(Quatorze heures cinquante-neuf
minutes)
Le Président (M. Ouellette) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Sécurité publique pour l'exercice financier 2016-2017.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M.
le Président. M. Tanguay (LaFontaine) est remplacé par M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys); Mme Maltais
(Taschereau) est remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia); et Mme Roy (Montarville)
est remplacée par M. Spénard (Beauce-Nord).
Discussion générale
(suite)
Le Président (M. Ouellette) : Merci.
M. le ministre, bon après-midi. M. le député de Vimont, M. le député d'Ungava,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, M. le député de La Prairie, M. le
député de Matane-Matapédia et M. le député
de Beauce-Nord, j'espère que, pour les trois dernières heures, nous allons
avoir des bons crédits. Et je me garderai quelques minutes à la fin pour
la mise aux voix des crédits de ce portefeuille.
Cet après-midi, nous débutons avec un bloc du
gouvernement. On part avec M. le député de Vimont?
M. Rousselle : Oui.
Le Président (M. Ouellette) : À vous
la parole, M. le député de Vimont.
• (15 heures) •
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. M. le ministre, toute votre équipe, collègues de l'opposition,
collègues du gouvernement. Moi, je veux vous entretenir sur le projet de loi
n° 64, projet de loi qui a fait couler beaucoup d'encre, beaucoup
de gens qui... Il y en avait qui sont d'accord, il y en a d'autres qui sont moins d'accord.
Je vais juste faire un petit peu l'historique, un petit peu, des armes à
feu au Québec.
Quand le
registre fédéral a venu au monde, qu'on pourrait dire, quand qu'il a apparu, je
me rappelle, j'étais policier à ce
moment-là à Laval, et ça avait fait
comme un effet vraiment de nettoyage, je pourrais vous dire. C'est que
les gens qui avaient... Premièrement,
ça a mis conscient les gens à dire : Bon, j'ai une arme chez moi, je fais
quoi avec ça, ou encore : j'ai
des munitions qui appartenaient à papa ou même à grand-papa et puis, justement,
qui n'étaient même plus bons, mais vraiment plus bons, il y a avait même du vert-de-gris sur
les balles. Donc, ça a fait que ces gens-là ont tout simplement amené leurs
carabines, leurs fusils de chasse au poste de police avec les munitions, aussi.
Donc, je vous dirais que ça a eu un
effet vraiment bénéfique pour tout le Canada parce que c'était... Ça a paru partout au
Canada. J'avais des collègues justement en Ontario, puis ils vivaient
exactement la même chose, donc ils me disaient : Oui, effectivement, il y
a beaucoup de gens qui se débarrassent, ils sont conscients. Puis maintenant,
bien, les gens qui s'en servent vraiment ou
encore les gens qui ont vraiment un souvenir vraiment qu'ils veulent garder,
bien là, à ce moment-là ils enregistraient leurs armes tout simplement.
Il y a eu, au
total, 11 motions sur le sujet des armes à feu, dont une motion venant du
député de Matane-Matapédia en octobre 2014, il doit s'en rappeler.
On a toujours été unanimes là-dessus parce que, je veux dire, on ne voulait pas
justement que le fédéral arrête le registre.
Et puis on s'est dit : Bon, pourquoi pas s'en faire un, nous autres aussi,
sur notre côté? Si le fédéral ne le fait pas, pourquoi pas on ne le
ferait pas? On a vérifié aussi avec d'autres provinces, il y en a qui ont
dit : Oui, mais pourquoi juste le Québec le fait? Pourquoi que les autres
provinces ne le feraient pas? Bien, justement,
il y en a d'autres, provinces qui y pensent, je suis sûr de ça. Il y a une
question de mentalité d'une province à l'autre,
c'est certain, on le sait, mais c'est ça. Puis, depuis 2006, bien, l'Assemblée
nationale, comme je vous l'ai dit, à de multiples reprises, d'une
manière unanime, on s'est prononcés en faveur du contrôle des armes à feu.
Le gouvernement fédéral, comme vous le savez,
depuis 2012, a aboli le registre, mettant fin, justement, à l'obligation d'enregistrer les armes à feu sans
restriction et détruisant, en somme, les données contenues au registre.
Donc, ça, ça fait qu'au Québec, bien,
maintenant on vient d'enlever... au Québec et au Canada, on vient d'enlever,
justement, un outil très important au niveau
des policiers, un outil, je pourrais vous dire, qui est vraiment essentiel. Et
ça, il faut l'avoir vécu pour le
comprendre vraiment. Moi, avec mes anciennes fonctions de policier, je peux
vous dire : Oui, j'ai été dans des suicides, oui, j'ai
malheureusement ramassé des carabines qui ont servi justement à des suicides
et, oui, j'aurais aimé savoir... Parce que, quand j'étais policier, au début,
je veux dire, on n'avait pas ce registre-là, malheureusement, on ne pouvait pas s'informer, et peut-être que, si
j'aurais su, justement, que ces personnes-là étaient... qui avaient une
défaillance ou un problème temporaire ou à long terme, mental, à ce moment-là
on aurait pu justement les aider. Mais
malheureusement ça n'existait pas.
Il y a effectivement beaucoup... je
pense qu'il y a eu au total au moins 32 mémoires... qui nous est arrivé,
et, dans les 32 mémoires, je
vous dirais, en grande majorité, les gens sont d'accord. Il y a même des
professeurs qui ont fait des études
là-dessus, justement, sur le sujet, au niveau du suicide, qui ont venu vraiment
nous dire c'est quoi, le processus d'un suicide, comment que les gens
peuvent penser, effectivement, pour en arriver à l'acte malheureux qui arrive.
Et ils mentionnaient justement que, oui, c'est un outil parmi tant d'autres,
mais un outil très important pour justement essayer qu'il y ait le moins de
suicides possible au Québec.
Donc,
oui, il y a eu aussi d'autres gens qui ont venu, des associations de chasse, de
pêche, et qui ont venu donner leurs
pensées sur le projet de loi. Puis
c'est bien correct, hein? On est dans une démocratie, puis c'est
intéressant de savoir tout qu'est-ce que les gens pensent au Québec. Mais, je pourrais vous dire, les gens, la
majorité des gens, ils ont dit : Oui, mais le projet... la loi
fédérale n'a jamais rien servi. Écoutez, ça, c'est chacun peut en faire son
analyse comme il veut, mais, quand
qu'il y a des spécialistes qui disent comme quoi qu'il y a eu des vies de
sauvées par le projet fédéral... Moi, je pense que, même si on en aurait sauvé juste une, ça aurait comme servi à
quelque chose. Mais on ne parle pas d'une vie, on parle de centaines de
vies. Donc, vraiment, c'est un projet de loi qui a servi vraiment.
Et là-dessus, bien,
écoutez, le projet de loi, il s'en vient. Je vais continuer par la suite, mais
je voudrais juste introduire le ministre à
savoir s'il va y avoir des modifications, quand il pense à prévoir à présenter
la loi, puis les modalités aussi de la loi, qu'est-ce qu'il prévoit de
mettre dans cette loi-là.
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouellette) : Oui, M. le ministre. Je m'excuse.
M.
Coiteux : Oui. Merci, M. le Président. On vient de terminer, ça ne
fait pas très longtemps, les consultations particulières concernant le projet de loi n° 64, là, la Loi sur
l'immatriculation des armes à feu, et, comme vient de nous l'expliquer le député de Vimont, c'est clair qu'on
a eu beaucoup de groupes qui sont venus en appui au projet de loi. Il y a des groupes qui sont venus avec des objections
aussi, des groupes qui sont opposés, mais, à chaque fois, peut-être à
l'exception d'une rare exception, la plupart des groupes qui étaient plutôt
opposés étaient en mode d'exprimer leurs préoccupations
sur un mode qui nous amenait à s'inscrire fondamentalement dans la même
démarche qu'eux, c'est-à-dire trouver
les moyens de faire en sorte que cette immatriculation comporte le moins
d'irritants possible, se fasse à un coût nul pour notamment les chasseurs, mais pour l'ensemble de ceux qui auront à
immatriculer leurs armes d'épaule, à répondre à des questions sur des irritants potentiels qu'on n'avait jamais eu
l'intention d'imposer. Comme par exemple, la question du burinage, on nous a posé cette question-là. On a
pu rassurer tout le monde à l'effet que, non, il n'y aurait pas de
burinage, donc personne ne verrait la valeur
de son arme de collection diminuée parce qu'il serait obligé de la buriner.
Alors, on a pu clarifier des choses comme ça.
Moi,
et je suis à peu près convaincu que la vaste majorité de mes collègues,
peut-être pas tous mais la vaste majorité de mes collègues présents aux consultations particulières, je pense
qu'on a été convaincus par les arguments des groupes qui nous ont dit que c'était un besoin réel. Je
pense en particulier aux policiers, lorsqu'il y a unanimité de l'ensemble
des corps policiers, que ce soit du côté des
directeurs des services policiers comme que ce soit du côté des associations,
les représentants des policiers, les
syndicats de policiers qui viennent nous dire : Écoutez, c'était utile, le
registre fédéral, la disparition du
registre fédéral a rendu notre métier plus risqué, plus difficile, et même plus
coûteux, hein, parce que ça signifie
que les enquêtes sont plus longues, plus complexes. Donc, il y a un coût à la
disparition du registre. Lorsqu'ils nous
ont expliqué comment, en pratique, ils utilisaient un fichier d'immatriculation
des armes à feu, notamment dans des questions de prévention, lorsque je
combine ça avec les groupes notamment en prévention du suicide, les groupes qui
défendent les femmes qui sont victimes de
violence conjugale, les femmes et leurs enfants, d'ailleurs qui sont
souvent dans des centres d'hébergement,
lorsque je combine ça aussi avec les gens qui sont venus nous présenter des
études, des gens de la santé publique,
des gens des milieux universitaires, j'ai été puis je pense que la majorité des
collègues, on a été convaincus de l'utilité de ce fichier
d'immatriculation.
• (15 h 10) •
Une fois qu'on a dit
cela, c'est sûr qu'il y a une préoccupation dans notre société, qui est une
préoccupation légitime, qu'on le fasse au
coût le plus faible possible, et je partage puis je crois qu'on partage tous
cette volonté de réaliser ce
fichier-là au moindre coût possible. Et la solution sur laquelle on travaille,
puis ça a été l'occasion d'en parler d'ailleurs avec les gens, les groupes qui sont venus faire des représentations,
c'est de travailler sur une solution qui existe déjà, qui a été
développée au gouvernement, qui est celle du registre de l'état civil, un
registre donc qui stocke des données importantes
et qui a enregistré des transactions à très, très, très haut volume à chaque
année, des transactions au sens des enregistrements
de données, de naissances, de décès, de mariage notamment. Et on nous a
convaincus qu'une adaptation aux
systèmes qui sont déjà utilisés à l'État civil, à la Direction de l'état civil,
permettrait de minimiser le coût. On nous a rassurés aussi quant à la connaissance au moins préliminaire de
l'inventaire d'armes d'épaule qu'il y a sur notre territoire, de telle sorte qu'on a une bonne idée des coûts
d'une première saisie d'inventaire. À partir de ça, ça nous a permis de
baliser les coûts et de pouvoir rassurer la population quant aux coûts du
fichier d'immatriculation. Et ça nous apparaît un investissement qui est, somme toute, relativement modéré, compte tenu des
besoins qui se sont exprimés en faveur du fichier d'immatriculation.
Alors,
il y a eu plusieurs suggestions qui nous ont été faites pour bonifier, beaucoup
de suggestions qui nous ont été faites
pour bonifier, et nous allons en tenir compte, des suggestions d'abord pour
s'assurer que le coût soit nul pour les utilisateurs, des suggestions qui nous ont été faites aussi pour que les
chasseurs en pourvoirie ne voient pas leurs fusils de chasse en plein milieu de leur activité
saisonnière être saisis et donc compliquer aussi la vie des agents de la faune.
On fait du travail pour s'assurer que le projet de loi soit clair et bonifié à
cet effet.
On a eu aussi des échanges avec
plusieurs groupes représentant les populations autochtones, premières
nations, comme les Cris notamment, et aussi
les Inuits, on est très sensibles à leur réalité, pour qu'on puisse faire un
travail avec eux et avec leurs
communautés pour s'assurer qu'ils soient des partenaires dans l'immatriculation
des armes, en tenant compte de leurs particularités. Le Directeur de
l'état civil, s'il devient responsable de ça, d'ailleurs est tout à fait prêt à
assumer une telle responsabilité, de collaborer et d'être à l'écoute des
besoins des populations autochtones.
Alors,
dans l'ensemble, je pense qu'on a de la matière pour bonifier le projet de loi,
clarifier certaines choses qui n'avaient peut-être pas été clarifiées au
début. Et donc, bientôt, puisqu'on a terminé les consultations, bientôt on devrait pouvoir procéder à l'étude article par article,
moyennant disponibilité de tous, dont la disponibilité du ministre,
parce que j'ai aussi un autre projet de loi
en consultation... en étude détaillée qui va commencer la semaine prochaine
dans un autre domaine. Mais, dès que possible, on va procéder.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Vimont.
M.
Rousselle : M. le ministre, écoutez, effectivement, je pense
qu'on a écouté. Et d'ailleurs, ce matin, si je ne me trompe pas, dans le journal, les organisations
syndicales se sont même fait un point de presse comme quoi qu'ils
tenaient vraiment beaucoup à ce registre-là.
Quand qu'on regarde juste l'utilisation d'une manière journalière, donc à
chaque jour, l'utilisation du
registre au Québec, en 2015, c'était 905 fois par jour. Donc, c'est peu
dire. Et puis ça, ce n'est pas d'une manière systématique. Parce que les
gens, ils pensent, comme en Ontario, que c'est systématique. Ici, au Québec, ça
ne l'était pas, systématique. Il fallait
vraiment cocher une case, dans le pro forma, qu'on peut dire, là, du CRPQ,
comme quoi que, bien, je veux avoir cette
information-là. Donc, ce n'est pas comme ailleurs, donc ces informations-là
étaient vraiment demandées.
Parce
qu'à un moment donné on a entendu, justement, des groupes qui ont dit :
Oui, mais, le moindrement que quelqu'un
reçoit un billet, le policier vérifie automatiquement. Non, ce n'est pas ça qui
se passe, mais pas pantoute. Parce que,
pensez-y, 900 fois, ça veut dire que... Si ça serait systématique,
900 fois au Québec, ça veut dire qu'il y a 905 fois des interventions policières au Québec. Wow! Ce
n'est pas beaucoup, là, je veux dire. 905 fois par jour, je vous
dirais, je pense, que c'est Laval seulement, là. Puis, même encore, je pense
que c'est plus que ça.
Quand
qu'on sait aussi, M. le ministre, qu'il y a 1 154 000 armes à
feu à restriction... enregistrées au Québec, de chasse, qui étaient
inscrites le 28 février 2015, donc je pense que c'est important à
savoir à quelle place qu'ils sont, les armes, au Québec.
Hier, j'ai entendu le
député de Beauce-Nord qui semblait à dire, puis là il me dira si je fais erreur
dans ma compréhension, semblait à dire comme
quoi que le registre d'armes à feu ne servait à rien avant puis celui qui s'en
vient ne va rien servir non plus. En tout cas, si c'est juste...
En tout cas, c'est ça que moi, j'ai compris. Puis, si ce
n'est pas ça, bien, je m'en excuse, mais c'est ça que j'ai comme capté,
moi. Et puis, remarquez bien, des fois, je capte des choses, puis ma femme,
elle me dit que j'ai mal compris. Tu sais, ça se peut, ça aussi, là, tu sais?
Mais
juste aussi, regardez... Parce qu'on a demandé l'information à la Sûreté du Québec, le nombre d'armes saisies sur
le territoire de la Sûreté
du Québec, et les chiffres sont, pour
les carabines, fusils, en 2015, de 6 180, comparativement à, un exemple, les armes de poing, revolvers, à 790.
Donc, c'est toujours les armes de chasse qui sont vraiment
les plus saisies au Québec.
Et, bien, ça, ça doit avoir une indication, quand qu'on le sait, que, bien
souvent, une arme dans une maison... Si quelqu'un a l'intention de se
suicider, bien souvent il va prendre l'arme qui est en sa possession. Et
malheureusement, des fois, ce n'est pas la personne qui a le permis de
possession d'arme qui va l'utiliser, ça peut être sa femme, même, ou ses
enfants.
Moi,
je voulais vous entendre, M. le
ministre, sur... Les chasseurs
étaient inquiets à un moment donné, c'est quand qu'ils vont à la chasse, ils
se sont dit : Écoute, moi, si j'oublie mon papier d'immatriculation, il
arrive quoi avec mon arme? Est-ce que vous le saisissez? Le
garde-chasse, il va faire quoi avec ça, là? Il va intervenir comment?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre, il vous reste 2 min 50 s.
M. Coiteux :
2 min 50 s. Je vais certainement répondre à la question du
député de Vimont, mais j'aimerais le rassurer
avant, parce qu'il a émis des inquiétudes quant à sa compréhension des propos
du député de Beauce-Nord, et je vais le
rassurer tout de suite : le député de Beauce-Nord est pour le principe du
fichier d'immatriculation des armes à feu. Il l'a dit publiquement d'ailleurs lorsque mon
prédécesseur, Pierre Moreau, avait présenté le projet de loi, il a été
interviewé à ce moment-là, parce que tous
les partis d'opposition étaient là. Il nous a dit : On n'est pas... Je le
cite, là, je cite le député de Beauce-Nord.
Il dit : «On n'est pas contre le principe de la loi[...] — trois petits points. On est extrêmement pour
puis on l'a prouvé à maintes reprises.» Alors, je pense, c'est pour vous
rassurer.
Mais
c'est vrai que le député de Beauce-Nord a posé des questions. Il s'intéresse aux
coûts. Moi aussi, je m'intéresse aux coûts, donc je partage ça aussi. Je
suis extrêmement pour le principe, je suis extrêmement pour le contrôle des
coûts.
Ceci
étant dit, M. le Président, la question est importante, et, quand je parle de
bonifier le projet de loi, il y a des zones
qui méritent d'être clarifiées dans le projet de loi. Et il n'est pas de notre
intention de saisir les armes immatriculées parce qu'on a oublié un papier pendant qu'on est parti à la chasse au
caribou ou à l'orignal. Enfin, vous me permettrez... je ne connais pas toutes les subtilités des multiples
chasses, mais il n'est pas de notre intention de les retourner à la
maison parce qu'ils ont oublié un bout de papier. Alors, on va clarifier ces
choses-là certainement dans une bonification.
Le Président (M. Ouellette) : Une
dernière minute. On peut la reporter sur votre prochain bloc, M. le député de
Vimont.
M. Rousselle :
...
Le
Président (M. Ouellette) :
Je vais faire ça avec grand plaisir. J'ai oublié de vous mentionner, M. le
ministre, pour les gens qui vous
accompagnent aujourd'hui : on est au salon bleu, donc, si effectivement
vous avez besoin, dans les interventions
des collègues, d'un dirigeant d'organisme, bien, il va rester à sa place — puis juste vous identifier pour les besoins de l'audio et le vidéo, la caméra va venir
vous chercher, mais pour que l'audio puisse capter la réponse — si jamais vous avez besoin de
recourir aux dirigeants d'organisme.
M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Ah! Tout
de suite?
Le Président (M. Ouellette) : Oh!
Excusez-moi.
M.
Bérubé : Je pense
que c'est...
Le Président (M. Ouellette) :
Excusez-moi. M. le député de Beauce-Nord. Non, non! Je m'excuse.
M.
Spénard : Merci.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Ouellette) : Je ne
recommencerai plus.
• (15 h 20) •
M.
Spénard :
On commence à parler beaucoup de moi. Je pensais que c'était une étude de
crédits, moi, en ce qui concerne le ministère de la Sécurité publique,
mais en tout cas. Ce n'est pas mon intention de répondre tout de suite. Il va y
avoir une étude détaillée, et tout, sur le projet de loi n° 64, alors on
en parlera un peu plus tard.
Ma première question, c'est parce qu'il y a
quelque chose qui m'a accroché hier, s'adresserait au directeur de l'UPAC, M. Lafrenière. Hier, ça m'a un peu surpris
lorsqu'il a répondu, à la question de mon confrère le député de Matane,
comme quoi qu'il n'avait pas accès aux bases de données policières pour son travail,
c'est-à-dire qu'il est obligé de le demander. J'en conclus qu'il est obligé de
faire une demande pour avoir les données de la Sûreté du Québec, ou de SPVM, ou de quelque corps policier que ce soit.
Alors, est-ce que ça, ça entrave? Parce que vous n'avez pas beaucoup
discuté là-dessus, parce qu'on n'a pas... Est-ce que cela constitue une entrave
à votre travail de directeur de...
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre, vous laissez M. le directeur Lafrenière répondre à la question?
M. Coiteux : Oui, bien certainement,
M. Lafrenière peut...
M. Lafrenière (Robert) : Robert
Lafrenière.
Le
Président (M. Ouellette) :
Pour les gens de l'audio... (panne de son) ...M. Lafrenière, répondre à la
question, s'il vous plaît.
M. Lafrenière
(Robert) : Alors, oui, pour
répondre à votre question, ça entrave mon travail dans le sens où
avoir accès à ces banques-là permet d'avoir
une meilleure définition du problème, de pouvoir prendre les décisions justes,
de pouvoir donner les priorités aux bons endroits. Et c'est aussi beaucoup un problème
quand on discute avec les autres organisations policières, parce qu'encore là il y a toute la question de la confidentialité qui
est reliée au travail policier auquel
je n'ai pas droit. Alors, avec les policiers étrangers, c'est la même chose.
Donc, il faut toujours bifurquer par la Sûreté du Québec, puis là on peut voir un mandat qui est comme... pas
contaminé, mais qui est dilué entre les deux organisations. Donc, c'est
beaucoup moins efficace.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Est-ce que vous avez... Lorsque vous demandez de
l'information à un corps policier, à la Sûreté du Québec, tout ça,
est-ce que cette information-là vous est transmise intégralement ou s'il peut y avoir du clavardage ou des... je n'appelle pas
ça des oublis, mais, disons, des documents qu'ils ne vous fournissent
pas, qui peuvent être en lien avec une de vos enquêtes?
Le Président (M. Ouellette) : M.
Lafrenière.
M.
Lafrenière (Robert) : ...au
courant de toutes les enquêtes de l'équipe de la Sûreté du Québec, comme
vous dites, qui est à l'UPAC, qui est la
direction des enquêtes sur la corruption, et j'ai un directeur des opérations
qui, lui, est vraiment, là... qui est
un membre de la Sûreté du Québec, qui lui est vraiment hiérarchique avec ces
gens-là de la Sûreté du Québec, avec
la direction des enquêtes sur la corruption, et c'est lui qui exprime mes
besoins, et tout ça, et qui reçoit ça. Il est ici présent avec moi.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Et vous avez accès à toute l'information qui pourrait
vous être utile, dans le genre des courriels, des saisies de documents, les...
Est-ce que vous avez réellement accès à tout ce que vous demandez ou s'il y a
certaines réserves?
Le Président (M. Ouellette) : M.
Lafrenière.
M. Lafrenière (Robert) : Bien, si je
le demande, j'ai accès à tout. Mais je pense que, dans mon rôle de gestionnaire, ce n'est pas à moi à aller vérifier
des courriels ou des choses vraiment terrain comme ça, c'est plutôt une gestion plus générale, mais plus on descend dans
la hiérarchie... Et je rappelle le rôle du directeur des opérations,
c'est lui qui voit au suivi des enquêtes beaucoup plus intensément que moi,
beaucoup plus direct.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Ma
question s'adresse au ministre de la Sécurité publique : Pourquoi ne pas
permettre au directeur de l'UPAC, qui est
pratiquement un corps d'enquête, un corps de policier et d'enquête, un corps
d'enquêteurs, pourquoi ne pas lui
permettre... afin de rendre son travail plus transparent, afin d'accélérer son
travail aussi, pourquoi ne pas lui permettre d'avoir accès à la base de
données?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, c'est certainement une question tout
à fait légitime, qui doit être examinée. Il se trouve que l'UPAC, actuellement, fonctionne dans le cadre d'une loi, qui
est la loi qui l'a constituée, et, jusqu'à ce que cette loi soit éventuellement modifiée par un vote
des députés de l'Assemblée nationale, c'est ce qui s'applique.
Maintenant, M. le Président, il est clair
que, comme toute loi, mais cette loi en particulier, on a l'intention de la
réanalyser, là, à la lueur de choses
qui nous sont présentées comme des façons d'améliorer les choses. Je pense que
le député de Beauce-Nord n'est pas sans savoir notamment que l'une des
60 recommandations de la commission Charbonneau touche directement l'UPAC. Elle nous demande de revoir
essentiellement, je dirais, trois choses, là, si je résume : un, c'est la
durée du mandat du commissaire; et le
caractère renouvelable ou non de son mandat, la deuxième chose; puis la
troisième chose, c'est le processus de nomination, où on nous demande,
dans le fond, de nous inspirer de ce qu'on fait pour la nomination du DPCP. Ne serait-ce que pour cette raison-là et
parce qu'on a dit qu'on allait donner des suites et que nous allions
donner une réponse gouvernementale à
l'ensemble des recommandations, ça
nécessite de notre part, et c'est notre volonté de le faire, de revoir cette loi. Et, en même temps qu'on va faire... et on la fait déjà, cette analyse, en même temps qu'on fait cette analyse,
bien sûr qu'on considère aussi d'autres choses qui ont été portées à notre
attention, notamment les obstacles qui pourraient se poser dans le cadre actuel où l'UPAC n'est pas un corps
policier comme, par exemple, la Sûreté
du Québec. Alors, on fait ces
analyses-là, et, au terme de tout cela, il est possible, effectivement, qu'on dépose un projet de
loi sur lequel on aura l'occasion d'échanger.
Le Président (M. Ouellette) : Le député
de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Une dernière question au directeur de
l'UPAC : Est-ce que vous avez déjà demandé au ministère de la Sécurité
publique d'avoir accès à la base de données directement, sans passer par des
demandes?
Le Président (M. Ouellette) : M.
Lafrenière.
M.
Lafrenière (Robert) : Je
n'ai jamais demandé ça parce que ce n'est pas légal. Alors,
c'est réservé, comme j'ai bien dit, à une structure qui est un corps policier,
et l'UPAC n'est pas un corps policier. Alors, je n'ai jamais fait cette
demande-là.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Merci. Avant de passer à la prochaine question,
qui va être pour le Bureau des enquêtes indépendantes, je tiens à aviser le ministre qu'il y a déjà un projet de loi de déposé à l'Assemblée
nationale par un député de la
coalition pour la nomination du directeur de l'UPAC par les deux tiers de l'Assemblée
nationale. En tout cas, vous pourriez l'analyser en même temps que vous allez
analyser le rapport Charbonneau.
Le Président (M. Ouellette) : ...une
réponse, M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard : Non, non,
non.
Le Président (M. Ouellette) : ...un
commentaire?
M.
Spénard : Non, non,
c'était un commentaire.
Le Président (M. Ouellette) : Oui,
je vois que M. le député de Matane est d'accord aussi.
M.
Spénard :
Ah! Oui, M. le député de Matane aussi en avait parlé.
Le Président (M. Ouellette) : Donc, M.
le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Merci. Alors, ça s'adresserait à Mme Giauque.
Est-ce qu'elle est ici? Le Bureau d'enquêtes indépendantes n'est pas
ici? O.K., alors ce bureau-là a été créé en décembre 2013, je crois, si je
ne m'abuse, et hier Mme la présidente... Mme la directrice générale,
c'est-à-dire, a parlé de l'engagement de personnel, a parlé de formation à
compter du 11 janvier 2016. Il y a présentement, au 31 mars,
26 personnes qui travaillent dans ce bureau-là. Et là j'ai deux interrogations. À la création, en 2013, et le
temps que la directrice soit nommée, en janvier 2015, est-ce qu'il
s'est passé quelque chose dans le Bureau des enquêtes indépendantes?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, moi, je vais
certainement vous répondre pour la période la plus récente,
là, parce que c'est la période pour laquelle j'ai toute l'information
disponible, puis j'assume les responsabilités du ministre de la Sécurité
publique depuis le 28 janvier.
D'abord,
j'aimerais tout simplement dire ceci, parce que je pense que vous
souhaitiez... En tout cas, vous avez émis
le souhait de poser des questions à Me Giauque. Ma compréhension, c'est qu'on a
consulté les oppositions hier à savoir
s'ils avaient besoin de la présence de Mme Giauque aujourd'hui. On nous avait dit que non. Si on a fait erreur, j'en suis
désolé, là.
M.
Spénard :
...l'opposition officielle.
• (15 h 30) •
M.
Coiteux : Enfin. Mais je vais
essayer de répondre de mon mieux aux questions du député de
Beauce-Nord. Alors, ce qui est important de comprendre, c'est
qu'une fois que Me Giauque a été en fonction, bon, une tâche importante,
évidemment, du bureau, c'était le recrutement des enquêteurs. Et le recrutement des
enquêteurs, ce n'est pas une mince tâche.
C'est une tâche importante. Ça nécessite des appels de candidatures. Il
fallait établir les critères, il y avait des critères qui étaient balisés par la loi, mais en même temps il faut aller chercher des candidats de qualité. Le bassin de
candidats potentiels n'est pas nécessairement infini, là, donc ça nécessite quand
même un certain temps pour recruter, faire les entrevues et soumettre les candidatures
au gouvernement pour qu'elles puissent être entérinées ou non par le Conseil
des ministres.
Alors, il y a
des délais qu'on pourrait qualifier, là, de totalement... on peut les
anticiper d'une part, et je crois qu'ils sont totalement raisonnables. Moi, quand je suis arrivé en poste,
il restait encore quatre nominations à finaliser. Elles ont été finalisées dans un délai extrêmement bref à partir du moment où je suis entré en fonction. De telle sorte
que, dès le mois de février, déjà tout le monde était en formation. Alors, la formation de base qui était prévue
n'incluait pas des cas d'agression sexuelle,
des cas d'abus sexuels, notamment. Mais, puisque le Bureau des enquêtes
indépendantes va éventuellement être saisi
également de ce type d'enquêtes indépendantes, une formation a été ajoutée. Me
Giauque a lancé une autre formation, qui commence maintenant.
Alors, par rapport à la date prévue d'entrée en
fonction du Bureau des enquêtes indépendantes, il y a un léger décalage. Puis je dis bien «léger» parce que,
commencer à quelque part à l'été versus le mois d'avril, on comprendra
que, dans l'ensemble de ce projet important,
là, de créer un bureau des enquêtes indépendantes, ça ne va pas faire une
énorme différence. Et surtout les gens
auront été bien recrutés, seront aptes à exercer leurs fonctions importantes et
auront été adéquatement formés.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
O.K. On a parlé de la formation, et je pense que Mme la directrice, hier, a
parlé d'une graduation le 29 avril.
Moi, j'aimerais savoir quelle sorte de formation, qui l'a donnée et quel genre
de diplôme qui a lieu après ça en ce qui concerne la formation des
enquêteurs.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je pense que l'École
nationale de police pourrait répondre de façon beaucoup plus précise à la
question de mon collègue de Beauce-Nord.
Mais
j'aimerais juste revenir brièvement... On me dit qu'on a effectivement consulté
la CAQ hier. Il y a peut-être eu un changement d'intention. Enfin...
M.
Spénard : Tard hier
soir, ça fait que j'étais couché.
M. Coiteux : Oui, mais, en tout cas
ma compréhension, et c'est confirmé, on vous avait consultés. Alors, peut-être...
Le
Président (M. Ouellette) : ...qui
est en arrière. M. Guay, juste vous identifier pour les besoins de l'audio,
et vous répondrez à la question.
M. Guay (Yves) :
Yves Guay, directeur général de l'École nationale de police.
Alors, en
fait, la formation qui a été développée pour les enquêteurs du Bureau
d'enquêtes indépendantes, c'est la formation
qui est prévue pour les enquêteurs... la même, en fait, qu'on retrouve dans les
organisations policières, à savoir une formation de niveau
universitaire. Mais évidemment c'est une formation qui a été spécifiquement
organisée et montée pour rejoindre les préoccupations du Bureau d'enquêtes indépendantes.
Et, comme il a été souligné tout à l'heure, effectivement, les gens ont terminé
hier. Ils reçoivent officiellement leurs diplômes la semaine prochaine et ils
entament — je
ne veux pas me tromper — la
formation sur le volet agressions sexuelles du 25 avril prochain au
20 mai 2016.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord, il vous reste 4 min 30 s.
M.
Spénard :
Est-ce qu'il y a des mandats en attente au Bureau des enquêtes indépendantes?
Je comprends qu'il n'y a pas de
mandat présentement, mais est-ce qu'il y a des mandats en attente au Bureau des
enquêtes indépendantes? Ou, le 15 juin, la deuxième semaine de
juin, on rouvre le guichet services et on attend les mandats?
M. Coiteux : ...pas de mandat en
attente parce que le Bureau des enquêtes indépendantes n'est pas encore fonctionnel, pour deux raisons : un, c'est qu'il y a
la formation, et, deux, bien, il y a le règlement concernant les enquêtes, dont l'adoption devrait être imminente et qui va être faite très rapidement pour s'assurer que tout soit
fonctionnel aux dates qu'a prévues Me Giauque.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Mais il
n'y a aucun mandat, là, en attente ou des mandats qu'on attend pour donner au
Bureau d'enquêtes indépendantes?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Non, il n'y a
pas de mandat en... Il ne pourrait pas y en avoir puisque ce n'est pas au
Bureau des enquêtes indépendantes
qu'on confie des mandats à l'heure
actuelle. On le fera à partir du moment où ils seront fonctionnels et
que le règlement — ce
qui est imminent — aura
été adopté.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Merci. En ce qui concerne la... J'aimerais parler un peu des gangs de rue. Mais
comment qu'il me reste de temps, M. le Président? Comment qu'il reste de
temps?
Le Président (M. Ouellette) : Il
vous reste trois minutes, M. le député de Beauce-Nord. Ça passe très vite.
M.
Spénard :
Trois minutes? O.K., merci. Alors, M. le ministre, on sait que le plan en ce
qui concerne les gangs de rue...
2011-2014, le plan d'intervention québécois sur les gangs de rue, est échu et
qu'on a évalué le résultat en ce qui concerne
ce trois ans, là, du moyen d'intervention. À la lumière du plan comme tel et
des résultats comme tels, on s'aperçoit que ça a été mi-figue mi-raisin, si je peux m'exprimer ainsi, dans le
sens qu'il y a certaines choses qui ont marché, il y a d'autres choses qui n'ont pas marché. Et le
résultat est très bien documenté dans le rapport, qu'on a eu hier ou avant-hier,
je crois, qui a été déposé.
Alors,
concernant ça — puis j'y
reviendrai parce que
je n'ai pas assez de temps — est-ce qu'il est prévu un autre plan d'intervention en ce qui concerne les
gangs de rue?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre, il reste 1 min 50 s.
M.
Coiteux : Alors, d'abord,
très important, il y a... Du côté des services policiers, notamment
du SPVM, de la Sûreté du Québec — les gens de la Sûreté du Québec sont avec
nous aujourd'hui — ils
luttent contre le crime organisé et ils luttent contre les gangs de
rue aujourd'hui comme ils le faisaient hier et avant-hier et comme ils le
feront demain. Il y a eu un effort
particulier qui a été consenti dans le cadre d'un plan de nature temporaire,
qui a pris fin en 2014, mais il était
prévu qu'il prenne fin en 2014. Ce n'était pas le seul plan de lutte contre les
gangs de rue, puisque ça se fait dans le travail normal des policiers.
Maintenant,
dans le dernier budget, le député de Beauce-Nord pourra voir qu'il y a un
9 millions de dollars qui est ajouté
pour un certain nombre de mesures de prévention de la criminalité, et bien
entendu que ça va avoir un effet sur la lutte aux gangs de rues.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord, dernière minute.
M.
Spénard : C'est parce qu'il y a un 9 millions de
dollars, je suis bien d'accord, en ce qui concerne les gangs de rue, mais, encore là, j'ai un peu de misère...
Mais j'en reparlerai lors de mon prochain bloc. Mais, lorsqu'on parle...
Je veux parler de Montréal-Nord, où on ne
peut pas procéder à l'arrestation de membres de gang de rue dans
l'arrondissement de Montréal-Nord.
Alors, c'est un territoire... En tout cas, moi, j'ai vu ça, puis il s'en est
parlé, puis c'est une directive de la SPVM qui est arrivée avec les policiers.
Alors, on en reparlera lors de mon prochain bloc.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, je n'ai pas vent d'une telle directive, en ce qui me
concerne, alors je ne vois pas pourquoi je devrais répondre à ça en tant
que tel. Je ne crois pas que ça existe.
Ceci dit, le
9 millions permet... Est-ce que j'ai du temps pour parler du
9 millions?
Le Président (M. Ouellette) : Oui, vous avez du temps, M. le ministre. M. le
député de La Prairie vous permet votre réponse.
M. Coiteux :
Oui, parce que le 9 millions de dollars va permettre la bonification du
programme Prévention jeunesse, qui vise à
soutenir les intervenants de première ligne pour contrer et prévenir des
problématiques concernant la sécurité
des jeunes, telles que l'exploitation sexuelle des jeunes filles; le Programme
d'animation après-école, qui se tient de
15 à 18 heures et offre des activités durant une période au cours de
laquelle les jeunes sont laissés à eux-mêmes et sont vulnérables aux
mauvaises fréquentations — je
pense qu'on comprend, là, que ça va toucher, d'une certaine façon; le programme de soutien aux organismes
communautaires en travail de rue et de milieu pour l'embauche d'une
quarantaine d'intervenants; le programme incitatif destiné aux municipalités,
volet sécurité des milieux de vie, misant sur l'implantation
de 10 démarches structurées qui permettent d'établir un diagnostic de
sécurité et de mettre en place un plan d'action
à l'échelle locale; le programme de prévention dans les communautés autochtones
introduisant des mesures de prévention relativement à la violence
physique, à la consommation abusive d'alcool et de drogues et aux problèmes liés aux compétences parentales; le programme de
soutien à la radicalisation en milieu scolaire, appuyant des projets de sensibilisation et d'accompagnement dans les
milieux scolaires à risque en ce qui a trait au phénomène de la
radicalisation. Donc, beaucoup de mesures
qui touchent la prévention en amont et qui s'inscrivent dans le virage
préventif que je veux inscrire à la
Sécurité publique. Et ça touche directement, forcément, le recrutement des
jeunes par des gangs de rue, notamment.
Le Président (M. Ouellette) : Probablement que ça va inciter notre collègue de
La Prairie à continuer dans le même sens. Je reconnais maintenant
le député de La Prairie.
• (15 h 40) •
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez qu'en
octobre 2014, M. le Président, il est arrivé des événements tragiques, difficiles, des événements
de nature terroriste qui sont survenus à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa et qui ont démontré que nous ne sommes pas
à l'abri d'individus radicalisés qui peuvent, même avec des moyens rudimentaires, perpétrer des gestes violents au
nom d'une idéologie extrémiste. Et, dans la foulée de ces événements...
Excusez-moi. Les médias aussi ont aussi fait état de départs vers la Syrie de
jeunes Montréalais en janvier 2015 et la tentative
de départ, encore une fois vers ce même pays, de d'autres individus en mai
2015, rappelant que ce phénomène-là de radicalisation touche
particulièrement les jeunes.
Et
ces événements-là ont montré l'importance d'agir. Mais nous, comme gouvernement
responsable dirigé par notre premier
ministre, on n'a pas attendu jusqu'en 2015. En novembre 2014, à peu près
un mois après les événements survenus à
Saint-Jean et à Ottawa, le premier ministre a mis sur pied un comité
interministériel sur le dépistage et la prévention de la radicalisation menant à la violence. Et le
ministère de la Sécurité publique en a fait partie, de ce comité, et a
activement participé avec huit autres
ministères aux travaux de ce comité. Et c'est un comité interministériel qui
est chapeauté par le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de
l'Inclusion.
Parce
que la radicalisation, ce n'est pas juste une question de sécurité publique, il
y a une très grande caractéristique
sociale derrière ça, qu'il faut adresser et qu'on a adressée. Ce qui a amené le
gouvernement du Québec à dévoiler, le 10 juin 2015, le Plan d'action
gouvernemental 2015-2018 qui s'intitule La radicalisation au Québec :
agir, prévenir, détecter et vivre ensemble. Et, ce qui est important, c'est
un plan d'action qui contient 59 mesures. Mais, encore plus important pour le ministre de la Sécurité
publique, c'est que 32 de ces mesures concernent son ministère. Et, pour le
bienfait des gens qui nous écoutent
aujourd'hui, je vais les énumérer. Parce qu'on ne réalise pas à quel point ce
plan d'action est étoffé dans les différents axes qui sont : agir,
prévenir, détecter et vivre ensemble.
Alors,
dans l'axe agir, pour le ministère de la Sécurité publique, ce sont tous des
objectifs pour le ministère de la Sécurité publique, alors :
«Établir un
partenariat entre les corps policiers, le ministère de la Santé et des Services
sociaux et l'Ordre des travailleurs sociaux
et thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec afin d'identifier les ressources spécialisées sur le terrain
pouvant appuyer les corps de police dans leurs interventions;
«[Deuxième,]
consolider les liens de collaboration, par la mise en place d'un projet pilote
en vue d'établir une entente entre les services sociaux, les services
policiers et d'autres partenaires;
«[Troisième,]
assurer un suivi dans la formation des patrouilleuses et des patrouilleurs sur
la gestion des personnes avec des problèmes de santé mentale qui sont
impliquées dans des dossiers de crimes haineux ou d'intimidation.»
Le
suivant : «Accentuer la communication à l'ensemble des corps de police du
Québec quant aux orientations requises au regard de l'évolution du
phénomène de la radicalisation.»
Suivant :
«Conclure des ententes et établir des liens au Canada et à l'étranger visant à
renforcer la collaboration en matière de lutte contre la radicalisation
et toute question d'intérêt se rapportant à la sécurité publique.»
Suivant :
«Renforcer le suivi et la coordination des différentes mesures de lutte contre
la radicalisation au sein des corps de police et [de] d'autres
organisations québécoises en sécurité publique.»
Suivant : «Renforcer la collaboration avec les
gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux afin d'examiner la
législation fédérale en matière de lutte contre le terrorisme.»
Suivant :
«Poursuivre la contribution de la Sûreté du Québec au modèle intégré des
enquêtes en sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada avec
le Service de police de la ville de Montréal et ses autres partenaires.»
Une voix : ...
M. Merlini : À vos souhaits.
Suivant :
«Poursuivre la coordination de la Structure de gestion policière contre le
terrorisme en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et le
Service de police de la ville de Montréal.»
Suivant : «Assurer un suivi à l'échelle du
Québec des dossiers d'enquêtes liés à l'extrémisme violent et à la haine
et apporter, au besoin, un soutien spécialisé aux corps de police municipaux.»
Suivant :
«Tenir des exercices de simulation et des rencontres afin de préparer la
réponse à un acte extrémiste ou terroriste commis sur le territoire québécois.»
Suivant :
«Considérer le volet — entre
guillemets — actes
terroristes et extrémistes — fermez
les guillemets — dans
le module de soutien aux victimes d'actes criminels de la Sûreté du Québec.»
Suivant :
«Poursuivre le Programme CBRNE — qui
veut dire chimique, bactériologique, radioactif, nucléaire, explosif — notamment
au regard de la formation des agentes et des agents désignés pour répondre en
cas d'attentat terroriste.»
Maintenant, sous l'axe prévenir, M. le
Président :
«Contribuer financièrement à une
recherche-action en partenariat avec le collège [...] Maisonneuve pour déceler,
chez les jeunes, des zones de fragilité qui pourraient créer un terrain propice
au processus de radicalisation.»
Suivant : «Effectuer des recherches et
partager les pratiques exemplaires de formation du Québec et hors du Québec
dans le domaine de la sécurité publique relativement à la problématique de la
radicalisation.»
Suivant :
«Établir un partenariat avec le Centre de prévention de la radicalisation
menant à la violence de la ville de
Montréal afin [d'éteindre] l'initiative — "d'étendre", pardon, excusez-moi, pas "d'éteindre", "afin d'étendre l'initiative" — à
l'échelle nationale, notamment au moyen de satellites virtuels.»
Suivant :
«Rendre disponible une ligne téléphonique unique et sans frais sur l'ensemble
du territoire québécois soutenue par des ressources
multidisciplinaires.»
Suivant :
«Mettre en place un comité composé d'intervenantes et d'intervenants des
milieux policier et académique afin de partager les pratiques
exemplaires de formation en matière de lutte contre la radicalisation.»
Suivant : «Ajouter un volet de sensibilisation sur la radicalisation dans les
programmes d'intervention des corps policiers dans les établissements
scolaires et avec les municipalités.»
Suivant : «Implanter un volet spécifique de relations avec les minorités
ethnoculturelles et un guide de pratiques exemplaires dans une révision
du modèle de police communautaire.»
Suivant : «Mettre en ligne dans les sites
Internet du ministère de la Sécurité publique et du ministère de l'Immigration,
de la Diversité et de l'Inclusion une section portant sur le phénomène de la
radicalisation.»
Suivant :
«Promouvoir, auprès des corps de police du Québec disposant d'un site Internet,
l'insertion d'un lien menant à la section du site Internet du ministère
de la Sécurité publique portant sur la radicalisation.»
Suivant :
«Intégrer des activités obligatoires de formation et de sensibilisation à la
sécurité nationale au programme de formation des aspirantes policières
et des aspirants policiers.»
Suivant :
«Rendre disponibles aux policières et aux policiers des activités de formation
et de sensibilisation à la sécurité nationale en matière de lutte contre
la radicalisation.»
Suivant :
«Maintenir des spécialistes experts ainsi que des formatrices et des formateurs
internes sur l'extrémisme violent et la haine à la Sûreté du
Québec — non
pas la haine à la Sûreté, mais le faire à la Sûreté du Québec.»
Suivant :
«Réaliser un portrait de l'évolution des phénomènes de la radicalisation et de
l'extrémisme violent pour bien en saisir les implications en matière de
sécurité publique.»
Suivant :
«Poursuivre la formation des coordonnateurs d'information en menace terroriste dont
l'objectif est de fournir des
connaissances en matière de terrorisme et sur les signes probables de
radicalisation à l'extrémisme violent, notamment auprès des
intervenantes et des intervenants de première ligne.»
Sous l'angle... sous l'axe de détecter :
«Mettre sur pied une équipe intégrée pour
assurer une vigie sur les médias sociaux.»
Suivant :
«Participer au programme de — ouvrez les guillemets — signalement d'incidents suspects — fermez
les guillemets — de
la Gendarmerie royale du Canada.»
Suivant :
«Mettre en oeuvre un programme à l'intention des patrouilleuses et des
patrouilleurs afin de détecter les signaux de radicalisation à
l'extrémisme violent et au terrorisme sur le terrain.»
Suivant :
«Maintenir la collaboration avec l'ensemble des intervenantes et des
intervenants en milieu carcéral, incluant
les animatrices et les animateurs de pastorale et les imams, afin de demeurer à
l'affût des risques de radicalisation dans les établissements de
détention.»
Suivant :
«Poursuivre la sensibilisation du personnel correctionnel à la problématique de
la radicalisation et de l'extrémisme
violent afin de faciliter la reconnaissance des indicateurs pouvant y être liés
et d'intervenir le cas échéant.»
Alors, on voit, M. le Président, que toutes ces mesures
du plan que le gouvernement a déposé en juin 2015 relèvent du ministère de la Sécurité publique, beaucoup de choses,
beaucoup d'actions qui impliquent beaucoup de gens qui, même
aujourd'hui, accompagnent le ministre dans cette étude des crédits.
Alors, ma question est fort
simple : Depuis juin 2015, parmi ces 29 actions qui relèvent de
son ministère, où en sommes-nous
rendus? Quels sont les états que... Peut-être, les autres qui accompagnent le
ministre aujourd'hui pourraient nous
informer, de dire : On est rendu à tel point, on s'en va vers ça, ça,
c'est fait, les argents ont été investis ici, où en sommes-nous rendus,
et y aller de cette façon-là.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
• (15 h 50) •
M.
Coiteux : D'abord, peut-être une mise en contexte générale. Le
phénomène dont on parle, la radicalisation pouvant mener à des gestes
violents, dont des actes de terrorisme, c'est l'une des menaces les plus
sérieuses que nos pays, nos démocraties
doivent considérer déjà puis pour les prochaines années. Alors, c'est
évidemment quelque chose qu'on prend
très au sérieux et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a mis sur pied un programme
d'action qui est très global, qui s'appelle
agir, prévenir et vivre ensemble. Pour assurer la meilleure sécurité possible
aux citoyens du Québec, dans ce contexte-là, on a mis de l'avant ce
plan-là dès 2015, à partir du 10 juin 2015.
C'est
vrai que le ministère de la Sécurité publique est particulièrement impliqué
dans la mise en oeuvre du plan en question, puisque, sur 59 mesures
au total, il y en a 32 dont le ministère de la Sécurité publique est
directement imputable. Il y en a plusieurs,
il y en a une dont j'aimerais parler tout particulièrement, parce que l'un des
premiers gestes, aussi, que j'ai
posés, depuis que je suis responsable du ministère de la Sécurité publique, a
été de renforcer encore davantage notre appui dans le contexte de l'une
de ces mesures, et c'est l'appui qui est donné au Centre de prévention de la
radicalisation. Ce Centre de prévention de la radicalisation est financé par le
gouvernement du Québec et la ville de Montréal.
Mais, justement, le financement du gouvernement du Québec a permis d'étendre à
l'ensemble du territoire du Québec
les activités de détection, de prévention et d'accompagnement des jeunes qui
sont à risque de radicalisation, de l'étendre
sur l'ensemble du territoire. L'un des premiers gestes donc que j'ai posés,
effectivement, ça a été d'accroître le financement du gouvernement du
Québec au Centre de prévention de la radicalisation.
D'ailleurs,
à cette occasion-là, j'ai visité le centre. J'ai pu échanger avec son
directeur, avec les intervenants. J'ai pu avoir aussi une discussion
avec le maire de Montréal, qui partage le même souci de faire des gestes très
concrets, notamment à l'égard des jeunes. Et
évidemment on est un partenaire de premier plan de la ville de Montréal, mais
aussi du gouvernement fédéral. C'est
fondamental, ça aussi. Je suis déjà en contact avec mon homologue fédéral sur
ces questions-là. J'ai eu l'occasion
d'avoir une conversation avec lui peu de temps aussi après ma nomination. Et
d'ailleurs on va se rencontrer très
prochainement. Le 19 mai, on me rappelle, ici, qu'on a une rencontre qui
est prévue. Et ça va être d'ailleurs l'occasion pour moi de sensibiliser
le gouvernement fédéral aux efforts qui sont faits au Québec pour qu'on puisse collaborer encore davantage à l'échelle nationale
et d'ailleurs de positionner le Centre de prévention de la
radicalisation comme une initiative de premier
plan qui peut être non seulement utile au Québec, mais à l'ensemble du pays et
qui peut inspirer d'autres
initiatives du genre. Alors, j'ai l'intention, d'ailleurs c'est déjà fait,
d'inviter mon homologue fédéral à visiter
avec moi le centre de prévention de la radicalisation. Et on va certainement
organiser une rencontre tripartite avec le maire de Montréal à cette
occasion.
Alors,
ça, c'est un exemple. Pourquoi c'est important, ça? Parce qu'au-delà du travail
policier, puis je vais en dire quelques mots dans un instant, parce
qu'il est très, très, très important... C'est absolument fondamental, les
forces policières jouent un rôle essentiel,
de premier plan, ils sont très actifs dans la prévention, et les enquêtes, et
la détection de possibles incidents,
bien sûr, mais aussi en amont, en prévention, je vais en parler dans quelques
instants. Mais pourquoi c'est si
important? C'est parce que, lorsqu'on agit en amont, on peut prévenir beaucoup
de choses. Ça ne veut pas dire qu'on
peut prévenir 100 % de tous les risques, là. Le risque zéro n'existe
jamais en toute chose. Mais néanmoins il y a des jeunes qui commencent
un parcours qui peut les mener très loin dans le mal. Et, si on les prend bien
avant, bien, on a l'occasion de les réorienter dans le droit chemin. Puis c'est
ça qui doit être le but qui nous anime.
Depuis la création du
centre, là, les données les plus récentes que j'ai pour le Centre de prévention
de la radicalisation, au
31 mars 2016, il y avait eu 674 appels qui avaient été effectués et il
y avait eu 136 demandes d'assistance. Alors, moi, j'ai discuté
évidemment avec les responsables du centre. Dans certains cas, ça les amène à
envoyer des travailleurs sociaux formés et prêts à agir. Des fois, ça peut être
les parents qui appellent, ça peut être des amis qui appellent, ça peut être un établissement scolaire qui appelle. Ils vont
intervenir eux-mêmes. C'est un service qui est très utile. Imaginez-vous
un parent qui voit son enfant changer de comportement ou avoir des
fréquentations qui laissent penser que
peut-être il y a un processus de radicalisation en cours. Certains de ces
parents ne vont pas vouloir appeler la police
parce qu'à tort ou à raison ils peuvent craindre que leur enfant va être
arrêté, hein? Ce n'est pas forcément le cas, mais néanmoins ils peuvent avoir cette crainte, alors
qu'on peut déjà travailler avec des groupes communautaires en amont.
C'est sûr que, si
l'appel porte sur un cas qui laisse penser aux intervenants du centre qu'il y a
une menace imminente, ils vont contacter les
services policiers à ce moment-là. Il y a un arrimage qui se fait avec les
services policiers, et qui sont
toujours en appui à ce type d'initiative, parce qu'ils partagent, j'en suis
absolument convaincu, parce qu'on en a discuté,
et j'en ai discuté notamment avec la Sûreté du Québec, ils partagent totalement
cette philosophie de la prévention.
Maintenant,
ils doivent être actifs en enquête et ils doivent être prêts à intervenir, le
cas échéant. Et ça, ça veut dire du
travail qui se fait en collaboration. Alors, la Sûreté du Québec, le SPVM et la
GRC travaillent ensemble. Ils travaillent ensemble au sein d'une équipe intégrée en matière de sécurité nationale.
Et donc il y a une fluidité de renseignements à l'intérieur des corps policiers. Le MSP lui-même dispose de sa propre
capacité autonome de traitement des renseignements relatifs aux menaces susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l'État
avec son Centre de gestion de l'information
de sécurité. Alors, on a ça aussi.
Et j'ajouterai, puisque,
M. le Président, vous m'indiquez que je commence à épuiser le temps disponible,
j'ajouterai à cela que, depuis novembre 2014, l'École nationale de police du Québec
dispense également un séminaire de sensibilisation portant sur la
sécurité nationale, qui est dispensé aux aspirants policiers au programme de
formation initiale en patrouille-gendarmerie, et ça intègre des éléments portant
sur la radicalisation en traitant des indicateurs ou des signes
précurseurs de la propagande idéologique, de la place d'Internet et des médias
sociaux de même que des facteurs de vulnérabilité chez la personne.
Alors,
c'est un phénomène nouveau, c'est un phénomène qui touche beaucoup
de pays, c'est un phénomène que nous prenons très au sérieux, et nous
déployons des moyens pour nous assurer de la sécurité des citoyens du Québec,
pour nous assurer d'accompagner notamment les jeunes pour éviter qu'ils
plongent dans un processus les menant à la radicalisation.
Ce travail-là se fait de concert entre plusieurs ministères, se fait en interaction avec les services
policiers, se fait avec des groupes communautaires, se fait avec des institutions d'enseignement. J'ai oublié de mentionner que ma collègue ministre de l'Enseignement supérieur a récemment aussi
apporté une aide financière au collège Maisonneuve, qui a demandé une aide supplémentaire parce qu'il vivait une problématique particulière. Alors, le gouvernement est en action pour assurer la sécurité de ses citoyens.
Le Président (M.
Ouellette) : Merci, M. le ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. Alors, suivi de dossier. En 2014, j'ai participé
à l'étude des crédits en Sécurité publique, et à l'époque la prédécesseure du ministre
a eu un engagement lourd de conséquences concernant une
triple évasion qui s'est produite au centre
de détention de Québec. Elle avait indiqué, le 18 juin : Pas
de troisième évasion par hélicoptère,
jure la ministre. Alors,
faisons le suivi des mesures qui ont été mises en place pour s'assurer que ça
ne se reproduise pas depuis ce temps-là dans l'ensemble des centres de
détention du Québec.
C'est
un dossier qui nous préoccupe. On se souvient à l'époque qu'on avait déploré — pas seulement nous, mais un ensemble
d'interlocuteurs — le
manque de clarté dans la communication du ministère de la Sécurité publique et
le manque de cohérence, et on se souvient
que, lorsqu'on avait évoqué ces questions-là, on est restés avec davantage...
À chaque fois qu'il y avait une intervention
du gouvernement, ça créait davantage de questions que ça apportait des
réponses ou une source, disons, d'information qui était correcte dans les
circonstances.
En
ce sens-là, on aimerait savoir qu'est-ce qui a été fait dans les différents
centres de détention. J'aimerais
informer le ministre, s'il ne le sait pas,
que, pas plus tard qu'hier matin, au centre de détention de Rimouski,
un hélicoptère a survolé le centre à
moins de 10 mètres. Alors, c'est une indication, parmi bien d'autres que
je pourrais lui indiquer aujourd'hui, qui lui démontre que les centres de détention sont toujours
vulnérables. Et, dans le cas du centre de détention de Québec,
qui est probablement un des centres qui est dans le moins bon état au Québec, plusieurs
informations qu'on détient nous indiquent que très peu a été fait.
Alors,
est-ce que le ministre est prêt à prendre le même engagement
que la députée d'Anjou—Louis-Riel à l'effet qu'il n'y aura pas de
troisième évasion?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Alors, c'est une des questions que j'ai posées dès que je
suis arrivé en poste également, c'est à savoir quel a été le suivi qui a été donné notamment aux événements auxquels
fait référence le député de Matane-Matapédia, mais aussi les recommandations du rapport Bouchard, et
je fais régulièrement le suivi de l'application des mesures qui suivent ces recommandations.
Je
vais peut-être brièvement dire deux choses à cet effet, puis ensuite je
demanderai à M. Longtin de compléter, parce
qu'il a le détail de l'ensemble des mesures qui ont été mises en place depuis.
Mais la première chose, c'est que le système de classement des détenus
en fonction du risque qu'ils représentent, notamment des risques d'évasion, a
été revu, de telle sorte que la gestion des déplacements à l'intérieur du
centre de détention et de la présence dans certains endroits, notamment les cours, n'est plus la même, parce qu'on a un
système de gestion en fonction du risque qui a été amélioré grandement, et, dans ces circonstances-là,
il y a des... Les personnes qui se sont retrouvées dans une cour à
partir de laquelle il y a eu évasion, en
vertu des règles actuelles, n'auraient pas pu s'y retrouver, en vertu des
règles actuelles. Alors, ça, c'est une chose.
Le
député de Matane-Matapédia sait aussi que nous avons procédé à la mise en place
de grillages dans certaines cours.
Évidemment, ce sont des cours qui nécessitent
une protection particulière, pour des raisons que je n'évoquerai pas,
dans le cadre du système de classement. Je ne vous dirai pas où ça a été fait exactement
parce que, là aussi, il y a des questions de sécurité qu'on doit absolument
respecter.
Alors,
je vous dirai ces deux choses-là. Il
n'y a pas que ça, il y a
toutes sortes de procédures qui ont été améliorées aussi depuis, puis je
pense que M. Longtin pourrait donner un portrait plus général.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Ouellette) : ...M. Longtin, M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
...pas les mesures, parce que ça pourrait être long. Si on pouvait les déposer.
Ma seule question, c'est : Est-ce que
le ministre a la même assurance que sa prédécesseure et peut
nous garantir, comme elle l'a fait... Elle a même juré qu'il n'y aurait
pas de troisième évasion.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, il a mon assurance qu'on met tout en oeuvre pour éviter une telle situation.
Mon rôle à moi, c'est de m'assurer, avec mes
équipes, d'une sécurité la plus grande possible à l'intérieur de nos centres
de détention et de minimiser, autant que faire se peut, des risques de
cette nature.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, est-ce que
le ministre était au courant de ce vol d'hélicoptère
au-dessus du centre de détention de Rimouski hier matin?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Honnêtement, ça n'a pas
été porté à mon attention.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Merci, M. le Président. Alors, j'en informe le ministre, il pourra faire les
vérifications adéquates, puis je l'invite à mener enquête là-dessus,
parce que ça se passe dans ma région, ça me préoccupe, mais ça préoccupe
également l'ensemble du monde qui gravite dans les centres de détention au
Québec.
On poursuit
sur les mesures susceptibles de nous aider ensemble à s'assurer que les
criminels restent en prison, qu'ils
ne soient pas en communication avec l'extérieur. On a fait des propositions à
maintes reprises. Je me souviens, comme membre du gouvernement, d'avoir entendu le député de Verchères proposer
l'utilisation de brouilleurs d'ondes. Et ça avait été ridiculisé par
certains en Chambre. Pourtant, c'est une mesure qui existe ailleurs. J'ai
entendu le ministère évoquer que ça pourrait
être une bonne formule. On a posé la question au sous-ministre il n'y a pas
tellement longtemps sur l'achat de
brouilleurs d'ondes, bon, ce n'est pas clair. Alors, j'ai l'extrait ici. En
fait, c'était à M. Longtin qu'on avait posé la question, qui nous disait : «Pour l'instant, il y a une technologie
qu'on a déjà tenté de vérifier en projet pilote à l'intérieur de nos
établissements, il y en a un autre qui devrait s'effectuer à court terme, mais,
non, on n'a pas encore acquéri de brouilleurs d'ondes...»
Ma question est très simple : Est-ce que
c'est l'intention du ministère d'utiliser la technologie des brouilleurs d'ondes, oui ou non? Parce qu'il m'apparaît là
qu'il faut l'envisager et s'assurer qu'il n'y ait pas de communication
entre les détenus et le monde extérieur, que
ce soit pour des invasions, pour la coordination de crimes ou de vente de
stupéfiants, ou tout simplement pour respecter les conditions de détention qui
sont prévues lors de la peine.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Alors, il y a eu
une question similaire hier soir, et j'ai expliqué qu'on examine différentes
technologies et que la réponse doit
tenir compte de nos propres besoins à l'intérieur des centres de détention, on
ne doit pas brouiller nos propres communications. Donc, ça, c'est un
aspect important.
Alors, je ne
sais pas si la proposition qui avait été faite à l'époque, bien, par le député
de Verchères avait été ou non
ridiculisée, là, je n'ai pas eu connaissance, moi, d'une telle chose. Je sais
par contre que lui-même était très sceptique vis-à-vis de l'utilité des grilles dans les cours. Et, malgré tout, on
est allés de l'avant. Donc, je pense qu'on fait preuve d'ouverture
d'esprit de façon générale.
Mais, pour
aller plus loin dans les technologies qu'on envisage, je pense, encore une
fois, que M. Longtin est la personne toute désignée pour vous donner un
complément d'information.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, comme on a eu la réponse il n'y a pas tellement longtemps de M.
Longtin, ma question : Est-ce que,
depuis cette affirmation-là, donc 10 février 2016, le ministère a
acquis ou non des brouilleurs d'ondes?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : La réponse est non. On
fait l'évaluation des technologies. Mais je pense que le député de Matane-Matapédia n'a pas envie d'entendre répondre
M. Longtin, mais il est disponible, si jamais il veut un complément
d'information.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
J'aime, M. le Président, m'exprimer d'élu à élu. C'est lui qui a la charge de
ministre, il l'a sûrement beaucoup souhaitée, alors c'est à lui que je
veux poser les questions, et je veux obtenir des réponses. C'est lui qui est
imputable ultimement.
Concernant le
monde carcéral toujours, la réalité dépasse de beaucoup la fiction. Ce qui se
passe dans nos centres de détention dépasse l'entendement : santé
mentale, toxicomanie, surpopulation, manque d'équipement, manque de considération du personnel à bien des égards. On
apprenait récemment qu'il n'y a jamais eu autant de détenus qu'on envoie
au trou, des gens qui ont des comportements
qui mettent en danger nos fiers travailleurs des centres de détention, les
agents de la paix en milieu carcéral. Ça nous préoccupe, ils ont envoyé
plusieurs signaux, c'est documenté depuis au moins 15 ans, ces questions-là. Et j'ai eu l'occasion d'échanger avec
eux, j'ai eu l'occasion d'avoir plusieurs témoignages, mais pas
seulement d'eux, de gens qui gravitent, qui ont accès à des centres de
détention et qui sont inquiets pour, d'un, la valorisation
de ce travail qui est difficile, c'est un travail qui est dangereux. C'est des
professionnels qui sont extrêmement fiers, puis
souvent on a l'occasion de reconnaître avec fierté le travail des policiers,
puis on le fait souvent, dans des conditions
difficiles, ou nos paramédics, mais il y a aussi d'autres corps de métiers qui
mettent leur vie en jeu, et je veux saluer
les professionnels qui sont dans ce domaine. Alors, en ce sens-là, j'aimerais
ça que le ministre puisse m'indiquer comment
on fait en sorte d'envoyer un signal positif pour l'amélioration des conditions
des agents de la paix en centres de détention. Et puis j'aurais des
questions plus spécifiques, si on a le temps, suite à sa présentation.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Une petite chose en commençant, puis le député de
Matane-Matapédia, comme tout autre député à l'Assemblée nationale, a droit de changer d'approche, là, mais, hier soir,
il n'avait aucun problème à demander directement, à poser directement
ses questions notamment au commissaire de l'UPAC ou à mon sous-ministre. Alors,
oui, on peut discuter d'élu à élu, très
bien, mais, des fois pour des questions qui sont un petit peu plus précises et
techniques, je pense que ça vaut la
peine de faire appel à l'expertise des gens des organismes et du ministère. Je
ne pense pas qu'il y a de problème avec ça. En tout cas, moi, je n'en
vois pas personnellement.
Alors,
écoutez, la question des détenus mis en réclusion, ce n'est pas un phénomène
qui est nouveau, là, ce n'est pas du
tout un phénomène qui est nouveau. Ce n'est jamais une décision qui est prise à
la légère. Ça correspond à des situations
particulières qui sont balisées. La réclusion ne peut pas excéder un certain
nombre de jours. Il faut savoir que la population carcérale a augmenté
aussi au cours des cinq dernières années. Donc, il n'est pas du tout... C'est
relié en partie, là, le fait qu'il y en ait
plus qui soient en réclusion parce que la population a augmenté. Mais la
réclusion, elle est balisée aussi par
la nécessité de respecter totalement les droits de la personne, mais il y a des
circonstances en milieu carcéral qui nécessitent des mesures de cette
nature-là, et elles ne sont jamais prises à la légère.
S'il est
intéressé d'en savoir davantage, il y a beaucoup de formation qui est dispensée
à nos agents de la paix en services
correctionnels, c'est l'un des services du ministère de la Sécurité publique où
d'ailleurs les formations sont les plus
importantes, mesurées de toutes sortes de façons, notamment en pourcentage de
la masse salariale du personnel, et elle tient compte de ces
particularités.
Il y a des problèmes de santé mentale aussi en
milieu carcéral, il y a des gens qui peuvent avoir des pensées suicidaires, et on veut prévenir le suicide. Il y
a des gens qui peuvent être violents pour les autres et pour eux-mêmes.
Donc, c'est très balisé, ça ne se prend
jamais à la légère. Donc, il faut faire attention de ne pas faire des
conclusions hâtives sur la base d'une
pure statistique. Il faut aller dans les milieux pour voir qu'en pratique les
gens font très attention à comment ils vont prendre ces décisions, ils
sont soucieux du respect des droits de la personne. Mais c'est un milieu
particulier qui nécessite parfois,
malheureusement, le recours à cette réclusion. Mais elle est balisée et elle
n'est pas éternelle, là, ça ne peut jamais excéder plus qu'un certain
nombre de jours.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
M. le Président, le ministre, je suis convaincu, partage avec nous cette
volonté de mieux reconnaître cette
profession qui est celle d'agent de la paix en centre de détention. J'expliquais
tout à l'heure qu'on connaît bien les policiers,
il y a même une émission de télévision, le vendredi, qui s'appelle SQ,
M. le Président, vous savez ça. Sûrement que vous êtes rivé à votre téléviseur le vendredi. Il y en a une sur les
paramédics également. Si d'aventure un réseau de télévision
s'intéressait au rôle d'agent de la paix, est-ce que le ministre serait ouvert
à leur donner cette autorisation de pouvoir entrer, en tout respect des normes
établies, pour faire ce genre de tournage?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
• (16 h 10) •
M.
Coiteux : Bien, je ne vais pas répondre maintenant, parce que ça
nécessite une réflexion. Ça nécessite certainement une réflexion avant
de répondre.
Ceci dit, je
pense que c'est important parce que — il y a des gens qui nous écoutent, là — on est quand même dans un contexte particulier, et donc il y a
certaines choses qui sont dites et qui sont vues dans l'espace public qui ne
sont pas indépendantes de ce contexte
particulier qui est un contexte de négociation. Alors, vous savez qu'on a
négocié avec les syndicats représentant... les syndicats du front commun
l'automne dernier. Vous savez que ça n'a pas toujours été facile. Vous savez qu'il y a des choses qui ont
été dites dans l'espace public, le gouvernement ne se préoccupait pas de
ceci, de cela, et que, finalement, on s'est
tous serré la main puis on a signé une convention collective de cinq ans
reconnue par tous comme étant une
négociation de bonne foi. Alors, c'est notre intention d'arriver à une telle
entente heureuse avec les agents de
la paix en services correctionnels, mais, en attendant, on est en négociation,
puis il y a toutes sortes de choses qui
sortent dans l'espace public qui sont dans la tradition, hein, et qui
antagonisent les rapports entre les deux. Moi, de mon côté, j'ai
l'intention d'avoir la même attitude que j'ai eue dans les négociations avec le
front commun, qui est une attitude respectueuse, la recherche de solutions, et
la recherche d'une solution négociée qui est dans l'intérêt de tous.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : J'apprécie la réponse, M. le Président. Je vais poser la question d'un autre angle. La personne qui siège habituellement à sa gauche, au siège qui est le premier ministre du Québec, député de
Roberval, a un centre de détention dans sa circonscription. J'aimerais ça lui en parler. Le temps supplémentaire, et la réquisition obligatoire du personnel, est critique dans plusieurs endroits, mais particulièrement à Roberval. Actuellement, il y a un manque d'effectif qui entraîne plusieurs coupures de services dans l'établissement, dans un premier temps, en établissement de détention à Roberval, et non à Chicoutimi.
Puis le déplacement a contribué à hausser le temps supplémentaire en imposant
un déplacement de trois heures aller-retour.
Alors, est-ce qu'on a une solution qui est envisagée pour régler ce problème-là?
Puis est-ce que le ministère a les budgets, hein, dans ses cahiers pour
engager suffisamment d'agents pour réduire le temps supplémentaire requis puis
stabiliser la situation de ce nouvel établissement qui est celui de Roberval?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Oui. Une chose, je veux
juste revenir brièvement avant de répondre à la question... ou plutôt peut-être
demander à M. Longtin de donner un
petit peu plus le topo de la situation
à Roberval, mais je reviens très, très, très brièvement sur les agents de la paix en services
correctionnels puis tout le respect que j'ai pour eux : je vais d'ailleurs
rencontrer le syndicat le 3 mai
prochain personnellement. Peut-être que M. Longtin pourrait donner quelques
compléments sur la situation à Roberval.
Le Président
(M. Ouellette) : M. Longtin,
juste pour... Oui, oui, il y a consentement. Pour ce qui est de l'audio, vous vous
identifiez, M. Longtin, pour qu'on vous localise. Et vous répondez à la question.
M. Longtin (Jean-François) :
Jean-François Longtin.
Donc, la
première question était le temps supplémentaire lié aux mouvements
entre Roberval et Chicoutimi. Ce qui est important de souligner, c'est que ce n'est pas
propre à... Dans plusieurs de nos régions, on a des centres de
détentions régionaux, comme par exemple l'Établissement de détention de Saint-Jérôme qui dessert Joliette,
Mont-Laurier et Laval. Donc, c'est
normal pour nous d'avoir un centre de détention régional qui dessert différents
palais de justice à certaines distances.
Une chose est
certaine, c'est qu'au niveau des gens qui se déplacent quotidiennement entre Roberval
et Chicoutimi on a, à l'intérieur de nos centres de détention, en accord avec le syndicat
des agents de la paix, un processus de rotation. Donc, les postes de transport sont affichés. Les gens qui choisissent
ces postes-là sont tout à fait conscients qu'ils doivent entrer plus tôt
au travail et quitter plus tard. Et ils font ce choix-là pour assurer les
transports.
Dans la
décision de Roberval et dans la préparation de cette décision-là, bien sûr,
il y a eu diverses rencontres avec les gens de la région, entre autres
de Chicoutimi, pour expliquer cette décision-là, expliquer comment on était
pour fonctionner au palais de justice. Mais il y a
eu aussi, bien sûr, des rencontres avec le personnel, à la fois pour
préparer le processus de rotation, et il y a eu de nombreuses heures aussi de
formation pour s'adapter au nouvel établissement.
Donc, pour ce
qui est du transport entre Roberval et Chicoutimi,
les personnes qui ont choisi ces postes-là étaient tout à fait,
normalement, et je le souhaite, conscientes qu'il y avait du temps
supplémentaire, parce que c'est une situation qu'on retrouve dans d'autres
établissements régionaux qui desservent plusieurs palais de justice.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia, quatre minutes.
M.
Bérubé :
M. le Président, c'est pour cette raison-là... Ce n'est pas que je ne voulais
pas entendre tout à l'heure M.
Longtin, mais on a peu de temps pour questionner et on a beaucoup de sujets.
Alors, dans ce cas-là puis dans d'autres cas, on pourrait avoir de
l'information écrite, là, au besoin.
Je voulais
juste le préciser puis indiquer au ministre, qui nous disait que ce n'est pas
nouveau d'avoir des détenus envoyés
au trou, qu'il y a eu des augmentations de 33 % depuis 2010, puis, en
termes de jours passés au trou, c'est un bond spectaculaire de 56 % qui a été rapporté récemment. Donc, il y
en a toujours eu, mais il y en a davantage, et ça crée une pression sur
le personnel.
Hier, j'ai
parlé de la question de l'indépendance de la police, M. le Président. Et je
veux y revenir. C'est important, c'est
à la base de notre démocratie. Et je veux qu'il n'y ait aucune ambiguïté.
Alors, je veux rappeler au ministre un texte du 1er avril dernier dans LeJournal de Québec, de
Geneviève Lajoie, qui nous indique que le ministre peut compter sur des
notes provenant de la Sûreté du Québec pour préparer les périodes de questions.
Alors, il ne s'est pas exprimé dans l'article,
et il a l'occasion de le faire aujourd'hui. Ça, ça a commencé un peu après les
événements de Val-d'Or. Alors, est-ce qu'il peut m'expliquer pourquoi la
Sûreté du Québec doit lui fournir avant 7 heures, le matin, des
informations pour préparer — c'était le cas de sa prédécesseure,
j'imagine que ça suit encore — les réponses du ministre à la période
des questions?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, c'est parce que ce n'est pas vrai. Je ne reçois pas de
notes de la Sûreté du Québec le matin comme
ça. Mais il peut arriver par contre que je vais interroger mon sous-ministre
sur certains événements qui se sont produits. Et il bien possible que
mon sous-ministre communique avec la Sûreté du Québec pour avoir les éléments d'information qui vont me permettre de jouer pleinement mon rôle de ministre de la Sécurité
publique et de comprendre un certain
nombre d'enjeux. Si par exemple... Tout
à l'heure, la question
m'a été posée du survol d'un établissement par un hélicoptère. Alors, évidemment que, si
j'avais cette connaissance-là le matin en me levant, je poserais des questions.
Il est possible donc qu'on appellerait... Bon. Voilà le genre de situation. Mais
je ne reçois pas de notes préparées par la Sûreté du Québec le matin. C'est totalement
faux.
Le
Président (M. Ouellette) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : ...une
note à laquelle on a eu copie : «Cette personne, elle communiquera
directement avec vous pour obtenir des informations dans les dossiers
d'actualité afin de compléter des fiches d'information en réponse aux demandes du cabinet ministériel les matins où
siège l'Assemblée nationale. Ne soyez [donc] pas surpris si elle vous
contacte dès 7 heures, le matin. Les délais de rédaction étant très
courts, ces demandes devraient être traitées en priorité.»
Alors, est-ce qu'il
se peut que quelqu'un à son cabinet reçoive ces informations?
Le Président (M.
Ouellette) : Vous faites référence à quelle note, M. le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé :
Une note que nous avons obtenue.
Le Président (M.
Ouellette) : Que vous avez? Qui n'est pas nécessairement à la connaissance
du ministre? Que vous... M. le ministre.
M.
Coiteux : Non. Je rappelle
que ni moi ni mon cabinet ne demande des lignes systématiquement à chaque
matin à la Sûreté du Québec. Cette procédure-là, que je ne sais pas d'où elle
vient, n'existe pas.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Peut-être le directeur général de la Sûreté du Québec, là-dessus?
Le Président (M.
Ouellette) : Pardon?
M.
Bérubé :
J'aimerais pouvoir questionner, à ce moment-là, le directeur général de la Sûreté
du Québec.
Le Président (M.
Ouellette) : Bien, avec la permission du ministre?
M. Coiteux :
...
Le Président (M. Ouellette) : M. Prud'homme, vous vous identifiez pour l'audio
et vous répondez à la question de M. le député de Matane-Matapédia. Il
reste une minute.
M. Prud'homme
(Martin) : Merci. Martin Prud'homme, directeur général de la Sûreté du
Québec...
(panne de son)
M.
Bérubé : ...Québec
doit se rapporter à la Grande fonction des enquêtes afin d'informer le cabinet
d'un certain nombre d'éléments qui devraient être portés à son information
pour la période des questions.
Le Président (M.
Ouellette) : M. Prud'homme.
M. Prud'homme (Martin) : ...de répondre à votre question rapidement. Et
vous allez avoir la réponse. Je pense que
ça va s'éclaircir. C'est qu'au fil, je pense, des dernières années... De
toute manière, lorsque j'occupais le poste de
sous-ministre, on questionne régulièrement, par le bureau du ministère de la
Sécurité publique, la Sûreté du Québec pour différentes questions et non
d'ordre opérationnel. À l'intérieur de mon cabinet — il faut faire
attention à ne pas mélanger les mots — à l'intérieur de mon cabinet de directeur
général, on a demandé à nos employés de la Grande fonction des enquêtes criminelles sur la grandeur du
territoire d'être en mesure de répondre au ministère de la Sécurité
publique. Il est envoyé un courriel à
l'interne, et, dans le courriel, on mentionne d'être prêt le matin pour
répondre à des questions au ministère
de la Sécurité publique. Mais il y a eu une erreur, on a écrit de répondre au
cabinet du ministre de la Sécurité publique.
Alors, c'est tout simplement une erreur de la part d'un de nos employés. Mais
jamais, au grand jamais, nous ne répondons directement à un cabinet de
ministre.
Le Président (M. Ouellette) : Merci. M. le député de Matane-Matapédia, ça
termine votre bloc de questions. Vous avez votre réponse. M. le député
de La Prairie.
M. Merlini : Merci
beaucoup, M. le Président. Lors du remaniement ministériel, le premier ministre
a confié au ministre de la Sécurité publique et également ministre des
Affaires municipales et de l'Occupation des territoires le mandat d'évaluer, au cours des six prochains mois,
à partir évidemment de la journée de l'assermentation, le
28 janvier, la possibilité de réunir les deux ministères. Je vais citer le
premier ministre, M. le Président, pour les auditeurs et les téléspectateurs
qui nous regardent cet après-midi :
«Le ministre[...] — je ne peux pas le nommer — également responsable de la métropole,
poumon économique du Québec,
poursuivra la transformation profonde de la relation entre les municipalités et
le gouvernement du Québec. Il aura
également le mandat d'évaluer, au cours des six prochains mois, la possibilité
de réunir les deux ministères dont il sera responsable : la
Sécurité publique et les Affaires municipales.» Fin de la citation du premier
ministre.
Il faut
rappeler aux gens qui nous écoutent aujourd'hui que le ministère de la Sécurité
publique et le ministère des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire sont responsables d'activités et
de services qui ont un impact majeur sur
la vie de tous les citoyens et sur la gestion des villes, notamment la sécurité
civile et les interventions lors de désastres naturels, l'organisation des services de police, la prévention et la
lutte contre les incendies, la gouvernance des villes et la politique
d'occupation du territoire en région.
Alors, très simplement, nous sommes
maintenant rendus le 21 avril, je voudrais savoir du ministre où en est-il
rendu dans sa réflexion, dans son travail
qui va mener à une possible fusion des deux ministères dont il a la
responsabilité.
Le
Président (M. Ouellette) : M. le ministre.
• (16 h
20) •
M. Coiteux : Oui. C'est
une question qui est très importante parce qu'elle est... c'est l'un des
aspects du mandat que m'a confié le
premier ministre. Ce n'est pas le seul, mais c'est un aspect extrêmement
important. Et il m'a demandé effectivement
de lui soumettre les résultats d'une réflexion dans les six mois suivant mon
entrée en fonction, à savoir : Est-ce
qu'on peut faire quelque chose de mieux pour les citoyens du Québec, pour les
gouvernements municipaux, avec qui on
est en interaction dans la livraison des services sur le territoire de
l'ensemble du Québec? Est-ce qu'on est en mesure de faire mieux, donc, avec nos partenaires, pour les citoyens du Québec,
en réunissant les forces vives des deux ministères que sont les Affaires
municipales et Occupation du territoire, d'une part, et Sécurité publique,
d'autre part?
J'ai donc mis sur
pied un comité de réflexion qui fait le travail, à l'heure actuelle, de
regarder les tenants et aboutissants de cela
en interaction avec des personnes clés, pas seulement dans les deux ministères
directement concernés, mais aussi
dans d'autres ministères qui peuvent avoir un regard et une vision intéressante
par rapport à ça. Puis pourquoi? Parce
qu'ici il ne s'agit pas de faire une fusion pour des raisons administratives.
Ça, une fusion pour des raisons administratives,
c'est une vision qui est centrée sur nous, à Québec, là : Est-ce que je ne
devrais pas regrouper telle chose ici
avec telle chose, de telle sorte que je vais faire des économies, puis ces
économies-là vont servir au gouvernement pour faire autre chose? Ici, c'est vraiment une vision d'amélioration des
services sur le territoire. Ce qui veut dire que cette fusion éventuelle aura du sens pour autant que ça
crée un nouveau ministère qui n'est pas la somme des deux ministères qui
existent actuellement. Et donc il ne s'agit
pas de regrouper 100 % de l'un avec 100 % de l'autre, mais de
développer une vision intégrée avec
une mission qui est commune à ce qui était auparavant deux organisations, mais
qui en deviennent une seule.
Alors, cette
réflexion-là, elle est en train de se faire. J'ai déjà eu des échanges,
évidemment, avec les gens qui mènent cette
réflexion. Elle avance bien, de telle sorte que je suis convaincu que, dans les
délais qui m'ont été impartis par le
premier ministre, je vais être capable de soumettre une réflexion très
sérieuse, avec des pistes de solution et, le cas échéant, un plan de
mise en oeuvre.
Le Président (M.
Ouellette) : Merci, M. le ministre. On s'en va à Argenteuil? Non, on
s'en va à Marguerite-Bourgeoys. Bien, je reconnais avec beaucoup de plaisir mon
collègue et mon ancien collègue, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M.
Poëti : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir d'être ici
aujourd'hui. Et en même temps, bien, il y a plusieurs sujets qui sont discutés ici, et certains,
évidemment, qui m'interpellent davantage, lorsqu'on parle surtout de
formation. Dans une vie antérieure, j'ai
fait de la formation au collège Maisonneuve et également au collège Ahuntsic.
Et, en débutant, je disais toujours
aux étudiants : Si je vous enseigne la police comme je l'ai apprise, vous
allez être très mauvais. Parce que ça fait 15, 20 ans que j'étais
passé à l'École nationale de police, et ce qui change à travers les années,
c'est non seulement l'évolution de la société, mais aussi les lois, les
règlements, les problématiques, les façons d'intervenir, les nouvelles façons aussi, par le milieu criminel,
d'utiliser de nouvelles armes, de nouvelles techniques pour, évidemment,
provoquer des situations difficiles lors d'interceptions. Et, en ce qui me
concerne, la clé de ces situations-là difficiles, bien, c'est la prévention, mais surtout la formation. Et on a évidemment
ici le loisir d'avoir le ministre, le privilège, mais également les gens
de l'École nationale de police.
Et
je pense que, lorsque les citoyens se questionnent lors d'interventions, lors
de situations problématiques... On dit toujours : Pourquoi ça n'a
pas été évité? Pourquoi les policiers ont travaillé de cette façon-là? Et
qu'est-ce qui se fait pour améliorer ça? Et
je pense qu'aujourd'hui on aura sûrement l'occasion... et ça répondra à mes
questions, parce que je sais que
l'école nationale, depuis le mois de mai 2015, a des formations nouvelles,
améliorées, différentes. Alors, ayant quitté le milieu en 2004, j'aurai
beaucoup à apprendre. Mais je pense que c'est important pour les citoyens qui
nous écoutent de savoir ce qui est fait dans le milieu de la formation.
Et
il y a un domaine aussi qui est particulier : sur la bonification de la
formation des policiers en santé mentale, et également, aussi, au niveau des armes blanches. Alors, je sais que la
formation a été revue, améliorée. J'aimerais entendre le ministre, ou les gens de l'école de police
nationale, de nous informer, dans un environnement... on parle de 2015,
des changements importants pour les
situations en santé mentale, qui se produisent malheureusement trop souvent.
Mais, les policiers étant les
premiers à devoir intervenir, quelles sont les nouvelles techniques? Quel type
de formation ont-ils reçue pour répondre davantage aux problématiques
que l'on retrouve à la grandeur du Québec, et non seulement en milieu urbain,
comme certaines catégories de criminalité?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Oui. Bien, M. le Président, puis, à la... Je pense que le
député de Marguerite-Bourgeoys me connaît assez comme collègue aussi
pour savoir que j'accorde une grande, grande, grande importance à l'éducation
et à la formation, dans toutes les sphères par ailleurs,
hein? Pour ceux qui ne le savent pas, avant d'être en politique, j'ai fait
quelques petites choses dans ma vie, mais j'ai été notamment 19 ans
professeur dans une institution d'enseignement universitaire qui s'appelle
l'École des hautes études... qui s'appelle aujourd'hui HEC Montréal mais qui, à
l'époque, s'appelait l'École des hautes études commerciales de Montréal, et
donc je crois beaucoup dans l'importance de nos institutions d'enseignement et
de recherche, énormément, énormément.
Alors, vous
pensez bien que, quand j'ai été nommé par le premier ministre ministre de la
Sécurité publique... Bon, comme on
fait dans ces occasions-là, évidemment on veut rencontrer le maximum des
partenaires qui travaillent avec nous.
Ça m'a d'ailleurs amené à visiter des centres de détention. Ça m'a amené à
visiter le quartier général de la Sûreté du Québec et plusieurs unités importantes, notamment les maîtres-chiens et
ce qu'ils y font, et là aussi il y a de la formation. Mais j'ai visité l'École nationale de police du
Québec et honnêtement, puis je le dis à leur attention et intention, j'ai
été très impressionné par la qualité de leur travail, leur enthousiasme et de
ce que fait cette grande institution. Parce que cette grande institution, c'est un pilier central qui fait en sorte que nous
avons des policiers au Québec qui ont un haut niveau de professionnalisme. On a des policiers qui ont un
niveau de formation qui est à un niveau qui se compare aux meilleurs
dans le monde, et je le dis avec beaucoup de
certitude parce que je le vois aussi dans mes interactions avec les policiers.
De façon générale, le niveau général de formation et d'éducation de nos corps
policiers au Québec est remarquable.
Et vous savez
que le métier de policier n'est pas un métier facile. C'est un métier très
difficile. C'est un métier qui les
expose à des risques au quotidien et c'est un métier qui les expose à la
critique aussi, parce qu'ils doivent agir dans des environnements très
difficiles, très complexes, très changeants et ils sont constamment exposés à
la critique. Et moi, je tiens à saluer leur
travail remarquable puis je tiens à saluer le travail remarquable des
formateurs des policiers au Québec aussi. Et on a quelque chose que non
seulement on doit préserver, mais qu'on doit développer davantage, qu'on doit
développer davantage.
Alors, comme
la société évolue, comme la société évolue et qu'il arrive des problématiques
beaucoup plus aiguës, dans certains
cas, dans certains domaines, qu'à d'autres moments dans le passé, bien, il faut
adapter nos programmes de formation
en conséquence. Quand j'ai visité l'École nationale de police, j'ai vu très
concrètement des travaux pratiques, là, des séances de simulation où des aspirants policiers avaient à
intervenir dans des situations où il y avait des personnes itinérantes
qui avaient des problèmes visiblement de santé mentale et comment intervenir
dans ces circonstances-là pour assurer la
sécurité de ces personnes, pour les aider, tout en rassurant les citoyens,
parce qu'il y a généralement un appel,
là, qui est à la source d'une telle intervention. C'est pour venir en aide à
cette personne et rassurer les citoyens du voisinage, et le faire en s'assurant que les opérations se fassent de la
meilleure façon possible. Alors, ces formations-là n'existaient peut-être pas dans le passé, elles
existent aujourd'hui, et ces formations-là ont encore besoin d'être
bonifiées.
La même chose
se passe pour l'intervention des policiers en milieu autochtone. Alors, nos
corps policiers, et les corps policiers autochtones, et les corps comme
la Sûreté du Québec, qui est souvent en interaction avec les corps policiers autochtones, interviennent, encore là,
dans des cas, dans des situations sociales très complexes, très
difficiles qui ne demandent pas seulement du jugement, mais des techniques, des
façons, une sensibilité culturelle qui doit être intégrée dans nos formations. Et j'ai demandé et mis sur pied très
récemment un comité qui réunit le ministère et l'École nationale de police pour travailler sur une
amélioration de notre formation, une bonification de notre offre en
formation aux futurs policiers justement pour mieux s'adapter aux milieux
autochtones, et notamment les relations avec les femmes autochtones, notamment
avec les femmes autochtones, et ce travail-là est en train de se faire.
Alors, c'est un outil fondamental, la formation.
L'École nationale de police du Québec, c'est une institution remarquable qui aura toujours tout mon appui, tout
mon support, et elle contribue à faire de nos policiers parmi les
meilleurs formés au monde, et je tiens à
saluer leur travail par la même occasion. Ce n'est pas un travail facile, ils
font un travail remarquable, et je les salue aujourd'hui.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. le ministre. On s'en va... je vais reconnaître mon collègue le député d'Argenteuil.
M.
St-Denis : Merci. Merci, M. le Président. Alors, M.
le ministre, depuis les 17 derniers
mois, la direction générale de la Sûreté du Québec a conduit une vaste réflexion sur son organisation. De nombreuses
actions ont été réalisées visant le respect
des cibles d'effectif et des cibles budgétaires ainsi que le retour à l'équilibre financier pour
la Sûreté du Québec. À travers
tous ces chantiers mis en place, la Sûreté du Québec a toujours conservé son objectif
de recentrer sa mission première, soit
prévenir et réprimer les infractions aux lois sur l'ensemble
du territoire du Québec. Il y a eu la nomination d'un nouvel
état-major constitué de trois DGA plutôt que cinq, d'un état-major élargi
constitué d'une vingtaine de membres plutôt
qu'une cinquantaine dans la visée d'avoir des échanges davantage
productifs avec des officiers et des cadres de très haut niveau. Il y a eu la mise en place d'une nouvelle structure
organisationnelle amincie et une diminution du nombre d'unités
administratives au sein de l'organisation, qui, de quelque 120 au début des
travaux, en comptera moins de 65 aux termes de la restructuration. Entre
octobre 2014 et décembre 2015, le nombre d'officiers en place a diminué de 14 %, passant de 388 à 335, et,
aux termes de la restructuration, on estime à 250 le nombre d'officiers
qui demeureront en poste à la Sûreté du Québec, soit une diminution de 35 % du nombre d'officiers. La baisse du
nombre d'officiers va permettre d'accroître le nombre de policiers sur la
patrouille.
En 2015-2016,
la Sûreté a atteint l'équilibre budgétaire. Et, pour la première fois depuis plus de
10 ans, elle n'aura pas recours
au Fonds de suppléance. La Sûreté estime même avoir un surplus budgétaire
de 3,7 millions au 31 mars 2016. Parmi les indicateurs de performance financière, mentionnons également
qu'entre le 1er avril et le 31 décembre 2015 versus la même période l'année d'avant il y a eu une
diminution de près de 30 % des frais de déplacement policier, de 60 %
des frais de déplacement civil et une
diminution de près de 80 % des frais de fonction et de rayonnement. La
Sûreté a également conduit plusieurs chantiers visant
l'optimisation de ses processus d'affaires et de sa gestion interne des
ressources matérielles. On parle, par exemple, de la gestion centralisée de son parc automobile, de la gestion
centralisée des billets d'avion et de la gestion des appareils de téléphonie.
Tout ça, pour
vous, dire, M. le ministre, que la SQ a fait un très grand travail de
restructuration. Je voulais savoir : De votre côté, êtes-vous
satisfait de cette grande réponse?
Le Président (M. Ouellette) : Il
reste cinq minutes. M. le ministre.
M.
Coiteux : Oui. Je vais certainement demander au directeur de la Sûreté
du Québec de dire plus là-dessus,
mais je voudrais quand même
faire une petite introduction. D'abord, quand j'étais au Trésor, là, dans ma fonction
précédente, puis qu'on avait effectivement ramené l'équilibre budgétaire, on
s'intéressait beaucoup aux efforts des organismes qui se restructuraient pour donner de meilleurs services,
mais tout en respectant un cadre budgétaire plus difficile, puis de voir comment on peut faire mieux les choses, comment on
peut réviser nos processus, comment on peut alléger nos structures administratives. Et bien entendu que, dans mes
interactions avec la ministre de la
Sécurité publique d'alors, on
parlait beaucoup du cas de la Sûreté du Québec puis du plan
qui était en cours. L'une des premières choses que j'ai faites, j'ai
parlé de l'École nationale de police,
mais j'ai visité la Sûreté du Québec et j'ai eu une rencontre avec l'état-major. Puis
on a pu échanger sur différents sujets, mais notamment de ce plan-là.
Alors, outre
l'amélioration financière qui est tout
à fait au rendez-vous, c'est que, dans le fond la philosophie qui est derrière
ça, puis je pense que M. Prud'homme
pourra en ajouter puis donner sa vision, c'est moins dans les
structures, mais plus aux policiers sur le
terrain pour faire le travail. C'est quoi, la mission de la police? C'est quoi,
la mission de la Sûreté du Québec? La
mission de la Sûreté du Québec , ce n'est pas d'avoir des couches administratives,
c'est de donner des services aux citoyens, puis d'équiper ses policiers
sur le territoire pour donner les meilleurs services, puis de leur redonner la fierté de leur métier. Alors, il y a
une philosophie, derrière cette restructuration, qui va bien au-delà des
chiffres. Mais je pense que le mieux placé pour en parler, c'est M. Martin
Prud'homme.
Le
Président (M. Ouellette) : M. Prud'homme, il reste 3 min 30 s.
Je sais que c'est court, mais je pense que vous avez eu tous les
compliments, là, maintenant on va parler de restructuration.
M.
Prud'homme (Martin) : C'est
court pour une année de travail, effectivement, mais je vais faire ça vite.
Bien entendu, la restructuration avait comme
objectifs de revenir, de retourner à la mission première de la Sûreté du Québec, d'harmoniser nos façons de faire puis, bien entendu, de se donner avant
tout une marge de manoeuvre, une flexibilité. Pour moi, il était inconcevable de se retrouver avec
une organisation de 8 000 employés,
935 millions de budget et de ne pas avoir cette flexibilité-là,
cette marge de manoeuvre là.
Alors, lorsqu'on a débuté la réorganisation,
bien entendu, nous avons diminué les structures. Donc, jusqu'à maintenant, c'est 59 officiers de moins qu'on
a. Donc, lorsqu'on fait une moyenne d'environ 110 000 $ par
officier... donc, vous voyez déjà le
calcul. Mais, à terme de tout ça, c'était pour réinvestir chez nos policiers,
nos policières. À titre d'exemple, je peux vous donner un exemple
concret, lorsqu'on parle de cloison dans le véhicule de patrouille, on a investi 1 million de dollars cette année pour
protéger nos policiers, nos policières. Nous avons 5 747 policiers,
policières à la Sûreté du Québec, nous avons environ 83 postes à combler.
Naturellement, nous allons les combler. Ce qui est important, pour nous, c'est de répondre adéquatement à la mission
première de la Sûreté du Québec. Et, à travers nos choix, nos décisions, c'est toujours de revenir avec une
desserte policière adéquate, améliorée, et également de tenir compte du lien important qu'on a à faire avec nos
partenaires, donc la Loi de police — vous la connaissez, M. le Président — un
niveau 6 pour la Sûreté du Québec, donc plusieurs responsabilités à
travers tout ça, à travers cette loi-là.
Alors, c'est
sûr qu'aujourd'hui, lorsqu'on parle d'un surplus, à titre d'exemple, lorsqu'on
parle d'un surplus, une économie de
4 millions, à titre d'exemple, sur le prix de l'essence... Donc, pour
nous, là, quatre, cinq mois avec un prix d'essence élevé, ça nous coûte 4 millions de plus. Alors, c'est une
réalité et en même temps c'est un facteur de difficulté de faire un budget équilibré lorsque vous avez
plusieurs missions premières comme la Sûreté du Québec, lorsque vous avez à intervenir, à titre d'exemple, dans un
événement comme le lac Mégantic. Donc, ça varie beaucoup, et de là, je
pense, qu'il est important d'avoir une marge de manoeuvre et d'être capable de
réinvestir chez nos policiers, nos policières puis réinvestir dans notre
mission première.
Alors, je
veux juste garder une prudence, parce qu'effectivement nous allons équilibrer,
il va y avoir un surplus, mais, à
l'occasion, vous le savez, on a à suivre des processus, des appels d'offres,
donc des achats qui auraient pu être faits
en février vont être faits au mois d'avril, au mois de mai. Mais je peux vous
garantir que ce n'est pas la première fois depuis 10 ans que la
Sûreté du Québec va équilibrer son budget. Et c'est grâce à l'équipe entière de
gestionnaires, du premier gestionnaire au
dernier, et c'est grâce également à la bonne collaboration avec notre
Association des policiers provinciaux
et de nos membres qu'on réussit à faire ce travail-là. Je veux remercier tout
le monde... profiter de remercier les gens pour ça.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. Prud'homme. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Je veux juste revenir brièvement, si j'ai bien compris
M. le ministre tout à l'heure, M. le
Président, il n'a plus de... ce n'est pas dans les cartons d'avoir un plan
d'intervention québécois sur les gangs de
rue. Il y a eu de l'argent supplémentaire de mis un peu partout pour
s'occuper... pas spécifiquement des gangs de rue, mais s'occuper de la criminalité où est-ce que les
gangs de rue peuvent exister. C'est ça que vous m'avez dit, M. le
ministre?
M. Coiteux : Bien, je n'ai
pas dit ça exactement, j'ai dit que les corps policiers au Québec luttent
contre les gangs de rue comme ils luttent contre l'ensemble des grandes
organisations criminelles, mais c'en est certainement une qui est très ciblée
par leurs actions. Je n'interviens pas dans leurs opérations, mais je sais à
quel point ils consacrent des efforts à cela.
Il y a eu un
programme temporaire, à un moment donné, pour faire des efforts supplémentaires
ciblés sur des mesures clés, qui prenait fin
en 2014. Ça arrive, ça, des fois, que des programmes sont des programmes pour
donner un coup de pouce
supplémentaire pendant une période déterminée. On aura de tels programmes
supplémentaires au cours des trois
prochaines années, puisque le budget inclut des mesures nouvelles de
9 millions de dollars. Et j'ai énuméré tout à l'heure un certain
nombre de mesures qui touchent des aspects de prévention auprès de la jeunesse
qui sont en lien, notamment, avec le recrutement de jeunes qui pourraient se
retrouver dans les gangs de rue.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord.
• (16 h 40) •
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Alors, je comprends que, tel qu'il existait, il
n'existera plus.
L'autre
chose, je veux en revenir aussi aux gangs de rue, parce que
vous avez déjà dit, lors de l'étude du projet de loi n° 64,
et j'y reviendrai plus tard, vous avez déjà dit que c'est tout le territoire
québécois, il n'y
a pas de zone exclue en ce qui concerne la sécurité, et tout. Mais, la
semaine dernière... Et je vais vous lire un peu qu'est-ce qui a été rapporté dans La Presse :
«Des individus liés aux gangs de rue d'allégeance rouge visés dans une frappe
policière mercredi n'ont pas été arrêtés parce qu'ils se trouvaient dans
Montréal-Nord et que la haute direction du SPVM avait interdit à ses policiers
d'effectuer des arrestations dans les limites de cet arrondissement.
«[Alors,]
selon plusieurs sources, la haute direction a pris cette décision pour ne pas
attiser les tensions raciales dans ce
secteur, qui sont tendues depuis l'opération antistupéfiant effectuée sur la
rue Arthur-Chevrier, le 31 mars dernier[...].
«[Alors,]
la frappe menée mercredi dernier par la Division du crime organisé, les enquêteurs
gangs de rue de la région est et les policiers de trois postes de
quartier visait une demi-douzaine de personnes soupçonnées de trafic de
stupéfiants et de non-respect des conditions.
«Comme elle le fait
systématiquement depuis quelques mois, la haute direction des enquêtes du SPVM
avait analysé le plan d'opération, évalué
les risques et approuvé la frappe. Les mandats d'arrêt étaient signés. Même le
Groupe tactique d'intervention avait été
mobilisé. Mais, selon nos informations, la haute direction du SPVM a décidé
d'annuler l'opération, puis s'est ravisée et
l'a autorisée [à] nouveau, avant de finalement permettre les arrestations, mais
uniquement si celles-ci avaient lieu à l'extérieur du poste de quartier 39, qui
[se trouve à] Montréal-Nord.»
Alors,
ma question au ministre : Est-ce que la sécurité pour les citoyens est la
même partout sur l'île de Montréal?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Il pourrait y avoir une réponse longue à ça, mais elle
serait philosophique, là. La réponse courte à ça, très simple, là, c'est que le ministre de la
Sécurité publique n'intervient pas dans les opérations policières puis encore
moins lorsqu'il s'agit d'un corps policier qui relève de la ville de Montréal,
qu'est le SPVM.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : À ce que je sache, c'est le ministère de la
Sécurité publique qui est responsable, et le nom le dit, là, qui est responsable de la sécurité des citoyens et
des citoyennes du Québec. Alors, vouloir dire qu'on ne se mêle pas des opérations policières, je veux bien croire, mais
vouloir dire aussi qu'on ne se mêle pas de ça... Mais c'est votre
responsabilité, d'assurer la sécurité des citoyens partout au Québec.
C'est la responsabilité du ministère de la Sécurité publique.
Alors,
je veux bien vous croire que vous ne vous mêlez pas des opérations policières
comme telles, mais qu'est-ce que...
comment les citoyens réagissent à ça... Lorsqu'ils disent : Il n'y aura
pas d'arrestation dans notre quartier parce qu'il ne faut pas arrêter personne dans notre quartier,
alors, en tant que ministre responsable de la Sécurité publique,
qu'est-ce qu'on répond à ces citoyens-là, M. le ministre?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Mon rôle, comme ministre, c'est de m'assurer effectivement
qu'il y ait des corps policiers qui font leur travail partout sur le
territoire du Québec en fonction d'une loi qui s'appelle la Loi de la police,
qui prévoit des dessertes policières et qui
prévoit que tout le territoire du Québec est couvert par des services policiers
avec des niveaux qui dépendent de
l'incidence de certaines interventions. Ça va du niveau 1 jusqu'au
niveau 6, le niveau 6 étant assumé par la Sûreté du Québec.
Mais le Service de police de la ville de Montréal a son propre niveau, qui est
très élevé également.
Alors,
une fois cela dit, on s'assure du respect de ces normes sur l'ensemble du
territoire du Québec pour assurer la
sécurité de tous les citoyens partout sur le territoire du Québec, mais on
n'intervient pas dans les opérations policières directement. Ça relève de la direction de chacune des polices. Et, en
l'occurrence, les questions du député de Beauce-Nord portent en plus sur les opérations policières d'un
service de police municipal qui relève du directeur de police de la
ville de Montréal. Alors, je ne répondrai pas en lieu et place de celui-ci, M.
Pichet. Ce n'est pas mon rôle.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : J'ai de la misère à accepter une réponse comme ça,
M. le Président, mais, en tout cas, c'est sa réponse. Mais est-ce que vous avez
demandé à rencontrer la direction du SPVM pour s'expliquer sur cette situation particulière, étant donné que vous devez assurer
la sécurité partout au Québec, que ça soit municipal ou provincial, là?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Spénard :
Est-ce qu'il y a eu une demande de rencontre là-dessus? Non?
M.
Coiteux : M. le Président, je vais essayer de garder tout le respect
qui est dû à chacun des membres de cette Assemblée, mais je dirais respectueusement au député de Beauce-Nord que
sa façon de poser les questions sur cet enjeu-là pourrait laisser croire que les citoyens de Montréal ne sont pas en
sécurité. Or, on s'assure que les citoyens de Montréal soient en
sécurité, et cette sécurité est notamment assurée par un corps policier de premier niveau,
qui est le SPVM, et qui a son
directeur, et qui doit rendre les services qui sont prévus aux lois du Québec,
et qui gère les opérations sur le territoire.
Donc, il faut faire extrêmement
attention de se lancer par des questions qui, d'abord, ne reconnaissent pas la
répartition des responsabilités et des pouvoirs, là, ici, donc qui ne tiennent
pas compte de comment ça fonctionne en réalité, le rôle du MSP, le rôle du ministre,
le rôle de la Sûreté du Québec, le rôle des corps policiers municipaux, la différence entre les politiques et les opérations
sur le terrain, l'indépendance entre les deux. Alors, je trouve que c'est
des questions qui ne sont pas appropriées,
honnêtement, M. le Président, puis j'essaie de garder... de prendre les mots
les plus respectueux possible.
Alors,
les citoyens de Montréal, comme les citoyens de l'ensemble du Québec, peuvent
compter sur des services policiers
qui assurent leur sécurité en fonction de lois et de politiques qui ont été
définies notamment par le ministère de la Sécurité publique.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Avec tout le respect que je vous dois, M. le ministre, il me semble qu'il y a
une obligation au ministère d'assurer la sécurité, mais ça, on en reparlera
ailleurs qu'ici.
Les
policiers réclament aussi... suite à la mort d'un autochtone à Lac-Simon,
réclament des pistolets Taser, c'est fait
par l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, parce
qu'ils disent que ça aurait pu sauver une vie, le pistoler Taser. Alors, vous savez que «si ça peut sauver une
vie», c'est galvaudé un peu partout.
Alors, si ça peut sauver une vie, quelle est la position du ministre d'équiper
les corps de police, surtout en réserve autochtone, de pistolets Taser
au lieu d'uniquement de leurs pistolets à balles?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bon. Alors, je pense qu'il faut tout de même faire attention
quand on mentionne qu'un cas devrait être la source d'une décision
d'équipement particulier, là, mais ça fait partie des réflexions. Dans le cas
présent, au Lac-Simon, il y a une enquête
indépendante sur les circonstances des événements malheureux. Donc, je pense
que c'est sage de ne pas en parler
davantage et d'attendre les résultats de cette enquête. Elle va peut-être nous
éclairer sur d'autre chose aussi.
Ceci
étant dit, le choix des équipements policiers, ça relève de la compétence des
organisations policières. J'ai eu des
échanges à cet effet-là autant avec, par exemple, la Sûreté du Québec comme...
bien, je pense que ma directrice de cabinet
a eu l'occasion, même, d'en discuter avec M. Pierre Veilleux, qui représente...
de l'association des policiers du Québec,
parce que ça nous intéresse, bien sûr, comme sujet. Il y a des enjeux. Il y a
des enjeux. Et, du côté de la Sûreté du Québec, je sais que la façon d'étudier comment on peut utiliser cette
technologie-là à bon escient et de la mettre entre les bonnes mains
nécessite notamment des projets pilotes, là, qui se mettent en marche à l'heure
actuelle. Alors, ce ne sont pas des décisions qui doivent être prises sans une
étude approfondie. Ce n'est pas si simple qu'il n'y paraît.
Maintenant,
si le député de Beauce-Nord veut avoir plus de renseignements sur ce qui se
fait à l'heure actuelle pour voir comment on peut utiliser cette
technologie, M. Martin Prud'homme pourrait ajouter un complément.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Non, ça me va, ça me va pour la technologie du Taser.
Maintenant,
je veux vous parler un peu, je ne peux pas passer à côté... C'est parce que ça,
c'est l'association des policiers et
policières provinciaux du Québec qui le demande. Alors, s'ils le demandent...
C'est qui qui décide, en fin de compte,
qu'ils vont l'avoir ou pas? Est-ce que c'est le ministère de la Sécurité
publique ou si c'est juste les corps de police?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
• (16 h 50) •
M. Coiteux :
Le choix des équipements relève de la compétence des organisations policières,
et ils font les travaux nécessaires pour
juger, là, de qui, comment et en quelles circonstances cette technologie
pourrait être utilisée. C'est pour ça que je l'invitais à poser la
question à M. Prud'homme, s'il le voulait, pour en savoir plus.
Ceci
étant, comme ministre, ça m'intéresse comme sujet, là, ça m'intéresse. Alors,
j'en ai parlé tout autant avec la direction de la Sûreté du Québec comme
j'ai demandé à ma directrice de cabinet d'en parler avec M. Veilleux. Ça
m'intéresse, sincèrement.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Beauce-Nord, ça nous intéresse.
M.
Spénard : Bien,
moi, ce qui m'intéresse, c'est qui prend la décision ultime. Ça doit être le
ministère de la Sécurité publique, mais en tout cas.
Je veux revenir au...
M. Coiteux : ...les organisations
policières elles-mêmes, là.
M.
Spénard : Oui, mais
qui qui...
M. Coiteux : C'est de leur
compétence de décider de quels sont les équipements.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
O.K. Merci, M. le Président. Je veux revenir au registre des armes à feu.
Alors, on a évidemment entendu... Je
ne veux pas parler des mémoires, puis je ne veux pas parler des pour puis des
contre, puis je ne veux pas vendre
ici... sauf qu'à l'intérieur, M. le ministre, à l'intérieur de vos crédits
budgétaires, on n'a vu à nulle part un seul sou affecté au registre, à
la loi n° 64, dont les auditions sont finies et que les études article par
article devraient commencer d'ici trois semaines, quatre semaines, là. On n'a
pas vu, à l'intérieur de vos budgets, aucun argent réservé pour ça.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Oui. Bon. Si c'était le cas, je pense que je me serais fait
réprimander par le président de l'Assemblée nationale à la demande de l'un d'entre nous, parce que j'aurais en
quelque sorte présumé de l'adoption d'un projet de loi. Alors, vous
comprendrez qu'on va d'abord faire le travail de parlementaires et de
législateurs qui est le nôtre, et, si le projet
de loi est adopté, le gouvernement se conformera à la loi et prendra les
dispositions nécessaires, y compris en termes de crédits, pour respecter
la loi.
Le Président (M. Ouellette) : Cinq
minutes, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Par contre, à l'intérieur de votre ministère, vous avez des coûts inclus, des
coûts estimés puis des coûts exclus,
et les coûts exclus qui sont là... Dans les coûts inclus, il y a déjà du monde
de votre ministère qui travaille là-dessus,
sur le registre des armes à feu, il y a déjà le Directeur de l'état civil... je
comprends qu'il n'est pas dans votre ministère,
mais qui travaille là-dessus. Est-ce que ces coûts-là sont identifiables à
quelque part dans vos crédits? Parce que des ressources internes du
ministère ont travaillé sur ce dossier et travaillent encore sur ce dossier.
Maintenant, est-ce qu'ils ont été isolés, pour avoir les coûts réels du projet
de loi n° 64 et de l'immatriculation des armes à feu?
Parce qu'à
l'intérieur, M. le ministre, à l'intérieur de votre ministère, il est
dit : Dans les coûts inclus, il faudrait prévoir une contingence recommandée de 50 %. 50 %, une
contingence recommandée. Alors, lorsqu'on arrive... En temps normal, quand qu'un ministère présente un projet
au Conseil du trésor, ce taux de contingence doit être d'environ
10 %. Et, lorsqu'on arrive à 50 %,
ça veut dire... et ça, je cite Michel Nadeau, directeur général de l'Institut
sur la gouvernance et ancien membre
de la haute direction de la Caisse de dépôt et placement : «Lorsqu'on
arrive à 50 %, ça veut dire qu'on ne sait pas trop ce qui va
arriver, on ne sait pas trop dans quoi on s'embarque.»
Alors, M. le
ministre, pourriez-vous m'expliquer la contingence à l'intérieur de votre
ministère qui recommande 50 % et votre assurance, que vous répétez
toujours, que ça va coûter 17 millions?
Le Président (M. Ouellette) :
Êtes-vous capable de me faire ça en deux minutes, M. le ministre?
M. Coiteux : Deux minutes seulement,
M. le Président?
Le Président (M. Ouellette) : Oui.
Bien, c'est pour ça.
M.
Coiteux : D'abord, en ce qui concerne les travaux des fonctionnaires
du ministère de la Sécurité publique, on leur demande toutes sortes de travaux. Ils sont payés d'ailleurs comme
fonctionnaires pour faire des travaux d'analyse et nous faire des recommandations. Alors, ça fait
partie des choses qu'on leur a demandé de travailler, sur quel pourrait
être le coût d'un éventuel fichier
d'immatriculation, comme ils font l'évaluation du coût d'autres projets de loi
qui peuvent avoir des dispositions. Donc, ce n'est pas imputable au
projet de loi n° 64 en tant que tel, là, ou alors on aura une compartimentalisation des activités qui va devenir
franchement très, très complexe à faire dans l'ensemble de
l'administration publique.
Ceci étant dit, bien, on est au stade où les
études préliminaires qui ont été faites, qui ne parlent pas d'un coût de 17 millions, par
ailleurs, mais de 21 millions — rectifions les choses, là, parce que c'est
le bon chiffre — incluant
la contingence de 50 %... Pourquoi?
Parce que c'était une étude qui était basée à l'époque sur des informations
qu'on n'avait pas totalement. Donc,
puisqu'on ne les avait pas totalement, on incluait cette contingence de
50 %. Au fur et à mesure qu'on avance et on se rapproche d'un dossier qui... et moyennant l'adoption
du projet de loi n° 64, s'il est adopté, bien, le dossier pourra cheminer jusqu'au
Conseil du trésor, et la contingence va fondre comme neige au
soleil, c'est la nature de ce type d'analyse. Et, puisque
nous avons cette contingence de 50 %, c'est ça qui me donne l'assurance
qu'on ne devrait pas dépasser un coût de 21 millions.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. le ministre. Il vous reste 1 min 20 s, M. le député de
Beauce-Nord.
M.
Spénard :
O.K. Merci. Merci, M. le Président. Est-ce que vous pouvez me confirmer que le
contrôleur des armes à feu n'est plus
dans le projet et que le Directeur de l'état civil vous a déposé une étude
d'opportunité? Et est-ce qu'on peut avoir copie de cette étude? Est-ce
que vous pouvez confirmer aussi que le contrôleur des armes à feu n'est plus
dans le projet?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Non, il n'y a pas d'étude d'opportunité à présenter encore
au Conseil du trésor, et par la suite au Conseil des ministres, qui permettrait d'aller ensuite pour le dossier
d'affaires final. On n'est pas rendus à ce stade-là. Il est vrai
cependant qu'on est en discussion avec le Directeur de l'état civil, parce qu'on
l'a dit souvent, il présente une solution
informatique qui est tout à fait conforme aux besoins, puis c'est d'ailleurs
l'une des raisons pour lesquelles on a une grande confiance dans notre
capacité de contrôler les coûts.
Le Président (M. Ouellette) : Ah!
bien, vous lui laissez 30 secondes pour le mot de la fin.
M.
Spénard :
30 secondes?
Le Président (M. Ouellette) : Bien
oui! Vous avez 30 secondes pour une autre question.
M.
Spénard :
Ah mon doux Seigneur! Mais ça va vite. Mais le Directeur de l'état civil vous a
déposé une étude.
M.
Coiteux : On a des échanges avec lui. C'est sûr qu'on l'a questionné
sur sa capacité éventuelle de faire ce type de travail. Alors, on
échange des informations, mais on n'est pas au stade d'un dossier d'opportunité
qui pourrait être présenté au Conseil du
trésor. On n'est pas rendus à ce stade-là. Mais, oui, c'est la technologie
qu'on envisage, puis c'est pour ça
qu'on a une bonne assurance de contrôle des coûts, parce que la technologie,
elle existe : on n'a pas à l'inventer. On ne va pas réinventer la roue. Quand j'étais au Conseil du trésor, c'est
d'ailleurs ce que je préconisais dans la gestion des projets informatiques.
On l'applique à la Sécurité publique.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Vimont.
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. Devant l'ampleur de la
crise en Syrie et l'afflux de 4,5 millions de réfugiés syriens vers les pays avoisinants, en Égypte, en
Irak, Jordanie, au Liban, en Turquie et vers l'Europe, le premier
ministre du Canada maintenait sa promesse
d'accueillir 25 000 réfugiés syriens au Canada, soit
10 000 réfugiés d'ici le 31 décembre 2015 et
15 000 Syriens en janvier et février 2016.
Le gouvernement du Québec a annoncé, le
7 septembre 2015, sa première volonté d'accueillir
2 450 réfugiés syriens
supplémentaires en 2015, portant ainsi son engagement à
3 650 réfugiés syriens pour l'année. Donc, il prévoit en accueillir
le même nombre en 2016. Le 10 novembre 2015, le ministère de la
Sécurité publique a été mandaté pour mobiliser
l'Organisation de la sécurité civile du Québec afin de planifier et de
coordonner la participation du gouvernement du Québec à l'arrivée massive de réfugiés. Le
17 novembre 2015, le secrétariat général du Conseil exécutif tenait
une réunion du Comité de sécurité civile du
Québec. Ce comité supervise justement l'Organisation de la sécurité civile
du Québec. Un comité ministériel a été
également mis en place le 18 novembre afin de préciser la coordination du
message politique au sujet de l'accueil des
réfugiés syriens. Neuf ministres, donc neuf ministères, avec ministres délégués
ont été mis à l'action là-dessus à ce jour. Plusieurs rencontres se sont
tenues.
Le
24 novembre 2015, le gouvernement fédéral a dévoilé son plan
stratégique pour l'accueil de 25 000 réfugiés. Le lendemain,
le gouvernement du Québec a annoncé son plan de coordination québécoise pour
l'accueil des réfugiés syriens en présence des représentants du caucus des
grandes villes et de l'Union des municipalités du Québec, de la 2e Division du Canada et de la Force
opérationnelle interarmées de l'Est et de la Croix-Rouge canadienne. Le
premier vol nolisé de réfugiés syriens à destination de Montréal est arrivé
samedi le 12 décembre 2015 — on s'en rappelle, il y a beaucoup de gens de l'armée, là, qui s'avaient
préparé en conséquence, puis on savait que le temps des fêtes arrivait — et le dernier, le lundi
21 février 2016. En tout, 43 vols nolisés sont arrivés à
Montréal pour 2015-2016.
M. le
ministre, dans toute cette organisation-là, ça a pris de la sécurité. Les gens
du Québec, ils voulaient savoir justement
si ces gens-là étaient vérifiés avant d'arriver sur le territoire québécois.
Et, ces gens-là, maintenant qu'ils sont arrivés ici, on fait quoi? On
s'est occupés d'eux comment?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
• (17 heures) •
M.
Coiteux : Oui. Bon, je vais demander à M. Morneau... parce que le
secteur du ministère qui a été sollicité dans cette opération-là, c'est notre secteur de la sécurité civile, dont M. Morneau
s'occupe. Simplement pour rappeler à tous ici que le gouvernement du Québec s'est engagé à recevoir
7 300 réfugiés syriens d'ici le 31 décembre 2016 et qu'en
date du 20 avril
nous en avions déjà accueilli 5 408. Alors, on est en bonne voie d'atteindre
les objectifs. Mais ça veut dire en même temps que ça a été une
opération importante. Puis M. Morneau va pouvoir vous en parler davantage.
Le
Président (M. Ouellette) :
M. Morneau, vous identifier pour les besoins de l'audio, pour qu'on puisse
vous situer dans la salle.
M. Morneau (Louis) : Oui. Louis
Morneau, sous-ministre associé, Sécurité civile, incendie.
O.K., alors,
effectivement, suite à l'annonce du plan québécois pour accueillir les réfugiés
syriens, il a été demandé à
l'Organisation de sécurité civile du Québec de se mobiliser pour justement se
préparer et arriver en coordination pour accueillir une arrivée massive à court terme et en peu de temps de
réfugiés. Si ça n'avait pas été d'une question d'accélérer le rythme comme ça, l'Organisation de sécurité
civile n'aurait pas été mobilisée. C'est le ministère de l'Immigration,
de la Diversité et de l'Inclusion qui fait
son travail habituellement. Mais il fallait se coordonner avec le gouvernement
fédéral, donc avec Sécurité publique Canada
et avec Immigration Canada également, et, pour nous, ce que ça voulait dire,
c'était de faciliter l'arrivée de ces
réfugiés-là, parce qu'ils arrivaient, comme on l'a dit précédemment, là, par
vols nolisés, donc, plusieurs à
Montréal, et il y a eu à faire une installation, que le gouvernement fédéral a
faite, mais on l'a aidé là-dedans, à faire un centre de bienvenue.
C'était en quelque sorte une extension de l'aéroport, à ce moment-là, et où
est-ce qu'il y avait environ 200 personnes qui travaillaient à faire cet
accueil-là.
Pour le
gouvernement du Québec, donc, sur place, on avait des gens du ministère du
Travail, de Services Québec, des
gens, bien entendu, de l'Immigration, qui avaient à remettre le certificat de
sélection de ce côté-là avec également des informations pour la RAMQ, la Régie de l'assurance maladie, donc, qui
était sur place, et aussi les gens de la Santé, la Santé a eu un gros rôle à jouer également de ce
côté-là, et donc faire l'arrimage, là, pour que les réfugiés puissent
avoir leurs parrains. Parce que, dans cette
opération-là, la grande majorité des réfugiés faisaient partie d'un programme
de parrainage privé. Donc, il y avait un arrimage à faire de ce côté-là.
L'objectif, finalement, de l'Organisation de
sécurité civile, c'était de faire cet arrimage-là et de se planifier. Il y a eu pas mal de travaux de planification
également, au cas où il y aurait eu, par exemple, plus de réfugiés à
héberger temporairement. Donc, on a
travaillé avec les Forces canadiennes, qui, eux, avaient aménagé la base de
Valcartier, et, pour le Québec, bien,
on avait nos installations également là-bas pour justement faciliter un début
d'intégration des réfugiés.
Le Président (M. Ouellette) : Merci,
M. Morneau. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Poëti :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, tantôt, je m'exprimais un peu sur la
formation, et ce qui me préoccupe
également, aussi, c'est le volet de prévention. Parce que ce qui est difficile
aujourd'hui, quand on veut savoir comment
se fait-il qu'un corps policier... ou les statistiques policières, dans
différents domaines, sont bonnes ou mauvaises... C'est toujours assez
difficile de calculer ce qui ne s'est pas produit. C'est difficile de
quantifier ce qui ne s'est pas produit. En sécurité routière, c'est un peu plus
facile, compter le nombre d'accidents, le nombre de décès. Donc, on était à 2 300 morts par année sur nos
routes, on est rendus à moins de 400, puis là on dit : C'est une bonne
nouvelle. Mais pourquoi, ça? Bien,
parce qu'il y a des raisons de prévention qui se sont installées et également
sur le volet de la formation.
Dans ce virage préventif au ministère de la
Sécurité publique, sur la prévention, il y a de nouvelles mesures, depuis mars 2016, qui ont été introduites,
et, à ce sujet-là, surtout dans des programmes de prévention jeunesse. On
sait à quel point notre jeunesse est plus
vulnérable qu'elle ne l'était. Pourtant, la technologie... la façon dont
aujourd'hui les jeunes vivent leur vie et leur indépendance mais se
retrouvent dans certains domaines et dans certaines situations assez dramatiques où certains d'entre eux, les plus
vulnérables, se retrouvent dans des situations à connotation criminelle
et souvent complexe.
Quelle est la
solution pour ça? Bien, évidemment, je pense foncièrement que la prévention est
la clé pour ce type de situations là. Et, comme je le disais, il y a eu,
en 2016, de nouvelles mesures de prévention pour la criminalité sur des programmes de bonification. J'aimerais entendre le
ministre à ce sujet-là, toujours dans un but, à mon avis, pédagogique,
d'information pour les citoyens, pour bien comprendre les efforts qui sont
faits en prévention. Et, chaque fois qu'on investit
en prévention, on a des résultats
directs sur, évidemment, une amélioration des statistiques dans
le domaine de la criminalité, mais
surtout dans le domaine de nos jeunes, de nos jeunes qui sont vulnérables.
Et, à mon avis, ces actions-là sont vitales, essentielles et
nécessaires. Je me réjouis que le virage du ministère de la Sécurité publique,
dans ce domaine-là, soit clair et j'aimerais pouvoir entendre le
ministre à ce sujet-là.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Moi, je crois
beaucoup dans la prévention. J'y croyais avant d'arriver à la Sécurité
publique, j'y crois encore plus
depuis que je suis arrivé à la Sécurité publique. Je suis député comme le
député de Marguerite-Bourgeoys, comme
plusieurs d'entre nous ici, dans la salle, puis on a tous, dans notre rôle de
député, l'occasion de travailler avec des groupes communautaires qui travaillent dans le domaine de la prévention,
notamment, et dans mon cas particulièrement parce que c'est là où c'est
venu me chercher plus loin, de la prévention en milieu jeunesse, en milieu des
jeunes.
Alors, d'un point
de vue de sécurité publique, les jeunes, ils peuvent être victimes, souvent
c'est le cas, ils sont victimes de la criminalité, puis je pense
notamment à la question de l'exploitation sexuelle qui m'a mobilisé dès les premières heures, pratiquement, de mon mandat à la
Sécurité publique. Mais ils peuvent aussi être recrutés pour s'intégrer dans des milieux criminalisés, puis on a parlé tout
à l'heure de la question des gangs de rue. Ces événements-là, généralement, ou ces processus-là qui mènent à
être victime et les processus qui mènent à s'insérer dans une dynamique criminelle sont souvent
le fruit de beaucoup de gestes d'une dynamique sociale, une dynamique de
fréquentations, une dynamique de... une problématique particulière qu'on
peut enrayer ou qu'on peut contribuer à enrayer avant qu'elle se traduise par
des victimes puis avant qu'elle se traduise par l'entrée dans le monde criminel
chez les jeunes. Alors, j'y crois beaucoup.
J'avais
été sensibilisé à ça par un groupe de mon comté. Moi, je suis député du comté
de Nelligan, j'ai été fortement sensibilisé
à ça par un groupe qui s'appelle AJOI, l'association pour les jeunes de
l'Ouest-de-l'Île de Montréal, parce que mon comté est un comté de l'Ouest-de-l'Île de Montréal. C'est d'ailleurs
un groupe qui fait un travail remarquable sur le terrain et qui, grâce à certains de nos programmes, dont celui du partage
des produits de la criminalité, mène des programmes de prévention sur le terrain, auprès des jeunes dans
l'Ouest-de-l'Île de Montréal où, malgré ce que certain peuvent penser,
que c'est une région relativement prospère, il y a beaucoup de misère sociale
aussi et beaucoup de difficultés chez
certains de nos jeunes. Alors, j'étais sensibilisé avant même d'arriver en
poste à la Sécurité publique, ne serait-ce que parce que j'étais tout à
fait ébahi par le travail remarquable de groupes comme celui-là.
Alors,
c'est clair que, pour moi, les groupes communautaires qui agissent en
prévention sur le terrain doivent être des
partenaires privilégiés de la Sécurité publique, et ça se traduit déjà dans des
gestes à la Sécurité publique. Ce n'est pas qu'il ne s'en faisait pas
avant, il s'en faisait beaucoup, mais c'est certain que je veux, moi, comme
ministre, en faire davantage et c'est vrai
qu'on travaille avec les équipes qui travaillent directement dans les programmes de prévention au ministère pour justement
améliorer les programmes existants, dans certains cas, en créer là où il y a
des manques, et à trouver le financement adéquat pour pouvoir le faire.
Alors,
l'une des premières initiatives, ça a été le programme Prévention jeunesse.
Alors, le programme Prévention jeunesse,
ça a été un des premiers gestes qu'on a posés. C'est vrai que ça s'est fait
dans le sillage des événements malheureux
de fugues de jeunes adolescentes ou même de
jeunes adultes, dans certains cas, qui ont pu se retrouver dans une problématique d'exploitation sexuelle. Et ça se
passait beaucoup au Centre jeunesse de Laval. C'est vrai que c'est dans
ce contexte-là qu'on a mis sur pied le programme Prévention jeunesse, mais le programme
Prévention jeunesse couvre plus largement que la seule problématique de l'exploitation
sexuelle. Néanmoins, la ville de Laval a été la première à lever la main pour
s'inscrire dans un programme de prévention jeunesse.
• (17 h 10) •
Un
programme de prévention jeunesse, ça va
mettre en interaction différents intervenants. Ça va mettre en interaction,
par exemple, un centre
jeunesse, mais de façon plus générale les intervenants des services sociaux, ça
peut être un centre jeunesse comme ça peut
être une autre... ça peut être une institution
d'enseignement aussi qui pourrait être... ou une commission
scolaire. Donc, un service gouvernemental, en d'autres termes. Ça va les mettre en interaction avec des
groupes communautaires, ça va les mettre en interaction avec les policiers, les
policiers qui font un travail de prévention
sur le terrain, et on va leur donner un coordonnateur qui va s'assurer qu'ils
vont pouvoir travailler ensemble avec
un continuum d'information, et d'accompagnement, et de mesures de prévention
auprès de jeunes identifiés comme étant des jeunes qui ont besoin de
cette aide et de cet accompagnement.
Il
y a d'autres communautés avec lesquelles on est en discussion, à l'heure
actuelle, sur des... d'autres incarnations, concrètes, là, sur le terrain, liées au programme Prévention jeunesse.
Et c'est le cas notamment en milieu autochtone, c'est le cas notamment
en milieu autochtone.
Maintenant,
récemment, j'ai pu annoncer aussi une aide financière à d'autres groupes qui
font du travail d'intervention sur le
terrain. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, je crois, j'ai fait une annonce
ici, à Québec, mais qui a permis de
distribuer quelque 500 000 $ à plus d'une... en fait,
17 organismes communautaires. Ça permet d'embaucher des travailleurs de rue ou ça permet de consolider
l'offre de services qu'ils ont déjà dans des circonstances financières
qui ne sont jamais faciles, là, pour les groupes communautaires, disons-le.
Et
aussi, avant même que... Dans la préparation du budget, bon, j'ai eu des
discussions avec mon collègue ministre des
Finances sur l'importance que j'accordais à ça. Et ça a donné des résultats, M.
le Président, puisque le ministre des Finances
a annoncé, dans le budget 2016-2017 du gouvernement du Québec, un budget
de 9 millions de dollars pour de telles initiatives en prévention.
Et j'en ai nommé quelques-unes tout à l'heure à une question qui m'avait été
posée par, je crois, le député de
Beauce-Nord. Et vous voyez donc que ce virage prévention, qui était déjà là
mais qu'on accentue, sur lequel on a l'intention d'insister, prend forme
et prend forme très rapidement. Et on va continuer. Et il y aura d'autres
annonces.
Il
y a une autre sphère où on va certainement faire des actions supplémentaires
aussi. Et là on ne le fera pas seul, à la Sécurité publique, on ne le
fera pas seul. C'est dans le domaine, évidemment, de l'ensemble de la
problématique de violence sexuelle vis-à-vis
des femmes, où le ministère de la Sécurité publique va aussi s'inscrire dans
des mesures très concrètes. On travaille actuellement avec... Moi, je
travaille avec, évidemment, ma collègue qui est ministre de la Condition féminine, on travaille avec ma collègue
ministre de la Justice, on travaille avec plusieurs personnes et on
devrait être capables d'annoncer un plan plus global.
La
prévention touche aussi, bien entendu, la sécurité civile. Beaucoup de travail
se fait chez nous, au MSP, en sécurité
civile, le travail de M. Morneau et de son équipe... M. Morneau a eu
l'occasion, là, de dire certaines choses sur son implication, l'implication de la sécurité civile chez nous, au MSP,
dans le cas de l'accueil des réfugiés syriens, mais ils font ce travail de prévention en sécurité civile
sur tout le territoire du Québec, en interaction avec les municipalités,
les intervenants sur le terrain, les
pompiers notamment, qui sont des intervenants de première ligne. Et, là aussi,
le MSP est en mode prévention de façon constante.
Alors,
il y a tout le travail de base du MSP, il y a tout le travail de prévention, il
y a les partenaires notamment du milieu communautaire, sur lesquels on a
l'intention de mettre davantage l'accent.
Le Président (M.
Ouellette) : Merci, M. le ministre. On s'en va à Matane-Matapédia pour
votre dernier bloc d'intervention.
M.
Bérubé :
Merci, M. le Président. Je veux juste clarifier la question de la fin de mon
premier bloc auprès du directeur de
la Sûreté du Québec, juste pour être sûr d'avoir bien compris. Considérant ce
qu'on avance à l'effet qu'un employé
serait chargé d'envoyer de l'information au cabinet, le ministre s'est exprimé
là-dessus, a dit que c'était faux. Est-ce que j'ai bien compris du
directeur de la Sûreté du Québec que cette note-là n'existe pas ou c'est une
erreur?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre. M. Prud'homme, pour la réponse.
M.
Prud'homme (Martin) : Pour
la note, c'est un courriel qui a été envoyé à l'interne chez nous,
demandant de bien vouloir répondre
adéquatement au ministère. Mais, dans la note, ils ont écrit «au cabinet du
ministre», c'est ça, l'erreur qui a été écrite dans la note.
M.
Bérubé : D'accord.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia, c'est probablement la note que vous avez.
M.
Bérubé : Je n'ai
pas dit que j'avais une note, M. le Président. Même si ça fait rire le
sous-ministre.
Le Président (M. Ouellette) : Non,
non. Ça fait rire le président. Merci. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
On verra à long terme. M. le Président, j'ai des questions courtes pour le
ministre au plan législatif. J'aimerais
qu'il puisse m'indiquer si c'est son intention de déposer un projet de loi
d'ici la date limite pour cette session concernant le code vestimentaire
des policiers.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre, une courte réponse.
M.
Coiteux : Une courte
réponse, écoutez, j'étudie ça, j'étudie cette question.
Mais, si vous me permettez une réponse
légèrement plus longue, je pense que l'enjeu va au-delà d'une date de dépôt d'un projet de loi. L'enjeu ici, c'est que les
citoyens du Québec se sentent en sécurité, et je suis absolument
convaincu que, pour transmettre un message très clair à la population de qui sont les policiers et quel est leur rôle
dans la société, pour les rassurer, c'est important qu'ils portent l'uniforme.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, juste indiquer au ministre que le ministre des Affaires municipales
de l'époque, en septembre, a dit sur les
ondes du 98,5 que, quant à lui, il ne tolérerait pas longtemps
encore le port des pantalons de camouflage et qu'il faisait les
démarches nécessaires pour s'assurer qu'on légifère rapidement. Donc, c'est ce
que le député de — Châteauguay? — Châteauguay
a indiqué. Donc, je comprends qu'il est davantage... il était, à l'époque, davantage
pressé que le ministre sur cette question-là. Donc, ce n'est pas nécessairement
cette session-ci, mais ça pourrait l'être aussi.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : J'ai décrit le
contexte dans lequel les Québécois ont besoin d'être rassurés, puis d'autant plus
dans le contexte international actuel. On a
eu des échanges tout à l'heure sur la question de la radicalisation, du terrorisme, c'est
important qu'on reconnaisse les policiers pour qui ils sont, et ils doivent
porter l'uniforme.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : On est d'accord, M. le
Président. Tout à l'heure, j'ai parlé des centres de détention. La prédécesseure du ministre a déposé le projet de loi n° 63 sur
l'identité des personnes incarcérées. Même question : Est-ce qu'on pourra avancer d'ici la fin de
la session parlementaire?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : ...mon intention de
procéder à la présentation de ce projet de loi pour les suites, là, le plus rapidement
possible, aussitôt qu'on sera dégagés de l'agenda actuel du point de vue
législatif. Vous savez que j'ai à m'occuper
du p.l. n° 83, j'ai à m'occuper du p.l. n° 64, mais, dès que l'espace se libérera en commission, on va
pouvoir aller de l'avant.
M.
Bérubé : M. le
Président, notre appréciation, c'est
que celle-ci aurait pu précéder le projet
de loi n° 59 à la Commission
des institutions. Il m'apparaît que celle-là aurait fait davantage consensus, parce
qu'il suffit d'identifier notamment des gens — que
vous avez contribué à envoyer en centre de détention, M. le Président, on se souvient d'une affaire
très médiatisée, alors on veut honorer le travail que vous avez fait comme
policier — pour
s'assurer que les gens demeurent en prison, M. le Président.
Dans l'actualité, on apprend bien des choses, et
j'imagine que le ministre, en sa qualité d'ancien président du Conseil du trésor, est très sensible à l'utilisation de l'argent, alors il apparaît
qu'il existe, à la Sûreté du Québec, ce qu'on appelle un fonds secret. Alors, par définition, s'il est secret, on
n'est pas supposé en savoir beaucoup là-dessus, mais je soupçonne
le ministre, et sa curiosité qui l'honorait au Conseil du trésor, de s'être intéressé à cette question-là, et j'aimerais savoir qu'est-ce
qu'il en sait, de ce fonds. Est-ce qu'il a demandé des comptes à la Sûreté du
Québec là-dessus?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Pas au point de
m'exprimer sur quelque chose qui est actuellement devant les tribunaux.
M.
Bérubé : M. le
Président, réponse facile de la part
du ministre, on aurait pu lui poser la question
bien avant, mais je vais lui poser la
question différemment. Quelle garantie le ministre
peut-il nous donner quant à la saine gestion du fonds secret? Est-ce
qu'on doit se fier seulement à la bonne volonté des gens?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Je crois
que M. Prud'homme pourrait vous en dire davantage sur les dispositions
qui ont été prises à la Sûreté du Québec.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Mais,
juste avant, je vais faire une proposition au ministre, et il pourra
l'apprécier ou le prendre en différé. Est-ce que
le ministre serait d'accord pour mandater le Vérificateur général d'aller
faire un tour et regarder ce qui se fait dans ce fonds secret?
M.
Coiteux : Je vais laisser M.
Prud'homme vous expliquer comment est gérée cette chose à l'heure actuelle et quelles sont les
dispositions qui ont été prises.
M.
Bérubé : M. le
Président, avant d'entendre M. Prud'homme, j'aimerais avoir une réponse à cette
question-là spécifique sur le Vérificateur général.
Le Président (M. Ouellette) : ...qui
a pris des décisions. M. le ministre.
M. Coiteux : M. Prud'homme va
expliquer d'abord, puis je reviendrai ensuite là-dessus.
M.
Bérubé : Alors,
j'écouterai M. Prud'homme lorsque le ministre aura répondu.
M.
Coiteux : Alors, on va gagner
du temps, parce que je n'ai pas l'intention de répondre à ça avant que
M. Prud'homme ait pu s'exprimer.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Bon,
alors, on va passer... Je note le refus du ministre de répondre à cette
question, ça n'aurait pas été très long, le temps d'une chanson, M. le
Président.
M. Coiteux : ...disposé à répondre
après que M. Prud'homme ait expliqué comment ça fonctionnait.
M.
Bérubé : Une
réponse qui aurait duré, M. le Président, le temps...
Le
Président (M. Ouellette) :
Woup! Woups! M. le député de Matane-Matapédia, on prend la réponse du
ministre, et vous vous... Donc, vous n'aurez pas de réponse de M. Prud'homme.
M.
Bérubé :
Je suis ambivalent, j'aurais aimé avoir... C'est parce que ça conditionne le
reste, parce que j'ai d'autres questions à poser ensuite sur cet
enjeu-là. Mais, bon, qu'est-ce que le patron de la Sûreté du Québec peut nous
dire là-dessus?
Le Président (M. Ouellette) :
Sûrement qu'il va vous donner une bonne réponse. M. Prud'homme.
• (17 h 20) •
M.
Prud'homme (Martin) : Mais,
vous savez, juste d'entrée de jeu vous expliquer que, oui, il y a une procédure judiciaire présentement, donc, dans laquelle je vais
témoigner dans quelques semaines. Alors, je vais tenter de répondre
correctement à la question.
Nous
avons renforci le processus, justement, de ce qu'on appelle les dépenses secrètes, à
l'époque le fonds secret. En grande
partie, ce fond-là est utilisé pour, vous savez, faire des opérations
policières, pour prendre certaines mesures de sécurité, paiement d'informateurs, etc. Donc, c'est un fonds qui est
délicat et qui est dangereux d'être connu, jusqu'à un certain point.
Mais on comprenait, à la Sûreté du Québec, avec tous les événements qui se sont
passés, qu'on devait avoir une reddition de comptes adéquate. Alors, nous avons renforci le processus. Et, dans les
grandes lignes, lorsqu'il y a une
dépense secrète, il y a un formulaire qui s'appelle un 042-42. Ce formulaire-là
est amené... Toute dépense au-delà de 5 000 $
est présentement signée à l'état-major, donc l'ensemble
de l'état-major prend connaissance de cette dépense-là, et par la suite elle
est signée par moi.
Ça, c'est un
des premiers gestes qu'on a fait à notre arrivée. Nous avons changé également
la directive, une longue procédure,
et également nous avons mis en place une formation
pour nos policiers, nos policières. Et, en terminant, le geste le plus
probable, le plus important qu'on a fait chez nous, c'est l'arrivée de la
vérificatrice. Nous avons, depuis quelques
mois, une vérificatrice générale, à la Sûreté
du Québec, qui a le droit de vérifier
avec son équipe l'ensemble de
nos gestes, de nos dépenses et qui a la responsabilité et l'obligation de
vérifier chacune des dépenses secrètes. Donc, Mme
Johanne Beausoleil est présente ici aujourd'hui, et sa responsabilité n° 1,
c'est de faire une vérification des dépenses secrètes. Et elle a l'obligation également de souligner toute anomalie qui
pourrait survenir, je veux dire, à moi, comme directeur, mais surtout au sous-ministre de la Sécurité publique. Alors,
dans un cas qui... madame pourrait soulever une problématique, elle a
l'obligation d'informer le sous-ministre de cette situation-là.
Le Président (M. Ouellette) : Et la
réponse du ministre, M. le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé : ...sur
cette réponse, donc, si je comprends bien, la vérificatrice interne peut se
rapporter à la sous-ministre adjointe?
M. Prud'homme (Martin) : Au
sous-ministre.
M.
Bérubé : Au sous-ministre, qui, lui, se rapporte au ministre.
Donc, le ministre sait, mais les parlementaires ne savent
pas. C'est ça?
M. Prud'homme (Martin) : Mais là
j'entends sur une anomalie. Excusez, M. le député. J'entends sur une anomalie qui pourrait survenir. Alors, la
vérificatrice, l'obligation qu'elle a, c'est de s'assurer que la dépense est
adéquate et de rendre compte ici, entre autres aux études de crédits. Mais, dans un cas qu'il y aurait un problème, elle
aurait — et
non juste la possibilité — l'obligation
d'aviser le sous-ministre de la problématique.
Le Président (M. Ouellette) : Et la
réponse du ministre, maintenant.
M.
Bérubé : ...
Le Président (M. Ouellette) : Oui?
M.
Bérubé : ...poser
une sous-question. Parce qu'il y a deux zones qui échappent au contrôle du Vérificateur
général au Québec, à ma connaissance. Il y a Hydro-Québec, malheureusement, et il y a ce fonds secret. Alors, comme parlementaire,
je n'ai pas cette information-là. Le Vérificateur général du Québec ne l'a pas
non plus. Le ministre l'a peut-être, il pourra nous répondre là-dessus,
mais c'est beaucoup d'argent qui est en jeu et ça peut servir à
toutes sortes de... je veux bien
croire qu'il y a des enquêtes, mais à toutes sortes de choses, là, toutes
sortes de choses. Alors, oui, pour la réponse du ministre.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Alors, vous
comprendrez maintenant pourquoi je souhaitais que M. Prud'homme
s'exprime d'abord, parce qu'il y a
des mécanismes qui ont été mis en place, puis c'est tout à fait différent de la façon dont c'était géré par le passé. Alors,
dans les circonstances, moi, je ne vois pas la nécessité d'aller au-delà. On ne
peut pas jurer de l'avenir, s'il y aura lieu de voir les choses autrement,
mais, pour l'instant, je ne vois pas la nécessité d'aller au-delà.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia, il vous reste 11 minutes.
M.
Bérubé : Ça pose la
question de qui vérifie qui. Qui vérifie le fonds secret? Qui vérifie, par
exemple, les dépenses? Qui vérifie l'UPAC? Moi, je n'ai pas de réponse à ça,
comme parlementaire. Et c'est juste la question de l'imputabilité, des vérifications, du «checks and balances», du rôle du ministre, de l'indépendance
des institutions. C'est important, ces enjeux-là. À la Commission de l'administration publique, on se penche sur ces questions-là
régulièrement, puis, lorsqu'il y a des zones auxquelles on n'a pas accès, on se
questionne, avec légitimité, bien sûr.
Alors,
bon, première réponse du ministre, c'est de dire : C'est devant les tribunaux.
Bon, bel essai, mais ça existait avant
ça puis ça va exister après aussi. Alors, j'invite le ministre
à faire une réflexion là-dessus pour s'assurer que les fonds soient bien utilisés, parce qu'à moins qu'il soit
au courant, mais je ne crois pas qu'il soit au courant... mais nous, on
ne l'est pas. Je veux savoir quelle ampleur
l'argent... c'est combien d'argent, combien de millions de dollars, puis
qu'est-ce qu'on fait avec cet argent-là. Puis, une fois
que les enquêtes sont fermées, est-ce qu'on peut savoir à quoi ça a servi? Ça
a-tu servi à équiper des maisons? Ça a-tu servi à acheter des voitures, à créer
des identités, à... Bon. J'ai quelques hypothèses en tête.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Oui. Le député de
Matane-Matapédia peut avoir beaucoup d'hypothèses
en tête, mais il s'agit, là, d'un
fonds secret qui est nécessaire dans le cadre de certaines opérations policières
qui doivent demeurer secrètes. Alors, il
y a plusieurs pare-feux qui sont nécessaires.
Mais, en dépit de l'existence de ces pare-feux tout à fait nécessaires... Et ce n'est pas le rôle du
ministre de percer les pare-feux, là, donc je pense qu'il
faut faire extrêmement attention à ce qu'on voudrait vouloir dire
par l'intervention du ministre là-dedans. Donc, on ne perce pas les pare-feux,
mais par contre il y a un processus de vérification interne qui a été mis en
place.
Bien entendu que, si moi, à un moment
donné, j'avais connaissance de quelque chose, d'une irrégularité, de quelque chose
qui nécessiterait une intervention,
je la ferais. Ultimement, comme ministre, je suis imputable. Alors, il n'y a
pas absence d'imputabilité ici, mais il y a des pare-feux par rapport à ce type
de fonds, et il faut les respecter.
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
M. le Président, je veux bien croire que le ministre est imputable, mais autant
faut-il connaître l'information. Le
sous-ministre a l'information. La Sûreté du Québec se rapporte au sous-ministre. Le sous-ministre
se rapporte au ministre.
Le ministre se rapporte à qui? Sûrement pas à nous, parce qu'il ne veut pas nous révéler ce qu'il en sait. Je m'arrête là-dessus. Vous comprenez bien qu'il y a
une zone qui échappe au contrôle du ministre et qu'il choisit de ne pas nous révéler ne serait-ce que l'ampleur du
montant. Déjà, juste ça, on aurait quelque chose. Il ne le fera pas. Je vois votre
signe, M. le Président. Je m'arrête là-dessus, mais je comprends
qu'il accepte que cette zone-là demeure secrète.
Constables spéciaux
du gouvernement du Québec. Des gens que...
Une voix :
...
M.
Bérubé :
Je n'ai pas d'autre question, je n'aurai pas d'autre réponse, je ne croirais
pas.
Mais
je veux parler des constables spéciaux, M. le Président, un autre
corps de métier qu'on respecte énormément, des gens qui sont chargés de notre sécurité à l'Assemblée nationale quotidiennement, des gens d'une grande
courtoisie, d'un grand professionnalisme, des gens qui sont là pour protéger
cet établissement, haut lieu de la démocratie, les parlementaires, et le
personnel aussi, et les visiteurs. On a beaucoup parlé de ces questions-là
avec la réaffectation... les travaux à l'Assemblée nationale.
Alors, bien sûr, il y
a des enjeux reliés aux conditions de travail. Je ne les aborderai pas parce
qu'ils sont en négociation, j'imagine, au même titre que pour les agents de la
paix. Par contre, il y a une situation pour laquelle je veux faire un suivi. Kathryne Lamontagne, du Journal de Montréal,
soulignait, en octobre 2015, qu'au palais de justice de Roberval — encore une fois Roberval — imaginez, M. le Président, c'est l'huissier
non armé et non formé pour ce genre
de tâche qui doit escorter les détenus vers la détention parce qu'il n'y a pas
de constable de disponible. Si un accusé s'en prend aux personnes présentes, il se passe quoi? Qui peut
intervenir adéquatement s'il n'y a pas de constable sur les lieux avant
que des accidents proviennent? Alors, est-ce que la situation a été corrigée?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le ministre.
M. Coiteux : Bon. Alors, je vais profiter quand même d'un peu
de temps. Puis, de toute façon, ça a pris...la question a nécessité son temps
pour répondre à la conclusion précédente. Et je demanderais d'ailleurs à M.
Marsolais de s'exprimer là-dessus,
sur la connaissance que nous avons de ces chiffres-là du fonds secret et de la
nécessité d'avoir des pare-feux.
M.
Marsolais (Denis) :
Concernant, là... Vous voulez savoir les montants qui sont en jeu au niveau
du fonds secret?
M.
Bérubé :
Vous avez un chiffre à nous donner?
M. Marsolais
(Denis) : Non. Je n'ai pas de chiffre à vous donner.
M.
Bérubé :
Bon. Alors, Roberval.
M. Marsolais
(Denis) : Roberval. Écoutez, vous m'apprenez cette situation-là.
Alors, moi, l'engagement que je prends,
c'est de vérifier ce que vous dites, de prendre copie peut-être
de l'article que vous avez entre les mains et de vous revenir
rapidement. Ça va?
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Je vais vous donner la référence, mais quelqu'un va nous en amener une copie,
puis on le fera parvenir au sous-ministre. Mais, à ma connaissance, Journal
de Montréal, Kathryne Lamontagne. Je viens d'indiquer la date, là. On va
vous retrouver ça. Combien on a de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Ouellette) : Six minutes, M. le député de Matane.
M.
Bérubé :
Six minutes. Bon. Alors, le ministre a évoqué, dans ses notes introductives
tout à l'heure... tout à l'heure,
hier en fait, qu'il y avait une réflexion amorcée quant à un regroupement du
ministère des Affaires municipales, dont
il est titulaire, et du ministère de la Sécurité publique, dont il est
titulaire, ce qui nous rappelle un peu ce qui existe en France, comme un ministère de l'Intérieur, un
ministère de la protection de ce territoire, de surveillance du territoire.
Donc, le ministre a indiqué, je pense, au moins à une ou deux reprises, qu'il
était en faveur de... plutôt en faveur, plutôt en faveur de ça. Alors, j'aimerais ça qu'il puisse nous indiquer la
nécessité de ce regroupement-là. Qu'est-ce que ça va nous donner de
plus?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
• (17 h 30) •
M.
Coiteux : Oui. Bien, plutôt en faveur a priori, parce que, dans mon
double rôle, je m'aperçois, puis je l'ai dit à quelques reprises déjà,
que je peux être en contact avec les mêmes municipalités dans une même journée
pour des enjeux en apparence un peu
différents mais qui, dans les faits, ne le sont pas, puisque leur résolution
optimale nécessiterait, dans le fond,
un travail intégré des deux ministères. Ce n'est pas que ça ne peut pas se
faire de façon séparée, mais ce n'est pas
l'idéal, parce que ça veut dire qu'il y a des gens qui font des politiques avec une intention ou certaines intentions
puis d'autres qui font des politiques avec une autre intention, alors qu'il
faudrait les croiser ensemble. Alors, ça part de là.
Maintenant, pour faire une proposition plus
concrète, j'ai mis sur pied un comité de réflexion. Le comité de réflexion regroupe, au départ, des gens qui ont
une grande expérience, qui sont de la fonction
publique, qui ont une grande
expérience de l'administration publique et des opérations des deux ministères,
qui sont conscients des enjeux des deux organisations. On y a adjoint des gens
d'autres ministères qui sont importants aussi pour la réflexion globale. Et les
résultats de cette réflexion-là puis des pistes de solution avec un plan, éventuellement,
vont m'être soumis sous peu, et c'est là qu'on pourra entamer la suite des
choses, une proposition, puis, si cette proposition est retenue, les consultations
nécessaires.
Mais je
répète, là, ce n'est pas un ministère qui va gober l'autre, là, qui va manger l'autre,
là, ce n'est pas l'un va dominer
l'autre, ce n'est pas ça. C'est de donner une seule et même mission à un
nouveau ministère dont le but va être d'améliorer les
services donnés aux citoyens sur l'ensemble du territoire du Québec en matière
de sécurité civile, en matière de desserte policière, en matière de protection
contre les incendies, en matière d'accompagnement des municipalités dans certaines tâches importantes du ministère des
Affaires municipales à l'heure actuelle et de les regrouper, pas avec un modèle calqué sur une autre réalité
que la nôtre, un modèle qui va être le modèle qui répond à notre réalité
à nous, au Québec.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député de Matane-Matapédia, trois minutes.
M.
Bérubé :
Oui. Le ministère des Affaires municipales touche beaucoup de ministères parce
que, bon, ça touche l'ensemble du territoire québécois. Là, le
gouvernement avait fait le choix du ministère des Transports parce qu'il y a également beaucoup de relations avec les
municipalités. C'est un modèle qu'on avait choisi parce qu'il y a une
planification à faire, parce que c'est bien
intégré avec les Affaires municipales. Ça a été bien accueilli à l'époque par
les fédérations municipales, entre
autres. La sécurité publique, bien sûr que ça touche l'ensemble des
municipalités, mais je... Je ne suis pas contre l'idée, mais j'essaie de voir pourquoi c'est celui-là qui devrait
être avec les Affaires municipales et non un autre. Comment on a fait le... D'où provient cette idée-là?
Je sais que le prédécesseur du ministre y a réfléchi, en tout cas selon ce qu'on a rapporté, à tout le moins dans au moins
un article. J'essaie de finir ça sur une perspective un peu... Parce
qu'on aura ces échanges-là, voir pourquoi celui-là, c'est quoi, la valeur
ajoutée de regrouper les deux ministères. Parce que c'est les débats qu'on aura : Pourquoi les Affaires municipales
avec la Sécurité publique? Pourquoi l'UPAC indépendant de la SQ? C'est toujours... Qu'est-ce que ça... C'est
quoi, la valeur ajoutée? En quoi c'est plus efficace? En quoi ça nous
donne des garanties que ça sera pour le mieux?
Le Président (M. Ouellette) : Bien,
M. le ministre, on va finir la période...
M. Coiteux : ...ce sur quoi porte la
réflexion pour s'assurer que, si on fait une telle proposition, elle permet d'améliorer les services aux citoyens du Québec,
surtout en interaction avec les partenaires clés que sont les
municipalités, parce qu'elles sont en première ligne dans la livraison des
services, notamment en sécurité publique.
Le Président (M. Ouellette) : Ah
bien, 1 min 30 s!
M.
Bérubé :
Bon, alors on va terminer sur une bonne note, parce que je sais qu'on a parlé
de bien des choses, puis l'idée,
c'est... C'est un moment privilégié, l'étude des crédits. Moi, j'y crois
beaucoup, M. le Président. À chaque fois,
on se prépare avec beaucoup d'attention. Puis ces questions-là, elles
n'originent pas uniquement de l'opposition, elles proviennent de la population, des groupes qu'on rencontre, bien
sûr, parfois des groupes syndicaux, des groupes qui ont des questions à poser, des citoyens, sur
beaucoup de cas de sécurité publique, qui proviennent de citoyens dans
leurs relations avec la police, en cas de catastrophes naturelles, des cas
comme ça.
Alors, moi,
je vais m'employer, tout au long du mandat du ministre et tant que je serai
responsable de la sécurité publique,
à faire en sorte d'informer le ministre. Et puis on aura des occasions de
collaborer avec toute la bonne volonté nécessaire, conscients que l'étude des crédits
peut poser des questions dures, mais des questions qui sont publiques.
Et le ministre a quand même... a esquivé peu
de réponses, a bien répondu, et je veux le remercier pour ça et le remercier
de l'ouverture que son cabinet a manifestée
pour échanger et réfléchir sur les projets de loi à venir. Alors, je veux le
saluer pour ça, et je veux lui dire que ça sera les derniers mots de mon étude
des crédits, et je lui souhaite un bon mandat à la Sécurité publique.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : ...remercier le député
de Matane-Matapédia pour ses paroles... Ah! on a déjà terminé tout?
Le Président (M. Ouellette) : Non,
non. On n'a pas fini. Non, non.
M. Coiteux : Je pensais que vous me
demandiez de conclure parce que vous me demandiez de...
Le Président (M. Ouellette) : Non,
non, non!
M.
Bérubé : ...
M. Coiteux : Ah! parce que... Bien,
je vous remercie puis je suis tout à fait disposé à ce qu'on continue de
travailler dans cet esprit de collaboration.
Le
Président (M. Ouellette) :
M. le député d'Argenteuil, pour le dernier bloc. Je vous indique qu'on en a
pour une vingtaine de minutes. Je vous
indique qu'à la fin de votre bloc M. le ministre prendra la parole pour les
remerciements d'usage et qu'on aura la mise
aux voix des différents programmes. Donc, je vous reconnais pour votre droit de
parole.
M.
St-Denis : Alors, merci, M. le Président. Donc, le
12 décembre 2014, le Programme d'aide financière pour la formation des pompiers volontaires ou à temps
partiel est entré en vigueur avec une enveloppe totale de
19,5 millions répartis sur cinq ans. Le programme comprend trois volets.
Le volet 1 qui comprend le remboursement de certaines dépenses pour soutenir les municipalités pour le
démarrage de cohortes de formation pour les programmes pompier I et
pompier II. Le volet 2 qui comprend le remboursement des frais de
scolarité de l'École nationale des pompiers du Québec pour la formation des candidats pompiers, pompiers volontaires ou
à temps partiel pour les programmes pompier I et pompier II. Et le volet 3 qui comprend le
remboursement de certaines dépenses afin de soutenir les activités de
formation autres que les programmes
pompier I et pompier II et répondant à des besoins spécifiques. Donc,
trois volets d'aide aux municipalités pour former des pompiers
volontaires ou à temps partiel.
Vous me
permettrez, M. le Président, à ce moment-ci, juste de souligner un événement
qui s'est tenu dans mon comté mardi
soir dernier, dans le comté d'Argenteuil, justement un événement où
56 pompiers ont reçu leurs diplômes dans le cadre de ces programmes
pompier I et pompier II. Donc, 56 pompiers dans les neuf
municipalités de la MRC d'Argenteuil. Donc,
je tiens, à ce moment-ci, à les féliciter. Et vous me permettrez également de
saluer le directeur du Service de la
sécurité incendie de Lachute, M. Claude Giguère, ainsi que M. Alain
St-Jacques, directeur adjoint — Alain que j'ai côtoyé pendant quelques années, dans notre
jeune temps, chez les scouts — Claude Leduc, chef des opérations — que j'ai côtoyé à l'école
secondaire — Luc
Plouffe, lieutenant — mon
voisin d'enfance — et
mon cousin Yvan Laurain, capitaine au
Service de la sécurité incendie de Brownsburg-Chatham. Alors, tous des hommes
de coeur qui veillent avec leurs collègues à la sécurité des citoyens
d'Argenteuil depuis plusieurs années.
Alors, M. le
Président, le programme a comme objectifs de soutenir financièrement les
municipalités qui emploient des pompiers volontaires ou à temps partiel
dans la formation de base de ces pompiers conformément au règlement; deuxièmement, de favoriser sur le territoire
québécois l'acquisition des compétences et des habiletés de base requises
par ces pompiers pour qu'ils puissent
intervenir efficacement et de manière sécuritaire en situation d'urgence; et,
troisièmement, d'accroître le degré de préparation des services d'incendie aux
différents risques sur leurs territoires qu'ils couvrent.
Depuis
l'entrée en vigueur du programme, près de 6,4 millions ont été accordés
par le ministère de la Sécurité publique,
permettant à plus de 4 000 pompiers d'avoir accès à une formation de
qualité. À la suite de la deuxième année de mise en oeuvre du programme, ce sont 91 des 93 autorités régionales
qui auront reçu une aide financière pour la formation de leurs pompiers
volontaires ou à temps partiel.
Alors, M. le
ministre, ce que je veux savoir par rapport à ça, tout simplement :
Êtes-vous surpris de la popularité de ce programme-là?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Pour parler un petit
peu plus de la réception, là, comment... pourquoi le programme est populaire, je vais demander à M. Morneau.
Mais, juste avant, tout simplement pour vous dire que, ça m'a fait
d'autant plus plaisir de rencontrer les
intervenants en sécurité incendie, et je le dis, là, publiquement, ma
directrice de cabinet, son père a
oeuvré 30 et quelques années comme pompier. Alors, imaginez-vous bien qu'on est
très sensibilisés à la sécurité incendie. M. Morneau.
Le Président (M. Ouellette) :
M. Morneau, pour la réponse.
M. Morneau
(Louis) : Oui. Eh bien, non, on n'est pas surpris, on est contents, ça
va bien. Effectivement, encore cette année, on a eu... ça a vraiment pris son
envol. À la première année du programme, vous en parliez, là, il y a eu plusieurs cours qui ont été donnés, et,
cette année, vraiment, là, la réponse est très bonne : 91 autorités
régionales sur 93. Il y a beaucoup de monde
qui suivent les cours de formation de pompier I et pompier II à
l'École nationale des pompiers, et
aussi il y a des cours additionnels qui peuvent être suivis également. Donc, la
réponse est bonne, puis c'est un très bon signe, c'est bon pour la
sécurité incendie, bien entendu.
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député d'Argenteuil, ça va?
M. St-Denis : Mais ça me convient,
ça me convient.
Le Président (M. Ouellette) : Mais,
si ça vous convient...
• (17 h 40) •
M. St-Denis : Mais, pour la sécurité
de nos concitoyens, je trouve ça intéressant. Alors, c'est pour ça que je voulais vous donner la chance d'exploiter cette
réponse-là puis de le dire à notre monde, comment c'est intéressant de voir... parce qu'il y a eu des événements qui se sont passés, des
événements malheureux, et puis de voir à quel point on est soucieux de
la formation de qualité envers nos pompiers volontaires et nos pompiers à temps
partiel.
Le
Président (M. Ouellette) :
Merci. Ah! mais je ne pouvais pas finir l'étude de crédits sans passer par
Ungava. M. le député d'Ungava.
M.
Boucher : Merci, M. le Président. Salutations à M. le ministre. Alors,
on va changer de registre un peu. Là, on ne parlera pas de la même chose qu'hier soir, on va parler de la mise en
oeuvre de projets de prévention financés par le Cadre pour la prévention
des sinistres.
M. le ministre, le 19 juin 2013, le
Conseil des ministres avait adopté le Cadre pour la prévention des sinistres
permettant de générer des investissements en appréciation — analyse
et recherche sur les risques — en traitement de travaux de prévention et d'atténuation et en communication pour les
risques d'érosion et submersion côtières, d'inondation de terrain, de tremblement de terre, et pour
d'autres d'origine anthropique, soit des risques industriels, par exemple,
et aussi à certains aléas nordiques et feux
de forêt. C'est des investissements qui peuvent atteindre jusqu'à
96,4 millions de dollars sur
sept ans, soit 43,4 millions en appréciation, 49,5 en traitement et 39,5
en communication. Un budget d'un peu plus de 3,2 millions de
dollars provenant des crédits du MSP pour le financement de projets en prévention
et en appréciation de traitement des risques est prévu pour l'année
financière 2015-2016.
Vous savez,
M. le ministre, il y a quelques jours, en début de semaine, on était en étude
de crédits avec le ministère de
l'Environnement, et puis, bon, il a été largement question de changements
climatiques. Et j'ai bien dit «de changements climatiques». Il y en a plusieurs qui font l'erreur de parler, là, de
réchauffement planétaire et de réchauffement climatique. Oui, globalement, autour du globe, les températures
moyennes se réchauffent, mais localement il y a des endroits où ça va être plus froid, d'autres, ça va être plus chaud,
d'autres, plus pluvieux, d'autres, plus neigeux. Souvent, l'apparition
de températures plus extrêmes, qu'on parle,
par exemple, de tornades, d'inondations, d'orages très violents, qui souvent
se développent sans crier gare... Et puis je
pense que, du côté de la Sécurité publique, c'est quelque chose qui vous
interpelle pour justement voir comment...
c'est sûr, prévenir des orages, c'est quand même assez difficile, mais comment
prévoir les dégâts puis essayer d'atténuer les dégâts éventuels, l'érosion des
berges, comme je vous disais.
Je vais vous parler un petit peu de mon comté,
pour faire changement, je suis sûr que vous vous ennuyez. Les changements climatiques affectent particulièrement
le Grand Nord et le Nord québécois. Dans le Nord québécois, on parle d'un réchauffement moyen d'environ 4° à 8°. Donc,
il apparaît des situations comme il y a deux ans, par exemple. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça, M. le
Président, il y avait eu un feu de forêt juste au sud de Kuujjuaq, très près
de l'aéroport, où, par chance, bon, le bon
Dieu avait été sur notre côté cette fois-là, le vent dominant poussait les
flammes vers la rivière, la rivière Koksoak, mais, si le vent dominant avait
poussé vers le nord, bien, c'était l'aéroport qui était menacé, et les
réservoirs de citerne de carburant pour les avions, et l'huile à chauffage.
Donc, ça aurait pu être une catastrophe épouvantable.
C'est un fait qui est assez inusité, parce que,
de mémoire d'homme, des feux de forêt dans le Grand Nord... Il y en a dans le Moyen Nord, mais, dans le Grand
Nord, là, près de Kuujjuaq, au nord du 55e parallèle, c'est assez
rarissime qu'on voit des choses comme ça.
Et puis, bon,
il y avait eu une panique un petit peu, chez les gens, à l'époque. Puis là,
bon, les rumeurs commencent à partir.
Puis moi, je m'en souviens comme si c'était hier, M. le Président, j'étais à
Lebel-sur-Quévillon ce soir-là, puis mon moyen de communication, bien,
encore et toujours, c'est Messenger, puis là les gens m'envoyaient des
petits vidéos de l'évolution du feu de
forêt, puis, bon, certains étaient allés voir si leur... en anglais, on dit un
«shack», là, mais leur cabine de
camping était toujours saine et sauve. Et puis certains se dépêchaient à aller
chercher les objets de valeur avant qu'ils passent au feu. Donc, ça avait causé bien du brouhaha. On espérait, là,
bon, les CL-415, que les avions-citernes puissent venir combattre les flammes. Certains
disaient : Non, ils sont retenus dans le coin de Schefferville pour un
autre feu de forêt, ils ne pourront
pas venir. En tout cas, ça avait créé bien du brouhaha. Donc, à ce moment-là, c'est important de regarder
de ce côté-là puis vraiment se pencher là-dessus.
Un total de 12 projets d'appréciation des
risques et cinq projets de traitement des risques ont été financés en 2015-2016
pour des montants respectifs d'un peu plus de 1,3 et 2,1 millions de dollars, M. le Président. Les contrats de recherche et les ententes de financement concernant les projets de
prévention en atténuation et en traitement des risques pour l'exercice
financier 2015-2016 ont été ratifiés et seront mis en oeuvre et
complétés au cours des prochains mois. Les cinq projets de traitement
des risques qui seront réalisés permettront de protéger une valeur estimée à
192 millions de dollars en bâtiments et
en infrastructures, puis ça, c'est très apprécié, particulièrement pour les régions côtières où on a vu... Bon, dans le coin de la Gaspésie, je pense à mon collègue de Matane-Matapédia, où, il y a quelques années, il
y avait eu des grandes marées qui
avaient passablement causé beaucoup de dégâts. Et puis c'est le genre de choses,
comme je disais tout à l'heure, à
cause des changements climatiques, qui sont appelées à se répéter, là, c'est...
Hein, souvent, on parle de la zone
inondable 20, 100 ans, bien, le 100 ans est plutôt rendu dans le
20 ans maintenant, là. Donc, c'est des choses sur lesquelles
il faut vraiment se pencher.
En
considération, bon, du financement provenant des crédits du MSP, puis du ministère
des Transports, de même que du ministère de l'Environnement, on a développé
un plan d'action sur les changements climatiques, le PACC 2013-2020. Un montant
total se chiffrant à plus de 9,3 millions de dollars a été investi au
cours de l'année financière 2015-2016 pour la réalisation de projets en
appréciation puis en traitement des risques de sinistre. La planification pour l'année financière 2016-2017 du
CPS, bon, du Cadre pour la prévention des sinistres, a été approuvée par
le Comité pour la prévention de sinistres
naturels le 23 mars — pardon, je vais essayer de ne pas m'étouffer, là, craignez-vous pas, vous n'aurez pas besoin de me réanimer,
je vais essayer de faire ça tout seul, là. De toute façon, si quelqu'un doit me réanimer, je me réserve le droit de
choisir. Sentez-vous pas menacé, M. le député de Matane-Matapédia, vous
n'êtes pas dans ma liste.
Alors, ce
comité directeur est sous la coordination de l'Organisation de la sécurité
civile du Québec. M. le ministre, plusieurs
projets, bon, en appréciation ont été financés. Je vous disais tantôt,
bon : 1,8 million en fonctionnement, 1,4 en transferts. J'aimerais que vous me donniez un
petit peu plus de détails, là, sur ce programme-là puis m'éclairer un
petit peu sur quelles sont les activités, là.
Le Président (M. Ouellette) : Huit
minutes pour une réponse, M. le ministre.
M.
Coiteux : Ah! il y a
d'autres... Bon. Bien, beaucoup de choses. D'abord, c'était certainement un événement qui était
difficile pour la population qui était touchée en Beauce, là, les inondations
de février dernier, mais néanmoins ça a été pour moi l'occasion de voir comment fonctionnait la réaction à un
sinistre, et dans ce cas-ci une inondation. J'ai fait une visite en Beauce, donc, le
27 février 2016 puis j'ai pu voir les dispositifs qui sont en place, puis comment la population locale se mobilise, puis comment nos équipes sont
en interaction avec la population locale. Alors, dans le fond, j'ai eu
mon baptême de l'eau, dans ce contexte-là, dès le mois de février 2016.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait dans le Cadre
de prévention des sinistres? 2015-2016, on a investi pour 5,8 millions de dollars, il y en avait pour
3,2 millions qui provenaient des crédits du ministère de la Sécurité
publique, mais il y en avait
2,6 millions qui provenaient des crédits du ministère des Transports, qui
est un partenaire très, très, très important
en prévention des sinistres. Le Cadre pour la prévention des sinistres finance,
en fait, deux types de mesures, M. le
Président : l'appréciation des risques — et ça, c'est beaucoup le développement des
connaissances — et le
traitement des risques, c'est-à-dire les travaux de mitigation des sinistres
immédiats.
Alors, deux
exemples concrets de projets d'appréciation des risques qui ont été lancés en
2015-2016. Il y a eu une étude de
conséquences du risque sismique sur le bâti de l'île de Montréal, par exemple.
Il y a eu une analyse de risques et de solutions à l'érosion et la
submersion côtières dans les municipalités de Sainte-Luce, Sainte-Flavie et
Godbout, là où il y avait
250 000 $ qui ont été investis, dans ce cas-ci. C'est des exemples,
c'est pour qu'on voie un peu plus concrètement qu'est-ce qu'on finance avec ces quelque presque 6 millions de
dollars. Mais c'est un travail qui met en interaction les municipalités, les scientifiques puis notre équipe
de la sécurité civile, dont ceux qui sont à Québec, qui coordonnent,
mais surtout les gens qui sont sur chacun des territoires.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Ouellette) : M. le
député d'Ungava.
M. Boucher : M. le Président, bien,
on parle aussi, parmi les exemples qui ont été financés, puis là c'est une question de pure curiosité, peut-être M. le
ministre ne sera pas capable de répondre, peut-être quelqu'un dans votre
équipe, on parle qu'il y a eu des travaux de
prévention de glissements de terrain rétrogressifs à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot
pour environ 972 000 $, tout près
d'un demi-million... pas d'un demi-million, pardon, de 1 million. Je vais
vous avouer mon ignorance totale, peut-être que vous allez faire reculer
la frontière de mon ignorance : C'est quoi, un glissement de terrain
rétrogressif? Est-ce qu'il y a quelqu'un dans votre équipe qui peut m'éclairer
un petit peu là-dessus, là?
Le Président (M. Ouellette) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Alors, je pense que M.
Morneau va pouvoir répondre à la question.
Le
Président (M. Ouellette) :
M. Morneau, vous êtes très sollicité après-midi. C'est important, la sécurité
civile, j'espère que vous êtes sur la liste du député d'Ungava, si jamais il a
besoin de réanimation.
M.
Morneau (Louis) : Alors, ça va me faire plaisir. En fait, toute la
question des glissements de terrain, c'est vraiment important au Québec parce qu'on a une sorte d'argile, là, qui
est sensible et ça peut arriver, justement, qu'il y ait des glissements. On le sait, c'est déjà arrivé. Et
c'est important d'avoir... — avant que j'arrive avec le cas de l'Île-Perrot,
là — c'est
très important de faire une bonne cartographie pour délimiter les zones à
risque pour ne pas que personne s'installe à ces endroits-là. Et, tout à l'heure M. le ministre en
faisait mention, il y a 2,6 millions qui ont été alloués aux Transports, à leur équipe de géotechnique, pour
justement faire ce travail-là afin d'arriver avec la cartographie. Et
donc ils utilisent l'argent pour faire des
forages, des tests en laboratoire, etc. Et après ça, bien, une fois qu'on a
cette cartographie-là, on est en
mesure de voir où est-ce que c'est le plus dangereux. Et, s'il y a des
situations où est-ce que, justement, il y a des installations, des
bâtiments à protéger, on fait une analyse de risques, bien entendu, puis
qu'est-ce qui est... aussi on essaie d'évaluer vraiment qu'est-ce qui est le
plus vulnérable, bien là, il y a du financement qui peut se faire.
Et,
dans le cas de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, c'est effectivement les travaux et
un glissement de terrain fortement rétrogressif,
mais là mes notions de géologie sont un peu loin, bien que j'en aie, mais ça
date depuis un certain temps, c'est
un glissement de terrain qui a une capacité de recul, aller chercher du terrain
de façon très grande. C'est dangereux, c'est
excessivement dangereux, ça va chercher du terrain et éventuellement des
bâtiments, s'il y en a sur place. Et, vous savez, les glissements de terrain, c'est la catégorie de sinistres
naturels la plus meurtrière. Donc, c'est pour ça qu'il faut investir
dans ces situations-là.
Là,
je n'ai pas le fin détail de l'Île-Perrot, mais je peux vous le fournir, si ça
vous intéresse, un peu plus tard, mais l'idée,
là, là-dessus... C'est pour ça aussi que ça coûte assez cher, comme vous le
voyez, mais c'est des genres de glissements de terrain qui ont été
dangereux.
M. Boucher :
...
Le Président (M.
Ouellette) : M. le député d'Ungava, ça sera votre dernière
intervention.
M. Boucher :
Combien de temps, monsieur...
Le Président (M.
Ouellette) : C'est votre dernière intervention, une minute question...
pas une minute, mais deux minutes question-réponse.
M.
Boucher : Bon, ça fait qu'une façon polie de faire... dire : Fais
ça vite, dépêche-toi. Alors, c'est ça, bien, côté glissement de terrain, moi, je suis parfaitement
d'accord — puis, je
me souviens, voilà peut-être 25, 30 ans il y avait eu à Saint-Liguori, dans le coin de Joliette, là,
presque un terrain de golf complet qui avait disparu en l'espace de
quelques minutes, là — ça
peut faire des ravages vraiment épouvantables.
Alors,
M. le ministre, bon, en conclusion, moi, je vais vous faire mes remerciements
pour les excellentes remarques et
réponses que vous avez fournies tout au cours de cette étude de crédits. Les
mêmes félicitations à tous les membres de votre équipe et à tous ceux qui vous accompagnent. Et puis je peux vous
dire, là, qu'avec vous ce n'est pas une tâche de participer aux crédits,
c'est un grand plaisir, et puis là-dessus, bien, je vous cède la parole.
Le Président (M. Ouellette) : Mais, avant de faire vos remerciements, bien,
j'aimerais ça avoir une réponse sur l'ensemble
de l'oeuvre de M. le député d'Ungava, si vous avez des commentaires additionnels,
puis, si vous n'en avez pas, bien, je vais vous laisser faire vos
remerciements, M. le ministre, parce qu'il y a des...
M.
Coiteux : Bien, j'ai entendu le député d'Ungava faire un témoignage
assez poignant hier soir, que je ne
suis pas près d'oublier, puis je l'en
remercie, ça nous rappelle à quel point on doit tous être interpellés par la
réalité des populations du Nord. Aujourd'hui, il a parlé davantage du Sud, mais hier soir il a livré un témoignage
poignant, je pense que j'aimerais l'en remercier très
personnellement, mais je pense qu'on partage tous ça.
Écoutez, à mon
tour... Parce qu'on arrive à la fin, je pense, M. le Président?
Le Président (M.
Ouellette) : Oui, j'ai la mise aux voix, voir si effectivement votre
budget va être adopté.
M.
Coiteux : Alors, écoutez,
d'abord je remercie mes collègues du côté ministériel de nous avoir accompagnés et d'avoir posé des questions, fait des interventions
fort intéressantes, évidemment le député de Matane-Matapédia, le
député de Beauce-Nord, merci pour ces échanges. J'aimerais remercier mon équipe
du ministère de la Sécurité publique. Et j'aimerais mentionner aussi un certain
nombre d'organismes présents avec nous ou qui ont été présents hier, mais qui
sont présents aujourd'hui, pour la plupart d'entre eux : le Bureau du
coroner, Me Catherine Rudel-Tessier, qui est coroner
en chef; pour le Comité de déontologie policière, Me Jean Provencher, qui en
est le président; le Commissaire à la déontologie policière, Me Paul
Larochelle, commissaire; Commission québécoise des libérations conditionnelles,
Me Françoise Gauthier, présidente; École
nationale de police du Québec, M. Yves Guay, qui est son directeur
général; l'École nationale des pompiers du
Québec, M. Jacques Proteau, qui est son directeur général; pour la Régie des
alcools, des courses et des jeux, Me
Christine Ellefsen; Commissaire à la lutte contre la corruption, M. Robert
Lafrenière; le Bureau des enquêtes indépendantes, qui était avec nous
hier, Me Madeleine Giauque. Ce sont donc neuf organismes, en plus, évidemment, le directeur général de la Sûreté du
Québec, M. Martin Prud'homme — ce n'est pas un organisme, appelons-le un quasi-organisme, mais c'est un des
partenaires importants en sécurité publique — le Laboratoire de sciences
judiciaires et de médecine légale, M. Yves Dufour.
Alors, je remercie
vous tous d'avoir été présents aujourd'hui, et ça montre la force de l'équipe
de la sécurité publique, et puis je pense qu'on a eu des échanges fort
intéressants entre nous au cours d'hier soir et cet après-midi. Merci à tous.
Le
Président (M. Ouellette) :
Merci, M. le ministre. À mon tour de vous remercier, de remercier mon
collègue de Matane-Matapédia, mon collègue
de Beauce-Nord, mes collègues le député d'Argenteuil, le député de
La Prairie, le député d'Ungava, le député de Vimont et le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Adoption des crédits
Le temps
alloué pour l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité publique
étant écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits.
Le programme 1, intitulé Sécurité,
prévention et gestion interne, est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Ouellette) :
Il est adopté sur division de l'opposition officielle et de la deuxième
opposition.
Le programme 2, intitulé Sûreté du Québec,
est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Ouellette) :
Il est adopté sur division de l'opposition officielle et de la deuxième
opposition.
Le programme 3, intitulé Organismes
relevant du ministre, est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Ouellette) : Il est
adopté sur division de l'opposition officielle et de la seconde opposition.
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires
du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2016-2017 est-il
adopté?
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Ouellette) : Il est
adopté sur division de l'opposition officielle et de la seconde opposition.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux demandes
de renseignements des deux oppositions. Merci de votre collaboration. On finit nos crédits de la Commission des institutions ce
soir. M. le ministre, ce ne sera pas avec vous. On suspend nos travaux
jusqu'à 19 h 30. On va être à Papineau, M. le secrétaire, pour
entreprendre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie.
Bonne soirée à tous. Soyez prudents à votre
retour et merci pour votre présence.
(Fin de la séance à 17 h 59)