(Quatorze heures)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, prenez place, s'il
vous plaît! Je déclare la séance de
la Commission des institutions ouverte. Bon après-midi à tous. Veuillez, s'il vous plaît, vous assurer que vos appareils électroniques sont en mode
silencieux afin de ne pas perturber nos travaux. Excellente initiative, M. le
député de Matane-Matapédia.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Huot (Vanier-Les
Rivières) remplace M. Merlini (La Prairie); M. Habel (Sainte-Rose) remplace M. Tanguay (LaFontaine); et
M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière) remplace M. Martel
(Nicolet-Bécancour).
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, je souhaite la bienvenue aux membres qui se joignent à la
Commission des institutions pour nos travaux d'aujourd'hui.
La Commission des institutions est réunie afin
de procéder à l'étude du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice
financier 2015‑2016. Nous recevons avec plaisir Mme la ministre de la Sécurité
publique et vice-première ministre, M. le
député Matane-Matapédia, porte-parole de l'opposition officielle en matière de
sécurité publique, et le député de
Chutes-de-la-Chaudière, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en cette
même matière, ainsi que les personnes qui les accompagnent. Bienvenue à
tous à la Commission des institutions.
L'étude des crédits se déroulera par des
échanges divisés en blocs d'intervention d'environ 20 minutes en alternance entre les groupes parlementaires.
Compte tenu des règles et des ententes intervenues, les députés du gouvernement
disposeront d'une période totale de 1 h 48 min, ceux de
l'opposition officielle, d'une période de 1 h 5 min et ceux du
deuxième groupe d'opposition, de 43 minutes.
Je me permets de vous rappeler que la présidence
n'a pas pour but de contrôler la qualité ni la pertinence des réponses. Dans le
but de favoriser le plus d'échange possible, j'encourage les parlementaires à
respecter une certaine proportionnalité
entre la durée des questions et des réponses en tenant compte toutefois des
sujets abordés par les questions. Toutefois,
contrairement à la période de questions et réponses orales, il n'y a pas de
limite de temps stricte qui s'applique aux
questions et réponses au-delà de l'enveloppe de temps pour un bloc
d'intervention. La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du
temps qui est alloué à l'étude de ce volet.
Remarques
préliminaires
Nous allons
débuter par les remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez d'une
période de 12 minutes pour vos remarques. À vous la parole.
Mme
Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Permettez-moi de vous
saluer. Puisque j'ai déjà eu par le passé le plaisir d'effectuer votre
tâche, je sais que vous allez vous en acquitter avec beaucoup de doigté et de
professionnalisme. Vous me permettrez de
saluer également mes deux critiques, tout d'abord celui de l'opposition
officielle, le député de Matane-Matapédia, ainsi que celui de la
deuxième opposition, le député des Chutes-de-la-Chaudière; mon adjoint parlementaire évidemment, le député de Chomedey,
et qui est accompagné aujourd'hui du député de Vimont, le député
d'Ungava et le député de Vanier-Les Rivières.
Permettez-moi
également de vous présenter les gens qui m'accompagnent ici, tout alentour de
moi, M. le Président. Vous avez ma chef de cabinet, Mme Louise Bédard;
le sous-ministre de la Sécurité publique, M. Denis Marsolais; le directeur général de la Sûreté du Québec, M.
Martin Prud'homme; la sous-ministre associée aux services
correctionnels, Mme Johanne Beausoleil; sous-ministre associée aux
affaires policières, Mme Marie Gagnon; sous-ministre associée aux services à la gestion, Mme Liette
Larrivée; le directeur général du Laboratoire de sciences judiciaires et de
médecine légale, M. Yves Bob Dufour; le
directeur général de la sécurité civile et à la sécurité incendie par intérim,
M. Éric Houde; la présidente de la
Commission québécoise des libérations conditionnelles, Me Solange Ferron; la
présidente de la Régie des alcools, des courses et des jeux, Me
Christine Ellefsen; le Commissaire à la lutte contre la corruption, M. Robert Lafrenière; le Commissaire à la déontologie
policière, Me Paul Larochelle; le président du Comité de déontologie
policière, M. Jean Provencher; le directeur
général de l'École nationale de police du Québec, M. Yves Guay; le directeur
général de l'École nationale de pompiers du Québec, M. Jacques Proteau; la
coroner en chef, Mme Catherine Rudel-Tessier; la nouvelle directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, Me Madeleine
Giauque; et évidemment tout le personnel de mon cabinet qui est avec
nous.
L'année
financière 2014‑2015, M. le Président, a été une année productive et chargée
sur le plan de la sécurité publique. J'aimerais profiter de cette
occasion pour rappeler quelques actions que nous avons posées afin d'assurer la
sécurité de la population et la transparence de nos processus.
Dans
un premier temps, j'aimerais souligner la nomination par le Conseil des
ministres de Me Madeleine Giauque à titre de
directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, que nous allons appeler ici le
BEI, dans le souci de sauver du
temps. Depuis son entrée en fonction le 12 janvier 2005, Me Giauque travaille
en étroite collaboration avec mon
ministère pour mettre sur pied le bureau et notamment procéder à l'embauche du
directeur adjoint et des
enquêteurs qui formeront leur équipe. Elle
oeuvre également à finaliser le cadre réglementaire et collabore
avec l'École nationale de police pour la formation des enquêteurs.
Le BEI contribuera à
accroître la confiance des citoyens et à dissiper tout doute qui pourrait
exister quant à l'impartialité des enquêtes
effectuées lorsqu'une personne autre qu'un policier en devoir décède,
subit une blessure grave ou est
blessée par une arme à feu utilisée par un policier lors d'une intervention
policière ou lors de sa détention par un corps de police. Le BEI devrait
démarrer ses activités au début de l'année 2016.
Toujours
sur le plan de la transparence, vous vous rappellerez que, lors de la dernière campagne électorale, notre premier ministre
a pris l'engagement formel de réformer le mode de nomination du directeur
général de la Sûreté du Québec de manière à rendre le processus
plus transparent et plus indépendant. Mon gouvernement a donc procédé à
une réforme du mode de nomination du
directeur de la Sûreté du Québec en s'inspirant d'un processus
qui a déjà fait ses preuves et qui est déjà en place pour la nomination du Directeur des poursuites criminelles et pénales et du Commissaire à la lutte contre la
corruption.
Un
comité de sélection a donc été constitué par décret en août 2014. Ce comité
indépendant, formé de personnes possédant une expertise variée, reconnue
et complémentaire, et dont la crédibilité faisait l'unanimité, a été chargé d'évaluer avec rigueur les aptitudes des candidats
qui aspirent à cette importante fonction et d'identifier ceux aptes à
exercer la charge de directeur général de la Sûreté du Québec.
Comme
députés de l'Assemblée nationale, nous devons tous être conscients que la
police et la politique, ça ne se mêle
pas. Il est donc de notre devoir de nous assurer que toute ingérence de la part
des élus ne soit tolérée. Le nouveau processus mis en place répond bien
à cette nécessité.
Autre fait marquant
de la dernière année, j'ai eu l'occasion de procéder à l'inauguration de
l'établissement de détention Leclerc, de Laval, en septembre dernier. La
réalisation de certains travaux se poursuit afin d'adapter les infrastructures
aux besoins des services correctionnels québécois, mais, à terme, la location
de cet établissement au gouvernement fédéral
permettra d'ajouter 775 places à la capacité d'accueil des services
correctionnels québécois. Déjà, à ce jour,
l'établissement accueille 280 personnes incarcérées et permet de diminuer la
problématique de surpopulation carcérale.
Il
a été aussi beaucoup question, lors de la dernière étude des crédits, des
services carcéraux, et je me dois donc de revenir sur ce sujet. Suite aux événements du 7 juin 2014 à
l'Établissement de détention de Québec, mon gouvernement a confié une enquête administrative à Me Michel
Bouchard. Dès que j'ai reçu son rapport, le 29 août dernier, j'ai
demandé que soient rapidement mises en place
les actions concrètes au regard des six recommandations qu'il a formulées. Je
peux vous dire qu'aucun effort n'a été
ménagé pour que des mesures soient implantées sans tarder pour améliorer le
processus de travail, mais aussi la rapidité
et la qualité de l'information qui doit circuler. Les travaux se poursuivent à
ce chapitre.
D'ailleurs,
avant même le dépôt du rapport Bouchard, différentes mesures ont rapidement été
prises pour rehausser la sécurité
dans les établissements de détention. Des zones d'exclusion aériennes ont été
instaurées, et un plan visant le déploiement
de mesures de sécurité en fonction des priorités établies a été élaboré. De
plus, des sections de cours grillagées sont
en train d'être installées dans plusieurs établissements ciblés. En plus de
diminuer les risques d'évasion, les grillages permettront de prévenir l'introduction de stupéfiants et de matériel
illicite, notamment en réduisant considérablement les possibilités
d'utiliser certaines technologies récentes, comme les drones.
Des
projets pilotes sont également en cours dans certains établissements
relativement aux fouilles systématiques du personnel et des visiteurs.
Par ailleurs, les zones d'exclusion aériennes temporaires, instaurées au-dessus
de plusieurs établissements à la suite de l'évasion survenue à l'Établissement
de détention de Québec, sont toujours maintenues. Celles-ci permettent aux
agents de services correctionnels de réagir rapidement lorsqu'un hélicoptère ou
un avion s'approche trop près d'un établissement de détention. Les changements
proposés sont majeurs, et nous procéderons donc
par priorité, mais nos actions se poursuivent et nous déployons tous les
efforts nécessaires pour assurer la sécurité de la population.
Dans
le domaine de la sécurité incendie, j'ai eu la chance d'annoncer, le 12 décembre
dernier, la mise en oeuvre du nouveau
programme d'aide financière pour la formation des pompiers volontaires ou à
temps partiel. Ce programme, doté d'une
enveloppe budgétaire de 19,5 millions répartis sur cinq ans, vient
répondre concrètement à un besoin exprimé depuis plusieurs années par le milieu municipal et les organisations en
sécurité incendie. Cette aide financière leur permettra d'être mieux
outillés pour faire face aux défis à venir en matière de protection incendie,
et, ultimement, ce sont les citoyens qui seront mieux desservis et mieux
protégés contre les risques d'incendie.
• (14 h 10) •
En
terminant... non. Je tiens évidemment, M. le Président, à parler d'un sujet
d'actualité où des efforts importants seront
consacrés au cours des prochaines
années. Nous assistons depuis un certain temps à l'intensification du
phénomène de la radicalisation et de la
menace terroriste. Cette nouvelle réalité, qui représente un défi pour tous les
pays occidentaux, m'a amenée à réaliser une mission en Europe en mars
dernier, plus précisément en France, au Royaume-Uni et en Belgique. Cet exercice important m'a permis
d'échanger avec divers intervenants directement concernés par cet enjeu de sécurité, notamment des représentants des milieux politiques,
gouvernementaux et policiers. Ces échanges nous ont donné l'occasion
d'en apprendre davantage sur les politiques européennes et les mesures mises en place, en
matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, et de s'en
inspirer pour guider nos actions à venir, ici, au Québec.
La situation au sein
des établissements de détention et la question des programmes de
déradicalisation ont également été discutées. La lutte contre le terrorisme et
la radicalisation n'ont pas de frontières, M. le Président. C'est
pourquoi nous devons développer une approche globale et mettre en commun nos
méthodes, notre savoir-faire et l'information que nous
détenons pour mieux détecter les signes de radicalisation et mieux prévenir la
menace terroriste. Il s'agit ici de
quelques-uns des gestes marquants posés cette année, et je veux me garder du
temps pour faire un survol des éléments
budgétaires importants et des mesures d'économie mises de l'avant au cours du dernier exercice
financier afin d'assurer le retour à l'équilibre budgétaire.
Donc,
le ministère de la Sécurité publique a pour mission d'assurer, de concert avec ses
partenaires, la sécurité publique au Québec.
Pour le réaliser, le ministère ainsi que les organismes peuvent compter sur
quelque 5 800 employés,
dont approximativement 2 200 en région, et il faut ajouter à cela les
7 883 policiers et civils à l'emploi de la Sûreté du Québec, présents sur tout le territoire. Le ministère compte aussi
sur la collaboration des divers partenaires, dont les services policiers municipaux et autochtones, les
services d'incendie, les municipalités, les organismes communautaires et
les regroupements de bénévoles, notamment en
recherche et sauvetage. Le budget de dépenses 2015‑2016 du portefeuille
Sécurité publique s'établit à 1 326 100 000 $, stable par
rapport au niveau des dépenses de 2014‑2015.
Malgré
la stabilité du budget 2015‑2016, des sommes sont prévues pour des dossiers
prioritaires. Pour les services correctionnels,
il est prévu que l'occupation graduelle de l'établissement de détention de
Leclerc, à Laval, se poursuive, permettant
de faire passer le nombre de personnes incarcérées à 500 d'ici le 31 mars
2016. De plus, l'ouverture du nouvel établissement de détention de
Roberval est prévue au cours de l'été 2015. Ce nouvel établissement de
détention permettra de remplacer les
établissements de détention actuels de Roberval et de Chicoutimi, qui ne
répondent plus aux normes de
sécurité. Il faut également souligner que le nouvel établissement de
détention de Roberval pourra accueillir davantage de personnes
incarcérées, diminuant du même coup la problématique de la surpopulation
carcérale.
En
ce qui concerne la sécurité civile et la sécurité incendie, il était très
important pour moi d'investir en prévention pour assurer la sécurité des citoyens. Pour ce faire, un rehaussement du
budget dédié à la prévention des sinistres a été prévu. De plus, le programme de formation des pompiers volontaires à
temps partiel sera déployé à 100 %, permettant à l'ensemble des
services de sécurité incendies de s'en prévaloir en fonction de la formation
et... qui leur sont propres.
Et évidemment, M. le
Président, lorsqu'on a 11 organismes sous sa responsabilité, vous
comprendrez qu'on aurait pu parler beaucoup
plus que le temps qui m'était imparti pour faire la présentation. Vous m'avez
fait signe qu'il restait une minute
et un peu moins de secondes, donc, évidemment, vous comprendrez que la sécurité
publique, c'est un sujet qui est
vaste. Il y a beaucoup de gens qui m'accompagnent. Je ne prétends pas avoir
toutes les réponses aux questions qui me seront posées. Donc, M. le
Président, évidemment, j'essaierai de tenter de répondre du mieux de mes
connaissances, sinon, bien, les gens qui m'accompagnent seront là pour pouvoir
compléter les réponses. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la ministre. M. le
député de Matane-Matapédia, je comprends que
vous ne souhaitez pas faire de remarques préliminaires et que vos minutes
seront distribuées dans vos blocs d'intervention.
M. le député de
Chutes-de-la-Chaudière, est-ce que vous souhaitez faire des remarques
préliminaires?
M. Picard :
Oui, je vais en faire, oui.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Vous disposez de cinq minutes.
M. Marc Picard
M.
Picard : Oui. Merci, M. le Président. Avant de débuter
nos travaux, j'aimerais d'abord saluer la ministre et la remercier d'avance pour sa collaboration et sa transparence durant
les travaux que nous amorçons et qui vont durer quatre heures. J'aimerais également saluer son équipe ministérielle, les
collègues de l'aile parlementaire gouvernementale qui l'accompagnent, ainsi que le député de
Matane-Matapédia, le secrétariat, pour son excellent travail, et tous les
gens ici présents aujourd'hui.
Nous sommes ici
aujourd'hui pour effectuer une tâche centrale à notre responsabilité
parlementaire. L'étude des crédits budgétaires, c'est un exercice démocratique
essentiel auquel doit se livrer le gouvernement, et ce, en toute transparence, pour que tous les Québécois
puissent savoir comment — comment
et pour quoi — les
sommes qui sont retenues sur leurs salaires sont utilisées. Mais c'est
aussi un processus nécessaire de reddition de comptes qui vise à s'assurer de la gestion responsable des fonds publics,
surtout dans le contexte actuel où les déficits se suivent d'année en année, et aussi de la pertinence des objectifs
fixés, de leur adéquation avec les attentes des citoyens et surtout de leur
atteinte.
Plus spécifiquement,
je suis ici aujourd'hui au nom de ma formation politique, mais aussi au nom de
tous les Québécois pour m'assurer de la
bonne gouvernance dont la ministre et ses gestionnaires sont responsables dans
la gestion des fonds publics dédiés à
l'administration des corps policiers et des établissements de détention, ainsi
qu'à la réinsertion sociale des détenus et à la coordination des actions
de sécurité civile. Pour ce faire, M. le Président, j'ai l'intention de poser
des questions claires pour lesquelles je m'attends à recevoir des réponses
concises qui vont directement au but.
Cela étant dit, M. le
Président, notre temps de parole est limité, vous l'avez dit tout à l'heure,
j'aimerais pouvoir reporter les minutes qu'il reste pour mes interventions
futures. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Il y aura trois minutes
qui seront reportées.
Documents
déposés
Alors, avant de débuter la période d'échange, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements. Voilà qui est fait.
Discussion
générale
Je cède
maintenant la parole à M. le député de Matane-Matapédia pour un premier bloc
d'échange. M. le député, à vous la parole.
M.
Bérubé :
Merci, M. le Président. Vous me permettrez de saluer la ministre, les gens qui
l'accompagnent, saluer le
sous-ministre Marsolais, saluer le nouveau directeur général à la Sûreté du
Québec, M. Prud'homme, avec qui j'ai eu le plaisir de collaborer
lors des tristes événements de L'Isle-Verte, lorsque j'étais ministre
responsable de la région du Bas-Saint-Laurent.
Alors, ça a été vraiment des moments qui étaient douloureux, mais, avec le
soutien de M. Prud'homme et de son équipe, on a réussi à faire pour
le mieux. Saluer également une nouvelle personne au sein du ministère, Me Madeleine Giauque, directrice du Bureau
des enquêtes indépendantes, qui est un bureau qui a été réclamé, de part
et d'autre, par l'ensemble des
parlementaires, justement pour s'assurer d'avoir des processus les plus
indépendants possible en ce qui a trait au travail des policiers.
Alors, je
commencerais tout de suite avec une première question à la ministre. Le 6 février dernier, le
journaliste Denis Lessard, du quotidien La Presse
a publié un article dans lequel on pouvait lire que les policiers de la Sûreté
du Québec seraient soustraits du
régime minceur offert aux employés du secteur public. Est-ce que la ministre
peut nous dire si les policiers vont avoir les mêmes offres que le reste
des employés du secteur public?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : M. le Président, évidemment, j'ai eu la question
avant d'entrer en salle et je vais répondre la même chose à mon collègue : Un, je n'ai pas, absolument pas
l'intention de négocier sur la place publique. Vous savez comme moi que les négociations vont se faire en
temps et lieu entre les représentants du gouvernement, les représentants
des policiers, et ça aura lieu en temps et
lieu, M. le Président, en présence du négociateur qui est nommé par le gouvernement. Mais tout le monde est parfaitement
conscient que la Sûreté du Québec a des efforts de rigueur budgétaire à
faire, et le directeur général en est pleinement conscient, lui aussi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député.
M.
Bérubé :
Complémentaire, M. le Président. Je ne suis pas satisfait de la réponse. Je
vais la poser différemment. Il n'est
pas question ici de négocier. Les offres, elles sont publiques, pour l'appréciation
de l'ensemble des Québécois. Alors,
une fois qu'on a exclu le fait qu'il n'est pas question de négocier, à la
connaissance de la ministre, et je sais qu'elle a cette connaissance, est-ce que les policiers de la Sûreté du Québec
auront des offres différentes du reste des employés de la fonction
publique québécoise? Et, si oui, pourquoi?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : M. le
Président, je peux tout simplement dire que les négociations commencent à
l'instant et que je n'ai pas du tout
l'intention de négocier sur la place publique, et ce n'est pas moi qui vais
mener les négociations, M. le
Président. Donc, bien que mon collègue ne soit pas satisfait de ma réponse,
vous comprendrez que, s'il était assis dans ma chaise, il vous donnerait
exactement la même réponse que je viens de lui faire, M. le Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Bérubé :
M. le Président, ma prétention, c'est que, si on posait la question au ministre
de l'Éducation, il nous répondrait :
Les offres sont publiques. Si on posait la question à son collègue de la Santé,
il nous répondrait que les offres sont publiques et il nous préciserait
les chiffres. Dois-je comprendre que c'est seulement la ministre de la Sécurité
publique qui refuse de nous confirmer que ce sont les mêmes offres pour
l'ensemble des employés de l'État?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
• (14 h 20) •
Mme Thériault : M. le
Président, la ministre ne répond pas parce qu'elle ne veut pas négocier sur la
place publique, et vous comprendrez que le
négociateur fera son travail en temps et lieu. Mais, M. le Président, chose est
certaine, c'est que, peu importe le ministre
qui aurait été assis à ma chaise, peu importe la formation politique dont il
est issu, il laisserait la négociation se faire, M. le Président, et
c'est exactement ce que je vais faire.
Vous savez,
j'ai eu le plaisir d'être ministre du Travail un certain temps aussi, donc il
est clair que je ne négocierai pas sur la place publique et que je ne me
mêlerai pas de la négociation qui aura cours au cours des prochains mois, M. le
Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
M. le Président, lorsque le premier ministre a choisi les responsabilités qui
incombaient à chacun des ministres,
il n'a pas déterminé que la ministre de la Sécurité publique négocierait pour
les employés du secteur public, c'est le
choix qu'il a fait. Alors, je suis un peu étonné qu'elle ne puisse pas répondre
à une question toute simple, parce qu'il n'y a pas seulement les gens intéressés par la
sécurité publique qui nous écoutent, il y a des représentants de
l'éducation, de la santé, il y a des employés du ministère de la Sécurité
publique, qui sont à la charge de la ministre, qui pourraient constater avec
étonnement que leurs conditions ne sont pas les mêmes que des collègues du même
ministère.
Alors, c'est
pour ça que je pose la question. Elle a choisi de ne pas répondre, je respecte
cela, mais je note la date. Et, si,
d'aventure, on apprenait bientôt, au courant de la négociation, que les
circonstances étaient celles que j'évoque, c'est-à-dire que ça sera une
analyse différenciée, notamment pour avoir un comparatif avec le reste du
Canada, on se souviendra qu'au moment où
comme parlementaire j'ai posé la question dans une commission la ministre a
choisi de ne pas répondre. C'est déjà
arrivé dans d'autres dossiers, M. le Président. Je m'arrête là, donc, je prends
la réponse de la ministre, mais j'assurerai assurément un suivi sur ces
questions.
Un autre
enjeu qui touche le travail des policiers, de l'ensemble des policiers du
Québec, c'est la question des quotas
de contraventions. Vous savez, l'automne dernier, les policiers ont réclamé de
mettre fin aux quotas de contraventions appelés les quotas de tickets, familièrement. On sait comment ça
marche : les villes, les autorités des corps policiers fixent des
objectifs de tickets à décerner. Ce n'est plus de la sécurité publique, rendu
là, c'est de la taxation.
Notre
formation politique est en faveur d'une intervention du gouvernement pour
abolir cette pratique. J'aimerais que la ministre prenne connaissance
d'un document, que je vais lui révéler et que je déposerai, et j'aimerais
qu'elle puisse nous indiquer pourquoi ce type de pratique existe. Alors, ça
provient de la Régie intermunicipale de la police Richelieu—Saint-Laurent,
c'est les objectifs gendarmerie, été-automne 2014. Alors, on indique très
clairement qu'à partir du lundi 7
juillet, lors de la relève de nuit, ça prend 12 constats concernant la sécurité
routière par secteur de patrouille... qui sont exigés. Des exemples de constat, c'est : cellulaire, texto au
volant, feux de circulation, vitesse, vitres teintées, etc. Et on nous
indique clairement qu'il y aura un contrôle quotidien des objectifs puis qu'à
défaut, à défaut d'atteindre ces objectifs,
bien il y aura des conséquences. Alors, ça, ce n'est pas plus tard que l'été
dernier, avec la Régie intermunicipale de la police Richelieu—Saint-Laurent.
J'en fais le dépôt.
Alors, lors
de mes rencontres avec les policiers, les représentants des policiers de Montréal
et de Laval, on m'a indiqué très clairement que les policiers sentaient
qu'on ne faisait pas appel suffisamment à leur jugement, que ça dévalorisait la profession. Et ils en appellent,
comme c'est le cas de la Coalition avenir Québec également et de nombreux
citoyens, mais surtout des policiers, à ce qu'on mette fin à cette pratique.
Alors, ma
question : Est-ce que la ministre est prête à mettre fin cette pratique,
que ça soit par législation, par décret ou par tout autre moyen qu'elle trouve approprié? Mais est-ce qu'elle
comprend le message que je lui envoie à l'effet que ça suffit et qu'il faut envoyer un message clair que,
comme dans d'autres législations dans le monde, on pourrait mettre fin à
cette taxation si on le souhaite?
Document déposé
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député. Alors, dans un premier temps, je vais autoriser la production du document. Mme la ministre, est-ce
que vous souhaitez en voir une copie avant de répondre à la question ou vous êtes en mesure de répondre? Est-ce que les
membres de la commission souhaitent avoir une copie du document?
Des voix : Oui.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui. On va en faire des copies
pour tout le monde à ce moment-là. Ça va, Mme la ministre? Vous pouvez
répondre?
Mme Thériault : Oui, je peux
répondre.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
À vous la parole.
Mme
Thériault : Oui, je peux répondre, M. le Président. Merci. Vous
savez, M. le Président, les policiers sont chargés d'appliquer le Code de sécurité routière. C'est aussi simple que
ça, M. le Président, et je dois dire qu'au Québec nous avons présentement un bilan qui est
extraordinaire, si on regarde la quantité d'accidents qui est en diminution
au fil des années, M. le Président. Et le
collègue peut appeler ça un quota de tickets s'il veut, moi, je pense que les
policiers, ça fait partie de leurs
fonctions. Au départ, s'il y a une contravention qui a été émise, c'est parce
qu'il y a eu une infraction au Code de la route, M. le Président. C'est
aussi simple que ça. À partir...
Moi, là, mon
comté, c'est Anjou. Est-ce que vous savez ce qui traverse mon comté? La 25 et
la 40. Mon comté, c'est Anjou—Louis-Riel. J'ai deux autoroutes qui sont au coeur
de mon comté, M. le Président. Et, pour tous les résidents d'Anjou, lorsqu'on sort d'une petite rue et qu'on
veut embarquer sur la voie de service, malgré le fait que la limite est
à 50, les gens la respectent rarement, M. le
Président. Et, pour les résidents d'Anjou, lorsqu'il y a un flot, comme ça,
de véhicules qui traversent, M. le Président, vous savez comme moi que les
citoyens sont en droit de pouvoir passer, et, quand
les gens vont trop vite, ils ne peuvent plus. Chose certaine, quand on demande
aux gens de baisser leur limite de vitesse
sur un chantier de construction, M. le Président, sur nos travaux routiers,
c'est pourquoi, vous pensez? Pour faire en sorte que nos travailleurs de
la construction sur nos chantiers soient en sécurité.
Et, lorsqu'on parle
de quotas, moi, je sais une chose, c'est que je ne crois pas que les policiers
de la Sûreté du Québec font face à des
quotas. Loin de là. Je pense qu'ils font leur travail. Quant aux régies
intermunicipales et aux services de
police municipaux, parce qu'il y a quand même 31 corps de police municipaux, M.
le Président, il faut comprendre que je suis responsable de la Loi sur
la police, mais ce n'est pas moi qui embauche les directions, ce n'est pas moi qui embauche les policiers et que chaque service de police a
ses propres demandes. Et c'est à chacun des services de police, et particulièrement le directeur du service de police concerné,
de faire en sorte que le bilan de la sécurité routière soit meilleur.
Et, lorsque les gens textent au volant, M. le Président, il faut s'attendre à
une contravention.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le Président, ça aurait pu se répondre par un
oui ou par non. Alors, notre formation politique est pour l'abolition des quotas de contravention.
Est-ce que le Parti libéral est pour ou contre? Si c'est contre, alors
j'aviserai mes collègues d'en face, là,
notamment de Laval et leurs concitoyens, que ça ne bougera pas. Nous, on est en
faveur de ça. Je sais que la CAQ
l'est également. Ma question, c'est seulement : Est-ce qu'on va
l'interdire ou pas? Si c'est non, on va passer à une autre question,
mais j'aimerais mieux avoir une réponse : oui ou non.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : M. le Président, vous comprendrez que le collègue a
pris trois minutes pour poser sa question. J'ai pris à peu près trois
minutes pour y répondre, et il ne peut pas dicter mes réponses, M. le
Président.
Moi, je peux juste
vous dire que je trouve que les policiers, peu importe où ils se trouvent sur
le territoire du Québec, peu importe dans
quel corps de police ils sont, ils ont le devoir de s'assurer de la sécurité de
la population. Et, quand les gens
vont trop vite dans une zone scolaire ou quand ils vont trop vite sur des
chantiers routiers, bien, je m'excuse, mais la contravention, ils la méritent, M. le Président. C'est la vie de nos
enfants puis de nos travailleurs qui sont en jeu. Ça fait que vous ne me
demanderez pas de demander aux policiers de ne pas donner de contravention.
Mais vous pouvez me demander de leur
demander de sauver des vies, par exemple, puis d'éviter des accidents, puis ça,
je vais dire oui, M. le Président, sans aucun problème.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Merci. Puis je veux rassurer la ministre : je
ne veux pas la responsabilité de ses réponses. Je veux m'assurer des
questions. J'en ai d'autres sur d'autres sujets.
Je
note la présence de certains membres de la presse parlementaire, qui sont ici
présents parmi nous, et le prochain sujet va aller directement au centre
de la démocratie, de leur travail et du droit légitime du public de connaître
des informations protégées.
L'automne
dernier, le journaliste de La Presse Patrick Lagacé a fait
état d'une rencontre troublante avec deux
enquêteurs de la Sûreté du Québec — qui relève de la ministre : Michel
Comeau et Patrick Tremblay. Grosso modo, il raconte la tentative plutôt malhabile de ces deux personnes pour le
faire parler dans l'affaire Ian Davidson, alors que La Presse
avait révélé des informations exclusives. Conformément au principe de
protection des sources journalistiques, M. Lagacé a choisi de ne pas parler. Cependant, avant de quitter, le
policier Comeau a affirmé, selon M. Lagacé : «Si tu en parlais, m'a-t-il dit, ça pourrait être vu
comme une entrave au travail des policiers.» À la lecture du texte — et là c'est assez exceptionnel, je suis obligé d'évoquer le président — vous aviez évoqué, M. le Président, sur Twitter,
qu'il fallait avoir une lecture obligatoire de ce texte, que c'était
troublant. Je m'en excuse, il fallait que je le fasse.
Alors, les sources
journalistiques, c'est protégé. C'est au centre de la démocratie. Si les
journalistes étaient obligés de révéler
leurs sources, imaginez dans quelles situations on se plongerait. Alors, la
question était adressée à la ministre,
à l'époque — elle
s'en souvient — et elle
a répondu qu'on s'adresse à la déontologie, par exemple. Moi,
j'aimerais avoir des lignes directrices de
la part de la ministre et je suis convaincu que les journalistes de la presse
parlementaire seront très attentifs à ce
qu'elle nous répondra là-dessus, parce que c'est une question qui est grave,
c'est une question qui est extrêmement
grave. Ça s'apparente à de l'intimidation. Quel est l'objectif qui est
poursuivi? Est-ce que, par exemple, en haut lieu, à la Sûreté du Québec,
on doit autoriser ce genre de pratique? Est-ce que c'est des électrons libres?
Est-ce qu'il y a eu des sanctions?
Alors,
dans ce cas précis ou dans tout autre cas — pour éviter que la ministre me dise qu'elle
ne veut pas faire du cas par
cas — quelles
sont les lignes directrices lors de ce genre de situation? Quelles garanties
peut-elle nous donner qu'on protège les sources journalistiques?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Vous savez
que, même si vous citez le président, ça ne vous donnera pas de minutes
additionnelles.
Des voix :
Ha, ha, ha!
• (14 h 30) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Et moi aussi, d'ailleurs. Mme la
ministre, à vous la parole.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, le député de Matane-Matapédia n'a pris seulement qu'une portion de ma réponse, parce que je
me souviens très bien aussi ce que j'ai répondu aux journalistes. Vous savez,
avant de faire de la politique, j'ai eu une vie, j'ai été propriétaire d'un
journal, de plusieurs journaux, dont un journal d'affaires, M. le Président,
et je considère que les journalistes doivent protéger leurs sources, et ça a toujours
été ma position, et je l'ai dit clairement en plus de ça. Donc, il
aurait pu aussi citer ça.
Cependant,
M. le Président, il est vrai que j'ai dit également
que je ne me mêlais pas des techniques d'enquête des policiers, peu importe que ce soit la Sûreté du Québec ou un autre
corps de police. J'ai lu avec beaucoup
d'attention le papier
de M. Lagacé, j'ai même discuté avec M. Lagacé là-dessus,
parce que, oui, c'est vrai que, quand tu lis ça,
c'est troublant, M. le Président.
Ceci étant dit, là, vous comprendrez qu'à la
quantité de policiers qui peuvent mener des enquêtes partout au Québec... J'ai
dit qu'à la Sûreté du Québec il y en avait 7 883 tout à l'heure, plus tous
les autres policiers qui sont dans nos
différents corps de police. Le 7 883, c'est incluant les civils. M. le
Président. Vous comprendrez que je considère que la très grande majorité des policiers font un excellent travail et
que leurs enquêtes sont bien menées. Il peut y avoir des exceptions. Et ce que j'ai dit également, c'est :
Si on n'est pas satisfaits d'un travail d'un policier, M. le Président,
on ne doit pas endosser certaines techniques, on n'a qu'à se plaindre au bon
endroit, et il n'y a eu aucune plainte.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. M. le député de Matane-Matapédia, huit minutes à votre bloc d'échange.
M.
Bérubé :
M. le Président, les journalistes qui font partie de l'affaire — je pourrais parler de Félix Séguin, de TVA également, mais c'est le cas de
Patrick Lagacé, c'est le cas d'autres qui ont écrit là-dessus — considèrent
que ce n'est pas suffisant de demander de
porter plainte. Ils s'attendent à ce qu'une ministre, qui est en plus vice-première
ministre du Québec, responsable de la sécurité, envoie plus que des consignes,
des balises très, très, très précises, par exemple, à l'effet que c'est
inacceptable de menacer d'accusations criminelles un journaliste après qu'il
ait refusé de divulguer une source
journalistique. Ça, elle pourrait le dire, puis ça ne la mettra pas dans
l'embarras, je suis convaincu de ça, puis au moins ça rassurerait.
Alors, est-ce
que c'est des pratiques normales et acceptables des policiers de menacer
d'accusations criminelles un journaliste après qu'il ait refusé de
divulguer une source journalistique? Ça peut se répondre par oui ou non, ça
aussi. Est-ce qu'elle est d'accord avec le porte-parole de la SQ, Michel
Forget, qui dit : «Dire à quelqu'un qu'il peut être accusé d'entrave s'il
parle d'une rencontre avec la police, ce n'est pas des menaces. C'est une façon
de conclure une rencontre.» Ça, c'est le
porte-parole de la Sûreté du Québec. Alors, est-ce qu'elle peut nous donner son
avis là-dessus? Parce qu'essentiellement c'est pour ça qu'elle a été
nommée ministre.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Vous savez, M.
le Président, regardez, je vais faire une comparaison qui n'est pas banale. Lorsqu'on
lutte contre le travail au noir ou l'évasion fiscale, il y a
des gens qui vont infiltrer le crime organisé, qui vont infiltrer certains milieux pour savoir exactement
comment ça fonctionne. Il y a des gens qui vont faire des actes
criminels carrément, exemple, quand tu veux
savoir... Dans le passé, quand tu veux savoir comment les gens éludaient des
sommes de la restauration, il y a
des gens qui ont parti un restaurant, qui ont acheté des modules, qui
contribuaient à faire en sorte que l'argent sortait. Les gens ont commis
des crimes pour savoir comment ça se faisait.
M. le Président, ce n'est pas sérieux. Les techniques d'enquête ne m'appartiennent pas,
elles appartiennent aux policiers,
peu importent les corps de police. Et, M.
le Président, j'ai aussi dit, et je pense
qu'il faut le retenir : Les journalistes ont le droit de faire leur enquête. Merci qu'il y ait des journalistes.
Moi-même, quand j'étais ministre du Travail,
quand on a fait des changements à la Régie du bâtiment, c'est parce qu'il y a des gens,
il y a des journalistes qui ont dévoilé des stratagèmes, et merci d'être là. Mais je loue leur travail. Écoutez, je
peux juste dire, là, qu'ils continuent de travailler puis qu'ils
travaillent fort. C'est leur rôle de démasquer tous les stratagèmes, peu
importe c'est quoi. Puis, s'ils se sentent vraiment
intimidés, M. le Président, là, je vous le dis, le comité, le commissaire, ils
sont là, qu'ils déposent des plaintes.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le
député de Matane-Matapédia, un peu plus de cinq minutes.
M.
Bérubé : Alors, à
l'appel de Patrick Lagacé, de Paul Journet, de Félix Séguin et de tous les
autres qui se soucient du message qu'on envoie aujourd'hui quant à la
démocratie, quant à la protection des sources, je comprends que la réponse de la ministre, c'est la même
qu'initialement, c'est-à-dire de faire appel à la déontologie, de porter
plainte. Il n'y aura pas d'autres
indications que la vice-première ministre du Québec, ministre de la Sécurité
publique, enverra quant au fait qu'on
peut continuer... Je n'ai pas entendu de condamnation de ce qui a été dit par
M. Forget, des menaces qui ont été
faites, à peine voilées, au journaliste Patrick Lagacé. Je n'ai pas entendu de
condamnation. Alors, je prends cette réponse de la ministre qu'elle
n'ira pas plus loin là-dessus. Alors, maintenant, les journalistes de la presse
parlementaire en sont avertis.
Contexte budgétaire. On demande à la Sûreté du
Québec une ponction de plus ou moins 30 millions. C'est à peu près ce qui a été avancé, là, ce n'est pas au
chiffre près. On a parlé de 32 mesures. Il y a une manchette qui est
sortie parlant de 32 mesures donnant des pistes pour des compressions.
C'est un document que je n'ai pas, moi, comme porte-parole de l'opposition.
Est-ce qu'il pourrait être rendu public, déposé?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, pour répondre à la première partie de l'intervention de
mon collègue, je n'ai pas la prétention
d'être la juge non plus. Je pense que les gens, s'ils ne sont pas satisfaits,
nous avons des processus, qu'ils
portent plainte. Il y aura quelqu'un qui va se charger de faire le juge, mais
ce n'est pas mon rôle, M. le Président, ce n'est pas mon rôle. Et le député ne peut pas me faire porter l'odieux de
dire que je ne veux pas me prononcer, je ne peux pas me prononcer, M. le Président. Ce n'est pas
moi la juge. Et je ne rendrai pas les gens coupables sur la place
publique, M. le Président. Ça, c'est évident.
Concernant
le document dont le collègue parle, vous comprendrez, M. le Président, que ce
n'est pas un document qui
m'appartient. Par contre, on a les représentants ici de la Sûreté du Québec.
Donc, je crois sincèrement que M. Prud'homme peut faire état de sa
restructuration à la Sûreté du Québec.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Comme la ministre m'ouvre la porte, pour prendre
une analogie carcérale, si elle le permet, je poserais la question
directement au directeur de la Sûreté du Québec, s'il peut me remettre ce
document, si elle le concède.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
M. le Président, je peux vous dire que j'ai l'intention de passer un quatre
heures d'études de crédits de la manière la
plus sérieuse du monde. Et le député peut faire toutes sortes d'analogies, je
pense que les gens sont à même de juger de la nature de son travail. Et,
si le directeur général veut bien répondre, il peut répondre.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a consentement
pour permettre au directeur général de s'avancer? Je comprends, de votre
silence, qu'il... Vous êtes gênés ou vous n'êtes pas réveillés?
Des voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ah! Voilà. Non, mais j'aime vous entendre.
J'aime...
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui, c'est ça. Il reste
2 min 30 s à ce bloc d'échange. Nous sommes populaires, alors on
a beaucoup de...
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Bien, voulez... C'est-à-dire, on va voir, là,
si monsieur... Alors, dans un premier temps, vous identifier, même si tout le
monde vous connaît.
M. Prud'homme
(Martin) : Bonjour. Martin Prud'homme, directeur général de la Sûreté
du Québec.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, la question?
M.
Bérubé : Par l'entremise de la présidence, M. le
Président : Est-ce que le directeur de la Sûreté du Québec peut
déposer dans cette commission le document concernant les pistes de compression
possibles à l'intention des parlementaires?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le directeur général.
M. Prud'homme (Martin) : Oui. Alors, M. le Président, il faut bien
comprendre, au moment de... Je pense que le député fait référence du
document où j'occupais le poste de sous-ministre, et, depuis mon arrivée comme
directeur général de la Sûreté du Québec, j'ai changé certaines orientations et
de pistes de compression budgétaire. Alors, bien entendu, aujourd'hui, moi, je n'ai pas ce document-là parce que les
documents que je possède avec moi, c'est les documents qui m'appartiennent, dans lesquels j'ai fait des
modifications et des décisions que j'ai prises depuis mon arrivée avec
le nouvel état-major, et qui sont, jusqu'à une certaine partie, différentes de
ce qui s'était décidé l'année dernière.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Une minute, M. le député.
M.
Bérubé :
On va prendre la version à jour. Merci.
M. Prud'homme
(Martin) : Je vais pouvoir vous le déposer.
M.
Bérubé :
Dans les crédits, si vous me permettez...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Bien, en fait, c'est Mme la
ministre qui... vous autorisez le directeur général. Et vous allez
produire un document, c'est ce que je comprends?
M. Prud'homme
(Martin) : Oui, à la fin de la commission.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Parfait. 30... 50 secondes, M. le député de Matane...
Une
voix : ...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Pardon?
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : C'est ce que je comprends.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui, le document sera déposé à la présidence, et, à
ce moment-là, tous les membres pourront recevoir copie, et ça se fera à
la fin de la commission, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Matane-Matapédia,
30 secondes.
M.
Bérubé : Je n'ai plus de temps. Bien, on reviendra.
Notamment, tout à l'heure, j'aimerais pouvoir échanger à nouveau avec le
directeur de la Sûreté du Québec, mais je reposerai mes questions dans l'autre
bloc.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. Ça complète ce bloc
d'échange. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci. Merci, M. le Président. Il me fait plaisir d'être ici, dans votre
commission, M. le Président. Je n'ai pas souvent l'occasion d'être à la
Commission des institutions.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Vous en avez entendu parler.
M.
Huot : J'en ai entendu parler beaucoup. Donc, très heureux d'être avec
vous à la présidence, M. le Président. Salutations aux collègues,
salutations à la ministre, son équipe.
Moi,
je voulais faire un petit bout sur l'UPAC, l'Unité permanente anticorruption.
Je vois la ministre qui lève...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oh! Mme la ministre?
• (14 h 40) •
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, puisque mon collègue vient de mentionner qu'il voulait
parler de l'UPAC et qu'on a M. Lafrenière avec nous, est-ce que c'est...
J'imagine qu'il devrait y avoir un certain nombre de questions. Je vais pouvoir
répondre, M. Lafrenière aussi, sauf que, puisqu'ils sont ici, peut-être
qu'on pourrait demander à M. Lafrenière de se joindre à nous?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Y a-t-il consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Il y a consentement. Avancez-vous,
M. Lafrenière.
M.
Huot : Évidemment,
M. le Président, comme le prescrit notre règlement, je vais
adresser mes questions quand même à la présidence, la ministre pourra
voir par la suite si...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : ...puisque, le temps que M. Lafrenière s'avance, la présidence
accepte... Dans la mesure où les échanges se font de manière très
respectueuse, je n'ai pas besoin qu'on me reconnaisse à ce point-là. À vous la
parole.
M. Huot :
Merci, merci,. Merci de nous éclairer, M. le Président. Donc, l'UPAC a eu
quatre ans récemment, février 2011, on
a créé l'UPAC, on se souvient, je pense, tous... Il y a beaucoup
de parlementaires qui étaient déjà
ici. On se souvient un peu du contexte, hein? On parlait beaucoup
de culture du silence. Disons que les gens n'osaient pas nécessairement dénoncer, avaient une crainte de dénoncer, donc
souvent, souvent, on parlait de crainte de représailles, entre autres, donc on a créé ça dans le contexte, on a nommé un commissaire à la
lutte à la corruption avec mandat de veiller à faciliter le signalement d'actes répréhensibles commis au sein de
l'administration publique, municipale, provinciale, incluant les sociétés d'État, les réseaux de la
santé, l'éducation, les organisations paragouvernementales aussi, et
même ce qui pouvait toucher au secteur privé, au secteur privé en lien avec
l'administration publique, avec tout le secteur de l'administration publique. Donc, il y a des questions
d'enquête, on parle de recommandations, il y a un rôle de
prévention qui est quand même très
important, et je pense qu'il a pris une bonne partie des ressources, parce
qu'on parle de plusieurs milliers de
personnes rencontrées en matière de prévention, et on a toute une question de
protection aussi, évidemment, des mesures de protection des personnes
qui peuvent faire des signalements.
Donc, au
départ, l'UPAC, c'étaient quelques centaines de... 200 personnes, je
pense, au moment de la création, bon,
avec le commissaire, évidemment. On collabore avec des gens du ministère des Affaires municipales, la Commission
de la construction, Régie du bâtiment, Service des enquêtes sur la corruption
de la SQ, Revenu Québec. Ville de
Montréal, Service de police de la ville de Montréal, avait une partie aussi.
Donc, il y a eu une évolution dans le temps depuis quelques années.
J'aimerais ça
qu'on ait un certain bilan, un peu, que le commissaire peut dresser de ces
quatre ans-là en termes de... Je ne
pense pas qu'il peut nous parler des enquêtes en cours, là. Je sais qu'il y en
a plusieurs, plusieurs enquêtes qui
sont en cours, mais il y a eu quand même plusieurs dizaines d'arrestations,
plusieurs personnes rencontrées en matière de prévention, entre autres.
Au moment
aussi où on a créé l'UPAC, on disait que c'était le seul organisme qui regroupait
des équipes de lutte à la corruption
au Canada. Je ne sais pas si c'est encore le cas, si on a fait, si on a créé...
si on a inspiré d'autres provinces, peut-être,
à créer des unités permanentes comme ça, jusqu'à quel point les autres
provinces sont venues voir qu'est-ce qu'on
faisait. Ça, ça m'intrigue aussi. Je suis convaincu qu'il y a un intérêt
peut-être même d'autres pays qui peuvent être intéressés par le travail
que peut faire l'UPAC.
Donc, en même
temps, moi, j'ai un domaine qui m'intéresse un peu plus aussi, c'est toutes les
technologies de l'information,
l'informatique. Ça a fait la manchette dernièrement, il y a eu des
arrestations, ici, à Québec même. Il y a eu quelques arrestations et il y a même eu un mandat confié par le
président du Conseil du trésor à l'UPAC pour faire des recommandations
sur toute la gestion du domaine, mais principalement sur le processus d'octroi
des contrats sur les appels d'offres aussi.
Pour rappel, c'est plus de 1 milliard, on parle de 1,2 milliard en
contrats public en technologies de l'information.
Et l'UPAC, avec les années, a développé une expertise dans le domaine. Et il y
aura un volet, sans doute, prévention, important aussi, hein, sur ces
questions-là en tout ce qui touche les technologies de l'information.
Donc,
j'aimerais ça avoir un certain bilan — la ministre peut sans doute en faire un,
mais, je sais, il y a quand même un
mur, disons, entre le politique et l'Unité permanente anticorruption — donc, un bilan qui pourrait être fait
sur l'évolution de l'organisation, mais un bilan en termes de prévention... il
y a trois mandats principaux, là, prévention, vérification, les enquêtes, mais,
en même temps, connaître peut-être plus spécifiquement qu'est-ce qui se fait en
informatique. Est-ce qu'on peut aller
jusqu'à déjà parler de types de recommandations qui vont être faites d'ici la
fin juin au président du Conseil du trésor?
Et peut-être
un mot sur la question des signalements, parce qu'on demande l'aide du public,
on demande l'aide des fonctionnaires
aussi. Sur le site Internet, il y a un numéro de téléphone très évident, les
gens peuvent faire des signalements.
Donc, probablement que vous pourriez faire un bilan qui pourrait durer
plusieurs minutes ou plusieurs heures, mais, en quelques minutes, un
bilan que vous faites des quatre ans d'existence de l'Unité permanente
anticorruption.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie. Dans un premier temps, Mme la ministre, je vais simplement
faire un simple rappel aux collègues, dans la mesure où vous êtes tous
conscients que, par nos questions, il faut
faire attention de ne pas porter atteinte ou de ne pas causer de préjudice à
des enquêtes. C'est un dossier quand même sensible, alors je nous fais
ce rappel amical à tous : vous inviter à la prudence.
Donc, Mme la ministre, vous souhaitiez prendre
la parole, dans un premier temps?
Mme
Thériault : Brièvement, M. le Président. Évidemment, mon
collègue a souligné avec justesse que, lorsque l'UPAC a vu le jour, c'était un gouvernement libéral qui l'a mis sur
pied. Je salue d'ailleurs l'ancien ministre, M. Dutil... excusez, le député de Beauce-Sud, qui était
ministre de la Sécurité publique à l'époque. Et je pense que c'est
important de préciser, M. le Président,
qu'au départ l'UPAC est passée de 200 employés en 2011‑2012 à 325 en 2013‑2014.
Donc, on peut dire que l'UPAC a su
vraiment s'adapter. Et au niveau des chiffres, cette année, M. le Président,
comparativement à l'an passé, le total de
budget qui était dédié à l'UPAC était de 40 165 000 $ et qu'en
2015‑2016 on parle de 48 898 000 $, M. le Président.
Donc, évidemment, les sommes d'argent sont consacrées.
Je pense
qu'il est important de retenir qu'on ne ménage aucun effort. Et, comme j'ai
toujours dit, M. Lafrenière, M.
le commissaire, est totalement libre d'aller où il veut. L'UPAC, c'est lui qui
la dirige, et il n'y a pas personne qui est à l'abri d'une enquête, et éventuellement des arrestations, et après ça un
procès, M. le Président. On a créé l'UPAC pour faire le ménage.
Excusez-moi, M. Lafrenière, mais je crois sincèrement que l'UPAC remplit
pleinement sa mission et joue bien son rôle.
Donc, oui, M. Lafrenière pourrait répondre
de manière plus explicite à mon collègue par rapport au bilan.
Une voix : Consentement.
Le Président
(M. Ouimet, Fabre) : Oui, il y avait consentement. J'avais
compris qu'il y avait consentement. Dans un premier temps, pour les fins
de l'enregistrement, vous identifier, et à vous la parole, M. le commissaire.
M. Lafrenière (Robert) : Robert
Lafrenière, Commissaire à la lutte contre la corruption. Alors, merci, M. le Président. Alors, si je fais le bilan par trois
sphères d'activité... Et, M. le député, vous avez évoqué qu'on travaillait,
l'UPAC, avec trois outils : on
travaille avec la prévention, la vérification et les enquêtes. Ces trois
outils-là, dans le fond, si on se l'image,
il y a un outil qui travaille dans le passé, un outil qui travaille dans le
présent puis un outil qui travaille pour le futur.
Alors,
si j'y vais avec les enquêtes, bon, l'UPAC, depuis sa création, a fait
145 arrestations. Alors, on a quand même 10 condamnations actuellement, au moment où on se parle, soit
des verdicts de culpabilité ou des gens qui se sont déclarés coupables eux-mêmes, et on en a 10. On a
25 dossiers qui sont devant les tribunaux actuellement et on a un
certain nombre de dossiers qui sont chez le
procureur pour décision ou complément d'information. Alors, au niveau des
enquêtes, on peut parler aussi de
18 millions de dollars qui ont été bloqués dans plusieurs pays du monde
et, là-dessus, on a 5,4 millions qui ont été confisqués. Alors, il y a une différence
entre les bloquer dans un premier temps et la confiscation par la suite. Donc, on a un 5,4 millions. On a
réussi à extrader deux personnes de la Suisse, une de la Suisse, une du Panamá,
qui sont reliées à un de nos dossiers d'enquête et qui sont maintenant au
Canada pour la poursuite des choses.
Alors, grosso modo,
c'est pas mal notre bilan d'enquête. On a, je dois le mentionner,
150 enquêteurs dans différentes sphères
d'activité. On a une équipe importante de la Sûreté du Québec au sein de la
Direction des enquêtes sur la
corruption. On a une équipe d'enquêteurs de Revenu Québec. On a les analystes
enquêteurs du commissaire et aussi une
équipe d'enquêteurs de la Régie du bâtiment du Québec. Alors, tout ça mis
ensemble fait en sorte qu'actuellement on a 46 dossiers d'enquête
actifs sur le terrain.
• (14 h 50) •
Au
niveau de la prévention... Et ça, les enquêtes, quant à moi, ça travaille sur
les choses du passé. Maintenant, si je
parle de la prévention, bien là, on parle du futur. Il faut changer les
cultures, il faut qu'on instaure des façons de penser, des façons de travailler, des façons de faire les
appels d'offres qui nous prémunissent justement sur ce qu'on a vécu dans
le passé. Et j'ai souri quand vous avez dit : On avait plusieurs personnes
sur le terrain. On a une très petite équipe de cinq personnes qui font de la prévention à travers la province. Ils ont
rencontré aujourd'hui environ 18 000 personnes à date, depuis deux ans et demi. Alors, ils sont
très efficaces. C'est 18 000 personnes qui sont dans l'adjudication des
contrats publics, que ce soit dans les
organismes, dans les ministères, dans les municipalités, etc. Et on a une
deuxième phase en prévention qui a vu
le jour cette année. On est en banc d'essai pour un plan de gestion de risques
qu'on voudrait instaurer dans les
ministères et organismes pour justement nous donner des outils supplémentaires
pour se prémunir à travers chaque ministère, chaque organisme, pour
identifier les sujets à risque, les vulnérabilités, et faire en sorte de les
contrer.
Et au niveau de la
vérification, bien, un mandat majeur s'est ajouté en 2013, c'est celui de la
vérification de l'intégrité des entreprises
où on travaille de pair avec l'Autorité des marchés financiers. Donc, dans un
premier temps, les documents des
demanderesses s'en vont à l'Autorité des marchés financiers qui, par la suite,
nous font une demande au niveau de
l'UPAC. L'équipe du commissaire associé, M. Marcel Forget, fait des
vérifications avec tous nos partenaires internes à l'UPAC et externes à l'UPAC pour soumettre un avis à
l'Autorité des marchés financiers. Et nous en sommes maintenant à un
total d'au-delà de 1 300 décisions qui ont été envoyées à l'Autorité
des marchés financiers.
On
a aussi nos équipes de vérification du ministère des Affaires municipales qui
font des vérifications ponctuelles à la
demande du commissaire associé ou des vérifications que je dirais plus
planifiées au niveau des municipalités, et tout ça. Et, lorsque ces gens-là découvrent un processus quelconque qui peut
être associé à de la criminalité, ils le transfèrent au commissaire. À ce moment-là, je l'envoie au bon
endroit au niveau de nos équipes d'enquête. Et il y a aussi l'équipe de la Commission de la construction du Québec dans
cette sphère-là qui fait des vérifications quotidiennes sur le terrain dans les entreprises, et tout ça, beaucoup
impliqué dans le projet Turcot qui est un de nos projets majeurs depuis
quelques mois. Alors, on a une équipe dédiée à ce projet-là, et en
vérification, et en prévention, et en enquête.
Alors,
j'ai fait un bilan assez rapide de l'évolution. Évidemment, comme Mme la
ministre l'a dit, nos budgets ont évolué
avec le temps. Au départ, c'était 30 millions. Maintenant, on parle
l'année prochaine d'environ 48 millions. Au niveau des effectifs,
c'est ça, une gradation d'à peu près 200 employés à 325 actuellement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Il y avait le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Huot : Oui, merci. Merci
pour ce bilan. Il y avait un volet spécifique, moi, qui m'intéressait, sur
la question informatique. Je ne sais
pas jusqu'à quel point vous pouvez en parler. Parce qu'il y une expertise qui
s'est développée avec les années.
Est-ce que c'est une expertise principalement de la SQ qui est là? Parce qu'il
y a eu un mandat récemment, là. Je pense
que c'est en mars dernier, le président du Conseil du trésor... Je pense que
c'est après les arrestations qu'il y a eu récemment ici, à Québec, et il
y a eu un mandat confié. Donc, on dit qu'on veut faire des recommandations dans
les prochains mois. De mémoire, c'est d'ici la fin juin qu'on veut faire
certaines recommandations.
Je
ne sais pas jusqu'à quel point vous pouvez déjà dire quel type de
recommandation on peut faire, mais je veux bien comprendre l'expertise qui s'est développée chez vous sur ces
questions-là, parce qu'on parle de toutes les questions d'appels d'offres. On parle aussi de prévention.
Donc, spécifiquement sur l'informatique, comment on peut... Moi, je ne le vois pas nécessairement. Ça ne fonctionne pas
toujours... Disons qu'il y a un dossier informatique qui se développe,
il n'y a pas de concret comme un pont ou une
route qui se développe. C'est beaucoup plus complexe. Il faut aller faire des
fois certaines vérifications, certaines
conformités. Il y a des gens dans le privé qui développent une expertise très,
très pointue, qui sont capables
d'aller voir : ça, c'est conforme à ce que tu avais mis dans l'appel
d'offres, ce que tu as livré. Oui, il a livré vraiment ce qui avait été convenu. Mais d'aller développer une expertise
comme ça pour faire de la vérification, pour faire aussi de la
prévention, j'aimerais ça vous entendre un petit peu plus spécifiquement sur
cette question-là.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Simplement souligner qu'il reste six minutes à
ce bloc d'échange. M. Lafrenière, à vous la parole.
M. Lafrenière (Robert) : Quand on fait un retour sur le passé, l'UPAC a
été vraiment pensée pour la construction, hein, au départ, là, bon, et on a dû se réajuster justement devant
l'ampleur des contrats publics en informatique et devant différents
éléments d'information qui nous ont été transmis. Dans ce type de dossier là,
il faut que la police — on
a une équipe formidable à la Sûreté du
Québec, la Direction des enquêtes sur la corruption — s'ajuste à ce nouveau mandat là. Mais
comment le font-ils? C'est en faisant justement référence à des experts dans le
privé qu'on va avoir comme conseil, etc.
Mais on a des jeunes policiers, qui ne sont pas de ma génération à moi, qui
sont vraiment versés vers ce type de crime là. Moi, je les trouve
formidables. Je ne comprends pas toujours ce qu'ils veulent me dire, là, mais
je finis par comprendre. Et ça fait en sorte qu'on devient de plus en plus
efficace.
Au
niveau des recommandations, je trouve ça un peu vite de vous en parler. Il y a
une équipe qui travaille là-dessus assez
ardemment, puis, je peux vous dire une chose, on a développé, avec le ministère
des Transports, justement dans les dossiers
de la construction, une complicité d'échange de renseignement qui est très
efficace. On a signé un protocole avec eux,
et il y a un échange d'information qui est vraiment, là, fluide, et ça, ça nous
sert beaucoup. Et on vient de développer exactement la même chose avec le CSPQ, particulièrement pour les
contrats informatiques. Alors, ça, ça va générer pour nous du
renseignement, et tout ça, et ça aide évidemment nos enquêtes.
M. Huot : Trois minutes, à peu près?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Même un peu plus.
M. Huot : Un peu plus. Bon. Il
restait un volet dans mon introduction. Il y avait le volet... On disait qu'au départ, quand on a créé l'UPAC, c'était le seul
organisme au Canada qui avait un regroupement, une équipe dédiée
spécifiquement, un regroupement. Est-ce que c'est encore le cas, le seul au
Canada?
M. Lafrenière (Robert) : Malheureusement,
c'est encore le cas. On a beaucoup d'échange avec l'Ontario, particulièrement
avec l'Ontario, ça fait quatre ou cinq fois qu'on les rencontre. Il y a même un
juge, que j'ai oublié le nom, qui a été
nommé par le premier ministre pour faire un mandat pour voir comment il
pourrait y avoir une unité qui contre,
justement, là, la corruption, les fraudes de masse, etc.
J'ai rencontré ce juge-là à la fin janvier. Les hautes autorités de
l'OPP, ça fait plusieurs fois qu'ils viennent au Québec. Nous, on est allés
leur faire des présentations aussi à Toronto. Je pense que leur modèle va
bientôt voir le jour. Ça va ressembler, dans leur contexte à eux, à l'UPAC.
Et,
honnêtement, je pense que le modèle fait son bout de chemin. L'an passé, je
suis allé faire une présentation en Italie,
à la demande de l'ONU, et les Italiens ont trouvé notre modèle formidable. Eux
autres, ils voudraient que ça soit étendu
à la grandeur de la planète, parce qu'on sait que le crime aujourd'hui... J'ai parlé de fonds bloqués tantôt,
mais ça a été bloqué dans toutes sortes de
pays. Alors, il faut vraiment qu'il y
ait un échange d'information entre les pays, beaucoup plus qu'à l'intérieur d'un seul pays.
Et je vous
dirais que, bon, à travers le Canada... Moi, je suis convaincu que de la
corruption, on le sait, il y en a au Québec,
mais il y en a partout dans les démocraties. Le Canada a quand même un bon
bilan, on est le 10e dans le répertoire du Transparency International,
le numéro un étant le meilleur. Mais, quand on regarde des pays même comme les États-Unis, qui sont près de nous, ils sont 25e,
26e; la France, dans ces chiffres-là aussi. Alors, moi, je crois
beaucoup en notre modèle, et de plus en
plus. On a deux délégations chinoises qui sont venues nous rencontrer, eux
aussi, pour essayer de lancer une unité comme la nôtre.
M. Huot : Et comment fonctionne la
coopération internationale avec les... Est-ce que c'est le commissaire, le bureau du commissaire qui fait les liens
directement avec d'autres corps de police? Des fois, il y a des enquêtes qui
ont un volet peut-être plus international. Comment fonctionne cette
collaboration-là? Compte tenu qu'il n'y a pas d'unité permanente ailleurs dans les autres provinces ou dans le monde, si vous avez des enquêtes où qu'il y a
des besoins plus spécifiques, c'est directement avec les corps de
police? Comment ça fonctionne?
M.
Lafrenière (Robert) : Ça passe
beaucoup par notre unité de la Sûreté du Québec, la Direction des enquêtes sur la
corruption, qui, eux, ont déjà leurs entrées dans plusieurs
corps de police. Ça se fait à
ce moment-là avec les corps de
police étrangers. Mais c'est parce qu'on n'a pas tout le portrait. Si on veut y aller fiscalement, si on veut y
aller avec d'autres stratagèmes qui
ne touchent pas nécessairement la Sécurité publique... Parce que
l'UPAC, c'est plus qu'une affaire de sécurité publique, c'est plus large
que ça, et nos besoins sont plus larges, justement, que les policiers. Mais ça
se fait généralement par ce service-là de la Sûreté du Québec.
M.
Huot : Mais, si j'écoute
bien ce que vous dites, c'est possible que, dans les prochaines années, on voie
des unités permanentes naître un petit peu partout à travers le monde. Au
Canada, là, vous parlez de l'Ontario, assez rapidement, mais il y a un
intérêt, et on pourrait voir ça un petit peu partout à travers, disons, l'OCDE,
par exemple?
M.
Lafrenière (Robert) : Moi,
je crois que oui. Il y a d'autres modèles, comme en Australie, à Hong Kong,
qui ressemblent un peu, mais, bon, des
modèles comme nous, pour l'Amérique du Nord — c'est plus près de nous — le DOI, à New York, c'est ce qui nous a inspirés, et, bon, ça fait son petit
bonhomme de chemin. Je peux vous dire qu'au Canada, les démarches, c'est surtout avec l'Ontario actuellement qui... De
toute façon, c'est eux qui ont un
corps de police provincial comme nous, comparé aux autres provinces.
Donc, les autres provinces, c'est plus la GRC qui... Mais on a des très bons
contacts et des échanges aussi avec la GRC.
M. Huot : Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Il reste une minute à ce bloc d'échange. On va le reporter à un autre
bloc. En fait, je ne peux pas m'empêcher... parce que j'écoutais les observations du
commissaire, et la ministre l'a souligné, que le ministre qui a créé
l'UPAC, on peut dire qu'il a vraiment fait quelque chose d'utile.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Sur cette note, je me tourne vers la deuxième
opposition. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
• (15 heures) •
M. Picard :
Vous devriez peut-être expliquer vos blagues pour les téléspectateurs. En tout
cas, je vous laisse ça.
Merci, M. le
Président. Donc, moi, je vais aborder le sujet du registre des armes à feu.
Vous savez, les dépenses remboursées à la Sûreté
du Québec par le gouvernement fédéral pour l'administration de certains aspects de la loi canadienne sur les armes à feu étaient d'environ
5,3 millions en 2013-2014 et 5 millions en 2014‑2015.
Cette dépense ne représente évidemment qu'une portion de la dépense totale qu'aurait
à payer le gouvernement du Québec si nous disposions d'un registre des
armes québécois.
En réaction à la décision défavorable de la Cour
suprême le 27 mars dernier, la ministre s'est engagée à nous présenter un
projet de loi créant un registre des armes à feu québécois d'ici juin, et ce,
au coût de 30 millions ou plus. En
septembre dernier, nous avons demandé au ministère de la Sécurité publique, par
voie d'accès à l'information, ses estimations
des dépenses totales que nécessitait l'administration d'un registre des armes à
feu québécois. Le 21 octobre, le ministère a refusé de nous fournir
cette information, puisqu'il a été exposé dans un mémoire présenté au Conseil
des ministres par la ministre de la Sécurité
publique et le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs. Ce mémoire
demeurera donc confidentiel pour les
25 prochaines années, à moins, à moins que la ministre en décide
autrement. Donc, vous voyez ma
question : Est-ce que la ministre s'engage à déposer ce mémoire au
secrétariat de la commission et à nous expliquer en détail les dépenses
estimées pour ce registre qui, dois-je le rappeler, n'ont pas été budgétées?
D'ailleurs,
j'aimerais aussi que la ministre nous explique comment et pourquoi cette
dépense n'a pas été budgétée, car
elle aurait eu lieu, même si la Cour suprême avait décidé que les données
détenues par le gouvernement fédéral devaient être sauvegardées et remises au gouvernement du Québec. Donc, M. le
Président, voici mon premier sujet.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui. M. le
Président, évidemment, vous comprendrez, et le député va comprendre aussi, qu'il n'y a jamais aucun ministre qui a déposé un
mémoire du Conseil des ministres en commission parlementaire, et ce
n'est pas aujourd'hui qu'on va écrire une nouvelle page d'histoire. Ça, c'est
évident, M. le Président.
Mais je dois
dire également, M. le Président, qu'effectivement, lorsque le Parti québécois
était au pouvoir, le député de
Verchères, alors qu'il était ministre de la Sécurité publique, avait préparé
lui-même un projet de loi concernant l'enregistrement
des armes à feu, et le collègue a eu l'occasion de réitérer que c'étaient les
estimations qui avaient été faites à l'époque par le ministère, à l'époque
où lui, il était ministre de la Sécurité publique.
Alors, je
pense qu'il est important de répéter ici ce que j'ai eu l'occasion de dire, M.
le Président : Les estimés préliminaires
très conservateurs, comme chiffre, là, on parle d'à peu près 30 millions
de dollars. J'ai eu l'occasion de dire également que, lorsqu'on déposera
le projet de loi, on va déposer aussi l'estimation de coûts peut-être d'une
manière plus détaillée.
C'est important de dire, M. le Président, que le
registre qui existe au niveau fédéral, un, pour commencer, il continue d'exister, sauf que les données qui
touchent les armes longues ou les armes de chasse ne sont plus
enregistrées. Donc, toute la balance des
données sont déjà enregistrées pour les armes prohibées ou certains
types : fusils d'assaut ou autres. Donc les gens ont l'obligation
quand même de continuer à déclarer ça.
Ce qu'il faut
comprendre, c'est que, lorsque le fédéral a mis sur pied son propre registre,
on a fait ce qu'on appelle du «tant qu'à», «tant qu'à y être». Donc,
c'est comme quand on rénove une maison, on va commencer par mettre de la peinture, finalement on va changer les
planchers puis, woups! on va changer les moulures puis on va se rendre
compte qu'il y a quelque chose de pas
correct dans le ciment, ça fait que finalement ça va toujours coûter un peu
plus cher parce qu'on dit «tant
qu'à» : Tant qu'à y être, on va en ajouter, puis, on est là-dedans,
pourquoi pas? Donc le système d'enregistrement qui existe au fédéral
couvre plus que juste un registre d'armes à feu.
Ce qui est
important pour le gouvernement du Québec, là, puis je pense que c'est comme ça
qu'il faut comprendre, c'est que,
pour commencer, il y a eu 14 fois à l'Assemblée nationale où on a dit à
l'unanimité qu'on voulait conserver les données. On ne les a pas, donc on va faire avec. Moi, ce que je suis en
train de faire présentement... Et probablement que le député de
Chomedey, qui est mon adjoint parlementaire, aura l'occasion d'en discuter un
petit peu tard aussi. Je lui ai confié le
mandat de voir comment on peut travailler avec nos gens, parce que ce qui est
important, pour nous, c'est de savoir :
quoi, donc quelle arme dans les types de chasse, qui, qui les a et où elles
sont. Il y a deux choses qui guident notre action, là, c'est aussi
simple que ça, c'est la sécurité du public et la capacité de payer des
Québécois.
Ça fait que
ne pensez pas qu'on va se donner une Cadillac incroyable avec toutes... Moi, ce
qui est important, là, c'est que les
gens qui sont détenteurs d'une arme à
feu longue, là, une arme de chasse, puissent la déclarer, et on sait où elle est. On décriminalise aussi, c'est important
de le dire, là. À partir du moment où
l'arme d'épaule ou le fusil de chasse est
enregistré, c'est de nature pénale au Québec, là. Donc, les gens, on ne veut
pas les rendre criminels parce qu'ils ont oublié de déclarer quelque chose. Donc, je ne peux que réitérer à mon
collègue que l'enregistrement verra le jour, que je veux déposer, avant la fin de cette présente
session, le projet de loi et qu'il y aura les estimés aussi, parce que ce que
je veux faire présentement, c'est... J'ai
entendu les critiques des gens. Je ne veux pas que ce soit contraignant. Je
veux que les gens le déclarent. Il
faut que ce soit convivial pour qu'on puisse suivre les armes à feu en toute
sécurité, et c'est simple comme ça,
M. le Président. Donc, on va essayer de faire ce qu'on appelle, dans notre
langage, la méthode KISS, «keep it simple, stupid», le plus simple possible, le moins cher possible pour être sûrs
que les données sont là, que, quand les policiers vont faire les interventions... Je rappellerais que,
plus de 900 fois par jour, les policiers au Québec consultent pour savoir
s'il y a des armes à feu, et ce qu'on vise d'abord et avant tout, c'est de les
protéger et de protéger leur vie.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le
député des Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : Merci. Je remercie la ministre pour répondre aux
préoccupations citoyennes que nous entendons tous, là, concernant les coûts et le fait que ce soit le
moins contraignant possible tout en étant utile, utile pour les policiers,
c'est ça qui est important, là.
Je
vais aborder maintenant, je vais dire, le dossier Francis Boucher. C'est
plutôt le... C'est ce nom-là qui a mis la problématique plutôt, la problématique qu'on vit au Québec, là, de gens
qui malheureusement quittent la prison par erreur.
Donc, tout
simplement, entre 2006 et 2014, 196 détenus et prévenus ont été libérés par
erreur, mais il existe un comité interministériel
de travail sur les libérations par erreur. C'est un comité conjoint du
ministère de la Justice et du ministère
de la Sécurité publique, mais il y a une petite particularité, ce comité-là n'a
pas de budget. Donc, ainsi, à chaque année
depuis 2006, les établissements de détention du Québec libèrent entre 14 et 37
prisonniers par erreur. J'aimerais d'abord
que la ministre nous explique à quoi sert ce comité s'il ne permet pas de
mettre des mesures en oeuvre et de réduire le bilan des libérations effectuées par erreur. Et compte-t-elle
modifier son mandat et lui accorder de nouvelles ressources?
Parce que, pour
mémoire, je rappelle que, le 23 mars dernier, Francis Boucher, le
fils de «Mom» Boucher, qui a déjà été
condamné à 10 ans de prison pour gangstérisme, complot pour meurtre et
trafic de stupéfiants et qui était en prison,
jusqu'au moment où on le libère, pour avoir proféré des menaces de mort envers
les policiers, a déjoué le système et s'est trouvé en liberté illégale
pendant quelques jours. Quand je dis «déjouer le système», tout dépendant,
parce qu'il y a eu des écrits là-dessus
disant qu'il semble qu'on est allés le chercher dans la cellule et dit :
Regarde, c'est à ton tour, sors aujourd'hui,
mon ami. En tout cas, je ne le sais pas, là. Mais c'est pour ça que ça que
j'aimerais savoir, que la ministre m'explique
qu'est-ce qui s'est passé et pourquoi qu'il semble que la procédure
d'identification n'a pas été faite correctement. Donc, j'aimerais vous
entendre là-dessus, Mme la ministre.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Avant de vous céder la parole,
simplement j'ai raté les dernières péripéties de l'affaire Boucher, mais il y
avait des accusations portées, à ma connaissance, pour liberté illégale, alors
je nous invite à la prudence dans nos commentaires dans une affaire qui serait
pendante devant les tribunaux. Voilà. Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, vous m'avez volé mon punch.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Thériault :
Mais je vais quand même répondre à cet instant.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mais celle-là a fait moins rire.
• (15 h 10) •
Mme Thériault :
Mais je vais quand même répondre en ne personnalisant pas, M. le Président,
parce qu'une libération par erreur, c'est une libération de trop.
Donc,
je considère que, oui, il y a encore du travail à faire. Je vais vous expliquer
bien, bien rapidement qu'à la quantité
d'admissions de personnes qui rentrent dans nos centres de détention, M. le
Président, on parle, en 2014‑2015, de
43 851 admissions, donc autant de personnes sont rentrées dans nos centres
autant en sont sorties. Vous comprendrez qu'on gère les entrées et les sorties, et, en 2014‑2015, il y en a eu 14
comme ça, M. le Président; en 2013‑2014, il y en avait 16; en 2012‑2013, il y en avait 19; en 2011‑2012, il y en avait
16, et en 2010‑2011, il y en avait 23, et ce sont toutes des libérations
de trop, M. le Président.
Vous comprendrez que...
Puis je vais le dire comme ça bien candidement, M. le Président, au ministère
de la Sécurité publique, c'est très vaste, hein? Les Services correctionnels, c'était probablement l'enfant pauvre du ministère jusqu'à
temps qu'on décide de rénover nos centres de détention, de construire des
nouveaux centres de détention, de faire en sorte que les gens qui vont
dans nos centres de détention puissent être détenus dans des conditions humaines,
je vais le dire comme ça, M. le Président. Mais il y a aussi beaucoup de
lacunes qui ont été identifiées.
Vous
savez, ma responsabilité comme ministre, là, ce n'est pas de m'assurer que le gars qui
rentre ou qui sorte ou que la fille
qui rentre et qui sort, c'est la bonne personne, là, ce n'est pas ma responsabilité ministérielle. Il y
en a 43 000, il faudrait que je
sois dans les 17 centres de détention. Tout le monde comprend que ce n'est
pas ça, mon rôle, M. le Président.
Mon
rôle, à partir du moment où on porte à ma connaissance qu'il y a une
problématique par rapport aux libérations par erreur, c'est de demander à mes gens : Qu'est-ce qu'on fait
pour corriger la situation? C'est exactement ce que j'ai fait suite au
dernier cas de figure que le député parle.
Et, M. le Président,
j'ai le plaisir de vous annoncer qu'au cours des prochains mois il y aura
quatre centres de détention au Québec où nous allons implanter les mesures
biométriques de reconnaissance digitale avec le pouce ou l'index, peu importe, mais je peux vous dire qu'il
y aura quatre centres de détention dans lesquels nous allons l'implanter
cette année. Vous comprendrez, M. le
Président, que, par souci de sécurité, je n'identifierai pas les centres de
détention, je ne vous donnerai pas
d'échéancier précis, je ne peux que vous dire que c'est budgété à l'intérieur
de nos propres budgets pour pouvoir
mieux sécuriser et s'assurer que, lorsque les gens sortent de nos centres de
détention, avec la reconnaissance, ça sera la meilleure façon de
contourner les libérations par erreur, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député.
M. Picard : Merci,
Mme la ministre. Probablement que... Merci, M. le Président. Mme la ministre,
tantôt vous avez énuméré le nombre de personnes qui avaient quitté, là,
la prison, de fait, par erreur. Vous avez omis une année probablement tout
simplement par erreur, mais seulement pour rappeler aux citoyens qu'en 2009‑2010
il y en avait 37 aussi, là. Vous avez sauté sur celle-là par hasard.
Mme Thériault :
Non, non, je ne l'avais pas sur mon document.
M. Picard :
Ah! O.K., bien, moi, je l'ai.
Mme Thériault :
Je ne l'ai pas.
M.
Picard : Mais je comprends. Puis c'est bien, lorsque vous dites
qu'il va y avoir quatre prisons qui vont avoir un système biométrique,
là. Mais vous avez pris la décision en mars, on a eu un budget en mars. Tantôt,
je vous questionnais sur le fait que, pour le registre, il y a 30 millions
qui ne sont pas dans le budget, ce n'est pas budgété. La biométrie, à ma connaissance, ce n'est pas
budgété. D'où l'argent va venir, là? Je veux juste savoir : Est-ce que la
ministre parle au ministre des Finances ou il va y avoir un budget
prochainement pour reprendre?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : M. le Président, ce qu'il faut comprendre,
c'est : à partir du moment où on définit un nouveau système d'enregistrement d'armes à feu... à partir
du moment où on va déposer le projet de loi, ce n'est pas en opération, là, donc on peut penser que le système
d'enregistrement, là, sera dans la prochaine année budgétaire, c'est en
partant, là. Je pense que c'est important de le mentionner. Il faut
toujours bien déposer un projet de loi, entendre les groupes, l'étudier, l'adopter, se donner les règlements et,
après ça, le mettre en application, et nous savons tous qu'il y a des
délais.
Si
on fait une comparaison par rapport avec le Bureau des enquêtes indépendantes,
la loi a été votée voilà déjà deux ans et demi si ce n'est pas plus, et
présentement il y a Me Giauque qui est à la direction, on est à la recherche de son adjointe, on a trouvé les locaux, donc ça
prend quand même un certain temps parce qu'il y a beaucoup de choses qui
vont se décider dans le règlement. Donc, présentement, le travail qui se fait,
c'est assumé à même les sommes du ministère
au même titre que la reconnaissance biométrique. Ce que je vous dis, c'est qu'à
l'intérieur de nos centres de détention
on a des enveloppes globales, après ça on les a pour chacun des centres de
détention, mais il y a présentement des
agents de services correctionnels qui sont affectés à l'identification des gens
quand on rentre et quand on sort. Ça fait qu'on est capables de calculer que, si ça coûte x pour mettre le système
de reconnaissance en poste, bien, évidemment, il va y avoir moins de
gens pour pouvoir regarder la personne et faire l'identification, moins de
manipulation papier. Donc, les estimés, ils
ont été faits par les fonctionnaires qui sont aux Services correctionnels. Et,
pour la reconnaissance biométrique, ça coûte beaucoup moins cher que
qu'est-ce qu'on peut s'y attendre pour commencer, et on a planifié à même nos
budgets qu'on pouvait se permettre de l'implanter dans quatre centres
correctionnels.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. En vous soulignant, M.
le député, qu'il reste six minutes à ce bloc d'échange.
M.
Picard : Parfait. Merci. Question très, très rapide, là :
La biométrie, ça va être fonctionnel à quelle date ou à quel mois, là?
On va s'entendre. Est-ce que c'est durant l'année financière que nous vivons
actuellement?
Mme Thériault :
D'ici décembre.
M. Picard :
Décembre?
Mme Thériault :
D'ici décembre, oui.
M. Picard : O.K., merci. Merci. M. le Président, je vais aborder maintenant
un sujet qui va peut-être vous paraître bizarre un petit peu, c'est celui des accidents de travail, des accidentés de travail. En 2013, 43 détenus étaient
sur la CSST suite à une blessure à l'emploi...
d'un fonds central de soutien à la réinsertion sociale dans un établissement de détention; en 2014, 12 de
moins, soit 31 l'étaient. Cependant, on remarque quelque chose lorsqu'on
analyse sur une base annuelle, on remarque que c'est à l'établissement
de Québec, hommes, que l'on en retrouve le plus, soit 20 en 2013 et 21 en 2014.
Donc, je reprends : 20, 21, sur un total de 31 ou de 43.
Ma
question est bien simple : Qu'est-ce qui se passe à Québec?
Les détendus sont mis dans des positions risquées, des situations où ils peuvent se blesser ou tout
simplement ont-ils trouvé un moyen d'être rémunérés sans travailler en
étant accidentés des accidents de travail? Mais je tiens à rappeler aussi à la ministre,
par votre entremise, M. le Président, que,
selon la loi, la ministre de la
Sécurité peut contester la demande du travailleur et demander une révision de
son dossier. Est-ce que la ministre a
fait les vérifications nécessaires pour les dossiers de ces 21 détenus pour
vérifier s'ils sont vraiment admissibles à la loi sur la sécurité du
travail?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, le temps que mon collègue me posait la question... C'est
une question qui est très pertinente
parce que ça permet vraiment aussi de faire le point par rapport à la CSST. Ce
qu'il faut comprendre, c'est que, dans les différents centres de
détention du Québec, il y en a qu'il y a plus d'ateliers, O.K., où les gens
vont effectuer des tâches et des travaux, un
travail, donc ils sont payés pour effectuer des tâches. Et, à Québec, dans le
centre de détention d'Orsainville, c'est là
qu'on retrouve le plus grand nombre d'ateliers, donc, évidemment, le risque
d'accident de travail est directement lié au
fait... avec la quantité d'ateliers, évidemment. Et ce qu'il est important de
préciser, c'est que maintenant,
lorsqu'un détenu se blesse en étant à son travail, évidemment la prime qui est
considérée, c'est 3,50 $ et non pas le salaire minimum ou un
salaire supérieur. C'est un changement qui a été fait dans la loi, évidemment.
M. Picard :
Exact.
Mme
Thériault : Et, si le collègue a plus de questions concernant
ces questions-là, parce qu'il me demandait si j'ai fait les vérifications, vous comprendrez que non, je n'ai pas fait
les vérifications, mais ma sous-ministre aux Affaires correctionnelles est là, donc elle pourrait vous
donner également un complément de réponse là-dedans — c'est Mme Beausoleil — avec
la permission du président, évidemment.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député.
M. Picard :
Oui, oui, consentement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député, il y a consentement?
M. Picard :
Oui, oui, consentement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Dans un premier temps, vous identifier.
Mme
Beausoleil (Johanne) : Oui,
bonjour. Johanne Beausoleil, sous-ministre associée, Direction générale des services correctionnels. Alors, oui, pour répondre
à la question, chaque cas de CSST qui est identifié dans l'ensemble des établissements de détention est étudié, et il y a
des validations qui sont faites au
niveau de voir aussi à faire de la
prévention avec chaque cas, donc, pour que
ça ne se reproduise pas. La particularité de l'Établissement de
détention de Québec, c'est effectivement le nombre d'ateliers qu'il y a. Il y a beaucoup d'ateliers de travail
diversifiés, donc beaucoup plus de
personnes contrevenantes qui travaillent, ce qui explique le plus grand nombre
de personnes qui sont touchées par la CSST.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député, deux minutes à votre bloc
d'échange.
M.
Picard : Deux
minutes, oui, je vais reprendre. Je vais revenir sur le sujet que M. le député Matane-Matapédia a abordé tout
à l'heure, les quotas de contravention.
Vous savez que j'ai déposé un projet
de loi, le projet de loi n° 394. Il y a 20 États
aux États-Unis qui ont adopté des projets de loi, qui ont adopté des lois pour...
Donc, lorsque vous dites que les policiers
sont là pour s'assurer de la sécurité publique, oui, mais le but du projet de loi, ce n'est pas d'empêcher des
policiers de donner des contraventions, c'est de s'assurer qu'il n'y a pas de
quota. Tantôt vous parliez de la régie intermunicipale
de Richelieu. Je ne sais pas si vous savez, mais ils ont fait une demande, en
tout cas, selon nos sources, pour aller
à la Sûreté du Québec, parce qu'il semble qu'à la Sûreté du Québec il n'y en a
pas, de quota, donc, tout simplement
Une voix :
...
M. Picard :
Oui, mais c'est selon les informations que nous avons.
Une voix :
...
• (15 h 20) •
M. Picard :
Non, il n'y a pas de quota. Le but, M. le Président, du projet de loi, c'est de
s'assurer que les citoyens qui ne respectent pas le Code de la
sécurité routière aient vraiment des contraventions mais que les contraventions ne soient pas distribuées
dans des pièges à tickets, qu'on appelle un peu partout. Et, quant à moi, le
ministère des Transports vient
justement d'instaurer peut-être certains pièges à tickets : avec les
nouveaux photoradars, la fiche va être à 10 mètres, là, à 10 mètres du nouveau
photoradar. 10 mètres, là, dans la tête
des gens, c'est 30 pieds, là. Il n'y a aucune voiture qui a le temps de ralentir assez pour ne pas... Ça, c'est probablement un problème
budgétaire qui amène ce genre de
décision là.
Mais je tenais
seulement à vous préciser, Mme la ministre, que c'est un projet de loi qui est
non partisan, qui est réclamé par les
citoyens et par les policiers, par les policiers qui se font dire :
Aujourd'hui, tu t'en vas à telle place ou aujourd'hui, plutôt, non, tu...
On ne se fait même pas dire où tu t'en vas. Tu as un quota de 10, tu ne l'as
pas donné hier, aujourd'hui c'est 20. Puis
il y a des tableaux dans certains postes de police avec, on va dire, le
policier du mois, donc. J'aimerais vous entendre là-dessus, sur à quel
moment... Puis moi, je suis prêt à vous céder la maternité de ce projet de loi
là, ça me fera plaisir.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, ça complétait
le temps qui était disponible pour ce... Mais, si vous le souhaitez, on
peut empiéter sur le prochain pour la réponse ou, si vous voulez, y revenir
plus tard.
Mme Thériault : Je vais le
faire brièvement si ça ne vous dérange pas.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Allez-y.
Mme Thériault : Parce que je
veux vraiment laisser le temps au député de Chutes-de-la-Chaudière pour ses questions. Mais sur celui-là, ce que je pourrais
lui dire, c'est qu'indépendamment d'où on va placer... Woups! il y a des
photoradars. Moi, je pense que là où ils
sont posés, c'est parce qu'il y a plus d'accidents ou plus d'incidents. Et le
but premier, c'est vraiment de la
prévention. Vous savez, M. le Président, dans un monde idéal, si les gens respectent
les limites de vitesse, quand bien
même qu'il y a une pancarte, qu'elle soit à 10 mètres, ou à 100 mètres, ou a un
kilomètre, quand on respecte les
limites de vitesse, on n'en prendra pas, de ticket, M. le Président, c'est
aussi simple que ça. Donc, si les gens ne font pas d'excès, bien ils
n'en auront pas, de contravention.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oui, c'est à vous, M. le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Huot : Merci. Merci, M. le Président. Je vais en profiter... — le député de Chutes-de-la-Chaudière vient
de prendre la parole publiquement — lui souhaiter un joyeux
anniversaire quelques jours en retard. Mais ça a été un anniversaire très
important, c'était écrit dans le journal, l'âge qu'il avait. Donc, probablement
que c'est...
M. Picard : La sagesse.
M.
Huot : La sagesse. La sagesse. Donc, publiquement, M. le député, un
très bon anniversaire. Qui a eu 60 ans, il faut le dire. Il faut le dire. Mais c'était écrit dans la chronique à
Pierre Gingras. Donc, hein? Hein? C'était écrit dans la chronique à
Pierre Gingras.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
...ce qu'on lit dans les médias.
M. Huot : Ah! bien là! Je pensais
que c'était vrai.
Donc, on a eu
droit à avoir quelques minutes tantôt M. Prud'homme. Peut-être qu'il va vouloir
répondre à quelques questions. Je ne
veux pas prendre trop de temps, je veux juste entendre un petit peu... parce
que, bon, dans le contexte, Sécurité
publique, avec le contexte budgétaire, a fait un effort important. Ça a touché
la SQ aussi, évidemment. M. Prud'homme est arrivé il y a quelques mois,
en octobre 2014 qu'on l'a nommé. On a déjà fait... a procédé à des changements, à un remaniement, si on veut, de son
état-major, révision de la structure organisationnelle aussi. Le défi, c'est toujours de répondre aux attentes de la
population. Il y a un défi important, les policiers doivent offrir un
service au quotidien, un service à la population.
On a des services généraux, on a des services
spécialisés, on a des services nationaux. La SQ est organisée de façon territoriale avec mon organisation locale.
Il y a une organisation régionale ou par district, je pense, qu'on
appelle dans le jargon, organisation nationale pour le grand quartier général.
On a diminué le nombre de régions, le nombre de districts. Au niveau de l'état-major, on a diminué le nombre de
directeurs généraux adjoints, et tout ça dans un contexte... La Sûreté du Québec doit s'adapter constamment. Il y
a des phénomènes émergents. Si on suit l'actualité, on est conscients qu'il
y a des phénomènes actuellement qui appellent beaucoup la sécurité publique,
donc il faut être au courant de ce qui se passe.
On est
outillé par beaucoup de technologies, par des outils assez performants à la SQ.
On doit suivre constamment aussi, je pense, maintenant les médias
sociaux pour alimenter un peu peut-être les enquêtes puis certains dossiers, et
tout ça en lien avec... Je fais un lien avec
la planification stratégique aussi de la Sûreté du Québec 2012‑2015. Donc, je
présume qu'il y en aura une nouvelle 2015‑2018...
2015‑2017 dans les prochains mois, qu'on a un volet très important de poursuivre l'amélioration de la
performance organisationnelle. Donc, avec ce qui a été fait dans les
derniers mois, c'est vraiment
augmenter la performance organisationnelle de la Sûreté du Québec. Donc,
peut-être, en quelques minutes, qu'est-ce qui a été fait précisément? Et en
quoi on augmente la performance organisationnelle de la Sûreté du Québec?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, je comprends, Mme la
ministre, que vous souhaitez céder la parole à M. Prud'homme.
Mme Thériault : Oui.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Et, M. le député de Vanier-Les
Rivières, vous n'avez pas abordé le nouveau processus de sélection qui a
mené au choix de M. Prud'homme. Évidemment, il est mal placé pour dire à
quel point il a été amélioré, mais on pourra peut-être y revenir. À vous la
parole.
M.
Prud'homme (Martin) :
Bonjour, M. le Président. Bien entendu, il faut comprendre que, si on recule de
six ou sept mois, lorsque j'occupais les fonctions de M. Marsolais, j'ai
participé aux objectifs de compressions budgétaires et à identifier ce qu'on était capables de
partager entre le ministère de la Sécurité publique et la Sûreté du Québec,
avec mon prédécesseur. Alors, c'est pour ça qu'aujourd'hui je dois vous dire
que les objectifs pour moi sont réalistes. L'objectif,
on veut parler de 30 millions. Pour moi, j'y voyais des pistes de solution
à l'intérieur de la Sûreté du Québec assez... d'une façon je ne dirais
pas faciles, mais identifiables.
Lorsque je
suis arrivé en poste, oui, il y a eu un changement de certains membres au
niveau mon état-major, mais la particularité,
c'est la réduction du nombre de directeurs généraux adjoints. On est passés de
cinq à trois. Et, pour les gens de
l'extérieur, ça peut peut-être paraître banal, mais, pour les gens de
l'interne, c'est une grande modification de structure, c'est-à-dire de
partir de cinq grandes fonctions et de diminuer à trois, pour nous, c'est
d'amincir, c'est de changer la structure
complète. Et l'objectif de ça, bien c'était, un, de débuter par le haut, dont
moi, avec... Naturellement, lorsque j'ai rencontré mes gens, je leur ai
expliqué que c'est beaucoup plus facile pour un directeur général de travailler
avec cinq adjoints qu'avec trois, mais
est-ce que c'est plus efficace et c'est plus coûteux? La réponse, c'est
certainement plus coûteux et, jusqu'à
un certain point, pas nécessairement plus efficace. Alors, j'ai réduit de cinq
à trois, et, tranquillement, au cours de l'année 2015, les effets vont
se faire ressentir, car une diminution des structures apporte nécessairement
une diminution du taux d'encadrement.
Donc, la
première réalisation qu'on va faire et, c'est déjà débuté... Bon an, mal an, à
la Sûreté du Québec, on parle d'environ 360 et quelques
officiers-cadres, presque 400 autorisés, et l'objectif, c'est de le
diminuer, et de le diminuer sensiblement.
Les chiffres ne sont pas établis, mais moi, je crois sincèrement... Et j'en ai
parlé avec mes officiers lors d'une rencontre, on va diminuer de
plusieurs dizaines du nombre d'officiers et cadres à la Sûreté du Québec.
Bien entendu,
l'objectif numéro 1, c'est d'atteindre les cibles budgétaires. L'objectif
numéro 2, c'est d'équilibrer au
niveau du nombre d'effectifs autorisés. Et, bien entendu, pour moi... Et ça,
c'est la réponse, la plus importante que je peux donner comme directeur général, étant un... Je pense que je suis
connu pour avoir été à la Sûreté du Québec plus de 20 ans. J'ai
quitté pour sous-ministre associé et sous-ministre pour une période de six ans.
Mais, pour moi, la réponse de la Sûreté du
Québec est essentiellement visée sur la mission première. Alors, la mission
première de la Sûreté du Québec, c'est quoi? C'est des opérations autant
sur la surveillance du territoire que les enquêtes. Provenant des enquêtes, une
partie de ma vie à la surveillance
territoire, nous avons identifié, à la Sûreté du Québec, nécessairement des
pistes de solution pour être plus efficaces à la Sûreté du Québec. Et la
diminution des structures amène une structure plus efficace, plus souple, plus directe au niveau des opérations avec des
meilleurs résultats, ça, c'est sans aucun doute. Alors, ça a été notre
première piste de solution.
Lorsque je
vous parlais tantôt — je n'ai
pas pu terminer — au
niveau des mesures identifiées pour nous, on s'inscrit dans les compressions du 30 millions
facilement et également dans l'équilibre des effectifs et plusieurs petites
mesures au niveau des formations
essentielles, au niveau des coûts de déplacement et de formation à l'extérieur
du Québec, mais je pense que la
première mesure, la réduction des structures, va nous amener une grande
capacité d'opération. Et j'ai rencontré déjà certains membres de la
l'UMQ, de la FQM pour leur dire : Oui, c'est connu. En 2015, nous avons
des signatures d'ententes avec les MRC à signer, plusieurs, et l'objectif, ce
n'est pas de diminuer la sécurité publique au Québec, au contraire, c'est de la rendre plus efficace, avec
un sentiment de sécurité plus élevé, bien entendu, pour nos citoyens,
avec des coûts normaux, sans augmentation.
Alors, l'objectif, c'est d'amener des gens au niveau des opérations et de
diminuer les structures administratives.
Autre décision que nous avons prise ensemble,
nous avons civilisé certains postes, certains postes d'officiers-cadres... mais d'officiers, plutôt, dans le fond,
qui étaient occupés par des policiers et qui, à l'avenir, vont être
occupés par des employés civils qui sont...
Mme
Thériault : Excusez-nous, c'est parce que, quand vous dites
«civiliser», pour nous, c'est rendre plus civique, civiliser des postes,
alors que, pour vous, c'est de faire occuper les fonctions par des civils. Non,
mais...
M. Prud'homme (Martin) : C'est du
langage policier.
Mme
Thériault : C'est pour ça qu'on se regardait comme ça, avec le
député de Chutes-de-la-Chaudière, lorsqu'on a sourcillé sur le terme
«civiliser le poste».
• (15 h 30) •
M.
Prud'homme (Martin) : Ne sourcillez pas, c'est tout simplement de... Il y a chez nous des postes d'officier, comme d'inspecteur-chef ou inspecteur, dans des
chaises administratives qui vont être
transformés. Alors, je vous ai
résumé ça vite, là, mais c'est ça.
M. Huot : Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Ça complète pour vous, M. le député? M. le député d'Ungava, à vous la parole.
M. Boucher : Alors, merci, M. le
Président. Bonjour, Mme la ministre. Salutations à votre équipe puis à ceux qui
vous accompagnent. Salutations aux collègues des autres oppositions. Nous
aurons des échanges civilisés, faites-vous-en pas.
Écoutez, je vais vous parler un petit peu d'un
sujet, là, qui revient à l'avant des nouvelles de temps à autre, la contrebande du tabac. Vous savez que le tabagisme
est un grave problème de santé publique un petit peu partout
dans le monde, mais, encore aujourd'hui, au Québec, les compagnies de tabac mettent l'emphase de plus en plus sur les jeunes, hein? Vous
savez que c'est quand même assez rare que quelqu'un décide de commencer
à fumer à 35 ans, là, normalement c'est, je dirais, entre 10, 12 et 20 ans, là,
que les choses se passent, en général. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exceptions qui existent, là, mais, en général, c'est là
que ça se passe.
Donc, le gouvernement a décidé au fil des années...
Des voix : ...
M.
Boucher : Oui, le gouvernement... Ça semblait être intéressant, je tendais l'oreille, une confidence. C'est ça, le gouvernement, au fil des
années, justement a établi une politique d'augmentation des prix du tabac pour décourager les gens de commencer à fumer et essayer de convaincre les
irréductibles que ça serait peut-être une bonne idée de cesser de fumer.
Suite à ça,
bien, plus l'augmentation des taxes sur le tabac sont importantes,
souvent, c'est presque un effet direct sur
le taux de contrebande du tabac. Donc, la contrebande de tabac est un phénomène
qui est préoccupant eu égard à son ampleur
puis à ses impacts qui se font sentir au Québec, tant dans le domaine de la santé publique, des finances
publiques que de la sécurité publique.
Comme je vous
disais tout à l'heure, le maintien du prix du tabac à des taux élevés
par l'imposition des taxes est un des moyens efficaces pour réduire la
consommation et décourager les fumeurs potentiels de ne pas se livrer à cette activité-là,
particulièrement chez les jeunes. Par contre, la contrebande de tabac permet
d'avoir une disponibilité de produits de
tabac à coût modéré et souvent à coût relativement faible. Donc, on vient comme,
si on veut, saper les efforts du gouvernement
du côté de la santé publique en diminuant la motivation à cesser de fumer et en
encourageant l'utilisation du tabac par des prix relativement faibles.
La
consommation des produits du tabac, bon, prive... pardon, la contrebande des
produits du tabac prive annuellement
le gouvernement d'importants revenus. Selon le ministère des Finances, la part
de marché des produits du tabac a
toutefois baissé de plus de la moitié depuis 2009 pour s'établir à 14 % en
2013, puis ça, même s'il n'y a pas eu de changement significatif au niveau des taux de tabagisme. La contrebande
de tabac est un marché illégal qui compromet, bon, l'intégrité fiscale
du régime.
Vous savez,
bon, on est dans un effort de rigueur budgétaire où tous les sous comptent, et
puis c'est une forme d'évasion
fiscale qui doit être réprimée autant que possible. Ça remet en cause aussi
l'autorité de l'État puis contribue à enrichir des réseaux illégaux qui
ne demandent pas mieux, là, que d'être dans toutes les activités, là, qui
peuvent être payantes, toutes les activités
illicites. On doit donc éviter l'expansion incontrôlée de ce marché puis
limiter autant que possible les actions des organisations qui s'y
adonnent.
Alors, Mme la ministre, j'aimerais savoir :
Qu'est-ce que le gouvernement fait pour lutter contre le tabac de contrebande
puis essayer d'enrayer ce fléau-là?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, évidemment, mon collègue me
parle du programme ACCES Tabac. Vous n'êtes pas sans savoir... Et
certainement que le député de Chomedey le connaît très bien puisqu'il a déjà
été adjoint parlementaire au niveau du Revenu, dans une vie récente ou
antérieure de député, je le dirais comme ça. Vous savez que le gouvernement tente à lutter contre toutes les formes de
contrebande. Il y a un programme qui s'appelle ACCES Tabac — j'y
reviendrai — ACCES
Alcool, il y a ACCES Construction aussi pour lutter contre le travail au noir
dans l'industrie de la construction. Il y a également un autre programme pour
les crimes économiques. Donc, il y a quatre secteurs
où le gouvernement est
particulièrement actif pour lutter contre la contrebande. Et il faut le dire
aussi, c'est de l'évasion fiscale, donc ça prive le gouvernement de
revenus de taxes qui sont perçues sur la cigarette. Donc, il est évidemment
qu'à partir du moment où le gouvernement se donne les moyens de lutter efficacement pour contrer l'évasion fiscale, la vente de tabac de
contrebande, évidemment... Je pense que c'est important de s'attaquer à ces
questions-là. Évidemment, il faut toujours garder un juste équilibre, parce qu'à partir du
moment où on va augmenter trop les taxes, si on ne lutte pas efficacement
contre la contrebande de tabac, il est vrai qu'à ce moment-là se procurer du
tabac dans le marché au noir va augmenter. Il faut vraiment avoir le juste
équilibre.
Donc, dans le
programme ACCES Tabac, ce qu'il est important de savoir, c'est qu'il y a trois
volets : il y a un volet fiscal,
qui est assuré par Revenu Québec, il y a le volet policier, qui lui est assuré par
nos corps de police, je vais vous l'expliquer un petit peu plus tard, et
le troisième volet, c'est le volet juridique, qui est assuré par le DPCP, donc
c'est lui qui va s'occuper du suivi judiciaire et du dossier traité en vertu du
Code criminel.
Donc,
lorsqu'on regarde le volet policier, il y a cinq équipes mixtes d'enquête qui
sont coordonnées par la Sûreté du Québec, donc qui vont lutter contre les réseaux
d'approvisionnement du tabac dans les différentes régions du Québec. Il
y a deux équipes d'enquête qui oeuvrent sur le territoire du service de police
de la ville de Montréal, et il y a 11 équipes
d'intervention locale qui, elles, visent le démantèlement des réseaux locaux
dans plus de 85 municipalités du Québec. Donc, c'est dire que le
travail se fait partout, avec tous les corps policiers, sur tout le territoire
du Québec.
Je pense que
c'est important de rappeler que c'est en 2014‑2015... Il y a 18,4 millions qui ont été investis dans
les trois volets que je vous parlais précédemment, dont 14,6 millions dans
le volet policier, donc ce qui veut dire que, majoritairement,
les gros des sommes qui sont dédiées pour pouvoir lutter contre la contrebande
de tabac sert essentiellement à dédommager les différents corps
policiers, et on voit que ça porte quand même fruit, M. le Président. Je pense
que tout le monde est conscient qu'à partir
du moment où les policiers font des interventions sur le terrain, ce que ça
fait, c'est que ça vient perturber carrément les marchés de contrebande,
et ça évite la croissance, ça, c'est bien évident. Mais aussi ce que ça fait,
c'est un élément dissuasif envers les contrebandiers potentiels qui pourraient
ou qui voudraient s'adonner à ce commerce-là.
Vous savez aussi qu'on a fait en sorte
que, lorsque quelqu'un se promène dans sa voiture avec une cargaison de
cigarettes de contrebande, on peut saisir le véhicule aussi. Si ma mémoire est
bonne, il me semble qu'avec le temps on a
augmenté les amendes et les peines qui étaient imposées. Donc, évidemment, je
pense que ça contribue à dire que la contrebande de tabac, c'est
criminel et que le gouvernement lutte contre ça.
Je pense que pour les
fins de statistiques, il est intéressant de savoir aussi... c'est que la valeur
marchande des produits du tabac qui ont été
saisis par les policiers au cours de l'année 2013‑2014, c'est plus de
16,3 millions de dollars, qu'au 28 février 2015, la
valeur des saisies de tabac étaient de plus de 20 millions pour l'exercice
2014‑2015. Donc, tout de suite en partant,
on peut dire qu'on a 4 millions de plus au cours de la dernière année.
Donc, on peut dire que l'argent investi
face aux corps policiers permet vraiment, là... on le voit dans l'augmentation
de la valeur marchande qui a été saisie.
Ce
qui est important aussi de traduire dans les chiffres, M. le Président, c'est
qu'avec les efforts qui ont été déployés par les partenaires, ACCES
Tabac, pour la taxe spécifique, c'est passé de 654 millions
en 2008‑2009 à 1 026 000 000 $ en 2013‑2014,
donc c'est une augmentation de plus de 370 millions de revenus de taxes
sur la vente au tabac. Donc, évidemment, bien qu'on veuille, pour les
questions de sécurité publique, faire en sorte que les gens fument le moins possible, il faut quand même comprendre qu'il y
a beaucoup de revenus
qui sont associés directement à la vente de tabac d'une manière légale
et qu'évidemment ces impôts-là servent à faire en sorte que nos Québécois, les
citoyens, aient quand même des frais de santé et des frais d'éducation qui sont
assumés par le portefeuille global de l'État.
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la ministre. M. le
député d'Ungava, 1 min 30 s. Un bref commentaire?
M.
Boucher : Oui. Je vois, Mme la ministre, qu'à travers les chiffres que vous nous avez livrés les efforts
portent fruit. Mais, tout de même, bon, je comprends aussi que c'est... Un niveau zéro n'existe pas, même
si on essaie d'y tendre, et puis
c'est encourageant de voir les choses comme ça. Vous parliez tantôt... Bon,
c'est sûr qu'il y a plusieurs
objectifs qui sont poursuivis dans ça,
autant en sécurité publique, de ne pas enrichir des organisations criminelles qui ne demandent que ça, qui débouchent souvent à d'autres formes de crimes, puis aussi,
bien, que chacun des citoyens du Québec paie sa juste part de taxes et d'impôts, que ce soit à travers ses impôts — bon, on est encore dans la saison des impôts, comme tout le monde le
sait — ou à travers les taxes qui doivent être
prélevées sur un paquet de cigarettes lorsque quelqu'un se présente à un
magasin pour en acheter.
Il ne faut pas
oublier aussi que ce n'est pas seulement que des impôts et du revenu. Le tabac,
pour ceux qui en doutent encore, c'est nocif
pour la santé, puis je pense que ceux qui en doutent devraient réviser leurs
positions puis aller s'instruire sur le sujet un petit peu. Puis ça
coûte une fortune au système public de santé pour soigner toutes les conséquences du tabagisme à long terme. Donc, tout ça, c'est un tout, puis je pense que
vos efforts portent fruit, puis je vous en félicite, Mme la ministre.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Ça complète ce bloc
d'échange.
Je me tourne vers l'opposition
officielle pour 24 minutes. M. le député.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. En novembre dernier, les Québécois
ont appris avec stupeur que le DPCP ne porterait
pas d'accusation dans l'affaire d'un policier de la SQ dont la voiture est
entrée en collision avec celle de Mike Belance,
entraînant le décès d'un enfant de cinq ans. Le DPCP invoque une manoeuvre
risquée du père de l'enfant de cinq
ans pour expliquer pourquoi aucune accusation n'a été portée contre le
policier de la Sûreté du Québec qui a percuté à plus de 100 kilomètres à l'heure la voiture où prenait place
l'enfant, qui est décédé en février dernier à Longueuil. C'est une
histoire qui a touché l'ensemble du Québec, une histoire tragique.
Mais,
maintenant, pour les parents, pour le public, pour l'avenir,
il faut être capable de comprendre ce qui s'est passé, et de nombreuses questions subsistent. En novembre 2014, lors de
la controverse, le directeur actuel de la Sûreté du Québec avait pris un
engagement ferme. Cette histoire «ne s'arrêtera pas là», a-t-il dit aux médias.
«On a perdu un petit gars de cinq ans. Ce
n'est pas normal. [...]il y a un tribunal disciplinaire pour ça. S'il y a
de nouvelles directives à donner à cette escouade, ça sera fait.» C'est
les mots du directeur général de la Sûreté du Québec.
Alors, plus d'un an
après les faits, 14 mois, est-ce que la ministre peut nous dire s'il y a
eu des accusations en déontologie dans cette affaire?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, évidemment, c'est un événement qui est vraiment
très triste, ce qui est arrivé. Vous allez me permettre de dire que mes
pensées sont aussi avec les parents de cet enfant-là. Je pense qu'il n'y a
pas personne qui peut imaginer qu'on peut perdre un enfant dans ces
circonstances-là. C'est des circonstances qui sont très troublantes, M.
le Président, il est normal que les autorités concernées s'interrogent sur les façons
de faire.
Vous savez également,
M. le Président, que ma collègue la ministre de la Justice a mandaté l'ex-juge
de la Cour d'appel du Québec, M. Pierre Dalphond, pour présider une enquête
indépendante sur l'accident qui a causé la mort du petit Nicholas Thorne-Belance, et il devra ensuite
formuler des recommandations au Directeur
des poursuites criminelles et pénales, à savoir si des accusations devraient être déposées
ou non, et, à ce que sache, je n'ai pas reçu aucune indication de ma collègue, du ministre de la Justice, à
savoir s'il y a des accusations ou pas. Vous comprendrez que
j'imagine que c'est un dossier qui risque d'évoluer au cours des
prochains mois, sinon des prochaines semaines.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député.
M.
Bérubé : Je me permets de repréciser ma question : Est-ce
qu'il y a eu, oui ou non, des accusations en déontologie dans cette affaire?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Ce qu'on
me dit, c'est qu'il y a eu une plainte en déontologie qui a été déposée
par plusieurs citoyens. J'aurais
tendance à vous dire... Je vais me tourner de bord pour être sûre de vous
donner la bonne réponse. Je crois
qu'à partir du moment où la plainte est déposée, les gens sont chargés
d'analyser s'il y a matière ou non à poursuivre le dossier. Et, puisque nous avons le commissaire avec nous et le comité qui est à mes
côtés, donc, je pense qu'il serait peut-être de mise, si on laissait
maître...
M.
Bérubé : Juste avant, j'aurais une petite question pour le commissaire, dans le même ordre, parce que
ça fait 14 mois déjà,
donc ce n'est pas prématuré comme réponse à cette question-là.
Est-ce qu'il y a également des modifications aux procédures pour les poursuites, en fait, pour les filatures, par la
même occasion, là? J'aimerais obtenir cette réponse.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je suis certain que cette question-là s'adresse
au commissaire, mais on y... Donc, Mme la ministre, vous souhaitez céder la
parole au commissaire à... Pardon?
M.
Bérubé :
...la ministre n'a pas la réponse.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Bien, en fait, c'est ce que je demandais. Mme la ministre, vous souhaitez céder la parole au commissaire?
Mme Thériault :
Concernant le volet de la plainte en déontologie, je crois que c'est normal que
ça soit le commissaire qui réponde.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a consentement?
Il y a consentement. Alors, dans un premier temps, pour le bénéfice de
tous, vous identifier.
M.
Larochelle (Paul) : Alors, Paul Larochelle, avocat, Commissaire à la
déontologie policière depuis mars 2014. Alors, pour répondre à la question de M. le député, oui, il y a eu des
plaintes concernant ce dossier-là. Je n'irai pas plus loin. J'ai décrété une enquête dans ce dossier-là, et le
dossier est en enquête actuellement. Il y a un enquêteur de l'équipe des
enquêteurs de la déontologie qui est en charge du dossier.
Il
y a aussi le fait que le dossier chemine du côté du... a recommencé à cheminer
du côté du DPCP, et nous, on doit tenir compte de ça pour éviter les
embrouillages au niveau enquête sur cette question-là.
M.
Bérubé :
Sur les procédures quant aux filatures?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
M.
Bérubé :
Ça, c'est plus...
Mme Thériault :
...sur l'autre volet...
M.
Bérubé :
Ça, ça va.
Mme Thériault :
...puisque vous comprendrez que leur rôle, c'est vraiment d'enquêter à partir
du moment où il y a des plaintes, à savoir si les plaintes sont recevables et qu'est-ce
qu'on fait avec.
Mais,
concernant l'autre volet de votre question, par
rapport aux filatures, aux techniques
d'enquête, je peux vous dire qu'il y a
eu six rencontres qui ont déjà eu lieu au mois de janvier, tous comités
confondus, au moins quatre autres rencontres
sont à venir d'ici bientôt, de mars, avril; les partenaires externes — GRC,
SPVM, SPVQ, Longueuil, Laval, Gatineau — ont
été consultés à deux reprises pour harmoniser les normes de surveillance
physique; que la grille d'évaluation des risques en surveillance
physique fera l'objet de la validation interne et externe avant d'être soumise
à l'état-major de la Sûreté du Québec; qu'au mois de janvier il y a des
rencontres qui ont eu lieu avec le service de développement des compétences, volet conduite et révision des
techniques, ainsi qu'avec le service d'encadrement
des pratiques pour la politique de gestion et le développement de la grille d'évaluation
des risques; et qu'une stratégie de consultation du personnel de SSP a été
élaborée pour la révision des techniques de filature; et qu'une synthèse des modifications
apportées aux techniques sera produite bientôt à la Sûreté du Québec.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Donc, on
ne peut obtenir la certitude qu'il y
a eu des... Il y a eu
des plaintes, on ne sait pas s'il y
a eu des accusations, et il n'y a pas encore de modifications précises quant
aux filatures. Donc, si malheureusement des circonstances
similaires se reproduisaient, il pourrait arriver les mêmes choses, parce que
ça n'a pas été modifié 14 mois après.
Alors, en ce sens-là, je me permets une inquiétude qui, j'ai l'impression, est
partagée du public quant à ce dossier.
Je rappelle, là, je parle seulement de l'accident tragique qui
implique un jeune enfant de cinq ans. Je n'ai même pas fait référence à la sensibilité de l'enquête
en question, qui touchait, selon l'article de l'époque — on n'a jamais su si c'était passé ou actuel — des élus. C'est ce qui était indiqué dans
l'article qui était paru dans La Presse. Alors, je ne
suis même là-dessus, je suis sur le décès, la filature, et on va laisser l'UPAC
poursuivre son travail.
Ce qui me permet de
faire une transition vers l'UPAC pour poser des questions, mais...
Mme Thériault :
L'UPAC n'est pas liée à ça.
M.
Bérubé :
Non, je fais une transition. Bien, en fait, la Sûreté du Québec. Lapsus.
Mme
Thériault : ...deux
choses différentes. L'UPAC et la Sûreté
du Québec sont vraiment
deux entités complètement séparées.
• (15 h 50) •
M.
Bérubé : Effectivement, et, à plus forte raison, on va parler de son indépendance dans quelques
instants, si vous me permettez.
Vous
savez, comme parlementaires, on a souvent à analyser des chiffres et des statistiques. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'on a des cartables puis on a énormément d'information, on le fait en permanence : on le fait en commission parlementaire, on le fait dans les rencontres qu'on a. Donc, on analyse des chiffres.
Et parfois, lorsqu'on évoque des chiffres, ça crée des réactions plus sensibles. Et moi, j'ai
posé une question en Chambre au mois de décembre 2014
concernant des statistiques sur l'UPAC et j'ai observé, comme d'autres — c'est
le cas d'Antoine Robitaille, entre autres, dans Le Devoir — qu'il y avait eu une fluctuation importante dans le nombre d'arrestations entre
l'année de référence 2013 et l'année
de référence 2014. D'ailleurs, M. Lafrenière l'a évoqué lui-même
en fin d'année dans une entrevue. Donc, on parlait de 15 en 2014,
arrestations, et de 66 en 2013. Ça, c'est des chiffres qui nous sont fournis,
qui ont été validés.
Lorsque
je lis un texte du Devoir du 19 décembre 2014... et là on demande
à M. Lafrenière de nous parler un peu de l'historique puis du
travail, et on parle de l'indépendance nécessaire demandée par l'UPAC, et on
nous dit : «On va essayer de changer
ça. Avec l'UPAC complètement autonome, les résultats viendront.» Là où je veux
en arriver : Selon la ministre, est-ce
que c'est la structure actuelle qui
fait en sorte qu'il est plus difficile d'obtenir des résultats? Est-ce que le fait que l'UPAC était liée, avait des liens avec la Sûreté du Québec, c'était un obstacle à la conduite des enquêtes? Où elle se situe là-dedans? Est-ce
que, par exemple, bientôt on aura
une législation qui rendra totalement indépendante
l'UPAC? Et est-ce qu'elle se soucie du fait qu'il y a quatre fois moins
d'arrestations sur la base entre 2013 et 2014?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, sur le premier volet de
l'intervention de mon collègue, lorsqu'il parlait de l'accident qui a coûté la vie au petit garçon à
Longueuil, je pense que c'est important de répéter que cet accident-là
est arrivé en février 2014, M. le
Président. Et il y a des étapes qu'on ne peut pas brûler si on veut bien faire
les choses. Moi, là, je suis arrivée ministre, là, trois mois, deux mois
après cet accident-là, O.K., et j'ai dit que, si on devait revoir les processus, on le ferait. Ma réponse à cet effet a
été, aux collègues, que c'est exactement ce qui a été fait, notamment
par les gens de la Sûreté du Québec. Et, en
temps et lieu, il y aura les recommandations qui seront mises en application
pour voir si les règles de filature
peuvent éventuellement être changées pour s'assurer qu'il n'y ait plus
d'accident comme ça et qu'il n'y ait plus de décès de jeune enfant. M.
le Président, je pense qu'on cherche tous la même chose, là, sauf qu'il faut prendre le temps de faire les choses correctement.
Et je ne peux pas m'immiscer dans un dossier qui sera peut-être de
retour devant les tribunaux. Je pense c'est
important de comprendre la différence. Ce n'est pas parce que je ne veux pas,
c'est que je ne peux pas, et il y a toute une nuance à faire.
Concernant
sa question par rapport avec l'UPAC, M. le Président, vous savez, moi, j'ai
toujours dit que l'UPAC pouvait aller là où elle le voulait, qu'elle a
son entière indépendance. Je salue M. Lafrenière lorsque je le rencontre.
Exemple, à l'étude des crédits, je lui ai dit bonjour tout à l'heure, je lui ai
donné la main, comme j'ai salué tous les responsables
des organismes avec lesquels je travaille, même quand c'est des tribunaux quasi
judiciaires. Si c'est la RACJ ou la
Commission québécoise des libérations conditionnelles, M. le Président, vous
comprendrez que je ne fais jamais d'ingérence.
J'ai pris la peine de dire que la police puis la politique, ça ne se mélange
pas. Puis l'UPAC, ils sont libres d'aller là où ils veulent bien aller.
On comprendra tous
cependant qu'il y a des enquêtes qui peuvent se faire plus rapidement, d'autres
qui peuvent prendre plus de temps. Et ce
n'est pas à moi de dire au commissaire combien de temps il va prendre par
rapport à ses enquêtes. Je pense qu'une
enquête vaut la peine d'être bien faite, qu'on prenne le temps qu'il faut et
qu'on mette les ressources
nécessaires pour arriver à du résultat. Mais vous comprendrez, M. le Président,
que je ne peux que dire que les chiffres
sont éloquents. L'argent est au rendez-vous pour s'assurer que l'UPAC fasse son
travail. Et M. Lafrenière est là. Donc,
s'il veut faire état des résultats d'enquêtes — il a l'obligation de faire un bilan public
une fois par année — moi il n'y a absolument aucun problème. Il
est là. Il peut prendre toute la balance du temps qui appartient à mon
collègue, M. le Président.
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Non. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
En fait, le commissaire à l'UPAC, lui, demande depuis six mois une réponse
gouvernementale à sa demande d'indépendance
de l'UPAC. Et là c'est à la ministre d'agir. C'est au gouvernement du Québec,
avec ses moyens législatifs, de
donner une réponse à la demande de M. Lafrenière, qui a été réaffirmée en
fin d'année 2014. Alors, ma
question : Est-ce que M. Lafrenière et son organisation obtiendront
une réponse gouvernementale à un enjeu qui leur apparaît légitime,
c'est-à-dire qu'ils estiment dans leur indépendance puis dans celle qu'ils
veulent davantage qu'il serait... ça serait
mieux que toutes les enquêtes et l'information ne se rapportent qu'à l'UPAC?
Ça, c'est la demande qu'ils nous font comme parlementaires, mais d'abord
au gouvernement du Québec. Alors, est-ce que la ministre va pouvoir apporter
une réponse bientôt — alors,
on est bientôt au mois de mai — à la demande de l'UPAC qui a été exprimée
il y a plus de six mois déjà?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui. M. le
Président, dans les articles, le collègue aurait pu citer aussi Kathleen
Lévesque, La Presse, 22 novembre, Québec veut donner une
autonomie accrue à l'UPAC. Et c'est exactement ce que j'ai dit lorsque j'étais en entrevue. Ce que je peux vous dire
aussi, c'est que la commission Charbonneau, vous savez très bien qu'elle va déposer des recommandations.
Le rapport de Mme Charbonneau a été repoussé à deux occasions.
M. Lafrenière a eu l'occasion de s'exprimer devant la commission Charbonneau. Et je ne peux que
présumer, à la hauteur des témoignages qui sont publics, qu'il y a des recommandations qui seront faites, mais je
ne connais pas la teneur des recommandations. Tout ce que je peux dire, c'est que je peux réitérer la
volonté que l'UPAC soit indépendante, et j'imagine que
M. Lafrenière nous fera également des
recommandations puisque l'UPAC comme telle a déjà quatre ans. Le mandat de
M. Lafrenière, c'est un mandat de cinq ans. Donc, nous allons
devoir revoir la loi, resserrer certaines choses, il aura tout le loisir de me
faire des recommandations. Puis vous savez
quoi, M. le Président? L'UPAC, là, c'est une création d'un gouvernement
libéral. C'est là pour rester pour longtemps et ça pourra toujours enquêter sur
tout, M. le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le
député, un peu moins de 10 minutes à votre bloc d'échange.
M.
Bérubé :
Bien, deux éléments, deux éléments. Écoutez, j'ai demandé à la ministre son
appréciation sur le fait qu'on est
passés de 66 à 15. Bon. Je n'ai pas eu de réponse. Le commissaire de l'UPAC
nous fait une demande à nous, les parlementaires,
au gouvernement. Ma seule question : C'est quand? Je veux bien croire...
elle m'ajoute à ma revue de presse sa volonté, mais elle va s'exprimer
quand, sa volonté?
L'année dernière, on l'avait questionnée sur
d'autres pièces législatives. Elles ne sont pas venues. On pensait même qu'il
allait y avoir un projet de loi sur la nomination du DG de la SQ, ce n'est pas
arrivé. Bon. Sur l'UPAC, est-ce qu'elle
s'engage à déposer bientôt une législation pour répondre à son commissaire de
l'UPAC, à notre commissaire de l'UPAC? Ça, ce n'est pas mêler la
politique, ça; c'est elle qui est la ministre. Alors, je l'interpelle.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense que ce n'est pas à
moi de qualifier le travail de l'UPAC entre 66, 15. Sont-u plus
performants? Sont-u moins performants? Il y a des accusations qui seront
probablement portées qui seront beaucoup
plus graves. Il y a différents crimes. Écoutez, je ne suis pas une policière.
L'UPAC peut faire ce qu'elle veut, M. le
Président, et elle ira là où elle veut, elle fera les enquêtes qu'elle veut.
Moi, je peux juste dire, là, que
l'UPAC fait un excellent travail. Est-ce qu'on peut leur en demander plus, M.
le Président? Ce n'est pas à moi de décider
de la nature de l'enquête, de l'étendue de l'enquête, du temps que l'enquête
peut prendre, du nombre d'enquêteurs. On
comprendra tous que, s'il y a 25 personnes qui travaillent sur la même
enquête, à un même moment, sur une période de temps plus ou moins longue, M. le Président, bien, ce n'est pas comme
s'il y avait 12 personnes et demie qui travaillaient sur deux
enquêtes, M. le Président. C'est au commissaire de décider où il met ses
ressources. C'est à l'UPAC de décider de quelle manière ils mènent leurs
enquêtes.
Puis je suis
convaincue, là-dedans, M. le Président, qu'il va y avoir des coups de filet qui
risquent d'être peut-être plus
retentissants, d'autres qui sont peut-être plus petits. Mais honnêtement, là,
la lutte au crime organisé sur la corruption, que ce soit dans l'industrie de la construction, dans l'informatique,
c'est pour ça que l'UPAC a été créée. Ça fait qu'il n'y a pas de petit
crime puis il n'y a pas de petit criminel. Ça fait qu'ils peuvent... Quant à
moi, tous ceux qui ont joué dans le système
puis qui se sont enrichis aux dépens du système, M. le Président, ils
peuvent tous se faire poigner par l'UPAC, je n'ai pas de pitié pour ça,
peu importe le titre, peu importe la fonction des personnes, que ce soient des
politiciens, des hauts fonctionnaires ou un petit bandit. Pour moi, ça rentre
tout dans la même catégorie, puis c'est légitime que l'UPAC aille faire son
tour là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Oui. Ça va. Je reviens à la Sûreté du Québec, dans les renseignements demandés
par l'opposition, dans un tableau... puis je crois, 45, page 45...
Une voix : ...
• (16 heures) •
M.
Bérubé :
Ça, c'est particuliers. Donc, on a posé la question sur la liste des postes de
cadre qui ont été ou qui seront
abolis par fonction, direction et région. J'ai entendu les explications du
directeur général de la Sûreté du Québec, mais, à la question qu'on a posée, la réponse, c'est aucun, point. Donc,
est-ce possible? Parce que différentes informations nous indiquaient,
là, qu'on doit abolir au moins 150 postes de cadre. Il y a des
statistiques qui nous démontrent qu'on a
davantage de cadres à la Sûreté du Québec qu'il y en a ailleurs au Canada. Les
marges de manoeuvre, il faut les trouver, à moins que... Je me refuse à croire qu'il y a une diminution des
patrouilles au Québec. Alors, ça va venir d'ailleurs, ça va venir
d'ailleurs. Alors, est-ce que c'est la diminution du poste de cadre? Là, il y a
les districts qui ont été diminués, d'ailleurs,
au grand dam de certaines régions. Je pourrais vous parler de la Côte-Nord,
bon, ça a été fait. Mais à la question : Est-ce normal qu'à la page 45 on nous indique qu'il n'y a aucun
cadre qui va être aboli... Si ce n'est pas le cas ou, si c'est le cas, où on va prendre l'argent? Moi, j'ai
quelques pistes à vous évoquer après ça, mais je veux juste me faire
confirmer qu'il n'y a aucun poste qui sera aboli comme c'est indiqué à la
page 45.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, Mme la ministre, vous souhaitez...
Allez, Mme la ministre.
Mme Thériault :
Très court, M. le Président. Je veux juste dire que la sécurité publique, là...
il n'y a pas de compromis sur la sécurité
des gens, au Québec, qu'effectivement, les effectifs au niveau des policiers,
le député a fort raison de dire qu'il
y a... tu sais, que notre volonté, ce n'est pas d'abolir des patrouilles, là.
Au contraire, on a besoin de nos
policiers sur le terrain. Là, on parle de postes de cadres. Donc, évidemment,
je vais laisser le directeur général de la Sûreté du Québec aller un peu
plus en détail à la question du collègue.
Je pense que c'est
normal, on comprendra tous, M. le Président, que, dans les faits, dans la loi,
oui, je suis la ministre titulaire de la Sûreté du Québec, mais que le
directeur général de la Sûreté du Québec effectue à l'interne lui-même sa
réorganisation. Et, s'il y a coupure de personnel ou embauche de personnel, ça
ne m'appartient pas, ça lui appartient, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de...
M.
Bérubé :
J'en appelle à la responsabilité ministérielle. Je veux que la titulaire du
titre me dise, à sa connaissance, s'il y a des cadres qui seront abolis, oui ou
non.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
M. le Président, mon collègue peut bien faire appel à ma responsabilité
ministérielle, ma responsabilité
ministérielle, là, ce n'est pas de mettre des gens à pied dans la Sûreté du
Québec, ni un cadre ni un policier. Ma responsabilité ministérielle,
c'est de m'assurer que mon directeur général ait les ressources pour faire sa
mission, M. le Président. Et, ma
responsabilité ministérielle, je l'assume entièrement. Mais, si vous pensez que
je signe les chèques de paie de tous
les employés de la Sûreté du Québec, M. le Président, bien là, je pense qu'on
se trompe un petit peu de registre.
Puis ma responsabilité ministérielle, pour n'importe lequel de mes dossiers, je
l'assume avec beaucoup de sérieux et
beaucoup de rigueur, M. le Président. Mais, vous savez, c'est comme les centres
de détention, ce n'est pas moi qui dis : On rentre ou on sort. Il y a des gens qui sont là, et, pour les postes
des employés à la Sûreté du Québec, M. le Président, c'est exactement la même chose. C'est des
responsables de ressources humaines, ce n'est pas moi qui fait la
structure, ce n'est pas moi qui vais décider
combien de personnes on va garder dans tel poste ou tel poste. C'est vraiment
une question que le directeur général de la Sûreté du Québec peut
répondre, M. le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le
député, il reste un peu plus de trois minutes à ce bloc d'échange.
M.
Bérubé : M. le Président, j'ai le regret d'annoncer à la
ministre que c'est sa responsabilité, tout le ministère au complet, ne lui en déplaise. Alors, je le lui
annonce. Et elle était sur une pancarte électorale, en 2014, et non
M. Prud'homme. Alors, c'est la responsabilité qu'elle a acceptée,
ça vient avec, les réponses.
Une
piste : on sait que la Sûreté du Québec débourse plus de 3,6 millions
par année pour fournir un véhicule de fonction banalisé à 380 officiers
supérieurs ayant des grades de lieutenant, capitaine, inspecteur-chef ou
inspecteur. Est-ce que ça a toujours cours?
Est-ce que ça fait partie des compressions? J'ai l'impression que, si ça avait
été le cas, ça aurait été annoncé rapidement à vos crédits. Tant mieux
si c'est le cas. J'aimerais avoir une réponse là-dessus. C'est 3,6 millions annuellement. C'est même des
conditions supérieures que les hauts fonctionnaires de l'État reçoivent,
qui n'ont pas, à ma connaissance, de voitures de fonction.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ça complète? Mme la ministre, à vous la
parole.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, le député sait fort bien que tous les ministres qui se
sont assis ici, peu importe qu'ils ont été
libéraux ou péquistes, l'ont toujours fait avec des conditions de travail
normées dans les conventions collectives.
C'est vrai pour tous les ministres péquistes ou libéraux qui ont eu à être
titulaires, à avoir une responsabilité ministérielle
de la Sûreté du Québec. Donc, c'est normé et c'est comme dans n'importe quelle
convention collective, on ne peut pas
décider de mettre ça aux poubelles du jour au lendemain. Je peux juste vous
dire que moins il y a d'officiers, moins il y aura de voitures fournies,
donc, nécessairement, moins ça coûtera cher à l'État, M. le Président.
C'est ce que je peux vous répondre.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Matane-Matapédia, deux
minutes.
M.
Bérubé :
Encore faut-il les confirmations qu'il y a moins de cadres. Parce que, selon la
réponse que le ministère nous a
fournie, il n'y en a aucun. Et là on n'a pas contredit le document. Ça fait
partie des conditions d'embauche ou de travail
des cadres, mais pas pour ceux à venir. Il n'y a rien qui empêche le ministère
de mettre fin à cette pratique-là. Alors, voici une belle tribune pour annoncer, en cette période d'austérité, que
c'est un avantage qui est peut-être indu dans les circonstances et que la ministre pourrait
dire : Ça suffit. Parce que son collègue du Conseil du trésor, il va pas
mal plus loin que ça dans d'autres ministères, notamment en Éducation et
en Santé. Alors, voilà un beau défi, pour le ministère de la Sécurité publique,
de nous annoncer ses couleurs : Est-ce qu'on devrait conserver une voiture
de fonction si on est cadre à la Sûreté du Québec?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Mme la
ministre, 1 min 30 s pour ce bloc d'échange.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, peut-être qu'il serait
intéressant de rappeler au député de Matane-Matapédia qu'un officier, ce
n'est pas un cadre. Un officier supérieur, ce n'est pas...
Une voix : ...
Mme
Thériault : Excusez. Ce n'est pas un policier. Non. Un policier
n'est pas un cadre. C'est ça? Un policier...
Une voix : ...
Mme
Thériault : Il y a des policiers et il y a des cadres
officiers, O.K.? Et la question du collègue était vraiment par rapport aux cadres. Moi, ce que je dis,
c'est : À partir du moment où on fait de la réorganisation, il y a des
gens qui vont quitter, évidemment, d'une manière volontaire. Mais ce que
j'ai également dit par rapport aux voitures qui sont fournies, c'est que plus il y a de gens qui partent à la retraite, moins
il y a de voitures fournies, M. le
Président. Mais le collègue sait très bien que le rôle de la ministre de la Sécurité publique, ce n'est pas de s'ingérer dans une
négociation entre des parties. Et ce qu'il parle, par rapport aux dépenses de
véhicules, c'est tout à fait normé. Est-ce que notre directeur général a la volonté de changer les choses? On le
verra, M. le Président, à la prochaine négociation de convention collective. Mais, à ce que je sache, présentement, c'est normé, M. le Président, et c'est des choses qui ont déjà été définies.
Donc, on verra à la prochaine convention ce que ça va donner.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie. Ça complète ce bloc d'échange. Je me tourne vers le député d'Ungava.
M.
Boucher : Merci beaucoup, M. le Président. Mme la
ministre, vous savez que la
criminalité d'aujourd'hui n'est plus nécessairement
celle qui était il n'y a pas tant d'années que ça encore. L'image, là, du
criminel qui rôde dans les ruelles sombres
à la recherche de victimes pour commettre des assauts, des agressions, des vols
de toutes sortes, avec le policier qui patrouille pour essayer d'assurer
que les rues soient sécuritaires, oui, il y a encore ça aujourd'hui, mais il y
a d'autres formes de criminalité qui sont
tout aussi graves et puis tout aussi... qui portent tout autant à conséquence,
et puis je pense qui sont encore plus pernicieuses et plus underground,
si vous me portez l'expression. Je vais vous parler de la cybercriminalité, des crimes graves qui sont
commis par des gens dans le confort de leur foyer, à la maison et puis
dans lesquels il y a des réelles victimes qui ressortent de ça.
La
cybercriminalité, le phénomène de l'heure en matière de criminalité, qui est
transnational, hein, ce n'est pas des
crimes qui se limitent à une ville ou un pâté de maisons. À partir de la
maison, on peut commettre un crime à l'autre bout de la planète sans même sortir de la maison. Les criminels sont de
plus organisés, ils sont plus habiles, plus au fait des nouvelles
technologies puis de l'information des communications.
En matière de cybercriminalité, il y a notamment
la pornographie juvénile, hein, qui est un phénomène qui est grandissant au Québec, malheureusement, comme ailleurs dans le monde. Les crimes technologiques et
informatiques sont de plus en plus nombreux,
qu'il s'agisse de distribuer de la pornographie infantile ou de permettre aux
criminels de coordonner et de planifier une vaste gamme de crimes plus
traditionnels. Internet a changé la façon dont plusieurs crimes sont commis.
La majorité
des criminels utilisent aujourd'hui le téléphone cellulaire pour communiquer entre
eux ou l'ordinateur pour envoyer des
messages sur Internet, ce qui rend certains crimes plus faciles à commettre et
plus difficiles à détecter. Les opportunités
criminelles rendues possibles par le biais d'Internet sont donc de plus en plus
nombreuses par sa disponibilité accrue
sur une multitude d'appareils intelligents, comme iPad, iPod, etc., et son
utilisation sur une base régulière par une proportion importante de la population.
La
pornographie juvénile fait partie de ces opportunités criminelles, et il ne
fait aucun doute que la prolifération de ces images et de ces vidéos
d'enfants abusés, via Internet, prend de l'ampleur, Mme la ministre. Détecter
les comportements problématiques, notamment en lien avec les cyberprédateurs
sur Internet, peut constituer un défi de taille, hein, ce n'est pas... Ça prend,
comment dire, un personnel spécialisé, des techniques spécialisées. Ce n'est
pas simplement en patrouillant les rues qu'on va voir de visu quelqu'un en
train de commettre un crime de ce type-là.
De plus en
plus, les jeunes sont très actifs sur les réseaux sociaux. Bon nombre de jeunes
enfants et d'adolescents divulguent des informations personnelles sur le
Net. La naïveté et la fraîcheur de l'enfance, des fois... Les jeunes ne réalisent pas la gravité
de ce que c'est que de donner son adresse, de donner son numéro de téléphone,
même de partager des photos. Parce
que je peux avoir la photo de... une image... mais des photos électroniques, il
y a tout ce qu'on appelle les métadonnées
qui disent à quel endroit ça a été pris, à quelle heure, etc., puis quelqu'un
qui est moindrement habile peut faire
pas mal de millage avec une image comme ça. Lorsque, bon, les criminels
accèdent à des informations personnelles, ils tentent souvent d'intimider les jeunes pour parvenir à leurs fins.
Il y a même eu des cas de suicide là-dessus, Mme
la ministre, qui ont été rapportés dans les médias pas plus tard qu'il y a
quelques mois.
Le phénomène de l'exploitation sexuelle des
enfants sur Internet, bien que mieux connu, demeure tout aussi préoccupant encore aujourd'hui. Les prédateurs
sexuels actifs sur le Net adaptent constamment leurs stratégies, puis
celles des organisations policières, dans
le but d'éviter d'être repérés, identifiés ou même appréhendés. La
particularité de ces technologies pose des importants défis aux policiers, parce que,
comme je disais tantôt, ce n'est pas simplement avec une patrouille
conventionnelle qu'on peut détecter ces gens-là.
Les enquêtes
et les poursuites relatives aux crimes commis par l'entremise d'Internet
soulèvent des difficultés particulières :
le lieu de la commission de l'infraction n'est pas toujours
facilement identifiable; les éléments de preuve peuvent se trouver fractionnés entre plusieurs
pays, plusieurs juridictions, ce qui implique souvent, bon, des
enquêtes avec plusieurs corps de police réunis; le nombre incalculable
de lieux virtuels ou d'échange en ligne est susceptible d'être au centre de la commission d'un cybercrime. Ce
type d'enquête exige un haut niveau d'expertise de la part des
policiers. Également, en plus de s'affairer
à détecter des prédateurs et à démanteler des réseaux organisés de pédophiles,
les policiers sont appelés à répondre aux nombreuses dénonciations
émises par le public et de divers organismes où des enfants peuvent être en
péril.
Alors, Mme la ministre, j'aimerais que vous me
parliez un peu de ce que le gouvernement fait pour lutter efficacement contre
ce fléau-là, particulièrement, de la pornographie juvénile.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui. Merci,
M. le Président. J'aimerais remercier le collègue de sa question, parce qu'on a
tous des enfants ou des petits-enfants, vous
le premier, M. le Président. Et, vous savez, j'ai eu l'occasion,
M. le Président, de faire une visite dernièrement dans le quartier
général de la Sûreté du Québec, où j'ai eu droit à une présentation de ce
qui se fait pour lutter contre la
pornographie juvénile. Et je dois dire que cette présentation-là, M. le Président, est vraiment venue me chercher sur le principe de dire qu'aujourd'hui
on ne réalisera jamais assez à quel point les ordinateurs... Internet a changé
la vie de tout le monde, M. le Président.
Vous savez,
moi, j'ai appris que chaque photo et chaque vidéo possèdent comme une espèce de
code d'ADN, ce qui fait qu'on est
capable de détecter les vidéos qui sont téléchargées en temps réel, tout partout.
Ça fait partie des outils de la Sûreté du Québec. Et, lorsque j'ai fait ma visite, ils ont branché le logiciel
qu'ils utilisent, et, au bout d'une heure, j'ai été en mesure de voir en temps réel, sur une carte,
qui était en train de télécharger de la pornographie juvénile à
10 heures le matin, M. le Président. Et je dois dire que c'est assez impressionnant de voir les méthodes
d'enquête qui sont utilisées. Et la
problématique numéro un, c'est qu'on est capable de dire dans quelle maison il y a
eu un téléchargement de pornographie juvénile,
mais la problématique réelle demeure l'utilisateur
en arrière de l'écran ou la personne qui utilise l'ordinateur.
Donc,
imaginez, M. le Président, une descente policière, une opération qui arrive, à
partir du moment où on sait qu'il y a
des fichiers qui sont téléchargés, où la police va arriver, elle rentre dans
une maison, puis là il peut y avoir un père, une mère et des enfants, des enfants étant adultes, ados ou près de la
majorité, et on peut se demander qui a téléchargé. Donc, imaginez le travail à partir du moment où on
décide qu'il y a intervention policière — un, il y a eu de la preuve, on s'entend — et le travail des policiers, qui doivent
saisir les ordinateurs, décoder, désencrypter et commencer à regarder
toutes ces images épouvantables, que ce soient les photos ou les vidéos, où on
voit des enfants se faire agresser. Et là ils
doivent décoder qui — qui — a téléchargé en temps réel. Est-ce qu'il y a
une complicité des membres de la famille? S'il n'y a pas de complicité
des membres de la famille...
J'ai pu voir
aussi deux interrogatoires de personnes qui ont été accusées, M. le Président,
à quel point il y a un déni, non, ce
n'est pas moi, alors que toutes les preuves sont là. Imaginez lorsque les
policiers qui doivent enquêter là-dessus vont trouver des images qui
vont mettre en cause des membres de la famille, des lieux — exemple,
la maison — parce qu'on va être capable de reconnaître,
dans la preuve qui a été amassée, que ce soit au niveau des films, que ce soit au niveau des photos, on va voir qu'il y a
un enfant dans la maison ou un enfant de l'entourage... ou on n'est pas capable de savoir c'est qui, cet enfant-là,
mais qu'on voit que ce sont des photos qui ont été prises dans le lieu où
on a perquisitionné, M. le Président. Et je dirais que c'est extrêmement
troublant de voir le travail qui est effectué par cette équipe-là de policiers,
qui ont besoin du support de leurs supérieurs, évidemment, qui ont besoin du
support du politique, parce que, veux veux pas, on doit lutter contre ça, et ce
n'est pas toujours évident, parce que...
Il y a une
collaboration qui se fait entre les policiers de la Sûreté du Québec, les
différents corps de police. Il y a des dossiers qui regardent les crimes
internationaux, entre guillemets, à partir du moment où on va télécharger des
images... Tu sais, ce n'est pas évident, M.
le Président. Et je dois vraiment lever mon chapeau aux policiers et
policières qui font ce travail-là jour après
jour, de regarder ces images horribles qui mettent en cause très, très souvent
des jeunes enfants.
Ce que je peux vous
dire, c'est qu'il y a trois équipes d'enquête qui mènent et coordonnent toutes
ces enquêtes-là — c'est
en lien avec les enquêtes régionales de la Sûreté du Québec et les sûretés
municipales; qu'il y a un partenariat avec
différentes agences dénonciatrices de ces crimes, comme Cyberaide,
l'Agence des services frontaliers du
Canada, le Centre national de coordination contre l'exploitation des enfants,
de la GRC; il y a une expertise qui est opérationnelle, qui est fournie
par la Sûreté du Québec aux différents demandeurs, que ce soit interne ou
externe, au niveau de la formation; qu'il y a 20 policiers qui sont
spécialisés là-dedans, qu'il y a quatre employés civils; qu'il y a plus de
300 enquêteurs régionaux à travers la province qui ont reçu une formation
sur ce type d'enquête là; qu'on détecte les cyberprédateurs sur
Internet; que les équipes ont organisé de la formation spécifique en détection,
diffusée à plus de 50 policiers de la
Sûreté du Québec et des différents services policiers de niveaux 3, 4 et
5, donc ce qui veut dire 26 corps de police; que les équipes
identifient et enraient les réseaux de prédateurs qui effectuent de la
distribution de matériel pédopornographique.
Depuis
la mise en place de la stratégie organisationnelle de la Sûreté du Québec, donc
depuis avril 2002, il y a plus de
185 arrestations de prédateurs sexuels qui ont été effectuées. Puis
antérieurement l'organisation procédait annuellement à peu près à une quinzaine d'arrestations de pédophiles.
Donc, c'est vrai de dire que ce sont des crimes qui se sont accentués, que malheureusement il y a
encore des enfants qui sont victimes de prédateurs. Mais vous
comprendrez, M. le Président, qu'on ne peut
que faire appel à la vigilance des parents aussi, et en tout temps. Moi, je
suis la mère d'un grand garçon de
24 ans, mais je suis la grand-mère d'un petit garçon de deux ans et demi.
Et évidemment que nos enfants sont notre plus belle richesse, et c'est à
nous, les adultes, de les protéger. Donc, évidemment, comme gouvernement, les
ressources sont là.
Et
vous allez me permettre encore une fois, M. le Président, puisque nous avons un
collègue qui a fait oeuvre utile en
allant de l'avant, en avril 2002... et c'est le député de Beauce-Sud, qui
a mis en place ce programme-là. Donc, pour reprendre vos sages paroles,
j'ai un collègue qui a été particulièrement très actif en sécurité publique.
Et
il est évident que, pour les policiers, imaginez, là, de voir des fichiers
comme ça, après ça, la preuve, aller en cour, les interrogatoires, quand on va confronter les gens qui... c'est
toujours le déni total, et qu'à chaque fois les enquêteurs sont capables, avec des techniques d'interrogatoire
très poussées, de repousser les limites pour faire admettre la
participation à des crimes odieux, soit
l'abus d'enfant... Je remercie du fond du coeur les policiers qui font ce
travail-là, c'est un travail qui est exigeant et qui est,
particulièrement, très difficile, M. le Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. M. le
député d'Ungava, un peu plus de sept minutes à votre bloc d'échange.
• (16 h 20) •
M.
Boucher : Merci, M. le Président. Alors, merci beaucoup, Mme la
ministre, pour ces données-là. Puis, là-dessus, j'ajouterais, là, qu'heureusement
ce n'est pas la majorité des gens. La majorité des gens utilisent Internet de
façon correcte pour leurs activités. Mais je voudrais, bon, pour le bénéfice de
ceux qui nous écoutent peut-être à la maison,
les mettre en garde sur l'importance de bien faire sécuriser vos réseaux
informatiques à la maison. Souvent, les gens, bon, vont au magasin, s'achètent ce qu'on appelle un routeur, dans
le jargon, connectent ça. Ce n'est pas sécurisé, mais ce n'est pas grave, en autant que ça marche. Le voisin peut se connecter
dans notre routeur, mais ce n'est pas grave, le voisin, on le connaît, puis c'est du bon monde, ça aussi. C'est très
important de faire affaire avec des spécialistes puis voir à ce que tout ça soit bien sécurisé, ce qui peut
éviter de se ramasser sous enquête, des fois, pour des choses qu'on n'a
rien à se reprocher. Quelqu'un peut passer
dans la rue en voiture puis se connecter dans notre système informatique à la
maison puis commettre des crimes dont on sera soupçonné après, donc c'est des
choses qui sont bien importantes et puis qu'il faut réaliser.
Mme la ministre, dans un autre registre tout
à fait différent, je vais vous parler
un petit peu du Commissaire à la déontologie policière,
qui fête ses 25 ans. Vous savez que le système de déontologie...
Une voix :
...d'existence et non pas d'âge.
M.
Boucher : D'existence, oui,
on me souffle un petit commentaire ici, à partir du champ gauche, mais...
Donc, toujours est-il que c'est devenu une composante essentielle de la
société, qui contribue à maintenir la confiance du public envers la police, cette dernière ayant tout autant besoin de la
confiance du public pour mener à bien sa mission, difficile
d'application.
Le
Code de déontologie des policiers régit les relations entre le public et le
policier, par opposition à un code de discipline, qui régit les liens
entre le policier puis le corps de police, comme c'est les cas de l'employeur.
En 1990, le gouvernement du Québec a adopté
le Code de déontologie unique pour les policiers du Québec et confiait
l'application de la surveillance de ce code à deux organisations différentes, à
savoir le commissaire en déontologie et un tribunal spécialisé indépendant, le Comité de déontologie policière. Depuis 25
ans, le Commissaire à la déontologie reçoit et analyse toutes les plaintes logées par un membre du public
à l'encontre d'un policier assujetti à ce code. Ce dernier s'applique aux 15 000 policiers québécois et à tous les
agents de protection de la faune, contrôleurs routiers, constables
spéciaux et enquêteurs de l'UPAC.
Vous
savez que le métier de policier est un métier très ingrat, hein, souvent, quand
le policier ne fait rien, on lui reproche de n'avoir rien fait; quand le
policier agit, on lui reproche d'avoir agi. Donc, c'est très difficile, là,
d'avoir un travail qui est apprécié de tous, puis d'où le Commissaire à la
déontologie policière prend toute son importance.
Alors, j'aimerais
savoir, Mme la ministre : Le commissaire existe depuis 25 ans; quel bilan
faites-vous de ce système de la déontologie policière?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre. On se souvient qu'il reste
4 min 30 s à ce bloc.
Mme
Thériault : Oui, merci, M. le Président. Vous voyez, j'ai
demandé aux gens qui s'occupent de la déontologie de venir prendre place à la table. Évidemment, ça
leur permettra de faire un complément de réponse. Vous avez compris qu'il y a le Comité à la déontologie et le
Commissaire à la déontologie. Donc, évidemment, ce sont deux entités qui
se complètent, je le dirais comme ça, hein, M. Lachapelle? Oui?
M. Provencher
(Jean) : M. Provencher.
Mme Thériault : Ah!
Provencher, excusez-moi.
M. Provencher (Jean) : ...
Mme Thériault : M. Lachapelle
étant là. Me Lachapelle étant là.
Une voix : Me Larochelle.
Mme Thériault : Larochelle!
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ils sont indépendants l'un de l'autre. C'est pour ça qu'ils sont assis...
Une voix : Voilà!
Une voix : Non, mais, ça
illustre l'indépendance en soi.
Mme
Thériault : Oui. Ils sont vraiment indépendants. Je pense
qu'autant une entité que l'autre a vraiment sa raison d'être. Je pense qu'il est important, pour que la
confiance du public envers nos institutions et envers la police... Pour
que les gens soient parfaitement confiants, ils font un travail qui est
incroyable. Évidemment, plus il y a de plaintes, plus il y a de matières à
traiter. Mais je dois dire qu'ils sont assez diligents. Et, si vous me
permettez, M. le Président, je pense qu'il
serait opportun que je joigne ma voix, et je sais que vous le faites vous
aussi, pour souligner le 25e anniversaire du Commissaire à la déontologie policière. Mais on pourrait les laisser
s'exprimer sur leur bilan respectif, M. le Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y a consentement dans un premier temps? Je fais...
Une voix : ...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Donc, oui. Et par qui est-ce
qu'on commence? Parce qu'il reste 2 min 45 s.
M. Larochelle (Paul) : Généralement,
on dit : La déférence à l'organisme décideur, qui est le juge.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Alors, puisqu'on a eu le privilège d'entendre Me Larochelle, on va commencer
par le comité.
Une voix : Le tribunal.
M.
Provencher (Jean) : Jean Provencher, je suis avocat et président du
Comité de déontologie policière. Bonjour, tout le monde. D'abord, oui, effectivement, je remercie qu'on souligne
cet anniversaire, qui est un «milestone», là, dans la vie judiciaire
québécoise, parce qu'en 1990 on est venus effectivement créer ce qu'on peut
appeler la déontologie policière dans son ensemble. Il faut comprendre que,
oui, et ça, en boutade, le commissaire et moi, on le sait, on nous confond souvent. Mais il faut savoir que moi, je représente ici un tribunal administratif spécialisé, indépendant,
impartial et qu'en soi aussi, c'est ce qui a
été instauré en 1990 et qui est venu cristalliser une nécessité qu'il y avait à
ce moment-là pour, si vous voulez, puis il le faut, c'est important, rassurer
le public. Parce que nous, on a un devoir avant tout de protection du public,
le commissaire également. Et, cela dit, on est, oui, le commissaire, le comité,
mais il y a une troisième partie, qui est la
partie policière, qui est aussi membre de la déontologie policière. Et on ne
l'oublie jamais. Ils sont partie
prenante de ce que l'on fait. Et donc, moi, rapidement, je vous dis que je
considère cette institution comme la preuve
d'une démocratie, chez nous, qui fonctionne, et je le dis aussi comme président,
avec la collaboration à la fois de la partie
policière et du commissaire, du public. Donc, je dis simplement qu'en ce 25 ans
je constate que le système fonctionne.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Me Larochelle.
M.
Larochelle (Paul) : Merci. Alors, le Commissaire à la déontologie,
depuis 1990, gère, si on peut dire, le Code de déontologie des policiers du Québec, c'est-à-dire les relations entre
un policier, un membre du public, dans l'exécution de ses fonctions. Donc, il faut faire un petit peu
attention : nous, on ne rentre pas dans l'organisationnel des
organisations policières. Et, deuxièmement,
quand on arrive à la fin d'un processus, si jamais il y avait preuve
suffisante, le commissaire ne dépose
pas d'accusation. C'est une citation. Nous autres, on est dans l'univers
déontologique : le lien membre du public et le policier dans l'exécution de ses fonctions. On est un organisme de
surveillance civile, comme il y en a maintenant dans toutes les provinces canadiennes, généralement
composé de civils, mais aussi d'anciens enquêteurs qui proviennent de plusieurs corps de police, et ils n'ont jamais le
droit d'enquêter sur un corps de police pour lequel ils auraient
travaillé.
Et je pense que, si on avait quelque chose, un
bilan à faire au bout de 25 ans, je pense qu'on contribue à la confiance,
la confiance du public envers la fonction policière, et aussi on permet à cette
nécessaire confiance envers les corps
policiers de s'installer. Donc, là-dessus, c'est très important. Et de quelle façon
on contribue à ça? On gère de façon indépendante et impartiale, en tout temps,
un processus de plainte qu'on tente de gérer dans les meilleurs délais. Les délais se sont améliorés au cours de la
dernière année. On a été un peu chanceux. Il y a peut-être certains
événements sociaux qui ont été plus tranquilles. Et là-dessus je pense qu'on...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : En fait, je ne veux pas vous...
Je dois vous interrompre puisque le temps est écoulé sur ce bloc. On
pourra y revenir, à moins que vous souhaitiez vider... Il va rester du temps
sur le temps du gouvernement, évidemment,
là. Normalement, je céderais la parole au député de Chutes-de-la-Chaudière
immédiatement.
M. Picard : Moi, je suis
ouvert. Si monsieur veut terminer sur le temps du gouvernement, je n'ai pas de
problème, là. Moi, que...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
C'est ce que je... Évidemment sur le temps du gouvernement. Ça va?
M. Picard : Ça serait
logique, là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Bon, on va compléter ce bloc, dans ce cas-là.
Une voix : ...on va le mettre
sur notre temps, monsieur...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Me Larochelle, je vous laisse encore quelque temps pour compléter votre
réponse.
Une voix : ...
M.
Larochelle (Paul) : Oui, c'est ça. Alors, 25 autres années. Merci.
Mais on reçoit quand même... On a reçu, au cours de la dernière année, 1 736 plaintes de citoyens. Grâce
à la collaboration quand même des corps de police, on reçoit beaucoup
d'information dès le départ, ce qui fait en sorte qu'on analyse de façon
préliminaire les plaintes, qui nous permettent
d'arriver... en fait, pas qui nous permettent, mais il y a un premier taux de
refus qui est de 62 %. Après ça se met en place un des processus les plus importants au niveau de la
déontologie policière, c'est la conciliation. La conciliation obligatoire qui est rentrée en vigueur en 1997 fait
en sorte que l'on peut régler de façon alternative les dossiers qui s'y
prêtent.
Lorsque ça ne
s'y prête pas et que c'est des dossiers quand même beaucoup plus importants, il
y a un processus d'enquête, et à ce
moment-là nous allons prendre une décision de citer ou de ne pas citer. L'an
dernier, sur 185 enquêtes, on a
conclu qu'il y avait matière à déposer 66 citations, qui ont visé 74 policiers
au Québec. Et à ce moment-là les citations se transportent devant l'instance judiciaire, qui est le Comité de
déontologie, où le commissaire agit en représentation du citoyen. Alors,
c'est un système qui est indépendant et impartial dans toutes ses étapes, y
compris, bien entendu, devant le comité.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie. Simplement une précision, parce que vous avez fait référence à la relation... Vous ciblez la relation
entre le citoyen et les policiers. Le processus disciplinaire, lui,
demeure, et c'est au niveau des corps de police. C'est ça?
M.
Larochelle (Paul) : C'est ça. La discipline, c'est le lien entre le
policier et son employeur, corps de police.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie pour cette
précision. Ça complète ce bloc d'information. M. le député
Chutes-de-la-Chaudière, vous disposez de 23 minutes pour votre dernier bloc.
• (16 h 30) •
M. Picard :
Merci. Merci, M. le Président. Je vais aborder le projet Sentinelle. Le
ministère s'est engagé à moderniser
le système dossiers administratifs correctionnels, qu'on appelle DACOR, dans le
but d'améliorer l'échange d'informations. C'est un impératif qui avait
été motivé pour le cas d'Alexandre Livernoche. Cette histoire avait ébranlé tout le
Québec en 2000. Le jeune homme de 13 ans avait été assassiné par un homme
qui aurait dû être derrière les
barreaux, avait révélé un rapport, qui exposait les problèmes
sur le plan de l'échange d'information. Le ministère
de la Sécurité publique lance donc
une nouvelle version du projet en 2008. En 2010, il augmente les
budgets. En 2012, coup de théâtre : le projet est arrêté parce qu'il ne va
nulle part. En 2014, on relance le projet, qui est jugé prioritaire, et, pour ce
faire, on engage Mme Diane Belzile, dont le ministère écrit, et je cite,
«qu'il ne sera plus possible de poursuivre, voire même de terminer ces
travaux sans l'accompagnement de cette ressource spécialisée».
M. le Président, à ce jour, on a dépensé 1,3 million supplémentaire.
Mme Belzile n'est plus au dossier et on est toujours dans l'attente du
dépôt d'un dossier d'affaires à être approuvé. Bref, encore une fois, le projet ne va nulle part. La ministre nous dit qu'elle
évalue le projet et qu'elle remet en question la décision du gouvernement péquiste de
redémarrer le projet en 2014. Pourquoi un projet jugé prioritaire par son
propre gouvernement par le passé, qui vise à éliminer les risques qu'une histoire
comme celle du petit Livernoche ne se répète, n'est plus prioritaire aujourd'hui?
Est-ce que le système dossiers administratifs correctionnels nécessite toujours
une modernisation, Mme la ministre?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, évidemment, je
pense qu'à peu près tout le monde se rappelle l'histoire d'Alexandre
Livernoche, qui a été une victime malheureuse, je pense que c'est comme ça
qu'il faut le dire. Il n'y a
pas un enfant qui mérite de mourir comme ça
non plus. Je pense que tout
le monde s'est senti très interpellé
par ce qui s'était passé dans ce
cas-là. Je pense que ce qu'il est important de mentionner, c'est
que les personnes contrevenantes, là, sont désormais évaluées avant leur
libération, qu'il y a des outils d'évaluation qui ont été revus et qui ont été
mis en place pour éviter que ça ne se
reproduise, que la véritable réponse à l'affaire Livernoche, c'est l'évaluation
systématique des contrevenants avant
leur libération, que le système Sentinelle, il ne peut pas changer ce
processus-là, mais que ça sera un outil additionnel qui va permettre de
traiter plus rapidement l'information. Elle est juste là, la différence.
Quant au
projet Sentinelle comme tel, par rapport à l'extrait de procès-verbal que vous avez lu, puisque
j'ai pu prendre connaissance de ce document-là, ce qu'il est important
de préciser, c'est qu'au moment où le procès-verbal a été noté où on disait que l'expertise de cette dame-là était indispensable,
c'est que l'évaluation n'était pas complétée et qu'à l'heure où on se parle, l'évaluation par rapport à l'expertise que cette dame-là avait à apporter, l'expertise a déjà été dispensée.
Donc, au moment où on se parle, puisqu'elle a transféré déjà l'information, puisqu'elle avait été à la base du projet, l'expertise a été transférée par rapport aux bonnes personnes à
l'intérieur du ministère de la Sécurité publique, ce qui
explique que son contrat n'a pas été reconduit, tout simplement. Mais, au moment où le procès-verbal a été écrit, c'était un fait, parce que l'expertise n'avait pas été transférée. Aujourd'hui, l'expertise, puisqu'elle est transférée, il n'y avait pas nécessité de reconduire le contrat de cette
dame-là.
Quant au projet comme tel, ce qu'il est important
de comprendre, c'est que moi, je me dis : On doit évaluer correctement si on va de l'avant ou pas avec le
projet. Il y a un dossier d'affaires qui sera déposé. Ce qu'il
faut comprendre, c'est que le ministère de la Sécurité publique travaille en étroite collaboration avec les gens au Trésor, donc le directeur des technologies de l'information, ce qu'on
appelle le DTI, pour s'assurer que le dossier d'affaires réponde aux besoins
actuels. Mais il faut comprendre une chose
aussi, M. le Président, c'est que c'est un projet que ça fait longtemps
qu'il dure, puis il faut s'assurer que, dès qu'on va décider, si on décide
qu'on va de l'avant avec ça, il faut que la technologie ne soit pas désuète et qu'elle réponde aux impératifs d'aujourd'hui aussi, puisque c'est un projet qui a été démarré dans le
temps...
Donc, je veux
être prudente lorsqu'on investit des fonds. Est-ce que
les fonds vont répondre... Lorsqu'on
parle de libération par erreur, exemple, à
partir du moment où on va être capables de capter, avec la nouvelle
technologie, qui sort, qui rentre,
bien, évidemment, ça peut faire une différence. Et la captation
biométrique n'était pas du tout dans le portrait lorsqu'on a parlé de
Sentinelle. Donc, il faut essayer de faire avec les nouvelles technologies
aussi.
Si le député
veut un complément d'information, la sous-ministre, Mme Liette Larrivée, qui a piloté le
dossier, peut donner plus d'information.
M. Picard : J'ai une autre
question, mais, peut-être tantôt, on ira à la sous-ministre, là. Selon le
document de demande d'approbation de la
programmation annuelle en ressources informationnelles, là — le
fameux PARI — 2014‑2015 du ministère de la Sécurité
publique, qui a été envoyé au Conseil du trésor le 15 février 2015 pour approbation,
6 750 000 $ ont été prévus à titre de provision pour le projet
Sentinelle. Le Conseil du trésor a approuvé la demande le 17 février. Qu'est-ce
que ce 6 750 000 $? Puis s'ajoute-t-il aux 35 millions
prévus initialement?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Je pourrais
laisser Mme Larrivée, qui est la sous-ministre, répondre parce que c'est la
spécialiste des chiffres.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Il y a consentement? Consentement. Alors, dans un premier temps, pour les fins de l'enregistrement, vous
identifier.
Mme Larrivée (Liette) : Liette
Larrivée, sous-ministre associée aux Services à la gestion, au ministère de la
Sécurité publique.
Alors, ce qui
est présenté dans le PARI est effectivement une planification pour des dépenses
additionnelles pour la poursuite du
projet Sentinelle. Maintenant, ce qu'il faut savoir, c'est que ces sommes-là ne
seront pas consacrées tant que le dossier d'affaires final ne sera pas
autorisé, dossier que l'on travaille, comme le mentionnait Mme la ministre, en collaboration avec le directeur... voyons, le DPI,
pour nous assurer que toutes les nouvelles exigences — et de rencontrer toutes les conditions gagnantes — soient respectées dans le projet. Maintenant,
il y a des éléments à considérer qui sont, bien sûr, les choix
technologiques pour encore avoir un système qui va avoir une durée de vie
utile, une solution qui va rencontrer nos
objectifs, notre cadre financier, et, encore une fois, s'assurer que tous les
éléments... On est en train de peaufiner tous les éléments du dossier
d'affaires final pour répondre à l'ensemble des questions du DPI et faire que
le projet soit viable et accepté sur tous les plans, autant technologique que
financier.
Mme Thériault : Mais le 5 millions
n'est pas investi.
Mme Larrivée (Liette) : Il n'est pas
investi, le 5 millions.
Mme Thériault : Il n'est pas
investi encore.
Mme Larrivée (Liette) : C'est dans
la planification, mais il n'est pas encore investi.
Mme
Thériault : C'est ça.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, vous voulez
ajouter quelque chose? Ça va? M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : O.K., mais, pour bien comprendre, là, le projet,
est-ce qu'il est toujours à 35 millions ou il est à 42, là, avec le
6 750 000 de plus?
Mme Larrivée
(Liette) : Les sommes investies jusqu'à maintenant dans le projet sont
de l'ordre de 36,2.
M. Picard :
Plus le 6 750 000$ qui va...
Mme Larrivée
(Liette) : Plus le... Ça, c'est de l'argent qui est provisionné pour
la suite du projet.
Mme
Thériault : Il est provisionné. M. le Président. Bon, M. le
Président, le 6 millions, il est provisionné, mais il n'est pas
investi encore, donc c'est de l'argent qui est mis de côté lorsqu'on va aller
de l'avant, si on va de l'avant, O.K.? Dans
le SIIJ, dans l'ancien programme, là, il y a eu 36,2 millions, O.K., c'est
l'évaluation préliminaire, et, depuis que le projet est revenu à la Sécurité publique, on a 1,3 million
supplémentaire qui a été fait par la Sécurité publique, donc on parle de
37,5 millions à date.
Une voix :
Ça, c'est le total à date.
Mme Thériault :
Ça, c'est le total d'argent qui a été dépensé...
M. Picard :
Total à date. C'est ça, mais, si le 6 750 000 $ provisionné est
investi, on va être à 40 et quelques.
Mme
Thériault : Oui. S'il est investi, donc le «si» est vraiment
conditionnel, est important, parce qu'à l'heure actuelle on est en train de voir le plan d'affaires, et c'est ça qu'on
travaille, en étroite collaboration avec le DPI, pour être certains si
on continue dans le projet Sentinelle ou si on arrête tout. On ne peut pas
faire dépenser de l'argent pour quelque
chose qui sera peut-être éventuellement passé date ou qui ne répondra pas à la
nouvelle technologie. Mais, par contre,
vous comprendrez que, là, on va essayer de faire le... on va essayer de prendre
la meilleure des décisions, c'est évident. Il faut que le plan
d'affaires se tienne, et le plan d'affaires, on ne le fait pas seuls; on le
fait avec les autres autorités, donc le DPI.
M. Picard :
Il reste combien de temps, M. le Président? Beaucoup. Merci.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...
M. Picard :
Toujours dans le volet informatique...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : C'est des gros chiffres, je ne voulais pas
vous impressionner.
• (16 h 40) •
M.
Picard : Selon, toujours, le PARI, là, du ministère, vous avez
fait une demande au Conseil du trésor, et ce dernier l'a approuvée le 17
février, pour une dépense de 180 000 $ qui est prévue pour la
conception d'un nouveau formulaire
électronique du système des libérations conditionnelles. Je veux tout
simplement savoir quelle modification le ministère souhaite-t-il apporter au formulaire de la Commission
québécoise des libérations conditionnelles? Pourquoi? S'agit-il de modifications
techniques, cosmétiques, bureaucratiques? Je vous laisse le choix.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : On essaie
de trouver... Est-ce que vous pouvez nous donner une référence de page? Est-ce
que c'est une question que vous avez déjà posée, juste pour qu'on puisse vous
donner la bonne réponse à votre question? Est-ce qu'on fait référence à un
document quelconque ou si c'est une demande d'accès à l'information, ou...
M. Picard :
Non, non, ce n'est pas une...
Mme
Thériault : Parce que
je veux juste être bien sûre de répondre la bonne chose. Vous comprendrez
qu'avec la quantité d'organismes qu'on a, des projets, il y en a beaucoup. Et
je veux juste être sûre qu'on vous donne la bonne information.
Une voix :
...
Mme Thériault :
S'il vous plaît. Ça va être plus facile pour nous.
M. Picard : Oui, oui, c'est
bien correct.
Mme Thériault : Merci. C'est : Secrétariat du Conseil du
trésor, dirigeant sectoriel de l'information; programme annuel de ressources
informationnelles; nom de l'organisme : ministère de la Sécurité publique.
Dans le cadre d'une réponse... programme des activités en RI contribuera à
l'atteinte des objectifs...
(Consultation)
Mme
Thériault : Ce qu'on
me donne ici, c'est : Le projet consiste à la refonte de la partie
relative au formulaire du système de gestion des libérations conditionnelles.
C'était pour améliorer le processus de rédaction des formulaires lors des audiences ainsi que la qualité des décisions
rendues par les commissaires par un meilleur encadrement informatique...
que le budget autorisé révisé était à 180 000 $, que le total dépensé l'a été à
127 400 $ et que c'était pour la Commission des libérations conditionnelles. Donc, vous voyez, de 180 000 $, on a... la dépense réalisée,
c'est 127 400 $, donc il y a une différence.
Une voix :
...
Mme
Thériault : O.K. C'est ce qu'on dirait, là, le canevas des
jugements. Dans l'état d'avancement du dossier, ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a
l'architecture fonctionnelle qui est terminée; prototype et preuve de concept,
terminés; l'analyse, terminée à 90 %; la programmation est en cours; qu'il
y a une importante demande de changements qui est prise en charge et que c'est
prévu, pour terminer le projet, en juin 2015 ou à peu près. Dans les actions
futures, il faut recevoir les éléments de
besoins manquants; terminer l'analyse; terminer la programmation et le livrer
en acceptation.
M. Picard :
O.K.
Mme Thériault :
Donc, c'est pour faciliter le travail des commissaires qui prennent en
délibération les causes, là, puis s'assurer qu'ils ont un canevas uniforme.
M.
Picard : O.K., merci.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...minutes à votre bloc d'échange, M. le
député.
M.
Picard : Merci.
Toujours sur le même sujet, est-ce que vous croyez respecter le 180 000 $ ou... Parce que, là, on me
dit... Ça va se terminer en juin, là, puis on voit souvent des dépassements de
coûts, là...
Mme Thériault :
La présidente, Me Ferron, m'indique que oui de la tête. Oui.
M.
Picard : O.K. Tout à l'heure, lorsque mon collègue de
Matane-Matapédia a abordé la nouvelle organisation de la Sûreté du
Québec, là, le directeur général parlait qu'il était en négociation avec les
MRC pour les tarifs, là, et le montant qui est facturé pour les municipalités,
c'est par règlement. Donc, j'aimerais tout simplement savoir si vous prévoyez ne pas charger plus cher aux
municipalités pour obtenir les services de la Sûreté du Québec. Là, c'est
vraiment une décision du gouvernement. C'est par règlement, là. Donc, je
voudrais tout simplement que vous rassuriez les citoyens du monde rural.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui, M. le Président, évidemment, oui, je peux vous
dire que le règlement, il a été changé en 2006... 2008? 2006, 2012. Donc, il n'est pas dans nos cartons de changer
le règlement. C'est important de comprendre qu'il y a un mode de calcul qui existe, hein, évidemment, qui est basé
en portion sur la richesse foncière des municipalités. Il faut comprendre également que, lorsque le total
qui est facturé est supérieur, à cause de la richesse foncière, aux
services rendus, il y a une ristourne qui est retournée aux différentes
municipalités. Je sais qu'on essaie d'analyser chacun des partages de coûts des services policiers selon les
MRC. Et je peux vous dire que, exemple, les coûts des services policiers
de la SQ, il y a 47 % qui est pris en charge par le gouvernement, et la
balance, là... O.K., j'ai un exemple ici, qui peut sembler peut-être un petit
peu indigeste, mais, si je prends l'exemple de la MRC de Vaudreuil-Soulanges,
exemple, on a facturé au total
24 348 000 $. C'est les factures qui ont été payées par les
municipalités; que le calcul du coût de la desserte policière, c'est évalué, là, avec le nombre de policiers que ça
prend pour être capable de faire la couverture, par un coût moyen de
policiers, ça donne 21 916 000 $, donc vous voyez que la facture
a été supérieure aux coûts — des
policiers — qui
sont estimés.
Donc, pour le total
des factures payées, il y a un calcul savant qui dit que, quand c'est supérieur
à 80 %, on rembourse à la MRC une
certaine ristourne. Donc, évidemment, pour celle que je vous parle, le calcul
savant disait qu'ils avaient payé
111 % de leur facture, donc on leur a retourné une ristourne qui
dit : Le total pour cent des factures payées, moins 80 % du coût de la desserte, donc, dans
le cas de la MRC, il y a eu une ristourne de 6 815 000 $ qui a
été reversée. Donc, je veux juste
mentionner par là que, bien que la base du calcul de facture est faite sur le
taux de la richesse foncière, quand une MRC paie un montant qui est
supérieur, on lui retourne de l'argent, et il y a une portion de la facture,
quand même, qui est payée par le gouvernement du Québec.
M. Picard : Donc,
vous nous confirmez que les citoyens ne devraient pas avoir de hausse. Vous ne
prévoyez pas changer les balises du règlement. C'est ça?
Mme Thériault :
Non. Le mode de calcul, non, mais...
M. Picard :
Non, non, je comprends que, si la valeur... oui, là.
Mme Thériault :
C'est ça, oui.
M. Picard :
Mais les autres paramètres ne changeront pas, c'est seulement la valeur
uniformisée, là. Je comprends.
Mme Thériault :
Pas pour le moment, non, ce n'est pas prévu.
M. Picard :
O.K. Je vais revenir, M. le Président, sur le décès du bambin dans la ville de
Longueuil. Selon le rapport d'analyse et de reconstitution de la collision
produit par le SPVM, vous savez que les données fournies par le module électronique indique que la vitesse du
véhicule de la Sûreté du Québec circulait à une vitesse de
108 kilomètres-heure lors de l'impact. Et vous savez aussi que les
modules, dans les autos-patrouilles, la vitesse maximale qu'ils enregistrent, c'est 122 kilomètres. Lorsqu'on
prend connaissance du rapport, lorsqu'on voit le temps de réaction du
policier, il appert que le véhicule allait
plus que 122 kilomètres, quelques secondes avant l'impact. On sait aussi
que le policier avait une bonne vision, c'était une belle température, il
n'y avait pas de problème, et on suppose que le véhicule qui a été frappé avait
le clignotant gauche qui indiquait qu'il allait tourner.
Aussi,
qu'est-ce qu'on sait, c'est que la personne qui était, entre guillemets,
poursuivie ne représentait pas une menace
immédiate à la sécurité publique. C'était, il semble, une filature d'ordre...
en tout cas, générale, je ne veux pas rentrer dans le détail plus que
ça, mais ce n'étaient pas des gens qui venaient de commettre un hold-up, là,
qui étaient poursuivis.
Donc,
ma question est tout simplement : Est-ce que vous avez ou vous pensez
revoir les procédures de filature pour éviter ce genre d'incident là...
d'accident là, plutôt?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, évidemment, oui, c'est
exactement ce qu'à l'époque le nouveau directeur général de la Sûreté du Québec avait répondu, qu'au-delà de la
déontologie policière, au-delà du fait que ma collègue la ministre de la Justice a mandaté un juge pour
regarder le travail du DPCP, je dois dire qu'à chaque fois qu'il y a un
incident, un accident, chaque fois qu'il y a
un décès, dans ce cas-ci d'un très jeune enfant, je pense que les corps
policiers, ils ont une obligation
morale de revoir leurs façons de faire pour s'assurer que plus jamais un
accident comme ça ne se reproduise. Et je suis convaincue que le
directeur général de la Sûreté du Québec, qui est en arrière de moi, partage
entièrement ces propos-là, puisqu'il a eu
l'occasion de le dire sur la place publique, qu'on va revoir les procédures.
Et, s'il y a lieu à faire des changements, les changements seront faits.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
• (16 h 50) •
M. Picard :
Merci. Je vais revenir sur les compressions de 30 millions qui ont été
annoncées à la Sûreté du Québec. Il
s'agirait d'une compression de 150 officiers supérieurs sur les
400 cadres et il serait aussi question de diminuer le nombre
d'employés civils et de modifier les 10 grands districts. Avec les départs à la
retraite et l'attrition, le nombre d'officiers
de la Sûreté devrait passer de 400 à 250 dans la prochaine année, environ
38 %. Le taux d'encadrement, qui est actuellement de 1-10, pourrait
être alors augmenté jusqu'à 1-35, selon les besoins. C'est ce qui a été annoncé
par le D.G. de la Sûreté. La GRC a un taux d'encadrement de 1-24, tandis que la
police provinciale de l'Ontario, 1-39.
Une
question : En combien de temps s'effectuera cette compression de 38 %
des effectifs d'encadrement? Des analyses ont forcément été effectuées
pour s'assurer que les services aux citoyens ne seront pas affectés. Est-ce que
Mme la ministre peut déposer ces analyses au
secrétariat de la commission pour savoir s'il va y avoir des impacts sur
les services offerts aux citoyens? Et aussi peut-elle m'expliquer où sont les
30 millions d'économie, si le budget relatif à la gestion interne et au
soutien de la Sûreté ne fait que passer de 236 millions à
226 millions, soit seulement à peine 10 millions
d'écart entre les deux, et en fait le budget de la rémunération ne bouge que de
5 millions? J'essaie juste de concilier entre le discours et les
chiffres qui sont dans les crédits. Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, on a deux minutes pour
essayer de tout réconcilier ça. Mme la ministre.
Mme
Thériault : Et, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, puisque
le directeur général est là, je pense qu'il peut expliquer et défendre
les chiffres...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Il y a consentement? Il y a
consentement. À vous la parole, M. le directeur général.
M. Prud'homme (Martin) : Deux minutes, M. le Président. Rapidement, il
faut comprendre que ce serait plus facile
de vous répondre en 2016, parce qu'en 2016 je vais avoir, avec l'équipe, réussi
à déterminer le nombre de cadres officiers
qui vont être retranchés chez nous, à la Sûreté du Québec. Bien entendu,
lorsque vous avez fait part, vous ou un de vos collègues, du 150 officiers, ce n'est pas un chiffre que moi, de
mon côté, on a sorti, 150. Par contre, bien entendu, nous avons débuté
des travaux de restriction, d'amincir les structures. Et, au fur et à mesure
qu'on avance, avec les collègues officiers...
Parce
que vous comprendrez que, lorsqu'on touche à la grande fonction des enquêtes,
on ne peut pas, nous, à notre niveau,
arriver puis dire : On va en couper 30 comme ça, là. Donc, il faut le
faire graduellement, et, à terme, on pense d'être capables d'avoir un chiffre concret à la fin de l'année 2015.
Mais je peux quand même vous dire d'entrée de jeu que nous parlons de plusieurs dizaines de postes
d'officiers. Donc, j'ai mentionné, dans une rencontre avec mes
officiers, qu'on pouvait peut-être se rendre
à une centaine de postes, mais il n'y a rien de déterminé avec un nombre bien
précis...
Une voix :
...
M. Prud'homme (Martin) : ...par attrition, mais il n'y a rien de déterminé
par un nombre bien précis, parce que nous sommes en train d'effectuer le
travail, et je suis arrivé en fonction à la fin octobre, alors...
Et, petite précision
également, je veux vous mentionner, dans mon deux minutes : Il n'y a aucun
objectif de couper le nombre de policiers et
de policières sur le terrain, là. On parle de cadres, et surtout sur la facette
administrative de la réduction des structures.
M. Picard :
...vous ne savez pas le nombre de personnes, mais le 30 millions de
compressions est là.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Ça complète, malheureusement, à
moins que, du côté gouvernemental, on souhaite revenir avec la question.
Malheureusement, ça complète...
Des voix :
...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mais là, je ne sais pas...
Est-ce que vous avez bien compris la question? Parce que là on a terminé
le bloc d'échange, là, et je ne veux pas...
Une voix :
Oui, oui.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...sur le temps du gouvernement.
Mme Thériault :
M. le Président?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Je pense que, dans un souci de transparence, il faut prendre le temps de bien
répondre. Il n'y a pas de problème pour que le directeur général de la Sûreté
réponde sur le temps du gouvernement. Ça me fera plaisir. Donc, oui.
M. Prud'homme (Martin) : Oui. Je vais respecter la coupure du
30 millions parce que je l'ai établie, lorsque j'étais sous-ministre, avec mon prédécesseur, le
directeur de la Sûreté. Et, pour nous, le 30 millions était un chiffre
valable dans le partage avec le ministère. Le ministère a eu une enveloppe de
compressions, et la Sûreté du Québec a eu un 30 millions,
alors aujourd'hui, comme directeur, je vais le respecter. À quel endroit je
vais l'identifier? En grande partie dans
la structure, dans les effectifs, les cadres. Mais il y a d'autres mesures
également que je vais déposer, à la fin de la commission, à la demande
de votre collègue.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Je me tourne vers M. le député de
Vimont. À vous la parole.
M.
Rousselle : Merci. Mme la ministre, c'est là qu'on peut voir que le ministère de la Sécurité publique, c'est un grand ministère, avec la population que vous avez avec
vous, mais un ministère, donc, important, puisque là on parle justement de
sécurité de notre population du Québec, donc vous avez une grosse charge...
Moi,
je voudrais vous parler... Pour faire suite à votre introduction, vous avez
parlé un petit peu du programme d'aide pour la formation des pompiers volontaires ou à temps partiel. Au
Québec, il y a environ 17 800 des 23 000 pompiers, au sein de 708 services incendie du Québec, qui s'investissent à titre
volontaire ou à temps partiel dans la communauté. Ils oeuvrent surtout
dans des municipalités avec 200 000 de population et moins. Alors que les
pompiers permanents, eux, sont embauchés
plus souvent dans des grandes municipalités comme Montréal, Québec, Laval — je ne voudrais pas oublier
Laval — contrairement
à ces derniers, qui exercent à temps plein le métier de pompier volontaire
et... ceux à temps partiel exercent la
plupart du temps avec un autre métier. Donc, ils ont un autre emploi, ils font
ça à temps partiel, ils font
ça le soir, la fin de semaine ou quand ils peuvent. Mais, bien souvent, c'est
un deuxième travail ou c'est un... ils le considèrent plus comme une passion.
D'ailleurs, je me promène, dû au fait que je
suis adjoint parlementaire des affaires municipales, puis j'ai la chance de me
promener un petit peu en province, et j'en rencontre beaucoup. Puis effectivement
c'est des gens, bien souvent,
très passionnés. Ils en parlent, de leur travail, vraiment
avec leurs tripes. Et je suis bien heureux, parce qu'on parle de sécurité, là, donc on peut voir que ces
gens-là s'impliquent personnellement.
Depuis 1997,
les pompiers permanents, ils ont l'obligation d'être titulaires d'un diplôme
d'études professionnelles, un D.E.P.
en intervention en sécurité incendie, constitué de 25 modules, donné dans des
réseaux scolaires. En passant, bien, je sais qu'il y a une très bonne
école à Laval qui donne ces cours-là.
Pour les
pompiers volontaires à temps partiel, c'est depuis 2004 qu'ils ont l'obligation
d'avoir une formation de base pour
exercer ce métier. Et ça, je m'en rappelle, bien souvent — et on recule dans le temps — mon père étant huissier policier,
quand tu arrivais dans les petites municipalités où, automatiquement, tu étais
policier, tu devenais pompier sans même
connaître le travail de pompier. Systématiquement, tu étais pompier, mais avec
la formation que tu avais, donc aucune
formation. Donc, c'est superintéressant de voir que, depuis 2004, on peut avoir
une formation, parce qu'on parle toujours de la sécurité des gens. Puis
l'École nationale des pompiers du Québec a élaboré une formation. Donc, il y a deux sortes de... Il y a une formation Pompier 1
et Pompier 2, et ça, tout dépendant, dans la municipalité, le nombre de
population que vous avez.
L'obligation de formation a été imposée à
l'ensemble des pompiers par l'adoption, comme je vous disais, en 2004... Puis ça, Mme la ministre, vous pourrez me
le dire, mais je pense que c'est seulement le Québec qui s'est doté d'un
tel règlement dans l'ensemble du Canada, là, à moins que ça ait changé, mais,
dans ma recherche, là, je pense, c'est seulement
le Québec qui a un tel programme. Et on peut justement s'en réjouir, qu'on
pense vraiment à mettre les gens plus professionnels quand ils font du
travail comme ça, même si, bien souvent, ce n'est pas un hobby, là, mais c'est
un travail en second plan.
Pour les
municipalités dont la population est supérieure de 25 000 et en deçà de
200 000 habitants, la formation qui est exigée, c'est formation Pompier 1. Et vous me le direz si je me
trompe, là, et, pour les municipalités en deçà de 25, la formation qui est exigée, c'est Pompier 1. Donc,
tout à l'heure, c'est Pompier 2, puis là c'est Pompier 1. Excusez-moi,
là, j'ai comme juste inversé, là, les choses. Et les programmes de Pompier 1 et
de Pompier 2, justement, sont financés entièrement
pas les municipalités, contrairement à celui du D.E.P. qui, on le sait tous,
est subventionné par le ministère de l'Éducation, Sports et Loisirs.
Les
municipalités et les MRC disposant majoritairement de pompiers volontaires ou à
temps partiel ont fait valoir au
ministère, il semblerait, à la Sécurité publique, leur insatisfaction à cet
égard lors du troisième Forum de la sécurité incendie, en juin 2012. Certaines organisations, telles l'Association
des directeurs municipaux Québec et la Fédération québécoise des municipalités, demandaient au
ministère de la Sécurité publique aussi d'allouer les fonds nécessaires
afin de permettre aux pompiers volontaires
ou à temps partiel de bénéficier d'une formation à coûts nuls ou au même titre
que les pompiers permanents. D'ailleurs,
l'association des chefs de pompiers aussi est dans le même sens, et l'École
nationale de pompiers du Québec.
Moi, je voudrais... Premièrement, première
question : Pour établir un nouveau programme au niveau... Le gouvernement du Québec est dans un processus de
révision des programmes. De plus, considérant qu'un financement pour la formation des pompiers volontaires ou à temps
partiel, lesquels peuvent notamment... les gens peuvent se désengager...
Parce que,
c'est bien beau, comme je vous disais tantôt, c'est un travail à temps partiel,
donc il y a bien des choses qui
peuvent arriver. Les gens, ils peuvent faire ça peut-être à cause qu'ils sont
célibataires ou encore ils peuvent le faire parce que leur hobby, bien, ça les intéresse. Mais ils peuvent se
blesser, ou, en tout cas, il y a plein de choses qui peuvent changer
dans leurs vies. Ce n'est pas risqué de générer un besoin de financement
récurrent au-delà de 2019?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
• (17 heures) •
Mme Thériault : Oui, merci,
M. le Président. Vous savez, M. le Président, être pompier, c'est un choix;
être pompier volontaire, c'est beaucoup plus
qu'un choix, on comprend. Je comprends la question du collègue, mais elle
est vraiment pertinente sur le principe de dire qu'on est en train de revoir tous les programmes, puis, celui-là, bien on n'attend pas que la révision des programmes
soit faite, on décide qu'on va de l'avant puis on met de l'argent.
On met de l'argent. Pourquoi? Simplement parce qu'il n'y a pas de
compromis sur la sécurité des gens. Puis je pense que c'est important de le
répéter, là : Il n'y a pas de compromis pour la sécurité du public et des
Québécois.
Quand on
parle de sécurité incendie... O.K., on a tous vu l'incendie à L'Isle-Verte, on
aura peut-être l'occasion de parler
du rapport Delâge. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que, quand tu es
pompier dans une grande ville comme Montréal
ou Québec, tu es pompier à temps plein, tu es toujours là, c'est ta job, tu es
là, là, sur tes chiffres, tu es à la caserne, puis l'alarme sonne, puis tu sors puis tu y vas. Ça, c'est la réalité
des grandes villes. Et on comprend tous que, lorsqu'on est en région,
c'est une réalité qui est complètement différente où, là, à ce moment-là, on va
compter sur les pompiers volontaires ou les
pompiers à temps partiel, parce qu'il y a une différence entre les deux ici, M.
le Président, et on doit compter sur des gens qui acceptent de jouer au
pompier, là, O.K., de faire le pompier lorsqu'il y a un incendie.
Et, dans le
cas des pompiers volontaires, M. le Président, la difficulté qu'on a, c'est
qu'on fait face à des pompiers qui
sont de plus en plus vieillissants, qui vont prendre leur retraite, souvent
dans des municipalités qui sont très petites ou très dévitalisées, où la relève, elle est difficile à aller chercher. Et
on comprend tous qu'on ne peut pas compromettre la sécurité des gens, ça nous prend des pompiers, et
ça nous prend des pompiers formés et qui soient en mesure d'éteindre les
incendies. Et il est évident que, pour une
petite municipalité, de payer la formation de ces nouveaux pompiers, si elle
n'en a pas les moyens, ça compromet la
sécurité des citoyens, et c'est pour ça qu'on s'était engagés, lors de la
dernière campagne électorale, à aller de l'avant avec un programme de
formation.
Donc, ce
qu'on a fait, c'est qu'on en a profité pour revoir les grilles de tarifs de
l'École nationale de pompiers. Et j'ai M. Proteau qui est avec nous, qui
est le directeur, qui pourra peut-être vous en parler, tout dépendant si vous
avez plusieurs questions. Et il est évident que, dans un
premier temps, c'est qu'on a revu les tarifs qui étaient chargés pour s'assurer que l'École nationale des pompiers soit
en mesure de fonctionner. Deux, après ça, on a dit : Bien, quand tu
es pompier dans une région et que tu dois te
déplacer pour aller faire tes exercices de Pompier I, tu as les coûts de
formation, tu as les coûts du cours, tu as
les coûts du matériel didactique. Tout ça, c'est la portion que le gouvernement
du Québec va rembourser à la municipalité. C'est les coûts nets de
formation, les coûts purs — les
coûts purs, p-u-r, en deux mots, c-o-û-t
pur, O.K., les coûts au sens noble du terme, et je ne veux pas parler de
coupures, ce n'est pas ça du tout — ce qui fait qu'on rembourse les frais directs reliés à la formation. Par contre, il
est évident que, quand le pompier part d'une région, d'un village, bien
il y a des frais de kilométrage, il peut y avoir des frais d'hébergement, il
peut y avoir des frais de restaurant, bien
c'est évident que le pompier s'en va se faire former, bien ce n'est pas à lui
d'assumer tous les frais. Donc, vous
comprendrez que la municipalité, à ce moment-là, elle va garder la balance des
frais à sa charge. Donc, ça permet d'inciter
les différentes villes, les différentes municipalités, les petits villages
d'envoyer leurs nouveaux pompiers se faire former pour aller chercher cette formation-là qu'on appelle le
Pompier I. Donc, ça, c'est vraiment pour éteindre l'incendie.
Il y a le
deuxième volet, ce que vous avez appelé Pompier II. Ça, ça va permettre de
faire des interventions soit avec les pinces de désincarcération... On
sait que, de plus en plus, les pompiers volontaires font office aussi de
premiers répondants à chaque fois qu'il y a
des incidents ou des accidents. Donc, ça permet d'aller chercher les cours
complémentaires, et ça peut être à ce
moment-là soit les pinces de désincarcération, ça peut être des interventions
qui sont faites dans des espaces clos, ça peut être des interventions
qui sont faites en hauteur. Donc, il y a un deuxième volet de formation qu'on peut bénéficier. Et moi, je pense
sincèrement que c'est correct, parce que, les services sécurité incendie, il y
en a beaucoup, et, lorsqu'on parle
des très, très petites municipalités qui n'ont pas nécessairement les moyens de
se payer des pompiers à temps plein, bien il faut faire en sorte d'être
capable de les aider pour que les pompiers soient en mesure d'éteindre les
incendies.
Donc, c'est
la raison pour laquelle on a décidé d'aller de l'avant. L'argent est tout
investi... ou sera dépensé au cours des
cinq années pour lesquelles les sommes ont été annoncées. Donc, ce sont des
montants d'argent qui avaient été annoncés dans le dernier budget, et on a annoncé le programme au mois de
décembre, avec M. Brazeau, qui est le chef de la sécurité incendie, qui était très émotif lors de l'annonce,
parce que ça faisait longtemps qu'on attendait ces sommes-là, et on peut
vraiment dire : Mission accomplie.
Je ne sais pas, peut-être, si vous permettez que
M. Proteau puisse prendre la parole et donner un complément d'information...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a consentement?
En vous demandant, dans un premier temps, de vous identifier.
M. Proteau
(Jacques) : Jacques Proteau, directeur général de l'École nationale
des pompiers du Québec. Bon, en fait,
Mme la ministre a tout dit et bien dit. Bien, effectivement, au Québec, nos
17 000 — je vais
aller juste un petit peu plus loin
que Mme la ministre — tout
près de 18 000 pompiers à temps partiel ou volontaires ne sont pas que des
pompiers. Quand on regarde dans nos régions,
c'est également le bras opérationnel de la sécurité civile. Lorsqu'il arrive
une catastrophe de quelque nature
qu'elle soit, ces gens-là sont premiers. Donc, on est chanceux, on est
privilégiés au Québec de compter sur
17 000 hommes et femmes, 24 heures par jour, sept jours par semaine, pour
être les premiers intervenants. Quand on sait que les premières minutes
font la différence souvent entre la vie et un décès, donc on est très fiers de
ça.
Nos programmes, pour votre information, sont
dispensés... On est une toute petite équipe. L'École nationale des pompiers du Québec, c'est 11 personnes,
mais on travaille avec 103 gestionnaires de formation répartis sur
l'ensemble du territoire, et donc on a
rapproché la formation des régions. Tout ne part pas de nos bureaux à Laval,
mais ça part des régions pour les régions, mais ce sont nos programmes
qui sont diffusés. Il y a eu une amélioration depuis 2004 à aujourd'hui, une
amélioration marquée, nul doute.
Évidemment,
il y a eu des événements malheureux, mais il y en a eu d'autres... Qu'on prenne
Lac-Mégantic, par exemple, où près de
100 services d'incendie se sont présentés sur les lieux, et tous parlaient le
même langage. On n'aurait pas vu ça il y a 10 ans avec une catastrophe
absolument exceptionnelle entre les mains.
Donc, c'est le petit topo que je peux vous
faire. Si vous voulez n'importe quoi d'autre, je suis ouvert.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Qui va gagner la série Canadiens...
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il a dit : N'importe quoi d'autre. M. le député de Vimont.
Une voix : ...
M.
Rousselle : En passant, j'ai assisté, voilà deux ans, à des
remises de diplômes et puis je peux vous dire que ça a été vraiment
spécial de vivre ça. Moi, je le vivais plus à Nicolet, mais là, dans les
affaires de pompiers, là, c'est la première fois que je le vivais, puis c'est...
Une voix : En quelle année?
M. Rousselle : En quelle
année?
Une
voix : Ils sont contents de vous voir.
M.
Rousselle : Non, mais effectivement... Non, mais c'est bien.
Écoutez, je veux juste voir, on parle d'enveloppe budgétaire.
L'enveloppe budgétaire au complet, Mme la ministre, c'est quoi exactement,
alloué au programme?
Mme
Thériault : C'est 19,5 millions. La première année, on
parle de 3 millions de dollars, et les autres années, 4 millions pour les trois années
subséquentes, et la dernière année, 4,5 millions. Donc, on voit qu'on s'en
va vraiment avec une progression.
Je
dois déclarer un intérêt ici, M. le Président. J'ai un membre de ma famille qui
est pompier volontaire depuis plusieurs
années, et son fils a suivi ses pas, donc ces membres de ma famille là sont
pompiers volontaires. Et je suis très heureuse de dire que, sans les
pompiers volontaires, c'est vrai que la sécurité civile ne serait pas ce
qu'elle est.
Et,
vous savez, on peut dire : Ah! ça coûte cher, la formation des pompiers.
Bien, je peux vous dire que, lorsqu'on parle
d'une région, peu importe c'est où, que ce soit en Abitibi, dans le
Bas-Saint-Laurent, dans les Bois-Francs, en Beauce, peu importe l'endroit où on se trouve, quand il y
a un feu, que ce soit une ferme, qui est très souvent un employeur, un concessionnaire automobile, une industrie
quelconque, à chaque fois qu'il y aura un incendie dans une région, et si
les pompiers sont mal formés et que les
temps d'intervention sont trop longs... À chaque fois qu'il y a une industrie
qui disparaît avec les flammes, ce sont les emplois et très souvent
l'économie d'un petit village aussi.
Donc, vous
comprendrez qu'il y a toute une importance à bien former nos pompiers parce que,
quand le concessionnaire automobile
disparaît, comme ça a été le cas en Abitibi, souvent on va penser à relocaliser
dans des grands centres, quand il y a
des fermes qui emploient des dizaines de personnes, comme on a vu dernièrement
dans la région des Bois-Francs, bien
c'est des personnes qui ne travaillent pas pendant un certain nombre de temps,
donc de là la formation des pompiers
volontaires, elle est essentielle pour préserver ces emplois-là et l'économie
des petits villages, évidemment.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Il nous reste cinq minutes à ce bloc
d'échange.
M. Rousselle :Oui, merci. Dans ce budget-là, c'est quelle formation qui est remboursée
vraiment aux municipalités, puisque que, là, l'on parle de Pompier I, Pompier II,
là? C'est quoi vraiment qui est remboursé aux municipalités?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
• (17 h 10) •
Mme Thériault :
Oui. Évidemment, quand on regarde ce volet-là, ce qui est important, c'est que...
Les frais spécifiques, comme j'expliquais
tout à l'heure, que ce soit le coût de formation, le matériel didactique, les livres, tout ce que le pompier a vraiment besoin pour aller faire
sa formation. Bon, on essaie, autant que faire se peut, de faire en
sorte que ce soient les instructeurs qui
partent pour aller dans une région, mais il peut arriver aussi que ce soient
des pompiers qui vont se déplacer
vers le centre de formation. Vous comprendrez que, lorsqu'on
fait des exercices d'évacuation ou qu'on fait des simulations, on ne
peut pas déménager toute la bâtisse puis mettre le feu dedans, là, O.K., pour
les besoins de formation — je
vais le dire comme ça — donc
on doit s'assurer que les policiers puissent venir.
Donc,
si, exemple, ce sont des pompiers de l'Abitibi, ça coûte pas mal plus cher
faire venir ces pompiers-là pour se
faire former de manière adéquate. Donc, lorsque nous pouvons aller en région, à
ce moment-là ce sont les instructeurs qui vont partir pour baisser les
coûts de formation. Donc, il faut toujours bien payer le salaire de
l'instructeur et le coût de la formation,
donc on parle de ses frais de déplacement, on va parler de toutes les dépenses
qui sont engendrées par son
déplacement dans la région comme telle pour que les pompiers puissent être
formés. Donc, on va essayer de concentrer évidemment et de rendre la formation accessible. Mais il peut arriver
que le formateur puisse aller aux Îles-de-la-Madeleine plutôt que de
prendre les pompiers des Îles-de-la-Madeleine puis qu'on va ramener. On
comprend qu'au niveau des coûts on est gagnants de faire déplacer une personne
plutôt que de faire déplacer tous les pompiers pour la formation.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Oui, merci. Combien d'autorités régionales actuellement ont transmis une
demande de remboursement pour ces formations-là?
Mme Thériault :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Voilà la colle.
Mme
Thériault : On a eu 485 services de sécurité incendie qui ont
fait des demandes. Ça représente 89 autorités régionales, parce qu'il faut comprendre que, souvent, les services
sécurité incendie sont regroupés dans une région. Donc, quand on va faire la formation, souvent ça va être
pour une autorité régionale, donc ça peut impliquer différents services incendie. Donc, 485 services pour
89 autorités régionales. Il y en a 125, au Québec, des autorités
régionales quand on parle de la
coordination des sécurités incendie. Donc, lorsqu'on regarde de décembre à
aujourd'hui, donc ça donne — janvier,
février, mars, avril — en dedans de quatre mois et demi, là, pour
l'année budgétaire qui a été annoncée, c'est quand même beaucoup de
demandes de subvention.
Donc, je peux vous dire que, dans les différents
volets qu'il y avait, le volet 1, il y a eu 1 765 250 $ qui ont été remboursés. Ça, c'est le départ des cohortes
pour les formations de Pompier I, Pompier II. C'est 1 757 pompiers,
dont 1 690 futurs
pompiers par l'entreprise de la formation Pompier I. Dans le volet 2, c'est
385 484 $ qui ont été investis. On parle des frais de scolarité de 581 pompiers qui font partie de 219
services sécurité incendie, et ce volet couvre les frais de scolarité de formation Pompier I et II. Dans le
volet 3, c'est 245 services sécurité incendie qui ont fait une demande
d'aide financière pour des besoins spécifiques, donc on parle de
849 266 $. Et il y a encore des dossiers qui sont en cours d'analyse présentement. Et les versements vont
débuter dans les prochaines semaines, mais c'est vraiment le
3 millions pour l'année 2014‑2015 dont je vous parle au niveau des
montants qui sont investis.
Donc, il y a d'autres demandes qui sont en cours
d'analyse, là. Mais je peux dire d'avance, c'est évident que, lorsqu'on regarde
les demandes qui sont rentrées, on peut vraiment dire que, les différents
services sécurité incendie, quand il y en a
485 qui font des demandes, c'est parce qu'il y avait déjà de la formation qui
était là, et je suis convaincue que
les gens sont vraiment très satisfaits que le gouvernement les aide à
rembourser les frais. Et ça permet aussi, pour nos petites municipalités des régions, d'avoir une bouffée
d'air frais, puis cet argent-là, au niveau de la formation, qu'ils n'ont
pas à verser, ça leur permet de faire d'autre chose avec, évidemment, pour le
bien-être de leurs concitoyens.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Ça met un
terme à ce bloc d'échange. Je me
tourne vers M. le député de Matane-Matapédia pour votre dernier bloc.
Vous disposez de 24 minutes.
M.
Bérubé : Merci,
M. le Président. Alors, à l'attention de la ministre, peut-être est-elle au courant que, le 26 mars dernier, jour du budget, j'ai tweeté la chose
suivante, j'ai dit que c'était une bonne mesure, l'annonce du permis
unique auprès des restaurateurs et des bars
pour la vente et le service d'alcool. J'ai bien accueilli ça, je ne suis pas le
seul. C'est dans le discours du budget. C'est une mesure qui est susceptible de faire en sorte qu'il y a
moins de tracas d'administration. Alors, je veux lui réitérer que c'est
une bonne mesure et que l'opposition est en accord.
Ce qui
m'amène à parler du projet de loi sur l'alcool parce que c'est là que ça va se
jouer, sur la scène législative. Et on
sait que le milieu des restaurateurs, des bars, des grands et petits
producteurs de bière, des traiteurs, j'en passe, attend avec impatience le dépôt d'un projet de loi
modifiant les lois sur l'alcool. Avril 2012, le ministre de la Sécurité
publique de l'époque, député de Beauce-Sud,
a déposé le projet de loi n° 68. Il y a eu des critiques. Il a dit à
l'époque qu'il était prêt à apporter
des changements, ça a arrêté de cheminer, il y a eu l'élection de 2012. Dans
l'opposition, le député de Marguerite-Bourgeoys, il a proposé un projet
de loi qui est essentiellement un copier-coller du projet de loi n° 68; ça
s'appelle le projet de loi n° 194.
L'année
passée — j'ai de
la suite dans les idées — j'ai questionné la ministre à ce sujet-là puis je me
souviens de lui avoir dit : Qu'est-ce
qui va arriver en premier, un projet de loi sur la nomination du D.G. de la SQ
ou le projet de loi sur l'alcool?
Bon. Pour le premier élément, j'ai la réponse, finalement il n'y a jamais eu le
projet de loi, ça a été un décret au Conseil
des ministres. Mais là il reste l'alcool. Alors, elle avait dit à
l'époque : Moi, je prends les choses... Je peux vous dire
qu'éventuellement il y aura un projet de loi qui va être déposé, qu'on va
prendre le temps de bien faire les choses.
Alors, ça
fait un an pour bien faire les choses, et les deux gouvernements précédents ont
travaillé là-dessus, donc je pense que c'est mûr. On attend encore le
projet de loi sur l'alcool. Ce qu'on aimerait savoir, c'est : Est-ce qu'il
sera présenté dans la présente session?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui. M. le
Président, pour répondre rapidement à la question du député, dans la présente session, non, parce qu'on a déjà d'autres travaux
qui sont en cours. Par contre, ce que Mme Ellefsen me soulève, qui est
la présidente de la RACJ, qui est avec nous, c'est qu'il y a eu deux décisions
dans le budget, soit emporter — ça, c'est le 14 juin 2013 — un contenant de vin entamé qu'il a lui-même vendu dans son
établissement; en août 2014, les taxes spécifiques
sur les boissons alcooliques ont été harmonisées. Le budget 2015‑2016, le
permis unique par catégories sera créé et ensuite la loi sera modifiée
pour permettre à la régie d'imposer des sanctions administratives pécuniaires.
Donc,
effectivement, nous devons regarder les modifications, mais pas pour cette
étape-ci, probablement pour la prochaine session, celle d'automne.
M.
Bérubé :
Je veux dire à la ministre que j'ai appuyé la mesure du budget, puis
l'opposition va appuyer également une pièce législative allant dans le
sens de moderniser la loi sur l'alcool. C'est important, alors on l'appuie.
Donc, en même
temps, je l'ai entendu dire qu'il y avait déjà d'autres travaux d'engagés. On
pourrait y aller par déduction, mais
j'aimerais mieux que la ministre le précise. Je présume qu'il y a peut-être la
loi créant un registre des armes à
feu québécois, c'est potentiel d'ici à la fin de la session, ça pourrait être
le cas, ou d'autres... ou pour assurer une plus grande indépendance à l'UPAC. Je ne sais pas si elle va vous l'annoncer
aujourd'hui, mais je présume qu'il y a quelque chose qui s'en vient au
plan législatif. Je ne crois pas me tromper en disant ça.
On a parlé de
l'alcool et là maintenant on va parler du bingo. S'il y a quelqu'un qui s'occupe
du bingo en arrière de vous, là, je
veux le voir s'activer, là. Alors, l'industrie du bingo, M. le Président, est
en difficulté depuis plusieurs années, vous pouvez le dire. C'est une
industrie qui est cruciale pour des OBNL au Québec parce qu'on peut en retirer
des revenus. Puis, à la demande de l'industrie, qui s'est concertée, qui a
réfléchi à la pratique du bingo, le gouvernement libéral a fait des ajustements au règlement sur les lots minimums qui
doivent être donnés à chaque soir. Ça, c'est enclenché.
À
la demande de l'industrie, le gouvernement précédent du Parti québécois avait
apporté, lui, des modifications à la réglementation cette fois
concernant la répartition des gains entre l'exploitant et les OBNL, et c'est
entré en vigueur en mars, ça ne fait pas
tellement longtemps. Tout le milieu s'entendait pour dire que ça ne serait pas
suffisamment. Encore aujourd'hui, dans La Tribune de
Sherbrooke, il y a un article qui y fait écho pour sauver l'industrie, que
c'était une solution
temporaire ou de transition, on peut dire ça comme ça... également l'avis du
précédent ministre de la Sécurité publique.
Il y a quelques
semaines, lors de la séance de la Commission de l'administration publique, qui
est une autre excellente commission, M. le Président, qui accueillait la
RACJ — j'étais
là — elle
nous a confirmé, comme tous le pensaient,
que c'était bel et bien un pansement temporaire. Question : Qu'est-ce qui
a été fait cette année pour venir en aide aux bingos pour assurer leur pérennité? Puis est-ce que c'est dans le
processus législatif? Parce que la ministre a l'embarras du choix. Puis,
comme l'année passée il n'y a pas eu de projet de loi sur la nomination du
prochain D.G. de la SQ, la voie est libre.
• (17 h 20) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. Merci, M. le Président. Pour répondre à la
première interrogation de mon collègue, je vais lui dire que le premier projet de loi qu'on entend déposer, c'est sur le
système d'enregistrement québécois des armes à feu. C'est la priorité, c'est ce que j'ai dit tout à
l'heure, je vais le réitérer ici. Donc, on entend, avant la fin de la session,
déposer... pour que les gens puissent en
prendre connaissance durant l'été et qu'on puisse partir en commission parlementaire,
après ça entendre les gens, voir s'il y a des modifications. Et je tiens à
réitérer que c'est la priorité du ministère.
Concernant
ce qui a été fait pour les sources de financement pour les bingos, je vous
répondrais en deux volets de réponse,
M. le Président. C'est que, la première, on a modifié... Parce que, oui, oui,
tu as toujours la possibilité de modifier les lois, mais tu as aussi une
possibilité d'aller vers les règlements. L'année passée, j'avais annoncé
l'intention du gouvernement de changer les
règles par rapport à l'attrition des permis pour les tirages de moitié-moitié,
et ça a été fait, c'est rentré en
vigueur au mois de janvier, ce qui permet vraiment aux organismes
communautaires, dont les OBNL, de tirer profit d'une autre source de
revenus. Et il y a présentement des résultats au niveau de la RACJ par rapport
à la quantité de demandes de permis.
Puis
là je veux vraiment faire une distinction, parce que, exemple, si on prend la
fondation du Canadien, qui vend maintenant
des billets moitié-moitié lors des parties, il y a un pourcentage de billets
vendus qui revient à la RACJ parce que
c'est supérieur à 5 000 $ au niveau du gain. Quand c'est en bas de
ça, bien c'est des règles qui sont différentes qui sont appliquées. Et là tu as le petit permis et le
gros permis — je vais
l'appeler comme ça — tu as la
possibilité d'aller chercher un
permis parapluie pour un organisme provincial. Exemple — et là je vais prendre les Chevaliers de
Colomb : bien, les Chevaliers de Colomb
peuvent prendre le permis pour la province, ce qui permet à tous les conseils
des Chevaliers de Colomb de faire des
tirages moitié-moitié. Donc, à ce moment-là, il y a 100 quelques dollars
de frais pour l'ouverture, et on traite le permis, et tous les
organismes sont sous l'égide.
Par
contre, ils peuvent aussi aller chercher leurs propres permis. À ce moment-là,
on parle à peu près d'une trentaine de
dollars. Donc ça permet aux organismes d'aller chercher des sources de revenus.
Ça, c'est une portion de la réponse. Tout
dépendant du type de moitié-moitié et de la quantité de billets vendus, on
comprend que les revenus sont au prorata.
L'autre portion de la
réponse pour les bingos, je vous dirais que présentement on est en train de
regarder avec le ministre des Finances, avec
Loto-Québec, pour voir de quelle manière on peut leur permettre d'aller
chercher des revenus supplémentaires.
Donc, les travaux sont en cours, et je peux vous dire aussi que le député de
Montmorency travaille en étroite
collaboration avec les gens du bingo pour faire en sorte d'entendre les cris du
coeur de ces gens-là. On est conscients qu'on doit se moderniser; ils le savent, eux aussi. La solution n'est
pas facile non plus, mais il y a des changements qu'on peut faire par
règlement aussi et non pas nécessairement par loi, mais, le plus rapidement
possible, on pourra aller de l'avant, mieux ça sera pour tout le monde.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Il y a un autre ministère qui est interpellé, c'est
le ministère des Finances, avec un certain nombre de projets pilotes. Alors, il est encore interpellé,
le 21 avril dernier, par Le Secrétariat du bingo. Alors, la ministre
pourrait faire une recommandation favorable en disant au ministère des Finances
que ça serait bien vu de le faire. Il y a des avis qui peuvent se donner entre
ministres. Moi, je me souviens, à titre d'exemple, comme ministre du Tourisme,
d'avoir proposé au ministère des Finances de
permettre l'alcool aux tables de jeu des casinos. C'était demandé depuis des
années par l'industrie, alors, on l'a fait
sur recommandation du ministère du Tourisme. Alors, la même chose pourrait
s'appliquer, sous recommandation du
ministère de la Sécurité publique, aux Finances dans le but justement de
soutenir ces groupes. La ministre a bien compris, là, qu'ils sont
présents partout, alors on aurait besoin de son soutien auprès de son collègue
des Finances.
Mme
Thériault : Je peux
rassurer mon collègue le député de Matane-Matapédia que la ministre de la Sécurité publique
est en appui auprès de ces organismes-là, parce que, nos organismes communautaires sur le terrain, les sommes
sont importantes. Il est vrai que le travail en étroite collaboration avec eux,
le ministère des Finances, est là, et je les assure
de tout mon soutien. Et je peux même, pour rendre la chose très tangible, faire une correspondance qui
partira sous peu au ministre des Finances pour réitérer l'appui de la ministre de la Sécurité publique aux organismes qui ont besoin de ce
financement-là, leur demandant d'agir avec célérité. Mais je peux rassurer mon collègue,
il y a déjà du travail de collaboration qui se fait présentement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. Vous savez qu'en sécurité publique on suit la
revue de presse et différentes interventions
de la ministre, les médias sociaux aussi et aussi à la
télévision, et là je ne parle pas de Moi & cie, je parle de Tout
le monde en parle. Alors, son passage du 4 mai 2014, j'y ai fait
référence l'an dernier, j'y reviens. La question de l'agenda... Et je veux seulement rappeler à la ministre les engagements
qu'elle a pris qui ont été applaudis à
tout le moins dans l'assistance de l'émission, mais là il faut que ça
suive.
Alors, la ministre
a dit qu'il faut faire preuve de transparence notamment en publiant son agenda. C'est ce qu'elle a dit, c'est juste. Au sujet des rencontres
qu'elle aurait avec des groupes ou associations, la ministre a dit que voici des critères qui seraient publics : un, le nom
des groupes et associations rencontrés; deux, le nom des personnes
rencontrées; trois, les sujets abordés. Ça,
c'est des paroles de la ministre 4 mai 2014, lors de la diffusion de Tout le monde à parle, à Radio-Canada. On est allés voir l'agenda. En date
du 17 avril, à moins qu'il y a eu des modifications, on n'y retrouve rien qui n'a pas été annoncé par communiqué de
presse — comme
par exemple, un exemple, dans le cas de la ministre, un discours à la
Cabane à sucre Chez Dany, par exemple, excellente cabane à sucre, mais quand
même — ou
qui est nécessairement public comme la présence de la ministre à la période des
questions, qui est plutôt prévisible.
Alors, je ne crois pas que la ministre n'ait pas
rencontré de groupes dans ces dossiers, mais qu'en est-il de cet engagement
qui est important, qui parfois peut être éclairant aussi? Vous
savez, l'année passée, quand je me posais la question : À quel
moment la ministre avait rencontré pour la première fois Mario Laprise?, ça
avait de l'importance pour moi, mais ça m'indiquait qu'est-ce qui avait été
priorisé puis à quel moment. On l'a appris finalement dans les médias. Mais je
veux savoir où on en est sur cet engagement-là qu'elle a pris. Ça, ça fait
bientôt un an, quand même.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, vous savez, mon collègue le ministre
qui est responsable des institutions
démocratiques et de la Commission d'accès à l'information, qui est aussi
le leader du gouvernement et député de Saint-Laurent,
a annoncé, au mois de décembre, la mise sur pied de l'agenda public de tous les
ministres. Donc, évidemment, depuis
le mois de janvier, on peut avoir accès à l'agenda. Il faut comprendre que, dans
mes rencontres, M. le Président, il est
évident que, si je fais une rencontre avec les gens qui sont dans mon ministère
par rapport à un projet de loi, vous ne le retrouverez pas à l'agenda,
c'est «business as usual», entre guillemets, par rapport aux différentes
composantes de mon ministère, par rapport
aux différents programmes qu'on voudrait changer, peut-être regarder ou peu
importe. Ça fait partie des tâches de la ministre de la Sécurité
publique, il est évident.
Ce que vous
allez retrouver à l'agenda, M. le Président, c'est... Un, les agendas
deviennent publics trois mois après le fait. Les règles ont été publiées
d'ailleurs par mon collègue. Donc, ça permet de voir qui j'ai rencontré, dans
quelle période. Là, il y a des règles par
rapport aux rencontres non sollicitées ou aux rencontres sollicitées par la
ministre. Moi, je suis assez
transparente. Il y a des activités qui sont publiques, il y a des activités qui
sont partisanes. Il est évident que ce n'est pas parce qu'elles ne sont
pas rendues publiques dans l'agenda qu'elles ne le seront pas éventuellement,
parce qu'il y a des règles qui disent que c'est trois mois après que les
activités apparaîtront à l'agenda.
Mais, vous
savez, M. le Président, ce n'est pas très sorcier, n'importe qui qui va me
suivre sur ma page Facebook aura
l'occasion de voir, chaque fois que je suis sur le terrain, que j'ai l'occasion
de faire des photos avec quelqu'un ou que j'ai l'occasion de faire un
discours et d'encenser même le travail de mes collègues... Parce que c'est ce
que j'ai fait vendredi passé où j'étais
devant la Chambre de commerce et d'industrie du Coeur-du-Québec, où le député
de Nicolet était, et j'ai encensé mon
collègue en disant que le ton avec lequel il posait ses questions... À partir
du moment où c'est très respectueux, il n'y a pas de question qui ne
mérite pas de réponse, on doit répondre aux questions, et il y a des fois où
c'est plus convivial que d'autres.
Donc, il y a
des photos de ça, là. Je suis parfaitement consciente qu'à partir du moment où
je vais prendre la parole quelque
part, quelqu'un va prendre des photos, oui, c'est dans le journal ou, oui, ça
peut... Tu sais, bon, comme là, on m'a posé
une question par rapport aux ingénieurs chez Hydro-Québec, donc il est évident
que, même si mon agenda n'est pas public
tout de suite, on est capable de voir ce que j'ai fait. Je n'ai rien à cacher non plus. Je pense que la
transparence aura toujours bien meilleur goût, puis vous comprendrez que
toutes mes rencontres... plus on pourra donner d'information, plus je le ferai. Je n'ai absolument
rien à cacher, et je crois que tout mérite d'être placé. Mais vous comprendrez
que les règles n'ont pas été faites par moi, mais par mon collègue qui
est responsable de la loi d'accès à l'information, mais c'est sûr que, des
fois, il y a des choses qu'on doit protéger, mais sinon l'agenda est public.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Bien, il
ne s'agit pas des règles, il s'agit de l'engagement que la ministre a pris
solennellement devant plus de 1 million de téléspectateurs le 4 mai 2014. Il n'y a
personne qui lui a soufflé ça, elle a choisi de dire ça.
Les
rencontres qui nous intéressent, ce ne sont pas celles qui sont publicisées sur
Facebook, elles sont accessibles. Si, par exemple, la ministre rencontre l'Association des
restaurateurs du Québec, l'ARQ, qui lui dit : Modernisez la
loi sur l'alcool, ça, il n'y a pas de photo sur Facebook, je vous le
confirme.
D'autres lobbys, par exemple, sur les armes à
feu, sur... S'il y a des rencontres qui... Je ne parle pas de sous-ministres,
je ne parle pas des gens du cabinet, je parle des rencontres qui sont quand
même importantes. Une rencontre, par
exemple, avec un D.G. de la Sûreté du Québec, ça n'arrive pas si souvent que ça. D'ailleurs, on s'était posé la
question lorsque, Mario Laprise, on a annoncé qu'il quittait, disons-le comme
ça. Moi, j'aurais aimé savoir : Est-ce qu'il a été rencontré ou pas? On ne savait pas trop, tu sais, ce n'était pas sur Facebook,
ça. Je ne l'ai pas vu côte à côte avec la ministre à ce moment-là.
Alors, ça, là, les groupes qui veulent
rencontrer la ministre en Sécurité
publique, je suis sûr qu'il y en a plusieurs, et, légitimement, la
ministre les rencontre, mais c'est ça, l'information pertinente. Ça permet
d'évaluer l'ordre des priorités, les sujets
abordés, ça permet de voir s'il y a une influence sur le législateur. Ça, ça
m'intéresse. Pour le reste, là, j'en
place autant sur Facebook que la ministre, parce que c'est des activités
publiques. Mais ces rencontres-là, est-ce qu'elle est... Je suis convaincu qu'elle comprend que
c'est le sens de son engagement, et c'est ce qui, pour les gens qui
analysent la chose politique, serait
pertinent et novateur. Ils seraient les premiers à l'avoir fait. Mais là, ce
n'est pas fait encore. Alors, il n'y
a rien de neuf, là. Moi, là, mon ministre régional, là, avant que ça soit dans
l'agenda, je sais d'avance ce qu'il va faire parce qu'il l'a dit
ailleurs puis ça se rend à moi, mais c'est les groupes qui tentent
d'influencer, d'influencer la ministre que c'est important de connaître.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, ce qu'il faut comprendre,
c'est que les gens, ils n'ont pas accès à moi si facilement que ça, là, O.K.? N'importe quel ministre va vous dire :
Quand il y a une demande de rencontre qui va arriver, de manière
générale, ce sera traité par les gens du cabinet. Il y a des attachés
politiques qui ont des dossiers, qui vont rencontrer ces personnes-là d'abord,
avant, pour être capables de voir qu'est-ce qu'on fait. Après ça, si le
problème se règle là, bien, moi, je n'ai pas besoin de les rencontrer, c'est
évident. Donc, vous ne trouverez pas ça.
Dans
le système d'enregistrement des armes, O.K., je dois dire que j'ai confié le
mandat à mon collègue le député de Chomedey, qui est mon adjoint
parlementaire. Donc, vous ne retrouverez nulle part à mon agenda une rencontre,
exemple, de la ministre de la Sécurité
publique avec la fédération des chasseurs du Québec, ou l'association des
pourvoiries du Québec, ou peu importe. Vous
ne les trouverez pas à mon agenda parce que j'ai mandaté mon collègue, mon
adjoint parlementaire, d'aller les
rencontrer pour qu'il puisse prendre les observations de ces gens-là. Et, par
la suite, lorsqu'on sera prêts à déposer notre projet de loi, ces
gens-là vont revenir en commission parlementaire.
Il faut comprendre
également que, lorsque vous me parlez des organismes qui sont sous ma
responsabilité, exemple, la préparation des
crédits ou la préparation budgétaire, moi, je rencontre mes organismes qui sont
ici. C'est en début d'année. On a
fait une rencontre avec tout le monde par rapport aux règles budgétaires, par
rapport aux demandes du Trésor, puis
on a regardé les défis qui étaient propres à chacun, mais c'est ma rencontre de
ministre dans mes fonctions avec mes organismes qui relèvent de moi.
Donc, c'est dans mes fonctions. Puis ce n'est pas parce que je ne veux pas le
mettre à l'agenda, mais il est normal, c'est dans mes tâches, de rencontrer les
gens.
Quand
quelqu'un veut me rencontrer, s'il me rencontre dans une assemblée publique et
qu'on essaie d'aborder un sujet
quelconque, bien là, je vais dire : Non, vous allez m'excuser, vous devez
solliciter une rencontre auprès du cabinet. Sachez que cette rencontre-là sera publique, connue à mon agenda, les
personnes qui sont à la rencontre ainsi que le sujet et la durée de la réunion seront à l'agenda. Et vous
allez voir, au cours des prochains mois, des rencontres du passé, parce
qu'il y a une période de délai tampon. Mais vous comprendrez aussi que, pour
des questions de sécurité, toutes les rencontres
ne sont pas à l'agenda, parce que je ne veux pas télégraphier mon agenda du
jour au lendemain, M. le Président, vous comprendrez que c'est normal
aussi, c'est normal pour tous les ministres du gouvernement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...Mme la ministre.
M.
Bérubé : M. le Président, la nature du ministère de la ministre fait en sorte que c'est différent. À titre
d'exemple, moi, j'ai été titulaire au
Tourisme. De rencontrer Tourisme Montréal, ça n'a pas la même implication que de
rencontrer, par exemple, le directeur de la Sûreté du Québec ou le commissaire de l'UPAC. On convient de ça. Alors,
ça, j'imagine, je n'aurais pas cette
information-là. Si la ministre a rencontré, durant la dernière année, un ou
l'autre, je ne le saurais pas. Parfait.
Pour les autres groupes, parce que, je vais dire... on va dire que c'est dans
le périmètre du ministère, je n'insisterais pas là-dessus, mais c'est
une information qui m'intéresse quand même, je vous le dis.
L'association des
bars, des restaurants qui ont des revendications... Je ne suis pas convaincu
que le député de Chomedey a tous les mandats, celui-là et d'autres, et
d'autres. La ministre en rencontre, des groupes. Il y a sûrement des exemples qu'elle peut nous donner
d'organisations qui veulent la rencontrer pour toutes sortes de raisons. Parce
que le ministère... Il y a, par exemple, je
ne sais pas, moi, des gens qui font la prévention de l'érosion des berges, par
exemple, pour prévenir des catastrophes, là, comme il existait au
Bas-Saint-Laurent. C'est un exemple. Des municipalités, par exemple, qui voudraient la rencontrer, parler de
l'érosion des berges, parce que ça touche indirectement la Sécurité
publique, c'est un exemple. Ce type de
groupes là, je pense qu'on gagnerait à savoir qu'ils ont eu accès à la ministre
et, ce n'est pas un enjeu de
sécurité, je comprends, là, toutes les... Ça, ce n'est jamais remis en
question, mais ces groupes-là, c'est intéressant de savoir s'ils ont pu
rencontrer...
J'enchaîne avec un
autre dossier, parce que j'ai moins de temps, à la satisfaction, peut-être, des
gens qui sont ici. L'école de police, j'en
ai parlé, l'année passée, de l'école de police. Alors, à la page 140 du plan
annuel de gestion des dépenses, on
constatait que la partie financée par le portefeuille ministériel de l'École
nationale de police, qui est réputée être
une des meilleures au monde, a été amputé de 2 millions de dollars pile,
l'année passée, 6 589 200 $, 4 589 200 $. Dans le même document, cette année, on semble
indiquer que la subvention versée l'année dernière par le gouvernement
ne fut finalement pas 4 589 200 $, mais
5 882 100 $. Donc, la coupe, ce n'était pas 2 millions,
c'est 700 000 $.
Cette année, le
gouvernement revient à la charge avec une compression supplémentaire. Donc, la
subvention sera de
4 171 700 $. Pourquoi je vous dis tout ça? Pourquoi le
gouvernement n'a-t-il pas coupé sa subvention de 2 millions comme il l'avait prévu l'année dernière? Puis là
ce n'est pas qu'on le souhaitait, là, on veut comprendre pourquoi ils ne
l'ont pas fait. Pour cette année, couper
400 000 $ de plus que ce qu'on n'a pas réussi à couper l'an dernier,
est-ce que c'est réaliste? Et on a eu des
échos de l'École nationale de police qui, évidemment, n'a pas accueilli ça
très, très bien : les enseignants,
les jeunes policiers, les jeunes policiers qui sont nerveux avec le gel
d'embauche, avec la formation, tout ça. Alors, qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur l'effort budgétaire?
Puis, tout à l'heure, la ministre en a parlé, elle a dit : Moi, j'ai des responsabilités, aussi la
responsabilité de faire passer 30 millions en sécurité publique, là, alors
il va falloir qu'on nous annonce, à un moment donné, là, comment ça va
fonctionner.
Alors, l'École
nationale de police, comment elle va se débrouiller avec l'effort
supplémentaire que vous lui demandez?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, en mentionnant que nous sommes
dans la dernière minute de jeu...
Mme
Thériault : À la dernière minute de jeu. Bon, au départ, M. le
Président, on continuera le bloc dans le temps du gouvernement pour donner la réponse. Je pense que j'ai absolument, tu
sais... Je le dis, la transparence aura toujours meilleur goût. Bien,
c'est sûr qu'il y a des choix qui sont plus difficiles que d'autres à faire,
là, tout le monde pourra en convenir.
Par
contre, vous allez me permettre, avant de répondre sur l'École nationale de
police, je vais revenir sur l'agenda. Parce
qu'il a tout à fait raison, vous savez, quand il y a des groupes qui veulent me
rencontrer, ces rencontres-là seront publiques, ce qui n'est pas
sollicité par la ministre. Quand ce sont les groupes, ça le sera...
Une voix :
...
• (17 h 40) •
Mme
Thériault : Oui, absolument, je suis d'accord aussi, moi. De
savoir que l'Union des municipalités est en demande par rapport à une couverture ou que n'importe quelle fédération
peut venir me voir, je n'ai pas de problème, ça sera à l'agenda. Je pense que c'est normal que le public sache qui on
voit, qui peut être en demande auprès du ministère, et ça peut justifier certains choix, c'est correct
aussi. Il y a du travail qui se fait en commission parlementaire, il y en a
qui se fait lors des rencontres, puis c'est
très correct comme ça. Je n'ai pas de problème à dire que j'ai rencontré,
exemple, les représentants syndicaux de la fédération des policiers
municipaux du Québec puis de la fédération du syndicat des polices de Montréal. Je n'ai pas de problème à
dire que je les ai rencontrés, c'est normal, c'est dans mes fonctions,
mais c'est correct aussi. Donc, je pense que, pour la balance, l'agenda, il ne
faut pas être inquiet.
Vous
allez me permettre de dire que je n'ai également jamais rencontré l'UPAC ou M.
Lafrenière seule, jamais je ne l'ai
fait. Il y a un mur d'indépendance entre la politique et l'UPAC, et je pense que c'est important
de le préciser. Je dois dire que, par
contre, au niveau de la Sûreté
du Québec, les dirigeants de la Sûreté du Québec ont été conviés aux mêmes réunions
que l'ensemble des dirigeants que vous voyez à l'arrière également. Et, je l'ai dit, la politique puis la police, ça ne se mélange pas, puis la politique
n'a pas d'affaire à mettre les mains dans les enquêtes de la police, puis
encore moins de leur dire comment les
faire. Je pense que c'est des organismes qui sont assez
autonomes, donc j'ai un plus grand respect pour les affaires policières,
et je pense que c'est comme ça qu'on peut retrouver la confiance en nos institutions.
Concernant
l'École nationale de police, M. Guay est là... Parce que je pense
que c'est important aussi de préciser que, depuis la dernière année, l'ancienne directrice de l'École
nationale de police et la première femme sous-ministre aux Affaires policières, Marie Gagnon qui est avec
nous, qui nous accompagne, elle a été remplacée, dans un premier temps,
avec un intérim en la personne de M. Guay. Et M. Guay a été confirmé dans ses
fonctions, nommé tout dernièrement de manière permanente.
Vous allez juste me
permettre une petite parenthèse. C'est sur notre temps de toute façon, c'est
correct. Mais, à l'intérieur d'un an comme ministre
de la Sécurité publique, vous savez que, pour moi, c'est important
qu'il y ait des femmes qui investissent les milieux d'hommes, donc je
suis très fière d'avoir nommé Mme Gagnon comme sous-ministre aux Affaires policières, et toutes les nominations que je fais
sont des personnes qui sont 100 %
compétentes, et c'est la meilleure
candidature qu'on ne pouvait pas placer pour les affaires policières. Je suis
très fière de dire aussi que la première
directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, c'est Me Madeleine Giauque et
je suis également très fière de dire
que la coroner à temps plein... en chef, Mme Rudel-Tessier, a été, elle aussi,
confirmée dans ses fonctions puisqu'elle assumait un intérim. Et il m'apparaît important, parce que je pense que
les choses doivent changer... c'est des nominations sur lesquelles on
doit mettre la lumière, M. le Président et mon collègue député.
Donc, concernant les
chiffres de l'École nationale de police, M. Guay, étant à son premier exercice,
si vous n'y voyez pas d'inconvénient, on peut le laisser répondre.
<R>12245
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Dans un premier temps, vous identifier et à
vous la parole.
M. Guay
(Yves) : Bonjour, Yves Guay, directeur général de l'École nationale de
police.
Donc, effectivement,
dans le fond, ce qu'il faut, je pense, retenir : d'abord, dans la
particularité budgétaire de l'école...
L'école fonctionne sur une année budgétaire du 1er juillet au 30 juin et, quand
on est à l'étude des crédits, on est du 1er mars au 30... du 1er avril, pardon, à la
fin mars, donc il y a un petit élément de complexité. Ce qu'il faut
retenir, c'est qu'il y a eu effectivement
une contribution de l'école à l'effort budgétaire, mais ce qu'il faut aussi
retenir, c'est que, dans l'exercice
2014‑2015, pour l'école, l'école a un projet de construction d'un nouveau
pavillon qui est au coût d'à peu près
10,5, 10,8 millions, si mon souvenir est bon, donc il y a une contribution
de l'école à 1 million pour cette nouvelle construction là pour
l'exercice 2014‑2015, et il y aura une contribution, un autre déboursé, pour le
prochain exercice financier pour permettre de financer cette nouvelle
construction.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de...
Des voix :
...
M.
Bérubé :
J'ai d'autres tribunes...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui, oui. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Huot : Oui, merci, merci, M. le Président. Je ne prendrai pas
longtemps, j'aimerais entendre... La ministre a nommé, a parlé de Me Madeleine Giauque, là, J'aimerais peut-être ça
l'entendre quelques minutes. Je ne veux pas prendre longtemps. Parce qu'on est à la mise en place du
Bureau des enquêtes indépendantes, je pense que ça serait important de
nous dresser un peu un portrait de la situation.
Mme... Me Giauque,
pardon, est entrée en fonction récemment. Elle est en train de tout organiser
la structure. Il y a une question aussi de
confiance du public dans cette question-là, loi adoptée en 2013 à l'unanimité,
il faut le dire, je pense que c'est important de le mentionner. Donc, il
y a des crédits qui sont octroyés pour le Bureau des enquêtes indépendantes.
Donc, j'aimerais ça, rapidement, savoir les étapes à venir : Quand est-ce
qu'on va être opérationnels officiellement
comme bureau des enquêtes? C'est quoi, le personnel qui va être dédié au
bureau? Et c'est quoi, les montants qui sont prévus pour le
fonctionnement du Bureau des enquêtes indépendantes?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a... Mme la
ministre, j'imagine que vous allez céder la parole à madame... Me
Giauque.
Mme
Thériault : Oui, je vais le faire, parce que je pense que c'est
important, étant donné que c'est elle qui va défendre les couleurs du
Bureau des enquêtes indépendantes. Et je veux aussi dire que là il y a une mise
sur pied présentement. Oui, le gouvernement
a dédié des sommes d'argent. Le ministère accompagne présentement le bureau des enquêtes indépendantes. Mais
ce qu'il faut retenir, c'est qu'à terme, lorsque le bureau sera pleinement
fonctionnel, en 2016, au début 2016, le bureau des enquêtes indépendantes sera évidemment
indépendant, comme l'UPAC, M. le Président. Je voulais juste apporter cette précision-là.
Donc, évidemment, je pense qu'il est de bon aloi que Me
Giauque puisse nous parler de cette création
qui est le Bureau des enquêtes indépendantes qui a vraiment
vu le jour grâce à une parfaite symbiose des trois partis politiques
présents à l'Assemblée nationale.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. Alors, Me Giauque, en
vous demandant de vous identifier pour le bénéfice de nos
téléspectateurs.
Mme Giauque
(Madeleine) : Alors, Madeleine Giauque, directrice du Bureau des
enquêtes indépendantes. Effectivement,
je suis entrée en fonction récemment, soit le 12 janvier, et, depuis cette
date, je travaille à mettre le bureau
sur pied. Le bureau avance rondement d'ailleurs, parce que, vendredi dernier,
le 24 avril, c'était la dernière journée
pour les mises en candidature, autant pour le poste de directeur adjoint que
pour les postes d'enquêteurs. Je suis
heureuse de vous dire qu'il y a eu 11 candidatures pour le poste de directeur
adjoint et qu'il y en a eu 209 pour les
postes d'enquêteurs.
Donc, au niveau des
postes d'enquêteurs, il y aura une sélection sur dossier qui sera faite dans le
cours de la semaine prochaine. Nous
recherchons, par le comité de sélection... Le comité de sélection, qui a été
mis sur pied en fonction des critères prévus par la loi, va choisir 40
dossiers, les meilleurs évidemment, sur les 209 candidatures pour que ces candidats-là soient évalués par l'École nationale
de police avec leur programme CECAP, qui est le programme de... centre...
Je m'excuse, je l'oublie. C'est pour l'étude des compétences et aptitudes
professionnelles : Centre d'évaluation des compétences et aptitudes professionnelles. C'est un processus qui va s'étendre
du 20 mai à la fin juin. L'école de police nous fera, à ce moment-là, un rapport sur l'évaluation des
candidats, des 40 meilleurs candidats qu'elle aura évalués, et ces candidats-là seront par la suite rencontrés
à nouveau par le comité de sélection qui devra en choisir, en fonction
de ce qui a été présenté comme demande budgétaire, 18, dont deux superviseurs.
Ces gens-là, je prévois, en fonction des délais administratifs de nomination,
parce que ce sont des emplois supérieurs... Je prévois que ces gens-là puissent
entrer en fonction autour du 9 novembre. Par la suite, ces personnes-là
vont devoir subir une formation ou suivre une formation, devrais-je dire...
Des voix :
Subir!
Mme Giauque
(Madeleine) : ...subir, oui. Allons-y, ça ne sera pas drôle.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Vous allez décourager des
candidats.
Mme
Giauque (Madeleine) : Alors, suivre une formation de 400 heures.
Ça sera probablement une formation... On
prévoit actuellement 10 semaines de 40 heures, ce qui fait qu'elle
devrait débuter le 16 novembre pour se terminer quelque part en
février 2016. Donc, j'espère que le bureau sera fonctionnel à partir de la fin
février, début mars 2016.
Au
niveau du directeur adjoint, alors les neuf candidats seront rencontrés par le
comité de sélection qui a été aussi créé pour l'occasion, les 13 et
14 mai. Par la suite, évidemment, il y aura rapport à Mme la ministre, et
j'espère une nomination dans des délais relativement rapides, par la suite,
pour m'aider à mettre tout ça sur pied.
Il
y aura aussi au total... Il y aura évidemment du personnel de soutien au niveau
du BEI. Actuellement, il y a une agente de secrétariat qui est avec moi
depuis le 23 février. Depuis le 6 avril, j'ai une attachée
d'administration qui est entrée en poste. On
embauchera également un conseiller juridique, un conseiller aux communications,
un technicien en administration qui
servira d'adjoint administratif et une analyste, tout ça en fonction des
diverses échéances. Moi, je prévois que tout ce personnel-là devrait
être en fonction en 2016. J'aimerais, si c'est possible, que le conseiller
juridique et le conseiller aux
communications participent à la session théorique de la formation des
enquêteurs pour que tout le monde ait la chance d'avoir la même
information et la même formation. Alors, j'aimerais que ces gens-là soient nommés
en fonction de... à l'automne 2015, pour le début de la formation début
novembre 2015.
Le budget...
• (17 h 50) •
Mme Thériault :
...
Mme
Giauque (Madeleine) : Je
m'excuse, Mme la ministre. Le budget qui a été demandé pour le bureau, pour la première année, est de
3,8 millions.
Mme Thériault :
Comme vous pouvez le constater, M. le Président, le Bureau des enquêtes
indépendantes va prendre forme. J'espère, à
la prochaine étude de crédits, que l'équipe sera complétée au grand complet. Il
est évident que, pour nous, c'est
important. On n'a pas droit à l'erreur. Je pense que, si on veut s'assurer que
nos concitoyens aient encore plus
confiance en cette institution qu'est la police et les forces policières au
Québec, la mise sur pied de ce bureau-là est vraiment essentielle et importante, et je suis convaincue que
Me Giauque saura, avec son grand professionnalisme, faire en sorte que le Bureau des enquêtes indépendantes
soit un aussi beau fleuron que les autres institutions qui sous l'égide
du ministère de la Sécurité publique.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Ça complète pour vous, M. le député?
M. Huot : Oui.
Et j'ai hâte d'entendre le député de Chomedey, M. le Président.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ah! Ça fait...
Mme Thériault :
Il n'y a plus de temps!
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : On attendait ce moment avec impatience. M. le
député de Chomedey, à vous la parole.
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. Probablement que vous ne m'auriez pas entendu, mais, compte tenu des éloges que mon collègue de Matane-Matapédia
a fait suite à mon travail et particulièrement à mon agenda, je me suis dit
qu'il fallait que j'intervienne pour la dernière partie.
Mme
la ministre, on va terminer l'étude de nos crédits, aujourd'hui, en vous
parlant de radicalisation menant à la violence. Je pense qu'on ne
pouvait pas faire l'étude des crédits sans parler de ce sujet-là, parce que
c'est le sujet de l'heure. Le Canada est en
guerre contre l'État islamique, on l'oublie — je comprends que le Canadien a gagné hier
soir, puis c'est très, très loin des
préoccupations de tout le monde — mais on n'est pas à l'abri. Il y a eu des
événements violents qui se sont déroulés à Saint-Jean-sur-Richelieu, à
Ottawa, l'automne dernier. Il y a eu des arrestations tout dernièrement
d'étudiants du collège Maisonneuve, de Montréal. Il y a toutes sortes de choses
qui se passent dans ce milieu-là, et ce qui
amène différents ministères, autant le ministère de l'Immigration, de
l'Inclusion que le ministère de la Justice et la Sécurité publique, à se
pencher de façon pointue sur tout ce qui touche le phénomène de la
radicalisation menant à la violence. Vous
avez eu, dernièrement, à rencontrer vos homologues canadiens, pour commencer,
lors d'une rencontre des différents
ministères de Sécurité publique canadiens, et vous avez eu aussi à rencontrer
des gens autant en Angleterre, en Belgique qu'en France relativement à
ce dossier.
Pour les quelques
minutes qu'il nous reste, Mme la ministre... Juste avant, aller dans le même
sens que mon collègue, j'ai un petit
commercial à vous passer : merci pour votre confiance dans le registre
d'enregistrement des armes d'épaule,
et, effectivement, ça me fera plaisir de discuter avec mon collègue de
Matane-Matapédia des différentes rencontres qu'on fait dans ce sujet qui...
Vous m'appreniez qu'on aurait un projet de loi dans les prochains jours. Je
regardais votre sous-ministre et, lui et moi, on a encore du travail pas mal à
faire là-dedans.
J'aimerais
ça, en terminant, que vous nous parliez de ce qui existe et de ce qui est en
place, autant à la Sécurité publique,
à la SQ qu'à l'École nationale de police, sur le phénomène de la radicalisation
menant à la violence.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre, en soulignant qu'il reste un peu moins de quatre minutes.
Mme
Thériault : Bon. Puisque le sujet de la radicalisation est
vraiment très vaste, M. le Président, je vais effleurer le sujet, je pense que je vais le dire comme ça,
c'est important. Le collègue le député de Chomedey a raison de dire que
c'est un sujet qui fait souvent l'actualité.
D'ailleurs — même si
ce n'est pas annoncé dans mon agenda, mais mon collègue le député de Matane-Matapédia aura l'occasion de le
voir dans trois mois — demain, j'ai une rencontre avec les gens du cabinet et Mme Brigitte Desjardins, les gens du
collège de Maisonneuve, par rapport à tout ce qui s'est passé au niveau
de la radicalisation. C'est important de
dire que je suis une députée de l'est de Montréal aussi. Je connais bien la
réalité du collège de Maisonneuve et
celle du collège de Rosemont. J'ai siégé au conseil d'administration du
collège de Marie-Victorin, donc c'est une réalité que je connais bien.
Et,
cette problématique-là, elle nous interpelle vraiment parce que — comment
je pourrais vous dire? — il n'y a pas de... Autant qu'on peut
essayer de prévenir et de détecter, on peut faire de la prévention, on peut
enquêter et on peut essayer de trouver.
C'est des sujets qui ne sont vraiment pas évidents, M. le Président. On a tous
compris que, depuis les attentats de
l'automne, que ce soit au parlement, à Ottawa, ou l'attentat par rapport au soldat de la
base de Saint-Jean, c'est comme si, d'un
coup, on n'était plus à l'abri, alors qu'on s'était toujours
sentis relativement protégés.
Je dirais que les attentats de septembre
2001, c'est une chose. Depuis ce
temps-là, on voyait ça de l'autre côté de
l'océan. Et, lorsque j'ai été en Europe pour aller rencontrer mes homologues...
C'est parce qu'on est conscients que, là-bas, ils sont frappés de plein fouet
beaucoup plus rapidement que nous.
Donc, c'est pour ça
que je dirais qu'il y a des actions qui sont menées à l'international,
notamment avec les forces policières,
que ce soient les nôtres et les autres, puis il y a des ententes qui devraient
suivre de cette mission-là pour faire
en sorte qu'on puisse partager plus rapidement ce que les gens font là-bas,
qu'on puisse appliquer des choses ici. Je peux vous dire que, bientôt, vous
verrez le plan d'action et les actions concrètes du ministère de la Sécurité publique,
mais je dois dire aussi que je regarde non seulement à l'international, mais
que, présentement, l'équipe intégrée,
où on va retrouver la Sûreté du Québec, le Service de police de la ville de
Montréal, la GRC, le service de renseignement
canadien, il y a des échanges réguliers qui se font à toutes les semaines et,
quelquefois, plusieurs fois par semaine pour s'assurer qu'on puisse bien
détecter et qu'on puisse bien prévenir le fait qu'il y a des gens qui veulent
partir et qui sont radicalisés. Vous comprendrez que c'est un phénomène qui est
complexe, parce que, souvent, les
gens peuvent se radicaliser très rapidement, seuls en arrière de leur
ordinateur, de là l'importance de travailler avec
la collaboration du public. Et vous allez me permettre de saluer le courage
d'un membre d'une famille qui a vu que
les jeunes pouvaient commettre des attentats — et quand on parle de jeunes,
c'est de jeunes adultes, mais ils sont
majeurs — qui
ont appelé les forces policières pour dénoncer ça. Parce qu'effectivement on
est quand même 8 millions au
Québec, ça prend beaucoup de courage. Et je remercie les parents ou les membres
de la famille qui l'ont fait, ça nous a évité
d'avoir un drame.
Mais vous comprendrez
qu'on aura l'occasion, au cours des prochaines semaines, d'aller plus en détail au niveau des différentes mesures qui sont
mises en place par le ministère de la Sécurité publique et les différents corps policiers
pour pouvoir mieux protéger, parce que c'est ce qui nous anime, au ministère de
la Sécurité publique, mieux protéger les gens, prévenir et sanctionner,
évidemment, à partir du moment où on verra que les gens peuvent commettre des actes irréparables.
Une voix :
Merci.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la ministre. Ça
complète...
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Oui, mais c'est...
Une voix :
C'est ça.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : C'est le mot de la fin.
Une voix :
...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je peux vous laisser un petit
15 secondes, Mme la ministre.
Mme
Thériault : Bien, tout simplement, M. le Président, vous allez
me permettre de remercier tous les gens qui m'ont accompagnée aujourd'hui. Vous savez, le ministère de la Sécurité
publique, c'est un ministère qui est profondément dirigé par une seule chose, on est animés vraiment
par la passion de servir et de protéger les gens. Je remercie tous les gens qui
m'accompagnent, puisque l'étude des crédits,
ça demande beaucoup d'énergie, beaucoup de temps pour répondre aux
questions.
Et
vous allez me permettre également de déposer, M. le Président, comme le
directeur général de la Sûreté du Québec
s'est engagé, ici, le document qu'on va appeler Mesures budgétaires 2015‑2016,
pour l'exercice qui est en cours, où on va trouver huit points qui sont
touchés par rapport au plan de réduction de la Sûreté du Québec.
Document
déposé
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. En fait, je vais... Merci.
Adoption
des crédits
Le temps alloué à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique étant écoulé, nous allons,
maintenant, procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, Sécurité, prévention et gestion
interne, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Bérubé : Sur division.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Adopté sur
division. Le programme 2, Sûreté du Québec, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Bérubé : Sur
division, M. le Président.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il est adopté sur division. Le programme 3, Organismes relevant du ministre,
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Bérubé : Sur
division.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté sur division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Sécurité publique pour l'exercice financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Bérubé : Sur
division.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Adopté sur division.
Ceci met un terme à nos travaux. Avant de
conclure, je tiens à remercier, moi «zaussi», nos invités, les membres de la
commission...
Une voix : ...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : ... — moi
«zaussi», ça va passer à l'histoire — le personnel de la commission et tous ceux
qui ont contribué ou participé à nos travaux.
Je lève la séance et les travaux de la
commission sont ajournés au mardi 28 avril. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 18 heures)