Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jeudi 13 février 2020
-
Vol. 45 N° 71
Étude détaillée du projet de loi n° 32, Loi visant principalement à favoriser l’efficacité de la justice pénale et à établir les modalités d’intervention de la Cour du Québec dans un pourvoi en appel
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures cinquante-trois minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte. La commission est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 32, Loi visant principalement à favoriser
l'efficacité de la justice pénale et à établir les modalités d'intervention de
la Cour du Québec dans un pourvoi en appel.
Avant de débuter, y a-t-il des
remplacements, M. le secrétaire?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par
M. Nadeau-Dubois (Gouin) et M. LeBel (Rimouski) est remplacé par
Mme Hivon (Joliette).
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Je vous rappelle que l'étude des
articles 12 et 58 est suspendue. Au moment d'ajourner nos travaux hier,
les délibérations portaient sur un amendement de Mme la ministre à
l'article 5 du projet de loi, concernant l'article 333 du Code de procédure
pénale. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Pour ma part, je
pense que tout avait été dit. Je peux vous demander de peut-être voir si on
peut voter.
Le Président (M.
Bachand) : Juste peut-être un élément d'information. On va
faire circuler une série d'amendements, pour information. Alors…
Mme LeBel : Oui, à titre
informatif, il y a des amendements qui vont introduire des nouvelles notions.
On en a un petit peu discuté à micro fermé, mais on va vous faire circuler… pour
que vous ayez le temps d'en prendre connaissance, parce qu'on risque d'y
arriver, là, prochainement.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. M. le député de LaFontaine, s'il vous
plaît.
M. Tanguay
: Non, ça
va, M. le Président, je pense que vous étiez en train de nous préciser… Merci
beaucoup à Mme la ministre pour ça. Il ne faut pas toucher au micro, je devrais
le savoir. Et là, je pense, quel est l'objet du débat, l'amendement de la
ministre sur 50 ou c'est 50, tel qu'amendé?
Le Président (M.
Bachand) : C'est sur l'amendement.
M. Tanguay
: O.K.
Mme LeBel : Celui avec lequel
on a terminé en fin de session hier.
M. Tanguay
: …pas
d'autres commentaires.
Mme Weil
: On donne
suite à vos commentaires, justement, donc on était satisfaits du fait que la
ministre avait donné suite à…
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas d'autres
interventions sur l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Interventions sur l'article 50
tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autres interventions, est-ce que l'article 50,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Article 51, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, M. le
Président. 51…
Le Président (M.
Bachand) : …donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup.
Interventions sur l'article 50 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 50, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Article 51, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, M. le
Président. 51. L'article 336 de ce code est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant : «Lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives,
la durée des travaux compensatoires peut être modifiée.»
L'article 336 modifié prévoit que, lorsque
le défendeur a recours à des mesures alternatives, la durée des travaux
compensatoires peut être modifiée. Donc, en gros, le nombre d'heures des
travaux compensatoires peut être réduit pour tenir compte justement de la
participation d'un défendeur à un programme de mesures alternatives. Ça vient
en soutien à l'ouverture qu'on a créée avec l'article précédent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M.
le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, merci,
M. le Président. J'aimerais peut-être débuter la discussion, avec Mme la
ministre, en la référant aux pages 19 et 20 du mémoire de la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse où on disait, je cite le
mémoire : «Si la commission salue l'introduction de cet alinéa, elle
s'interroge sur les ajouts que proposent les articles 51 et 52 du projet de
loi. En vertu de ces dispositions, la durée des travaux compensatoires pourrait
être modifiée dans le cas où le défendeur a recours à des alternatives. «Ainsi,
alors qu'en vertu de 337, Code de procédure pénale, un défendeur ne peut
s'engager à exécuter plus de 1 500 heures de travail compensatoire. Le
nombre d'heures à exécuter, dans le cadre de mesures alternatives, pourrait
être supérieur à cette limite. Alourdir le fardeau des participants semble
pourtant contradictoire avec les objectifs mêmes du programme d'adaptabilité
qui, rappelons-le, visent à tenir compte de leur situation sociale afin de
favoriser leur réhabilitation.»
Alors, je ne sais pas si la ministre avait
pensé à une sorte de plafond ou d'assurance, que nous pourrions avoir des cas
d'espèce qui excéderaient le 1 500 heures.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme LeBel : Il y a… Bon. C'est
peut-être plus de l'objet des articles suivants, mais je vais quand même donner
un peu de contexte, parce qu'ici l'article 51, tel que je viens de
l'introduire, ce qu'il met en oeuvre finalement, c'est la suite de la mesure
précédente qu'on discutait à l'article 50, c'est-à-dire qu'à partir du moment
où les mesures alternatives sont admissibles, à titre de travaux
compensatoires, bien, il faut dire effectivement… ah! surtout dans le cas où
c'est partiellement, partiellement complété, si je peux le dire comme ça, il
faut quand même établir le principe qu'un va compenser pour l'autre ou un vaut
l'autre. Donc, il faut établir une équivalence pour dire que c'est aussi des
travaux compensatoires.
Ce que vous avancez, effectivement, va se
trouver à l'article suivant, où on vient dire — oui, l'article 337 — que
«le nombre d'heures à exécuter peut ête supérieur». C'est parce qu'on ne peut
pas faire une adéquation parfaite, si je peux me permettre de le dire, entre
des travaux compensatoires qui étaient, on l'avait dit, là, passer le balai
dans un organisme, et un programme d'aide ou un programme d'adaptabilité qui
pourrait demander plus d'heures parce que, de par sa nature, genre, retourner
aux études, se faire une recherche d'emploi, se trouver un logement. Donc, il y
a, de par sa nature, quelque chose qui n'est pas strictement de faire des
heures, mais plutôt de la nature du cheminement.
Donc, on ne pouvait pas faire une
adéquation parfaite entre les travaux compensatoires et les mesures
d'adaptabilité. Donc, on voulait ouvrir la possibilité qu'une mesure
d'adaptabilité, qui est beaucoup plus utile pour le contrevenant que des
travaux compensatoires comme tels, soit disponible. On donne, dans l'article
qu'on discute présentement, on donne la possibilité de calculer pour compenser,
parce qu'il faut quand même compenser ce qui est fait en adaptabilité par
rapport à des travaux compensatoires en termes du calcul total, parce qu'il y a
un nombre d'heures qui vont lui être imposées suite à l'imposition de l'amende.
Donc, il faut qu'il y ait une façon de faire un calcul. Mais, quand vous parlez
du cap, on pourra en discuter pour on pourra vous l'illustrer, puis il y aura
un amendement peut-être pour baliser.
Mais je comprends la préoccupation, mais l'objectif
n'est pas de faire plus d'heures que ce qu'il mérite, mais il faut faire
attention, dans un cas, on parle de faire des heures strictes, comme des jours
de prison ou des heures de travaux compensatoires qui est de la nature d'une
punition, et il faut combiner ça avec la nature d'un cheminement qui pourrait
être thérapeutique ou de vie. Donc, c'est difficile de dire on cape à 1 500 — je
pense, c'est 1 500, hein, c'est ça — on cape à 1 500 si ça
lui en prendrait 2 000… pour atteindre son objectif. J'essaie d'illustrer,
mais ça va être dans l'autre conversation, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
s'il vous plaît.
• (12 heures) •
Mme Weil
: Je me
demande si on pouvait se référer à 50, c'est sûr que là on comprend très bien
l'explication, ce n'est pas punitif, c'est vraiment trouver un chemin pour
avoir une meilleure vie et d'autres options dans la vie, «a recours à des
mesures alternatives en remplacement», mais si on pouvait se référer à 50, ou
quelque chose qui… parce que 50 le dit bien…
12 h (version non révisée)
Mme Weil
: ...très bien
l'explication. Ce n'est pas punitif, c'est vraiment trouver un chemin pour
avoir une meilleure vie et d'autres options dans la vie. «A recours à des
mesures alternatives en remplacement...» Mais, si on pouvait se référer à 50 ou
quelque chose qui... parce que 50 le dit bien, qu'est-ce que c'est, ces mesures
alternatives, dans la mesure ou un programme de... et on parle de démarche
d'éducation, sensibilisation, prévention. Je laisse peut-être la ministre
regarder ça pour qu'on garde l'esprit de ces mesures, qu'on pourrait se référer
à 50 ou... Il y a une façon pour les légistes de le dire ou carrément de
répéter ces mots-là, mais suite à...
Donc, on sait... Soit que «mesures
alternatives» comprend toujours cette vision, mais il faudrait le dire quelque
part qu'à fois que dans le projet... dans la loi on parle de mesures
alternatives on comprend bien que ça s'inscrit dans un cadre de démarche
d'éducation, sensibilisation, prévention, intervention... Et là tout le sens
d'«exécuter peut être supérieur à 1 500» vient calmer le jeu et rassurer tout
le monde. On n'est pas dans une optique punitive.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Mais je
comprends votre préoccupation, mais je pense qu'elle n'est pas... elle ne se
traduit pas dans la façon dont c'est fait parce que ça fait partie du même
chapitre, là, dans les règles d'interprétation. C'est dans la suite. Donc, on
est dans le même chapitre. On est... des articles sur la perception. On est
dans... Donc, je pense que la préoccupation que vous soulevez n'est pas un
problème, là. C'est interrelié nécessairement, mais je la comprends, là.
Mme Weil
: Mais est-ce
que vous confirmez que, donc, quand on parle d'heures supérieures à 1 500,
c'est justement dans cette optique parce que ça fait partie du même chapitre,
c'est en continuité? Donc, on peut présumer...
Mme LeBel : Oui, quand on
parle...
Mme Weil
: Donc, juste
le fait que la ministre le dit... Ça fait partie de l'intention du législateur.
Donc, nous, on peut comprendre... tout le monde peut comprendre que les articles
qui suivent 50, c'est toujours dans cet esprit.
Mme LeBel : Oui. Et le lien,
on le fait avec l'article 33, tel que modifié, qu'on a introduit à l'article 50,
quand on dit : Dans le présent code, à moins que le contexte n'indique un
sens différent, l'expression «travaux compensatoires» vise également les
mesures alternatives. Donc, tout ce lien-là, tout s'attache ensemble, là, et
c'est dans le même chapitre.
Donc, oui, on est dans la même mouvance,
dans le même esprit, je le confirme à voix haute, mais effectivement, dans les
règles d'interprétation, comme on est dans le même chapitre, on a attaché, et
ce n'est pas nécessaire, dans chaque article suivant, de faire référence aux
précédents. Ils sont interreliés par cette trame-là.
Mme Weil
: Est-ce qu'il
y avait des organismes qui avaient exprimé... préoccupations? Ça, c'est la Commission
des droits de la personne, ça, par rapport à cet article. Ce serait bien quand
même peut-être de communiquer avec la commission.
Mme LeBel : Mais, avec
respect, je pense qu'ils exprimaient leur préoccupation sur le nombre d'heures
qu'on va voir à l'article suivant, à 52, mais pas sur le fait qu'on pouvait
compenser des heures de mesures alternatives pour des heures de travaux
compensatoires. Mais, oui, il y avait une préoccupation, mais c'était sur le
cap et c'est à l'article 52 qu'on le retrouve.
Mme Weil
: D'accord.
Très bien.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, tout
à fait, puis on pourrait peut-être disposer de l'article 51, puis j'ai
d'autres commentaires sur le 52, là...
Le Président (M.
Bachand) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 51 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. Article 52. Mme la ministre.
Mme LeBel : ...retrouver dans
mes papiers, si vous permettez. L'article 52 :L'article 337 de ce code
est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «Lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives en
remplacement des travaux compensatoires, le nombre d'heures à exécuter peut
être supérieur à 1 500.»
L'article 337 modifié prévoit que,
lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives en remplacement des
travaux compensatoires, le nombre d'heures à effectuer peut être supérieur à
1 500. Elles peuvent, ces mesures alternatives là... À titre d'exemple, et
j'élabore tout de suite, je le disais tantôt : terminer un diplôme. Donc,
on peut penser que la mesure alternative de terminer un diplôme pourrait
prendre plus que 1 500 heures. Donc, on ne veut pas arrêter à ça pour
ne pas entraver le cheminement puis dire : On refuse parce que tu ne
pourras pas compléter, ça dépasse le cap. Conserver un emploi, conserver un
logement, ce sont des exemples qui ne sont pas limitatifs mais qui pourraient
se retrouver dans ce type de mesures là. Donc, ça pourrait nécessiter un nombre
d'heures supérieur à 1 500 heures.
J'aurais tout de suite un amendement, si
vous le permettez. Article 52, amendement proposé également d'entrée de
jeu : Remplacer l'article 52 du projet de loi par le suivant :
L'article 337 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante : «Lorsque
le défendeur a recours à des mesures alternatives en remplacement des travaux
compensatoires, le nombre d'heures à exécuter peut être supérieur à 1 500,
par exemple lorsque le défendeur s'engage à entreprendre un programme de
formation ou à conserver un...
Mme LeBel : ...L'article 337
de ce code est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «Lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives en
remplacement des travaux compensatoires, le nombre d'heures à exécuter peut
être supérieur à 1 500, par exemple lorsque le défendeur s'engage à
entreprendre un programme de formation ou à conserver un logement.».
Donc, pour répondre à la préoccupation, on
a encadré ce dépassement-là avec un exemple. L'amendement proposé donne suite à
des commentaires du Barreau du Québec, la Clinique Droits devant et de
Marie-Ève Sylvestre, qui demandaient à prévoir un nombre maximal d'heures à
exécuter dans le cadre des mesures alternatives. Mais le fait d'illustrer, je
pense, pourrait être une mesure qui répond aux préoccupations de la CDPJ sans
nous brimer dans le type de mesures alternatives, comme je l'ai expliqué, qui
pourraient être présentées puis qui... que cette mesure pourrait alourdir,
donc, le fardeau des participants. Je pense que c'est un mitoyen entre les deux
objectifs, le fait d'illustrer à quoi... qu'est-ce qu'un dépassement, dans
quelles circonstances un dépassement pourrait être, je dirais, nécessaire ou
justifié.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Petit
point, très technique, après ça un point philosophique, puis après ça une
compréhension de texte.
Petit point technique. Légiférer par «par exemple»,
c'est la première que je vois ça. Est-ce qu'on ne pourrait pas dire
«notamment»?
Mme LeBel : Oui, oui,
«notamment».
M. Tanguay
: Parce que
«par exemple»... Puis, M. le Président, on peut, de consentement, se dispenser
de le rédiger et de suspendre.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, oui, oui, c'est pour ça... on...
M. Tanguay
: On
pourrait faire même, à main levé...
Le Président (M.
Bachand) : On va poursuivre les discussions, s'il y a d'autres
modifications, là.
M. Tanguay
: ...Ça,
c'est le petit point technique. Point philosophique, puis après ça
compréhension de texte.
Point philosophique, moi, je... on a tous
compris la philosophie derrière l'article 337, premier alinéa, autrement
dit travaux compensatoires, il y a une limite de 1 500. Travaux
compensatoires, ça, on... ça demeure, on n'y touche pas. On comprend que,
travaux compensatoires, c'est comptabilisable. Tu dois faire 20 heures
d'entretien ménager à l'aréna, tu dois faire x, y, z. Par contre, le programme
d'adaptabilité, ça peut être, bien, maintien... un domicile fixe dans le
logement, paie ton logement et demeure un étudiant actif dans tel programme. Et
là on ne commencera pas à comptabiliser, bien, transport pour me rendre au
cours, l'heure de cours puis les trois heures d'étude. On ne commencera pas à
jouer là-dedans.
Par contre... Puis je n'ai pas la
solution, mais c'est quand même un concept où on veut faire une sorte
d'adéquation ou de rapprochement : Des travaux compensatoires, on pourra
te remplacer ça en éléments de programme d'adaptabilité. Travaux
compensatoires, on les limite. On les limite, parce que, oui, c'est
comptabilisable, mais on les limite aussi parce qu'il y a une philosophie
derrière ça, qui est de dire : Bien, à un certain moment donné, travaux
compensatoires, si c'est trop lourd, on manque l'objectif. Travaux
compensatoires, c'est une forme différente que d'aller en prison puis de faire
son temps.
Est-ce qu'on pourrait aussi importer cette
approche-là philosophique dans le programme d'adaptabilité? Autrement dit, on
ne transpose pas heure pour heure dans l'approche, mais la lourdeur de
l'un — pas comptabilisable par rapport à l'autre — mais la
lourdeur de l'un pourrait-elle être aussi une approche que l'on ne met pas de
côté quant à la lourdeur de l'autre? Vous allez me dire : Ouais, mais la
lourdeur d'avoir un logement puis de suivre son cours... Je suis d'accord. Mais
il pourrait y avoir un élément de lourdeur si le programme d'adaptabilité
était : Tu dois aller au cégep à temps plein, tu dois maintenir la même
résidence, tu ne dois pas avoir... tu, tu ,tu... Puis si on avait... C'est un
cas fictif, là, évidemment, mais si on avait un saut à obstacles qui aurait
25 éléments, là, on dirait : O.K., programme d'adaptabilité, c'est
lourd, comme, de l'autre côté, c'est lourd. Sans dire : On va le computer
en heures, on peut-u penser à...
Vous allez peut-être me ramener à 159.1 ou
dans ces eaux-là, en disant... Excusez! pas 159.1, là où on avait le débat hier
sur les quatre, cinq qualificatifs, là, réinsertion, éducation. À un moment
donné, si c'est trop lourd, on ne va pas le réinsérer ou l'aider à se
réinsérer, on va le décourager puis on va le perdre. Vous allez peut-être me
dire : Bien, par nature, ce sera considéré. Mais, quand même, je suis
content qu'on aborde ce sujet-là, parce que ce n'est pas anodin. Peut-être que,
dans certains cas : Ouais, il y a ça, ça, ça, puis il a manqué ça, donc il
est «out». Peut-être qu'on l'a échappé parce que c'était trop lourd, tu sais?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
• (21 h 10) •
Mme LeBel : Je comprends tout
à fait, mais peut-être que je pourrais recadrer. Naturellement, on n'est pas
dans... on ne parle pas de thérapie lourde ici, on parle de mesures comme
maintenir un emploi, chercher... Parce qu'on est vraiment... il faut revenir où
on est, là, on est au bout du spectre où on est... au lieu de faire les travaux
compensatoires, autant faire quelque chose qui va être utile pour ton futur.
Mais il faut avoir... Et là on n'est pas en train de dire qu'on va
nécessairement lui faire plus d'heures... faire faire plus d'heures, mais qu'il
faut que cette ouverture-là existe. Si c'est des travaux compensatoires purs
qui fait, je vais dire, traditionnels, le 1 500 heures demeure,
là, il n'y a pas de problème. Mais, à titre d'exemple, puis je ne veux pas
rentrer dans... Je ne veux pas qu'on se perde dans les chiffres mathématiques,
mais je pense que c'est important de l'illustrer. Vous l'avez bien dit, si c'est
maintenir un emploi, c'est maintenir un emploi, donc...
Mme LeBel : ...et qu'il faut
que cette ouverture-là existe. Si c'est des travaux compensatoires purs qu'il
fait, je vais dire, traditionnels, le 1 500 heures demeure, là, il
n'y a pas de problème. Mais à titre d'exemple, puis je ne veux pas rentrer
dans... Je ne veux pas qu'on se perde dans les chiffres mathématiques, mais je
pense que c'est important de l'illustrer. Vous l'avez bien dit, si c'est
maintenir un emploi, c'est maintenir un emploi, donc chaque heure, chaque
minute où il est en maintien d'emploi, théoriquement, compte. Donc,
24 heures sur 24 pendant qu'il est en maintien d'emploi. Parce que si...
Et c'est deux mois, là, 1 500 heures, là, dans les faits, c'est 62
jours. Donc, de dire : Maintiens ton emploi pendant deux mois, bien, ça se
peut que ça soit un petit peu plus que 1 500 si on compute tout ça, mais,
tu sais... puis 1 500 heures de travaux communautaires, si on les
prend à sept heures par jour, c'est, je l'avais calculé, 214 jours où
il est en travaux communautaires, versus deux mois où il est en maintien
d'emploi.
Donc, oui, on peut faire des ordres de
grandeur de chiffres comme ça, mais vous avez raison, c'est différent, la
notion de : maintiens un emploi, suis ton programme d'études, que :
Fais des travaux communautaires sept heures par jour, qui va l'attacher
pendant 214 jours, potentiellement, parce que, même en travaux
compensatoires, on ne leur fait pas faire du 14 puis du 15 heures, là.
Donc, c'est pour ça qu'il faut relativer... relativiser? Relativiser.
Mais ça, là, il faut comprendre qu'il n'y
a personne qui impose à quelqu'un de faire des mesures alternatives plutôt que
des travaux compensatoires. L'individu qui ne veut pas faire... théoriquement,
l'individu qui ne voudrait pas aller dans une mesure alternative qui est
discutée avec lui ou compatible avec ses besoins, là, au sens large du terme,
parce qu'il dit : Bien, voyons donc, ça va me prendre six mois, j'aime
autant me taper les 72 heures ou les 102 heures... Parce que
1 500, c'est un maximum, là, on s'entend, là. Mettons qu'il est à
1 500, bien, j'aime autant faire les 1 500, bien, il va faire les
1 500 heures de travaux compensatoires, c'est tout. Il y a un contrat...
bien, contrat, on s'entend, il y a une discussion puis une entente. Personne ne
le force à aller dans les mesures alternatives. Il faut le voir comme étant un
choix, un choix éclairé, mais, dans ce choix-là, il ne faut pas qu'on ait cette
limite de 1 500 heures là. Mais s'il ne veut pas, puis que c'est trop
lourd, bien, il va retomber dans les travaux compensatoires, on va compenser ce
qu'il a déjà fait, puis il va finir ses heures, puis il va être «capé» à
1 500.
M. Tanguay
: Et
là-dessus... là-dessus... Ce qui est intéressant, dans la conversation qu'on a,
c'est que tout le système de programme d'adaptabilité aussi est basé sur un
élément fondamental : faire confiance aux intervenants. Hier, on parlait
des percepteurs, on parlait qu'on était à la limite, parce qu'on se
disait : Bien, un percepteur pourrait, quasi de mauvaise foi, dans un
district judiciaire, refuser systématiquement l'ouverture à des programmes. Là,
on dit : Il faut faire confiance à l'organisme, à l'organisme qui
viendrait voir la personne pour... qui ne va pas faire confiance, qui ne va pas
lui imposer, je veux dire, une litanie : Tu dois maintenir un domicile
fixe, tu dois faire des recherches actives d'emploi, en voulant dire tu dois
rechercher au moins une journée par semaine, tu dois, une fois que tu as ton
emploi, le garder pendant un an, tu dois t'inscrire aux cours du soir. Vous
savez, il faut faire confiance à quelqu'un, puis on ne peut pas réellement
légiférer, parce que je pense que les gens, les femmes et les hommes qui
président à ces discussions-là ne sont pas là pour mettre des enfarges, si vous
me permettez l'expression, puis ne sont pas là pour taper sur la tête, puis
l'écoeurer, puis dire : Je vais lui faire un deal qu'il n'acceptera pas,
puis il va faire du compensatoire, puis je vais être bien content. Les gens
sont conscients, puis il faut leur faire confiance, de leur mission, entre
guillemets, leurs responsabilités. C'est mets quelque chose qui va... propose
quelque chose à la personne qui va fonctionner, puis miser sur le succès plutôt
que de dire : Bien, je vais tellement lui serrer ça, là, qu'à la prochaine
coche mal taillée, à la première, il s'en va dans le système traditionnel, là,
donc... O.K. Enfin, c'est sûr qu'il faut faire confiance, puis on ne peut pas
tout, tout, tout légiférer.
J'avais un dernier point, puis je pense
que ma collègue va vouloir s'inscrire dans le débat. Mon troisième et dernier
point, là-dessus, à date, c'est un point de compréhension de texte. Tel que
proposé, 337 se lirait comme suit... on fait juste ajouter une phrase au
premier alinéa : «Dans un engagement, le défendeur ne peut s'obliger à
exécuter plus de 1 500 heures de travail
compensatoire — ça, c'est très clair — lorsque le défendeur
a recours à des mesures alternatives en remplacement des travaux
compensatoires, le nombre d'heures à exécuter peut être supérieur à
1 500.» J'y vois une équivoque sur le sens que certains pourraient donner
à l'expression «nombre d'heures à exécuter». On pourrait se poser la
question : Est-ce qu'on parle... le nombre d'heures à exécuter, travail
compensatoire, ou nombre d'heures à exécuter si tant est qu'on computait?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Écoutez, c'est
tout à fait logique, par rapport surtout à l'explication que je viens de dire,
ou dans un cadre de choses. Ce n'est pas des heures à exécuter, mais c'est
plutôt une démarche.
M. Tanguay
: Le nombre
d'heures...
M. Tanguay
: ...au
nombre d'heures à exécuter, si tant est qu'on computait...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Écoutez, c'est tout
à fait logique par rapport surtout à l'explication que je viens de dire ou dans
un cadre de choses. Ce n'est pas des heures à exécuter, mais c'est plutôt une
démarche...
M. Tanguay
: Le nombre
d'heures qu'on ne calculera même pas.
Mme LeBel : Oui, mais c'est parce
que la démarche pourrait être vue comme étant supérieure, donc il fallait
enlever cette barrière-là.
M. Tanguay
: Et vous ne
pouvez pas venir me plaider : Hey! J'ai fait dans le cadre travail
d'adaptabilité, j'ai fait 2000 heures, je suis... Alors, le nombre
d'heures...
Mme LeBel : Mais si vous me le
permettez, on peut suspendre, puis... Effectivement parce que par rapport à
l'explication que je vous ai donnée, le mot «exécuter» effectivement ne
concorde pas. Donc, on peut suspendre puis regarder ce qu'on peut faire pour...
M. Tanguay
: Yes.s
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. On suspend quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 22)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Je vais vous
demander le consentement, M. le Président, pour retirer l'amendement que je
viens de déposer. Et dès que la copie m'atteindra, je pourrai faire la lecture
d'un nouvel amendement. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement
que la ministre a déposé?
Des voix
: ...
Le Président (M.
Bachand) : Consentement. Nouvel amendement, Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme LeBel : Donc, je propose
l'amendement suivant, suite à nos discussions, chers collègues,
article 52 : Remplacer l'article 52 du projet de loi par le
suivant:
«52. L'article 337 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante :
«Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives en remplacement des travaux compensatoires, le nombre
d'heures peut être supérieur à 1 500, notamment lorsque le défendeur s'engage
à entreprendre un programme de formation ou à conserver un logement».
Le commentaire que j'avais sous l'amendement
précédent s'applique parce que c'est toujours suite aux commentaires du Barreau
du Québec, la Clinique Droits devant et Mme Sylvestre, entre autres, la
CDPDJ.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: C'est
surtout le français. Parce que, quand on le lit, ça se réfère à quoi? Et, normalement,
quand on parle de nombres d'heures, il faut se référer à quelque chose en
particulier. À moins que l'article qui précède, on définit déjà... non. 51 ne
parle pas de... Parce que les mesures alternatives ne se comptent pas en
heures, c'est l'engagement, c'est autre chose. Mais c'est juste qu'il manque un
mot, je pense, quand on le lit. Il faudrait voir la traduction parce que c'est peut-être
là qu'on verra...
M. Tanguay
: J'ai une
idée.
Mme Weil
: Oui.
M. Tanguay
: Pourquoi
on ne dirait pas, tout simplement : Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives en remplacement des travaux compensatoires, puis de faire
deux alinéas? L'alinéa premier ne s'applique pas. Tu sais, si on faisait un
alinéa distinct avec votre amendement... je tutoie, là, mais... et que l'on
disait tout simplement... parce qu'effectivement, le nombre d'heures peut être
supérieur à 1 500... Dans le fond, ce qu'on dit, c'est que, dans l'amendement,
on ne considère pas l'alinéa premier. C'est juste ça qu'on dit.
Mme LeBel : Écoutez, on peut
suspendre à nouveau puis en discuter parce qu'on partage le même objectif, là.
Dans le fond, tout ce qu'on veut s'assurer, c'est que le texte traduise ce avec
quoi on est tout le monde d'accord, là, mais...
M. Tanguay
: Autrement
dit, compensatoire, 1 500 heures, puis s'il y une notion de total ou
partial...
Mme LeBel : La notion d'heures
ne s'applique pas.
M. Tanguay
: ...de
mesures... la notion, ou, je le dis mal, là, mais ce qui... l'alinéa premier ne
s'applique pas. Tu sais, quelque chose de même.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants.
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 24)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 42)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, alors, M. le
Président, suite à nos discussions, je vais demander le consentement pour
retirer l'amendement précédent afin d'en introduire un autre.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement? Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme LeBel : Merci. Donc, toujours
suite à l'évolution de nos discussions fructueuses, article 52 :
Remplacer l'article 52 du projet de
loi par le suivant :
52. L'article 337 de ce code est
modifié par l'insertion, après le premier alinéa, des alinéas suivants :
«Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives en remplacement des travaux compensatoires, le nombre
d'heures prévu au premier alinéa ne s'applique pas.
Les mesures alternatives constituent
notamment le fait pour le défendeur de s'engager à entreprendre un programme de
formation ou à conserver un logement».
Toujours faisant suite aux commentaires
des différents groupes qui sont venus en consultation.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement?
M. Tanguay
: Je pense
que ça va me va... l'amendement. Oui, je pense, ça me va, M. le Président, ça
traduit bien notre pensée.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Oui?
Mme Weil
: Je ne
comprends toujours pas cette version qu'on a, c'est autre chose... 52. On
maintient la question d'heures mais je ne vois pas de référence à l'heure.
Le Président (M.
Bachand) : On n'est pas sur cet amendement-là, Mme la députée.
Mme Weil
: Donc, bien,
c'est ça, donc c'était vraiment... mais, c'est 52. O.K. c'était l'ancien...
Des voix
: ...
Le Président (M.
Bachand) : C'est ça. Alors, l'amendement est adopté et vous
avez un autre amendement, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, absolument.
Dans le texte de l'article 52 du
projet de loi, remplacer «such hours» par «hours to be carried out».
La modification est proposée par le
service de la traduction de l'Assemblée nationale pour corriger une ambiguïté,
car on vise le nombre d'heures de mesures alternatives...
Des voix
: ...
Mme LeBel : Écoutez...
Des voix
: ...
Le Président (M.
Bachand) : Allez, Mme la ministre.
Mme LeBel : «...le nombre
d'heures de travaux compensatoires dans la phrase ajoutée par l'article 52
du projet de loi...»
(Consultation)
Mme LeBel : O.K., c'est bon.
J'ai eu un petit arrêt momentané, mais ça va, on peut en discuter.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce que ça va? Interventions? M. le député.
M. Tanguay
: Ce qu'on
comprend, dans le fond, indépendamment de...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît, s'il vous
plaît, s'il vous plaît! Juste... Allez-y, M. le député.
M. Tanguay
: Donc, ce
que je comprends, c'est qu'indépendamment de tout le débat que l'on avait à
l'article 52 demeurait une chose, c'est cet amendement-là, à la version
anglaise, sur l'alinéa premier.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, Mme la ministre...
Mme LeBel : O.K., bien,
écoutez. Bon, je vais m'excuser auprès de la commission, M. le Président, puis
on avait eu, un petit peu, la discussion. Effectivement, je pensais que ça se
rapportait au premier paragraphe. Ma collègue de...
Une voix
: Notre-Dame-de-Grâce.
Mme LeBel : Notre-Dame-de-Grâce,
que... je ne voudrais pas vous délocaliser. Ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce
a tout à fait raison, on est vraiment à la notion d'heures, qu'on vient
d'éliminer par notre rédaction. Donc, mes excuses, je demande le consentement
pour retirer.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, consentement pour retirer? Merci. Alors, donc,
la première déchirure était bonne, M. le député de LaFontaine, alors, donc,
c'était correct. Cela dit, interventions sur 52 amendé...
Mme LeBel : ...qu'on vient
d'éliminer par notre rédaction. Donc, mes excuses. Je demande le consentement
pour retirer.
Une voix
: Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, consentement pour retirer.
Mme LeBel : Première...
Le Président (M.
Bachand) : Alors donc, la première déchirure était bonne, M. le
député de LaFontaine. Alors donc, c'était correct. Cela dit, interventions sur
52 amendé? M. le député.
M. Tanguay
: ...on
se rend compte, on parle souvent des traductions, donc, ce dont on vient de
rédiger ensemble l'amendement en français, évidemment, suivra l'amendement en
anglais. Et de ce que je comprends dans le processus, la loi sera éventuellement
adoptée, et, si d'aventure la traduction du français à l'anglais avait une
certaine déficience ou une incongruité, elle pourrait être amendée
ultérieurement dans un autre projet de loi, alors... Mais l'on ne travaille pas
sur les textes en anglais.
Mme LeBel : Non. Mais ils
suivent...
M. Tanguay
: Ils
suivent.
Mme LeBel : ...de façon
parallèle parce que, à preuve, ce texte-là faisait partie du premier amendement...
du premier... l'article 52 que je vous ai présenté.
M. Tanguay
: Je comprends.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions sur 52 amendé? Ça va?
Alors, est-ce que l'article 52 amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui. Article 53 :
L'article 338 de ce code est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Toutefois, ces délais peuvent être plus
longs lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives.».
L'article 338 modifié prévoit que le
délai de 12 mois de l'engagement ou de deux ans si les sommes dues sont
supérieures à 10 000 $, peuvent être plus longs lorsque le défendeur
a des recours... à des mesures alternatives.
Donc, c'est effectivement dans le même esprit
que tantôt de ne pas avoir de limitation, cette notion de limitation là n'étant
pas dans la philosophie des mesures alternatives. Parce que ça pourrait être,
par exemple, terminer un diplôme, qui pourrait prendre plus que le temps
requis.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Et
là, en toute logique, en toute logique, 52 première mouture précédait
53 mouture première. 52, dont on vient de modifier... devrait normalement
avoir un impact puisque, dans le premier, on parle d'«heures» et, dans le
deuxième, on parle de «délais» à la sauce travaux compensatoires. Est-ce que...
je pense... «Toutefois, ces délais...» On n'est pas en train de dire que ces
délais qui sont applicables aux mesures compensatoires n'existent pas s'il y a
un ingrédient alternatif. Mais ce qu'on pourrait peut-être dire : «es
délais ne s'appliquent pas...» un peu comme on l'a fait à 52 : «Ces délais
ne s'appliquent pas aux travaux... alternatives... aux mesures alternatives.»
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien,
écoutez, c'est pertinent, comme commentaire. Si vous me permettez, encore une
fois, on va pouvoir peut-être juste regarder, mais... Pour avoir une logique.
Puis, si c'est nécessaire, je vous reviendrai, mais je comprends ce que vous
voulez dire.
On pourrait dire, dans le fond,
l'article 338 actuel, c'est : «Les travaux...» Je lis
l'article 338 dans sa mouture actuelle : «Les travaux compensatoires
doivent se terminer dans les 12 mois de l'engagement, sauf si les sommes
dues sont supérieures à 10 000 $, auquel cas ils doivent se terminer
dans les deux ans.» On pourrait dire : «Dans le cas des mesures
alternatives, les délais prévus à l'alinéa ne s'appliquent pas», genre.
M. Tanguay
:
Auxdites mesures alternatives.
Mme LeBel : Oui. Mais, si
vous me permettez, peut-être, qu'on puisse regarder s'il y a une difficulté à
ça.
Le Président (M.
Bachand) : ... Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
:
...autre sujet, mais...
Le Président (M.
Bachand) : Sur un autre sujet concernant le même article?
Mme Weil
: Oui.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. Alors, ce serait peut-être bien, si... de...
peut-être de... Vu qu'il va y avoir des corrections...
Mme LeBel : Voulez-vous
l'aborder tout de suite, puis...
Mme Weil
:
...c'est comme... mais c'est... La Clinique Droits devant, ils disent :
Tant qu'à y être, un peu... c'est qu'on puisse regarder la question de
l'indexation, donc ce n'est pas directement relié à la formulation, mais que,
pour les travaux compensatoires...
Je vais lire le paragraphe : «On
pourrait...» «En outre, on devrait profiter de l'occasion...» C'est dans ce
contexte-là que je le mentionne parce qu'on est vraiment là-dessus pour voir la
réaction de la ministre à cette suggestion. «En outre, on devrait profiter de
l'occasion du projet de loi n° 32 pour indexer l'annexe liée à 336 du CPP,
qui n'a pas été indexé depuis près de 25 ans. 10 $ de l'heure pour
une heure de travaux compensatoires, c'est bien en deçà du salaire minimum.»
Alors, puisqu'ils l'ont soulevé dans ce
contexte-là, je le soulève. Parce que les gens viennent ici avec des points de
vue, voir... Mais on pourrait d'abord peut-être régler l'autre question et puis
ensuite voir ce que la ministre en dit, la réaction de la ministre par rapport
à cette recommandation.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, bien,
absolument, je n'ai pas... Je pense qu'on est dans un autre sujet parce qu'on
est dans l'annexe, puis on... C'est vraiment quelque chose qui est en dehors
présentement des objectifs du projet de loi. Mais on pourrait en discuter si on
peut... On va peut-être finir de régler 53.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, suspendre quelques instants?
M. Tanguay
: ...
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine, oui.
• (12 h 50) •
M. Tanguay
: Juste
une dernière petite suggestion. En toute logique, ça pourrait être... Le
deuxième alinéa de 238 que l'on voudrait introduire pourrait être :
«Lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives en remplacement des
travaux compensatoires, les délais prévus au premier...
Mme LeBel : …peut-être finir de
régler 53.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, on va suspendre quelques instants? M. le
député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Une
dernière petite suggestion, en toute logique, ça pourrait être, le deuxième
alinéa de 338 que l'on voudrait introduire, pourrait être : Lorsque
le défendeur a recours à des mesures alternatives en remplacement des travaux
compensatoires, les délais prévus au premier alinéa ne s'appliquent pas.
Mme LeBel : …on n'avait juste
pas écrit «en remplacement», parce que ce n'est pas vraiment du remplacement,
c'est une alternative. Donc, on avait écrit : «Lorsque le défendeur a
recours à des mesures alternatives, les délais prévus au premier alinéa ne
s'appliquent pas.» Donc, on peut le préparer puis on pourra le déposer.
Le Président (M.
Bachand) : C'est beau. Ça fait qu'on suspendre quelques
instants?
Mme LeBel : Pour le préparer.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 51)
(Reprise à 12 h 57)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, Mme la ministre, sur l'amendement de... l'amendement 53.
Mme LeBel : Oui, alors...
Article 53. Remplacer
l'article 53 du projet de loi par le suivant :
«Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives, les délais prévus au premier alinéa ne s'appliquent pas».
Est-ce que ça vous va, chers collègues?
Le Président (M.
Bachand) : Interventions sur l'amendement?
M. Tanguay
: ...aussi,
par ailleurs...
Mme Weil
: On a parlé
d'indexation...
M. Tanguay
: ...avait
un autre point sur cet amendement-là, alors... Ça, c'est un... C'est un amendement,
pardon.
Mme LeBel : Ce n'est pas sur
la même notion...
Mme Weil
: Ce qu'on a
dit, je comprends, c'est qu'on y reviendra pour en parler pour voir...
Mme LeBel : Oui, mais ce n'est
pas sur la même notion, puis ça ne s'appliquerait pas... Votre commentaire ne
serait pas sous l'article 53, de toute façon.
M. Tanguay
: Ce qu'on
pourrait faire, tout simplement, c'est adopter l'amendement, et là, l'objet du
débat sera 53 tel qu'amendé. Puis là, on pourrait peut-être parler
d'indexation.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait... Est-ce que l'amendement à 53 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Cela dit, étant donné le temps qu'il nous
reste, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi! La commission reprend ses travaux. Je vous rappelle que la
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 32, Loi visant principalement à favoriser l'efficacité de la justice
pénale et à établir les modalités d'intervention de la Cour du Québec dans un
pourvoi en appel.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
venions d'adopter un amendement de Mme la ministre à l'article 53 du projet
de loi. Je crois maintenant que Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce voudrait
intervenir au sujet, justement, de l'article 53 amendé. Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Weil
: Oui. Écoutez,
j'ai déjà soulevé la question d'indexation. Donc ça, c'est la page 11 du
mémoire de la Clinique Droits devant, toute cette question d'indexation,
donc... La ministre regarde comme : C'est un enjeu, mais peut-être pas de
solution, je regarde son expression. Alors donc, je vais lire le paragraphe
quand même, c'est important : «En outre, donc, c'est-à-dire pendant qu'on
y est, en outre, on devrait profiter de l'occasion du projet de loi n° 32
pour indexer l'annexe liée à l'article 336 du Code de procédure pénale qui
n'a pas été indexé depuis près de 25 ans. 10 $ de l'heure pour une
heure de travaux compensatoires, c'est bien en deçà du salaire minimum».
Donc, si on regarde l'annexe, une heure de
travail, 10 $, donc, ici, qu'est-ce que c'est ça... pour la partie des
sommes dues, oui. Donc, il y a un tableau qui montre l'évolution par rapport
aux sommes qui sont dues. Alors, si on... la somme due, c'est entre 501 $
et 5 000 $, c'est 20 $. Donc, c'est tout un, comment dire, une
gradation si on veut, dépendant des montants qui sont dus. Alors, la question
de la ministre... Est-ce qu'il y a quelqu'un de son équipe de la justice qui
peut nous expliquer cette question de comment les montants sont établis? Et on
dit dans ce mémoire que ça fait 25 ans que ça n'a pas été indexé, est-ce
qu'il y avait une indexation à l'époque, même, ou est-ce que c'était des
montants qui étaient déterminés à cette époque?
Mme LeBel : Écoutez, la façon
dont les montants étaient déterminés, je pense que c'était en 1995 la dernière
fois où on y a touché, ont été déterminés à l'époque, je ne peux pas vous le
dire. Je peux vous dire que nous, dans... on n'est pas... on ne fait pas une
réforme du Code de procédure pénale, naturellement. J'ai vu la note, c'est une
réflexion qu'il va falloir avoir, mais vous êtes bien placé pour comprendre que
c'est aussi un autre enjeu monétaire, etc.
Il y a quand même une gradation qui est
prévue. L'idée ce n'est pas du travail dans le sens... on ne paie pas les gens,
mais il faut donner une équivalence à une heure de travail pour diminuer les
montants des peines. Donc, oui, c'est une réflexion à y avoir, mais on ne la
fera pas... je peux vous dire qu'on ne la fera pas dans le cadre de ce projet
de loi ci. Mais effectivement, il y a une réflexion à y avoir sur ces
montants-là, s'il ne serait pas approprié de les augmenter ou non, mais on n'a
pas fait cette analyse-là parce que ce n'était pas l'objet du projet de loi
qu'on a devant nous. Mais, on a bien noté, là, dans les consultations, cet
enjeu-là.
Mme Weil
: Très bien.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député, oui.
M. Tanguay
: Oui, juste
pour... Puis, on note les commentaires de la ministre, mais juste pour
illustrer, les gens à la maison, si les travaux compensatoires vont vous aider,
vous permettre pour une personne qui fait face à une dette, qui doit payer une
peine, par exemple, si vous devez 500 $, on équivaudra à une heure de
travail compensatoire, on va vous déduire 10 $. Donc, pour une somme
due...
M. Tanguay
: ...les
travaux compensatoires vont vous aider, vous permettre, pour une personne qui
fait face à une dette, qui doit payer une peine, par exemple, si vous devez 500 $,
on équivaudra à une heure de travail compensatoire, on va vous déduire
10 $. Donc, pour une somme due de 500 $, vous devrez faire
50 heures de travaux compensatoires, ce qui, juste en le disant, est assez
exorbitant. C'est presque deux semaines de travail pour l'équivalent de
500 $ et, effectivement, ça date de 1995. Donc, 1995, là, il y a 25 ans,
on va fêter les 25 ans, la dernière fois où ça a été mis à jour. Et on
voit que les... Je déduis, M. le Président, on pourra me corriger si j'ai tort,
mais cet article-là avait été modifié en 1987, en 1990 et en 1995. Donc, on
peut voir... je présume, peut-être que j'ai tort, là, mais qu'il y avait une...
on l'avait revisité après trois ans, après cinq ans. Là, après 25 ans, on
ne l'a pas revisité. C'est...
Mme Weil
: Donc, c'est
dû.
M. Tanguay
: C'est
«overdue».
Mme Weil
: Oui. Je pense
que... bon, c'est une réflexion à avoir. On invite la ministre à y réfléchir et
peut-être à un autre moment, lorsque le Code pénal est ouvert, ou d'avoir une
discussion au ministère de la Justice pour regarder cette question-là.
M. Tanguay
: J'ai une
question.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Question.
Est-ce que ça, cette grille-là, en aucun temps... Les gens qui déterminent
l'équivalence des travaux compensatoires ne peuvent passer outre cette
grille-là, hein? C'est imposé, là. Alors, quand on parle, M. le Président, de
ce qu'on fait là avec le projet de loi n° 32, une
justice plus humaine, plus réparatrice, plus... engagé les gens... Moi, je
pense que, si d'aventure, c'est encore appliqué... je ne sais pas si la
ministre peut nous indiquer si c'est encore appliqué, mais si on dit à une
personne : Tu dois 500 $ en peines, en pénalités, et tu devras faire
50 heures, je pense que, là, on vient s'inscrire en contradiction avec ce
qu'on veut faire, rendre ça plus humain, je pense que, là, on vient de
l'assommer, là. Vous devez 500 $, vous devez faire 50 heures de
compensatoire, je pense qu'on vient carrément de vous assommer, puis on
s'éloigne de l'intention du 32, du projet de loi qui est devant nous, qui est
de s'assurer que la personne puisse réintégrer dans les meilleurs délais, en
ayant compris, et avec une certaine proportionnalité, sans être tapée tout le
temps sur la tête. Moi, je vois ça comme étant un geste où on tape réellement sur
la tête d'une personne, là. Deux semaines de travail pour un 500 $,
50 heures, c'est... Je ne sais pas ce que la ministre en pense, mais me
paraît antinomique par rapport aux...
Mme Weil
: Aux
intentions.
M. Tanguay
: ...aux
intentions que l'on met de l'avant ici et sur laquelle on travaille bien, là.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, j'ai pris
bonne note. Je vous ai fait les commentaires. On va regarder ça, mais ça ne
sera pas dans le cadre, malheureusement, de ce projet de loi.
M. Tanguay
: Bien, M.
le Président, j'ai exprimé le soit. Nous aurons encore quelques heures à
discuter du projet de loi n° 32 avant que nous le
fermions par la fin de l'article par article. Donc, on a encore quelques
heures, même plusieurs heures devant nous. J'invite sérieusement la ministre...
je le sais qu'elle le prend au sérieux, mais j'invite la ministre à considérer
cela. Pourquoi? Parce que, là, la loi, elle est ouverte devant nous. On a une
fenêtre d'opportunité qui va se refermer à la fin de l'article par article,
puis probablement que, dans le mandat, elle ne se rouvrira pas. Je ne pense pas
que la ministre dépose un projet de loi avec un article qui va venir amender
l'annexe. Je pense que, si c'est à faire, on a une belle fenêtre d'opportunité
dans les prochaines semaines.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait, merci. Interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention sur 53 amendé, est-ce que l'article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci infiniment. Article 54, Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui. Absolument,
M. le Président. L'article 54 : «L'article 343 de ce code est
modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante:
«Lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives, le montant des
sommes dues ne peut être réduit.»
Donc, l'article 343 modifié prévoit
que, lorsque le défendeur a recours à des mesures alternatives, le montant des
sommes dues au moment de l'engagement ne peut être réduit.
On propose un commentaire... un
amendement, oui, mais cet amendement-là, je vais le dire, va viser 54, 55, 56
et 57, inclusivement, sera assez facile à comprendre. Articles 54 à
57 : Retirer les articles 54 à 57 du projet de loi.
L'amendement proposé donne suite à des
commentaires de la Clinique Droit de cité et de Marie-Ève Sylvestre qui
considèrent que les articles 54 à 56 du projet de loi semblent porter
atteinte au principe de la proportionnalité qui veut que la peine soit
proportionnelle à la gravité de l'infraction et au degré de culpabilité morale
du délinquant. Ils sont également d'avis qu'il est impératif que l'on
reconnaisse la nature des efforts et moyens mis en place par la personne dans
le cadre des mesures alternatives, ce qui devrait inclure le paiement partiel.
L'amendement proposé donne suite également
à des commentaires de l'APCMQ, de la Clinique Droit de cité et du Service de
police de la Ville de Québec qui demandent que la discrétion de l'admissibilité
des infractions ou des catégories d'infractions revienne à chaque municipalité.
• (15 h 10) •
Il répond également à un commentaire de
Marie-Ève Sylvestre de ne pas limiter les programmes à une liste d'infractions
incomplète qui devra constamment être révisée.
Donc, ça découle un peu des...
Mme LeBel : ...proposé donne
suite également à des commentaires de l'APCMQ, de la Clinique Droit de cité et
du Service de police de la ville de Québec, qui demandent que la discrétion de
l'admissibilité des infractions et des catégories d'infractions revienne à
chaque municipalité. Il répond également à un commentaire de Marie-Eve
Sylvestre de ne pas limiter des programmes à une liste d'infractions incomplète
qui devrait constamment être révisée. Donc, ça découle un peu des décisions
précédentes, c'est la suite logique pour les articles qui touchaient ces mêmes
notions.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Intervention? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on pourrait, M. le Président, prendre le temps justement, avant d'adopter l'amendement
qui... est-ce qu'on peut prendre le temps de peut-être demander à Mme la
ministre de juste... de les lire puis de les mettre en jeu? Il reste trois...
Mme LeBel : ...
M. Tanguay
: Oui. Comme
ça, on saura ce sur quoi on radie.
Mme LeBel : Oui. Donc, j'ai déjà
lu 54, je vais lire 55 :
«L'article 344 de ce code est modifié par
l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante :
Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives, un paiement partiel n'a pas d'impact sur le nature ou la
durée de celles-ci.»
«56. L'article 345 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante :
Lorsque le défendeur a recours à des
mesures alternatives, le montant des sommes dues ne peut être réduit.»
Et je pense que le dernier qui est
concerné, c'est 57, si je ne me trompe pas. 55, je l'ai fait, j'ai fait 56, et
ce serait 57, maintenant :
«L'article 345.3 de ce code est modifié
par l'insertion, à la fin, de «et de celles dues pour une infraction ou une catégorie
d'infractions établie par règlement.»
Oui. Donc, ce sont les amendements... ce
sont les articles qui seraient visés par l'amendement, qui demande de les
retirer.
M. Tanguay
: Mais juste
pour comprendre, donc, si vous voulez, M. le Président, de consentement, on
pourrait peut-être... parce que, je veux dire, ça fait plein de bon sens, là,
moi, je n'ai pas de question sur 54, sous réserve de ma collègue, là, j'ai
juste une question sur 57. On pourrait peut-être, de consentement, se dire
qu'on les discute en bloc, puisqu'on va les retirer en bloc.
Le Président (M.
Bachand) : Ça prend consentement pour qu'un amendement retire plusieurs
articles, de toute façon...
Mme LeBel : Oui. Je pense
qu'ils sont tous interreliés par l'amendement proposé, donc on peut le faire de
cette façon-ci, avec votre consentement.
M. Tanguay
: Oui, oui, il
y a consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Donc, sur
l'amendement. — O.K., là, je n'ai pas besoin de consentement — sur
l'amendement qui touche 54 à 57, 57, je voudrais juste comprendre... c'est
facile à comprendre, là, à 54, 55, 56, parce qu'on le voit, là, que les
montants... ne peut être réduit. Ça, on comprend. Celui-là, c'est quoi, le
contexte qu'on dise, 345.3 : «La présente section s'applique au
recouvrement des sommes dues en application et celles dues pour une infraction
ou une catégorie d'infractions établies par règlement.» Il faudrait que je
voie...
(Consultation)
Mme LeBel : Oui. Juste pour
m'assurer, moi aussi, que je me souviens bien à quoi ça fait référence, cet
article-là, donc... Il se lirait, si 57 avait été ou serait, peu importe,
adopté : «La présente section s'applique au recouvrement des sommes dues
en application du code, à l'exception de celles auxquelles s'applique la
section III et de celles dues pour une infraction ou une catégorie
d'infractions établies par règlement.» Donc, ça fait référence à la possibilité
d'avoir de l'emprisonnement pour non paiement d'amende. Mais comme on a éliminé
les catégories d'infractions établies par règlement, bien, on doit donc ne plus
ajouter cette notion-là. C'est ça? Et l'article 57... on va proposer, à
l'article 57, une fois qu'on aura... si le retrait est accordé, on propose un
autre article à la place de 57, qui va régler cette situation-là, dont on
pourra discuter. Je comprends qu'on est peut-être dans le vide un peu, on peut peut-être
faire circuler la proposition d'amendement qui remplacerait celui qu'on retire,
pour vous donner la vue globale, là, où on s'en va. Est-ce que ça vous...
M. Tanguay
: Oui.
Mme LeBel : Est-ce qu'il y en
avait pour les autres aussi, 55, 56, 57? Juste...
Une voix
: Non, c'est
juste 57.
Mme LeBel : O.K. Les autres
sont retirés, puis il y a juste à 57 qu'on ajouterait...
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on peut suspendre, M. le Président, une minute?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, oui. On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, bien,
c'est ça, la ministre avait déjà… est-ce qu'elle a… O.K., là, il faut statuer
sur l'amendement qui est devant nous. Après ça, elle pourra le déposer, le
57.1, de ce que je comprends.
Le Président (M.
Bachand) : …vous avez raison. Donc, il y a cet amendement-ci
puis il y a un amendement qui crée un nouvel article, 57.1.
M. Tanguay
: Oui.
Alors, suite à la discussion avec Mme la ministre et les collègues,
l'amendement qui est devant nous vise à retirer quatre articles du projet de
loi : 54, 55, 56, qui sont un sous-groupe, et 57.
54, 55, 56, nous adhérons à la demande de
la ministre pour les gens qui sont venus notamment nous dire lors des auditions
que ce serait une bonne idée que de faire en sorte que, lorsque le défendeur a
recours à des mesures alternatives, qu'un paiement partiel n'a pas d'impact sur
la nature ou la durée de celle-ci, lorsqu'on fait des mesures alternatives,
bien, que l'on puisse donner crédit, entre guillemets, sur le bout de chemin
qui aura été fait, qu'on ne l'empêche pas, comme on ne l'empêche pas, mais
qu'aucun contraire on donne un crédit pour du travail compensatoire. Vous devez
faire 50 heures pour éliminer une dette de 500 $, vous faites
30 heures, travaux compensatoires, vous arrêtez avant la fin. On vous
crédite, règle de trois, donc, trois… on vous crédite 300 $ sur le 500 $.
Vous… il manque 20 heures, il manque, à un taux horaire de 10 $ de
compensation, il vous manque un 200 $, mais au moins, on vous donne crédit
du bout de chemin que vous avez fait. Et ça, la logique faisait en sorte, pour
la première partie de l'amendement, dans les trois cas, 54, 55, 56, de retirer
une… ce qu'il y a… ce que serait venu faire le projet de loi, à savoir que,
dans les mesures alternatives, bien, on ne donnerait pas crédit pour le bout de
chemin qui aura été fait. Donc ça, nous, on n'a pas de… on est d'accord avec ça.
Non seulement on n'a pas de problème, mais on est d'accord avec ça.
Et le 57, qu'on retire aussi… le 57,
j'entends que la ministre aura un amendement par la suite, mais le 57 traite de
la section II, qui débute, dans le cas de cette section II là, à l'article
345.3, et qui est sous le… intitulé… sous l'intitulé «Dispositions relatives à
l'emprisonnement pour défaut de paiement de sommes dues». Vous ne payez pas les
sommes, vous pouvez dans certains cas, selon ces dispositions-là, aller en
prison. Il y avait une exception à cette règle générale là. Règle générale,
vous ne payez pas des sommes dues, vous pouvez aller en prison. On ajoutait,
par cet article 57 là, que l'on veut retirer, l'exception «et de
celles — des sommes, donc de celles des sommes — dues pour
une infraction ou catégorie d'infractions établie par règlement». Ça, on enlève
ça.
Et on aura l'occasion de poursuivre le
débat sur le nouvel… 57.1, le nouvel article 57.1, qui fait en sorte, autrement
dit, je vais le dire de même, là, de prendre acte que, dans certains cas, qu'on
va préciser avec le prochain amendement, qui sera déposé officiellement, de
limiter cette équation… risque que vous ne payiez pas les sommes, que vous
alliez en prison, on va aller l'élargir en quelque sorte, là.
Mme LeBel : Le baliser.
M. Tanguay
: Le
baliser. Donc, nous, ça nous va. Puis on va préciser ce que je viens de dire,
qui n'est probablement pas clair, là, mais… dans ce qui s'en vient. Mais, pour
nous, une fois que j'ai dit ça, on est d'accord.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup.
Mme LeBel : Donc, je vais
demander… déposer un amendement qui va introduire un article 57.1 et qui fait
référence un peu aux discussions que mon collègue a eues, parce qu'il a eu le
bénéfice de le lire avant le dépôt : Insérer, après l'article 57 du projet
de loi, le suivant:
57.1. L'article 347 de ce code est
modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante :
«Toutefois, il ne peut imposer cette peine et délivrer ce mandat que s'il est
convaincu que le défendeur a, sans excuse raisonnable, refusé ou négligé de
payer ces sommes ou de s'en acquitter en application du présent chapitre.»
Commentaires. L'amendement proposé donne
suite à un commentaire de Marie-Ève Sylvestre selon lequel il faut tenir compte
de la capacité de payer du défendeur lors de l'imposition de l'amende et lors
de la décision d'avoir recours à… le NPA tel qu'établi en droit pénal canadien.
Il donne également suite à un commentaire de la Clinique Droits devant selon
lequel il faut mettre un terme à l'emprisonnement pour non-paiement d'amende
des personnes vulnérables en situation d'itinérance ou à risque de la devenir…
ou de le devenir, plutôt. Il donne aussi suite à un commentaire de
l'Association des juristes progressistes…
Mme LeBel : ...tel
qu'établi en droit pénal canadien. Il donne également, suite à un commentaire
de la Clinique Droits devant selon lequel il faut mettre un terme à
l'emprisonnement pour non-paiement d'amende des personnes vulnérables, en situation
d'itinérance ou à risque de la devenir... ou de le devenir, plutôt. Il donne
aussi suite à un commentaire des l'Association des juristes progressistes qui
ne comprend pas pourquoi le projet de loi limite à certaines infractions seulement
la possibilité de ne pas emprisonner quelqu'un du fait de sa pauvreté. Enfin,
il répond à un commentaire de la CDPDJ d'exclure toute possibilité
d'emprisonnement des personnes itinérantes pour non-paiement d'amende. Il
s'inspire par ailleurs du sous-paragraphe b du paragraphe 1° de l'article 734.7
du Code criminel. Ce sera au défendeur de démontrer qu'il n'a pas la capacité
de payer ni la capacité de s'acquitter autrement des sommes dues. La Cour
suprême du Canada dans la décision R. c. Wu 2003 3 RCS 530a
décidé qu'une incapacité de payer une amende constituait une excuse
raisonnable.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Je
trouve la notion intéressante dans les notes explicatives, là, dans le contexte
de l'article 734.7 du Code criminel, ce sera au défendeur, on parle du
fardeau de preuve, là, de démontrer qu'il n'a pas la capacité de payer. Dans
notre cas, ici, québécois, là, avec le nouvel 57.1, le fardeau est sur les
épaules du défendeur, j'imagine.
Mme LeBel : Oui, parce
que, je veux dire, ce n'est pas à l'État... Inversement, l'État n'a pas à
prouver que quelqu'un a la capacité de payer. C'est une excuse raisonnable.
Donc, oui. Et c'est comme ça dans 734.7. Puis ça a été reconnu par les
tribunaux comme étant un renversement de fardeau, si je peux le dire comme ça,
avec beaucoup de guillemets parce que ce n'est pas tout à fait de la nature
d'un renversement de fardeau juridique, là, mais que le fait que ça soit sur
les épaules du défendeur, c'est tout à fait logique. C'est lui qui a la
possibilité de le faire.
M. Tanguay
: Et
j'imagine que, dans la pratique, là, je ne suis pas dans... On n'est pas une
cour de justice puis on n'est pas là pour se faire un cours de cour de justice,
mais j'imagine que c'est quand même assez libéral, la preuve qui est reçue, le
débat de justice. Autrement dit, est-ce qu'on peut voir, je veux dire, vos
revenus? Démontrez-nous vos revenus puis démontrez-nous minimalement, là, vos
dépenses usuelles. Puis je pense que la cour, de façon assez souple,
j'imagine...
Mme LeBel : Bien, à titre
d'exemple, quelqu'un qui est en situation d'itinérance, qui n'a pas de domicile
fixe, je veux dire, n'a pas... On ne pourra pas produire de rapport d'impôt, on
s'entend, ou de T-4, là. Puis je ne veux pas... Je ne veux pas faire du mauvais
humour, mais ce n'est pas... C'est le juge qui va évaluer, c'est la personne
qui va évaluer. C'est assez libéral d'ailleurs. Les tribunaux ont même jugé que
le fait, pour l'État, de ne pas pouvoir, dans un endroit donné, offrir des
travaux compensatoires, pouvait être même assimilable à une incapacité de payer
de la personne. Donc, ça, c'est une action de l'État qui est à l'avantage d'une
personne. Donc, l'incapacité de payer, c'est vraiment... La jurisprudence, il y
a plusieurs exemples, mais oui, là, ce n'est pas... Ce n'est pas une... Il n'y
a pas juste l'incapacité, là, comme vous le dites, comptable, si on veut, là.
M. Tanguay
: Dans
le cas, effectivement, d'une personne qui est en situation d'itinérance, il n'y
a pas de... Je veux dire, c'est assez simple, la preuve qui est à faire quant à
l'incapacité de payer, mais dans le cas d'une personne, je pose le cas
d'espèce, là, où une personne aurait un revenu d'emploi, mais, selon sa
situation x, une pénalité de, par exemple, de 15 000 $, elle ne
pourrait pas la payer, est-ce qu'on peut... Est-ce que ça peut aller dans des
cas comme ça? Chaque cas est un cas d'espèce, mais on ne serait pas forclos
parce qu'on a un revenu de plaider ça. Ça sera à la discrétion du juge, là.
Mme LeBel : Chaque cas
est un cas d'espèce. Puis l'alternative pourrait être des travaux
compensatoires dans ce type de situation là ou autre, là. Mais chaque cas est
un cas d'espèce, là. On pourrait en imaginer vraiment à l'infini, là, mais
chaque est un cas d'espèce.
M. Tanguay
: Oui.
Et est-ce qu'on a pensé... Est-ce que, dans le Code de procédure civile, est-ce
que c'est une option pour la personne qui juge de dire : D'accord,
l'incapacité de payer est partielle. Sur le 15 000 $, payez
10 000 $ et faites des travaux compensatoires pour 5 000 $.
Je ne sais pas si c'est une mécanique qui peut exister.
Mme LeBel : Bien, en
théorie, ça pourrait arriver. Je vous dirais qu'en règle générale, l'incapacité
est... C'est une incapacité, mais en théorie je...
M. Tanguay
: Ce
n'est pas exclu.
Mme LeBel : Bien, ce
n'est pas... Ce n'est pas une notion qui est exclue, là.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce qu'on l'a... Est-ce qu'on... Donc, on l'a déjà vu, là. Ça s'est déjà
fait, là. O.K.
Mme LeBel : Est-ce que ça
vous convient ou vous voulez alors des explications plus... plus précises?
M. Tanguay
: Bien,
si on peut l'entendre, c'est toujours... Je trouve ça intéressant comme...
Mme Turmel (Audrey) : Bien,
dans le fond, c'est... Excusez-moi.
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y, Mme...15.29.32
Mme Turmel (Audrey) :
Bien, dans le fond, là, la personne, mettons que le cas d'espèce dont vous
parliez tout à l'heure, qu'elle a 15 000 $, elle pourrait prendre
aussi une entente de paiement, là, qui serait étalé dans le temps, là. Puis à
un moment donné, si elle n'est plus capable de payer, là, son... Mettons elle
devient... Elle perd son emploi ou elle est... Là, elle pourrait dire :
Bien, là, je n'ai plus la capacité de payer pour mon entente de paiement.
Est-ce que je pourrais faire des travaux compensatoires? Puis ça, ça va être...
Là, c'est au percepteur de vouloir ou non. Mais ça se voit, là. On le voit, là.
M. Tanguay
: O.K.
Donc, pas besoin d'avoir une autre vacation à la cour pour... C'est au
percepteur qui a la...
Mme Turmel (Audrey) :
Exactement, là, de changer l'entente.
M. Tanguay
:
L'autorité.
• (15 h 30) •
Mme Turmel (Audrey) : Au
lieu d'une entente de paiement, bien, là, il va être transféré aux travaux
compensatoires pour le solde, là. Ça peut se voir. Puis le contraire aussi, là.
La personne fait des travaux...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Turmel (Audrey) : …de
vouloir ou non, là, mais ça se voit, là. On le voit.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
pas besoin d'avoir une autre… à la cour pour… c'est au percepteur qui a la…
Mme Turmel (Audrey) :
Exactement… de changer l'entente, au lieu d'une entente de paiement, bien là,
il va être transféré aux travaux compensatoires pour le solde, là. Ça peut se
voir, puis le contraire aussi, là. La personne fait des travaux compensatoires,
puis là, oups!, elle gagne le million, là, je dis n'importe quoi. Elle peut
arrêter les travaux compensatoires puis payer le solde de sa dette, les
versements.
M. Tanguay
: O.K.
Excellent. Et ça, autant dans les cours municipales que dans les autres
juridictions.
Mme Turmel (Audrey) : Oui.
M. Tanguay
: O.K.,
bien, merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup… Autres interventions? S'il n'y a pas
d'autres interventions, est-ce que l'amendement créant le nouvel
article 57.1 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Article 58, Mme la ministre.
Mme LeBel : L'article 58
du projet de loi. L'article 354 de ce code est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 3° du premier alinéa, du suivant :
«3.1° si l'arrestation a été effectuée
dans une maison d'habitation au moyen d'un mandat ou d'un télémandat d'entrée,
permettre à ce défendeur et, le cas échéant, au responsable des lieux de
prendre connaissance du mandat ou, s'il n'est pas en possession de ce mandat,
leur permettre d'en prendre connaissance dans les plus brefs délais;».
C'est de la concordance, on l'avait déjà
fait précédemment. Donc, il faut l'introduire, cette notion-là, pour tous les
nouveaux mandats qu'on introduit.
Le Président (M.
Bachand) : Oui… M. le député de LaFontaine. Oui.
M. Tanguay
: C'est ça,
oui. C'est ça j'essayais de voir… on a déjà vu ça, puis là je vois la référence
à…
Mme LeBel : À
l'article 27 du projet de loi.
M. Tanguay
: À 27 qui
ajoutait 94.4. C'est… est modifié par l'insertion, après 94, du chapitre
suivant…
Mme LeBel : Sur les mandats
d'entrée, pour 94.1, et suivants, qui introduit le chapitre des mandats
d'entrée…
M. Tanguay
: Ah!
Excusez-moi, parce qu'il y a beaucoup de… O.K.
Mme LeBel : L'article 27
introduit tout le chapitre des mandats d'entrée, si je peux dire comme ça.
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui.
Mme LeBel : …94.1, et
suivants, et l'article 58 est en concordance, donc, de cet article-là
pour, justement, le mandat d'emprisonnement, à ce moment-là, bien, c'est pour
ajuster, donc...
M. Tanguay
: Et
j'essaie de voir. C'était à quel 94, le point un, point deux, point
trois, qu'on avait cette notion-là? Il y en a neuf, hein?
Mme LeBel : 94.7.
M. Tanguay
: 94.7,
hein?
Mme LeBel : «94.7. […] s'il
n'est pas en possession de ce mandat, il doit leur permettre d'en prendre
connaissance dans les plus brefs délais», donc ça, c'est pour le mandat
d'entrée puis les mandats d'entrée. On retrouve encore cette notion-là à 354,
donc il faut l'ajuster de la même façon.
M. Tanguay
: «S'il
n'est pas en possession de ce mandat, il doit leur permettre d'en prendre
connaissance dans les plus brefs délais», c'est ça, c'est concordance… Ça me
va.
94.7. «94.7. Celui qui exécute le mandat
ou le télémandat d'entrée doit permettre à la personne arrêtée et, le cas
échéant, [le] responsable des lieux…» Dans le cas de 354, on parle de permettre
à la personne arrêtée, là, ici, de «permettre à ce défendeur et, le cas
échéant, au responsable des lieux», qu'est-ce qui expliquerait la différence
entre «la personne arrêtée» et «ce défendeur»?
Mme LeBel : Attend un petit
peu, laissez-moi deux, trois secondes. Bien, le défendeur, c'est la personne
arrêtée. Bon, si l'arrestation a été effectuée dans une maison d'habitation,
c'est parce que là, on est dans le mandat d'arrestation. Si l'arrestation a été
effectuée dans une maison d'habitation, la maison d'habitation peut être la
maison de la personne arrêtée, mais peut être la personne… un tiers, aussi,
donc il faut ajuster, et la personne, donc, qui est responsable des lieux a
également le droit d'en prendre connaissance, pas parce que… ce n'est pas elle
qu'on vient nécessairement arrêter, mais on pénètre chez elle, donc il faut
ajuster, parce que, là, on a introduit la notion de mandat d'entrée. Donc, dans
l'exécution d'un mandat d'arrestation, si le mandat d'arrestation est dans une
maison d'habitation, là, on entre dans le mandat d'entrée, dans cette
circonstance-là, et ça peut être le défendeur, c'est-à-dire la personne arrêtée
ou le tiers, donc il faut aussi introduire la notion… le responsable des lieux,
là, qui doit en prendre connaissance.
Et à 97, comme on introduisait… 94.7, qui
est l'article 27, c'est le mandat d'entrée aussi, donc, vous allez me
dire, c'est la même chose, oui, mais c'est parce que ça se retrouve à deux
endroits différents, donc il faut ajuster de la même façon, là.
M. Tanguay
: Parce que
354, c'est dans une section ou chapitre où on parle… on est plus loin dans le
processus, j'imagine, ou…
Mme LeBel : On est dans
l'arrestation…
M. Tanguay
: Dans
l'arrestation. Et dans 94.7, on est dans…
Mme LeBel : C'est le mandat
d'entrée.
M. Tanguay
: Mandat
d'entrée.
Mme LeBel : …qui lui ne vit
pas seul, lui, le mandat d'entrée, il accompagne un mandat d'amener, un mandat
d'emprisonnement ou un mandat d'arrestation. Il ne vit pas seul. Mais il a une
conséquence secondaire, c'est-à-dire la maison d'habitation dans laquelle on
pénètre.
M. Tanguay
: Oui. Et
quand on parle de la personne arrêtée, à 94.7, ce n'est pas nécessairement le
même statut, je vais dire ça, là, que le défendeur qui fait face à une
arrestation.
Mme LeBel : Répétez.
Excusez-moi, j'ai perdu un…
M. Tanguay
: Le 354, ce
qu'on étudie, on parle d'arrestation et on parle, donc, de l'arrestation de la
personne qui a le statut de défendeur, là. Arrestation du défendeur…
M. Tanguay
: …que le
défendeur qui fait face à une arrestation.
Mme LeBel : Répétez.
Excusez-moi, j'ai perdu un…
M. Tanguay
: Le 354, ce
qu'on étudie, on parle d'arrestation, et on parle donc de l'arrestation de la
personne qui a le statut de défendeur, là. Arrestation du défendeur, parce
qu'on parle de l'arrestation… défendeur…
Mme LeBel : Oui, mais là on se
met dans le contexte de la maison d'habitation qui peut être celle du défendeur
ou celle d'une personne responsable des lieux. Donc, c'est en deux étapes, si
on veut, là. Et là, c'est l'étape du mandat d'entrée. Donc, le mandat
d'arrestation aussi, il faut, évidemment, l'exhiber éventuellement, ou il faut
en avoir en sa possession, mais le mandat d'entrée aussi.
M. Tanguay
: O.K. Le
mandat d'entrée vous permet d'entrer pour exécuter un des trois types de
mandats. Et, à 354, c'est le type arrestation. O.K.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va?
M. Tanguay
: C'est le
fun, c'est reposant pour la ministre. Quand on fait les questions, elle y
répond.
Mme LeBel : J'adore.
Le Président (M.
Bachand) : Ah! Votre efficacité légendaire, M. le député.
Mme LeBel : Je suis sans mot.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur…
l'article 58?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 58 est adopté?
M. Tanguay
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : 59…
Une voix
: Il va avoir
un amendement.
Mme LeBel : Oui…. L'article
59 :
« 357.1 Le ministre de la Justice peut,
par règlement, établir les infractions ou les catégories d'infractions pour
lesquelles un programme d'adaptabilité des règles relatives à la poursuite au
sens de l'article 159.1 et un programme d'adaptabilité des règles relatives à
l'exécution des jugements au sens du deuxième alinéa de l'article 333 peuvent
être mis en place. Il peut également établir les infractions ou les catégories
d'infractions pour lesquelles la rétractation de jugement prévue au deuxième
alinéa de l'article 257 peut être demandée ainsi que celles pour lesquelles la
section 2 du chapitre 13 ne s'applique pas.»
Commentaire : L'article 367.1 proposé
habilite la ministre de la Justice à établir par règlement les infractions ou
les catégories d'infractions pour lesquelles un programme d'adaptabilité des
règles relatives à la poursuite… de l'article 159.1 et un programme
d'adaptabilité des règles relatives à l'exécution des jugements au sens du
deuxième alinéa de l'article 333 peuvent être mis en place. Il habilite
également la ministre de la Justice à établir les infractions ou les catégories
d'infractions pour lesquelles la rétractation d'un jugement prévu au deuxième
alinéa de l'article 257 peut être demandé, ainsi que celles pour lesquelles la
section 2 du chapitre 13, entre parenthèses, l'emprisonnement pour défaut de
paiement des sommes dues, ne s'applique pas.
J'aurais un amendement à proposer :
Supprimer, à la fi de... Amendement :
Supprimer, à la fin de l'article 367.1 du Code de procédure pénale introduit
par l'article…
Le Président (M.
Bachand) : …sur le fond, on n'a pas le même amendement, là.
Mme LeBel : Non?
Une voix
: Retirer l'article…
Mme LeBel : Non, non. J'ai un
autre amendement avant de peut-être voir si on retire ou non.
Le Président (M.
Bachand) : Juste pour dire que moi, ce que j'ai…
Mme LeBel : Excusez-moi. Bien,
je vais attendre.
Le Président (M.
Bachand) : Alors…
Une voix
: …
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants parce qu'on n'a
pas les bons amendements entre les mains... suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 15 h 45)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît. Merci. Alors, la
commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui, alors,
amendement à l'article 59 : Supprimer, à la fin de l'article 367.1 du Code
de procédure pénale introduit par l'article 59 du projet de loi, les mots
«ainsi que celles pour lesquelles la section II du chapitre XIII ne s'applique
pas». Donc, ça se termine à «peut être demandée».
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Et
donc : «ainsi que celles pour lesquelles la section...», ça, c'est 159.1?
Mme LeBel : Ça va... 367.1.
M. Tanguay
: Non, à
la...
Mme LeBel : Ah! à quoi ça fait
référence?
M. Tanguay
: Oui, la
section II, chapitre XIII touche quels articles?
Mme LeBel : Ah! c'est... Ah!
oui, oui. C'est la même notion qu'on vient de discuter pour l'emprisonnement
pour fin d'amende où on a enlevé le pouvoir de limiter les infractions. Mais,
donc, c'est la concordance parce qu'on s'était donné ce pouvoir habilitant là
partout, là on l'a enlevé à une place, il faut l'enlever là aussi.
M. Tanguay
: Donc, il
n'y aura pas de réglementation. Et c'est... Excusez-moi, c'était quel article?
Mme LeBel : Juste avant, on
l'a fait il n'y a pas longtemps.
M. Tanguay
: C'était
lequel? 354? C'était lequel?
Mme LeBel : 57.1, je pense,
que je viens de... que je viens de...
M. Tanguay
: Ah! oui,
c'est ça, 345.3. C'était 57 qu'on a retiré. O.K. Moi, ça... je n'ai pas de
problème, je n'ai pas de question.
Mme LeBel : Ça va?
M. Tanguay
: Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que ça va pour l'amendement?
M. Tanguay
: Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Donc, on revient à 59. Article 59 adopté.
Interventions?
M. Tanguay
: Tel
qu'amendé.
Le Président (M.
Bachand) : Tel qu'amendé...
M. Tanguay
: Là, vous
n'aviez pas une autre possibilité d'amendement, vous disiez?
Mme LeBel : Non. Bien, non,
non, non. C'est celui dont on a discuté qui a été distribué à l'avance mais
que... où on n'ira pas parce qu'on a discuté, vous vous en souviendrez, on a
fait beaucoup cette discussion-là au début, début des articles où on a commencé
à se retirer le pouvoir de règlementer. Votre collègue de la deuxième
opposition a, à ce moment-là, mentionné les commentaires de la Clinique Droits
Devant qui n'était pas pour toute l'histoire entre la souplesse et le pouvoir
de réglementer à un certain moment donné. On se donnait... À l'époque, on
donnait... pour les mesures d'adaptabilité, on se donnait le pouvoir de
faire... de mettre par règlement les infractions admissibles. Après
consultations, réflexions et discussions ici entre nous, on a adopté la ligne
qu'il fallait avoir le plus de souplesse possible pour ne pas limiter que la
liste pouvait avoir aussi l'effet pervers d'exclure et non pas juste d'inclure.
Mais compte tenu des commentaires de
Clinique Droits Devant qui ont été véhiculés par notre collègue de la deuxième
opposition, où on se dit qu'à un certain moment donné, dans l'évolution de tout
ça, peut-être que le ministre ou la ministre devrait avoir au moins
l'opportunité d'encadrer un peu plus précisément quand cette nouvelle façon
puis ces nouvelles mesures-là auront vécu. Et de maintenant faire une liste
parce que... tous les cas de figure : est-ce qu'il y a des choses où il y
a eu des... que c'est non uniforme, etc.
Donc, vous vous souviendrez de cette
discussion-là. Et j'avais déjà amené, sans le déposer formellement, l'article
59 dans ce débat-là. Maintenant, on y est rendu. Je pense... Avec beaucoup de
respect, je pense qu'on l'avait fait, mais on pourra la résumer, mais le tour
de la question à ce moment-là.
M. Tanguay
: Est-ce
que... Question. Donc, de ce que je comprends de ce que nous dit la ministre,
367.1 touche 159.1. Bon, ça, on est au courant, là, programme d'adaptabilité, les
règles relatives à la poursuite. On prend pour acquis que, théoriquement, pour
une cour municipale, par exemple, tout type d'infraction pour faire l'objet,
tout dépendamment de la cour... de la municipalité X, d'un programme
d'adaptabilité. Donc, toute infraction peut faite l'objet d'un programme
d'adaptabilité sans que l'on ait besoin d'un règlement nous disant : Vous
pouvez y aller. Bon.
Je comprends que la ministre n'a comme pas
l'intention, à très court terme, elle n'a pas l'obligation le lendemain de la
sanction puis de la mise en vigueur de la loi de faire un tel règlement, c'est
une possibilité qui existe. D'accord.
Puis je comprends également, dernier
niveau de compréhension, que la ministre dit : Bien, l'outil réglementaire
367.1, c'est pour, à un moment donné, forcer un peu plus le jeu et faire en
sorte que, pour certaines infractions, si vous le désirez, bien là, on va
vouloir qu'il y ait un programme d'adaptabilité qui soit mis en place partout.
C'est l'objectif lorsqu'il y aurait un tel règlement, n'est-ce pas?
• (15 h 50) •
Mme LeBel : Bien, il y a à la
fois l'objectif de peut-être indirectement forcer. Parce qu'à partir du moment
où on indique une liste, moi, je pense qu'à partir du moment où on met une
liste d'infractions pour lesquelles c'est disponible, bien, le citoyen s'attend
à ce que ça soit disponible parce que c'est sur la liste. Bon. C'est... Bon,
c'est peut-être un caractère d'incitation...
Mme LeBel : ... de peut-être
indirectement forcer, parce qu'à partir du moment où on indique une liste, moi
je pense qu'à partir du moment où je mets une liste d'infractions pour
lesquelles c'est disponible, bien, le citoyen s'attend à ce que ça soit
disponible parce que c'est sur la liste. Bon, c'est... Bon, c'est peut-être un
caractère d'incitation prononcé, mais aussi l'avantage d'encadrer aussi
éventuellement. Donc ça peut avoir les deux effets, parce que la liste peut
forcer, mais peut aussi avoir un effet limitatif. Parce qu'on peut dire a
contrario si ce n'est pas sur la liste, ce n'est pas permis, donc je pense
qu'il pourrait y avoir un caractère limitatif qu'on peut imaginer qu'il
pourrait être nécessaire dans certaines circonstances.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que, puis encore une fois c'est ma compréhension de base de texte, à
367.1, juste après le 333, là, est-ce qu'on pourrait pour être plus précis puis
atteindre les objectifs que vous dites, changer le «peuvent» par «doivent»?
Parce que quand vous me dites que j'ai déjà le droit et que par règlement, vous
allez me dire que tu peux avoir le droit, il n'y a pas vraiment de valeur
ajoutée. On dit que le législateur ne parle pas pour ne rien dire. Vous ne
réglementez pas pour ne pas avoir un effet, si ce n'est qu'un effet, bien,
déclaratoire. Là, ce la ministre dise : on est rendu par règlement à ce
que ces infractions-là doivent être mises en place des programmes. Là, on a une
valeur ajoutée, parce qu'honnêtement, votre règlement, s'il est juste
l'expression d'un souhait, on en n'est pas là dans... quant à l'objectif de
dicter un règlement.
Mme LeBel : Bien, c'est plus
de la nature de l'encadrement que de l'expression d'un souhait. Je vous dis que
c'est peut-être le bénéfice marginal, là, mais il va toujours y avoir des
moyens variables entre les diverses municipalités, puis même... peut-être même
que des endroits qu'il n'y aura pas de programme d'adaptabilité qui vont se
développer pour certains types, parce que ce n'est pas... le milieu ne le
demande pas, puis le milieu ne le nécessite pas. Mais je pense qu'il faut qu'on
se garde... je crois que le ministre doit se garder le pouvoir d'encadrer à un
certain moment donné, parce que là, il faut laisser évoluer, on ouvre des
possibilités, mais il faut se garder le devoir... Moi, je ne serais pas pour le
«doivent» parce que là, on est vraiment... Et là, vraiment il y a des petites
municipalités qui vont se retrouver dans des situations où ça ne sera pas
possible de le faire, puis ce n'est pas ça, l'objectif, là. Ce n'est pas ça,
l'objectif. Je comprends votre point de vue, mais je pense... Prenons-le plus
comme une mesure d'encadrement qui pourrait avoir un effet incitatif, mais qui
est une mesure d'encadrement.
M. Tanguay
: Et
quelles... Si c'est «peuvent», quelles contraintes ça pourrait représenter?
Parce que c'est un règlement dans le contexte particulier où... «peuvent être
mis en place». La ministre pourrait faire une liste où des programmes peuvent
être mis en place. Donc, la ministre donnerait un permis — je fais
une analogie — un permis pour faire ça.
Or, on établit d'entrée de jeu que toutes
les municipalités n'ont pas besoin de permis pour faire ça, ils peuvent le
faire. Donc c'est juste l'utilisation ici du pouvoir et de l'option
réglementaire qui d'entrée de jeu, vous dites encadrer, et de façon subsidiaire
incitatif. Moi, je vois juste exclusivement incitatif, parce que quel type
d'encadrement... Parce qui dit encadrement dit contraintes mininales,
dit : Hé! Va lire le règlement, tu dois te gouverner selon le règlement,
mais là, on dit : va lire le règlement, puis tu n'as pas besoin de te
gouverner, c'est juste un souhait.
Alors, le «peuvent» ci par rapport au
«doivent»... Puis si on dit on ne veut pas aller au «doivent», je vais dire,
bien, retirons l'article. Mais je pense qu'on a peut-être besoin d'un tel
article. Si c'est «peuvent», il n'y a pas de valeur ajoutée, puis il n'y a pas
réellement d'encadrement.
Mme LeBel : Mais oui, parce
qu'à partir du moment où on crée une catégorie d'infractions, une liste ou des
catégories d'infractions admissibles ou potentielles pour des mesures
d'adaptabilité, bien, à l'inverse, les infractions ou catégories qui ne se
retrouveraient pas sur le règlement à ce moment-là, la municipalité, mais si
elle le voulait, elle ne pourrait pas aller dans les mesures d'adaptabilité, ne
pourrait pas sortir du sentier.
Donc, bien parce que... Alors, pourquoi
qu'on fait une liste? Je veux dire...
M. Tanguay
: Bien c'est
ça ma question.
Mme LeBel : Non, mais... Donc,
encadrer plus tard, mais là, pour l'instant, on ne veut pas limiter le nombre
d'infractions.
M. Tanguay
: Je
comprends.
Mme LeBel : Donc, ce n'est pas
judicieux de le faire. Mais plus tard, peut-être qu'on pourrait dire :
Bien là, il y a des infractions où ça n'a pas de sens, ça crée des effets
pervers, ce n'est pas... Je ne sais pas, là. Je n'ai pas... Je ne peux pas me
projeter dans le temps, mais je suis capable de penser que peut-être qu'un
jour, dans quatre ans, cinq ans, si on discute d'évaluation peut-être plus tard
ou de rapport. Si un rapport nous démontre quelque chose, peut-être qu'on va
voir que c'est judicieux à ce moment-là ou opportun d'encadrer.
A contrario, également, dans la mesure
incitative, bien, à partir du moment où on fait une liste puis c'est
marqué : pour telle catégorie, la municipalité peut... Bien, le procureur
ne pourrait pas faire d'objection en disant : Moi, cette catégorie-là, ça
ne me plaît pas. On pourrait dire : Bien, il n'y a pas de programme de
disponible. Mais on ne pourrait pas dire : L'infraction ne me plaît pas.
Donc, on encadre, à quelque part, aussi, là, puis on lance aux citoyens...
M. Tanguay
: Mais le
«peut» n'est pas contraignant.
Mme LeBel : Bien, non, il n'est
pas contraignant dans la... il n'est pas contraignant. On ne peut pas forcer la
municipalité à mettre en place un programme...
Mme LeBel : ...moi, cette catégorie-là,
ça ne me plaît pas, on pourrait dire : Bien, il n'y a pas de programme de
disponible. Mais on ne pourrait pas dire : L'infraction ne me plaît pas.
Donc, on encadre, à quelque part, aussi, là, puis on lance une citoyenne.
M. Tanguay
: Mais le
«peut» n'est pas contraignant.
Mme LeBel : Bien, non, il
n'est pas contraignant dans la... il n'est pas contraignant. On ne peut pas
forcer la municipalité à mettre en place un programme d'adaptabilité parce que les
programmes d'adaptabilité viennent du milieu, des organismes.
M. Tanguay
: Qui n'est
pas pareil partout.
Mme LeBel : Puis ça pourrait
même dans... être adéquat partout, ça pourrait être adéquat partout, mais pas
pareil partout. C'est ça, la chose, la différence.
M. Tanguay
: Mon
point... C'est ça, j'ai l'air à être tout seul à comprendre mon point, là.
C'est juste qu'on fait un règlement pour préciser une chose, mais après avoir
dit qu'on n'a pas besoin de règlement pour que la chose arrive. Ça fait qu'on
règlemente pour rien, dans le fond.
Mme LeBel : Bien, résumé de
même, c'est un peu bête, là, dans le sens où vous... Ce n'est pas faux, mais
c'est parce qu'on essaie de répondre à deux préoccupations. Rappelez-vous qu'au
départ de la discussion, moi j'enlevais tout le pouvoir réglementaire que je
pouvais donner au ministre de la Justice. C'était ça, mon premier réflexe. Je
l'avais dit, d'ailleurs, l'amendement qu'on n'a pas lu était retiré, O.K. Après
discussion sur 159.1 et commentaires de mon collègue de la deuxième opposition,
qui ramenait en lumière les préoccupations de Clinique Droits devant, on a
comme mis sur la table cette possibilité de garder ce pouvoir habilitant là,
qui ne peut pas être plus contraignant que ça.
Parce qu'encore une fois, je ne peux pas
forcer... Parce qu'il y a une différence entre être adéquat partout et pareil
partout. Donc, je ne veux pas non plus qu'en mettant un «doive» que je force à
être pareil partout si un tel programme n'est pas nécessaire quelque part, ou
que la municipalité n'a pas les moyens de les mettre en place, ou qu'il n'y a
pas de demande.
M. Tanguay
: Et, à
l'inverse, ne trouvez-vous pas que, si, moi, je me questionne, comme
municipalité ou comme cour municipale, d'avoir un programme d'adaptabilité sur
telle infraction, mais qui n'est pas dans un éventuel règlement, là, c'est un
effet quasi dissuasif? Les deux côtés de la médaille marchent aussi, là.
Mme LeBel : O.K., reprenez-le,
s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Si vous
établissez une liste sur laquelle... une liste d'infractions ou catégories
d'infractions, en vertu... pour lesquelles peuvent être mis en place des
programmes d'adaptabilité, donc, j'ai un incitatif. Mais ça marche des deux
bords. Si, pour telle catégorie d'infractions, ce n'est pas sur la liste, je
pourrais dire : Bon, bien, je n'ai pas de pression, comme cour municipale.
Ce n'est même pas sur la liste. C'est mon étalon de mesure. Je ne serai pas
proactif. On continue.
Mme LeBel : Bien, vous avez
raison. Donc, d'où l'intérêt de ne pas le faire d'entrée de jeu, mais de... si
jamais on trouve...
Mme Weil
: On arrive
là.
Mme LeBel : ...on arrive là,
c'est parce qu'il y aura des choses, des éléments, des contextes qui nous
démontrent que c'est nécessaire de le faire. Parce que je pourrais même aller
plus loin. On pourrait même prétendre qu'une municipalité ne peut pas le faire
si ce n'est pas sur la liste à partir du moment où on établit une liste.
M. Tanguay
: Bien,
c'est ça.
Mme LeBel : Je suis d'accord
avec vous. Je l'ai dit d'entrée de jeu.
M. Tanguay
: C'est
l'effet pervers, c'est ça.
Mme LeBel : Bien, ce n'est pas
l'effet pervers. C'est l'effet d'encadrer. Mais si on en arrive là, c'est parce
qu'on aura des données probantes. On a discuté de peut-être à 160.1, plus tard,
là, de mettre la notion de rapport, là, dont on avait parlé, de rendre compte,
ou de rapport, ou d'évaluation, ou peu importe, là, de «survey», là, de... Bon,
peut-être que, si on en arrive là, puis qu'on se met d'accord sur cette
notion-là puis trouver une façon de le faire qui convient à tout le monde,
bien, peut-être que ce sera ça, nos données qui pourraient peut-être nous
justifier qu'on met une réglementation.
Mais vous avez raison. C'est la raison
pour laquelle, après les discussions, je n'étais pas encline à mettre de
pouvoir non plus. Mais encore une fois, je reviens... Puis je ne veux pas faire
l'argumentaire du chef de la deuxième opposition parce que c'était l'offre que
je mettais sur la table. Je suis... Honnêtement, là, pour moi, de retirer a de
la valeur, puis de maintenir a de la valeur. Maintenant, c'est un choix, mais
je pense que le choix de maintenir et de se donner cette possibilité-là, en
étant conscients que, si on en arrive là, compte tenu de la philosophie, et de
l'ouverture, et de la souplesse, bien, on va l'utiliser, si on a des éléments
qui nous démontrent que c'est nécessaire de le faire, là. Et là c'est sûr que
je vous demande de faire confiance, mais...
M. Tanguay
: Non, non,
mais je fais confiance. C'est juste que je pars du point de départ qu'on n'a
pas besoin de règlement pour permettre à une cour municipale, dans ce cas-là,
d'établir des programmes d'adaptabilité dans quelque infraction qu'elle veut.
Mme LeBel : Oui, vous avez
raison.
M. Tanguay
: Bien, une
fois que je n'ai pas besoin de ça, quand, plus tard, je vais parler en disant
«eux», là, j'envoie des messages mixtes, mais... Là, j'ai rarement vu... Puis
je n'ai pas... On pourra me... Mais je n'ai jamais vu prôner... puis je ne dis
pas que c'est ça que vous voulez faire, mais avoir un pouvoir réglementaire qui
risque d'avoir des rebondissements variés, mais qui n'établit pas d'obligation
claire. C'est juste...
• (16 heures) •
Mme LeBel : Bien, il va
peut-être plus... il n'établira pas une obligation claire, mais c'est clair
qu'il va établir une balise. Moi, je suis... À partir du moment où on va faire
une liste puis qu'on dit : Voici la liste des catégories d'infractions pour
lesquelles on peut, bien, l'interprétation, c'est que, si ce n'est pas sur la
liste, tu ne peux pas. Sauf que ça ne crée pas une obligation. Ça dit juste à
la municipalité : Voici, nous, on te dit...
16 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...il n'établira
pas une obligation claire, mais c'est clair qu'il va établir une balise. Moi,
je suis... À partir du moment où on va faire une liste puis qu'on dit :
Voici la liste des catégories d'infractions pour lesquelles on peut, bien,
l'interprétation, c'est que, si ce n'est pas sur la liste, tu ne peux pas. Sauf
que ça ne crée pas une obligation. Ça dit juste à la municipalité : Voici,
nous, on te dit, municipalité, là, après de tant de temps, après que les...
bon, bien, voici les listes de catégories d'infractions pour lesquelles tu peux
offrir au contrevenant d'avoir une voie alternative à la judiciarisation. Donc,
a contrario, tu n'es pas obligé de le faire, mais tu peux. Mais, a contrario,
c'est sûr que, si l'infraction n'est pas sur la liste, tu ne peux pas.
Donc, il y a une notion d'encadrement. Il
y a la notion de souplesse, de développement, mais il ne faut pas non plus que
ça devienne le far west, a contrario. Donc, un peu plus tard, «down the line»,
là, quand on aura cheminé, bien, on pourra peut-être un jour penser que c'est
judicieux de dire : Bien là, on tire la ligne quelque part, là.
M. Tanguay
: Et, si
d'aventure la municipalité est allée plus loin que la liste des «peut», elle
est tout à fait correcte. Elle peut aller plus loin que la liste.
Mme LeBel : Bien, ça demeure à
la discrétion du poursuivant, mais, je veux dire, le poursuivant ne le fera pas
si ce n'est pas sur la liste, là, je veux dire, on ne peut pas l'offrir. Donc,
tu n'auras pas... Excusez. Vous n'aurez pas le mécanisme de 151... 159.1 qui
s'enclenche parce que le poursuivant ne l'offrira pas. Il va dire : Ce
n'est pas une catégorie visée, ce n'est pas une infraction visée.
M. Tanguay
: Donc, on
exclut... Si d'aventure, pour certaines municipalités, pas toutes mais pour
5 % des municipalités, pour telle catégorie d'infractions — je
veux bien vous comprendre — ils ont un programme d'adaptabilité, mais
95 % ne l'ont pas pour une catégorie d'infractions, vous n'allez pas la
mettre sur la liste, puis le 5 % qui l'offrait devrait cesser de l'offrir.
Mme LeBel : Bien non!
Potentiellement, ce qui pourrait se retrouver sur la liste, c'est là où ça
fonctionne, pas nécessairement là où on l'offre. Mais, s'il y a des catégories
d'infractions où on découvre avec l'expérience que ça n'a pas — bon,
je vais le dire dans mes mots, là — que ça n'a pas de bon sens
d'offrir de l'adaptabilité dans ce type d'infraction là... Parce que n'oublions
pas que tout le Code de procédure pénale est visé par ça, là. Donc, il y a
peut-être des infractions où, dans l'intérêt de la justice, on va trouver que
ce n'est pas adapté, là. C'est sûr que c'est difficile parce qu'on parle dans
la théorie, mais tout ça vient d'une demande d'avoir une possibilité
d'encadrer. C'est tout, là, mais...
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député, oui.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on peut prendre le temps de la réflexion, M. le Président? ...puis je
comprends... j'essaie... Mais je vois beaucoup de... En tout respect, puis ce
n'est pas... Par rapport à cet article-là, je vois beaucoup de rebondissements
flous. Je ne vois pas de... Puis là j'apprends que, si ce n'est pas sur la
liste, la municipalité ne pourrait pas... Bon, je comprends qu'elle n'aura pas
d'incitatif si elle n'est pas sur la liste, mais est-ce que je dois comprendre
qu'elle ne pourrait pas l'offrir?
Mme LeBel : Là, c'est moi qui
n'a pas suivi, là.
M. Tanguay
: Si ce
n'est pas sur la liste du ministre de la Justice dans le règlement, la
catégorie d'infractions pour laquelle on aurait un programme d'adaptabilité, si
ce n'est pas dans la liste, la municipalité... ça pourrait être limitatif. La
municipalité pourrait comprendre... À moins que vous me dites : Non, il
faut qu'elle comprenne qu'elle ne l'offre pas puis il ne faut pas qu'elle
l'offre.
Mme LeBel : Je ne suis pas
sûre d'avoir compris.
M. Tanguay
: En vertu
de 367.1, vous établissez une liste...
Mme LeBel : Éventuellement,
là, on peut. C'est ça.
M. Tanguay
:
Éventuellement, c'est ça. Il y en a 50, infractions. Puis la municipalité
dit : Ah! bien, moi, j'en ai une 51e, puis elle n'est pas dans la liste.
Est-ce qu'elle doit cesser de l'offrir?
Mme LeBel : Bien non, bien
non! Si elle offre déjà un programme d'adaptabilité, puis ça fonctionne, puis
c'est pertinent, la 51 va être sur la liste. Mais, si on découvre qu'il y a des
problèmes... Écoutez, on est vraiment dans la spéculation pure, là, parce
que... Mais, effectivement, l'effet pourrait être de dire, dans ce cas-là...
Mais on ne sera pas quantitatif, on va
être qualitatif. C'est-à-dire qu'on va... Si le ministère, dans sa supervision,
son accompagnement, son évaluation, peu importe, l'analyse, découvre, à un
certain moment donné, ça ne fonctionne pas puis ça n'a pas d'allure, bien...
puis peut-être qu'on se fait dire : Ça n'a pas d'allure, écoutez, Mme la
ministre, telle place, on fait telle affaire, puis ça n'a pas de bon sens,
puis... bien, peut-être qu'il faut avoir cette possibilité-là d'encadrer.
Mais, écoutez, ce qu'on peut faire, puis
on peut peut-être attendre que notre collègue... On peut peut-être passer à un
autre article puis le laisser décanter et percoler, et on pourra en reparler,
mais l'idée... Puis n'oubliez pas qu'à l'origine... Moi, je vais vous dire, là,
il y a des avantages et des arguments en faveur de retirer le pouvoir
habilitant, le règlement, puis il y a des arguments puis des avantages en
faveur de la maintenir, et ça, dans ce cas-ci, je suis quand même...
Une voix
: ....
Mme LeBel : Oui. Bien, on peut
peut-être le suspendre puis aller...
Mme Weil
: Oui. Je
pense que... Oui, parce que plus on le regarde, plus il y a... Moi, je sens,
cette inquiétude, que ça pourrait être, en bout de ligne, limitatif. Parce que
le législateur ne dit rien... ne légifère pas pour ne rien dire. Donc, alors
qu'on a bien compris, par tout ce qui a été dit, les programmes qui existent actuellement,
l'esprit de tout ça et la philosophie derrière ces programmes...
Mme Weil
:
...limitatif parce que...
Mme LeBel : Ce n'est pas l'objectif.
Mme Weil
: ...le législateur
ne dit rien...
M. Tanguay
: Ah!
oui.
Mme Weil
: ...ne
légifère pas pour ne rien dire. Donc, alors qu'on a bien compris, par tout ce
qui a été dit, les programmes qui existent actuellement, l'esprit de tout ça et
la philosophie derrière ces programmes. Et là, c'est vrai que, plus on le
relit, plus il y a... moi aussi, je commence à voir que... ça pourrait être
limitatif. Moi, je pense que ça serait bien de le suspendre pour qu'on puisse,
à tête reposée, le relire à quelques reprises surtout en regardant les articles
auxquels ça se réfère. Il revient...
M. Tanguay
: Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Donc, on va suspendre l'article 59 tel
qu'amendé.
Mme LeBel : Puis qu'on va
laisser décanter.
Mme Weil
: Oui.
M. Tanguay
: Et ce
qu'on pourrait faire... je pense que c'est de la même catégorie, le suivant,
hein, le 60. Ça se peut-u?
Mme LeBel : Mais j'ai un
59.1 à introduire, si vous permettez.
Le Président
(M. Bachand) :Il y a un 59... il y a
un amendement qui avait distribué hier pour créer 59.1.
Mme LeBel : Oui. Le 60
n'a pas de lien avec ce qu'on vient de discuter pour vous rassurer, puis
j'aurais un amendement pour introduire.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, l'article 59, tel qu'amendé, est
suspendu.
M. Tanguay
: Oui.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre, pour l'amendement.
Mme LeBel : Alors, je
vous propose l'article 59.1 par biais d'amendement : Insérer, après
l'article 59 du projet de loi, l'article suivant :
59.1 L'article 368 de ce code est
modifié par la suppression, dans le troisième alinéa, de «sont soumis à
l'approbation du gouvernement et».
L'amendement proposé vise à supprimer
l'exigence d'approbation par le gouvernement des règlements adoptés par la Cour
d'appel, de la Cour supérieure, et de la Cour du Québec en matière pénale. Il
s'agit d'une modification de cohérence en lien avec les modifications apportées
aux articles 482, 482.1 du Code criminel par la Loi modifiant le Code
criminel, qui était C-75, je pense, pour faire référence, la Loi sur le système
de justice pénale pour les adolescents et d'autres lois, et apportant des modifications
corrélatives à certaines lois sanctionnées le 21 juin 2019, C-75. Ces
modifications suppriment l'exigence de l'approbation des règlements en matière
criminelle par le lieutenant-gouverneur en conseil de la province. Donc, il y a
eu des décisions qui ont été prises au niveau du Code criminel dans C-75, et
c'est simplement pour arrimer nos façons de faire dans le Code de procédure
pénale. C'est ça. C'est tout. Point.
Une voix
: ...
Mme LeBel : Oui.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: On
parle de quoi donc ici?
Mme LeBel : L'approbation
des règlements des tribunaux.
M. Tanguay
: O.K.
Donc, l'approbation, par le gouvernement, des règlements des tribunaux...
Mme LeBel : Ça serait
supprimé.
M. Tanguay
: Là,
je paraphrase parce que j'essayais de lire pendant que vous lisiez. J'imagine
que ça découle de l'indépendance judiciaire et tout ça.
Mme LeBel : Bien, ça
découle, oui. Bien, ça pourrait être... probablement que c'est oui. Puis C-75 a
aboli cette mesure-là dans le Code criminel, ça fait que...
M. Tanguay
: Et pourquoi,
nous, société distincte...
Mme LeBel : C'est parce
que ça a bien du sens de l'abolir. Non, mais, écoutez, c'est ça, là. Mais je
cherche l'article pendant que je vous parle, c'est pour ça que...
(Consultation)
Mme LeBel : Oui, oui.
Mais c'est vraiment pour le... c'est parce que nos cours... nos tribunaux
municipaux appliquent le Code de procédure pénale, mais la Cour du Québec
applique aussi.
M. Tanguay
: Oui,
oui, il y avait deux régimes.
Mme LeBel : Oui, oui.
Donc, c'est une mesure de cohérence entre les deux régimes qui n'est pas
problématique, là. On fait bien des blagues, mais, tu sais, il y a des
tribunaux qui appliquent les eux, là, entre autres la Cour du Québec, pour ne
pas la nommer. Donc, c'est une mesure de concordance.
M. Tanguay
: M. le
Président, si c'est un article que le fédéralisme fonctionne...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Tanguay
: ...je
serai ravi d'ajouter mon nom à celui de la ministre.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, si je comprends bien, est-ce qu'il y
a d'autres... il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Tanguay
:
Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. On s'en va
maintenant à l'article 60. Mme la ministre.
Mme LeBel : L'article 60 :
Ce code est modifié par l'insertion, après l'article 368, du
suivant :
«368.1. Le ministre de la Justice peut,
par règlement, après avoir pris en considération les effets du projet sur les
droits des personnes et obtenu l'accord du juge en chef du Québec ou du juge en
chef de la Cour supérieure ou de la Cour du Québec, selon leur compétence, et
après avoir pris l'avis du Barreau du Québec et, le cas échéant, de la Chambre
des huissiers de justice du Québec, modifier une règle de procédure ou en
adopter une nouvelle pour le temps qu'il fixe, mais qui ne peut excéder trois
ans, afin de procéder, dans les districts judiciaires qu'il indique, à un
projet pilote.»
L'article proposé est similaire à l'article 28
du Code de procédure civile (chapitre C-25.01). Il a pour but de faciliter
l'établissement de projets pilotes dans un ou plusieurs districts, même dans
les cas où une règle de procédure doit être modifiée ou adoptée pour permettre
de réaliser le projet. Il repose sur l'édiction d'un règlement et la prise en
considération pour ce faire des effets du projet à envisager sur le droit des
personnes. La ministre doit en outre obtenir l'accord du juge en chef du
tribunal qui est concerné par le projet et prendre l'avis de l'ordre
professionnel concerné également, et ce, sans exclure sa discrétion et
consulter d'autres tiers selon la nature du projet.
Donc, c'est une mesure de souplesse pour
nous permettre d'établir des projets pilotes et d'enlever des fois des entraves
qui sont plus difficiles à écarter par la voie habituelle. Mais ça prend
l'accord des gens concernés naturellement.
Le Président
(M. Bachand) : Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Merci, M.
le Président. Juste pour comprendre le contexte de cet amendement, de cet article,
qu'est-ce qu'il y a derrière ça, c'est le projet pilote, par exemple, qu'est-ce
qu'on entrevoit, là, ici comme projet pilote?
Mme LeBel : Bien...
Le Président
(M. Bachand) :Mme la ministre.
• (16 h 10) •
Mme LeBel : Oui, bien,
c'était vraiment...
Mme LeBel : ...mais ça prend
l'accord des gens concernés, naturellement.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Merci, M. le
Président. Juste pour comprendre le contexte de cet amendement, de cet article,
qu'est-ce qu'il y a derrière ça, c'est le projet pilote, par exemple, qu'est-ce
qu'on entrevoit ici comme projet pilote?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, oui, bien,
c'était vraiment... Qu'est-ce qu'on entrevoit comme projet pilote? C'est ça,
c'est, exemple, bien, si on veut ailleurs une règle de procédure, on pourrait
le faire par projet pilote, mais des fois... Écoutez, honnêtement, je n'ai pas
d'exemple. On pourrait peut-être essayer d'y réfléchir rapidement, mais il y a
certains projets pilotes où les règles de procédure nous empêchaient de le
faire, c'est quand même un cheminement complexe. D'ailleurs, dans cet article-là,
la CDPDJ nous avait demandé de faire un amendement pour inclure la CDPDJ, donc
on le fait encore, là, en considérant les effets du droit... des droits de la
personne sur le projet. Les personnes concernées vont être consultées, mais
c'est pour permettre d'avoir plus de souplesse dans la modification de ces
règles-là. Mais là, honnêtement, de vous donner un exemple de projet pilote...
Mme Weil
: C'est des
cas particuliers, on est dans le Code pénal, le droit pénal, mais il y a une
inquiétude par rapport à l'impact sur les droits des personnes, hein? C'est
bien ça? Donc, est-ce que la ministre pourrait nous dire quel type de cause on
regarde ici? Quelle est l'inquiétude qu'on vient... à laquelle on...
l'inquiétude qu'on a ici, à laquelle on répond?
Mme LeBel : Oui, bien, on
s'est collé sur la règle à l'article 28 en matière civile qui demande
également de tenir compte du droit des personnes, des accords, donc qui demande
aussi... qui permet aussi de modifier des règles de procédure par cet... en
matière civile. Donc, on a repris, je vous dirais presque mot pour mot, ce qui
existait déjà en civil et qui est d'usage courant. Mais, ça n'existait pas pour
les règles de procédure nécessairement en matière pénale.
Donc, les règles... les projets
d'adaptabilité qu'on connaît présentement, là, ils ont été mis en place à
Montréal puis à Québec. Il a fallu, bon, naviguer à travers les eaux plus
contraignantes de certaines règles de procédure, de certaines contraintes du
Code de procédure pénale qu'on vient éliminer un peu par notre réforme. Les
projets pilotes en matière de transformation de la justice aussi, qui
pourraient... des nouvelles façons de faire qui ne seraient pas nécessairement
conformes aux règles de procédure actuelles, mais qu'on voudrait, j'allais dire
essayer, mais c'est l'objet d'un projet pilote finalement, tester, tester sans faire
la modification, mais pour un temps donné, suspendre une règle. Mais donc, oui,
je n'ai pas d'exemple, mais les mesures d'adaptabilité, on pourrait penser
qu'il y avait de l'effet sur le droit des personnes, surtout les personnes
démunies. La CDPDJ nous a fait des conseils d'ailleurs dans les modifications.
Mme Weil
: Excusez-moi,
M. le Président, dans l'article 368.1, on parle les effets du projet, on
parle de quel..
Mme LeBel : Le projet pilote.
Mme Weil
: Le projet
pilote et les projets pilotes, on retrouve ça dans quel article où on suggère
ou on propose des projets pilotes? ...inscrit quelque part, là, mais j'essaie
de voir la séquence? C'est quoi le projet, c'est quoi le projet pilote?
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :
Aimeriez-vous un petit peu de temps, Mme la ministre?
Mme LeBel : Oui, peut-être un
peu.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise à 16 h 28)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Alors, M. le
Président, compte tenu de notre discussion, pour fins de clarification,
l'article 60, on propose l'amendement suivant :
À l'article 361.1... 368.1, pardon,
du Code de procédure pénale, introduit par l'article 60 du projet de loi,
remplacer :
1° «du projet» par «d'un projet pilote»
2° «à un projet pilote» par «à un tel
projet».
Ce qui ferait qu'on lirait, dans la
première phrase : «Le ministre de la Justice peut, par règlement, après
avoir pris en considération les effets d'un projet pilote et, à la fin, afin de
procéder dans les districts judiciaires qu'il indique à un tel projet.»
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, oui, s'il vous
plaît.
Mme Weil
: Oui, merci, M.
le Président. Encore une fois, donc, la ministre et moi, on a pu échanger un
peu pour comprendre le contexte de ces projets pilotes, la ministre m'a répondu
que c'est, par exemple, en matière de procédures, une nouvelle façon de faire
qu'un tribunal pourrait vouloir tester, mais que ça serait un projet pilote
pour s'assurer que, finalement, on ne crée pas plus de chaos qu'autre chose.
Mais il y a même... il n'y a pas de contexte... C'est sûr que ceux qui
pratiquent ont droit... peuvent bien comprendre, ceux qui sont là depuis
longtemps, mais est-ce qu'il n'y a pas moyen d'expliquer le contexte de ces
projets pilotes? Ils se font en pratique, mais on dirait que la loi ni dans le
Code civil ni dans le Code de procédure pénale, n'explique c'est quoi cette
notion de projet pilote, soudainement, dans ce Code de procédure pénale. On ne
sait pas dans quel contexte on peut les mettre sur pied, qu'est-ce que ça
représente?
• (16 h 30) •
Mme LeBel : Bon, à titre
d'exemple, parce que c'est copié de l'article 28 du Code de procédure
civile, donc ça existait au civil. À titre d'exemple, à un moment donné, quand
on a voulu commencer à établir les conférences de gestion de règlement à
l'amiable, qui n'étaient peut-être pas prévues par les règles de procédure...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Weil
: ...on ne sait
pas ce que... dans quel contexte on peut les mettre sur pied, qu'est-ce que ça
représente.
Mme LeBel : À titre d'exemple,
parce que c'est copié de l'article 28 du Code de procédure civile, donc ça
existait au civil, à titre d'exemple, à un moment donné, quand on a voulu
commencer à établir les conférences de gestion de règlements à l'amiable, qui
n'étaient peut-être pas prévues par les règles de procédure, bien, il faut
comprendre que, quand on modifie une règle de procédure de la Cour du Québec ou
de la Cour supérieure, entre autres, là, parce qu'on parle de ces tribunaux-là entre
autres, ça s'applique à la grandeur du territoire québécois.
Donc, on pourrait dire : Dans le
district de Montréal ou dans le district de Québec, pour ne pas les nommer, on
veut introduire une notion de conférence de gestion de règlement à l'amiable,
les règles de procédure ne le permettent pas. Mais, comme on ne veut pas le
faire partout, on dit : Bien, pour le district de Québec ou pour le
district de Montréal, la... telle règle est suspendue, ou on crée une règle de
procédure permettant d'introduire une nouvelle notion, on la teste, ça
fonctionne, et là, plus tard, on modifie de la façon habituelle la règle de
procédure pour tout le territoire, parce que, là, ça fonctionne. Je vous donne
un exemple en civil, parce que ça s'est fait en civil.
Donc, c'est ce genre de projet pilote là
qu'on voudrait tester dans un district particulier. Donc, ça... on n'abolit pas
la règle de procédure, parce qu'on la... elle demeure en vigueur ailleurs. On
peut la suspendre, on peut la... on peut en ajouter une autre. La notion de
temps est importante, parce que ça ne peut pas excéder trois ans, donc, c'est
la nature d'un projet pilote, il faut le faire à l'intérieur d'un... d'un
temps, pardon, déterminé. Et ensuite, bien, si ça fonctionne, on modifie la
règle ou... en conséquence pour que ça s'applique dans tout le territoire. Si
ça ne fonctionne pas, on revient à la règle de base. Je n'ai pas vraiment
d'autres exemples, mais...
Mme Weil
: M. le
Président, parce que, parfois, on peut regarder le chapitre, le titre du
chapitre pour s'orienter quand on... Disons que c'était... Là, c'est «réglementation»,
ça ne nous aide pas du tout, parce que c'est tellement vaste et large. Mais,
s'il y avait un sous-chapitre «procédure», bon, etc., mais est-ce qu'on ne
pourrait pas... Pourquoi pas? Le Code civil, honnêtement, il va falloir
regarder comment cet article a été adopté, quel a été le contexte, parce que
c'est aussi vague et pas très éclairant quand on lit le Code civil. Puis c'est
en 2014, on pourra facilement aller regarder le contexte. Mais, pour clarté,
est-ce qu'on ne pourrait pas dire... Parce que la ministre l'a bien expliqué,
c'est vraiment en matière de procédure, hein, en matière de... pénale. Est-ce
qu'on ne pourrait pas spécifier d'un projet pilote en matière de procédure, si
la ministre, elle sait exactement dans quel contexte on parle de projets
pilotes, si c'est limité à la procédure, c'est quand même clair, c'est la cour
qui... c'est le tribunal qui souhaite essayer pour être plus efficace, etc., de
mettre sur pied un projet pilote, mais qu'on puisse spécifier d'un projet
pilote en matière de quelque chose pour guider? Parce qu'on vient de parler de
toutes sortes de choses dans ce projet de loi...
Mme LeBel : Mais, comme...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Je pense
qu'on n'est pas... Avec beaucoup de respect, ce n'est pas nécessaire de
spécifier dans ce sens-là, parce que l'article spécifie... parce que c'est
nécessairement... ça s'adresse à la modification ou l'adoption d'une nouvelle
règle de procédure, donc c'est nécessairement en matière de procédure.
Mme Weil
: Où? Ah!
excusez-moi, je n'avais pas vu ça.
Mme LeBel : ...«la Chambre des
huissiers... modifier une règle de procédure ou en adopter une nouvelle pour le
temps qu'il fixe ».
Mme Weil
: Où ça?
Mme LeBel : Donc, c'est
nécessairement en matière de procédure parce que ça ne s'adresse qu'à des
règles de procédure dans le cadre de l'article 368.1 qu'on introduit.
Mme Weil
: Excusez-moi.
«Le ministre... par... après avoir pris en considération les effets du
projet»... Où est-ce que vous voyez...
Mme LeBel : Bon, vous avez la
notion de projet pilote.
Mme Weil
: Ah!
«modifier une règle de procédure».
Mme LeBel : Après ça, il y a
la notion d'obtention d'accord. Modifier... Et là on dit on peut modifier une
règle de procédure ou en adopter.
Mme Weil
: Mais il
vient après qu'on ait parlé du projet pilote.
Mme LeBel : Bien non, mais...
Bien oui, mais...
Mme Weil
: Je vais le
relire...
Mme LeBel : Oui.
Mme Weil
: Est-ce qu'on...
Juste pour être sûre qu'il y a... la cohérence.
(Consultation)
Mme Weil
: Ouais, c'est
un peu bancal, mais je comprends. Mais il faut vraiment lire jusqu'à la fin
pour comprendre que c'est en matière de...
Mme LeBel : Oui.
Mme Weil
: ...«mais
elle ne peut excéder trois ans, afin de procéder, dans les districts
judiciaires qu'il indique, à un projet pilote».
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que ça va ou vous avez
besoin de temps?
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Weil
: On ne peut
pas inverser le paragraphe.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que je ne veux pas limiter les projets pilotes qui pourraient être mis en place
pour des questions d'efficacité par les cours, parce que c'est dans des
districts limités. Mais on ne vient que jouer, entre guillemets, là... modifier
des règles de procédure. On n'est pas dans des règles fondamentales pour les
citoyens, là. Donc, ça va nécessairement être des projets pilotes qui vont
s'insérer dans ce cadre-là. Je pense qu'il ne faut pas limiter la nature des
projets pilotes. Mais ce qui est important, c'est qu'on se donne ce pouvoir-là
simplement pour une règle de procédure. On n'est plus dans les règles
fondamentales, là. Mais je pense que... Moi, à ce stade-ci, je désire le
laisser de cette façon-là.
Le Président (M.
Bachand) :Intervention? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Si je
comprends bien, M. le Président, on parle d'un projet pilote qui viserait essentiellement,
pour une période de...
Mme LeBel : ...mais je pense
que... Moi, à ce stade-ci, je désire le laisser de cette façon-là.
Le Président (M.
Bachand) :Intervention? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Si je
comprends bien, M. le Président, on parle d'un projet pilote qui viserait essentiellement,
pour une période de trois ans, maximale, l'opportunité d'avoir un projet pilote
et l'opportunité... Quand on dit «mais qui ne peut excéder trois ans», qu'est-ce
qui ne peut excéder trois ans, le projet pilote ou la nouvelle règle? Qu'est-ce
qui ne peut excéder trois ans?
Mme LeBel : La modification de
la règle ou l'adoption d'une nouvelle règle, parce qu'il faut qu'il y ait une
uniformité. Nécessairement, cette règle-là... la règle modifiée ou la nouvelle
règle n'aura cours que dans des districts précis, donc ça va faire en sorte
qu'entre certains districts, des règles de procédure seraient différentes.
Donc, il faut que ce soit sur un temps limité, pour un objectif limité, et
c'est dans l'objectif d'insérer des projets pilotes, donc il faut lui donner un
temps, parce qu'après trois ans, bien là, on revient aux règles de procédure
qui ont cours sur tout le territoire.
M. Tanguay
: Et l'objectif,
c'est que, si ça fonctionne à l'intérieur... on n'est même pas obligé
d'attendre le délai de trois ans, si ça fonctionne après un an ou deux, il y aurait
loisir, à ce moment-là, d'amender. Parce que, là, on parle de règles de
procédure, donc on parle du Code de procédure pénale, comme tel, et des règles
de pratique aussi?
Mme LeBel : C'est le Code de
procédure pénale...
M. Tanguay
: Code de
procédure... donc, on parle exclusivement du Code de procédure pénale ici.
Mme LeBel : Oui...
M. Tanguay
: O.K.
Mme LeBel : Puis c'est à
l'intérieur du code, oui.
M. Tanguay
: Donc, dans
le fond, on peut, par cette mesure habilitante là, permettre, à titre de projet
pilote, dans le fond, par règlement, c'est ce que je comprends... modifier une
règle de procédure dans les districts qu'il indique. Donc, vous êtes législateur,
législatrice pour les projets... vous modifiez la loi.
Mme LeBel : Oui, de façon
limitée.
M. Tanguay
: Encadrée,
là.
Mme LeBel : Encadrée, dans des
districts choisis, pour l'implantation d'un projet pilote. Donc, ça prend un projet
pilote, on ne peut pas modifier puis ne pas faire de projet pilote, là, c'est
dans le cadre de l'implantation d'un projet pilote. Si c'est nécessaire, parce
que, des fois, peut-être qu'on peut le faire à l'intérieur des règles
actuelles, mais, si certaines règles de procédure ou une absence d'une règle
quelconque est une entrave ou un obstacle à admettre les projets pilotes, bien,
on peut, pour un district déterminé, la modifier. Mais on ne peut pas excéder
trois ans, parce qu'on viendrait modifier effectivement le code, donc il ne
faut pas... Et on fait en sorte qu'il y a une application d'une règle sur une
partie du territoire, puis pas ailleurs, là.
M. Tanguay
: Puis l'objectif,
c'est que, si ça fonctionne, bien, c'est d'ouvrir la loi, d'aller modifier le
code.
Mme LeBel : Et voilà. Et
voilà.
M. Tanguay
: Et ce
n'est pas... C'est un trois ans qui n'est pas renouvelable, c'est un premier
trois ans, après ça, ça se termine.
Mme LeBel : C'est «ne peut
excéder trois ans».
M. Tanguay
: C'est ça,
il n'y a pas de renouvellement, il n'y a pas rien, O.K.
Mme LeBel : ...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, oui.
Mme Weil
: Donc, est-ce
que... En lisant la deuxième partie, on dirait qu'ils veulent avoir une idée de
l'effet, déjà, sur les droits, parce que c'est la première chose qui est
indiquée, c'est l'effet du projet, qui est peut-être à l'étape de conception...
dans la première partie de l'article, c'est peut-être à l'étape de conception,
puis on demande l'avis, bon, on veut savoir quel serait l'effet sur les droits,
parce qu'après ça on l'implante.
Mme LeBel : Bien, avant
d'adopter le règlement, il faut considérer l'effet sur les lois et obtenir
l'accord, parce que ça prend l'accord du juge en chef de la cour concernée. Je
ne les énumérerai pas tous, mais ils sont là, juges en chef de la Cour du Québec,
de la Cour supérieure ou de la cour... le juge en chef du Québec, qui est la
Cour d'appel, finalement, juge en chef de la Cour supérieure ou la Cour du Québec,
parce que ça dépend à quel tribunal ça s'adresse, ou ça peut être les trois
aussi, mais ça prend l'accord de ces gens-là pour prendre le règlement, et il
faut avoir considéré les effets avant de prendre le règlement. Et là le règlement
est soumis à la procédure réglementaire, 45 jours, consultations, etc., là,
aussi, là. Mais tout ça ne peut pas excéder trois ans, et il faut que ça soit
pour l'implantation d'un projet pilote, et il faut que ça soit dans des
districts limités.
Mme Weil
: O.K.
Le Président (M.
Bachand) : Intervention?
Mme Weil
: Oui. Il y
avait aussi la commission des droits de la personne, dans son mémoire, qui
proposait que la commission soit consultée.
Mme LeBel : Oui. Elle pourra
l'être, consultée, dans la considération des effets, puis elle pourra être
consultée dans le 45 jours de consultation aussi, là, elle va... mais...
Mme Weil
: Je... écoutez,
c'est : «La commission recommande de modifier l'article 368.1 que vise à
introduire l'article 60 du projet de loi n° 32, afin
que le ministre doive également prendre l'avis de la commission dans les cas où
le projet visé pourrait avoir des effets sur les droits et libertés garantis
par la charte.»
• (16 h 40) •
Mme LeBel : Bien, à partir du
moment... Je pense qu'on ne peut pas se limiter de cette façon-là. À partir du
moment où on a l'obligation de considérer les effets du projet sur les droits
des personnes, la CDPDJ est un partenaire, et, même si... Advenant qu'on ne
l'ait pas fait, bien, il y a 45 jours aussi de consultations, où la CDPDJ aura
tout le loisir... S'il n'y avait pas de possibilité, si on parlait d'un décret
où... où on n'a pas de possibilité...
Mme LeBel : …l'obligation de
considérer les effets du projet sur les droits des personnes, la CDPDJ est un
partenaire. Et même si, advenant qu'on ne l'ait pas fait, bien, il y a 45 jours
aussi de consultation où la CDPDJ aura tout le loisir. S'il n'y avait pas de possibilité,
si on parlait d'un décret où on n'a pas de possibilité, par la suite, de
consultation, je n'aurais peut-être pas la même attitude, si je peux le dire
comme ça, mais on est toujours dans le règlement où il y a aura un 45 jours
aussi.
Mme Weil
: Je
rajouterai aussi que le ministère de la Justice a l'obligation de regarder
l'impact…
Mme LeBel : Et voilà, et
voilà.
Mme Weil
: …de toutes
ces lois et règlements sur les droits…
Mme LeBel : Et c'est un
partenaire dans le sens large, parce qu'ils ont leur indépendance, il faut
comprendre, le mot «partenaire» n'est pas… mais, dans le sens large, la CDPDJ
fait partie de ce processus-là…
Mme Weil
: Mais le
ministère de la Justice a cette obligation fondamentale en tout temps.
Mme LeBel : Et le ministère de
la Justice, et voilà, et voilà. Donc, dans la considération des effets, pour
moi, ça fait partie de ça.
Mme Weil
: D'accord.
Bon. Ça va.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? On est toujours sur
l'amendement, M. le député de LaFontaine. Ça va? Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Nous sommes à l'article 60 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions supplémentaires? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 60, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous plaît.
(Consultation)
Mme LeBel : Oui. Article 61,
mais je lis celui-là avant. O.K.
«61. L'article 40.1.1 de la Loi sur
l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «utiliser», de «un dispositif».
Cette modification est une modification de
concordance à la demande de l'Agence du revenu à la suite de l'introduction au
Code de procédure pénale du mandat général par le projet de loi. Elle ajoute
l'expression «un dispositif». Donc, ça découle de ce qu'on a ajouté.
J'ai quand même un amendement à vous
proposer. Remplacer l'article 61 du projet de loi par le suivant :
«61. L'article 40.1.1 de la Loi sur
l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «utiliser», de «un dispositif »; et
2° par l'insertion, dans le paragraphe c
du quatrième alinéa et après «un mandat,» de «à l'exception du mandat général
prévu par ce code».
L'article 61 eu projet de loi est remplacé
afin de prévoir une modification au paragraphe c du quatrième alinéa de
l'article 40.1.1 de la Loi sur l'administration fiscale pour tenir compte,
encore une fois, de la concordance, de l'introduction, dans le Code de
procédure pénale, du mandat général.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que vous aimeriez qu'on suspende quelques
instants?
Une voix
: Oui, s'il
vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, on va suspendre quelques instants. Merci
infiniment.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. Interventions? M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, de ce que l'on comprend, c'est qu'ici
on est dans le contexte de la Loi sur l'administration fiscale et qu'à ce
titre, bon, en vertu de l'article 40.1.1 dans l'application de la Loi sur
l'administration fiscale, un juge de la Cour du Québec peut, sur demande ex
parte à la suite d'une dénonciation par écrit, autoriser par règlement...
autoriser par écrit tout employé de l'agence à utiliser une technique ou une
méthode d'enquête, accomplir tout acte», et ainsi de suite. Là, on ajoute
un dispositif parce qu'on veut faire écho du nouvel article 141.2, qui est
le mandat général. Pourquoi avons-nous appelé ça un «dispositif» en voulant
faire référence au mandat général sans l'avoir nommé plus précisément?
Mme LeBel : Bon, deux
notions. Ce n'est pas pour faire référence au mandat général du Code de
procédure pénale, c'est parce que nous, on introduit le mandat général du Code
criminel, puis dans... si vous allez voir le libellé de notre mandat général,
c'est comme ça qu'il est fait, «à utiliser un dispositif». Donc, eux en ont
profité pour ajuster leur loi. L'endroit qui est plus... je ne dirais pas plus
important, mais qui prend plus son sens, c'est la deuxième insertion qu'on fait
à la fin du paragraphe c, parce que l'article 73 de la Loi sur
l'administration fiscale dit que la Loi sur l'administration fiscale a
préséance sur le Code de procédure pénale. Mais, pour s'assurer du fait que...
Ça, c'est leur mandat général à eux, si on veut, dans le cadre de la Loi sur
l'administration fiscale. Donc, ils en ont profité pour l'arrimer, là, et faire
une modification parce qu'on ouvrait. Mais l'autre, c'est pour s'assurer que
leur mandat a quand même préséance, malgré l'article 73, puis qu'on ne
l'interprète pas autrement, ils font en sorte de dire que... Parce que le juge
doit regarder trois conditions quand il donne le mandat général avec la Loi sur
l'administration fiscale. La condition c, c'est de s'assurer qu'il n'y ait pas
d'autre disposition d'une loi fiscale ou dans le Code de procédure pénale qui
prévoit un mandat. Mais là... Parce que, là, il y en a une autre, disposition,
c'est le mandat général. Ça fait que si on... L'article 73 aurait pu
permettre de dire : Ça n'évacue pas notre mandat. Mais ils voulaient s'assurer
que le fait qu'on vienne entrer le mode... le code... le mandat général dans le
Code de procédure pénale, on ne venait pas rendre caduc leur propre mandat.
Donc, c'est vraiment pour des fins de précision et de clarté, c'est tout là.
Et l'autre, c'est juste de l'arrimage. Le
mot «dispositif» est de l'arrimage. Là où on vient vraiment... ça... rendre
notre notion, mais c'est pour s'assurer qu'ils ne se fassent pas dire
... : Bien, écoutez, le Code de procédure pénale prévoir un mandat
général, le vôtre... oubliez ça. C'est un peu ça. En mots plus vulgarisés que
juridiques. Ça va?
M. Tanguay
: C'est
bon.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 61 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions sur l'article 61
amendé?
M. Tanguay
: Non.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 61 amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme LeBel : ...c'est un peu ça,
en mots plus vulgarisés que juridiques. Ça va?
Le Président (M.
Bachand) : Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions, est-ce
que l'amendement à l'article 61 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions sur l'article 61
amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 61
amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme LeBel : Bon, oui. On avait
suspendu préalablement l'article 12, si je ne me trompe pas, qui fait
référence à l'article 64. On s'était dit : On va parler du principal
avant de faire 12. 62, c'est comme 12, il fait référence à 64. Donc, je vais
vous suggérer de le suspendre et on pourrait faire 63.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
M. Tanguay
:
Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement, merci beaucoup. Article 63, Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : L'article 274 de
ce code est modifié par le remplacement, dans le texte anglais du deuxième
alinéa, de — on va avoir de la familiarité — «an arrest
warrant» par «a warrant for witness».
L'article 63, qui modifie le texte
anglais à l'article 274 est une demande du service de traduction de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? C'est beau? Est-ce que
l'article 63 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : Oui. Alors,
maintenant, l'article 64, simplement pour annoncer à mes collègues, là...
article 64, donc, qui pourrait, par la suite, pourrait faire référence à
65, puis après ça, on pourrait aller à 62 puis 12. On le fera au fur et à
mesure, mais je veux juste qu'on connaisse un peu où on s'en va, là.
Si on fait 64, après, on pourrait faire
65, 62 et 12 parce c'est comme interrelié. Ça vous va? On le fera au fur et à
mesure, merci.
Article 64, M. le Président :
L'article 497 de ce code est
modifié :
1° par la suppression de la deuxième
phrase du premier alinéa;
2° par le remplacement du deuxième alinéa
par les suivants :
«Le tribunal délivre un certificat
conforme au modèle établi par le ministre de la Justice et aux exigences de la
loi du lieu de résidence du témoin s'il est établi que sa comparution est
nécessaire pour résoudre l'affaire dans laquelle il est cité à comparaître. La
citation à comparaître, accompagnée de l'avance pour l'indemnisation du témoin
et de ce certificat, est homologuée et notifiée conformément à la loi de ce
ressort.
Pendant la période où le témoin est
présent afin de comparaître, il est réputé ne pas être soumis à la compétence
des tribunaux du Québec autrement qu'à titre de témoin dans l'affaire où il a
été cité à comparaître. En outre, il jouit d'une immunité selon laquelle aucun
acte de procédure ne peut lui être notifié, aucune mesure d'exécution ne peut
être entreprise contre lui et il ne peut être contraint ni emprisonné en vertu
d'une loi du Québec, sauf si cela découle d'un fait survenu pendant cette
période.»
Cette disposition faciliterait la
convocation par un justiciable québécois d'un témoin résidant dans une autre
province ou territoire du Canada. Elle vise à préciser comment un tel témoin
peut être cité à comparaître dans une affaire instruite devant un tribunal
québécois, que le témoignage ait lieu à distance ou en personne. Elle vise
également à accorder aux témoins qui doivent venir témoigner en personne au
Québec une immunité semblable à celle dont bénéficierait un témoin québécois
qui doit aller témoigner ailleurs partout au Canada... en personne ailleurs au
Canada, pardon. Cette immunité est requise pour que les tribunaux des autres
provinces et territoires du Canada acceptent d'homologuer une citation à
comparaître provenant du Québec.
Les modifications proposées répondraient
aux exigences de la loi uniforme sur les assignations interprovinciales
élaborée par la Conférence pour l'harmonisation des lois au Canada en 1974 et
révisée en 2013, assurant ainsi la réciprocité avec les autres provinces et
territoires qui y ont tous mis en oeuvre.
Donc, c'est une question de juridiction
des tribunaux sur la personne. Code criminel, on n'a pas cette notion-là, parce
que c'est un droit fédéral «coast to coast to coast», mais comme on est en
procédure pénale, si on veut requérir un témoin sur un autre territoire, il
faut le faire de cette façon-là. Sinon, notre subpoena ne sera pas, je dirais,
visé ou homologué par un autre... le tribunal du territoire résident, si on
veut. Et ça se fait déjà à l'inverse, si je ne me trompe pas. C'est ça?
Une voix
: ...
Mme LeBel : O.K., c'est ça...
On le fait à l'inverse.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, donc
une personne résidant dans une autre province ou territoire du Canada peut être
citée à comparaître. Donc, il se déplace, le témoin, là?
Mme LeBel : Il pourrait se
déplacer ou être en visio, là.
M. Tanguay
: En
visio... Et à quel endroit on voit le visio... Je n'ai pas la... Parce que dans
le document que l'on avait, on fait deux fois le même alinéa. Ça fait que je
vais... Il peut être en visioconférence, c'est ce que vous me dites. À quel
endroit on peut voir ça, Madame...
Mme LeBel : Bien, c'est marqué
«en présence ou à distance». Là, je l'ai lu, attends un petit peu, là...
(Consultation)
Mme LeBel : Ah! C'est les
commentaires que j'ai lus, oui.
M. Tanguay
: Alors,
comment…
Mme LeBel : Mais dans le
premier alinéa, on parle… une personne résidant dans une autre province ou un
territoire. Le témoin comparaît à distance à moins qu'il ne soit établi à
satisfaction du tribunal que sa présence physique est nécessaire. Donc, le
principe, c'est la distance, mais il pourrait y avoir présence physique...
Mme LeBel : …c'est les
commentaires que j'ai lus, oui.
M. Tanguay
: Alors,
comment…
Mme LeBel : Mais dans le
premier alinéa, on parle… une personne résidant dans une autre province ou un territoire.
La témoin comparaît à distance à moins qu'il ne soit établi à satisfaction du
tribunal que sa présence physique est nécessaire. Donc, le principe, c'est la
distance, mais il pourrait y avoir présence physique. Donc, ça prend
l'immunité… sur le territoire.
M. Tanguay
: Et donc,
le… Parfait. La cour québécoise veut entendre un témoin qui est en Colombie-Britannique.
Prenons le cas d'espèce où… bien, peu importe, qu'il se déplace ou que ça soit
à distance, et nous… le tribunal délivre… c'est ça la nouveauté, là… le
tribunal délivre un certificat conforme au modèle établit par le ministre de la
Justice aux exigences de la loi du lieu de résidence du témoin. La citoyen à
comparaître accompagnée de l'avance pour l'indemnisation du témoin est
homologuée et notifier. Pendant la période où le témoin est présent… Là, le
reste, on s'en…
Autrement dit, il y aura homologation de
cette… Témoin à comparaître, personne résidant… Une citation à comparaître,
c'est un ordre de la cour.
Mme LeBel : Oui.
M. Tanguay
: Il y aura
donc, du Québec, si, lors de la cour, qui est la citation à comparaître, émane
du Québec, elle sera en quelque sorte homologuée ou prise ne charge par le tribunal
de la Colombie-Britannique…
Mme LeBel : Qu'elle a effet,
oui.
M. Tanguay
: Et on
pourra se saisir de la personne si elle ne veut pas obtempérer, puis tout ça,
puis…
Mme LeBel : Tout ce qui en
découle.
M. Tanguay
: C'est ce
qui en découle. Et… Donc, ça… Dans le fond, quelle est la nouveauté par rapport
à l'ancienne version? Toutefois, la convocation ne peut être faite que sur
l'ordonnance expresse du tribunal, inscrite à… Qu'est-ce que l'on vient
ajouter, autrement dit, que l'on n'avait pas dans l'ancienne mouture?
Mme LeBel : Je vais laisser
aller parce que c'est plus technique un peu, là.
Le Président (M.
Bachand) : S'il y a consentement?
M. Tanguay
: Oui. Oui,
oui.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, vous pouvez peut-être vous identifier s'il vous plaît.
M. Roy (Vincent) : Vincent
Roy, avocat au ministère de la Justice. En fait, ce qu'on vient faire, c'est
donner suite à une demande du Barreau qui est répétée depuis l'adoption du
nouveau Code de procédure civile. Il faut savoir qu'à l'époque… Il y a une
procédure qui a été prévue dans le Code de procédure civile actuel, puis, ce
qu'on s'est rendu compte par la suite, c'est que, partout ailleurs au Canada,
ça ne fonctionne pas, ce qu'on envoie dans les autres provinces, ils ne veulent
pas les homologuer, notamment à cause du certificat qui évoqué dans cet
alinéa-là. Mais c'est surtout l'autre alinéa qui suit, l'immunité qu'on vient
instaurer, qui est présente dans toutes les autres provinces, puis qui…
M. Tanguay
: Ha!, les
autres provinces ne laissaient pas aller leur monde.
M. Roy (Vincent) : C'est ça.
C'est… pour eux, c'est une condition essentielle pour être capable d'homologuer
une citation à comparaître au... qui émanerait du Québec ou de n'importe quelle
autre province ou territoire du Canada.
Mme LeBel : Surtout dans le
cas où il y a un déplacement vers ici, là.
M. Roy (Vincent) : C'est ça.
C'est vraiment dans le cas où est-ce qu'il y a un déplacement. Si c'était à
vidéoconférence, il n'en a pas besoin, mais quand c'est un déplacement au
Québec, elle va bénéficier d'une forme d'immunité, comme un témoin québécois
qui irait témoigner en Colombie-Britannique, il aurait exactement la même
immunité.
M. Tanguay
: Puis,
c'est intéressant, parce qu'en lisant ça… Moi, je trouvais ça exorbitant de
notre droit parce qu'on ne l'a jamais appris, parce qu'on ne le faisait pas.
Là, ça va être dans notre loi, puis probablement que ça va être enseigné à un
certain moment donné, mais cette notion-là d'immunité, c'est la première fois
où j'ai… ou je suis confronté à ça. Je veux dire, si vous êtes donc dans une…
C'est sûr qu'au Québec, là, si on vous… vous avez une citation à comparaître au
Québec, vous n'avez pas d'immunité en vous rendant puis en obtempérant à la
citation à comparaître, là, dans le sens où ça, c'est entre tribunaux d'une
province à l'autre, là.
Mme LeBel : C'est sûr que le
citoyen québécois, qui est sur le territoire québécois, qu'on vient faire
comparaître, bien, il n'a pas d'immunité. Il est déjà sur le territoire
québécois, puis, effectivement. Mais un citoyen… Quelqu'un qui est en
Colombie-Britannique, puis, bien, qu'on force à venir témoigner au Québec,
bien, on ne pourra pas le grabber pour autre chose, là. Donc, on ne pourrait
pas se servir de cette citation-là pour le ramener jusqu'ici, à titre
d'exemple, là. Ça peut éviter un moyen détourné dans… pour les… dans les cas de
figure extrêmes, mais c'est ça. Mais ça existait déjà à l'inverse. Donc… Et là,
les tribunaux, bien, n'homologuaient pas la citation à comparaître, donc on ne
pouvait pas faire venir les témoins, là.
M. Tanguay
: Et c'est
assez… ceci dit, ça fait que je comprends très bien… c'est assez particulier,
ceci dit, cette… Je comprends, puis c'est correct, puis on va le faire comme
ça, mais on pourrait, point de vue philosophique, se poser la question... C'est
sûr qu'on ne peut pas détourner… par un moyen détourné, essayer de faire une
pierre deux coups, là, mais… et on doit, j'imagine, si vous avez à notifier…
Autrement dit, on ne veut pas de cour-circuitage, si vous avez à le notifier,
faites-le dans les règles de l'art selon votre cour, selon votre cas de justice
et ainsi de suite, et pas passer «go» deux fois et réclamer deux fois
200 $, là, le notifier pour autre chose et ainsi de suite, puis… O.K., je
comprends.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 64 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre.
• (17 heures) •
Mme LeBel : Est-ce qu'on
pourrait aller à 65 tel que je l'avais annoncé? Donc :
L'article 498 de ce code est remplacé par
le suivant :
«Le tribunal homologue la citation à
comparaître… 498. Le tribunal homologue la citation à comparaître provenant
d'une autorité d'une autre province ou d'un territoire du Canada si elle est
accompagnée de l'avance pour l'indemnisation du témoin…
17 h (version non révisée)
Mme LeBel : …annoncé.
Donc : L'article 498 de ce code est remplacé par le suivant :
«Le tribunal homologue la citation à
comparaître…»
«498. Le tribunal homologue la citation à
comparaître provenant d'une autorité d'une autre province ou d'un territoire du
Canada si elle est accompagnée de l'avance pour l'indemnisation du témoin et
d'un certificat établissant que cette autorité est convaincue que la
comparution du témoin est nécessaire pour résoudre l'affaire dans laquelle il
est cité à comparaître.
Si la présence physique du témoin est
requise, le tribunal n'homologue la citation à comparaître que si la loi de ce
ressort prévoit une immunité semblable à celle prévue à l'article 497.
Une fois homologuée, la citation à
comparaître est notifiée au témoin au moins 10 jours avant le moment prévu pour
sa comparution.»
Cette disposition faciliterait la
convocation d'un témoin québécois dans une autre province ou un territoire.
Donc, c'est la réciprocité.
Une voix
: …
Mme LeBel : Voilà. Elle vise à
préciser comment un tel témoin ne peut être cité à comparaître dans une affaire
instruite devant un tribunal ailleurs au Canada, que le témoignage ait lieu à
distance ou en personne. Elle vise également à s'assurer que ce témoin
bénéficiera d'une immunité semblable à celle ajoutée à l'article 487 du Code de
procédure civile par l'article 64 du projet de loi, lorsqu'il témoignera en personne
devant un tribunal d'une autre province ou d'un autre territoire du Canada. Les
modifications proposées répondraient aux exigences de la loi uniforme sur les
assignations interprovinciales élaborée par la Conférence pour l'harmonisation
des lois au Canada en 74, révisée en 2013, assurant ainsi la réciprocité avec
les autres provinces et territoires qui sont mises en œuvre.
Donc, on veut s'assurer… on offre
l'immunité… dans l'article 497, on offre l'immunité aux témoins qui viennent
ici, et dans l'article 498, on veut s'assurer que la même offre qui est faite
aux Québécois qui vont témoigner ailleurs.
M. Tanguay
: Bien oui.
On se le donne à nous autres aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée Notre-Dame-de-Grâce.
Mme LeBel : C'est du
nationalisme.
Mme Weil
: On connaît
l'histoire de tout ça. Donc, on voit, dans le dernier paragraphe des
commentaires… Donc, «les modifications proposées répondraient aux exigences
de…» Donc, il y a une loi, la loi uniforme sur les assignations
interprovinciales élaborée par la Conférence pour l'harmonisation des lois au
Canada en 1974 et révisée en 2013, assurant ainsi la réciprocité… Donc, il y a
eu des travaux, et c'est juste maintenant, finalement, que… J'essaie de… ça
fait des années, donc, qu'on travaille cette disposition de réciprocité?
Mme LeBel : Ce n'est pas vraiment
une loi.
Mme Weil
: Ou ce règlement
ou cet article...
Mme LeBel : Oui, ce n'est pas
une loi qui a été adaptée par le fédéral. C'est la conférence pour
l'harmonisation des lois qui s'est dotée d'un processus ou d'une entente, si on
veut, et on travaille en fonction de ça. 74, j'imagine que le protocole de
procédure civile avait été fait avant ça pour ça, là. Puis on a révisé ça en
2013.
Mme Weil
: Donc, les
autres provinces…
Mme LeBel : C'est les
provinces qui travaillent pour harmoniser.
Mme Weil
: Donc, tout
le monde travaille là-dessus?
Mme LeBel : Oui.
Mme Weil
: Donc, toutes
les provinces ont… Dans cette réforme qu'on fait, il y a des choses comme ça
aussi, donc des mesures qui… peut-être… les gens travaillent là-dessus depuis longtemps,
on en profite pour les conclure puis les insérer… moderniser
Mme LeBel : Oui. Ça arrive,
hein?
Mme Weil
: …finalement,
la procédure pénale. Très bien.
M. Tanguay
: Tantôt…
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, oui.
M. Tanguay
: Tantôt, on
voyait… puis on corrigera si j'ai tort, on faisait le lien avec l'article 28 du
Code de procédure civile puis on voyait qu'il a été amendé en 2014. Donc, en
2014, on n'avait pas jugé bon modifier ces deux articles là.
Le Président (M. Bachand) :
…
Mme LeBel : Oui, dans…
M. Tanguay
: C'est
juste un commentaire général, là.
Mme LeBel : Oui, mais c'est ça,
mais c'est après l'adoption du Code de procédure civile que le Barreau a fait
ce commentaire-là. Donc, au moment où on l'a fait, on n'avait pas cette
notion-là en tête. Ce n'est parce qu'on l'a refusé, là, mais… D'après l'historique,
je n'étais pas là. Je me fie à ce qu'on me raconte, mais… C'est après que c'est
venu sur le sujet, disons…
M. Tanguay
: …qui
pourtant devait déjà exister, puisque la révision était en 2013… de la
conférence de l'harmonisation des lois. C'est juste un commentaire…
Mme LeBel : Le comment du
pourquoi, là.
M. Tanguay
: …
éditorial. J'ai… On va y retourner. Donc, ça, c'est en matière de procédure
civile. Est-ce qu'on aura le pendant plus tard avec la procédure pénale
également? Est-ce que la question se pose?
Mme LeBel : C'est l'article 12
du projet de loi.
M. Tanguay
: C'est ça,
hein? C'est ça.
Mme LeBel : C'est pour ça
qu'on avait remis la notion avec 64, qui était le cœur, là.
M. Tanguay
: Je
comprends.
Mme LeBel : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci.
Mme LeBel : Alors, je vais
vous demander la permission de revenir en arrière à 62.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait. Donc, on retourne à 62. Mme la ministre.
Mme LeBel : L'article 72 du
Code de procédure civile (chapitre C-25.01) est modifié par l'insertion, dans
le premier alinéa et après «témoin», de «, sauf dans les cas visés à l'article
497».
L'article 64 du projet de loi propose de
modifier les règles concernant — on vient d'en traiter — la
convocation des témoins résidant ailleurs au Canada, prévu à l'article 97 de
procédure civile. L'article 62 du projet de loi… le… voyons, l'article 62 du
projet de loi… oui, il y a un mot de trop, là, excuse-moi… propose, donc, une
modification de concordance pour préciser que le greffier spécial n'est pas
compétent pour émettre le certificat qui sera prévu à l'article 497 du Code de
procédure civile. Le greffier spécial pourra toutefois homologuer une citation
à comparaître provenant d'une autre province ou d'un territoire du Canada.
Cette modification répond aux exigences de la loi uniforme sur les assignations
interprovinciales élaborée par la Conférence pour l'harmonisation des lois au
Canada en 74…
Mme LeBel : ...qui sera
prévu à l'article 497 du Code de procédure civile. Le greffier spécial
pourra toutefois homologuer une citation à comparaître provenant d'une autre
province ou d'un territoire du Canada. Cette modification répond aux exigences
de la loi uniforme sur les associations interprovinciale élaborée par la
Conférence pour l'harmonisation des lois au Canada en 74 et révisée en 2013.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt lire «sauf dans les cas visés à l'article 498»?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, peut-être
une petite réflexion pour répondre correctement?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
Mme LeBel : Non.
M. Tanguay
: Ma
compréhension, c'est...
Mme LeBel : Mais on peut
élaborer. Je m'excuse, on peut...
Le Président (M.
Bachand) : Oui, s'il vous plaît. Oui, allez-y, maître.
M. Tanguay
: Oui.
Mais juste pour expliquer mon interrogation, de la manière dont je le
comprends, mais on va me l'expliquer, là, c'est que le greffier spécial...
compétence du greffier spécial. Donc, le greffier spécial n'a pas compétence
sur ce qu'un juge peut faire au Québec. Un juge peut faire au Québec... c'est
le cas d'espèce de l'article 498 qui homologue, plutôt que 497?
M. Roy (Vincent) : À
498... À 497, il y a l'émission d'un certificat. Ce que les lois en vigueur
partout aux provinces veulent, c'est que ce soit absolument un juge de l'ordre
judiciaire dans ces cas-là qui émette le certificat. Donc, on ne pourrait pas
donner la compétence au greffier spécial de le faire. Donc, c'est pour ça qu'on
vient exclure le 497, versus 498 qui est l'homologation, ça, il n'y a aucun
obstacle à ce que ce soit un fonctionnaire de la cour qui dise : Parfait,
on accepte la citation à comparaître de l'autre province.
M. Tanguay
: Donc,
le greffier spécial pourrait homologuer en vertu de 498.
M. Roy (Vincent) : Oui.
M. Tanguay
: O.K.
Et ce que l'on a modifié à 498, c'est de facto déjà imbriqué dans les
compétences du greffier spécial?
M. Roy (Vincent) : Il n'y
a pas de problème, c'est justement en faisant la modification pour exclure
497 qu'on... parce qu'ici à 400... à l'article 72, on parle vraiment
de convocation d'un témoin, c'est vraiment large, donc on vient d'enlever une
exception en excluant 497.
M. Tanguay
: On
s'exclue de l'exclusion, puis on revient.
M. Roy (Vincent) : Oui.
M. Tanguay
:
Double exclusion. 497. Donc, 497... Je vais trouver l'article 62 :«Le
greffier spécial peut statuer sur toute demande, contestée ou non...» Il peut
faire tout ça, sauf dans les cas visés à 497. Et 497, ça, c'est quand nous, on
veut avoir un témoin, attirer mon témoin de Colombie-Britannique, l'attirer
ici. C'est là que le tribunal délivre un certificat conforme au modèle établi
par le ministre... Donc, ça, c'est le tribunal québécois qui veut envoyer une
citation de comparaître à un témoin de la Colombie-Britannique, dans mon
exemple, c'est le tribunal québécois qui va le faire, et donc à l'exclusion de
compétence du greffier spécial.
M. Roy (Vincent) : C'est
ça.
M. Tanguay
: C'est
ça. C'est bon.
Mme Weil
: Oui.
Bien, la définition de...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Weil
: parce
que je n'ai pas la loi ici, donc, le Code de procédure civile. Donc, c'est qui,
le greffier spécial, son mandat généralement, là? Ce n'est pas un greffier
ordinaire, c'est un greffier spécial, donc avec...
M. Roy (Vincent) : C'est
ça. C'est un greffier qui a des fonctions attribuées spécifiquement dans le Code
de procédure civile, qui permet de faire plus que de juste recevoir des actes,
il peut prendre certaines décisions. Il y a justement à 72 la portée de son
champ de compétence.
Mme Weil
: O.K.
Donc, c'est ça. C'est ça qui définit son champ de compétence.
M. Roy (Vincent) : C'est
ça. Il a un pouvoir plus élargi que le greffier, si on peut dire, ordinaire.
Celui-là, il est spécial.
M. Tanguay
:
Mais... C'est ça. Puis c'est le choc culturel que j'avais avec la ministre en
matière de domaine de droit pénal, criminel versus civil. Une dernière fois...
Mais c'est sûr qu'on l'a modifié le Code civil dans les dernières années, mais
il y avait essentiellement cinq compétences, il y a le greffier, greffier
spécial, juge, juge en son bureau et le tribunal. Là, à un moment donné, il y a
différentes... Tu veux une ordonnance de sauvegarde? Tu peux aller dans le juge
en tribunaux... juge en son bureau, ordonnance de sauvegarde. Tel élément, ça,
c'est le tribunal, ou ça peut être le juge, ou le greffier spécial. Alors,
contrairement au... en droit...
Mme LeBel : En pénal...
M. Tanguay
: en
pénal, il n'y a pas...
Mme LeBel : Ou en
criminel. Bien, on a la notion des juges de paix, du juge de la Cour du Québec
qui a les pouvoirs de deux juges de paix. On a les juges magistrats à pouvoirs
étendus, les juges magistrats. Donc, il y a cette même notion là de chaque
catégorie... à chaque titre et catégorie est attribué des pouvoirs spécifiques.
M. Tanguay
: C'est
bon.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. Donc, article 12, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Avec
votre permission et le consentement de tout le monde.
M. Tanguay
:
Consentement est donné.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement.
Mme LeBel : Ça ne sera
pas long. 12 : Ce code est modifié par l'ajout, après l'article 35,
du suivant :
• (17 h 10) •
«35.1. Lorsque le témoin réside dans une
autre province ou un territoire du Canada, les règles de convocation et
l'immunité prévue à l'article 497 du Code de procédure civile
s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires.
«Lorsqu'une personne qui réside au
Québec...
Mme LeBel : ...du
suivant :
«35.1. Lorsque le témoin réside dans une
autre province ou un territoire du Canada, les règles de convocation et
l'immunité prévues à l'article 497 du Code de procédure civile s'appliquent,
compte tenu des adaptations nécessaires.
«Lorsqu'une personne qui réside au Québec
est assignée en vertu d'un acte provenant d'une autre province ou d'un
territoire du Canada pour témoigner dans une affaire en matière pénale, cet
acte est homologué conformément aux règles prévues à l'article 498 de ce code,
compte tenu des adaptations nécessaires.
«Pour l'application de ces règles, les
pouvoirs conférés au tribunal sont exercés par un juge.».
Donc, exactement les mêmes notions qu'on
vient de discuter, mais on les avait dans le cadre civil. Maintenant, on les
introduit dans le cadre pas criminel, mais pénal.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député, oui.
M. Tanguay
: Oui, puis
ça a répondu... la dernière ligne a répondu à la question dont on venait
d'aborder. J'aurais dit : Est-ce qu'on doit exclure le greffier du pénal?
Là, on le dit, que c'est le juge dans le contexte du Code de procédure pénale,
puis on n'a pas à exclure, par ailleurs, quiconque qui n'aurait pas compétence
pour faire ça. C'est... Est-ce que c'est inusité de légiférer dans le Code de
procédure pénale en se référant au Code de procédure civile ou...
M. Roy (Vincent) : Il y a
d'autres exemples. Par exemple, tout ce qui est l'outrage au tribunal, pour
faire un contrôle judiciaire...
M. Tanguay
: On réfère
au code de...
M. Roy (Vincent) : ...c'est la
façon de faire, c'est de référer au Code de procédure civile, qui est vraiment
l'ensemble au complet des règles.
M. Tanguay
: Donc, par
rapport à nos deux domaines de droit, le Code civil est plus complet... Code de
procédure civile. C'est ce que je dénote, à moins qu'on me démontre l'inverse,
là. Mais je n'ai pas d'autre commentaire à part ça.
Mme LeBel : Ou plus complexe.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention...
M. Tanguay
: C'est bon.
La ministre, elle choisit ses combats. J'aime ça. C'est vrai, là, elle le
laisse aller.
Le Président (M.
Bachand) : Alors donc, est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, si tout le monde
est d'accord, on retourne à 66.
Mme LeBel : Là, on retourne à
l'ordre normal. Ce ne sera pas long, là.
Alors, nous entrons dans la Loi encadrant
le cannabis. Article 66 :
Les articles 78 et 79 de la Loi encadrant
le cannabis sont abrogés.
L'article proposé abroge deux articles de
la Loi encadrant le cannabis en raison de l'introduction du mandat général par
le présent projet de loi et de l'article 109.1, qui permet d'utiliser tout
ordinateur, matériel ou autre chose se trouvant sur les lieux d'une
perquisition pour accéder, rechercher, examiner, reproduire ou imprimer des
données.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Donc,
on dit dans les notes... Je vais prendre les commentaires, parce que l'article
dit d'abroger les deux articles de la Loi encadrant le cannabis. Loi, article...
L'article proposé.... en raison de... Là, on dit que le mandat général, dans le
fond, couvre les cas de 78, 79 par... C'est ça? Pardon.
Mme LeBel : Oui, et c'est...
M. Tanguay
: Oui?
Mme LeBel : Non, continuez.
M. Tanguay
: Oui. Non, c'est
ça, j'avais... Donc, c'est ça?
Mme LeBel : Oui, oui. C'est parce
que c'est une chose... Le Code de procédure pénale s'applique aux lois
pénales. Comme le mandat général, à l'époque, n'existait pas...
M. Tanguay
: Non.
Mme LeBel : ...dans le Code de
procédure pénale, on avait ce mandat général là dans la Loi encadrant le
cannabis. Là, présentement, ce n'est plus nécessaire de l'avoir dans cette
loi-là, là. On n'est pas dans la même logique que la loi sur le revenu
tantôt... l'administration fiscale, plutôt.
Non, mais c'est ça, ce n'est pas le mandat
général, mais c'est 109.1. Mais c'est une mesure de concordance, là. Ça ne
donne... C'est inutile de l'avoir aux deux endroits, donc on l'abroge dans la
Loi encadrant le cannabis, parce que ça va... le Code de procédure pénale va
s'appliquer de toute façon.
M. Tanguay
: Et de
l'article 109.1? Oui.
Mme LeBel : 109.1. Là, j'ai
juste...
M. Tanguay
: Le mandat
général, c'était quoi, l'article, déjà?
Mme LeBel : Non, ce n'est
pas... ce n'était pas mandat général, c'est moi qui ai fait un lapsus, là.
C'est l'histoire du matériel informatique. C'est l'article 32.
M. Tanguay
: O.K., je
comprends. Et question... Évidemment, ce n'est pas nous qui allons faire le...
On va se fier à nos juristes en ce que... Ce que prévoit le projet de loi n° 32 n'est pas plus limitatif ou plus... n'est pas plus
restrictif ou beaucoup plus large, c'est du un pour un dans les deux sens. Ce
n'est pas beaucoup plus large ou beaucoup plus restrictif? Peut-être que oui.
Je ne sais pas, mais...
Mme LeBel : Non, bien non. On
a consulté le ministère de la Santé, je pense, parce que c'est lui qui est
responsable de l'autre loi, et ils ont jugé que c'était équivalent puis qu'on
pouvait l'enlever.
M. Tanguay
: C'est le
même outil, le même outil performant, là?
Mme LeBel : C'est ce qu'ils
ont jugé.
Mme Weil
: D'ailleurs,
quand j'étais dans la commission parlementaire sur le projet de loi n° 2... et on se posait vraiment cette question :
Comment ça se fait qu'on reproduisait tout ce qui fraie dans le Code pénal?
Donc, c'était vraiment ça, c'est tout simplement... On l'a enlevé...
Mme LeBel : Bien, ce n'était
pas encore là, on vient de l'introduire.
Mme Weil
: C'est ça.
Donc, tout ça, c'est tout le droit nouveau du Code pénal. Donc, il ne reste
rien, donc, là-dessus dans la loi sur le cannabis, parce que le Code pénal
s'applique.
Mme LeBel : Bien, quand on a
fait la Loi encadrant le cannabis, ça ne se trouvait pas dans le Code pénal...
Mme Weil
: ...ça,
c'est tout simplement... on l'a enlevé.
Mme LeBel : Bien, ce
n'était pas encore là, on vient de l'introduire.
Mme Weil
: C'est
ça. Donc, tout ça, c'est tout le droit nouveau du Code pénal. Donc, il ne reste
rien, donc, là-dessus dans la loi sur le cannabis parce que le Code pénal
s'applique.
Mme LeBel : Bien, quand
on a fait la Loi encadrant le cannabis, ça ne se trouvait pas dans le Code
pénal, ça.
Mme Weil
: C'est ça.
Mme LeBel : Maintenant, nous,
par ce qu'on est en train de faire, on l'introduit dans le Code pénal. Donc, ça
ne doit pas être à deux endroits. Le Code de procédure pénale a une portée plus
large parce qu'il s'applique à toutes les lois pénales. La Loi encadrant le
cannabis n'a pas cette portée large là. Donc, on fait juste de la concordance.
C'est inutile qu'il soit aux deux endroits.
Mais ça n'existait pas dans le Code de
procédure pénale au moment où on l'a adopté dans la Loi encadrant le cannabis.
L'outil demeure utile. Ils l'ont introduit parce qu'ils en avaient besoin une
première fois, mais il n'existait pas. Mais là ils l'ont, l'outil. Ils vont
pouvoir l'utiliser quand même, là.
M. Tanguay
: Et
quelle disposition de la Loi encadrant le cannabis ou d'une autre loi fait en
sorte que le Code de procédure pénale s'applique dans...
Mme LeBel : C'est comme
le droit commun. C'est comme le Code de procédure civile qui s'applique.
M. Tanguay
: C'est
une disposition du Code de procédure pénale qui dit qu'il s'applique à toute
loi qui prévoit des pénalités.
Mme LeBel : Oui, mais il y a
un article, dans le Code de procédure pénale — je ne le connais pas
par coeur, là — qui dit que le Code de procédure pénale s'applique
aux lois pénales, là.
M. Tanguay
: Si on
pouvait avoir juste l'article.
Mme LeBel : C'est
l'article 1, c'est assez pratique : «Le présent code s'applique à
l'égard des poursuites visant les sanctions pénales des infractions aux lois
sauf à l'égard des poursuites intentées dans une instance disciplinaire». Donc,
ça s'applique en droit pénal, sauf en droit disciplinaire.
M. Tanguay
:
Parfait. Ça fait qu'on va le chercher. Ça nous va.
Le Président
(M. Bachand) : Pas d'autre intervention? Donc, est-ce que
l'article 66 est adopté?
M. Tanguay
:
Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci.
(Consultation)
Mme LeBel : O.K.
L'article 67 : L'article 82 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«82. Les règles établies par les
dispositions de la section IV du chapitre III du Code de procédure
pénale (chapitre C-25.1) de même que les troisième et quatrième alinéas de
l'article 73 de la présente loi s'appliquent, avec les adaptations
nécessaires, aux choses saisies en vertu de l'article 80.»
L'article proposé est une modification de
concordance avec l'abrogation de l'article 78 et 79 de la loi sur le
cannabis.
Le Président
(M. Bachand) : Ça va? Interventions? M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay
: Et la
concordance? Est-ce qu'on peut expliquer, s'il vous plaît, la concordance? Donc,
on le remplace, l'ancien... les règles établies, par les dispositions x, là, du
Code de procédure pénale, «s'appliquent avec les adaptations nécessaires aux
choses saisies en vertu». Bon. On sait qu'on vient d'éliminer 78, 79, mais là
on reste, on... et 80, et 80... et 78, 79, ça, c'était... on vient d'abroger 78
et 79. Dans l'article 82, on parle de 80, et on en parle... O.K. Quel est
le... ils sont à quel effet les articles 73 et 80 qui demeurent dans la
nouvelle mouture?
Mme LeBel : Bien, il faudrait
aller... on peut aller les voir, mais naturellement tout ce qu'on a fait, c'est
ajuster 82 parce que, comme on a abrogé 78, 79, puis que 82 faisait mention de
78, 79 qui n'existent plus.
M. Tanguay
: Les
enlever.
Mme LeBel : Maintenant,
dans le code, il fallait ajuster, là. Mais on peut peut-être suspendre puis
aller vérifier pour votre deuxième question, si j'ai votre permission.
M. Tanguay
: Oui,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : Avec
consentement.
Le Président (M. Bachand) :
On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 19
)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M.
Bachand) : Alors, la commission reprend ses travaux. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Mon collègue avait
besoin de temps pour faire une lecture.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, M. le député. Pardon.
M. Tanguay
: …on est
allé voir, on est allé vérifier par acquit de conscience, effectivement, nous
avions, à l'article précédent, disposé de 78, 79 de la Loi sur le cannabis, qui
prévoyait un mécanisme qui, maintenant, serait prévu à l'intérieur du Code de
procédure pénale. Donc, le Code de procédure pénale, en vertu de son article 1,
comme on l'a vu avec Mme la ministre, s'applique de facto à la Loi sur le
cannabis. Mais l'article 82, l'article 82 prend acte de 78, 79, qui n'est plus
là, qui ne serait plus là, dans la Loi sur le cannabis, mais demeureraient les
articles 73 et 80. Puis l'objectif, c'était d'aller voir pour nous, par acquit
de conscience, puis c'est correct, on est satisfait des informations obtenues,
que ce sont des mécanismes qui doivent demeurer et qui ne sont pas impactés par
le Code de procédure pénale nouveau sur lequel on travaille. Alors, merci pour la
suspension.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci. Alors,
j'introduirais un amendement, M. le Président, qui introduirait l'article 67.1.
L'article 56.2 de la loi… à l'article 67.1, pardon, l'article 56.2 de la Loi
sur les cours municipales. Insérer, après l'article 67 du projet de loi,
ce qui suit :
«LOI SUR LES COURS MUNICIPALES
67.1. L'article 56.2 de la Loi sur les
cours municipales (chapitre C-72.01) est modifié par l'insertion, à la fin de
la première phrase du quatrième alinéa, de «, à l'exception de ceux en matière
criminelle et pénale».
L'amendement proposé vise à supprimer
l'exigence d'approbation par le gouvernement des règlements adoptés par les
cours municipales en matière criminelle et pénale, de manière cohérente et
concordante avec les récentes modifications apportées aux articles 482 et 482.1
du Code criminel par la C-75, par la loi modifiant le Code criminel, la Loi sur
le système de justice pénale pour les adolescents et d'autres lois et apportant
des modifications corrélatives à certaines lois, C-2019, chapitre XXV,
sanctionnées le 21 juin 2019.
Cette modification supprime l'exigence de
l'approbation des règles en matière criminelle par le lieutenant-gouverneur en
conseil de la province. On l'a fait tantôt, ils l'ont fait dans le C-75 pour le
Code criminel. On l'a fait dans le Code de procédure pénale à l'autre article,
et là on le fait dans la Loi sur les cours municipales. C'est la même
concordance, la même logique qu'on descend, là, à travers.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on en a parlé aujourd'hui de cette logique-là? Pouvez-vous me paraphraser?
Mme LeBel : Oui, on en a parlé
en parlant de C-75.
M. Tanguay
: Oui, puis
c'était quoi? Pouvez-vous…
Mme LeBel : C'est
l'approbation des règlements par les cours, entre autres…
M. Tanguay
: O.K. Je
comprends.
Mme LeBel : …par le
gouvernement du Québec. Puis on disait que… là, c'est l'espèce de fédéralisme
dont on parlait, mais on l'a fait dans le Code de procédure pénale et on fait
juste ramener la logique partout où on doit la faire.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
autrement dit…
Mme LeBel : Et je vous
l'annonce qu'on va le faire aussi pour les tribunaux judiciaires tantôt, la
même logique, mais on en parlera tantôt.
M. Tanguay
: Donc, il
s'agit des règlements pris par les cours municipales, en vertu de la loi, n'ont
pas à être, c'est ce qu'on me disait, n'ont pas à être approuvés ou approbation
par le lieutenant-gouverneur en conseil de la province, c'est ça.
Mme LeBel : Exactement. Actuellement,
ils sont soumis à l'approbation du gouvernement, on retire cette exigence-là en
concordance avec ce qui s'est fait. Tout découle de C-75, ça, c'est exact, mais
nos tribunaux, ayant à aller avec les différentes lois fédérales-provinciales,
on veut que ce soit arrimé.
M. Tanguay
: Et à quel
article du projet de loi on était, on parlait de cette notion-là un peu plus
tôt…
Mme LeBel : 59.1
M. Tanguay
: 59.1. Ah!
ça, c'est un amendement.
Mme LeBel : Quelqu'un me
souffle à l'oreille, 59.1.
• (17 h 30) •
M. Tanguay
: 59.1…
17 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay
: ...déjà?
Mme LeBel : 60...
Une voix
: 59.1.
Mme LeBel : 59.1, merci.
M. Tanguay
: 59.1. Ah!
ça, c'est un amendement.
Mme LeBel : Quelqu'un me
souffle à l'oreille 59.1.
M. Tanguay
: 59.1. O.K.
C'est correct, c'est bon.
Le Président (M.
Bachand) : ...d'autres interventions? S'il n'y pas d'autres
interventions, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci. Amendement,
s'il vous plaît, pour introduire l'article 67.2 qui va... l'article 4, pardon,
de la Loi sur les jurés. Insérer, avant l'article 68 du projet de loi, ce qui
suit :
Loi sur les jurés.
67.2. L'article 4 de la Loi sur les jurés
est modifié par le remplacement, dans le texte anglais du paragraphe J, de
«convicted of a criminal act» par «found guilty of an indictable offence».
L'amendement proposé vise à corriger la
version anglaise de l'article 4 de la Loi sur les jurés qui déclare inhabiles à
être jurés certaines catégories de personnes. L'expression «acte criminel» se
traduit par «indictable offence» et non par «criminal act». Les modifications
apportées au Code criminel par la Loi modifiant le Code criminel, la Loi sur le
système de justice pénale pour adolescents et d'autres lois et apportant des
modifications corrélatives à certaines lois suppriment notamment les
récusations péremptoires.
Par conséquent, il est anticipé que
l'article 4 de la Loi sur les jurés soit davantage utilisé. En effet, il était
d'usage d'exclure certains candidats, lors de la sélection de jurés, par le
biais de la récusation péremptoire plutôt que par l'application de la Loi sur
les jurés. L'article 4 de cette loi devra donc être appliqué de manière plus
systématique.
Le Président (M.
Bachand) : Merci…
Mme LeBel : Et en faisait la révision,
compte tenu de l'application plus systématique, bien, les jurilinguistes se
sont rendu compte qu'on devrait peut-être la préciser.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Est-ce que
la ministre peut m'expliquer, M. le Président, donc, qu'est-ce que la
récusation péremptoire?
Mme LeBel : Avec un très grand
plaisir. Quand on fait un… En matière de poursuite criminelle, surtout en
matière de procès devant jury, qui sont principalement des procès pour meurtre,
la… tant la défense que la couronne avaient le droit à… le chiffre étant… il me
semble, c'est une quinzaine de récusations péremptoires, ce qui fait que, quand
il y avait un seul accusé, bien c'était 30 en tout, 15-15. S'il y avait deux
accusés, c'était 15 par accusé, 30 pour la couronne, ce qui faisait qu'on
pouvait passer à travers des tableaux du jury assez long avant d'être capables
de trouver un jury, mais c'était… des récusations péremptoires, c'est des
récusations. Ce n'est pas des récusations pour cause. C'est genre : Moi,
je récuse. Je n'ai pas de motif à fournir.
Par contre, dans la Loi sur les jurés, la
sélection des jurés, il y a différents motifs de récusation qui existent, mais,
traditionnellement, compte tenu du nombre de récusations péremptoires que la
couronne et la… dont la couronne et la défense bénéficiaient, au lieu
d'argumenter en vertu de l'article 4, bien, on préférait, pour des raisons
pratiques et des raisons, bon, de choix, passer par les accusations
péremptoires où le juge n'a rien à dire… n'avait rien à dire. C'était :
Tant que j'en avais… tant que je les épuisais, je pouvais récuser. Donc,
maintenant, compte tenu de l'abrogation par C-75 de ces récusations
péremptoires là, naturellement, tant la défense que la couronne va beaucoup
plus se servir des exclusions, pardon, des motifs d'exclusion à l'article 4, et
donc, en se penchant sur la question, bien, on a trouvé, j'imagine, plus
approprié d'ajuster…
M. Tanguay
: S'arrimer,
oui.
Mme LeBel : …s'arrimer,
d'ajuster la version anglophone, qui était peut-être moins présente à l'esprit
compte tenu de l'usage très peu fréquent de cet article-là. Pour en avoir fait
pendant longtemps, là…
M. Tanguay
: Et là
j'apprends, là, à cause de C-75, il n'y a plus de récusation péremptoire?
Mme LeBel : Oui. Et je ne
ferai pas d'autre commentaire sur le sujet parce qu'on a déjà fait des
représentations à l'effet que ce n'était peut-être pas une bonne idée, mais je
vais me limiter à ça.
M. Tanguay
: Parce
qu'on est passé de 15 à zéro.
Mme LeBel : On est passé de…
c'est ça. Bien, de 15 par accusé, là, à zéro.
M. Tanguay
: À zéro.
C'est ça. Et, là, je sens que, si j'avais une autre question, il n'y aura pas
d'autre commentaire.
Mme LeBel : Vous avez
l'instinct d'un tigre.
M. Tanguay
: D'un tigre
affamé.
Mme LeBel : Oui, ça va.
M. Tanguay
: Ça me va,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Alors donc, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Tanguay
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Alors, je
pense qu'on est rendus à 68?
Le Président (M.
Bachand) : Exactement.
Mme LeBel : Oui. Je vérifie
toujours parce que… Article 68, loi sur la sécurité incendie :
68. L'article 114 de la Loi sur la
sécurité incendie (chapitre S-3.4) est modifié par le remplacement, dans le
texte anglais, de «warrant for the person's arrest» par «warrant for witness».
L'article 68 proposé, qui modifie le texte
anglais de l'article 114, est une demande du service de traduction de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
Mme Weil
: Bien, j'ai
20 minutes.
M. Tanguay
: Elle a
droit à…
Le Président (M.
Bachand) : Ah, oui! Bien, oui, on va vous écouter avec plaisir,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce…
Mme LeBel : ...par «warrant for witness».
L'article 68 proposé, qui modifie le texte
anglais de l'article 114, est une demande du service de la traduction de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
Mme Weil
: Il
paraît que j'ai 20 minutes.
M. Tanguay
: Vous
avez droit à 20 minutes.
Le Président (M.
Bachand) : Ah oui! Bien oui, on va vous écouter avec plaisir, Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Tanguay
: Il
s'agit juste qu'elle soit à l'aise.
Mme LeBel : Ce n'est pas
inexact.
Mme Weil
: Donc,
tout est parfait, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Alors donc, s'il n'y a d'intervention, est-ce que l'article 68
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Article 69,
Mme la ministre.
Mme LeBel : 69. L'article 115
est modifié par le remplacement, dans le texte anglais, de «warrant of arrest»
par «warrant for witness».
L'article 69 proposé, qui modifie le
texte anglais de l'article 115, est une demande du service de traduction
de l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bachand) : Intervention pour 20 minutes? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Très
bien. 20 minutes. Un autre 20 minutes.
M. Tanguay
: Oui,
c'est ça. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Il n'y a pas d'autre
intervention. Alors, merci beaucoup. À l'article 69... Est-ce que l'article 69
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Mme la ministre, 70.
Mme LeBel : Alors, article 70.
L'article 124 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le texte
anglais du sous-paragraphe b du paragraphe 2° du premier
alinéa, de «warrants of arrest» par «warrants for witness».
L'article 70 proposé, qui modifie le
texte anglais de l'article 124, est une demande du service de traduction
de l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 70 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Mme la ministre, vous avez des amendements.
Mme LeBel : Oui. Article 70.
Amendement, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que tout le monde a...
Ça a été distribué hier. Tout le monde l'a? O.K.
Mme LeBel : Amendement. L'article 70.1,
article 32 de la Loi sur les tribunaux judiciaires : Insérer, avant
l'article 71 du projet de loi, le suivant :
«70.1. L'article 32 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires est modifié, dans le premier alinéa, par :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe 2°, de "30" par "29";
2° par la suppression, dans le
paragraphe 2°, de "des districts de Gaspé et de Bonaventure un
autre"
Une voix
: Virgule.
Mme LeBel : ", un
autre" — pardon;
3° par l'insertion, après le
paragraphe 2°, du suivant :
"2.1° pour les districts de Gaspé et
de Bonaventure, avec résidence à Percé ou à New-Carlisle ou dans le voisinage
immédiat de ces lieux, un juge;"
4° par l'insertion, dans le
paragraphe 5° et après "Amos", de ", à Val d'Or".»
Commentaire. L'amendement à
l'article 32 de la Loi sur les tribunaux judiciaires vise à déplacer dans
les districts de Gaspé et de Bonaventure l'un des postes de juges pour le
district de Qébec ainsi que d'ajouter la possibilité qu'un juge nommé pour les
districts d'Abitibi, de Rouyn-Noranda et de Témiscamingue puisse résider à Val-d'Or.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Je voudrais juste savoir d'où ça vient, ça, dans le fond. Autrement dit, c'est
correct, il y a comme deux... Il y a deux choses, là. On enlève un a Québec
puis on en donne un de plus à Gaspé et à Bonaventure. Donc, grand bien leur
fasse. Tant mieux. Mais d'où ça vient? Il y avait un rééquilibrage à effectuer?
Mme LeBel : Oui. Bien, il
n'y a pas plus de juges en tout, on s'entend, là, mais c'est une... Ça vient du
juge Pidgeon qui est... Il est à Québec. Il est dans le district de Québec, Cour
supérieure, je pense. Et il avait le problème de mobilité, là, avec les juges,
surtout de Gaspé, de Bonaventure et de New Carlisle. Donc, on déplace un poste
pour qu'il puisse être à résidence dans ce coin-là. Et ensuite, on ajoute la possibilité
qu'un juge nommé par les districts réside à Val-d'Or. Donc, par les règles de territoire,
là, il y avait des difficultés d'aménagement. Il n'y a pas plus de juges, mais
on leur permet une souplesse. Ça vient des juges coordonnateurs, honnêtement,
là.
M. Tanguay
: Dans
le deuxième cas, ainsi que d'ajouter la possibilité d'un juge nommé pour les
districts Abitibi, Rouyn-Noranda et Témiscamingue puisse résider à Val-d'Or.
Mme LeBel : C'est par
rapport au lieu de résidence, la modification, et non pas à un nombre de juges.
M. Tanguay
: Non,
c'est ça. Et par rapport... Je profite de cet article-là juste pour demander
une... juste pour demander dans nos discussions avec le fédéral, avec les
postes de juge qui ont été créés, je pense qu'il y a des juges de la Cour
supérieure entre autres qui doivent être... qui doivent être nommés. Ça, c'est
Cour du Québec.
Mme LeBel : Pouvez
recommencer votre question? Je m'excuse, j'étais en train de lire quelque
chose.
M. Tanguay
: Là,
ce sont des juges de la Cour du Québec, ça.
Mme LeBel : Oui. La Cour
supérieure, excusez-moi, là.
M. Tanguay
: Cour
supérieure. O.K.
Mme LeBel : Oui.
M. Tanguay
: Il y
avait, j'y vais de mémoire, là. Dans le dossier, cinq postes ont été créés par Québec,
mais on attendait toujours, je pense...
Mme LeBel : C'est c'est
des... Qu'ils soient comblés, là, mais...
M. Tanguay
:
Qu'ils soient comblés. Je pense qu'il y en a un ou deux, peut-être.
Mme LeBel : Ah! Il y en a
quelques-uns. Je n'ai pas le compte, là, mais ils ne sont pas tous comblés,
mais je pense que, sur les quatre, puis il en reste un.
M. Tanguay
: Il en
reste un.
• (17 h 40) •
Mme LeBel : Mais je ne veux
juste pas qu'on s'attache à ces chiffres-là. Il y a une partie de comblée, puis
je pense qu'il en manque un...
Mme LeBel : ... Cour supérieure,
excusez-moi, oui.
M. Tanguay
: Cour
supérieure, O.K. Il y avait — j'y vais de mémoire, là — dans
le dossier... Cinq postes ont été créés par Québec, mais on attendait, je pense...
Mme LeBel : Qu'ils soient
comblés, là, mais...
M. Tanguay
: ...qu'ils
soient comblés. Je pense qu'il y en a un ou deux peut-être.
Mme LeBel : Oh! il y en a
quelques-uns. Je n'ai pas le compte, là, mais ils ne sont pas tous comblés. Mais
je pense que c'est quatre, puis il en reste un...
M. Tanguay
: Il en
reste un.
Mme LeBel : ...mais je ne veux
juste pas qu'on s'attache à ce chiffre-là. Il y en a une partie de comblée,
puis je pense qu'il y en manque un, effectivement.
M. Tanguay
: Et ces
nouveaux postes-là, donc, il en reste un à combler. J'imagine les... Donc, je
prends pour acquis que les représentations se font pour que le fédéral les
nomme, procède.
Mme LeBel : Oui, absolument. À
chaque fois qu'on est capable de leur parler, oui.
M. Tanguay
: Et
qu'est-ce qui ferait en sorte qu'on n'a pas besoin... Donc, on avait créé les
postes en amendement à la loi, à l'époque.
Mme LeBel : Oui, c'est ça.
M. Tanguay
: C'est ça.
Mme LeBel : Ça, ce n'est pas
la création, c'est que la Loi sur les tribunaux judiciaires, actuellement, ne
prévoit pas qu'un poste de juge de la Cour supérieure, qu'il soit attitré au
district de Gaspé ou de Bonaventure, avec résidence dans l'un de ces districts,
ce qui pouvait être problématique, parce que les juges sont aussi, par la
loi... le lieu de résidence est régi par la loi. Donc, il ne pouvait pas... il
n'aurait pas pu résider dans ces districts-là, puis ce n'était pas prévu. Et
c'était... Pour le juge coordonnateur, c'était un problème. Puis ça ne
prévoyait pas non plus que la résidence d'un juge du district d'Abitibi, à
Val-d'Or, qui était le chef... était à Amos pouvait résider, là, à Val-d'Or,
par contre. Donc, c'est vraiment une question d'aménagement puis de mobilité,
là. On ne touche pas aux nombres qui sont déjà enchâssés.
M. Tanguay
: Non.
Mme LeBel : Le fait de les
combler puis de les créer, c'est deux choses, là. Là, on ne crée rien, on fait
juste donner de la souplesse. C'est vraiment à la demande des juges
coordonnateurs de la Cour supérieure, là.
M. Tanguay
: Et encore
une fois, donc, tant mieux pour Gaspé et Bonaventure. Et le fait d'enlever un
poste de juge pour Québec, ça ne créera pas un embouteillage supplémentaire,
non?
Mme LeBel : Non, parce qu'il
allait déjà siéger, mais il ne pouvait pas résider, donc.
M. Tanguay
: Il ne
pouvait pas être nommé... Oui, il a déjà... O.K.
Mme LeBel : Son port d'attache
était Québec.
M. Tanguay
: Il devait
rester à Québec.
Mme LeBel : Mais il se
déplaçait. Mais il devait résider à Québec.
M. Tanguay
: Mais dans
les faits, il était juge, déjà, là. La personne était déjà juge de Gaspé et de
Bonaventure. Là, on officialise.
Mme LeBel : Oui, oui, oui,
sauf que maintenant, il pourrait être déménagé dans ce coin-là puis habiter là,
alors qu'avant, il devait habiter dans le district de Québec parce que son port
d'attache était Québec.
M. Tanguay
: Je
comprends.
Mme LeBel : En tout cas, c'est
ce que j'ai...
Le Président (M.
Bachand) : Ça va?
M. Tanguay
: Oui.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci. Mme la ministre.
Mme LeBel : 70.2. Article 70.2
(article 147 de la Loi sur les tribunaux judiciaires) : Insérer, après
70.1 du projet de loi, le suivant:
«70.2. L'article 147 de cette loi est
modifié par la suppression, dans le premier alinéa, de "sont soumis à
l'approbation du gouvernement et"».
Commentaires. L'amendement à l'article 147
de la Loi sur les tribunaux judiciaires est nécessaire afin d'apporter une
modification de concordance et de cohérence... je m'excuse, j'ai comme un... en
lien avec des modifications apportées aux articles 482 et 482.1 du Code
criminel par la Loi modifiant le Code criminel, la Loi sur le système de
justice pénale pour les adolescents et d'autres lois portant des modifications
corrélatives à certaines lois, L.C. 2019, chapitre XXV — c'est
toujours… c'est 75 dont il est question — sanctionnées le 21 juin
2019. Cette modification supprime l'exigence de l'approbation des règles en
matière criminelle par le lieutenant-gouverneur en conseil de la province.
On l'a fait tantôt pour le Code de
procédure pénale, on l'a fait pour la loi municipale, je vous avais dit qu'on
allait faire également la Loi sur les tribunaux judiciaires. Donc, ça supprime
l'obligation de l'approbation par le gouvernement pour des fins de concordance,
d'arrimage, de cohérence, tous ces mots n'étant pas nécessairement synonymes,
ils sont adéquats.
M. Tanguay
: C'est bon.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va?
M. Tanguay
: Ça va.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci.
Mme LeBel : Je nage dans les
amendements. Amendement. Article 70.3. Annexe IV de la Loi sur les tribunaux
judiciaires.
Insérer, avant l'article 71 du projet de
loi, le suivant :
«70.3. L'annexe IV de la Loi sur les
tribunaux judiciaires (chapitre T-16) est modifiée par l'insertion, après le
sixième tiret de la catégorie 2 des paragraphes 1° et 2°, du tiret suivant :
«— autoriser les comparutions à distance
par un moyen technologique (article 89.1 du Code de procédure pénale)».
Il s'agit d'une concordance avec l'article
25 du projet de loi qui introduit 89.1. Besoin qu'on prenne un petit peu de
temps? Moi aussi.
M. Tanguay
: Un peu
plus de contexte.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 17 h 49)
Le Président (M.
Bachand) : Alors, la commission reprend ses travaux. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui, alors 73.3,
mon collègue avait besoin... Ça va?
M. Tanguay
: Oui...
c'est beau.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup.
Mme LeBel : Je pense que...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Deux petites
secondes, M. le Président. Je pense qu'on est rendus à 71. Avant de lire l'article
71, on est en train de procéder à la distribution de certains amendements. Il
reste 10 minutes, donc on sait qu'on aura une autre séance pour les prochains.
Vous pourrez en prendre connaissance, ils auront déjà été distribués. On les
déposera à ce moment-là, au fur et à mesure.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Mme LeBel : Alors : 71.
L'annexe... Ah! O.K. Article 71, Loi sur les tribunaux judiciaires : 71.
L'annexe IV — et non pas «i.v.» — de la Loi sur les
tribunaux judiciaires (chapitre T-16) est modifiée par le remplacement de
«autoriser un mode spécial de signification (article 24 du Code de procédure
pénale» par «autoriser un mode de signification (articles 20.2, 22.1 et 24 du
Code de procédure pénale», partout où cela se trouve.
• (17 h 50) •
Les modifications proposées par cette disposition
permettront aux juges de paix visés à l'annexe IV de la Loi sur les tribunaux
judiciaires de conserver la compétence qu'ils ont actuellement pour autoriser
un mode de...
Mme LeBel : …articles 20.2,
22.1 et 24 du Code de procédure pénale», partout où cela se trouve.
Les modifications proposées par cette
disposition permettront aux juges de paix visés à l'annexe 4 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires de conserver la compétence qu'ils ont actuellement pour
autoriser un mode de signification lorsque l'autorisation du juge est requise.
Oui…
Des voix
: …
Mme LeBel : Oui, c'est… parce
que, quand je le lis à voix haute, je ne lis pas en même temps.
Des voix
: …
Mme LeBel : Moi, je peux
répondre, là.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Allez-y, Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien,
actuellement, tout est autorisé en vertu de 24 du Code de procédure pénale. On
a ajouté d'autres modes, qui sont 21.2 puis 22.1, ça fait qu'on veut s'assurer
de les inclure dans les compétences, là, du juge…paix visé à cette annexe.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Mme LeBel : Très bien.
M. Tanguay
: «Very
good.»
Le Président (M.
Bachand) : Ça va. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 71 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme LeBel : Article 72, annexe
V de la Loi sur les tribunaux judiciaires. À l'article 72 du projet de loi,
1°...
Une voix
: ...
Mme LeBel : Ah oui, je suis...
Non, on revient.
«72. L'annexe V de cette loi est modifiée,
dans le paragraphe 1 :
1° par l'insertion, dans le quatrième
tiret et après «516 du Code criminel», de «et l'article 89.3 du Code de
procédure pénale»;
2° par l'insertion, après le quatrième
tiret, du suivant :
«—autoriser les comparutions à distance
par un moyen technologique
(articles 89.1 et 89.2 du Code de procédure
pénale);»;
3° par l'insertion, dans le sixième tiret
et après «mandats», de «télémandats, ordonnances»;
4° par le remplacement, dans le texte
anglais du treizième tiret, de «warrant for the arrest of a witness» par
«warrant for witness»;
5° par l'insertion, après le treizième
tiret, du suivant :
«—décerner un mandat d'amener contre un
défendeur (article 192.2 du
Code de procédure pénale);»;
6° par l'ajout, à la fin, du tiret suivant
:
«—délivrer les certificats et homologuer
les actes d'assignation conformément à l'article 35.1 du Code de procédure
pénale.».»
L'article proposé modifie l'annexe V de la
Loi sur les tribunaux judiciaires à des fins de concordance avec l'introduction
au Code de procédure pénale de nouvelles mesures telles que la possibilité
d'autoriser les comparutions à distance et de décerner un mandat d'amener
contre un défendeur. L'article proposé permettra au juge de paix magistrat de
délivrer un certificat pour citer à comparaître un témoin résidant dans une
autre province ou un territoire du Canada. Elle peur permettra également
d'entériner les citations à comparaître visant un témoin québécois qui
proviennent d'une autre province ou d'un territoire du Canada. J'aurais un amendement
à introduire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci. Amendement,
article 72, annexe V de la Loi sur les tribunaux judiciaires :
À l'article 72 du projet de loi :
Remplacer, dans le paragraphe 1°, «89.3»
par «89.2»;
2° Remplacer, dans le paragraphe 2°,
«articles 89.1 et 89.2» par «article 89.1»;
3° Supprimer le paragraphe 5°.
Commentaire. L'amendement proposé corrige
la numérotation et en est un de concordance, notamment avec l'amendement qui
abroge l'article 192.2 introduit par l'article 41 du projet de loi. L'article
41 introduisait le mandat d'amener le défendeur au Code de procédure pénale.
Avez-vous besoin d'un...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Intervention?
M. Tanguay
: Donc,
l'article 192.2 était introduit initialement par l'article 41, vous avez dit.
Mme LeBel : Oui. Oui, qui
introduisait une série d'articles, 191.1, 191.2, 191.3, 191.4. 192.2 était
là-dedans. C'est 41.
M. Tanguay
: 41. Et on
a fait différemment, on l'a amendé.
Mme LeBel : On l'a même
abrogé, je pense.
M. Tanguay
: C'est ça,
hein?
M. Nadeau-Dubois : Le pouvoir
d'ordonner la présence du défendeur...
Mme LeBel : Oui, c'était le pouvoir
d'ordonner la présence du défendeur dans un procès de matière pénale, qui avait
été jugé problématique. C'était à la demande des tribunaux, je dois dire. Puis
on a abrogé cette notion-là. Donc là, il faut... Nous, le projet de loi était
rédigé en conséquence de cet article-là, donc on a...
Mme LeBel : ...oui, c'était le pouvoir
d'ordonner la présence d'un défendeur dans un procès de matière pénale qui avait
été jugé problématique. C'était à la demande des tribunaux, je dois dire. Puis
on a abrogé cette notion-là. Donc là, il faut... Nous, le projet de loi était
rédigé en conséquence de cet article-là, donc on a...
(Consultation)
Mme LeBel : Je vais le relire,
je suis désolée.
M. Tanguay
:
...remplacer paragraphe 89.3 par 92...
Mme LeBel : La seule
différence...
Le Président (M.
Bachand) : Là, ça... Ça ne fonctionnera pas, là. Alors donc, on
va laisser la ministre nous guider sur quel amendement, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui, alors... Je
viens d'introduire un amendement à l'article 72 et j'ai introduit une
coquille. Donc est-ce que vous préférez que je retire l'amendement et que je
dépose un autre ou que je corrige la coquille... que je corrige l'amendement
que je viens de...
Le Président (M.
Bachand) : Oui, oui...
Mme LeBel : C'est dans la
lecture dans le fond...
Le Président (M.
Bachand) : ...consentement, là. Mais juste parce que... Je veux
juste savoir c'est quoi le problème de l'amendement.
Mme LeBel : Oui, bien dans la
lecture... O.K. J'ai dit...
Le Président (M.
Bachand) : Parce que, là, on distribue en plus des amendements,
ça fait que je veux juste que les gens ne se mêlent pas dans leurs papiers.
Mme LeBel : J'ai dit :
remplacer, dans le paragraphe 1°, «89.3» par «89.2». J'aurais dû
dire : remplacer, dans le paragraphe 1°, «89.3» par «92».
Le Président (M.
Bachand) : C'est ce que j'ai comme amendement, moi.
Mme LeBel : Oui, c'est ma
lecture qui était erronée, mais compte tenu que je l'ai lu, il fallait que je
le dise. C'est bon? L'écrit est bon, c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) : C'est beau? O.K., parfait. Merci, Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci de ceux qui
l'ont capté.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
M. Tanguay
: Puis là,
je sens une tension, ça fait que j'avais une intervention, mais je ne la ferai
pas parce que, là, je suis mal à l'aise puis je ne veux pas en rajouter...
Des voix
: Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Bachand) : Désolé pour vous, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ça
m'affecte. J'ai hâte qu'on prenne une pause. Je n'ai pas de commentaires.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, s'il n'y a pas de commentaire sur
l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Donc, nous sommes maintenant
à l'article 72, tel qu'amendé. Madame... Interventions?
M. Tanguay
: Moi, je
n'ai pas d'intervention sur le 72.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 72, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci.
Mme LeBel : Alors,
l'article 73. Nous avons le temps d'introduire cet article, règlement sur
la forme des constats d'infraction.
73. L'annexe I du Règlement sur la
forme des constats d'infraction (chapitre C-25.1, r. 1) est modifiée
par l'insertion, après la sixième phrase de la partie plaidoyer de culpabilité
et paiement, de la phrase suivante :
«Le défendeur qui transmet la totalité du
montant d'amende et de frais réclamés après avoir consigné un plaidoyer de
non-culpabilité et avant l'instruction de la poursuite est réputé avoir
transmis un plaidoyer de culpabilité.»
L'article proposé modifie le règlement sur
la forme des constats d'infraction, à des fins de concordance avec les
modifications apportées par l'article 38 du projet de loi, à
l'article 162 du Code de procédure pénale. Cette modification aurait pour
effet que le constat d'infraction prévoirait, afin d'informer le défendeur, que
s'il transmet la totalité du montant d'amende et de frais réclamés, après avoir
consigné un plaidoyer de non-culpabilité, et avant l'instruction de la
poursuite, il sera réputé avoir transmis un plaidoyer de culpabilité.
On en a déjà un peu parlé.
Le Président (M.
Bachand) : C'est beau. Alors, donc, juste pour vous rappeler
que les amendements qui vous sont distribués aujourd'hui sont en lien avec
l'article 73, d'accord? Cela dit, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain, 10 heures, où elle va entreprendre un
autre mandat. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 59)