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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a pour mandat, ce matin, de procéder à
l'étude des crédits budgétaires concernant la protection
du consommateur, c'est-à-dire le programme 10 du ministère de la
Justice pour l'année financière 1993-1994.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup.
Protection du consommateur
Alors, je rappelle aux membres de la commission que nous avons une
enveloppe de 3 heures pour faire l'étude du programme 10. Et puis, j'en
profite évidemment pour souhaiter la bienvenue au ministre de la Justice
pour l'étude des crédits concernant l'Office de la protection du
consommateur. Je souhaite la bienvenue, évidemment, aux personnes qui
l'accompagnent. Je vais lui demander tantôt de nous présenter ses
principaux collaborateurs. (10 h 10)
J'en profite aussi pour vous présenter notre nouvelle
secrétaire de commission, Me Hélène Ménard, qui a
débuté hier comme secrétaire de commission. Alors,
bienvenue.
M. le ministre, à vous la parole. Je vous demanderais de
procéder à vos remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Gil
Rémillard
M. Rémillard: Je vous remercie, M. le
Président.
Il me fait particulièrement plaisir, donc, d'être avec vous
pour procéder à l'étude des crédits de l'Office de
la protection du consommateur pour la présente année
financière, ainsi que pour ceux relatifs au Commissaire aux plaintes en
matière de protection du territoire agricole et au Commissaire aux
plaintes des clients des distributeurs d'électricité.
Alors, M. le Président, je voudrais tout d'abord vous
présenter les membres qui m'accompagnent, aujourd'hui. Et, tout d'abord,
pour l'Office de la protection du consommateur, Mme Marie Bédard,
présidente, qui est ici à l'arrière, M. Jacques Vignola et
M. Guy Beaudet, qui sont les vice-présidents à l'Office de la
protection du consommateur, ainsi que les directeurs de l'Office qui sont avec
nous, M. le Président. Comme chaque année, ils sont ici pour nous
permettre de donner les informations les plus complètes possible aux
membres de cette commission.
Je vous présente également, M. le Président, M.
Serge Lafontaine, qui est Commissaire aux plaintes en matière de
protection du territoire agricole, et M. William Schwartz, qui est Commissaire
aux plaintes des clients des distributeurs d'électricité. Je suis
accompagné aussi de Mme Lise Saint-Martin-Tremblay, qui est ma
directrice de cabinet, qui est avec moi, M. le Président.
Alors, M. le Président, nous aborderons en premier lieu, si cela
convient aux membres de cette commission, les crédits du Commissaire aux
plaintes en matière de protection du territoire agricole et, ensuite,
ceux du Commissaire aux plaintes des clients des distributeurs
d'électricité. Et, ensuite, nous pourrons aborder, en
troisième lieu, les crédits de l'Office de la protection du
consommateur.
Est-ce que cette façon de procéder est agréable aux
membres de la commission?
Mme Caron: Oui, M. le Président, nous le souhaitions.
D'ailleurs, nous le demandions à chaque année. Alors, nous
poursuivons cette habitude.
Le Président (M. Dauphin): C'est bien.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, en ce qui
regarde le Commissaire aux plaintes en matière de protection du
territoire agricole, il me fait plaisir d'être accompagné de Me
Serge Lafontaine, qui occupe cette fonction depuis le 31 juillet 1992, en
remplacement de Me Roch Rioux.
Le mandat du Commissaire aux plaintes en matière de protection du
territoire agricole consiste à examiner les plaintes qui lui sont
soumises par écrit par les producteurs agricoles qui se croient
lésés ou estiment l'être par un règlement municipal
d'urbanisme ou relatif aux nuisances qui affectent leurs activités
agricoles, pratiquées dans une zone agricole.
Au cours de l'exercice financier qui se termine, M. le Président,
12 demandes d'information ont été acheminées au bureau du
Commissaire, et ces demandes ont nécessité la transmission du
formulaire préparé à l'intention du producteur agricole
qui désire formuler une plainte. Cinq plaintes officielles ont
été acheminées au Commissaire et, après examen, 3
furent refusées, car elles ne répondaient pas aux critères
de la loi, et 2 sont sous étude. Par ailleurs, M. le Président, 6
dossiers ouverts en 1991-1992 furent fermés pendant la présente
année: 1 après enquête et S qui ne répondaient pas
aux critères de la loi.
En ce qui concerne le mandat du Commissaire aux plaintes des clients des
distributeurs d'électricité, M. le Président, poste
occupé par M. William Schwartz, il reçoit les demandes
d'intervention des clients au sujet de leur mésentente avec le
distributeur, et ce, en matière de livraison et de fourniture
d'électricité à des fins d'habitation dans un logement. Il
intervient lorsque le client qui a recours à lui est en désaccord
avec la réponse qu'il a reçue du distributeur, à la suite
du traitement de sa plainte par ce dernier. Le Commissaire procède alors
à l'examen de l'affaire et prend, si nécessaire, toute mesure
utile qui peut favoriser le règlement rapide du cas. Il fait au client
et au distributeur un rapport de ses constatations et, s'il y a lieu, de ses
recommandations. Il peut faire toute recommandation appropriée en vue de
mettre fin à la mésentente.
M. le Président, au cours de l'exercice financier 1992-1993, 1591
clients d'Hydro-Québec ont, par écrit, demandé au
Commissaire d'intervenir, et il y a eu, parmi ces dossiers, 103 demandes non
recevables. Le bureau du Commissaire a aussi reçu quelque 5100 demandes
par téléphone. Au cours de l'exercice, 1643 dossiers ont
été réglés après l'intervention du
Commissaire. 282 de ces dossiers ont fait l'objet de recommandations
formelles.
Alors, M. le Président, est-ce que vous aimeriez que je fasse
immédiatement mes remarques préliminaires en ce qui regarde la
protection du consommateur? Selon vous, selon les voeux des membres. Oui?
Le Président (M. Dauphin): Habituellement, c'est le cas,
c'est qu'on procède aux remarques préliminaires...
M. Rémillard: D'accord. Alors...
Le Président (M. Dauphin): ...de tous les
éléments dès le début.
M. Rémillard: Dès le début. Très
bien, M. le Président. Alors, donc, je continue.
Le Président (M. Dauphin): Malgré que... Ce n'est
pas sacramentel. Si vous voulez déroger à ça, moi,
ça ne me dérange pas du tout.
M. Rémillard: M. le Président, il me fait plaisir,
donc, de continuer les informations que je vais donner avant d'aborder notre
discussion en ce qui regarde la protection du consommateur.
Alors, les crédits qui sont alloués, pour l'exercice
financier 1993-1994, pour l'Office de la protection du consommateur, sont de
l'ordre de 13 723 200 $ et ventilés de la façon suivante: 3 543
100 $ en diverses dépenses de fonctionnement, 9 535 100 $ en
dépenses de traitement et 644 800 $ en dépenses de transfert dont
la presque totalité, soit 643 000 $, représentent à eux
seuls les subventions qui sont versées. Ces subventions sont
versées par l'Office en vertu de son programme d'aide aux organismes de
protection du consommateur. La création de l'Office de la protection du
consommateur, en 1971, visait à favoriser l'équilibre entre le
consommateur et le commerçant.
Si ce mandat fondamental demeure inchangé, M. le
Président, il reste que la mission de l'Office a considérablement
évolué au fil des ans. En effet, par ses activités
d'information, d'éducation et de prévention auprès de la
population, l'Office a d'abord joué un rôle d'agent de changement
social. Son expertise unique en matière de consommation, sa longue
tradition de collaboration avec les associations de consommateurs, l'impact de
ses interventions juridiques et sa crédibilité auprès du
public l'ont également amené à devenir un véritable
régulateur de la concurrence, puisqu'il favorise la
compétitivité des entreprises au Québec. L'Office est
donc, aujourd'hui, un acteur économique important, bien qu'il soit
encore méconnu à ce titre.
Dans un environnement qui évolue rapidement, il est essentiel que
l'Office poursuive sa double mission sociale et économique en s'appuyant
sur des acquis solides et en explorant de nouvelles avenues. Ainsi, il pourra
faire face aux facteurs de changement qui auront, sans doute, des
répercussions importantes sur la consommation au cours des années
à venir. Qu'il suffise de mentionner l'évolution des technologies
de l'information, la spécialisation accrue des services, les transferts
électroniques de fonds et la mondialisation des échanges
économiques.
À sa vingt-deuxième année d'existence, l'Office
doit relever un défi majeur: assurer la poursuite de sa mission de
protection des consommateurs tout en maintenant un service de grande
qualité, et ce, en souscrivant pleinement aux objectifs du gouvernement
en ce qui regarde l'assainissement des dépenses publiques.
Ceci dit, permettez-moi, M. le Président, de brosser un tableau
des principales réalisations accomplies par l'Office, au cours de
l'exercice financier qui vient de se terminer, et de vous donner un
aperçu des activités prévues pour l'année
1993-1994.
Au chapitre de l'aide financière accordée aux organismes
de protection du consommateur, l'Office a distribué 756 800 $ en
subventions à 39 associations de consommateurs qui protègent les
consommateurs en assurant la représentation et la défense de
leurs intérêts. Afin d'utiliser le plus efficacement possible les
sommes disponibles et d'optimiser les effets bénéfiques
auprès des consommateurs, l'Office a décidé de
privilégier les associations déjà implantées dans
leur milieu.
Autre activité fondamentale de l'Office, la recherche vise
à analyser les diverses problématiques de la consommation de
façon a éclairer des autorités de l'Office sur les axes
d'intervention à privilégier.
Ainsi, afin de mieux répondre aux besoins particuliers des
communautés culturelles, l'Office a entrepris, en étroite
collaboration avec le ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration, une étude sur les problèmes d'adaptation des
nouveaux immigrants à l'activité de consommation au
Québec. Cette étude permettra d'identifier leurs besoins
d'information et de protection dans le domaine de la consommation et de
proposer des stratégies d'intervention permettant une adaptation
plus souple des immigrants aux habitudes de consommation
nord-américaines. Réalisée grâce à un appui
financier de 50 000 $ provenant du fonds d'initiative et d'intégration
des communautés culturelles, cette étude a franchi l'étape
de la cueillette des données. L'Office consacrera la prochaine
année à l'analyse des résultats et à
l'élaboration d'un plan d'action.
Autre clientèle privilégiée par l'Office, les
jeunes du secondaire ont fait l'objet de la seconde et dernière
étape d'une enquête visant à mesurer leur attitude face
à divers aspects de la consommation, avant et après avoir
reçu des cours en éducation à la consommation. Les
résultats de cette étude contribueront à améliorer
le volet consommation du programme d'étude en formation personnelle et
sociale et permettront aux jeunes d'acquérir des connaissances
importantes dans le domaine de la consommation et d'adopter des comportements
de consommateurs avertis. (10 h 20)
Les jeunes adultes de 18 à 30 ans retiennent également
l'attention de l'Office qui a mis en marche, en 1992-1993, une étude
exploratoire sur leur attitude et leurs comportements de consommateurs,
notamment en ce qui concerne le crédit et l'endettement. Le
Secrétariat à la jeunesse s'est associé à ce projet
par une contribution financière de près de 10 000 $. Les
résultats de cette étude serviront à élaborer une
stratégie d'intervention en matière d'éducation et
d'information en consommation, ainsi que de services à la
clientèle, qui représentent 20 % de la population.
Comme par le passé, M. le Président, l'Office a
été d'une extrême vigilance face au fléau de la
publicité à sensation, ce qui l'a amené à lancer
une campagne d'information sur le terrain même des annonceurs de produits
et de régimes miracle ou encore de gadgets aux pouvoirs
mystérieux.
Au terme de cette intervention, l'Office a tenu une conférence de
presse et diffusé du matériel d'information destiné aux
médias écrits et électroniques. Les prestataires de la
sécurité et du revenu ont également reçu un
papillon les mettant en garde contre cette publicité trompeuse. Cette
vaste opération a connu un rayonnement considérable au sein de la
population, notamment en raison du grand intérêt qu'elle a
suscité dans les médias à cause de l'approche très
originale qui avait été adoptée. Je reviendrai plus loin
sur les importantes condamnations que l'Office a obtenues dans ce dossier.
En 1993-1994, M. le Président, l'Office continuera de
sensibiliser la population à cet épineux problème par la
biais de ses partenaires tels que les associations de consommateurs, de
communautés culturelles, de retraités, les bureaux d'aide sociale
et d'aide juridique et les CLSC. L'Office a également tenu une campagne
d'information sur les nouvelles dispositions de la Loi sur la protection du
consommateur concernant la location à long terme de biens mobiliers, qui
sont entrées en vigueur le 30 juin 1992. Certaines de ces dispositions
s'appliquent à tous les contrats de louage à long terme,
d'autres, seulement aux contrats avec valeur résiduelle garantie par le
consommateur. Elles précisent notamment les droits et les obligations
des commerçants et des consommateurs en matière de garantie, de
reprise de possession et d'option d'achat, de même que le contenu des
contrats et des publicités.
Au cours de l'exercice 1992-1993, l'Office a publié 90
communiqués de presse, a accordé quelque 850 entrevues aux
médias et répondu à plus de 600 demandes d'information
provenant de journalistes. Les communiqués peuvent être
regroupés en 3 catégories majeures: des mises en garde, par
exemple contre les emplois à domicile, des condamnations, entre autres
dans le dossier de la publicité à sensation, et, enfin, des
annonces, notamment en ce qui concerne des campagnes d'information et des
modifications législatives ou réglementaires.
Durant la même période, l'Office a intensifié ses
contacts réguliers avec la population par l'entremise de chroniques
diffusées dans les médias écrits et électroniques
qui rejoignent, chaque semaine, une moyenne de 1 215 120 auditeurs,
téléspectateurs ou lecteurs. Ces chroniques concernent surtout
les dispositions des lois administrées par l'Office, les mises en garde
contre des commerçants ou des pratiques commerciales
problématiques, les condamnations les plus significatives obtenues par
l'Office et le contenu du magazine Protégez-Vous.
L'Office a, par ailleurs, poursuivi ses sessions de formation à
l'intention des réparateurs d'automobiles et des vendeurs de voitures
d'occasion, ce qui porte à plus de 2200 le nombre des commerçants
rejoints depuis la mise en oeuvre de ce programme.
À l'intention des personnes âgées, l'Office a
publié le «Guide de consommation à la suite d'un deuil ou
d'une séparation», qui renferme 6 brochures portant sur les
finances, la maison, l'automobile, les loisirs, les recours et les
renseignements indispensables. Vous conviendrez avec moi, M. le
Président, que toutes ces interventions de communication ont un impact
remarquable sur la place publique, ce qui témoigne de la
crédibilité de l'Office auprès des médias et de la
population en général.
Je crois, M. le Président, qu'il est utile de rappeler, ici, le
mandat éducatif qui est en outre dévolu à l'Office de
protection du consommateur, entre autres de par l'article 292c de la loi de la
protection du consommateur.
Ainsi, pour la septième année consécutive, les
élèves du deuxième cycle du primaire et ceux du secondaire
ont été invités à participer à
l'Opération PUB qui vise à leur faire comprendre le rôle
joué par la publicité. Toujours dans le cadre de ses
activités en milieu scolaire, l'Office a offert des sessions de
formation au personnel enseignant. Il a aussi produit et diffusé un
album d'activités créatives destiné aux 7 à 10 ans,
intitulé «Découvrons l'univers de la consommation»,
un bulletin d'éducation à la consommation et, en collaboration
avec le ministère de l'Éducation, le premier numéro du
Petit magazine formation personnelle et sociale.
La chronique «Jeunes consommateurs», conçue à
l'intention des 14 à 18 ans, se poursuit dans le magazine
Protégez-Vous. Ces articles, M. le
Président, qui visent à développer les habiletés et
les connaissances des jeunes dans des domaines de consommation qui les
intéressent, servent également au personnel enseignant pour
amorcer diverses activités à l'intérieur du programme
d'étude en formation personnelle et sociale.
En vue de promouvoir et de soutenir ce programme, l'Office projette, en
1993-1994, de réaliser 2 numéros du Petit magazine en
collaboration avec le ministère de l'Éducation, de poursuivre les
sessions de formation destinées aux enseignants et de reconduire des
activités comme l'Opération PUB et la chronique «Jeunes
consommateurs» dans Protégez-Vous.
Comme vous avez pu le constater, M. le Président, l'Office
accorde une attention particulière aux jeunes à
l'intérieur de son mandat éducatif afin d'en faire des
consommateurs avisés. L'Office recherche les mêmes objectifs
auprès de la population adulte. Ainsi, depuis l'automne 1992, l'Office,
en collaboration avec la Direction de la formation à distance du
ministère de l'Éducation et l'Université Laval, offre
à la population du Québec âgée de 18 et plus un
cours par correspondance sur la consommation. Ce cours, intitulé
«Savoir et choisir», comprend 5 modules qui renferment des textes
sur la consommation, des activités d'apprentissage
suggérées ainsi qu'un devoir à réaliser pour
l'obtention d'une attestation d'études.
De plus, M. le Président, à la demande de
l'Université du Québec à Montréal, l'Office a
préparé et expérimenté un cours de 45
crédits offert dans le cadre du certificat en formation personnelle et
sociale et intitulé «Économie de la
consommation».
Par ailleurs, l'Office a adopté diverses mesures afin de
répondre aux besoins particuliers des communautés culturelles en
matière d'éducation à la consommation. Mentionnons tout
d'abord la préparation, en collaboration avec le ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration, d'un guide d'utilisation
destiné aux formateurs qui donnent des cours d'alphabétisation
à cette clientèle. Ce guide leur permettra d'utiliser le plus
efficacement possible différents documents produits par l'Office, dont
les bandes dessinées traitant de certaines dispositions de la Loi sur la
protection du consommateur.
En 1993-1994, l'Office envisage de donner une formation interculturelle
au personnel préposé à la clientèle dans les
bureaux régionaux afin de lui faire mieux connaître les besoins
des membres de ces communautés. L'Office souhaite également
sensibiliser les associations de consommateurs à leur rôle
auprès des communautés culturelles. Certaines de ces associations
développent déjà des interventions en ce qui concerne la
consultation et l'éducation budgétaire, notamment auprès
de la communauté haïtienne, et elles aident les nouveaux arrivants
dans leurs relations avec les services publics.
Vingt ans après son lancement, le magazine
Protégez-Vous, qui rejoint chaque mois plus de 440 000 lecteurs,
demeure le seul grand magazine de consommation au Canada et il est le fer de
lance de l'Office en matière d'éducation à la consommation
de la population québécoise. La production et la publication des
12 numéros mensuels de Protégez-Vous ont donné lieu
à la réalisation de 23 tests de produits en 1992-1993. Trois
cahiers spéciaux ont en outre été produits en
collaboration avec des associations de consommateurs. Il s'agit de
l'Association pour la protection automobile, pour le «Guide de
l'auto», de l'Association des consommateurs du Québec, pour le
«Guide des jouets», et de la Fédération des
associations coopératives d'économie familiale, pour le
«Guide budgétaire».
Protégez-Vous a de plus publié, en collaboration
avec l'Association pour la protection automobile, des dossiers spéciaux
portant sur 3 essais routiers et sur 2 opérations «Garages
à l'oeil», qui visaient à vérifier la
compétence des réparateurs de véhicules. En collaboration
avec l'Association canadienne des automobilistes, Protégez-Vous a
réalisé, en outre, une étude sur la fiabilité des
autos de 1987 à 1991.
Le nouveau «Guide alimentaire canadien» a, par ailleurs,
été inséré dans l'édition de janvier 1993 de
Protégez-Vous, à la suite d'une entente avec Santé
et Bien-être social Canada.
Outil d'information et d'éducation destiné au
consommateur, Protégez-Vous, par sa crédibilité et
son rayonnement, exerce également une influence sur les
commerçants eux-mêmes, contribuant ainsi au rôle d'agent de
régulation économique de l'Office.
Par ailleurs, M. le Président, je désire souligner la
parution des 2 premiers titres de la nouvelle collection
«Protégez-Vous», laquelle a pour but d'offrir aux
consommateurs des guides pratiques qui regroupent et approfondissent des
informations diffusées sur des thèmes précis par le
magazine de l'Office. Il s'agit de l'album d'activités créatives
intitulé «Découvrons l'univers de la consommation» et
du «Guide pratique de l'alimentation». Prochainement, un recueil de
lettres types permettant aux consommateurs de régler eux-mêmes les
litiges qui les opposent aux commerçants sera publié dans la
même collection. (10 h 30)
Soucieux de fournir à la population les meilleurs services
possibles, l'Office a pris, en 1992-1993, des mesures concrètes visant
à améliorer ses services aux clientèles. Ainsi, un service
téléphonique 1-800 a été instauré pour
toutes les régions du Québec afin d'assurer une communication
directe et immédiate du consommateur avec l'Office.
Dans le même souci d'accessibilité, l'Office a mis à
l'essai un distributeur uniforme d'appels au bureau régional de la
MauricieBois-Francs. Cette expérience, marquée par le taux
d'accroissement de 9,5 % du nombre de clients, a été, je dois
dire, concluante. À compter de 1993-1994, l'Office implantera donc
graduellement cette fonction téléphonique dans les autres
régions du Québec.
Comme vous le savez, M. le Président, l'Office de la protection
du consommateur est présent sur l'ensemble du territoire du
Québec par le biais de ses bureaux régionaux. Grâce
à ce réseau, l'Office est en contact quotidien avec ses
clientèles dont il traite les
demandes de renseignements et les plaintes partout sur le territoire du
Québec.
Par la place stratégique qu'ils occupent, les bureaux
régionaux sont à même de constater l'évolution
remarquable du comportement des consommateurs résultant des efforts
d'information et d'éducation de l'Office. Ainsi, les bureaux
régionaux ont répondu, en 1992-1993, à 215 460 demandes de
renseignements contre 174 899 plaintes, pour un total de 390 359 appels ou
démarches de consommateurs.
La protection financière des consommateurs constitue une autre
activité importante de l'Office qui se traduit par la gestion de permis,
de cautionnements, de déclarations de comptes en fiducie et d'un fonds
d'indemnisation dans le domaine du voyage. Les lois administrées par
l'Office imposent à certains commerçants l'obligation
d'être titulaires d'un permis de l'Office. Il s'agit des vendeurs
itinérants, des prêteurs d'argent, des studios de santé,
des agents de voyages, des vendeurs de garanties prolongées et des
agents de recouvrement.
Grâce à cette obligation, l'Office est en mesure d'exercer
une meilleure surveillance de l'application des lois dans ces domaines
d'activités. Certaines exemptions, pouvant être obtenues moyennant
le versement d'un cautionnement, soustraient les commerçants
concernés à l'obligation de déposer en fiducie les sommes
perçues pour les achats de biens dont la livraison est prévue
pour plus de 2 mois après l'achat et à l'interdiction de
percevoir des paiements d'avance pour les contrats à distance.
En mai 1992, le règlement sur la protection du consommateur a
été modifié afin de permettre à l'Office d'exiger
un tarif annuel de 175 $ pour les exemptions que les commerçants
pouvaient obtenir antérieurement sans frais lorsqu'ils déposaient
un cautionnement. Cette mesure s'imposait, compte tenu du fait que l'examen des
dossiers et leur analyse par le personnel de l'Office nécessitait une
intervention similaire au processus exigé pour la délivrance d'un
permis, qui était déjà soumis à un tarif.
Parmi les faits saillants de l'exercices 1992-1993, mentionnons, M. le
Président, que 3059 permis et 412 exemptions étaient en vigueur,
que le total des cautionnements versés par les commerçants
s'élevait à 69 000 000 $ et que l'Office gérait dans le
secteur du voyage un fonds d'indemnisation collectif de 7 200 000 $. Dans ce
dernier secteur, soulignons également l'intervention de l'Office, lors
de la fermeture de plusieurs agences de voyages, qui a évité des
pertes financières importantes à de nombreux consommateurs.
Dans le cadre de son mandat de surveillance de l'application des lois
visant à assurer la protection des consommateurs, l'Office est
appelé à effectuer des inspections, mener des enquêtes et
engager des poursuites lorsque la situation l'exige. Aussi, après avoir
mené pendant 2 années un programme spécial de surveillance
de la publicité à sensation, l'Office a entrepris, en septembre
1992, une vaste offensive contre-publicitaire dans les hebdomadaires qui
vantent les mérites de soi-disant produits et régimes miracle.
Outre cette campagne de sensibilisation, l'Office a obtenu des recommandations
très importantes contre les entreprises les plus actives dans ce secteur
qui ont, pour la plupart, cessé leurs activités, de même
que des ordonnances de publicité correctrice.
L'Office a obtenu des recommandations considérables dans ce
domaine, soit 243 000 $ d'amende. Cette opération, dans les
médias et auprès des tribunaux, a mené à un
assainissement remarquable du secteur, et l'ensemble de la population est
maintenant beaucoup plus avisée en cette matière qu'il y a
à peine 1 an.
Les studios de santé ont également retenu l'attention de
l'Office en raison d'une recrudescence des problèmes reliés
à la perception illégale des paiements et à l'exploitation
sans permis. L'Office a refusé des permis, entrepris des poursuites et
obtenu 55 jugements, imposant des amendes totales de 112 900 $.
Le secteur de l'automobile a lui aussi nécessité
d'importants investissements de temps et d'énergie; 92 enquêtes
ont été entreprises et 52 commerçants condamnés
à des amendes totalisant 109 600 $.
Le secteur du voyage a suscité de nombreuses plaintes et demandes
de renseignements de la part des consommateurs, notamment en raison de
l'incertitude entourant le transporteur Nationair. Dans ce dossier, l'Office a
exercé une surveillance accrue de certains grossistes associés
à cette compagnie aérienne en vue d'assurer la protection des
sommes déposées par les consommateurs. Il faut souligner,
d'ailleurs, M. le Président, le travail considérable et efficace
des agents de voyages grossistes qui ont réussi, lors de la cessation
subite des activités de Nationair, à trouver très
rapidement des solutions de rechange pour faire voyager, ramener des milliers
de clients, tout en minimisant les inconvénients subis.
Dans le secteur immobilier, l'Office a obtenu des amendes de 60 800 $
contre une entreprise de rénovation qui effectuait de la vente sous
pression et 2 entrepreneurs en construction qui avaient des pratiques
similaires. Au chapitre du recouvrement de certaines créances, le
jugement rendu par la Cour suprême, dans le dossier de Remorquage
québécois à vos frais, met fin à des poursuites
pour pratiques déloyales et abusives portées devant la Cour. Il
maintient la condamnation de la compagnie et de ses administrateurs à
des amendes de plus de 90 000 $ obtenues en première instance. Le nombre
de poursuites s'est accru dans ce secteur, et l'Office a obtenu des jugements
contre 9 autres commerçants.
Dans le domaine du courtage de prêts, signalons enfin les 119
chefs d'accusation portés contre la compagnie Services financiers
premiers, qui a été condamnée à des amendes
totalisant 260 000 $.
En résumé, M. le Président, l'Office a poursuivi
386 commerçants, a obtenu près de 1 300 000 $ d'amendes et
concentré ses énergies dans les secteurs les plus
problématiques, tout en adoptant une attitude proactive face aux
problèmes de consommation.
Dans le suivi du Sommet de la justice, qui s'est tenu il y a un peu plus
de 1 an, l'Office a développé des
approches novatrices et fort prometteuses en matière de solution
et de prévention des problèmes de consommation. L'adoption du
projet de loi 11, le 22 décembre 1992, a conféré une
dimension beaucoup plus large à l'engagement volontaire qui peut
désormais être utilisé pour régir les relations
entre un commerçant ou un groupe de commerçants et les
consommateurs et solutionner, par ce biais, un problème de consommation.
C'est ce que l'on appelle l'engagement volontaire collectif.
Ce mécanisme présente l'avantage d'être souple, de
susciter les échanges entre l'administration, les consommateurs et les
commerçants et d'éviter des conflits par la recherche de
consensus. Ainsi, il pourra permettre d'adopter des mesures préventives,
par exemple l'établissement de contrats types ou d'un code
d'éthique, et comporter des mécanismes non judiciaires de
règlement des litiges, comme la conciliation et l'arbitrage. L'Office
négocie actuellement un tel engagement dans le domaine des vacances
à temps partagé. Dans le secteur des préarrangements
funéraires, les vendeurs ont conclu un engagement volontaire qui
interdit la sollicitation téléphonique. par ailleurs, l'office
continuera de rechercher, en 1993-1994, des moyens alternatifs au recours
judiciaire civil. à cet égard, il importe de souligner les
excellents résultats obtenus dans le cadre du processus d'indemnisation
par le biais du formulaire de plainte et de la médiation. en effet,
parmi les diverses interventions de l'office, l'indemnisation des consommateurs
constitue une mesure visant à déjudiciariser les litiges.
lorsqu'un conflit survient entre un commerçant et un consommateur,
l'office fournit à ce dernier un formulaire de plainte qu'il doit
remplir et expédier au commerçant. sur simple échange de
ce formulaire, 26 % des litiges sont réglés à la
satisfaction des consommateurs. si la situation n'est pas réglée
à cette étape, l'office tente alors une médiation qui
aboutit à une entente dans 67 % des cas.
À titre de maître d'oeuvre dans le domaine de la
consommation au Québec, l'Office entend privilégier 4 axes
d'intervention en 1993-1994: la responsabilisation des consommateurs, la
responsabilisation des commerçants, la recherche de sources externes de
financement et l'accroissement de l'efficacité de son organisation. (10
h 40)
Afin de responsabiliser les consommateurs, l'Office favorisera la
réalisation d'activités d'éducation et d'information qui
sont susceptibles de rendre les consommateurs plus autonomes et de leur fournir
les moyens de régler eux-mêmes leurs problèmes avec les
commerçants. Soucieux de responsabiliser davantage les
commerçants, l'Office continuera de les sensibiliser à de saines
pratiques commerciales dans une optique de prévention. Tout en misant
sur de solides acquis, tels l'engagement volontaire et l'indemnisation des
consommateurs, l'Office s'efforcera de trouver des façons originales de
développer un réel partenariat avec les commerçants,
notamment par le biais de réseaux de relayeurs.
Dans la recherche de sources externes de financement, l'Office
étudiera la possibilité d'établir des ententes avec
différentes organisations afin de développer davantage le
partenariat dans diverses activités de l'Office. Dans le contexte
d'assainissement des dépenses publiques, l'Office misera encore plus
qu'auparavant sur les compétences et les initiatives de son personnel
afin d'accroître l'efficacité de son organisation, tout en ayant
constamment à l'esprit la qualité des services fournis aux
clients consommateurs.
Soucieux de ses obligations, l'Office s'apprête donc à
aider la population québécoise à prendre le virage de l'an
2000 au chapitre de la consommation tout en continuant de lui assurer les
services auxquels elle est en droit de s'attendre.
En terminant, M. le Président, je tiens à souligner que
nous sommes à quelques jours de la Semaine nationale des consommateurs
qui se tient, cette année, du 26 avril au 2 mai, sous le thème
«La consommation, c'est l'affaire de tout le monde». Cette semaine
est une occasion pour les consommateurs de réfléchir sur les
moyens à leur portée pour devenir encore plus autonomes et
responsables et pour tirer le meilleur profit des lois et des services de
l'Office de la protection du consommateur. Pendant la Semaine nationale des
consommateurs, les bureaux régionaux de l'Office de la protection du
consommateur feront connaître les classes gagnantes de l'Opération
PUB 1993, et la présidente de l'Office, Mme Bédard, remettra le
grand prix de 1500 $ à une des classes qui ont choisi les mêmes
publicités que le jury. Cet événement viendra encore une
fois témoigner de l'importance que l'Office de la protection du
consommateur accorde à l'éducation à la consommation en
milieu scolaire.
Voilà, M. le Président, qui témoigne de beaucoup
d'activités menées efficacement par l'Office de la protection du
consommateur et, comme ministre responsable de cet organisme tellement
important dans le domaine de la consommation au Québec, je tiens
à rendre hommage à sa présidente, Mme Bédard,
à ses vice-présidents et à tous les membres de son
personnel pour l'excellent travail qu'ils font.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Alors, merci beaucoup, M. le
ministre de la Justice, pour vos remarques préliminaires.
Et, évidemment, normalement, les remarques préliminaires,
si on se fie au règlement, c'est 20 minutes. Cependant, par
expérience, on a toujours laissé un peu plus de temps que 20
minutes, mais je reconnais qu'on a pris plus que 30 minutes.
Alors, Mme la députée de Terrebonne, pour vos remarques
préliminaires.
Mme Jocelyne Caron
Mme Caron: Merci, M. le Président. Alors, M. le
Président, je suis accompagnée de Me France Thériault, qui
est recherchiste pour ma
formation politique dans les dossiers de justice, dans les dossiers de
protection du consommateur, aide juridique, Curatelle publique, recours
collectifs et plusieurs autres dossiers, M. le Président.
M. le Président, j'entame cette quatrième étude des
crédits de la protection du consommateur avec une certaine impatience
devant le piétinement du gouvernement libéral dans le
règlement des dossiers de ce secteur touchant pourtant la vie de
l'ensemble des citoyennes et citoyens du Québec. Depuis 4 ans, M. le
Président, nous dénonçons inlassablement les mêmes
failles, les mêmes problèmes et nous sommes toujours devant le
manque de décision et d'action du ministre responsable.
Très souvent, on s'interroge sur le manque d'intérêt
de la population, le manque de confiance de la population face à la
politique et à ceux qui l'exercent, et je vous avoue que je les
comprends très bien. Lorsque des problèmes sont très bien
identifiés et que, malgré les pressions des groupes
d'intervenants et d'intervenantes, et malgré les pressions de la
population en général, le gouvernement ne se décide pas
à passer à l'action, lorsque le plus petit problème prend
jusqu'à 4, 5 ou 6 ans pour trouver sa solution, il y a de quoi
désenchanter et décourager l'ensemble de la population.
Gouverner, c'est agir. Ce n'est pas seulement expliquer, écouter,
comprendre, disserter et expliquer. Il faut passer à l'action. Le
ministre s'est étendu très longuement sur le rôle
d'information et d'éducation joué par l'Office de la protection
du consommateur. Mais le ministre est là aussi pour
légiférer, pour apporter réponse lorsqu'il y a
problème et lorsque les problèmes sont soulevés.
Vous verrez très rapidement, M. le Président, lorsque nous
aborderons l'étude question par question sur les différents
sujets, que, depuis 4 ans, nous revenons inlassablement à la charge sur
les mêmes dossiers. En effet, malgré certaines
législations, il faut aussi, M. le Président, appliquer ces
législations. Malgré le projet de loi 11, outil utile, mais
à la condition de l'utiliser, je le répète, la vente
itinérante des préarrangements funéraires se poursuit de
plus belle, et l'exploitation des personnes âgées, des personnes
malades se continue dans toutes les régions du Québec.
Malgré les bonnes intentions réitérées par le
ministre responsable, les victimes de la MIUF sont toujours en attente de
décision de son gouvernement. Et le ministre n'a toujours pas
donné de résultat concernant les discussions sur un
règlement humanitaire, qu'il nous dit toujours souhaiter. Et le ministre
n'a toujours pas rencontré la Fédération des
comités de victimes de la MIUF.
Malgré les recommandations du Commissaire aux plaintes des
clients des distributeurs d'électricité, les compagnies
privées ne sont toujours pas couvertes, et Hydro-Québec, quant
à elle, n'a toujours pas mis sur pied un programme pour les plus
démunis qui habitent, très souvent, des logements mal
isolés et dont la facture d'électricité représente
un loyer additionnel.
Bien que dénoncée depuis sa création, la fonction
de Commissaire aux plaintes en matière de protection du territoire
agricole existe toujours et demeure toujours aussi inefficace et inutile.
Lorsqu'on nous parle d'assainissement des finances publiques, il y aurait
peut-être lieu de commencer par les domaines qui sont
dénoncés depuis au moins 4 ans.
Les courtiers en prêts privés, les redresseurs financiers,
les agences de recouvrement, les cours de croissance personnelle et les sectes
poursuivent allègrement l'exploitation des personnes les plus
vulnérables de notre société. Tous les moyens sont bons
pour faire de l'argent rapidement en utilisant le désespoir des gens, ce
désespoir créé, évidemment, avant tout par
l'incompétence du gouvernement actuel à gérer la crise
économique et à se doter d'une véritable politique de
reprise économique. Pendant ce temps, de jour en jour, de nouveaux
pièges sont tendus aux consommateurs leur faisant miroiter la
lumière au bout du tunnel.
L'endettement progressif des Québécois et des
Québécoises et la hausse dramatique des faillites constituent 2
attraits de première classe pour les fraudeurs. Cet endettement et ces
faillites entraînent les consommateurs à chercher
désespérément des solutions miracle à leurs
problèmes et ouvrent bien grande la porte à ceux qui
désirent profiter de la détresse des autres. Comment le
gouvernement réagit-il? En coupant dans les subventions aux organismes
se vouant à l'information et à la défense des
consommateurs. Les consommateurs qui utilisent leurs services n'ont aucunement
les moyens de financer ces services. Ces associations de consommateurs
travaillent, principalement, avec les personnes ayant de faibles revenus. Il
est évident que ces associations ne peuvent aller chercher leur
financement du côté des entreprises qu'elles sont appelées
à dénoncer.
En créant l'Office de la protection du consommateur, le
gouvernement acceptait sa responsabilité face à cette protection
essentielle. Le gouvernement ne peut se désengager de cette
responsabilité en retournant la facture aux associations de
consommateurs et aux entreprises, en demandant aux associations de
consommateurs de trouver des mesures d'autofinancement.
Enfin, il m'apparaît de plus en plus important, M. le
Président, que la responsabilité du gouvernement en
matière de protection relève d'un seul ministre responsable.
Actuellement, l'Office de la protection des consommateurs est sous la
juridiction du ministre de la Justice. L'Office des professions relève
du ministre du Revenu responsable de l'application des lois professionnelles,
et la commission parlementaire chargée de l'étude des
thérapies alternatives, qui touchent directement les consommateurs,
quant à elle, était sous la responsabilité du ministre de
la Santé et des Services sociaux.
Les thérapies alternatives, la commission l'a bien
démontré, sont exercées soit par des paraprofessionnels
qui souhaitent une véritable reconnaissance professionnelle, compte tenu
de leurs études, soit par des personnes qui demandent une
réglementation qui s'approche davantage de la loi de la protection du
consommateur. Une vision globale et harmonieuse de ces 3 volets de protection
devient impérieuse, autant pour l'efficacité de l'application de
nos lois que pour les consommateurs eux-mêmes qui ne savent plus quelles
règles s'appli-
quent, selon les volets concernés.
M. le Président, dernièrement, le ministre de la Justice,
dans certains articles, nous faisait part de son intention d'éliminer le
poste de Procureur général. Le ministre nous disait, à ce
sujet, se sentir en conflit d'intérêts avec son poste de ministre
de la Justice. Il y a, évidemment, à certains moments, conflit
par rapport à son poste de responsable de la protection du consommateur.
Nous n'avons qu'à rappeler le dossier célèbre de la MIUF
pour se souvenir que, dans ce dossier, le ministre est assis sur une
drôle de chaise, pour ne pas dire qu'il est assis entre les deux chaises.
Donc, le titre de responsable de la protection du consommateur n'est
peut-être pas situé au bon endroit. (10 h 50)
Dès 1969, il faut le rappeler, la protection du consommateur se
retrouvait au ministère des Institutions financières, des
coopératives et des consommateurs. On associe, à ce
moment-là, la protection des épargnants avec la protection du
consommateur, qui est un petit peu dans la même famille. En 1984-1985, ce
dossier se retrouvait au ministère de l'Habitation, habitation et
consommation. Il s'agissait, ici, d'une question idéologique du Parti
québécois. Cela s'inscrivait dans une certaine logique: la
Régie du logement, le Code du bâtiment et la protection du
consommateur.
Le gouvernement libéral, en 1985, fortement opposé
à cette façon de percevoir le dossier, abolissait ce
ministère, confiait, dans un premier temps, la responsabilité au
ministère des Affaires municipales et, finalement, au ministre de la
Justice. D'ailleurs, M. le Président, ce dossier vient,
évidemment, en bout de ligne.
Je recevais, juste avant le congé pascal, le dépliant du
ministre de la Justice, député de Jean-Talon et qui nous
indiquait ses titres: député de Jean-Talon, ministre de la
Justice, Procureur général et ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes.
Responsable de la protection du consommateur n'apparaissait pas comme on a
l'habitude de l'avoir, habituellement, M. le Président.
Donc, M. le Président, nous souhaitons, et c'est pour ça
que mes remarques préliminaires vont se conclure ici, que cette
quatrième étude de crédits ne se traduise pas uniquement,
comme par le passé, par des bons voeux, mais que le ministre nous
annonce, par ses réponses, des solutions et des délais
précis aux dossiers que nous dénonçons depuis 4 ans, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, Mme la
députée de Terrebonne, également pour vos remarques
préliminaires.
Avez-vous des commentaires à faire, M. le ministre, avant
d'aborder les questions, brièvement?
M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Peut-être, M. le Président,
très brièvement. J'entendais la députée de
Terrebonne qui disait son impatience, depuis 4 ans, à avoir des
réponses à certains dossiers. Bien, tout simplement, ce que je
lui réponds, c'est que nous sommes prêts à lui donner
maintenant des résultats dans les dossiers qui... Elle a
été très impliquée en ce qui regarde, par exemple,
les préarrangements funéraires.
J'ai hâte qu'on puisse en parler, tout à l'heure, M. le
Président, qu'on puisse comparer la solution qu'on a obtenue avec la
solution que, elle, elle voulait avoir, au tout début. Alors, on verra,
M. le Président, le cheminement de ce dossier. On verra comment on fait
cheminer un dossier et comment on peut en arriver à des résultats
qui, d'un côté, font en sorte que les commerçants puissent
continuer à offrir un service et que, de l'autre côté, on
voit des consommateurs qui sont pleinement protégés, tout en
recevant toujours la possibilité d'avoir ce service.
M. le Président, aussi, j'entendais la députée de
Terrebonne dire que le gouvernement est là pour gouverner et que nous
sommes là pour légiférer. Bien, on a fait une loi, la loi
11, qui implique, par l'engagement volontaire collectif et l'envergure qu'on
lui a donnée, des implications considérables, des implications
qui sont en train de se faire sentir, M. le Président, dans beaucoup de
secteurs d'activité, pour une meilleure protection du public, toujours
regardant aussi la possibilité d'avoir des consensus. Au lieu d'avoir
des affrontements, M. le Président, ce que nous recherchons, ce que
l'Office de la protection du consommateur recherche, il recherche la
possibilité que les commerçants, que les consommateurs puissent
être protégés, mais que les commerçants puissent
faire leur travail aussi.
J'ai l'habitude de dire et je le répète: II n'y a pas de
bons consommateurs et de mauvais commerçants, comme il n'y a pas de
mauvais consommateurs et de bons commerçants. Il n'y a que des
commerçants et des consommateurs qui font affaire ensemble. Nous sommes
là pour qu'il y ait ce juste équilibre entre les forces en
présence. Et l'engagement volontaire avec la loi 11 nous permet donc
d'avoir ce juste équilibre d'une façon particulièrement
efficace. Je suis particulièrement heureux, M. le Président, de
cette loi et j'espère qu'on pourra en discuter, tout à l'heure,
pour voir son application.
On parlait, tout à l'heure... il y a des mots qui sont
utilisés que je trouve un petit peu malheureux: exploitation des
personnes malades, des personnes âgées. Bon, on reviendra tout
à l'heure là-dessus, M. le Président, mais je demande
simplement à la députée de Terrebonne quand même
qu'on fasse un peu attention sur les expressions qui sont utilisées. On
recherche quand même un même objectif. Alors, faisons attention
quand même aux expressions qui sont utilisées.
En ce qui regarde mon rôle comme Procureur général
et ministre de la Justice, j'ai eu l'occasion de faire part de certaines
réflexions, M. le Président, et au ministère de la
Justice, nous sommes à étudier le rôle du Procureur
général et le rôle du ministre de la Justice. Il n'est pas
question, comme l'a dit la députée de Terrebonne,
d'éliminer le poste de Procureur général. Absolument pas.
Il s'agit simplement qu'il puisse y avoir cette possibilité que les
poursuites en matière criminelle,
notamment, puissent être sous la juridiction d'un directeur des
affaires pénales et, par conséquent, que le ministre de la
Justice et Procureur général puisse avoir une certaine relation
avec ce directeur, bien sûr, mais n'ait pas la responsabilité
complète. Alors, tout ça, M. le Président,
m'amènera quand même à faire aussi des remarques.
Alors, voilà, M. le Président, je présentais le
bilan de l'Office de la protection du consommateur avec beaucoup de
satisfaction, et ça me fera plaisir, pendant les prochaines minutes, de
répondre aux questions des membres de cette commission.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre.
Commissaire aux plaintes en matière de
protection du territoire agricole
Abordons maintenant, effectivement, l'étape des questions avec
Mme la députée de Terrebonne. Je crois qu'après entente,
tantôt, nous commençons avec l'élément 3 qui
concerne le Commissaire aux plaintes en matière de protection du
territoire agricole auquel nous souhaitons la bienvenue, évidemment, M.
Lafontaine, qui est à sa première expérience, je crois,
à nos crédits. C'est ça?
Mme la députée de Terrebonne.
Nécessité du poste de
Commissaire
Mme Caron: Merci, M. le Président.
Alors, M. le Président, vous savez très bien que, depuis 4
ans, et même depuis sa création, notre formation politique
dénonce la création du poste de Commissaire aux plaintes en
matière de protection du territoire agricole, dénonce ce poste
parce que le mandat qui est confié au poste de Commissaire aux plaintes
en matière de protection du territoire agricole est conçu de
façon que, finalement, il ne peut exercer aucun rôle.
Ça fait 4 ans, M. le Président, qu'on examine ses
crédits. Ça fait 4 ans qu'on regarde le nombre de demandes de
renseignements reçues par le Commissaire aux plaintes en matière
de protection du territoire agricole, qu'on regarde le nombre de plaintes
reçues et de plaintes traitées. En 4 ans, M. le
Président... l'année passée, on a eu un espoir. Il y avait
une plainte qui était sous étude, et on espérait que,
peut-être, ça pouvait être une plainte jugée
recevable. Aucune plainte jugée rece-vable. Et la moyenne, à
chaque année, du nombre de plaintes, c'est environ 8 plaintes.
Cette année, 1992-1993, 12 demandes de renseignements: 8 par
téléphone pour toute l'année, 4 par écrit. Nombre
de plaintes écrites: 5. Et, si on regarde le bilan, tous les dossiers,
même celui de l'année passée, là, qui était
sous étude, il n'y a pas eu encore une seule plainte qui a
été jugée recevable. Et on se rappelle que ce sont des
budgets qui tournent toujours autour de 400 000 $, 300 000 $.
Le ministre, à chaque année, nous répète, et
je le recite au texte, parce que c'est toujours la même phrase: «II
m'apparaît évident, M. le Président, que le mandat du
Commissaire aux plaintes en matière de protection du territoire agricole
doit être revu complètement. Pour répondre à votre
question, il m'apparaît évident qu'on doit se pencher sur le
rôle, sur le mandat du commissaire.» Ça fait
déjà maintenant 4 ans, M. le Président, qu'on est
supposé trouver une solution.
Cette année, au niveau de l'étude des crédits, la
première réaction était un petit peu intéressante.
On se dit: Ah! les crédits sont passés de 330 400 $ à 114
100$. Donc, on se dit qu'il y a une diminution importante du coût,
même si on n'a pas compris encore qu'il fallait abolir le poste. Mais il
y a une réduction importante du coût. Mais, si on fouille un petit
peu plus au niveau des données, on découvre que le salaire,
à ce moment-là, il y a une réduction parce que le salaire
du Commissaire aux plaintes se retrouve à la Direction
générale des affaires juridiques et non plus au niveau du
Commissaire aux plaintes en matière de protection du territoire
agricole.
Donc, si on additionne, à ce moment-là, son salaire avec
le budget de fonctionnement qui est indiqué, on se retrouve encore avec
208 300 $, donc 200 000 $ qui, à notre avis, sont tout à fait
inutiles. Si on compare avec le commissaire aux plaintes en matière
d'électricité qui a reçu, en 1992, 7340
téléphones, comparativement à 8 téléphones
pour le Commissaire aux plaintes en matière de protection du territoire
agricole, et des demandes écrites d'intervention, 1635 comparativement
à 5, je pense qu'il est plus que temps. (11 heures)
Le ministre nous disait, l'année passée, qu'il y avait des
demandes, qu'il était en entente avec le ministre de l'Agriculture, le
ministre des Affaires municipales. Ça fait 3 ans qu'on nous chante la
même chanson, M. le Président.
Pourquoi maintient-on ce poste qui, finalement, ne donne aucun
résultat? Pourquoi ne pas tout simplement confier ce mandat-là au
niveau de l'Office de la protection du consommateur? L'année
passée, M. le Président, on a même dû, lorsqu'il y a
eu une plainte qu'on croyait pouvoir être jugée recevable
c'était la première plainte jugée recevable, mais,
finalement, qui n'a donné aucun résultat on n'a même
pas utilisé seulement le personnel du Commissaire, mais on a
été obligé de donner un mandat de 40 000 $ à un
avocat pour vérifier si, effectivement, la plainte était
recevable.
Donc, M. le Président, je dénonce à nouveau...
Lorsqu'on parle d'assainissement des finances publiques, je pense qu'il faut
commencer par assainir là où on dénonce depuis
longtemps.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
députée.
M. le ministre de la Justice.
M. Rémillard: Alors, M. le Président,
évidemment que c'est un sujet très important qui relève,
en premier lieu, de mon collègue de l'Agriculture, mais, je
dois dire, je n'ai pas entendu la députée de Terrebonne
parler des changements majeurs qui ont eu lieu cette année.
M. Rioux, qui était, l'an dernier, aux crédits,
était le Commissaire à plein temps, il ne faisait que ça,
et, quant au personnel, il y avait une secrétaire assistante qui
était avec lui. Il ne faisait que ça.
Là, la situation est complètement différente. Qu'on
comprennne bien que la situation est différente. Maintenant, c'est M.
Lafontaine, Serge Lafontaine, qui est le commissaire aux plaintes agricoles.
Mais M. Lafontaine est aussi le directeur général associé
à la Direction du droit administratif au ministère de la Justice.
Donc, il ne fait pas à plein temps le travail. Il fait le même
travail qu'il faisait avant, et je veux le remercier d'avoir accepté
cette responsabilité. Sa formation en droit administratif et ses grandes
compétences en droit administratif sont là pour l'aider à
occuper efficacement, donc, le poste qu'il a maintenant.
Alors, attention! La situation est complètement changée.
Il n'y a plus de Commissaire à plein temps. Il y a un commissaire qui
est là. Et, à ce moment-là, s'il y a des plaintes qui sont
recevables, comme commissaire, il pourra agir. Quand vous vous
référez à 114 000 $, parce que les budgets,
évidemment, ont changé considérablement, 114 100 $, c'est
s'il y a des plaintes, ça, si les plaintes sont reçues et si
ça amène des frais de déplacement, d'enquête. Dans
la mesure où il n'y aurait pas de plainte et qu'il n'y aurait pas
d'enquête, ça va coûter pas mal moins cher que
ça.
Alors, présentement, si vous regardez le coût qu'occasionne
le rôle du Commissaire, la fonction de Commissaire aux plaintes
agricoles, il est au ministère de la Justice. Il prend, il utilise les
services du ministère de la Justice. Il n'y a personne d'autre que lui
qui est donc affecté à cette tâche d'une façon
spécifique et, par conséquent, à toutes fins pratiques,
ça veut dire combien? Je peux demander à M. Lafontaine combien
que ça veut dire? Combien ça coûte à l'État
votre rôle, à toutes fins pratiques, au moment où on se
parle? Combien ça coûte?
Le Président (M. Dauphin): M. Lafontaine.
M. Lafontaine (Serge): Présentement, évidemment, M.
le Président, depuis le mois de juillet dernier, nous avons reçu
quelques plaintes parce que plusieurs... enfin, plusieurs... un certain nombre
des 5 plaintes reçues au courant de l'année l'avaient
été au début de l'année. Nous avons reçu 3
plaintes depuis que je suis en poste. Évidemment, l'hiver, c'est plus
tranquille. Nous n'avons eu à peu près rien comme dépense.
Cette année, je crois probablement accepter 2 des plaintes qui sont sous
étude. Alors, on augmentera de beaucoup les statistiques par rapport aux
années précédentes.
Alors, ça sera quoi? Les quelques frais de voyages et les
quelques frais de déplacements, parce que toutes les dépenses
sont assumées par la Direction générale à
l'intérieur de laquelle j'occupe le poste. Et il n'y a pas de personnel.
Tout le personnel, c'est le personnel de ma direction qui fait ça en
surplus par rapport à son travail habituel.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Caron: Oui. M. le ministre, nous avons un budget qui est
là, qui est utilisé pour un poste où on a 5 plaintes, au
cours de l'année, 5 plaintes. Est-ce que le Commissaire aux plaintes
peut nous dire un peu à combien il a évalué à peu
près le coût que ça nous donne, là, pour 5 plaintes,
comme contribuables québécois...
M. Rémillard: Avant de...
Mme Caron: ...puis peut-être 2 qui vont être
recevables, peut-être, peut-être. L'année passée,
aussi, on nous a dit une, peut-être. Alors...
M. Rémillard: Bien oui...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, là, je pense, M. le
Président, que la députée de Terrebonne oriente bien ses
questions. J'aime mieux ça, parce qu'elle voit que la situation est
complètement différente. Ce n'est plus comme l'an dernier. C'est
complètement différent. Alors, dans ces contextes-là, on
voit combien chaque plainte peut coûter. Moi, je veux bien, avec M.
Lafontaine, voir que, finalement, pour une protection supplémentaire
qu'on accorde, ça ne coûte pas très cher à
l'État. Alors, le budget qu'on a ici, il faut bien qu'on comprenne, M.
le Président, qu'il s'agit de prévisions qu'on fait. Ça ne
veut pas dire que ça va être dépensé, cet
argent-là.
Alors, je vais laisser M. Lafontaine répondre aux questions de la
députée de Terrebonne, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. Lafontaine.
M. Lafontaine: M. le Président, évidemment, il est
très difficile de savoir combien ça coûte par demande, par
plainte. Jusqu'à maintenant, étant donné, comme M. le
ministre le mentionnait tantôt, que tout le support technique et le
personnel est assumé par le ministère de la Justice comme tel,
ça ne coûte rien. Les seuls coûts qu'il y aura, dans
l'éventualité où je m'apprête à rendre 2
décisions acceptables, ça sera de se rendre sur place. Une de ces
plaintes-là est dans le nord de Montréal.
Le Commissaire aux plaintes, en vertu de la loi, travaille avec 2
assistants du ministère de l'Agriculture et 2 assistants du
ministère des Affaires municipales. Alors, dans
l'éventualité où le problème ne peut être
réglé par téléphone, il y aura... Les seuls
coûts, ça sera un coût de déplacement pour essayer
d'aller sur place et voir à ce que les parties puissent se rencontrer et
en arriver à une solution, parce que le rôle du Commissaire est
d'abord et avant tout un rôle de médiation, d'arbitrage, sans
pouvoir décisionnel, sans même de recommandation à un
organisme qui aurait le pouvoir, lui, de
décider. Alors, ce n'est qu'un rôle de médiation, de
rapprocher les parties.
Dans ces 2 plaintes-là, ce ne sont que des frais de
déplacement qui pourraient être occasionnés et, si les 4
assistants de l'Agriculture et 2 des Affaires municipales venaient,
écoutez, c'est 1 journée, 2 jours, à monter dans le nord
de Montréal. Ça se limite à ça, les coûts.
Alors, cette année, nous avons prévu 17 000 $ et,
là-dessus, je dois vous dire que le Commissaire doit faire des annonces
dans les journaux locaux, et on me dit, parce que je ne l'ai pas encore fait,
que ceci occasionne des coûts assez élevés, je pense, c'est
environ 500 $ par avis. Dans l'éventualité où nous devons
faire des avis dans les journaux, évidemment, ça va occuper une
partie des 17 000 $, mais le reste, ça sera éventuellement pour
des frais de déplacement. Mais tout le reste des coûts est
assumé par la Direction générale.
M. Rémillard: Qu'on comprenne bien... Mme Caron:
...
M. Rémillard: Juste une minute, si vous me permettez. Il
faut bien comprendre, M. le Président, que, finalement, ce que ça
coûte en 1992-1993, puis ce que ça va coûter en 1993-1994,
c'est 17 000 $ au maximum.
Mme Caron: Mais pourquoi, à ce moment-là, avoir
prévu des frais de 114 100 $? Et mon autre question, M. le Commissaire
aux plaintes, pour cet ajout de tâche, est-ce que vous avez un ajout de
salaire?
M. Lafontaine: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. Lafontaine.
M. Lafontaine: ...premièrement, je n'ai pas d'ajout de
salaire, hélas, peut-être. Deuxièmement, ce qui a
été prévu, c'est que j'ai un mandat de 1 an qui se termine
au mois de juillet. Alors, dans l'éventualité où le
gouvernement nommait quelqu'un à plein temps, évidemment, il
fallait prévoir, au départ, dans le budget, un salaire
éventuel pour un commissaire qui, lui, serait payé.
Alors, voilà pourquoi nous avons prévu dans le budget 97
000 $ qui, à l'heure actuelle, ne sont pas dépensés; moi,
je n'ai aucune rémunération additionnelle pour occuper ces
fonctions-là.
Mme Caron: Ça répond à nos questions.
M. Rémillard: C'est tout simplement une mesure de bon
gouvernement. Si jamais on se rendait compte, cette année, qu'il y a des
plaintes qui arrivent, qui sont vraiment très sérieuses et que
vous avez un rôle joué par le Commissaire qu'on ne
prévoyait pas, dans les dernières années, bien, les
prévisions budgétaires sont là. Mais, normalement, ce qui
devrait se passer, c'est des dépenses maximums de 17 000 $.
Mme Caron: M. le ministre, au niveau des crédits de l'an
dernier, puisqu'il y avait 330 400 $, est-ce qu'il y a eu des sommes d'argent
qui ont été périmées? (11 h 10)
M. Lafontaine: Au courant de l'année, lorsque... Au bureau
du Commissaire, il y avait auparavant 4 personnes, avec des locaux, et, lorsque
M. Rioux a démissionné, au cours du mois de juillet, les locaux
ont été fermés et nous avons remis, je crois, au courant
de l'année je n'ai pas les chiffres quelque chose comme
200 000 $ du budget, enfin surtout le budget de fonctionnement, parce que les
salaires ont été versés jusqu'à la moitié de
l'année, les 6 mois. Les personnes qui étaient en place ont
été récupérées à divers endroits au
ministère de la Justice, et il n'y avait que le budget de fonctionnement
qui s'est limité à peu près à rien, étant
donné que le bureau du Commissaire a été fermé en
juillet.
Mme Caron: Donc, vous prévoyez des crédits
périmés aussi pour cette année.
M. Lafontaine: Comme M. le ministre le mentionnait tantôt,
effectivement, certainement pour le salaire du Commissaire, étant
donné que mon mandat se termine à la fin juillet. Donc, il y aura
une partie d'année... Dans l'éventualité où,
à la fin juillet, on nommerait un Commissaire à plein temps avec
salaire, c'est évident qu'il ne serait payé qu'une partie de
l'année. Alors, au moins, ces crédits-là seraient
périmés et, évidemment, la partie non utilisée du
budget de fonctionnement de 17 000 $.
M. Rémillard: L'an dernier...
Mme Caron: Donc, vous nous dites que c'est possible qu'au mois de
juillet on renomme un commissaire à plein temps.
M. Lafontaine: C'est la décision du gouvernement.
M. Rémillard: Ce sera une décision du gouvernement.
Ce sera une décision du gouvernement en fonction des activités.
Moi, j'ai déjà donné mon opinion là-dessus, mais je
réserve mon opinion au mois de juillet, selon le bilan qu'on pourra
faire de l'activité du Commissaire. On verra.
Mme Caron: M. le ministre... M. Rémillard: On
verra.
Mme Caron: ...M. le Président, comment le ministre peut-il
nous dire qu'il a encore, peut-être, l'intention de redonner un poste
à plein temps de Commissaire aux plaintes en matière de
protection du territoire agricole, alors qu'on se retrouve chaque année
avec 8 ou 5 demandes de plaintes et toujours, jusqu'à
maintenant, jugées irrecevables? Juste de se poser la question,
je vous avoue que je ne comprends pas que ce soit de la saine gestion, M. le
ministre.
M. Rémillard: Bien, le principe que vous suivez nous
amènerait à une gestion particulièrement, je dirais,
bizarre. Si vous gérez l'État en n'ayant pas en tête toutes
les possibilités qui peuvent se produire dans un domaine comme
celui-là, aussi sensible, je pense que ce serait de la très
mauvaise gestion. Au contraire, de la bonne gestion, c'est de faire ce que nous
avons fait, c'est-à-dire qu'on a retourné au trésor 275
000 $ de périmés de l'an dernier.
Cette année, on prévoit donc des frais qui sont,
finalement, très, très, très restreints, 17 000 $ maximum.
Peut-être que ça va être moins que ça, selon les
plaintes retenues. On va faire le bilan, ensuite, et il y a des
décisions qui se prendront. Mais la décision qu'on doit prendre,
c'est quand vous avez le tableau de la situation. Vous ne prenez pas une
décision sans avoir la situation devant vous. Il faut que vous ayez tout
d'abord le bilan et, quand vous avez le bilan devant vous, vous faites votre
étude et, en fonction de l'étude, vous prenez votre
décision. C'est comme ça que ça marche.
C'est comme ça que c'a marché avec les décisions
qu'on a prises, au mois de juillet dernier, avec le résultat que nous
avons maintenant M. Lafontaine qui agit comme commissaire, tout en étant
directeur général associé du droit administratif, avec les
dépenses, donc, coupées d'une façon quand même
extrêmement évidente, puisqu'on se retrouve à 17 000 $. Et
puis, s'il y a d'autres décisions à prendre, je serai celui qui
le recommandera à mon collègue, le ministre de l'Agriculture, et
aussi au gouvernement.
Mme Caron: M. le Président, pour le Commissaire aux
plaintes en matière de protection du territoire agricole, pour moi,
ça va. Je pense que, dès la création de ce poste de
Commissaire aux plaintes, il était très clair que toutes les
plaintes qui seraient reçues seraient des plaintes irrecevables.
C'était déjà des sommes d'argent dépensées
en trop. Quant à nous, le bilan, ça fait 4 ans que nous le voyons
et nous n'avons pas besoin d'attendre au mois de juillet pour prendre
conscience que, effectivement, c'est un poste qui est de trop.
Alors, M. le Président, on pourrait passer au commissaire aux
plaintes en matière d'électricité.
Le Président (M. Dauphin): Effectivement. Alors, merci
beaucoup, M. Lafontaine, de vous être prêté à cet
exercice démocratique.
Commissaire aux plaintes des clients des distributeurs
d'électricité
Nous demandons maintenant à M. Schwartz de se joindre à
nous, à cette commission. Mme la députée de
Terrebonne.
Suspension d'alimentation pour non-paiement
Mme Caron: Oui, merci, M. le Président.
Alors, M. Schwartz, nous avons pris connaissance des différentes
demandes que vous avez eues. Vous n'avez pas chômé, cette
année, non plus. Beaucoup de demandes au niveau des consommateurs
québécois, beaucoup de plaintes.
Je voudrais aborder avec vous 2 éléments. La demande qui
avait été présentée par la Fédération
des ACEF du Québec, qui réclamait une régie de
l'énergie et des programmes d'aide pour les familles qui n'arrivent pas
à payer leurs comptes d'électricité, on s'est
aperçu qu'au fil des ans le nombre de suspensions en alimentation
d'électricité, évidemment, diminue au niveau de la
période hiver, mais augmente en novembre ou en mars, selon les
années. Et ce qu'on s'aperçoit, finalement, c'est que les
familles à faibles revenus consacrent une part de plus en plus
importante de leur budget à l'énergie.
Donc, et ça, c'est le besoin essentiel qui a eu la plus forte
hausse au cours des dernières années au niveau des citoyens. La
Fédération des ACEF du Québec donnait pour exemple les
États-Unis, qui ont des programmes spécifiques d'économies
d'énergie pour les familles à faibles revenus, et la
majorité de ces programmes sont jugés rentables en comparaison
avec les méthodes de recouvrement traditionnelles que nous avons qui
sont fort coûteuses.
Au niveau de vos recommandations, M. Schwartz, est-ce que vous avez
l'intention d'aller davantage de ce côté-là? Est-ce que
vous avez l'intention de recommander qu'on considère, également,
le mois de novembre comme un mois d'hiver? Parce que, au Québec, le mois
de novembre, si on regarde même maintenant, M. le Président, le
mois d'avril, c'est pratiquement encore l'hiver chez nous. Alors, est-ce qu'au
mois de novembre... et je me rappelle que vous nous aviez dit, l'an
passé, qu'il est bien évident que, sur le plan humain, il est
inacceptable de suspendre en hiver l'alimentation en électricité
à un abonné qui est tout à fait incapable de payer sa
facture.
Mais, malgré ces remarques, lorsqu'on regarde le rapport annuel,
il y a effectivement eu quand même un nombre appréciable de
suspensions, au cours de l'hiver. Alors, si on regarde pour 1990-1991, il y en
avait eu 1665 en novembre et, pour 1991-1992, 2233, ce qui est un chiffre
extrêmement important. Il y a eu une diminution en décembre,
janvier, février, mars et avril, mais les chiffres sont quand même
importants. En décembre, 472. Alors, vous nous disiez que même
pour un abonné qui n'était pas capable de payer, c'était
inacceptable. 472, 297 en janvier, 322 en février, 765 en mars. Alors,
est-ce que vous avez l'intention d'aller dans ce sens-là?
Le Président (M. Dauphin): M. Schwartz.
M. Schwartz (William D.): M. le Président, je vais
commencer en essayant de répondre à votre deuxième
question par rapport aux suspensions d'ali-
mentation. Le commissaire se trouve dans une situation plus difficile
face à ce problème, parce que le problème des suspensions
d'alimentation met en relief le problème de la pauvreté. Je n'ai
pas la réponse à cette question. C'est un dossier qui nous
préoccupe tous et c'est notre responsabilité à tous de
répondre à ce problème.
Des règlements d'Hydro-Québec prévoient qu'ils ont
le droit légitime d'être payés pour les services qu'ils
rendent. Mais vous savez très bien mon orientation à cet
égard à l'effet qu'aucune suspension d'alimentation, surtout
durant l'hiver, ne devra se faire, à moins que la société
d'État, notre société d'État prenne en
considération la capacité de payer de ses gens, vu l'aspect
essentiel des services que rend Hydro-Québec.
On a vu, depuis le début de notre mandat, une diminution
importante du nombre de suspensions d'alimentation durant l'hiver, et je crois
que c'est un élément très positif. Présentement et
tout dernièrement, Hydro-Québec a émis une autre
directive, une nouvelle directive par rapport à ses orientations
générales quant aux suspensions d'alimentation en
général et, plus particulièrement, en hiver. (11 h 20)
Selon cette nouvelle directive, l'entreprise favorise la
négociation d'ententes de paiement et autres alternatives pour recouvrir
les comptes en souffrance. L'interruption de l'électricité
constitue pour eux un moyen ultime de recouvrement, et l'entreprise ne doit y
recourir qu'en dernier ressort.
Pour ce qui est de l'orientation de l'entreprise quant aux suspensions
de ses services en période d'hiver, l'entreprise s'engage à
limiter son droit d'interruption entre le 1er décembre et le 31 mars. En
plus, en vertu de cette directive, aucune interruption de service ne doit
être effectuée si une telle intervention met en péril la
santé ou la sécurité des individus.
Alors, quant à votre question à savoir est-ce qu'ils
doivent appliquer cette politique applicable ou cette directive qui porte sur
les périodes d'hiver, qui commencent maintenant à partir du 1er
décembre, je dois présumer que, s'il fait très froid au
mois de décembre, il est bien évident qu'ils doivent exercer une
certaine discrétion et ne pas couper, «you know», durant les
périodes les plus froides du mois de novembre, ainsi que la même
chose s'applique pour le mois d'avril.
Mais le problème de la pauvreté dépasse largement
le mandat de notre société d'État. Mais, nous, nous allons
toujours favoriser une approche quant aux suspensions d'alimentation qui vise
à exercer la plus grande prudence avant qu'une suspension soit
effectuée et pour que toutes les autres mesures possibles soient mises
en place pour qu'un tel geste soit évité.
Mme Caron: Malgré cette directive, M. Schwartz, vous avez
eu l'amabilité de nous fournir les chiffres de 1992, même si le
rapport annuel 1992-1993 n'est pas sorti, évidemment, puisqu'il arrive
au début de l'hiver. C'est une augmentation dramatique des coupures, de
suspensions. En décembre, donc, malgré la directive de
décembre, en 1991-1992, il y a eu 472 suspensions
d'électricité, ce qui était une baisse par rapport
à 1990-1991. Mais, en 1992-1993, une augmentation, on passe à
1257 suspensions d'alimentation et, en novembre, on passe de 2233 à
3980.
Donc, il y a vraiment eu, malgré cette directive, malgré
la bonne volonté, malgré le discours, au niveau des faits, les
citoyens du Québec ont subi davantage de suspensions. Je pense qu'au
niveau des recommandations il n'y aura pas d'autre choix. C'est vraiment la
preuve que c'est un problème de pauvreté et qu'effectivement ces
logements-là sont souvent plus mal isolés bon, il ne faut
pas se le cacher et qu'il va falloir se diriger du côté de
solutions, un peu comme aux États-Unis, de programmes d'énergie
pour venir en aide aux familles les plus démunies, parce que
l'augmentation du coût de la facture devient catastrophique, et je pense
qu'on ne pourra pas aller vers autre chose et qu'on... peut-être
même, à ce moment-là, on prouverait, comme aux
États-Unis, que les méthodes de recouvrement traditionnelles sont
beaucoup plus coûteuses que ces programmes-là.
M. Schwartz: Je donnerais mon appui à tout programme qui
aurait pour effet de rendre plus facile le paiement des coûts
d'électricité à ceux qui se trouvent dans
l'incapacité de payer et d'acquitter ces frais, madame.
Application de la Loi concernant l'examen
des plaintes des clients des distributeurs
d'électricité à tous les
distributeurs
Mme Caron: L'an dernier, M. le Président, à la fin
de nos questions sur ce sujet-là, M. Schwartz avait, dans son rapport,
souligné l'importance et la nécessité d'étendre
l'application de la loi aux autres distributeurs, puisque, selon l'article 2 de
la Loi concernant l'examen des plaintes des clients des distributeurs
d'électricité, elle devait s'appliquer à
Hydro-Québec, mais aussi aux autres distributeurs identifiés par
le gouvernement. Le ministre, à notre dernière question: Est-ce
que vous entendez... Parce que le ministre nous avait dit que ça
relevait de la ministre de l'Énergie et des Ressources. À notre
question: Est-ce que vous entendez faire une recommandation en ce sens à
la ministre de l'Énergie et des Ressources, le ministre nous avait
répondu: Oui, et des discussions sont présentement en cours.
Alors, est-ce que le ministre peut nous faire part de l'aboutissement de
ces discussions concernant l'application aux autres distributeurs
d'électricité?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, j'avais dit, l'an
dernier, que c'était un sujet qui relève de ma collègue,
la ministre de l'Énergie, qui est responsable, donc, de toutes les
politiques en ce qui regarde l'énergie, en ce qui regarde l'Hydro, comme
ce qui regarde les autres distributeurs d'électricité.
Pour ma part, je ne peux faire que rapport de ce qui peut être dit
en commission parlementaire et des
réactions qu'on peut avoir. Évidemment, on est tous
sensibles et ma collègue l'est, parce que nous avons eu
l'occasion d'en discuter ensemble elle est particulièrement
sensible à ces gens, à ces familles qui ont de la
difficulté à faire face aux coûts de
l'électricité et, souvent, se retrouvent dans des logements qui
ont des problèmes, c'est évident. Ces problèmes-là
se retrouvent non seulement en fonction d'un distributeur
d'électricité, mais de l'ensemble des distributeurs
d'électricité.
Par conséquent, il est important qu'on puisse avoir un rôle
de commissaire qui puisse porter, peut-être, sur l'ensemble des services
offerts concernant l'électricité. Par conséquent, j'ai
fait rapport, et c'est quelque chose qui est toujours étudiée,
à ma connaissance.
Mme Caron: Le ministre nous avait dit qu'il entendait faire une
recommandation. Est-ce qu'on pourrait avoir copie de cette recommandation, M.
le Président?
M. Rémillard: Alors, M. le Président, les
recommandations que je peux faire, tout d'abord, comme ministre de la Justice,
c'est simplement le fait que M. le Commissaire, de par son rôle de
commissaire, relève du ministre de la Justice, mais je n'ai pas d'autre
autorité que simplement celle qui, comme ministre de la Justice, a la
responsabilité de non pas la gestion comme telle de la politique
concernant l'énergie, c'est évident, mais strictement du
rôle du Commissaire qui agit d'une façon presque quasi
judiciaire.
Est-ce que vous considérez, M. Schwartz, que vous agissez d'une
façon presque quasi judiciaire?
M. Schwartz: Oui. Mais je crois quand même, M. le ministre,
qu'il serait opportun que le gouvernement décide d'élargir un peu
la compétence du Commissaire, parce qu'il nous paraît très
évident qu'une application universelle de cette loi ne peut qu'avoir un
effet bénéfique.
Mme Caron: Vous semblez avoir besoin du soutien, de la
recommandation du ministre de la Justice, parce que, l'an dernier, M. le
ministre, vous vous étiez engagé à faire une
recommandation, pas seulement demander à M. Schwartz de faire des
recommandations. Alors, vous nous avez bien répondu oui. Alors, est-ce
qu'on peut compter sur une recommandation...
M. Rémillard: Alors, je l'ai...
Mme Caron: ...écrite et en avoir copie?
M. Rémillard: Oui, je l'ai faite, cette
recommandation.
Mme Caron: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. Rémillard: Et, pour tout vous dire, c'est à
l'étude au COMPACS. Vous connaissez le COMPACS, qui est un comité
ministériel, et ça fait partie, pour nous, au niveau du
ministère de la Justice, de nos tableaux des priorités. Alors,
normalement...
Mme Caron: Mais...
M. Rémillard: ...l'évolution législative
ferait en sorte que les modifications au rôle du Commissaire pourraient
être déposées, à l'automne prochain,
dépendant... Et là c'est pour ça, mon hésitation
vient du fait que, quand c'est au niveau des comités
ministériels, je n'aime pas tellement en parler, parce que c'est au
niveau du comité ministériel, donc c'est discuté au niveau
des comités ministériels, mais ma collègue a reçu
les recommandations, et ces recommandations suivent leur cours.
Mme Caron: Bien, M. Schwartz, nous allons attendre avec vous.
Ça fait 4 ans que nous espérons. Alors, nous espérons
qu'avant la prochaine étude des crédits nous aurons
réponse sur ce sujet.
M. Schwartz: Sur le plan de l'équité, il
m'appa-raît qu'on peut considérer déranger le mandat du
Commissaire pour l'appliquer à tous les distributeurs
d'électricité, mais, par contre, je peux ajouter qu'on
reçoit très peu de plaintes de la part des autres
distributeurs.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Iber-ville.
M. Lafrance: Merci, M. le Président.
M. le Commissaire, si j'ai bien compris votre mandat, c'est de regarder
les problèmes de fourniture d'électricité à des
fins d'habitation dans un logement, donc, seulement à des
particuliers.
J'aimerais savoir de vous si vous avez, à l'occasion, des
demandes d'intervention émanant des corporations ou des organismes
relativement à des mésententes avec Hydro-Québec.
M. Schwartz: Non.
M. Lafrance: Jamais? Je vous pose la question parce que j'ai un
cas de comté, puis on se demande un peu comment s'y prendre. Alors, je
vous remercie.
Le Président (M. Dauphin): Vous pouvez lui remettre votre
carte, M. Schwartz. Il va vous communiquer.
Des voix: Ha, ha, ha!
(11 h 30)
Le Président (M. Dauphin): Alors, merci, M. le
député.
Ça va pour le Commissaire.
M. Rémillard: Est-ce que ce serait trop demander, M. le
Président, à la commission si on pouvait prendre une pause
santé de quelques instants?
Mme Caron: Ah! pourvu qu'on poursuive nos 3 heures, il n'y a pas
de problème.
M. Rémillard: Cinq minutes. Qu'on poursuive, ensuite,
ça veut...
Mme Caron: On l'ajoute.
M. Rémillard: Alors, on l'ajoute à... Aucun
problème.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous suspendons quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
(Reprise à 11 h 39)
Office de la protection du consommateur
Le Président (M. Dauphin): Nous allons reprendre nos
travaux. Il nous reste l'élément 1, c'est-à-dire l'Office
de la protection du consommateur. Nous souhaitons la bienvenue à la
présidente de l'Office, Mme Bédard.
Je passe la parole immédiatement à Mme la
députée de Terrebonne.
Représentation du milieu des
associations
de consommateurs au sein du conseil d'administration
de l'Office
Mme Caron: Merci, M. le Président.
Alors, la raison d'être de la création de l'Office, en
1972, c'était pour permettre de rééquilibrer les forces en
présence entre les consommateurs et les commerçants, donc
rétablir le juste équilibre des forces afin de freiner les
excès perpétrés à l'endroit des consommateurs par
les commerçants auxquels aucun cadre législatif particulier ne
venait leur rappeler leurs obligations et leurs responsabilités. (11 h
40)
Actuellement, le rôle de l'Office se situe davantage en regard de
l'éducation et de l'information. Je pense qu'à ce chapitre les
remarques du ministre démontraient ce rôle de plus en plus actif
de l'Office au niveau de l'information et de l'éducation.
Au niveau du juste équilibre, il y a eu un certain changement,
c'est-à-dire que la priorité du ministre... Et il le confirmait
à l'étude des crédits l'an dernier, il nous disait: La
grande priorité de l'Office, c'est de développer
l'éducation, l'information aux consommateurs et aux commerçants.
Et j'insiste, du côté des deux.
Au départ, il devait y avoir un préjugé favorable
à l'égard de la protection du consommateur, puisque nous avons
créé l'Office de la protection du consommateur. Donc, l'origine,
c'était de promouvoir, d'abord et avant tout, la protection des
consommateurs en représentant adéquatement leurs
intérêts. Depuis quelques années, l'orientation
générale de l'Office semble dévier de sa route. Cet
état de fait n'est sûrement pas étranger au double emploi
du ministre de la Justice avec celui de responsable de la protection du
consommateur. Je le répète: On ne peut valablement être un
champion des consommateurs et aussi ministre de la Justice qui réclame
un juste équilibre entre les deux. Les 2 rôles ne se
complètent d'aucune façon: l'un est institutionnel et l'autre est
plus activiste, en tout cas devrait l'être.
La Loi sur la protection du consommateur, à son article 294,
édicté: «L'Office est composé d'au plus quinze
membres dont le président et au plus deux vice-présidents qui
sont tous nommés par le gouvernement. «Les membres de l'Office
doivent être des personnes qui, en raison de leurs activités, sont
susceptibles de contribuer d'une façon particulière à la
solution des problèmes des consommateurs.»
Le rapport annuel 1991-1992 énumère les 15 membres qui
constituent le conseil de l'Office. Nous le réitérons: II n'y a
pas encore de personne qui provienne directement du milieu des associations de
consommateurs. Il est préférable de dire: «personne qui
provienne des milieux», puisque ces personnes-là ne sont pas
nommées pour représenter leur milieu, mais bien pour être
représentatives de milieux, de secteurs d'activité, ce qui est
bien différent.
Cette situation doit être corrigée, car il est primordial,
pour contrer la tendance à la surreprésentation du milieu du
patronat ainsi que du milieu commercial, que des personnes qui proviennent du
milieu des consommateurs aient leur place sur ce conseil. Cela viendra sans
doute annihiler la tangente qui confirme l'actuel éloigne-ment de la
mission première que s'était fixé l'Office de la
protection du consommateur.
On s'aperçoit que, dans les faits, lorsqu'on regarde la
composition du conseil, les gens nommés sur ce conseil proviennent bien
plus du milieu des affaires que du milieu des consommateurs. Et c'est là
que le bât blesse. On met, de cette manière, l'accent sous l'angle
des commerçants ou des affaires. Il pourrait valablement y être
nommé des personnes ayant une vision sous l'angle des consommateurs, par
exemple, nommer d'anciens présidents de l'Office, des gens qui
étaient affiliés au réseau des ACEF ou de la FNACQ, ou,
encore, des gens ayant oeuvré parmi les syndicats. D'ailleurs, nulle
part, dans la loi, il n'est écrit que les gens doivent provenir de
divers milieux. Il est simplement édicté que ces membres doivent,
en raison de leurs activités, être susceptibles de contribuer
d'une façon particulière à la solution des
problèmes des consommateurs.
Lorsqu'on regarde la composition du conseil, outre la présidente
et les vice-présidents, nous retrouvons 2 personnes qui proviennent du
milieu juridique, soit une avocate et un notaire, une personne qui travaille
dans une commission scolaire comme technicienne en informatique, une personne
titulaire, à l'Université de Montréal, en
ingénierie et 5 personnes provenant du milieu des affaires: un directeur
des services financiers à La Laurentienne, un courtier d'assurances, un
concessionnaire automobile, etc., et on ne retrouve que 3
personnes qui peuvent être associées de plus près au
milieu des consommateurs, c'est-à-dire la trésorière de
l'Association des retraités(es) de l'enseignement du Québec, le
président fondateur et directeur général de Moisson
Québec inc. et la directrice des communications à Collecte
sélective Québec.
Est-ce que le ministre a l'intention d'accroître la
représentation des personnes issues directement du milieu des
consommateurs sur le conseil de l'Office puisque, présentement, on
surreprésente le milieu commercial et le milieu des affaires?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, j'entendais
la députée de Terrebonne parler de préjugés
favorables. Moi, M. le Président, le seul préjugé
favorable que j'ai, c'est celui pour un juste équilibre. Et je
répète ce que j'ai dit tout à l'heure, M. le
Président, je tiens à le répéter parce que, pour
moi, c'est fondamental. Il n'y a pas, d'un côté, les bons
consommateurs et des mauvais commerçants, mais il y a des bons
consommateurs et des bons commerçants.
L'exception devrait être des situations qui ne respectent pas les
droits des consommateurs. C'est là que l'Office agit et, lorsqu'on fait
le bilan de son action de l'an dernier, comme on pourrait le faire des autres
années, mais parlons de la dernière année, on
s'aperçoit, au point de vue des amendes, simplement des amendes, que
c'est pour quelque 1 300 000 $ qu'on me corrige si je me trompe. Il y a
eu des poursuites, hein, puis on a augmenté les amendes avec le projet
de loi 11. Il y a eu l'engagement volontaire, on y reviendra tout à
l'heure. Mais, en plus, on a augmenté le montant des amendes. Alors, on
a poursuivi pour plus de 1 300 000 $ écoutez, c'est quelque
chose, ça mais M. le Président, toujours dans le contexte
pour nous, je tiens à le dire, du seul préjugé favorable
que nous avons, c'est pour ce juste équilibre.
C'est la même théorie qui m'a guidé dans la
réforme du Code civil. Ça n'a pas toujours été
facile, M. le Président. On a fait des choix de société
fondamentaux lorsqu'on a réformé ce Code civil. Le
député d'Iberville en sait quelque chose, il a
présidé nos assises, nos discussions en sous-commission, M. le
Président. Vous-même, vous en savez quelque chose, de par votre
expérience de parlementaire depuis le début des années
quatre-vingt. Vous avez assisté à différents projets de
loi, comme président de la commission des institutions et comme juriste,
je dois dire, et vous savez donc que, pour nous, ce qui nous a guidés,
c'est un juste équilibre.
Alors, dire qu'on a un préjugé favorable pour un
intervenant, c'est venir bouleverser complètement le raisonnement et
l'analyse qu'on doit avoir d'une situation. Et, pour ma part, M. le
Président, je me refuse à ce genre d'analyse.
Deuxièmement, en ce qui regarde la composition du conseil
d'administration, je vais passer chaque membre ici en commission. On peut le
regarder ensemble, mais je dois dire, M. le Président, que ce ne serait
pas souhaitable que des membres des associations de consommateurs se retrouvent
directement impliqués au niveau du conseil d'administration,
reçoivent, d'une part, des subventions, d'autre part, soient sur le
conseil d'administration. Alors, dans ce contexte-là, il faut quand
même être prudent. Il faut voir à ce que l'aspect
consommation soit représenté à différents niveaux,
mais qu'il n'y ait quand même pas de conflits d'intérêts. Si
vous voulez, M. le Président, on va regarder cette liste.
Alors, on sait que Mme la présidente est avec nous, Mme Marie
Bédard; M. Guy Beaudet, qui est avec nous aussi. Mais parlons, M. le
Président, maintenant, des membres du conseil d'administration: Mme
France Bergeron, qui est avocate de pratique privée et qui fait beaucoup
de droit de consommation, alors elle est sensible aux associations parce que
impliquée avec les associations de consommation; M. Pierre Careau, qui
est directeur des services financiers de La Lauren-tienne, alors, ça,
c'est intéressant, M. le Président, parce qu'on a quelqu'un qui
est dans le domaine des affaires, mais à un niveau, donc, de La
Laurentienne, à un niveau d'une institution financière
extrêmement respectée et active dans le domaine économique
québécois et qui apporte une expertise très
intéressante au niveau du conseil d'administration; M. J. Hardy Craft,
qui est un courtier d'assurances, lui aussi, qui est impliqué au niveau
consommation, à un autre niveau de consommation; Mme Micheline Croteau,
administratrice dans le secteur du commerce au détail, elle aussi
impliquée dans le domaine du commerce; M. André Fortier, qui est
au niveau des concessionnaires d'automobiles; M. Jean Fortin, qui est un
notaire de pratique privée; Mme Lise Landry, qui est une technicienne en
informatique à la commission scolaire régionale de l'Estrie, dans
un domaine complètement à part, mais, pour le rôle
d'éducation de la commission, qu'on ait quelqu'un de l'éducation
qui soit sur le conseil d'administration et qui soit là pour rappeler
toujours qu'un des rôles les plus importants de l'Office, c'est son
rôle d'éducation; M. André Migneault, bon, M. Migneault est
le président fondateur et directeur général de Moisson
Québec. Toute la sensibilité... Pardon?
Mme Caron: Oui, je vous l'ai nommé tantôt,
là.
M. Rémillard: Bien oui, mais je vous le renomme parce que
ça vaut la peine de le nommer au moins 2 fois, d'abord, pour le travail,
je veux saluer et rendre hommage à M. Migneault pour le travail qu'il
fait pour Moisson Québec et le remercier d'avoir accepté
d'être sur le conseil d'administration de la protection du consommateur,
donc de l'Office. M. Migneault, par ses fonctions et son rôle qu'il a au
niveau des plus démunis, a donc une sensibilité
particulière qui l'aide sur le conseil d'administration à avoir
un inventaire, inventaire, dis-je, de tous les intervenants qu'on peut avoir
pour la consommation. Mme Marie-Claude Rivest, qui est directrice des
communications à Collecte sélective Québec, là
encore, encore...
Mme Caron: Trois sur...
M. Rémillard: Oui, mais attendez, je n'ai pas
terminé.
Mme Caron: ...l'ensemble qui touche vraiment les
consommateurs.
M. Rémillard: Bien, écoutez...
Mme Caron: M. Migneault, Mme Rivest et Mme Thériault, 3
sur l'ensemble.
M. Rémillard: Mme Thériault... Mais non, là,
tout à coup, vous réglez ça toujours avec la même
approche que vous avez énoncée tout à l'heure,
c'est-à-dire qu'il y a des bons, il y a des mauvais, un
côté de la table, puis l'autre côté de... Ce n'est
pas comme ça que ça marche.
Mme Caron: Ils sont minoritaires, M. le ministre. (11 h 50)
M. Rémillard: Vous ne parlez pas... Regardez, là.
Si vous me permettez une petite minute. Vous ne parlez pas de M. Raynald
Loiselle, qui est un professeur à l'École polytechnique de
l'Université de Montréal. Le rôle d'éducation...
Écoutez, il y a un équilibre qui doit s'établir. Moi, je
vous l'ai dit, je ne le cache pas, je cherche cet équilibre. Dans le
conseil d'administration qui est là, il y a cet équilibre qui est
là. Il y a des commerçants, oui, il y a des gens de la
consommation. Il y a des gens de l'éducation, il y a des gens des
institutions financières qui sont là aussi.
Je l'ai dit aussi, dans mes notes de présentation, M. le
Président, et le répète, le rôle de l'Office est
aussi un rôle d'éducation, un rôle de prévention. Et,
quand nous avons la chance d'avoir sur les conseils d'administration des gens
qui sont impliqués directement au niveau d'une institution
financière aussi importante que La Laurentienne et que vous avez, en
plus, des gens qui sont impliqués avec les plus démunis de notre
société, comme M. Migneault, et des gens qui sont
impliqués au niveau des commissions scolaires, comme nous avons ici des
gens, Mme Croteau, dans le domaine des investissements, des gens qui sont dans
l'enseignement, avec Mme Thériault, pour l'Association des
retraités(es), alors, les retraités qui sont là...
Mme Caron: M. le ministre, quand vous parlez
d'équilibre...
M. Rémillard: ...M. le Président, je veux
simplement... Si vous me permettez, je veux juste terminer. Je veux vous dire
que, lorsqu'il y a un problème à régler en ce qui regarde
l'engagement volontaire... Par exemple, prenons le cas d'un engagement
volontaire. On cherche des consensus et ça arrive au conseil
d'administration, c'est là que c'est important d'avoir un conseil
d'administration qui reflète, donc, toutes les tendances qu'on peut
avoir. Alors, c'est là, M. le Président, le juste
équilibre aussi.
Mme Caron: Justement, M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: ...c'est là qu'il faut que toutes les tendances
soient représentées et, justement, que ce soit un
équilibre. Vous avez 3 personnes qui sont près du domaine de la
consommation: M. Migneault, Mme Rivest et Mme Thériault, alors que vous
avez 5 personnes clairement identifiées du monde des affaires, 3 contre
5, les autres qui touchent l'enseignement, et les autres domaines, le domaine
juridique, sont des ajouts.
Mais, strictement, si on regarde le côté consommation et le
côté monde des affaires, vous en avez 3 d'un côté et
5 de l'autre. Je connais très bien Mme Micheline Croteau,
administratrice des Investissements Croteau, ex-candidate du Parti
libéral dans le comté de Masson, voisin de chez moi, en 1989.
Alors, 5 personnes du monde des affaires et 3 au niveau de la consommation,
alors que, au niveau du statut, on le disait...
Écoutez, moi, lorsqu'on me dit que les ex-administrateurs
d'associations de consommateurs ne font pas l'affaire, parce que j'ai bien dit
des ex-administrateurs, alors qu'on accepte un concessionnaire d'automobiles,
moi, quant à moi, là, je ne vois pas pourquoi on est scrupuleux
juste d'un côté. Vous n'avez pas cet équilibre que vous
cherchez. Et ma question est bien simple: Est-ce que vous souhaitez
rétablir cet équilibre?
M. Rémillard: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Ce n'est pas juste comme
interprétation, ce que vient de faire Mme la députée de
Terre-bonne, parce qu'elle met de côté, par exemple, Mme France
Bergeron, avocate de pratique privée de Chicou-timi, qui, elle, est en
droit de consommation. Elle fait du droit de consommation. Alors, parce qu'elle
est avocate, elle ne compte pas dans l'aspect des consommateurs que Mme la
députée de Terrebonne veut voir représenter. Pourquoi?
Pourquoi?
Mme Caron: Elle compte dans les ressources professionnelles.
M. Rémillard: Oui, mais alors...
Mme Caron: Elle compte dans les ressources professionnelles comme
une enseignante ou un enseignant.
M. Rémillard: Bon, alors, et la même chose, si je
prends ce raisonnement-là, M. le Président...
Mme Caron: Mais strictement affaires et consommateurs.
M. Rémillard: Laissez-moi terminer juste un petit peu.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre, Mme la
députée, juste ne pas parler en même temps parce que le
monsieur du Journal des débats dit que ça sort en chinois.
C'est difficile d'enregistrer tout ça.
M. Rémillard: Bon, d'accord.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, quand on prend le même
raisonnement, M. le Président, si on regarde les personnes, ils disent 5
personnes qui sont du milieu des affaires, mais c'est la même chose,
c'est 5 personnes qui ne sont pas du milieu des affaires au même niveau.
Quand vous parlez d'une institution financière, vous ne parlez pas de la
même chose qu'un petit commerçant qui est sur le coin de la rue.
Ce n'est pas la même chose, ça. Ce qui est important pour nous, M.
le Président, aussi, c'est la représentation régionale.
Peut-être que Mme la députée pourrait aussi porter
attention à l'aspect de représentation régionale.
Ça aussi, c'est important.
Alors, M. le Président, ce qui nous apparaît important,
c'est qu'on ait un conseil d'administration qui soit représentatif, pas
représentant. Il y a une différence entre
«représentatif» et «représentant».
«Représentant», ce sont des gens qui ont des mandats, qui
sont assis autour d'une table, qui viennent représenter des organismes
et qui, donc, votent en fonction des intérêts de cet
organisme-là, en fonction des mandats qu'ils reçoivent. Ce n'est
pas ça qu'on a. On a un conseil d'administration qui tend, le plus
possible, à être représentatif et du milieu de la
consommation, et du milieu des affaires, et du milieu institutionnel, et du
milieu régional.
Alors, c'est l'ensemble de ces considérations-là qu'on
doit avoir lorsqu'on nomme des gens sur le conseil d'administration. Et qu'il y
ait quelqu'un qui a été une candidate libérale, M. le
Président, je pourrais nommer bien des gens qui ont été
des candidats péquis-tes et qui sont des juges, maintenant, d'excellents
juges, d'ailleurs, qui sont à tous les niveaux. Ce n'est pas parce qu'on
a été en politique, M. le Président, qu'on devient
incapable, après, d'agir sur un conseil d'administration ou dans toute
autre fonction. On est là pour l'expérience, pour l'expertise
qu'on peut apporter et pour notre engagement qu'on veut apporter en fonction du
bien-être de la société.
Alors, M. le Président, je ne crois pas que ce soit des
critères qu'on devrait relever, comme ça a été
relevé par Mme la députée Terrebonne.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre.
Mme la députée.
Mme Caron: M. le Président, lorsqu'on connaît une
personne en particulier, on peut faire part qu'on connaît cette personne.
C'est un comté voisin de chez nous, M. le Président.
Au niveau des budgets de l'Office...
Le Président (M. Dauphin): Écoutez, juste un
instant, si vous me permettez.
M. le député de Chapleau, est-ce que c'était sur le
conseil d'administration que vous vouliez poser une question? Non?
M. Kehoe: Non. Ce n'est pas sur le même sujet. Non. Non,
non.
Le Président (M. Dauphin): Alors, permettez-vous à
M. le député de Chapleau de poser sa question? Je reviendrai tout
de suite à vous.
Mme Caron: Est-ce que c'est sur...
Le Président (M. Dauphin): C'est évidemment sur
l'Office de la protection du consommateur.
M. Kehoe: Bien oui! Sûrement, même, en tout
cas...
Mme Caron: Oui. Oui, oui.
Le Président (M. Dauphin): Allez-y, M. le
député de Chapleau.
Coupures de postes
M. Kehoe: M. le ministre, à la page 3 du document que vous
avez présenté, les effectifs, je note qu'il y a une diminution
dans le nombre de personnes qui sont dans le réseau. Pourriez-vous nous
dire qui... Il y a une coupure, je pense, de 12 personnes, 12 postes,
plutôt, soit 5 % de personnel. Pourriez-vous nous dire qui sont ces
personnes qui sont coupées? Est-ce que c'est dans les régions?
Est-ce que c'est dans les centres urbains? Quels sont, effectivement, les
postes coupés?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, je remercie
le député de Chapleau pour cette question qui porte sur un aspect
très important. Dans un premier temps, avec votre permission, M. le
Président, je demanderais à Mme la Présidente de faire le
point sur ces coupures qu'il y a eu lieu au niveau de l'administration et,
ensuite, je pourrai faire des commentaires, entre autres, sur un aspect
particulièrement important pour moi, c'est le respect du rôle des
régions, la décentralisation et l'accessibilité des
services de l'Office au niveau des régions.
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard (Marie): Effectivement, il y a eu des coupures
de postes qu'on retrouve, en page 3, de 12 postes. Ces coupures d'effectifs ne
touchent pas les
bureaux de l'Office en région. Ce sont des postes qui seront
coupés ou qui sont coupés aux bureaux de Montréal et
Québec. Ce sont des postes de support aux bureaux régionaux,
c'est-à-dire que ça peut être un poste d'enquêteur,
un poste d'avocat, un poste d'agent d'information. Toutes les directions de
l'Office sont affectées par les coupures de postes, mais les bureaux, en
région, ne sont pas affectés.
M. Kehoe: Est-ce que ce sont des postes permanents qui seront
coupés?
Mme Bédard: Ce sont des postes permanents qui sont
coupés.
M. Rémillard: Alors, les gens deviennent en
disponibilité; ils ne perdent pas leur emploi du jour au lendemain.
C'est ça? (12 heures)
Mme Bédard: Actuellement, ce sont des mises en
disponibilité qui sont faites, et les gens doivent se replacer, tout le
processus de mise en disponibilité, tenter de se replacer dans un autre
ministère ou un autre organisme, et bon, là, il y a toutes les
règles qui sous-tendent la mise en disponibilité. C'est la
situation actuelle au bureau de Québec, de l'Office. Il y avait
également des postes vacants qui ont été coupés,
là, dans un premier temps.
M. Kehoe: Mais s'agit-il d'avocats? Est-ce que c'est des
professionnels, des cadres?
Mme Bédard: ii y a... je vais vous le dire. l'office doit
couper 5 postes de cadres, 20 % de ses effectifs, pas au courant de
l'année, là, mais 20 % de ses effectifs cadres. donc, on a 5
postes de cadres à couper. au cours de la présente année,
on coupe 2 postes d'encadrement supérieur ou intermédiaire. il y
a des postes de professionnels, des postes d'avocats et des postes de
fonctionnaires.
M. Kehoe: Et pourriez-vous me dire les conséquences de ces
coupures? Plus spécifiquement, je comprends qu'il y a un programme de
promotion par l'Office, de publicité, puis afin de sensibiliser la
population au travail fait par l'Office. Pourriez-vous, par rapport à
cette campagne de promotion et par rapport à des amendes ou des plaintes
portées... Est-ce que ça va affecter, effectivement, le rendement
de l'Office à travers la province, à travers le
réseau?
Mme Bédard: Bien, c'est sûr qu'avec des effectifs en
moins le travail va devoir se faire d'une façon différente. On en
demande toujours un peu davantage à nos employés, aux gens qui
sont à l'Office, mais on va continuer d'assurer une surveillance de nos
lois. On va continuer de poursuivre des commerçants, on va tenter de
trouver des façons nouvelles de faire les choses pour que les
consommateurs du Québec soient encore bien protégés. On va
maintenir la qualité des services à nos clientèles, et
c'est notre priorité, et les gens en région ne devraient pas
souffrir de ces coupures de postes là.
M. Kehoe: Puis les campagnes de promotion, de publicité
qui se font actuellement à travers la province, est-ce que ça va
être affecté?
Mme Bédard: Les campagnes d'information,
d'éducation que nous avons faites? On va faire d'autres campagnes
d'éducation et d'information. On a un appui des médias qui est
très important. Si on devait chiffrer ça et payer les coûts
de tous ces... si je peux me permettre d'appeler ça des placements dans
les médias, je veux dire, on n'y arriverait absolument pas, on n'a pas
les moyens. Mais on a une très grande collaboration avec les
médias. On va continuer de faire des chroniques pour les
différentes régions, pour les différents médias, en
espérant que ceux-ci acceptent toujours de collaborer, mais il n'y a pas
d'indication contraire.
On prend des moyens différents. On parlait de moyens
différents, tout à l'heure. On a installé et M. le
ministre en a fait part tout à l'heure une ligne 1-800 dans
toutes les régions du Québec. Donc, ça permet aux
consommateurs de pouvoir, partout, communiquer avec l'Office. Avant, on avait
un système, on acceptait les frais d'appel, mais les gens, certains ne
le savaient pas parce que, dans le bottin, ce n'est pas nécessairement
inscrit. Certains étaient un peu gênés d'utiliser une
ligne, faire virer les frais, mais, actuellement, on a cette ligne 1-800
là.
On modifie nos réseaux téléphoniques pour
éviter, là, que des appels soient en attente trop longtemps et,
comment pourrais-je dire, que les lignes soient engagées pendant
plusieurs moments. Mais on est en train de revoir ça. C'est sûr
qu'on ne peut pas revoir la façon de faire de l'Office du jour au
lendemain, en quelque temps, mais on pense à trouver des moyens nouveaux
pour maintenir la qualité de notre service à la clientèle,
et l'action de l'Office est axée sur cette qualité du service
à la clientèle.
Montant des amendes exigées
M. Kehoe: Juste une dernière question, peut-être,
par rapport aux plaintes portées et amendes collectives. Durant
l'année qui s'achève, là, est-ce qu'il y a eu une
augmentation? Est-ce plutôt stable ou qu'est-ce que c'est le
résultat?
Mme Bédard: Pardon? Sur les... M. Kehoe: Les...
Mme Bédard: ...le montant des amendes, des plaintes
et...
M. Kehoe: Et les amendes.
Mme Bédard: On a eu, cette année, une diminution du
nombre de demandes de renseignements et de
plaintes, à l'Office de protection du consommateur. On a eu,
cette année, environ 391 000 demandes de renseignements et de plaintes.
La proportion est la même que l'an dernier: environ 55 % de demandes de
renseignements et 45 % de plaintes qu'on acheminait à l'Office. Cette
diminution par rapport à l'an passé, où on avait
dépassé le cap des 400 000 demandes de renseignements et
plaintes, s'explique en grande partie par la situation économique. Les
gens consomment moins.
M. Kehoe: Et les amendes?
Mme Bédard: Les amendes... Par contre, on a une
augmentation des amendes. On a atteint 1 300 000 $ d'amendes au courant de la
dernière année.
M. Kehoe: Et, par rapport à l'année passée,
c'est une augmentation...
Mme Bédard: C'est une augmentation. Oui, c'est une
augmentation.
M. Kehoe: ...sensiblement... assez importante?
Mme Bédard: Oui.
M. Kehoe: Mais, en tout cas...
Mme Bédard: Oui, c'est une augmentation de nos amendes.
Par contre, au courant de la prochaine année, comme le projet de loi 11
a doublé le minimum des amendes, on devrait obtenir des amendes
additionnelles pour les commerçants.
M. Kehoe: D'accord. Merci.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme Bédard.
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, ce que je voulais
ajouter, c'est notre préoccupation d'assurer l'accessibilité,
donc, des services offerts par l'Office au niveau des régions. Alors, je
parle souvent, comme ministre de la Justice, de l'accessibilité à
la justice et, donc, pour le Québec, ça signifie d'être
très conscient qu'avec l'immensité du territoire que nous avons
à couvrir on doit être particulièrement soucieux d'offrir
des services de la même qualité partout sur le territoire du
Québec. Je dois dire que l'Office a fait beaucoup d'efforts pour en
arriver à cette accessibilité, M. le Président, au niveau
de toutes les régions et que l'Office, lorsqu'il a à faire sa
rationalisation de dépenses et de budget, le fait en tenant compte de
cette préoccupation que nous avons de l'accessibilité à
des services de l'Office au niveau de l'ensemble des régions.
D'ailleurs, je voudrais souligner, M. le Président, la mise en
place du service 1-800. Ce service téléphonique devient un
élément très important d'information, d'éducation
parce que, souvenons-nous que le rôle de l'Office aussi est souvent un
rôle de médiateur et souvent un rôle d'informateur. Par
conséquent, ça veut dire que nous avons là un outil
privilégié. On l'avait annoncé, l'an dernier. Il est en
application, maintenant, et on est particulièrement heureux des
résultats que ça peut apporter.
En ce qui regarde les amendes, bien, cette année, c'est quand
même une augmentation et qu'on me corrige si je fais une erreur
je crois, de plus de 250 000 $ que nous avons par rapport à l'an
dernier, et on sait avec quelle vigueur et quelle compétence l'Office a
mené certaines campagnes contre de la publicité trompeuse, contre
certains gadgets, M. le Président. Il y en a certains qui
méritent d'être dénoncés, l'Office l'a fait,
d'ailleurs, puis les commerçants ont été poursuivis.
On offre toutes sortes de choses. On peut vous offrir, à un
moment donné, des pierres qui ont un effet magique extraordinaire. Je
peux vous en montrer, M. le Président. Je pense que je peux montrer aux
membres de cette commission... Elles ne sont pas pour distribution. Ce sont des
pierres, ici, que je montre à cette commission, M. le Président,
qui étaient, à un moment donné, en vente, offertes dans
des journaux, dans des revues, dans des magazines, et ça, on appelait
ça l'étoile de cristal, l'étoile de cristal qui vous
permettait, M. le Président, d'avoir...
Une voix: Ils demandent la foi.
M. Rémillard: Avec l'étoile de cristal, tout est
possible, qu'on écrivait. Avec ces étoiles de cristal, on pouvait
gagner non seulement en amour, bien sûr, mais aussi à la loto et
à bien d'autres endroits. Évidemment, l'Office a agi de
très bonne façon. Et, M. le Président, je vais
déposer auprès de cette commission le genre de publicité
que l'Office a faite pour contrecarrer la publicité trompeuse faite,
donc, par certains commerçants.
M. Kehoe: Est-ce qu'il y a eu une condamnation dans ce
cas-là ou une plainte portée?
Mme Bédard: On a obtenu, dans ce secteur de
publicité là, ce type de commerçant là, au courant
de l'année, environ 250 000 $ d'amendes, mais on a obtenu, au courant
des dernières années, plus de 500 000 $ en amendes contre des
gens qui pratiquaient ce genre de publicité trompeuse.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que vous pouvez le
déposer, M. le ministre?
M. Rémillard: Si la commission le juge bon, M. le
Président. Je l'ai ici, je peux le déposer.
Document déposé
Le Président (M. Dauphin): Alors, j'en autorise le
dépôt.
M. Rémillard: Vous en autorisez le dépôt.
Alors,
voilà, vous autorisez le dépôt. (12 h 10)
Le Président (M. Dauphin): Pour utilisation
restreinte.
Mme la députée de Terrebonne.
Accessibilité des services en
région
Mme Caron: oui, M. le président. alors, justement, je
voulais aborder toute la question des crédits. les crédits de
1993-1994 connaissent une diminution de 639 000 $, ce qui représente une
baisse de 4 %. en effet, les crédits octroyés pour 1993-1994 sont
de 13 827 900 $, tandis que, pour 1992-1993, ils étaient au montant de
14 467 200 $. on ne peut passer sous silence, il est primordial de mentionner
que, depuis 1985, l'augmentation des crédits alloués à
l'office aurait dû être de 35,5 %, et ce, seulement pour suivre
l'évolution de la hausse du coût de la vie, de l'inflation.
Pour fins de comparaison, les dépenses gouvernementales ont connu
une augmentation concomitante à celle de l'inflation, et même
supérieure, de 49,2 %. Pour ce qui est des budgets de l'Office, ils
n'ont progressé que de 19,8 % depuis 1985. Cette augmentation est bien
en deçà de la hausse du coût de la vie de 35,5 %. En tenant
compte de l'augmentation des coûts et de l'augmentation de la masse
salariale à chaque année, on constate la situation de statu quo
dans laquelle se retrouve confinée la protection du consommateur par le
ministère de la Justice. Les problèmes liés à la
consommation sont noyés parmi ceux du ministère. D'ailleurs, ils
ne correspondent d'aucune façon à ces derniers.
De plus, on ne peut que constater de façon brutale que la
protection du consommateur ne fait malheureusement pas partie des
priorités gouvernementales. Pour tout le programme 10, le montant
alloué des dépenses, pour 1992-1993, est à 14 946 300 $,
alors que les crédits alloués sont au montant de 15 399 600 $.
Donc, il est fort probable qu'il y aura des crédits
périmés pour 1992-1993 au montant de 453 300 $. De plus, si on
regarde en chiffres très bruts l'évolution des budgets depuis
1985, en 1985-1986, les budgets étaient de 11 000 000 $ et, maintenant,
on se retrouve à 13 827 000 $.
Selon le rapport annuel de l'Office de la protection du consommateur de
1991-1992, il y a 12 bureaux régionaux répartis dans
différentes régions administratives au Québec. Or, selon
nos sources, le bureau régional de la Montérégie,
sûrement pas dans un souci d'accessibilité, aurait
été fermé, il y a quelques mois, afin, semble-t-il,
d'être intégré à celui de Montréal. Au 31
mars 1992, ce bureau a reçu 34 238 plaintes et demandes de
renseignement, ce qui est très considérable, et établi 60
943 communications avec la clientèle. Toujours dans le rapport annuel,
il est écrit que l'Office rend ses services accessibles par le maintien
de son réseau de bureaux régionaux. Donc, la
quasi-totalité des services directs aux consommateurs sont
assurés par ledit réseau, d'où l'importance de ne pas
fermer des bureaux de l'ampleur, surtout, de celui de la
Montérégie.
On peut toujours noter que la région de Lanau-dière n'a
toujours pas assisté à l'ouverture d'un bureau pour sa seule
région, et ce, bien qu'elle soit reconnue comme région
administrative depuis 1987 et que, dans cette région de
Lanaudière, on ne cesse d'augmenter le nombre de circonscriptions
électorales. Pourtant, en 1990, lors de l'étude des
crédits, nous avions spécifié ces faits au ministre.
Nous regardons les chiffres, le nombre d'enquêtes, le nombre de
demandes, le nombre de plaintes pour les 2 régions administratives de
Laurentides et Lanaudière, et il y a augmentation de ces plaintes
régulièrement, il y a eu augmentation, au cours des 3
dernières années. Donc, en question, toujours par souci
d'accessibilité, est-ce que, la fermeture du bureau régional de
la Monté-régie à laquelle nous assistons, on peut nous
expliquer pourquoi et si on aura à assister à d'autres fermetures
de bureaux régionaux?
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, en ce qui
regarde le bureau de la Montérégie, il faut bien se comprendre.
Ça peut paraître, à un moment donné, dire: Le bureau
de la Montérégie qui ferme, puis qui est maintenant couvert par
Montréal... Mais la réalité des choses, c'est que le
bureau était situé à Longueuil. Alors, de Longueuil, il
passe simplement de l'autre côté du pont et il s'en va au niveau
du Village olympique. Alors, il y a le pont à traverser. C'est ça
la réalité des choses. Et ça nous permet
d'intégrer... Entre autres, il y a un système
téléphonique beaucoup plus efficace; on peut travailler plus
efficacement et on a rationalisé, donc, la gestion, pour nous permettre
d'avoir encore une plus grande accessibilité aux gens des régions
et nous permettre d'offrir des services de plus grande qualité.
Alors, il faut quand même comprendre, M. le Président, que
nous vivons dans une situation économique difficile. C'est beaucoup plus
qu'un creux de vague économique. C'est vraiment l'éclatement d'un
système, un système d'endettement. Malheureusement, on n'est pas
les seuls, aussi, au niveau du Québec ou du Canada, mais des autres pays
aussi qui, surtout à partir du milieu des années soixante-dix,
ont recouru à l'endettement pour gouverner. Alors, maintenant, il y a
l'éclatement. C'est vraiment l'éclatement d'un tel système
et, par conséquent, ça nous oblige, ça nous confronte, et,
s'il y a un aspect positif à cette récession économique
très sévère, c'est bien celui de nous confronter à
une réalité qui est là.
Pour notre part, comme gouvernement, depuis qu'on est élu, M. le
Président, en 1985, le 2 décembre, et le gouvernement, le 12
décembre 1985, depuis que nous sommes au gouvernement, ça a
été la priorité du premier ministre, M. Bourassa, la
priorité de son gouvernement de rationaliser les dépenses, de
couper dans l'administration pour être le plus efficace possible,
mais
de faire en sorte qu'on ait une administration gouvernementale qui
réponde quand même à notre capacité de payer. Et
là nous sommes confrontés, de par la situation économique
difficile, à revoir le fonctionnement de l'État à bien des
niveaux. L'Office n'y échappe pas, comme tous les organismes
gouvernementaux n'y échappent pas. C'est mon devoir, comme ministre, de
travailler avec l'Office à trouver les meilleurs moyens.
Je disais tout à l'heure, M. le Président, que je gardais
toujours cette priorité de l'accessibilité au niveau des
régions. Au niveau du ministère de la Justice, j'aurai l'occasion
d'en parler lors des crédits, mais, là aussi, j'ai insisté
et j'insiste toujours pour que les régions soient bien couvertes, qu'on
puisse offrir le service dans la mesure de nos possibilités, de nos
moyens, et, pour nous, c'est toujours une priorité.
M. le Président, pour nous, il est évident que les 11
points de service dans les régions que l'Office a et développe
sont là pour offrir un service de la meilleure capacité possible.
Et ça nous permet la rationalisation qui a été faite entre
le poste, donc, qui était à Lon-gueuil, avec celui de
Montréal, de l'autre côté du pont, M. le Président.
Il y a un pont à traverser. Ça permet, à ce
moment-là, d'avoir un service encore de meilleure qualité, au
bénéfice des consommateurs. C'est ça qui est le
résultat, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Caron: Oui. M. le Président, le bureau était
à Longueuil. Il y a un pont à traverser, mais, là, le
ministre est tout à fait inconscient de la réalité de la
rive sud et de la rive nord. Ce bureau de Longueuil ne desservait pas que les
citoyens de Longueuil. Ce bureau de Longueuil desservait toute la rive sud, la
Montérégie, ce qui est toute la partie sud de la couronne de
Montréal, où on retrouve le plus grand bassin de population, avec
la rive nord, qui se retrouve au bureau de Laurentides-Lanaudière.
Est-ce à dire que, du côté de la rive nord, puisqu'on n'a
que l'autre pont à traverser de l'autre côté, on va aussi
intégrer le bureau de Laurentides-Lanaudière avec celui de
Montréal? (12 h 20)
On parlait d'un bureau... Le ministre nous a toujours dit, quand je
l'avais questionné sur Lanaudière, il nous disait que, ça,
ça dépend du nombre de demandes. C'est le nombre de demandes, le
nombre de requêtes qui justifie un bureau. Eh bien, ce bureau
était le troisième en importance sur les 12 bureaux,
troisième en importance autant pour les plaintes et demandes de
renseignements, troisième en importance pour les communications avec la
clientèle 60 943 communications et, au niveau des plaintes
traitées, aussi, troisième en importance, 2787, en 1991-1992.
Donc, on ne se parle pas d'un petit bureau qui traitait quelques plaintes,
là. C'est le troisième bureau en importance, qui a
été fermé et qui desservait toute la rive sud de
Montréal. Donc, je considère que, lorsqu'on parle
d'accessibilité et lorsqu'on sait à quel point traverser le pont
de la rive sud comme celui de la rive nord, ça peut être
compliqué, M. le Président, eh bien, c'est évident que ce
n'est pas une mesure d'accessibilité.
On nous a également fait part, M. le Président et
j'étais contente que le député de Chapleau le souligne, et
je l'avais dans mes questions qu'il y a une coupure de 12 postes, de 12
employés, mais malgré cette...
M. Rémillard: M. le Président... Je m'excuse,
madame. Est-ce que je pourrais me permettre de vous répondre sur le
premier aspect, quitte à revenir? Parce que, là, il y avait 2
aspects. Il y a la question de Longueuil et Montréal, il y a l'aspect
des régions. Là, vous abordez, ensuite, la coupure de postes.
Est-ce que je pourrais me permettre...
Mme Caron: Oui.
M. Rémillard: ...de répondre sur le premier aspect,
quitte à remettre après l'autre aspect?
Le Président (M. Dauphin): Allez-y, M. le ministre.
M. Rémillard: Sur l'aspect toujours régional, M. le
Président, je réaffirme notre volonté de rendre les
services de l'Office les plus accessibles possible au niveau des
régions. C'est ce que nous faisons. En ce qui regarde... Non, non, mais
regardez bien...
Mme Caron: II ne faut pas juste le dire. Il faut le faire.
M. Rémillard: Oui, on le sait et on le fait. Mme Caron:
En coupant.
M. Rémillard: en ce qui regarde le poste de longueuil, ce
que vous ne dites pas dans votre intervention, vous ne dites pas que 95 % de
ces communications vous avez pris le mot «communication»
ce sont des communications téléphoniques. que les gens
téléphonent à longueuil, au poste de longueuil, ou qu'ils
téléphonent à montréal, de l'autre
côté du pont, en quoi voulez-vous que ça touche
l'accessibilité régionale? c'est de par l'étude qui a
été faite de ce poste à longueuil. si le poste avait
été à saint-hyacinthe, ça aurait été
différent.
Mais, en ce qui regarde Longueuil, on est arrivé à la
conclusion qu'il n'y avait pas vraiment une spécificité
régionale, que ce qui se passait au niveau de ce bureau était
identique à ce qui se passait au bureau de Montréal. Alors, pour
une plus grande efficacité, pour aussi nous permettre
d'économiser là et de développer d'autres régions,
entre autres Saint-Jérôme, qui a eu une augmentation... Il y a eu
une augmentation au niveau de Saint-Jérôme, au niveau des demandes
d'information, et on a dû agir au niveau de Saint-Jérôme. On
a ajouté, à Saint-Jérôme; bien, au niveau de
Longueuil, sans toucher la qualité du service, parce qu'il n'y avait pas
de
spécificité régionale, on l'a donc joint à
Montréal. donc, comprenons bien, m. le président et
j'insiste là-dessus, en terminant que 95 % de ces communications
étaient des communications téléphoniques. alors, qu'on
téléphone d'un côté du fleuve ou de l'autre du pont
jacques-cartier... m. le président, il ne faut quand même pas
charrier. je m'excuse de prendre cette expression-là.
Le Président (M. Dauphin): Merci. Mme la
députée. Ensuite, je reconnaîtrai M. le
député d'Iberville.
Mme Caron: M. le Président, j'ai clairement dit que ce
bureau était le troisième en importance, non seulement pour les
communications avec la clientèle, mais bien au niveau des plaintes, au
niveau des demandes d'information, mais aussi au niveau des plaintes
traitées. C'a toujours été l'argument du ministre que
c'était le nombre de plaintes qui faisait qu'on avait un bureau ou pas.
En tout cas, on l'utilisait pour ne pas en donner dans Lanaudière. Et
qu'on soit obligé, aujourd'hui, d'augmenter du côté de
Saint-Jérôme, des Laurentides, c'est bien normal, puisqu'on
n'accorde pas de bureau régional au niveau de Lanaudière.
L'autre question que j'avais commencé à aborder, M. le
Président, c'était, évidemment, les coupures de postes et,
malgré le fait d'avoir coupé 12 postes, on s'aperçoit
qu'il y a une augmentation des remboursements des frais de voyage. Alors,
est-ce à dire que cette augmentation des frais de voyage est due aux
postes qui sont coupés, où les gens, puisqu'ils ne sont pas sur
place, sont obligés de faire davantage de voyages? Mais comment on peut
expliquer qu'on a une coupure de 12 postes au niveau des employés et
qu'en même temps on a une augmentation du remboursement des frais de
voyage?
Mme Bédard: Juste un instant. Je vais répondre, si
vous me permettez, au niveau des frais de voyage.
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard: Vous avez quelle page de votre cahier,
madame?
Mme Caron: Alors, moi, j'ai, dans mes réponses, page 33.
Ha, ha, ha!
Mme Bédard: 33? J'ai la même page que vous!
Excusez-moi, là. Les frais de transport augmentent, compte tenu de nos
bureaux en région. Il faut savoir que le bureau de Gaspé, le
bureau de Jonquière desservent... Les directeurs de ces 2
bureaux-là desservent le bureau de Sept-îles et celui de Rimouski,
le bureau de Gaspé. Donc, il y a des frais. Les directeurs doivent se
déplacer, et les frais pour se déplacer d'une région
à l'autre sont assez élevés ou très
élevés.
Alors, ça explique une partie de ces dépenses-là.
Ça explique aussi une partie des dépenses... Les gens des
régions viennent, à quelques reprises, au courant de
l'année, pour des formations. Les directeurs des bureaux viennent
à Montréal ou à Québec pour des formations
particulières, des réunions sur les modifications de lois ou pour
de la formation. Alors, les frais de voyage, c'est l'explication.
Mme Caron: Mais ils y allaient, les années
précédentes.
Mme Bédard: Oui.
Mme Caron: Est-ce que vous avez fait plus de formation ou...
Mme Bédard: Pardon? Il y a eu des... Écoutez, bon,
on me donne... Oui, c'est vrai, il y a eu l'augmentation, aussi, du taux de
kilométrage qui est passé de 0,31 $ à 0,34 $. Ça
explique une partie de l'augmentation, également.
Mme Caron: Ha, ha, ha! Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Dauphin): Si vous me permettez. M. le
député d'Iberville, sur les régions.
Rôle de l'Office auprès des
communautés culturelles
M. Lafrance: Oui, merci, M. le Président.
Toujours sur ce même sujet, j'ai remarqué, M. le ministre,
dans vos propos préliminaires, que vous avez touché la question
de formation du personnel dans ces bureaux de région là. J'ai
trouvé ça particulièrement intéressant, parce que
je représente une région, en Mon-térégie, où
on peut sentir de plus en plus l'arrivée de nouveaux immigrants et la
présence de communautés culturelles qui sont, bien souvent, ces
nouveaux immigrants là, des cibles peut-être faciles pour des
personnages de mauvaise foi.
Alors, peut-être que vous pourriez me donner un petit peu plus de
précisions sur ces ajustements qui tiennent compte, là, des
particularités interculturelles dans nos régions, vous-même
peut-être ou Mme la présidente.
M. Rémillard: D'accord. M. le Président... Le
Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...je remercie le député de
cette intervention parce qu'il me permet de revenir sur un point
particulièrement important. C'est celui du rôle de l'Office
auprès des communautés culturelles, c'est-à-dire de ces
gens qui viennent d'un peu partout dans le monde et qui ont choisi le
Québec on doit les remercier d'avoir choisi le Québec
et qui veulent s'intégrer dans notre société. Nous
avons comme responsabilité de leur offrir les moyens de
s'intégrer.
Ça signifie, entre autres, en ce qui regarde la
consommation, de peut-être les informer de certaines pratiques et
certains éléments spécifiques que nous pouvons avoir ici,
au Québec, en ce qui regarde, donc, l'aspect consommation. Le rôle
de l'Office, en particulier dans la dernière année, a
été de développer des programmes pour sensibiliser ces
communautés culturelles. Je vais demander à Mme la
présidente de compléter ma réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard: L'Office a collaboré avec les COFI pour
rejoindre les communautés culturelles, les nouveaux arrivants, pour
tenter de leur enseigner les bases premières de la consommation.
Toutefois, pour aller un peu plus loin, pour savoir si les représentants
des communautés culturelles avaient les mêmes types de
problèmes de consommation que les Québécois d'origine,
nous procédons actuellement à une étude auprès d'un
certain nombre de communautés culturelles, de personnes
représentant les communautés culturelles pour être en
mesure, dans les mois qui suivront, de pouvoir établir une
stratégie d'intervention particulière pour ces
gens-là.
On a rencontré, par un groupe de discussion, des gens qui sont
arrivés depuis 1985, d'autres qui sont arrivés depuis 1988,
d'autres qui sont arrivés depuis 1991, pour connaître leur
façon de s'intégrer et pour être en mesure de juger si ces
gens-là s'intégraient ou avaient les mêmes problèmes
de consommation que nous tous, autour de la table, ou si leurs problèmes
étaient différents. (12 h 30)
Une fois que l'enquête sera terminée et que les
résultats seront produits, nous pourrons développer une
intervention plus particulière auprès de ces gens-là.
Toutefois, l'Office avait fait publier une bande dessinée pour les
analphabètes, et nous l'utilisons également. Nous avons
développé un guide d'utilisation pour les formateurs pour les
gens des communautés culturelles. Ces bandes dessinées là,
c'étaient vraiment des situations premières de besoins
essentiels, chez l'épicier ou se trouver un loyer ou un toit. Alors,
c'était vraiment des bases de la consommation. Ce sont des
activités que l'on fait en matière des communautés
culturelles. Là, on aura...
Le Président (M. Dauphin): Ça va. M. le
député.
M. Rémillard: Merci. Ça va.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée
Terrebonne.
Subventions aux associations de protection de
consommateurs
Mme Caron: Merci, M. le Président. Alors, toujours
question d'argent, nous allons demeurer sur le sujet argent. Nous allons
aborder main- tenant les subventions aux associations de protection de
consommateurs. alors, depuis 1985, les montants de subventions octroyées
ont subi 2 gels, soit un en 1986-1987 et un autre en 1989-1990, tandis que,
depuis 1991, ces montants ne cessent de décroître. en effet, en
1991, les subventions distribuées atteignaient le montant le plus
élevé jamais connu, c'est-à-dire 790 200 $, pour
maintenant n'être que de 644 800 $, soit une diminution de 145 400 $, ce
qui représente un pourcentage de 18,4 %. on s'aperçoit,
finalement, que le montant de subventions accordées aux associations de
consommateurs est pratiquement revenu, à 200 $ près, au montant
de 1985, qui était de 644 600 $, donc une différence de 200 $, ce
qui se traduit par une hausse ridicule, depuis 1985, de 0,03 %, alors que la
hausse des coûts, nous l'avons dit tantôt, depuis cette
époque, est évaluée à 35,5 % seulement pour ce qui
est de l'inflation. on garde toujours à l'esprit que les dépenses
gouvernementales, elles, ont augmenté de 49,2 %.
Dans les crédits pour cette année, 1993-1994, seulement
644 800 $ sont prévus afin d'être alloués à titre de
subvention. Les différents organismes se partageront donc 4,66 % du
budget entier de l'Office, de 13 827 900 $. On est bien loin de la portion qui
était octroyée aux associations de consommateurs en 1977, ce qui
représentait, à ce moment, 10,4 % du budget.
Avec les modifications qui ont été apportées, avec
la diminution des montants, est-ce qu'on peut nous dire le nombre d'organismes
qui ont vu leur subvention diminuer ou, tout simplement, qui n'ont plus de
subvention?
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard: Cette demande-là, c'est pour
l'année 1992-1993...
Mme Caron: Oui.
Mme Bédard: ...ou 1993-1994?
Mme Caron: 1992.
Mme Bédard: 1992-1993, le budget était de 756 800
$. Il y a eu 39 associations qui ont reçu une subvention et...
Mme Caron: Et 1993-1994?
Mme Bédard: ...pour 1993-1994, je ne peux pas vous donner
la réponse tout de suite parce que, comme vous savez, les associations
devaient faire parvenir leur demande de subvention au 31 mars 1993. Donc,
à partir du 1er avril, il y a une analyse de l'ensemble des demandes qui
se fait. Suite à ça, il y a le comité de subventions, qui
est un comité du conseil d'administration, qui regarde l'ensemble de ces
subventions, qui fait une proposition, une recommandation au conseil
d'administration, et c'est le conseil d'administration qui, quelque
part à l'été, au début du mois de juillet,
entérine la recommandation du comité de subventions, et c'est
à ce moment-là que les organismes sont informés des
subventions qu'ils auront.
L'an passé, on avait parlé de modifications au programme
d'aide, et une des modifications, c'était qu'on limitait le
développement. Le développement, ça voulait dire qu'on ne
subventionnait pas. Dorénavant, on ne subventionnait plus de nouvelles
associations de consommateurs parce qu'on disait: II y en a déjà
un certain nombre et, si on agrandit le bassin, les subventions seront moins
importantes. Alors, cette année, tel que prévu, les subventions
seront dirigées aux associations dont le mandat premier est la
protection des consommateurs.
Mme Caron: Puisque vous avez une diminution de l'enveloppe pour
ces subventions-là, il y aura donc ou diminution pour certains
organismes ou disparition pour certains.
En 1992, si je regarde la liste des demandes qui ont été
rejetées, ça va plus ou moins, par exemple, avec votre principe
d'éviter le développement, mais ça va moins avec le
principe de l'importance de l'accessibilité des services aux
consommateurs. L'ACEF Rimouski-Neigette, bon, n'a pas reçu de
subvention, parce qu'elle était en opération depuis moins de 1
an; l'ACEF de FAbitibi-Témiscamingue aussi; l'ACEF de Laval, elle, on
indique: performance inadéquate. Comment se juge la performance des
différentes associations de consommateurs?
M. Rémillard: M. le Président...
Mme Caron: Au nombre de plaintes ou...
M. Rémillard: Juste...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...avant de passer la parole à Mme la
présidente, je veux simplement dire que ce que nous avons pris comme
décision, c'est la consolidation du réseau existant des
associations de consommateurs. Il y a beaucoup d'associations de consommateurs,
et on devait, M. le Président, prendre le temps de consolider ce
réseau, de bien s'assurer que ce réseau est efficace et bien
représentatif des consommateurs avant de toujours ajouter de nouvelles
associations.
Je ne dis pas que ça ne viendra pas éventuellement
on ne met pas ça de côté et, ces nouvelles ACEF qui
veulent maintenant s'impliquer au niveau consommation, je ne dis pas qu'elles
ne feront jamais partie d'une liste d'associations qui recevront de l'aide
financière de la part de l'Office. Ce que je dis, c'est que, pour un
moment, nous jugeons que nous devons consolider le réseau pour avoir
justement la meilleure accessibilité possible et la meilleure
qualité du service possible. Je vais demander à Mme Bédard
de compléter ma réponse, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard: Alors, vous demandiez comment se
détermine, comment s'octroie le...
Mme Caron: Non. Comment se détermine la performance? Parce
que, dans votre réponse, vous nous dites, dans le cas de certaines
associations de consommateurs, que leur demande a été
rejetée, et le motif que vous nous indiquez, c'est: performance
inadéquate. Vous l'avez indiqué dans le cas de l'ACEF de Laval et
dans le cas du Service budgétaire populaire Dynamique. Alors, vous avez
indiqué: performance inadéquate. Comment on évalue cette
performance des associations?
Mme Bédard: Soyez assurée que ce n'était pas
la première fois qu'on discutait avec ces associations: le Service
budgétaire populaire Dynamique ou, voyons...
Mme Caron: ACEF de Laval. Mme Bédard:
...Rimouski-Neigette... Mme Caron: ACEF de Laval.
Mme Bédard: ...ACEF de Laval, pardon. On avait
rencontré, au courant des années précédentes, ces
associations-là. On avait tenté d'aider les gens à se
restructurer peut-être ou à se remettre en selle; on avait
donné des avis, on les avait avisés. Dans le cas de ces
organismes-là, c'est le type, surtout, d'activités que les
organismes, ces associations peuvent faire, le type de services qu'elles
rendent et, surtout, aussi, le nombre de consommateurs qu'elles rejoignent. Et
ça, le nombre de consommateurs qu'elles rejoignent, ça
représente le dynamisme qu'une association de consommateurs ou d'autres
peut démontrer.
Alors, ce sont des critères qui ont justifié, entre
autres, la décision qui a été prise par le conseil
d'administration.
Mme Caron: Parce que, au niveau des ACEF, le type de services est
sensiblement le même; dépendam-ment, là, des
régions, ça se ressemble, là, comme type de services, au
niveau des ACEF. C'est quand même des groupes très
organisés, là, qui offrent à peu près le même
service. Puis, au niveau de la population, si je pense à Laval, une
population qui regroupe 5 circonscriptions électorales, donc un bassin
de population extrêmement important, ça m'étonnait.
Mme Bédard: Mais je vous assure que ce n'était pas
la première fois. On avait fait part, au courant des années
antérieures, qu'ils devaient réajuster leur tir, qu'ils devaient
faire davantage, tenter de rejoindre davantage de consommateurs. Parce que le
budget, quand on attribue le budget, il faut un peu voir ce qui se fait
exactement dans les autres associations, compte tenu d'un bassin qui peut
être similaire, quel genre d'activités ces autres associations,
par rapport à celle-là, font.
Alors, je pense que c'est important. Il y a une question, aussi,
d'équité, et je vous assure que le comité de subventions
est très, très sensible aux associations et au travail que ces
associations-là font. Le comité de subventions, c'est un
comité du conseil d'administration. Ce sont des gens qui sont
bénévoles et ils se tapent une quantité de travail
considérable. C'est des briques, là, et les gens sont assez
consciencieux pour tout lire. En tout cas, les subventions sont données,
sont octroyées de façon très juste aux associations. (12 h
40)
M. Rémillard: Est-ce que vous me permettez? Juste une
petite remarque, si vous me permettez...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...pour vous dire que ce n'est pas
nécessairement en augmentant le nombre d'associations qu'on donne une
meilleure protection, mais si on peut consolider le réseau et faire en
sorte que les associations qui sont déjà en place et qui ont,
donc, l'expérience et qui sont dans la continuité puissent agir
correctement et faire leur travail correctement.
Mme Bédard: Peut-être une dernière
précision. Les associations doivent, dans leur demande, nous faire
parvenir le rapport d'activité de l'année, et, nous, on se base
sur ce rapport d'activité des associations. J'ai déjà
entendu quelqu'un me dire: Moi, je ne vous envoie pas ça, mon rapport
d'activité. Mais ça a un impact sur la subvention, parce qu'on
n'est pas présent dans chacune des associations, alors je pense que
c'est... C'est sur ça que l'Office se base pour octroyer les
subventions.
Mme Caron: Oui, justement. Ça m'amène à mon
autre question, justement parce que vous attendez le rapport d'activité
et que vous évaluez les activités qui ont été
faites durant l'année avant de donner une subvention. Est-ce que c'est
très fréquent que les associations reçoivent une lettre 1
an à l'avance pour leur dire que le conseil... Veuillez prendre note que
le conseil d'administration de l'Office a décidé qu'il s'agissait
là de la dernière subvention. Alors, avant même que vous
ayez fait une autre demande, une année, et qu'on ait analysé
votre rapport, et tout ça...
Le 18 août 1992, précisément, le président de
la fédération des comités des victimes de la mousse
d'urée du Québec recevait une belle lettre l'informant pour son
aide financière de 1992-1993, et on retrouvait, au troisième
paragraphe: Veuillez prendre note que le conseil d'administration de l'Office a
décidé qu'il s'agissait là de la dernière
subvention versée à la Fédération des
comités des victimes de la MIUF, alors qu'on n'avait pas fait une autre
demande.
Est-ce que c'est fréquent comme décision? Qu'est-ce qui
justifie cette décision-là? Je sais que la
Fédération des comités des victimes de la MIUF a
présenté quand même une demande cette année,
même si on l'avait avisée que c'était la dernière.
Est-ce que vous avez l'intention, tel que mentionné dans cette
lettre-là d'août 1992, de ne pas subventionner la
Fédération des comités des victimes de la MIUF?
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...avant de laisser Mme la présidente
de l'Office répondre à cette question plus spécifiquement,
je voudrais simplement rappeler à cette commission quelques
éléments, je pense, d'information, à ce moment-ci, quand
on veut comparer ce que le Québec fait pour ces associations de
protection du consommateur par rapport aux autres provinces canadiennes.
L'Ontario, par exemple, M. le Président, donne 36 000 $; le Manitoba, 91
000 $; la Saskatchewan, 12 000 $; l'Alberta, 100 000 $; la
Colombie-Britannique, rien; les provinces de l'Atlantique, rien; les
Territoires du Nord-Ouest, rien, et, cette année, nous, nous avons un
budget de 644 800 $.
Alors, quand on se compare, M. le Président, je peux vous dire
que notre situation est quand même des plus intéressantes. Mais je
vais laisser maintenant Mme la présidente répondre à la
question de Mme la députée de Terrebonne.
Mme Bédard: Alors, quand on vous parlait, tout à
l'heure... quand on parlait de Service budgétaire populaire Dynamique,
on inscrivait que c'était pour des performances inadéquates. On
avise les gens régulièrement et au moment de l'octroi de la
subvention. L'an passé, on a avisé la Fédération
des comités des victimes de la MIUF, M. Bergeron, dans une lettre que
j'ai moi-même signée, que c'était, effectivement, la
dernière année qu'il recevait une subvention. Le comité de
subventions avait jugé, à ce moment-là, que ça
faisait à peu près 10 ans qu'on subventionnait ce
groupe-là et, compte tenu encore des critères du programme et du
budget, le comité avait dit: C'est la dernière fois. La
décision d'aller en appel n'avait pas été prise, à
ce moment-là. Effectivement, il y a une autre demande qui est
entrée à nos bureaux. Je ne peux pas présumer de la
décision du comité des subventions et du conseil
d'administration, mais, compte tenu que la situation s'est modifiée au
courant de l'année, les membres du comité prendront cela en bonne
note pour l'analyse de la demande.
Par contre, ce dont je peux vous assurer, c'est que chacun des dossiers,
que ce soit cette Fédération-là ou d'autres qui
présentent une demande, tous les dossiers sont soumis à analyse
et à décision ici. Il n'y en a pas un qui est rejeté
d'emblée, dès réception.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Élaboration d'un règlement humanitaire
dans le dossier des victimes de la MIUF
Mme Caron: M. le Président, évidemment, il y a eu
décision d'aller en appel. Les compagnies ont conti-
nué à faire des pressions pour demander des
désistements. Évidemment, on a toujours... Et là on va
aborder ce dossier-là de la MIUF. C'est ce qui me permettait de
l'aborder, le règlement humanitaire qu'on attend, et c'est
évident que cette Fédération regroupe des comités,
40 comités, partout au Québec, et le seul lien pour les victimes,
mêmes si ça fait 10 ans, c'est que le dossier perdure, ce n'est
pas parce que ces gens-là souhaitent maintenir leur comité. Si le
problème était solutionné, ils n'auraient plus besoin de
maintenir les comités.
Alors, suite à la décision défavorable du juge
Hurtubise à l'endroit des victimes de la MIUF, le 13 décembre
1991, la Fédération des comités des victimes de la MIUF a
présenté, au nom des familles impliquées, le 20
décembre suivant, une demande d'aide financière afin que les
frais de l'appel soient défrayés par le gouvernement. La date
limite pour déposer l'inscription en appel était le 13 janvier
1992. Ensuite, le dépôt des mémoires devait avoir lieu dans
un délai de 75 jours du logement de l'appel, encore de l'attente indue
pour les victimes.
Le ministre a tergiversé longtemps avant de prendre une
décision, et ce, au risque de pénaliser davantage les victimes.
Celle-ci a finalement été prise le 9 janvier, à la veille
de la limite du 13 janvier. Cependant, cette décision était
à l'effet de financer uniquement le dépôt de l'inscription
en appel. Constatant l'inaction et l'indécision du ministre, à
partir de ce moment, Borden Chemical et Lorcon ont procédé
à de l'intimidation envers les victimes, afin de les pousser à se
désister de leur cause devant les tribunaux.
Puis, toujours devant cette inertie du ministre à prendre une
décision sur le financement des frais de la cause en appel, la date
limite pour le dépôt des mémoires étant le 24 mars a
fait en sorte que la compagnie Borden a présenté une
requête, le 1er mai, afin de faire rejeter ledit appel. Cette
requête était présentable le 8 mai. Cependant, ces
requêtes ont été remises, de consentement, au 28 septembre
1992, dans l'attente d'une décision quant au financement des appels
logés par les familles-causes types. Cette décision a
été prise approximativement vers cette date. En effet, la
Fédération des comités des victimes de la MIUF l'indique
dans une de ses lettres au ministre, le 7 octobre 1992.
À l'étude des crédits, le 15 avril 1992, le
ministre nous soulignait avoir pris contact avec le gouvernement
fédéral, avec les fabricants, avec les assureurs et avec toutes
les personnes impliquées. Cependant, la Fédération des
comités des victimes de la MIUF a été tenue à
l'écart de ces contacts. Voici l'essentiel des propos que le ministre a
tenus, à ce moment: II y a des discussions qui ont lieu, ce n'est pas
des groupes de travail formels, mais il y a des discussions qui ont lieu entre
les différents intervenants au niveau fédéral, au niveau
des assurances aussi, les compagnies d'assurances, au niveau aussi des
fabricants, au niveau aussi des consommateurs touchés, et, actuellement,
beaucoup de discussions ont lieu. Je dois dire que le gouvernement
fédéral, bien sûr, est impliqué au premier chef
aussi, mais ce que je peux vous dire, je le répète, nous
cherchons la solution la plus équitable, la plus juste possible, la plus
humaine possible. Il me semble que les discussions, comme elles sont
engagées, devraient amener à un tel résultat.
La Fédération des comités rappelle au ministre, par
des lettres datées du 19 mai, du 16 septembre, du 7 octobre et du 3
décembre 1992, qu'elle attend en vain une décision de sa part et
qu'elle désire toujours le rencontrer afin de discuter de la
possibilité de régler politiquement le dossier de la MIUF. Elle
a, d'ailleurs, en main un plan d'indemnisation. Enfin, le 16 décembre
dernier, en réponse à une question en Chambre que j'adressais au
ministre, celui-ci a réitéré: Nous avons
décidé de financer l'appel. D'autre part, nous sommes toujours
à discuter pour savoir s'il n'y aurait pas un moyen autre qui
permettrait aux gens impliqués d'avoir satisfaction dans un contexte
global, qui pourrait être un règlement. (12 h 50)
Donc, au moment où nous nous parlons, le ministre peut-il nous
dire si ces discussions qu'il a entreprises avec le fédéral, avec
les fabricants, les compagnies d'assurances, ce qu'il nous disait, l'an
dernier, aux crédits, et qu'il nous reconfirmait en Chambre, est-ce que
ces discussions ont abouti, ont donné des résultats?
M. Rémillard: Alors, M. le Président, j'aimerais
tout d'abord, très brièvement, faire le point sur ce dossier, ce
que j'ai fait comme ministre de la Justice, Procureur général
dans ce dossier. Tout d'abord, disons, on sait que le jugement du juge
Hurtubise de la Cour supérieure du Québec a été
rendu le 13 décembre 1991 et, le 9 janvier 1992, M. le Président,
j'informais les intervenants de la décision du gouvernement d'assumer
les frais de l'inscription en appel. Alors, à partir de là,
l'intention du gouvernement a été exprimée très
clairement.
Le 11 mai 1992, la Cour d'appel reportait l'audition des requêtes
pour rejet d'appel présenté par les intimés, Borden et
Rapco. Rappelons, M. le Président, que le jugement de la première
instance leur était favorable, au départ. Le 25 septembre 1992,
j'ai informé par écrit les procureurs des 6 causes types de la
décision de financer l'appel au fonds. Le 25 septembre 1992. Le 28
septembre 1992, la Cour d'appel reportait au 31 mai 1993 l'audition des
requêtes pour rejet d'appel, donnant ainsi 8 mois aux avocats des
appelants pour produire leur mémoire.
Alors, M. le Président, je voudrais simplement vous rappeler les
coûts professionnels dans ce dossier. Savez-vous combien, à date,
ça a coûté au gouvernement depuis 1982? Combien ça a
coûté au gouvernement, simplement de frais d'avocats, de frais
judiciaires? 7 349 171,74 $. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de sous. Alors,
c'est comme ça que...
Ma conclusion, M. le Président, c'est d'essayer d'en arriver
à une situation qui serait équitable et humanitaire. Je l'ai dit
à plusieurs reprises. Ce n'est pas facile parce qu'il y a plusieurs
intervenants: les gens de l'industrie, le gouvernement fédéral,
les gens qui se
disent lésés, nous, de notre côté. Et, pour
ma part, je l'espère, je suis toujours confiant qu'on puisse arriver
à un règlement hors cour, mais je ne peux pas l'assurer, je ne
peux pas dire ici, à cette commission, que je suis assuré qu'on
va y arriver. Je l'espère, je fais tout ce qui m'est possible de faire
pour y arriver. Et les décisions ont été prises pour
permettre à ces gens qui se croient lésés de pouvoir
même intervenir en Cour d'appel. On paie donc les frais au fonds,
ça va coûter encore beaucoup d'argent, beaucoup de sous, mais on
le fait. Les droits sont là, et je tiens à ce qu'ils soient
respectés.
Maintenant, est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux prendre tout cet argent
et le donner dans une autre fin, dans une autre perspective? Je ne veux pas
m'avancer plus, M. le Président, d'autant plus qu'il y a une cause qui
est toujours pendante. On sait qu'au niveau de la cour fédérale,
dans l'affaire Bastien, le jugement n'est pas encore rendu, c'est en
délibéré. Ce n'est pas des jugements faciles à
rendre, hein. Il faut comprendre nos juges. Le juge Hurtubise a mené
l'affaire, à la Cour supérieure, d'une façon tout à
fait exceptionnelle, avec une audience, une audition dis-je, qui a duré
pendant combien d'années? Est-ce que quelqu'un peut me...
Une voix: Six ans.
M. Rémillard: Six ans. Alors, 6 ans d'auditions avec les
experts de partout dans le monde, qui sont venus, quelques-uns des meilleurs
avocats qui ont plaidé cette cause. Et le juge Hurtubise a pris moins de
1 an, si ma mémoire est bonne, pour rendre jugement, un jugement
très étoffé. Il faut lui rendre hommage. M. le
Président. Donc, je veux respecter, au niveau de la cour
fédérale, le délibéré à ce
niveau-là qui a lieu présentement. C'est un autre
élément, lorsque nous serons au courant du jugement rendu, qui
sera pris en considération.
Le Président (M. Lafrance): Alors, merci, M. le
ministre.
Oui, Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président.
Bon, je réitère ma question puisqu'en fait je n'ai pas eu
réponse à la question que j'avais posée. Les faits que le
ministre nous a présentés, je les avais donnés dans mon
préambule. Donc, le ministre nous dit, depuis l'an dernier, qu'il y a
des discussions qui sont entreprises. Nous avons posé la question pour
savoir la composition du comité qui était chargé
d'élaborer un règlement humanitaire pour le dossier de la MIUF et
les recommandations qui avaient été soumises au ministre de la
Justice, responsable de la protection du consommateur. Nous avons eu comme
réponse qu'il n'y avait pas de comité chargé
d'élaborer un règlement humanitaire pour le dossier de la MIUF et
que, par conséquent, il n'y avait pas de recommandations qui
étaient soumises au ministre par un tel comité. Puisqu'il n'y a
pas de comité chargé d'élaborer le règlement
humanitaire, où se passent ces discussions-là et est-ce qu'il y
en a, effective- ment, des discussions pour un règlement humanitaire, et
puis où en est-on rendus dans ces discussions-là?
M. Rémillard: M. le Président, où se passent
ces discussions? Elles se passent au bon niveau, à la bonne place. Ce
n'est pas en créant des institutions, des organismes, des comités
qu'on règle les problèmes. Mme la députée de
Terrebonne sait très bien que je suis, comme ministre de la Justice,
très sensible à ce qu'on ait des actions efficaces. Je suis
particulièrement fier du bilan que je peux présenter comme
ministre de la Justice. J'ai eu l'occasion de le faire à la suite du
Sommet de la justice, lorsque nous avons souligné le premier
anniversaire du Sommet de la justice, M. le Président. Je suis
très fier du bilan que je peux présenter comme ministre de la
Justice. Ce n'est pas en créant des comités, des organismes
lorsqu'on n'a pas à les créer que ça va causer des
problèmes. Bon.
Mme Caron: Je m'excuse, M. le ministre, parce que, l'an dernier,
aux crédits, vous nous avez dit que vous aviez un comité.
M. Rémillard: Non, ce n'est pas...
Mme Caron: Vous ne voulez pas dire quelle était sa
composition. Mais vous disiez que vous aviez un comité de discussion
là-dessus. Est-ce qu'il y en a un ou pas?
M. Rémillard: Voici. Ce que j'ai dit, Mme la
députée, c'est qu'il existe actuellement des pourparlers. Quand
ça se passe au niveau des cours, vous avez des intervenants qui sont
présentement engagés au niveau d'une instance judiciaire. Donc,
dans un cas pareil, il s'agit simplement de faire en sorte que les
intervenants, tous les intervenants soient impliqués pour qu'on puisse
trouver une solution. Ce n'est pas toujours facile, surtout dans une cause
compliquée comme celle-là. Ce n'est pas facile.
Mme Caron: Où vous êtes juge et partie.
M. Rémillard: C'est très difficile. Je ne suis pas
juge et partie. Je suis un ministre de la Justice qui veut trouver le juste
équilibre.
Mme Caron: Responsable de la protection du consommateur! Ha, ha,
ha!
M. Rémillard: Oui, et qui a à coeur de pouvoir
rendre la justice la plus accessible et la plus équitable. Et la plus
équitable, pour moi, c'est lorsque je regarde les montants qui ont
été payés, 7 349 171,74 $, je me dis: Bien, bon Dieu!
est-ce qu'on va encore dépenser autant pour aller jusqu'en Cour
suprême du Canada ou est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux prendre cet
argent et trouver d'autres moyens?
Alors, je n'en dis pas plus, mais ce que je peux vous dire, c'est que
nous sommes très actifs dans ce
dossier, toujours animés du même objectif, et
j'espère qu'on va trouver une solution. On en a trouvé une dans
bien d'autres problèmes. On va essayer d'en trouver une dans
celui-là.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Caron: Dernièrement, le 15 janvier, la
Société canadienne d'hypothèques et de logement a
expédié un avis aux prêteurs agréés leur
mentionnant que la déclaration exigée depuis 1981, quant à
l'existence de la MIUF dans une bâtisse, n'était plus requise. En
effet, la MIUF ne constituerait plus un vice caché. Est-ce que l'Office
a fait des vérifications là-dessus? Est-ce qu'effectivement les
personnes qui sont propriétaires de maisons et qui ont à vendre
leur maison doivent effectivement toujours le mentionner ou s'il faut se fier
à cet avis de la Société canadienne d'hypothèques
et de logement?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, avant de
laisser répondre Mme la présidente de l'Office, je regardais ce
que j'avais dit, hier. Hier... c'est comme si c'était hier, remarquez,
M. le Président, pour moi.
Mme Caron: On n'est pas plus avancé. Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Oui, mais c'est... Justement, on est
avancé. Parlez des dossiers qu'on a réglés, puis de celui
qu'on est en train de régler. J'ai hâte qu'on arrive aux dossiers
qu'on règle aussi, qui sont très importants. Mais je veux
simplement vous dire que je ne crois pas... Dites-moi, citez-moi au texte
où j'ai dit qu'il existait un comité.
Mme Caron: J'ai demandé à 3 reprises la composition
du fameux comité. Vous n'avez pas nié que ce n'était pas
un comité.
M. Rémillard: Ah!
Mme Caron: Mais je suis revenue à 3 reprises. Mais jamais
vous n'avez nié que ce n'était pas un comité,
là.
M. Rémillard: Mais, tantôt, ce n'est pas
ça...
Mme Caron: Vous nous disiez que vous ne pouviez pas nous dire qui
était dans les pourparlers.
M. Rémillard: Tout à l'heure, Mme la
députée de Terrebonne, vous avez dit que j'avais dit qu'il
existait un comité. C'est exactement vos paroles.
Mme Caron: Vous n'avez jamais nié qu'il n'y en avait pas.
À 3 reprises, je vous ai demandé les membres du comité.
Jamais vous n'avez nié que ce n'était pas un comité.
M. Rémillard: Est-ce que je dois comprendre...
Mme Caron: J'ai conclu qu'il y avait un comité, mais que
vous ne vouliez pas dire qui était dedans, par exemple.
M. Rémillard: Ah bon! Alors, je...
Mme Caron: Parce que jamais vous n'avez dit que ce n'est pas un
comité. On fait juste parler...
M. Rémillard: II faut simplement faire attention, parce
que je n'ai jamais dit ça. Je n'ai jamais dit ce que vous avez dit que
j'avais dit, alors ce qui veut dire que vous ne devriez pas dire ce que je n'ai
pas dit.
Mme Caron: Vous ne l'avez jamais nié parce que ma
question, c'était: Un comité avec des victimes...
M. Rémillard: Vous ne trouvez pas que ce n'est pas tout
à fait correct?
Mme Caron: Vous me répondez: M. le Président, je
mentionnais une règle, tout à l'heure...
M. Rémillard: Oui. (13 heures)
Mme Caron: ...les avocats impliqués dans le dossier, les
gens. Vous ne niez pas que c'est un comité, jamais, jamais, jamais.
M. Rémillard: Mais vous ne trouvez pas que...
Mme Caron: C'est sûr que c'est évasif, mais
ça, on a l'habitude.
M. Rémillard: ...ce n'est pas tout à fait correct,
là. On se parle entre nous.
Mme Caron: Vous ne l'avez jamais nié. Vous ne m'avez
jamais dit que ce n'était pas un comité.
M. Rémillard: Ce n'est pas ça que vous avez
dit.
Mme Caron: Je vous ai demandé 3 fois qui faisait partie du
comité. Jamais nous n'avez nié que ce n'était pas un
comité.
M. Rémillard: Vous avez dit, tout à l'heure
vos mots exacts, on pourrait les retrouver dans le relevé de nos
discussions au Journal des débats que j'avais dit qu'il
existait un comité. Est-ce que c'est ça que vous avez dit ou
non?
Mme Caron: Oui, parce que je vous ai posé la question,
à savoir qui composait le comité, qui formait le comité.
Est-ce que c'était un comité uniquement avec des
ministériels? Est-ce que c'était un comité avec des
victimes qui pouvait faire l'analyse? Et vous n'avez pas dit que ce
n'était pas un comité. Vous avez dit que vous
faisiez des rencontres, puis que vous discutiez. Vous n'avez jamais
nié que ce n'était pas un comité. Vous avez même dit
que vous aviez des discussions avec l'avocat, Me Masse, mais ce n'était
pas l'avocat de la Fédération, absolument pas.
M. Rémillard: Mais vous êtes d'accord avec moi pour
dire...
Mme Caron: Vous m'avez même dit...
M. Rémillard: ...que je n'ai jamais dit qu'il y avait un
comité.
Mme Caron: Non, mais vous ne l'avez jamais nié.
M. Rémillard: Bon, d'accord.
Mme Caron: Je vous ai posé la question: Est-ce vrai qu'il
y a un comité...
M. Rémillard: Je me permets, bien...
Mme Caron: ...qui a été formé à
partir de 3 ministères?
M. Rémillard: Bon, bien...
Mme Caron: Vous avez répondu: Vous savez qu'après
avoir tombé 3 fois il a ressuscité. Donc, vous n'avez pas
nié, jamais.
M. Rémillard: ...respectueusement, M. le Président,
bien respectueusement, je vous demande...
Mme Caron: Qui ne dit mot consent.
M. Rémillard: ...de prendre bien note que ce qu'a dit,
tout à l'heure, la députée de Terrebonne, ce n'est pas
tout à fait exact. Probablement que... Parfois, ça arrive dans
ces discussions-là d'aller au-delà un peu de la
réalité telle qu'elle se présente dans nos journaux des
débats.
Mme Caron: Alors, vous relirez que vous n'avez jamais nié
non plus.
M. Rémillard: Bon, alors, je ne l'ai jamais dit, puis
ça, je tiens quand même à ce que ce soit bien
précisé. M. le Président, comme, par exemple, on pourrait
parler, lorsque la députée de Terrebonne nous parle des dossiers
qu'on ne règle pas, c'est drôle qu'on n'a pas encore parlé
des préarrangements funéraires.
Mme Caron: Ils vont arriver, M. le Président. Le
Président (M. Dauphin): Si vous permettez. M. Rémillard:
J'aimerais bien qu'on y arrive, M. le Président, parce que...
Mme Caron: M. le Président, je choisis les questions.
M. Rémillard: ...j'aimerais bien qu'on compare, M. le
Président, la solution à laquelle on est arrivés en accord
avec tous les intervenants, les consommateurs autant que les commerçants
en ce domaine, et ce que proposait, au début, la députée
de Terrebonne. Ça, j'aimerais bien qu'on en discute ici, M. le
Président.
Mme Caron: J'ai bien hâte d'y arriver, moi aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Si vous permettez.
M. Rémillard: J'ai bien hâte qu'on en discute, qu'on
ait tout le temps d'en discuter.
Le Président (M. Dauphin): Si vous me permettez, messieurs
dames, puisqu'il est 13 heures dépassé, ça me prend le
consentement pour poursuivre. Alors, je présume que j'ai le consentement
pour poursuivre. Il nous reste...
M. Rémillard: M. le Président. C'est parce qu'on
avait dit qu'on avait perdu...
Le Président (M. Dauphin): ...pour l'enveloppe de 3
heures...
M. Rémillard: ...quelques minutes pour 3 heures. Moi, je
consens à ce qu'on ait 3 heures de discussion. Alors, qu'on ait ces 3
heures de discussion.
Le Président (M. Dauphin): Exactement. Alors, pour avoir 3
heures de discussion, il nous reste 12 minutes.
Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: J'attends réponse à ma question, M. le
Président.
Mme Bédard: Concernant cette demande-là, à
l'Office, on n'a eu aucune demande, aucune plainte, via le réseau des
bureaux régionaux, et on n'a fait aucune évaluation de cette
question-là. Mais on n'a eu aucune demande de consommateurs.
Mme Caron: Alors, au niveau des consommateurs, il va falloir
qu'ils puissent savoir ce qu'ils doivent faire ou pas, compte tenu de cet
avis-là qui a été envoyé aux prêteurs
agréés. On leur demande de né plus déclarer que
ça ne constitue plus un vice caché. Alors, je pense que c'est
important d'essayer d'éclaircir un petit peu ce sujet-là.
Mme Bédard: Mais, comme vous savez, à l'Office, on
intervient sur plainte, la plupart du temps, avec
les moyens qu'on a. Mais on n'a eu aucune demande pour ce...
Mme Caron: Mais personne n'a déposé de plaintes
dans le sens que...
Mme Bédard: De plaintes et surtout de demandes de
renseignements aussi, mais on n'a eu aucune... Quand on a une foule de demandes
de renseignements dans un secteur, on y va un peu plus loin, mais ça
demande une grande expertise, également, pour faire une analyse de ce
type-là et, à l'Office, on ne dispose pas de ces experts pour
aller au coeur de ce dossier-là.
M. Rémillard: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: En ce qui regarde, toujours, ce qu'a dit Mme
la députée de Terrebonne, que j'avais dit qu'il y avait un
comité, alors que je ne l'ai jamais dit, elle me dit que je ne l'ai pas
nié, alors que je l'ai nié. Dans une question qu'elle a
posée par écrit: Composition du comité chargé
d'élaborer un règlement humanitaire pour le dossier de la MIUF,
l'énumération des recommandations...
Mme Caron: Bien oui, ça, je vous l'ai dit, ça.
M. Rémillard: ...soumises au ministre de la Justice et
responsable de la protection du consommateur de même que le
dépôt desdites recommandations. Ça, c'est une question
écrite...
Mme Caron: M. le Président. J'ai cité ça
tantôt, cette réponse-là. Je lui ai dit: C'est à
l'étude des crédits.
M. Rémillard: ...et je dis: II n'y a pas de comité
chargé d'élaborer un règlement humanitaire.
Le Président (M. Dauphin): Un instant! Un instant!
Mme Caron: Je l'ai cité moi-même, ce que vous
citez.
Le Président (M. Dauphin): Je vais vous reconnaître
tout de suite après. C'est parce que parler les deux en même
temps, encore une fois, ça ne fonctionne pas.
Mme Caron: M. le Président. Vous ferez sortir les
galées.
M. Rémillard: C'est moi qui ai la parole.
Le Président (M. Dauphin): Je vais vous reconnaître
tout de suite après, Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: J'ai cité moi-même la question qu'on
avait posée et la réponse qu'on avait eue à l'effet qu'il
n'y avait pas de comité, et je voulais savoir qu'est-ce qui était
vrai: ce qu'on nous disait, en réponse, qu'il n'y en avait pas ou ce
qu'on nous avait dit, à l'étude des crédits, puis on
n'avait jamais nié qu'il n'y en avait pas, de comité. Alors, je
l'ai cité moi-même, M. le Président.
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Je veux simplement mettre les choses au
clair. Ce n'est pas ce qui a été dit et ce que je veux bien...
Parce que, tout à l'heure, il y a quelques instants...
Mme Caron: On va sortir les galées.
M. Rémillard: ...il y a quelques instants, encore, la
députée de Terrebonne disait: Vous n'avez pas nié. Vous ne
l'avez pas affirmé, vous ne l'avez pas nié. Mais, M. le
Président, je veux simplement dire et je suis prêt à le
déposer en cette commission, que je l'ai nié. J'ai eu une
question par écrit et je l'ai niée.
Mme Caron: La question, c'est cette année. Ce n'est pas
l'année passée.
M. Rémillard: Je le cite: II n'y a pas de comité
chargé d'élaborer un règlement humanitaire. M. le
Président, je le dépose à cette commission. Tout
simplement qu'on s'entende, quand même, sur des choses. Écoutez,
une question écrite, puis je réponds par écrit, puis on
vient me dire que j'ai dit le contraire. Une minute, M. le Président! Il
faut quand même qu'on s'entende.
Le Président (M. Dauphin): Merci. Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: M. le Président, moi-même, dans mon
préambule, j'ai cité que nous avions posé une question
écrite justement parce que le ministre n'avait jamais nié,
l'année précédente, à l'étude des
crédits, l'existence d'un comité et qu'on voulait vraiment savoir
s'il y en avait un. Vous ressortirez les galées de cette année.
Je l'ai citée moi-même, cette question écrite là, et
la réponse, et c'est justement... je voulais avoir l'heure juste. Est-ce
qu'il y en a un? Par écrit, vous nous répondez, cette
année, qu'il n'y en avait pas et, à l'étude des
crédits, l'année passée, à 3 reprises, je l'ai
posée et vous n'avez jamais nié.
Alors, M. le Président, si nous voulons pouvoir aborder les
autres sujets, je pense que... J'avais, évidemment, un dossier important
au niveau des redresseurs financiers, des agences de recouvrement et au niveau
des cours de croissance personnelle, mais.
compte tenu du temps, nous allons devoir arriver aux
préarrangements funéraires, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Juste pour poursuivre, Mme la
députée, vous voulez déposer votre réponse
écrite de tantôt? Pardon?
Mme Caron: II l'a déjà.
Le Président (M. Dauphin): Oui. D'accord. Mme la
députée de Terrebonne.
Signature d'un engagement volontaire quant à la
vente itinérante des préarrangements funéraires
Mme Caron: Alors, M. le Président, le dossier de la vente
itinérante des préarrangements funéraires. Nous avions
effectivement, au moment de la loi 11, considéré que
c'était un outil qui pouvait permettre, tel que proposé et tel
que le texte avait été déposé, à condition
qu'on respecte les demandes qui avaient été faites par la
Fédération de l'âge d'or du Québec... Et on rappelle
ces demandes, c'était que tous les commerçants faisant de la
vente de préarrangements funéraires acceptent de signer le nouvel
engagement volontaire tel que modifié, c'est-à-dire tel que les
propositions étaient demandées et qui était en annexe, au
moment où nous avons étudié le projet de loi 11.
Lorsque j'avais demandé au ministre quand il avait l'intention de
le proposer, de le mettre en vigueur, cet engagement volontaire, tel qu'il nous
avait été présenté, et de l'étendre par
décret si certaines maisons funéraires refusaient de le signer,
le ministre nous avait répondu: «Présentement, l'Office est
en discussion avec les commerçants, il y a des contacts étroits
qui ont été établis. Je crois qu'il y a des recours qui
sont attendus cette semaine. Cette semaine, il devrait donc y avoir des
discussions intensives on se rappelle qu'on est au mois de
décembre et j'ai l'intention de régler ce
dossier-là pour le mois de février, que février, ce soit
réglé.» Donc, on se parlait, à ce moment-là,
d'un engagement volontaire tel que défini selon les règles qui
avaient été proposées.
Février, il n'y avait toujours pas de règlement. Nous
avons vérifié, au mois de février, au bureau de l'Office.
On nous a dit qu'on était toujours en pourparlers avec les
commerçants. De plus, M. le Président, en mars, j'ai reçu
une pétition de 11 028 personnes, pétition qui n'était pas
conforme, donc qu'on ne pouvait pas déposer à l'Assemblée
nationale, même si on l'a demandé, pour l'abolition de la vente
itinérante d'arrangements préfunéraires. Alors, M. le
Président, je voudrais vous la déposer.
Et, M. le Président, lorsqu'on a tenté d'avoir de
l'information, autant au bureau du ministre qu'au bureau de l'Office de la
protection du consommateur, à savoir si, effectivement, l'engagement
volontaire était signé par l'ensemble des commerçants, si
c'était le texte d'engagement volontaire qu'on nous avait
présenté, au moment de l'étude de la loi 11, ou s'il y
avait eu des modifica- tions, la seule remarque qu'on a eue, c'était
qu'on était en discussion, en négociations. (13 h 10)
Alors, évidemment, M. le Président, ce que je souhaite,
c'est que, concrètement, dans les faits, la vente itinérante des
préarrangements funéraires n'existe plus, tel qu'on nous l'avait
mentionné au moment de l'étude du projet de loi 11. On avait vu,
à ce moment-là, que, parmi les pratiques interdites, finalement,
ça voulait simplement dire, en ajoutant le 3.3 dans l'engagement
volontaire, que le représentant, lui ou son représentant,
obtienne une autorisation préalable expresse du consommateur au moins 24
heures avant de se présenter au domicile ou à la résidence
du consommateur, et le 4.7, l'ajout du 4.7 dans les pratiques interdites,
qu'aucun contact, recrutement ou sollicitation de clients ne soient faits par
vente directe ou par téléphone, sauf si les personnes
contactées, recrutées ou sollicitées en ont fait la
demande expresse au moins 24 heures au préalable.
Alors, M. le Président, est-ce qu'effectivement nous avons un
engagement volontaire qui tient compte de tous ces critères, donc qui
signifie l'abolition de la vente itinérante des préarrangements
funéraires? Est-ce que c'est signé par l'ensemble des personnes
qui font de la vente itinérante de préarrangements
funéraires, même les entreprises qui ont oeuvré
dernièrement, en février? La pétition que j'ai
déposée, c'est que ces gens-là oeuvraient encore, en
février, dans la région du Cap-de-la-Madeleine, dans la
région de Trois-Rivières.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, on a
là un beau dossier pour nous démontrer comment, au départ,
si on avait écouté, justement, l'Opposition, Mme la
députée de Terrebonne, ça aurait été de
bannir la publicité pour les arrangements préfunéraires,
puis absolument rien. Ce n'était pas ça, M. le Président,
la solution.
Mme Caron: La vente itinérante.
M. Rémillard: Alors, on a réussi, M. le
Président. On se référera à ce qu'a dit la
députée de...
Mme Caron: La vente itinérante.
M. Rémillard: ...Terrebonne, ça fait assez
longtemps qu'on en parle. Alors, ici, avec l'engagement volontaire, on a
réussi à avoir l'acquiescement des intervenants au dossier
d'abord, les gens impliqués dans le commerce, les gens, aussi,
représentant, représentatifs des consommateurs, et des gens, des
aînés, entre autres, avec M. Lapointe et nous avons, M. le
Président, un engagement volontaire qui a été signé
et qui sera confirmé par un décret. Alors, l'Office va m'envoyer
ce décret...
Mme Bédard: Début de semaine.
M. Rémillard: ...dans le début de la semaine.
Alors, on verra, dans les prochains jours, M. le Président, donc, le
gouvernement sera en mesure de décréter toutes ces mesures qui
font consensus, et ça, de par cette méthode qu'on a mise en place
et qui, pour moi, m'est tellement chère comme ministre de la Justice,
non pas des processus judiciaires devant les tribunaux qui coûtent
extrêmement cher, qui prennent du temps quand il faut le faire, on
le fait, bien sûr mais il est tellement plus facile, M. le
Président, d'avoir des consensus entre les intervenants, de trouver ce
juste équilibre, d'avoir une réalité, de la faire partager
et d'avoir des résultats comme on a dans ce dossier si important. Je
suis particulièrement fier, comme ministre de la Justice, de
présenter les résultats que nous avons, et le décret va
l'étendre à l'ensemble du territoire du Québec.
Mme Caron: Est-ce que l'engagement volontaire est le texte que
nous avions vu au moment de l'étude du projet de loi 11, ou s'il y a eu
d'autres...
M. Rémillard: Non, ily a eu...
Mme Caron: ...modifications...
M. Rémillard: ...il y a eu...
Mme Caron: ...tel qu'on nous l'avait laissé entendre?
M. Rémillard: Oui, il y a eu des addenda qui ont
été faits pour aller encore d'une façon plus sensible sur
certains points, entre autres pour la sollicitation téléphonique.
Alors, ça, c'est réglé.
Mme Caron: Elle était interdite, dans l'engagement qu'on
nous avait donné. Qu'est-ce que vous avez changé? Est-ce que vous
pouvez le déposer?
M. Rémillard: Non, pas d'une façon
spécifique, mais on peut déposer, on peut le déposer. Il
n'y a aucun, aucun problème, on a une copie. On va déposer...
Mme Bédard: Si vous me permettez...
Mme Caron: Et ceux qui ont...
M. Rémillard: ...l'entente.
Mme Caron: ...signé.
Mme Bédard: Oui.
M. Rémillard: Oui.
Mme Bédard: Si vous me permettez...
Le Président (M. Dauphin): Mme Bédard.
Mme Bédard: ...de compléter, il y a une disposition
qui a été ajoutée: C'est le point 6. Je vais...
M. Rémillard: Tiens, alors, je vais le déposer, M.
le Président.
Mme Bédard: On dit que, si le présent addendum
n'est pas étendu par décret en vertu de l'article 315.1 de la Loi
sur la protection du consommateur, il pourra être résolu, sur un
avis de 30 jours à cet effet, à l'expiration d'une période
de 6 mois à compter de la date de sa signature. Ça signifie... Le
problème ne se pose pas, mais c'est une clause de... une question de
concurrence entre les entreprises. M. le ministre l'a dit, il y a un
décret qui sera fait pour étendre à l'ensemble du secteur
cette convention, cet engagement collectif. L'ensemble des entreprises, tous
ont accepté de le signer; on a reçu la quasi-totalité des
engagements signés par les entreprises. On doit en recevoir. Il nous en
manque 4, 5, plutôt. On nous a dit que c'était dans le courrier.
Alors, avant la commission, on a vérifié si le courrier
était entré. Mais on attend les autres entreprises. Bourgie a
signé. Les Jardins Québec enr., c'est signé,
Lépine-Cloutier a signé, Magnus Poirier, c'est signé.
Alors, on attend les...
Mme Caron: Le parc commémoratif...
Mme Bédard: Le parc commémoratif La Souvenance ou
gestion La Souvenance? C'est signé, là, ça aussi...
Documents déposés
Le Président (M. Dauphin): Malheureusement, tout le temps
qui nous était dévolu, l'enveloppe de 3 heures étant
épuisée, il me faut, avant d'adopter le programme,
évidemment, autoriser le dépôt, premièrement, de
l'engagement volontaire déposé par le ministre de la Justice,
deuxièmement, la pétition de Mme la députée de
Terrebonne, mais à titre de dépôt de document.
M. le ministre, vous voulez ajouter quelque chose?
M. Rémillard: Je voulais simplement dire, M. le
Président, sur ce dossier des préarrangements funéraires,
remercier les membres du caucus, M. le Président, et les membres de
cette commission, en particulier, qui m'ont été d'une très
grande utilité. Ils avaient reçu des représentations dans
leurs comtés. Ils ont travaillé avec moi de très
près, m'ont écrit et je dois les remercier, parce que, si nous
avons ces résultats extrêmement satisfaisants, c'est parce que
tout le monde a collaboré pour qu'on puisse y arriver.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Merci beaucoup,
Mme Bédard.
Adoption des crédits
Est-ce que le programme 10 du ministère de la
Justice est adopté?
Une voix: Adopté.
Mme Caron: Adopté sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
La commission, ayant accompli son mandat pour ce matin, ajourne ses
travaux jusqu'au prochain ordre. Merci.
(Fin de la séance à 13 h 17)