(Quinze
heures trois minutes)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, prenez place, s'il
vous plaît! Nous avons quorum, alors
je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Tel qu'il est dans la coutume de le
faire, je vous demanderais de vous assurer que vos appareils
électroniques sont en mode silencieux pour ne pas perturber nos travaux.
La
commission est réunie afin de procéder aux consultations
particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 17, Loi modifiant la Loi sur le Barreau, la
loi sur la Chambre des notaires et le Code des professions.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Pagé (Labelle) remplace M. Bérubé (Matane-Matapédia) et M. Jolin-Barrette (Borduas) remplace M. Charrette (Deux-Montagnes).
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. Bienvenue au porte-parole de l'opposition
officielle qui se joint à la Commission
des institutions pour ce mandat. C'est toujours un plaisir de vous revoir, M.
le député de Labelle.
Nous
accueillons, cet après-midi, les représentants du Barreau du Québec, quelques
visages familiers, pour ma part, et
de même que les représentants de la Chambre des notaires, que nous apprécions particulièrement, comme membres du Barreau. Alors, nous sommes très heureux de
vous accueillir à la Commission des institutions.
Remarques préliminaires
Sans
plus tarder, nous allons débuter nos travaux par des remarques préliminaires de
part et d'autre, et je vais céder la
parole immédiatement à la ministre
de la Justice, que nous accueillons
également à la Commission des
institutions avec beaucoup de
plaisir. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, c'est vraiment un plaisir de vous retrouver dans le cadre de
cette étude de projet de loi, qui, je sais, vous interpelle
personnellement.
Alors,
je tiens à saluer les membres du Barreau
du Québec, les gens de la Chambre des notaires qui sont aussi présents. Je sais que c'est un projet de loi qui
est attendu en tout cas, du moins pour le bâtonnier, qui s'est amusé, tout
au long de la rentrée, à se qualifier du
dernier, hein, le dernier bâtonnier. Alors, on a assisté à plusieurs entrées
des tribunaux, et Me Synnott était très confiant et souhaitait fortement
être le dernier bâtonnier d'un mandat d'un an.
Alors,
je tiens, d'emblée, M. le Président, à souligner tout le travail qui a été fait
par le Barreau parce qu'il y a un travail colossal qui est derrière tout
ça. On ne le réalise peut-être pas, mais, lorsqu'un ordre professionnel se met
à se questionner sur la gouvernance, sur la façon dont il va faire les choses, ça
implique énormément, et surtout pour un ordre professionnel
comme le Barreau, qui est présent partout, sur tout le territoire.
Alors, je tiens à souligner le travail qui a été fait, je tiens à le faire publiquement, parce que je sais que ça a été
un travail colossal. Et, Me Brodeur, vous en avez été la porte-étendard
pendant votre bâtonnat, alors on tient à le souligner.
Vous
savez, pour les gens qui nous écoutent, hier on a adopté
le principe du projet de loi
n° 17. Aujourd'hui, nous en
sommes aux consultations, et évidemment la commission a accepté, là, de
procéder aujourd'hui à deux consultations importantes : on aura les échanges avec le Barreau, les échanges
avec la Chambre des notaires. Et je pense que c'est un beau moment, aujourd'hui, de pouvoir échanger sur
le projet de loi, parce que c'est un projet de loi, pour bien des gens,
qui est bien technique, qui suscite aussi certains questionnements de la part
de certains membres de la profession, et aujourd'hui,
bien, on aura la chance d'en discuter un petit peu et de faire le point sur le
projet de loi que nous avons déposé, qui, je l'espère, répond aux
aspirations du Barreau et de la Chambre des notaires sur un certain nombre de
sujets.
Alors,
évidemment, là, j'essaie de ne pas faire de favoritisme. Alors, Me Guay, que je
salue... Je vais essayer de ne pas faire de favoritisme, parce
qu'évidemment je suis membre du Barreau, tout comme mon collègue le député de Lac-Saint-Jean, et ma collègue la députée de
Montarville, et le député de Borduas, et bien des membres. Et, M. le Président,
vous avez eu la chance aussi de porter le titre de...
Une voix :
...
Mme Vallée :
Oh! désolée. Mon collègue de Sherbrooke, non?
Une voix :
...
Mme Vallée : Oh! pardon.
Une
voix : ...
Mme Vallée :
Ah! vous soupçonniez qu'il était membre. Oui. En fait, je pense que le
président... Et, s'il y a quelqu'un de bien au fait du travail colossal qui est
derrière tout ça, c'est aussi le président.
Alors,
ça a été vraiment un travail important. On a fait le tour, hier, de façon assez
élaborée, du projet de loi, des grands
plans de cette réforme-là, alors, sans plus tarder, je pense qu'on va céder la
place aux échanges. Et encore une fois je
remercie ceux et celles qui ont participé à ce travail-là. Et je tiens
également à souligner la présence, à mes côtés, de Me Jean Paul Dutrisac, de l'Office des
professions, et de son équipe, qui ont également participé à l'élaboration de
ce projet de loi.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Je me
tourne vers le porte-parole de l'opposition officielle en matière de
lois professionnelles, le député de Labelle, pour vos remarques préliminaires.
M. Sylvain Pagé
M.
Pagé : Oui. Merci, M. le Président. Alors, salutations à nos
invités. Mme la ministre, M. le Président, j'ai eu l'honneur de présider cette belle commission, alors
salutations également au personnel qui vous accompagne, aux nombreux
collègues, mon collègue député de Lac-Saint-Jean. Alors, bienvenue à tous et à
toutes.
Comme on l'a dit
hier, normalement, il est plutôt d'habitude de rencontrer les gens qui viennent
faire des commentaires avant d'adopter le principe, mais nous sommes tous
tombés d'accord sur le fait qu'on voulait procéder rondement, mais ce qui ne veut quand même pas dire qu'on ne va pas faire
notre travail très correctement. À cet égard, d'ailleurs, je me permets de déplorer que jusqu'à maintenant on n'a pas
eu de briefing technique. Peut-être que ça ne s'est pas rendu jusqu'à l'oreille de la ministre. Mais,
au cours de nos travaux, je pense qu'il y aura probablement une occasion
où on pourra s'arrêter et faire un certain
briefing que, malheureusement, on n'a pas eu jusqu'à maintenant. Il y aura
peut-être également un groupe ou deux
qui pourraient s'ajouter en cours de route, là, parce que plus on regarde le
projet de loi, bien, plus on soulève certaines
questions qui sont fort légitimes, pas pour se mettre des bâtons dans les
roues, ne craignez pas, c'est
vraiment pour qu'on puisse faire notre travail le plus correctement possible,
au profit de tout le monde. Effectivement, le projet de loi comporte trois aspects fort différents, le notariat,
toute cette réforme sur la forme, sur la structure plutôt que sur le fond, qui donnera lieu à une réforme
tout en profondeur que l'on souhaite pour la prochaine année. Vous avez fait vos représentations au cours des derniers
mois et vous aviez raison, parce que vous devez procéder, au cours de la
prochaine année, à votre prochain conseil
d'administration, et enclencher cela demandait de le faire avant votre date
limite qu'est le 15 décembre.
Nous
avons bien entendu vos représentations, et je suis heureux, et avec toutes les
formations politiques, aujourd'hui, à
ce qu'on soit déjà réunis et qu'on ait répondu à votre demande, mais il y a
quand même certaines questions qui
méritent d'être soulevées. On veut être sûrs de bien comprendre l'ensemble des
enjeux, ce que ça veut dire, ce que ça représente et on prendra le temps
de faire le travail très correctement.
Alors,
ça va se terminer ici, M. le Président, à ce moment-ci, pour les remarques
préliminaires, et j'ai bien hâte d'échanger avec nos amis qui sont venus
nos voir aujourd'hui.
• (15 h 10) •
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci beaucoup, M. le député. Je
me tourne maintenant vers la deuxième opposition.
Mme la députée de Montarville, porte-parole de la deuxième opposition en
matière de justice, à vous la parole.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, M. le Président.
Alors, j'aimerais, naturellement, à mon tour saluer la ministre, les députés du gouvernement qui
l'accompagnent ainsi que M. Dutrisac, Me Dutrisac, président, et son équipe
de l'Office des professions, dont
l'expertise en la matière va nous être essentielle tout au long de l'étude de
ce p.l. n° 17 et plus tard
également. Je tiens aussi à saluer les députés du Parti québécois, celui qui
les accompagne, ainsi que mon collègue le
député de Borduas, qui m'apporte une expertise juridique supplémentaire et qui,
comme voit... tout comme moi, pardon, se
voit directement concerné par les modifications que ce projet de loi apportera
au Barreau, entre autres, qui régit notre ordre professionnel.
J'aimerais aussi
remercier Me Synnott, Me Brodeur, les gens du Barreau qui vous accompagnent
ainsi que M. Guay et les gens de la Chambre des notaires qui sont ici. Je vous
remercie de votre présence aujourd'hui. Je vous remercie aussi de vos mémoires, vos éclaircissements et vos réponses qu'on
retrouve dans ces mémoires. Et aujourd'hui nos discussions aussi, ça va nous permettre d'améliorer notre
compréhension pour ensuite nous faciliter la vie dans notre travail lors de l'étude... de l'étude article par
article du projet de loi — je manque de caféine. D'ailleurs, c'est avec un grand intérêt
qu'on a pris connaissance des mémoires qu'on a reçus, là, tout récemment. Et,
de toute façon, nous avons également rencontré, il y a quelques mois
déjà, des gens du Barreau, ça nous a aussi aidés à nous faire une tête.
Alors,
comme je l'ai dit hier, le projet de loi n° 17 pave le chemin à la réforme
globale du Code des professions, Code
des professions que nous attendons tous et que la ministre devrait nous
présenter à la session prochaine. Et, tout comme la ministre et le bâtonnier, nous souhaitons que, lorsqu'il sera adopté,
le cadre prévu au projet de loi n° 17 devienne pour tous les ordres
du Québec un modèle de gouvernance et un modèle moderne et efficace qui
contribuera à accroître la confiance des
citoyens. Et je pense que c'est l'objectif ici, augmenter la confiance des
citoyens dans nos ordres professionnels. Nous sommes donc tout ouïe pour entendre les commentaires et les
recommandations que nos invités nous feront aujourd'hui. Merci à vous
tous.
Auditions
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la
députée. Alors, sans plus tarder, je cède la parole au bâtonnier du
Québec, Me Bernard Synnott, en vous demandant, dans un premier temps, M. le
bâtonnier, de nous présenter les gens qui
vous accompagnent et en vous rappelant que vous disposez d'une période de 10
minutes pour faire votre présentation. M. le bâtonnier.
Barreau du Québec
M. Synnott
(Bernard) : Merci, M. le
Président. Alors, M. le Président, Mme la ministre de la Justice,
Stéphanie Vallée, Mmes et MM. les députés, bonjour.
D'entrée de
jeu, je tiens à vous présenter les personnes qui m'accompagnent : à ma
gauche, ma prédécesseure, Me Johanne
Brodeur, qui était la bâtonnière qui a mis en oeuvre ce projet de loi... en
fait, toute la réforme de la gouvernance qui amène aujourd'hui ce projet de loi n° 17; la directrice
générale du Barreau du Québec, Me Lise Tremblay; à ma droite, Me Sylvie Champagne, qui est secrétaire du Barreau
du Québec, secrétaire de l'ordre, et également directrice du contentieux
du Barreau du Québec; et une figure connue ici, parce qu'il vient souvent,
depuis plusieurs années, en commission parlementaire, alors, Me Marc Sauvé, qui
est le directeur de la recherche et législation du Barreau du Québec.
Au nom du
Barreau du Québec et de ses 25 000 membres, je tiens à vous remercier
sincèrement de votre invitation à vous
adresser la parole dans le cadre de vos travaux sur le projet de loi
n° 17, s'intitulant Loi modifiant la Loi sur le Barreau, la Loi sur le notariat et le Code des professions.
Je remercie également la ministre de la Justice de son support, j'étais pour
dire «indéfectible», ainsi que les membres
de la première opposition et de la deuxième opposition que j'ai eu l'occasion
de rencontrer au cours de l'été pour discuter du projet de loi qui deviendra
plus tard le projet de loi n° 17. J'ai eu l'occasion de rencontrer M. Pagé, monsieur... ainsi que Mme Maltais et
M. Bédard pour expliquer quel était le processus qui avait été suivi par le Barreau du Québec pour en arriver à ce qu'on
vous présente aujourd'hui, et également Mme Roy, que j'ai rencontrée également
ici et que je remercie pour son apport.
Durant plus
de 30 ans, nombreux sont les bâtonniers qui ont discuté de la gouvernance
du Barreau du Québec, de la
durée des mandats des élus, de la représentativité régionale et de la nécessité
de sa modernisation afin d'atteindre une
meilleure cohérence institutionnelle, une meilleure efficience, une meilleure
efficacité. Au cours du mandat de ma prédécesseure,
Me Johanne Brodeur, la question de la gouvernance a également
fait l'objet de discussion, et c'est non sans fierté qu'après des centaines d'heures de travail communes, des
milliers d'heures individuelles, des dizaines de réunions et d'intenses discussions et, je
dois le dire, d'intenses discussions nous en sommes arrivés à un équilibre
que je vais qualifier de fragile,
permettant la modernisation de la gouvernance tout en s'assurant de la
représentativité régionale et l'apport important qu'est celui des
membres du public désignés par l'Office des professions et qui siègent au sein
de notre gouvernance.
Ce qu'il faut
comprendre, c'est que, dans la gouvernance actuelle, le conseil d'administration est composé de 37 élus votants et d'environ 35 observateurs. Ce conseil d'administration, nous l'appelons le conseil général. C'est la loi
qui le nomme ainsi. Vous comprendrez
donc qu'un bâtonnier, lorsqu'il réunit son conseil d'administration, fait
face à environ 75 personnes en
plus d'avoir à ses côtés les divers permanents du Barreau du Québec.
Le conseil général actuel est composé d'un
bâtonnier ou une bâtonnière; un vice-président ou une vice-présidente; 10 représentants de Montréal;
cinq représentants de Québec;
deux représentants des plus gros barreaux, des plus grands barreaux, soit
Saint-François, Sherbrooke et les environs;
deux représentants de l'Outaouais; deux représentants de la Mauricie; et
10 représentants des autres sections du Barreau. Il convient de noter également que les mandats du bâtonnier du Québec, du vice-président et de la plupart des
membres du conseil général ne sont que d'une
seule année, ce qui est manifestement trop court. À peine le bâtonnier est-il
arrivé en poste que l'on songe à son successeur.
Par ailleurs,
en 2013, l'Office des professions célébrait son 40e anniversaire
d'existence. Et, des discussions avec son
président, Me Jean Paul Dutrisac, que je remercie également pour son
soutien tout au cours de l'année de discussion, donc, on a amorcé l'énorme chantier de la révision de la réforme de
notre gouvernance pour, dans le fond, célébrer ce 40e anniversaire
après 30 ans de discussion infructueuse.
Ce qu'il faut
également se rappeler, c'est que, dans les faits, au Barreau du Québec, c'était
le comité exécutif, composé de 10 élus, qui jouait le rôle du
conseil d'administration parce que le conseil général était trop gros et ne se réunissait que quatre fois par année. Donc, de
facto, c'était le comité exécutif qui gérait les affaires du Barreau, faisant
en sorte que le conseil d'administration... le conseil général ne jouait pas le
rôle important qu'il devait jouer. Il faut comprendre
également qu'au conseil général il y avait quatre représentants du public,
alors qu'au comité exécutif il n'y en a qu'un. Donc, il était important pour nous de réduire le nombre de membres du
conseil d'administration pour le rendre plus efficace, plus efficient et qu'il puisse jouer pleinement son rôle.
Il était donc anormal que de nombreux pouvoirs aient été délégués au cours des
ans au comité exécutif à cause de la problématique de la gouvernance, ce qui
dénotait le manque d'efficacité de notre conseil d'administration,
composé de 37 élus.
• (15 h 20) •
Donc, ce que
nous avons proposé, ce que nous avons rêvé, parce que ce que nous avons fait,
c'est de rêver, de dessiner une nouvelle gouvernance, c'est de réduire
de façon considérable le nombre de membres, sauf que toutes les régions ne sont
pas représentées en même temps, il fallait trouver un équilibre. Alors,
dorénavant, le nouveau conseil d'administration
sera composé d'un bâtonnier, de quatre représentants de la région de Montréal, de trois représentants de la région de Québec et de quatre représentants des autres régions, et eux ont négocié entre eux une règle que je vais
appeler d'alternance, sur qui siégera au cours des ans et sur le conseil
d'administration.
Il y avait
également une préoccupation jeunes parce
qu'au comité exécutif puis au conseil général nous nous étions toujours assurés, avec le temps, que les jeunes
avaient une voix. Au comité exécutif, le Barreau de Montréal, qui avait trois représentants, historiquement, a toujours
laissé une place à un membre de L'Association du Jeune Barreau de Montréal.
Au conseil général, le Barreau de Québec
faisait la même chose parce qu'il avait cinq représentants et avait un membre
du Jeune Barreau de Québec. Ce qu'on a fait
quand on a redessiné la gouvernance... C'est qu'on sait que Montréal et Québec
nous ont dit : Nous, on va garantir
qu'un jeune va toujours nous accompagner. Mais, pour être sûrs que,
législativement, cette volonté soit
représentée, nous avons permis, dans l'éventualité très peu probable qu'un
jeune ne soit pas élu... bien, on a
créé un 17e poste qui pourrait durer une année, parce qu'on sait que, l'année
suivante, c'est... on est à peu près certains qu'un jeune serait élu par
la suite.
Par ailleurs,
avant d'aller plus loin, et je sais que mon temps est limité, deux petites
remarques. Et je vous suggère que
deux légères coquilles se sont glissées dans le projet de loi, peut-être parce
que nos textes portaient à interprétation, et je ne blâme personne. À l'article 2, qui réfère à l'article 10, comme
je vous le disais, on dit que le Barreau est administré par un conseil d'administration formé des
administrateurs suivants : a, b, c, d. Et, d, vous avez : 1°, 2°, 3°,
4°. Alors, ça, ce sont les groupes
des régions qui se sont créés, et il y aurait une alternance entre eux. Mais,
au lieu d'y lire «élu par les membres
de la section dont il est issu»... La volonté, c'est qu'il soit élu par le
groupe. Donc, notre suggestion, dans le mémoire qu'on vous a déposé, c'est que le «élu par les membres de la
section dont il est issu» soit plutôt remplacé par «élu par les membres de sa section». Donc, tous
les membres des trois sections visées vont élire leurs représentants, et tout
le monde trouvait ça beaucoup plus équitable et permettant ainsi à tout le monde
de faire valoir son point de vue.
Maintenant,
dernier point au niveau des jeunes. Vous savez, on a créé également un conseil
des sections qui a un pouvoir de recommandation, et là toutes les
régions sont représentées, et, pour nous, c'était nécessaire parce que les conseils des sections et les barreaux de section,
c'est à la première ligne de l'accessibilité à la justice. Maintenant, les
jeunes nous ont écrit une lettre la
semaine dernière — les
trois groupes, Montréal, Québec et régions — pour nous demander que leurs postes ne soient pas électifs mais
qu'ils soient désignés. Pourquoi? Parce que faire une élection, pour un jeune
avocat qui a peu de moyens, qui doit couvrir
un large territoire, notamment s'il vient de régions, c'est trop onéreux, trop
compliqué. Donc, ce qu'ils préfèrent, eux,
c'est qu'ils puissent désigner leurs représentants. Et il y a un représentant
des jeunes de Montréal, un
représentant des jeunes de Québec et un représentant des jeunes de régions.
Donc, nous suggérons que la loi soit
amendée pour que... Et je vous réfère à l'article 26.1e. Au lieu de «élus par»...
in fine, là, de e, «élus par les membres
de chacune de ces sections respectives, inscrits au tableau [de l'ordre] depuis
dix ans et moins», nous suggérons bien humblement que ce texte soit
remplacé par «et un membre [...] d'une des autres sections du Barreau, désignés
conformément aux règles de régie interne».
Ce qu'on va faire, c'est que, nous, dans nos règles de régie interne, on va
dire que celui qui nomme, c'est le Jeune
Barreau de Montréal, le Jeune Barreau de Québec, les jeunes barreaux du Québec.
Ce qu'on veut éviter, c'est être pris dans
un carcan législatif, parce qu'il est possible qu'une association puisse soit
changer de nature soit s'associer,
par exemple, à l'association des avocats de province. Donc, on voulait pouvoir
avoir plus de souplesse en disant que
ça serait prévu dans les règles de régie interne. Mais pour nous c'est clair
que ça sera des représentants désignés par les jeunes barreaux, donc les
10 ans de pratique et moins.
Et, M. le Président, je m'arrête là. Je vous en
remercie. C'était un 10 minutes d'avocat.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le bâtonnier. J'allais
vous dire que vous m'en devez deux, minutes, mais, bon, on va procéder de toute façon à une période d'échange avec
les parlementaires. Dans un premier bloc d'échange, Mme la ministre, je
vous cède la parole.
Mme Vallée : Merci. Alors,
dans un premier temps, brièvement, simplement un commentaire adressé à mon collègue : pour ce qui est du briefing
technique, je comprends qu'il y a eu des échanges avec l'Office des
professions, il n'y a pas eu de briefing demandé formellement au leader.
Mais, ceci étant dit, si vous souhaitez...
M. Pagé : Oui. C'est parce qu'il
y en a eu un.
Mme Vallée :
Bien, en tout cas, l'information que j'ai est à l'effet contraire. Mais, ceci
étant dit, si vous souhaitez un briefing technique, on va en organiser
un, là.
M. Pagé : Parfait. C'est
gentil.
Mme Vallée : C'est :
demandez et vous aurez.
M. Pagé : C'est apprécié.
Mme Vallée :
Alors, voilà. Merci, Me Synnott, pour vos commentaires. Je sais qu'il y a
certains commentaires qui nous ont
été formulés depuis le dépôt du projet de loi n° 17. Je sais que, le
projet de loi, quant aux régions, certains membres des régions ont formulé des préoccupations, des appréhensions
quant à la représentativité réelle des régions au sein du Barreau et j'aimerais
que vous nous indiquiez un petit peu de quelle façon vous avez procédé pour en
arriver aux recommandations que vous nous avez soumises. Et est-ce que
les membres des barreaux, des barreaux de section... est-ce qu'il y a eu des abstentions? Est-ce qu'il y a eu des
commentaires, là, à cet effet? Comment ça s'est passé lorsque vous avez discuté entre vous? Parce qu'à la base,
là, tout ça, ce sont des travaux qui ont été menés par le Barreau lors des
conseils généraux.
Alors,
j'aimerais savoir un peu comment tout ça s'est orchestré pour, peut-être, d'une
part, rassurer ceux et celles qui ont
pu formuler des préoccupations et des appréhensions et aussi indiquer à
l'ensemble des parlementaires la façon dont vous avez procédé.
M. Synnott
(Bernard) : Il faut
comprendre que la bâtonnière Brodeur est entrée en fonction en juin 2013,
et, dès le conseil général de septembre 2013, elle nous a indiqué
qu'il était de sa volonté de saisir le conseil général de cette question-là, de
la gouvernance, et on a commencé immédiatement le chantier.
En décembre 2013, nous avons fait une grande
réunion où nous avons invité environ 250 personnes pour une consultation que je vais appeler publique, et tous
les anciens bâtonniers, tous les membres du C.G., tous les anciens membres
de C.G., toutes les sections étaient invités
et toutes les sections étaient également invitées à amener leurs représentants.
Il y a, le 19 décembre, au-delà de 100
personnes qui se sont présentées à cette grande consultation publique, et c'est
là qu'on a commencé vraiment à
dessiner le Barreau. Par la suite, les discussions ont continué avec les
membres du conseil général, mais nous
nous sommes assurés qu'à toutes les étapes, sur notre site Internet, tout était
inscrit et que toutes les adoptions
de principe étaient, dès le lendemain de leur adoption, publiées au sein de
notre site Internet. Et nous avons recueilli,
à travers toute l'année, les commentaires de tous les membres. Maintenant,
c'est sûr qu'il peut y avoir certains membres
qui peuvent être déçus, qui pensent que c'est dommage que toutes les sections
ne soient pas représentées toujours alentour
de la table. Mais, si ça peut vous rassurer, lorsque nous avons voté
finalement, in extremis, le 24 avril 2013, les amendements... ou, plutôt, les principes de la
nouvelle gouvernance, le vote a été de 36 contre 1. Donc, c'est une très large
majorité.
Et ce qui est
fascinant par ailleurs, c'est qu'en juin 2014 je commençais mon mandat, et
là nous avons déposé les projets de
texte législatif ainsi que les projets réglementaires. Nous les avons étudiés
ensemble au conseil général, et le vote
a été conclu à 37 sur 37 qui ont voté pour. Donc, on est extrêmement satisfaits
de ça, on en était très heureux. Donc, la section qui avait voté contre
s'est ralliée au moment du vote sur l'adoption des textes législatifs que nous
avions l'intention de proposer à M. Dutrisac
et à son équipe de l'Office des professions. Par la suite, il y a eu certaines
discussions, il y a certaines
sections ou certains membres de section qui émettaient des réserves. Nous les
avons, Johanne Brodeur et moi,
rencontrés. Il y avait notamment une section que vous connaissez bien, Mme la
ministre, qui soulevait de sérieuses questions.
Nous pensons leur avoir expliqué clairement d'où nous venions, où nous allions,
et je pense qu'ils ont finalement compris, même si évidemment il peut
arriver, on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs, qu'il y a encore
certaines personnes qui ont des commentaires.
Mais je pense
que le travail qu'on a accompli est phénoménal et on doit en être fiers, et
c'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le bâtonnier. Mme la ministre.
Mme Vallée :
Donc, je comprends que la représentativité des régions a fait l'objet, là,
d'une très vaste consultation lors de vos travaux.
M. Synnott (Bernard) : C'est exact.
Mme Vallée :
On a également reçu certains commentaires à l'effet qu'on excluait certains
membres de la profession, on les
excluait des postes décisionnels, d'office, en ne les rendant pas éligibles à
accéder à certains postes. Est-ce que vous avez des commentaires à
formuler à cet égard?
M. Synnott
(Bernard) : Oui. Quand on a
commencé à discuter de la nouvelle gouvernance, on a mis nos assises, nos bases, et un de nos principes directeurs que
nous n'avons jamais abandonné au fil de nos discussions, c'était que, pour
la protection du public, parce qu'il faut comprendre que, comme ordre
professionnel, notre mission première est la protection du public... ce que
nous avons émis comme principe, c'est que, pour siéger au conseil
d'administration, un administrateur doit
être indépendant et conserver son indépendance. Il ne peut donc pas siéger au
conseil d'administration d'un groupe,
je vais appeler ça... d'un groupe de pression ou d'une association dont la
mission est la protection de ses membres,
ce qui est totalement différent de nous, notre mission première, qui est la
protection du public. Et c'est pour ça
qu'on a décidé ensemble et, au bout de la ligne, de façon unanime que pour nous
il était préférable qu'une personne qui
convoite l'idée ou qui contemple l'idée de devenir administrateur du Barreau du
Québec ne fasse pas partie d'une autre conseil d'administration lié au
Barreau du Québec, comme par exemple l'association des avocats de province, L'Association du Jeune Barreau de Montréal, ni
même d'un barreau de section qui n'a pas nécessairement les mêmes intérêts que le Barreau du Québec, parce qu'il
peut avoir des intérêts régionaux qui peuvent, de temps à autre, entrer en
conflit avec notre rôle, qui est la protection du public.
Et, au bout
de la ligne, tout le monde s'en est déclaré satisfait, et ça a été clairement,
dès le début jusqu'à la fin, notre voie directrice, et on l'a conservée.
Et je pense que ça s'explique très, très bien de cette façon-là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Vallée :
En quoi la composition de votre conseil d'administration, le nouveau conseil
d'administration, se distingue
favorablement de votre ancien conseil d'administration? Qu'est-ce qui, selon
vous, là, est l'élément entre ce qui est proposé au projet de loi et ce
qui actuellement prévaut? En quoi la nouvelle version est-elle améliorée?
M. Synnott (Bernard) : Outre le fait qu'il sera plus efficace parce
qu'il pourra se réunir, on prévoit 10 à 12 fois par année, donc comme le C.A. le faisait, outre qu'il est plus petit,
donc on pense qu'il sera plus efficace, plus efficient, ce qui était important pour nous, c'est de retenir
la préoccupation dont nous faisait part le président de l'Office des
professions, Jean Paul Dutrisac,
c'était d'augmenter, et c'était à sa demande et c'était normal, parce que c'est
dans le but de protéger le public,
d'augmenter le pourcentage des membres qui émanent du public, c'est-à-dire ceux
qui sont désignés par l'Office des
professions. Et ce que M. Dutrisac nous disait à l'époque, et c'était également
l'objet de travaux au Conseil interprofessionnel
du Québec, le CIQ, qui disait : Il faut que, dans les ordres
professionnels, le public soit mieux représenté parce que la mission première,
c'est la protection du public.
Alors,
nous, dans nos lignes directrices, une de celles-là, c'était de dire :
Nous faisons plus de place aux membres désignés
par l'Office des professions, qui, je vous le dis, ont un apport important dans
nos discussions, et souvent ils voient des
choses que l'on ne voit pas et nous permettent de nous réaligner correctement
pour mieux gérer notre mission, qui est la protection du public. Donc, on a augmenté à 25 % le nombre de
membres du public, ce qui aurait été impensable il y a quelques années.
Mme Vallée :
Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le
bâtonnier. Ça compléterait ce premier bloc d'intervention. Je me tourne vers l'opposition officielle pour un
bloc d'une dizaine de minutes.
M.
Pagé : Alors, moi,
j'aime bien prendre la balle au bond. Salutations à vous tous et à vous toutes,
bienvenue dans votre Assemblée nationale. Alors, je disais d'entrée de
jeu : J'aime bien prendre la balle
au bond. Vous parliez du... ça va
être inédit qu'il y ait 25 %
de votre conseil d'administration qui va provenir du public, alors j'aimerais
qu'on décrive qui est ce public. Et
de quelle région va-t-il venir? Comment va-t-il être nommé? Est-ce qu'il y aura
là-dedans des jeunes, de moins jeunes, des hommes, des femmes? De quelle
façon? J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Synnott (Bernard) : Nous ne modifierons pas le Code des professions
ni notre loi à ce niveau-là. Les membres du public sont toujours nommés par l'Office des professions, donc c'est
l'Office des professions qui a la discrétion de déterminer ce qui est
bon pour notre Barreau et pour la protection du public.
Par
ailleurs, il faut comprendre qu'au cours des années l'Office des professions a
porté une attention particulière sur
le Barreau du Québec et a désigné des membres qui avaient une certaine
expérience dans les ordres professionnels. À titre d'exemple, nous avons déjà eu, sur notre conseil
d'administration, l'ancien président des vétérinaires. Ça peut être un
ancien président d'un autre ordre professionnel. Présentement, nous avons un
ancien vice-président de l'Office des professions.
Donc, c'est des gens qui connaissent très bien les règles des professions,
connaissent très bien la mission d'un ordre
professionnel et puis qui proviennent de divers milieux, faisant en sorte que
les milieux sont représentés. Évidemment, ici, on en aura quatre, mais l'office porte une attention particulière
pour que ça soit des gens qui ont une connaissance des ordres professionnels et qui émanent de divers
milieux pour une meilleure représentativité et un meilleur échange d'idées.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le bâtonnier. M. le député de
Labelle.
M.
Pagé : Mais je comprends qu'il n'y a rien qui... en fait, vous
ne suggérez pas à ce qu'il soit écrit dans la loi que, comme vous l'avez fait, entre autres, là,
pour... quatre de Montréal, trois de Québec, quatre des régions par
alternance... Pour ces quatre-là, vous ne jugez pas nécessaire que ça
soit spécifié dans la loi.
M. Synnott (Bernard) : Et je vais vous dire pourquoi jusqu'à maintenant
ça a toujours été le cas : le Barreau du Québec s'est toujours
déclaré extrêmement satisfait des représentants du public qui ont été nommés
par l'Office des professions, à sa
discrétion. Et on pense, on est convaincus que ça continuera à aller très bien
et, je vous le dis, on en est très heureux.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député.
M.
Pagé : Il y a quelques années, moi, j'ai participé également à
la réforme, parce que ça devait passer par une loi, de conseils d'administration de plusieurs
organismes de l'État et, entre autres, pour inclure une parité hommes-femmes.
Et je n'ai pas vu cela dans vos propositions. J'aimerais vous entendre
là-dessus.
M. Synnott (Bernard) : Pour votre information, au comité exécutif du
Barreau du Québec, qui est composé de 10 élus
et de la bâtonnière sortante, en plus de la directrice générale, de la chef de
cabinet, de la secrétaire de l'ordre, nous ne sommes que deux hommes, et
j'imagine que...
Des voix :
...
M. Synnott
(Bernard) : Et vous comprendrez pourquoi nous...
M. Pagé :
En fait, je plaide pour vous, donc.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Synnott (Bernard) :
Vous comprendrez que nous arborons toujours un large sourire.
Mais ce qu'il
est intéressant de se dire, c'est que présentement, dans les facultés de droit,
les facultés de droit sont composées
de 65 % de femmes, d'une part, d'autre part... bon, les facultés de droit,
et, sur les 25 000 membres, présentement les femmes sont majoritaires. Donc, l'on pense
que, compte tenu de cette situation-là, les faits révèlent que les femmes
ont une implication, et on pense que,
naturellement, ça va se faire. Par ailleurs, je pense également que, de façon
traditionnelle, ce que l'on recherche
quand on... Par exemple, Montréal a quatre représentants. Souvent, la question
des jeunes et des femmes évidemment
est un sujet important pour... Et donc la représentativité est importante pour
chacun, mais on n'a pas jugé nécessaire que ça soit dans la loi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le bâtonnier. M. le député de Labelle.
• (15 h 40) •
M. Pagé :
Oui. Là, on comprend, vous passez de 37 à 16, peut-être 17 si jamais il n'y
avait pas de jeune de moins de 10 ans, et je comprends donc qu'il
n'y aura plus de comité exécutif. Ça, c'est clair.
M. Synnott
(Bernard) : Exact. Ce que
l'on a prévu par ailleurs, c'est que le conseil d'administration nommerait,
donc coopterait, deux vice-présidents, et
obligatoirement les deux vice-présidents ne peuvent pas venir de la même région
que le bâtonnier. Donc, ce que l'on s'assure,
c'est que le président et les deux vice-présidents forment un trio qui
représente Montréal, Québec et
régions dans tous les cas. Alors, quand le bâtonnier est de Montréal, les deux
autres sont de Québec ou de régions;
quand le bâtonnier est de régions, les deux autres sont de Québec ou de
Montréal, etc. Donc, la représentativité régionale est assurée à ce
niveau-là.
M. Pagé :
Vous avez dit, d'entrée de jeu, dans votre présentation : Nous avons
réussi un équilibre «fragile», je vous
cite, un équilibre «fragile». Pourquoi vous parlez d'équilibre fragile?
Qu'est-ce qu'il y a de fragile dans votre équilibre?
M. Synnott
(Bernard) : Ce qui était
difficile à atteindre comme objectif, c'était la représentativité des groupes.
Parce qu'il faut comprendre que Montréal
disait : Écoutez, nous, on représente 54 % des membres. Québec
disait : Nous, on est le siège
social de nombreuses institutions, et la Cour d'appel de la région de l'Est se
trouve ici, il y a l'Assemblée nationale,
les députés, on veut avoir une représentation plus grande. Et les régions
disaient : Nous, oui, c'est vrai, on est d'accord pour dire qu'on est peut-être moins nombreux puis qu'il y a des
sections qui sont moins nombreuses, mais le territoire qu'on couvre est énorme. Et donc c'est là que je disais qu'il
fallait trouver un équilibre et c'est là qu'il était fragile parce qu'il s'agissait de déterminer combien ça
vaut, ta représentation. Et, au bout de la ligne... et c'est ce qui faisait que
les discussions achoppaient à un
certain moment donné. Et c'est pour ça que je dis que c'était fragile, parce
qu'il a fallu que toutes les parties
mettent de l'eau dans leur vin. Toutes les parties ont dû travailler de bonne
foi, et de concert, et en se disant : On présume de la bonne foi
des autres régions pour en arriver à cet équilibre-là.
Et c'est pour
ça qu'on se disait : Il ne faut pas le bouger, cet équilibre-là, on l'a
atteint. Mais on ne voulait pas que
le nombre d'élus soit modifié sans nous consulter, parce qu'on se disait :
On en a tellement discuté pendant des centaines d'heures à de nombreuses
réunions que c'est là, on pense avoir atteint le bon équilibre.
M. Pagé :
Je vous entends bien. Par contre, en même temps que vous réduisez votre conseil
d'administration, ce qui sera certainement
une source d'efficacité, en même temps vous créez aussi une nouvelle structure,
hein, au moment même où présentement,
au Québec, on remet beaucoup en cause les structures, cette nouvelle structure
qui sont les conseils de sections, je pense...
Une voix : ...
M. Pagé :
On les appelle comme ça. J'aimerais que vous me fassiez quelques phrases, là,
sur ce Conseil de sections. À quel
moment et sur quel genre de sujet vous allez les consulter? Et je comprends
qu'il faut qu'il y ait les deux tiers, je pense, de votre conseil d'administration qui soient d'accord pour leur
demander conseil. À quel moment? Sur quel genre de sujet? J'aimerais
vous entendre là-dessus.
M. Synnott
(Bernard) : Si vous
permettez, je vais demander à la bâtonnière Johanne Brodeur de répondre à cette
question-là.
Mme
Brodeur (Johanne) :
Historiquement, le Barreau du Québec était composé de plusieurs ordres
professionnels. Ça a commencé par un
barreau de Québec qui était un barreau en soi, un ordre professionnel avec son
propre syndic et sa liste de membres. Il y a eu aussi la Mauricie, et
d'autres ont suivi.
Donc, le
Barreau est réellement une fédération de barreaux. Nous avons 15 barreaux de
section qui sont répartis à travers
le Québec. Ces bâtonniers de section sont élus par leurs membres. C'est notre
première ligne pour la protection du public et pour l'accès à la
justice, puisque ces gens connaissent ce qui se passe dans leurs palais de
justice et les préoccupations de leurs
citoyens, un peu comme les membres de l'Assemblée nationale connaissent leurs
réalités. Et nous avons souhaité
continuer évidemment à garder cette structure si importante pour nous et donner
une voix à des gens qui sont démocratiquement élus par leurs pairs, les
bâtonniers de région.
Le Conseil des
sections est donc composé de tous les bâtonniers de section, plus trois jeunes
qui seront, si vous acceptez notre
papillon, désignés par les jeunes qu'ils représenteront. Le Conseil des
sections va pouvoir conseiller ou travailler sur
toute question pertinente pour eux et s'approprier et mettre à l'agenda des
dossiers qui sont pertinents pour eux. Ils
pourront aussi adresser des recommandations et des résolutions à l'assemblée
générale des membres ou au conseil
d'administration. Mais on voulait aussi se garder le pouvoir, comme conseil
d'administration, si les membres du conseil
d'administration, sur une question particulière, pertinente pour tous les
bâtonniers et tous nos membres, souhaitaient consulter le Conseil des sections, bien qu'il n'y ait pas nécessairement
de réunion de prévue, de pouvoir en tout temps, sur un vote des deux
tiers, soumettre une question au Conseil des sections.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : ...Mme la bâtonnière. Il reste
quelques secondes, M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Bien, au niveau des jeunes, on comprend qu'on se réserve un poste coopté au cas
où il n'y en aurait aucun, ce qui me
semble être moins que ce qu'il y avait avant, parce que je comprends qu'avant,
Montréal, sur 10, il y en avait trois ou quatre qui étaient réservés à
des postes jeunes. Non, ce n'est pas...
Une voix : ...
M. Pagé : Je ne comprends pas
bien?
Une voix : Si vous permettez,
Montréal, c'est...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Oui. Bien, en fait, tout le
temps est écoulé, je suis convaincu qu'on pourra répondre à la question
du député de Labelle un autre tantôt puis qu'on connaît des gens qui
connaissent la réponse. Mme la députée de Montarville, pour votre bloc
d'échange.
Mme Roy
(Montarville) :
Merci, M. le Président. Combien de minutes?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Sept minutes.
Mme Roy
(Montarville) : Merci, M. le Président. Alors, on part le
chronomètre. Bonjour à vous tous, maîtres, bâtonnière, bâtonnier, merci
d'être ici, merci pour votre mémoire.
J'ai
lu le mémoire. Nous nous sommes rencontrés. Nous applaudissons à tout ce qui
est diminution des grosseurs des
structures. Ça, c'est quelque chose qui nous tient à coeur. Cependant, on a
aussi eu des commentaires, des commentaires d'autres avocats préoccupés, entre autres, par la représentativité des
régions, donc plus petit C.A., moins de représentativité des régions. Vous nous disiez, et pour le bénéfice
des gens qui nous écoutent : Quatre provenant de Montréal, trois de
Québec et quatre autres avocats provenant des régions.
Ma première
question : Dans quelle mesure, et qu'est-ce qui a motivé votre choix
d'avoir quatre représentants de Québec
alors que les membres du Barreau à Québec représentent 15 % des membres au
total? Parce que ça inquiète des avocats
d'autres régions qui se demandent pourquoi. Pourquoi une si grande
représentativité à Québec? Montréal, le bassin est énorme, quatre, on le comprend plus facilement, mais pourquoi trois
à Québec, et ce qui fait une sous-représentativité pour les autres
régions qui ne seront pas parmi les quatre choisies?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le bâtonnier.
M. Synnott
(Bernard) : Oui. Donc, ce
qu'il faut comprendre, c'est que le nombre de représentants de Québec
sera de trois personnes, Montréal, quatre.
Quand on a
négocié ou discuté sur la gouvernance dans le cadre de nos travaux, la question
s'est effectivement posée :
Pourquoi trois plutôt que deux, compte tenu du nombre de membres que vous êtes?
Parce que le nombre de membres du
Barreau de Québec est d'environ 3 500. Donc, les sections, les autres
régions — oublions
Montréal pour un instant — les autres régions
disaient : Écoutez, nous, globalement, on représente beaucoup plus de membres
que vous. Maintenant, ce que Québec nous a fait valoir, et on s'est mis
d'accord là-dessus — c'est ce
que je disais tout à l'heure : Québec, c'est le centre administratif... appelons-le «du Québec»,
notamment l'Assemblée nationale, les institutions, des sièges sociaux d'institutions, comme l'Office des professions par
exemple — je peux
appeler ça un siège social, là, et vous comprenez ce que je veux dire — et par ailleurs, également, la Cour d'appel
siège à Québec, parce que la Cour d'appel ne siège qu'à Montréal ou à Québec. Donc, pour eux, il fallait
prendre en considération cela dans le cadre de la nouvelle profession.
Par ailleurs,
également, Québec nous a dit : Nous, là, si vous nous donnez un membre de
plus, au lieu de deux, vous nommez un
membre de plus, on s'engage à ce que le troisième soit un jeune. Et Québec
s'est engagé à amender sa régie
interne... le Barreau de Québec s'est engagé à amender sa régie interne. Il a
d'ailleurs récemment adopté une... à cet
effet-là pour laisser de la place obligatoirement à un jeune. Et donc le
conseil général, devant cela, a dit : Parfait. Compte tenu de vos
représentations, on n'était pas certains si c'était deux ou trois membres,
mais, compte tenu que vous nous garantissez
qu'un jeune serait là, et, pour nous, c'est important... Donc, le conseil
général a dit : Nous sommes d'accord pour une troisième personne de
Québec au sein du conseil d'administration, incluant évidemment un jeune.
• (15 h 50) •
Mme Roy
(Montarville) : Alors, ce n'est pas du tout en fonction du
pourcentage ou du poids à la représentativité des avocats de Québec, mais... plutôt, ce que je comprends bien, de
l'importance des institutions qu'on y retrouve que la décision a été
prise.
Mme Brodeur (Johanne) : Il y a cet aspect-là. Mais, vous savez, lors des
discussions, il y avait trois éléments qui
ont été pris en compte en particulier : le nombre de membres des sections, c'est vrai, mais, comme la mission
première du Barreau, c'est la
protection du public, on a aussi regardé la population de chacune des
sections, et il fallait aussi regarder la
grandeur du territoire. Vous le savez, vous êtes des députés, quand on
est un bâtonnier d'une très grande section, il faut aussi tenir compte de ça.
Alors, c'est une savante pondération du nombre de
membres, du kilométrage de territoires et du nombre de populations couverts par
chacun des barreaux qui a été prise en compte, et ça, ces critères-là
s'ajoutaient aux critères que mon
collègue vous a dits. Et aussi il
faut penser qu'il y a
beaucoup de comités dans lesquels les membres du C.A.
devront participer. Alors, si Québec
n'en avait que deux, ce serait une tâche très, très lourde pour deux
personnes de s'occuper des différents comités. À trois, la tâche était
plus vivable.
Mme
Roy
(Montarville) : Je vous remercie pour votre réponse. Compte tenu du temps qui m'est imparti, M.
le Président, j'aimerais céder mon droit de parole à mon collègue de Borduas
pour une autre question.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Avec plaisir. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. À mon tour de vous saluer. Je vais faire
référence aux pages 3 et 4 de votre
mémoire au niveau de l'élection du bâtonnier ainsi que des deux
vice-présidents. Actuellement, on sait que la tradition fait en sorte que, bon, il y a
une élection à la vice-présidence, et puis généralement le vice-président devient bâtonnier à la suite
d'une autre élection qui est généralement faite par acclamation. C'est arrivé dans de très
rares cas où il y a eu une contestation au niveau de la
présidence. Dans le projet de loi actuel, qu'est-ce qui nous... Je voudrais
connaître votre opinion sur comment on va
s'assurer que ça ne sera pas simplement une trilogie... ou, lorsque le
bâtonnier va quitter, il va y avoir
une véritable élection, que ça ne sera pas simplement le vice-président qui va
se retrouver à la charge de bâtonnier.
M. Synnott (Bernard) : Ce qu'il faut comprendre, c'est que présentement,
et depuis la création de la Loi sur le Barreau,
le vice-président est élu au suffrage universel des membres. Donc, moi, j'ai été vice-président et, pour être
élu, j'ai dû faire une campagne électorale à travers le Québec. Donc, j'ai été élu par les 25 000 membres du Barreau du Québec, et ce qui faisait en sorte qu'on se disait :
L'année prochaine... Puis, si c'était dans un mandat d'un an, l'année d'après,
tu te préparais à la vice-présidence,
l'année d'après tu devenais bâtonnier du Québec. Donc, tu pouvais travailler
sur des dossiers puis être prêt, rendu au bâtonnat.
Compte tenu que c'est
des mandats de deux ans, d'une part, on se dit : Bien, d'une part,
maintenant, c'est des mandats de deux ans;
d'autre part, les vice-présidents ne sont pas élus au suffrage universel, et
ça, c'est une distinction importante.
Les vice-présidents, c'est clair, sont cooptés uniquement par le conseil
d'administration, et ce qui est clair pour
nous, c'est que ce n'est pas parce que tu es vice-président que tu vas devenir
bâtonnier. Ou même que nous, on a même
souhaité clairement que les élections soient ouvertes au plus large possible...
au suffrage universel pour le bâtonnat.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le
bâtonnier. Il ne reste plus de temps. Peut-être dire merci?
M.
Jolin-Barrette : Je vais faire mienne votre suggestion. Merci beaucoup
pour votre présentation.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, un dernier bloc de sept
minutes.
Mme
Vallée : Oui. Bien, je voulais revenir, j'avais une petite
question. Lorsqu'on parle de la section de Québec, je pense qu'on va
bien au-delà de la ville de Québec, hein? Si je ne me trompe pas, là...
Une voix :
...
Mme Vallée :
...c'est ça, donc, ça inclut Québec, Montmagny et la Beauce. C'est bien ça?
M. Synnott
(Bernard) : Exact.
Mme
Vallée : D'accord. Donc, on a quand même, à l'intérieur de la
section de Québec, une certaine représentativité qui va au-delà. Est-ce que c'est la même chose pour Montréal? Non,
Montréal, c'est vraiment l'île de Montréal, et, c'est ça, Laval a sa
section Longueuil.
Une voix :
...
Mme
Vallée : D'accord. Parfait. Je voulais revenir sur la question
des jeunes parce que, puisque mon collègue l'avait abordée, on semblait
dire que la version actuelle donnait possiblement moins de représentativité
jeunes que la version... enfin, la version
du projet de loi n°17 donnerait une représentativité jeunes moins importante
que la version actuelle. Là, je suis
un peu préoccupée par cette interprétation-là de mon collègue. J'aimerais
peut-être le vérifier, parce que
derrière tout ça il y a aussi cette volonté-là que des jeunes participent à la
gouvernance, et s'impliquent au sein des conseils d'administration, et aillent chercher cette expérience qui par
la suite pourra les mener aussi ailleurs, non seulement au sein
de leurs ordres professionnels, mais
bien aussi dans d'autres sphères de la chose publique. Et donc je voulais juste
peut-être qu'on précise cette question-là.
M. Synnott (Bernard) : J'ai dû mal m'exprimer. Parce que ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'au conseil général actuellement il y a 37 élus et il n'y a pas de poste garanti pour les
jeunes. Traditionnellement, le Barreau de Montréal et le Barreau du Québec, au conseil général, eux,
amenaient chacun un jeune, désignaient chacun un jeune, donc il y en avait
deux sur 37 seulement. Et, au comité
exécutif du Barreau du Québec, 10 élus, plus le bâtonnier ou la bâtonnière
sortante, il n'y avait,
traditionnellement, qu'un jeune à qui on faisait une place, je vous dirais, de
façon traditionnelle, c'est-à-dire un
des trois représentants de Montréal, donc, parce qu'au comité exécutif c'est
trois de Montréal, deux de Québec, et, de Québec, c'est toujours, traditionnellement, le bâtonnier et le premier
conseiller qui est le vice-président. Donc, il n'y avait pas de jeune garanti, ce n'était que Montréal qui
garantissait un jeune, et il y avait également le bâtonnier et la vice-présidente
ou le vice-président et deux représentants
des sections désignés par l'association des avocats de province. Donc, je me
suis mal exprimé.
Mais c'est inexact de
dire qu'il y a moins de représentation. Au contraire, avec la nouvelle
gouvernance, les jeunes seront plus
représentés et auront une garantie législative à ce niveau-là. Alors, c'est mon
erreur, je m'en excuse.
Mme
Vallée : D'accord. Parce que le projet de loi n° 17 ne
touche pas exclusivement non plus le Barreau et la gouvernance du Barreau,
j'aimerais vous entendre sur la question du vote électronique, parce qu'on
modifie et on permettra désormais le vote
électronique, et je me demandais quelles étaient les mesures qui avaient été
mises en place par le Barreau du
Québec pour permettre que le prochain puisse peut-être être élu, entre autres,
notamment grâce au vote électronique,
ou le prochain ou la prochaine bâtonnière, puisque, on le sait bien, là, le
processus sera mis en branle au cours des prochains mois.
M. Synnott (Bernard) : Tout d'abord, il faut comprendre que nos travaux
sont très avancés au niveau électoral et au niveau processus par vote électronique. Il faut comprendre également
que les 12 membres élus feront l'objet d'un vote électronique, donc ça ne s'applique pas qu'au bâtonnier, mais à
l'ensemble des 12 élus, 12 sur 16 donc, ce qui est quand même une grosse
tâche.
Il faut comprendre
également que nous investissons des sommes importantes au niveau de la
technologie de l'information au Barreau du
Québec, mais par ailleurs nous avons une expérience de haute sécurité, au
Barreau du Québec, parce que, depuis
quelques années maintenant, comme vous le savez, ceux qui sont avocats, vous
pouvez faire vos déclarations annuelles
via l'Internet, et c'est hautement sécurisé. La plateforme qui va être utilisée
pour le vote électronique sera celle de
la déclaration annuelle au tableau de l'ordre. Mais pour plus de sécurité,
parce qu'on a travaillé très fort sur le vote électronique, et, je vais vous dire, c'est pratiquement fait, là, c'est
pratiquement réalisé au niveau informatique, mais pour être sûrs que ça fonctionne, on a demandé à
Raymond Chabot Grant Thornton, qui sont également les vérificateurs de Loto-Québec, de participer, de façon intégrante, à
notre processus. C'est eux qui revoient tous les processus, c'est eux qui font les tests maîtres du système et c'est eux
qui vont assurer, durant la période électorale, toute la gestion du vote
électronique, et ils ont l'expérience
nécessaire.
Donc,
non seulement nous avons, nous, notre expérience, mais nous avons nos employés
qui sont dans la technologie de
l'information au Barreau du Québec, il y en a quand même un certain nombre, et
on a une plateforme qui fonctionne
déjà, extrêmement sécurisée, et Raymond Chabot Grant Thornton assurera mais
pourra mettre son sceau à l'effet que
ça a été extrêmement efficace. On pense que ça... on est certains même que ça
sera extrêmement efficace, parce qu'il faut
s'assurer du secret du vote, de la haute sécurité du vote et également que les
résultats qui ressortent sont fiables. Et nous continuons nos travaux à
cet effet-là, mais ils sont très avancés.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le bâtonnier. Mme la
ministre, en vous mentionnant qu'il reste moins d'une minute.
• (16 heures) •
Mme Vallée :
Bien, en fait, je tiens à remercier le Barreau pour sa participation.
Je
sais qu'on pourrait longuement élaborer. Je crois que le Barreau a tenu
plusieurs conseils généraux et je pense que ça vaut la peine peut-être de le mentionner, Me Synnott ou Me
Brodeur, parce que ça a sorti un petit peu de ce à quoi les membres étaient habitués.
Alors,
pour peaufiner vos recommandations, j'aimerais peut-être vous entendre sur le
nombre de rencontres qui ont été tenues au cours des dernières années et
qui ont porté sur ces travaux bien spécifiques de gouvernance.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : En 10 secondes.
Mme Brodeur (Johanne) : En 10 secondes. Habituellement, les
bâtonniers, lorsqu'ils disent oui pour siéger sur le conseil général, signent pour quatre conseils
généraux. Je leur en ai fait faire 17, plus des appels téléphoniques, etc. Je
les en remercie, ils ont été d'une grande générosité. Et nous avons tous
travaillé très fort.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, je vous remercie. Ça complète ce bloc
d'intervention.
Alors,
à mon tour de remercier les représentants du Barreau de vous être déplacés. La commission
va suspendre ses travaux, le temps de permettre aux prochains invités de
se présenter. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 1)
(Reprise à 16 h 5)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Nous reprenons nos travaux et nous accueillons avec beaucoup
de plaisir les représentants de la Chambre des notaires. Alors, vous
avez eu le bénéfice d'entendre la formule, une première présentation de votre part, Me Guay, alors je vous demanderais, dans un premier temps, M. le
président de la chambre, de présenter
les personnes qui vous accompagnent et de nous faire votre présentation. Vous
disposez d'une période de 10 minutes. À vous la parole.
Chambre des notaires du Québec
M. Guay (Gérard) : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, M. le Président, Mme la ministre et notaire générale du Québec — c'est
la seule personne dans cette salle qui est à la fois avocate et notaire — et
Mmes, MM. les députés, au nom de la
Chambre des notaires du Québec, je
vous remercie de votre invitation à
cette consultation particulière. Notre participation nous donne l'occasion de commenter le projet de loi n° 17 dans son ensemble. Plus
spécifiquement, notre intervention
nous permettra de préciser les circonstances particulières et les étapes
significatives qui ont mené aux modifications à la Loi sur le notariat
qui se trouvent dans ce projet de loi.
Permettez-moi
tout d'abord de me présenter et de vous présenter les personnes qui
m'accompagnent. Tout d'abord, à ma droite, Me Johanne Pelletier,
notaire, qui était, jusqu'à sa retraite en mars dernier, chef de service,
Formation et développement, à la Direction
du développement de la profession de la Chambre des notaires. Elle a participé
très activement aux travaux entourant
la réforme de la formation en droit notarial et elle continue à y contribuer.
Je vous présente, à ma gauche, Me
Nathalie Provost, notaire et juriste à la Direction des services juridiques de
la Chambre des notaires. Enfin, je me présente : Gérard Guay,
président de la Chambre des notaires du Québec depuis le printemps dernier.
Quelques mots sur les
modifications à la Loi sur le Barreau. D'emblée, nous saluons le travail
gigantesque de réforme de la gouvernance du
Barreau du Québec. Nous profitons de cette occasion pour exprimer
notre appui à l'égard de l'ensemble des propositions de modification de
nos confrères et consoeurs du Barreau. Je tiens à féliciter l'actuel bâtonnier, mon bon ami Me Bernard Synnott, et
sa prédécesseure, Me Johanne Brodeur, pour cette importante réforme. Ces modifications vont dans le sens annoncé dans la prochaine
modernisation du Code des professions et des propositions du Conseil interprofessionnel du Québec,
communément appelé le CIQ.
La
Chambre des notaires ne peut que saluer ces initiatives, qui visent à assurer
une saine gouvernance des ordres
professionnels. À cet égard, je vous souligne que la Chambre des notaires a elle-même
réalisé une révision complète de ses règles
de gouvernance, et, depuis janvier dernier, est entré en vigueur le Règlement
sur les modalités d'élection au Conseil
d'administration et au comité exécutif de la Chambre des notaires.
La Chambre des notaires a également adopté plusieurs
politiques de gouvernance à la suite des recommandations de son comité de
gouvernance et d'éthique.
En ce qui concerne le vote électronique, la Chambre des notaires est satisfaite que le
Code des professions intègre des dispositions à ce sujet. Je tiens à souligner qu'en 2010 mon prédécesseur, Me Jean
Lambert, a été l'instigateur de cette idée
novatrice de permettre aux ordres d'utiliser le vote électronique pour élire
les membres du conseil
d'administration. Un groupe de
travail a été mis sur pied sous l'égide de... et la Chambre des notaires a
participé activement à ces travaux. Nous
constatons que les nouvelles dispositions proposées en cette matière dans le projet de loi n° 17 sont l'aboutissement
de cette démarche innovatrice. Nos collègues
du Barreau pourront bénéficier de ces nouveaux dispositifs dès le printemps
2015. Bravo!
Voyons
maintenant les modifications à la Loi sur le notariat. Le projet de loi n° 17 introduit des
modifications nécessaires et pressantes à la Loi sur le notariat. L'une
d'entre elles vise la réforme de la formation en droit notarial. Depuis huit ans, la Chambre des notaires s'est
investie dans un projet de réforme d'envergure de la formation des candidats
à l'exercice de la profession de notaire en
étroite collaboration avec les facultés de droit de l'Université de Montréal,
de Sherbrooke, de l'Université Laval et de l'Université d'Ottawa, section
droit civil. Cet important remaniement cadre directement
avec la perspective d'assurer notre mission de protection du public telle que
préconisée par les nouveaux axes en
cette matière de l'Office des professions. La Chambre des notaires n'a pas
hésité à y investir les ressources nécessaires afin d'atteindre les
résultats escomptés.
Cette
réforme vise le remplacement de l'actuel diplôme de droit notarial, le D.D.N.,
comme on connaît, et du stage de
formation professionnelle par un nouveau programme de maîtrise en droit
notarial offert par les universités. Depuis 1994, la Chambre des
notaires assume la responsabilité de ce stage. Le programme de maîtrise
comporte un stage en milieu professionnel
qui sera dorénavant sous la responsabilité des universités. D'autre part,
l'ordre continuera d'assumer une partie de la formation des futurs
notaires en offrant un nouveau programme de formation professionnelle. Celui-ci
est entièrement axé sur le droit
professionnel, l'éthique et la déontologie ainsi que sur les enjeux de
protection du public. Ce programme est complété par un processus
d'évaluation strict.
• (16 h 10) •
Ce
nouveau parcours professionnel pour l'accès à la profession permettra aux candidats d'être mieux formés dans
les diverses sphères juridiques et de tenir compte de la protection du public.
Dans cette
perspective, après plusieurs années de travail, nous avons consulté tous les
acteurs impliqués, tant externes qu'auprès
de l'ensemble des comités et des instances de l'ordre. La
Chambre des notaires déposera incessamment auprès de l'Office des
professions l'ensemble de la réglementation requise afin de soutenir cet
important programme d'actualisation de la formation
des candidats à l'exercice de la profession de notaire. Nous saluons l'étroite collaboration de l'Office des professions, du législateur et de tous les ministères impliqués dans
cette réforme. Nous disposerons d'une relève axée sur la modernité de la profession notariale et mieux adaptée à l'évolution des besoins de la société et de la population
qui la compose.
Une autre modification à la Loi sur le notariat permettra la création d'un comité spécialisé
selon un mode plus souple. Depuis
l'entrée en vigueur de la Loi sur le notariat en 2002, le comité exécutif de la
Chambre des notaires décide de toute
demande liée à l'admission à la profession et à la reprise du droit d'exercice
afin d'assurer pleinement sa mission de protection du public. Les
instances de l'ordre souhaitent que ces pouvoirs soient délégués à un comité
qui traitera spécifiquement de ces matières.
La Chambre des notaires croit préférable qu'un comité soit dédié exclusivement,
entre autres, au traitement de
demandes d'admission à l'exercice de la profession. Ceci permettra que les
membres du comité soient spécifiquement formés pour ces demandes, qui
exigent le respect des règles d'équité procédurale et dont les décisions sont sujettes à un appel au Tribunal des
professions. D'autre part, cela permettra aux membres du comité exécutif
de se consacrer à l'administration courante des affaires de la chambre. Cette modification
est de nature à assurer une meilleure gouvernance au sein de l'ordre. Ce que la
Chambre des notaires demande, c'est qu'à l'instar du Barreau du Québec
et de l'article 62.1 du Code des professions adopté
en 2008 un tel comité puisse être créé par résolution plutôt
que par règlement.
Finalement,
nous profitons de l'occasion pour souligner l'importance d'autres modifications
à venir concernant la signature officielle du notaire. En lien avec
l'utilisation de nouvelles technologies et des enjeux de sécurité qui en découlent, la Chambre des notaires espère
prochainement moderniser les dispositions encadrant la signature officielle
du notaire, autant celle manuscrite que
technologique. Dans cette perspective, nous continuerons à travailler
étroitement avec tous les intervenants dans ce dossier. Soyez assurée,
Mme la ministre, de toute notre collaboration en prévision d'éventuelles
modifications législatives à l'égard de la signature officielle des notaires,
lesquelles nous apparaissent essentielles, et nous vous remercions très
sincèrement pour votre intérêt à ces égards.
En
terminant, vous me permettrez de remercier l'Office des professions du Québec,
et en particulier son président, Me Jean Paul
Dutrisac, et les membres de son personnel pour leur disponibilité tout au long
des travaux qui ont mené au dépôt des
modifications à la Loi sur le notariat. Ils ont travaillé, avec un grand
professionnalisme, avec notre équipe de la Direction des services juridiques. Cela permet ainsi à la Chambre des
notaires d'assurer pleinement sa mission de protection du public. Je
vous remercie de votre attention.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le
président. Je me tourne maintenant vers la ministre de la Justice pour
un premier bloc d'échange. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Vallée : Alors, merci beaucoup, Me Guay, merci de
participer à ces travaux et à cette consultation, qui, bien que
restreinte, est limitée et particulière, soit, quand même importante dans le
cadre du cheminement du projet de loi.
Je sais que, pour ce
qui concerne la Chambre des notaires, le projet de loi, c'est vraiment des
dispositions très spécifiques. Je sais qu'il
y a eu un travail quand même en étroite collaboration, vous en avez fait part,
avec les instances universitaires.
Est-ce qu'il y a des modifications pratico-pratiques, là? Est-ce qu'il y aura
des modifications de parcours importantes
pour l'étudiant? Est-ce que ça va apporter des changements significatifs pour
les étudiants qui entreront dans les facultés de droit au cours des
prochaines années?
M. Guay (Gérard) : Oui, il va y avoir des modifications très importantes, puisqu'il va
toujours y avoir l'année scolaire normale,
mais en plus les étudiants auront, dans leurs parcours, des cas pratiques
pendant environ un mois — et ma collègue
Me Pelletier pourra compléter — des cas pratiques pour s'assurer qu'ils
aient une expérience pratique avant le stage, une formation particulière sur la
déontologie et l'éthique donnée à la Chambre des notaires et enfin un stage, en
milieu de travail, supervisé par les universités. Donc, le parcours, qui était,
actuellement, d'un an, un an et demi, va demeurer peut-être un peu semblable, mais
divisé différemment. J'invite Me Pelletier à compléter.
Mme Pelletier (Johanne) : Oui. Effectivement, donc, le parcours, comme
disait Me Guay, sera d'à peu près de même durée, à une semaine près.
Maintenant,
ce qui est fait, c'est que nous avons restructuré la formation pour l'axer
beaucoup plus sur des aspects pratiques, parce qu'au fond ce qui a donné
lieu à notre réforme, c'est notamment les difficultés qui étaient soulevées par les étudiants, maîtres de stage, etc., qui
nous soulignaient que le passage de la théorie du diplôme de droit notarial,
qui était une formation très théorique, au milieu professionnel, sans autre
aspect pratique, était très difficile pour eux. Il y avait une scission, et leur arrivée en milieu professionnel se
faisait un petit peu plus difficilement, alors on a revu la formation.
Il y a un volet I qui est essentiellement les cours qui étaient offerts au
diplôme de droit notarial. Ils ont été bonifiés,
parce qu'on ajoute des aspects pratiques quant à la rédaction, notamment. Par
la suite, on a un deuxième volet qu'on appelle les cours appliqués, des
activités pédagogiques qui consisteront essentiellement en la résolution de cas
pratiques à partir de dossiers maîtres en
immobilier, en droit des affaires et en planification successorale et pour
terminer, si je parle du cursus
universitaire, par un stage en milieu professionnel sous supervision
universitaire. De notre côté, on aura
15 journées de formation axées sur le droit professionnel, donc éthique,
déontologie, bien sûr, et sur l'ensemble de la législation et des
règlements qui gouvernent l'ordre.
Alors
donc, on veut vraiment que les candidats arrivent très préparés en milieu
professionnel pour que le stage soit
le plus efficace possible et qu'ils soient aussi, par notre programme de
formation professionnelle, très au fait, que ce soit le Code des professions — évidemment, la Loi sur le notariat, ils la
voyaient déjà — mais sur
l'ensemble de notre réglementation.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Mme la ministre.
Mme Vallée :
Et je comprends que ces modifications-là ont déjà été apportées au cursus
scolaire, si je ne me trompe. Donc, les
étudiants qui sont entrés à la faculté de droit en septembre 2014 vont suivre
ce cheminement-là. C'est bien ça?
M. Guay (Gérard) : Effectivement.
Mme Vallée :
Donc, les modifications vont affecter surtout la dernière année, donc l'année
qui sera transformée en maîtrise.
M. Guay
(Gérard) : Bien, déjà, la
maîtrise a débuté en septembre... de l'éducation nous l'a permis, alors donc
nous en sommes... et ils ont permis que ça
commence avant même les autorisations finales. Mais effectivement le parcours
actuel des étudiants est celui qui est de la
nouvelle maîtrise en droit notarial qui remplace le diplôme en droit notarial.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme Vallée :
Pour ce qui est du vote électronique, vous avez fait part de vos commentaires,
je sais que vous êtes à quelque part les instigateurs de toute cette
réforme. Comment la Chambre des notaires est-elle prête à recevoir ces nouvelles dispositions? Est-ce que vous avez mis
en place les dispositifs pour la suite des choses? Est-ce que vous vous
êtes dotés d'infrastructures particulières?
M. Guay
(Gérard) : Alors, comme
notre cycle électoral est de trois ans et que nous venons de procéder à mon
élection et à celle des membres du conseil
d'administration il y a seulement quelques mois, évidemment nous n'avons
pas encore entrepris de démarches de ce côté-là, mais évidemment nous allons
nous y mettre bientôt, car le prochain rendez-vous pour nous est en avril 2017.
• (16 h 20) •
Mme Vallée :
On entendait le Barreau qui nous disait : Nous allons faire affaire avec une boîte, un vérificateur qui sera dédié à
cet exercice. Est-ce que vous avez amorcé la réflexion quant à la façon
dont le vote électronique s'exercerait au sein de la Chambre des
notaires? Est-ce que vous en êtes rendus aussi avancés?
M. Guay
(Gérard) : Bien sincèrement, nous n'avons pas entrepris
la réflexion sur le sujet, mais, comme tout ce que l'on fait à la
chambre, ce sera bien fait.
Mme Vallée : Je n'en ai aucun
doute. Là, actuellement, le vote se fait par voie postale?
M. Guay (Gérard) : Exactement.
Mme Vallée :
Et comment voyez-vous la réception des membres de la Chambre des notaires face
à cette possibilité d'utiliser le
vote électronique en 2017? Est-ce que vous pensez que la réception sera
positive? Croyez-vous qu'il y aura une meilleure participation?
M. Guay
(Gérard) : Remarquez que la
participation est déjà très bonne : on a 73 %, aux dernières
élections, des membres qui ont participé, c'est quand même très bien.
Ceci étant dit, le vote électronique va être
reçu avec beaucoup de satisfaction par les membres. Plusieurs ont demandé à
l'ordre lors des dernières élections : Pourquoi ne peut-on pas voter
électroniquement? Eh bien, on leur a répondu :
Ce n'est pas permis par la loi, par le Code des professions. Donc, c'est
évident que ça va être très apprécié, car nous avons un ordre dont les membres sont disséminés sur l'ensemble du
territoire québécois. Nous sommes un des ordres qui est le plus diversifié de ce côté-là, il y a des notaires dans
toutes les régions du Québec. Donc, c'est évident que le fait de pouvoir
voter électroniquement sera très apprécié de nos membres.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie, Me Guay. Mme la ministre, deux minutes.
Mme Vallée :
Deux minutes? Bien, écoutez, peut-être qu'on pourra revenir dans le prochain
bloc. Mais je sais que vous avez
abordé la question de la signature électronique et je ne peux peut-être pas le
passer sous silence, là. Actuellement,
la signature numérique d'un notaire, ça fonctionne de quelle façon? Comment
votre système de signature numérique fonctionne-t-il?
M. Guay
(Gérard) : Bien, notre
système de signature numérique, il est en lien avec le tableau de l'ordre,
c'est donc dire que, lorsqu'un
notaire... Il y a évidemment une signature encryptée, évidemment c'est les plus
hauts standards dans le domaine de la
signature électronique que nous disposons. Et, étant en lien avec le tableau de
l'ordre, lorsque nous signons un
document par voie électronique, avec notre signature numérique, par exemple,
pour déposer un document au Registre
foncier par voie électronique soit pour déposer son rapport de testament... ou
à la Chambre des notaires, par voie électronique,
cette signature est en lien avec le tableau de l'ordre, ce qui veut dire que,
si un membre est radié ou suspendu pour une raison disciplinaire,
immédiatement il est retiré du tableau de l'ordre et immédiatement il perd sa
signature électronique, ce qui amène un gage de confiance dans la signature de
l'acte. Voilà.
Mme Vallée :
Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Me Guay. Mme
la ministre, il reste quelques secondes à ce premier bloc.
Mme Vallée : Ça va aller.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je me tourne donc vers l'opposition officielle. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Merci, M. le Président. M. Guay, Mme Prévost, Mme Pelletier, bienvenue à
l'Assemblée nationale. Un plaisir de
vous rencontrer. Écoutez, il n'y a que trois articles qui touchent
effectivement la Loi sur le notariat. Autour de moi, quand j'ai fait circuler le projet de loi n° 17, les
notaires que j'ai consultés m'ont dit qu'ils ne voyaient pas de problème
dans ce qu'il y avait dans les trois articles, je pense... Je pense, c'est
trois articles?
M. Guay (Gérard) : Deux ou trois
articles, oui.
M. Pagé : Vous avez été
consultés pour ces trois articles?
M. Guay
(Gérard) : Ah oui!
Effectivement, nous avons les travaux avec l'Office des professions... de très
près, et, partant de là, les textes
sont rédigés évidemment avec l'Office des professions, qui, eux, par la suite,
ont fait leur travail avec le ministère de la Justice Mais évidemment
nous avons participé à l'élaboration des propositions.
M. Pagé :
O.K. Et j'aimerais que vous me fassiez un mot, là, sur l'article 19 :
déléguer à un comité qu'il crée à cette fin le pouvoir de conférer à un comité. J'aimerais que vous me disiez,
là, la mécanique, là, puis ce que ça veut dire, là, parce que je n'ai pas eu le temps d'en prendre
connaissance avant. Je l'avoue très candidement. Alors, concrètement, là,
ça va changer quoi dans votre vie de tous les jours, ça?
M. Guay
(Gérard) : Comme je le
disais dans mon allocution, ce que ça va changer, c'est que c'est un comité
spécialisé qui va entendre les demandes, exemple, de reprise d'exercice.
Supposons
qu'un notaire est radié pour cause disciplinaire, qu'après quelques mois ou
quelques années il veut redevenir
membre de la Chambre des notaires, ou qu'il démissionne, ça peut être un
notaire qui démissionne également et
qui veut reprendre l'exercice de la profession, alors il se doit de faire une
demande de réintégration de l'ordre,
et l'instance qui écoute sa demande, actuellement c'est le comité exécutif de l'ordre, doit s'assurer qu'il possède
toutes les qualifications nécessaires pour redevenir notaire. Alors
donc, c'est un travail quand même qui est exigeant et qui demande, comme je le disais dans mon allocution,
le respect des règles d'équité procédurale. C'est du quasi judiciaire, je vous dirais, dans le sens que ce n'est pas
juste : Ah, O.K., c'est un bon gars, ce n'est pas un bon gars, il y a vraiment des
règles juridiques à suivre, et ça demande donc que les membres du comité aient
une expertise particulière pour cela. Alors,
ce faisant, il est préférable que ce soit un comité spécialisé qui agisse,
comme on le fait au Barreau et dans d'autres ordres, de façon à ce
qu'ils aient vraiment l'expertise pour bien traiter le dossier et également
traiter équitablement la personne qui fait la demande, et pour la protection du
public également c'est très important, et d'autant plus que ces demandes sont
sujettes à un appel au Tribunal des professions. Donc, il faut que ce soit bien
fait et bien complété.
Alors, comme,
depuis 2002, c'est le comité exécutif de la Chambre des notaires, qui est en
charge des affaires courantes de la
chambre, qui traite également ces demandes-là, ça devient très demandant pour
les membres du comité exécutif, car,
en plus de siéger, tous les mois, sur les affaires courantes, ils doivent avoir
d'autres réunions pour des auditions de membres qui veulent réintégrer
l'ordre professionnel.
M. Pagé : Mais ces gens-là ne
seront pas élus, ils vont être nommés.
M. Guay (Gérard) : Les membres du
comité?
M. Pagé : Oui.
M. Guay
(Gérard) : Les membres du
comité vont être nommés, effectivement, mais il va toujours y avoir parmi...
La composition du comité n'est pas formée
encore, mais sûrement qu'il y aura des élus et sûrement aussi qu'il y aura des membres du public — évidemment, c'est important qu'il y ait des membres du public qui
soient là — et
possiblement qu'il y aura des
notaires qui ne sont pas des élus, comme les autres comités de la chambre, qui
ne sont pas élus mais qui sont bien impliqués, et ils doivent s'engager
à agir correctement.
M. Pagé :
O.K. Bon. À l'étude article par article, on aura l'occasion de pousser un petit
peu plus. Je vous ai entendu il y a un moment, là, parler du vote
électronique. La ministre a posé des questions là-dessus.
On insère
quelque chose de tout à fait nouveau, et, bon, je pense que vous êtes très
favorables à ce qu'on insère le vote
électronique. Je vais vous dire que même moi, j'ai déjà suggéré qu'on puisse le
faire à l'Assemblée nationale, donc je ne
suis pas contre le principe, mais, là où j'ai une certaine difficulté, c'est
que l'article 21 ne dit qu'«au moyen du vote électronique, lequel doit assurer la sécurité, le secret et l'intégrité
du vote». On ne parle que de principe et on ne va pas plus loin, et ce que je comprends, c'est que, par
voie de règlement, on va définir un peu plus et mieux, là, la définition
de «sécurité, le secret et l'intégrité du
vote». Ne jugez-vous pas que la loi aurait pu être un petit peu plus explicite?
Parce qu'on n'en est que sur des
principes, et je vous dirais qu'en démocratie c'est très important, l'intégrité
du vote, et qu'on puisse... Moi, j'ai
été élu dans un recomptage, alors, je peux vous dire, de pouvoir faire le
décompte un par un, ça devient fort
important, et je suis très soucieux de cette intégrité du vote. Puis on sait ce
qui s'est passé aussi dans certaines élections municipales. Il y a le Directeur général des élections qui avait soumis
un rapport suite aux élections de je ne me souviens plus trop quelle
année.
Et,
justement, êtes-vous allés voir les recommandations du Directeur général des
élections pour être bien inspirés sur ce que ça représente, un vote
électronique?
M. Guay (Gérard) : Bien, nous n'y avons pas été particulièrement, d'autant plus que c'est
une demande qui vient de l'Office des professions, mais nous sommes bien
favorables à cette demande.
Et,
pour répondre à votre question, je crois que les éléments essentiels de ce que
doit être un vote électronique y sont, soit
la sécurité, le secret et l'intégrité du vote, puis, pour le reste, les ordres
veulent tous assurer la transparence et l'intégrité de leurs processus,
ils vont tout mettre en oeuvre pour que ce soit un vote inattaquable.
• (16 h 30) •
M. Pagé :
Je ne mets pas en doute, bien sûr, la bonne foi des individus, mais, dans
l'interprétation des mots, peut-être qu'il y
aura des gens qui ne feront pas les choses de la même façon d'un endroit à l'autre,
alors nous croyons qu'il serait peut-être préférable qu'on définisse un
peu mieux ce que cela veut dire.
M. Guay
(Gérard) : Ceci étant dit, excusez-moi de vous interrompre...
M. Pagé :
Oui.
M. Guay (Gérard) : ...ceci étant dit, c'est évident que tous les
ordres devront avoir un règlement électoral soumis à l'Office des professions, qui va venir baliser
le vote dans leur ordre, et il est évident que c'est dans ce règlement-là qu'on
retrouvera toutes les caractéristiques nécessaires à un vote de grande qualité,
là, intégral, et tout.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Et je
pousse un peu plus loin la définition du vote électronique. Le vote
par téléphone, ça se fait dans des
grandes émissions de télévision, là, mais ça se fait aussi même pour l'élection
d'un chef de parti. On l'a déjà vécu,
on va le vivre encore, nous. Et est-ce
que vous le considérez comme les
options de vote électronique? Est-ce
que ça pourrait se faire de
cette façon-là? Votre définition du vote électronique, c'est quoi, précisément?
M. Guay (Gérard) : Nous, notre définition du vote électronique, ça sera un vote qui va se
faire avec la signature numérique du
notaire, c'est évident. Donc, le vote téléphonique, en ce qui nous concerne — je ne parle pas pour les autres ordres — mais, en ce qui nous concerne, c'est évident
que, nous, on doit s'assurer que le voteur soit bel et bien un notaire en
exercice. Alors, pour qu'il soit notaire en exercice, nous, on a un moyen qui
est privilégié, c'est la signature numérique du notaire, ce qui fait qu'on va être assurés que le notaire va voter et
qu'il ne va voter qu'une seule fois. Donc, c'est évident qu'en ce qui nous concerne le vote téléphonique
est exclu et que ça sera un vote qui sera de grande qualité, comme je le
disais, par la signature numérique, au même
titre que lorsqu'on dépose nos actes, et autres. Donc, ça va être vraiment un
vote, et on va savoir que c'est un notaire en exercice et qu'il ne vote qu'une
seule fois.
M. Pagé :
O.K.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ...député de...
Mme Provost
(Nathalie) : En fait, pour...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Ah! ma...
Mme Provost (Nathalie) : En fait, pour compléter ce que dit Me Guay, le
vote téléphonique dont vous parlez, je
pense qu'il faudra, si on veut avoir un tel mode, que ça respecte, donc, les
mesures qui sont prévues dans la loi, que ce soit d'assurer la sécurité, le secret et l'intégrité du vote. Si un
tel mode fait en sorte que ça respecte ça, ça pourrait être accepté. Maintenant, ce n'est pas la voie qu'on privilégie. Mais,
pour répondre, pour aller un peu plus loin dans ce que vous demandez...
M.
Pagé : ...vous
répondez vraiment à ma question. Donc, vous n'excluez pas que le
vote par téléphone pourrait faire partie de la définition du vote
électronique.
Mme Provost (Nathalie) : Bien, toujours en regardant le respect, évidemment,
des règles qui sont établies à cet article-là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) : M.
le député de Labelle, une minute.
M.
Pagé : Une minute.
Alors, quand vous dites : Chez nous, il est évident que la signature
électronique fera foi de la personne
qui a voté, donc je comprends que ça devrait être comme ça partout. Est-ce que
vous pensez que ça devrait être inscrit?
M. Guay
(Gérard) : Bien, on les
invite à le faire, mais ce n'est pas à nous à dire aux autres ordres comment
faire leurs votes. Dans la mesure où ils respectent les critères de la loi, on se fie à leur bonne façon de
procéder et à leur bonne foi. Mais
nous, je vous dis, nous, en ce qui
nous concerne, ça va fonctionner de cette façon-là parce qu'on a les
instruments pour le faire. D'autres
ne les ont peut-être pas. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas, eux,
quand même, d'autres façons, avoir un vote qui assure la sécurité, le
secret et l'intégrité du vote.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie, M. le président. Quelques secondes.
M. Pagé : Bien, je vous
remercie.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ah! voilà, quelle fin! Je me tourne maintenant vers le deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Montarville, pour votre bloc d'intervention de
sept minutes.
Mme Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, M. le Président. Mesdames,
monsieur, merci de votre présence, merci de votre mémoire. Je me souviens de l'époque où j'étais à l'université.
Vous me rappelez des souvenirs avec le droit notarial.
Cela dit, ce
que je comprends, mais je voudrais me faire préciser, maintenant les étudiants
qui termineront leur baccalauréat
devront aller faire la maîtrise et ensuite d'autres formations, mais la
maîtrise est obligatoire avant d'accéder à la profession du droit
notarial.
M. Guay (Gérard) : Exactement. C'est la maîtrise en droit notarial qui remplace
le diplôme de droit notarial.
Mme Roy
(Montarville) : Ma
question est la suivante : Est-ce
que les jeunes qui s'inscrivent en
droit aujourd'hui ont un passage automatique vers la maîtrise ou est-ce qu'il devra y avoir des notes pour accéder à la maîtrise, arriver à un
bulletin... on ne dit plus «des
bulletins», mais un dossier
académique x pour entrer à la maîtrise ou est-ce qu'on y va tout de go?
M. Guay (Gérard) : Ça va être les
mêmes critères qu'actuellement.
Mme Roy
(Montarville) :
Éclairez-nous.
M. Guay
(Gérard) : Donc, les
étudiants qui ont réussi leur baccalauréat... Dans le fond, l'exigence, c'est
d'avoir réussi son baccalauréat en
droit, et ils auront après à faire le choix d'aller soit à l'École du Barreau
soit aller à la maîtrise en droit notarial, qui est dispensée par les
universités.
Mme Roy
(Montarville) :
Parfait. Ça répond à ma première question.
Deuxième
question. Lorsqu'on regarde la différence, au niveau strictement parler, du
stage, à l'ancienne formule, mais là c'est vraiment le stage pratique en
bureau, il y avait 29 semaines de stage en milieu professionnel;
avec la nouvelle formule, on tombe à
16 semaines de stage en milieu professionnel. Alors, moi, j'aimerais que vous
m'expliquiez dans quelle mesure, avec
un stage vraiment dans le bureau, dans l'étude, le public, un stage
plus petit qui passe de 29 à 16 semaines... Comment peut-on garantir davantage
la sécurité du public en tant qu'ordre professionnel?
Mme
Pelletier (Johanne) : Alors,
en fait, ça a été un des éléments, là, de la réforme, un élément important.
Et on s'est fait souvent poser cette question : Pourquoi avoir
réduit le stage? Et, au fond, ce qu'il faut faire, c'est regarder globalement les volets II et III, parce que
j'imagine que vous avez le tableau devant vous. Donc, les activités
pédagogiques en droit notarial, comme
je disais tantôt, sont des activités qui vont être basées strictement sur la
résolution de cas pratiques et
inspirés de situations concrètes, là, pas des hypothèses d'école, vraiment
sur des cas qui vont se rapprocher le plus de la réalité de la pratique
notariale.
Alors donc,
ce volet II là va permettre de faire la transition entre la théorie et
l'arrivée en milieu professionnel, ce
qui nous permet de réduire la durée du stage, parce qu'au fond les étudiants vont arriver plus près en pratique. Et,
il ne faut pas se le cacher, dans les
29 semaines de stage qu'on avait, c'est certain que, les premières semaines, le
stagiaire devait s'habituer :
Comment on résout un dossier, comment on fait la tenue d'un dossier? Il y a
plusieurs de ces aspects-là qui vont
déjà avoir été vus au volet II et qui vont permettre d'accélérer le processus
en milieu professionnel, alors c'est ce qui explique la réduction de la
durée du stage avec le maître de stage. Mais par ailleurs, déjà, il y aura eu
une préparation pratique, et on n'est plus
dans un enseignement magistral au volet II, on est vraiment dans de la
résolution accompagnée par des formateurs.
Mme Roy
(Montarville) : Et, au final, c'est à peu près la même durée
de formation, à quelques semaines près.
Mme
Pelletier (Johanne) : Oui,
oui. En fait, quand on regarde, là, on fait l'addition, on a une semaine de
moins de formation. Et en plus il
faut voir que l'évaluation aussi... À la fin de la formation, on a une
évaluation beaucoup plus stricte qu'actuellement, donc ça aussi, ça va
nous permettre de s'assurer que les gens sont prêts à devenir notaires.
Mme Roy
(Montarville) :
Je vous remercie beaucoup pour la réponse. M. le Président, je céderais la
parole, pour la fin, à mon collègue de Borduas.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : 2 min 30 s, M. le député de
Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Bonjour. À mon tour de vous
saluer, bienvenue à votre Assemblée nationale.
J'ai
une question relativement au parcours. Dans le passé, à l'époque où la chambre
administrait le stage, au cours des
dernières années il y avait certaines difficultés pour les étudiants, les
candidats à l'accès à la profession, de se trouver un stage du notariat.
En fait, dans certaines classes, c'était même assez difficile et parfois c'est
même arrivé que les candidats à l'exercice
de la profession faisaient leurs stages à titre gratuit ou même, dans certains
cas, il y a eu des cas où les
candidats à l'exercice de la profession devaient rémunérer leurs maîtres de
stage pour avoir le droit de pratiquer dans leurs bureaux, dans leurs
greffes.
Est-ce
que le nouveau programme administré par l'université va arrimer les stages avec
l'offre d'étudiants? Est-ce qu'on va être garanti que tout le monde,
tous les étudiants vont réussir à avoir un stage dans un délai raisonnable?
M. Guay (Gérard) : On peut supposer que oui, d'autant plus que le stage va être maintenant
de 16 semaines et non plus de 32
semaines et qu'il va arriver à une période de l'année où les études sont
peut-être moins occupées. Souvent, le problème
du stage, c'était souvent que les gens arrivaient au mois de mai, à une période
où les études sont très occupées. Alors,
avoir un nouveau qu'on doit aider, ce n'est peut-être pas la période idéale.
Alors là, ils vont arriver, à l'automne, en stage, donc ça va beaucoup aider. Et les jeunes vont aussi arriver mieux
formés à cause des pédagogiques, entre autres, des activités pédagogiques. Donc, déjà, ils vont avoir
déjà certaines notions, et ça va déjà sûrement susciter de l'intérêt pour les
stages également de ce côté-là.
M.
Jolin-Barrette : Mais, concrètement, est-ce que la chambre va prendre
des mesures pour encourager ses membres
vraiment à ouvrir des stages? De quelle façon ça va fonctionner? Est-ce que
c'est l'université qui va contacter les maîtres de stage, et ils vont
dire : Bien, on a besoin de tant de places pour diffuser?
• (16 h 40) •
M. Guay (Gérard) : Bien, c'est sûr que les universités vont faire leur travail de ce
côté-là, et certaines ont déjà un système
de travail coopératif, de système coopératif. Mais, c'est évident, nous aussi,
on va les accompagner là-dedans pour encourager les notaires à prendre des
stagiaires.
Je ne sais pas si
Me Pelletier a des choses à ajouter?
Mme Pelletier (Johanne) : Oui, pour compléter. C'est que, parallèlement à
la réforme, on a aussi mis sur pied une
formation à l'intention des maîtres de stage, donc, ce qui n'existait pas, là,
dans le passé. Et, dans cette formation-là, on offre la possibilité, là, au notaire qui veut devenir maître de stage
d'apprendre certaines notions en pédagogie et de démystifier aussi qu'est-ce
que c'est, le rôle du maître de
stage, qu'est-ce que c'est que d'évaluer un stagiaire aussi. Donc,
c'est certain que, quand on démystifie
certaines notions, ça rassure certains notaires et ça les encourage à devenir
maîtres de stage.
Maintenant,
est-ce qu'on peut offrir une garantie? Je ne pense pas.
L'ordre a toujours eu une obligation morale de
trouver des stages pour ses stagiaires, les universités se sentent la même obligation
morale de le faire, mais il n'y a pas d'obligation, là, juridique, là,
de trouver des milieux de stage, pas plus pour les universités que pour nous.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. En fait, on a même dépassé le temps alloué,
mais la ministre avait partagé son temps. Alors, merci pour cette
réponse. Mme la ministre, en vous mentionnant qu'il reste six minutes.
Mme
Vallée : Bien, en
fait, je pense qu'on a pas mal fait le tour de la question,
surtout sur tout ce qui est de la formation ou de la modification au
cursus. Pour ce qui est de la signature électronique, je comprends que... bon,
on m'informe, puis là on pourra avoir des
discussions lors de l'étude article
par article, mais il y a
différentes méthodes qui peuvent être
considérées comme étant un vote électronique. Pardon, pas la signature
électronique, mais le vote électronique. Et, bon, il y a la signature
électronique chez les notaires. Au Barreau du Québec, nous avons un numéro qui
est notre signature, qui nous est propre,
qui est composé de 15 caractères, là, chiffres et lettres. Donc, on pourra
avoir des échanges sur la question,
mais je pense qu'en fait ce qu'on souhaite, c'est vraiment
de personnaliser ce vote-là, d'assurer évidemment
la sécurité du vote. Moi, je vous dirais
comme ça, à titre personnel : Le vote par la poste n'offre pas non plus de
garantie. Lorsqu'on
demande aux membres de voter par la poste, il peut arriver... l'enveloppe peut prendre bien des chemins aussi, et il n'y a pas de
garantie. En fait, un processus...
Une voix :
...
Mme
Vallée : Mais en fait
le vote, actuellement, à la Chambre des notaires ou au Barreau, se fait,
entre autres, par la
poste. Donc, peut-être que le vote électronique, accompagné d'une
signature, pourra garantir une meilleure précision, mais on pourra avoir des échanges lors de l'étude article par article, parce qu'au bout du compte
l'objectif, c'est justement d'assurer, là, tout...
M. Pagé : La participation.
Mme Vallée :
...bien, la participation, une meilleure participation des membres mais aussi
assurer une bonne sécurité, un bon encadrement de ce vote-là.
Actuellement,
les notaires font beaucoup à travers le
portail électronique de la chambre; même chose au Barreau
du Québec, et d'autres ordres aussi. Les déclarations annuelles se font maintenant par voie
électronique, et comportent bien des informations à caractère confidentiel, et sont protégées. Donc, il y a
des garanties de confidentialité des processus. Et
donc c'est certain que tout ça demeure une préoccupation, là, dans la mise en oeuvre, nous le souhaitons, du projet
de loi.
Ceci étant
dit, je vous remercie, Me Guay, je remercie votre équipe d'avoir
participé à cette consultation-là. C'est toujours un plaisir de vous
revoir.
M. Guay (Gérard) : Merci beaucoup.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie.
Mme Vallée : Si des collègues
ont des questions ou commentaires...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Est-ce qu'il y avait d'autres collègues qui avaient des questions? Ça va, pour tout
le monde? Alors, à mon tour de vous remercier, Me Guay, et votre équipe.
Mémoire déposé
Avant de suspendre nos travaux, rapidement je
vais déposer le mémoire du Conseil interprofessionnel du Québec qui a été transmis à la commission. Je souligne également que, puisqu'il
s'agissait d'un mandat confié par l'Assemblée
nationale qui prévoyait l'audition des
représentants du Barreau et de la Chambre des notaires, les personnes qui ont
pu solliciter d'être entendues par la commission, ça relève de
l'autorité de l'Assemblée.
Nous avons
accompli notre mandat, et, sur ce, je suspends et j'ajourne les travaux de la
commission au vendredi 14 novembre, à 10 heures. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 45)