(Quinze heures quatre minutes)
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Prenez place, s'il vous plaît. Je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Bon après-midi à tous. Veuillez, s'il vous plaît, vous assurer
que vos appareils électroniques sont en mode silencieux afin de ne pas
perturber nos travaux. Je fais moi-même la vérification. Comme ça...
Une voix : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui, la démonstration. Excusez-moi, j'aurais dû le faire avant.
Des voix : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Non, mais, au moins, là, vous n'avez plus d'excuse. Voilà.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Roy (Arthabaska) remplace M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, bienvenue à ceux qui se joignent à la Commission des institutions pour ce mandat.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Relations internationales et Francophonie pour l'exercice
financier 2015‑2016.
Nous recevons
avec plaisir Mme la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de l'opposition officielle en cette matière, et Mme la députée d'Arthabaska, également
porte-parole pour le deuxième
groupe d'opposition en cette matière,
ainsi que les nombreuses personnes qui accompagnent Mme la ministre.
Alors, bienvenue à tous à la Commission des institutions.
L'étude des
crédits se déroulera par des échanges
divisés en blocs d'intervention d'environ 20 minutes en alternance entre
les groupes parlementaires. Compte tenu des règles et des ententes intervenues,
les députés du gouvernement disposeront d'une période totale de
1 h 48 min, ceux de l'opposition officielle, d'une période de
1 h 12 min, et ceux du deuxième groupe d'opposition, de 48
minutes.
Je me permets
de vous rappeler que la présidence n'a pas pour rôle de contrôler la qualité
des réponses. Dans le but de favoriser le plus d'échange possible,
j'encourage les parlementaires à respecter une certaine proportionnalité entre la durée des questions et des réponses, en
tenant compte évidemment des sujets abordés par les questions.
Toutefois, contrairement à la période de questions et réponses orales, il n'y a
pas de limite de temps stricte qui s'applique aux questions et réponses au-delà
de l'enveloppe de temps pour un bloc d'intervention.
La mise aux
voix des crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude de
ce volet. Mais, puisque nous avons débuté nos travaux à 15 h 4
et qu'une période de quatre heures doit être consacrée à l'étude de ce programme,
est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure
prévue, soit jusqu'à 19 h 4?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il y a consentement. Merci.
Remarques préliminaires
Nous allons débuter dans un premier temps par
les remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de 12 minutes. La
parole est à vous.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Alors, permettez-moi de vous saluer et de saluer aussi
les députés qui participent à cette commission parlementaire. C'est un exercice
qui est important, cet exercice d'étude des crédits aujourd'hui, et je suis très
heureuse d'être ici. Permettez-moi de présenter certains collaborateurs. : tout d'abord, à ma droite, M. Jean-Stéphane Bernard, qui est
sous-ministre du ministère des Relations internationales; M. Jean-François
Hould, qui est le chef de cabinet. Nous
avons parmi nous également : le sous-ministre adjoint aux Affaires
bilatérales, M. Michel Lafleur; le sous-ministre adjoint aux Politiques
et aux Affaires francophones et multilatérales, M. Éric Théroux; le
sous-ministre adjoint et chef de protocole, M. Claude Pinault; la directrice
générale des services à l'organisation, Mme
Henriette Dumont; le directeur des ressources financières et immobilières, M.
Daniel Cloutier; le secrétaire général du ministère, M. Alain Olivier;
ainsi que M. Benoit-Jean Bernard, chargé de mission pour le Plan Nord et la
Stratégie maritime.
Alors, je tiens évidemment à saluer tous ceux et celles qui nous écoutent pour
cette passionnante commission parlementaire, parce que c'est un dossier
qui est fort intéressant et fort important au sein de notre gouvernement.
Je vais parler un
petit peu de M. Bernard. M. Bernard va nous quitter pour la retraite le 1er
mai, après plus de trois décennies
d'engagement — je ne
parle pas de ce M. Bernard là, mais l'autre M. Bernard en arrière — engagement
au service des relations internationales du Québec et qui a eu des affectations
à Paris, à Munich, à Mumbai. Alors, on lui souhaite évidemment une belle
retraite et on le remercie pour ses précieux services au sein de notre
diplomatie québécoise.
Finalement, je tiens
à saluer le travail des gestionnaires présents, de même que celui de leurs
collaborateurs et de l'ensemble des employés du ministère des Relations
internationales dans la préparation de cette séance. Je veux aussi saluer tous
ceux et celles qui nous écoutent, tous ceux et celles qui travaillent pour le
ministère des Relations internationales, qui sont basés un peu partout à
travers le monde et qui nous écoutent par la magie des ondes. Alors, vous êtes
salués. Merci d'être parmi nous aujourd'hui.
Vous savez que nos
grands défis économiques, environnementaux, culturels et sociaux s'ancrent dans
l'environnement mondial, que nos grands
projets, qu'il s'agisse du Plan Nord ou de la Stratégie maritime, ne
sauraient se passer de partenaires
étrangers, que, comme État fédéré, le Québec a un apport essentiel à faire...
un apport essentiel, dis-je, à faire
dans l'effort collectif de lutte aux changements climatiques, que beaucoup de
nos entreprises, de nos créateurs, de nos
artistes et de nos institutions fondent une part de leur succès sur leurs
échanges outre-frontière. Un an après être entrée en fonction, j'ai pu constater comment le Québec
occupe et peut occuper une place enviable sur la scène internationale.
• (15 h 10) •
Je suis toujours
impressionnée par ces quelque 4 000 artistes, gens d'affaires et
scientifiques que nous accompagnons chaque
année. C'est pour eux que nous nous sommes employés à gérer avec rigueur le
budget du ministère des Relations
internationales et de la Francophonie en nous recentrant sur les grandes
priorités gouvernementales, tout en positionnant
de manière stratégique la diplomatie québécoise. Cette vision a été résumée en
quelques mots lorsque j'ai annoncé le
repositionnement de notre réseau à l'étranger il y a quelques semaines. Il
importe d'être aux bons endroits, aux bons
moments, il faut être capables d'adapter notre diplomatie aux nouvelles
réalités mondiales. C'est pourquoi nous avons déposé notre plan stratégique 2014‑2018. Ce dernier trace la route que
nous voulons parcourir au cours des prochaines années avec nos collaborateurs et les acteurs des relations
internationales. Je pense notamment aux nouveaux acteurs sur cette scène
que sont les villes, les États fédérés, avec qui nous avons tissé des liens
étroits, ainsi que les nombreux acteurs de la diplomatie publique et que nous
appelons le continent numérique.
C'est
pourquoi j'ai également mis sur pied une table interministérielle, avec mes
collègues, sur l'action internationale, cette table créée dans le cadre
de la révision des programmes, des ressources et des structures. Cette dernière a permis d'identifier des pistes
d'optimisation et des priorités d'action. Nos travaux ont également confirmé
la nécessité d'une concertation
interministérielle renforcée à tous les niveaux. Nous avons ainsi créé un
modèle de concertation sur le triple plan ministériel, sous-ministériel
et administratif. Notre nouvelle structure administrative nous permet déjà d'accroître le soutien aux unités
du ministère ainsi qu'aux représentations à l'étranger et de mieux jouer
notre rôle de coordination de l'action internationale du Québec.
Enfin, dans un
redéploiement qui prend en compte à la fois les priorités du gouvernement et la
géographie économique mondiale, nous avons récemment
fait le choix d'ouvrir prochainement des représentations à Dakar, au
Sénégal, ainsi que dans la province chinoise de Shandong et d'accroître notre
capacité d'action économique aux États-Unis, à Houston, au Texas, et San Mateo, en Californie. Vous serez à même de
constater que nous avons agi en élaborant un plan de match réfléchi et
stratégique, tout en contrôlant les dépenses. Je suis fière de dire que, malgré
le contexte budgétaire difficile dont nous
avons hérité, nous avons été aussi présents à l'étranger que sous le
gouvernement précédent en effectuant 41
déplacements pour des coûts moindres de 40 %. Je répète, nous avons fait
41 déplacements pour des coûts moindres de 40 %. À la différence de
ces derniers, notre action s'est articulée sur tous les territoires avec des
priorités claires : relance économique, francophonie, environnement, Plan
Nord, Stratégie maritime.
Laissez-moi
vous en dresser un court bilan. En sol américain, nous avons fait la promotion
de l'élargissement du marché du carbone
Québec-Californie, du Plan Nord, de la Stratégie maritime et, bien sûr, de
l'hydroélectricité. L'économie,
l'environnement et l'énergie sont au coeur de nos relations avec l'État de New
York et les six États constituant la
région de la Nouvelle-Angleterre. Le sommet du Conseil des Gouverneurs des
Grands Lacs, que nous aurons l'honneur d'accueillir
à Québec en juin prochain, sera l'occasion pour nous de discuter
d'environnement et d'économie avec les gouverneurs du Midwest américain.
Le premier ministre a pris part à la Conférence des Gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du
Canada et a récemment effectué une fructueuse mission au Vermont. Pour ma part, j'ai prononcé une allocution au Woodrow
Wilson Center, à Washington, et prononcé la Québec Distinguished Address à la State University of New York, qui est
située à Plattsburgh. Ce fut l'occasion d'avoir des entretiens
productifs avec plusieurs législateurs et des gens d'affaires américains.
Enfin, il importe de
souligner le 75e anniversaire de la Délégation générale du Québec à New York.
Nous entendons célébrer ce qui a été fait,
mais aussi jeter les bases d'une collaboration future renforcée. L'ensemble de
ces activités nous aura permis de rencontrer de nombreux partenaires actuels ou
potentiels et de tisser des liens avec de nombreux influenceurs en sol
américain.
Dans
le maintien du caractère direct et privilégié de la relation Québec-France, le
Québec a négocié une entente sur la
mobilité étudiante à la satisfaction des deux gouvernements. Cette nouvelle
entente comblera un manque à gagner annuel de 30 millions de dollars et améliorera les conditions d'accueil de
nos étudiants en France. Depuis l'entrée en vigueur de l'entente de 2008 sur la reconnaissance mutuelle
des qualifications professionnelles, près de 2 000 autorisations
légales d'exercer ont
été accordées à des professionnels et à des travailleurs qualifiés québécois et
français. Nous avons également fait progresser notre coopération avec la
France en recherche, en sciences, en enseignement supérieur. De plus, nous
avons défini les axes de coopération autour du développement du Nord, nous
avons progressé dans la création d'un institut France-Québec de recherche et
d'innovation maritime.
Et alors que la
création d'un contenu francophone dans l'univers numérique devient un enjeu
pressant, nous avons affirmé notre volonté
d'enrichir nos échanges sur ce plan. Le Québec est d'ailleurs partie prenante à
la réflexion qui s'est engagée à l'UNESCO sur l'incidence des technologies
numériques sur la diversité des expressions culturelles.
Le
Québec a pris part au XVe Sommet de la Francophonie, à Dakar, et a contribué à
la rédaction des documents qui en
sont issus, telles que la Déclaration de Dakar et la stratégie économique. Mme
Michaëlle Jean, notre candidate, a été élue secrétaire générale de la Francophonie. Nous avons contribué à
positionner l'enjeu de l'égalité femmes-hommes, mis en valeur nos programmes et priorités de solidarité,
soit les femmes, l'économie et les jeunes, et fait la promotion de
l'espace économique francophone.
Le premier ministre a
mis de l'avant l'expertise des entreprises québécoises, très recherchée en
Afrique, notamment dans le cadre du Forum économique de la Francophonie. Enfin,
nous avons maintenu le financement de nos
programmes de solidarité, ce qui nous a permis d'appuyer la réalisation de 33
projets de développement international au cours de la dernière année.
Nous avons en outre
poursuivi notre partenariat de longue date avec Les Offices jeunesse
internationaux du Québec, et je souligne la présence de M. Alfred Pilon qui est
parmi nous aujourd'hui. Ces offices sont les héritiers d'une belle tradition
d'échange née il y a près de cela 50 ans et qui a considérablement évolué. Il
s'agit d'un élément important de notre diplomatie.
En
octobre 2014, une importante mission en Chine, avec près de 150
participants, a permis au premier
ministre de promouvoir l'expertise québécoise,
le Plan Nord et la Stratégie maritime, tant à l'occasion
d'entretiens politiques que lors de rencontres auprès
d'investisseurs ou devant des partenaires des affaires. Cette semaine,
d'ailleurs, il y avait une importante délégation chinoise qui était ici
présente, à Québec.
Il
y a également, dans nos grands dossiers, la promotion de
l'Accord économique et commercial global, qui a été négocié entre le Canada et l'Union européenne. Nous avons fait partie de ces négociations et, bien sûr, nous
attendons avec impatience la ratification de l'entente.
Donc, nous sommes en
action, M. le Président, et je serai très heureuse de répondre aux questions
qui me seront posées, et je termine en
disant que cette année marquera aussi le 50e anniversaire de la présence
institutionnelle du Québec en Italie. Alors, cela, évidemment, sera souligné au cours de l'année. Et le Québec a renforcé son
positionnement nordique, le premier ministre ayant participé à ce Davos du Nord qu'est l'Arctic Circle, ayant
accueilli un symposium international sur le développement nordique.
Je
termine en vous disant que nous sommes très heureux, encore une fois, de
répondre aux questions et de passer les prochaines heures en votre
compagnie. Merci.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve,
vous disposez de sept minutes pour des remarques préliminaires, si vous
souhaitez en faire.
Mme Poirier :
Alors, je vais les mettre dans mon premier bloc, M. le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : On va les... En fait, j'essaie d'avoir des blocs à peu près
équilibrés. Alors, on va vous redistribuer vos sept minutes.
Mme la députée d'Arthabaska,
porte-parole du deuxième groupe d'opposition officielle.
Mme Roy
(Arthabaska) : Oui, bonjour.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Bonjour. Vous disposez de cinq minutes pour vos remarques
préliminaires.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : Merci, M. le Président. Simplement de brèves
remarques. Je veux remercier la ministre et remercier aussi tout le personnel
qui l'entoure pour cette étude des crédits. Je veux saluer les collègues de l'opposition
officielle, du parti gouvernemental,
et vous assurer de ma collaboration. Je vais poser des questions simples
puis j'espère qu'on va pouvoir approfondir les sujets. Donc, j'aimerais que
vous mettiez le reste du temps sur mes blocs d'échange.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ce sera fait... Oh!
Mme Roy
(Arthabaska) : J'ai oublié de saluer le personnel de la commission.
Merci.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Justement, la secrétaire me le disait à
l'oreille.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Documents déposés
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Donc, voilà qui met la table. Avant de débuter
la période d'échange, je dépose les réponses aux demandes de renseignements.
Discussion générale
Voilà qui est fait.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve pour un
premier bloc d'échange.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. Alors, je veux saluer le président de la commission,
les membres du gouvernement, de la deuxième
opposition, Mme la ministre ainsi que toute l'équipe du ministère des Relations
internationales. Soyez salués personnellement.
Ce matin, et on l'a
vu, nous avons souligné au premier ministre la situation des résultats des
missions ainsi que le dynamisme de l'action
internationale en tant que telle. On a souligné qu'en 2013‑2014 il y avait eu
25 nouveaux investissements pour un total de plus de 1,6 milliard de
dollars au Québec, mais que, depuis l'arrivée des libéraux, soit pour 2014‑2015, on a un fragile résultat de
cinq nouveaux investissements à l'étranger pour à peine 123 millions
de dollars. Alors, on se pose des questions,
à savoir... Il y a eu des missions du gouvernement faites à l'étranger, le
premier ministre est revenu les mains vides de Davos, on a essayé de vendre du
porc aux Chinois, on a froissé les Français avec
des déclarations à l'effet que les Français ramassaient la facture. Alors, moi,
je veux savoir quel est... Est-ce que la ministre, là, elle est dans une dynamique de recentrage de l'ensemble de
l'action gouvernementale en matière de relations internationales pour que des investissements atterrissent au Québec, que
l'on puisse créer de l'emploi? Parce qu'un des grands pans des relations internationales, c'est bien de faire
reconnaître le Québec à l'international, mais c'est aussi de ramener des
investissements au Québec, c'est de ramener aussi des emplois pour les
Québécois.
Alors,
moi, j'aimerais savoir... J'ai pris connaissance justement du plan stratégique
qu'elle avait déposé précédemment. Il
y a des objectifs importants dans le plan stratégique. Alors, quel est le
recentrage que la ministre va effectuer pour nous assurer qu'il y ait
des retombées, de véritables retombées à court terme pour les Québécois?
• (15 h 20) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Alors, vous savez que, lorsqu'il y a des missions,
lorsqu'il y a des rencontres, soit à l'étranger ou des rencontres ici, c'est
tout d'abord bien sûr pour établir la relation, et pour préparer, et présenter, et développer des projets. Alors,
les missions qui ont été effectuées par le premier ministre ou l'équipe
du gouvernement, que ce soit le ministre du Développement économique, que ce
soit mon collègue qui est responsable du
Plan Nord ou mon collègue qui est responsable également... pour ne nommer que
ceux-là, l'Environnement ou encore ma
collègue de la Culture, ce sont des missions qui ont été faites pour évidemment
réussir à avoir des ententes et à faire du développement économique. Notre priorité, c'est l'économie, et nous
aurons très bientôt des annonces qui seront faites à l'ensemble des
Québécois, et ces annonces-là seront la démonstration que les missions qui ont
été faites auront été fructueuses. Il y a
des discussions qui ont eu lieu, et, pour arriver à la conclusion d'une
discussion, bien, ça, ça n'arrive pas nécessairement
au moment de la mission elle-même, mais il y a des bases qui peuvent être mises
en place, et ces bases-là, après ça,
amènent des négociations, des discussions et des conclusions, des conclusions
d'accords pour faire en sorte qu'on puisse avoir des investissements
économiques.
Nous
sommes très actifs sur la question du Plan Nord. Cette semaine, je l'ai dit
tout à l'heure, je l'ai mentionné, il y avait une délégation du Shandong
qui était ici. Il y a toute la question de, évidemment, la Stratégie maritime
qui va susciter énormément d'intérêt. Lors de la mission du premier ministre,
lorsqu'il s'est rendu en Belgique, il a visité le port d'Anvers pour évidemment parler de la Stratégie maritime. Les
Français également se disent intéressés par ce projet. Il y a eu l'annonce qui a été faite, lors de notre
passage à Paris, de l'institut de recherche français, là, québécois sur
les questions maritimes. Alors, on est en
action, chaque mission est bien focusée, et moi, je fais confiance à mes
collègues. Et le premier ministre a
vraiment, vraiment pour objectif de développer l'économie du Québec et de
continuer à développer l'économie du Québec.
Pour
ce qui est des choses qui se sont conclues sous votre gouvernement, on peut
aussi, si on fait une recherche, certainement voir qu'il y a des
pourparlers qui avaient commencé avant et que, peut-être, certaines conclusions
d'entente sont arrivées sous le gouvernement
de Mme Marois, mais ces ententes-là avaient peut-être commencé à être
discutées ou le travail avait peut-être commencé avant, sous notre gouvernement
à nous. Alors, je pense que c'est un processus qui peut être long parfois. Ça
peut paraître frustrant parce que c'est long, mais, en même temps, ce qui est
important, c'est d'avoir des ententes solides puis des investissements solides.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Poirier :
Bien, écoutez, M. le Président, j'apprécie la réponse de la ministre, et d'ailleurs,
on le sait, d'un gouvernement à l'autre, les annonces se font sur des années.
Donc, si je prends les paroles de la ministre, les cinq investissements qui ont
été faits là pourraient provenir des efforts du précédent gouvernement. Alors,
c'est une balance qui s'équivaut.
Mais, moi, ce que je veux savoir précisément,
c'est... il y a eu des erreurs importantes. Aller offrir du porc aux Chinois
quand ils n'en veulent pas, ce n'est quand même pas rien. À Davos, zéro plus
une barre. Est-ce qu'il y a des choses qui vont changer
dans la préparation des missions pour éviter que l'image du Québec et que le
premier ministre... parce que ce n'est quand
même pas rien, là. Le premier ministre qui va sur ce genre de déclarations là,
c'est tout le Québec qui paie pour, là.
Alors, moi, ce que je veux juste m'assurer, c'est comment la ministre...
Qu'est-ce qu'elle va faire, qu'est-ce qu'elle va changer pour s'assurer
que la préparation des prochaines missions du premier ministre
particulièrement, bien, vont éviter qu'il ne fasse d'autres gaffes à
l'étranger?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien,
c'est une question de perception, M. le Président. Je pense que la mission du premier
ministre qui a été effectuée en Chine
a été une mission qui a été fort fructueuse, parce que cette mission en Chine,
qui s'est étalée du 26 au
31 octobre 2014, a permis la conclusion... enfin, l'annonce de 45
signatures qui ont été effectuées dans des domaines variés. Il y a les
technologies de l'information, il y a les communications, la santé, l'énergie,
les technologies vertes, construction,
éducation, recherche, innovation. En France, il y a eu plusieurs accords
également qui ont été signés. Alors,
je pense que, lorsque le premier ministre se déplace, il se déplace aussi dans
la perspective de ramener des
accords, dans la perspective d'en développer d'autres, dans la perspective
d'entreprendre des pourparlers sur certains dossiers. Et moi, je suis convaincue que les Québécois sont capables de
voir l'ensemble de ces missions-là. Et, quand on fait le bilan des missions, qu'on regarde le nombre d'ententes qui sont
signées, le nombre de pourparlers qui sont amorcés, on est vraiment
très, très actifs.
Sur la
question du porc, bien, je peux dire que, lundi soir, lors de la rencontre avec
le Shandong, le président de l'UPA
était présent et il a rencontré la délégation mercredi. C'est M. Groleau qui
est président de l'UPA. Il a rencontré la délégation du Shandong mercredi. Donc, lorsque le président de l'UPA se
déplace et rencontre ces gens-là, c'est pour parler de nos produits
agricoles, parler de notre agriculture québécoise et quels sont les marchés
qu'on pourrait développer avec la Chine.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Merci. Aussi, la préparation des missions, c'est
aussi le fait... La préparation des missions, c'est à l'étranger. Je constate que, depuis l'arrivée en
poste de ce gouvernement, on a procédé à sept nouvelles nominations à des
postes de hauts représentants du Québec à
l'étranger. L'âge moyen des personnes nommées est de 55 ans. Sept nominations
seulement sont... Deux sont des femmes. À titre comparatif, l'âge moyen des
nominations des représentants à l'étranger sous le gouvernement du Parti québécois était de 47 ans. On parle quand
même d'un huit ans d'écart, là, ce n'est quand même pas rien. Et on
avait aussi une représentation assez féminine. Ça avait d'ailleurs fait l'objet
d'un article dans le Châtelaine de février 2014 — c'est du matériel didactique, M. le
Président, là — à
l'effet que... Un article disait : Elles représentent le Québec
à l'étranger.
Alors, vous avez été la ministre de la Condition
féminine, moi, je suis encore la porte-parole en condition féminine, alors vous comprenez que j'ai une
préoccupation sur la place des femmes dans les postes de représentation
et surtout sur les nominations faites de
façon plus paritaire en tant que telle, bien que je suis toujours sur le
principe qu'à compétence égale on devrait nommer une femme. Alors, moi,
je veux comprendre, là, la ministre. Actuellement, les femmes ont été remplacées dans une grande proportion par des hommes. Il
y a huit femmes qui ont été éloignées versus trois hommes. Est-ce que les nominations qui ont été faites, est-ce que
les nominations à l'étranger, c'est devenu le Sénat, finalement, du
Québec? Je m'en inquiète.
Alors, je voudrais que la ministre puisse nous
dire, un, pourquoi elle a nommé si peu de femmes. Et je suis persuadée que, comme ex-ministre de la Condition
féminine, elle va sûrement... Elle ne pourrait pas me dire que ce n'est pas parce qu'on n'en a pas trouvé. Deuxièmement,
pourquoi avoir remercié des femmes compétentes qui étaient là, jeunes et compétentes, particulièrement? Et, moi, ce que
je veux savoir, c'est : Ces femmes-là, qu'est-ce qu'on leur
reprochait, à ces femmes-là qui étaient des
femmes qui avaient des carrières intéressantes, importantes? Et
malheureusement, comme on le voit, toutes celles qui ont des x sur la
photo, là, c'est toutes celles qu'on a retournées chez elles.
Alors, Mme la
ministre, comme ex-ministre de la Condition féminine, je vous interpelle.
Pourquoi avoir remercié toutes ces femmes et les avoir remplacées, pour
la majorité, par des hommes?
• (15 h 30) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Tout d'abord, je suis un petit peu déçue de votre début
d'intervention, Mme la députée, lorsque vous
parlez de l'âge, 55 ans de moyenne versus 47 ans. Je pense qu'il faut être
prudent dans les questions d'âge des
gens. Moi, je trouve que 55 ans, c'est jeune, mais j'imagine que vous trouvez
ça, vous aussi. Mais, sans faire de
blague, je pense que, sur la question de l'âge, j'avais remarqué d'ailleurs un
commentaire de mon prédécesseur, sur
son blogue, sur cette question-là et j'avais trouvé ça triste parce que je
pense que, quand quelqu'un a de l'expérience, quel que soit son âge,
cette personne-là peut continuer de travailler jusqu'à ce que cette personne-là
a choisi de travailler. J'ai vu un article,
une entrevue concernant Mme Jérôme-Forget récemment, puis elle a 74 ans
puis elle dit qu'elle n'a pas l'intention de
s'arrêter du tout, puis moi, j'espère que je vais travailler encore très
longtemps. Alors donc, j'aimerais
que... de parler de la moyenne d'âge de notre équipe à l'international, que ça
ne soit pas un sujet de débat entre nous, et je pense que je peux
compter sur votre sensibilité là-dessus.
Vous
avez une sensibilité sur la question de la condition féminine et vous avez
raison d'avoir cette préoccupation-là. Nous
cherchons des gens qui, évidemment, ont de l'expérience. Ça peut être aussi
question de... ça peut être conjoncturel. À un certain moment donné, il y a plusieurs femmes
qui sont nommées; à d'autres moments donnés, il y en a moins. C'est une
question qui arrive au moment où on fait les nominations. Je pense à la
nomination que nous avons effectuée à New
York. M. Lauzon, c'est un homme qui avait une vaste expérience sur des questions
reliées à l'État de New York. Il a déjà
dirigé un bureau là-bas où il y avait 47 personnes sous sa responsabilité.
Alors, pour nous, il était, dans le contexte, la personne qui était la
mieux expérimentée pour les besoins de notre... pour la mission de notre
gouvernement.
Vous
avez raison, il faut toujours être alerte sur des questions de condition
féminine. Dans la fonction publique, lorsque
j'étais ministre de la Condition féminine, on avait fait un relevé, et il y
avait... Dans la haute fonction publique, à ce moment-là, il y avait environ 27 % de femmes. Maintenant, dans la
haute fonction publique, je pense qu'on est rendus à 43 %, 44 %. On approche vraiment de la
parité. Il y a des gains importants qui sont faits par les femmes, et nous
allons continuer de le faire. Sur les
sociétés d'État, vous savez qu'on a une loi sur la question de la parité au
sein des sociétés d'État, et, à
chaque fois que nous faisons des nominations, nous sommes conscients que nous
avons ce devoir de faire du recrutement et d'aller chercher des femmes
pour être présentes sur les conseils d'administration.
Donc, sachez que,
oui, c'est un objectif d'avoir le plus de femmes possible. Maintenant, pourquoi
on ramène des gens? Bien, ça, je pense que
vous le connaissez, le contexte, ça s'est vu aussi sous d'autres gouvernements,
des gens qui sont rappelés à certains moments, puis il y a des choix qui
se font, qui sont des choix du gouvernement en place.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la députée, en soulignant
qu'il vous reste à peu près 7 min 30 s à votre bloc
d'échange.
Mme
Poirier : Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Bien,
écoutez, quand je parlais de l'âge, ce n'est pas une question de compétence, on s'entend bien. Mais,
quand je regarde que M. Sirros avait un statut de retraité, à 66 ans,
donc c'est un âge vénérable, M. Lauzon, 65 ans, moi, je pense, le dynamisme
dans nos délégations... Si on veut assurer du dynamisme et amener, justement,
de la jeunesse pour prendre la relève, je pense que des nominations peut-être
plus féminines et plus jeunes auraient été plus opportunes.
Mme
St-Pierre :
Les femmes de 65 ans, c'est... Ça va?
Mme
Poirier : Pour moi,
c'était une question d'âge dans le cas. Mais je vous rappellerai
d'ailleurs que, dans les statistiques que vous nous donnez sur la fonction publique,
effectivement, il y a eu un gain important, puis, il faut le dire, là, c'est grâce à la loi que M. Charest avait
instituée sur les sociétés d'État. Mais encore, malheureusement, les sociétés
d'État à caractère commercial, donc
tout ce qui est financier, on n'a pas vraiment une bien, bien bonne
moyenne encore et on a encore du
chemin à faire. Les statistiques ne sont pas très bonnes de ce côté-là. Alors,
tout ce qui est social, bien sûr, on a des résultats extraordinaires,
mais en commercial, financier, ce n'est pas encore très bon.
Par
contre, le ministère, pour rapatrier ces personnes-là, dans les changements de
personnel, il y a des primes de départ
pour tous ces représentants-là. Alors, que ce soit Munich, Mumbai, Barcelone,
Washington, New York, Bruxelles, Mexico,
Boston, São Paulo, UNESCO, Atlanta et les fermetures de Santiago, Taipei,
Moscou, il y a un coût à rapatrier des gens.
Alors, j'aimerais, Mme la ministre, si vous avez le détail des coûts de ce
rapatriement des personnes et ce que ça veut dire quand on fait des changements de postes comme ça, en tant que
tel, si vous pourriez nous donner le coût de cela.
Mme
St-Pierre : Alors, oui, on a les statistiques de façon très
détaillée. Pour terminer un peu la discussion sur la question des
femmes, bien, nous avons été très fiers d'appuyer la candidature de Mme
Michaëlle Jean pour devenir secrétaire
générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, et on aurait
beaucoup apprécié l'appui de votre formation
politique dans cette candidature-là. Pourtant, c'était une femme, et le thème
de la francophonie... du sommet, cette
année, c'était les femmes et les jeunes. Et nous avons malheureusement vu des
gens qui ont travaillé contre cette candidature-là, mais je ferme la
parenthèse là-dessus.
Pour
ce qui est des rapatriements, oui, il y a un certain... Évidemment, ça veut
dire des déménagements, ça veut dire
aussi des fins de contrat. Alors, on a des détails ici. Pour ce qui est de
Washington, ça a été... Mme Isabelle Beaulieu, fin de contrat, donc
respect... Il y a eu un respect du trois mois de préavis. Michel Côté, à
Munich, ça a été 42 419 $. Caroline Émond, à Bruxelles, 26 826 $.
Nicolas Fresne — peut-être
que je prononce mal son nom — il a réintégré Investissement Québec,
donc c'était un contrat de service. Stéphane Paquet, à Londres, il a eu une
indemnité de 28 794 $. Christiane
Pelchat, Mexico, elle a eu une indemnité de 94 519 $. Et Dominique
Poirier, qui a été ramenée le 30
novembre 2014, c'est un prêt de service à la ville de Montréal, donc elle a,
par décret, eu un contrat pour prolonger son mandat. Je pense que le décret prévoit... Je pense que c'est quatre
ans, son contrat à la ville de Montréal, où elle va s'occuper des
relations internationales à la ville de Montréal.
Mme
Poirier : Est-ce que je peux demander à la ministre qu'elle
puisse déposer ce document, qu'on puisse le consulter? Et,
complémentaire, est-ce qu'on peut avoir aussi les coûts de déménagement?
Mme
St-Pierre :
Oui, on a ça aussi.
Mme Poirier :
Si ça peut être déposé à la commission pour le bénéfice de tout le monde.
Mme
St-Pierre :
O.K. Donc, vous ne voulez pas que j'en fasse la nomenclature, juste les
déposer.
Mme Poirier : Bien, peut-être
le déposer à la commission, ce serait plus efficace.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : En fait, dans un premier temps, si vous êtes en
mesure de déposer le document, je vais en prendre connaissance, puis on le
déposera. Pour l'autre bout de la question...
Mme
St-Pierre : On va
vous faire parvenir les détails.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
C'est bon? Alors, Mme la...
Mme
Poirier : Je vais reporter dans... Il reste, j'imagine, une
minute, là? Ça fait que je vais vous reporter ça...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
À un moment donné, il va falloir le prendre, ce temps.
Mme Poirier : Ah!
faites-vous-en pas. Il reste combien de temps?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il restait deux minutes. Il restait deux minutes.
Mme Poirier : Ah! bon, bien,
je vais le prendre, le deux minutes. Je pensais qu'il restait 30 secondes.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Non, non, il restait deux minutes. C'est ça, hein?
• (15 h 40) •
Mme Poirier : O.K. Deux
minutes, on va le prendre. Mais, justement, vous venez de nous parler de l'OIF,
Mme la ministre. J'aimerais savoir, au niveau
de l'OIF, est-ce qu'il y a du personnel, avantage salarial... avantages,
salaires, des prêts à l'OIF qui sont faits par le MRI? Est-ce que vous avez le
détail? Est-ce que vous pourriez nous transmettre l'information?
Mme
St-Pierre : Nous
avons deux prêts qui ont été faits à l'Organisation internationale de la
Francophonie : Louis Hamann, qui
travaillait à la Délégation générale du Québec à Paris, qui est maintenant
au cabinet de Mme Michaëlle Jean; et la deuxième personne, c'est une
personne qui travaille à la recherche, je pense. Oui.
Une voix : ...
Mme
St-Pierre : O.K. Donc, nous en avons trois : monsieur...
Donc, vous avez l'Organisation internationale de la Francophonie; à Paris, on a deux personnes puis, à l'IFDD, on a une
personne qui est ici, dont le secrétariat... L'IFDD, c'est l'Institut de la Francophonie pour le développement durable. C'est une personne qui est basée ici, à Québec,
parce que le secrétariat est ici, à Québec.
Mme Poirier : Est-ce
que c'est possible d'avoir les détails
du contrat de ces personnes-là : salaire, frais d'appartement,
dépenses, etc.? C'est possible d'avoir le détail des coûts?
Mme
St-Pierre : Pour ce
qui est du chiffre lui-même, on va
vous le fournir, bien sûr. Dans le cas de M. Hamann, il est sur les mêmes conditions de travail qu'il était à la
Délégation du Québec à Paris, et je pense que c'est...
Une voix : Dans les
questions... La réponse est dans les crédits.
Mme
Poirier : Si je pose
la question, c'est parce que la réponse n'est pas dans les crédits. Alors, c'est ça,
si on peut avoir les coûts : salarial, appartement, la location
d'appartement.
Mme
St-Pierre : O.K. Bien, ici, j'ai les salaires. M. Dubois, c'est
127 857 $, celui qui est ici, à Québec.
Je n'ai pas Louis Hamann là-dessus. Bon. On va vous le trouver.
Mme Poirier : Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Ça complète ce bloc d'échange. M. le député de La Prairie, à vous la parole.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Oui, pour ce premier bloc d'échange. Alors,
veuillez recevoir, M. le Président, mes salutations distinguées, ainsi
que tout le personnel de la commission et le personnel de soutien technique également
qui nous aide au bon déroulement de nos travaux de cette étude des crédits budgétaires.
J'en profite pour saluer la délégation de l'opposition officielle ainsi que la
deuxième opposition également dans ce travail important qu'est l'étude des
crédits.
Mme la ministre, bonjour. Bienvenue à vous et à
votre équipe au complet à cette étude de crédits. On voit, par les gens qui
vous accompagnent aujourd'hui, l'importance qu'a le ministère des Relations
internationales et de la Francophonie au sein du gouvernement québécois. Et,
dans vos remarques d'ouverture, j'ai été très content d'entendre... Vous avez parlé justement que vous avez déposé
votre plan stratégique 2014‑2015, et on voit que vous cherchez à... Vous avez dit que ce plan trace la route que vous
voulez parcourir au cours des prochaines années, particulièrement avec
des nouveaux acteurs
sur la scène internationale que sont maintenant les villes, les États fédérés ainsi que les
acteurs de la diplomatie publique, et
ainsi... ce que vous appelez le continent numérique. Alors, on voit très bien
de cette façon-là que le
rayonnement que vous apportez au Québec, ce n'est pas juste dire que c'est à
Halifax, ou à Ottawa, ou à Toronto que c'est
important, ce n'est pas juste aux États limitrophes que sont les États, par exemple, de la Nouvelle-Angleterre, mais c'est vraiment à l'international.
Et maintenant
la relation s'en va à un autre niveau de ce qu'on est habitué. Ce n'est pas
juste de dire : On s'en va prendre
le thé en Angleterre ou on s'en va prendre un verre de vin en Italie. Là, c'est
vraiment des relations directes. Et ce que j'ai apprécié dans vos remarques d'ouverture, c'est que maintenant les priorités sont claires : la relance
économique, la francophonie, l'environnement, le Plan Nord et la stratégie numérique. Et tout ça, vous
l'avez fait avec grande efficacité parce
que vous avez souligné 41
déplacements avec 40 % de moins
de coûts. Alors, c'est chapeau à vous! Félicitations à vous, mais aussi à toute l'équipe qui vous
entoure, parce que c'est un travail d'équipe, ce n'est pas juste la ministre,
là, qui décide qu'on y va comme ci et qu'on
y va comme ça, c'est vraiment un travail d'équipe qui se fait, et je tenais à le souligner, selon vos
remarques d'ouverture.
Une des
priorités qu'on a au ministère des
Relations internationales, c'est la
relation avec la France, et j'aimerais aborder
le sujet des rencontres alternées des premiers
ministres québécois
et français. Nous savons très bien, M. le
Président, que ces rencontres ont été instaurées en 1977 et sont tenues en
alternance entre le Québec et la France. Les premiers ministres qui se rencontrent à
ces... témoignent de la relation directe et privilégiée qui réunit les deux
gouvernements. Et on voit toujours
que, lors de ces rencontres, il y a toujours un relevé de décisions qui est signé à l'issue
d'une séance de travail
élargie qui est présidée par les deux premiers ministres.
Le premier ministre du Québec a effectué, du 2 au 6 mars dernier, sa première
mission en France et il était à la tête de la plus importante délégation
d'affaires et institutionnelle jamais dirigée par un premier ministre du Québec
en France. C'était une délégation qui avait
près de 70 représentants d'entreprises, d'institutions universitaires et du milieu de la recherche, alors on voit que ce n'est pas juste des rencontres de
nature politique. Les entreprises participantes sont issues principalement des secteurs des technologies de l'information et des communications, donc qui fait référence à ce que vous disiez, Mme la ministre, c'est-à-dire le fameux continent numérique. Il
y avait également
des gens du transport, de
l'ingénierie et de la sécurité, sans oublier également — et vous
avez été ministre de ça également par le passé — la
culture, qui est très importante aussi dans
nos relations avec la France. Il y avait également des gens de
l'agroalimentaire qui étaient présents.
Ces
rencontres ont clairement illustré, avec l'horaire chargé... Il y avait quand
même des objectifs très clairs pour ces
rencontres. Entre autres, il fallait nouer, renouer les contacts avec les plus
hautes autorités françaises, dont le président de la République, M. Hollande. Et, pour mon expérience personnelle, j'ai
eu la chance ici, à la 38e législature, d'entendre également le président
Sarkozy venir s'adresser à l'Assemblée nationale et, l'automne dernier, le
président Hollande qui est venu. Alors, deux
gens de deux partis politiques différents, mais qui sont venus témoigner ici
même, à l'Assemblée nationale, l'importance de cette relation et
l'importance qu'ont ces rencontres alternées entre les premiers ministres
québécois et français.
Évidemment,
il y avait aussi de renouer avec : le ministre des Affaires étrangères et
du Développement international, M. Fabius; le ministre de l'Économie, de
l'Industrie et du Numérique, M. Emmanuel Macron; le président du sénat, M. Gérard Larcher; le président de l'Assemblée
nationale, M. Claude Bartolone. Également, il y avait des rencontres
avec des personnalités politiques de divers partis,
dont l'ancien président M. Sarkozy... de même que rencontrer des gens
de grandes organisations internationales
dont... à laquelle le Québec a, comme on pourrait dire, une attache à ça,
l'UNESCO et l'Organisation internationale de la Francophonie, dont vous avez
fait référence plus tôt.
Un autre des
objectifs importants de ces rencontres, M. le Président, c'est de promouvoir
auprès de la communauté d'affaires française la politique économique du
gouvernement, les opportunités d'investissement au Québec, parce qu'il y en a, et les perspectives offertes par
l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, grâce, entre autres, à des
interventions du Mouvement des entreprises de France International et à la
Chambre de commerce et d'industrie de région
Paris—Île-de-France.
Il fallait également, à cette rencontre internationale, évidemment, exposer les lignes de force du Plan
Nord et de la Stratégie maritime, parce qu'il faut le dire, Mme la
ministre, M. le Président, que la communauté
d'affaires française considère la stratégie maritime comme un projet qui fera
du Québec une plaque tournante
nord-américaine dans le transport des marchandises. Alors, encore une fois, ce
n'est pas juste pour notre marché restreint à nous, c'est une ouverture
qui se fait sur le monde entier. Et les Français, et les entreprises, la
communauté d'affaires le reconnaissent, que le Québec a un rôle à jouer de
façon très importante à ce niveau-là.
Un autre des objectifs, M. le Président, c'était
de mettre en lumière nos objectifs en matière de lutte aux changements climatiques et l'expertise québécoise
qu'on a dans ce dossier, par contre, entre autres, dans le cas du
dossier du marché du carbone et dans le contexte de la conférence qui aura lieu
à Paris, qui se nomme maintenant CDP21, la 21e
Conférence des parties de la Convention cadre des Nations unies sur les
changements climatiques, qui va avoir lieu à Paris en 2015. Ça sert
aussi, ces rencontres-là, à approfondir les relations politiques, économiques,
scientifiques et universitaires avec des
partenaires clés de la coopération décentralisée. Alors, quand je disais
tantôt, ce n'est pas juste... vous
l'avez dit dans vos remarques d'ouverture, ce n'est pas juste les gouvernements
nationaux, mais il y a aussi les villes de Paris et de Bordeaux, les régions Aquitaine et de Rhône-Alpes qui ont
fait partie de ces échanges-là que le premier ministre a dirigés
également.
• (15 h 50) •
On se
souvient, comme j'ai dit plus tôt, la visite que M. Hollande a faite en novembre
dernier, et lui-même était également accompagné d'une importante
délégation ministérielle pour faire les échanges, pour renouer cette relation tellement
importante. Alors, on voit clairement que, parmi tout ce que vous avez dit pour
le ministère des Relations internationales, cette
relation privilégiée que nous avons avec la France... et comment elle est
importante. On voit que la relation s'est
renforcée avec cette réunion, les deux réunions, celle qu'il y a eu ici cet
automne et celle dont le premier ministre
a dirigée ce printemps. On voit que
ça s'est renforcé, la relation s'est améliorée et s'est même
élargie, là. On parle de plusieurs domaines de l'économie et des choses
que j'ai mentionnées tantôt, de l'agriculture, de la culture, et ainsi de suite.
J'aimerais
entendre, M. le Président, la ministre sur ce qu'on doit essentiellement retenir de cette mission et de son
importance pour le Québec, qui va bien au-delà des chiffres
immédiats. J'aimerais l'entendre à ce sujet, M. le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Juste avant de vous céder la parole, Mme la ministre, question de clarifier, là, tantôt,
on avait convenu qu'il y aurait un dépôt de documents. Ce n'est pas clair
dans mon esprit, s'il y avait un ou des documents. Il y aura...
Des voix : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Là, j'entends «des», j'entends «un».
Mme
St-Pierre : On a
demandé les salaires, on a demandé les preuves des dépenses.
M. Hould (Jean-François) : Les
salaires, on est en train de le trouver. On est en train de trouver les
salaires présentement, les salaires et les déménagements.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Donc, est-ce que c'est clair? C'est clair, là, on s'entend, tout le monde s'entend.
Est-ce qu'on a idée à quel moment on va avoir... Oui.
Mme Poirier : Salaires,
primes, déménagements, c'est ça.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ça va? Est-ce qu'on a une idée du temps...
Mme Poirier : ...l'autre question après, pour les gens à
l'OIF, qui était le nom des personnes, salaires, appartements, etc.
Donc, c'est deux thèmes différents.
M. Merlini : Est-ce que c'est sur
votre temps, ça, ou sur notre temps?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui, oui, c'est mon temps, ça. Inquiétez-vous pas.
M. Merlini : O.K. Je vous en prie.
Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : J'ai toujours à coeur de donner le plus de temps possible aux
parlementaires, mais il y avait
un point important à clarifier pour ne pas qu'il n'y ait d'imbroglio. Alors, est-ce que c'est clair, là, ce qu'on devra
produire? La question qui était : À quel moment... Est-ce qu'on sait... La
recherche, c'est difficile ou... Nous avons
jusqu'à 19 heures ce soir. Et je voulais juste avoir une idée, là, ce n'est pas
une évaluation précise, là. Est-ce qu'on parle de minutes, d'heures ou
de journées?
Mme
St-Pierre : Est-ce
que c'est possible de les acheminer à la commission demain ou si on veut les
avoir absolument ce soir?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Parfait. La question, c'est : Étiez-vous... si le document
que vous aviez pouvait donner... ça, c'est une chose. Si ce n'est pas
possible, là, il faudra trouver des façons alternatives de le transmettre et donc... Et, encore une fois, je m'en remets à
vous, Mme la ministre, là, pour nous dire de quelle façon vous êtes en
mesure de fournir l'information qui a été demandée par la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
St-Pierre :
Bon, écoutez, je demande à M. le sous-ministre de faire diligence pour que les
documents soient amenés rapidement d'ici la fin de notre étude des
crédits.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. Alors, à vous pour la
réponse à la question du député de La Prairie.
Mme
St-Pierre : Alors,
ces rencontres alternées, bien sûr, elles sont majeures, elles sont importantes
et elles soulignent l'importance de la relation du Québec avec la France. C'est
sous M. René Lévesque, d'ailleurs, que ces premières
rencontres... que ces rencontres ont été initiées, et ensuite ça s'est
poursuivi. À certains moments, il y a
eu comme quelques suspensions, mais
ça a repris, et c'était, je pense, la 18e rencontre alternée, cette dernière
rencontre. Ça a permis de faire
là-bas, sur le territoire français, environ 80 rencontres, donc, dans
plusieurs domaines. On parle du domaine de l'environnement, mon collègue, évidemment, vous l'avez mentionné,
ministre de l'Environnement, du Développement durable était là, bien sûr, pour préparer la grande conférence sur les
changements climatiques, qui va se tenir au mois de décembre prochain. C'est un événement majeur, et
le Québec, comme État fédéré, peut jouer un rôle très, très important parce que le Québec
copréside un organisme qui regroupe des États fédérés et qui peuvent jouer un
rôle important dans la question des changements climatiques.
On a aussi eu
des rencontres sur le plan des questions culturelles. Alors, ma collègue la
ministre de la Culture était là, elle
arrivait de Bruxelles, où le Québec était à l'honneur au Salon du livre de
Bruxelles. Là-bas, elle a fait aussi, bien sûr, des rencontres sur un
enjeu qui est très important et qui touche tout le monde, c'est-à-dire toute la
question du numérique. Mon collègue le
ministre du Développement économique, bien sûr, lui, a fait plusieurs
rencontres en termes de développement
économique, comment faire en sorte que les investissements puissent être faits
ici ou comment, nous, on peut accompagner nos compagnies là-bas, sur le
territoire français.
Je vous
rappelle que... vous disiez «au-delà des chiffres», mais les chiffres parlent quand même
beaucoup puisque nos échanges,
en 2013, avec la France étaient de 3,7 milliards de dollars. Donc, c'est
énorme, c'est notre principal partenaire
dans la communauté européenne et c'est notre principal client. Alors, vraiment,
il y a énormément de choses qui se font des deux côtés de l'Atlantique. Nous avons, comme je l'ai
dit tout à l'heure, parlé, bien
sûr, de la Stratégie maritime. Mon collègue le ministre
responsable de la Stratégie maritime
a été là 48 heures et, pendant ces 48 heures, il a pu faire
plusieurs rencontres. Et, dans la rencontre avec le président... le premier
ministre Valls, ces domaines-là ont été abordés, domaine également de la
mobilité des jeunes.
Quand on
parle de mobilité des jeunes, bien, ça touche l'Office franco-québécois pour la
jeunesse, et il y a aussi toute la
question du dossier des étudiants français, et l'accord que nous avons conclu
avec la France sur cette question-là, sur
la question des droits de scolarité, qui a été un accord négocié et qui a été
qualifié, autant par le président Hollande que par le premier ministre Valls, d'un bon compromis, et
tout le monde est ressorti satisfait des négociations. J'en profite pour
féliciter et remercier notre négociateur qui est ici parmi nous.
Donc, il y a
beaucoup de sujets, mais il n'y a pas de temps perdu. Et ça touche aussi
plusieurs dossiers. Nous avons eu aussi une rencontre avec la mairesse
de Paris à la mairie de Paris pour discuter, entre autres, du 375e anniversaire
de la ville de Montréal. Alors, on touche des sujets évidemment qui nous
intéressent à court terme, aussi à moyen terme et également à plus long terme.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Oui. Dans la région...
dans la capitale aquitaine, il y a eu des signatures d'ententes que le premier
ministre a faites avec la région qui est là. Il y a eu une signature entre
Hydro-Québec et le Conseil régional de
l'Aquitaine, consacrée à la création de SCE France, qui devient une filiale
d'Hydro-Québec — c'est
quand même assez intéressant — qui est vouée à la recherche et au transfert
de technologie sur les batteries du futur qui pourront servir dans le
cadre d'initiatives en électrification des transports.
J'aimerais
entendre la ministre un peu plus sur cette entente-là, à savoir : Comment
ça s'est fait? Quelles ont été les
discussions qui ont mené à cette entente-là et qu'on se trouve à créer une filière
d'Hydro-Québec, donc une société du gouvernement du Québec, mais avec
une région française, la région aquitaine?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, en soulignant
qu'il reste six minutes à ce bloc d'échange.
Mme
St-Pierre :
Alors, avec cette région, nous avons, comme vous savez, une relation qui est
très importante, qui est très
dynamique aussi. Il y a beaucoup d'échange, autant vous parlez d'Hydro-Québec,
mais on parle d'économie, d'innovation, on parle d'éducation, enseignement
supérieur, jeunesse, mobilité, sport, culture également.
Pour ce qui
est, évidemment, d'Hydro-Québec, je ne suis pas une spécialiste des questions
d'Hydro-Québec, mais il est important
aussi que, pour cette grande société d'État qui, évidemment, est à la fine
pointe dans son domaine, il est important également que la société
d'État fasse des accords à l'international. Donc, il y a des partenariats
d'affaires qui ont été établis ici dans le
cadre de cette visite qui a comporté également un volet... Il y avait le volet
Paris, mais il y avait également le
volet Bordeaux. Alors, dans son passage dans la région... dans la capitale
aquitaine, ça a été l'occasion de
cette signature de l'entente entre Hydro-Québec et le Conseil régional
d'Aquitaine qui consacre la création de SCE France. C'est une filiale d'Hydro-Québec qui est vouée à
la recherche et au transfert de technologie sur des batteries du futur.
C'est sûr que
c'est un domaine qui intéresse énormément tous ceux qui s'intéressent à la
question, évidemment, des changements climatiques. La question de
l'électricité... c'est une énergie propre, et nous avons une très, très grande
expertise dans ce domaine. Donc, le fait qu'il y ait eu cet accord, cette
entente, c'est un plus, et c'est majeur, et ça donne évidemment beaucoup,
beaucoup de rayonnement au gouvernement du Québec, mais aussi, par le fait
même, à Hydro-Québec.
Donc, c'est des travaux qui vont permettre de
développer des batteries de grande capacité de stockage et de conservation
d'énergie, et ce sont des batteries qui pourront servir dans le cadre de
l'initiative en électrification des transports.
On sait que l'électrification des
transports, c'est un dossier qui attire... retient énormément l'attention,
autant ici que là-bas. Et les Français, dans
le cadre, encore là, de ce sommet qui va se tenir, de cette grande conférence
qui va se tenir au mois de décembre, insistent beaucoup sur leurs
partenaires pour qu'ils arrivent avec des idées neuves, qu'ils arrivent avec de
l'innovation. Ils en font vraiment... Eux, là, pour eux, cette conférence-là,
elle doit conduire à des engagements très, très clairs de la part non seulement
des pays, mais également des partenaires et des États, des États fédérés. Donc,
on est très, très actifs dans tout ce qui touche le domaine des nouvelles
technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
• (16 heures) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député de La Prairie, il vous reste trois minutes.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. On voit très bien, avec ce
que vous dites concernant cet aspect-là en particulier, encore une fois, le
rayonnement qui va bien au-delà du protocolaire. On voit aujourd'hui, par exemple, M. Alain Juppé, le maire de Bordeaux,
qui est à Montréal aujourd'hui, qui fait suite aux visites qui ont eu
lieu en novembre dernier et au mois de mars.
Il est à Montréal en rencontrant la vice-première ministre présentement
pour faire suite au dossier et les ententes qui ont été faites en France.
Et je veux revenir
sur ce que vous avez soulevé tantôt dans votre première réponse, le
3,7 milliards de dollars d'échanges
avec la France. Et on ne peut pas s'imaginer que ces choses-là se font toutes
seules. Ça prend quand même une certaine
stabilité. Ça prend quand même une certaine confiance dans la relation entre le
Québec et la France. Et j'aimerais vous
entendre sur, depuis l'élection de notre gouvernement, qu'est-ce que cette
stabilité politique a apporté dans la relation, que vous avez remarqué
lors de votre dernière visite en France.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : En deux minutes, oui.
Mme
St-Pierre :
Je ne l'ai pas remarqué uniquement en France, je l'ai remarqué à travers les
différentes missions que... Bon, en fait,
notre message, nous, est clair. C'est clair que, lorsqu'un gouvernement est au pouvoir, bien, le gouvernement fait valoir sur la scène
internationale quelles sont ses priorités et quelle est sa vision dans la
fédération canadienne. Nous, notre vision est claire, je pense que c'est... On
affiche évidemment que nous sommes prêts et nous voulons continuer à travailler
au sein de la fédération canadienne, faire en sorte que le Québec puisse
continuer à se développer et puisse continuer à le faire.
Et,
via la doctrine Gérin-Lajoie, nous sommes capables, dans toute la question
de nos compétences, de faire des ententes, de signer des ententes,
d'avoir des discussions sur cette... C'est dans nos compétences à nous. Alors,
notre relation avec la France, elle se base aussi sur cette doctrine qui a été
élaborée par M. Gérin-Lajoie il y a 50 ans et qui commence aussi à faire des petits ailleurs,
puisque, comme nous l'avait dit M. Charest, ce qui est de compétence
chez nous est de compétence partout. Alors,
on est capables, et on est très à l'aise, et on le sent, qu'ils préfèrent cette
stabilité politique que nous offrons à une certaine incertitude.
Mais,
vous savez, les Français aussi sont très prudents sur ces questions-là. Ils
observent ce qui se passe. Puis nous, on y va avec nos priorités, notre
vision, notre façon de faire les choses.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça complète ce
bloc d'échange. Je me tourne vers Mme la députée d'Arthabaska. À vous la
parole.
Mme Roy
(Arthabaska) : Merci, M. le Président. On a relu les crédits de
l'an dernier où Mme la ministre, M. le
Président, disait que la campagne de Mme Jean, Michaëlle Jean, serait à la
charge de Mme Jean. Nous sommes très heureux de cette nomination. Nous croyons que cette nomination aura un
effet potentiel sur le rayonnement positif du Québec dans la francophonie. Mais par contre, par accès à l'information,
nous avons appris que le ministère avait... Et je vais relire tout de suite les... ce que vous aviez
dit à l'époque : «Tout d'abord, Mme Jean va faire elle-même sa
campagne. Elle doit se déplacer et elle doit
aller rencontrer les différents pays membres de l'Organisation internationale
de la Francophonie pour faire part de sa vision de la Francophonie.»
Par
accès à l'information, M. le Président, nous avons appris que le ministère a
investi plus de 78 000 $ là-dedans et qu'une ressource de la
délégation à Paris a été prêtée.
Est-ce que la
ministre reconnaît qu'elle a fait erreur ou encore qu'elle a peut-être changé
sa décision après l'étude des crédits?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Alors, pour ce qui est de... D'abord, merci de
reconnaître que la nomination de Mme Jean est une excellente nomination
dans le cadre de l'Organisation internationale de la Francophonie, fait avancer
des dossiers de l'économie, évidemment, de
l'organisation... stratégie économique de l'Organisation internationale de la
Francophonie ainsi que le thème de ce sommet, qui était les femmes et les
jeunes.
Sur
cette question, nous avons décidé de travailler... Évidemment, lorsque le
gouvernement fédéral a bien établi qu'il
était d'accord avec la candidature de Mme Jean — il y avait également le Nouveau-Brunswick,
les trois partenaires, nous étions
d'accord avec cette candidature — nous avons décidé d'offrir un certain
service, c'est-à-dire des services dans le cadre de communications.
M. Hamman travaillait
à ce moment-là à la Délégation du Québec à Paris. Alors, ça n'a pas été de
l'argent supplémentaire, ça a été un prêt de
service. Bien sûr, il a eu à se déplacer. Ça a entraîné certains coûts. Il a eu
à se déplacer, mais son salaire était payé dans le... Il n'a pas été
remplacé à la Délégation générale du Québec à Paris. Il a été prêté. C'est un
prêt de service.
Ensuite, nous avons,
avec le ministère, le service des communications du ministère, aidé Mme Jean
dans l'élaboration de son dépliant de campagne, si vous voulez, dans la mise en
page, et l'imprimerie a été payée par le gouvernement fédéral. Il y a certains
coûts qui ont été déplacés. Encore là, ce sont des ressources du ministère qui ont travaillé à la publication de cet élément-là
de sa campagne, de son dépliant — en fait, ce n'est pas un dépliant, là,
c'est une brochure de campagne — l'élaboration également de son site
Internet, quelques capsules publicitaires.
Mais,
compte tenu de ce que ça veut dire comme... compte tenu de l'importance de
cette nomination-là, je pense que
nous avons été très... nous avons fait preuve de frugalité. Les coûts que vous
nous mentionnez incluent probablement nos déplacements lors du sommet de
Dakar. Alors, je me suis déplacée, également le premier ministre qui était là.
Ce
qu'on me donne comme information, ce que j'ai ici comme information, c'est que
ça a été les déplacements de M.
Hamman qui ont été les déboursés que nous avons faits. Mais, Mme Jean, ses
déboursés de déplacement à elle ont été payés par le gouvernement
fédéral.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Roy
(Arthabaska) : Bien, pour l'information de Mme la ministre, les
coûts de transport de M. Hamman, c'était 2 199 $, le logement,
1 439 $, les repas, 329 $, autres, 460 $, pour un total de
4 429 $. Mais là il y a toute une nomenclature
de beaucoup de personnes... Bien, il y en a eu aussi d'autres un peu plus bas,
là... Qu'est-ce qu'ils ont fait, là?
Christina Vigna, directrice, démarchage prévoyage, professionnelle, attachée de
presse, directrice. Mais il n'y a aucun coût, là, d'imprimerie
là-dedans. Parce que c'est ventilé.
Mme
St-Pierre :
L'imprimerie a été payée par le gouvernement fédéral.
Mme Roy (Arthabaska) : Oui,
mais pourquoi vous nous parlez de ça? Moi, je vous parle du 78 547 $
Mme
St-Pierre :
C'est parce que vous me parlez de la candidature de madame... Moi, ce que je
comprends de votre question, en tout respect,
Mme la députée, c'est que vous me parlez des frais qui ont été dépensés
par le gouvernement du Québec pour
appuyer la candidature de Mme Jean. Il y a eu des frais également pour la
préparation du sommet. Le sommet, évidemment, nous étions présents, et,
dans les personnes que vous nommez là-bas dans votre liste, il y a des personnes qui sont des gens du ministère qui nous
accompagnaient au sommet. Ce n'est pas des gens qui étaient là pour
appuyer la candidature de Mme Jean nécessairement, mais c'était pour préparer
la délégation du Québec au sommet. Il y a deux choses dans ce que vous me
dites.
Mme Roy (Arthabaska) : Bon,
ça veut dire que l'accès à l'information, à la question où on
demandait des montants engagés par le gouvernement du Québec pour aider à
obtenir le poste au titre de secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie... Donc, il y a un des deux qui fait erreur.
• (16 h 10) •
Mme
St-Pierre : Bien,
en fait, c'est sûr que, le sommet étant le sommet, on était présents. Qu'il y
ait eu la candidature de Mme Jean ou pas, on
était présents au sommet, il y aurait eu des coûts. On est toujours présents au
sommet. Bien sûr, lorsque nous avons été au
sommet et lorsque nous étions sur le terrain, nous avons travaillé à faire la
promotion de la candidature de Mme Jean. On s'est concentrés là-dessus parce
qu'on voulait qu'elle obtienne le poste de secrétaire générale. Alors, bien, ça
dépend comment vous voulez l'interpréter. Vous pouvez dire : Bon, ils sont
allés au sommet uniquement, et ça a coûté ça pour la candidature de
Mme Jean. Mais, de toute façon, on serait allés au sommet. Que Mme Jean ait
été candidate ou non, on serait allés au sommet, et il y aurait eu des coûts à
ce moment-là. Mais les coûts qui ont été engagés uniquement pour la préparation
de sa candidature pour aller jusqu'au sommet, on parle de M. Hamann qui était à la délégation du Québec à Paris
et que nous avons prêté, il a fait certains déplacements avec elle, il y a des gens du ministère qui ont préparé sa
brochure de candidature, mais ce n'est pas nous qui l'avons imprimée, ce
sont les gens... l'imprimerie a été payée
par le gouvernement fédéral. Alors, c'est là, là, que... En fait, on peut le
prendre de la manière dont vous le présentez puis on peut aussi diviser
les deux choses.
Mme Roy
(Arthabaska) : Donc, M. le Président, je pense qu'on peut
convenir qu'il fallait aller au Sommet de la Francophonie, le Québec
doit y être représenté. Par contre, lorsqu'on demande au ministère quels sont
les frais pour soutenir la candidature, puis
ils nous répondent ça, bien, c'est parce que c'est à ça que sert l'étude des
crédits, clarifier ces dépenses du ministère.
Maintenant, on est contents que cette
nomination-là fasse rayonner le Québec à travers toute la francophonie, mais
avez-vous des idées de retombées tangibles quant à cette nomination?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Bien, le Québec, dans cette nomination, évidemment, il y a une grande fierté.
C'est sûr que le fait que Mme Jean,
qui est une Québécoise — mais évidemment d'origine haïtienne — une Québécoise, soit nommée
secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, ça
rejaillit sur le Québec, mais les retombées vont
venir dans le cadre des stratégies qui ont été mises en place. Il y a la
stratégie économique qui a été mise en place lors du sommet. Il y a un potentiel économique énorme dans l'Afrique
francophone. Il va y avoir, d'ici 2050, un boom démographique important. Donc, on peut, avec nos entreprises, avec notre
expertise, bénéficier de cet essor démographique. Il va y avoir des besoins qui vont s'exprimer. Il
y en a déjà qui s'expriment. Il va y avoir des besoins qui vont
s'exprimer.
Et aussi, sur les questions de la promotion de
la condition féminine, je pense que d'avoir une femme à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie,
c'est vraiment majeur. Le thème du sommet, c'était les femmes et les jeunes, et c'était vraiment... Et, de l'avis de
plusieurs groupes de femmes, la candidature de Mme Jean a été vraiment, vraiment bien, bien, bien accueillie. C'est clair
qu'il y a eu des discussions. Il a fallu faire la démonstration que
c'était la meilleure personne qui pouvait
occuper ce poste prestigieux à la suite de M. Abdou Diouf, qui a fait un
travail remarquable. Mais, pour la
continuité, pour moderniser l'organisation également, pour lui donner un
nouveau visage, un nouveau souffle, bien, on avait, dans la personne de
Mme Jean, la personne idéale.
Maintenant, il faut continuer, bien
sûr, à travailler sur comment on peut, de notre côté, aller chercher le
maximum. C'est la raison pour laquelle nous
avons décidé d'ouvrir une représentation à Dakar. Et cette décision de notre
gouvernement a été très, très, très bien
accueillie. Récemment à Montréal, il y avait une journée qui était... un forum
qui s'intitulait forum Canada-Sénégal, et
tous les participants à ce forum m'ont dit à quel point ils étaient heureux de
voir que nous prenions cette décision. Nous commençons par une représentation,
c'est-à-dire que ça sera évidemment une personne, et on est évidemment limités
dans le budget, mais nous allons voir comment on peut percer davantage les
marchés sur le continent africain.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Arthabaska.
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, vous ne connaissez
peut-être pas l'Association Québec-France, mais c'est une association
qui, depuis 50 ans, anime au Québec un réseau de milliers de bénévoles
dans 18 associations régionales. Ils
font des centaines d'activités pour mettre en évidence les bonnes relations que
la ministre ne cesse de parler entre
la France et le Québec. Elle a aussi son pendant. Nous, c'est Québec-France,
eux, c'est France-Québec. Donc, c'est des
tournées d'artistes, des écrivains, des conférences, des prix littéraires, des
échanges entre les jeunes de municipalités françaises, québécoises. Et maintenant tout ça est remis en question, M.
le Président. Le drapeau français ne
flottera plus sur la place Royale.
C'est l'endroit où l'Association Québec-France avait son siège social depuis des
décennies. Elle fermera ses portes à
compter du 30 juin. Et je veux vous citer M. le président de cette association, André Poulin, dans Le Devoir ce matin : «La
relation citoyenne franco-québécoise que nous entretenons depuis plus de 45 ans
grâce au réseau des associations Québec-France et France-Québec et à leurs milliers de
membres bénévoles n'a — voyons! — visiblement
plus de valeur aux yeux des gouvernements français et québécois...» Je voudrais
vous entendre à ce sujet-là.
Mme
St-Pierre : Alors,
M. le Président, lorsque nous avons préparé notre budget
pour l'année 2015‑2016, bien sûr, il a fallu faire l'effort qui nous était demandé, et je suis solidaire
de mes collègues et des efforts qui sont demandés par le gouvernement. Nous sommes arrivés au pouvoir avec un déficit de plus de 7 milliards de dollars. Donc, il a fallu que tout le monde mette
l'épaule à la roue. Nous avons...
(Interruption)
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vais être obligé d'imposer une règle, la
confiscation.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vais le faire moi-même la prochaine fois.
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui, mais ça va. Je vous crois, Mme la
députée.
Des voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : C'est correct. C'est correct. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Mais, pendant tout ce temps-là, la caméra est sur moi, là.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
St-Pierre :
Bon, alors, tout ça pour dire que, bon, il a fallu regarder quels étaient les
endroits où nous voulions faire... nous
voulions appliquer, bien sûr, certaines compressions. Il faut faire la
différence, il faut voir deux choses. Tout
d'abord, on parle de l'Association Québec-France et l'Association France-Québec. L'Association Québec-France et l'Association France-Québec,
c'est une entente qui était... On appelle ça un financement croisé. C'est-à-dire, l'association qui est basée ici recevait son financement du gouvernement français, l'association qui est en France reçoit son financement du gouvernement
du Québec. L'association qui est ici, on a vu au cours des ans, à partir de 2006, le gouvernement français se retirer graduellement pour arriver à un
financement nul. Donc, le choix que nous avons fait... Et aussi son but,
cette association-là, ici, c'est de faire la promotion de la France au Québec.
L'association qui est en France, là-bas, fait la promotion du Québec en France. Alors, les choix budgétaires
que nous avons faits n'ont pas été des choix faciles, mais nous avons décidé de garder, conserver la portion
France-Québec, c'est-à-dire la portion en France, pour faire la
promotion du Québec en France, et nous avons décidé de ne plus
financer l'association qui est ici, au Québec. J'ai rencontré d'ailleurs, avant cette période des crédits, les représentants
de cette association pour leur expliquer clairement notre vision et
dire que notre relation avec la France, bien sûr,
elle continue, elle se poursuit. Nous avons l'Office franco-québécois
pour la jeunesse qui est toujours
actif dans le cadre des offices québécois pour la jeunesse. Nous avons évidemment
des discussions avec la France sur la
question de l'environnement, sur la question de nos priorités économiques, comme le Plan Nord, la Stratégie maritime, la
culture. La SODEC et le CALQ ont aussi des programmes internationaux.
Alors, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui se font dans notre relation avec la
France pour permettre les échanges et la mobilité entre la France et le Québec.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Il reste huit minutes à
ce bloc d'échange.
Mme Roy
(Arthabaska) :
Pourtant, M. le Président, l'AQF, l'Association Québec-France,
a l'impression de payer le prix d'un contentieux concernant les
étudiants français. C'est certain que vous avez dit que l'entente s'était bien
terminée puis que tout le monde semblait satisfait, mais c'est un peu le propre
de la diplomatie de ne pas exprimer de façon véhémente nos déceptions. Ils ont vraiment
l'impression qu'il y a beaucoup d'amertume du côté français de la nouvelle entente ou du nouveau, je dirais,
arrangement — parce que je ne suis pas sûre que c'est une entente vraiment consentie de
bon coeur — que
c'est eux qui en paient le prix, et c'est la raison pour laquelle la France
aurait retiré leur financement.
• (16 h 20) •
Mme
St-Pierre : Notre relation est excellente, et, lorsque nous
sommes allés, tant M. Valls que M. Hollande, même M. Juppé, que nous avons rencontré à Bordeaux, tout le monde a
convenu que c'était une entente qui est un bon compromis. Pour les gens
qui nous écoutent et pour vous aussi, je vous explique les chiffres. Le coût
des étudiants français ici était de 120 millions de dollars. 120 millions
de dollars, c'est plus que le budget du ministère des Relations internationales. Nous avons demandé un ajustement.
Les étudiants français demeurent quand même très privilégiés. On a mis
leurs droits de scolarité pour le premier cycle au niveau des étudiants
canadiens, ce qui s'élève à environ près de 7 000 $,
6 600 $ ou 6 700 $, donc c'est le niveau des étudiants
canadiens. Les étudiants internationaux, on est dans des chiffres qui vont... 13 000 $,
14 000 $. Alors, ils sont encore privilégiés. Pour les deuxième et
troisième cycles, ils vont demeurer au tarif québécois. Alors, il y a eu
des négociations, ça a été le compromis que nous avons fait.
Avec cette entente, nous allons chercher
30 millions. Ça veut dire que ça coûte encore au Trésor québécois 90 millions. Nous sommes fiers d'accueillir
des étudiants français, mais il fallait en arriver à une nouvelle entente.
C'est une entente de cinq ans. Il fallait
arriver à une nouvelle entente. Et, autant devant les caméras que derrière les
portes closes, on n'a senti aucune, aucune amertume. Et l'année
dernière, lorsque je suis allée, en juin, proposer de mettre en place le comité de négociation, j'ai rencontré
M. Fabius sur cette question-là. M. Fabius a accepté de mettre en place un
comité de négociation, et c'est le fruit du comité de négociation.
Vous dire que ça, ça avait été annoncé par
l'ancien ministre des Finances, lors de la lecture de son budget, unilatéralement, avec le délégué, le consul
général qui était dans les estrades. Donc, nous avons aussi, entre
guillemets, réparé les pots cassés. Le sous-ministre n'avait même pas été mis
au courant avant la veille du budget que le Québec annonçait qu'il mettait un terme à l'entente qui datait des années 70.
Donc, nous, nous sommes arrivés en... Puis ça a été le but de ma première visite là-bas, c'est d'aller
rencontrer M. Fabius et de dire : Voilà, c'est ça, notre situation. Et le
nombre d'étudiants avait, au fil des ans, aussi beaucoup augmenté, c'est-à-dire
du côté des Français qui venaient ici. Au début,
c'était à peu près le même nombre d'étudiants, mais, à un moment donné, ça a
vraiment augmenté. On était rendus à plus de 12 000 étudiants
français ici. C'était un coût énorme pour le Trésor québécois. Et il n'y a
aucun lien entre notre décision concernant l'Association Québec-France et cette
entente-là que nous avons faite sur la question des droits de scolarité.
Mme Roy (Arthabaska) : Je
pense que, M. le Président, la ministre a bien exprimé ce qu'on a senti :
réparer les pots cassés. On a senti qu'il y
a des annonces qui sont faites par d'autres ministères ou d'autres de ses
collègues dont elle n'est pas
informée et puis qu'après ça il faut courir derrière pour essayer de réparer
parce qu'ils n'ont pas été concertés. Donc, ça démontre un peu
d'improvisation, M. le Président, puis je le déplore.
Mme
St-Pierre :
Mais ce n'est pas nous qui l'avions annoncé, c'était l'ancien gouvernement qui
l'avait annoncé.
Mme Roy (Arthabaska) : Mais
vous l'avez annoncé dans le budget.
Mme
St-Pierre : Non.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée.
Mme
St-Pierre : C'est le gouvernement Marois qui avait annoncé
unilatéralement la fin de cet accord pendant la lecture du budget.
Mme Roy (Arthabaska) : Ah!
Mme
St-Pierre : Même
le sous-ministre n'était pas au courant avant la veille. Là, ça a créé un
certain froid, et c'était écrit dans le
budget. On s'est rendus ensuite, nous, lorsque nous avons pris... lorsqu'on m'a
confié la responsabilité du ministère des Relations internationales, pour demander de mettre en place un comité de
négociation. Et c'est le fruit d'une négociation, l'accord que nous
avons, qui a été qualifié par le président Hollande, M. Valls et même M. Juppé,
qui est de l'autre côté, d'un excellent
compromis, compte tenu... Il demeure qu'encore une fois, je le répète, les
étudiants français demeurent encore très privilégiés, les plus privilégiés des
étudiants internationaux qui viennent au Québec, puisqu'ils sont au tarif des
étudiants canadiens, et maîtrise et doctorat demeurent au tarif des étudiants québécois.
Mme Roy
(Arthabaska) : Mais, M. le Président, autant sous le gouvernement péquiste que sous le gouvernement libéral, on a coupé puis, autant sous le
gouvernement péquiste que sous le gouvernement libéral, on a l'impression
que le MRI est à la
remorque des autres ministères. Le ministère du Tourisme investit plus dans ces pays-là, dans
ses missions touristiques, que ne peut le faire le MRI. C'est ce que je
remets en question.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Est-ce
qu'il y a une question? Un commentaire?
Mme Roy (Arthabaska) : Oui.
Mme
St-Pierre : Nous
travaillons très fort pour le rayonnement du Québec sur la scène
internationale. Nous avons une relation avec
la France qui est privilégiée, qui est costaude. Quand je parlais tout à
l'heure de 3,7 milliards de dollars d'échanges commerciaux, ce n'est
pas rien. Prenez l'accord sur la reconnaissance des acquis, c'est un accord historique sur la reconnaissance des acquis.
C'est-à-dire, une infirmière française qui vient ici, bien, son diplôme va
être reconnu, puis une infirmière québécoise
qui s'en va en France, son diplôme va être reconnu. Ça a permis la
reconnaissance de 2 000 diplômes. C'est
quelque chose! Alors, nous avançons, nous progressons, nous allons toujours de
l'avant. Et ce dossier-là est un
dossier qui a été négocié, et tout le monde est arrivé à la fin en
disant : C'est un excellent compromis.
Et il y a de la concertation aussi qui se fait, au
ministère des Relations internationales, avec les autres ministères. Nous
avons mis en place une table
interministérielle internationale. Nous allons continuer le travail avec les
autres ministères pour justement savoir comment on peut faire ensemble...
les ministères, connaître ce que chacun des ministères fait à l'international
pour avoir une meilleure action, être mieux
concertés et avoir un peu plus de — comment dirais-je? — focus et que tout le monde aille dans
la même direction.
La question du sommet sur les changements
climatiques qui va se tenir en décembre à Paris, c'est majeur, nous travaillons excessivement fort. Mon collègue
qui est ministre responsable est vraiment sur ce dossier-là, mais en concertation avec notre ministère. Et nous sommes,
nous, de notre côté, de par notre loi, responsables de ce qui se passe,
de l'action gouvernementale à l'international. Alors, la Loi du ministère des
Relations internationales est très claire là-dessus,
c'est-à-dire, c'est le ministère des Relations internationales qui coordonne
l'action du gouvernement du Québec à l'international.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça complète ce bloc d'échange. Je me tourne
maintenant vers M. le député de Chomedey. À vous la parole.
M.
Ouellette : Merci,
M. le Président. Mme la ministre, bonjour. Je veux souligner la présence des gens de votre ministère
et, d'entrée de jeu, les remercier, parce qu'effectivement dans les échanges
que nous avons eu jusqu'à date, effectivement, la présence du ministère des
Relations internationales dans nos délégations et quand on est en mission à
l'étranger, elle est très souvent dans l'ombre, mais combien importante.
Et, pour ce premier bloc, je voudrais vous
amener dans l'État de New York. On va aller à New York pour les 75 ans de la délégation. Et je pense que c'est un
beau voyage de partir et d'aller à la délégation de New York, parce que c'est notre plus ancienne. J'ai fait quelques
recherches. J'ai toujours été très féru d'histoire et d'archives, Mme la
ministre, et 75 ans... On a fêté un anniversaire la semaine dernière, du droit
des femmes, l'éligibilité des femmes. J'écoutais mon estimée collègue d'Hochelaga-Maisonneuve tantôt, et ça nous fait
réaliser que le premier ministre de ce gouvernement-là, il y a
75 ans, a fait beaucoup de choses. 75 ans pour le droit des femmes,
l'éligibilité des femmes, l'ouverture... On n'appelait pas ça une délégation en
1940; on appelait ça un bureau commercial et touristique.
Et j'ai
retrouvé avec beaucoup de plaisir — merci aux gens du ministère, on a un petit
cours d'histoire quand on va sur le
site du ministère — les
correspondances qui s'étaient échangées, en 1940, avec les gens du Rockefeller
Center, à New York. Et c'est toujours intéressant, dans un contexte budgétaire
comme celui qu'on vit en 2015, d'essayer de se replacer sur les ententes et les
échanges. Et on offrait, pour la location d'un espace au Rockfeller Center en
1940, un espace pour un petit peu plus de
3 000 $. On regarde 3 000 $, en 2015, ça n'a pas la même
valeur. D'aussi loin que je peux me souvenir quand j'étais petit gars, parce
que je fais partie de la catégorie des vieux et la valeur de l'argent était...
• (16 h 30) •
Une voix : ...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Ouellette : Je
parle de 1940, M. le Président, vous n'étiez pas au monde.
Une voix : ...
M.
Ouellette : Non. Et
je disais qu'on offrait en location un espace pour un peu plus de
3 000 $, et ce qui a attiré mon
attention sur cette correspondance-là, c'était l'astérisque qu'on y avait
mis : qu'on fournissait l'air conditionné. On est en 1940, en janvier 1940, j'ai trouvé ça assez particulier.
Pourquoi je reviens à 1940? Je vous disais que le premier ministre
Adélard Godbout voulait ouvrir à New York un bureau commercial et touristique.
Parce que c'est nos voisins limitrophes, et je pense que le mot le disait, «bureau
commercial et touristique» par rapport aux échanges.
L'histoire
nous apprend aussi que c'est resté un bureau général. Ils appelaient ça... ce
n'était pas un délégué général, c'était
un agent général jusqu'à tant que ce soit changé, au début des années 70, sous
M. Bourassa. Et j'ai appris aussi que, sous le gouvernement de l'Union nationale, il y
avait juste à New York qu'on avait des représentants à l'étranger, ça
fait que ça donne encore plus de valeur à cette délégation-là qui fête ses 75
ans cette année.
Pourquoi j'en parle? Souvenez-vous, la
délégation générale de New York, dans l'imaginaire collectif, tous les premiers
ministres sont allés, tous les premiers ministres ont passé par New York, de
tous partis confondus. On se souviendra
qu'en 2001, lors des événements du 11 septembre, M. Landry, qui était premier
ministre à l'époque, devait aller prononcer une conférence à New York
et, Dieu merci pour nous, c'était dans les heures qui ont suivi les événements du 11 septembre et tous les gens qui étaient à New
York et tous les policiers qui l'accompagnaient aussi, tout le monde a
été sain et sauf.
Ça nous a emmenés, les travaux de la délégation...
Et je regardais quel était le mandat de la délégation, puis vous me permettrez juste de vous en citer juste
une ligne, que «la délégation a pour mission de développer des
échanges économiques, culturels, favoriser une meilleure connaissance de la
réalité québécoise dans le milieu tout en assurant des liens avec les
gouvernements et organismes de ce territoire».
Pourquoi je
mentionne ça? C'est peut-être un secret, puis c'est probablement une chose que
les gens ne se sont jamais attardés à : quand on parlait tantôt des
contrats, des signatures de contrats qui ont pu être initiées sous un
gouvernement ou sous une législature, qui sont signés sous l'autre législature,
je me souviens d'être allé à New York, à la
délégation générale, en septembre 2007, avec Jacques Dupuis, que je me permets
de souligner aujourd'hui, qui était alors
ministre de la Sécurité publique, dans la foulée des événements de 2001, et
parce qu'on avait des ententes avec le Homeland
Security puis avec le New York State Police. À l'époque, dans une ancienne vie,
on avait quelqu'un du New York State Police qui travaillait à la Sûreté
du Québec et donc il y avait des échanges quotidiens qui se faisaient à New York. Et les premières bases — on est en 2007, en septembre — et les premières idées touchant l'escouade
Marteau et particulièrement l'UPAC, qui a vu
le jour quelques années plus tard, ont été semées lors de cette visite avec le
concours des gens de la délégation générale.
On avait rencontré, à ce moment-là, l'envoyé du gouverneur de l'État de New
York au bureau de la délégation et il
y avait eu un travail de coulisses et un travail d'ombre, que je tiens à
souligner, très important, aujourd'hui,
dans les communications et dans les rencontres qu'on a pu faire. Ça avait
permis à M. Dupuis de rencontrer le chef
de police. Parce que le directeur de la police à New York, qui a un agenda très
chargé... Pensez, 37 000 policiers dans la ville de New York. Et la rencontre avec M. Kelly à l'époque avait été
un des éléments qui avaient emmené, moins de 18 mois plus tard, la création de l'escouade Marteau et qui avaient
amené que le modèle de l'UPAC, que le gouvernement libéral avait mis en place en 2011, provient de
visites faites et d'échanges qui ont été faits avec le département
d'investigation de New York.
Donc, sur le même voyage en 2007, le
sous-ministre aux affaires policières, qui est aujourd'hui commissaire de l'UPAC, avait ouvert un réseau de contacts, si
on veut, ou avait échangé avec des gens qu'il est retourné voir par la
suite. Et je pense que c'est une belle histoire qui a eu une conclusion
intéressante, comme on a pu la voir, mais comme l'histoire le jugera, grâce au
concours des gens qui étaient à la délégation générale de New York. Ça fait que
je veux effectivement le souligner
aujourd'hui parce que, trop souvent, on oublie que ces gens-là travaillent dans
l'ombre, ces gens-là travaillent pour
le Québec, ces gens-là travaillent pour développer le Québec, hein, à
l'étranger, à l'international, et je vous dirai qu'ils font très souvent
des petits miracles.
Donc, je
reviens... Parce que c'est une année particulière, 2015, le 75e anniversaire de
cette délégation, qui est celle qui a
le plus d'histoire, là. Vous avez lancé les cérémonies ou, si on veut, le 75e
de cette délégation-là. Vous avez fait une mission en février. Je vais
vouloir que vous m'en parliez. Quel a été le résultat de cette mission-là? Qui
vous avez rencontré?
Parce que la
délégation de New York couvre le district de Washington, couvre une partie de
la côte Est des États-Unis. Vous avez
parlé des changements climatiques et du sommet de Paris. On sait que, sur la
côte Est, il y a plusieurs États américains
qui sont dans le domaine du marché du carbone et qui travaillent fort
relativement aux changements climatiques. J'aimerais, M. le Président, si c'est possible, de la part de la
ministre, qu'elle nous introduise ou qu'elle nous fasse part des
résultats de sa mission de février dernier et pourquoi on met autant d'efforts.
Et j'en ai
une très bonne idée, mais pourquoi on met autant d'efforts à New York? Quels
sont les messages qu'on doit renforcer? Je sais qu'on parle beaucoup des
ententes qui sont signées dans les missions qu'on fait. Que ce soit à l'Europe, que ce soit au Canada, ou même que ce
soit aux États-Unis, il y a beaucoup de choses sur la planche à dessin,
il y a beaucoup de choses qu'il se fait,
compte tenu, en plus, que l'État de New York, je pense, c'est le premier
partenaire commercial du Québec à l'échelle
mondiale. Donc, j'aimerais vous entendre parler un peu d'économie puis le bilan
de votre mission qui lance les fêtes du 75e. Puis on pourra y revenir, dans le
bloc, sur la suite à donner au 75e anniversaire de la délégation générale à New
York.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme
St-Pierre :
Merci. Alors, merci pour m'amener sur un autre continent. Parce qu'évidemment
la délégation du Québec à New York,
sur le continent américain, bien sûr, c'est notre vaisseau amiral. Ensuite,
nous avons des délégations ailleurs
sur le territoire, mais celle de New York, bien, vous l'avez dit, c'est la plus
ancienne. On a souligné les 75 ans cette
année. Le passage que j'ai fait est un passage assez rapide, mais, quand même,
c'était un programme assez chargé. Nous avons reçu, à la délégation,
pour lancer les célébrations, autour de 130 personnes, qui sont venues de
différents milieux. Il y avait évidemment des Américains, mais aussi des
Québécois qui vivent à New York ou des Québécois qui font des affaires à New York. Ça coïncidait également avec un grand
salon de la mode où il y avait plusieurs créateurs de mode du Québec qui
étaient présents à ce salon. Alors, j'ai pu aller visiter ce salon et voir
comment nos créateurs de mode québécois essaient et réussissent à bien percer
le marché américain.
J'ai visité aussi les
bureaux de l'entreprise Peerless. C'est une entreprise qui est basée à Montréal,
qui a 1 000 employés. C'est une entreprise qui fabrique des... en fait,
qui est spécialisée dans les vêtements pour hommes. Alors, ils ont un important chiffre d'affaires, et ils fabriquent 10 millions d'habits par année. Et son principal marché, à Peerless,
c'est les États-Unis. Ils font des vêtements pour les plus grandes
marques, les marques les plus réputées que l'on puisse connaître, et ils ont un bureau à New York. Alors, j'ai demandé
à aller visiter le bureau. Ça a été fort intéressant de voir cette entreprise québécoise, qui a, je pense, elle aussi, 75 ans — ça
fait plusieurs, plusieurs années qu'elle est installée à Montréal — qui a
succès incroyable, et c'est une chose qu'on connaît peu.
On a eu aussi des discussions avec une école qui
fait de l'immersion en français. À New York, la question de l'apprentissage
d'une autre langue fait son chemin et l'apprentissage du français est un
élément important. Il y a des parents qui y
tiennent, et c'est une école publique qui enseigne le français. Nous avons fait
des échanges avec cette école, je
suis allée visiter l'école, voir comment on enseignait le français à ces
enfants, et aussi il y a eu un don de livres assez important qui avait été fait de littérature
jeunesse québécoise. Alors, j'étais très fière de voir nos auteurs
jeunesse québécois être dans les rayons de la bibliothèque de cette
école.
Bien sûr, sur le plan économique, c'est majeur.
C'est la ville de la finance. Nous avons aussi des dossiers importants comme celui de l'hydroélectricité. Je pense
que ce n'est un secret pour personne que l'hydroélectricité sur le
marché américain, pour nous, c'est un débouché important auquel on tient. On
souhaite faire des affaires, bien sûr avec
les Américains dans ce dossier-là. Mais il n'y a pas que l'électricité. Nous
exportons aussi beaucoup vers la Nouvelle-Angleterre, vers l'État de New York,
entre autres des produits forestiers, du matériel ferroviaire. Nous exportons
un grand nombre de marchandises, et c'est majeur, comme je vous disais,
c'est notre délégation-phare.
Dans les
autres régions des États-Unis, la façon dont nous voulons travailler, c'est de
concentrer nos énergies. Par exemple, si nous allons vers la Californie, en
Californie, bien sûr toute la question des changements climatiques, le
marché du carbone avec l'État de Californie,
donc nous allons nous concentrer là-dessus. Nous y verrons une représentation... une
antenne à San Mateo. Là, évidemment, c'est Silicon Valley, ce sont les
nouvelles technologies, les technologies de l'information.
Et bien sûr, sur le marché californien, il y a toute la question des tournages
de films américains qui viennent au Québec, et
ça, pour nous, c'est un marché important. Donc, il faut faire du démarchage
là-bas pour attirer ces tournages. Évidemment, le dollar américain nous
aide aussi, là. Le dollar est avantageux pour qu'on vienne ici chercher une main-d'oeuvre. Bien sûr, on veut exporter là-bas,
on veut faire des affaires là-bas, mais on veut qu'ils viennent ici.
Alors, il y a aussi cette démarche-là.
À Chicago, on se concentre sur le transport
maritime. Ça, c'est l'endroit où, bien sûr, on a des partenaires importants avec la conférence des gouverneurs des
Grands Lacs, qui va d'ailleurs se tenir à Québec cette année, au
mois de juin. Nous sommes partenaires avec
l'Ontario. La voie maritime du Saint-Laurent conduit directement vers les Grands Lacs, alors c'est un secteur important pour nous. Donc,
nous nous devons d'être vraiment présents et d'avoir une présence très,
très importante à Chicago.
À Boston, nous allons nous concentrer... Nous
avons réduit la voilure sur le plan du personnel, mais nous voulons que Boston se concentre sur toutes les
questions de l'innovation. On sait qu'il y a beaucoup de chercheurs;
les universités sont présentes là-bas. La question aussi des francophones de la
Nouvelle-Angleterre. Ils sont un certain nombre.
Il y a des échanges qui se font avec eux. On a une antenne à... On veut ouvrir
une antenne à Houston. Ça, c'est un
engagement que nous avons pris. Et nous sommes toujours présents à Atlanta.
Alors, on est bien déployés. On a de bonnes ressources, on a des
ressources compétentes.
Et, pour
revenir sur New York, c'est vraiment une délégation qui touche tous les
aspects : bien sûr, financiers, mais aussi la culture. C'est un élément très, très, très important. La
délégation à New York est très active pour aider, accompagner des créateurs qui veulent être sur le marché
là-bas. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de voir une production des 7 doigts
de la main assez extraordinaire,
exceptionnelle, en plein coeur de Manhattan, qui est là depuis un an et demi.
Et c'est, passez-moi l'anglicisme,
«sold-out» à tous les soirs, et c'est un méga, mégasuccès. Et c'est des gens de
chez nous qui l'ont créée et des gens... Et on sait que beaucoup
d'artistes du cirque vont apprendre leur métier, leur art... viennent
l'apprendre au Québec, à Montréal et à Québec, et il y avait là un artiste
mexicain qui avait fait son cours de cirque ici, à Limoilou, et il avait appris
le français au Québec et maintenant il travaille pour Les 7 doigts de la
main à New York. Donc, il n'y a plus de
frontière, aussi. Avec les nouvelles façons de communiquer aujourd'hui, les
nouvelles technologies, on est capables
de faire une diplomatie qui est beaucoup plus agile et on est capables d'être
aux bons endroits au bon moment.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député de Chomedey, il vous reste deux minutes.
M.
Ouellette : Merci. Dans
le cadre du 75e anniversaire de la délégation, est-ce qu'il y a des
activités particulières, Mme la
ministre, qui vont se tenir à New York? Je présume, connaissant votre façon de
procéder, qu'on aura sûrement, d'ici
à la fin de la session de l'automne, une motion qui va souligner le 75e. Ça,
c'est... En tout cas, je pense que c'est quelque chose qui va de soi
pour le 75e, mais est-ce qu'il y a des activités particulières de prévues qui
vont faire rayonner, à New York, le 75e de la délégation?
Mme
St-Pierre :
Oui, il y a toute une série d'activités. Entre autres, évidemment, des
activités sur le plan culturel, il y a eu récemment, là, c'est tout à
fait récent, un groupe de musique traditionnelle qui était présent puis qui ont
fait un spectacle là-bas. Lorsque les artistes passent ou sont sur le
territoire, évidemment, on se joint à eux pour souligner les 75 ans. Je suis allée voir un concert
également du virtuose Marc-André Hamelin, qui est un... Vraiment, là-bas,
les gens étaient... Et on sait que le public
new-yorkais, c'est un public qui est très, très... qui est très connaisseur et
il a eu... Les gens étaient debout à la fin de son concert. Alors, ça
aussi, c'était encadré dans le cadre du 75e.
Quand mes collègues vont passer aussi
sur le territoire new-yorkais, à New York, ils vont faire des
rencontres, vont souligner le 75e. Mon collègue du Commerce extérieur s'en va
dans les prochains jours là-bas. M. le ministre des Finances également y va pour, évidemment, parler du budget, des
défis que nous avons sur le plan budgétaire, notre volonté d'atteindre
l'équilibre budgétaire. Le fait qu'il l'a annoncé, il l'a déclaré dans le
dernier budget, ça aussi, il faut aller là-bas pour parler de nos enjeux, de
nos objectifs et de notre volonté d'atteindre l'équilibre budgétaire.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça met un
terme à ce bloc d'échange. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, à
vous la parole.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, juste pour qu'on
puisse s'entendre, là, sur les documents précédents, là, je veux juste
m'assurer qu'on s'est bien compris. Pour l'OIF, c'est la liste de tous les
contrats signés en date d'aujourd'hui. C'est
vraiment de ça que j'ai besoin. Alors, c'est ça, l'objet de la demande,
là : si c'est possible, là, de le mettre dans la liste des
documents que vous aurez à transmettre en tant que telle.
Alors, en raison...
C'est correct? C'est correct?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien, c'est-à-dire, moi, j'ai compris votre
demande comme étant... vous voulez connaître les conditions de travail
des personnes qui sont basées à l'Organisation internationale de la
Francophonie.
Mme Poirier :
Oui.
Mme
St-Pierre :
On en a deux.
Mme Poirier :
C'est ça.
Mme
St-Pierre :
Ensuite, il y a celle qui est basée ici, à Québec. Vous voulez connaître leurs
conditions de travail. Là-dedans, il y a des
gens qui sont déjà des employés du ministère. Alors, vous voulez connaître
leurs conditions de travail. Vous
nous avez demandé aussi les primes de départ, de rapatriement, de départ...
enfin, il y en a qui étaient déjà dans la
fonction publique, donc ils
reviennent dans leurs fonctions. Et vous nous avez demandé aussi les frais de
déménagement. C'est ça?
Mme Poirier :
C'est ça.
Mme
St-Pierre :
O.K. Voilà.
• (16 h 50) •
Mme
Poirier : Exactement.
Mais je veux juste m'assurer... quand vous dites «les gens qui sont en poste»,
moi, je veux savoir : Est-ce qu'il y a des contrats qui sont signés peut-être actuellement pour des gens qui pourront entrer en poste éventuellement? Je veux juste m'assurer qu'on ait le portrait pour d'ici les prochains
mois, juste avoir ça. Alors, c'est correct?
Mme
St-Pierre : Donc,
vous voulez les contrats des gens qui ont été nommés. Par exemple, la personne qui a été nommée, M. Audet, qui est à Bruxelles, qui
était sous-ministre au ministère? On l'a...
Mme Poirier :
Exactement. Moi, je vous parle de l'OIF.
Une voix : Juste
pour l'OIF?
Mme Poirier :
Moi, je vous parle de l'OIF.
Mme
St-Pierre :
Ah! vous parlez de l'OIF.
Mme Poirier :
Oui, oui, oui!
Mme
St-Pierre :
O.K., parfait.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Si tout le monde s'entend, c'est fantastique. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Excellent.
Alors, ce bloc-là, je vais surtout situer ce bloc-là autour de la relation
France-Québec, qui est importante, significative, on le sait tous, et de
la francophonie. En raison de la spécificité, justement, francophone du Québec, son rôle, son action à travers la francophonie
internationale, est capital. J'étais justement au Gabon la
semaine passée, et je peux vous dire que le rayonnement du Québec à
l'international, il est important. Mon collègue était à Madagascar aussi pour l'APF et, on le sait, le rôle du Québec à
l'international, il est important. Alors, la relation, par contre, qui lie
le Québec à la France l'est tout autant et, on le sait, c'est une relation
privilégiée que nous avons, et j'aimerais aborder deux thèmes.
Alors,
dans un premier temps, lorsque le premier
ministre a nommé la ministre des Relations internationales dans
son discours — et
je vais le citer — alors,
il a dit : «Comme tous vos prédécesseurs, vous accorderez une importance
particulière à notre rôle dans la Francophonie internationale, de même qu'à
notre relation spéciale, chargée d'histoire commune avec la République française.»
Alors, je pense que le mandat était clair à ce moment-là dans le discours du
premier ministre.
Mais,
moi, c'est tout ce qui est autour de la francophonie qui m'intéresse, et, entre
autres au sommet de Kinshasa, on a adopté une politique intégrée de
promotion de la langue française en tant que telle. Alors, moi, je veux savoir
comment le gouvernement va adhérer à cette politique-là? Quelles sont les
actions que la ministre va entreprendre pour s'assurer de ça?
Parce que, on le
sait, là, le français, c'est notre langue à l'étranger... Pas juste ici, mais
aussi à l'étranger, on s'exprime en français dans notre diplomatie québécoise.
Bon, il y a eu un petit accroc, là. On se rappellera le premier ministre, qui
a décidé de parler anglais lors du
Cercle de l'Arctique, ce qui n'était
pas nécessaire, pas du tout, puisqu'on... Je regardais, d'ailleurs, sur le site de la conférence. Angela Merkel a même
prononcé ça en allemand et elle n'avait pas besoin de prouver qu'en Allemagne on parle allemand.
Alors, je pense que le premier
ministre du Québec aurait pu parler
français à cette conférence-là, et ça aurait
fait vraiment la bonne représentation de ce qu'est le Québec.
Alors, on n'a pas besoin de parler en
anglais à l'étranger, il y a des services de traduction, et il y a justement
le fait que c'est notre langue et on doit en faire la promotion. D'ailleurs, Bernard Pivot faisait une remarque à cet effet-là, qu'un premier ministre québécois
doit parler français, c'est assez clair. Il disait, d'ailleurs : «Chacun
est l'ambassadeur de la langue dans laquelle il est né.» Et, s'il y a bien quelqu'un qui devrait représenter
ça, c'est bien le premier ministre puisqu'en plus de sa langue
maternelle il possède même la nationalité
française de plus, alors encore plus raison de s'exprimer en français. Alors,
moi, ce que je veux savoir, Mme la
ministre, c'est comment le gouvernement va adhérer à la politique,
justement, d'intégrer la promotion de la langue française tel que ça a
été adopté au sommet de Kinshasa?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Tout
d'abord, dans les gestes très, très
concrets qui vont être posés dans le cadre
justement de la conférence sur les changements climatiques, c'est l'organisme de l'OIF qui va être le chien
de garde, si vous voulez, pour toute
la question des documents qui vont circuler là-bas. Alors, l'IFDD va être vraiment l'organisme qui va accompagner le
sommet dans cette tâche, qui est colossale et qui n'est pas évidente. Donc, ça,
je pense que c'est un geste concret.
Pour
ce qui est de la Francophonie, le budget total que nous consacrons à la
Francophonie est de 14 millions
de dollars; l'Organisation internationale de
la Francophonie, lui-même, on parle de 5,8 millions de dollars. On est
aussi très actifs sur TV5; on est toujours partenaires de TV5 Monde.
Alors,
ce sont dans ces créneaux-là que nous faisons la promotion du français et que
nous voulons évidemment continuer à faire cette promotion du français.
Nous sommes très, très actifs, lorsqu'il y a des rencontres comme le sommet,
pour montrer à quel point nous voulons faire notre part, et notre part va
jusqu'à participer à la rédaction des documents,
les stratégies. Nous sommes très, très, très proactifs dans la rédaction des
documents. Alors, c'est dans ces domaines-là.
Lors du sommet, il y a des artistes québécois qui étaient présents. C'est aussi
une façon de faire rayonner le français, de faire la promotion du
français et de parler de la protection de la langue française.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Mais je veux juste qu'on puisse se rappeler que, pour le Québec, la langue, la
diplomatie, c'est le français, et je pense
qu'on doit absolument s'assurer, lorsque les représentants du gouvernement, le
gouvernement et l'ensemble même de nous,
nous, députés, on va à l'international, que l'on s'exprime en français sur
toutes les tribunes. C'est notre langue, alors, ça, pour moi, c'est bien
important.
Concernant
la mission en France, Mme la ministre, le gouvernement a fait une annonce
concernant un institut maritime à Rimouski. Alors, j'aimerais savoir
quels sont les montants investis tant par la France que par le Québec dans cet
institut maritime là.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien, écoutez, si vous me permettez, je vais
aller à la recherche des chiffres parce que ce chiffre, c'est une
information pointue. C'est sûr que cet institut est créé dans le cadre de la
Stratégie maritime, et il a été annoncé là-bas et il a été... Aussi, il y a eu
une conférence de presse qui a eu lieu à Rimouski en compagnie de mon collègue,
monsieur... bien, enfin, je ne peux pas le nommer ici, c'est le collègue
ministre responsable de la Stratégie maritime. Mais je vais vous fournir les
chiffres aussitôt que je vais les avoir sous les yeux.
Mme
Poirier : Et j'irai en complémentaire là-dessus. Alors, oui,
les investissements, tant du Québec que de la France, mais aussi combien
d'emplois ça va créer pour la région de Rimouski tout autour, là, du
Bas-du-Fleuve en tant que tel.
Mme
St-Pierre :
Écoutez, je vais être obligée d'aller chercher l'information. On va répondre à
votre question aussi rapidement que possible.
Mme Poirier :
Je comprends...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée.
Mme
Poirier : Je comprends — j'ai un article de presse, ici, là — votre collègue parlait de 2 millions en
tant que tels. Dans un reportage, là, M. le ministre responsable de la
Stratégie maritime parlait d'un 2 millions de dollars sur trois ans. Donc, est-ce que c'est le montant
total? Est-ce que c'est un montant de démarrage en tant que tel? Et est-ce
que ça inclut tous les frais de cet
institut-là? Alors, ça, ça fait partie de la... Mais aussi quels sont les
investissements du côté français?
Parce qu'on comprend que c'est une collaboration France-Québec, là, la mise sur
pied de l'institut, alors quelle est
la part de chacun dans l'investissement, mais aussi — naturellement, vous me voyez venir — quel montant que les retombées
économiques pour la région en tant que telle?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
• (17 heures) •
Mme
St-Pierre :
Alors, la France n'a pas encore annoncé son montant. Ce qu'elle a annoncé,
c'est qu'elle participerait à la mise en
place de cet institut, mais l'institut fait partie de la Stratégie maritime. La
Stratégie maritime, c'est un vaste projet qui va s'échelonner sur
plusieurs années. On parle d'un potentiel de 30 000 emplois. Ça veut dire
le tourisme, ça veut dire la recherche, la
recherche scientifique. Ça veut dire également le développement des chantiers
qui oeuvrent dans le domaine de la construction, de la réfection de bateaux.
C'est vaste, la Stratégie maritime, et tout ça aussi dans le cadre du développement durable et dans le cadre aussi du
respect de l'environnement. Je pense que ça aussi, c'est un aspect qui
est fort important.
La
Stratégie maritime se veut une stratégie qui voit le Saint-Laurent comme, bien sûr, la voie maritime que nous connaissons et qui existe depuis toujours. Le
transport est majeur. C'est une voie qui est économique. Si vous partez
de l'Europe et vous voulez allez vers les
Grands Lacs, vers le Midwest américain, vous êtes dans un axe qui est
économique. Et il y a également
beaucoup, beaucoup d'intérêt du côté des Grands Lacs pour cette
question de Stratégie maritime. Donc, c'est
une grande vision : développer le maximum du potentiel du Saint-Laurent dans le cadre du développement
durable, dans le respect de l'environnement.
Et il y aura, évidemment, dans quelques... je ne peux pas dire quelques
semaines, mais dans un avenir très
rapproché, l'annonce de l'ensemble des mesures qui seront prises pour mettre en
place la Stratégie maritime. Elle n'est pas encore rendue publique, la
Stratégie maritime.
Mme
Poirier : Je
comprends que l'ensemble de la stratégie est encore en pourparlers, en
démarchage, etc., mais l'institut a
fait l'objet d'une annonce précise lors de la mission en France. Ce que vous me
dites à ce moment-ci, c'est que, de
un, on ne sait pas si la France va mettre de l'argent, on ne sait pas combien
et on ne sait pas combien ça va coûter. Est-ce qu'on a un calendrier de
réalisation de quand va... pour quand on aura cet institut maritime là?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : En
France, ce qui a été annoncé, c'est une entente, c'est un accord de principe
pour la création de l'institut. L'institut va voir le jour dans le cadre
de la Stratégie maritime.
Mme Poirier :
Donc, on n'a pas de date.
Mme
St-Pierre : Moi,
je n'en ai pas, mais je sais que... Par
contre, je peux vous dire que, dans
un avenir très, très rapproché, mon collègue responsable de la Stratégie
maritime va annoncer tous les volets de la Stratégie maritime. Ça va comporter, comme je vous le disais tout à l'heure, le volet scientifique, le volet touristique, le volet
infrastructures également, les chantiers qui font soit de la restauration
de bateaux ou de la construction de bateaux, comment également on va s'arrimer avec nos partenaires de l'Ontario
et Grands Lacs dans la Stratégie maritime... La conférence des Grands
Lacs va se tenir justement
ici, à Québec, en juin. Il va être question, lors de cette conférence-là, évidemment
en profondeur, en long et en large, de la Stratégie maritime.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, je
vous souligne qu'il reste neuf minutes à ce bloc d'échange.
Mme
Poirier : Merci. Je
veux juste avoir un oui ou un non : Est-ce que la France s'est engagée à
investir, dans l'institut maritime, de l'argent?
Mme
St-Pierre :
Bien, si la France a donné son accord de principe pour la création de
l'institut maritime, évidemment que ça vient avec une... Ça vient
avec des sous, là, lorsqu'on s'engage dans la création d'un institut
maritime. On aura éventuellement le montant total.
Mme
Poirier : Donc, le
montant de 2 millions du ministre, actuellement, qui a été prononcé, on ne sait pas trop
si c'est le montant total ou pas.
Mme
St-Pierre :
Il y a un groupe de travail qui a été mis en place pour déterminer les
objectifs. L'objectif de 2 millions,
c'est ce qui a été annoncé par mon collègue responsable de la Stratégie maritime, donc, c'est
le cadre dans lequel il travaille.
Mme Poirier : Et on ne sait
pas actuellement combien d'emplois ça va créer, cet institut-là, pour le
moment.
Mme
St-Pierre : Bien,
comme je vous dis, il y a un groupe de travail qui a été mis en place pour
préciser les objectifs, le financement, la composition de l'institut maritime. Ce qui a été annoncé, c'est
l'accord de principe pour faire en
sorte qu'on ait l'institut maritime entre... que la France et le Québec
se mettent ensemble comme partenaires pour la création de l'institut
maritime.
Mme
Poirier : Excellent.
Je vais aller sur le dossier — ma
collègue y a été un
peu plus tôt — de
l'Association Québec-France. D'ailleurs, je souligne... je veux saluer
M. Jomphe, qui est ici parmi nous cet après-midi. Je veux juste comprendre les façons de faire, Mme la ministre. On a appris la triste nouvelle sur la fin de l'organisme France-Québec,
mais ce que je ne comprends pas, c'est...
Lorsqu'un gouvernement fait ses prévisions budgétaires, est en développement,
on voit venir un peu les choses avant la fin
de l'année financière et, en général, on est capables de dire à ses
partenaires : Bien, on va se retirer du financement.
Pour une année financière qui commence le
1er avril, informer un organisme le 14 avril qu'on lui retire son financement, est-ce que c'est une façon de faire
du gouvernement? On l'a vu la semaine passée avec les forums jeunesse,
on le voit aujourd'hui avec une communication de M. Lafleur, du
sous-ministre adjoint, qui a informé l'organisme le 14 avril. Vous n'avez
pas rencontré l'organisme avant cette date-là; vous les avez rencontrés
aujourd'hui.
Alors, Mme la ministre, je veux savoir comment
ça fonctionne dans votre gouvernement. Comment ça qu'on informe une organisation le 14 avril, on ne les rencontre pas pour
les informer qu'on va finalement — on va le dire en français — tirer
la plug?
Alors, je
trouve ça une drôle de façon de faire. C'est un manque de courtoisie. C'est un
organisme avec qui le gouvernement
fait affaire depuis plus d'une trentaine d'années. C'est un partenaire. Je veux
bien... je veux comprendre que vous
faites des coupures, ça c'est... Les coupures vous les faites où vous voulez,
mais la façon de faire, je trouve ça assez peu courtois, je dois vous le
dire. Alors, est-ce que vous pouvez nous expliquer le déroulement pour que les
gens puissent comprendre ce qui s'est passé?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Bien, c'est votre commentaire. M. Lafleur, Michel Lafleur, qui est ici,
est entré en contact avec l'association
pour parler de nos défis budgétaires. Ce qu'on a noté au fil des ans, c'est que
la France se retirait graduellement de
l'organisme, qui est basé ici, à Québec. Et c'était un financement croisé.
Alors, notre partie à nous devait toucher la France, et la France devait... Et je ne veux pas mettre le blâme sur la
France, tout le monde a des... on a tous des enjeux budgétaires. Et nous avons compensé au
fur et à mesure que la France se
retirait, mais ils le faisaient de façon graduelle. Ça a commencé en 2006, ça s'est poursuivi sous votre gouvernement et pour arriver à un financement qui était à zéro. Donc, il y a eu des
indications qui ont été données à l'association.
Maintenant, pour faire les choix budgétaires
cette année, lorsque j'ai connu mon enveloppe... lorsque nous avons connu l'enveloppe budgétaire
du ministère du Conseil du trésor,
nous avons regardé la situation devant nous, nous avons fait des choix, nous avons fait des
scénarios, nous avons fait des choix que nous assumons. Nous avons
évidemment fait des choix... Ce n'est pas
des choix faciles, mais nous avons préféré, dans le cas de ces deux
associations-là, maintenir une partie de notre financement pour ce qui
est de la portion de la promotion du Québec en France. Et ici il s'agissait de
la promotion de la France au Québec.
Alors,
l'origine de cette relation-là, c'était ça, c'est-à-dire un financement
croisé : notre partie là-bas et la partie de la France ici. Donc, c'est sûr que c'est clair que,
dans notre relation avec la France, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup
de choses. C'est vaste, c'est profond. Je parlais tout à l'heure de
3,7 milliards de dollars d'échanges entre la France et le Québec, c'est quand même important. Et cette
association-là était financée par le ministère des Relations
internationales. Je les ai rencontrés tout à
l'heure pour leur dire que je n'avais pas... nous n'avions plus les moyens de
financer l'association. Et j'ai confirmé, en fait, la lettre qu'ils ont
reçue de M. Lafleur, mais il y avait eu des communications auparavant
entre l'association et M. Lafleur.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée, il reste trois minutes.
Mme
Poirier : Alors, il faut se... je le répète, là, c'est triste,
c'est déplorable qu'une relation de 30 ans se termine de cette
façon-là. Il y a 18 assos régionales qui sont là. Qui va faire le suivi?
Qui va assurer, maintenant, le suivi des associations
régionales? Il y a plus de 1 000 bénévoles qui sont répartis à
travers le Québec dans ces assos régionales là. Qui va faire le suivi de
ça? Est-ce que tout ça, demain matin, meurt parce que le gouvernement a décidé
de se retirer du financement?
Mme
St-Pierre :
En fait, le choix que nous avons fait dans ce dossier bien précis, compte tenu
des défis budgétaires que nous avons, c'est de concentrer nos énergies
sur la promotion du Québec en France via l'Association France-Québec.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Est-ce que
votre... Je sais que vous avez décidé... Il y a une décision de vous
retirer du financement de cette
association-là, mais, si cette association-là trouvait des solutions pour diminuer ses
coûts, s'associer avec d'autres groupes,
est-ce que vous seriez prête à ouvrir le dossier et à faire en sorte de trouver des solutions pour maintenir cette association qui, après 44 ans d'existence — ce
n'est quand même pas rien, là — et des milliers de bénévoles au Québec, 18
associations régionales... Est-ce que vous seriez prête à ouvrir un dialogue
pour trouver des solutions pour nous assurer un dialogue et une pérennité de
l'organisme?
• (17 h 10) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
En une minute, Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien,
je répète, Mme la députée, que, dans le cadre de la mission de l'association,
c'est la responsabilité du gouvernement français de faire la promotion de la
France ici. Nous avons décidé de concentrer les sommes d'argent qui étaient à notre disposition sur la promotion
du Québec en France. C'est des choix que nous avons
faits. Nous avons regardé toutes les possibilités, et nous en sommes arrivés à
cette conclusion-là, et c'est ce que j'ai expliqué à l'association.
Dans d'autres programmes,
nous continuons notre relation avec la France. Nous avons des contributions importantes de collaboration aussi, d'aide internationale ailleurs dans
le monde, nous avons protégé ces budgets-là. Nous avons fait des choix qui, bien
sûr, on est bien conscients, ne
plaisent pas toujours, mais c'était le contexte budgétaire que nous avions devant nous, et
nous avons décidé de concentrer les sommes d'argent que nous avions de
disponibles vers la promotion du Québec en France. C'est la responsabilité davantage
du consulat français. Ils ont deux bureaux,
deux consulats français au Québec — un à Montréal, un à Québec — c'est
leur responsabilité, ça fait partie de leur travail de faire la promotion de la
France ici.
Alors, il peut y avoir des discussions de
l'association avec les autorités françaises, on peut les accompagner à discuter avec les autorités françaises, mais, pour
ce qui est de notre part à nous, c'est vraiment du côté de la France que nous avons décidé
de concentrer nos sommes d'argent.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la
ministre, ça complète ce bloc d'échange. M. le député de Sherbrooke, à
vous la parole.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour, vous me
permettrez de vous saluer, de saluer
les collègues des oppositions, les collègues ministériels, la ministre ainsi
que tout le personnel qui l'accompagne.
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui
dans cette étude des crédits du ministère des Relations internationales pour parler d'une cause dont on a entendu, justement,
beaucoup parler, qui a été très médiatisée au cours des derniers mois, des dernières semaines.
Évidemment, je fais référence ici à la cause de M. Badawi, qui a fait
beaucoup de bruit chez nous, à Sherbrooke, partout au Québec, au Canada et à
travers le monde.
Pour simple rappel, évidemment, M. Badawi a
été condamné à 1 000 coups de fouet, à 10 ans de prison, à 300 000 $ d'amende, tout simplement pour
avoir tenu un blogue, pour avoir exprimé des opinions sur ce blogue-là.
Et, si la mobilisation, M. le Président, a
pris une telle ampleur dans toutes les démocraties à travers le monde, c'est
parce que les droits, les droits humains sont universels. Et, même si
cette mobilisation-là nous a gagnés ici, au Québec, au Canada... M. Badawi n'est pas un ressortissant canadien, mais on se
doit, justement, de devoir dénoncer la peine inhumaine, inacceptable qui
lui a été octroyée en regard de ce qui lui est reproché, hein, on doit le dire.
Et la liberté d'expression est fondamentale.
Il y a des générations qui se sont battues, justement, pour cette liberté-là,
pour ce droit à la parole, et je pense
que c'est important de le préserver. C'est, je pense, pourquoi le monde entier
s'est mobilisé et se mobilise encore aujourd'hui pour la cause de
M. Badawi.
Évidemment, j'ai fait référence à Sherbrooke,
qu'on a été particulièrement touchés par cette cause-là, parce que sa femme et ses trois enfants habitent chez
nous, à Sherbrooke, dans ma circonscription. Ils sont devenus maintenant
des visages très, très connus, très
familiers. Les gens les apprécient beaucoup et sont très solidaires, très
solidaires à leur cause. Alors,
rapidement, au début de l'année, il y a des vigiles qui se sont organisées à
chaque semaine, et notamment à Sherbrooke
devant l'hôtel de ville. À toutes les semaines, à tous les vendredis sur
l'heure du dîner, j'ai été présent le plus possible lorsque j'étais en
circonscription — j'y
suis allé ou j'ai été représenté par des membres de mon bureau — et je peux vous dire que l'ensemble des organismes de
Sherbrooke sont mobilisés aussi pour soutenir Mme Haidar, soutenir
ses trois enfants.
D'ailleurs, Mme Haidar,
lors d'une des nombreuses rencontres
que j'ai eues avec elle... Je l'ai rencontrée pour la première fois lors de la fête de Noël du Service
d'aide aux néo-Canadiens avant les fêtes, mais on s'est rencontrés à de
nombreuses reprises depuis. Elle est venue à mon bureau assez souvent pour
demander des conseils et m'a demandé également de pouvoir la soutenir parce que
ce n'est pas nécessairement facile, évidemment, ce qu'elle vit présentement. Ça lui prend beaucoup de ressources, beaucoup de temps. Elle a
trois jeunes enfants à s'occuper, elle doit se déplacer souvent pour participer à des rassemblements, participer à
des émissions, alors, en même temps, c'est presque devenu pour elle,
cette cause-là, un emploi à temps plein, et on la comprend.
Alors, il y a
toute la question de subvenir aux besoins de ses enfants, mais aussi de pouvoir
poursuivre son combat, alors on m'a demandé si on pouvait la soutenir
financièrement d'une manière temporaire, bien évidemment, pour pouvoir... qu'elle puisse subvenir à tous ces
besoins-là, et j'ai approché le Service d'aide aux néo-Canadiens, qui va
tenir, samedi soir prochain, son
activité-bénéfice à Sherbrooke à laquelle notre collègue ministre de l'Immigration sera présente. Le Service d'aide aux néo-Canadiens accompagne les
réfugiés, entre autres, dans toutes les démarches d'intégration
et d'aide qu'ils peuvent avoir besoin. Il y
aura une importante activité-bénéfice à Sherbrooke samedi soir, et
j'ai proposé au Service d'aide aux
néo-Canadiens que, pour les gens qui seront sur place, on fasse une collecte de
fonds et moi, je me suis engagé,
jusqu'à hauteur de 2 500 $,
à pairer les sommes qui seront ramassées via le Service d'aide aux néo-Canadiens, et ça sera remis à Mme Haidar et à sa famille. Alors, s'il y a
des gens de Sherbrooke, ou de l'Estrie, et même de tout le Québec
qui nous écoutent, alors je les invite à
venir à cet événement-là samedi soir, se procurer leurs billets auprès
du Service d'aide aux néo-Canadiens, et ça va nous faire grandement
plaisir de les recevoir.
Évidemment,
il y a les organismes qui sont mobilisés, il y a les institutions
publiques aussi qui sont très sensibles à leurs besoins. Mme Haidar va, je dirais, avoir la chance de pouvoir
déménager prochainement, parce
qu'elle était dans un petit logement
avec ses trois enfants, dans un demi-sous-sol — alors on comprendra que ça ne répondait pas
nécessairement à ses besoins — qui n'était pas non plus dans un des
quartiers les plus favorisés, sécuritaires de Sherbrooke. Alors, en regard de ce qu'ils ont vécu, il y avait un
sentiment d'insécurité aussi qui les habitait, et on peut les comprendre.
Alors, ils auront l'occasion de déménager
prochainement. Ça a causé des enjeux par rapport à l'école pour les enfants et
on est en démarches présentement avec la commission scolaire de la
Région-de-Sherbrooke, qui est aussi très réceptive et très compréhensive dans
le cas de Mme Haidar et de ses enfants.
Sherbrooke a
été très mobilisée, mais tout le Québec s'est mobilisé, et ça a été le reflet,
ici, à l'Assemblée nationale... Il y a eu des vigiles devant l'Assemblée, et moi,
j'y ai assisté à quelques reprises, et j'ai beaucoup apprécié le climat qu'il y
avait entre les différents parlementaires qui étaient présents. Je pense que ça
a été vraiment un exercice au-delà de la partisanerie.
Tous les députés de tous les partis y ont participé, ont mobilisé... Je vois la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est là, je sais qu'elle a apporté sa
contribution, la ministre aussi également. Alors, je pense que c'est un bel exercice qu'on a eu ici pour une cause qui
rassemble tous les Québécois. Il y a également plusieurs personnalités
qui ont pris la parole publiquement au cours des derniers mois pour dénoncer ce
qui est arrivé à M. Badawi, surtout réclamer sa libération. Et également on a eu une motion ici, à l'Assemblée
nationale, motion unanime qui a été déposée par notre collègue ministre des Relations internationales,
avant laquelle moi, j'avais fait une déclaration de député pour
justement réitérer ma position et appeler les collègues à voter en faveur de la
motion.
Et, lors de cette journée-là, le deuxième jour
de la session parlementaire, juste avant la période de questions,
Mme Haidar était ici, a pu rencontrer tous les chefs de partis dans
l'antichambre du gouvernement, et notre collègue ministre des Relations internationales était là, j'étais là, et c'est
une image qui beaucoup circulé, parce que, je pense, ça démontrait également toute la solidarité de la
classe politique québécoise à l'égard de la cause de Mme Haidar. Suite
à ça, elle a pu rencontrer tous les chefs de
partis sur une base individuelle, et elle a rencontré, évidemment, le premier
ministre, et, encore là, j'étais là, avec notre collègue la ministre des
Relations internationales. Et, lorsque j'ai dîné avec elle après cette journée-là, je peux vous dire qu'elle était
très touchée de tout l'appui qu'elle a senti ici, et ça, pour elle, là, ça
valait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et ils
ont besoin, justement, de réconfort aussi, également parce qu'ils vivent quand
même de l'incertitude, elle et ses enfants.
Ils militent pour une cause, mais, au-delà de ça, il y a de l'humain aussi à
travers ça. Pour elle, c'est son
conjoint; pour ses trois enfants, bien, c'est leur papa qu'ils espèrent revoir
à Sherbrooke avec eux. Alors, je pense que c'est important qu'on puisse
exprimer notre solidarité, et on le fait.
Et, de mon
côté, à travers tout ce que j'ai eu à faire pour elle au cours des dernières
semaines, des derniers mois, j'ai eu le support du premier ministre,
avec qui j'en ai parlé régulièrement, de la ministre des Relations
internationales. Alors, il y a beaucoup de
gestes qui ont été posés publiquement, mais il y a également des démarches
diplomatiques, je dirais, qui ont été
faites, des représentations qui ont été faites par le Québec, autant à
l'étranger que, évidemment, auprès du gouvernement fédéral, et
j'aimerais que la ministre puisse nous entretenir un petit peu sur toutes ces
démarches-là qui ont été effectuées par elle et par le premier ministre.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci. C'est en effet un dossier qui fait la manchette énormément, et le Québec
n'est pas le seul, évidemment, à
appuyer les démarches de l'épouse de M. Badawi, il y a d'autres pays à
travers le monde, et ce châtiment cruel et inhumain a été dénoncé à
plusieurs, plusieurs endroits dans le monde, aussi également aux Nations unies.
Alors, nous avons évidemment mis beaucoup
d'efforts et nous continuons à être toujours en relation avec le ministère des Affaires étrangères à Ottawa dans le
dossier parce que l'histoire, elle n'est toujours pas finie, et ce qu'on
veut, c'est une histoire qui se termine de
façon heureuse, c'est-à-dire qu'il puisse revenir ici rejoindre son épouse et
ses enfants. Lors d'entrevues, j'ai
beaucoup, beaucoup fait appel au fait que ses enfants ont besoin d'un papa, et
ce serait un geste important à poser
de la part des autorités saoudiennes de permettre qu'il soit relâché et de
permettre qu'il puisse quitter également le pays pour qu'il puisse,
évidemment, entrer au Canada.
Alors, nous
continuons à suivre ce dossier de près. Avocats sans frontières est également au
dossier. La semaine prochaine, je
vais me rendre... Ici, il va y avoir un... Non, c'est dans deux semaines. Il y
a un événement, à Québec, qui va se tenir.
Nous avons aussi dégagé une somme d'argent à partir de mon enveloppe
discrétionnaire pour aider Avocats sans frontières à faire son travail. C'est un dossier qui prend énormément
d'ampleur, et nous avons vu que le geste que nous avons posé avec notre
motion a fait bouger certaines choses, c'est-à-dire qu'Ottawa, plus tard, a
aussi adopté une... là-bas on appelle ça, à Ottawa, une résolution pour
réclamer la libération de M. Badawi.
Donc, ça se poursuit, ça se continue. On trouve
qu'évidemment c'est une femme excessivement courageuse. Les enfants sont courageux aussi, parce que j'imagine qu'ils commencent
à comprendre... Enfin, les plus vieux commencent à comprendre ce qui se
passe et ils commencent à réaliser que la partie n'est pas encore gagnée, et il
faut vraiment continuer.
Une des choses qu'il faut faire, c'est
continuer d'en parler. Il ne faut pas que ça tombe dans l'oubli. Et j'ai
même vu récemment un extrait, dans les médias sociaux, où Christiane Amanpour,
qui est une, peut-être, des plus grandes journalistes
au monde, qui est journaliste à CNN, a posé des questions sur la situation de
M. Badawi. Ça veut dire que... CNN,
c'est comme pas mal regardé un peu partout à travers la planète, donc, quand
une journaliste comme Christiane Amanpour
pose des questions et s'intéresse à un dossier comme celui-là, c'est que le
dossier, il commence vraiment à faire en sorte que bien, bien des gens
sont préoccupés par cette situation-là.
Donc,
nous continuons nos... Je veux saluer aussi votre travail, M. le député, parce
que vous êtes là continuellement aux
côtés de Mme Haidar et vous l'aidez, vous l'accompagnez, vous posez des
gestes. Et je pense que c'est aussi l'unanimité
qui s'est dégagée à l'Assemblée nationale avec l'opposition officielle, la
deuxième opposition pour montrer qu'il
y a des dossiers où tout le monde est ensemble. Et ça, ça a été très, très fort
comme moment. Je pense que... et surtout de la voir dans la tribune et
ensuite rencontrer les chefs de partis, ça a été des moments importants. Mais,
encore là, il faut maintenir la pression, il faut continuer à en parler.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je pense aussi, Mme la ministre — vous
avez souligné à juste titre l'unanimité — les collègues... les députés
indépendants aussi ont joint leur voix dans ce combat.
Vous
avez mentionné, je me permets de le souligner, Avocats sans frontières, qui est
un... Ce sont des avocats du Québec qui sont à la tête d'Avocats sans frontières Canada,
et le Barreau du Québec également
contribue à l'effort pour lutter, pour obtenir justice dans le cas de
M. Badawi. M. le député de Sherbrooke, à vous la parole.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci, M. le Président, et merci à la ministre, encore une fois, pour son support et ses bons
mots. De cette cause où toute la solidarité québécoise s'est exprimée, je
voudrais maintenant parler à la ministre de solidarité internationale parce que la solidarité,
c'est un des cinq piliers de la politique internationale du Québec. Évidemment,
dans ce domaine d'action là, le Québec privilégie deux régions
prioritaires : la francophonie, ainsi que l'Amérique latine et les
Antilles, et particulièrement Haïti, avec qui on entretient des liens, aussi,
privilégiés.
Évidemment,
dans toute la question de la solidarité internationale pour mettre en
oeuvre des actions, le gouvernement
bénéficie de trois programmes normés, le premier
étant Québec sans frontières, qui a été créé en 1995 et qui
permet à des Québécois de 18 à 35 ans de pouvoir faire des stages
de solidarité internationale ou de faire des stages ici, au Québec, au sein d'organismes voués à la coopération
internationale. Puis ça donne quand
même des bons résultats. Depuis sa
création, il y a près de 7 000 jeunes qui ont pu faire un stage
international, par exemple, dans 32 pays.
Un
autre programme dont bénéficie le Québec pour la solidarité
internationale, c'est le Programme
québécois de développement international, qui, lui, vise à soutenir les
projets de développement des organismes de coopération internationale
menés en partenariat avec des organismes
locaux de la société civile dans les pays du sud. Évidemment,
les principaux pays visés par ce programme-là sont Haïti, le Mali,
Burkina Faso, la Bolivie, le Pérou. Il y a près de 50 millions de dollars
qui ont été investis dans des projets depuis la création du programme en 1997,
donc 600 projets appuyés dans près de 40
pays. Et évidemment c'est aussi via ce programme-là qu'il y a des
fonds d'urgence qui peuvent être dégagés en cas de catastrophe naturelle
ou de crise humanitaire.
Finalement,
il y a le Programme d'appui à la mission d'éducation
des organismes de coopération internationale, qui, lui, vise à appuyer
les projets d'éducation du public québécois qui favorisent une meilleure
compréhension des enjeux du développement, des réalités des pays du Sud et un engagement
de la société québécoise en faveur d'un développement durable fondé sur les
principes d'équité, et de justice, et de respect mutuel.
Tout le monde
connaît, M. le Président, le contexte budgétaire dans lequel le gouvernement se
retrouve présentement, qui doit faire des
choix qui sont parfois difficiles. Malgré tout, il y a eu un maintien du financement des programmes de solidarité internationale, ce qui, je pense,
moi, est une très bonne chose, parce
que, comme État, lorsqu'on a
fait le choix d'être présents sur la scène internationale, ce n'était pas seulement
pour signer des ententes ou avoir des bénéfices.
Être présents sur la scène internationale, ça vient aussi avec des responsabilités, et, en ce sens-là, je
pense que tous les programmes de coopération internationale sont une
nécessité pour le Québec pour rencontrer ces obligations internationales.
Alors,
je voulais savoir de la ministre pourquoi c'est important pour les Québec de maintenir ces programmes-là et quels
sont les bénéfices que les Québécois vont en retirer.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, en soulignant qu'il reste un peu moins de cinq
minutes à ce bloc d'échange.
• (17 h 30) •
Mme
St-Pierre :
Bien, oui, alors, évidemment, on a parlé tout à l'heure des enjeux lorsqu'on
analyse des disponibilités budgétaires.
Il faut, bien sûr, faire des choix. La solidarité internationale,
le Québec joue un rôle important dans le monde, entre autres en Haïti, en
Afrique, à certains endroits où, bien
sûr, les besoins sont criants. Et
nous avons, comme société et comme gouvernement, le devoir de continuer
à poursuivre notre action à l'international.
Vous
avez parlé des trois programmes, là, dont on dispose : le Programme québécois
de développement international,
qu'on appelle sous l'acronyme de PQDI, le programme Québec sans frontières, ce
sont... Québec sans frontières, c'est un très beau programme qui permet à des
jeunes d'aller chercher une expertise de développement... dans l'aide
internationale, et de se frotter à d'autres réalités et à des réalités plus
rudes que ce que l'on connaît ici. Et il y a le programme de sensibilisation du public aux enjeux du développement et à la solidarité internationale. Ça aussi, c'est important de
faire comprendre au public et de sensibiliser sur les enjeux.
Nous avons
des bons partenaires, nous avons des partenaires aussi qui ont manifesté leur
soutien à ce que nous faisons, mais aussi leur satisfaction devant le
fait que les fonds qui sont alloués à la solidarité internationale de la Francophonie ont été maintenus pour le budget de 2015‑2016.
Je pense qu'on peut en être fiers. Il y a eu, entre autres, l'Association québécoise des organismes de
coopération internationale qui, par l'émission d'un communiqué, a salué notre décision de maintenir les montants. Si
on parle du programme Québec sans frontières, par exemple, ça a permis,
en 20 ans, à quelque 6 700 stagiaires de partir à la découverte de
nouvelles cultures tout en contribuant aux efforts de développement des communautés du Sud. Ils reviennent ici avec une
expérience unique. Ils ont entre 18 et 35 ans. Et, quand je les
rencontre — ça
fait quelques fois que je les rencontre depuis un an — c'est
toujours avec beaucoup, beaucoup d'émotion
qu'ils parlent de leur expérience. On revient changé de ces expériences-là,
puis je pense que c'est le rôle du ministère
des Relations internationales de poursuivre et de faire en sorte qu'on
puisse... Ça fait partie aussi du rayonnement du Québec et ça fait partie de notre réputation, comme Québécois et
comme gouvernement, l'ensemble des Québécois, d'être à l'écoute, d'être ouverts sur le monde, de faire savoir que nous
sommes sensibles aussi à ce qui se passe ailleurs. Et, dans le cas de la tragédie qui se passe également
présentement, que nous voyons à la télévision à tous les soirs au Népal,
on voit des images terribles, on voit qu'il y a des organismes qui sont à
l'écoute. J'ai vu le communiqué du CECI, Centre
d'études et de coopération internationale, qui ont des équipes là-bas, qui ont
dit qu'ils étaient sur le terrain. Donc, on est là, on est en lien avec
eux, on les rencontre régulièrement.
Puis, il y a
d'autres organismes aussi, au Québec, qui font du développement international.
C'est peu connu, puis je pense que
c'est également très complémentaire. Par exemple, l'UPA, l'Union des
producteurs agricoles, a un programme d'aide internationale qui est à la
hauteur de 6 millions de dollars. Je suis un peu jalouse, mais, quand
même, si on additionne ce que d'autres
organismes font aussi en développement international, ça veut dire que
l'ensemble est vraiment... c'est
important, ce que nous faisons, puis ça fait en sorte qu'on envoie le message
que nous avons le coeur à la bonne place.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Un dernier
commentaire, M. le député de Sherbrooke? 15, 20 secondes.
M. Fortin (Sherbrooke) : Bien, tout
simplement pour remercier la ministre pour ses excellentes réponses, M. le
Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ah! Mme la députée d'Arthabaska, à vous la parole.
Mme Roy
(Arthabaska) : Merci, M. le Président. Je continue sur la place
du MRI versus les autres ministères, ce
que j'avais entrepris à la fin de notre dernier échange. C'est sûr que ça fait
déjà une heure, mais... C'est plus compliqué de se parler comme ça en
hachuré, mais on va continuer puis on va revenir à ça.
Il y a eu une
opinion alors qu'il était question du Secrétariat aux affaires internationales
qui remplaçait le ministère, une
opinion de M. Christophe Fortier Guay. Cet auteur-là a déjà travaillé au
ministère puis il disait que le MRI était un ministère mal-aimé et que personne n'était capable de le défendre. Ce
qu'il regrettait, M. le Président, c'est que la mission du MRI était
morcelée, qu'il y avait plusieurs personnes qui avaient des budgets... Bien,
plusieurs ministères ou missions, comme vous le dites, l'UPA, mais plusieurs
missions, comme les ministères économiques, Investissement Québec, les sociétés autonomes, comme
Hydro-Québec, la Caisse de dépôt, font des affaires internationales sans
vraiment de coordination. Mais ça, M. le Président, on va me dire que c'est une
opinion.
Par contre, j'ai un autre article qui m'a
vraiment intéressée, Jocelyne Richer, et c'est le 13 janvier 2015. On s'inquiétait un peu de la place du MRI et du fait
que le budget du ministère des Relations internationales était contracté
à environ 100 millions de dollars. M. le Président, Mme la ministre nous
répondait à cet effet-là ce qu'elle nous répond aujourd'hui puis ce qu'elle
nous a déjà répondu : que chacun doit faire ses efforts. Puis, pour
épargner des sous, on continue en disant, pour vous remettre dans le contexte,
qu'on remettait aussi la question de l'activité internationale pratiquée en silo par divers ministères, organismes gouvernementaux et sociétés d'État qui ont été développer, au
fil de leur temps, leurs propres
réseaux parallèles à celui administré
par le MRI. Donc, ce que Mme la ministre dit, c'est que le MRI va assumer davantage cette tâche de
coordination pour être capable de ne pas se promener en silo, ce qu'elle
nous a répondu à la fin du dernier bloc également.
Il y a quelque chose qui a attiré mon attention,
c'est que la ministre St-Pierre dirigeait avec son collègue du développement économique, Jacques Daoust, une
table internationale qui se transformera en comité permanent qu'elle présidera avec et pour mandat de revoir deux fois
les priorités, les moyens. J'ai donc été voir les crédits des Relations internationales pour voir que les frais de voyage
à Guadalajara, par exemple, ont été chargés dans le ministère de M. le
ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, ont été à la
hauteur de 3 100 $ payés par le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, mais également, pour le
même voyage à la même date, une somme de 3 104,93 $ aurait été
assumée par le MRI.
Je pense que
le budget du ministère des Relations internationales est beaucoup plus petit
que celui du ministère de l'Économie,
de l'Innovation et des Exportations. Je me demande pourquoi les frais ne sont
pas tous imputés au budget du ministre responsable.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Une voix : ...
Mme Roy
(Arthabaska) : À la
page... Bien, le cahier de
l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, si vous l'avez, là, c'est la...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, à vous la parole.
Mme
St-Pierre : Alors, les dépenses de M. le ministre du Développement économique, évidemment, sont payées par son ministère, ce n'est pas le ministère des Relations internationales qui paie les dépenses des
ministres lorsqu'ils se déplacent.
Cependant, le ministre était, si on parle de cette mission-là bien précise...
Il y avait l'accompagnement du délégué général
du Québec, qui était à Mexico, qui accompagnait. Donc, à ce moment-là, ses
dépenses sont payées par le ministère des
Relations internationales. Ce ne sont pas les dépenses du ministre lui-même, ce
sont les dépenses de la délégation générale, l'autre montant.
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, si je me satisferais de cette réponse-là, je n'aurais pas vu des
dépenses de fonctionnaires un peu plus loin, à la page... à la question... Je
vais vous dire... À la page 5, on voit qu'il y a des personnes qui sont des
fonctionnaires, et puis, pour des voyages qui ont été faits... Je peux prendre,
par exemple, Jean-Stéphane Bernard, sous-ministre adjoint, et là on a mis
vraiment la dépense à son nom. Par contre, ici, on met la dépense au nom du
ministre responsable. Je ne comprends pas la réponse.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je sens que...
Mme
St-Pierre :
M. le Président, j'aimerais demander l'autorisation pour que M. le sous-ministre
puisse donner les informations sur la façon dont les dépenses sont
réparties lorsqu'il y a des missions ministérielles.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, est-ce qu'il y a
consentement de la part des membres de la commission pour obtenir cette...
Est-ce qu'il y a consentement du côté de l'opposition?
Des voix : ...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui. Consentement. Alors, dans
un premier temps, pour le bénéfice de nos téléspectateurs, nombreux
téléspectateurs, vous identifier.
M. Bernard
(Jean-Stéphane) : Oui, donc,
Jean-Stéphane Bernard, je suis sous-ministre au ministère
des Relations internationales et de la Francophonie.
Vous faites référence, Mme la députée, je crois,
à la mission du ministre Daoust au Mexique, qui s'est tenue du 29 septembre au 2 octobre 2014. Il y a une
partie de cette mission-là... En fait, M. Daoust était... Je n'étais pas
avec M. Daoust. Moi, j'avais réalisé
une mission au Mexique l'année précédente, lorsque j'étais sous-ministre
adjoint. M. Daoust accompagnait un certain nombre d'entreprises dans le
domaine des technologies de l'information qui ont réalisé cette mission. En tout, le coût total de son déplacement
au Mexique, ça s'élève à 4 962 $. Il y a une partie de ce montant-là
qui est, dans le fond, imputée au fonds
consolidé, qui est de 3 604 $, et nous, le ministère, nous assumons,
au regard de son déplacement, 1 800 $ qui correspond au billet
d'avion.
• (17 h 40) •
Mme Roy (Arthabaska) :
Bien, je voudrais vous inviter à lire vos crédits. Déplacements hors Québec,
c'est la page 1 de 5, c'est parce que ce n'est pas paginé, mais la
question, c'était la question...
Une voix : ...
Mme Roy (Arthabaska) :
Pardon?
Une voix : ...
Mme Roy
(Arthabaska) : La question 1. Donc, vous avez écrit
3 104,93 $, Il n'a pas écrit 1 000 $, M. le
Président. Je voudrais qu'il me dise pourquoi ils écrivent 3 000 $
dans le cahier puis ils disent 1 000 $.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce que la question est claire?
M. Bernard
(Jean-Stéphane) : Oui, on va
vérifier. Il semble y avoir peut-être un écart entre le montant qui est dans le
cahier du ministère de l'Économie et le nôtre. On va vérifier puis on pourra
vous donner la réponse.
Mme Roy (Arthabaska) : M. le
Président, je vais vous poser une autre question. Davos, participer au forum économique mondial, ça, c'est encore le ministère,
le MEI, le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations.
On met 6 835,85 $. Là, on écrit, M. le ministre, le nom du ministre,
que je ne peux pas nommer, et son attaché politique,
Armand Dubois. Donc, lorsqu'il est accompagné, on sait que ces sommes-là ont
été dédiées à ces deux personnes-là.
Par contre, à Davos, on voit également... Puis là c'est 6 835 $
assumés par un ministère riche, et, par le MRI, 21 525 $. Il
me semble qu'il y a une distorsion.
Mme
St-Pierre : À Davos, si je peux me permettre... Il y a des
dépenses qui sont chargées au fonds consolidé, mais, à Davos, quand vous
voyez l'écart des montants... J'ai vu, moi aussi, que le montant du transport
était assez important et j'ai demandé des explications,
et ce qu'on m'a expliqué, c'est que le transport terrestre à Davos est
excessivement cher pour les délégations. Et c'est comme ça qu'on en vient à un
montant qui est aussi important que celui-là
pour la mission de Davos. Parce que la ligne que vous regardez, ce que je
pense, c'est la ligne «transport», c'est ça?
Mme Roy
(Arthabaska) : Non, c'est un coût total.
Mme
St-Pierre :
C'est un coût total. Alors donc, le coût total pour Davos a été assumé par...
Il y a le fonds consolidé, il y a le MRI
puis il y a le ministère du Développement économique qui a également dépensé
des sommes. Et, pour le premier ministre et le ministre du Développement
économique, le total de la mission, ça a été 154 000 $.
Mme Roy
(Arthabaska) : Quand M. le ministre...
Mme
St-Pierre :
Et ça comprend 60 000 $ de frais d'adhésion pour participer au
sommet.
Mme
Roy (Arthabaska) : Quand M. le ministre participe à une
activité économique, M. le ministre responsable du Développement économique participe à un forum économique, eh bien,
les coûts de déplacement sont moins chers que lorsqu'il participe à la
même activité en regard de son volet international au même endroit, à la même
date. Je pense que cette explication-là ne peut pas tenir la route.
Mme
St-Pierre :
Alors, ce que vous êtes en train de dire, c'est que vous avez des documents qui
vous ont été fournis par le ministère du Développement économique concernant
une mission et vous avez les documents qui nous ont été fournis par notre
ministère concernant une mission, la même mission.
Mme Roy
(Arthabaska) : La même mission, oui.
Mme
St-Pierre :
Bien, moi, je pense qu'il y a évidemment une erreur dans les deux chiffres qui
vous ont été transmis, parce que
ça devrait bien évidemment être le même montant. Mais, pour l'ensemble
des missions, depuis que nous sommes
en poste au gouvernement, on peut dire que les coûts de l'ensemble
des missions 2014‑2015, il y a eu, de notre côté, des missions pour un total de 375 921,66 $ et, du côté de 2013‑2014, il y a eu des missions
pour 593 562,10 $. Donc, les
missions que notre gouvernement a effectuées depuis qu'il est au pouvoir,
depuis le mois d'avril 2014, ont coûté 40 % moins cher que les
missions de l'année précédente du précédent gouvernement.
Alors,
il est vraiment clair que chacune des missions, évidemment, est analysée, et
les coûts des missions sont vraiment analysés de façon très, très, très
stricte afin que l'on puisse diminuer les coûts le plus possible.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Arthabaska, je vous souligne qu'il reste 10 minutes à
ce bloc d'échange.
Mme
Roy (Arthabaska) :
Parfait. M. le Président, j'aimerais qu'elle dépose le document
qu'elle a lu concernant le détail, là, de la mission à Davos, la
ventilation des frais. Est-ce que c'est possible?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'on est en mesure...
Mme Roy
(Arthabaska) : De toute façon, ils sont dans les galées, là.
C'est juste plus facile.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Juste qu'on s'entende sur les...
Mme
St-Pierre : Ça, il n'y a pas juste Davos là-dessus. C'est
l'ensemble des missions. Je peux vous fournir aussi celui-là qui est l'ensemble des ministres qui se
sont déplacés en 2013‑2014, le précédent gouvernement, et 2014‑2015,
notre gouvernement, qui vient du fonds consolidé.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, le document, vous seriez
prête à le déposer, Mme la ministre? C'est ça?
Mme
St-Pierre :
Oui.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...faire une photocopie pour...
Mme Poirier :
...les notes, là, on va enlever les notes.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Ah! oui, c'est des notes
personnelles, effectivement, là. Bien, en fait, on peut faire une copie
du recto, Mme la ministre? Le document, c'est le recto seulement qui est
produit.
Des voix :
...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, on va faire une copie du
recto, et vous conserverez l'original avec les notes personnelles. Ça convient? Voilà. On a trouvé une autre solution.
C'est formidable! Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Roy (Arthabaska) :
Il y a aussi d'autres questions que je me pose. Il y a des missions comme San
Diego, Royaume-Uni, ça, c'est des dates... Les dates, ça me permet facilement
de repérer dans les crédits du ministère du Développement
économique. Aussi, Beijing, en Chine, puis Tel-Aviv. J'ai l'impression, M. le
Président, que le voyage à Tel-Aviv
s'est fait au retour du voyage de Davos, compte tenu des dates. Ces voyages-là
ne sont pas imputés au ministère du Développement économique mais sont
seulement imputés au ministère des Relations internationales. Comment vous
expliquez ça?
Mme
St-Pierre : Nous, ce qu'on gère, c'est le fonds consolidé,
et c'est nous qui gérons le fonds consolidé. Si les ministres, dans leurs ministères, font d'autres
dépenses, bien, c'est à eux, dans leurs budgets, d'assumer leurs
dépenses et c'est à eux de répondre à leurs
crédits. Je ne sais pas si vous étiez aux crédits du ministre du Développement
économique, je ne sais pas si vous lui avez posé les mêmes questions...
Mme Roy
(Arthabaska) : ...
Mme
St-Pierre :
Pardon?
Mme Roy
(Arthabaska) : ... ses cahiers.
Mme
St-Pierre : Mais vous avez ses cahiers, mais je pense que
les questions que vous soulevez sont certainement très pertinentes, mais c'est au ministère du
Développement économique que vous devez les poser. Moi, ce que je vous fournis comme éléments, ce sont les chiffres qui
viennent... des sommes qui ont été prises à même le fonds consolidé, qui
n'est pas le budget du ministère.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée.
Mme
Roy (Arthabaska) : Mais c'est les études du crédit du ministère
des Relations internationales que je fais, là, moi. Et, lorsque je demande quels sont les coûts assumés par le
ministère puis que j'ai ces réponses-là, je... Je n'ai pas demandé les études du Conseil du trésor. Moi, j'ai
demandé les études des crédits du ministère des Relations internationales.
Mme
St-Pierre :
Oui. Mais, si vous me posez des questions avec un document qui est celui du
ministère des Relations internationales, vous avez des chiffres, mais vous avez
d'autres chiffres à côté qui sont du ministère du Développement économique. Mais j'aimerais bien répondre à vos questions,
mais je vais me faire venir les cahiers du ministère du Développement
économique.
Ce
que je peux vous dire, par contre, c'est que, sur la question de l'ensemble, du
total de l'oeuvre des missions qui
ont été effectuées depuis avril 2014 jusqu'à avril 2015, ça a coûté 40 %
moins cher que l'année... le gouvernement antérieur pour la même
période, la période 2013‑2014.
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, sans comparer, sans
comparer les deux cahiers, en prenant seulement ceux du ministère des Relations internationales, ce sont des dépenses
qui n'apparaissent pas au ministère du Développement économique. On en a
pour 37 655 $ qui sont seulement dans les cahiers du ministère des
Relations internationales.
Mme
St-Pierre : Il y a deux enveloppes. Il y a le fonds
consolidé qui est administré par le ministère des Relations
internationales. Le ministère des Relations internationales facture au fonds
consolidé, puis il y a les dépenses qui sont faites par les ministères
respectifs.
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, si je fais le total de ces
sommes-là assumées seulement par le MRI plus assumées par... assumées conjointement par le MRI et le ministère du
Développement économique, on a plus de dépenses assumées pour le ministère des Affaires économiques par le MRI,
66 000 $, que pour le ministre, 57 000 $. Je ne
comprends pas la logique.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
• (17 h 50) •
Mme
St-Pierre :
Ça dépend des missions. Il y a des missions qui ont plus d'accompagnement. Ça
dépend. La mission, ça varie. J'ai fait une
mission aux États-Unis, qui a coûté zéro dollar, à Plattsburgh. Alors, il y a
des missions qui coûtent des sous,
des missions qui coûtent moins cher. On essaie vraiment d'être le plus... Puis,
aux chiffres, vous allez voir que j'ai fait une mission à Plattsburgh,
puis c'est marqué zéro à côté, je veux dire...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Roy
(Arthabaska) : Nous avons consulté le site de votre ministère,
et puis nous avons remarqué que, pour la
coopération décisionnelle, il y avait des appels à des projets généraux. Il est
écrit «appel à projets fermé». Ensuite, coopération scientifique, Programme Samuel-De Champlain, appel à projets
fermé; Programme de développement de partenariats
stratégiques : «Ce concours est ouvert jusqu'au 5 décembre 1914»,
donc, c'est terminé; Programme Frontenac, appel à candidatures fermé; Fonds franco-québécois pour la coopération
décentralisée, appel à projets fermé. Qu'est-ce qui se passe dans tous
ces projets-là, ces programmes-là?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
C'est que, lorsque vous allez adopter dans l'enthousiasme les crédits, nous
allons avoir les sommes de disponibles.
Alors, tant que les crédits n'ont pas été adoptés dans l'enthousiasme, nous ne pouvons
ouvrir les programmes. C'est pour ça
que c'est écrit «fermé». Vous avez peut-être vu des programmes où vous avez vu
qu'à chaque année il y a des choses
qui se font, puis là, bien, c'est marqué «fermé», c'est parce qu'on n'a pas
encore la confirmation des crédits qui seront adoptés bientôt.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, même si les crédits sont
adoptés sur division, c'est bon quand même, là. Je comprends... Je ne
veux pas présumer des votes des membres.
Une voix :
...dans l'enthousiasme.
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, est-ce que la ministre peut
s'engager, si les crédits sont adoptés, et je dis bien «si», que ces
programmes-là seront ouverts?
Mme
St-Pierre :
Bien oui, les programmes qui sont prévus vont être ouverts. Je ne peux pas vous
dire exactement, là, parce que je n'ai pas
la feuille que vous avez devant moi, mais les programmes qui se poursuivent,
par exemple, toute la question du
développement international, l'aide internationale, Québec sans frontières, par
exemple, ce sont des programmes qui vont ouvrir au moment où les sommes
d'argent seront décaissées par le Conseil du trésor.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Deux minutes à ce bloc d'échange, Mme la
députée.
Mme
Roy (Arthabaska) : Mais, M. le Président, les programmes que je
viens de nommer, là, ils sont écrits sur le site. Est-ce que, dans l'idée de la ministre, elle a l'intention de
les ouvrir ou pas? Je peux les répéter. Je pense que ça fait suite au
voyage qu'elle a fait en France, que cela était annoncé, M. le Président.
Est-ce qu'elle a l'intention ou non de les rendre efficaces?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
De rendre les programmes efficaces, que vous avez dit?
Mme Roy
(Arthabaska) : Bien, c'est-à-dire, de les ouvrir, autrement
dit.
Mme
St-Pierre : Oui, oui, bien sûr. Ces fonds-là, on va les
ouvrir. Il y a des décisions qui ont été prises, comme le dossier dont on a parlé tout à l'heure, qu'il a
fallu prendre des décisions. Il y a d'autres endroits où on a réduit la
voilure, d'autres endroits où on a demandé
des réductions, des réductions budgétaires. On a donné des enveloppes... enfin,
on a dit qu'on consacrait certaines enveloppes en réduction par rapport
à l'année précédente. Mais, là où on continue, bien sûr qu'on va les ouvrir.
Mme
Roy (Arthabaska) : Est-ce que, Mme la Présidente... M. le
Président, excusez-moi, Mme la ministre peut nous dire si certains...
Combien de personnes ont bénéficié du programme Frontenac lorsqu'il n'était pas
fermé?
Mme
St-Pierre :
On va aller vous chercher l'information.
Mme Roy
(Arthabaska) : Merci. Combien de temps?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : 50 secondes.
Mme
Roy (Arthabaska) : O.K. Est-ce que vous pouvez me dire, pour
les autres programmes aussi, exactement qu'est-ce qu'il y a eu de fait
sous ces programmes, comme le programme Samuel de-Champlain?
Mme
St-Pierre :
On va chercher l'information, puis on va faire cheminer à la commission les
informations.
Mme Roy
(Arthabaska) : Vous regarderez le site Internet de votre
ministère, sous l'onglet «coopération France-Québec». Toutes les dénominations
sont là. J'aimerais ça avoir l'information.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ça va?
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Sans faute? Parfait, excellent! Ça complète,
Mme la députée, ce bloc d'échange. M. le député de Vimont, à vous la parole.
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. Premièrement, je voudrais
saluer Mme la ministre et tous les gens qui l'accompagnent,
que ça soit du cabinet ou du ministère, merci d'être ici. Pas toujours évident
de préparer des crédits, donc vous avez sûrement travaillé très fort
avant. Je voudrais saluer aussi mes collègues de l'opposition officielle et de
la deuxième opposition ainsi que mes collègues du côté gouvernemental.
Écoutez, moi, je veux
vous parler... Les Offices jeunesse internationaux du Québec relèvent de vous,
Mme la ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Ils ont
pour mandat de favoriser le développement professionnel
et personnel de jeunes adultes, hommes et femmes de 18 à 35 ans, en plus
de soutenir les étudiants, les jeunes professionnels
et les entrepreneurs, les demandeurs d'emploi ainsi que les personnes
socialement engagées qui souhaitent réaliser
un projet à l'étranger. Tous les domaines sont visés là-dedans : social,
économique, culturel et aussi académique. Ces jeunes-là, ils vivent des
expériences vraiment extraordinaires, écoutez, des expériences qui sont
uniques, des expériences aussi qui vont leur
servir sûrement toute leur vie. Ils vont à l'extérieur pour apprendre d'autres
manières de faire, connaître aussi
différentes cultures, mais c'est surtout le côté humain qu'ils apprennent, je pense, en allant à l'extérieur, et c'est vraiment enrichissant. En fait, Les Offices jeunesse
internationaux du Québec, c'est quatre organismes regroupés dans un
guichet unique. Je vais mentionner les quatre. C'est : l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, qui a été créé en 1968; l'office québécois Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse, créé en 1984;
l'Office Québec-Amériques pour la jeunesse, créé en 2000; et l'Office
Québec-Monde pour la jeunesse, créé en 2009.
On
sait que des centaines de milliers de jeunes ont pu à ce jour bénéficier de ces
services partout dans le monde. Sur le
plan culturel, on pourrait nommer même plusieurs artistes québécois qui y ont été et aussi comme le cirque Éloïse
qui a pu en bénéficier, mais surtout des — ...
Une voix :
...
M.
Rousselle : ...oui,
Éloize, oui, merci — des jeunes
de secteurs d'activité différents. Par exemple, cette
année, huit jeunes de la Fédération de la relève agricole du Québec qui ont pu
apprendre davantage au Brésil; un stage en pâtisserie
à Saint-Malo pour Mireille, de Montréal; un reportage en consommation
responsable en Colombie; et plusieurs autres personnes qui ont pu se
rendre en Thaïlande et ailleurs.
J'ai
aussi des ententes qui se sont faites, des lycées agricoles français avec des
cégeps du Québec qui ont signé une entente bidiplomation.
Très intéressant, parce que ça regroupe des cégeps comme le cégep régional de
Lanaudière, à Joliette, le cégep de la
Gaspésie et des Îles et le cégep de Saint-Félicien. Donc, vraiment
intéressant. C'est des jeunes qui peuvent
justement obtenir deux diplomations. Donc, vraiment
intéressant et enrichissant. Puis, imaginez-vous, avoir ça dans un C.V.,
c'est sûrement très intéressant pour l'emploi.
Il y a
aussi mentorat d'affaires internationales, mission commerciale dans le domaine
du transport au Mexique. Donc, Les
Offices jeunesse internationaux du Québec, ils ont envoyé deux étudiants ou diplômés
récents, et ça, ça s'est fait à
Mexico. Donc, c'est un jumelage étudiants-entreprise, donc vraiment
intéressant, comme je disais tantôt. Ils apprennent vraiment des
manières de faire différentes, et je pense que c'est très enrichissant, parce
que, par la suite, ces jeunes-là reviennent,
et c'est nous, les Québécois, qui en bénéficient. Puis je le sais, même que
vous-même, Mme la ministre, je pense que vous avez vous-même réalisé un stage en sol étranger il y a
quelques années. On me dit, si mes sources sont bonnes, là... En tout
cas, on me dit ça. Donc, vous pourriez nous en parler.
Plus
précisément, vous avez été témoin de la signature d'un accord
tripartite entre l'Organisation
internationale de la Francophonie, l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, section française, et l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, section québécoise. Pouvez-vous nous
expliquer cet accord a quoi de particulier? Et j'ai vu dans les articles, parce
que j'ai fait un peu de recherche, j'ai vu
aussi qu'il y avait M. Pilon aussi, de l'Office franco-québécois, puis je sais
qu'il est ici actuellement. Donc, j'aimerais vous entendre, Mme la ministre, en
premier, et je ne sais pas si c'est possible, je pense que vous pouvez demander
l'autorisation à l'opposition...
• (18 heures) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ah! je vais m'en occuper.
M.
Rousselle : Vous
allez vous en occuper, bon, merci. Mais, c'est ça, parce
que j'aurais aimé en entendre aussi, vraiment, sur l'office francophone-québécois, sur ces
belles expériences qui sont vécues, justement, par des jeunes Québécois.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, oui, bien, Mme la
ministre dans un premier temps, à
vous la parole.
Mme
St-Pierre : Oui.
C'est une excellente question qui me rappelle de très beaux souvenirs. Oui, en effet,
j'ai fait un stage avec l'Office franco-québécois
pour la jeunesse lorsque j'étais très jeune, et c'était à Bordeaux, en
France. Je travaillais, à ce moment-là, à la radio de Radio-Canada.
On est allés faire un stage en radio à Bordeaux, et ça a été une très belle
expérience, puis effectivement je peux en témoigner, ça nous ouvre les yeux, ça
nous fait rencontrer des gens d'ailleurs. Ça
nous bâtit aussi une certaine personnalité, je dirais, parce qu'on va apprendre
des choses nouvelles, puis on revient,
puis on arrive avec des idées neuves, puis on arrive... Vraiment, on revient ici,
on a une expérience nouvelle. Puis je pense
que c'est ça aussi, le but de faire participer des jeunes à des stages à
l'international. Les jeunes reviennent avec toutes sortes d'expériences. Ça peut être dans plein de
domaines, allant du domaine culturel jusqu'au domaine de l'agroalimentaire.
Par exemple, dans la région de
Chaudière-Appalaches, une coopérative, une microbrasserie, ils sont allés en
Belgique voir comment on fabrique la bière
là-bas. Ils sont revenus, ils ont continué à perfectionner leurs produits.
Alors, ça donne... ça ouvre des portes.
Il
y en a d'autres qui vont faire des stages dans le domaine de la santé, dans
différents domaines. Puis évidemment le
domaine culturel, il y a plusieurs artistes de grande... très renommés qui ont
été des boursiers de l'Office franco-québécois pour la jeunesse. On pense entre autres à Pierre
Lapointe, Ariane Moffatt, Karkwa. Vous en avez nommés tantôt, vous avez
parlé du Cirque Éloize. Ce sont de belles expériences, et, si M. le président
le permet, on pourrait demander au responsable
des Offices jeunesse internationaux du Québec de faire un peu le portrait, le
bilan de ce qui s'est fait l'année dernière et comment il entrevoit
l'année qui s'en vient.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Y a-t-il consentement de la part des membres
de la commission?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Il y a consentement. Alors, dans
un premier temps, vous identifier pour le bénéfice de nos
téléspectateurs.
M. Pilon
(Alfred) : Oui, bonjour, M. le Président. Je m'appelle Alfred Pilon.
Je suis le dirigeant des Offices jeunesse internationaux du Québec, ce qui
implique que je dirige quatre organismes : l'Office Québec-Monde pour la jeunesse, l'Office Québec-Amériques pour la jeunesse,
l'Office Québec—Wallonie-Bruxelles
pour la jeunesse et l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
Donc,
je pense, Mme la ministre, que vous m'invitez à faire un portrait général de
l'année et, dans ce contexte-là, bien,
peut-être préciser... M. le député de Vimont avait très bien commencé.
D'ailleurs, M. le député, nous étions ensemble, lors de la visite du
président Hollande, à une activité avec des jeunes entrepreneurs français et
québécois à Montréal. Simplement vous dire
qu'effectivement il y a cinq programmes importants chez nous : un pour les
étudiants; un pour le développement
professionnel — on a
mentionné, notamment, les artistes, mais c'est dans tous les domaines de
formation; un qui s'adresse aux jeunes qui
sont éloignés du marché, comme on peut dire, qui sont en processus d'insertion,
de retour à l'école, au travail ou
les deux; un programme important pour les jeunes entrepreneurs; et puis un
programme au niveau des projets d'engagements sociaux.
Tout
ça, ça repose sur une volonté gouvernementale qui existe depuis 1968. C'est une
volonté gouvernementale qui, à
l'origine, a permis la création de l'Office franco-québécois pour la jeunesse
et c'est dans ce contexte-là qu'on a découvert,
je pense, les grandes vertus de la mobilité internationale et qu'on s'est rendu
compte que c'était une activité rentable pour chaque jeune qui participe
à une activité de mobilité internationale et également que c'était rentable
globalement pour le Québec.
Au
niveau aussi de nos préoccupations, bien, pour nous, ce qui est important,
c'est de s'assurer que les jeunes de toutes
les régions du Québec puissent participer à ce processus-là, si bien qu'on a
une entente spécifique avec le Secrétariat à la jeunesse, qui nous
permet de favoriser les jeunes, notamment des régions plus éloignées au Québec.
Donc, ça, ça fait partie aussi de la mission que nous nous sommes donnée.
Pour
préciser, ça doit être un stage qui
se passe dans le cadre d'une activité
qualifiante. Ça veut dire que, si vous êtes dans un contexte où vous
voulez produire, au cégep de Rosemont, une superpièce de théâtre et vous venez
nous présenter votre projet, vous ne serez
pas qualifié. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de programme d'études spécifiques
en théâtre. Par contre, si le cégep
Lionel-Groulx vient avec exactement le même projet, vous serez qualifié parce
qu'effectivement c'est des jeunes qui vont
faire un projet dans le cadre de leur formation professionnelle pour un
travail sur scène ou derrière la scène,
éventuellement. C'est ce qui nous distingue en termes de sélection. Donc, ça
doit avoir un lien directement avec la formation professionnelle.
Donc,
grosso modo, c'est un résumé assez large. Le regroupement des offices et la
création de l'Office Québec-Monde
pour la jeunesse en 2009 nous a permis, à toutes fins pratiques, deux choses.
La première, c'est de pouvoir offrir à tous
les jeunes Québécois, grâce à l'engagement du gouvernement du Québec, toutes
les destinations mondiales sur tous les continents. Ça, c'est quelque
chose qui fait en sorte que la demande est en constante progression.
Aussi,
au niveau de ce que nous faisons au niveau de notre activité courante, on peut
dire qu'au niveau des offices le regroupement des offices a été
extrêmement important pour nous pour la consolidation de notre façon de
travailler, pour aussi obtenir des économies d'échelle importantes, notamment
en termes de gestion.
Donc,
grosso modo, c'est un peu le portrait des offices. Ça pourrait être beaucoup
plus imposant que ça comme présentation, mais j'irais peut-être, Mme la
ministre, si c'est l'intention, vers la question de l'OIF. Oui.
Donc,
au niveau de l'OIF, il faut savoir que, pour nous, depuis notamment le
regroupement des offices et depuis notamment
la création de l'Office Québec-Monde qui nous permet d'aller partout, bien, la
francophonie a pris une part extrêmement
importante de nos actions. Dans ce contexte-là, bien, on est en phase avec les
priorités gouvernementales et on a
fait en sorte que ce soit encore plus clair et plus apparent chez nous en
ouvrant une section spécifique pour les questions de la francophonie sur notre site et en ayant des
liens beaucoup plus directs avec l'Organisation internationale de la
Francophonie.
Là-dessus, simplement
quelques petits jalons plus contemporains. On a accueilli l'ancien secrétaire
général Abdou Diouf au Québec, à une
activité qui a impliqué une cinquantaine de jeunes, dont beaucoup
d'entrepreneurs qui formaient un peu aussi ici, au Québec, des jeunes
Québécois, mais qui étaient... Beaucoup étaient issus de la diaspora un peu mondiale. Au niveau des échanges qu'on a de
façon régulière avec l'OIF, bien, c'est de plus en plus vers un axe d'accroître et d'accélérer la mobilité dans la
Francophonie pour tous les jeunes de la Francophonie. Donc, dans ce
contexte-là, vous êtes bien conscients qu'au
Québec, en France ou dans la Communauté française de Belgique, nous avions
déjà beaucoup d'activités de par nos
ententes bilatérales, mais, comme je le disais un peu plus tôt, avec la
création de l'Office Québec-Monde
pour la jeunesse qui nous permet d'aller partout, donc de soutenir des jeunes
partout, bien, ce partout-là se définit beaucoup dans la francophonie,
et on parle d'échanges de plus en plus importants, notamment sur le continent
africain et dans les parties européennes qui ne sont pas en France ou en
Communauté française de Belgique.
Donc,
sur les ententes, les partenariats qu'on a eus, on a eu beaucoup d'invitations
de l'OIF, notamment on a participé au Forum sur le volontariat en Afrique qui
s'est tenu en juillet dernier. Pourquoi? Toujours pour les mêmes questions : développer la mobilité et
développer des moyens pour que cette mobilité-là soit disponible pour les
jeunes.
• (18 h 10) •
Aussi, je dirais que,
sur le plan des rencontres alternées, bien, il y a eu la dernière rencontre
alternée avec notamment le premier ministre Couillard et le premier ministre
Valls qui... Durant cette période-là, on a procédé à la signature d'une entente, comme vous le disiez, l'OFQJ section Québec,
section France et l'OIF. Ce qui a été extrêmement intéressant, c'est la présence extrêmement
importante de la nouvelle secrétaire générale, Mme Jean, qui était là et
qui a insisté sur l'importance de
cette mobilité-là à plusieurs reprises. Et, cette entente-là, de façon plus
spécifique, ce vers quoi elle nous amène, c'est qu'au niveau, je dirais,
de l'objet de coopération et de collaboration, ça nous amène à préciser
directement ce qu'on fait avec l'institution qu'est l'OIF. Au niveau de l'axe
sur lequel on se base pour établir cette relation-là,
bien, c'est la stratégie jeunesse qui a été adoptée à Dakar récemment, et, dans
les domaines plus spécifiques, bien, c'est la question des réseaux.
Nous,
nous vivons grâce à nos partenaires et aux réseaux qu'on a développés depuis plusieurs
années. Pour nous, là, c'est un
élément cardinal de notre façon de fonctionner. Pour bien fonctionner
aujourd'hui, ce n'est pas une question d'être gros ou d'avoir des moyens illimités, c'est d'être bien branché sur
d'autres partenaires qui peuvent nous aider à accomplir notre mission. Et dans ce contexte-là, bien, l'OIF
est un partenaire de premier plan, bien évidemment, parce que l'OIF
ouvre la porte à une série d'autres partenaires et d'autres réseaux.
Au
niveau de certaines activités, bien, il y a des événements institutionnels qui
sont incontournables pour nous. Il y
en a deux qui s'en viennent bientôt : le forum sur la langue ,qui aura
lieu à Liège, pour lequel on aura une délégation extrêmement importante
de jeunes Québécoises et jeunes Québécois qui seront présents. Et également on
a déjà des jeunes... on a une jeune
Québécoise qui est responsable déjà sur place pour l'organisation des
communications avec les réseaux
sociaux. Et nous participerons — quand je dis «nous», c'est bien sûr des jeunes
qui seront soutenus — de
façon importante également à la COP21, qui aura lieu à Paris en décembre sur
les changements climatiques.
Donc, ça fait un peu
le tour, je pense, au niveau de ce qu'est cette entente-là et les perspectives
qu'on veut lui donner. Et c'est également,
bien, je dirais, de façon importante, la concrétisation, la capacité, depuis
que les offices sont regroupés, de
faire des ententes avec des joueurs importants comme l'Organisation
internationale de la Francophonie. On a des discussions actuellement
pour refaire... rebâtir des partenariats qu'on a déjà faits avec l'UNESCO au
niveau du forum mondial de la jeunesse de l'UNESCO, les ententes avec
l'Organisation ibéro-américaine de la jeunesse, avec l'Assemblée des régions d'Europe. Donc, voilà, c'est un peu le portrait,
là, que je pense dresser. M. le Président, je pense que... Ça va? Oui.
Bon.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui, oui. Bien, en fait, Mme la ministre, vous
souhaitez ajouter quelque chose? Non? Oui?
Mme
St-Pierre : Bien, je pense qu'on assiste vraiment à la
présentation d'un tableau qui est très motivant pour les jeunes du
Québec, et évidemment c'est le travail des offices, et il faut reconnaître le
travail exceptionnel qu'ils font. La COP21 va... qu'on appelle le sommet sur
les changements climatiques, enfin, la conférence sur les changements
climatiques qui va avoir lieu à Paris, on sait à quel point ces questions-là
intéressent les jeunes. Alors, il y a un
volet jeunesse très, très, très important. Et le forum jeunesse de la langue
française, on se souvient qu'il y en avait... qui va se tenir à Liège, il y en a eu un au Québec, ici — ça a été le premier — qui avait connu un succès énorme,
puis, cette année, il sera à Liège. Je ne sais pas s'il y en a eu entre les
deux, là.
Une voix :
C'est le deuxième.
Mme
St-Pierre : C'est le deuxième. Alors donc, c'est très
stimulant puis ça fait en sorte qu'on les accompagne davantage, autant pour
une expérience personnelle, mais aussi peut-être pour le développement d'une
carrière.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. M. le député de Vimont,
il vous reste un peu moins de trois minutes.
M. Rousselle :
Vous faites des ententes avec d'autres pays, d'autres universités et des
entreprises aussi. Avez-vous un système de vérification de qualité des
échanges? Dans le sens, oui, le jeune qui vient d'ailleurs, qui s'en vient ici, je pense qu'on est reconnus pour
nos universités, pour nos écoles, mais, quand nos jeunes à nous partent
pour l'extérieur, est-ce qu'il y a un genre de vérification qui se fait pour
avoir au moins une qualité qui est reconnue?
M.
Pilon (Alfred) : Bien, tout à fait. Il y a trois étapes. La première
étape, c'est la sélection. Je dirais, la toute première étape, c'est le
dépôt du dossier par le jeune. Pour nous, le maître mot chez nous, c'est la
sélection avec un processus extrêmement
rigoureux. Et la personne part et, au retour, doit remplir un questionnaire, et
on fait des suivis au retour et
quelques mois après le retour pour avoir une idée des retombées. Donc, on est
effectivement en mesure d'établir quelles
sont les retombées dans différents
domaines. Parfois, ça va au-delà de nos espérances parce que beaucoup
de gens, je dirais — je
pense que c'est une question qui va avec le fait d'avoir apprécié leur
expérience — nous
font des rapports exhaustifs de ce qu'ils ont fait, et, pour nous, bien,
c'est une matière précieuse qu'on met à la disposition de jeunes qui partiront éventuellement
et qui oeuvrent dans le même domaine.
Donc, oui, il y a un
suivi qui se fait, et ça se regroupe dans un outil qu'on appelle les
indicateurs. Et cette année c'est un nouvel
outil qu'on a regroupé, qu'on a mis en commun. Cette année, on va avoir la
publication, là, d'un premier rapport assez exhaustif, justement, des retombées et on veut
améliorer cet outil-là et cette diffusion-là à chaque année justement
pour montrer le bien-fondé de l'expérience de mobilité.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : 50 secondes, M. le député de Vimont.
M.
Rousselle : Bien, 50
secondes... Je sais qu'il y a une entente McGill, HEC avec la France. Est-ce
que ça fait partie de votre organisation, cette entente-là?
M.
Pilon (Alfred) : Il y a beaucoup
d'ententes avec HEC. Avec HEC, on a, par exemple, une entente avec des jeunes... Ça, c'est une belle expérience. HEC va fournir,
entre guillemets, des jeunes qui sont, par
exemple, étudiants au M.B.A., puis il
y a d'autres jeunes qui sont formés, qui vont pouvoir aller aider ces
étudiants-là à bâtir un plan d'affaires et ils vont partir conjointement avec HEC et des jeunes qui vont venir par
une autre filière, qui eux ont déjà complété leurs études. Et ils vont
également s'ajouter à ça des jeunes entrepreneurs qui, eux, vont bénéficier de
cette offre-là. Donc, ça fait... bon, quand je parle de partenaires et de mixer
les partenariats, c'est un bel exemple.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça complète ce bloc
d'échange. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, à vous la parole pour votre
dernier bloc.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. Alors, à partir des tableaux que vous nous avez
transmis, ceux qui représentent les missions en tant que telles, je voudrais
juste qu'on puisse se comprendre. Quand la ministre fait une affirmation en
disant : On a finalement eu un coût moins cher à faire les missions, on
remarque la façon dont sont comptabilisées
les missions : il y a une partie qui est comptabilisée au fonds consolidé,
une partie au cabinet du ministère, une partie au ministère et une
partie au MCE, d'accord? Alors là, il y a un équilibre qui est fait, là. Alors,
on peut faire des choix, on peut facturer
plus le fonds consolidé et moins le ministère et, à ce moment-là, faire
apparaître des chiffres qui disent
qu'on a moins imputé des sommes au MRI. Alors, moi, je ferais bien attention, parce
que, quand je regarde... L'autre document ne correspond même pas au même
solde, et il y a des missions qui ne se retrouvent pas dans les deux. Je prends juste, par exemple, la mission...
On dit que le ministre des Transports a fait une mission en 2014‑2015 et
il ne se retrouve pas dans l'autre tableau.
Alors, je fais juste attention, là, dans les équilibres, pour venir dire qu'il
y a eu moins de coûts. Il y a une question aussi d'où on impute la
dépense, alors je ferais attention.
Concernant les représentations
du Québec à l'étranger, M. le Président, j'aimerais savoir le pourcentage ou le
nombre de postes qui ont été abolis ou
transformés dans les délégations. Et aussi, dans l'année qui vient, là, à
partir des crédits qu'on a présentement, à combien on prévoit, au terme
de l'année, qu'on aura aboli ou transformé de postes?
• (18 h 20) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Tout d'abord, Mme la députée, je vais vous
déposer les documents, les informations que vous avez demandées tout à
l'heure sur les déménagements, les coûts de rapatriement et aussi ce qui touche
le personnel qui est à l'Organisation internationale de la Francophonie.
Documents déposés
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci.
Mme
St-Pierre :
Donc, oui, tout d'abord, pour répliquer sur la question des coûts... Tout à
l'heure j'ai parlé de ce qui était imputé au
fonds consolidé. Il y a une différence de 40 % par rapport à l'année où le
gouvernement du Parti québécois était
au pouvoir, mais, si on fait l'ensemble des frais, incluant le personnel de
cabinet, aussi ce qui
nécessite du protocole, on arrive à un total
qui représente, pour nous, une facture de moins 32 %. Donc, même en ajoutant
les autres dépenses, qui sont celles
du cabinet, celles du MRI, celles du protocole, à celles du fonds consolidé, on
est encore avec un montant qui est beaucoup moins élevé que l'année
précédente, c'est-à-dire 32 % de moins, 1 291 703,68 $
versus 875 791,67 $ pour notre gouvernement.
Bon. Alors, sur la
question des postes qui ont été touchés à l'étranger, on parle de
55 postes qui ont été affectés, qui ont
été touchés. C'est 34 personnes qui ont été licenciées. Il y a
deux personnes qui ont quitté pour prendre leur retraite. Il y a
13 postes qui étaient vacants et quatre personnes qui étaient au sein de
la fonction publique qui ont été rapatriées.
Nous avons décidé d'ouvrir à certains endroits. On parle de Dakar, San Mateo.
Dans le Shandong aussi, en Chine,
nous allons ouvrir une représentation. Ça veut dire qu'on va ajouter cinq
postes. Donc, au total, c'est 50 postes que nous avons abolis à
l'extérieur du Québec, dans nos bureaux, délégations générales, représentations
et délégations.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Donc, je
comprends que, si on parle de 55, donc... mais de postes abolis en tant que
tels, précisément, ça fait combien de postes abolis?
Mme
St-Pierre :
55. C'est 55, plus on en réintègre cinq, c'est 50.
Mme Poirier : Donc, 55 sur 214... sur 258. 249 postes. Au
total, il y avait 249 postes, et là on en abolit 50.
Donc, il en reste 199.
Mme
St-Pierre :
20 % des effectifs.
Mme
Poirier : C'est 20 %.
O.K. Ce n'est quand même pas rien, là. C'est 20 % des effectifs, c'est
une personne sur cinq, là, c'est énorme, là.
Dans
les données, on parle, au budget, de coupes de 2 millions de dollars aux budgets des délégations à
l'étranger. Est-ce qu'on peut avoir une ventilation de ce 2 millions là?
Mme
St-Pierre : Oui, on va vous donner ça. En attendant qu'on
ait les chiffres, je peux vous dire aussi que la façon dont nous avons analysé notre action à l'étranger
est faite en fonction de nos priorités et des endroits où on veut
s'imprégner, où on veut être engagés davantage. Je pense en Chine, par exemple,
on a déjà deux représentations en Chine :
Beijing et Shanghai. On connaît le potentiel économique du Shandong; on parle
de 100 millions de personnes. D'ailleurs,
je l'ai mentionné tout à l'heure, mais il y avait une délégation importante qui
était ici cette semaine, qui a fait plusieurs rencontres, et donc on a
décidé d'accentuer notre action là-bas.
Par
ailleurs, à certains endroits, on a diminué. On a diminué à Boston, on a
diminué aussi au Japon. Donc, à certains endroits, on diminue; à
d'autres endroits, on décide que, là, on veut accentuer davantage. C'est le cas
aussi de Dakar, au Sénégal. On pense que c'est très, très pertinent d'avoir une
représentation à Dakar, au Sénégal, montrer que le Québec non seulement participe à l'Organisation internationale de la
Francophonie, mais veut aussi développer des liens là-bas pour faire des affaires, parce qu'il y a un
potentiel, tout le monde le dit, on le sait. Il y a une stratégie
économique qui a été mise en place. Il y a
un potentiel économique énorme. Il faut être là, parce qu'il y en a d'autres,
joueurs, qui sont là aussi. La compétition est féroce.
Mme Poirier :
Petit détail, Mme la ministre. Sur les 55 postes qu'on a, précisément,
est-ce qu'on pourrait avoir la ventilation,
dans quelles délégations ces postes-là ont été touchés, mais aussi est-ce que
c'est des attachés culturels, des
attachés économiques? Dans le fond, les types de poste qui ont été coupés pour en arriver à ce 55 postes touchés là.
Mme
St-Pierre : Alors,
j'ai ici... Bien sûr, on a essayé de concentrer sur ce qui vraiment
était dans la mission de la délégation. Donc, il y a des postes... Par
exemple, il y a des postes de domestiques qui ont été abolis. Il y a des postes
en administration, soutien administratif également.
Aussi, il y a des endroits où on a décidé de ramener sur des
questions, par exemple, économiques. Il y a des gens qu'on a rappelés. Il a fallu
faire des choix dans certains...
Mme Poirier :
Est-ce qu'on a une liste? Est-ce qu'on a la liste par délégation et du poste
coupé directement? Est-ce qu'on l'a par délégations et par postes coupés? Et,
si on ne l'a pas là, est-ce que la ministre peut nous déposer le document?
Mme
St-Pierre :
On va vous le déposer.
Mme Poirier :
Excellent. Alors, entre les deux, probablement, vous avez eu le temps d'avoir
la ventilation du 2 millions de coupures dans les délégations. Est-ce que
vous avez eu... on a pu vous fournir cette ventilation-là? Est-ce que vous
l'avez, Mme la ministre?
Mme
St-Pierre :
Vous voulez dire en termes de postes ou en termes d'argent?
Mme Poirier :
Non, c'est des coupures de 2 millions au budget des délégations, là.
Mme
St-Pierre :
Là, vous voulez savoir...
Mme Poirier :
Alors, cette ventilation, là, de 2 millions, c'est quoi?
Mme
St-Pierre :
O.K. Vous voulez savoir quels sont les budgets de chacune des délégations...
Mme Poirier :
Vous avez... On revient deux questions en arrière. On se promène entre deux
questions, là.
Mme
St-Pierre : Deux questions en arrière. O.K.
Alors, il a été question des postes puis il a été
question des budgets.
Mme Poirier :
Exactement. Alors, il y a une coupure de deux millions dans les budgets de
délégations. C'est quoi, la ventilation de ce 2 millions là dans les
délégations?
Mme
St-Pierre : O.K.
Donc, par exemple, vous voulez savoir combien d'argent a été coupé
à Paris, à Bruxelles, à Londres, et tout ça. Alors, on va vous le
fournir.
Mme Poirier : O.K. Donc, on
n'a pas encore la réponse. D'accord. J'irais sur les résidences à ce moment-ci.
Et d'ailleurs j'aimerais vous rappeler...
Mme
St-Pierre :
Je savais que vous alliez me le rappeler.
Mme
Poirier : Vous le
saviez, hein? Alors, février 2013, vous trouviez ça important, la résidence de
Londres. Et, pour vous, je rappelle, vous
avez dit à mon collègue à l'époque : «...que, pour absorber ces
compressions, vous songiez à vendre
la résidence du Québec à Londres, achetée en 1966 et qui appartient au
patrimoine québécois. Qu'allez-vous vendre l'an prochain?» Alors, vous, vous en vendez
quatre, pas une. «Ne savez-vous pas que le fruit de cette vente ira directement
au fonds consolidé?»
Alors, moi, je
veux comprendre, si on vend les résidences, ce n'est pas pour investir dans les
relations internationales, c'est pour
aller au fonds consolidé. Alors, vous faites exactement ce que vous
dénonciez. Alors, je veux comprendre qu'est-ce qu'il en est, mais je
veux surtout savoir quel est le montant estimé de vente que vous comptez aller
chercher pour ces quatre résidences-là.
Mme
St-Pierre :
D'abord, je vais vous montrer ici un article qui a été publié en 1996 : Québec
rase la moitié de ses délégations à l'étranger. Ça, c'était sous votre gouvernement.
Mme
Poirier : Ça ne
répond pas à la question que vous-même, vous avez dénoncée en février 2013. On
ne refera pas le chemin de 1996, là, on va faire 2013 à aujourd'hui.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
S'il vous plaît!
Mme Poirier : Ça devrait être
pas pire.
Mme
St-Pierre : Ça me
faisait du bien de le dire.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Bon, c'est bon.
Mme Poirier : Ah! j'imagine.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, on va... Mme la ministre, à vous la parole.
Mme
St-Pierre : Parce
que j'étais journaliste dans ce temps-là.
Mme Poirier : Mais vous me
l'aviez dit l'an passé.
Mme
St-Pierre :
J'étais journaliste dans ce temps-là. Moi aussi, j'avais écrit là-dessus.
Mais ce que je peux vous dire, c'est que, sur la
question des résidences, c'est sûr que ce ne sont pas des choix qu'on fait en disant : Ah! Youpi!, on vend
une maison puis... Ce que mon prédécesseur nous avait expliqué — il y avait une compression, lui, de 20 millions de dollars dans son
budget — il
dit : On va vendre la résidence à Londres, puis là le profit de l'argent, je vais le... c'est-à-dire,
l'argent, je vais le garder, puis ça va éponger mes compressions de cette
année.
Mme Poirier : Vous l'aviez
tellement bien conseillé qu'il avait changé d'idée.
• (18 h 30) •
Mme
St-Pierre : Et là
ce qui se passe, bon, bien sûr, on a fait des constats, on a regardé qu'est-ce
qui était le plus pratique. Il y a des
résidences qui nécessitent, dont celle de Londres, beaucoup, beaucoup, beaucoup
de rénovations. C'est assez important et majeur, et on a constaté
effectivement que c'est situé loin de la délégation.
Même chose à Bruxelles. Là aussi, il y a des
rénovations importantes qui doivent être faites. Munich, les rénovations ont été faites, mais on considère
qu'on peut vendre la résidence de Munich et, éventuellement, on va... on
pourra parler de Mexico. Donc, c'est sûr que
ce sont des choix que nous faisons. On n'est pas les seuls dans le monde
à le faire, il y a d'autres pays ailleurs
qui l'ont fait, puis le gouvernement
fédéral le fait aussi, c'est de voir
comment on peut être plus efficaces, plus proches. On va racheter aussi
d'autres résidences.
Mme Poirier : ...justement.
Mme
St-Pierre : Oui.
Mme Poirier : Combien vous
prévoyez, justement? Quelle est la stratégie? Est-ce que vous allez louer? Vous
allez racheter?
Mme
St-Pierre : On va
racheter.
Mme Poirier : À quel coût? Parce
qu'il va y avoir des coûts aussi. Alors, dans cet équilibre-là, de vente, alors ma question était : Quel est le montant estimé pour la
vente, mais aussi quelle sera la dépense? Parce qu'il va falloir loger tous ces gens-là nécessairement.
Alors, quels sont les montants que vous avez prévus dans votre budget
pour loger les quatre délégations en tant que telles?
Mme
St-Pierre : Bien,
c'est sûr que ça dépend des marchés. On sait que Londres, c'est quand même
une des villes les plus chères au
monde, On sait que les maisons ont une valeur importante. On sait également
qu'à Londres la maison a un permis d'agrandissement, ce qu'il n'est plus
permis maintenant d'avoir. Alors, ça donne encore plus de valeur à la maison.
On considère que vente et rachat, ça va coûter environ 20 millions de
dollars... Bien, en fait, ça va rapporter 20 millions
de dollars. Le coût de la vente, des ventes, et, si on enlève les coûts des
achats, il va y avoir une balance de 20 millions de dollars en
plus. En plus, c'est-à-dire...
Mme Poirier : Est-ce que
votre intention, c'est de l'achat ou c'est de la location?
Mme
St-Pierre : C'est
de l'achat.
Mme Poirier : C'est de
l'achat.
Mme
St-Pierre : Oui.
Mme
Poirier : Est-ce que
vous croyez que le prix que vous allez obtenir pour les délégations actuelles
va être nettement inférieur de 20 millions pour vous permettre
d'économiser ça? Supérieur?
Mme
St-Pierre : On ne
vend pas les délégations, on vend des résidences.
Mme Poirier : Les résidences,
oui.
Mme
St-Pierre : On ne
vend pas les délégations.
Mme Poirier : Les résidences, on avait bien compris. Alors, le
fait de vendre ces résidences-là, vous croyez que le prix que vous allez obtenir va vous permettre,
même avec le prix du marché actuel, dans l'achat de nouvelles
résidences, d'économiser 20 millions?
Mme
St-Pierre : Alors,
on est en train de travailler avec des agences immobilières. Les prix du marché
sont bons, les évaluations sont là, et on
est capables, vraiment, d'avoir des prix fort intéressants, et on est capables
d'acheter à des prix intéressants aussi et
d'être capables de loger nos représentants de façon confortable, bien sûr, mais
plus adaptée aux besoins.
Par exemple,
à Londres, la résidence n'est pas conçue pour faire d'importantes réceptions.
Il faudrait agrandir pour faire des réceptions à la résidence. Par
contre, la délégation, elle, qui a été restaurée, a tout ce qu'il faut pour
recevoir là-bas. Donc, on va acheter un appartement plus près de la délégation,
on va acheter un appartement plus petit — à Londres, c'est une maison — acheter un appartement. Donc, on va
travailler de cette manière-là pour réduire aussi les coûts qui sont des
coûts d'entretien qui sont associés à des résidences qui ont pris de l'âge et
qui ont besoin, comme dans n'importe quelle
résidence qui a besoin d'être mise aux normes, d'être mises aux normes. Puis
les mises aux normes sont vraiment des sommes très, très, très
importantes.
Mme Poirier : Est-ce que le
20 millions que...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous souligne qu'il vous reste 6 min 30 s.
Mme
Poirier : Merci. Pas de trouble. Est-ce que vous croyez qu'on
va vous permettre de garder ce 20 millions là d'économies pour le
réinvestir dans les relations internationales?
Mme
St-Pierre :
Il y a des discussions qui sont en cours présentement avec le Conseil du
trésor. Une chose qui était très
importante, et primordiale, et fondamentale pour nous au moment où on prenait
la décision de procéder à la vente, c'était de pouvoir acheter ensuite.
Alors, on est là-dessus. Puis, ensuite, le surplus, bien, on va négocier avec
le Conseil du trésor.
Mme
Poirier : Excellent! Sur un autre sujet complètement différent,
sur l'accord de libre-échange, justement, dans les mêmes crédits de
février 2013, vous, vous souhaitiez une commission parlementaire. Alors,
moi, je veux savoir : Aujourd'hui, est-ce que votre gouvernement et vous
vous engagez à tenir une commission parlementaire sur l'accord de libre-échange?
Mme
St-Pierre : Bien, nous sommes rendus, dans l'accord de libre-échange Canada-Union européenne dans une portion qui est le dernier
droit. Nous souhaitons que la signature se fasse, évidemment, bientôt, parce
que c'est un accord qui est excessivement important
non seulement pour le Canada, mais également pour le Québec aussi. On parle de marchés de 500 millions
de consommateurs. Donc, c'est un accord qui va être, pour nous, vraiment une
porte d'entrée sur un marché exceptionnel.
Donc, pour ce qui est des différentes étapes, par la suite, pour procéder à la
ratification finale, il faut que nous déposions une motion à l'Assemblée
nationale pour... C'est ça, le processus, et il y a un processus législatif.
Mme Poirier : Je
fais juste une remarque à la ministre, c'est que, justement, dans son
questionnement, c'était au moment de
l'accord de principe... qu'il y ait commission parlementaire. L'accord de
principe a eu lieu l'automne dernier. Alors,
est-ce qu'on aura une commission parlementaire là, puisque tel était son propre
désir? Et on ne peut que répondre à son
propre désir et souhaiter cette commission parlementaire. Alors, est-ce que son
gouvernement s'engage, tel qu'elle l'a demandé elle-même, à tenir une
commission parlementaire dans les prochaines semaines pour qu'on puisse justement... puisque l'accord de principe, il est
là, là. Alors, on n'en est plus aux prochaines étapes, on en est là. Et
moi, j'aimerais aussi savoir, à l'intérieur de cette même question là, parce
que le président va sûrement me dire qu'il me reste une minute
1 min 30 s, là...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ah non! il en reste trois, minutes.
Mme
Poirier : ... — d'accord — à l'effet que... quelles sont les
compensations que le gouvernement a réussi à négocier pour les
producteurs de fromage.
Mme
St-Pierre : C'est un accord qui représente pour le Québec
une avancée majeure. On parle de 500 millions de consommateurs.
C'est l'ouverture sur un marché qui est fort important pour nos industries ici.
Pour ce qui est des procédures à suivre, il
y aura un débat à l'Assemblée nationale, ce qui est clair, il faut qu'il y ait
un débat dans ce type d'accord là, et nous allons continuer notre
travail. Sur la question...
Mme Poirier :
Mme la ministre, je m'excuse de vous interrompre...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Madame, madame. Je m'excuse, Mme la députée,
là, je suis obligé de... Mme la ministre avait la parole, et, à moins qu'elle
ait terminé, je...
Mme
Poirier : Bien, c'est parce qu'elle vient de dire un mot, puis
ce n'est pas le même mot. Alors, elle parle d'un débat versus une
commission parlementaire. C'est deux choses.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui, mais je comprends la
nuance, mais Mme la ministre a la parole, et je pense que... Mme la
ministre, vous allez terminer s'il vous plaît.
Mme
St-Pierre :
En fait, tout ce que je peux dire pour le moment, c'est qu'il y aura un débat à
l'Assemblée nationale. C'est là qu'on est,
c'est là qu'on en est. Ce que nous souhaitons, c'est que cet accord soit signé
rapidement, parce que c'est un accord qui est majeur pour le Québec et pour nos
entreprises ici.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : 2 min 30 s.
Mme Poirier :
D'accord. Bien, j'aurais une petite question courte à la ministre. Notre
collègue de l'autre côté, pour Raïf Badawi,
s'est engagé à pairer jusqu'à 2 500 $. Alors, moi, je relève ça à la
ministre puis je dis : Est-ce que vous
êtes prête à pairer dans votre discrétionnaire ce que votre collègue a fait
pour elle pour justement aider la famille de Raïf Badawi?
Mme
St-Pierre : Effectivement, on a décidé d'aider Québec sans
frontières, qui... Avocats sans frontières, pardon, Avocats sans frontières, qui aide à la défense ou,
enfin, qui va accompagner, et c'est ce que, de notre côté, au ministère
des Relations internationales, à partir du budget discrétionnaire... ça va être
notre contribution.
• (18 h 40) •
Mme Poirier :
C'est bon. J'aimerais juste, en terminant, M. le Président, juste peut-être
réparer des faits, là. Quand la ministre dit
que le budget Marceau avait annoncé les frais de scolarité pour les Français,
je voudrais juste rappeler qu'il y a
eu une campagne électorale à la suite, et le gouvernement actuel a pris
l'engagement, lui aussi, de hausser les frais de scolarité. Alors, si c'était une si mauvaise idée que le Parti
québécois avait eue, bien, le gouvernement actuel aurait tout simplement pu prendre la décision de ne pas
le faire et ils ont pris la décision de le faire. Alors, je m'excuse,
mais, ça ne peut pas être une si mauvaise
idée, et on ne peut pas revenir aujourd'hui en arrière et dire que le
gouvernement du Parti québécois avait
fait ça de façon impromptue. Il y a un comité qui avait été mis en place par le
cabinet de mon collègue Lisée avec le délégué à Paris.
Alors,
moi, je vais vous dire, M. le Président, je trouve ça un peu court de nous
donner tout le mal de cette
chose-là. Le gouvernement actuel a pris la décision de négocier avec la France
des nouvelles modalités, modalités qui ont des impacts importants sur les
étudiants français, et, M. le Président, je ne peux pas laisser passer cette
remarque de la part de la ministre.
Si le gouvernement du Parti libéral actuel avait décidé de ne pas
hausser les frais de scolarité pour les étudiants français, bien, il
aurait pu le faire. Mais je m'attends à ce qu'actuellement au moins le gouvernement
puisse au moins aller négocier... je sais qu'il y a des démarches en cours,
mais au moins pour les étudiants étrangers, avec le fédéral, il faut s'assurer que les frais que le fédéral veut imposer, il
faut s'assurer qu'on voie ça disparaître. Ça menace notre économie, ça
va menacer, cet été, des groupes au niveau de l'agriculture.
Alors, M. le
Président... Mme la ministre, vous avez toute notre collaboration pour la
négociation avec le gouvernement fédéral, parce qu'ils viennent de nous imposer
une taxe indirecte. Merci.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça complète ce bloc. Mme la ministre, j'imagine que les collègues... si vous souhaitez répondre à la question
ou, sinon, je vais céder la parole... Mme la ministre?
Mme
St-Pierre : Bien, écoutez,
je suis un peu désolée qu'on mette en doute ma parole. Ce que
j'ai dit, moi, quand je suis arrivée au ministère des Relations
internationales, j'ai... Comme tout nouveau ministre, on a des briefings. Et,
lorsque le briefing a été fait sur la question des droits de scolarité, M. le
Président, on m'a dit que le ministère des Relations internationales...
Peut-être que le cabinet en faisait un secret bien gardé avec la délégation à
Paris, mais le ministère des Relations
internationales a appris la veille de
la diffusion du budget, de la lecture du budget par le ministre
des Finances du gouvernement du Parti
québécois, de Mme Marois, que le gouvernement avait décidé de mettre un terme unilatéralement à une entente, à un accord avec la France. Et le consul
général était même dans les tribunes, et c'est là qu'il l'a appris. Alors, moi, c'est ce que j'ai eu comme
information, et je suis un
petit peu désolée qu'on vienne mettre
en doute ma parole, parce que tout ça, là, c'est strictement vérifiable.
S'il
se passait quelque chose au cabinet de M. le député de Rosemont,
il le gardait pour lui, parce que, quand on a imprimé le budget sur les feuilles roses, c'est comme ça que le ministère des Relations internationales l'a appris, sur les feuilles roses... Pour les gens qui nous écoutent,
les feuilles roses, c'est les feuilles qu'on présente aux différents ministères,
les pages qui les concernent, eux, avant de passer à l'impression, puis on passe
à l'impression quelques heures avant la distribution du budget. Voilà.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Cette précision étant faite, M. le député de Vimont,
à vous la parole.
M.
Rousselle : Oui,
merci. Merci, M. le Président. Depuis 1965, les relations internationales du Québec
ne cessent de se développer et d'influencer les politiques publiques,
car, en 1965, s'il faut se rappeler, la pratique diplomatique pour le Québec
était embryonnaire. Il y a 50 ans, le vice-premier ministre et ministre de
l'Éducation du Québec, du Parti libéral de l'époque, M. Paul Guérin-Lajoie
prononçait une allocution devant le corps consulaire de Montréal. Il exposait pour la première fois le fondement
théorique des relations internationales du Québec. Ce discours est,
depuis, connu sous le nom de doctrine
Guérin-Lajoie. Il est donc opportun de commémorer le 50e anniversaire de la
doctrine. Ces célébrations permettent, tout comme M. Guérin-Lajoie
l'indiquait dans son discours, de réitérer la détermination du Québec à prendre
la place qu'il lui revient dans le monde contemporain.
Mme la ministre, je
sais aussi que vous avez fait une motion à l'occasion, justement, de la présentation. C'est quoi, l'importance de
souligner l'apport de cette doctrine datant de 50 ans et en lien avec les
relations internationales d'aujourd'hui, en 2015?
Mme
St-Pierre :
Bien, en fait, à l'époque, c'était très audacieux de s'avancer sur le terrain,
et c'est grâce à M. Paul Gérin-Lajoie si, aujourd'hui, on est capables vraiment de s'affirmer de cette manière-là et de signer
des ententes dans le cadre de nos compétences. Ça a été une réflexion, évidemment,
qu'il a faite à l'époque. Il était ministre de l'Éducation, et il était aussi
vice-premier ministre, et il a voulu faire en sorte que le Québec
puisse ouvrir davantage de portes. Et, pour ouvrir ces portes, bien, il
fallait qu'il imagine ou qu'il... il fallait qu'il réfléchisse sur la façon de
le faire et sur l'argumentaire qu'il pouvait développer autour de cela.
Donc, on partait quand même d'assez loin, mais tout ça a permis, au fil des
ans, de signer des centaines d'ententes. Puis, tout à l'heure, je parlais de M.
Charest qui l'a bien exprimé : Ce qui
est de compétence chez nous est de compétence partout. Alors, après ça, ça
s'est développé davantage puis ça nous permet de continuer notre travail
comme État fédéré et de continuer à nous affirmer comme État fédéré sur la
scène internationale.
Et
M. Gérin-Lajoie, que j'ai rencontré, il est venu ici, à l'Assemblée nationale, récemment, est un homme encore très alerte et, évidemment, il est très fier
du travail qu'il a fait, mais il est très fier de voir aussi que, de gouvernement en gouvernement, bien, on a
continué à tracer la route, c'est-à-dire à poursuivre le chemin qu'il nous a
ouvert. Puis ça fait en sorte, comme je vous
disais, que nous sommes en mesure de bien utiliser nos compétences. Puis ici,
je peux le citer, il dit... il a dit récemment : «...le Québec ne
fait qu'utiliser des pouvoirs qu'il détient.» Il dit : «J'irai jusqu'à
dire que le Québec commence seulement à utiliser pleinement les pouvoirs qu'il
détient. Ce n'est pas parce qu'il a négligé dans le passé d'utiliser ces pouvoirs qu'ils ont cessé d'exister. Dans tous
les domaines qui sont complètement ou partiellement de sa compétence, le Québec entend désormais
jouer un rôle direct, conforme à sa personnalité [...] à la mesure de ses
droits.» Ça, c'est ce qu'il a rappelé récemment, puis cette citation, elle date
de 1960. Donc, c'est un...
Et c'est un
anniversaire que nous nous devions de souligner. Nous avons fait cette motion à
l'Assemblée nationale. Il y a eu un colloque important à l'ENAP, qui a
regroupé plusieurs chercheurs. Alors, les chercheurs
continuent vraiment à s'inspirer et à voir comment on peut pousser encore plus
loin ce geste qui a été posé par le gouvernement de M. Lesage et M.
Gérin-Lajoie.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Quel est l'héritage de cette action qui... il y a de 50 ans, là, de cette
doctrine qui semble encore bien vivante?
Mme
St-Pierre :
Quel est le?
M.
Rousselle : Bien,
c'est que c'est une doctrine qui a 50 ans, puis elle semble encore très
vivante, là, dans nos actions de chaque jour. Donc, c'est quoi,
l'héritage?
Mme
St-Pierre : Elle est très vivante parce qu'elle continue de
grandir puis elle continue de nous propulser. On continue de signer des
ententes dans le cadre de ces compétences. Les compétences du Québec sont
claires, et on continue de signer des
ententes dans ces compétences. Et c'était ça, son point de vue en disant :
Si on est capables de le faire ici,
bien, puisque nous avons la compétence de le faire, on va aller le faire
ailleurs. Et la première entente qui a été signée dans le cadre de la doctrine Gérin-Lajoie, c'est une entente en
éducation. Alors, vous savez que les compétences dans le domaine de l'éducation... L'éducation, c'est de compétence
provinciale. Alors, il était vraiment dans son champ de compétence. Et,
par la suite, ça s'est poursuivi. Et on continue aussi de faire des... en
s'inspirant... Par exemple, je reviens sur
la question des changements climatiques, nous avons continué ce travail de...
comme État fédéré, de travailler avec
d'autres États fédérés pour dire que, nous aussi, dans le cadre des changements
climatiques, on peut poser des gestes, on peut faire des choses. Et
l'accord avec la Californie sur le carbone, c'est vraiment quelque chose qui en
intéresse d'autres également, et on souhaite, évidemment, en signer d'autres.
On a vu que l'Ontario avait manifesté, s'était engagée. Donc, il y a un rôle
qui peut être joué par les États fédérés dans les changements climatiques.
Ça s'est
poursuivi de gouvernement en gouvernement, c'est une vision, c'est une façon de
voir les choses, c'est une façon de voir notre rôle sur la scène
internationale, c'est une façon d'y aller confortablement, j'espère, dans le
domaine de nos compétences.
• (18 h 50) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député de Vimont.
M.
Rousselle : Par cette
doctrine, donc, on peut avoir vu l'évolution, justement, des relations internationales entre le Québec
et le monde. Sûrement, là, que ça nous a partis, parce que,
si on regarde ça depuis 1965, on a évolué beaucoup, même énormément, je
dirais.
Mme
St-Pierre : Bien, les résultats sont probants dans
l'action du Québec sur la scène internationale. On parle de
25 représentations dans 14 pays. Nous sommes présents sur 30 territoires.
Nous avons appuyé, en 2013-2014, 2 000... plus de 2 000 entreprises
québécoises qui ont été appuyées par le gouvernement du Québec. Il y a presque
2 000 artistes, et organismes, et entreprises culturelles, là, encore une
fois, qui ont été appuyés par le gouvernement du Québec pour faire connaître la culture, notre culture. Là
aussi, on est en pleine capacité de faire la promotion de la culture du
Québec, et on a un ministère de la Culture
qui a été créé. En 2011, le ministère de la Culture a célébré ses 50 ans. C'était l'année de l'ouverture de la Délégation du Québec à Paris. Il
y a eu : 1 053 rencontres gouvernementales de haut niveau; 288 projets de coopération qui ont été soutenus dans 17 pays; 99 projets de
solidarité internationale réalisés dans 17 pays; 162 conférences et événements multilatéraux; il y a eu des arrangements de reconnaissance
mutuelle dans 78 professions. Ça veut
dire, il y a eu au total... Les derniers chiffres que j'ai eus, c'est
2 000 personnes, Québécois et Français, qui ont eu la reconnaissance de leurs acquis. Et on parlait tout
à l'heure des jeunes. 2013‑2014, il y a 4 955 jeunes Québécois qui ont fait des stages à l'étranger dans
82 pays. Donc, c'est formidable, ce qu'on fait sur la scène internationale, et
je pense que les Québécois
devraient en prendre plus conscience et en être fiers. Et, en termes de communication, c'est important aussi de le communiquer, et je suis convaincue que ce qui va nous donner énormément
de souplesse, c'est de se servir davantage des médias sociaux pour faire connaître les actions du Québec à
l'international. Il y a un travail aussi à faire auprès du corps consulaire — on
a un corps consulaire qui est très,
très important au Québec — d'entretenir les relations
continuellement avec les membres du corps consulaire.
Aussi, autre chose dont on est très peu
conscients au Québec, c'est le nombre d'organismes internationaux qui sont
installés ici. À Montréal, c'est près de 70 organismes internationaux.
Évidemment, le plus prestigieux, c'est l'OACI,
qui a célébré ses 70 ans cette année. De savoir que l'OACI est à Montréal et
qu'on a réussi aussi à garder l'OACI, parce
qu'à un moment donné on a craint pour peut-être... D'autres pays... Évidemment,
il y a un autre pays qui courtisait l'OACI,
et on l'a gardée à Montréal. Et, quand je les rencontre, ce qu'on me dit sur Montréal,
sur le Québec, mais Montréal en particulier, parce que
c'est très concentré à Montréal : on me parle de la sécurité de Montréal,
on me parle de la façon de vivre à Montréal, du personnel recruté, des Québécois
qui sont recrutés, la qualité du personnel, le professionnalisme du personnel. Nous avons des atouts majeurs pour
accueillir davantage d'organismes ici, et les délégations, les délégués,
les... pas les délégués, mais les consuls nous le disent, à quel point c'est
agréable de vivre ici. Alors, c'est agréable de se le faire dire par les
autres.
Donc, c'est tout ça. Et, d'avoir célébré cette
année ces 50 ans de l'action de M. Gérin-Lajoie, bien, ça nous a montré qu'il
y a des gestes qu'on pose et qui
peuvent vraiment propulser le Québec. On va célébrer les 50
ans du ministère en 2017. Alors, on
va préparer toute une série d'événements et de choses à communiquer aux Québécois
pour leur dire : Vous savez, le ministère des Relations internationales, c'est un atout majeur pour le développement du Québec, pour faire connaître le Québec sur la scène internationale et, quand on arrive
dans d'autres pays, quand on va sur d'autres continents, quand on fait nos missions, nous sommes toujours
bien accueillis. Et nous accueillons bien, aussi. J'en profite pour
parler de notre protocole. Nous avons des
gens très professionnels, et, lorsque
des étrangers viennent ici et qu'ils sont accueillis par... évidemment il y a des gens qui préparent
l'accueil, mais c'est toujours fait de façon remarquable, et je tiens à
souligner leur travail.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce que ça complète pour
vous, M. le député de Vimont? M. le député de La Prairie, il vous
reste environ six minutes d'échange.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais, Mme la
ministre, aborder le sujet du redéploiement du réseau des
représentations du Québec à l'étranger. Vous savez, le ministère des Relations
internationales et de la Francophonie a dû faire sa part
de l'effort, a mis l'épaule à la roue, comme tous les ministères et organismes,
et de contribuer à l'effort budgétaire qui, on doit le rappeler, si rien
n'avait était fait, représentait une impasse de 7 274 000 000 $. Alors, le ministère des Relations
internationales et de la Francophonie a fait sa part, et, le 19 mars
dernier, vous avez annoncé le redéploiement
du réseau des représentations du Québec à l'étranger. Un redéploiement, je dois
dire, qui est à des années-lumière de la
fermeture de la moitié des 22 délégations comme avait fait le gouvernement
Bouchard. Vous avez même annoncé l'ouverture
de nouvelles représentations. Et j'aimerais, M. le Président, entendre la
ministre sur les... d'expliquer, de nous expliquer les motifs qui font en sorte
qu'on est capables malgré tout d'ouvrir une représentation
à Dakar, au Sénégal, à Shandong, en Chine, et aussi d'ouvrir des nouvelles
représentations aux États-Unis, soit à Houston et à San Mateo.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien, c'est une façon... et bien sûr qu'il y a
eu des choix à faire. Il y a des endroits, comme j'ai dit un peu plus tôt, où on a diminué la voilure pour
concentrer sur certaines missions. J'ai un peu expliqué aussi comment on
voit les choses aux États-Unis, c'est-à-dire de faire en sorte que...
Évidemment, notre délégation à New York, c'est notre vaisseau amiral. Nous
sommes à Washington — je
ne l'avais pas nommée tout à l'heure — nous sommes à Washington,
nous sommes en Californie, nous sommes à Chicago. Alors, à chaque endroit, on
veut qu'il y ait une concentration et on veut que les énergies soient
concentrées. Par exemple, la Californie, on parle de la question du climat, des
nouvelles technologies. L'innovation, ça, c'est plutôt du côté de Boston.
Et,
pour ce qui est des autres endroits, je pense que c'était une volonté du
premier ministre, sur le continent africain, de faire en sorte qu'on puisse avoir notre base là-bas. Il y a une
importante stratégie économique qui a été déployée lors du dernier sommet,
il y a toute la question des femmes, la question des jeunes, il va y avoir un
boom démographique assez imposant. On parle,
d'en 2050, qu'il y aura plus de 700 millions de locuteurs francophones sur
la planète, et la plupart, une
grande, grande, grande majorité, ce sera sur le continent africain. Alors, il
faut être là au bon moment, aux bons endroits. Et ça a été tellement bien accueilli. Je suis allée récemment à
Montréal, à un forum Canada-Sénégal, et on nous a parlé avec énormément
d'enthousiasme de cette initiative qui a été prise.
Donc, oui, il y a eu
des choix à faire à certains endroits, et on a diminué pour concentrer les
énergies, mais aussi être capables de se déployer un peu, beaucoup ailleurs. Et
c'est là la souplesse que l'on recherche. Et on pense qu'on est capables d'accomplir le travail, et même de faire encore plus,
parce qu'on a plus de souplesse, on a notre plan stratégique qui est
notre guide, qui est notre guide, et on a aussi... avec les nouvelles
technologies, on est capables d'être encore plus souples, de faire de la
diplomatie de façon plus souple qu'auparavant.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de La Prairie.
Mme
St-Pierre :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oh! Mme la ministre?
M. Merlini :
Des éléments...
Mme
St-Pierre :
Bien, je peux finir, terminer sur la question de la Chine. J'ai dit à quelques
reprises...
M. Merlini :
J'étais dans cette direction-là justement.
Mme
St-Pierre : Vous alliez vers la Chine? Bien, c'est clair que
c'est un marché qui est important, le Shandong, on parle de 100 millions de personnes. Ils sont vraiment intéressés
à faire des choses avec nous, et on veut poursuivre cette relation. Et la délégation qui était ici cette
semaine était très, très enthousiaste, posait énormément de questions. Il y a
un intérêt certain. Alors donc, c'était très pertinent et c'est très pertinent
d'avoir une troisième représentation en Chine.
• (19 heures) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Il vous reste deux minutes. M. le député.
M.
Merlini : Merci, M. le Président. Très rapidement, dans vos remarques
d'ouverture, vous avez fait allusion à votre
plan stratégique, avec lequel vous souhaitiez que le ministère des Relations
internationales s'allie avec de nouveaux acteurs. Et un de ces nouveaux acteurs qu'on n'entend pas souvent
parler, qui n'est pas beaucoup connu, c'est l'alliance des Quatre Moteurs pour l'Europe, le 4ME, qu'on
appelle. Avec un peu de recherche, on s'aperçoit que ces quatre
régions-là de l'Union européenne, qui se sont regroupées il y a plus de 25
ans — il
s'agit de la Lombardie, en Italie, la Catalogne, en Espagne, le Baden-Württemberg,
en Allemagne, et la région Rhône-Alpes, en France — ça représente à elles seules plus de 33 millions
d'habitants avec un PIB par personne variant de 32 000 $ à
48 000 $ ainsi qu'un PIB moyen de près de 386 milliards de
dollars.
On a eu la visite
d'une délégation, en octobre dernier, de ces représentants de ces régions
européennes, et ce fut le moment pour
officialiser l'association du Québec avec ces quatre régions, avec ces Quatre
Moteurs de l'Europe. Pourquoi cette alliance est si importante pour le
Québec?
Mme
St-Pierre :
Bien, c'est parce qu'on parle de quatre régions qui sont les plus dynamiques,
et, de se joindre aux Quatre Moteurs, ça nous donne des portes d'entrée.
En fait, c'est une initiative du précédent gouvernement et ça a été signé l'automne dernier à Montréal, mais ça avait été
entamé par le député de Rosemont, qui était ministre des Relations internationales. Et c'est vraiment de
saisir le potentiel de ces quatre régions-là, de voir comment ces
régions-là travaillent, de s'associer à eux,
de nous ouvrir davantage de portes. Il faut saisir toutes les occasions de
faire des affaires, et ça, c'est un
excellent — on parle
de moteurs, Quatre Moteurs — c'est un excellent moteur pour nous, et on
pense qu'on va réussir à faire des choses intéressantes avec eux.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ça complète le temps dont nous disposions pour l'étude des crédits.
Adoption des crédits
Puisque le
temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie est écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, Affaires internationales, est-il
adopté dans l'enthousiasme?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mais sur division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Relations internationales et Francophonie pour l'exercice
financier 2015‑2016 est-il adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Sur division.
Alors, ceci
met un terme à nos travaux. Avant de conclure, je tiens à remercier les membres
de la commission, le personnel de la commission et tous ceux qui ont
contribué ou participé à nos travaux.
Je lève la séance, et les travaux de la
commission sont ajournés au jeudi 30 avril 2015, à 19 h 30. Bonne fin
de soirée à tous.
(Fin de la séance à 19 h 3)