(Dix-neuf heures trois minutes)
Le
Président (M. Matte) :
...séance de la Commission des
relations avec les citoyens ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre
la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille du Conseil
exécutif pour l'exercice financier 2016‑2017.
Je demande à Mme la secrétaire : Y a-t-il
des remplaçants?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Birnbaum (D'Arcy-McGee) est remplacé par M. Hardy (Saint-François); Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger) est
remplacée par M. Habel
(Sainte-Rose); Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), par M. Morin (Côte-du-Sud);
Mme Tremblay (Chauveau), par Mme Nichols (Vaudreuil); M. Kotto
(Bourget) est remplacé par M. Turcotte; et Mme Lavallée (Repentigny),
par M. Roberge (Chambly).
Le Président (M. Matte) : C'est
bien. Nous allons débuter par les remarques préliminaires puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs
d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux
voix des crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude du
volet.
Puisque nous
débutons nos travaux à 19 h 3 et qu'une période de trois heures
doit être consacrée à l'étude de ce programme, y a-t-il un consentement
pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit 22 h 3?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Matte) :
Merci.
Jeunesse
Remarques préliminaires
Nous débutons donc les remarques préliminaires
par M. le premier ministre. Vous disposez de 12 minutes. M. le premier
ministre.
M. Philippe
Couillard
M. Couillard : Merci, M. le Président. C'est un plaisir et un
honneur pour moi que de participer pour la troisième fois à l'étude des crédits du Secrétariat à la
jeunesse. J'aimerais d'abord vous présenter quelques personnes qui m'accompagnent pour l'occasion. À ma gauche,
M. Nikolas Ducharme, secrétaire adjoint au Secrétariat à la jeunesse,
ainsi que toute son équipe qui l'entoure. À
ma droite, M. Jean-Louis Dufresne, qui est mon chef de cabinet. Je vois en
arrière également un membre de la fonction
publique, que je salue aussi, et je les remercie de leur assiduité à nos travaux de discussions sur
les crédits.
Comme vous le
savez, j'ai tenu à être le titulaire des dossiers Jeunesse, comme ça a été le
cas pour plusieurs de mes prédécesseurs, avec l'appui formidable
et enthousiaste de la députée Richmond, qui succédait à la députée de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
car c'est une charge qui est particulièrement importante pour moi.
À mes yeux et
à nos yeux, les jeunes d'aujourd'hui sont les leaders de demain, et si, au
cours des deux premières années de
notre mandat, nous avons tenu à mettre de l'ordre dans les finances publiques,
c'était d'abord et avant tout pour qu'ils
puissent bénéficier de la liberté de choix lorsque ça sera à leur tour de
façonner le Québec pour qu'ils puissent eux aussi aller de l'avant avec les grands projets qui, collectivement, leur tiendront à coeur. Le message que je souhaite
lancer aujourd'hui, c'est que le gouvernement place les jeunes au coeur
de son action et de ses choix.
Nous le
savons très bien, l'atteinte de l'équilibre budgétaire a nécessité de nombreux
efforts. Ça n'a pas été facile. Ces
efforts portent maintenant leurs fruits, et les jeunes particulièrement vont en
bénéficier. L'atteinte de cet équilibre nous permet notamment de
poursuivre la réduction du poids de la dette en continuant les versements au
Fonds des générations. Il faut regarder la
réalité en face, ce sont nos enfants, nos petits-enfants qui vont hériter de
cette dette et de la facture.
Heureusement, depuis maintenant 10 ans, le fonds a permis au gouvernement
de réserver, chaque année, une partie de
ses revenus à la réduction de la dette, et cela, au bénéfice des générations
futures. En fait, le Fonds des générations est probablement la mesure
d'équité intergénérationnelle la plus puissante qu'un gouvernement ait adoptée.
Dans un
horizon plus rapproché, notre gouvernement a aussi mis en place plusieurs
initiatives porteuses pour les jeunes. Mentionnons d'abord la Politique
québécoise de la jeunesse, lancée le 30 mars dernier ici même, à la salle du Conseil législatif, devant plus de 200 jeunes et
partenaires. Présentée en compagnie de la députée de Richmond et plusieurs
membres du Conseil des ministres, elle est
le fruit d'une belle collaboration entre les différents ministères et d'une
large consultation. J'aimerais par
ailleurs rappeler et saluer la contribution, comme je l'ai dit tantôt, de la
députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré dans le cadre de ces travaux.
Déclinée en cinq axes, la Politique québécoise de la jeunesse s'est vue confirmer des crédits de 181 millions
de dollars sur cinq ans dans le cadre du budget 2016‑2017. Nous aurons sans aucun doute, au cours
des prochaines heures, l'occasion de l'aborder plus en détail.
Le gouvernement a aussi présenté, cette année, un plan économique appuyé sur quatre
piliers qui ont chacun leur incidence
sur la jeunesse : la formation, l'innovation, l'attraction et la rétention des meilleurs
talents et la transition vers une économie
plus sobre en carbone. Le premier élément de ce plan, c'est de soutenir les
grandes missions de l'État, au premier
chef, l'éducation. De tous les services publics, c'est l'éducation qui a le plus grand effet sur les jeunes. Elle est, à plusieurs égards, la clé de leur avenir. Les
jeunes consultés lors de la consultation publique ont été nombreux à parler
de l'importance d'un milieu scolaire
stimulant, de bâtiments adaptés pour favoriser la persévérance scolaire. Le
plan de réussite en éducation prévoit
donc 500 millions de dollars supplémentaires, au cours des trois
prochaines années, pour accroître la
réussite en éducation, notamment en offrant un environnement d'apprentissage
stimulant, en accompagnant les jeunes
afin d'éviter le décrochage, en soutenant la pratique d'activités physiques et
d'activités culturelles. Ce sont toutes des actions que nous prônons aussi dans la Politique québécoise de la
jeunesse. Nous comptons également renforcer les liens entre les réseaux de l'éducation et de l'enseignement supérieur et
les entreprises pour mieux répondre aux besoins des jeunes et du marché
du travail.
Le plan pour
la réussite en éducation prévoit également des investissements de
700 millions de dollars pour rénover, améliorer l'état des
établissements d'enseignement en plus de construire et d'améliorer les installations
sportives qui profitent majoritairement aux
jeunes. Le ministre de l'Éducation a d'ailleurs donné le coup d'envoi de ces
travaux, cette semaine dans la région de Montréal, avec des
investissements de 367 millions de dollars pour cette année.
De plus,
avec l'objectif de contribuer à la vitalité des collèges et des programmes
d'études en région et à l'international, le gouvernement consacrera des montants de 5 millions en 2016‑2017
et de 4 millions à partir de 2017‑2018 afin notamment d'accroître la mobilité des étudiants québécois,
d'augmenter le rayonnement de l'enseignement supérieur par
l'internationalisation des programmes d'études. Aussi, par un nouveau
partenariat avec les Offices jeunesse internationaux du Québec, connus
maintenant sous le nom LOJIQ, l'organisme élargira sa programmation aux
territoires québécois et canadiens avec
l'aide d'un investissement de 20 millions sur cinq ans. La création du
programme Québec volontaire favorisera la mise en oeuvre de projets locaux d'utilité collective et de la mobilité
interrégionale des jeunes. Cette entente, financée en partenariat avec
LOJIQ, sera à hauteur de 10 millions sur cinq ans.
L'éducation a
permis des avancées considérables dans tous les secteurs et permettra au Québec
de continuer à briller dans un monde
en perpétuel changement, ce qui nous amène à aborder la question des talents.
Le Québec a besoin plus que jamais
pour avancer, pour briller, que tous les talents soient mis à contribution. Il
est inconcevable que, dans une société
dynamique comme la nôtre, nous laissions un jeune de côté, alors qu'il pourrait
se réaliser personnellement, bien sûr, sur le marché du travail et
contribuer à faire avancer le Québec.
C'est donc
pour inciter plus de Québécois et de Québécoises à intégrer le marché du
travail que le budget 2016‑2017 vient bonifier la Prime au travail, qui
contribue à valoriser leurs efforts.
Gardant en tête les besoins des jeunes les plus
vulnérables, le budget prévoit aussi d'augmenter les sommes affectées au
parcours des jeunes en entreprises d'insertion. Ces parcours aident des jeunes
éprouvant des difficultés socioprofessionnelles importantes, notamment les
jeunes qui sortent des centres jeunesse. Les entreprises d'insertion offrent à ces jeunes un encadrement soutenu pour
développer leurs compétences et leurs connaissances professionnelles
ainsi que leur savoir-être.
• (19 h 10) •
Toujours dans l'optique de profiter des apports
de tous nos jeunes, le budget 2016‑2017 comprend aussi des initiatives qui ciblent d'autres groupes, comme
les nouveaux arrivants au Québec ou les étudiants étrangers, dont nous
souhaitons retenir les talents.
En parlant de
talent, le secteur de la technologie a connu des progrès fulgurants, notamment
en ce qui a trait aux technologies portables et aux réseaux
sociaux, grâce à de jeunes entrepreneurs qui mettent leur talent au service de
la collectivité et prennent des risques pour faire avancer leurs projets, leurs
ambitions et le Québec. En tant que société innovante,
le Québec continuera de prendre sa place à l'échelle
mondiale dans ce domaine, notamment grâce à une stratégie numérique ambitieuse dotée d'un budget de 162 millions
de dollars sur cinq ans.
Parmi les mesures de la stratégie, mentionnons
la bonification du crédit d'impôt relatif à l'intégration des technologies de l'information dans les PME, un
nouveau crédit d'impôt pour les grands projets de transformation numérique
et une réduction d'impôt pour les sociétés innovantes.
Il faut
absolument intégrer également la lutte aux changements climatiques dans notre
plan économique parce que, comme Ban
Ki-moon le disait, il n'y a pas de plan b car il n'y a pas de planète b. C'est
pour ça qu'on s'est fixé des objectifs ambitieux et c'est pour ça qu'on
fait de la lutte aux changements climatiques un facteur de croissance et de
prospérité plutôt que d'opposer environnement à économie, comme certains,
malheureusement, continuent à le faire.
C'est dans l'optique de soutenir les actions de
lutte contre les changements climatiques que j'ai annoncé, en décembre dernier, une série de mesures totalisant
plus de 25 millions de dollars qui se déclinera sur cinq ans pour appuyer
trois mesures ciblées : appuyer des
projets de coopération entre les lieux académiques de la recherche et de la
coopération internationale au Québec
et leurs partenaires du Sud; versement au fonds pour les pays moins avancés,
qui vise à financer des programmes
d'action et d'adaptation dans 48 pays; une mesure de diplomatie climatique
jeunesse et francophonie visant à
renforcer les capacités des pays francophones les plus vulnérables à négocier
en français et à mettre en oeuvre les engagements climatiques
internationaux.
Dans cet ordre d'idées, le budget présente des
mesures concrètes qui permettront de développer de nouvelles technologies vertes, par exemple, participation au
consortium Valorisation Carbone Québec, qui développera des technologies
de captation et de
revalorisation du carbone, réduction de consommation d'énergie avec le crédit
d'impôt RénoVert pour les familles,
et, bien sûr, la question des jeunes entrepreneurs technologiques est de
première importance, et le soutien à nos jeunes entrepreneurs, de
manière générale, a retenu notre attention.
Lors de la consultation qui a mené à cette
politique, nous avons beaucoup entendu parler de l'importance de soutenir non seulement le démarrage de nouvelles
entreprises, mais aussi la reprise d'entreprises existantes. Entre autres,
le cas de la transmission des entreprises
familiales aux nouvelles générations a été soulevé. Je suis très fier de dire
que le Québec a mis de l'avant une
solution novatrice pour assurer un meilleur traitement fiscal pour la
transmission de l'entreprise familiale. C'est un coup de pouce vital
pour plusieurs entreprises, plusieurs jeunes repreneurs, notamment en région.
Voici là
quelques exemples concrets démontrant que les jeunes sont au centre de l'action
gouvernementale. Notre Politique
québécoise de la jeunesse, qui sera appuyée par une stratégie déclinant
l'ensemble de l'action gouvernementale en
matière de jeunesse et de trois stratégies d'action pour la jeunesse
autochtone, demeure la pièce maîtresse de notre réponse aux besoins et aux aspirations des jeunes du
Québec parce que les jeunes d'aujourd'hui, M. le Président, sont déjà à l'oeuvre
pour construire le Québec de demain. Merci.
Le
Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. J'invite maintenant le porte-parole de
l'opposition officielle à faire ses
remarques préliminaires pour un maximum de sept minutes. M. le député de
Saint-Jean, c'est à vous, la parole.
M. Dave Turcotte
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Mes salutations tout d'abord à M. le premier ministre,
ainsi que les gens du Secrétariat à
la jeunesse, mes collègues députés du gouvernement, Mme l'adjointe
parlementaire, effectivement, du premier ministre, mon collègue le député de Chambly de la deuxième opposition,
tous les gens du ministère du Conseil exécutif, les gens du secrétariat,
différents représentants d'organismes jeunesse qui sont actifs au Québec.
Je ne
prendrai pas, bien entendu, tout mon temps pour mes remarques préliminaires
parce qu'on a peu de temps pour poser
beaucoup de questions. J'ai eu l'expérience ce matin. Mais je tiens quand même,
M. le Président, à souligner, dans un premier temps, oui, effectivement,
le premier ministre en a parlé dans ses remarques, le dépôt de la Politique québécoise de la jeunesse, qui était, il faut le
dire, très attendue, très attendue. Bon, ça fait déjà un certain nombre
d'années, de mois, là, que plusieurs personnes ont oeuvré.
J'aimerais
profiter de l'occasion, M. le Président, pour rappeler le travail que nous
avions fait lorsque nous étions le
gouvernement avec Mme Pauline Marois, qui était aussi ministre responsable
de la Jeunesse avec Léo Bureau-Blouin, pour
déposer notre livre blanc que nous avons déposé ici, à l'Assemblée nationale.
Et je vois que quelques idées, d'ailleurs, ont été reprises dans la politique, bon, avec d'autres idées. On pourra
avoir la discussion ici aujourd'hui, mais rappeler tout le travail qui avait été fait de tournée dans
les régions, dans les circonscriptions, avec la tournée Destination 2030
qui a été faite.
Donc, moi, ma
crainte, et je l'avais mentionné l'année passée au premier ministre, c'est que
tout ce travail-là qui a été fait,
cette mobilisation citoyenne, tant par la tournée Destination 2030, tant par la consultation via le site Internet où les gens
pouvaient faire de... transmettre... un lieu de dépôt d'idées, de documents,
d'orientations que les jeunes eux-mêmes
pouvaient soumettre ou des organisations jeunesse, que tout ça pouvait être
perdu.
Cependant, lorsque
nous avons déposé le livre blanc, nous avions dit aussi que nous voulions avoir
une commission parlementaire ici, où tous les partis
politiques, au fond, hein, parce qu'une commission parlementaire,
c'est ça... donc, que les députés puissent être ici et intervenir pour
élaborer cette Politique québécoise de la jeunesse.
Donc, c'est
sûr, M. le Président, que nous trouvons ça dommage que cette idée de commission
parlementaire sur l'élaboration de la Politique québécoise de la
jeunesse n'a pas été reprise parce que des groupes avaient préparé des mémoires. Il y a eu une consultation, là, de
l'autre côté de la rue, là, au Château Laurier, bien entendu, mais une
commission parlementaire aurait été
un outil et une occasion pour justement que ces jeunes, qui ont travaillé, qui
ont été consultés, qui ont élaboré des idées, puissent être ici, à l'Assemblée
nationale, et nous amener... Et ça, premièrement, en termes de coconstruction de politiques publiques, c'est très
intéressant, mais aussi en termes de participation citoyenne pour nos jeunes, ça démontre une bonne pratique pour faire
en sorte que les jeunes auraient pu justement expérimenter et se familiariser
aux institutions démocratiques dans le but
éventuellement, justement, de s'impliquer davantage dans notre collectivité,
dans notre société.
Ceci étant
dit, M. le Président, j'aimerais rappeler un certain nombre de décisions du
gouvernement actuel qui affectent les jeunes du Québec et je crois qu'il
faut aussi avoir ça en tête. L'année passée, nous avons passé un bon nombre du temps des crédits à questionner le
premier ministre sur la décision du gouvernement d'abolir les forums jeunesse
au Québec. Je comprends que le premier
ministre pourrait nous dire qu'il ne les a pas abolis, mais, n'ayant plus
d'argent, le résultat est le même.
Donc,
éventuellement, j'aimerais ça, connaître l'opinion du premier ministre sur le
projet Citoyenneté Jeunesse, qui a
été déposé par les forums jeunesse, qui se sont pris en main puis qui ont
travaillé à s'organiser, à présenter quelque chose vivant la réalité qui leur était mise, malgré des écrits du
gouvernement où... confirmaient le financement, et on a vu que,
finalement, des ententes et des lettres signées du gouvernement, des fois, ça
ne vaut pas grand-chose.
La réforme
des carrefours jeunesse-emploi, M. le Président. Nous avons mis de côté des
jeunes qui sont aux études, des
jeunes qui sont sur le travail à statut précaire, qui auraient besoin d'aide
pour avoir de meilleurs emplois, une meilleure qualité de vie. Il faut
être conscient aussi de ça, M. le Président.
Le projet de
loi n° 70, que nous étudions actuellement, qui, on le sait, hein, a pour
cible les jeunes à l'aide sociale. Quand
on sait que ces jeunes-là ont aussi besoin d'aide, ils n'ont pas juste
besoin... comme dans l'expression la carotte ou le bâton, ce n'est pas juste le bâton qu'ils
ont besoin, ils ont besoin d'aide, d'accompagnement. Il y a des organismes
qui les aident au quotidien. Ces
organismes-là n'ont pas de réinvestissement dans leur financement à la mission.
Donc, il faut l'avoir en tête, M. le Président.
Et je
terminerai sur les centres de la petite enfance pour nos jeunes familles, un
outil essentiel pour donner une chance
à nos jeunes familles de pouvoir être sur le marché du travail, que les deux
conjoints puissent être sur le marché du
travail à faibles coûts. Il y a eu une décision, effectivement, du
gouvernement, M. le Président, d'attaquer le modèle des centres de la petite enfance par la nouvelle
tarification et les nouveaux coûts, la nouvelle taxe famille du gouvernement.
Donc, je vais m'arrêter ici, M. le Président,
mais nous aurons des questions, nous aurons l'occasion d'avoir, j'espère, je le souhaite, des réponses de la part
du premier ministre, de la part du gouvernement parce qu'on considère
que l'action des jeunes, les idées des jeunes... et l'aide que les jeunes ont
besoin est aussi importante, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Merci, M.
le député de Saint-Jean. Je cède la parole au porte-parole du deuxième groupe
de l'opposition pour faire ses remarques préliminaires pour un maximum de cinq
minutes. M. le député de Chambly.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
Elles seront très, très brèves, M. le Président. Je veux simplement saluer mon
collègue, M. le premier ministre,
tous les collègues en face et toute l'équipe ministérielle ainsi que, bien sûr,
tous les représentants des groupes jeunesse
dont j'apprécie beaucoup la présence ici. Et je m'arrête tout de suite. Je veux
garder du temps pour nos échanges certainement très constructifs dans
les prochaines minutes. Donc, je garde mes minutes.
• (19 h 20) •
Le Président (M. Matte) : Je
vous remercie, M. le député de Chambly. Alors, je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. M. le député de Saint-Jean, à vous la parole pour un
bloc de 20 minutes.
Discussion générale
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. J'aimerais tout d'abord aborder la question... Nous
allons... Il y a comme un éléphant
dans la pièce, ici, là, qui s'appelle la Politique québécoise de la jeunesse.
On va commencer par ça parce que c'est d'actualité mais aussi parce que
nous avons quelques questions importantes sur cet enjeu.
J'aimerais connaître tout d'abord l'opinion du
premier ministre sur le projet Citoyenneté Jeunesse, qui a été présenté par les forums jeunesse du Québec, voir
qu'est-ce que le premier ministre en pense et s'il les appuiera, s'il y aura du financement et de l'aide pour que, justement,
ils puissent continuer leurs activités parce qu'il y a eu une expertise de
développée pendant toutes ces années par les forums jeunesse au Québec,
notamment pour la participation électorale de nos jeunes. On sait que c'est un enjeu important, quand même, que les
jeunes puissent aller voter aux élections, ils soient incités à le faire et puissent s'impliquer dans la
collectivité. Donc, est-ce que le premier ministre va appuyer financièrement le
projet Citoyenneté Jeunesse?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre, à vous de répondre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. Je ne suis pas certain de
l'interprétation à donner à la qualification donnée à la politique jeunesse par mon collègue, il avait
parlé de l'éléphant dans la pièce, mais c'est plutôt mignon. Je trouve que
c'est un beau document.
Écoutez, oui,
bien sûr, on a eu une longue discussion, lui et moi l'an dernier, sur la
question des forums jeunesse, et par
la suite j'avais rencontré les représentants des forums et je leur avais
suggéré de présenter un ou des projets. Ce qu'ils ont fait, ils ont effectivement présenté un projet. Mais bien
difficile pour moi de donner un suivi maintenant parce que le projet est en analyse. Comme tous les
autres projets, il sera analysé selon les mêmes critères, c'est-à-dire les
objectifs, le rapport entre l'investissement
requis et les résultats, le dédoublement ou non par rapport à d'autres projets
existants. Et cette analyse est débutée, je crois, et elle va se
poursuivre au cours des prochaines semaines.
Le Président (M. Matte) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. J'entends la réponse du premier ministre, mais il faut
aussi avoir en tête... Les forums
jeunesse existaient depuis un certain nombre d'années au Québec. Ils ont montré
qu'ils étaient capables de livrer la marchandise en termes de
programmes, d'innovation, de jeunes rejoints, de bonne gestion, quand même, il faut le dire, hein, des faibles coûts de frais de
fonctionnement. L'argent allait beaucoup plus à organiser des activités pour
la sensibilisation, rejoindre les jeunes partout dans les institutions
scolaires, etc.
Donc, le premier ministre, de sa réponse, c'est
comme si c'était un projet analysé parmi tant d'autres, là. Je comprends qu'il
y a plein de demandes, mais, en même temps, c'est une organisation qui était
déjà reconnue par le gouvernement, financée,
qui avait même un rôle quand même important auprès du gouvernement en termes de
conseil. Et là c'est comme s'il
devenait parmi tant d'autres, puis on... Donc, je comprends la réponse... bien,
j'entends la réponse du ministre, mais j'aimerais ça que le premier
ministre soit plus explicite sur ce projet.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, difficile pour moi d'être plus explicite.
Le projet a été déposé, il doit être analysé, il sera analysé au cours des prochaines semaines, et on
verra la recommandation qui est faite par le secrétariat suite à cette analyse.
Mais je voudrais rappeler également une partie
de la discussion qu'on avait eue l'an dernier au sujet de la réaffectation des sommes. On se souvenait que, sur
14 millions, il y avait 10 millions qui étaient pour les fonds
régionaux et 4 millions pour les
frais de fonctionnement. L'ensemble des sommes, qui faisait 14 millions, a
été réinvesti dans des projets,
notamment le projet Québec volontaire, qui est une belle innovation. Donc, il
n'y a pas de perte pour la jeunesse. Il
y a un gain, en fait, en termes de projets concrets pour les jeunes et par les
jeunes, et on va continuer dans cette même direction.
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Je cède la parole au député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Bon, justement, on va parler du programme Québec
volontaire, qui, à première vue, se rapproche quand même, il faut le
mentionner, de l'idée qui avait été soumise dans le livre blanc par Léo Bureau-Blouin. Cependant, j'aimerais
comprendre et connaître quels ont été les motivations ou les critères d'analyse
qui ont amené au choix de l'organisme LOJIQ
pour, au fond, gérer ce programme-là. Est-ce qu'il y a eu une évaluation,
un appel de candidatures d'organismes qui pourraient être intéressés à gérer ça
ou si ça a été un choix comme ça?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, ce n'est pas un choix comme ça. C'est la
mission de LOJIQ de faire ça. C'est leur rôle de coordonner les stages des jeunes non seulement ici, mais
ailleurs également, au niveau international, et c'est un des éléments les plus importants de la fondation des
offices internationaux de la jeunesse. Et ça nous a permis, ces changements
qu'on a faits dès 2015‑2016,
d'investir 7,8 millions de
dollars, dès 2015‑2016,
dans le programme Québec volontaire pour octroyer des bourses pour les participants au programme
pour l'ensemble de la Stratégie d'action jeunesse 2016‑2021.
Alors, il
fallait faire en sorte que l'offre de stage pour les jeunes soit consolidée au
sein d'un guichet unique que deviendraient
Les offices jeunesse internationaux
du Québec, de mettre à profit l'expérience et le savoir-faire acquis par
LOJIQ en matière de mobilité jeunesse
internationale, d'élargir cette offre à l'ensemble de la jeunesse sur
l'ensemble du territoire québécois et
canadien. On annonce donc l'élargissement de la progression de LOJIQ dans le
cadre de la Stratégie d'action
jeunesse, la création du programme Québec volontaire, soit un investissement
supplémentaire du Secrétariat à la jeunesse dès 2015‑2016.
Et il faut rappeler que, suite à la fin du
financement des forums jeunesse régionaux et des fonds régionaux
d'investissement jeunesse, le premier ministre, c'est-à-dire moi, s'est engagé
à ce que les sommes ainsi dégagées ne fassent
pas l'objet d'économies. D'une part, ces sommes serviront au financement du
nouveau partenariat avec les carrefours jeunesse-emploi, d'autre part, ces sommes serviront au financement de
nombreux projets dans le cadre de la Stratégie d'action jeunesse 2016‑2021 dans le programme Québec volontaire et
l'élargissement de la programmation de LOJIQ. Il reste combien de temps,
M. le Président?
Le Président (M. Matte) : Oh!
13 minutes.
M. Couillard : Bon, peut-être
que ma consoeur voudrait ajouter quelques éléments.
Le Président (M. Matte) : Mais
on est encore sur le temps de l'opposition.
M. Couillard : On est encore
sur le temps de l'opposition. O.K. Excusez-moi.
Le
Président (M. Matte) :
Ça va? Je vous remercie, M. le premier
ministre. Je reconnais le député de Saint-Jean.
M. Turcotte : Merci,
M. le Président. C'est parce que
les réponses, hein, ministérielles sont sur notre temps, puis on a beaucoup de questions. Ça fait que ce n'est pas que ce
n'est pas intéressant, sinon on ne poserait pas de question. On veut avoir des réponses, donc il faut
laisser le temps. Mais, en même temps, il y a des fois aussi, l'art, hein, d'être court
et concis dans nos réponses, comme j'essaie de le faire dans mes questions, même
si, des fois, je m'emporte...
Quel est, au
fond... parce que le premier
ministre nous mentionne, M. le Président, bon, LOJIQ, dans leur rôle, bon,
les stages à l'international mais aussi au Québec. Quelle est la
proportion, actuellement, de stages ou de jeunes qui, en ce moment, sont aidés par LOJIQ, qui sont sur le territoire
du Québec, dans les régions du Québec,
versus à l'international?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre. Ou on peut peut-être prendre une autre question.
M. Couillard : Oui, bien, c'est l'office international au départ, mais la réforme qu'on fait permet d'ajouter des
stages au Québec. Donc, c'est nouveau, c'est un ajout. C'est une bonne
nouvelle.
Le Président (M. Matte) : Ça
va, M. le député de Saint-Jean?
M. Turcotte : Oui, ce n'était pas ça, ma question
parce que moi, je n'avais pas entendu parler qu'il y avait des
jeunes qui étaient dans les régions du Québec, là, avant le dépôt de cette politique-là.
Donc, ma question demeure la même. En ce moment, le projet,
c'est d'avoir une sélection de jeunes qui vont pouvoir se déployer un peu
partout dans les régions du Québec
pour vivre des expériences, faire, bon, du bénévolat, etc. Quels sont ces
jeunes-là, hein? Comment on va choisir ces jeunes-là?
Et
la question qui demeure aussi, c'est : Quelle est
l'expertise de LOJIQ dans les régions ou la présence de LOJIQ dans les régions du Québec et pour pouvoir bien
accompagner et suivre ces jeunes-là qui seront quand même, il faut
le dire, là, déployés un peu partout au Québec?
Le Président
(M. Matte) : Merci. M. le premier ministre.
M. Couillard : Il s'agit vraiment d'une opportunité extraordinaire pour nos
jeunes. On parle de 800 000
heures de volontariat qui vont
impliquer probablement 3 000 jeunes. Au départ, les projets vont être
sélectionnés par les communautés, les
organismes à partir desquels jailliront ces projets soumis à LOJIQ, qui a une
expertise considérable dans la gestion de
la mobilité, la logistique, l'organisation des stages et également la
pertinence des différents stages au niveau international. On leur ajoute une mission plus spécifiquement
québécoise, mais la majorité de leurs interventions sont internationales.
Je
veux quand même dire que ce programme, avec le 7,8 millions de 2015‑2016
et les 4 millions par année des années
suivantes, de façon cumulative, arrive à près de 28 millions à terme.
Alors, c'est quand même considérable comme initiative. C'est, bien sûr, fait également en collaboration avec le
ministère des Relations internationales et de la Francophonie.
Donc,
il faut saluer cette initiative-là. Je crois que c'est une nouvelle qui va être
très, très, très bien accueillie. Le financement, donc, permet de
réaliser un élargissement de la programmation aux territoires québécois,
canadien à l'international et permet l'augmentation du nombre de participants.
• (19 h 30) •
M. Turcotte :
M. le Président...
Le Président (M. Matte) :
Un instant! Est-ce que la réponse est terminée?
M. Couillard :
Bien, je pourrais peut-être ajouter parce qu'on a reconnu la participation et
la contribution de M. Léo Bureau-Blouin dans sa consultation, qui a été d'ailleurs
intégrée à notre réflexion pour produire la politique jeunesse. Lui-même avait mentionné l'idée de ce service civique nommé Québec
volontaire, je le cite : «...qui permettra à des jeunes Québécois
de faire du volontariat dans des régions du Québec et du monde», etc. Donc,
c'est une idée qui appartient à beaucoup de monde et également à la formation
politique de mon collègue.
Le Président
(M. Matte) : Merci, M. le premier ministre. Je cède la parole au
député de Saint-Jean.
M. Turcotte : Merci,
M. le Président. Je crois
qu'on chemine beaucoup dans l'évolution, là, de l'explication de ce
programme-là. Est-ce qu'il y aura des jeunes issus de clientèles plus
éloignées? Est-ce que ce sera une source de motivation
pour ces jeunes-là, en vivant une expérience de bénévolat, d'implication dans
la communauté pour justement peut-être
leur redonner le goût à s'impliquer dans la société ou à se réinsérer dans
la société ou est-ce
que ça va être une occasion pour des jeunes de connaître des régions
du Québec pour peut-être éventuellement s'y établir, se trouver un emploi, fonder
une famille dans ces régions-là?
Le Président
(M. Matte) : J'invite le premier ministre.
M. Couillard :
Bien, il ne faut pas confondre avec Place aux jeunes en région. Ça, c'est plus
du ressort de ce programme-là. Je crois
que l'attrait principal pour les jeunes, ça va être les stages internationaux.
Les jeunes ont beaucoup soif de contact international. Le monde, pour eux,
est beaucoup plus large que celui qu'on a connu, nous, à
l'époque où on avait leur âge. Et on veut viser la plus grande mixité
possible dans la provenance des jeunes, autant que possible, les jeunes qui sont dans la catégorie qu'on avait
discutée l'an dernier, qui ne sont ni à l'emploi, ni à l'étude, ni en formation.
Donc, des gens qu'on veut motiver. Et il n'y a pas grand-chose de plus motivant
qu'une expérience concrète de stage à l'international mais également, lorsque
ce sera possible, au Québec ou ailleurs au Canada parce qu'il sera possible également
d'aller faire des stages dans d'autres provinces canadiennes, ce qui, j'en suis
certain, réjouira mon collègue
de l'opposition officielle, de façon à développer davantage
le sentiment commun d'appartenance des jeunes Québécois et des jeunes Canadiens autour de ce vaste pays qui est
le nôtre. Je vois l'enthousiasme, d'ailleurs, dans son visage lorsque j'élabore sur cette notion.
Le Président
(M. Matte) : Merci, M. le premier ministre. J'invite le député de
Saint-Jean.
M. Turcotte : Bien, c'est une belle occasion aussi, pour les
jeunes du Québec, justement de voir les différences, hein, qui sont présentes au Canada,
et peut-être justement d'avoir un sentiment plus grand d'appartenance au
Québec, et de voir justement
que le Québec peut devenir un pays et voler de ses propres
ailes parce que c'est souvent quand on voit ce qui se
passe ailleurs que ça nous donne le goût aussi d'être maîtres chez nous.
Mais,
au-delà de ça, parce que ce n'est pas l'objectif ici des crédits de parler
de cette question-là, mais on peut quand
même se dire des choses, là, des
3 000 jeunes... C'est parce
que, là, j'ai entendu quelque chose du premier ministre, de la bouche du premier ministre, qui m'a un
peu questionné. Il dit : Si c'est possible, hein, dans les régions du Québec.
Si c'est possible. Moi, je me dis :
Bien là, est-ce que c'est attaché ou pas, là? C'est quoi, la
proportion du 3 000 jeunes qui iront à l'international ou pourront se déployer dans les régions du Québec
ou dans le pays voisin, là, qui est le Canada?
Et
le premier ministre a mentionné Place aux jeunes en région. Justement,
c'est une bonne idée, là, que le premier
ministre me soumet. Est-ce que Place aux jeunes en région sera mobilisé dans ce
programme-là pour justement accompagner et faire en sorte que les jeunes qui seront un peu partout dans les
régions... parce que Place aux jeunes en région sont quand même présents dans toutes les régions
du Québec. Donc, il y aurait un beau partenariat intéressant que le premier ministre,
là, sans peut-être le vouloir, mentionne justement
pour... Parce qu'il dit «si possible». Bien, moi, je crois
que, justement, un organisme
présent partout dans les régions du Québec pourrait aider à faciliter ce genre
de programme là et faire en sorte que
nos jeunes puissent vivre les réalités, les différentes réalités des régions
parce que, pour un jeune de Montréal,
aller en Gaspésie ou, inversement... et même un jeune de Saint-Jean, se rendre
en Abitibi, M. le Président, c'est une
réalité complètement différente qui peut justement valoriser ces jeunes-là pour
développer un sentiment d'appartenance à
notre communauté mais aussi... oui, à l'international, c'est bien, mais aussi
chez nous parce que, des fois, nos régions sont très dépaysantes l'une
de l'autre.
Le Président (M. Matte) : Je
cède la parole au premier ministre.
M. Couillard : Bien, notre collègue aura certainement noté avec
beaucoup de satisfaction le début d'un programme de mobilité, jeunes au
cégep. Il a vu certaines expériences au cégep de la Gaspésie, notamment, mais,
moi qui vis à Saint-Félicien, où il y a un
cégep régional avec un défi démographique
considérable, cette idée d'encourager des jeunes des grandes villes à venir faire une partie de leurs études collégiales
en cégep régional, à mon avis, est très,
très, très porteuse. Et je pense qu'il faut réaliser que les objectifs
des deux programmes ne sont pas les mêmes. Avec volontaire Québec,
avec le projet dont on parle ici, on vit des expériences courtes
d'immersion ou de volontariat. C'est un peu différent du programme Place
aux jeunes en région, qui, bien sûr, non
seulement est maintenu, mais est
soutenu et va nous permettre d'organiser
des séjours exploratoires, développer un site Internet, faire du soutien à
distance dans le but de susciter, pour les jeunes de 18 à 35 ans, la
présence, et l'installation, et le maintien en région.
Donc, c'est, on pourrait dire, complémentaire,
oui, mais ce n'est pas la même finalité, ce n'est pas les mêmes objectifs.
Et je pense qu'on est mieux de se regrouper autour d'une même mission ou d'une
même expérience, tout en sachant que, forcément, il y aura des contacts
entre les deux organisations.
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le député de Saint-Jean pour les
quatre minutes. Il vous reste quatre minutes, M. le député.
M. Turcotte : Merci,
M. le Président. J'aimerais beaucoup poursuivre sur ce programme parce qu'effectivement
moi, je trouve que c'est une excellente idée
de pouvoir permettre à des jeunes d'aller à l'international, d'aller dans les
régions du Québec. Bon, le premier ministre
l'a mentionné, nous l'avions mis à l'époque dans notre livre blanc. Malheureusement,
faute de temps, je vais devoir passer à un autre sujet.
J'aimerais aborder, dans la catégorie,
peut-être, des occasions manquées de la politique jeunesse, la Politique québécoise de la jeunesse, la question des sièges
pour les jeunes sur les conseils d'administration, notamment des sociétés
d'État, une demande, hein, fortement appuyée
par Force Jeunesse. Plein de gens l'ont appuyée. Le chef de l'opposition
officielle, le chef du Parti québécois
l'avait appuyée durant la course à la chefferie et, par la suite aussi, a eu
l'occasion de l'appuyer. Plusieurs
partis politiques... je crois que mon collègue aussi l'avait appuyée. Donc,
d'autres organismes l'ont appuyée.
Est-ce que le premier ministre a fait une
réflexion, depuis l'émission de cette proposition de la part de Force Jeunesse, pour justement poser un geste pour
favoriser l'augmentation du nombre de jeunes dans nos conseils d'administration,
mais aussi qu'il y ait des sièges réservés pour les jeunes dans nos conseils
d'administration?
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le député de Saint-Jean. Je cède la parole au premier ministre.
M. Couillard : Mais, M. le Président, c'est très intéressant
comme sujet. Il y a un de nos collègues, en plus de la députée de Richmond, qui est très intéressé à ça,
c'est notre collègue le député de Sainte-Rose, qui, bien sûr, est fortement
intéressé par cet élément-là, avec raison.
Et vous allez la retrouver dans l'axe Entrepreneuriat, à la mesure 5,5, qui
est : «Faciliter l'accès des jeunes aux lieux décisionnels et
préparer la relève.»
Alors, bien
sûr, ça encourage les jeunes à proposer leur candidature à des postes
décisionnels, dont des sièges dans les
sociétés d'État. Et je voudrais insister sur un élément. Il faut être prudents,
surtout au début. Il faut que les jeunes qu'on proposerait, et on veut
le faire, pour être sur les C.A. des sociétés d'État soient formés comme
administrateurs. Il n'y a rien de plus
négatif que de commencer une expérience semblable uniquement parce qu'il faut
le faire sans s'assurer que les
personnes qui vont siéger pourront apporter une contribution accrue à
l'organisation. Alors, ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on n'aura pas une
contribution accrue, mais il faut au moins s'assurer de donner accès à ces
jeunes-là à des programmes de
formation pour administrateur, par exemple, qui leur permettront d'être des
membres à part entière du conseil d'administration dès leur arrivée.
Alors, on est favorables, M. le Président, à ce
qu'il y ait des jeunes, encore faut-il définir ce qu'on entend par «jeune»,
quelle est la limite d'âge qu'on entrevoit, mais ça m'apparaît important, comme
on l'a fait avec la parité hommes-femmes.
C'est au niveau des sociétés d'État qu'on a commencé à faire des progrès
véritables il y a plusieurs années.
Et je crois que, pour les jeunes, pour la présence des jeunes, c'est de cette
façon que ça va se faire. Je déconseillerais cependant d'y aller par quota ou par fixation de nombres précis de
sièges. Il faut saisir les occasions, sélectionner les jeunes les mieux
préparés et les présenter comme candidats.
Le
Président (M. Matte) : Merci, M. le premier ministre.
M. Turcotte :
M. le Président, juste en terminant là-dessus, parce que mon temps a été coupé,
les forums jeunesse étaient une belle occasion, une belle école pour nos
jeunes de siéger sur des conseils d'administration, d'apprendre justement comment ça fonctionne. Donc, je crois
que le premier ministre pourrait cheminer dans sa réflexion et faire en
sorte qu'au moins Citoyenneté Jeunesse pourrait être appuyé.
Le Président (M. Matte) : Maintenant, je reconnais, pour un bloc de 20
minutes, les représentants du gouvernement.
• (19 h 40) •
Mme Vallières :
Merci, M. le Président. Salutations au premier ministre. Contente de vous
retrouver ici. Chers collègues de
l'opposition, collègues de la partie ministérielle également. J'aimerais saluer
le personnel de l'Assemblée nationale qui font les crédits, eux aussi,
avec nous. Merci beaucoup de votre présence.
D'abord,
merci, un merci particulier au premier ministre de la confiance qu'il m'a
témoignée en me demandant d'être son
adjointe pour les dossiers jeunesse, dossiers qui m'ont toujours tenu très à coeur. Et donc j'ai bien vu l'évolution dans
les dernières années. Entre autres, le collègue de Saint-Jean-sur-Richelieu parlait
du livre blanc, et tout ça. J'étais bien au fait de ce qui s'y passait également.
Vous savez, le
premier ministre a été très clair dans ses messages. Le gouvernement doit
placer les jeunes au coeur de son action,
au coeur de ses choix. On le voit dans notre politique budgétaire par le retour
à l'équilibre, par le Fonds des
générations, avec l'assainissement des finances publiques aussi. Ce sont des
actions sous-tendues exclusivement et vraiment
très axées sur une de nos valeurs, l'équité intergénérationnelle, qui est
propre à notre parti. En ce sens, il faut saluer l'ensemble du travail du gouvernement, qui est aussi toujours
dans une vision pour notre jeunesse, les générations qui nous suivent
également, à savoir... Dans l'histoire de la politique jeunesse, la première
politique jeunesse a été rédigée en 2001. Ce
n'est quand même pas si loin. Elle était là jusqu'en 2014. Et nous arrivons
aujourd'hui avec la deuxième Politique
québécoise de la jeunesse, qui se décline par des stratégies d'action jeunesse.
La politique est là pour les 15 prochaines années, et il y aura trois stratégies d'action jeunesse qui auront
chacune cinq ans. C'est important de faire bien la distinction.
Donc, la politique
dont on parle et dont parlait notre collègue avec l'éléphant, son image
d'éléphant dans la pièce,
justement... effectivement, parce que c'est un gros travail, je pense qu'on
peut le dire comme ça, qui a nécessité de nombreuses
consultations. Et c'est sur ce que je voudrais m'adresser, là, au premier
ministre par rapport aux consultations. On sait que les jeunes ont changé, et ça nécessitait donc... parce que
les jeunes des années 80, les jeunes d'aujourd'hui, ce ne sont pas les mêmes jeunes. L'évolution est
là. Mais, de façon plus globale aussi, la situation économique, la situation
mondiale a évolué énormément aussi, entre autres, à cause des changements
démographiques, la démographie qui va changer
énormément au cours des 15 prochaines années. Le poids relatif des jeunes va
diminuer, alors que la proportion des personnes âgées, elle, va croître.
Donc, on a vraiment tenu compte, dans cette politique, de tout l'aspect de
la... le principe de la pyramide inversée,
justement, qu'on n'avait pas dans l'ancienne politique de la jeunesse. Il faut
compter aussi que l'espérance de vie
augmente. La décroissance de la population active aura un effet considérable,
entre autres sur le marché du travail
et sur la fiscalité. Donc, tout ça est tenu en compte dans l'ensemble des
politiques gouvernementales mais spécifiquement dans celle de la
politique de la jeunesse.
Une chose à
laquelle il faut également s'adresser tout particulièrement, c'est la notion
d'adaptation aux nouvelles technologies
aussi. Ça va très, très vite, et ce dont on parle aujourd'hui en technologies
dans l'année un de la politique jeunesse,
d'après moi, on va déjà être très, très loin dans les cinq, six, sept
prochaines années. Donc, allons voir dans les 15 prochaines années, d'ici la fin de la politique jeunesse. Alors, il y
a une préoccupation particulière qui a été également incluse, là, dans
la politique quant à l'évolution très rapide.
Donc, en parlant
des consultations, on l'a mentionné tout à l'heure, on n'a pas voulu rejeter du
revers de la main le
travail qui avait été fait par le gouvernement précédent, les jeunes sous le
Parti québécois versus les jeunes sous le Parti
libéral. On s'entend que ce sont les mêmes jeunes. Ils ont été consultés et,
pour être avec eux régulièrement sur le terrain, ils se demandent souvent : Quand on participe à quelque
chose, qu'est-ce que ça donne? Mais voici un exemple concret de qu'est-ce que ça donne, justement.
Donc, c'est important pour nous de dire : Vous avez participé, et tout ça
a été pris en compte. Et une des
choses fort intéressantes de cette politique, justement, c'est que, quand les
gens la prennent et la consultent, c'est vraiment le reflet, un miroir
de ce qui a été présenté lors de ces consultations.
Pour vous donner
une idée, c'est 4 000 jeunes qui ont été consultés en tout et partout. Les
gens, les organismes
pouvaient déposer soit des mémoires ou des écrits, tout simplement. On voulait
que ce soit le plus convivial possible pour
que même les jeunes, sans que ce soit dans un mémoire très officiel,
puissent... pour qu'ils puissent vraiment déposer leurs commentaires. Et
c'est donc 200 contributions écrites que le gouvernement a reçues, qui sont
toutes sur le site Internet du Secrétariat à
la jeunesse. Et les consultations se sont conclues par une grande table ronde
où 70 organismes étaient présents et
où on a vraiment fait un retour sur l'ensemble des consultations, les
différents axes qui étaient présentés et finalement vers quoi on s'en
allait pour la politique.
Donc, il y a
effectivement une différence entre la première politique jeunesse et la
politique que nous avons ici aussi, mais je
pense que ce qui est important pour que les gens comprennent bien puis que
surtout les jeunes comprennent bien
l'apport qu'ils ont eu... J'aimerais, M. le premier ministre, que vous puissiez
expliquer l'évolution de la proposition initiale des consultations versus le résultat qu'on a entre les mains
avec la politique que l'on a dévoilée ensemble en mars.
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard : Merci, M.
le Président. La première chose qu'il
faut répéter, hein, on l'a déjà dit à quelques
reprises, c'est que les choses
changent beaucoup plus rapidement dans les sociétés aujourd'hui qu'il y a
quelques années ou quelques décennies. Si on pense
à 2001, imaginez 2001, il n'y avait pas de médias sociaux, très peu d'appareils
portables de communication, c'était un
univers dans lequel la jeunesse évoluait qui est déjà, 15 ans plus tard,
très différent de celui dans lequel
la jeunesse d'aujourd'hui évolue. Et on peut supposer, comme ma consoeur l'a
dit, que, dans 15 ans, il y aura encore plus de différences radicales
dans le vécu de nos jeunes.
Alors, les
éléments qui ont évolué, on peut les résumer rapidement en quelques éléments.
D'abord, la définition de la
jeunesse, le choix de circonscrire la jeunesse à la période de transition vers
l'autonomie des personnes, comprise entre
l'âge de 15 à 29 ans, mais en n'étant pas trop restrictifs. C'est-à-dire
que, dans le cadre de certaines interventions préventives, on pourrait
cibler, par exemple, les 12 à 14 ans ou, dans les cas de certaines
transitions spécifiques, aller jusqu'à 30-35 ans.
Il y a des
défis et des opportunités qui sont présentées suite à l'inversion de la
pyramide démographique qu'on connaît actuellement. Il s'agit donc
d'aider les jeunes à effectuer les multiples transitions auxquelles ils et elles
seront soumis. Les solutions apportées aux
défis de notre jeunesse doivent provenir d'un dialogue, et de compromis entre
les générations, et d'équité entre les
générations. Il s'agit d'une responsabilité partagée par l'ensemble des
Québécoises et des Québécois. Les
orientations ont été modifiées afin de tenir compte d'une recommandation
fréquemment formulée sur l'importance que la politique agisse sur
l'environnement des jeunes pour qu'ils et qu'elles puissent vivre leurs propres
expériences.
Il y a un cinquième
axe d'intervention qui a été créé, et ça, on en parlait très peu en 2001, je me
souviens très bien de cette époque,
ce n'était pas quelque chose qui était dans l'air, pour mettre en évidence le
rôle stratégique de l'entrepreneuriat jeunesse pour les jeunes et le
développement du Québec d'ici 2030. On a demandé avec insistance qu'on inscrive
l'entrepreneuriat, d'ailleurs, c'est un des
cinq éléments de la politique qui a été présentée, parce que les jeunes, et
c'est une bonne nouvelle, si on
regarde les enquêtes diverses qui sont faites, sont beaucoup plus entrepreneurs
aujourd'hui que nous l'étions nous-mêmes à leur âge, la génération
précédente, ce qui est une très bonne nouvelle pour le Québec.
Une attention
particulière a été également portée à certaines catégories de jeunes qui ont
des besoins particuliers, comme ceux
vivant une situation de handicap, les jeunes autochtones, une autre réalité qui
est devenue très, très forte au cours
de la consultation par les autochtones eux-mêmes et également les autres, la
situation spécifique des populations autochtones,
les jeunes Québécois de langue anglaise également ou ceux issus de
l'immigration. Donc, ce sont les jeunes qui étaient au coeur de l'élaboration de la politique et non pas le
gouvernement, ses ministères et ses organismes. Je crois qu'on les a écoutés. On a entendu leurs
préoccupations, on a reflété le changement de leur monde et le changement
qu'ils peuvent apporter également au Québec, M. le Président.
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le député de Saint-François.
M. Hardy : Merci, M. le
Président. M. le premier ministre, collègues du côté gouvernemental et du côté
de l'opposition, moi, je vais vous parler un
petit peu, dans la politique jeunesse, du côté santé. C'est habituellement
après l'âge de 15 ans qu'une
majorité de personnes choisissent les sports ou les activités physiques
qu'elles souhaitent intégrer à leur
horaire et à leurs moyens de transport courants et qu'elles font, pour la première
fois, une épicerie de façon autonome. La
santé des jeunes est affectée par plusieurs facteurs outre l'environnement
socioéconomique : le surpoids ou l'obésité, les comportements à
risque et la détresse psychologique comme la dépression ou l'anxiété.
Chez les jeunes, les problèmes les plus courants
liés à l'alimentation sont le surpoids et l'obésité et ils sont en croissance. L'insécurité alimentaire, c'est-à-dire
les problèmes liés à l'accès à de la nourriture, est également en hausse.
Trois habitudes de consommation semblent être les principaux facteurs liés aux
problèmes de santé physique dus à l'alimentation :
la consommation de boissons sucrées, la consommation d'aliments préparés et
l'augmentation de la taille des
portions. Ces trois comportements impliquent une augmentation de l'apport
énergétique, et la hausse de leur prévalence s'est faite en parallèle avec l'augmentation du surpoids au cours des
dernières décennies non seulement au Québec, mais dans plusieurs autres
pays.
Avec
l'alimentation, la pratique d'activités physiques et sportives est l'autre
déterminant majeur du problème du surpoids
et de l'obésité. Elle est également un facteur important de la santé globale,
autant physique que psychologique. La
sédentarité est le quatrième facteur de risque de mortalité à l'échelle
mondiale, en partie parce qu'elle est un facteur de risque de nombreuses
maladies chroniques.
• (19 h 50) •
La pratique
d'activités physiques et sportives a augmenté chez les jeunes au cours des
dernières années. Les activités sédentaires,
comme les heures passées devant un
écran, sont aussi en hausse aujourd'hui. Les jeunes se distinguent de leurs aînés parce
qu'ils passent plus de temps devant l'ordinateur que devant la télévision.
C'est la première fois que l'ordinateur et
ses variantes, comme les téléphones intelligents et les tablettes numériques,
doublent la télévision comme principale source d'activité sédentaire.
La jeunesse
se distingue des autres groupes d'âge par défaut par un état de
santé physique généralement très bon. Toutefois, en ce qui concerne la santé mentale, plusieurs indices révèlent que les jeunes représentent un groupe particulièrement vulnérable. Ces difficultés ont des conséquences
sur le bien-être des jeunes, sur leur productivité au travail et aux études,
sur leurs relations avec les amis et la
famille et parfois sur leur vie elle-même. Il existe aussi des interactions
entre santé mentale et santé
physique. Les troubles alimentaires, par exemple, des conditions plus présentes
chez les jeunes, se situent à la croisée de la santé mentale et de la
santé physique.
Les jeunes
cherchent à marquer leur indépendance devant leurs pairs et les adultes plus
âgés. C'est une période où chaque
personne vit des expériences nouvelles, et ce, sans avoir le plein contrôle de
ses pulsions et inhibitions. Les comportements à risque sont une des
expressions de cet état de fait. Les comportements augmentent la probabilité d'effets adverses sur le
plan physique, social ou psychologique. Ils engendrent aussi, dans certains
cas, des risques pour la santé et la
sécurité des autres. Les comportements à risque les plus fréquents adoptés par
les jeunes sont la consommation de
tabac, de drogues, la consommation excessive d'alcool, les relations sexuelles
non protégées et la conduite automobile dangereuse.
La Politique
québécoise de la jeunesse souhaite promouvoir les relations harmonieuses entre
tous les citoyens et toutes les
citoyennes dans leur vie quotidienne. Elle devrait aussi promouvoir
l'établissement de rapports égalitaires entre les personnes, exempts de
stéréotypes basés sur le sexe, l'orientation sexuelle, l'âge et la religion,
les statuts socioéconomiques ou l'origine et des comportements qui découlent de
ces stéréotypes.
Le
renversement de la pyramide démographique et ses conséquences mettent au
premier plan la nécessité d'établir un
dialogue intergénérationnel respectueux. L'établissement des relations
interpersonnelles harmonieuses implique aussi la prévention de l'intimidation. Que ce soit un comportement de paroles,
un acte, un geste à caractère répétitif, le plus souvent délibéré, ceci a pour
effet d'engendrer des sentiments de détresse et de léser, blesser, opprimer et
ostraciser. Ce comportement peut être exprimé directement ou
indirectement, y compris dans le cyberespace.
Le plan
d'action contre l'intimidation. Dès l'arrivée du gouvernement, le premier
ministre a présidé une consultation sur
la lutte contre l'intimidation, qui a mené à un plan d'action concerté pour
prévenir et contrer l'intimidation 2015‑2018. Ce dernier se décline en cinq
orientations : des milieux de vie bienveillants et respectueux, une
population civilisée et engagée, des
intervenantes et des intervenants formés et outillés, des personnes victimes,
des témoins et des auteurs mieux soutenus et mieux outillés, des
interventions appuyées sur des données probantes.
Il y a le
tabagisme qui est un sérieux problème de la santé publique. Le tabagisme
constitue la principale cause évitable
de mortalité. Les décès qu'il provoque sont essentiellement dus aux nombreuses
maladies chroniques dont il est un des
principaux facteurs à risque. L'Assemblée nationale du Québec a adopté en 2015
la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme. À cette nouvelle loi, le gouvernement poursuit la lutte
engagée contre le tabagisme en mettant en oeuvre des mesures qui visent notamment à mieux protéger les jeunes des dangers
de la fumée du tabac dans l'environnement et des dangers reliés à la
dépendance du tabac et en rendant ces produits moins accessibles et moins
attrayants.
Donc, en
résumé, la jeunesse est une étape de construction de l'identité et
d'affirmation de soi. Pendant cette période, les jeunes sont confrontés
à une grande diversité de premières expériences et de choix possibles. C'est un
moment déterminant, notamment
en ce qui concerne l'adaptation de comportements susceptibles
d'influer sur leur santé physique et mentale ainsi que sur leur bien-être.
Le premier
axe se concentre sur la santé et le bien-être des jeunes. En effet, les habitudes de vie
favorisant la santé et la sécurité personnelle contribuent à l'atteinte
d'une des plus grandes autonomies.
Donc, M. le Président, j'en viens à ma petite question. Je demanderais au premier ministre : Que
pouvons-nous faire de plus pour les jeunes, pour ne pas les échapper?
Le Président (M. Matte) : Je
cède la parole au premier ministre.
M. Couillard : Merci,
M. le Président. Je vais très brièvement
situer l'axe santé dans la politique, par la suite céder la parole à ma
consoeur la députée de Richmond.
On se
souvient qu'il y a cinq axes d'intervention, dont la santé. Il faut savoir que,
lors de la consultation, je pense que mon collègue le député de Saint-Jean a
participé à la consultation, ça a été une demande des jeunes, d'avoir l'axe santé et qualité de vie dans la politique
jeunesse, qui était absent en 2001. Une autre différence entre les valeurs et
les priorités entre 2001 et 2016.
Il y a
plusieurs éléments qui permettent de répondre à la question de notre collègue,
mais là-dessus je céderais la parole à ma consoeur la députée de
Richmond sur notre temps, bien sûr.
Le Président (M. Matte) : Il
vous reste trois minutes.
Mme Vallières :
Merci beaucoup. Effectivement, on a pu voir, à travers les différentes
consultations, à quel point l'enjeu
de la santé était primordial et au coeur de l'ensemble des actions des jeunes.
Peu importent les axes de la politique, souvent, les jeunes revenaient eux-mêmes à des aspects de santé. Et
c'est pour ça, d'ailleurs, que c'est l'axe n° 1. La plupart des gens connaissent la pyramide de Maslow, hein,
donc les besoins de base. Pour eux, dans le fond, dans la politique
jeunesse, ça serait l'axe 1.
Il y a un
objectif général, le premier ministre vous l'a présenté tout à l'heure, mais il
y a des orientations globales à la
politique aussi. Donc, c'est d'offrir aux jeunes des milieux de vie sains et
des environnements stimulants. Et on sait que les habitudes de vie des jeunes sont largement façonnées par les
déterminants environnementaux qui affectent leurs milieux. Et l'approche, dans l'axe 1 de la
présente politique, est vraiment une approche préventive parce que ce qu'on
veut, c'est inculquer aux jeunes le souci
d'adopter de saines habitudes de vie. Il n'est pas question d'éléments
coercitifs ici mais vraiment donner
le goût d'adopter des comportements sains également et qu'ils puissent évoluer
dans des milieux de vie qui soient sécuritaires, également.
L'objectif
est décliné en... l'axe, pardon, est décliné en cinq objectifs, dont le premier
est de favoriser de bonnes habitudes
alimentaires. Je pourrais ici, pour le député de Saint-François, donner un
exemple de projet qui a été soumis justement
pour analyse au Secrétariat à la jeunesse dans le cadre de cet objectif pour
favoriser de bonnes habitudes. Il s'agit
du Réseau du sport étudiant du Québec, qui propose, lui, une campagne de
dénormalisation dans les écoles secondaires,
réseau que l'on connaît, pour la plupart des députés, déjà tous. Et ça vise à
réduire la consommation de la malbouffe,
notamment des boissons gazeuses et des boissons énergétiques, en changeant la
perception des jeunes à l'égard du marketing alimentaire qui est fait, justement.
On peut voir ici justement qu'on est dans une question de prévention et non pas d'obligation ou encore coercitive, à
dire : On enlève tout. Nécessairement, ça passe beaucoup par l'éducation.
Le deuxième
objectif de l'axe 1, c'est d'encourager un mode de vie physiquement actif,
et le troisième, c'est agir sur les problèmes de santé mentale. On en
entend de plus en plus parler. Et il y a des préoccupations particulières également au niveau de la santé publique, des
études à faire entre les problèmes de santé mentale, également. Et un autre
point qu'on a, c'est l'abus de drogue et alcool, également.
Le quatrième
objectif de l'axe 1, c'est la promotion des comportements sains et
sécuritaires, qui peuvent en englober plusieurs.
On parle évidemment beaucoup du tabac, de la consommation des drogues et
alcool. Je viens d'en parler. Et les jeunes
le savent maintenant que la fondation de base d'une bonne santé globale vient
assurément par les comportements sains et sécuritaires.
Et, pour favoriser les relations interpersonnelles,
je me permets de prendre la dernière minute qu'il me reste, M. le Président, pour donner un autre exemple,
parce que c'est intéressant d'avoir du concret aussi, qui a été proposé au
Secrétariat à la jeunesse. C'est le
Regroupement des Auberges du coeur qui ont proposé de mettre sur pied des
ateliers de promotion des
comportements sains et sécuritaires pour les jeunes plus vulnérables, nos
jeunes les plus éloignés, ceux qu'on
tente de rattraper, justement, pour les amener vers de la réinsertion professionnelle,
de la réinsertion sociale aussi. Je
pense qu'il faut leur donner des environnements le plus sain possible, mais il
faut les éduquer également à ça. Et il y a tout l'aspect de la
discrimination et de l'intimidation, également.
Le Président (M. Matte) : Votre
temps étant écoulé...
Mme Vallières :
Alors, bien des choses à dire sur cet axe 1. Merci beaucoup, M. le député
de Saint-François.
Le
Président (M. Matte) :
...je cède la parole au deuxième groupe de l'opposition officielle pour 20
minutes, le député de Chambly.
• (20 heures) •
M. Roberge : Merci beaucoup, M.
le Président. La politique jeunesse, parmi toutes ses orientations, propose de — j'ouvre les guillemets — «favoriser les bonnes habitudes alimentaires
[chez les jeunes]». Ma collègue en parlait déjà, mais c'est une orientation. C'est mou un peu. Ça reste flou, une
orientation. On dit : Ah! on a des orientations, on a des axes. Il n'y a pas d'action. Tu sais, si on va
voir un jeune de 16 ans, dire : Tu ne sais pas quoi? Ils ont fait une
consultation, ils ont parlé à 4 000 personnes. Après ça, ils ont décidé de
faire un forum. Après ça, ils ont fait un document. Là-dedans, il y a des axes. Il va dire : Oui? Qu'est-ce
qui se passe maintenant? Il n'y a pas d'action. L'idée de favoriser les bonnes
habitudes alimentaires, on appelle ça, en
politique, pour les initiés, la tarte aux pommes. Tout le monde aime la tarte
aux pommes, surtout quand on parle des
bonnes habitudes alimentaires, pas de problème avec ça. On peut questionner la
recette un petit peu des fois, s'il manque de contenu.
Une
mesure-phare en la matière, une mesure qui viendrait changer la donne, pourrait
mettre de la chair autour de l'os,
pour rester dans l'image des bonnes habitudes de vie. On dit souvent que la
partie ministérielle vole les idées de ma
formation politique. Malheureusement, ce n'est pas vrai. Ce serait tellement le
fun si c'était vrai parce que ça paraîtrait, et il se passerait quelque
chose, ça changerait. Mais non.
Mais je me réessaie, je vais proposer quelque
chose. On l'a fait dans notre mémoire puisqu'on a participé, évidemment, à cette consultation, à ce forum-là.
C'était quand même un incontournable, il fallait le faire. Notre mémoire
s'appelait Des idées d'avenir pour une
jeunesse engagée, et on a une proposition concrète : interdire la
vente de boisson énergisante aux
jeunes de moins de 16 ans. Ça, ça change la donne, ça change les tablettes des
dépanneurs, c'est concret, ce n'est pas un axe.
Je vais vous lire un extrait d'une lettre
ouverte qui a été publiée suite au mémoire de la CAQ, suite à notre proposition d'interdire la vente de boisson
énergisante aux jeunes de moins de 16 ans, un extrait qui dit : «...rappelons
que ces boissons peuvent contenir jusqu'à 16 [cuillerées] à thé de sucre [par
cannette].» Je continue l'extrait :
«Additionnés de caféine, ces breuvages sont
également associés à l'érosion dentaire — et là je continue, attention — à des troubles de sommeil, à l'agitation
[...] à l'irritabilité, à des épisodes de tachycardie et de fibrillation lors
de surdosage, en plus d'être contre-indiqués avec l'alcool et le sport.»
Ça fait que,
là, c'est concret. On va dire : Oui, mais qui a écrit cette lettre-là?
Est-ce que c'est Pierre, Jean, Jacques, un gérant d'estrade? Laissez-moi vous lire la liste des 17 groupes ou
signataires. C'est là qu'on va voir que non seulement c'est des mesures concrètes, je vous ai parlé en
termes scientifiques et médicaux... Et c'est signé par : Mme Corinne
Voyer, directrice de la Coalition
québécoise sur la problématique du poids, Mme Lucie Granger, directrice de
l'Association pour la santé publique
du Québec, Mme Baribeau, diététiste-nutritionniste — on ne dira pas que ces gens-là ne savent pas
de quoi ils parlent — M. Boisvert,
docteur en kinésiologie, M. Dionne, pharmacien, Mme Dubeau,
directrice régionale, Québec, Les
diététistes du Canada, Mme Jobin, nutritionniste, M. Juneau, cardiologue,
M. Pierre Lavoie — est-ce que c'est utile d'expliquer qui est M. Pierre Lavoie
au Québec? — Mme Lefèbvre,
une nutritionniste, M. Lucas, Département de médecine sociale préventive de l'Université Laval, Mme Lucia,
directrice générale de la Fédération des kinésiologues du Québec, M. Manibal, directeur général de
Tennis Québec, Mme Marchand, directrice des opérations à la fédération
des éducateurs et éducatrices... les profs
d'éducation physique, donc, qui côtoient ces jeunes de moins de 16 ans.
J'achève. Mme Forget Marin,
directrice, affaires santé, recherche à la Fondation des maladies du
coeur — encore
une fois, on est concrets — M. Ruest, un maire,
Mme St-Pierre, un docteur, M. Roel, P.D.G. du Réseau du sport
étudiant du Québec.
Donc, quand
ces gens-là parlent de troubles de sommeil, d'agitation et d'irritabilité, ils
ne parlent pas à travers leur
chapeau. Savez-vous le nom qui manque ici? C'est un autre docteur, M. le Dr
Philippe Couillard. Ça, c'est le nom qui manquait. Mais on a des nutritionnistes,
pharmaciens, diététistes, kinésiologues, profs de gym. C'est appuyé. Tous ces gens-là
ont dit : La CAQ a raison.
Donc,
ma question aujourd'hui : Est ce que le gouvernement, est-ce que le
premier ministre peuvent se rendre... j'ai
le goût de dire au consensus scientifique de tous ceux qui connaissent la santé
au Québec puis dire : Oui, on a un axe, on a un axe, favoriser les bonnes habitudes alimentaires, mais, à ça, va
venir une action demandée par énormément de gens très, très crédibles au Québec, qui va être, pour protéger nos
jeunes, d'interdire la vente de boissons énergisantes aux moins de 16
ans?
Le Président
(M. Matte) : Je cède la parole au premier ministre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. D'abord, il faut rappeler à notre collègue, il le sait très bien, la différence
entre une politique et des stratégies.
On va présenter la première de trois stratégies
à l'automne, et là il y aura des projets spécifiques. Les projets sont en évaluation. Alors, si on veut avoir des
détails plus concrets sur les différents axes, c'est à ce moment-là qu'on va les retrouver. Donc,
l'automne, ça dure, si mon souvenir est exact, jusqu'au 21 décembre, hein?
C'est ça. Donc, d'ici cette date-là, on devrait avoir présenté cette première
de trois stratégies.
Maintenant, cette
question des boissons sucrées, puis on pourrait dire boissons sucrées
énergisantes, on peut rassembler ça dans le
même univers, c'est commun également au tabagisme. C'est le même genre de
préoccupation. On a eu un gros débat
sur la Loi sur le tabac qu'on a réussi, de façon unanime, à améliorer, je
crois, avec comme principale préoccupation
le fait que les jeunes... et on le voyait que le tabagisme chez les jeunes
n'avait pas tendance à diminuer de façon aussi marquée que ce qu'on
avait espéré.
En
fait, tout le débat dans ces questions-là, on l'a eu pour le tabac puis on
l'aura également sur les boissons sucrées énergisantes, c'est entre des démarches basées sur l'éducation et la
promotion de saines habitudes et des démarches basées sur soit
l'interdiction, soit la taxation.
Je
soupçonne que la CAQ n'est probablement pas très amicale envers l'idée d'une
taxation, compte tenu de certains... Il
me fait signe que oui. Donc, ma prédiction, M. le Président, se réalise. Donc,
on reste avec la question parce qu'on aurait pu avoir une discussion sur
la taxation aussi.
Mais,
sur la question de l'interdiction, écoutez, il faut quand même réaliser que,
pour les jeunes, en réalité, souvent, dire
de quelque chose que c'est interdit augmente l'attrait de la chose. Alors, il
faut être très prudents dans la façon dont on aborde les choses. Mon expérience avec le tabagisme chez les jeunes,
c'est que les mesures plus positives, style : C'est pas cool de fumer, ne fume pas, tu vas être plus
attirant ou attirante, ce genre de mesures là, données par des jeunes à
d'autres jeunes, est plus efficace
que des adultes qui, du haut de leurs cheveux gris, leur disent : Ne fais
pas ça, ce n'est pas bon pour toi. Et on l'a vérifié dans plusieurs
domaines.
Et
il faudra également voir s'il y a des expériences internationales similaires.
Dans le cas de la taxation, on a des expériences
internationales qui sont de niveaux variables en ce qui a trait aux résultats.
Dans le cas de l'interdiction pure et
simple, il faudrait voir quels en sont les résultats et quelle est en la
complexité d'application. Et il sait comme moi, notre collègue, que les endroits où on vend ça, ce sont
des dépanneurs, souvent des petits commerçants auxquels, déjà, on impose
une kyrielle de fardeaux réglementaires,
notamment de vérifier l'âge pour l'alcool, pour le tabac. Et on en ajoute
régulièrement. Et ça devient un peu difficile, pour ces gens qui
travaillent très dur, de suivre le rythme.
Alors,
moi, j'aurais tendance à dire : Gardons cette idée en réserve, voyons les
expériences internationales, mais misons
d'abord, dans un premier temps, misons sur l'éducation, la promotion des bonnes
habitudes. Misons sur un message positif
plutôt que sur un message d'interdiction. Il sera toujours temps de réévaluer
la chose à la lumière des expériences des autres juridictions, mais j'aurais
une certaine prudence avant d'aller directement dans la direction d'une
interdiction.
Le Président
(M. Matte) : Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le
député de Chambly.
M. Roberge :
Merci. Simplement informer le premier ministre qu'en Norvège et en Suède on a
apporté une importante restriction sur les
lieux de vente. Donc, ce n'est pas accessible à côté de l'école, dans les
dépanneurs, tout ça. Il faut se
rendre dans des endroits très, très spécifiques. En Suisse, c'est interdit aux
moins de 15 ans. En Lithuanie, c'est interdit aux moins de
18 ans. Et il y a, je pense, une dizaine de pays qui sont en train
d'étudier des législations pour interdire la
vente aux moins de 18 ans ou au moins de 16 ans. Donc, pourquoi être
un suiveux quand on peut être un leader?
Quand on dit que
c'est un danger pour la santé, c'est sûr, je suis tout à fait d'accord avec le
premier ministre quand il dit : Une
simple interdiction peut même augmenter l'attrait pour les jeunes. Mais, pour
la cigarette, on a fait les deux. Et
d'ailleurs c'est sous son gouvernement qu'il y a quelques mois à peine on a
voté, même unanimement, pour une plus
grande interdiction puis une plus grande restriction. Bien sûr qu'il va y avoir
aussi de l'information et de la sensibilisation, mais la loi est allée
vers une plus grande restriction, interdiction.
On
le sait, les jeunes sont portés aux excès puis, bon, des fois, ils peuvent le
regretter par la suite. Puis moi, je peux
vous dire que, comme enseignant, ces boissons énergisantes, dans le fond, elles
ne donnent pas de l'énergie. Ce n'est pas des boissons énergisantes,
c'est des boissons énervantes. C'est ça, la vérité. Ils devraient les appeler
les boissons énervantes. C'est l'industrie
qui les qualifie de boissons énergisantes, comme si on qualifiait les
cigarettes stimulantes. Alors, elles
ne le sont pas. Donc, ces boissons énervantes, imaginons un peu ce qui se passe
dans les écoles secondaires en ce
moment, là, là, quand on sait le taux de décrochage qu'on a en ce moment chez
les jeunes, surtout chez les jeunes garçons.
On sait qu'ils ont de la misère à se concentrer. On sait qu'on en a énormément,
de jeunes, qui ont le fameux TDAH, le
trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité. Et rajoutez, dans une
classe de 25, une dizaine de Red Bull ou d'autres boissons énervantes et vous allez avoir, dans une
école secondaire l'après-midi, après un dîner à être allés au dépanneur, tout
un cocktail pour nuire à l'apprentissage, aux professeurs et, je vous dirais
même, à la santé mentale des professeurs.
Alors,
je repose ma question une deuxième fois : Est-ce que le premier ministre
peut s'engager à réfléchir — ce n'est
pas beaucoup, là, c'est quasiment une politique, ça, là — s'engager à réfléchir à l'opportunité de
déposer, en décembre, une mesure qui aurait des dents? Ce n'est pas
grand-chose.
• (20 h 10) •
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Encore faut-il que les dents fonctionnent. Mais,
pour réfléchir, il n'y a aucun problème. Pour regarder les expériences internationales qu'il m'a
soulignées, aucun problème non plus. Il faut toujours faire ça. Il faut
toujours voir ce qui se fait ailleurs et voir si on peut faire au moins
aussi bien, sinon mieux.
Je le
remercie pour sa... Je veux lui accorder la paternité de la citation lorsque je
la ferais, les boissons énervantes plutôt qu'énergisantes. Je trouve que
c'est une bonne façon de le placer.
Écoutez, on
va regarder les expériences d'ailleurs pour voir si c'est praticable. Il faut
quand même réaliser que ça nécessite
le déploiement de mesures bureaucratiques de surveillance assez volumineuses,
hein, les inspecteurs, toutes sortes
de façons de mettre en place ces règlements-là. Encore une fois, le fardeau sur
les petits commerçants, moi, quand même,
me préoccupe, mais ce que je voudrais lui dire, c'est que, suite à son offre de
réfléchir, naturellement, j'accepte son offre de réfléchir. Et, s'il a
d'autres informations à nous communiquer, qu'il le fasse. Moi, je vais suggérer
à mes collègues de la Santé, parce qu'il y a
une politique de prévention qui va bientôt être annoncée, de regarder cette
question-là plus spécifiquement.
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le député de Chambly.
M. Roberge : Merci au premier
ministre pour cette ouverture.
Concernant le dossier des forums jeunesse, que
mon collègue a abordé avant moi mais auquel je m'intéresse beaucoup, et plus particulièrement le dossier du
programme qui s'appelle Citoyenneté Jeunesse, suite aux questions de mon
collègue, on a vu que, bon, le premier ministre ne semble pas fermé, il
réfléchit encore. Il dit qu'ils sont en train d'analyser.
Sauf, par respect, que ça a été déposé en novembre, et moi, je me souviens
qu'en novembre on a discuté avec les jeunes qui ont un projet très
stimulant, de Citoyenneté Jeunesse, qui nous ont dit : Ah! il y a de
l'ouverture au Secrétariat à la jeunesse. On
est encouragés. On ne se fera pas fermer sans avis par un appel, là, comme on a
vécu pour les forums jeunesse. Il y a
de l'ouverture, on est en dialogue. Mais ça, c'était en novembre. En
décembre : Ah! il y a de l'ouverture. En janvier, il y a de
l'ouverture. En mars, il y a de l'ouverture. En avril...
Quand est-ce
que ça va se concrétiser par quelque chose d'un petit peu plus concret? On a
une initiative qui, à peu de frais,
je le souligne, à peu de frais, là... si je ne me trompe pas, je pense, c'est
1,8 million de dollars, si je ne me trompe pas, un budget annuel de 1,8 million de dollars pour faire des
simulations électorales, pour préparer une relève de participation municipale et préparer une relève
d'administrateurs si chère au premier ministre, tout à l'heure, qui nous disait
que ça prenait de la relève
d'administrateurs. Alors, qu'est-ce que ça prend pour dire oui quand on a
quelque chose de beau, bon, pas cher?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Je félicite mon collègue pour l'enthousiasme avec
lequel il fait la promotion du projet. Il va être évalué par le Secrétariat à la jeunesse. C'est
leur rôle de faire leur évaluation et de faire une recommandation. Et,
lorsqu'on publiera la première
stratégie, il pourra voir si le projet ou non a été retenu, mais ça va se faire
avec le moins d'ingérence politique
possible et le plus d'indépendance sur l'analyse. Ce qu'on veut avant tout,
c'est financer des actions concrètes pour
les jeunes, des programmes pour les jeunes, qui apportent des changements
mesurables et concrets, pas des structures. Je ne dis pas que c'est le cas de ce projet-là. Et il faut qu'il sache
également que la description qu'il fait du projet fait en sorte que je
peux lui dire qu'il y a d'autres projets qui ont été présentés avec pas mal les
mêmes caractéristiques.
Alors, est-ce
qu'il va avoir des projets d'engagements jeunesse de ce type-là? Fort
probablement, oui. Lequel? Ce serait
prématuré pour moi de le dire, mais je veux d'abord que les gens du secrétariat
fassent leur évaluation parmi l'ensemble
des projets de cette catégorie qui ont été présentés et je crois qu'il y en a
plus qu'un qui a été présenté dans ce domaine-là.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Je cède la parole au député de Chambly. Il vous reste 5 minutes.
M. Roberge :
Merci beaucoup. Donc, le programme est évalué. Nous, on l'a évalué. On a fait
une lettre d'appui, on l'a regardé,
on en a jasé avec les gens puis on est assez pointilleux sur les structures,
puis ça a passé notre test. Alors, ça devrait passer le vôtre.
Et un des
avantages de ce projet, c'est d'aller dans une espèce de consensus social,
d'amener davantage de jeunes sur les
conseils d'administration, de faire de la formation, de la préparation pour que
les jeunes accèdent sur les conseils d'administration. Puis je veux revenir
là-dessus parce que ça, c'était une autre mesure concrète proposée dans notre mémoire : réserver, sur chacun des conseils
d'administration des sociétés d'État, une place. Bien oui, un quota. C'est
vrai, c'est vrai. Prendre une vraie décision, pas une orientation.
Avant de me présenter en politique, j'ai été
dans des groupes de pression avant dans le mouvement étudiant, à
Force Jeunesse, etc., puis c'était comme un test. Quand on posait une
question à un ministre, puis il répondait par «favoriser»,
on savait qu'il ne voulait rien faire. Ce n'était pas compliqué. Quand il veut
favoriser quelque chose, c'est parce qu'il ne veut pas le faire. Et là j'entends
le premier ministre qui veut favoriser la présence de jeunes sur les conseils
d'administration. Moi, j'entends que, quand
il va y en avoir, il va dire : Bravo! Puis, quand il n'y en aura pas, il
va dire : Ah! bien, on le favorisera l'année prochaine. Mais on a
besoin d'un premier ministre qui est plus proactif que ça.
Écoutez, on a
de moins en moins de jeunes en proportion dans notre société. La part des 65
ans et plus, qui est, en ce moment, de 16 % au Québec, va être de
25 % en 2030. Donc, la tendance lourde, ce n'est pas moi qui l'invente,
la collègue l'a dit... il y a une tendance
lourde au vieillissement de la population, ce qui fait qu'il va falloir prendre
des mesures pour que les jeunes aient
leur place sur leurs C.A., ce qui se faisait naturellement en 1975 parce que la
population dynamique, les
baby-boomers, très, très jeunes, prenaient leur place de toute façon. En 1975,
on ne se posait pas la question s'il
y avait des jeunes de moins de 35 ans sur les C.A. C'étaient eux qui,
naturellement, y allaient. On n'avait pas besoin de mettre un quota. Mais, quand les temps changent, quand la démographie
change, bien, il faut que les politiques suivent. C'est pour ça que
j'interpelle le premier ministre puis je lui demande s'il a une ouverture pas à
favoriser, à décider, c'est ça, le rôle d'un
premier ministre, à décider que, dorénavant, il y aura une place, mais, oui, un
quota d'une place pour un administrateur de moins de 35 ans sur les
sociétés d'État. Ce n'est pas ça qui va mettre le Québec dans le trou,
certainement pas.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, ce qu'il y a déjà de concret et qui est
réel, c'est que le Secrétariat à la jeunesse, comme vous le savez, signe des conventions avec de nombreux
organismes. Et, maintenant, une des conditions de la signature de la convention, c'est la présence de jeunes dans les
structures de direction de ces organisations-là, alors il va convenir avec moi
que c'est une bonne nouvelle, et notamment les CJE, les carrefours
jeunesse-emploi. Je suis allé voir le mien à Saint-Félicien
récemment, je leur ai posé la question, ils ont déjà commencé à renouveler leur
conseil d'administration en nominant beaucoup plus de jeunes ciblés par
les politiques jeunesse sur le conseil d'administration.
En passant,
il ne faut pas diminuer la valeur d'une présence sur un C.A. d'organisme sans
but lucratif. Ça peut être excessivement formateur et, souvent, c'est une étape
qui amène vers des conseils d'administration d'ampleur différente. Il y aura également des actions sur ce
thème dans la première stratégie. Il y aura des gestes posés, notamment le fait d'offrir aux jeunes — je vais revenir là-dessus, c'est
important — des
formations d'administrateur. Moi, je pense que c'est vraiment préalable à tout. Et on n'élimine aucune hypothèse.
On verra les projets qui ont été sélectionnés lors de la stratégie, en
décembre.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Il vous reste 1 min 30 s.
M. Roberge :
Oui. Je vais faire très rapidement. Je vais poser une petite dernière vite.
Donc, je comprends que le Secrétariat
à la jeunesse va demander, va exiger par des lettres que d'autres réservent des
places sur les C.A., mais le gouvernement
ne peut pas faire cette même chose là avec ses propres sociétés d'État. Est-ce
que c'est ça que je comprends?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Alors, je souhaite que ça se passe, mais je veux
que ça se passer correctement. La pire façon de le faire, c'est de le faire trop rapidement, de façon
non réfléchie, puis que les gens disent : Vous voyez, ça ne marche pas,
on va attendre avant d'en recruter un autre.
Alors, je veux m'assurer que, quand on le fera, on aura ciblé l'organisation,
surtout au début, ciblé l'organisation,
ciblé les jeunes qu'on va présenter pour des places au conseil et s'assurer
qu'ils aient la formation et la
préparation nécessaires, idéalement des jeunes qui auraient non seulement suivi
une formation, surtout pour des C.A.
d'organisations d'État très importantes, mais qui auraient déjà participé à des
conseils d'administration dans des organismes comme, par exemple, les
carrefours jeunesse-emploi ou d'autres organismes similaires. Ça me paraîtrait
être un critère de sélection pour ces jeunes-là. Mais on y reviendra
certainement.
Le
Président (M. Matte) :
Le temps étant écoulé, je reconnais le groupe de parlementaires du gouvernement.
Le député de Maskinongé, pour 20 minutes.
• (20 h 20) •
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi tout d'abord de saluer le
premier ministre ainsi que le député
de Saint-Jean, le député de Chambly, l'adjointe parlementaire du premier
ministre et mes collègues du gouvernement. Et permettez-moi de faire une petite incartade au protocole et de saluer
ma stagiaire de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant, qui travaille avec moi depuis le début de la
session parlementaire, donc Joëlle Boucher-Kirouac, qui est une jeune
d'avenir et qui m'a aidé à préparer l'étude des crédits présente. Donc,
Joëlle, merci beaucoup.
Et je
trouvais ça important, M. le Président, puisque c'est, ce soir, l'étude des crédits
de la Jeunesse, et, quand on parle de
la jeunesse, on parle officiellement d'éducation, de réussite des jeunes, et
c'est des jeunes comme Joëlle qui vont
nous remplacer un jour. Donc, c'était important de les souligner. Donc, excusez
cette petite incartade au protocole pour saluer quelqu'un qui m'est
important ce soir.
Donc, M. le
Président, je ferai, bien, une brève allocution ou une brève introduction à une
question fondamentale pour la société
québécoise, qui est l'éducation. Et je suis sûr que mon collègue de Chambly
dira que j'ai raison, hein, ou presque.
Donc, pour vous dire, M. le Président, que la persévérance scolaire, la
réussite scolaire sont des enjeux de tous les temps, sont des enjeux, je crois, principaux à notre gouvernement
car la réussite des jeunes forme une société meilleure, forme aussi une
société plus éduquée, plus en santé.
M.
le Président, je vais vous parler de persévérance scolaire aussi, qui est un
enjeu important de notre société. Et
je vous parlerai d'un cas que je connais bien, qui est le mien. Vous savez, M.
le Président, quand on est jeune, quand nous allons à l'école, on doit s'intéresser à des choses. Et on sait
tous qu'il y a une disparité entre la réussite des filles et la réussite
des garçons. Étant un jeune homme qui a parfait un parcours scolaire,
effectivement, un certain temps de mon
adolescence, l'éducation ne me correspondait plus. Et ce qui m'a charmé dans le
système éducatif, ce qui m'a retenu à
l'école et ce qui m'a permis de persévérer vers des études supérieures, ça a
été l'implication dans les activités parascolaires, qui ont une importance pour de nombreux jeunes sur
leur persévérance dans notre système scolaire, sur, aussi, leur maintien
dans les systèmes d'encadrement traditionnels.
M. le
Président, vous direz : Vous avez eu de la chance puisque ce n'est pas
tous les jeunes qui trouvent leur voix, ce n'est pas tous les jeunes qui trouvent leur hobby à un âge plus
jeune. Donc, à ce niveau-là, je crois que c'est des axes auxquels nous devons nous attarder, auxquels nous
devons travailler pour permettre à tous les jeunes de persévérer, de
rester dans le domaine scolaire le plus longtemps.
Parlons aussi
d'orientation, car il est difficile pour un jeune de choisir, dès 16 ans,
quelle carrière il va faire tout le
restant de ses jours parce que, quand on a 16 ans, 30 ans, on trouve ça vieux
et, quand on a 30 ans, on trouve 60 ans très jeune. Donc, c'est normal que, quand on nous pose la question à 16
ans et on dit : Bien, monsieur, que voulez-vous faire plus tard, la
réponse n'est pas souvent facile, elle n'est pas souvent ce qui nous vient en
tête la première fois.
Moi, vous
voyez, à 16 ans, je rêvais de devenir enseignant au primaire pour transmettre
mon savoir à une autre génération.
Malheureusement, il me manquait des aptitudes de base, et le député de Chambly
sera d'accord avec moi, mais la
patience est un atout principal à la carrière d'enseignant, et mes concepteurs
ne m'ont pas donné cette qualité, M. le Président. Donc,
malheureusement, j'ai changé de carrière après une année d'études
universitaires et je me suis réorienté vers le magnifique monde des
communications.
Mais parlons
aussi de choix parce que je vous parle de domaine universitaire, de persévérance,
d'accès aux études universitaires,
mais, dans la vie, chaque métier est important. Dans la vie, M. le Président...
Moi, cette semaine, vous savez, j'ai
eu un problème à mon appartement ici, à Québec. J'ai eu un refoulement d'égout,
et j'étais très, très fier qu'il y ait des
jeunes qui aient suivi une formation technique, et qu'ils soient des plombiers,
et qu'ils sachent réparer la problématique parce que je vais vous avouer, M. le Président, que j'étais très
désemparé quand je suis arrivé ici le matin et que je voyais l'eau monter dans toutes les possibilités dans
l'appartement. Et cette formation-là, je vais vous avouer, M. le Président...
Cette journée-là, le jeune qui a suivi la
formation de plombier était la personne la plus importante dans ma vie, et la
personne qui m'a permis à moi de
venir faire mon travail, qui m'a permis et qui permet à plusieurs personnes, au
Québec à chaque jour, de régler des
problèmes essentiels. Je vous parle des plombiers. Je pourrais vous parler des
ambulanciers, je pourrais vous parler des policiers, je pourrais vous
parler des préposés aux bénéficiaires.
Donc, chaque formation, tant au niveau technique
qu'au niveau professionnel, qu'au niveau universitaire, est essentielle à la formation d'une société de
qualité. Et, je vous dirais, ce qui est important et ce que j'espère, c'est
qu'on continue à avoir une vision gouvernementale qui ouvre toutes ses
portes aux jeunes de notre société et qui permet d'éliminer les différentes barrières qu'il peut y avoir parce que, vous
savez, quand j'étais étudiant à l'école secondaire, moi, il y avait une publicité qui disait :
«Si tu veux réussir...» Et la photo, c'était un jeune homme avec une cravate et
une mallette. Et moi, je pensais que, pour réussir dans la vie, la seule
solution... Et la demoiselle qui accompagne mon collègue de Saint-Jean rit,
mais sûrement qu'elle avait la même publicité parce que c'était au pied de la
pente douce, il y avait une pente douce dans
mon école secondaire et il y avait... Cette photo-là, c'était un homme et une
femme. La femme avait un collier de perles
et un costume tailleur. L'homme avait une cravate et une mallette. Il est
écrit : «Si tu veux réussir, voici le chemin.»
Mais ce que
j'apprends en vieillissant, M. le Président, et ce que je trouve important pour
notre société aujourd'hui, c'est que
la réussite touche divers aspects. Et il n'y a pas de mauvaise formation, il
n'y a pas de mauvais métier. Ce qui compte,
c'est de persévérer, c'est d'être diplômé et c'est d'atteindre, je vous dirais,
M. le Président, une formation qui nous
permet d'avoir un emploi, et qui nous permet de répondre, surtout, à notre
qualité de vie, et à nous permettre qu'à chaque jour, chaque matin, on
se lève et on a le plaisir de travailler, on a le plaisir de travailler pour la
société.
Alors, M. le
Président, j'aimerais qu'on me réponde ce soir à : Quelle orientation la
politique jeunesse donne à l'importance
du système d'éducation, à l'importance de la diplomation et à l'importance des
divers domaines de formation dans le monde de l'éducation, tant
professionnels, techniques qu'enseignement supérieur? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Je
cède la parole au premier ministre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. Alors, bien sûr, on l'a
déjà dit, les marges de manoeuvre, dès qu'elles se sont présentées, ont été affectées à l'éducation.
On a annoncé 1,2 milliard supplémentaire à l'éducation pour les trois
prochaines années, 500 millions
les initiatives pour la réussite scolaire, 700 millions pour nos
infrastructures d'éducation. Et c'est important
de faire les deux. On a également... c'est une coïncidence, aujourd'hui même,
on a annoncé un investissement de
près de 13 millions pour soutenir les instances régionales de concertation
dans le domaine de la persévérance scolaire. Bien sûr, chez moi, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on en a une qui fonctionne
particulièrement bien, mais c'est le cas dans d'autres régions
également.
Il faut
également, M. le Président, rappeler que, dans la politique jeunesse, il y a
spécifiquement un élément de la politique
qui sera concrétisé par des actions dans la première stratégie. Dans le volet
Éducation, c'est le premier objectif, d'augmenter
la persévérance scolaire, la diplomation et la qualification des jeunes à
risque de décrochage. Donc, c'est certainement
un élément prioritaire non seulement de la politique jeunesse, des stratégies
qui vont suivre, mais également de la
politique gouvernementale en général. Il faut continuer à améliorer la
diplomation. On a fait des gros progrès au cours des dernières années, on peut faire encore
beaucoup mieux. Et c'est un élément non seulement de prise en main de son destin pour les individus, mais également
de bonification de l'économie du Québec. Les gens mieux formés sont en meilleure santé, sont plus productifs, sont
plus participants, seront des entrepreneurs, seront des travailleurs qualifiés,
seront des enseignants et ils vont nous permettre à tous et à toutes de devenir
plus prospères.
On veut
également faire en sorte, et ça me rappelle un peu l'épisode du plombier que notre
collègue nous a raconté, de continuer
à faire une promotion beaucoup plus positive et active de la formation
professionnelle et technique. Il faut savoir
qu'on rencontre de nombreux jeunes, lorsqu'on visite les centres de formation
technique, qui ont été littéralement gardés à l'école par la découverte
soudaine d'un intérêt pour un métier bien particulier comme celui que le
collègue mentionne ou d'autres également.
Soudeur, c'est un métier qui revient souvent parce qu'il y a une importante
demande. C'est des métiers très bien rémunérés. Il faut continuer à
promouvoir cette formation-là et le faire de façon à ce que l'élève, bien, l'étudiant, le jeune, soit le plus
près possible, le plus tôt possible dans l'entreprise pour apprendre son futur
métier. Ça a été démontré également qu'on
favorise la persévérance et la diplomation en faisant ça et de même que la
qualité de la formation.
Il faut
également se souvenir qu'il y a deux autres éléments à considérer, outre les
façons classiques d'intervenir. Il y a — et ça semble éloigné, mais ça ne l'est
pas — les
activités parascolaires. Plus on donne aux jeunes la possibilité d'avoir des activités, notamment sportives et
culturelles, dans le cours de leur formation, plus on améliore leur
persévérance scolaire, plus on
développe leur intérêt à être à l'école, à l'école comme milieu de vie, milieu
de formation, mais milieu de
croissance personnelle également. Et, on en a parlé tantôt, favoriser
l'accès — c'est
dans la politique — aux
services d'orientation scolaire et professionnelle, qui doivent être
plus accessibles pour nos jeunes, M. le Président.
Le Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le député de Sainte-Rose.
• (20 h 30) •
M. Habel : Oui, merci, M. le
Président. Permettez-moi de saluer le premier ministre ainsi que l'adjointe
parlementaire du premier ministre et les gens de l'opposition officielle, de la
deuxième opposition, les gens qui m'accompagnent
sur la banquette ministérielle ainsi que l'ensemble des gens du bureau du
premier ministre et aussi les citoyens qui sont venus écouter les
crédits Jeunesse.
Écoutez, je
me sens un peu interpellé par la politique jeunesse, M. le Président, étant
donné que c'est des personnes, qui
sont visées, entre 15 et 29 ans. Alors, je me sens directement interpellé et je
tiens à féliciter le premier ministre pour la merveilleuse politique jeunesse qu'il a déposée et aussi le plan
budgétaire qui accompagne cette politique jeunesse, qui est d'un montant
de 181 millions de dollars sur cinq ans. Ça, c'est important de le
mentionner.
Alors, les
15-29 ans, en termes de nombres, M. le Président, c'est 434 000 pour les
15-19 ans, 535 000 pour les 20
et 24 ans et 516 000 pour les 25-29 ans. Et elle se décline en cinq axes,
cette politique jeunesse, soit les saines habitudes de vie, environnement scolaire favorisant la
persévérance et la réussite scolaire et éducative, une jeunesse engagée en
faveur de la culture, de la
communauté et aussi de la société, des jeunes prêts pour le travail et une
économie prête à les accueillir ainsi qu'un soutien à l'entrepreneuriat
jeunesse et à la relève.
Mes collègues
ont parlé de l'aspect santé et aussi de l'aspect de l'éducation. Permettez-moi
de parler de l'aspect de la culture,
de la communauté et des sociétés, M. le Président. Alors, pour moi, il est très
important de parler de cet aspect-là, et
je peux aussi le décliner en cinq objectifs qui se déclinent dans ma propre
circonscription, M. le Président. Je vous donne les grands axes des objectifs de ce troisième axe, c'est :
encourager l'engagement civique, on peut penser, entre autres, aux cadets et aux scouts; aussi, soutenir la
pratique d'activités culturelles, je pense, entre autres, au programme musical
à l'école des Cèdres, Poly-Jeunesse et
Curé-Antoine-Labelle; multiplier les actions d'engagement de bénévoles. Actuellement à l'école Curé-Antoine-Labelle, il y
a un programme pour la soupe populaire, c'est-à-dire, une fois par année,
les jeunes de Curé-Antoine-Labelle visitent
l'association des popotes roulantes de Sainte-Rose pour faire un repas
populaire pour les personnes les plus
démunies. Alors, je trouve ça très important de le mentionner et je les
remercie de leur engagement constant
à cet effet. Il y a aussi le programme d'éducation internationale qui existe
pour favoriser à l'engagement bénévole. L'aspect aussi de favoriser le dialogue entre les générations et les
relations interculturelles. Il y a des jeunes musiciens, dans mon comté, M. le Président, qui effectuent
des concerts dans les résidences pour personnes âgées. Alors, je pense
que c'est un excellent exemple pour favoriser le dialogue entre les générations
et aussi encourager le comportement écoresponsable.
Et j'ai le Centre d'interprétation de l'eau dans mon comté, et on a eu un
engagement avec le ministère des
Affaires municipales et de l'Occupation du territoire pour élaborer un
programme éducatif afin de sensibiliser les jeunes à la réduction de
l'eau.
Alors, il y a
des engagements qui sont concrets dans les objectifs du troisième axe, et
j'aimerais que le premier ministre nous entretienne sur sa vision du
troisième axe, soit une jeunesse engagée en faveur de la culture, de la
communauté et de la société.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. Je vais débuter la
réponse, ma consoeur de Richmond pourra compléter.
Je dirais
qu'il y a les... Notre collègue a très bien mentionné trois aspects
particulièrement importants. D'abord, le
bénévolat, le volontariat, ce n'est malheureusement pas offert à tous les
jeunes, la possibilité de faire du bénévolat dans les organisations de leur quartier, de leur
région. On sait que, lorsque c'est le cas dans certaines écoles, ça a un effet
très, très bénéfique sur leur engagement social. Également, les activités
culturelles prises au sens large. J'attire l'attention sur le Plan
culturel numérique du gouvernement, qui a été lancé à notre arrivée et qui
permet de rapprocher les institutions muséales,
les oeuvres d'art, de la jeunesse, même dans les régions, alors qu'elles n'ont
pas nécessairement, ces personnes, la possibilité de se
déplacer souvent pour voir ces éléments de notre paysage culturel, et, bien
sûr, les activités sportives. Et c'est important de garder les trois en
tête, le bénévolat, les sports et les activités culturelles. Sur ce, ma
collègue de Richmond va pouvoir compléter, M. le Président. Il reste combien de
temps?
Le Président (M. Matte) : Six
minutes.
M. Couillard : Six minutes.
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée de Richmond.
Mme Vallières :
Merci, M. le Président. Merci, M. le premier ministre. Voici l'exposition qu'a
fait le député de Sainte-Rose, qui
est vraiment un exemple concret de l'ensemble de la politique qu'on dit au
coeur... le jeune est au coeur de la politique et non pas comme l'était
celle de 2001 où les ministères et les organismes, on agissait sur eux, sur le développement de ce qui entourait le jeune, tandis
qu'ici dans cette politique, vraiment, on veut que le jeune soit au coeur
de l'ensemble des décisions, que l'on
favorise, ou que l'on dirige, ou que l'on décide, peu importe le terme utilisé,
le but étant de mettre en place des actions qui vont réellement mener à
des résultats. Le député de Sainte-Rose mentionnait justement que, dans l'axe de la citoyenneté, on veut une jeunesse
engagée, en faveur, oui, de la culture mais de la communauté, donc dans
la collectivité, et de la société aussi en général.
On veut leur
donner le goût de se développer. L'exemple que je prends souvent quand je
rencontre des jeunes, justement,
c'est de dire : Allez-y, essayez-le parce que, quand on donne de notre
temps, entre autres, en faisant du bénévolat, on se rend rapidement compte que l'on reçoit énormément. Alors que l'on
pensait aller donner, finalement, c'est riche d'apprentissages, une belle évolution également pour les jeunes. Donc,
on veut développer ce goût de l'engagement, là, qui... à la base, ils l'ont, mais il manque souvent, là, le petit plus
qui va faire en sorte qu'ils vont y aller, dans l'organisme. Et le
projet Québec volontaire, dans la partie Québec, dans la mobilité
interrégionale, est un des aspects importants, justement, pour l'engagement civique et volontaire des jeunes. Souvent,
si le projet est là, qu'il est séduisant... mais le fait qu'ils peuvent
y aller entre amis, aussi ou le jeune est souvent... souvent, recherche
l'aventure. Donc, le fait de ne pas nécessairement
rester dans son patelin mais d'avoir la possibilité d'aller visiter une autre région
va l'appeler davantage, et ce qui pourrait faire en sorte qu'il revienne
chez eux et ensuite décide justement de dire : Bien, moi, ça m'intéresse,
et je veux m'impliquer dans un organisme communautaire ou dans un OBNL chez
nous.
Donc, vraiment,
on veut promouvoir l'engagement civique en donnant des occasions aux jeunes de le
faire et de le pratiquer par des projets d'actions... d'impacts
collectifs, oui, mais ça peut aussi être par des projets individuels.
Finalement,
dans l'axe 3, on parle également du soutien à la pratique d'activités culturelles.
Lorsque l'on pratique des activités
culturelles, souvent, on dit que, plus on le fait en plus bas âge, ça devient
nos artistes et nos consommateurs de
culture plus tard aussi, et c'est un des aspects qui nous permet de s'engager
dans notre communauté aussi et d'y voir les bienfaits. Ça nous donne un sentiment d'appartenance et une prise de
conscience de ce qu'il est possible de réaliser également collectivement
de par le milieu culturel. Et les jeunes, à travers les arts, à travers des
références, peuvent justement se projeter dans l'avenir, puis c'est un lieu de
rencontre et d'échange également.
Un autre
objectif, et évidemment que c'est important de ne pas oublier, on parlait
d'engagement civique dans les collectivités,
d'engagement bénévole et volontaire, ça permet aussi d'acquérir des aptitudes.
Les jeunes qui sont parfois plus
éloignés du milieu scolaire, ou en voie de décrochage, ou encore des jeunes qui
ne sont ni en emploi ni en formation, le
fait d'aller faire du bénévolat, ils peuvent se découvrir une aptitude. Ce
qu'on recherche souvent chez ces jeunes, c'est un renforcement positif,
ils ont besoin d'être utiles. Et, en faisant un projet de bénévolat, ça peut
contribuer, oui, au mieux-être de la
communauté, mais ça peut les aider à se découvrir aussi. Quelqu'un qui fait un
projet, par exemple, pour aller
reconstruire les marches de l'édifice d'un organisme à but non lucratif,
finalement, découvre qu'il aime bien manier le marteau, va dire : Bon, bien, peut-être que la construction,
c'est quelque chose qui m'intéresse. Un jeune qui va aller s'occuper, par exemple, de donner des paniers
alimentaires et qui s'occupe de la gestion de la petite caisse va dire :
Ah! bien, moi, gérer les chiffres, la caisse, c'est quelque chose que
j'aime. Ça peut aussi l'amener... autre chose, vers une réinsertion soit aux
études ou encore en emploi.
Et, dans le
cadre des projets Créneau carrefour, justement, les fameux pilotes des
carrefours jeunesse-emploi, ils vont
d'ailleurs être appelés à mettre en place, avec la collaboration des
établissements scolaires secondaires, dans les écoles publiques, des projets de bénévolat. Il y a
vraiment une portion rattachée, il y a un montant, dans chacun des carrefours
jeunesse-emploi, qui est dédié à
l'organisation d'une activité bénévole. Et donc les CJE vont agir de...
facilitateurs pour mettre en place des projets qui seront utiles à la
collectivité. Et on parle pour, dans chacun de nos comtés... les CJE
auront chacun 3 000 $ par école scolaire pour ce faire. Donc, c'est
un autre bon aspect.
Puis, quand
on parle également de citoyenneté, une action qui me tient vraiment à coeur,
également, c'est tout l'aspect intergénérationnel, comment on peut
favoriser le dialogue entre les générations. Et, encore là, ça se rattache beaucoup au bénévolat et à l'implication. Les gens
qui nous précèdent sont riches de beaucoup d'expériences aussi, et, de par les relations intergénérationnelles, nos
jeunes peuvent se découvrir énormément. Il y a une solidarité sociale puis un projet
commun, également, qui peut faire en sorte de faire grandir ce dialogue-là et
d'amener une plus-value aussi. Puis, quand
on pense à nos populations immigrantes, entre autres, c'est un des aspects fort
intéressants pour l'inclusion dans
les communautés qui les accueillent aussi. Et, dans le cadre de la prochaine
stratégie d'action jeunesse, là où on aura vraiment les actions, une centaine de mesures, on veut favoriser le
coaching, justement, entre les personnes plus âgées ou le mentorat, des échanges intergénérationnels
aussi. Et on est en train de travailler, là, on a des discussions, entre autres
avec la fondation d'Academos sur le mentorat, en ce sens-là.
Et je n'ai plus de temps, mais
également il ne faut pas oublier que les jeunes sont très incités par tout ce
qui est environnement. Alors, on veut également inciter, évidemment, les
comportements les plus écoresponsables possible.
Le Président (M. Matte) : Merci. Votre temps étant écoulé, je cède la parole
à l'opposition officielle, le député de Saint-Jean.
• (20 h 40) •
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Donc, tout d'abord, on en a parlé un peu via différents
exemples, mais j'aimerais savoir
concrètement, peut-être avoir une date, parce que l'année financière, elle est
quand même débutée, on est passés le 1er avril. Est-ce que les organismes qui
ont des projets, des programmes, bon, des partenariats dans le cadre de la politique jeunesse vont avoir une réponse? Est-ce qu'on sait quand ces organismes-là vont avoir une réponse pour leur financement? Parce que, pour un certain
nombre d'organismes, ça représente quand
même des sommes d'argent à avancer,
et ils n'ont pas tous des surplus.
Le Président (M. Matte) : Merci,
M. le député de Saint-Jean,
pour votre question. Alors, j'inviterais M. le premier ministre à pouvoir répondre à
la question du député de Saint-Jean.
M. Couillard : Alors, merci, M. le Président. Effectivement, bien, il faut voter les crédits, hein? C'est là
que ça commence et c'est ce qu'on va
faire, j'espère, pour ce volet-là puis pour les autres volets gouvernementaux également. On n'est pas dans une dynamique de simple
prolongation de financement, mais on veut également revoir de façon rigoureuse et profonde les services qu'on finance
afin de maximiser les impacts sur les jeunes. Je pense que c'est ça qu'il
faut retenir. On veut s'assurer que, lorsqu'on
met de l'argent, c'est directement sur les jeunes que ça agit, avec des projets
concrets, des actions concrètes et des objectifs bien mesurables.
Alors,
le financement qui était prévu aux conventions pourrait être rétroactif au
1er avril 2016 pour les organismes qui étaient financés en 2015‑2016
afin de leur permettre de couvrir les frais engagés pour la raison que le collègue
a mentionnée. Les nouvelles conventions de
subvention ont déjà été signées pour 85 % des organismes que le
Secrétariat à la jeunesse finançait
en 2015‑2016. Par exemple, l'ensemble des 110 carrefours jeunesse-emploi ont
vu leur financement prolongé jusqu'au 31 décembre 2016.
Les
autres programmes, bien sûr, vont être déterminés au cours des prochaines
semaines. Il y aura le moins de retard
possible. On est conscients également du caractère précaire des finances de certains
de ces groupes et organismes, mais on
va faire en sorte de combler ou pallier le fait que le renouvellement un peu
tardif de la politique a eu pour effet de retarder le renouvellement des conventions pour à peu près une vingtaine
d'organismes, et on va s'assurer de suivre ces organismes-là de façon
plus particulière.
Le Président (M. Matte) : Je vous remercie, M. le premier ministre. Je cède
la parole au député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Est-ce que, de ces... Le premier ministre mentionne 20 organismes ou une
vingtaine d'organismes, là. Est-ce
que les organismes pourraient avoir une surprise et se faire dire que,
finalement, ils ne seront pas retenus en fonction des nouvelles orientations, axes, peu importe, là,
le terme, là, qu'on utilise dans la politique? Donc, ceux qui, en ce moment,
attendent leur financement, c'est qu'ils
sont certains d'avoir une entente, un protocole dans le cadre de la nouvelle
politique ou ils pourraient attendre
d'avoir une confirmation puis finalement, bien, ils n'ont pas trouvé de
solution alternative, et là sont
confrontés, à quelque part au mois de mai, puis en se faisant dire : Bien,
finalement, vous n'en aurez plus, d'argent, et ils sont obligés de fermer? Parce qu'il y a quand même, dans ces
organismes-là, des travailleurs, puis, dans certains cas, c'est des
travailleurs syndiqués, quand même, il faut les aviser, il faut faire des
préavis, puis tout ça.
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard : Alors, le plus rapidement possible, là, on... confirmer pour les
projets déjà en cours. Je l'ai expliqué tantôt, déjà la grande majorité ont été confirmés. On va le faire le
plus rapidement possible. Pour les nouveaux projets, bien sûr, les nouveaux, nouveaux projets qui
arrivent, bien là ça va aller pour la stratégie à l'automne. Mais, pour les
projets existants, on a déjà un bon
bout de fait. On m'indique qu'on devrait être capables de compléter ça d'ici
quelques semaines.
Le Président
(M. Matte) : Merci, M. le premier ministre.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Dans le cas de l'argent qui était dédié au Fonds
régional d'investissement jeunesse, dans les crédits 2014‑2015, bien, au
fond, dans le cahier que nous avons eu, là, en 2015‑2016 mais pour l'année 2014‑2015, on voyait que c'était à peu
près 10 millions de dollars qui étaient consacrés au FRIJ, hein, aux fonds
régionaux d'investissement jeunesse. Dans le cahier qu'on nous a remis pour
l'étude des crédits 2016‑2017, à notre question...
nous avons posé : «Sommes allouées en 2015‑2016, ventilées par région, au
Fonds régional d'investissement jeunesse.
Fournir les prévisions pour 2016‑2017.» La réponse que nous avons
obtenue : «Aucune somme n'a été allouée au Fonds régional d'investissement jeunesse en 2015‑2016.» O.K.? Donc,
ce 10 millions là, le premier ministre tantôt a mentionné que l'argent qui était alloué à l'époque
aux forums jeunesse, tant le FRIJ que les soi-disant frais de fonctionnement, bon, on en a eu un débat assez
longtemps l'année passée qu'on ne reviendra pas sur cette question-là, sur
les soi-disant frais de fonctionnement, bon, bien, ce 14 millions là pour
2015‑2016, il est allé où?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Alors, effectivement, en 2015‑2016, les sommes
auparavant réservées pour les forums,
en fait, il mentionne le 10 millions des fonds régionaux, mais il faut ajouter le 4 millions — il dit soi-disant frais de fonctionnement,
on ne recommencera pas la discussion de l'an
dernier — disons
14 millions, se répartissent dans les projets suivants en 2015‑2016 : le financement de
l'expérimentation du projet Créneau carrefour jeunesse, 3,1 millions, la
création du programme Québec volontaire, 7,8 millions, le transfert
de crédits au ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur pour le financement transitoire des
instances régionales de concertation en persévérance, on vient d'annoncer
leur renouvellement pour les prochaines
années, le financement supplémentaire octroyé aux Offices jeunesse
internationaux du Québec pour
bonifier et élargir la programmation, transfert de crédits au ministère des
Relations internationales et de la Francophonie
pour un partenariat avec l'OIF, l'Organisation internationale de la
Francophonie, en vue de profiter du partage des meilleures pratiques en matière de politique jeunesse dans les pays
de la Franchophonie, 110 000 $, le financement de la Coalition montréalaise des groupes jeunesse
LGBT afin de soutenir la maison L'Astérisk, dont la survie était, à court
terme, menacée suite à la perte de son
financement du Forum jeunesse de l'île de Montréal, pour 35 000 $.
Alors, je n'ai pas fait le total à mesure, mais je présume que ça arrive
au 14 millions en question.
Mais, au cours des prochaines années... Et je
pense que ce qu'il faut souligner, M. le Président, si vous me le permettez, c'est que le tableau de financement qui
doit se retrouver dans le cahier des crédits et qui m'a été reproduit ici...
et c'est la première fois, et je pense qu'il
faut le souligner, qu'on donne un horizon de cinq ans au financement des
différents programmes. Il y a cinq
programmes maintenant qui vont être financés. Ils sont tous itemisés dans le
cahier qui vous a été transmis :
le programme de subventions aux organismes, bien sûr, qui est de loin le plus
important, c'est presque 78 millions sur les prochaines années, le Créneau carrefour jeunesse-emploi,
15 millions chaque année de façon récurrente, logiQ, on en a parlé tantôt, 27,8 millions, stratégie
autochtone, 6 millions, recherche et innovation, 2,5 millions. Alors,
il faut noter que, là-dedans, il y a
le Québec volontaire qui a commencé à 7,8 millions en 2015‑2016 puis qui
va se continuer par la suite.
Alors, il y a un changement de distribution de
programmes, mais l'ensemble des 14 millions est entièrement réaffecté dans des projets concrets pour les
jeunes à travers ces différents créneaux là. Donc, c'est un changement
important, mais, ce qu'il faut rappeler
et souligner, c'est que c'est la première fois que le gouvernement du Québec
donne un horizon de cinq ans au financement des programmes pour la
jeunesse.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Donc, les montants, les sommes allouées que le premier
ministre nous mentionne, c'est la
ventilation pour l'année 2015‑2016, donc l'année qui s'est terminée. C'est ma
question, moi, que je posais.
M. Couillard : Bien, je l'ai
dit tantôt, les 2015‑2016, je les ai tous.
M. Turcotte :
Exact. Donc, je comprends qu'il y a 7 millions qui a été investi dans
Québec volontaire en 2015‑2016.
M. Couillard : Huit.
M. Turcotte :
Pardonnez-moi?
M. Couillard : 7,8.
M. Turcotte :
7,8, bon, O.K., on va l'ajouter le huit. 7,8 millions pour 2015‑2016, mais
il a été annoncé dans la politique québécoise, on s'entend, le 30 mars,
là.
M. Couillard : C'est-à-dire
qu'il...
M. Turcotte : Il
avait déjà été dépensé, le 7,8 millions?
M. Couillard :
7,8 millions a été dépensé en 2015‑2016.
M. Turcotte :
Pour faire quoi? Parce qu'il n'était pas annoncé.
M. Couillard : Pour créer le programme qui va être dépensé
sur cinq ans avec 4 millions de plus chaque année pour arriver à 27,8 millions.
M. Turcotte : 7,8 millions
pour créer un programme.
M. Couillard : Non, non. Déjà déployés et inscrits dans
le financement pour les stages des jeunes, il y a 4 millions qui s'ajoutent pour un, deux, trois, quatre, cinq années, 20 millions. 20 plus 7,8 égale 27,8 millions. Mais tout ça, c'est pour des stages, des programmes,
ce n'est pas pour des études, là.
M. Turcotte :
Donc, le 7,8 millions de 2015‑2016 va être, au fond, alloué en 2016‑2017
ou suivant.
M. Couillard : Avec votre
consentement, notre collègue va répondre, ça va être plus clair comme...
M. Turcotte :
Brève question, réponse courte, là.
Le Président (M. Matte) : Oui,
le consentement est accordé. Allez-y.
M. Ducharme (Nikolas) : Je vous
remercie.
Le Président (M. Matte) :
Veuillez vous identifier pour fins d'enregistrement.
M. Ducharme (Nikolas) :
Bonjour, mon nom est Nikolas Ducharme, secrétaire adjoint à la jeunesse.
Le Président (M. Matte) :
Allez-y.
M. Ducharme
(Nikolas) : Pour répondre à
la question, cette année a été créé le programme
Québec volontaire. Ce programme-là dote la fondation des offices internationaux
de la jeunesse... dote de 7,8 millions pour créer un programme de bourses qui
financera 800 000 heures de volontariat dans les communautés
au Québec. À partir des projets qui seront présentés par les organismes, les
offices internationaux auront maintenant le mandat de recruter les jeunes et d'allouer les sommes, donc les bourses, au cours
des cinq prochaines années, donc pour la durée de la Stratégie d'action
jeunesse.
• (20 h 50) •
M. Turcotte : Si je comprends bien, M. le Président, si je comprends bien, le 7,8 millions, au fond, qui est pris, là, dans les crédits 2015‑2016, a été transféré à
la fondation des offices, mais on s'entend
que les jeunes n'ont pas encore bénéficié
de ça. Puis là je ne critique pas ça, là, ce n'est pas mon point. C'est juste
pour un peu comprendre. C'est que ça s'ajoute,
bien, ou ça initie, au fond, le programme, et éventuellement, à chaque année,
il y aura une somme similaire ou plus qui va doter, là, le total que le
premier ministre a mentionné.
M. Couillard : Ce que je comprends, puis notre collègue me
corrigera si je ne l'explique pas comme il faut, c'est que le 7,8 millions a été versé à la
fondation qui, déjà, permet d'anticiper 800 000 heures de volontariat
pour 3 000 jeunes, c'est
ça, au cours des prochaines années. À ça va s'ajouter 4 millions chaque
année pour élargir le programme à d'autres territoires, notamment, ou
d'autres types de stages. Peut-être l'expliquer.
Le Président (M. Matte) :
Allez-y, M. Ducharme.
M. Ducharme (Nikolas) : C'est
que les offices internationaux de la jeunesse offrent des stages de mobilité expérientielle aux jeunes à la fois pour compléter
des études, découvrir une vocation en matière d'employabilité, explorer des marchés pour les jeunes entrepreneurs ou des activités
de participation citoyenne. Comme vous le savez, actuellement, les offices internationaux de la jeunesse, leur
offre de services est uniquement disponible pour des jeunes qui veulent aller
à l'étranger. Donc, le 4 millions de
dollars supplémentaire va permettre de doubler le nombre de jeunes participants
à la programmation mais également,
comme le premier ministre l'a dit, d'élargir cette programmation-là aux
territoires des provinces canadiennes
et aussi aux régions québécoises. S'ajoutera à ça l'implantation du programme
Québec volontaire, qui, lui, va se
décliner sur cinq années, pour lequel il y aura plus ou moins
3 000 jeunes qui vont participer à raison de
800 000 heures de volontariat dans nos communautés.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Il faut aussi se rappeler que les FRIJ,
2 000 partenariats par année, 350 000 jeunes,
au Québec, qui étaient rejoints, quelques exemples, là, de projets ou
d'organismes qui ont vu leur financement coupé via les FRIJ, donc la
modification, là, la fin du financement dans les forums jeunesse :
100 000 $ pour artistes émergents
a été coupé, fermeture du Café Saint-Lau en intégration professionnelle des
jeunes, 50 000 $ de moins à ICI pour les arts, donc une fermeture de l'organisme à Saint-Jérôme, POSA Source
des Monts, dans la circonscription de mon collègue, mais aussi qui oeuvre à Saint-Jean, perte de
100 000 $ pour le travail de proximité à Lacolle et à Chambly aussi,
donc 500 000 $ chacun,
perte d'un poste CIJM, à Saint-Hyacinthe, en travail de rue, perte de
20 000 $ pour l'Oasis projet Porte-Voix, deux groupes de Grands Frères, Grandes Soeurs qui
ont perdu leur argent pour le programme de mentorat scolaire. Donc, ça a
quand même des impacts partout au Québec, M. le Président.
Donc, je
comprends, Québec volontaire, c'est effectivement un beau programme, une belle
initiative, mais en même temps il y a
aussi un travail qui se faisait, des programmes, des projets qui étaient
offerts par des organismes sur le terrain, un peu partout au Québec, qui se faisaient et qui maintenant se mettent
à risque de fermeture. Et, à ce sujet, M. le Président, j'aimerais citer deux exemples, deux exemples dans
la région de la Montérégie. Je pourrais donner l'exemple ici de... je vais donner les noms exactement. Donc, il y a
l'école Passage à Waterloo et Commun'école à Cowansville. Puis c'est des projets, des programmes offerts par le
carrefour jeunesse-emploi de la région des Cantons de l'Est, en Montérégie,
qui faisaient en sorte que ces jeunes-là...
Puis ces programmes-là, ces écoles-là, si on peut dire, alternatives, étaient
appuyés par les deux commissions
scolaires. Eastern Townships et aussi la commission scolaire
Val-des-Cerfs, donc, envoyaient des
professeurs dans ces deux écoles là, faisaient en sorte qu'on fasse du
raccrochage scolaire pour nos jeunes qui sont peut-être plus éloignés. On l'a vu ce matin, hein, on se questionne, il
y a des listes d'attente, il y a de plus en plus de jeunes qui veulent se raccrocher parce qu'il y a eu un
grand taux de décrochage par le passé. Donc, là, ces jeunes-là, qui veulent
raccrocher, mais que,
des fois, c'est difficile, question du transport... parce que, sinon, ces
jeunes-là, exemple, de Waterloo devraient
se rendre au centre d'éducation... bien, de formation générale des adultes à
Granby. Il n'y a pas de transport en commun, pas tous de véhicules,
d'autos.
Donc, ces
deux écoles-là devront fermer, une en juin et l'autre en décembre, si rien ne
change. Pourquoi? Parce qu'il y a eu
l'abolition des forums jeunesse, donc plus d'argent dans les FRIJ, parce qu'il
y a eu l'abolition des conférences régionales
des élus, dans ce cas-ci, la conférence régionale des élus, et aussi parce que
les CLD ont été abolis, et, via le Pacte
rural, les CLD investissaient de l'argent. Dans un cas, le CLD a complètement
fermé, l'organisme, dans ce cas-ci, le carrefour,
a pu négocier et avoir une partie de l'argent pour se rendre jusqu'en décembre.
Dans l'autre cas, le montant est tellement diminué qu'ils ne peuvent pas
subvenir après juin.
On a un
gouvernement qui a coupé drastiquement en éducation, on a un taux de décrochage
scolaire alarmant, on a des jeunes
qui veulent s'en sortir. On a des organismes qui se prennent en main avec leur
communauté dans le cas de Waterloo,
dans le cas de Cowansville, et là il n'y a plus d'argent sur la table. Ces deux
écoles-là, ces deux projets-là du carrefour devront malheureusement
fermer.
Qu'est-ce que
le premier ministre peut offrir comme garantie pour que ces deux
initiatives-là, qui fonctionnent, qui
fonctionnent, qui ont un taux de réussite pratiquement de 100 %,
c'est-à-dire que les jeunes soit obtiennent leur diplôme d'études secondaires à l'intérieur des murs de ces
organisations-là, soit retournent à l'école à la formation générale des adultes, soit se rendent en formation
professionnelle, pratiquement 100 %... Ces jeunes-là veulent revenir, ces
jeunes-là veulent continuer, ces
jeunes-là veulent avoir leur diplôme, ces jeunes-là veulent se trouver un
emploi, mais ils ne peuvent plus, ils
ne pourront plus parce qu'il y a eu des décisions politiques d'abolir des
organismes qu'on peut questionner, mais qui font en sorte que, financièrement, dans ce cas-ci, le carrefour ne
peut plus maintenir ces services-là. Qu'est-ce que le premier ministre
répond?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre, trois minutes.
M. Couillard : Bien, ça serait tout à fait dramatique si ce
n'était pas remplacé par de bons programmes également pour les jeunes directement à leur bénéfice. Je
pense que c'est ça qu'il faut mentionner. Une petite remarque en passant,
on est le gouvernement qui a préservé
l'éducation en rétablissant l'équilibre budgétaire, ce qui, en passant, n'a pas
été le cas de son parti politique
lorsqu'ils ont eu à faire la même opération au milieu des années 90. Ce sont
les plus grandes coupes de l'histoire
du système d'éducation à l'époque, les chiffres le démontrent. On a réussi non
seulement à préserver, mais augmenter
le budget de l'éducation. Je le répète parce que, quand on répète ce qui n'est
pas la vérité, M. le Président, je suis obligé de contredire ça.
Petite
remarque sur les CLD, les fonds locaux d'initiatives sont entièrement
préservés. Je rencontre régulièrement des
maires, des préfets qui me disent à quel point ils préfèrent l'organisation
actuelle, elle est tellement plus souple, tellement plus efficace pour soutenir l'emploi et le
développement économique sur leur territoire. On a fait confiance aux élus et
on avait raison de leur faire confiance.
Maintenant,
je vais donner l'exemple de projets qui vont succéder à quelques-uns des
projets qu'a mentionnés notre collègue, et c'est autour, bien sûr, du
projet Créneau carrefour jeunesse-emploi, qui est actuellement en phase d'implantation pour 25 projets pilotes, mais
qui va se généraliser au cours de l'année 2017. Il y a des composantes de
services directs pour accompagner les
jeunes en difficulté, ceux qui ont fréquenté le système de protection de la
jeunesse dans les services des
institutions qu'on connaît, stabiliser leur parcours personnel, les mettre en
mouvement vers un retour aux études
ou une participation à un service public d'emploi, prévenir le décrochage
scolaire en ciblant les jeunes à risque de décrochage ou qui ont abandonné leurs études, la composante simulations
et projets pour favoriser une augmentation des simulations et des
projets d'entrepreneuriat pour les jeunes, particulièrement en milieu scolaire,
afin qu'ils vivent une expérience
structurante et concrète qui stimule leur désir d'entreprendre, augmenter le
nombre d'occasions pour les jeunes d'aider leur école ou leur communauté
et, bien sûr, la gouvernance pour favoriser l'action au rôle décisionnel.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre, compte tenu du temps...
M. Couillard : Donc, à ces programmes, qui étaient certainement
dotés de leurs qualités, succèdent, à mon avis, des choses encore plus
concrètes et encore plus porteuses d'espoir pour les jeunes du Québec.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Saint-Jean, une minute.
M. Turcotte :
Bien, M. le Président, après la fin du bloc de l'étude des crédits actuels,
est-ce que le premier ministre accepterait
de rencontrer M. Lauzière, qui est le directeur général du Carrefour
jeunesse-emploi, qui est ici aujourd'hui avec nous, pour justement lui expliquer comment le gouvernement pourrait
trouver une solution pour assurer le maintien de ces deux écoles
alternatives pour Cowansville et pour Waterloo?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, je suis certain que mon collègue du
secrétariat va être disponible pour les rencontrer, mais on n'est pas dans l'optique de conserver tout ce
qui existait auparavant, on est dans l'optique d'une nouvelle politique jeunesse sur cinq ans avec un financement très
ambitieux, sans précédent, et dans l'optique de donner des services directs
aux jeunes partout sur le territoire.
Le Président
(M. Matte) : Le temps étant écoulé, je reconnais, pour le
prochain bloc, les représentants du gouvernement et je cède la parole au député
de Maskinongé.
• (21 heures) •
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, précédemment, mes collègues ont pu
parler des axes de la politique
jeunesse tant au niveau des saines habitudes de vie, de l'environnement
scolaire, de la jeunesse, mais moi, je vais
vous parler d'une étape importante de notre vie, qui est l'accès à l'emploi ou
le début de l'employabilité des jeunes quand nous rentrons tous sur le
marché du travail pour la première ou pour une des premières fois.
Vous le
savez, M. le Président, encore le mois dernier, j'étais dans une activité de ma
circonscription, un souper spaghetti, j'ai rencontré un jeune qui se
prénommait Jérôme et qui me disait : Bien, M. le député, c'est avec grand
plaisir que je vous rencontre parce
que j'ai une problématique. Puis je dis : Bien, explique-moi. Il
dit : Moi, je veux poursuivre mes
études tout en ayant un emploi. Puis qu'est-ce que vous, M. le député, qu'est-ce que votre gouvernement peut faire pour moi?
Et, à la
lecture de la politique jeunesse, j'ai pu découvrir qu'il y avait
des actions qui seraient entreprises pour permettre ou pour faciliter, tant les jeunes en emploi que la conciliation travail-famille, tant aussi l'accès à l'emploi pour des jeunes en difficulté qui n'ont soit ni
emploi, ou qui ne sont pas aux études, ou qui désirent avoir un premier accès
sans formation à un emploi parce qu'on sait que c'est important
parce que la plus grande partie de notre vie on va la passer en
employabilité, on va la passer à travailler. Donc, c'est important de bien
intégrer les jeunes dès le départ, dès leur arrivée
sur le marché de l'emploi, M. le
Président, afin de leur donner toutes
les chances requises, de un, pour maintenir et garder cet emploi-là.
Mais, moi, en
tant que député d'une région comme la Mauricie, je vois l'accès à l'emploi ou
l'intégration à l'emploi comme un outil de développement régional,
surtout comme un outil afin de pourvoir les emplois dans nos régions, M. le Président, parce qu'on sait qu'avec le défi démographique auquel on fait face,
avec le vieillissement de la population
et les emplois dans nos régions... Je
regarde juste dans ma circonscription, il y a des emplois qui ne peuvent être comblés par les personnes de la circonscription puisqu'il n'y a pas assez de personnes pour combler ces emplois-là,
soit parce qu'il manque de gens ou
surtout soit parce que les gens qui ont une disponibilité à l'emploi n'ont
pas la formation requise pour ces emplois-là.
Donc, je suis
convaincu que, dans la politique jeunesse, il y a un arrimage qui doit se
faire entre les personnes qui ont
besoin d'un emploi et les emplois disponibles dans toutes nos régions du Québec
et utiliser ce moyen-là pour attirer des
gens dans nos régions et pour permettre à ces personnes-là de travailler et
d'être en emploi partout dans les régions parce qu'on sait que, souvent dans nos régions, c'est des emplois de
qualité et des emplois qui sont pérennes, M. le Président.
Donc,
j'aimerais, M. le Président... si le premier
ministre pourrait nous présenter, à même la
stratégie jeunesse, quelles sont les mesures qui favorisent
l'employabilité et l'emploi chez les jeunes dans toutes les régions du Québec, M.
le Président.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Alors, M.
le Président, il y a
un des cinq éléments principaux de la politique qui est justement...
je parle des jeunes prêts pour le travail,
une économie prête à les accueillir, en sachant que le défi
principal de notre époque et des
années qui viennent, ce ne sera pas la pénurie d'emploi mais la pénurie de
personnes disponibles pour occuper les nombreux
emplois. On parle de plus de 1 million
d'emplois qui seront à pourvoir au début des années 2020, donc dans très peu d'années. Et, bien sûr, la jeunesse sera
particulièrement nécessaire pour combler ces emplois-là. Donc, il faut s'assurer qu'elle soit bien formée, bien préparée.
Et on ne peut pas se permettre de laisser des jeunes derrière, non participants,
il faut les amener à participer le plus possible.
Alors, il y a plusieurs éléments qui sont
déclinés dans cette orientation sur l'emploi. Le premier objectif des
objectifs... le premier objectif concerne l'intégration d'une catégorie de
jeunes dont on a parlé l'an dernier, et je veux encore en parler parce qu'ils sont nombreux, elles sont nombreuses, des
jeunes en difficulté, des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation. C'est très
important de réaliser que ces jeunes, souvent, sont dans des situations cul-de-sac où il est très difficile pour eux de
s'inscrire dans des programmes parce que, ne bénéficiant pas déjà de programme
de soutien, ils ne tombent pas dans les
bonnes cases, si je peux m'exprimer ainsi, et j'ai moi-même été témoin de
situations semblables.
Deuxième
objectif, c'est de rendre plus équitable le traitement des jeunes dans les
milieux de travail. On en a parlé autour
des clauses orphelin, on en a parlé également autour des programmes de retraite
des entreprises. Il faut s'assurer que les décisions qui sont inéquitables
en fonction de l'âge des employés n'entravent pas la pleine participation à la reconnaissance des jeunes travailleurs.
Troisièmement, la promotion de la conciliation entre le travail, les
responsabilités, la vie familiale et
les études. De plus en plus, les jeunes parents sont revenus aux études, ils
veulent retourner sur le marché du travail avec un ou deux jeunes
enfants. Il faut donc s'assurer que la promotion de la conciliation entre ces
diverses responsabilités se fait correctement.
Et le
quatrième objectif, c'est la mobilité, on en a parlé au début, la mobilité des
jeunes en région au Canada et sur le
plan international. C'est des expériences qui sont vécues ailleurs, c'est une
occasion d'apprentissage unique et un atout sur le marché du travail. D'ailleurs, il y a un exemple de projet qui a
été soumis pour analyse dans le cadre de cet objectif. C'est bien sûr la refonte des Offices jeunesse
internationaux du Québec qui proposent des stages favorisant la mobilité
des jeunes, on en a parlé tantôt.
Alors, on a
bien sûr intégré l'emploi, c'était une demande de la jeunesse dans les
consultations, comme un des cinq axes
d'intervention prioritaires après la santé, l'éducation, la citoyenneté,
l'emploi et l'entrepreneuriat. Les deux sont liés, en passant, parce qu'on peut vouloir, même
comme jeune, créer son propre emploi ou ses propres emplois avec son
entreprise, et c'est de plus en plus le cas. Donc, on est vraiment dans un des
axes les plus importants de la politique, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Je reconnais la députée de Richmond.
Mme Vallières : Merci
beaucoup, M. le Président. J'aimerais que l'on puisse aborder ensemble l'axe 5, qui concerne
l'entrepreneuriat et la relève. Je dis souvent, quand je suis dans la circonscription
de Richmond, qu'il y a pour moi deux poumons au Québec et je considère que ce
sont les bénévoles et, de l'autre côté, nos PME. Le tissu industriel et commercial est constitué à 99 % de PME, donc c'est majeur et c'est donc un
élément-clé pour la prospérité du Québec. Il faut compter, entre autres,
qu'il y a 65 % des employés du secteur privé qui travaillent au sein d'une
PME.
Je
parlais tout à l'heure de la pyramide inversée. Alors, encore là, la réalité
démographique nous rattrape et, entre autres,
dans les entreprises familiales. L'évolution démographique des prochaines
années va amener le départ à la retraite vraiment d'un nombre considérable de chefs de petites et moyennes
entreprises et cette évolution va comporter des risques pour le dynamisme
de l'économie québécoise. Avec cette politique de la jeunesse que l'on dépose,
quand on parlait, d'ailleurs, de l'apport
des jeunes lors des consultations, l'axe 5 en fait partie, justement. Ils nous
parlaient régulièrement de leur
volonté d'entreprendre, de leur volonté de passer de travailleur autonome aussi
à entrepreneur, de leur volonté à reprendre l'entreprise familiale dans
certains cas également.
Même
les sondages le démontrent, qu'auprès de la population... que les intentions
chez les jeunes de démarrer une entreprise
sont en hausse, mais la réalité démontre que les intentions ne se transposent
pas nécessairement forcément en création
d'entreprises. Donc, dans la politique québécoise de la jeunesse, on vient
parler de cette préoccupation parce que l'entrepreneuriat permet, oui, la création d'emplois dans toutes les
régions du Québec, c'est ce qui est fort intéressant, mais c'est ce qui stimule aussi l'innovation. On sait
qu'au Québec on est un peuple d'idées, d'entrepreneurs et d'innovation. Il faut mettre en marche maintenant ces idées, ces
innovations pour que l'on puisse créer de la richesse et développer un
Québec encore plus prospère.
En
ce sens, développer la culture entrepreneuriale chez les jeunes est donc un
objectif crucial dans le cadre de la politique
de la jeunesse. Il y a déjà de nombreuses initiatives qui ont été faites au
Québec sous notre gouvernement, entre autres
pour les entrepreneurs et les repreneurs, des mesures, entre autres, dans le
milieu agricole pour faciliter la relève au sein des entreprises. Et vous vous souviendrez, là, que c'est en
facilitant le transfert familial par l'augmentation d'un crédit d'impôt que ça a été fait, là, sur le gain
en capital. C'est un soutien qui est couvert par La Financière agricole du
Québec.
Également, il y a
beaucoup de services-conseils qui sont offerts aux cédants et aux repreneurs,
et c'est offert maintenant partout à
l'ensemble du Québec. Et on parle, dans l'axe 5, non seulement de
l'entrepreneuriat, mais de la relève. Je
passerais rapidement là-dessus parce que les deux collègues de l'opposition en
ont quand même largement parlé aussi, mais
sachez que c'est une autre facette de la participation citoyenne qui est très
importante et elle fait aussi souvent partie des petites et moyennes entreprises où il y a des conseils
d'administration et où on veut favoriser la place des jeunes dans nos sociétés. Et, que ce soit dans des assemblées
législatives, dans les partis politiques ou au niveau municipal, que ce soit dans les sociétés d'État ou encore dans les
conseils d'administration privés, nos jeunes sont là pour prendre la place
et ils attendent justement que l'on puisse favoriser cette place-là pour eux.
Revenant
à l'entrepreneuriat, il y a également tout le plan gouvernemental en économie
sociale 2015‑2020, là, l'entrepreneuriat collectif également, qui a été
déposé, qui est riche d'espoir quant à la place que peuvent occuper les jeunes dans notre tissu entrepreneurial pour la
prospérité collective également et ça m'amènerait à cette question ou une piste
de réflexion. La situation du renversement pyramidal, la volonté des jeunes de
partir en entreprise, mais, en même temps,
les chiffres démontrent que la réalisation ne se fait pas nécessairement, ça
commande donc une recherche pour trouver
de nouvelles avenues pour les aider, ces jeunes-là, à réaliser leur plein
potentiel et à saisir les occasions qui vont se présenter, qui seront de plus en plus nombreuses également. Comment
l'entrepreneuriat collectif peut constituer une piste de solution? Comment le mentorat, comment le
transfert d'entreprise également? Quelles sont les pistes de solution que
nous présentent les jeunes lors de la consultation que l'on trouve, là, dans la
politique québécoise de la jeunesse?
Le Président (M. Matte) :
M. le premier ministre.
• (21 h 10) •
M. Couillard : Alors, M. le Président, ça commence d'abord par des bonnes nouvelles ou
une bonne nouvelle relative par
rapport à ce qu'on a connu au cours des dernières années. D'abord, le nombre d'entrepreneurs de 15 à 29 ans est
important, on parle de 44 700 jeunes. La grande majorité sont des travailleurs
autonomes, 83 %, mais il y a quand même
17 % qui ont des employés, et c'est dans le groupe des 15 à 29 ans, c'est
ce qui est particulièrement intéressant, qu'on trouve le taux d'entrée d'entrepreneurs le plus important. C'est
plus important chez les 15 à 29 ans que les 30 à 39 ans et plus important que les 40 ans et plus. Donc,
voilà l'exemple du dynamisme entrepreneurial des jeunes dont je parlais
plus tôt.
Et, même si on
regarde le Canada, parce qu'on a l'habitude, au Québec, de se trouver toujours
en déficit sur certains aspects économiques,
bien là on représente actuellement, parmi l'entrepreneuriat des jeunes,
20 % des jeunes entrepreneurs canadiens, alors qu'on est, quoi, à peu près
23 % de la population. On n'est pas loin de notre poids démographique, on a donc fait des progrès. On
trouvera ces chiffres dans la politique jeunesse, avec les courbes d'évolution
selon les époques. C'est quand même une question intéressante à remarquer et
des données qu'il faut savoir lire.
Il y a
plusieurs objectifs de cet axe sur l'entrepreneuriat, qui, en passant, a été
demandé par les jeunes lors des consultations,
ce qui n'aurait, je crois, pas été le cas en 2001. Le premier, c'est
d'encourager la culture entrepreneuriale. Et là ça me permet de faire un lien avec ce que ma
consoeur vient de dire. Une entreprise, ça ne veut pas nécessairement dire une entreprise traditionnelle. De plus en
plus, au Québec, on regarde les entreprises d'économie sociale, les entreprises collectives,
coopératives, comme un modèle qui est particulièrement spécifique au Québec et qui est très bien vu
et vu positivement par les jeunes
entrepreneurs qui veulent commencer à oeuvrer dans une entreprise
de ce type-là. Donc, cette culture
entrepreneuriale, elle va permettre aux jeunes de comprendre c'est quoi, la
fonction d'entrepreneur, d'en saisir les défis et leur donner envie de
se lancer en affaires.
Deuxième,
c'est le soutien au démarrage d'entreprises par les jeunes. C'est là qu'on retrouve le
mentorat, l'accueil, l'orientation adaptée à leurs besoins.
La reprise d'entreprises, notamment pour les entreprises
familiales. J'étais très heureux, lors du budget, de constater qu'on avait mis fin à l'inéquité de traitement fiscal entre
les transferts familiaux et non familiaux d'entreprises. Plus clairement et plus simplement, jusqu'à
ce que ce changement soit apporté, ce n'était pas avantageux pour un
entrepreneur de vendre aux membres de
sa famille, à ses enfants, c'était plus avantageux fiscalement de vendre à un
non-apparenté, quitte à voir l'entreprise quitter la région, ou être fragmentée, ou revendue par la suite. C'est quelque chose qui était attendu depuis des années et qui, enfin, a été mis en place lors de ce budget
que nous venons de voter, d'ailleurs, à l'Assemblée.
Le quatrième,
c'est le soutien aux jeunes entrepreneurs agricoles également par des
initiatives de transfert familial. Le crédit d'impôt a été augmenté pour le vendeur.
Il y a également des crédits pour le
vendeur et l'acheteur avec La
Financière agricole, ce qui permet aux jeunes à surmonter les défis de
l'entrepreneuriat agricole, le coût élevé des terres ou les fluctuations
des prix des produits. J'étais dans une activité, à Chicoutimi, il y a quelques
jours, dans une ferme laitière, près de Chicoutimi, juste à la frontière de la
ville, et il y avait là un jeune entrepreneur qui s'est démarré une exploitation laitière sans aucune expérience
préalable. Il n'avait jamais été agriculteur, ses parents n'avaient jamais
été agriculteurs. C'est un biologiste
et il a décidé, avec sa conjointe, de démarrer — c'est
M. Tremblay, je suis allé le visiter l'autre jour — une
entreprise de production laitière. Il a eu, pour ça, l'aide de sa fédération,
l'UPA, la Fédération des producteurs de lait, qui lui ont prêté un quota. Il a
acquis l'autre moitié du quota et, progressivement, il s'engage à rembourser la partie qui lui a été prêtée par
l'UPA. Sans cette aide-là, il n'aurait jamais été capable de commencer. Il n'y
a pas une banque qui aurait prêté à
un individu qui n'a pas d'expérience personnelle ou familiale dans
l'agriculture. Ça, c'est un problème,
d'ailleurs, l'accès au crédit. Alors, ce genre d'opération là, cette fois, est
fait par l'UPA mais également facilité par les crédits gouvernementaux.
Et le cinquième objectif, puis on en a parlé
tantôt, c'est de faciliter l'accès des jeunes aux lieux décisionnels, préparer la relève. Il est d'ailleurs, je pense,
intéressant de mentionner qu'il y a un projet très intéressant qui est soumis
actuellement, qui est en analyse. Le
Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec — je suis certain que nos collègues connaissent cette
organisation-là — avec le
Collège des administrateurs de sociétés,
donc la formation, propose d'offrir
des programmes de formation courts pour les jeunes administrateurs de la
relève. C'est là, entre autres, là, qu'on va trouver notre bassin de jeunes administrateurs qui peuvent siéger dans
les différents conseils
d'administration d'organismes ou même éventuellement une société d'État, et c'est ce qui va nous permettre de donner
suite à cette attente des jeunes d'être placés dans les lieux
décisionnels le plus tôt possible mais avec une formation préalable.
Le
Président (M. Matte) : Merci, M. le premier ministre. Je reconnais le
député de Sainte-Rose. Il vous reste cinq minutes.
M. Habel : Merci,
M. le Président. Écoutez, on a parlé
de la politique jeunesse, on a parlé de plusieurs
aspects, dont l'axe 1, qui était la
santé, l'axe 2, qui était l'éducation, l'axe 3, la citoyenneté, l'axe 4, l'emploi, et
l'axe 5, l'entrepreneuriat. J'aimerais parler... parce qu'à la page 11 de la
politique jeunesse il y a l'aspect de la jeunesse autochtone, et je trouvais
ça important, M. le Président, d'en parler.
Dans le plan démographique, les communautés autochtones sont très jeunes.
Le recensement de 2011 parle de près de
50 % de la population autochtone qui avait 29 ans et moins, alors que, pour
l'ensemble du Québec, c'était 35 % de l'ensemble
du Québec, 35 %. Ils ont des besoins qui sont bien
définis et des réalités particulières,
notamment en
termes de langue et en termes de culture. Et j'aimerais mentionner, M. le Président, que je tiens à remercier aussi le député d'Ungava et le ministre, aussi, responsable des Affaires autochtones, qui
nous sensibilisent régulièrement,
chaque semaine, à la réalité des communautés autochtones et qui nous parlent de leurs réalités.
Et c'est important de les prendre en note parce que les jeunes
autochtones sont confrontés à plusieurs problèmes préoccupants, dont la dépendance, des
problèmes de violence, de santé mentale, de décrochage scolaire, de chômage et
d'accès au logement. Il y a aussi l'aspect
de l'isolement géographique dans certaines communautés qui soulève des défis
majeurs. Et ils sont souvent, à
l'extérieur des communautés, victimes de préjugés et de discrimination. Et je
trouvais important, M. le Président,
de parler de cet aspect-là parce qu'on a bâti ce pays et cette province-là avec
les francophones, les allophones, les anglophones, les nouveaux
arrivants, mais aussi avec les Premières Nations. Et j'aimerais que le premier
ministre élabore sur les modalités
spécifiques de la politique jeunesse auprès des jeunes autochtones, compte tenu
des défis auxquels ils font face. Merci.
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, ça aussi, c'est une réalité qui a toujours
existé, mais qui est devenue beaucoup plus marquante au cours des dernières années, qui n'avait
certainement pas le poids qu'elle a maintenant par rapport à 2001. Et c'est
pour ça qu'il y a un axe et des
initiatives spécifiques pour les autochtones. D'ailleurs, les jeunes autochtones
ont demandé ça, et avec raison, parce
que leur réalité est totalement différente, on le sait, et même parfois
dramatique. On a vu malheureusement chez
nous, aussi comme on l'a vu en Ontario, une vague de suicides, au Nunavik, qui
touche des jeunes, hein, même des très jeunes. C'est épouvantable de voir ça. Notre
collègue député d'Ungava en parle avec beaucoup, beaucoup d'émotion. Notre collègue également ministre des Services
sociaux est en action là-bas. Puis on va agir davantage avec notre ministre
des Affaires autochtones. On a besoin de
déployer plus d'initiatives, plus de soutien social, plus de travailleurs
sociaux, plus de psychologues dans
les régions du Nord-du-Québec particulièrement, mais dans les autres
territoires autochtones, et on doit absolument le faire.
Alors, il est prévu que trois
stratégies soient élaborées et mises en oeuvre à l'occasion de cette politique,
une stratégie d'action pour la
jeunesse crie, qui va être chapeautée par le gouvernement de la nation crie et
le Conseil jeunesse de la nation
crie, une stratégie d'action pour la jeunesse inuite, chapeautée par la Société
Makivik et le Conseil jeunesse Quarjuit, et une stratégie d'action pour
les jeunes des Premières Nations, chapeautée par l'Assemblée des premières
nations du Québec et du Labrador, son réseau
jeunesse, Femmes autochtones du Québec et le Regroupement des centres d'amitié
autochtones du Québec.
Alors,
chacune de ces stratégies d'action spécifique pour la jeunesse autochtone
contiendra des mesures adaptées au
défi des jeunes de ces communautés, élaborées, bien sûr, en collaboration avec
des organismes qui travaillent de près avec
eux et avec elles et qui correspondront à leur culture et à leurs valeurs, et
ce sera juste pour les intégrer à la stratégie qui sera présentée à la fin de l'année pour les cinq années
subséquentes. Mais il y aura un programme spécifique pour les jeunes autochtones disposant d'une enveloppe
budgétaire spécifique, sur une période de cinq ans, de 6 millions de dollars.
Et, bien sûr, c'est absolument nécessaire de
traiter la question autochtone de façon distincte, M. le Président, comme on
l'a vu dans de nombreux domaines.
La démarche est caractérisée par la participation
active des jeunes autochtones à l'élaboration des stratégies pour prioriser
les enjeux, sélectionner les projets. L'élaboration, qui est prévue en 2016‑2017, se fera en deux temps : d'abord, des consultations menées par les organismes
jeunesse pour établir les priorités d'action et l'élaboration des stratégies d'action qui comprendront les actions au
projet à mettre en place.
Alors, le Conseil jeunesse Quarjuit, par exemple, a tenu, entre le 14 février et le 25 mars 2016,
trois consultations d'une semaine chacune dans trois villages distincts
sur la côte d'Ungava, la côte du détroit
d'Hudson et la côte de la baie d'Hudson. Des
représentants des 14 villages Inuits y ont participé, et le Secrétariat à la
jeunesse, bien sûr, a participé à deux de ces consultations et a pu
constater le dynamisme de ces organisations.
On va
demeurer en soutien constant avec nos partenaires autochtones, M. le Président, dans l'élaboration de la stratégie d'action. On ne veut absolument pas laisser les jeunes autochtones isolés. On
veut être avec eux, les laisser également
maîtres de choisir leurs priorités et les soutenir dans leurs projets.
Le Président (M. Matte) : Merci, M. le premier ministre. Nous sommes rendus au deuxième groupe de l'opposition officielle pour 14 min 30 s. Je reconnais le député de Chambly.
•
(21 h 20) •
M. Roberge : Merci
bien, M. le Président. Une des orientations dans la politique jeunesse, à la
page 60, et je vais la citer parce que
ça ne s'invente pas, ça dit : «...étudier les dynamiques de l'emploi chez
les jeunes pour repérer les iniquités
éventuelles à leur endroit et établir les moyens d'y mettre fin.» Et, décodeur
requis des fois, ça me semble une bien
longue phrase pour dire : Le gouvernement ne croit pas trop au phénomène
des clauses orphelins, mais voici sa réponse à ceux qui y
croient.
C'est
difficile, M. le Président, de s'attaquer à un problème si on a de la misère à le reconnaître
puis à le nommer. Pourtant, ça
existe, les clauses orphelins ou les clauses de disparité de traitement. Une
loi a été votée. Elle est vraiment imparfaite,
et il faut s'attaquer à cette problématique-là, qui est portée à bout de bras
par le groupe Force Jeunesse, qui sensibilise les acteurs au fait que,
oui, on a fait du chemin, mais ce n'est pas fini.
On
entend de plus en plus parler des régimes de retraite qui sont différents pour
les nouveaux employés que pour les
anciens. C'est une nouvelle forme de disparité de traitement, de clause
orphelin. Et plusieurs en parlent. Le 4 avril dernier, il y a des groupes syndicaux qui demandaient au gouvernement de
légiférer à ce sujet-là. Même le Parti libéral du Québec en 2015, lors de son congrès, a adopté une résolution à ce
sujet-là. L'Observatoire de la retraite, un organisme qui publie
fréquemment des études et documents, publiait, en 2015, un avis encore à ce sujet-là,
sur les disparités de traitement, les clauses orphelins, dans les régimes de
retraite.
Alors,
est-ce que le premier ministre va reconnaître que ça existe ou que c'est une
problématique? On ne peut pas juste
dire : Ah! on va voir si ça existe. Ça existe. Oui, on a une loi qui
existe, une loi bien imparfaite, qui ne couvre pas les régimes de retraite, qui s'adresse aux clauses orphelins, qu'on
qualifie de temporaires. Je ne suis pas sûr que ça existe, une clause orphelin temporaire, mais, dans
la loi, ça dit ça. Et ça parle des échelles de traitement des employés, mais non pas des régimes de retraite. Donc, est-ce
que le gouvernement a l'intention de s'attaquer à cette question-là des
régimes de retraite pour ce qui est des disparités de traitement?
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard :
Merci, M. le Président. Effectivement, suite au dévoilement de la Politique
jeunesse, Force Jeunesse — je pense que notre collègue lui-même a dit
qu'il avait déjà participé à cette organisation — s'est déclarée rassurée pour les jeunes travailleurs mais
inquiète de leur représentation dans les lieux décisionnels publics. On a parlé
tantôt de la question des lieux
décisionnels. Je les cite : «Le gouvernement fait donc un pas dans la bonne
direction en annonçant son intention
de s'attaquer à ces clauses, y compris par des mesures législatives ou
réglementaires.» Alors, comme il l'a lui-même mentionné, je pense que
c'est bon d'informer la population de ça.
On sait que
la Charte des droits et libertés de la personne interdit les disparités de
traitement à effet discriminatoire en instituant deux mécanismes de
protection. D'abord, la charte prévoit que «nul ne peut exercer de
discrimination [ni
dans la détermination des] conditions de travail [ni] dans l'établissement de
catégories ou de classifications d'emploi». Deuxièmement, cette même charte dispose que «tout employeur doit, sans
discrimination, accorder un traitement ou un salaire égal aux membres de
son personnel qui accomplissent un travail équivalent au même endroit».
On a parlé
tantôt de la Loi sur les normes du travail en matière de disparités de
traitement, qui date de 1999... a permis
d'insérer des dispositions qui visent à interdire les inégalités de traitement
fondées uniquement sur la date d'embauche entre les salariés qui effectuent les mêmes tâches. C'est applicable aux
salariés syndiqués depuis mars 2000, aux salariés non syndiqués depuis juillet 2000 et aux décrets
de conventions collectives depuis le 1er janvier 2001. Ces modifications
interdisent de consentir l'octroi de
conditions de travail moins avantageuses, contrer les stipulations
contractuelles qui ont pour effet de
faire supporter par les seuls salariés embauchés après une date donnée le poids
de pressions économiques de même que les désavantages qui en découlent.
Cependant, et
il a raison, les questions concernant les transformations controversées des
régimes de retraite, on parle souvent
de transformation de régimes à prestations déterminées ou à cotisation déterminée,
ne sont pas stipulées dans les
matières interdites à l'article concernant cette question sur la Loi sur les
normes du travail. On a donc annoncé, le
6 avril 2016... la ministre du Travail a annoncé la création imminente d'un
comité consultatif sur les normes du travail afin d'approfondir l'étude
de plusieurs questions, et c'est important de le dire, dont celle concernant,
et j'ouvre les guillemets pour les fermer
par la suite, «les régimes de retraite à deux vitesses», plus précisément, les
mutations de régimes à prestations déterminées vers des régimes à
cotisation déterminée dans le milieu de travail québécois lorsque cette
différence est basée sur l'âge ou le moment de l'entrée au travail.
Donc, on est conscients, on ne cache pas
l'enjeu, on ne l'occulte pas, on le connaît, on le reconnaît et on veut
travailler sur cette question, trouver la meilleure solution possible et la
plus équitable, naturellement.
Le Président (M. Matte) : Je
cède la parole au député de Chambly.
M. Roberge : Je vous remercie. D'ailleurs, sur le site de
Force Jeunesse, on parle qu'il y a des clauses de disparités de traitement qui touchent le travail mais aussi
les retraites, les assurances collectives, que j'ai oublié de mentionner tout à
l'heure. Tout ça, ça fait partie de ce qu'on
appelle la rémunération globale. Force, qui dit : «[On] trouvera en nous
des alliés déterminés, s'il désire sérieusement mettre fin à ces
discriminations.» Donc, on voit que c'est en marche.
J'apprécie
l'ouverture du premier ministre, qui dit : Ah! on va se pencher là-dessus. On va plus loin que favoriser, hein, on a
une ouverture. Est-ce que j'entends que, quand on veut se pencher sur un
problème qui est essentiellement législatif, qui touche un cadre de loi... est-ce
qu'il y aura une commission parlementaire à ce sujet-là bientôt?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Bien, on va d'abord laisser le comité consultatif
formé par la ministre du Travail faire son travail, faire ses recommandations. De deux choses
l'une : ou bien ils vont recommander des changements législatifs, et c'est
là que le travail parlementaire va se faire, ou non. Je ne vois pas l'un ou
l'autre actuellement. Je ne veux pas préjuger de leur travail, mais ça
pourrait effectivement déboucher sur des modifications législatives.
Le Président (M. Matte) : Le
député de Chambly.
M. Roberge :
Merci. Est-ce que ce comité-là se rencontre déjà? Et est-ce qu'on a un
échéancier? Est-ce que ce sera, comme ce qu'on m'a dit tout à l'heure,
avant Noël?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : Alors, bien
franchement, M. le Président, puis je vais trouver le renseignement, puis on communiquera à notre collègue le renseignement, on
annonçait, en avril, la création imminente du comité consultatif. Bon,
budget, crédits, etc. On va s'assurer de confirmer l'échéancier de leurs
travaux et de la remise de leur rapport.
Alors, je lui reviendrais sur cette question,
soit moi en personne, soit les personnes qui m'entourent, pour lui communiquer
l'information sur le plan de travail du comité.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Chambly.
M. Roberge :
Merci. Mon rapide recherchiste a trouvé qu'«imminente» ça veut dire : Qui
est sur le point de se produire. Donc, si «imminente», c'est sur le
point de se produire, ça veut dire que c'est incessamment. Très bien.
Une voix : ...
M. Roberge : C'est très bien.
Et le premier ministre s'est engagé à me revenir avec une date. C'est très
bien. J'apprécie beaucoup, encore.
Je vais donc
changer de sujet. Je vais reparler d'un sujet qui a déjà été abordé
précédemment, qui est très important, c'est
le programme Créneau carrefour jeunesse, qui touche les carrefours
jeunesse-emploi, souvent qu'on appelle les CJE. Alors, le 30 mars
dernier, en même temps que le dévoilement de la politique jeunesse, le
gouvernement annonçait en grande pompe le
nouveau programme Créneau carrefour jeunesse, un programme dans lequel le
gouvernement compte investir 75 millions sur cinq ans, soit 15 millions par année.
On n'a pas la ventilation, mais on peut supposer que 75 millions
sur cinq ans, c'est 15 millions par année.
Je salue le fait
qu'il y ait un financement sur cinq ans. C'est une bonne chose. C'est
intéressant, d'avoir une prévisibilité pour les organisations jeunesse, pour
les CJE. Ça permet de bâtir sur du solide et ne pas se demander à chaque année : Est-ce qu'on va avancer? Par
contre, si c'est 15 millions par année, bien, petit problème à la fois, ça
veut dire que ce n'est pas indexé. Ça
veut dire que tu bâtis, puis tout de suite, l'année d'après, c'est l'équivalent
d'une coupure parce que, si tu as
15 millions à chaque année, toujours pareil, c'est donc non indexé. Puis,
à chaque fois et à chaque année, bien
là tu dis : Woup! Où est-ce qu'on coupe? Donc, en même temps, c'est
intéressant, d'avoir une prévisibilité sur cinq ans, mais il faudrait peut-être voir une modulation
puis une indexation, sinon, bien, on risque d'avoir un problème. J'en parlais
ce matin par rapport aux groupes
d'alphabétisation au Québec, qui ont vu leurs fonds gelés depuis des années.
Puis c'est un problème. Qui dit non-indexation dit coupure.
Ça
s'inscrit dans la suite d'un programme IDEO 16‑17 qui était très intéressant,
le programme Créneau carrefour jeunesse
semble tout aussi intéressant. Donc, je ne vois pas de problème. Je trouve ça
bien, d'avoir cette vision. Par contre, là où j'accroche un peu, c'est encore sur la continuité. C'est parce
que, quand on écoute le discours, c'est tout le temps formidable, puis, des fois, quand on regarde les
gestes, c'est plus difficile. J'en veux pour preuve ici... 22 avril, dans un
titre assez triste, Le gouvernement
Couillard met la hache dans les forums jeunesse, 22 avril 2015. Mais on
annonçait déjà : «À compter du
1er avril 2016, le Secrétariat à la jeunesse financera à hauteur de
20 millions le "Créneau carrefour jeunesse"...»
Donc,
l'an passé, on annonçait 20 millions par année. Un an plus tard, on se
pète les bretelles : Hé! savez-vous quoi? On va vous financer un programme : 15 millions par
année. Là, c'est supposé être une bonne nouvelle. On a perdu 5 millions en un an, on se pète les bretelles
pour annoncer essentiellement une coupure par rapport à l'année passée. Si je
me trompe, qu'on me corrige, mais, si on
avait 20 millions, l'an passé, sur cinq ans, ça devrait être une annonce
de 100 millions. Là, j'apprends que c'est une annonce de
75 millions sur cinq ans. Est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, remettre
les pendules à l'heure, savoir où est-ce
qu'on s'est trompé? Est-ce que c'est cette année? Est-ce que c'est l'année
passée, là? Et ça va être quoi, le financement?
M. Couillard :
...aucune des deux.
M. Roberge :
Bien, tant mieux! Tant mieux, si ce n'est pas le cas. Ça va me faire plaisir.
• (21 h 30) •
M. Couillard : Alors, je vais encore une fois demander l'assistance, avec votre
consentement, de mon collègue pour préciser
ça parce que je pense que la réponse est relativement simple. Je pense qu'il
s'agit d'ajouter à ce montant le
programme volontariat qui va être officiellement déployé dans les carrefours
jeunesse-emploi. Peut-être que Nikolas Ducharme pourra confirmer ça.
Le Président (M.
Matte) : Oui, le consentement pour écouter M. Ducharme? Consentement.
Merci.
M. Ducharme
(Nikolas) : Nikolas Ducharme, Secrétaire adjoint à la jeunesse.
Donc,
lorsqu'il y a eu une annonce de 20 millions de dollars, il faut savoir qu'il y avait déjà 10 millions de dollars qui étaient investis dans les carrefours jeunesse-emploi. Présentement, on travaille avec les carrefours jeunesse-emploi pour actualiser un certain nombre de mesures.
C'est ce qui va donner naissance au service autonomie sociale et au service
persévérance scolaire ainsi qu'à la consolidation de la fonction projet et
simulation, projets d'entrepreneuriat, de bénévolat dans les écoles et de volontariat. Donc les carrefours jeunesse-emploi vont être capables d'initier des projets de
volontariat.
Tout à l'heure, j'expliquais le volet qui va être sous la responsabilité des offices internationaux, les bourses qui vont donner des allocations aux jeunes
volontaires. Ces deux montants-là ensemble, même aujourd'hui, c'est supérieur
à l'annonce, totalisent plus de 20 millions de dollars d'investissements. Et, à l'époque dans l'annonce du créneau
carrefour, le volet de volontariat
avait été mis de l'avant, mais on avait nommé les offices comme étant des partenaires
potentiels.
Le Président
(M. Matte) : M. le député de Chambly, pour deux minutes.
M. Roberge : C'est bon. Merci de ces précisions. Juste pour
m'assurer d'une chose, au cours des cinq prochaines années, est-ce
que le montant sera indexé, ce qui
fait qu'à chaque année il y aura à
tout le moins l'indexation pour les CJE, mais non pas un gel? Je sais,
il me reste très peu de temps.
M. Couillard : Bien, là-dessus, je vais être tout à fait transparent, il n'est pas
prévu d'indexation. Vous avez le cadre
financier, là. C'est cinq ans, mais c'est cinq ans prévisibles. Vous avez eu la
générosité de le reconnaître, c'est la première
fois qu'on peut donner un cadre de prévisibilité. Bon, l'inflation est à très
bas niveau actuellement, mais il n'est pas prévu actuellement d'avoir
une indexation automatique des sommes qui ont été annoncées.
Le Président
(M. Matte) : M. le député de Chambly.
M. Roberge :
Permis d'espérer pour l'an prochain. On peut toujours bonifier. On ne
critiquera pas ça. Ça sera une belle surprise qu'on saluera.
Il me reste
très peu de temps. Je veux souligner un petit travers, peut-être, de la
politique jeunesse. Puis, comme je
vois que ce n'est pas une fin en soi et que ça va continuer... tant mieux parce
que, sinon, ça serait triste. Il y a peut-être un petit peu de... On dirait qu'il y a des exclus
dans cette politique jeunesse là. Il me semble que les jeunes qui sont les
plus vulnérables, les jeunes qui n'ont pas
nécessairement un parcours typique se retrouvent plus ou moins à l'intérieur
de la politique jeunesse. Je ne vous dis pas
qu'ils sont totalement occultés, mais ils me semblent un petit peu négligés
dans cette politique jeunesse. Donc,
j'espère qu'à l'automne quand on donnera des dents à ce projet on inclura
davantage les jeunes qui n'ont pas un
parcours typique. Et donc j'espère que, d'ici le 21 décembre, je le répète, il
y aura une stratégie, des actions
qu'on a là, on ira au-delà de favoriser des axes d'intervention. Je vous
remercie pour le temps que j'ai eu ce soir.
Le Président
(M. Matte) : C'est bien. Avez-vous à ajouter là-dessus?
M. Couillard :
Non. Je remercie également le collègue pour sa participation.
Le Président
(M. Matte) : Mais il vous reste quand même une minute, M. le
député de Chambly.
M. Roberge :
C'est-u pas formidable! Et mon iPad ne fonctionne pas très bien. Juste une
dernière, dernière, dernière chose. On a vu trois politiques différentes
pour les autochtones. C'est très bien de les avoir inclus... Pardon?
Une voix :
...
M. Roberge :
Trois stratégies, pardon, pour les autochtones. Par contre, pour le
financement, on a 6 millions sur cinq
ans divisés en trois politiques, divisés en je ne sais plus combien de
communautés. Ça me semble très peu quand on divise ça pour regarder ça par année, par communauté sur cinq ans. Quand
on regarde le nombre de communautés, des fois, ça arrive à peu près comme à 10 000 $ par communauté. Ça
me semble timide. Voyant l'éparpillement des communautés, je m'inquiète pour ces jeunes-là. J'espère qu'il y aura une
préoccupation pour s'assurer vraiment qu'on n'ira pas de demi-mesures qui sont non efficaces. Donc, une petite
pensée pour les peuples autochtones. Je regrette de ne plus avoir le
temps. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas importants, loin de là.
Le Président
(M. Matte) : Le temps étant écoulé...
M. Couillard :
Peut-être très brièvement, M. le Président, si mes collègues me le permettent,
très, très court.
Le Président
(M. Matte) : Ça sera sur votre temps.
M. Couillard : Les sous permettent de développer des projets. Ça s'ajoute à tous les
programmes réguliers qui continuent,
là. Ce n'est pas comme si on retirait des services à ces jeunes-là. Il y a déjà
beaucoup de programmes en cours. Ce qu'on veut les amener à faire, c'est
de générer eux-mêmes leurs projets. Et on va soutenir leurs projets.
Le Président (M. Matte) : Merci. Maintenant, le temps étant écoulé, je cède
la parole pour six minutes à l'opposition officielle. Le député de
Saint-Jean.
M. Turcotte :
Merci, M. le Président. Lors de l'annonce de la Politique québécoise de la
jeunesse, on a annoncé à ce moment-là
que, sur cinq ans, le Secrétariat à la jeunesse allait consacrer
181 millions pour la politique jeunesse. Et un certain nombre de ministères touchés par la
politique investiront aussi de l'argent pour des mesures pour des actions pour la jeunesse, ce qui totalisera
200 millions sur cinq ans.
Dans
le cahier des crédits 2015‑2016, donc de l'année passée, on peut voir qu'au total
le Secrétariat à la jeunesse a
consacré la somme de 230 652 375 $
sur cinq ans. Donc, il y a une différence de 30 millions. Est-ce que c'est
exact?
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard : Mon collègue m'a perdu un peu dans sa démonstration. Puis je
suis certain que mon voisin a compris.
Le Président (M. Matte) : O.K., mais est-ce
que, M. Ducharme, vous avez compris la question? Je vous invite à
répondre. Est-ce qu'il y a consentement pour
que M. Ducharme... Consentement. Veuillez vous identifier,
M. Duchesne.
M. Ducharme
(Nikolas) : Ducharme, Nikolas Ducharme, secrétaire adjoint à la jeunesse.
Donc,
si j'ai bien compris votre question, M. le député, il faut savoir que,
maintenant, le Secrétariat de la jeunesse ne finance que des services directs ou des projets pour les jeunes et
qu'une partie des montants dont vous discutiez sont repris en charge par les ministères et organismes
qui sont responsables. Vous avez pu constater aujourd'hui, entre autres,
le financement des instances régionales de
concertation qui ont été reprises par le ministère de l'Éducation. Il y a un
certain nombre d'ententes
interministérielles comme ça qu'on n'a pas reconduites parce que les programmes
réguliers ont été repris par les
ministères et organismes. Et ça avait été discuté abondamment, là, je crois,
aux études des crédits précédentes.
Le Président
(M. Matte) : M. le député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
...dans ma question, mais je veux juste savoir si les ordres de grandeur sont
les bons parce que le Secrétariat à
la jeunesse consacrera 181 millions sur cinq ans, si on additionne ce que
les autres ministères... Bien, si on se fie sur le site du Secrétariat à la jeunesse,
on parle de 200 millions au total. Donc, on est à 181 plus un montant x,
ce qui fait 200 millions, mais,
auparavant dans la dernière politique, dans les cahiers des crédits de l'année
passée, on nous dit que c'était
230 millions, bon, et 652 000 $, là, 230 millions sur cinq
ans. Donc, il y a une différence de 30 millions de moins. Est-ce
que c'est le cas?
Le Président (M. Matte) :
Allez-y.
M. Couillard : C'est la même
question.
M. Turcotte :
Bien, je n'ai pas eu la réponse.
M. Couillard : C'est parce qu'on l'a déjà dit. Beaucoup de
programmes ont été repris par les ministères. Donc, il n'y a aucune action qui s'interrompt, là. C'est
que, par exemple, le ministère de l'Éducation a repris une bonne partie du financement des organismes régionaux de
persévérance. Et il y a d'autres exemples du même genre également. Donc,
il n'y a pas de différence pour les jeunes, disons.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Saint-Jean.
M. Turcotte :
O.K. Donc, M. le Président, moi, là, ce qui est accessible sur le site
Internet, là, et dans les communications gouvernementales, on me parle
de deux chiffres. Moi, je veux savoir, là. On me dit que le Secrétariat à la
jeunesse... 181 millions. Si on ajoute
les sommes associées aux initiatives des différents ministères et organismes
pour répondre aux besoins fixés par
la Politique québécoise de la jeunesse, ça nous donne un total de
200 millions. Donc, il y a 30 millions de moins que dans la précédente
politique sur cinq ans.
Je comprends
que le premier ministre nous dit qu'il y a d'autres ministères. Je le sais, je
le dis. Entre 181 puis 200 millions,
ça fait à peu près 20 millions. Mais peut-être que ce n'est pas exact, ce
qui est écrit sur le site Internet du secrétaire
de la jeunesse. Moi, je veux juste comprendre. Est-ce que c'est
200 millions sur cinq ans ou 230 millions sur cinq ans, la
Politique québécoise de la jeunesse 2030?
Le Président (M. Matte) :
Veuillez vous identifier, monsieur.
M. Ducharme (Nikolas) : Nikolas
Ducharme, secrétaire adjoint à la jeunesse.
M. Turcotte : On
se connaît, là.
M. Ducharme
(Nikolas) : Donc, le cadre
financier, hein, qui a été octroyé au Secrétariat à la jeunesse du ministère
du Conseil exécutif totalisera, pour la
période de la Stratégie d'action jeunesse, un investissement total de
203 millions de dollars pour être exact. De ce montant, il y a les
programmes qui vous ont été présentés par le premier ministre, les cinq programmes de subvention. Quand on les
additionne, on arrive à plus ou moins 181 millions de dollars avec un
différentiel d'un demi-million de
dollars qui sera investi par le compte à fin déterminée du Secrétariat de la
jeunesse pour, entre autres, le volet Recherche et innovation.
À ça s'ajoute
évidemment le rôle important du Secrétariat de la jeunesse, celui de conseiller
le gouvernement en matière jeunesse, son rôle conseil, son rôle
subventionnaire auprès des organismes et son rôle d'animateur, eu égard à la Politique québécoise de la jeunesse.
Maintenant, ces investissements-là, comme il était annoncé au salon rouge par
le premier ministre, ne comptabilisent pas
les investissements à venir des ministères et organismes. Ces montants-là
seront dévoilés lors du lancement de la stratégie d'action jeunesse.
• (21 h 40) •
Le Président (M. Matte) : Le
temps étant écoulé, je reconnais le bloc, le dernier bloc de 18 minutes, au
gouvernement. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Nous avons beaucoup parlé, là, autant mes collègues de
l'opposition que mes collègues ici,
on a beaucoup parlé de la politique jeunesse. Et d'ailleurs, sur la politique
jeunesse, je tenais à féliciter ma
collègue de Richmond pour son excellent travail et aussi remercier, là, le
premier ministre pour tout l'intérêt qu'il nous démontre pour la
jeunesse. Je pense que... Puis je suis certaine que c'est partagé avec tous les
autres collègues, là, de l'importance de la jeunesse. Je sollicite d'ailleurs
le plus jeune député de notre délégation.
Alors, je
voulais aborder les infrastructures scolaires au niveau de l'éducation plus les
investissements dans les infrastructures scolaires. Je pense que c'est
un sujet qui est aussi très d'actualité. On en entend parler beaucoup. On
entend parler beaucoup de vétusté, entre autres, dans nos infrastructures
publiques mais particulièrement dans le parc immobilier
des commissions scolaires. On en entend parler, le ministre de l'Éducation nous
en parle. Il faut investir, entre autres,
dans l'immobilier des commissions scolaires, qui représente environ 50 %
des principaux immeubles publics. Donc, c'est quand même un chiffre assez important quand on dit que tous les
bâtiments des commissions scolaires, ça représente à peu près 4 104
bâtiments actifs au Québec. On parle d'un âge moyen d'environ 54 ans.
Donc, on comprendra qu'évidemment il y a des
sommes à injecter puis on comprendra aussi qu'on a des préoccupations particulières pour ce qui est de l'environnement physique
des élèves et des étudiants. On en parlait, entre autres, entre collègues puis on se disait que,
souvent, pour la motivation des enfants, quand on arrive à l'école puis on
voit notre école qui
est un peu défraîchie, ou qui a des poignées tombantes, ou qu'il y a de la
mauvaise herbe de deux pieds de haut
dans la cour d'école, c'est déjà moins attirant pour l'élève ou pour l'étudiant
de fréquenter l'école. Donc, je pense qu'il
y a un effort à faire puis je pense que notre gouvernement est au courant puis
qu'on a l'intention de faire cet effort-là.
Il
faut fournir aussi un environnement qui doit être sécuritaire puis qui est
stimulant. J'ai donné des exemples de stimulant,
mais je pense aussi de... sécuritaire pour nos enfants puis propre, évidemment.
On a beaucoup parlé, la semaine dernière,
entre autres, de souris. Je pense que ça ne doit pas être toléré en 2016 puis
qu'il faut mettre justement des efforts pour ne pas que des exemples
comme ça se reproduisent dans notre milieu.
Donc,
comme je disais, il y a des actions à poser, il y a des actions à venir, puis
l'environnement physique des élèves
puis des étudiants doit être beaucoup plus intéressant. Je pense que c'est un
des éléments principaux pour motiver les
enfants à aller à l'école. Puis, pour notre gouvernement, il est nécessaire
d'offrir des conditions favorables parce que ça a un lien direct avec la poursuite des études, entre autres, en
assurant la qualité puis la pérennité des infrastructures scolaires.
Il
y a des investissements significatifs qui seront réalisés dans les prochaines
années. On en a parlé abondamment cette
semaine, tant au niveau des écoles primaires que des écoles secondaires, tant
dans les établissements d'enseignement supérieur,
et c'est sur ce point-là que j'aimerais, entre autres, entendre le premier
ministre, sur les investissements à venir au niveau des infrastructures
scolaires.
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. Alors, je veux juste mentionner, globalement,
pour le PQI 2016‑2026, c'est près de
9 milliards de dollars qui seront alloués à l'éducation. Donc, c'est un
des domaines prioritaires des investissements en infrastructures. On
connaît l'ampleur des besoins également. On a déjà commencé, bien sûr, dès le
budget 2016‑2017, à annoncer cet
investissement très important. C'est près de 700 millions de dollars
supplémentaires sur les trois prochaines années qui seront investis dans
les communautés, près de 250 millions pour le maintien des actifs, c'est-à-dire l'entretien. Souvent, on a
relativement négligé l'entretien au cours des dernières années. Il faut
rattraper le retard et s'assurer que les édifices sont en bon état. On a eu des
illustrations de ça récemment dans une école de Montréal.
Des
sommes totalisant 100 millions seront également investies pour rendre les
établissements écoresponsables en révisant les émissions de gaz à effet
de serre, en mettant de l'avant des mesures d'économie d'énergie ou d'autres sources d'énergie comme, par exemple, la
géothermie. Il y a 50 millions de dollars qui vont être affectés afin de renouveler le programme d'infrastructures sportives afin de s'assurer que
les élèves... Ah! c'est différent, pardon. 50 millions sont
prévus afin de s'assurer que les élèves de toutes les écoles aient accès à un
gymnase pour la pratique d'activités physiques,
et il y a le renouvellement du programme
d'infrastructures sportives de 50 millions pour des programmes, là, des projets tels
que les patinoires intérieures, extérieures, les piscines, terrains de tennis,
terrains de soccer, centres sportifs, les
installations multisports, notamment dans les municipalités du Québec. Et cet engagement, donc, confirme notre volonté de faire de l'amélioration de l'état
de nos écoles et la qualité de vie des jeunes et des familles une priorité.
Il y a également
d'autres éléments ou un autre élément qui est intéressant de mentionner parce
que c'est une approche, je dirais, moderne de l'éducation où on vise un contact
très étroit entre la société civile, l'université et les entreprises. Un exemple de ça, c'est la
construction prochaine du Complexe des sciences Outremont, qui est pilotée par l'Université
de Montréal, où on aura une sorte de convergence de ces trois éléments-là, qui,
je crois, va être un exemple très intéressant à suivre pour l'ensemble
de nos communautés universitaires.
Donc,
ça me permet de rappeler également, M. le Président, qu'on n'a jamais arrêté de
soutenir les infrastructures. Même dans la période où on devait réduire
la croissance des budgets pour atteindre l'équilibre, on a maintenu les investissements en infrastructures au niveau
maximal que notre endettement permet, c'est-à-dire 9 milliards de dollars
par année, ce qui, en prorata de notre
économie, notre produit intérieur brut, est quatre fois plus que ce que le
gouvernement fédéral fait pour
l'ensemble du Canada. Je pense, c'est important de rappeler ça à la population
du Québec, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Merci. Je reconnais le député de Saint-François.
M. Hardy :
Merci, M. le Président. Je vais vous parler de la persévérance scolaire. Le
gouvernement a lancé, en 2009, la stratégie L'école,
j'y tiens! L'objectif du gouvernement est d'atteindre un taux de diplomation de
80 % des jeunes de moins de 20 ans d'ici 2020.
Les efforts fournis
au cours des dernières années ont permis des progrès importants pour améliorer
la réussite scolaire et la diplomation collégiale et universitaire. Les progrès
accomplis font en sorte que le Québec diplôme aujourd'hui plus de
5 000 jeunes de plus par année, qui n'aurait pas eu lieu si on
n'avait pas donné les efforts voulus.
Aujourd'hui, 27 % des Québécois de 25 à 64 ans détiennent un diplôme
universitaire. Ça, c'est une très grande progression depuis le début des années 2000. Ensuite, j'aimerais
aussi porter à votre attention que des améliorations se voient depuis les dernières années en matière de persévérance scolaire et de diplomation. Toutefois,
il est important que le travail se poursuive en ce sens.
Des
sommes importantes sont investies chaque année en la matière en plus des investissements supplémentaires qui ont été
annoncés dans le dernier budget. Le gouvernement entend favoriser la persévérance scolaire en
partenariat avec les écoles, les établissements d'enseignement supérieur
ainsi que les partenaires locaux.
En
tant que père de famille et maintenant grand-père, M. le premier ministre, pourquoi
c'est si important pour vous la réussite de la jeunesse québécoise
et pourquoi vous en faites une priorité nationale?
Le Président (M. Matte) : M. le
premier ministre.
M. Couillard : M. le
Président, je pense
que la réponse est évidente. Ça l'est pour tout le monde, ça devrait
l'être pour tout le monde. Pour notre qualité de vie, pour notre croissance personnelle, pour
notre économie, il y a amplement de raisons de continuer nos
efforts.
Maintenant,
je voudrais attirer l'attention de la population qui nous écoute sur des phénomènes qui méritent
d'être dits. Sur le plan positif, et
je ne suis pas sûr qu'on verra la courbe à la caméra très précisément, mais on
fait des progrès continuels dans la
persévérance scolaire et la diplomation des jeunes de moins de 20 ans. On
mesure le taux d'obtention d'un
diplôme et les qualifications secondaires, secteur des jeunes ou moins de
20 ans chez les adultes, selon le sexe, entre différentes années, et on
voit qu'on est en croissance. Mais, si on voit bien, il y a
une grosse différence entre deux courbes ici, et je pense que ça vaut la peine d'être dit. La courbe du
haut, celle où ça va vraiment pas mal mieux, c'est celle des jeunes filles. On atteint presque 80 %, on
est presque déjà à l'objectif, 79,5 %. Cependant,
pour les garçons, les jeunes hommes,
70 %, très importante différence dans l'évolution de la diplomation.
Et, dans la fréquentation des établissements postsecondaires, également une grosse différence favorable aux jeunes
filles, c'est formidable, mais malheureusement
moins favorable aux jeunes garçons. Il faut vraiment,
comme société, se pencher sur cette question,
et on doit continuer à travailler ensemble pour trouver les meilleures
réponses possible à ce phénomène.
• (21 h 50) •
Donc,
on a annoncé aujourd'hui, là, je vous le rappelle, le renouvellement du financement des organismes régionaux de persévérance scolaire. Je pense que
c'était attendu et nécessaire.
Je
vous donne quelques chiffres, et ce sont les chiffres globaux, hein?
On est passé de 73,4 % de taux de diplomation au secondaire en 2004‑2005 à 77,7 % en 2007‑2008.
Augmentation du taux de diplomation de qualification, réduction du décrochage annuel de 6,9 points de pourcentage. Ce n'est quand même pas mauvais. Pas mauvais, mais est-ce que c'est
suffisant? Non, il faut faire encore mieux,
il faut faire encore mieux pour viser les objectifs les meilleurs
possible, qui nous mettent dans la
même catégorie que les meilleures écoles, les meilleurs pays en termes de
réussite scolaire. Il y a également
d'autres points ou indices encourageants, notamment le fait que le taux de
diplomation postsecondaire au Québec se rapproche de ce qu'on observe dans les autres
provinces canadiennes, alors qu'auparavant il y avait un décalage immense ou important, pour le moins, qui
expliquait une grande partie du retard économique
relatif du Québec par rapport au
reste du pays, notamment l'Ontario. On est en train de combler ce retard-là, et
je pense que c'est une très, très bonne nouvelle pour le Québec.
On
prévoit donc d'investir de façon importante en éducation, on l'a mentionné à
plusieurs reprises aujourd'hui, fournir un accompagnement individualisé
à près de 12 000 élèves, hein, c'est le plan sur la réussite en éducation,
à l'intérieur des investissements prévus,
109 millions de dollars, la mobilisation régionale autour de la réussite
scolaire.
Au
niveau collégial également, il faut remarquer un phénomène réel, c'est qu'on se
retrouve actuellement avec une
cohorte d'étudiants arrivés au niveau collégial qui ont des besoins
particuliers ou des situations de handicap, qui ont fait le parcours primaire, secondaire, et qui
arrivent maintenant au collégial. On a quand même prévu un investissement
de 10 millions pour soutenir la
réussite de ces étudiants avec des besoins particuliers. Et je crois que c'est
très, très important, c'est une
augmentation de plus de 22 millions par rapport à 2010‑2011. On pourra
ainsi libérer les enseignants de leur charge
d'enseignement afin qu'ils puissent réaliser des activités en vue de soutenir
la réussite de ces étudiants qui ont des besoins particuliers ou en
situation de handicap.
Alors,
je crois, M. le Président, que ça montre également la récompense collective du
Québec pour avoir eu cette période difficile, exigeante, de rigueur qui
nous avait amenés à l'équilibre. Ça nous donne les marges de manoeuvre maintenant pour véritablement investir dans nos
priorités. L'éducation, c'est la première priorité du Québec, la principale
priorité du Québec, le plus beau projet de société pour nous. Alors, on va
continuer, bien sûr. Et ce qui nous permet maintenant
de sourire et d'espérer pour l'avenir, c'est que, de la même façon que
j'expliquais, pour la politique jeunesse, on a un horizon de cinq ans, dans le budget, on a publié un horizon de
trois ans pour le réseau de l'éducation. Et je crois également que c'est
quelque chose qui était attendu depuis longtemps. Nos administrateurs
scolaires, nos enseignants peuvent maintenant préparer leurs actions sur les
trois prochaines années, ce qui était attendu et demandé avec raison depuis
plusieurs années.
Le Président
(M. Matte) : Merci. Je reconnais le député de Maskinongé. Il vous
reste cinq minutes.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, écoutez, M. le Président, vous
connaissez mon attachement aux
régions et mon attachement aussi à la cause des saines habitudes de vie. Et
tantôt le premier ministre a eu le privilège, dans sa réponse à ma collègue de Vaudreuil, d'effleurer l'aspect
infrastructures sportives, donc les investissements en infrastructures sportives qui permettent des
développements dans chacune des régions. Je pense à des régions comme la
Mauricie. Moi, M. le Président, j'ai eu le
privilège, dans Maskinongé, d'annoncer déjà deux projets, tant un complexe
récréosportif à Saint-Étienne-des-Grès mais
aussi un terrain de tennis dans la municipalité de Yamachiche. Vous savez,
pour moi, l'importance de ces
infrastructures-là, c'est, oui, une meilleure santé pour les jeunes mais aussi
l'occasion de développer nos talents et de reconnaître ce qu'on disait
tantôt, tout ce qui est l'aspect parascolaire, mais trouver ses passions, développer ses talents. Donc, souvent,
par le sport, nos jeunes, partout en région, peuvent développer ces types
d'aptitudes là et peuvent se raccrocher à
l'école tout en respectant les objectifs de base de la politique jeunesse. Mais
non seulement ça, M. le Président,
mais aussi une grande importance pour moi, et que j'en fais une cause quasi
personnelle, et je crois que vous
aussi, M. le Président, qui est le développement de nos régions, nos petites
municipalités. C'est un moyen
d'occupation du territoire, d'attraction des jeunes familles et aussi
d'attraction des nouveaux arrivants dans nos régions du Québec.
Donc, à ce
moment, je demanderais au premier ministre, M. le Président, s'il veut bien
décliner l'importance de l'annonce en infrastructures sportives et aussi
le type de projets qui seront accompagnés par cette annonce.
Le Président
(M. Matte) : M. le premier ministre.
M. Couillard : Merci, M. le Président. Je pense que, pour
répondre à cette question, parce qu'on a déjà expliqué, 50 millions renouvelés, encore
50 millions... mais il parlait... il a fait également, dans son cas, un
terrain de tennis, mais je vais lui
parler, dans ma région, de ce qui a été annoncé lors de la première version du
programme et ce qui sera renouvelé, bien sûr, avec le budget qui a été
déposé et voté cette semaine à l'Assemblée.
Dans ma
région, donc, dans deux circonscriptions différentes, une représentée par le
parti gouvernemental et l'autre par
le parti de l'opposition officielle, je les nomme : la municipalité
d'Héberville dans le comté du Lac-Saint-Jean, réfection de la patinoire,
ajout de modules de planche à roulettes; dans la municipalité de Chambord, la
rénovation du Centre Marius-Sauvageau; la municipalité d'Albanel cette fois
dans le comté de Roberval, aménagement d'une patinoire extérieure, d'un parc de planche à roulettes. On voit que c'est populaire, les parcs de
planche à roulettes pour nos jeunes, on
sait pourquoi. Et le plus gros projet de la région a été dans la municipalité
de L'Ascension pour la circonscription de notre collègue du Lac-Saint-Jean, la rénovation de l'aréna municipal
pour un projet de plus de 1 million de dollars. Donc, on voit qu'il
y a une répartition équitable.
Je peux vous
dire que les appels que j'ai faits aux maires pour leur annoncer les nouvelles,
c'est parmi les appels les plus
agréables qu'on puisse faire, hein? On sous-estime à quel point c'est
important — je
prends Albanel, là — de
savoir que le projet tant attendu par les
jeunes d'une patinoire extérieure, d'un parc de planche à roulettes va se
produire. En politique, on reçoit souvent plus de remerciements pour ce genre
d'annonce là que pour des projets de multimillions de dollars. Ça, c'est mon expérience de plusieurs
années, y compris quand j'étais ministre de la Santé. Alors, ça, je pense
que ça mérite d'être souligné. C'est ce qui
fait la qualité de nos interventions et ce qui nous rend contents à la fin de
la journée ou de la semaine, du mois
ou de l'année, d'avoir participé à la promotion de l'intérêt collectif, M. le
Président.
Mais les
sports, c'est important. Puis on a parlé de leur importance dans l'engagement
social des jeunes, dans la persévérance
scolaire, dans la réussite scolaire. Et il faut, pour ça, avoir des
installations qui sont en ordre, modernisées. Je suis très content qu'on ait été en mesure de renouveler ce programme-là
et je crois qu'on... notre collègue
pourra annoncer les modalités, mais je crois
qu'on pourra permettre des projets d'un
peu plus grande ampleur que ceux qui
ont été financés dans la première version du programme de 50 millions,
M. le Président. C'est très, très important.
Alors, je pense qu'on arrive bientôt au terme de
notre...
Le Président (M. Matte) : Il
vous reste une minute. Est-ce que vous avez un commentaire à formuler?
M. Couillard : Bien, je
voudrais peut-être juste remercier tout le monde, tous mes collègues
parlementaires, bien sûr, de notre formation
politique mais également les collègues qui ont vaillamment soutenu l'étude des
crédits, autant de l'opposition
officielle que la deuxième opposition, les personnes qui nous accompagnent, le
personnel du secrétariat à travers son dynamique dirigeant, qui est à ma
gauche, mais également toutes les équipes avec nous, les associations jeunesse, également, qui étaient présentes ce
soir, les remercier pour cet exercice fort utile. Et on va se donner
rendez-vous l'an prochain pour un exercice semblable qui permettra de
juger des projets accomplis. D'ici là, je prends note des engagements que j'ai pris auprès de mon collègue
sur certains éléments. On s'assurera de transmettre les renseignements
demandés.
Le
Président (M. Matte) :
Merci, M. le premier ministre. Le temps alloué à l'étude du volet Jeunesse des
crédits budgétaires du portefeuille
Conseil exécutif étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits.
Adoption des crédits
Le programme 5, Jeunesse, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Document déposé
Le
Président (M. Matte) :
En terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition. Je vous remercie de votre participation et de votre
collaboration.
Je lève la
séance, et les travaux de la commission sont ajournés au vendredi, le
15 avril 2016, à 9 h 30, où nous entreprendrons l'étude du volet Condition féminine des crédits
budgétaires du portefeuille Économie, science et innovation.
Sur ceci, bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 21 h 58)