(Neuf heures)
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, bon matin, tout le
monde. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Je vous
prierais de mettre vos téléphones cellulaires et autres appareils électroniques
en mode silencieux, s'il vous plaît.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et
Francophonie pour l'exercice financier 2014‑2015.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Billette (Huntingdon) remplace M. Boucher (Ungava); M. Sklavounos (Laurier-Dorion) remplace M. Ouellette Chomedey); et Mme D'Amours (Mirabel) remplace Mme Roy
(Montarville).
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Alors, avant de procéder à nos échanges
par blocs, en alternance, comme il est
coutume de le faire, nous accueillons, ce matin, la ministre des Relations internationales et de la
Francophonie. Bonjour, Mme la
ministre. Vous avez une équipe avec vous.
Remarques préliminaires
Vous
avez, dans un premier temps, des remarques
préliminaires. Vous disposez d'un
bloc de 12 minutes. Alors, je vous cède la parole immédiatement
pour vos remarques préliminaires, Mme la ministre.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Je veux d'abord vous saluer et saluer les députés qui sont ici, ce matin, parmi nous. Du côté du gouvernement, nous avons la
chance d'avoir les députés de LaFontaine, de Vimont, Huntingdon,
La Prairie et de Laurier-Dorion. Alors, je les remercie d'être parmi nous.
Je
suis heureuse de vous rencontrer ce matin, c'est un grand plaisir pour moi de
venir présenter ces crédits, et je veux
aussi vous dire à quel point c'est un ministère qui est important. C'est un
ministère qui a un petit budget par rapport peut-être aux autres ministères, mais c'est un ministère qui a une
importance cruciale dans l'action gouvernementale, alors je remercie les
députés de l'opposition à l'avance pour leurs questions.
Permettez-moi
aussi, comme il est d'usage, de souligner la présence de mes collaborateurs et
collaboratrices : tout d'abord,
le chef de cabinet, M. Jean-François Hould; le sous-ministre, M. Michel Audet; le sous-ministre adjoint aux
Affaires bilatérales, M. Jean-Stéphane
Bernard; le sous-ministre adjoint aux Politiques et aux Affaires francophones et
multilatérales, M. Éric Théroux; le sous-ministre adjoint et chef du Protocole, M. Claude Pinault; et le directeur général de l'administration, celui qui regarde les chiffres de près, M. Bernard
Dubois. Je tiens aussi à saluer leur
travail de même que
celui de leurs collaborateurs qui
sont ici et de l'ensemble des employés du ministère dans la préparation de
notre séance d'aujourd'hui.
J'évoquerai,
d'entrée de jeu, nos deux relations prioritaires, celles que nous avons avec la
France et les États-Unis. Cette double relation a été et continue d'être
déterminante dans la conduite de la Politique internationale du Québec.
Tout
d'abord, je vous parlerai de la France. Bien sûr, l'année sera chargée parce
qu'elle sera marquée par la visite plus que probable du président de la
République française, M. François Hollande, visite évidemment à forte portée symbolique. Je me suis rendue la semaine dernière
à Paris à l'occasion de la fête nationale du Québec pour prendre contact
avec nos principaux interlocuteurs et
réaffirmer toute l'importance que notre gouvernement accorde à cette relation
directe et privilégiée. J'ai alors pu
m'entretenir avec mon homologue, M. Laurent Fabius, ministre des Affaires
étrangères et du Développement
international, des principaux enjeux de la relation bilatérale que nous avons.
Nous entendons promouvoir les
perspectives ouvertes par rapport à l'Accord économique et commercial global et
à aider nos entreprises à saisir les occasions
ainsi créées. Nous voulons aussi explorer les possibilités de la collaboration
autour de la stratégie maritime et du
Plan Nord. À chacune de mes rencontres multilatérales ou bilatérales, on me
pose beaucoup de questions sur l'un ou l'autre
de ces grands projets pour le Québec, sinon les deux. Je parle évidemment du
Plan Nord et de la stratégie maritime.
Nous
entendons poursuivre la mise en oeuvre de l'entente en matière de
reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles signée par notre gouvernement et M. Charest mais aussi
dégager de nouvelles pistes. À ce sujet, notre vice-président, le député de Rosemont, d'ailleurs, qui a déjà qualifié
d'avancée majeure dont on ne trouve pas l'équivalent... et nous avons pu
constater la semaine dernière, lors de la rencontre que j'ai eue avec Mme Fleur
Pellerin, la ministre Fleur Pellerin, à
Paris à quel point cette entente va bien, la reconnaissance mutuelle des
qualifications professionnelles se fait à un bon rythme, et nous étions
satisfaits des travaux qui ont été faits dans ce dossier. Nous développerons un
partenariat en matière de sciences, de
recherche et d'enseignement supérieur, qui rapprochera les universités
françaises et québécoises et dynamisera la mobilité étudiante. Il
s'inscrira en cohérence avec la nécessité de maîtriser les coûts relatifs à l'accueil des étudiants français tout
en reconnaissant leur apport à l'enrichissement de la société québécoise.
Enfin,
le Québec souhaite offrir sa pleine collaboration à la France à l'occasion de
la tenue, à Paris, en 2015, l'an prochain, de la 21e Conférence des
parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques.
Quant aux
États-Unis, eh bien, comme vous le savez, M. le Président, mes premières
missions comme ministre ont eu lieu
aux États-Unis. Je me suis rendue tout d'abord à Chicago moins de 48 heures après ma prestation de serment. C'était en avril. Je me suis rendue au Comité
directeur du Conseil des gouverneurs des Grands Lacs et, au début du mois,
je me suis rendue à Atlanta, à la Conférence
des chefs de gouvernement des régions partenaires. Mon passage à Chicago
m'a permis d'annoncer devant un auditoire
composé notamment de trois gouverneurs américains et de deux
ambassadeurs que la ville de Québec accueillera l'an prochain le Sommet du Conseil des gouverneurs des
Grands Lacs. Lors de ces missions, le
gouvernement établit des liens avec des pays ou des régions,
signe des ententes, fait la promotion de la stratégie maritime et du Plan
Nord, mais aussi du Québec en général
pour attirer de nouveaux talents, de nouvelles entreprises, de nouveaux créateurs d'emplois et de nouveaux étudiants, pour
ne citer qu'eux en exemples. D'autre part, le premier ministre participera
dans quelques jours à la Conférence
des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du
Canada à Bretton Woods.
Enfin, je
souhaite souligner qu'en 2015 nous célébrerons le 75e anniversaire de la
Délégation générale du Québec à New
York. L'accès au marché et aux investissements américains étant essentiel, la reconfiguration du réseau nous permet de resserrer le mandat du poste
d'Atlanta autour de sa mission économique, et nous ouvrirons une antenne économique
à Houston. Le Texas offre les meilleures perspectives de croissance dans le
Sud-Est des États-Unis. Il est important pour mon gouvernement,
même en ces temps d'efforts budgétaires, d'établir de nouveaux ponts là où les
marchés sont porteurs économiquement pour le Québec. Le bureau de Washington retrouve
sa vocation politique et institutionnelle,
sa mission économique étant prise en charge par notre représentation à New York. Nous entendons soutenir
nos entreprises pour regagner le terrain
perdu sur le plan de nos exportations depuis la crise financière et la
concurrence des pays émergents.
Enfin, je
souligne l'entrée en fonction de l'ambassadeur des États-Unis au Canada, M.
Bruce Heyman. La qualité de nos
échanges me confirme l'excellente collaboration que nous aurons de l'ambassade
et des consulats généraux. J'ai d'ailleurs eu le privilège et le plaisir
de rencontrer l'ambassadeur à trois reprises depuis mon arrivée en fonction.
Nos relations
avec l'Europe vont s'approfondir avec l'adoption, que nous souhaitons rapide,
de l'Accord économique et commercial
global. D'ailleurs, en 2013, notre vice-président qui... le député de Rosemont
parlait de cet accord comme étant une
avancée majeure. Nous avons accueilli à Québec, le 19 juin, une importante
délégation d'ambassadeurs européens.
Il s'agit d'une visite historique à l'occasion de laquelle le premier ministre,
les membres du Conseil des ministres et
moi-même avons exposé nos grandes priorités, à savoir nos politiques
économiques, le Plan Nord et notre diplomatie culturelle. Les ambassadeurs ont aussi rencontré des entreprises
québécoises actives en Europe. Nous sommes par ailleurs, à l'instar de ce que nous avons fait pour les
États-Unis, à mettre à jour notre stratégie territoriale qui introduit une
vision paneuropéenne de notre action
et accroît la synergie de nos représentations. La priorité que le gouvernement
accorde au développement minier,
énergétique, forestier et écotouristique du nord du Québec resserrera nos liens
avec les pays nordiques.
Aussi, le bureau du Québec à Moscou sera fermé.
Nous poursuivrons notre travail d'accompagnement des entreprises et des institutions québécoises sur le territoire russe à
partir du Québec. Les efforts et les ressources seront concentrés dans les grandes économies émergentes
que sont l'Inde, le Brésil et la Chine. Sachez que ce n'est pas de gaieté
de coeur que nous avons dû prendre certaines décisions, des décisions
difficiles.
Cette année,
nous célébrerons les 25 ans de notre excellente coopération avec la
Bavière, construite sur la base de
grandes affinités, et nous soulignerons le 50e anniversaire de la présence
québécoise en Italie au moment où le pays accueillera le monde lors de l'Exposition universelle de Milan. Je
souhaiterais aussi relever l'exercice d'étalonnage que nous avons amorcé avec la Fédération
Wallonie-Bruxelles. Cette analyse comparative de nos relations internationales
devrait nous permettre d'agir en plus grande concertation avec notre
partenaire, pour une meilleure synergie.
Pour ce qui
est de nos coopérations bilatérales, nous avons conjointement convenu de les
repositionner de façon à mieux tenir
compte de nos priorités communes. En Asie, la Chine est un partenaire essentiel
qui sait nous accueillir et donner
accès à de nombreux décideurs. J'ai pu, à la Conférence des chefs des
régions partenaires, m'entretenir avec le gouverneur du Shandong.
Nous sommes à
rédiger une stratégie du gouvernement du Québec à
l'égard de l'Asie. Déjà, nos échanges
avec l'Asie représentent 15 % de notre commerce international. Si la
Chine et le Japon de même que la Corée du Sud sont des marchés prioritaires, on observe le développement
rapide de nos relations avec l'Inde depuis l'implantation de notre bureau
à Mumbai. Nous espérons que l'élection du
gouvernement de M. Modi favorisera les négociations de l'Accord de partenariat
économique global — Inde.
Nous apprécions aussi la conclusion récente de
l'Accord de libre-échange Canada-Corée et la poursuite des négociations pour l'Accord de partenariat
économique Canada-Japon. Les discussions pour le Partenariat transpacifique
nous encouragent à augmenter nos missions commerciales en Asie. Entre-temps,
nous accueillons régulièrement des missions
d'acheteurs. Le premier ministre devrait se joindre en octobre à une mission
commerciale conjointe du Conseil de la fédération.
Enfin, notre
antenne de Taipei cessera ses activités, mais son territoire restera desservi
par nos autres représentations dans cette région, tout comme celui de
l'antenne de Santiago, au Chili.
Le temps
passe vite, il ne me reste que deux minutes. Et j'aimerais, en terminant, M. le
Président, vous parler de la candidature
de Mme Michaëlle Jean à l'Organisation internationale de la Francophonie. Lors
de mon passage en France la semaine
dernière, j'ai pu confirmer devant nos partenaires là-bas que nous appuyons la
candidature de Mme Michaëlle Jean. Cette
candidature est appuyée également par le gouvernement canadien et aussi par le
gouvernement du Nouveau-Brunswick. Mme
Jean a une longue feuille de route. Elle est une candidature, à notre point de
vue, d'exception, et c'est un message, selon moi et selon notre gouvernement, puissant
qui serait envoyé également aux femmes de la Francophonie. Alors, nous
allons travailler pour faire en sorte que la candidature de Mme Jean soit bien
connue et l'accompagner dans cette démarche auprès des gouvernements
participants à l'organisation. Merci beaucoup, M. le Président.
• (9 h 10) •
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Je me
tourne vers la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Pour vos remarques
préliminaires, Mme la députée, vous disposez de sept minutes.
Mme Carole Poirier
Mme Poirier : Alors, je vais
n'en prendre qu'une seule pour les garder pour des questions, M. le Président.
Alors,
permettez-moi de saluer la ministre ainsi que l'équipe du ministère, ainsi que
les collègues de son cabinet, collègues
d'en face et d'à côté, et vous-même, M. le Président, et vous dire que c'est
avec beaucoup d'ouverture que nous allons faire ces crédits-là ce matin.
On comprend
la situation budgétaire difficile du gouvernement. C'est une situation que l'on
connaît, et on sait qu'il y a des
choix difficiles qui ont été faits dans ce budget actuel, mais ce que l'on va
faire comme exercice ce matin, c'est comprendre les choix qui ont été
faits, tout simplement.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Alors, merci, Mme la députée.
Vous serez créditée de vos minutes inutilisées.
Je me tourne
maintenant vers la deuxième opposition et je vais céder la parole à la députée
de Mirabel. Pour vos remarques préliminaires, vous disposez de cinq
minutes.
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. C'est avec un devoir, et non pas
dire un plaisir, ce matin pour moi d'être ici, vu les circonstances, à
l'étude des crédits du ministère des Relations internationales.
Tout d'abord,
je tiens à saluer Mme la ministre, les députés de l'équipe gouvernementale, la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve. De
mon côté, je suis accompagnée aujourd'hui du député de Masson, de mon
recherchiste, Samuel Poulin, qui
m'accompagne aujourd'hui. Je tiens tout d'abord à vous dire que je remplace
aujourd'hui la députée d'Arthabaska qui
est porte-parole en relations internationales pour notre formation politique.
Elle aurait beaucoup aimé être présente, mais, pour cause de mortalité dans sa famille proche, elle ne peut être
parmi nous. Alors, nos meilleures pensées l'accompagnent.
Les Relations
internationales, M. le Président, je crois que c'est le plus beau ministère.
J'ai souvent eu plaisir à rappeler
que nous sommes tous citoyens du Québec, du Canada mais également du monde, ce
monde qui s'ouvre à nous par sa
langue, sa culture, sa richesse intellectuelle et son histoire, ce monde qui a
beaucoup à nous apprendre. Maintenant, les
relations internationales entre les différents pays se construisent peu à peu,
et la préservation des liens économiques et sociaux est fondamentale. Alors, c'est dans cette perspective de
citoyenne du monde que j'entame l'étude de crédits aujourd'hui. Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Alors, au
nom de tous les membres de la commission, si vous avez l'occasion de parler avec la députée d'Arthabaska, vous lui
transmettrez nos plus sincères condoléances, et nos voeux, et nos
pensées qui l'accompagnent.
Discussion générale
Sur ce, nous allons entreprendre notre premier
bloc d'échange avec la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations
internationales et Francophonie. Vous disposez d'environ 22 minutes pour
ce premier bloc d'échange. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Poirier : Merci, M. le
Président. Alors, Mme la ministre, permettez-moi de souligner... et je l'avais
fait d'ailleurs à la réplique sur le budget, et c'est avec ça que
je veux commencer, c'est la décision de la fermeture de Moscou, décision surprenante, en tant que tel, puisque
cette décision-là avait quand même été prise par l'ancien premier ministre Jean Charest, qui y voyait là un lieu justement d'expansion économique
important. Vous parliez beaucoup du Plan Nord tout
à l'heure. Pour lui, il y avait
là vraiment une dynamique importante. Et d'ailleurs
il se disait... je le cite, là, dans un article de 2009, qu'il se
disait «encouragé par les liens politiques et économiques» qui sont tissés, justement suite à sa mission qu'il avait faite, et qu'il avait justement
rencontré des gens de la région de Saint-Pétersbourg, par exemple, qui s'intéressaient à Bombardier pour le développement justement
d'un projet de tramway, des gens de Leningrad qui souhaitaient connaître l'expertise québécoise en matière de récréotourisme et des entreprises qui avaient justement signé des
contrats avec des partenaires russes pendant la mission de 2009.
Alors, il y avait
là un potentiel important au
niveau économique, mais il y avait aussi le fait que la délégation du Québec logeait à l'intérieur de l'Ambassade du
Canada. Donc, les coûts étaient moins grands. Alors, j'aimerais comprendre
la décision, sur quel motif la décision a
été prise, et surtout que le premier ministre Charest disait à l'époque que «le
succès éventuel de nos entreprises
dans ce marché difficile passe par une démarche soutenue à long terme». Alors,
on a ouvert la délégation en 2012, on
la ferme en début 2014. Ce n'est pas de la démarche soutenue à long terme, on
s'entendra. Alors, j'aimerais
comprendre la décision ministérielle. Et je me rappelle bien une de vos
décisions qui disait : Les décisions sont les miennes. Alors,
j'aimerais que vous nous expliquiez votre décision.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Merci à Mme la députée pour cette question. Nous avons
bien sûr regardé l'ensemble de l'action du Québec sur la scène internationale
lorsque nous avons fait ces choix.
Nous avons
une compression qui a été beaucoup moins importante que celle que le Parti
québécois avait imposée à mon
prédécesseur, qui était de 20 millions de dollars, nous avons une
compression de 4,6 millions de dollars. Alors, il fallait évidemment faire des choix. Oui, ce sont
mes décisions. Ce ne sont pas des choix qui sont faciles à faire. Mais il
fallait regarder tout d'abord comment nous
pouvions déployer nos forces et aussi regarder certains contextes. Le contexte
politique qu'il y a présentement en Russie
est un contexte plus difficile, et c'est un contexte que nous n'avions pas
prévu et que M. Charest n'avait pas
prévu lorsqu'il a travaillé à l'ouverture de ce bureau à Moscou. J'ai pris la
peine... d'ailleurs, je fais une
parenthèse pour... connaissant le travail qu'avait effectué l'ancien premier
ministre dans ce dossier. Enfin, il avait
élaboré le dossier, puis vous l'aviez complété sous le gouvernement de Mme
Marois. J'ai pris la peine de lui téléphoner pour lui dire : Avant que vous l'appreniez dans le journal, je veux
vous dire que, bon, nous allons procéder à la fermeture du bureau de Moscou. Il a très bien compris. Je
savais que c'était son bébé, puis c'était pour moi important de lui parler.
Et ça veut dire aussi, en termes d'économies...
Le coût de ce bureau était de 770 000 $ et... excusez-moi,
879 000 $, donc 880 000 $, et c'est quand même une
portion importante du budget à l'international dans un contexte difficile.
Alors, l'évaluation que nous avons faite de ce dossier à Moscou, c'est qu'il
serait, dans le contexte... il est difficile, dans le contexte actuel, de
poursuivre des activités. Ce n'est pas de gaieté de coeur, bien sûr.
Nous avons
aussi des contacts avec la compagnie Bombardier. J'ai une conseillère politique
qui a fait une rencontre avec une
personne de chez Bombardier. On a vu que le gouvernement fédéral aussi avait
protégé le contrat de Bombardier avec
le consortium. Donc, il y a du travail qui se fait pour au moins maintenir les
activités que nous avons là-bas dans le
contexte difficile actuel. Nous allons aussi, évidemment, faire en sorte que...
bien, nous allons faire en sorte... enfin, je pense que l'Ambassade du Canada va continuer son travail, et l'Ambassade
du Canada, dans les pays où l'ambassade travaille, doit aussi travailler pour tous les Canadiens. Et nous
faisons partie du Canada. Alors, l'ambassade doit aussi s'occuper des
entreprises québécoises qui iront ou qui souhaiteront aller faire des affaires
sur ce territoire.
Alors, tout
ça pour dire que, vous avez raison, c'est une décision qui est difficile, mais
c'est une décision que nous avons dû
prendre. Et, dans l'ensemble du portrait, c'était l'endroit où le contexte
politique nous indiquait que c'était plus difficile pour, ces années-ci et les prochaines années, faire des
affaires. Ensuite, les autres choix; je pourrai les expliquer également,
les autres choix qui ont été faits pour certaines fermetures, certaines
compressions.
• (9 h 20) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Bien, écoutez, M. le Président, je comprends les
motifs de la ministre. Par contre, son collègue le député de Mont-Royal à l'époque disait, justement lorsqu'il était
ministre des Relations internationales... nous disait que c'était incontournable pour le Québec d'avoir
un bureau a Moscou parce qu'il était négligé par Ottawa. Alors là, faire
confiance à Ottawa pour la poursuite des choses me semble un peu surprenant.
Et j'aimerais
savoir si la ministre peut nous dire combien de missions commerciales sont
prévues pour 2014‑2015 en Russie et combien d'entreprises sont inscrites
à ces missions, en tant que tel, pour la prochaine année.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Vous savez, M. le député de Mont-Royal était aussi...
mais moi également... Nous étions
fiers de pouvoir ouvrir ce bureau là-bas. Moi, comme ancienne ministre de la
Culture, je trouvais aussi que
c'était une excellente idée, parce qu'on le sait, qu'il y a des artistes aussi
qui se produisent là-bas. Le metteur en scène Denis Bouchard est très
présent sur le territoire. Mais nous avions des efforts budgétaires à faire.
Le contexte
politique n'est absolument pas le même qu'il pouvait l'être lorsque M. le
député de Mont-Royal était aux commandes du ministère et lorsque M.
l'ancien premier ministre était aux commandes du gouvernement. Et nos relations avec le gouvernement fédéral, dans
plusieurs dossiers, sont des relations qui vont très bien, et nous comptons
faire en sorte de vraiment dire à quel point nous voulons travailler ensemble.
Pour ce qui
est des missions du premier ministre, j'ai parlé, dans mon discours
d'ouverture, de la mission qu'il entend
faire en Chine à l'automne prochain. Ça, c'est sa première grande mission
commerciale. Elle sera faite en Chine. Pour ce qui est de missions en
Russie, je pense qu'il y a... Pour le moment, on n'a pas...
Une voix : ...
Mme
St-Pierre :
Deux ou trois l'an prochain? Alors, si vous me permettez, je pourrais passer la
parole à notre sous-ministre, M. Audet, qui est plus au fait de ces
missions qui sont dans les possibilités.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : ...gauche, il y a consentement à
ma droite. Je vais vous demander, dans un premier temps, de vous
identifier, M. le sous-ministre, et donner la réponse. Merci.
M. Audet
(Michel) : Merci, M. le Président. Michel Audet. Je suis sous-ministre aux Relations internationales.
Il y a quelques
missions qui sont prévues, sur le plan commercial, en Russie au cours de
l'année. Il y en a une dans le monde des hydrocarbures, il y
en a une dans le monde de la construction, il y en a une autre dans le monde de
l'agroalimentaire, en plus d'une mission potentielle pour
l'aéronautique, l'aérospatiale. Mais il faut comprendre que, dans l'état actuel des relations entre la Russie et le
reste du monde, beaucoup d'entreprises s'interrogent sur la pertinence des déplacements. Et, pour ce qui est des autres
provinces canadiennes, il
n'y a pas non plus d'accompagnent qui
se fait de la part des autorités gouvernementales. Donc, ce sont des missions qui sont réalisées par les entreprises
elles-mêmes. Et, bien
entendu, vous comprendrez que des entreprises comme Bombardier ont les moyens de leurs
ambitions sur la scène internationale
et peuvent très bien se développer sur la scène internationale en ayant un
support minimum de la part des ambassades et des bureaux.
Pour ce qui
est des petites et moyennes
entreprises qu'on accompagne
principalement lors de ces missions, comme je vous le disais, le contexte et le climat font en sorte que c'est de plus en plus difficile de pouvoir organiser des missions en Russie.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. Mme la ministre, non? En complémentaire?
Mme
St-Pierre : Non, je n'ai rien à ajouter. Je pense que le sous-ministre a été très, très clair sur les possibilités de missions.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Alors, je
comprends qu'il va continuer d'y avoir, et fort heureusement pour nos
entreprises québécoises, des missions en Russie.
Oui, on peut
comprendre le climat difficile, politique. On le comprend, mais je reviens avec une des
citations de l'ancien premier ministre, que l'économique suit le
politique en Russie et c'est la façon de faire les choses. Donc, vous m'en voyez très surprise, de voir qu'il y
aura, si je compte à peu près ce que vient de nous dire le M. le
sous-ministre, au moins cinq à six
missions commerciales, en tant que tel. Donc, les entreprises y voient quand
même un potentiel, il est là, on le
sait. Donc, faire faire une économie de 879 000 $ avec la fermeture
du bureau versus le potentiel économique qui me semble de beaucoup
supérieur à cela est très surprenant, en tant que tel.
Alors,
j'aimerais qu'on m'explique; et surtout, Mme la ministre, vous avez abordé un
des volets qui est tout le volet
culturel que le Québec soutenait, particulièrement la Francophonie justement,
et qui était le bureau... On sait très bien
que le bureau d'Ottawa déléguait au Québec la partie francophone. Qui va le
faire dorénavant, puisque nous n'y serons pas? Et qui va accompagner, puisque justement, à l'époque, on disait
qu'Ottawa n'était pas à la hauteur des attentes du Québec? Et, on le sait, là, le Québec, on
reconnaît qu'il y a un potentiel important, là. Il y a des échanges commerciaux
de plus de 600 millions de dollars
actuellement, ce qui est 40 % de tous les échanges entre le Canada et la
Russie. Alors, vous comprendrez que
je prends beaucoup de temps, là, sur la question de Moscou parce que je trouve
ça bien important, c'est stratégique.
Économiquement, oui, on comprend la situation politique, mais, économiquement,
pour les entreprises québécoises, une
économie de 879 000 $ annuellement versus le potentiel de
développement économique pour nos propres entreprises, vous comprendrez,
Mme la ministre, que la pilule est dure à passer. Il faut se le dire comme ça.
Alors, est-ce
que vous pouvez nous donner plus d'informations sur le motif? Parce qu'au-delà
d'un choix stratégique ou politique,
dans le sens de situation politique, pourquoi économiser 879 000 $
pour priver des dizaines d'entreprises québécoises
d'un potentiel économique quand on sait que... et c'est votre collègue, là, le
ministre, votre prédécesseur, le député
de Mont-Royal, qui nous disait qu'Ottawa négligeait, justement, le travail, en
tant que tel, au niveau du travail des provinces.
Alors, je veux juste comprendre, là, pourquoi on abandonne à Ottawa, puisqu'on
a ouvert parce qu'Ottawa ne faisait pas l'affaire.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
• (9 h 30) •
Mme
St-Pierre : Bon.
Tout d'abord, ça ne veut pas dire que l'accompagnement sera nul, là.
Évidemment,
on va continuer à accompagner nos entreprises dans les régions où nous n'avons
pas de bureau. On va continuer à accompagner nos entreprises, et il y a
de l'expertise ici, sur le terrain. Mon collègue M. le ministre du Commerce extérieur va être là également pour
accompagner les entreprises. Investissement Québec est là, et les entreprises
vont continuer d'être accompagnées. Je pense
que, la députée, je comprends son inquiétude. Elle dit que c'est une pilule
qui est dure à avaler, mais elle a
certainement en mémoire, parce que je pense qu'à ce moment-là elle était chef
de cabinet, lorsque le gouvernement du Parti québécois, de M. Bouchard
avait éliminé la moitié des délégations et bureaux à l'international, coupé plus de 130 postes. Je veux dire, il y a
certainement des gens qui ont souffert, mais il fallait à ce moment-là
que la décision soit acceptée.
Puis je pense
que les gens sur le terrain, ici, ont continué d'accompagner, puis ils ont
essayé de faire en sorte que les effets soient les moins négatifs
possible.
Alors, c'est sûr que, je le répète, ce ne sont
pas des décisions faciles à prendre, mais je vous souligne que, l'année dernière, dans vos crédits, vous aviez
coupé, de votre côté, 20 millions de dollars. Alors, notre effort est
moindre. Il y a un effort, parce que tous les ministres et tous les
ministères doivent faire des efforts pour arriver à l'équilibre budgétaire, et nous allons essayer de travailler
encore plus en accompagnement ici. Et il y a d'autres ressources aussi. Je pense, comme je le disais, à Investissement
Québec, mon collègue du Commerce extérieur, qui pourra accompagner ces organismes. Le collègue et son équipe, ils
pourront accompagner les organismes... c'est-à-dire, les entreprises qui auront
besoin d'aide. Le sous-ministre le disait, même, concernant les possibles
missions en Russie, soulignait qu'il y a des entreprises qui commencent à se
poser la question à savoir si elles vont y aller ou pas.
Pour
ce qui est du volet culturel, oui, j'étais très heureuse, j'en étais très
consciente, mais les artistes qui se sont produits là-bas, ils se produisaient... ont commencé à ouvrir les
marchés avant que le bureau soit ouvert. Le bureau aurait peut-être pu être un tremplin, mais je pense que
le contexte politique n'est plus le même qu'il l'était, et les perspectives
ne sont plus les mêmes qu'elles pouvaient être il y a deux ans, ou même l'année
dernière, ou il y a quelques mois.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, en soulignant qu'il vous reste à peu
près six minutes.
Mme
Poirier : Merci. On va traverser un petit peu plus au sud, on
va aller à Shanghai. Je comprends qu'il y a une décision, concernant Shanghai, qui a été prise — j'aimerais savoir si la ministre sait que ça
avait pris un an et demi pour obtenir
l'accréditation, par le gouvernement chinois, de notre délégué qui avait été
choisi — en
bloquant la nomination de M. Louis Dussault, professeur invité de la
Shanghai International Studies University, commissaire du pavillon de Montréal à l'Exposition universelle de Shanghai en
2010, donc un grand expert de la Chine. Le poste est vacant pour,
minimalement, une autre année et demie, puisqu'il faudra recommencer le
processus.
Alors, est-ce que la ministre peut justifier la
décision de ne pas avoir accepté la nomination de M. Dussault?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Alors, merci, M. le Président. Mme la députée, nous avons mis fin au contrat de
M. Dussault dans les règles de l'art,
c'est-à-dire ce que stipulait son contrat. Encore là, ce n'est pas une décision
facile à prendre, mais nous en sommes venus à la conclusion que le
travail pouvait être fait par le bureau qui est à Pékin.
Nous allons
aussi avoir une mission en Chine. Le premier ministre va effectuer une mission
en Chine à l'automne prochain, donc
le travail va continuer à se faire. Et M. Dussault évidemment était déçu de
cette décision. Mais, encore là, on
parle d'un montant de 188 600 $. Alors, il y avait des décisions à
prendre, il y a des économies à faire, et nous avons fait en sorte que nous puissions continuer
d'agir — je
comprends que c'est un grand territoire, la Chine, là, vous allez me
dire — continuer
d'agir en Chine. Mais nous le ferons à partir de Pékin dorénavant.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Poirier : Alors, dans vos remarques préliminaires, Mme la
ministre, vous nous avez dit que la Chine est un marché plus
prioritaire, que c'est naturellement une grande puissance pour laquelle votre
gouvernement souhaite justement mettre des énergies.
Je comprends que vous préparez une mission pour
le premier ministre. Justement, il n'y aurait pas eu lieu justement de bénéficier de l'expertise de M.
Dussault justement pour la venue du premier ministre? Si je me rappelle bien,
c'est une jeune attachée junior qui est là
justement et qui attendait M. Dussault pour justement finir sa formation, et
cela, sans remettre en question ses
compétences. Alors, il n'y a actuellement, seulement, que deux ressources
affectées à Beijing. C'est peu pour l'envergure que vous prévoyez.
Moi, je veux
bien comprendre, là, quel est le développement qu'on veut vraiment faire vers
la Chine. Avons-nous de réelles intentions ou tout simplement juste de
l'occupation?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Tout
d'abord, je pense
que qualifier notre représentante au bureau de Pékin de «junior», c'est un
peu fort, puisqu'elle fait un excellent travail.
Ce choix, il
a été fait en fonction des possibilités budgétaires que nous avions. J'inviterais la députée... Si, pour elle, c'est une
mauvaise décision, la décision que nous avons prise au sujet de Shanghai, bien,
quelles auraient été, selon elle, les
décisions qu'il aurait fallu prendre ailleurs? Parce qu'on regarde l'ensemble
de notre développement sur la scène internationale, et, lorsqu'on
regarde les choix qu'on a faits, on a essayé de faire en sorte que des territoires
puissent continuer à être couverts quand même. Encore là, ce sont des décisions
qui sont prises dans un contexte économique difficile.
Les Québécois s'attendent à ce que nous atteignions l'équilibre budgétaire dans
deux ans. Lorsque le contexte sera
plus favorable, bien sûr que nous allons continuer notre développement et nous
allons essayer d'aller au-delà de ça aussi, de rétablir, mais aller plus
loin.
Et
entre-temps, bien, nous devons nous concentrer sur des régions, et la Chine est
une région prioritaire. C'est une
économie émergente. On a un bureau à Pékin. Il y a une mission économique qui
va partir avec le premier ministre à
l'automne. Nous allons aller dans le Shandong. J'ai rencontré le gouverneur du
Shandong quand j'étais en mission à Atlanta, et il y a un gros potentiel là.
Alors, nous allons continuer notre travail, nous allons mettre les bouchées
doubles, et je suis convaincue que nous allons réussir.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, 1 min 30 s.
Mme
Poirier : Alors, M. le Président, je ne remettais pas en
question la qualité du travail de la personne, c'est simplement qu'elle est arrivée depuis très peu,
alors, c'est dans ce sens. Donc, ce n'est pas une personne qui a une assise,
en tant que tel, et qui doit organiser une
mission pour un premier ministre. Alors, on s'entend que c'est un fardeau très,
très lourd. Et c'est assez paradoxal
de dire que pour nous c'est prioritaire et que l'on réduit les effectifs et
surtout la qualité de la personne qui avait été nommée pour aller à Shanghai et qui avait
justement cette expertise pour faire en sorte qu'on puisse avoir une
entrée importante sur un marché que vous-même, vous qualifiez de prioritaire.
Alors, Mme la
ministre, ce sont des décisions qui m'apparaissent plus idéologiques, en tant
que tel, et j'aimerais ça comprendre
comment on va faire d'ici encore un an et demi. Qu'est-ce qui va se passer, là,
dans le prochain an et demi? Alors, il n'y a pas de développement
possible d'ici un an et demi, puisqu'il n'y a pas de certificat.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Il reste 10 secondes à ce bloc. Peut-être que les députés du côté gouvernemental seraient prêts à
accorder du temps à la ministre pour répondre. On me fait signe que oui.
Alors, Mme la ministre, vous pouvez entreprendre la réponse.
Mme
St-Pierre :
Bien, je vais juste reprendre au bond; on ne peut pas prêter à des
parlementaires des intentions. Mme la
députée dit qu'on a fait des choix idéologiques. J'aimerais souligner que ce ne
sont pas des choix idéologiques qui ont été faits.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Vous avez raison. Mme la
députée, j'ai réagi en entendant. J'aurais dû le souligner. Mais je sais que la députée d'Hochelaga-Maisonneuve connaît
bien le règlement et sera prudente, ne prête pas d'intention.
Est-ce que
vous souhaitez poursuivre la réponse, Mme la ministre, sur l'intervention de la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve ou vous préférez attendre une question
du côté gouvernemental?
Mme
St-Pierre :
Bien, c'est-à-dire, je vais compléter en disant que nous avons quand même un
personnel. Ce n'est pas une seule
personne qui travaille en Chine, nous avons 16 personnes qui sont sur le
territoire, là. On a quand même une
équipe qui est là, la personne n'est pas seule. Et nous avons évidemment au
ministère un pupitre Asie. Alors, il faut aussi contextualiser pour dire
qu'il n'y a pas une seule personne sur l'ensemble du territoire chinois.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie, Mme la ministre, pour ces précisions. Je me tourne maintenant...
et je suis heureux de souligner la présence du whip en chef du gouvernement
parmi nous, le député de Huntingdon, qui lancera le bal du côté gouvernemental
pour un bloc d'environ 20 minutes.
• (9 h 40) •
M.
Billette : Bien, merci beaucoup, M. le Président. Comme vous l'avez si
bien dit : Député de Huntingdon avant tout. Je vous salue. C'est la première occasion qu'on a de pouvoir
échanger. Je veux saluer également Mme la ministre. C'est également une première, la première fois en
six ans où je peux assister aux crédits de ma collègue. Et je veux saluer
également mes collègues, les collègues des deux groupes d'opposition également.
En ce presque mois de juillet, on est encore à l'étude
des crédits mais tellement importants au niveau des Relations internationales, on le voit. Et je veux parler beaucoup
de perspectives d'avenir au niveau du
ministère, de votre ministère, de
notre ministère également. Je veux saluer également l'équipe qui vous
accompagne, qui vous appuie dans cette démarche.
On va parler beaucoup
de vision. Je pense, il faut regarder en avant et voir un petit peu
l'environnement dans lequel vous
devez opérer au niveau des relations internationales, qu'on doit tous opérer.
On remarque, au niveau de la concurrence internationale, de plus en plus
de pays, de provinces sont présents sur l'échiquier mondial. On le voit, que ça
soit des pays comme la Suisse ou d'autres
provinces, comme l'Ontario, l'Alberta, Saskatchewan, ils sont omniprésents. Il
faut se donner une vision également
dans un contexte où c'est très dynamique. On ne parle pas d'un ministère ou de
processus qui sont très statiques,
mais très dynamiques. Ça évolue rapidement dans le temps. Les conjonctures
économiques peuvent changer de façon
très rapide, les relations également. Et, je vais vous dire, c'est très
important, ces relations-là, pour le comté
de Huntingdon. On est principalement la plus grande porte d'entrée au niveau de
la province de Québec. Le poste de
Saint-Bernard-de-Lacolle, qui est le deuxième plus important au Canada, est
situé sur le territoire de Huntingdon. Nos voisins sont les Américains, les États de New York et du Vermont et, de
l'autre côté, l'Ontario. Et même que les relations sont encore plus importantes : pour couvrir
le comté de Huntingdon, je dois passer par les États-Unis pour aller voir les
citoyens de Dundee et d'Akwesasne. Donc, on
voudra s'assurer que les relations sont très bonnes avec les Américains,
car elles sont essentielles à la
représentation d'une partie du Québec à ce moment-là, puis d'autant plus, pas
juste au niveau géographique,
représentation également au niveau de l'économie du comté chez nous. C'est
essentiel, les relations qu'on peut
avoir à l'international, avec le nombre d'employés, des travailleurs étrangers
saisonniers sur les fermes. Dans le comté de Huntingdon, on en dénombre tout près de 6 000 qui viennent
principalement du... des Guatémaltais et des Mexicains également qui viennent ici pour soutenir notre
économie, travailler sur nos fermes. Et c'est des employés qui sont essentiels
pour pouvoir avoir des produits qu'on va
consommer et également exporter ces produits-là à la grandeur de la planète.
Puis l'exportation, M. le Président, comme le
sait si bien Mme la ministre, c'est près de 46 % du produit intérieur brut. Donc, on voit que notre économie
est tributaire, de façon importante, des marchés extérieurs, des relations
qu'on peut avoir avec ces personnes-là.
Juste aux États-Unis, là, au niveau du produit intérieur brut, là, c'est tout
près de 20 %. Ça veut dire qu'un
produit sur cinq qui est fabriqué... la valeur qui est fabriquée ici... est
exporté vers les États-Unis. Et, je
vais vous dire, les défis sont énormes, M. le Président. On n'a qu'à penser à
la fragilité de l'économie mondiale après
les récessions, la récession de 2008‑2009. On parle avec beaucoup de gens qui
font de l'exportation. Les commentaires sont toujours les mêmes : Ça a été difficile au niveau de
l'exportation, et c'est très fragile. La reprise est très, très lente, et ça, à la grandeur de la planète, M. le Président.
Donc, la reprise se fait de façon sûre, mais très, très rapide. On ne verra
pas la relance économique qu'on a vue dans les années 2005-2006, 2007-2008. Je
pense que l'économie a souffert beaucoup dans les années 2008‑2009; peut-être moins ici, au niveau du
Québec, avec les gestes que le gouvernement avait posés à l'époque.
Un
autre défi également qui est très important, c'est le vieillissement de notre
population. On parle souvent de produits, d'exporter nos produits, de
faire la promotion de ces produits-là à l'extérieur, mais, ce qui est très
important également, il faut être capables
de les produire. Si on n'a pas le bassin de main-d'oeuvre suffisant... La
population active du Québec, de 2014
à 2024, va décroître d'environ 0,2 %... de gens qui vont être actifs sur
le marché du travail. Donc, c'est important. Et je crois que c'est le
ministère qui nous touche aujourd'hui. On ne doit également pas juste faire la promotion de l'exportation, mais on doit également
faire du recrutement de cerveaux, de travailleurs également pour venir appuyer nos entreprises qui vont pouvoir, à ce
moment-là, avoir un impact direct sur l'économie, sur les exportations du
Québec et même la consommation intérieure de notre province.
Et
votre ministère va avoir un rôle très important dans cette reprise économique
là. On n'a qu'à penser sur le front des
exportations, la prospection, également, des investissements internationaux,
des entreprises qui viennent s'établir ici, qui mettent des filiales ici, qui vont embaucher des gens ici, également
sur le recrutement, comme je le disais plus tôt, des travailleurs étrangers, et tout ça dans une dynamique, M. le
Président, de développement de nouveaux territoires. On regarde, voilà 20 ans, c'étaient presque
uniquement les États-Unis... 20, 30 ans, c'étaient particulièrement les
États-Unis qui étaient notre seul
marché qu'on ciblait. Et on voit maintenant — Mme la ministre parlait tantôt de la
Chine — l'Inde
également. Qui aurait pensé voilà 50 ans que
la Chine était pour devenir une puissance mondiale telle qu'elle l'est? L'Inde
qui suit très près en arrière... le Brésil, qui va en devenir une.
Donc, c'est un monde
qui est peu statique, qui est très dynamique, qui évolue rapidement, ce qui
apporte des changements importants également
au niveau des relations internationales que le Québec peut avoir avec ses différents partenaires. Puis, même au Canada, cette vision-là a changé. Ils ont développé un plan d'action, je crois, c'est en novembre dernier,
le plan d'action sur les marchés internationaux, qui ont revu un petit peu leur manière de faire de la
diplomatie, qui maintenant ont des
secteurs dans leurs propres ambassades, des secteurs économiques pour aller
faire du recrutement, de la
prospection d'entreprises, de la promotion également de nos entreprises, de
notre savoir québécois. La Chine, la Suisse sont rendus également très présents sur ces marchés-là, et les provinces
également, l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario qu'on ne voyait pas, qui sont omniprésents, qui ont suivi un petit peu
le modèle qu'on avait mis de l'avant, du Québec. Et, je vais vous dire, le défi est encore plus grand. Il ne faut pas
voir ça comme une dépense, mais vraiment un investissement lorsqu'on se déplace à l'étranger, pour avoir des
bénéfices aussi économiques que culturels à la grandeur de la planète. Et, je vais vous dire, malgré les coupures dont a
fait état notre collègue tantôt, il faut demeurer très efficaces et efficients
dans ces démarches-là.
Donc,
le nouvel environnement, je pense qu'il faut travailler, vous l'avez mentionné
tantôt. Il y a des nouveaux acteurs
également. On pensait auparavant que c'étaient uniquement le gouvernement, les
différents ministères, principalement le
ministère des Relations internationales, qui devaient s'occuper de cette
tâche-là. Mais, on regarde, maintenant c'est beaucoup plus large que ça, c'est des individus même, que ça soit des
entreprises culturelles — on n'a qu'à penser au Cirque
du Soleil; des jeunes comme tout le monde voit monter depuis quelques semaines,
Eugenie Bouchard. Je pense que c'est une très belle carte pour le
Québec. Donc, c'est des gens. Céline Dion l'a fait. Et on voit de plus en plus
des institutions, comme des villes. Et je
peux en nommer quelques-uns juste au niveau du ministère. L'Immigration est
présente maintenant, la Culture,
l'Économie, le Tourisme, l'Éducation, en plus des organismes comme
Investissement Québec, la Caisse de dépôt et placement, la SODEC, et
j'en passe, M. le Président. Il y en a plusieurs.
Donc, c'est important
de ne pas le voir comme un seul acteur, mais de le voir comme un chef
d'orchestre des différents acteurs pour
pouvoir maximiser à ce moment-là l'investissement qui est fait pour aller aussi
bien développer le Québec et s'assurer que le Québec puisse continuer à se
développer.
Le nouvel
environnement également inclut les médias sociaux. Je pense que c'est devenu un
incontournable. M. le Président, je veux
féliciter également la ministre. On a pu suivre sa dernière mission en France,
qui était très bien, très bien
documentée sur les réseaux sociaux. Donc, on pouvait voir l'impact de la
présence de la délégation du Québec en
France via le réseau social, probablement un des plus populaires maintenant,
qui est Twitter. Donc, on l'a suivie pendant quelques journées. Et on peut voir les relations,
le travail qui est fait, les portes qui s'ouvrent à ce moment-là, et tout ça
grâce aux médias sociaux. Et la compétitivité internationale, je pense, c'est
un autre joueur important dans le nouvel environnement.
Ma première question
pour la ministre, M. le Président. On regarde un petit peu le contexte, la
dynamique du contexte. J'aimerais ça que
vous nous fassiez la démonstration ou démontriez ce que votre ministère va
faire pour devenir un vecteur de compétitivité pour l'ensemble du
gouvernement dans le cadre de son action internationale.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le député
de Huntingdon. Mme la ministre, la parole est à vous.
• (9 h 50) •
Mme
St-Pierre : Merci. Merci, M. le député. Vous avez bien
expliqué le contexte et la situation dans lesquels on peut se retrouver par rapport au marché, à la
scène internationale. Le Québec a besoin d'être davantage connu sur la
scène internationale, et je pense que ça, c'est une des priorités que nous
devons avoir, non pas uniquement comme ministère, mais comme gouvernement.
Donc, l'ensemble des organismes qui ont des
directions internationales ou des ministères qui ont des directions internationales vont faire en sorte qu'on puisse
mettre tous nos efforts en commun, nos efforts ensemble pour mieux faire
connaître le Québec sur la scène internationale.
Le ministère
des Relations internationales aura 50 ans en 2017, alors, 50 ans de travail
acharné, de gouvernement en gouvernement.
Je pense qu'il faut le souligner aussi, chaque gouvernement qui est arrivé à la
tête du Québec, chaque formation politique qui est arrivée à la tête du gouvernement ont
toujours eu cette volonté de faire connaître le Québec sur la scène internationale et de faire en sorte que
l'image du Québec soit bonne sur la scène internationale et faire comprendre
qu'il fait bon aussi d'investir ici et même
de venir vivre ici. Vous avez mentionné la question des médias sociaux. Je
pense qu'il faut saisir cette occasion des médias sociaux pour rayonner
sur la scène internationale. La question des médias sociaux peut faire peur. Des gens vont dire : Bon, bien, sur les
médias sociaux, on dit un peu n'importe quoi. Ils se disent : C'est un peu l'ancien perron d'église où il y
avait un peu de mémérage. Mais on peut se servir des médias sociaux comme
d'un outil fort puissant et performant.
Vous avez souligné la
mission en France, mais les deux premières missions qui ont été faites également,
les trois missions. On a voulu s'en servir,
de ces médias, pour démontrer aux Québécois qu'effectivement chaque dollar investi, bien ce sont des
dollars qui sont bien investis. Et se servir aussi de nos organismes. Vous avez
parlé du CALQ, de la SODEC, vous avez parlé
d'organismes aussi à vocation économique,
Hydro-Québec. Il y a
des organismes du gouvernement
qui sont très actifs sur le plan international, et on doit travailler, tout le
monde, dans une même stratégie et mettre nos ressources, enfin mettre les
énergies le plus possible en commun.
Donc, nous allons
avoir un plan d'action qui va être déposé à l'automne, et ce plan d'action là
va couvrir 2014‑2018 pour faire en sorte
qu'on accentue davantage notre travail.
Nous avons, je l'ai dit, ce devoir de
faire en sorte que le Québec soit encore plus connu sur la scène
internationale. Il faut que les moteurs de l'économie du Québec se remettent en marche. Ils ont été mis un peu au
neutre au cours des derniers mois. Et les deux grands projets qui seront
vraiment nos... ça sera notre discours
partout, et c'est écrit noir sur blanc dans ma lettre-mandat que le premier
ministre m'a donnée, c'est la question
du Plan Nord, relancer le Plan Nord. Pour nous, c'est majeur. On sait que les
termes «Plan Nord» étaient déjà
entrés dans le vocabulaire. Lorsqu'on dit «Plan Nord», on sait exactement de
quoi on parle. Alors, il faut le
faire connaître davantage, ce Plan Nord, et montrer à quel point il y a des
possibilités d'investissement qui sont fantastiques, tout cela dans,
évidemment, le respect de l'environnement et dans le respect aussi des
populations qui vivent au Nord, qui auront
leur part dans tout cela en termes de travail, en termes de retombées, en
termes de redevances. Il faut aussi
respecter les populations. Donc, une vision qui a été reprise par notre premier
ministre, qui avait été lancée par le
gouvernement de M. Charest et qui a été reprise par notre premier
ministre, et c'est vraiment notre volonté de le faire.
Nous
allons aussi parler de cette stratégie maritime qui est une vision du
développement économique du Québec qui
est fort emballante. Et on parle du transport. Vous savez, quand on réalise, et
on le sait, mais il faut le visualiser puis le réaliser, que le Saint-Laurent, ça nous conduit aux Grands Lacs et vice
versa... c'est une voie qui est importante, et il faut lui donner son
maximum de potentiel, toujours dans le respect évidemment de l'environnement.
Il faut respecter les écosystèmes. Il faut
faire en sorte que ce transport se fasse avec les plus grands standards. Donc,
il y a du développement économique
là. On parle du tourisme. Dans la stratégie maritime, il y a un volet
tourisme. Ici, à Québec, l'année dernière, par les bateaux de croisière, on a accueilli
150 000 visiteurs. Alors, ce sont 150 000 visiteurs qui
descendent du bateau, qui vont dans
les restaurants, qui vont dans les boutiques, qui vont dans les musées, qui
regardent, et on peut développer ça
davantage au Québec, «l'économie bleue», qui est, pour moi, un beau terme,
«l'économie bleue», qui est une expression qui existe depuis une dizaine d'années, qui fait en sorte qu'on
développe les économies, l'économie qui est reliée à l'eau. Et on est capables, au Québec, de développer
l'économie bleue. D'ailleurs, tout le monde connaît l'institut de recherche qui
est situé à Rimouski, qui fait des
recherches exceptionnelles et qui est à la fine pointe, qui est reconnu un peu
partout à travers le monde et que nous, Québécois, nous ne connaissons
peut-être pas suffisamment.
Alors,
c'est là-dessus. Se servir aussi de ces médias sociaux pour
vraiment camper notre mission. Mais évidemment il y a toute l'action du ministère, de ceux et celles qui oeuvrent au
sein du ministère pour faire en sorte que cette vision soit poussée davantage. Donc, plan d'action qui va
être présenté à l'automne prochain, qui avait été préparé avant que j'arrive — je le dis puis je suis très heureuse que ce
travail était déjà en cours — et qui est fait de façon très rigoureuse,
très sérieuse, et nous allons continuer
notre poussée. Puis évidemment, en 2017, faire en sorte que les Québécois
réalisent le travail de la diplomatie
québécoise au cours des 50 dernières années. C'est la doctrine
Gérin-Lajoie. C'est là où nous sommes dans nos champs de compétence.
Bien, c'est là que nous allons faire les efforts.
Et je pense qu'avec
la relation, aussi, privilégiée et unique que nous avons avec la France on est
capables de développer quelque chose
d'extraordinaire et aller bien sûr vers des économies émergentes. La
francophonie, il va y avoir, en
Afrique, un potentiel économique considérable. On dit qu'en 2050 les
démographes prévoient qu'il y aura une population qui pourrait atteindre
2 milliards de personnes. Et, dans ces 2 milliards de personnes, on
parle de 700 000 locuteurs francophones.
C'est du monde, ça. Alors, avec le travail que nous faisons et notre action à
l'Organisation internationale de la Francophonie, qui va, à Dakar, avoir
une stratégie économique, on est capables vraiment, vraiment de faire des
affaires intéressantes.
Vous parlez de
population vieillissante. Oui, il faut attirer de la main-d'oeuvre chez nous,
il faut attirer de la main-d'oeuvre qualifiée, et l'accord sur la
reconnaissance des acquis est quelque chose qui est fondamental, qui est formidable. On a regardé le travail qui a été fait
depuis. Les gens pourraient dire : Ah! bien, ce n'est pas beaucoup,
1 000 permis, mais il faut que
ça se fasse, peut-être tranquillement aux yeux de certaines personnes, mais il
faut que ça se fasse bien, et ça se
fait très, très bien. Et ça, c'est un message aussi très positif qu'on envoie
aux personnes qui viennent s'établir ici, et il y a d'autres régions du
monde qui aimeraient bien avoir un tel accord.
Alors,
je ne sais pas si j'ai répondu à votre question. Mais c'est vraiment pour nous
une volonté. On est très, très enthousiastes par rapport à cette mission
que nous avons et nous sommes convaincus qu'on est capables de franchir, d'arriver avec... Les défis qui se présentent
devant nous doivent être vus comme de bonnes occasions de développer le Québec.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Vous me
permettez; vous avez mentionné que, selon des démographes, on parlait,
en 2050, de 2 milliards de population en Afrique. Vous avez dit que, sur
ce, il y avait 700 000 ou 700 millions de locuteurs français?
Mme
St-Pierre :
Excusez-moi, c'est 700 millions. J'ai dit : 700 000.
Le Président
(M. Ouimet, Fabre) : C'est ce que je pensais. 700 000, ce
n'était pas impressionnant. 700 millions, ce l'est beaucoup plus.
M. le député de Huntingdon, il vous reste à peine deux minutes.
M.
Billette : On fait ça rapidement. Je vous félicite pour votre écoute,
M. le Président. Je pense que vous êtes à l'écoute des moindres détails,
et ce qui fait votre force de président.
Merci
beaucoup, Mme la ministre. Je pense que c'est intéressant, ce qu'on a entendu.
Il y a un mot que je retiens, c'est
de la «vision», de la vision pour voir loin en avant. Ce n'est pas des gestes
concrets qui vont se réaliser en un clic, comme on peut dire, mais je pense que
c'est d'avoir une vision, puis il y a trois éléments, je pense, qu'il faut
retenir, que vous avez mentionnés.
Premièrement, c'est la synergie qui doit être créée pour la réussite de toute
action qui va être posée, et un terme
qui va bien au niveau stratégie, c'est travailler «ensemble». Le mot
«ensemble», je pense, va faire la force
du Québec pour les prochaines années. Également intéressant; votre plan
d'action 2014‑2018. Je pense que ça va être
vraiment une stratégie qui va être claire, qui va bien définir à ce moment-là
les actions et les gestes que vous allez poser pour le bien-être de
l'économie du Québec et de la vision du Québec également à l'international. Et
ce que j'ai beaucoup aimé également, c'est
au niveau des opportunités. Si on regarde, il faut offrir des opportunités aux
gens. Lorsqu'on a une compétitivité
qui augmente au niveau international, il faut avoir, dans son portefeuille, des
opportunités qui sont intéressantes pour les gens à l'étranger. Je crois que
vous avez mis la main sur deux qui sont essentielles, je pense, qui font l'envie de plusieurs régions, plusieurs
provinces, plusieurs pays également, qui sont le Plan Nord et la stratégie
maritime.
La question,
ça va être très bref comme question. Il y a deux mots, je pense, qu'il faut
voir également, c'est les mots
«compétitivité» et «accroissement» des revenus. Je pense que le défi est double
à ce moment-là. Et, la question, je ne sais
pas si vous pouvez y répondre : Quelles sont vos perspectives au niveau de
ces deux éléments là, la compétitivité et l'accroissement des revenus
pour l'État?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, il vous reste
10 secondes par mot. Je pense qu'on va... Au prochain bloc, on pourra y revenir. C'est une excellente question, on
pourra y revenir. Alors, je me tourne vers le deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Mirabel, vous avez la parole pour un bloc de...
minutes.
Mme
D'Amours : Merci. En vertu de la Loi sur l'administration publique,
votre ministère doit établir des objectifs dans son plan stratégique, de mesurer sa performance à partir
d'indicateurs. Moi, très brièvement... quels sont les trois principaux
objectifs du ministère des Relations internationales?
Comment
mesurez-vous votre performance par rapport à ceux-ci? Et quels résultats
concrets visez-vous pour les années 2014‑2015 et 2015‑2016?
• (10 heures) •
Mme
St-Pierre :
...premier objectif, c'est l'amélioration de l'image du Québec sur la scène internationale. Je
pense que ça, c'est une chose sur
laquelle on doit se pencher. Comment le mesurer? Bien, écoutez,
c'est sûr qu'il y a peut-être
des spécialistes qui sont capables de
mesurer ça de façon très, très précise, mais je pense que ça se mesure
aussi dans la relation qu'on a quand
on fait des relations bilatérales, quand on rencontre des gens, quand on
rencontre des homologues, qu'on
rencontre des groupes et que, par
rapport aux questions
qu'on nous pose, on est capables de mesurer ou de voir quelles sont pour eux soit leurs inquiétudes ou
quels sont leurs... plus des questionnements que des inquiétudes. Et je pense que ça, c'est assez important.
Sur la question
d'améliorer l'image du Québec, j'entends par là faire en sorte qu'on puisse
démontrer que, sous notre administration, pour les quatre ans que nous avons devant nous... c'est démontrer que
nous sommes une terre d'accueil, que
nous sommes ouverts sur le monde, que nous voulons faire en sorte que bien sûr
on sache qu'au Québec nous avons des valeurs fondamentales, des valeurs communes et qu'on fasse connaître
ces valeurs, qu'on fasse connaître les droits aussi des gens, et c'est
une question pour nous qui est très, très importante. Nous avons besoin aussi,
dans les actions ministérielles, de faire en
sorte que... un autre objectif, c'est bien
sûr l'économie du Québec.
On veut que l'économie du Québec
se remette en marche. Alors, il faut faire en sorte qu'on augmente nos
exportations, qu'on augmente nos échanges, qu'on démontre que notre capacité ici de rendre des services... notre
capacité est excellente en termes de main-d'oeuvre, qu'on
a de la main-d'oeuvre qualifiée, qu'on a de bonnes écoles, qu'on a des
services de santé qui sont appropriés. Alors, je pense que ça, c'est assez important.
Donc, le plan d'action... l'élaboration du plan
d'action, on le fait en 2013‑2014.
Donc, c'est la première année de l'exercice. Puis on va faire évidemment
en sorte que ces objectifs soient rencontrés.
Pour votre question
sur la mesure des objectifs, c'est une question qui, à mon avis,
est pertinente, mais je ne pense pas que ça se limite à mesurer en
termes de chiffres ou en termes de pourcentages. Il faut atteindre évidemment
le maximum. Et, si vous voulez un complément, on peut peut-être passer, si vous l'acceptez, la parole à M. Audet
qui pourrait vous donner un peu plus de précisions sur le plan stratégique.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'on a un consentement à
gauche? On a un consentement du côté gouvernemental. Alors, M. Audet, la
parole est à vous.
M. Audet
(Michel) : Merci, M. le Président. Donc, notre plan stratégique dont parlait la ministre sera déposé à l'Assemblée
nationale à la rentrée, après les vacances d'été.
On va y retrouver un certain nombre d'axes,
d'orientations, d'objectifs, et pour chacun des objectifs il y aura également des indicateurs. Nous avons déjà
commencé, il y a quelques années, à développer un regroupement d'indicateurs
pour mesurer notre
action à l'étranger, et je vais juste vous en donner quelques exemples. Mais,
par exemple, on évalue chacun de nos
postes à l'étranger et la performance du ministère par rapport au nombre
d'entreprises que nos employés accompagnent
à chaque année à l'étranger, partout dans le monde, en matière, entre autres,
de promotion de l'exportation. On
fait la même chose avec le nombre d'artistes que l'on appuie à l'étranger. On a
également un suivi diligent qui est fait sur le nombre de rencontres à
haut niveau que l'on fait avec des décideurs étrangers également sur les
différents territoires où nous sommes
présents. Nous avons également des indicateurs sur le nombre de jeunes
Québécois qui ont vécu des
expériences de travail dans d'autres pays soit avec les affiches jeunesse soit
avec nos différents programmes de
jeunesse et de solidarité. Nous avons également des indicateurs sur le nombre
d'actions de promotion de notre offre éducative pour aider les
universités à faire du recrutement et étudier à l'extérieur, également, du
Québec, etc.
Donc, le plan
stratégique, avec ces objectifs, va reposer, en termes de mesures de reddition
de comptes, sur des indicateurs de ce type.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée.
Mme
D'Amours : M. le Président, j'aimerais vous faire un commentaire. Dans
ma courte vie de députée, depuis le 7
avril dernier, c'est ma troisième commission
et c'est la première fois que j'ai un sous-ministre qui me répond clairement, et
j'aimerais l'en remercier. Merci beaucoup. Merci infiniment.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
On ne vous demandera pas les autres commissions que vous avez faites.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme D'Amours : Non. Je vais laisser
le soin aux gens de les chercher.
J'aimerais
revenir aussi sur la candidature de Michaëlle Jean. Récemment, le Québec
s'est prononcé en faveur, et vous
l'avez mentionné tout à l'heure, là, de la candidature de Michaëlle Jean pour diriger l'Organisation internationale de la
Francophonie. On sait que des défis de taille attendent Mme Jean. Mme Jean doit
en effet séduire les Africains, majoritairement, de l'OIF, 30 pays sur 57, et à
qui, selon les règles non écrites, là... devrait normalement revenir au
secrétariat général.
Donc, ma
question, c'est : Où en est la candidature de Mme Jean? Quelles sont les
représentations que le Québec fait pour promouvoir sa candidature? Y
a-t-il des pays qui l'ont officiellement appuyée? Et quelle est la position du
gouvernement fédéral dans ce dossier si vous avez eu la chance de discuter de
ça?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci. Merci, Mme la députée. Tout d'abord, Mme Jean va faire elle-même sa
campagne. Elle doit se déplacer et
elle doit aller rencontrer les différents pays membres de l'Organisation
internationale de la Francophonie pour faire part de sa vision de la
Francophonie.
Nous, nous
avons, avec le gouvernement fédéral et également le gouvernement du
Nouveau-Brunswick, décidé d'appuyer
la candidature de Mme Jean parce qu'elle nous apparaît une candidature
d'exception, exceptionnelle. C'est une
femme qui a une longue feuille de route. Elle a été gouverneur général. Elle
est chancelière de l'Université d'Ottawa. Elle représente... en fait, elle est très impliquée dans le dossier
d'Haïti à l'UNESCO à la suite de la tragédie du tremblement de terre.
Elle a été aussi grand témoin des Jeux olympiques de Londres et elle est assez
connue en Afrique, puisque, lorsqu'elle
était gouverneur général, le premier ministre Harper lui a confié plusieurs
missions sur le territoire africain. Alors,
la candidature est appuyée conjointement par le gouvernement fédéral, le
gouvernement du Québec et le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Nous sommes heureux de l'accompagner. Nous n'avons
pas, nous, à décider ou à faire le pointage, si vous voulez, des pays qui sont... c'est des choses qui relèvent de
ses démarches à elle lorsqu'elle va faire ses représentations. Et ce n'est pas un vote, à proprement parler,
comme on connaît, nous, en termes électoraux, là. À un moment donné, il y a
un consensus qui se fait autour d'une personne. Elle a des racines du Sud aussi
parce qu'elle est Haïtienne, d'origine haïtienne, mais elle a aussi des liens
avec l'Afrique parce que c'est ses racines, ses ancêtres sont Africains.
Nous avons
aussi évalué cette candidature en termes de message pour les femmes de la
Francophonie. Vous savez, le prochain
sommet va... le thème du prochain sommet, ce sont Les femmes et les jeunes,
vecteurs de paix, et je ne me souviens
plus du... mais, quand même, la question des femmes dans la Francophonie va
être au coeur du prochain sommet. Et
je pense que l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est une égalité de
droit, mais ça doit devenir aussi une égalité de fait. Et je pense que ça serait, et nous pensons que ça serait un
puissant message qui serait envoyé aux femmes de la Francophonie de faire en sorte que, pour les
prochaines années, ce soit une femme qui dirige l'Organisation internationale
de la Francophonie. Alors, en ce sens,
évidemment on l'appuie avec force. Bien sûr, nous sommes très respectueux des
opinions des autres pays et des autres États
membres de la Francophonie. Ce sera une décision qui va se prendre ensemble.
Les gens, les
dirigeants vont prendre cette décision ensemble. Oui, c'est vrai, vous avez
raison, il y a une règle non écrite
que le secrétaire général ou la secrétaire générale est du Sud, et
l'administrateur, du Nord. Ça sera aux États de choisir. Et le prochain secrétaire général ou la prochaine secrétaire
générale va choisir son prochain administrateur. Et tout cela doit se
faire dans un esprit d'ouverture et de dialogue.
Si nous
appuyons cette candidature, c'est parce
que nous y croyons, mais ne sommes
pas dans un mode où nous allons nous
imposer. Nous allons faire en sorte que nous disions... c'est-à-dire, nous allons le dire sur toutes les tribunes, que cette
candidature nous apparaît être la meilleure, mais nous allons respecter aussi
les opinions de ceux et celles qui auront des opinions différentes. Et, jusqu'à maintenant, je dois dire que j'ai senti énormément d'ouverture lors de ma visite la semaine
dernière, parce que j'ai fait plusieurs rencontres, dont une rencontre avec des
députés, et, parmi les députés, il y avait
deux femmes, et les deux femmes députées françaises ont dit spontanément à quel
point elles étaient heureuses que
nous ayons décidé d'appuyer la candidature de Mme Jean. J'ai fait part aussi de
ce que je viens de dire, exactement
dans les mêmes termes, à mon homologue, M. Laurent Fabius, qui a écouté ce que
nous avions à dire sur cette candidature.
Et j'ai aussi fait part de notre décision auprès de M. Diouf. Évidemment, il a
un devoir de réserve. Et il a écouté ce que nous avions à dire, mais son
devoir de réserve ne lui permet pas de se prononcer.
Alors, je
pense que les choses, pour le moment, se font bien. L'ambassadeur du Canada à
Paris travaille de son côté aussi,
nous avons notre délégation qui va travailler de son côté pour faire un peu de
travail de terrain, mais le vrai travail, le grand travail appartient à
Mme Michaëlle Jean elle-même.
• (10 h 10) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : M. le Président, j'aimerais parler du volet Francophonie et
des responsabilités de la ministre. Selon
vos voyages et vos observations, est-ce que la Francophonie avance ou recule?
Moi, j'aimerais ça vous entendre, là, sur ce sujet-là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
J'aime bien parler de missions plutôt que de voyages parce que, quand on part,
évidemment, en mettant le pied en
dehors de l'avion, on commence à travailler, et, quand on arrête de... en fait,
quand on rentre dans l'avion, c'est là que finalement on peut un peu
décanter.
Mais la
Francophonie, c'est un secteur qui est passionnant, puisque peut-être que nous,
en Amérique du Nord, avant que
l'organisation existe, on se sentait peut-être un peu seuls, dans notre
Amérique du Nord, 2 % de francophones, à faire en sorte qu'on développe notre passion pour le français, mais
aussi non seulement la passion, mais cet effort de protéger le français en Amérique du Nord. Et j'ai bien aimé
d'ailleurs — je fais
une petite parenthèse — le commentaire de Louis-José
Houde, lors des célébrations de la fête nationale, qui a dit que ce qu'il
aimait de tous les politiciens, c'est qu'on partageait tous cette même passion pour le français. Je vous avoue que
ça m'a fait du bien de l'entendre après avoir eu la responsabilité de l'application de la Charte de la
langue française pendant cinq ans et demi, parce que je l'ai vraiment,
cette passion.
Alors, la
Francophonie peut faire en sorte qu'on puisse développer quelque chose de très
fort et très puissant, et c'est pour
ça qu'on est ensemble. C'est une organisation qui inspire d'autres
organisations. On sait que le Commonwealth s'inspire de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il y a
des États américains aussi qui s'inspirent de ce qui se passe dans l'Organisation internationale de la
Francophonie. Les perspectives de développement sont importantes. Je l'ai
dit tout à l'heure, il va y avoir une
stratégie économique qui va être rendue publique lors du sommet de Dakar.
Alors, on a un potentiel économique
très fort et très puissant. Et, quand on met tous ces éléments ensemble, on
sait qu'on peut la faire grandir,
cette francophonie, la protéger. Et je pense que, lorsqu'on regarde les
chiffres, ce que ça veut dire, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'êtres humains sur la terre qui partagent la même
langue. Pensons à TV5 Monde. On rejoint 175, 176 millions de foyers avec TV5 Monde. Donc, il y a quelque
chose de puissant à faire dans l'ensemble des pays membres de
l'Organisation internationale de la Francophonie.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
...Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Lors de l'allocution du 9 juin dernier, là, à la rencontre
avec les chefs de poste de carrière, la
ministre des Relations internationales disait, et je la cite : «En dépit d'importantes
contraintes budgétaires, nous voulons ouvrir une antenne économique à
Houston.»
Pourquoi Houston, puis quels sont les coûts
prévus pour l'ouverture?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Alors, merci pour la question. Tout d'abord, il y avait
une délégation à Atlanta, plusieurs personnes travaillaient au bureau
d'Atlanta. Nous avons pris la décision de ramener la délégation d'Atlanta à une antenne, c'est-à-dire qu'il n'y
aura qu'une personne qui sera en poste à Atlanta. Et, avec ce que nous faisons
comme changements sur le plan budgétaire,
nous avons décidé d'ouvrir une antenne à Houston parce qu'il y a un potentiel
avec le Texas, sur le plan économique, qui
est très important. J'ai eu des discussions, d'ailleurs, avec mon collègue le
ministre du Commerce extérieur avant de
prendre cette décision. Comme vous le savez, il a été à la tête
d'Investissement Québec, alors il a
une bonne vision de ce qui peut être faisable en termes de développement
économique. Et, pour lui, c'était
vraiment essentiel de vraiment aller percer ce marché au Texas et d'avoir
quelqu'un en poste là-bas. Alors, ce n'est pas quelque chose qui coûte très cher, mais c'est un poste qui devrait,
entre guillemets, rapporter beaucoup, on le souhaite.
Pour ce qui est d'Atlanta, bien sûr, alors,
c'est comme un peu des vases communicants, nous allons faire des économies en ramenant Atlanta à une antenne et on
va mettre un peu d'argent à Houston pour pouvoir essayer de percer. Sur
le plan scientifique, il y a des choses à faire, il y a des perspectives
intéressantes au Texas.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Oui, M. le
Président. Avec les voyages et les discussions, est-ce que déjà il y a des pays
ou des entreprises étrangères qui ont
confirmé leur participation au Plan Nord? Ou, la stratégie maritime, là, est-ce
qu'il y a de nouvelles entreprises? Moi, j'aimerais entendre la ministre
là-dessus.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la ministre, en mentionnant
qu'il reste un peu plus de cinq minutes à ce bloc d'échange.
Mme
St-Pierre : Vous avez une bonne question. Cependant, je vous
rappelle que ça fait huit semaines que nous sommes assermentés, nous avons prêté serment, alors c'est un peu court.
Je peux vous dire que, dans les trois missions que j'ai faites, j'ai réalisé à quel point «Plan Nord», ça voulait dire
quelque chose. Ça, c'était la première constatation.
La deuxième; en
France, on savait que les Français étaient très, très intéressés par le Plan
Nord. Mais de vous dire : Concrètement,
telle entreprise s'est manifestée, moi, je n'ai pas, dans les rencontres que
j'ai eues... Mais il y a eu quand
même une annonce qui a été faite par le premier ministre, c'est dans la région
de Sept-Îles la semaine dernière, je pense,
qui a été faite, en lien avec le Plan Nord. Mais les gouverneurs des Grands
Lacs, lorsque je suis allée à Chicago, ont
compris. Quand on dit «Plan Nord», ils comprennent ce que ça veut dire. Mais,
pour votre question plus pointue, le nombre
d'entreprises qui ont décidé d'aller... enfin, qui ont manifesté... je ne peux
pas vous répondre à cette question-là aujourd'hui,
il faudrait que j'aille m'informer auprès de mon collègue M. Daoust. Mais, pour
moi, l'expérience que j'ai vécue dans ces trois missions, c'est d'abord
la connaissance du Plan Nord puis, deuxièmement, le regain d'intérêt.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Mirabel.
Mme
D'Amours : Moi, j'aimerais ça revenir un peu... Tout à l'heure, on a
parlé de Houston, puis je n'ai pas entendu
le coût. On m'a dit qu'il n'y aurait pas un coût... et ça, j'aurais aimé ça
avoir plus de détails là-dessus, plus de précisions. Puis, pour ce qui est de la question qu'on vient de me
répondre, la dernière question que j'ai posée, naturellement que c'est difficile d'avoir la réponse à de
nouvelles entreprises qui se seraient manifestées, mais juste de dire que c'est
un beau plan, c'est correct, mais peut-être
que, dans les échanges, il y aurait eu une ouverture possible avec des
entreprises sans qu'elles se soient... J'aurais aimé ça savoir s'il y en
avait, des entreprises, dans ce sens-là.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, Mme la ministre, trois minutes.
• (10 h 20) •
Mme
St-Pierre :
Alors, pour les coûts de l'ouverture de l'antenne, on prévoit
121 000 $ et nous sommes en pourparlers
avec Expansion Québec pour installer le poste. Pour le Texas, on dit que c'est
un des États qui a le plus fort taux
de croissance aux États-Unis, alors c'est la raison pour laquelle on s'installe
là-bas, et on pense qu'on est capables
de... Avec des collaborations avec Investissement Québec, on est capables vraiment
de bien se positionner.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
D'Amours : ...toujours pour la deuxième question où je vous disais...
Je demandais, c'est-à-dire, à la ministre :
Même s'il n'y a pas des entreprises qui au Plan Nord vous auraient dit
concrètement qu'elles étaient intéressées, pendant les trois missions est-ce qu'il y a eu une ouverture, est-ce
qu'il y a eu un intérêt vis-à-vis le Plan Nord, même que de dire :
C'est un beau plan, c'est correct? Mais est-ce qu'il y a un intérêt potentiel?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Oui, il y a un grand
intérêt. D'ailleurs, on me souligne qu'il y a un consul général qui est
venu spécifiquement rencontrer — le sous-ministre? — ...
Une voix :
...
Mme
St-Pierre : ...le secrétariat pour parler du Plan Nord au
nom de compagnies de son pays, qui est venu nous rencontrer pour avoir
plus de détails et d'informations sur la relance du Plan Nord.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Une minute, Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Je reviens encore sur ma question. Il y a quelqu'un qui est
venu ici se présenter à un bureau pour
souligner son intérêt, mais vous, lors de vos missions — vous en avez eu trois, c'est peu, mais quand
même — est-ce
qu'il y a eu une ouverture ou un intérêt potentiel pour le Plan Nord?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Oui, beaucoup d'intérêt. On était heureux que nous
relancions le Plan Nord parce qu'on avait vu
qu'il y avait un potentiel là, mais vous dire : Est-ce que quelqu'un est
arrivé en disant : Je vous parle
au nom d'une compagnie qui veut absolument, la semaine prochaine, demain matin,
arriver?, non. Mais, sur l'intérêt, ce que ça signifie, le Plan Nord,
oui. Et est-ce qu'ils étaient heureux de savoir que nous relancions le Plan
Nord? La réponse était : Oui, très, très, très heureux de la relance du
Plan Nord.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Ça met un terme à ce bloc d'échange.
Je me tourne
vers le député de Laurier-Dorion, le leader adjoint du gouvernement. Ça me fait
plaisir de vous voir ici. Je sais que
l'amateur de foot en vous a vécu une journée difficile hier, mais vous êtes au
poste ce matin, c'est ce qui compte. M. le député, la parole est à vous.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. J'avoue que je suis présent malgré mon deuil profond
suite aux résultats d'hier au
football, surtout après des tirs de barrage. Je me permets de vous saluer, M.
le Président, vous féliciter également pour
votre élection à ce poste, puisque c'est la première fois qu'on se retrouve
ensemble, de saluer Mme la ministre, les gens qui l'accompagnent, du ministère, du cabinet, les collègues
ministériels, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est la porte-parole de l'opposition officielle en
ces matières, et nos collègues de la Coalition avenir Québec, et les gens
qui nous accompagnent pour faciliter les travaux de cette commission.
Juste avant
d'aborder la question que j'avais l'intention de poser et que... vous allez
voir, a aussi un lien avec le football,
le soccer, M. le Président, je vais permettre à Mme la ministre de revenir sur
une question qui avait été laissée quelque
peu en suspens à cause d'un manque de temps, qui avait été posée par le whip en
chef de notre gouvernement. On était
sur le sujet de la vision globale de la ministre sur son ministère, et le whip
en chef a fait un survol assez exhaustif sur les différents objectifs évidemment du ministère, une certaine
synergie qui doit exister. Lorsqu'on lie, en quelque sorte, le nombre de ministères qui sont appelés à travailler
ensemble pour ce qui est de notre présence à l'international, c'est assez
impressionnant. Quand on en parle, de
l'immigration, culture, économie, tourisme, éducation, ressources naturelles,
c'est déjà quelque chose, parce
qu'évidemment nous sommes dans une époque où nous regardons les dépenses
publiques, où nos contribuables nous
demandent de leur donner un maximum pour l'argent qui a été investi. Mais,
outre ces ministères, nous avons aussi
des organismes qui jouent un rôle, qui évidemment sont tributaires des
ministères : Investissement Québec, la Caisse de dépôt, la SODEC, le CALQ. Il y a Montréal International,
qui joue un rôle important pour accroître la visibilité de notre métropole, attirer de l'investissement
international, des événements internationaux, agir aussi comme ambassadeur,
en quelque sorte, de notre métropole; Québec
International; Laval Technopole, que
vous connaissez, étant un député de la région
de Laval, M. le Président; les grappes sectorielles, Aéro Montréal — la
ministre a parlé un
petit peu d'aéronautique plus tôt;
Échotech Québec, les ONG évidemment, Les Offices jeunesse — et je vois les représentants qui sont
également présents aujourd'hui; les
bureaux Expansion Québec. Et, d'une façon ou d'une autre, tous ces organismes,
ces ministères jouent un rôle au niveau de l'international.
Et, la
question évidemment qui se pose, on est dans une ère où les décisions
difficiles doivent se poser, on doit trouver
réponse. On doit augmenter notre synergie pour nous assurer que ce qui est fait
par un n'est pas nécessairement fait
par l'autre. Et je présume... et je vais permettre à la ministre de répondre à
la question, mais je présume que le ministère des Relations internationales a un rôle, si vous voulez, de
quart-arrière dans tout ce jeu international. Et, dans une époque où on cherche à accroître les revenus de l'État, à
accroître la synergie, à diminuer les dédoublements, si vous voulez, pour
nous assurer que nous sommes efficaces,
l'exercice auquel va se prêter tout l'appareil gouvernemental, tous les
programmes... Vous savez, M. le Président, que, notre gouvernement,
c'est une des promesses que nous avons faites au niveau de la campagne électorale, c'est quelque chose qui est
exigé de nous de la part des Québécois, et il n'y a pas de ministère qui
va être épargné à cet exercice-là, tous les
ministères sont appelés. Il y a eu des décisions qui ont été posées. Notre
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve est revenue sur le sujet, au moins,
d'une représentation en Russie. Il y a des contextes qui changent et il y a des décisions difficiles à
prendre. Il y aura le même type de décisions difficiles dans tous les
ministères.
Mais j'aimerais entendre la ministre, lui
permettre l'occasion de répondre sur cette question-là qui avait été laissée en
suspens, concernant la compétitivité. Comment qu'on peut nous assurer d'être
compétitifs? Comment nous pouvons nous
assurer d'avoir une certaine synergie entre les différents acteurs? Parce que, pour
le commun des mortels qui écouterait
notre exercice, il se dirait : Il y a pas mal beaucoup de monde qui joue
sur un terrain un petit peu similaire. Comment
qu'on fait pour nous assurer que les revenus sont au rendez-vous? Parce qu'à
quelque part, à part ce qui est culturel — je vais revenir plus tard avec la question
que j'avais initialement prévu de poser — il y a évidemment le volet économique. Et, au niveau du volet économique, on
doit regarder les résultats. Notre collègue de la Coalition avenir en a parlé
un petit peu.
Est-ce que la
ministre pourrait partager avec nous sa vision au niveau de la compétitivité et
l'accroissement des revenus de
l'État, vu cette multiplication des acteurs dans le contexte économique et
budgétaire actuel, M. le Président?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député de Laurier-Dorion. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Merci, M. le député. Moi aussi, je souligne que vous
deviez être un petit peu déçu, mais ça ne paraît pas trop ce matin.
Une voix : ...
• (10 h 30) •
Mme
St-Pierre :
Oui. En fait, vous savez, il y a des pays dans le monde qui excellent dans
différentes formes de diplomatie et
qui peuvent être des modèles. Alors, nous devons nous inspirer aussi des bonnes
pratiques que nous voyons ailleurs, à l'international.
Mais nous, nous allons tout d'abord coordonner
notre action davantage pour être capables de maximiser les efforts de chacun
des ministères et les efforts de chacun des organismes. Il faut que, comme
ministère des Relations internationales,
nous prenions un leadership très fort, et faire en sorte que nous sachions un
peu ce que tout le monde fait. Alors,
ça, c'est un des objectifs que je me donne, c'est-à-dire d'avoir de bonnes
discussions, d'avoir des discussions avec mes collègues, dire : Bien, j'ai besoin de
comprendre, de savoir et faire en sorte qu'on puisse avoir des actions qui
soient concertées. Je pense que ça,
c'est fondamental pour être capables d'arriver à faire, à développer davantage.
Vous avez raison, la compétitivité
est féroce. Et, tout à l'heure, j'ai parlé du fait que le Québec était peu
connu. On pense, oui, que, dans
certains secteurs, c'est un créneau, bon, nous sommes bien connus, nous sommes
bien accueillis. On voit que nos artistes,
sur la scène internationale, ont des succès énormes, mais nous devons être
davantage connus, nous devons davantage pénétrer les marchés, et ça, il
y a un travail énorme à faire.
Alors, il y a
une diplomatie, et ça doit être fait par le gouvernement. On ne peut pas
laisser ça uniquement entre les mains
du secteur privé, il faut que le gouvernement s'investisse là-dedans. Donc, le
plan stratégique va évidemment parler de ça. Et nous avons des
différents types de diplomatie qu'il ne faut pas délaisser et d'autres qu'il
faut créer ou qu'il faut faire en sorte qu'on leur donne plus d'importance. Je
pense à la diplomatie numérique. J'en ai parlé tout à l'heure. C'est
incontournable au XXIe siècle. C'est une façon d'accroître notre influence.
C'est une façon de se faire connaître davantage.
C'est une façon qui est économique aussi. On le voit dans les autres gouvernements, on voit que les réseaux
sociaux sont utilisés au maximum. Nous, on a de très beaux exemples. La délégation
du Québec à Paris fait un travail là-dessus qui est très,
très fort, et on voit que ça porte
fruit. Alors, c'est une façon de se faire connaître davantage et c'est une façon peu coûteuse,
c'est une façon d'atteindre le plus de monde possible.
On parle de
diplomatie scientifique. Alors, il y
a certains territoires
plus spécifiques qui pourront travailler cette diplomatie scientifique.
Je pense, entre autres, à Boston. On pourrait s'imposer dans cette région-là,
dans les lieux de savoir et d'innovation,
pour y positionner nos plus grands chercheurs, nos chercheurs universitaires, nos ingénieurs. Et ça pourrait
aussi être une façon pour nous aussi d'en accueillir chez nous. Alors, le Québec
peut se développer comme un pôle
majeur en Amérique du Nord pour la recherche
et le développement dans plusieurs,
plusieurs secteurs de pointe. Ce qui nous vient en premier en tête, c'est
l'aéronautique, bien sûr, c'est déjà le cas; les techniques informatiques aussi, les sciences de la vie, les arts numériques. On est
capables d'aller chercher du... de se faire connaître dans ces secteurs-là.
La diplomatie
culturelle, je pense que je n'ai pas beaucoup besoin d'élaborer là-dessus,
c'est une diplomatie qui est là,
bien, bien, bien implantée. Nous avons des créateurs qui sont reconnus
mondialement. Évidemment, il y a des noms qui nous viennent en tête : on pense à Robert Lepage, on pense au
Cirque du Soleil. Mais il y a aussi des événements sur lesquels on peut travailler encore plus fort, un
événement qui s'appelle South by Southwest, à chaque année, à chaque printemps, qui est un événement où vous avez une
multitude de — on dit
en anglais «showcases» — vitrines. Et le Québec a développé
un petit concept qui s'appelle Planète Québec, et, avec notre concept Planète
Québec, bien on est capables de percer
des marchés que l'on croyait impossibles auparavant. Et on pense que la
barrière de la langue nous empêche de faire
des choses, alors que ça peut être le contraire. Peu de gens savent que nos
musiciens de musique traditionnelle sont très, très forts en Nouvelle-Angleterre, alors qu'il y en a qui ne sont
à peu près pas connus ici. Puis ils sont connus ailleurs dans le monde. Il y a des choses qui se font
ailleurs, et je pense que notre diplomatie... Moi, je dis souvent... je ne veux
pas insulter les diplomates, mais je dis
souvent que les créateurs sont les meilleurs ambassadeurs parce que c'est
ludique, puis c'est agréable, puis ça
fait du bien, et c'est intéressant. On a vu le succès de Xavier Dolan au
Festival de Cannes — je
pense qu'on ne peut pas avoir une meilleure
carte de visite que cela pour le Québec — et d'autres artistes aussi qui sont ailleurs, qui viennent s'implanter chez nous.
Arcade Fire, ce sont des artistes, c'est un groupe qui n'était pas chez nous,
puis il y a quelque chose qui se passe à Montréal pour eux. Ils viennent
chercher cette espèce d'inspiration là.
Évidemment,
la diplomatie économique. On dit d'un État qu'il est ce qu'il produit. Alors,
le Québec ne saurait avoir de succès
à l'étranger sans tisser des partenaires solides avec des entreprises
québécoises. Il faut avoir des partenariats solides avec des entreprises québécoises et il faut tout mettre en
oeuvre pour promouvoir le savoir-faire de ces entreprises-là, donc, l'accompagnement des petites et moyennes
entreprises, les grandes. Oui, les grandes sont là, ce sont de bons... parce
que ces grandes entreprises là sont déjà
connues. Leur travail est fait, mais il faut aussi qu'on fasse en sorte que nos
petites et moyennes entreprises aient
leur place à l'international. Et, je répète, tout le potentiel que la
Francophonie peut avoir dans le développement
économique, je pense que, là, on est capables, sur le plan de la compétitivité,
d'être très compétitifs et sur un terrain que l'on connaît.
Et moi, je
veux souligner la richesse, puisque vous êtes d'origine grecque... À Montréal,
on a une richesse énorme chez nos immigrants qui... On sait très bien
que la langue officielle à Montréal, c'est le français, mais on sait qu'avec
la loi 101 le fait que les enfants
d'immigrants vont à l'école française, bien ça fait des enfants qui sont parfaitement à l'aise dans la langue française, qui comprennent leur culture
d'accueil, qui sont, bien souvent, nés ici, mais aussi on voit un potentiel de gens qui sont de jeunes leaders qui
parlent deux, trois, quatre... puis je
pense que vous-même,
vous en parlez quatre ou cinq,
langues. C'est énorme, ça, et ça peut devenir un facteur très, très
important pour attirer des compagnies internationales chez nous. Et ça, je pense que c'est quelque chose qu'il ne faut
pas... Il ne faut pas se gêner d'en parler, de cela, et de dire qu'on est capables de vraiment aller chercher quelque chose qu'on ne voit peut-être pas ailleurs. Alors, ça nous donne un caractère très,
très, très particulier, au Québec, et particulièrement à Montréal.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Sklavounos : Alors, effectivement, M. le
Président, Mme la ministre connaît bien la force de la métropole, et la force de
l'immigration, et la contribution à ce qui est notre oeuvre internationale.
Elle décrit
bien, étant représentante d'un comté, le comté de l'Acadie, que je réside
fièrement également, il faut le
mentionner, M. le Président, et où on voit des enfants aujourd'hui qui seront
vraisemblablement les ambassadeurs de demain.
On les voit aujourd'hui, ces enfants qui parlent le français, l'anglais,
l'ourdou, le hindi, le pendjabi, d'autres langues qui sont des langues importantes non seulement au
niveau de la culture, mais au niveau du futur économique, nos échanges à
l'avenir. Ce sont des pays qui sont des moteurs internationaux aujourd'hui.
Alors, quand je fais le tour de ces classes, des fois, et je suis convaincu que ma collègue la
ministre fait la même chose, je dis à ces enfants-là : L'avenir vous appartient, et le fait que vous avez des origines
étrangères, à l'étranger, dans ces pays-là, vous donnera un avantage. Alors,
ne pensez jamais que c'est un désavantage,
le fait que vous soyez des fois mélangés, lorsque vous êtes plus jeunes. Et
je le sais, je parle de ça. La ministre a
fait mention que je parle quelques langues. Plus jeune, j'avais tendance à les
mélanger, mais plus tard, lorsqu'on...
Une voix : ...
M.
Sklavounos :
Oui, il y a des collègues qui me disent que je les mélange encore, là, mais il
faut dire qu'à un moment donné, quand tout rentre en ordre, ça devient
un atout incroyable, et je suis d'accord avec la ministre.
Je veux lui
parler particulièrement de... Elle a parlé de la Francophonie. Ici, nous sommes
le coeur de la francophonie en
Amérique du Nord. On va retourner au coeur de la francophonie mondiale. La
ministre y a été entre le 21 et le 26
juin, je parle de la France. Et le lien avec le football, c'est qu'à midi,
heure locale, les Français de Montréal et de partout au monde seront collés
devant leur écran de téléviseur pour regarder la partie contre le Nigeria.
C'est pour ça qu'il y a tout un lien avec le soccer, M. le Président.
Mais retournons, sérieusement, à la visite de la
ministre. J'ai pu regarder et visionner un petit peu... Je suis d'accord avec le collègue, il y en a une bonne
partie qui avait été diffusée sur Twitter. On a été capables de suivre
quasiment en temps réel ce qui se
passait à Paris, en France. Mais en même temps j'ai regardé le communiqué de
presse et le programme de mission et,
je dois vous avouer, en lisant tout ce qui a été fait, je me demandais quand
que la ministre a pu trouver du temps
pour faire autre chose que de travailler, c'est-à-dire se reposer, manger. Je
vais vous dire rapidement... Évidemment,
le mandat qui a été donné à Mme la ministre par le premier ministre lui-même
était de continuer à entretenir et
développer la relation profonde, spéciale que nous avons avec la République
française. Ce n'est pas n'importe quoi, la République française. On a parlé beaucoup économie. Je sais que le temps
va bientôt nous manquer, M. le Président. La ministre pourra prendre peut-être un petit peu de temps dans le prochain
bloc pour répondre à la question, puisque c'est un sujet qui est important. Parce que tout à l'heure je parlais de
compétitivité, de l'économie, de résultats, etc. Mais nos liens avec la France vont au-delà de ça. Et nous
avons fièrement accueilli des présidents français, le président Sarkozy,
qui est déjà venu au Québec. On a fait des annonces pour des ententes de
reconnaissance mutuelle de diplômes, et les relations
avec la France n'ont jamais été aussi fortes. Et il y aura peut-être, je
comprends, une autre visite à l'automne et d'autres grands événements.
• (10 h 40) •
Mais,
évidemment, à regarder ce que la ministre a fait, je vous dis... Je lisais : Prise de parole lors de la
cérémonie de Lever des couleurs sur
la Place du Québec, dans le VIe arrondissement, où elle était
accompagnée d'élus municipaux français;
visite des Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et consultation du traité de Paris — et je
pense que la ministre pourrait nous parler un petit peu du traité de Paris qui
va peut-être se rendre ici en même temps avec le président qui... j'imagine que ce sera
pendant la même période, au Musée de
la civilisation; déjeuner sur la situation politique et économique
française avec des analystes et des universitaires — il ne
faut pas perdre de vue nos liens en ce qui est enseignement supérieur avec les
Français; séance de travail avec le Comité de régie interne de la Délégation générale du Québec à Paris; rencontre
avec les membres du Groupe d'amitié France-Québec de l'Assemblée nationale; rencontre avec les
membres du Groupe d'amitié France-Québec du Sénat; participation à la
remise de l'Ordre Léopold Senghor également.
En même
temps, en plus de ce qui a été fait au niveau des médias non traditionnels, comme
Twitter, et autres, la ministre
a accordé plusieurs entrevues dans les médias. Et, lorsqu'on parle en quelque
sorte d'accroître la visibilité, la ministre
a joué un rôle important en accordant plusieurs entrevues : Femmes et
pouvoir; elle était l'invitée de TV5 Monde, avec Patrick Simonin; elle a donné une entrevue à l'émission Espace
Francophonie, France 3, lors de la fête populaire; Magazine France Québec; évidemment Le Devoir, Christian
Rioux qui est sur place; et une entrevue avec l'hebdomadaire Jeune
Afrique.
Évidemment, cette visibilité n'a pas de prix,
cette visibilité est importante. Le temps me manque — je
vous regarde, M. le Président. Mais, au
niveau de la visibilité, on voit que c'est un exercice, quant à moi, qui a été
réussi. Au niveau de l'emploi du
temps de la ministre, on voit qu'elle a travaillé très, très fort en
rencontrant du monde et en favorisant des
liens. Par contre, je pose la question à l'envers; la ministre est partie en
France avec des objectifs : Quels étaient ces objectifs-là et quelles sont les principales
réalisations de cette mission à Paris? Elle va sûrement manquer du temps. Vous
allez me permettre de revenir juste pour lui
permettre de compléter dans le prochain bloc, car la question, d'après moi et
d'après les collègues, je suis sûr, est très importante. Merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député.
Effectivement, il reste à peine une minute. Je ne sais pas, Mme la ministre, si vous voulez entreprendre
la réponse tout de suite ou si vous voulez attendre. C'est peut-être mieux
d'attendre plutôt que de vous interrompre.
C'est une tâche ingrate de la présidence de devoir interrompre une ministre en
pleine envolée. Et, en espérant qu'à votre réponse vous nous donniez de bonnes
nouvelles sur l'arrivée du traité de Paris
à Québec, je me tourne vers la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, porte-parole de
l'opposition officielle en matière de relations internationales et de la
Francophonie. Pour ce bloc de 23 minutes, la parole est à vous, Mme la députée.
Mme Poirier : Merci, M. le
Président. Alors, je vais poursuivre le bloc précédent.
Juste un
petit rappel. La ministre nous a dit tout à l'heure qu'il y avait quand même 16
personnes, mais on parlait d'Asie-Pacifique.
Tokyo est au Japon, et il y a 12 personnes au Japon, alors il reste quand même,
au bureau de Beijing et de... Ce qui restait à Beijing et Shanghai, il ne reste... c'est
seulement quatre personnes qui sont là. Donc, il y a une personne en moins. Il y a M. Dussault qui n'y sera pas,
versus 12 personnes à Tokyo et deux personnes à Hong Kong. Alors, je veux juste qu'on précise, là, que les données...
On est toujours à seulement quatre personnes pour la Chine. Ça, c'est les
données, en tant que tel.
Mais
on va retraverser de ce côté-ci du globe, on va parler de Washington. Alors, la
ministre a pris la décision de rapatrier
la personne responsable du bureau de Washington, et j'aimerais comprendre les
motifs de ce rapatriement qui s'est
fait de façon, on pourrait dire, précipitée. C'est la décision de la ministre,
mais j'aimerais comprendre pourquoi la ministre a rapatrié Mme Beaulieu.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Alors, c'était la
décision du gouvernement précédent d'augmenter le nombre de personnes au
bureau de Washington.
Lorsque nous sommes
arrivés comme... lorsque je suis arrivée en poste et que nous avons regardé nos
efforts budgétaires et comment on devrait concentrer le travail, alors, nous
avons décidé de faire en sorte que le bureau de Washington soit ramené à deux personnes. Donc, nous avons toujours
une présence à Washington. C'étaient des contrats. Nous avons mis fin aux contrats qui avaient été
accordés aux deux personnes qui ont été ramenées. Et, on regarde, en termes d'argent,
bien, on parle d'une économie de 308 000 $, ce n'est pas rien. Et
donc on fait en sorte que le bureau de New York poursuive ce qu'il faisait auparavant et qu'il soit la principale
antenne, le principal bureau dans cette région des États-Unis.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Merci. Mais je comprends que, comme le bureau de Moscou, c'est l'ancien premier
ministre, Jean Charest, qui avait souhaité
justement que le bureau de Washington... Puis on sait que Washington est une
plaque tournante, là, ce n'est quand
même pas une ville de second ordre aux États-Unis, bien au contraire. Et la
présence du Québec à Washington, elle
est importante, elle est stratégique. Et d'ailleurs c'est Jean Charest qui
avait fait que le bureau du Québec ne serait plus un bureau du tourisme
justement, et ça, depuis 2008.
Alors,
est-ce qu'il y aura une nomination éventuelle pour le remplacement de Mme
Beaulieu ou dorénavant ce sera le bureau de New York qui assumera, par des
allers-retours, le bureau de Washington? Alors, je voudrais juste
comprendre comment seront répartis les effectifs, là, à Washington. Est-ce
qu'il y a actuellement un attaché politique américain?
Il y a une adjointe de nationalité française puis un conseiller américain dont
le contrat se termine à la fin de l'été,
donc il reste deux personnes. Comment va être occupé le bureau de Washington?
Est-ce qu'il y aura quelqu'un qui sera
nommé éventuellement, peut-être une autre personne? Et, d'ici là, je comprends
que c'est le bureau de New York qui
assumerait de façon partielle. Alors, je veux juste comprendre l'organisation
du travail, parce qu'il y a là un important bureau, et le bureau de
Washington est important stratégiquement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. En fait, c'est une
réorganisation, nous ramenons à New York la mission de New York telle qu'elle était lorsque nous avons
quitté les affaires. Washington, je répète, Mme la députée, en tout respect,
c'est l'ancien gouvernement, l'ancien
ministre qui a décidé d'ajouter deux personnes au bureau de Washington. Nous
avons décidé de réorganiser, puisqu'il y
avait aussi des économies à faire de ce côté-là. Le travail peut très bien se
faire à partir de New York.
Washington
a une mission plus politique. New York, c'est la mission économique. Je pense,
ce n'est même pas deux heures de
train entre Washington et New York, ce n'est pas très, très loin, et ça peut se
faire de façon très, très efficace. C'était
ça avant, lorsque M. Parisella était délégué du Québec à New York. Il faisait
très bien son travail. La délégation de
New York peut très bien faire ce travail. Ça fait partie de ses
responsabilités, ça a toujours été comme cela, et nous avons décidé de ramener les choses telles qu'elles
étaient lorsque nous avons quitté les fonctions et de ramener les deux
personnes. Nous avons mis fin à leur contrat. C'est une réorganisation que nous
avons décidé de faire.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Écoutez, M. le Président, vous comprenez qu'on peut
être surpris de cette décision quand on regarde que les autres provinces canadiennes, entre autres l'Alberta, l'Ontario
et le Manitoba, sont représentées quant à elles à Washington. Washington, c'est aussi l'endroit des
grands «think tanks», là, des grandes universités, du Congrès américain.
Les grandes institutions — Banque mondiale, Banque interaméricaine de
développement, le FMI — c'est à Washington que
ça se passe, là. Alors, on comprendra que c'est une décision qui est difficile
à comprendre. La Caisse de dépôt vient d'ailleurs
d'ouvrir un bureau. 300 000 $ d'économies pour perdre, dans le fond,
un positionnement stratégique à Washington, j'ai de la misère à
comprendre, là.
Puis
Washington au profit de Houston? Alors là, je ne peux pas... on a de la misère
à comprendre, là, l'orientation stratégique gouvernementale de préférer
Houston à Washington.
• (10 h 50) •
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Bien, c'est-à-dire, ce n'est pas une question de préférer Houston à Washington,
c'est une question de faire en sorte que...
D'ailleurs, je souligne que, quand vous parlez des autres provinces, les autres
provinces sont installées à l'Ambassade du Canada, ce qui n'est pas
notre cas. Nous avons décidé de réorganiser le bureau de Washington comme il était au moment où nous avons
quitté les affaires et nous avons décidé de faire en sorte que le bureau
de New York prenne tout le volet économique
de sa mission, le prenne pleinement et que le bureau de Washington prenne
le volet politique.
Maintenant,
pour ce qui est de Houston, c'est un territoire américain où il y a un
potentiel, sur le plan économique, énorme.
C'est la septième, je pense, la septième plus grande ville des États-Unis. Je
pense qu'aller s'installer là, d'avoir une
antenne là, ce n'est pas quelque chose qui est inutile, puisqu'évidemment notre
priorité, c'est l'économie et c'est faire en sorte que les moteurs de l'économie se remettent en marche. Alors,
c'est la décision que nous avons prise pour Houston, et je pense que
c'est une excellente décision.
Pour ce qui
est de Washington, bien, Mme la députée, je respecte votre opinion. C'est une
décision qui avait été prise sous
votre gouvernement. Nous avons respecté votre décision à ce moment-là. Vous
avez droit, évidemment, nous sommes
dans une démocratie, à ne pas être d'accord. Mais nous, nous pensons que c'est
le meilleur moyen de déployer nos énergies et de déployer nos effectifs,
de le faire de cette manière-là.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Oui. Bien, écoutez, on a quand même de la misère à
comprendre, là. Je comprends qu'on n'a pas la même opinion, puis c'est bien correct, c'est comme ça en politique,
mais c'est un drôle de message qu'on envoie à nos partenaires du Sud à l'effet qu'on va prioriser
Houston versus Washington, qu'on va... Je comprends aussi que c'est le directeur du cabinet du premier ministre qui a le
dossier des États-Unis, c'est d'ailleurs son seul dossier international, et
c'est lui qui donne la priorité aux États-Unis. Alors, on donne une priorité
aux États-Unis, on considère que c'est stratégique,
mais on diminue nos effectifs à Washington qui est quand même l'endroit des
lobbys et l'endroit du pouvoir américain.
Et de préférer à cela d'avoir une personne déléguée de New York... ça a beau
être à deux heures de train, moi, je pense
que d'avoir une personne en place et d'avoir une personne qui est là à temps
plein pour assumer le positionnement du Québec, c'est important.
D'ailleurs,
on parlait, tout à l'heure, d'Hydro-Québec pour laquelle on a besoin d'avoir
des gens à temps plein, Hydro-Québec
qui fait énormément d'affaires là-bas. Il y a tout le secteur de l'énergie pour
lequel il n'y a... Et c'est là, à Washington,
où sont les décideurs, en tant que tel. Alors, c'est quand même une décision
qui ne me semble pas stratégique et surtout,
économiquement parlant, qui nous positionne mal sur l'avenir, en tant que tel,
par le fait d'avoir des personnes, finalement,
à temps partiel; à moins que la ministre nous dise qu'éventuellement il y aura
une autre personne de nommée, ce qui serait son choix aussi.
Mais,
d'abandonner Washington, parce que c'est un peu l'image que cela donne en ayant
retiré les personnes, eh bien, moi,
je pense qu'on donne une mauvaise image de notre intention réelle au niveau de
notre présence tant économique que notre présence tout court,
finalement. C'est le positionnement du Québec, en tant que tel.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le président. Alors, c'est une décision économique. Il ne faut pas
penser là que les gens qui nous
écoutent pensent qu'on a fermé le bureau de Washington. On n'a pas fermé le
bureau de Washington. Nous avons
ramené le bureau de Washington à deux personnes pour être capables de faire en
sorte que l'on concentre tout le travail
et le volet économique au bureau, à la délégation de New York. Et il faut aussi
comprendre que notre relation avec les
États-Unis, elle se fait avec les États américains. C'est là que notre relation
est la plus forte. Et ce n'est pas... la relation avec Washington est importante, certes, mais notre
travail, notre focus doit être fait dans nos échanges avec les États
américains.
Et, sur
l'hydroélectricité, Mme la députée a tout à fait raison. D'ailleurs, lors de
mon séjour à Chicago, j'ai eu une
conversation avec un représentant du gouverneur
de l'État de New York qui nous disait qu'au cours des 18 derniers mois, sur les beaux projets ou enfin les
discussions qui avaient été entamés, il se trouvait un peu au neutre. Donc, il
y avait, j'ai senti... En fait, ça
nous a confortés dans notre décision. C'est-à-dire, il y a des choses à
reprendre, il y a des discussions qui
ont été mises sur la glace, il y a des discussions à reprendre, et je pense que
la délégation du Québec à New York doit se concentrer, et c'est son travail, sur le caractère économique de sa
mission. Il y a un potentiel énorme et il faut qu'on le développe. Alors, c'est comme ça que nous avons
décidé. Je comprends que la députée dise qu'elle ne comprend pas, mais
j'essaie de l'expliquer le plus clairement possible.
Et nous, nous
avions, à ce moment-là, des interrogations sur : Pourquoi, quel message
voulait-on envoyer aux Américains en
augmentant de quatre personnes, c'est-à-dire de 100 %, le bureau de Washington? On se posait, nous
aussi, de notre côté, des questions sur les intentions politiques de
cette décision.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, en vous mentionnant qu'il reste un peu
moins de 10 minutes.
Mme
Poirier : Merci,
M. le Président. La ministre
nous a informés tout à l'heure qu'au niveau aussi du bureau d'Atlanta on a réduit d'une personne. Il y a
un soutien important qui est fait au Festival South by Southwest, qui est fait.
J'aimerais savoir ce qu'il va en advenir, de
ce soutien-là, et comment on compte maintenir la présence du Québec
qui est importante au maintien de ce festival.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : D'abord, South by Southwest est situé au Texas, c'est à
Austin, au Texas. Donc, c'est au Texas que
ça se passe, ce festival-là. C'était Atlanta qui s'en chargeait parce qu'on n'avait pas de bureau au Texas. La contribution du Québec est
faite via la SODEC au Festival South by Southwest, et il y a aussi une
contribution du ministère du Développement
économique parce qu'il y a un volet nouvelles technologies qui est très,
très important dans ce festival-là,
il y a un volet cinéma et il y a un volet musique.
Je pense que la présence du Québec à ce festival
n'est pas remise en question. C'est un effort qui est fait avec plusieurs
partenaires. Il y a M pour Montréal aussi qui est dans le
partenariat. Alors, il y a plusieurs... C'est un partenariat qui fait en sorte que chacun met un peu d'argent,
puis ça fait de notre présence une présence assez importante. Alors, ce n'est pas remis en question, quant à nous, notre présence à South by Southwest, sous le label, sous le vocable ou
enfin la... qui s'appelle Planète Québec.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Oui. Merci beaucoup. Alors, bon, concernant le festival, je comprends que les effectifs
transférés d'Atlanta vers Houston
vont permettre de maintenir nos énergies à l'intérieur du festival.
C'est ce que j'en comprends.
Une voix : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : C'est-à-dire, ce festival... je vous rappelle que c'est quand
j'étais ministre de la Culture qu'on s'est
impliqués dans ce festival. Alors, je dois dire que j'étais très fière, parce que
je suis allée sur le terrain à deux reprises, de voir l'impact que nous avons lors de ce festival. Parce qu'on a souvent l'impression qu'il
y a une barrière linguistique, et,
quand on arrive là et qu'on voit ce qui se passe, on voit que ce n'est pas uniquement...
c'est une question de talent musical, et on
voit que le Québec se démarque énormément. Alors, pour nous,
South by Southwest doit être maintenu, doit
être continué, on doit continuer d'appuyer South by Southwest. Et ce ne sont
pas des sommes énormes. La SODEC, avec
les autres partenaires, Développement
économique... on ne parle pas de sommes, là, gigantesques, et c'est un festival que les artistes apprécient. Même, il y en a qui y vont en
voiture, puis ça leur prend des heures et des heures à atteindre la
ville, et qui découvrent à quel point c'est un festival qui est important.
Alors, il y a
d'autres partenaires, les partenaires sont là. C'est nous qui l'avons appuyé en
tout premier. Nous ne l'avons pas
créé, mais nous l'avons appuyé. L'initiative est venue. Ce sont des jeunes partenaires, M pour
Montréal entre autres, qui ont décidé
de faire cet événement-là. Ils nous
ont demandé un partenariat, nous avons accepté de le faire, et je pense
que nous allons continuer à appuyer South by Southwest.
• (11 heures) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Poirier : Alors,
bien, vous m'en réjouissez, Mme la
ministre, parce qu'on sait que tout le volet médias sociaux était assumé justement par le bureau d'Atlanta, et
il faut s'assurer que, malgré la coupure d'une ressource à Atlanta, ce
volet-là sera maintenu. Alors, si c'est ce que vous nous confirmez est à cet
effet, on peut juste s'en réjouir.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Je peux ajouter, M. le Président, que nous avons une direction, ici, des
communications qui est très, très au
fait des médias sociaux. Vraiment, leurs connaissances sont très pointues. Et
aussi la relève va se prendre par le
bureau de New York pour... C'est le ministère de la Culture qui est le
ministère important dans le dossier via la SODEC, et le bureau de New
York va prendre la relève d'Atlanta, ainsi qu'ici la Direction des
communications.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée.
Mme
Poirier : Alors, M. le Président, au terme de ce bloc, en tant
que tel, ce que ça nous résume, là, je vous dirais : Shanghai, on
n'a pas de directeur pour un an, un an et demi encore; Moscou, c'est la fin de
la présence du Québec; Washington, c'est la
réduction du personnel, et finalement il n'y a plus de directeur à Washington,
en tant que tel, tel que nous l'a annoncé la ministre; Atlanta, une
seule personne; le rapatriement à New York, entre autres, là, des médias sociaux qui étaient faits par Atlanta; fin de la
présence au Chili par la fermeture du bureau de Santiago; fin de la présence
du Québec en Corée par la fermeture du bureau de Taipei.
C'est des
gros changements, M. le Président, mais j'aimerais que la ministre puisse débuter
le début, parce qu'on y reviendra.
Aux crédits, on nous parlait de 8,5 millions de coupures au niveau des
représentations du Québec à l'étranger. À date, avec ce que la ministre vient de nous dire, je comprends qu'à
Moscou elle nous a parlé d'une coupure de 879 000 $; à Washington, de 308 000 $, on est loin
de 8,5 millions. Alors, elle peut peut-être débuter dans ce bloc-ci, parce
que je pense qu'il ne reste pas grand
temps, là, mais qu'elle puisse commencer à nous dire comment elle ventile la
ventilation de ce 8,5 millions
là, il se fait combien, parce que, là, à deux bureaux, je n'en ai seulement que
pour 1,1 million de dollars.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre, en mentionnant qu'il reste
3 min 30 s à ce bloc d'échange.
Mme
St-Pierre :
Alors, je vais souligner à la députée en tout respect que Taipei n'est pas
située en Corée, mais Taipei est située en Thaïlande...
Une voix :
...
Mme
St-Pierre : ...à Taïwan. Je voulais souligner à la députée
que c'est quand même assez étonnant qu'elle nous parle de ces
compressions-là, alors qu'en 1996 le gouvernement du Parti québécois avait
supprimé 134 postes et rasé 12 bureaux et
délégations du Québec. Je veux remettre aussi les faits, c'est-à-dire que la
compression dans nos bureaux et nos
délégations est de 2 129 000 $. Alors, les chiffres que la
députée a en main, ce ne sont pas ces chiffres, notre compression est de
2 129 000 $. Donc, je voulais au moins remettre ces chiffres-là
en perspective.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée,
2 min 30 s.
Mme
Poirier : Bien, écoutez, à ce moment-là, que la ministre nous
explique les chiffres à la page 170 du livre des crédits parce que les
crédits de 2013 étaient de 57, et ceux de 2014, 48.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : On me souligne que ce sont les crédits
d'immobilisations qu'il faut sortir du volet Crédits des dépenses.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Mais je suis à l'élément 2, Représentations du Québec à l'étranger.
Mme
St-Pierre :
...M. le Président, que le sous-ministre réponde à...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce qu'il y a consentement? Il y a
consentement. M. le sous-ministre.
M.
Audet (Michel) : Oui. Merci, M. le Président. Alors, effectivement, on
inclut des crédits d'immobilisations, on prend une réserve pour le
maintien des actifs et la maintenance de nos actifs immobiliers à l'étranger.
Donc, nous, notre
budget de dépenses pour l'année qui vient, en 2014‑2015, est de
94,7 millions de dollars. Et nous avons de la rigueur budgétaire à exercer
avec des économies à rendre de l'ordre de 4,6 millions de dollars, et là-dessus
il y a environ 2,1 millions qui vont provenir de nos initiatives que l'on
prend dans le réseau, et le reste va provenir des initiatives que l'on va prendre au siège. Et les contraintes que
nous avons par rapport aux économies générées par les gains de productivité et
la réduction du budget de fonctionnement seront prises entièrement au siège
pour ne pas affecter le réseau.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie. Il reste quelques secondes. Ça va?
On reporte? Je me tourne vers le député de
Vimont pour ce nouveau bloc d'intervention. Pour 22 minutes, M. le député de Vimont, à vous la parole.
M. Rousselle :
Merci, M. le Président. Mme la ministre, une ministre très active, je vous suis
pas mal sur Facebook, je
pense qu'effectivement vous
n'arrêtez jamais. Donc, je peux voir
vraiment que vous êtes une passionnée de
qu'est-ce que vous faites puis je
vous en félicite. Collègues de l'opposition
officielle, de la deuxième opposition,
collègues formant le gouvernement, ministre, sous-ministres, tous les gens qui sont là pour justement
nous faciliter la tâche, merci d'être ici.
Moi, je vais
continuer sur la question de mon collègue de Laurier-Dorion. D'ailleurs, lui
avec, il mentionnait justement, effectivement, qu'il regardait votre mission à Paris. Vous avez
bougé, mais beaucoup, même assez que, comme il le disait si bien, je ne sais pas si vous avez eu la chance au moins
de prendre quelques arrêts, de temps
en temps, pour vous personnellement,
mais on vous voit vraiment active. Pourriez-vous nous exposer vraiment... Parce
que vous avez été là-bas avec des
objectifs sûrement bien précis. Donc, pourriez-vous nous exposer les objectifs
de cette mission ainsi que les principales réalisations que vous avez
accomplies à Paris?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Bien, tout d'abord, le premier objectif, c'était
d'établir clairement l'importance de notre
relation avec la France, et, comme nouveau gouvernement, nous voulions y aller
assez rapidement.
Alors,
à peine huit semaines après la prestation de serment, je me suis rendue là-bas.
C'était important pour nous de
vraiment camper le message, et ça coïncidait bien sûr avec la fête nationale du
Québec. Alors, la date était idéale, et c'est pour ça que nous sommes allés à cette date-là. Nous avions aussi
comme message, c'est de dire à quel point nous apprécions la visite de M. le président Hollande qui va venir à
l'automne prochain. Donc, il fallait aussi qu'on aille parler pour la
préparation de cette visite. Et il y avait également d'autres volets.
Alors,
il y a eu des volets de rencontres bilatérales. J'ai fait trois rencontres
bilatérales pour parler des priorités du
gouvernement. Et, dans le discours, lors de la fête nationale, j'ai vraiment
établi... Il y avait une centaine de personnes qui ont été invitées, il y avait plusieurs ambassadeurs qui ont été invités, l'ambassadeur...
en fait, il y avait deux ambassadeurs du Canada qui étaient là, celui à l'UNESCO puis
l'ambassadeur du Canada en France qui est établi à Paris, et j'ai
expliqué les priorités du gouvernement. Donc, j'ai parlé abondamment du Plan Nord, j'ai parlé de la stratégie
maritime, j'ai parlé de nos défis budgétaires, j'ai parlé aussi de l'importance
pour nous de la Francophonie, de la candidature aussi de Mme Jean. Dans les rencontres bilatérales, il a
été question de... J'ai rencontré M. Laurent Fabius pour parler de la visite
de M. Hollande mais de différents dossiers
également. On a abordé la question du dossier des étudiants français qui sont
ici. Nous avons aussi discuté de nos
priorités économiques : Plan Nord, stratégie maritime. J'ai fait aussi une
rencontre avec Mme Fleur Pellerin où nous avons parlé de l'accord de
reconnaissance des acquis. C'est un accord qui est très important pour nous mais qui est aussi important pour la France de
reconnaître les acquis des professionnels qui sont dans les différents pays. Mais bien sûr la démographie
fait en sorte que nous avons accordé plus de permis, 1 000 permis, par
rapport à une centaine de permis du côté de
la France, mais c'est à cause du flot, là, migratoire que... Et on peut penser
qu'il y a un décalage, mais il n'y a pas de
décalage du tout. C'est tout à fait normal compte tenu de la démographie. J'ai
rencontré la ministre Najat Vallaud Belkacem
pour discuter de l'Office franco-québécois pour la jeunesse, puisque nous
coprésidons le conseil d'administration. Donc, on a parlé de cet organisme-là.
• (11 h 10) •
C'est
une ministre aussi qui s'intéresse aux questions de condition féminine. Alors,
elle m'a interrogée, m'a posé des questions
sur la position du gouvernement du
Québec par rapport à toute la question
de la prostitution, la nouvelle loi
qui a été déposée à Ottawa, sur cette question-là. J'ai rencontré
aussi des sénateurs, j'ai rencontré des députés. Et, lors de ma
rencontre de députés, on a abordé différents sujets, encore une fois, les
sujets économiques. On a parlé de la question de la Francophonie. On a aussi, avec le député Lefebvre... J'ai eu une
rencontre avec le député Lefebvre qui est le député qui représente les Français qui vivent à l'est des
États-Unis et à l'est du Canada. Il y a un député qui représente les Français.
J'ai eu l'occasion d'avoir une rencontre avec lui également.
Nous
avons eu aussi des événements à caractère culturel. Le Centre culturel canadien
et le gouvernement fédéral pilotent
l'événement qui s'appelle Nuit boréale. C'est dans le cadre de la Fête de la musique
à Paris et c'est un événement où
plusieurs artistes vont se produire. Dans le cadre de cette Nuit boréale, nous
avions plusieurs artistes québécois qui se produisaient. C'était animé par Mme Catherine Pogonat qui est
animatrice à Radio-Canada. Alors, je suis allée à cet événement-là, j'ai prononcé un discours et j'ai
aussi pu rencontrer les artistes qui étaient présents lors de cet événement.
Nous avions financé aussi un peu, via la
SODEC, la Société de développement des entreprises culturelles, cet événement-là,
alors nous étions partenaires également de l'événement.
Ça a été aussi un pur
bonheur de voir l'exposition sur Félix Leclerc à la Bibliothèque nationale de
France qui commémore le 100e anniversaire de la naissance de Félix
Leclerc. Ils ont fait des colloques, ils ont fait un spectacle avec des artistes québécois qui ont interprété des
chansons de Félix Leclerc. Ça a été assez bien accueilli. Et nous avons pu assister à la fin d'un colloque sur
l'importance de la parole de Félix Leclerc dans le contexte de l'époque,
lorsqu'il est allé s'installer et
vivre en France. J'ai aussi pu rencontrer la chanteuse d'opéra Mme Aline Kutan,
qui est d'origine arménienne, qui est
québécoise mais d'origine arménienne, qui a fait un spectacle, un concert, dans
le cadre du concert des Choeurs
éternels de l'orchestre de l'Opéra de Paris, qui se passait à Boiscommun.
Alors, c'était un dimanche où nous sommes
allés à l'extérieur de Paris pour entendre Mme Kutan qui est une artiste
remarquable. Alors, tout ça pour dire que,
quand vous dites que je n'ai pas eu le temps de... J'ai fait aussi une
rencontre avec M. Diouf pour parler de la Francophonie, préparer le
prochain Sommet de la Francophonie et parler évidemment de sa succession.
Donc,
c'était important d'avoir une mission aussi chargée pour vraiment démontrer à
quel point notre relation est
prioritaire, on veut y accorder une grande, grande... On y accorde une grande
importance. Tous les gouvernements du
Québec y ont accordé une grande importance, et il fallait vraiment marquer le
coup. Et j'en profite pour exprimer mes remerciements à tout le personnel de la délégation, aux délégués, aux
personnels aussi qui m'ont accompagnée, M. Théroux qui est ici, en arrière de moi, qui m'a
accompagnée. On était là pour travailler, et c'est pour ça que j'aime utiliser
le terme «mission», pour que les gens comprennent, les Québécois
comprennent l'importance de la diplomatie québécoise.
Et j'ai fait
plusieurs entrevues, comme l'a dit M. le député de Laurier-Dorion. En plus des
médias sociaux auxquels je suis très
attachée, il y a les médias traditionnels qui sont importants aussi pour
vraiment passer notre message. J'ai fait une entrevue avec Jeune
Afrique. C'était la première fois que je faisais une entrevue avec Jeune
Afrique, et l'entrevue a été diffusée assez rapidement sur Internet.
Donc,
mon bilan est positif, et ils ont bien hâte de voir notre premier ministre qui
doit faire une visite l'automne prochain... enfin, dans les premiers
mois de 2015, pour vraiment camper notre relation. Entre-temps, on va recevoir
M. Hollande.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Puis, quant au traité
de Paris?
Mme
St-Pierre : Alors, oui, je me suis rendue aux Archives
diplomatiques où j'ai vu le traité de Paris en personne, qui date de 1763, qui va sortir de la France pour
la première fois. Et pour nous ça peut représenter évidemment un moment
sombre de notre histoire.
Ce n'est pas une
question de se réjouir de ce que ça signifie, mais c'est de se réjouir du fait
que ce document important soit présenté aux Québécois avec toute la
pédagogie qui l'entoure. Il faut expliquer notre histoire, il faut expliquer
aussi le contexte. Et on m'a montré aussi
des documents qui expliquent le contexte historique, bien sûr, mais dans quel état la France
se retrouvait sur le plan de... avant la signature de ce traité, quelles
étaient les discussions, quelles étaient les réflexions, qu'est-ce qui
se passait exactement.
Alors, je
pense que ce sera un moment assez exceptionnel. Et je veux remercier les
autorités françaises de nous permettre
de le recevoir ici. Il va venir au Québec pendant une dizaine de jours
seulement, sera au Musée de la civilisation pour le présenter. Et vous allez réaliser que,
lorsqu'on voit le document, il se passe quelque chose d'assez particulier.
Bien, il faut dire que j'aime
beaucoup les archives, là, c'est peut-être... Il se passe quelque chose d'assez
particulier quand on voit les sceaux
et qu'on voit les signatures et ce que ça a voulu dire pour la suite des choses
pour nous. C'est assez prenant.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la ministre. Alors, on
espère avoir l'occasion de vivre ce moment comme vous l'avez eu. M. le député
de Vimont.
M.
Rousselle : On peut voir que vous êtes vraiment une passionnée.
On vous écoute, là, puis... Écoutez, moi, je veux parler d'Haïti. Haïti, c'est un pays qui me tient à coeur, vous le
savez, où, les gens qui ne le savent pas, j'ai travaillé avec les Nations unies pendant neuf mois, pour la
période de 2005 à 2006, un pays qui a été reconnu à un moment donné pour être la perle des Antilles, donc vraiment un
beau pays avec des gens qui sont incroyables dans ce pays-là. Au moment
où j'ai été là, bien, malheureusement, c'était un pays en crise. Veux veux pas,
quand tu as un pays qui est en crise, malheureusement,
la criminalité augmente parce que les gangs organisées en profitent. Et,
malheureusement, nous, on était là pour faire la stabilisation de ce
pays-là.
Moi,
quand je me promenais dans ce pays-là — je me suis promené beaucoup — je faisais de la montée, de la marche
en montagne et j'ai réalisé que, les jeunes, bien souvent, pour aller à
l'école, il fallait payer. Et j'ai appris ça là-bas.
Et nous, les policiers canadiens, justement, avec notre propre salaire, on a
payé, on a fait bâtir une école qui s'appelle maintenant l'école Mark-Bourque. Mark Bourque, pourquoi? Bien, c'est
un policier de la GRC qui a été tué, malheureusement,
là-bas, en Haïti. C'était une période qui était vraiment très dure en 2005‑2006,
vous vous rappelez un peu. J'ai eu
quelques copains, justement, quelques gens de l'armée qui se sont fait tuer
là-bas. Il fallait se promener en
tank d'une place à l'autre pour être plus sécurisés. Et j'ai réalisé que, quand
on a bâti cette école-là qui sert aussi pour lieu religieux pour le dimanche, la grandeur de ce peuple-là, quand ils
se réunissent, la... quand ils ont tous mis la main à la pâte, là, pour justement faire que cette
école-là fonctionne, qui d'ailleurs... C'est une école qui fonctionne encore.
Et, pour votre information aussi, je sais
que les pompiers de Montréal devraient aller sous peu faire un agrandissement.
Donc, actuellement, il y a 40 jeunes
qui vont à l'école gratuitement, parce que c'est toujours les policiers canadiens qui paient
les frais des professeurs là-bas, et
c'est une école qui devrait aller chercher à peu près 80 élèves
prochainement. Donc, quand tu vas en
Haïti, je pense, tu tombes en amour avec Haïti. C'est indéniable. Les gens sont
tellement chaleureux, tu ne t'en sors pas.
Moi,
j'avais été là-bas pour les élections de Préval, donc M. Préval, qui était élu
président à ce moment-là. En passant,
je n'ai jamais vu un bulletin de vote aussi grand. Ça mesurait 14 pouces
par 14 pouces. En tout cas, c'est vraiment incroyable. Nous autres, des fois, quand on va voter, on trouve qu'il
est long quand tu as huit ou neuf candidats; là-bas, huit puis neuf, il n'y a pas personne. Vous savez,
là-bas, là, ils sont vraiment nombreux sur un bulletin de vote. Et, pour
vous dire, même dans les régions, quand tu te
promenais dans les régions, parce que, moi, on m'avait envoyé à Jacmel à ce moment-là pour la période électorale — j'étais plus attitré, moi, à
Port-au-Prince — les
élections, pendant... parce qu'à un moment donné la nuit arrive; bien,
on prenait les moyens du bord. C'était avec des chandelles que les gens
s'éclairaient pour pouvoir voter. Donc, c'était assez incroyable de voir ça.
• (11 h 20) •
Là-bas,
j'ai réalisé que la classe moyenne
est inexistante, hein, tu as une classe pauvre et une classe riche, et la
classe pauvre est vraiment
pauvre. Le côté économique, vous le savez comme moi, dû à tous ces
problèmes-là d'instabilité en Haïti,
ça fait que, bien, les gens ne vont plus là-bas justement
pour passer des vacances, ils trouvent ça dangereux, même si
j'ai vu que maintenant... je
pense, ils ont recommencé un petit peu à retourner. Mais effectivement j'ai eu la chance de faire le tour
d'Haïti, Il y a des endroits vraiment incroyables. C'est vraiment beau, c'est
un beau pays.
Là-bas, pour vous
parler... Parce que je veux vous parler de la Francophonie, mais je veux parler
aussi de la différence quand on fait des
relations avec d'autres pays. Moi, à ma table, on avait une table de
concertation là-bas, on était
16 nationalités différentes alentour de la même table, et ce n'est pas nécessairement évident. Imaginez-vous, nous, ici, tous Québécois, tous à
peu près la même
formation ou à peu près, on a de la difficulté des fois à
s'entendre entre nous. Imaginez-vous,
avec 16 nationalités différentes, des formations différentes, des religions
différentes, donc, ça fait beaucoup
de différences, mais on arrivait pareil à
s'entendre pareil. Oui, c'était peut-être plus long, mais on arrivait pareil à s'entendre.
Et, quand qu'on avait le consensus, je vais vous dire de quoi, c'était vraiment
bien. Et je pense que, quand on avait le consensus, c'était vraiment le bon consensus,
la bonne décision qu'on prenait, même si ça avait pris du temps.
Le
Québec entretient une relation vraiment forte et durable avec Haïti, et ce, depuis longtemps,
et ce, pour des raisons identitaires
et culturelles. Vous le savez comme moi, beaucoup d'Haïtiens, ils ont
immigré ici, au Québec. Et moi, je
peux vous en parler, dans ma circonscription,
d'ailleurs, on m'invite des fois même à la messe le dimanche, puis ça fait... je vous dirais, ça fait des messes un
petit peu plus enjouées. Et des fois on pourrait prendre un petit peu de leur
image, des fois, pour nos propres
églises, il y aurait peut-être plus de monde, des fois, je pourrais vous dire.
Mais c'est vraiment intéressant, et
ça fait vraiment une activité incroyable dans ces églises-là. Et rappelons-nous
que le Québec a maintenu une
représentation gouvernementale à Port-au-Prince entre 1976 et 1996 : 20
ans. Cette présence se manifeste aujourd'hui par le nombre toujours
grandissant d'acteurs québécois qui interviennent, dont des institutions
d'enseignement, des organismes et des
coopérations internationales, des municipalités et des entreprises privées que
j'ai rencontrés à profusion là-bas.
Il y a beaucoup justement de municipalités ou surtout des élèves qui vont
là-bas pour pouvoir aider justement une école publique ou tout simplement aller aider dans un village qui a
besoin d'aide. Et j'ai même rencontré des Québécois, des sourciers, là, des gens qui cherchent des
sources d'eau... allés faire des puits là-bas. Donc, c'est toutes des
connaissances québécoises qui vont là-bas pour pouvoir aider justement
ce peuple qui en a grand besoin.
On a toujours conservé la relation étroite qui
lie Québec à Haïti, et ça, on le sait, que c'est un enjeu de taille à la fois
pour des raisons de contexte d'instabilité qu'on connaît, qui prévaut en Haïti,
mais aussi parce que le Québec n'est pas directement représenté sur le territoire. Il s'avère ici
important de rester proactifs, et ça, je pense, c'est vraiment important, pour tisser des liens avec le
gouvernement haïtien. D'ailleurs, j'en parlais tout à l'heure avec mon collègue
de LaFontaine, je recevais un e-mail
justement parce que je communique avec quelqu'un d'Haïti qui fait partie du
consulat là-bas. Puis, ça faisait
drôle, en même temps qu'on parlait d'Haïti, l'e-mail arrivait. Vous savez que
la diaspora haïtienne à Montréal est
importante, elle est importante aussi à Laval, sur mon territoire, parce que
j'ai beaucoup, beaucoup de gens, et
cette diaspora-là n'est pas non seulement très organisée, mais elle contribue
aussi activement à la vie sociale, culturelle et institutionnelle du Québec. Je pense, c'est des joueurs très
importants qu'on ne peut pas ignorer. D'ailleurs, j'ai ici le nombre de
temps qu'on est là-bas.
Si on
récapitule un petit peu, ça fait 40 ans qu'on a une relation avec Haïti. Et ça,
ça commence en 1957, quand que... le
début de l'immigration vers le Québec. Après ça, bien, l'ouverture de la
délégation à Port-au-Prince, c'était en 1976, comme je vous disais tantôt. La première mission ministérielle a
eu lieu en 1981. Après ça, bien, vous savez que... la visite officielle du président Aristide, mais
il y a eu le renversement aussi d'Aristide. Vous connaissez... mais je vous
dis ça juste pour vous rappeler un petit peu
l'histoire là-bas. Après ça, il y a eu le premier mandat de Préval, donc la période que je vous parlais tantôt, là, la visite, le
premier mandat et le deuxième mandat, où j'étais là vraiment
pour ces élections. C'est un endroit qui a besoin... Notre relation avec
l'État haïtien n'est pas récente mais a évolué avec le temps.
Je prendrais le
temps, pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent, de brosser le portrait de
notre relation présente avec l'État
du peuple haïtien. Cette relation s'articule principalement autour de
quatre axes majeurs. Le premier axe, c'est le partage de l'expertise, notamment, publique; Projet d'appui au renforcement de la
gestion publique; entente tripartite Canada-Québec-Haïti.
Vous savez que le Canada, il est là, mais vraiment très présent sur le territoire.
Juste vous parler de l'ACDI et toutes les organisations canadiennes qui
sont là-bas, qui visent à renforcer la...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
M. le député, deux minutes.
M.
Rousselle : Deux
minutes? Je n'ai jamais assez de temps. Vous pouvez voir que moi aussi, je suis
un passionné. Excusez-moi,
là, mais je suis un passionné d'Haïti, je ne pourrai jamais finir. Mais juste
pour vous dire que le premier axe,
c'était le partage de l'expertise, notamment, publique. Le deuxième, c'est la solidarité
internationale, le soutien au développement économique et le niveau
multilatéral.
D'ailleurs,
comme je vous disais tantôt, actuellement il y a cent policiers canadiens là-bas
qui justement aident à
former les policiers de là-bas pour avoir justement une meilleure police
et amener un haut niveau. Il ne me
reste pas grand temps, je pense, hein?
Une voix : Une minute.
M. Rousselle : Écoutez, je
vais vous poser la question, si vous pouvez peut-être... la réponse par la
suite...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Ah! il y a une question en plus.
M.
Rousselle : J'aimerais savoir, Mme la ministre, ce que vous
entrevoyez, pour les années à venir, quant à notre relation avec Haïti.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le député,
pour cette question. Il reste quelques secondes, Mme la ministre. Vous
voulez entreprendre ou vous voulez reporter...
Mme
St-Pierre : Bien,
on peut reporter. Mais tout simplement pour souligner que notre relation avec
Haïti, elle est très importante. On a
beaucoup parlé du tremblement de terre, et là on a eu un regain, bien sûr,
mais, même avant, on a toujours,
toujours été présents. Nous allons continuer notre relation, continuer à être
présents sur ce territoire qui a tellement
besoin de tout. Et notre communauté haïtienne est vraiment, vraiment importante
pour nous, au Québec, alors on va toujours, toujours les accompagner.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. On
pourra y revenir dans le prochain bloc. Je me tourne maintenant vers le deuxième groupe d'opposition et je cède la
parole à la députée de Mirabel pour 23 minutes d'échange.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Merci. L'ancien ministre des
Relations internationales, actuel député de Rosemont, avait créé un comité chargé d'étudier la pertinence et les
conditions d'établissement d'une agence québécoise de solidarité
internationale.
Avant la campagne, le premier ministre du Québec
actuel qui était chef du parti s'est dit ouvert au projet. Les orientations données par le premier ministre
canadien de l'Agence canadienne de développement international ne satisfaisaient
pas l'ancien ministre qui prônait la création d'une structure propre au Québec
en matière de solidarité internationale. Dans un rapport rendu public en
février dernier, le comité recommande la création d'une agence de solidarité internationale pour renforcer l'action
de solidarité internationale du Québec. Le comité recommande également que la création de cette agence se réalise de
concert avec l'élaboration d'une politique québécoise de solidarité
internationale et qu'elle soit appuyée par un plan d'action et de
financement.
Ma question, M. le Président, à la ministre,
c'est : Où en est le gouvernement sur la création d'une agence de solidarité
internationale? Quels seront les coûts rattachés s'il y en a une? Et quelle est
sa position dans le dossier?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Mme la
ministre, la parole est à vous.
• (11 h 30) •
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Merci, Mme la députée.
Oui, il y a du travail qui a été fait par le ministère sur cette question-là. J'ai rencontré, la semaine...
non, pas la semaine dernière — le temps passe très vite — il y a deux semaines, les gens des
organismes qui... l'AQSI entre autres, qui prônent pour la création de cette
agence. Nous n'avons pas encore pris notre
décision à ce sujet-là. On a bien pris connaissance des recommandations. Vous
comprenez cependant que nous avons
une rigueur budgétaire qui est assez importante, et nous ne sommes pas dans un
contexte où nous allons développer
des nouveaux programmes et où nous allons développer des nouvelles choses. Nous
ne sommes pas dans ce contexte-là.
Alors,
la décision n'est pas prise de façon finale. Mais, pour le moment, ils ont très
bien compris. Ils ont même apprécié le fait que nous n'avions pas réduit leur
budget et que notre coopération va continuer. Mais la création de l'agence,
ce n'est pas encore une décision que je peux
prendre, puisque nous ne sommes pas dans un contexte budgétaire
où on peut prendre cette décision-là.
L'ancien ministre
disait que, bon, il était insatisfait de ce que le gouvernement fédéral faisait
en matière de coopération internationale notamment
par le biais de l'ACDI et quand même il passe sous silence que lui et son gouvernement,
ils ont coupé de 17 % dans le programme de coopération. Alors, on peut ne
pas apprécier ce que le gouvernement fédéral fait en termes de coopération,
mais il faudrait peut-être regarder ce que... il faudrait peut-être qu'il regarde ce que lui faisait en termes de
coopération internationale en coupant le programme de 17 %. On comprend
qu'ils ont fait des compressions, puisqu'ils avaient 20 millions à couper
au ministère, ce qui était un effort budgétaire considérable.
Alors,
tout ça pour dire : En résumé, nous maintenons les budgets, nous ne sommes
pas dans un mode où nous allons créer
de nouveaux programmes, créer de nouveaux organismes. Nous ne sommes pas dans
ce mode-là, et la décision finale n'est pas prise.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Mirabel.
Mme D'Amours : Merci, M. le Président. Dans un souci, là,
d'économies budgétaires dont la ministre fait état, est-ce que la ministre peut nous confirmer des
missions auxquelles le Québec ne participera pas, auxquelles il participait
habituellement et, si oui, nous expliquer ses choix?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : J'aimerais avoir un peu plus de détails sur la
question. Moi, dans les missions à venir, il y a la mission à Dakar, c'est le Sommet de la
Francophonie à Dakar. Je pense que, là, on est dans un incontournable. Il y a
une possibilité que j'aille aux
États-Unis pour le Congrès mondial acadien, mais ça serait un très, très court
déplacement, là. Ce n'est pas une
très longue mission, c'est un déplacement pour aller souligner le Congrès
mondial acadien. Mais, moi, dans mon calendrier à moi, ma prochaine
mission, c'est à Dakar. À ma connaissance, on n'en a pas annulé.
Évidemment,
les missions sont regardées sous l'angle de la pertinence, sous l'angle des
coûts. Il peut y avoir des missions
possibles. En fait, il y en a une qui s'en vient, c'est mon collègue de
l'Éducation supérieure qui va se rendre en Afrique. Je pense que c'est
au Sénégal.
Une voix :
En Côte d'Ivoire.
Mme
St-Pierre : En Côte d'Ivoire. Il va se rendre en Côte
d'Ivoire à la suite d'une invitation qu'il a reçue comme ministre de
l'Enseignement supérieur. Il va y avoir mon collègue aussi du Développement
durable qui va se rendre à New York en
septembre parce qu'il y a une rencontre importante à New York sur les questions
de développement durable et
d'environnement, et j'ai mentionné celle du premier ministre qu'il doit faire
en Chine. C'est une mission commerciale qu'il doit faire en Chine. Ce
sont les seules dont j'ai pris connaissance. Peut-être que vous en avez
d'autres en tête.
Pour ce qui est
d'avoir annulé, je n'ai pas pris connaissance de missions qui avaient été
annulées.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Mirabel.
Mme
D'Amours : En fait, ma question
était plutôt... Là, je n'en ai pas, là, qui... je ne connais pas les missions
qui ont été annulées, mais, d'entrée de jeu, quand on a des missions, habituellement, qui sont toujours comme reportées ou qui sont... Là, est-ce que, dans un souci budgétaire, vous allez avoir
un choix à faire ou si vous y allez parce
que vous avez un budget
accordé pour ces missions-là, exemple, pour l'année, dans votre budget? Est-ce
qu'il y a des missions auxquelles vous allez
être en mesure d'y aller, oui, et
d'autres où vous ne pourrez pas y aller, selon les budgets que vous avez
d'alloués dans votre ministère?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. Il y a évidemment un effort de rigueur budgétaire,
et chaque mission est évaluée en fonction de la pertinence bien sûr mais
en fonction des coûts qui sont reliés à la mission.
Alors, on va les regarder avec beaucoup, beaucoup
de rigueur, et vous pouvez être rassurés que chacune des missions qui seront effectuées, que ce soit par
moi ou par mes collègues, seront des missions qui seront pertinentes dans
la mission du gouvernement. Et l'objectif du gouvernement, c'est de remettre en marche les moteurs de l'économie.
Alors, pour remettre en marche les
moteurs de l'économie, bien
sûr il faut faire des démarches, mais
en même temps il faut que les
missions aient un focus qui est celui du développement économique. Et je pense
que ça, ces critères-là seront très, très, très bien suivis. À chaque fois qu'il y a une possibilité de mission, le
ministère fait un avis de pertinence. Alors, le ministère peut dire : Cette mission-là qui vous est
proposée n'est pas pertinente ou elle est pertinente. Et, si elle est
pertinente, bien voici quelles sont
les choses que vous pouvez faire, quelles sont les rencontres bilatérales que
vous pouvez faire, quels sont les événements auxquels vous pouvez
participer.
Mais on
regarde l'ensemble de ce qui peut être fait dans le programme de la mission.
C'est un peu comme ça qu'on les
bâtit. Mais, comme je vous dis, la prochaine grande mission que nous avons sur
l'écran radar, c'est le Sommet de la Francophonie à Dakar.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : M. le Président, la ministre nous a parlé, à deux reprises, de la mission en Russie. J'aimerais,
moi, qu'elle élabore un peu sur le sujet de
la mission au niveau de l'agroalimentaire, étant donné mon intérêt sur ce
point, là. Je sais que c'est le premier ministre qui va aller à cette mission. J'aimerais qu'elle me parle un peu sur
l'agroalimentaire et pourquoi il n'y
a pas non plus, parce qu'elle l'a nommé... peut-être que c'est un oubli ou...
au niveau du tourisme, au niveau de la Russie.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : En fait, juste pour expliquer : le premier ministre va se rendre en... Si j'ai dit «Russie», je me suis trompée. Il
va se rendre en Chine, en mission en Chine.
Ce que M. le sous-ministre a dit, c'est qu'il y avait des projets de missions commerciales avec
des gens d'affaires en Russie, puis
il a donné différents secteurs. Et ce qu'il a dit, le sous-ministre, c'est que, compte tenu du contexte — c'était dans
le cadre de la fermeture du bureau à Moscou — compte
tenu du contexte, il y a des gens d'affaires qui commencent à se poser des questions sur la pertinence de se
rendre. Alors, tout ça évolue compte tenu du contexte. Le contexte n'était
pas là il y a six mois, on s'entend bien
là-dessus, puis le contexte, il va peut-être changer dans les six prochains
mois. Alors, sur celle-là, je ne peux
pas être plus précise que ce que je vous dis là. Mais le premier ministre, lui,
il va se rendre en Chine avec une
mission commerciale. Ça, c'est clair. Est-ce qu'il y a, dans la mission
commerciale, un volet agroalimentaire? Je
ne le sais pas, je ne connais pas tous les détails de la mission. Mais, comme
je vois que ça vous intéresse et que c'est un secteur qui vous intéresse, bien, écoutez, quand on aura
l'information, on va très certainement vous la faire parvenir
rapidement.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
...la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : ...du président Hollande au Québec cet automne, quelles
sont les intentions de la ministre en regard de la visite du président
français cet automne? Et quels dossiers la ministre prévoit aborder avec le
président français?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Alors, la visite du président français sera assez courte. Nous sommes très
honorés de le recevoir. Il se rend à
Ottawa. Il va se rendre à Calgary. Il vient ici. Il va venir ici, à Québec. Il
va se rendre à Montréal également.
C'est le
premier ministre évidemment qui va rencontrer M. Hollande. Les sujets, je pense
qu'on peut s'en douter, les sujets
seront l'accord de commerce Canada-Union européenne qui, pour nous, est un
accord qui va ouvrir plusieurs marchés.
Et on parle d'un potentiel de 500 millions de personnes, alors c'est
vraiment les barrières qui vont tomber avec cet accord commercial entre le Canada et l'Union européenne, négociations
auxquelles nous avons pris part. Il va évidemment
parler de ses grandes priorités économiques — c'est le message de notre
gouvernement : le Plan Nord et aussi
toute la question de la stratégie maritime. Alors, ça sera un moment pour
expliquer et échanger avec le président sur ces grands enjeux là. On sait que la France a besoin aussi de se refaire
sur le plan de l'économie. Quand on lit les médias français, on voit qu'il y a toute une stratégie
qui est en place. Et aussi ils ont d'importants défis. Alors, ils sont à la
recherche d'investissement qui peut
amener de l'eau au moulin de leur économie. Alors, c'est clair que la rencontre
va se faire sur la question de l'économie.
La plupart du
temps, il y a des ministres qui se joignent à ces missions. Pour le moment, je
ne sais pas qui sont les ministres
qui vont venir. Mme Fleur Pellerin m'a souligné qu'elle serait possiblement de
la mission, mais elle ne l'a pas dit
de façon... elle ne l'a pas dit,
qu'elle le confirmait. Elle m'a souligné qu'elle serait possiblement de la
mission. Mais, les autres ministres qui accompagnent le président français,
je ne le sais pas.
• (11 h 40) •
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de Mirabel,
en soulignant qu'il reste un peu plus de 10 minutes à ce bloc
d'intervention.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. En
vertu du budget,
là, 2014‑2015 déposé récemment, chaque ministère doit
faire des gains de productivité représentant 2 %
de la masse salariale et doit effectuer une réduction des dépenses de fonctionnement de
3 %. Alors, outre la fermeture annoncée, là, de certains bureaux ou
antennes du Québec à l'étranger, est-ce que la ministre pourrait nous
donner le détail de la façon dont elle effectuera les coupures?
Mme
St-Pierre : Il y a
une partie des compressions qui se font sur l'activité internationale. L'autre
partie des compressions, disons, vont se
faire à l'intérieur du ministère. Alors, évidemment, ce sont des décisions qui
se prennent en termes de : Bon,
est-ce qu'on renouvelle? S'il y a des effectifs qui quittent, est-ce qu'on les
renouvelle? Comment on va le faire? C'est comme ça. Il y a une
compression de plus... Je n'ai pas le chiffre exact; 2 millions?
Une voix : 4,6. Mais le
3 % et le 2 %, ça équivaut à peu près à 1,2 million.
Mme
St-Pierre :
O.K. Est-ce que vous permettriez, M. le Président, que M. Audet, M. le
sous-ministre, réponde, avec plus de
précisions, à la question? Alors, la compression, en gros, est une partie sur
les antennes internationales, l'autre partie est à l'intérieur de
l'appareil, du ministère.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Moi, je suis au service des
parlementaires. On consent? On consent. Ça va nous faire plaisir
d'entendre le sous-ministre.
M. Audet (Michel) : Merci, M. le
Président. Au niveau du budget, de la réduction de 2 % pour des gains de productivité dans la masse salariale, comme disait
Mme la ministre, bien entendu, on va faire des économies en ne comblant
pas un certain nombre de postes.
Nous allons
également réorganiser la façon de faire les choses et les processus de travail
à l'intérieur du ministère. On va également réduire les heures supplémentaires
qui sont faites par nos employés. Pour ce qui est du budget de fonctionnement, nous avons déjà commencé à
réduire, de façon assez sensible, les dépenses de déplacement et les budgets
de déplacement à l'étranger de nos employés.
Nous avons également révisé un certain nombre de contrats de services professionnels. Et nous allons entrer dans notre
cible qui est autour de 1,2, 1,3 million de dollars pour l'année 2014‑2015
et nous allons appliquer ces mesures au siège, donc au central et à l'administration.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Merci pour cette
clarté qui vous appartient. Merci beaucoup, M. le sous-ministre.
Il y a un
questionnement, là, au niveau des portails intégrateurs de contenus
personnalisés destinés à la clientèle étrangère.
C'était un projet. Le coût initial était de 7 429 000 $, plus
précisément, là, l'évaluation des coûts, la provision par la réalisation du projet lié au gouvernement
en ligne n'ayant pas été reconduite au 2012-04-01, puis le projet a été annulé au 2013 du 11-30. Il y avait une somme
d'engagée, à ce jour, de 3 940 000 $, soit une réalisation, à ce
jour, de 45 %. L'utilisation de
l'environnement technologique et du développement actuel en place, est-ce que
ça va être mis dans la poubelle comme ça? Les sommes qui ont été
engagées, elles ne serviront plus à rien? Voilà ma question.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Je pense que vous faites référence à un projet qui s'appelle l'Espace
international. C'est de ça dont vous parlez?
Une voix : ...
Mme
St-Pierre :
C'est un projet qui était au Centre des services partagés et qu'on a ramené chez nous. Donc, l'argent n'est pas
perdu : le projet est chez nous, puis il va se poursuivre puis il est déjà
en ligne.
Mme D'Amours : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Pardon, M. le Président. Merci, M. le Président. Le coût
des sommes engagées qui étaient réalisées était de 45 %, alors est-ce que le coût additionnel pour aller à
100 %... est-ce qu'on va évaluer ça d'après le 3 940 000 $
de sommes engagées à ce jour?
Mme
St-Pierre : Bien,
si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je pense que le sous-ministre va nous offrir une réponse, c'est ça?
Mme
St-Pierre :
C'est assez pointu. Est-ce que vous me permettrez de demander au sous-ministre
de donner...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Il y a consentement?
Une voix : ...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : M. le sous-ministre.
M. Audet
(Michel) : Merci, M. le Président. Alors, l'Espace international
faisait partie d'une des trois portes d'entrée, il y a 10 ans, dans le portail
des services gouvernementaux, avec l'Espace entreprises et l'Espace citoyens.
C'est un portail qui était hébergé au CSPQ et qui reposait sur une ancienne
génération...
Une voix :
...
M.
Audet (Michel) : ...le Centre de services partagés, donc, une ancienne
génération d'applications technologiques.
Les
organismes centraux ont décidé de ne plus supporter financièrement cet
espace-là à l'intérieur du portail et de
nous transférer, à ce moment-là, l'ensemble de l'oeuvre. Et, si jamais on
transférait le portail tel qu'il était, comme tel, ça nous occasionnait, nous, des coûts supplémentaires de plus de
400 000 $ par année, année après année, juste en termes de maintenance d'une technologie qui était
de plus en plus désuète. Donc, on a décidé de mettre un terme à cette entente avec le CSPQ très rapidement, de récupérer
chez nous le portail, de le rendre plus simple, plus agile, un peu plus convivial aussi, reposant sur les technologies
d'information un peu plus récentes et, par le fait même, de ne pas avoir la
main dans l'engrenage pour éventuellement
avoir à supporter une vieille technologie et un portail qui était assez archaïque,
donc, ce qui fait qu'aujourd'hui on l'anime
à l'intérieur de notre Service des ressources informationnelles et des Services
de communication. On est en lien avec nos
Directions de communication et d'affaires publiques dans chacun des postes
à l'étranger et on est en train de finaliser
les tests pour que ce portail soit à la hauteur des moyens que l'on a pour le
faire fonctionner.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée de
Mirabel, un peu plus de trois minutes.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Afin de bien comprendre, là,
l'évolution des dépenses de l'État et d'assurer
une comparabilité de celles-ci, est-ce que la ministre est en mesure de nous fournir les dépenses
consolidées 2012‑2013 de l'ensemble du ministère
avec son taux de croissance, les dépenses consolidées probables pour 2013‑2014
et son taux de croissance et ainsi que les dépenses consolidées prévues pour
2014‑2015 et son taux de croissance?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Alors, Mme la ministre, je ne sais pas si vous
avez compris la question. Comme profane, moi, je ne l'ai pas comprise. Mais le
sous-ministre semble...
Mme
St-Pierre : On a énormément de documents avec nous, alors je
suis convaincue qu'on va être capables de fournir ces données-là à la
députée assez rapidement.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : M. le sous-ministre.
M. Audet
(Michel) : Bien, écoutez, ça va nous faire plaisir de répondre avec
vraiment toute l'expertise de la Direction de l'administration et de la
Direction des ressources financières, mais vous indiquer que la base budgétaire
était de 122 millions en 2012‑2013. En 2013‑2014, on a fermé l'année avec
96 millions et on est appelés à fermer l'année 2014‑2015 avec 94,7 millions de dollars.
Donc, comme vous pouvez le voir, ce sont des taux de décroissance budgétaire de l'ordre de 16 % à 18 %
entre 2012‑2013 et 2013‑2014 et de plus de 2 % entre 2013‑2014 et 2014‑2015.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le sous-ministre. Mme la députée de
Mirabel.
Mme
D'Amours : Oui. Est-ce qu'il serait possible d'avoir le document dont
le sous-ministre fait référence? Bon, les données, est-ce que ça
n'inclut pas...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : La question, Mme la
ministre : Êtes-vous en mesure de produire, sans que ce soit
nécessairement aujourd'hui ou en ce moment...
Mme
St-Pierre : On peut la voir dans le livre des crédits, la
portion de l'année dernière par rapport à ce qu'on a cette année, mais
on peut donner la référence à la députée, sans problème.
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Ça vous va, Mme la députée, cet
engagement de vous transmettre l'information?
Mme
D'Amours : Oui. Et j'aimerais que, dans cet engagement-là,
tout soit inclus, que tous les volets, les bureaux, tout le ministère
soit inclus dans ces chiffres-là.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce que la question, c'est : Est-ce
que c'est clair pour...
Mme
St-Pierre :
Dans ce que je comprends de votre question, c'est que vous voulez voir tous les
postes de dépenses, par exemple, tel bureau,
telle délégation, combien ça coûte. C'est ça que vous voulez? C'est ça que vous
voulez avoir?
(Consultation)
Mme
St-Pierre :
Je pense que vous devriez les avoir déjà dans vos renseignements. Vous ne les
avez pas eus dans vos renseignements?
Mme
D'Amours : ...
Mme
St-Pierre : O.K. Alors, on est très transparents, il n'y a
pas de problème pour fournir l'information dont la députée a besoin.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. Alors, dans la mesure où
la demande est claire et qu'il n'y a pas de problème, c'est parce que,
là, j'ai...
Mme
St-Pierre :
Bien, peut-être qu'on pourrait avoir des échanges...
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Moi, je vous avoue que je n'ai
pas compris exactement ce qu'on veut. Tant que...
Mme
St-Pierre : M. le Président, si vous me permettez, on
pourrait peut-être avoir des échanges avec l'adjoint de Mme la députée pour qu'il nous fasse la liste,
exactement, de ce qu'il veut, puis il n'y a pas de problème, on va le fournir.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Maintenant, on mentionne du côté
de l'opposition officielle qu'on aimerait aussi obtenir une copie de ces informations-là, alors peut-être les
transmettre à la commission, puis on les mettra disponibles à l'ensemble
des parlementaires. Ça vous va?
Mme
St-Pierre :
Oui.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci. C'est noté. Je me tourne
vers le député de LaFontaine. En fait, puisque nous avions terminé le bloc, on avait déjà commencé à emprunter du temps
du côté gouvernemental pour les réponses. M. le député de LaFontaine,
vous poursuivez.
M.
Tanguay : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais,
d'abord et avant tout, évidemment saluer tous les collègues, vous
saluer, M. le Président, et saluer la ministre et les personnes qui l'accompagnent.
J'aimerais, donc,
revenir sur la question de mon collègue de Vimont quant à l'avenir de la
relation ou quant à l'évolution de la
relation Québec-Haïti — notre collègue avait brossé un tableau assez complet des
défis — et
comment le Québec peut s'inscrire...
et comment la ministre, bref, voit l'avenir. Et, par la suite, après lui avoir
donné l'occasion de donner des
éléments de réponse de sa politique, j'aurai une question, M. le Président,
quant à la réputation du Québec à l'international.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Comme je l'ai dit tout à
l'heure, comme je l'ai souligné, bien il faut bien rappeler que, bien avant le séisme du
12 janvier 2010, Haïti était une priorité des relations
internationales du Québec au chapitre
de la solidarité internationale, parce que c'est vraiment sur cette question-là
qu'il faut travailler. D'ailleurs, Haïti est le premier pays qui est bénéficiaire du Programme québécois de
développement international. C'est une relation qui remonte à plus de 40 ans, donc on a une relation
qui est très profonde, qui est très importante, elle a évolué avec le temps.
Puis je pourrais parler des axes d'action majeurs sur lesquels nous travaillons.
D'abord, le partage
de l'expertise et notamment publique. Le Projet d'appui au renforcement de la
gestion publique, qu'on appelle PARGEP,
c'est une entente tripartite, c'est tripartite Canada-Québec-Haïti. C'est une
entente qui vise le renforcement de la haute fonction publique et
l'amélioration des services offerts à la population. C'est une entente 2008‑2015
et c'est un projet-phare du Québec en Haïti. La contribution du gouvernement du
Québec est de 1,5 million de dollars.
Donc, c'est un projet qui permet au Québec d'accéder aux plus hautes sphères du
pouvoir tout en renforçant la
notoriété du Québec auprès des décideurs haïtiens. D'ailleurs, Haïti a
manifesté son désir que cet accord-là se
poursuive après 2015. Alors, on va terminer le projet en 2015 puis on va faire
des discussions avant la fin pour voir comment on pourrait poursuivre
après 2015. Il y a d'autres exemples d'actions soutenues. L'appui au consortium
interuniversitaire pour la relance du
système éducatif haïtien, ça a été constitué pour renforcer les capacités du
ministère haïtien de l'Éducation
nationale et de la Formation professionnelle et les institutions haïtiennes
d'enseignement supérieur. On implique
l'Université de Montréal. Il y a l'Université Laval qui est impliquée, l'Université
de Sherbrooke, l'UQAM et l'UQTR.
Également un appui à l'Institut du bien-être social et de recherches; c'est
l'entité qui est responsable des
adoptions en Haïti, et il y a également un appui à l'Institut des
sciences, des technologies et des études avancées d'Haïti.
Le deuxième axe,
c'est la solidarité internationale. Haïti est le premier pays qui bénéficie du Programme
québécois de développement international. On parle de 140 projets qui ont été soutenus
depuis 1997. En 2013, il y a eu la reprise des stages en Haïti du Programme
Québec sans frontières.
Un
troisième axe, c'est le soutien au développement
économique, donc 1 million sur cinq ans pour le Fonds de développement de l'entreprenariat pour les micros et les petites
entreprises en Haïti. C'est en partenariat avec le Développement international Desjardins et la Fédération des caisses
populaires haïtiennes Le Levier. Il y
a un financement des activités
commerciales en démarrage ou celles existantes dans les filières ciblées. Il y
a un appui aussi au secteur touristique à la suite d'une demande de la ministre
du Tourisme d'Haïti.
Le
quatrième axe, c'est au niveau multilatéral. Donc, on a la mise à la
disposition du bureau de l'organisation des États d'Amérique à Port-au-Prince d'une ressource québécoise à titre de
conseiller aux affaires politiques. Il y a la mise à la disposition du bureau de l'UNESCO à
Port-au-Prince d'un expert en éducation pour appuyer la décentralisation des
activités de gestion de l'éducation à
l'extérieur de la capitale, et finalement il y a de nombreux policiers
québécois. On en a entendu parler
tout à l'heure. C'était fort intéressant, d'ailleurs, M. le député de Vimont,
ce que vous nous avez raconté. Il n'y
a rien de tel que d'entendre quelqu'un qui raconte son expérience pour
comprendre l'importance de notre action, pas juste des lignes, pas juste des phrases qu'on peut lire, mais, quand
on entend l'importance de cette action-là et comment vous l'avez vécue, c'est très, très, très
intéressant. Donc, il y a de nombreux policiers québécois qui sont présents au
sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti.
Alors, on a
quand même une action qui est profonde, qui est là depuis des années, et
évidemment que c'est clair pour nous que tout va se poursuivre au cours
des prochaines années.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de LaFontaine.
• (12 heures) •
M. Tanguay : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, comme je l'ai annoncé — merci à la ministre pour sa réponse très claire à la question quant à
Haïti — d'entrée
de jeu, j'aimerais entendre la ministre... Évidemment, j'aimerais faire
un bref survol historique, mais j'aimerais l'entendre sur la réputation du
Québec à l'étranger.
Mais mon
intervention, pour mettre la table, comme on le dit, est de deux ordres :
le premier, au niveau d'une évolution historique des pouvoirs du
ministère dont elle a la charge, le ministère des Relations internationales et
de la Francophonie, voir son évolution
historique, quels sont les pouvoirs du Québec en la matière, regarder comment
le Québec a su se définir à travers
certains moments clés de l'histoire, et on parle de l'histoire récente, et ma
question ira au niveau de la
réputation du Québec et des suites de ce qui s'est passé, qui sont désormais,
évidemment, une histoire récente mais qui
sont marquantes, ce qui s'est passé en 2012, en 2013, puis, avec les pouvoirs
que la ministre a aujourd'hui, les défis, suite à 2012, 2013 et début
2014, les défis auxquels elle fait face puis comment elle pense pouvoir et elle
compte pouvoir justement améliorer la notoriété, la réputation du Québec à
l'étranger.
Donc, bref
survol historique. Évidemment, 1867, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique,
les pouvoirs qui sont dévolus — articles 91, 92 — à l'État fédéral et à la province. Il est
important de noter : 1940, la Loi concernant les agents généraux, le Québec avait déjà l'opportunité
d'avoir des représentations à l'international; 1940, le Québec, et ce n'est
pas la première date, mais ce sont, M. le
Président, certaines dates que je tire du fil historique de la chronologie.
1961, moment important où le Québec
adopte une loi qui prévoit la nomination, à l'étranger, d'agents, et il y a là
un mandat un peu plus précis quant à l'aspect économique de cette
mission-là et l'aspect culturel, le rayonnement culturel, mais évidemment les
suites économiques et les relations économiques que l'on veut voir arriver par
ces interventions-là.
1965, et ça,
c'est un moment fort, un moment clé qui a été réitéré par notre premier
ministre, la fameuse doctrine
Gérin-Lajoie, autrement dit, le prolongement externe des compétences internes
du Québec. Et je me suis inspiré d'un
document, j'y ferai référence un peu plus tard, sur le 40e anniversaire,
en 2007, de fondation, à l'époque, du ministère des Relations intergouvernementales. Mais cette doctrine Gérin-Lajoie
qui est le socle sur lequel l'activité de la ministre prend pied avait été réaffirmée le 25 février 2004
par le premier ministre Charest qui la réactualisait en affirmant, et ça
simplifie beaucoup son expression, que ce
qui est de compétence québécoise chez nous est de compétence québécoise partout. Et on va arriver, à la fin de cette
première partie, M. le Président, aux outils et comment ces outils ont été
utilisés dans les deux dernières
années, quels auront été leurs impacts au niveau de la réputation
internationale du Québec. Donc, 1965,
doctrine Gérin-Lajoie. Et j'ai pu imprimer, la semaine dernière, un document
qui avait été lancé par le ministère des Relations internationales, qui soulignait, en 2007, le
40e anniversaire de fondation. À l'époque, comme je le disais, c'était
«Affaires intergouvernementales» qui était
le précurseur des «Relations internationales». Donc, 50 ans en 2017. Il y a
des beaux clins d'oeil à 2017, où nous
fêterons tous, j'en suis persuadé, M. le Président, avec une ardeur renouvelée,
le 150e anniversaire du Canada de même
que le 375e anniversaire de
fondation de Montréal, vous le savez, M. le Président, pour avoir lu sur de Maisonneuve et Jeanne Mance,
vous sachant très féru d'histoire. Alors, 1967; 40 ans, en 2007, du ministère...
le premier ministère des Affaires intergouvernementales qui
était à la source de l'actuel ministère
des Relations internationales. Important de voir que les crédits, en 1967, de
ce ministère étaient de 1 180 000 $. Aujourd'hui, je pense qu'on est, si mon chiffre est exact, à 94,7
millions de dollars. Alors, on voit les moyens. Donc, les pouvoirs, les moyens,
les crédits, on est au coeur du débat, M. le Président. Si d'aventure on
voulait soulever la pertinence, j'y serais prêt.
Importante également — et là
on arrive aux événements de 2012, 2013, 2014 — l'entente Cullen-Couture en 1978 et, je dirais, l'entente en 1991, le 5 février
1991 : deux femmes ministres
à l'époque, Barbara McDougall et Monique
Gagnon-Tremblay, qui signaient l'entente sur l'immigration au Québec,
qui évidemment est un pan majeur des pouvoirs aussi majeurs que le Québec a
en matière d'immigration. Mettons de
côté les réfugiés politiques et les ententes internationales, M. le Président, le Québec est maître — sélection, accueil, information — maître de son immigration au Québec. C'est un élément clé de la fédération
canadienne, et des pouvoirs, et du rôle majeur que le gouvernement du Québec
a à jouer en ce domaine. Et évidemment, en 2002, l'Assemblée nationale est
associée au processus de conclusion des engagements internationaux qui touchent
le Québec.
Alors, on
voit, M. le Président, les pouvoirs du Québec — évolution historique : on confirme la
place, à l'étranger, du Québec, la
doctrine Gérin-Lajoie, pouvoirs du Québec au Canada, pouvoirs du Québec à
l'étranger, son mot à dire, ententes
internationales qu'il peut et qu'il doit ratifier par son Assemblée nationale
également. Et on en arrive aujourd'hui au
défi de la ministre
des Relations internationales et de la Francophonie quant à l'utilisation de ces pouvoirs-là à l'étranger, et qui dit «utilisation des pouvoirs, attirer de nouveaux cerveaux, attirer des investissements»... on parle
de la réputation du Québec à l'international, et un des facteurs, ce
n'est pas uniquement, parce qu'il y a plusieurs réseaux de réseaux, mais un des facteurs
d'évaluation et d'analyse, c'est la couverture médiatique que l'on peut voir
suite aux actions du Québec au niveau local qui ont des répercussions au
niveau international.
Alors, M. le
Président, évidemment, il y a eu dans le cadre... Et je vais prendre les
dernières statistiques parce qu'il y a eu un tournant en 2012. Avant 2012, la
couverture médiatique du Québec à l'international se subdivisait essentiellement,
pour 58 %, sur deux grands pôles, deux grands pôles très positifs :
le pôle culturel et le pôle attraits touristiques.
Et là on voyait, dans ces deux grands pôles là très positifs, 58 % avant
2012, la couverture du Québec, on voyait le Québec, entre autres, au niveau de sa réalité, ayant un
cachet européen, l'art de vivre, le dynamisme culturel. Il y a eu après
2012, M. le Président, un changement où l'on a pu voir que, parmi les 10
nouvelles les plus médiatisées, deux
seulement étaient positives : on parlait de Xavier Dolan à Cannes puis on
parlait du cardinal Marc Ouellet qui était pressenti pour être pape. Mais il y a eu une perception internationale
du Québec qui est passée du positif au négatif à partir de 2012. Et, première sous-question à la
ministre : Pouvons-nous parler aujourd'hui d'une crise d'image pour le
Québec? Puis je lui demanderais
peut-être de qualifier l'ampleur de son défi, mais j'arriverai à ma question
plus fondamentale dans quelques instants.
Il y a eu, dans ce
débat de la charte des valeurs du Québec, et il est important de souligner des
exemples très tangibles, M. le Président,
très concrets, et je vous en donnerai trois; le premier, un article du 26
septembre 2013 dans le Washington
Post. Le Washington Post a un lectorat d'à peu près 1,5 million
à toutes ses publications. C'est le journal numéro un dans le District
of Columbia, à Washington, donc un journal, évidemment le Washington Post,
qui a une influence internationale majeure,
qui, tant sur sa version papier qu'électronique, le 26 septembre 2013,
titrait : Quebec's limits on
liberty. Et on pouvait y lire : «The province's
Government pushes against freedom of religion.» On parlait de «highly controversial "Charter of Quebec
Values"». Et ça, ça a eu un impact. Ça, quand le Washington Post,
M. le Président, publie ça, ce n'est pas
anodin, ça a un impact et ça ajoute aux défis de la ministre. Ça, c'était, M.
le Président, le 26 septembre 2013.
Une semaine avant, le 14 septembre 2013, c'était The Economist, The
Economist, à peu près le même lectorat,1 420 000 exemplaires à toutes les semaines, 820 000 aux
États-Unis. Et Le Monde diplomatique, en août 2012, titrait : «The Economist», le journal le
plus influent du monde. Le Monde diplomatique titrait en août
2012 : «The Economist», le journal le plus influent du
monde. Que disait, M. le Président, The Economist sur le Québec le
14 septembre 2013? «Quebec's identity politics. When is a crucifix not
religious?» On faisait même référence et on citait Charles Taylor, M. le Président. Puis je ne veux pas revenir sur
le fond des choses, mais on citait les propos de Charles Taylor, vous vous
rappelez, et j'y vais de la citation dans The
Economist : «When details leaked last month, Mr. Taylor called them "Putinesque"...» On se rappelle du
qualificatif, je ne vais pas au fond des choses, mais The Economist
faisait état de ce débat, citait
Charles Taylor qui avait utilisé le mot «Putinesque» dans ce contexte-là.
Combien vaut une page publicitaire dans le Washington Post?
Combien vaut une page publicitaire dans The Economist? Ça, M. le
Président, c'était de la mauvaise publicité.
Également,
était-il nécessaire d'en rajouter?, rappelons-nous — j'avais dit que j'avais trois exemples, j'en
ai un troisième — en novembre 2013, d'un débat lettre ouverte
auquel deux ministres du gouvernement du Parti québécois à l'époque s'étaient engagés, un débat dans le New
York Times, M. le Président, sur la charte des valeurs du Québec. Et,
dans ce contexte-là, M. le Président, vous
me permettrez d'y aller de quelques citations. Il y avait d'abord eu évidemment
le titre dans les pages opinions du New
York Times : Quebec's Tea Party Moment. Ça, c'était le 12
novembre 2013. Ne voulant pas y
rester, justement, être en reste, les deux ministres de l'époque, le ministre
des Institutions démocratiques et le
ministre responsable des Affaires internationales et responsable de la région
de Montréal, parlaient du «Jefferson in Quebec», le «Jefferson moment», alors que l'on sait, M. le Président,
que, lorsque l'on compare, dans les pages du New York Times, la charte
des valeurs du Québec à tout ce qu'a fait Jefferson, qui est l'un des pères
fondateurs, Jefferson, un des rédacteurs de la Déclaration
d'indépendance, le Statut de Virginie... M. le Président, pour le bénéfice de
celles et ceux qui nous écoutent, Jefferson, c'était quoi, sa pensée? Michel C.
Auger y faisait référence dans son blogue du 20 novembre 2013 et il
disait : Ça ne tient pas la route, là, à sa face même.
Comparer la charte
des valeurs québécoises à Jefferson, ça ne tient pas la route. Jefferson
disait, je le cite, évidemment traduction libre en français...
• (12 h 10) •
Une voix :
...
M. Tanguay :
Une minute?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Deux minutes.
M.
Tanguay : «Le fait
d'écarter un citoyen, comme indigne de la confiance du public, en le
tenant pour indigne d'être appelé aux fonctions de confiance et
lucratives, à moins qu'il ne professe telle ou telle opinion religieuse, ou n'y renonce, revient à le priver, en le lésant, de
privilèges et d'avantages auxquels, au même titre que ses concitoyens,
il peut naturellement prétendre.»
Donc,
charte québécoise des droits et libertés, Jefferson, ce n'est pas
du tout pareil, c'est évident, évident pour les Américains. Nos deux ministres ont amené ce débat-là dans les pages du New York Times. C'est votre défi aujourd'hui, c'est l'héritage que vous
avez aujourd'hui, Mme la
ministre. Et j'aimerais savoir — et j'espère que vous aurez l'occasion,
dans le prochain bloc, d'y répondre — j'aimerais savoir, vous, comment vous
comptez aborder cette situation, cet immense défi, parce que, des pots cassés, là, vous en avez plusieurs. C'est
l'héritage du précédent gouvernement. J'aimerais savoir, parce que c'est important pour le Québec, sur le
plan économique et culturel, comment allez-vous relever ce défi de taille.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député. Mme la ministre, il reste à peine 50 secondes, je
pense que... À moins que vous ayez une réponse rapide à donner.
Mme
St-Pierre : C'est très, très difficile de donner une réponse
rapide, M. le Président, parce que c'est un sujet très sérieux. Et une des mesures que nous allons
prendre dans notre plan stratégique, c'est améliorer l'image du Québec
sur la scène internationale. Et ça fait partie du contexte. On pourra élaborer
plus tard, si vous voulez, davantage.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Ça
conclut ce bloc d'intervention. Je me tourne vers la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve pour votre dernier bloc d'intervention d'environ
25 minutes.
Mme
Poirier : Alors, merci, M. le Président. Je vais retourner au
livre des crédits, page 171. On y fait mention d'une réduction budgétaire d'environ
1,2 million aux organismes à but non lucratif. J'aimerais savoir quels
organismes vont être visés et combien en seront affectés, les organismes...
de cette réduction budgétaire.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Alors, M. le Président, si on fait la
déclinaison 2014‑2015 par rapport à 2013‑2014, pour les organismes voués à la jeunesse on est à
4 706 000 $; Politiques et affaires francophones et
multilatérales, on est à 13...
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : ... une question de règlement, une précision?
Mme
Poirier : Je veux juste qu'on ne lise pas la page au complet,
là. Dans l'élément Ventilation par bénéficiaires, Organismes à but non lucratif, il y a une
réduction de 1,2. Je ne veux pas qu'on me lise la page, là. J'ai demandé une
question précise. À cette ligne-là, il y a une réduction de 1,2. La
ventilation.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : En fait, Mme la députée, vous
connaissez bien la règle : dans la mesure où la présidence n'évalue pas la justesse de la réponse,
dans la mesure où on répond, ce qu'on essaie de faire, évidemment c'est
de garder une certaine proportion entre l'importance de la question et la
réponse qu'on offre.
Ceci
dit, pour l'instant, la ministre le prend sous cet angle-là. Maintenant, le
commentaire a été formulé. Mme la ministre, êtes-vous en mesure de
répondre à la question?
Mme
St-Pierre : Oui. Merci, M. le Président. Alors, évidemment,
ça fait partie de l'effort de compression, l'effort budgétaire que nous avons à faire. Nous avons dit
tout à l'heure qu'il y avait une partie des efforts qui allaient être faits
dans nos bureaux et nos bureaux à
l'étranger, en fait dans tout notre circuit étranger. Il y a une partie de la
compression qui se fait à l'intérieur
des budgets du ministère. Et, dans les crédits, vous avez raison, Mme la
députée, il y a une compression d'un
peu plus de 1 million de dollars, Organismes à but non lucratif, et ce
qu'on me donne comme information, c'est que c'est une compression qui va principalement être appliquée dans des
partenariats que nous avons avec des universités.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Je veux juste qu'on me précise, là, parce qu'Institutions d'enseignement, qui
est la ligne juste au-dessus, est
augmenté — donc,
ça, c'est vos partenariats avec les institutions universitaires — versus la ligne suivante, c'est
Organismes à but non lucratif, et là il y a une réduction. Alors, est-ce qu'on
peut avoir juste une information complémentaire,
là? Comment se ventile la répartition budgétaire dans Organismes à but non lucratif,
en tant que tel?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
On parle principalement de chaires universitaires.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve mentionne qu'elle aimerait avoir la précision
sur lesquelles chaires. C'est ça? Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : En fait, on parle d'organismes qui... En fait,
ça peut être des partenariats avec des universités que nous avons, et c'est là que nous allons aller
chercher la compression. On peut parler, par exemple, avec une université
américaine, on peut décider qu'on n'injecte plus d'argent dans un programme ou
dans un partenariat.
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Donc, je comprends que les décisions ne sont pas prises, à ce moment-ci, d'où
on va prendre l'argent. Est-ce que ça peut nous être communiqué ultérieurement
si la décision est à venir?
Le Président (M.
Ouimet, Fabre) : Est-ce que le sous-ministre... Mme la
ministre.
Mme
St-Pierre :
Bien, M. le Président, pour la ventilation de ce montant-là, je vais devoir
demander à la députée du temps pour
lui donner la ventilation exacte. Mais, comme on l'a expliqué tout à l'heure,
il y a une partie de la compression, enfin de l'effort budgétaire, qui va dans les délégations,
les bureaux à l'international; l'autre partie, bien, évidemment, il y a
certains secteurs dans la mission du ministère qui sont touchés.
Le Président
(M. Ouimet, Fabre) : Alors, je comprends que cette
information-là sera transmise éventuellement, dès qu'elle sera
disponible?
Mme
St-Pierre : Oui.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je comprends que d'autres
parlementaires souhaiteraient... Alors, est-ce que c'est possible de la
transmettre à la commission à ce moment-là, Mme la ministre?
Mme
St-Pierre : Oui.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Je vous remercie. Ça vous va, Mme la députée?
Mme Poirier : Tout à fait.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, à vous la parole.
Mme
Poirier : Alors, merci de nous transmettre la ventilation de ce
1,2 million, en tant que tel, pour qu'on puisse voir où seront les
impacts, entre autres, s'il y a des organismes à but non lucratif qui en seront
directement visés, là, au-delà des chaires, en tant que tel.
Sur un autre
sujet, le dossier des étudiants étrangers a été un des objets de vos
discussions durant votre mission en France la semaine passée. Le premier
ministre avait fait un engagement ferme de modifier le régime France-Québec. J'aimerais savoir quelles sont vos intentions,
parce que je comprends qu'il y a comme un report de la décision qui se fait
actuellement, mais j'aimerais juste qu'on
puisse savoir où on va. Alors, il y avait une intention gouvernementale de la
part du premier ministre lors de son discours du budget... de son discours
inaugural, je voudrais dire, et là, la semaine passée, en France, vous avez tenu des discussions avec vos homologues
français. Alors, j'aimerais juste qu'on puisse avoir ici le portrait à
aujourd'hui : Vers où on va en matière de programme pour étudiants
étrangers en France?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme
St-Pierre :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, évidemment, je m'attendais à ce que cette
question vienne lors de l'étude des
crédits parce que ça a fait l'état de plusieurs articles dans les journaux.
J'ai eu quand même, moi aussi, des
discussions avec les ministres que j'ai rencontrés là-bas, même des députés qui
m'ont posé des questions sur cette question-là.
En fait, notre
effort à nous, comme gouvernement, c'est de réparer la bourde qui a été faite
par l'ancien gouvernement, qui est
dans le budget, annoncée sans même que les ministres aient été mis au
courant : la fin de l'entente entre
la France et le Québec. Ça a été vraiment un accroc au plan de la diplomatie.
Et nous, nous sommes en mode non pas
d'appliquer cette mesure-là de façon brutale, mais ce que nous avons fait,
c'est que nous sommes convenus, avec la France et avec M. Fabius, la semaine dernière, de mettre en place un
comité de travail qui va regarder la situation. J'ai expliqué, et je pense que mes propos ont été très
bien compris, que nous avions des défis budgétaires importants, que tous
les programmes vont être revus, qu'il y avait une volonté de revoir ce
programme-là également.
Ça,
là-dessus, je pense que ça a été très, très clair. J'ai senti qu'on comprenait très bien que, si les Québécois
font des efforts, bien il faut qu'il y en ait d'autres qui en fassent. Mais, plutôt que de le faire de façon brutale,
comme cela avait été annoncé dans le budget
de l'ancien ministre des Finances, nous avons décidé et nous sommes convenus de
mettre en place ce comité de travail qui va regarder la situation.
Une chose est
claire, puis ça a été dit publiquement, évidemment ça ne s'applique pas
pour cette année, puisque les inscriptions ont été faites puis on n'était
pas en mesure de le faire cette année. J'ai rencontré des députés aussi. J'ai
rencontré M. Lefebvre qui est le député qui
représente les Français qui vivent à l'extérieur, dans la région
de l'Est des États-Unis et du Canada. J'ai senti chez lui de la
compréhension. Il comprenait exactement dans quelle situation nous sommes et évidemment
il m'a assurée de sa collaboration.
Alors, je pense qu'on est en train de réparer,
et nous sommes en mode de trouver la solution idéale pour... Évidemment,
les étudiants français sont importants pour nous, tout comme nos
étudiants québécois qui vont là-bas. Et on
va essayer, par ce comité de travail qui est mis en place... D'ailleurs, c'est M. le sous-ministre ici qui va
nous représenter, et M. Fabius va
également nommer un représentant ou une représentante sur ce comité-là. Le
travail va se faire dans le respect des uns et des autres.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Donc, on
comprend que ça va se faire. C'est ça, la conclusion.
Accord de
libre-échange. La semaine passée, nous avons rencontré les ambassadeurs de
l'Union européenne. Le premier
ministre aussi a rencontré les
ambassadeurs. Des échanges qui en ressortent, selon les communiqués de presse,
et là je suis très prudente, le premier ministre aurait donné son intention de signer l'accord sans nécessairement
avoir une entente
avec Ottawa. De tout temps, il avait été très clair, très clair qu'il n'y aurait pas de ratification par l'Assemblée
nationale tant et aussi longtemps qu'il n'y aurait pas une entente avec Ottawa
sur les produits au niveau du fromage.
Alors, moi,
j'aimerais juste avoir l'heure juste actuellement. Est-ce que le premier
ministre va proposer à l'Assemblée nationale la ratification de l'accord
sans entente avec Ottawa?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. Tout d'abord, on souligne, et le premier ministre l'a fait, et
je pense que les ambassadeurs étaient très
heureux de l'entendre, on souligne l'importance de cet accord, l'importance
pour les pays membres de l'Union
européenne, l'importance également pour le Canada, importance aussi pour le
Québec. Et on voit que ça va ouvrir
un potentiel énorme. Mais je peux dire aussi que, sur la question des fromages,
il a été convenu, et le gouvernement fédéral a été très clair là-dessus,
le premier ministre Harper a été très clair là-dessus, qu'il y aurait une forme de compensation. Alors, je pense que c'est
ça, l'objet. Et il faut qu'on procède à la signature de cette entente-là.
Cette entente-là va faire en sorte qu'on va avoir de grandes occasions, des
possibilités d'affaires et de développement économique énormes.
Alors, nous
sommes très sensibles à la question, mais je dirais à la députée que l'ancien
ministre des Relations internationales n'a pas tout à fait aidé aux
négociations lorsqu'il a fait un discours au CORIM et qu'il a dit que, lui, ça
ne le dérangerait pas qu'il y ait des
dizaines de milliers de tonnes de fromage qui entrent au Québec. Alors, il a un
peu mis les négociations un peu en...
enfin, il a créé une certaine onde de choc, je dois dire, et ça a été pour
notre négociateur quelque chose qui l'a surpris.
Mais, pour
revenir au fond du débat, on a eu, avec les ambassadeurs des pays membres de
l'Union européenne, des échanges
fructueux. Ils sont très, très heureux de cet accord. Mme l'ambassadeur a dit
que c'était une question de quelques
jours, sinon quelques semaines pour qu'on arrive à la signature. Ensuite, ça
devra être ratifié par les différents gouvernements.
Et c'est vraiment une occasion extraordinaire. Et même l'ancien ministre des
Relations internationales, dans des discours
et sur son blogue, soulignait le
travail de l'ancien premier ministre,
M. Charest, pour avoir initié et avoir lancé cette idée d'avoir
cette grande entente de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : ...
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Oh!
Mme
St-Pierre :
...M. Couillard, M. le premier ministre, a dit, si je peux citer le premier
ministre, parce que, je pense, c'est
important de le citer. Il a dit : «Je veux être très clair que le
gouvernement du Québec ne mettra pas en péril la ratification de
l'accord de libre-échange Canada [Union européenne] sur un enjeu spécifique.»
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Alors, ce que j'en comprends, M. le Président, c'est
que le premier ministre va tout simplement présenter cet accord de
libre-échange à l'Assemblée nationale éventuellement sans nécessairement avoir
une pleine compensation pour nos producteurs
de fromage qui, eux... Il faut se le rappeler, là, les producteurs de fromage
européens sont subventionnés à
64 %, ce qui n'est pas le cas chez nous. Et ça en fait un enjeu assez
important, M. le Président. Et c'est un peu l'abandon de nos producteurs
québécois s'il n'y a pas cette compensation d'Ottawa.
Alors, moi,
je plaide, M. le Président, pour nous rappeler que... Et, je le redis, là, nous
n'avons jamais remis en question
l'accord, en tant que tel. Mais ce qu'il est important de se rappeler, c'est
qu'il y a des producteurs de fromage qui
vont subir les conséquences de cela. Et il avait été convenu qu'Ottawa, dans
une négociation, compenserait justement nos producteurs. Et, s'il n'y a
pas cette compensation, nos producteurs vont en être affectés au premier rang.
Alors, comment le gouvernement peut
aujourd'hui... Je sais bien qu'on n'est pas dans un délai, ce n'est pas la
semaine prochaine qu'on va voter la
ratification de l'entente, là, il y a encore toute la traduction des textes de
loi à faire, etc. Il y en a pour plus
d'une année, presque deux même, avant qu'on en arrive là. Mais est-ce que ça
veut dire que le gouvernement pourrait présenter
cet accord de libre-échange devant le Parlement? Et ce genre d'accord est voté,
en général, à l'unanimité. Et est-ce
qu'il pourrait y avoir justement le danger que cet accord ne soit pas voté
justement à l'unanimité, n'ayant pas d'accord avec Ottawa, n'ayant pas
d'accord de compensation avec Ottawa? Est-ce qu'on va abandonner nos
négociations avec Ottawa parce qu'on veut
absolument signer un accord de libre-échange, ce qui nous apparaît... et
d'abandonner, de ce fait, un secteur
important de notre économie? Alors, pour moi, il y a là un enjeu important,
économique, québécois. Et, quand on
considère que les producteurs européens, eux, ils sont subventionnés, là, et
qu'ils vont venir envahir... Et d'ailleurs les ambassadeurs, la semaine passée, nous disaient qu'il y a de la place
pour tout le monde sur le marché. On trouvait ça bien intéressant, mais
il y a une vulnérabilité de nos producteurs qui est importante.
Alors, on ne
remet pas en question la pertinence de l'accord. Ça, pour notre formation
politique, c'est clair, la première
ministre l'a dit même en Europe l'an passé, mais, pour nous, il y a un enjeu
important de nos producteurs de produits du fromage.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Bien, je pense que la députée, en tout respect,
a un discours bien sombre, parce qu'il faut voir cet accord-là comme quelque chose de majeur. Et le gouvernement fédéral
est très conscient des répercussions sur les producteurs de fromage et le gouvernement fédéral a dit qu'il y aurait
compensation des producteurs laitiers et fromagers qui pourraient être affectés par cet accroissement
des importations de fromage en provenance des pays de l'Union européenne. Alors, il y a un engagement ferme du
gouvernement fédéral. Nous ne sommes pas en mode confrontation avec le gouvernement fédéral, nous sommes en mode
collaboration et en engagement ferme. Et je pense que cet accord doit être signé pour le grand bien non seulement
du Québec, mais au grand bien aussi du Canada. C'est un accord qui va vraiment faire en sorte qu'on va vivre des... ça
va être créateur d'emplois, ça va générer de l'économie, on va voir nos
moteurs de l'économie se remettre en marche et on a besoin de cet accord.
C'est clair
qu'il y a une sensibilité pour les fromagers. Le premier ministre Harper l'a
dit, notre premier ministre l'a dit,
il y aura une compensation. Alors, je vois mal Mme la députée faire le même discours que son ancienne chef, Mme Marois, là. Il y a un article
ici que j'ai : Pauline Marois pourrait mettre des bâtons dans les roues
du libre-échange avec l'Europe. L'article de La Presse
canadienne vient de Londres, c'est daté du 28 janvier 2013, et je
cite : «La première ministre Pauline Marois se réserve le droit de
nuire à la mise en oeuvre d'un éventuel accord de libre-échange avec l'Union européenne si le texte final ne respecte
pas les exigences de son gouvernement.» Alors, plutôt que se mettre en
mode solution, plutôt que se mettre en mode collaboration avec le gouvernement
fédéral, le gouvernement péquiste a décidé
de se mettre dans un mode où on pourrait mettre en péril un outil majeur de
développement économique pour le Canada et pour le Québec.
Ce n'est pas
notre philosophie, M. le Président, ce n'est pas ce que nous... Et, lorsque
nous avons eu les rencontres avec les
ambassadeurs en poste au Canada, les ambassadeurs de l'Union européenne, M. le
premier ministre a expliqué notre
position. Il y a eu un point de presse commun, conjoint entre Mme
l'ambassadrice Coninsx et M. le premier ministre pour dire à quel point il y a une volonté de signer cet accord. Alors,
moi, ce que je dis à la députée : Soyez optimiste parce qu'il y a eu un engagement du gouvernement fédéral
de compenser les producteurs fromagers et laitiers. Alors, on a une collaboration, on est en mode collaboration, et,
cet accord-là, il faut qu'il soit entériné à l'unanimité par les membres de
l'Assemblée nationale. Je pense qu'il n'y a pas personne qui représente des
circonscriptions, des citoyens de leurs circonscriptions
qui va aller dire à leurs citoyens : Bien, écoutez, on n'en pas besoin.
Bien, je m'excuse, mais je ne pense pas
que les gens vont accepter ça. Les Québécois le veulent, cet accord-là, puis le
premier ministre est très conscient, et, les discussions avec Ottawa, M. Harper a été très clair sur la question des
producteurs. Alors, je pense que là-dessus, ceci étant dit, il faut se
réjouir d'un tel accord. Il faut se réjouir, on a quelque chose de majeur entre
les mains.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, avec un peu moins de cinq minutes.
Mme
Poirier : Merci. Alors, je veux juste qu'on soit clair,
là : le Parti québécois n'a jamais remis en question l'accord de libre-échange. Ce que l'on veut faire,
c'est s'assurer de protéger nos producteurs, et c'est ça qui est pour nous,
entre autres, une des priorités. Et le Parti
québécois a toujours été le parti qui a défendu les accords de libre-échange,
ne serait-ce que l'accord de libre-échange
Nord-Sud. On ne peut pas nous accuser d'avoir mis des bâtons dans les roues des
accords de libre-échange.
J'irais sur
un autre sujet, Mme la ministre. En janvier dernier, nous avons adopté une
déclaration du Québec, au séminaire
international des femmes, ici, à l'Assemblée nationale, déclaration que
l'Assemblée nationale a adoptée il y a quelques semaines. Vous serez présente à
Dakar, au sommet de l'OIF. J'aimerais savoir quelle place vous allez faire dans
vos bagages à cette déclaration du Québec sur
les droits des femmes et sur le fait de faire en sorte que cette déclaration
puisse cheminer jusqu'à ONU Femmes pour mars 2015.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Bien sûr, c'est clair que c'est un travail de longue haleine, puis d'ailleurs
vous y avez participé, à ce
travail-là, et tout ce qui fait progresser l'égalité entre les hommes et les
femmes doit cheminer, et vous pouvez compter sur moi.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Mais, pour aller un petit peu plus loin, cette
déclaration-là reconnaît des obligations au gouvernement qui l'adopte. Nous sommes en progression de la
faire adopter par d'autres Parlements. Est-ce que le Québec... et
particulièrement quand vous avez été
en France, par exemple, est-ce que vous avez validé que la France ou d'autres
pays éventuellement, dans vos
prochaines missions, ou les gens de votre ministère... est-ce que les gens font
la promotion de cette déclaration et
font le suivi de l'adoption par les autres pays dans le monde en vue d'en faire
une déclaration forte pour se rendre en 2015 et faire en sorte que les
droits des femmes progressent, en tant que tel?
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Alors, on est en mode de préparation de la déclaration qui va être la déclaration des chefs d'État. Je n'ai pas soulevé cette question-là
lors de mes rencontres, lorsque j'étais en France. Vous m'en parlez, c'est
pertinent. J'avais beaucoup,
beaucoup de dossiers. Je n'ai pas soulevé cette question-là.
Mais vous pouvez compter sur moi, vous pouvez
compter sur notre ministère, vous pouvez compter sur nous pour... Je sais à quel
point elle vous tien à coeur, d'ailleurs, et à d'autres députés, alors vous
pouvez compter sur nous pour faire notre travail.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, Mme la ministre. Merci, Mme la députée. À vous la parole.
Mme
Poirier : Vous me
permettez d'insister, M. le Président, parce
que le sujet de Dakar sera les
femmes, entre autres, et les
jeunes, donc, d'inscrire cette déclaration-là à Dakar.
La déclaration de Québec, c'est quand
même une déclaration qui est issue de notre Parlement et qui est issue aussi du travail collectif des femmes de l'Assemblée nationale, en tant que tel, mais aussi de femmes de 50
autres pays de la Francophonie. Que
la Francophonie soit porteuse d'une déclaration pour faire avancer les droits des femmes à l'ONU
me semble porteuse d'une vision, une vision
que nous ici, les femmes québécoises, avons acquis des droits, acquis l'égalité, jusqu'à un certain niveau. On sait qu'il y en a encore un bout à faire,
mais je pense que le message québécois est très fort dans la Francophonie. Il est aussi porté au
Commonwealth et aussi au niveau des Amériques. Mais je pense que, comme ambassadrice du Québec dans ce forum qui sera le
forum de Dakar, vous aurez un rôle important à jouer et à porter cette déclaration. Alors, je veux juste m'assurer
qu'elle sera portée haut et fort, cette déclaration, pour en faire la
déclaration de l'OIF éventuellement.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve. Ça conclut votre
bloc d'intervention. Mme la ministre, vous pouvez intervenir. Ce sera le temps
du gouvernement. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre :
Alors, vous avez raison, parce que c'est très pertinent, puisque le thème du
sommet porte sur les femmes et les
jeunes. L'APF a droit au chapitre, d'ailleurs, au sommet. Alors, je pense qu'on
va travailler, là aussi, avec l'APF.
Puis, puisqu'on parle de la question des femmes et de la condition féminine, je
pense que ça sera très pertinent. Ça
vient ajouter à la pertinence d'avoir une femme pour diriger l'Organisation
internationale de la Francophonie. Et je compte sur mes collègues femmes de l'Assemblée nationale pour
appuyer — et les
hommes aussi, M. le Président — la candidature de Mme Jean à
l'organisation.
Le Président
(M. Ouimet, Fabre) : Merci, Mme la ministre. En fait, la lutte
pour la reconnaissance, l'égalité réelle
entre les hommes et les femmes, c'est la lutte de tous les parlementaires en
tout cas au Québec. Alors, je sentais mes
collègues frétiller, là, à entendre qu'on les oubliait. Mais nous sommes de
tout coeur avec vous dans cette lutte. Je reconnais maintenant le député de La Prairie qui a fait preuve de
grande patience et qui aura peut-être le mot de la fin.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais revenir sur
l'enjeu que mon collègue de LaFontaine a
soulevé tantôt, Mme la ministre, qui est l'image du Québec à l'international,
qui va sans aucun doute affecter le point de vue que je veux soulever, c'est-à-dire notre relation avec les
États-Unis d'Amérique, les États-Unis, comme vous le savez, qui est un allié naturel pour nous de par
sa proximité en termes culturels, en termes économiques, évidemment. Mais j'aimerais vous entendre, parce que redorer
l'image au niveau international va aussi nous aider. Et vous, déjà, avez
posé des gestes concrets — vous l'avez dans vos remarques
d'ouverture — en
allant à Chicago en avril et à Atlanta au mois de juin et que vous avez entamé une reconfiguration du réseau des
délégations aux États-Unis, que je vais revenir tantôt spécifiquement
dans la question de la relation avec les États-Unis.
Mais, l'image
du Québec qui est, disons, ternie dans l'histoire récente, comment allez-vous y
remédier? Comme mon collègue le
disait tantôt, il y a des pots cassés à réparer. Ce n'est pas juste avec de la
Krazy Glue que ça va se réparer. Qu'est-ce que vous allez faire? Et
j'aimerais vous entendre là-dessus, s'il vous plaît.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
• (12 h 40) •
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. Bien, tout d'abord, c'est dans le discours aussi. Ce qu'on
veut livrer comme message, c'est que nous
sommes une société ouverte, nous sommes une société accueillante, nous sommes
une société qui respecte les libertés individuelles, et nous sommes une
société aussi qui a des valeurs, bien sûr.
L'égalité
entre les hommes et les femmes, je ne veux pas me vanter ici, là, mais c'est
quand j'étais ministre de la Condition
féminine que cette question a été inscrite dans la charte des droits et
libertés du Québec. C'est un
gouvernement libéral qui l'a fait et
c'est moi qui étais à ce moment-là porteuse de ballon, puis j'ai eu la collaboration
des collègues de l'opposition. Ça a
été pas facile, mais ça a été quand même... on a eu un vote unanime à l'Assemblée nationale. Alors, il y a certains
messages très puissants qu'on envoie à l'international. L'égalité entre les
hommes et les femmes, bien sûr il
faut que ça soit respecté, et l'égalité entre les hommes et les femmes, ça
passe aussi par l'autonomie économique. Et une femme qui travaille, qui est sur le marché du travail et qui a son
autonomie économique est capable aussi, à un moment donné, si elle veut prendre certaines décisions qui
ne font pas l'affaire de son partenaire... bien, elle est capable de les prendre, ces décisions-là, parce qu'elle n'est dans
une dépendance économique. Et comment cesser et diminuer la dépendance
économique? C'est en ayant accès au marché du travail. Alors, ça, je pense que
c'est très, très clair.
Sur l'image,
j'aime mieux le mot «améliorer» que «redorer», mais, bon, on peut s'entendre
sur les mots, je pense qu'il faut
faire un travail. Il y a eu certains événements. Il y a eu celui de la charte.
On m'en a parlé. Dans la rencontre, d'ailleurs,
qu'on a eue avec les ambassadeurs de l'Union
européenne, il y a une ambassadrice
qui a... des pays membres de l'Union européenne... il y a une ambassadrice qui a soulevé cette question-là. Donc, ça
veut dire que, lorsqu'un diplomate soulève
une question comme celle-là, ça a résonné dans son pays. Et, dans des
discussions que j'ai eues, on m'en a parlé, on a abordé le sujet sans que je l'aborde. Ceci
étant dit, je pense qu'à un moment
donné il faut dire clairement :
Depuis le 7 avril dernier, il y a
un nouveau gouvernement qui est en place. Depuis le 7 avril dernier, c'est
un gouvernement qui est majoritaire. Nous sommes là pour quatre ans et
demi, et ce que nous voulons faire maintenant, c'est bâtir notre économie et repartir les moteurs de l'économie. Il
y a toujours eu une grande couverture... Dans la couverture du Québec, ce qui a pris la place dans le passé, c'étaient
surtout les questions qui touchent la culture et les attraits touristiques. 60 % de
la couverture médiatique... presque 60 %, 58 %, touchaient la culture
et les attraits touristiques. Alors, c'est donc dire que, la culture
québécoise, nos créateurs québécois, il y a vraiment un impact important, et,
je le dis encore avec un sourire en coin, ce
sont nos meilleurs ambassadeurs. Donc, je pense qu'il faut travailler
là-dessus, il faut se refaire sur cette
question-là. Bien sûr, il y a eu certains faits politiques ou des faits divers
qui ont attiré l'attention des médias. Les médias étant ce qu'ils sont, des fois ils cherchent les choses qui vont
attirer un peu plus l'attention, puis la bonne nouvelle, ça n'attire pas souvent l'attention. Mais — ferme la parenthèse — à MM., Mmes les journalistes, je ne vous
critique pas du tout. Il y a quand
même des succès énormes. On souligne souvent Xavier Dolan. Lors du dernier
Festival de Cannes, on était tous...
bien, enfin, je l'étais, puis je pense que je n'étais pas la seule, rivée sur
l'écran de mon ordinateur pour voir comment ça allait se terminer. Il a
eu le Prix du jury, ce qui est quand même assez majeur et important.
Alors, il
faut que nous fassions un travail. Nous allons le faire. On a une équipe qui
est fantastique, au ministère, sur les nouvelles technologies, sur
comment faire en sorte que notre message passe et on va mettre les projecteurs
sur notre action économique. On va mettre les projecteurs sur le Plan Nord. On
va mettre les projecteurs sur la stratégie maritime. On va mettre les
projecteurs sur des choses que l'on veut développer et les choses qu'on veut
partager, sur l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Et, vous
savez, notre diplomatie, elle a plusieurs années, et j'avais lu, et j'ai
demandé à ce qu'on le ressorte, une déclaration
de M. Gérin-Lajoie. Lors du 50e anniversaire de la délégation du Québec à
Paris, il participait, à ce moment-là, à un colloque et il a fait une très belle... il a rendu un très, très beau
témoignage. Il a dit : «Je ne pensais pas qu'à 91 ans je serais ici pour célébrer l'anniversaire de la
délégation.» Il a parlé de trois devoirs : le devoir de mémoire, le devoir
de reconnaissance et le devoir de persistance. Et je me permets de le citer.
Quand il parle du devoir de persistance, il dit : «Il est si évident que je ne ressens pas le besoin
d'en démontrer la nécessité. Le monde change sous nos yeux. Les rapports
entre États se multiplient et se compliquent. Nous devons le reconnaître. Les
domaines sur lesquels on discute et les programmes qu'on met au point touchent toutes les activités
humaines, pas seulement économiques.
Il serait impensable et
irresponsable — dit-il — et ce n'est heureusement pas le cas, que le
Québec se contente de gérer l'acquis, se disant qu'il a désormais acquis
une certaine personnalité internationale dont il peut être fier et qu'il a
accompli des choses qu'aucun autre État
fédéré n'a réalisées avant lui. Il est devenu pour lui encore plus vital
qu'auparavant de parler en son nom
propre et de se représenter lui-même dans les domaines qui relèvent de ses
capacités et de le faire d'une manière inventive, profitant de tout ce
qui peut l'aider en ce sens.»
Alors, c'est
un message qui est très porteur. C'est un message de celui qui a vu la
diplomatie québécoise évoluer. Et il
dit : «Nos propres intérêts sont entre nos mains et nos mains seules.
Personne d'autre ne pourra le faire à notre place.» Alors, pour lui, c'est important de poursuivre
notre diplomatie et de parler en notre nom. Il ajoute, il continue en
disant : «On me répondra que les autres provinces n'en font pas
autant et que le Québec devrait être satisfait de ses propres réalisations déjà impressionnantes quand on pense
au nombre de ses délégations à l'étranger et à la variété de ses intérêts
internationaux. Mais s'impose-t-il de
rappeler que le Québec est à maints égards unique, que sa situation démographique
en Amérique du Nord est forcément précaire
et que, s'il n'y veille pas lui-même, personne d'autre ne défendra spontanément
ses intérêts et, encore plus évident, personne d'autre ne fera la promotion de
son identité propre?»
Alors, dans
nos champs de compétence — on parle du 50e anniversaire de la délégation du Québec à
Paris — de
gouvernement en gouvernement, on a toujours
fait la promotion du Québec. Et nous, on le fait avec une vision politique
du Québec qui est la nôtre. Et je pense que
c'est important de démontrer à quel point c'est important, cette relation-là
qu'on a développée. Il faut la
développer davantage. Il faut l'approfondir. Il faut la creuser dans des
endroits où on n'est pas encore connus. C'est sûr qu'avec la France
c'est une relation plus privilégiée.
Mais je pense
que ce texte, il est très, très intéressant, et j'invite tout le monde à le
lire parce que c'est vraiment ce vieux
sage, M. Gérin-Lajoie, qui nous parle de sa vision et de nos devoirs de
mémoire, de reconnaissance et de persistance.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
...Mme la ministre. M. le député de La Prairie.
• (12 h 50) •
M.
Merlini : Merci, M. le Président. Dans cet enjeu-là... dans cette
perspective-là, je devrais dire, les États-Unis sont un allié naturel
pour le Québec de par sa proximité avec nous.
Et vous avez
mentionné, dans vos remarques d'ouverture, les conférences auxquelles vous avez
assisté très, très, très tôt après
votre assermentation comme ministre avec la mission que le premier ministre
vous avait confiée et vous avez
parlé, aux États-Unis, d'une réorganisation des délégations. Et, contrairement
à la députée d'Hochelaga-Maisonneuve qui
voit en ça de perdre un positionnement stratégique, quand vous avez parlé de la
délégation qu'on va ouvrir à Houston au
lieu de concentrer nos efforts à Washington, moi, je ne le vois pas de cette
façon-là parce qu'on le sait, qu'au Texas, hein... «everything is big in Texas», comme on dit, mais sauf que le
secteur énergétique au Texas est en effervescence. Et quelle expertise qu'on a, nous, au Québec? On a
notre expertise en développement d'énergies propres qui sont l'énergie éolienne et l'énergie hydroélectrique, évidemment.
Alors, on a tout intérêt, si on veut renforcir ces liens économiques là avec les États-Unis, notre partenaire privilégié,
que vous avez aussi soulevé l'importance de nos relations économiques avec eux...
alors on a intérêt justement à plus avoir une antenne à Houston pour
travailler, entre autres, dans le secteur de l'énergie.
Vous avez
parlé que notre relation est avec les États américains et non avec le
gouvernement fédéral américain en
tant que tel. Ce qui est important dans un cas comme pour nous, dans le cas de
la Montérégie, dans le cas du comté de
La Prairie, le comté de Huntingdon, c'est la proximité avec l'État de New
York et le fait que, dans notre stratégie maritime,
il y a un volet de développement de corridor économique de l'autoroute 30 qui
va être vraiment une colonne vertébrale
qui va nous ouvrir les portes du côté de l'Ontario mais aussi qui va nous
amener à développer des marchés au niveau
de l'État de New York, l'État du Vermont parce qu'on croise l'autoroute 10, on
croise l'autoroute 20 deux fois avec
l'autoroute et on croise l'autoroute 15 aussi avec l'autoroute 30. Alors, ça
nous amène vers des débouchés qui sont très intéressants, d'où
l'importance d'avoir ces relations-là, comme vous avez dit, avec les États
américains.
Mais ce n'est
pas juste une relation d'affaires, les relations avec les États-Unis, c'est
aussi une relation de bon voisinage.
On le voit, que, de par la proximité, on a partagé une histoire commune avec
les États-Unis. Et d'ailleurs, lors de
la fête nationale, la semaine dernière, il y a plusieurs communautés, surtout
en Nouvelle-Angleterre — on parle de l'État de
New York, le Nord de l'État de New York, le Vermont et le New Hampshire — qui
ont célébré, qui ont souligné la fête
des Québécois en raison des racines canadiennes-françaises
qui sont vivantes dans ces endroits-là. Alors, il n'est pas hors du commun de se promener à New York,
ou au Vermont, ou au New Hampshire et rencontrer des Couture, des
Leclerc, des Tremblay. Alors, c'est des noms qui... et que les gens qui sont
très fiers de leurs racines, même s'ils sont Américains,
reconnaissent le fait que ce sont des Canadiens français qui sont venus s'établir là, qui ont créé ces États-là,
qui ont développé ces États-là.
Il y a aussi au niveau de la culture, hein?
Quand on parle de ça, il va sans dire qu'évidemment on est un peu comme le seul coin francophone en Amérique du Nord mais qu'on est exposés à cette culture américaine, mais ça, ça ne
veut pas dire que ça va juste dans un sens,
la relation en termes culturels.
Comme vous l'avez souligné, nos créateurs ont beaucoup de succès aux États-Unis. On n'a pas besoin de nommer les
grands noms que tout le monde connaît. Ces gens font, plus que jamais, rayonner la culture québécoise en allant nous
représenter par leur art chez nos voisins du Sud. Nos cinéastes sont reconnus et se démarquent
régulièrement aux oscars, c'est connu. Nos artistes nous permettent d'avoir une
vitrine internationale. Vous avez souligné à juste reprise Xavier Dolan. Et, si
le Québec est constamment en contact avec
cette culture américaine, bien il faut aussi dire que le reste du monde est
tout aussi en contact avec la culture québécoise qui rayonne par votre ministère et par les autres ministères. Notre
visibilité, elle devient comme décuplée dans ce sens-là.
Un autre
aspect de la relation particulière avec les États-Unis, c'est au niveau du
tourisme. Alors, la députée de Laporte,
qui a été ministre de ce portefeuille-là, et la députée de Soulanges, qui était
la critique à l'opposition officielle à
la dernière législature, soulignent comme quoi le tourisme est sans contredit
un outil de développement économique. Et, je reviens encore en
Montérégie, on a beaucoup d'offres touristiques. D'ailleurs, j'étais au
lancement de la saison touristique de la
maison de tourisme de la Montérégie qui offrait une panoplie d'activités. Il y
avait tellement de choses à faire, je
pense qu'il n'y a pas assez de jours dans l'été qui permettraient à tous les
touristes de venir et de profiter de toute l'offre touristique qui est
faite juste en Montérégie, dans notre coin. Alors, les États-Unis évidemment
sont une destination primée par les
Québécois, qu'on pense soit à la Floride ou aux États limitrophes de la côte
Est des États-Unis. C'est toujours
une place favorite. Mais il ne faut pas oublier que les Américains adorent le
Québec. Les Américains, on les entend
souvent dire que le Québec a ce je ne sais quoi, cette qualité, cette culture
qui fait qu'on retrouve quasiment un
coin de l'Europe sans traverser l'Atlantique. On retrouve ça chez nous. Alors,
à ce moment-là, c'est toujours important pour eux d'arriver à un endroit que... Moi, je le dis tout le temps, le
Québec, c'est qu'est-ce qui distingue le Canada des États-Unis, et les Américains aiment venir ici
justement parce qu'ils se retrouvent dans un endroit différent qui est unique
sur le continent nord-américain.
Pour revenir
à la valeur de la relation avec les États-Unis, il faut reconnaître que les
États-Unis, c'est toujours le premier
partenaire commercial du Québec dans le monde. Alors, le total des échanges
commerciaux en 2013 représentait juste
en bas de 76 milliards de dollars canadiens. Et, en termes d'exportations
internationales du Québec, bien c'est : quand même près de 71 % de nos exportations s'en
vont aux États-Unis. Alors, c'est une importance capitale pour nous qui est
évidente. Alors, lorsqu'un joueur aussi
important pour nous... comme on dit, quand les États-Unis toussent, le Québec a
la bronchite, bien il faut... ça affecte
aussi également toute la planète, alors, parce que l'économie américaine, dans
les dernières années, a subi des
contrecoups de la plus récente crise économique. Ça demeure quand même notre
principal partenaire commercial du Québec sur la scène internationale.
Alors, ce que
je voudrais vous entendre en termes de cette relation qui est bien spéciale,
qui est très particulière avec les États-Unis, là, que vous avez parlé
d'améliorer notre image au niveau international, j'aimerais connaître vraiment
qu'est-ce que vous voyez comme perspective d'avenir et les priorités que vous
aurez, parce que vous avez mentionné que
vous allez déposer un plan stratégique. Alors, quelles seront ces perspectives
d'avenir et les priorités qui vont
guider votre... votre action, pardon, internationale du Québec, en particulier
aux États-Unis, au cours des prochaines années?
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie, M. le député
de La Prairie. Mme la ministre, en mentionnant qu'il reste environ
cinq minutes à nos échanges.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Oui. Alors, M. le député, je pense qu'il y a beaucoup
de choses à faire avec nos partenaires américains.
Vous avez mentionné l'importance des échanges
économiques. On sait que c'est un partenaire majeur pour nous. C'est clair qu'effectuer la promotion,
parler de la promotion du Plan Nord, et de la stratégie maritime, et de nos
surplus énergétiques, là, on parle de trois aspects fort importants pour nous.
D'ailleurs, quand je suis allée... J'ai fait deux
missions jusqu'à maintenant : une à Chicago et l'autre à Atlanta, et, à
Chicago, bien c'est là que l'invitation a été lancée par le premier ministre de tenir le sommet ici, au Québec,
l'an prochain. Donc, ça fait partie de notre stratégie de promotion. Recevoir les gouverneurs des Grands
Lacs à Québec au mois de juin de l'an prochain, ce sera l'occasion
pour nous de leur montrer qu'on a du
potentiel, on a une voie maritime qui est majeure, que c'est un transport qui
peut se faire de
façon économique, est plus économique parce qu'on ne change pas de différents modes de transport, on peut se rendre
très loin jusqu'aux Grands Lacs. Alors,
c'est intéressant pour eux. Donc, ça fait partie de notre stratégie
de promotion.
On va aussi,
à la Délégation générale du Québec à New
York, célébrer les 75 ans en 2015.
C'est le 75e anniversaire, donc c'est
une délégation qui est là bien avant que le ministère des Relations internationales ne soit créé, puisque, nous,
notre 50e anniversaire sera en 2017. Alors,
on était déjà très, très, très présents sur le territoire américain. Donc, je
pense qu'il faut souligner cet
anniversaire et démontrer la relation et démontrer le potentiel de la relation.
On va poursuivre la promotion du
marché du carbone. On sait qu'il y a une entente avec la Californie. Alors, ça
aussi, ça fait partie du décor. Donc,
il y a beaucoup de pain sur la planche, il y a beaucoup d'énergie. Chacun des
ministères est impliqué, également. Les
autres ministères, que ce soient le ministère de la Culture, le ministère du
Développement économique, le ministère de
l'Agriculture... tous les ministères sont impliqués pour faire partie de cet
effort-là. Ce n'est pas parce que je nomme deux éléments ou trois éléments que les autres ne sont pas importants.
Mais on doit évidemment avoir une vision très, très claire. Et notre premier ministre va faire sa première sortie
officielle comme premier ministre dans quelques jours. C'est à Bretton
Woods, qui est là où va se tenir la rencontre des gouverneurs de l'Est des
États-Unis et des premiers ministres de
l'Est du Canada. Donc, ça sera l'occasion pour lui vraiment de faire part de
ses priorités comme gouvernement, de
sa vision des choses. Et je pense que, cette première sortie là, pour le
premier ministre, de la faire dans le cadre de cette rencontre-là, il y
a quelque chose d'important, il y a un message important qui va se dégager.
Alors, c'est ça et, sous cela, la promotion de
notre tourisme aussi. On a un potentiel. Il y a un potentiel, à nos portes,
d'attirer du... C'est terminé, M. le Président? J'achève.
Une voix : ...
Mme
St-Pierre : Une
minute. Et pensons à nos nombreux festivals; le festival de jazz à Montréal.
Alors, j'en
profite, en conclusion, pour dire à quel point j'apprécie votre travail. Merci
à l'opposition officielle aussi
pour les questions. Il y en a qui ont besoin d'être approfondies. On va le
faire, soyez sans crainte. Merci à mes collègues.
Merci, M. le Président, de faire les choses dans la bonne humeur. Merci également
à mon équipe ici, l'équipe du ministère.
Je reconnais la grande qualité des gens de la fonction publique. Je l'avais vraiment
côtoyée au ministère de la Culture et je retrouve les mêmes belles habitudes du côté du ministère des Relations internationales. Je me
sens très, très privilégiée de
travailler avec des personnes d'une telle compétence. Et mon équipe,
évidemment, au cabinet, nous sommes une petite équipe, mais ça travaille
comme des petites abeilles, là, ça travaille assez fort. Et je veux dire aux citoyens qui nous écoutent : Bien, n'hésitez
pas, notre porte est ouverte, vous pouvez communiquer avec nous si vous
avez des questions. Et, si vous voulez échanger avec nous, nous sommes là.
Voilà. Merci.
Le
Président (M. Ouimet, Fabre) : Je vous remercie beaucoup, Mme
la ministre, Alors, merci de vous être livrée à cet exercice, merci à
toute votre équipe. Ça a été très apprécié de la part des collègues
parlementaires. On sait tout le travail qui a été consacré à la préparation et
des crédits au départ dans le budget mais l'exercice essentiel auquel nous nous
livrons. Alors, merci beaucoup à tous.
Adoption des crédits
Le temps
alloué aux crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et
Francophonie étant presque écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix. Ainsi, le programme 1, Affaires
internationales, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
J'entends «adopté sur division».
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires
du portefeuille Relations internationales et Francophonie pour l'exercice
financier 2014‑2015 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Ouimet, Fabre) :
J'entends «adopté sur division».
Documents déposés
Je dépose les
réponses du gouvernement aux demandes de renseignement de l'opposition. Et, en
terminant, merci à tous. Ce deuxième 30 juin de suite où nous
travaillons... alors nous méritons chèrement notre pitance. Merci à tous.
Sur ce, la
commission ajourne ses travaux au mercredi 2 juillet, à 10 heures, afin
d'étudier les crédits budgétaires du volet Commission d'accès à
l'information du portefeuille Conseil exécutif. Merci à tous, bonne fête du
Canada!
(Fin de la séance à 13 heures)