(Quatorze heures cinq minutes)
Le Président (M. Picard) : À l'ordre, s'il vous plaît! Bon après-midi
à tous. À l'ordre! Donc, ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Le
mandat est que la commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits
budgétaires relevant du portefeuille
Immigration et Communautés culturelles pour l'exercice financier 2013-2014. Une
enveloppe de quatre heures a été allouée pour l'étude des crédits du
programme 1, Immigration, intégration et communautés culturelles.
Mme
la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président : M. Trudel
(Saint-Maurice) est remplacé par M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides).
Le Président (M. Picard) : Merci. Nous allons débuter par les
remarques préliminaires pour ensuite procéder
à une discussion d'ordre général par des
blocs d'environ 20 minutes incluant les questions et les réponses en
alternance entre le groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés
de l'opposition. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude de ce programme,
soit quelques minutes avant l'ajournement de nos travaux aujourd'hui.
Puisque nous avons débuté nos travaux à
14 h 5 et qu'une période de quatre heures doit être consacrée à l'étude de ce programme, y a-t-il consentement pour
poursuivre nos travaux jusqu'à l'heure prévue, soit 18 h 5? Consentement.
Merci beaucoup.
En
terminant, je vous invite, aux fins de l'exercice de l'étude des crédits, à
poser de courtes questions et, incidemment, à fournir des réponses tout aussi
brèves de façon à favoriser le plus grand nombre d'échanges possible.
Nous débutons sans plus tarder avec les
remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de 10 minutes.
Mme
De Courcy : M. le Président, merci. C'est
avec plaisir que je m'adresse à vous pour la première fois à titre de ministre
de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la
Charte de la langue française. Depuis ma nomination, j'ai entrepris une visite
des régions du Québec dans le but de rencontrer nos partenaires et d'échanger
avec eux sur l'immigration et leurs besoins. J'ai parlé avec des personnes très
ouvertes à l'immigration et prêtes à aller
plus loin pour assurer l'intégration réussie des personnes immigrantes et pour
assurer le développement de leur région. Cette tournée m'a aussi permis
de rencontrer les équipes du ministère qui travaillent dans les régions. Ce sont des personnes profondément engagées, qui
croient en leur région ainsi qu'aux partenariats, qui mobilisent la
population et qui favorisent l'ouverture à la diversité.
Permettez-moi maintenant de vous présenter
les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui : M. Alain Lupien, mon chef de
cabinet; M. Robert Baril, le sous-ministre; et, derrière moi, toute l'équipe du
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles et mon
personnel politique.
Cette année, l'étude des crédits se tient
dans un contexte nouveau. À la suite de l'élection de notre gouvernement, la première ministre du Québec, Mme Pauline
Marois, m'a confié la responsabilité du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles et celle de la Charte
de la langue française. Je crois pouvoir affirmer que les gouvernements
qui se sont succédé au Québec s'entendent tous sur l'importance de l'apport de
l'immigration pour le développement économique,
social et culturel du Québec ainsi que sur sa nécessaire contribution à la
vitalité de notre langue commune, le français.
Nous
avons, comme société, une responsabilité envers les personnes qui choisissent
de s'établir au Québec. Nous devons leur
apporter tout le soutien nécessaire pour qu'elles puissent s'intégrer
facilement et rapidement à la société, et
plus particulièrement au marché du travail, l'emploi étant la pierre angulaire
d'une intégration réussie. Bon nombre de ces personnes choisissent le Québec pour y vivre et y travailler en
français, et notre gouvernement agit maintenant en ce sens. Le français
est notre langue commune, c'est la langue de l'intégration, y compris en milieu
de travail. La Charte de la langue française
a permis, depuis 35 ans, de renforcer le français comme langue commune et
langue d'usage au Québec. La charte a permis à des milliers de nouveaux
arrivants de prendre leur place et de développer un sentiment d'appartenance
au sein de leur société d'adoption. Les enfants de la loi 101 en sont le
témoignage vivant.
• (14 h 10) •
Nous constatons
aujourd'hui que le statut du français souffre d'un recul, en particulier dans
les régions de Montréal et de l'Outaouais.
Cette situation rend plus difficile le parcours d'intégration des personnes
immigrantes que nous avons
sélectionnées justement en raison de leurs compétences et de leur connaissance
du français. Pour remédier à cette
situation, j'ai déposé, le 5 décembre dernier, un projet de loi visant à
renforcer le statut de la langue française. Ce projet de loi est
accompagné d'un plan de mesures qui permettra d'intensifier la francisation et
l'intégration des personnes immigrantes et
de favoriser leur établissement dans les régions du Québec. Le plan Pour une francisation et une intégration réussies des personnes immigrantes :
vivre et travailler en français au Québec est
déjà amorcé, et sa mise en oeuvre s'échelonnera jusqu'en 2016.
Regardons
maintenant les crédits qui seront consacrés à la réalisation des activités du
ministère. En 2013-2014, le total des crédits
du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles est de
340,6 millions. Ces crédits sont répartis en deux programmes :
Immigration, intégration et communautés culturelles, ainsi que Charte de la
langue française. Toutes les activités du ministère relatives à la sélection, à
la francisation et à l'intégration des personnes immigrantes sont regroupées
dans un budget de dépenses qui totalise 298,3 millions. L'an dernier, ce
budget était de 299,3 millions. Cette
légère diminution n'aura aucun impact sur les services directs à la clientèle.
Elle s'explique par la réduction des
dépenses de publicité et de promotion et par la restructuration du réseau des
bureaux d'immigration du Québec à l'étranger.
Le budget de dépenses consacré à la Charte de la langue française atteint près
de 29 millions. Il en sera question plus amplement au moment de l'étude
de crédits qui lui est consacrée.
Le
ministère est aussi responsable de l'enveloppe budgétaire allouée à quatre
autres ministères qui offrent des services de francisation et d'intégration aux
personnes immigrantes. Il s'agit du ministère de l'Éducation, du Loisir
et du Sport, du ministère de l'Enseignement
supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, du
ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale et du ministère de la Santé
et des Services sociaux. Cette enveloppe est maintenue à 165,7 millions en
2013‑2014. Des ententes de service avec ces ministères encadrent l'utilisation
de ces sommes.
Le
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, que j'ai le
privilège de diriger, s'est appliqué, au fil des ans, à concevoir et à mettre en oeuvre des
mesures pour que les personnes que nous accueillons au Québec puissent s'épanouir
pleinement. Je tiens à le souligner d'emblée parce que le ministère fait partie
des institutions québécoises qui ont contribué à ouvrir au Québec une fenêtre
sur le monde au bénéfice de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. D'ailleurs, en réalisant sa mission, le
ministère a établi des partenariats avec les acteurs sociaux dans
différentes régions du Québec. Le plan de
mesures Vivre et travailler en français au Québec nous permettra de renforcer
le travail du ministère en matière de sélection, de francisation et d'intégration
des personnes immigrantes.
Voici
les principaux chantiers qui sont ou seront bientôt mis en œuvre. Premièrement,
dans les cadres de sélection des personnes
immigrantes, nous accorderons une valeur accrue à la maîtrise intermédiaire ou
avancée du français. Concrètement, cela fera
en sorte que, parmi les quelque 50 000 personnes qui immigrent chaque
année au Québec, plusieurs milliers d'entre elles auront une meilleure
maîtrise de notre langue commune.
Deuxièmement,
malgré l'importance accrue donnée au français dans la nouvelle grille de
sélection, nous allons préserver la diversité
des pays de provenance des personnes immigrantes.
Nous
allons faciliter l'apprentissage du français depuis l'étranger, notamment par l'entremise
de nos services de francisation en ligne et
par de nouvelles ententes avec les alliances françaises dans plusieurs pays.
Dès 2014, nous rendrons accessible à l'ensemble des personnes immigrantes
sélectionnées par le Québec un service d'intégration en ligne. Cet outil est actuellement utilisé par quelques milliers de
personnes sélectionnées qui sont encore à l'étranger. Il leur permet,
avant leur arrivée au Québec, de mieux préparer leur projet d'immigration, de
mieux connaître la société québécoise, de
commencer leur démarche de reconnaissance des acquis et d'accès aux ordres
professionnels et de bien comprendre les défis qu'ils auront à relever
pour réussir leur vie ici.
Dès
l'été 2013, nous accentuerons les actions des organismes montréalais qui font
la promotion de la régionalisation auprès des
personnes immigrantes et qui les accompagnent dans ce choix de vie.
Cinquièmement,
nous allons conclure de nouvelles ententes avec les conférences régionales des
élus afin qu'en matière d'immigration les mesures qu'elles mettent en place soient à la
fois collées sur la réalité des milieux et centrées sur des résultats concrets. Certaines régions ont un
taux de chômage très bas, comme la Chaudière-Appalaches, la
Capitale-Nationale, l'Abitibi-Témiscamingue, où c'est techniquement le
plein-emploi. C'est une information qui doit être accessible aux personnes
immigrantes afin d'influencer leur choix d'établissement.
Sixièmement,
le soutien offert par le ministère et Emploi-Québec aux personnes immigrantes
dans leur parcours vers l'emploi sera intégré afin qu'elles puissent passer des services d'accueil
et d'intégration aux services d'insertion en emploi, et ce, en continu.
La mise en place de cette mesure sera complétée avant la fin de l'année 2013.
Emploi-Québec
renforcera aussi son action pour la francisation en entreprise et accroîtra le
recours aux subventions salariales qui
permettent aux personnes immigrantes d'obtenir une première expérience
québécoise dans leur domaine de formation. Je remercie ici ma collègue
Agnès Maltais, ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, pour sa
collaboration dans ce domaine.
La
réalisation de tous ces chantiers aidera concrètement les personnes immigrantes
à participer activement à la société québécoise. C'est un bénéfice pour l'ensemble
du Québec. Nous voulons joindre un plus grand nombre de personnes
immigrantes par nos services de francisation. Durant ma tournée des régions du
Québec, on m'a d'ailleurs souvent demandé de
hausser les ressources en francisation, tant les ressources humaines que
financières. Le contexte budgétaire actuel
ne nous permet, malheureusement, pas d'accéder à cette demande cette année. J'aimerais
toutefois soulignerdeux éléments à cet égard. Les
changements dans la sélection que nous effectuerons cette année se refléteront
dans les prochaines années...
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre…
Mme De Courcy : Oui, je vous en prie.
Le Président (M.
Picard) : …vous avez terminé votre 10
minutes.
Mme De Courcy : Ah! que c'est dommage. Me permettez-vous de conclure?
Le Président (M.
Picard) : Bien…
Une voix : …
Le Président
(Picard) : Comment?
Mme De
Courcy :
…
Le Président (M.
Picard) : O.K. Vous allez le prendre
sur le temps de... s'il y a consentement, ça va. Vous pouvez continuer,
madame...
Mme De Courcy : Bon, bien, c'est très gentil. Merci de la suggestion.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre, je vous
rappellerais, moi aussi, que c'est Mme la première ministre qui vous a donné
votre mandat, et c'est la ministre du Travail avec qui vous travaillez. On doit
appeler les députés par leur titre.
Mme De Courcy : Oh! je ne l'ai pas nommé, son titre? Excusez-moi.
Le Président (M.
Picard) : Non, vous avez nommé son
nom de famille… les deux.
Mme De Courcy : Ah oui? Ah! bien, je suis désolée, je pensais que j'avais
nommé les deux.
Le Président (M.
Picard) : Ce n'est pas grave, là, ce
n'est pas... Je vous dis ça, là, bien amicalement.
Mme De Courcy : Alors, écoutez, je vais m'habituer. Vous savez, j'ai 20
semaines au Parlement, alors...
Le Président (M.
Picard) : C'est beau. Allez-y.
Mme De Courcy : Mais je compte sur vous pour m'aider. Alors donc, le
contexte budgétaire actuel ne nous permet,
malheureusement, pas d'accéder à cette demande cette année. J'aimerais
toutefois souligner deux éléments à cet égard. Les changements dans les sélections que nous effectuerons cette
année se refléteront dans les prochaines années avec un plus grand
nombre de personnes immigrantes admises qui seront francophones. Nous aurons la
possibilité de concentrer nos efforts pour joindre celles qui parlent peu ou
pas le français. Avec les mêmes ressources, il sera donc possible d'offrir des
services de francisation enrichis.
J'ai
également demandé aux équipes du ministère d'accélérer les travaux qui nous
permettront de diversifier les moyens utilisés en francisation au Québec. Les
cours de français en classe restent le pivot de notre action,
évidemment, mais la francisation en ligne,
utile et efficace à l'étranger, pourrait l'être également pour les personnes
immigrantes au Québec. Nous voulons
développer des cours de français télévisuels pour joindre davantage de
personnes immigrantes. La société Télé-Québec pourrait ainsi être mise à
contribution, comme d'autres médias communautaires.
L'intégration
réussie des personnes immigrantes à la société québécoise est un enjeu
fondamental. Entreprises privées, organismes publics et communautaires,
société d'accueil et personnes nouvellement arrivées, nous avons tous un
rôle à jouer pour relever l'important défi
de l'intégration. Je suis convaincue que l'immigration peut être une
richesse, à la condition que chacun y mette
du sien. Les personnes qui s'intègrent en français en milieu de travail ou dans
la société peuvent grandement
dynamiser le Québec. Nous devons tous faire l'effort de parler français aux
personnes qui sont en train de l'apprendre,
et d'accompagner les nouveaux arrivants dans la découverte de leur nouvelle
société, et de leur donner le premier
coup de pouce qui leur permettra de vivre et de travailler en français au
Québec. Au cours des cinq derniers mois, j'ai constaté que les régions du Québec ont une grande capacité d'innovation,
chacune selon sa réalité, pour accueillir et intégrer les personnes
immigrantes sur leur territoire.
• (14 h 20) •
Je termine en
signalant que notre plan de mesures se compare avantageusement à ceux mis en
place dans les principaux pays d'immigration. Plusieurs mesures réitèrent le
rôle de pionnier du Québec, notamment sur le plan de l'apprentissage du français et de l'intégration
des personnes immigrantes. Grâce aux pouvoirs que nous confère l'accord
Canada-Québec, nous sommes, au Québec, maîtres d'oeuvre de nos politiques et de
nos programmes d'accueil, de francisation et
d'intégration des personnes immigrantes. Cette situation nous a permis de nous
démarquer par notre sens de l'initiative et de l'innovation.
Je
salue chaleureusement le travail persévérant et consciencieux de l'équipe du
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, qui est à la source des
mesures et programmes novateurs qui font la renommée du Québec. J'ai
rencontré les employés du ministère. Dans toutes les régions du Québec que j'ai
visitées, j'ai rencontré des personnes dévouées,
engagées envers les personnes immigrantes et envers leur communauté locale. Je
suis très fière de compter sur une telle équipe. Je vous remercie de
votre patience et de votre attention.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration
et de reconnaissance des compétences et députée de Jeanne-Mance—Viger à faire
ses remarques préliminaires pour un maximum de 10 minutes.
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci, M. le Président. D'ailleurs, je ne prendrai pas toutes les
10 minutes qui me sont allouées parce que
j'aimerais ça, passer rapidement à la période de questions.
Alors,
c'est avec plaisir, en tant que porte-parole de l'opposition en matière d'immigration
et reconnaissance des compétences, de faire les études des crédits budgétaires alloués à la
réalisation de la mission du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. Je voudrais saluer
la ministre, le sous-ministre, son chef de cabinet et tout le personnel
qui l'accompagne, ainsi que les députés de l'opposition
et les membres de cette commission. Je voudrais saluer la présence de
mon recherchiste, qui m'accompagne aussi.
Nous
aurons l'occasion, ce lundi, de traiter les différents dossiers liés à l'immigration :
la francisation, l'intégration, la régionalisation et la reconnaissance des
compétences. Dans le contexte où, d'ici 2014, on aura 750 emplois à
combler, je crois qu'on doit se tourner vers
l'immigration pour nous aider à combler ces postes-là. Ce qu'il est inquiétant
de constater à travers les mesures
que la ministre entreprend, concernant surtout la grille de sélection, c'est de
se priver d'une main-d'oeuvre et qui, en plus, pourrait être hautement
qualifiée. On doit s'assurer que les nouveaux arrivants au Québec puissent s'intégrer rapidement dans notre société.
Un gouvernement libéral a toujours agi pour accueillir principalement
des jeunes francophones et ayant des compétences nécessaires pour s'intégrer
sur le marché de travail. D'ailleurs, le taux de
chômage des personnes immigrantes en 2012 était de 11,5 %, une baisse de
0,9 % par rapport à 2011, qui était de 12,4 %. Il s'agit de la troisième année consécutive que le
taux de chômage recule. Tous les chiffres et les sujets qu'on abordera aujourd'hui démontreront qu'un gouvernement
libéral visait juste. Pour nous, il fallait franciser plus tôt, franciser
plus et franciser mieux.
Contrairement au PQ,
pour qui la langue anglaise est une langue étrangère, nous, au Parti libéral du
Québec, nous entrevoyons l'anglais comme une richesse supplémentaire dans un
contexte de mondialisation et d'ouverture sur le monde.
J'aurai l'occasion,
pendant les quatre prochaines heures, de questionner la ministre sur les
différents sujets, surtout les sujets qui ont été abordés dans son discours,
qui, je dirais, résume très bien l'article qu'on retrouve dans Le Devoir
ce matin.
Alors, sans plus
tarder, M. le Président, on pourrait passer à la période de questions.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la députée de
Jeanne-Mance—Viger. Auparavant, j'invite le député de Vanier-Les Rivières, du
deuxième groupe de l'opposition, à faire ses remarques préliminaires pour un
maximum de cinq minutes.
M.
Lévesque :
Merci, M. le Président. Si vous ne voyez pas d'inconvénient, moi, je laisserais
passer la période des remarques préliminaires.
J'aimerais peut-être garder ce temps-là, justement, pour avoir l'opportunité de
questionner davantage la ministre sur les crédits. Alors, moi, si vous ne voyez
pas d'inconvénient, s'il est possible d'avoir aussi l'appui des autres groupes présents, j'aimerais peut-être prendre un
certain temps lors d'un premier bloc de questions, également garder un
bloc pour une deuxième partie.
Le
Président (M. Picard) : O.K. Donc, si vous ne prenez pas vos remarques préliminaires, elles
sont rajoutées à votre temps. Est-ce qu'il y a consentement? Parce que M. le député de
Vanier-Les Rivières a droit à 26 min 50 s, mais dans un grand bloc, et il aimerait le diviser en deux.
Est-ce que ça va pour tout le monde? S'il n'y a pas... Il y a
consentement? Consentement. Je vous remercie pour ces remarques préliminaires.
Je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Mme
la députée de Jeanne-Mance—Viger, la parole est à vous.
Mme
Rotiroti :
Merci, M. le Président. Alors, bonjour, Mme la ministre. Vous avez dit d'entrée
de jeu… vous avez
parlé dans vos remarques préliminaires, vous avez dit qu'il y a un bon nombre
de nouveaux arrivants à qui on a promis un Québec
francophone. Vous dites que ces nouveaux arrivants là sont surpris en arrivant
ici parce que, quand ils vont chercher... quand ils vont sur le marché du
travail, ils se font demander s'ils parlent l'anglais sans nécessairement que l'employeur
justifie pourquoi qu'ils ont besoin de parler l'anglais.
Je sais que vous avez
mentionné aussi que, dans les critères de la grille de sélection, vous allez
changer… le domaine de profession parce que vous allez, j'imagine, baisser les
points dans le domaine de profession pour ajouter des points sur la langue, la
langue française. Je voudrais juste que vous clarifiiez pour moi, au niveau de
la grille de sélection... Quand vous dites, là, que la langue française est
primordiale, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus, pour dire qu'on vit
dans une société francophone et que c'est nécessaire qu'un immigrant, un nouvel
arrivant qui arrive ici a une connaissance du français. Et je pense qu'on a,
dans les mesures qu'on a mises en place quand on était au gouvernement… je
pense qu'on a très bien accompli cette mission parce qu'on a commencé à
franciser les gens à partir de leur pays d'origine, même avant qu'ils arrivent
au Québec.
Ma crainte, Mme la
ministre — et je voudrais que vous me clarifiiez là-dessus — si vous
mettez l'emphase et vous dites qu'il faut
que ça soit le français intermédiaire ou avancé, est-ce que ça veut dire que ça
devient un facteur éliminatoire pour un nouvel arrivant, pour arriver
ici, au Québec?
• (14 h 30) •
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Eh
bien… Là, il ne faut pas que je dise le nom, hein? Alors donc, Mme la députée, écoutez, je vais essayer, en vous expliquant l'orientation
que je veux proposer, puisque c'est une proposition… Vous avez bien entendu dans les textes et dans ce que j'ai écrit
dans Le Devoir ce matin qu'il s'agit d'orientations, de
propositions où nous allons. Donc, la
grille n'est pas encore arrêtée, mais nous avons une bonne idée où nous voulons
aller. Elle est d'ailleurs basée sur
l'expérience à laquelle vous faites allusion, que le ministère a engagée en
augmentant, au cours des dernières années, de façon… je dirais, de façon
relativement significative l'exigence du niveau de français. Vous aviez, à
cette époque, fait cette modification-là, et force est de constater qu'en effet
il y a eu des améliorations assez importantes quant au niveau de français que
les gens possédaient.
Il
y a un problème, cependant, et qui est relaté par toutes les instances qui font
de la francisation au Québec. Et, une instance
que vous connaissez bien, qui est la table de concertation pour les personnes
immigrantes et réfugiées, la TCRI — elle est communément appelée la TCRI — tous s'entendent pour dire que le
développement de l'emploi, le développement du marché du travail actuellement,
les exigences que nous avons pour vivre et travailler en français ont vraiment augmenté de façon importante et qu'il
faille maîtriser davantage ce qu'on appelle la littératie. En fait, ce
qui arrive maintenant, c'est que, pour avoir
un emploi, pour être en mesure de rapidement s'intégrer à la société québécoise — mais ce serait vrai dans
n'importe quel pays francophone ou pour n'importe quelle langue — aujourd'hui, dans les sociétés en général, la
littératie est nécessaire. Alors, une modification de l'exigence au niveau du
français ne signifie pas nécessairement qu'on déséquilibre la grille de
sélection. Ce que ça dit, c'est que dorénavant, pour se qualifier,
potentiellement… Je dis bien que la décision
n'est pas encore arrêtée, mais que, potentiellement, l'exigence de la
connaissance du français devrait être augmentée de façon significative.
Par
ailleurs, quand on pose des gestes de ce genre, il faut être vigilant pour
préserver une facette de l'immigration qui est
très importante, soit la diversité de l'immigration. Parfois, quand nous
voulons faire le bien en augmentant les exigences,
bien, nous concentrons à un endroit dans le monde. Dans le gouvernement
précédent, on a voulu pallier à ce genre
de chose, même en ayant eu, à un certain moment, l'idée d'avoir des
pourcentages par lieu d'immigration potentiel. Ce n'est pas arrivé, et ce n'est pas notre intention. Mais ce qui est
notre intention, c'est d'offrir la possibilité d'apprendre le français à l'étranger — àl'étranger
et — de façon très diversifiée. Il y a déjà
eu quelques ententes de conclues avec les alliances françaises dans certains pays, mais, en
diversifiant les ententes dans la grande proportion de pays, bien nous sommes
à peu près certains que nous allons pouvoir
combler notre exigence et, en même temps, la diversité de l'immigration au
Québec.
Une autre facette qui
est importante dans la grille de sélection — puisque c'est de celle-là dont vous me parlez — qui n'est pas négligeable, c'est autour du premier requérant et de celui
ou celle qui l'accompagne. Et vous m'avez entendue dire que c'est, d'habitude, celle qui l'accompagne,
hein? On parlera sans doute des femmes immigrantes. Et ce qu'on constatait, c'est que, pour elles aussi, c'est
important qu'elles aient la possibilité d'apprendre le français à l'étranger.
Alors donc, les moyens nécessaires seront
mis en place, et le déploiement de l'excellence des services en ligne, qui
est déjà présente, oui, à l'étranger, pour
ce que nous avions fait à l'étranger, mais aussi l'immense expertise des
organismes en francisation au Québec devront être mises à partie. Alors, c'est
essentiellement l'orientation que nous allons choisir.
Vous
avez évoqué dans votre intervention, Mme la députée, qu'il y aurait des
changements autour des domaines de formation. Non. Non, non. Ce que nous avons fait,
par ailleurs, récemment, et ce dont je suis très fière, c'est que nous
avons revisité les domaines de formation. Et, qui plus est, la tournée des
régions, ce qu'elle m'a permis de constater, c'est l'importance d'avoir des domaines de formation qui sont très typés par
région au Québec. Sinon, la personne immigrante qui, justement, veut
être sélectionnée à travers cette grille de sélection là peut constater qu'il y
a de l'offre d'emploi en ingénierie au Québec, mais, quand elle arrive, elle ne
sait pas dans quelle région particulièrement, avec quelle entreprise, et nous
avons commencé des travaux fort intéressants avec Emploi-Québec pour détailler,
raffiner cette liste des domaines de formation par région, M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la députée de
Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Merci, Mme la ministre.
Effectivement, de revisiter les domaines de professions, je pense, ça se fait sur
une base régulière, et c'est tout à fait normal. Par contre, ma question, c'était
plutôt de dire... Parcequ'on voit même sur le
site du ministère de dire que le changement fera en sorte qu'un niveau
intermédiaire avancé deviendra un seuil minimal pour obtenir des points au
niveau de la grille de sélection, toujours. On parle toujours de la grille de
sélection. Et c'est ça qui m'inquiète un petit peu, «intermédiaire
avancé», ça veut dire quoi? Est-ce qu'il va y avoir un examen? C'est qui qui écrit l'examen? Est-ce
que ça sera le ministère de l'Éducation ou est-ce que ça sera des
critères du ministère de l'Immigration? Alors, ma question, c'était plutôt dans
ce sens-là.
On comprend bien la pondération de ladite
sélection. Je comprends très bien qu'il y a un maximum de 16 points qu'on peut
obtenir pour le domaine de profession. Ça, je suis d'accord avec vous. Par
contre, où est-ce que je suis un peu inquiète,
c'était de dire : L'immigrant qui arrive ici, qui a quand même une... qui
a pris nos cours de francisation en ligne, qui a une connaissance de français, qu'il est capable de se débrouiller
en français, est-ce que cette personne-là a assez de connaissances
francophones pour être capable de passer cette grille de sélection là ou est-ce
qu'on va l'éliminer de la sélection? Alors, c'était plutôt là-dessus que je
voudrais que vous me clarifiiez.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme De Courcy : Bien, merci des précisions concernant
votre question. En fait, il y a plusieurs choses, là, que vous mettez de l'avant,
puis à juste titre. C'est important, la grille de sélection. Et, s'il fallait
que la grille de sélection ait pour effet d'éliminer des personnes
compétentes, bien nous serions de loin, mais de très loin à côté de ce que nous
voulons faire.
Alors,
d'abord, parler des tests éliminatoires, tests éliminatoires. Le gouvernement
précédent a mis des tests linguistiques
obligatoires, et c'est très bien parce que ce que ça nous permet... Et c'était
une recommandation, d'ailleurs, du Vérificateur général. Le Vérificateur
général, après un examen — qualifions-le de très sévère, qualifions-le de très sévère — après un examen très sévère de nos processus, de nos façons de
faire — en fait, je dirais, sur le plan gouvernemental, de nos processus — avait demandé au
gouvernement précédent, là, d'agir, et d'agir assez rapidement. Donc, les tests
obligatoires ont été mis de l'avant. Ils seraient maintenus, évidemment, parce
que c'est important.
Niveau 7, qu'est-ce que ça veut dire? En
effet, niveau 7, c'est toujours un petit peu abstrait, là, quand on ne connaît pas la
francisation. Mais vulgarisons-le et disons que, quand vous êtes en entreprise,
vous allez participer à un comité de sélection, vous allez devoir aller
à une entrevue, remplir votre demande d'emploi, il y aurait une question
ouverte. Il y aurait une question ouverte où vous devez, par exemple, dire,
exprimer pourquoi vous voulez travailler dans cette entreprise, vos motivations et, par exemple, quelle serait votre
ambition, pourquoi vous sollicitez ce poste-là. Bien, il serait, à ce moment-là, possible, avec ce niveau-là, que
vous l'écriviez, et dans un français relativement convenable. Et je
pense qu'on a tous l'intention que ce français-là soit très, très bon, hein,
bien entendu.
Maintenant, pour éviter exactement ce que
vous mettez de l'avant — à savoir, oui, mais il y a des
personnes qui ont des profils intéressants et qui pourraient vraiment participer à la
construction, à l'édification de la société québécoise et à qui il faut
donner quand même un certain temps — bien, oui, on le donnera et on est en train d'explorer la
possibilité de façon, je dirais, assez certaine de parler... Parlons d'une
acceptation provisoire. Maintenant, dans les langages très techniques du
ministère de l'Immigration, «approbation provisoire» n'existe pas encore. Alors, il
faut qu'il y ait des validations juridiques
qui soient faites autour de cet aspect, mais on pense qu'une acceptation
conditionnelle, donnant ainsi à la
personne… Le fait de dire : Vous êtes un candidat très intéressant, mais
nous vous demandons d'atteindre les niveaux de français que nous attendons pour être sélectionné, je vous dirais que
plusieurs pays dans le monde ont des exigences similaires. Et, à mon
avis, il s'agit là de rendre vraiment un service à la personne immigrante,
puisque la promesse de sélection… Cette
personne-là, on lui a promis qu'elle pouvait se trouver un emploi correctement.
Bien, il sera beaucoup plus facile de tenir notre promesse et, donc, de
ne pas être dans une déception mutuelle à son arrivée. Alors, je pense que nous
sommes sur la bonne voie autour de cette grille de sélection à modifier.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Mme la
députée.
Mme Rotiroti : Oui, M. le Président. Merci. Je ne
veux pas... Je comprends qu'est-ce que la ministre dit, mais je reste encore un
peu inquiète parce que j'ai de la misère à comprendre comment qu'elle me dit
que le français ne deviendra pas un facteur éliminatoire, puis je vais
vous donner un exemple. Vous avez un immigrant qui veut venir ici, au Québec, qui apprend le français en ligne via nos
cours de francisation en ligne. Cette personne-là veut immigrer ici,
elle passe... elle fait sa grille de
sélection, elle a vraiment un français de base. Est-ce que cette personne-là
réussira à passer la grille de
sélection? Moi, je ne suis pas sûre. Moi, je vais vous dire, là, il y a un de
vos collègues qui disait, dans un livre qu'il a écrit… qui dit : Qu'on
fasse passer, au moment de la sélection des immigrants, un bref test écrit et
oral, simple, de base — comme vous
dites, Mme la ministre — mais éliminatoire. Les candidats à l'immigration
pourront revenir le passer le mois suivant et le mois subséquent s'ils
désirent. Alors, si je prends ça, je mets ça en contexte, ça veut dire que la
personne peut, dans le fond, continuer à prendre des cours de francisation en
ligne, faire le test. S'il ne passe pas, bien il attend un mois, il continue à
s'améliorer le mieux qu'il peut, refaire le test jusqu'à temps qu'il passe.
Alors, je veux juste comprendre puis je veux
que la ministre me confirme vraiment si, dans la grille de sélection, quand on parle d'un niveau intermédiaire
avancé, si je prends l'exemple que je viens de vous citer, cette personne-là ne
réussissait pas à passer la grille de sélection, alors cette personne-là ne
peut pas immigrer ici, au Québec. Alors, je veux juste que la ministre me
clarifie si j'ai raison ou pas. Et, si j'ai tort, bien si elle peut m'expliquer
comment cette personne-là peut rentrer au Québec.
• (14 h 40) •
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme
De Courcy : Bon. Alors, il faut
revenir en amont de votre question. Prenons votre exemple. Il y a un spécialiste en aérospatiale qui a 20 ans d'expérience,
trois enfants. Bon. La grille de sélection est une grille sensible, vous
le savez, là. Vous la connaissez bien, d'ailleurs. Alors, cette personne-là va,
évidemment, passer.
Maintenant, quand vous me parlez de gens qui
vont faire le test de départ, test de départ, quand on demande un certain niveau, on
dit à la personne immigrante : Si vous voulez immigrer au Québec, vous
devez posséder le français à tant de
degrés. Bien, le test, quand cette personne-là le passe et qu'elle dit :
Bien, vous n'avez pas atteint ce degré-là, il faudrait, pour ça, que vous alliez... vous avez une acceptation
conditionnelle, il faudrait que vous alliez prendre des cours de français pour vous qualifier pour revenir chez
nous, en effet, en effet, l'exigence du français est importante, puis elle
va être respectée. Maintenant, nous ne
sommes pas actuellement à la mécanique réglementaire et d'organisation,
combien de fois tu peux recommencer, tu ne
peux pas recommencer, est-ce que ça va être éliminatoire, à quel moment, etc.
Mais il n'en demeure pas moins,
demeure pas moins, que, si notre intention... Et notre intention est ferme à ce
niveau-là, il faut donner à la personne immigrante toutes les chances
possibles, toutes les chances possibles de se trouver un emploi rapidement en arrivant au Québec, et le temps de
la sélection est le temps propice pour apprendre le français à l'étranger
et faire aussi autre chose.
Je vous rappelle que c'est une chose,
apprendre le français, mais c'est aussi de faire toute son équivalence des diplômes, toute la
question de ces rapports avec les ordres professionnels, puis, à ce niveau-là…
Et je n'ai pas beaucoup de reproches, vous le savez, j'ai une approche
constructive dans la vie. Mais, s'il y a une chose que je regrette de façon
très importante, c'est les retards technologiques massifs du ministère de l'Immigration
qui font en sorte que cette francisation en ligne, cet espace-là pour s'approprier
le français, pour s'approprier tout ce qu'on veut faire en termes de liens avec
les emplois… bien, qu'on soit à un rattrapage actuellement qui est assez
important.
Alors,
si votre crainte — puis je comprends que vous questionnez cet
aspect-là des choses — c'est que le Québec,
ainsi, éloigne des candidats de qualité, bien je pense que c'est le contraire
qui va arriver. Comme le précédent gouvernement, d'ailleurs, l'avait
amorcé, nous accentuons ce qui avait déjà été parlé, mais là nous allons le
faire.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre. Mme la députée, il vous reste...
Mme
Rotiroti : Oui. Bien, dans le fond,
je ne pense pas...
Le
Président (M. Picard) :
...1 min 45 s.
Mme Rotiroti : Oui, c'est ça. Je voulais juste faire
remarquer à la ministre que nous, on n'a jamais mis un seuil minimal au niveau
du... quand on parle du français. Et, rapidement, je voulais juste vous donner
un exemple parce que vous dites, même
dans votre communiqué dans Le Devoir de ce matin, vous dites que l'anglais
pourrait être un obstacle pour se trouver un emploi. Et, d'ailleurs, j'ai
lu dans un blogue du 8 février, des francophones qui sont hautement scolarisés, à deux, en parlant d'elle puis son conjoint,
ils ont huit diplômes universitaires, autant d'années d'expérience, et ils disent : «Vous me direz :
"Intégrez-vous!" C'est fait. Je suis des cours, mon chum fait du
bénévolat, on commence à avoir un cercle d'amis… Du coup, il nous reste
quoi, comme choix? L'Alberta [ou] Ontario… [...]Nos comptes se vident, les recruteurs [se rapprochent pour
superqualifier], les employeurs de nos domaines ne nous répondent [même]
pas…»
Alors, ces francophones-là sont ici, au
Québec, ils ont toutes les qualifications. C'est des gens qui parlent très, très bien le français — d'ailleurs, c'est des francophones — et eux non
plus ne sont pas capables de se trouver un emploi dans leur domaine. Alors,
quand vous dites que l'anglais pourrait être un obstacle pour se trouver un
emploi, Mme la ministre, vous me pardonnez de ne pas avoir le même avis que
vous, de ne pas être du même avis que vous.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre, en 15 secondes.
Mme De Courcy : Je ne peux pas répondre à une affirmation
comme celle-là en 15 secondes, M. le
Président, d'abord parce qu'il faudrait que je connaisse la situation très
particulière de ce couple-là. Et vous comprenez que, sur les blogues, les
informations...
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre...
Mme
De Courcy : ...qui y sont présentes
ne nous permettent pas...
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre...
Mme
De Courcy : Par ailleurs, je veux
juste vous indiquer...
Le
Président (M. Picard) : ...c'est
terminé.
Mme
De Courcy : ...que l'anglais aide,
bien sûr, et les points pour l'anglais ne changent pas dans la grille de sélection que nous allons mettre de l'avant. J'aurai
l'occasion, par ailleurs, à la commission de lundi prochain sur la charte, de pouvoir vous parler de la question de la
prédominance de l'anglais dans le marché du travail, ça me fera plaisir.
•
(14 h 50) •
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Vanier-Les Rivières pour
15 min 50 s.
M.
Lévesque :
Merci, M. le Président. Alors, bonjour, Mme la ministre. Bonjour à tous les
membres du personnel du ministère. C'est un grand plaisir pour moi de m'exprimer aujourd'hui.
Je vais tenter d'aller droit au but, considérant que le temps est assez
court qui nous est alloué.
Petite
mise en situation. En 2010, le précédent gouvernement avait mis en place la loi
n° 100 au niveau des primes de rendement au niveau des fonctionnaires, les
hauts fonctionnaires et les cadres de la fonction publique, et ça a été réaffirmé par la précédente législature également
par un décret. Je le nomme parce que je l'ai retrouvé récemment, là, le
décret 326, qui a réaffirmé justement l'abolition des primes de rendement des
hauts fonctionnaires de la fonction publique.
Ça, ça a été fait au... on parle ici du mois d'avril 2012. On a demandé, dans l'étude
de crédits, dans le fameux cahier de
l'étude de crédits, quelles ont été, justement, les primes, s'il y en avait eu,
au niveau du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, et on voit à l'intérieur qu'il y a pour
130 000 $ de primes de rendement qui a été remis aux cadres. Il y a 52 cadres, si je ne m'abuse, Mme la
ministre, au sein du ministère, votre ministère. On aurait beaucoup aimé
avoir les réponses pour 2011‑2012. Malheureusement, ça n'a pas été possible.
Mais, pour 2012‑2013, on parle ici de primes de 130 000 $.
Alors,
nous aimerions avoir de la transparence de votre ministère si possible. Qu'est-ce
qui justifie les bonis, ces bonis-là de 130 000 $, considérant le
petit préambule que je viens de vous faire? Et pour quelle raison les gens ont
obtenu des bonus de rendement malgré ça?
Puis ce n'est pas pour remettre en question les compétences des gens ici
présents, comprenons-nous bien, là, c'est vraiment pour bien comprendre. Et
sous quels critères, vraiment, vous en arrivez à la conclusion que les gens
méritaient une prime au rendement?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy :
Alors, comme vous voyez, là, on s'active autour de moi, là, on est en train de
m'indiquer les raisons précises. Alors, je vais attendre quelques secondes pour vous
donner l'information avec grand plaisir, d'ailleurs. Le ministère...
Une voix : …
Mme De Courcy :Ah bon! Le ministère, d'ailleurs,
est très transparent à cet égard et très rigoureux, je dois vous dire. C'est ce
que j'observe depuis les quelques semaines où j'y suis. On m'indique que ce
sont des bonis aux professionnels — donc, c'est conventionné — et non aux cadres que ces primes-là ont été versées. Ce que
je pourrais faire en toute transparence, M.
le député, c'est… Dans la mesure où les lois qui nous régissent… Vous le savez
que nous sommes dans des zones qui sont délicates sur le plan juridique,
je pourrai vous donner un complément d'information quant à l'exactitude, là, des liens entre ces bonis et les conventions
collectives qui nous régissent et que nous avons signées sur un plan
gouvernemental. Est-ce que ça vous va, M. le député?
M. Lévesque : Bien sûr. J'apprécie de recevoir cette documentation-là.
Ça va beaucoup nous aider. Merci beaucoup.
Mme
la ministre, je vais changer de registre, je vais vous parler d'intégration et
de francisation davantage. Ce que je perçois présentement — en tout cas, c'est les cahiers qui
nous le démontrent — c'est qu'en 2012 le Québec a accueilli 4 300 immigrants investisseurs au Québec du
1er janvier au 30 novembre 2012, ce qui est un nombre important. Et, de ce nombre, il y a un nombre extrêmement
important qui sont des immigrants d'origine chinoise, donc des gens qui
sont travaillants, des gens dynamiques, et ça représente au total environ
70 % de l'ensemble des immigrants investisseurs. Par ailleurs — puis là je vais revenir un peu en
arrière pour vous dresser un bilan — ce qu'on se rend compte, c'est qu'en 2010, deux ans
précédemment, il y avait encore un grand nombre d'immigrants chinois qui se
sont joints à la communauté québécoise,
et, sur ce nombre-là, il y en a 2 135 qui ont déclaré ne pas connaître le
français. Ça, ça me préoccupe beaucoup.
On
parle de deux ans précédemment, là, ça fait déjà deux ans. Donc, je me suis dit :
Probablement que la majorité de ces gens-là sont inscrits dans des cours de
français, veulent bien s'intégrer, veulent se joindre à notre
communauté. Eh bien, non, on s'est rendu
compte qu'il y a 604 personnes qui se sont inscrites aux cours de français du
ministère. Donc, c'est un taux de
participation de 28 %. Quand on regarde sur l'ensemble des différentes collectivités
qui se joignent à nous, c'est assurément le plus faible taux de
participation aux cours de français.
Parallèlement
à ça, on a eu la chance, Mme la ministre, de rencontrer récemment l'Association
des marchands dépanneurs et épiciers du Québec, et cette association-là, qui
représente 1 000 épiciers au Québec, dont environ 350 Chinois, a pris l'initiative d'elle-même offrir des cours
de français, donc, pour bien intégrer ces gens-là au Québec. Et,
surtout, ils servent directement la population dans le cadre de leur travail.
Alors, moi, je suis un peu mal à l'aise, Mme la ministre, je dois vous l'avouer,
de voir que c'est une association de marchands qui représente des
entrepreneurs, des gens d'affaires, qui
prenne le leadership d'enseigner le français et que le ministère ne prenne pas
ce leadership-là. En tout cas, à tout
le moins, pas à un niveau suffisamment important, parce que, deux ans plus
tard, ça veut dire que le trois quarts des personnes ne sont pas
inscrites à un cours de français. Alors, j'aimerais peut-être vérifier avec
vous qu'en est-il de ce côté-là.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Oui.
M. le député, je pense que vous dévoilez par votre question une situation qui
est, somme toute, très intéressante. On peut
voir ça comme étant affligeant de voir qu'il y a eu une initiative qui dépend
des marchands ou des dépanneurs, mais voyons ça autrement. Moi, je pense que
cette initiative-là et l'interpellation, à ce moment-là, qui a été faite auprès
du ministère de l'Immigration pour s'assurer qu'il y ait francisation, bien,
était une bonne chose. Et je vous dirais que mon plus grand souhait, ce soit
que toutes les associations de marchands, tous les manufacturiers, tous ceux et celles qui sont réunis et regroupés sur une
base économique prennent avec autant d'intérêt la question du parler
français au Québec pour nous interpeller.
Par
ailleurs, c'est très dynamique, hein, cette question-là. Puis je comprends que
vous n'ayez pas l'information toute fine, et je vais vous la donner à travers
les services compétents, évidemment, du ministère. Le MICC paie les
cours à une trentaine de dépanneurs à Montréal et à Québec, et nous avons signé
l'entente de partenariat avec l'Association des marchands dépanneurs et
épiciers du Québec pour faire la promotion de la francisation et mettre en
place des projets pilotes. Alors, il s'agit, je dirais, d'un excellent,
vraiment excellent partenariat.
Quant
au fait que les investisseurs ne parlent pas français dès le départ, ou qui que
ce soit qui s'installe au Québec, hein… Les gens, maintenant, ont une déclaration d'engagement,
mais il n'y a pas d'obligation, là, auprès des investisseurs. Alors, c'est probablement quelque chose qu'il
faille regarder à nouveau. Une chose est certaine, une chose est
certaine, c'est que le MICC va dire présent à toute demande de ce type-là
provenant du milieu économique.
Le Président (M.
Picard) : M. le député.
• (15 heures) •
M.
Lévesque :
Évidemment, le secteur avec l'immigration chinoise et les dépanneurs, c'est une
pointe d'iceberg, hein, évidemment. On parlait ici de 350 marchands sur l'ensemble des
personnes immigrantes de langue chinoise, la grande difficulté de les intégrer. Et c'est votre région
à vous, la région de Montréal, je le sais, on le constate, et je crois que
ça doit être... il doit y avoir davantage d'investissements de faits sur ce
volet-là.
Mais,
justement, parlant d'immigration et de la francisation des immigrants, je vais
revenir avec quelques données encore une fois si vous me permettez. En 2012, il
y a 51 475 personnes qui ont immigré au Québec, et déjà, on le sait
déjà, en 2012, qu'il y a 38 % de ces
personnes — ça, c'est, encore une fois, selon vos
cahiers — qui ne parlent pas français. Donc, ça, ça commence
déjà à être très préoccupant dès le départ. Et on constate que — j'aime
bien faire le parallèle avec 2010 parce qu'on
peut voir l'impact, où est-ce qu'on en est à cette étape-ci — il y a
eu 53 982 immigrants en 2010 qui ont
immigré, et aujourd'hui, deux ans plus tard, ce qu'on constate, c'est qu'il y a
encore 20 % qui se déclarent ne pas parler français. Ça, pour moi,
c'est alarmant, et il faut trouver une façon, Mme la ministre, je crois, d'intégrer
davantage rapidement les personnes immigrantes au niveau de la francisation.
Et, quand on regarde
ça vraiment de façon large, j'ai eu la chance de rencontrer, dans ma
circonscription de Vanier-Les Rivières, un organisme qui, lui, aide à
accueillir des personnes immigrantes. Cet organisme-là me disait que le principal problème… en tout cas, à tout le
moins, l'un des principaux problèmes qu'ils ont, c'est que la
francisation, c'est une banque d'heures qui
est statique. Autrement dit, ça va... environ 1 000 heures de formation
qui sont prévues pour les personnes
qui ne parlent pas le français. Donc, c'est assez stable, c'est ce qu'elle m'expliquait.
Peut-être que je me trompe, et ça me fera plaisir...
Mme De Courcy : Ce n'est pas grave.
M. Lévesque : ...de me faire corriger, il n'y a aucun problème. Mais, en
ayant 1 000 heures de formation de façon
stable, comment pouvons-nous nous assurer qu'on francise bien nos gens,
considérant que certains, ça peut leur prendre 600 heures, 700 heures,
800 heures, et d'autres, on peut facilement imaginer que ça peut aller à
1 000, 1 500, 2 000 heures et
peut-être plus, et que, si le temps qu'on prévoit pour la francisation de nos
personnes est statique, eh bien, là on se... Ne nous mettons-nous pas
dans une situation d'échec, autrement dit? Parce que l'objectif, justement… Si
la personne ne parle pas bien le
français — et je suis convaincu que vous le savez mieux que
moi — comment pourra-t-elle intégrer
le marché du travail? Alors, c'est un enjeu, d'autant plus dans une région
pratiquement unilingue francophone comme
la Capitale-Nationale, dont je me fais un peu le porte-voix aujourd'hui. Dans
la région de Montréal, je comprends qu'il y a beaucoup plus de personnes
bilingues, mais à Québec, notamment, ça, ça peut poser problème.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy :
Bien, je vois que, M. le député, tout comme moi, vous accordez beaucoup d'importance aux organismes qui s'occupent de francisation, et à juste
titre. Maintenant, dans les statistiques, attention, deux petites mises en garde. Mais je reconnais là votre
intérêt, par ailleurs. De ces 38 % dont vous parlez, il y en a près de
deux sur cinq qui sont des enfants. Alors, il faut faire attention quand
on parle des organismes en francisation.
Maintenant,
vous avez beaucoup d'intérêt sur le dossier de la francisation, et, dans les
cahiers qui vous ont été remis, il y a diverses informations que vous
pourrez consulter sur comment s'organisent les cours. Ou, encore mieux,
sur le site du ministère, là, il y a encore plus de précisions.
Maintenant,
pour votre gouverne, 1 800 heures autorisées en francisation, dont plus ou
moins 1 000 à temps complet. Et puis, après la francisation au ministère de l'Immigration,
les personnes immigrantes — et là je suis bien placée pour vous le dire — peuvent continuer
dans les commissions scolaires. Alors, il y a donc plusieurs issues. Je
présume que l'organisme en
francisation — que vous n'avez pas nommé, puis nommez-le pas,
là — je présume que l'organisme en francisation, par ailleurs, déplore sûrement que c'est inégal, les
personnes qu'ils desservent sont d'inégales connaissances, présentent
des difficultés psychosociales. À Québec, ça a été relevé beaucoup dans ma
tournée des régions. C'est comme si on avait
deux pôles : un pôle où ce sont des immigrants très, très spécialisés qui
possèdent un français ou qui ne le
possèdent pas du tout, mais qui vont l'apprendre très, très rapidement et toutes
ces personnes qui ont été sélectionnées à un certain moment, ou qui sont
des réfugiés, ou qui sont des gens qui sont en grandes difficultés.
Vous donner un dernier point. Vous savez,
même la modification à la grille que nous nous apprêtons à prendre et même celle
qui a été faite par le gouvernement précédent… Le gouvernement précédent, qui
avait fait des modifications à la
grille par rapport à la maîtrise du français, on ne voit pas encore les effets
sur les populations que nous côtoyons parce qu'il y a un retard considérable, considérable, de livraison des
certificats de résidence permanente de la part dugouvernement fédéral. Alors, ayez ça en tête quand
vous faites la jonction entre ce que nous faisons comme potentiel de la
grille… Ça prend des effets, là, de quatre, cinq ans, on est… il y a des
retards importants.
Le Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Nous allons
aller du côté du gouvernement. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Merci, M. le Président. À mon tour de
saluer mes collègues, collègues députés du
gouvernement, Mme la ministre, les collègues de l'opposition, de la deuxième
opposition, le personnel du ministère et les membres du cabinet.
Mme
la ministre, vous l'avez mentionné dans vos remarques préliminaires, que j'ai
écoutées avec attention, Mme Marois a décidé, lors de la nomination...
Des
voix : Mme la première ministre.
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Mme la première ministre, excusez, a
décidé, lors de la nomination du Conseil des
ministres, de mettre sous votre responsabilité les dossiers du ministère de l'Immigration
et des Communautés culturelles avec ceux de la Charte de la langue française.
Alors, je n'ai pas besoin de vous rappeler l'importance de l'immigration pour
relever les défis de main-d'oeuvre pour le Québec de demain. Et, pour que le
Québec continue de se développer, je pense que c'est important.
Trois
organismes aussi qui s'occupent... que la Charte de la langue française
chapeaute, qui sont, mettons, inscrits. C'est
l'Office québécois de la langue française, le Conseil supérieur de la langue
française et la Commission de toponymie.
Je pense que c'est aussi des organismes qui jouent un rôle important au niveau
de la francisation au Québec puis, je pense, pour tout le respect de la
langue française au Québec.
Et je pourrais rajouter aussi, avec certains
commentaires qui ont été mentionnés tantôt : Il faut tenir compte de la réalité qu'on vit au Québec. La réalité est
différente, des fois, de celle qui est vécue peut-être dans d'autres milieux. Et
moi, personnellement, comme député de la circonscription de Saint-Hyacinthe, où
il y a plusieurs organismes, je considère
que je ne suis pas prêt à perdre ma langue pour de l'argent. Alors, ça aussi, il
faut en tenir compte. Je pense qu'au Québec, là, on est dû pour bouger
dans ce sens-là.
Alors, ma question est assez simple :
Est-ce que le fait de mettre sous la responsabilité d'une même ministre ces deux responsabilités permet une meilleure cohérence de
l'action gouvernementale?
Le
Président (M. Picard) : Merci, M. le
député. Mme la ministre.
Mme De Courcy : Bien, merci, M. le député, pour la
question, qui permet, dans le fond, de préciser
pourquoi le ministre de l'Immigration et des
Communautés culturelles a joint le ministre responsable de la Charte de la
langue française, pourquoi notre première ministre a décidé de faire les
choses de cette manière. Ce n'est très certainement pas pour un rétrécissement
des mandats, c'est sur une vision d'avenir qu'elle l'a fait. Quelle vision d'avenir?
Elle a tenté — et il m'appartient de concrétiser son intention — elle a tenté
de se projeter, et de nous projeter dans l'avenir, et de bien signifier à l'ensemble de la société québécoise
que l'avenir du Québec passait par deux facettes très importantes, à
savoir la maîtrise de la langue, et de résolument être dans un Québec
francophone dans un îlot qui est dans une Amérique anglophone, et de statuer que les personnes immigrantes étaient les
personnes sur qui nous devions compter dans l'avenir pour bâtir cette société en français à partir de
leur savoir, à partir de leur contribution, en se joignant à nous tous et
toutes, et ainsi contribuer à l'essor de la société québécoise.
Notre
première ministre a mis ça de l'avant dans la perspective où des chiffres sont
connus. Les chiffres sont connus, nous
savons que nous avons besoin de main-d'oeuvre. Et je rappelle que ma tournée
des régions m'indique que, dans chacune des régions du Québec, ce
besoin-là se fait sentir et qu'à cet égard-là il faut absolument, absolument qu'il
y ait des personnes immigrantes qui ne choisissent pas que Montréal, mais qui
choisissent le Québec. Et, pour qu'elles choisissent le Québec, le Québec
francophone, le Québec des régions, bien, il faut nécessairement que les personnes immigrantes qui arrivent chez nous, d'abord,
le sachent, d'abord, le sachent et, ensuite, puissent avoir tous les moyens nécessaires pour apprendre cette langue, la
pratiquer dans leur vie et puis au travail. Et c'est pour ça, d'ailleurs,
que le projet de loi n° 14 touche la langue de travail de façon
très précise, ce qui n'a pas été fait depuis plusieurs années, pour donner, donc, une cohésion plus importante à notre
société et permettre aussi aux personnes immigrantes de bien comprendre cette
cohésion-là de la société québécoise.
Vous savez, lorsque j'étais,
dans mon ancienne vie, présidente de la commission scolaire de Montréal, une vaste consultation
avait été mise de l'avant pour une politique d'intégration des personnes
immigrantes à la société québécoise, dans les écoles. D'ailleurs,
quelques années plus tard, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, pour ne
pas la nommer, a fait exactement le même exercice, pour ceux et celles qui la
connaissent.
Quel
était le message le plus important qui avait été souligné, d'ailleurs, dans un
éditorial de Marie-Andrée Chouinard, du
journal Le Devoir? Quel était le message le plus important qui
avait été mentionné par ces famillesimmigrantes?
D'ailleurs, je vous rappelle que les personnes qui ont participé le plus
fortement et le plus majoritairement à cette
consultation-là, bien, c'étaient les familles immigrantes, là, qui sont venues
nous dire comment faire, à ce moment-là, à la commission scolaire de
Montréal, comment faire cette politique-là. Et le premier message qu'ils nous
ont dit à ce moment-là, c'est : Soyez
clairs, soyez cohérents. Nous trouvons extrêmement difficile votre hésitation.
On avait demandé : Mais de quoi
parlez-vous par «votre
hésitation»? Bien, tout simplement, vous nous
demandez, avant d'arriver ici, au pays, pays
que nous choisissons pour toutes sortes de raisons, vous nous demandez de bien
parler français, on inscrit nos enfants dans des écoles francophones, et
pourtant, quand nous tentons de travailler en français, c'est difficile, on nous demande — on nous demande — de parler anglais. Alors, soyez clairs
au niveau de la langue de travail et
affirmez-vous aussi sur le plan des valeurs.
N'ayez pas de crainte, n'ayez pas de crainte quant à l'affirmation que vous
êtes dans un Québec français, que vous avez une histoire, que vous
souhaitez que nous travaillions tous ensemble à l'édification de ce pays avec
des valeurs communes.
•
(15 h 10) •
L'action gouvernementale, d'ailleurs, va dans
ce sens. Vous avez entendu ma collègue ministre de l'Éducation parler de
la question des cours d'histoire. Vous avez entendu, à plusieurs égards, mon
autre collègue qui s'occupe des institutions
démocratiques parler d'éventuellement une discussion publique autour des
valeurs communes. Bien, tout ça va dans
le sens et est convergent vers la clarté du message pour la société québécoise,
mais aussi… pour nous tous, pour nous tous d'abord et aussi pour les
personnes immigrantes qui s'en viennent chez nous.
À mon avis, il faut que nous ayons en tête qu'aujourd'hui
nous parlons d'immigration, nous sommes dans
une étude de crédits autour du ministère de
l'Immigration et, un jour, probablement que nous pourrons le faire en même
temps. Parce que les ponts sont nécessaires entre le projet de loi n° 14 et tout ce qui
concerne les mesures qui seront prises en immigration.
Dans le texte qu'il y avait dans Le Devoir de ce matin, un certain
nombre de mesures sont annoncées, et j'en avais annoncé au moment du projet de loi n° 14 pour bien signifier le lien entre
langue et immigration. Je vous donne un
exemple de ces mesures et je les rappelle pour être sûre que, ce lien-là, on le
comprenne, et très bien, et qu'on s'en souvienne
parce qu'on a tendance encore à isoler immigration et langue, alors que tous,
et pas que Montréal... On parle de l'Outaouais,
on parle de Laval, on parle même en région éloignée où on désire avoir cette
équilibre-là entre l'immigration, et la francisation, et le fait
français. Ça a été une condition très importante. Et, dans des régions pour qui
certaines entreprises jugent que c'est
extrêmement important qu'il y ait des postes où les gens parlent anglais, tous
m'ont dit... Dans l'Outaouais, on n'est
pas dans un endroit où, habituellement, on va avoir ce discours-là. Dans l'Outaouais,
on m'indiquait : Il faut que les entreprises aient résolument un
visage français, même quand elles ont des postes qui sont documentés pour… et qu'ils doivent utiliser l'anglais, il
faut que toute l'entreprise donne un visage français résolument. Alors,
les liens, donc, sont forts entre le projet de loi n° 14, bien sûr, la
question de la langue, la question de l'immigration.
Parlons d'un certain nombre de mesures :
réviser la grille de sélection des travailleurs et des travailleuses qualifiés afin de
favoriser une intégration plus rapide au marché du travail; parlons de
consolider et élargir le réseau des partenaires de la francisation à l'étranger et de soutenir la croissance de la
francisation en ligne — j'aurai probablement l'occasion de vous en reparler un peu plus tard; rendre
accessible à l'ensemble des candidats et des candidates sélectionnés le
Service d'intégration en ligne, le SIEL — c'en est une autre, c'est un lien entre l'immigration… et
toujours avec l'intégration à la société
québécoise francophone; transformer le Programme des immigrants entrepreneurs
afin de sélectionner puis soutenir l'établissement
d'immigrants entrepreneurs contribuant davantage à la création d'emplois, ce
qui me permet de faire un petit
raccord par rapport au député de Les Rivières... je pense, c'est Vallée-Des
Rivières, pour lui dire qu'en effet moi aussi, je suis inquiète du fait qu'il y a des... vous dire que des
entrepreneurs nous quittent, des entrepreneurs investisseurs, on a de la difficulté à les garder, et en plus de
ne pas parler français. Alors, c'est un sujet préoccupant pour nous.
Poursuivre la mise en... des ententes de
coopération internationale, bien sûr, hein, de parler de main-d'oeuvre
spécialisée, mais aussi avec des
ententes avec les Alliances françaises; consolider les services de soutien à l'installation
et à l'intégration offerts par les
organismes communautaires certifiés; mettre en oeuvre le programme
Mobilisation-Diversité afin de favoriser la pleine participation à la
société québécoise de tous et toutes.
Comme vous voyez, à chacune des mesures, on
peut voir qu'il y a un lien immédiat entre le français, l'intégration, l'immigration.
Alors, je trouve vraiment que c'est une vision d'avenir, une vision intégrée
qui m'apparaît, en tout cas, très porteuse pour le futur. Mais il faut
donner le temps au temps, à ces mesures, puis il n'y a pas de résultat immédiat
en intégration. Et, d'ailleurs, M. le député, pour avoir visité votre région
puis avoir participé à un événement particulier d'intégration des personnes
immigrantes à Saint-Hyacinthe, vous le savez qu'il faut donner le temps au
temps pour permettre cette intégration-là
réussie de l'immigration et du français, le caractère francophone, mais aussi
une parfaite intégration en emploi prioritairement.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre.
M.
Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Il
reste combien de temps, monsieur?
Le
Président (M. Picard) : Il vous reste
sept minutes.
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Sept minutes. Merci, M. le
Président. Donc, je vais vous amenez sur l'accord
Canada-Québec au niveau de l'immigration. La première ministre a évoqué, lors
de son passage à Davos, en Suisse, son
souhait de voir à l'amélioration de l'entente fédérale-provinciale sur l'immigration.
On rappelle que le gouvernement du Québec est responsable, entre autres,
de donner des services d'accueil, francisation, d'intégration aux nouveaux arrivants qui s'établissent au Québec, similaires
à ceux offerts dans le reste du Canada. Les sommes sont réparties entre les ministères pour la dispensation de ces
différents services. Inutile de vous dire que c'est quand même important,
ce qu'on est allé chercher au niveau de l'immigration
quand Québec… l'entente qu'on a eue, c'est très avantageux pour nous,
puis je pense qu'il faut continuer.
Quels sont vos commentaires ou vos réactions
suite à la déclaration de la première ministre du Québec concernant l'accord Canada-Québec lors de son séjour en
Suisse?
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme
De Courcy : M. le député, avec la
diplomatie qu'on lui connaît, notre première ministre évoque ici des
conversations, des discussions et sa propre connaissance de certains aspects de
nos ententes qui nous préoccupent. J'aimerais,
à cet égard-là, vous lire — ce
qui va vous permettre de me comprendre davantage, tous et toutes — vous
lire la lettre que j'ai expédiée au cours
des dernières heures à mon homologue fédéral. Ça vous donne tout à fait les
préoccupations que soulevait notre première
ministre et, bien sûr, qui sont les miennes. Alors, je vous lis ce qui suit :
«L'immigration est au coeur des défis de notre société et elle constitue
un enjeu prioritaire pour le gouvernement du Québec. J'apprécie [...] la
collaboration manifestée entre nos ministères en la matière, que j'aurai à
nouveau l'occasion de constater lors de l'entretien téléphonique que nous
aurons [dans les prochains jours].
«Au cours des dernières années, plusieurs changements ont été apportés
aux programmes d'immigration fédéraux, notamment [en] regard de l'immigration
humanitaire. J'examine ces changements depuis mon arrivée en poste et je
souhaite vous faire part de mes appréhensions à cet égard.
«D'entrée de jeu, je souligne que je souscris pleinement à l'objectif d'assurer
un traitement rapide des demandes d'asile. Les ressources qui ont été mobilisées en
ce sens ont permis de résorber une partie du volume des demandes en attente de traitement, passant de 22 500
demandes d'asile en janvier 2010 à 11 500 en novembre 2012, selon les
chiffres soumis par votre Administration pour le Québec.
«L'arriéré
des demandes d'asile et les délais d'attente aux diverses étapes du processus d'octroi
de l'asile représentent un coût majeur pour
le Québec, en raison des services qu'il offre à ces personnes en attente d'une
décision. Rappelons que ces coûts ne sont pas couverts par la compensation
financière fédérale qui est versée dans le cadre de l'Accord Canada-Québec
relatif à l'immigration[...]. Ces délais d'attente affectent aussi directement
ces demandeurs et les milieux qui se sont investis pour les accueillir.
«Je suis profondément préoccupée par le sort [des] personnes dont la
demande a été déposée avant l'application des nouvelles dispositions fédérales, qui voient l'étude
de leur demande relayée à une date ultérieure, alors qu'elles sont déjà
sur le territoire depuis plusieurs années.» Tous, les députés, hein, on a
été témoins de ça, et même on a vu ça, là, dans les journaux. «Ces personnes
qui, avec leurs familles, ont habité au Québec et ont eu l'occasion de débuter
un processus d'intégration, subiront avec plus de difficultés une éventuelle
décision de renvoi.
«De plus,
vous n'êtes pas sans savoir qu'à la suite de la décision de votre gouvernement
de diminuer son engagement dans le Programme
fédéral de santé intérimaire offert aux réfugiés et aux demandeurs d'asile le
Québec a dû prendre en charge [...]
le coût des médicaments et des soins qui ne sont dorénavant plus couverts. Le gouvernement
du Québec n'a eu d'autres choix que d'intervenir
rapidement pour protéger la santé des personnes et prévenir les
complications médicales découlant de l'interruption de leur traitement.
«[...]Je vous
rappelle que les décisions prises à cet égard ont un effet important sur les
personnes qui se trouvent au Québec, ce qui
est très problématique. Mes inquiétudes rejoignent celles des principaux
partenaires québécois qui oeuvrent auprès de
cette clientèle. Je me soucie particulièrement des enfants de parents placés en
détention dans le cas d'une arrivée
déclarée irrégulière, et des incidences négatives possibles des nouvelles
modalités découlant spécifiquement de
l'identification des pays d'origine désignés.» Membres de la commission, d'ailleurs,
je rencontrerai d'ici peu l'ensemble des
organisations, au Québec, qui oeuvrent auprès de ces personnes pour voir les
effets, là, de la récente législation.
«Ainsi, il m'apparaît justifié de vous
demander que tous les efforts nécessaires soient faits pour que le gouvernement canadien traite, dans des délais acceptables, l'ensemble
des demandes d'asile, autant les anciennes que les nouvelles.
«Par ailleurs, j'ai été mise au fait — aussi — de retards inhabituels dans le
traitement des demandes de résidence permanente...» Ici, on parle du bureau de Buffalo, hein, c'est de ça
dont on parle. «La situation de
ces personnes déjà au Canada de façon
temporaire est particulièrement inquiétante...» Il s'agit vraiment, là, d'une
décision, vraiment d'une décision, on l'a documentée. Et, je vous l'indique,
là, mon «ministère a déjà fait plusieurs représentations auprès de Citoyenneté et Immigration Canada pour souligner
ce [propos-là]. Les échanges m'amènent à conclure que cet état des
choses est conjoncturel, mais il n'en demeure pas moins préoccupant.
«En ce qui
concerne le dossier des investisseurs, je suis préoccupée par les propos que me
rapportent les administrateurs [publics]
quant à l'avancement des travaux du groupe de travail que vous avez formé avec
maprédécesseure. [...]il [est]
primordial que les compétences du Québec soient entièrement respectées dans le
cadre de ces discussions et des solutions qui pourraient être avancées.
À cet égard, le mandat que j'ai donné aux représentants du ministère est sans
équivoque.» Je vous passe maintenant les politesses d'usage.
Donc, les inquiétudes ou, en tout cas, les
préoccupations auxquelles notre première ministre faisait allusion, bien, sont parfaitement illustrées dans cette lettre, que
j'ai envoyée à mon homologue fédéral. Et, pour le bénéfice de la commission, si
vous le désirez, je pourrai la déposer.
Le
Président (M. Picard) : O.K.
Oui, on va... Bien, soumettez-moi le document, je vais valider si c'est acceptable. Il vous reste 30 secondes. Je
pense qu'on pourrait proposer de changer de bloc, puis vous allez avoir
votre temps plus tard. C'est ça?
M. Pelletier
(Saint-Hyacinthe) : C'est ça.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée de Jeanne-Mance—Viger, c'est à vous.
•
(15 h 20) •
Mme Rotiroti : Oui. Merci, M. le Président. Alors, juste pour continuer
dans la même lignée que la ministre, sur le dossier des oubliés de Buffalo... D'ailleurs,
moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer madame Diane...
Une
voix : Michèle.
Mme
Rotiroti : …Michèle, concernant, justement,
cette problématique-là qui est assez particulière, il faut le dire. Juste pour sensibiliser les gens de la commission, c'est
10 000 dossiers qui, suite à la fermeture du bureau à Buffalo, ont été transférés à Ottawa. Ces gens-là, il y a
une grosse partie de ces gens-là qui avaient déjà obtenu un CSQ, qui ont
été déjà sélectionnés par le Québec et,
malheureusement, se retrouvent dans une situation où est-ce que, là, ils
doivent prendre une décision, est-ce que... Parce que le délai est
terminé. Alors, ils doivent soit retourner dans leur pays d'origine et recommencer les démarches pour être capables de
revenir au Québec… Pendant ce temps-là, ces gens-là se sont créé des amis, ils ont créé un certain réseau, ils se sont
installés ici, au Québec. Alors, tu sais, ça pose vraiment une
problématique.
D'ailleurs, je sais que ces gens-là ont
essayé de parler au ministère, et, suite à cette intervention-là, il y a eu une lettre qui a été
envoyée le 8 novembre 2012, du ministère, signée par M. Gervais, qui dit
simplement… Si vous voulez que... je pourrais la lire, là : «Nous
avons discuté avec Citoyenneté et Immigration Canada de la situation des
demandes de résidence permanente qui ont été
soumises au bureau de Buffalo avant sa fermeture. Les autorités fédérales ont
confirmé qu'ils travaillaient à y apporter une solution.» Alors,
ça, c'était la réponse qui a été envoyée par le ministère.
Mais, suite à qu'est-ce que vous dites, Mme
la ministre, je suis contente que vous allez... vous avez été un petit peu plus loin
parce que je ne vous annonce rien de vous dire que les ambassadeurs de la
France et de la Tunisie à Ottawa, eux, ils vont rencontrer M. Kenney à ce sujet-là. Alors, je ne sais pas si vous,
vous avez l'intention de lui parler de vive voix ou de le rencontrer, non seulement, évidemment, sur le
dossier des oubliés de Buffalo, qui est un dossier très important, mais
aussi par rapport à qu'est-ce que vous venez de dire, toutes les demandes que
vous voulez leur faire. Je pense que ça serait peut-être mieux de le rencontrer
et avoir un échange face à face au lieu de le faire par correspondance.
Alors, je ne sais pas si, la ministre, vous
avez l'intention de rencontrer votre homologue fédéral là-dessus. Si oui, est-ce qu'il y a déjà des discussions d'entamées ou
des rendez-vous pris?
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme De Courcy : Bon. Alors, Mme la députée, la lettre
que... Quand j'ai exclu les derniers paragraphes, c'est... Évidemment qu'on sollicite cette
rencontre-là qui va être précédée d'un entretien téléphonique qui n'est pas un
téléphone uniquement de courtoisie. Alors, j'ai choisi ce moment-ci pour faire
cette rencontre après toutes les démarches administratives
possibles faites par le ministère de l'Immigration, qui a suivi ces dossiers-là
de très près, de très près. J'ai eu l'occasion
d'ailleurs, à certains de nos consoeurs et confrères de l'Assemblée nationale…
de les rassurer à ce sujet-là et de leur exprimer à quel point on
suivait de près la situation.
Maintenant, je comprends que nous sommes
plusieurs à nous inquiéter, même ailleurs dans le monde, de certaines décisions et
de mouvements qui ont été faits par le gouvernement fédéral. Bien sûr que je ne
devancerai pas la discussion que j'aurai
avec mon homologue fédéral. Je pense qu'il a accepté d'emblée cet échange-là.
Et, comme je vous l'ai dit au début
de nos entretiens sur les crédits, j'ai tendance à avoir une approche
constructive, positive. Alors, je suis certaine qu'avec toutes les
pressions exercées aussi, hein, par l'ensemble de ces personnes, par nous tous
et toutes, que nous pourrons, en tout cas,
tenter…et influencer positivement notre homologue, notre ministre fédéral pour
qu'il puisse prendre en compte la situation particulière du Québec,
hein, dans ce sens-là et son expertise en termes de sélection.
Vous
avez vu dans les fiches les importants délais, hein? Vous avez vu, là, que ceux
et celles qui les ont consultées... Et, bon,
ces délais-là sont toujours, toujours très inquiétants parce que c'est des
drames humains, hein, des drames humains qui sont derrière les
certificats non délivrés. C'est aussi simple que cela.
Mme Rotiroti : D'ailleurs, vous avez tout à fait
raison qu'il y a des humains en arrière de tout ça, des familles, et c'est des gens qui ont quand même su s'établir
ici, au Québec, qui, là, se voient peut-être être obligés de tout quitter et de
retourner dans leur pays d'origine.
Je voulais aborder, vu qu'on est dans le
sujet, je voulais aborder le sujet du CSQ parce que les frais d'obtenir un CSQ vont à la
hausse. Et justement, en parlant des oubliés de Buffalo, ceux et celles qui
voient le CSQ venir en échéance, ces gens-là ont déjà payé, évidemment,
le 350 $ qui est le coût pour faire les démarches avant, là, pour faire
les démarches pour obtenir le CSQ, et là c'est
rendu que le coût est à 700 $. Alors, évidemment, ça représente un revenu
de plus au niveau du ministère. On en parlera après, de savoir qu'est-ce que
vous allez faire avec ce revenu... sur ce revenu, surplus dans votre ministère, mais est-ce que les oubliés de Buffalo,
les gens qui vont vouloir rester ici, au Québec, ou revenir au Québec, est-ce qu'ils vont être obligés
de payer de nouveau le 700 $ ou est-ce qu'on va faire quelque chose
pour eux spécifiquement, pour s'assurer qu'ils n'ont pas à débourser ces
frais-là supplémentaires?
Le Président (M. Picard) : Mme la ministre.
Mme De Courcy : En plus — simplement vous
donner une information supplémentaire, Mme la députée — il y aura une rencontre aussi avec les sous-ministres
au cours... Ça va se faire à la fois sur une base politique et sur une base — voyons, ma note était... — une
base administrative. Ma note était inversée. Alors là, pour ce qui est de... Si vous permettez, je vais
juste faire une petite vérification auprès du sous-ministre pour la question de
la mesure dont vous me parlez. Ce ne sera pas tellement long.
(Consultation)
Mme De Courcy : Alors donc, ce n'est pas sur une base rétroactive, non.
Alors donc, on n'est pas dans le contexte où il va y avoir des coûts...
Excusez-moi, M. le Président, je ne vous ai pas demandé...
Le Président (M.
Picard) : Ce n'est pas grave.
Mme De Courcy : Alors, bon. Donc, ce n'est pas le cas. Je vous rappelle aussi — parce que,
souvent, ces mesures-là, très fines, on oublie leur origine — dans le
précédent gouvernement, on avait choisi la... on appelle ça la croisière de l'augmentation
des frais. Alors, on est dans la croisière de cette application-là.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme Rotiroti : Je ne questionne pas la croissance, comme vous dites, des
frais...
Mme De Courcy : Ah bon, excusez-moi.
Mme Rotiroti : ...ce n'est pas ça du tout. Qu'est-ce
que je questionne... Parce que ça n'a pas été très clair, vous dites : Il n'y a pas de rétroactivité. Ça veut
dire que ces gens-là vont refaire l'application en bonne et due forme, vont
payer le 100 $...
Mme De Courcy : Sans coût.
Mme Rotiroti : Sans coût?
Mme De Courcy : C'est ça. On m'indique que...
Mme Rotiroti : C'est ça, ce n'était pas très clair. Oui.
Mme De Courcy : Bien, c'est pour ça que c'est sans coût, parce que la
durée du certificat dure trois ans.
Mme Rotiroti : Exact.
Mme
De Courcy :
Alors, on n'est pas dans des délais qui ont excédé trois ans. Auquel cas, s'il
y avait des cas exceptionnels, on avisera.
Mais ce n'est pas du tout notre intention d'ajouter au fardeau de ces
personnes-là, absolument pas.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme
Rotiroti : Oui.
Et qu'est-ce que vous allez faire? Évidemment, ma deuxième question, le
deuxième volet, c'était : Vu qu'il y a une augmentation de coût, on va augmenter,
comme vous dites, la croissance annuelle, pour le CSQ, de 350 $, on
s'en va à 700 $, c'est une augmentation de revenus pour le ministère. Vous
allez investir cet argent-là où et comment?
Est-ce que ça va être réintégré dans les programmes? Est-ce que ça va être
uniquement dans la francisation? Est-ce que ça va aller dans l'intégration?
Vous allez investir ces surplus où?
Mme
De Courcy : La
relation directe entre une enveloppe x et les coûts de revient, et tout ce qu'on
peut voir autour des certificats versus un programme en particulier, on ne le fait pas
comme ça au ministère de l'Immigration, vous le savez mieux que moi. Vous le savez mieux que moi. Mais,
dans l'ensemble, le maintien des opérations, donc des services aux personnes est maintenu en totalité, et, dans
certains cas, il y aura même de légères augmentations. Alors, ne serait-ce
que pour se maintenir au même niveau de
service en francisation, compte tenu de son déficit important — vous
vous souvenez certainement de ça — ces nouveaux revenus ne
servent, là, qu'à ralentir un peu le gouffre financier que représente la
francisation des personnes immigrantes. Alors, la jonction, donc, entre les
programmes ne se fait pas, mais soyez assurée que ce sera en services, bien
sûr, tous revenus supplémentaires. Ce qui me permettra probablement, dans des
questions subséquentes, de vous parler de la perspective pour nous d'aller…
pour le ministère de l'Immigration, de pouvoir aller chercher des revenus
nouveaux.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée, il vous
reste encore neuf minutes dans votre bloc.
• (15 h 30) •
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci, M. le Président. Toujours suite à la lettre que la ministre a déposée
aujourd'hui dans le Devoir, vous avez
dit que vous mettez beaucoup d'emphase sur la langue française — ce qui est
tout à fait noble, et on est tout à fait d'accord
avec vous — et l'apprentissage du français, et
vous dites que... Bon, évidemment, vous
énumérez tous les services qu'on a en
francisation, entre autres la francisation en ligne, qu'on peut faire à partir
de leur pays d'origine, et vous
parlez aussi des nouvelles ententes que vous avez conclues avec l'Alliance
française. On regarde dans les livres de crédits que, jusqu'à date, vous avez signé trois ententes sur 112. J'imagine
que vous les connaissez, les trois, lesquelles qui sont… Et je voudrais savoir si vous avez l'intention
d'en signer d'autres. Évidemment, j'espère que oui. Et, si oui, quand?
Est-ce qu'il y en a d'autres qui seront prêtes bientôt?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy :
Alors, Mme la députée, il y a eu 105 ententes dans 28 pays en 2011‑2012. Pour
notre bénéfice, c'était... il y a 112 ententes dans 29 pays en 2012‑2013, et puis il y
en aura neuf qui sont prévues d'ici juillet 2013. Et ça, bien sûr, c'est la prévision actuelle. On va
essayer d'en signer au maximum dans des pays les plus diversifiés
possible, évidemment. C'est une priorité. Vous comprendrez que tout est relié,
hein? On a parlé tantôt de la grille. Alors, nécessairement,
pour que la grille soit adéquate, il faut qu'il y ait des ententes dans
différents pays des alliances françaises pour que ça fonctionne bien.
Mme
Rotiroti : Bien,
là-dessus, Mme la ministre, on est tout à fait d'accord que les ententes sont
très importantes. D'ailleurs, les trois que vous avez signées à partir de 2012, on a deux
dans les États-Unis, une à Dallas puis Atlanta, puis on avait une autre à Cebu, aux Philippines. Puis,
vous dites que vous avez l'intention d'en signer d'autres d'ici le 9
juillet, avez-vous... Puis, vous dites que vous regardez des différents pays,
et tout ça, avez-vous des pays en tête ou est-ce que... comment ça se fait?
Mme
De Courcy : En
tête, non, mais ça me fera plaisir, dès que nous aurons l'ensemble de ces
ententes, de vous les transmettre, aux membres de la commission. Ça va me faire
extrêmement plaisir de le faire, évidemment. Et, bien sûr, hein, quand vous avancez, depuis 2012, que j'ai
signé trois ententes, oui, en 20 semaines, on en a signé trois. Alors,
on va essayer évidemment, hein, de travailler fort à la conclusion de
nombreuses ententes partout dans le monde.
Mme Rotiroti : Bien, d'ailleurs, ce n'était pas un reproche, Mme la
ministre, vous dire que vous avez juste...
Mme De Courcy : Ah! je n'entends jamais vos questions comme des reproches,
madame.
Mme Rotiroti : Ce n'était pas un reproche, alors j'espère que vous ne l'avez
pas pris personnel.
Mme
De Courcy : Ah!
jamais, jamais, jamais. Je trouve, vous savez, le travail parlementaire
toujours extrêmement intéressant, même si j'y
suis peu habituée. Et tous mes collègues m'ont signifié que le travail en
commission était le plus productif et le plus probant, alors j'en suis
certaine.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre, je
comprends que vous allez transmettre à la commission un document.
Mme De Courcy : Oui, aussitôt que j'aurai la certitude que ces ententes
seront conclues.
Le Président (M.
Picard) : O.K. Donc, on prend bonne
note.
Mme De Courcy : Je ne le ferai pas dans les prochains jours, vous le
comprenez.
Le Président (M.
Picard) : O.K. Je vous remercie, Mme
la ministre. Mme la députée.
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. On a parlé un petit peu des organismes communautaires, et je
sais que mon collègue de Saint-Hyacinthe a abordé un petit peu la question, de
dire l'importance de nos organismes communautaires.
Puis, Dieu sait, heureusement qu'on les a dans nos comtés parce que je ne suis
pas sûre que le bureau de comté
serait en mesure d'aider tous ces gens-là. Ça serait impossible, d'autant plus
que je ne pense pas qu'on aurait cette expertise-là que ces partenaires
essentiels du ministère ont sur le terrain. D'ailleurs, moi-même, je suis
députée de Jeanne-Mance—Viger, c'est l'arrondissement de Saint-Léonard. Alors,
je peux vous dire qu'un comté qui a toujours été
prédominant dans le… je disais, italien, est devenu multiethnique, et très
vite. Je vais vous dire, j'ai grandi dans ce comté-là et j'ai de la misère à... Quand on voit le changement et la
diversité qu'il y a dans mon comté, c'est exceptionnel.
Alors, pour les organismes communautaires, je pense qu'on
pourrait tous être d'accord que c'est des
partenaires primordiaux pour le ministère.
Je pense qu'on doit les garder, je pense qu'on doit les supporter. Et je sais
que nous, on... il y a beaucoup de
choses que le ministère fait, entre autres les ententes qu'on signe avec les
organismes communautaires, que ça soit pour leur mission globale, mais
aussi pour certains programmes spécifiques ou certains services que cet
organisme peut donner à une clientèle spécifique.
Moi,
je voulais juste savoir... J'imagine, comme députés, vous avez les mêmes
demandes à vos bureaux de comté, ces gens-là réclament des fonds. Alors, ils disent
que la clientèle est de plus en plus importante, et, bon, l'argent ne
suit pas. Alors, je voulais savoir parce que, quand on regarde les crédits,
évidemment il n'y a pas de nouvel argent… Je suis
contente de voir que le ministère de l'Immigration, par contre, a été épargné
par les coupures. Alors, ça, c'est une bonne nouvelle, et je me
demandais si la ministre... J'aimerais ça, un petit peu, savoir sa vision par
rapport aux organismes communautaires, d'autant
plus qu'elle vient de finir une tournée importante. Alors, je voudrais savoir
si elle a l'intention de changer des mandats des organismes
communautaires. Est-ce que vous avez l'intention de regrouper des organismes
communautaires pour être capable de mieux distribuer ou distribuer l'argent
autrement? Alors, j'aimerais ça, savoir un petit peu votre vision là-dessus,
Mme la ministre.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre, en trois
minutes, s'il vous plaît.
Mme
Rotiroti : En
trois minutes?
Mme
De Courcy : Oui,
je suis désolée. Mais nous aurons l'occasion, sans doute, de nous en reparler.
Je dois vous dire qu'après avoir vu 1 000
acteurs régionaux — dans le cadre de cette tournée-là — économiques,
institutionnels, communautaires et 30
organismes oeuvrant directement à l'intégration, plus les gens de la
TCRI — je vais vite, là, en ne nommant pas au
complet — je crois sincèrement que nous avons à revoir un certain
nombre de choses.
Maintenant,
les avenues que vous mettez de l'avant ne sont pas, pour le moment, des pistes
de solution que j'ai discutées ou même envisagées. Mais ce que je crois sincèrement, c'est
que, s'il y eu, de la part du ministère — je vais utiliser le terme que vous avez utilisé, le
gouvernement précédent, avec lequel je ne suis pas tellement confortable,
mais j'y reviendrai — l'externalisation,
là, des services, que vous avez mise de l'avant, je vous avoue que les
organismes nous ont témoigné un
essoufflement, un essoufflement qui est dû… Oui, bien sûr, toujours, les
organismes communautaires, vous le savez,
ont besoin de ressources, mais qui est aussi dans l'organisation des services
qui a été initiée par le gouvernement précédent.
Alors, il faut donc que l'on puisse refaire le point ensemble autour de ces
questions-là, et nous le ferons, et nous le ferons de la façon la plus ouverte possible. Et je vous dirais, par
ailleurs : Il va falloir se hâter lentement parce que les gens
sont… Vous le sentez, hein, dans vos comtés, que les gens sont essoufflés,
alors il va falloir se hâter lentement.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Il reste 50 secondes. On va aller
du côté du gouvernement. Qui est-ce que... Mme
la députée de Champlain.
Mme Champagne : Ça nous tentait d'y aller tous ensemble, mais on a eu une
petite réserve. Alors, écoutez, bonjour,
tout le monde. Heureuse d'être à ma trois ou quatrième session sur les crédits.
Et on a beau lire beaucoup, connaître beaucoup
nos documents, on apprend à chacune des rencontres et on apprend grâce aussi à
nos vis-à-vis d'en face qui posent parfois la question qu'on aimerait
poser et qu'on n'a pas posée. Alors, ça nous donne souvent l'information.
Et
on a la chance aujourd'hui, M. le Président, d'avoir, oui, une ministre toute
nouvelle dans ce domaine-là, mais avec une capacité d'apprentissage, je crois, assez
remarquable. Et ça va faire plaisir à ma collègue de Jeanne-Mance—Viger parce que je vais, justement, parler de la
tournée. Et Mme la ministre a eu à entendre plein de gens dans plein de
régions du Québec, et, en Mauricie, j'y étais, vous vous en doutez, avec mon
collègue de la Mauricie et mon collègue de Saint-Maurice, et j'ai vu à quel point, d'abord, les gens répondaient à l'appel.
Nous avions toute une tablée, Mme la ministre, n'est-ce pas, c'était
assez significatif, et les gens s'étaient préparés pour ces rencontres-là.
Et, je veux dire
aujourd'hui, sans faire la téteuse, là, c'est que cette tournée-là, elle était
nécessaire. Et, quand Mme la ministre nous
demandait, à tous autour de la table, sa fameuse et célèbre question : Si
vous étiez nommé ministre de l'Immigration, quelle serait votre première
décision… Et moi, j'ai cru comprendre que la vôtre, ça a été : Si je veux connaître ma matière, si je veux connaître le
milieu, si je veux savoir de quoi je parle, je vais aller les rencontrer, et
je ne pense pas que personne ici, en cette
Chambre et à l'Assemblée nationale, ne va avoir un mot à dire contre ce genre
de tournée là parce qu'elle était nécessaire.
Au lieu de déplacer les gens à Québec, on est allés les voir, et les gens se
sont déplacés, et ont manifesté leurs inquiétudes, leurs interrogations, et ont
surtout fait des suggestions.
Alors,
Mme la ministre, aujourd'hui, ma question là-dessus, elle est simple :
Dans cette tournée-là, après avoir rencontré les acteurs régionaux, qu'est-ce qui
ressort ou qu'est-ce qui vous a le plus, je dirais, peut-être pas
impressionnée, mais qui va vous amener à faire des mouvements importants pour
les mois puis l'année qui vient afin de donner non seulement à nos organismes communautaires de soutien aux nouveaux
arrivants — parce qu'on sait que, dans chacune de nos régions, ils nous demandent des sous, ils
en ont besoin — mais également à nos organismes porteurs comme les CRE, les conférences régionales des élus, les CLD…
Tous ces organismes-là, les villes qui veulent se doter de politiques également sur l'immigration, elles sont prêtes,
elles sentent qu'on a besoin d'elles, ces villes-là, dont la ville de
Trois-Rivières, la ville de Shawinigan. En
ce qui me concerne, elles sont prêtes à aller de l'avant. Elles vont avoir
besoin d'un soutien énorme, sinon on
va se retrouver avec des gens… On n'est pas prêts à les accueillir, puis on va
les installer dans des habitations à
logement modique, et on va leur dire : Ne bougez plus. Attendez, quand on
sera prêts, on répondra à vos appels. Et ce serait très mauvais que de faire ça,
et je sais que ce n'est pas votre intention. Alors, je veux vous
entendre là-dessus, et je pense que c'est la
question qui va intéresser toutes les régions du Québec pour la bonne raison
que vous êtes allée dans toutes les régions du Québec. Alors, j'aimerais
vous entendre là-dessus, Mme la ministre.
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy :
Merci, Mme la députée, pour vos bons mots. Presque toutes les régions du
Québec. En fait, il m'en manque une, c'est celle du Nord, Nord-du-Québec, là, Chibougamau
et... Bon. Mais je vais y aller, je vais y aller, mais un peu plus tard,
un peu plus tard.
D'abord,
première chose à se dire autour de cette conversation-là avec la population
québécoise et les élites de ces sociétés locales là, l'immense participation, l'immense
participation. J'ai été très étonnée. Je vous donne… J'ai rencontré 500 nouvelles personnes arrivantes, 50 élus
municipaux et représentants des CRE, 550 employés du ministère répartis
partout, 700 acteurs régionaux, économiques, institutionnels et communautaires,
200 employeurs et 30 organismes oeuvrant à l'intégration et la francisation des
personnes immigrantes, et sans compter la participation, je vous dirais, significative de plusieurs de mes collègues de l'Assemblée
nationale, dont le président de cette commission, qui m'a donné le
privilège de pouvoir me parler de sa région.
Alors
donc, une participation importante. C'est donc dire que l'immigration au Québec
interpelle, interpelle, et que les gens veulent discuter dans des cadres qui leur
permettent de faire valoir des besoins de leur région et de comment ils
voient les choses. Ça m'a permis aussi de prendre toute la mesure de la
politique sur la ruralité au Québec, et notamment — et ce qu'on m'a rappelé à plusieurs
reprises dans plusieurs régions — l'importance
de moduler, moduler. Et on m'a dit, par ailleurs, qu'ils s'attendaient,
dans cette modulation-là, à ce qu'au-delà des paroles et des écrits que ça
prenne forme pour vrai. Parce qu'ils ont tendance à penser que la politique sur
la ruralité n'a, somme toute, au cours des dernières
années, pas vu son actualisation dans différentes mesures. Qu'est-ce que ça
veut dire? Bien, ça veut dire que, dans votre région, Mme la députée, il y a des particularités auxquelles les
ententes spécifiques que nous allons conclure, nous, le ministère de l'Immigration, avec les gens de votre
région, devront être nécessairement différentes de celles de votre
collègue d'une autre région, de la Capitale, par exemple. Et ne parlons pas de
Montréal, évidemment, où les ententes devront être différentes.
Alors,
premier constat : Une participation importante. Deuxième constat : L'immigration,
c'est donc unepréoccupation. Troisièmement : Une ouverture sur le monde, une
ouverture sur le monde. Évidemment, j'étais frappée de savoir comment on était pour accueillir un volume
aussi important de personnes immigrantes au Québec année après année.
Et, malheureusement, ça ne peut pas être que la métropole qui soit l'unique
responsable de l'accueil des personnes immigrantes
au bénéfice de tout le Québec. Montréal a besoin de ses régions et des régions
pour être en mesure d'avoir un certain
équilibre, et les régions ont besoin de Montréal aussi, là, pour être en mesure
d'accueillir des personnes qui y sont déjà
et ceux et celles qui s'y installeront. Alors, ce que j'ai constaté, c'est donc
un accueil qui est voulu, qui est accepté et une régionalisation, donc, de l'immigration. Ça, c'est le terme
technique qu'on emploie, mais les gens en région, ce n'est pas ça qu'ils disent. Ce qu'ils disent, c'est :
On est prêts à accueillir des gens de partout dans le monde, ça va nous
faire plaisir. Ils vont venir travailler en
français. Nous, pour nous, ça ne sera pas compliqué. Ça se passe déjà comme ça
chez nous. On a le goût qu'ils s'établissent
et on a surtout le goût qu'ils participent avec nous au maintien de la vivacité
de ces régions-là. Alors, ça, ça a été un constat, pour moi, qui a été
très favorable.
J'ai
des constats favorables, mais des constats aussi qui m'ont préoccupée, là. Je n'ai
pas juste des lunettes roses, là, quand je
regarde cette tournée-là. Un autre constat qui est aussi quelque chose qui est
très intéressant, c'est la concertation évidente — évidente — et
facile — facile — en région pour établir concrètement des façons de faire. Pas des plans
compliqués qui demeurent sur du papier, là, non, des actions concrètes, déjà
pensées qui peuvent se réaliser à très court
terme. Il suffit, je dirais, d'une volonté politique ferme, volonté politique ferme. Puis j'ai constaté que les élus locaux l'ont, les élus locaux l'ont, cette volonté politique ferme. En
tout cas, ceux qui ont participé à cette tournée-là, ça, j'ai pu le constater, ils étaient profondément engagés auprès
de leurs communautés locales.
Maintenant, qu'est-ce
qu'on nous a dit aussi pour que ça fonctionne? Qu'est-ce qu'elle nous a appris,
cette tournée-là? Pour certains d'entre
vous, peut-être que c'était déjà connu, mais là ils en ont fait une condition,
une condition, qui est importante pour eux, c'est le soutien aux
entreprises, le soutien aux entreprises, les petites et moyennes entreprises, qui sont tout à fait prêtes à
recevoir des personnes immigrantes, mais qui, manifestement, n'ont pas ce
qu'il faut. Même si elles le font, elles n'ont pas ce qu'il faut pour être en
mesure de bien piloter une personne, bien piloter une personne, bien l'accueillir, l'intégrer dans sa vie en entreprise.
Souvent, ces petites entreprises là n'ont pas de grands servicesde ressources humaines, de grandes disponibilités.
Souvent, les entrepreneurs-propriétaires qui sont là sont eux-mêmes des travailleurs dans l'entreprise. Alors, pas le
temps, là, et même s'ils le prennent... On a vu des choses étonnantes, là,
des choses étonnantes de la part d'entrepreneurs
québécois, Rouyn-Noranda, dans des régions aussi éloignées que celle-là,
qui décident d'adopter quasiment les
familles de travailleurs, là, qui sont sur place. Mais on comprend que ceci a
une limite, hein, que ceci a une
limite. Alors, on nous demande d'avoir là-dessus, je dirais, de façon régionale,
de façon régionale, des formes de guichets uniques, formes de guichets
uniques, là, qui vont nous permettre, là, de pouvoir avoir des réponses, des
réponses précises.
On
nous demande aussi, et de façon assez intense… Les organismes en francisation
nous... et ceux qui s'occupent, dans le fond, de l'intégration, francisation,
logement, tout ce qui touche la vie, la vie quotidienne, la vie quotidienne,
bien, ce qu'ils nous demandent, c'est de faciliter les choses. Et vous savez,
quand on a des grands désirs de régionalisation, comme on en a eu dans le gouvernement précédent, mais que, par ailleurs,
il manque du logement... On veut bien accueillir les personnes, mais il n'y a pas assez de logements, pas assez de
maisons. Dans certains cas, il y a bien du terrain, mais, encore là, des terrains
municipaux, etc. Donc, c'est des affaires très de base, hein, que les gens,
dans cette tournée-là, ont fait. Ça n'a pas été une discussion — comment dire? — une
discussion d'experts, là. En fait, c'étaient des experts de leur région, des
experts de la régionalisation de l'immigration, en ce sens qu'ils savent ce qu'ils
ont besoin, puis ils ont eu la générosité et la franchise du point de vue de me
le dire, de me le transmettre.
• (15 h 50) •
Il y a eu des régions plus sensibles que d'autres.
Je ne peux pas ne pas être encore très préoccupée par tout ce qui se passe en
Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent, sur la Côte-Nord. Malgré le développement du
Nord, ce qui se passe comme effet dans ces régions, autour du
développement du Nord, et le fait que, là, des travailleurs du coin s'en vont
ailleurs, s'en vont dans les grandes
compagnies minières, laissant la région vide et… Bon, oui, l'accueil des
personnes immigrantes, mais comment faire pour concilier le
développement du Nord, le fait qu'on... des régions se vident de travailleurs spécialisés, des personnes immigrantes qui voudront
y venir avec des salaires différents, c'est important comme
problématique, ça m'a beaucoup frappée.
Comme m'a beaucoup frappée, en région, la
situation de l'Outaouais avec, par ailleurs, un organisme que je vais citer, qui est le
SITO, justement. Vous le connaissez, bien sûr, le service d'intégration des
travailleurs en Outaouais. Alors, le SITO, qui a une longue expérience,
une longue expérience de la façon d'intégrer des travailleurs en entreprise, a franchement développé une méthode qui fait école,
qui fait école. Il y a deux, trois organisations au Québec qui, de façon
différente, s'occupent du lien entre le travailleur immigrant et l'entreprise
et d'autres qui travaillent avec le lien entre Montréal et les entreprises. On pense au collectif dans Saint-Michel, on
pense à PROMIS dans Côte-des-Neiges, on pense au SITO dans l'Outaouais.
Il y en a un dans la Capitale-Nationale qui fait exactement la même chose. Ma
découverte là-dedans, c'est l'expertise d'intégration
en emploi en région. Et, d'une certaine façon, oui, on en a fait à Montréal,
mais avec un taux de chômage assez élevé des personnes immigrantes dans
certains secteurs à Montréal. Bien là, il y a des recettes, humblement, que Montréal doit importer, là, des régions pour
être en mesure de favoriser cette intégration-là. Maintenant, tout ça
demande, donc, beaucoup de souplesse, du temps, de l'organisation puis de
cibler davantage.
Ce que j'ai constaté aussi en faisant le tour
des régions — puis je ne peux pas ne pas le nommer — les
années antérieures, des décisions qui ont
été prises. Et je suis certaine que les décisions qui ont été prises
antérieurement l'ont été de bonne
foi, l'ont été de bonne foi, mais il y a des répercussions, il y a des
répercussions, des répercussions sur les personnes. En ayant discuté avec les employés de l'ensemble
du ministère sur l'ensemble des régions, bien c'est sûr qu'on constate
là aussi que c'est très difficile, malgré
des moyens technologiques, de se concerter correctement, c'est très difficile.
Et, quand ça réussit, et très bien,
bien c'est parce que les gens développent quasiment une mission ou du
bénévolat, là, ils sont... Il faut qu'ils
soient là. Alors, ça, il fallait, je vous dirais, le voir pour le croire, là,
comment c'est difficile pour chacun. À telle enseigne, d'ailleurs, que le ministère a accepté, dans ce cadre-là de
cette région, de dégager une ressource, là, notamment pour les régions
plus affectées, entre autres, par le Plan Nord.
Alors, somme toute, donc une tournée des
régions qui ramène aux vraies choses, qui ramène... On a des plans, on a toutes sortes de beaux éléments, mais qui
ramènent à ce que ceux et celles qui vivent l'immigration en région ont été capables de nous dire. Ils sont à… Écoutez, les
recommandations, je vais les déposer auprès des leaders de chacune des
formations pour m'assurer que les députés de ces régions puissent être en
mesure de prendre connaissance de ces résultats-là.
La tournée, aussi, a permis aux médias locaux de se familiariser avec ça et,
dans le fond, de faire partie du début
d'une promotion importante en régionalisation de l'immigration, avec des
acteurs comme vous qui avez participé et qui permettait aux gens,
localement, de pouvoir dire ce qu'ils pensaient dans un dialogue, là, qui s'est
fait dans le cadre des tournées médiatiques.
Alors, la suite des choses, ça va être les
ententes avec les conférences régionales des élus. Parce que, partout sur le territoire au
Québec, il y a des ententes avec les conférences régionales des élus, et on ne
se traînera pas les pieds, on ne se traînera
pas les pieds. C'est une dernière demande de cette tournée-là. Il faut qu'on
conclue nos ententes, et l'intention que j'ai, administrativement supportée par notre sous-ministre, c'est que
les ententes soient conclues avant juin, avant juin. Pas toutes opérationnelles avant juin, mais
conclues avant juin, puis j'ai bon espoir qu'on puisse y arriver, Mme la
députée.
Mme
Champagne : Merci, Mme la ministre.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre. Il vous reste deux minutes. Est-ce qu'on...
Mme
Champagne : C'est un drame dans ma
vie, un deux minutes. Mais je vais le prendre rapidement, puis possiblement qu'on pourra revenir après sur,
peut-être, la suite des choses. C'est que, quand on dit immigration dans
des régions comme — des régions très francophones — la région de la Mauricie, là, on n'est
pas très inquiété par l'anglicisation. Par contre, de voir arriver les immigrants, il se
crée une inquiétude quand l'immigrant ne parle pas ta langue. Puis on a
même eu des immigrants d'origine arabe. Alors, ce n'est pas évident d'échanger,
ça prend un interprète. Alors, dans l'orchestration
des envois, dans la distribution des personnes dans les régions du Québec, il
va falloir tenir compte de cela, qui
est une demande importante. Et, je dis ceci, on a un office municipal d'habitation
qui a un gros parc immobilier, et il est très, très sollicité, mon M. Marco, par les besoins en habitation. Puis
lui, il est prêt à faire de la francisation dans le milieu de travail. Il est prêt à le faire parce qu'on a fait
un constat à Trois-Rivières particulièrement, ce sont les enfants qui
deviennent les interprètes des parents parce que les parents sont dans leur
petit ghetto. Et, s'ils ne travaillent pas, c'est excessivement dangereux pour
la suite des choses et pour ghettoïser ces gens-là, et c'est le contraire qu'on
veut faire.
Mme
la ministre, je pense que vous avez une attention particulière là-dessus, vous
en avez parlé, mais ma question
était : Est-ce qu'il y a déjà des mesures au ministère d'envisagées pour
que cette répartition-là des immigrants se fasse en considérant le lieu
particulièrement où elle se fait, avec, bien évidemment, les moyens qui vont
avec?
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre, vous avez une minute.
Mme
De Courcy : Ah! c'est une vraie
punition, M. le Président.
Le
Président (M. Picard) : Bien, ce n'est
pas moi, c'est Mme la députée de Champlain, là, qui...
Mme
Champagne : On a eu chacune notre
minute.
Mme De Courcy : Je prendrais ça sous un autre angle.
Je vous dirais que ce qui va être très important, c'est de s'assurer que les
communautés locales, chez vous, ailleurs, puissent bien accueillir les
personnes, avoir les services requis. J'ai vu dans certaines régions des
services d'interprétariat où il faut aller très loin. Drummondville,
Sherbrooke, par exemple, il y a eu là des
mouvements au niveau des services d'interprétariat. Alors, il faut qu'on soit
certain d'avoir les ressources requises et, tout au moins, les moyens.
Quand vous avez parlé, et ça me touche
beaucoup… Je vais conclure vite, vite là-dessus pour vous dire que les enfants interprètes
mettent les familles et les enfants en difficulté parce que le parent perd son
rôle de parent, et puis l'enfant, quant à lui, est mal à l'aise aussi.
Ce n'est pas de son ressort de livrer des informations qui conviennent aux
adultes.
Le Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Vous pourrez
poursuivre tout à l'heure avec le prochain
bloc si vous le désirez. Je vous laisse la gestion. Mme la députée de
Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Merci, M. le Président. Alors, juste
pour rassurer ma collègue, il y a des ententes qui sont signées avec des
entreprises et l'employeur. Justement, ça s'appelle les passerelles à l'emploi
en région, et il y a des ententes pour que l'immigrant s'intègre plus
facilement dans l'entreprise. Alors, ça existe déjà, des mesures comme ça qu'on
a mises en place.
D'ailleurs, on a touché un petit peu les
organismes communautaires, et je voulais juste, avant de rentrer sur un autre sujet… On
avait mis en place la certification des organismes communautaires, et je
voulais juste savoir de la ministre un état de situation, où est-ce qu'on
est rendu, est-ce qu'on continue avec ça. Et, à la fin de tout ça, j'imagine qu'il
va y avoir une reddition de comptes de cette
certification-là, de savoir s'il y a trop d'organismes communautaires, s'il
n'y en a pas assez, quel organisme donne
quelle offre de services, et tout ça. Alors, je voulais savoir si la ministre a
l'intention aussi de déposer cette reddition de comptes là et si la
certification des organismes communautaires se poursuit.
•
(16 heures) •
Mme De Courcy : Bien. Alors, Mme la députée, cette...
Bien, comme vous le savez, mais pour le bénéfice
de ceux et celles qui nous écoutent, cette
certification vise trois objectifs, hein : reconnaître les capacités de
gestion de l'organisme, reconnaître l'impact de ses activités sur la
clientèle et reconnaître sa pertinence dans le milieu. Bon.
Dès l'hiver 2013, les organismes concernés
vont recevoir un premier diagnostic qui leur permettra — parce que les travaux se sont
poursuivis — de connaître les éléments à corriger et à maintenir pour
obtenir la certification en 2014, puis ils vont disposer, donc, de près
d'un an, là, pour renforcer et mettre en place des pratiques plus efficaces ou
plus efficientes si c'est le cas qui est constaté.
Par ailleurs, il est clair que cette
tournée-là nous a permis aussi, oui, de voir que, la certification, là, les organismes communautaires sont à l'aise avec ça. De toute
façon, c'est très bien pour eux, vous le savez. Ça leur permet d'avoir un ISO, ISO quelque chose, là, et une reconnaissance.
Mais ce qu'ils nous ont dit aussi — et je réfère à ce que vous aviez nommé un petit peu plus tôt, auquel je souscris — c'est l'essoufflement. Parce que,
quand on fait un processus comme celui que vous avez initié dans le précédent
gouvernement, c'est très bien, c'est très bien, mais il faut que suive autre
chose, à savoir : Est-ce qu'on a les
moyens de nos ambitions, dans le fond? Est-ce qu'on a les moyens de faire ce
que nous voulons faire en organisme?
Ça, c'est le premier problème. Et ça, c'était, je pense, un travail qui était
inachevé et qu'on va faire.
La deuxième chose qui m'est apparue et que je
nomme — nous sommes à une étude des crédits, et ça permet aussi des mises au
point — c'est le rôle d'agent gouvernemental. Ce qui est très clair,
c'est que les organismes communautaires qui ont reçu un tout récent mandat deviennent des agents
gouvernementaux, bien entendu, pour faire... être responsables… Ils sont
mandataires, hein? Alors, c'est comme ça qu'on les appelle, ces organismes-là.
Mais leur rôle d'agent gouvernemental n'est
pas si clair. N'est pas si clair pour eux-mêmes puis n'est pas si clair aussi
auprès de la population immigrante.
Je vous avoue que, par moments, j'ai été un peu surprise de la décision
antérieure à notre gouvernement de livrer
le mandat gouvernemental presque totalement aux organismes sans forme, je
dirais, de relation d'appel direct, de... Ça me trouble beaucoup et ça a
troublé aussi les organismes, ce poids-là qui n'est pas tout à fait le leur.
Bref, il y a beaucoup de choses à regarder
dans ça. Donc, le processus de certification est un processus intéressant, incomplet, qui va se compléter à travers le
plan d'action, là, que nous sommes à travailler, puis, je le répète, à cause du
savoir immense, immense que les communautés locales en région ont accepté de
livrer, et les organismes communautaires au premier chef.
Mme Rotiroti : Merci, Mme la ministre. Je voulais
juste que vous... À moins que j'aie mal compris, vous avez dit que la certification se ferait à partir de 2014,
c'est bien ça?
Mme
De Courcy : Oui, tel que prévu.
Mme Rotiroti : Et vous avez dit que le premier
diagnostic sera en 2013, c'est-à-dire cette année. C'est bien ça?
Mme
De Courcy : Cet hiver.
Mme
Rotiroti : De l'année en cours.
Mme
De Courcy : Oui, oui, là.
Mme Rotiroti :O.K.
Parce que, pourtant, nous, on avait l'information comme quoi qu'il y aurait un
premier diagnosticau printemps 2012. Alors, il y a un retard d'un an. Pourquoi? On aurait
dû être à l'étape où est-ce qu'on fait le diagnostic.
Mme
De Courcy : Oui.
Mais vous savez, entre les beaux plans écrits et la vraie vie, il y a des
écarts. Et les écarts, entre autres, ça a été… Pour les organisations, pour les organismes
communautaires, c'était un mandat immense, un mandat immense, et il fallait donner le temps à ces
organismes-là de pouvoir s'organiser et de s'assurer qu'ils aient pu avoir
le temps nécessaire. Des organismes qui ont des mandats humanitaires… Parce que
c'est ça qu'ils ont, des mandats humanitaires,
la francisation, l'installation, etc., et, en plus, ça n'a pas été couplé… Tout
ce processus-là de certification là,
les mandats nouveaux, et etc., n'ont pas été jumelés à de l'argent neuf, là, de
soutien administratif, de soutien de ceci, de soutien de cela. Alors, devant ça, je pense que les décisions
administratives et, sans doute, politiques, avant que j'arrive, ont été de donner du temps au temps. Pas trop. Pas
trop. Je pense que c'est compréhensible, c'est compréhensible. Et ce
retard-là sous votre gouvernement s'explique, s'explique par ce que je vous
dis. Mais je crois que, là, nous serons en mesure d'avoir rattrapé... Ce qui
était prévu au printemps va se faire en hiver. Je considère qu'on va être dans
une bonne lancée, une bonne lancée. Mais ça ne sera pas terminé, c'est plus
complexe que prévu sur papier, hein, plus complexe que prévu sur papier.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui. Merci, M. le Président. D'ailleurs, je voulais
juste... Parce que le retard, ce n'est pas nécessairement
une... Oui, c'est un... on pourrait dire un retard, mais, suite à l'explication
de la ministre, on comprend pourquoi
qu'il y a eu... On veut donner le temps nécessaire aux organismes
communautaires de bien faire la reddition de comptes. Moi, je voulais
juste me rassurer que ça se faisait toujours. Parce que, suite à ça, on a formé
aussi plusieurs personnes au sein du
ministère pour être capables de livrer cette certification-là. Alors, je
voulais juste m'assurer que ça... on continuait dans la même lignée.
Alors, la ministre vient de me confirmer que ça va bel et bien se faire. Alors,
c'est suffisant pour moi.
Suite...
toujours à faire référence à votre lettre de ce matin, Mme la ministre, que
vous avez déposée auDevoir, vous
parlez des ententes avec les conférences régionales des élus, et on sait très
bien que, surtout en matière de régionalisation… Et je pense que ma collègue de
la Mauricie a très bien exprimé l'importance d'avoir des nouveaux arrivants qui
s'en vont vers les régions et qui ne restent pas à Montréal, et je pense que
les CRE sont des personnes importantes dans ça, pour attirer, suite à des
projets qu'ils peuvent mettre sur la table, des nouveaux arrivants.
Par contre, la CRE de
Montréal dénonce haut et fort des compressions budgétaires. Je vais vous dire,
Mme la ministre, j'étais interpellée, en
tant que présidente de mon caucus, présidente du caucus de Montréal, de la
présidente de la CRE, Mme Manon
Barbe, qui me fait part des coupures significatives que la CRE de Montréal va
subir cette année. Je veux juste,
pour vous mettre en contexte, pour ceux qui nous écoutent, là... Montréal, qui
a une population de 1,9 million de personnes, verra son budget réduit à 4,1 millions de dollars, c'est-à-dire
une coupure de 1,5... c'est ça, de 1,5 milliard. Alors, le budget,
initialement, était de 5,9 millions, et ils se font réduire le budget à
4,1 millions.
La
Montérégie, avec une population moindre que Montréal, de 1,5 million,
recevra 5,8 millions de dollars. Alors,
la Montérégie va recevoir plus d'argent que
Montréal. Peut-être, on peut dire, parce que la Montérégie est en
expansion, les familles vont à l'extérieur,
dans le 450, parce que c'est moins coûteux, les maisons sont moins chères, c'est
plus facile pour s'établir en région que sur l'île de Montréal. On
comprend tout ça. Par contre, dans un contexte où est-ce qu'on dit que la rétention des immigrants sur l'île de
Montréal est de plus en plus importante — et je pense que la ministre
a déjà avoué qu'il y a un important
bassin d'immigration qui reste sur l'île de Montréal — comment qu'on
peut justifier ces coupures?
Et,
surtout, je ne sais pas si la ministre, elle serait en mesure de me rassurer
que les programmes qu'on a mis en place par rapport à la CRE de Montréal, entre
autres, les différents programmes qui ont eu beaucoup, beaucoup de
succès, qu'on parle Défi Montréal, qu'on parle Valorisation Jeunesse, puis j'en
passe, que ces programmes-là ne seront pas affectés par les coupures du budget
de la CRE de Montréal.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Mme
la députée, d'abord, je vais vous parler, bien sûr, de Montréal, mais, si vous permettez, on va prendre toutes les CRE parce que c'est
important. Une des choses dont je me suis assurée... Et j'ai discuté avec,
évidemment, mon collègue le ministre Gaudreault, le ministre... Mon Dieu! je n'ai
pas son titre exact...
Le Président (M.
Picard) : ...des Affaires
municipales.
• (16 h
10) •
Mme
De Courcy : Bon,
le ministre des Affaires municipales, Transports, bon, etc. Alors, excusez-moi,
ça va venir, ça va venir, je vais appeler tout
le monde par leur titre.
Alors, écoutez, je me
suis assurée que nous puissions, sur le plan du ministère de l'Immigration,
pouvoir préserver toutes les ententes
spécifiques en immigration. Alors donc, pour ma part, j'ai assuré la présidente
de la Conférence régionale des élus
de Montréal, entre autres et spécifiquement pour Montréal, puisque votre
question... Je l'ai rassurée personnellement
pour lui dire que, l'entente spécifique pour Montréal, qu'elle n'avait pas d'inquiétude
en immigration. Donc, les programmes auxquels vous faites allusion,
Alliés, Défi Montréal, bon, tous ceux que vous connaissez, en aucune façon, ne
seront menacés.
Par
ailleurs, votre question me permet, si vous voulez bien, de mentionner aussi un
autre message, cependant, que j'ai donné aux conférences régionales des élus — et je dois vous dire que j'ai été très
satisfaite de la réception que j'ai reçue des conférences régionales des élus — à savoir qu'il était important d'avoir
des cibles quantitatives et qualitatives et
que ceci, dans nos ententes, devait être présent et explicite, et explicite.
Le
deuxième élément que les conférences régionales des élus ont accepté — et j'en suis contente aussi — c'est qu'on puisse être sur des ententes sur trois ans,
voire cinq ans. Trois ans, voire cinq ans, parce que recommencer éternellement la signature des ententes… Et, sans
aucunement froisser les membres du précédent gouvernement, il y a eu des délais par rapport aux signatures des ententes
qui ont été vraiment problématiques. Et on a parlé, dans certains cas,
de deux ans, de trois ans, donc des ententes qui ont été avec un trop long
délai. Sans doute pour de bonnes raisons, sans doute pour de bonnes raisons,
mais il n'en demeure pas moins que le délai était trop long.
Alors
donc, ces deux demandes-là, plus ce que je vous disais un peu plus tôt, la
question de la modulation, ne pas avoir des
ententes qui sont mur à mur, alors, ça, ça devrait donner du bon résultat.
Mme la députée, vous m'aviez
demandé tantôt… Est-ce que vous me permettez?
Mme
Rotiroti : Oui.
Mme De Courcy : Vous m'aviez demandé les neuf ententes planifiées avec
les alliances françaises, et, pendant que nous
échangions… J'ai la liste. Alors, si vous permettez, M. le Président, je vous
la donnerais.
Le Président (M.
Picard) : Je vous le permets.
Mme
De Courcy : Oui.
Alors il s'agit de Colombie, on... C'est ça, Colombie, Armenia; Colombie, Cúcuta — je ne le
dis pas bien, probablement — États-Unis, Atlanta — ça, vous
le savez; États-Unis, Dallas; Inde, Bangalore; Mexique, Tampico; et
Mexique, Toluca; et Philippines, Cebu; et Brésil, Natal. Alors, voici, ça, c'est
les neuf ententes avec les alliances françaises. On me dit que certaines sont
déjà signées, là, pour… Alors, voilà la liste.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui. Merci beaucoup, Mme la ministre, pour me donner les
pays. Je voulais vous parler de modulation,
puis que c'est quelque chose que les organismes communautaires, les CRE, tout
le monde vous en parle sur le terrain. Juste pour vous dire que ça n'a
jamais été notre philosophie quand on était au gouvernement, nous, du mur-à-mur, ce n'était pas chez nous que ça se
faisait. Alors, c'est nous qui avons apporté cette nuance-là de dire :
Chaque région a ses particularités, et tout doit être modulé en conséquence
pour s'assurer que la clientèle reçoit les services adéquats pour elle. Alors,
là-dessus, je voulais juste apporter cette précision-là.
Vous
dites que les ententes qu'on signe avec les CRE, les ententes spécifiques ne
seront pas mises en péril. Vous avez eu la
garantie de votre collègue le ministre des Affaires municipales, c'est bien ça?
Mme De Courcy : En immigration, oui.
Mme
Rotiroti : En
immigration, oui, effectivement. Et l'entente qui... Parce que, là,
présentement, qu'est-ce qu'on fait, c'est qu'on renouvelle ces ententes-là à
tous les six mois, je crois, hein? La dernière fois qu'on a signé pour six
mois, c'est le 31 décembre, jusqu'au 30
juin. Alors, on fait ça six mois à la fois. J'imagine que vous allez signer, si
j'ai bien compris, sur trois ans, les ententes. C'est ça que vous avez
dit?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Oui.
Nous, ce que nous avons fait, le temps que je faisais cette tournée-là, pour ne
pas mettre en
péril des organisations ou des services qui étaient soit pour les entreprises
ou bien pour les organismes, on a conclu des ententes administratives qui étaient très rapides puis qui nous
permettaient d'aller de l'avant. Mais celles de juillet vont être bonnes
pour trois ans. En fait, une possibilité pour cinq ans, mais on comprend
révision après trois ans. Parce que, si ça n'a pas bien été pendant ces trois ans-là,
il ne faudra pas attendre cinq ans. Alors, oui, c'est le but, c'est le but.
Quant
à la question de la modulation, je suis certaine que tous et toutes, à l'Assemblée
nationale, nous croyons en la modulation.
Mais, entre le croire et le faire, des fois il y a des écarts, et c'est ce que
les gens des régions soulevaient. Ils ne doutaient pas de la bonne volonté de
tous et chacun, mais voulaient absolument que nous y parvenions.
Le Président (M.
Picard) : Merci.
Mme
Rotiroti : Je ne
mets jamais en doute la bonne volonté de tous, Mme la ministre, je voulais
juste rassurer tout le monde. Encore là, ce n'est
un reproche que je faisais, je voulais juste avoir des clarifications et de me
rassurer que la population sait — et les organismes communautaires, qu'on a travaillé de très
près — que la modulation, c'était toujours notre façon de faire et que nous, on ne croyait dans le
mur-à-mur, ça n'existe pas pour nous. Alors, chacun de nous, on est
différents, alors…
Mme De Courcy : Tant mieux.
Mme
Rotiroti :
Alors, là-dessus, on s'entend très bien. Ensuite, ça veut dire que le budget,
si je comprends bien, le budget qu'on a dans le ministère même pour les CRE, demeure toujours
le même. Il n'y a pas de hausse ni de coupure, c'est ça, c'est le
montant...
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme
De Courcy : Le budget global...
Excusez-moi, je ne vous ai…
Mme
Rotiroti : Le montant, oui.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée, vous passez par le président, s'il vous plaît, parce que, là, ça va
être difficile à suivre pour la transcription.
Mme Rotiroti : Ah! pardon. Oui, M. le Président.
Oui. Alors, je voulais juste que la ministre nous donne le chiffre, le budget qui
va être alloué pour les CRE, pour les ententes spécifiques qu'on a avec les CRE
dans son ministère, au MICC. Alors, je veux juste être sûre.
Le
Président (M. Picard) : C'est beau.
Mme la ministre.
Mme De Courcy : Si vous permettez, je vais vous le
trouver, là, dans quelques secondes. Mais vous dire, sans que j'aie le
chiffre exact dans les secondes qui sont là, vous dire que le montant global ne
sera pas modifié. Est-ce qu'il y aura des modulations entre les CRE, entre
les ententes, dans les postes, dans chacune des ententes? Ça, c'est autre
chose, et là on va attendre la signature. Je ne vous donnerai pas ça, là,
entente par entente.
Mme
Rotiroti : O.K. Bon, bien, on
attendra le chiffre...
Mme
De Courcy : En fait, c'est
6,8 millions, le montant global.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée.
Mme
Rotiroti : Alors, on constate qu'il n'y
aura pas de...
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée, il vous reste une minute.
Mme Rotiroti : Oui. Alors, je vais reporter le
temps, le 50 secondes, là. Je voulais juste … de me rassurer que le budget alloué… Puis la ministre vient me le
confirmer. Alors, je suis très heureuse, puis je vais revenir sur mon temps par
la suite.
Le Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Nous allons
passer au groupe représentant le gouvernement.
Je confirme que nous avons reçu le dépôt de la lettre concernant M. Jason
Kenney, la lettre que vous avez fait la lecture ce matin. On vient de la
distribuer, et elle sera aussi disponible sur le site de l'Assemblée. Donc, du
côté du gouvernement, qui prend... M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Bureau-Blouin : Donc, Mme la ministre, chers
collègues de l'Assemblée nationale, cher personnel. Donc, Mme la ministre, je suis très intéressé par les
différentes possibilités qu'offrent les nouvelles technologies en matière d'intégration
des immigrants et de francisation. On a abordé le sujet un peu au courant des
derniers échanges, mais je souhaite qu'on en discute un peu plus profondément
parce que je pense que les développements technologiques des dernières années
offrent des opportunités sans précédent.
Or,
je suis un peu surpris de constater qu'au courant des dernières années le
ministère a réduit de manière considérable
les investissements au plan des ressources informationnelles, et plusieurs
innovations, plusieurs mises à jour ont été retardées à plusieurs
reprises, notamment en matière d'acquisition et développement d'un nouveau
système d'information, suite, notamment, à
des compressions budgétaires importantes. Et ce que je demande, c'est
notamment : Pourquoi
est-ce que le ministère de l'Immigration a accumulé un retard important au
niveau technologique? Et quelles sont les conséquences, à votre avis,
sur les immigrants actuels et futurs et, bien sûr, sur l'utilisation des fonds
publics?
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
•
(16 h 20) •
Mme De Courcy : Bon, c'est une grande question à
laquelle je ne peux pas avoir toutes les réponses, compte tenu que le retard
technologique s'est accumulé de façon significative au cours des 10 dernières
années. Alors, manifestement, il y a eu des décisions à ce moment-là qui
ont été prises pour des raisons... Somme toute, je pense que ça a été des choix
qui ont été faits dans des contextes budgétaires où on a décidé de privilégier
autre chose.
Maintenant, ce faisant, ce faisant, on n'a
pas eu, je pense, la prudence, la prudence — et c'est comme ça aussi que ça m'a été expliqué, que je le vois — on n'a pas eu la prudence de prévoir
les conséquences d'un retard technologique. Alors, les systèmes informatiques de mission du
ministère sont en opération depuis près de 20 ans. Ils sont obsolètes et
désuets, ils ne répondent plus aux besoins
de la clientèle du ministère tant à l'étranger qu'au Québec. Et, vous le
savez parce que vous faites partie de cette
génération, les postulants à l'immigration sont jeunes, dynamiques, scolarisés
et branchés. Alors, la modernisation des systèmes informatiques du
ministère, là, ça devient une priorité.
Concrètement, là, vous
l'avez vu dans les fiches qui ont été présentées, c'est encore une grande
majorité de personnes sélectionnées qui ont
dû être rencontrées en entrevue à l'étranger. Ça coûte cher. Les entrevues de
sélection devraient être l'exception, pas la
norme. Mais ça demande l'infrastructure pour traiter la majorité des demandes
de dossier.
Comme
j'ai eu l'occasion de pouvoir aller visiter toutes les opérations du ministère,
je vais vous parler maintenant de la question des évaluations. Alors,
concrètement, on sélectionne des gens sur la base d'un diplôme que nous
regardons en entrevue à l'étranger. Et,
après ça, quand il arrive au Québec, bien, il nous redonne le même diplôme pour
demander une évaluation comparative
des études qui, elle non plus, n'est pas informatisée. Elle est en cours, par
ailleurs, l'informatisation. J'ai vu
les personnes qui sont en train de faire ce travail, un travail d'une minutie
incroyable, d'un examen, mais qui va constituer une banque d'exemples
qui va aider vraiment tout le monde.
Donc,
ils attendent impatiemment pendant, souvent, plus de six mois actuellement à
cause de ce retardtechnologique là. Et, pendant que l'on fait ça, cette attente-là de six
mois, bien les personnes ont de la difficulté à aller en emploi, là, ils ne peuvent pas. Et on peut
comprendre les entrepreneurs, qui n'ont pas la table des équivalences et qui
n'ont en plus, actuellement, pas de ressource 1-800, là, pour dire, avec
Emploi-Québec, qu'est-ce que ça veut dire. Ils se débrouillent, hein, parce que de la débrouille… Chez les entrepreneurs,
pour débrouiller les certificats d'équivalence, là, il y en a de
nombreux.
Dès
2014, on va permettre, là, à tous les futurs immigrants d'utiliser le Service d'intégration
en ligne, le SIEL. Ça m'a fait sourire, d'ailleurs,
ce vocable-là du SIEL, en me disant : Bon, est-ce que c'est le ciel chez
nous, l'arrivée au Québec? Probablement.
Alors, j'en suis fière. Mais ce n'est pas normal que le dossier ait stagné à l'état
de projet pilote pendant si longtemps. Alors, vraiment, je pense que ça
va être très judicieux de maintenir le niveau de dépenses pour les nouvelles
technologies.
Je
pourrais vous parler un peu, si vous le permettez, de d'autres services en
ligne, qui seraient de l'ordre du FEL, et donc la Francisation en ligne, puisque ça vous
intéresse. Vous allez voir à quel point c'est populaire. Je vous donne
un exemple, là. Par exemple, pour le service de francisation en ligne, le
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles
a développé des cours de français en ligne accessibles dès l'étranger pour les
détenteurs de certificats de sélection au
Québec. Et ça a été conçu pour l'étranger depuis 2008 puis offert au Québec en
raison de la demande qu'il a suscitée depuis
2009. Regardez les statistiques, la demande est toujours en croissance. Pour la
période du 1er avril au 30 novembre 2012,
soit huit mois, 4 517 personnes se sont inscrites, soit 3 300 à l'étranger
puis 1 214 au Québec. En 2011‑2012, c'est plus de 5 000
personnes qui sont allées pour la francisation en ligne.
Alors,
nécessairement, donc, ces développements-là doivent se faire. Puis, d'une
certaine façon, leurcommercialisation... On n'a pas eu l'occasion de parler de nouveaux
revenus, mais il va falloir y venir, la commercialisation possible, là, de ça ailleurs à l'étranger qui
permettrait des sources de nouveaux revenus. Bien sûr, quand je parle de
ça, les administrateurs compétents du
ministère me disent d'être prudente, et donc de m'assurer que les questions
juridiques, et réglementaires, puis
administratives soient bien regardées. Mais c'est quand même une voie assez
intéressante. Donc, je vous dirais que ça a beaucoup d'avenir et que ça
se fait, ça, par... ça se fait notamment par le site Web du MICC.
Quand on parle d'utiliser
la francisation en ligne, travailler avec le FEL, par ailleurs il faut toujours
avoir la vigilance nécessaire de… Quand on
va aller au Québec à partir de modèles qui peuvent se ressembler avec la
région, avec, par exemple, des
classes virtuelles… Pensons à ça, là, des classes virtuelles. On serait en
quelque part au Lac-Saint-Jean, en
quelque part dans Shawinigan, en quelque part à Saint-Hyacinthe, en quelque
part dans l'Estrie, on serait dans ça. Bon, une classe virtuelle, c'est
bien, mais il faut que la personne qui participe à la classe ait accès, ait
accès, puis il faut aussi qu'elle ait le langage numérique, là, nécessaire.
Donc, ce n'est pas magique, mais c'est très certainement, très certainement possible, en sachant que la
francisation en ligne, par ailleurs, n'exclut jamais le support d'un tuteur ou
d'un professeur, hein? Probablement, M. le
député, que vous êtes assez jeune pour peut-être avoir connu Allô prof. Alors
donc, si c'est cela, vous savez que ça prend un tuteur et puis qu'il y a des
moyens de travailler en ligne aussi.
Le
Service d'intégration en ligne, le SIEL, quant à lui, j'ai eu l'occasion de le
voir, de voir comment ça se passait avec une
personne immigrante à l'étranger, qui est avec un tuteur puis qui y va, là, sur
le logiciel, c'était fascinant. C'était fascinant de voir cette personne-là
être en relation, dans le fond, avec un agent d'immigration, vraiment, et de pouvoir y aller pour son intégration. Alors, l'objectif
principal du SIEL, c'est d'accélérer l'intégration sociale et économique
des personnes immigrantes. Puis, au cours
des deux dernières années, en mode essai, seulement en mode essai, le
projet a eu des résultats probants. Plus de 2 000 personnes ont reçu, dès
l'étranger, en temps réel, un accompagnement dans leur démarche
d'installation. Alors, franchement, je suis extrêmement contente de ce
développement.
Puis,
en décembre dernier, bien le Secrétariat du Conseil du trésor a donné son
accord — et c'est une décision de notre gouvernement — son accord à la
bonification puis à la croissance du service, et donc une augmentation de
20 % des participants par année est
prévue, et 12 heures additionnelles de nouvelles capsules. Allez le voir. Quand
vous irez le voir, vous allez voir, c'est
par capsules, par capsules. Alors là, il faut développer des capsules. Et le
Secrétariat du Conseil du trésor,
malgré le contexte, malgré le contexte actuel, a accepté ça, comme d'ailleurs
le Conseil du trésor a accepté tous les développements technologiques
associés au ministère de l'Immigration parce qu'on s'entend tous à dire que,
pas de développement technologique, tous nos
grands espoirs autour de l'immigration vont être vains et surtout, surtout,
vont donner une très, très mauvaise vitrine au Québec à l'étranger. Parce que,
là, on est en train d'accuser des retards qui peuvent nous causer préjudice
dans notre réputation de chef de file en immigration.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la ministre. M.
le député.
M.
Bureau-Blouin :
Oui. J'aimerais vous amener sur un sujet un peu différent, Mme la ministre, mais toujours sur la
question de la francisation et de l'intégration des personnes immigrantes, qui
est sous la responsabilité de votre ministère mais qui est partagée avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale ainsi que plusieurs organisations communautaires. Moi-même,
comme chacun de mes collègues, j'ai eu la chance de constater les efforts
importants qui sont effectués par l'ensemble
de ces organisations partout à travers le Québec, qui, souvent, font beaucoup
avec peu de ressources et qui jouent, sans conteste, un rôle essentiel
et très apprécié de la part des nouveaux arrivants.
Mais
la question que je me pose — et on a abordé un peu la question de l'externalisation
des services — c'est comment s'assurer que le ministère de l'Immigration
continue d'assumer son rôle de leadership et ne se déresponsabilise pas
de cette responsabilité au profit de ces différentes organisations.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
• (16 h 30) •
Mme
De Courcy : Oui.
Je pense qu'il serait intéressant de voir le leadership que nous exerçons, que
nous allons exercer
en rappelant ce que j'ai dit un peu plus tôt, à savoir que je crois sincèrement
que le ministère de l'Immigration est un ministère transversal, donc il
doit avoir le leadership reconnu par tous les ministères en matière d'immigration.
Et ce que j'ai constaté à mon arrivée, c'est
que, par le moment, le délestement vers soit des organismes communautaires
ou vers d'autres ministères a fait en sorte
que, là, le ministère de l'Immigration était vu comme un collaborateur. Mais
c'est plus qu'un collaborateur. Quand on est
un délégataire, bien, ce n'est pas la même chose. Et, quand on donne des
mandats, bien, on a une responsabilité, il y a quelque chose qui doit être de l'ordre
de l'expertise reconnue, et c'est vers le ministère de l'Immigration qu'on doit
se référer.
Je
ne suis pas en train de dire que le ministère de l'Immigration doit tout faire,
ce serait ridicule. Surtout pas avec un plan avec 50 000 personnes immigrantes. Mais
ce que je dois dire, c'est que, chez nous, au gouvernement du Québec, on
doit reconnaître que c'est au ministère de l'Immigration qu'appartient ce
leadership-là. Et, si on ne reconnaît pas ça d'abord
dans l'appareil gouvernemental, bien, on ne le reconnaîtra pas à l'extérieur,
évidemment. Et, dans ce sens-là, je vais être particulièrement vigilante, je vous dirais, quant à la présence du
ministère en termes d'effigie et aussi en termes de reddition de
comptes, évidemment, parce que ça va avec.
Alors,
comment on assure notre leadership? À partir de ce que je viens de vous dire, à
partir de chacun d'entre nous tous de la députation pour véhiculer ce
message-là, et avec les nouvelles mesures de renforcement et d'appui
proposées par le ministère. Le ministère va mettre en place un parcours
intégré, là, pour les nouveaux arrivants depuis leurs pays d'origine jusqu'à l'intégration complète en terre
québécoise. Nous n'abandonnerons pas ça. C'est nous qui allons mettre ce
parcours intégré là avec l'apport de plusieurs. C'est un changement de posture,
changement de façon de faire.
Dès
2014, on va rendre accessible à l'ensemble des personnes immigrantes
sélectionnées par le Québec un service d'intégration
en ligne, on en a parlé. Et, bon, je donne un exemple, là : Un ingénieur
algérien pourra, par exemple, consulter des
capsules d'information sur la culture québécoise, entamer ses démarches d'accès
à son ordre professionnel — çava être plus facile — et échanger par webcaméra avec un
agent qui le conseillera sur ses préparatifs. Je l'ai vu, là, c'est possible.
Nous renforçons les
moyens aussi mis en oeuvre pour que les personnes apprennent le français depuis
l'étranger — on en a largement parlé tantôt — et par les nombreuses ententes aussi
que nous allons conclure. Bon, je n'aime pas
nécessairement l'appellation, mais c'est l'appellation administrative correcte.
On va mettre en place, d'ici la fin de 2013 — donc, ça ne sera pas tellement long — conjointement avec Emploi-Québec, un
dispositif — mais ce n'est pas comme
ça que les gens vont le recevoir, là — de services intégrés pour
simplifier, accélérer et rendre plus efficace le parcours d'intégration au
marché du travail des personnes immigrantes nouvellement arrivées. Ça, ça va
contribuer à hausser leur taux d'emploi et à accélérer leur intégration
socioprofessionnelle.
Dans
ce sens-là, je rappelle ce que j'ai dit un peu plus tôt dans notre étude des
crédits, vous vous souvenez que j'ai parlé de
l'importance, à l'étranger, de connaître le Québec. Pas le Québec, mais les
régions du Québec avec en plus... Aujourd'hui,
les questions technologiques sont tellement évidentes, si vous allez sur Google
puis là vous pitonnez votre adresse,
vous allez voir votre maison, bon, ça va être très clair. Pourquoi pas... Le
rêve, le rêve, là… Faisons le rêve, là, qu'une personne immigrante puisse être dans la Capitale-Nationale et se
dire : Bien, bon, moi, je commence à chercher. On m'indique que je
pourrais même avoir du logement dans le beau quartier Montcalm, bon, etc., et
qu'il y a une liste d'entreprises que je
peux même être en contact virtuel avec quelqu'un de cette entreprise-là, puisqu'il
y a des emplois en ingénierie, il y a
des soudeurs... Parlons des soudeurs, tiens, qui sont en si grande demande, là,
par rapport au développement nord et... Alors, vous voyez vers quoi on
veut aller. Donc, c'est important, ce lien-là avec Emploi-Québec.
Je dois dire, d'ailleurs, que, dans le cadre de cette
tournée-là, les directions d'Emploi-Québec étaient présentes à toutes les tables que nous avons organisées et
qu'ils étaient très contents qu'on fasse ce virage-là, et qu'on aille vers ce
type de technologie là.
Bon,
dès l'été 2013, on va donc... les actions des organismes montréalais qui font
la promotion de la régionalisation auprès des personnes immigrantes puis on va revoir
les ententes avec les conférences régionales des élus, les organismes montréalais comme le collectif, par exemple, qui
jumelle vraiment une région partant de Montréal... Parce que, quand on parle
d'immigration, on pense toujours aux personnes immigrantes qui s'en viennent,
mais il faut prendre soin des personnes
immigrantes qui y sont. Et ces personnes immigrantes là qui y sont, elles, ont
besoin, évidemment d'appui, surtout
que, dans certains cas, je dirais, la promesse non tenue, promesse non tenue de
se trouver un emploi et de s'intégrer à la société québécoise, elle
date, là, cette promesse-là.
Et
Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale — je l'ai
bien eu, là — de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, donc, a bien nommé que
le temps d'attente ou, je dirais même, le temps des impatiences, ce temps-là,
plus il est long, plus il fait en
sorte que la personne immigrante se décourage, puis, là, va donner raison à
certains préjugés rares, mais qui sont parfois véhiculés autour des
personnes immigrantes. Alors, il faut rétrécir ce temps-là le plus possible, et
donc ça, ça veut dire être dans des organisations pour ceux et celles qui
débarquent à Montréal. Parce que, malgré la
volonté de la régionalisation de l'immigration, ne pas se faire d'illusions non
plus. Souvent, les personnes immigrantes veulent aller dans la capitale,
ou dans la grande ville, ou, bon, sont attirées pour toutes sortes de raisons,
les associations supportantes sont là, la famille, du bouche-à-oreille, etc.
Alors, ça va donc prendre une volonté ferme d'accompagnement
dès l'arrivée. J'aurai peut-être l'occasion de vous parler, par ailleurs, de l'arrivée
à l'aéroport tantôt.
Alors,
c'est donc toutes sortes de mesures de ce type-là, s'appuyant sur l'apport de
la technologie, qui vont nous permettre d'aller de l'avant. Cependant, malgré
tout mon désir du leadership en immigration, je vous rappelle, M. le
député, que nous n'avons pas la pleine
compétence, nous n'avons pas la pleine compétence, et qu'un jour, pour être en
mesure de faire tout ce que nous voulons,
nous devrons avoir tous les pouvoirs en immigration. Mais là, avec ce qu'on a,
on va faire le mieux possible. Mais il sera important, à un certain
moment, d'avoir tous ces pouvoirs-là. Voilà.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la ministre.
Maintenant, nous sommes rendus au deuxième groupe d'opposition. M. le député de
Vanier-Les Rivières, pour 12 minutes.
M.
Lévesque :
Merci, M. le Président. Évidemment, à l'écoute des différentes réponses, ça
soulève des questions supplémentaires. Et je constate avec plaisir aussi que la députée de
Champlain partage beaucoup de mes objectifs, en tout cas, à tout le moins, dans les régions à l'extérieur
de la grande région métropolitaine, de bien accueillir nos immigrants.
Et, justement, M. le Président, j'aimerais
demander à la ministre comment qu'elle perçoit le nombre de personnes qui
sont rejointes par le ministère, justement,
actuellement. Puis là je reviens souvent avec la cohorte 2010 parce que c'est
une cohorte qui nous permet d'avoir des
résultats probants. Et la cohorte de 2010, au moment où on se parle, on dit que
34,3 % des gens ont été rejoints par
les cours de francisation et que l'objectif du gouvernement, si on regarde tout
simplement l'objectif du ministère lui-même, était de 35,5 %. Donc, on
peut penser que c'est une belle réussite en fonction de la cible qui était mise
au départ.
Par
contre, ça n'en demeure pas moins qu'il y a 65 % des gens qui n'ont pas
été rejoints. Alors, moi, ça me soulève une grosse inquiétude. Est-ce que le... Puis là je
ne voudrais pas vous lancer la balle uniquement à votre gouvernement actuel parce qu'on sait que ces résultats-là, ça
peut venir bien en arrière, et les 10 dernières années n'ont pas
nécessairement été positives à ce niveau-là. Mais est-ce que le gouvernement a
abdiqué? Est-ce qu'on ne consacre pas les sous aux bons endroits — parce que 65 %, c'est majeur — ou encore on accueille trop d'immigrants
pour notre capacité d'accueil? Alors, moi, je
suis extrêmement préoccupé, Mme la ministre, sur ça.
Et j'écoutais ce que
la députée de Champlain, tout à l'heure, faisait part, on vit la même chose
dans la Capitale-Nationale, nos gens arrivent
de communautés telles que... Des Bhoutanais, des Népalais n'ont ni l'anglais ni
le français comme langue, n'ont pas cette
maîtrise-là, et comment on va faire pour bien les accueillir et,
éventuellement, bien les insérer sur le
marché du travail? On part de tellement loin, pouvons-nous accepter... C'est
pour ça que je vous faisais mes trois
éléments possibles de réponse. Comment pouvons-nous accepter que ces gens-là
demeurent trois, quatre, cinq ans sans avoir accès à un cours de
français? C'est la première base, et moi, je suis extrêmement inquiet. Et je
comprends très bien que ça fait 20 semaines que vous êtes là, et je suis tout à
fait compréhensif envers la situation, mais quelles seront, justement, les
pistes d'action? Et n'y a-t-il pas lieu, justement, soit de réduire le nombre
de personnes pour qu'on les accueille adéquatement ou encore qu'on prenne les
sous et qu'on les mette aux bons endroits?
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Bon.
D'abord, je ne reprendrai pas les pourcentages, M. le député, si vous
permettez, parce que les pourcentages, hein, dépendant de l'angle qu'on les prend, ça peut
porter à confusion. Mais ce que nous allons convenir, vous et moi, j'en suis certaine, c'est que c'est 60 %,
environ, des non-francophones qui sont rejoints quand on inclut les centres, tous les centres. Alors, ça reste trop
peu. Et, je l'ai dit à plusieurs reprises et sur plusieurs tribunes, il y a
environ 40 % des personnes, entre guillemets, francisables que nous ne
rejoignons pas, ne rejoignons pas pour toutes sortes de raisons. D'abord, parce
que la francisation n'est pas obligatoire, c'est sur une base volontaire.
Deuxièmement, parce... Et puis
rappelons-nous que, même si ce n'est pas obligatoire, il y a plus de 70 %
des personnes immigrantes qui s'inscrivent à des cours de français et
qui le font la première année suivant leur arrivée au Québec. Alors, il y a là
une volonté, une volonté qui est là.
Il y a toujours ce 30 %, 40 % là qui ne le fait
pas. Qui ne le fait pas pour toutes sortes de raisons. Entre autres, on touche là — je vous le disais un peu plus tôt dans nos entretiens — à des femmes
immigrantes, des femmes immigrantes qui,
très souvent... qui sont comme la conjointe, la personne qui accompagne le
premier requérant, qui, lui, va travailler
fort, là, à apprendre le français, va travailler fort à se trouver de l'emploi.
Parce que les gens sont très volontaires, ils ne veulent pas... ils sont venus ici pour améliorer leur sort. Mais,
pendant ce temps-là, c'est la maman, à la maison, qui, bien souvent, mais très, très souvent, va garder
les enfants un certain laps de temps et va, justement, prendre le quatre
ans, cinq ans, six ans, le temps que les enfants lui laissent un peu d'air, là,
pour être en mesure d'aller se franciser. Bon.
Les grands moyens que
vous mettez de l'avant, plus d'argent, moins de personnes, ça pourrait être des
hypothèses. Mais les orientations que nous
avons actuellement sont assez claires. Pour le plan prévu, c'est 50 000personnes par année, et il faut s'assurer
que ces personnes-là, assurément, comprennent et soient bien au fait autour
du français. Je vous ai dit un peu plus tôt
qu'il était clair qu'il fallait varier les moyens traditionnels d'apprentissage
du français pour rejoindre, justement,
ces personnes-là qui... Manifestement, les moyens que nous avons ne leur
permettent pas de nous rejoindre.
On soutient, à travers le programme
Mobilisation à la diversité... Mobilisation-Diversité, on soutient plusieurs initiatives, et il y en a plusieurs aussi dans
le milieu scolaire. Je vous donne un exemple, l'argent en francisation,
notamment au ministère de l'Éducation... Parce que vous n'oubliez pas que ce n'est
pas le seul MICC, hein, qui fait de la
francisation, il faut que vous sachiez que... Bien, vous le savez, je n'ai pas
besoin de vous dire ça, qu'au ministère de l'Éducation il y a beaucoup
de francisation qui se fait, à l'Enseignement supérieur aussi, et que tout ça
coordonné, là, nous donne une francisation qui peut donner du résultat.
Les initiatives de la francisation des mamans
à l'école, entre autres en même temps que les enfants fréquentent les écoles, sont… Il y a plusieurs méthodes de
ce type-là qui se font actuellement à Montréal, et on a commencé, si je ne m'abuse, dans la capitale. Alors, il y a moyen de
diversifier. Je pense qu'on va réussir, mais il n'y a pas, vous savez,
de bonnes ou de mauvaises stratégies, il n'y a que de bons résultats.
M. Lévesque : Bien, merci beaucoup, Mme la
ministre. Évidemment, je demeure quand même préoccupé par les pourcentages qu'on
n'arrive pas à franciser. On parle encore d'un... C'est selon vos données, là.
Ça demeure, pour moi, extrêmement préoccupant...
Mme
De Courcy : Vous avez raison.
M. Lévesque : ...et je pense qu'on doit toujours
envisager, à tout le moins, de... Je ne voudrais pas me prononcer sur le nombre
exactement parce que l'évaluation... Nous, à la Coalition avenir Québec, on
avait 45 000 comme plafond, vous êtes à 50 000. L'important, c'est
d'y consacrer les fonds.
Mais
permettez-moi d'intervenir sur un cas de comté que j'aimerais vous apporter
parce que...
Mme
De Courcy : Oui.
M. Lévesque : Et ça été porté à votre attention, en
fait, Mme la ministre, lors d'une rencontre que vous avez faite lors de votre tournée en Chaudière-Appalaches. Il y
a deux organismes qui s'occupent de l'accueil et de l'intégration des immigrants, soit Tremplin, de Lévis, et le
CAIDI, qui est dans la région de Beauce-Nord. Alors, ces organismes-là ne
sont reliés à aucune structure particulière
comme les CJE et les CLD. Et comme tous les organismes, un peu comme ma
collègue, tout à l'heure, de Jeanne-Mance—Viger mentionnait, le financement est
précaire par les différents groupes communautaires.
Et là, tout à l'heure, j'ai été heureux d'apprendre que vous allez préserver
les ententes spécifiques avec les CRE.
Et les organismes étaient inquiets, donc j'en prends un peu vos mots et je n'ai
pas de raison de douter de votre bonne parole.
Néanmoins, on peut s'inquiéter sur la modulation que vous mentionniez tout à l'heure.
Alors, je vais pouvoir vous poser la question plus précise.
Mais le député de Chutes-de-la-Chaudière, qui
préside aujourd'hui notre commission, et le député de Beauce-Nord avaient
déjeuné avec vous et, justement, ils vous avaient mentionné de l'opportunité de
rattacher justement ces organismes-là
et leur financement aux CLD, puisque ce sont les organismes qui sont les plus
près des industriels et des commerces et qui savent mieux que quiconque déterminer les besoins de leur région.
Comme vous le savez, la région de Chaudière-Appalaches, c'est une région extrêmement dynamique sur le plan de l'entrepreneuriat,
et ça peut être une extrêmement belle terre d'accueil pour les personnes
immigrantes.
Donc, moi, ce que je voudrais vérifier avec
vous, c'est : De un, est-ce que vous pouvez garantir à ces organismes-là que la
région Chaudière-Appalaches ne sera pas affectée négativement, un, par la
modulation de la CRE? Et,deuxièmement,
vous sembliez ouverte, lors de la rencontre — ça, c'est ce que mes
collègues m'ont rapporté — à l'idée, justement, de travailler avec un chapeautage du programme par le CLD
local. Donc, est-ce que vous pourriez toujours avoir cette ouverture-là?
Alors, c'est une question assez précise, j'en conviens. Mais, considérant que
votre tournée s'est avérée rentable, probablement que vous avez pu poursuivre
votre réflexion.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre, vous avez deux minutes pour répondre.
Mme De Courcy : Ah, Seigneur! Alors, ce que je vous
suggère, puisque c'est un pauvre petit deux minutes, je vous suggère que
vous puissiez me contacter, puisqu'il s'agit d'un cas de comté. Mais je veux
vous dire que j'ai toute l'ouverture nécessaire
pour ce qui donnera de bons résultats dans la mesure où on est bien concerté
avec le milieu. Et, quand j'ai, par la suite de ce déjeuner, rencontré
les acteurs locaux, c'est tout à fait le même message que j'ai dit. Alors, lorsque je m'apprêterai à signer les ententes, avant qu'elles
ne soient signées, j'aurai l'occasion de mettre à contribution les députés, de
quelque formation qu'ils soient.
D'ailleurs, vous savez, ma plus grande
déception, c'est que les députés des différentes circonscriptions n'aient pas participé à
ces déjeuners, mis à part, évidemment, ceux de la formation que je représente,
à quelques exceptions, dont votre région.
Alors, je vous avoue qu'ils auraient su, ils auraient su que je vais faire ça
de cette manière-là parce que ça m'apparaît la chose la plus importante, actuellement, à faire, de se concerter
au-dessus des intérêts partisans autour de la question de l'intégration
des personnes immigrantes au Québec. C'est un projet de société, alors il faut
vraiment que nous soyons tous les partenaires de cette affaire.
Alors,
rassurez le Tremplin et le CAIDI comme quoi nous allons prendre en
considération, bien sûr, leurs demandes.
Puis c'est vrai que les centres locaux de développement sont intéressants dans
leurs liens avec les entreprises.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre. Il vous reste 30 secondes. Donc, vous allez les donner à l'histoire,
oui?
M. Lévesque : Vous remercier, Mme la ministre, de l'ouverture que vous
faites aux groupes. Ça, c'est bien apprécié. Effectivement, les CLD peuvent
jouer un rôle important. Il y a différentes organisations. Je sais que les
carrefours jeunesse-emploi, dans bien des endroits au Québec, peuvent jouer un
rôle important. Alors, là-dessus, je vous
remercie. On va faire part, évidemment... Et continuez, justement, à ce bel
esprit d'ouverture. Je pense que c'est ce qu'on souhaite dans l'ensemble des formations politiques. Au-delà de la
partisanerie politique, c'est d'être en mesure de travailler ensemble et
d'améliorer la situation. Et vous avez vu notre préoccupation particulière dans
ma formation politique sur la francisation, et j'aimerais bien avoir l'opportunité
d'échanger davantage avec vous sur le sujet.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Picard) : …M. le député.
Mme De Courcy : Vous êtes le bienvenu.
M. Lévesque : Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Et je cède la parole à Mme
la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je vais aborder la question de la
francisation. Alors, vu qu'on met beaucoup d'emphase sur la langue française et que c'est un
élément très important que nos nouveaux arrivants arrivent ici avec une connaissance assez élevée du
français… Nonobstant qu'ils peuvent parler deux, trois langues, là, ça
ne leur empêche pas que, si on veut
travailler ici, au Québec, c'est important qu'ils sachent qu'on doit apprendre
le français puis on doit parler le
français. Je pense, là-dessus, il y a un consensus des trois partis politiques
ici, à l'Assemblée nationale.
Vous avez dit, Mme la
ministre, que le programme de francisation porte trois chapeaux, c'est-à-dire
on a le ministère de… le MELS qui peut
offrir des cours en francisation, on a le MICC, évidemment, et on a aussi le
MESS, qui est le ministère de l'Emploi
et de Solidarité sociale. Alors, on a trois ministères qui offrent des
programmes pour franciser nos nouveaux arrivants.
Pour obtenir notre
citoyenneté, qui relève du fédéral, évidemment, on doit passer un examen de la
langue française. Est-ce que vous êtes au
courant que c'est juste la francisation qui est offerte par le MICC qui est
reconnue, et celle du MELS n'est pas reconnue? Alors, pourquoi? Et vous
savez qu'une fois qu'on dit ça, c'est que ça met en cause la citoyenneté de l'immigrant quand on vient au
Québec. Alors, ça veut dire que, si le nouvel arrivant prend un cours
avec le MELS, se fait franciser par le MELS
et il va pour obtenir sa citoyenneté, il doit passer un examen de la langue
française, mais le cours de francisation qu'il
a pris du MELS n'est pas reconnu. Pourquoi? Si les trois ministères offrent ce
cours-là, j'imagine que les trois devraient être reconnus au moment où est-ce
que l'immigrant va pour obtenir sa citoyenneté. Ça me semble juste logique.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy :
Écoutez, vous portez à mon attention plus particulièrement cette... bien, je
dirais, une difficulté, là, un problème. On m'indique ici que, depuis
novembre 2012, c'est un examen de Citoyenneté et Immigration Canada qui reconnaît l'échelle du Québec et que les tests
du MICC sont reconnus. Nous travaillons avec le centre Immigration...
Citoyenneté et Immigration Canada pour ceux du...
Mme Rotiroti : Mais, Mme la ministre, c'est exactement qu'est-ce que je
viens de dire, c'est que...
Mme De Courcy : Laissez-moi juste finir ma phrase.
Mme Rotiroti : Oui. Oui.
Mme
De Courcy : On
va travailler avec eux pour... On est en train de regarder ça pour ceux du
MELS, c'est en travail. Maintenant, plus avant
que ça, je préférerais vous compléter ma réponse plus tard, quand j'aurai l'occasion de discuter
avec vous. Mais, en effet, le fait qu'il y ait double... en tout cas, pas de
reconnaissance suffisante de la part du MELS, bien, oui, c'est un problème que vous avez raison de soulever.
Mais je n'ai pas note dans les fiches que j'ai lues, mais j'en ai peut-être échappé… Je n'ai pas de note
de démarche du gouvernement précédent auprès de Citoyenneté et
Immigration Canada. Il y en a peut-être, on regardera ça. Sinon, on va les
faire, c'est certain.
Votre
question, par ailleurs, me permet de vous dire que le trio MELS-MICC-MESS… Et
je n'ai pas l'habitude, moi, des acronymes,
mais le trio MELS-MICC-MESS, en francisation, me préoccupe beaucoup et que les
modes de financement, les façons, justement,
de reconnaissance des uns et des autres méritent d'être harmonisés. Et,
là-dessus, j'ai eu l'assurance de la
ministre de l'Éducation, l'assurance de la ministre de la Solidarité et Emploi
que nous allons harmoniser le tout.
On me dit que c'est un travail qui a été annoncé depuis plusieurs années, mais
j'ai l'habitude de tenir parole. Alors donc,
je compte bien m'attaquer... On m'indique que ce que vous soulevez, c'est
encore un problème, là, avec le fédéral, et bien sûr qu'on va s'en
occuper.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la ministre. Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Oui. Merci, M. le Président. C'est
juste que ça me semble avoir soulevé un petit problème, c'est que je voulais
juste m'assurer... Je vais attendre votre réponse, comme vous dites, Mme la
ministre, il n'y a pas de problème. Je
voudrais... On a mentionné le MELS, comme quoi que ce n'était pas reconnu,
mais, en même temps que vous faites votre
recherche, peut-être vérifier si, le ministère de l'Emploi, on a la même
problématique là. Ça a été soulevé par des organismes du terrain, alors
c'est de là qu'on a obtenu l'information.
Mme De Courcy : Bien, fort bien. Alors, sûrement qu'on
a de la documentation là-dessus. Sinon, on va faire tout ce qu'il faut pour régler ça, c'est certain.
Mme
Rotiroti : Merci.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée.
Mme Rotiroti : Oui. On va continuer toujours sur la
francisation. Vous savez sans doute que le ministère a mis beaucoup d'efforts
sur la francisation. D'ailleurs, on veut franciser mieux, on veut franciser
plus tôt et on veut franciser plus. C'étaient
des slogans qu'on avait même à mon arrivée au ministère, et je suis contente de
voir que la ministre, dans sa lettre au Devoir ce matin, elle
reprend à peu près les mêmes termes. Alors, c'est une bonne nouvelle.
Mais
son collègue le ministre des Affaires internationales… des Relations
internationales — moi aussi, je me mélange
avec les titres — a déjà dit pas plus tard
que — laissez-moi trouver la date — le 18 janvier que le
problème auquel nous sommes
confrontés est un problème d'emploi d'une partie de la population immigrante.
Il continue à dire : Le taux de chômage est inacceptable. Et je
pense que, là-dessus, on a fait des efforts. La preuve, c'est qu'on a... le
taux de chômage a baissé. Pas assez, mais ça a baissé. Il dit aussi que...
Attendez. Il juge que les gouvernements successifs n'avaient pas été à la hauteur de l'activité que Montréal a déployée, en
incluant les deux gouvernements confondus. Et moi, j'ai des statistiques
qui démontrent le contraire de qu'est-ce que votre collègue dit. En 1998, quand
il y avait un gouvernement péquiste, on
avait 60 % des immigrants qu'on allait sélectionner qui ne parlaient pas
le français. Et nous, en 2010, on avait
seulement à peu près 30 % à 35 % qui ne parlaient pas le français.
Alors, le 40 % qu'il mentionne, votre collègue, n'est pas le bon chiffre. Mais moi, plus important, je
voudrais savoir de la ministre de l'Immigration, un, qu'est-ce qu'elle pense des propos de son collègue, si elle
est d'accord que son propre gouvernement n'a pas fait beaucoup pour s'assurer de maintenir la langue française, et qu'est-ce
qu'on pourrait faire de plus au niveau de la francisation. Parce que, de
qu'est-ce que je vois dans les mesures qu'elle
propose, c'est à peu près des éléments... tous les éléments qu'elle
propose, c'est des éléments qui sont déjà
mis en place. Alors, j'imagine qu'elle avoue que ça va très bien, puis qu'on va
continuer dans cette veine-là.
Le
Président (M. Picard) : Merci. Mme la
ministre.
Mme
De Courcy : Quand on soumet un plan
ou qu'on soumet différentes idées, il est toujours, toujours très réconfortant quand on entend des personnes dire
que ce sont les leurs, ça veut dire qu'elles sont consensuelles. Et ça,
je trouve ça très intéressant. Maintenant,
il y a des mesures qui sont nouvelles là-dedans, qui sont différentes, puis on
aura l'occasion d'apprécier ensemble ce plan
là d'action — parce qu'il va être soumis et connu
publiquement — en
francisation.
Vous l'avez bien dit, le taux de chômage des
personnes immigrantes, et particulièrement sur l'île de Montréal, mais, je vous
dirais, particulièrement chez certaines communautés immigrantes, est très
préoccupant. Puis vous l'avez lu sûrement
dans la documentation, et, si ce n'était pas précis dans la documentation, je
voudrais vous dire un chiffre qui m'a préoccupée
beaucoup. Chez les personnes provenant du Maghreb, les plus jeunes et les plus
scolarisées, tel que prévu par le gouvernement
précédent dans son orientation au niveau de la sélection des personnes
immigrantes — et c'était de très bonne foi, de très
bonne foi — se disant que des personnes jeunes,
scolarisées et parlant français devraient
nécessairement trouver de l'emploi à Montréal…
Erreur, 30 % et plus de chômage chez ces personnes provenant du Maghreb.
Statistique qui m'a été donnée, bien
sûr, par les personnes du ministère, mais aussi par l'ambassadeur d'Algérie,
aussi par l'ambassadeur de Tunisie, des gens qui sont très préoccupés
par ces questions.
•
(17 heures) •
À telleenseigne, d'ailleurs, que, par rapport à la question du
Maghreb — appelons-la comme ça — très clairement, il y aura
une action précise qui sera faite par le ministère en collaboration avec les
associations. D'ailleurs, quand j'ai eu l'occasion de parler avec les différentes associations, celle-là... je
vous dirais que ça a été lancinant comme demande, et, dans ma rencontre
avec Montréal, c'est ressorti.
Alors, en ce qui concerne maintenant... Donc, ceci
étant, sur l'île de Montréal, il y a donc des difficultés particulièresautour des gens du Maghreb et il y a des
difficultés particulières aussi autour des minorités visibles. On est
actuellement dans le mois des Noirs au
Québec. Plusieurs statistiques, plusieurs événements soulignent et célèbrent la
communauté des Noirs au Québec et à
Montréal, mais il y a aussi d'autre chose qui est dit, il y a aussi d'autre
chose qui est dit, un taux de chômage plus élevé, etc. Donc, on a
beaucoup d'efforts à faire.
Qu'est-ce qui s'est passé pour le groupe,
entre autres… ces deux groupes-là confrontés au marché du travail, qui demandait de l'anglais
dans certains postes, et de façon non justifiée? Bien, on a vécu un phénomène
où, pour les personnes immigrantes,
il commence à émerger une demande de l'apprentissage de l'anglais. Parce qu'elles
veulent travailler et que ce n'est pas possible qu'elles puissent le
faire. Il y a différentes statistiques que je pourrais vous donner sur les taux
d'emploi et le taux de chômage des personnes immigrantes. Pour ceux et celles
qui seraient intéressés, je vous les ferai parvenir avec grand plaisir.
Pour ce qui est, maintenant, de la
francisation, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises stratégies, il y a de bons résultats. Alors,
il y a une stratégie qui a été mise de l'avant, qui a donné un certain nombre
de résultats, mais elle n'était, malheureusement, pas complète parce
que, quand on fouille de façon plus précise, entre autres auprès de certaines
communautés, bien on s'aperçoit que les statistiques ne sont pas aussi
satisfaisantes que l'on voudrait.
J'ai
eu le temps largement, dans le cadre de cette étude de crédits, de vous parler
de ce que nous mettrions enplace autour des questions de francisation et je
pense qu'il faille se donner un certain nombre de temps. Pas trop de temps,
mais, je vous dirais, un bon 24 mois,
là, pour être sûrs que les mesures que l'on met en place donnent de bons
résultats.
Par
ailleurs, il y a des décisions, en termes de francisation, qui ont été prises
dans le passé — et pas au cours des 20 dernières
semaines — qui ont eu des effets importants en
termes de francisation. C'est l'abandon, l'abandon, pour des raisons qui
appartiennent à l'ancienne équipe, puis je... Et, là-dessus, je vous le dis,
elle avait sûrement de bonnes raisons, cette
ancienne équipe là, mais il y a eu des cours qui ont été abandonnés, comme le
niveau 4, par exemple, niveau 4 qui était,
dans les faits, là, où on était pour apprendre à écrire, là, à écrire. Ça, ça a
été abandonné du point de vue... au collégial.
Et
je vous avoue que, quand j'ai rencontré les responsables en francisation… D'ailleurs,
vous allez me permettre,dans le cadre de cette réponse-là, de vous dire à
quel point les profs en francisation du MICC sont des gens qui font pas
mal plus que de la classe. Il y a des
anciens enseignants autour de la table, ils savent que c'est une vocation, et
les enseignants du MICC,
manifestement, manifestement, sont des gens qui font beaucoup plus loin avec
les personnes immigrantes. Mais ce que
tous, tous ont constaté dans les rencontres que j'ai faites avec eux, c'est que
le niveau de français à avoir maintenant doit être plus élevé. Je l'ai
dit au niveau de la sélection, mais je le dis aussi au niveau de la
francisation.
Puis
on a pris la décision dans le passé… l'équipe antérieure a pris la décision d'abandonner
ce niveau-là, et ça, je vous avoue que c'est
quelque chose auquel j'ai demandé à M. Leroux, qui m'accompagne et qui est le
directeur de la francisation au Québec… On a demandé, à la suite de notre
tournée des organismes en francisation, mais aussi des enseignants, aussi des enseignants, de vraiment avoir un plan d'action,
là, en francisation. Pas une consultation, un plan d'action en francisation, parce que,
manifestement, là, il y a des écarts importants. Il y a des écarts chez les
mandataires aussi. Nos collaborateurs que nous avons du cégep ou de l'université,
dans certains cas, ne donnent pas des facilités intéressantes à l'ensemble des
enseignants et des enseignantes.
Mme
Rotiroti : On va
juste... Oui, parce que j'ai des questions en rafale, ça fait que je ne
voudrais pas manquer mon temps. C'est très intéressant, qu'est-ce que vous dites, Mme la
ministre. Je ne voulais pas vous couper la parole, mais le temps file,
alors on voudrait maximiser notre temps.
Effectivement, vous
dites que vous avez pris l'exemple de la communauté maghrébine comme communauté
qui a des défis particuliers. Et j'en connais parce que, comme je vous ai dit,
dans le comté de Jeanne-Mance—Viger, j'ai
une communauté maghrébine importante de plus en plus. Et j'ai pris le temps,
évidemment, d'aller les voir, et ils sont venus me voir, et, effectivement, il y a une frustration auprès de cette
communauté-là. Je vous dirais que la frustration, c'était plutôt par
rapport à la reconnaissance des compétences que le fait qu'une entreprise peut
demander l'anglais comme critère. Et je ne
pense pas... Écoutez, je ne pense pas qu'une entreprise ici, au Québec… Il faut
qu'on soit dans un contexte de
mondialisation, puis on veut être ouverts sur le monde. C'est normal qu'une
entreprise qui fait affaire avec les États-Unis,
qu'ils demandent un minimum d'anglais pour être capable de transiger avec ces
gens-là, leur clientèle, qui se trouve à être aux États ou dans des
endroits où est-ce que l'anglais est parlé, et vice versa.
Ceci dit, quand on
parle de la communauté maghrébine, comme je vous dis, c'est plutôt une question
de reconnaissance des compétences. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites
par rapport à reconnaître l'équivalence des
diplômes, entre autres le fameux accord que M. Charest avait signé avec la
France pour la mobilité de la main-d'oeuvre. Suite à ça, ça a enchaîné d'avoir plus des ententes qui ont été signées
avec les ordres professionnels. Ils disent qu'il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce
domaine-là. Je voudrais savoir de la ministre c'est quoi, votre vision à ce
sujet. Avez-vous l'intention de signer — j'espère — d'autres
ententes avec différents ordres professionnels? Présentement, je crois qu'il y
a à peu près 81 professions qui ont adhéré, qui ont signé des ententes, qui ont
des arrangements de reconnaissance mutuelle, si on peut dire ça comme ça, les
ARM.
Alors, j'aimerais ça,
connaître un petit peu votre vision là-dessus, surtout quand votre collègue,
votre collègue encore des Relations internationales, qui a beaucoup à dire sur
l'immigration, a dit, il y a quelques mois, qu'«un
Chinois de Shanghai qui connaît le français ne
devrait pas être égal [au] type de Bordeaux en France aux yeux des autorités de
l'immigration. Parce que le Français va vivre en français, alors que l'autre ne
[fait] que [...] baragouiner dans le privé…» Alors, je me suis dit, je me sens un
peu visée là-dessus parce que je ne suis pas uneimmigrante, mais je suis une fille d'origine
italienne. Mes parents sont venus ici très, très jeunes, ils ont fait toutes
leurs études ici. Je suis Québécoise autant
que le Français qui est né ici, au Québec, et je me suis dit : À la
maison, nous, on parle trois langues, on peut aller… on peut parler
français, on peut virer ça en anglais puis on peut finir en italien. Alors, je
me suis dit : Mon Dieu! ça veut dire que le ministre des Relations
internationales considère mes parents pas au même niveau qu'un immigrant français qui arrive de Bordeaux. Pourtant, c'est
des immigrants qui se sont entièrement intégrés, c'est des gens qui ont
contribué à la société québécoise. Et, en plus, je pense qu'on apporte une
valeur ajoutée ici, au Québec, dans la société québécoise.
Alors,
je me suis dit... Puis je sais que la ministre est très sensible à ça parce
que, comme ancienne présidente de la commission scolaire de Montréal, hein, vous
avez une clientèle qui a été assez diversifiée, vous en avez vu de toutes
les couleurs, j'imagine, et de toutes les
origines. Alors, je me suis dit en même temps : Que vous pensez de cette
belle citation de votre collègue du ministre des Relations
internationales?
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Il vous reste 20 secondes, Mme la ministre, pour répondre.
Mme De Courcy : 20 secondes. Ah, mon Dieu! Alors...
Le Président (M.
Picard) : Mais il va y avoir un autre
bloc tout à l'heure avec l'opposition officielle.
Mme De Courcy : Bon, bien, très bien. Alors, je ferai
ça. Mais, vous soulevez la question des ordres professionnels et les questions de compétence, ça va me faire très
plaisir de vous en reparler dans le prochain bloc.
Le
Président (M. Picard) : O.K.
Maintenant, du côté du groupe représentant le gouvernement, M. le député d'Argenteuil.
•
(17 h 10) •
M.
Richer : Merci, M. le Président. Mme
la ministre, chers collègues du gouvernement et de l'opposition, membres du personnel du ministère et personnel
politique. Alors, Mme la ministre, à cause de la décision antérieure
dite d'externalisation des services, les seuls agents gouvernementaux du
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles
qui rencontrent officiellement les personnes immigrantes au nom du gouvernement
du Québec sont les agents d'accueil
de l'aéroport de Montréal. Alors, j'aimerais savoir comment le ministère
accueille-t-il les personnes immigrantes à l'aéroport Montréal-Trudeau.
Mme De Courcy : Oui. Votre question me permet de vous
faire part d'un constat que j'ai fait lorsque je suis allée passer une soirée à l'aéroport pour voir comment ça
se passait et m'assurer que les conditions d'accueil étaient bonnes. À ma grande surprise et à ma grande
déception, depuis un certain nombre de temps, même si c'est qualifié de
temporaire… M. le sous-ministre, je pense qu'on parle de depuis deux ans?
Une
voix : Oui.
Mme De Courcy : Depuis deux ans. Puis on ne voit pas,
avant 2015, voire 2016, 2017, quand la situation va se corriger. Au nom de
travaux qui avaient lieu à l'aéroport, le bel endroit, très bien, qu'il y avait
pour Immigration Québec, qui côtoyait
Immigration Canada et l'accueil des réfugiés, ce bel endroit a été complètement
abandonné parce que cet aéroport
avait des grands travaux à faire. Et une des choses absolument fondamentales
qui doit exister entre Immigration Canada et Immigration Québec… Et,
vous me permettrez de le dire, le jour où nous aurons le plein contrôle de
notre immigration, nous ne serons pas dans
ces conditions, mais nous ne sommes pas là. Alors, nous côtoyons
Immigration Canada et Immigration Québec. Et
ce qui arrive dans les faits, c'est que la personne arrive à la douane... Quand
elle n'est pas réfugiée, je vais vous dire comment ça se passe. Elle
arrive à la douane et elle est immédiatement envoyée vers Immigration Canada. Immigration Canada fait ses
procédures, et, normalement, il faut que notre service soit le plus près
possible d'Immigration Canada. Parce que,
sinon, la personne n'a pas l'obligation de passer par Immigration
Québec, hein, on comprend, là, qu'elle n'a pas cette obligation-là. Alors, le
corridor, donc, il faut qu'il soit très étroit et qu'il y ait une référence.
Alors,
compte tenu qu'il y avait des aménagements qui étaient nécessaires, on était
pour séparer Immigration Québec d'Immigration Canada, qui réaménageait au
sous-sol. Et là, bon, on m'a expliqué ça, et j'ai dit : Très bien, je vais aller voir les réaménagements dits
temporaires, et c'est là qu'est la surprise. Immigration Canada, de façon tout
à fait légitime d'ailleurs, a tous ses beaux locaux et a été réinstallé au
sous-sol. Et Immigration Québec, depuis deux ans, depuis deux ans, vit dans, écoutez, là, une petite salle mal éclairée,
aucune, aucune disponibilité de mobilier, d'affichage, de... Immigration Québec, somme toute,
là — pardonnez-moi l'expression — est dans un coqueron. Et
c'est rare que j'ai ce langage-là, mais je vous avoue que j'ai été
extrêmement surprise de ça.
Et ça, en aucune façon je remets en cause la
qualité de l'accueil des agents d'immigration du gouvernement du Québec, du
ministère, au contraire. Au contraire, des gens engagés, dévoués, qui ont fait
cet accueil-là et qui faisaient auparavant
l'accueil des réfugiés jusqu'à ce qu'on le transfère, où est-ce que le
gouvernement précédent le transfère au YMCA.
Mais, bon. Alors donc, ces conditions-là m'ont beaucoup heurtée à plusieurs
égards. Elles m'ont heurtée à cause de la
qualité du travail qu'on affecte, parce que ces personnes-là ne vivent pas dans
un environnement adéquat malgré les efforts faits
par la direction de ce service, et, deuxièmement, par l'image qu'on donne du
Québec dans un contexte comme celui-là, à la porte d'entrée du pays. Là, le
gouvernement du Québec et son immigration ont l'air de ce que ça a l'air, là. C'est
vraiment, vraiment un problème, à telle enseigne que, dans les prochains jours,
là, en fait, dans ma discussion avec le ministre Kenney, je vais lui en parler,
et on va considérer un certain nombre de choses à faire.
Sur
l'accueil des réfugiés, maintenant — parce que ça se passe au même
endroit — bien, sur l'accueil des réfugiés,
le YMCA remplit son mandat avec tout ce qu'il faut d'humanité et de grande
générosité. Le problème, c'est que, dans notre volonté d'externalisation,
comme je l'ai mentionné, bien, on accompagne la personne réfugiée à travers un
organisme, en autobus, jusqu'à... Parce qu'on a décidé, dans l'équipe
antérieure, on a décidé d'une répartition des personnes réfugiées en région de
façon très significative. Vous le savez, pour plusieurs d'entre vous, vous
accueillez un grand nombre de personnes réfugiées. Mais il n'y a pas d'agent
gouvernemental, pas d'agent gouvernemental dans l'autobus parce que le nombre,
des fois, n'est pas suffisant, parce qu'il y a des questions de disponibilité,
ce n'est pas toujours présent. Alors, là aussi, là, c'est très insécurisant
pour des personnes réfugiées qui ont beaucoup souffert d'aller dans des
autobus. Le chauffeur d'autobus est plein d'humanité. Il n'y a pas d'agent
gouvernemental significatif, et ça, pour moi, c'est préoccupant, comme c'est
préoccupant qu'à l'arrivée l'agent gouvernemental, c'est l'organisme communautaire, mais ce n'est pas si
clair que ça. Alors, il y a là, je dirais, dans les dispositifs — pour
reprendre un mot que nous connaissons tous — dans
les dispositifs d'accueil, des difficultés qui
m'apparaissent importantes.
Le
Président (M. Picard) : M. le député.
M. Richer : Mme la ministre, tantôt,
vous avez parlé de besoins de main-d'oeuvre en région. J'ai été très intéressé
par le lien que vous avez fait entre la formation que reçoivent les immigrants
qui se présentent et le lien avec les
besoins correspondant à cette formation-là dans les besoins régionaux. Alors,
ma question, ce qui m'amène… Est-ce que, dans l'accueil, dans les
conditions misérables que vous décrivez si bien, est-ce qu'il y a quand même
des gens qui encouragent les personnes
immigrantes à s'installer ailleurs que dans la région de Montréal? Et est-ce qu'à
ce moment-là on les informe sur les différences culturelles, la façon de
trouver l'emploi? Donc, est-ce qu'il y a ces...
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme De Courcy : Oui. Bien, en fait, évidemment, là, que, quand les gens
arrivent à l'aéroport, là, il y a un certain
nombre de choses qui est fait, d'ailleurs, par les employés d'Immigration
Québec. D'abord, l'immense sourire de ces
personnes, et un accueil chaleureux, et souvent, si elles le veulent, déjà un
rendez-vous, là, pour aller en organisation. D'ailleurs, je suis allée dans un organisme où, là, les personnes
venaient de débarquer, là, ça faisait 48 heures. Je vous avoue que tous mécanismes de l'assurance-maladie,
là, et tout ce que ça prenait, là, il leur fallait beaucoup de capacité
d'intégration, là, de l'information, mais ils le faisaient, et bien, puis avec
un support exceptionnel des gens du MICC. Jusqu'en
2012, on offrait ces services-là dans nos bureaux régionaux, et puis l'ancien
gouvernement a décidé que ça se ferait
maintenant dans les organismes, c'est ça qu'on appelle l'externalisation. Mais
c'est le MICC, là, qui finance cela.
Ce
n'est pas toujours clair, ça, pour la personne immigrante que c'est le
gouvernement du Québec qui lui souhaite alors la bienvenue puis qui l'informe de ses
droits et responsabilités. Je dois vous dire que je vais m'assurer, là, que
ce soit très clair dans les organismes à but
non lucratif que se donne au nom du gouvernement du Québec… Les gens ne
sont pas sûrs, hein, pas sûrs que c'est vraiment le gouvernement.
Et
puis il y a une chose qui m'a beaucoup préoccupée. Les administrateurs
compétents du ministère le savent, je souhaite que nous puissions avoir une présence
physique aussi autour des organismes communautaires, qu'on le sache, et
aussi que, même si le service de renseignements est très bon, du ministère de l'Immigration...
Je l'ai vu, le service de renseignements.
Vous irez voir si vous le voulez, c'est un service de renseignements très
intéressant. Les gens répondent très bien, avec beaucoup aussi de
compétence, hein? Il faut qu'ils en sachent, des choses.
• (17 h 20) •
Il
n'en demeure pas moins que, quand une personne immigrante rentre dans un bureau
régional puis se fait dire : Bonjour, ça
va bien? Pour le reste de vos informations, je vous demande d'appeler le numéro
1 800, disons qu'il y a probablement un petit passage qu'on devrait faire
peut-être autrement. Sans pour autant aller vers ce qu'on faisait
antérieurement parce qu'il y a du bénéfice, là, à faire ce qu'on a fait là. Et,
si on est capables de maintenir un certain nombre
de services, c'est aussi parce qu'on a fait des choix à cette époque-là. Alors,
je vais donc m'assurer qu'un agent gouvernemental assure ce service d'accueil
là, mais, au moins, qu'on le reconnaisse. Pas nécessairement nous, du MICC,
mais qu'on le reconnaisse comme tel.
Quant
à la régionalisation, c'est, en effet, un chantier qu'il faut relancer. Comme
je vous l'ai dit un peu plus tôt, c'est
2 000 citoyens et leaders socioéconomiques dans 16 régions du Québec que j'ai
rencontrés pour en discuter. Je vous ai dit qu'ils m'ont dit oui, ils m'ont dit
oui. Je suis contente qu'ils m'aient dit oui. Et le meilleur moment pour
influencer le choix de l'établissement d'un futur immigrant, c'est quand nous l'avons
sélectionné et qu'il est encore dans son
pays d'origine. Tout à l'heure, je vous ai dit : Le rêve, là, c'est ça qu'on
veut faire, là, que ça se passe comme ça. Et on a même demandé à des
gens... Le nom de la région m'échappe, à qui on a demandé de créer une trousse,
là, pour la personne à l'étranger pour qu'elle ait...
Une voix : …Québec.
Mme
De Courcy : C'est Québec?
Une voix : ...
Mme De Courcy : La Capitale. C'est le bureau régional de la Capitale à qui
on a confié le mandat... Je l'ai demandé,
moi, à ce bureau régional là de voir comment ça pouvait se faire, d'avoir une
trousse à l'étranger qui va parler de
vos régions, de nos régions et... Mais avec tout, là, dans les régions : c'est
où, on y fait quoi, qui travaille là, quels sont les députés... Non, non… Et, bien sûr, un certain nombre, là, de
renseignements. Puis Emploi-Québec est capable de fournir la banque, là,
pour le faire comme il faut.
Il
y a des organismes montréalais aussi, je vous en ai parlé un peu plus tôt. Le
collectif dans le quartier Saint-Michel, PROMIS dans Côte-des-Neiges, ils ont des résultats
probants. 300 quelques personnes au collectif… personnes ou familles, là
ça m'échappe, mais une statistique suffisamment imposante pour nous dire que,
quand ce lien-là est établi, il fonctionne.
C'est surtout le taux de rétention. Parce que c'est une chose de partir pour s'en
aller en région, mais encore faut-il
y rester. Et le taux de rétention par le collectif Saint-Michel est très élevé,
on parle de plus de 80 % de personnes qui ont décidé de rester.
Un
autre élément qui, dans la régionalisation, est fondamental, lequel? C'est que
ça prend de l'argent, s'installer en région — ce n'est pas comme ça que tu t'installes en région — ne serait-ce que pour aller visiter,
et cet organisme-là… comme l'organisme PROMIS
m'indiquait que, là, on a de l'ouvrage à faire autour de ces questions-là.
Sinon, bien, la personne ne pourra pas y aller.
Autre
chose, c'est que, si cette personne-là est installée en région, que ça ne fait
pas longtemps qu'elle est arrivée et qu'il
reste beaucoup de démarches à faire, bien il faut être capable de décentraliser
par moments. Il ne faut pas que, tout le
temps, cette personne-là doive venir à Montréal pour être en mesure d'avoir sa
reconnaissance de ceci, cela. Alors là, on revient à la boucle initiale,
ça prend du support technologique fort pour éviter à cette personne-là les
longs voyages coûteux pour faire reconnaître
un papier, alors qu'on pourra le faire avec le support des nouvelles
technologies. Bien sûr, il faudra toujours qu'il y ait quelqu'un, mais ça sera
pas mal plus facile si on le fait de cette manière-là.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député.
M. Richer : Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Picard) : Il vous reste six minutes.
M. Richer : Six minutes. Alors...
Une voix : ...
M. Richer : Pardon?
Une voix : ...
M.
Richer : Mme la
ministre, vous avez parlé... bien, il a été question antérieurement de la
grille de sélection des personnes immigrantes. Alors, cette grille va
dorénavant donner plus d'importance à la maîtrise de la langue
française. Alors, comme cette grille sera
modifiée, comment ces changements vont affecter nos services de francisation et
d'intégration des personnes immigrantes?
Mme De Courcy : Bien, il va y avoir un impact, c'est
sûr. Il y aura moins de personnes à franciser, nécessairement, parce que, si l'exigence
augmente, c'est mathématique. Cependant, je ne veux pas non plus faire de
fausses promesses parce que ce n'est pas vrai que ça va se réaliser ici
maintenant, ça prend un certain temps avant que ça se réalise. Donc, il faut
avoir la patience des choses, là, là-dedans. Ça a été la même chose quand il y
a eu... Les modifications antérieures n'ont
pas tout donné encore à ce stade-ci mais ont donné suffisamment, par ailleurs,
pour qu'on observe une bonne tendance, là. Mais, donc, ce sera la même
chose. Ça, c'est le premier impact.
Et, en ayant moins de personnes, moins d'immigrants
avec des besoins en francisation de niveau débutant — j'insiste, de niveau débutant — bien, il y aura davantage de places disponibles,
évidemment, pour offrir des cours de français de
niveau avancé, de niveau avancé, et probablement aussi des cours de français
spécialisés selon le métier. On n'en a pas beaucoup parlé, des cours spécialisés selon le métier, mais c'est
extrêmement important. C'est souvent la clé qui permet à des personnes d'accéder
à l'emploi. Souvent, elles ont la connaissance, mais elles n'ont pas le langage
spécialisé de l'emploi en français parce que
ce n'est comme ça qu'elles l'ont appris. Alors, il existe le langage de tous
les jours, le langage amoureux, le langage de toutes ces questions, mais
il existe aussi le langage spécialisé, qu'il faut maîtriser. Il y a eu des cours… Et, je le répète, je ne jette pas le
blâme à personne, j'ai l'humilité nécessaire, mais il y a eu des cours qui
ont été suspendus, là, par l'équipe antérieure. Alors là, il faut qu'on y
revienne puis il faut qu'on accentue.
D'ailleurs,
une des questions qui est intimement reliée aux ordres professionnels — puis je vais y revenir tantôt, sûrement que
notre collègue de Jeanne-Mance—Viger voudra revenir sur la question de la
reconnaissance des diplômes — on va s'apercevoir que, par rapport à la question du français
dans les métiers, bien c'est très souvent quand on arrive pour faire le stage, quand on est à ce stade-là
avec l'ordre professionnel que c'est compliqué. Alors, c'est très
important. Donc, ce changement-là va nous permettre d'accentuer les efforts.
Emploi-Québec et la Commission des partenaires du marché du
travail augmentent aussi les ressources
consacrées à la francisation en milieu de travail. Ça, je vous avoue que j'en
suis très fière parce que c'est une des premières discussions que j'ai eues
avec mes collègues des autres ministères. Et, à partir du moment où, dans un
ministère transversal comme le nôtre, d'autres
ministères reconnaissent la pertinence de sa priorité, à savoir la francisation
en milieu de travail, bien, je vous avoue que c'est très encourageant.
Donc, la francisation en milieu de travail, on va y assister de façon
significative.
Et
fait encore plus intéressant, la Commission des partenaires... la commission
nationale des partenaires du marché du travail
a accepté ça. Ça a été reconnu. Déjà, elle faisait de la francisation, mais là
elle a accepté de dire : On va augmenter
de façon significative. Ce n'est pas rien. Et elle a aussi choisi d'augmenter
le programme PRIIME, le programme de
subvention en entreprise. Alors, que de bonnes nouvelles pour le dossier de la
francisation. Et évidemment qu'avec tout ça les nouveaux arrivants
seront prêts plus rapidement pour aller sur le marché du travail et accélérer
ainsi leur niveau d'intégration à la société québécoise, à mon avis.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Il reste
1 min 30 s dans le bloc. Est-ce que vous attentez au suivant
ou...
M. Richer : On peut l'intégrer au bloc prochain, oui?
Le Président (M.
Picard) : O.K. Mme la députée de
Jeanne-Mance—Viger, dernier bloc, 22 minutes.
Mme Rotiroti : Oui. Bien, lors du dernier bloc, j'ai
parlé trop long, alors je n'ai pas donné la chance à la ministre de répondre à mes questions. La première
question, c'était par rapport à la communauté maghrébine. Je sais que la
ministre, dans son explication, a parlé particulièrement de cette communauté-là
et les problématiques qu'ils ont en faisant référence au fait que, quand ils
vont chercher un emploi, l'employeur exige un minimum ou une connaissance d'anglais qui, dans la plupart des cas, leur
empêche d'obtenir l'emploi. Et moi, pour avoir une communauté qui est
assez émergente dans mon comté, on voit, on
peut constater que la problématiques de cette communauté-là en particulier,
c'est plutôt la reconnaissance des diplômes,
et on n'a pas... Je pense que tout le monde peut constater qu'il y a eu une
avancée dans les ententes qu'on a signées
avec les ordres professionnels suite à la fameuse entente que M. Charest a
signée entre la France et le Québec concernant la mobilité de la main-d'oeuvre.
Alors,
je voulais juste savoir de la ministre sa vision par rapport à tout ça, comment
elle entend de continuer… Et j'ose espérer
qu'elle va continuer à travailler en collaboration avec les ordres
professionnels pour qu'on puisse signer davantage des ententes. Je pense
que, là-dessus, on s'entend très bien. Mais je voulais savoir sa vision. Est-ce qu'il y a des négociations qui se font
présentement? Est-ce qu'il y a d'autres ententes prévues de signer
bientôt?
•
(17 h 30) •
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme De Courcy : Oui. D'abord, quand... On parle juste
pour un certain nombre de candidats, et je vous
dirais particulièrement pour la communauté du Maghreb. Mais pas que pour la
communauté du Maghreb, les difficultés existantes,
là, concernent plus particulièrement les candidats qui reçoivent une
reconnaissance partielle d'équivalence, partielle d'équivalence, et à qui on demande de réussir des stages et
des examens ou une formation d'appoint. Et c'est là que ça commence à devenir compliqué pour ces
personnes-là, puis je vous dirais — et vous serez d'accord avec moi
certainement — que des progrès, là, doivent être réalisés dans ce sens-là.
Par
ailleurs, ça n'appartient pas qu'au ministère de l'Immigration — on n'oublie
pas, hein, cette question-là — ministère de la Justice, ministère de
l'Éducation, ministère de l'Enseignement supérieur, Santé... En fait, ça concerne à peu près toutes les sphères gouvernementales,
notamment pour une priorité qui doit être accordée à des stages, et qui doivent
être plus facilement accessibles pour les personnes immigrantes. On a fait des
progrès, mais pas tant que ça.
Alors,
oui, oui, bien sûr, donc, l'accès à la formation d'appoint… Elle doit être
accessible puis d'une durée raisonnable. Souvent, on va décourager les
personnes parce que la durée, là, du stage ou la durée de la formation à acquérir pour être reconnu va être beaucoup trop
longue. Inciter les ordres professionnels, bien sûr que oui, là, à avoir
d'autres propositions pour le bénéfice des personnes formées à l'étranger, c'est
très clair. Le nombre que nous allons conclure
immédiatement, permettez-moi de prendre encore quelques semaines pour me
permettre de vous indiquer dans quelles sphères d'activité nous irons.
Je vous avoue que c'est toujours facile de dire : C'est la priorité des
priorités. Mais la reconnaissance des acquis, la reconnaissance des ordres
professionnels, le dossier des équivalences, tout ça m'apparaît être
fondamental.
Pour ce qui est des équivalences, aussi, je
dois vous dire que j'ai pleinement confiance, là, dans la rapidité que nous aurons aussi,
là, à travers les développements technologiques qui sont amorcés. J'ai la ferme
conviction qu'on va pouvoir aller un petit peu plus vite. Bon.
L'évaluation comparative, là, c'est dès la
sélection que ça se fera, en 2015, et sans... Je vous le répète, ne blâmez personne. Si on n'avait pas eu autant de retard
technologique, bien on aurait probablement réglé le problème depuis un bon
moment et ne pas avoir fait... ne pas faire souffrir des personnes inutilement
en attente interminable de cette reconnaissance.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre.
Mme Rotiroti : Bien, juste pour clarifier un petit
point, vous avez dit qu'à partir de 2015 cette
reconnaissance va se faire à partir de leur pays d'origine, c'est ça que vous
dites?
Mme
De Courcy : Évaluation comparative
dès la sélection.
Mme Rotiroti : Cette évaluation. Alors, en quoi ça
va régler le problème pour les immigrants qui sont déjà ici, Mme la ministre?
Mme De Courcy : Ah! pour les personnes qui sont déjà
ici, écoutez, je suis certaine qu'on accuse, là, un retard considérable qu'on
est en train, là, de rattraper graduellement, graduellement, il en manque
encore, mais graduellement. Et on est
toujours autour du même problème, nous sommes actuellement dans des
conditions... C'est quasiment archaïque, hein, la façon dont on fonctionne pour cette reconnaissance-là. Alors, c'est
clair que, pour ceux et celles qui sont en attente, on accélère, on fait
tout ce qu'on peut pour rattraper un retard considérable. Puis, pour ceux et
celles qui sont à venir, bien, on espère qu'on va être en mesure de faire plus
et mieux.
Le
Président (M. Picard) : Mme la
députée.
Mme
Rotiroti : Oui. En espérant que les
ordres professionnels vont aussi se mettre à jour pour être capables d'évaluer
les compétences plus rapidement.
Mme De Courcy : C'est ce que je vous disais. C'est ce
que je vous indiquais, quand on est à des formations, ou à des temps trop
longs, ou à des exigences aussi, là, qui demandent peut-être, peut-être d'être
revisitées, bien, ça, ça va prendre une collaboration assez étroite,
hein, entre le MELS et ses différentes composantes.
Mme Rotiroti : Alors, on va continuer à suivre le dossier, hein, Mme la
ministre.
Mme De Courcy : Je vous en prie. Je vous en prie.
Mme Rotiroti : Alors, mon autre question, c'était si vous étiez d'accord
avec votre collègue le ministre des Relations internationales quand il qualifie
un immigrant par rapport à un autre, que, un, on dirait qu'il est plus... je peux-tu dire, aux yeux des autorités d'immigration,
plus un Français qu'un autre. Alors, la citation en tant que telle, je vais vous la répéter, qu'«un Chinois de Shanghai qui connaît le
français ne devrait pas être égal [au] type de
Bordeaux en France aux yeux des autorités de l'immigration. Parce que le
Français va vivre en français alors que l'autre ne [fait] que [...] baragouiner dans le privé…»
Puis
j'avais dit que j'avais pris ça un peu personnel suite à mon expérience de mes
parents. Alors, je me disais, je pense qu'en tant que ministre vous êtes un peu
plus sensible... sensibilisée, en tant qu'ancienne présidente de la
CSDM, de savoir que l'immigration est une
richesse et que, peu importe d'où on... quand on quitte un pays pour s'en venir
au Québec, pour trouver une meilleure
vie, qu'on est tous égaux, il n'y a pas un immigrant qui est plus qu'un autre.
Et je voudrais savoir si vous
partagez cette vision. D'ailleurs, il y a même un artiste belge, Julos
Beaucarne, qui dit que la diversité de chacun fait la richesse de tous.
Alors, je voulais avoir votre...
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : J'entends
à travers votre question, qui est un commentaire éditorial, j'entends à travers votre question toute votre sensibilité au rêve immigrant.
C'est ça que j'entends à travers votre question. Sensibilité que je partage, que je partage. Et je suis très frappée
par la détermination puis le rôle d'entrepreneur, le rôle d'entrepreneur
que les immigrants ont et se donnent. Le
projet d'immigration, c'est un projet, d'abord, un projet entrepreneurial puis
un projet qui fait en sorte qu'ils le font d'abord et avant tout — vous en
conviendrez — pour leurs enfants, pour leurs enfants. C'est souvent...
tout l'espoir y est mis.
J'ai
pu voir, moi, des quantités et des quantités de parents de la commission
scolaire de Montréal. Mais, maintenant que je
n'y suis plus, je vous indique que, des 500 personnes nouvelles arrivantes que
j'ai pu voir, c'est toujours le même espoir
que j'ai entendu, à savoir que, pour la personne immigrante, elle voulait
améliorer le sort de sa famille. Et c'est
vrai dans toutes les origines, c'est universel. Je pense que, les parents, nous
voulons le meilleur pour nos enfants, et que le rêve immigrant est,
entre autres, beaucoup basé sur cette question.
La
capacité, maintenant, d'intégration pour des personnes venues de tous les pays,
de tous les pays, bien, elle n'est pas basée
sur l'origine du pays, elle est basée sur la maîtrise et le niveau de français.
C'est très clair que les personnes qui vont avoir une maîtrise plus importante
du français dans notre contexte actuel — je dis bien dans notre contexte
actuel — auront une plus grande chance d'intégration.
Puis c'est ce qu'on leur souhaite, et c'est ce qu'on veut favoriser. Et la grille, ça va être la même grille
pour tout le monde, là, que la personne provienne de n'importe quel pays dans
le monde.
Maintenant, pour le
reste de vos demandes, de commentaires ou etc., sachez que pour vous, pour
chacun des membres de cette commission, ou pour n'importe qui provenant du
gouvernement, je ne commente pas ce genre de propos
cités de... Je suis certaine de votre plus grande bonne volonté puis j'impute à
votre grande sensibilité aux personnes immigrantes
le fait de repiquer un texte de cette nature. Soyez assurée, par ailleurs, que
je partage votre préoccupation à l'égard des familles immigrantes puis
de leur grand projet.
• (17 h
40) •
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci. Vous avez touché le point des réfugiés, vous avez parlé de... en parlant
de l'accueil, puis votre expérience quand vous étiez à l'aéroport, la façon que ces
réfugiés-là sont accompagnés, et tout. Vous savez sans doute qu'il y a eu une tournée qui a été faite
dans 13 villes, qui a été faite pour aller voir les organismes
communautaires, spécifiquement, qui traitent
cette clientèle-là, qui est une clientèle très vulnérable que… Ils quittent
leur pays parce que c'est des
conditions précaires et ils s'en viennent au Québec pour trouver la paix, dans
le fond, puis se faire une nouvelle vie. Et, suite à cette tournée qui a été faite, j'imagine qu'il va y avoir un
plan d'action ou une politique, je ne sais pas. Je voudrais savoir de la ministre, vu que…Vous l'avez
mentionné, les réfugiés, c'est quand même une clientèle très importante,
on les retrouve dans presque tous nos comtés, et je voudrais savoir qu'est-ce
que vous vous attendez de faire suite à cette tournée-là.
Est-ce qu'il va y avoir un plan qui va être déposé? Est-ce qu'il va y avoir des
recommandations? Comment vous envisagez ça, la suite des choses?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
De Courcy : Oui.
D'abord… Et puis je suis certaine que votre sensibilité, par moments, arrive
en… Comme moi,
ça m'arrive d'être en contradiction avec les termes utilisés, hein? Le terme «clientèle» est toujours difficile quand on parle des personnes réfugiées, surtout qu'elles
ont tellement souffert et qu'il y a tellement un grand drame derrière chacune
de ces personnes.
Alors,
oui, si je comprends bien votre question — je pense l'avoir bien comprise — il y a ce que vous... Je pense que ce que vous tentez de me dire, c'est qu'il y a
différentes catégories de personnes qui sont touchées par l'immigration,
incluant les personnes réfugiées, et qu'à travers cette tournée-là de 13
villes... Là, je ne sais pas de quoi vous parlez.
Mme
Rotiroti : Non. Bien, c'est ça, il y
a eu une tournée qui a été faite...
Mme
De Courcy : Parlez-moi donc de ça un
peu, tiens.
Mme Rotiroti : Bien, c'est ça, il y a une tournée
qui a été faite. Dans le ministère, il y a eu quelqu'un du cabinet et M. Trempe…
Je ne sais pas si j'ai le droit de mentionner son nom, il y a un fonctionnaire
du ministère qui a fait une tournée des 13 villes de... Ils sont allés
voir des organismes communautaires qui aident les réfugiés dans leur comté, et
c'est de là...
Mme
De Courcy : ... la question des
réfugiés.
Mme Rotiroti : Oui, c'est de cette tournée-là que je
parle. Puis je voulais savoir, bien, suite à cette tournée-là, est-ce qu'on va
aboutir à une politique, est-ce qu'on va aboutir d'un plan d'action et, si oui,
est-ce qu'il va y avoir des moyens pour
cette... Comme vous dites, «clientèle», ce n'est peut-être pas le bon mot, mais, pour ces
nouveaux arrivants là, pour les réfugiés, est-ce qu'il va y avoir des moyens
pour que ces organismes communautaires puissent desservir cette clientèle mieux?
Mme
De Courcy : Bon, là, je repère bien
de quelle tournée nous parlons.
Mme
Rotiroti : Oui? O.K. J'étais plus
claire. Tant mieux.
Mme
De Courcy : Non. Bien, je comprends
qu'à 15 minutes de la fin, là, nous ayons tous...
Mme
Rotiroti : On est fatigués.
Mme
De Courcy : ...nous soyons tous un
peu fatigués. Mais tous un peu passionnés, par ailleurs, hein? On conviendra de
ça.
Alors, écoutez, cette tournée-là a été faite
de novembre 2011 à février 2012, puis ça a été à cette période-là. Alors, on est un an plus tard puis on est 20 semaines plus
tard, me concernant. Alors donc, je considère — et j'ai toujours cette
attitude, Mme la députée — que,
quand il y a eu de bonnes stratégies d'amorcées ou qu'il y a eu de bonnes rencontres qui ont été
faites, bien, bien sûr, d'intégrer ça au plan d'action. Et la question, pour
moi, de l'accueil des réfugiés est très importante pour toutes sortes de raisons, mais aussi parce que la
population québécoise tient, je crois, beaucoup, beaucoup à ce que nous ayons une attitude clémente, humaine
et parfois différente de celle du Canada. Sans qualifier celle du
Canada, mais différente. Et je pense que c'est important pour nous tous et
toutes. Donc, dans ce contexte-là, oui, j'ai bien l'intention d'en tirer le
meilleur parti.
Cependant, dans la tournée que j'ai entamée
dans les 16 régions, bien, évidemment, que j'ai entendu parler de la situation des personnes réfugiées, notamment dans la
région de Sherbrooke en particulier, où il y a là une approche dans une clinique... Comment s'appelle-t-elle?
Quelqu'un le sait en arrière. C'est une clinique qui reçoit des
personnes réfugiées avec une approche, je dirais, psychosociale qui... Parlons
d'une clinique du Dr Julien pour réfugiés — ça image l'affaire — avec une approche de ce type-là, avec
des médecins, d'ailleurs, extraordinaires qui... Et cette région-là accueille de
façon significative un nombre de personnes immigrantes. On m'a dit... Pas dans
cette région-là nécessairement, mais je vous dis cela pour vous signifier qu'il y
a des organisations locales qui se sont mises en place ou des façons de faire qui se sont mises en place dans plusieurs
régions, puis les gens sont contents de le faire, puis ils ont le goût d'accueillir
des personnes réfugiées pour toutes les raisons que je viens d'évoquer.
Mais,
mais, dans certains cas, dans certains cas, ce qu'ils mettent de l'avant, c'est
que le poids, le poids sur la société
locale, sur la municipalité, sur les services sociaux, sur tout ce qu'il y a à
faire autour d'une personne réfugiée, notamment
en santé puis dans les approches psychosociales, dans le logement… Comme, Mme
la députée, vous l'avez mentionné
tantôt, tout ceci constitue un poids très important pas calculé. Pas calculé
dans les allocations, par exemple, en santé,
dans les allocations en santé. Et ça va être vrai dans certaines régions. Je
pense, dans la région de Joliette ou dans ce secteur-là où il y aurait... Je retire le mot «Joliette» parce que je ne suis pas sûre du nom de la région, mais
où il y a des déficits graves en termes de
manque de médecins, puis que, parallèlement à ça, il faut aider de façon très
importante ces personnes réfugiées.
Alors, c'est sûr que je vais tenir compte de
cette tournée-là, mais je vais aussi tenir compte de l'autre partie pour que notre plan concerté, justement, bien, puisse
répondre à, vraiment, des besoins importants en région. Le nom, là, c'est bien
service d'accueil aux néo-Canadiens. Vous devez le connaître, c'est le bilan de
santé pour les réfugiés avec une approche
psychosociale. C'est donc de ça dont je parle. C'était extraordinaire. Je vous
avoue que c'était intéressant de voir cette clinique-là, qui est basée,
hein, sur l'initiative de ces gens-là dans ce coin-là.
Mme Rotiroti : Oui. Bien, d'ailleurs, Sherbrooke, c'est
une de nos régions modèles pour l'accueil des
immigrants, hein?
Mme
De Courcy : Bien oui, absolument.
Mme
Rotiroti : Le temps file, je pense
que j'ai quelques minutes. C'est une question plus technique dans nos livres de
crédits. À la page 481, quand on parle : Pour chaque des services d'immigration
du Québec à l'étranger,
indiquer les effectifs pour le recrutement et la sélection des immigrants à la
fin de l'exercice financier 2010-2011 à 2012-2013 et les prévisions des
variations du nombre d'effectifs pour 2013-2014, on a une ventilation des
effectifs consacrés à la sélection des personnes immigrantes aux bureaux d'immigration
du Québec. Et là on a nos bureaux d'immigration — Paris, Mexique, Hong Kong, Vienne,
Damas, São Paulo — et on voit qu'on n'a pas d'effectifs alloués à Paris,
incluant l'antenne à Bruxelles. Mexico, on garde le neuf; Hong Kong, le 20. On
n'a rien pour Vienne, Damas et São Paulo. Alors, est-ce que…
Une
voix : …
Mme
Rotiroti : C'est parce que des
bureaux sont fermés?
Une
voix : ...
•
(17 h 50) •
Mme
Rotiroti : Oui. Bien, Vienne, Damas et São Paulo, les bureaux sont
fermés, c'est correct. Mais, pour Paris, pourquoi qu'il n'y a pas d'effectifs d'alloués,
c'est parce qu'on est en évaluation ou...
Le
Président (M. Picard) : Mme la
ministre.
Mme De Courcy : Bien, en fait, dans ce contexte-là,
on suit, je vous dirais, le plan qui était de l'ancienne équipe, et ce sont des services
administratifs — c'est pour ça qu'il n'y a pas de... — qui sont rapatriés à Montréal. C'est
pour ça que...
On n'est pas en train de fermer le bureau de Paris si c'est ça, la question,
là. Alors, non, ce n'est pas ça, la question. Mais les services... Bien, j'essaie de faire court, là, pour que vous
ayez votre réponse. Alors donc, on ne ramène que des services
administratifs, il n'y a pas d'inquiétude par rapport à Paris.
Mme
Rotiroti : Parfait.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la
ministre. Merci, Mme la députée. Je passe la parole maintenant à M. le député
de Saint-Hyacinthe pour un dernier bloc de 14 minutes.
M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) : Merci, M. le Président. Je ne
prendrai pas tout le bloc. Je m'adresse à Mme
la ministre. J'ai une question que je trouve
importante quand même, et c'est la question au niveau de la francisation des
aînés immigrants qui sont ici, au Québec. Bien souvent, on a des aînés qui sont
arrivés de longue date, qui accompagnaient leur famille ou qui ont été reçus
par après, et, souvent, je pense qu'il y a des aînés qui sont isolés, isolés
dans leur milieu ou qui n'ont pas nécessairement les... peut-être pas, on n'a
pas démontré de l'intérêt pour leur francisation.
Moi, j'aimerais ça, Mme la ministre, que vous
me disiez s'il existe des programmes au niveau du ministère pour permettre à ces personnes-là, ces aînés-là de se
franciser davantage et d'être inclus, autrement dit, de s'inclure dans notre société. Ou, s'il n'y en a pas, est-ce que
vous avez l'intention d'en créer, des facilités pour permettre,
justement, à nos aînés immigrants qui ne maîtrisent peut-être pas le français
parce qu'ils n'ont peut-être jamais été sur le marché du travail, toujours
resté à la maison, je ne sais pas... Mais ça serait une façon, je pense, de
faciliter la communication avec des francophones.
Mme
De Courcy : Je vous remercie beaucoup
de pouvoir me permettre, très rapidement, de vous répondre à cette question-là
avant de tenter de conclure ce long entretien, ce long entretien. Alors, c'est
pour moi quelque chose d'extrêmement important. C'est vrai pour les aînés qui
sont ici et qui nous ont choisis il y a plusieurs années, alors qu'on n'avait
pas les services qu'il fallait.
Et, oui, oui, j'ai, tel que prévu par la
politique des aînés... mais, malheureusement, les volets qui avaient été indiqués pour les personnes immigrantes n'ont pas été
actualisés au cours des dernières années. Nous allons y travailler, c'est
entendu, et avec les grandes associations québécoises de retraités, bien
entendu, parce que c'est important qu'elles puissent
se retrouver dans les systèmes de santé, dans les systèmes... Si on dit que c'est
au français que ça se passe au Québec, bien, il faut prévoir que, pour
nos aînés qui ne le possèdent pas, qu'on puisse les aider, les accompagner. Ils
ne seront probablement pas dans une maîtrise
du français niveau 7, dont on a parlé, mais ils seront très certainement
en mesure de pouvoir échanger dans les différents réseaux sociaux.
Si vous permettez, M. le Président, en
continuité de ce temps, si vous le permettez, MM. et Mmes les députés, je conclurais...
Le
Président (M. Picard) : Vous avez...
Il y a un bloc de 14 minutes qui est...
Mme De Courcy : Bien. Alors, je voudrais d'abord vous
remercier, tous et toutes qui avez participé aux discussions sur les crédits consacrés aux programmes d'immigration. C'est
un exercice transparent, démocratique — premier pour moi — et je considère que les discussions
qui s'y sont déroulées vont contribuer à enrichir la réflexion en matière d'accueil, des
fois aussi à clarifier, hein, clarifier des concepts, bon. Et j'espère et je
souhaite que ce soit un dialogue que nous entamions, qu'on ne soit pas
comme à se retrouver seulement dans un an, à l'étude des crédits, mais que nous
puissions continuer à en parler.
Alors, en 2012, c'est
environ 52 000 personnes immigrantes, hein, que nous avons accueillies au
Québec et qui auront besoin de soutien pour réussir leur intégration. Alors, de
ce plan d'action Vivre et travailler en français, je vous redis que ce plan-là
vise à sélectionner une main-d'oeuvre immigrante connaissant davantage le
français et répondant mieux aux besoins du marché du travail du Québec et de
ses régions, de franciser un plus grand nombre de nouveaux arrivants, de
soutenir davantage, mieux et dès l'étranger leur intégration, puis d'amener un
plus grand nombre d'entre eux à s'établir en région, en particulier les
travailleurs qualifiés.
En
2013, l'ensemble de ces 18 mesures seront en bonne voie de réalisation, et
plusieurs sont déjà en application. Alors, je ne vous les nommerai pas toutes parce
que je considère qu'elles sont assez bien connues. Par ailleurs, au fil
des semaines et au fil des mois, vous aurez l'occasion, là, d'en entendre
largement parler.
En
immigration, tel qu'annoncé, on va mettre en application, au courant de cette
année, une nouvelle pondération, donc, de la grille de sélection des travailleurs
qualifiés qui va exiger un haut niveau de connaissance du français, plus
élevé, puis des compétences professionnelles
arrimées aux besoins actuels du marché du travail. Et nous aurons une
vigilance toute particulière. Et, dans ce
sens-là, vous savez, quand on procède à ce type de réaménagement, bien, c'est
aussi en écho, hein, à ce que la
population veut, à ce que notre Vérificateur général au Québec nous demande, et
je crois qu'on est plus près, là, de la population québécoise en
procédant à ces changements.
Et,
comme la diversité est une richesse à laquelle on tient, on va appliquer une
acceptation conditionnelle pour les candidats
qui doivent approfondir leur connaissance du français. Donc, pas de rejet
brusque, mais la possibilité de vraiment
prendre une bonne décision. Cette condition s'applique également aux conjoints
et vise à faciliter l'intégration des personnes sélectionnées sur le
marché du travail.
Nous
travaillons également sur des modifications au Règlement sur les consultants en
immigration. On n'a pas eu le temps d'en parler, des consultants en
immigration, mais leur entrée en vigueur est prévue pour cet été. Et je vous
avoue… Et je vous interpelle, les membres de cette commission, si vous
entendez, autour des consultants en immigration, de l'abus au niveau des
tarifs — il nous reste cette portion-là à
regarder — dites-nous-le. Dites-nous-le, ça m'apparaît important. Cette nouvelle réglementation va nous
assurer que les consultants reconnus aient une connaissance appropriée du français pour l'exercice de leur profession et
qu'ils soient mieux protégés — les
candidats à l'immigration — contre certaines
pratiques frauduleuses.
On
n'a pas beaucoup parlé des travailleurs temporaires aujourd'hui, mais les
entreprises font affaire avec beaucoup de consultants pour avoir de la main-d'oeuvre, des
travailleurs temporaires. Je vous avoue que je jetterai un oeil, que je
jetterai un oeil pour voir comment ça se passe en tout respect des entreprises,
en tout respect des personnes qui sont recrutées. Je suis certaine que les
entreprises veulent faire vite et bien, mais allons voir ce qui se passe au
niveau des consultants.
Cet
automne, un nouveau programme des immigrants entrepreneurs permettra au
ministère, avec l'appui de ses partenaires, de
soutenir l'établissement d'entrepreneurs immigrants contribuant davantage à la
création d'emplois, notamment dans les régions, puis restant chez nous, restant
chez nous.
La
francisation à l'étranger sera enrichie. Le nouveau cours de français en ligne
avancé sera disponible ce printemps pour les
candidats sélectionnés, de même que les nouveaux modules d'autoformation pour
des professionnels des domaines de la santé
et des soins infirmiers, du génie et des sciences appliquées, ainsi que de l'administration
du droit et des affaires.
Dans
le domaine de l'intégration, le ministère termine l'élaboration d'un plan d'action
pour améliorer l'accueil et le soutien des
personnes réfugiées prises en charge par l'État. C'est là-dessus qu'on
échangeait, là, tout récemment. Alors, le
plan d'action sera déployé au printemps et contient, entre autres, l'implantation
d'un bilan de santé dans toutes les villes d'accueil — ce n'est pas étranger à ce dont je vous
ai parlé qui se passait dans Sherbrooke — puis des mesures pour améliorer la francisation des personnes réfugiées
et le soutien aux jeunes dans les écoles. Vous, de la capitale, m'avez
beaucoup interrogée là-dessus, puis je trouve que c'est important qu'on puisse
le faire.
Bon,
le dispositif des services intégrés pour les personnes immigrantes nouvellement
arrivées mis au point par le ministère et le
ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale va être en application aussi
avant la fin de l'année.
Une voix : …
• (18 heures) •
Mme De Courcy : J'essaie de ne pas me tromper trop dans le temps, là, c'est
pour ça que... Cette offre globale, donc, de services complémentaires va permettre à
la personne immigrante de suivre un parcours d'intégration plus fluide,
plus cohérent, en clarifiant le rôle de chacun des intervenants, soit nos
ministères et nos organismes communautaires partenaires. On élimine les
chevauchements et les ruptures de service.
D'ailleurs,
pour faire une petite parenthèse, quand je suis allée dans la région de Laval,
ça m'a beaucoup frappée, on était chez vous, et il y avait le centre d'emploi
en même temps que le bureau régional en immigration. Là, il nous reste à
avoir des guichets communs, on va finir par
y arriver. Mais c'était une initiative très intéressante de la région de
Laval qui a été reprise aussi, et c'est
clair que les bureaux gouvernementaux ont tout intérêt à travailler ensemble et
à être dans les mêmes locaux. Alors,
c'est important que, partout en région, là, on le fasse, ce qui va nous
permettre probablement, un jour, de pouvoir avoir plus de présence, plus
d'affiches, là, «immigration en région» si on utilise et qu'on rend
efficiente l'utilisation des différents
bureaux dans différentes régions pour différents services gouvernementaux.
Alors, je pense que ça pourra être intéressant.
On va continuer à
miser sur l'expertise des organismes communautaires partenaires du ministère
pour soutenir l'intégration des personnes immigrantes. Au courant de l'année,
nous les accompagnerons afin qu'ils se dotent de pratiques de gestion
exemplaires en vue de leur certification, qui sera en vigueur au printemps
2014.
Pour que l'immigration
contribue au développement et à la vitalité des régions dans l'ensemble du
territoire québécois, une nouvelle génération d'ententes sera conclue en
2013-2014 avec les instances territoriales, notamment avec les conférences
régionales des élus, les municipalités, les municipalités régionales de comté,
peut-être les CLD. Alors, ces ententes
permettront, entre autres, de favoriser et de soutenir l'établissement durable
des personnes immigrantes à l'extérieur de la région de Montréal.
Alors,
nous souhaitons, au ministère, que le Programme d'aide à l'intégration des
immigrants et des minorités visibles en emploi, PRIIME, contribue davantage à
la régionalisation de l'immigration. Nous croyons que le programme peut
motiver un plus grand nombre d'entreprises régionales à embaucher des personnes
immigrantes qui ont les compétences requises pour pourvoir des postes qui ne
peuvent l'être avec la main-d'oeuvre locale. Nous assurons donc le
renouvellement de ce programme en concertation avec le ministère de l'Emploi et
de la Solidarité sociale et Investissement Québec.
L'offre de service aux
entreprises du ministère sera revue et déployée avant la fin de 2013. Nous
voulons notamment établir de nouveaux partenariats pour élargir le nombre d'entreprises
qui participent aux missions de recrutement
internationales ainsi que leur provenance régionale. Oh! je sens que, là, il ne
me reste plus beaucoup de temps.
Le Président (M.
Picard) : Non.
Mme
De Courcy : Nous
voulons également mieux les soutenir en matière de gestion de la diversité. En 2013, je tiens à vous
le signaler, deux missions Journées Québec sont prévues, dont celles du
printemps en France et en Belgique.
Je
vais sortir de ce que je voulais vous dire en termes de conclusion pour, encore
une fois, souligner le travail, l'excellence
des gens qui travaillent dans ce ministère, que j'ai eu l'occasion de
rencontrer. J'ai eu l'occasion de discuter avec eux. Ils ont la passion des
personnes, la passion de leur profession, de leur métier, et nous avons tous,
autour de cette table, j'en suis certaine, la passion du Québec et de son
immigration. Je suis certaine de ça.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la ministre. Je
tiens à vous remercier, Mme la ministre et tous les parlementaires, pour la qualité des débats de cet après-midi et le
climat aussi. Je pense qu'on est tous… Comme vous venez de le dire, on
veut tous que le Québec s'améliore, améliore les conditions de vie de tous les
Québécois.
Donc,
j'en suis rendu à la mise aux voix. Le temps alloué à l'étude du programme
Immigration, intégration et communautés culturelles étant presque écoulé, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix du programme 1. Ainsi, le programme 1, Immigration, intégration et
communautés culturelles, pour l'exercice financier 2013-2014 est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Mme
Rotiroti : Sur division.
Le Président (M.
Picard) : Adopté sur division.
La commission ajourne
ses travaux au mardi 12 février, à 19 h 30, où elle entreprendra l'étude
des crédits budgétaires du volet Adoption. Merci et bonne
soirée.
(Fin de la séance à
18 h 4)