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(Vingt heures trois minutes)
Le Président (M. Dauphin): Si vous permettez, le quorum
étant constaté, je déclare donc la séance de la
commission des institutions ouverte, qui a pour mandat, ce soir, de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministre délégué à la Francophonie,
c'est-à-dire les éléments 3 et 4 du programme 1 du
ministère des Affaires internationales pour l'année
financière 1992-1993. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. Benoit (Orford) est remplacé
par M. Audet (Beauce-Nord); M. Hamel (Sherbrooke) est remplacé par M.
Farrah (Îles-de-la-Madeleine); M. Kehoe (Chapleau) est remplacé
par M. Lafrenière (Gatineau) et M. LeSage (Hull) est remplacé par
M. Bordeleau (Acadie).
M. Boulerice: Ils peuvent se lever, qu'on les reconnaisse.
Francophonie
Le Président (M. Dauphin): Alors, à ce moment-ci,
j'aimerais évidemment souhaiter la bienvenue au ministre
délégué à la Francophonie. Alors, avant de lui
demander de procéder à ses remarques préliminaires, je lui
demanderais peut-être de nous présenter ses principaux
collaborateurs et collaboratrices, s'il y en a.
M. Rivard: Effectivement, j'ai, à ma droite
immédiate, M. Denis Ricard, qui est sous-ministre adjoint au
ministère des Affaires internationales; M. René Leduc, qui est
directeur de la francophonie; M. Gilles Ethier, qui est chef de cabinet,
directeur de cabinet chez moi, et, derrière moi, Mme Ginette Pellerin,
qui est secrétaire générale de la section
québécoise de l'Office franco-québécois pour la
jeunesse, et M. Benoît Laliberté, qui est secrétaire
exécutif de la section québécoise de l'Agence
Québec-Wallanie-Bruxelles pour la jeunesse.
Le Président (M. Dauphin): Alors, bienvenue.
M. Rivard: J'ai évidemment pour m'accompa-gner le sherpa
du Québec, c'est-à-dire le représentant personnel du
premier ministre du Québec, M. Ronald Poupart, pour tous les travaux de
préparation et de suivi du Sommet.
M. Boulerice: Soyez poli quand vous vous adressez à des
gens du centre-sud.
Le Président (M. Dauphin): Alors...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Bienvenue, mesdames et
messieurs. M. le ministre, si vous voulez procéder à vos
remarques.
Remarques préliminaires M. Guy Rivard
M. Rivard: Merci, M. le Président. Aussi brièvement
que possible, je voudrais nous rappeler à tous que, parler de la
francophonie, c'est parler d'un ensemble de 47 pays, maintenant, qui ont en
commun l'usage du français et qui cherchent à se
développer à tous les points de vue, au point de vue
économique, politique et socioculturel. Parler de la francophonie, c'est
aussi parler d'affaires internationales dans le contexte de l'époque
actuelle.
Deux mots clés recouvrent toute la réalité
internationale de 1991-1992: le changement et la complexité,
évidemment, le changement rapide et fondamental qui bouleverse tout et
la complexité qui naît surtout de l'interdépendance, de
plus en plus évidente, des pays à l'échelle de toute la
planète. Nos repères ne sont plus les mêmes et nous
assistons à l'émergence de nouvelles préoccupations
reposant sur des Intérêts communs à plusieurs pays.
L'environnement est un exemple de telles préoccupations et, certes,
pouvons-nous tous nous féliciter du fait que le premier Sommet de la
terre se tiendra dans deux mois à Rio, comme vous le savez. En fait, pas
dans deux mois, le mois prochain à Rio. Mais on connaît les
difficultés éprouvées par les pays participants à
préparer cette première rencontre fort importante.
Aujourd'hui, M. le Président, aucun peuple, aucun pays, aucun
État ne peut relever seul le défi de son propre
développement. L'interdépendance touche aussi bien les milieux
culturels, scientifiques, économiques que sociaux et politiques. Par
exemple, la chanson québécoise est de trop grande qualité
pour n'être appréciée que des gens d'ici. Son marché
naturel, qui est québécois par définition, est restreint.
Par exemple, aussi, dans le secteur économique, les salaires des
travailleurs de Taiwan sont trop bas pour ne pas mettre en péril, d'une
certaine façon, certaines industries d'ici. Et ce
phénomène nous oblige à établir des partenariats
réels, d'égal à égal, que ce soit entre le nord et
le sud, au sein d'un même ensemble continental, comme l'ensemble
nord-américain, ou, encore, dans une même région. Le
codéveloppement est à la mode. Il repose sur des
Intérêts et des bénéfices partagés.
L'évolution récente du contexte internatio-
nal est aussi marquée par la marche tantôt résolue,
tantôt hésitante de certains pays vers la démocratie et
vers l'État de droit. Nous savons très bien que tous les
systèmes et régimes politiques sont secoués par cette
évolution du contexte. Môme chez nous, le rôle de
l'État change. On ne veut plus d'un État qui
édicté, qui décrète, qui dirige tout. On veut que
l'État écoute, qu'il consulte, qu'il indique les directions,
qu'il recherche et favorise les consensus et qu'il assure les changements
voulus en les gérant pour minimiser les effets de choc.
C'est dans un tel contexte qu'en septembre dernier mon collègue,
le ministre des Affaires internationales, faisait connaître la politique
gouvernementale du Québec en matière d'affaires internationales.
Cette politique présente les affaires internationales comme un
instrument majeur de rayonnement et de développement économique
et socioculturel du Québec. Cette politique, une première au
Québec, survient à une époque de relative rareté
des ressources financières. L'urgence et l'énormité des
besoins de développement de tous les pays, qu'ils soient
industrialisés ou pas, cette urgence et cette énormité des
besoins sont tempérées par cette rareté indéniable
des ressources. Les États sont contraints à la fois à la
modestie d'intention et à la recherche d'actions dont l'effet
multiplicateur devient le critère essentiel et porteur de
réussite. C'est ce que fait la politique du ministère des
Affaires internationales en établissant des priorités et en
privilégiant nettement le partenariat.
C'est dans le même contexte que, quelques jours avant le Sommet de
Chaillot en novembre dernier, j'ai rendu publiques les grandes orientations que
le Québec poursuit en francophonie, car le Québec, je nous le
rappelle, a choisi de se développer en français et de tenir en
français son rang parmi les sociétés les plus
avancées. Dans cette perspective, la politique d'affaires
internationales confirme la haute priorité accordée par le
gouvernement du Québec à la dimension francophone de son action
internationale.
Pour expliciter davantage ce que veut faire le Québec en
francophonie, i! mW apparu essentiel de tenir une vaste consultation
auprès des milieux concernés par ce dossier et j'ai formé
à cet effet, dès mai 1990, un comité consultatif
présidé par M. Michel Therrien, président-directeur
général d'Hydro-Québec International, et réunissant
des représentants du milieu des affaires, des milieux universitaire,
institutionnel et de coopération internationale. Cette démarche,
riche de contenu, a permis à bon nombre de partenaires
québécois de se reconnaître et de s'engager encore
davantage à consolider l'espace francophone international. (20 h 10)
En francophonie, pour résumer ces orientations politiques, le
Québec souhaite orienter son action en fonction de trois séries
d'enjeux majeurs. Le premier enjeux consiste à faire en sorte que les
conditions essentielles au développement soit réalisées
dans chacun des pays membres. Par exemple, sur le plan politique, le
Québec entend promouvoir les valeurs démocratiques et le respect
des droits de la personne et de la diversité. Par exemple, toujours
à ce chapitre, sur le plan économique, le gouvernement veut
encourager la concertation entre décideurs francophones, publics et
privés, tant il est vrai que l'avenir de la francophonie ne peut
être l'affaire des seuls gouvernements. Le gouvernement souhafa des
initiatives communes qui consolideront les réseaux d'échanges
économiques.
Une deuxième série d'enjeux est plus spécifique
à l'avenir des pariant français en ce sens qu'il n'existe pas
d'autre forum que celui de la francophonie pour en débattre. On peut
donner comme exemple le développement de la science et les transferts de
technologie en français, le développement d'un espace culturel
francophone, les communications. A cette fin, une action commune est
indispensable pour renforcer la capacité de création culturelle,
scientifique et technique en français et pour promouvoir la diffusion et
l'utilisation réelle des biens et services produits dans cette langue.
Et, sur ce plan, l'interdépendance est manifeste. En effet, aucun pays
ne peut espérer relever ces défis par ses seuls moyens ou par la
seule voie des relations bilatérales qui peuvent et doivent cependant y
apporter un concours déterminant. À travers la définition
de ces enjeux, un fil conducteur, celui de la formation des ressources
humaines, une clef de voûte traditionnelle chez nous au Québec et
très actuelle de l'action du Québec en francophonie.
Troisième et dernière série d'enjeux, l'enjeu qui a
trait à l'organisation institutionnelle de la francophonie. La
définition des intérêts communs, l'adoption d'objectifs
partagés et la mise en place d'un partenariat d'égal à
égal faisant appel à la participation effective de chacun ne
peuvent se faire sans l'existence d'institutions multilatérales solides.
L'enjeu, c'est le développement ordonné de ces institutions et le
renforcement de leur caractère multilatéral. Cet enjeu
était très présent, comme on le sait, lors de la
préparation et de la tenue du quatrième sommet, celui de
Chaillot. Justement, à propos de ce Sommet, l'année 1991 a
été marquée par sa tenue, et le Sommet de Chaillot a
été un franc succès. Le premier ministre du Québec,
qui fut invité à dégager la synthèse des travaux
menés pendant 3 jours par les chefs d'État et de gouvernement des
47 pays membres, a qualifié ce Sommet de «Sommet de la
consolidation et de la maturité».
Le Québec, M. le Président, y a atteint ses objectifs. En
matière de coopération multilatérale, la programmation qui
a été adoptée reflète concrètement les
orientations prônées par le Québec à l'égard
de la francophonie intemationa-
le, et nous nous félicitons de la confirmation du rôle de
l'Agence de coopération culturelle et technique, l'ACCT, comme
pièce charnière de la mise en oeuvre de cette programmation.
La contribution du Québec à l'élaboration de cette
programmation fut significative et plusieurs projets initiés par le
Québec lor? de sommets antérieurs se sont vus confirmés et
renforcés. Ainsi, l'Institut de l'énergie, dont le siège
social est à Québec, peut maintenant compter sur un budget deux
fois plus important. Le budget du projet de manuels scolaires que le
Québec avait initié à Dakar est multiplié par
quatre. Le Forum francophone des affaires voit son rôle confirmé
et renforcé par la création d'un observatoire économique
dont les travaux seront coordonnés à Montréal. Le
Québec jouera également un rôle de premier plan pour
favoriser la formation et l'échange de connaissances en matière
de démocratie et de droits de la personne. L'ACCT, et ça, c'est
une nouveauté, a été invitée à
présenter une programmation économique lors du cinquième
sommet, qui se tiendra en 1993 à l'île Maurice, et à
poursuivre la rationalisation de sa programmation générale autour
d'objectifs précis et partagés par tous.
Il faut financer cette coopération, et, en cette matière,
la stratégie prônée par le Québec lors de la
préparation du Sommet de Challlot a été retenue. Les
projets majeurs dorénavant seront financés, sans contrainte
imposée à l'ACCT, par l'ensemble des gouvernements partenaires,
et cette stratégie permet d'augmenter sensiblement le financement de
programmes impliquant nos propres institutions québécoises et nos
propres entreprises. C'est là un exemple de l'effet multiplicateur que
nous recherchons.
Quelques autres faits saillants du Sommet de Chaillot méritent
d'être mentionnés: la décision d'étendre à
l'Afrique le signal de TV5 et de favoriser les productions avec les Africains,
la reconduction des programmes de l'Université des réseaux
d'expression française, l'UREF, et de l'Université Senghor
d'Alexandrie, la désignation des 15 membres du Conseil permanent de la
francophonie, le Canada et le Québec étant tous les deux membres
de ce Conseil, la décision aussi de tenir à Montréal, en
juin prochain, la première véritable réunion
internationale de tous les ministre de l'Éducation de la francophonie.
Après les sommets de Paris, Québec, Dakar et Chaillot, nous
pouvons affirmer que la francophonie multilatérale a grandi, qu'elle
s'est consolidée et qu'elle a atteint une maturité de bon aloi.
Elle agit de concert par des institutions originales et elle se veut
concrète et utile.
Dernier élément de ce bilan succinct de 1991-1992, en mars
dernier, était célébré au Québec - et le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques connaît bien ce
dossier - la deuxième édition de la Journée de la
francophonie. Après une première édition en 1991, qui se
voulait modeste, celle de 1992 a pris une envergure accrue. De nombreux
partenaires issus de tous les réseaux de la francophonie ont
organisé des activités, des colloques, des expositions, des
causeries, des tournées, des visites industries, des lancements, des
tables rondes, etc.
Je voudrais mentionner une activité particulière et toute
nouvelle. Dans neuf comtés différents du Québec, y compris
celui du député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, y compris le mien,
des députés de l'Assemblée nationale ont accueilli des
ambassadeurs et des consuls de pays de la francophonie. C'était une
première. L'idée a été bien reçue et cette
activité est susceptible de faire naître des projets tout à
l'avantage d'une région québécoise et d'un pays membre de
cet ensemble. Chaque jumelage ambassadeur-député aura
donné lieu notamment à des visites industrielles, des
tournées dans les écoles, des rencontres avec les
communautés et associations, en accord avec les particularités de
chaque région. Au cours de cette journée et même de toute
la semaine, une centaine d'écoles ont aussi célébré
à leur façon, et j'ai moi-même rencontré plusieurs
groupes d'étudiants, y compris de niveau universitaire, à qui
j'ai rappelé qu'ils devaient s'ouvrir à l'international.
En effet, les conséquences de cette mondialisation des
échanges dont nous pariions auparavant prennent une importance toute
particulière pour les jeunes. Leur avenir, et, par conséquent,
celui de la société québécoise, dépend en
bonne partie de l'aptitude des jeunes à apprendre, à penser et
à agir en fonction d'enjeux, de possibilités, aussi de
contraintes, de mécanismes et de règles qui, désormais, se
définissent à l'échelle internationale. L'avenir
appartiendra d'ailleurs à ceux qui maîtriseront le champ des
connaissances modernes. Demain, et le mouvement est amorcé, tout en
continuant de faire du commerce de produits manufacturés, on fera
davantage l'échange de savoir-faire et le transfert de technologies.
Alvin Toffler écrivait, il n'y a pas tellement longtemps, que «le
savoir est le nouveau pouvoir le plus important, avec la force et
l'argent», et cette économie à valeur ajoutée dont
parie mon collègue, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, repose justement sur ce nouveau pouvoir.
À cet égard, les échanges de jeunes sont un outil
puissant de développement international. En créant l'Office
franco-québécois pour la jeunesse en 1968, puis l'Agence
Québec-Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse en 1984, le Québec
reconnaissait déjà l'intérêt de permettre aux jeunes
Québécois de se familiariser avec les réalités
étrangères. Il reconnaissait alors également l'importance
de favoriser des échanges permettant d'améliorer la connaissance
mutuelle et le rapprochement culturel qui sont en quelque sorte les
prérequis à l'établissement et à l'enrichissement
d'une coopération et d'échanges susceptibles d'être
poursuivis par les jeunes un peu plus tard. Aujour-
d'hui, notre gouvernement estime que ces organismes doivent adapter leur
rôle aux besoins plus actuels de la société
québécoise et concentrer leurs activités sur des objectifs
de formation. Cette approche permettra au Québec de recruter une masse
critique, souhaitons-le, de jeunes intéressés par l'international
et compétents pour agir dans un tout nouveau contexte. (20 h 20)
Pour conclure, M. le Président, la francophonie s'est
donné objectivement des outils et des moyens pour reiever les grands
défis auxquels nous confrontent les bouleversements actuels de
l'histoire. Et c'est la conscience du caractère vital des enjeux qui
sont reliés à l'avenir de la francophonie qui a amené le
Québec à y jouer, depuis bon nombre d'années, un
rôle de premier plan dans la création et le développement
de ses institutions.
Il reste beaucoup de défis à relever. Par exemple, faire
entendre une voix francophone en matière d'environnement au prochain
Sommet de la terre, développer entre francophones une complicité
telle que notre voix collective puisse être entendue au sein des grands
organismes internationaux. Aussi, autre défi, avoir plus de
Québécois impliqués dans des projets de l'ACCT et dans des
organisations internationales; développer TV5 Afrique avec les Africains
et utiliser la puissance extraordinaire de la télévision pour
renforcer nos liens; favoriser les échanges de jeunes entre les pays
membres, pas seulement entre le Québec, la France et la
communauté française de Belgique; appuyer la démocratie en
marche dans certains pays: définir un partenariat efficace avec les
nombreuses associations et ONG francophones et, II va sans dire,
accroître les échanges économiques entre francophones
à l'intérieur de l'espace francophone.
Toutes ces questions et bien d'autres, assurément,
mériteront notre constante attention dans les prochains mois et je nous
invite à y réfléchir tous ensemble. L'action du
Québec en francophonie doit être sous-tendue par une large
concertation entre les partenaires de tous les secteurs d'activité.
Notre contribution en francophonie est unique. Je me plais à le
répéter, et nous en sommes tous convaincus, nous sommes des
Nord-Américains et nous apportons, en français, des technologies,
des façons d'envisager les problèmes et des façons de
gérer qui sont reconnues comme nord-américaines. Et cela est un
atout précieux. Et, à son tour, la francophonie est un atout pour
le Québec en ce qu'elle est un milieu naturel d'épanouissement
politique et une opportunité réelle de développement
économique, social et culturel. Notre gouvernement est résolu
à assumer la responsabilité qu'il partage avec ses partenaires de
faire de la francophonie l'une des alliances qui saura relever les défis
de notre temps et apporter une contribution originale au nouvel ordre
mondial.
Voilà pour mes remarques préliminaires, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le ministre,
pour ces remarques préliminaires. Je vais maintenant reconnaître
le porte-parole de l'Opposition officielle, en l'occurrence M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. André Boulerice
M. Boulerice: M. le Président, je vous remercie. M. le
ministre, M. le sous-ministre, mesdames et messieurs du ministère, aux
prolégomènes du ministre, j'ajouterai que, effectivement, le
quatrième Sommet de la francophonie, tenu à Chaillot en novembre,
a permis des progrès que j'estime personnellement très
importants, et ceci à plusieurs niveaux. Il n'est pas mauvais de les
mentionner une deuxième fois. Effectivement, la réforme des
institutions par la création du Conseil permanent de la francophonie, ce
qui me permet de transposer en un autre lieu les impacts de cette
réforme. Je reviens d'une réunion de la commission des affaires
parlementaires de l'AIPLF qui, elle aussi, subit un questionnement suite
à cette transformation, cette réforme. L'extension de TV5 en
Afrique, comme le ministre l'a mentionné; un soutien technique et
formation au processus démocratique, c'est-à-dire l'organisation
électorale, une idée, d'ailleurs, qui avait été
émise et énoncée par le chef de ma formation politique
mais, comme nous n'avions pas de droit d'auteur, puisqu'il s'agit de
démocratie, bien aise à ceux qui veulent en profiter;
création d'un observatoire économique relié au Forum
francophone des affaires.
L'étude des crédits nous permettra de faire le point sur
ces projets. Mais je tiens à souligner ma déception à
l'égard de la discrétion absolue du Québec,
véritablement tapi dans l'ombre d'Ottawa lors de ce Sommet, et
particulièrement en n'apportant aucune nuance ou correctif au discours
de M. Mulroney devant le Sénat français, devant lequel il
affirmait que l'on pouvait vivre et travailler en français d'un
océan à l'autre dans ce pays. En voyant M. Bourassa refuser de
pourfendre le projet de résolution du Parlement 9uropéen
concernant Grande-Baleine, laissant à son ami Brian le seul soin de
condamner cette motion, le Québec refuse d'assumer toute la place. Et
quel dommage, M. le Président! je tiens à signaler que je
souscris volontiers, pour l'essentiel, aux orientations contenues dans
l'énoncé «l'horizon de la francophonie
internationale» qui a été publié je crois que c'est
le 12 novembre dernier par le ministre. mais force m'est de constater que
l'action du gouvernement, en c2 domaine, comme dans bien d'autres
domaii.gù, n'est pas conforme à son discours puisque, depuis ce
temps, nous avons assisté à la fermeture du secrétariat
des peuples francophones à québec et, tout récemment -
j'ai eu
l'occasion d'en mesurer l'impact - à la fermeture de l'annexe
culturelle du Québec à Paris.
Donc, M. le Président, un discours, mais des actions qui ne sont
pas tout à fait conformes à ce qui avait été
annoncé. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, tantôt,
j'écoutais le ministre se rattacher à son collègue de
l'Industrie et du Commerce, peut-être en lui demandant d'être
très prudent et de ne pas faire comme lui, parce que j'ai bien
l'impression que les grappes de son collègue vont produire les raisins
de la colère. Et il ne faudrait pas que le ministre soit obligé
d'assister à la même récolte au niveau de la
francophonie.
Voilà pour les remarques. Je préfère qu'on aille
immédiatement à l'étude des crédits comme telle, M.
le Président.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Merci beaucoup, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques pour ces remarques
préliminaires. J'appelle donc les éléments 3 et 4 du
programme 1 du ministère des Affaires internationales et je suis
prêt à reconnaître un premier intervenant en la personne de
M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Discussion générale
Rapport entre le Conseil permanent de la francophonie
et l'Agence de coopération culturelle et technique
M. Boulerice: La première question que j'aimerais adresser
au ministre... en disant que, dans les remarques d'introduction, j'ai
peut-être malheureusement oublié de renchérir, moi aussi,
quant à cette deuxième Journée de la francophonie. Je suis
particulièrement satisfait des résultats de cette Journée
et j'ose espérer que la troisième sera meilleure que la
deuxième et sans doute moins que la quatrième. Et je suis de
nouveau volontaire pour y travailler!
La question que j'aimerais lui poser: Compte tenu des changements
institutionnels qui ont été apportés à la
francophonie lors du Sommet de Chaillot justement par la création du
Conseil permanent de la francophonie, qui est composé des
représentants personnels des chefs d'État ou chefs du
gouvernement, peut-Il nous expliquer la nature des rapports qui
régissent le Conseil et l'Agence de coopération culturelle et
technique? Cette dernière, elle est, dans les faits, subordonnée
aux décisions du Conseil en dépit des prétentions
canadiennes et québécoises.
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le ministre.
M. Rivard: je pense qu'avant de répondre à cette
question à laquelle il faut répondre, puisque le québec
est très attentif à la façon dont sont articulés
les organes politiques et les organes administratifs de la francophonie, M. le
Président, vous conviendrez que je ne peux pas laisser passer deux ou
trois remarques qui ont été faites, de nouveau, par le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Vous savez, en ce qui concerne ce que vous appelez la discrétion
absolue du Québec lors du Sommet, il faut se rappeler une chose et
être conscient d'une chose. C'est que, de façon
générale, dans les dossiers de la francophonie, Ottawa et
Québec travaillent bien ensemble. Évidemment, nous avons connu
ici, au Québec, une période au cours de laquelle il semblait
populaire, il semblait normal de guerroyer, de dégager la
rapière, de faire flotter tel drapeau plutôt que tel autre. Mais
cette...
M. Boulerice: ...drapeau blanc!
M. Rivard: Soyez assuré, il n'est pas question de drapeau
blanc dans le dossier de la francophonie. Mais cette époque, pour nous,
est une époque qui est révolue. Et je me demande qu'est-ce que
c'est qui est le plus important: Est-ce que ce sont les résultats ou
l'analyse fine des processus dans le but de soi-disant attribuer la
paternité ou la maternité de telle ou telle décision, de
telle ou telle évolution de tel ou tel dossier à un gouvernement
ou à l'autre? (20 h 30)
II faut quand même, au moment où j'essaie d'apporter ces
précisions, nous rappeler tous ensemble que, dans ses remarques
préliminaires, le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques
manifeste quand même une satisfaction indéniable eu égard
aux résultats du quatrième Sommet de la francophonie. Nous sommes
satisfaits, effectivement, non seulement pour la francophonie mais pour le
Québec qui a atteint ses objectifs lors de cette rencontre
internationale de très haut niveau.
Mais peut-être le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, M. le Président, n'est pas porté
à me croire. C'est une mauvaise habitude qu'on a dans l'Opposition
d'avoir de la difficulté à croire le parti ministériel, le
gouvernement. On pourrait peut-être, à ce moment-là, pour
évaluer cette discrétion absolue du Québec, laisser parler
d'autres personnes. Et je sais que, comme moi, le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques s'amène avec des coupures de journaux. Alors,
j'ai aussi les miennes. On a nous aussi des collaborateurs qui peuvent apporter
de l'eau à notre moulin. Et je vois là cet article de Lysiane
Gagnon: «Malgré les apparences, Québec est partout
présent à Paris». Et je cite, par exemple, ce passage. Je
laisse toujours parler Mme Gagnon: «A ceux qui l'accusent d'avoir eu un
profil trop bas lors du Sommet, M. Bourassa réplique qu'il a pu
rencontrer en tête à tête, tout comme s'il était un
chef d'État, toutes les figures dominantes du Sommet, de M. Mitterrand
au père Aristide, en passant par Mme Cresson et les principaux
leaders africains.» Et elle ajoute: «Ce qui est parfaitement
exact.» Et, dans un autre paragraphe, elle ajoute ceci qui fait grand
plaisir à l'équipe que nous formons devant vous, M. le
député, M. le Président: «II reste qu'en pratique,
dit-elle, le Québec fonctionnait à Paris, avec professionnalisme
et détermination.» On pourrait laisser parler M. Mitterrand aussi.
Et vous savez déjà, M. le Président, ce que M. Mitterrand
a dit à la toute fin du Sommet, après avoir entendu le premier
ministre du Québec faire la synthèse des travaux qui
réunissaient une vingtaine de chefs d'État et une bonne douzaine
de premiers ministres. Il a dit, et je le cite: «J'apprécie
toujours votre contribution, M. Bourassa, non seulement pour ce que vous
représentez, mais encore en raison de votre autorité
personnelle.»
C'est dommage qu'étant donné cette notoriété
évidente, ces succès que remportp Is Québec en
matière d'affaires internationales francophones, à l'occasion, et
pas trop souvent, on l'accuse comme ça de ne pas être visible.
Mais, je vous dirai, M. le Président, que nous travaillons bien, nous le
faisons sans créer de querelles. Nous ne cherchons pas la
notoriété à partir des querelles, mais nous cherchons
à faire rayonner le Québec et à faire se développer
le Québec au point de vue économique, au point de vue politique
et au point de vue socioculturel. Et je pense que ça c'est
important.
J'aurais aussi, si vous me le permettez, une ou deux remarques à
propos de ces commentaires qui ne sont pas nouveaux. Le premier en ce qui
concerne le Secrétariat permanent des peuples francophones qui a
été fermé, d'une certaine façon, suite à une
décision qui a été prise par mon collègue des
relations Intergouvernementales canadiennes. Je voudrais vous rappeler, M. le
Président, que le mandat du Secrétariat visait, d'abord et avant
tout, les relations entre le Québec et la francophonie canadienne. Donc,
cette partie du mandat, et c'était le mandat principal, échappe
à ma compétence. Et je voudrais vous rassurer, M. le
Président, aussi. Cette fermeture représente une économie
de quelque 300 000 $, 350 000 $, mais le SAIQ consacre environ 1 500 000 $
à son programme de soutien financier à la francophonie hors
Québec.
Moi, j'ai à regarder la fermeture de ce Secrétariat d'un
autre angle, celui des relations du Québec avec cette autre francophonie
nord-américaine, c'est-à-dire les Franco-Américains. J'ai
un problème en ce qui concerne cette francophonie
nord-américaine. Je m'en suis ouvert à Paris même, à
l'occasion du Sommet, à des représentants de cette francophonie.
Je leur ai dit, et je le répète ici: II nous faut trouver
ensemble des projets concrets; il faut identifier des projets concrets sur
lesquels nous pourrions agir. Et, après au-delà de deux ans dans
le poste que j'occupe actuellement, je dois dire que, eux et nous, nous n'avons
pas réussi encore à identifier de tels projets. Je pense qu'il y
a tellement de choses à faire ailleurs qu'à ce moment-là
nous pouvons, pour l'instant, mettre ce dossier un petit peu en veilleuse.
En ce qui concerne la fermeture de l'annexe culturelle à Paris,
ce dossier n'est pas de mon ressort, c'est du ressort de mon collègue
des Affaires internationales. Mais, je vous rassure, M. le Président,
l'annexe n'est pas fermée, elle déménage. Le bail
était terminé. Je vois sourire à la fois le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques et son collaborateur. Le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques connaît très
bien ce dossier et sait très bien que l'annexe culturelle n'est pas
fermée et que les activités qui se déroulaient en un
certain lieu, vont se dérouler ailleurs et, espérons-le, pour le
meilleur développement possible des industries culturelles du
Québec.
M. le Président, pour revenir à la question as^ez
technique, mais quand même, qui a été posée par le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques concernant les nouvelles
structures, nous nous sommes amenés - c'était le quatrième
Sommet de la francophonie - nous avions vécu déjà deux,
trois sommets, nous étions confrontés à la situation
suivante: une organisation intergouvernementale, l'Agence de coopération
culturelle et technique à laquelle le Québec appartient de plein
droit, une organisation qui en est dans sa 22e année d'existence, et,
quelque chose de plus récent, un événement francophone de
haut niveau, les sommets. Et nous étions confrontés avec la
réalité suivante. Nous avions un comité de
préparation, un comité de suivi, nous avions beaucoup
d'instances, beaucoup de gens qui s'occupaient de ces choses et il fallait
rationaliser d'une certaine façon. Nous avons simplifié les
choses. Il n'y a plus deux filières, une filière ACCT et une
filière Sommet, il n'y a maintenant qu'une seule filière et, au
sommet de cette filière, sans jeu de mots, on retrouve le Sommet, donc
la plus haute instance politique; tout de suite en dessous de ce sommet, la
conférence ministérielle, qui est faite de ministres des Affaires
étrangères et de ministres de la Francophonie ou de tout autre
représentant choisi par le pays membre, et, en dessous, le Conseil
permanent de la francophonie, qui, lui, sert un peu de bureau à l'Agence
de coopération culturelle et technique. L'ACCT a été
identifiée - et ça, c'était très important de le
faire - comme le... On a appelé ça l'organisme charnière,
nous aurions peut-être préféré d'autres termes,
mais, de fait, l'ACCT est devenue le véritable secrétariat de la
francophonie et, sous elle, on retrouve, pour l'aider dans son travail, des
comités de programmes. (20 h 40)
Pour faire complet, M. le Président, il faut rappeler ici que,
dans le fond, nous avons, comme opérateurs principaux dans la
francophonie, l'Agence de coopération culturelle et technique, donc cet
organisme intergouvememental,
nous avons, dans le secteur des communications, TV5 et, dans le secteur
de l'enseignement supérieur, nous avons l'AUPELF-UREF, l'Association des
universités partiellement ou entièrement de langue
française.
M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques tout à
l'heure a mentionné l'AIPLF, qui est un organisme non gouvernemental,
par définition, puisqu'il regroupe des parlementaires de langue
française. Et, là encore, le rôle de l'AIPLF, d'une
certaine façon, a été confirmé. Évidemment,
ce n'était pas à la satisfaction de tous les pays ou de tous les
représentants de l'AIPLF. On sait qu'à un moment donné a
circulé dans ces milieux l'idée d'installer en francophonie un
parlement international de la francophonie. Cette idée n'a pas vraiment
été reçue, n'a pas été jugée
acceptable. Mais quand même l'AIPLF, on le voit, par exemple, dans le
programme que le Canada est en train de développer, en appui à la
démocratisation et en appui au respect des droits et libertés de
la personne, on voit que l'AIPLF Canada va avoir un rôle important
à jouer dans le programme canadien. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Boulerice: M. le Président, vous comprendrez mon
étonnement, si ce n'est pas mon indignation, d'entendre le ministre
délégué à la Francophonie dire que la francophonie
hors Québec, cela ne le concerne pas, n'est pas de sa juridiction et
qu'en fin de compte c'est une quantité négligeable pour lui. Dans
les quelques phrases qu'il a mentionnées, l'attitude de Ponce Pilate a
été malheureusement très nombreuse. Si je comprends bien
le ministre, quand il répond à ma question quant aux rapports qui
régissent le Conseil et l'Agence culturelle et technique, sa
définition de charnière, moi, j'ai bien compris, c'est que le
Conseil permanent, c'est en définitive le conseil d'administration, qui
est immédiatement en dessous des chefs d'État, et que l'Agence de
coopération culturelle et technique a un rôle d'exécutant,
c'est-à-dire que c'est un support logistique, c'est un
secrétariat exécutif des décisions.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: Oui, M. le Président. Le problème, quand
on fait une défense de crédits - et c'est ma cinquième -
c'est qu'il faut toujours ajouter des commentaires, parce que,
évidemment, l'Opposition se permet d'en faire aussi. Je n'ai jamais dit
que l'existence, le devenir des francophones hors Québec était
quantité négligeable. Ce n'est pas ça que j'ai dit. Je
n'ai pas émis d'opinion là-dessus. J'ai tout simplement dit que,
dans notre façon de faire les choses - et le gouvernement
précédent a eu sa façon de faire les choses - le ministre
responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes est aussi
responsable de ce qu'on appelle encore, je pense, dans notre jargon, la
francophonie canadienne hors Québec. C'est de sa responsabilité,
de sa compétence, point final, à la ligne. Alors, il n'est pas
question, pour moi, d'empiéter su- cotte
compétence-là.
Moi, j'aurais peut-être, M. le Président... Normalement, il
ne faut pas faire ça, mais on peut quand même, puisqu'on peut
transformer cette opération en dialogue plutôt qu'en monologues
qui se succèdent... J'aurais peut-être la question suivante
à poser au député de Sainte-Marie-Saint-Jacques ou,
plutôt que de poser une question, je devrais peut-être, à
mon tour, manifester mon étonnement. Qu'y a-t-il de déplorable
à ce que, enfin, on ait trouvé, à l'intérieur de la
francophonie institutionnelle, le moyen de confirmer justement le rôle
important, comme secrétariat de la francophonie, que l'Agence de
coopération culturelle et technique doit y tenir. Il ne faut jamais
oublier qu'autour de la table, qu'il s'agisse de la table politique de la
francophonie ou de la table de l'ACCT, nous sommes à 47. Il n'y a pas
d'autre dossier actuellement, par exemple dans le dossier des échanges
commerciaux, sauf pour le dossier des négociations du GATT, et
là, pour le GATT, le Québec est membre d'une
délégation qui est canadienne, où le Québec a
à participer à une table qui comprend autant de partenaires. Le
fait de voir confirmer l'ACCT dans son rôle était un des objectifs
qui étaient poursuivis par le Québec et nous sommes très
heureux d'avoir atteint cet objectif-là. Et vous savez jusqu'à
quel point il est important pour nous que l'ACCT ait un rôle important,
et elle l'a, puisque, encore une fois, le Québec est membre à
part entière de cette instance internationale. C'est la seule
organisation intergouvernementale internationale à laquelle le
Québec appartient de fait.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Je vais juste rajouter peut-être une petite
chose, M. le Président. Le ministre a dit: C'est notre façon de
faire. Moi, je lui dis plutôt que c'est leur façon de laisser
faire les choses. Il vient de nous dire qu'il n'a pas d'opinion quant aux
francophones hors Québec. Bon, c'est vrai qu'il peut ne pas s'en
occuper, donc, à ce moment-là, donner raison au premier ministre
fédéral, qu'effectivement on peut travailler en français
d'un océan à l'autre. Il ne faut quand même pas oublier que
le Secrétariat des peuples francophones contribuait au rayonnement du
Québec en tant qu'une des principales capitales de la francophonie. Ce
n'est quand même pas Edmonton, ni Fredericton, ni Ottawa qu'on peut
classer comme grandes capitales à l'intérieur de la
francophonie.
Financement de la programmation
de l'Agence de coopération
culturelle et technique
C'est un peu court comme réponse, un peu Ponce Pilate encore. Je
me suis dis... Une deuxième question que j'aimerais adresser au
ministre: Quelle est l'incidence des décisions du Sommet de Chaillot sur
le plan institutionnel, mais à l'égard du fonds
multilatéral de coopération, et forcément sur la
programmation qui va en découler?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: Pour revenir, moi aussi, sur le SPPF, je n'ai pas dit
que je n'avais pas d'opinion. J'ai dit que je n'avais pas émis
d'opinion. Il y a une différence.
En ce qui concerne le SPPF, il ne faut pas croire que les fonctions, les
quelques fonctions qui étaient assumées par les SPPF sont
disparues. J'ai devant moi une liste de partenaires justement qui sont
prêts sans difficulté à prendre la relève. Je vais
donner seulement un exemple. Vous avez parlé tout à l'heure -
nous sommes sur la même longueur d'onde à ce sujet-là - du
succès de la deuxième édition de la Journée de la
francophonie. Nous avons rencontré récemment les autorités
du Richelieu, le Club Richelieu international qui s'est porté volontaire
pour organiser à Québec une rencontre des organismes de la
francophonie d'Amérique justement le 20 mars 1993. Ils souhaitent, eux -
la francophonie, c'est leur pain quotidien - participer à leur
façon, dans la mesure de leurs moyens, à cet effort de maillage
avec les francophones nord-américains. (20 h 50)
En ce qui concerne le financement des projets de l'ACCT, en ce qui
concerne le financement de la programmation de l'ACCT, nous sommes là
aussi très, très, très satisfaits eu égard aux
objectifs que nous avons poursuivis dans la préparation de ce Sommet.
Nous étions, d'une part, intéressés à voir
apparaître au niveau de l'ACCT une programmation de bas» un noyau
de projets sur lesquels les différents partenaires de la francophonie
s'entendaient et au sujet desquels ils étaient disposés à
assurer un financement. Alors, ça, c'était le premier objectif,
avoir une programmation de base reconnaissable. Je pourrais d'ailleurs, dans
les jours qui viennent, faire parvenir à mon collègue de
l'Assemblée nationale une liste de ces projets qui forment la
programmation de base, dans laquelle liste on retrouve bon nombre de projets
qui sont de toute première importance pour le Québec.
Deuxième objectif, nous pensons que, pour être
carrément, franchement multilatérale en approche, la
programmation de l'ACCT doit aussi être multilatérale au plan du
financement, et ce que nous poussions comme Idée, c'est de demander aux
différents bailleurs de fonds de délier, c'est-à-dire de
donner à l'ACCT des fonds suffisants, au niveau du fonds
multilatéral commun, du Fonds multilatéral unique, pour que cette
programmation de base puisse être développée par l'ACCT et
sans contrainte de la part de pays individuellement. Et ce qui a
été atteint lors... On est en chemin vers le déliement le
plus complet possible de ce financement international, mais ce qu'on a
décidé ensemble à Chaillot en novembre dernier, c'est que
40 % des contributions de 1991, donc pour le biennium qui est en cours, soient
affectées à la programmation de base. Et ça, c'est un
changement. Vous vous souviendrez, M. le Président, que j'avais dit
à mon collègue de Sainte-Marie-Saint-Jacques qu'une surprise que
j'avais eue en arrivant dans le dossier de la francophonie, c'était de
voir que les chefs d'État, lors des sommets précédents,
avaient pris un nombre considérable de décisions. Ça
dépassait les 350, et ça devenait extrêmement difficile de
gérer une telle programmation d'une façon raisonnable, d'une
façon rationnelle étant donné le nombre de
décisions et le nombre de projets. Nous avons devant nous, je pense, une
programmation de base qui comprend une trentaine de projets en culture, en
communication...
M. Boulerice: Est-ce que vous pouvez nous la déposer?
M. Rivard: Oui, oui, je vais la déposer, aucun
problème. Une trentaine de projets, donc culture, communication,
aménagement linguistique, énergie, etc., et, dans ces projets, on
retrouve des projets qui sont des projets qui ont été
initiés à une certaine époque par le Québec et
qu'il nous fait grand plaisir de voir maintenant financés d'une
façon déliée, d'une façon multilatérale.
Alors, c'était les deux objectifs principaux qui étaient
poursuivis par le Québec.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Boulerfce: Deux questions qui appellent à des
réponses très courtes, parce que je suis persuadé que le
ministre veut parler de TV5 lui aussi: le coût global de la contribution
du Québec aux projets retenus au Sommet de Chaillot et la participation
financière du Québec, au fonds multilatéral de
coopération en 1992-1993 par rapport à l'année
dernière.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: En ce qui concerne les dépenses de transfert du
gouvernement du Québec à la francophonie multilatérale, je
pourrai déposer aussi ces documents. Nous avons une contribution, en
1992-1993, qui est restée identique à celle des années
précédentes. Donc, on parle de 4 700 000 $ à peu
près qui viennent du ministère
des Affaires internationales, à laquelle somme il faut ajouter
à peu près 1 500 000 $ qui viennent des autres ministères.
Par exemple, vous souhaitez parler tout à l'heure de TV5; le
ministère des Communications du Québec fournit une subvention de
l'ordre de 738 000 $ à TV5, alors que, de notre côté, c'est
la même somme pour le ministère des Affaires internationales.
Donc, au total, 6 225 000 $ de dépenses de transfert. La contribution
à la programmation de base, donc le fonds multilatéral unique,
c'est 1 000 000 $. Donc, la contribution totale à l'ACCT est de l'ordre
de... Ce 1 000 000 $ correspond à peu près à 40 % de la
contribution - je vous pose une question, là - totale du Québec
à l'ACCT. C'est exact?
Une voix: Oui, en délié. M. Rivard: En
délié.
Une voix: À ça, s'ajoute une somme
équivalente en lié.
M. Rivard: C'est ça.
Une voix: Plus notre contribution obligatoire.
Une voix: La réponse est celle de M. Rivard.
Le Président (M. Dauphin): D'accord.
M. Rivard: Bien, si vous voulez le détail tout de suite
là, mais pas tout le détail, la contribution
déliée, c'est 1 000 000 $; la contribution liée, si vous
voulez, à la programmation complémentaire sur objectifs, c'est
730 000 $; vous avez le programme d'appui à la démocratie, 150
000 $, c'a été annoncé à Paris, et l'appui au Forum
francophone des affaires, 100 000 $, plus la contribution statutaire au
fonctionnement de l'ACCT, à peu près 700 000 $ de plus.
Le Président (m. dauphin): juste un instant, m. le
ministre. juste pour respecter notre règlement. vous avez parlé
de dépôt de deux documents.
M. Rivard: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Si je comprends bien, vous
allez en faire des photocopies tantôt. Je dois accepter le
dépôt de ces deux documents-là. M. le
député.
Extension de TV5 en Afrique
M. Boulerice: TV5, les ondes ne s'en vont pas exactement dans le
sens...
Une voix: Les ondes se brouillent.
M. Boulerice: Les ondes se brouillent pour ce qui est de TV5.
Est-ce que le ministre peut confirmer que la décision du Sommet de
Chaillot sur l'extension de TV5 en Afrique, c'est actuellement compromis par
suite d'une mésentente entre les pays membres de TV5 quant au partage
des coûts de financement reliés à ce projet et, en
particulier, au fait que la France ne veut pas assumer, comme dans le cas des
dépenses de fonctionnement global de TV5, les 6/9 du budget pour ce qui
a trait à l'extension de TV5, en Afrique, je parle? Je pense que
l'orientation des pays d'Europe, notamment de la France, c'est d'aller vers les
anciens pays du bloc de l'Est, alors que la position du Québec serait
plutôt vers une extension vers l'Afrique.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: Le dossier extension de TV5 vers l'Afrique est un
dossier qui a repris du poil de la bête à Liège lors de la
réunion des ministres de la Culture, en novembre 1990. À ce
moment-là, nous avons entendu certains représentants de pays
africains souhaiter que l'on se penche sur la définition de ce que
pourrait être un TV5 Afrique et souhaiter qu'on examine non seulement le
contour de TV5 Afrique, mais qu'on examine les aspects techniques et les
aspects financement. (21 heures)
Au moment où nous nous parlons de ce dossier, la décision
d'étendre TV5 à l'Afrique existe toujours. Je vois le
collaborateur du député, M. le Président, pointer du doigt
un article qui a été publié récemment à
propos de TV5 Afrique et qui faisait état de certains problèmes
de financement, et les faits sont exacts. Il y a actuellement un manque de 2
200 000 francs français étant donné que la France, pour
l'instant, affirme que, pour cette partie du projet, elle
préférerait ne pas utiliser la même règle qui a
été suivie jusqu'à maintenant, c'est-à-dire
acquitter les 6/9.
Nous sommes loin d'être rendus à la fin de ce dossier.
C'est un dossier qui est encore à l'étude, mais,
récemment, il a été décidé de
procéder rapidement à la première étape de
l'extension de TV5 en Afrique, c'est-à-dire de fournir le signal de TV5
aux pays africains susceptibles de recevoir le signal. Et on me dit que ce
signal sera disponible en juin et que le contrat qui devait être
passé pour l'utilisation d'un satellite russe qui est actuellement
disponible a effectivement été signé.
Donc, c'était une première étape. La
première étape, c'est d'acheminer le signal. La deuxième
étape, c'est de permettre aux pays africains de produire, sinon de
coproduire avec eux. Et là, évidemment, les discussions doivent
continuer quant au financement de cette étape qui, pour nous, est
jugée importante.
Vous savez, M. le Président, nous avons, en
francophonie, une façon de faire les choses, nous, les
Québécois. Et on retrouvait ça, par exemple, dans le
dossier de l'édition. Nous souhaitons que chaque projet fait avec des
pays partenaires qui sont en voie de développement puisse être
l'occasion de former des gens. Et nous sommes intéressés à
du codéveloppement.
Alors, le dossier n'est pas fermé, puis nous sommes plus
optimistes que pessimistes et on finira par trouver les sous
nécessaires, les francs nécessaires à la
réalisation de ce projet.
Le Président (M. Dauphin): M. le député?
M. Boulerice: Moi, j'espère partager l'optimisme du
ministre, sauf qu'il devient évident que l'échéancier qui
avait été prévu au Sommet de Chaillot, malheureusement, ne
sera pas respecté, parce qu'on parlait du deuxième trimestre de
1992 puis qu'on va le compléter dans quelques jours.
La deuxième question que j'aimerais lui poser... Bon, TV5 Europe
ne joue que faiblement son rôle de vitrine pour la diffusion des
productions audiovisuelles québécoises, puisque, pour capter TV5
Europe, en France, il faut être câblé et qu'il y a
seulement, mon Dieu, peut-être 600 000 foyers français qui sont
actuellement câblés. Je le dis sans méchanceté, mais
il ne faut quand même pas se cacher la vérité, ils n'ont
pas l'avance que le Québec peut avoir à ce niveau-là.
Est-ce que le ministre peut confirmer que TV5 Europe n'a toujours pas
respecté son engagement de faire passer de 10 % à 20 % la part de
sa programmation qui devait être consacrée aux émissions en
provenance à la fois du Québec et du Canada?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: Comme je l'ai dit tout à l'heure, dans la
parution d'un certain article récemment, les faits étaient
exacts, et ces faits-là sont exacts aussi. Je dois vous rappeler, M. le
Président, que, dans les dossiers d'affaires internationales, le
ministère des Affaires internationales et le ministre
délégué à la Franconhonie, qui travaille au
ministère des Affaires internationales... Ce ministère, qui est
régi par la loi 42, travaille dans ces dossiers sectoriels avec les
ministères sectoriels. Mon collègue des Communications a eu
l'opportunité récemment de défendre ses propres
crédits, d'expliquer un peu la situation de TV5 en Europe et de rappeler
- je pense qu'il n'y a pas moyen de faire autrement - que nous sommes, oui,
insatisfaits de la présence de TV5 Canada-Québec à la
grille horaire européenne.
Une bonne nouvelle dans ce dossier-là: le P.-D.G. de TV5 Europe a
été invité récemment - et c'est une information
relativement récente - à visionner la production
québécoise et il aurait été, me dit-on,
impressionné, d'une certaine façon, par la qualité de
cette présentation.
Vous savez, dans ce domaine-là, il est facile - comment dirais-je
- d'évaluer à distance telle ou telle production. Mais c'est de
beaucoup préférable - et c'est la technique qui a
été suivie par TV5 Canada-Québec - de tout simplement
montrer ce que nous avons à offrir, parce que, pour nous, TV5 Europe,
c'est une vitrine qui est importante. À présent, il y a un jeu de
mathématiques dans le dossier. C'est-à-dire que le nombre
d'heures d'antenne de TV5 ayant augmenté en Europe, à ce
moment-là, la présence québécoise a diminué
d'autant en proportion. Et nous ne sommes pas suffisamment présents lors
des heures de grande écoute.
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Boulerice: Avant d'aborder un autre sujet, mais toujours sur
la télévision, je pense que le porte-parole va se faire un petit
peu plaisir, en suggérant au ministre... La cablôdis-tribution
est, à toutes fins pratiques, inexistante en France, si on calcule 600
000 foyers pour une population de 60 000 000, alors que 99 %... Je ne sais pas
combien. Enfin, je dis 99 %, c'est supérieur à 80 % au
Québec, la cablôdistribution. On ne doit pas s'étonner - je
n'emploierai pas le mot «ignorance» - enfin, de la
méconnaissance du Québec et de la réalité
canadienne aussi - employons ce mot; il «brûle», mais quand
même - de la part des Français.
Je me souviens, il y a quand même peu de mois, sur FR3 à 7
h 30, on pouvait avoir le bulletin d'information de Radio-Canada la veille.
J'ai dû constater, à grand regret, qu'il n'existait plus, mais
que, par contre, la France, soucieuse de francophonie, diffusait sur FR3 le
bulletin de la Columbia Broadcasting System. Je ne sais pas si le ministre
discutant avec sa vis-à-vis, Mme Tasca, pourrait peut-être lui
faire la remarque que Columbia Broadcasting System diffuse peu d'information
sur la francophonie nord-américaine et que, comme il y a de grands trous
dans la grille horaire de FR3, ce ne serait pas désagréable de
ravoir ce bulletin d'information. Petite satisfaction personnelle, ça
permettait à Mme Duvernay à Cluses de regarder mes interventions
au bulletin d'information. Et j'avais le plaisir d'avoir son appel le
lendemain, gratifiant ou réprimant les élans que j'avais eus la
veille.
Ceci étant dit...
M. Rivard: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: ...si vous me permettez, ce genre d'intervention
souhaitée par mon collègue, cette intervention est
déjà faite. Elle a été faite par les
autorités canadiennes et il y aurait des négociations en cours,
FR3-Radio-Canada.
M. Boulerice: Merveilleux! Donc, on se sentira moins
isolés du Québec lorsqu'on est en France, parce que je pense que
les Québécois en connaissent beaucoup plus sur la politique
interne française que les Français en connaissent sur la
nôtre. Qui aime bien châtie bien!
Création d'un observatoire
économique
Le Forum francophone des affaires. Il y a eu une troisième
rencontre de ce Forum en octobre, à Paris et à La Rochelle, une
ville que nous affectionnons particulièrement, le ministre et moi. Il y
en avait 60 du Québec parmi les 400 personnes qui étaient .
là, et on parlait de la création d'un observatoire
économique. Est-ce que le ministre peut faire le point sur le projet de
création de cet observatoire économique relié au Forum
francophone des affaires, proposition, d'ailleurs, qui sort des
résolutions du Sommet de Chaillot?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: Le Québec, lorsqu'il s'est
présenté au Sommet de Chaillot, a choisi de faire des annonces, a
choisi de faire deux annonces: la première, en ce qui concerne le
programme d'appui à la démocratisation. Ceci est en voie.
J'avais, ce matin, une troisième réunion du comité
aviseur, du comité directeur de ce projet, qui, en passant, regroupe le
Directeur général des élections, l'ENAP, l'École
nationale d'administration publique, le ministère de la Justice et
d'autres intervenants. (21 h 10)
La deuxième annonce c'est le Forum francophone des affaires.
À mon tour, je ne peux pas, M. le Président, me priver du plaisir
de rappeler que c'est une initiative québécoise, que ce Forum.
C'est né lors du Sommet de Québec en 1987 et, à ce
moment-là - initiative surtout du secteur privé qui en
était le moteur mais avec l'appui du gouvernement du Québec - le
Forum avait réuni 172 participants. C'est ce qu'on pourrait appeler le
Forum événement, un point dans le temps de ce dossier
économique. À Dakar, en mai 1989, 450 participants et, en octobre
dernier, à Paris, 650 participants. Pour juger aussi du progrès
du Forum francophone des affaires, alors qu'à la fin de 1990 nous avions
des chapitres ou des comités nationaux dans 10 pays différents,
nous en avons maintenant dans une vingtaine de pays.
Alors, au Sommet de Chaillot, le premier ministre du Québec a
convaincu les partenaires francophones de mettre en place et de financer un
observatoire économique. On assiste à la difficulté
suivante dans l'espace économique francophone: d'une part, on sait
très bien que, cet espace comprenant bon nombre de pays africains qui
sont en voie de développement, les échanges bilatéraux, si
on ne les quantifie qu'en termes d'échanges commerciaux, sont
très, très, très modestes. D'autre part, on sait
très bien que des Québécois, pour ne parler que d'eux, ou
des Français, des Belges, des Suisses font des affaires, au sens
très large, dans les pays en voie de développement de la
francophonie-. Et le problème que nous avons, c'est que nous avons de la
difficulté à quantifier ce phénomène. Vous
dirais-je, par exemple, que, lorsque Hydro-Québec International fait,
bon an, mal an, ses 20 000 000 $ de chiffre d'affaires en Afrique francophone,
ce chiffre-là n'apparaît nulle part. Ce sont des services-conseils
et ils n'apparaissent nulle part. Lorsque la compagnie Vibec de Victoriaville
va au Gabon gérer des travaux de construction d'hôpitaux, de
routes, d'édifices servant à des ministères, ces
chiffres-là ne sont pas comptabilisés nulle part.
Alors, ce que nous espérons faire avec cet observatoire, c'est
augmenter la quantité d'informations disponibles sur les contrats, d'une
certaine façon, qui peuvent être conclus entre partenaires de
différents pays membres de la francophonie, et avec le Québec,
évidemment. Pour les pays tels que la Belgique et la France, nous
n'avons pas strictement besoin de cet outil-là puisque nous avons des
relations bilatérales commerciales et d'échange de technologies.
Un chiffre qui est intéressant aussi c'est qu'au fichier, en ce qui
concerne les entreprises francophones fichées au Forum francophone des
affaires, dont le secrétariat général est installé
de façon permanente et définitive à Montréal, nous
avons maintenant, au moment où nous nous parlons, 1800 entreprises qui
sont fichées.
On pourrait aussi, en termes d'informations qui pourraient être
diffusées par l'observatoire économique du Forum francophone des
affaires, par exemple, s'assurer que les appels d'offres internationaux de
certains organismes de coopération puissent être diffusés
en termes d'information. Alors, il y a toute une série de choses
très concrètes, de gestes très concrets qui sont
susceptibles d'être posés par cet observatoire.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Boulerice: Oui, je vous remercie, M. le Président.
Est-ce que le ministre peut nous dire que cet observatoire est
opérationnel? Non?
M. Rivard: Non, il n'est pas opérationnel.
M. Boulerice: II ne l'est pas. Donc, par voie de
conséquence, la deuxième question que je voulais vous poser
tombe, c'était: Est-ce que d'autres pays que le Québec le
finance? Donc...
M. Rivard: Donc, on parle de 100 000 $ du Québec, on parle
de 100 000 $ d'Hydro-Québec International et d'une possibilité
d'une contribution de la région wallonne et de la France aussi.
M. Boulerice: votre collègue parlait d'hy-
dro-québec international... c'est ça. il y a une subvention de
100 000 $, mais la participation, c'est quoi?
M. Rivard: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: ...je vais permettre à M. René Leduc, le
directeur de la francophonie, de donner des chiffres précis eu
égard à cette réponse.
Le Président (M. Dauphin): M. Leduc.
M. Leduc (René): Oui, merci, M. le Président.
Hydro-Québec International a déjà versé une
contribution de 100 000 $ pour le fonctionnement et la constitution de cet
observatoire. Notre contribution, à nous, transitera par le fonds
multilatéral de l'ACCT, les responsables du secrétariat
international ont déjà écrit au secrétaire
général de l'ACCT pour demander de recevoir cette contribution
québécoise - j'ai déposé la lettre la semaine
dernière - et des correspondances ont été faites et
à la région wallonne et à la partie française qui
ont, dans les deux cas, annoncé la possibilité de contribution de
ressources humaines directement à l'observatoire. Et ça, ces
démarches-là sont en cours actuellement.
M. Boulerice: Au-delà de la subvention, est-ce
qu'Hydro-Québec International fournit des ressources...
M. Leduc: Humaines?
M. Boulerice: ...humaines, oui?
M. Leduc: Non.
M. Boulerice: Non. D'accord. Ça va.
M. Rivard: À l'occasion de ce dossier, M. le
Président, il faudrait peut-être parier aussi de la contribution
d'Hydro-Québec International à l'institut de l'énergie. Je
permettrais au directeur de la francophonie de répondre
là-dessus. M. Leduc.
Le Président (M. Dauphin): M. Leduc.
M. Leduc: Hydro-Québec International a signé un
protocole d'accord avec l'ACCT par lequel elle contribue, pour une somme de 200
000 $, à l'organisation d'un stage au cégep de
Lévis-Lauzon qui est un stage en application de l'informatique à
la gestion de l'électricité. Les stagiaires sont arrivés
au mois de mars dernier et ont commencé cette formation qui
s'avère extrêmement encourageante et prometteuse. Le cégep
de Lévis-Lauzon avait, dans ce domaine-là,
développé une expertise tout à fait particulière et
il avait pu tester l'adaptabilité de cet enseignement-là dans
certains pays africains, là où les structures de distribution
d'électricité sont particulièrement
développées et structurées. Donc, l'expérience est
en cours et s'avère tout à fait profitable.
M. Boulerice: D'accord.
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
Programme d'appui à la
démocratisation
M. Boulerice: Oui. J'aimerais aborder le soutien au processus
démocratique. Est-ce que le ministre peut faire le point sur le suivi,
depuis le Sommet de Chaillot, mais quant au projet relié à la
formation et au perfectionnement en matière électorale?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: M. le Président, II y a deux sujets, il y a
deux volets à ce programme d'appui à la démocratisation:
il y a le volet droits de la personne et évolution démocratique
des institutions, c'est un premier volet, et il y a le volet administration du
processus électoral. Je rappelle que le gouvernement, le premier
ministre du Québec a annoncé, à Chaillot... Et je rappelle
aussi, M. le Président, que Chaillot, pour ceux qui
s'étonneraient du fait qu'on soit rendu à telle étape des
travaux, c'est quand même presque à la fin de novembre et que nous
sommes actuellement au mois de mai. Je dois dire que, dans ce dossier, le
programme d'appui à la démocratisation, les choses
procèdent assez rondement; donc deux volets, un volet droits de l'homme
et un volet administration du processus électoral. (21 h 20)
Nous allons pouvoir offrir à des partenaires qui sont
intéressés à ces activités de formation, tout
probablement dès la fin de novembre prochain, une première
session de formation et nous souhaiterions répéter la chose, nous
en avons discuté ce matin, au printemps prochain pour que nous puissions
nous amener au Sommet de l'île Maurice, qui aura lieu à un moment
donné, peut-être en novembre ou décembre 1993, avec quand
même la possibilité de fournir une évaluation de ce
programme.
Que pourrais-je ajouter là-dessus? Peut-être ceci. Il y
aura, comme vous le savez déjà, M. le Président - vous
êtes vous-même un juriste si je ne m'abuse - en octobre prochain,
au début d'octobre, cette réunion de l'Institut de droit
d'expression française qui amènera ainsi au Québec un bon
nombre de juristes d'expression française, et nous allons profiter de la
présence de ces juristes pour vérifier, d'une certaine
façon, la recevabilité du programme que nous
sommes en train de mettre sur pied et pour vérifier aussi avec
certains pays membres de la francophonie qui pourraient être
éventuellement des clients, des pays clients intéressés
par ce programme, peut-être avec un peu plus de profondeur de quelle
façon notre programme colle à leur réalité. Je
rappelle aussi, par souci d'être assez complet dans ce dossier-là,
qu'il y a deux acteurs principaux dans ce programme: le Directeur
général des élections et l'École nationale
d'administration publique.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Boulerice: Mais les mandats et les rôles de chacun,
incluant le ministère de la Justice?
M. Rivard: M. le Président, le ministère des
Affaires internationales joue le rôle de coordon-nateur de toute
l'opération. Il réunit autour de cette table, donc, comme je le
disais tout à l'heure, le Directeur général des
élections, qui, lui, va s'occuper davantage du volet administration du
processus électoral, et l'École nationale d'administration
publique, qui va s'occuper davantage de l'échange de connaissances et
d'expériences québécoises, parce que nous en avons qui
sont reliées aux droits de la personne et au développement des
institutions démocratiques. Alors, c'est une collaboration entre ces
deux partenaires principaux.
M. Boulerice: D'accord. Je vous remercie.
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Boulerice: M. le Président, au bénéfice
de mon collègue d'en face qui reconnaît toujours M. Chariand,
puisqu'il m'assiste déjà depuis sept ans, j'aimerais lui
présenter Me Laroche qui s'est ajouté à
l'équipe.
Déménagement de l'annexe culturelle du
Québec à Paris
On va parler de la francophonie dans toutes ses dimensions, dimensions
culturelles, puisque c'était d'ailleurs à la page 16 de
l'énoncé et qu'on le retrouvait également à la page
85. On va parler de l'annexe culturelle du Québec à Paris qui
était située rue du Bac, à proximité de
Saint-Germain-des-Prés, donc un quartier fort achalandé, fort
populaire, avec tout ce que ça peut sous-entendre,
Saint-Germain-des-Prés, en termes culturels. Eh bien, c'est
déménagé dans les locaux de la Délégation.
Je ne sais pas si le ministre est spécialiste en aménagement
intérieur, mais je ne vois vraiment pas comment il va pouvoir agrandir
par en dedans, comme on dit en bon québécois. La rue
Pergolèse est un quartier, j'emploierais l'expression parisienne,
pénard et peu achalandé, quoique à proximité du
bois de
Boulogne et de l'avenue Foch. Les activités qui s'y
déroulent sont surtout de nuit et non pas de jour. C'est une
décision qui, à mon point de vue, est passablement surprenante,
compte tenu du rôle joué par l'annexe. C'était une
véritable vitrine de la culture québécoise à Paris,
surtout pour les artistes québécois qui effectuent leurs premiers
pas en sol français.
Le ministre va me répondre que c'est son ministre de tutelle,
mais, quand on a le dossier de la francophonie, on a droit à ses
opinions, et j'ose espérer que le ministre a fait entendre sa voix
auprès de son collègue et qu'il a inscrit sa dissidence. Si ce
n'est pas le cas, je lui dis qu'il peut toujours venir à notre formation
politique; c'est un droit fondamental, nous, d'enregistrer notre dissidence.
Mais comment le ministre peut-il prétendre que, confinés à
des locaux plus réduits, dans un quartier qui est vraiment
résidentiel, les services culturels de la délégation
pourront maintenir le niveau des activités offertes sur la rue du Bac,
qui permettaient la projection de films et surtout la tenue d'expositions, et
c'était drôlement important pour ce qui est des arts plastiques,
quand on était sur la rue du Bac?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre, tout en
signalant aux membres de la commission qu'il reste cinq minutes à nos
travaux. M. le ministre.
M. Rivard: M. le Président, heureusement, je n'ai jamais
eu besoin des remarques de mon collègue de Sainte-Marie-Saint-Jacques
pour m'apercevoir que, chez nos amis d'en face, il y avait effectivement de la
dissidence dans bon nombre de dossiers. Je le remercie sincèrement de me
rappeler cette réalité qu'il ne doit pas vivre facilement tous
les jours.
M. Boulerice: ...depuis 25 ans.
M. Rivard: De notre côté, moi, je n'ai pas, je n'ai
vraiment pas à enregistrer de dissidence dans ce dossier puisque je suis
tout à fait d'accord avec la décision qui a été
prise par mon collègue des Affaires internationales. Mon collègue
des Affaires internationales a d'ailleurs déjà répondu
probablement à cette question; le sous-ministre adjoint me souligne que
mon collègue des Affaires internationales a déjà
répondu à cette question à son critique, qui est le
député de Bertrand. Je rappelle encore une fois, je ne veux pas
entrer dans les détails, mais je rappelle qu'il ne s'agit pas de la
cessation des activités de vitrine culturelle du Québec à
Paris. Ce n'est pas ça. C'est tout simplement... Et je comprends que
nous n'avions pas le choix; nous étions obligés de
déménager, et la Délégation générale
du Québec à Paris est en train de chercher, avec le
ministère des Affaires internationales, des solutions pratiques, des
espaces
pour continuer ces activités.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Boulerice: Oui, en dernière question, tout en disant au
ministre qu'il pourrait pratiquer les vertus de la dissidence, surtout quand on
est député de Rosemont, dont on connaît la trame, et dans
l'optique d'un congrès spécial de son parti sur la question
constitutionnelle: Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas envisagé une
alternative en aménageant dans de nouveaux locaux d'un autre immeuble
dans le quartier Saint-Germain ou, si le ministre est familier avec Paris,
peut-être près du nouvel opéra de la Bastille, qui est un
milieu fort animé, qui est en train de devenir un autre centre culturel
à l'intérieur de Paris.
Le ministre dit: II n'y aura pas de vitrine. Au départ,
physiquement, sur Pergolèse, il n'y a pas de vitrine; il y a une porte
cochère, mais il n'y a pas de vitrine. Et, sur l'avenue du Bac, je ne
sais pas si vous avez visité les services culturels, il y avait, au
départ, une vitrine, là, dans le vrai sens
québécois du terme, une vitrine, une «plate-glass»,
en bon français, et ça permettait d'accrocher. Je ne comprends
vraiment pas que l'on prenne... Il y a une différence entre une
pièce et une garde-robe, puisqu'il faut parler de surface. J'emploie un
langage imagé de façon à ce que ce soit accessible
à tous. Mais c'est impensable. Cette Délégation - sans
vous offenser - je pense que je l'ai visitée plus de fois que vous.
Comment allons-nous aménager des services culturels qui,
véritablement, vont répondre, sur Pergolèse? Et, quand on
dit - et c'est à la page 16, ça, le ministre devrait s'en
rappeler; c'est son énoncé de politique; c'est à lui,
ça là, puis il a eu la gentillesse de me l'envoyer, mais, moi, je
l'ai lu: «...il ne peut que mesurer avec une acuité parfois
inquiète la réalité de l'interdépendance: ses
créateurs, ses médias, ses éditeurs, ses artistes, ses
entreprises, ses scientifiques ne disposent pas chez lui d'un bassin suffisant
pour assurer leur rayonnement», oui, mais, pour nous, la première
vitrine, n'est-ce pas Paris? Le premier marché, c'est le marché
français. Que ça plaise ou que ça déplaise à
qui que ce soit en fonction de ses goûts, ce qui a été le
plus grand succès en termes économiques en France, ce n'est pas
Domtar, c'est Roch Voisine avec quelque 100 000 000 $. (21 h 30)
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rivard: le député de sainte-marie-saint-jacques,
m. le président, sait très bien que nous avons comme
priorité, ma collègue des affaires culturelles a comme
priorité, en francophonie, l'édition, le film et le disque. parmi
les activités qui étaient celles de l'annexe culturelle à
paris, il y avait, par exemple, le visionnement de productions
cinématographiques québécoises. Je regrette, M. le
Président, mais, à mon avis, il n'est pas nécessaire, pour
faire cela - il suffit d'avoir tout simplement une pièce où on
peut faire des projections - d'avoir une vitrine. Je n'emploierai pas, pour la
qualifier, le mot anglais, le terme anglais qui a été
utilisé par mon critique, mais il n'est pas nécessaire d'avoir
une vitrine sur le bord d'un trottoir parisien pour faire ça. Il s'agit
de trouver un lieu pour y amener des Français qui sont
intéressés par la production cinématographique
québécoise et de leur montrer, de p-ojeter cette production.
C'est tout. Nous sommes dans le domaine des opinions.
Le Président (M. Dauphin): Dernier commentaire, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Un dernier commentaire. Mais, comme nous vivons un
fédéralisme rentable, asymétrique - et j'oublie plusieurs
qualificatifs -renouvelable, etc., et biodégradable a bien des
occasions, pourquoi ce gouvernement, qui s'entend tellement bien avec le
gouvernement fédéral, n'a-t-il pas voulu procéder à
un certain partage des actifs et n'a pas demandé au gouvernement
canadien de reprendre, à son compte, les bâtiments servant
à la mission culturelle canadienne, le centre culturel canadien sur la
rue Montaigne - ça aurait été une belle preuve de
fédéralisme rentable - qui vont être fermés aussi?
Je m'attriste moins pour le Canada, mais, pour le Québec, c'est
dramatique. Vous auriez eu un espace extraordinaire dans un quartier qui s'y
prête bien.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre, pour le mot de
la fin.
M. Rivard: Alors, nous allons laisser cette question au
feuilleton et on pourra l'aborder ensemble, M. le Président, lors de la
prochaine défense des crédits, si nous sommes, tous les deux,
encore dans les mêmes postes, ou, encore, lors d'une période de
questions. M. le Président, je...
M. Bouierice: ...changement de rôle.
M. Rivard: M. le Président, merci aux collègues qui
ont assisté à cette défense des crédits. De mon
côté, je répète que nous sommes
particulièrement satisfaits d'avoir, au cours de l'année qui
s'achève, rencontrer nos objectifs en francophonie. Et j'espère
que nous sommes tous convaincus qu'il faut poursuivre dans le même
sens.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. C'est
malheureusement tout le temps qui nous était dévolu. Donc, merci
au ministre, ses collaborateurs, collaboratrices, l'Opposition
officielle, les ministériels. Trois derniers points avant que
nous nous quittions.
Dans un premier temps, M. le secrétaire a une correction sur les
remplacements.
Le Secrétaire: Oui. Dans les remplacements, un
remplacement avait été annoncé, celui de M. Benoit
(Orford) par M. Audet (Beauce-Nord). C'est non pas M. Benoit (Orford) qui
était remplacé, mais bien M. Benoît Fradet (Vimont) par M.
Audet (Beauce-Nord).
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Orford, vous étiez parmi nous réellement et le Journal des
débats l'a compris aussi.
Documents déposés
Deuxièmement, j'accepte le dépôt des deux documents
dont, dans un premier temps, celui qui s'intitule «Ventilation des
crédits du Québec au FMU» et, le deuxième,
«Dépenses de transfert du gouvernement du Québec à
la francophonie multilatérale».
Troisièmement, il nous faut adopter effectivement le programme 1
du ministère des Affaires internationales. Est-ce que le programme est
adopté?
Une voix: Adopté.
Adoption des crédits
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Et nous devons
adopter l'ensemble des crédits budgétaires du ministère
des Affaires internationales pour l'année financière 1992-1993.
C'est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Alors, la
commission des institutions a accompli son mandat et ajourne ses travaux
jusqu'à demain matin, 9 h 30, alors que nous étudierons les
crédits de la Sécurité publique à la salle
Louis-Hippolyte-LaFontaine. Merci, bonne soirée et à
bientôt.
(Fin de la séance à 21 h 35)