• (21 h 50) •
M. Jacques :
Mme la Présidente, j'aimerais partager quelque chose au ministre, Mme la
Présidente. En fait, on sait,
l'ouverture des maternelles quatre ans crée une problématique pour certains,
alors que, pour d'autres, tout est correct. J'ai un milieu de service de garde dans ma circonscription qui fait un
peu de pression au niveau des parents qui ont des... mettons, deux enfants dans le service de garde.
Donc, s'ils ont un enfant, mettons, de trois ans et demi qui est prêt à rentrer
à la maternelle quatre ans en septembre et
un autre de deux ans, et on sait déjà qu'il manque de place dans les RSG dans
notre coin, et ils disent : Si tu
envoies ton enfant à la maternelle quatre ans, bien, je n'aurai plus de place
pour ton enfant de deux ans, alors
qu'ils pourraient prendre d'autres enfants et faire bénéficier à d'autres
enfants du service, de la ressource.
Cette
maternelle-là, malheureusement, ne pourra pas débuter en septembre 2019, et
c'est une maternelle quatre ans en
milieu défavorisé. Il y a une bonne chose, en fait, la commission scolaire des
Hauts-Cantons a décidé de relocaliser la maternelle quatre ans dans un
autre secteur, qui est dans la circonscription du Haut-Saint-François.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le député de Mégantic, il vous reste moins
d'une minute.
M. Jacques :
Oui. J'aimerais voir, Mme la Présidente, si le ministre pourrait juste dire à
ces gens-là que, de toute façon, ils n'en manqueront pas d'enfants.
J'aimerais ça, l'entendre là-dessus.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, merci. M. le ministre. 30 secondes.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, on ne manquera pas d'enfants, on va...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Lacombe :
Je ne sais pas... je ne sais pas quoi répondre d'autre. Ça paraît un peu drôle
à dire, là, mais on ne manquera pas
d'enfants. Moi, je pense que... là, visiblement, les secondes vont nous
manquer, là, mais je connais bien le collègue, j'aurai l'occasion de lui
expliquer pourquoi on ne manquera pas d'enfants.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Je reconnais
maintenant une intervention du parti formant l'opposition officielle pour le cinquième bloc d'échange. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis,
la parole est à vous.
Mme Maccarone :
...marathon, Mme la Présidente. Je suis contente de savoir qu'on n'aura pas un
manque d'enfants. Alors je compte sur
le ministre pour continuer à bâtir... de sa famille, en faire plus d'autres...
plus de beaux bébés pour remplir nos maternelles quatre ans puis nos
garderies. Alors, j'attends une réponse du ministre pour le propos du dernier
bloc.
La Présidente
(Mme Chassé) : Excellent. Vous avez la réponse, M. le ministre?
M. Lacombe :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : Fantastique! Allez-y.
M. Lacombe :
Donc, merci de m'avoir laissé quelques minutes pour mettre la main sur les
données, parce que, quand on joue
dans ces données-là, il faut être exact. Donc, effectivement, le point que
soulève la collègue de Westmount—Saint-Louis,
il est fondé, et je vous explique.
Des
enfants dans le réseau, des places occupées, on en compte 273 489. Il y a
toujours des fluctuations, mais disons qu'on
part de cette donnée-là. Ensuite, les places disponibles, donc les places
autorisées au permis, on en compte 296 389. Donc là, on se retrouve
effectivement avec plus de places disponibles que de places occupées.
Et
là la question, si on se la pose simplement, bien, c'est de se dire :
Pourquoi il y a des enfants qui attendent sur le guichet unique, je vous rappelle qu'il y en a 42 000, quand il y
a des places de disponibles? Bien, c'est que la proportion ou, disons, la répartition, voilà, des places
n'est pas la même partout au Québec, les besoins ne sont pas les mêmes partout
au Québec. Il y a des secteurs où, par exemple, il y a beaucoup de places
disponibles, mais que la natalité est beaucoup moins forte, par exemple, où il y a moins de demandes, là il peut y
avoir des places disponibles, par exemple, tandis dans d'autres secteurs... je connais bien l'Outaouais,
par exemple, dans le secteur ouest de Gatineau, dans le secteur d'Aylmer
précisément, il y a un gros boom
démographique, il y a beaucoup de construction. Dans ce secteur-là, la pénurie,
elle peut être beaucoup plus
importante. Ce qui fait que, quand on regarde le bilan, au total, il y a
toujours une variation parce qu'on prévoit
toujours un peu plus de places, quelques dixièmes, là, de places de plus, si on
peut dire, qu'il y a d'enfants. Par contre, quand on regarde le bilan comme ça, bien, effectivement qu'il y a une
différence, mais c'est parce qu'on ne peut pas appliquer ça à l'ensemble
du Québec puis faire le calcul simple comme ça. Il faut comprendre qu'il y a
des disparités régionales.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre a souligné que ce n'est pas dans toutes
les régions, mais, vraiment, si on
fait le calcul puis on fait ligne par ligne, région administrative, notre...
chaque... de 17 régions, il y a un écart.
M. Lacombe :
Oui.
La Présidente
(Mme Chassé) : M. le ministre. Il y a un écart, oui. Oui, Mme la
députée.
Mme Maccarone :
Non, c'est juste que, pour moi, ce n'est pas clair parce qu'on me dit que ce
n'est peut-être pas partout, mais
c'est vraiment partout, c'est dans chaque région. Alors, les chiffres, s'ils
sont exacts, ça démontre que, dans le fond, on est en surplus de places.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre.
M. Lacombe : Mais l'analyse de ma collègue
de Westmount—Saint-Louis, elle est bonne, Mme la
Présidente, en ce sens où, si on prend le tableau à l'intérieur du... si on prend le tableau total pour le Québec, effectivement qu'il y a une disparité,
on se dit : Il y a des places disponibles. C'est parce qu'elles ne
sont pas réparties également entre l'offre et la demande.
Ensuite,
si on prend... et je vais reparler de l'Outaouais, parce qu'on n'en parle pas
assez souvent, si je prends la région
de l'Outaouais, par exemple, donc on y va avec une catégorie
plus précise, un territoire plus précis, même en Outaouais, la répartition, elle peut être très différente,
là. Entre une ville et l'autre, il y
a deux heures de route, ce n'est pas
du tout la même chose. Vous prenez le
nord de ma circonscription, la circonscription de Papineau, qui est dévitalisée, où il n'y a pas
beaucoup de natalité, vous prenez à l'extrême ouest de la région, dans la circonscription de Pontiac, il y a un boom incroyable. Donc, même à l'intérieur d'une région, il
peut y avoir des disparités assez importantes. Donc, je pense qu'avec ce niveau de réponse
là ça devrait venir répondre à l'interrogation de la collègue.
La
Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. J'aimerais changer de sujet pour parler des organismes
communautaires familiaux, OCF, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Chassé) : OCF.
Mme Maccarone : Oui. Le 16 novembre dernier, le ministre
de la Famille confirmait les sommes annoncées par notre gouvernement de 30 millions
de dollars supplémentaires, un
recyclage de l'annonce du Parti
libéral du Québec aux organismes
communautaires familiaux. Je suis heureuse de voir que le ministre,
il va continuer avec cet engagement,
mais je ne comprends pas, parce qu'il aura
fallu cinq mois avant que le gouvernement ne donne signe de vie aux organismes. Ils ont finalement su seulement le 1er avril quelle serait la
répartition des sommes, mais les organismes devront attendre encore quelques
semaines avant de savoir combien ils auront concrètement. Alors, j'aimerais
savoir pourquoi qu'il aura fallu attendre
cinq mois entre l'annonce du ministre, le 1er avril, avant de statuer sur
la répartition du financement, alors que nous savons qu'ils vont
réappliquer les mêmes critères de répartition des dernières années.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Et ça, c'est un problème, c'est un problème parce qu'on
se ramasse avec des disparités
régionales qui sont importantes. C'est un financement qui est historique, pour
lequel il n'y a pas toujours des critères
bien établis, et ça, bien honnêtement, je pense qu'on devra se poser des
questions. Ceci dit, on est à l'écoute aussi de ce que les organismes
nous demandent.
Dans
le cas qui nous occupe, on a répondu aux préoccupations, notamment de la table
des partenaires, des organismes communautaires
Famille qui souhaitaient qu'on aille dans une direction. C'est la direction
qu'on a empruntée. Donc, je peux vous
dire qu'ils sont généralement bien heureux de cette nouvelle-là. Et j'ai
l'impression qu'on pourra continuer à en parler après. Mais j'ajouterais aussi que... Vous dites qu'on a recyclé
une annonce. Et là je vous dis : Un instant! Effectivement...
La Présidente
(Mme Chassé) : ...toujours à la présidence.
M. Lacombe :
Tout à fait, Mme la Présidente. Donc, je vous dis : Un instant! On ne peut
pas dire que c'est du recyclage à
100 %, parce que... effectivement, bon, on ne se fera pas de cachette,
c'était dans les cartons, mais je vais vous dire que ce que les organismes attendaient et ce qui est nouveau, c'est
qu'on va le faire à la mission. Et ça, posez la question à un organisme communautaire Famille si c'est
important, cette nuance-là, et vous allez voir que ça fait toute la différence,
ça fait toute la différence. Est-ce qu'on force l'organisme à appliquer sur un
projet, à avoir une reddition de comptes, à alourdir tout ça ou on lui donne en disant : Voici, tu peux
poursuivre ta mission? Je pense que ça, c'est une nuance importante, et
je vais vous dire qu'ils étaient très heureux de ça.
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est intéressant, Mme la
Présidente, parce qu'on dit que c'est
problématique, mais on réapplique les mêmes critères. Alors, je ne comprends pas, s'il y a
problème, pourquoi on va réappliquer exactement les mêmes critères de répartition des dernières années, mission à part. Alors, au nom des
OCF, Mme la Présidente, dans combien de temps est-ce qu'ils
recevront leur confirmation de financement?
La Présidente
(Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre...
• (22 heures) •
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Je vous dirai que,
pour reprendre le début de la question de la collègue,
c'est un travail en profondeur. On va faire
les choses dans l'ordre, on ne secouera pas la cage pour le plaisir de secouer
la cage en faisant des mécontents. On
veut faire les choses correctement. Et, je vous dis, l'ère libérale, elle est
terminée. L'époque libérale, au gouvernement, où les portes étaient fermées et personne ne se parlait, où il
n'y avait pas de ponts parce que les ponts
étaient brûlés avec les organismes
communautaires, notamment,
cette époque-là, elle est révolue, même chose avec les services de garde. Il y a une communication, et, je vais vous dire, j'ai une excellente communication avec les groupes. Donc, on veut les écouter, on veut faire les choses
dans l'ordre, on veut faire les choses aussi à leur satisfaction parce que ce sont eux,
les experts qui sont sur le terrain et qui exercent leur mission qu'ils font
d'une belle façon. Donc...
La Présidente (Mme Chassé) :
...ministre.
M. Lacombe :
...il y aura du travail à faire, mais ça, ce sera un travail de longue haleine.
Peut-être juste pour répondre rapidement : ce sera fait incessamment.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bon, merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Nous sommes aussi en contact avec les
organismes, et eux, ils décrient
quand même une déception. Alors, au nom de la Confédération des organismes
familiaux du Québec, COFAQ, eux, ils
soulignent qu'il s'ajoute toutefois une déception pour les OCF nouvellement
reconnus depuis 2016, qui n'ont pas d'entente
financière triennale en 2018-2021. Ils devront composer d'un financement
minimum, outre une déception pour plusieurs
groupes qui disent qu'ils n'auront pas un financement. Alors, est-ce que le
ministre pourrait expliquer pourquoi qu'ils ne vont pas financer des
nouveaux groupes au sein de l'OCF?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Dans ce cas-ci, je pense qu'on a pris la meilleure
décision qu'on pouvait prendre. On ne
pourra jamais faire 100 % d'heureux. Je pense que dans ce cas-ci, si vous
faites la colonne des pour et des contre,
vous allez voir qu'il y a pas mal plus de pour et de contre. Si vous faites la
colonne des heureux et des malheureux, il y a pas mal plus d'heureux. Je
pense qu'on a pris la meilleure décision possible. Vous pouvez faire le tour
des autres organismes.
Et
je comprends aussi qu'à la Table des partenaires en ce moment il y a des défis.
Et je ne sais pas si ma collègue, elle
est au courant, la collègue de Westmount—Saint-Louis, mais il y a aussi des défis qui font
en sorte que ce n'est pas tout le
monde qui est sur la même longueur d'onde. Donc, c'est toujours difficile, dans
ce contexte-là, de faire 100 % d'heureux quand il n'y a pas une cohésion à 100 %. Mais je pense que le
bilan, il est très positif. Je pense que le balancier, il est très positif
et je pense qu'on n'a pas du tout à être gênés de la décision qu'on vient de
prendre.
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, vous serez encore heureuse de savoir que je connais très
bien la Table des partenaires. Alors,
j'ai une question : Si je fais référence au RP-158, le ministère confirme
qu'aucune rencontre de la Table des partenaires n'a eu lieu depuis le
18 octobre. Pourquoi?
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, nous vous
écoutons.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, je commencerai par vous dire qu'il
s'est écoulé plus de temps entre leur dernière rencontre et l'élection qu'entre
l'élection et aujourd'hui. Donc, je pense qu'en cela, déjà, notre bilan
est meilleur que le gouvernement précédent.
Ensuite,
je vous dirai qu'il y a eu des communications. Et là-dessus, vous savez quoi,
je vais vous dire une chose, il y a
eu une consultation qui a été faite, du cabinet avec la table, de mon cabinet
au ministère de la Famille avec la Table des partenaires pour qu'on s'aligne
sur les demandes qu'ils avaient, pour qu'on comprenne bien quelles étaient
leurs demandes et qu'on fasse, je dirais, le plus d'heureux possible.
Maintenant,
habituellement, traditionnellement, le ministère ensuite faisait aussi une
communication. Dans ce cas-ci...
La Présidente (Mme Chassé) :
En terminant.
M. Lacombe : Bien, je pense
qu'elle va être contente de m'entendre. Dans ce cas-ci, ça n'a pas été le cas
et ça n'a pas plu aux organismes communautaires,
qui nous l'ont fait savoir. Et je pense qu'on a pris bonne note de ça. Le résultat est positif, somme toute. Il aurait probablement
été le même, mais, par souci de courtoisie, la prochaine fois ce sera le
cas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Toujours au même sujet. Moi, j'ai compris que le gouvernement n'a jamais
rencontré la table. Il y a une
différence entre rencontrer les organismes et rencontrer la table. Est-ce que
le ministre a fait une demande pour
une rencontre? Parce que nous, nous avons une copie de la lettre qui a été
envoyée à notre ministre, le 7 novembre,
puis ils sont toujours
en attente après une réponse pour convoquer la table pour avoir une rencontre
de l'ensemble des partenaires des OCF.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe :
Vous me laissez quelques secondes?
La
Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Alors, est-ce que... Allez-y. Est-ce que la députée de Westmount—Saint-Louis désire...
Mme Maccarone : ...relié, mais c'est que : Comment est-ce
que le ministre peut nous... Est-ce que le ministre
peut nous expliquer comment il a pu
établir la répartition des financements,
alors qu'il n'a jamais convoqué sa table, qui a comme mandat de
recommander au gouvernement une répartition?
La
Présidente (Mme Chassé) : Excellent. Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. M. le ministre, vous êtes prêt
à répondre?
M. Lacombe :
Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Lacombe :
Je suis prêt à répondre. Et là je suis désolé, là, le sens de la dernière
question m'a peut-être échappé, je discutais avec le collègue pour
avoir... Parfait. La précision, la nuance, elle est importante. Si vous parlez
de la table, en soi, effectivement qu'on ne l'a pas rencontrée. La raison est simple. La table connaît actuellement des défis qui font en sorte
que la chicane est pognée, on va dire ça comme ça. Donc, c'est un petit peu
difficile dans ce contexte-là d'opérer de cette façon-là.
Ceci
dit, il y avait quand
même une revendication qui avait été
amenée, une position qu'on a respectée. Et pour les rencontres, je vais vous
dire, on n'a peut-être pas rencontré la table en tant que telle, parce que,
dans les circonstances, je vous le
mentionne, c'était difficile, mais on a parlé avec des organismes
séparément. Et je vous le dis, moi, je suis persuadé... parce qu'on a écouté la revendication, moi, je
suis persuadé qu'on serait arrivés au même résultat. Ceci dit, je le
mentionnais tantôt, est-ce qu'on aurait
pu faire une rencontre de plus? Oui. Et je pense que... je vous le dis de toute
bonne foi, par courtoisie, la prochaine fois ce sera le cas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmont—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Bien, je vais répéter ma dernière question, Mme la Présidente. Puis, au nom de
cet organisme, il attend toujours
d'avoir un accusé de réception de leur lettre du 7 novembre. Mais
j'aimerais entendre le ministre, s'il peut
nous expliquer comment il a pu établir la répartition des financements, alors
qu'il n'a pas convoqué sa table qui a comme mandat de recommander au
gouvernement une répartition.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. Monsieur...
Une voix :
...
M. Lacombe :
Oui, oui, je comprends.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Merci, Mme la députée. M. le ministre, à la question.
M. Lacombe :
Bien, la réponse, elle est simple, Mme la Présidente, c'est qu'on s'est basés
sur la décision qui avait été rendue lors de la réunion précédente de la table,
donc, une réunion qui a eu lieu en mai 2018, la table ainsi qu'une
sous-ministre adjointe du ministère. Il y a une position qui avait été mise de
l'avant à ce moment-là, et, quand je vous dis qu'on
l'a respectée, c'est ce qu'on a fait : consolider le réseau déjà financé,
déjà financé, en soutien à la mission, à la mission, réduire les écarts de financement entre les OCF,
donc atténuer les disparités et répartir de façon optimale entre OCF puis
haltes-garderies communautaires, considérer
le soutien financier, ensuite, seulement à de nouveaux OCF et haltes-garderies
communautaires. Donc, ça, c'était ce qui avait été exprimé à la dernière
rencontre. C'est là-dessus qu'on s'est basés.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Changeons de sujet, encore : Avenir d'enfants.
Nous savons que le fonds pour le
développement des jeunes enfants se terminera cette année. Et juste un petit
rappel que c'est un 15 millions de
dollars que le gouvernement s'entend à maintenir puis qu'il investit
annuellement dans le développement des 0-5 ans. Puis un petit rappel que le gouvernement, le
15 millions de dollars par année, c'est produit, là, de taxes provenant
des produits de tabac pendant
10 ans et 25 millions de dollars qui vient de la fondation Chagnon.
Alors, est-ce que le gouvernement a l'intention de continuer? Et, si
oui, sous quelle forme?
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, à la question.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Cette question-là, c'est important qu'on y réponde
bien parce que ça crée de
l'inquiétude. Parce qu'il faut savoir qu'Avenir d'enfants est un joueur
important sur le terrain et qu'il venait favoriser la concertation, hein, parce que c'est ça
qu'Avenir d'enfants faisait de façon importante... avait beaucoup d'argent.
Maintenant, la part du gouvernement
de 15 millions de dollars, on s'est engagés à la maintenir,
15 millions pour trois ans, et ça, ça va partir en 2020‑2021
jusqu'en 2022‑2023. Donc, c'est de l'argent qui sera disponible.
Qu'est-ce qu'on va faire avec cet argent-là? Ah!
ça, c'est une bonne question. On a des questions à se poser là-dessus. Et moi, j'ai exprimé mon désir qu'on
fasse les choses dans l'ordre et qu'on se pose des questions, et c'est
l'exercice qu'on est en train de
faire. Et on aura l'occasion de faire des annonces en temps et lieu, mais on
évalue actuellement les retombées, on
évalue ce qu'on pourrait faire. Et on veut que le milieu continue de se concerter.
Donc, on aura l'occasion d'en reparler parce qu'on aura une annonce qui viendra
pour démontrer comment on va réfléchir à ça puis on le fera assez
publiquement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente.
Une voix : ...
Mme Maccarone :
Oh! Merci. Est-ce que le ministre a l'intention de collaborer au projet des
maisons des aînés?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe :
C'est une bonne question, Mme la Présidente, qui me prend un peu par surprise.
Vous savez que maintenant les aînés
qui sont sous la responsabilité de la ministre Marguerite Blais sont rattachés
au ministère de la Santé. Donc, c'est ma collègue qui...
La Présidente (Mme Chassé) :
...clarifier, que diriez-vous? Allez-y.
• (22 h 10) •
Mme Maccarone :
Oui, avec plaisir. Quand on parle d'intergénérationnel, Mme la ministre des
Aînés a quand même fait un tweet qui
a dit : «De plus en plus de résidents de CHSLD invitent des enfants de la
garderie afin de partager des moments de grâce — ça existe, au Québec — et nous travaillons en association avec la maison des aînés.» Et le ministre lui-même a écrit :
«Bravo! Je suis d'un très bon oeil l'idée de mettre en contexte nos aînés et
nos tout-petits. C'est avec ce type de projets qu'on peut créer des
projets entre générations, et ils ont beaucoup à y gagner.»
Une voix : ...
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, merci, Mme la...
Mme Maccarone : Alors, est-ce
que le ministre a l'intention de collaborer au projet des maisons des aînés?
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Mme la Présidente, c'est une excellente citation. Je n'aurais pas
dit mieux. Mais, plus sérieusement,
je pense que de dire que je vais collaborer
au projet de maisons des aînés, ce serait un peu gros. Par contre, je pense que ce type de projets
là, bien honnêtement, c'est des projets qui sont porteurs, qui sont
mobilisateurs. Et c'est vrai que c'est inspirant,
c'est inspirant de voir ça. Il y a de beaux exemples, de beaux exemples qui
démontrent que c'est possible de le faire.
Mais, encore
là, c'est du cas par cas. Il y a des appels de projets qui sont lancés. Est-ce
qu'on pourrait éventuellement lancer
un appel de projets ciblé, par exemple, où on pourrait s'intéresser à ce type
de projets là? Il y a sûrement des gens qui sont en train de m'écouter puis qui réfléchissent à savoir est-ce
que ça se peut. C'est des questions qu'il faudrait se poser. Mais j'ai envie de dire : Pourquoi
pas? Pourquoi pas, si on peut le faire et que ça fonctionne, qu'il y a un
besoin pour ça? On peut assurément se poser la question en tout cas.
La
Présidente (Mme Chassé) : Vraiment. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Est-ce que le ministre va établir un comité?
La Présidente
(Mme Chassé) : Ah! M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, je peux dire oui, mais, si on ne le convoque pas, on ne sera pas plus
avancés, comme on le disait tantôt.
Mais, plus sérieusement, je ne pense pas que ça commande la création d'un
comité. Je pense qu'on peut laisser les structures de côté puis se
concentrer sur la réalisation des projets, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis,
1 min 45 s.
Mme Maccarone :
Très rapidement. D'abord, pour la pédiatrie sociale, par la Fondation du Dr
Julien, il y a... le climat de
travail, l'accompagnement du ministère, on est rendus où, puis le déploiement
des pédiatries sociales? Rapidement.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui. Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Ça a été une nouvelle qu'on a traitée avec beaucoup
de sérieux. Mais, en même temps, je
veux répéter que, pour nous, ça n'a pas été une surprise parce que le lien de
communication, il existait. D'abord,
lorsque j'ai rencontré le Dr Julien, les cartes avaient été mises sur table.
Ensuite, il y a eu une rencontre de suivi avec le ministère, où, en présence de fonctionnaires, les cartes ont
encore une fois été mises sur table avec davantage de détails. Donc, on
était au courant de la situation.
Je
vous dirais que je suis satisfait de ce qui a été exprimé par le Dr Julien.
Moi, je suis persuadé qu'il saura prendre les actions nécessaires. Vous savez, je lui ai parlé, quand tout ça est
sorti dans les médias, on a eu l'occasion d'avoir une discussion. Le
lendemain, il a offert ses excuses pour ce qui s'est produit. Et je pense que
la pédiatrie sociale en communauté, elle est
importante. Et il faut se rappeler qu'il y a une quarantaine de centres au
Québec qui ne sont pas du tout touchés par ça.
La Présidente
(Mme Chassé) : En terminant. Merci, M. le ministre. Mme la
députée, en 20 secondes.
Mme Maccarone :
Oui. Bien, c'est plus pour une demande pour un document. Si on fait référence
au RP-141, il est écrit que la liste des centres est disponible en annexe, mais
l'annexe n'est pas là. Alors, c'est certainement seulement un oubli parce qu'on parle d'un document qui est
quand même volumineux. Alors, est-ce que le ministre peut nous déposer
l'annexe?
La
Présidente (Mme Chassé) : Alors, le temps est terminé. Moi, je
vais vous... on va le prendre sur le temps du gouvernement. Merci. Alors, j'invite... je reconnais une intervention au
parti formant le gouvernement pour un huitième bloc d'échange. M. le
député de Mégantic, vous prenez la parole?
M. Jacques :
Oui, Mme la Présidente. Et j'aimerais...
La
Présidente (Mme Chassé) : Juste avant, m'autorisez-vous
simplement de m'assurer auprès du ministre qu'il s'engage à transmettre
l'information demandée au secrétariat de la commission, tel qu'il vient d'être
demandé?
M. Lacombe :
Je m'y engage.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de...
M. Jacques :
...le reste du temps qui est accordé au gouvernement pour...
La Présidente
(Mme Chassé) : Vous venez de me poser une question?
M. Jacques :
J'aimerais savoir combien reste-t-il de temps.
La Présidente
(Mme Chassé) : Oui, 14 minutes... Non, moins que ça, là.
Une voix :
...
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est bon? 14 minutes. Oui, oui, c'est ça, 14 minutes.
M. Jacques :
14 minutes. Merci, Mme la Présidente. Nous connaissons tous l'importance de
l'éveil des tout-petits et de
l'initiation à la lecture au niveau du coucher avec les parents ou un adulte
qui font la lecture à leurs enfants. Donc, je pense qu'on a tous bénéficié
de ça ou on l'a fait dans notre vie à nos enfants.
Donc,
Mme la Présidente, l'initiation à la lecture effectuée en famille engendre
d'une façon incontestable des effets des
plus bénéfiques sur le développement de l'enfant. Certaines études nous indiquent aussi qu'un enfant qui a
été mis à la lecture tôt, soit avant
l'âge de 18 mois, en lui racontant des histoires s'intéresse de plus en plus à la lecture à un niveau de sixième année. Il va faire jusqu'à
une heure de lecture, mais pour s'amuser, et non pas que c'est une corvée.
Dans les trois commissions
scolaires que je couvre, ils ont des projets autant sur leur site Internet pour
l'éveil à la lecture des enfants et pour
donner des trucs aux parents, pour solliciter les parents à éduquer leurs
enfants à aller vers les livres. Les
efforts de notre gouvernement aussi pour soutenir l'enseignement et les services éducatifs dans l'apprentissage de la lecture
doivent s'arrimer aussi avec les besoins actuels.
Bon, il y a plusieurs
organismes communautaires qui ont lancé des programmes pour aider les
jeunes à découvrir un peu ce que c'est, la lecture, les mathématiques et un peu toutes sortes de choses. Et puis, dans mon comté, il y a
certaines initiatives qui ont été faites, puis je vais vous en
mentionner quelques-uns.
La Relève du Haut-Saint-François, un organisme
voué à l'amélioration du milieu de vie des familles de cette région, chapeaute l'atelier hebdomadaire Histoire
de famille, comportant la lecture d'une histoire, des jeux, des bricolages,
offert d'une session à l'autre dans
différentes municipalités de la MRC. Dans le fond, ils se promènent
un peu partout dans les 14 municipalités de la MRC du Haut-Saint-Francois. Son pendant anglophone, dans la même MRC, eux autres, c'est
Mama Moose.
Une autre initiative
dans la MRC du Granit, la chasse au trésor, quant à elle, encadrée par le
comité Mesure en lecture formé par des membres provenant de divers milieux
communautaires granitois. Cette activité stimulante consiste à lire des recettes et aller chercher les
ingrédients à l'épicerie. Au départ, c'était fait pour des jeunes du primaire,
mais on a intégré les plus jeunes de 0-5 ans... bien, pas
0-5 ans, mais 4-5 ans, à cette pratique-là.
Et il y a plusieurs choses qui sont en route,
là, sur les planches à dessin pour les thèmes spécifiques tels que l'Halloween, Noël, Pâques. Ils sont sur la planche
à dessin pour les prochains mois. Le projet Mini-Bibli aussi, c'est un projet... c'est des boîtes de bois qu'ils mettent
des livres dedans, qu'ils amenaient aux centres sportifs. Tu peux en avoir à la
ville, tu peux en avoir dans les bureaux de médecin.
Donc, Mme la Présidente, j'aimerais demander au
ministre s'il peut nous dire s'il possède une stratégie pour conserver le
parent au coeur du développement du plein potentiel de son enfant.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le député de Mégantic. M. le ministre, la parole est à vous.
• (22 h 20) •
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Bien, on ne se fera pas de cachette, la participation
des parents dans le développement des
enfants, elle n'est pas souhaitable, elle est primordiale. Il faut qu'il y ait
un engagement des parents. Par contre,
en raison de certaines barrières, des barrières d'accès, il y a plusieurs
parents qui participent peut-être moins activement au développement de leurs jeunes enfants, et on
doit s'assurer peut-être de venir leur donner des outils pour que ce soit
toujours davantage le cas.
Donc, plus précisément, je vous donne quelques
éléments. On a le Programme de soutien pour favoriser la participation des parents, je pense que le nom est
clair, un programme qui permet de soutenir des projets pour rejoindre les
parents et favoriser leur participation à
des activités liées au développement de leurs jeunes enfants. Donc, on octroie
une somme de 20 000 $ à
chacun des projets qui est retenu. Il y a 25 projets, 25 projets qui
ont été financés cette année. Et, parce que la participation des parents
est importante, et là importante au sens propre et importante en nombre, là,
parce qu'il y a beaucoup de demandes, on va
dire ça comme ça, j'ai bonifié l'enveloppe de ce programme de 1,2 million
de dollars sur quatre ans. Donc, ça,
c'est une excellente nouvelle. On est bien heureux, parce qu'on avait beaucoup
de demandes, donc on pourra répondre à davantage de projets.
Il y a aussi
le Programme de soutien financier aux activités favorisant l'exercice de la
coparentalité, un programme qui
découle de la Stratégie gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les
hommes. Donc, ce sont des crédits, dans ce cas-là, qui proviennent du Secrétariat à la condition féminine. Donc,
je pense que c'est important aussi de faire toujours la promotion en tant... je vais dire, en tant que
ministre de la Famille, en tant que jeune papa, aussi, de ma génération, de
mon école. Bon, je ne veux pas faire
d'âgisme, je ne veux pas faire de comparaison, mais disons que je
pense qu'on est de plus en
plus conscientisés, les gens de ma génération, à l'importance de la
coparentalité.
Donc, pour
moi, c'est important de faire la promotion de l'équilibre dans la répartition des responsabilités parce
qu'on sait que, statistiquement, il y a toujours, disons, une prépondérance, là, de la
représentation féminine dans le partage des tâches. Donc, il reste du
travail à faire. On doit travailler. Travailler à la coparentalité, c'est
travailler à abattre les stéréotypes qui
continuent malheureusement de subsister. Parce que les pères, ce n'est
pas automatiquement des pourvoyeurs; les mères, ce n'est pas automatiquement des mamans à la maison. Le
modèle change, hein? Si le visage de la famille change au Québec,
bien, ça, c'est un bon exemple. Et je
pense qu'au bénéfice de nos
tout-petits, bien, c'est un excellent objectif
qu'on peut se fixer.
Et là je n'y reviendrai pas parce qu'on en a
beaucoup parlé tantôt, mais il y a tout le volet de la conciliation famille-travail-études aussi que je pourrais encore citer. Je pense
qu'il y a beaucoup de travail qui se fait à ce niveau-là. Et il y a
le programme d'éveil à la lecture, à l'écriture, aux
mathématiques aussi qui existe, qu'on a également bonifié, donc,
de 2 millions. Donc, je pense qu'on peut dire qu'on est au travail.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, mon commentaire éditorial : le partage de la charge mentale. Merci,
M. le ministre. Alors, je reconnais le député de Chauveau, qui désire prendre
la parole. M. le député.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Évidemment, c'est une étude de crédits que l'on
fait aujourd'hui et c'est normal
qu'on parle beaucoup de chiffres. Beaucoup de données ont été
données, des quantités d'argent, des
quantités de places, des quantités d'enfants, qu'ils soient présents dans nos services de garde ou non. Les chiffres ont été
omniprésents dans ce six heures qu'on a passé ensemble, qu'on s'apprête à
terminer bientôt. Et ce que j'aimerais parler, maintenant, c'est la
qualité des services.
La quantité, on a une bonne idée. Il existe, à
moins que mes chiffres soient erronés, 1 570 services de garde à
l'enfance au Québec. Peut-être
que ça évolue. Des fois, il y en a peut-être certains qui ferment, d'autres qui ouvrent, c'est
possible. On a environ 99 000 places qui sont offertes. C'est
quand même pas mal. Peut-être que le ministre... Si mes données ne sont pas bonnes, je suis prêt à me faire corriger, il
n'y a pas de problème. CPE... C'est en CPE, ces 99 000 là? Bon, c'est ça.
Je ne suis pas aussi expert que le ministre
peut l'être, évidemment, en tant qu'adjoint à l'Emploi et Solidarité — c'est mon sujet de prédilection présentement — mais, première question, puis elle est assez
rapide : M. le ministre, je me doute bien de la réponse, là, mais
est-ce que la qualité de service d'une place à l'autre... est-elle égale?
La
Présidente (Mme Chassé) : Oh! M. le... Oui, merci, M. le député
de Chauveau pour la question. M. le ministre.
M. Lacombe :
Je vous dirais, Mme la Présidente, que l'objectif, c'est que la qualité soit
égale partout. Mais, objectivement, on
ne peut pas prétendre, si on est honnête, que la qualité est la même partout.
Et ça, c'est comme pour les écoles, c'est comme pour les hôpitaux, c'est comme pour les restaurants. Donc, ça, on n'y
échappe pas. Il y a d'excellents CPE, il y a des CPE qui ont beaucoup de travail à faire; il y a
d'excellentes garderies, qu'elles soient privées, subventionnées ou pas, il y
en a des moins bonnes. Donc, il y a
beaucoup de travail à faire pour s'assurer qu'on relève la qualité un peu
partout puis qu'on arrive à quelque chose de sensiblement égal.
M. Lévesque
(Chauveau) : L'égalité, c'est... Bien, pardonnez-moi, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, allez-y.
M. Lévesque
(Chauveau) : Effectivement, c'est impossible que tout soit égal. On
parle souvent d'égalité, c'est un concept qui est complexe. Et les
formations peuvent diverger, l'expérience des gens peut diverger, il peut y
avoir plein de situations qui créent cette
divergence-là. Mais la question qui tue, comme dirait une émission populaire :
M. le ministre, est-ce que vous avez
des objectifs à atteindre ou, à tout le moins, avez-vous des moyens que vous avez
le goût d'entreprendre à l'intérieur
du ministère de la Famille, qui permettraient d'améliorer, d'atteindre une plus
grande égalité... je ne vous dis pas que vous allez l'atteindre, c'est
pratiquement impossible, mais qui pourraient vous permettre de s'en rapprocher
le plus possible?
La Présidente (Mme Chassé) :
Je vous rappelle de vous adresser à la présidence. M. le député de Chauveau.
M. Lévesque
(Chauveau) : Oui, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci pour votre question. M. le ministre, la réponse est à vous... la parole
est à vous. Il nous reste quatre minutes.
M. Lacombe :
Merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me dépêche. Bien, il y a des
processus qui sont déjà en cours, qui
avancent bien, notamment la mesure d'évaluation et d'amélioration de la
qualité, qu'on appelle communément la
mesure d'évaluation de la qualité, et ça, je le disais tantôt, ça va nous
permettre de mesurer la qualité des services de garde pour voir où
est-ce qu'on doit agir pour élever la qualité un peu partout.
Et
je le disais, mais je le répète, moi, je suis rassuré, vraiment, quand je...
notamment quand je suis passé dans la merveilleuse circonscription de
Rivière-du-Loup—Témiscouata,
quand... C'est un exemple pour dire que lorsque je parle directement avec les
gens qui sont dans les CPE, dans les garderies, je me rends compte qu'on est
prêts pour ce niveau-là d'évaluation. Le réseau, il est rendu à cette
maturité-là de dire : Bien, je suis rendu à l'étape où je peux me regarder
dans le miroir puis où est-ce que je peux me critiquer et voir qu'est-ce que je
peux améliorer. Donc, ça, c'est rassurant.
Je vous rappelle que ça va s'adresser aux trois à cinq ans, d'abord, ensuite avec
les plus jeunes, les milieux familiaux, les milieux autochtones aussi.
La
Présidente (Mme Chassé) : Merci. Tous désirent vous parler, M. le
ministre, à la toute fin. Mme la députée de Bellechasse désire prendre
la parole.
Mme Lachance :
...combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Deux minutes. 1 min 30, deux minutes. Oui.
Mme Lachance :
Alors, rapidement. Écoutez, je ne vous ferai pas trop la vie dure, je veux
juste vous entendre parler à propos
du programme éducatif. On en a déjà parlé, on a déjà eu, des discussions à cet
effet-là. Ce que je veux savoir, en fait...
parce que, suite à l'adoption du projet de loi sur la qualité éducative, on en
avait parlé, parlez-moi du programme éducatif, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, le programme éducatif, c'est...
La Présidente (Mme Chassé) :
Pour une minute.
M. Lacombe :
...c'est important. Publié pour la première fois en 1997 — je
donne quelques statistiques — mis à jour en 2007, à la suite de la
première édition de l'enquête Grandir en qualité 2003, sous le titre Accueillir
la petite enfance, c'est un peu la bible sur laquelle on se base.
Donc effectivement, en ce moment, il y a une mise à jour du programme
éducatif. Ça, c'est une chose.
Ensuite de
ça, il y aura aussi maintenant l'obligation, je le mentionnais brièvement
tantôt, pour les services de garde éducatifs,
d'avoir un programme éducatif qui va... L'obligation, elle existait déjà, mais
c'était très variable, la qualité était très variable. Maintenant, ce
qu'on vient prescrire...
La Présidente (Mme Chassé) :
30 secondes.
M. Lacombe :
...c'est qu'il y aura les cinq domaines de développement qui devront être
identifiés, et on devra dire ce qu'on
va faire pour venir stimuler ces domaines de développement là pour pouvoir agir
dessus. C'est important. Je pense qu'on est rendus là. Je pense que, si on
prétend, et c'est le cas, avoir des services de garde éducatifs d'une
excellente qualité au Québec, bien,
c'est une chance, mais on doit toujours travailler pour qu'ils soient davantage
de qualité. C'est ce qu'on est en
train de faire avec l'apport de nos éducatrices, qui font un excellent et un
merveilleux travail avec nos tout-petits, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bravo, M. le ministre! Merci. Le temps...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci à vous.
Adoption
des crédits
Le temps
alloué à l'étude du volet Famille des crédits budgétaires du portefeuille du
même nom étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise
aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Planification,
recherche et administration, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Chassé) :
Adopté sur division. Le programme 2... Le programme 1, adopté sur
division.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Chassé) : Oui, c'est ce que j'ai dit, effectivement.
Je l'ai répété même une deuxième fois.
Le programme 2, intitulé Mesures d'aide à
la famille, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Chassé) : Le programme 2 est adopté sur
division. Le programme 3, intitulé Services de garde, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Chassé) : Et le programme 3 est adopté sur
division. Le programme 4, intitulé Curateur public, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Chassé) : Le programme 4 est adopté sur
division. L'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Famille
pour l'exercice financier 2019‑2020 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Chassé) :
L'ensemble des crédits budgétaires 2019‑2020 est adopté sur division.
Bravo, tout le monde! Ça a été un modèle de commission, je vous félicite
vraiment.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au jeudi, demain, 18 avril,
après les affaires courantes, où elle
entreprendra alors l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des crédits
budgétaires du portefeuille Famille. Merci et bravo, tout le monde!
(Fin de la séance à 22 h 29)