(Dix-neuf
heures une minute)
Le Président (M.
Picard) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du
volet Jeunesse du portefeuille du Conseil
exécutif pour l'exercice financier 2013-2014. Une enveloppe d'une heure a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Champagne (Champlain) est
remplacée par M. Traversy (Terrebonne); M.
Richer (Argenteuil), par M. Turcotte (Saint-Jean); et Mme Gaudreault
(Hull), par M. Iracà (Papineau).
Le Président (M.
Picard) : Merci. Nous allons débuter par les remarques préliminaires
et procéder à une discussion d'ordre général en alternance entre le groupe
parlementaire formant le gouvernement et des députés de l'opposition. Un bloc d'environ 16 minutes est prévu pour l'opposition
officielle et le gouvernement, et de deux minutes pour le deuxième
groupe de l'opposition, incluant les questions et les réponses.
La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude de ce
programme, soit quelques minutes avant l'ajournement de nos travaux.
En terminant, je vous
invite, aux fins de l'exercice de l'étude des crédits, à poser de courtes
questions et incidemment à fournir des réponses tout aussi brèves de façon à
favoriser le plus grand nombre d'échanges possible.
Nous débutons sans
plus tarder avec les remarques préliminaires. Mme la première ministre, vous
disposez de 10 minutes.
Mme Marois :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Je voudrais d'abord saluer le
secrétaire adjoint à la jeunesse, qui
m'accompagne, M. Nikolas Ducharme, de même que Marie-Christine Fillion, qui
travaille à mon cabinet et qui est recherchiste senior sur plusieurs
dossiers, dont celui de la jeunesse. Je voudrais vous saluer, M. le Président,
saluer les représentants de l'opposition, M. le député de Papineau et Mme la
députée d'Arthabaska.
D'abord,
je suis très heureuse de me retrouver ici aujourd'hui pour rendre compte de
l'action de mon gouvernement à
l'égard de la jeunesse. C'est une question qui doit en quelque sorte
transcender toute l'action d'un gouvernement. C'est pour préparer un
meilleur avenir à nos jeunes, pour leur offrir un Québec maître de son destin
que nous faisons de la politique. La
jeunesse a d'ailleurs toujours été une grande préoccupation des gouvernements
de ma formation politique.
En
août 1983 — vous allez me permettre de rappeler cela — le
gouvernement Lévesque a tenu le Sommetquébécois
de la jeunesse, qui a permis aux jeunes de tout le Québec de s'exprimer sur les
enjeux qui les préoccupaient. Et c'est
à la suite de ce sommet qu'est né le Secrétariat à la jeunesse puis, quelques
années plus tard, le Conseil permanent de la jeunesse qui a vu le jour.
Rappelons d'ailleurs que ce dernier, ce conseil, a été aboli en 2012 par le
gouvernement libéral qui nous a précédés.
En
2000, les représentants des jeunes et de la société civile ont encore été
convoqués, cette fois au Sommet du Québec
et de la jeunesse. Ce sommet a été suivi par l'élaboration d'une Politique
québécoise de la jeunesse, un premier Plan d'action jeunesse ainsi que
par la création du Fonds Jeunesse de 250 millions de dollars. Depuis, la
Politique québécoise de la jeunesse représente la pierre d'assise sur laquelle
se construit l'action gouvernementale en matière de jeunesse. Aujourd'hui, le
dossier revêt toujours la même importance, je vous dirais, à plus forte raison
après le printemps que nous avons connu l'an dernier.
J'ai
donc décidé de conserver le dossier Jeunesse parmi mes responsabilités. Je
voulais toutefois aller au-delà des voeux pieux et contrairement à ce
qu'on a vu trop souvent par le passé. C'est pourquoi j'ai demandé le soutien du
député de Laval-des-Rapides, qui est
maintenant mon adjoint parlementaire à la jeunesse. Il connaît bien ce dossier.
Il vit lui-même cette réalité comme jeune,
comme jeune député et comme étudiant. Son éloquence et son dynamisme ne
sont plus à démontrer. Je suis donc très
heureuse de pouvoir compter sur lui. Je le suis d'autant plus que cela démontre
que nous avons pris acte des événements de la dernière année.
On parle beaucoup, depuis plusieurs années, du
défi démographique que le Québec aura à relever, tout comme d'autres sociétés
occidentales. On anticipe le début du déclin de la population active et même la
naissance de conflits entre les générations si rien
n'était fait pour composer sainement avec ce défi. De fait, nous avons assisté
au printemps dernier à une crise d'une ampleur exceptionnelle dont l'histoire
se souviendra. Alors que le gouvernement précédent avait imposé une hausse de
82 % des droits de scolarité sans aucune forme de concertation, la société
civile s'est mobilisée pour remettre en question cette façon de faire. Bien
plus que la seule question des droits de scolarité, c'est notre manière de
gouverner et de prendre les décisions importantes pour l'avenir de notre nation
qui était discutée.
Par l'action de mon gouvernement, nous voulons
répondre à cette préoccupation. Et elle s'articule, cette préoccupation, autour de quatre piliers, qui sont
l'intégrité, l'identité, la solidarité et la prospérité. Dans chacun de
ces axes, je pense que nous pouvons tirer
des renseignements... des enseignements, pardon, de la crise que nous avons
vécue au printemps dernier. D'abord, au
chapitre de l'identité, il y a un principe tout simple à ne pas oublier :
je crois qu'il faut dire et redire que, dans notre modèle québécois, la
concertation, le dialogue social sont des incontournables dans la conduite de l'action publique. Il est de notre
devoir d'impliquer les citoyens dans des discussions ouvertes,
constructives pour définir les politiques qui auront des répercussions sur leur
vie. Autant ma formation académique que mon expérience
ministérielle me l'ont appris : au Québec, pour réaliser de grandes
choses, il faut mettre nos idées en commun, pas les opposer. Ça fait
partie de ce que nous sommes.
C'est ce que
nous avions en tête lorsque nous avons convoqué le Sommet sur l'enseignement
supérieur, qui aura lieu la semaine
prochaine. Certes, les débats continuent d'être vifs, et les attentes, elles
sont élevées, mais le ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie, appuyé par son collègue de
Laval-des-Rapides, travaille fort pour que
le débat se poursuive et pour que l'exercice soit positif. Cette approche
trouve une application bien concrète
dans la vision que nous avons de nos institutions démocratiques. C'est ce qui
nous inspire dans notre volonté de
restaurer l'intégrité dans notre vie publique. C'est d'ailleurs le mandat que
j'ai confié au ministre des Institutions
démocratiques et de la Participation citoyenne. Le député de Laval-des-Rapides
s'intéresse beaucoup, lui aussi, à ces questions. Il est très actif dans
sa recherche de nouveaux moyens pour rapprocher les élus des citoyens, les jeunes
et les moins jeunes, notamment en utilisant les nouveaux médias.
Il est
également primordial d'impliquer l'ensemble des élus de l'Assemblée nationale
dans la délibération et la recherche
de solutions nouvelles. Les parlementaires ont des moyens pour apporter des
solutions durables aux problèmes découlant
du vieillissement de la population et dont les effets toucheront l'ensemble des
générations. Je pense que, pour ces questions
fondamentales pour l'avenir du Québec, il faut nous élever au-dessus de la
partisanerie. Déjà, nous pratiquons cette approche et nous ne pensons
pas qu'en matière de jeunesse il faille jeter à la poubelle tout ce qu'a fait
l'ancien gouvernement. Les trois plans
d'action de la Stratégie d'action jeunesse qui se sont succédé n'auraient pas
atteint leur cible si chacun avait
défait ce que créait le précédent. La Stratégie d'action jeunesse 2009-2014,
qui est le dernier de ces trois
plans, a été lancée sous le thème Enrichir le Québec de sa relève.
D'emblée, nous souscrivons à l'objectif de permettre aux jeunes de contribuer à la prospérité du
Québec, un autre pilier de notre action. Cette stratégie, étalée sur cinq ans,
assure la cohérence et la coordination des
différentes agences gouvernementales en matière de jeunesse. 14 ministères, 300
partenaires non gouvernementaux
participent à son application. Son action se décline en six grands défis :
l'éducation et emploi, l'entrepreneuriat, la
santé, les régions, la diversité et l'environnement. La Stratégie d'action
jeunesse regroupe 115 moyens d'action qui représentent un
investissement annuel direct de 50 millions de dollars provenant du Secrétariat à la jeunesse. Près de 75 % des
montants ainsi investis sont administrés par cinq organismes : les forums
jeunesse régionaux, les carrefours jeunesse-emploi, Réunir Réussir, les centres
jeunesse et Place aux jeunes en région. Alors, outre les investissements provenant du Secrétariat à la jeunesse, le
montant total des investissements gouvernementaux liés à cette stratégie est d'environ 2 milliards
de dollars sur cinq ans. Plus de 450 emplois directs ont été créés et
maintenus dans toutes les régions du Québec dans le cadre de la stratégie
jeunesse.
Comme je l'ai
déjà mentionné, la Stratégie d'action jeunesse est étalée sur cinq ans, viendra
à échéance en 2014. Il faut donc entreprendre dès maintenant une
réflexion sur l'état actuel de la jeunesse au Québec, ainsi que sur son avenir, afin de réorienter l'action
gouvernementale en la matière. Le vieillissement de la population est un
phénomène qui prend de l'ampleur. En 2030, au Québec, la proportion de
personnes ayant 65 ans et plus passera de 15 % à 25 %.
Actuellement, la population active représente 69 % de la population
totale, une proportion parmi les plus élevés des 25 pays de l'OCDE. Ce nombre
de personnes commencera toutefois à décroître au cours des prochaines années
pour s'établir en deçà de 60 % en 2030.
• (19 h 10) •
Ce que l'on
doit retenir, c'est qu'il y aura de moins en moins de travailleurs pour
soutenir un nombre croissant de retraités. S'ajoutent donc aux objectifs
de la prochaine stratégie jeunesse la nécessité d'ajouter la solidarité entre
les générations. Et il est de la
responsabilité de notre gouvernement de préparer la relève, faire face aux
défis du Québec de 2030.
Notre
gouvernement souhaite entreprendre une réflexion approfondie sur la question.
Je vous annonce d'abord que nous
prolongerons d'un an la Stratégie d'action jeunesse. Nos partenaires seront
informés au cours des prochaines semaines
des modalités liées à cette prolongation. J'ai aussi donné au Secrétariat à la
jeunesse le mandat de faire le bilan des interventions qu'il finance. J'ai ensuite demandé à mon adjoint
parlementaire pour les dossiers jeunesse de planifier une tournée
régionale visant à impliquer les jeunes du Québec dans la conception de cette
nouvelle stratégie et de cette nouvelle politique. Au cours de cette
consultation, le député de Laval-des-Rapides portera une attention particulière
à l'utilisation du Web 2.0. Je souhaite que tous les partenaires jeunesse du
Québec s'engagent activement dans cette démarche que nous initierons
prochainement.
En
conclusion, voilà donc comment s'articulera notre action en matière de
jeunesse. Nos garderons le même esprit qui nous a menés à convoquer un
sommet sur l'enseignement supérieur. Nous avons entendu les messages que nous ont envoyés les jeunes du Québec au printemps
dernier. Nous allons leur donner les moyens de relever les défis qu'ils rencontreront dans
l'avenir. Surtout, nous allons nous donner les moyens de bâtir un Québec dont
nous serons fiers, un Québec pour qui
le dialogue, la concertation demeurent le meilleur moyen de prendre des
décisions, un Québec où les citoyens
se réapproprient leurs institutions, un Québec où chacun peut contribuer à notre
prospérité collective, un Québec où les générations sont solidaires les
unes des autres, un Québec pour tous. Voilà ce que nous voulons bâtir ensemble.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : Merci, Mme la première ministre. J'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle en matière de
jeunesse, de loisir, de sport et député de Papineau à faire ses remarques
préliminaires pour un maximum de 10 minutes.
M. Iracà :
Merci, M. le Président. Mes remarques seront brèves. Je veux me garder du temps
pour les questions. Alors, je profite
de l'occasion pour saluer la première ministre de sa présence ce soir, ainsi
que son adjoint. Et je salue également
tous mes collègues députés du Parti québécois et de la CAQ qui sont présents ce
soir, ainsi que tout le personnel du Secrétariat à la jeunesse qui vous
accompagne en ce beau mardi froid d'hiver, de février.
Nous
avons au Québec une jeunesse dynamique, enthousiaste, regorgeante de nouvelles
idées, de nouvelles façons de faire,
à l'affût des nouvelles technologies. Je suis certain que ce soir il y a des
jeunes, et aussi des moins jeunes, qui nous écoutent via Internet. Il y
a certainement également des gens qui sont en train d'écrire des messages sur Twitter
en ce moment et qui disent : Les
crédits sur la jeunesse, ça se passe, et c'est maintenant. Je suis certain que,
si j'ouvre mon... Je ne l'ouvrirai
pas, M. le Président, inquiétez-vous pas. Si j'ouvre mon téléphone intelligent,
il y a déjà ce soir, actuellement, des
messages sur Twitter. Alors, c'est important d'être à l'affût des
nouvelles technologies pour aller rejoindre le plus de gens possible. À la maison, au travail, partout,
c'est la nouvelle façon de faire. Et c'est comme ça qu'on va pouvoir
informer les gens, les citoyens du Québec.
Il faut être à
l'affût aussi d'une chose extrêmement importante face à la jeunesse, c'est le
fait de dire la vérité. Je pense que ce
thème-là, le thème de la vérité, face à la jeunesse, est très important. Et là
je fais un lien avec le sommet sur l'éducation.
De promettre d'aller décrocher la lune aux jeunes en disant que tout est
gratuit, tout va se payer comme par magie
pour attirer un capital de sympathie partisan, c'est de créer un lourd héritage
à la jeunesse, pas nécessairement celle qui est là, mais celle qui va succéder la jeunesse actuelle : mes
enfants, les enfants de plusieurs parents, de Québécois et de Québécoises dans la trentaine, dans la quarantaine
qui ont de jeunes enfants, vos petits-enfants, Mme la première ministre.
Alors, c'est
important de se dire les vraies choses et de ne pas faire en sorte qu'on dit
des choses à notre jeunesse pour s'attirer un capital de sympathie éphémère. Je
pense que ce qu'ils veulent savoir, c'est la vérité. Nous devons être fiers de cette jeunesse. Nous devons
leur offrir les outils pour développer leur rêve et leur ambition. Voilà
pourquoi le gouvernement précédent a entre autres mis en place une Stratégie
d'action jeunesse.
Pour
faire un bref résumé, nous avons créé cette stratégie en 2006. Nous avons
écouté le besoin des jeunes. Elle a été
renouvelée en 2009 et elle est valide jusqu'en 2014. Elle repose, comme la
première ministre l'a dit précédemment, sur six grands défis : l'éducation,
l'emploi, l'entrepreneuriat, la santé, les régions, la diversité et
l'environnement.
On se rappellera que
cette stratégie a été bien reçue et appréciée des jeunes et des groupes
jeunesse. Je vais donner quelques exemples. Le carrefour jeunesse-emploi a
mentionné, et je cite : «Très
satisfait des orientations de la nouvelle
Stratégie d'action jeunesse 2009-2014.» Il salue la
décision du gouvernement du Québec d'adopter une stratégie quinquennale. L'organisme Académos se réjouit que
la Stratégie d'action jeunesse soit renouvelée pour cinq ans, souligne
l'engagement du gouvernement du Québec face à une des grandes richesses, soit
la relève. L'Association des centres jeunesse
du Québec : ravie de la nouvelle Stratégie d'action jeunesse 2009-2014. La
Fédération des commissions scolaires du Québec accueille favorablement
plusieurs des mesures de la Stratégie action jeunesse 2009-2014.
Évidemment, le temps
me manque pour nommer davantage d'organismes, mais vous me permettrez de saluer
tous les partenaires de la stratégie action jeunesse, qui nous écoutent
sûrement sur Internet. Et je tiens à souligner qu'ils font un excellent
travail, un travail exceptionnel, qui crée de l'emploi, qui aide pour le
démarrage de nouvelles entreprises, qui aide
à soutenir les jeunes entreprises qui ont déjà démarré, qui favorise
l'insertion sociale, qui accompagne les
jeunes pour la recherche d'emploi. Je tiens à rappeler que cette stratégie a
été mise sur pied sans partisanerie — c'est important de le
dire — avec une grande collaboration dans le but de soutenir notre
relève.
Aujourd'hui,
je vais m'intéresser au renouvellement de cette stratégie puisque, 2014, vous
conviendrez avec moi que c'est juste à nos portes. Il faut être
prévoyants dans ce dossier aussi important que la jeunesse. Ce sont eux qui
vont diriger le Québec demain. Ce sont eux qui vont être assis ici à titre de
politiciens et qui vont faire des études de crédits.
Alors, il faut être prévoyants, très prévoyants dans le dossier jeunesse, et
j'ai l'intention d'aborder mes questions dans ce sens. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Merci, M. le député. J'invite maintenant la porte-parole du
deuxième groupe d'opposition en matière de services sociaux et députée
d'Arthabaska. Vous avez droit à cinq minutes de remarques préliminaires.
Mme Roy (Arthabaska) : M. le Président, si j'acceptais votre invitation
de faire des remarques préliminaires, il me resterait une minute pour
poser une question et obtenir une réponse de Mme la première ministre. Donc, je
vais décliner l'invitation pour avoir du temps pour faire un court échange avec
Mme la première ministre.
Discussion
générale
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la députée d'Arthabaska. Je suis maintenant prêt
à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle. M. le député de Papineau, la parole est à vous. Je
tiens à préciser que nous avons
seulement une heure. Lorsqu'il va rester deux minutes à votre temps, je vais
vous l'indiquer, et nous allons être très stricts sur le chronomètre. M.
le député de Papineau.
M. Iracà :
Ça va. Merci, M. le Président. Mme la première ministre, j'ai remarqué, dans
les renseignements que vous nous avez
fournis, qu'un rapport de mi-étape de la Stratégie d'action jeunesse a été
l'objet de révision linguistique et
de graphisme. Je comprends donc que ce rapport était prêt à être dévoilé.
Pourtant, il est introuvable. Même, aucune trace, sur le site Internet,
du rapport de mi-étape de la stratégie jeunesse.
Le Président (M.
Picard) : Mme la première ministre.
Mme Marois : Oui, merci. On me dit, au secrétariat, qu'il est complété, le rapport,
et qu'il devrait être mis en ligne très bientôt, hein? Il est finalisé.
Donc, il n'y a pas d'intention de retenir l'information.
Je
peux peut-être ajouter une phrase, compte tenu de vos remarques préliminaires.
J'ai beaucoup apprécié le fait que vous mentionniez qu'effectivement on
a essayé de... enfin, on essaie toujours de ne pas faire de
partisanerie mais, parfois, on s'enflamme un
peu, mais il reste que la stratégie jeunesse a réussi généralement à rallier
les gens de l'Assemblée nationale,
peu importe leur formation politique. Et moi-même, d'entrée de jeu, je
rappelais que la stratégie jeunesse, qui a été adoptée par le précédent
gouvernement, était une stratégie qui a donné des résultats, et je le
soulignais. Et, non seulement elle a donné
des résultats, mais, parce que nous voulons prendre bien le temps de préparer
la prochaine stratégie jeunesse, nous
allons la prolonger d'un an. Surtout quand on arrive au gouvernement et on
pense que ça vaut la peine de faire le travail qu'il faut pour y
arriver. Donc, nous allons prolonger cette stratégie jeunesse pour la prochaine
année.
Mais,
quant au rapport, il n'y a pas de rétention de notre part. On va le mettre en
ligne aussitôt qu'il est... Enfin, il est à toutes fins pratiques
finalisé, ce que je comprends, puis on va le mettre en ligne. Il y a encore un
petit peu de...
Une voix :
Non, il est terminé.
Mme Marois :
On va le mettre en ligne. O.K.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Papineau.
M. Iracà :
Est-ce qu'on peut savoir à peu près quand il sera en ligne? Et est-ce qu'on
peut avoir un peu les grandes lignes du rapport de mi-étape s'il est finalisé?
• (19 h 20) •
Mme Marois : Est-ce que vous avez des objections à ce que Nikolas Ducharme, qui est
le secrétaire adjoint à la jeunesse, puisse répondre à la question?
Le Président (M.
Picard) : Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. Ducharme,
veuillez vous identifier et...
M. Ducharme (Nikolas) : Donc, bonjour. Merci. Donc, le bilan de mi-étape
est complété. La révision linguistique a été exécutée, la mise en pages
aussi, et, dans les prochains jours, on se proposait de le mettre en ligne sur
notre site Internet, qui a été créé, là, au mois de mars dernier, et aussi de
le diffuser par le biais de nos réseaux.
Mme Marois :
Et son contenu.
Ducharme
(Nikolas) : Le contenu du rapport est essentiellement une reddition de
comptes par rapport aux indicateurs de
résultat des différentes mesures, donc des 115 mesures qui sont incluses dans
la Stratégie action jeunesse, et c'est une reddition de comptes avec un
certain nombre de commentaires sur ces mesures-là, la définition de ces mesures-là ainsi que les indicateurs de résultat,
donc le nombre de participants, les actions qui ont été posées et les
gestes par les organismes. Mais ça ne constitue pas un bilan qui évalue la
Stratégie action jeunesse. Et donc je comprends que Mme la première ministre nous a confié le mandat d'évaluer cette
stratégie-là ainsi que ses principales mesures, mais ce...
Mme Marois :
C'est ça.
Ducharme (Nikolas) : Ce rapport-là de mi-étape est important, c'est un jalon important dans
notre évaluation parce qu'il fait un
suivi à mi-parcours des différentes mesures, de leur implantation ainsi que les
indicateurs de résultat.
Mme Marois :
Et, si vous permettez, M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Mme la première ministre.
Mme
Marois : Je ne veux pas étirer le temps, là. Si vous permettez. Ce
rapport quand même va permettre de dégager un certain nombre de constats qui
vont nous inspirer pour la stratégie jeunesse à venir et qu'on voudrait voir définie avec les jeunes — j'en parlerai
tout à l'heure — de tout le Québec, parce que je crois que ça doit
leur appartenir, cette stratégie jeunesse. On la fait... On la fait pour
l'ensemble de la société québécoise, on la fait pour que les jeunes occupent
leur place le mieux possible, le plus possible et soient une relève bien
préparée. Je pense qu'on a tout intérêt à arriver à cela.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Papineau.
M. Iracà :
Oui. Alors, merci beaucoup pour la réponse. Je vais changer un peu de créneau.
Je vais passer au niveau du
renouvellement de la stratégie jeunesse. Je trouve vos propos un peu
inquiétants et peu rassurants pour les organismes à l'effet que vous songez à renouveler — alors, c'est une stratégie qui se termine en 2014 — seulement pour une année. Alors, mettez-vous à la place des organismes qui
nous écoutent en ce moment, au niveau de la planification, de tout ce
qu'ils ont à faire. Ça vient de limiter et ça vient mettre en attente beaucoup
de projets et de plans.
La
stratégie actuelle déploie 2 milliards sur cinq ans. Donc, ma
question : Est-ce que vous vous engagez à maintenir ce financement
ou même à l'augmenter?
Le Président (M.
Picard) : Mme la première ministre.
Mme Marois : Alors, d'abord, on prolonge. On se comprend bien, là, on prolonge la
stratégie jusqu'au 31 mars 2015, un an, on s'entend. C'est ça?
Une
voix : ...
Mme
Marois : Par rapport à ce qui était prévu, deux ans?
Une voix :
À partir d'aujourd'hui.
Mme
Marois : À partir
d'aujourd'hui. Mais ça la prolonge d'un an puisqu'elle terminait en 2014, on
s'entend? Bon. Alors, elle terminait en 2014; on la prolonge d'un an pour se
donner le temps de bien planifier la prochaine.
Les budgets que nous
avons alloués à la politique sont reconduits sur l'année qui vient. Il y a eu
des efforts budgétaires qui ont été demandés au secrétariat, mais on a choisi
des... En fait, on a transféré des sommes pour des activités qui n'étaient pas récurrentes, et donc ça nous a permis de ne
pas toucher au budget Jeunesse pour ce qui est de tous les programmes, qu'on pense aux forums jeunesse
régionaux, aux carrefours jeunesse-emploi, Réunir Réussir, les centres jeunesse
et Place aux jeunes en région, d'accord? Et, pour la suite, bien, on va établir
le budget en fonction de ce que nous aurons comme disponibilité, et
l'évaluation de la stratégie que nous avons... qui a été mise en place par
l'ancien gouvernement, que nous avons
poursuivie nous permettra de voir, si nous ajoutons des budgets, où nous les
ajoutons, mais, dans notre perspective, c'est à tout le moins de
maintenir le niveau de budget qui a été alloué à la Stratégie jeunesse.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Iracà :
Pour bien comprendre, jusqu'en 2014, le budget, ce qui avait été budgété, le
2 milliards sur cinq ans, se maintient. Vous renouvelez d'une
année, jusqu'en mars 2015, avec le même budget ou pas, là? Ça, c'est moins
clair, mais...
Mme Marois :
On verra au moment où on sera...
M. Iracà :
On verra par la suite, c'est ce que j'ai compris. Donc, pour une année, on
renouvelle, et on ne peut pas garantir le budget pour le prochain.
Mme Marois : Bien, c'est-à-dire, pour la prochaine stratégie, on verra comment... si
on augmente les budgets, de quel ordre on les augmente et pour quelles
fins on le fait, parce que, si on prend la peine de consulter, de définir une nouvelle stratégie, il est possible qu'il y ait
des éléments de ce que nous faisons déjà qui ne sont plus pertinents et
qu'on réévaluera. Donc, je ne peux pas présumer de l'évaluation qui va se
faire. Mais ce qu'on dit, c'est que, jusqu'à 2014, on maintient la stratégie, on la prolonge jusqu'à 2015 et, par la suite,
suite à la définition de cette nouvelle stratégie, là, on verra les
budgets qui y seront alloués.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Iracà :
Alors, comme vous avez entendu dans mes remarques préliminaires, tous les
groupes jeunesse ont salué le fait
que la stratégie soit quinquennale, sur cinq ans. Avez-vous, en tant que
première ministre du Québec, une intention de faire une entente à plus
long terme qu'une année et d'aller dans le même sens que les organismes
jeunesse, qui souhaitent — et je les comprends, là, pour pouvoir
planifier — une entente qui soit à long terme, sur cinq ans?
Le
Président (M. Picard) : Mme la première ministre.
Mme Marois : Si je me permets, c'est une pause que l'on prend pour être capables de
redonner un nouveau souffle à la stratégie jeunesse que nous adopterons
au moment où on adoptera le plan d'action qui portera sur cinq ans. Notre intention,
c'est de conserver le même rythme, donc un plan d'action qui portera sur
2015-2020, parce que nous avons constaté que
ce qui se passait sur le terrain, à partir du moment où les gens avaient une
capacité de prévoir, donnait de meilleurs résultats, puis ça, c'est
normal, puis je connais assez bien, pour ne pas dire très bien, ce qui se fait
dans les carrefours jeunesse-emploi, les
forums jeunesse et Place aux jeunes en région. C'est sûr que c'est beaucoup
plus facile d'être capable de
planifier en sachant qu'on peut compter sur une base budgétaire solide, de quel
ordre elle est, et à ce moment-là ça permet de donner du souffle à
certaines mesures.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Iracà :
Alors, écoutez, je trouve les propos peu rassurants pour les organismes
jeunesse parce que là on est... ils sont garantis d'avoir la même somme
d'argent jusqu'en mars 2014, et mars 2014, c'est demain matin, là. Et mes
deux...
Mme Marois :
Jusqu'en 2015.
M. Iracà :
...mes deux...
Mme Marois :
Jusqu'en 2015. Je veux bien me faire comprendre. La stratégie devait terminer en
mars 2014. Nous la prolongerons d'un an,
mais ce seront les mêmes sommes allouées en 2014‑2015 qui seront...
c'est-à-dire jusqu'en 2014, qui seront prolongées sur 2014‑2015. On se
comprend?
M. Iracà :
Alors, ceux qui souhaitaient une indexation... Je sais que vous êtes favorable
à l'indexation dans d'autres dossiers. Mais,
dans ce dossier-là, sur 2 milliards sur cinq ans, je sais que certains
souhaitaient que ce montant soit
indexé. Alors, le montant ne le sera pas. Alors, il n'y aura pas d'augmentation
jusqu'en 2015. Alors, tous les projets de développement face à la
jeunesse, et des projets d'avenir qui demandaient des coûts supplémentaires,
bien, si je comprends bien, il n'y a pas d'espoir avant mars 2015?
Mme Marois : Bon. D'abord, il y avait, signés par l'ancien
gouvernement, des projets qu'on appelait conventionnésoù il y avait de l'indexation prévue. Cette
indexation va continuer, on se comprend, pour maintenant et pour 2014-2015.
Pour ce qui est du reste, vous savez qu'une fois qu'on aura atteint l'équilibre
budgétaire, qui devra être atteint en 2013‑2014...
Donc, un an avant qu'on ne redéfinisse une nouvelle stratégie jeunesse,
l'équilibre sera atteint, et là on aura la possibilité de rehausser
certains budgets. Est-ce qu'ils seront indexés? Est-ce qu'ils seront rehaussés?
Il y a aussi des activités où on pourrait se
dire : Écoutez, on termine ces activités-là et on fait d'autres choix,
puis les budgets pourraient changer. Mais notre intention, c'est de
donner sensiblement les mêmes montants, d'allouer sensiblement les mêmes montants que ce qui sont alloués jusqu'à
maintenant. Dans certains cas, il y a des indexations qui sont jusqu'à un
certain point automatiques, et, dans d'autres, ce sera à évaluer.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
M. Iracà :
Oui, M. le Président. Vous avez mentionné que vous désirez consulter les
jeunes.
Mme Marois :
Oui.
M. Iracà :
Avez-vous un plan d'action en lien avec cette consultation? Et est-ce qu'il y a
un montant de budgété pour consulter les jeunes dans la prochaine année?
Mme Marois : Est-ce que vous avez des objections, M. le Président, à ce que mon
adjoint parlementaire donne quelques explications?
Le Président (M. Picard) : Si j'ai consentement des collègues, il n'y a
aucun problème. Donc, M. le député de Laval-des-Rapides.
• (19 h 30) •
M.
Bureau-Blouin : Merci beaucoup. Donc, nous travaillons actuellement,
avec l'équipe du Secrétariat à la jeunesse
et les forums jeunesse régionaux du Québec ainsi que la Table de concertation
des forums jeunesse régionaux du Québec,
à l'adoption d'un calendrier qui va s'échelonner, là, à partir du mois d'avril
environ pour faire la tournée des différentes régions administratives du
Québec ainsi que des différentes communautés autochtones, où nous comptons
rencontrer les acteurs majeurs des milieux jeunesse — donc, on pense
bien sûr aux forums jeunesse, aux carrefours jeunesse-emploi — ou
différents agents de sensibilisation qui oeuvrent sur le terrain. On souhaite
non seulement rencontrer des
intervenants, mais également des jeunes qui bénéficient de ces services, des
jeunes étudiants, des jeunes travailleurs, parce qu'il faut bien
comprendre que ce qui guide l'action gouvernementale pour les jeunes date du
Sommet du Québec et de la jeunesse du début des années 2000.
Or, depuis cette époque
s'est écoulée pratiquement une cohorte de jeunes, une génération de jeunes,
près de 15 ans, et, comme Mme la première
ministre l'a exprimé, certaines des orientations de cette grande politique
sont... sans dire qu'elles sont
désuètes, disons qu'elles ne correspondent plus à la réalité. Et donc un plan
d'action, qui est à l'étape d'ébauche
à l'heure actuelle et qui devrait être prêt sous peu... Et je me permets
d'ajouter également que ça est fait en étroite
collaboration avec les partenaires de la Stratégie d'action jeunesse auxquels
j'ai parlé, là, pas plus tard qu'il y a quelques minutes et qui sont très satisfaits de cette démarche et très
satisfaits de la collaboration qu'a le gouvernement avec eux.
Le Président (M. Picard) : Merci. M.
le député de Papineau.
M.
Iracà : Oui. Alors, en lien
avec cette même question là, quand on prévoit faire une consultation, on
prévoit un plan d'action, on prévoit un
échéancier, on... Je vois qu'il n'y a rien de fait pour l'instant. C'est ce que
j'ai compris de la réponse. Et est-ce qu'il y a au moins un budget
alloué à cette consultation-là?
Le Président (M. Picard) : Mme la
première ministre.
Mme
Marois : ...là, on va
s'entendre. Il y a un an, encore, à faire à la stratégie jeunesse, et nous la
prolongeons d'un an, bon, un. Donc, c'est
normal que maintenant... Ça fait cinq mois qu'on est là, hein, je vous le
rappelle. Alors, c'est normal que
tout ne soit pas écrit dans le moindre détail. On a déjà un canevas de base sur
ce que l'on veut faire, qui on veut
aller voir, comme mon adjoint parlementaire vous le mentionnait, et nous
dégagerons, à l'intérieur du Secrétariat à la jeunesse, dans les
budgets, le budget nécessaire à une tournée régionale. Pour l'instant, c'est à
l'intérieur des budgets de fonctionnement du secrétariat.
Comme nous
allons consulter des gens qui... par l'intermédiaire des forums jeunesse, c'est
déjà dans leur mandat, donc on n'a
pas besoin d'ajouter d'argent pour qu'ils fassent ça puisque c'est leur mandat
fondamental de consulter les jeunes
sur différents projets, différentes politiques, etc. Donc, nous procéderons par
les forums jeunesse. Ce ne seront pas des sommes considérables qui
devront être mises dans l'élaboration de la politique quant à l'aspect
administratif de cette politique.
Mais, pour l'instant, je ne peux pas vous
indiquer exactement quels seront les coûts qui seront encourus pour définir la
nouvelle stratégie jeunesse qui commencera en 2015.
Une voix : ...
Mme Marois : Comme mon adjoint
parlementaire me le mentionnait, on pourra le voir dans les prochains crédits,
cependant.
Le Président (M. Picard) : Merci. M.
le député.
M. Iracà : Oui. Alors, M. le
Président, ce que... La question, dans le fond, c'est : Quand on désire
faire un changement majeur, quelque chose
qui est tablé depuis plusieurs années, qui, selon moi, et selon plusieurs
organismes, et selon plusieurs jeunes, selon
plusieurs partenaires, fonctionne très bien, et là on dit : On change la
donne, on consulte, quand on a cette
intention-là, est-ce qu'il y a quelque chose que la première ministre trouve
qui ne va pas bien, qui va mal? Les
carrefours jeunesse-emploi, est-ce qu'il y a quelque chose à changer là-dedans?
Il y a-tu quelque chose... Il y a-tu des
informations que vous avez qui vous font dire : Bien là, là, il faut tout
changer, il faut consulter puis il faut changer la façon de voir les choses? Parce que, moi, ce que
j'entends, c'est complètement l'inverse, c'est de dire qu'on a besoin
d'une stabilité, on a besoin de poursuivre, et les organismes font du bon
travail.
Alors, ma
question : Ce qui vous a amené à avoir l'idée de tout changer ou de
consulter et de faire en sorte qu'on remet les bases qui sont tablées
depuis plusieurs années en question. Il y a-tu des informations que je n'ai
pas?
Mme
Marois : On ne changera pas
nécessairement tout ce qui est là. Au contraire, quand je regarde
l'évolution qu'on a connue avec les
carrefours jeunesse-emploi, par exemple, que j'ai suivis d'un peu plus près,
comme les forums jeunesse qui étaient
nés sous notre gouvernement et que je vois comment ils ont diversifié leurs
interventions à l'endroit des jeunes... Et ils vont vers les écoles
secondaires, ce qu'ils ne faisaient pas à un certain moment parce qu'ils
étaient surtout préoccupés par l'insertion en emploi. Alors, c'est très
diversifié, ce que font les carrefours jeunesse-emploi. Notre idée n'est pas de
remettre en question ces orientations-là. Ce que j'ai demandé au secrétariat,
avec mon adjoint parlementaire qui fera la
consultation, c'est d'abord de faire le bilan, et le bilan devrait nous
indiquer si on maintient une grande
partie de ce qui est là, et je crois que ce sera le cas, mais qu'est-ce qu'on
va modifier et dans quel sens doit-on le faire. Et un des défis qui nous interpellent, c'est
effectivement — oui, je m'excuse, je termine — qu'il y a
deschangements majeurs au niveau de
la démographie et comment prendre en compte ces changements majeurs, parce
que ces jeunes qui sont là maintenant, ils
vont être... Ils sont déjà dans la population active, mais le poids qu'on leur
demandera de supporter par rapport aux retraités, par exemple, puis peut-être
que justement ça ne sera pas un poids parce que ces retraités vont être actifs encore plus longtemps, ça change la donne. Et
moi, je crois que c'est une réflexion qu'on doit faire avec les jeunes
du Québec puis avec les gens de d'autres générations aussi.
Mais notre intention, ce n'est pas de remettre en
question ce qui va bien, ce qui fonctionne, c'est d'abord de faire le bilan,
ensuite d'identifier ce qu'on pourrait faire de plus, de mieux ou de différent.
Alors, c'est comme ça qu'on va procéder.
Le
Président (M. Picard) : Merci. M. le député, il vous reste une minute.
M. Iracà :
Une minute. Alors, M. le Président, alors, le bilan, simplement pour dire, et
ça va être une question et remarque
en même temps, le bilan, vous l'avez, Mme la première ministre, dans le rapport
de la mi-étape qui n'est pas sur Internet
et que personne n'a vu. Alors, je pense que ça vaudrait la peine d'aller lire
le rapport de mi-étape. C'est à ça que ça sert. Quand on met des bases et qu'on dit : On fait un plan
quinquennal, mais on s'assure que, dans ce plan-là, il puisse y avoir des rapports de mi-étape ou aux trois
quarts de l'étape et à la fin de l'étape, c'est justement pour avoir un
suivi. Quand on parle de plan quinquennal,
on ne dit pas aux gens : Vous avez carte blanche, on se reverra dans cinq
ans. On dit aux gens : Écoutez,
on va faire des rapports de mi-étape, on va se rasseoir ensemble. Alors, je
trouve qu'il n'y aurait rien qui aurait pu empêcher le gouvernement en
place...
Le Président (M.
Picard) : En conclusion.
M. Iracà :
...de reconduire pour cinq ans la stratégie jeunesse et d'y aller avec des
bilans mi-étape sans imposer de stress ou d'attente pour les organismes
qui sont en place.
Mme Marois :
...revenir de toute façon.
Le Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole
à Mme la députée d'Arthabaska pour 6 min 20 s.
Mme Roy (Arthabaska) : Merci, M. le Président. Je profite... Je vais
prendre un petit 30 secondes pour saluer tous les gens qui sont ici, l'équipe de Mme la première ministre et tous
les gens qui s'occupent de jeunesse, de stratégie jeunesse. Elle me semble faire assez l'unanimité,
un consensus depuis longtemps. C'est la raison pour laquelle je voudrais
attirer l'attention de la première ministre
sur une autre problématique vécue par les jeunes, pas des jeunes qui ont
réussi, comme j'en ai un exemple devant moi,
qui ont réussi leur rêve, mais des jeunes qui ont vu leur rêve brisé. Vous
n'avez pas... Le contexte, Mme la
Présidente... M. le Président, je m'excuse, c'est parce que Mme la première
ministre, je ne dois pas
l'interpeller. Saviez-vous que la traite des personnes est le crime le plus en
hausse à l'heure actuelle dans le monde? La traite des personnes, au Québec, ça se traduit par... La réalité, au
Québec, c'est : la majorité des victimes de la traite sont des
jeunes Québécoises forcées à la prostitution par des recruteurs bien organisés.
Nous avons signé la
convention de Palerme, au Canada, contre la traite des personnes, et cette
convention des Nations unies prévoit une prévention par la sensibilisation, une
protection des services intégrés, et puis je me disais, Mme la Présidente, que ces jeunes sont des victimes et que la définition
de la loi aux victimes d'actes criminels devrait être élargie pour
comprendre ces jeunes victimes de la prostitution juvénile.
Lorsqu'on
lit dans les journaux, à l'heure actuelle, «la
résurrection du Wolf Pack» ici, à Québec, cela
m'inquiète, Mme la Présidente... M. le
Président, et j'aimerais que Mme la première ministre en fasse un cas
personnel, qu'on s'occupe de ces
jeunes qui sont recrutés par des personnes bien organisées, ces jeunes
victimes. Puis, contrairement à ce qu'on en pense, ce ne sont pas que des victimes de familles moins bien nanties ou
dysfonctionnelles, ce sont aussi des jeunes qui vivent dans des familles tout à fait normales. Et, Mme la Présidente, le
chef de police ici disait... le président de la Fraternité des policiers de Québec disait : Si on n'en
parle pas, si on se met la tête dans le sable, si on ne fait pas de prévention,
si on n'explique pas aux parents comment la détecter, et dans les milieux, et
ce, de façon nationale, le phénomène ne va faire qu'empirer, que s'accroître.
Le Président (M.
Picard) : Mme la première ministre.
• (19 h 40) •
Mme Marois :
Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, j'écoute attentivement ce que dit la
députée d'Arthabaska et je suis très
sensible à des situations comme celles-là. Et vous avez raison de les soulever.
Honnêtement, en toute franchise, je ne peux pas vous dire ici que je connais
l'ampleur de ce phénomène. Peut-être même serait-il
nécessaire de le documenter pour voir qu'est-ce que ça représente dans les
faits et quels sont les moyens que l'on pourrait mettre en place pour
corriger une telle situation.
On parle de la
stratégie jeunesse, d'intervention jeunesse depuis un moment autour de cette
table. On sait qu'il y a beaucoup d'actions
qui se font pour mobiliser des jeunes, pour aider des jeunes à retourner aux
études, à accéder au marché du
travail, à participer à leur société, à avoir une action citoyenne
significative. Mais il y a aussi, dans la stratégie jeunesse, des
stratégies qui... des actions qui s'adressent à des jeunes qui vivent des
grandes détresses ou des grandes difficultés. Entre autres, on a un volet qui
concerne les centres jeunesse, alors qu'on sait que souvent s'y retrouvent des jeunes qui ont vécu soit des phénomènes de
maltraitance, de mésadaptation, de délinquance. On connaît bien ce dont
il s'agit, des mauvais traitements, les signalements à la DPJ, etc.
Bon.
Moi, je trouve intéressant ce que la députée soulève. Je suis prête à prendre
la question... pas en délibéré, mais à recevoir la question puis à
évaluer avec le ministre de la Justice, avec le ministre de la Sécurité
publique et avec les différents partenaires
jeunesse, les corps policiers, comment documenter une telle réalité et ensuite
comment agir sur une telle situation.
On est tous sensibles à ça. Et puis c'est vrai que le Québec, soit par
l'intermédiaire parfois du Canada ou directement,
parce qu'on signe des conventions internationales dans nos champs de
compétence... Et vous faites référence à une convention internationale,
là, la convention de Palerme, c'est bien ça que je comprends. Alors, moi, je
prends... Je prends note de cette question qui est soulevée, et je m'engage à
revenir éventuellement sur ça avec peut-être une proposition ou des éléments
d'action plus détaillés.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la...
Mme Roy (Arthabaska) : Ce que
disait...
Le Président (M. Picard) : 1 min 30
s.
Mme Roy (Arthabaska) : Oui. Ce que
disait le chef de police, c'est que les vérités que nous aimons le moins entendre sont souvent celles que nous
devrions écouter. Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. Et le
fait d'en parler amène davantage de
dénonciations, et ce qui fait bouger les choses. Ça nous prend le fait d'en
parler par la prévention et une
approche intégrée. Pour respecter la convention de Palerme, au Québec, on a
toujours voulu avoir une justice qui
est inclusive et non dénonciatrice. Et on veut contrer la récidive par la
réhabilitation. Je pense que c'est une approche qu'on devrait
travailler.
Le Président (M. Picard) : Une
minute, Mme la première ministre.
Mme
Marois : Absolument. Je suis
tout à fait d'accord. Vous savez, j'étais à l'origine de l'implantation de la
Loi sur la protection de la jeunesse, qui
était une loi très novatrice quant à la volonté que vous avions de prévenir,
d'intervenir, de réhabiliter plutôt que de
punir. Et on peut développer, au niveau de la situation que soulève la députée
d'Arthabaska, le même type d'approche. Et,
quant à moi, encore une fois, je suis très ouverte et très disponible pour
discuter de cette question puis éventuellement proposer des pistes
d'action.
Le Président (M. Picard) : Merci. Je
cède maintenant la parole à M. le député... côté gouvernemental, M. le député
de Laval-des-Rapides.
M.
Bureau-Blouin : Merci
beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, j'aimerais saluer Mme la première
ministre, mes collègues de l'Assemblée nationale, saluer également l'ensemble
du personnel qui est avec nous aujourd'hui, notamment le personnel du
Secrétariat à la jeunesse. Donc, d'abord, j'aimerais remercier la première
ministre de la confiance dont elle fait
preuve à mon égard, et ce, depuis mon entrée en fonction à titre de député de
la circonscription de Laval-des-Rapides. Je suis particulièrement honoré
de l'assister en tant qu'adjoint parlementaire pour les dossiers jeunesse. Et je lui suis très reconnaissant de
l'opportunité qui m'a été offerte. C'est donc avec beaucoup d'honneur
que j'accepte le nouveau mandat qu'elle
souhaite me confier, à savoir la planification d'une tournée régionale de
mobilisation et de consultation jeunesse. Je considère ce mandat comme un
privilège, et j'entends m'y consacrer avec digilence... diligence, pardon, dans
un esprit de...
Une voix : ...
M. Bureau-Blouin : Diligence,
pardon, dans un esprit d'ouverture et de collaboration avec les citoyens du Québec. Donc, accompagné du personnel du
Secrétariat à la jeunesse, j'aurai ainsi l'occasion de rencontrer les
jeunes de diverses régions afin de sonder
leurs préoccupations et de stimuler la mobilisation. À diverses étapes de ce
projet d'envergure, j'aurai la chance d'être soutenu par mes collègues
député de Saint-Jean et député de Terrebonne, que je remercie d'avance pour
leur aide.
Donc, cette
tournée sera par ailleurs l'occasion de réaliser des avancées en ce qui a trait
à l'utilisation des outils numériques
au sein de notre gouvernement. Grâce aux technologies, nous avons désormais
l'opportunité de réinventer la politique et de dynamiser les liens entre
les élus et la population. Ces outils de communication... Ces nouveaux outils
de communication offrent, je pense, une opportunité sans précédent d'être en
contact avec les gens et de soulever des débats en continu.
J'aimerais
maintenant axer sur ce qui nous a amenés à renouveler ce plan d'action
gouvernemental pour les jeunes, parce
que le député de Papineau a soulevé une question intéressante en demandant
qu'est-ce qui a changé, qu'est-ce qui a changé au courant des dernières
années. Eh bien, ce qui a changé, ce sont plusieurs choses, mais notamment le renversement de la pyramide démographique qui
était une réalité qui semblait bien lointaine au début des années 2000, lorsqu'on a commencé à élaborer les plans d'action
gouvernementaux pour les jeunes. À titre d'exemple, en 2010, c'est
15 % de la population québécoise qui avait plus de 65 ans; en 2030, cette
proportion de la population va passer à 25 %.
Jamais dans l'histoire du Québec n'y aura-t-il eu autant de gens en haut de 65
ans, et, dans les pays de l'OCDE, le Québec
sera parmi les populations les plus vieillissantes. Et ça, je peux vous dire
que ça va avoir des conséquences sur l'ensemble
de la société québécoise, que ce soient les pressions sur le système de santé,
la diminution de la population active,
donc ultimement la diminution des taxes et des impôts qui sont perçus par le
gouvernement du Québec, alors qu'une pression
de plus en plus grande va s'accentuer sur les programmes sociaux. Ce sera une
réalité sans précédent qui va être vécue
par l'ensemble des pays occidentaux, mais qui va être vécue de manière plus
particulière, notamment dans l'ensemble canadien, par le Québec, et ça, c'est une réalité qui n'existait pas au
courant des dernières années et qu'on doit commencer à réfléchir dès
maintenant si on veut être prêts à partir de l'année 2030.
Et on ne peut
pas se contenter, comme le propose le député de Papineau, de renouveler sans
réflexion l'ensemble des plans d'action gouvernementaux. Si on veut se
préparer à un contexte social, économique et changeant, c'est dès maintenant qu'il faut réfléchir pour consulter la
population, pour bien planifier les politiques publiques et pour
s'assurer que les deniers publics sont bien investis. C'est donc dans cette
perspective de consultation que je conçois également le rôle
d'élu qui est, à mon sens, un rôle de mobilisation auprès de la population et
auprès de cet enjeu particulièrement important
qu'est le renversement de la pyramide démographique. À mon sens, le rôle du
parlementaire en est aussi un d'animateur social. En effet, la politique
doit être appuyée sur une volonté authentique de favoriser l'engagement des
citoyens dans les débats publics qui les concernent.
En d'autres mots, je juge qu'il est de notre
devoir de stimuler la participation citoyenne. Et, en raison des changements démographiques que j'ai évoqués, qui
surviendront au cours des prochaines années, nous serons amenés à nous
poser de multiples questions. Quel type de développement économique
voulons-nous privilégier? Quel type de croissance
économique allons-nous choisir? Quelle conception de l'État souhaitons-nous
adopter? Quelle est notre vision de
la justice sociale, du développement durable, de l'équité intergénérationnelle?
Comment pouvons-nous protéger nos acquis
tout en préservant l'espace nécessaire pour innover, créer et nous adapter aux
mutations du Québec et à celles du monde
dans lequel nous évoluons? Ce sont là des questions fondamentales qui
détermineront dans une large mesure les orientations des politiques québécoises à venir. Et, pour répondre à ces
questions, la collaboration de tous les Québécois sera sollicitée. Il est donc impératif de nous
doter de nouvelles manières de débattre de ces choix qui seront de plus
en plus complexes. Et, au regard de toutes
les problématiques qui pourront survenir dans l'avenir du Québec, je crois
qu'il faut voir, dans le printemps
érable, les témoignages d'un grand nombre de citoyens qui refusent de se sentir
écartés des grandes décisions
fondamentales que les élus sont amenés à prendre, et c'est pour cette raison
que je juge essentiel de mettre les citoyens
à contribution dans le processus de décision, et j'espère que la tournée que
nous allons entamer deviendra un modèle
de consultation gouvernementale, un modèle de consultation où la population est
partie intégrante des solutions. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : Merci.
Avez-vous une question?
M. Bureau-Blouin : Non, je n'avais
pas de question. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : M. le
député de Saint-Jean.
M. Turcotte : Moi, j'ai une
question, M. le Président, à la première ministre. J'ai entendu
l'intervention... D'ailleurs, je salue la première ministre et les collègues
ici et les gens du secrétariat. J'ai entendu les remarques préliminaires tantôt, une phrase très importante
qui est «impliquer les citoyens». J'ai entendu ça et ça m'a amené à me questionner sur la
participation citoyenne des jeunes, parce que, on l'a vu lors de différents
événements, les jeunes s'impliquent dans des
causes qui les intéressent, qui les interpellent, et moi, je considère que
c'est un enjeu important, et un gouvernement ne peut pas passer à côté
de la participation... ne peut pas passer à côté des jeunes, mais encore moins de favoriser la participation citoyenne. Et moi,
je vois — on l'a tous, dans nos régions — des organismes
qui font un travail extraordinaire à
ce niveau-là qui sont les forums jeunesse, et on parle de tournée régionale.
D'ailleurs, l'adjointparlementaire à
la première ministre député de Laval-des-Rapides, le député de Terrebonne, moi,
on va s'unir ensemble, travailler là-dessus. Les forums jeunesse dans
les régions font déjà un travail extraordinaire.
Moi,
j'aimerais savoir comment la première ministre voit le rôle des forums jeunesse
dans chacune de nos régions, ici et
les autres régions du Québec, dans ce travail-là qui sera fait de consulter les
jeunes à travers le Québec pour cette nouvelle stratégie qui est une
stratégie importante, et c'est une stratégie sur cinq ans. On ne peut pas aller
de l'avant sans consulter les gens qui sont les principaux intéressés qui sont
nos jeunes, et ça prend des outils pour ce faire.
Donc, comment
les forums jeunesse seront impliqués? Est-ce qu'ils devront organiser des
événements ou autres, puis tout ça,
là? Donc, comment la première ministre voit ça? Et aussi, puis j'aimerais
terminer là-dessus, il faut se rappeler que, si on incite nos jeunes à
participer davantage, bien, ces jeunes-là vont faire des débats, amener des
idées, vont s'impliquer et vont aussi passer à l'action pour faire bouger les
choses, faire changer les choses au Québec, puis c'est là-dessus qu'on veut travailler, faire en sorte qu'on ait un meilleur
avenir au Québec puis, pour ça, bien c'est la participation de nos
jeunes.
Donc, ma
question très simple : Les forums jeunesse, comment on les implique, eux
aussi? Comment on les fait participer dans ces consultations-là?
• (19 h 50) •
Le Président (M. Picard) : Mme la
première ministre.
Mme Marois : Merci beaucoup, M. le
Président. C'est fort intéressant de s'arrêter sur la question de la participation
citoyenne, de la participation citoyenne des jeunes. Cette idée, elle est
apparue déjà au moment où on a préparé le
premier sommet sur la jeunesse et... pas celui de M. Lévesque mais celui qui a
été mis en place sous... au début... à
la fin des années 1990, début des années 2000. En fait, c'est au début des
années 2000, et il s'est formé, dans chacune de nos régions, des... il s'est constitué ce qu'on a appelé les forums
jeunesse, c'est-à-dire des groupes de jeunes provenant du milieu du travail, provenant du milieu de
l'éducation, du milieu du loisir, du milieu de la culture, du milieu des
organisations sociales, et ces jeunes-là...
Écoutez, il y a actuellement, on me dit, 300 jeunes administrateurs. On
dit «administrateurs»parce
qu'ils sont membres d'un conseil d'administration, que forment les... que sont
les forums jeunesse, qui administrent d'ailleurs
des fonds et qui rendent disponibles des sommes pour permettre à des jeunes de
voir se réaliser des projets, des projets
qui peuvent être autant dans le domaine — je dirais — de
l'implication dans le milieu qu'au niveau plutôt des aspects culturels,
encore une fois, des aspects sociaux, économiques ou autres.
Alors, ces
forums jeunesse sont une richesse précieuse. Évidemment, ils se renouvellent. C'est
ce qui est formidable parce qu'on n'est pas jeunes si longtemps que ça.
Alors donc, ces forums se renouvellent et ceux qui arrivent portent des points de vue parfois
différents de ceux qui ont quitté. Bon, donc, forums jeunesse qui ont été
implantés à la fin des années 1990
qui... de jeunes qui viennent de tous les milieux, de tous les secteurs
d'intervention et qui invitent d'autres jeunes à manifester leurs intérêts pour des projets, pour la réalité
politique, faire des débats sur les institutions politiques. Bon. Et, en plus, ce qu'ils ont fait dans les
dernières années, ils ont fait des appels à des jeunes qui vivaient des
expériences particulières pour mettre en
valeur ces expériences-là et les partager avec d'autres jeunes des régions respectives,
de telle sorte qu'on a mis en lumière
des actions qui ont été menées par des jeunes et que l'on reconnaît maintenant
par un gala, d'ailleurs,
reconnaissance. Imaginez comment c'est assez formidable que quelqu'un qui a
donné un coup de pouce dans une organisation,
je ne sais pas, d'entraide internationale, qui a réuni des jeunes de son
milieu, et son action est mise en valeur, soulignée comme étant un jeune
qui s'est impliqué.
Alors, ce que
l'on veut faire et ce que l'on a fait déjà... D'abord, pour la préparation du
Sommet sur l'éducation, on est allés
vers les forums jeunesse et on leur a demandé leurs contributions, leurs points
de vue : Comment ils voyaient l'éducation? Comment ils voyaient la
suite des choses? Ça, c'est un, et ces consultations-là ont été ramassées, si
on veut — c'est que mon adjoint
parlementaire a été particulièrement impliqué dans cette
démarche — et vont servir à... et ont servi déjà à alimenter
le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science, de la Techno, qui va
présenter et faire des interventions sur la
base de ce qu'il a retenu de ces jeunes au moment du... le sommet sur la
jeunesse... c'est-à-dire sur l'éducation, qui va se tenir dans la
semaine prochaine.
Alors, ces
jeunes-là, ils ont développé une expertise citoyenne, finalement, de
participation, et c'est sûr que, dans une
société qui nous interpelle beaucoup, où nos institutions sont mises à mal, que
des jeunes aient le goût de revaloriser les institutions, je crois qu'on
atteint là un objectif fondamental comme société. Moi, je suis très, très fière
de ce qu'on a fait, et la suite des choses
va être tout aussi importante, puisque mon adjoint parlementaire, avec le
Secrétariat à la jeunesse, va aller vers ces forums-là. On n'inventera
de nouvelles organisations. On va aller vers ces forums puis on va leur
demander leurs points de vue.
D'ailleurs,
le député de Papineau tout à l'heure disait : Pourquoi vous ne faites pas
un bilan et puis vous ne gardez pas
tout ce qui se fait déjà? Le bilan, là, ce n'est pas un bilan de mi-mandat,
hein, c'est une reddition de comptes, c'est-à-dire, on dit ce à quoi a servi l'argent, quels groupes
ont été atteints, quels projets ont été réalisés. Un bilan, c'est plus que ça, c'est de dire : Est-ce que les
projets réalisés ont atteint les objectifs qu'on s'était fixés? Et ça, c'est
l'étape qui va se franchir maintenant
et en même temps qu'on va faire les consultations, de sorte qu'on va renouveler
la stratégie jeunesse, et c'est mon adjoint parlementaire qui fera cela
avec le... voyons, le Secrétariat à la jeunesse.
Le Président (M. Picard) : Merci,
Mme la première ministre. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, j'aimerais tout d'abord vous saluer, saluer la
première ministre du Québec, mon collègue de
Laval-des-Rapides, mon collègue de Saint-Jean ainsi que le député de
Papineau, que je respecte dans ses
fonctions, pour avoir occupé ce poste, là, pendant deux ans, dans les dernières
années, Mme la députée d'Arthabaska, ainsi que l'ensemble de l'équipe
gouvernementale qui varie du Conseil du trésor à la Sécurité publique, passant
par le Secrétariat de la jeunesse et le bureau de la première ministre.
Alors, de
vous dire à quel point l'année 2012, M. le Président, a été une année
effervescente, une année extraordinairepour la jeunesse québécoise. Nous en avons parlé tout à l'heure, le
printemps québécois. Jamais on n'a parlé autant de jeunesse dans une
année politique, et je crois qu'au cours de ces mois qui ont caractérisé ce printemps
québécois la jeunesse du Québec a su démontrer ses motivations et son intérêt à
participer aux débats de société et à la politique québécoise. Ils ont compris
que, si on ne s'occupait pas de la politique, la politique, elle, pouvait
s'occuper d'eux. Et d'ailleurs on en a un
exemple vivant à côté de nous, M. le député de Laval-des-Rapides, qui a décidé,
lui, de... qui a bien compris, il a décidé de s'impliquer activement — et on a la chance de l'avoir
aujourd'hui à nos côtés — a gagné
une élection de façon historique en devenant
le plus jeune député de l'Assemblée nationale à l'âge de 20 ans. Je trouve
que c'est important de le souligner dans le cadre des crédits jeunesse.
Nous avons aussi vu qu'à la dernière élection,
M. le Président, le taux de participation des jeunes avait relativement bien augmenté quand on pense qu'en
2008 seulement 36 % de nos jeunes concitoyens s'étaient exprimés
par la voix des urnes aux élections générales du Québec et qu'on voit
qu'aujourd'hui près de 64 % d'entre eux se sont exprimés. On peut voir
qu'il y a une augmentation assez considérable. On parle, là, donc, d'une
augmentation assez importante. Malgré tout,
elle reste 13 % plus basse que la moyenne nationale du Québec. Alors,
connaissant l'intérêt de la première ministre pour la jeunesse, j'aurais
donc une question à lui poser. J'aimerais profiter du temps d'antenne qui nous
est disposé pour qu'elle puisse peut-être nous expliquer le plan de match que
notre gouvernement a pour non seulement conserver ce taux de participation,
mais aussi l'augmenter au cours des prochaines années.
Mme Marois : Il me reste une minute.
Le Président (M. Picard) : Vous avez
la dernière minute.
Mme Marois : Vous m'indiquez la dernière minute. Alors, je
remercie le député de Terrebonne de sa question. Vous savez qu'on a déposé un projet de loi à l'Assemblée nationale pour
permettre à des jeunes qui sont sur les campus, dans les cégeps, dans les universités de pouvoir voter sur le campus en
donnant leur vote dans leur comté d'origine, hein, et ça, c'est une
proposition qui a été faite déjà aux partis de l'opposition. On a déposé un
projet de loi à la dernière session. Nous
souhaitons qu'il soit adopté. Le Directeur général des élections nous a dit
qu'il n'y avait aucun problème pour mettre en place cette façon de
faire, et moi, je crois que ça va augmenter la participation des jeunes à
l'élection, au choix
de leurs élus, puis il est tellement important parce que le premier vote, il a
comme conséquence généralement d'être suivi par d'autres
participations...
Le Président (M. Picard) : En
conclusion.
Mme Marois : ... parce que, si on ne
vote pas autour de 18, 20, 21, parfois, malheureusement, on ne vote pas plus
tard.
Et, en
terminant, je veux dire, pour rassurer le député de Papineau, que les
carrefours jeunesse-emploi ont émis
un communiqué pour dire comment ils étaient satisfaits du fait qu'on fasse le
bilan, qu'on les consulte parce qu'ils ont justement beaucoup évolué et
souhaitent que la nouvelle stratégie jeunesse tienne compte de leurs
propositions et de leur expérience pour la suite des choses.
Le
Président (M. Picard) :
Merci, Mme la première ministre. Le temps alloué à l'étude du programme
Jeunesse étant écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix du programme. Ainsi, le programme 5,
Jeunesse, pour l'exercice financier 2013-2014 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Iracà : Sur division.
Le
Président (M. Picard) : Sur
division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Conseil exécutif pour l'exercice financier 2013-2014 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Iracà : Sur division.
Le Président (M. Picard) : Sur
division.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci et bonne soirée.
(Fin de la séance à 20 heures)